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Full text of "Industries du caoutchouc et de l'amiante"

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HARVARD COLLEGE 




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ROYAUME DE BELGIQUE 

MINISTÈRE DE L'INDUSTRIE ET DU TRA.VAIL. 

■i|^i^i.^>v^ OFFICE DU TRAVAIL ET INSPECTION DE L'INDUSTRIE 

MONOGRAPHIES INDUSTRIELLES 

APERÇU ÉCONOMIQUE. TECHNOLOGIQUE ET COMMERCIAL 



G-roupe VI 



INDUSTRIES 



DU 



CAOUTCHOUC ET DE L'AMIANTE 



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cLa^»^ \ • ' ' L \ ( ( 




OFFICE DE PUBLICITE 
J. LEBÈGUE& C'« 

RUE DE LA MADELEINE, 46 



BRUXELLES 

SOCIÉTÉ BELGE DE LIBRAIRIE 
0. SCHEPENS&C" 

RUE TREURENBERO, 16 



1907 



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^r^m the 

Quarterly Journal 

of économies. 



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INDUSTRIES DU CAOUTCHOUC 



Objet des industries du caoutchouc. 

Dans l'état actuel de la civilisation, le caoutchouc 
est devenu une matière de première nécessité. Ses 
applications se sont multipliées avec rapidité dans 
tous les domaines; elles ont donné naissance à une 
série de fabrications spéciales, qui, sous l'aiguillon 
des besoins sans cesse croissants de la consomma- 
tion, ont pris, durant ces derniers temps, un essor 
des plus remarquables. 

Recevant le caoutchouc à l'état brut, ces industries 
le purifient, l'élaborent, le travaillent, soit seul, soit en 
combinaison avec certaines substances qui lui servent 
d'adjuvants. Elles utilisent les mélanges ainsi pré- 
parés pour confectionner, le plus souvent avec l'aide 
d'autres matériaux de nature différente, toute espèce 
d'appareils en usage dans l'économie domestique, 
dans les travaux scientifiques ou dans les opérations 
industrielles. En général, le caoutchouc n'entre pas 
comme partie dominante dans la composition de ces 



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_ 2 

objets; il y joue, néanmoins, le rôle essentiel, et c'est, 
en réalité, sa présence qui constitue la raison d'être 
des fabrications considérées. Malgré la variété infinie 
de ces produits, tous se distinguent par une certaine 
analogie de propriétés, résultant de la nature spéciale 
du caoutchouc, qu'ils renferment en quantité plus 
ou moins considérable et qui leur communique des 
qualités tout à fait caractéristiques. 

La multiplicité des usages et, partant, des formes 
de ces fabricats entraîne forcément des divergences 
assez marquées dans les procédés suivis pour les 
façonner et les parachever. Cependant, toutes ces 
industries se rattachent étroitement l'une à l'autre 
par l'identité de toute une suite d'opérations que l'on 
retrouve dans chacune d'elles. Ces opérations s'im- 
posent à cause du traitement particulier qu'exige le 
caoutchouc, que celui-ci soit pur ou qu'il soit mélangé 
avec d'autres ingrédients. Au surplus, la grande diver- 
sité de travail que l'on observe dans les fabrications 
qui nous occupent, est aussi une conséquence du 
grand nombre de matièreis différentes mises en œuvre, 
matières que nous passons en revue ci-après. Vu la 
place importante qu'occupe le caoutchouc dans ces 
mélanges, nous lui avons consacré un chapitre séparé. 



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I 

Du caoutchouc. 



A. — Les plantes à caoutchouc et leur exploitation. 



ESSEINCES LACÏIFEIIES. 



Le caoutchouc est un produit naturel obtenu par 
la coagulation du latex ou suc laiteux extrait dé cer- 
taines espèces de végétjaux. 

Les plantes susceptiblejs de fournir du latex à 
caoutchouc sont fort nombreuses ; on en compte, en 
effet, plus de cinquante espèces. La plupart appar- 
tiennent aux quatre familles principales suivantes : 
eiiphorbiacées, artocarpées, apocynacées, asdepiadées ; on 
peut cependant y ajouter les moracées et les sapoiacées. 
Il y a des représentants de ces familles sous toutes 
les latitudes chaudes et tempérées; mais on ne peut 
exploiter avec avantage que ceux dont l'habitat se 
trouve compris dans les régions tropicales et inter- 
tropicales, c'est-à-dire dans la zone du globe limitée, 
d'un côté, par le 30^ degré de latitude Nord et, de 
l'autre, par le 30^ degré de latitude Sud, 

Parmi les plantes lactifères, on trouve des végétaux 



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— 4 — 

de formes et de dimensions fort diverses. Les uns 
sont de nature herbacée et renferment du latex dans 
les racines ou dans les rhizomes qui rampent sous 
le sol. D'autres sont représentés par des lianes, d'une 
longueur parfois considérable; ce sont, alors, les 
tiges qui fournissent la sève coagulable. Une forte 
proportion du caoutchouc exploité provient d'arbustes 
ou d'arbres d'un port plus ou moins élevé. 

Les familles botaniques citées précédemment com- 
prennent plusieurs genres et ceux-ci renferment de 
nombreuses espèces, dont toutes, d'ailleurs, ne pré- 
sentent pas la même importance au point de vue de 
l'exploitation du caoutchouc. Nous nous contenterons 
d'en signaler ci-après les principales. 

Euphorbiacées. — Cette famille contient le genre 
bien connu lievea, qui fournit des arbres de 15 à 
20 mètres de haut, sur un diamètre à la base de 60 
à 75 centimètres. Ce sont les plantes à caoutchouc 
du bassin de l'Amazone et des régions voisines ; on 
y exploite, surtout, Vlievea brasUiensis, aussi appelé 
syphonia élastica et seringa. Les heveas se développent 
bien dans les terrains bas, humides, périodiquement 
inondés chaque année. Cependant, il se rencontre 
aussi des variétés qui croissent dans des terrains 
plus secs. 

A côté des heveas, se place le maniliot glaziovii, arbre 
plus petit, n'atteignant que 7 à 8 mètres de hauteur. 
Il prospère dans les régions pauvres, sèches, caillou- 
teuses, du nord-est du Brésil (Céara), où il est connu 
sous le nom de maniçoba ou de leiteira. 



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^ 5 — 

Artocarpées. — C'est surtout parmi les idmacées que 
l'on rencontre le plus grand nombre de plantes à 
latex. Les plus remarquables sont : 

Lesjcastilloas, et spécialement le c. élastica, arbre qui 
mesure, parfois, 40 mètres de hauteur et 5 mètres 
de circonférence. C'est la plante à caoutchouc des 
régions chaudes de l'Amérique centrale, principale- 
ment du Mexique; on la rencontre aussi dans le nord 
de l'Amérique du Sud ; 

Les ficus (/*. elastica), arbre de haute stature, à sève 
abondante, dont l'habitat le plus important se trouve 
en Asie (Indo-Chine) et en Océanie (Indes néerlan- 
daises, Bornéo). 

Mentionnons encore Vartocarpiis et le cecropia. 

Apocijnacées. — Nous rencontrons dans cette famille: 
d'abord, les hancornia, arbres de taille moyenne, crois- 
sant surtout dans les terrains secs du centre du Brésil, 
où on leur donne le nom indigène de mangabeira; puis 
une série de lianes originaires principalement des 
contrées africaines et rentrant dans les genres landol- 
pliia, caiyodium, teuconitis, wiUingbeia, kicksia, urceota, 
parnmeira, forsteriana, etc.; le plus répandu est le 
le genre landolphia. 

Asclepiadées. — La plupart des plantes lactifères 
de cette famille sont des végétaux à tiges herbacées 
faisant partie des genres callotropisy cynanclium, cryp- 
tostegia, etc.; c'est également en Afrique que (*es 
plantes sont le plus exploitées. 



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- 6 -- 



UÉCOI.TE DU lATEX. 



Jusque dans ces dernières années, on n'a utilisé, 
pour l'exploitation du caoutchouc, que les végé- 
taux croissant 
spontanément. 
Telle est actuel- 
lement encore, 
l'origine de la 
presque totalité 
du caoutchouc 
vendu sur les 
marchés con- 
sommateurs. 

Les méthodes 
suivies pour ex- 
traire le latex 
diffèrent selon 
les contrées pro- 
ductrices ; mais 
elles dépendent 
aussi du genre 
de plantes au- 
quel on a à faire. 
Pour récolter le caoutchouc des herbes, on divise 
les racines, préalablement desséchées au soleil, en 
tronçons de 80 à 40 centimètres de longueur. Puis, 
on bat ces racines sur un tronc d'arbre à l'aide d'un 
maillet en bois, de façon à en détacher l'écorce con- 
tenant le latex. On bat de la même manière les 




Récolte du latex des lianes (Congo). 



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— 7 — 

écorces déposées sur une planche, pour en séparer le 
latex. Celui-ci se dessèche à mesure de sa sortie, se 
forme en petites galettes que l'on découpe en mor- 
ceaux et que l'on traite par l'eau bouillante. On renou- 
velle ces opérations plusieurs fois, jusqu'à ce qu'on 
obtienne le caoutchouc suffisamment pur; enfin, le 
produit est aggloméré en plaques de l'épaisseur d'un 
doigt. 

Pour les lianes, on a longtemps procédé de la ma- 
nière suivante : les lianes fractionnées en segments 
d'un mètre de longueur étaient mises en tas régu- 
lier, et l'on plaçait au milieu de ces tas quelques 
bûches enflammées. La sève coulant par les bouts 
sectionnés était recueillie dans une fosse ménagée au 
pied du tas. 

Dans ces derniers temps, des systèmes rationnels, 
n'entraînant pas la perte des lianes, ont été intro- 
duits, notamment au Congo ; ils tendent à se répandre 
rapidement. 

L'extraction du latex des arbres à caoutchouc se 
fait au moyen de saignées, procédé plus perfectionné, 
qui a l'avantage de ne pas détruire la plante ])ro- 
ductrice. 

Chaque matin, pendant la saison sèche, on pratique 
dans l'écorce, tout autour du tronc, une série de 
ponctions ou d'entailles verticales peu profondes. On 
commence par la partie inférieure de l'arbre et l'on 
s'élève graduellement jusqu'à une hauteur où le tra- 
vail ne soit plus pratiquement possible. En dessous 
de chaque incision, par où s'échappe la sève descen- 



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— 8 — 

dante, on ajuste un petit vase en fer-blanc ou en terre 
tuite pour recevoir le précieux liquide. Le contenu 
de tous ces vases est rassemblé le soir dans un grand 
récipient et porté à l'endroit où se fait la coagulation. 

Dans quelques 
régions, l'on se 
contente de laisser 
couler la sève sur 
le tronc lui-même 
jusqu'à terre, ou 
bien de la recueil- 
lir sur une feuille 
déposée au pied 
de l'arbre; cette 
manière de faire 
donne évidem- 
ment un produit 
moins pur. 

COAGULATIOX. 

Le latex est un 
liquide blanc, vis- 
queux, rappelant 
tout à fait le lait 
par son aspect. 
De niéme que le beurre dans le lait, le caoutchouc 
se trouve disséminé dans le latex à l'état de Ans glo- 
bules tenus en suspension. 

Le latex renferme encore d'autres substances orga- 
niques et minérales. La composition moyenne du 




Récolle du latex de Thévéa (Brésil). 



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— 9 — 

latex d'hevea peut être représentée par les chiffres 
suivants (^) : 

Eau 47 

Gomme 32 

Sels minéraux 9.7 

Matières azotées 2.3 

Gomme résine 9 

Total. . . 100 

On le voit, l'analogie avec le lait est assez complète, 
avec cette différence, toutefois, que, dans ce dernier, 
la quantité d'eau est beaucoup plus considérable, et 
s'élève à 84 p. c; par contre, le latex contient plus de 
sels minéraux eit moins de matières azotées que le lait. 
Le caoutchouc joue le rôle du beurre; sa densité 
moyenne est de 0.930, alors que le poids spécifique 
moyen du latex lui-même est de 1.019. Il semble 
donc que, par un repos plus ou moins prolongé, il 
doive se produire une espèce d'écrémage naturel, une 
montée des globules de gomme vers la partie supé- 
rieure du vase. Dans certaines contrées productrices, 
on utilise, en effet, un procédé de ce genre pour 
séparer le caoutchouc de son sérum, mais on ajoute, 
au préalable, au latex, un égal volume d'eau, ce qui 
a pour effet de rendre le liquide moins visqueux et 
de faciliter le mouvement ascensionnel des globules. 



C) En réalité, la teneur du latex en caoutchouc va parfois jusque 
50 p. c; elle est, souvent aussi, inférieure à 30. Certains lalex ne 
donnent que 10 à 12 p. c. de caoutchouc sec; aux prix actuels, qui 
sont très élevés, Texploitation peut encore en être rémunératrice, 
même s'il s'agit de gommes de qualité secondaire. 



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— 10 — 

Lorsque la gomme s'est rassemblée à la partie supé- 
rieure, on la recueille et, par compression, on en 
extrait le liquide qu'elle contient encore. Cette 
méthode n'est pas, cependant, considérée comme la 
plus rationnelle. En effet, le but que l'on se propose, 
ici, est double : il s'agit, d'abord, de débarrasser le 
mieux possible le caoutchouc, non seulement des 










Séchage du caoutchouc au Congo 

corps étrangers qui peuvent le souiller, mais eiicore 
du sérum (^) qui l'accompagne; en second lieu, de 



(1) D'après certains spécialistes, l'eau pure ne nuirait pas à la 
qualité du caoutchouc; elle l'empêcherait, au contraire, de devenir 
poisseux. Des expériences récentes tendraient à corroborer celte 
opinion. A Ceylan et dans les États Fédérés malais, où l'on cultive 
méthodiquement les essences caoutclioutifères, on préconise, mainte- 
nant, de laisser un certain pourcentage aqueux dans la gomme, afin 
d'empêcher qu'elle ne tourne au gras. 



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— Il — 

détruire la nocivité des substances azotées, suscep- 
tibles, par suite d'une fermentation putride, d'altérer 
les qualités du produit. En passant en revue les diffé- 
rentes manières de traiter le latex, nous verrons que 
les procédés qui réalisent ces deux desiderata sont 
assez rares. 

Il faut signaler, en premier lieu, la coagulation 
naturelle ou par évaporation de l'eau. Ce n'est, sou- 
vent, qu'une simple dessiccation, ainsi que cela a 
lieu lorsqu'on laisse durcir sur l'écorce même le 
latex qui s'écoule de la saignée. Ailleurs, la coagula- 
tion s'effectue sur des claies ou sur la terre, au pied 
de l'arbre, parfois sous un abri protecteur; il y a, 
dans ce cas, départ d'eau par absorption ou infiltra- 
tion dans le sol. Dans certaines régions, les indigènes 
appliquent et conservent pendant quelque temps sur 
leur peau de petites plaques de caoutchouc en voie de 
solidification, afin de hâter l'évaporation par l'action 
de la chaleur corporelle. 

Dans un second système, on fait intervenir la chaleur 
artificielle. Ainsi, nous avons vu que, dans l'extraction 
du caoutchouc des herbes, l'on soumettait à une véri- 
table cuisson dans l'eau bouillante les petites masses 
à demi coagulées extraites par battage des écorces 
de rhizomes. D'autres fois, c'est k la chaleur sèche 
que l'on a recours, et l'on combine ses eflets avec 
celui de la fumée. C'est la méthode dite par. enfumage, 
qui se pratique de la manière suivante : plongeant 
une espèce de spatule ou palette de bois dans le latex 
liquide, on en expose alternativement les deux faces 



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— 12 — 

à la chaleur et à la fumée dégagées par un feu léger où 
brûlent les petites branches et les fruits d'une espèce 
particulière de palmier. Après qu'une mince pellicule 
de caoutchouc s'est formée autour de la planchette, 
on mouille de nouveau celle-ci et on provoque la 
coagulation de la même manière ; un second dépôt 




Coagulation par enfumage ^Brésil). 

s'ajoute au premier. Cette opération se répète un très 
grand nombre de fois et l'on finit par obtenir des pains 
volumineux formés, parfois, de plusieurs centaines 
de fines couches de caoutchouc superposées. 

Un troisième procédé de coagulation consiste dans 
l'addition d'eau au latex. On peut, comme nous l'avons 
expliqué ci-dessus, faire usage d'eau froide et laisser 
reposer la masse jusqu'à formation'd'une croûte solide 



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- 13 — 

de caoutchouc ; il n'y a plus, alors, qu'à soutirer le 
liquide restant et à soumettre le gâteau de gomme à 
la compression. On peut aussi mélanger le latex avec 
de l'eau chaude et agiter, ce qui produit une espèce de 
précipitation. 

Enfin, il existe une façon d'opérer plus expéditive 
encore. Dans ce système, on a recours à l'action de 
certains agents chimiques minéraux ou organiques, 
par exemple, de l'eau de mer, de dissolutions de sel 
marin ou d'alun, ou encore de liqueurs acides, telles 
que : le jus de citron, les extraits de certaines plantes, 
comme le cosius a fer (bossanga), les infusions de 
feuilles (niania). L'addition du réactif se fait, soit au 
moment même où la sève s'échappe de l'incision, soit 
plus tard, dans un récipient où l'on a recueilli une 
grande quantité de latex. Le caoutchouc coagulé est 
séparé du liquide, lavé, puis comprimé sous des 
formes diverses pour être expédié. 

De tous les procédés que nous venons d'expliquer, 
le meilleur est, sans contredit, celui par enfumage, 
qui est appliqué, dans le bassin de l'Amazone, à l'ex- 
traction du caoutchouc dit du Para. Les raisons en 
sont faciles à saisir et expliquent, d'ailleurs, l'estime 
dont jouit cette sorte de caoutchouc auprès du consom- 
mateur. Le latex étant coagulé peu à peu, par couches 
minces successives, l'eau s'élimine complètement et 
les corps étrangers ne peuvent pas se mélanger au 
caoutchouc. D'autre part, la créosote qui se dégage 
avec la fumée exerce une action antiseptique puis- 
sante sur les substances azotées putrescibles conte- 
nues dans le latex. Le système de dessiccation j)ar 



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— u — 

petites plaques appliquées sur la peau du corps fournit 
également un caoutchouc bien purgé d'eau, dépourvu 
d'impuretés. En général, les procédés par voie humide, 
avec séchage et pressage subséquents, sont défectueux 
et ne permettent pas une élimination parfaite du 
sérum. Cependant, la coagulation au moyen d'eau 
salée, avec l'aide de la chaleur, offre certains avan- 
tages, car le sel est, aussi, un antiseptique énergique. 
Quant à la précipitation à l'aide d'aciides, elle n'a rien 
de rationnel, ceux-ci étant sans effet sur la fermen- 
tation des matières azotées. Le système le moins 
recommandable, bien que l'un des plus rapideis, est 
la coagulation par l'alun ; ce corps altère les qualités 
élastiques du caoutchouc. Le caoutchouc obtenu de 
cette manière (dans le Brésil central) renferme, sou- 
vent, à l'intérieur, des vacuoles remplies d'un liquide 
putrescible. 

CULTURES MÉTHODIQUES. 

La vogue croissante dont jouit le caoutchouc dans 
l'industrie et les hauts prix que cette marchandise a 
atteints, autant que la crainte de voir se tarir, par 
insouciance, les sources naturelles de ce produit, ont 
amené divers pays à organiser la production ration- 
nelle de cette substance. Il y a un certain nombre 
d'années, à la suite d'essais méthodiquement con- 
duits, des plantations régulières assez considérables 
ont été entreprises, par les Anglais, dans leurs pos- 
sessions de Ceylan et des États Fédérés malais, par 
les Hollandais, dans les îles de Java, Sumatra et 



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» — 15 — 

4 

Bornéo, puis dans l'Amérique Centrale, au Mexique 
surtout. C'est Vhevea qu'on a choisi pour ces expé- 
riences, comme étant l'essence fournissant le caout- 
chouc le plus estimé.. Les choses n'allèrent pas sans 
difficultés. Les graines d'Iievea perdant rapidement 
leur faculté germinative, il faut, pour les transporter, 
les mettre en terre et les faire germer pendant le 
voyage. Cependant les résultats, quoique lents à se 
produire, ont été des plus encourageants. L'exemple 
a, d'ailleurs, été suivi dans la plupart des régions 
productrices : aux Philippines et en Nouvelle Guinée ; 
dans les républiques de Honduras, de Costa-Rica, 
de l'Equateur et de la Colombie; dans la colonie 
allemande du Kameroun ; enfin, on commence, égale- 
ment, à planter l'hévea dans les autres contrées de 
l'Afrique et dans l'île de Cuba. 

Avec les variétés choisies, il n'est pas indispensable 
que Vhevea soit planté dans un terrain sujet à inonda- 
tions périodiques, comme cela se passe dans le bassin 
de l'Amazone. Il faut, néanmoins, que le climat soit 
(•haud et humide. La multiplication se fait par semis, 
lorsque la chose est possible, mais, plus souvent, 
par boutures plantées à 20 ou 30 centimètres de 
distance en tous sens. La transplantation a lieu dans 
des champs de 4 à 6 hectares limités par des chemins 
de 3 à 5 mètres de large. On préfère la disposition en 
quinconce à un écartement de 3 à 3™o0 en tous sens; 
plus tard, on éclaircit au double de cette distance. 
Ces plantations se faisant, généralement, sur l'empla- 
cement de forêts défrichées, on laisse quelques arbres 
d'ombrage pour les débuts. Vhevea commence à 



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I 

— is> * 

\ 
donner du caoutchouc dès l'âge de 12 à 15 ans ; on ne 

pratique d'abord des saignées que tous les deux ans ; 

plus tard, lorsque l'arbre est adulte, on peut récolter 

chaque année ; l'extraction se fait après la saison des 

pluies, mais jamais pendant la floraison. Chaque arbre 

donne au moins 500 grammes de caoutchouc par 

année; plug tard, cette quantité va en augmentant et 

peut atteindre, même, plusieurs kilogrammes. 

D'autres essences ont été expérimentées également 
par des procédés de culture analogues . aux précé- 
dents. Le manihot Glaziovii, notamment, offre l'avan- 
tage de se prêter à une culture facile et de prospérer 
même dans les mauvais terrains, dans les lieux arides. 
La multiplication se fait par graine, dont l'enveloppe 
très dure doit être brisée ou perforée à la lime. Cet 
arbre a une croissance rapide ; au début, il doit être 
abrité contre les vents. Il est pleinement exploitable 
à partir de la septième année. L'écorce étant assez 
fine, certaines précautions sont prises pour pratiquer 
les incisions, on se sert, à cet effet, d'une roulette à 
pointe. Le manihot donne un caoutchouc d'excellente 
qualité, mais moins abondant que celui des autres 
espèces ; exceptionnellement, on est parvenu à récol- 
ter 1 kilogramme de caoutchouc et plus par arbre. 
Des plantations ont été essayées dans toutes les 
contrées tropicales. 

Le castilloa ne demande pas, comme Vhevea^ une 
grande humidité atmosphérique. Il se développe bien 
dans un sol argilo-sablonneux perméable, même dans 
les endroits dépourvus de cours d'eau. Cet arbre est 
exploitable à partir de 7 à 10 années de croissance. 



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Le ficus se multiplie bien par bouture ou par mar- 
cotte; il donne un latex abondant et de bonne qualité. 
Les arbres se plantent à une distance de 4 mètres en 
tous sens ; plus tard, on éclaircit à 8 mètres. 

Enfin, au Congo, on a, depuis quelques années, 
commencé la culture régulière des lianes Landolpliia. 
On sème des pépinières en pleine forêt, dans un 
endroit où la lumière est tamisée. On utilise les 
graines le plus fraîches possible; généralement, le 
semis est provisoire ; il faut ensuite éclaircir ou repi- 
quer. Lorsque la chose est indiquée, on peut aussi 
faire les semis en ligne, ce qui dispense du repi- 
quage. On n'a recours au bouturage ou au marcottage 
qu'exceptionnellement. La transplantation des jeunes 
pousses se fait en pleine forêt. On trace d'abord une 
avenue centrale de 3 à 5 mètres de large, dirigée 
suivant la longueur du champ. Puis, perpendiculaire- 
ment, on ouvre, à des distances de 5 mètres, des 
chemins de i mètre de large en abattant tout le sous- 
bois à cet endroit. Les pieds sont plantés tous les 
3 mètres. Pour la facilité des travaux, on découpe la 
surface de la plantation en carrés de 100 à 300 mètres 
de côté, au moyen de larges allées parallèles à 
l'avenue centrale. Les plantes poussent d'abord lente- 
ment, mais se développent ensuite vigoureusement. 
On commence la récolte du latex après 8 ou 10 ans, 
lorsque les lianes ont atteint 3 à 4 centimètres de 
diamètre. 

A la fin de 1906, il y avait déjà 13 à 14 millions de 
pieds plantés (arbres et lianes). 

Pas n'est besoin de dire que, dans toutes ces 



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— -18 — 




Inciseur V. d. K. 



exploitations méthodiques, l'on adopte les procédés 
de récolte les plus rationnels. 

A ce propos, nous croyons utile de signaler deux 

appareils dus à l'invention 
d'un spécialiste belge, M. G. 
Van de Kerkhove, expert en 
caoutchouc, et qui est, de 
plus en plus, adopté dans 
les cultures rationnelles des 
plantes caoutchoutifères. 

L'un est un inciseui^ permettant de 
saigner avec facilité et sans danger 
les diverses espèces végétales exploi- 
tées, non seulement les arbres comme 
les hévéas, les castilloas, les hancor- 
nias, les funtumia, les ficus, les manihots, mais encore 
les lianes elles-mêmes. Cet instrument est constitué 
d'un manche avec œillet et cinq lames démontables, 
celles-ci pouvant être réglées dans l'œillet suivant 
l'épaisseur de l'écorce. Le plus grand avantage de cet 
inciseur consiste dans le fait 
que, suivant le travail à four- 
nir et l'essence à soigner, on 
peut lui donner dix dispositifs 
différents. 

Comme complément de l'em- 
ploi de cet inciseur perfectionné, on se sert d'un 
fumeroj appareil permettant de réaliser la coagula- 
tion comme elle se pratique dans la région de l'Ama- 
zone, c'est-à-dire, par enfumage, procédé reconnu 
comme un des meilleurs, ainsi que nous l'avons dit 




OEillet emporte-pièce 
V. d. K. 



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— 19 — 

précédemment. Le fumero consiste simplement en un 
appareil fumigène portatif. Il repose sur trois pieds; 
des montants s'abaissent ou s'élèvent à volonté au- 
dessus de la cheminée, suivant le degré d'intensité 
de la fumée. Un brise-flamme règle la chaleur. L'appa- 
reil est très pr^ttique en ce sens que son emploi 
n'exige pas de réactifs chi- 
miques. L'opérateur peut 
s'en servir facilement, 
même sans connaissances 
techniques. 

Ajoutons que l'appareil 
est portatif, peu encom- 
brant; il ne pèse que 6 ki- 
logrammes et sa hauteur 
ne dépasse pas 80 centi- 
mètres; il peut donc être 
installé facilement en tout 
endroit. 

Dans certaines régions, 
on adopte d'autres mé- 
thodes de coagulation. 

Voici, d'après M. P. Le 
Cointe, comment on procéderait maintenant à Ceylan 
et dans la presqu'île Malaise. 

Le latex, filtré au tamis, étant placé dans des 
formes en fer galvanisé ou émaillé d'environ l litre de 
capacité, sa coagulation est provoquée par l'addition 
d'une petite quantité d'acide acétique (10 grammes 
par litre environ). Après repos jusqu'au lendemain, 
on retire de chaque forme un gâteau de caoutchouc 




Fumero Van de Kerkhove. 



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- 20 - 

d'un blanc pur, mou, spongieux et plein d'eau. 
Chaque gâteau est passé au rouleau à main, sur une 
table en zinc, ou à la presse. Les galettes obtenues 
sont placées sur des treillis en fer, au-dessus de four- 
neaux à charbon; elles y restent trois à quatre heures 
et y perdent le tiers de leur poids en devenant plus 
foncées. Les galettes sont, ensuite, mises sur des 
rayons où elles achèvent de sécher durant un mois 
ou six semaines. 

Quant à la culture des plantes rhizomatiques, appe- 
lées herbes, on s'en occupe également au Congo, mais 
la question est moins avancée que celle relative aux 
lianes. La propagation se fait ici par semis ou par 
rhizomes. 

Pour cette sorte de caoutchouc aussi, on a cherché 
à réaliser des méthodes de travail plus rationnelles 
que celles que nous avons exposées précédemment. 
Le problème semble avoir été résolu par un inventeur 
belge, M. F. Schmolle, d'Anvers, qui a imaginé des 
appareils spéciaux pour l'extraction mécanique du 
latex des écorces souterraines ou aériennes. Plusieurs 
installations, basées sur ce procédé, fonctionnent 
déjà dans diverses régions de l'Afrique occidentale. 
Voici, d'après le Journal d'Agriculture Tropicale, quel- 
ques détails concernant ce système. 

Les écorces détachées de l'arbre sont d'abord tra- 
vaillées dans un tambour en fer, tournant autour 
d'un axe horizontal. Ce cylindre est divisé en plu- 
sieurs compartiments contenant chacun un ou plu- 
sieurs rouleaux en métal, lisses ou cannelés. Par 
suite du mouvement de rotation, les écorces sont 



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— 21 — 

écrasées et broyées par ces rouleaux et le caout- 
chouc s'en sépare tout en restant mélangé avec les 
écorces pulvérisées. Cette opération se fait à sec. 
On retire la masse et, après l'avoir humectée, on 
l'introduit dans une tonne suspendue à un axe hori- 
zontal, et renfermant un certain nombre de billes 
en métal de dimensions appropriées. On fait tourner 
le récipient, dans lequel on a versé une certaine 
quantité d'eau froide. Dans le cas où le latex est 
entièrement coagulé dans l'écorce, on peut, après 
décantation, renouveler le traitement avec de l'eau 
bouillante. 

Les deux appareils sont portatifs et peuvent être 
mus à bras; rien n'empêche, d'ailleurs, de les agencer 
pour les actionner à l'aide d'un moteur. 

Mentionnons enfin, comme complément de l'instal- 
lation, un appareil décortiqueur, très simple, qui 
remplace avec avantage le travail à la main, toujours 
lent et pénible. Cette machine, qui agit aussi par 
rotation, est portative et peut se transporter aux 
endroits mêmes où l'on récolte les rhizomes, ce qui 
évite le transport des matières inutiles jusqu'à l'instal- 
lation d'extraction. 

B, Commerce du caoutchouc. 

PAYS PRODUCTEURS ET PORTS d'eMBARQUEMENT. 

Les pays producteurs de caoutchouc se répartissent 
en trois groupes principaux : l'Amérique, l'Afrique, 
la région asiatico-océanienne. 



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— 22 — 

Amérique. — Dans l'Amérique du Sud, il faut citer 
en premier lieu, parmi les contrées productrices : le 
Brésil, la Bolivie, le nord du Paraguay, le Pérou, 
l'Equateur, la Colombie, le Venezuela, les Guyanes. 
Le caoutchouc récolté dans les bassins de l'Amazone 
s'export^ par les ports fluviaux d'Yquitos (Pérou), 
de Manaos (Brésil) et de Belem (Para) (à l'embou- 
chure du^Tocantins ou Rio-Para). Les autres ports 
d'expédition, par l'océan Atlantique, sont : Pernam- 
bouc, Parnahyba, Sâo Luiz de Maranhao, Fortaleza ou 
Céarâ, Bahia, Rio de Janeiro, et enfin, Montevideo 
(Uruguay), pour les produits du Matto Grosso, du 
nord du Paraguay et, en partie, de la Bolivie. Sur 
l'océan Pacifique, les ports d'Arica (Chili) et de Mol- 
lendo (Pérou), de Guayaquil dans l'Equateur, embar- 
quent les caoutchoucs provenant du versant occi- 
dental des Andes. Il y a également quelques ports 
d'exportation sur la mer des Antilles, entre autres : 
Carthagène et Savanille (Colombie), Puerto Cabello 
(Venezuela), etc. 

Les pays producteurs de l'Amérique centrale sont : 
le Mexique, les républiques de Guatemala, de San 
Salvador, de Nicaragua, de Costa Rica, les îles des 
Antilles. Les produits s'expédient, généralement, par 
les ports situés dans la mer des Antilles et le golfe 
du Mexique : Vera Cruz (Mexique), Bluefields et 
Greytown (Nicaragua), etc. 

Afrique. — Du côté de l'ouest, on trouve comme 
pays producteurs, en allant du nord au sud : le Séné- 
gal, (Fr.), la Gambie (Ang.), les Guinées portugaise et 



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— 23 — 

française, le Soudan (dans l'intérieur), Sierra Leone 
(Ang.), la république de Libéria, la Côte d'Ivoire (Fr.), 
la Côte d'Or (Ang.), le Togo (AIL), le Dahomey (Fr.), 
le protectorat de Lagos (Ang.), la Nigeria (Ang.), 
le Cameroun (AIL), la Guinée espagnole, le Gabon 
(Fr.), le Congo français, l'État Indépendant du Congo 
et l'Angola (Port.). 

Voici quels sont les principaux ports d'exportation 
du côté de l'océan Atlantique : Kayes (port intérieur), 
Rufisque, Bissao, Bbulam, Conakry, Grand Bassam, 
Cape Coast Castle, iVccra, Lagos, Old Çalabar, Libre- 
ville, Loango, Brazzaville (sur le Stanley Pool), Boma, 
Loanda et Benguela. 

Sur la côte orientale, il y a à signaler : l'Est Afri- 
cain anglais, l'Est Africain allemand, le Mozambique 
(Port.) ; puis, dans l'océan Indien : les îles de Mada- 
gascar (Fr.), les Comores (Fr.), Zanzibar (AngL), 
Maurice (Angl.) et La Réunion (Fr.). Ces pays expé- 
dient leur caoutchouc par les ports de Mombasa 
(0. A. A.) Quelimane, Beira, Lourenço-Marquès 
(Mozambique), Zanzibar, Nossi-Bé etTamatave (Mada- 
gascar). 

Région asiatico-océanienne. — En Asie, il faut citer : 
les Indes anglaises (provinces de Bengale et d'Assam), 
la Birmanie, l'île de Ceylan, la presqu'île de Malacca, 
le Siam, le Cambodge, la Cochinchine, l'Annam, le 
Tonkin, le Laos. 

En Océanie, on récolte le caoutchouc : d'abord, 
dans une partie de l'Australie, puis dans l'archipel de 
la Malaisie, notamment dans les îles de Sumatra, 



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— 24 — 

Java, Bornéo, la Nouvelle-Guinée, les Philippines, 
enfin dans la Nouvelle-Calédonie et les îles Fidji. 

Les produits de Ceylan, de la Birmanie et de TAssam 
s'expédient principalement par Rangoon et par Cal- 
cutta. De Penang et Singapour, on reçoit les caout- 
choucs de la presqu'île de Malacca et de la Malaisie, 
dont la provenance est désignée sous le nom com- 
mercial de Straits Settlements, désignation anglaise de 
cette contrée. L'île de Java exporte ses produits par 
Java et l'Indo-Chine française par Hanoï. 

PRODUCTION. — EXPORTATION. 

La production totale de caoutchouc, qui était insi- 
gnifiante il y a trois quarts de siècle, a commencé à 
prendre de l'importance vers l'année 1870. Depuis 
lors, elle n'a cessé de se développer ; mais c'est sur- 
tout à la fin du siècle dernier qu'elle atteint des pro- 
portions vraiment considérables. Le tableau suivant, 
dont les chiffres sont, d'ailleurs, approximatifs, 
permet de se rendre compte de l'allure rapide de 
cette progression. 



ANNÉE. 

1830 . . 
1850 . . 


PBODDCTION 
TOTALE. 

23 tonnes. 
381 — 


ANNÉE. 
1898 . . 

1900 . . 


PRODUCTION 
TOTALE. 

. 53,300 tonnes 
. 59,700 - 


1870 . . 
1888 . . 


. 7,600 — 
. 11,000 — 


1903 . . 
1905 . 


. 67,600 — 
. 76,100 — 



La production se répartit d'une manière fort inégale 
entre les trois groupes de pays producteurs cités 
précédemment. Ce rapport est, au surplus, sujet à 



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— 25 — 

variation, l'exploitation pouvant se ralentir ou même 
s'éteindre dans certaines régions par suite de la 
destruction des plantes productrices, alors qu'elle 
augmente d'intensité dans d'autres. Toutefois, c'est 
toujours l'Amérique qui intervient pour la plus grosse 
part, car on y récolte à peu près les deux tiers de 
la quantité totale. Pour l'année 1901, cette quantité 
se subdivisait, approximativement, de la manière 
suivante : 

Amérique 41,500 tonnes. 

Afrique 19,000 — 

Asie et Océanie 2,500 — 



Total. . . 63,000 tonnes. 

Le Brésil est, de loin, le pays le plus fort producteur 
de caoutchouc : à lui seul, il fournit près de la moitié 
du poids total jeté sur le marché. Au second rang, se 
place l'État Indépendant du Congo, qui, depuis 1900, 
exporte, en chiffres ronds, 4,600 tonnes par an (^). 
Après, viennent, par ordre d'importance : la Bolivie, 
l'Angola, la Côte d'or, la Guinée française, la Nigérie, 
les États Fédérés malais et Ceylan. Chacune de ces 
contrées livre, chaque année, une quantité variant 
de 3,000 à 1,000 tonnes. 

Si l'on envisage la qualité, c'est le caoutchouc dit 
du Para, extrait de Vhevea brasiliensis, qui tient la tête. 
Pendant l'année 1905-1906, s^ur une production totale 



(*) L'exploitation du caoutchouc au Congo remonte à peine, à 
Tannée 1886. 



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— 26 — 

de 76,100 tonnes, plus de 34,500 tonnes étaient de 
cette provenance. C'est dans cette catégorie que Ton 
trouve les sortes les plus fines et les plus estimées ; 
le reste se compose de caoutchoucs de qualité cou- 
rante et de qualité inférieure. 

Le commerce du caoutchouc se pratique de façon 
différente, suivant les régions considérées. 

En Afrique, ce trafic est, souvent, entre les mains 
de sociétés qui possèdent de vastes concessions de 
terrains. Le caoutchouc récolté par les indigènes est 
troqué contre divers produits de consommation et 
expédié aux succursales ou aux maisons de consi- 
gnation en Europe. Celles-ci l'emmagasinent et le 
mettent en vente sur le marché, soit directement, 
soit par l'intermédiaire de courtiers. Dans les colo- 
nies anglaises et portugaises d'Afrique, ainsi que 
dans la Guinée française, le commerce est complète- 
ment libre et se règle par le jeu naturel de la concur- 
rence ; un certain nombre de négociants ayant établi 
des comptoirs d'échange à certains endroits de l'in- 
térieur, les nègres cèdent leur caoutchouc à ceux 
d'entre eux qui leur font les offres les plus avanta- 
geuses. 

En Amérique, d'autres usages sont en vigueur. 
Ainsi, dans l'Amazonie, le caoutchouc est récolté par 
des exploitants auxquels est concédée une certaine 
étendue de terrain le long des cours d'eau et qui ont 
sous leurs ordres des travailleurs blancs ou indiens, 
appelés seringueiros. Le plus souvent, ces entrepre- 
neurs traitent avec des commerçants intermédiaires 
établis en grand nombre à Belem (Para) et, surtout, à 



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- 27 — 

Manaos (Amazone), à Yquitos (Pérou), lesquels reçoi- 
vent le caoutchouc en échange de marchandises de 
toute nature nécessaires à la vie. Aux ports d'embar- 
quement, les produits sont examinés, classés, évalués 
et, finalement, achetés par les véritables exporta- 
teurs, représentés par quelques maisons américaines, 
anglaises, brésiliennes, etc. Ces établissements se 
chargent d'expédier le caoutchouc vers les marchés 
consommateurs. 

Aux Indes Orientales, le commerce se fait, égale- 
ment, par voie d'échanges entre les indigènes et des 
négociants établis sur place. Dans certains endroits, 
entre autres à Ceylan, à Java, aux Philippines, d'impor- 
tantes sociétés ont commencé des cultures régulières 
sur des terrains dont elles ont fait l'acquisition. Ce 
sont les premiers exemples d'exploitation rationnelle 
forestière et agricole, appliquée sur une grande 
échelle à la production du caoutchouc. Les résultats 
de ces expériences ont été concluants et, actuelle- 
ment, il n'est pas rare de voir aux ventes publiques 
de Londres, des quantités de 40 à 50 tonnes provenant 
exclusivement de plantations méthodiques. 

MARCHÉS. — MODE d'aCHAT. 

La production totale de caoutchouc du monde est 
absorbée, d'une façon très inégale, par l'Europe et 
par l'Amérique du Nord. Pendant l'année 1905, envi- 
ron 28,600 tonnes ont été expédiées vers les États- 
Unis et le Canada, en majeure partie, par les ports 
de New-York, tandis que le reste, soit 47,500 tonnes, 



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— 28 — 

était dirigé vers les contrées de l'Europe, par les 
principaux ports suivants : 



Liverpool . . 


. 21,900 tonnes approximativement. 


Hambourg . 


. 8,100 - — 


Anvers . . 


. 0,700 — — 


Le Havre . 


. . 5,700 — — 


Londres . 


. 2,300 — - 


Bordeaux . 


. . i,300 — - 



Lisbonne a reçu, pendant la même période, environ 
2,€>00 tonnes qui ont été, en grande partie, réexpédiées 
vers l'x^ngleterre, l'Allemagne et les États-Unis. 

Après ces places, on peut encore citer Rotterdam 
et Marseille. 

Bien que la plupart des ports européens reçoivent 
des caoutchoucs de diverses provenances, ceux-ci sont 
souvent acheminés par certaines voies, de préférence 
à d'autres. Ainsi, la presque totalité du caoutchouc du 
Para est exportée, d'abord vers New-York (qui absorbe, 
à elle seule, plus de la moitié de la production amé- 
ricaine), et, dans l'ancien monde, vers Londres et, 
surtout, vers Liverpool, qui est le grand marché euro- 
péen pour cette variété de caoutchouc. Cependant, 
depuis quelques années, des quantités croissantes de 
Para sont dirigées vers les ports d'Anvers et du 
Havre. Hambourg reçoit des caoutchoucs des diverses 
provenances. Lisbonne est le port de destination des 
caoutchoucs récoltés dans les colonies portugaises 
(Angola, Guinée). Les produits des Indes néerlan- 
daises arrivent à Rotterdam; ceux des colonies fran- 
çaises viennent au Havre, à Bordeaux, à Marseille. 
Anvers est devenu le marché spécial des caoutchoucs 



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— so- 
dé l'État Indépendant du Congo; toutefois, on y 
débarque-^ussi des caoutchoucs d'origines diverses, 
voire même, du Para, depuis qu'on y a établi une 
escale d'une ligne de steamers venant en droiture 
de l'Amazonie. La place d'Anvers a, en peu de temps, 
acquis une situation importante dans le commerce 
mondial du caoutchouc. Il est intéressant de montrer, 
par quelques chiffres, en combien peu d'années s'est 
accompli ce développement. Le tableau ci-dessous 
permettra de se rendre compte de la progression 
rapide des importations de caoutchouc à Anvers, 
depuis l'année 1889 jusqu'à l'année 1906 (^). 



ANNÉES. 



