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Full text of "Insecta; publication mensuelle de la Station entomologique de la Faculté des sciences de Rennes"

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Revue lTllustrée d'Entomologie 


Publication mensuelle de la Station Entomologique 


de la Faculté des Sciences de Rennes 


PREMIÈRE ANNÉE 


IMPRIMERIE OBERTHUR, 


RENNES 
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LIBRARIES 


A NOS LECTEURS 


Nous avons indiqué ailleurs (1) les raisons pour 
lesquelles a été créée la Siation Æntomologique annexée 
à la Faculté des Sciences de Rennes. 

Depuis sa fondation notre Station n’a cessé de 
progresser et, lors du Congrès des Sociétés savantes 
tenu à Rennes en 1909 (2), nous avons résumé les 
perfectionnements successifs, très rapides, qu’elle a 
réalisés d'année en année, ainsi que les services déjà 
considérables qu'elle a rendus gratuitement depuis 
sept ans. 

Aujourd'hui la Station Entomologique entre dans 
une phase nouvelle de son existence. En effet, jusqu'ici, 
faute de locaux, faute d'installations appropriées, nous 
avions dû nous borner au rôle pur et simple d'agents 
de renseignements. 

Dans quelques mois, grâce aux ressources réumies à 
l’ancien Archevêché (laboratoire de recherches, grande 
serre spécialement aménagée pour l'élevage des insectes, 
vaste terrain d'expériences parfaitement situé) nous 
allons pouvoir, nous aussi, apporter notre modeste 
contribution à l'étude de la biologie des insectes et faire 
œuvre originale. 

Mais un établissement affecté à des recherches aussi 
spéciales que celles concernant l'Entomologie appliquée 
ne va guère sans un Recueil destiné à contenir les 


(x) Archives de Zoologie expérimentale et générale, 1907. 
(2) Comptes rendus du Congrès des Sociétés savantes en 1900. 


Dr LE —— 


mémoires des chercheurs admis à travailler dans ce 
Laboratoire, on comprendra donc facilement notre vif 
désir de posséder un Recueil de ce genre. 

Malheureusement, si notre bonne volonté est grande, 
nos ressources sont minimes et ce n'est pas avec le 
misérable crédit affecté à notre Service Entomologique 
que nous pourrions songer à mettre sur pieds une 
publication nécessairement illustrée et, par suite, extré- 
mement coûteuse. 

Un généreux anonyme, auquel la Station doit déjà 
beaucoup, a voulu nous tirer d’embarras et, sans 
compter, a pris à sa charge les dépenses considérables 
que ne manquera pas d'entraîner la publication des 
« /nsecta ». Nous lui adressons ici nos plus sincères 
remerciements. 

Nos « /nsecta » se diviseront en deux parties bien 
distinctes: l’une sera consacrée à l'Entomologie pure ; 
l’autre concernera l'Entomologie appliquée et se rap- 
portera aux recherches originales faites à la Station 
Entomologique, sans préjudice des articles destinés à 
faire connaitre les travaux les plus intéressants sortis 
des grandes Stations Entomologiques qui sont nos 


ainées et dont nous nous efforçons de suivre le bel 
exemple. 


FIGURES 


Professeur à la Faculté des Sciences de Rennes, 
Directeur de la Station Entomologique. 


PREMIÈRE ANNÉE JANVIER 1911 NUMÉRO 1 


INSECTA 


Revue Tllustrée d'Entomologie 


Publication mensuelle de la Station Entomologique 
de la Faculté des Sciences de Rennes 


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IMPRIMERIE OBERTHUR, RENNES 


1911 


Fa. 


ENTOMOLOGIE GÉNÉRALE 


Description: d’une nouvelle Espèce de BRANCSIKIA 


[Orth. MANTIDAE] 


Par C. LAMBERTON 


Dans leur ouvrage sur les Orthoptères de Madagascar, De 
Saussure et Zhentner ont créé le genre Brancsikia pour une 
seule espèce décrite par Brancsik (1803, 27 Jahresh. Ver. 
Trencsen, XV, p. 178, pl. IV, fig. 3) sous le nom de Deroplatys 
Frey: Nous croyons devoir rattacher à ce genre une nouvelle 
Mantide qui nous a été récemment communiquée par M. le 
D' Monnier. 


Brancsikia aeroplana, %. sp. 
— Ne saurait se confondre avec 
B. Frey: Brancsik : la forme et 
les dimensions de l'expansion 
thoracique l’en distinguent net- 
tement. Dans l'espèce déjà pu- 
bliée la dilatation du pronotum 
AN iourne sénerale, dun 
triangle isocèle dont les angles 
de la base auraient été tronqués. 
Plus exactement on pourrait | 
dire qu'elle est formée par deux 


trapèzes accolés par leur grande 
base qui coïncide avec l’axe du 
corps de l’insecte. La petite base SHOT e rene ed ae 

est à peu près le tiers de la grande. L'expansion thoracique de 


notre espèce est beaucoup plus développée. Elle est composée 


INSECTA, janvier 1911. 


PL 


assez exactement de deux parallélogrammes accolés par leur 
grand côté sur l’axe du thorax. Si les deux côtés postérieurs 
formaient un angle sortant au lieu d’un angle rentrant, la sur ge 
face entière du pronotum figurerait assez exactement un hexa- 
gone régulier. Cette vaste expansion foliacée fait du vol de 
cette Brancsikia un vol plané très remarquable et justifiant plei- 
nement, ce nous semble, le nom spécifique de aeroplana dont 
nous avons gratifié cette nouvelle espèce. 

Le pronotum de cette Mantide a l’apparence d’un fragment 
de feuille morte; 1l en a la couleur brune et luisante et l’aspect 
réticulé. La partie axiale forme un bourrelet demi-cylindrique, 
coupé transversalement au tiers antérieur par une petite dépres- 
sion blanchâtre. En arrière de cette dépression et de chaque 
côté du bourrelet on remarque un petit tubercule surmonté d’un 
point noir. L’ « aéroplane » de cette Brancsikia n'est point 
horizontal, mais forme deux plans incurvés de chaque côté du 
bourrelet axial. Les bords antérieurs et latéraux sont rectilignes, 
les bords postérieurs sont dentés. On remarque une dent exté- 
rieure obtuse et trois dents médianes épineuses. L’angle latéro- 
antérieur est largement obtus et très arrondi; l’angle latéro-pos- 
térieur est aigu et vaut très près de 60°. 

Comme chez la plupart des Mantides, la tête vue de dessus 
est très peu apparente. Examinée par la face ventrale de 
l'animal, elle à la forme d’un triangle équilatéral de 6 milli- 
mètres de côté. La bouche occupe l'angle inférieur, les yeux 
les deux angles supérieurs. Ces yeux ont une forme fuselée très 
remarquable, leur aspect est luisant et marbré. De plus trois 
ocelles sont disposés en triangle sur le vertex. Le labre, les 
mandibules et les palpes sont peu développés. Il en est de 
même des antennes qui prennent naissance chacune sur un petit 
mamelon logé dans une dépression à la base des yeux. Le 
vertex, d'apparence granitée, est beaucoup plus large que haut. 

La partie inférieure du protothorax est allongée, rétrécie 
d'avant en arrière, creusée de deux gouttières longitudinales où 
se logent les pattes antérieures au repos. Il est orné de trois 


ÈS 


- étroites bandes noires longitudinales et de trois autres bandes 
noires transversales, la première de celles-ci large et située à 
l’attache des pattes, les deux autres plus étroites et placées vers 
le milieu du protothorax. 

Les pattes antérieures sont modérément longues mais très 
robustes. La hanche, très développée, est comprimée latérale- 
ment et taillée en biseau. Sa face interne porte une dépression 
où vient se loger le fémur, car l'articulation de ces deux parties 
est disposée de telle sorte qu’elles ne se rabattent pas l’une sur 
l'autre, mais l’une à côté de l’autre. Le fémur est également 
comprimé transversalement; la partie supérieure est aiguisée en 
arête vive, la partie inférieure est creusée en gouttière, dont 
chaque bord est 
garni d'épines aï1- 
guës, plus fortes, 
plus nombreuses et 
plus régulières au 
bord interne qu’au 
bord externe. Le 


tibia a la même 
forme générale que 
RE ie on Brancsikia aeroplana Lamberton; type, vu de trois quart. 
bord supérieur est plus arqué. Le bord intérieur est creusé d’une 
gouttière disposée et armée comme celle du fémur. De plus une 
griffe acérée, longue et robuste termine le tibia. Le tarse est 
formé de cinq articles, le premier très long, le dernier armé de 
deux griffes. 

Les pattes de la deuxième paire sont plus courtes que 
celles de la troisième paire Toutes portent une petite 
expansion foliacée sur le fémur, près de son articulation avec 
le tibia. 

Les élytres sont moitié plus courtes que les ailes; elles 
n'arrivent pas jusqu'à l'extrémité de l’abdomen dont elles ne 
couvrent qu’une toute petite partie. Au repos, elles sont croisées 
l’une sur l’autre, et simulent parfaitement une feuille sèche 


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enroulée. Développées elles ont une forme lancéolée avec une 
grosse nervure dans la région médiane. Le champ interne est 
parcouru par des nervures arborescentes, le champ externe est 
réticulé. 

Les ailes dépassent l'abdomen, mais sont loin de le recouvrir 
en largeur. Au repos, elles figurent comme les élytres une feuille 
sèche enroulée. Leurs extrémités libres sont séparées et légère- 
ment divergentes. Développées, elles montrent deux champs 
d'aspects très différents : un champ externe, d’aspect coriacé, 
parcouru par des nervures longitudinales faiblement diver- 
gentes, terminé en lanière légèrement incurvée à extrémité un 
peu lobée et arrondie; un champ interne beaucoup moins long 
mais plus large, à bord marginal arrondi, parcouru par des 
nervures rayonnantes, d'un aspect réticulé et diaphane. 

L'abdomen, presque aussi large que long, a une forme en 
cœur très remarquable. Il est aplati, les anneaux se distinguent 
nettement les uns des autres, sauf les derniers. Le sixième 
recouvre presque complètement le septième. Le huitième porte, 
de chaque côté, une expansion cordiforme, et au milieu une 
expansion en lanière. 

Cette espèce a été capturée dans la forêt d’'Analamazoatra, 
au bord du chemin de fer de Brickaville à Tananarive. 


Contribution à l’Etude zoogéographique 
des BUPRESTIDAE de l’Aîrique occidentale française 


[Goléoptères] 

Par André VUILLET, Préparateur à la Faculté des Sciences de Rennes, 

et Jean VuILLET, Directeur d'Agriculture coloniale. 

Tous les naturalistes qui se sont occupés de faunes exotiques 
ont dû déplorer bien souvent l'ignorance dans laquelle on se 
trouve presque toujours en ce qui concerne l'habitat des espèces 
même les plus communes. Pour ce qui est des Coléoptères, par 
exemple, 1l serait évidemment fort désirable de connaître les 


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ar 


différentes espèces végétales sur lesquelles on peut rencontrer 
chacun d’eux; un nom de localité peut répondre à des stations 
nombreuses et variées; un nom de plante, presque toujours, 
correspond à une station bien déterminée. 

Pendant son dernier séjour au Soudan, l’un de nous, Jean 
Vuillet, a rassemblé de nombreuses notes relatives à l'habitat 
de quelques groupes de Coléop- 
tères. Nous publions ici celles 
qui concernent quelques gros bu- 
prestes. 


1. Sternocera castanea Olivier 
700, Entomolopie,. If, n°32, 
p. 25; tab. 2, fig. 8 &-c; décrit du 
Sénégal). — (Cette espèce qui 
existe également, un peu modifée, 
en Abyssinie et dans la Haute- 
Egypte, est très commune dans 


nos colonies du Haut-Sénégal- 
Te LA / 3 / 4 

Niger et du Sénégal ; elle à été Fi. 1. — Sternocera castanea Olivier ; 

récoltée à Koulouba (4), sur Cazlliea Koulouba (J. VuiLzet). 

dicrostachys ®, et à Ségou(), sur Acacia albida (Delile) 


(FIG. 1). 


(1) Koulouba est situé sur une petite montagne qui domine Bamako; c’est 
la résidence du Gouverneur du Haut-Sénégal et Niger. 

(2) Arbuste épineux de la famille des Légumineuses, tribu des Mimosées, 
dont l’épi floral est de deux couleurs bien tranchées, rose et jaune. Ses 
gousses sont contournées sur elles-mêmes. Il est très commun au Sénégal et 
dans le Soudan moyen. Il se nomme Si#/j en Ouolof, W’guiki en Bambara. 

(3) Ségou est sur le Niger occidental moyen. 

(4) L’Acacia albida (Delile, Flore d'Egypte) est un assez bel arbre dont 
les feuilles tombent chaque année à la fin de la saison sèche et ne repoussent 
qu'après l’hivernage. A la base du pétiole de ces feuilles se trouvent deux 
épines droites, blanchâtres. Ses inflorescences sont des épis insérés à l’aisselle 
des feuilles. Ses gousses sont indéhiscentes, coriaces, comprimées, de couleur 
jaune. Les indigènes le conservent précieusement dans les terrains qu'ils cul- 
tivent parce qu’il fertilise le sol et ne l’ombrage pas à l’époque des cultures. 
Son bois, tendre, est utilisé pour la confection de plats, de vases, de petits 
sièges et objets divers. Il se nomme Xada en Ouolof, Xassane en Sonrhaï, 
Taiki en Foulbé de Bandigara, Z'iaski en Toucouleur du Sénégal, Ba/ansan 
ou Balansa en Bambara, Balantiagné en Maraka du Sahel, Zanga en Mossi. 


pe 


2. Sternocera interrupta Olivier (1700, Loc. cit, p. 26; tab. 4, 
fig. 28 a; 


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décrit du Sénégal). —— Semble avoir une aire de dis- 
persion moins étendue vers l'est que 
l'espèce précédente, mais est plus com- 
mune dans l'Afrique occidentale fran- 
çaise. La couleur fondamentale des 
élytres varie par graduations insen- 
sibles du noir bleuâtre au rouge brun 
clair. Se trouve généralement sur des 
Mimosées; pris à Koulouba sur Carlliea 
dicrostachys. Une forme sensiblement 


plus petite que celle des Mimosées a 


Free Va GE PR été observée en grande abondance, en 
interrupta Olivier ; 
Moyen-Sénéral (J. VtILLET). 1007, dans une savane du Haut-Sé- 


négal, sur un Axdropogon (FIG. 2). 


3. dJulodis fimbriata Klug (1829, Symbolae Physicae, I, 
tab. 1, fig. 2) (arabica Gory). — Espèce 
récoltée, au nombre de 10 exemplaires, le 
23 août 1000, à Hombori W), sur Porvrea 
aculeata (De Candolle) ®. Chez l’insecte 
vivant, les larges bandes pubescentes 
latérales étaient d'un beau rouge orangé 


et les parties des élytres extérieures à 


ces bandes étaient vivement colorées en 


bleu. Ces dernières parties ont actuelle- RE 


fimbriata Klug ; 
Hombori (J. VUILLET). 


les bandes pubescentes sont encore distinctement orangées chez 


ment perdu cette coloration bleue, mais 


8 exemplaires (FIG. 3). 


(1) Hombori se trouve dans la boucle du Niger, vers 4° long. O. et 15° 
lat UN: 

(2) Le Combretum aculcatum (Ventou), Poivrea aculeata (De Candolle), 
est un arbuste plus ou moins sarmenteux, de la famille des Combretacées, 
commun dans la zone sahélienne du Sénégal et du Soudan. Ses fleurs sont 
inégalement blanches et violettes. Il se nomme Savai en Ouolof, Xodiolugna 
en Sonrhaï de Goudam, Bouboulégna en Sonrhaï de Tombouctou, Zaougné 
en Foulbé, Xatabéné en Bambara du Sahel, Zkik en Maure. 


+, 


— fo — 


La collection René Oberthür renferme les 5 exemplaires 
types d'arabica Gory, d'Arabie : Djedda (ex. coll. Mniszech), 
un exemplaire de Nubie (z4.), 3 exemplaires 
d'Abyssinie (A. Raffray, dont un ex. coll. 
Mniszech). Tous ces spécimens présentent 
des bandes pubescentes latérales d'un Jaune 
franc, nullement orangé; mais 1l est fort pos- 
sible que la teinte rouge ait existé chez ces 
insectes à l’état vivant et qu'elle ait disparu 


depuis comme cela s’est produit chez deux 

des individus capturés à Hombori. D'ail- Tin” AL yo ir 
/ : aequinoctialis Olivier ; 

leurs, la figure donnée par Klug (loc. cé.) Rikaea (I. Vurien). 

montre très bien cette couleur orangée dans la région apicale 


des bandes pubescentes latérales. 


4. dJulodis aequinoctialis Olivier (1700, 
ldeac, peO tas Be is; décrit du 
Sénégal). — Trouvé en 1907 sur le Moyen- 
Sénégal, et, le 5 septembre 1000, à Kikara (1) 


(FIG. 4). 


5. Julodis Cailliaudi Latreille (1827, apud 
Cailliaud, Voyage à Méroé, IV, p. 227-228; 


décrit du royaume de Dongolah). — Cette 


| espèce existe en Egypte et au Sénégal; elle 
F1G. 5. — Julodis 


Caillaudi Latreillk; à été trouvée, le 28 septembre 1900, à Tom- 
Tombouctou : : - : 
(J. VuILLET). bouctou, sur Balanites aegyptiaca (Delile) ®), 


et sur Poivrea aculeata (De Candolle) (FIG. 5). 


(1) Kikara est un village de la boucle du Niger, situé entre 15° et 15°30 
de lat. N. 

(2) Petit arbre épineux à rameaux verts, de la famille des Simarubacées, 
tribu des Picramniées. Ses fruits, qui ressemblent extérieurement à la datte, 
sont consommés par les indigènes; leur amande, contenue dans un noyau très 
dur, peut donner de l'huile. Ses feuilles sont formées de deux folioles 
coriaces. Il se nomme Soump en Ouolof, Ségainé en Bambara, Guerbe hono 
en Sonrhaï (pays de Tombouctou), Teichaf en Maure, Mourotoki en Koulbé, 
Æèrèba en Mossi. Il est surtout commun dans la zone sahélienne du Sénégal 
et du Soudan, mais on le rencontre aussi dans la zone moyenne. 


PURE 


6. Steraspis scabra Fabricius (1775, Systema Entomologiae, 
p. 220) (squamosa Klug). — Trouvé le 
25 septembre 1900, près de Tombouctou 
(route de Kabara), sur Acacia tortilis 
(Hayne) U). 


7. Steraspis scabra, var. Oberthüri, 
var. nov. — Dessus d’un bleu violet 
foncé, dessous d’un bleu plus clair à 
reflets vert bronzé; 2 exemplaires pris 


le 26 août 10900, entre Hombori et la 


mare de Dimamou ®, sur tronc d’A caca 
F1G.6.— Steraspis scabra, 


var. Oberthüri Vuillet, Seyal  (Delile) %, un exemplaire pris 
région de Hombori À 
(J: VurLxeT). le Oo septembre à Doumbara 4, sur la 


même espèce d'Acacia (FIG. 6). 
Tous les insectes dont 1l est question dans cette note font 
partie de la collection Oberthür. 


(x) L’Acacia tortilis (Hayne) (Acacia fasciculata, Guiïllemin et Perrottet) 
est un arbre des stations sablonneuses. 11 atteint de 5 à 8 mètres de hauteur. 
Ses inflorescences sont de petits capitules blanchâtres situés à l’aisselle des 
feuilles, elles sont parfumées. Ses gousses sont linéaires, comprimées, con- 
tournées. Il habite principalement les régions semi-désertiques du Sénégal et 
du Soudan; il est extrêmement abondant dans la région de Tombouctou. On 
le retrouve dans le sud de l’Algérie et de la Tunisie. Il se nomme S?g en 
Ouolof, Bissogna en Sonrhaï, Z'a/lah en Maure, Xt/ouki en Foulbé du Moyen- 
Niger et en Toucouleur du Sénégal, Bagui en Bambara du Sahel. 

(2) Sur la route de Hombori à Bambara-Mandé, à 18 kilomètres de Hom- 
bori. 


(3) L'Acacia Seyal est bien caractérisé par son écorce verte ou rouilleuse 
qui se détache par plaques. Ses inflorescences sont des boules jaunes placées 
à l’aisselle des feuilles. Ses gousses sont linéaires, plates, déhiscentes, légè- 
rement étranglées entre les graines, très arquées. Il dépasse rarement 5 à 
6 mètres de hauteur. Il forme des peuplements très denses dans certaines 
stations argileuses du Sénégal et du Soudan. En Afrique occidentale son 
habitat s'étend vers le Nord jusqu’au pays de Tombouctou. On le rencon- 
trerait aussi dans le Sennaar et dans le sud de la Nubie où, d’après de Lanes- 
san (/Zistoire naturelle médicale, 2° éd., t. I) il serait connu sous le nom 
de Soffar. 11 se nomme Mpenah, ou Sourour, ou Fenek en Ouolof, Boulbz 
en Foulbé et en Toucouleur du Sénégal, Gnaoniguè en Bambara, Gissé en 
Maraka, Sèdra ber en Maure, Gouaga en Mossi. 


(4) Sur la route de Douentza à Boré, cercle de Bandiagara. 


(D'après Photo LaBsoucxEe, Toulouse). 


En haut : Cirque de Gavarnie et ses environs. — En dessous : Gèdre et la vallée du gave de Gavarnie. 
Sur le cadre: Zris xiphioïdes Ehrh. 
(Voir au verso). 


ao 


A propos d’une Race pyrénéenne 
de MONONYCHUS PUNCTUM-ALBUM Herbst. 
[Col. CURCULIONIDAE] 
Par A. VUILLET 

J'ai décrit tout récemment (in Feuille des Jeunes Naturalistes, 
n° 484) une variété de Mononychus punctum-album Herbst que 
Je considère comme une race locale de cette espèce, particulière 
aux Pyrénées centrales. Elle se distingue de la forme typique 
par une taille plus faible et une augmentation du nombre des 
squamules noires dans le revêtement (avec, bien entendu, réduc- 
tion corrélative des squamules jaunâtres). 

Cette forme intéressante de la faune française porte le nom 
de Mononychus punctum-album, var. Rondow. Elle a été décou- 
verte dans des capsules d’/r25 xiphioides récoltées à Gavarnie 
(Hautes-Pyrénées) par M. Rondou, instituteur à Gèdre, auteur 
d'un excellent Catalogue des Lépidoptères des Pyrénées. 

On a réuni sur la page ci-devant deux vues de la magnifique 
contrée où vit le M. functum-album, var. Rondoui : le cirque de 
Gavarnie et ses environs, où croît l’/72s xiphaoides Ehrh. (/r1s 
pyrenaica Bubani), et le pays de Gèdre, situé plus bas dans 
la vallée. Et c’est la fleur préférée du petit charançon, le bel 


Iris bleu des Pyrénées, qui encadre le tout. 


Les RHABDOTIS de l’Aîrique occidentale française 
[Col CETONIDAE] 
Par A. VUILLET 
1. Rhabdotis sobrina Gory et Percheron (1833, Monographie 
des Cétoines, p. 234, pl. 44, fig. 4) W. — On rencontre cette 
espèce en Abyssinie, Somalie, Kordofan, Afrique orientale 
anglaise, Afrique orientale allemande, Zanzibar. Mon frère, 


(1) Je ne crois pas devoir admettre la synonymie : Æhabdotis sobrina 
Gory=picta Fabr. var., donnée par G. Kraatz, i# Deut. Entom. Zeitschr., 


1897; P. 191. 


Jean Vuillet, l’a capturée à différentes reprises, du 6 août au 
13 septembre 1900, dans les localités suivantes : entre Kani- 
Kombolé © et Guimini @), sur Acacia Verek 3) 
en fleurs; à Hombori, sur fleurs d’Acacia À dan- 
sont; à Doumbara (4, sur fleurs d’Acacia 
Verek; à Dounkoy, sur Acacia A dansonu V6); 


enfin entre Kona (6 et Moussourou (7), où de 


Fi1G. 1. 
Rhabdotis sobrina 


) G : D 
fleurs d'A. Verek (FIG. 1). pe ii 


nombreux exemplaires se trouvaient sur les 


Chez ces exemplaires soudanais, au nombre de 10, la largeur 
aux épaules varie de 0 "/" 12 à 10 "/" 34. 


{1) Cercle de Bandiagara, au point où la route de Ouahigouya à Bandia- 
gara atteint la falaise de grès. 


(2) Cercle de Bandiagara, à la base de la falaise de Bandiagara. 


(3) Acacia Verek (Guiïllemin et Perrottet) = Acacia Senegal (Linné, nec 
Willdenow). C’est un arbuste de 3 à 6 mètres de hauteur, rameux, armé de 
petites épines stipulaires recourbées. Ses fleurs sont disposées en épis cylin- 
driques blancs. Ses gousses sont plates, déhiscentes, de couleur feuille morte 
lorsqu'elles sont sèches; elles sont sillonnées de nervures irrégulières qui 
partent de la suture, elle-même épaissie. C’est lui qui fournit la gomme 
au Sénégal apportée à nos comptoirs par les Maures et les Peuhls. D’après 
Schweinfurth (Aufz. und Beschr. der Acac. Art. des Nilgeb.), dont les 
observations ont été plus tard confirmées, cet arbre produit aussi la gomme 
dlanche du Kordofan. L’A. Verek habite les contrées sablonneuses. Il forme 
des peuplements très importants en Mauritanie et dans les provinces sahé- 
liennes du Sénégal et du Soudan. Il est abondant sur les dunes et les rochers 
de la région de Tombouctou. Il croît aussi dans la Nubie, le Kordofan et dans 
l'Afrique orientale, région de l’Atbara supérieur, où il est connu sous le nom 
de Hashab. Il se nomme encore: Verek, en Ouolof, Patouki en Foulbé, 
Déligna en Sonhraï, Aouarouar en Maure, Dibé en Bambara et en Maraka 
du Sahel (Note de Jean VUILLET). 


(4) Route de Douentza à Boré, cercle de Bandiagara. 


(s) L’Acacia Adansonii (Guillemin et Perrottet) est une variété de l’Acacia 
arabica Wildenow. C’est un arbre de 4 à 8 mètres de hauteur, à écorce noi- 
râtre, à épines droites. Ses fleurs sont groupées en boules jaunes situées 
à l’aisselle des feuilles. Ses gousses sont indéhiscentes, brunes à maturité, 
ridées, renflées à la place des graines, étranglées entre elles, elles sont uti- 
lisées par les indigènes pour le tannage des cuirs. L’Acacia Adansonii se 
rencontre sur toute l’étendue du Sénégal et des territoires civils du Haut- 
Sénégal-et-Niger. Dans les zones méridionales et moyennes on ne le trouve 
guère pourtant que près des villages. Il se nomme Gomiaké ou Veb-Neb en 
Ouolof, Bagana en Bambara, Gaoudi en Foulbé, Diabé en Saracolet, Bañni en 
Sonrhaï, Pégainnainga en Mossi, Salaka en Maure (Note de Jean VUILLET). 

(6) Sur la rive droite du Niger, entre Mapti et le lac Débo. 


1 


(7) Route de Kona à Bandiagara. 


el — 


2. Rhabdotis Pontyi, x. sp. (FIG. 2). — Espèce plus petite 
que la précédente, plus étroite; la largeur aux épaules (pour 
ies 19 exemplaires rapportés par mon frère) 
varie de 8 “/" à 9 “/" 14. Dessim nettement 
différent. 


Chaque élytre présente, comme chez K4ab- 


vas dotis sobrina Gory, une bande blanche bien 
Rhabdotis Pontyi , 
Vuillet, type; marquée, partant de la base et prolongeant 
Koulouba É 
(JT. VurLLEr). la bande blanche externe du pronotum. Mais, 


tandis que chez À. sobrina la région comprise entre cette bande 
élytrale et la suture est à peu près dépourvue de blanc, ou pré- 
sente tout au plus, dans la partie apicale, un ou deux points 
blancs, cette région possède, chez À. Ponty1, une bande blanche 
n'atteignant pas la base de l’élytre, mais néanmoins très mar- 
quée. Cette bande blanche est généralement élargie en un gros 
point à son extrémité apicale; elle peut être réunie par une ligne 
blanche transversale à un petit trait blanc juxtasutural, lequel 
n'atteimt jamais, dans les exemplaires que j'ai examinés, un 
développement aussi grand que le trait correspondant de 
R. picta Fabricius. 

Le dessin de la tête est aussi parfaitement distinct dans les 
deux espèces (FIG. 3). Il est composé de 4 taches chez tous 
les exemplaires, sauf un, de 
R. sobrina que j'ai examinés 
(102 exemplaires) et seule- 
ment de 2 taches symétriques 


chez À. Pontyi (21 exem- 


plaires examinés). F1G. 3. — a) Dessin de la tête de Rhabdotis 
‘ Pontyi Vuillet; b) Dessin de la tête de 


11 semble bien, d'après les A fébrna dors. — Dinan ie 
observations de mon frère, blanches. 
que ces deux espèces diffèrent également par leur habitat 
et l'époque de leur apparition : il n’a trouvé la première, 
comme Je l'ai dit, que dans les mois d'août et septembre, sur 
les Acacia Verek et A. Adansonii en fleurs; À. Pontyi a été 


pris, du 13 mars au 6 juillet, sur les fleurs de Combretum 


— 13 — 


macranthum 4) dans la Haute-Guinée et dans le Haut-Sénégal- 
Niger : Bamako, Koulouba  ; un seul exemplaire a été vu autre 
part que sur Combretum maicranthum, sur feuille de Mil, c’est 
un exemplaire anormal qui ne présente plus trace de coloration 
blanche bien qu'ayant les bandes et points enfoncés. Bien que 
mon frère ait séjourné plusieurs années dans la région de 
Bamako, 1l n’y a jamais observé À. sobrina. 

Rhabdotis Pontyi est dédiée à M. W. Ponty, Gouverneur 
général de l'Afrique occidentale française. Les types font partie 
de la collection René Oberthür qui renfermait déjà deux exem- 
plaires de cette espèce (ex. coll. Mniszech) sans indications de 
provenance. 


“ LES VIEUX AUTEURS ” 


Les entomologistes d'autrefois ont publié maints travaux 
excellents que nous avons le devoir d'étudier. Malheureusement, 
les ouvrages qui les renferment sont souvent très rares auJour- 
d’hui et beaucoup de travailleurs éloignés des grands centres 
ne peuvent se les procurer. Nous pensons faire œuvre utile en 
publiant des reproductions de ces travaux anciens et des figures, 
souvent fort bonnes, qui les accompagnent. 

L'article de Bosc que l’on pourra lire ci-après est extrait du 
Journal d'Histoire Naturelle qui n’a paru que pendant deux 


(1) Le Combretum micranthum Don. (C. Raimbaulti Heckel) est un petit 
arbuste généralement rameux dès la base ou à une faible hauteur, à feuilles 
simples, entières, luisantes, souvent roussâtres. Son fruit est muni de 4 ailes 
sèches, demi-circulaires, de couleur marron, de 12 à 16 millimètres de dia- 
mètre, disposées suivant deux plans perpendiculaires. Il est très abondant au 
Sénégal, en Guinée, et dans le Soudan moyen. Ses feuilles fournissent une 
tisane employée assez fréquemment comme diurétique, notamment dans la 
bilieuse hématurique. C’est le P. Raimbault, missionnaire du Saint-Esprit, 
qui en a fait connaître les propriétés. Il se nomme Xinkéliba en Soussou 
(Guinée), Sékéou en Ouolof, W’golobé en Bambara, Para oulé en Malinké, 
Takko en Foulbé du Moyen-Niger, Xankalibaré en Foulbé du Fouta-Djalon, 
Dannara en Mossi (Note de Jean VUILLET). 


(2) Koulouba est situé sur une petite montagne qui domine Bamako. 


années à la fin du XVIII° siècle. Tout ce qui en a paru a été 
réuni, en deux volumes, sous le titre de Choix de Mémoires sur 
divers objets d'Histoire naturelle, pax MM. Lamarck, Bruguière, 
Olivier, Hauy et Pelletier (Paris, 1792). 

La Description du Cynips Quercus-Tozae est à la page 154 
du tome II de ce CAoix de Mémoures. 


Fac-similé des figures de Bosc; pl. 32, fig 


. 1-3 du Choix de Mémoires, etc. 


Description du CYNIPS QUERCUS-TOZAE 
Lue à la Société d'Histoire Naturelle. 
Par Louis Bosc. 


M. Bayen a remis à la Société, trois nouvelles espèces de Galles 
de chène qu’il a rapportées des Pyrénées, mais dont 1l n’a pas eu 
le tems d'étudier l’histoire, pendant le court séjour qu'il a fait 
dans ces montagnes. 


— 15 — 


M. Gillet, ci-devant de l’Aumont, qui a également rapporté 
une de ces Galles, et qui ensuite en a fait venir une très grande 
quantité, m'a mis à portée de faire connoître à la Société l’insecte 
qui la produit. 

Cette Galle, figurée de grandeur naturelle dans la planche 32, 
fig. 3, ne se trouve jamais, d’après l'observation de M. Gillet, 
que sur une espèce de chêne que ce Naturaliste croit propre aux 
Pyrénées, qui y est connu sous le nom de T'oza, et qui a de grands 
rapports avec le Quercus cerris de Linnæus. Elle est toujours 
placée sur une pousse de l’année précédente, et y est fixée de 
manière qu’elle paroît l'embrasser. Sa forme est un sphéroïde, 
un peu alongé aux deux extrémités, d'environ 15 lignes de dia- 
mètre; sa substance intérieure est fongueuse; son écorce est fort 
dure sans être ligneuse, elle est presque unie, mais 1l existe aux 
deux tiers de sa hauteur une couronne de 8 à 12 tubercules assez 
gros, séparés par des intervalles presque égaux. Cette Galle, la 
plus grosse de celles connues jusqu’à ce jour, subsiste sur l’arbre, 
jusqu’à ce qu’elle soit pourrie, ou que l'accroissement de la branche 
qui la supporte l'ait fait fendre, ce qui n'arrive qu’au bout de 
plusieurs années. Les essais que M. Gillet a fait faire pour 
employer cette Galle en place des noix de Galle ordinaires, lui 
ont donné un résultat fort peu inférieur à l'effet de ces dernières. 

L'insecte qui produit cette Galle en est sorti, à Paris, vers le 
mois de mai, par un trou qu'il a percé indifféremment dans toutes 
les parties de la surface. M. Gillet a essayé de le faire accoupler 
et de le multiplier aux environs de Paris, mais ses tentatives n’ont 
point eu de succès. 

Il peut être décrit ainsi : 


CYNIPS QUERCUS-TOZAE 


C. Testacea, villoso-sericea, antennis tartisque nigris, abdomine 
dorso macula nigra. 
Habitat in Pyreneis. 


La tête testacée, velue; les yeux noirs; les antennes filiformes, 
de la longueur de la moitié du corps; les articles, excepté le 


TO = 


premier, de couleur noirâtre. Le thorax testacé, velu, avec plu- 
sieurs stries enfoncées dans sa partie supérieure. L’abdomen 
testacé, velu, marqué d’une large tache noire dans sa partie supé- 
rieure. Les ailes plus longues que l'abdomen, ciliées à leur base, 
avec des nervures plus brunes. Les pattes testacées, velues: les 
tarses noirâtres. 

Les mâles sont plus petits que les femelles, et plus noirâtres. 
Les femelles sont quelquefois complètement testacées. 

Cet insecte a beaucoup de rapports avec le Cynips glecomae de 
Linnæus, il est de même grandeur, presque de même couleur. 
Il en diffère par son abdomen, aussi velu que le thorax. 

Reaumur, vol. 3, pl. 25, fig. 5, a fait graver une Galle qui a 


quelques rapports avec la nôtre, mais il en parle à peine dans le 
texte. 


— 17 — 


ENTOMOLOGIE ÉCONOMIQUE 


LA MOUCHE DOMESTIQUE 


CE QU'IL FAUT FAIRE POUR LA DÉTRUIRE 
Par André VUILLET. 

La mouche domestique n’est pas seulement un insecte gênant, 
encombrant, parfois exaspérant, c'est aussi, matériellement, un 
des plus nuisibles. 

Connaissant le mécanisme habituel de la contagion dans la 
fièvre typhoiïde, il est permis de déclarer à prior: que l’insecte 
dont nous parlons doit avoir très fréquemment un rôle impor- 
tant dans la genèse des épidémies. On sait, en effet, que les 
bacilles existent, en grand nombre, dans les déjections des 
typhiques, même lorsque ces derniers présentent simplement 
une forme très atténuée de la maladie, pouvant même passer 
inaperçue. Les mouches, certainement, ne feront aucune diff- 
culté pour venir cueillir les susdits bacalles et les transporter 
par exemple sur des aliments solides ou liquides, qui auront 
pu être préalablement stérilisés par la cuisson mais n’en devien- 
dront pas moins dangereux ensuite. 

On a mieux que ces suppositions & priori pour affirmer la 
culpabilité de la mouche. Des recherches très précises, dues sur- 
tout à l'Américain Dutton, sont parfaitement concluantes dans 
ce sens. En utilisant la technique bactériologique, Dutton a pu 
démontrer que, des mouches ayant séjourné sur des fèces 
typhiques et y ayant absorbé des bacilles d'Eberth, ceux-c1 ont 
pu vivre plusieurs semaines dans le canal intestinal de l’insecte. 
Celui-ci, pendant tout ce temps, disséminait avec ses propres 
excréments (si l’on peut dire) des microbes virulents. 

Aïnsi donc, la cause est entendue. Nous prendrons toutes les 
précautions prescrites par l’hygiène : nous ferons soigneusement 
bouillir notre eau, notre lait, cuire nos légumes, etc. Après cela, 


si la fièvre typhoide nous atteint, nous n’en serons pas étonnés 


LT — 


puisque mesdames les mouches sont là pour rendre inutiles 
toutes ces opérations. Il est vrai que l’on peut songer à mettre 
les déjections des typhiques à l’abri de leurs incursions; de 
grands progrès dans ce sens ont déjà été réalisés, au moins dans 
les villes, mais 1l reste encore beaucoup à faire, surtout dans 
les campagnes, d’où les villes tirent leur lait, leur beurre, leurs 
légumes. Nous ne voyons guère la possibilité d’une prophylaxie 
sérieuse de la fièvre typhoïde sans une diminution appréciable 
du nombre si considérable, surtout dans les campagnes, de la 
Musca domestica. 

Or, on peut affirmer que si tous les hommes voulaient cette 
année-ci faire le nécessaire, la Musca domestica serait, l’année 
prochaine, un insecte rare (1). En effet, cette espèce est une de 
celles dont la biologie nous est le mieux connue et nous sommes 
maîtres du milieu où elle accomplit son développement lar- 
vaire. Ce milieu est constitué, presque en totalité, par les fumiers 
des étables et des écuries (surtout le fumier de cheval); que l’on 
fasse subir à ces fumiers un traitement convenable, et le nombre 
des mouches en sera réduit dans de telles proportions qu’elles 
ne seront plus gênantes ni nuisibles. 

Quant au traitement dont il s’agit, il est basé sur des expé- 
riences suivies du D' L. ©. Howard, directeur du Bureau of 
Entomology de Washington; pour l’exposer je me contenterai 
de traduire de mon mieux cet auteur (). 

« En ce qui concerne la suppression des mouches, les me- 
» sures à prendre doivent nécessairement entraîner des dépenses 
» et quelque dérangement. Dans une contrée densément peuplée, 


(x) Il est bien certain que cela n’arrivera pas l’année prochaine, mais il 
n’est nullement chimérique de compter sur les progrès de l'hygiène publique 
pour amener la disparition plus ou moins complète de Musca domestica F. 
comme ils ont amené celle de Z'yreophora furcata F., mouche commune aux 
environs de Paris du temps de Macquart (mort en 1855) et de Robineau- 
Desvoidy (1799-1857) et introuvable dans la même région à l’heure actuelle. 
Sa larve vivait sur les cadavres desséchés du cheval, du bœuf, etc. (Dr Viile- 
neuve, Les Mouches qui disparaissent, in Feuille des Jeunes Naturalistes, 
41° année, p. 33). 

(2) L. O. Howard, ÆZow Insects Affect Health in Rural Districits; U.S. 
Department of Agriculture, Farmers Bulletin N° 155, Washington, 1908. 


» 


» 


» 


» 


— 19 — 


ces mesures, pour être parfaitement efficaces, devront être 
généralisées; mais, dans une ferme isolée, le nombre des 
mouches domestiques peut être considérablement réduit par 
l’action d’un seul homme. Tout le fumier s’accumulant dans 
les écuries ou les remises doit être enlevé, sinon tous les jours, 
au moins une fois par semaine, et entassé soit dans une fosse 
spéciale soit dans un compartiment soigneusement cloisonné 
situé sur l’un des côtés de l'écurie ou à l’une de ses extrémités. 
Ce réduit devra pouvoir communiquer directement avec l’exté- 
rieur pour permettre l’enlèvement du fumier. L'apport quoti- 
dien ou hebdomadaire, après avoir été mis en place dans la 
fosse ou le réduit spécial, devra être saupoudré à la surface 
avec du cAlorure de chaux du commerce. À cet effet 1l sera 
commode d’avoir en réserve, à proximité, un baril de cette 
substance. Si l’on suit ces recommandations (qui sont basées 
sur des expériences pratiques), les mouches domestiques ne 
pourront pour ainsi dire plus se reproduire et leur nombre 
sera pratiquement réduit à zéro. 

» L'endroit destiné à recevoir le fumier doit être parfaite- 
ment clos afin d'éviter l'entrée ou la sortie éventuelle de 
mouches. Une fenêtre garnie de toile métallique n’est pas 
recommandable car elle serait mise hors de service en quelques 
jours par les vapeurs de chlore. » 

Il s’écoulera sans doute bien des années avant que cette 


méthode si rationnelle de lutte contre les mouches soit en usage 


dans les campagnes françaises. En attendant, ne pourrions-nous 


pas émettre le vœu de la voir pratiquer par exemple dans nos 


casernes ? Il paraît bien certain, d’après ce que nous savons, que 
, 


les résultats seraient des plus satisfaisants. 


Il faut ajouter que d’autres insectes, surtout les punaises et 


les puces, peuvent jouer un rôle également assez important dans 


la propagation de la fièvre typhoiïide. Nous parlerons de ces 


derniers dans un prochain article. 


RE — 


LES CHENILLES DE BROWN-TAIL MOTH 


Leur exportation et leur non-exportation 
Par André VUILLET. 


Quelques braves gens de mon entourage doivent se faire une 
idée très spéciale de ma mentalité : une année, on me voit 
entreprendre d'importants voyages, dépouiller un courrier volu- 
mineux, recevoir d'innombrables colis de toutes dimensions, les 
réexpédier vers une destination lointaine, non sans leur avoir 
fait subir au préalable quelque traitement inusité (par exemple 
une énergique réfrigération). Pourquoi tout cela? Quel est 
l'objet de cet étrange trafic? On s’informe, on apprend que les 
mystérieux colis ne renferment pas autre chose que des chenilles, 
des chenilles sans aucune utilité chez nous où elles sont au 
contraire fort nuisibles, des chemilles destinées à certains pays 
d'Amérique o% elles sont encore plus nuisibles que chez nous. 
Evidemment cela n’est pas clair, évidemment il y a quelque 
chose là-dessous. 

Deux ans après, je voyage encore mais je n’expédie plus rien; 
seulement, on apprend que je gagne des centres où se font des 
expéditions de végétaux pour certains pays d'Amérique et que, 
là, j'emploie toute mon activité à éviter, si faire se peut, qu’au- 
cune chenille ne soit expédiée par mégarde avec les végétaux 
en question. Précisons : il s’agit surtout de la même espèce de 
chenille que jadis j'expédiais sciemment et à grands frais. 
Faut-il chercher à comprendre ?.… 

C'est pourtant bien simple : 

Les chenilles en question, qui sont celles du papillon appelé 
Liparis chrysorrhoea, ou plus simplement Cl-doré, sont en 
effet très nuisibles chez nous lorsqu'elles sont suffisamment 
nombreuses dans nos vergers; cela arrive assez fréquemment 
pour que notre grand entomologiste Réaumur ait cru devoir 
leur réserver le nom de ckenilles communes. Ces chenilles 
passent l'hiver dans des nids collectifs, en soie d’un blanc gri- 
sâtre, qu'elles se tissent sur les arbres et arbustes où elles sont 


ON 


nées. On voit donc de temps en temps, dans les différentes 
régions de la France, des invasions de ces chenilles communes; 
en hiver, les arbres des bois et des jardins, les haies au bord 
des routes, sont alors couverts de ces nids, très apparents en 
l'absence de feuilles. Si on ne prend pas soin de les enlever, 
les arbres en souffrent, car au printemps les jeunes feuilles sont 
dévorées. Cela dure deux ans, trois ans, souvent davantage; 
puis les chenilles disparaissent du pays, ou à peu près, pour 
plusieurs années. 

Différentes causes peuvent amener cette disparition, on en 
connaît une assez bien. C’est l'existence d’insectes de différents 
ordres, de parasites, qui vivent aux dépens de ces chenilles et 
qui, s’accroissant eux aussi en nombre, d'année en année, arrivent 
à faire presque disparaître, en un lieu donné, la race de leurs 
victimes. Ces parasites vivent à l’état larvaire dans les œufs, 
les chenilles ou les chrysalides de leur Zô£e. 

I1 m'est facile maintenant d'expliquer en quelques mots ma 
conduite des années passées. Dans certains Etats de l'Amérique 
du Nord, le Ziparis chrysorrhoea, appelé là-bas « brown-tail 
moth » a été introduit accidentellement, sans ses parasites; 
comme l’aide apportée à l’homme par ces derniers dans la lutte 
contre leurs victimes est bien certaine, les Américains ont entre- 
pris de les acclimater chez eux; c’est à cette acclimatation que 
J'ai collaboré ces dernières années, surtout en 1908 et 1900. J'ai 
dit comment ailleurs (1). 

Le brown-tail moth existe donc, en très grand nombre, dans 
certains Etats de l'Amérique du Nord (particulièrement dans 
les Etats de la Nouvelle-Angleterre), mais, heureusement, 1l 
n'existe pas encore dans tous. Les services publics américains 
font chaque année de grandes dépenses d’activité et de dollars 


(1) A. VUILLET, Comment Zig-Zag ef Cul-Doré émigrèrent en Amérique 
et ce qui s'ensuivit ; in Revue Bretonne de Botanique, Rennes, mars 1910. — 
Id. Za Station entomologique de la Faculté des Sciences de Rennes et l’ex- 
portation des parasites de Porthesia dispar et Euproctis chrysorrhoea, in 
Comptes rendus du Congrès des Sociétés Savantes en 1909, Paris, décembre 
1910. 


= DDR 


pour diminuer les ravages de ses chenilles dans la zone envahie 
et retarder autant que possible l'extension de cette dernière. 
Mais ce n’est pas tout; on sait très bien comment le Zzparis 
chrysorrhoea est arrivé, vers 1800, dans le Massachussets : c’est 
un pépimiériste de Somerville qui le reçut avec des plants de 
rosier venant de France ou de Hollande et qui portaient 
quelques-uns de ces nids d'hiver dont j'ai parlé plus haut. On 
comprend que l’on cherche à éviter semblable importation sur 
quelque point de l'Amérique du Nord non encore envahi. De 
plus, les parasites que l’on cherche à acclimater peuvent être 
eux-mêmes parasités et, bien entendu, on prend bien garde 
d’acclimater avec eux les parasites au second degré dont ils 
sont les victimes; les envois de végétaux chargés de Brown- 
tail-moth pouvant renfermer de ces Lyperparasites, il y a lieu 
d'en empêcher lintroduction même dans les Etats possédant 
déjà le brown-tail moth. 

Or, il existe en Europe, et particulièrement en France, des 
régions horticoles qui font un commerce d'exportation très 
important avec l'Amérique du Nord. Les horticulteurs améri- 
cains achètent notamment, à Angers, à Orléans, à Ussy (Cal- 
vados), etc. de grandes quantités de jeunes plants fruitiers d’un 
an (Poirier, Pommier, Merisier, Sainte-Lucie, Myrobolan), de 
Rosiers Manetti et Multiflores, destinés à être écussonnés ; tout 
cela pousse très bien sous le climat de la vallée de la Loire ou 
de la Normandie et, comme la main-d'œuvre coûte actuellement 
beaucoup moins cher en France qu'en Amérique, le prix de 
revient de nos plants rendus là-bas n’est pas relativement trop 
élevé. "L'importance de ces expéditions se chiffre chaque année, 
pour la seule région d'Angers, par plusieurs millions de francs. 

Au mois de janvier 1000, les pépiniéristes angevins qui font 
des expéditions pour l'Amérique furent avisés par les auto- 
rités américaines que, des nids de brown-tail moth ayant été 
trouvés dans leurs premiers envois, les suivants seraient pure- 
ment et simplement refusés s'ils n'étaient accompagnés d’un 


— 23 — 


certihcat signé par un entomologiste officiel et garantissant 
l'absence de nids d'insectes nuisibles sur leurs végétaux. Le 
Liparis chrysorrhoea était cette année-là très commun à Angers, 
et, comme il n'y avait jamais eu de difficultés sous ce rapport, 
on n'avait pas envisagé la nécessité d'éliminer tous les nids se 
trouvant sur les plants. 

Les décisions américaines émurent fortement les pépimiéristes 
français et leurs clients d'Amérique; après d'importants pour- 
parlers, les choses s’arrangèrent : les expéditions de cette année- 
là furent reçues; les services entomologiques des Etats-Unis en 
assurèrent l'inspection à l’arrivée et éliminèrent les « brown-tail 
moth. » 

Durant l'hiver 1000-1010, les choses se passèrent, en fin de 
compte, à peu près de même. Les expéditeurs promirent de faire 
apporter plus de soins à l’échenillage de leurs cultures et à 
l'exécution de leurs emballages. Les professeurs départementaux 
d'agriculture des régions horticoles furent désignés pour rem- 
plir les fonctions d’entomologistes officiels, c'est-à-dire pour 
veiller à l’état sanitaire des cultures, à l'élimination des insectes 
nuisibles, et pour délivrer les certificats demandés par les auto- 
rités américaines. De leur côté les entomologistes américains 
soumirent comme l’année précédente tous les végétaux reçus à 
une visite méthodique et constatèrent que beaucoup de caisses 
renfermaient de nombreux nids. Aussi, lors d’un voyage qu'il 
fit en France, en 1910, le D' Howard, directeur du Bureau of 
Entomology de Washington, insista fortement, au nom de son 
Gouvernement, auprès de notre Mimistère de l'Agriculture, pour 
qu'un service sérieux d'/uspection phytopathologique soit créé 
en France. 

Le Ministre de l'Agriculture, par une note parue au /ouwrnal 
Officiel de la République Française du 28 septembre 1910, 
p. 8017, annonça la création du service nécessaire. Je pense qu'il 
n’est pas sans intérêt de faire connaître dans ses grandes lignes 
(sans entrer dans aucun détail administratif) le principe de 


— 24 — 


cette création. Je ne puis mieux le faire qu’en reproduisant ici 
le début de la note du /ournal Officiel : 


» 


» 


» 


« Note relative à la délivrance des certificats d'inspection 
» phytopathologique des végétaux vivants destinés à l'ex- 


» porlation aux Etats-Unis. 


» À la suite des démarches faites par le département des 
Affaires étrangères, sur la demande du Ministère de l’Agri- 
culture, le Gouvernement fédéral des Etats-Unis a fait con- 
naître que, sans avoir établi de quarantaine ou de service 
spécial d'inspection pour les végétaux vivants importés, 1l 
veille cependant avec le plus grand soin sur l'entrée de ces 
produits aux Etats-Unis et les fait visiter quand ils sont 
destinés à des Etats où 1l n'existe pas de service d'inspection. 
Le département fédéral de l'Agriculture ajoutait, en outre, 
qu'un type uniforme de certificat ne pouvait être adopté, car 
le même modèle ne saurait répondre aux exigences de la 
législation des divers Etats. D’autre part, 1l craignait que les 
certificats actuellement délivrés en France, conformément à 
la circulaire du O novembre 1000, adressée aux professeurs 
départementaux d'agriculture ne fussent pas jugés suffisants 
pour exempter de tout examen les envois qu'ils pourraient 
accompagner. Le département fédéral a tenu à déclarer, en 
outre, qu'il était au delà de son pouvoir, en raison de la légis- 
lation existante, d'exiger que les divers Etats de l’Union 
acceptent de tels certificats. 11 formulait néanmoins la pensée 
qu'en fait et dans la pratique la valeur des certificats que 
dresserait dans l’avenir le service phytopathologique que le 
Ministre de l'Agriculture avait annoncé l'intention d'insti- 
tuer en France, faciliterait l'importation aux Etats-Unis des 
plantes vivantes accompagnées desdits certificats. 

» En conséquence, le Ministre de l'Agriculture a décidé que 
la circulaire du 9 novembre 1909 susvisée serait rapportée en 
ce qui concerne les Etats-Unis et que, jusqu’à nouvel ordre, 
les certificats d'inspection des plantes vivantes seront délivrés 


— 25 — 


par M. Marchal, directeur de la Station d’entomologie agri- 
» cole de Paris, 16, rue Claude-Bernard, chargé lui-même ou 
» à l’aide d’autres entomologistes délégués à cet effet, de visiter 
» les établissements des horticulteurs et pépimiéristes qui en 
feront la demande adressée au Ministre de l'Agriculture, 


ÿ 


ÿ 


» direction de l’agriculture, service des études techniques. » 


Mon titre de préparateur à la S/afion entomologique de 
Rennes me valut l'honneur d’être choisi par M. le D' Paul 
Marchal pour collaborer à l'œuvre du nouveau Service phyto- 
pathologique. C’est ainsi que j'eus à faire de fréquents voyages 
à Angers et à Ussy (Calvados) dans le but d'empêcher toute 
exportation involontaire de nids de Zzparis chrysorrhoea. Cette 
non-exportation n'est pas aussi facile à obtenir que pourraient 
le penser ceux qui n'ont pas étudié la question sw Le vif; mais 
Je ne puis pas entrer ici, au moins pour l'instant, dans le détail 
des opérations qui d’ailleurs n’ont pas encore pris fin. Leur récit 
fera, dans quelques mois, l'objet d’un article spécial, 


Le Gérant, 
PGUITETL: 


Sommaire du Numéro 1 d'INSECTA 


Pages 
Es Guitel: — Æ nostlecteurs: Mes OR ER PR Re V 
Entomologie générale : 
C. Lamberton. — jescription d'une nouvelle espèce de Prancsikia..……. Ï 
A. Vuillet el Jean Vuillet. — Contribution à l'étude zoogéographique 

des SAprestanende l'Mfrique occidentaleMirancaise re À 
A. Vuillet. — À propos d'une race pyrénéenne de Aononychus punclum- 

ID MMELETDS CARE Eee Recent I M Din ut nt ot 10 
Id.—"Les Rhabdotis de lMAfrique occidentale "française... 10 
« Les Vieux Auteurs » : Description du Cynips Quercus-Tozae, par 

OMS ABOSC :.: 2 orvetios eee eee ee De à 0 D EE 15 

Entomologie économique : 
A. Vuillet. — La Mouche domestique; ce qu'ii faut faire pour la détruire. 17 
Id. — Les chenilles de Brown-tail moth, leur exportation et leur non- 
EXPOTÉALIDN EEE. eee nl MO REA Ua Be De S 0 co dc Hé Que 20 


"PREMIÈRE ANNÉE FÉVRIER 1911 NUMÉRO 2 


INSECTA 


Revue Tllustrée d'Entomologie 


Publication mensuelle de la Station Entomologique 
de la Faculté des Sciences de Rennes 


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IMPRIMERIE OBERTHUR, RENNES 


19114 


ENTOMOLOGIE GÉNÉRALE 


Description d’un nouveau CARABIDAE africain 
appartenant à un Genre nouveau de la Tribu des “ Platysmatini ” 
iGoléoptère] 


Par André VUILLET. 


Oberthüria, #ov. gen. (FIG. 1). — Tête grosse, présentant 
deux pores ombiliqués susorbitaires. Deux sillons longitudinaux 
bien marqués mais n'arrivant pas au niveau du pore susorbi- 
taire postérieur. 


Pronotum transversal, à marge 


latérale horizontale assez large et 


régulière, à angles postérieurs très 
saillants latéralement. Un pore om- 
biliqué vers le tiers antérieur du bord 
interne de la marge latérale et un au 


sommet de l’angle postérieur. 
Extrémité de la saillie prosternale 
nettement Comprimée et en carène 


dans sa partie abrupte. FiG. 1. — Oberthüria Guiteli 
; : 2 : Vuillet; Boucle du Niger 
Scutellum petit, en triangle équi- (J. Vuiccet). — Un peu 


; LEE : grossi. 
latéral à côtés sinueux. 


Elytres plus larges que le pronotum à leur base, s’élargissant 
encore vers leur milieu, présentant un reph basilaire, neuf stries 
entières et une striole juxtascutellaire. Bords des épipleures 
confluents en arrière en un point à partir duquel l’épipleure est 
remplacée par une sorte de gouttière légèrement tordue en hélice. 

Epimères métathoraciques distinctement délimités, transver- 
saux, presque deux fois aussi larges que longs. 

Labre transversal, à peu près plan, sinué en avant. 

Mandibules très développées, asymétriques : la gauche, qui 
croise l’autre supérieurement, est élargie à l'extrémité, dans un plan 


Insecta, février 1911. 


3 


D MDN ME 


horizontal, en lame de cisaille; la droite est terminée en pointe 
(FIG. 2). Scrobe mandibulaire sans pore sétigère à l'extrémité. 

Mâchoires assez bien développées, à lobe externe, palpiforme, 
plus grand que l’interne, à portion basilaire (stipe) présentant 
sur sa face externe deux longues soies très espacées, dont 
l’antérieure est tout près de la base du palpe. 

Labium trilobé : le lobe inédian, atteignant à peu près les 
deux tiers des lobes latéraux, est obtusément échancré à l’extré- 
mité. Ligule obtuse, évasée vers l'extrémité. Paraglosses foliacés, 
dépassant la ligule. Palpes labiaux bien développés, à pénul- 
tième article muni de deux soies. 

Tibias intermédiaires et postérieurs très spinuleux, présentant 
deux éperons terminaux, subparallèles et inégaux. 

À tous les tarses, les articles se classent ainsi par ordre de 
grandeur décroissante : (1,5), 2, 3, 4. 

Ongles des tarses lisses, non pectinés. 

Lame interne des hanches postérieures présentant trois pores 
ombiliqués dont un interne, près de l'extrémité de la saillie 
métasternale, et deux externes, l’un en avant, l’autre en arrière. 


Oberthüria Guiteli, z. sp. (FIG. 1). — Dessus d’un noir brillant 
a reflets vert bronzé. Dessous brun. Entièrement glabre sauf 
les antennes. 

EÉpistome séparé du front par un sillon étroit, mais bien 
marqué. À la base du cou se trouve un second sillon transversal, 
à sinuosités irrégulières, nettement tracé. 

Pronotum très finement alutacé, présentant de plus une ponc- 
tuation grossière et espacée sur la marge horizontale latérale 
et, à la base, sur une bande transversale dont la largeur est 
égale environ au quart de la longueur du pronotum. Il présente 
un sillon longitudinal médian effacé en avant et en arrière. 
Ses rebords antérieurs et postérieurs sont effacés, au milieu, à 
peu près sur la moitié de leur longueur. 

Elytres très finement alutacés. Rebord basilaire saillant à 
l'épaule, son autre extrémité atteignant la première strie. 


— 29 — 


Stries bien marquées, ponctuées. Le neuvième interstrie pré- 
sente une série d’une vingtaine de points ombiliqués. Le bord 
externe de l’élytre est irrégulièrement ponctué. 

Dessous très finement alutacé, avec une ponctuation assez 
espacée sur le mesosternum et les côtés du metasternum. 

Antennes pouvant dépasser un peu la base du pronotum. 
Brunes sauf les quatre premiers articles qui sont jaunes. Les 
trois premiers articles et la base du quatrième glabres; le reste 
couvert d'une pubescence assez courte et un peu hérissée. Les 
quatre premiers articles présentent une carène longitudinale 
bien distincte à leur face supérieure; les autres sont comprimés 
fortement (de sorte que leur section 
transversale serait une ellipse à grand 
axe vertical) mais non carénés. 

Mandibules brunes, rembrunies au 
sommet, présentant dans la partie 
interne et basilaire de leur face su- 


périeure une série de sillons trans- 
versaux bien marqués (FIG. 2). Fier = Apatomer abre 


et mandibules 
: Oberthüria Guiteli (Vuruuer). 
Fibre pieces buceales d'ancbennn 7 2#Pure "Quel (unten) 


clair, excepté les paraglosses qui sont jaunâtres et translucides. 
Pattes brunes excepté les fémurs qui sont d’un Jaune clair. 
Ces fémurs sont gonflés, d'aspect vésiculeux et pourvus sur le 
bord postérieur de leur face inférieure d’une ligne de soies assez 
longues dirigées en arrière. 
Voici un tableau de mesures prises sur les exemplaires que 
j'ai étudiés (longueurs en millimètres) : 


A B 
Longueur du pronotum sur la ligne médiane. 3,5 3,25 
Plus grande largeur du pronotum.................…. 5,25 5 
Longueur de la suture élytrale (à partir de la 
Bois rdE SHÉGESSOM) Hunt Reese 0,5 0,25 
Plus grandetlargeur des, élytres.....u..2....7.. OS 6,50 
Loan MENT ER A ns 16,50 16,75 


(1) Cette dernière indication n’a évidemment pas la même valeur que les 
autres, car les mesures varient, pour un même exemplaire, avec la position 
de la tête et du prothorax. 


Deux exemplaires (très probablement deux Q) capturés par 
mon frère, Jean Vuillet, en août 1900, dans la partie nord de 
la boucle du Niger. Ces /ypes font partie de la collection 
René Oberthür. 