1889 

1890 

1891 

1892 .... 

1893 

1894 

1895 

1896 1,115,875 

1897 1,679,154 



QUANTITÉS. 

Kilogrammes. 

5,000 

30,000 

21,000 

63,000 

167, 196 

274,800 

331,074 



ANNÉES. QUANTITÉS. 

, Kilogrammes. 

1898 2,014,391 

1899 3,402,880 

1900 5,698,000 

1901 5,849,000 

1902 5,404,000 

1903 5,726,000 

1904 ..... 5,763,000 

1905 5,713,728 

1906 5,772,062 



D'autre part, des quantités assez importantes de 
caoutchouc sont maintenant réexpédiées d'autres ports 
européens vers Anvers, pour y être mises en vente. Si 
l'on tient compte de cet apport, on arrive, pour 
l'année 1906, à un poids total de 11,007,760 kilo- 
grammes débarqués sur la place d'Anvers, dont 



(') D'après les statistiques publiées par la maison Grisar et O" 
d'Anvers. 



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— 30 — 

9,440,661 kilogrammes ont été mis en vente sur le 
marché, le reste ayant passé en transit dans le pays (^). 
En général, l'industrie belge se fournit sur le marché 
d'Anvers pour les produits de qualité courante et sur 
le marché de Liverpool pour le Para ; cependant, on 
achète aussi ces sortes à Hambourg et au Havre. 




Lot de caoutchouc à Anvers. 



Voici comment on procède d'habitude pour les 
achats effectués à Anvers (^) : 

Les caoutchoucs du Congo arrivent généralement 



(1) D'après la statistique officielle publiée par le Ministère des 
Finances. 

(*) D'après les renseignements fournis par M. A. Lalière, professeur 
à l'Institut Supérieur de Commerce d'Anvers. 



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— 31 — 

sous forme de paquets entourés d'une simple ou d'une 
double natte tressée. Aussitôt déposés dans les maga- 
sins, on les soumet à diverses manipulations dans le 
but d'en faire des lots pour la vente. Chaque paquet 
est tranché par le milieu ce qui permet de se rendre 
compte de l'aspect de la matière à l'intérieur et de 
faire un classement par sortes. Chaque sorte, pesée et 
mise à part, constitue un lot. Tout lot peut, d'ailleurs,, 
renfermer plusieurs qualités désignées par les noms 
sain, assez collant, collant^ etc. 

Lors du découpage des paquets, l'on procède à un 
véritable échantillonnage, c'est-à-dire, qu'on prélève 
de chaque qualité un certain nombre de tranches de 
quelques centimètres d'épaisseur, représentant fidèle- 
ment l'ensemble de la sorte. Ces échantillons servent 
aux courtiers à faire la description des lots, descrip- 
tion publiée sous forme de note, vingt jours au moins 
avant la date fixée pour la vente. Outre les rensei- 
gnements complets sur les poids et les diverses qua- 
lités, cette note indique la valeur taxée, le plus 
consciencieusement possible, par le courtier, suivant 
la tendance du marché. 

Les descriptions, accompagnées des petits échantil- 
lons, sont adressées aux maisons intermédiaires de la 
place pour être distribuées aux clients, industriels, 
exportateurs, etc. Les acheteurs peuvent, d'ailleurs, 
se procurer de plus grands échantillons moyennant 
paiement. 

Les ventes se font par inscription, chaque acheteur 
remettant ses offres sous enveloppe cachetée au cour- 
tier. La marchandise est livrée au plus offrant, sans 



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— 32 — 

obligation, toutefois, pour le vendeur, d'accepter le 
prix proposé, s'il. le juge insuffisant. Avant d'être 
mis en sacs et expédiés, les lots sont pesés contradic- 
toirement et scrupuleusement, au dixième de kilo- 
gramme. S'il se présente plusieurs amateurs pour le 
même lot, celui-ci est partagé au prorata des quantités 
demandées. 

Le prix du caoutchouc est toujours fixé en francs 
par kilogramme, avec 2 p. c. d'escompte, paiement à 
15 jours. 

Ajoutons que la vente ne se fait qu'aux firmes 
connues de la place d'iVnyers, de sorte que les 
acheteurs étrangers doivent nécessairement passer par 
l'intermédiaire des maisons de commission de cette 
place. 

QUALITÉS. — PRIX. 

Les caoutchoucs d'un même pays et même ceux qui 
sont originaires d'une même région, sont loin d'être 
équivalents au point de vue de la qualité. Celle- 
ci peut différer beaucoup, non seulement d'après 
l'espèce végétale qui a fourni le produit, mais encore 
avec les conditions dans lesquelles s'est faite la 
récolte du latex. Elles peuvent aussi varier avec 
l'âge de l'arbre, la saison, le moment de la journée où 
l'extraction a été effectuée. D'autre part, nous savons 
que le procédé de coagulation peut avoir une grande 
influence sur la pureté du produit, sur son degré d'assè- 
chement, exercer une action sur les matières putres- 
cibles. Ce qui fixe la valeur d'une sorte déterminée de 
caoutchouc, c'est, avant tout, sa provenance, car cette 



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— 33 ^ 

indication fait connaître la plante qui l'a fournie et 
les méthodes suivies pour l'extraction et la coagula- 
tion. Il faut aussi noter qu'un même pays peut fournir 
des caoutchoucs récoltés dans des districts différents 
et qui ne sont pas équivalents. D'autre part,, d'une 
même région peuvent arriver plusieurs qualités dis- 
tinctes, bien qu'extraites d'une même essence végétale, 
les modes d'opérer n'étant pas toujours identiques. 

Ce que l'on recherche surtout dans le caoutchouc, 
c'est une consistance ferme, nerveuse, ainsi qu'un 
grain serré et homogène. Les produits de qualité 
inférieure sont mous, flasques, sans ressort. Parmi 
les sortes les moins estimées, les unes ont un toucher 
gras et poisseux ; d'autres ont une texture sèche, plus 
ou moins cassante. Ces défauts sont dus à la présence 
d'une forte proportion de résine ou d'autres impu- 
retés. Il va de soi que, entre ces types généraux, on 
trouve toutes^ les transitions possibles; mais c'est 
toujours le degré de nervosité qui sert de critérium 
dans l'estimation du caoutchouc. 

Les évaluations commerciales sont basées sur un 
examen pratique de la marchandise, portant sur une 
tranche de la matière fraîchement coupée; l'expert 
procède par comparaison en tenant compte des 
fluctuations des marchés. Il est utile, pour les 
transactions, que cette méthpde d'appréciation soit 
complétée par des essais précis d'ordre scientifique. 
Les usines bien organisées possèdent, maintenant, 
des laboratoires affectés aux essais physiques, méca- 
niques et chimiques du caoutchouc. C'est là une 
question intéressante, qui n'est pas encore complète- 

3 



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— ar- 
ment élucidée et sur laquelle nous reviendrons ulté- 
rieurement (^). 

D'après ce qui vient d'être dit, l'on conçoit que le 
prix du caoutchouc doit varier dans des limites assez 
étendues, ce prix dépendant des qualités que le pro- 
duit possède. Pour en donner une idée, nous passons 
en revue, ci-après, les principales sortes offertes à la 
consonimation, en reprenant les trois groupes géogra- 
phiques déjà indiqués précédemment. 

Caoutchoucs américains. — Le caoutchouc le plus 
recherché, celui qui atteint toujours la plus grande 
valeur sur tous les marchés, à cause de sa nervosité, 
de sa pureté, de son homogénéité, est celui dit de 
Para, produit par Vhevea brasiliensis et récolté dans le 
bassin de l'Amazone. C'est le prix du Para qui règle 
celui des autres qualités. 

Le Para est fourni habituellement en trois types : 

1"* Le Para fina est le caoutchouc par excellence, 
nerveux et élastique. Il arrive sous forme de gâteaux 
ou biscuits (cakes) pesant de 3 à 5 kilogrammes (bas 
Amazone) ou de 10 à 15 kilogrammes (haut Amazone), 
emballé dans des caisses d'une contenance de 130 à 
140 kilogrammes. Extérieurement, sa couleur est d'un 
brun très foncé ; coupé par le milieu, le pain montre 
une texture feuilletée provenant du mode de coagula- 
tion employé; la teinte est claire et devient de plus en 
plus blanche vers le centre. En 1906, cette qualité 



(') Voir, ci-après, Essais du caoutchouc manufacturé. 



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— 35 — 

s'est vendue de 15 fr. 50 c. à 16 fr. 50 c. le kilo- 
gramme; 

i"" Ventre fina est une qualité mixte, un peu moins 
nerveuse, contenant un peu plus d'eau que la précé- 
dente. Elle n'en diffère guère par l'aspect extérieur, 
mais sa texture n'est que partiellement feuilletée. Ce 
produit est, en eftet, constitué par les pellicules figées 
retirées des petits vases à latex et des lèvres des inci- 
sions ; ces pellicules sont agglomérées en une petite 
masse dont on augmente le volume par plusieurs 
immersions dans le grand récipient à latex avec 
enfumage subséquent. La valeur de ce type se main- 
tient, en moyenne, à un franc en dessous du fina; 

S"" Le semamby, aussi appelé negroheads, est une 
qualité inférieure, formée par les raclures, les 
bavures, les résidus des récipients; tous ces déchets 
sont entassés et pressés dans des barils renfermant 
généralement 200 kilogrammes. La couleur du ser- 
namby est noire à l'extérieur et, à l'intérieur, blanche, 
veinée de stries noires. Ce produit se présente en 
masses irrégulières; il est loin de posséder les qualités 
du fina, car il n'est pas obtenu par les mêmes pro- 
cédés. Néanmoins, par le fait de son origine même, 
sa valeur s'est maintenue entre 10 fr. 50 c. et 
H francs. 

Il y a encore d'autres caoutchoucs d'hévéa, notam- 
ment le Para blanc (Matto Grosso), puis des qualités, 
peu différentes du Para brésilien, provenant des 
autres contrées de l'Amérique méridionale. 

Le caoutchouc du Céara (maniçoba), fourni par le 
manihot Glaziovi est assez estimé, comme nervosité; 



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— se- 
mais, il n'est pas aussi pur que le Para et donne plus 
de déchet. D'une teinte ambrée plus ou moins foncée, 
il arrive en gros blocs constitués par la réunion de 
boules ou pelotes formées, elles-mêmes, par de fines 
lanières agglomérées (scraps). En 1906, cette sorte 
était cotée à 10 fr. 50 c. le kilogramme. 

Le caoutchouc de VHancornia spedosa (mangabeira), 
expédié par les régions centrales du Brésil, est une 
bonne sorte moyenne dont la valeur atteint 8 fr. 50 c. 
à 12 francs, en dépit de la méthode défectueuse suivie 
pour la coagulation. Ce produit affecte la forme de 
masses irrégulières ou de plaques volumineuses. 

Le caoutchouc du castilloa se présente sous divers 
aspects selon le pays de provenance : planches, de 
50 X 60 centimètres sur 1 à 5 centimètres d'épaisseur 
(sheets), petites boules de 5 à 6 centimètres de 
diamètre (marbles) ; gros boudins, blocs volumineux, 
plaques, lanières, etc. Ce caoutchouc est de couleur 
plus foncée que le Para. Moins pur que ce dernier, 
maiis doué d'une nervosité remarquable, il. obtient 
dès prix variant de 6 à 14 francs. 

Caoutchoucs africains. — L'x\frique fournit une 
grande variété de caoutchoucs de qualités fort dispa- 
rates. Les meilleures sortes ont, toutefois, une valeur 
moindre que le Para, bien que i^uivant ce dernier 
d'assez près. Ces caoutchoucs sont, généralement, 
d'une teinte assez foncée : brun, rouge brun, quel- 
quefois gris ardoise. Les formes sous lesquelles ils 
nous parviennent sont très nombreuses. Tantôt, ce 
sont de petits cubes ou dés (thimbles), des billes, des 



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— 37 — 

lanières, des fils roulés en pelotes (seraps), de petits 
disques; tantôt, les dimensions sont plus fortes : 
boules volumineuses parfois soudées ensemble, bou- 
dins, fuseaux, lames rectangulaires, plaques bombées 
ou aplaties, gros blocs, pains en forme de paralléli- 
pipèdes, ou masses irrégulières agglomérées. Ces 
produits sont souvent emballés dans des nattes for- 
mant une espèce de panier. 

Sur la place d'Anvers, les caoutchoucs africains, 
en majeure partie congolais, sont répartis en huit 
types différents : le premier comprend les caout- 
choucs sains; les autres sont classés suivant qu'ils 
sont plus ou moins collants. 

Le Congo n'exporte pas moins de vingt-six sortes 
de caoutchouc. Parmi les plus importantes, nous 
citerons, comme qualités supérieures et moyennes, 
celles qui viennent du Kasaï, de l'Equateur, du 
Lopori, de la Mongalla, de l'Uellé, du Lomami, du lac 
Léopold II, cotées de 8 fr. 50 c. à 13 francs le kilo- 
gramme. Les caoutchoucs fournis par la Djuma, 
l'Ogooué, le Bas-Congo, sont de qualité inférieure. 

Caoutchoucs asiatico-océaniens. — Ces caoutchoucs 
arrivent généralement en petits blocs ou en pains peu 
volumineux. De Calcutta, on les expédie en ballots 
enveloppés de toile de jute et liés par des rotins. Ces 
caoutchoucs sont de couleur foncée et, généralement, 
de qualité médiocre. Les meilleures sortes valent de 
7 à 10 francs. Mais, il y a également des produits très 
impurs, obtenus par des procédés de récolte abso- 
lument défectueux, et ne renfermant qu'une faible 



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— 38 — 

proportion de caoutchouc. Ils sont fort peu estimés; 
leur valeur peut descendre jusqu'à 2 francs le kilo- 
gramme. 

Depuis quelque temps, on commence à offrir sur le 
marché, sous le nom de straits settlements, du caout- 
chouc provenant des cultures méthodiques d'hévéas, 
entre jwises notamment à Ceylan. Ce type, remar- 
quable par une grande pureté et une très faible teneur 
en résine, s'est vendu jusque 17 francs le kilo- 
gramme. Bien qu'étant au moins égal au Para naturel 
en ce qui concerne la composition chimique, cette 
sorte, s'il faut en croire les spécialistes, lui serait, 
cependant, légèrement inférieure au point de vue du 
nerf et de l'élasticité. 

Remarqiœ. — D'une façon générale, on peut dire que 
la valeur du caoutchouc, tout en étant sujette à des 
fluctuations provoquées moins par les variations de 
la consommation que par les inégalités de la produc- 
tion, n'a cessé de s'élever depuis le moment où ce 
produit est entré dans les usages courants de l'in- 
dustrie. Il y a un demi-siècle, le caoutchouc se ven- 
dait de 5 à 7 francs le kilogramme; son prix a donc 
plus que doublé depuis cette époque. L'augmentation 
a surtout été sensible à partir de 1896; elle s'est 
encore accentuée dans les dernières années. Ainsi, 
en 1905, les cours étaient de 13 p. c. supérieurs à ceux 
de 1904. 

Cette hausse, qui n'a subi que de rares et courtes 
interruptions, a pour cause la demande croissante de 
caoutchouc, amenée par les besoins toujours plus 



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— 39 — 

grands des industries qui emploient ce genre de pro- 
duit : fabrication de toutes sortes d'articles médicaux 
et hygiéniques, d'appareils techniques, de tuyaux, de 
câbles électriques, de bandages pneumatiques pour 
cycles et automobiles, etc. Lorsque l'on considère le 
développement rapide et extraordinaire qu'ont pris, 
dans ces derniers temps, ces diverses branches de 
l'activité, l'on comprend sans peine que la consom- 
mation de caoutchouc augmente chaque année dans 
des proportions considérables, au point que la pro- 
duction de cette substance ait peine à suivre le mou- 
vement. Les exigences de l'industrie n'ayant aucune 
tendance à diminuer, il semble bien qu'il ne faille 
pas s'attendre de sitôt à un fléchissement dans la 
valeur du caoutchouc. 

C. Principales propriétés du caoutchouc. 

COMPOSITION DU CAOUTCHOUC BRUT. 

Il n'y a pas bien longtemps que les savants se sont 
mis d'accord pour admettre que le caoutchouc est un 
hydrocarbure de la série aromatique, rentrant dans la 
famille des terpènes, représentés par la formule géné- 
rale C^^H^^. Telle est donc la composition chimique du 
produit pur, dégagé de toutes matières étrangères. En 
réalité, dans le caoutchouc brut du commerce, l'hydro- 
carbure est toujours accompagné d'une certaine dose 
d'impuretés qui ont pour effet d'en diminuer la qua-r 
lité. Indépendamment de l'eau, dont il est difficile de 
purger complètement le caoutchouc, il faut citer. 



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— 40 - 

avant tout, parmi ces éléments dëpréciateurs, la résine, 
dont la proportion varie de 1 à 12 p. c. du poids 
total et peut atteindre même 20 p. c. dans les sortes 
très poisseuses. En moyenne, la teneur eh résine dans 
le Para, et dans le caoutchouc d'hevea en général, est 
de 3 p. c. La présence de cette résine constitue une 
gêne sérieuse dans les manipulations industrielles que 
l'on fait subif au caoutchouc. 

Les autres matières étrangères sont surtout repré- 
sentées par de menus débris de bois, de feuilles ou 
d'écorce, par du sable ou de la terre, dont le latex a 
été souillé au moment de la récolte ou qui, parfois, 
ont été introduites frauduleusement dans le produit. 
Lorsqu'on fait l'analyse chimique du caoutchouc on 
trouve toujours, comme résidu fixe ou cendres, une 
petite partie de substances minérales provenant, soit 
de la sève qui accompagne le latex, soit des impuretés 
mélangées au produit, soit, enfin, de certains agents 
chimiques ajoutés pour provoquer la coagulation 
(alun, sel marin). 

En résumé, la quantité totale de matières étran- 
gères (y compris l'eau) que renferme le caoutchouc 
brut est fort variable. A peine de 10 à 15 p. c. dans 
les sortes les plus fines de Para, elle se tient dans la 
proportion de 15 à 35 p. c. dans les qualités moyennes, 
et s'élève, parfois, jusque 70 p. c. dans les produits 
tout à fait inférieurs. Par ces chiffres, on peut sup- 
puter, d'une façon approximative, quel sera, pour les 
différentes qualités commerciales, le rendement du 
produit brut en caoutchouc épuré propre à la fabri- 
cation. 



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CARACTERES DU CAOUTCHOUC PUR. 

Nous avons déjà dit que le caoutchouc pur, fraî- 
chement coupé, est blanc, ou plutôt incolore, la teinte 
blanche lui étant communiquée par la présence de 
l'eau. Les nuances plus ou moins foncées que l'on 
constate, notamment à l'extérieur, sont dues soit à 
une substance colorante provenant de la sève, soit à 
l'action des agents atmosphériques qui altèrent peu 
à peu le caoutchouc. 

Le caoutchouc lui-même n'a pas d'odeur; celle qui 
s'en dégage, est le fait des matières putrescibles qu'il 
peut renfermer ou bien elle provient des procédés 
suivis pour la coagulation. 

Son poids spécifique est compris entre 0,919 et 
0,942. C'est donc une substance légère, flottant sur 
l'eau, particularité qui vient à point dans certaines 
applications. 

Malgré sa faible densité, le caoutchouc possède une 
grande ténacité et une texture nerveuse remarquable. 
De cette qualité fondamentale découlent deux autres 
propriétés importantes : Yélasticité et V extensibilité. 
On a constaté qu'un ruban de Para pouvait supporter 
pendant assez longtemps, sans se rompre, un allon- 
gement égal à cinq fois sa longueur, et qu'il reprenait 
ensuite ses dimensions primitives. 

Le caoutchouc est un corps mauvais conducteur de 
la chaleur et de l'électricité. 

Par l'action du froid, il se contracte et perd peu à 
peu son élasticité; vers 3 ou 4^ C, il devient rigide; 
on dit alors qu'il est gelé. 



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— 42 — 

La chaleur, au contraire, le dilate et le ramollit. 
A mesure qu'on le chauffe, il perd momentanément 
sa nervosité. A 145** C, il devient gluant, sans consis- 
tance ; il se liquéfie même tout à fait si l'on porte sa 
température à 170 ou 180^ C. Inutile d'ajouter que, 
comme toute matière organique hydrocarburée, il est 
susceptible de brûler avec flamme. 

Une autre qualité caractéristique du caoutchouc 
naturel, c'est son adhésivité, c'est-à-dire, la faculté qu'il 
a de se souder à lui-même d'une façon complète. Cette 
propriété est exaltée par la chaleur, de sorte que, si 
on chauffe le caoutchouc à une température modérée, 
on obtient une masse plastique, à laquelle on peut 
facilement faire prendre la forme que l'on désire, 
précieux avantage constamriient mis à contribution 
dans l'industrie. 

L'eau n'a pas une action immédiate sur le caout- 
chouc. Elle ne le dissout pas, mais le pénètre lente- 
ment et finit par le faire gonfler. C'est là un inconvé- 
nient auquel on a su remédier dans la pratique par un 
traitement approprié, ainsi que nous le verrons plus 
loin. 

Par contre, plusieurs liquides, entre autres, l'éther, 
le sulfure de carbone, la benzine, le naphte, ont la 
propriété de dissoudre le caoutchouc, sinon complè- 
tement, au moins en ne laissant qu'un faible résidu. 
Les dissolvants les plus intéressants, au point de vue 
industriel, sont représentés par les huiles légères 
provenant de la distillation du goudron et du pétrole, 
lesquelles peuvent absorber jusque 30 p. c. de leur 
poids de caoutchouc. Il est très facile d'éliminer 



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- 43 — 

ensuite le liquide par évaporation ; ce fait est large- 
ment utilisé dans la pratique. 

Ainsi que nous l'avons déjà signalé, l'air et la 
lumière exercent une influence marquée, quoique 
lente, sur la composition du caoutchouc. Cette 
influence se manifeste surtout par une modification 
de la teinte superficielle. Avec le temps, cette altéra- 
tion peut se propager jusque dans l'intérieur de la 
masse ; il s'agit ici, en réalité, d'une véritable oxyda- 
tion. 

Au point de vue chimique, constatons, tout d'abord, 
que le caoutchouc est peu sensible à l'action des 
acides et des alcalis, pourvu que ceux-ci soient con- 
venablement dilués. Mais il est une autre particula- 
rité qui doit attirer l'attention, parce qu'elle joue un 
grand rôle dans la mise en œuvre de cette substance. 
Le caoutchouc étant un hydrocarbure non saturé, il 
est susceptible de fixer, lorsque l'occasion s'en pré- 
sente et que les conditions sont favorables, certains 
corps simples à affinité accentuée, comme le chlore, 
le brome, l'iode, l'oxygène et le soufre. La combi- 
naison du caoutchouc avec le soufre est surtout inté- 
ressante, car elle a été le point de départ de l'utilisa- 
tion industrielle de ce produit. Cette question est de 
première importance et nous lui consacrons, ci-après, 
un paragraphe spécial. 

Faisons observer, auparavant, que les propriétés 
essentielles qui caractérisent le caoutchouc — élasti- 
cité, extensibilité, faculté de se souder à lui-même, 
plasticité à chaud — , il les possède à un très haut degré 
et qu'il est susceptible de les conserver, avec plus ou 



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— 44 — 

moins d'intensité, lorsqu'il est mélangé, même en 
proportion considérable, avec des substances miné- 
rales inertes. Ce point est d'une grande portée pra- 
tique; il rend, en effet, possible l'application du 
caoutchouc à des fabrications de tout genre et permet 
de doser, pour ainsi dire à volonté, le degré d'élasti- 
cité que l'on désire communiquer aux produits manu- 
facturés, en employant pour leur composition d'autres 
substances jouant le rôle de charges. Du même coup, 
on abaisse considérablement le prix de la matière 
première. Dans bien des cas, d'ailleurs, le caoutchouc 
pur ne conviendrait absolument pas pour l'usage que 
l'on a en vue, et ce n'est que par des mélanges judi- 
cieux que l'on parvient à donner aux objets fabriqués 
certaines qualités indispensables, tout en leur conser- 
vant les propriétés essentielles inhérentes au caout- 
chouc. Nous aurons l'occasion de revenir sur ce 
sujet lorsque nous nous occuperons des substances 
employées comme adjuvants. 

CONDITIONS ET EFFETS DE LA VULCANISATION. 

Lorsqu'au début, on a soumis le caoutchouc aux 
investigations du laboratoire, on n'a pas tardé à 
découvrir l'affinité dont il est doué pour le soufre. 
Si, dans certaines conditions de température, on met 
en présence le caoutchouc avec du soufre ou avec un 
composé susceptible de mettre du soufre en liberté, 
on constate qu'il se produit une combinaison chi- 
mique des deux substances. Comme résultat, ou 
obtient un nouveau corps qui, tout en rappelant 



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— 45 — 

incontestablement le caoutchouc naturel, a acquis, 
sous certains rapports, une manière d'être franche- 
ment différente de ce dernier. Cette nouvelle sub- 
stance est le caoutchouc vulcanisé. 

Par la vulcanisation, le caoutchouc perd certaines 
de ses propriétés, mais, en revanche, il en acquiert de 
nouvelles qui en font un produit précieux au point 
de vue de ses applications. Loin de nuire aux qualités 
intrinsèques du produit, cette opération a, au con- 
traire, pour effet de les renforcer, de les fixer, pour 
ainsi dire. La faculté de coller, de se souder à lui- 
même, de se dissoudre dans certains dissolvants, se 
trouve, il est vrai, annihilée dans le caoutchouc vulca- 
nisé; mais, c'est là précisément ce qui rend son 
emploi possible dans la pratique. En même temps, le 
caoutchouc vulcanisé a gagné plus de solidité, d'élas- 
ticité, de nervosité et de résistance vis-à-vis des 
diverses causes d'altération pouvant influer sur le 
caoutchouc à l'état naturel. La chaleur, la vapeur de 
même que les liquides corrodants ont moins de prise 
sur lui. L'eau ne peut plus le pénétrer et il est devenu 
réellement étanche, même sous une faible épaisseur. 
Contrairement à ce qui se passe avec le caoutchouc 
naturel, ces propriétés ne subissent aucune modifica- 
tion par l'action du froid ou d'une chaleur non exar 
gérée. Ainsi, le caoutchouc vulcanisé conserve de 
Félasticité et de l'extensibilité en dessous de 0° de 
même qu'à une température de 180 à 200** C. Par le 
fait, sa duràbilité s'est accrue. dans des proportions 
considérables. Ajoutons que la vulcanisation n'amoin- 
drit en rien sa propriété diélectrique. 



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— 46 -- 

La quantité de soufre susceptible de s'unir chimi- 
quement avec le caoutchouc en le faisant passer de 
l'état plastique à l'état élastique, ne dépasse pas théo- 
riquement 1 I p. c. du poids de la matière traitée. En 
réalité, dans la pratique, on dépasse toujours notable- 
ment ce chiffre, afin d'assurer la combinaison. La 
proportion de soufre ajoutée est généralement com- 
prise entre 2 ^ et 10 p. c. ; elle atteint souvent 
15 à 25 p. c. et même plus. Il ne faut pas oublier, 
en effet, que, presque toujours, on opère sur des 
mélanges, qu'une bonne partie du soufre se répartit 
dans la charge et qu'elle échappe, par conséquent, à 
la vulcanisation; or, nous verrons plus loin que les 
matières inertes entrent souvent en très forte propor- 
tion dans les compositions. L'excédent de soufre non 
combiné reste libre et inerte au sein de la masse. Le 
degré de nervosité et même de rigidité augmente à 
mesure que la proportion de soufre s'élève; il est 
d'autant plus accentué que la chaleur à laquelle on a 
opéré la vulcanisation est plus haute et que celle-ci 
s'est prolongée pendant plus longtemps. De sorte que, 
en faisant varier la quantité de soufre employée, 
le degré de température adopté pour l'opération, la 
durée de la vulcanisation, on peut obtenir des produits 
offrant toutes les gradations voulues de dureté, jusqu'à 
obtenir une consistance se rapprochant de celle de la 
corne; le caoutchouc durci à ce point a reçu le nom 
d'ébonite. 

L'expérience a montré que, pour déterminer le 
durcissement du caoutchouc naturel, il faut lui ajouter 
une quantité de soufre qui ne doit pas être inférieure 



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— 47 — 

à 20 p. c. de son poids. Avec cette dose, le produit 
présente encore une flexibilité relative. Si l'on con- 
tinue à augmenter la proportion de soufre, il arrive 
un moment où le caoutchouc est, en quelque sorte, 
saturé; tout excédent produit un effet nuisible. Ainsi, 
l'on a constaté que, si l'on dépasse 35 p. c, la matière 
devient cassante et de plus en plus friable. 

Il importe de faire remarquer que, lorsqu'il s'agit 
de réaliser la vulcanisation du caoutchouc pur destiné 
à la confection de produits souples de bonne qualité, 
on tache de se rapprocher, le plus possible, de la pro- 
portion théorique de 1 | p. c, car le soufre non com- 
biné atténue l'élasticité de la masse. 

Quant à la température à laquelle on effectue la 
vulcanisation, l'on considère que le soufre, pour se 
répandre uniformément dans le mélange et agir en 
tous les points, doit entrer en fusion ; cette liquéfac- 
tion se produit entre H4 et 128^ C. C'est donc ce 
degré de chaleur qu'il convient d'atteindre. Dans bien 
des cas, on pousse la température plus loin et l'on 
opère à 128** et même à 145° C. Un autre facteur inter- 
vient, d'ailleurs, dans cette question : c'est la facilité 
plus ou moins grsaide avec laquelle les charges qui 
accompagnent le caoutchouc conduisent la chaleur. 

MÉTHODES ET AGENTS DE VULCANISATION. 

Il y a deux manières de réaliser la combinaison 
chimique du soufre et du caoutchouc : on peut procé- 
der par incorporation ou par diffusion. 

Procédé par incorporation. — C'est la méthode qui 



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— 48 — 

reçoit les plus fréquentes applications dans l'indus- 
trie. Elle consiste à mélanger intimement au caout- 
chouc épuré une certaine quantité de soufre ou bien 
d'un polysulfure contenant du soufre non combiné ou 
susceptible d'en mettre en liberté, notamment par 
l'action de la chaleur. La réaction chimique n'a lieu, 
en effet, que sous l'effet d'une certaine température, 
ainsi que nous l'avons dit précédemment. L'opération, 
sur laquelle nous reviendrons plus loin, s'effectue soit 
dans un milieu chauffé directement par la vapeur, soit 
dans une étuve où l'atmosphère est maintenue sèche. 

On fait généralement usage de soufre raffiné sous 
forme de fleur de soufre; ce soufre, fourni par l'indus- 
trie nationale, vaut de 18 à 19 francs les 100 kilo- 
grammes. Dans certains cas, on a recours au soufre 
sublimé, parfaitement neutre, titrant 90 à 100** au tube 
Chancel; ce produit, plus pur, se vend de 24 à 27 francs 
les 100 kilogrammes. 

Lorsque l'on doit donner au caoutchouc une teinte 
rouge ou jaune, intervient souvent, comme agent de 
vulcanisation, un composé qui joue, en même temps, 
le rôle de colorant : le soufre doré d'antimoine ou 
kermès minéral. Ce produit, qui est un mélange, en 
proportions variables, de trisulfure et de pentasul- 
fure d'antimoine, cède au caoutchouc une quantité 
plus ou moins grande de soufre. D'autres colorants, 
entr'autres le sulfure de cadmium (jaune), le sulfure 
de nier cure (vermillon), peuvent aussi aider à la vulca- 
nisation, par le soufre libre qu'ils peuvent renfermer. 
Nous aurons l'occasion de reparler de ces substances 
dans le chapitre suivant. 



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— 49 — 

Procédé par diffusion. — Ici, on ne mélange aucun 
ingrédient au caoutchouc avant de le façonner. Dès 
que l'objet est achevé, on le trempe dans un bain de 
vulcanisation. La combinaison entre le soufre et le 
caoutchouc s'établit à la surface de la pièce et, le 
liquide gagnant l'intérieur par capillarité, la réaction 
se propage de proche en proche dans toute de 
la paroi. Il est évident que ce procédé n'est pratique- 
ment applicable qu'avec des objets dont les parois 
ont une faible épaisseur et qui sont constitués de 
caoutchouc tout à fait pur ou modérément chargé. 

Le trempage peut s'exécuter à chaud ou à froid. 
Dans le premier cas, on fait fondre du soufre raffiné 
en canons et on immerge l'appareil dans ce bain. Le 
soufre en canons, fabriqué également à Anvers, ne vaut 
que 17 à 18 francs les 100 kilogrammes. 

Dans le trempage à froid, on fait usage du chlorure 
de soufre. Ce composé, au contact du caoutchouc, 
abandonne son soufre; la réaction est assez vive. Le 
chlorure de soufre, qui est solide, ne peut être employé 
seul; il doit être dissous dans un liquide diluant qui, 
tout en lui servant de véhicule, mitigé et régularise 
son action chimique. C'est donc encore sous forme 
de bain que cette substance entre en jeu dans le 
procédé dit par trempage à froid, sur lequel nous 
aurons l'occasion de revenir plus loin. 

Le chlorure de soufre n'est pas fabriqué en Bel- 
gique. On le fait venir d'Allemagne ; son prix est de 
60 francs les 100 kilogrammes. 



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II 

Matières diverses 
employées dans la fabrication. 



Les nombreux produits qui, à un titre quelconque, 
interviennent dans les industries du caoutchouc, 
se classent en trois catégories bien distinctes. 

En premier lieu, se placent les substances qui, unies 
intimement au caoutchouc et travaillées en même 
temps que lui, contribuent à former les compositions 
ou mélanges servant de base à la fabrication de tous 
les objets en caoutchouc. 

Viennent, ensuite, des matériaux de nature fort 
variée que l'on combine aux mélanges, soit par inter- 
calation, soit ^psiV juxtaposition. 

Il faut considérer, enfin, un certain nombre de 
produits qui jouent un rôle auxiliaire dans les diverses 
manipulations, n'intervenant que d'une façon toute 
passagère dans la fabrication. Bien que ces matières 
ne se fixent pas dans les objets terminés, elles sont 
néanmoins indispensables à certaines opérations et 
font l'objet d'une consommation régulière, souvent 
considérable. 



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51 



A. Matières entrant dans les mélanges. 

Ces matières, de natures fort diverses, sont loin de 
remplir des fonctions identiques. Avant tout, il con- 
viendra de dire quelques mots des gommes-résines, la 
gutta-percha et la balata, qui, parfois, sont combinées 
au caoutchouc ou bien travaillées seules dans les 
usines à caoutchouc en vue d'applications similaires. 
Nous passerons ensuite en revue : d'abord, les succé- 
danés et les substituts du caoutchouc, employés pour 
remplacer partiellement le caoutchouc naturel ; puis, 
les adjuvants, les charges et les colorants, ajoutés au 
caoutchouc en vue d'en modifier les propriétés, de lui 
communiquer l'une ou l'autre qualité nouvelle. Ces 
substances peuvent avoir une influence active dans 
l'élaboration de la pâte. 

!<" Gommes-résines. 

GUTTA-PERCHA. 

Plantes guttifères. — Dans le commerce, sous le 
terme général de gutta-percha, on comprend des sub- 
stances de composition assez variable, qui, ainsi que 
le caoutchouc, sont des produits d'exsudation de cer- 
tains végétaux. Le latex à gutta est fourni par des 
arbres ou des arbustes rentrant dans la famille des 
sapotacées, genre dichopsis^ dont les principales espèces 
guttifères sont celles des palaguium, des payena, des 
achras et des bassia. La zone où croissent les plantes 
à gutta s'étend à 4 ou 5 degrés de chaque côté de 
l'équateur. On les rencontre surtout dans l'Archipel 



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— 52 — 

Indien, les îles de la Sonde (Sumatra), la presqu'île 
de Malacca, la Nouvelle-Guinée, l'île de Bornéo, les 
îles Philippines, dans l'Annam, sur la côte occi- 
dentale d'Afrique, dans l'île de Madagascar, dans 
la Guyane, etc. Les palaguiums se développent bien 
sous un climat maritime, chaud et tranquille, dans 
un sol volcanique perméable, pas trop humide, 
mais riche en humus. Les payenas préfèrent un 
terrain sec et prospèrent sur les bords de la mer 
jusque 150 mètres d'altitude. Le bassia Parkii est 
un arbre à latex abondant, que l'on trouve, en 
Afrique, dans le bassin du Niger et dans la région 
des Niam-Niams ; il fournit une gomme comparable à 
celle des palaguiums. En général, les arbres à gutta 
sont clairsemés dans les forêts équatoriales, ce qui 
rend leur recherche fort pénible et contribue à main- 
tenir au produit une valeur élevée. 

Dès 1895, on a tenté d'acclimater les palaguiums 
au Congo, en les multipliant par graines, par mar- 
cottes et par boutures (à l'étouffée). Jusqu'à présent, 
il ne semble pas que ces essais aient abouti à des 
résultats décisifs. 

Exploitation. — Le système d'exploitation des arbres 
à gutta offre quelque ressemblance avec le procédé 
suivi pour les essences à caoutchouc. A Sumatra, on 
abat les arbres et on pratique, sur le tronc, une série 
d'incisions parallèles en demi-cercle. A Bornéo, on 
enlève l'écorce, une partie de l'aubier, et l'on broie 
le tout. Le latex, qui est plus ou moins épais, suivant 
l'essence, est recueilli généralement sur des feuilles. 



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— 53 — 

La récolte varie de 100 à 400 grammes par arbre. 
La coagulation se produit toute seule, mais on la hâte 
en traitant, à plusieurs reprises, le latex par l'eau 
chaude et en pétrissant la masse que l'on étale chaque 
fois en lame fine sur une surface plane. Après quoi, 
on moule la gutta en pains. 

L'analyse a montré que les rameaux, les bourgeons 
et les feuilles des arbres à gutta renferment, égale- 
ment, une certaine quantité de latex. On a essayé, en 
Europe, d'extraire ce latex par voie de dissolution, 
mais cette méthode a dû être abandonnée parce que 
les dissolvants employés absorbaient aussi des sub- 
stances étrangères et, surtout, à cause de la quasi 
impossibilité de se procurer la matière première. 
Depuis qu'on fait des expériences de culture ration- 
nelle, on préconise un procédé paraissant plus pra- 
tique et qui consiste à faire sortir le latex non plus, 
cette fois, des feuilles mortes, mais des feuilles 
fraîches, traitées sur place. Ce système aurait l'avan- 
tage de conserver les arbres. 

Qualités commerciales. — La gutta-percha brute se 
rencontre sur le marché, en qualités fort diverses et 
plus ou moins chargée d'impuretés, suivant les soins 
apportés à la récolte. Il faut dire aussi qu'avant 
d'arriver jusqu'aux négociants européens, le produit 
passe par les mains de plusieurs intermédiaires, 
indigènes ou chinois, qui ne se font pas faute d'y 
mélanger des matières étrangères par des procédés 
souvent perfectionnés. 

La sorte la plus estimée est fournie par les pala- 



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— 54 — 

guiums; les payenas donnent une gomme cassante 
convenant plutôt pour les mélanges commerciaux. La 
gutta brute se présente sous forme de pains cylin- 
driques, oblongs ou pyriformes, de blocs rectan- 
gulaires aplatis, pesant depuis 500 grammes jusque 
10 kilogrammes. La couleur, plus ou moins foncée, 
varie du jaune clair au rose et au gris, à l'extérieur. 
Le produit est généralement embarqué dans les ports 
de Singapore, Penang, etc., et mis en vente, en Europe, 
sur les places de Londres, Rotterdam, Le Havre. Son 
prix varie de 5 à 15 francs selon la qualité. 

En Belgique, l'industrie n'utilise guère la gutta- 
percha brute. On préfère la faire venir d'Allemagne 
ou d'Angleterre, déjà épurée. Cette épuration s'effectue 
de différentes façons, mais les procédés reviennent 
toujours à ramollir la gomme par l'eau chaude, à la 
débiter par fragments que l'on râpe et que l'on soumet 
à un lavage à chaud à l'aide d'appareils appropriés ; 
la pulpe est recueillie, agglomérée, pétrie et, enfin, 
laminée en feuilles qui sont livrées au commerce. 
Dans ce traitement, la gutta subit une perte qui varie 
de 15 à 30 p. c. Il est facile, d'après cette donnée, de 
supputer la valeur de la gutta épurée. 

Propriétés. — La gutta-percha n'est pas, comme le 
caoutchouc, formée d'une substance unique, mais bien 
d'un mélange de gomme proprement dite, faisant 
partie des corps hydrocarbures, avec une certaine 
quantité de résine, laquelle est un composé oxygéné. 
Le rapport entre ces deux constituants peut varier 
beaucoup et influer sur les qualités du produit. Il y a 



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— 55 — 

(les guttas qui renferment autant de gomme que de 
résine; certaines d'entr'elles en contiennent 2 ou 
3 fois et jusque 6 fois plus. On trouve, donc, dans le 
commerce des produits plus ou moins tendres, moux 
et même collants, d'autres qui ont un certain nerf, 
d'autres qui sont durs, secs et, parfois, friables. 

Les propriétés de la gutta diffèrent sensiblement 
de celles du caoutchouc. 

A l'état de pureté, cette substance n'a pas de cou- 
leur; elle est même translucide sous une faible épais- 
seur. La gutta du commerce, fraîchement coupée, 
présente, à l'intérieur, une nuance plus claire qu'à la 
surface; cette teinte est blanche ou, comme pour la 
couche superficielle, légèrement colorée en jaune ou 
en rose par des substances étrangères. Le poids spéci- 
fique est compris entre 1,010 et 1,020; c'est donc une 
matière passablement plus dense que le caoutchouc. 

Bien qu'offrant encore un toucher assez moelleux, 
la gutta percha possède une texture plus serrée et plus 
rigide que le caoutchouc. On lui reconnaît, cependant, 
un certain degré de souplesse et d'élasticité. Elle est 
très tenace et peut supporter, sans se briser, une 
extension allant jusque 50 à 60 p. c. de sa longueur. 

Une des propriétés les plus importantes de la gutta 
percha, est sa mauvaise conductibilité très accentuée 
par rapport à l'électricité, d'où son emploi comme 
corps isolant par excellence. Sa résistance diélec- 
trique spécifique atteint, pour certaines qualités, 
jusque 3,000 mégohms-centimètres. 

La gutta se laisse déjà façonner à froid; mais sa 
malléabilité augmente avec la température. Elle se 



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— 56 — 

ramollit vers 37" C. et fond entre 90 et 100** C. On peut 
alors la mouler à volonté ; elle garde, ensuite, la forme 
qu'on lui a donnée, le refroidissement s'opérant plus 
ou moins vite suivant sa composition. Si l'on continue 
à ^élever la température, la gutta se résinifie peu à 
peu par absorption d'oxygène et, finalement, devient 
cassante. 

De même que le caoutchouc, la gutta percha est 
assez sensible aux agents atmosphériques et s'altère 
assez rapidement sous leur influence. Elle est, toute- 
fois, complètement imperméable à l'eau. Les huiles 
minérales légères ne peuvent la dissoudre que lors- 
qu'elle est mélangée avec du caoutchouc. Au point de 
vue chimique, la gutta se distingue non moins nette- 
ment de ce dernier. Mieux que lui, elle résiste à 
l'action de beaucoup de composés, notamment des 
acalis et des acides dilués. D'autre part, elle ne se 
combine pas chimiquement avec le soufre; il ne peut 
donc plus être question, ici, de vulcanisation; il s'en- 
suit qu'on ne doit [mélanger ^la gutta avec le caout- 
chouc qu'en faible proportion, sous peine de ne pas 
réussir cette opération. 

Ajoutons, pour conclure, que la gutta-percha a des 
applications moins nombreuses que le caoutchouc; 
mais, grâce à ses propriétés toutes particulières, elle 
est précieuse pour certains usages déterminés que 
nous indiquerons plus loin. 

BALATA. 

Le nom de balata sert à désigner commercialement 
une sorte de gomme-résine qui, au point de vue de 



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— 57 — 

l'aspect et des propriétés, tient le milieu entre le 
caoutchouc et la gutta percha. Elle s'obtient, surtout, 
par la coagulation du latex, très épais, fourni par 
l'espèce de sapotacée appelée mimusrops (genre 
purvio). Cette espèce végétale est représentée par des 
arbres vigoureux croissant dans les régions chaudes, 
humides et marécageuses. On ne les exploite guère 
qu'au Venezuela et dans les Guy ânes. Le plus souvent, 
le latex est extrait par incision. La coagulation peut 
s'opérer de deux façons : elle peut se faire naturel- 
lement et lentement, ou bien, elle peut être réalisée 
par des procédés artificiels et rapides. Dans le pre- 
mier cas, on laisse sécher graduellement au soleil 
la sève, qui a été recueillie dans des vases plats 
en terre cuite, en bois ou en fer blanc; le produit 
est ainsi obtenu à l'état de plaques ou de gâteaux 
désignés commercialement sous le nom de sheet 
balata. Dans le second système, le latex, renfermé 
dans une chaudière, est soumis à l'ébuUition, puis 
refroidi; on en retire la masse solidifiée sous forme 
d'une boule volumineuse : c'est le block balata du 
commerce. 

Souvent, la balata brute contient une assez forte 
quantité de résine, dont la proportion peut aller 
jusque 40 et même 50 p. c. du poids total. La valeur 
de ce produit oscille entre 6 et 10 francs le kilo pour 
la bonne qualité; mais il y a des sortes tout à fait infé- 
rieures qui se vendent 1 et 2 francs qui sont employées 
en mélange. 

Cette substance est remarquable par sa plasticité, sa 
ténacité et sa résistance à l'extension ; c'est pourquoi 



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— 58 — 

on l'ajoute aux mélanges servant à fabriquer les 
courroies ou destinés à être façonnés par étirage ; 
elle facilite notamment le travail de la filière dans 
la confection des tuyaux par boudinage. 

2° Succédanés et substituts du caoutchouc. 

Le prix élevé atteint par le caoutchouc, prix qui 
semble devoir se maintenir longtemps encore, a 
naturellement suggéré aux fabricants l'idée de lui 
substituer des produits moins chers, dont les pro- 
priétés oifrissent quelque analogie avec celles de la 
précieuse gomme. De toute part, l'on s'est mis à 
rechercher et à préparer des substances peu coû- 
teuses, susceptibles de remplacer le caoutchouc, non 
pas d'une façon complète, mais dans certaines limites 
tracées par le genre même et la qualité des articles à 
fabriquer. Des compositions de ce genre sont mainte- 
nant employées d'une façon courante dans l'industrie 
du caoutchouc. Dans bien des cas, on peut les consi- 
dérer comme des succédanés de cette matière première 
plutôt que comme des ingrédients de sophistication. 
Ajoutées au mélange avec discernement et en quantité 
restreinte, elles n'entraînent aucun inconvénient au 
point de vue des qualités usuelles de certaines caté- 
gories d'appareils, dont elles contribuent, d'ailleurs, 
à rendre le prix plus abordable. D'une façon géné- 
rale, dans la préparation de ces substituts, on tâche 
de se rapprocher le plus possible du vrai caoutchouc 
en s'efforçant de réaliser les deux conditions sui- 
vantes : une densité à peu près équivalente, l'inalté- 



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- 59 — 

rabilitë par les divers agents destinés à se trouver en 
contact avec le caoutchouc. 

Nous rangeons parmi ces substances, non seulement 
des produits artificiels, fabriqués de toute pièce, mais 
encore des résidus et des déchets, convenablement 
préparés, et renfermant le caoutchouc lui-même en 
proportion variable. 

DÉCHETS DE CAOUTCHOUC. 

Les déchets inévitables de la fabrication, tels que 
les rognures, les chutes provenant du découpage, 
peuvent être réemployés tels quels pourvu qu'ils ne 
renferment pas de fibres textiles et à condition qu'ils 
ne soient pas vulcanisés. S'il s'agit de déchets pro- 
duits après vulcanisation, il faut les amener, au 
préalable, à l'état de poudre fine. Cette pratique a 
lieu couramment dans la fabrication de l'ébonite, où 
l'on réutilise une forte proportion de rebuts. Quant aux 
débris de caoutchouc souple, on leur fait subir un 
lavage, puis on les broie énergiquement entre des 
cylindres cannelés. 

La pulvérisation des fragments de caoutchouc durci 
s'effectue différemment. On fait usage de petites 
meules montées sur un arbre horizontal. En face de 
chaque meule, se trouve un tube ou couloir en bois, 
dans lequel on introduit le morceau à travailler. 
Celui-ci est maintenu pressé contre la meule par un 
piston en bois dont la tige est reliée à un contre-poids 
par son extrémité extérieure. L'appareil est hermé- 
tiquement clos, afin d'empêcher les poussières de se 
répandre dans l'atmosphère. 



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CAOUTCHOUC RÉGÉNÉRÉ. 



Il est assez naturel que l'on ait étudié les moyens 
(le retirer, des produits manufacturés hors d'usage, le 
vieux caoutchouc qu'ils renferment et de le préparer 
sous une forme telle qu'il puisse être réutilisé dans la 
fabrication. Toutefois, cette extraction n'est pas chose 
facile à réaliser, vu la grande diversité de composi- 
tion présentée par le caoutchouc manufacturé. Outre 
un excès de soufre en liberté, celui-ci contient généra- 
lement, ainsi que nous aurons l'occasion de le voir 
ci-après, des matières minérales ou charges, de nature 
très variable. De plus, les compositions sont souvent 
étroitement unies à des tissus intercalaires, voire à des 
matériaux métalliques. Nous ne parlons pas des impu- 
retés occasionnelles qui sont inévitables avec des 
objets usagés. L'on voit d'ici à quel travail compliqué 
d'épuration il faut procéder si l'on veut débarrasser le 
caoutchouc de toutes ces matières étrangères. 

Rarement les manufactures de caoutchouc se livrent 
à semblable besogne, qui représente, en somme, 
le contrepied de leur propre fabrication. Elles pré- 
fèrent s'adresser à des usines spécialement organisées 
à cet effet, possédant toutes les installations indis- 
pensables pour opérer, d'une façon méthodique, sur 
de grandes quantités de vieux caoutchoucs. Des éta- 
blissements de ce genre fonctionnent maintenant au 
Danemark, en France, en Angleterre, aux États-Unis. 
Cette industrie s'est également implantée, depuis peu, 
en Belgique. 

Chacune de ces fabriques applique des procédés qui 



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— 61 — 

lui sont particuliers, bien que tous les traitements 
adoptés offrent nécessairement entre eux une certaine 
analogie. Le but principal de cette élaboration est 
d'éliminer du mélange les substances minérales, le 
soufre libre et les matières fibreuses qu'il contient et 
d'obtenir, par cette épuration, le caoutchouc régénéré, 
c'est-à-dire, du caoutchouc sous forme d'une masse 
plastique k collante. L'attaque des matières étran- 
gères peut se faire par des acides, par des alcalis ou 
par des solutions salines neutres. Dans les deux pre- 
miers cas, on doit éviter avec soin de laisser dans le 
produit la moindre trace d'acide ou d'alcali dont la 
présence pourrait être nuisible ultérieurement. 

Quel que soit le système de travail mis en pratique, 
la régénération comporte toujours une longue suite 
d'opérations minutieuses dont il convient de suivre 
la marche au moyen d'essais répétés. Ces procédés 
chimiques varient, d'ailleurs, suivant le genre de pro- 
duits que l'on a à travailler. A titre d'exemple, nous 
allons décrire sommairement le procédé danois Theil- 
gaard, l'un de ceux qui ont donné les résultats les 
plus satisfaisants. 

En premier lieu, on procède, avec la plus grande 
attention, à l'assortiment de la matière première, com- 
posée, en majeure partie, de vieux bandages pneuma- 
tiques et de chaussures imperméables hors d'usage. 
Au cours de ce travail, on enlève les parties métal- 
liques et l'on coupe les talons à la scie. Après avoir mis 
à part les produits tout à fait inférieurs, on classe le 
reste, le plus possible d'après la composition. Ici, 
l'analyse chimique est mise à contribution; elle 



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— 69 — 

donne, sur la nature des produits, des indications 
certaines qui détermineront le genre de traitement à 
leur faire subir. Ensuite chaque lot est ramolli à l'eau 
chaude, ce qui permet de détacher les toiles exté- 
rieures et de diviser les chaussures en semelles, tiges 
et empeignes; ces diverses parties sont mises à part 
pour être soumises à des traitements appropriés. 
Quant aux débris, ils passent immédiatement dans de 
grands tambours laveurs où des jets d'eau froide les 
débarrassent de la terre et du sable qui les accom- 
pagnent. 

Après ce lavage, la matière est déchiquetée et 
triturée au moyen de grosses calendres spéciales dont 
les cylindres sont chauffés. Elle sort de ces appareils 
sous forme d'une masse pulvérulente qui est aussitôt 
blutée dans des tamis à secousses. Non seulement les 
corps durs non pulvérisés sont éliminés, mais, de 
plus, les particules métalliques sont retenues par les 
surfaces tamisantes faisant l'office d'aimants. Les 
morceaux de laiton sont séparés par des tamis 
spéciaux. 

Cela fait, on procède à la régénération proprement 
dite. Le traitement chimique consiste à dissoudre les 
matières minérales et le soufre libre par des lessives 
neutres de bisulfites, puis à désagréger les fibres 
textiles à l'aide de solutions salines convenables. Ces 
opérations ont lieu à chaud ; la masse est soumise à 
de véritables cuissons dans une série de chaudières 
autoclaves chauffées par la vapeur. Lorsque la disso- 
lution et la désagrégation sont terminées, on fait 
arriver la masse dans des blutoirs affectant la forme 



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— 63 - 

de troncs de pyramide, tournant dans des tambours 
et recevant des jets d'eau de toutes parts. Le caout- 
chouc se rassemble d'un côté en flocons blancs col- 
lants ; à l'autre extrémité, se dépose une boue renfer- 
mant les fibres et les sels de lessive. On prolonge ce 
lavage jusqu'à ce que l'examen chimique montre qu'il 
ne reste plus de sels minéraux mêlés au caoutchouc. 
Ce dernier est, ensuite, aggloméré en plaques ou 
bien étendu sur des étoffes tendues sur des cadres, 
puis ti*ansporté dans des étuves pour y être séché. 
La dessiccation terminée, il ne reste plus qu'à pétrir 
le produit pour le rendre bien homogène, puis à le 
laminer à la calandre de façon à le transformer en 
feuilles que l'on enroule sur des bobines pour l'expé- 
dition. 

Le caoutchouc régénéré est classé en plusieurs 
sortes. A cet effet, on le soumet à des essais mul- 
tiples portant sur le poids spécifique, l'élasticité, la 
résistance à la traction et à la compression, etc. La 
densité varie de 1,1 à 1,8. Il y a des régénérés qui se 
prêtent particulièrement à la dissolution. 

On conçoit que l'on trouve, dans ce genre de pro- 
duit, de forts écarts dans la qualité. Ces divergences 
ne sont pas seulement dues à la nature des déchets 
travaillés, qui sont fort disparates, mais aussi aux 
procédés, plus ou moins parfaits, suivis pour la régé- 
nération. Ainsi, il est des caoutchoucs régénérés qui 
ne valent que 2 francs le kilogramme ; mais les meil- 
leures qualités se vendent jusque 7 et 8 francs le 
kilogramme. 

Beaucoup de compositions mises en œuvre dans 



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— 64 — 

les manufactures peuvent supporter sans danger une 
dose notable de régénéré. Toutefois, les fabricants 
n'usent de ce substituant qu'avec circonspection et 
après avoir jugé des résultats de cette addition par des 
essais préalables. 

CAOUTCHOUCS FACTICES. 

La dénomination de caoutchoucs factices s'applique 
à des produits obtenus artificiellement et n'offrant 
que des analogies assez lointaines avec le vrai caout- 
chouc. Si quelques-unes de ces substances rappellent 
la gomme par leur consistance pâteuse et leur cou- 
leur brune, par contre, elles sont totalement dépour- 
vues de la texture nerveuse qui constitue la qualité 
essentielle du caoutchouc. Aussi, ces succédanés ne 
peuvent-ils être ajoutés qu'en proportions minimes 
aux compositions destinées à fabriquer des objets 
devant offrir une certaine résistance à la traction, à la 
compression ou au frottement, comme les chambres 
à air et les chapes des bandages pneumatiques, les 
liens, les bracelets, etc. Mais, dans d'autres articles, 
on pourra introduire, sans inconvénient, une quan- 
tité assez considérable de factices. Selon le genre de 
produit à fabriquer, ce poids varie de 10 à 60 p. c. 
du caoutchouc réel; on se laisse guider, ici, par le 
prix de revient auquel on veut descendre. 

Les caoutchoucs factices sont des matières solides 
résultant de la combinaison chimique des huiles avec 
une quantité plus ou moins grande de soufre. Pour 
ces fabrications, on utilise généralement des huiles 



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— 65 — 

grasses ou huiles végétales siccatives; la condition 
essentielle est qu'elles soient exemptes d'acidité. Les 
espèces d'huiles travaillées diffèrent suivant les prove- 
nances des factices. Ainsi, en France, pays d'où nous 
importons surtout cette matière première, on emploie 
des huiles de lin, de colza et de ravison. En Angle- 
terre, on se sert plutôt d'huile de coton et, en Alle- 
magne, des huiles d'œillette et de navette. Aux États- 
Unis, c'est l'huile de maïs qui intervient. En Norvège, 
des essais sont faits, pour utiliser à cette préparation 
des huiles animales (huile de poisson), qui, tout 
comme les huiles végétales, seraient susceptibles de 
se combiner avec le soufre. 

Il y a deir fabricants qui, pour des raisons d'éco- 
nomie ou pour d'autres motifs, mélangent, en petite 
quantité, aux huiles végétales, des huiles minérales 
provenant de la distillation de l'asphalte, du gou- 
dron, de la résine, du pétrole brut (paraffine), du 
pétrole raffiné (vaseline). Parfois aussi, on incorpore 
aux factices de légères quantités de matières colo- 
rantes. 

La préparation des caoutchoucs factices consiste, 
ainsi que nous l'avons dit, en une espèce de vulcani- 
sation. Comme pour le caoutchouc, cette vulcanisa- 
tion peut être réalisée à froid, à l'aide du chlorure 
de soufre, ou bien, à chaud, au moyen du soufre lui- 
même. Ces deux procédés fournissent deux catégories 
de produits doués de propriétés notablement diffé- 
rentes. En ce qui concerne l'influence de la pro- 
portion de soufre absorbée par l'huile, l'analogie avec 
la vulcanisation du caoutchouc est manifeste. Si 



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— 66 — 

cette quantité est faible, on aura un produit très 
mou ; avec une dose moyenne, le factice sera 
souple; lorsque la proportion atteint une certaine 
limite, la matière devient dure et cassante. Avec les 
mêmes matières premières, on peut ainsi préparer 
différents genres de factices s'adaptant aux diverses 
catégories d'objets à fabriquer. Faisons observer que, 
lorsque le factice employé ne contient qu'une faible 
quantité de soufre, il est considéré, dans le mélange, 
comme gomme; on ajoute à la composition une 
dose complémentaire de soufre pour sa vulcanisa- 
tion propre. Il n'en est pas de même si le factice 
renferme déjà lui-même un excès de soufre. Les fac- 
tices à faible teneur en soufre sont, par conséquent, 
indiqués pour la fabrication des objets destinés à 
être vulcanisés rapidement et dont la composition a 
été préalablement pourvue d'une notable proportion 
de soufre. 

Factices obtenus à froid. — La fabrication, assez déli- 
cate de ce genre de factice, se fait en versant peu à 
peu du chlorure de soufre dans l'huile tout ^n agitant 
constamment pour éviter l'élévation de la tempé- 
rature. On a soin d'éliminer à l'avance des ingré- 
dients toute substance qui pourrait nuire au caout- 
chouc. Dès que la réaction est terminée et que le 
nouveau corps s'est formé, on coule la masse en 
plaques; après refroidissement, celles-ci sont sou- 
mises au broyage. Pour obtenir un résultat conve- 
nable, la proportion de chlorure de soufre est, au 
minimum, de 5 p. c, et, au maximum, de 20 ou 



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— 67 — 

25 p. c; cela dépend de l'espèce d'huile employée. 
Selon le cas, le produit est incolore, ou tout à fait 
blanc. Il ne ressemble guère au caoutchouc; il se 
présente généralement sous forme d'une masse spon- 
gieuse, floconneuse, rappelant la mie de pain par 
son aspect. Cependant, on peut la préparer aussi à 
l'état de masse compacte. La densité du factice blanc 
— tel est son nom commercial — est comprise entre 
1030 et 1035. Ce produit est fourni par les fabricants, 
en une série de qualités, de consistance plus ou 
moins grasse ou sèche. La valeur oscille entre 100 
et 120 francs les 100 kilogrammes. Le factice blanc 
convient spécialement pour l'imperméabilisation des 
tissus. 

Factices obtenus à chaud. — On prépare ces factices 
en faisant couler vivement l'huile, préalablement 
chauffée vers 250^ C, sur des morceaux de soufre en 
canons placés dans une chaudière. La masse est 
remuée pendant trois quarts d'heure et, durant ce laps 
de temps, la température descend graduellement jus- 
qu'à 150** C. La proportion de soufre ajoutée varie de 
5 à 10 p. c, selon ce que l'on veut avoir un produit 
plus ou moins dur et dense. Ici, nous avons à faire à 
une substance offrant une certaine analogie avec le 
caoutchouc, d'une consistance pâteuse, assez ferme et 
quelque peu élastique; la couleur, brune et ambrée, 
se rapproche de celle de la gomme brute. On classe 
ce genre de factices en deux catégories, suivant que 
le poids spécifique est, ou non, supérieur à celui 
de l'eau. 



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— 68 - 

Les factices non flottants ont une densité comprise 
entre 1045 et 1052. Leur couleur est foncée; on en 
prépare plusieurs sortes à divers degrés de sou- 
plesse. La valeur dépend de la composition et de 
la nature de l'huile employée; elle varie de 70 à 
100 francs les 100 kilogrammes. Ce sont les factices 
utilisés pour les articles courants à bon marché. 

Les factices flottants servent à la confection des 
objets légers en caoutchouc rouge ou gris; leur den- 
sité peut descendre jusque 955. Ils sont d'une teinte 
ambrée ou brune, nuance tabac, cannelle, etc. On en 
fabrique toute une série de qualités à des prix variant 
de 85 à 125 francs les 100 kilogrammes. 

ÉLASTÈS. 

Le nom d'élastès a été donné à un nouveau succé- 
dané du caoutchouc, dont la fabrication vient d'être 
entreprise en Belgique. 

Ce produit est obtenu en faisant agir des composés 
chromiques sur de la gélatine additionnée d'une cer- 
taine quantité de glycérine. Suivant les qualités que 
l'on veut préparer, on fait usage de colles gélatines, ou 
gélatines industrielles, extraites de diverses matières, 
telles que les déchets de tannerie, de tabletterie, etc., 
ou bien de colles mixtes, fabriquées au moyen des os 
et d'autres substances. Ces gélatines sont fournies par 
l'industrie du pays, à des prix pouvant varier entre 
80 et 130 francs les 100 kilogrammes. 

Quant à la glycérine, on emploie la qualité brune 
ordinaire, à 28"" B. C'est un produit de nos stéari- 



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— 69 — 

iieries, dont la valeur, sujette à des fluctuations assez 
considérables, est actuellement de 80 à 90 francs les 
100 kilogrammes. 

La gélatine est fondue dans une chaudière en fonte 
à double fond, munie d'un agitateur. On y ajoute, 
d'abord, la quantité voulue de glycérine, laquelle sert 
à donner de l'onctuosité ; puis les composés de 
chrome, qui produisent une modification dans la com- 
position chimique de la gélatine et la rendent impu- 
trescible. 

On peut couler le mélange liquide, encore chaud, 
en plaques, en boudins ou en toute autre forme. Après 
refroidissement, l'on obtient une masse solide, à tex- 
ture serrée, souple, très élastique, résistant bien aux 
eff'orts de compression et de traction. La couleur est 
d'un brun verdàtre ; la densité est un peu inférieure 
à celle de l'eau. Par l'action des composés chro- 
miques, les propriétés de la gélatine ont été sensible- 
ment modifiées. Ainsi, la nouvelle substance est 
devenue insoluble dans les acides et dans les huiles. 
Cependant, elle finit par se désagréger sous le contact 
prolongé de l'eau. 

Tel qu'il est préparé actuellement, l'élastès n'est 
plus susceptible de se ramollir ni de fondre par la 
chaleur; on ne peut donc pas l'introduire dans les 
mélanges de caoutchouc. 

Jusqu'à présent, l'élastès n'a été utilisé que pour 
certains usages spéciaux et dans des conditions telles 
qu'il ne se trouve pas exposé au contact de l'air ; on 
s'en sert, par exemple, pour remplir les chambres à 
air des bandages pneumatiques pour automobiles. La 



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— 70 — 

matière est insufflée à chaud et, par refroidissement, 
elle forme un boudin élastique qui remplit exacte- 
ment la cavité sans toutefois se coller aux parois. 
Cette application est préconisée en vue de remédier 
aux inconvénients résultant des ruptures des cham- 
bres à air. Elle entraîne, évidemment, un surcroît de 
poids, qui est, d'ailleurs, négligeable lorsqu'il s'agit 
de voitures automobiles. 

Au point de vue de l'économie, il est à remarquer 
que l'emploi de l'élastès permet d'utiliser des tubes 
de caoutchouc de qualité ordinaire et, par consé- 
quent, moins chers. 

On fabrique aussi, avec l'élastès, des bandages 
pleins pour roues de voitures ordinaires, pour les- 
quels on peut se contenter, comme enveloppes, de 
tuyaux en tissu caoutchouté. 

Il est probable que ce produit trouvera encore 
d'autres utilisations; vu son élasticité réelle, il pourra 
remplacer le caoutchouc dans maint appareil des- 
tiné à amortir des chocs, pourvu qu'il soit placé à 
l'abri de l'air ou protégé par une enveloppe caout- 
choutée. 

Comme la fabrication de l'élastès, encore à ses 
débuts, est surtout pratiquée en vue d'un emploi tout 
particulier, il est assez difficile d'indiquer une valeur 
précise et définitive de ce produit. Cependant, on peut 
raisonnablement admettre que cette valeur sera com- 
prise, suivant la qualité du produit, entre 8 et 13 francs 
le kilogramme, ce qui représente environ la moitié 
de celle du caoutchouc manufacturé possédant une 
élasticité équivalente. 



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— 71 — 

Voici les prix actuels pour le remplissage, au moyen 
d'élastès, des chambres à air de diverses dimensions : 



DIAMÈTRE EXTÉRIEUR 


GROSSEUR 


PRIX 


APRES GONFLEMENT. 


(CHAMBRE GONFLÉE). 


PAR ROUE. 


700 millimètres. 


75 millimètres. 


93 francs, 


840 — 


90 — 


130 — 


915 — 


105 - 


220 — 


1,080 - 


120 — 


330 - 



CAOUTCHOUC ARTIFICIEL. 

Nous avons dit que les savants se sont livrés à de 
longues discussions au sujet de la formule chimique 
à attribuer au caoutchouc. Le désaccord qui, jusque 
dans ces derniers temps, a subsisté entre les expéri- 
mentateurs, indique que la formation de ce corps par 
voie synthétique constitue un problème délicat et diffi- 
cile à résoudre. Des tentatives ont bien été faites dans 
différents pays pour fabriquer le caoutchouc de toutes 
pièces. Mais, jusqu'à présent, ces recherches n'ont 
guère franchi les limites des laboratoires scienti- 
fiques. Nous ne sachions pas que des essais pratiques 
aient encore été entrepris dans le domaine industriel 
avec du caoutchouc obtenu artificiellement. 

50 Adjuvants. Charges. Colorants. 

Dans la plupart des fabrications spéciales qui nous 
occupent, on ne peut pas songer à employer le caout- 
chouc pur. Non seulement la valeur élevée de cette 
substance influerait d'une manière fâcheuse sur le 
prix de revient des produits, mais il importe aussi de 



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— 72 — 

tenir compte de ce fait que, presque toujours, ceux-ci 
ne doivent posséder que sous une forme atténuée, à 
un degré modéré, les qualités d'élasticité et d'exten- 
sibilité caractéristiques du caoutchouc. D'autre part, 
ces objets doivent souvent avoir d'autres propriétés 
déterminées par les applications que l'on a en vue, 
propriétés que le caoutchouc seul ne pourrait pas leur 
communiquer. C'est pourquoi l'on incorpore, presque 
toujours, à la masse destinée à être travaillée, des 
matières étrangères appelées adjuvants ou charges. 
Loin d'être nuisibles aux produits fabriqués, ces sub- 
stances leur sont utiles; leur emploi est indispensable, 
tout comme il est nécessaire d'ajouter du sable à la 
chaux ou au ciment pour faire du mortier. 

Souvent, l'on se propose simplement d'augmenter 
la densité du mélange qui va être façonné. Le poids 
spécifique du caoutchouc n'est, en effet, que de 980 
à 1,000, c'est-à-dire, que cette substance est plus légère 
que l'eau et cette légèreté constitue un inconvénient 
sérieux pour bien des appareils. D'autres fois, l'addi- 
tion des charges a pour but de rendre la masse plus 
dure et plus ferme, de l'empêcher de se ramollir par 
l'effet de la chaleur ou de s'affaisser sous l'action d'une 
pression : c'est ce qui a lieu, notamment, pour les 
joints placés dans les tuyaux de vapeur. Il est des cas 
où l'on veut que le mélange devienne très fibreux tout 
en conservant une grande souplesse; d'autres où le 
produit doit être doué d'un mordant plus ou moins 
prononcé. Nous verrons plus loin que certains adju- 
vants prennent une part active dans les réactions qui 
entrent en jeu lors de la vulcanisation. Enfin, beau- 



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coup de charges sont en même temps des colorants ; 
cependant, pour donner la teinte voulue aux mélanges, 
l'on se sert également de produits plus fins, spécia- 
lement ajoutés à cet effet en petite quantité. 

Le nombre des matières employées comme adju- 
vants est considérable ; on en compte au moins une 
centaine. Nous ne citerons que celles qui sont d'un 
usage courant. 

Il est à peine besoin de dire que tous ces produits 
ne peuvent être utilisés que finement pulvérisés, à 
l'état le plus onctueux possible, afin de pouvoir se 
mélanger intimement avec le caoutchouc. 

CORPS SIMPLES. 

Nous n'avons à mentionner ici que les substances 
charbonneuses, propres à donner une teinte noire à la 
masse. C'est, d'abord, la plombagine, ou graphite naturel, 
constituée par du carbone très pur. Cette substance, 
provenant de l'île de Ceylan, revient à 30 francs les 
100 kilogrammes. On la remplace souvent par le gra- 
phite extrait des cornues à gaz et dûment purifié, qui 
vaut 20 francs les 100 kilogrammes, ou par le noir 
de fumée, obtenu par la combustion incomplète de 
certaines huiles lourdes de goudron. Ce dernier pro- 
duit vient généralement d'Allemagne; il se vend en 
moyenne 25 francs les 100 kilogrammes. 

On fait parfois usage de noir d'ivoire obtenu par la 
calcination des déchets d'ivoire. Ce colorant fin est 
fabriqué en Belgique; il vaut de 100 à 110 francs les 
100 kilogrammes. 



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— 74 — 



OXYDES MÉTALLIQUES. 



Ce sont les oxydes métalliques qui sont le plus 
employés comme charges du caoutchouc ; les uns ont 
pour effet de rendre la teinte de la masse plus claire; 
les autres produisent une coloration déterminée. 

Parmi les premiers, la chaux ou oxyde de calcium 
est utilisée en raison de son bas prix; elle aide à la 
vulcanisation en absorbant les gaz et l'humidité. 
On en fabrique en grande quantité en Belgique. La 
qualité ordinaire vaut de 3 fr. 50 c. à 4 francs les 
100 kilogrammes; préparée à l'état pur au moyen du 
marbre, son prix atteint jusque 20 francs les 100 kilo- 
grammes. 

La baryte ou oxyde de baryum obtenue artificielle- 
ment est employée pour donner de la blancheur et 
augmenter le poids. Ce produit, importé d'Angleterre 
ou d'Allemagne, vaut en moyenne 95 francs les 100 kilo- 
grammes à l'état anhydre. 

La magnésie calcinée ou oxyde de magnésium est 
remarquable par le grand volume qu'elle présente sous 
un faible poids. C'est un produit que l'on importe 
d'Allemagne ou de Hollande, où il est préparé par 
la calcination du carbonate de magnésium venant 
de Grèce ou d'Autriche. On le livre à plusieurs 
degrés de pureté et de densité; aussi, son prix est-il 
compris entre 125 et 150 francs les 100 kilogrammes. 
La qualité la plus pure, la plus légère, renferme jusque 
97 I p. c. d'oxyde de magnésium. La magnésie donne 
de la sécheresse, de la résistance, de la ténacité aux 
compositions; elle contrebalance donc l'effet des 



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— 75 — 

factices et autres matières grasses qui ont une ten- 
dance à ramollir la pâte, la font couler, surtout 
lorsqu'il s'agit d'objets de peu d'épaisseur. En outre, 
la magnésie neutralise les traces d'acide que les 
mélanges pourraient contenir. On attribue aussi à la 
magnésie une action favorable à la vulcanisation et, 
s'il faut en croire certains techniciens, l'adjonction 
de magnésie aux caoutchoucs poisseux, difficiles à 
vulcaniser, faciliterait cette opération. La magnésie 
est une charge souvent utilisée dans la fabrication du 
caoutchouc durci ou ébonite. 

Le blanc de zinc ou oxyde de zinc est l'une des charges 
les plus employées dans les mélanges courants, à 
cause de son pouvoir blanchissant, de sa densité 
moyenne et de son prix abordable. Ce produit est 
fabriqué sur une grande échelle en Belgique : on le 
livre au commerce à plusieurs degrés de blancheur, 
de finesse et de pureté. Les qualités industrielles sont 
désignées sous les noms de : neige ordinaire, n"* i, n"* 2. 
Les prix, dépendant du cours du zinc, sont, en 
moyenne, compris entre 50 et 80 francs les 100 kilo- 
grammes, Il y a aussi des qualités plus foncées, d'une 
nuance gris- perle ou gris -ardoise. Ces dernières, 
qui contiennent de la poussière de zinc métallique 
en proportion plus ou moins forte, se vendent natu- 
rellement moins cher. Le blanc neige est très prisé 
des fabricants; il est très onctueux, foisonne, s'unit 
bien au caoutchouc et conserve de la légèreté au 
mélange. 

Les oxydes de plomb donnent du poids aux mélangés 
et servent en même temps de colorants. Ce sont le 



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— 76 — 

minium^ la litharge, la mine orange, que l'on se procure 
en Belgique, en Allemagne et dont la valeur actuelle 
est comprise entre 50 et 52 francs les 100 kilo- 
grammes. Ces matières sont surtout employées dans 
la fabrication des tuyaux. On a constaté que leur 
présence favorise, accélère la vulcanisation; qu'elle 
a également une heureuse influence sur la nervosité 
et la conservation du caoutchouc. D'autre part, ces 
oxydes réagissent avec le soufre à l'état libre se trou- 
vant dans le mélange et donnent naissance à du sul- 
fure de plomb, lequel communique une nuance noire 
bleuâtre à la masse. 

Voxyde de fer, plus connu, dans le commerce, sous 
les noms de rouge oxyde, rouge anglais, rouge du Japon, 
est moins une charge qu'un colorant employé en 
petite quantité pour obtenir la teinte rouge. C'est un 
produit chimique parfois importé d'Allemagne, mais 
qui se fabrique, également, dans le pays; il se vend 
de 25 à 30 francs les 100 kilogrammes. 

Vocre est une terre argileuse fortement colorée en 
jaune par de l'oxyde de fer hydraté; elle sert à donner 
la teinte jaune aux mélanges. On utilise, à cet eff'et, 
l'ocre crue, lavée et séchée. Ce produit est le plus 
souvent importé de France ; on en fabrique quelque 
peu en Belgique. Ces ocres se vendent de 7 à 14 francs 
les 100 kilogrammes, suivant la nuance et la finesse 
du grain. 

SULFURES. 

La classe des sulfures fournit surtout des colorants 
fins. Le plus employé est le sulfure d'antimoine, connu 



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— 77 — 

généralement dans le commerce sous le nom de soufre 
doré d'antimoine. Ce composé est obtenu à l'état pur, 
sous forme d'un précipité très fin, en traitant à chaud 
le sulfure d'antimoine naturel par une solution de 
carbonates de soude et de potasse dont on sature 
l'excès par de l'acide chlor hydrique. Au cours de cette 
réaction, une certaine quantité de soufre se précipite 
également. En réalité, on obtient un mélange, en pro- 
portion variable, de trisulfure et de pentasulfure 
d'antimoine. Au moment de la vulcanisation, ce 
mélange peut mettre en liberté une quantité de soufre 
comprise entre 7 et 57 p. c. et concourir à l'opéra- 
tion, ainsi que nous l'avons dit précédemment. 

Le sulfure d'antimoine est fourni dans une très 
grande variété de nuances, depuis le rouge foncé 
jusqu'au jaune clair. Chacun de ces types est appro- 
prié à des conditions déterminées. Certaines qualités 
doivent posséder un pouvoir colorant prononcé, en 
même temps qu'une grande force de vulcanisation : 
c'est le cas, par exemple, lorsqu'il s'agit de teinter 
les mélanges destinés à des objets de faible densité 
auxquels on ne peut pas ajouter plus de 8 à 10 p. c. 
de matières colorantes. Le poids spécifique de ces 
produits est compris entre 2,200 et 2,500. 

Le sulfure d'antimoine est surtout préparé en 
France et en Angleterre. Certains fabricants y mélan- 
gent parfois des sels de chaux, entre autres du sulfate 
de calcium précipité. Le sulfure d'antimoine, exploité 
au Japon, se trouve dans le commerce à l'état de 
minerai natif, fondu et en morceaux, broyé en poudre 
ou porphyrisé. Sa valeur n'a cessé d'augmenter dans 



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— 78 — 

ces derniers temps; elle atteignait 275 francs les 
100 kilogrammes vers la fin de 1906. Il en résulte que 
le sulfure préparé à l'état pur s'est vendu à raison de 
350 francs les 100 kilogrammes. Quant aux sulfures 
mélangés, leur valeur variait de 260 à 300 francs les 
100 kilogrammes. 

Le sulfure de mercure ou vermillon permet d'obtenir 
une teinte rouge vif. Citons, encore, le sulfure de cad- 
mium^ colorant jaune plus ou moins foncé, qui ne se 
vend pas moins de 18 à 20 francs le kilogramme. 

La litopone est un mélange de sulfure de zinc et de 
sulfate de baryte^ qui remplace souvent le blanc de 
zinc, son emploi étant plus économique. Ce produit, 
dont il existe une importante fabrique en Belgique, 
se paie de 36 à 60 francs les 100 kilogrammes, selon 
la teneur en sulfure de zinc, qui varie de 15 à 40 p. c. 

SULFATES. 

En premier lieu, vient le plâtre on sulfate de calcium; 
il est importé de France ou préparé en Belgique au 
moyen du gjpse ou pierre à plâtre. Sa valeur est de 
14 à 15 francs les 100 kilogrammes. Mais, le com- 
posé de cette classe le plus employé, surtout pour 
augmenter la densité du mélange tout en le blan- 
chissant, est le sulfate de baryte. On l'utilise à l'état 
naturel ou à l'état précipité. Le sulfate de baryte, ou 
spath pesant est exploité dans les environs de Fleurus. 
Après extraction, il est broyé, nettoyé, lavé, calciné, 
puis finalement pulvérisé. Les qualités les plus fines 
et les plus blanches, se vendent de 50 à 70 francs la 



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— 79 — 

tonne. Pour certaines applications, l'on préfère le 
sulfate de baryte précipité, que l'on peut obtenir en 
poudre impalpable, absolument blanc. Ce produit est 
importé de l'étranger; il vaut 25 francs les 100 kilo- 
grammes à l'état sec. On a souvent avantage à l'acheter 
sous forme de pâte renfermant de 20 à 25 p. c. d'eau, 
quitte à lui enlever son humidité avant de l'em- 
ployer; dans ce cas, on ne le paie que 12 francs les 
100 kilogrammes. 

CARBONATES. 

Au lieu de la chaux et de la magnésie, on utilise, 
parfois, le carbonate de calcium et le carbonate de 
magnésium ou magnésite. 

Le carbonate de chaux se prépare généralement 
au moyen de la craie, dont il existe plusieurs exploi- 
tations dans le pays. Cette craie est broyée sous l'eau, 
lavée, puis séchée. Par ce traitement, on ne parvient 
pas toujours à enlever toutes les matières étrangères 
que renfermait la craie — silice, argile, oxyde de fer — 
dont la présence se révèle par une teinte un peu 
jaunâtre de la masse. On obtient un produit plus pur, 
plus sec et plus fin, en ne travaillant que des blocs 
choisis, qui, après dessiccation à l'air libre, sont pul- 
vérisés à sec et blutés. Le degré de pureté auquel 
on arrive ainsi est de près de 99 p. c. avec une den- 
sité de 2,78. Le carbonate de calcium est vendu 
dans le commerce sous les noms de blanc minéral, 
blanc lavé, blanc de Meudon, blanc d'Espagne, etc. 
Son prix varie de 15 à 26 francs les 100 kilogrammes, 



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— 80 — 

suivant la pureté, la finesse du grain et la blancheur. 
Le carbonate de chaux est une charge peu coûteuse, 
qui n'augmente pas trop la densité des mélanges. 

Le carbonate de magnésie naturel, dont nous avons 
déjà indiqué la provenance, contient de 40 à 45 p. c. 
d'oxyde de magnésium. Il est préparé en poudre bien 
sèche et remplace souvent le carbonate de calcium ; il 
est plus léger que ce dernier et sa valeur est sensi- 
blement la même : 17 francs les 100 kilogrammes, 
lorsqu'il est partiellement calciné, et 12 francs à l'état 
natif. 

Quelquefois, on substitue aux oxydes de plomb le 
carbonate de plomb ou céruse, substance d'une valeur 
un peu moindre (44 francs les 100 kilogrammes). 
C'est un produit que l'on se procure facilement en 
Belgique. Vu ses propriétés toxiques, l'usage de la 
céruse doit être proscrit dans la fabrication des 
appareils destinés à l'usage domestique. 

L'emploi de tous ces carbonates offre, d'ailleurs, 
l'inconvénient de dégager de l'acide carbonique pen- 
dant la vulcanisation, d'où le danger d'avoir des 
boursoufflures dans la masse. On ne les utilise donc 
que pour les objets de faible épaisseur. 

SILICATES. 

Plusieurs silicates interviennent dans les mélanges 
affectés à certaines spécialités. 

Le talc, substance naturelle de nuance claire, com- 
posé essentiellement de silicate de magnésium remar- 
quable par sa légèreté, sa finesse et son onctuo- 
sité, est employé notamment dans les compositions 



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— 81 — 

d'ébonite. Il est importé de Suisse, d'Italie, etc. Sa 
valeur est de 10 à 13 francs les 100 kilogrammes, 
suivant qualité. 

Vasbeste ou amiante, silicate de calcium, de magné- 
sium et de fer, est une matière d'une teinte grisâtre, 
employée à l'état fibreux ou pulvérisé. Elle entre dans 
la composition de certains articles, en raison des 
qualités particulières qui la distinguent : dureté, mau- 
vaise conductibilité vis-à-vis de la chaleur et de l'élec- 
tricité, incombustibilité, inattaquabilité parles acides. 
On importe l'amiante de différents pays : de la 
Sibérie, du Canada et de la colonie anglaise du Cap. 
La qualité utilisée comme charge vaut actuellement 
de 50 à 80 centimes le kilogramme; les prix sont en 
hausse constante depuis quelques années. 

Le kaolin, argile primaire très pure, renfermant, 
par conséquent, du silicate d'aluminium, est une sub- 
stance très réfractaire et d'une grande blancheur. 
On s'en sert au lieu de l'amiante, pour réduire le prix 
des mélanges sans trop élever la densité. Le kaolin 
vient de France, d'Allemagne, d'Angleterre (sous le 
nom de china clay). Il se vend, en moyenne, de 35 à 
40 centimes le kilogramme. 

Lorsque l'on veut donner à la pâte un certain mor- 
dant, par exemple dans la confection des gommes 
à effacer, on y ajoute du verre pilé^ matière dont 
la valeur peut être estimée à 8 ou 10 francs les 
100 kilogrammes. On se sert aussi, dans le même 
but, de la pierre ponce^ sorte de verre naturel, 
dévitrifié, à texture poreuse, exploitée en Suisse, en 
Autriche, etc. 



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— 82 — 

COMPOSÉS MINÉRAUX DIVERS. 

Pour terminer réiiumération des substances miné- 
rales dont on fait parfois usage dans l'industrie du 
caoutchouc, il reste encore à mentionner quelques 
produits artificiels utilisés comme colorants intensifs. 
Ce sont : 

Le jaune de chrome^ ou chromate neutre de plomb, 
valant de 100 à 125 francs les 100 kilogrammes; 

Le vert de chrome^ couleur obtenue par le mélange 
du jaune de chrome avec le bleu de Prusse, ou ferro- 
cyanure de fer, valant, à l'état pur, 200 francs les 
100 kilogrammes ; 

Le vert de Schweinfurth^ formé d'arsénite de cuivre 
mélangé avec de l'acétate neutre de plomb; valeur, 
250 francs les 100 kilogrammes; 

Le bleu d'outremer^ produit dont la composition 
n'est pas bien définie et dans la préparation duquel 
entrent du kaolin, de la silice, du soufre, du carbonate 
de soude et du charbon de bois. Le prix varie de 60 à 
80 francs les 100 kilogrammes, suivant finesse. 

Tous les colorants ci-dessus sont fabriqués en Bel- 
gique. 

SUBSTANCES ORGANIQUES. 

Diverses matières d'origine végétale ou animale 
sont également additionnées au caoutchouc en guise 
de charge. 

La sdure de bois^ la poudre de liège^ formées par de la 
cellulose plus ou moins pure, laissent au caoutchouc 
toute sa légèreté, tout en conservant au produit une 



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— 83 — 

bonne ténacité. De plus, ces substances sont très 
mauvaises conductrices de la chaleur et de l'élec- 
tricité, point qui a son importance dans certaines 
applications. On n'emploie pas la sciure de bois ordi- 
naire, qui est grossière, peu homogène, souvent 
impure. On utilise de la farine de bois identique à 
celle qui sert à la fabrication de la dynamite. (]e 
produit, fourni par la Suède ou l'Allemagne, revient 
à 12 ou io francs les 100 kilogrammes. 