Je dédie cette belle espèce à mon honoré maître, F. Guitel, 
Directeur de la Station entomclogique de la Faculté des sciences 
de Rennes. 


—_—_— —.©. = — 


“ LES VIEUX AUTEURS ’ 


L'article de Cuvier, que nous reproduisons ci-après, a paru 
à la page 253 du tome II du Journal d'Histoire Naturelle, en 
l'an IV de la Liberté (1702). 


Observations sur quelques DIPTÈRES 


Par M. CuviEr. 


La description insérée par M. Bosc, dans les actes de la Société 
d'histoire naturelle, pag. 42, d’un insecte auquel ce savant natu- 
raliste donne le nom de Xeroplatus, et sur-tout l’assertion qu'il 
y ajoute, que la forme de ses antennes est jusqu'ici unique dans 
l'ordre des antilata, m'engage à décrire une espèce de ma col- 
lection, qui porte le même caractère, et à la comparer en même 
temps à quelques autres insectes qui lui ressemblent beaucoup, 
les antennes exceptées. 

Les grands rapports que ces insectes ont entre eux, malgré les 
différentes structures de leurs antennes, joints à l'identité de 
forme des antennes du premier avec celles du Kéroplatus, dont 
il diffère tant d’ailleurs, sont une preuve, entre mille autres, du 
peu de valeur que doivent avoir dans la formation des genres 
les caractères tirés de cet organe, que l’on a si généralement 
employés jusqu'ici. Aussi, n'ayant pas encore examiné la struc- 
ture de la trompe de ces espèces, je ne prétends point en faire un 


(VEN 7 ET no Dre 


— 31 — 


genre à part; c'est pourquoi je ne leur assigne ni nom, ni carac- 
tères génériques ou spécifiques. Je me borne à réveiller l'attention 
des entomologistes, afin qu’on puisse les classer convenablement, 
lorsqu'on aura les observations nécessaires. Je pense cependant 
qu'ils approchent plus des rhagis, que de tous les autres genres. 


NP Eos TL) PLS6: 


Fac-similé des figures 1-10 de la PI. 38 du Journal d'Histoire naturelle. 


Insecte long d’une ligne et demie. Les antennes seules forment 
près d'un tiers de cette longueur. Elles sont lancéolées, entière- 
ment applaties, et terminées en pointe acérée. Leur base porte sur 
une petite articulation ovale. V. fig. 2. 


La tête est large et peu convexe; les yeux bruns; leur inter- 
valle assez large au-dessus des antennes, et couleur d’acier bruni, 
est étroit, et argenté au-dessus. 

Le corcelet est verd-bronzé en-dessus, et gris ardoisé sur les 
côtés; l'abdomen verd-bronzé et cylindrique, a à son extrémité 
un corps oval, biarticulé, et recourbé en dessous, terminé par 
quatre appendices de forme singulière. Les latéraux sont deux 
soies fines cylindriques, obtuses, velues, d’un quart de ligne de 
longueur. Entr'eux sont deux petites lames triangulaires et ciliées. 
Au milieu du tout est un stylet très-mince, roide, jaune et pointu. 
Je ne doute pas que ce ne soient là les organes de la génération 
du mâle. V. fig. 3. 

Les pieds sont fort alongés, jaunâtres, à tarses noirs, les aîles 
sont un peu brunes; les hattères sont jaunes, et sans écailles qui 
les recouvrent. 

Cet insecte doit être rare. Je ne l'ai vu qu'une fois sur des 
feuilles de ronce, après une petite pluie. C’est en général après 
les petites pluies d'été que tous ceux dont Je vais parler se mon- 
trent plus abondamment. 


NT Bora 

Ma seconde espèce a été décrite par Charles de Geer, sous le 
nom de Nomotelus Aneus. 

Elle est d’un tiers plus grande que la précédente, à laquelle 
elle ressemble d’ailleurs par la forme et la couleur; seulement 
les cuisses sont quelquefois verd-bronzé, ou ont un anneau de 
cette couleur; variétés peu importantes. Voici des différences 
plus essentielles. 

Les antennes, fig. 5, ne sont que de la longueur de la tête, 
formées de deux articulations, la première étroite, presque 
quarrée, la seconde, ovale, pointue, et terminée par une soie très- 
fine, et souvent assez longue. Cette soie terminale, et non latérale, 
empêche de rapporter cet insecte au genre des musca, quoique 
plusieurs musca de Fabricius, qu'il faudra séparer un jour de 
ce genre, en aient de semblables. Telles sont, par exemple, les 
antennes de usca capraria et polita, Fab. ainsi que du Nomo- 


telus auratus et du nomotelus flavo geniculatus de Geer; quatre 
insectes aussi communs que mal observés. Il est bon de remarquer 
qu'ils ont encore, avec celui de cet article, le caractère singulier 
que leurs halteres n'ont point d’écailles qui les recouvrent. 

Revenons aux différences du N° IT d'avec le N° I. Le corpus- 
cule recoürbé qui termine son abdomen, est plus petit à pro- 
portion. Ses appendices latéraux sont bifurqués, et leur branche 
externe est plus longue que l’autre. Toutes deux sont velues. Les 
appendices intermédiaires manquent entièrement; mais au lieu 
d'un seul stylet, il y en a deux à pointes un peu crochues. Fig. 6. 

On trouve beaucoup d'individus qui n’ont point ce corps 
recourbé. Je les crois femelles. 


N° TT: 


Est entièrement semblable au N° II, à l'exception des pieds. 
Ils sont tout noirs, et les Jambes de derrière sont doublement 
fléchies, comme dans un rachitique, fig. 7. Ce n'est peut-être 
qu'une variété accidentelle, d'autant plus que je n’en ai encore 


trouvé qu'un seul individu. 


N° IV, fig. 8. 


Ma quatrième espèce est, je pense, le #z#sca ungulata de Linné 
et de Fabricius. Il est vrai que les caractères qu'ils lui assignent, 
conviendroient également bien à toutes les quatre; mais celle-ci 
est la seule dont la soie des antennes soit latérale, et par consé- 
quent la seule qu'on puisse rapporter aux musca. 

La forme et les couleurs sont exactement les mêmes que dans 
le n° II, et il faut encore chercher les caractères distinctifs dans 
les antennes et le corps recourbé. 

Les antennes sont ovales, larges, et n’égalent pas la longueur 
de la tête. Leur soie est portée par un tubercule du tranchant 
supérieur, longue, et un peu ployée vers sa base. Fig. O. 

Le corps attaché à l'abdomen est fort gros, et terminé par deux 
plaques arrondies, portées sur un pédicule mince, de couleur 
blanche, et ciliées entre elles; un peu plus haut est un stylet 


acéré, mais très-court, et au-dessous de ce stylet, deux très-petites 
écailles triangulaires. Fig. 10. 

On en trouve aussi dont l'abdomen n’a pas ce corps recourbé. 
Je les crois également femelles. Dans tous, la couleur des cuisses 
varie du jaune au verd bronzé. J'en ai aussi une variété du double 


: \ - Es S 0 
plus petite, et à pieds entièrement noirs. 


N. B. Je ne doute pas que la wusca nobilitata, Lin. et la 
musca equestris de Fab. ne se rapprochent beaucoup des espèces 
que je viens de décrire, mais je ne les ai jamais vues. Quant à la 
musca pubera Lin. et à la musca cephalotes de M. Bosc, elles en 
paroissent plus éloignées. 


Contribution à l'étude du genre PACHNODA Burmeister 
[Col. Scarabaeidae] 


Par A. VUILLET. 


1. Pachnoda cordata Drury (1773, {{lustrations of Natural 
History, TI, p. 60; pl. XXXII, fig. 5; sub Scarabeus cordatus). 
— La figure 1 représente, d’une façon schéma- 
tique, la disposition des taches élytrales dans 
cette espèce; J'ai numéroté chacune de ces 
taches dans le but de faciliter l'exposé de leurs 
modifications dans les principales variétés. 

L'exemplaire figuré par Drury provenait de 
Sierra Leone. J'ai pu examiner 11 spécimens 
provenant de la même région, je n’en ai vu 


SORA 
Rae v AUCH PM lui soit identique. L’exemplaire de 


précisant la façon 
dont nous numéro- 


tonsles tache" venaient se réunir à la suture et si la séparation 


la figure 2 s’en rapproche assez : si les taches 3 


noda dont il t = : . ° Ù 
question dans «et Qui Subsiste entre les taches 4 et 5 disparaissait 


ticle. ue , 
is on aurait bien la forme typique. 
La même espèce est décrite par Fabricius (1775, Systema 


Entomologiae, p. 47), sous le nom de Cetonia olivacea. D'après 


la description de cet auteur, les exemplaires qu'il avait sous les 
yeux ne devaient pas différer notablement de celui qui avait 
été figuré par Drury; il indique pour C. olivacea l'habitat 
Sierra Leon A fricae. 

Olivier (1780, Entcmologie, I, n° 6, p. 37; pl. VIIL fig. 60) 
décrit d’une façon plus explicite et figure la Cetonia olivacea 
de Sierra Leone. La forme qu'il avait en vue est à peu de chose 
près reproduite par notre figure 3. Elle est en 
somme un peu plus noire que celle de Drury; les 
taches 1, 2 et 3 se réunissent par leurs extrémités 
de façon à entourer complètement un espace clair. 

Dans les deux anciennes figures que J'ai citées, 


les taches du pronotum, comme celles des élytres, FrG. 2. 
s : : Pachnoda cordata 
sont d’un noir franc. Il en est de même pour les Drury ; 
£ . Sierra Leone: 
‘11 exemplaires de Sierra Leone (Freetown) que Freetown 
(MocQuERYS). 


j'ai examinés. Chez sept de ces derniers le noir est 

encore plus envahissant que chez l'exemplaire figuré par Olivier. 
J'ai vu également six exemplaires de la Guinée française (Far- 
moréa) ; leurs taches sont franchement noires. 

Olivier se réfère d’ailleurs à Drury dont il aurait évidemment 
adopté le nom si la règle de priorité absolue avait été’ en usage 
de son temps. Il indique de plus en synonymie 
Scarabeus rubra tigris Voets (1785, Abbildungen 
hartschaaligter Insecten, taf. I, fig. 7). En réalité 
l'animal figuré par Voets appartient bien à l'espèce 


P. cordata de Drury, mais n’est pas identique à 


Fra. 3. 5 : 
P. cordata Drury : La forme typique de ce dernier auteur, elle en cons- 


Sierra Leone: 3 An : er 
Frectown  titue une variété bien nette. Cette variété a été nom- 


(A. MocQUERYS). 


mée ultérieurement osoleta par Schaum. Comme 
la dénomination non linnéenne de Scarabeus rubra tigris a été 
transformée par Herbst (1700, WNatursystem aller Tnsekten, 
p. 243, taf. XXX, fig. 8) en Cetonia tigris, la var. oôbsoleta 
Schaum doit être mise en synonymie de gris Herbst. 

C'est cette même variété que Gory et Percheron (1833, Wono- 
graphie des Cétoines, p. 186, pl. XXXIII, fig. 3) décrivent et 


— 30 — 


figurent sous le nom de Cetoma olivacea Olivier. Elle est, ai-je 
dit, nettement différente de la forme typique : les taches du 
pronotum et des élytres sont plus réduites, bien que les taches 
1 et 2 semblent encore fusionnées; la tache 3 reste noire, toutes 
les autres sont d’un rouge brique. Gory donne pour cette forme 
la localité : Sénégal. Notre figure 4 représente un exemplaire 
presque identique à celui de la Monographie des Cétoines; 
malheureusement la reproduction photographique ne permet 
pas de distinguer les taches noires des taches rouges. 

Schaum (1845, in A#x. Soc. ent. Fr. 1844, p. 388) admet 
que Cetomnia olivacea Gory (nec Olivier) est spécifiquement 
distincte de ?. cordata Drury et la nomme Pachnoda obsoleta; 
plus tard (1850, in loc. cit, 1840, p. 380), après avoir constaté 
tous les passages entre ces deux formes, il les 
réunit en une même unité spécifique. 

En résumé, Pachnoda cordata var. tigris Herbst 


se distingue de la forme typique Pachnoda cor- 


aata Drury par la réduction de la surface qu'oc- 


F1. 4. 
P. cordata var cupent les taches (1) sur le pronotum et les élytres 
tigris Herbst. ; 


Ai et par la coloration rouge de ces taches. Packnoda 
J. UILLET). 


cordata Drury se rencontre plus spécialement en 
Sierra Leone et Guinée française. P. cordata var. tigris Herbst 
est plutôt la forme du Sénégal et du Soudan d’une part, du 
Dahomey d'autre part. 

Cette dernière forme, telle que je viens de la définir, est elle- 
même très variable : généralement la tache 3, seule, reste noire, 
mais elle peut aussi devenir rouge, en totalité ou en partie; je 
n'ai pas vu un seul exemplaire présentant du noir sur une tache 
élytrale autre que 3 lorsque cette dernière est rouge; mais les 
deux grandes taches triangulaires du pronotum sont toujours 
limitées par une ligne noire ou rembrunie. 


(1) J'ai défini (F1G. r) ce que j'entends par les /ackes. Il est évident 
que ce terme pourrait s'appliquer à ce que je considère comme le fond; 
c'est ainsi que l’emploie Schaum (/oc. cit.). 


Il peut y avoir réduction très grande de la surface des taches, 
celles-ci restant noires; 1l peut aussi y avoir extension et rou- 
gissement simultané de tout ou partie des taches; de sorte qu'il 
y a bien des exemplaires qu'il est impossible de rattacher à la 
forme typique Pachnoda cordata Drury plutôt qu'à sa variété 
ligris Herbst. 

La forme des taches est aussi très variable. Cependant, à ce 
point de vue, 1l est un caractère qui frappe par sa constance : 
c'est la pointe postérieure de la tache 4 qui semble 
ne pouvoir disparaître que par fusion avec la 
tache 6, fusion qui est d’ailleurs très rarement 


complète. La figure 5 représente un spécimen où 


les taches (qui d’ailleurs sont entièrement noires) 
sont très réduites en surface : de la tache 4, chez ps 

: P. cordata Drury ; 
ce spécimen, il ne reste pour ainsi dire plus que  Goundaka 


(J. Vuizcer). 
la pointe. 

J'ai étudié 122 exemplaires de cette espèce faisant partie de 
la collection René Oberthür et provenant des localités sui- 
vantes : 

Sénégal, Kaolack (G. Melou); Haut-Sénégal-Niger, Kou- 
louba, Bamako, Goundaka, Hombori (J. Vuillet); Koulikoro, 
Siguiri (ex coll. V. Mayet); Haute-Guinée (J. Vuillet) ; Guinée 
française, Farmoréa (Béchet); Siera Leone, Freetown (A. Moc- 


querys); Dahomey, Ketou (R. P. Paichoux). 
Voici comment doit s'établir la synonymie relative à cette 
unité spécifique : 
Pachnoda cordata Drury, 1773. 
olivacea Fabricius, 1775 — Olivier, 1780. 


var. #pgris Herbst, 1700. 
olivacea + Gory, 1833. 
obsoleta Schaum, 1845. 


Il me paraît bien difficile d'affirmer quoi que ce soit au sujet 
de Cetonia trilineata Fabricius (1776, Genera Tnsectorum, 


Append., p. 211), mais j'ai heu de croire que c'est une espèce 
distincte, encore mal connue. 

Quant à Pachnoda tridentata Olivier (1780, Entomologie, 1, 
n° 6, p. 88; pl. XII, fig. 122) (Cetonia ornata Fabricius), c’est 
une espèce distincte qui me paraît être surtout fréquente au 
Dahomey. 


2. Pachnoda rectangularis, x. sp. (FIG. 6). — Espèce très 
voisine de Pachnoda cordata Drury. Tégument plus mat en 
dessus. Dans ses grandes lignes le dessin est le 
même et la figure 1 peut encore s'appliquer à 
cette espèce, mais il faut faire les restrictions 
suivantes 


Les deux grandes taches triangulaires du pro- 


FiG. 6. : : 
Pachnoda  notum qui, chez P. cordata, sont toujours, sinon 
rectangularis 


ET: He entièrement noires, au moins bordées d’une ligne 
(J. VuUILLET). 


noire où rembrunie, sont ici complètement rouges, 

sans bordure rembrunie. Les deux points latéraux du pronotum 
sont presque effacés. De même les taches élytrales 2. Les taches 1 
se fusionnent en une macule rouge qui entoure l’écusson sans 
l'envahir. La tache 3 s'appuie sur cette macule rouge mais reste 
nettement noire, Son grand axe est oblique tandis qu’il est trans- 
versal chez P. cordata. La tache 6 est rouge. Les taches 4 et 5 
sont noires ou bordées de noir. Ces deux taches, surtout 4 ont 
une forme générale rectangulaire. 

Pygidium unicolore, sans tache rouge médiane. 

Les tibias et tarses sont noirs ou d’un brun foncé presque noir, 
tandis qu'ils sont testacés où d’un brun clair chez P. cordata. 

Chez celle-ci, le mesosternum est prolongé en avant des 
hanches intermédiaires en une saillie qui dépasse très nettement 
la face antérieure du mésothorax. Chez Pachnoda rectangularis 
cette saillie est à peu près nulle. 

La largeur aux épaules (mesurée sur 6 exemplaires) varie 
. de 8 millimètres 3/4 à 10 millimètres. 
Je n'ai vu que 6 exemplaires de cette espèce, tous récoltés 


par mon frère à Goundaka () et à Koulouba (Haut-Sénégal- 
Niger). Il est évident que certains des caractères que j'indique 
peuvent varier, mais Je considère comme ayant une valeur spé- 
ciñque : l’absence de limite rembrunie aux deux grandes taches 
du pronotum, la forme de la tache 4 si différente de ce qu’elle 
est chez P. cordata, la couleur noire des tibias et tarses, enfin la 
réduction presque complète du prolongement mésosternal. 

Les yfes de Pachnoda rectangularis font partie de la col- 
lection René Oberthür. 


(1) D’après les notes de mon frère, il a observé à Goundaka w# assez 
grand nombre d'exemplaires de cette forme, {ous tachés de la même façon, 
mais il n’a pu conserver suffisamment bien que 3 exemplaires. 


ENTOMOLOGIE ÉCONOMIQUE 


Note sur DERMACENTOR RETICULATUS Fabricius 


[Acarien Ixodidae] 


Par le D' Pierre SAVOURÉ, chargé de travaux pratiques à la Faculté 


des Sciences de Rennes. 


En mars 1010, mon ami, le D’ Fras, de Port de Guipry (Ille- 
et-Vilaine), m'envoyait un /xodidar « trouvé collé sur un cuir 
chevelu et ayant causé des désordres effrayants ». Ce parasite, 
par l'intermédiaire de M. F Guitel, Directeur de la Station en- 
tomologique de Rennes, fut communiqué à M. le D' George 
Neumann, de Toulouse, le savant spécialiste du groupe, qui 
voulut bien en envoyer la détermination. Je reproduis ci-dessous 
les indications dont 1l a fait part à M. Guitel et Je les fais suivre 
de l’observation qu'a bien voulu m'adresser ultérieurement le 


D' Stephen Fras. 


Lettre du D' George Neumann, Professeur à l'Ecole nationale 


vétérinaire de Toulouse, à M. le Professeur Guitel : 


MONSIEUR ET HONORÉ COLLÈGUE, 


Mon ami, M. le Professeur Trouessart, qui m'a déjà pourvu 
de nombreux matériaux pour mes études sur les Ixodidés, m'en- 
voie votre lettre du O avril et la Tique qui l'accompagne. Il me 
charge de vous donner la réponse à votre question. 


Il s'agit d'un Dermacentor reticulatus (Fabr.) ©, repue, 
espèce assez commune dans le nord et le centre de ia France 


1 


sur les « herbivores » domestiques ou sauvages : bœuf, mouton, 
cerf, cheval, sanglier, chevreuil, chèvre. Canestrini dit qu’on l’a 
recueillie aussi sur l’homme en Italie. Je ne sache pas qu’on lui 
ait Jamais attribué une action vraiment nocive, à plus forte 
raison des désordres « effrayants ». 


Veuillez agréer, etc. 


Toulouse, le 11 avril 1010. G. NEUMANN. 


Observation d'une malade piquée par un Dermacentor reticu- 
latus Fabricius. — Le 290 mars 1010, Je suis appele auprès d’une 
malade, femme de 69 ans, habitant au port de Messac. Elle se 
plaint de violents maux de tête, localisés surtout dans la région 
occipito-pariétale droite : le moindre toucher réveille dans tout 
le cuir chevelu une douleur atroce, comparable, dit la malade, 
à celle de l’accouchement. La langue est saburrale, le pouls 
à 138, la température à 30°2. Je pense à un érysipèle, sans pou- 
voir trouver la porte d'entrée : la face et ses orifices sont in- 
demnes. Après avoir débrouillé l’'écheveau presque inextricable 
de la chevelure, qui n’a pas été peignée depuis 12 Jours, Je 
découvre une dermite très nette, à peau rouge et luisante, très 
douloureuse au contact, concentrique à un point d’où s'échappe 
un liquide sanieux. Cette plaie centrale, de la largeur environ 
d’une pièce de 50 centimes, a des bords taillés à pic et décollés. 
Après lavage à l’eau bouillie, j'aperçois, sur un petit monticule 
central, une bestiole de la grosseur d’une punaise, ressemblant 
à un Argas : elle offre de la résistance et je ne peux l'enlever 
qu'avec un morceau d’épiderme et un cheveu y attenant. Très 
surpris, Je questionne la malade sur la présence de cet acarien 
qu'on appelle ici « taraque »; la malade ne touche jamais aux 
fougères et le chien caniche de la maison n’a aucun parasite de 


cette espèce. J'institue alors un traitement antiseptique, avec 
lavages bi-quotidiens à l'eau oxygénée et pommade au calomel 
pour la plaie, compresses humides chaudes pour la dermite. 
Le 4 avril, la plaie est en bonne voie de cicatrisation ; la dermite 
disparaît peu à peu; les douleurs céphaliques s’atténuent ; l’état 
général s'améliore, la température est à 37°5. Le 10 avril la 
malade est complètement guérie. 


Je dois ajouter que, conformément à l’usage du pays, avant 
ma visite, on avait fait venir deux ou trois « passeurs de vlin », 
c'est-à-dire des individus pouvant conjurer les venins; leur 
traitement n'avait donné aucun résultat... le contraire eût été 
surprenant. 


J'envoyai l'animal à mon ami le D' Savouré, préparateur de 
zoologie à la Faculté de Rennes, aux fins d'identification. 


A mon avis le symptôme dermite a été provoqué uniquement 
par la piqûre de cet acarien; mais Je crois que la supuration a 
été favorisée par les saletés que les « passeurs » ont prodiguées 
sur le mal. 


Port de Guipry (Ille-et-Vilaine), 12 décembre 1910. 


D' Stephen FRAS. 


* LES VIEUX AUTEURS ‘4 


L'article ci-après est extrait du /owrnal d'Histoire naturelle 


(1702), 1, p. 386. 


Méroire sur la cause des récoltes alternes de l’Olivier 


Du tort que les Olives éprouvent l’année de la mauvaise récolte. 
Moyen de se procurer des récoltes annuelles 
et de diminuer le nombre des Insectes rongeurs des Olives. 


ParlG.. AMOLIVIER,- D."M 


Les auteurs latins qui ont écrit sur l'Olivier, tels que Caton, 
Pline, Varron, Strabon, Columelle, avoient observé que cet arbre 
ne donnoit des récoltes que de deux ans en deux ans; les auteurs 
modernes, en faisant la même observation, ont attribué cette 
périodicité à des causes différentes. Les premiers croyoient que 
les gaules dont on se sert pour abattre l’Olive, en brisant plusieurs 
rameaux, empêchoient l'arbre de se charger de fruits, l’année sui- 
vante. Il existoit même une loi, de leur tems, qui défendoit aux 
ouvriers de gauler les arbres sans une permission expresse du 
propriétaire. Quelque pernicieuse que soit cette méthode, nous 
sommes fondés à croire qu'on ne doit pas lui attribuer la cause 
des récoltes alternes; car, comme l’a très-bien observé M. Couture, 
dans son 7raité de l'Olivier, les récoltes sont alternes dans quel- 
ques cantons du midi de la France, quoiqu’on y cueille les Olives 
à la main. 

Plusieurs auteurs, parmi les modernes, ont regardé la taille de 
l'Olivier comme la cause de ces récoltes alternes. Mais, outre que 
la taille n’est pas la même dans tous les lieux où les récoltes 


(T)INEM THE TT MNT Cp. T3. 


— 


sont alternes, puisque cette taille se fait, ici, en coupant peu de 
bois, là, en n’'enlevant que le bois rabougri ou à demi mort, 
ailleurs, en retranchant de gros rameaux ou même de grosses 
branches; la plupart des cultivateurs ne taillent pas leurs arbres 
‘dans le même tems et à la même époque : les uns les taillent de 
deux en deux ans, d’autres de trois en trois, de quatre en quatre, 
ou même de six en six ans; ils les taillent indifféremment en 
printems, en automne, ou en hiver. On voit que cette diversité 
de taille, et cette diversité d'époques par rapport à la taille, ne 
devroient pas donner le même résultat dans les récoltes. Ceux 
qui ont soutenu cette opinion pensent qu’une taille annuelle 
donneroit nécessairement des récoltes annuelles. Je crois qu'ils 
ont raison de proposer des tailles annuelles; je crois que ces tailles 
sont beaucoup plus utiles à l'arbre, et que les tailles, ou trop 
reculées, ou trop fortes, que l’on fait dans la plupart des cantons 
de nos départemens méridionaux, où l’on veut forcer l'arbre à 
donner des récoltes, en lui enlevant presque tout son bois, en le 
mettant, comme on dit vulgairement, swr le neuf, sont très per- 
nicieuses. Ce n'est pas ici le lieu de prouver les inconvéniens et 
les dangers de cette sorte de taille, et de démontrer qu’elle hâte 
le dépérissement et la mort de l'arbre; nous en ferons le sujet 
d'un mémoire particulier, dans lequel nous parlerons de toutes 
les sortes de tailles usitées dans les départemens méridionaux. 

M. David, habitant d'Aix, a cru que l'Olivier se chargeoïit de 
fruits toutes les années, et que les récoltes n'observoient pas un 
ordre périodique. M. David a jugé de tous les Oliviers par ceux 
qu'il observoit à Aix, où les récoltes sont réellement annuelles, 
ou, si elles ne sont pas toujours également bonnes, elles ne se 
présentent réellement pas sous une forme périodique. Nous expli- 
querons bientôt, pourquoi les Oliviers, dans presque tout le midi 
de la France, dans l'Italie, dans le Levant, etc. ne donnent que 
des récoltes alternes, et pourquoi elles sont annuelles à Aix : ce 
sera en même-tems répondre à M. David et à la première question 
que nous nous sommes proposés de résoudre. 

Rechercher les causes de la périodicité des récoltes, qu’il n’est 


pas permis de révoquer en doute; prouver qu'on peut se procurer 
des récoltes annuelles, comme elles le sont réellement aux envi- 
rons d'Aix, et que les Olives étant d’une très-mauvaise qualité 
l'année de la mauvaise récolte, par les raisons que nous déve- 
lopperons, elles deviendroient annuellement d’une bonne qualité, 
si on se procuroit des récoltes annuelles; enfin, montrer non-seu- 
lement la facilité d'obtenir ces résultats, mais encore le très-grand 
avantage de l'augmentation des produits par la meilleure qualité 
de l'huile : tel est l'objet de ce mémoire. 

Ce que je vais présenter n'est pas le produit d’une spéculation 
oiseuse, d’une théorie de cabinet; elle est le résultat de huit années 
consécutives d’une observation exacte, d’une étude réfléchie, faites 
au pied de l'Ohvier. Propriétaire de plusieurs arpens d'Olhviers, 
né dans un canton dont l'Olive est la principale production, J'ai 
dû tourner mes premiers regards vers l’arbre qui faisoit la richesse 
de toutes les personnes qui m'environnoient. Je vais d’abord 
donner la marche naturelle de la végétation de l’'Olivier, pour 
fixer ensuite quelques principes sur cet objet. 

L'Olivier montre à l’aisselle des feuilles, ses fleurs encore en 
bouton, dès le mois d'avril; ces fleurs ou ces boutons prennent 
leur accroissement, et se développent en mai; le fruit se noue, et 
la fleur se fane et tombe en juin; ce fruit grossit insensiblement 
dans le mois de juillet, d'août et de septembre; 1l se colore en 
octobre, et parvient à sa maturité pendant le mois de novembre. 
Si le fruit müri est abandonné à la Nature, l'arbre le conserve 
ordinairement tout l'hiver, et ne s’en délivre qu'au moment de la 
nouvelle pousse, qui a lieu en avril et en mai. 

Personne n’ignore que dans un arbre très-chargé de fruits, 
presque tous les sucs nourriciers sont employés à la maturité de 
ces fruits, et que l’arbre, à moins qu'il ne soit bien nourri et exces- 
sivement vigoureux, ne produit que peu ou point de nouveaux 
rameaux, sans lesquels cependant point de prochaine récolte. 

Nous devons distinguer en Europe, deux sortes d'arbres : ceux 
qui perdent leurs feuilles en hiver, et ceux qui les conservent. La 
différence de leur végétation doit sans doute présenter la diffé- 


4* 


rence de leur produit, ainsi que la différence de culture qui lui 
est propre. Mais nous avons d’autres considérations à faire valoir. 
Les premiers font une principale pousse en printems : l'arbre 
manifeste à cette époque sa végétation avec toute sa force et sa 
plénitude, 1l développe ses fleurs, fait paroître ses fruits, et pousse 
en même-tems tous les rameaux qui doivent donner d’autres fruits 
l’année suivante. Ces fruits de l’année suivante se préparent dans 
les boutons avant la fin de l'automne, et si l'arbre n'a pas été 
trop épuisé par la récolte de l’année, ou si les saisons ne sont pas 
contraires, 1] ne manquera pas de fleurir, et de donner encore des 
fruits l’année d’après. 


Les arbres qui conservent leurs feuilles en hiver, tel que l'Oh- 
vier, se développent à deux époques différentes. La première 
pousse, et la plus vigoureuse, a lieu en printems; la seconde a 
lieu en automne. On sent que celle-ci doit être d'autant plus forte, 
que l’arbre est moins chargé de fruits. La préparation des boutons 
à fleurs se fait immédiatement après cette seconde pousse. Si 
l'arbre est alors très-chargé de fruits, la seconde pousse n’a pas 
lieu, les boutons à fleurs ne peuvent se préparer, et le printems 
suivant ne développe point de fleurs. 

Pour fonder cette théorie sur des preuves évidentes, nous 
remarquerons maintenant qu'à Aix, on fait la récolte des Olives 
dès le commencement du mois de novembre. L'arbre, délivré de 
ses fruits, peut alors travailler à la préparation de ses boutons à 
fleurs, et s’il n’a pas été trop épuisé, il poussera l’année suivante 
de nouvelles fleurs, et donnera plus ou moins de fruits, suivant 
sa plus ou moins grande vigueur. Car nous observerons en même- 
tems que les récoltes, à Aix, annuelles et plus uniformes, ne sont 
pas ordinairement si abondantes que dans la plupart des autres 
cantons en certain tems, et par conséquent que l'arbre ne doit pas 
être aussi épuisé, ses fruits, en outre, étant cueillis à la main, il 
n'est pas exposé à souffrir cette espèce de flagellation meurtrière, 
qu'il souffre ailleurs, où l’on abat les fruits à grands coups de 
gaules. 


Dans le département du Var, et.en Italie, on ne fait Jamais la 
récolte de l'Olive que dans le mois de décembre, de janvier, de 
février, et souvent même en mars et avril : dans certains cantons 
de l'Italie, on attend que l’Olive tombe d’elle-même. L'arbre, 
déhvré tard de son fruit, tourmenté à coups redoublés de gaules, 
épuisé par une trop grande quantité de fruits, ne peut fleurir que 
très-peu, un ou deux mois après, 1l doit aussi laisser couler la 
plupart de ses fleurs, et enfin laisser avorter ses fruits : tandis 
ques'1l étoit annuellement délivré de ses fruits, et d’une manière 
plus douce, dans le mois de novembre, comme on le pratique à 
Aux, 1l auroit le tems -de se refaire, sinon entièrement, du moins 
en partie; 1l auroit quatre ou cinq mois de repos, où 1l ne tra- 
vailleroit que pour lui-même, «et il pourroit ensuite développer 
ses fleurs avec plus de force le printems suivant. 

On a cru, 1l est vrai, et l’on croit encore communément, que 
plus l'Olive reste sur l'arbre, et plus-elle acquiert de l'huile. Il existe 
même ‘un adage Provençal à ce sujet : au mai pendé, au mai 
rendé, c'est-à-dire, plus l’Olive pend, plus elle rend. Cette objec- 
tion, que l’on pourroit opposer à l'opinion que J'avance, paroît 
fondée en preuves au premier apperçu; J'ai moi-même fait des 
expériences que Je vais rapporter. Des Olives cueillies vers le 
milieu de novembre au point de leur maturité, m'ont donné, les 
deux sacs, soixante dix livres d'huile, poids de Marseille; la même 
année, les Olives du même sol, cueillies à la fin de décembre, les 
deux sacs donnèrent près de soixante-douze livres; en janvier ils 
donnèrent soixante-quinze, et en février quatre-vingt livres : ce 
qui fait une différence de dix livres, sur les deux sacs, entre les 
Olives cueillies en novembre, et celles cueillies en février; cette 
augmentation de produit vaudroit sans doute la peine d'attendre, 
si elle étoit réelle, mais il est facile de démontrer qu’elle n’est 
pas fondée. L'Olive doit nécessairement diminuer de grosseur en 
restant davantage sur l'arbre. En effet, dès les premiers froids 
de-décembre, l'Olive se ride, la partie aqueuse se dissipe de plus 
en plus, et l'Olive, parvenue vers la fin de l'hiver, ne contient 
presque plus :que de l'huile. D'où il :s'ensuit, que l'Olive étant 


plus grosse, et occupant plus de place en novembre qu’en jan- 
vier, les deux sacs, remplis par un nombre déterminé d’Olives 
dans le premier tems, ne le seroient pas, dans l’autre, par le même 
nombre de fruits, dont le volume n’est plus le même. Ce n’est 
donc pas l’attente d’une plus grande quantité d’huile, qui doit 
nous arrêter, puisque, outre qu’elle est peut-être moindre par 
l'évaporation, elle est encore singulièrement diminuée par tous 
les animaux qui mangent les Olives, et qui ont tout le tems de 
s'en nourrir quand on les laisse sur l'arbre. On n'ignore pas que 
les Rats, les Merles, les Grives, les Etourneaux, les petits Oiseaux 
de toute espèce, les Corneilles sur-tout, en font une consommation 
considérable et un dégât qu’il est difficile d'apprécier. 

Mais une raison plus déterminante encore, pour nous engager 
à cueillir les Olives de bonne heure, c'est la qualité de l'huile 
qu'on en retire. L'huile d'Aix doit moins sa bonne qualité à 
l'espèce d'Olivier qu'on y cultive, qu'à l'usage de cueillir les 
Olives en Novembre et de les porter sur-le-champ au moulin. 
Dans le département du Var, si nous en exceptons quelques villes, 
telles que Grasse, Lorgues, Entrecasteaux, où l’on s'empresse de 
cueillir de bonne heure quelques Olives, afin de faire un peu 
d'huile bonne à manger, dans tous les autres lieux, on ne fait de 
l'huile que pour les savonneries, qui se vend presque la moitié 
moins, c’est-à-dire qu’elle vaut trente-six francs le quintal, lors- 
que l’autre en vaut soixante-cinq. Quelle énorme différence! Et 
comment peut-on ne pas chercher à la faire disparoître? Il n’est 
pas besoin ici d'expliquer pourquoi la qualité de l'huile doit être 
meilleure, en ne laissant pas l’'Olive trop long-tems sur l'arbre, 
et contracter au contraire, avec bien plus de facilité, une ranci- 
dité désagréable si on l’y laisse un peu trop; j'énonce une vérité 
expliquée par le fait et connue de tout le monde. 

Je dois faire remarquer en passant que ce qui empêche dans 
mon département que l’on soit disposé à vouloir améliorer la 
qualité de l'huile, c'est parce que l’on croit vulgairement devoir 
en obtenir une bien plus grande quantité, en conservant quelque 
tems l'Olive dans le grenier, et l’y laissant un peu fermenter; 


nous avons déjà démontré plus haut que cette même idée n’étoit 
qu'un préjugé, qui est encore plus absurde dans cette seconde 
hipothèse, et qui a été victorieusement combattue par M. Ber- 
nard, dans son excellent 7 7aité de la culture de l'Olivier. Ainsi, 
à envisager encore notre opinion, soit du côté de la quantité, soit 
du côté de la qualité du produit, non-seulement il ne doit 
éprouver aucun obstacle, mais il ne peut que mériter l'adoption 
des personnes éclairées et économes. 

Je ne dois pas cependant passer sous silence quelques objec- 
tions qui pourroient être faites. Dans les contrées où les Oliviers 
sont très-abondans, on manque quelquefois du nombre nécessaire 
de personnes pour faire la récolte dans un espace. de tems très- 
court. En effet, les ouvriers ne sont pas assez multipliés dans 
quelques cantons du département du Var; mais il en descend 
annuellement des départemens des hautes et basses Alpes, et 
dans une occupation où les femmes et les enfans sont employés, 
si l'usage de cueillir les Olives en novembre s’'établissoit par- 
tout, on auroit bientôt un nombre suffisant de personnes propres 
à faire la récolte dans un ou deux mois au plus; car, outre que 
les récoltes étant alors annuelles et plus uniformes, ne deman- 
deroient pas autant de tems pour être faites, que dans ces grandes 
années d’abondance périodique, achetée quelquefois par cinq ou 
six années d'espérance frustrée et d'attente inutile, elles ne 
seroient pas retardées encore par les froids de décembre et de 
janvier qui rendent la cueillette des Olives plus douloureuse, plus 
difficile et plus longue. On pourroit d’ailleurs s'occuper en jan- 
vier et en février à la taille de l’Olivier et aux autres travaux de 
la campagne toujours retardés ou négligés, l’année d’une récolte 
abondante. Une autre objection peut être tirée du nombre des 
moulins, qui ne seroit pas assez considérable pour suffire au détri- 
tage des Olives qui y seroient apportées pour ainsi dire tout-à- 
coup. Dans la plupart des municipalités, il est vrai, où les mou- 
lins étoient bannaux, le nombre n’en étoit jamais suffisant. 
Quelque honnête, quelque bien intentionné que fût le Seigneur 
du lieu, il ne donnoit jamais à la municipalité que les moulins 


à peme suffhisans à une mauvaise récolte; et pour peu que la 
récolte füt bonne, les Olives du territoire n'étoient pas entièrement 
détritées dans les mois de juin, de juillet, et même d'août. Mais 
dans le nouvel ordre de choses, où chaque particulier pourra 
construire un moulin, où l’on y sera sollicité par l'intérêt général 
et particulier, 1l n’est pas douteux qu'il n’y ait bientôt par-tout 
le nombre suffisant de moulins. Ainsi, sur quelque objet d’admi- 
nistration économique ou politique que l’on jette les yeux, ‘on. 
est forcé de faire la satyre de l’ancien régime «et le panégyrique 
du nouveau. 

J'ai encore une dernière considération à faire valoir en faveur 
de mon opinion; comme elle se rapporte plus particulièrement à 
mes occupations ordinaires, 1l doit m'être permis de la présenter 
dans tout son Jour. 

On trouve dans la plupart des Olives, depuis la fin de l'été 
jusqu’à la parfaite mäturité du fruit, une Larve qui se nourrit -de 
la substance de l’Olive, la sillonne entièrement dans son contour 
sans attaquer le noyau et sans percer la peau extérieure. La larve 
laisse après elle ses excrémens à mesure qu’elle avance, et «elle 
ne perce la peau qu'au moment où elle doit se transformer :en 
nymphe, pour laisser à l’Insecte parfait, privé d’'mstrumens tran- 
chans, le moyen de sortir de sa première habitation. Le tort que 
les Olives éprouvent par la piquure et par le séjour de l’Insecte, 
est tel, par rapport à la quantité seulement, qu'il faut souvent 
trois ou quatre fois plus d'Ohves pour obtenir le même produit. 
Mais cette huile est encore d'une qualité très-inférieure, je ne dis 
pas pour la table, mais pour la lampe, pour les arts et pour les 
savonneries;, aussi est-elle d’un prix moindre. On apperçoit 
aisément, sans que j'en fasse mention, la raison de l’infériorité 
d'une huile provenant d'un fruit rongé, gâté, percé par un Insecte, 
et rempli en partie par les eaux pluviales, qui, en y pénétrant, 
doivent hâter la fermentation et la décomposition de l'Olive, 
sur-tout si on la laisse quelque tems au grenier. Aussi, outre que 
l'huile est en moindre quantité et d’une qualité inférieure, on ne 
l’obtient -encore qu'avec beaucoup de difficulté si «on a laissé 


avancer un peu trop, dans le grenier la fermentation de ces 
Olves. 

. Mais, pourquoi les Olives sont-elles beaucoup plus piquées et 
rongées par les Insectes, l’année de la mauvaise récolte, comme 
on l’a constamment remarqué? S1 nous observons encore qu’elles 
le sont d'autant plus que la récolte précédente a été abondante, 
nous aurons bientôt la solution d’un problème qui se lie à l’opi- 
mon que nous défendons. 

On pourroit peut-être croire qu’on ne s'aperçoit davantage des 
Insectes dans la mauvaise récolte, que parce que le nombre des 
Olives est plus petit. Ainsi, en supposant qu'il y eût chaque 
année le même nombre de vers rongeurs, et que ce nombre fût 
égal à celui de l’année de la bonne récolte, le nombre d’Insectes 
étant le même, et celui des Olives étant vingt fois plus grand, 
par exemple, 1l arrivera cette année qu'il n’y aura qu'un vingtième 
des Olhives piquées; ce qui ne seroit presque pas sensible. En 
observant seulement la marche de l’Insecte, nous serons bientôt 
convaincu d’une vérité, c'est que le nombre des Larves doit être 
en général plus grand l’année de la mauvaise que l’année de la 
bonne récolte. 

L’Insecte mère pique l’'Olive encore tendre, et y dépose un 
œuf; l'œuf éclot, la Larve se développe en se nourrissant de la 
chair de l'Olive; elle est parvenue à tout son accroissement à la 
fin de l'automne, et après avoir percé l’Olive, elle subit sa méta- 
morphose, pour devenir enfin, dans l'hiver, Insecte parfait, du 
genre des Mouches. 

Nous allons observer maintenant que dans l’année de la mau- 
vaise récolte, les Olives étant peu nombreuses, sont cueillies de 
bonne heure et entièrement détritées avant la Noël. L’Insecte 
détruit par le détritage, dans son premier et dans son second 
état, où par les froids de l'hiver, s’il est sous sa dernière forme, 
doit ne laisser pour l’année suivante qu'une multiplication peu 
nombreuse et presque nulle. Dans l’année de la bonne récolte, 
au contraire, cette récolte se faisant beaucoup plus tard, et une 
grande partie des Olives étant encore sur l’arbre en janvier, en 


— 52 — 


février et en mars, les Insectes qui sont éclos les derniers, et qui 
se trouvent logés dans le fruit, n'étant détruits ni par le détritage, 
ni par le froid, doivent être bien plus abondans l’année suivante. 
Confirmons encore cette théorie par le fait. On sait que les Olives 
d'Aix ne sont presque pas piquées par les Insectes. La raison en 
est facile à déduire, quand on considère que dans ce pays la 
récolte se fait, chaque année, dans le mois de novembre, et quel- 
qu'abondante qu’elle soit, elle est toujours achevée vers le milieu 
ou avant la fin de décembre. 

Je me résume, en disant que Je crois avoir démontré que la 
cause des récoltes alternes ou périodiques de l'Olivier, dérive 
principalement de l'usage où l'on est de dépouiller trop tard 
l'arbre de son fruit; que les récoltes annuelles sont à tous égards 
bien plus avantageuses que les récoltes alternes; que le vrai 
moyen de se procurer des récoltes annuelles, c'est de cueilhr les 
Olives de bonne heure; qu'en suivant enfin ce dernier procédé, 
on doit parvenir à garantir les Olives, en grande partie, de 
l'attaque des Insectes, et à rendre leur produit plus facile à 
obtenir, plus abondant, et d’une meilleure qualité. 


Le Gérant, 
FACULREL 


rime aa 


+ TE, st 


DM OR Te ELEC 


Sommaire du Numéro 2 d'INSECTA 


Entomologie générale : 


Pages 
A. Vuillet. Description d'un nouveau Carabidae africain appartenant 
AUD TENTE ANOUMENS Se en eee D D at 


« Les Vieux Auteurs » : Observations sur quelques Diptéres, par M.CUVIER 30 


A. Vuillet. — Contribution à l'étude du genre Pachnoda................ 3 


Entomologie économique : 


P. Savouré. — Note sur Dermacentor reticulatus Fabricius. 1) 


« Les Vieux Auteurs » : Mémoire sur la cause des récoltes alternes de 


l’'Olivier, par G.-A. OLIVIER RE Re LE res 43 


'REMIÈRE ANNÉE 


MARS 1911 NUMÉRO 3 


INSECTA 


Revue Tllustrée d'Entomologie 


Publication mensuelle de la Station Entomologique 
de la Faculté des Sciences de Rennes 


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IMPRIMERIE OBERTHUR, RENNES 


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ENTOMOLOGIE GÉNÉRALE 


Un bel exemple de Mimétisme 
Longicorne mimant un Gurculionide. 


Par A. NUIELET. 


Les deux coléoptères figurés ici côte à côte, en vraie grandeur, 
appartiennent à deux familles assez distinctes : les Ceramby- 
cidae et les Curculionidae. 11 ne paraît guère possible de trouver 
une application plus justifiée du mot wzmétisme que celle que 
nous en faisons au cas de ces deux insectes (). Le longicorne, 
Doliops geometrica WNaterhouse (1842, in Proc. ent. Soc. London, 
IV, p. 44) a véritablement l’air d’avoir copié le charançon. Ses 
proportions sont tout à fait anor- 
males pour un Cérambycide : ce sont 
celles d’un Curculionide; le des- 


sin est composé du même nombre 


de lignes pareillement placées; 
enfin, caractere LUE malheureu- Doliops geometriex Waterhouse ; 
sement, notre photographie ne rend Pachyrrhynchus speciosus 


Waterhouse. — Samar (WHITHEAD). 
pas, les mêmes couleurs, les mêmes 
tons, concourent dans les deux cas à l’ornementation du té- 
gument. 

Nous avons donné le nom du Longicorne, le Curculionide 
qu'il mime est le Pachyrrhynchus speciosus WNaterhouse (1841, 
in Proc. ent. Soc. London, p. 24). Ces deux insectes habitent les 
îles Philippines. 

Les exemplaires photographiés ont été pris dans l’île Samar 


par G. Whithead. Ils font partie de la collection René Oberthür. 


(1) Ce cas, d’ailleurs, est loin d’être unique; il semble que chaque espèce 
du genre Pachyrrhynchus est ainsi mimée par un longicorne. Nous en pu- 
blierons prochainement d’intéressants exemples. 


INSECTA, mars 1911. 


D 


— 56 — 


Sur CNETHOCERUS MESSI Bates 
[Col. Cerambycidae] 


Par A. VUILLET. 


Nous donnons ici (fig. 1 et 2) des photographies des exem- 
plaires /ypes de Cnethocerus Messi Bates (1878, in Æntomo- 
logiss Monthly Magazine, XAV, p. 273). Voici, pour compléter 
ce document, le texte des diagnoses originales, générique et 


spécifique (loc. cir.) : 


« CNETHOCERUS, #07. gen. 


» Gen. Priono affinis. Corpus tolum maris sericeo-pubescens, 


» fenanae nudum. Oculi supra fere contingentes. Antennae 


Fi. 1. — (nethocerus Messi Bates, ', F1G. 2. Cnethocerus Messi Bates, 9, 


type; Hong-Kong, type; Hong-Kong. 


» maris corpore longiores, articulis 3-11 opacis, dense 1rregu- 
» lariter strigosis, apice utrinque acute productis : feminae 


» corpore breviores, articulis 3-11 sublinearibus, apice paulo 


» 


» 


» 


» 


» 


» 


» 


» 


» 


» 


» 


productis, 3-7 lateraliter, 8-11 omnino ul in © strigoso- 
opacis. T'horax ut in Prionis typicis, transversim quadratus, 


lateribus tridentaris. 


» CNETHOCERUS MESSI, #. sp. 


» Priono corario paulo magis elongatus, minus convexus; 
castaneo-fuscus, $ Supra pubescentia incumbenti fulvo-sert- 
ceo vestitus; capite thoraceque punctato-scabrosis; elytris 
obtuse, indistincte, subcostatis, apice late rolundatis, supra 
basi scabroso-punctatis deinde subtiliter alutaceo-punctulatis : 
pectore fulvo-hirsuto; abdomine © subopaco, Q ntit1d0, 
regulariter punctato ». 

« Hong Kong. From Herr Mess, of Munich. I have since 
received, for examination, a Japanese specimen, from the 


Berlin Museum, through E. von Harold ». 


La collection Bates (actuellement réunie à la collection René 


Oberthür) renferme 3 exemplaires (dont 2 ©) de cette espèce. 


F1@. 3. — Cnethocerus Messi Bates, g': F1&. 4 — Cnethocerus Messi Bates, 9 ; 


Tonkin : Backan (LEMÉE). Tonkin : Backan (LEMÉE). 


La longueur de la © est de 50 millimètres, celle de chacun 


des deux C' est de 32 millimètres et demi. J'ai vu, également 


dans la collection René Oberthür, 11 spécimens de cette même 


= 8. — 


espèce provenant du Tonkin : Backan (Lemée), soit 3 Q dont 
la longueur varie entre 42 et 46 millimètres et 8 ' dont les 
longueurs extrêmes sont 27 et 30 millimètres (FIG. 3 et 4). 

L’unique Q sur laquelle est basée la description de Bates 
est bien, en effet, dépourvue de pubescence, mais 1l s’agit pro- 
bablement d'un insecte frotté. Chez les trois autres © que J'ai 
vues la pubescence est seulement plus fine et moins dense que 
chez ies d' correspondants. 


“LES WIEUX._ AUTEURS 2° 


L'article suivant est extrait du /owrnal d'Histoire naturelle 
(1702), lp eo. 


Sur une nouvelle espèce de Scarabe 


Par G. A. OLIVIER, D: M. 


Dans la belle collection d'Histoire Naturelle de M. Poisson- 
nier, Jai trouvé, parmi des Insectes envoyés de Cayenne, un 
Scarabé qui ressemble beaucoup au Typhon ®), mais qui en diffère 
par la forme des cornes du corcelet, et par le duvet cotonneux 
qui couvre toute la partie supérieure du corps. M. Poissonmier 


croit que ce Scarabé lui a été envoyé de Cayenne, du Sénégal ou 


(x) Voir Znsecle, 1917, p. 13. 
(2) Voyez mon Entomologie, Scarabé, pag. 12, n° 7, pl. 16, fig. 162. 


de Madagascar. Par le duvet du corcelet et des élytres, cet 
insecte ressemble au Scarabé Eléphant : par la forme et la gran- 


ÊET6. 


LA ledoute del 


Benard drexik 
, T Té } 
Journal LLst Nuurelle N°8. 


(Fac-similé.) 


M + 


deur du corps, au Scarabé Actéon, et par les cornes de la tête et 
du corcelet, au Scarabé Typhon. Je crois qu'il n'a été décrit ni 
figuré dans aucun auteur. 


SCARABÉ Æntelle. SCARABÆUS Entellus. 
Sc. écussonné, tomenteux; Sc. scutellatus, tomentosus, 
corcelet tricornu, cornes avan-  /horace tricorni, cornubus por- 
cées : l'intermédiaire simple,  rec/is : lateralibus apice emar- 
les latérales échancrées. PI. 16.  ginatis, intermedio  simplici. 
Led; 
Il se trouve... Habitat. 


Magnitudo et statura Scarab. Actæonis. Corpus nigrum, 
cinereo tomentosum. Capitis cornu porrectum recurvum, bast 
supra dente notatum, apice bihdum. T'horax tricornis, cornubus 
porrectis : lateralibus oblique emarginatis intermedio, simplict 
incurvo, subtus tomentoso. Elytra levia. Tibie antice extus 
tridentatæ, postice Spinose. 


. Il ressemble, pour la forme et la grandeur, au Scarabé Acteon. 
Le corps est noir et couvert d’un duvet tomenteux, cendré. La 
tête est armée d'une corne avancée, recourbée, assez longue, bifide 
à l'extrémité, unidentée à la base supérieure. Le corcelet est armé 
de trois cornes avancées, de longueur égale; l'intermédiaire est 
simple, courbée, légèrement cotonneuse en dessous, glabre en 
dessus; les latérales sont presque glabres, aplaties, obliquement 
échancrées. L’écusson est triangulaire. Les élytres sont lisses. Les 
pattes sont presque glabres; les jambes antérieures ont trois fortes 


dents latérales; les autres ont quelques épines courtes, fortes. 


EN Su 


Un nid de Guêpes 


Le nid de guêpes dont nous donnons plus loin la photogra- 
phie, un peu réduite, a été trouvé à Lamberville (Seine-Infé- 


rieure) par M. Costrel de Corainville, ornithologiste distingué. 


Nid de Gtuêpe, Seine-Inférieure : Lamberville (COSTREL DE CORAINVILIE). 
Longueur vraie : 10 centimètres. 


Il était fixé sur l’une des coursonnes d’un poirier en espalier, 
à une hauteur d'environ 80 centimètres au-dessus du sol. Son 
axe longitudinal, y compris le goulot inférieur, mesure un peu 


moins de 10 centimètres. 


— 0% — 


A l’époque où 1l fut découvert (novembre 1909) 1l se trouvait, 
bien entendu, complètement dépourvu d'habitantes. D'après son 
architecture extérieure, nous avons cru devoir l’attribuer à Vespa 
norwegica Fabricius. 


Si certains de nos lecteurs se trouvaient en mesure de modifier 
ou de confirmer cette détermination à la seule vue de la photo- 


graphie, nous leur serions reconnaissants de vouloir bien nous 
donner leur avis. 


INSECTA. 


ENTOMOLOGIE ÉCONOMIQUE 


44 — — 


La Soie au Soudan 


Pare VTT L ET 


Bien avant que des essais de sériciculture aient été faits, au 
Soudan, par des Européens, les indigènes savaient déjà re- 
cueillir, filer et tisser, la soie produite par certains lépidoptères 
sauvages. 

Le capitaine Binger (x Niger au Golfe de Guinée par le 
pays de Kong et le Mossi, 1887-1889, tome I, p. 422) a donné 
des détails assez circonstanciés sur cette industrie 

« On m'avait parlé d’une industrie spéciale au Dafina (), de 
» la préparation de la soie en écheveaux et d’un tissu en soie 
» appelé /ombo foroko fan, Voici en quoi consiste cette 
» industrie : le ver à soie existe dans le Soudan et a été signalé 
» par presque tous les voyageurs, mais les noirs ne connaissent 
» pas l'élevage de ce précieux insecte, 11s se bornent à récolter 
» les cocons sur les tamariniers et sur les mimosas dont ces 
» insectes mangent la feuille. Dans le Dafina le ver à soie existe 
» peu. Les cocons sont récoltés dans les forêts du Gourounsi et 
» achetés par les Dafing, qui filent la soie comme 1ls préparent 
» le coton. On en fait une grossière étoffe qui, teintée à l'indigo, 
» est portée comme pagne par les femmes; elle ne ressemble 
» en rien à une soierie : l'œil le plus exercé ne la distinguerait 


(1) Le Dafina est un pays #obo de la boucle de la Volta Noire (Haut- 
Sénégal et Niger) (A. V.). 

(2) Tombo (chenille), foroko (outre, peau de bouc), fani (étoffe). Etoffe 
en outre de chenille (Vote du Cap. Binger). 


» d’un tissu en coton qu'après un examen attentif. Ce pagne 
» coûte cependant très cher, de 20 à 30,000 cauries, et semble 
» être recherché par les femmes du Dafina. 


» Quand on n'en confectionne pas de tissu, la soie est pré- 
» parée en écheveaux et vendue écrue à Djenné ou à Säro. Cette 
» soie, teinte en plusieurs nuances, sert en partie à broder les 
» dorokés et à les orner de /omas (). 


» À ce propos Je ferai remarquer que Barth et d’autres voya- 
» geurs disent que c'est avec cette soie indigène teinte en vert 
» que sont brodés les dorokés dits de Sansanding. C'est une 
» erreur : la soie verte en écheveaux est importée d'Europe; 
» le Soudanais ne connaît pas la teinture verte, 1l ne sait tendre 
» et obtenir que diverses nuances de bleu, le noir sale, le jaune, 
» le rouge brique, le rouge rouille, diverses nuances de brun et 
» le rouge brun ». 

En somme, Binger précisait assez nettement le côté commer- 
cial et industriel de la question, mais les indications fournies 
par lui au point de vue entomologique et botanique demandaient 
à être complétées. 

Plus récemment, Ed. Fleutiaux (L'Axagphe Moloneyi et ses 
parasites in l'Agriculture pratique des Pays chauds, n° 71, 
9 février 1000) apportait à l'étude de cette question une inté- 
ressante contribution dont voici quelques extraits 

« Dans le courant de septembre dernier (1908), le Jardin 
» colonial à reçu de Léo ®, Soudan Occidental, un ballot 


on 


» contenant une quarantaine de poches de cocons, sous le nom 
» indigène de « Toumou-Forco » (cocons moyens). Ces 
» poches, appliquées sur le tronc des arbres, souvent à une 
» fourche, présentent le volume de deux fois la grosseur du 


» poing. 


(1) Le /oma est une broderie particulière, qui veut dire de #rois doigts 
de largeur (Note du Cap. Pinger). 


(2) Léo est le chef-lieu du Gourounsi (A. V.). 


— 65 — 


» Quelques exemplaires d'Anaphe Moloneyi Druce (Proc. 
» Zool. Soc. London, 1888, p. 673, pl. 55, fig. 5), éclos pendant 
» le voyage, ont permis à M. de Joannis de déterminer l’es- 


» pèce. 5. & 


FiG. 1. — Poche contenant les chrysalides d'Anaphe Moloneyi 
Druce. Sur tronc de Macrolobium; Gourounsi (J. VuUILLET). 
(Pour les dimensions réelles, voir le texte). 


» L'Arnaphe Moloneyi ne sort pas, comme l’Jypsoides 
» radama, en perçant l'enveloppe extérieure de la poche, mais 
» tout autour, sur le bord de la partie adhérente. Chaque cocon 
» est prolongé par un long tube de soie dirigé dans ce sens 


mr. 
» et d'autant plus long qu'il est éloigné du bord. Le papillon 
» chemine jusqu'à son issue. Les individus que J'ai trouvés 


> 


morts dans les tubes avaient des ailes dépassant la longueur 
» du corps. » 


Si Je puis, à mon tour, coordonner et compléter les notions 
fournies par les précédents auteurs, c'est grâce aux renseigne- 
ments qui m'ont été transmis par mon frère, Jean Vuillet, 
Directeur d'Agriculture coloniale; ces renseignements résultent 
d'observations renouvelées pendant plus de 10 années et sur 
différents points de notre Afrique occidentale. 


L'unique soie indigène que mon frère ait vue utiliser par les 
Soudanais est celle de l’Araphe Moloneyi Druce, dont il est 
question dans l’article d'Ed. Fleutiaux. C'est une poche cons- 
truite par des chenilles de cette espèce que J'ai fait photogra- 
phier (FIG. 1). Cette poche provient du Gourounsi (sur les 
confins du Haut-Sénégal-Niger et de la Gold Coast), prove- 
nance indiquée par Binger pour les cocons dont :il parle. 
semble bien que ce dernier auteur se soit mépris en indiquant 
comme plante nourricière des chenilles et support des cocons 
les tamariniers et les mimosas : au moins dans la plupart des 
cas, ces rôles sont remplis par une légumineuse du genre 
Macrolobium (Schreber). 


Ce Macrolobium est un bel arbre à feuilles composées de 
très grandes folioles. Il forme des grappes volumineuses de 
fleurs blanches auxquelles succèdent de larges et longues 
gousses déhiscentes, renfermant de grosses graines rondes et 
plates. Il se nomme S6 en Bambara. Cette essence pousse fort 
bien en peuplements serrés et, dans les provinces méridionales 
du Haut-Sénégal-Niger, elle constitue des forêts comparables 
à certaines futaies de France. 


La poche de la figure 1 mesure réellement 12 centimètres 
suivant sa plus grande dimension et 11 centimètres et demi 
transversalement : elle représente bien le produit vendu sur les 


marchés dans le Gourounsi. 


Dans certaines parties du Soudan on trouve sur les tama- 
riniers des cocons d’Zypsoides 1); les indigènes ne paraissent 
pas les utiliser, pas plus que ceux d’Epiphora Bauhiniae, com- 
muns pourtant dans le Haut-Sénégal et Niger sur le jujubter. 

D'ailleurs on ne rencontre plus que rarement, et seulement 
dans certains centres des territoires arrosés par la Volta Noire, 


des indigènes sachant travailler les cocons d’'Anaphe. C'est là, 


Fi@. 2. — Echantillon de soie d'Anaphe Moloneyi Druce filée et tissée 
par les Soudanais. 
Longueur : 2"23. — Largeur : 9 cent. 5. — Poids : 60 gr. 


évidemment, une industrie en voie de disparition, tuée par la 
concurrence des soies d'importation que l’on trouve maintenant 
sur tous les marchés importants de l’intérieur. 

Pour préparer la soie, les noirs enlèvent l'enveloppe extérieure 


des poches de cocons et font bouillir le reste dans de l’eau 


(1) Æypsoides Vuilleti Joannis (Bull. Soc. ent. Fr., 1907, p. 208). 