Le liège en plaques est un produit récolté en 
Espagne et dans les contrées du nord de l'Afrique. 11 
est importé pour la fabrication des bouchons et les 
débris provenant de cette industrie sont vendus à 
raison de 3 fr. 50 c. les 100 kilogrammes. Ce sont ces 
déchets qui, après un triage, un broyage et un blutage 
préliminaires, sont réduits, sous des meules, en une 
poudre très fine, appelée farine de liège^ que l'on peut 
employer dans les mélanges de caoutchouc. La pré- 
paration du liège en poudre étant pratiquée par les 
fabricants de linoléum et les fabricants de produits 
en liège aggloméré, c'est chez ces industriels que l'on 
peut se les procurer. 

Dans certaines compositions, on introduit des 
fibres textiles sous forme de déchets de fabrication : 
étoupe de lin, déchet de coton, tontisse de laine, bourre 
de soie. Ces matières déterminent dans la masse une 
espèce de feutrage, sans rien enlever de sa souplesse 
au caoutchouc, de sorte que le produit présente des 
qualités se rapprochant de celles du cuir. La plupart 
de ces déchets sont fournis par l'industrie textile du 
pays, à des prix en rapport avec les cours des matières 



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— 84 — 

premières. Comme valeur moyenne, en ces derniers 
temps, on peut admettre : 

Pour l'étoupe du lin . fr. 0.60 à 1.00 le kilogramme. 

Pour le déchet de coton . 0.30 à 0.40 — 

Pour la tontisse de laine. 1.00 — 

Pour la bourre de soie . 2.00 à 3.00 — 

Vhuile de lin est parfois ajoutée au mélange pour lui 
donner de la plasticité et faciliter son façonnage méca- 
nique. 

Comme substances de composition organique, il 
reste à mentionner les matières tinctoriales natu- 
relles ou artificielles, qui remplacent avantageuse- 
ment les colorants minéraux, à base de plomb, de 
mercure, d'arsenic, de cuivre, dont l'emploi n'est 
pas sans inconvénient au point de vue hygiénique. 

Pour les teintes rouges, on utilise le carmin, la 
cochenille, la laque, Vorseille; pour le jaune, le quer- 
citron, le curcuma, le fustel. 

Enfin, on a recours, notamment lorsqu'il s'agit 
d'objets à parois très minces, aux couleurs d'aniline, 
qui offrent toutes les variétés possibles de nuances. 
L'application de ces couleurs est plutôt du domaine 
de la teinture, car on en revêt, après coup, les pro- 
duits façonnés. Ces couleurs laissent au caoutchouc 
une translucidité partielle. 

B. Matériaux d'intercalation et de juxtaposition. 

Les matériaux qui sont adjoints au caoutchouc dans 
la confection de beaucoup d'objets, consistent princi- 



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— 85 — 

paiement en produits textiles, fils et tissus de diverse 
nature, en produits métalliques du même genre, et 
en quelques autres substances. L'interposition de ces 
matériaux augmente la résistance des objets fabriqués; 
ce surcroît de résistance est évidemment obtenu au 
détriment de l'élasticité. 



PRODUITS TEXTILES. 

Fils. — Pour le tressage de la gaine qui entoure 
certains tuyaux en caoutchouc, on emploie couram- 
ment des fils de coton assez gros, notamment les 
numéros 4 à 7 qui se vendent à raison de 1 fr. 80 c. à 
2 francs le kilogramme. On se sert aussi, mais plus 
rarement, de fils de chanvre et de jute. 

Dans les bourrages à âme caoutchoutée, on utilise 
du gros fil de coton ou bien du fil d'amiante. Jusque 
dans ces derniers temps, on faisait venir le fil 
d'amiante d'Italie. Depuis peu, deux établissements se 
sont créés en Belgique pour le travail de l'amiante ; ils 
livrent des fils ordinaires à raison de 2 fr. 10 c. le 
kilogramme et des fils fins (numéros 8 à 100), qui 
reviennent naturellement plus cher. 

Tissus. — Les tissus fabriqués au moyen de diffé- 
rentes fibres textiles interviennent en grande quantité 
dans l'industrie du caoutchouc ; ils servent à former, 
en quelque sorte, la carcasse des objets. 

La toile d'amiante entre dans la confection des 
feuilles pour joints. Ce tissu peut être fabriqué 



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— 86 — 

exclusivement avec de l'amiante ou bien être formé 
d'une trame d'amiante avec chaîne en coton ou en 
laiton. 

Tous ces articles, que l'on était naguère obligé de 
faire venir d'Italie ou d'Allemagne, sont actuellement 
fabriqués en Belgique. 

Les toiles intercalaires servant à façonner des cour- 
roies, des tuyaux, des bandages pneumatiques et 
d'autres appareils caoutchoutés, sont, généralement, 
des toiles de coton croisées, que l'on peut se procurer 
en Belgique. 

Dans le même but, on utilise aussi, mais en moindre 
quantité, des toiles de lin, de chanvre, de jute, tous 
produits que l'on trouve dans le pays à d'excellentes 
conditions de prix. 

Dans la préparation des étoffes imperméables pour 
vêtements, ce sont naturellement des étoffes de laine 
et de coton de qualité et de prix variables qui sont 
employées. L'industrie belge offre un choix suffisant 
de ce genre de produits. Certains objets de luxe, 
comme les coussins, etc., demandent des tissus de 
plus de valeur, du satin, du velours de soie, etc. 

La confection des chaussures imperméables (ga- 
loches, bains de mer) exige quelques produits spé- 
ciaux, entre autres : les grosses toiles de coton, genre 
toile à voile, blanches ou teintes, pour les empeignes; 
le molleton, imitant la flanelle, pour les semelles 
intérieures ; les tricots de laine et de coton, pour la 
garniture intérieure du galochage; des lacets, etc. 
Ce sont tous produits que l'on peut se procurer dans 
le pays. 



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— 87 — 



PRODUITS MÉTALLIQUES, 



Les fils de fer, d'acier, de laiton, de plomb, sont 
employés pour renforcer la paroi de certains tuyaux 
ou d'autres objets. 

C'est également avec du fil de fer qu'on obtient la 
rigidité des talons des enveloppes recouvrant les ban- 
dages pneumatiques. 

Enfin, on intercale souvent, dans les feuilles pour 
joints, de la toile métallique de laiton à mailles 
serrées. Des feuilles de laiton ou de plomb sont, 
quelquefois, utilisées pour renforcer les tissus caout- 
choutés. Ces divers fabricats sont de provenance 
nationale. 

MATIÈRES DIVERSES. 

A certains articles en caoutchouc sont adaptés des 
organes spéciaux qui font partie de la pièce complète 
livrée par l'industriel et qui doivent être fabriqués 
avec des matières appropriées. Tels sont : les sou- 
papes pour chambres à air de pneumatiques, qui sont 
en métal blanc ; les garnitures des pièces de biberons, 
en os; les embouchures de ballons, en bois; les oeiUets 
des chaussures, etc., etc. 

Mentionnons encore, pour mémoire, les cuirs ordi- 
naires, et les cuirs blancs au chrome, collés, comme 
antidérapants, à certains pneumatiques, les rivets et 
les ferrures spéciales en acier, pour la garniture de 
ces derniers. 



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— 88 — 



C. Matières auxiliaires. 



Les principales matières dont on fait une consom- 
mation courante dans les diverses opérations, sont : 
les dissolvants du caoutchouc, les dissolvants du 
chlorure de soufre, les toiles pour le moulage des 
pneumatiques, les produits à savonner, les feuilles 
d'étain pour la vulcanisation de l'ébonite. 

DISSOLVANTS DU CAOUTCHOUC. 

Toute usine a besoin de préparer de grandes quan- 
tités de dissolutions de caoutchouc pur ou additionné 
de gutta-percha, pour servir, en guise de colle, à 
souder ensemble plusieurs pièces ou à réunir les bords 
d'un même appareil. Des dissolutions de caout- 
chouc pur ou plus ou moins chargé sont également 
employées pour enduire les toiles devant être inter- 
calées dans les objets en fabrication, pour gommer les 
tissus dont on fait des vêtements imperméables. Pour 
dissoudre le caoutchouc, on a généralement recours à 
la benzine et au naphte. 

La benzine est une huile légère provenant de la 
distillation des goudrons de houille, industrie prati- 
quée en Belgique sur une vaste échelle. Il y a des 
benzines plus ou moins pures et rectifiées; ces qua- 
lités correspondent à des densités différentes. Les 
benzines les plus lourdes distillent à ISS"" C, les plus 
légères à 83** C. On choisit les premières lorsque l'on 
veut obtenir des dissolutions très fluides. Si, au 



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— 89 — 

contraire, la dissolution doit sécher rapidement, on 
prend l'huile dont le point d'ébuUition est le plus 
bas. La valeur de la benzine, de même que celle 
de tous les dérivés du goudron, est sujette à des fluc- 
tuations assez marquées ; mais on peut admettre un 
prix moyen oscillant entre 25 et 27 francs les 100 kilo- 
grammes. 

Le naphte est extrait des huiles de pétroles par 
distillation. C'est un dissolvant un peu plus léger, plus 
volatil que la benzine; sa densité est comprise entre 
680 et 700. La valeur de ce produit est un peu plus 
élevée; elle atteint 28 ou 30 francs les 100 kilo- 
grammes. On compte, dans le pays, plusieurs éta- 
blissements se livrant à la distillation des huiles 
de pétroles. 

DISSOLVANTS DU CHLORURE DE SOUFRE. 

Pour préparer les bains de chlorure de soufre 
utilisés dans la méthode de vulcanisation par trem- 
page, on peut se servir, comme dissolvant, du naphte 
de pétrole; mais on prend, plus couramment, le 
sulfure de carbone. Ce liquide a l'inconvénient de 
dégager une odeur très désagréable et d'être d'une 
manipulation assez dangereuse à cause de sa grande 
volatilité et de la promptitude avec laquelle ses 
vapeurs s'enflamment. On ne le fabrique pas en 
Belgique ; c'est l'Allemagne ou l'Angleterre qui nous 
fournit ce produit. Le sulfure de carbone de qualité 
ordinaire se vend 32 francs les 100 kilogrammes; 
rectifié, il vaut 51 francs les 100 kilogrammes. 



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- 90 — 

Depuis quelque temps, un nouveau dissolvant du 
chlorure de soufre a été introduit dans l'industrie : 
c'est le tétrachlorure de carbone. Ce composé est un 
liquide incolore, très volatil, à odeur d'éther ; il offre 
l'avantage d'être incombustible et d'étouffer tout com- 
mencement dé combustion. Ce produit est importé 
de France, d'Allemagne ou d'Angleterre ; sa valeur est 
de 86 francs les 100 kilogrammes. 

TOILES POUR MOULAGE. 

Ainsi que nous le verrons plus loin, beaucoup 
d'objets en caoutchouc subissent la vulcanisation 
pendant qu'ils sont comprimés énergiquement dans 
des moules, ceci afin de conserver des dimensions 
exactes et la netteté des contours. Il est des objets, 
toutefois, tels les gros tuyaux et les enveloppes de 
pneumatiques, avec lesquels ce procédé n'est pas 
d'une application commode. Dans ce cas, on recourt 
souvent à une autre méthode : on place l'objet sur 
une forme ou mandrin et, pour obtenir sur la face 
extérieure la pression voulue, on l'entoure d'une bande 
de toile enroulée plusieurs fois et fortement tendue. 
Cette bande de toile est enlevée après vulcanisation 
et ressert à nouveau au même usage. Mais, au cours 
de ces opérations répétées, la toile s'use assez rapi- 
dement, désagrégée par l'action des produits sulfu- 
reux combinée avec celle de la chaleur. La consom- 
mation de ces toiles représente donc une dépense 
assez importante dans les usines où l'on a adopté ce 
système de moulage. 



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— 91 — 

Les tissus dont on fait usage à cet effet sont de 
simples toiles de coton, qui doivent être de bonne 
qualité; parfois, on leur préfère des tissus croisés, 
d'une résistance supérieure. Dans certains établisse- 
ments, on soumet ces toiles à une préparation chi- 
mique qui en prolonge notablement la durée. 

Avant de placer la toile, on peut commencer par 
enrouler une bande de papier pour protéger la sur- 
face du caoutchouc. On serre le tout extérieurement 
au moyen de fils de fer. 

PRODUITS A SAVONNER. 

Au cours des manipulations auxquelles on soumet 
les objets en caoutchouc avant de les vulcaniser, il est 
nécessaire de prendre certaines précautions pour 
empêcher que les surfaces qui se trouvent forcément 
en contact n'adhèrent et ne finissent par se coller 
complètement les unes aux autres, en vertu de la 
propriété bien connue du caoutchouc crû de se souder 
à lui-même. Dans ce but, on saupoudre ces surfaces 
d'une légère couche d'un produit neutre, pulvérulent 
et sec, qui a pour effet de faire glisser les pièces 
l'une sur l'autre; cette opération porte le nom de 
savonnage. 

La substance qui convient le mieux pour savonner 
les objets en caoutchouc est le talc, dont nous avons 
déjà fait mention en parlant des charges. On en fait 
un usage journalier dans les manufactures; naturel- 
lement, il n'est pas indiqué d'employer à cet usage 
les qualités les plus fines. Habituellement, on utilise 



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— ga- 
le talc d'Autriche, vendu de 7 à 8 francs les 100 kilo- 
grammes. 

Quelquefois, on remplace le talc, notamment lors- 
qu'on travaille des objets colorés, par un produit un 
peu plus grossier, de valeur moindre : le minium ou 
oxyde de fer, de qualité ordinaire. 

Enfin, faisons observer que, dans le gommage des 
tissus, on se sert, pour empêcher l'adhérence lors de 
l'enroulement, d'une toile de lin intercalée entre les 
spires. Il importe que cette toile soit très pure; aussi, 
prend-on soin de la faire bouillir au préalable. 

FEUILLES d'ÉTAIN. 

Lorsque l'on a à vulcaniser des plaques ou d'autres 
objets en ébonite, ce qui se fait dans des chaudières 
remplies de vapeur, il est indispensable de les pro- 
téger contre l'action directe de cette vapeur. Dans 
ce but, on les recouvre, on les enveloppe de minces 
feuilles d'étain; c'est ainsi qu'on obtient des sur- 
faces polies et brillantes. 

Souvent, les feuilles d'étain sont préparées par 
laminage dans les usines mêmes, au moyen de 
plaques d'une certaine épaisseur. L'étain en lingots 
est un produit de la métallurgie anglaise. Toutefois, 
il existe, dans le pays, un établissement qui le lamine 
en feuilles plus ou moins fines. La valeur actuelle de 
ces produits est de 550 francs les 100 kilogrammes. 



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III 

Technologie. 



Avant de le mettre en œuvre, on doit soumettre le 
caoutchouc naturel à un travail préliminaire d'épura- 
tion et de préparation, dans le but de le débarrasser 
des matières étrangères qu'il renferme et de l'amener 
à un état d'homogénéité convenable. Après quoi, il 
faudra, s'il y a lieu, lui incorporer l'agent de vulca- 
nisation, ainfei que les substituts, adjuvants, charges et 
colorants nécessaires. Soit avec la pâte de caoutchouc 
pur, soit avec les compositions ainsi préparées, on 
pourra procéder à la confection des objets que l'on a 
en vue. Toutefois, ce travail comportera des modes 
d'opérer différents et dans le façonnage et dans la 
vulcanisation, suivant la constitution même des pro- 
duits. Les méthodes suivies varieront selon qu'ils 
seront obtenus au moyen de caoutchouc pur, mani- 
pulé sous forme de feuille mince, dite feuille anglaise, 
qu'ils seront façonnés avec des mélanges travaillés 
directement sans l'aide d'autres produits, ou bien 
fabriqués en combinaison avec des matériaux inter- 
calaires, tels que tissus gommés, fils de textiles, 
garnitures métalliques, etc. 



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— 94 — 

L'étude technologique qui va suivre comportera 
l'examen des diverses branches énumérées ci-après : 

1"* Préparation de la pâte de caoutchouc en feuilles, 
pure ou mélangée ; 

2** Travail de la feuille anglaise ; 

3"* Façonnage direct des mélanges en objets de 
caoutchouc souple ou durci ; 

h!" Gommage des tissus et applications; 

5** Fabrication des articles avec matériaux inter- 
calaires; 

6'' Fabrication des bandages pneumatiques; 
' "T Confection des chaussures imperméables; 

8** Travail de la gutta percha. 

A. Préparation de la p&te de caoutchouc. 

CAOUTCHOUC PUR. 

Le caoutchouc est préparé à l'état pur, soit pour ser- 
vir à des mélanges subséquents, soit pour être trans- 
formé en feuille mince sciée ou feuille anglaise, à 
l'état non vulcanisé. Dans ce dernier cas, on utilise, 
de préférence, du caoutchouc de première qualité ou 
caoutchouc du Para. Cette fabrication comprend la 
série des opérations suivantes : 

Trempage et découpage. — Le caoutchouc brut, 
divisé, s'il y a lieu, en fragments de dimensions con- 
venables, séjourne d'abord pendant douze à vingt- 
quatre heures dans une chaudière en fonte ou en bois 
remplie d'eau que l'on maintient, par un jet de vapeur 
à une température de 45 à 50*". Cette immersion, outre 



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- 95 — 

qu'elle ramollit la matière, la débarrasse des impu- 
retés superficielles les plus grossières et, en même 
temps, en sépare les corps gras qui sont dissous par 
l'eau chaude. En vue de faciliter ce dégraissage, on 
ajoute parfois un peu de soude au bain. 

Au sortir de la cuve, le caoutchouc est découpé en 
petits morceaux ayant, tout au plus, un volume de 
3 à 5 centimètres cubes; cette opération s'exécute 
habitueUement à la main, à l'aide d'un couteau effilé 
et sous un filet d'eau qui a pour but de refroidir la 
matière et de l'empêcher de coller. 

Déchiquetagé et lavage. — Après ce traitement pré- 
liminaire, le caoutchouc est broyé, tout en étant 
soumis à un lavage à l'eau froide. Les morceaux 
sont, en premier lieu, écrasés entre deux paires de 
cylindres déchiqueteurs, en fonte dure, placés côte à 
côte horizontalement et tournant à des vitesses diffé- 
rentes. Habituellement, la surface de ces cylindres est 
garnie de fines cannelures obliques ou hélicoïdales, 
ou bien d'un gaufrage peu prononcé. Il importe que les 
aspérités ne soient pas trop saillantes, afin de ne pas 
déchirer le caoutchouc ni d'affaiblir sa nervosité. Un 
courant d'eau froide ruisselle continuellement sur la 
matière travaillée, entraînant les impuretés avec lui. 
On termine le lavage en faisant passer le caoutchouc 
par une seconde paire de cylindres disposés comme 
les précédents, mais à surface lisse un peu rude, égale- 
ment arrosés d'eau. Ces opérations facilitent l'extrac- 
tion des corps étrangers qui se trouvent emprisonnés 
à l'intérieur du caoutchouc. On obtient ce dernier à 



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— 96 — 

l'état pur, sous forme de feuilles irrégulières, pleines 
de rugosités, voire de trous, rappelant, par ses rides, 
l'aspect d'une peau de serpent. 

Séchage. — Ces feuilles, auxquelles on donne par- 
fois le nom de dentelles^ sont mises à sécher. Souvent, 




Séchoir dans le vide. 

on se contente, à cet effet, de les suspendre à des 
tringles en bois ou en fer, dans un local obscur chauffé 
vers 50 ou 60** C par des tuyaux de vapeur et con- 
venablement ventilé. Il existe des appareils plus per- 
fectionnés consistant en des armoires, parfaitement 
closes, dans lesquelles le séchage s'effectue au milieu 



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— 97 — 

d'un vide relatif et, par conséquent, à basse tempéra- 
ture, ce qui diminue les risques d'oxydation du 
caoutchouc. Ce système est particulièrement recom- 
mandable pour les gommes de qualité inférieure, à 
consistance poisseuse, facilement altérables sous l'ac- 
tion de la chaleur. La perte de poids au séchage est. 




Cylindres masticateurs. 

en moyenne, pour les bonnes qualités, de 10 à 15 p. c. 
et, pour les qualités secfondaires, de 15 à 35 p. c. 

Masticage. — Avant de pouvoir utiliser le caoutchouc 
à la fabrication de produits manufacturés, il faut lui 
rendre la consistance compacte et la texture homo- 
gène que le déchiquetage lui a fait perdre. Ce résultat 
est réalisé par l'opération du masticage, appelée aussi 
régénération, qui consiste à travailler, à plusieurs 
reprises, les feuilles séchées, entre des cylindres 

7 



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HSSmSXS: 



— 98 — 

lisses chauffés intérieurement par de la vapeur. Ces 
cylindres sont placés horizontalement côte à côte ou, 
plus rarement, superposés. A leur contact, le caout- 
chouc s'échauffe, se ramollit, devient plastique. Par 
la pression, les pores se resserrent, les éléments 
s'agglomèrent, se soudent et Ton obtient du caout- 
chouc compact ayant récupéré une densité normale. 

La matière se pré- 
sente, maintenant, 
sous forme de ga- 
lettes, plus ou moins 
régulières, ayant de 
H k 40 millimètres 
(I '(épaisseur. Dans cer- 
ns cas, on se con- 
tente d'enrouler 
ces plaques sur 
elles-mêmes, en 
les serrant forte- 
ment de façon à 
laisser le moins 
d'air possible 
entre les spires. Ces rouleaux sont déposés dans un 
magasin frais et obscur jusqu'au moment de leur 
utilisation. 

Lorsqu'il s'agit de préparer le caoutchouc pour 
fabriquer des feuilles minces ou feuilles anglaises, 
on procède un peu différemment. Le masticage se 
fait au moyen d'un appareil qui porte le nom de 
diable ou loup. 

Cet appareil est constitué par un fort cylindre en 




Masticateur ou diable. 



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99 



fer, garni intérieurement de saillies en pointes, placé 
au-dessus d'un double fond que l'on peut chauffer à 
la vapeur. La partie supérieure, munie de charnières, 
peut s'ouvrir comme un couvercle; on la soulève 
au moyen de chaînes. Dans l'intérieur de l'appareil 
tourne un tambour en fonte massive, 
dont la surface est également garni 
de saillies. Avec les feuilles de caout- 
chouc lavées et séchées, on forme un 
rouleau un peu plus gros que l'espari» 
restant libre entre le tambour et la 
caisse, et on introduit ce bloc dans 
l'appareil. Par suite du mouvement 
de rotation imprimé au cylindre inti^ 
rieur, le caoutchouc est entraîné par 
les pointes et tourne sur lui-même, ne 
pouvant glisser. Durant cette opéra- 
tion, le caoutchouc est étiré, com- 
primé dans tous les sens. En frottan i 
énergiquement les unes contre les 
autres, les particules s'échauffent, 
se ramollissent et finissent par se 
souder, s'agglomérer intimement. 
Lorsque le caoutchouc est suffi- 
samment mastiqué, on passe à l'opération suivante. 




Presse à blocs. 



Blocage et congélation. — Les galettes encore chaudes 
sont empilées sur un cadre rectangulaire en fonte et 
soumises à une forte pression au moyen d'un piston 
actionné par une vis sans fin ou par la force hydrau- 
lique. On laisse la masse dans cette position pendant 



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— 100 — 

quelques jours, jusqu'à ce qu'elle soit complètement 
refroidie; on la retire, alors, sous forme d'un pain 
compact représentant un parallélipipède. Au lieu d'un 
cadre rectangulaire, on peut faire usage d'une presse- 
canon, qui fournit des cylindres parfaitement régu- 
liers d'un diamètre de 30 centimètres environ et d'une 
longueur de 50 centimètres à 1 mètre. 

Quelle que soit leur forme, les blocs de caoutchouc 
séjournent durant plusieurs mois, dans une cave où 
l'on maintient une température très basse. Pendant 



Machine à scier les blocs rectangulaires. 

ce repos dans un milieu froid et obscur, le caout- 
chouc se bonifie considérablement; grâce à un lent 
travail moléculaire interne, il acquiert, peu à peu, une 
uniformité parfaite au point de vue de la composition 
et de la nervosité; toute trace d'irrégularité et de 
stratification disparaît dans la masse. 

Sciage. — Lorsque le moment est venu de les mettre 
en œuvre, on retire les blocs de la cave et on les 
réchauffe à une température convenable pour le 
travail. Les feuilles sont obtenues par sciage à l'aide 
d'une lame d'acier sans dents, disposée horizontale- 



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— 101 -- 

ment, à laquelle on imprime un déplacement alter- 
natif accéléré, correspondant à 600 ou 800 coups par 
minute. Ce couteau est constamment rafraîchi par un 
filet d'eau, afin d'éviter réchauffement du caoutchouc. 
Le mécanisme diffère selon qu'il s'agit de débiter un 
bloc rectangulaire ou un bloc cylindrique. 

Dans le premier cas, le dispositif de l'appareil 
rappelle celui d'une machine à planer le bois. Le pain 
de caoutchouc est collé sur un chariot qui avance 
automatiquement le long d'un plateau à glissières, 
tandis que la feuille est sciée à la surface supérieure. 
Lorsque le chariot est arrivé au bout de sa course, 
on le ramène en arrière et on l'élève d'une quantité 
correspondante à l'épaisseur d'une feuille. Les feuilles 
obtenues par ce système ont une longueur limitée, 
mais on peut en souder plusieurs bout à bout à l'aide 
de la machine à battre. 

Quant aux blocs cylindriques, ils sont débités en 
une feuille continue au moyen d'une machine agissant 
de la manière suivante : le rouleau de caoutchouc est 
ajusté horizontalement entre deux pointes pivotantes 
qui le maintiennent par les deux extrémités de son 
axe. Tout en tournant sur lui-même, il se présente 
à l'action d'un long couteau animé d'un mouvement 
de va et vient extrêmement rapide, s'élevant jusqu'à 
2,000 battements par minute, sorte de tremblement 
presqu'imperceptible à l'œil. Le tranchant est, comme 
précédemment, continuellement rafraîchi par un filet 
d'eau ou des blocs de glace. Le cylindre de caout- 
chouc est, littéralement, pelé jusqu'à son centre, 
suivant une ligne en spirale et transformé en une 



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— 102 — 

nappe fine, continue, dont le développement peut 
atteindre 500 mètres. L'épaisseur de cette feuille se 
règle à volonté; on peut obtenir des feuilles ayant 
moins de ^/lo de millimètre. Au fur et à mesure que la 
nappe se détache du bloc, on l'enroule sur un tam- 
bour, en ayant soin de la savonner avec du talc ou 
avec de l'eau de savon, pour empêcher que les spires 
n'adhoront l'une à l'autre. 




Machine automatique à couper les blocs ronds. 

Le caoutchouc, scié ainsi en lames fines par l'un ou 
l'autre des procédés que nous venons d'expliquer, 
porte le nom de feuille anglaise. Ce produit est alors 
prêt à être travaillé directement à l'usine ou à être 
expédié à d'autres établissements. 

On remarquera qu'il n'a pas été ajouté de soufre au 
caoutchouc. C'est que la vulcanisation se fait après 
achèvement de l'objet, par trempage à chaud ou à 
froid. 

La véritable feuille anglaise est composée de caout- 



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— 103 — 

chouc absolument pur. Cependant, on trouve aussi, 
dans le commerce, sous la même dénomination, des 
feuilles sciées dans la composition desquelles entre 
une certaine quantité de charge. 

MÉLANGES. 

Travail préliminaire. — Dans la confection de la 
plupart des produits manufacturés, l'on fait usage de 
caoutchouc mélangé avec une certaine quantité d'ad- 
juvants, charges ou substituts. Les opérations préli- 
minaires auxquelles on soumet la matière brute sont 
les mêmes que celles que nous avons décrites précé- 
demment. Rarement, on fait usage des blocs ayant subi 
la congélation. On se contente d'employer le caout- 
chouc mastiqué, transformé en plaques et enroulé 
ainsi que nous l'avons expliqué ci-dessus. Presque 
toujours, le malaxage avec les autres substances 
succède immédiatement au masticage. 

. Pesage des matières. — Après avoir déterminé la 
quantité de caoutchouc à travailler dans une opéra- 
tion, on pèse soigneusement tous les autres ingré- 
dients devant entrer avec lui dans la composition : 
soufre pour vulcaniser, charges, colorants, régénéré, 
factice, etc. Le tout est déposé dans des baquets en 
zinc et transporté à l'atelier. Parfois, ces substances 
sont mélangées préalablement. 

Dans chaque cas particulier, le fabricant choisit 
la qualité de caoutchouc qui convient le mieux, tant 
au point de vue du prix de revient auquel il veut 



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— i04 — 

atteindre que des qualités que devra posséder l'objet 
à fabriquer. Il est clair, par exemple, que la confection 
des bandages pneumatiques exigera de la gomme 
éminemment nerveuse et élastique, tandis que cette 
condition ne sera nullement requise pour un mélange 
destiné à être transformé en ébonite, puisque la 
vulcanisation poussée à fond a pour effet d'annihiler 
complètement la nervosité. C'est en se basant sur des 
considérations du même ordre que l'on décidera de 
la quantité de factice et de caoutchouc régénéré à 
introduire dans chaque mélange. Quant aux adju- 
vants et aux colorants à employer, leur choix dépend 
essentiellement du genre d'application auquel chaque 
objet est destiné. On conçoit qu'il est difficile, pour 
ne pas dire impossible, d'indiquer des compositions 
pouvant être adoptées pour les diverses classes de pro- 
duits. Chaque usine possède ses recettes particulières, 
fruit de ses essais et de son expérience, qu'elle 
applique pour faire les mélanges destinés à telle ou 
telle catégorie d'objets à fabriquer. 

Quoi qu'il en soit, nous donnons ci-après, à titre 
d'exemples, quelques formules générales s'appliquant 
aux mélanges appropriés à des articles de fabrication 
courante. 

Tapis. 

Gomme 100 

Soufre 25 

Régénéré 25 

sulfate de baryte ... 25 



Charge ^0 , _ , . . ^^ 

' blanc de zinc .... 25 



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i05 — 



Clapets. 



CAOUTCHOUC SOUPLE. 

Gomme 

Soufre 

Régénéré .... 

CAOUTCHOUC RIGIDE. 

Gomme 

Soufre 



100 
do 



iOO 
20 



CAOUTCHOUC DEMI-SOUPLE. 

Gomme iOO 

Soufre 15 

Factice 50 



Charge 100 



blanc de zinc . . 
carbonate de chaux, 
kaolin 



25 
25 
50 



Tuyaux. 



CAOUTCHOUC ROUGE. 

Gomme 100 

Sulfure d'antimoine . . 25 

Factice 25 



TYPE DES CHEMINS DE FER. 

Para . 110 
Soufre. 10 

blanc de zinc. 35 
35 



Charge 70 



litharge . 
Bandages pneumatiques pour voitures automobiles. 



PROTECTEUR. 



Gomme 100 

Soufre 15 

Régénéré 25 



Gomme. 100 
Soufre . 15 
Charge . 50 (litopone, etc.). 



Ébonite. 

Gomme 400 

Soufre 50 

l litharge 75 

Charge 200 | chaux 50 

f sulfate de baryte ... 75 

Il est bien entendu que les chiffres que nous 
indiquons ci-dessus n'ont rien de fixe. On peut faire 
varier, dans des limites assez étendues, les propor- 
tions des différents éléments; on peut, aussi, changer 



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— 106 — 

la nature des charges et choisir des caoutchoucs de 
l'une ou l'autre qualité. Les conditions du travail 
subséquent en seront forcément modifiées et, pour 
chaque recette distincte, il faudra déterminer prati- 
quement quelles devront être la température et la 
durée de la vulcanisation. 




Gand : Atelier de malaxage. 

Malaxage. — Cette opération a pour but de mélanger 
le plus intimement possible les diverses matières qui 
viennent d'être préparées. A cet effet, on se sert de 
cylindres pétrisseurs, semblables aux cylindres masti- 
cateurs dont nous avons parlé. Ils ont la surface 
lisse et peuvent être chauffés intérieurement par de la 
vapeur; la chaleur peut ainsi se régler d'après la 



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— i07 — 

nature des substances à travailler. On commence par 
faire passer entre les cylindres les galettes de caout- 
chouc ; grâce à la chaleur, elles se ramolissent et se 
laminent facilement. An bout de quelque temps, les 
particules de gomme ont acquis mie mobilité rela- 
tive; c'est à ce moment que Ton introduit, sucessi- 
vement et par petites portions, toutes les substances 
devant faire partie de la composition : d'abord le 
soufre, puis les autres ingrédients. Ce faisant, on passe 
à de nombreuses reprises la masse laminée par les 
cylindres. 

La durée du malaxage dépend de la nature et de 
la proportion des matières à mélanger. On ne s'arrête 
que lorsqu'on est sûr d'avoir obtenu une masse bien 
homogène. Alors, celle-ci se présente sous forme de 
plaques assez épaisses, susceptibles d'être mises en 
œuvre sans autre préparation. 

Calandrage. — Souvent, dans la fabrication de (uh'- 
tains objets, il est nécessaire d'avoir à sa disposition 
des feuilles minces très régulières, d'une épaisseur 
déterminée, variant de ^ à | de millimètre. C'est au 
moyen de la calandre que l'on obtient ce résultat. 
Toutefois, l'on ne peut pas travailler directement à cet 
appareil les feuilles provenant du malaxage. 11 faut, 
au préalable, les amener à un degré de ramollis- 
sement convenable en les réchauffant dans une sorte 
de laminoir formé par deux cylindres superposés, 
chauffés intérieurement par de la vapeur. Immédia- 
tement après, la feuille passe à la calandre. 

Une calandre est généralement constituée par trois 



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— 108 - 

cylindres, rarement par quatre, disposés l'un au- 
dessus de l'autre et dont on peut régler l'écartement 
à volonté; ces cylindres, qui sont chauffés, tournent 




Gand : Calandre à trois cylindres. 



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— 109 — 

alternativement en sens contraire. La feuille est lami- 
née, étirée jusqu'à l'épaisseur requise. 

Au sortir de la machine, la nappe est enroulée 
autour d'un tambour; on a soin d'en saupoudrer la 
surface avec du talc ou de lui adjoindre une toile 
intercalaire pour éviter l'adhérence. L'appareil peut 
être muni d'un dispositif de couteaux permettant de 
diviser la nappe en bandes pai*allèles, ce qui dispense 
du travail subséquent de découpage. 

Profilage. — Dans certaines spécialités, l'on doit 
obtenir, non plus une nappe dont les deux faces sont 
unies et parallèles, mais des lames continues pré- 
sentant un dessin en relief ou des surépaisseurs à 
certains endroits de leur section. C'est le cas, notam- 
ment, pour les chapes des bandages pneumatiques de 
bicyclettes et pour les bandes hors desquelles on 
découpe les semelles extérieures des chaussures 
imperméables. Alors, au lieu de travailler la pâte à la 
calandre ordinaire, on la lamine entre deux cylindres, 
dont l'un porte, gravé en creux sur sa surface, le dessin 
à reproduire en profil. Le ruban sans fin sortant du 
laminoir a, par exemple, comme largeur, la longueur 
de la semelle ; on sectionne cette bande en tronçons 
d'une grandeur suffisante pour fournir six semelles 
consécutives. 

B. Travail de la feuille anglaise. 

La feuille sciée sert à fabriquer toute une série 
d'objets, généralement de dimensions restreintes, 
dont les parois, très minces, ont parfois une ténuité 



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— 110 — 

extrême. Ces produits doivent, tout en possédant une 
solidité suffisante, être doués d'une flexibilité com- 
plète ou d'une grande extensibilité. Tels sont, par 
exemple : les tubes pour laboratoire et pour les 
biberons, les tétines et les téterelles, les gants, les 
ballons, etc. Cette branche très spéciale de l'in- 
dustrie du caoutchouc peut se résumer en deux 
phases : le façonnage des objets, puis leur vulcani- 
sation. 

FAÇONNAGE. 

Deux méthodes de travail sont en usage : celle par 
moulage et celle par découpage et soudure. 

Moulage. — Ce système s'applique à de menus 
objets, comme les pièces pour biberons, dont on 
produit une grande quantité à la fois. Un certain 
nombre de mandrins ayant la forme voulue sont fixés 
à un cadre; on les plonge, tous en même temps, dans 
une dissolution de caoutchouc, puis on laisse éva- 
porer la benzine. Après dessiccation, on recommence 
l'opération, et celle-ci est répétée autant de fois qu'il 
est nécessaire pour que la couche de caoutchouc 
déposée sur le mandrin acquière une épaisseur suffi- 
sante. 

Découpage et soudure. — Dans ce procédé, suivi, 
notamment, pour la confection des gants, des doig- 
tiers, des tubes flexibles, etc., on commence par 
débiter la feuille de caoutchouc, à l'aide de ciseaux. 



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— 111 — 

en bandes d'une largeur convenable. Hors de ces 
bandes, on découpe à l'emporte-pièce les différents 
morceaux qui doivent constituer l'objet. Ensuite, on 
assemble ces pièces en se servant d'un mandrin, 
réunissant les bords que l'on soude par une légère 
pression. Certains détails s'achèvent au moyen des 
doigts. Le caoutchouc pur et non vulcanisé est très 
plastique ; il adhère aisément à lui-même. Il existe 
aussi des dispositifs perfectionnés pour accomplir 
mécaniquement et rapidement ces opérations. 

Les tubes flexibles se façonnent d'une manière fort 
simple. Après avoir découpé un ruban d'une largeur 
un peu supérieure au développement du pourtour, 
on l'introduit, en le repliant à moitié, dans une 
ouverture circulaire pratiquée dans une lame métal- 
lique. Puis, on le fait avancer lentement en lui impri- 
mant un petit mouvement de va-et-vient. Le simple 
frottement contre les bords de l'orifice suffit pour 
souder les deux lèvres et former le tuyau. 

Les ballons, qu'ils soient sphériques ou qu'ils 
affectent des formes particulières, sont obtenus par 
des procédés analogues. Les morceaux découpés à 
l'emporte-pièce sont réunis et collés ensemble. Après 
quoi, on les dilate par l'introduction d'air comprimé. 
Ces manipulations s'exécutent méthodiquement avec 
une grande précision, grâce à une installation méca- 
nique des plus perfectionnées. Souvent les ballons 
portent des dessins que l'on imprime à l'aide de 
clichés en bois. La fixation de l'embouchure ou 
d'autres organes accessoires à lieu après la vulca- 
nisation. 



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112 — 



VULCANISATION. 



La vulcanisation des objets en feuille anglaise a 
toujours lieu par trempage à chaud ou à froid. 

Trempage à chaud. — On fait usage d'un bain de 
soufre fondu, contenu dans une chaudière en fonte et 
maintenu à une température de 130 à 135"* C. Les 
pièces, suspendues à un cadre, y sont immergées pen- 
dant un certain temps; vu leur faible poids, on est 
obligé de leur adjoindre une charge supplémentaire 
sous forme de réglettes. Les objets à vulcaniser 
doivent être bien secs. Dans ce procédé, on ne peut 
guère dépasser une épaisseur de 6 à 8 millimètres. 

Trempage à froid. — Pour opérer à froid, on pré- 
pare, dans un vase en grès, un bain de chlorure de 
soufre dissout dans du naphte, du sulfure de carbone 
ou du tétrachlorure de carbone. On y plonge les objets 
pendant deux ou trois minutes, puis on les laisse 
sécher dans un local maintenu à une température 
de 25^ C. environ, en aspirant les vapeurs par en bas. 
Après un second trempage, on laisse sécher définiti- 
vement les pièces dans une étuve ; pendant ce repos, 
la réaction entre le soufre et le caoutchouc a le 
temps de se terminer et de se propager en tous les 
points de la paroi. Cette méthode de vulcanisation est 
très expéditive, mais elle ne s'applique avec succès 
qu'à des objets ayant, au maximum, 3 à 4 millimètres 
d'épaisseur. 



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— 113 — 

C. Transformation directe des mélanges 
en objets de caoutchouc souple ou durci. 

Ici, nous avons à décrire trois groupes d'opéra- 
tions : le façonnage, la vulcanisation, le travail méca- 
nique ou parachèvement. 

FAÇONNAGE. 

La transformation de la pâte de caoutchouc en 
objets de forme déterminée s'effectue par des procédés 
assez variés, mais rentrant toujours dans l'une ou 
l'autre des catégories suivantes : découpage et collage, 
boudinage, moulage. 

Découpage et collage. — Certaines pièces plates sont 
simplement obtenues en découpant des morceaux de 
forme voulue hors des feuilles sortant de la calandre, 
puis en superposant un certain nombre de ces mor- 
ceaux, de façon à arriver à l'épaisseur requise. On 
soude le tout par un laminage, ou bien par une com- 
pression dans un moule, lors de la vulcanisation. C'est 
ainsi que l'on prépare, entre autres, les feuilles pour 
joints, les feuilles pour gommes à effacer en deux 
compositions, les sabots pour chevaux, etc. Parfois, 
des pièces sont découpées à l'emporte-pièce hors 
d'une plaque laminée suivant un certain profil et 
avec reliefs (semelles imperméables, etc.). On peut, 
d'ailleurs, travailler les feuilles de caoutchouc mé- 
langé en assemblant, sur un mandrin, des morceaux 
découpés d'avance, comme cela se fait avec la feuille 
anglaise. Toutefois, pour coller ensemble les pièces 



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— 114 — 

que l'on veut réunir, on a recours à des dissolutions 
de caoutchouc, dont on enduit les parties mises en 
contact. 

Boudinage. — Ce procédé convient spécialement 
pour fabriquer tous articles de faible section, creux 
ou pleins, de longueur indéterminée, par exemple : 
les boudins, les bourrelets, les bandes de billard, les 
câbles, les tuyaux à gaz, les tubes en ébonite, etc. 
L'appareil employé s'appelle boudineuse; il consiste en 
un petit cylindre horizontal dans lequel on introduit 
le mélange par une ouverture supérieure. Dans l'inté- 
rieur, un arbre garni d'une palette hélicoïdale fait 
avancer la pâte, la presse vers l'extrémité antérieure et 
la force à sortir par une filière adaptée à cet endroit. 
L'orifice est généralement entouré par une couronne 
de petites flammes de gaz, de façon à chaufi*er légère- 
ment la pâte et à la maintenir à un degré de plasti- 
cité convenable. La filière peut affecter des formes 
variées et l'on peut réaliser toutes espèces de profils 
creux ou pleins. Le boudin ou le tuyau, fourni par la 
machine en une bande sans fin, est reçu dans une 
boîte plate en tôle et enroulé en spirale au milieu de 
talc. Certaines boudineuses sont pourvues d'un dispo- 
sitif spécial pour saupoudrer de talc automatiquement 
les tuyaux à leur sortie. 

Moulage. — Beaucoup d'objets destinés à des usages 
industriels ou autres sont façonnés dans des moules, 
en acier ou en bronze, formés de deux pièces que l'on 
réunît en les serrant fortement au moyen de clames. 
Cette manière d'opérer assure la netteté des contours 



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— 115 — 

et l'exactitude des dimensions. Certains objets de 
forme simple, tels que les bouchons, s'obtiennent au 
moyen d'une plaque percée, de part en part, de 
cavités légèrement coniques dans lesquelles on intro- 
duit la pâte; la pression se donne alors par l'appareil 
à vulcaniser. Pour certains articles, comme les pail- 
lassons, les moules consistent en de simples plaques 
portant des dessins en creux, que l'on place sur le 
plateau inférieur de la presse à vulcaniser. Parmi les 
articles fabriqués par moulage, nous citerons : les 
clapets et autres organes du même genre en caout- 
chouc souple, durci ou demi-souple, les talons à 
ajuster aux chaussures, etc. 

Pour fabriquer les timbres en caoutchouc, on com- 
pose d'abord le texte avec des caractères typogra- 
phiques; sur cette composition, on coule du plâtre et, 
dans le moule ainsi obtenu, on presse de la pâte de 
caoutchouc. 

Les objets creux, tels que les balles à jouer, les pou- 
pées, etc., se font également à l'aide d'un moule dans 
lequel on place la pièce d'abord ébauchée. On a soin 
de renfermer à l'intérieur quelques gouttes d'un 
liquide volatile, eau ou ammoniaque, dont la vapeur, 
lors de la vulcanisation, dilatera les parois et les obli- 
gera à épouser exactement tous les contours du moule. 

On doit souvent revêtir certaines pièces métalliques, 
cylindres de filatures, robinets, etc., d'une couche de 
caoutchouc souple ou plus ou moine durci. Dans ce 
cas, ces pièces servent, en quelque sorte, de moule 
intérieur et accompagnent le caoutchouc à la vulcani- 
sation. On emploie également de la poudre d'ébonite 



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— 116 — 

râpée pour garnir extérieurement des organes métal- 
liques, ou bien pour façonner des objets moulés, que 
l'on comprime comme précédemment. Naturellement, 
cette poudre doit être malaxée avec de la dissolution 
de caoutchouc, afin de former une pâte plastique. 
La pâte d'ébonite peut aussi servir pour souder des 
plaques d'ébonite dont on peut former des récipients 
ou d'autres objets. 

VULCANISATIOIN. 

Opération. — Pour déterminer la combinaison chi- 
mique entre le soufre et le caoutchouc, il faut, ainsi 
que nous l'avons dit au début, porter la masse à une 
température supérieure de quelques degrés à la tem- 
pérature de fusion du soufre, qui est de 120*^ C. La 
(chaleur atteinte dans cette opération varie généra- 
lement entre 122 et 136'' C. Quant au temps pen- 
dant lequel on soumet les objets à cette coction, il 
est compris entre une demi-heure et trois heures. 
Ces deux éléments de l'opération ont, d'ailleurs, entre 
eux une liaison étroite. La température doit être 
d'autant plus élevée et le temps d'autant plus long 
que l'on veut réaliser une vulcanisation plus forte, 
c'est-à-dire, obtenir un plus grand degré de dureté ; en 
même temps, la quantité de soufre incorporé aura été 
plus considérable. Pour les objets courants, on adopte 
souvent la température de 128 à 130'' C. et une durée 
d'une heure à une heure et demie; quand il s'agit 
d'ébonite, une température de 133 à 136'' C. et une 
durée de deux heures et demie à trois heures sont 
nécessaires. Il est des cas où l'on n'obtient pas du 



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— 117 - 

premier coup le résultat désiré; alors, il faut pro- 
céder à plusieurs coctions consécutives. 

Rappelons que, pour fixer la température et la 
durée de la vulcanisation, on tient compte non seule- 
ment de l'épaisseur des objets, mais encore des 
matières ajoutées au caoutchouc, ces matières pou- 
vant avoir plus ou moins d'influence sur la réaction 
ou conduire plus ou moins bien la chaleur. 




Autoclave horizontale avec chariot. 

Quant aux appareils utilisés pour effectuer l'opéra- 
tion, ils sont de différents genres. Ce sont : ou bien 
des autoclaves chauffées par la vapeur; ou bien des 
presses à plateaux chauffés; ou, enfin, des moules à 
parois chauffées. 

Autoclaves. — Les autoclaves sont des chaudières 
en tôle ou en fonte, de dimensions variables, placées 
verticalement ou horizontalement et fermées par un 
couvercle à joint hermétique. Ce couvercle peut être 



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— 118 



à charnière ou bien amovible et manœuvré, dans 
ce cas, à l'aide d'un contrepoids ou d'un treuil 
adapté à une potence. On introduit dans ces appareils 
les objets pressés dans leurs moules ou renfermés 

librement dans des 
boîtes en tôle, ce 
qui est le cas, par 
exemple, pour les 
produits obtenus 
par boudinage. Les 
pièces à vulcaniser 
sont ainsi à l'abri 
du contact direct 
de la vapeur. 

Les tablettes en 
pâte d'ébonite, dé- 
coupées hors de 
feuilles laminées, 
sont empilées les 
unes sur les autres, 
enduites de talc 
ou séparées par 
J de minces feuilles 
d'étain et inclinées 
à 45*^ pour éviter 
tout séjour d'eau de condensation. On introduit de la 
vapeur à 3 ^ ou 4 atmosphères, ce qui correspond à 
une température théorique de 139 à 144° C. 

L'emploi de la vapeur est commode parce qu'il per- 
met de constituer un milieu chauffé en tous ses points 
à une température déterminée ; il suffît, pour cela, de 




Autoclave à chemise de vapeur. 



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— 419 — 

régler la pression. L'autoclave est munie de divers 
appareils de contrôle et de sécurité : manomètre, 
thermomètre, soupape de sûreté, purgeur de vapeur. 
Il y a aussi des autoclaves à doubles parois ou à 
enveloppe de vapeur; la vulcanisation se fait alors 
dans l'air sec, mode d'opé- 
rer qui est indispensable 
pour certains produits. 

Presses. — Beaucoup d'objets 
de forme plate, ou façonnés 
dans des moules ouverts sur 
chaque face, sont soumis à la 
vulcanisation dite par contact, 
qui s'effectue en comprimant 
l'objet entre deux plateaux 
horizontaux. La pression est 
donnée soit au moyen de vis 
sans fin, et, dans ce cas, le 
plateau inférieur est fixe et \e 
plateau supérieur mobile; soit 
au moyen de pistons hydrau- 
liques et, alors, c'est le plateau 
inférieur qui se meut et se rapproche de l'autre. Les 
plateaux sont chauffés intérieurement par de la vapeur 
circulant dans des canaux; cette vapeur peut être 
introduite par les côtés des plaques, ou bien amenée 
par le centre même de l'appareil. 

Il y a des presses de toutes grandeurs, adaptées 
aux dimensions des pièces à vulcaniser. Les petites 
presses à vis sont manœuvrées à la main, à l'aide d'un 




Presse à vis à vulcaniser. 



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— 120 — 

volant horizontal calé sur l'arbre vertical. Les presses 
plus grandes sont munies de plusieurs vis terminées 
par des pignons et ceux-ci sont actionnés par un 
arbre horizontal qui reçoit un mouvement de rotation 
par l'intermédiaire d'une poulie et d'une courroie. 

Les presses hydrau- 
liques comportent un 
ou plusieurs pistons, 
(leux-ci sont mis en 
iiouvement diriecte- 
ment par l'eau refou- 
lée par une pompe, 
ou, plus souvent, par 
r**au maintenue sous 
pression à l'aide d'un 
accumulateur, ali- 
menté lui-même 
par une pompe. 

Les presses peu- 
vent être simples 
ou à plusieurs éta- 
ges, ce qui permet 
d'en tirer un meil- 
leur rendement. 
Il en est qui ont jusque cinq plateaux intermédiaires. 
Certains constructeurs munissent leurs presses d'un 
dispositif d'arrêt automatique fonctionnant lorsqu'on 
atteint une pression maximum déterminée. 

Moules à parois chauffées. — Ce procédé de vulcani- 
sation se rapproche du précédent; il n'est applicable, 




Presse hydraulique à vulcaniser 
à plateaux multiples. 



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— 121 — 



d'ailleurs, qu'à certains genres de produits, par exem- 
ple, aux bandages destinés à garnir les roues de voitu- 
rettes. Les moules annulaires 
renfermant les boudins en 
caoutchouc s'empilent les uns 
au-dessus des autres. Leurs 
parois sont creuses et les 
cavités communiquent entre 
elles, de sorte qu'on peut les 
chauffer simultanément par 
un seul courant de vapeur. 

TRAVAIL MÉCANIQUE 
ET PARACHÈVEMENT. 

Ébarbage. — Beaucoup 
d'objets en caoutchouc 
souple, après avoir été vul- 
canisés et retirés de leurs 
moules, doivent subir un tra- 
vail de parachèvement. Sou- 
vent, cette besogne se réduit 
à un nettoyage et à un ébar- 
bage; on procède, en quelque 
sorte, à la toilette de la pièce* 
D'autres fois, l'on a à exé- 
cuter de véritables opérations 
mécaniques, pour lesquelles 
on a recours à des instruments manœuvres à la main 
ou à des machines-outils. 

Découpage. — On peut, par exemple, avoir à 
découper, hors d'une feuille, des disques ou des 




Machine à découper. 



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- 122 — 

anneaux pour joints. Cela se fait à l'aide de la machine 
représentée à la page précédente et dont le fonction- 
nement se comprend aisément. 

Les petits anneaux destinés aux bouchons méca- 
niques se tirent d'un boudin troué que l'on sectionne 
en tranches d'égales épaisseurs au moyen d'un cou- 
peret-guillotine ou d*un disque coupant en acier, sans 
cesse mouillé d'un filet d'eau. Le boudin se présente 




Tour automatique à couper les rondelles. 

au couteau en passant à travers une plaque perforée 
et est soutenu par un cylindre à gorge; chaque fois 
qu'une rondelle est détachée, le boudin avance auto- 
matiquement de la longueur voulue. 

Pour obtenir les tampons cylindriques et autres 
pièces du même genre, on fait usage d'un tour sur 
lequel on fixe le boudin à travailler. Pendant que 
celui-ci tourne sur lui-même, on en découpe une 
longueur déterminée au moyen d'un outil en acier 
porté par un chariot. 



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— 123 — 

Gommes à effacer. — La fabrication des gommes à 
eflfaeer exige quelques opérations mécaniques. La 
feuille de caoutchouc dûment préparée et vulcanisée 
est découpée, à l'aide d'une cisaille, d'abord en bandes, 
puis en tronçons ayant à peu près les dimensions 
des pièces à obtenir. Le parachèvement de celles-ci 
dépendra de leur forme; suivant le cas, on procédera 




Gand : Façonnage d'objets en ébonite. 

au tournage des bouts, au façonnage de la pointe à 
l'aide d'une meule horizontale, à l'adoucissement des 
arêtes en faisant tourner les pièces dans un tambour 
avec du sable, etc. 

Ëbonite. — Un grand nombre d'objets sont façonnés 
au moyen de plaques et de baguettes d 'ébonite 
vulcanisée. 11 s'agit, ici, d'opérations telles que : 
découpage, sciage, tournage, rabotage, analogues à 



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— 124 - 

celles que l'on fait subir à la corne et aux autres 
matières utilisées dans l'industrie de la tabletterie. 
Les plaques travaillées ont une épaisseur variant de 
2 à 7 millimètres. La râpe, la lime, le burin, la scie, 
le rabot, le tour, la machine à fraiser, interviennent 
dans ces opérations. Très souvent, les pièces termi- 
nées reçoivent un travail de parachèvement qui con- 
siste à leur donner le lustre et le poli désirables, 
en les frottant successivement avec de l'émeri, de la 
pierre ponce pulvérisée et du feutre. 

D. Gommage des tissus et applications. 

Lorsque l'on doit fabriquer des appareils avec 
insertion de toiles intercalaires, l'on doit avoir à sa 
disposition des bandes ou pièces de tissus préalable- 
ment enduites d'une dissolution de caoutchouc, afin 
qu'elles puissent adhérer à la pâte qui entrera en 
combinaison avec elle. Nous avons dit, en parlant des 
matières premières, que ces tissus pouvaient être 
fabriqués de fils de coton, de chanvre, ou d'amiante. 
Les tissus imprégnés de caoutchouc peuvent être 
aussi utilisés directement à la fabrication de divers 
articles devant posséder certaines qualités d'imper- 
méabilité ou d'isolement : tissus de pansement, draps 
d'impression, rubans isolants pour canalisations élec- 
triques, coussins, vêtements imperméables de toute 
espèce. 

Le gonnnage des tissus compte parmi les manipu- 
lations préparatoires que l'on retrouve dans presque 
toutes les usines à caoutchouc. Nous l'envisagerons 



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— 125 — 

ici, non seulement au point de vue général de la fabri- 
cation, mais aussi relativement aux applications spé- 
ciales indiquées plus haut. Cette branche de l'industrie 
du caoutchouc comporte une série d'opérations qui se 
succèdent dans l'ordre suivant : examen et préparation 
des tissus, préparation des dissolutions, étendage, 
vulcanisation, laquage, confection. 

PRÉPARATION DES TISSUS. 

Les étoffes destinées à être imperméabilisées sont 
examinées attentivement avant d'être soumises au 
gommage. On écarte toute pièce présentant des 
nœuds ou d'autres défauts susceptibles de provoquer 
des déchirures par la suite. On s'assure également 
que le tissu est parfaitement sec, afin que la vulcani- 
sation se fasse dans de bonnes conditions. Cela fait, 
on procède au mesurage de la pièce; on en découpe 
la longueur qui doit être travaillée, à laquelle on 
attache une bande de toile au moyen de laquelle on 
pourra, sans inconvénient, tendre l'étoffe et commen- 
cer à l'enrouler. En même temps, on prépare la toile 
de lin qui devra accompagner l'étoffe gommée afin 
d'éviter l'adhérence ; on a coutume de faire bouillir 
cette toile pour la purifier convenablement. Il va de 
soi que, lorsqu'il s'agit de toiles devant simplement 
servir aux insertions, des précautions aussi minu- 
tieuses ne sont pas nécessaires. Rappelons que la 
toile d'amiante est caoutchoutée par les mêmes pro- 
cédés que ceux utilisés pour les tissus ordinaires et 
que nous allons décrire. 



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— 126 - 

PUÉPAUATION DES DISSOLUTIONS. 

On prépare des dissolutions et des enduits plus ou 
moins épais, au moyen de caoutchouc pur ou mélangé 
avec des charges et des colorants; les dissolvants 
emjiloyés sont, comme nous l'avons vu, la 

l)enzine' de houille 
ou le naphte de pé- 
trole. Lorsqu'on 
veut faire des disso- 
lutions devant ser- 
vir au collage, on 
ajoute de la gutta- 
percha au caout- 
chouc. S'il s'agit de 
gommer des toiles 
<le coton pour la fa- 
brication de cour- 
roies, on peut pré- 
parer la dissolution 
avec de la balata. 
L'opération se 
pratique dans un 
récipient cylin- 
drique en tôle 
dans lequel se meut un arbre en bois muni de 
palettes agitant sans cesse le mélange. Avant d'être 
introduite dans ce malaxeur, la pâte à dissoudre est 
préalablement triturée et réchauffée. Dans quelques 
usines, on remplace cet appareil par un pétrin méca- 
nique, système Werner : c'est une sorte de cuve en 




Machine a mélanger les dissolutions. 



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— 127 — 



fonte dans laquelle tournent en sens contraire deux 
arbres placés horizontalement à côté l'un de l'autre; 
chacun de ces arbres porte des espèces de bras ou 
palettes évidées et contournées en hélice. Les ingré- 
dients, agités dans tous les sens par le mouvement 
des palettes, subissent un malaxage 
énergique et se mélangent parfai- 
tement. L'appareil est hermétique- 
ment clos, ce qui empêche les 
vapeurs de benzine ou de naphte 
de se répandre dans l'atmosphère. 
Parfois, il est nécessaire de filtrer 
les dissolutions, afin de les débar- 
rasser des matières qui restent en 
dépôt. 

ÉTENDAGE. 

Pour étendre la dissolution sur le 
tissu, on se sert soit d'une calandre 
à trois cylindres, soit d'un métier à 
gommer ou spreader. 

La calandre dont on fait usage ne 
diffère de celle qui est employée 
pour laminer le caoutchouc que 
par les organes mécaniques commandant les cylin- 
dres, et par l'addition d'un dévidoir et d'un appareil 
spécial de bobinage. On fait passer simultanément 
entre les cylindres le tissu à gommer et une mince 
feuille de caoutchouc préalablement réchauffée; les 
deux parties se soudent par suite de la compression 
qu'elles subissent. 




Filtre 
pour dissolutions. 



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— 128 — 

On a recours, de préférence, aux métiers à gommer, 
dont il existe divers modèles. Le système le plus 
courant a une disposition horizontale. Voici comment 
il fonctionne : 

Le tissu à gommer, enroulé sur un tambour placé 
à l'avant, passe d'abord sur un rouleau creux en fonte 
ou en ébonite pouvant être chauffé; puis il arrive 
immédiatement sous l'appareil à étendre. Ce dispositif 
consiste en un cadre que l'on peut élever ou abaisser 
à volonté à l'aide d'une vis et qui porte une longue 




Métier à gommer horizontal. 

pièce de fer appelée couteau. A mesure que la toile 
avance, l'ouvrier y dépose l'enduit au moyen d'une 
raclette en bois; l'épaisseur de la couche est, ensuite, 
réglée par le couteau dont la position a été fixée à 
la hauteur voulue. En quittant l'appareil à étendre, 
la toile voyage sur une table de S^SO à 3 mètres de 
longueur, formée d'une ou de plusieurs taques chauf- 
fées intérieurement en vue de hâter l'évaporation de la 
benzine. Arrivé à l'extrémité de la table, le tissu passe 
par-dessous ; des rouleaux transporteurs le ramènent 
sur le devant de la machine; là il s'enroule sur un 
tambour en même temps qu'une toile interposée. 



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- 129 — 

A la table, on substitue, parfois, deux grands tam- 
bours chauffés intérieurement ; l'un sert de dévidoir 




Métier à étendre vertical. 



et, sur l'autre, le tissu gommé vient s'enrouler direc- 
tement en séchant. Avec ce système, on n'est pas 



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— 130 — 

forcé d'interrompre le travail au moment de placer 
une nouvelle toile sur le métier. 

On a imaginé des dispositifs permettant de récu- 
pérer, dans une certaine mesure, la benzine qui se 
dégage par évaporation. Dans ces nouveaux appareils, 
la toile, guidée par des rouleaux, traverse un bain 
de dissolution installé au niveau du sol et s'imprègne 
ainsi des deux côtés; puis, elle s'élève verticalement 
et passe entre deux couteaux qui égalisent l'enduit 
sur les deux faces. Elle s'engage ensuite dans un 
couloir formé de deux plateaux verticaux dont Tinté- 
rieur est chauffé par de la vapeur. On peut écarter 
ces plateaux à volonté afin de provoquer une volatili- 
sation plus ou moins rapide. Les vapeurs s'échappant 
dans cet espace sont aspirées par un ventilateur et 
refoulées dans un réfrigérant à eau froide où elles 
se condensent. Avec le métier vertical à gommer, 
on peut recueillir une bonne partie de la benzine 
employée. 

Pour déterminer la quantité de caoutchouc qui a 
été déposée sur l'étoffe, il suffit de peser celle-ci 
avant et après l'opération. Souvent des tissus ont 
besoin de plusieurs passes au métier à étendre pour 
être parfaitement imperméabilisés. Si l'on veut lui 
donner du lustre, on saupoudre le tissu de talc aussi- 
tôt après gommage. Lorsqu'on doit obtenir une 
étanchéité absolue, comme c'est le cas, par exemple, 
dans la confection des coussins, des draps d'hôpi- 
tal, etc., on comprime le tissu gommé entre deux 
cylindres, pour bien faire pénétrer l'enduit entre les 
fibres. Il y a aussi des étoffes imperméables doubles, 



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— AH — 

dans lesquelles le caoutchouc n'apparait pas à la sur- 
face; elles sont constituées par deux pièces gom- 




Machine à doubler les tissus. 

mées sur une de leurs faces et collées ensemble au 
moyen de la presse à cylindres dont nous venons de 
parler. 



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— 132 — 



VULCANISATION. 



11 n'est ici question que de la vulcanisation des 
tissus utilisés à la confection de vêtements imper- 
méables ou d'articles spéciaux (coussins, etc.); les 
toiles gommées destinées à être insérées dans des 
mélanges de caoutchouc, sont, en effet, travaillées à 
l'état cru et vulcanisées en même temps que les objets 
auxquels elles sont incorporées. 

S'il s'agit de pièces de faibles dimensions enduites 
de caoutchouc pur, on peut opérer la vulcanisation 
à froid, en plongeant le tissu dans une dissolution 
de chlorure de soufre. Dans la cuve qui renferme 
ce bain, se trouvent immergés dans le liquide deux 
séries de rouleaux parallèles, l'une inférieure, l'autre 
supérieure. Le tissu, montant et descendant alter- 
nativement, passe tantôt par -dessus, tantôt par- 
dessous d'un rouleau ; il s'enroule finalement sur un 
tambour sécheur. Grâce à ce parcours sinueux, le 
contact entre le tissu et le liquide se trouve prolongé ; 
l'action du chlorure de soufre est uniforme et plus 
complète. 

Avant de procéder à l'opération, on a soin d'enlever 
le talc dont on a saupoudré le tissu, en faisant passer 
celui-ci entre des rouleaux garnis de brosses. 

Lorsque, pour le gommage, on a fait usage d'une 
mixture contenant du soufre, il faut avoir recours à 
la vulcanisation à chaud, dans une autoclave verticale 
ou mieux horizontale ; les étoffes y sont introduites 
enroulées sur un cylindre mobile en tôle. 



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133 — 



LAQUAGE. 



Certains tissus imperméabilisés doivent recevoir 
une espèce de vernis qui leur donne un aspect 
plus brillant et bonifie la qualité. Pour opérer ce 
laquage, on commence par débarrasser l'étoffe du 
talc et des poussières qui la recouvrent; dans ce but, 
on la passe aux cylindres brosseurs en la mouillant 
avec de l'eau chaude ou de l'eau froide ; puis, on la 
sèche au moyen de plaques ou de cylindres chauffés 
intérieurement. On peut alors étendre le vernis 
liquéfié sur la surface bien nettoyée et séchée ; on se 
sert, pour cela, d'un appareil analogue au métier à 
gommer. 11 importe que le tissu soit réchauffé au 
préalable pour que l'enduit puisse se fixer facilement. 

CONFECTION. 

Nous n'avons pas à insister sur les opérations de 
découpage, d'assemblage, de couture, de finissage, etc. , 
que comporte la confection des vêtements imperméa- 
bles et de quelques autres objets rentrant dans la 
même catégorie. Ce travail n'est plus du ressort de 
l'industrie proprement dite. Faisons observer, seule- 
ment, que les coutures doivent être doublées par des 
bandes caoutchoutées, afin d'assurer l'imperméabilité 
complète. 



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— 134 ^ 

E. Fabrication des articles 
avec matériaux intercalaires. 

Ce chapitre embrasse un grand nombre d'articles 
trouvant leur application dans l'industrie. Les pro- 
cédés suivis pour les fabriquer dépendent essentielle- 
ment de leur forme et de leur structure. Certains 
objets pleins, renfermant des toiles intercalaires, 
sont façonnés au moyen de moules, comme nous 
l'avons expliqué précédemment. Nous ne reviendrons 
pas sur ce genre de fabrication et nous exposerons 
brièvement comment s'obtiennent les trois principales 
catégories d'articles produites couramment par les 
manufactures : pièces de forme plate (feuilles pour 
joints composées, courroies de transmission, etc.) ; 
pièces en forme de boudins pleins (bandages pour 
voitures, câbles, bourrages, etc.); pièces cylindriques 
creuses (tuyaux). 

PIÈCES DE FORME PLATE. 

La fabrication de ces articles est la plus simple; 
elle se fait mécaniquement. Il suffit de superposer et 
de coller ensemble les différents éléments^ feuilles de 
caoutchouc, toiles gommées, dont ils doivent être 
composés. Toutes les parties se soudent entre elles 
et font corps ensemble après avoir passé entre des 
cylindres compresseurs, dont l'intérieur peut être 
chauffé pour ramollir le caoutchouc et réveiller ses 
propriétés adhésives. On peut, par ce même moyen. 



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— 135 — 

insérer de fines toiles métalliques en fils de fer ou 
de laiton dans l'épaisseur des feuilles pour joints. 

La vulcanisation de ces objets se fait généralement 
sous presse. Pour les courroies avec couche de caout- 
chouc extérieure ou intérieure, on fait usage d'une 
presse munie d'un appareil tendeur, afin d'éviter 
toute déformation ultérieure. 




Laminoir à cordes en caoutchouc. 
PIÈCES EN FORME DE BOUDIN PLEIN. 

Certains bandages pleins pour voitures, dits ban- 
dages à câbles^ sont percés dans leur longueur de 
deux étroits canaux dans lesquels on glisse deux 
tringles métalliques flexibles jouant le rôle de ren- 
forts. Ces appareils se façonnent à laboudineuse avec 
une filière spéciale, munie de deux noyaux. Les ban- 



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— 136 — 

dages présentent du côté intérieur une face plate, 
que l'on garnit, après coup, d'une semelle en toile 
gommée; les deux bouts sont ensuite réunis et 
soudés de façon à former cercle. 

On fabrique, avec insertion de toiles, des câbles 
pour transmission de mouvement ; on les obtient en 
passant dans un laminoir à cannelures une feuille 
épaisse composée d'avance avec tous les éléments 
nécessaires. 

Les cordes employées comme bourrages s'obtien- 
nent en enroulant sur elles-mêmes, suivant la lon- 
gueur, de longues bandes de toile gommée, dont les 
spires, fortement serrées, se soudent l'une à l'autre ; 
il existe des appareils qui exécutent cette opération 
automatiquement à l'aide d'un chariot exerçant, en 
même temps, la pression voulue. 

Les bourrages composés se font en entourant 
d'une tresse en fils de coton talqué ou bien en fils 
d'amiante, une âme en caoutchouc obtenue à la bou- 
dineuse. Cette gaine se forme au moyen d'un métier 
à tisser circulaire disposé verticalement. Pendant que 
le cordon descend par le centre de la machine, une 
série de bobines valseuses^ portées par un plateau 
annulaire, décrivent autour du caoutchouc un chemin 
formé de sinuosités entrecroisant les fils qu'elles 
portent, de façon à former un tissu cylindrique très 
serré. Au préalable, on doit procéder à une petite 
opération accessoire qui s'exécute mécaniquement : 
c'est le dévidage des écheveaux et l'enroulement du 
fil sur les bobines. 

On fait aussi des rubans pour bourrages en tressant 



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— 137 — 

des fils de chanvre ou d'amiante, seuls ou avec du 
fil de laiton, et en caoutchoutant ensuite le tout au 
moyen d'une dissolution. 

Les pièces fabriquées à la boudineuse sont vulca- 
nisées dans des moules introduits dans des auto- 
claves. Les cordes roulées, les bourrages tressés et 
les autres objets obtenus par des procédés analogues 
se vulcanisent naturellement, lorsqu'ils sont mis en 
place, sous l'influence de la chaleur fournie par le 
contact de la vapeur. 



PIECES CYLINDRIQUES CREUSES. 

Dans ce cas, il s'agit de tuyaux de forte dimension, 
dont la fabrication représente une section importante 
de l'industrie du caoutchouc. Nous avons déjà expliqué 
comment on obtient de légers tubes flexibles avec de 
la feuille anglaise, et des tuyaux pour conduites d'eau 
et de gaz, avec des mélanges travaillés à la boudineuse. 
Mais l'industrie réclame des tuyaux plus solides et de 
sections plus grandes, qui ne peuvent être fabriqués 
qu'avec l'aide d'éléments intercalaires venant fortifier 
les parois. Généralement, celles-ci se composent de 
plusieurs couehes superposées de- caoutchouc #plus ou 
moins chargé, alternant avec des toiles gommées qui 
portent la dénomination de plis. Parfois, ces parois 
sont encore renforcées par l'adjonction d'une spirale 
de fil métallique, complètement noyée ou bien sail- 
lante à l'intérieur ou à l'extérieur : on a, alors, des 
tuyaux cuirassés. 



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— 138 — 

Voici comment on procède pour fabriquer les tuyaux 
entoiles : 

On commence par former la face interne au moyen 
d'une bande de caoutchouc appliquée autour d'un 
mandrin cylindrique en bois ou en fer. Les deux lèvres 



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Gand : Confection des tuyaux entoilés. 

étant rapprochées, on les soude au moyen d'une 
molette, sorte de petite roulette munie d'un manche, 
que l'on promène, en appuyant fortement, sur les 
endroits qui doivent être collés ensemble ; l'excédent 
de caoutchouc est, s'il y a lieu, enlevé à l'aide de 
ciseaux. On revêt, ensuite, cette première couche 



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— 139 — 

d'une bande de toile gommée, de largeur variable, 
que Ton enroule à un ou plusieurs tours de manière à 




Métier à tisser circulaire horizontal. 

obtenir une ou plusieurs épaisseurs ou plis; On répète 
ces deux opérations un certain nombre de fois suivant 
l'épaissseur que la paroi doit avoir; Souvent, le tuyau 



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— 140 — 

est, en plus, recouvert d'une tresse de coton. On se 
sert, à cet effet, d'un métier à tisser circulaire, à 
bobines valseuses, travaillant comme celui dont nous 
avons parlé plus haut, mais dans le sens horizontal. 
L'enveloppe extérieure est enduite d'une dissolution 
de caoutchouc à l'aide d'un pinceau. Si le tuyau doit 
être cuirassé, on placera la spirale métallique au 
moment opportun de l'opération, de façon à ce qu'elle 
soit noyée dans l'épaisseur ou saillante à l'extérieur ; 




Autoclave pour vulcaniser les tuyaux. 

si l'armature doit être visible à l'intérieur, on se ser- 
vira de celle-ci en guise de mandrin pour établir la 
première couche de la paroi. 

Avant de passer à la vulcanisation, on entoure le 
tuyau, toujours placé sur le mandrin, d'un bandage 
de toile enroulé obliquement et fortement serré; cette 
précaution est nécessaire pour qu'il ne se produise 
aucune déformation. La vulcanisation s'opère dans 
des autoclaves horizontales, ayant jusque 30 mètres de 
long, dans lesquelles on introduit une série de tuyaux 
avec leurs mandrins. 



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— 144 — 

F. Fabrication des bandages pneumatiques. 

On rencontre dans cette branche très spéciale de 
l'industrie du caoutchouc toute une série d'opérations 
délicates nécessitant un matériel assez coûteux. Au 
point de vue de la fabrication, on peut distinguer deux 
classes de bandages pneumatiques : ceux destinés aux 
bicyclettes et aux motocyclettes, ceux pour voitures 
automobiles. Le travail n'est pas identique dans les 
deux cas; il convient donc d'envisager chacune de 
ces catégories en particulier. 

BANDAGES DE BICYCLETTES ET DE MOTOCYCLETTES. 

Tout bandage pneumatique se compose de deux 
parties : la chambre h air et l'enveloppe. Ces deux 
organes sont fabriqués séparément. 

Chambre à air. — La chambre à air n'est autre chose 
qu'un tube en caoutchouc façonné au moyen d'une 
boudineuse spécialement adaptée à ce genre d'articles. 
Le tuyau, sortant de l'appareil d'une façon continue, 
est divisé en tronçons égaux ayant la longueur voulue ; 
le poids de chaque morceau est vérifié à l'aide d'une 
balance et l'on coupe l'excédent s'il y a lieu. Ensuite, 
on procède à la vulcanisation, comme il a été 
expliqué précédemment. Après cela, il faut trans- 
former le tube en un anneau complet, ce qui se fait 
d'une manière assez ingénieuse, en retroussant les 
bords sur une forme spéciale et en collant les lèvres 
avec de la dissolution. 11 ne reste plus qu'à renforcer 



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— 143 — 

l'endroit où viendra se fixer la soupape, en y appli- 
quant une petite pièce de doublure. 

Enveloppe. — L'enveloppe est formée par la combi- 
naison de deux éléments : la carcasse en toile gommée, 
sorte de coquille annulaire, dont les bords légère- 
ment recourbés vers le dehors et renforcés par des 
fils de fer, constituent les talons; puis la chape, lame 
de caoutchouc appliquée sur la face extérieure de la 
carcasse et présentant une épaisseur plus forte en son 
milieu. Généralement, ces deux pièces sont préparées 
et complètement achevées, chacune de leur côté, et 
on ne les assemble qu'après vulcanisation : c'est le 
procédé dit par pression. 

Pour faire la carcasse, on prend une large bande 
de toile gommée qu'on replie deux fois sur elle- 
même, de façon à avoir trois épaisseurs de tissu 
collées ensemble. Après vulcanisation, les bouts sont 
réunis par une couture, de manière à former un 
anneau; puis, s'aidant d'un mandrin circulaire exten- 
sible, on place les deux fils de fer qui formeront les 
talons; ces fils sont emprisonnés dans des plis de 
toile que l'on fixe par couture de chaque côté. 

La chape peut être constituée d'une feuille de caout- 
chouc laminée directement au profil voulu ou bien 
être façonnée sur une poulie en fer en superposant 
et soudant ensemble plusieurs rubans de largeurs 
décroissantes, ce qui donne la surépaisseur requise au 
milieu. Pendant la vulcanisation, la chape est forte- 
ment comprimée par des bandes de toile enroulées 
un grand nombre de fois autour de la poulie. 



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Liège : Fabricalion des bandages pneumatiques. 



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— 145 — 

Finalement, on applique les deux pièces l'une sur 
l'autre avec l'aide du mandrin extensible et on les 
colle ensemble avec de la dissolution; la molette 
intervient encore ici, comme dans tout travail du 
même genre. 

Dans le procédé par moulage, suivi dans certaines 
usines, on façonne et on colle directement la chape 
sur la carcasse, préparée comme précédemment, mais 
non vulcanisée et placée sur le mandrin. L'ensemble 
est introduit dans un moule à coquille et passe à la 
vulcanisation. L'appareil dont on se sert, habituelle- 
ment, dans cette opération est une autoclave horizon- 
tale, dans laquelle les moules sont disposés vertica- 
lement, serrés les uns contre les autres. On peut 
aussi faire usage d'une presse hydraulique à plateaux 
chauffés. 

BANDAGES DE VOITURES AUTOMOBILES. 

Chambre à air. — La chambre à air ayant une 
section plus grande et devant offrir plus de résistance, 
on constitue sa paroi par du caoutchouc et des toiles 
intercalaires; ce tuyau s'obtient par les procédés 
habituels. Le travail se termine, comme précédem- 
ment, par le rapprochement et la soudure des deux 
extrémités et le renforcement de la place de la valve. 

Enveloppe. — L'enveloppe est également beaucoup 
plus forte ; elle se façonne toujours d'un seul coup, 
c'est-à-dire, par moulage direct à l'aide d'un mandrin 
extensible, semblable à ceux dont nous venons de 
parler. 

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— 146 — 

Dans une enveloppe, on distingue trois parties 
principales : 

Le corps, qui joue le même rôle que la carcasse et 
qui est formé par une combinaison de toiles gommées 
et de couches de caoutchouc superposées ; 

Les talons, sortes de bourrelets dont l'àme est 
constituée par des bandes de caoutchouc très nerveux 




Moules à coquilles pour pneumatiques. 

et l'extérieur par des replis du corps lui-même; 

Le protecteur, élément analogue à la chape, composé 
par des lames de caoutchouc très résistant, unies par 
collage à la face extérieure du corps. 

Le travail d'assemblage et de façonnage de ces diffé- 
rentes pièces n'a pas besoin d'explications. Souvent, 
dans cette besogne, l'ouvrier dispose d'une table 



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— 147 — 

chaufTëe, afin de pouvoir maintenir toujours les feuilles 
de caoutchouc et de toile gommée à la température 
la plus convenable pour les manipulations. 



Vulcanisation. 
— La vulcanisa- 
tion a lieu dans 
des moules à co- 
quilles pressés, 
que l'on place 
dans des auto- 
claves ordinai- 
res verticales ou 
horizontales. 
Depuis quelque 
temps, on a éga- 
lement adopté un 
système de vul- 
caniseur, à la 
fois plus rapide 
et plus pratique, 
consistant en une 
presse autocla- 
ve. Cet appareil 
est constitué par 
une cuve verti- 
cale, dont le fond 




Presse hydraulique autoclave. 



mobile peut s'élever, poussé par un piston hydrau- 
lique, et se rapprocher du plateau supérieur. Avec 
ce dispositif nouveau, les couvercles des moules n'ont 
plus besoin d'être serrés par des clames. 



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— 148 — 

Antidérapants. — L'application du protecteur spé- 
cial appelé antidérapant se fait après vulcanisation. 
Le plus souvent, ce travail est exécuté dans des 
fabriques de courroies ou dans de petites usines 
spéciales qui s'occupent également des rentoilages 
et autres réparations des bandages pneumatiques. 
L'épaisse semelle de cuir, garnie de rivets en acier ou 
de ferrures, est collée sur une bande plus mince 
de même matière, qui embrasse le bandage et se fixe 
au moyen d'une dissolution de caoutchouc. 

G. Confection des chaussures imperméables. 

Pour se faire une idée du nombre d'opérations et 
du genre de manipulations que nécessite la confection 
d'une chaussure imperméable, il convient de savoir 
de quels éléments assemblés est constitué un objet 
de ce genre. De ces pièces, les unes sont façonnées 
avec du caoutchouc plus ou moins pur, les autres 
avec des toiles gommées ou bien des tissus n'ayant 
reçu aucune préparation. Ce genre de fabrication 
s'applique à deux articles principaux de grande con- 
sommation : les galoches et les souliers bain-de-mer. 

COMPOSITION d'une GALOCHE. 

Une galoche ordinaire ne comprend pas moins de 
douze parties différentes. Les organes essentiels, c'est- 
à-dire, ceux qui donnent à la chaussure son caractère 
d'imperméabilité, sont formés de caoutchouc plus ou 
moins chargé; ils sont au nombre de deux : la 
semelle extérieure et le dessus ou empeigne extérieure. 



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— 149 — 

La semelle extérieure est une lame épaisse de 2 à 
4 millimètres, ayant toute la longueur de la galoche 
et présentant une surépaisseur à l'endroit du talon. 
La composition de la pâte est choisie de façon à 
assurer une raideur suffisante, tout en offrant une 
grande résistance aux efforts et au frottement. 

Le dessus ou empeigne extérieure, dont le contour 
est bien connu, est tirée d'une feuille de caoutchouc 
le plus pur possible et très élastique. Sous une épais- 
seur de 1 millimètre, cette partie de la chaussure doit, 
tout en présentant beaucoup de flexibilité, avoir la 
solidité voulue pour ne pas se déformer. 

Ensuite, viennent une série de pièces qui consti- 
tuent en quelque sorte l'ossature de la galoche. Ces 
pièces sont découpées dans de la toile soigneusement 
gommée. Le tissu est d'abord imprégné de dissolution, 
afin d'augmenter la résistance intérieure des fibres; 
puis, il est recouvert d'une couche d'enduit indis- 
pensable à une bonne adhésion. Ces organes de sou- 
tien sont : 

La demi'SemeUe, qui se place par-dessus la semelle 
extérieure ; 

Le talon et la doublure du talon ; 

Le contrefort de derrière, posé verticalement ; 

La pièce de l'éperon et le renforcement de la pointe. 

La paroi intérieure de la chaussure est formée, 
d'une part, par la semelle intérieure, faite d'une espèce 
de tissu feutre, et, d'autre part, par la doublure de 
l'empeigne, qui est en tricot de coton. 

La galoche est complétée par la bordure supérieure, 
étroit ruban de caoutchouc replié sur lui-même, qui 



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— 150 — 

termine l'empeigne, et par la bordure inférieure, ser- 
vant de liaison entre l'empeigne et la semelle. 

La composition d'un soulier bain-de-mer est un 
peu plus complexe. Le- dessus est formé du gabchage, 
bande de caoutchouc moins large que le dessus d'une 
galoche, et de la tige, qui est en toile et garnie 
d'œillets; au-dessus du talon, se trouve le contrefort. 

PRÉPAUAÏIOX DES PIÈCES. 

La semelle extérieure est découpée hors d'une 
plaque laminée au profil voulu. Le dessus et le galo- 
chage proviennent d'une feuille mince obtenue à la 
calandre. Le contour de la semelle doit être sec- 
tionné obliquement, ce qui ne peut se faire qu'à la 
main, au moyen d'une plaque-patron et d'une espèce 
de tranchet. Pour le dessus, on préfère opérer à 
l'aide d'une machine à emporte-pièce. Les autres élé- 
ments, formés de tissus gommés, sont obtenus méca- 
niquement. S'il s^'agit de souliers, il faudra, en outre, 
coudre les parties de la tige, y fixer les œillets, la 
border, etc. 

MONTAGE. 

Toutes les pièces étant prêtes, on les assemble sur 
une forme en fer. On y applique, un à un, et dans 
l'ordre convenable, les divers éléments qui constituent 
la chaussure. Les bords du galochage sont repliés 
par-dessous la demi-semelle et collés avec de la disso- 
lution. On se sert, d'ailleurs, de la dissolution et de 



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— 151 - 

la molette chaque fois qu'il est nécessaire de souder 
plusieurs parties. L'excédent des bords est rogiié aux 
ciseaux, s'il y a lieu. Ce travail, qui exige du soin et 
de la dextérité, est confié à des ouvrières. 

Une fois les chaussures terminées, on les dépose 
avec leurs formes sur des supports à broches fixés sur 
des wagonnets; ceux-ci sont lentement acheminés 
vers la salle de vulcanisation et, pendant ce trajet, 
ils subissent une dessiccation convenable. 

Avant d'être vulcanisées, les chaussures doivent 
encore être vernies. L'enduit employé est une espèce 
de factice noir dissous dans de l'essence de térében- 
thine; on l'applique, non seulement sur le galochage, 
mais aussi sur la semelle extérieure. Cela fait, les 
chaussures, qui n'ont pas quitté leurs formes, sont 
replacées sur les wagonnets. 

VULCANISATION. 

La vulcanisation des chaussures se fait dans une 
atmosphère sèche, au milieu d'une étuve en maçon- 
nerie chauffée par des tuyaux de vapeur disposés le 
long des parois. Les wagonnets y sont introduits avec 
leur chargement. Le four est fermé par une double 
porte en tôle. Grâce à un thermomètre placé extérieu- 
rement et en communication avec l'intérieur, on 
connaît les conditions de température dans lesquelles 
s'effectue l'opération. D'autre part, la conduite de 
vapeur est munie d'un manomètre permettant de 
contrôler la pression. Lorsque la vulcanisation est 
achevée, il faut renouvièter l'air de l'étuvfe; à cet effet. 



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^ 152 — 

des tuyaux pénétrant dans les parois latérales donnent 
accès à l'air frais, tandis que des clapets de venti- 
lation installés à la partie supérieure permettent 
d'évacuer les vapeurs et les gaz qui se sont formés. 

CLASSEMENT. 

x\u sortir du four de vulcanisation, les chaussures 
sont nettoyées, ébarbées si c'est nécessaire, puis 
transportées au magasin. Là, on les trie, on les 
classe par qualités, par pointures et par modèles; 
chaque catégorie est remisée dans un casier jusqu'au 
moment de l'expédition des commandes. 