(2) Le nom dambara de ces poches : /oumou-forco, veut dire : outre du ver. 


m7 2 


avec des cendres riches en potasse. Puis la matière textile est 
filée comme le coton. Le fil sert à broder les boubous des élé- 
gants. 

On peut dire qu'actuellement ce fl n’est tissé que lorsqu'il 
s'agit d'obtenir des échantillons d’étoffe demandés par des 
Européens. Celui que représente, un peu réduit, notre figure 2, 
a été ainsi fabriqué swr commande. Sa vraie largeur (qui est 
la largeur normale donnée par les métiers indigènes) est de 
95 millimètres, sa longueur de 223 centimètres et son poids de 


60 grammes. 


— — "> 


%:EES ..VIEUX= AUTEURS 220 


L'article suivant est extrait du /owrnal d'Histoire naturelle 


(1702), L p. 23. 


Mémoire sur l'utilité de l’étude des Insectes, 
relativement à l'Agriculture et aux Arts. 


Par G. A. OLIVIER, D. M. 


Si un des plus grands vices des connoissances humaines, c’est 
d'avoir été d’abord fixés sur les objets qui méritoient le moins 
l'attention de l'homme; si la première des sciences, celle de la 


Nature, n'a été véritablement cultivée que de nos jours; il est 


(x) Voir Znsecta, I, p. 13. 


encore dans cette science, en général, des parties qui paroissent 
subir la même destinée, et qui, quoique des plus utiles à connoître, 
sont loin d'avoir obtenu le prix qu’elles méritent, et sont livrées 
à l'indifférence, ou même au dédain le plus injuste. Je ne cher- 
cherai pas à enlever à la Botanique et à la Minéralogie, l'im- 
portance qu'on leur a donnée, et la gloire qu'elles ont eu d’avoir 
le plus attaché les recherches des Naturalistes. Mais qu'il soit 
permis de demander pourquoi l’Entomologie languit encore dans 
une espèce d'obscurité, et semble être reléguée parmi les connois- 
sances oiseuses, ou même inutiles. Si un Entomologiste veut enfin 
faire restituer à l’objet constant de ses méditations, le tribut qui 
lui est dû, c'est parce qu'il a ses droits fondés sur les preuves 
les plus positives et les plus nombreuses. C'est aussi sur ces 
preuves que Je vais établir une discussion relative à l'utilité de 
l'étude des Insectes. 

Lorsqu'on voit que l’homme a pu penser que les étoiles ne 
brilloient dans les cieux, que pour charmer sa vue et décorer ses 
nuits, on ne doit point être étonné qu'il ait pu penser aussi, que 

tous les êtres qui vivent avec lui, n’ont été créés que pour satis- 
faire à ses besoins ou à ses plaisirs. C’est d’après cette idée qu'il 
a cru avoir le droit de murmurer contre la providence, de blas- 
phémer l’auteur de toutes choses, lorsqu'il a vu des orages se 
former sur sa tête, ou lorsqu'il a trouvé sur ses pas, des animaux 
qui n'ont pas plus respecté sa personne que ses propriétés. Il 
n'est plus permis sans doute de partager des préjugés que la 
Philosophie, en se manifestant, a fait disparoître. Il n’est plus 
permis d'ignorer que tous les êtres ont les mêmes droits à la 
vie, dès qu'ils ont reçu les moyens de vivre, qu'ils ont tous aussi 
les mêmes droits à l'emploi de ces moyens, dès qu'ils sont néces- 
saires à la conservation de leur vie : ainsi, quoique les Insectes 
soient de tous les animaux ceux qui nous sont les plus nuisibles, 
nous n'avons reçu de la Nature, d'autres droits sur eux, que ceux 
que la force ou l'intelligence peuvent nous donner; et nous devons 
observer que, vis-à-vis de ces êtres, qui doivent nous échapper 


sans cesse par leur multiplication ou par leur petitesse, nous 


avons bien plus à attendre du secours de l'intelligence, que de 
celui de la force. 

Nous montrerons sans doute bien mieux la nécessité de nous 
occuper du soin de connoître et de détruire les Insectes, en jettant 
d’abord un coup-d'œil rapide sur les dégâts qu'ils peuvent occa- 
sionner, dégâts souvent incalculables, qui ne sont connus, et même 


vaguement, que de ceux qui les éprouvent. 


Les Insectes nuisent aux Végétaux. 


Tous les végétaux sont attaqués par des Insectes dans une ou 
plusieurs de leurs parties, et souvent dans toutes à-la-fois. 
Racines, tiges, feuilles, fleurs, fruits, semences, tout est exposé 
à être dévoré par des Insectes; aucune production n'en est 
exempte. Chaque végétal, dans le sol qui lui est propre, a toujours 
un ou plusieurs rongeurs, ainsi que chaque animal à un ou plu- 
sieurs ennemis : on compte plus de deux cents Insectes qui se 
nourrissent sur le chène seul. L’olivier, la vigne, dans nos climats, 
la canne à sucre, le cotonnier, dans les climats chauds, sont de 
même rongés par un nombre considérable d’Insectes différens. 

La nature, en créant tous les êtres, semble les avoir condamnés 
à se détruire entreux; mais elle a destiné plus particulièrement 
les végétaux à servir de nourriture aux animaux. Cependant, 
pourquoi faut-il qué le cultivateur, qui s'occupe des travaux les 
plus utiles, soit le plus exposé à perdre les fruits de ces travaux? 
Pourquoi faut-1l que ce soit dans les champs les mieux soignés, 
dans les jardins et les vergers les mieux cultivés, que nous trou- 


vions les traces des Insectes marquées par le plus de ravages. 


(À suivre). 


Le Gérant, 


F. GUITEL. 


Sommaire du Numéro 3 d'INSECTA 


Entomologie générale : 


A. Vuillet. 


Pages 

AU belteremplendeRNIMENSME ee Ce ee eee D9 

Id. — Sur Cnethocerus Messi Bates... nd UD: 4 1 OO 
« Les Vieux Auteurs » : 


Sur une nouvelle espèce de Scarabe, par 
G.-A"" OLIVIER. 


DS 
Un inde de GR pes MN NE Ne SE CR ere 61 
Entomologie économique : 
AViuillete= La tS oi aus OUT An es es rene ee 63 
« Les Vieux Auteurs » : Mémoire sur l'utilité de l'étude des Insectes 
relativement asliavrculturetettaux Arts par C-A"MODIVIER.. 65 
à 


PREMIÈRE ANNÉE ANR Ron NUMÉRO 4 


INSECTA 


Revue lllustrée d'Entomologie 


Publication mensuelle de la Station Entomologique 
de la Faculté des Sciences de Rennes 


DU COTE. 

AU onEn instis ut, 

ee) y 
( MAY 8 1911 


A1 
VY 54: ‘ 


IMPRIMERIE OBERTHUR, RENNES 


1911 


ENTOMOLOGIE GÉNÉRALE 


Sur le Genre PSECADIUS Alluaud 


[Gol. Garabidae, Panagaeini] 


Par A. VUILLET. 


Récemment, Ch. Alluaud (in Bull. Soc. Ent. Fr. 1911, p. 61) 
a fort à propos changé en Psecadius le nom d’/sotarsus attribué 
à tort par Chaudoir (in Awx. Soc. Ent. Belg., 1878, p. 134) à 
un genre de coléoptères ayant pour espèce 
typique /sotarsus eximius Sommer. 
Il est maintenant clairement démontré 
que ce que Chaudoir appelait /so/arsiis 
(Laferté) en 1878 n'est pas ce que Laferté 
avait appelé /sotarsus en 1851. Cette faute 
d'interprétation méri- 


tait certainement d’être 


relevée, mais ce n'est 


malheureusement pas F1G.1.— Psecadius eximius 


5 + TAQE Sommer. Figure des Ann. 
la seule imper fection de Soc EE Pre 1852 DLXT. 
DÉS D es : réduite à Ja longueur 
l'Essaimonographique ae n orre 
aeur naturelle. 


sur les Panageides. 


Sans quitter le genre /sotarsus, 1l est fa- 


cile de se convaincre, par 


exemple, que l’insecte dé- 


F1G. 3. — Elytres de Pse- : 3 À 
cadius Aluaudi Vuillkt  crit dans le dit Æssaz sous 
(exempl. de la fig. 2). \ 


le nom d’/sotarsus Som- 


meri Chaudoir n'est pas, quoi qu'en dise 
Chaudoir, l’sotarsus Sommeri Chaudoir 
(1861, in Bull. Soc. Imp. Nat. Moscou, 


7 F16G.. 2. 
XXXIV, IV; P:- 349). Psecadius Alluaudi 
é ’ Vuillet. 
En effet, ce dernier ne peut être autre chose Mozambique 


(gr. nat.). 


que l'/sotarsus eximius Sommer (1852, in À #1. 


Ixsecra, avril 1911, 
6 


— 72 — 


Soc. Ent. Fr. p. 653, pl. XI, fig. 1), puisque Sommeri Chaudoir 
est simplement un nom nouveau proposé pour eximius Sommer 
CG x); 

Or l'espèce que Chaudoir décrit en 1878 (in Loc. cit.) sous le 
nom d’/sotarsus Sommeri Chaudoir, diffère largement, comme 
les descriptions originales suffisent à le 
montrer (), de l’/sotarsus eximius Sommer. 

Donc 7/sotarsus  Sommeri Chaudoïir 

(1878) n'est pas Zsotarsus 

Sommert Chaudoir (1861). 

Je connais en nature /50- 

tarsus Sommeri Chaudoir 

(1878). Les types sont 
mon eue S Uans Id COMECTIONPRENS 


Oberthüri Ges- Fe , F1G. 5. — Elytres de Pse- 
tro ; type. Nyassa Oberthür, La renferme de cadius Oberthüri Gestro 


(gr. nat.). (exemplaire de la fig. 4). 


plus deux individus pro- 
venant de la collection H. W. Bates et portant l'indication 

Mozambique, un individu ex coll. Mniszech, un individu ex coll. 
Steinheil (Mozambique), un individu ex 
coll. L. Fairmaire portant également (de 
la main de Bates) l’indi- 
cation : Mozambique; en- 
fin trois individus ex Jan- 


son, portant la même indi- 
cation. 
Il est fort probable que 


FiG.6.— Psecadius ces dix exemplaires sont 


custalactus Gers- F1G. 7. — Elytres de Pse- 
taecker. Zanzi- tous originaires de la cadius custalactus Gers- 
bar (ex. Musée de taecker (exemplaire de 
Berlin, gr-nat.). même localité de Mozam- 1 fe: 6) 


bique. Tous sont bien semblables et la description de Chaudoir 
convient à tous. C’est un des exemplaires provenant de Janson 
qui est représenté par les figures 2 et 3. 


(1) Sans entrer dans le détail, Zso/arsus Sommeri Chaudoir (1878) a, « sur 
chaque élytre, huit taches », tandis que P. eximius Sommer n’en a que sept. 


Je propose pour Psecadius Sommeri Chaudoir (1878) non 
Chaudoir (1861) le nom de Psecadius Alluaudi, nom. nouv. 

Les figures 4 et $ feront connaître le /ype unique de Psecadins 
Oberthüri Gestro (Ann. Mus. civ. Genova, 1895, p. 268), seul 
représentant de cette espèce qui me soit connu. 

Les figures 6 et 7 s'appliquent à un 
exemplaire de ?. eustalactus Gerstaecker 
(1866, Arch. für Naturg, 
XXXIIL, 1, p. 20 et Gle- 
derthier-Fauna des San- 
sibar-Gebietes, 1873, 
Drop V he: 6) de 
la collection Chaudoir. 


Cet exemplaire, prove- 


F1@.8.— Psecadius eus. nant du Musée de Berlin,  Fia. 9. — Elytres de Pse- 


talactus Gerstaesker. cadius eustalactus Gers- 
Escarpment (Don£r- est très vraisemblable- taecker (exemplaire de 
rx). la fig. 8). 


ment un /ype. 
Aux indications de localités données par Alluaud pour cette 
espèce, J'ajoute les suivantes : Afrique orientale allemande 
Jkutha, Luitpoldkette; Afrique orientale 
anglaise : Escarpment, 6,500-0,000 feet 
(W. Doherty). 
Les exemplaires d’'Es- 
carpment (fig. 8 et 0) 
établhissent le passage dé 


la forme typique de ?. 

eustalactus Gerstaecker à 

P.  pustulosus Raffray 
1886, in An. Soc. Ent. 

F1G. 10. — Psecadius ( ue F1G. 11. — Elytres de Pse- 


eximius Sommer.Lu- }°y 18S I de cadius eximius Sommer 
kuledi (J. N. Ertl) 4 5 D: 3 4) (exemplaire de la fig. 10). 
(gr. nat.). 


sorte que, à mon avis, 

cette dernière forme paraît ne pouvoir être considérée, tout au 

plus, que comme une variété géographique de P. eustalactus. 
Il semble bien que, dans les espèces de ce genre, les variations 

individuelles ont une amplitude comparable à celle des varia- 


tions locales, de sorte qu'il est bien difficile de définir des 7aces. 
J'ai vu un seul exemplaire d'eustalactus provenant du Harrar, 
il ne présente que partiellement les caractères de la variété 
harrarensis Alluaud (loc. cit.). 


Le domaine de Psecadius eximius Sommer s'étend plus loin 
au nord que ne l'indique Alluaud. J'en ai vu, dans la collection 
René Oberthür, plusieurs exemplaires de l'Ouganda. 


ESPÈCES DU GENRE PSECADIUS ALLUAUD : 


Allan Wonder (roux). a RTE 7 Mozambique. 
Sommeri Chaudoir (1878) 


eustalactus=Gerstaecker.(1800).22 4.2. 0m Lac Djipé. 
VAT. DASCHIOSUS RAA (NOBO)e ANNE Abyssinie. 
Var AGrPATOMS IS ANITUTNIQET) PARMI Harrar. 

éxitius-Sommert(rSss) rire ul RAR Mozambique. 


Sommeri Chaudoir (1861) 


Dberthbri Gestro (T0) re ent ee te Or Lac Nyassa. 


Sur l’Exploration entomologique de l’île Oshima 


Par. A; NUILLET. 


Quel est l’entomologiste descripteur qui, étudiant des insectes 
exotiques, n’a pas cherché quelquefois à évoquer, en son esprit, 
des paysages de leurs pays d’origine, à se représenter les ani- 
maux dans leur milieu naturel, avec les principales particularités 
de leur biologie ? Quel est celui qui, lisant le nom de quelque 
localité célèbre dont la faune le surprend par son originalité, 
n'a pas souhaité d'en voir au moins une représentation quel- 
conque ? 

Presque toujours il faut renoncer même à la réalisation de 
ce dernier vœu. Les naturalistes voyageurs, déjà surmenés la 
plupart du temps par leurs laborieuses recherches, hésitent à 
augmenter leur indispensable charge du poids d’un appareil et 
de quelques boîtes de plaques photographiques. Peu nombreux 
sont les clichés aui nous viennent ainsi de régions à demi-sau- 
vages; très rarement 1ls sont publiés. 

Suivant en cela l'exemple qui nous est donné par de savanis 
auteurs (#), nous reproduirons fréquemment dans /#secta les 
paysages et d’une façon générale toutes les photographies en- 
tomologiques que nous pourrons nous procurer. 

La figure 1 représente une vue de Naje, dans l'ile Oshima, 
de l'archipel japonais Riou-Kiou. Cette vue, comme les deux 
autres photographies qui illustrent cet article, nous a été obli- 
geamment communiquée par M. René Oberthür. 

D’après G. Lewis (in Ann. and Mag. Nat. Hist. (6), XVII, 
p. 320), la faune d’Oshima présente un caractère bien nettement 
plus tropical que celle des parties les plus méridionales de 


Kiushiu ®. Cet auteur ayant séjourné en février à Oshima, a 


(1x) Voir notamment les belles photographies publiées par Ch. Oberthür 
dans le fascicule IV bis de ses Ætudes de Lépidoptérologie comparée (1910). 

(2) C’est ainsi que nous décrivons plus loin une XRosalia d’Oshima 
(R. Ferriei) du sous-genre Æwrybatus connu seulement jusqu'ici de l’Asie 
tropicale (Cf.-Iameere, in Arr. Soc. Ent. Belg., t. XXXI, p. 161.) 


= 76 — 


observé que les papillons diurnes y volaient déjà et que, d'une 
façon générale, les conditions météorologiques y étaient ana- 
logues à ce qu’elles sont en mai à Nagasaki. La différence des 


latitudes n’est que de 5° entre ces deux localités (Nagasaki 33°, 


Photo 3.- 
F1G. 1. Vue prise de la maison du R. P. Ferrié, à Naje, ile Oshima (archipel Riou-Kiou). 


. 


Oshima 28°); mais l'influence de l'Océan paraît Jouer un rôle 
important sur la répartition des climats dans tout l'empire 
japonais. Près de Yekchama la chaleur du Xzrosuwo (le Gulf 
stream Japonais) se fait sentir sur la péninsule d’Idzu, les eaux 
de Tokio étant à une température plus basse. 

De ces conditions locales il résulte que la faune coléoptéro- 


logique de ce pays ne pourra être bien connue que lorsqu'on en 


= 7/ — 
aura exploré soigneusement toutes les parties, à différentes 
époques de l’année (1). 
Nous devons donc être reconnaissants au KR. P. J.-B. Ferrié, 


missionnaire apostolique, de nous avoir fait bien connaitre la 


faune d’une des parties les plus intéressantes de cet empire. 


Fig. 2. — Les chasseurs indigènes du R. P. Ferrié, à Naje (île Oshima). 


Pendant son séjour à Naje, île Oshima, en 1800, le R. P. Ferrié 
a consacré une partie importante de son temps à organiser une 
série de chasses entomologiques des plus fructueuses. Beaucoup 


de ses trouvailles ont déjà été décrites comme espèces nouvelles, 


(x) G. Lewis, loc. cit. 


Photo J.-B. Ferrié. 


d'autres, encore, certainement, le seront, lorsqu'elles auront pu 
être étudiées à leur tour. Afin de donner plus d'amplitude à 
ses recherches, 1l a su former une petite troupe d'auxiliaires dont 
le zèle et l'adresse furent certainement très profitables à la 
science. La figure 2 les représente, munis des classiques instru- 
ments : depuis l'écorçoir jusqu'au fameux parapluie, étonnement 


des populations rurales. 


R. P. J.-B. FERRÉ, 


= 79 — 


Description d’une nouvelle espèce Japonaise de ROSALIA 
appartenant au sous-genre EURYBATUS 


[Gol. Cerambycidae] 


Par AMNVUTÉLER. 


Rosalia (Eurybatus) Ferriei (F1G.). —— Tête noire. Pronotum 
et élytres rouges avec des taches noires. Dessous et pattes noirs 
ou brun noirâtre excepté le prothorax qui, sauf une bordure pos- 
térieure noire, est rouge. 

Antennes du male dépassant l'extrémité des élytres de la 


longueur des quatre derniers articles (8-11) plus la moitié du 


Rosa ia Ferriri Vuillet. Japon : île Oshima 


(J.-B. FERRIÉ), types (gr. nat.). 


septième. Troisième article des antennes un peu plus long que 
le quatrième. Les six premiers articles sont finement ponctués. 
Cette ponctuation correspond à l'insertion de soies fines, géné- 
ralement couchées, mais hérissées en partie, et plus longues, sur 
les articles 3-6, de façon à former une bordure interne, assez 


dense sur les articles 3 et 4, plus claire sur le cinquième article, 


ar ot 


“es peu visible sur le sixième. Les articles 7-11 sont simplement 
couverts d’une pubescence très courte. Les articles 3-5 présentent 
à leur extrémité apicale et en dedans une épine courte, plus forte 

u troisième article, plus faible au cinquième. Le sixième article 
présente également une épine pareillement placée, mais qui n’est 
guère visible qu'avec l’aide d’une loupe. 

Scutellum noir brillant. 

Pronotum présentant quatre taches noires, deux médianes et 
deux latérales. La médiane postérieure est nettement plus grosse, 
les trois autres sont subégales. 

Chaque élytre présente cinq taches noires : une tache juxta- 
scutellaire, une tache subhumérale et trois autres taches situées 
l'une derrière l’autre, au quart, à la moitié et aux trois quarts de 
la longueur de l'élytre. De ces trois dernières taches, la première 
est à peu près à égales distances de la tache subhumérale et de 
la suture; l'intermédiaire est la plus grande, elle s'étend plus 
ou moins transversalement, mais, chez les deux exemplaires que 
Je connais, elle n’atteint ni la suture m1 le bord externe de l’élytre. 


Mesures prises sur les deux exemplaires étudiés (longueurs 
en millimètres) 


A B 
Longueur: 10taln mere ee 25,5 23,5 
Longueur dupronotum. 22777777 4,75 4,25 
Largeur abx épaules. ren 6,75 6 
Longueur'des ÆÉIyies 2 Re 16,75 16,25 


Patrie : île Oshima (Japon) (J.-B. Ferrié, 1800). 

Deux exemplaires Œ, de la collection René Oberthür. 

Cette nouvelle espèce d'Eurybatus présente un intérêt parti- 
culier à cause de son habitat géographique. Tous les Ewrybatus 
précédemment connus sont de l'Asie tropicale, la zone tempérée 
ne possédant, en dehors de Rosalin Ferriei, que des Rosalia 
S./SCT. 


PR 


AS 


Voici la liste des Rosalia connues actuellement, avec l’indi. 
cation des pays où elles furent découvertes ) : 


I. — SOUS-GENRE ROSALIA 5. st. 


alpina Linné, 1758, Systema Naturae, éd. X, I, 


EMA Lefraotonntecarhob on on ose mono 00 ce eus putes Montagnes d'Europe. 


Batesi Harold, 1877,in Deuish. Entom. Zeitschr., 
NIET De ODA. free seenues RE ROUE nt Japon : Yeso. 


funebris Motschulsky, 1845, in Pull. Soc. imp. 
Nat. Moscou, XNIII, I, p. 87, pl. II, fig. 8... Sitka. 


Lameerei Brongniart, 1800, in Pull. Soc. ent. F7., 
ROOMS ru eue nee nu c7 Qu 22 Laos 


II. — Sous-GENRE EURYBATUS 


borneensis Jordan et Rotschild, 1803, in Ann. 
VC TER (QE CNE PR PER ET N. Bornéo. 


Bouvieri Boppe, 1010, in Pull. Soc. ent. Fr., 
OO Re CURE See carafe Sen à va Dar sua ae Yunnan. 


decempunctata Westwood, 1848, Cabinet of 
OMENLNENCOM:, bS0 pl. AXIX, fr25.7. Assam. 


Ferre Vuillet® /10oùr an Jrsecle, Lp=70...: 27 Japon : Oshima. 


formosa Saunders, 1839, in 77ans. Ent. Soc. 
Lonton lue resDis XVI Hp 4. Indes Orientales. 


gravida Lameere, 1887, in Ann. Soc. Ent. Belg., 
DOME DpDrI0rer 100 pl TIR fs Æ se Himalaya, Darjeeling. 


(1) Ma note était à l'impression lorsque j'ai reçu le n° 6 du Bwl. Soc. 
Ent. Fr., 1911, contenant (p. 103 et suivantes) la description de Xosalia Lesnei 
Boppe. Cette espèce, originaire de Formose, est très voisine de Rosa/ia Ferriei. 
Cependant les descriptions originales et les figures qui les accompagnent 
permettront de distinguer facilement ces deux formes. À. Æerriei ne présente 
pas de touffes de poils condensées aux articles 3-5 des antennes. 


(2) Bien que n'ayant pas vu le type unique de À. Bouvieri Boppe, je me 
crois autorisé à le comprendre dans le sous-genre Æwrybatus, parce que j'ai 
vu plusieurs individus d’espèces appartenant à ce groupe (À. formosa Sanders, 
R. inexpectata Ritsema) dont la teinte était plus près du jaune chamois que 
du vermillon. 


1 Thomson, 1860, Æssai Class. Ceramb., 2 
PE CPE PART TE etes us PAPE 1: 100€: 2 TA ALE 


ectata Ritsema, 1890, in Votes Leyd. Mus. 
Dons Et IT plee-fie 4 0 Est Java. 

_ Jaeta Lameere, 1887, in loc. cit., pp. 162 et 168; n 
PR NT entente Le Java. 


p* _iateritia Hope, 1831, Gray's Zool. Miscel., p. 27. Nord Inde. 


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__ novempunctata Westwood, 1848, LOC GITE 
3 116 Sd PET ET De RSR Re Poe «2 Faya: 


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ENTOMOLOGIE ÉCONOMIQUE 


++ _ 


CONTRE LES TERMITES 


Par A VUILEET: 


Depuis quelques années, la Station entomologique de la 
Faculté des Sciences de Rennes a reçu plusieurs demandes de 
renseignements concernant les termites. 11 semble que ces insectes 
deviennent de jeur en jour plus nombreux dans certaines villes 
du sud-ouest et l’on peut s'attendre à voir se reproduire ailleurs 
les dégâts signalés à La Rochelle vers le milieu du siècle dernier. 

Malheureusement, lorsque l’on nous écrit pour nous demander 
conseil, 1l est généralement trop tard pour prendre des mesures 
efficaces. C’est au moment de construire une maison qu'il faut 
songer à la préserver des termites. Leur présence dans une 
habitation est un fléau qu'il vaut mieux prévenir que guérir. 

Les précautions à prendre sont d’ailleurs assez simples. Les 
termites commencent presque toujours leur attaque par des bois 
plus ou moins humides, en contact avec le sol. On évitera donc, 
dans la construction, qu'il y ait aucune pièce de bois dans les 
fondations ou en soubassement. Au rez-de-chaussée les parquets 
seront remplacés par un carrelage ou par du ciment. 

Dans le reste de la construction il est prudent de n'employer 
que du bois créosoté par exemple, ou même du fer. En tous cas 
on aura soin de passer une forte couche de coaltar sur les parties 
exposées à l'air. 

Si l’on désire préserver une construction déjà terminée 1l 
faudra déblayer tout autour un espace libre où le sol sera 
maintenu ferme et sec autant que possible et débarrassé de toute 
pièce de bois plus ou moins humide. On luttera aussi contre 
l'humidité dans l'habitation même. Enfin on surveillera les 


boiseries de façon à pouvoir agir rapidement s’il survient une 
invasion. Dans ce cas on pourra retarder l'œuvre de destruction 
ou même, si les circonstances sont favorables l'arrêter, par des 
lavages fréquents des boiseries avec de l'essence ou du pétrole; 
mais le plus sage sera de faire remplacer, au plus tôt, les pièces 
de bois en contact avec le sol par du ciment ou de la pierre. 


“ LES VIEUX AUTEURS 


Mémoire sur l'utilité de l’étude des Insectes, etc. (Suite) (1) 


Par G. A. OLIVIER. 


Nous n’aurions qu’à citer les seules chenilles, pour dénoncer des 
fléaux qui se reproduisent sans cesse sous toutes les formes, et 
qui attaquent la végétation dans tous ses produits et dans tous 
ses âges. Elles minent les tiges, rongent les feuilles, cironnent 
les fruits, et détruisent ou altèrent presque tout ce qu’elles tou- 
chent. Les unes n’attendent pas qu'une plante puisse leur fournir 
de la nourriture pendant plusieurs semaines, elles l’attaquent 
avant son développement, ou l’engloutissent dès qu’elle com- 
mence à paroître. La plupart des œufs des Insectes, pondus en 
été ou en automne, éclosent au printems suivant, au moment que 
les arbres commencent à pousser; d’autres éclosent même avant 
l'hiver. Les larves des uns et des autres se répandent sur les arbres, 
et détruisent tellement les boutons et les feuilles naissantes, que 
souvent c'en est fait des fruits de l’année. Combien de chenilles 
surtout concourent à faire ce ravage, et réduisent quelquefois les 
arbres au même état où 1ls étoient pendant l'hiver ! et l’on n’ignore 
pas que cet état de dépouillement a les suites les plus funestes. Il y 


(1) Voir Znsecta, 1911, p. 68. 


us, 


— 85 — 


a des Insectes, tels que les Bruches, qui se logent dans les graines 
et les fruits, et en détruisent le germe; d’autres, tels que le Cossus, 
le Lucane, pénètrent sous l'écorce, et en retirent la sève jusqu'à 
faire sécher l'arbre sur pied; la plupart, non contens de manger 
l'écorce, s'attachent au bois, et viennent à bout de détruire des 
forêts entières. Combien le Taupe-grillon n'est-il pas redoutable 
aux racines des plantes ! est-il une grêle plus destructive que ces 
nuées de Sauterelles, qui quittent souvent des pays éloignés, tra- 
versent les mers, fondent sur des champs cultivés, et en enlèvent 
en peu d'heures jusqu'à la moindre verdure. Les Charansons, les 
Cadelles, en perçant le bled mur, et en dévorant la pulpe fari- 
neuse, dégarnissent les granges et les greniers d’une matière 
alimenteuse devenue si nécessaire; enfin les farines elles-mêmes 
ne sont pas plus épargnées par les larves des Ténébrions, de 
quelques Vrillettes et par des Mittes. 

Mais combien ce tableau de dévastation, de la part des insectes, 
pourroit être chargé de traits plus nombreux et plus étonnans, 
si nous parcourions ces climats où la terre plus féconde, et le 
soleil plus ardent, rendent ces êtres bien plus funestes et bien 
plus redoutables encore qu'ils ne le sont parmi nous. Nous y 
verrions des Fourmis, des Termès, des Blattes, des Sauterelles, 
des Guêpes, des Chenilles ronger, dévorer tout ce qu'ils rencon- 
trent, et multiplier quelquefois au point de forcer les habitans 
d'une contrée à aller chercher au loin une nourriture que la fécon- 
dité du sol ne peut plus leur fournir. 

Quelques citations plus particulières feront peut-être encore 
mieux sentir une vérité, qui malheureusement n'est que trop 
fondée en preuves. Ainsi, les larves des Hannetons, de la plupart 
des Scarabès, des Mylabres, des Cantharides, de quelques Mou- 
ches, attaquent les racines des plantes et des arbres, les rongent, 
et occasionnent souvent la mort du végétal. La plupart des 
Mouches, quelques Teignes, quelques Charansons, quelques Chry- 
somèles, les Donacies attaquent la tige des plantes. Les larves 
des Lucanes, des Clairons, des Buprestes, des Taupins, des 
Priones, des Capricornes, des Leptures, des Callidies, des Sten- 


ST: PER 


cores, des Nècydales, des Lymexylons, quelques Chenilles même 
se nourrissent de la substance du bois vivant ou nouvellement 
coupé; ils hâtent le dépérissement et la mort des arbres. Sans 
parler du nombre prodigieux de Chenilles, les Hannetons, les 
Chrysomèles, les Criocères, les Galeruques, les Cassides, les 
Gribouris, les Hispes, les Erotyles, la nombreuse famille des 
Sauterelles, les Tenthrèdes rongent et dévorent les feuilles des 
végétaux au point de dépouiller quelquefois entièrement un 
arbre ou une plante de ses feuilles. Les Pucerons, les Psilles, les 
Trips, la plupart des Cigales, des Punaises et des Mittes retirent 
avec leur trompe, les sucs des végétaux, les font languir, font 
couler les fleurs et avorter les fruits. Les larves de la plupart des 
Charansons, des Mouches, des Teignes, celles des Bruches, des 
Attelabes, les Forficules, les Blattes, les Guêpes, les Fourmis, les 
Cloportes, se nourrissent de divers fruits, et les mangent en tout 
ou en partie. Les fruits secs même que l'on veut conserver, tels 
que les pruneaux et les figues, sont attaqués, les uns par des 
Cirons, les autres par des Teignes. Les Scaphidies, les Diapères, 
les Oxipores, quelques Ips, quelques Staphylins, quelques 
Syrphes, quelques Mouches font leur nourriture, des Cham- 
pignons, des Agarics, des Bolets. 

Non-seulement les Insectes ravagent les campagnes, mais ils 
occasionnent encore les plus grands dégats dans les maisons, en 
attaquant les végétaux jusqu’après leur mort : ils rongent les 
boiseries, détruisent les livres et les herbiers, et laissent par-tout 
après eux des traces sensibles de leur séjour. Qui croiroit que 
l'écroulement d'un édifice peut être occasionné par des Insectes 
qui ont miné et pulvérisé tout l'intérieur des poutres? Nous 
citerons parmi ces ennemis domestiques particulièrement les 
Blattes, les Ptines, les Vrillettes, les Ptilins, les Bostriches, les 
Scolites, les Ips. 

(À suivre). 


Le Gérant, 
F. GUITEL. 


Sommaire du Numéro 4 d'INSECTA 


Entomologie générale : 


Pages 

A. Vuillet. —:Surtle genre Psecadius Alluaud....................,.... 71 

Id. — Sur l’Exploration entomologique de l’île Oshima...................... 15 

Id. — Description d'une nouvelle espèce japonaise de Xosalia:............ 19 
Entomologie économique : 

A; Nanillet..—"Contresles#llermites. "7.24... 0e ee 83 


« Les Vieux Auteurs » : Mémoire sur l'utilité de l’étude des Insectes 
relativement à l’Agriculture et aux Arts, par G.-A. OLIVIER (suite). S! 


ri 


PREMIÈRE ANNÉE MAI 1911 NUMÉRO D 


INSECTA 


Revue Tllustrée d'Entomologie 


Publication mensuelle de la Station Entomologique 
de la Faculté des Sciences de Rennes 


CARE Instit,, à 
JUN 21 1911 


ar lonat-Musev® 


| 


" 


IMPRIMERIE OBERTHUR, RENNES 


1911 


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4 ro prochainement la publication dans /nsecta 
* monographies où seront décrits et us les insectes 


$ db du pays qu ils bitee 
SE un ie projet, il faut une de armée Æ tra- 


(La Direction d’«IN SECTA » 
Se GStation Entomologique de Rennes.) #7 A 


ENTOMOLOGIE GÉNÉRALE 


Note sur la Segmentation de l'abdomen chez les CARABINI 
[Goléoptères Garabidae] 


Par AT VUILIET. 


Dans une série d'articles parus de 1803 à 1804, in Deut. Ent. 
Zeitschr, Verhoef. étudie la segmentation de l’abdomen des 
Coléoptères. Ces articles contiennent d'intéressants aperçus 
d'anatomie comparée mais il n’est pas douteux que, faute d’avoir 
étudié avec soin un nombre suffisant de types, l’auteur est arrivé 
sur certains points à des conclusions erronées. 

M'en tenant uniquement aux Coléoptères femelles de la tribu 
des Carabini, je crois devoir indiquer en quoi les résultats de 
mes études diffèrent de ceux énoncés par Verhoef. 


Fire. 1. — Calosoma sycophanta Linné, 9. 


msn : mesonotum — mn : metanotum — {, : première pièce abdominale dorsale — 
sti : stigmate résultant vraisemblablement de la fusion des stigmates des 
deux premiers métamères abdominaux — sf: : stigmate dépendant du troisième 
métamère abdominal, done de la troisième plaque dorsale. 


1° D’après cet auteur, les Carabidae possèdent 10 plaques 
abdominales dorsales, mais aucun stigmate ne correspond à la 
neuvième qui est très réduite et soudée à la neuvième plaque 
ventrale. 
IxsecTA, mai 1911, 


7 


SFR NE 


Chez les Carabini, je compte également 10 pièces abdominales 
dorsales, mais je trouve la neuvième bien développée, accom- 
pagnée d’un stigmate et non soudée à la plaque ventrale cor- 
respondante. 

2° Verhoef n’a pas vu, chez les Carabidae, de dixième plaque 
ventrale. Il admet qu'elle peut exister, mais à l’état rudimentaire. 

Selon moi, la plaque ventrale 10 existe et n’est pas plus rudi- 


mentaire que la précédente. 


I. -_ Segmentation dorsale. 


Depuis longtemps on a reconnu que la partie ventrale du 
premier anneau abdominal est complètement atrophiée. Cela 
s'explique tout natu- 
rellement par le déve- 
loppement que tend à 
prendre le métathorax 
pourvu d’appendices 
locomoteurs très puis- 
sants. Ce développe- 
ment ne peut être pris 
vers l'avant où se 


trouve un segment 


F1G. 2. — Ceroglossus gloriosus Gerstaecker, Q. 


muni également d’or- 


pn : région postérieure du pronotum — msn : meso- 
notum — yitn : metanotum — &s: : aile métatho- 


racique — Sty2 : stigmate accolé à la première ganes locomoteurs , 

plaque abdominale dorsale (correspond vraisem- 3 : 

blablement aux stigmates fusionnés des deux ayant par suite aussi 

premiers métamères abdominaux. / : 

besoin d'espace pour 

loger des muscles, etc.; c'est donc vers l'arrière que la partie 
ventrale du métathorax doit s'étendre, comprimant la partie 
ventrale du premier segment abdominal et même repoussant en 
arrière toute la partie ventrale de l’abdomen. 

Mais le segment métathoracique étant typiquement pourvu 

. Mara | 
d'ales, sa partie dorsale doit nécessairement exercer sur le seg- 
ment abdominal adjacent une action analogue à celle qu’exerce 
sa partie ventrale. Par suite la portion dorsale du premier 


segment abdominal doit être plus ou moins atrophiée. 


Si, guidée par cette déduction, on n’accepte pas comme pre- 


mière plaque dorsale ce qui a été admis comme telle par Verhoef 


et si l’on cherche en avant, on dé- 
couvre facilement, chez les Cara- 
bini, cette première plaque dorsale, 
tout contre le metanotum dont le 
bord postérieur la recouvre légère- 
ment. Elle est très nette chez le 
Calosoma sycophanta (FIG. 1). 
Chez le Ceroglossus gloriosus 4) 
elle est beaucoup plus réduite et 
en grande partie soudée au meta- 
notum; elle reste toutefois bien 
distincte à ses extrémités latérales 
(FIG. 2). 

En faisant commencer la série à 
cette plaque, il est facile de comp- 
ter, chez les Carabini, 10 plaques 
dorsales bien nettes, bien dévelop- 
pées et normalement placées, la 
neuvième étant d’ailleurs pourvue 
d’un stigmate bien distinct (FIG. 3). 

Cependant il reste vrai que le 
nombre total des stigmates est de 8. 
Il est visible que la plaque 10 en 
est dépourvue. À chacune des pla- 
ques 3-0 il est légitime d’attribuer 
le stigmate situé à sa hauteur. De 
même à chacune des extrémités de 
la première plaque, se trouve un 
stigmate dont on ne peut lui con- 
tester entièrement la propriété. 


F1G. 3. — Carabus intricatus Linné, 


9, vue dorsale (abdomen distendu 
par un séjour prolongé dans l’es- 
sence de térébenthine).— 4, : inser- 
tion de l'aile mésothoracique — 
a> : aile métathoracique — 1: 
plaque dorsale du premier anneau 
abdominal (elle est entièrement 
soudée au bord postérieur du meta- 
notum) — £5t12 : stismate corres- 
pondant vraisemblablement aux 
stigmates des deux premiers méta- 
mères abdominaux — sta : stig- 
mate correspondant à la troisième 
plaque dorsale — #0: dixième 
plaque dorsale — an: mamelon 
anal. 


(1) Le genre Ceroglossus Solier n’est considéré par certains auteurs que 
comme une subdivision du genre Carabus. Il en résulte que des zoologistes, 
exposant la distribution géographique des Carabidae, ont pu s'étonner de voir 


— 


Reste donc la plaque 2, à laquelle ne correspondrait aucun 
orifice trachéen. Mais ne doit-on pas considérer le premier stig- 
mate, dont la surface est plus du double de celle de chacun des 
suivants comme représentant les stigmates fusionnés des deux 
premiers métamères abdominaux? Cela me paraît fort admis- 
sible, les phénomènes de fusion étant certainement très fréquents 
dans l'appareil trachéen. Verhoef pense que ce stigmate qui, 
selon lui, appartient bien, #orphologiquement au premier méta- 
mère abdominal (c’est-à-dire, d’après sa conception, dépend de 
ce que je considère comme la deuxième plaque dorsale), dépend 


2mtn 


F1G. 4, — Carabus intricatus Linné, ®, vu par le côté gauche 
(même exemplaire que pour la figure 3). 


vo : plaque ventrale gauche du neuvième anneau abdominal — 30: plaque ventrale 
gauche du dixième anneau abdominal. Les autres lettres comme pour la figure 3. 


aussi, fAystologiquement, du métathorax. J'admets volontiers 
cette hypothèse que vient compléter la mienne pour rendre 
compte de la grande surface relative de ce stigmate. 


IT. —— Segmentation ventrale. 


S1 l’on examine un Carabus femelle dont l’abdomen se trouve 


distendu, par exemple par suite d’un séjour prolongé dans l’es- 


que le genre Carabus, dont les espèces sont, en majorité, paléarctiques, pré- 
sente en outre un certain nombre d’espèces dans l'Amérique du Nord et une 
dizaine (les Ceroglossus) au Chili (la région éthiopienne, par exemple, en 
étant dépourvue). Cette étrange répartition est plus apparente que réelle; elle 
tient à une défectuosité de nomenclature. Pour peu que l’on étudie, en effet, 
l’anatomie de l’ensemble des Carabini, on conviendra que les Calosoma, si 
répandus en dehors de la région paléarctique, sont moins différents des 
Carabus de cette dernière région que ne le sont les Ceroglossus. Si le genre 
Carabus comprend les Ceroglossus, il doit, & fortiori, comprendre les 
Calosoma. 


— O1 — 


sence de térébenthine, de façon à rendre nettement visibles les 
plaques qui sont normalement invaginées, on constate (FIG. 4) 


qu'il n’est possible de 
compter que O de ces 43 


plaques. Encore faut-il 


admettre de suite comme 
distinctes les deux piè- 
ces (paires) les plus dis- Vo 
tales dont on ne peut 
établir nettement les 
rapports véritables que 
par une dissection. 

S1 l’on admet que cha- 


LE des plaques Vers Fig. 5. — Carabus intricatus L., ©. Plaques ventrales 


du neuvième (#9) et du dixième 10 anneaux 
abdominaux vues ventralement (étalées après dis- 
section): 


trales correspond à une 
plaque dorsale, il faut 
admettre qu’une de ces dernières n’a pas de plaque ventrale 
correspondante ; en d’au- 
tres termes 1l faut ad- 
mettre qu'un des an- 
neaux abdominaux est 
incomplet. Il est bien 
évident que c’est, comme 
tous les auteurs l'ont 
. d'ailleurs admis, le pre- 
1 mier segment. Par contre 
les segments 2-10 ont 
tous une plaque ventrale 
et une pièce dorsale. 


A z. = 
Fra. 6. — Carabus intricatus L., ®. Plaques ventrales Il reste, à indiquer 


du neuvième (v4 )} et du dixième (#10) anneaux ; 
abdominaux RAR dessus; æy US A la ligne quels sont les rapports 
suivant laquelle à été coupée la portion membra- AE DRE 
neuse qui unit les deux pièces symétriques 40. véritables des dernières 
C’est la transparence de cette partie membraneuse ee : 

qui permet de voir les sclérites vo qui sont situés pièces abdominales ven- 
en dessous. L’orifice génital est entre cette mem- À 
brane et celle qui unit les pièces vo . trales (ve et ce fig. À). 


Si l’on examine l’ensemble de ces dernières par son côté 
ventral (FIG 5), on constate que chacune d'elles est double et 
8 


— 92 — 


formée de deux parties symétriques, d’où quatre sclérites. Ces 
quatre sclérites sont sensiblement à la même hauteur et 1l est 


_ 


Fra. 7. 
de l'abdomen de Ceroglossus 


riosus Gerstaecker, @ (Cette plaque 


est ordinairement invaginée). 


— Huitième plaque ventrale 


difficile de dire à première vue 
s'ils appartiennent au même an- 
neau ou à des anneaux différents. 
Sur leur bord externe, les deux 
pièces centrales sont recouvértes 
par les deux latérales; cela pour- 
rait faire croire que celles-ci appar- 
tiennent à l’anneau précédent (c’est 
la conclusion à laquelle était arrivé 
Verhoef dans ses premiers tra- 
vaux). Mais si l’on n'oublie pas 
que ces sclérites ne sont que des 
Je parties durcies et colorées d’une 
même enveloppe continue, on cher- 


chera à suivre cette enveloppe au delà de leurs bords. On 
verra alors que les bords internes des pièces latérales sont 


réunis par une mem- 
brane fine et transpa- 
rente qui passe a4- 
dessus des pièces cen- 
frales (FIG. 6). Par 
conséquent les pièces 
latérales  appartien - 
nent à un anneau qui 
s'invagine dans l’an- 
neau correspondant 
aux pièces centrales. 
S1 ces dernières appar- 
tiennent au neuvième 


anneau les autres doi- 


F1G. 8. — Extrémité de l'abdomen très distendu d’un 
Carabus intricatus ©, vue postérieurement. — a : 
orifice anal — g : orifice génital — iv10 : bourrelet 
formé, entre l'anus et l’orifice génital, par la portion 
membraneuse intermédiaire entre les deux sclérites 


Vio. — Vo : sclérite ventral du neuvième anneau 
abdominal — #10 : selérite ventral du dixième anneau 
abdominal. 


vent appartenir au dixième. 


Ce dédoublement des pièces ventrales en deux parties symé- 


triques n'est pas spécial aux anneaux O et 10. La figure 7 


montre qu'1l existe aussi, à un degré moindre, pour la huitième 
plaque W. 

La figure O montre une vue postérieure de l’extrémité abdo- 
minale d’une Q de Carabus inéricatus. Les sclérites des neuvième 
et huitième anneau sont relevés presque verticalement. Je suppose 
que cette position est celle de l’accouplement qu’elle semble 
devoir faciliter. 

En résumé, chez les Carabini femelles, l'abdomen est composé 
de 10 anneaux. Le premier n’a conservé que le sclérite dorsal, 
tous les autres présentent un sclérite dorsal et un sclérite ventral 
simple (anneaux 2-7) ou double (8-10). 


ee - 


M LES MIEUX. AUTEURS  ” © 


Sur quelques nouvelles espèces de Coléoptères G) 


Par G.-A. OLIVIER. 


Je présente ici la description et la figure de sept nouvelles 
espèces de Coléoptères, que je ne connoissois pas encore, lorsque 
j'ai publié les deux premiers volumes de l’Extomologie, ou H7s- 
toire Naturelle des Insectes. Parmi ces Coléoptères, six ont été 
décrits et peints dans divers cabinets de la Hollande, et le 
septième a été envoyé de Genêve par M. Jurine. Quoiqu'il se 
trouve parmi eux, un genre que J'ai nouvellement établi, Je ne 
crois pas devoir en donner ici les caractères; on peut les consulter 
dans l'ouvrage dont je viens de parler, où on les trouvera très- 
detaillés. 


(1) J'ai pu disséquer dans de bonnes conditions le Ceroglossus gloriosus. 
M. C. Houlbert, Directeur technique de la Station entomologique de Rennes, 
ayant bien voulu se démunir pour moi d’une partie de ses matériaux d'étude 
en alcool, je l’en remercie bien sincèrement. 

(2) Voir Znsecta, 1911, P. 13. 

(3) Extrait du /ournal d'Histoire naturelle, t. 1 (Paris 1792), p. 262. 


I. TAUPIN wucroné. ELATER #mucronatus. 

T. D'un brun noirâtre; ély- E. Nigro-brunneus, elytris 
tres glabres, terminées en  glabris mucronatis, antennis 
pointe ; antennes pectinées.  pectinatis. Tab. 14, fig 1. 
PL'rgitenr 

Il se trouve aux Indes orien- Habitat in India orientali? 
tales ? 

Magnitudo Elat. flabellicornis. Antenne pectinatæ, nigre, fere 
longitudine thoracis. Thorax nigricans, cinereo pubescens. Elytra 
brunnea, levia, nitida, apice mucronata. Corpus subtus pedesque 
nmigro-brunnea, cinereo pubescentia. 

Il est de la grandeur du Taupin flabellicorne. Les antennes 
sont noires, pectinées, presque de la longueur du corcelet. La 
tête et le corcelet sont noirâtres, et couverts d'un léger duvet 
cendré. Les élytres sont brunes, lisses, luisantes, terminées par 
une pointe aiguë. Le dessous du corps et les pattes sont d’un 
brun noirâtre, avec un léger duvet cendré. 

Obs. Je soupçonne que cet Insecte est la femelle de celui qui 
est figuré dans Voet, Coléopt. tab. 45, fig. 34, différent peut-être 
du labellicornis figuré dans Drury, #/lust. of. ins. tom. 3, tab. 47, 
RE: 

Du Cabinet du Prince d'Orange. 


2. TAUPIN farineux. ELATER farinosus. 

T. Très noir; bords du cor- E. After, thoracis lateribus 
celet et lignes sur les élytres,  elytrorumque lineis albis. Tab. 
blanchâtres. PI. 14, fig. 2. 14e JLCNe 

Il se trouve en Afrique. Habitat in Africa æquinoc- 

tiali. 


Magnitudo Elat. fuscipedis. Antenne nigre, serratæ, thorace 
breviores. Corpus supra atrum, capite, thoracis lateribus elytro- 
rumque lineis abbreviatis albo, farinosis; subtus nigrum, pectoris 
lateribus albo farinosis. 

Il est de la grandeur du Taupin fuscipède. Les antennes sont 
noires, un peu en scie, plus courtes que le corcelet. Le corps est 


très-noir, avec une poussière blanchâtre sur la tête et sur les bords 
latéraux du corcelet. Les élytres ont chacune quelques lignes 
blanchâtres., Le dessous du corps est noir, avec une poussière 
blanchâtre sur les côtés de la poitrine. 


Du Cabinet de M. Van-Lennep. 


ÉLATER æneicollis. 
E. 7'Aorace 


3. TAUPIN æneicolle. 


T. Corcelet bronzé; élytres æneo, elytris 


pointues, striées, testacées, avec 
une tache oblongue, bronzée, à 
l'extrémité. PL. 14, fig. 3. 

Il se trouve aux environs de 
Genêve. 


strialis aculis testaceis : macula 
apicis oblonga æœnea. Tab. 14, 
Rg. 3. 

Habitat in alpibus versus 


Genevam. 


Elatere pectinicarni paulo major. Antenne serratæ, nigre. 
Caput œneum. Thorax æneus punctatus, sulcatus, postice utrinque 
angulo producto acuto terminatus. Elytra striata, acuta, testacea, 
macula apicis oblonga, ænea. Corpus subtus pedesque nigro-ænea. 

Il est un peu plus grand que le Taupin pectinicorne. Les 
antennes sont noires, en scie. La tête est bronzée. Le corcelet est 
bronzé, pointillé, supérieurement silloné, terminé de chaque côté, 
postérieurement, en un angle prolongé, aigu. Les élytres sont 
pointues, striées, testacées, avec une tâche oblongue, bronzée, vers 
l'extrémité. Le dessus du corps et les pattes sont d’un noir bronzé. 


Du Cabinet de M. Jurine. 


ELATER 2nlerruplus. 
E. Capite thoraceque rufñs, 


4. TAUPIN nterrompu. 
T. Tête et corcelet fauves; 


/ = A 
élytres noires, avec une tâche 
à la base et deux bandes inter- 


blanches. PE 14, 


rompues, 


fig. 4. 


Il se trouve à Surinam. 


elytris nigris fascus duabus 
interruplis maculaque baseos 


albis. Tab. 14, fig. 4. 


Habitat Surinamo. 


Magnitudo Elat. holosericei. Antenne basi rufe, apice fusce. 
Caput thoraxque rufa. Elytra striata nigra, macula oblonga 
baseos fasciisque duabus interruptis albis. Pectus abdomenque 
nigra. Pedes flavi. 


Il est de la grandeur du Taupin soyeux. Les antennes sont 
fauves à leur base, noirâtres à leur extrémité. La tête et le corcelet 


Pl 14 


Lenard drerd 


Journal d'Afit Naturelle N°57. 


sont fauves. Les élytres sont striées, noires, avec une tâche 
oblongue à la base, et deux bandes interrompues blanches, l’une 
en-decà, et l’autre en-delà du milieu. La poitrine et l'abdomen 
sont noirs. Les pattes sont jaunes. 


Du Cabinet de M. Raye. 


5. TROGOSSITE cylindrique. TROGOSSITA cylindrica. 
T. Cylindrique noir; élytres T. Corpore cylindrico nigro, 
pointillées. PI. 14, fig. 5. elytris punctalis. Tab. 14, 
fig. 5. 
Il se trouve. Habitat. 


Trogossita striata paulo major. Corpus cylindricum nigro- 
brunneum. Thorax levis subquadratus. Elytra punctata. Tibie 
anlice extus dentate. 

Il est un peu plus grand que le Trogossite strié. Les antennes 
sont courtes. Le corps est cylindrique, d’un noir brun. Le corcelet 
est lisse, presque quarré, un peu convexe. Les élytres sont légère- 
ment et irrégulièrement pointillées. Les jambes sont dentées. 

Du Cabinet de M. Holthuysen. 


6. IPS geant IPS gigas. 

I. Cylindrique; élytres d'un I Cylindrica, elytris casta- 
brun marron; corcelet brun, #eis, thorace piceo, antice punc- 
pointillé antérieurement, lisse  Za/o postice Levi nitido. Tab. 
et luisant postérieurement. PI. 14, Ag. G. 

14, fig. 6. 
Il se trouve en Afrique. Habitat in Africa. 


Gigas in hoc genere. Corpus cylindricum brunneum. Antenne 
fliformes articulo primo crassiori. Thorax antice punctatus 
obscurus, postice levis nitens. Elytra castanea lineis tribus ele- 
vatis notala. 

Il est très-grand. Le corps est cylindrique. Les antennes sont 
brunes, filiformes, plus courtes que le corcelet, avec le premier 
article assez gros. Le corcelet est brun, pointillé et mat antérieu- 
rement, lisse et luisant postérieurement : la partie lisse forme 


— O8 — 


quelques lignes qui s’avancent sur la partie matte. Les élytres 
sont d’un brun marron, et ont chacune trois Jignes peu élevées. 
Le dessous du corps et les pattes sont d’un brun marron. 


Du Cabinet de M. Holthuysen. 


PAR (O1) 2772 LYCUS s/riatus. 

L. D'un rouge sanguin en L. Sanguineus, thorace ma- 
dessus; corcelet avec une tâche  cula nigra, elytris lineis qua- 
noire; élytres avec quatre lignes  /uor elevatis. Tab. 14, fig. 7. 
élevées. Pl a4 Up °7 

Il se trouve à Surinam. Habitat Surinamo. 


Caput nigrum, rostro porrecto. Thorax postice angulatus, 
ruber macula media nigra. Elytra rubra immaculata, lineis qua- 
lLuor elevatis notata. Ale, antenne, corpus subtus pedesque nigra. 

La tête est noire, terminée par un rostre avancé. Le corcelet est 
anguleux de chaque côté postérieurement, rouge, avec une tâche 
noire, au milieu. Les élytres sont rouges, sans tâches, avec quatre 
lignes longitudinales, élevées. Les ailes, tout le dessous du corps 
et les pattes sont noirs. 


Du Cabinet de M. Raye. 


BIBLIOGRAPHIE 


JEANNEL (D' René). — Revision des Batkysciinae (Coléoptères 
silphides), Morphologie, Distribution géographique, Systé- 
matique (Thèse pour le doctorat ès-sciences naturelles. Paris, 
hbraiie A°Schulz, 1n-8°, 641 p,, 24-pl, 1011): 


Les Revisions sont assez fréquentes dans la littérature ento- 
mologique mais, malheureusement, les travaux comparables à 
la Revision des Bathysciinae du D' René Jeannel sont fort rares. 

L'auteur s’est proposé avant tout une étude de zoogéographie, 
mais il a compris que la base indispensable de cette étude était 
un exposé rigoureux de la sys/ématique, appuyé sur de sérieuses 
recherches #0rphologiques, d’où le triple caractère de son œuvre. 

L'ouvrage comprend deux parties. La première renferme tout 
ce qui concerne l'étude zoologique générale des Bathyscnnae : 
morphologie extérieure, métamorphoses, distribution géogra- 
phique; la seconde est consacrée à la systématique. Tous les 
chapitres sont essentiellement originaux. La très grande maJo- 
rité des notions qu’ils synthétisent est due à l’auteur lui-même, 
à la fois anatomiste, spéléologue praticien et classificateur. 

La Revision des Bathysciinae est illustrée de nombreuses 
figures dans le texte et de 24 grandes planches (double in-8°), 
dont les deux premières présentent de belles photographies de 
77 espèces, grossies de 3 à 7 fois. 

Le groupe des Bathysciinae était, il y a peu d'années, un 
des moins connus de l’ordre des Coléoptères. C’est peut-être 
maintenant celui pour lequel nous avons les données les plus 
nombreuses et les plus précises. 


UE 


100 —— 


ENTOMOLOGIE ÉCONOMIQUE 


La Station entomologique de la Faculté des Sciences de Rennes 
en 1910. 


Par F. GUITEL. 


RAPPORT du Directeur de la Station entomologique à Monsieur 
le Doyen de la Faculté des Sciences sur le fonctionnement 
de cette Station pendant l’année 1910. 


MONSIEUR LE DOYEN, 


J'ai l'honneur de vous adresser le compte rendu des travaux 
de la Station entomologique pendant l’année 1910. 


I. —— Services rendus. 


Comme les années précédentes, la Station a fait tout son pos- 
sible pour répondre utilement et avec précision aux demandes 
de renseignements qui lui ont été adressées. 

À ) En 1910, la Station entomologique a répondu à 576 lettres 
et à une quinzaine de consultations verbales. Elle a ainsi donné 
873 renseignements auxquels il faut ajouter 752 déterminations 
d'insectes, ce qui porte le nombre des renseignements fournis 
gratuitement à 1,625. 

En somme, si nous laissons de côté les déterminations d'’in- 
sectes (dont l’importance est loin d’être négligeable, ainsi que 
nous allons l'expliquer), nous trouvons que le chiffre des consul- 
tations purement agricoles ou économiques (873) dépasse de 50 
celui de l’année dernière (823). 

Il y a donc encore cette année un progrès sensible. Ce qui 
démontre, une fois de plus, l'utilité de notre organisation ento- 
mologique. 


TON 


B) Le rôle utile de notre Station entomologique s’est encore 
affirmé cette année d’une façon toute nouvelle dans des circons- 
tances qui méritent d'être signalées. 

M. A. VUILLET, ingénieur agronome, préparateur à notre 
Station entomologique, a été choisi par M. le D' Paul Marchal, 
Directeur de la Station entomologique de Paris pour collaborer 
à l’œuvre du nouveau Service phytopathologique organisé au 
Ministère de l’agriculture, par la note du 28 septembre dernier 
(Journal ofhctel, p. 8017). 

En conséquence, M. VUILLET a déjà fait de nombreux 
voyages en Anjou, en Normandie, etc, à l'effet d'empêcher 
l'exportation involontaire par les pépimiéristes français d'œufs, 
de nids ou de larves d'insectes nuisibles. 

D'ailleurs, je ne saurais mieux faire, Monsieur le Doyen, pour 
donner une idée de l'importance du service qui nous est confié, 
que de reproduire ici le rapport très complet et très circonstancié, 
dans lequel M. VUILLET a consigné les résultats de ses pre- 
mières observations : 

« Du 9 au 12 octobre 1910, j'ai accompagné M. le D' Paul 
» Marchal, Directeur du Service, dans la visite qu'il a faite à 
» Nantes et à Angers. Cette visite avait pour but de se rendre 
» compte de l'état général, au point de vue phytopathologique, 
» des cultures que possèdent aux environs des villes désignées 
» les horticulteurs qui avaient fait une demande d'inspection 
» (demande prévue par la note mimistérielle du 28 septembre 
» 1910). Nous avons pu constater que, cette année, dans les 
» régions visitées, le nombre des insectes nuisibles était relati- 
» vement assez faible. Cependant, à Angers, nous avons pu 
» découvrir quatre nids d’hiver de Ziparis chrysorrhoea (brown- 
» tail-moth des Américains). Ce nombre est évidemment fort 
» inférieur à ce qui aurait été trouvé par exemple en 1009; il 
» suffit cependant pour montrer que l’on aurait grand tort de 
» cesser toute surveillance de ce côté. 

» Au cours de cette visite des cultures et pépinières, nous 
» avons insisté auprès des cultivateurs pour les amener à porter 


» 


» 


» 


» 


» 


» 


» 


ms dE 


de plus en plus leur attention vers la destruction des insectes 
nuisibles. 

» J'ai fait ensuite, seul, du 20 octobre au 23 décembre 1910, 
à Nantes, Angers et Ussy (Calvados), 7 visites dont la durée 
a varié de un Jour et demi à quatre Jours et demi. Ces visites 
avaient plus spécialement pour but d’amener les horticulteurs 
à prendre, au moment de l'expédition de leurs plants, les 
soins nécessaires pour éliminer les nids de chenilles, les chry- 
salides, et, d’une façon générale, tous leS insectes nuisibles 
qui auraient pu subsister dans leurs cultures. Suivant en cela 
les instructions de M. Marchal, je me suis efforcé de faire 
prendre aux expéditeurs français de plants fruitiers et de 
plantes d'ornement toute une série de mesures tendant vers un 
même but : l'élimination complète de plants malades ou 
chargés d'insectes nuisibles de leurs envois destinés aux 
Etats-Unis. Voici quelles furent les principales parmi ces 
mesures : 

» 1° Envoi de circulaires à tous les cultivateurs fournisseurs 
de plants, circulaires expliquant l'obligation pour les expor- 
tateurs français de n’expédier en Amérique que des végétaux 
sains, circulaires indiquant en outre les précautions à prendre 
au moment de l’arrachage pour éliminer spécialement les nids 
de Brown-tail-moth. 

» 2° Etablissement d’un système de « primes » pour amener 
les ouvriers manipulant les plants en vue du classement et 
de l'emballage à rechercher les nids de chenilles avec toute 
l'attention désirable. 

» 3° Modifications diverses à apporter dans la façon d’em- 
baller pour permettre à cette attention de s'exercer avec fruit. 
» Je pense que, à tous ces points de vue, des résultats impor- 
tants ont été obtenus. J'ai vu par exemple éliminer par le 
personnel des horticulteurs plusieurs nids de Z. ckrysorrohoea 
qui auraient certainement été expédiés si l’emballage s'était 
effectué dans les mêmes conditions qu'en 1900. 


» Indépendamment de ces nids, les soins pris à l'emballage 
» ont permis d'éliminer une certaine quantité de plants de 
» pommiers atteints par le puceron länigère, plusieurs pontes 
» d'un papillon dont il y a lieu d'éviter l'introduction en Amé- 
» rique : Orgya antiqua et aussi d'un assez grand nombre de 
» chrysalides d'espèces diverses, surtout Acronycta rumicis W). 

» J'ai donc conscience d’avoir coilaboré, durant cette période, 
» à une œuvre d'une très grande valeur pratique. Par cette colla- 
» boration, J'ai joui personnellement de l’immense avantage de 
» me retrouver en rapport avec mon ancien maitre, le profes- 
» seur Marchal : mon instruction théorique et pratique d’ento- 
» mologiste-agronome y a beaucoup gagné. » 

C) j'appelle également votre attention, Monsieur le Doyen, sur 
un autre aspect de notre activité entomologique en 1910. 

Un certain nombre d'instituteurs se sont adressés à nous pour 
faire déterminer les insectes de leurs musées scolaires ou de leurs 
collections personnelles. Convaincus que la lutte engagée contre 
les insectes nuisibles ne deviendra efficace que si elle est pro- 
pagée jusqu’au plus profond des campagnes, nous avons décidé 
de créer, dans ce but, un service de renseignements tout spécial. 
Quoique à son début, ce service.a fonctionné au cours de l’année 
qui vient de s’écouler et nous avons déterminé ainsi, pour plu- 
sieurs instituteurs, 752 échantillons de collections. 

Nous émettons le vœu que ladministration universitaire 
veuille bien favoriser la publicité que nous comptons faire dans 
les bulletins officiels primaires des départements ainsi que dans 
les bulletins des amicales. 


II. -_— Personnel. 


Le personnel de la Station n’a subi aucune modification ; 
chacun, dans sa spécialité et dans la sphère de ses attributions, 


(1x) « L'inspection des cultures des environs d'Angers faite en octobre 1909 
» avec M. Marchal nous avait montré que cette noctuelle y était relativement 
» commune, ainsi qu’une espèce voisine : À. #ridens. » (A. V.) 


— 104 — 


contribue à assurer le service de la publicité et celui de la 
correspondance, souvent très lourds à certaines époques de 
l’année. 


IE = Loue 


L'aménagement de nos laboratoires de recherches à l’ancien 
Archevêché est presque terminé; nous espérons pouvoir procéder 
à l'installation de notre nouveau champ d’expériences vers 
Pâques 1911. 

Nous attendons ce résultat avec impatience car Jusqu'ici, faute 
de locaux, nous avons dû nous borner au rôle pur et simple 
d'agents de renseignements. Grâce aux ressources réunies à 
l'ancien Archevêché, nous allons prochainement pouvoir, nous 
aussi, aborder expérunentalement l'étude de la biologie des 
insectes et rechercher la solution de quelques problèmes intéres- 
sant plus particulièrement la région bretonne. 

Il est d’ailleurs urgent d'orienter dans cette voie l’activité de 
notre Station entomologique, si nous voulons conserver l’ävance 
que nous avons sur les organisations similaires qui tendent de 
plus en plus à se créer dans les autres Universités en suivant la 


voie que nous avons tracée. 


IV 


Comme de coutume, je joins au présent rapport le détail des 
renseignements que nous avons été appelés à fournir, pour bien 
montrer que toutes les régions de la France, nos colonies et 
même un certain nombre de pays étrangers, se trouvent en pré- 
sence des mêmes difficultés, et que notre organisation répond 
bien à un intérêt général. 

Les renseignements qui nous ont été demandés proviennent 
de 79 départements français, de l'Algérie et d'Alsace-Lorraine; 
27 autres émanent de l'étranger : Belgique, Canada, Egypte, 
Italie, Madagascar, Maroc, Mexique, Portugal, Réunion, Russie, 
Tunisie et Turquie d'Asie. 


RE 2, 


— 105 — 


Comme par le passé, MM. Charles et René Oberthür, les 
éminents entomologistes rennais, ont témoigné à la Station 
entomologique et à la Faune entomologique armoricaine une 
bienveillance dont nous sentons tout le prix. 

Nous tenons à leur en exprimer ici notre très vive reconnais- 
sance. 

Recevez, Monsieur le Doyen, l'assurance de mes sentiments 
profondément dévoués. 


PIÈCES ANNEXES 


I 
Nombre de lettres reçues et consultations verbales en 1910, 576. 
Nombre de renseignements agricoles ou économiques fournis... 873 
Nombre d'exemplaires d'insectes de collections déterminés... 152 
Total des renseignements fournis...…......... 1,625 
IT 
Animaux nuisibles ayant motivé plus de 10 demandes 
PUCES EADUNAISES Un tra te cer ae ane 150 
HONTE ER nr ee PS de 64 
SE TES ORAN AE ME ER PR ER 54 
IMACES ELNESCAROO(S PE LR MM ru ere 36 
derones des: lainafes meter ent Mise tie 30 
COTES ES ONU PASS RU 26 
CON A ITNUS CRAN RES ER Re 2 
P'ÉMIEPAR ICONS. LP RAIN AR RCE, 24 
NÉOUCRES Mu aug age ces agro née medaee à de 24 
Pucerons des tiges et des feuilles.............. 2 
MOUSE AR ADR AE Men Asa r es 20 
Cocher nt SE out eecese ea « 18 
ASE SOUS ANT DAMES 17 
NS ARTS EE PRIOR PE ES Re 16 


Remerciements... 7 


TON 


LT 
Nombre de demandes pour chaque département : 

FE MARS CAE TL TR 3 Myers eee 8 
AASTE A ER at een M Er et 5 Meurthe-et-Moselle .......... 9 
AREA PE RAR ONE 2 Morbihan)". OUR j: 
AIDES (BASSES) dresse I NIÈVIE Puis Rue 2 
Alpes (Éañtes-). 023.4 2 NOEG LEE TE N 25 
Alpes-Maritimes ............. 2 CHE. AS RER EE 7 
ATOÉCRE M rente Fac ce da I Orne: Ans RAGENE I2 
ATEN EE nee 4 Pas-leCAiis 8 
APE SR IN LT ES MEL E 5 Puy-de Dôme sn... ÿ, 
AU TA ARR ERA Eee 3 Pyrénées (Basses*).2204.0 7 
AVE UE PR PRE, I Pyrénées (Hautes-).....….... I 
Belfort (Territoire de)... 7 Rhône: 0 mer ea 14 
Bouches-du-Rhône .......….... 4 Saône. (Haute) 172 8 
Calvados ae Per er 15 SAONE LOI + 2 12 
Can ER RSR En s Satthe. Pre AUPE CES 3 
Charentes rer per 2 GSAVOIG EE RER UE I 
CHEF SET RE Re 6 Savoie m(ElAUtE-)- 2202 3 
Corrèze RE Aer I Seiné 2 Re RS 43 
Coted'Or RTE 2, 4 Seimne-Inférieure: : 21772 18 
Côtes-du-Nord 2.12. 10 Seine-et-Marne ............... 9 
CTENSE 5 en RCE I Vosges ps D RER RE RARE 4 
Dordppne Ci ete 4 MeusS SR ERREUR 3 
Doubs Fées ME re Pt 2? 2 GÉRÉE ONE ARE 17 
Drome: 24 rent: de 3 Sévresi(Dene) 3 
Durée sn pete 6 Soie SUITE EUR 8 
Etre ce LORS 2 Tarn SEMESTRE 2 
ERISLÈLE MAMMA I4 MAC. PROMESSE re I 
LÉ  NPL US CASMN FT UE À 2 Vendée RTE ARR AE 3 
Garonne (Haute-)............ I Vienne FEAR Te 7e 7 
Gone AC PRIMAIRES 15 Vienne (Haute-}.:.."....… 7 
ÉÉteuIt LR Cane 6) V'ONNE: 5155628 a 
Lee de du dr re, A CHNeEUe nee 

Indiéet-Loire 82200 17 Algérie Lis SET 6 
IS Re CODES CR + à 6 AISACE Er ep RENE 2 
à LU Me ANT PT 4 Beliqueres. 2 sa reer 8 
ANGES ES fee MORE 2 Canada Je raser I 
LOT ODENREE à. vite dre 8 FLEYDÉS SA rare ER I 
CT RS chant ve 9 Halte SOS A PR RE 7 
Éoire (EAU En... I Madagascar hrs I 
Loire-Inférieure ............…. 7 Maroc 2; ee RE 2 
L'Oirèt à AR eee nee 4 Mexique”. fou Rats I 
Lot-et-Garonne 4... 8 Portugal ue eee I 
Maineet-Loire ............... 17 RÉUNION LATINE MEME Te I 
NACRE. PR RE 2 9 RUSSIE Aer x 
Marne nt 2 Tunisie. Mounse pere 2 
Marne (Hatte) es. 2 Tuque. d'Asie te I 


— 107 — 


* LES VIEUX AUTEURS 


Mémoire sur l'utilité de l’étude des Insectes, etc. /Suile](1) 


Par G.-A. OLIVIER. 


À combien de maladies les végétaux ne sont-ils pas sujets par 
la piqûre des Insectes, soit par la perte des sucs nourriciers, soit 
à cause des plaies qui en sont quelquefois les suites! Les galles 
elles-mêmes, cette production monstrueuse que le cultivateur 
regarde comme un fruit ou un produit naturel de l'arbre, n’est 
que l'ouvrage d’un Insecte. Si on ouvre une galle, avant sa 
maturité ou son desséchement, on y trouve une ou plusieurs larves 
de Cynips ou de Diplolèpe qui y croissent, et en sortent ensuite 


sous la forme d'Insecte ailé. 


Les Insectes nuisent aux Animaux. 


Tandis que l’Araignée est sans cesse en embuscade pour 
attraper la Mouche; tandis que la Guêpe enlève l’Abeille avec 
son miel, que l’Asile lui fait la guerre, que la larve d’un Coléop- 
tère et quelques Teignes pénètrent dans l’intérieur des ruches, 
et trouvent le moyen de manger la cire, d'attaquer même les 
larves, sans que celles-ci puissent se défendre; les animaux 
domestiques, de toute part molestés par un nombre prodigieux 
d’autres Insectes, ne peuvent se garantir de leurs aiguillons. Une 
espèce d'Æstre perce le cuir des Bœufs les plus gras et les plus 
vigoureux, et y introduit en même-tems ses œufs, qui éclosent 
bientôt, et forment des tumeurs assez grosses, dans lesquelles 
la larve se nourrit et se développe. Les chevaux nourrissent aussi 


(1) Voir Znsecta, 1911, p. 68. 


— 108 — 


des Insectes dans leurs Intestins : l'Œstre qui les produit fait 
entrer ses œufs par l'anus, au moment où l'animal jette ses 
excrémens. Le Renne et le Mouton en logent souvent dans leurs 
narines, et en sont quelquefois tourmentés au point de devenir 
furieux. La plupart des Mouches, des Taons, l'Hippobosque, et 
un grand nombre de Diptères, incommodent beaucoup les Bes- 
tiaux; 1ls les piquent, les sucent, et lorsqu'ils sont rassasiés, on 
voit souvent couler le sang par la piquüre. On a peut-être exagéré 
la qualité malfaisante des Carabes, connus autrefois sous le nom 
de Buprestes; mais 1l est très-vrai que ces Insectes, avalés avec 
l'herbe, peuvent occasionner aux Bœufs et aux Chevaux des 
inflammations dangereuses. Les Chiens sont non-seulement tour- 
mentés par les Puces, mais encore par une espèce de Tique qui, 
semblable à la Sangsue, se remplit de leur sang, et devient d’une 
grosseur démésurée. Tous les animaux enfin, élevés pour partager 
les travaux et les plaisirs de l’homme, ou pour satisfaire son 
appétit, depuis le Bœuf jusqu'aux petits Oiseaux de basse-cour 
ou de volière, sont assiégés sans relâche par des ennemis com- 
muns ou particuliers, que nous ne cherchons point à citer, parce 
qu'ils sont assez connus. Car, qui ne sait pas combien tous les 
Oiseaux sont tourmentés par des Poux, des Ricins ou des Mittes 
de différentes espèces qui les amaigrissent, et souvent se multi- 
plient au point de les faire languir, et de les conduire à la mort. 

Si nous passons encore dans l'intérieur des maisons, les 
Animaux morts et les productions animales que nous voulons 
conserver, nous retracent des torts que les Insectes seuls sont 
capables d'occasionner. Les étoffes, les plumes, les peaux les plus 
précieuses, tombant en lambeaux, les plus riches collections 
d'Histoire Naturelle, réduites en poussière, n’attestent que trop 
combien des êtres si petits se font remarquer par les plus grands 
dégats. Les Dermestes, les Anthrènes, les Ptines, quelques 
Teignes, tels sont les ennemis intérieurs que nous devons parti- 
culièrement dénoncer. 

Si les cadavres de tous les animaux, si les viandes à notre 
usage qui ne sont pas exactement fermées, sont bientôt couvertes 


DE 


de larves, c'est que des Mouches, des Dermestes, des Nicrophores, 
des Boucliers, des Staphylins sont accourus de toute part, et y 
ont déposés leurs œufs. Depuis les observations et les expé- 
riences de Rédi, de Leuwenhoec, de Gœdart, de Vallisnieri, etc. 
il n'est plus permis sans doute de croire aux générations spon- 
tanées, de regarder les Insectes comme le résultat de l'agrégation 
accidentelle de quelques Molécules organiques nées du sein de 
la putréfaction. La larve que l'on trouve dans les viandes, dans 
les fromages, ainsi que toutes celles qui vivent dans la terre, 
qui habitent l’intérieur des fruits, ou qui cironnent nos meubles, 
doivent leur naissance à un œuf, résultat naturel de l’accouple- 
ment et de la fécondation, et deviennent toutes des Insectes ailés, 
semblables à ceux qui les ont produits. 


Les Insectes nuisent à l'Homme. 


Après avoir présenté un tableau rapide des ravages que les 
Insectes peuvent produire, aux dépens de tout ce que l’homme 
a pu s'approprier, Si nous passons aux maux qu'Ils peuvent occa- 
sionner aux dépens de sa personne même, nous pourrions dire 
peut-être, que, de tous les êtres qui semblent vouloir faire payer 
cher à l’homme sa souveraineté, 1l n’en est pas de plus constam- 
ment, de plus universellement mal-faisans que les Insectes. En 
effet, les uns l’attaquent dans son sommeil, l’'empêchent de 
dormir, et troublent au milieu des nuits, le repos nécessaire pour 
réparer les fatigues du jour. Pourroit-il être tranquille, lorsque 
les Puces et les Punaises lui livrent la guerre, et cherchent à 
tout prix à se repaître de son sang? N'a-t-1l pas dans les Cou- 
sins, des ennemis non moins redoutables et plus incommodes ? 
Combien les Stomoxes et les Mouches, sur-tout au midi de 
l'Europe, et ces Moucherons des deux Indes, nommés Mosquites, 
Maringuoins, peuvent causer des sensations douloureuses! Il en 
est de même de tant d’autres Insectes, qui n’annoncent leur exis- 
tence que par la douleur qu'ils nous font éprouver. Parlerai-je 
de ces Chenilles, qui n'ont pas des dards à employer contre 
nous, mais dont les poils sont si aigus, qu'ils blessent presque 


— MIO = 


imperceptiblement, et par leur seul attouchement, comme lOrtie, 
peuvent occasionner une inflammation fébrile? Parlerai-Je des 
Fourmis qui, dans certains endroits, exercent des piqüres si sen- 
sibles? Le dangereux aiguillon des Abeilles et des Guëêpes est 
trop connu, pour devoir en faire mention. 

Je passe à ces Insectes qui se fixent sur la peau de l'homme, 
le tracassent, le tourmentent, sans lui donner aucun relâche. Je 
mettrai à leur tête, cet Insecte qu’on se représente sous une forme 
si hideuse, et qui est effectivement un hôte presque aussi désa- 
gréable à voir qu'à sentir. Annoncer le Pou, c'est annoncer le 
fléau de l'enfance, et souvent de tous les âges. À mesure qu'il 
pique, quelles démangeaisons incommodes ne fait-1l pas sup- 
porter? La main survenant aux endroits qui démangent, y fait 
des plaies qui suppurent, et deviennent autant de nids propres 
à faire éclorre une postérité qui se reproduit sans cesse. Il est un 
autre Insecte plus connu dans les lieux de débauche, qui paroît 
être encore plus affecté à l’homme, qui a quelques rapports avec 
le précédent, et qui cherche à se loger dans les endroits du corps 
chargés de poils, et plus particulièrement à l’entour des parties 
de la génération, le Morpion, enfin, cause des démangeaisons et 
des piqûres non moins sensibles et non moins incommodes que 
celles du Pou. Nous pourrions citer encore la Chique; ce petit 
Insecte, si connu à Cayenne et au Brésil, qui perce la peau, y 
pénètre, et cause la gangrène et la mort, si on ne la prévient par 
des remèdes convenables, et appliqués à propos. Mais n'avons- 
nous pas dans les Mittes, dans les Cirons, de nouveaux ennemis 
cachés, qui, se frayant un passage à travers l'enveloppe de notre 
corps, y fixent leur habitation, y pullulent sans cesse, et sont la 
source de la plupart des maladies cutanées. 


(À suivre). 


Le Gérant, 


F. GUITEL. 


Lan 


Pr 
MT < 


Sommaire du Numéro 5 d'INSECTA 


Entomologie générale : 


A. Vuillet, — Note sur la segmentation de l'abdomen chez les Carabini. 

« Les Vieux Auteurs » : Sur quelques nouvelles espèces de Coléoptères, 

par. GA OLIVIER ES RME NE RE eee eee 

Bibliographie RSR RC Re snrrne crosse ae 
Entomologie économique : 

F. Guitel. — Ja Station entomologique de la Faculté des Sciences de 

RENNES, ED 10 TO ur encadre meme eme one seine ee en eee ere 


« Les Vieux Auteurs » : Mémoire sur l'utilité de l’étude des insectes 
relativement à l'Agriculture et aux Arts, par G.-A. OLIVIER (swite)… 


Pages 


S1 


93 


99 


100 


107 


PREMIÈRE ANNÉE JUIN 1911 NUMÉRO 6 


INSECTA 


Revue Tllustrée d'Entomologie 


Publication mensuelle de la Station Entomologique 
de la Faculté des Sciences de Rennes 


\\hsonian {nst;; © 
a 19 7 


JUL 1315:1 


C? 4 au 
Bonal Museut 


IMPRIMERIE OBERTHUR, RENNES 


19411 


ENTOMOLOGIE GÉNÉRALE 


Note sur ROSALIA (Eurybatus) FORMOSA Saunders 


(Col. Cerambycidae) 


Pate aVDE LET: 


La belle série d'exemplaires de cette espèce qui se trouve 
dans la collection René Oberthür, me permet de signaler une 
particularité intéressante de son mode de variation : elle réside 
en ce fait que la tache élytrale discoïidale du quart antérieur 
tend à se réunir par un prolongement plus ou moins large 
avec l’une des trois autres taches élytrales. 

La figure 1 représente les élytres d’une femelle provenant 
de la collection Mniszech (/ocalité : Indes or.), chez laquelle 
cette tache discoïdale est unie à la bande 
noire postérieure. À. Lameere 
avait probablement en vue 
ce spécimen (!) lorsqu'il écri- 
vait : « Les bandes et taches 
élytrales sont variables de 
forme et de grandeur : il 
peut arriver que la bande 


postérieure soit réunie à la 


| 


1 


| dl 
i 


pires tache (discoidalé: du. quart 


L Rosali à 13 nes & F1&.2.— Elytres d'une 

Pr ce 4/0 antérieur de manière à cons- Rosalia formosa 
sa Saunders 9 ; Saunders 9 ; 

Ro Mms-tituer un dessin. en forme British Bootang 


zech). Gross.: 1,5. (L. Durel). Gross.: 1,5. 
a 


d'arc » (?). 
L’'exemplaire de la figure 2 est une femelle du British Boo- 
tang (L. Durel), chez laquelle la même tache discoïdale est 


(1) Qui lui fut communiqué. 


(2) Aug. Lameere, 1887, Ze Genre Rosalia, in Ann. Soc. Ent. Belg., 
XXXI, p. 170. 


Ixsecra, juin 1911. 


9 


Ia 


en rapport avec la tache subhumérale. Cette réunion existe éga- 
lement chez deux autres femelles des Khasia Hills (ex-coll. 
Fred. Moore) et du British Bootang : Maria Basti. 

La figure 3 représente une femelle de cette dernière localité, 
dont la tache discoiïdale est rattachée par une 
ligne noire à la bande basale. La réunion n’est 
complète que sur l’élytre gauche. 


app 
ON Ed 


nn 


Enfin, chez un mâle égale- 
ment originaire du British Boo- 
tang (L. Durel), la tache mé- 


Fi6. 3. — Elytres . AT F1G. 4. — Pronotum 
d'une Rosaliafor.  diane postérieure du pronotum d'un g' de Rosa- 
mosa Saunders 9 ; ë re lia formosa Saun- 
British Bootang: est en continuité avec la tache ders ; British 
Maria Basti. : Bootang (L. Du- 
Gross. : 1,5. latérale gauche (FIG. 4). rel). Gross. : 1,5. 

Je n'ai pas observé de variations analogues dans les autres 


espèces du sous-genre Æwrybatus. 


Un oubli : 


Dans l'énumération des espèces du genre Xosalia que j'ai 
donnée à la page 81 d’/nsecta, J'ai omis Rosalia (Eurybatus) 
rigroapicalis Pic (1910, in L'Echange, p. 36), espèce originaire 
du Yunnan. 


— 113 — 


 Bénoni et Edouard PERROT 


Par A NVURLLET: 


Le nom de Perrot est bien connu de tous les entomologistes 
qui étudient la faune malgache. Il a servi à nommer une 
dizaine de formes nouvelles (1): mais ces dernières, bien entendu, 
ne représentent qu'une faible partie de celles qui furent décou- 
vertes par Bénoni et Edouard Perrot. 

Les frères Perrot étaient nés à l’île Maurice, d’où ils émi- 
grèrent à Madagascar avec leur famille composée au total de 
six personnes. [ls reçurent des Missionnaires français une bonne 
instruction générale et le KR. P. Camboué, en particulier, com- 
mença leur éducation de naturalistes. 

En 1886, E. Perrot, qui habitait Tamatave, récoltait déjà 
des Coléoptères qu'il vendait aux officiers de marine de pas- 
sage. C'est à cette époque qu'il fut mis en rapport par le 
D' Roussel, médecin de la marine, avec M. René Oberthür, de 
Rennes. Depuis lors il réserva à ce dernier le produit de toutes 
ses chasses coléoptérologiques, auxquelles furent réunies bientôt 
celles de son frère Bénoni. 

Pendant plus de dix années, de 1886 à 1808, Bénoni et 
Edouard Perrot firent à Madagascar de fructueuses explora- 
tions entomologiques et contribuèrent peut-être pour la plus 
grosse part à nous faire connaître la faune si riche de notre 
grande île africaine. 


(1) Perridexia fulvipes Dej., var. Perroti Fleutiaux (1890); Cicindela 
Perroti Fairmaire (1897); Paussus Perroti Wasmann (1899); Orectogyrus 
Perroti Régimbart (1805); Æpilachna Perroti Weïise (1895); Myrmecomeæa 
Perroti Fairmaire (1896); Opilo Perroti Fairmaire (1805); ?P/esiofornax 
Perroti Yleutiaux (1800); PArlarmostes Perroti Wasmann (1897); Crypto- 
cephalus Perroti Duvivier (1801); Syagrus Perroti Jacoby (1895); Mono- 
cestoides Perroti Duvivier (1891). Les {ypes de presque toutes ces espèces 
sont dans la collection R. Oberthür, 


Les premiers envois qu'ils firent furent médiocres, comme on 
pouvait les attendre de chasseurs inexpérimentés et ignorant 
quelles espèces 1l est intéressant de rechercher. Mais, grâce à 
leur esprit de suite et à leur persévérance, les frères Perrot pro- 
fitèrent vite des conseils éclairés de M. R. Oberthür, qui, dès 
le début, dirigea leurs recherches vers les petites espèces, les 
Myrmécophiles en particulier. Ils eurent bientôt la Joie de 
découvrir des formes nouvelles intéressantes. 

Certes, tout découragement de leur part eût été bien excu- 
sable, car, s'ils eurent en France un appui précieux, les obstacles 
et les difficultés de toute nature ne leur manquèrent pas là-bas. 
À l’époque où ces courageux naturalistes exploraient les forêts 
malgaches, l'hygiène colomiale était encore pour ainsi dire dans 
son enfance et l’on était bien mal armé contre les fièvres. Le 
nom de route n'était porté, faute de mieux, que par des sentiers 
presque impraticables, ce qui rendait tout déplacement extrême- 
ment pémible et coûteux. Aussi, après chaque période de chasse 
dans l'intérieur, les frères Perrot devaient-ils faire un séjour 
plus ou moins long à Tamatave pour se reposer; heureux lors- 
qu'au retour 1l ne fallait pas refaire le toit enlevé par une tor- 
nade ou déblayer les chambres visitées par une inondation. 
Ils eurent aussi à souffrir des troubles de la guerre qui, pendant 
de longs mois, empêchèrent toute excursion hors de Tamatave. 
Mais une ferme volonté, un ardent amour pour les recherches 
entomologiques, soutenaient les frères Perrot; jusqu’à la fin, ils 
persistèrent dans leur voie. 

En 1804, E. Perrot fut mis en rapport par M. R. Oberthür 
avec le Prince Henri d'Orléans et M. de Grandmaison, qu'il 
accompagna dans leur voyage d'exploration (1), 

Ce voyage ne fut guère profitable à l’entomologie. Le Prince 
marchait vite, « pour voir du pays »; lorsqu'il s’arrêtait, ce 
n'était pas pour capturer des insectes « qui l’intéressaient fort 


(x) Ils suivirent l'itinéraire : Tamatave, Mahambo, Antsianaka, lac Ala- 
otra, Anzozorbé, Tananarive, lac Itassy, Suberbieville, Majunga. 


CPECOIO LL TIILILEIEN 


CP EE EEE EEE ANNE OO ETES EEE EEE EEE EEE CEE OEIL e eee EL EIU) 


10 


— "VAIO 


peu » mais pour « questionner les habitants et prendre beau- 
coup de notes sur les mœurs et coutumes, faire des photogra- 
phies » ou encore chasser les oiseaux, crocodiles et autres bêtes 
de dimensions raisonnables. Perrot, qui s'était muni d’un maté- 
riel de chasse, ne put l'utiliser, occupé qu'il était à organiser la 
caravane, préparer les oiseaux et servir d’interprète. Il dut 
déplorer bien souvent, en traversant quelque bonne localité ento- 
mologique, de ne pouvoir s'arrêter pour l’explorer soigneuse- 
ment, « arbre par arbre »; s'il n’exprima pas tout haut ses 
regrets, 1] dut bien les laisser deviner. Aussi le Prince, tout en 
appréciant hautement les services qu'il lui a rendus, estime 
que, « quoique animé des meilleures intentions, c’est un créole, 
malgré lui un peu indolent, meilleur pour excursionner dans 
une région que pour entreprendre les genres de voyage d'explo- 
ration que nous allons essayer ». Et il ajoute : « Je crois qu'il 
a été très content. Il a été défrayé de tout et nous lui avons 
donné 500 francs comme cadeau » (1). | 

En fait, le Prince fut plus généreux qu'il le voulut écrire et 
ne s'en tint pas à cette simple somme. « 11 m'a donné, écrit 
Perrot, sa photographie et quelques mots de remerciements par 
écrit, plus 800 francs pour payer mon retour et pour acheter 
un objet quelconque que je dois garder en souvenir de lui. 
Somme toute, le Prince est parti très content de son voyage à 
Madagascar; de mon côté, je suis très honoré d’avoir fait sa 
connaissance et d’avoir pu lui être utile en facilitant son voyage 
par mes connaissances des habitudes et de la langue du pays. 
Mais, Je vous le répète encore, je regrette énormément qu'il ne 
se soit pas occupé d’entomologie et qu'il ne m'ait pas laissé le 
temps de m'en occuper... J'aurais eu le plaisir de vous adresser 
aujourd'hui un envoi que vous auriez sûrement évalué à plus 
de 800 francs » (2). 


(1) Lettre d’H. d'Orléans à R. Oberthür, 9 septembre 1894. 
(2) Lettre d'E. Perrot à KR. Oberthür, 27 août 1804. 


*‘(F68I 191AU8() BYPUVISJUY P J910} U9 JOIIO4X S9191] s9p quowoduwefn 


(1061-£981) LONG ‘4 (/6g1-Fogr) rouuaq ‘4 


AA 


En 1807, Bénoni Perrot, que les fièvres avaient beaucoup 
affaibli, fut emporté par une affection cardiaque. Quelques 
mois après, sur les conseils des médecins, Edouard entreprit 
un voyage avec sa sœur, très anémiée par le climat malgache. 
Elle n'eut pas la force d'atteindre la Réunion. 

Edouard Perrot rentra dans la maison vide. Il chassa encore, 
fit de belles récoltes, mais 1l dut bientôt les interrompre. Très 
affaibli, lui aussi, par les fièvres, 1l dut renoncer aux grandes 
courses en forêt. Il vécut à Tamatave du métier de photographe, 
qui déjà lui fut d'un grand secours au moment de la guerre. 
Pourtant, 1l conserva toujours l’espoir de pouvoir reprendre ses 
recherches. En 1001, 1l recevait souvent la visite du chef de 
ses anciens auxiliaires indigènes, « ie commandeur », qui fut 
de tous les voyages, puis s’en était allé planter du riz de mon- 
tagne à la lisière de la forêt de Fito. Chaque fois ce brave 
Malgache demandait quand on reprendrait les voyages d’au- 
trefois. Mais Edouard Perrot ne devait plus revoir les forêts 
d'Antsianaka. 


+ ———— 


—_—— 


Sur HETEROSTERNUS BUPRESTOIDES Dupont 


Par A VUILELET. 


._ 


FiG. 1. — Heterosternus buprestoides 
Dupont œ. Tupe. 


Heterosternus  bupres- 
toides Dupont (1832, in 
Magasin Zool, CI IX, 
PI. 10) a déja été refiguré 
par Ohaus (in Sert. ento- 
#01 Zeit, 1001): Cepen- 
dant, à cause de l'extrême 
rareté de cette espèce dans 
les collections, nous avons 
pensé qu'il n’était pas inu- 
üile d'en publier une nou- 
velle représentation pho- 
tographique. 

Les figures 1 et 2 repré- 
sentent le type de Dupont, 
qui fut capturé par M. Le- 
sueur dans les montagnes 
de l’intérieur du Mexique. 
En 1832, il faisait partie 


de la collection Dupont, qui créa pour lui le genre Æetero- 


F1. 2. — Heterosternus buprestoides Dupont œ. Type. 


= A0 


sternus. Il passa ensuite successivement aux collections Mnis- 
zech et Lansberge, et enfin à la collection René Oberthür. On 
en connait deux autres exemplaires. 

La femelle (FIG. 3) était inconnue de Dupont. Elle ne 
fut décrite que par Ohaus (loc. cit, p. 358) d'après l’exem- 
plaire que nous figurons (le seul d’ailleurs qui soit connu), 
exemplaire de la coll. R. Oberthür, provenant des collections 
Mniszech et Lansberge. 


re 


F1G. 3. — Heterosternus buprestoides 
(Dupont) Ohaus, 9. 
Type. (ex-coll. Mniszech.) 


ss — 


ENTOMOLOGIE ÉCONOMIQUE 


COURRIER DE LA STATION ENTOMOLOGIQUE 


Mai 1911 (1 


GC FE. C; à P. (Seine). — Jusectes nuisibles aux Coton- 
niers à Madagascar. Les spécimens reçus appartiennent à trois 
espèces de Curculionidae : Cryptorhynchus mangiferae Fabri- 
cius, Alcides sp, Desmidophorus sp. Ces insectes, « creusant 
les tiges des cotonniers, produisent des dégâts considérables ». 
—— Traitement : destruction de toutes les tiges atteintes; abris- 


pièges. 
6. D. à L. (Loiret). — Nematus ribesu Scopoli. « S'attaquent 


surtout aux groseilliers épineux ». — Traitement : récolte des 


fausses-chenilles; poudrage à la chaux pour les Jeunes. 


8. M, à R. (Haute-Saône). — I. Apis prum Fabricius. — 
Traitement : pulvérisations à l’aide des liquides suivants : 


N° r TOCIIPRR SR CN ÉTERNEL 1000 grammes. 
£ INICOINENCONEENLTÉE à... ) — 

N° (Pau seseeeoenesseseenene see 1000 grammes. 
DSAVOnnOMIEN PA eu re. 50 — 

LEUR A RTE MERE 1000 grammes. 
NÉ AN Carbonate depsoude "2" 2 — 
CCopeauxiderquassia "hr. 20 — 


Pour préparer cette dernière solution, on fait bouillir les 
copeaux de quassia pendant 12 minutes dans la quantité d’eau 


(1) Le chiffre en tête de chaque paragraphe est le quantième datant la 
demande de renseignements analysée dans ce même paragraphe. 


prescrite. On ajoute ensuite le carbonate de soude qui se dissout 
pendant le refroidissement. 

Toutes ces solutions doivent s’'employer froides; on les pro- 
jette sur les pucerons avec un pulvérisateur ou en aspersions. 
Comme les plantes ne présentent pas toutes le même degré de 
résistance, 1l est bon de faire un essai préalable de manière à 
s'assurer que le liquide ne brüle pas les feuilles; s'il en était 
ainsi, 1l faudrait ajouter un peu d’eau. 

Le corps des pucerons est recouvert d’une sécrétion cireuse 
qui empêche le liquide de les mouiller; le savon et le carbonate 
de soude dissolvent cette substance; il faudra toujours tenir 
compte de ces particularités dans la composition des liquides 
insecticides employés contre les pucerons. 

IL Rhynchutes caeruleus Degeer. — Traitement : récolte des 
insectes et bourgeons coupés. 


8. C. à R. (Vendée). — Pzyllotrela nemorum Linné. « Ces 
insectes dévorent tous les choux en pépinière de notre contrée ». 
— Traitement : badigeonner une planchette avec du goudron 
et la promener au-dessus des plantes; les Aïltises en sautant se 
collent sur la planchette. 

S'il s’agit d'un champ, on peut fixer la planchette oblique- 
ment à l'avant d’une brouette que l’on roule devant soi. 

En même temps que les planchettes goudronnées, on peut 
répandre sur le sol de la sciure de bois imbibée de goudron 
clair; le résultat est le même. 

On pourra agir contre les larves en répandant, sur les semis, 
une poudre composée ainsi qu'il suit : 


Dose pour (Chaux vive en poudre... 500 gr. 
1 mètre carré |Carbonate de soude en poudre... 25 — 

La chaux exerce immédiatement son action sur les larves; 
quant au carbonate de soude, il se dissout petit à petit et agira 
sur les nymphes abritées dans la terre. 

Comme les Altises produisent trois ou quatre générations par 
an, il est bon de combiner ces divers traitements et de les 
continuer pendant toute la belle saison. 


— 123 — 

10. R., à B. (Seine-et-Marne). — PZyllodecta vulgatissima 
Linné. Nuisible à l’osier. — Traitement : récolte au parapluie. 
Pulvérisation avec : 

Jus de tabac riche (nicotine titrée).......… 3 kil. 
SÉNÉDTO NRA ER ETES 2 — 
PENTIER ee PEAR Mo 0e AE - ie 100 litres. 

11. À, à G. (Vosges). —— Cecidies de PAytoptus similis 

Nalepa sur prunier. — Traitement : fleur de soufre. 


D CEE Vilaine) 1" Timaces. — Traitement : 
1° la chaux vive est excellente, mais elle perd rapidement ses 
qualités quand elle vient à mouiller. Il est donc bon de lui 
adjoindre des poudres sèches et astringentes qui augmenteront 
son activité. On peut utiliser les cendres, la suie, la sciure de 
bois tamisée, mais surtout la poussière fine des écorces de chêne 
que l’on peut se procurer en grande quantité dans les moulins 
à tan. 

Toutes ces substances, soit seules, soit en mélange, doivent 
être répandues le soir, au moment où les limaces sortent en 
grand nombre. 

2° Concurremment avec les poudres indiquées ci-dessus, 1l 
est bon d'employer les pièges et les plantes-prièges. 

Pièges. — On place, autour des plates-bandes, des planches 
que l’on charge avec des pierres; de temps en temps, on arrose 
la terre en dessous pour entretenir l'humidité et on dispose, 
sous la planche, des feuilles de laitue, des tranches de pommes 
de terre, de carottes, etc. Les limaces se réfugient en grand 
nombre sous ces abris pendant le jour; on les tue chaque soir 
et, s'il y a lieu, on renouvelle l’appât. 

Les limaces sont également attirées par le son; une bordure 
de son humide, disposée autour d’une plate-bande, préserve 
très bien les jeunes semis.et leur permet de prendre de la force. 

Plantes-pièges. — S'il s’agit d’un champ, le mieux est de 
sacrifier tout autour quelques sillons en bordure (deux ou trois 
suffisent). On sème sur ces sillons des plantes que les limaces 
recherchent avec avidité : laitues, choux, etc. Généralement les 


limaces s’attardent à ces semis et les plantes de l’intérieur 
souffrent beaucoup moins. 


Au lieu de semis, on peut même se contenter de disposer 
autour du champ des feuilles de choux, de laitues, de robinier, 
auxquelles on adjoint des pommes de terre et des carottes 
coupées en tranches minces. 

Le sulfate de fer (couperose verte), broyé en poudre grossière 
et mélangé à la suie réussit aussi très bien; on le dispose en 


bordure assez épaisse autour des plants à protéger. 


IL. Pigeons s'attaquant aux semis dans les jardins. — Trai- 
tement : couvrir les semis de branchages ou d’un réseau de 
ficelles. 


12. B., à S.-F. (Rhône). — I. Conchylis ambiguella Hb. — 
Traitement : EN HIVER : décorticage; opération consistant à 
dépouiller le cep de ses vieilles écorces (qui sont recueillies sur 
des toiles et brülées), au moyen de couteaux, raclettes, gants 
métalliques. Le décorticage est nécessaire seulement tous les 
deux ou trois ans; les autres années, le remplacer par un badi- 
geonnage à la chaux ou mieux au sulfate de fer (bouillie à 
15 pour cent de sulfate de fer par exemple). Le décorticage 
coûte environ 120 francs par hectare de 10.000 pieds. 

Au printemps, traiter les Jeunes grappes, avant la ponte, par 
une bouillie cuprique quelconque additionnée de 1 kil. 250 de 
jus de tabac riche (ou nicotine titrée) vendu par l'Administra- 
tion des Tabacs. 


EN ÉTÉ : autres traitements semblables avant la ponte de la 
seconde génération, c’est-à-dire dès l’apparition des papillons. 

Ramasser et brûler les chrysalides, en juillet, opération faci- 
litée par l'emploi d’abris artificiels (vieux paillons, paquets de 
broussailles, vieux journaux, etc.), placés à portée des chenilles. 
Effectuer le ramassage au moment où les chrysalides sont le 
plus nombreuses, c'est-à-dire 4 ou 5 jours après l'apparition 
des premiers papillons. Ramassage et ébouillantage des grains 
piqués. 


— 125 — 
IL Æaltica ampelophaga Guérin — Traitement : comme 


pour PAyllotreta nemorum L. (voir plus haut), en ajoutant 


l'emploi des entonnoirs à Altises. 


13. T., à A. (Vienne). — Rynchites cacruleus Degeer. S'atta- 
querait au poirier, pommier, pêcher, vigne. — Traitement (voir 
plus haut). Nous avons demandé des échantillons pris sur la 


vigne, mais n'avons rien reçu. 


13. L., à V. (Seine-et-Oise). — Zimaces. — Traitement (voir 


plus haut). 


14. P., à N. (Loire-Inférieure). — Envoi de 47 insectes pour 
détermination (aucune espèce particulièrement intéressante). 


16. D, à M. (Pas-de-Calais). — IL Aghrophora spumania 
nuisible aux Fuchsia. « La plante ne fleurit plus et dépérit ». 
— Traitement : poudrage à la chaux. 

IT. Sclerotinia Fuckeliana de Bary (pourriture grise) sur 
Pelargonium. — Traitement : aérer les plantes, éviter l’humi- 


dité, arroser avec : 


RU Mean s da one re ce 10 litres 
SUR LEMdENCIV TE rue emo edes 25 £T. 
TRE DA ne nue nee dis Se rec 24 — 
17. C., à S. (Seine-et-Marne). — Tetranychus telarius sur 
poiriers en espalier. — Traitement : le tétranique s'attaque sur- 


tout aux plantes chétives et souffrant de la sécheresse; on fera 
donc avant tout des arrosages copieux. 

Il craint fort l’humidité et l’on pourra probablement s'en 
débarrasser par de simples pulvérisations d'eau fraiche que l’on 
devra diriger sur les deux faces du feuillage. 

Si les pulvérisations à l’eau simple ne suffisent pas, on fera 
un poudrage à la fleur de soufre ou à la fleur de soufre mélangée 
de chaux vive en poudre (1/2 kil. de chaux pour 1 kil. de 
soufre). Le savon noir (1/2 kil. pour cent litres d’eau) peut 


également être utilisé avec avantage. 


HA 


19. Q,, à Q. (Finistère). — Olethreutes variegana Hb. « Dé- 
vastent les pommiers en espalier dès que les feuilles com- 
mencent à pousser ». — Traitement : récolte et destruction des 
pousses attaquées. 


20. R., à D. (Ille-et-Vilaine). — Crmex lectularius. — Trai- 
tement : supprimer tous les refuges où peuvent s’abriter leurs 
larves, par conséquent entretenir les parquets en très bon état 
de propreté, les passer au lait de cire et à l’encaustique très 
hiquide (1). 

Remplir de mastic ou de peinture toutes les fentes des 
murailles et du plafond. Ne pas hésiter, à l’occasion, à enlever 
les papiers de tentures et laver les murs, à deux ou trois reprises 
différentes, avec de l'essence minérale ou de la benzine, avant 
de replacer le papier. Bien appliquer les plinthes contre les 
muralles afin qu'il ne reste aucun passage. 

En ce qui concerne l’ameublement des pièces, il faut, de 
toute nécessité, démonter les meubles et surtout les lits, désin- 
fecter chacune des parties en les plaçant pendant 20 minutes 
dans une étuve sèche à 80 degrés ou dans un four de boulanger 
si l’on n'a pas d’étuve à sa disposition. 

Pour les lits en fer, si l’on ne veut pas en soumettre les 
diverses pièces à l’étuve, on peut se contenter de les flamber 
après les avoir enduits de benzine ou d'essence minérale, de 
manière à tuer, par la chaleur, tous les parasites qu'ils peuvent 
renfermer. 

Même lorsqu'on aura pris tous ces soins, 1l est rare qu’on soit 
débarrassé du premier coup des punaises; 1l faut persister et 
continuer le traitement à intervalles assez rapprochés (toutes les 
semaines, par exemple), jusqu'à ce qu'on soit bien assuré de la 
disparition des parasites, surtout pendant l'été. 

Dans l'intervalle de ces traitements généraux, 1l ne faudra 
pas négliger de recourir à l’action des Insecticides. Le liquide 


(1) Æncaustique. — Dissolution de cire dans l’essence de térébenthine ; 
la préparer à froid ou au bain-marie, parce que l'essence de térébenthine 
est très inflammable. 


L 


— 127 — 


le plus efficace de tous est évidemment la benzine ou l'essence 
minérale (lavage des murs et des parquets); seulement, comme 
ces liquides sont très inflammables, il ne faudra les employer 
qu'avec les plus grandes précautions et loin de toute flamme. 

Enfin, on peut encore utiliser le gaz sulfureux obtenu par 
la combustion du soufre ; on fera brüler, dans les pièces envahies 
par les punaises, un mélange de soufre et de salpêtre bien sec, 
calculé à raison de 30 grammes de soufre et 20 grammes de 
salpêtre par mètre cube d’aur. 

Les vapeurs d’anhydride sulfureux, pour être efficaces, 
doivent agir pendant très longtemps (24 heures environ); 1l 
faudra, au préalable, enlever tous les objets qui pourraient être 
détériorés par les vapeurs sulfureuses : tapisserie, tableaux, etc. 

Pour détruire les amas d'œufs des punaises, faire pénétrer, à 
l'aide d’un pinceau, de l’essence minérale ou de la benzine dans 
les fentes du parquet, des boiseries murales, des lits, etc. 

Enfin, là où on ne peut, ou s1 l’on ne veut pas employer 
l'essence, insuffler de la poudre à punaises (Poudre de Pyrèthre) 
dans les fentes des meubles et de boiseries. Ne pas oublier que 
cette poudre n’a d'action que si elle est très fraiche; de plus, 
comme son prix est assez élevé, on la falsifie souvent avec des 
substances inertes, ce qui rend, cela se conçoit, son emploi tout à 
fait inefficace. 


20. D. à L. (Hautes-Pyrénées). — Platyparea poecloptera 
Schrank. —— Traitement : détruire les turions à l’automne. Pour 
cette saison, protéger les souches avec des cloches métalliques 
(couvre-plats). 


22. V., à V. (Seine). — Sphaerotheca pannosa (Walir.) IPEV. 


(blanc du rosier). — Traitement : pulvérisations avec : 
DT lt cr A TT EL Po 10 litres. 
Permanganate de potassium................... 125 gr. 


23. M, à R. (Haute-Saône). — Larves de Syrphus et de 
Coccinellidae (V'état des échantillons ne permet pas une déter- 
mination précise). Trouvés avec Aphis pruni et supposés nul- 
sibles. — Réponse : insectes utiles. 


— 128 — 


24. F., à P. (Oise). — An/honomus pomorum Linné. — Trai- 
tement : |. —— Comme pour le hanneton, la récolte des antho- 
nomes doit se faire de très bonne heure, au printemps, au 
moment où les bourgeons commencent à débourrer. 

On place sur le sol, sous les arbres, une bâche fendue jusqu’au 
milieu et portant une échancrure pour envelopper le tronc; 1l 
suffit ensuite de faire tomber les anthonomes dans la bâche en 
secouant les branches. 

M. Hérissant, directeur de l'Ecole d'agriculture des Trois- 
Croix, près Rennes, qui a appliqué ce procédé avec succès sur 
une très grande échelle, recommande de pratiquer l’anthono- 
mage deux fois s'il y a beaucoup d'insectes. En dehors de 
l'achat de la bâche, les dépenses occasionnées par ce procédé 
sont insigmifantes et les résultats récompensent toujours large- 
ment la peine qu’on s’est donnée. Mais 1l faudrait que ce pro- 
cédé fût appliqué partout en même temps, dans les régions 
infestées. 

Brüler avec soin tous les insectes et tous les débris qui tombe- 
ront dans la bâche. 

IT. -— Il est beaucoup plus difficile de combattre les adultes 
qui s’abritent pendant l'hiver dans les crevasses des écorces ou 
même probablement sous la terre, au pied des arbres. Cepen- 
dant, il est bon de ne pas négliger ce soin. Pour cela, on dépose 
au pied des arbres, vers la fin d'août ou le courant de septembre, 
des abris artificiels composés de brindilles, d’écorces ou de 
feuilles sèches. À la fin de l'hiver, c'est-à-dire vers fin février, 
on enlèvera tous ces abris avec un peu de la terre qui est dessous 
et on les brülera. 

III. —— Il ne faut pas non plus négliger d'enlever à la main 
tous les boutons roussis (clous de girofle) qui renferment des 


jarves d’anthonomes. 


25. W., à P. (Seine). — Gryllotalpa vulgaris: « Mon jardin 
est, cette année, littéralement ravagé par les courtilières ». — 
Traitement : vers la fin de septembre, on creuse dans le sol un 
certain nombre de petites tranchées espacées de 2 m. 50 à 3 m, 


— 120 — 


profondes de 30 cent, larges de 25 cent. et dirigées, autant 
que possibie, dans le sens de la plus grande pente du terrain. 

On remplit ensuite ces tranchées avec du fumier de cheval 
frais et contenant une assez forte proportion de crottin; on 
recouvre avec de la terre pour niveler, puis on sème quelques 
plantes précoces : laitue, navette, etc. 

En parcourant leurs galeries, les courtilières rencontreront ces 
tranchées et viendront s’y réfugier en grand nombre pour passer 
l'hiver. 

Au printemps de l’année suivante (du 25 avril au 10 mai), 
on ouvrira les tranchées en commençant par l'une de leurs 
extrémités et on rejettera, au fur et à mesure, le fumier sur le 
sol. Pendant cette opération, on rencontrera un grand nombre 
de courtilières à tous les états ; 1l sera alors facile de les détruire 
en les écrasant. 

Ce procédé, peu coûteux, ne gêne presque pas la culture du 
sol; 1l n'a qu'un inconvénient, c'est que, dans les terrains 
infestés, 1l faut le répéter pendant deux ou trois années consé- 
cutives pour se débarrasser complètement des courtilières. 

Il est bon aussi de ne pas négliger complètement l'emploi des 
pièges, par exemple des vases enfoncés en terre, de manière à 
affleurer le sol. On place, au fond de ces vases, quelques centi- 
mètres d’eau recouverte d'un peu d'huile (le moins possible). 
Toutes les courtilières qui y tombent se noient. 


25. C., à P. (Maine-et-Loire). — I. Awfhonomus pomorum. 
— Traitement (voir plus haut). 


IT. Carpocapsa pomonella L. — Traitement : en hiver, gratter 
soigneusement les vieilles écorces, mousses, lichens, etc, qui 
recouvrent le tronc des arbres et les grosses branches. Chauler 
ensuite les arbres, ou mieux y pulvériser une bouillie bordelaise 
à 8 pour cent de sulfate de cuivre; biner la terre plusieurs fois 
au pied des arbres pour ramener à la surface les chrysalides 
qui ont pu se former dans le sol. Si les arbres ont été nettoyés 
l’année précédente et sont propres, fixer autour des troncs des 
abris fabriqués par exemple avec de vieux paillons que l'on 


enlèvera avant la fin de l'hiver pour les brüler. Tenir également 
en bon état de propreté les fruitiers où l’on conserve les fruits 
l'hiver; passer annuellement les murs à la chaux, etc. 

Pendant tout l'été, récolter les fruits véreux avant leur chute 
ou aussitôt après, les détruire avant la sortie du ver. 

Pour protéger les fruits de luxe, les ensacher aussitôt après 
la floraison. Enlever les sacs quelque temps avant la récolte 
afin de permettre la coloration des fruits. 

HT Vexiuria pirina Aderhold (tavelure). — Traitement 
enlever soigneusement, à la taille, tous les rameaux portant des 
taches de tavelure, les brüler. 

Râcler les vieilles écorces, mousses, lichens, etc. Puis badi- 
geonner le tronc et les branches avec une bouillie bordelaise 
contenant 8 pour cent de sulfate de cuivre ou avec une solution 
de sulfate de fer à 15 pour cent. 

Aussitôt après la floraison, faire une pulvérisation de bouillie 
bordelaise bien neutre et ne dosant que 1,5 pour cent de sulfate 
de cuivre au maximum pour 100 litres d’eau. 

Il peut être utile de répéter ce dernier traitement deux ou 
trois fois pendant le cours de la végétation. 

Pour préserver plus sûrement les fruits de luxe, les ensacher 
aussitôt après la floraison. Enlever les sacs quelque temps avant 
la récolte pour permettre la coloration. 


\ 


25. B., à R. (Seine-et-Oise). — ÆFourmis. — Traitement 
I. Dans Les jardins. — Très souvent, les fourmis s'installent 
dans les plates-bandes des potagers; alors 1l n’est pas difficile 
de s’en défaire. Comme ces insectes redoutent beaucoup l'excès 
d'humidité, il faut creuser légèrement la terre en forme de 
cuvette et verser chaque jour, en ce point, 5 à 6 arrosoirs d'eau; 
les galeries sont noyées et beaucoup de larves meurent; quant 
aux fourmis adultes, elles déguerpissent rapidement; ce traite- 
ment ne gêne nullement la culture, bien au contraire. 

II. Au pied des arbres. — Pour empêcher les fourmis de 
crimper sur les arbres, 1l suffit d’entourer le tronc avec une 
bande gluante de 20 centimètres de hauteur. 


1 
&l 


Les bandes gluantes s’obtiennent : 
1° Soit directement avec de la glu; 
2° Soit avec du goudron; 


3° Soit avec un mélange ainsi composé 


Etre hembonliess uns un) 500 gr. 
BE RL Ge Un Pr. 500 — 
RÉSTAERRERRNNREn te SnT em nl n oee e [50 =— 


Il faut rafraîchir la bande dès qu'elle se dessèche; quant à 
la substance gluante, elle peut être fixée directement sur l'écorce, 
sur une toile ou sur un papier d'emballage un peu fort. 

Un autre moyen excellent pour empêcher les fourmis de 
grimper aux arbres est l'emploi des pièges; les pièges ne sont 
autre chose que des éponges imbibées d'eau miellée et placées 
sur le passage des fourmis. Chaque soir on Jette l'éponge dans 
l’eau bouillante pour détruire les fourmis qu'elle renferme. 

III. —- Souvent aussi les fourmis envahissent les habitations et 
pénètrent jusque dans les placards où l’on conserve les aliments. 
Dans la plupart de ces cas, les fourmis viennent du dehors et 
il suffirait de boucher avec du mastic, avec du plâtre, les trous 
qui leur donnent accès. 

Si la chose est impossible, des bandes gluantes, larges de 
2 centimètres, disposées en travers de leur chemin, suffisent 
souvent pour les arrêter. 

Dans les placards, les ménagères préserveront le sucre, les 
confitures, etc, en plaçant les vases qui les contiennent au 
milieu d’une assiette avec de l’eau. 

Si l’on peut parvenir jusqu'à la fourmilière, quelques centi- 
mètres cubes de benzine, versés au bon endroit, la détruiront 
radicalement (ne pas oublier que ce liquide est très inflammable 
et qu'il ne doit Jaraais être manipulé à la lumière). 

Si la fourmilière est dans la terre et qu'on puisse l'ouvrir 
largement, on la détruira en jetant à l’intérieur un ou deux kilo- 
grammes de chlorure de chaux. On recouvre de terre et on 
arrose avec de l’eau acidulée. Cette substance laissera dégager 


en abondance du chlore qui tuera les fourmis. 


26. M. à T. (Ille-et-Vilaine). — Plomb des arbres fruitiers. 
Sur prunier en espalier. —— Traitement : rajeunissement de 
l'arbre malade. Chaulage ou mieux apport de scories de 
déphosphoration. 


27. T, à KR. (Ille-et-Vilaine). — Apkrophora spumarta. 
« Pullulent dans mon Jardin et s’attaquent principalement à 
mes fraisiers ». — Traitement (voir plus haut). 


27. E. à S.-D. (Rhône). — I. Fourmis. — Traitement (voir 
plus haut). 


IT. Guépes. —— Traitement : on peut détruire un certain 
nombre de guêpes dans les lieux mêmes où elles exercent leurs 
ravages, au moyen de bouteilles spéciales que l’on trouve chez 
tous les marchands de verrerie, et qui servent surtout à la des- 
truction des mouches. Mais le nombre d'insectes ainsi sup- 
primés est insignifiant, relativement aux milliers d'individus 
qui habitent un nid et que l’on peut détruire facilement d'un 


seul coup. 


Recherche des nids. — 11 ne suffit pas de s'attaquer aux 
quelques nids que l’on pourra découvrir fortuitement. Il faut 
procéder à leur recherche méthodique dans un rayon aussi 
grand que possible, autour de la maison ou du jardin que les 
guêpes ont choisi comme théâtre de leurs exploits. 

Dans une prairie d’un hectare, par exemple, on se placera 
sur un des bords, ayant devant soi le côté situé dans l’ombre 
d'une haie, d’une ligne d'arbres ou d’un mur. S'il y a un ou 
plusieurs nids dans la prairie et si on a pris une position conve- 
nable par rapport à eux (1), on ne tardera pas à voir voler sur 
le fond sombre considéré, de nombreuses guêpes allant en deux 
sens opposés : les unes rentrent au nid tandis que les autres s'en 
éloignent. On remarquera qu'en général la direction suivie par 


(1) Dans le cas contraire, il faudrait choisir un autre poste d’observa- 
tion et revenir au besoin à une autre heure de la journée si l’éclairement 
n'est pas convenable. 


nt 


celles qui volent dans l’un des deux sens va en s’abaissant vers 
le sol, tandis que les autres volent, au contraire, en s'élevant ; 
ce sont les premières qui rentrent au nid. On se déplacera de 
quelques mètres vers la partie de la prairie qu’elles indiquent ; 
on s'arrêtera pour faire une nouvelle observation qui précisera 
encore la situation du nid, on avancera encore quelque peu, etc, 
et bientôt on sera conduit près du nid dont on ne verra natu- 
rellement que l'entrée, le reste étant caché généralement dans 
le sol 4). En suivant ces indications, une personne quelque peu 
exercée arrive à découvrir rapidement, en un lieu donné, plu- 
sieurs nids de guêpes auprès desquels on aurait pu passer plus 
d'une fois sans en soupçonner l'existence. 

Destruction du nid. —— Un nid étant découvert, on se rendra 
compte, en plein jour, de sa situation exacte en prenant au 
besoin des points de repère; on déterminera le nombre des 
ouvertures (généralement une seule, parfois deux) et leurs 
dimensions. On reviendra ensuite après le coucher du soleil et 
l’on procédera, en profitant des dernières lueurs du Jour, aux 
opérations suivantes : introduire dans chacune des ouvertures 
un tampon de coton ou de vieux chiffons que l’on enfonce le 
plus profondément possible. Verser dessus de la benzine ou de 
l'essence de pétrole en quantité suffisante pour le bien imbiber. 
Ajouter d’autres tampons jusqu’à fleur de terre en les mouillant 
également avec le même liquide. Compléter la fermeture au 
moyen d’un tampon d'argile ou d’une pierre. Le lendemain, 
toutes les guêpes du nid seront mortes (). 


III. Courtilières. —- Traitement (voir plus haut). 


20. L., à S.-S. (Indre-et-Loire). — Fourmis. — Traitement 
(voir plus haut). 


(1) Cependant les guêpes frelons construisent leurs nids, le plus souvent, 
dans des troncs d’arbres. On examinera, pour les découvrir, les arbres plus 
ou moins malades situés au bord des mares, fossés, ruisseaux ou dans les 
bois humides. , 


(2) Ne pas oublier que la benzine ou l’essence de pétrole sont des liquides 
très inflammabies, qu'il ne faut manier qu'avec précaution. 


20. L., à B. (Italie). — Gryllotalpa vulgaris. « À infesté 


une culture importante d'œillets ». — Traitement (voir plus 
haut). 
29. S., à P. (Seine). — Auches envahies par des fourmis. — 


Traitement : récipients pleins d’eau ou bandes gluantes aux 
pieds des supports. 


30. M, à V. (Morbihan). — Æverria buoliana Schiff. sur 
Pinus insignis. — Traitement : récolte et destruction des pousses 
attaquées. 


Le Gérant, 


F. GUITEL. 


Sommaire du Numéro 6 d'INSECTA 


Entomologie générale : 


Pages 

A. Vuillet. — Note sur Rosaliu (Æurybatus) formosa Saunders (Col. 
Cerombycite) RME SAR dr otrertes eme 111 
1d—=—="'Bénonr et Edouard Perrot. na Rene. 113 
Sur ere er bupreSLo1 de SD UpONtE. eee ee 119 


Entomologie économique : 


Courrier de la station entomologique (mai 1917)... 4121 


PREMIÈRE ANNÉE JUILLET 1911 NUMÉRO 7 


INSECTA 


Revue Tllustrée d'Entomologie 


Publication mensuelle de la Station Entomologique 
de la Faculté des Sciences de Rennes 


CG 


4, 
y, / 
lonal Museu® 


IMPRIMERIE OBERTHUR, RENNES 


— 


1 911 


ENTOMOLOGIE GÉNÉRALE 


“# LES VIEUX AUTEURS ‘6 


Mémoire sur les CLOPORTES TERRESTRES 


Par M. CUVIER. 


1% GENRE. — 1° SOUS-DIVISION 


Les Cloportes aquatiques à quatre antennes (Aselles de 
Geoffroy) font la nuance entre les Cloportes terrestres et les 
petites Squilles (Gammarus Fabr.) qui elles-mêmes joignent les 
Aselles aux Ecrevisses à longue queue (Asfacus Fab.) par une 
chaîne presque continue. 

Ici, comme ailleurs, la nature ne fait point de saut, et 1l existe 
un Cloporte terrestre, semblable en tout aux autres, qui se 
rapproche des Aselles par une sorte de rudiment qui représente 
leurs secondes antennes. C’est par lui que je commencerai mon 
énumération; Je le nomme : 


1. ONISCUS HYPNORUM antenns subquaterns, appendicibus 
lateralibus caudeæ bisetis, seta interna longiore tenuiore. 


P126.Fi03. 


(DEN 77 ec1/2 al D ns; 
(2) Cet article a été publié en 1792, à la page 18 du tome II du /ournal 
d'Histoire naturelle. La planche qui doit l’accompagner paraîtra dans le 
prochain numéro d’Z»#secta. 
INsECTA, juillet 1911. 


11 


= 136 — 


Son corps est oblong, légèrement convexe, lisse, marbré de 
brun et de fauve, composé de sept demi-anneaux sans 
compter la tête ni la queue, et long de quatre lignes, sur 
trois de large. 