H. Travail de la gutta-percha. 

La gutta-percha se travaille et se façonne autrement 
que le caoutchouc. Disons, tout d'abord, qu'il n'est 
pas nécessaire de la vulcaniser ; on ne lui ajoute donc 
jamais du soufre. 

Pour pouvoir transformer la gutta-percha épurée en 
produits manufacturés, il faut la soumettre à un mas- 
ticage préparatoire, dont le but principal est d'en 
expulser l'eau et l'air qu'elle peut encore renfermer. 
Après avoir ramolli la matière dans une chaudière à 
double fond chauffée par de la vapeur, on la traite 
dans un pétrisseur composé d'une cuve à double 
fond, dans laquelle tournent en sens contraire deux 
cylindres à fortes cannelures hélicoïdales, placés côte 
à côte. Lorsque la gutta est suffisamment malaxée, 
on la retire de l'appareil et, pendant qu'elle est encore 



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— 153 — 

chaude et plastique, on la passe entre des cylindres 
lamineurs pour en former des feuilles, que l'on emma- 
gasine jusqu'à leur utilisation. 

La gutta-percha est généralement employée à l'état 
pur, c'est-à-dire, sans aucune charge. Cependant, il 
est des cas où l'on est amené à lui adjoindre certaines 



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Gand : Moules à gulla-percha. 



matières étrangères, soit qu'on veuille diminuer le 
coût des objets fabriqués, soit que l'on ait besoin de 
modifier, dans un sens ou dans l'autre, les propriétés 
naturelles de la gutta. Ainsi, l'addition de caout- 
chouc en certaine quantité augmentera sa souplesse 
et son élasticité. Par contre, s'il s'agit de lui commu- 
niquer de la dureté et de la résistance, on y incorpo- 



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— 154 — 

rera quelque substance minérale inerte : blanc de 
zinc, minium, craie, plâtre, sulfate de baryte, etc. 
Le mélange s'effectue dans l'appareil pétrisseur, après 
que la gutta a été bien mastiquée ; on y introduit, par 
petites portions, le caoutchouc épuré ou la charge 
minérale finement pulvérisée. 

Les feuilles laminées, ainsi que nous l'avons expli- 
qué, servent à façonner les produits. Beaucoup d'ob- 
jets, entr'autres les vases pour produits chimiques 
et les pièces pour l'électricité, sont obtenus simple- 
ment en chauffant la gutta jusqu'à ce qu'elle soit 
fondue; on coule ensuite cette dernière dans un 
moule. D'autres produits, qui doivent présenter une 
texture très compacte, comme les rouleaux pour 
machines de filature, par exemple, sont fabriqués à 
l'aide d'une presse horizontale, dans laquelle un pis- 
ton, mû par une vis, comprime la matière dans un 
moule cylindrique. 

Les objets façonnés n'ont plus besoin que d'une 
toilette finale. 



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IV 
Le caoutchouc manufacturé. 



A. Description des produits fabriqués. 

Le précédent aperçu technologique a permis de se 
rendre compte du grand nombre des objets manufac- 
turés par l'industrie du caoutchouc, de la variété, pour 
ainsi dire illimitée, de leur forme et de leur compo- 
sition. 

On a pu se faire une idée générale des nombreuses 
applications dont est susceptible le caoutchouc em- 
ployé pur, mélangé, ou bien combiné avec des maté- 
riaux intercalaires. 

L'exposé des méthodes de fabrication nous servira 
de guide général pour la classification des produits. 
Toutefois, dans l'énumération qui va suivre, nous 
nous sommes, avant tout, préoccupés de grouper les 
articles par catégories de produits ayant des usages 
analogues, même s'ils se différencient quelque peu 
par la composition ou par les procédés de fabrication 
suivis. 



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- 156 — 

Nous passerons successivement en revue : 

Le caoutchouc non façonné ; 

Les objets en feuille anglaise ; 

Les articles commerciaux ; 

Les tuyaux ; 

Les articles techniques ; 

Les objets en ébonite ; 

Les objets en gutta-percha ; 

Les bandages pneumatiques pour cycles ; 

Les tissus et vêtements imperméables ; 

Les chaussures imperméables. 

!<" Caoutchouc non façonné. 

Les usines fournissent du caoutchouc non façonné 
sous forme de pâte mastiquée, de feuille anglaise non 
vulcanisée, de dissolutions, tous produits destinés à 
être transformés en objets manufacturés ou pouvant 
servir à des réparations. 

CAOUTCHOUC EN PAINS. 

Certaines compositions de caoutchouc non vulca- 
nisé sont fournies aux fabricants de timbres, aux 
dentistes. Ces spécialistes les moulent suivant leurs 
besoins ; ils effectuent eux-mêmes la vulcanisation, à 
l'aide de petits appareils ad hoc. Les dentistes utilisent 
également de la pâte de gutta-percha épurée et 
blanchie. 

La pâte pour timbres ne demande pas du caoutchouc 
très nerveux; elle doit être dure et résister à l'usure. 



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— 157 — 

Pour les usages dentaires, le mélange doit être très 
plastique, être exempt de substances nocives ou sus- 
ceptibles de s'oxyder, de s'altérer sous l'influence de 
l'air et de l'humidité. 

Les débris de caoutchouc pur sont employés, 
comme agglutinant, dans la fabrication des meules 
en émeri aggloméré. 

FEUILLE ANGLAISE. 

La feuille anglaise est livrée au commerce en pièces 
de longueur indéterminée, sur une largeur pouvant 
atteindre 1 mètre et une épaisseur variant de 0.2 à 
4 millimètres. Généralement, elle est expédiée en rou- 
leaux de 25 kilogrammes. Le prix actuel de la feuille 
anglaise pure est d'environ 20 francs le kilogramme ; 
cette valeur peut descendre jusque 1 1 francs lorsque 
le caoutchouc est plus ou moins chargé. 

La feuille anglaise est surtout destinée à la fabri- 
cation des objets souples dont nous parlons ci-après. 
On s'en sert également pour les réparations à effec- 
tuer dans les chambres à air des bandages pneuma- 
tiques; elle est alors vendue sous forme de rubans 
découpés aux longueurs, aux largeurs et aux épais- 
seurs demandées. Ces rubans valent de 22 à 24 francs 
le kilogramme. 

DISSOLUTIONS. 

La plupart des usines préparent, pour la vente, des 
dissolutions de caoutchouc et de gutta-percha dans la 



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— 158 — 

benzine, dont la principale application est la répara- 
tion des bandages pneumatiques. Ces dissolutions sont 
généralement contenues dans des tubes, s'il s'agit de 
faibles quantités ; on les renferme également dans des 
boîtes contenant de 125 à 1,000 grammes. Le prix de 
ces dissolutions est compris entre 7 et 8 francs le kilo- 
gramme. 

On peut aussi se procurer, chez les fabricants, des 
dissolutions plus ou moins épaisses, qu'on emploie à 
d'autres applications, notamment en remplacement 
de la colle ordinaire, à l'exécution de raccommodages 
divers, en qualité d'enduit humidifuge, etc. La glu 
marine^ agglutinant très tenace, précieux dans les 
constructions marines et terrestres, n'est autre chose 
qu'une dissolution de caoutchouc additionnée de 
gomme laque. 



â"" 01\|ets en feuille angolaise. 

La feuille anglaise, de caoutchouc pur ou légè- 
rement chargé, se prête au façonnage de petits objets 
à parois minces qui, tout en possédant les qualités 
voulues de solidité, d'étanchéité et de résistance à 
l'action de certains liquides, doivent offrir un maxi- 
mum de souplesse, voire une véritable flexibilité. Ce 
genre de produits est, en général, destiné à des appli- 
cations rentrant dans le domaine de l'hygiène, de la 
médecine, de la chirurgie, de la chimie ; on fait aussi, 
en feuille anglaise, divers articles de fantaisie ou 
affectés à des usages domestiques. 



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— 159 — 



ARTICLES HYGIÉNIQUES, MÉDICAUX ET SCIENTIFIQUES. 

Cette catégorie de produits comprend, surtout, les 
pièces qui s'adaptent aux biberons (tétines, téterelles, 
tubes flexibles), aux anneaux de dentition, aux tire- 
lait, sucettes, ventouses et autres appareils ana- 
logues. Les tétines et les téterelles se font en caout- 
chouc pur, en caoutchouc légèrement chargé, avec 
des parois de diverses épaisseurs; il y a également une 
troisième qualité de caoutchouc pour certains articles. 

Ces objets se vendent à la grosse. Le prix dépend, en 
premier lieu, de la qualité de la matière employée 
et, en second lieu, des dimensions de la pièce; il 
est compris entre 2 et 10 francs pour les tétines et 
entre 8 et 14 francs pour les téterelles. 

Les tubes flexibles, qui sont en feuille pure, se 
vendent, en moyenne, à raison de 20 francs le kilo- 
gramme. La grosseur du tube se détermine par le 
nombre de mètres nécessaire pour faire un kilo- 
gramme, nombre qui varie de 70 à 100. 

Viennent, ensuite, les accessoires des appareils 
d'injection et des douches. Ce sont : les tuyaux, en 
caoutchouc chargé, rouge ou gris, mesurant de 30 à 
40 mètres au kilogramme, plus forts que les précé- 
dents, mais coûtant un peu moins cher; les balles 
pour injecteurs, dont le . diamètre varie de 40 à 
56 millimètres, valant de 3 fr. 50 c. à 10 francs la 
douzaine ; les poires d'injection, d'une capacité com- 
prise entre 12 et 380 centilitres (grammes), vendues 
depuis 4 francs jusque 37 fr. 50 c. la douzaine. 



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— 160 — 

A côté de ces objets, on peut encore citer : les pes- 
saires ronds ou de formes particulières, de différentes 
grandeurs; les vessies à glace pour le cou, simples ou 
doubles, rondes ou ovales; les réservoirs irrigateurs; 
les urinaires pour les deux sexes; les bandes de panse- 
ment; les bandages simples ou doubles; les ceintures 
ombilicales, etc. 

Parmi les articles plus spécialement affectés aux 
usages médicaux, nous mentionnerons : les sacs à 
oxygène, de forme cylindrique, pouvant contenir de 
10 à 40 litres et valant de 12 à 22 fr. 50 c. pièce; 
les coussins pour malades, carrés ou ronds, qui se 
font sur un diamètre variant de 38 à 46 centimètres 
et valent de 7 à 15 francs pièce; les doigtiers k 
l'usage des médecins, en six grandeurs différentes, 
vendus de 5 à 12 francs la grosse. 

On fabrique, d'ailleurs, des articles du même genre 
à l'usage de l'industrie, notamment : des doigtiers 
pour ouvriers, vendus 22 francs le kilogramme ; des 
gants complets, pour la manipulation des bains de 
teinture, des acides, des appareils électriques. Ces 
gants peuvent être simples, munis d'avant-bras ou 
garnis d'amiante ; ils se vendent à la pièce à raison 
de 4 à 8 francs, suivant grandeur et qualité. 

ARTICLES DIVERS. 

Dans cette classe, nous rencontrons nombre d'objets 
de formes et de destinations fort disparates, entre 
autres : les liens, vendus au kilogramme; les brace- 
lets et anneaux pour parapluies, vendus à la ^?osse 



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— 161 — 

ou au kilogramme; les essuie-rasoir ; les blagues à 
tabac; les poires de cornet pour vélos; les vessies 
intérieures de football; les oreillers de voyage ou 
coussins à air, munis d'un robinet à vis et recouverts 
d'une housse en satinette ; les sacs à eau de diverses 
dimensions, etc., etc. 

Un genre d'articles se fabriquant sur une grande 
échelle est celui des ballons dilatés de toute sorte : bal- 
lons-réclame ordinaires; ballons à musique; ballons 
de fantaisie, représentant des personnages, etc. Ces 
pièces peuvent être agrémentées d'inscriptions ou de 
dessins coloriés. Elles se vendent à la grosse à des 
prix extrêmement variables. 

5'> Articles commerciaux. 

Sous cette rubrique générale, se range toute une 
série de produits différant beaucoup entre eux par la 
composition, la forme et l'usage auquel ils sont 
affectés. Ces objets sont utilisés directement dans l'éco- 
nomie domestique ou bien employés par différents 
corps de métiers n'ayant pas un caractère industriel. 

Droguistes. — Le commerce de la droguerie demande 
surtout aux fabriques de caoutchouc des bouchons 
cylindriques ou coniques de diverses dimensions, 
pleins ou perforés, pour flacons de laboratoires ou 
appareils divers, des anneaux pour fermeture de 
cruches à lait, etc. Les bouchons se vendent de 17 à 
20 francs le kilogramme, suivant le nombre de pièces 
au kilogramme. 

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— 162 



V 



Plombiers. — Outre les tuyaux à eau et à gaz, 
dont nous avons déjà parlé, l'industrie du caoutchouc 
fournit à cette corporation des rondelles pour joints, 
des soupapes, des cônes simples, doubles et des 
champignons de toute forme pour latrines, etc. 

Carrossiers. — La carrosserie fait un usage assez 
considérable de pièces en caoutchouc, entre autres : 
de supports de lanternes, de patins à coulisse et à 
boulons, et, surtout, de bandages de différents sys- 
tèmes, applicables aux roues. 

Les bandages pour voitures ont une section semi- 
circulaire avec ou sans rebords. Il y en a de deux 
genres : les bandages pleins et les bandages à 
câbles (fils de fer). Le prix varie de 6 à 10 francs 
le kilogramme, selon la qualité de la matière. 

Les bandages pour roiies de voiturettes d'enfants 
et de voitures -jouets ont la forme d'un boudin, 
dont la grosseur varie de 9 à 20 millimètres ; 
ils se font sur différents diamètres de roues, 
depuis 20 jusque 63 centimètres. Ce sont des articles 
à bon marché, en pâte noire ou rouge, qui se 
vendent, en moyenne, à raison de 2 francs le kilo- 
gramme. 

Selliers. — Les articles de sellerie en caoutchouc 
comprennent principalement : des garnitures pneu- 
matiques pour pieds de chevaux; des sabots et des 
anneaux pleins, creux ou à courroies, pour le même 
usage; des garnitures de mors; des cloches, jam- 
bières, guêtres et autres objets similaires. 



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— 163 — 

Fabricants de billards. — L'industrie du caoutchouc 
fournit à cette spécialité : des bandes de divers profils, 
composées de caoutchouc avec ou sans toiles inter- 
calées ou superposées ; des poignées pour queues de 
billard ; des talons à placer en dessous des billards ; 
des porte-blanc de formes variées. Les bandes de 
billard se vendent de 22 fr. 50 c. à 38 francs le 
kilogramme. 

Tapissiers. — Il faut mentionner, en premier lieu, 
les nattes et les tapis-paillassons, spécialement des- 
tinés aux corridors, aux escaliers, aux voitures. 
Ces tapis, qui se font en teinte noire ou claire, sont 
plus ou moins ornés de dessins ou d'inscriptions en 
relief ou ajourés. On les fournit en rouleaux de lon- 
gueur indéterminée ou bien en pièces de mesures 
fixes; leur valeur est de 4 fr. 50 c. à 5 francs le 
kilogramme. Viennent, ensuite, divers petits objets, 
tels que : les arrêts de portes, les bourrelets creux ou 
pleins pour portes et fenêtres, les joints de glaces 
avec ou sans insertion de toile, les anneaux pour 
machines à coudre, etc. 

Chapeliers. — Les fabricants de chapeaux utilisent 
des formes en caoutchouc à calotte ronde ou ovale, 
que l'on fabrique en tous modèles et à toutes dimen- 
sions. 

Bazars. — Comme articles en caoutchouc pour 
bazars nous citerons : les anneaux pour parapluies, les 
poupées creuses, les ballons gris et peints, les balles 
à jouer creuses ou massive^, les balles poreuses pour 



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— 164 — 

lawii-tennis, les balles émaillées ou recouvertes de 
draps coloriés. 

Papetiers. — Ce commerce achète surtout aux 
manufactures de caoutchouc des gommes à effacer 
pour le crayon, pour l'encre, ou mixtes. Il y en a 
de toute forme : gommes rectangulaires ou rondes, 
plates ou allongées; gommes classiques à une ou 
deux pointes; gommes carrées simples ou dentelées; 
gommes fines pour bureaux et pour dessinateurs, 
sans compter les gommes naturelles en para pour 
nettoyer le papier. Suivant l'usage auquel elle est 
destinée, la gomme a une texture plus ou moins 
souple, un grain plus ou moins mordant. Ces articles 
se vendent au poids à un prix variant de 3 à 8 francs 
le kilogramme, suivant leur composition. Chaque 
genre de gomme se spécifie par le nombre de pièces 
qu'il doit y avoir par kilogramme ou par livre anglaise. 
L'emballage habituel consiste en des boîtes plates en 
carton, de la contenance de 500 grammes ou d'une 
livre anglaise. Les gommes pour l'encre se paient un 
peu plus cher que celles pour le crayon. 

Mentionnons encore ; les feuilles pour copie de 
lettres, qui se vendent par douzaine ; les porte-plume 
en caoutchouc durci, qui se vendent à la grosse; les 
liens de diverses grandeurs. 

Graveurs et imprimeurs. — Il n'y a guère à signaler 
ici que les cachets et les timbres en caoutchouc, 
puis les rouleaux encreurs à surface lisse, qui se font 
en caoutchouc assez dur. 



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— 165 — 

4,0 Tuyaux. 

Les tuyaux souples, aflfectés à toute espèce d'usages 
domestiques et industriels, forment une des caté- 
gories de produits le plus anciennement fabriqués. 
Ainsi que nous l'avons vu, ces tuyaux peuvent être 
obtenus directement à la boudineuse, au moyen d'un 
mélange plus ou moins riche en caoutchouc; Us 
peuvent, aussi, être confectionnés avec des matériaux 
mixtes : couches plus ou moins fortes de caoutchouc 
pur ou mélangé, combinées avec des toiles gommées, 
en nombre variable, renforcées j parfois, par des 
armatures métalliques. On trouve, naturellement, une 
grande diversité dans les genres de tuyaux fournis par 
l'industrie du caoutchouc. Les qualités diffèrent, non 
seulement par le diamètre et l'épaisseur de la paroi, 
mais encore par la composition, le degré d'étanchéité, 
la résistance et la solidité. En un mot, on fabrique 
des tuyaux répondant à tous les besoins, se prêtant à 
toutes les applications qui peuvent se présenter. Pour 
plus de facilité, nous rangeons ces articles en quel- 
ques catégories générales ; mais cette division n'a rien 
d'absolu. 

TUYAUX SANS TOILE INTERCALAIRE. 

Ces tuyaux sont, dans certaines limites, utilisés 
généralement comme conduites de gaz, d'eau, de 
liquides acides, etc. Leur diamètre est compris entre 
10 et 15 millimètres. Étant donné leur mode de fabri- 
cation, on peut les obtenir en toute longueur. Ces 
articles se vendent au kilogramme. Le prix, qui 



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— 166 - 

dépend surtout de la qualité de la matière, est com- 
pris entre 7 et 10 francs. Ces tuyaux peuvent être 
munis d'une spirale métallique à l'intérieur, ce qui 
entraîne une petite majoration de la valeur. 

TUYAUX AVEC INSERTION DE TOILE. 

Cette catégorie peut se subdiviser en trois qualités, 
répondant chacune à un genre différent d'applications 
et présentant une gradation ascendante au point de 
vue de la force, de l'imperméabilité et de la grosseur. 
Faisons observer que, pour les tuyaux fabriqués avec 
des matériaux de différentes natures juxtaposés, on se 
trouve limité, quant à la longueur, par les dimensions 
des mandrins et des autoclaves ; habituellement, cette 
longueur est de 20 à 30 mètres. On a toujours, il est 
vrai, la ressource de souder plusieurs bouts à la suite 
l'un de l'autre, au moyen d'une dissolution de caout- 
chouc. 

La première qualité comprend les tuyaux légers, 
de couleur blanche ou rouge, surtout employés pour 
l'arrosage. Ces tuyaux se font en une série de six 
diamètres intérieurs, compris entre 12 et 25 milli- 
mètres. La paroi comporte 2, 3 ou 4 plis de toile 
gommée; son épaisseur peut être de 3, 3 | ou 4- milli- 
mètres pour chacune des sections, de sorte qu'il y 
a plus de vingt numéros différents. Le prix par mètre 
varie de 2 à4 francs, suivant l'éps^isseur et le diamètre. 

Dans la qualité suivante, le nombre de plis est plus 
considérable et peut aller jusque six; en outre, ces 
plis sont séparés par des couches spéciales de caout- 



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— 167 — 

chouc, ce qui augmente Tétanchéité. La paroi sera 
donc dans ce cas plus épaisse. Jamais inférieure à 
4 millimètres, pour les tuyaux les plus petits (de 
10 millimètres d'ouverture), elle peut atteindre 8 mil- 
limètres dans les tuyaux les plus gros, dont la section 
intérieure est de 100 millimètres. Comme il y a 17 dia- 
mètres distincts pouvant se faire chacun avec cinq 
épaisseurs différentes, il est naturel qu'il y ait un très 
grand choix de numéros différents. Les prix offriront, 
par conséquent, des divergences assez prononcées : 
alors que les tuyaux les plus minces et les plus petits 
ne vaudront que 2 francs le mètre, les plus forts, 
comme section et comme paroi, coûteront 23 fr. 50 c. 
Ces tuyaux trouvent des applications plus étendues 
que les précédents ; ils conviennent, notamment, pour 
l'écoulement de l'eau froide et de l'eau chaude dans 
les installations industrielles. Le caoutchouc peut être 
coloré en blanc, en rouge ou en noir. 

La troisième qualité comporte une fabrication 
encore plus solide : parois avec 2, 3 et jusque 7 plis, 
mais en toile plus forte que précédemment, avec 
interposition de couches de caoutchouc. On ne fait ces 
tuyaux qu'à partir de 18 millimètres d'ouverture; 
on va jusque 125 millimètres. L'épaisseur est de 
6 millimètres au minimum et de 13 | au maximum. 
Ces tuyaux sont destinés à des usages industriels spé- 
ciaux ; on s'en sert, entr'autres, pour le mouvement 
des liquides dans les brasseries, les distilleries, les 
vinaigreries, pour les appareils hydrauliques, etc. 
La valeur au mètre varie dans des limites assez éten- 
dues : elle va de 5 à 55 francs, selon la grosseur et 



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— 168 — 

l'épaisseur de la paroi. Les mêmes tuyaux peuvent 
aussi servir comme conduites de vapeur, pourvu que 
la pression soit inférieure à 15 atmosphères; toutefois, 
les matériaux dont ils sont fabriqués doivent être 
d'une qualité encore plus résistante; les prix sont, 
dans ce cas, majorés de 20 p. c. 

TUYAUX ARMÉS. 

On peut renforcer les tuyaux entoilés au moyen 
d'une armature extérieure, formée d'une tresse en fil 
d'acier galvanisé, ce qui entraîne, pour chacune des 
trois qualités, une certaine augmentation du prix. 
On fabrique des tuyaux revêtus de semblable garni- 
ture, qui peuvent résister à des pressions intérieures 
atteignant 200 atmosphères. Habituellement, tous 
ces genres de tuyaux se font sur une longueur de 
10 mètres. Dans le choix des tuyaux, qu'il faut appro- 
prier à chaque cas particulier, on ne doit pas perdre 
de vue que, pour un même nombre de plis, c'est- 
à-dire, pour une même épaisseur de la paroi, les 
tuyaux de petites sections offriront plus de résistance 
que les grands. 

Lorsqu'il s'agit de conduites d'aspiration devant 
résister en même temps à l'écrasement, on munit 
la paroi, comportant de 2 à 5 plis de toile, d'une 
spirale métallique, qui peut être saillante à l'extérieur 
et apparente à l'intérieur. Ces tuyaux sont spécia- 
lement affectés à l'aspiration de l'eau et des acides, au 
soutirage du vin et de la bière, à la décantation des 
jus de sucreries, au service des dragueurs, etc. Le 



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- 169 - 

diamètre intérieur varie de 10 à 150 millimètres; le 
prix va de 3 à 50 francs le mètre. 

Lorsque ces tuyaux doivent présenter une forte 
résistance, la spirale est noyée dans la paroi et com- 
plètement invisible. Cette variété de tuyaux sert, entre 
autres applications, à l'aspiration de la vapeur, de 
l'eau chaude, à la vidange, etc. Les prix sont de 4 à 
70 francs pour les mêmes dimensions que précé- 
demment. 

Des tuyaux constitués d'une façon analogue sont 
spécialement fabriqués en vue du pompage des huiles, 
des pétroles, des goudrons. 

TUYAUX EN TOILE CAOUTCHOUTÉE. 

A côté des tuyaux en caoutchouc proprement dits, 
que nous venons de passer en revue, il existe une 
autre catégorie de tuyaux formés d'une gaine en fort 
tissu de coton, de lin ou de chanvre, simplement 
revêtue d'une couche de caoutchouc à l'intérieur. On 
fait les qualités courantes en toile ordinaire ou en un 
tissu de lin croisé; les plus solides sont en chanvre 
tanné; ces derniers peuvent résister à une pression 
de 12 à 15 atmosphères. Tous ces articles se font avec 
des ouvertures intérieures variant de 19 à 75 milli- 
mètres ; leur valeur, qui dépend du diamètre et de la 
qualité, est comprise entre 3 et 15 francs le mètre. 

Ce système de tuyaux convient spécialement pour 
le service des pompes à vapeur. Les tuyaux en chanvre 
tanné sont souvent préférés aux tuyaux en cuir, parce 
qu'ils sont plus légers et moins coûteux ; la couche 



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— 170 — 

de caoutchouc qui les tapisse, sans aucun joint, 
assure leur étanchéité; d'autre part, le traitement 
antiseptique auquel on les a soumis les met à même 
de résister aux parasites et aux agents d'infection. 

50 Articles techniques. 

Les articles techniques, dont le nom indique suffi- 
samment le caractère, comprennent deux catégories 
de produits : ceux qui sont utilisés dans l'industrie 
en général; ceux qui sont destinés à des appareils 
spéciaux. 

ARTICLES POUR l'iNDUSTRIE EN GÉNÉRAL. 

Ce sont des produits d'usage courant dans la 
mécanique générale : machines à vapeur, moteurs, 
pompes, condenseurs, compresseurs, transmissions, 
conduites d'eau, tuyauteries de vapeur, etc. On ren- 
contre parmi ces articles des pièces obtenues par mou- 
lage et des appareils façonnés avec insertion de tissus 
intercalaires. 

Objets moulés. — Sous cette rubrique se rangent : les 
différentes sortes de clapets ronds ou rectangulaires 
pour condenseurs, pompes à air, pulsomètres, etc.; les 
boulets avec ou sans âme métallique, pour sou- 
papes; les tampons pour chemins de fer et tramways 
auxquels on peut assimiler les barrillets pour affûts 
de canons, etc. La plupart de ces objets se vendent au 
poids. Ils présentent naturellement une grande variété 
de prix; celui-ci dépend, en partie, des difficultés de 



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— 171 — 

fabrication, de la complication et du volume de la 
pièce, des propriétés exigées du produit, propriétés 
qui détermineront la nature de la composition, ainsi 
que la proportion et la qualité du caoutchouc à 
employer. Les articles ordinaires se vendent de 6 à 
8 francs le kilogramme; d'autres atteignent 14 et 
même 25 francs le kilogramme. Les objets les plus 
chers sont ceux dont le poids spécifique doit être 
très faible, ceux qui doivent être façonnés spéciale- 
ment ou présenter quelques propriétés particulières, 
comme c'est le cas, notamment, pour les clapets pour 
souffleries de hauts fourneaux, qui doivent résister à 
l'air chaud. 

Feuilles et pièces pour joints. — La plupart des usines 
préparent toute une série de qualités de feuilles ser- 
vant à la confection des joints pour conduites d'eau 
et de vapeur. Ces feuilles sont plus ou moins fortes, 
selon l'usage auquel elles sont destinées ; l'épaisseur 
courante est de 2 millimètres. Comme composition, 
on trouve un grand nombre de combinaisons : caout- 
chouc simple ou plus ou moins chargé; couche de 
caoutchouc superposée à une toile de coton gommée ; 
caoutchouc avec tissu de coton ou toile métallique 
intercalée; tissu d'amiante caoutchouté extérieure- 
ment, simple ou avec chaîne de laiton, avec âme en 
toile métallique et, parfois, avec une feuille de plomb 
ou de laiton comme couverture, etc. La plupart de 
ces produits se vendent, en qualité courante et en 
épaisseur d'au moins 2 millimètres, à des prix compris 
entre 2 et 3 francs le kilogramme. 



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— 172 — 

On fournit aussi pour des joints spéciaux, en des 
compositions analogues aux précédentes, des pièces 
faites sur mesure, ayant des formes déterminées, 
toutes prêtes à être placées, telles que : rondelles pour 
tuyaux, bagues, cylindres, anneaux pour indicateurs 
de niveau d'eau, cadres, trous d'homme, bandes-spi- 
rales, rondelles calfatées pour bourrages des boîtes à 
étoupes, des tiges de piston et des boîtes à tiroir des 
machines à vapeur, etc. 

Cordes pour bourrages. — Ces cordes se font avec 
une section ronde ou carrée. Elles sont rarement com- 
posées de caoutchouc seul; très souvent, elles sont 
constituées par une âme en caoutchouc revêtue d'une 
gaine tressée en amiante ou en coton talqué ou non. 
On fabrique aussi. des cordes pour bourrages au moyen 
de tissus de coton, de chanvre ou d'amiante, caout- 
choutés, combinés ou non avec des éléments métal- 
liques, enroulés sous forme de bandes plates, rondes 
ou carrées; souvent, l'extérieur est revêtu d'un enduit 
de caoutchouc. Tous ces bourrages peuvent être secs, 
suifîés, paraffinés, graphités ou talqués; le bourrage 
rond talqué porte particulièrement le nom de bour- 
rage américain. Tous ces produits se vendent à des 
prix variant de 2 fr. 50 c. à 5 francs le kilogramme 
pour la qualité courante; la valeur peut atteindre 
10 et 15 francs le kilogramme lorsqu'il s'agit de 
cordes devant résister à de fortes pressions de vapeur. 

Courroies de transmission. — Les courroies en tissu 
de coton imprégné de caoutchouc ou de balata forment 



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— 173 - 

un article industriel très important. Ce geni'e de 
courroies est tout indiqué pour les transmissions de 
mouvement placées soit en plein air, soit dans des 
milieux à atmosphère humide, ce qui est le cas des 
ateliers de teinture et d'apprêts, des papeteries, 
des sucreries, etc. On les utilise, aussi, comme 
tabliers-transporteurs, pour les matières mouillées, 
telles que : grains, cossettes, pulpes, produits des fila- 
tures de lin au mouillé, des briqueteries, des tuileries, 
des industries chimiques, etc. Dans la première appli- 
cation, les courroies sont simplement formées d'un 
certain nombre de plis superposés de toile gommée, 
collés et cousus ensemble. Dans le second cas, on 
peut, en outre, rendre le tissu inapparent par une 
couche de caoutchouc extérieure. Les bords peuvent 
être arrondis ou à arêtes vives. On fait ces courroies 
en toutes longueurs et sur des largeurs variables, 
depuis 20 millimètres jusque 3 mètres. L'épaisseur, 
comprise entre 3 | et 15 millimètres, est naturelle- 
ment en relation avec la largeur; elle est donnée par 
le nombre de plis de toile, lequel varie de 2 à 10. 
On peut, d'ailleurs, pour chaque largeur, obtenir des 
courroies d'épaisseurs diverses. 

Les courroies caoutchoutées se vendent parfois au 
kilogramme, la valeur dépendant de la largeur et de 
l'épaisseur. Exemples : 

PRIX. 
LARGEUR. ÉPAISSEUR* PAR KILOGRAMME. 

5 centimètres. 3 plis de toile . • , . fr. 3.S0 

10 — 4 — 7.50 

20 — 5 — 18.00 

30 — 6 — 30.00 



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— 174 - 



Plus généralement, les prix sont fixés au mètre 
courant, ceux-ci allant en augmentant avec la largeur 
et l'épaisseur. Exemples : 



LARGEUR. 

10 centimètres. 

10 — 

25 — 

25 

50 — 

50 — 

100 — 

100 — 

200 — 
300 



plis 



ÉPAISSEUR. 

4 

6 

4 

6 

6 

8 

8 
10 
10 
10 



fr. 



PRIX PAR HÊTRE. 

5.00 
7.50 

12.50 

18.75 

37.50 

45.00 

90.00 
110.00 
220.00 
330 00 



Les courroies en balata se font en 3, 4, 5 ou 6 plis. 
Celles de 3 et 4 plis ont, respectivement, 4 à 5 
et 6 à 7 millimètres d'épaisseur; elles se vendent, 
les premières, de 95 centimes à 24 fr. 50 c, les 
secondes, de l fr. 60 c. à 34 francs le mètre courant, 
suivant la largeur, laquelle varie de 20 à 500 milli- 
mètres. Pour les courroies de 5 à 6 plis, l'épaisseur 
est de 8 à 9 et de 10 à 11 millimètres ; la largueur va 
de 80 millimètres à i mètre. Les prix sont compris 
entre 5 fr. 65 c. et 102 fr. 50 c. pour les premières et 
entre 9 fr. 50 c. et 145 fr. 80 c. pour les secondes. 

Pour les courroies avec fourreau extérieur de caout- 
chouc, les données sont les suivantes : 



ÉPAISSEUR. 

3 à 4 millim., 2 plis. 
5à 6 — 3 — 
7à 8 — 4 — 
9 à 10 — 5 — 
11 à 12 — 6 - 



LARGEUR. 

25 â 150 millim 
40 à 200 — 
40 à 350 — 
60 à 400 — 
75 à 600 — 



fr. 



PRIX 
PAR HÊTRE 
COURANT. 

1,35 à 6.25 
2.60 à 10.65 
3.20 à 22 50 
5.25 à 31.10 
7.40 à 55.50 



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— 175 — 

Toates ces cooiroîes peavent aussi ètne fournies 
sous forme de toile sans fin, c'es^à-dire, ne présentant 
aucune jonction. Dans ce cas, on compte un mètiv en 
plus. 

ARTICLES SPÉCIAIX. 

Le caoutchouc souple intervient dans un grand 
nombre dlndustries, soit sous forme d'objets ou d'aiv 
pareils séparés, soit dans des pièces ou des organes 
faisant partie de la construction des machines. Il 
serait difficile et sans grand intérêts d*ailleurs« dln- 
diquer des prix. Au surplus. Ton peut se rejwrter* 
ici, aux considérations émises précéilemment* 

Xous passerons brièvement en revue les principales 
de ces applications. 

Scieries. — Dans cette industrie, il n\ a guère à 
citer que les bandes destinées à garnir les jwulies 
des scies à ruban. 

Électricité. — La fabrication des fils et des câbles 
électriques fait usage du caoutchouc et de la gutta- 
percha pour l'isolement des conducteurs, mais, cette 
spécialité sort du cadre de notre travail. Disons, 
toutefois, que ces établissements fournissent certains 
produits caoutchoutés, notamment des rubans pré- 
parés pour les ligatures et l'isolement des câbles, 
ainsi que des bandes de Para pur. Dans les manufac- 
tures de caoutchouc proprement dites, se fabriquent 
certaines pièces employées dans les canalisations 
électriques, entre autres des protecteurs pour le 



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- 176 — 

service des chemins de fer, sortes de cylindres de 
forme spéciale destinés à garantir les raccords des 
câbles électriques d'éclairage entre deux voitures. 

Fabrication du gaz. — Cette industrie consomme 
en grande quantité des joints pour les canalisations, 
(joints plats et bagues tournées), des ballons obtura- 
teurs, etc. 

Malteries, brasseries, distilleries. — En plus des cordes 
rondes ou rectangulaires pour les joints des cuves 
de réfrigération, il y a à mentionner quelques articles 
accessoires qui interviennent dans diverses opéra- 
tions, par exemple : des semelles pour malteurs, 
d'une seule pièce ou avec talon rapporté, dont on se 
sert pour marcher sur le grain sans l'écraser; des 
bandages pour les roues des charrettes à malt et des 
brouettes à sac, utilisés dans le même but; enfin, des 
rondelles pour bouchons mécaniques, des anneaux 
pour bouteilles à limonades, pour boîtes à hou- 
blon, etc. 

Sucreries et raffineries. — Le caoutchouc est large- 
ment représenté dans ces industries. Nous avons déjà 
parlé des courroies caoutchoutées entrant dans la 
construction des transporteurs et élévateurs de toute 
sorte. La plupart des appareils de fabrication, diffu- 
seurs, carbonateurs, filtres-presses, chaudières à 
triple effet, comportent également des organes ou des 
accessoires en caoutchouc, tels que : joints, cadres, 
soupapes, tuyauteries, sucettes, manchons pour acide 
sulfureux, etc. 



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— 177 — 

Papeteries. — C'est surtout sous forme de produits 
avec insertion de toiles et sous forme de pièces 
moulées que le caoutchouc intervient ici : tabliers 
pour machines à fabriquer le papier; courroies-guides 
carrées, pleines ou évidées, pour les mêmes machines; 
rouleaux en caoutchouc souple ou demi-dur pour la 
garniture des presses montantes et couchantes, des 
laveurs de feutre, des bassins et seaux pour le trans- 
port et la manipulation des pâtes, etc. 

Industries textiles. — Ici, nous rencontrons à peu 
près les mêmes genres d'articles que précédemment : 
des courroies de transmission pour continus-divi- 
seurs; des feuilles ridées pour le peignage mécanique 
du lin ; des cylindres cannelés ou non, en caoutchouc 
ou en gutta-percha, pour les machines de filature du 
coton; des repousse-taquets; enfin, des rouleaux 
pour les appareils à tordre, à teindre, à apprêter, 
à essorer. 

6» 01]det8 en ébonite. 

L'ébonite se prête spécialement à la fabrication des 
objets dont on exige de la rigidité en même temps 
que des qualités diélectriques ou l'inattaquabilité par 
les liquides corrosifs. Généralement, ce produit a une 
couleur noire, mais on en fabrique aussi en d'autres 
teintes, par exemple en rouge foncé ou en jaune brun. 
On le fournit soit en pièces non façonnées, propres à 
être découpées et travaillées de diverses manières, soit 
à l'état d'objets complètement terminés ou d'organes 
entrant dans la composition de certains appareils, 

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— 178 — 

organes qui peuvent, d'ailleurs, être exécutés d'après 
plan ou dessin. La composition présente quelques 
variantes suivant les usages auxquels Tobjet est 
affecté. C'est ainsi que les objets en ébonite destinés 
à se trouver en contact avec des liquides acides 
doivent posséder d'autres qualités que les objets 
appelés à offrir une résistance purement mécanique. 
D'autres fois, l'ébonite devra être essentiellement 
douée de la propriété diélectrique, c'est-à-dire, être 
à haut degré mauvaise conductrice de l'électricité. 
Dans chaque cas, ces conditions particulières déter- 
minent le choix des adjuvants à mélanger au caout- 
chouc. On conçoit, dès lors, que la valeur de l'ébo- 
nite puisse varier dans des limites assez larges. La 
complication des formes et les difficultés d'exécution 
influent aussi sur la fixation du prix. 

Ébonite non façonnée. — On fournit couramment : 
des feuilles, polies ou non, ayant depuis \ millimètre 
jusque 40 millimètres d'épaisseur ; des bâtons pleins 
à partir de 5 millimètres de diamètre et des tiges plus 
fines sur commande ; des tubes de tous diamètres et 
de toutes longueurs. Sous cette forme, l'ébonite se 
vend de 5 à 15 francs le kilogramme. 

Pièces mécaniques. — L'ébonite peut se façonner en 
plaques, disques ou rondelles de toute dimension et 
de toute épaisseur, pour les applications mécaniques 
en général. Certaines industries ont recours à l'ébo- 
nite pour constituer des organes particuliers de leurs 
machines. Citons entre autres : dans la sucrerie, les 



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— 179 — 

garnitures des cônes de friction des turbines; dans 
la papeterie, les garnitures de rouleaux des presses, 
les lames en biseau pour rouleaux, les règles et les 
plaques perforées pour bacs d'aspiration. 

Appareils pour produits chimiques. — Ce sont surtout 
des appareils destinés au transport et à la mani- 
pulation des liquides acides, avec leurs pièces acces- 
soires : pompes aspirantes ou aspirantes et foulantes ; 
pompes centrifuges actionnées à la main ou fonction- 
nant mécaniquement ; boulets pour soupapes ; tuyaux 
d'aspiration et de refoulement avec différents genres 
d'assemblage (à bouts taraudés, à collets, à emboîte- 
ment); courbes et pièces de raccord en forme de T 
ou de croix adaptées à ces divers systèmes; robinets 
pour écoulement ou refoulement, à une ou à trois 
voies. Citons encore les petits objets pour labora- 
toires et pour photographie, tels que : cuvettes, 
baquets, entonnoirs, etc. 

Pièces diélectriques. — Dans la construction des 
appareils électriques de tout genre entrent souvent 
des organes en ébonite de formes diverses, obtenus 
directement par moulage ou façonnés au moyen de 
plaques, de tubes, de rondelles. On fait, par exemple, 
des bobines pour l'enroulement des fils dans les 
dynamos ; mais, c'est surtout dans la fabrication du 
petit matériel relatif à la télégraphie, à la téléphonie, 
à l'interruption du courant, que l'on utilise l'ébonite. 

Cette substance sert également à fabriquer des 
appareils d'isolement et de protection des flls et des 



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— 180 — 

cables électriques : isolateurs de tout modèle, gaines 
rondes ou carrées pour garantir les conducteurs 
contre le contact d'autres corps, etc. Enfin, l'industrie 
des accumulateurs électriques fait grand usage de ce 
produit pour la confection des récipients et pour celle 
des crochets et des anneaux employés pour séparer 
les plaques. 

Objets divers. — On fournit, encore, au commerce 
quelques articles en ébonite d'usages divers : des 
équerres pour dessinateurs, des appareils de phy- 
sique, des instruments de chirurgie, des pièces entrant 
dans la fabrication des armes, etc. 

70 01\|ets en gutta-percha. 

La gutta-percha a des applications analogues à 
celles de l'ébonite. Plus souple que cette dernière, 
très étanche et très résistante à l'usure, elle sert, en 
premier lieu, à fabriquer des organes mécaniques spé- 
ciaux, entre autres : des rouleaux pour les machines 
à filer le lin ; des garnitures pour pistons de pompes 
et de presses hydrauliques; des garnitures pour les 
poulies à gorge utilisées dans les transmissions de 
mouvement par câbles métalliques; des disques de 
fermeture pour turbines. On fait aussi des courroies 
avec de la toile combinée avec de la gutta-percha. 

Les qualités diélectriques très prononcées de cette 
substance en font la matière la plus efficace pour 
isoler les canalisations électriques, pour faire des 
ligatures et pour d'aiitres applications du même 
genre. 



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— 181 — 

Mieux encore que l'ébonite, la gutta-percha se prête 
à la confection d'objets devant se trouver en contact 
avec des liquides acides : entonnoirs de toute forme, 
bouteilles, seaux, cruches à anse, fûts et mesures, 
pompes, cuvettes pour photographes, tuyaux, joints, 
réservoirs et bains pour galvanoplastie, garniture et 
revêtement des cuves pour les mêmes usages. 