Les yeux sont noirs triangulaires, situés à chaque côté de 
la tête et composés chacun d'environ quinze petits. 


Les antennes sont au-dessus des yeux; Leur premier article 
est très court; le suivant a endedans un crochet qui porte 
un petit corps cylindrique représentant l’antenne secon- 
daire des aselles; les trois autres sont allongés; enfin 
l'antenne est terminée par une soie flexible de dix arti- 
culations. PI. 26. Fig. 4. 

La queue, ou la partie du corps qui ne porte point de pieds 
sous elle, est formée de cinq demi-anneaux, et d’une 
écaille trilobée qui porte de chaque côté une petite appen- 
dice ovale, terminée par deux soyes; l’intérieure plus fine 
et plus longue; l'extérieure plus grosse et plus courte. 
Fig:55. 

Sous chacun des demi-anneaux du corps est une paire de 
pieds. Il y en a donc en tout 14. La queue a, au lieu de 
pieds, cinq paires d’écailles qui se recouvrent, comme 


celles de la queue des Couleuvres. 
Ce Cloporte se trouve sous les mousses. Il est rare. 
2. Je vais maintenant décrire et dessiner l'Oniscus oceanicus 
de Linné. Quoique connu depuis long-tems, comme il fait une 


sorte de nuance entre le précédent et ceux qui suivent, 1l sera 


intéressant de le voir dans le même tableau. 
ONISCUS OCEANICUS, scaber antennis binis, appendicibus 
lateralibus caude bisetis, setis æqualibus. Fig. 1. 


Il est de la grandeur et de la forme du précédent, dont il 


diffère par les articles suivans : 


1° Ses antennes n'ont point d'appendice à leur base, mais 


le nombre d'’articulations est le même. 


— 137 — 
2° Son corps est moins allongé, plus convexe et comme 
chagriné. 
3° L’écaille qui termine la queue est dentelée; les deux 
soies de ses appendices sont égales entr'elles. Fig. 2. 


On le trouve en assez petit nombre sur les roches du bord de la 


mer. 


Ces deux espèces forment dans le genre des Cloportes terrestres 
une sous-division, qui se distingue des suivantes par la forme 
singulière de la queue, et par le grand nombre des articulations 
de la petite soie qui termine leurs antennes. 


[Ion SOUS-DIVISION 


3. ONISCUS MUSCORUM, lœvis mucrone caude appendicibus 
sub caudalibus breviore. Fig. 6. 


Le corps a la même forme qu'au n° 1. Il est souvent un 
peu plus grand; tantôt marbré de brun, tantôt de roux, 
tantôt de jaune. 


La petite soie qui termine les antennes, n'a que trois arti- 


culations. Fig. 8. 


L'écaille qui termine la queue a une pointe très-petite au 
milieu, et de chaque côté une appendice pointue, de deux 
pièces. On observe sous la pointe du milieu deux autres 
appendices bien plus longues qu’elle, et presque égales 
à celle de côté. Fig. 7. 

On trouve aussi cette espèce sous les mousses et sous les pierres, 


en très-grande quantité. 


4. ONISCUS MURARIUS, scaber, mucrone caude appendicibus 
subcaudalibus æquali, seta antennarum terminali triar- 
ticulata. Fig. 11. 

Il est bien plus grand que le précédent, et sur-tout plus 
large à proportion, parce que les extrémités des demi- 


— 138 — 


anneaux du corps ne forment pas une courbe continue 
à leur milieu, mais s’aplatissent horizontalement. 


Au-dessous de chaque œil est une petite pointe platte et 
saillante, qui ne se trouve pas dans l'Oniscus muscorum. 
Fig. 12. a. a. 


Les antennes sont comme dans le précédent, mais la 
pointe de l’écaille qui termine la queue, est prolongée et 
couvre entièrement les appendices qui sont dessous. Les 
appendices de côté sont applaties. Fig. 13. 


ONISCUS. ASELLUS, scaber mucrone caudæe appendicibus 
subcaudalibus æquali; seta terminal: antennarum triar- 


Aiculata. Fig. 0. 


Est en tout semblable au précédent; seulement le corps est 
moins large, plus chagriné, et les antennes sont terminées 
par une soie qui n’a que deux articulations, comme dans 
les espèces de la troisième sous-division. Fig. 10. 


Cette espèce est la plus commune, et c’est pour cette seule raison 


que Je lui applique la dénomination d’asellus, car le caractère 
spécifique assigné par Linné à son asellus, conviendroit égale- 


ment bien aux trois espèces de cette famille. 


Le caractère qui les sépare des deux autres sous-divisions est 


dans les deux appendices subcaudales qui n’appartiennent qu'à 


ces trois espèces. 


(À suivre). 


ENTOMOLOGIE ÉCONOMIQUE 


Sur quelques parasites des Chênes en Ille-et-Vilaine 


et dans la Loire-Inférieure 


Par A. VUILLET 


Dans toute la partie orientale de la péninsule armoricaine, les 
chênes (Quercus sessiliflora et surtout Q. pedunculata) ont, au 
point de vue économique, une importance considérable, Non 
seulement ils y constituent des forêts étendues, mais encore ils 
forment la grande majorité des arbres plantés partout dans les 
haies et sur les talus qui limitent les différentes pièces de terre. 
"Ces arbres sont presque toujours exploités en têtards ou en arbres 
d'émonde et fournissent ainsi du bois de chauffage pour les 
besoins des fermiers. 

Or, depuis 1908, cette essence a eu à lutter, dans notre région, 
avec différents fléaux dont les conséquences destructives, déjà 
fort importantes sur certains points, sont partout de nature à 
donner des inquiétudes sérieuses pour l'avenir. 

En 1008 et en 1000, sur la presque totalité des deux départe- 
ments que nous envisageons spécialement, tous les chênes souf- 
frirent sérieusement des atteintes du cryptogame actuellement 
connu sous le nom d'Oïdium quercinum. Naturellement, les 
têtards et les arbres d'émonde furent surtout malades, mais nous 
pensons que nulle part la maladie ne fut assez grave pour amener 
la mort de ces arbres. 

Un second fléau, heureusement plus localisé, eut des effets 
plus désastreux : en 10908, une véritable invasion de Zzparis 
dispar, aidé sur certains points par Liparis chrysorrhæa, sévit 
dans une région assez vaste s'étendant à la fois sur les départe- 
ments d’Ille-et-Vilaine, de Maine-et-Loire et de Loire-Inférieure. 


12 


— 140 — 


Nos figures 2 à 6 (1) donnent une idée des dégâts que l’on put 


Ce 


F1G. 1. — Nid d'hiver de Liparis chrysorrhæa 


sur chêne rouvre. 


observer dans ce dernier département en juin 1000. Des hectares 


de chênes furent totalement privés de leurs feuilles, les chenilles 


(1) Elles représentent divers points d'un grand bois de chênes, exploité en 
taillis pour la production du tan, situé dans la propriété de M. L. Bureau, 
le savant directeur du Muséum de Nantes, à la Meilleraye-de-Bretagne. Les 
photographies furent prises par les soins de M. R. Oberthür qui, en juin 1909, 
visita à deux reprises cette localité intéressante, d’abord avec MM. L.-O. 
Howard, Chief of the Bureau of Entomology de Washington et Dr P. Mar- 
chal, directeur de la Station entomologique de Paris, puis avec MM. C. Ober- 
thür et G.-J. Arrow du British Museum. En juin 1910, MM. R. Oberthür 
et L.-O. Howard firent une nouvelle visite à ces bois où les chenilles de 
L. dispar étaient devenues introuvables. J’eus alors l'honneur d’être du 
voyage et je saisis maintenant l’occasion qui m'est offerte de renouveler à 
M. Bureau l’expression de ma reconnaissance pour l'excellente journée que 
j'ai passée sur son beau domaine, 


de... 


1909. 


Juin 


(Loire-Inférieure). 


les chenilles de Lipa 
Au premier plan se trouvent les rives d’un étang alors à sec. 


par 
Meilleraye-de-Bretagne 


La 


à 


Bureau 


Louis 


9, — Bois de chênes rouvres ravag 
M. 


F1G. 
de 


Propriété 


Pontet tte nt A ET ETOILES CENTS EE EEETEENNNNEEEENENEnu 


même jour. 


photographiée le 


ésenté figure 2, 


is repré 


— Une autre région du boi 
g 


3. 


F1. 


l’état de dévastation du sous-bois. 


apprécier 


Cette vue permet d’ 


4 \ Q ? \ 
s'attaquèrent ensuite au sous-bois, ne respectant guère que le 
lierre. Mais bientôt, ainsi que cela a été constaté 


d'autres fois 


Deere nn E eee EEE EE ET EE MENT EEE itirhitientenieteeniiten 


F1G. 4 — Le même bois de chênes vu sous un 


on 


autre aspect, le même jour. 
en pareille circonstance, une mortalité énorme vint . réduire 
presque à rien, au cours de l'été, le nombre des chenilles et les 


arbres purent pousser de nouvelles feuilles. Malheureusement le 


— 144 — 


raté, 


‘SYf[[tuoyo Sa! 


ed 


‘Sojuopoogid sel] 


O[UUAUD nod Sox} 


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FG 


1u0f ouwour of osrid 0 (derSoyouya 


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‘(souuay) *(S2IpUOrT } *(SOJUEN) ‘(sauuor) ‘(sauuay) 
UNHLUGIQ ‘UN MOZUY ‘f-') AVAXNY T HUHTHAEQ ‘A AIAOG ‘d 


‘25UIQUO SURS SIOQ un suep ‘um ua ‘opeuomorg — ‘ÿ {TA 


— 146 — 


€ blanc » (Oidium quercinum) vint détruire à leur tour les nou- 
velles pousses à peine développées. Beaucoup de chênes furent 
tués radicalement, en pleine vigueur. D'autre part, en parcourant, 
durant l'été 1910, le territoire de certaines communes du sud de 
l'Ille-et-Vilaine ou du nord-ouest de Maine-et-Loire, nous 
pouvions compter le long des routes une dizaine de grands chênes 
totalement morts par kilomètre. Et dans les mêmes localités, la 
même année, le Ziparis dispar, auteur du mal, était à peu près 
introuvable. Les habitants de ces communes, interrogés à plu- 
sieurs reprises, spécifièrent bien que la mort des arbres était due 
aux chenilles et non au « blanc ». 

En 1910, sur l’ensemble des trois départements dont nous 
parlons, cette dernière maladie, le blanc, sévit d'une façon peu 
intense; cependant, là où le chêne est exploité en taillis pour la 
production de l'écorce tannifère, il ne fut pas sans causer des 
dégâts notables. Dans ces circonstances, en effet, les jeunes 
pousses venues sur des souches affaiblies déjà avant leur exploi- 
tation, peuvent être tuées par un développement intensif 
d'oidium et la mort de la souche même peut en résulter. 

Quoi qu'il en soit, les chenilles ayant cessé leurs ravages et 
l'oidium diminuant d'intensité, on pouvait espérer que les arbres 
reprendraient en peu d’années leur vigueur primitive. Malheu- 
reusement, d’une part l’'Oïdium quercinum paraît agir cette 
année (1911) d’une façon plus virulente, d’autre part de nou- 
veaux ennemis sont venus s'attaquer aux feuillages du rouvre. 

Sur certains points de l’Ille-et-Vilaine, notamment sur le terri- 
toire de la commune de Saint-Jacques, au sud de Rennes, les 
bosquets au bord des routes présentaient, au début de juin, un 
aspect lamentable; en s’'approchant on constatait que les feuilles 
étaient en grande partie dévorées par les hannetons (Welolontha 
vulgaris) dont quelques-uns étaient encore à l’œuvre. Les mêmes 
arbres étaient d’ailleurs envahis par une multitude d’autres para- 
sites (Aphidiens, Microlépidoptères, etc.). 

Le 11 juin, j'observai aux environs de Pont-Réan, localité 
située à 13 kilomètres au sud de Rennes, une véritable invasion 


1” 


de RAynchænus (Orchestes) quercus Linné. Des hectares de 
chênes présentaient au moins 50 p. 100 de leurs feuilles attaquées 
par ce curculionide et il en résultait nécessairement une réduction 
fort importante de la surface foliaire utile (FIG. 7 et 8). A cette 
date, À. quercus achevait son développement et presque toutes 


È 
È 


F1G. 7. — Rameau de Quercus pedunculata portant des mines 
de Rhynchænus quereus Linné (Ille-et-Vilaine : Saint-Jacques, juin 1911). 


les feuilles minées que je pus examiner renfermaient soit une 
petite nymphe blanche très mobile soit un imago encore mou. 
Enfin, il est un parasite du Q. pedunculata qui, s'il pouvait 
trouver partout les conditions très spéciales nécessaires à son évo- 
lution, se multiplierait volontiers sous le climat armoricain, Je 
veux parler du Cynips calicis Bgsd. (FIG. 9). Depuis quelques 


— 148 — 


‘(juu ‘19) ouwirpour oinadou 


BI 9p OPUTSID Ualq ‘o[[Nof 0709 SUGP ‘JSa OIUIDUPS [SQL 6] & JuomMeIterJnod ‘rnb O[UHIUL OIBAIEI 


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SN240N0) 9D SA[INO4 — ‘8 ‘OLA 


| 
| 


| 
| 
| 


années cet hyménoptère est très abondant à Rennes, dans le parc 
de M. R. Oberthür. M. J.-J. Kieffer, de Bitche, qui m'en a obli- 


geamment fourni la détermination, me fit remarquer en même 


temps qu'il devait y avoir à Rennes, ou dans les environs immé- 


MOUTON NOUNOU NE PEU TONNES SON ANEDONAU END NN ARDENNE DENON NTO RD NE VENTE ANNE TRE UN NEA NEED NN NNN NET DUR NNN RER RENAN NERO NAN NN NAN TNT NN NENNNNN RNA NN LAN NN ONNNNE NE NÉN TE TENNMNNARENNNMNNNEN NN Neue 0, = 


Fi@. 9. — Deux glands de Quercus pedunculata portant des cécidies 
de Cynips calicis Bgsd. Ces glands étaient visqueux à l’état frais (Gr. nat.). 


diats, des Q. cerris, arbre sur lequel a lieu la ponte de la géné- 
ration née sur Q. pedunculata. Le Q. cerris existe, en effet, éga- 
lement, dans le parc de M. R. Oberthür. Dans ce parc, sur certains 
chênes pédonculés, la presque totalité des glands, en 1908 et 
19009, portaient des cécidies de C. calicis; je dois ajouter que 


les arbres ne paraissaient pas en souffrir. 


— 150 — 


“ LES VIEUX AUTEURS ” 


Mémoire sur l'utilité de l’étude des Insectes, etc. /Suite] (1) 


Par G.-A. OLIVIER. 


Les qualités venimeuses de quelques Insectes ont été plus d’une 
fois funestes à l’homme. Mais, il est vrai, ce n’est que sous un ciel 
ardent que ces qualités se développent avec toute leur énergie, et 
se manifestent avec danger de mort. Dans nos climats froids, et 
sous la zone tempérée, on voit très-peu d'exemples qui puissent 
attester que le venin des Insectes soit mortel. Ce venin se com- 
munique d'une manière différente : le Scorpion l'introduit au 
moyen de sa queue; l’Araignée, le Faucheur, la Scolopendre, au 
moyen de leurs pinces; la Cantharide l’exhale et le fait respirer; 
et si elle est prise intérieurement, quels déplorables effets ne peut- 
elle pas opérer! 

La plupart des Insectes sont sans doute assez dangereux en 
réalité, pour ne pas chercher par des mensonges, à les rendre plus 
dangereux qu'ils ne sont. Nous ne ferons donc pas mention de 
tout ce qu'on a pu dire sur le venin des Araignées, et sur-tout 
de la Tarentule : l'observation à détruit ce qui n'étoit que l'ou- 
vrage de l'ignorance crédule ou du charlatanisme intéressé. 
Cependant, si nous en croyons les récits des voyageurs, la plupart 
des Araignées, des Faucheurs, des Scorpions, des Scolopendres 
et des Jules, sont dans les régions brûlantes, des Insectes très- 
dangereux, et qui donnent quelquefois la mort à l’homme ou aux 
animaux qui ont le malheur de les toucher. Faut-il terminer ce 
sinistre tableau, en présentant ces nuées de Sauterelles et de Cri- 
quets, qui portent à-la-fois dans de vastes contrées habitées, la 


famine et les maladies contagieuses ? 


(1) Voir Insecta, 1, p. 68, 


— I61 — 


_ Nécessité d’étudier et de connoître les Insectes, pour trouver 
le moyen de les détruire. 


Après avoir éveillé la crainte et l’allarme sur les maux et les 
dangers que les Insectes doivent faire éprouver à l’homme, nous 
devons maintenant éveiller l'attention et l’industrie, pour cher- 
cher à nous délivrer, ou du moins à nous garantir des entreprises 
de pareils ennemis. Sans doute la Nature, qui a limité bien 
plus l'empire du mal que celui du bien, qui cherche même à faire 
concourir le mal au bien, a su pourvoir elle-même à notre sûreté 
et à notre tranquillité jusqu'à un certain point, en bornant à un 
espace très-court la vie des Insectes, en ne leur donnant la faculté 
d'agir qu'en certain tems et en certains lieux. Ainsi, tel Insecte 
qui pourroit manger à toute heure, est obligé d'attendre la nuit 
pour appaiser sa faim; tel autre, au contraire, ne peut chercher 
sa subsistance que pendant le jour, et ne trouve n1 ne consomme 
rien pendant la nuit. Ajoutons que tous les pays ne sont pas 
également favorabies à tous les Insectes. Il y en a où certains 
ne peuvent pas vivre; d’autres où ils ne peuvent que languir. 
Dans leur région favorite, ils ne sont point à couvert des dan- 
gers de toute espèce qui les menacent eux-mêmes. Souvent les 
orages, les pluies les affoiblissent et les font périr dans leur plus 
grande force; quelquefois le vent du nord, la gelée les surpren- 
nent au milieu des chaleurs, ou même avant qu'ils aient eu Je 
tems de se prémunir contre les rigueurs de l'hiver. Parmi les 
végétaux, combien de plantes qui leur sont préjudiciables, et 
parmi les animaux, combien leur font la guerre pour s’en nourrir! 
Les Insectes mème ne sont-ils pas les plus redoutables ennemis 
des Insectes? et si l’Araignée mange la Mouche, si l’Ichneumon 
mange l'Araignée, voyez aussi l'Hirondelle nettoyer les granges 
et les greniers; la Fauvette, les jardins; les Pies et les Geais les 
champs et les bois. Les Poissons et les Reptiles ne vivent pas 
moins aux dépens des Insectes; et on doit toujours reconnoître 
cette sage providence, qui, à notre insçu même, veille à la conser- 
vation de tous les êtres, en les faisant d'autant plus concourir à 


— 152 — 


leur destruction, que leur multiplication est plus abondante et 
plus nuisible. 


Cependant, l'homme a reçu de la Nature même, la faculté 
d'imaginer les moyens de se garantir de toute injure, et le droit 
par conséquent de s’en servir. Quels que soient les fléaux naturels 
ménagés contre les Insectes, ce dernier fléau lui-même est encore 
bien loin d'être aussi détruit qu'il pourroit l'être. Avancer que 
l'homme peut par son industrie beaucoup diminuer la somme des 
maux que les Insectes lui occasionnent, mais qu'il a besoin de 
l'étude même des Insectes, pour chercher et trouver les moyens 
dont son industrie peut faire usage, n’est pas une proposition 
qui puisse être susceptible de contradiction. Mais combien de 
fois n'a-t-1l pas été la dupe de l'ignorance et de la superstition 
qui en est une suite? Combien de fois une confiance aveugle 
dans les amulettes, les talismans et les exorcismes ne lui a-t-elle 
pas fait négliger l'emploi des moyens plus efficaces? S'il est 
des erreurs dangereuses, ce sont sans doute celles qui, laissant 
l'homme dans une sécurité parfaite, le plongent dans le repos et 
l'indolence, et l'empêchent d'avoir recours aux moyens que son 
industrie pourroit lui suggérer, afin de se délivrer de ses ennemis. 
Un devoir sacré sans doute pour le Naturaliste, c'est de chercher 
a produire les causes naturelles capables de détruire les causes 
surnaturelles dont la superstition profite aux dépens de la 
confiante crédulité. Ainsi, on ne doit pas s'étonner si, à la suite 
d'un exorcisme, on voit quelquefois, 1l est vrai les Chenilles 
disparoître promptement. On ne s’apperçoit d’abord des ravages 
et de l'existence des Insectes, que lorsqu'ils ont déjà acquis une 
grande partie de leur développement; et avant que la cérémonie 
religieuse ait été provoquée au point de forcer toutes les lenteurs 
que le ministre du culte apporte ordinairement, les Chenilles 
touchent au moment de leur transformation, qui s'opère en effet 
bientôt après, et qui laisse au pouvoir de la religion, un prodige 
dont elle n'a pas besoin, et que la Nature revendique, comme un 
effet appartenant à la nécessité de ses loix. Je ne prétends pas 
enlever la confiance que l’on doit avoir dans des prières adressées 


& 


à l'Etre suprême, mais la saine Philosophie nous dit, qu'on ne 
doit chercher à détruire des effets physiques dans la Nature, que 
par d’autres effets physiques, et certes cet axiome est le plus sûr. 

Si nous parvenons un jour à connoitre les Insectes sous toutes 
les formes; si nous pouvons les suivre dans tous leurs développe- 
mens; si nous étudions leur manière de vivre et toutes leurs habi- 
tudes, il n’est pas douteux que nous ne soyons alors en état de les 
attaquer avec beaucoup plus d'avantages. Nous ne devons pas 
espérer de nous délivrer pour toujours des Insectes, soit parce que 
leur petitesse et leur ruse les mettent à l'abri de nos recherches, 
soit parce que le nombre en est trop considérable, et qu'il aug- 
mente, pour ainsi dire, à chaque instant, par la promptitude avec 
laquelle 1ls se reproduisent et se multiplient. Mais on doit espérer 
de trouver des moyens propres à les réduire à une moindre quan- 
tité, ou à empêcher l'excès de leur multiplication. Presque tous 
les Insectes abandonnent leurs œufs dès que la ponte est finie, 
mais tous paroissent choisir avec une industrie merveilleuse, les 
endroits convenables pour déposer ces œufs à portée de la nour- 
riture qui convient à la jeune larve, et à l'abri du froid, des 
pluies, du soleil et de tous les ennemis qui cherchent à s'en 
nourrir. Les uns les couvrent d'une matière cotonneuse, soyeuse, 
coriace, ou les cachent sous une double enveloppe de soie; Îles 
autres les placent dans les sillons, sous les écorces d'arbres, ou 
dans les tiges, les racines et les fruits; quelques autres les enfon- 
cent dans la terre; la plupart les déposent sur le rivage ou dans 
le sein des eaux. Quelques Araignées trainent après elles, non- 
seulement leurs œufs, mais portent même leurs petits, dans les 
premiers jours de leur naissance. Quelques Guêpes et quelques 
Abeilles apportent à côté de la larve la provision nécessaire à 
son entier développement; la plupart des autres, comme on sait, 
nourrissent leurs larves et leur apportent de tems en tems la 
patée. 


(A suivre). 


— 154 — 


COURRIER DE LA STATION ENTOMOLOGIQUE 


Juin 1911 (1) 


1. F.,, à L.-M. (Sarthe). — Gryllotalpa vulgaris (Courtilière). 


— Traitement : (voir Znsecta, I, p. 128). 


2. F., à R. (Deux-Sèvres). — Byciscus betulæ Linné (Ciga- 
rier). « Ces insectes, vivant dans nos vignes, ont commencé par 
détruire quelques feuilles et menacent maintenant la grappe elle- 
même. » — Traitement : récolte des cigares et des insectes par- 


faits, le matin. 


3. L, à L. (Loire-Inférieure). — Yponomeuta malinellus Z. 
(Teigne du pommier). — Traitement : les chenilles naissent à 
l'automne (seplembre) mais, pendant tout l'hiver, elles ne se 
montrent pas; on ne les voit qu'au printemps (#42), lorsque les 
feuilles du pommier commencent à paraitre. 

Il faut organiser le traitement aussitôt qu'on voit apparaître 
les premières feuilles roussies; ce traitement consiste à asperger 
abondamment les arbres avec un liquide ayant la constitution 


suivante : 


Eau bomllantes::#7. ue 1 litre. 
D'AVOT TOITS rene 125 grammes. 
PÉtTOIe Ordinaire... re ee 250 — 


On fait dissoudre le savon noir dans l’eau chaude et, pendant 
le refroidissement, on ajoute le pétrole en agitant continuelle- 
ment. On obtient ainsi une émulsion qu’on projette sur les arbres 
sous forme de jet pulvérisé à l’aide d’une pompe à main. 

Il faut effectuer trois pulvérisations successives à huit Jours 
d'intervalle, le soir, après le coucher du soleil. 

Ce traitement, en quelque sorte préventif, suffira au début de 
la végétation; mais, si les arbres sont fortement envahis, si les 


(1) Le nombre en tête de chaque paragraphe représente le quantième datant 
la demande de renseignements analysée dans ce même paragraphe. 


feuilles sont entourées de toutes parts par les toiles des Hypo- 
nomeutes, 1l devient alors nécessaire d'employer un liquide plus 
actif. Voici celui qui a été proposé par M. Laborde, sous-directeur 
de la Station agronomique de Bordeaux : 


Éaubouiinté >. Len ie. 1 litre, 
Gemmerdépinri LR N 15 grammes. 
Soude caustique non carbonatée....…. 2 -— 
PRAOMAQUERAE 22 Du. Los serenrn tante x centilitre. 


On doit chauffer la gemme avec la moitié de l’eau contenant 
déjà la soude caustique en dissolution; on ajoute l’ammoniaque 
après refroidissement et on complète à un litre. 

Ce liquide pénètre très bien au travers de la toile des chenilles 
et 1l tue immédiatement toutes celles qu'il atteint. 

Enfin, il va sans dire qu'il ne faut jamais manquer de détruire, 
à la main, les nids des chenilles qu'on peut atteindre et qui sont, 
en général, très visibles aux extrémités des branches. 


7. V., à A. (Saône-et-Loire). — Fourmis. — Traitement (voir 
Insecta, 1, p. 130). 


8. AÀ., à A. (Maine-et-Loire). — Envoi de coléoptères exo- 
tiques pour détermination. Pas d'espèce particulièrement intéres- 


sante au point de vue économique. 


8. C., à C. (Seine-et-Marne). — Venfuria pirina Aderhold 
(tavelure). — Traitement (voir /#secta, TI, p. 130). 


9. V, à F. (Charente-Inférieure). — Gryllotalpa vulgaris 
(Courtilière ou Fumerole).— Traitement (voir Znsecta, I, p. 128). 


9. L., à B. (Ille-et-Vilaine). — Pucerons sur jeunes pins 
(Pinus Laricio et Pinus strobus). Probablement Lachnus tomen- 
tosus Degeer, mais l’état des échantillons ne permet pas d'en 
donner une détermination certaine. — Traitement (voir /nsecfa, 
pren) 


0. G., à L. (Aude). — Oxythyrea stictica Linné et Cetonta 
mortio Fabricius; « un type d'insectes qui pullule sur nos rosiers, 


En 156 — 


dévorant les roses, les blanches surtout ».-— Traitement : récolte, 
le matin, au parapluie. Surveiller les terreaux où se développent 
les larves. 


10. E., à V. (Meuse). — Aalticus apterus Linné (Hemipt. 
Capside). « C'est un petit coléoptère (s2c) qui mange le dessous 
des feuilles des concombres et des melons à la façon d’un écri- 
vain de la vigne; il a l’air de se multiplier avec une grande 
rapidité et chaque jour de nouvelles cultures sont envahies; 
l'insecte saute quand on l'approche et cause surtout de grands 
ravages pendant les heures chaudes du jour. » -— Traitement : 
récolte au moyen de l’entonnoir à altises. Pulvérisation avec 


solution de savon noir à 2-3 %. 


11. S., à G. (Manche). — Æcæmatopinus piliferus (Petit Pou 
du Chien). — Traitement : tondre le chien atteint et le nettoyer 
sérieusement au savon noir. Nettoyer la niche ou le chenil à l’eau 
bouillante ou au pétrole. Refaire le traitement au moins une fois 
au bout d'une semaine. 


12. C., à C. (Yonne). — Envoi d'insectes (non intéressants 


| ; à Gb, 
au point de vue économique) pour détermination. 


13. À., à D. (Nièvre). — Calandra granarta Linné (Charançon 
du blé). —— Traitement : avant de songer à traiter, d'une manière 


quelconque, le blé envahi par les charançons, il faut obtenir la 
propreté parfaite des greniers. Les murs doivent être aussi lisses 
que possible et blanchis chaque année avec de la chaux addi- 
tionnée de pétrole (5 pour 100). 

Le parquet doit être, de même, nettoyé à l’eau chargée de savon 
noir (250 grammes par litre) et toutes les fentes soigneusement 
bouchées avec du mastic. 

Remuer fréquemment le blé à la pelle pour entraver la repro- 
duction des insectes. 

Si tous ces simples moyens d'hygiène préventive ne suffisent 
pas, 1l faudra recourir à des procédés plus énergiques, par 
exemple, l’action de la chaleur. M. Schribaux a, en effet, démontré 


— 157 — 


qu'on pouvait chauffer le blé à la température de 60°, pendant 
une heure, sans altérer sa faculté germinative, à condition qu'il 
soit bien sec. 

Par conséquent, pour se débarrasser des charançons, il suffira 
donc d’enfermer le blé contaminé dans des petits sacs (25 kilos 
environ) et de placer ces sacs dans une étuve chauffée à 50°; un 
séjour relativement court à l’étuve (12 minutes environ) suffira 
pour entraîner la mort de tous les insectes, et pour anéantir tous 
les œufs. 

A défaut d'étuve, on pourra se servir d’un four de boulanger, 
mais la température sera plus difficile à régler. 

Ce procédé, peu coûteux, présente un léger inconvémient; par 
suite de la dessiccation, le volume du grain se trouve un peu 
diminué. 

Nous pouvons encore indiquer le procédé de destruction par 
le sulfure de carbone. 

On place le grain dans des tonneaux, fermant hermétiquement, 
avec 20 grammes de sulfure de carbone par hectolitre de blé, 
et on laisse les vapeurs agir pendant 48 heures. 

Ce procédé est très efficace, mais il a l’inconvément de com- 
muniquer aux grains une odeur dont il est bien difficile de les 
débarrasser. De plus, il ne faut pas oublier que le sulfure de 
carbone est toujours dangereux à manier; c'est un liquide très 
inflammable, sa vapeur peut même former avec l'air un mélange 
détonant. Toutes les opérations devront donc être faites pendant 
le jour et loin de toute lumière (évz/er avec soin la présence d'une 
cigarette allumée). 


Après ce traitement, le blé doit être exposé à l'air et remué 
vigoureusement une ou deux fois par Jour pendant une semaine. 


13. R., à R. (Marne). — Aymillaria mellea Vahl (Pourridié) 
sur rosier. — Traitement : arracher les pieds atteints et brûler 
sur place les débris de ‘racines; entourer l'emplacement qu'ils 
occupaient par un fossé de 70-80 centimètres de profondeur; 
désinfecter le sol avec injections de 240 grammes de sulfure de 


Le 158 — 


carbone ou 40-60 grammes de formol par mètre &arré. S'il y a 
heu, drainer le sol et faire un apport d'engrais pour protéger les 
sujets encore indemnes. 


18. M. à M. (Hérault). — Conchylis ambiguella Hbn. — 
Traitement (voir /nsecta, [, p. 124). 


20. D., à S.-D. (Calvados). — Puces. — Traitement (voir 
Insecta, I, p. 126). 


22. M. à S.-G. (Puy-de-Dôme). — Telephorus rushicus Fall. 
—— Considéré (évidemment par erreur) comme ayant 7avagé des 


pommiers ! 
24. D, à G. (Manche) — Phragmidium  subcorticium 
(Shramk.) Wint. (Rouille du rosier). — Traitement : brüler 


les rameaux atteints; pulvérisation avec une bouillie bordelaise 


fable (1,5 % de sulfate de cuivre au maximum) et bien neutre. 


25. T., à D. (Seine-et-Oise), — Gnomonma erythrostoma 
(Pers.) Auersw. (Sphæriacée). Sur cerisier. — Traitement 
brûler les feuilles desséchées qui persistent sur les arbres en 
hiver. 


27. V., à S.-L. (Lot-et-Garonne). — Armullaria mellea Vahl. 
— Traitement (voir plus haut). 


Le Gérant, 


F. GUITEL. 


Sommaire du Numéro 7 d'INSECTA 


Entomologie générale : 


Pages 


« Les Vieux Auteurs » : Mémoire sur les Cloportes terrestres par 
MM COUNTER Rte Le nee UE IE RU PE RTE NE 135 


Entomologie économique : 
—————-- À. Vuillet. — Sur quelques Parasites des chênes en Ille-et-Vilaine et 
dans Ta MSOITE-INFÉTICUTE Serenade eee 139 


« Les Vieux Auteurs » : Mémoire sur l'utilité de l’étude des Insectes 
relativement à l'Agriculture et aux Arts, par G.-A. OLIVIER (suite). 150 


Courier dela Stationtentomologique (fuinrgrr);... "#70... 15% 


PREMIÈRE ANNÉE AOÛT 1911 NUMÉRO 8 


INSECTA 


Revue Tllustrée d‘Entomologie 


Publication mensuelle de la Station Entomologique 
Drm RER + 


de la Faculté des Sciences de Rennes sonian instit,. 
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Lu 


IMPRIMERIE OBERTHUR, RENNES 


1911 


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ENTOMOLOGIE GÉNÉRALE 


Description d’un TRICHOPTERIGYDZÆ 
de l'Afrique occidentale française (Col.) 


Pan A AVUILLET, 


Mon frère, Jean Vuillet, Chef du Service d'agriculture du 
Haut-Sénégal-Niger, a bien voulu, sur ma demande, chasser 
spécialement, à Koulikoro, les coléoptères de la fanulle des 
l'richopterigyde. 11 a pu déjà m'adresser d'assez nombreux 
matériaux dont J'ai commencé l'étude. Je décris aujourd’hui, 
graces à lui, la première espèce éthiopienne de cette intéres- 
sante famille. 

J'ai constaté sans surprise qu’elle ne pouvait entrer dans 
aucune des coupes génériques actuellement établies, et J'ai dû 
créer pour elle le genre Bambara. 

On voudra bien considérer les descriptions qui suivent 
comme préliminaires. Je compte publier ultérieurement une 
étude anatomique bien plus complète du genre Pambara et 
de B. joannis. Cependant ces descriptions sont déjà suffisantes 
pour permettre de distinguer cette nouvelle forme de celles 


décrites précédemment. 


Bambara, zov. gen. — Kaciès général d'un Æwry ptilium. 

Antennes (fg.) à articles 3-8 à peu près semblables, cylin- 
driques, étranglés aux deux extrémités; neuvième article peu 
différent du huitième, cependant nettement dilaté vers le 
milieu et rétréci en col à l'extrémité distale; dixième article 
plus long et plus dilaté, à col plus marqué, à base un peu 
évasée; dernier article ovalaire, à base bien évasée de façon 
à constituer une collerette. La massue de l’antenne est, en 


INSECTA, août 1911. 


13 


—11600 — 


somme, moins marquée que dans la plupart des autres genres 
de la famille. Les poils des antennes sont disposés vaguement 
en séries annulaires : 4 sur l’article 11, 2 sur les articles 9-10, 
et 1 sur les autres; pour les articles 9-11 une de ces séries se 
trouve dans la gouttière formée par le rétrécissement proximal. 

Thorax sans impressions, ayant sa plus grande largeur 
à la base. 

Elytres à peu près parallèles, laissant probablement à 
découvert, chez l'animal vivant, un ou deux segments. 

Hanches antérieures et intermédiaires contiguëés. Hanches 
postérieures lamelliformes, presque contigués. Tarses très fins. 

Mesosternum muni d’une carène médiane, fine, assez sail- 
lante. 

Métapleures non visibles en dessous. 

Abdomen à six segments, sans pointes à l'extrémité. 

Ce genre me parait devoir être placé dans la tribu des 


Pllini, auprès du genre Æuryptilium Matthews. 


Bambara joannis, #. sp. -— Corps d’un jaune brun clair, 
rembruni par places, couvert de poils d’un Jaune brillant; 
antennes et pattes Jaunes. 

Tête rembrunie; yeux médiocres, peu saillants. 

Antennes fines, égalant à peu près la moitié de la longueur 
du corps. 

Thorax deux fois aussi large que long, à surface garnie 
de fins tubercules pilifères espacés à peu près comme ceux des 
élytres; à angles postérieurs à peine saillants; convexe dans 
le sens transversal. 

Largeur des élytres égale à peu près aux 5/6 de leur lon- 
gueur. Les élytres présentent un réseau dont les mailles sont 
des losanges curvilignes très finement tracés. La grande dia- 
gonale de ces losanges est sensiblement parallèle à l’axe de 
l'animal ; leur côté est égal environ au vingtième de la largeur 
d'un élytre. Aux sommets de ces losanges sont de fins tuber- 
cules portant les poils dont la longueur est supérieure à celle 


de la grande diagonale des Iosanges. 


MOT 


Longueur totale : 0,7 “/" dont 0,42 pour les élytres et 0,17 
pour le pronotum. 

Mon frère, Jean Vuillet, a capturé cette espèce, en plusieurs 
exemplaires, « le 14 Juin 1911, en tamisant des débris de 
feuilles mortes et de petits rameaux pourris ramassés sous 
un jujubier. » 

Type dans la collection René Oberthür. 


Antenne droite de Bambara joannis Vuillet. Antenne entière 
grossie environ 120 fois; à droite le dernier article de la même, 
plus grossi. 


"VÉES VIEUX AUTEURS ” 4 


Mémoire sur les CLOPORTES TERRESTRES /f) (2) 
Par M. CUVIER. 


TT SOUS DIVISION 


6. ONISCUS ARMADILLO cauda semirotunda, thoracis mar- 
gine simplici. Fig. 14. 

Sitôt qu'on touche cet insecte, 1l se roule en rapprochant sa 

_queue de sa tête et forme ainsi une boule immobile tant 

que le danger dure. Son corps est lisse, très-convexe et 

varie pour la Couleur, du noir au gris, et au marbré; il 

n'a pas sous les yeux les petites pointes qu'on remarque 

dans les deux précédens. Ses antennes sont plus courtes, 

et la petite soie qui les termine, n’a que deux articulations 

comme dans l’asellus; enfin, la queue n’a point d’appen- 


(TV 7 Sec Et p'era. 
(CAVE ZrSecta LED. 1136: 


— 162 — 


dices. On voit seulement deux petites pièces aux côtés 
de sa dernière écaille, tellement disposées qu’elles for- 
ment avec cette écaille et les autres demi-anneaux, un 
segment de cercle parfait. Fig. 15. 

On le trouve par-tout sous les pierres. C’est l’'armadille de 
Geoffroy et de Fourcroy, mais non celui de Linné, qui appartient 
à notre second genre, comme le prouve l'expression de cet auteur : 
pedes plures quam quatuordecim. 

7. ONICUS GLOBATOR cauda semirotunda thoracis margine 

duplicato. Fig. 10. 

Semblable en tout au précédent, mais souvent d’un tiers 
plus grand. La partie postérieure du bord latéral du 
premier segment, ou si l’on veut, du corcelet est double, 
de façon que le bord des segmens moyens s’'insère dans 
la petite fossette qui résulte de ce doublement, lorsque 
l'animal se roule. 

On ne trouve ce Cloporte que chez les apothicaires. Il leur 
arrive ordinairement d'Italie par Marseille, mêlé à l'Oniscus 
armadillo, et à l'Armadillo marginalis. On les emploie indis- 
tinctement aux usages médecinaux. 

On voit que l’On. armadillo et le Globator forment encore 
dans ce genre, une famille distincte, caractérisée par la queue 
arrondie, et par la propriété de se rouler qui lui est commune 
avec le genre suivant. On peut encore remarquer un autre chaînon 
qui unit le genre des Cloportes à celui des Armadilles. C’est le 
double bord du thorax d'Oniscus globator, semblable à celui de 
mes deux Armadillo. 

Pour terminer ce que j'ai à dire sur les Cloportes proprement 
dits, je vais décrire les organes de leur manducation. Ils ont une 
analogie singulière avec ceux des Crabes et autres crustacés, et 
pas le moindre rapport avec ceux des autres Synistates de 
M. Fabricius; aussi ne puis-je encore deviner ce qui a porté ce 
naturaliste à placer les Cloportes dans cette classe; mais Je ne 
veux pas entrer ici dans une critique du systême de M. Fabri- 
cius, qui me meneroit beaucoup trop loin : je reviens donc à mon 
objet. 


— 163 — 


Il n'y a point de lèvre supérieure mobile. 
La mâchoire supérieure est très-forte, et ornée de plusieurs 


dents très-aiguës, rangées en deux groupes. F6 20: 


PI 26 


— 164 — 


Au-dessous du groupe inférieur, est placée une petite soie 
mobile, ou barbillon. Ce barbillon rapproche évidemment 
les Cloportes des crustacés, dont le caractère distinctif 
est d’avoir un barbillon à la mâchoire supérieure, qui en 
manque dans tous les autres insectes. M. Fabricius ne 
semble pas s'être apperçu de cela. 

Sous les mâchoires supérieures sont deux petites plaques 
flexibles, oblongues, et sans dents. Elles sont mobiles 
horizontalement. Fig. 21. 

Sous celles-la, en sont deux autres, fig. 22, mais plus 
longues, plus fortes, et garnies de dents très-aiguës. 

Voilà encore une analogie avec les crustacés, qui tous ont 
plus d'une paire de mâachoires inférieures, quoique 
M. Fabricus dise, Je ne sais pourquoi, qu'ils n'en ont 
point du tout. 

« Agonatis maxilla inferior nulla. Fab. syst ent. 
» PI 300 78 

Enfin, l'organe le plus extérieur, est formé de deux petites 
pièces larges, oblongues et obtuses qui couvrent toutes 
les autres, et portent, à leur extrémité, un très-petit bar- 
billon, et à leur base un autre en soie presque aussi long 
qu’elles. Fig. 18. 

C'est sans doute là ce que M. Fabricius nomme : /abrum 
quatrihidum, lacints intermediis palpigeris, mais Je crois 
plutôt que c'est une quatrième paire de machoires, et ceux 
qui voudront les comparer avec l'organe extérieur de la 
manducation dans les Crabes ou autres crustacés seront 


Ê : 
surément de mon avis. 


JIn GENRE ARMADILLO Ü) 


Au premier coup-d’œ1l, ces insectes ressemblent en tout à ceux 
de la dernière fanulle des Cloportes, mais un examen attentif y 


(1) Les insectes que M. Cuvier désigne ici sous le nom de Armadillo, sont 
de véritables ïules : ils ne différent de la plupart des autres qu’en ce que le 
corps est ovale, et à-peu-près semblable à celui des Cloportes. (Vofe des 
rédacteurs.) 


Le 


3 165 ne, 


découvre bientôt assez de différences pour en faire un genre à 


part. 


T° 


Le corps a dix demi-anneaux, sans compter la tête, n1 la 
queue. 

entre le premier et la tête, est une plaque demi-circulaire 
qui manque dans les Cloportes. 

La queue est d'une seule pièce, demi-circulaire et sans 
appendices. 

Il y a seize paires de pieds, et non sept comme dans les 
Cloportes. 

Les antennes n’ont que quatre articulations, dont la der- 
nière est en masse. Fig. 20. 

Les yeux sont simples, et rangés en assez grand nombre le 
long du bord extérieur de la tête. 

Enfin, les organes de la manducation sont tous différens. 

Le plus extérieur, fig. 27, semble tout d’une pièce, mais 
partagé en quatre triangles par quatre sillons. Les 
externes ont leur pointe en arrière : c'est le contraire dans 
ceux du milieu. Le bord antérieur et Libre de cette sorte 
de plaque, est dentelé. 

Lorsqu'on l’a enlevée, on voit la mâchoire supérieure, 


fig. 28, large à sa base, et échancrée à son extrémité. 


Je n'ai rien pu découvrir de plus, mais c'en est assez pour nous 


montrer que l'union que met entre les mille-piés (/#42. lin.) 
et les Armadilles, le nombre des pieds et la forme des 
antennes de ceux-ci, se trouve aussi confirmée par leurs 
organes de la manducation, qui ressemblent en effet beau- 
coup à ceux des mille-piés. Nous sommes donc descendus 
par degrés, des Ecrevisses aux Squilles, de celles-ci aux 
Aselles, puis aux Cloportes, aux Armadilles et aux ïules. 
Tous ces genres doivent se rapporter à une seule classe 


naturelle, mais revenons au sujet de ce mémoire. 


Je ne connois que deux espèces d’Armadilles, elles se roulent 


comme la troisième famille des Cloportes, et ont, comme 
l'Oniscus globator, le bord extérieur du corselet double. Elles 


ne diffèrent guère que pour les couleurs. 


— 166 — 


1. ARMABILLO PUSTULATUS, #uscus, punclis in singulis 
segmentis quatuor fuluis. 

Le plus souvent les points des côtés sont si lavés dans le 
brun, qu'ils ne paroissent pas, il suinte une sorte d'humeur 
visqueuse des intervalles des seements. Cette espèce a 
été décrite par M. Fabricius dans ses Mantisses, et 
insérée par M. Gmelin dans sa nouvelle édition du 
Systema nature. Je ne l'ai trouvée qu’une fois sous des 


pierres, dans un lieu humide. 


2. ARMADILLO MARGINALIS, #2ger, margine Segmentorum 

undique fulvo. 

Se trouve chez tous les apothicaires. On le trouve aussi 
quelquefois dans ce pays, mais très-rarement. Il est 
représenté fig. 23. La fig. 24 est sa tête avec ses antennes, 
et la plaque demi-circulaire, qui est entre elle et le thorax. 
Dans la fig. 25, on voit la tête, dont les antennes ont été 
arrachées, pour montrer la disposition des yeux; enfin, 
fig. 26, est la même tête vue en-dessous. 

J'ajoute 1ci, pour compléter ce mémoire, la notice de deux 
espèces que Je n'ai point vues, mais dont la description m'a été 
envoyée par M. Hartmann de Stuttgardt, aux indications duquel 
Je dois d’avoir trouvé la plupart des espèces décrites ci-dessus. 

Il nomme la première Oniscus saxatihis; elle ressemble à 
l'Oniscus asellus, a la queue et les antennes de même, et appar- 
tient à la même sous-division, mais elle est plus allongée, plus 
convexe, et presque demi-cyhindrique; enfin, ce qui est bien plus 
remarquable, elle à la propriété de se rouler en boule comme 
ceux de la troisième sous-division. 

L'autre est un Armadille noir, avec le bord antérieur du cor- 
selet fauve. Ce n'est vraisemblablement qu'une variété de l’Arza- 
dillo marginalis. 


(Fin). 


ENTOMOLOGIE ÉCONOMIQUE 


++ —— 


LE PAPILLON DU KARITÉ 


Par A. VUILLET 


Le Karité (Bxtyrospermum Parki Don), bel arbre de la 
famille des Sapotacées, possède un fruit très riche en matières 
grasses, utilisables tant au point de vue alimentaire qu’au point 
de vue industriel. C’ést certainement l’un des végétaux les plus 
précieux pour l’agriculture de notre Afrique occidentale fran- 
çaise. L'étude de ses parasites doit donc constituer un chapitre 
important de l’Entomologie économique. 

Dans Ze Karité et ses produits (Paris, 1911), p. 06, Jean 
Vuillet, Chef du Service de l’agriculture du Haut-Sénégal- 
Niger, signale parmi « les insectes qui causent les plus grands 
dégâts dans les peuplements de Karité, une grosse chenille 
qui établit ses toiles à l'extrémité des branches pendant la 
saison des pluies et descend se transformer en nymphe dans 
le sol. » 

Cet auteur m'a récemment adressé d'assez importants maté- 
riaux concernant le lépidoptère qui, sous sa forme larvaire, 
commet les dégâts en question; 1l m'a de plus communiqué 
assez de renseignements biologiques pour me permettre de 
publier la présente note; prochainement cette note sera suivie 
d'une étude monographique plus complète de cet intéressant 
papillon. 

M. Charles Oberthür, qui a bien voulu examiner les exem- 
plaires envoyés de Koulikoro par mon frère, a reconnu que 
le Papillon du Karité est une forme très voisine du Cerina 
forda Westwood de l’Afrique australe. Nous pensons devoir 
l'y rattacher à titre de variété. 

Cerina forda var. Butyrospermi, 7%. var. Se distingue de 
C. forda Westwood, d'Afrique australe, par l'oblitération 


— 108 — 


presque complète du dessin. Notamment la tache vitreuse si 
bien marquée aux ailes inférieures de C. forda type est ici 
remplacée par une simple tache grise si peu marquée qu’elle 


pourrait passer inaperçue. La teinte générale des ailes et du 


F1G. 1. — Ponte du Papillon du Karité. Gr. nat. Cette ponte, récoltée 


à Koulikoro le 18 juillet, a commencé à éclore, à Rennes, le 16 août. 


corps, pour le male comme pour la femelle, est la même que 
chez C. forda type. 

Patrie : Haut-Sénégal-Niger : Koulikoro (Jean Vuillet). 

Dans le prochain numéro d’/»secta nous publierons des 
figures de C. forda type et de sa variété Butyrospermi. 

Ce papillon vole dès le début de juillet (un exemplaire 


capturé le 13 juillet 1911) sur les champs complantés de 


— 169 — 


Karité. Ii n’est pas rare, mais son vol élevé et rapide rend sa 
capture assez difficile. 


À la même époque on peut observer la ponte : la femelle 


entasse ses œufs en une masse arrondie, de la taille d’une 
grosse noisette (FIG. 1 et 2). Cette masse est placée toujours 
sur de jeunes rameaux; certaines sont situées sur les rameaux 


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Fi1@. 2. — Trois pontes du Papillon du Karité. Expédiées de Koulikoro le 27 juillet, elles arrivèrent 
à Rennes le 18 août, ayant donné pendant le voyage une éclosion de parasites [Grand. nat.]. 
de l’année, à la base d’un bouquet de feuilles, et englobent 
plus ou moins la partie proxinale de quelques pétioles, c’est 
le cas de la ponte représentée fig. 1; d’autres sont situées à la 
fourche formée par deux rameaux de l’année, d’autres encore 
entre le bouquet de feuilles et le point d'attache du rameau 
de l’année sur celui de l’année précédente. Les œufs sont verts 
lorsqu'ils ne datent que de quelques heures, mais ils blanchis- 
sent en moins d’un jour; 1ls sont piriformes, le petit bout étant 
dirigé sensiblement vers le centre de la masse. Ils mesurent 

environ 1 */* 5 de diamètre longitudinal. 


— 170 — 


Lorsque j'ai fait photographier la ponte de la figure 1, les 
jeunes chenilles commençaient à éclore ). Elles s'ouvrent une 
porte dans la coque, au gros bout de l'œuf, et y demeurent 
encore quelque temps, la tête étant déjà fortement colorée et 
masquant l'ouverture, le corps étant replié. Puis elles sortent 
et prennent un premier repas aux dépens des coquilles des 
œufs déjà éclos. J'ai tenté de pousser plus loin leur éducation. 
N'ayant à ma disposition aucune plante de la famulle des. 
Sapotacées, J'ai essayé quelques représentants des familles 
voisines, Ebenacées et Styracées (Diospyros lotus, Styrax 
japonica, Halesia diptera et H. tetraptera). Seules les feuilles 
d'ÆHalesia tetraptera ont été légèrement entamées, mais cet essai 
n'a pas décidé les chemilles à s’en nourrir sérieusement. 

Ces jeunes chenilles venant d’éclore mesurent 3 "/" 1/2. 
Elles ont une tête relativement très grosse, presque entièrement 
d'un brun acajou. Le reste du corps, sauf les appendices et 
quelques taches, est d’un assez beau jaune d'œuf, avec trois 
lignes longitudinales grisatres : une médiane et deux latérales 
au-dessus des stigmates. Les pattes thoraciques sont fortement 
teintées d’un noir de poix; les fausses-pattes sont plus ou 
moins teintées de noir sur leur face externe et de plus celles 
de la dernière paire sont teintées de rose sur leur face interne. 
La partie dorsale du dernier segment présente une large 
macule noire. Enfin les parties du tégument où sont insérés 
des groupes de poils sont plus ou moins teintées de gris. Ces 
groupes de poils (longs et Jaunes) sont situés de la façon 
suivante : sur chaque anneau un groupe de trois entre la ligne 
grise latérale et la ligne médiane, un groupe de deux entre 
cette dernière et la ligne des stigmates, un groupe de cinq 
au-dessous de la ligne des stigmates et, pour les cinq premiers 
segments, encore un groupe de deux au-dessous des précédents. 
De plus il y a de longs poils espacés sur la tête et les 
pattes. 


(1) Cette ponte avait été récoltée le 18 juillet; j'ai observé l’éclosion le 
18 août. 


— I7I — 


Cette chenille, comme toutes les Saturnides, atteint des 
dimensions assez grandes et cause d'importants dommages 
aux peuplements de Karité en dévorant les feuilles de ce pré- 
cieux oléagineux. Elle est consommée à son tour par les 
habitants de nombreuses régions du Soudan, et les Bambaras 
la désignent sous le nom de c2 la ntoumou (ca, karité; 


n'toumou, chenille, ver). 


Parasites. Du 13 au 27 juillet, mon frère a pu récolter, 
à Koulikoro, plus d’une centaine de ces pontes. Celle qui est 


représentée par la figure 1 (récoltée le 18 juillet) n’a donnée 


naissance à aucun parasite. Mais celles de la figure 2, qui 
m'ont été expédiées le 27 juillet de Koulikoro, ont donné 
toutes, en plus ou moins grand nombre, des Chalcdide 
actuellement à l'étude, dont beaucoup étaient déjà éclos 
lorsque les pontes arrivèrent à Rennes, le 18 août. Il y a donc 
au moins un parasite des œufs du Papillon du Karité. Ce fait 
a évidemment une importance pratique assez considérable. Il 
montre que les pontes que l’on pourra récolter pour prévenir 
les ravages des chenilles ne devront pas être détruites 1mmé- 
diatement; on devra les conserver en observation et donner 
la liberté aux parasites qui pourront s'y développer. Pour 
perfectionner ce procédé, il reste à déterminer exactement la 
nature du parasite (ou des parasites) de ces œufs et des para- 
sites secondaires qu'ils peuvent avoir, afin d'éliminer ces 
derniers autant que possible. Mais, dès maintenant, on peut 
dire qu'il y a intérêt, faute de mieux, à respecter l’ensemble de 
ces parasites et hyperparasites probables. En effet, en opérant 


LES : hyperparasites ? 
ainsi on n’augmentera pas le rapport =———— tel quil 
parasites 


existe normalement et, puisqu'on aura détruit dès l’éclosion 
un certain nombre de chenilles non parasitées, on aura aug- 


; parasites : + 
menté le rapport Toutes choses égales d’ailleurs, 


chenilles 
on aura donc rendu l’action des parasites plus efficace. 


“ LES VIEUX AUTEURS ?” 


Mémoire sur l'utilité de l'étude des Insectes, etc. /in] (1) 


Par G.-A. OLIVIER 


Les larves elles-mêmes savent échapper à leurs ennemis 
avec une adresse non moins surprenante. Quelques Chenilles, 
semblables aux parties des végétaux, sur lesquelles elles se trou- 
vent ordinairement, échappent par là aux Oiseaux et autres 
ennemis qui cherchent à s’en nourrir; la plupart sont prêtes au 
moindre accident à se laisser tomber, et restent suspendues par 
un fil; quelques-unes se retirent sous une enveloppe commune; 
les Punaises, les Sauterelles échappent par l’agilité de leurs 
jambes, ou par le saut qu'elles exécutent avec promptitude. Beau- 
coup de larves sont cachées dans la terre ou dans la tige, les 
racines, les fruits des végétaux. Il y en a qui sont armées d’épines 
ou de poils, quelques-unes, enfin, se font un habit de leurs 
excrémens. Nous ne finirions pas, si nous voulions rapporter tous 
les moyens que la Nature a donnés à ces petits animaux pour leur 
conservation. 

Cependant, si les gens de la campagne savoient à leur tour 
employer la ruse, ils pourroient s'assurer d’un profit dont ils se 
voient trop souvent frustrés. Il y a des heures dans la journée où 
la plupart des larves cessent de manger, se rapprochent, et forment 
alors des tas que l’on peut facilement écraser. À l'approche de 
l'hiver, les Chenilles les plus communes et les plus nombreuses 
forment des nids au sommet des arbres; il faut se hâter de les 
couper avant l’arrivée du printems, et ne pas se contenter de les 
laisser par terre, comme ont fait communément, mais il faut les 
ramasser et les brûler, afin de détruire véritablement leur progé- 


(1) V. Znsecta, I, p. 68. 


niture naissante. Les Oiseaux font périr un grand nombre 
d'Insectes; les Poules, les Coqs-d'Inde, sont un moyen sûr de 
diminuer le trop grand nombre de Sauterelles, de Criquets, qui 
infestent les champs et les prairies. Les fumigations avec le 
tabac, le soufre, l'ail et autres plantes fortes et odorantes font 
périr les Insectes qui se trouvent sur les arbres. La suie, la tourbe, 
la chaux-vive, le sel marin, répandus sur la terre, sont quelquefois 
un moyen propre à détruire ou éloigner les Insectes, lorsque ces 
matières sont employées en assez grande quantité. Le mercure, 
l'arsenic, l’orpiment, le soufre, l’ellébore, le tabac peuvent servir 
à en tuer certains. Le poivre, le sel, les plantes odorantes, le 
vinaigre, l’eau-de-vie en éloignent beaucoup d’autres. La vapeur 
de soufre, l’eau bouillante détruisent les guêpiers et les four- 
milières. Allumer aussi des feux dans les champs pendant la 
nuit, c'est entraîner à leur perte beaucoup de Teignes, de Pha- 
lènes avec leur postérité, bien plus redoutable encore. 

Les circonstances sans doute peuvent suggérer les expédiens : 
mais c'est à l'étude à prévoir les circonstances, et à préparer les 
expédiens. Il n’y a peut-être aucun cas où l’industrie de l’homme 
ne puisse remédier, en tout ou en partie, aux maux que peuvent 
faire les Insectes : on peut en juger par les moyens mêmes que le 
hazard plutôt que la connoissance, l'expérience plutôt que l'in- 
dustrie, lui ont procurés. Que seroit-ce, s’il savoit mettre de la 
méthode dans ses recherches, et de l'instruction dans sa méthode ? 
C'est précisément ce qui lui reste encore à faire. Car quels que 
soient les remèdes que nous avons présentés, bien peu attaquent le 
mal dans sa source, et ne le détruisent qu'accidentellement ou dans 
quelques effets particuliers. Sans doute, pour mettre dans l’art de 
détruire les Insectes une méhode générale et digne d’un succès 
aussi étendu que constant, 1l est nécessaire de les suivre et de les 
observer dans leurs différens états : car tel Insecte doit être 
attaqué sous la forme d'œuf, tel autre sous celui de larve, tel 
autre dans son état de nymphe, et tel autre sous celui d’Insecte 
parfait. Par exemple, il est évident que les Insectes, dont les 
œufs sont entassés et faciles à découvrir, peuvent être attaqués 
avec plus de succès sous cette première forme, que ceux dont les 


— 174 — 

œufs sont isolés, irrégulièrement disséminés, petits et presque 
impossibles à découvrir. Les larves qui vivent en société sont bien 
plus faciles à détruire, dans cet état, que les larves des Insectes 
qui vivent dans la terre, dans la substance du bois, et qui se 
dérobent à nos regards, ou échappent à nos recherches. Les 
nymphes et les chrysalides à découvert sur les feuilles des 
plantes, celles cachées sous des enveloppes et des coques de 
diverses substances, sur les tiges des végétaux, à portée d’être 
apperçues, peuvent être détruites, avec plus de facilité, que celles 
qui se cachent dans la terre, ou qui restent dans l'intérieur du 
bois où la larve a fait sa première habitation. Les Insectes enfin, 
qui sont cachés sous leur première forme, et qui ne se montrent 
à découvert que lorsqu'ils sont devenus Insectes parfaits, ne 
peuvent être attaqués avec succès que dans leur dernier état. Des 
détails nous conduiroient trop loin, et il doit nous suffire d’avoir 
seulement laissé entrevoir par un simple apperçu général, une 
vérité si évidente par elle-même. 


(Fin). 


Premier Mémoire sur quelques Insectes 
qui attaquent les céréales () 


Par G.-A. OLIVIER 


Plusieurs auteurs célèbres se sont occupés des insectes qui 
attaquent les tiges de quelques céréales, et les font périr avant 
d'être montées en épi. Zinné a publié, dans les Actes de 
Stockholm, une dissertation sur quelques insectes nuisibles aux 


(1) Le Premier Mémoire sur quelques Insectes qui atiaguent les Céréales 
a été lu à la séance de la Société d'Agriculture du département de la Seine, 
le 25 mai 1813, et publié dans le tome XVI des Mémoires de cette Société. 
On comprend qu'il soit actuellement d'une extrême rareté. Les lecteurs 
d'Znsecta seront sans doute reconnaissants à M. Ernest Olivier, Directeur de 
la Revue Scientifique du Bourbonnais, qui, en nous offrant généreusement un 
exemplaire du Mémoire de son illustre aïeul, nous a mis à même de le repro- 
duire ici. Nous adressons à notre savant collègue nos plus vifs remerciements. 


(NOTE DE LA RÉDACTION). 


grains, parmi lesquels on remarque une mouche qu'il nomme 
musca fret, dont la larve vit et se développe dans les tiges de 
l'orge. Le dommage qu’elle occasionce, selon lui, est au moins 
d'un dixième, et la perte que la Suède éprouve chaque année, 
par cette larve, peut être évaluée à plus de cent mille ducats. 