Enfin, les usines vendent de la gutta épurée soit 
en dissolution pour servir d'agglutinant, soit à l'état 
de blocs ou pains destinés à prendre des moulages, 
des empreintes, à effectuer des travaux de galvano- 
plastie; soit, enfin, préparée, par laminage ou par 
boudinage, sous forme de feuilles, de tubes, de bâtons, 
de fils, de cordes rondes ou carrées, toutes pièces 
susceptibles d'être découpées et travaillées. Parmi les 
produits en gutta-percha mentionnons encore : les 
feuilles pour pansements, le papier pour hôpitaux, 
pour fabriques de fleurs artificielles, pour emballages 
de soie. 

La valeur de la gutta-percha manufacturée étant 
fort variable, il est difficile de donner des indications 
générales à ce sujet. La plupart des articles se 
vendent à la pièce. 

8° Bandagres pneumatiques pour cycles. 

Eu égard à leurs dimensions, à leur composition et 
à leurs qualités de résistance, on peut classer les ban- 
dages pneumatiques en trois catégories : ceux pour 
bicyclettes et motocyclettes; ceux pour voiturettes 
automobiles; enfin ceux pour voitures automobiles. 



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— 182 — 

Voici les données principales relatives aux produits 
fournis par un établissement de la province de Liège, 
qui s'est spécialisé dans ce genre de fabrication. 

BANDAGES POUR BICYCLETTES ET MOTOCYCLETTES. 

Ces bandages, qui ont généralement 65 millimètres 
de grosseur, se font sur des diamètres extérieurs 
(après gonflement) de 650 et de 700 millimètres. Ils 
sont fabriqués pour supporter un poids de 80 kilo- 
grammes par roue. Les prix sont de 64 francs et 
68 fr. 50 c. pour la pièce complète montée sur jante 
en acier; la chambre à air, seule, vaut 22 fr. 50 c. 
et 24 francs, et l'enveloppe, 37 et 39 francs. 

BANDAGES POUR VOITURETTES AUTOMOBILES. 

Ces bandages se fabriquent en cinq grosseurs diffé- 
rentes, à savoir : 65, 75, 80, 85 et 90 millimètres. 
Jusque 80 millimètres, ils ont le profil usuel rond; 
le diamètre extérieur varie de 650 à 900 millimètres. 
Pour la plupart des numéros, il y a toujours le type 
léger et le type renforcé. Ces bandages s'appliquent 
aux roues motrices de véhicules dont la force ne 
dépasse pas, en général, 5 chevaux-vapeur; ils peuvent 
supporter, par essieu, un poids maximum compris 
entre 200 et 600 kilogrammes, suivant la grosseur, 
la grandeur et le type. Le prix varie de 90 à 
203 francs pour l'appareil complet, soit : pour la 
chambre à air, 25 à 37 francs, et pour l'enveloppe, 
58 à 153 francs. Jusqu'à la grosseur de 75 millimètres. 



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— 183 — 

les bandages sont munis d'un ruban protecteur, dont 
la valeur est minime. 

Les bandages de 85 millimètres sont munis d'un 
croissant rapporté; leurs diamètres vont de 700 à 
860 millimètres ; ce sont des types renforcés appro- 
priés aux voiturettes d'une force de 5 à 9 chevaux- 
vapeur; ils résistent à une charge maximum par essieu 
variant de 440 à 600 kilogrammes. La valeur du ban- 
dage complet varie de 149 à 193 francs. 

Le bandage de 90 millimètres est un type renforcé, 
spécialement fabriqué sur un diamètre de 700 milli- 
mètres, pour les roues motrices des voiturettes 
de Dion et Bouton de 3 | à 5 chevaux- vapeur. 
Prix : 139 francs. 

BANDAGES POUR VOITURES AUTOMOBILES. 

Les bandages destinés aux voitures automobiles 
se fabriquent, soit sous la forme usuelle, c'est-à-dire, 
avec croissant de section ronde, soit avec profil plat 
sans croissant. 

Les bandages ronds comprennent deux types : 

à) Le type ordinaire, qui se fait en deux grosseurs : 
à 65 millimètres, sur des diamètres extérieurs variant 
de 650 à 1,500 millimètres, pour voitures ayant 
jusque 7 chevaux de force, supportant au maximum 
550 kilogrammes par essieu moteur ; à 90 millimètres 
avec des diamètres variant de 710 à 1,110 millimètres, 
pour voiture ayant jusque 12 chevaux; charge maxi- 
mum, 900 kilogrammes. 

Le prix du bandage complet avec jante d'acier est 



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— 184 — 

compris entre 132 et 283 francs, soit : 28 à 52 francs 
pour la chambre à air, et 98 à 215 francs pour l'enve- 
loppe. Il y a toujours un ruban protecteur, valant 
45 centimes à 1 fr. 15 c; 

b) Le type lourd, également en deux grosseurs : à 
105 millimètres, sur des diamètres de 815 à 915 milli- 
mètres, pour voitures ayant jusque 18 chevaux-vapeur, 
résistant à une charge maximum de 1 ,000 kilogrammes 
par essieu moteur; à 120 millimètres, sur des dia- 
mètres de 820 à 1,080, pour voitures ayant plus 
de 18 chevaux de force, pouvant supporter jusque 
1 ,200 kilogrammes par essieu moteur. Prix de l'appa- 
reil complet : 300 à 438 francs ; chambre à air, 50 à 
71 francs; enveloppe, 152 à 233 francs. Ces bandages 
ne sont pas munis de rubans protecteurs. 

Quant aux bandages plats, ils se font en quatre 
grosseurs : 

A 90 millimètres, pour voitures jusque 12 chevaux- 
vapeur; poids maximum par essieu moteur, 900 kilo- 
grammes ; diamètres extérieurs, 760 à 910 millimètres; 

A 105 millimètres, pour voitures jusque 18 chevaux- 
vapeur; poids par essieu, 1,000 kilogrammes; dia- 
mètres, 815 à 915 millimètres; 

A 120 millimètres, pour voitures d'une force supé- 
rieure à 18 chevaux-vapeur; poids par essieu, 1,200 ki- 
logrammes; diamètres, 820 à 1020 millimètres; 

A 150 millimètres, sur un diamètre extérieur de 
1 mètre, résistant à une charge maximum de 1,500 ki- 
logrammes par essieu moteur. 

Les bandages de 90 à 120 millimètres de grosseur 



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— 185 — 

se vendent, complets, à raison de 239 à 445 francs 
pièce; ceux de 150 millimètres valent 755 francs 
pièce. 

ACCESSOIRES. 

Les fabricants de pneus fournissent aussi toutes 
les pièces séparées et les accessoires nécessaires aux 
réparations : des manchons-guêtres en cuir ou en 
caoutchouc et toile, avec leurs lacets de fixation, pour 
maintenir en état les réparations provisoires; des 
bandes-guêtres en caoutchouc avec insertion de tissus, 
servant au même usage; des emplâtres en toile et 
caoutchouc vulcanisé et imputrescible, pour appliquer 
à l'intérieur d'une enveloppe crevée; des pastilles 
carrées, simples ou biseautées, de grandeurs assor- 
ties, pour les réparations de chambres à air; des 
plaquettes de valves de toutes dimensions; des pièces 
spécialement combinées pour l'obturation rapide des 
fentes et des trous qui peuvent se produire dans les 
chambres à air, par exemple, les doubles plaquettes 
en caoutchouc réunies par une entretoise, désignées 
sous le nom de contre-éclat^ et les petites ampoules 
en caoutchouc appelées comètes^ dans lesquelles on 
introduit un petit plomb de chasse. 

Comme produits nécessaires aux automobilistes, 
nous mentionnerons encore : les blocs pour freins 
et pour pédales ; les garde-roues en caoutchouc 
souple ; les poignées en caoutchouc souple ou durci ; 
les déchets de feuille anglaise pour faire des disso- 
lutions ; les poires pour cornets ; les toiles gommées 
sur une ou deux faces, fines ou grosses, vendues en 



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— 186 — 

rouleaux ou à raison de 12 à 13 francs le mètre carré ; 
les sacs en toile caoutchoutée, talquée à l'intérieur 
pour l'emballage, les chambres à air de rechange; les 
housses imperméables avec lacets pour garantir les 
enveloppes de rechange; enfin, les valves, pompes, 
crics, avec tous leurs éléments ; les bois pour souder 
les manchons; le talc en poudre, fourni en sacs 
de papiers ou en étuis métalliques de diverses con- 
tenances. 

9^ Tissus et vêtements imperméables. 

Les tissus imperméabilisés au moyen du caoutchouc 
se vendent au mètre ou sous forme de vêtements con- 
fectionnés. 

Tissus. — On prépare des étoffes imperméables en 
coton, en laine ou en laine et coton. Ces étoffes 
peuvent être simples et gommées seulement sur l'une 
des faces, ou bien doubles, c'est-à-dire, formées de 
deux épaisseurs collées ensemble, de telle sorte que 
la couche de caoutchouc n'est pas apparente à l'exté- 
rieur du tissu. Ces étoffes ont généralement 1™50 de 
largeur, parfois l'^SO. Les prix sont, naturellement, 
fort variables; ils dépendent de la qualité du tissu, 
de sa force, du degré d'imperméabilisation. Ainsi, les 
tissus simples se vendent de 4 à 11 francs le mètre; 
les doubles de 7 fr. 50 c. à 23 francs. Il y a aussi des 
articles meilleur marché. 

Vêtements et produits divers. — En premier lieu, nous 
citerons les vêtements d'usage courant pour les deux 



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- 187 — 

sexes, de forme classique ou de fantaisie, qui se font 
en diverses qualités : manteaux, paletots, macferlans, 
pèlerines, carricks, capuchons, etc.. Puis, viennent 
tous les vêtements spéciaux, tels que ceux pour offi- 
ciers, policemen, pompiers, cochers ; pour chasseurs, 
pêcheurs, touristes, vélocipédistes, sportsmen, automo- 
bilistes; pour mineurs, scaphandriers, etc. A signaler 
aussi plusieurs articles appropriés à un usage déter- 
miné : la jupe sac pour femmes, le manteau costume, 
la couverture-pantalon, le parapluie du chauffeur, le 
pantalon à pied, les bas de marais, les tabliers, les 
sacs à éponge, etc. On trouve ces confections à des 
prix fort variables ; ces prix dépendent de la longueur, 
de l'ampleur, du genre de tissu, de la façon, etc. 
Ainsi, on trouve des manteaux pour hommes à partir 
de 20 francs jusque 100 francs et plus. 

10'' Chaussures imperméables. 

Les chaussures imperméables comprennent deux 
catégories de produits : les galoches et les souliers 
bain-de-mer. 

Les galoches se font dans tous les modèles réclamés 
par les consommateurs. Il y en a à bout pointu, rond 
ou demi-rond, à talon haut ou sans talon, avec ou sans 
éperon. Le prix se fixe d'après la pointure et l'épais- 
seur de la couche de caoutchouc. On peut admettre, 
pour la qualité courante et la pointure moyenne, 
les valeurs suivantes : 

LÀ PAIRE. 

Pour hommes . . . . . fr. 3.50 

Pour femmes 2.50 à 2.75 



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— 188 — 

Les galoches s'emballent par lots de 50 à 100 paires 
séparées par du papier, mis dans des caisses garnies 
de papier huilé. 

Les bain-de-mer sont des chaussures du même 
genre que les souliers Molière, fermées par des lacets ; 
ils sont surtout destinés aux femmes et aux enfants. 
Il y en a de différents modèles. Les chaussures pour 
femmes se vendent, en moyenne, à raison de 2 francs 
la paire. L'emballage se fait comme pour les galoches. 

B, Essais du caoutchouc manufacturé. 

Lorsqu'il s'agit d'importantes fournitures d'appa- 
reils en caoutchouc faites à certaines administrations, 
entre autres à celle des chemins de fer, il peut être 
utile de soumettre les produits à un examen minu- 
tieux, de se rendre compte, d'une façon précise, s'ils 
remplissent les conditions que l'on exige d'eux. Les 
investigations faites en vue de s'assurer de la qualité 
du caoutchouc employé, peuvent porter sur deux 
points : la composition chimique, les propriétés 
mécaniques du mélange mis en œuvre. 

ANALYSE CmMIQUE. 

L'analyse chimique complète des mélanges utilisés 
dans l'industrie du caoutchouc, mélanges complexes 
dans lesquels peuvent entrer tant de substances de 
natures différentes, suppose une suite d'opérations 
de laboratoire, longues et difficiles, que l'on ne peut 
guère effectuer dans la pratique courante de l'in- 
dustrie. Mais le cas est tout différent si l'on a à 



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— 189 — 

faire à des objets livrés à des administrations qui ont 
prescrit d'avance la composition du mélange, la nature 
et la proportion des ingrédients qu'il doit renfermer : 
alors, il n'y a plus qu'à procéder à la vérification de 
ces constituants. Encore, ces recherches peuvent-elles 
se restreindre à la détermination d'un certain nombre 
de données principales. Nous ne pouvons entrer dans 
les détails des diverses méthodes d'analyse proposées 
par les chimistes qui se sont occupés de la question. 
Nous croyons cependant utile et intéressant de repro- 
duire quelques renseignements généraux concernant 
ce sujet, d'après un travail publié récemment par 
M. Em. Camerman, ingénieur aux Chemins de fer de 
l'Etat Belge. {') 

Pour procéder aux essais chimiques, on opère 
toujours sur de la rapure, la plus fine possible, 
obtenue en limant la couche du mélange employé 
dans la fabrication des appareils. Ce qu'il importe 
surtout de connaître, pour apprécier les qualités de 
ce mélange et celles du caoutchouc qui en forme la 
base, c'est la proportion des éléments suivants : résine, 
huiles végétales (autrement dit le caoutchouc factice), 
soufre non combiné, matières inertes. Indiquons suc- 
cinctement les procédés préconisés par M. Camerman 
pour ces diverses recherches. 

Résine. — Ce corps, plus oxydable que le caoutchouc 
pur, peut, s'il se trouve en trop forte quantité, être 



(*) Note sur l'analyse des caoutchoucs manufacturés présentée au 
Congrès de Bruxelles (1906; de rAssociation Internationale pour l'essai 
des matériaux. 



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— 190 — 

nuisible à ce dernier, le faire durcir. Pour le séparer 
des autres matières, il suffit de traiter la rapure par 
l'acétone, qui dissout seulement la résine, puis d'éva- 
porer le dissolvant après fîltration de la liqueur 
obtenue. 

La résine provient du caoutchouc naturel qui, ainsi 
que nous l'avons vu, en renferme toujours une cer- 
taine quantité. Mais elle peut avoir été introduite par 
du vieux caoutchouc mal régénéré, car on sait que le 
caoutchouc s'oxyde peu à peu par l'usage et finit par 
se résinifier. Une forte proportion de résine peut, 
par conséquent, être l'indice de l'emploi d'un caout- 
chouc de qualité inférieure ou de l'adjonction de 
caoutchouc régénéré dans de mauvaises conditions. 

Huiles végétales. — Les matières grasses sont géné- 
ralement incorporées aux mélanges sous forme de 
caoutchouc factice. Ce produit, comme nous le savons, 
manque de nervosité; c'est pourquoi il est proscrit 
dans beaucoup d'articles techniques. On peut déceler 
sa présence en opérant comme suit : après avoir éli- 
miné la résine, on traite le résidu par la soude caus- 
tique à l'alcool qui dissout le factice. On filtre et, 
dans la solution, on précipite les corps gras par l'acide 
chlorhydrique; le précipité est, après filtration, redis- 
sout par l'éther, puis évaporé. 

Soufre non combiné. — Le soufre qui reste en liberté 
au sein de la masse, soit qu'il ait été ajouté en excès, 
soit qu'il ait été irrégulièrement réparti et qu'il se 
trouve accumulé en certains endroits, peut avoir des 



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— 191 — 

effets nuisibles par la suite. Sous Fîntluenoe de la 
chaleur à laquelle beaucoup d'appareils sont soumis 
dans l'industrie, il peut continuer à se combiner au 
caoutchouc; la vulcanisation se poursuivant, il en 
résulte, pour le produit, un accroissement de dureté 
nullement désirable. Si l'on veut connaître la quantité 
de soufre non combiné, on opère sur une nouvelle 
partie de caoutchouc râpé que l'on traite d'abord par 
l'alcool bouillant. Le filtrat, additionné d'une lessive 
de soude concentrée, est évaporé à siccité ; le résidu 
est repris par de l'acide nitrique dilué puis évaporé. 
Le nouveau résidu est repris par l'acide chlorhy- 
drique et l'on précipite le sulfate formé à la manière 
ordinaire. Non seulement on dose le soufre à l'état 
libre, mais aussi le soufre combiné au factice, par un 
procédé analogue au précédent, en se servant de 
l'échantillon débarrassé de son soufre libre. Pour 
déterminer la quantité de soufre total, on traite au 
creuset dans un four à moufle, de la rapure fraîche 
additionnée d'un mélange oxydant formé de peroxyde 
de manganèse et de carbonate de soude. On peut 
alors dissoudre par l'acide chlorhydrique les composés 
contenant le soufre et poursuivre l'analyse par les 
moyens connus. 

Matières inertes. — Si les matières minérales utilisées 
comme charges ou comme adjuvants sont représen- 
tées par des composés suffisamment stables (litliarge, 
blanc de zinc, carbonate de chaux, talc, etc.), on 
pourra en faire le dosage par calcination. Mais, si Ton 
a à faire à des corps instables (sulfure d'antimoine. 



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— 192 — 

sulfure de mercure, etc.), il faut avoir recours à 
d'autres méthodes. 

Lorsqu'on aura trouvé la proportion des éléments 
précédents, on déduira, par différence, la quantité 
de gomme pure qui leur était mélangée. Ensuite, on 
pourra calculer la teneur en résine, chiffre qui don- 
nera une idée assez exacte de la valeur du caoutchouc 
employé. 

ÉPREUVES MÉCANIQUES. 

L'analyse chimique d'un mélange de caoutchouc ne 
suffit pas toujours, à elle seule, pour apprécier, avec 
une certitude complète, la qualité d'un produit. On a 
reconnu, en effet, que plusieurs caoutchoucs peuvent 
être identiques comme composition, avoir la même 
teneur en résine, par exemple, et, cependant, n'être 
pas du tout équivalents au point de vue de la nervo- 
sité et de l'élasticité. 

Quelques articles industriels sont soumis à des 
expériences pratiques qui donnent des indications 
positives sur le degré de résistance qu'ils offrent à 
certaines actions. C'est ainsi que les tuyaux destinés 
aux usages courants des chemins de fer sont éprouvés 
à des pressions de 10 atmosphères. 

Pour se rendre compte de la valeur d'un bandage 
pneumatique d'automobile, on se sert habituellement 
d'une machine à essayer, à l'aide de laquelle on repro- 
duit artificiellement les effets d'une route caillouteuse 
sur le bandage en mouvement. Gelui-ci, ajusté sur 
une roue horizontale, tourne à une grande vitesse en 



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— 193 — 

frottant contre une plaque métallique garnie d'aspé- 
rités. Un compteur de tours permet de connaître le 
nombre de kilomètres que le bandage peut faire avant 
de s'user. Ce système de contrôle est assez coûteux, 
puisqu'il met chaque fois un bandage hors d'usage. 
. A côté de ces essais d'ordre purement pratique, se 
placent les épreuves revêtant un caractère scientifique 
et précis. Il s'agit, en d'autres termes, de compléter 
l'analyse chimique du caoutchouc par un examen.fait 
au point de vue de ses propriétés mécaniques, de 
recueillir des données exactes sur sa résistance à la 
traction et à la compression, sur son élasticité, son 
allongement, etc. La question des essais mécaniques, 
toutefois, ne semble pas aussi avancée que celle des 
essais chimiques. 

Pour éprouver le caoutchouc à la traction et 
mesurer les allongements, on peut se servir des 
dynamomètres utilisés pour les autres matériaux, 
notamment ceux du système Delaloe. Des dynamo- 
mètres enregistreurs imaginas et construits par la 
maison Richard sont également employés. 

Mais, à l'heure actuelle, aucun des instruments en 
usage pour les essais mécaniques ne paraît avoir 
franchement conquis les suffrages des spécialistes. 
Le point délicat, dans des expériences de ce genre, 
réside dans la difficulté de détacher une éprouvette 
convenable d'une couche de caoutchouc souvent très 
mince, et qu'il est malaisé de couper nettement. Or, 
les dimensions de cette éprouvette doivent être 
mathématiquement exactes, car la moindre entaille 
entraîne une diminution de résistance et fausse les 

13 



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— 194 — 

résultats de l'opération. Cependant, cette difficulté 
n'est pas insurmontable. 

Nous terminerons ce chapitre en signalant les 
intéressants et minutieux travaux effectués à ce sujet 
par M. Breuil, chef de section au laboratoire du 
Conservatoire des Arts et Métiers, à Paris. On a 
l'espoir que ces recherches aboutiront, à bref délai, 
à la solution complète et définitive de la question. 
La machine imaginée par cet inventeur permettra 
de réaliser des essais de traction et de compression à 
froid et à chaud, de déterminer le degré de plasticité, 
d'étudier les effets de l'usure, de la perforation, etc. 
Ce nouveau dynamomètre, pourvu d'appareils enre- 
gistreurs, est combiné en vue de l'examen complet du 
caoutchouc au point de vue physique et mécanique. 



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Situation économique. 



HISTORIQUE DE L i:SDl STRIE DV CA01T€H0VC« 

L'industrie du caoutchouc a été introiluite en Bel- 
gique en 1852. La première manufacture^ instalUn^ k 
Molenbeek-Saint-Jean, ne tarda pas à prendre de l'ex- 
tension et fut exploitée plus tard sous le nom de 
Compagnie internationale pour la fabrication du caout- 
chouc souple et de la gutta-percha. Par suite de certaines 
circonstances, cet établissement fut mis en liquida- 
tion il y a environ trois ans. 

En 1855, une autre usine vit le jour à Menin ; elle 
est encore actuellement en activité. De 1874 à 1883, 
diverses fabriques de caoutchouc furent successive- 
ment créées à Schaerbeek, à Menin, à Gentbrugjçe-lez- 
Gand et à Sclessin-lez-Liége. Mais c'est réellement à 
partir de 1891 que commença le développement de 
cette industrie en Belgique. Durant cette période, un 
établissement important fut érigé à Gand pour le 
travail du caoutchouc souple, de Tébonite, de la 
gutta-percha et de l'amiante. Vers cette époque éga- 
lement, une petite usine qui s'occupait à Liège, depuis 



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— 196 — 

quelques années déjà, du façonnage des articles en 
feuille anglaise, fut considérablement agrandie et 
transformée en une vaste manufacture où, en plus 
des articles industriels, l'on entreprit en grand la 
fabrication des bandages pneumatiques pour cycles. 
Quelque temps après, en 1899, l'on vit se fonder 
trois nouvelles fabriques, dont une à Molenbeek, 
transférée ensuite à Forest, une autre à Alost, et la 
troisième à Cureghem-Anderlecht. Cette dernière 
s'était spécialement outillée pour la production et le 
travail de la feuille anglaise. En 1903, cet établis- 
sement s'adjoignit l'usine d'Alost où elle installa un 
nouveau genre de fabrication, celui des chaussures 
imperméables. Dans ces dernières années, quelques 
autres petites fabriques furent encore organisées, 
notamment à Berchem et à Strombeek, mais leur exis- 
tence fut éphémère et elles ont aujourd'hui disparu. 



RENSEIGNEMENTS STATISTIQUES. 

Actuellement, les fabriques de caoutchouc pro- 
prement dites, c'est-à-dire, s'occupant spécialement 
de la préparation et de la mise en œuvre de cette 
matière, sont au nombre de neuf, réparties entre 
huit firmes commerciales. A ce chiffre, il convient 
d'ajouter 18 usines dont le travail du caoutchouc 
constitue une branche accessoire, ou qui manipulent 
le caoutchouc tout préparé, en vue de certaines appli- 
cations. Parmi ces établissements on compte : 

Une fabrique de voitures pour enfants et de voitures- 



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— 197 — 

jouets, qui livre au commerce de petits bandages 
pour roues ; 

Deux fabriques qui travaillent Famiante brut et 
confectionnent des produits mixtes d'amiante et de 
caoutchouc ; 

Trois manufactures de câbles électriques, qui se 
servent du caoutchouc et de la gutta-percha pour 
l'isolement des canalisations électriques, mais pré- 
parent aussi ces deux substances sous forme de 
feuilles pures et de rubans isolants ; 

Sept ateliers s'occupant du gommage des tissus et 
de la confection des vêtements imperméables, de la 
confection et de la réparation des bandages pneuma- 
tiques, de la pose des antidérapants et autres travaux 
du même genre ; 

Trois établissements qui façonnent des produits 
d'amiante caoutchouté; 

Deux fabriques de courroies en coton caoutchouté 
et en balata ; 

Enfin, il faut ajouter : une usine qui s'occupe de 
la régénération du caoutchouc usagé, un atelier pro- 
duisant des articles en gutta-percha et une fabrique 
de caoutchouc artificiel élastès. 

Nous ne comptons pas, dans cette industrie, les 
graveurs qui s'occupent de la fabrication de timbres 
en caoutchouc, dont il existe un certain nombre dans 
le pays. 

En tout, nous comptons donc trente établisse- 
ments pouvant être rangés dans l'industrie du caout- 
chouc. Le personnel total occupé dans cette industrie 
s'élève, en chiffres ronds, à 1,900 ouvriers et 



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— 198 — 

ouvrières, ces dernières figurant pour un bon tiers 
dans l'ensemble. La force motrice globale utilisée 
par les établissements travaillant le caoutchouc est 
d'environ 1,800 chevaux-vapeur. Toutefois, la puis- 
sance des générateurs utilisés par ces usines dépasse 
de beaucoup celle qui serait strictement nécessaire 
à la production de l'énergie mécanique, la vapeur 
étant, comme on sait, largement mise à contribution 
dans la vulcanisation. 

Parmi les neuf fabriques de caoutchouc propre- 
ment dites, on peut en signaler trois, situées respec- 
tivement à Liège, à Gand et à Cureghem, qui, par 
l'ampleur de leurs installations, peuvent soutenir la 
comparaison avec les établissements les plus impor- 
tants de l'étranger. Leur activité est, d'ailleurs, en 
constante progression. Actuellement, ces manufac- 
tures occupent, chacune, de 350 à 550 ouvriers et 
ouvrières; elles disposent, de plus, d'une force 
mécanique de 250 à 400 chevaux-vapeur. Les autres 
usines, montées sur un pied plus modeste, travaillent 
avec un personnel variant de 20 à 100 ouvriers et une 
force motrice comprise entre 30 et 150 chevaux- 
vapeur. 

PRODUCTION. 

Le poids total de caoutchouc brut mis en œuvre 
chaque année par nos différentes usines est une 
donnée intéressante, en ce sens qu'elle permet déjà 
de se rendre compte de l'importance de la produc- 
tion en objets manufacturés, bien que cette substance 



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— 199 — 

n'entre, le plus souvent, que pour une faible part 
dans leur composition. D'une façon approximative, 
cette quantité peut être évaluée à 350,000 kilo- 
grammes, dont un tiers environ est constitué par du 
caoutchouc de première qualité (Para), le reste com- 
prenant des sortes plus courantes (Congo, etc.). Si 
nous admettons une valeur moyenne de H francs 
par kilogramme, nous arrivons à une somme globale 
de 3,850,000 francs affectée à l'achat de la matière 
première essentielle dans l'industrie qui nous occupe. 
En mettant en œuvre ce caoutchouc, conjointement 
avec les autres matériaux indiqués, nos manufactures 
arrivent à livrer chaque année à la consommation 
une quantité de produits de toute espèce, dont la 
valeur commerciale totale s'élève, en chiffres ronds, 
à H millions de francs. 

Relativement à la variété de ces fabricats, on peut 
dire qu'il n'est plus guère de genres d'articles, en 
caoutchouc souple, demi-dur et durci, travaillé seul, 
en mélange ou avec des matières intercalaires, qui 
ne soient fabriqués en Belgique. 11 est à remarquer 
que la plupart des établissements d'une certaine 
importance ont eu l'idée de se spécialiser dans l'une 
ou l'autre des branches que nous avons eu l'occa- 
sion de décrire; c'était l'unique moyen pour eux 
d'acquérir l'expérience indispensable et de produire 
dans des conditions économiques leur permettant de 
lutter contre les manufactures étrangères, dont plu- 
sieurs sont très considérables. C'est ainsi que l'usine 
de Gand s'est particulièrement montée pour la fabri- 
cation de tous les articles techniques généraux et spé- 



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— 200 — 

ciaux ; elle possède, à cet effet, un outillage des plus 
complets et des plus variés. Les tuyaux de toutes 
sortes se font surtout à Sclessin et à Gand. La 
fabrique de Cureghem-Anderlecht s'adonne exclusi- 
vement à la production en grand de la feuille anglaise 
et des articles qui s'y rapportent; ses installations 
peuvent rivaliser avec celles des principales maisons 
anglaises. La confection des bandages pneumatiques 
pour automobiles, motocyclettes et bicyclettes se pra- 
tique en grand à Liège. Cette spécialité, qui prend 
chaque année plus d'importance, dont les débouchés 
ne font que croître, a été également entamée avec 
succès par d'autres établissements, entre autres par 
celui de Gand. Les objets en ébonite sont fabriqués 
dans diverses usines, entre autres à Schaerbeek et à 
Gand. Dans cette dernière localité, on travaille éga- 
lement la gutta-percha. 

Les produits combinée d'amiante et de caoutchouc 
sont fabriqués, non seulement dans trois manufac- 
tures de caoutchouc, mais encore dans deux établisse- 
ments nouvellement fondés, qui travaillent l'amiante 
brut. 

Une ancienne usine de Menin s'est depuis long- 
temps spécialisée dans la fabrication des tissus 
imperméables. Quant aux chaussures imperméables, 
c'est une fabrication qui, bien que de création assez 
récente à Alost, a déjà fait ses preuves au point de 
vue de la qualité des produits; le matériel qui est 
affecté à cette spécialité est suffisant pour permettre 
la production de 1 million de paires de chaussures 
chaque année. 



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— 201 — 

Lorsque l'on considère le chemin parcouru depuis 
une quinzaine d'années, on est obligé de reconnaître 
que rien n'a été négligé par nos industriels, durant 
cette courte période de temps, pour mettre leur fabri- 
cation au niveau de celle des manufactures étran- 
gères. Rares sont les usines où l'on n'ait pas renou- 
velé le matériel plus ou moins ancien, installé dans 
les débuts; les machines un peu surannées ont, 
presque partout, fait place à des appareils modernes, 
perfectionnés, sortant des ateliers des meilleurs con- 
structeurs anglais, français et allemands. Nous ne 
parlerons pas de l'approvisionnement en matières 
premières, devenu très facile depuis la création du 
marché d'Anvers et grâce à la proximité de celui de 
Liverpool. Des techniciens ayant fait leurs preuves 
dans de grands établissements étrangers, président 
aux multiples et délicates opérations que nécessite 
le travail du caoutchouc. D'autre part, dans maint 
établissement, la science a été mise à contribution et 
les diverses substances mises en œuvre y sont sou- 
mises à un rigoureux contrôle par l'analyse chimique. 



CONCURRENCE ÉTRANGÈRE. 

Grâce à des efforts intelligents et persévérants, 
notre industrie du caoutchouc s'est fondée sur des 
bases solides. On peut affirmer que nos produits 
manufacturés ne le cèdent en rien à ceux de nos con- 
currents quant à la qualité, et qu'ils sont souvent plus 
avantageux au point de vue du prix. Avant tout, nos 



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— 202 — 

fabricants se sont préoccupés de s'assurer le marché 
intérieur, qui, naguère encore, était complètement à 
la merci des producteurs étrangers. Il importait, en 
effet, de faire profiter l'activité nationale de l'accrois- 
sement rapide qui se manifeste de nos jours dans 
la consommation de tous les genres de produits 
dans lesquels entre le caoutchouc. Si notre industrie 
n'a pas réussi à empêcher que l'importation de ces 
articles ne continuât à progresser dans une certaine 
mesure, elle est parvenue, cependant, à lui disputer 
une portion de plus en plus considérable de la clien- 
tèle indigène. Des progrès notables ont surtout été 
réalisés en ce qui concerne les bandages pneuma- 
tiques pour cycles, en dépit de la concurrence redou- 
table que nous font la France et l'Angleterre. 

En général, les objets en caoutchouc manufacturé 
sont, au point de vue douanier, considérés comme 
articles de mercerie; ils supportent à l'importation 
un droit d'entrée de 13 p. c. ad valorem. Cette protec- 
tion, très suffisante en soi, est souvent illusoire, à 
cause des fraudes auxquelles ce mode de tarification 
peut donner lieu. 

Un certain nombre d'articles industriels courants à 
bon marché : objets moulés, bourrages, feuilles pour 
joints, etc., sont fabriqués en Allemagne sur une 
très grande échelle et importés à des prix tellement 
bas que nos fabricants se trouvent dans l'impossibilité 
de soutenir la lutte sur ce terrain. Or, beaucoup de 
ces produits sont classés, par la douane, dans la caté- 
gorie machines et mécaniques ; ils sont ainsi passibles 



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— 203 — 

d'un droit d'entrée de 12 francs aux 100 kilogrammes, 
ce qui, en moyenne, ne correspond qu'à 4 ou 5 p. c. 
ad valorem. 

Eq général, la France et l'Angleterre n'importent 
que des articles spéciaux, de valeur élevée. Beaucoup 
d'objets en ébonite viennent encore d'Allemagne : 
question d'habitude ou de préférence personnelle de 
la part du consommateur. On peut en dire autant au 
sujet de la gutta-percha. 

Pour les objets en feuille anglaise, l'industrie natio- 
nale n'a rien à craindre de la concurrence étrangère. 

En ce qui concerne les tissus imperméables pour la 
confection, nous sommes encore en partie tributaires 
de la France et de l'Angleterre, pays ayant une répu- 
tation universelle dans la fabrication de ce genre de 
produits. 

Quant aux galoches et aux chaussures imper- 
méables, elles étaient, jusqu'en ces derniers temps, 
exclusivement fournies par l'étranger. Les pays im- 
portateurs de ces articles sont surtout l'Angleterre, 
puis les États-Unis et l'Allemagne. La fabrication de 
ces articles se faisant maintenant daus le pays dans 
d'excellentes conditions, il est probable que la con- 
sommation aura de moins en moins recours aux pro- 
duits d'origine étrangère. 

IMPORTATIONS DE CAOUTCHOUC MANUFACTURÉ. 

Nous reproduisons ci-après, d'après les statistiques 
officielles publiées par le Ministère des Finances, le 
tableau de la valeur des importations, pendant les 



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— 204 - 

années 1896 à 1905, des produits classés sous la 
rubrique caoutchouc manufacturé. 



ANNÉE. 


QUANTITÉ 
EN KILOGRAMMES. 


VALEUR EN FRANCS. 


1896 

1897 

1898 

1899 

1900 

1901 

1902 

1905 

1904 

1905 


319,081 
371,388 
429,892 
469,987 
542,922 


1,115,000 

1,051,000 
985,000 
1.170,000 
1,558,000 
1,598,000 
1,871,000 
2,158,000 
2,653,000 
3,279,000 



On remarque que, de 1901 à 1905, la valeur des 
importations a augmenté dans une proportion plus 
rapide que le poids des marchandises importées; c'est 
qu'en effet, la valeur moyenne est passée de 5 à 
6 francs, majoration imputable à la hausse survenue 
sur le prix du caoutchouc. 

Les relevés suivants, puisés à la même source, 
relatifs aux années 1904 et 1905, montrent quelle est 
la part respective prise par les différents pays étran- 
gers dans le chiffre de ces importations. 



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— 205 — 



IMPORTATIONS. 



PAYS 
IMPORTATEURS. 


1904 


190^ 1 


QUANTITÉ. 


VAIEDH. 


QUANTITÉ. 


VALEOR. 




Kilogrammes. 


Francs. 


Kilogrammes. 


Francs. 


Allemagne . . . 


130,450 


703,601 


126.670 


791,484 


Angleterre . . . 


151,187 


819,149 


180.492 


944,191 


Autriche-Hongrie . 


257 


1,251 


139 


1,241 


États-Unis d'Amé- 
rique .... 


27,002 


134,342 


41,868 


207,939 


France . . , . 


137,605 


892,270 


166,430 


1,212,676 


Hambourg . . . 


6,730 


32,978 


4.739 


28.265 


Italie 


868 


6,892 


1,256 


11,028 


Pays-Bas . . 


10,381 


40,089 


6,977 


38,746 


Russie .... 


1,016 


5,281 


131 


1,438 


Suède .... 


4;224 


d 5.446 


13,506 


38,545 


Autres pays . . 
Totaux. . . 


267 


1,208 


715 


3,373 


469,987 


2,652,507 


542,923 


3,278,924 



On remarquera que la France tient la tête, suivie de 
près par l'Angleterre et par rAUemagne ; les États- 
Unis, bien que fournissant un chiffre encore assez 
important, viennent loin derrière ces pays. 



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— 206 — 



EXPORTATION DES PRODUITS. 



Les moyens d'investigation dont dispose la statis- 
tique officielle ne permettent pas de connaître d'une 
façon exacte le montant total des exportations des 
produits manufacturés par l'industrie du caout- 
chouc, ni d'indiquer, d'une façon détaillée, la répar- 
tition de ces exportations par pays de destination. 
Force nous est donc de nous borner à donner 
quelques indications générales à ce sujet. 

De création relativement récente, l'industrie belge 
du caoutchouc n'a guère encore porté ses vues vers 
les débouchés que peuvent lui offrir certains pays 
étrangers, notamment les contrées où cette spécialité 
n'existe que peu ou point. Exception doit cependant 
être faite pour la feuille anglaise et les articles qui 
s'y rapportent, dont la production est presque totale- 
ment destinée à l'étranger. Aussi, cette catégorie 
intervient-elle pour une très forte part dans le mon- 
tant total de nos exportations de caoutchouc manu- 
facturé, montant que nous évaluons à la somme 
approximative de 2 millions de francs. Ce genre de 
produits s'expédie principalement en France, puis en 
Angleterre, en Allemagne, dans diverses autres con- 
trées de l'Europe, dans l'Amérique du Nord et l'Amé- 
rique du Sud, enfin, jusqu'en Chine et au Japon. 

Les autres objets en caoutchouc s'exportent aussi, 
mais en quantités plus restreintes. Il est des pays où 
l'introduction de nos produits est rendue fort difficile 
par suite des droits assez élevés qui les frappent à 
l'entrée. Tels sont : l'Allemagne, où ce droit est de 



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— 207 — 

1 fir. ^ c. an kilogramme (soit environ 15 à :^ p. c. 
ad valorem)^ et la France, où le droit est de 70 centimes 
au kilogramme (soit 10 à 12 p. c. ad valorem) (^). 

Par contre, nos fabricats luttent avantageusement 
contre les produits étrangers dans nombre d'autres 
pays, notamment en Hollande et au Danemark, en 
Angleterre, en Suisse, en Italie, dans FAmërique 
du Nord et FAmérique du Sud. iVous croyons que 
ce courant d'exportation pourrait se développer et 
s'étendre à d'autres marchés si notre organisation 
commerciale extérieure était mieux comprise. Tous 
les produits que nous fabriquons sont susceptibles 
de se vendre à l'étranger, surtout les bandages 
pneumatiques et les chaussures imperméables, deux 
articles qui, avec les produits en feuille anglaise, 
paraissent appelés à occuper une place des plus 
honorables sur le marché universel. 



(*) En Yue de conserver leur clientèle dans ce pays, deux de nos 
établissements y ont fondé des succursales, situées respectivement à 
Halluin et à Prouvy-Hiant-lez-Valenciennes (département du Nord). 



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INDUSTRIE DE L'AMIANTE 



L'industrie de ramiante se rattache de très près 
à celle du caoutchouc, sinon par l'analogie des opé- 
rations de fabrication, tout au moins par le genre 
d'applications auquel on destine ses produits. Nous 
avons eu, d'ailleurs, l'occasion de voir que ces deux 
substances sont souvent travaillées conjointement et 
combinées de façon à former des produits de compo- 
sition mixte. 



I. — Matières premières. 

Nous avons à distinguer, en premier lieu, l'amiante 
brut, qui sert de base à la fabrication, puis, les autres 
matières employées accessoirement ou entrant en 
combinaison avec l'amiante lui-même. 

A. Amiante brut. 

COMPOSITION ET PROPRIÉTÉS. 

L'amiante, qui est une des variétés de l'asbeste, 
est une substance minérale faisant partie des roches 
appelées amphiboles et composée essentiellement d'un 

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— 210 — 

silicate double de chaux et de magnésie, renfermant 
une certaine quantité d'alumine. Ce qu'il offre de 
plus caractéristique au point de vue physique, c'est 
sa texture fibreuse, point de départ de son utilisation 
industrielle. L'amiante, en effet, se désagrège avec 
une grande facilité en minces filaments, suffisamment 
longs, tenaces et nerveux pour pouvoir être employés 
à la fabrication du carton ou à la production de fils 
et de tissus, tout comme les fibres végétales telles 
que : le coton, le lin, le chanvre, le jute, etc. Les 
fibres d'amiante couramment transformées en fils ont 
une longueur variant habituellement de 8 à 30 milli- 
mètres, soit en moyenne 15 à 20 millimètres. On 
trouve aussi de l'amiante donnant des filaments d'une 
longueur de 60 à 80 millimètres et même plus. Mais 
cette variété d'amiante est surtout propre à la fabri- 
cation de certains produits spéciaux, tels que les 
bûches et les garnitures de poêles à gaz. Quant aux 
fibres très courtes, aux flocons qui constituent les 
déchets des manipulations effectuées à la mine et à 
l'usine, ils peuvent servir à la confection des feuilles 
de carton. 

L'amiante a généralement une couleur blanche 
légèrement grisâtre ou jaunâtre. Certaines variétés, 
moins prisées dans l'industrie, possèdent une teinte 
bleue assez prononcée; elles présentent des fibres 
assez longues, mais trop peu souples, trop dures 
pour se prêter au travail de la filature. Par contre, 
leur élasticité relative les rend propres à la confec- 
tion de matelas calorifuges auxquels on demande 
surtout de ne pas s'affaisser trop rapidement. 



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^ 2H — 

Outre la faculté de pouvoir se feutrer, se filer 
et se tisser, l'amiante est doué d'autres précieuses 
qualités. Totalement incombustible, vu sa nature 
minérale, il constitue une des matières réfractaires 
et calorifuges les plus efficaces. Ajoutons qu'il est 
indécomposable par la chaleur, infusible et inatta- 
quable par la plupart des agents chimiques. 

Cet ensemble de propriétés remarquables, dont 
l'industrie ne pouvait manquer de tirer parti, suffit 
pour expliquer la généralisation si rapide des applica- 
tions pratiques de l'amiante, au point que ce produit, 
manufacturé sous des formes diverses est, aujour- 
d'hui, devenu indispensable au fonctionnement d'un 
grand nombre d'appareils mécaniques. 

PROVENANCE ET VALEUR. 

L'amiante brut utilisé par l'industrie belge pro- 
vient, pour la plus grande partie, du Canada. Il en 
vient aussi de la Sibérie. La colonie du Cap fournit 
la variété bleue et, depuis quelque temps, la blanche. 
Par suite de l'augmentation régulière de la demande, 
augmentation provenant du développement même de 
l'industrie, le prix de l'amiante est en progression 
constante. La valeur du produit varie avec la qualité, 
c'est-à-dire, en raison de la longueur, de la finesse et 
de la solidité de la fibre. 