M. Pjercander a fait connoître un autre insecte, dans les 
mêmes actes, qui attaque le seigle nain, et qui a reçu, à cet 
effet, le nom de wusca pumailionis. On le trouve également 
décrit et figuré parmi les mémoires de la Société Linnéenne de 
Londres, ainsi que nous le dirons plus bas. 

Un troisième, qui attaque les avoines, a été également décrit 
par M. Pjercander dans les nouveaux Actes de l’Académie de 
Stockholm, et y a reçu le nom de wusca avene. 

Fabricius fait mention d’un quatrième insecte qu'il a décrit 
d’abord sous le nom de wusca lineata, et ensuite sous celui 
d'oscinis lineata, qu'il croit habiter les tiges des céréales. 

De ces quatre insectes, deux me sont encore inconnus, c'est 
le #usca frit de Linné et le musca avenæ de Bjercander. J'ai 
obtenu le second, des seigles que J'ai placés dans des bocaux 
en avril de l’année dernière, et le dernier, des tiges de froment 
presque müres; et comme J'ai obtenu en même temps, des seigles 
et des fromens, un grand nombre d’autres insectes, qui ne sont 
ni décrits ni mentionnés par aucun auteur, J'ai cru devoir les 
faire connoître aux naturalistes et aux agriculteurs. 

Je les divise en deux classes. Ceux de la première, au nombre 
de neuf, sans y comprendre l’oscnis lineata, dont je parlerai 
ailleurs, vivent aux dépens de la plante et la font périr. Ceux 
de la seconde, au nombre de trois, sont les ennemis des pre- 
miers; 1ls se nourrissent uniquement de leurs larves et em- 
pêchent par-là qu'elles ne subissent leurs dernières métamor- 
phoses. Les larves des premières ne périssent ordinairement 
que lorsque les secondes, ayant acquis tout leur accroissement, 
cessent d’avoir besoin de nourriture, et n’ont plus qu'à se 
changer en nymphes. 

La jarve, qui nourrit dans son sein un ennemi qui doit la 
faire périr, fait néanmoins autant de tort à la jeune plante 


= 176 =? 


que celle qui en est exempte, puisque, dans l’un et l’autre cas, 
la plante attaquée doit sécher sur pied; mais le nombre des 
ennemis de nos larves est heureusement assez grand pour que 
celles-ci ne donnent que très-peu d'insectes parfaits, et ne se 
reproduisent que foiblement. 

J'ai vu sortir de tous mes bocaux deux fois plus des premiers 
que des seconds, c'est-à-dire, que sur plus de cent insectes que 
J'ai obtenus, il n'y en avoit guère au-delà d’une trentaine de 
ceux qui rongent les céréales, tandis qu'il y en avoit près de 
soixante-dix des seconds. 

D’après ce calcul, qui doit offrir quelques différences suivant 
les années, plus des deux tiers des larves renferment dans leur 
sein un ennemi qui vit aux dépens d'elles, et empêche leur trop 
grande multiplication. C'est ainsi que le mal est en quelque 
sorte réparé ou qu'il se maintient dans de justes bornes; car 
la multiplication des uns ne peut, comme on pense bien, avoir 
lieu, qu'elle ne soit bientôt suivie de celle des autres. 

Ce qui a donné lieu aux observations que Je soumets auJour- 
d'hui à la Société, ce sont les plaintes qui sont parvenues, 
l'année dernière, de divers départemens de la France, et qui 
lui furent renvoyées par le Ministre de l’intérieur. On se plai- 
gnoit entre autres du tort que les blés éprouvoient à la fin de 
l'hiver par l'effet d'une petite larve qu’ils renfermoient dans 
leur tige. Les commissaires qui furent consultés, et dont Je 
faisois partie, signalèrent les insectes dont quelques auteurs 
avoient déjà fait mention; mais, voulant observer moi-même 
ces larves, en suivre les développemens, et m’assurer si c'étoient 
les mêmes insectes que les Suédois nous avoient fait connoître, 
je pris, au commencement d'avril de l’année dernière, un grand 
nombre de plantes d'orge, de seigle et de froment que Je mis 
à part dans de grands bocaux de verre. Ces plantes étoient 
toutes malades; elles avoient leurs feuilles du centre jaunes, 
plus ou moins altérées. En effeuillant ces plantes avec précau- 
tion, on découvroit au milieu une petite larve qui les rongeoit 
et laissoit après elle ses excrémens. 

J'avois remarqué quelques légères différences dans quelques- 


fe 


ee 


A 


unes de ces larves; mais comme aucune n'avoit de pates et 
qu'elles me parurent toutes appartenir à des diptères, J'attri- 
buai cette différence à l’âge. Elles me parurent d’ailleurs ne 
pas différer de celle figurée dans les Transactions de la 
Société Linnéenne de Londres, appartenant au #usca pumi- 
lions. 

Elles étoient d’un blanc pale, un peu Jaunâtre; leur corps 
n'avoit pas au-delà de 5 millimètres de longueur; 1l étoit mou, 
divisé en plusieurs anneaux peu distincts. La tête étoit un peu 
plus dure que le reste du corps; la bouche étoit armée de deux 
petites mâchoires assez fortes et de deux petits barbillons. 

Lorsque la larve a atteint toute sa grosseur, elle cesse de 
manger et se transforme en nymphe dans la tige même où elle 
a vécu. La nymphe a une figure ovale, alongée; son enveloppe 
est assez forte, quoique peu épaisse et flexible, et on ne dis- 
tingue plus les anneaux de son corps. Elle reste dans cet état 
une vingtaine de Jours, après quoi elle en sort sous la forme 
d'insecte à deux ailes. 

Les larves qui nourrissent dans leur sein un ichneumon ne 
cessent de vivre, ainsi que nous l'avons dit, que lorsque celui-c1 
a atteint toute sa grosseur; elles périssent, et l’autre se trans- 
forme alors en nymphe sous l’enveloppe de la larve; 1l sort 


sous la forme d’insecte à quatre ailes, à peu près dans le même 


temps que les diptères non attaqués sortent aussi de leur 


enveloppe de nymphe. 

Comment ces larves se trouvent-elles dans la tige des cé- 
réales ? C’est ce que nous ignorons, et ce que l'observation seule 
pourra nous apprendre. On seroit porté à présumer que l'œuf 
est déposé par les insectes parfaits au moment de la germi- 
nation des grains, si à cette époque on les rencontroit dans les 
champs ensemencés. J'avois l’intention de le vérifier l'automne 
dernier, lorsque je suis tombé malade. Je les ai cherchés dès 
la fin de l'hiver et au commencement du printemps, sans avoir 
pu les rencontrer : il est probable que je n’aurois pas mieux 
réussi en automne. C’est cependant en hiver et au commence- 


ment du printemps que l’insecte devroit au plus tard faire sa 


— 178 — 


ponte s'il existoit alors, puisque c'est le moment où les œufs 
éclosent, et où la petite larve commence à se montrer : elle 
paroît même au midi de la France avant l'hiver, lorsque les 
chaleurs se soutiennent quelque temps après les semailles. 

L’accouplement de ces insectes ayant lieu immédiatement 
après le dernier développement, c'est-à-dire, à la fin de mai 
et dans le courant de Juin, 1l est plus probable que l’insecte 
femelle n'attend pas, pour faire sa ponte, l'époque de la ger- 
mination ou de la levée des blés. 

On sait que les lépidoptères, et une infinité d’autres insectes 
dont on a pu suivre tous les progrès, déposent leurs œufs, dans 
le courant de l'été, immédiatement après leur accouplement, 
à portée de la nourriture dont la larve a besoin au moment de 
sa naissance. Ces œufs, placés de manière à résister au froid, 
à la pluie, au vent ct à toutes les intempéries de la mauvaise 
saison, ne doivent éclore que lorsque les feuilles des plantes 
commencent à paroitre. 

Pourquoi n’en seroit-11 pas de même de nos larves ? Quelque 
part que l'œuf soit déposé, l’analogie nous porte à croire qu'il 
n'éclora qu'au printemps suivant, au moment où la terre étant 
couverte de céréales et d'autres graminées, la nourriture ne 
pourra manquer à la jeune larve. Quant à la manière de s'in- 
troduire dans l'intérieur de la tige, elle n’est pas plus difficile 
a celles-c1 qu'aux alucites, aux teignes et aux pyrales qui vivent 
dans l’intérieur des substances végétales, et qui se montrent 
au moment même où les bourgeons se développent. 

Il est vrai qu'il pourroit y avoir plusieurs générations de ces 
insectes dans le courant de l'été; mais 1l n’y auroit pas moins 
un intervalle assez grand de la dernière ponte qui auroit lieu 
tout au plus tard en automne, à l'apparition des larves qui ne 


se montrent, aux environs de Paris, qu'au commencement du 


printemps. 

Ce que nous disons de la larve de la mouche peut s'appliquer 
à celle de l’ichneumon; nous ne sommes pas plus instruits de 
la manière dont la mère dépose son œuf; mais tout annonce 
que l'œuf de l’une est assez ordinairement accompagné de celui 


— 180 — 


de l’autre, et que les larves parasites se montrent à peu près 
dans le même temps que celles qui doivent les nourrir. 

C'est dans le mois de mars seulement que l’on s’aperçut 
l’année dernière, aux environs de Paris, du tort que les in- 
sectes faisoient aux blés. Aucune plante n’avoit péri alors, 
mais la plupart languissoient; les feuilles du milieu étoient 
jaunes, et l’on reconnoissoit au premier aspect celles qui étoient 
malades. Le mal avoit déjà fait beaucoup de progrès en avril, 
et toutes celles qui furent attaquées périrent vers la fin du mois 
ou au commencement de mai. Quelques-unes tallèrent de bonne 
heure, et se trouvèrent par-là sauvées, c’est-à-dire, que la tige 
principale, la seule attaquée, fut remplacée, dans les seigles 
et dans les orges, par quelques tiges latérales qui sortirent du 
collet de la racine, et qui eurent bientôt atteint la vigueur 
première de la tige principale; mais le plus grand nombre, 
parmi les fromens, ne talla point et se dessécha entièrement. 

Au commencement d'avril, lorsque les plantes n'étoient 
encore que malades, j'en pris une très-grande quantité que Je 
mis dans des bocaux de verre; je les couvris d’une gaze, et les 
plaçai sur une cheminée où je faisois du feu. 

Dans les premiers jours de mai, je vis paroître l’insecte à 
deux ailes, fig. 1, pl. I. Il appartient au genre #usca de Linneé, 
au genre Zephritis de Fabricius et de Latreille. T1 a quelques 
rapports avec le wusca frit de Linné. J’étois même porté à le 
regarder comme étant le même; mais 1l en diffère si constam- 
ment par les couleurs de F’abdomen, des pates, et même de 
toutes les parties du corps, que je le crois différent. Le wusca 
fril, qui se trouve placé parmi les oscines, dans les derniers 
ouvrages de Æabricins, est noir, avec les balanciers et l'abdomen 
d'un vert pâle; le filet des antennes, d'ailleurs, est simple. 
Dans la /éphrite, au contraire, que nous avons obtenue au 
nombre de huit individus, le filet des antennes est légèrement 
plumeux et le corps est d’un noir bronzé : elle peut être carac- 
térisée ainsi qu'il suit 

Tephritis Hordei antennis plumatis, nigro-enea, capite 
argenteo, palpis flavis. Tab. I, fig. 1. 


— J81 — 


Elle a de 3 à 4 millimètres de longueur; les antennes sont 
noires; le corps est d’un noir bronzé, légèrement couvert d’une 
poussière imperceptible grise. On voit sur la tête, et plus parti- 
culièrement sur le corselet, des poils roides, noirs, assez longs. 
Les yeux, dans l'animal vivant, sont d’un vert brillant, un peu 
foncé; 1ls deviennent noirâtres après la mort. La tête est cou- 
verte d’un léger duvet argenté; les palpes sont d’un jaune 
très-clair; les ailes sont transparentes, un peu 1risées, et les 
balanciers sont jaunes. 

La figure 2 représente l’oscine du seigle, #usca pumalionis. 
Bjercand. Act. Stockholm. 1778. — Musca pumulioms, Act. 
Soc. Linn., tom. IL pag. 78. tab. 15. — Mouche du seigle. 
Encyclop. Dict. des ins MOUCHE n° 83. — Oscinis pumilionts. 
Fabr. Syst. antl. pag. 216, n° 6. 

C'est le diptère qui est sorti le plus abondamment des tiges 
du seigle et de l’orge; c’est aussi celui dont la larve est le plus 
constamment attaquée par celle de l’hyménoptère, planche 2, 
fig. 10. 11 fait le sujet d’un mémoire très-intéressant, publié 
dans les Actes de Stockholm et ceux de la Société Linnéenne 
de Londres. Il a reçu le nom de #usca pumilionis où de mouche 
du nain, parce que sa larve vit dans les seigles nains. Il appar- 
tient au genre oscine, dont le caractère consiste dans les 
antennes inclinées, courtes, formées de trois articles, dont les 
deux premiers sont courts et coniques, et le troisième est plus 
grand que ies autres, arrondi, comprimé, ayant à sa base supé- 
rieure un filet biarticulé, simple; la tête porte en outre, à sa 
partie supérieure, une plaque triangulaire un peu élevée. 

Cette oscine, dont nous avons eu quinze individus, a environ 
5 millimètres de longueur, non compris les ailes. Les antennes 
sont noires et le filet est simple; la tête est Jaune avec les yeux 
noirs, ainsi que la plaque triangulaire qui se trouve sur le 
vertex; le dos du corselet est noir avec quatre lignes jaunes, 
dont les deux latérales sont peu marquées; les côtés sont d’un 
jaune pâle, marqués d'un ou de deux points noirs; la poitrine 
est de la même couleur jaune, avec deux taches noires; l’écus- 


son est jaune; l'abdomen est jaune en dessous; noirâtre en 


— 182 — 


dessus, où Jaune avec des bandes plus ou moins étendues, 
noirâtres; les balanciers sont jaunes; les ailes sont transpa- 
rentes et ont un reflet irisé; les pates sont Jaunes, avec une 
partie des tarses noirâtre. 

La larve est d'un jaune pâle, marquée d’un peu de noir à 
son extrémité. Nous l'avons trouvée dans tous nos seigles et 
nos orges, qu'elle paroit attaquer plus particulièrement que les 
fromens, quoiqu'elle se trouve aussi quelquefois dans ces 
derniers. 

La figure 3 représente une oscine inconnue aux naturalistes, 
comme tous les insectes qui suivent. 

Oscinis Îavipes #igra abdomine basi rufo pedibus flavis. 

Elle n’a que 2 millimètres de longueur; les antennes, la tête 
et le corselet sont noirs; l’abdomen est noir, luisant, avec le 
premier anneau rouge, les pates sont Jaunes, avec les cuisses 
presque entièrement noires. 

Je n'ai obtenu que deux individus de cette espèce. 

Fig. 4. Oscinis nigra corpore nigro, immaculato. 

Elle à à peine 2 millimètres de longueur; le filet des an- 
tennes est simple comme celui de la précédente : tout le corps 
est noir, luisant, à l'exception des balanciers qui sont d’un 
jaune obscur. 

Fig. 5. Z'ephritis pallida corpore pallide cinereo, antennis 
plumatrs. 

Elle a à peine 2 miilimètres de longueur; les antennes ont 
leur filet plumeux : tout le corps est d’un gris pale, couvert 
de quelques poils longs, d’un brun clair; les balanciers sont 
de la couleur du corps; les ailes sont proportionnellement un 
peu plus longues que dans les autres espèces, et ont un reflet 
irisé. 


(À suivre). 


Le Gérant, 
F. GUITEL. 


Sommaire du Numéro 8 d'INSECTA 


Entomologie générale : 


Pages 
A. Vuillet. — Description d’un 7richopterigydæ de V'Afrique occiden- 
tale ciraneniseMiC OT.) SRE OO CR ER EU 159 
« Les Vieux Auteurs 


» : Mémoire sur les Cloportes terrestres par 
M. CuüvIER (jf) 


Entomologie économique : 
A. Vuillet. — Le Papillon du Karité 


« Les Vieux Auteurs » : Mémoire sur l'utilité de l’étude des Insectes 


relativement à l'Agriculture et aux Arts, par G.-A. OLiViER (77)... 11 


Premier Mémoire sur quelques Insectes qui attaquent les céréales, par 
GEAMOTIV TER ose LUU PRES. MS DR ER E AME EC EE 


PREMIÈRE ANNÉE SEPTEMBRE 1911 NUMÉRO 9 


INSECTA 


Revue lllustrée d'Entomologie 


Publication mensuelle de la Station Entomologique 
de la Faculté des Sciences de Rennes 


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IMPRIMERIE OBERTHUR, RENNES 


1911 


ENTOMOLOGIE GÉNÉRALE 


Un Longicorne nouveau du Soudan français 


Par R. OBERTHUR. 


Ce bel insecte constitue une addition fort intéressante à la 
série des Callichromides d'Afrique. Les collections Mniszech, 
Thomson, H. W. Bates, Quedenfeldt et W. Rothschild, que 
j'ai réunies, ne contenaient, dans les espèces africaines, rien 
d'analogue en dehors du genre Vo/hopygus. 

Les deux espèces connues de ce dernier genre semblent 
d'ailleurs bien rares dans les collections; je possède seulement 
un seul exemplaire de chacune d'elles. 


Guitelia, zov. gen. (FIG. 1). — Entre les antennes, le front 
forme un bourrelet, concave transversalement, marqué au milieu 
d’un sillon longitudinal qui, en arrière, aboutit en une fossette 
située entre les yeux. Le clypeus, séparé du front par une 
dépression transversale, dépasse en avant la base des mandi- 
bules. 

Pronotum transversal, ayant sa plus grande largeur un peu 
en avant du milieu, rétréci assez fortement à la base. Angles 
latéraux obtus et émoussés. Sur le dos est une élévation assez 
large, à surface horizontale, accentuée en avant par un sillon 
transversal. 

Elytres déhiscents sur plus des 3/4 de leur longueur. Chaque 
élytre est à peu près trois fois aussi long que large et l'axe 
de symétrie de sa pointe est à peu près parallèle à l’axe de 
symétrie du corps. Cette pointe dépasse à peine le milieu du 
premier segment abdominal. 


InsecTA, septembre 1911, 


15 


— 184 — 


Antennes de la femelle atteignant presque l'extrémité de 
l'abdomen. Premier article présentant un angle apical externe 
aigu et saillant. Troisième article nettement le plus long. 
Articles 4 à 10 de longueurs décroissantes. Onzième de la lon- 
gueur du septième. 

Mandibules robustes, courbées presque à angle droit. 

Fémurs antérieurs et médians presque égaux, les postérieurs 
près de 4 fois plus longs. 

Tibias postérieurs très longs, comprimés, à face interne 
concave. 

Espèce type : G. Vailleti, n. sp, du Soudan français. 

Ce genre est voisin du genre Nothopeus Pascoe (1864, 
Journ. Entom., 11, p. 287). 11 s'en distingue principalement 
par son pronotum non tuberculé latéralement et le plus grand 
développement de ses antennes et pattes postérieures. 

Guitelia Vuilleti, x. 52. (FIG. 1). — En grande partie d’un 
jaune brun clair. Antennes et mandibules obscurcies à l’extré- 
mité. Fossette entre les yeux noire. Pronotum marqué d’une 
tache triangulaire noire médiane, dont la pointe n’atteint pas 
le bord antérieur et qui est reliée par une bande basilaire noire 
à d’autres taches latérales de même couleur. Sternum plus ou 
moins obscurci par place. Abdomen à macules transversales 
noires suivant les bords antérieurs et postérieurs des anneaux 
1-4. Elytres noirs, avec deux belles taches fauves à la base. 

Tout le corps couvert d’une pubescence formant un beau 
velouté sur les tibias postérieurs et surtout sur les élytres et 
le pronotum. 

Longueur totale : 38 millimètres. 

Plus grande largeur : 8,5 millimètres. 
Longueur d’un élytre : 13 millimètres. 
Longueur du fémur postérieur : 22 millimètres. 
Longueur du tibia postérieur : 23 millimètres. 

Une femelle capturée par M. Jean Vuillet, à Koulikoro 
(Haut-Sénégal-Niger), sur Ximenia americana L., le 6 juillet 
1911. Type dans ma collection. 


— 185 — 


Voici ce qu'écrit M. Vuillet, à la date du 12 juillet, au sujet 
de cette capture : « Ce coléoptère, le premier de l'espèce que 
je vois, mime à s y méprendre un grand hyménoptère du pays 
à l'aspect redoutable. Lorsque je l’ai aperçu dans le X?men1a 
americana L. sur lequel il se tenait, mon premier mouvement 
a été de le laisser, pour plusieurs raisons : Je ne capture habi- 
tuellement que les coléoptères, je n'avais pas de filet, enfin, 
et surtout, je craignais fort une piqûre. Ce n’est qu'après avoir 
enveloppé de mon mou- 
choir le bouchon de 
mon flacon de chasse et 
en avançant la main 
avec mille précautions 
que J'en ai tenté la cap- 
ture, avec du reste un 
bien faible espoir de 


réussite. Ce n'est pas 


Fi1G. 2. — Hyménoptère (Pompi- 

Fig. 1. — Guitelia Vuilleti R. Oberthür, @ lidæ) mimé par Guitelia Vuil- 

type. — Haut-Sénégal-Niger : Koulikoro leti R. Oberthür. [Gr. nat.]. 
(J. Vuizzer) [Gr. nat.]. Koulikoro (J. VUILLET). 


sans étonnement que, la bête étant prise et examinée à l'aise, 
j'ai reconnu un beau longicorne. La couleur fauve de son 
corps et de ses pattes et la couleur bleu foncé de ses ailes 
que les élytres recouvrent seulement sur une faible longueur, 


— 186 — 


sont, avec ses dimensions, les caractères qui font ressembler 
cet insecte à un hyménoptère dont j'espère pouvoir capturer 
un exemplaire un de ces jours. » 

La figure 2 représente l'hyménoptère (Pompilide) en ques- 
tion. Dans la lettre qui en accompagnait l'envoi (19 juillet), 
M. J. Vuillet écrit : « Mes notes accusent une grande différence 
de grosseur entre le coléoptère et l’hyménoptère, mais j'ai vu 
des exemplaires de l’hyménoptère plus gros que celui-ci; 
d'autre part, 1l doit exister des longicornes de l'espèce qui le 
mime, plus petits que celui que J'ai capturé H). » 

J'ai donné à ce magnifique longicorne le nom de Gwitelia 
Vallet, heureux d'associer au nom de M. F. Guitel, le savant 
professeur de la Faculté des Sciences de Rennes, celui de 
M. Jean Vuillet, chef du Service d'Agriculture du Haut- 
Sénégal-Niger, qui a bien voulu enrichir ma collection des 
matériaux les plus intéressants. : 


(1) Je dois ajouter que la méme forme de mimétisme a déjà été signalée 
par H. J. S. Pryer (in Zrans. Entlom. Soc. London, 1885, p. 369; pl. X, 
figs. 11 et 12), pour Vofhopeus (Coloborkombus) fasciatipennis Waterhouse, 
mimant Mygnimia aviculus Saussure et par Shelford (in Proc. Zocl. Soc., 
1902, II) pour Vothopeus intermedius Gahan mivmant Salius aurosericeus 
Guérin. Elle doit exister aussi, vraisembiablement, pour d’autres genres, 
notamment pour Wothopygus Lacordaire. Je possède les /ypes de VMothopygus 
Mnissechi Lacordaire et VW. speciosus Quedenfeldt et je suis persuadé qu’il 
existe, dans leur pays d’origine, un bel hyménoptère dont ils miment la forme 
et la couleur. 


— 187 — 


L’Entomologie dans l’Inde 


Par AS NVUILLET : 


Lorsqu'on parcourt un travail moderne sur la faune ento- 
mologique indienne, par exemple la précieuse Fauna of Bri- 
sh India publiée « under the authority of the Secretary of 
State in council », on remarque bien vite, parmi les localités 
les plus fréquemment citées, les noms de Darjiling et de 
T'richinopoli. 

La cité de DarJiling, représentée par notre figure 1, est une 
ville du Sikkim située par 86° de longitude orientale et 27° 


F1G. 1. — La ville de Darjiling (Sikkim)., Au fond, les monts du Thibet. 


— Joue— 


de latitude nord. Elle doit à son altitude un climat assez 
agréable; c'est un lieu de repos et de villégiature, où les 
habitants d’autres parties de l’Inde peuvent aller rétablir leur 
santé lorsqu'ils sont fatigués par les fièvres et les fortes cha- 
leurs. C’est aussi un grand marché d'insectes : j'ai sous les 
yeux un petit Catalogue of Butterflies from Sikkim and 
Bhutan, sold by Paul Môwis, Darjeeling, qui ne comprend pas 
moins de 580 espèces Ce catalogue date de 1872. Les lépidop- 
tères et autres insectes vendus à Darjiling sont capturés dans 
le Sikkim et les provinces voisines par des chasseurs indigènes 
nommés /epchas. 


Notre figure 2 représente quelques-uns des missionnaires 


français qui se trouvaient à Trichinopoli (province de Madras) 


— 189 — 


en 1805. La photographie a été prise au gué de la rivière 
formée par la Cascade d'Argent au milieu de ia forêt de 
Peroumal, elle donne une idée de l'aspect des forêts dans les 
parties montagneuses de l'Inde méridionale. Les missionnaires 
de Trichinopoli nous ont fait connaître un très grand nombre 
de formes intéressantes appartenant à la faune de cette région. 
Plus particulièrement, le R. P. Castets (qui figure au bord 
droit de la photographie) est l’auteur de nombreuses décou- 
vertes et d'observations biologiques intéressantes, dans le 
domaine de l’entomologie. 


Ces deux photographies nous ont été obligeamment com- 
muniqués par M. R. Oberthür, à qui nous adressons nos plus 
vifs remerciements. 


ENTOMOLOGIE ÉCONOMIQUE 


LE PAPILLON DU KARITÉ 
(22 Note) (1) 


Par A. VUILLET. 


Au premier examen, J'ai cru devoir rattacher le Papillon du 
Karité, à titre de simple variété, au Cerina forda Westwood. 
Depuis, j'ai pu étudier avec soin un nombre suffisant d'exem- 
plaires pour arriver à la conclusion qu'il s'agit en réalité de 
deux unités spécifiques bien distinctes. Le Papillon du Karité, 
Cerina Butyrospermi Vuillet, se distingue de C. forda West- 
wood non seulement par l’oblitération presque complète du 
dessin, mais encore par un caractère très précis de nervulation : 
chez C. Butyrosperini, à l'angle antérieur de la cellule viennent 
converger deux nervures (les branches 4 et 5 du radius) qui, 
chez C. forda, se confondent et se réunissent bien avant d’at- 
teindre la cellule. 

Les figures 1 et 3 représentent un mâle et une femelle de 
Cerina forda Westwood d'Afrique australe: ces exemplaires 
font partie d'une collection de lépidoptètres généreusement 
offerte par M. Charles Oberthür à la Station entomologique 
de la Faculté des Sciences de Rennes. 

Les figures 2 et 4 représentent un mâle et une femelle de 
Cerna Butyrospermi Vuillet, capturés à Koulikoro, par Jean 
Vuillet, durant le mois de juillet 1911. Ces /ypes font actuel- 
lement partie de la collection Charles Oberthür. 


(x) Voir Znsecta, I, p.167. 


F1@. 1, — Cerina forda Westwood, œ. Afrique australe (coll. Ch. Oberthür > coll. de la 
Station entomologique de la Faculté des Seiences de Rennes) [Gr. nat.]. 


Fra. 2.— Cerina Butyrospermi Vuillet, g. Haut-Sénégal-Niger : Koulikoro (J. VuiLrer). 
(Coll. Ch. Oberthür) [Gr. nat.]. 


Fi@. 3. — Cerina forda Westwood, 9. Afrique australe (coll. Ch. Oberthür > coll. de la 
Station entomologique de la Faculté des Sciences de Rennes) [Gr. nat.]. 


F1@. 4, — Cerina Butyrospermi Vuillet, ©. Haut-Sénégal-Niger : Koulikoro (J. VuILLET). 
(Coll. Ch. Oberthür) [Gr. nat,.]. 


ALES VIEUX" AUTEURS 


Second Mémoire sur l'utilité de l'étude des Insectes, 
relativement à l'Agriculture et aux Arts (2) 


Par G.-A. OLIVIER, D. M. 


Utilité des Insectes. 


On a dû sans doute reconnoitre, par ce que nous avons dit 
dans le Mémoire précédent, la nécessité d'étudier les Insectes, afin 
de nous mettre à l'abri de leurs attaques et de leurs ravages. 
Cette nécessité seroit encore mieux reconnue, si nous montrions 
combien cette étude peut servir, non-seulement à l'utilité mais à 
l'agrément. Cependant nous croyons devoir écarter ce dernier 
point de vue, quelqu'intéressant qu'il soit, pour nous occuper 
seulement de celui qui a plus le droit de fixer l'attention de nos 
lecteurs. | 

En présentant rapidement le tableau des avantages que l’on 
retire des Insectes, nous ferons remarquer d’abord que plusieurs 
servent de nourriture aux hommes. Les habitans des deux Indes 
regardent les larves du Charanson-palmiste comme un mets 
délicat. Les Romains engraissoient avec de la farine, des larves 
de Coléoptères, qu'ils retiroient des troncs d'arbres cariés, et qu'ils 
désignoient sous le nom de Cossus. Les historiens tant anciens 
que modernes, font mention de quelques espèces de grosses Sau- 
terelles, communes dans l'Orient et en Afrique, dont la chair est 


(1) Voir Znsecta, I, p. 13. 
(2) Extrait du Journal d'Histoire Naturelle (1702), t. I, p. 241. 


regardée comme un mets excellent par les habitans de quelques 
contrées stériles. Mais ce n'est pas aux Indes seulement que les 
Insectes servent de nourriture à l’homme. Personne n'ignore avec 
quel goût les Européens mangent les Ecrevisses, les Crabes, les 
Crevettes, et ce suc délicieux que les Abeilles nous fournissent. 

Les anciens ont fait un plus grand usage du miel que les 
modernes. La facilité avec laquelle on peut avoir du sucre 
aujourd’hui, fait que le miel n’est pas d'un usage aussi général 
et aussi étendu qu'il devroit l'être. Cependant on s’en sert encore 
dans plusieurs occasions, et peut-être seroit-il à desirer que la 
préférence qu'on a donnée au sucre fût beaucoup plus bornée. 
Combien souvent le goût, autant que l'économie, pourroit 
réclamer l'usage du miel! 

Le sucre a non seulement fait négliger le miel d'Europe, mais 
il a même empêché de faire aucun usage de ceux que les contrées 
chaudes pourroient nous fournir. Il existe à la Guyane, une 
Abeille noire, beaucoup plus petite que celle d'Europe, dont le 
miel brun, très-abondant, ne le cède point pour la saveur, à celui 
d'Europe. M. Bruguière a vu à Madagascar un miel vert, coulant, 
d'une saveur très-agréable, nommé /entelly par les habitans de 
l'isle. L’Abeïlle qui le produit est plus petite que celle d'Europe, 
d'une forme et d'une couleur différentes. Les Madecasses font 
un grand usage de ce miel, et 1l paroît être s1 abondant, que 
M. Bruguière s'en est toujours procuré, même dans les moindres 
habitations. M. Geoffroy fils, a trouvé au Sénégal, une espèce de 
miel à-peu-près semblable à celui d'Europe, mais 1l n'a pu 
s'assurer si l’Abeille est différente de la nôtre. 

Peut-être que le philosophe, qui ne voit dans le produit du ver- 
a-soie, qu'un objet superflu et même dangereux du luxe, doit 
bien plus apprécier le produit de l’Abeille. Cependant :l n'en est 
pas moins vrai que cette chenille, en fournissant la matière des 
vêtemens les plus riches et les plus recherchés, est devenue bien 
précieuse aux yeux de l’économiste. L'on a connu cet Insecte et 
son tissu, dans les tems les plus reculés, parmi les Chinois, les 


Siamois et les Tartares. 
(A suivre). 


Premier Mémoire sur quelques Insectes 
qui attaquent les céréales /fin/(1 


Par G.-A. OLIVIER. 


La figure 6 représente un diptère qui n'appartient à aucun 
genre connu. Par la longueur du filet des antennes, 1°sE 
rapproche du genre #ineura établi par M. Meigen,; mais, outre 
que ce filet est plus long et plus menu dans le genre que nous 
établissons que dans le /rineura, les deux premiers articles sont 
bien distincts, tandis qu’ils ne forment qu'une boule dans le 
trineura. De plus, dans le /rineura les ailes ont trois nervures 
longitudinales qui vont de la base à l'extrémité, sans qu'on 
aperçoive aucune nervure transversale. La disposition des ailes 
dans le genre nouveau, dont les nervures internes ne vont point 
jusqu’à l'extrémité et s'arrêtent au milieu, et où l'on voit de 
plus deux nervures transversales, l'éloigne aussi des téphrites, 
des oscines et des mouches avec lesquelles ce genre a quelques 
rapports par la forme du corps et celle des deux premiers 
articles des antennes. Nous lui avons donné le nom de /epto- 
cère, à cause de la ténuité des antennes qui ressemblent à une 
longue soie fort mince. 

Nous l'avons caractérisée ainsi qu'il suit 

Leptocera nigra, ore pedibusque fusco-rufescentibus. 

Elle a 2 millimètres de longueur; les antennes sont noires; 
le filet est long, très menu, simple; la tête est noire en dessus; 
le front et la bouche sont d'une couleur de brique obscure; le 
corps est noir, garni de quelques poils : on en voit deux ou 
trois sur l’écusson, plus forts et plus longs que sur le reste du 
corps; les balanciers sont de la couleur des pates; les ailes 
diffèrent de toutes celles des autres diptères : la seconde 


ER EE 


(x) Voir Znsecta, I, p. 174. 


— 196 — 


cellule, placée vers le milieu, est fermée, et les deux nervures 
qui devoient se prolonger jusqu'à l'extrémité des ailes sont à 
peine commencées. (Voyez la fig. 6.) Nous en avons obtenu 
sept individus. 

La fig. 7, pi. 2, représente une tipule (1), dont je n'ai obtenu 
qu'un individu; elle entre, comme les deux qui suivent, dans 
le genre #olobrus de Latreille, dans celui de sciara de Meigen 
et de Fabricius. On peut la distinguer comme 1l suit 

Sczara nigrita afra, pedibus fusco-testaceis, alis fuscis. 

Elle a un peu plus de 3 millimètres de longueur; les an- 
tennes sont filiformes, noires; le corps est noir; le corselet 
est relevé en bosse; l'abdomen est un peu velu; les pates sont 
d'un brun testacé, un peu livide; les ailes ont une teinte noire. 

Sciara pallida pallide cinerea, capite thoraceque fuscis, fig. 8. 

J'en ai obtenu deux individus. Elle a 2 millimètres de lon- 
gueur ; les antennes sont filiformes, noirâtres; la tête est petite, 
obscure, avec les yeux arrondis, noirs; le corselet est élevé, 
noirâtre ; la poitrine, l'abdomen et les pates sont d’un gris pâle 
un peu livide; les ailes sont transparentes. 

Sciara Segetum fusco-lestacea, abdomine pedibusque palli- 
dioribus, fig. o. 

J'en ai obtenu trois individus. Elle a un-peu plus de 2 milli- 
mètres de longueur; les antennes sont noires, filiformes; le 
corselet est brun; l’abdomen est d’une couleur brune livide, 
plus claire en dessous qu’en dessus; les balanciers sont de la 
couleur du dessous du corps; les pates sont d’un brun pâle un 
peu hvide; les ailes sont transparentes; la nervure du milieu, 
avant sa bifurcation, est moins marquée que dans les autres 
espèces. 


La figure 10 représente un insecte qui appartient au genre 


(1) Dans les Transactions de la Société Linnéenne de Londres, vol. 4 et 5, 
on voit l’histoire d’une tipule qui vit aux dépens des fromens, ainsi que 
deux ichneumons et un chalcis, qui tous diffèrent de ceux que nous avons 
obtenus. 


a CNE 


— 198 — 


ichneumon de Zinné, de Degeer et de Lamarck; à celui de 
cryptus de Æabricius, au genre anomalon de /uwrine, à celui 
d'alisia de Zatreille : on peut le caractériser de la manière 
suivante 

Atisia nigra nitida, thoracis apice abdominisque segmento 
primo scabris. 

Cet insecte, dont J'ai obtenu environ cinquante individus, 
attaque plus particulièrement l’oscine du seigle. Il diffère de 
tous les genres formés aux dépens des ichneumons, en ce que 
les mandibules sont terminées par trois dents aiguës, dont celle 
du milieu est plus longue, plus grande que les deux autres. 
Il a 5 millimètres de longueur et est tout noir, luisant; les 
antennes sont de la jongueur du corps; l’aigullon est fort 
court et ne dépasse pas l'abdomen; la partie postérieure du 
corselet et le premier anneau de l'abdomen sont un peu cha- 
grinés; les ailes sont 1risées et ont leur point ordinaire noir, 
alongé. 

La figure II représente un bracon de MM. Zatreille et Jurine. 
Il n'a pas 2 millimètres de longueur; les antennes, la tête, le 
corselet et l'abdomen sont noirs; les antennules et les pates 
sont Jaunes, avec les tarses obscurs; les ailes sont transpa- 
rentes; l'abdomen est quelquefois brun vers sa base. Je n'ai 
obtenu que trois individus, et j'ignore encore quel est le diptère 
qu'il attaque parmi ceux que Je viens de décrire. 

Bracon depopulator niger, pedibus flavis, tarsis fuscis. 

La figure 12 représente un chalcis de MM. Zatreille et Jurine, 
un diplolepis de Fabricius, un cynips de Geoffroy et du Dic- 
lionnaire des Insectes, faisant partie de l'Encyclopédie, que 
J'ai publié. J'en ai obtenu quinze individus. Il a de 3 à 4 milli- 
mètres de longueur; les antennes de la femelle, fig. 12 #., sont 
composées de neuf articles apparens, dont le premier est alongé 
et Jaune; les autres sont noirs, vont un peu en grossissant, et 
sont sans poils; les antennes des mâles, fig. 12 4., sont un peu 
velues, filiformes, composées de dix articles, brisées comme 
celles de la femelle entre le premier et le second article, et sont 


entièrement noires; tout le corps est vert brillant ou d’un vert 
plus ou moins bleuatre; les pates sont jaunes, avec une partie 
des cuisses noire. 

Chalcis micans veridis, nilens, pedibus flavis, femorum basi 
nigra. 

Je n'ai point encore pu découvrir aux dépens de qui vit cet 
insecte carnassier. 

Tels sont les insectes que J'ai pu découvrir jusqu’à présent 
dans l’intérieur des jeunes céréales; plus avancées, elles en 
nourrissent d’autres que Je ferai connoïître dans un autre 
mémoire. Je parlerai aussi de quelques insectes qui vivent aux 
dépens de ces plantes, les rongent extérieurement dès leur 
naissance ou peu de temps après; attaquent même les grains 
au moment de leur germination, et causent encore plus de 
dégâts aux céréales que ne font les premiers. 

Les mémoires que J'aurai l'honneur de soumettre à la Société, 
n'auront pas seulement pour objet de faire connoître des 
insectes inédits qui détruisent ce que nous avons de plus pré- 
cieux, Je veux dire nos subsistances; mais ils mettront en 
évidence une vérité trop peu sentie, trop peu répandue en 
agriculture, c'est la nécessité d’alterner les cultures, moins pour 
donner le temps à la terre de se refaire, car on peut y suppléer 
par des engrais ou des amendemens, que pour obvier à la trop 
grande multiplication des insectes destructeurs. En effet, on 
sent bien que les insectes, ne se multipliant à l'infini que par 
la facilité de se reproduire sur le même champ et de s’y nourrir, 
si on fait succéder, par exemple, aux céréales la pomme de 
terre, la betterave, les plantes oléagineuses ou légumineuses, 
les larves des premières, à leur naissance, ne trouvant pas dans 
ces dernières l'aliment qui leur convient et qu'elles aurotent 
trouvé probablement dans le seigle ou l’avoine si on avoit fait 
succéder ces plantes au froment, doivent nécessairement périr. 
Il en est de même de toutes les cultures; chaque plante annuelle 
ne devroit reparoître sur le même champ que le plus tard pos- 
sible. C’est ce que nous dirons avec plus de détail dans les 


mémoires suIVans. (Fin). 


—#<, 200 — 


COURRIER DE LA STATION ENTOMOLOGIQUE 
Août 1911 (1 


1. S., à P. (Seine). — Cimex lectularius. — Traitement (voir 
Insecta, I, p. 126). 


1. G., à A. (Manche). Moustiques. — Traitement : Supprimer 
les flaques d’eau Free (les moustiques y pondent leurs œufs 
qui ne peuvent se développer en milieu sec). Assécher les mares ou 
étangs et les mettre en culture si possible. Sinon, verser à la surface, 
une très faible quantité d'huile ou de pétrole qui s'étale et empêche 
le développement des œufs (sans nuire ce pendant à la pisciculture). 

Eviter de laisser séjourner dehors des récipients pleins d’eau, tels 
que : baquets, cuvettes, etc. Dans certains cas, utiliser, pour assécher 
les sols mouilleux, les labours profonds; chaulages à fortes doses, 
drainages. 

Dans les pays chauds, utiliser les moustiquaires; en garnir toutes 
les ouvertures pouvant donner accès dans les habitations; porter des 
vêtements spéciaux (voiles, gants). 

On peut augmenter la résistance des moustiquaires de tulle en les 
silicatant. On cloue le tulle sur le cadre de la fenêtre à garnir, par 
exemple, et on passe dessus, avec un large pinceau, une couche de 
la solution de silicate de potasse du commerce, étendue de son volume 
d'eau. Tenir compte, dans le choix du tulle, du fait que le silicatage 
en rétrécit fortement les mailles. 


1. G., à M. (Allier). — T'inea pellionella L. (Mites). — Traitement : 
Brosser, battre, secouer énergiquement les effets à protéger, surtout 
pendant le mois d'août, le plus fréquemment possible; 1l est avan- 
tageux d'effectuer cette opération au grand air et au soleil; on peut 
alors y laisser les vêtements exposés pendant un certain temps. 

Cette opération n’est pas nécessaire si les effets sont enfermés dans 
des armoires, coffres ou tiroirs fermant hermétiquement. On peut 
même remplacer ces derniers par des cartons en bon état que l’on 
clôt aussi parfaitement que possible au moyen de plusieurs bandes 
de papier fort collées le long du bord du couvercle. 

Dans le cas où l’on conserve des vêtements dans des meubles dont 
la fermeture n'est pas hermétique, il faut avoir soin de les saupoudrer 
de naphtaline une ou deux fois par an. 


2. C., à C. (Seine-ct-Marne). — Æriosoma mali Samouelle (Puceron 
lanigère). — Traitement 
I. TRAITEMENT D'HIVER. — Lorsqu'il s'agit, par exemple, des arbres 


d'un jardin, on taille sévèrement, de manière à enlever le plus 
possible de bois malade ; il faut ensuite, avec une brosse très rude, 
nettoyer les plus grosses branches dans leurs parties malades et 
enlever soigneusement, avec un racloir, toutes les parties écailleuses 
de l'écorce qui peuvent exister sur le tronc; enfin, nettoyer à la 
serpette toutes les parties chancreuses jusqu'au bois vif (brûler tous 
les débris provenant de la taille et du nettoyage des écorces). 


(1) Le nombre en tête de chaque paragraphe représente le quantième datant 
la demande de renseignements analysée dans ce même paragraphe. 


— LOI 


Cela fait, on badigeonne entièrement l'arbre avec un lait de chaux 
épaissi d'argile. 

II. TRAITEMENT DE PRINTEMPS ET D'ÉTÉ. — Surveiller attentive- 
ment le développement des Pucerons; et, aussitôt qu'on voit appa- 
raître une tâche blanchâtre, d'aspect cotonneux sur les branches. la 
détruire immédiatement en badigeonnant les points malades avec le 
liquide suivant 


ÉUITE DEREDN 2e cocher eee cesomamese 1 litre. 
Pétrole ordinaire! ...................... 20 grammes. 
Poudre de pyrèthre.........................…. 20 —- 


Bien mélanger la poudre à l'huile en agitant vivement; cette solu- 
tion peut s’employer à froid, mais il est préférable de l’employer 
chaude (à 60 degrés, l'arbre n’en souffre pas). On l’applique avec 
un pinceau. 

Nous recommandons de faire pénétrer le liquide abondamment et 
le plus profondément possible dans les anfractuosités de l'écorce et 
dans toutes les parties chancreuses où le parasite peut s’abriter (1). 

Enfin, pour combattre ceux qui survivent, à l'automne, et qui 
descendent en terre pour se fixer sur les racines, il est bon de 
déchausser légèrement le pied des pommiers et de répandre autour 
so à 6o grammes de sulfocarbonate de potassium. 

Ces divers traitements, pour avoir toute leur efficacité, doivent être 
continués rigoureusement pendant deux ou trois années consécutives. 


2. M., à P. (Seine). — Moustiques. — Traitement (voir plus haut). 
2. C., à B. (Cher). — Phyllodromia germanica (L.) (Cafard). — 
Traitement. : I. —— On trouve, dans le commerce, des pièges appelés 


Cafardières, qui donnent de très bons résultats, mais on peut, très 
simplement et plus économiquement, employer, comme pièges, un 
plat à salade, ou mieux une soupière un peu profonde. 

Au fond de la soupière on place un peu de farine mélangée à du 
sucre en poudre, ou bien encore un peu de bière piquée, l’odeur de 
ce liquide attire les Blattes. 

Pour faciliter aux Cafards l'accès des pièges, et leur permettre 
d'atteindre le bord du vase, on dispose tout autour des torchons 
humides ou des planchettes inclinées. Tous les insectes qui tombent 
au fond des pièges ne peuvent plus remonter, grâce aux parois 
vernies et lisses des vases; il suffit de les récolter chaque maiin et 
de les brüler. 

II. — Quand la disposition des locaux s’y prête, notamment lors- 
qu'il s’agit de pièces non habitées, on peut, après avoir hermétique- 
ment bouché toutes les ouvertures, brûler du soufre à la dose de 
60 grammes par mètre cube d’air. Le gaz sulfureux est très toxique 
pour les Blattes et les détruit rapidement. 

III. — Enfin, lorsqu'on ne peut employer ce moyen radical, il faut 
insuffler abondamment, dans les trous des murs et des boiseries, de 
la poudre de pyrèthre très fraîche, ou bien une émulsion formée 
de 5o grammes de pétrole ordinaire par litre d'eau. Aussitôt après 
cette opération, boucher soigneusement, au plâtre ou au mastic, 
toutes les ouvertures qui peuvent livrer passage aux Blattes. 


SNA (Orne) = T Calandra granaria Linné. — Traitement 
(voir Znsecta, I, p. 156). — IT, Tinea granella L. — Traitement 
comme pour C. granarta. 


RER AO RE LEe er ARRSS 


(1) Eviter de toucher les feuilles et les bourgeons avec ce liquide. 


LS P08— 


3. L., à S. (Vienne). — Gryllotalpa vulgaris Latreille (Fumerolles). 
— Traitement (voir /nsecta, p. 128). 


3. C. à C. (Eure-et-Loir). — Larves de VNoctuelles. — Traitement 
Méthodes culturales. — Tenir, autant que possible, le sol plutôt 
ferme par des roulages. Pour les betteraves, par exemple, faire des 
semis précoces. 

Protéger les champs indemnes par des fossés de 20 centimètres de 
large et profonds d'autant. 

Jnsecticides. — Enterrer, de place en place, des chiffons imbibés 
de pétrole ou ayant servi au graïssage et au nettoyage de machines 
à vapeur. Disposer, dans des cavités profondes de 5 à 10 centimètres, 
des tas de son imbibés d’une dissolution d'arsenic. 

Agrotissage. — C’est la destruction des papillons nocturnes dont 
les œufs donnent les vers gris (Agrotis segetum). Elle se fait en 
allumant, pendant la belle saison (de juin à octobre), mais seulement 
durant les nuits noires, même pluvieuses, des feux de bois ou d'herbes, 
ou des lampes très éclairantes à acétylène. Mais, pour être efficaces, 
cette méthode doit être mise en œuvre par tous les agriculteurs d’une 
contrée. Il en est de même de celle qui consiste à tendre des fils 
enduits de mélasse où les papillons viennent se coller. 


4. L., à D..(Côte-d'Or). — Blattidæ (Cafards). — Traitement 
(voir plus haut). 


5. D., à B. C. KR. (Seine-et-Marne). — Vespa (Guêpes). — Trai- 
tement : (voir /nsecta, I, p. 132). 


5. T., à D. (Côte-d'Or). — I. Cimex lectularius et Pulex irritans 
(Puces et Punaises). — Traitement (voir Znsecta, I, p. 126). 
II. Plattidæ (Cafards). — Traitement (voir plus haut). 


J., à S. (Cher). — Cimex lectularius (Punaises). — Traitement 
(voir Te I; pix26); 


7. D., à B. (Cher). — Pieris brassicæ L. — Traitement : Ramassage 
direct des œufs et des jeunes chenilles. 

Les œufs sont très faciles à découvrir, parce qu’ils sont fixés en 
petits paquets jaunes à la face inférieure des feuilles. 

Il faut aussi arracher les feuilles portant des pontes et des éclosions 
récentes. 

— On peut aussi combattre les chenilles plus grosses en répandant 
sur elles une poudre composée comme suit 


Chaux vive en poudre fine... 1 kilogr. 
Cendres tamis Net: 27 ME 1  — 
Poudre. de tan/(1) 277,200 Rte Dites 200 grammes. 


Cette poudre doit être répandue le matin de préférence ; il faut 
renouveler le traitement chaque fois qu'on voit apparaître de nou- 
velles chenilles. 

— Enfin, on peut encore détruire les chenilles de la Piéride 
blanche en pulvérisant ou arrosant les choux infestés, à l’aide de la 
solution suivante 

AUS ect lier ae 1000 grammes. 
DA VON ATOME LES se tue 25 — 

Si à cette dose, le liquide était trop caustique pour les feuilles, ce 
qui pourrait arriver dans le cas des jeunes plants, il suffirait d'ajouter 
un peu d'eau. 


(1) Cette poudre, très fine, se trouve en abondance dans les moulins à tan. 


— 203 — 


7. C., à F. F. (Côte-d'Or). — Cimex lectularius ! « Ces sales bêtes 
que nous avons dans nos lits... c’est des bêtes qui se trouvent sous 
l'écorce des chênes... heureusement elles ne piquent pas » (sic) / 
— Traitement (voir /nsecta, 1, p. 126). 


7. C., à L. C. (Cher). — Phyllotreta nemorum L. — Traitement 
(voir Znsecta, 1, p. 122). 


8. L. D., à L. (Côtes-du-Nord). — Cimex lectularius L. (Punaises 


des lits). — Traitement (voir Znsecta, 1, p. 126). 

9. S., à P. (Loir-ct-Cher). — Pieris brassicæ L. — Traitement (voir 
plus haut). 

9. S., à V. (Cher). — Pyrrhocoris apterus Poda. — Traitement 


Faire un lait de chaux clair, y ajouter de l'huile de lin (20 grammes 
par litre), bien émulsionner en agitant fortement, en asperger les 
insectes. 


9 K., à R. (Ille-et-Vilaine). — Cimex Lectularins 1. (Punaises). — 
Traitement (voir /nsecta, I, p. 126). 


9. À., à B. (Corse). — Zxodes ricinus L. — « Je viens de perdre 
mon chien qui en était tellement envahi qu’il en est mort... il nous 
en a rempli la maison ». Traitement : Si possible laver les murs, 
le parquet et le plafond à l’eau bouillante, puis passer un lait de 
chaux. Badigeonner les boiseries au pétrole naphtaliné (pétrole dans 
lequel on aura fait dissoudre le plus possible de naphtaline). 


9 B., à C. (Jura). — Niptus hololeucus Fald. — « Espèce dont 
nous sommes envahis dans nos rayons de tissus ». — Traitement 
Procéder à un nettoyage complet du magasin afin d'enlever la pous- 
sière et aussi de boucher autant que possible les fissures du parquet, 
des murs et du plafond. Passer le parquet à la cire ou à l’encaus- 
tique, passer les murs à la chaux ou refaire la peinture, laver les 
rayons à l’eau bouillante ou à l’eau de javel avant d'y remettre les 
tissus. Si possible, battre et secouer ces derniers énergiquement, 
dehors, puis les saupoudrer le plus abondamment possible de naph- 
taline pulvérisée. Si le local est vieux et délabré le mieux serait 
d'en changer. 


10. À., à M. (Calvados). — I. « Ma plante de choux se trouve 
cette année envahie par le puceron (un puceron qui saute quand on 
en approche) ». Phyllotreta nemorum. — Traitement (voir /nsecta,. 
Papers) 

Ii. Pieris brassicæ T.. {chapeleuses). — Traitement (voir plus haut). 

10. C., à T. (Yonne). — Cimex lectularius L. (Punaises). — Trai- 
tement (voir /zsecta, 1, p. 126). 

10. O., à P. (Seine). — Cimex lectularius L. (Punaises). — Trai- 
tement (voir /nsecta, 1, p. 126). 

11. R., à R. (Ille-et-Vilaine). — Æriocampa limacina Retzius. — 
Traitement : Poudrages à la chaux vive. 

11. P., à B. L. (Haute-Saône). — Cimex lectularius L. (Punaises). 
— Traitement (voir Znsecta, I, p. 126). 

11. M., à S. (Morbihan). — Cimex lectularius L. (Punaises). — 
Traitement (voir /usecta, I, p. 126). 

11. B., à L.-H. (Seine-Inférieure). — Cimex lectularius L. (Pu- 


naises). — II. Blattidæ (Cafards). — Traitements (voir plus haut). 


11. S., à S. T. (Finistère). — Depressaria depressella Hbn. — 
« Presque chaque année, fait beaucoup de mal à cette plante sarclée » 
(le Panais, Pastinaca saliva). — Traitement : Poudrages à la chaux 


vive. Récolte des chenilles en secouant les tiges de panais au-dessus 
d'un récipient convenable. Bien enlever pour les brûler tous les 
débris restant sur les champs après la récolte. 


13. C., à B. (Orne). — I. Pulex trritans {Puce). — Traitement 
(voir /nsecta, 1,-p. 126). 
11, Z'rombidium holosericeum (bètes d'août, pois, filasse). — Trai- 


tement : On peut distinguer trois catégories de mesures à prendre 
contre ces désagréables acariens 

1. — Mesures générales. — Les rougets se tiennent habituellement 
sur les ronces et les broussailles, surtout dans les lieux humides, au 
bord des eaux par exemple. Ils peuvent se trouver aussi sur les 
rameaux ou les feuilles des arbres et arbustes. On en détruira donc 
de grandes quantités cn supprimant les ronces et broussailles qui 
viennent au bord des chemins et sentiers ; les pelouses devront être 
tondues fréquemment. Les débris de tous ces nettoyages seront 
réunis en tas et aspcrgés d'un liquide insecticide, tel qu'une émulsion 
de pétrole ou une dissolution de savon noir. Il est évident que l’on 
devra autant que possible éviter de circuler dans les chemins bordés 
de broussailles ou de hautes herbes, de traverser les prairies, de 
séjourner à l'ombre des arbres et des arbustes, etc. 

2. — Mesures préventives. — Si l'on doit cependant parcourir les 
lieux fréquentés par les rougets, on pourra éviter leurs attaques en 
se frictionnant les jambes, surtout aux chevilles et aux genoux, avec 
de la fleur de soufre. La naphtaline pourrait aussi être employée mais 
son odeur est désagréable. 

Dans le cas où, sans avoir pris cette précaution, on aurait fait un 
séjour de peu de durée dans les endroits indiqués, on empêchera 
encore l'apparition des démangeaisons en prenant, le plus rapide- 
ment possible, un bain chaud ordinaire ou salé, ou un bain d’eau de 
savon, ou même, si le séjour dans les broussailles avait atteint une 
heure par exemple, un bain sulfureux (bain de Barèges). 

3. — Remèdes. — Lorsque, faute d'avoir suivi les indications qui 
précèdent, on sera atteint des démangeaisons causées par les aoutats, 
les compresses ou lotions alcalines, employées au début, donneront 
un bon résultat dans la plupart des cas. À cet effet on pourra utiliser 
l’eau sédative ou le bicarbonate de soude en solution saturée. Il y a 
lieu de renouveler ces lotions plusieurs fois tant que les démangeai- 
sons n’ont pas complètement disparu. Une dissolution d’acide phé- 
nique aurait également donné des résultats satisfaisants. On peut 
encore placer sur ie point atteint une goutte d'une dissolution étendue 
de sublimé. 

Dans les cas aigus on pourra appliquer une légère couche de tein- 
ture d’iode un peu diluée ou du collodion. Ces derniers remèdes ne 
devront être appliqués, comme le sublimé, qu'aux points de pénétra- 
tion des acariens, points indiqués d’ailleurs suffisamment par leur 
aspect et par la démangeaison même. 

3. M., à C. C. (Nièvre). — I. Blatiide (Cafards). — Traitement 
(voir plus haut). 

IT. Cimex lectularius L. (Punaises). — Traitement : (voir /nsecta, 

FE Pprre6): 


13. B., à C. (Vienne). — I. Gryllotalpa vulgaris. — Traitement 
(voir Znsecta, T, p. 128). — II. Aphis brassicæ (Puceron du chou). —- 


HO 


Traitement (voir /nsecta, 1, p. 121). — III. Æriosoma Mali Sam. — 
Traitement (voir plus haut). — IV. Preris brassice L. (Chenille du 
chou). — Traitement (voir plus haut). 


13. R., à I. (Meuse). Musca domestica Fab. (Mouche des appar- 
tements). — Traitement : Enlever chaque jour, ou, au moins, une 
fois par semaine, le fumier des étables ou des écuries, le rassembler 
soit dans une fosse spéciale, soit dans un compartiment soigneusement 
cloisonné situé sur l’un des côtés de l'écurie ou à l'une de ses extré- 
mités. Ce réduit devra pouvoir communiquer avec l'extérieur pour 
permettre l'enlèvement facile du fumier. L'apport quotidien ou heb- 
domadaire sera saupoudré à la surface avec du chlorure de chaux du 
commerce. À cet effet il sera commode d’avoir en réserve, à proximité, 
un baril de cette substance. 

Eviter dans la construction du réduit bien clos que nous indiquons, 
l'emploi de toiles métalliques qui seraient mises hors de service, en 
quelques jours, par les vapeurs de chlore. 

Il va sans dire que, dans la construction des cabinets d’aisance, 
on devra pareillement s'arranger pour que les mouches ne puissent 
arriver aux déjections. Il y a un intérêt très grand, au point de vue 
de l'hygiène, à faire refaire toute construction laissant à désirer à ce 
point de vue. Quand les réparations nécessaires ne pourront être 
faites, il sera bon d'introduire dans la fosse un litre de pétrole par 
mètre carré. Cette dose pourra être renouvelée par exemple tous Tes 
six mois. De plus la cuvette sera fréquemment nettoyée à l'acide 
chlorhydrique (esprit de sel). 

En agissant ainsi que nous venons de le dire, il sera possible 
d'obtenir la disparition à peu près complète des mouches dans une 
ferme isolée par exemple. 

Dans une agglomération, l'efficacité du traitement ne peut être 
que relative, au moins tant que les mesures utiles ne seront pas 
généralisées. Il faudra donc chercher à détruire, par d’autres 
moyens, les mouches adultes venues des écuries voisines et pénétrant 
dans les habitations. 

Parmi les moyens à utiliser alors nous citerons l'emploi des 
papiers tue-mouches, des divers pièges à mouches du commerce 
(bouteilles, etc.), enfin de la poudre de pyrèthre (poudre à punaises) 
projetée chaque soir sur les parois des pièces où les mouches se 
reposent, toutes les ouvertures étant fermées. 


14. L., à G. (Morbihan). — Pieris brassicæ L. (Chenilles du chou). 
— Traitement (voir plus haut). 


14. C., à B. A. (Jura). — Za. 


14. P., à L. V. (Ain). — I. Musca domestica Fab. — Traitement 
(voir plus haut). — II. Fourmis. — Traitement (voir /nsecta, I, 
130). 

15. G., à S. T. (Finistère). — Pieris brassicæ. — Traitement (voir 
plus haut). 

15. N., à R. (Suisse). — AMusca domestica. — Traitement (voir plus 
haut). — II. A/oustiques. — Traitement (voir plus haut). 

15. M., à B. (Charente). — Pieris brassicæ L. — Traitement (voir 
plus haut). 

16. M., à L. (Calvados). — Larves de Welolontha vulgaris L. 
(vers blancs). — Traitement 


FT 


I. — Un grand nombre des procédés ont été indiqués pour 


ESPSRE 


détruire le Ver blanc, si nuisible à toutes les cultures; mais, le 
moyen le plus efficace, le moins coûteux et le plus facile à pratiquer, 
c'est la récolte pure et simple de l’insecte adulte (Hanneton), aux 
premiers jours de son apparition et avant la ponte des femelles. 

Dans le procédé indiqué par M. Le Moult, on emploie une bâche 
en toile d'emballage de 3 mètres de long sur 2 mètres de large; deux 
ouvriers la tiennent horizontalement à la manière d’un hamac. 

On secoue les arbres pour faire tomber les Hannetons dans la bâch*. 

Au fur et à mesure de la récolte, on enferme les Hannetons dans 
un sac; pour les tuer, on les plonge dans une chaudière d’eau 
bouillante, ensuite on les verse dans une fosse et on recouvre le tout 
d'une couche de chaux mélangée de terre. On obtient ainsi un 
excellent engrais. | 

IT. — On peut encore empêcher la ponte en répandant sur le sol 
de la naphtaline (3 kil. à l’are) ou de la sciure de bois imbibée de 
pétrole. 

Ces procédés sont surtout applicables dans les jardins. 


III. — La femelle du hanneton pond ses œufs à 10 centimètres de 
profondeur environ dans le sol. Comme l’éclosion n’a lieu qu’une 
quarantaine de Jours après la ponte, si on retourne le sol plusieurs 
fois à la charrue, on aura chance d'amener les œufs à l’air où ils se 
dessécheront. 

Ce procédé donne toujours d'excellents résultats. 

IV. — On peut aussi injecter dans le sol du sulfure de carkone en 
faisant des trous avec un bâton; on ne doit pas dépasser la dose de 
20 grammes par mètre carré, distribués en 4 trous. 

Ce procédé est coûteux; il ne faut pas oublier aussi que le sulfate 
de carbone est un poison pour les racines des plantes. 

De plus il est dangereux à manier, car sa vapeur est inflammable ; 
donc, éviter soigneusement l'approche d'une flamme. 


16. R., à L. (Nord). — Pieris brassicæ L. — Traitément (voir plus 
haut). 

16. D., à P. (Puy-de-Dôme). — I. Pieris brassicæ L. — II. Musca 
domestica F.-— Traitement (voir plus haut). — III. Cimex lectularius 
et Pulex irritans. — Traitement (voir /nsecta, 1, p. 126). 

16 B., à M. (Puy-de-Dôme). — Pieris brassicæ L. — Traitement 
(voir plus haut). 

16. S., à N..(Aube). —" Crmex lectularius. — Traitement (voir plus 
haut). 

16. P:, à P.. (Seine). — 74: 

16. M., à V. (Italie). — fSlattide (Cafards). — Traitement (voir plus 
haut). 


17. M., à N. (Meurthe-et-Moselle). — Attagenus pellio L. — Trai- 
tement : On pourra protéger les petits objets encore indemnes en les 
enfermant dans des tiroirs ou armoires à fermeture hermétique avec 
une certaine quantité de poudre de naphtaline. Si l’on constate que 
ces objets ont déjà subi un commencement d'attaque on les enfer- 
mera de même dans un récipient bien clos, mais avec un insecticide 
un peu puissant comme de la benzine, de la gazoline ou de l'essence 
de pétrole (produits très inflammables, à ne manier qu'avec précau- 
tion). Ces insecticides pourront être mis dans une assiette à côté de 
l’objet à protéger ou bien on pourra en asperger et même en laver 


— 207 — 


ce dernier; c’est ce qu’on fera par exemple pour détruire les larves 
d'anthrènes ou de dermestes s’attaquant à un animal empaillé. 

Mais ces larves peuvent aussi s'attaquer à des objets plus volumi- 
neux et qui, par leur nature même, ne peuvent être tenus enfermés, 
par exemple les tapis et les tentures. Ces derniers seront battus à 
l'air libre au moins une fois par an, autant que possible plusieurs 
fois. À cette occasion ils pourront être aspergés de benzine. Puis ils 
seront laissés quelque temps exposés à l’air et à la lumière. Pendant 
ce temps, les parquets que les tapis sont destinés à recouvrir seront 
soigneusement lavés à l’eau chaude ou à l’eau de Javel étendue; on 
pourra introduire de la benzine ou de l'essence de pétrole dans les 
fissures ; si celles-ci sont nombreuses et larges il y aura avantage à 
les boucher avec du plâtre. Enfin on pourra procéder à une désinfec- 
tion totale de la pièce en y faisant brûler un mélange de soufre et 
de salpêtre (30 grammes de soufre et 20 grammes de salpêtre par 
mètre cube d’air) (1). 

Si, dans le courant de l’année, on s'aperçoit qu’une portion d'un 
tapis est attaquée on la couvrira d’un linge humide que l'on repassera 
avec un fer chaud, la vapeur pourra traverser le tapis et aller tuer 
les larves qui se trouvent dans son épaisseur ou même dessous. Enfin 
on pourra songer à la désinfection totale de la chambre, les tapis 
étant en place, mais alors on ne devra pas employer le soufre : on 
disposera plusieurs récipients de forme évasée pleins de benzine ou 
d'essence de pétrole (à raison de 1 kilo par mètre cube d'air), on 
fermera bien hermétiquement toutes les ouvertures, et on laissera 
les vapeurs agir pendant au moins 24 heures. Pendant tout ce temps 
il faudra éviter d'allumer un foyer quelconque dans les pièces voi- 
sines et même dans le reste de la maison. 


17. I, à N. (Meurthe-et-Moselle). — Tinea pellionella L. (arti- 
sons). — Traitement (voir plus haut). 
17. R., à L. A. (Loiret). — Cimex lectularius L. — Traitement 


(voir plus haut). 


17. K., à V. (Allier). — Znsectes nuisibles au Cotonnier en Egypte 
(lettre préliminaire, voir plus loin). 


17. L. C., à P. (Seine). — fourmis. — Traitement (voir /nsecta, 
I, p. 130). 

18. D., à M. (Vendée). — Araignées. « Dans les toitures de chaume 
d'un élevage à lapins ». — Traitement : Pulvériser sur cette toiture 


(autant que possible sur les deux faces) du pétrole dans lequel on 
aura fait dissoudre la plus grande quantité possible de naphtaline. 
Faire pénétrer, en outre, dans les fissures, avec un soufflet, un 
mélange de une partie de soufre pour deux de chaux éteinte. 


18. D., à P. (Seine). — Perrisia pyri. — Traitement : Récolter le 
plus tôt possible les feuilles roulées pour les brûler. Employer en 
hiver des engrais potassiques (kaïnite) à dose assez forte, au pied 
des arbres. 

18. F., à R. (Marne). — Phyllodronia germanica X. — Traitement 
(voir plus haut). 

18. J., à C: (Nord). —— Czmex lectularius L. —- Traitement (voir 
Pnsecta, XL, p.126). 


(1) Ces indications sont applicables dans le cas de locaux envahis par la 
teigne des lainages ou pelleteries (magasin ou atelier de drapiers, etc.). 


— 208 — 


18. L., à S. (Puy-de-Dôme). — I. 74. — II. Fourmis. — Traitement 
(voir Znsecta, I, p. 130). — III. Menopon pallidum (Poux des 
volailles). — Traitement : Les poux des volailles, comme tous les 
insectes, ne peuvent provenir que d'œufs pondus par d’autres insectes 
semblables. Il est donc possible d'avoir un élevage absolument 
indemne de ces parasites, il suffit d'établir, dans un poulailler neuf, 
une famille de jeunes poulets obtenus par incubation artificielle. 

Au contraire, si l'on a affaire à de vieilles constructions, si les 
volailles qu’on y entretient sont souvent en contact avec des volailles 
étrangères, 1l est très difficile d'arriver à les débarrasser de leurs para- 
sites d'une façon absolue et définitive. 

Cependant, au point de vue pratique, les procédés que nous indi- 
quons donnent des résultats fort appréciables. [ls permettent de rendre 
le repos, pour un temps assez long, à la population d’un poulailler 
infesté de poux; et, au point de vue économique, l'opération donne 
certainement lieu à un bénéfice. 

On peut employer : l'acide phénique, le tabac {en fumigations), le 
soufre, la naphtaline ou une huile quelconque. 

L’acide phénique, liquide très brûlant et poison, doit être manié 
avec grand soin. On le mélange à la chaux ou au pétrole. 

Voici quels sont les mélanges qui nous ont donné les meilleurs 
résultats 

Chaux phénique. — Verser dans un demi-litre d’eau 60 grammes de 
solution d'acide phénique à 90 pour cent (1); pulvériser le tout sur 
40 litres de chaux vive en poudre qu'on laisse ensuite s’éteindre à 
l'air. En saupoudrer le poulailler, en mettre dans les nids, en mé- 
langer à la poussière que les poules emploient pour se poudrer. 

Pétrole phénique. — Bien mélanger 60 grammes d'acide phénique 
à 5 litres de pétrole. En badigconner nids et perchoirs; ne laisser 
rentrer les poules que lorsque tout est sec. 


Soufre et chaux. — 5 kilos de soufre en poudre dans 10 de chaux 
éteinte. En parsemer le sol, etc. 
Pétrole naphtaline. — Dissoudre le plus possible de naphtaline dans 


du pétrole ct en peindre nids et perchoirs. Placer, dans les nids, de 
la sciure de bois imbibée de ce liquide, mais recouverte de paille afin 
que les œufs ne reposent pas dessus directement. 

Les poux pouvant être tués sans que leurs œufs soient altérés, 1l 
est nécessaire de répéter le traitement adopté après un petit nombre 
de jours (Les œufs éclosent au bout de huit jours si la température 
est favorable. 


18. C., à B. (Scine-et-Oise). — Pieris brassicæ L. — Traitement (voir 
plus haut). 

18. J., à L. (Mayenne). — Platla ortentalis 1. — Traitement (voir 
plus haut). 

18. A., à V. J. (Mayenne). — I. Pulex irritans. — Traitement (voir 
Insecta, 1, p. 126). — II. Rats des maisons. — Traitement : Boucher 


tous les trous par lesquels les rongeurs ont accès dans les salles à 

protéger. Pour cela, le procédé le plus rapide et le plus DT 
consiste à y introduire de la paille de fer bien tassée. Si les souris 
ouvrent des trous à côté, les boucher également dès que l’on s'en 
aperçoit ; on finira par lasser la patience de ces désagréables rongeurs. 


(1) L'acide phénique doit être dissous dans l’alcool ou dans la glycérine ; 
il est, en général, préférable d'acheter cette solution toute faite dans une 
pharmacie. 


— 209 — 


Employer aussi les pièges. Les pièges constitués par une tige 
métallique qui se rabat sur l’animal lorsque ce dernier touche à 
l’appât sont préférables à la souricière classique parce qu’on les pose 
beaucoup plus rapidement et que les rongeurs peuvent s'y prendre 
simplement en se promenant. Placer chaque soir une douzaine de 
ces pièges dans chaque salle, de préférence à l'ouverture des trous 
et le long des murs. 

Pour la destruction des rongeurs dans les bâtiments étendus 
(usines, etc.) employer les virus spéciaux de l’Institut Pasteur. 
Demander dans ce cas des renseignements détaillés au Directeur 
du Laboratoire de Microbie agricole de l'Institut Pasteur, 35, rue 
Dutot, Paris (XV®). 

18. R., à A. (Marne). — I. T'ortrix Bergmanniana Linné. — Trai- 
tement : Enlever et détruire toutes les feuilles et boutons atteints. 
Nettoyer aussi, en hiver, les rosiers de tous les débris de feuilles 
plus ou moins desséchés qui peuvent demeurer adhérents aux branches 
ou se trouver sur le sol à proximité. — II. Sphærotheca pannosa Lév. 
(Blanc du rosier). — Traitement : {voir Znsecta, I, p. 127). 


18. B., à T. (Yonne). — I. Cimex lectularius L. — Traitement (voir 
Insecta, 1, p. 126). — II. Mus sylvaticus L. et AMyoxus nitela Schreber 
(rats et loirs). — Traitement : Il existe deux moyens principaux de 
combattre les rongeurs des champs et des jardins : les pièges et Les 
poisons. 

I. PIÈGES. — L'un des pièges les plus avantageux se fait avec une 
soupière, une terrine vernie à l'intérieur ou une cloche de jardinier; 
on enfonce ce vase en terre de manière qu'il affleure au niveau du 
sol et on place au fond un peu de pain grillé. 

On cbtient aussi un résultat excellent avec un petit baril placé dans 
les mêmes conditions ; tous les rongeurs qui tombent dans ces pièges 
ne peuvent plus en sortir. 

II. EMPOISONNEMENT. — On se servira à volonté, de blé ou de 
pain empoisonnés. 

On peut acheter le blé tout préparé dans les pharmacies; si on 
préfère le préparer soi-même, voici l’une des formules les plus 
employées. 

Quantité pour 1 kilogr. de blé. 

BROSSE MERE ET. 500 grammes. 
Sulfate de Strychnine. 3 — 

On verse la solution sur le blé de manière à le mouiller comple- 
tement et on le laisse sécher à l’air. Pour ne pas confondre ce blé 
avec celui qui n’est pas empoisonné, on colore généralement la solu- 
tion en rouge avec 20 centigrammes de fuchsine. 

Si on emploie le pain, on le débite en petits morceaux que l'on 
prépare de la même manière. 

Pain de Baryte. — Les sels de baryum sont des poisons. 

On peut préparer un pain spécial avec le mélange suivant 

HÉIRe de ÉTOMEME 2 eu nt rectee 100 grammes. 
Carbonate des paryte11##1.1.412: 20 — 

L'emploi de ces substances est très simple : on laisse tomber 
quelques grains de blé à l’entrée des terriers. Si c'est du pain, on 
en dépose sun petit morceau que l’on a préalablement trempé dans 
du lait. 

Tous les rongeurs ont l’odorat extrêmement fin; il faut toujours 
éviter de toucher les appâts avec les mains. 


19. R., à V. (Marne). — Microtus arvalis L. (Campagnols). — 
Traitement (voir plus haut). 


NO 


19. P., à L. (Nord). — I. Forficula auricularia L. — Traitement 
Pièges constitués par de petits tas de vieux légumes coupés en 
tranche ; on les visite de temps en temps et on y détruit les insectes 
qui y sont rassemblés en nombre, soit par écrasement, soit par 
ébouillantage. — II. 7'nea pellionella. — Traitement (voir plus 
haut). 


19. S., à G. (Pas-de-Calais). — 7'inea pellionella et Attagenus pellio. 
— Traitement (voir plus haut). 

20. G., à L. V. (Ille-et-Vilaine). — Calandra granaria L. — Trai- 
tement (voir /nsecta, I, p. 156). 


20. L. à L. (Landes). — Gryllotalpa vulgaris. — Traitement (voir 
Tasecte "A; (pt 128): 


20. B. à S. (Orne). — Æourmis. — Traitement (voir /nsecta, I, 
p. 130). 

20. J., à V. (Marne). — I. Pieris brassicæ L. — II. Larves de 
Noctuelles. — Iraitement (voir plus haut. 

20. P., à U. (Côtes-du-Nord). — Pieris brassicæ L. — Traitement 


(voir plus haut). 
20. M., à C. M. (Marne). — I. Phyllotreta nemorum L. — Trai- 


tement (voir Znsecta, I, p. 122). — II. Pieris brassice L. — Traite- 
ment (voir plus haut). — III. 7'etranychus telarius sur Melons (grise). 
— Traitement (voir /nsecta, I, p. 125). 

20. V., à KR. (Ille-et-Vilaine). — Æourmis. — Traitement (voir 
Insecta, 1, p. 130). 

21. L., à S. P. D. (Landes). — « J'ai une pépinière de peupliers 
envahie par la Lina populi ». — Traitement : dès l'apparition des 


feuilles, faire un abondant poudrage à la chaux vive. Faire ensuite 
des pulvérisations à la bouillie bordelaise (à 1 © de sulfate de cuivre), 
d'abord lors de l'apparition des insectes parfaits, puis lors de l’appa- 
rition de chacune des générations de larves. 


21. P., à M. (Morbihan). — Pieris brassicæ L. — Traitement (voir 
plus haut). 

21. S., à S. A. (Nord). — Moustiques. — Traitement (voir plus 
haut) 

21, G., à L. V. (Ille-et-Vilaine). — Calandra granaria. — Traite- 
ment (voir /nsecta, 1, p. 156). 

21. M., à R. K. (Finistère). — Æriocampa limacina Ret., sur poi- 
riers. — Traitement (voir plus haut). 

21. D., à L. P. (Seine). — Cimex lectularius. — Traitement (voir 


Insecta, Lp-."126). 

21. M., à A. (Manche). — Zd4. 

21. C., à V. (Loir-et-Cher). — Gryllotalpa vulgaris. — Traitement 
(voir Znsecta, 1, p. 128). 

22. P., à H. (Scine-Inférieure). — Pediculus cerz'icalis (Poux). — 
Traitement : Frictions énergiques avec pétrole, suivies de sérieux 
savonnage au savon noir; faire deux fois ce traitement, à huit jours 
d'intervalle, après avoir raccourci les cheveux autant que possible. 


22. S. à P. (Ille-et-Vilaine). — Pieris brassice L. — Traitement 
voir plus haut). 


= A 


22. F. à S. E. (Algérie). — I. Cloportes. — Traitement : Les clo- 
portes sont souvent nuisibles dans les habitations; dans la plupart 
des cas il est alors facile de s’en débarrasser en procédant à une 
réfection des locaux envahis : d’une façon générale on supprime tous 
les recoins humides et obscurs, en dehors desquels les cloportes ne 
peuvent vivre longtemps. On bouchera toutes les fissures, on passera 
les murs à la chaux, etc. 

Dans certains cas cependant on ne peut songer à supprimer partout 
l'obscurité et l'humidité (serres, champignonnières, etc.); alors on 
recherchera en quelle place les cloportes ont plus spécialement établi 
leur retraite et on les en délogera par le jus ou la fumée de tabac, 
la poudre de pyrèthre ou simplement l’eau bouillante. On établira 
des pièges, constitués par de petits tas de vieux légumes coupés en 
tranches. Les cloportes s'y réfugieront en masse. ]l suffira de visiter 
ces pièges de temps en temps pour détruire de grandes quantités de 
ces parasites. 

Dans les jardins on emploiera aussi les pièges; les chaulages à 
forte dose pourront donner de bons résultats. 

II. — fourmis. — Traitement (voir /nsecta, 1, p. 130). 


22. B., à B. (Haute-Loire). — Calandra oryzæ. — Traitement (voir 
Insecta, 1, p. 156). 


23. S., à P. (Seine). — Moustiques. — Traitement (voir plus haut). 


23. S., à A. (Ille-et-Vilaine). — Pieris brassicæ L. — Traitement 
(voir plus haut). 


23. D., à M. (Seine-et-Oise). — 74. 


23. R., à L. (Ardèche). — I. Larves de Melolontha vulgaris (vers 
blancs). — Traitement (voir plus baut): — II. Cochenilles de l'olivier, 
cerisier et figuier. — Traitement : La plupart des liquides qui ont 
été conseillés sont inefficaces, parce qu'ils atteignent difficilement les 
parasites sous le bouclier qui les protège. Il n'existe pas, à notre 
avis, pour ces insectes de procédé unique de destruction, il.faut un 
traitement général, judicieusement fait, aux diverses époques de 
l’année. 

I. — Traitement d'hiver. — Lorsqu'il s’agit, par exemple, des arbres 
d’un jardin, il faut tailler sévèrement, de manière à enlever le plus 
possible de bois malade ; il faut ensuite nettoyer toutes les branches, 
dans leurs parties malades, avec une brosse très rude imbibée du 
liquide suivant 


AR MN MER he ARCS 1000 grammes. 
SAVOIE Se - 2e boenamersté 250 — 
Pétrole ordinaire ::. 000% 150 —— 
Sultate, desFér-#.26e 0220 perde 50 — 


Brüler tous Les débris provenant de la taille et du nettoyage des 
écorces. 

Cela fait, on badigeonne entièrement l’arbre avec un lait de chaux 
épaissi d'argile. 

II. — 7'raitement de printemps et d'été. — Surveiller attentivement 
le développement des Cochenilles; et, aussitôt qu'on voit apparaître 
un bouclier ou une tache blanchâtre, d’aspect cotonneux sur les 
branches, la détruire immédiatement en badigeonnant les points 
malades avec le liquide suivant: 


JE OR EN EN ET Pr 1 litre. 
PÉRTOIC OEUIMAITE 1. nee rec 20 grammes. 
Poudre de pyrèthre.................……… 20 — 


Bien mélanger la poudre à l’huile en agitant vivement; cette solu- 


tion peut s'employer à frod, mais il est préférable de l’employer 
chaude (à 60 degrés, l'arbre n'en souffre pas). On l’applique avec 
un pinceau (1). 

Lorsqu'il s’agit de traiter les arbres de haute tige on ne peut plus 
employer les procédés précédents qui conviennent surtout aux Vignes 
et aux arbres en espaliers ; on opère alors des pulvérisations en grand 
à l’aide d'un liquide indiqué par M. Belèse et dont voici la compo- 
sition 


EAU RSR A Rs 10 litres. 
Doude canstique 2:15 en PPS. 1 kilog. 
Goudronsde bois nee 1  — 


On fait d'abord dissoudre le goudron dans l’eau chaude, puis on 
ajoute la soude pendant le refroidissement en remuant continuelle- 
ment pour émulsionner. 

Pour l'usage, on étend cette émulsion de 3 à 4 fois son volume d’eau. 

Ces divers traitements, pour avoir toute leur efficacité, doivent 
être continués rigoureusement pendant deux ou trois années consé- 
cutives. 

23. T., à A. (Somme). — Pulex irritans et Cimex lectularius. — 
Traitement (voir /Znsecta, I, p. 126). 


23. L., à A. (Somme). — /d. 


23. H., à C. (Manche). — I. Zd. — II. Blattide. — Traitement 
(voir plus haut). 


24. M., à B. C. (Seine). — Cimex lectularius. — Traitement (voir 
Insecta; Ï,-p: 126). 
24. B., à A. (Somme). — Pieris brassicæ L. — Traitement (voir 


plus haut). 

24. S., à C. (Ille-et-Vilaine). — 7d. 

24. P., à P. (Ille-et-Vilaine). — Æourmis. — Traitement (voir 
Insecta, I, p. 130). 

24. P., à L. (Nord). — I. 74. — II. T'inea pellionnella. — Trai- 
tement (voir plus haut). 

24. K., à V. (Puy-de-Dôme). — /nsectes nuisibles au Cotonnier en 
Egypte. — I. Prodenia lttoralis Boisduval (Noctuelle). — Traite- 
ment : 1° Récolter toutes les feuilles portant des œufs et les brûler; 
2° entraver la nymphoses en arrosant les champs environ une semaine 
après la disparition des larves; 3° inonder les champs de bersim ou 
de légumes après les avoir labourés. 

II. — Agrotis ypsilon. — Traitement : pour le bersim, inonder les 
champs; pour le cotonnier, rechercher les chenilles par des binages, 
faire de secondes semailles s'il y a lieu. S'il n'y a pas de dangers 
d'absorbtion par les animaux domestiques, employer des pulvérisations 
arsenicales. 


III. — Caradrina exigua. — Traitement : comme pour les pré- 
cédents. 
IV. Æarias insulana Boisduval. — Traitement : Culture aussi pré- 


coce que possible; destruction aussi rapide que possible des capsules 
attaquées et des débris de tiges qui peuvent rester sur le champ après 
la récolte ; disposer autour des tiges des bandes de toile peu serrées 
où les vers vont s’abriter pour se chrysalider, tous les 10-15 jours 
on les y détruit par écrasement. 


(1) Eviter de toucher les feuilles et les bourgeons avec ce liquide. 


24. R., à N. (Deux-Sèvres). — Vespa crabro. — Traitement (voir 
Tnsecta, Xp. 132). 

24. F., à L. (Saône-et-Loire). — Gryllotalpa vulgaris. — Traite- 
menti (vois /asecia, lp? 128). 

25. R., à L. (Loir-et-Cher). — Vespa crabro. — Traitement : voir 
Unsecia Ip: 132). 

25. L., à G. (Oise). — Preris brassicæ L. — Traitement (voir plus 
haut). 

25. M., à L. R. (Charente-Inférieure). — Cimex lectularius. — Trai- 


tement (voir /nsecta, 1, p. 126). 
25, B., à S. (Seine-Inférieure). — 74. 


26. M., à P. (Seine). — I. 724 — II. Menopon pallidum. — Trai- 
tement (voir plus haut). 


26. S., à N. (Seine). — Pulex irritans. — Traitement (voir /nsecta, 
Ep: 120): 

27. L. à C. (Espagne). — Chrysomphalus disctyospermi (Pou rouge) 
sur Orangers. — Traitement (voir plus haut). 

27. G., à B. (Sarthe). — Fourmis. — Traitement (voir /#secta, I, 
p:130): 


27.0P., à S. J. A, (Charente-Inférieure). — I. 74. — II. Musca 
domestica F. (voir plus haut). 


27: D., à C. (Manche). — 74. 
27. L., à R. (Loire-Inférieure). — I. Phyllotreta nemorum. — Trai- 


tement (voir /nsecta, I, p. 122). — II. Pieris brassicæ. — Traitement 
(voir plus haut). 


27. B., à A. (Somme). — 74. 
27. B., à S. R. P. (Ille-et-Vilaine). — 74. 
27. D., à S. (Ille-et-Vilaine). — 74. 


27. D., à N. (Seine). — Cimex lectularius. — Traitement (voir 
Insecta, p. 126). 


SUD Pa EE, Vet(Seine-et- Oise), — 77: 


28. D., à A. (Somme). — fourmis. — Traitement (voir /nsecta, I, 
p. 130). 

28. P., à C. (Mayenne). — I. Vespide. — Traitement (voir Znsecta, 
I, p. 132). — II. Musca domestica F. — Traitement (voir plus haut). 

28. B., à B. (Finistère). — I. Aphis brassicæ. — Traitement (voir 
plus haut). — II. Pieris brassicæ. — Traitement (voir plus haut). 

28. K., à S. KR. (Somme). — 74. 

28. D., à L. M. (Seine-et-Oise). — 74. 

28. D., à C. (Ille-et-Vilaine). — /4. 

28. P., à L. (Finistère). — 74. 

28. L., à Q. (Finistère). — 7/4. 


29. S., à S. (Oise). — Cimex lectularius. — Traitement (voir 
Insecta, I, p. 126). 


29. D., à P. (Seine). — Perrisia pyri. — Traitement (voir plus haut). 


30. M., à V. (Loir-et-Cher). — fourmis. — Traitement (voir 
Jnsecta, L, p: 130): 


30. P., à H. (Scine-ct-Oise). — PBlattide. — Traitement (voir plus 
haut). 
30. G., à S. KR. P. (Ille-et-Vilaine). — Pieris brassicæ. — Traitement 


(voir plus haut). 
30. J., à S. E. (Indre-et-Loire). — /4. 
à J. (Morbihan). — /d. 


30. M., 

30. M., à J. (Côtes-du-Nord). — 74. 

30. R., à V. (Rhône). — I. Blattidæ. — Traitement (voir plus haut). 
— Il. Cimex lectularius. — Traitement (voir /nsecta, I, p. 126). 

30. C., à B. (Jura). — Pulex irritans. — Traitement (voir /nsecta, 
TI, D;"126); 

31. E., à S. (Alsace). — Cimex lectularius. — Traitement (voir 
Insecta, 1, p: 126). ‘ 

31. F., à R. (Ille-et-Vilaine). — Uncinula necator (Schwein.) Burr. 
(Oïdium). — Traitement : Un certain nombre de maladies des végé- 


taux, la plupart d'origine cryptogamique, sont évitées ou enrayées 
par l'emploi judicieux du soufre en poudre. Tels sont l’oïdium, le 
blanc du rosier, etc. 

On trouve dans le commerce du soufre broyé et du soufre sublimé ; 
ce dernier est préférable, mais coûte généralement plus cher. 

La poudre est répandue sur toute la plante au moyen d'appareils 
spéciaux. Eviter d'opérer par temps de brouillard ou après des 
fortes rosées car le soufre humecté, d'eau a moins d'action sur les 
parasites. Les traitements sont d'autant plus efficaces qu'ils sont plus 
précoces. Leur nombre peut varier beaucoup selon l'intensité habi- 
tuelle de la maladie dans la région, la sensibilité de la variété qu'on 
y cultive, etc. 

Pour la vigne, faire, autant que possible, au moins 4 poudrages 
le premier, exécuté à la floraison, a en outre pour effet de réduire 
notablement la coulure; un autre aura lieu un mois après; un troi- 
sième lorsque les raisins auront leur grosseur normale, un dernier 
huit jours après (véraison). 

Dans les régions à fortes invasions et avec des cépages sensibles 
(Chasselas) faire précéder ces quatre traitements normaux de deux 
autres ; lorsque les pousses ont 7 à 8 centimètres puis un mois après. 

On peut être amené, pour diverses raisons, à rejeter l’emploi du 
soufre (présence de brouillards persistans, culture du cépage Othello 
qui est grillé par le soufre). Dans ce cas, on peut employer des pul- 
vérisations d'eau contenant pour 100 litres, 100 à 150 grammes de 
permanganate de potasse, 


Le Gérant, 
F. GUITEL. 


"IG Ik =: 


Sommaire du Numéro 9 d'INSECTA 


Entomologie générale : 


Pages 

R. Oberthür, — Un Longicorne nouveau du Soudan fTANGAIS 07 155 

A.-Vuillet.-—-[”Entomologie dans d'Inde....….:#2#4.. 4 157 

Entomologie économique : 

A. Vuillet. — Le Papillon du Karité (22 note)... 190 
« Les Vieux Auteurs » : Second Mémoire sur l'utilité de l'étude des 

insectes relativement à l'Agriculture et aux Arts, par G.-A. OLivier..… 193 
Premier mémoire sur quelques Insectes qui attaquent les céréales, 

PAT SAN OLIVIER (6m) ee ER EU 195 


PREMIÈRE ANNÉE OCTOBRE CE NUMÉRO 10 


INSECTA 


Revue Tllustrée d'Entomologie 


| 
| 
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| 
| 
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NS MTS ON LOL D CEE ON Et 
Publication mensuelle de la Station Entomologique 
de la Faculté des Sciences de Rennes 

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| [ ocrs0: 


IMPRIMERIE OBERTMUR, RENNES 


191 


ENTOMOLOGIE GÉNÉRALE 


LONGICORNES NOUVEAUX 


Par A NUILLET. 


I. — Une nouvelle ROSALIA du Thibet 


Rosalia Houlberti, x. sp. (FIG. 1). — Tête noire, le front 
étant garni d'une pubescence bleue. Pronotum et élytres bleu 


verdâtre clair avec des taches noires. Dessous noir éclairci par 


une pubescence bleuûtre, pattes en grande partie noire. 


Antennes du mâle dépassant les élytres de 
la longueur des 5 derniers articles. Troisième 
article des antennes égal au quatrième. Articles 
1 et 2 assez grossièrement, articles 3-11 très 
finement ponctués; ces derniers couverts d’une 
pubescence de plus en plus fine et courte en 
allant vers l'extrémité de l’antenne. Les articles 
3-6 portent sur les 2/5 apicaux de leur bord 
interne une brosse de poils noirs assez longs et 
serrés. Le tégument de l'antenne est noir ou 
brun mais coloré par une pubescence bleue sur 
les 3/5 proximaux des articles 3-7 et sur une 
partie de la surface des articles 8-0. 


| 
| 


V 


Fia. 1. — Rosaliu 
Houlberti VuIL- 
LET, O' [Gr. nat. ]. 
— Monts du Thi- 
bet (chasseurs in- 
digènes). 


Pronotum à deux épines latérales obtuses, très peu saillantes; 
présentant une tache noire médiane limitée en avant par le bord 


antérieur et dont la longueur est égale aux 2/3 de la longueur 


du pronotum, la largeur au 1/3 de la largeur du pronotum. 


Scutellum teinté comme le fond des élytres. 


IxsecTA, octobre 1911. 


al 


TES 


Elytres présentant chacun trois taches noires, transversales, 
atteignant toutes le bord externe, les deux dernières atteignant 
la suture. 

Cuisses présentant un anneau de pubescence bleue. Jambes 
et tarses plus ou moins éclaircis de pubescence bleue. 

Longueur totale : 23 millimètres. 
Longueur du pronotum : 4 millimètres. 
Largeur aux épaules : 5,5 millimètres. 
Longueur des élytres : 15 millimètres. 

Patrie : Thibet (chasseurs indigènes). Un seul exemplaire © 
dans la collection René Oberthür. 

Je dédie cette espèce à M. C. Houlbert, professeur à l'Ecole 
de Médecine, Directeur technique de la Station entomologique 


de la Faculté des Sciences de Rennes. 


Voici la liste des Rosalia connues actuellement, avec l’indi- 


cation des pays où elles furent découvertes : 


I. — Sous-genre ROSALIA s. str. 


alpina Linné, 1758, Systema Nature, éd. X, I, 
DA AIRE LEE She rent der ee D MCE CON RE Montagnes d'Europe. 


Batesi Harold, 1877, in /eutsch. Entom. Zeitschr., 
D CURE RE OR NN PE de qu a ru CN Japon : Yeso. 
funebris Motschulsky, 1845, in Pull. Soc. imp. 
Nai-WMoscou, XN III p.874 pE IE Ga rar Sitka. 
Houlberti Vuillet, 1911, in Znsecta, I, p. 215......... Thibet. 


Lameerei Brongniart, 1800, in Pull. Soc. ent. Fr., 
1800 Da RL eee OR 0 PO ne: Laos. 


II. — Sous-genre EURYBATUS 


borneensis Jordan ct Rotschild, 1893, in Ann. Nat. 
Hast MO) ET MP EATE A Re SL Et RS se Nord Bornéo. 
Bouvieri Boppe, 1910, in Bull. Soc. ent. Fr., 1910, 
(A ET EE PT PO On SEEN 


decempunctata Westwood, 1848, Cabinet of Orient. 
Entom." p.150, pl'AXIX fige 2... Assam. 


Ferriei Vuillet, 1911, in Znsecta, I, p. 79............... Japon : Oshima. 


Yunnan. 


= 217 — 


formosa Saunders, 1830, in Zrans. Ent. Soc. 
Ponpos al peu 6 plc NL fl "45.151... Indes Orientales. 


gravida Lameere, 1887, in Ann. Soc. Ent. Pelg., 
MAIS pp. 103 et-100. pl: LE, fe 4... Himalaya, Darjeeling. 


hariola Thomson, 1860, Æssai Class. Ceramb., p. 250. Inde. 
inexpectata Ritsema, 1890, in Votes Leyd. Mus. 


PANIER ae EP ENTIT ADI EX fe Aer ne Est Java. 
laeta Pameere, 1887 0in loc. ct, «pp. :162 et 168, 
DER EE SERRE ee nr es rane ces drone se Java. 


lateritia Hope, 1831, Gray's Zool. Miscel., p. 27... Nord Inde. 
Lesnei Boppe, 1911, in Pull. Soc. ent. Fr., p. 103... Formose. 
nigroapicalis Pic, 1910, in L'Echange, p. 36... Yunnan. 


novempunctata Westwood, 1848, loc. cit, pl. 
RARE Host NN AU EE UM ra Java. 


IT. —_ Un PLOCÆDERUS nouveau du Sud-Oranais 


Plocæderus Jafieuxi, z. sp. (FIG. 2). —— Tégument brun foncé 
pour les élytres, noir pour la tête et le pronotum; garni, dessus 
et dessous, d’une pubescence soyeuse d’un beau jaune d’or. 

Le fémur postérieur étant placé de façon à ce que son 
sommet se trouve sur le bord externe de l’élytre, l'extrémité 
de l'antenne du même côté atteint à peine ce sommet. 

Mesures prises sur une femelle : 

Longueur totale : 44 millimètres. 

Longueur du pronotum : 7,5 millimètres. 

Longueur de l’élytre : 32,5 millimètres. 

Largeur de la tête (y compris les yeux) : 7,5 milli- 
mètres. 

Largeur du pronotum (v compris les pointes) : 10,5 mil- 
limètres. 

Largeur des élytres : 13 millimètres. 


Cette espèce se distingue du P. Caroli Leprieur (1876, in 
Ann. Soc. ent. Fr. 1876, p. VII) (FIG. 3), du Hodna, par sa 
taille plus grande (pour P. Caroli, la longueur est, selon 
Leprieur, de 27 à 38 millimètres), son tégument plus foncé, la 
couleur de sa pubescence (d'un blanc éclatant chez P. Carol), 


= CAN — 


enfin par ses antennes qui sont relativement plus courtes, au 
moins chez la Q et dont le premier article est à surface plus 
régulière, moins corrodée. 

Les /ypes (plusieurs exemplaires capturés dans l’Extrême- 


Sud-Oranais par M. Jaffeux) font partie de la collection 
R. Oberthür. 


F1G. 2. — Plocæderus Jaffeuxi VUILLET, 
® type. — Extrème-Sud-Oranais (Jaf- 
feux) [Gr. nat.]. 


È7 


F1iG. 3. — Plocæderus Caroli LEPRIEUR. — 
Q de Bou-Saada, 1875 et o' de Hodna (Le- 
prieur) [Gr. nat.]. 


— 219 — 


Un nouveau TRICHOPTERYGIDÆ 
du Soudan français (Col.) 


PATA MA VIUTL ET 


Zamenhofia, zov. gen. — Faciès général d’un Wephanes 
Thomson. 

Pronotum ayant sa plus grande largeur en avant de la base; 
à bord postérieur tronqué. 

Mésosternum présentant une carène longitudinale médiane. 

Elytres tronqués postérieurement, laissant à découvert plu- 
sieurs anneaux abdominaux. 

Abdomen de 6 segments; pygidium présentant 3 pointes, 
comme dans le genre 7 72chopteryx. 

Articles 3-8 des antennes ayant une ligne circulaire de poils 
vers le 1/3 proximal de leur longueur. 

Hanches antérieures contiguës, les postérieures bien séparées 
(distantes de 1/4 de la longueur du bord métasternal postérieur 
dans l'espèce type). 

Fémurs postérieurs sans lamelle longitudinale. 

Espèce type : Z. Marchali, n. sp, du Soudan français. 

Le genre Zamenhofa paraît devoir être placé auprès des 
genres Zrichopteryx Kirby et Nephanes Thomson. Il se dis- 
tingue du premier par la forme de son pronotum, rétréci1 à la 
base, et l'absence de lamelle aux fémurs postérieurs; 1l diffère 
du second par la présence d’une carène mésosternale; enfin la 
structure de ses antennes le différencie à la fois des deux 
autres genres. 

Je dédie ce genre nouveau au D' L. Zamenhof, le génial 
inventeur de la langue internationale Esperanto. 


Zamenhofia Marchali, #. sp. — Brun noirâtre; élytres moins 


15 


20 — 


foncés que la tête, le pronotum et l'abdomen. Pattes jaune clair, 
antennes enfumées. 

Tête, pronotum et élytres couverts régulièrement de tuber- 
cules assez serrés, portant des poils jaunâtres. 

Pronotum transversal, sa plus grande largeur en avant du 
bord postérieur, ce dernier tronqué, plus long que le bord an- 
térieur; bords latéraux très finement rebordés dans leur tiers 
proximal ; angles non saillants; à chacun des angles postérieurs 
se trouvent deux courtes soies dressées, insérées côte à côte et 
dont l’ensemble peut donner l'apparence d’une fine épine. 

Yeux assez gros (20-25 facettes visibles inférieurement). 

Antennes à articles 3-8 subégaux, deux fois plus longs que 
larges étranglés un peu en goulot dans leur tiers distal, portant 
une série d'une dizaine de poils insérés suivant l'équateur de 
la partie large; la direction de ces poils est sensiblement per- 
pendiculaire à celle de l'axe de l’antenne. Articles 9-11 pro- 
gressivement élargis; O et 10 sont tronqués à la base et très 
rétrécis au sommet; 11 est deux fois plus long que large, 
pyriforme; sa plus grande largeur (un peu supérieure à la 
longueur d’un des articles intermédiaires) se trouve vers scn 
tiers proximal. Ces trois derniers articles (0-11) portent comme 
les précédents une série de poils subperpendiculaires à l'axe et 
de plus deux (articles O et 10) ou trois (article 11) séries de 


poils à direction subparallèle à l'axe. 


Mesures prises sur un exemplaire : 


ÉGnegtenrs Totale Su 0,54 millimètre. 
Éongueur:de/lagtenne. 5402 0e - 
Longueur du pronotum.......…. O,14 

Lonsueur d'unélytre. 7 22,8 0,2: —- 
Larceur clé Jantes O,18 -— 
Larseur dupronotuni sie 0,2€ 

Largeur des ÉbyiÉess RUES 0,27 _ 


Patrie : Koulikoro (Haut-Sénégal-Niger). 


Cette espèce a été capturée en nombreux exemplaires, par 


mon frère, Jean Vuillet, le 10 juillet 19011, « en tamisant un 
petit tas d'herbes fermentées provenant du sarclage de son 
jardin. » 


Types dans la collection R. Oberthür. 


Je dédie cette espèce à mon honoré maître, le D' P. Marchal, 


professeur à l’Institut National Agronomique. 


 — —— —— 


Les Étiquettes de la collection Wallace 


Pam AV UIRETS 


Lorsqu'on étudie des insectes provenant d’anciennes collec- 
tions, on remarque trop souvent que les étiquettes qu'ils 
portent à l’'épingle ne donnent sur leur provenance que des 
indications insuffisantes ou inintelligibles. Très fréquemment 
il n'y a qu'un simple chiffre ou un signe conventionnel, ou 
bien c'est la couleur de l'étiquette qui est chargée de rensei- 
gner l'infortuné entomologiste. Cette notation est quelquefois 
comprise par le premier possesseur de tels insectes; mais 
lorsqu'il s’en est séparé, que ses registres ont été égarés ou 
détruits, les matériaux d'étude qu'il avait réunis se trouvent 
avoir perdu les 0/10° de leur valeur. 


Les insectes d’une collection de Bostrychide et Scolytide 
réunie par A.-R. Wallace, et cédée récemment par O.-E. Janson 
à M. R. Oberthür, portent des étiquettes dont nous donnons 
ci-joint un fac-similé. Heureusement, une petite notice manus- 
crite de Janson permet d'en comprendre le sens. Comme 


d'autres insectes, pareillement étiquetés, peuvent exister ailleurs 


— 222 — 


sans autres indications, nous pensons qu’il n’est pas inutile de 


publier ici celles qui ont été réunies par notre sympathique 
collègue. 


Fac-similé d'étiquettes de la collection A.-R. Wallace 
(< coll. R. Oberthür). 


OR 


Explication des abréviations portées sur les étiquettes de 
localités de Wallace : 


Am. 


ATu. 
Pan. 
Bac. 
Bou. 
Cer. 
D'or. 


Ké. 


Lom. 
Mar. 


Aal. 


Amboyne. 

I. Aru. 

Banda, ñ 
D 

Batchian, = 
5 

Bourou, = 
2 

Ceram, Æ 


Port de Dorey (Nouv. 
Guinée). 

Gilolo (Moluques). 

I. Goram (Est de Ce- 
ram). 


Java. 


HR To (Nord de 


Il 


Il 


Batchian). 
I. Ké (Est de Banda). 
Lombock (Est de Java). 
Macassar (Celebes). 
Malacca. 


Men. — Menado (Celebes). 


1. —= Mysol (Nord de Ce- 
ram). 

Mort. = I. Morty (Nord de 
Gilolo). 

N. = Nouvelle Guinée (Ex- 
trémité Nord). 

D = Salwatty (Nord de la 
Nouvelle Guinée). 

Sar. = Sarawack (Bornéo). 

Sing. = Singapore. 

Sum. — Sumatra. 

Ter.» =Ternate (Moluques): 


Wag. = I. Waigiou (Nord-ouest 
de Nouv. Guinée). 

Tond.= Tondano (Nord Cele- 
bes, à 2,000 pieds 
d'altitude). 


Chenille de DEILEPHILA NICÆA 


La chenille de Derlephila nicæa, photographiée à l’état 
vivant et reproduite sur la planche ci-contre est certainement 
une des plus belles parmi les chenilles de Spingidæ de notre 
faune. Elle vit sur différentes espèces d'Euphorbes; 1c1 elle 
dévore avec appétit une feuille d'Exphorbia esula Linné. Sur 
d’autres feuilles de la même tige, se trouvent des chenilles 


lus jeunes de Deilephila euphorbie. L'une et l’autre espèce 
] 


ont été rapportées des Pyrénées-Orientales par M. R. Oberthür. 


Chenilles de Deilephila Nicœæa sur Luphorbia Esula. Pyrénées-Orientales (R. OBErTHüR). 


Lo) 
LS) 
(Sa 


ALES VIEUXS AUTEURS: "0 


Observations sur le genre FULGORE @) 
Par G. À. OLIVIER, D. M. 


Ce qui distingue le plus les animaux, c'est la configuration 
de la tête. Les Fulgores, vulgairement connues sous le nom de 
Porte-lanternes, nous présentent sur cette partie de leur corps des 
formes si variées et si singulières, qu'on est bien étonné de les 
trouver dans un même genre d'insectes. Les unes ont à la partie 
antérieure de la tête, un prolongement fait en forme de vessie 
enflée et alongée, les autres en scie, en couronne, en trompe sem- 
blable à celle de l'Eléphant, en muffle, etc. Il semble que la Nature 
a voulu ébaucher sur ces insectes les différens moules, les diffé- 
rentes formes qu’elle devoit ensuite départir aux autres êtres. 
Mais quel peut être l'usage de ce prolongement de la tête? Sui- 
vant les observations de Mérian, l'espèce de Cayenne et de 
Surinam, dont le devant de la tête est en forme de vessie, répand, 
pendant la nuit, une lumière si vive, qu'elle permet de lire le 
caractère Îe plus fin. D'après le témoignage de cet auteur, Linné, 
Reaumur et la plupart des Entomologistes n'ont pas douté que 
les Fulgores ne fussent lumineuses. Cependant, après avoir ques- 
tionné quelques Naturalistes qui ont habité nos colonies, touchant 
cette Fulgore, qui pouvoit produire une matière phosphorique 
aussi lumineuse, ils nous ont dit n'avoir jamais pu appercevoir 
que cet insecte eût cette propriété. M. Richard, envoyé à Cayenne 
par le gouvernement, a élevé plusieurs espèces de Fulgores, et 
entr'autres celle dont parle Mérian, sans qu'il ait pu découvrir 


quelque trace lumineuse sur le corps de ces insectes. Nous n'avons 


(r)MMoir Zrsecta, I; Jp. 13: 
(2) Extrait du Journal d'Histoire Naturelle (Paris, 1792), t. IT, p. 3r. 


— 226 — 


sur les autres espèces aucune observation, et celle d'Europe n'est 
certainement point lumineuse. Si l'observation de Mérian est 
exacte, Je suis porté à croire que cet auteur n’a examiné ses Ful- 
vores qu'après leur mort. J'ai souvent eu occasion, dans les dépar- 
temens méridionaux de la France, de trouver des Cigales (qu'on 
sait avoir les plus grands rapports avec les Fulgores) entièrement 
phosphoriques après leur mort, et qui répandoient une lumière 
très-vive. Reaumur nous apprend qu'ayant eu la curiosité de voir 
l'intérieur de la vessie d’une Fulgore, il n'y put découvrir qu'une 
cavité considérable, renfermée par un cartilage médiocrement 
épais. Quand on supposeroit que les substances qui y étoient, 
lorsque l'animal vivoit, s'étoient desséchées, elles n’auroient 
Jamais pu remplir, lors même qu'elles étoient molles, qu’une 


petite partie de cette cavité. 


On voit, d’après ce que nous venons de dire, que l'usage de la 
partie antérieure de la tête des Fulgores n'est pas encore bien 
connu. Nous ignorons si cette partie est phosphorique pendant la 
vie de l'animal, ou seulement après sa mort; si c’est un simple 
ornement que la Nature lui a donné, ou si c’est une arme propre 
a le défendre. 


Quant aux caractères génériques essentiels qui distinguent les 
Fulgores des Cigales et des Tettigones, ils sont très-aisés à 
appercevoir, malgré les grands rapports qui lient entreux ces 
trois genres; nous les trouvons : 1° dans la forme du troisième 
article des antennes globuleux, assez gros et chagriné; 2° dans 
les deux petits yeux lisses, placés sous les yeux à réseau. Les 
Cigales et les Tettigones ont trois petits yeux lisses à la partie 
supérieure de la tête, et les premiers articles des antennes sont 
cylindriques. Nous remarquerons, avant de finir, que Linné et 
Fabricius ont placé parmi les Cigales quelques espèces, telles 
que Cicada lanata, C. perspicillata, C. nervosa, C. phalaenoides, 
qui sont de véritables Fulgores. 


Description de deux nouvelles espèces de MUTILLES (1) 


Par M'LATREILLE. 


Il est très-facile de se méprendre, au premier coup-d'œil, sur 
les deux nouveaux insectes que je me propose de faire connoître. 
Un corcelet articulé, un corps glabre ou fort peu velu, une forme 
assez alongée, leur donnent beaucoup de ressemblance avec les 
Fourmis. Is appartiennent cependant au genre Mlle, comme 
il est aisé de s'en convaincre, soit par l'examen des parties de la 
bouche, de la figure des antennes, soit encore par l'#abitus de 


ces insectes, considéré plus attentivement. 


I. MUTILLE formicaire. MUTILLA formicarta. 
M. rouge glabre; corcelet M. rubra, glabra; thorace 
noueux; abdomen noir. nodoso; abdomine migro. 


DESCRIPTION. Corps aptère, très-glabre, luisant, long d'une 
ligne et demie. 


Tête plus large que le corcelet, rouge, déprimée, obtuse anté- 
rieurement, échancrée postérieurement, avec les angles latéraux 
de la base saillans; yeux petits, ronds, noirs; antennes filiformes, 
presque de la longueur du corcelet, rapprochées, fauves à leur 
base, d'un brun rougeâtre vers leur extrémité; articles peu dis- 
tincts : le premier plus long, plus épais, presque cylindrique, un 
peu courbe; les autres égaux. 


Corcelet étroit, alongé, d'un rouge un peu noirâtre, bilobé en 
dessus : lobe antérieur ovale, élevé, plane dans son mulieu, 
rebordé antérieurement et sur les côtés; lobe postérieur plus long, 


arrondi, presque cylindrique, rétréci un peu postérieurement. 


Abdomen oblong, noir, pointu à son extrémité. 


(1) Article paru, en 1792, dans le /ournal d'Histoire Naturelle, t. IT, p. 98. 


Pattes courtes, noires; cuisses un peu renflées; tarses roussâtres. 


Trouvée dans les environs de Brive, au mois de juin 1791. 


2. MUTILLE articulée. MUTILLA arliculata. 
M. noire, presque glabre; M. gra, subglabra; thorace 
corcelet rouge, articulé. rubro, articulato. 


DESCRIPTION. Corps aptère, luisant, long de trois lignes et 
demie. 


l'éte plus large que le corcelet, renflée et arrondie postérieure- 
ment, très-noire, légèrement velue, pomtillée; yezx ronds, noirs; 
trois petits yeux lisses, sur le sommet; #andibules fauves, 
bidentées à leur extrémité; an/ennes un peu plus courtes que le 
corcelet, insérées au-devant d'un tubercule rougeûtre, de douze 
articles : le premier plus long et plus gros, conique, noir en 
dessus, fauve en dessous; le second petit, grenu, fauve; le troi- 
sième alongé, presque conique, de la même couleur que le précé- 
dent; les suivans un peu distincts, noirâtres. 

Corcelet étroit, alongé, très-peu velu, rouge, à trois divisions 
en dessus : la première plus grande, convexe, arrondie; la seconde 


formée par quelques élévations; la dernière arrondie, convexe. 


Abdomen ové, très-noir, très-glabre; anus armé d'un aïiguillon 


fort, poignant, tirant sur le brun. 


Pattes d'un fauve obscur; dessus des cuisses noirâtres; /arses 
3 


velus. 


Elle se trouve aux environs de Brive, dans les jardins, les 
terreins sablonneux, pendant l'été. 


> -— — —— 


Description d’une nouvelle espèce de CÉTOINE G) 


Par G. À. OLIVIER. 


Parmi les Insectes que M. le Blond a envoyés de Cayenne, à la 
société d'Histoire Naturelle et à quelques-uns de ses membres, 
nous avons remarqué une Cé/oine qui n'est décrite dans aucun 
ouvrage, et que nous n'avons vu dans aucune collection. Nous 


croyons devoir en donner ici la description et la figure. 


CÉTOINE grillée. CETONIA clathrata. 
GSCorcelet noir, rayérde C: 0 Thorace nigro,  flavo 
jaune; élytres d’un pourpre  lneaio, elytris fusco-purpureis 
foncé, pointillées de Jaune,  favo punctatis, tab. 6, fig. 2. 
pl=0 ho 2. 


Elle se trouve à Cayenne. Habitat Cayenne. 


Magnitudo Cetonie chinensis. Clypeus quadratus, subtriden- 
tatus. Antenne nigre, clava triphylla rufescente. Caput mgrum 
immaculatum. Thorax orbiculatus niger, marginibus, lineis tribus 
strisaque laterali abbreviata flavis; margo tamen tenuisstme niger 
denticulatus. Elytra fusco-purpurca flavo punctata. Corpus 
subtus nigro-æneum ferrugineo villosum. Pedes nigri, femoribus 
anticis, versus apicem unidentatis. Abdomen postice nigrum, 
maculis tribus oblongis flavis. 

Elle est à-peu-près de la grandeur de la Cétome chinoise. Les 
antennes sont noires, avec la masse ferrugineuse triphylle. La tête 
est noire, sans taches. Le chaperon est carré, presque tridenté. Le 
corcelet est noir, avec trois lignes longitudinales, au milieu, une 
autre vers les bords latéraux, et une ligne transversale, courte, 


latérale, d’un jaune obscur. Le rebord est noir et crénelé. Les 


(1) Article paru, en 1792, dans le Journal d'Hisloire Naturelle, t. 1, p. 92. 


— 230 — 


élytres sont d'un pourpre foncé, avec un grand nombre de petits 
points d'un Jaune blanchâtre. Le dessous du corps est d’un noir 
bronzé, couvert de poils courts, ferrugineux. La partie postérieure 
de l'abdomen est noire et marquée de trois taches oblongues, 
d'un jaune obscur. Les cuisses antérieures ont une petite dent vers 
leur extrémité; les jambes ont une petite entaille vers leur base 


interne, et trois fortes dents vers leur extrémité externe. 


Du cabinet de la société d'Histoire Naturelle. 


Fac-similé de la fig. 2, pl. 6, du Journal d'Histoire 
Naturelle. 


RIPIPHORUS PI. 40 (1) 


Par Louis BOSC. 


Palpr inequales, filiformes, maxilla membranacea rotundata, 
minuta, labia membranacea, superius bipartitum, inferius 
integrum acutum. 


RIPIPHORUS SUBDIPTERUS 
R. antennis flabelliformibus, elytris minutissunis. 


Tête d’un noir mat, applatie en devant, presque quarrée. Yeux 
d'un noir brillant. Antennes pectinées, posées à la partie supé- 
rieure de la tête, entre les yeux. Feuillets jaunes, applatis dans 
le sens de leur parallélisme, au nombre de 8 de chaque côté, 
avec un impaire, plus longs que l'antenne, et recourbés à leur 
extrémité (dans le mâle); noirs, avec un peu de jaune à la base, 
courts, presque droits, au nombre de 8, placés d’un seul côté, avec 
un impaire (dans la femelle). 

Clypéus légèrement émarginé, cilié. 

Lèvre supérieure membraneuse, bifide, velue. Les divisions 
recourbées. 

Palpes inégaux, filiformes. Les antérieurs composés de trois 
articles, le premier aussi long que les deux autres, attaché au dos 
de la mâchoire. Les postérieurs également composés de quatre 
articles presque égaux, attachés à la base de la lèvre inférieure. 
Tous sont jaunes dans le mâle, et moitié noirs et moitié Jaunes 
dans la femelle. 

Les mandibules cornées, simples, très-alongées, très-recour- 


bées, très-aiguës. 


(1) Article paru, en 1702, dans le Journal d'Histoire Naturelle, t. HD 208. 


PI. 40 


Benard drexit. 


Bose del , 
Journal d'Hist. Naturelle W° 20, 


Les mâchoires membraneuses, ovales, entières, très-courtes, 
cihées, blanchâtres. 

La lèvre inférieure membraneuse, entière, terminée en pointe, 
glabre, blanchâtre. 

Le thorax presque quarré, plus mince et alongé dans sa partie 
antérieure; plus épais, et obtus dans sa partie postérieure; ponctué 
en-dessus, et velu sur les côtés; couleur de poix; scatellum trian- 
oculaire, très-épais, d'un noir brillant, dans le mâle. Abdomen 
plus long, aussi large et moins épais que le thorax, couleur de 
poix, ponctué, et légèrement velu, dans le mâle. Abdomen aussi 
épais que le thorax, couleur de rouille, avec un point noir sur 
chaque anneau, une rangée de semblables points sur le premier, 
une tache noire à l'extrémité du dernier, et terminé par un prolon- 
gement de substance cornée, applati, d'une demi-hgne de long, 
parallèlogramique, duquel sort l'organe qui donne issue aux œufs, 
dans la femelle. 

Les élytres extrêmement petites, ne s'étendant pas au-delà de 
la base du thorax, concaves, triangulaires, avec les angles obtus, 
jaunâtres à l'extrémité, noirâtres à la base. 

Aîles plus longues que l'abdomen, ne se repliant pas, plhissées 
dans leur longueur, transparentes, avec une large tache fauve 
dans leur milieu. 

Pattes jaunes dans le mâle, les deux dernières paires noires 
dans la femelle. Les antérieurs ont cinq articles aux tarses, et 
les postérieurs seulement quatre. Le premier et le dernier article 
très-alongés. Crochets cihiés en-dessous. 

Tout l’insecte a environ 4 lignes de long, et 1 À de large. La 
femelle est d’un tiers plus grosse. 

Ce genre d'insecte diffère du Pyrochora et du Neycidalis, par 
les palpes filiformes, les mâchoires ovales, la lèvre inférieure 
membraneuse et entière. Il y a plusieurs rapports naturels avec le 
Necydalis humeralis, et l'A palus 2-maculatus. Je crois qu'il doit 
être placé dans le système, à côté des mordelles dont il est très- 
voisin par ses caractères génériques. Le nom vient du grec 77915, 
éventail. 


— 234 — 


Le r:p1phorus subdipterus a été trouvé aux environs de Mont- 
pellier, et m'a été communiqué par M. Dorthes. Les parties de 
la génération de la femelle, analogues à celles du Melolontha 
vulgaris, déterminent à croire qu’elle dépose ses œufs dans la 


terre, c'est encore un nouveau rappors avec le VNecydalis humeralis. 


EXPLICATION DE LA PLANCHE 


Aa Le Ripiphorus mâle, vu de côté et en dessus. 
B® Le Ripiphorus femelle, vu en dessous. 

1 Le clypéus. 

2 La lèvre supérieure. 

3 Les mandibules. 

4 Les palpes antérieures, accompagnées des mâchoires. 

5 Les palpes postérieures, accompagnées de la lèvre pos- 

térieure. 

6 L’antenne du mâle. 

7 L'antenne de la femelle. 

8 Le moignon d'élytre. 

9 La partie supérieure de la génération de la femelle. 
10 La patte antérieure. 

11 La patte postérieure. 

12 Un des crochets très-grossi. 


ENTOMOLOGIE ÉCONOMIQUE 


LES, VIEUX AUTEURS.” 


Second Mémoire sur l'utilité de l’étude des Insectes, 
relativement à l’Agriculture et aux Arts /Suile) (1) 


Pan CG A NOLIVIER DM 


Cependant la soie n’a pas laissé d’être extrèmement rare, en 
Europe, pendant long-tems, soit parce que l’on manquoit d'ins- 
trumens ou d'instructions nécessaires pour la filer et pour la 
travailler, soit parce que l’on ne faisoit aucun commerce avec les 
peuples qui seuls possédoient cette matière précieuse. Mais 
depuis quelque tems la soie est devenue une des principales 
branches de commerce de la France, de l'Italie et de l'Espagne. 

On a fait diverses tentatives pour mettre à profit l’industrie 
des Araignées. Reaumur, chargé par l’Académie des Sciences, 
de suivre ce travail, a prouvé qu’il n'y avoit que les coques filées 
autour des œufs qui puissent être mises en œuvre. M. Valmont 
de Bomare a présenté depuis peu à la Société d'Agriculture, des 
coques d’Araignées, envoyées de l'Amérique, qui paroissent très- 
propres à être filées. Mais, outre que les femelles feroient seules 
de pareilles coques, la haine que ces Insectes se portent entr'eux, 
Ôte tout espoir de les élever, et d’en obtenir une matière assez 


abondante pour devenir un objet intéressant. 


(1) Voir Znsecta, p. 193. 


— 236 — 


Il existe sans doute beaucoup d’autres chenilles que celles du 
ver-à-soie, dont les coques pourroient nous être plus utiles que 
celles des Araignées, si nous savions ou si nous voulions 
apprendre à les employer et à les mettre en œuvre. C’est sur-tout 
dans l'étude des Insectes et dans la contemplation de leurs pro- 
duits, qu’on trouve souvent l’occasion de juger combien l’homme 
est encore loin de profiter de tout l'avantage que la Nature lui a 
donné sur les autres êtres, et combien il a peu fait encore pour 
donner à son industrie tout son développement. Pourquoi l'Eu- 
ropéen, si actif et si industrieux, ne cherche-t-1l pas à mettre à 
profit, non-seulement les productions de son sol, mais celles des 
autres contrées de la terre, plus favorisées que l'Europe? Ainsi 
ne pourroit-1l pas tirer parti de la Chenille à scie de Madagascar, 
qui, différente de la nôtre, produit un cocon plus petit, rond, 
très-dur, et d’un blanc nacré? M. Bruguière, de qui je tiens encore 
ces détails, a vu de cette soie en bordure, sur des pagnes fabri- 
quées dans le pays, et qui lui a paru aussi fine et beaucoup plus 
forte que celle de nos plus belles étoffes de soie. Cette Chenille 
se nourrit des feuilles du Casuarina equisetifolia LINN. Elle 
naît sur cet arbre, y vit, et finit par y attacher son cocon. Nous 
pourrions sans doute espérer de naturaliser au midi de la France, 
en Corse, ou dans nos Colonies, cette nouvelle espèce de Chenille, 
y transporter l'arbre, et tenter même de la nourrir avec l’Ephédra, 
ou les feuilles de Pin, qui ne paroissent pas avoir plus de dureté, 
et ont à-peu-près la même saveur que les feuilles du Casuarina. 
Et combien d’autres espèces de Chenilles dans les climats brûlans 
de l'Afrique et de l'Amérique, ne sont-elles pas propres à fournir 
une matière aussi belle que la soie! J'ai reçu de Cayenne une 
matière soyeuse très-propre à être filée, et produite par un Insecte 
que je ne connois pas encore. 