L'amiante est fourni aux lieux de production sous 
deux formes : l'amiante en roche ou crude et l'amiante 
en fibres ou désagrégé. Cette dernière sorte contient 
des débris de roches en grains plus ou moins volu- 



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— 212 — 

mineux et même eu poussière; à la mine, elle est 
soumise à un travail préparatoire et subdivisée en 
une série de qualités dont la valeur va en diminuant. 
Au début de l'année 1907, l'amiante industriel se 
vendait entre 700 et 800 francs la tonne pour la fibre 
et 1,600 francs la tonne pour l'amiante en roche. Il 
faut ajouter à ces chiffres les frais de transport jus- 
qu'à l'usine, frais qu'on peut estimer à 40 ou 
50 francs la tonne. Certaines qualités de premier 
choix se payaient jusque 2,000 francs la tonne. Par 
contre, les déchets les plus communs n'étaient cotés 
que 100 à 225 francs la tonne. Faisons remarquer ici 
que ce qui détermine la valeur de l'amiante, ce n'est 
pas tant la longueur, ni même la finesse de sa fibre, 
que sa souplesse et sa facilité d'être transformé en 
fils. 

B. Matières accessfoires. 

PRODUITS DE MÉLANGE. 

A la pâte destinée à former le carton d'amiante, on 
ajoute parfois certains ingrédients dans le but de lui 
communiquer des qualités déterminées. C'est ainsi 
qu'on peut faire usage de l'amidon pour agglutiner 
les fibres. Ce produit, fourni par l'industrie belge, a 
une valeur moyenne de 45 francs les 100 kilogrammes. 

L'introduction dans la pâte d'une certaine quantité 
d'un corps gras rendra le carton d'amiante imper- 
méable à l'eau, propriété qu'il ne possède pas 
naturellement; on utilise, dans ce but, des huiles 
minérales dérivées du goudron. Ces huiles, fabriquées 



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— 2i3 — 

sur une grande échelle dans le pays^ se vendent de 
50 à 55 francs les 100 kilogrammes. Pour certaines 
applications, on augmente les qualités de conserva- 
tion du carton en lui incorporant quelque substance 
fixe antiseptique, telle que : Talun, le sulfate d'alu- 
mine, ou encore, le carbonate de baryte, 11 existe en 
Belgique d'importantes usines qui produisent ces 
trois composés. L'alun et le sulfate d'alumine se 
vendent respectivement à raison de 12 et 10 francs 
les 100 kilogrammes. 

CAOUTCHOUC. 

Le caoutchouc s'emploie en combinaison avec 
l'amiante, soit sous forme de cordons ou de feuilles 
destinés à l'insertion ou à la superposition, soit à 
l'état de dissolution épaisse à étendre sur le tissu. 
A cet effet, on utilise du caoutchouc à l'état pur ou 
plus ou moins chargé. 

ENDUITS. 

Dans la fabrication de produits où l'amiante entre à 
l'état de fils, on imprègne souvent ceux-ci de certaines 
substances onctueuses ou grasses, de nature minérale 
ou organique, dont la présence, tout en facilitant le 
glissement des fils, ajoute encore à l'étanchéité de 
l'ensemble. Parmi ces produits, nous citerons : 

Le talc en poudre, dont nous avons déjà eu l'occa- 
sion de parler à propos du caoutchouc ; 

Le graphite naturel ou plombagine de l'île de Cey- 
lan, carbone finement divisé, dont la valeur est de 



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— 214 — 

30 francs les 100 kilogrammes pour la qualité ordi- 
naire et qui peut atteindre jusque 125 francs pour la 
qualité supérieure ; 

La paraffine, hydrocarbure solide, résidu de la 
distillation des huiles de pétrole ; ce produit, géné- 
ralement importé d'Ecosse, se vend de 80 à 90 francs 
les 100 kilogrammes; 

Le suif, ou graisse de bœuf, provenant des usines 
qui traitent les déchets de nos abattoirs; ce produit a 
la même valeur que la paraffine. 

PRODUITS TEXTILES. 

Comme pour le caoutchouc manufacturé, on com- 
bine avec l'amiante filé ou tissé, non seulement des 
fils de coton, de chanvre, de jute (généralement les 
numéros forts), mais encore des toiles de coton et de 
chanvre et même de la toile à voile. 

PRODUITS MÉTALLIQUES. 

Ces produits sont les mêmes que ceux que nous 
avons énumérés en passant en revue les matières 
employées dans la fabrication du caoutchouc. Ce 
sont : des fils de fer, de laiton, de plomb, des toiles 
métalliques, notamment des tissus en fils de laiton. 



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— 215 — 

IL — Technologie. 

La technologie de la fabrication des produits en 
amiante participe, procède de celle de trois autres 
industries : 

1° Elle emprunte à l'industrie du papier les procé- 
dés suivis pour l'obtention du carton d'amiante ; 

2° La transformation des fibres en feutres, en fils, 
en tissus et en tresses exige des opérations absolu- 
ment analogues à celles qui sont pratiquées dans les 
industries textiles ordinaires ; 

3^ Enfin, les manipulations que nécessite la con- 
fection de certains produits mixtes d'amiante et de 
caoutchouc ou d'autres matières, ne diffèrent en rien 
de celles qui ont été décrites à propos du travail du 
caoutchouc. Il n'y aura donc plus lieu d'envisager ce 
dernier côté de l'industrie de l'amiante. 

Nous expliquerons succinctement en quoi consiste 
le travail de l'amiante proprement dit, depuis l'appro- 
priation de la matière brute jusqu'à la fabrication 
de produits directement applicables (carton, tissus, 
tresses, etc.), en passant par la forme intermédiaire, 
le fil, ce dernier pouvant lui-même être considéré 
comme la matière première d'autres fabrications. 

FABRICATION DU CARTON. 

Ainsi que nous l'avons dit, cette fabrication ne 
diffère pas essentiellement de celle du carton ordi- 
naire. Les appareils employés rappellent, en tous 



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— 216 — 

points, ceux que Ton utilise pour l'obtention de ce 
dernier (^). 

Suivant le genre de produit, on emploie de l'amiante 
de qualité plus ou moins fine. Mais, pour le carton de 
qualité courante, on utilise les flocons, fibres très 
courtes, auxquelles on ajoute les déchets recueillis 
au cours des opérations. 

Après avoir broyé ces matières sous de petites 
meules verticales en pierre et les avoir tamisées, on 
les travaille dans une pile hollandaise raffineuse 
semblable à celles que l'on trouve dans les pape- 
teries. C'est là que, par le brassage de la matière dans 
l'eau, se forme la pâte, à laquelle on ajoute, s'il y a 
lieu, la colle d'amidon comme matière agglutinante ou 
l'un ou l'autre des ingrédients ci-dessus indiqués. 

Au sortir de la pile, la masse est introduite dans 
un cuvier-mélangeur, où un agitateur remue énergi- 
quement et sans discontinuer la pâte, afin de la rendre 
bien homogène. 

La transformation de la pâte en une feuille de car- 
ton s'opère à l'aide d'une machine continue. La pâte 
vient s'étaler en une mince couche sur une toile 
sans fin en feutre. A l'autre extrémité de la machine, 
cette couche se détache du feutre et s'enroule sur un 
tambour. Lorsque le carton a atteint l'épaisseur vou- 
lue, l'ouvrier, averti par une sonnerie, le découpe en 
feuilles à l'aide d'un couteau qu'il promène suivant des 
rainures longitudinales ménagées dans le cylindre. 



(^) Voir la monographie relative à la fabrication et à la mise en 
œuvre du papier et du carton. 



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— 217 — 

Les feuilles de carton détachées du tambour 
passent d'abord sous une presse hydraulique qui 
en extrait l'eau en excès; puis, elles sont mises à 
sécher dans une étuve chauffée à 100** C. Au sortir de 
cet appareil, elles sont laminées au moyen d'une 
calendre à froid ; ce laminage leur donne une consis- 
tance plus ferme. Au moyen d'une machine à rogner, 
on découpe la feuille aux dimensions exigées par le 
client. 

Les machines les plus récentes sont munies de dis- 
positifs pour retirer, des eaux résiduelles, les matières 
qu'elles peuvent encore tenir en suspension et qui 
sont susceptibles d'être réemployées ; on récupère, de 
ce chef, de 3 à 5 p. c. de la quantité d'amiante tra- 
vaillée. 

FABRICATION DU FEUTRE. 

L'amiante en roche doit être broyé, afin d'en désa- 
gréger les fibres. Cette opération s'effectue, soit sous 
de petites meules en pierre ou meuletons, comme 
précédemment, soit à l'aide d'un broyeur Carr. 

Lorsque l'amiante est désagrégé, il faut ouvrir les 
fibres, en séparer les poussières. Cette opération 
s'effectue simplement au moyen d'un tamis, ou bien 
à l'aide d'une ouvreuse verticale Crighton, semblable à 
celle qui est employée pour le coton. Voici, d'ailleurs, 
comment fonctionne cet appareil : 

Sur un arbre vertical, tournant à environ 1 ,500 tours 
par minute, sont fixées une isérie d'ailettes disposées 
en spirale et entourées par une grille. La matière, 



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— 218 — 

introduite par le bas, est travaillée ënergiquement et 
ouverte par ces organes. Les poussières, projetées à 
la périphérie, passent à travers la grille ; les parties 
les plus denses tombent dans un réservoir, tandis 
que les plus légères sont entraînées par un ventilateur 
et chassées dans une chambre spéciale dite chambre 
à poussière. Quant à l'amiante débarrassé des impu- 
retés, il reste à l'intérieur de la grille d'où il est aspiré 
vers le haut par le ventilateur, puis rejeté au dehors. 

Après cette préparation, on procède au cardage, 
opération dont le but principal est de paralléliser les 
fibres de manière à obtenir une espèce de voile très 
ténu. Comme les fibres d'amiante sont assez fortes, 
on se sert de la carde simple à hérissons. 

La carde employée est essentiellement constituée 
par un gros tambour garni de pointes ou aiguilles 
métalliques nommées dents. Au-dessus, se trouve un 
rouleau plus petit appelé travailleur, tournant en sens 
contraire du grand tambour ; il est également garni 
de dents travaillant au contact de celles du tambour 
principal. C'est entre les aiguilles de ces deux organes 
que les fibres sont séparées et parallélisées. A côté du 
travailleur, tournant dans le même sens que lui, se 
trouve le hérisson nettoyeur, dont l'effet est d'enlever 
les fibres entraînées par le travailleur et de les resti- 
tuer au tambour principal. 

La carde fournit la matière sous forme d'un voile 
mince; en superposant plusieurs de ces voiles, on 
obtient une nappe plus ou moins épaisse qui peut 
servir directement à la formation des matelas calori- 
fuges insérés entre deux toiles d'amiante. 



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— 219 — 

On peut aussi transformer cette nappe en feutre en 
lui faisant subir un travail supplémentaire à l'aide de 
rouleaux frotteurs animés d'un mouvement de va-et- 
vient, de façon à entrelacer quelque peu les fibres et 
à donner plus de solidité à l'ensemble. 

FILATURE. 

Lorsqu'elles sont destinées à être transformées en 
fils, les fibres d'amiante, broyées et ouvertes comme il 
est dit plus haut, sont cardées à la carde fileuse. Cette 
machine effectue un travail analogue à celui que nous 
venons de décrire; mais, en plus, la nappe détachée 
est divisée en rubans et chacun de ceux-ci est trans- 
formé en mèche ou boudin^ par frottement entre deux 
tabliers sans fin dont le supérieur est animé d'un 
mouvement de va-et-vient. Ces mèches sont enroulées 
sur un tambour ou cannelle. L'appareil employé est 
semblable à celui qu'on utilise pour travailler le 
déchet de coton. 

On passe alors au filage proprement dit, opération 
qui a pour but d'amener, par étirage et par torsion, 
la mèche sortant de la carde fileuse au degré voulu de 
finesse, de longueur et de solidité. Le fil obtenu est 
renvidé au fur et à mesure de sa production. On 
utilise les deux genres de métiers en usage dans la 
filature : le continu et le self-acting (*). 

Au lieu de la carde décrite précédemment, on peut 



(*) Voir la monographie relative à la filature mécanique du coton, 
du lin, du chanvre et du jute. 



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— 220 — 

aussi se servir de l'ancienne carde à pots tournants. 
Dans ce cas, on transforme le ruban obtenu en fil au 
moyen du banc à broches. L'étirage se produit entre 
des cylindres superposés; la torsion est donnée à la 
mèche par une broche à ailettes. Faisons observer 
que, avec ce système, il n'est guère possible d'obtenir 
directement les numéros très fins. 

Il est à remarquer, d'ailleurs, que l'amiante ne 
peut pas supporter de forts étirages, les fibres glis- 
sant difficilement les unes sur les autres. Cependant, 
on arrive à fabriquer des fils fins jusqu'au n** 100 
(10,000 mètres au kilogramme) par surfilage, c'est- 
à-dire, en travaillant une seconde fois, au métier à 
filer, les fils obtenus avec faible torsion au banc à 
broches, ainsi qu'il a été indiqué ci-dessus. 

Les fils d'amiante sortant du métier à filer sont 
appelés fils simples. Parfois, on les réunit au nombre 
de 2, 3 ou plus à l'aide d'une machine spéciale, 
Vassembleuse. Les fils assemblés sont ensuite sou- 
mis à une torsion au moyen d'un appareil nommé 
retordeuse. Ces machines ne diffèrent pas de celles 
employées couramment en filature dans le même but. 
Pour les gros fils, on se sert habituellement de la 
retordeuse à ailettes. 

TISSAGE. 

Au moyen des fils d'amiante, on fabrique des 
toiles. On se sert du métier à tisser ordinaire, en 
tout point identique à celui employé pour les autres 
fibres textiles. 

Dans cet appareil, les fils de la chaîne sont étalés 



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— 221 — 

horizontalement et parallèlement. Alternativement, 
les fils de rang pair et ceux de rang impair sont sou- 
levés par un mécanisme spécial, de façon à laisser 
passer chaque fois, dans l'angle formé, la navette 
conduisant le fil de trame ou duite, tantôt dans un 
sens, tantôt dans l'autre. La toile se forme ainsi peu 
à peu. Ce métier est actionné mécaniquement. 

La chaîne peut être constituée par des fils métal- 
liques (laiton, fer, plomb), la trame restant en 
amiante. 

On fait aussi des combinaisons de tissus d'amiante 
avec des toiles métalliques superposées ou interca- 
lées. Ces produits spéciaux s'obtiennent par des 
procédés analogues à ceux qui sont en usage dans 
l'industrie du caoutchouc, procédés déjà expliqués. 

TRESSAGE. 

Les fils d'amiante sont également façonnés en 
cordes, en tresses de différentes grosseurs. Cette 
opération s'effectue à l'aide du métier vertical à 
bobines valseuses dont nous avons eu l'occasion de 
parler dans l'étude précédente. 

xAvec ces mêmes appareils, on peut également tres- 
ser une enveloppe cylindrique, former une véritable 
gaine autour d'une âme constituée par un fil métal- 
lique, par une corde en caoutchouc, en coton, etc. 

C'est au cours de l'opération de tressage que l'on 
enduit l'amiante de talc, de suif, de graphite, en obli- 
geant les fils à passer à travers l'une ou l'autre de ces 
substances. 



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— 222 — 
III. — Produits fabriqués. 

APPLICATIONS. 

L'amiante, seul ou combiné avec d'autres matières, 
est surtout employé dans l'industrie pour assurer 
l'étanchéité des joints de vapeur, d'eau, etc. Il sert, 
notamment, à garnir les raccords des tuyauteries et 
des conduites, les trous d'hommes des chaudières à 
vapeur, à former des bourrages pour les pistons des 
machines à vapeur, des pompes, des compresseurs. 
On l'applique sous forme de carton découpé aux 
dimensions requises (rondelles, anneaux, etc.), de 
tresses simples ou avec âme métallique ou de caout- 
chouc, de tissus simples ou mixtes, de cordes enrou- 
lées, de rubans, etc. 

L'amiante est également utilisé comme calorifuge, 
soit à l'état de poudre ou de filaments, soit sous 
forme de produits façonnés, tels que : feuilles, mate- 
las, cordes mixtes en jute et amiante remplies de 
farine fossile, de liège ou de fibres d'amiante. 

Ce produit intervient encore dans la composition 
de certains mastics, ciments et couleurs en usage 
dans des cas particuliers. 

Enfin, avec les tissus d'amiante, on confectionne 
des objets pouvant résister au feu, tels que : gants, 
chaussures, sous-pots, etc. Une application inté- 
ressante des tissus d'amiante est celle de la con- 
fection des toiles incombustibles pour décors de 
théâtre. 



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— 223 — 



CATÉGORIES ET PRIX. 



Voici quelques renseignements commerciaux con- 
cernant les articles les plus courants. 

Il y a lieu de remarquer que les prix sont sujets à 
(le fortes variations, car ils dépendent de la valeur de 
l'amiante brut. Celle-ci a considérablement augmenté 
depuis un an ou deux et semble être en hausse conti- 
nuelle. Les chiffres que nous donnons s'appliquaient 
aux premiers mois de l'année 1907. 

Poudre. — La poudre d'amiante se vend 15 francs 
les 100 kilogrammes et se livre à l'état moulu fin ou à 
l'état floconneux. 

Carton. — Le carton d'amiante se fait sur des 
épaisseurs variant de ^ à 25 millimètres et plus ; les 
feuilles ont habituellement 1°*20 X 1^20 et se vendent 
à raison de 45 centimes le kilogramme pour la qualité 
ordinaire. A un degré de pureté de 97 à 98 p. c. le 
prix est de 68 centimes par kilogramme. 

On fournit, d'ailleurs, le carton d'amiante façonné 
en pièces de toutes formes et de toutes dimensions, 
ainsi que le carton-feutre, flexible ou avec intercala- 
tion métallique. 

Fils. — La grosseur d'un fil est déterminée par la 
longueur nécessaire pour former un kilogramme. 

Pour le n** 1, il faut 100 mètres; pour le n** 2, 
200 mètres, et ainsi de suite, l'augmentation étant de 
100 mètres au kilogramme par numéro. 



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— 224 - 

Les numéros les plus courants, c'est-à-dire, de 1 à 7, 
valent, en moyenne, 2 fr. 30 c. le kilogramme. Les 
numéros fins, de 8 à 100, se vendent depuis 2 fr. 50 c. 
jusque 12 francs le kilogramme. 

A signaler, comme spécialité, le fil de pureté garan- 
tie pour l'incandescence. 

On prépare aussi des fils multiples avec âme de 
coton ou âme métallique, qui sont en réalité des 
cordes de faible grosseur. 

Cordes et tresses. — Les tresses d'amiante simples 
pour bourrages se font avec section ronde ou carrée 
de grosseur variable. Elles peuvent être sèches, suif- 
fées, paraffinées, etc. Le prix est de 2 fr. 50 c. le 
kilogramme; combinée avec du métal et graphitée, la 
tresse vaut 3 fr. 25 c. le kilogramme. 

Tissus. — Les tissus se font en amiante pur, ou 
bien avec chaîne de coton ou chaîne métallique, ou 
combinée avec une feuille métallique. 

L'épaisseur de la toile dépend de la grosseur du fil 
travaillé. La largeur est celle du métier employé, 
ordinairement de 1 mètre à i™50. On peut, naturelle- 
ment, obtenir toute longueur voulue. Quant à la 
valeur, elle est, au moins, de 2 fr. 50 c. à 3 francs 
le kilogramme; elle atteint souvent des taux plus 
élevés. 

Nous ne parlerons plus des diverses combinaisons 
de tissus d'amiante avec du caoutchouc seul, avec 
du caouchouc et du métal, produits qui trouvent leur 
place ailleurs. 



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— 225 — 

Les tissus d'amiante peuvent être produits sous 
forme de rubans, sous forme de cordes rondes, car- 
rées ou plates. Ces articles peuvent être aussi com- 
binés avec du caoutchouc, avec des éléments métal- 
liques ou avec les deux en même temps. L'industrie 
fournit ainsi toute une série de bourrages connus 
sous des appellations diverses, dans la composition 
desquels interviennent l'amiante, les tissus de coton, 
de chanvre, la toile à voile, les éléments métalliques. 
Nous ne pouvons guère entrer dans le détail de tous 
ces articles qui sont du domaine purement commer- 
cial. 



IV. — Situation économique. 

L'industrie de l'amiante est nouvelle en Belgique. 
La première fabrique ayant pour but le travail com- 
plet de cette substance, fut érigée, près d'Anvers, en 
1904. 

Un établissement du même genre a été fondé et mis 
en activité, à Auvelais, dans les débuts de l'année 1907. 

Disposant d'installations modernes et bien com- 
prises, ces manufactures ont organisé la fabrication 
de façon à satisfaire aux besoins si variés de la clien- 
tèle industrielle. Malgré leur création récente, elles 
ont déjà atteint un chiffre de production important. 
Une bonne partie des articles fabriqués est destinée à 
l'exportation, notamment, vers l'Angleterre, la Suède, 
la Norvège, le Danemark, la France, l'Allemagne et 
même vers les colonies. 

15 



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— 226 — 

Il est permis de bien augurer du développement 
de cette nouvelle industrie. 

A côté de ces usines, où Ton traite l'amiante brut, 
on compte en Belgique quelques maisons qui se 
contentent de façonner des produits divers avec de 
Famiante qu'elles reçoivent sous forme de fils, de 
tissus ou de carton. 

Il faut citer enfin les trois usines à caoutchouc qui 
s'occupent, à titre accessoire, de la fabrication des 
tresses et cordes d'amiante pur et caoutchouté. 



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RÉPERTOIRE 



Caoutchouc et amiante^ 

Province d'Anvers : 

Manufacture belge d'amiante et de caoutchouc {société 
anonyme)^ à Deurne-lez- Anvers. 

Fabrication de tous les produits en amiante pur, 
caoutchouté, combiné avec coton, chanvre, jute, 
fils, tissus et feuilles métalliques : poudre, fibre, 
carton, fils, tissus, rubans, cordes, tresses, bour- 
rages de tous genres; vêtements en amiante; pro- 
duits calorifuges. 

Province de Brabant : 

Société belge pour la fabrication des câbles et fils élec- 
triques {société anonyme)^ à Buysinghen, bureaux à 
Bruxelles. 

Rubans isolants caoutchoutés. 

Belgian Rubber {société anonyme)^ à Cureghem-Ander- 
lecht. 

Caoutchouc manufacturé pour l'industrie, la vélo- 
cipédie et l'automobile. 

Coenen père et C^, à Cureghem-Anderlecht. 

Toiles et tissus caoutchoutés. Vêtements imper- 
méables. 



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— 228 — 

Société Anonyme pour le commerce et l'industrie du caout- 
chouc^ à Cureghem-Auderlecht. 

Feuille anglaise. Articles en feuille anglaise : 
ballons à musique et à gaz, articles de bibe- 
rons, etc. 

Manufacture belge de caoutchouc L. Poivre ^ à Ixelles. 

Réparations de pneumatiques et de chambres 
à air. Rechapages, rentoilages vulcanisés. Répara- 
tion des éclats et des talons. Antidérapant Dalila. 

G. Desclée et 0% à Ixelles. 

Antidérapants ferrés pour motocylettes et voi- 
tures automobiles. 

Maroquinerie Nationale [anciennement L. Thiry et ses 
/î/s), à Molenbeek-Saint-Jean. 

Réparations des enveloppes et des chambres à 
air des bandages pneumatiques. 

A. Char lier y à Louvain. 

Bourrages et joints en amiante et caoutchouc. 
Joint (c Securitas ». 

Charles Eloy et C*% à Saventhem. 

Régénération des vieux caoutchoucs. 

A. Van Issenhoven, à Schaerbeek. 

Vêtements imperméables. Bandages pour vélos 
et motocyclettes. Réparation des pneumatiques. 

C Jenatzy-LeleuXy à Schaerbeek. 

Articles industriels en caoutchouc souple et 
durci. Tuyaux. Pneumatiques. 



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— 229 — 

Société anonyme franco-belge pour la fabrication de 
câbles électriques {anciens établissements L. Hen et C^), 
à Schaerbeek* 

Rubans isolants caoutchoutés. Feuilles en caout- 
chouc Para pur. 

The Reinforced Hard Rubber Company, à Bruxelles. 

Manufacture de tous objets en ébonite d'après les 
procédés Sine. 

Province de la Flandre occidentale : 

Michel Jackson^ à Menin. 

Articles en caoutchouc et en ébonite pour l'in- 
dustrie et le commerce. Pneumatiques. Tissus et 
vêtements imperméables. 

Defauw frères, à Menin. 

Articles en caoutchouc pour l'industrie et le 
commerce. 

Province de la Flandre orientale : 

Société anonyme pour le commerce et l'industrie du caout- 
chouc, à Alost. 

Articles en caoutchouc pour l'industrie et le 
commerce. Spécialité de gommes à effacer. Ga- 
loches et chaussures imperméables. Cordes et 
bourrages d'amiante simples et caoutchoutés. 

Puls^Bovie, à Deynze. 

Bandages pleins pour voitures d'enfant et voi- 
tures-jouets. 



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— 230 — 

Colonial Rubber {société anonyme), à Gand. 

Manufacture générale d'articles en caoutchouc 
souple et durci (ébonite) pour l'industrie en géné- 
ral. Spécialité d'articles pour papeteries, sucreries, 
filatures, teintureries, tissages, etc. Courroies en 
caoutchouc et en balata. Tuyaux de toutes qualités 
et pour tous usages. Cordes et bourrages d'amiante 
simples et caoutchoutés en tous genres. Objets en 
ébonite et en gutta-percha pour électricité, chimie, 
mécanique. Bandages pneumatiques pour bicy- 
clettes, motocyclettes et voitures automobiles. 

P. Deschamphelaere, à Gand. 

Articles en gutta-percha pour chimie et photo- 
graphie. Dissolution de gutta (colle marine), pour 
filateurs. 

V"' J. Léchai et C^, à Gand. 

Courroies en tissus de coton caoutchouté avec ou 
sous fourreau extérieur, pour toutes applications. 

Province de Liège. 

0. Englebert fils et C^, à Liège (en commandite par 
actions). Succursale à Bruxelles. 

Spécialité de bandages pneumatiques pour bicy- 
clettes, motocyclettes et automobiles. Antidéra- 
pants avec rainures en chevrons et antidérapants 
ferrés. Articles industriels divers. Tuyaux. Toiles 
gommées. Vêtements imperméables. Articles en 
feuille anglaise pour usage industriel, commerce, 
hygiène, etc. 



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— 231 — 

A. Herzet, à Liège. 

Joints mixtes en cuivre et amiante. 

Société belge de caoutchouc artificiel Êlastès, à Liège. 

Caoutchouc artificieL Remplissage de pneus. 
Articles divers. 

B. Stûmpffet C*% à Liège. 

Pneumatiques pour bicyclettes et motocyclettes. 
Réparations. — Dissolutions. — Toiles gommées. — 
Vêtements imperméables. 

Manufacture générale de caoutchouc de la Meuse {société 
anonyme) [anciens établissements Octave Hannot), à 
Sclessin-lez-Liége . 

Caoutchouc, ébonite, gutta-percha, amiante dans 
toutes leurs applications industrielles. Cordes à 
bourrages en tous genres; courroies; vêtements de 
mineurs. Articles spéciaux pour papeteries, fila- 
tures, sucreries, distilleries, brasseries, fabriques 
de produits chimiques, usines électriques, etc. 

Province de Hainaut : 

Société Anonyme des feutres et amiantes d'Auvelais, à 
Auvelais. 

Produits en amiante pur et caoutchouté de toute 
espèce. 

R. Parmentier^ à Manage. 

Bourrages et joints en amiante et caoutchouc. 



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— ^32 — 

Société anonyme des manufactures de câbles, accumula- 
teurs et appareils électriques, à Seneffe. 

Rubans isolants caoutchoutés. 

Flinois, Colmant et Cuvelier, à Tournai. 
Courroies en caoutchouc et en balata. 



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fmp. J.'E. tfooMtnt, 0fux0/fM-Li/to-Par/f. 



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TABLE DES MATIÈRES 



INDUSTRIES DU CAOUTCHOUC. 



Pages. 

Objet des industries du caoutchouc i 

I. Du caoutchouc 3 

Â. Les plantes à caoutchouc et leur exploitation .... 3 

Essences lactifères 3 

Récoite du latex 6 

Coagulation 8 

Cultures méthodiques 14 

B. Commerce du caoutchouc 21 

Pays producteurs et ports d'embarquement .... 21 

Production. Exportation 24 

Marchés. Mode d'achat 27 

Qualités. Prix 32 

C. Principales propriétés du caoutchouc 39 

Composition du caoutchouc brut 39 

Caractères du caoutchouc pur 41 

Conditions et effets de la vulcanisation 44 

Méthodes et agents de vulcanisation 47 



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— 234 — 

Pages. 

II. Matières diverses employées dans la fabrication . . 50 

À . Matières emtrànt dans les mélanges 51 

1® Gommes-résines 51 

Gutta-percha 51 

Balato 56 

^ Succédanés et substituts du caoutchouc .... 58 

Déchets de caoutchouc 59 

Caoutchouc régénéré 60 

Caoutchoucs factices 64 

Élastès 68 

Caoutchouc artificiel 71 

3<^ Adjuvants. Charges. Colorants 71 

Corps simples 73 

Oxydes métalliques 74 

Sulfures 76 

Sulfates 78 

Carbonates 79 

Silicates 80 

Composés minéraux divers 82 

Substances organiques . ; 82 

B, BfATÉRIAUX d'INTERCALATION ET DE JUXTAPOSITION 84 

Produits textiles 85 

Produits métalliques 87 

Matières diverses 87 

C, Matières auxiliaires 88 

Dissolvants du caoutchouc 88 

Dissolvants du chlorure de soufre 89 

Toiles pour moulage 90 

Produits à savonner 91 

Feuilles d'étain 92 

III. Technologie 93 

À . Préparation de la pâte de caoutchouc 94 

Caoutchouc pur 94 

Mélanges 103 

B. Travail de la feuille anglaise 109 

Façonnage 110 

Vulcanisation 112 



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— 235 — 

Pages. 

C. Transformation directe des mélanges en objets de caout- 

chouc SOUPLE ou DURCI 113 

Façonnage 113 

Vulcanisation 116 

Travail mécanique et parachèyement 121 

D. Gommage des tissus et applications 124 

Préparation des tissus 125 

Préparation des dissolutions 126 

Étendage 127 

Vulcanisation 132 

Laquage 133 

Confection 133 

E. Fabrication d'articles avec matériaux intercalaires. . . 134 

Pièces de forme plate 134 

Pièces en forme de boudin plein 135 

Pièces cylindriques creuses 137 

F. Fabrication des bandages pneumatiques 141 

Bandages de bicyclettes et motocyclettes 141 

Bandages de voitures automobiles 145 

G. Confection des chaussures imperméables 148 

Composition d'une galoche i48 

Préparation des pièces 150 

Montage 150 

Vulcanisation 151 

Classement - 152 

H, Travail de la gutta-percha . 152 

rv. Le caoutchouc manufacturé 155 

 . Description des produits fabriqués 155 

1^ Caoutchouc non façonné 156 

Caoutchouc en pains 156 

Feuille anglaise 157 

Dissolutions 157 

2o Objets en feuille anglaise 158 

Articles hygiéniques, médicaux et scientiiqfues . 159 

Articles divers 160 



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— 236 — 

Pages. 

3^ Articles commerciaux 161 

40 Tuyaux 165 

Tuyaux sans toile intercalaire ....... 165 

Tuyaux avec insertion de toile 166 

Tuyaux armés 168 

Tuyaux en toile caoutchoutée 169 

5® Articles techniques 170 

Articles pour l'industrie en général 170 

Articles spéciaux 175 

6" Produits en ébonite 177 

T* Objets en gutta-percha 180 

8^ Bandages pneumatiques pour cycles 181 

Bandages pour bicyclettes et motocyclettes . . 182 

Bandages pour voîturettes automobiles .... 182 

Bandages pour voitures automobiles 183 

Accessoires i, 185 

9® Tissus et vêtements imperméables 186 

10® Chaussures imperméables 187 

B. Essais du caoutchouc manufacturé 188 

Analyse chimique 188 

Épreuves mécaniques 192 

V. Situation économique 195 

Historique de Tindustrie du caoutchouc 195 

Renseignements statistiques 196 

Production 198 

Concurrence étrangère .... 201 

Importations de caoutchouc manufacture 203 

Exportation des produits 206 



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— 237 — 
INDUSTRIE DE L'AMIANTE. 



I. Matières premières â09 

A, Amiante brut 209 

Composition et propriétés 209 

Provenance et valeur 211 

B. I^TIÈRES ACCESSOIRES 212 

Produits de mélange 212 

Caoutchouc 213 

Enduits 213 

Produits textiles • . ~. . 214 

Produits métalliques ..... 214 

II. Technologie 215 

Fabrication du carton 215 

Fabrication du feutre 217 

Filature 219 

Tissage 220 

Tressage 221 

III. Produits fabriqués 222 

Applications 222 

Catégories et prix 223 

IV. Situation économique 225 

Répertoire : 

Caoutchouc et amiante 227 



•-^ — 



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itQG) BRUXELLES ^) 

[J^L^ M.WEIS5ENBRUCH, IMP. DUROI ^^ 

(<3^ 49, RUE DU POINÇON Cs) 



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PUBLICATIONS DE L'OFFICE DU TRAVAIL (^) 



PUBLICATiaNS PÉRIODIQUES DE l/OFFICE DU TRAVAIL. 

Reme du Travaily publication bimensuelle. — Éditeur : F. Vîinbuggenhoudt, 
rue du Marteau, 5 et 7. Abonnement pour la Belgique: 2 francs, (i**® année [4896] 
épuisée.) 

Arbeidsblady publication bimensuelle. — Éditeur \ A. Lesigne, rue de Isi 
Charité, 27; Abonnement pour la Belgique : 2 fraties. ^ 

Annuaire de la Législation du Travail, -4- i'® année (ijB97), 1 fr. 50 c.; 
2«, 3« et 4« années (épuisées); S« année, 2 fr. 60 c ; 6* année, 3 fr. 40 c; . 
7« année, 3 fr. 30 c; 8* année. 3 frï^nes; 9« année{1905), 2 fr. 75c.; iO* année 
(1896)^ 3 fr. 20 c. Tables décennales 1 4897;-i90€i;, 2 francs. 

Rapports, annuels de V Inspection du Travail. — i'* année, 6 fr. 50 c; 
2» année, 7 francs ; 3« année, 3 fr, 50 c. ; 4« année, 3 francs ; 5« année, 3 fr. 50 c; 
6« année, 3 fr: 50 c; 7« année, 3 fr. 50 c; 8« anrtée, 3 fr. 50 c; 9^ année, 
4 francs; iO* année, 4 francs; 14« année (1905), 4 francs.; 

Unions professionnelles. Rapports relatifs à rexécution de la loi du 
31 mars 1898, présentés aux Chambres législatives par M. le Ministre de rindus» 
trie et du Travail. — l»*4)ériode, 1898-1901, ,1 vol. iri-8« de Lxxvi-370 pages; 
2« période, 1902-1904;, 1 vol in-8^ de civ.368 pagefe. Chaque volutae : brochév 
3 fr.; cartonné toile, 3 fr. 75 c. 

Statistique des grèves en Belgique: L 1896^1900. 1 vol. in-8*»de LXX-2i4 pages, 
1903. Broché, 2 fr. 25 C;; cartonné toile, 3 fr. 25 c. — IL 1901-1905. 1 vol. in-8« 
de LX-248 ftâges, 190T. Broche, 2 fr. 50 c; oartohné toile, 3 fr. 50 c. 

PUBLICATIONS NON PIiRIODIQUES DB l^'OFFICB DU TRAVAIL. 

r Office du Travail de J895 à d905, 1 vol. in-8<>de 248. pages. 1905. (Cette 
publication n'est pas mise en vente.) , .. 

L* Assurance contre l'invalidité et la vieillesse en Allemagne, 1895. 1 vo}, 
in-8" de 344 pages. Broché : 2 fr. 50 c; cartonné toile : 3 francs. : 

Travail du dimanche. -^ Belgique. — Vol. I-II : Établissements industriels; 
broché : 8 francs; cartonné toile ilO francs. Vol. III : Mines, minières et car- 
rières ; broché : 4 francs; cartonné toile : 5 francs. Vol. IV : Consultation des 
conseils de l'industrie et dfu travail. Enquête dans les grands magasins. Consulta- 
tion de l'Association pour le repos du dimanche en Belgique; broché -. 3 francs; 
cartonné toile : 3 fr. 75 c. Vol. V : Pays étrangers; broché t 2 fr. 50 c; cartonné 
toile : 3 francs (l'896-ia98). ^ 

Travail de nuit des ouvrières dé Vindustrie dans les pays étrangers (France, 
Suisse, Grande-Bretagne, Autriche, Allemagne), par Maurice Anciaux, 1896; 
1 vol. inrB*» de 271 pages; broché : 2 francs. 

Lois et règlements concernant là police du travail et te régime des établisse^ 
ments classés, — 1906. 1 voL in-12; broché : 1 franc. 

Wetten en verordeningen betreffende den arbeid en depolitie over de inge* 
décide inrichtingen, — 1903. 1 vol. ip-12. Broché, 1 franc. 

Les salaires dans Vindustrie gantoise^ par Louis Varlez : I. Industrie coton- 
nière, 1901. 1 vol. in-8<' de 214-596 pages; broché.: 8 francs; cartonné toile : 
8 fr. 75 c. II. Industrie de la filature du lin, 1904, 1 vol. in-8® de gxlv-238 pages ; 
broché : 3 francs; cartonné toile : 3 fr. 75 c. 



(*) Toutes, les publications pour lesquelles il n*e8t pas renseigné d'éditeur spécial 
«ont en vente à TOffice de publicité, rue de la Madeleine, 46, et à la Société belge de 
librairie, rue Treurenberg, 16> à Bruxelles. 



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Statistique des salaires dans les mines de houille. — Octobm 48âi6-marï90O ; 
1 broehur^ de 37-404 pages in-^*?, avec 5 diagrammes, Prix : 3 francs. 

Salaires et durée du trataildàns les industries tecotUes au mots d*octdbre Î90Ï . 
l'vol. in-4** de 427-691 pages, cartogrammes et diagrammes. Bruxelles, 1905. 
relié toile,: 4.^ francs. ' y . :'>..- 

Idem, A7ialyse des résultats (tiré à part, sans les 'tableaux statistiqiies) avec 
carlogrammes et diagrammes. 4 vol. in-4^ de 427 pages, ^ruxelîes, 4905.' 
Cartonné i 1 francs. 

Les moteurs électriques dans les indi^stries à, domicile. I. L'industrie hOrîogère 
suisse. — n. Le tissage de la soije à Lyon..— III. L'industr,ie de la nibanerie.à 
Saint-Êtienne, par MM. EmestDBBOis et Armand JuuN. ^— 49Çf2. (Èpiii^é.) 

Les filatures de lin^ éttsde d'kygiiène professionnelle, f)ar lè P^ D^ GuBBRT. -^ 
4902. Broché : 9 francs. , . 

Les industries a domicile en, Belgique, y ù\. li L'industrie armurjère iiégfeôise. 
L'industrie du vêtement pour hommes à BruxeUes; L'industrie coutelîèfe de 
Uembloux. — 48991 4 vol. in-8<>de xx-362 pages. (Épuisé.) V % 

Idem, Vol. II : L'industrie du tissage du lin dans les Flandres. L'iadi^st^ié du 
tressage de la paille dans la vallée du Geer. L'industrie de la Qorilonnerie «n pays 
flamand* — 4900. 4 vol. in-8o de 466 pages, (Épuisé.) x 

Ji/em, Vol. lil: L'industrie cloulière en pays.walloh.L'industna de la ganterie. 
4900^ 1 vol. Jn^Ô^ dé 29» pSages; (Épuisé). , ' '.V 

Idem. Vol. IV et V : lia dentelle et la broderie sur talk. — 4902. 2;vpl.ih-8« 
,de 345-284 pages.. Prociié : 25 fraftcs; cartonné toile : 28 fr. SOx; (Épuisé:) 
, Idem. S oh \\: Lès industries de la confectioû de, vétépiemspo^r lK>m 
la cordonnerie à binche. L'industrie du tissage de la Mine dans le pays de Ver- 
, yiers et le Brab^nt wallon. L*ihdu5trie du tissage du coton en Flandre et dans le 
Brabant. — 4904. 4 vol. in-S^ de 600 pages. Broché : ^ franfes; cartonné toile : 
: ^francs. ^' '■ ■/'^■.' ^:;.- - ". V"- ; '' "■'';. -...i' "*,■.''.■■'■■,--'" '-,"' 

Idem. Vol. VH : L^industne dé la bonneterie. Llndustrje de la cordonnerie à 
Hervé.— 490.S. 4 vol. de 266 pages Broelié : 2 francs; eartonné tpile r 2 fr. 75 c, 

Idéini Vol. Vin : L'industrie du ïn€fuble à Malinés.' La broderie sur liftgé et 

Tindiistrie du col, du corset, dç la cravaté et de la chemise. L'industrie du vété- ' 

ment confectionné pour femnaes à Bruxelles. L'industrie de la; cordérie (planches 

et catte hors-texte)» 49Ô7 . 4 vol. in-8<»^ de 656 pages. Brochév: ^ francs j carlonné 

• toile ::6'francs,;- ■'■■ .: , . , ■'■ '■■"■, , \ - ■ - ] '■ ^^ -,; ^^ '.. • ,'' < : ■ ;■• ,'-. 

, /of^n» Vol. IX^ (En pppparati^n.) ;^ i ■ ^ ^v 

Recensement général, des Industries et desMetierè (8 4 octobre -1896). XVtÏÏ forts 
vol. in-4° et un atlas in-folio. (Cette publication n'est pas mise en venté.) • 

Monographies industrielles. (Apej^çu économique, tédïnOlogique et commer- 
ciaL) .1. . Filature mécanique du cotpn^ du lin i du chantre et du jutie. — 4903; 
4 vol. jn-^^de 17S pages ^ figures et planches. Broché :\2 îrahcs. 

lï. EabrioiXtion'des^ produits chimiques proprement dits. — 4905. i vol. în-8** 
dé SîOîgages-^ figures et pianclies. Broché ; 3franeis; cartonné toile : 3fr. 75.c. 
, 'îllji'f^abrieàlion et mise en cêunre du papw^ et du caWon, -r- 490p. 4 voL 
in^° de 200 pages, figures et planches. Broché-: ^francs; cart. toile : 2 fr; 75 c. 

IV. Industries céramiques. — 4907 . 4 vol.' inT8* de' xvï-242 pages, figures et 
planches. Broché : 2 fr, 25 c; cartonné toile ; 3 francs; . 

V. Fabrication et travail du ven'e, — 1 è07 ; 4 vol. iii-8<» de xxiv-2g4 pages, 
figures et planches.. Brofehé : 3 francs ; cartonné toile : 3 fr. 75 c* ' 

Loi et règlements sur la réparation des dommages résultant des accidents idu 
travail:— 4905.d)roché in 42, de 438 pages : 50 centimes, ' ' 



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