La plupart des Chenilles, qui vivent en société, construisent 
des nids de soie, dont l'industrie humaine n’a pas encore su tirer 
parti, et qui cependant la sollicitent depuis long-tems. Reaumur a 
fait divers essais, qui ne laissent là-dessus aucun doute; il a 


prouvé qu’on peut carder et filer avec avantage ces nids, et qu'on 


en retireroit une matière moins belle à la vérité, mais moins chère 
et plus utile que la soie. 

Le miel n'est pas la seule production des Abeilles. La cire que 
ces Insectes fournissent est d'un usage si étendu, soit dans les 
arts, soit dans la médecine, qu'il seroit très-difficile de nous en 
passer. Presque toutes les espèces d’Aberlles construisent leurs 
nids avec une cire plus ou moins belle, et l'espèce de la Guyane 
fait le sien à découvert, en employant une cire brune plus gros- 
sière que celle d'Europe, mais qui seroit sans doute propre à 
divers usages économiques. La plupart des Guêpes pourroient 
aussi nous engager à tirer parti de leur industrie dans la facture 
des cartons et du papier. 

Dans la province de Yucatan, sur le golfe du Mexique, les 
Indiens retirent un vernis très-beau, en faisant bouillir dans un 
chauderon plein d’eau, une espèce de Chenille qui se trouve sur 
quelques arbres de ce pays. L'ébullition détache et fait surnager 
ce vernis, qu'on retire, et qu'on emploie ensuite. Quelques autres 
Chenilles fileuses, soumises à la même épreuve, donneroient peut- 
être le même résultat. 

Pourrions-nous passer sous silence cet Insecte précieux auquel 
on doit la teinture de l’écarlate, si au-dessus de la pourpre des 
anciens? Et même, relativement à cet objet, pourrions-nous ne 
pas jeter quelques reproches sur l'indifférence des Nations 
modernes, si jalouses cependant d'étendre les branches de leur 
commerce, et d'accroître leurs richesses par la conquête de nou- 
veaux produits commerciaux? Nous étions parvenus, 1l est vrai, 
après bien des peines et des périls, à nous procurer, à S. Domin- 
gue, la véritable Cochenille du Mexique; mais dans un tems où 
l'administration veilloit si peu à l'intérêt public, et où les admi- 
nistrateurs ne s’occupoient que de leurs intérêts particuliers, on 
a laissé périr cet Insecte, et on n’a plus dans cette isle, que la 
Cochenille silvestre. On ne sait pas même encore si cette Coche- 
nille n'est qu’une variété de l’autre, ou si c’est une espèce diffé- 
rente. On n'a pas encore fait des tentatives suffisantes, afin de 
reconnoître si la culture et les soins pourroient donner à cette 


— 238 — 


Cochenille silvestre, la perfection et la beauté de l’autre; et 
cependant cette branche de commerce est un objet de la plus 
grande importance; puisqu'il est prouvé que les Espagnols four- 
nissent pour la valeur de plus de dix millions de livres tournois 
de Cochenille. 

Presque toutes les Cochenilles et tous les Kermès fournissent 
une couleur plus ou moins belle, plus ou moins vive : tels sont 
le Kermès de Pologne, ou graine d'écarlate, le Kermès des dépar- 
temens méridionaux de la France, un autre dont les Russes savent 
tirer un beau cramoisi. Mais la beauté de la couleur de la Coche- 
nille du Mexique a fait négliger beaucoup d’autres espèces 
propres à la teinture. Cependant nous devons peut-être nous 
plaindre de ce que l’on donne à la Cochenille Américaine une 
préférence si absolue, qui empêche l'usage de tant de nouveaux 
moyens de se procurer d’autres substances colorantes, moins vives, 
il est vrai, mais bien moins coûteuses, et qui sont plus à notre 
portée. Selon quelques voyageurs, les Orientaux retirent des 
vessies du Lentisque, produites par la piquure d’un Insecte, un 
rouge très-beau, par des procédés que nous ignorons encore. 
Enfin, 1l est permis de croire et de publier que c'est d’un Insecte 
alé que l'on retire cette substance, nommée Gomme lacque, dont 
on se sert pour tendre en rouge. On sait aussi de quel usage 
sont pour la teinture noire, les galles, ces tubérosités qui naissent 
sur les différentes parties des végétaux, et qui sont occasionnés 


par la piquure et le séjour des Insectes. 


(A suivre). 


Le Gérant, 
GUITEL. 


Sommaire du Numéro 10 d'INSECTA 


Entomologie générale : 


Pages 
AAA EVE GNPI CAMES NOUVEAUX ee D 215 
Id. — Un nouveau 77ichoplerygide du Soudan français (Col.)............ 219 
Id LES Pts de TANCOleC TOME VALATER PE 2 
Latchenile de De EDEN TIC CD Re D 223 

« Les Vieux Auteurs » : Observations sur le genre Æ#/gore, par G.-A. 
OTAVIER ADM 22e armee nan 0e se ee LE . 229 

« Les Vieux Auteurs » : Description de deux nouvelles espèces de 
AITITES DAT MM SL ADRELÉ LENS eee sacs: nee eee een CEE ARE 

« Les Vieux Auteurs » : Description d’une nouvelle espèce de Céfoine, 
PA IC AMC IVIERSS. -éuenere ne nacre: etre RU ae ee ES .… REA 
CPS WIEUXPAUEEUTS D: 7222040725, pl. 40, Dan OMS OSC re. 251 


Entomologie économique : 


« Les Vieux Auteurs » : Second Mémoire sur l'utilité de l’étude des 


insectes relativement à l'Agriculture et aux Arts, par G.-A. Ouivier (suile) 233 


PREMIÈRE ANNÉE NOVEMBRE 1911 Numéro 11 


INSECTA 


Revue Tllustrée d'Entomologie 


Publication mensuelle de la Station Entomologique 
de la Faculté des Sciences de Rennes 
MNENTQ: 
4 À DEC 1819]: 
NÇ#0ral Museuf 


IMPRIMERIE OBERTHUR, RENNES 


ISA 


ENTOMOLOGIE GÉNÉRALE 


Notes sur quelques NÉVROPTÈRES 


FAR RMEONGINENAVAS, SIT 


L'idée proposée dans /#secta de faire quelques monographies 
des insectes des colonies françaises est fort séduisante; je ne 
peux que l’approuver et contribuer à sa réalisation dans la 
mesure des mes forces. 

Mais malheureusement 1l est trop vrai, pour les Névroptères, 
ce que mécrivait M. À. Vuillet, dans une lettre du 20 juin 
dernier : « Nous pensons bien qu’en effet l'étude de ce groupe 
nest pas encore assez avancée pour permettre actuellement la 
publication d'une monographie, mais vous pourriez publier dans 
Insecta une série de notes d’une étendue quelconque, comprenant 
des descriptions d'espèces nouvelles, etc. Dans un an ou deux, 
ou plus tard, ces matériaux pourraient être réunis et remaniés 
de façon à construire une ou plusieurs monographies (par 
exemple : Ascalaphides des colonies françaises, Névroptères 
d'Algérie, etc.) qui pourraient être publiées séparément ». C’est 
- ce que Je vais faire très volontiers. 

M. Vuillet mayant fait un envoi de Névroptères de la 
Station entomologique de Rennes, j'ai commencé par son étude 
la série des notes à publier dans /#secta. Voici le résultat 


Famille ASCALAPHIDES 


1. Proctarrelabris involvens Waik., Natal, D° Martin. 
2. Ascalaphus ictericus Charp, Constantine, Batna-Talmet 
(D' Martin); forêt de Tagma. 


— 240 — 


Famille MYRMÉLÉONIDES 


1. Palpares amitinus Kolbe, Diego-Suarez (Madag.), S Q. 
2. Palpares inclemens \WValk., Natal, D' Martin. 


3. Palpares hispanus Hag., Batna, Sebdou, Nemours, D' Mar- 
tin. 

4. Palpares cephalotes Klug, Daouannlé, Djibouti, Aden, | 
D' Martin. 
5. Palpares varius sp. nov. 
Similis pardaloidi Van der Weele. 


Caput nigrum, pilis nigris, labro et tuberculo antennifero 
flavis, palpis nigris, ad articulationes flavis, labialibus vix duplo 
longioribus quam maxillaribus, ultimo articulo externe recto, 
interne in clavam sensim ampiiato, apice angustato; antennis 
nigris, clava forti. | 

Prothorax transversus, flavus, flavo pilosus, fascia longitu- 
dinali media nigra, antice angustata, inter duos sulcos dilatata. 
Pectus, meso- et metanotum fusca, fulvo longiter denseque 
pilosa. 

Abdomen fuscum, inferne obscurius, superne, ad medium 
pallidius, griseo pilosum. 

Pedes robusti, totaliter migri, pilis migris longis, alus fulvis 
brevioribus densioribusque vestiti; calcaribus subrectis, ante- 
rioribus duos primos tarsorum articulos superantibus. 

Alæ longæ, membrana hvalina, fusco maculata, stigmate 
aureo, radio stria fusca basilari. 

Ala arterior reticulatione subtota flavo-aurea, inter maculas 
fusca. Venulæ costales pleræque fusco limbatæ, basi propiores 
haud fuscatæ, sequentes ad basim tantum; item limbatæ aliquot 
radiales, pleræque intercubitales in tertio basilari, aliquot et 
angustissime post tertium, pleræque cubitales et marginales 
posteriores ad extrema. Guttæ aliquot subrotundæ sparsæ in 
area apicali et in quarto posteriore alæ, aliæ grandiusculæ ad 
marginem ab extremo cubiti ad apicem. Fasciæ transversæ fere 


obliteratæ. Media guttulis pone radium et cubitum sensibilis; 
antestigmalis guttis discalibus, anteriore grandiore, nec se- 
ctorem nec procubitum attingente. 

Ala posterior fascus distinctioribus : 1* gutta ad furcam cubiti 
et ramum recurrentem; 2* media a radio ultra medium alæ; 
3" stigmalis in duas tresve guttas divisa, anteriore ad radium 
cum macula costali continuata, posteriore ultra cubitorum ana- 
stomosim; 4° apicah gutta in area apicali cum stria longitudinal: 
sinuosa et in apicem desinente fere continuata. Guttæ ad totum 
marginem grandiusculæ. Venulæ costales mediæ basi vel tota- 


liter fusco limbatæ. Reticulatio aureo-pallida, inter maculas 


fusca. 
LOTO MORE AR RER AO 7 
TS SE I MERE Er eee 58 — 
RE PDO de Re are 56 — 


Patrie : Lady Smith, D' Martin. 


6. Sogra () brachygaster Ramb., Natal, D' Martin. 

7. Sogra dasymalla Gerst. Echantillon plus colorié que le 
type. Port-Elizabeth, D° Martin. 

8. Creagris plumbeus Oliv., Villa Real (Portugal), D' Martin. 

o. Creagris murinus Klug., La Haadje, D' Martin. 

10. Creagris africanus Ramb.,, La Marnia, D' Martin. 

11. Creagris proximus Perimguey (17. of the South African 
Museuin, 1010, p. 446). Un échantillon étiqueté « Zoulouland, 


m,. 


D' Martin ». Long. du corps 26 "/"; de l'aile antérieure 32 "/”,; 
delarpostérieure 32.2/7. 

M. Banks (Ann. Entom. Soc. Amer, 1911, p. 15) semble 
croire à l'identité de cette espèce avec le zzb1fer Kolbe. Je ne 
puis identifier l'échantillon que j'ai sous les yeux avec les autres 


du vrai #ubifer que j'ai vu en nombre et dont j'en possède dans 


(1) Genre à publier dans la revue Pro/eria, dont la publication a été 
interrompue par la révolution de Portugal. 


20) 


ma collection, notamment de l’Abyssinie, avec lesquels M. Banks 
identifie le proximus. 

Ce dernier est beaucoup plus petit, plus obscur (le front en 
particulier), le stigme moins ou pas indiqué, la strie de l’arle 
postérieure moins sensible, etc. 

12. Creagris mortifer Walk, Lady Smith, D' Martin. 

13. Macroleon quinquemaculatus Hag., Natal, D' Martin. 

14. Nesoleon mysteriosus Gerst, Daouannlé, Djibouti (Küil. 
110). 

15. Cueta gen. nov. 

Similis Vesoleonti. 

Antennæ thorace breviores, basi distantes, clava manifesta. 
Palpi longitudine mediocres, labiales ultimo articulo fusiformi. 

Abdomen G' Q longitudine inæquale, maris ala posteriore 
longius, feminæ brevius, cercis in GC mamifestis, cylhindricis. 

Pedes mediocres, calcaribus primo articulo tarsorum brevio- 
ribus; tarsis articulis 1° et 5° longitudine subæqualibus, inter- 
medus brevibus. 

Alæ margine externo convexo, vix sinuoso; linea plicata 
duplici apicali, anteriore magis manifesta; area costali angusta, 
venulis simplicibus, apicali dilatata; sectore radin longe ultra 
ramum obliquum cubiti orto, plus quam 5 venulis radialibus 
præcedentibus. 

Ala anterior serie venularum gradatarum instructa; ramo 
recurrente et linea plicata pone cubitum prædita. 

Ala posterior anteriore brevior, in ©‘ pilula destituta. 

Le type de ce nouveau genre est l'espèce suivante. 

Par la longueur des éperons il est voisin du genre Wyrmeleon, 
mais 1} s'en écarte par le nombre des vemnules radiales à l'aile 
postérieure, par la longueur de l’ahdomen et des cerci, etc. 

Par la présence des cerci 1l est semblable aux genres Macro- 
nemurus, Brachynemurus et Nemoleon; mais 1l diffère des trois 
par le nombre des veinules radiales, c'est ce qui le fait placer dans 


une autre section bien différente, d'après la division de Banks.: 


Par la structure du champ radial des ailes on pourrait le 
confondre avec le VNesoleon Banks, mais il s'en distingue par 
la structure de l'abdomen et par la forme des ailes non échan- 
crées au bord externe, etc. 

10. Cueta trilineata sg. mov. (fig. 1). 

Fulvo-straminea, fusco lineata. 

Caput inter antennas fuscum; vertice fornicato, linea trans- 
versa ex quatuor maculis fusca; antennis fuscis, fulvo annulatis; 
palpis labialibus articulo ultimo grandi, inflato, acuminato, 
subtoto fusco. 

Prothorax longior quam latior, antice modice angustatus, 
disco tribus vittis longitudinalibus fuscis. Meso- et metanotum 
fusco lineata. Pectus subtotum fuscum. 

Abdomen inferne fuscum, superne fusco trilineatum, linea 
media ante apicem segmentorum obsoleta. Cerci breves, cylin- 
drici, pilosi. Spinæ in apice © nigræ, curvæ. 

Pedes mediocres; femoribus subtotis, fuscis, posterioribus in G 
longiter pilosis; tibus puncto dorsali ante medium et annulo 
apicah fuscis; calcaribus tenuibus, rectis, testaceis, mediam 
primi articuli tarsorum longitudinem æquantibus vel superan- 
tibus; tarsis fusco annulatis; unguibus tenuibus, brevibus, diva- 
ricatis, testaceis. 

Alæ hyalinæ, venis fusco 
et pallhido varus, venulis sub- 
totis fuscis; stigmate pallide 


testaceo, interne macula 


fusca grandi limitato; ve- nr. 
Cueta trilineata Q Nav. Aile antérieure 2/1 


nulis radialibus internis seu 
(partiel). 


ante sectorem 7-0. 
Ala anterior (FIG. 1) aliquot venulis fusco limbatis, gradatis 


in area apicali, externis et apicalibus in area radiali. Præterea 
duæ striæ oblique fuscæ : 1* concava externe, ad anastomosim 
rami oblhiqui cubiti, præter ramum recurrentem; 2° apicali 


parallela margini externo, a cubito antrorsum. 


— 244 — 


Ala posterior stria parum sensibili externa, paucissimis ve- 


nulis limbatis. 


(o] Q 
L'on CODE Me SONT CAES O M Ur 
- Al are Le. 0e 24 ) — 
—— DOPLT-St ARS 20 
abdOmaenes ASE 16,5 


Patrie : Dyibouti, 1001, D' Martin (un couple). 
17. Myrmeleon inconspicuus Ramb. Sans indication de patrie; 


je le suppose de France. 


18. Myrmeleon cephalicus 59. nov. 


Caput grande, transversum, prothorace multo latius, oculis 
globosis, fuscis; fronte nigra, nitente; labro palpisque testaceis; 
antennis fuscis, thorace longioribus, clava mediocriter dilatata; 
vertice et occipite nigris, opacis, duabus maculis elongatis trian- 
cularibus testaceis. 

Thorax brevis, segmentis latioribus quam longioribus. Pro- 
thorax testaceus, antice rotundatus. Meso- et metanotum fusca, 
ad medium testacea. Pectus fuscum. 

Abdomen fusco-rufum, pilis albidis, cylindricum, alis multo 
brevius. 

Pedes testaceo-pallidi, nigro setosi; tarsis testaceo-ferrugi- 
neis; calcaribus primum tarsorum articulum æquantibus vel 
leviter superantibus. 

Alæ hyalinæ, immaculatæ, fortiter violaceo et cupreo irideæ, 
reticulatione tota testaceo pallida; stigmate insensibih; area 
apicahi venulhs aliquot gradatis; apice acutæ; margine externo 
convexo, vix sinuato; cellulis discalhibus plerisque rectangula- 
ribus. 

Ala anterior area radiali 8 venulis internis; ramo obliquo 
cubiti et postcubito ad marginem curvatis; ramo recurrente rami 


obliqui manifesto. 


Ala posterior angustior, acutior; area radiali 4 venulis ante 


SeCtOrem. 
LOT PO RÉ AEECERERE DRE US 
DE M En à 28 
à tr 28 — 


Patrie : H. Cambodge. 

OBS. — La grandeur relative de la tête et la transparence et 
régularité des ailes distinguent aisément cette espèce des autres 
semblables du groupe du formicarius. Les antennes n'ont que 
la longueur ordinaire; elles dépassent la longueur du thorax à 


cause de la brièveté remarquable de celui-ci. 
19. Nelees (! punctatus 59. nom. (fig. 2). 


Testaceus, fusco varius. 

Caput stria cuneata obliqua ante antennas et fascia transversa 
pone antennas, medio interrupta, fuscis; vertice fornicato, du- 
plici linea transversa punctorum fuscorum; occipite callis mediis 
fuscis; palpis gracihibus, ultimo articulo labialium fusiformi, 
parum dilatato; antennis ruñs, fusco annulatis, clava dilatata. 

Prothorax fascia laterali marginali retrorsum dilatata, fusco- 
nigra, alus centralibus tenuibus subobsoletis, fuscis. Meso- et 
metanotum fasciis lateralibus manifestis, centralibus punctatis. 
Pectus fusco late maculatum. 

Abdomen singulis segmentis apice late fusco fasciatis. 

Pedes graciles, pallide testacei, femoribus dorso ante apicem 
fuscatis; tibiis apice fusco annulatis; calcaribus testaceis, apice 
modice curvatis, anterioribus duos primos tarsorum articulos 
superantibus; tarsorum articulis apice fusco annulatis, inter- 
mediis subtotis fuscis; unguibus tenuibus, testaceis, longis. 

Âlæ, vitreæ, irideæ, angustæ, apice subacutæ; stigmate pallide 
rufescente, interne fusco limitato; reticulatione fusco-pallida. 


(r) Genre qu'on décrit dans un travail antérieur de la revue Broteria ; 
le type est le remausiensis Borkh. 


— 2460 — 


Ala anterior (FIG. 2) fusco punctata, mults venulis et furculis 
fusco limbatis, præcipue radialibus et intercubitalibus; sectore 
rad ultra ortum rami obliqui orto, 5 venulis præcedentibus; 

vena postcubitali intra ortum 
TRE. sectoris in marginem veniente; 
venulis postcubitalibus 5-6. 


Ala posterior angustior, haud 
A DER LE Er NCA punctata, nisi ad stigma, et ante 


Aile antérieure 2 1/2. 


finem cubitorum umbra fusce- 
scente; sectore radn ante ramum obliquum orto; vena postcubi- 


tali sub ortum sectoris terminata; 2 venulis postcubitalibus. 


L'on cons REA RES le Pb 
AT A2 SR AE 16 — 
DO IS 


Patrie : Daouannlé, D' Martin. 


Famille RAPHIDIDES 


Raphidia notata F., var. aperta, #00. (FIG. 3). 

À typo differt 

Cellula 2* discali aperta, seu nulla venula clausa, in utraque ala. 

Cette singularité de la 
structure des ailes très ca- 
ractéristique de cette espèce 


semble indiquée par M. Al- 


KRra 13 


barda dans sa monographie 
des Raphidides, p. 04, lors- 


qu'il dit : « La deuxième cellule discoïdale... ou manque 


Raphidia notata F. v. aperta cg Nav. 
Aile antérieure 4/1. 


tout à fait ». 
Cette disposition des cellules me semble assez importante, 
surtout se présentant à la fois aux deux ailes, pour constituer 


une variété. 


Saragosse, Collège du Sauveur, 13 octobre 1071. 


L 


247 — 


Deux nouvelles ROSALIA 


Par AVUTÉEET. 


Rosalia (Eurybatus) Dejeani, #. sp. (FIG. 1). —— Tête noire, 
pronotum et élytres rouges avec des taches noires. Dessous et 
pattes entièrement noirs, excepté chez la femelle dont le bord 
antérieur du prosternum est rouge. 

Antennes du male dépassant l’ex- 
trémité des élytres de la longueur 
des deux derniers articles (10-11) 
plus la moitié du neuvième. Troi- 
sième article plus long que le qua- 
trième et plus court que le onzième. 
Les deux premiers articles irrégu- 
lièrement et finement ponctués; les 
articles 3-11 densément couverts 


d'une ponctuation très fine pour 3-6, 


extrêmement fine pour 7-11, à la- < à 

quelle correspond l'insertion d’une ER A re Re 
pubescence très fine également. De 

plus, les articles 1-6 présentent, surtout à leurs bords inférieur 
et interne, d'assez longues soies obliques, plus serrées sur Îles 
articles plus proximaux. Le troisième article présente à son 
extrémité apicale et en dedans une forte épine. Les articles 4-6 
présentent au même point une épine courte, plus forte au qua- 
trième, plus faible au sixième. 

Antennes de la femelle atteignant à peine l'extrémité des 
élytres. Premier article moins renflé que chez le mâle. Ponctua- 
tion et pubescence un peu moins prononcées que chez le mâle. 
Epines de l'extrémité des articles 3-6 moins développées. Lon- 
gueur du onzième article comprise entre celles des articles 5 et 6. 

Scutellum noir, garni, sauf sur les bords, d'une ponctuation 


_assez serrée correspondant à l'insertion de soies noires, couchées. 


1" 248 ns 


Pronotum présentant six taches noires : deux médianes et 
deux latérales sur le disque, deux autres (presque entièrement 
cachées lorsqu'on regarde le pronotum d'en haut) sur le pro- 
longement des lignes déterminées par la tache médiane anté- 
rieure et chacune des taches latérales du disque. 

Chaque élytre présente cinq taches noires : une tache Juxta- 
scutellaire, une tache subhumérale et trois autres taches situées 
l'une derrière l’autre au quart, à la moité et aux trois quarts de 
la longueur de l’élytre. De ces trois dernières taches la prennère 
est un peu plus près de la suture que de la tache subhumérale; 
l'intermédiaire s'étend plus ou moins transversalement mais, 
chez les deux exemplaires que je connais, elle n'atteint ni la 
suture n1 le bord externe de l’élytre. 

Les fémurs des trois paires de pattes sont assez fortement 
dilatés, surtout dans le sens vertical. 

Mesures prises sur les deux exemplaires étudiés (longueurs 


en millimètres) : 


HE 
Fonseur- totale rene 34 34 
Longueur du pronotum.......... 5 5 
Longueur des élytres......1.1104 23,25 24,5 
Harseur'anx: épaules At (] 0,5 


Patrie : Siao-Lou. 
Un exemplaire G' (chasseurs indigènes du P. Déjean, 1904) 
et un exemplaire © (chasseurs indigènes, 1894). 


Types dans la collection R. Oberthür. 


Rosalia (Eurybatus) Oberthüri, 7. sp. (FIG. 2 et 3). -- D'un 
beau jaune orangé sauf la partie antérieure de la tête, l'extrémité 
du cinquième segment abdominal et les appendices qui sont 
noirs. 

Antennes du mäle dépassant l'extrémité des élytres de la 
longueur des cinq derniers articles. Troisième article égal aux 


3/2 du quatrième, très robuste, courbé en arc et muni à son 


1, 


a 240 = 


7 


angle apical interne d'une épine longue et forte (près de deux 


millimètres de longueur). Le onzième article est plus long que 


22 ie et CE sur Fe. le troisième. po article s er = 


F1a. 2. — Rosalia Oberthürt F1G.3.— Rosalia Oberthürt 
VuiLLer:; type g'. Sarawak VuILLET; type ©- 
(ex coll. H.W Bates). Perak. 


plus finement et densément que le troisième; les autres articles 
très finement et densément ponctués. Les articles 3-5 présentent 
sur leur face inférieure des soies noires, très rares sur l'article 5. 

Antennes de la femelle : Premier article renflé vers son tiers 
apical; troisième article droit, plus long et à peine plus large 
que le quatrième. Les articles 3-7 sont munis d'une épine à 
l'angle apical interne mais les épines des articles 3-4 sont beau- 
coup moins développées que chez le mâle. 

Pronotum à trois taches noires : une médiane, située vers le 
tiers postérieur, deux latérales, très petites, au bord du disque, 
sur de fins tubercules. 

Scutellum noir, velouté. | 

Elytres à quatre taches : la plus grande, apicale, remplit un 
segment limité par la courbe qui unit le bord sutural au bord 
latéral de l’élytre; une autre tache est située vers la moitié de 
la longueur de l'élytre et ne touche ni le bord sutural ni le 
bord latéral: les deux dernières, plus petites, sont situées sur 


une ligne transversale, à peu près au quart antérieur de l'élytre. 


— 250 — 


Mesures prises sur les deux exemplaires étudiés (longueurs 
en millimètres) : 


ef Ç 
Lonsneur totale tee pre HAS EX: 
Longueur du pronotum........…… 5,25 Les 
Longueur des élytres..….......... 7 15,5 
Largeur aux épaules... 8 6,5 
Largeur du pronotum.........… 7 4,5 
Longueur du troisième article 
He -lastenpes, 0e, NES", F5 4,5 


Patrie : Un © de Sarawak (ex coll. H. W. Bates) et une Q 
de Perak, Lakatt et Pamboo (juillet 1805). 


Types dans la collection R. Oberthür. 


Je reproduis ici, en le complétant et le modifiant sur quelques 
points, le tableau synoptique donné par Boppe in Bull. Soc. 
ent. Fr., 1OI1, p. 105 : 


L. Corps à pubescence bleue ou grise, orné de taches ou de 
bandes noires. 
a. Mandibules des G' pourvues extérieurement d'une dent 
à la base (espèces européennes ou asiatiques). 
ô. Base des élytres granuleuses..….......... R. alpina I. 
0. Base des élytres sans granulation. 
c. Epaules colorées. Dent mandibulaire externe mousse, 
Prothorax tuberculé. 
d. Sixième article de l'antenne du o' sans brosse de poils 
longs dans sa partie apicale... R. Batesi Harold. 
d. Sixième article de l'antenne du O' avec une brosse de 
poils longs dans sa partie apicale. 
R. Houlberti Vuillet. 
€. Epaules noires. Dent mandibulaire robuste, recourbé 
en dedans. Prothorax non tuberculé 
R. Lameerei Bron. 
a. Mandibules des G sans dent basale externe (espèce amé- 
Fica ie) AUS AE CURE R. funebris Mots. 


LEZ 


IL. Corps à pubescence jaune ou rouge, orné de taches noires. 
a. Prosternum noir (). 

b. Antennes des Q avec de fortes houppes de poils; an- 
tennes des O' à articles 3-5 fortement anguleux mais 
DOTÉ OMIS ARR ERRREE R. lateritia Hope. 

6. Antennes des © sans houppe de poils, antennes des G 
à articles 3-5 munis d’une petite épine. 

c. Elytres fortement dilatés en arrière. Antennes des Q 
plustlongues que le’corps R. gravida Lam. 
c. Elytres non dilatés en arrière. Antennes des © un peu 
moins longues que le corps. 
d. Pronotum tuberculé latéralement. R. hariola Thomson. 
d. Pronotum non tuberculé.….......…. R. Dejeani Vuillet. 
a. Prosternum coloré. 

e. Abdomen entièrement noir. 

f. Prosternum avec une tache noire triangulaire en avant 
des hanches antérieures... R. decempunctata West. 

1. Prosternum sans tache noire en avant des hanches an- 

térieures. 
g. Extrémité apicale des élytres colorée. 
k. Antennes du © dépassant les élytres d'au moins les 
quatre derniers articles. 

Æ. Articles 3-5 de l'antenne munis dans les deux sexes 
d'une touffe de poils condensés à l'extrémité api- 
CARRE PS Ur Re na R. Lesnei Boppe 

Æ. Articles 3-5 de l'antenne dépourvus, au moins chez 
le c, de touffe de poils condensés. 

R. Ferriei Vuillet. 


2. Antennes du c' dépassant les élytres de leurs deux 


TÉRMERSAArEIClES 2 rs R. læta Lameere. 
g. Extrémité apicale des élytres noire sur le quart de 
ÉTIENNE eee R. borneensis Jord. 


(1) La © de À. Dejeani Vuillet présente cependant une bande rouge au 
prosternum 


-— 262 


e. Abdomen en grande partie coloré. 
L. Base des élytres colorée. 
2. Pronotum tuberculeux. 
n. Sixième article antennaire non épineux. Extrémité 
des élytres colorée. 
o. Articles antennaires 3-5 épineux. 
R. novempunctata \Vest. 
o. Articles antennaires 3-5 non épineux. 
R. Bouvieri Boppe. 
n. Sixième article antennaire épineux; extrémité des 
ÉVITE core PAPA Re R. Oberthüri Vuillet. 
72 Pronotum non tuberculeux. R. inexpectata Ritsema. 
L. Base des élytres noire. 
p. Extrémité apicale des élytres colorée. 
R. formosa Saunders. 
p. Extrémité apicale des élytres noire. 


R. nigroapicalis Pic. 


e-- = 


Un nouveau CARABIDÆ du Soudan français 


Par ANTUIDEET 


Ooidius nigerense, #. 59. —- Corps testacé, le disque du pro- 
notum et la région suturale des élytres plus ou moins rembrunis. 

Tout le técument est alutacé, mais différemment selon qu'il 
s'agit du dessus ou du dessous du corps : tandis que le dessus 
(tête, pronotum, élytres) est très finement et très régulièrement 
chagriné, le dessous présente un très fin réseau à mailles trans- 
versales. 

Tête grosse, cou très peu marqué. Extrémité des antennes 
pouvant atteimdre le quart proximal du pronotum. 

Pronotum très transversal, très peu rétréci en arrière; à bord 


antérieur fortement concave; à bord postérieur nettement sinué. 


Angles postérieurs bien marqués, arrondis au sommet et rabattus 
vers le bas. Le disque présente un sillon longitudinal médian, 
n'atteignant n1 le bord antérieur n1 le bord postérieur. Rebord 
antérieur effacé en son milieu. 

Ensemble des deux élytres une fois et demie aussi long que 
large. Angle huméral saillant, angle apical arrondi. 


Longueur totale : ©, 12 millimètres; ©, 13 millimètres. 

Cette espèce se distingue facilement des autres espèces 
connues du genre Ooëdius Chaudoir par sa taille plus grande 
et par la forme de son pronotum dont les bords antérieurs et 


postérieurs sont nettement concaves. 


À [@] 


Ÿ + 


+0 


Ooidius nigerense Vuirser. — Nord de la boucle du Niger (J. Vuillet). 
D] 


Grossis. : 2. 

Un mâle et deux. femelles de cette espèce ont été capturés 
par mon frère, Jean Vuillet, en août 1900, dans la partie nord 
de la boucle du Niger. Ces types font ‘partie de la collection 
R. Oberthür. 


— 254 — 


Espèce omise dans le genre PSECADIUS Alluaud 


Par A: VUILLET: 


Dans ma note sur le genre Psecadius Alluaud (in /nsecta, I, 
P. 71), J'ai omis de citer Psecadius (Isotarsus) decempustulatus 
Csiki, (1907, in Ann. Mus. Nat. Hungar., p. 575). Cet auteur 
ayant bien voulu m'envoyer un tiré à part de son travail, j'ai pu 
m'assurer que cette espèce, voisine de ?. eustalactus Gerxst., en 
diffère par sa taille beaucoup plus petite (10,5 à 11 "/") et la 
forme de son pronotum). Il faut donc l'ajouter à la liste que 
J'ai publiée plus haut (p. 74 d'/nsecta). 


ee - 


LES VIEUX "AUTEURS" 


BOSTRICUS FURCATUS, PI. 38 


Par Louis Bosc. 


B. Piceus, thorace antice bicorni, capite tuberculato, antems 
pedisbusque testacers. 
Habitat in Jamaica. 

Tête noire, placée sous le corcelet, chargée antérieurement de 

deux tubercules pointus. Antennes testacées, courtes, les trois 

derniers articles très gros. Antenules de même couleur. Yeux 


noirs. 


(r) Voir 7rse570 ep; 
(2) Extrait du Journal d'Histoire naturelle, V1, p. 259 (1792). 


— 255 — 


Corcelet brun, globuleux, plus gros que la moitié du corps, 
applati antérieurement, et armé à la partie qui touche la tête 
de deux cornes, très rapprochées, presque droites, obtuses, de la 
longueur de l’applatissement. 

Ecusson très-petit, noirâtre. 

Elytres brun-foncé, ponctués. 

Pattes applaties, testacées, légèrement velues; articles des tarses 


le 


au nombre de quatre. 


Bernard drert 


Journal fist. Naturelle, N°19 
(2 


La femelle n'a pas le corcelet tronqué, et n’a pas de cornes. 
Cet insecte est complètement cylindrique, comme tous ses 
congenères, 1] n'a pas une demi-ligne de long, et doit être par 


conséquent placé un des derniers dans l’ordre des grandeurs. Il 


vient de la Jamaïque. 


‘ 


ENTOMOLOGIE ÉCONOMIQUE 


+ 


LES: VIEUX "AUTEURS 


Second Mémoire sur l'utilité de l'étude des Insectes, 
relativement à l'Agriculture et aux Arts {fin/() 


Par G:-A. OLIVIER, D. M. 


11 faut avouer que les avantages que nous retirons des Insectes, 
sont bien loin de compenser les maux qu'ils nous occasionnent. 
Mais combien sommes-nous éloignés d'avoir sondé la Nature à 
cet égard, et d’avoir rendu les Insectes aussi utiles qu'ils pour- 
roient l'être! Tant que nous en ferons un objet de dédain, tant 
qu'ils ne seront pas l’objet de nos observations assidues, d'une 
étude constante et généralement répandue, nous n'aurons que le 
droit injuste de nous plaindre d'eux. Et quel nouveau motif de 
reproche n'aurons-nous pas à manifester à l'égard des savans, 
lorsque nous considérerons que presque toutes les découvertes 
utiles et intéressantes auxquelles les Insectes ont donné lieu, sont 
l'ouvrage de ceux qui n’avoient point cultivé les sciences. Ainsi, 
sur les bords de l'Afrique, les habitans à demi-sauvages de ces 
contrées savent se servir d'une espèce de Carabe, pour composer 


un savon qui a les mêmes propriétés que le nôtre. Sans doute, 


(1) Voir Zwsecta, I, p. 193. 


— 257 — 


moins on a cherché à étudier les Insectes, plus on doit des éloges 
au petit nombre de ceux qui se sont appliqués à nous montrer 
combien ils doivent nous intéresser, autant par leurs habitudes 
que par leurs propriétés. Et, à cet égard, quelle reconnoissance 
ne devons-nous pas à Reaumur, dont les ouvrages sont si propres 
à constater la vérité que nous voudrions répandre! Combien ses 
travaux sur les Insectes n'ont-ils pas étendu l'horison de nos idées 
et de nos Jouissances ! 

Si nous passons maintenant à l'utilité des Insectes, dans la 
Médecine, nous avouerons de même que les Médecins n'ont pas 
encore fait sur ces petits animaux, toutes les recherches, tous les 
emplois utiles auxquels 1ls pourroient être soumis, quoique cepen- 
dant 1ls soient d’un usage plus commun dans cet art que dans les 
autres. Un grand nombre, par exemple, pourrait servir de vési- 
catoires, de sinapismes. Quelques-uns, moins acres que les Cantha- 
rides pourroient être pris intérieurement avec bien plus de succès. 
Toutes les espèces de Cantharides, de Mylabres, et la plupart des 
Carabes, des Cicindèles, des Ténébrions, pourroient être employés 
comme vésicatoires. Les anciens faisoient usage du Proscarabé 
contre la rage; ils employoient une Cantharide différente de la 


nôtre, commune dans tout l'Orient. Ils faisoient aussi infuser dans 


l'huile d'olives plusieurs Insectes différens, et s'en servoient pour 


divers maux, tant internes qu’externes. Les Cloportes, les Fourmis, 
les Kermès ont été de tous les tems, d’un usage très-répandu. La 
poudre de divers Insectes étoit de même employée comme pessaire 
dans quelques maladies des femmes. Si nous consultons les 
auteurs anciens, nous voyons qu'on employoit autrefois un plus 
grand nombre d’Insectes que de nos jours, et cependant nous 
croyons qu'on pourroit en augmenter considérablement le nombre. 
Mais ce n'est pas des Insectes seulement dont la Médecine se sert 
avec quelques succès, elle peut tirer aussi un grand avantage de 
leurs produits. La cire, le miel, la soie, les toiles d'Araisnée, sont 
des moyens nons moins utiles dans les mains du Chirurgien que 
dans celles du Médecin. 

Tel est le tableau des avantages que les Insectes procurent à 


= 250 TES 


l'homme, tableau que nous aurions voulu beaucoup plus étendre. 
Mais 1l n'en est pas moins vrai de dire que les Insectes doivent 
être considérés comme une mine presque encore vierge, et que 
si l’on vouloit enfin s'appliquer à l’exploiter avec autant de cons- 
tance que d'instruction, on pourroit trouver le moyen de les faire 
servir utilement à la plupart des arts. 

Nous ne devons pas sans doute renfermer l'utilité des Insectes, 
dans le cercle borné de l’industrie humaine. En nous élevant aux 
vues générales qui doivent être propres au Naturaliste, en présen- 
tant les Insectes réunis en masse, et placés dans la série des êtres, 
quel rôle important ne doivent-ils pas jouer sur le vaste théâtre 
du monde et dans les scènes combinées de la Nature! Ne devons- 
nous pas les considérer aussi comme des ministres qu’elle a 
chargés spécialement de concourir à ses vues de conservation, 
d'ordre et d'harmonie? En servant de pâture à plusieurs autres 
animaux, ou en servant eux-mêmes à leur propre pâture, ne doi- 
vent-1ls pas garantir le maintien et l'équilibre des espèces? Ne 
paroissent-1ils pas destinés à faire rentrer dans la circulation de 
la vie, tous les débris que la mort entasse sans cesse? En accé- 
lérant la décomposition des substances végétales et animales, ne 
sont-ils pas des espèces de trémies qui fournissent à la repro- 
duction, les molécules nouvelles qu’elle exige? Ne sont-ils pas 
comme des éponges naturelles qui doivent purifier l'air et l’eau, 
en attirant les vapeurs ou miasmes pernicieux qui y sont 
répandus? En effet, combien la putréfaction ne rendroit-elle pas 
peut-être le séjour de la terre inhabitable, si les Insectes ne se 
hâtoient de la délivrer à chaque instant, de tous les fermens 
putrescibles que les cadavres et les marais renferment ! 


Le Gérant, 


F. GUITEL. 


Sommaire du Numéro 11 d'INSECTA 


Entomologie générale : 


R. P. Longin Navas. — Notes sur quelques Mévropfères................…. 
A. Vuillet. — Deux nouveiles Losa/ia 


Id. — Un nouveau Carabide du Soudan français................................ 
Id. — Espèce omise dans le genre Psecadius Allaud 
Le] 


« Les Vieux Auteurs » : Bostricus furcatus, pl. 38, par Louis Bosc 


Entomologie économique : 


« Les Vieux Auteurs » : Second Mémoire sur l'utilité de l'étude des 


insectes relativement à l'Agriculture et aux Arts, par G.-A. Ouvrier (Fin) 


256 


PREMIÈRE ANNÉE DÉCEMBRE 1911 NUMÉRO 12 


INSECTA 


Revue Tllustrée d'Entomologie 


Publication mensuelle de la Station Entomologique 


de la Faculté des Sciences de Rennes 


ANS Of S 
œ \ JAN 19 1912 
| \ 4,2 14434 
NS Tonal Muse 
—. ET 


IMPRIMERIE OBERTHUR, RENNES 


1911 


ENTOMOLOGIE GÉNÉRALE 


Deux TRICHOPTERYGIDÆ africains 
récemment décrits (Col.) 


Para AVUTILLE TR. 


Pour faire connaître la forme générale de Bambara ]oannis 
Vuillet et Zamenhofia Marchali Vuillet, décrits in /nsecta, I, 
pp. 160 et 210, J'en donne ici deux figures (FIG. 1 et 2). 


F1G. 1. — Bambara Joannis VUILLET. FiG. 2 —  Zamenhofia Marcha!'i 
— Haut-Sénégal-Niger : Koulikoro pue — Haut-Sénégal-Niger : 
(J. Vuillet). — Grossi 100 fois. RD ee 


Pour les dimensions du /ype de Bambara Joannis 4 Jai 
indiqué (in Loc. cif., p. 161) : « Longueur totale : 0,7 millimètres 


(1) A propos de cette espèce j'ai dit (in /oc. cit.) que c'était la première 
espèce éthiopienne de la famille des 7richopterygide. Cela n’est vrai que si, 
comme je le faisais alors inconsciemment, on ne comprend pas dans la région 
Ethiopienne la sous-région Malgache qui se distingue d’ailleurs bien nette- 
ment de l’ensemble des autres sous-régions. 


INsECTA, décembre 1911. 


21 


5600 


dont 0,42 pour les élytres et 0,17 pour le pronotum »; ces 
indications doivent être remplacées par les suivantes : Lon- 
gueur totale : 0,69 millimètres dont 0,42 pour les élytres et 0,20 
pour le pronotum. Cet exemplaire type est d'ailleurs notable- 
ment plus grand que tous ceux que J'ai mesurés depuis, qui ne 
dépassent guère 0,00 millimètres (fig. 1). Sa forme est d’ailleurs 
un peu plus étroite que celle des exemplaires de taille plus 
petite. Chez ces derniers (celui de la figure 1 par exemple) la 
plus grande largeur est un peu supérieure à la moitié de la 
longueur totale, tandis qu'elle est juste égale à la moitié de 
cette longueur dans le type; mais la différence est fort peu 


importante. 


 — 


* LES VIEUX AUTEURS ” 4 


Description de deux MOUCHES () 
Par M. Bosc. 


MUSCA TRIDENS 


M. Pallida, thorace lineato, alais fuscis, disco macula alba 
tridentata. Tab. 28, fig. 4. 

ÉLPPArISUs. 
Tête jaunâtre, hérissée de quelques longs poils noirs, et mar- 


quée de neuf points également noirs; savoir, trois petits à la 


partie supérieure, deux très-gros au-dessus des antennes, deux 


(x) Voir Znsecta, I, p. 13. 
(2) Extrait du Journal d'Histoire naturelle, II, p. 54 (1792). 


— 261 — 


petits à côté, et deux de même grandeur au-dessous. Antennes 
fauves, avec le poil noir. Veux bruns. 
Corcelet jaunâtre, hérissé de longs poils noirs, et marqué de 


8 lignes longitudinales, dont deux supérieures, se prolongent jus- 


Journal d'Aist. Naturelle, N * 14. 


qu’à l'extrémité de l'écusson, et trois, latérales, s'arrêtent à l’attache 
de l'aile. 

Abdomen jaunâtre, chargé de longs poils, obscur dans sa partie 
supérieure. 

Aîles brunes, moins foncées en couleur en leur bord intérieur, 
ayant dans leur milieu une large tâche blanche, terminée par 
une fourche à trois dents inégales. 

Pattes jaunâtres, hérissées de poils, les jambes obscures. 

Cette Mouche a quelques rapports avec le M. Pulchella du 
Fauna etrusca, mais elle en diffère par les points de la tête, 
les lignes du corcelet et la forme de la tache des aïles. Elle doit 
être placée dans le système à côté du #. Flava, dont elle à la 
grandeur et la forme. Cet insecte a été trouvé par M. Redouté, et 


00 


appartient à sa collection. Il a bien voulu en faire le dessin et 
me le communiquer. 


MUSCA CEPHALOTES 


M. Nigra, abdomine cylindrico, recurvato, acuto, capite thorace 
latiore. Tab. 28, fig. 5. 


H. Parisus. 


Tête d’un tiers plus grosse que le corcelet, dont les yeux 
bruns forment la majeure partie. Lignes sericées entre et derrière 
les yeux. Antennes et trompe noires. 

Corcelet noir, inégal, plus pâle à la base des aïîles, et sericé 
latéralement. 

Addomen noir cylindrique, un peu plus étroit à la base, le 
dernier anneau recourbé, et terminé par une longue pointe aiguë 
et cornée. Chaque anneau a une tache triangulaire latérale sericée. 

Aïîles diaphanes, nerveuses, irisées. Balanciers jaunâtres. 

_ Pattes brunes, avec les articulations blanchâtres. Tarses ter- 
minés par deux longues appendices entre les crochets (Fig. 7). 

Cette Mouche, remarquable par la grosseur de sa tête, et par 
la pointe dont est armé son abdomen (fig. 6), doit se placer à la 
suite du À. Pubera, celle de son genre avec laquelle elle a le 
plus de rapports. Le dessin est de la main de M. Redouté. 


Un nid de Guêpes 


La demande que nous formulions à la page 62 d’/nsecta nous 
a valu deux intéressantes communications : 

M. l'abbé O. Pasquet nous écrit le 29 octobre de Ducey 
(Manche). Il ne peut nous donner le nom de l'espèce dont le 
nid est figuré à la page 61 d’/nsecta; mais il nous communique 


— 203 — 


la photographie d'un nid semblable trouvé par lui à Ducey, en 
Juin 1000, fixé à une branche de poirier et déjà vide de ses 
habitantes (FIG.). 

Quelques jours après, M. A. Labitte nous adressait une petite 
note sur le même sujet. D’après lui, le nid trouvé par M. Costrel 


Cliché O, Pasquet. 


Nid de Guêpes trouvé par M. O. Pasquet, 
à Ducey (Manche), juin 1909. 


Paroi incisée de façon à en montrer la structure interne. 


de Corainville ne serait pas un nid de Vespa norwegica Fabr, 
maïs de V. #edia Degeer. Malheureusement, M. Labitte ne nous 
donne pas de raisons à l’appui de sa détermination; les passages 
quil cite de la Monographie des Guêpes de R. du Buysson 
(Ann. Soc. ent. Fr, 1004, pp. 567 et 598) permettraient plutôt 
de conclure en faveur de notre hypothèse. 


APN 


— 264 — 


Figures de NÉVROPTÈRES récemment décrits 
ou signalés dans « Insecta » (1) 


Sogra dasymalla Gerst., ©. Port-Elizabeth (D' Martin) {[Gr. nat.]. 


Sogra brachygaster Ramb., ©. Natal (D° Martin) [Gr. nat.]. 


(1) Longin Navas, Votes sur quelques Névroptères, in Insecta, IRD 2250; 


— 265 — 


Palpares varius 9 Navs. Type. Lady Smith (D° Martin) [Gr. nat.]. 


Palpares hispanus Hag., gt. Batna (D: Martin) [Gr. nat.]. 


— 206 — 


me rit daté titre" 


Be: SNS ET LE 35 22 LT | LS hs: 


Cueta trilineata $ Navas. Type Djibouti (D° Martin) Cueta trilineata æ Navas. Type Djibouti 
[Gr. nat.]. (D' Martin) [Gr. nat.]. 


Myrmeleon cephalicus Navas. Type H.-Cambodge. 
[Gr. nat.]. 


ENTOMOLOGIE ÉCONOMIQUE 


Note sur un Diptère parasite des fleurs de 
Cucurbitacées en Afrique 


Par Jacques Surcour, Chef des Travaux de Zoologie du Laboratoire Colonial 
du Muséum. 


Les Dacus forment, parmi les Muscides Acalyptérées, un 
petit groupe dont la liste des ravages s’accroit d'année en 
année, à mesure qu'on connaît mieux la biologie de ces diptères. 

En France, ce genre est représenté par une seule espèce, 
Dacus oleæ Rossi, d'environ six millimètres de long, à ailes 
claires, ornées d’un point brun à l'extrémité de la troisième 
nervure longitudinale. Cette mouche a causé la perte de bien 
des millions de francs, appauvri les cultivateurs et parfois ruiné 
des régions entières. 

Le Dacus oleæ Rossi vit aux dépens de l’ohive; la mouche 
pond, une larve se développe et grossit dans le fruit, puis, au 
moment où elle a atteint toute sa taille, elle s'enfonce dans le 
sol, s'y transforme en nymphe et devient adulte. 

Le plus fréquemment l’olive parasitée est tombée, hâtivement 
et mal murie, parfois à peine formée et les oliviers subissent 
de ce chef une déperdition considérable; certaines années, la 
récolte d'olives du Midi de la France est complètement perdue. 
Quelques cultivateurs impuissants à se défendre contre « la 
mouche de l’olive », ainsi qu'ils l’appellent, ont arraché leurs 
arbres. | 

Des travaux sont en cours d'exécution qui, espérons-le, per- 
mettront d'ici peu de mois, de détruire le Dacus olee. 


— 268 — 

En Afrique les Dacus sont nombreux; on signale : 
Dacus °Orpartiius Graham: Ashanti, Lagos. 
Dacus flavicrus Graham... Lagos. 

Dacus fuscovittatus Graham... Lagos. 

Dacus imeésomelas Berri SA Congo-Lagos. 
D'acus Oertébratus Bean... 53. Erythrée-Lagos. 
Dacus inornatus Bezzi.........….. 5 CORRE 

Dacus punctulifrons Karsch.......…… Pemgo-Adongo. 
Pacussettentes L'ENCRE vrne d Guinée. 

Dacus vittatus Bigot..….....…..…. canne SGADO 

Dacus testaceus Macquart.....:....….. Sénégal. 

Dacus armatus Fabriaus.…........... Guinée. 


Il y a lieu d'ajouter à cette énumération Dacus longistylus 
Wiedemann (FIG.), décrit d'Egypte et retrouvé dans le Haut- 
Sénégal-Niger par M.. Jean Vuillet, Directeur d'agriculture 
coloniale, à Koulikoro. 

L'aspect général de ces insectes est celui d’une petite guêpe. 
Le corps est habituellement brun ou noir avec des taches et des 
lignes jaune soufre, les ailes sont claires, avec, chez plusieurs 
espèces, deux bandes brunes issues de la base de l’aile, une 
bande plus large s'étend le long du bord extérieur, une dernière 
traverse l'aile obliquement et se termine au bord postérieur. 

Les yeux sont pourpres avec des reflets verts chez l’insecte 
vivant, les couleurs s’atténuent et s’effacent chez les exemplaires 
secs, à un tel point que certaines des étroites lignes Jaunes du 
thorax disparaissent complètement. Parmi ces espèces africaines, 
on en connait trois qui sont nuisibles aux Cucurbitacées indi- 
gènes telles que les melons, les pastèques et les concombres; 1l 
est probable que les autres espèces sont également dévastatrices. 

D’après M. W. M. Graham, on rencontre les femelles de 
Dacus vertebratus et de Dacus bipartitus par petits groupes de 
trois à quatre, circulant sur les jeunes melons. Soudain l’insecte 
cesse sa marche et se maintient stationnaire; si on le saisit à 
ce moment, on constate qu'il a enfoncé sa courte tarière dans 
le fruit et qu'il y a pondu. 


à 8 


— 269 — 


Les œufs donnent naissance à des larves qui atteignent 
10 millimètres de long sur 2 1/2 de large. Elles sillonnent le 
fruit, s'en nourrissent et le font pourrir. Ensuite la larve quitte 
le melon, s'enfonce un peu en terre et s’y transforme en une 


nymphe. Après une quinzaine, l'adulte s'échappe de la coque 


Dacus longistylus 9 Wiedemann (La grandeur naturelle est indiquée en bas à gauche). 


nymphale, se sèche au soleil, s'envole et sitôt accouplé, pond 
sur les melons, recommençant amsi le nouveau cycle. 

M. Balfour cite dans les Travaux du Laboratoire de Khar- 
toum un Dacus non déterminé qui pond à la face inférieure du 
fruit des Cucurbitacées. La larve traverserait l'écorce et irait 
directement vers le centre parmi les grains; de là, elle irradierait 


dans la pulpe. 


— 270 — 


À San, centre important situé sur le Bani, affluent de droite 
du Niger moyen, M. Andrieu, fonctionnaire du service d’agri- 
culture du Haut-Sénégal-Niger, nous écrit qu'il est difhcile 
d'obtenir des melons; une mouche perce les fruits pour y pondre 
ses œufs. Les larves envahissent le fruit et déterminent sa 
pourriture. Le remède employé à San consiste à enfermer les 
fruits dans des sacs en toile métallique analogues à ceux que 
l'on utilise en France pour les raisins. 

Les insectes recueillis à San par M. Andrieu et qu'a bien 
voulu nous communiquer M. Jean Vuillet, appartiennent au 
genre Dacus. 

Il importe que les recherches exécutées sous la direction de 
M. Jean Vuillet aboutissent, car les indigènes cultivent en grand 
les calebasses, le coton et le karité. Leur cuiture de calebasses et 
de melons est gravement compromise par ces diptères parasites. 

Le Dacus longistylus Wiedemann trouvé par M. Jean Vuillet 
vit d’une façon analogue. 

Jusqu'à présent on n’'arrivait pas à protéger les cultures de 
Cucurbitacées contre les Dacus. Il y aurait lieu de procéder à 
l'emploi de fruits-pièges. Pour cela 1l suffirait de semer dans 
quelques points de la culture des graines extrêmement précoces; 
les fruits de ces graines seraient à peu près sûrement attaqués 
et aussitôt enlevés, puis brûlés, permettraient en peu de temps 
de diminuer le nombre des Dacus. 

Dans certaines régions, telles que l’Ashanti et le Lagos, les 
attaques des Dacus rendent impossible la culture des Cucur- 
bitacées durant la saison des pluies; on ne peut en obtenir d’in- 
tacts qu'en les recouvrant d’une gaze ou d’un sac de papier. 

Il y a lieu de remarquer que le plus fréquemment on ne 
connaît que la femelle du Dacus, on ne sait donc pas atteindre 
l'animal au moment de son accouplement. 

Les recherches de M. Jean Vuillet nous ont apporté un nouvel 
aperçu. I] a remarqué que les Dacus lon gistylus se tenaient tou- 
Jours, à l’état adulte, sur les sommités fleuries de Callotropis 
procera, 


— 271 — 


Cette Asclépiadée s'étend de la Sénégambie aux Indes 
Orientales; elle donne une soie végétale formée par les aigrettes 
de ses fleurs. 

D'autre part, M. le D" Gaillard, attaché à la mission de déli- 
mitation du Chari-Tchad, commandée par le capitaine Tilho, 
a fait les mêmes observations et nous a recueilli de nombreux 
exemplaires de Dacus longistylus Wiedemann sur les fleurs de 
cette même Ca/lotropis procera à Bôl (Tchad), en juillet et août. 

Il semblerait intéressant de rechercher s'il n’y aurait pas lieu 
de détruire systématiquement les Callotropis dans le voisinage 
des champs de melons ou de pastèques, en n'en laissant que 
quelques pieds qui pourraient être surveillés et sur lesquels 
chaque matin on détruirait les Dacus qui y viendraient attirés 
par les fleurs. 


Notes sur CERINA BUTYROSPERMI A. Vuillet 


Par Jean et André VuILEET. 


L'un de nous, Jean Vuillet, a réuni pendant les mois de 
Juillet à octobre dernier d'importants matériaux concernant 
Cerina Butyrospermi, papillon très nuisible du Karité (); 1l a 
de plus, observé de près, d'une façon suivie, le développement 
de cette espèce et les importants dégâts qu’elle produit. Ces 
matériaux ont été étudiés par l’autre auteur qui a pu déjà 
publier quelques notes sur ce sujet (). 

C'est ainsi que la larve au premier stade a été déja décrite 


(in Znsecta, I, p. 170) d’après des exemplaires éclos à Rennes; 


(x) La dénomination scientifique du Karité est PButyrospermum Park 
Kotschy et non (comme il a été dit in Z»secta, I, p. 167) 8. Park Don. 
(2) Le Papillon du Kartté, in Znsecta, 1, pp. 167-171 et 190-192. 


mais on a omis d'indiquer la couleur brune du pronotum. 
D'autres parts, on indique comme couleur du fond « un assez 
beau Jaune d'œuf » et comme taille 3 nullim. 1/2; or les exem- 
plaires étudiés à l’éclosion à Koulikoro mesuraient 4 millim. 


et étaient de couleur verte U). 


Second stade larvaire (Chenilles mises en alcool un Jour 
après la première mue). — Longueur 7 millim. (après séjour en 
alcool). La tête, le pronotum et le dernier segment abdominal 
sont de couleur plus claire qu’au stade précédent. Les trois 
lignes longitudinales dorsales sont plus foncées et mieux mar- 
quées. Une autre ligne noirâtre est nettement tracée à hauteur 
des stigmates. Cette ligne est également indiquée au stade pré- 
cédent, mais elle est alors discontinue et relativement très peu 
marquée. Le corps présente les mêmes groupes de soies qu’au 
stade précédent et, de plus, un nombre beaucoup plus grand de 
soies plus petites, réparties à peu près régulièrement sur les 
portions dorsales et latérales des anneaux. 


Troisième stade larvaire (Chenilles mises en alcool le len- 
demain de la deuxième mue). — Longueur 15 millim. (après 
séjour en alcool). — Le dessin est essentiellement le même 
qu'au stade précédent mais les bandes noires ont pris plus d’im- 
portance. Le dessous est noir, sauf pour les portions portant 


les pattes et les fausses-pattes. 


Quatrième stade larvaire (Chenilles mises en alcool le len- 
demain de la troisième mue). — Longueur 24 millim. (après 
séjour en alcool). Le dessin est brusquement tout différent de 
ce qu'il était avant la troisième mue : le fond est noir, les 
parties latérales et postéro-dorsales des anneaux sont couvertes 
de boutons aplatis blancs ou jaunes juxtaposés dont l'ensemble 
forme sur chaque anneau un U large dans les branches duquel 


(1) Il se peut. que ces divergences tiennent uniquement à la différence des 
grossissements auxquels ces études ont été faites à Rennes et à Koulikoro. 


se distingent en noir les stigmates si l'anneau est stigmatifère. 
Celui de nous qui a pu observer ces chenilles à l’état vivant 
a noté que certaines présentent sur le fond noir un dessin jaune, 
d’autres un dessin blanc et jaune. Certaines pontes ne donnent 
que des chenilles à dessin jaune, d'autres uniquement des che- 
nilles à dessin jaune et blanc, d’autres enfin des chenilles des 


deux types. 


F1@G. 1. — Chenille adulte de Cerina Butyrospermi A. Vuillet. 


Exemplaire contracté par un séjour en alcool; gr. nat. 


F1G. 2.— Cerina Butyrospermi À. Vuillet. Exemplaire de la fig. 1, vu de dos. 


Cinquième stade larvaire (Cheniile mise en alcool le jour de 
sa quatrième mue). — Longueur 43 millim. (après séjour en 
alcool). Même dessin qu’au stade précédent. Cette chenille croît 
rapidement. O jours après la quatrième mue, un exemplaire 
(FIG. 1 et 2) mesurait 7 centim. (à l'état frais, 59 millim. après 


— 274 — 


séjour en alcool). Un autre exemplaire, 12 jours après cette der- 
nière mue, mesurait, à l’état frais, 8 centim. U). 


F1@. 3. — Chenille soufflée étiquetée : Cerina forda West., Sénéga 
(coll. Ch. Oberthür). Gr. nat. 


Chrysalide (F1G. 4). — D'un beau noir luisant. Longueur 
30 millim. Nue, dans la terre. 


F1G. 4. — Deux chrysalides de Cerina Butyrospermi À. Vuillet (Koulikoro). 
Gr. nat. L’exemplaire de droite est vu presque de face, l’autre est vu 
du côté gauche. 


Durée du développement, dégâts. — Voici l'histoire de deux 
familles de chenilles que l’un de nous a pu suivre depuis l’éclo- 


sion ou même la ponte jusqu'à l’enfouissement 


(x) La figure 3 représente une chenille soufflée qui, dans la collection 
Ch. Oberthür, porte le nom de Cerina forda Westwood et la localité : Sénégal. 
Elle ne nous paraît pas différer des chenilles adultes de C. Butyrospermi. 


Première famille, comprenant des chenilles tachées blanc et 


Jaune sur noir et des chenilies tachées seulement jaune sur noir : 


sn senree 


Lroisiémme-mué.z 3... 
Chatreme- mue... 


Enfouissement. 


sons 


O août. 

nuit du 15 au 16 août. 
22 août. 

28 août. 

3 septembre. 


12 au 15 septembre. 


Pour cette famille les deux premiers stades larvaires ont donc 


présenté une durée de 6 jours 1/2, les deux suivants 6 jours, le 


dernier 9-12 Jours. 


Deuxième fannlle, ne comprenant que des chenilles tachées 


blanc et jaune sur noir 


Troisieme-iqué:).. 1:77: 
Chétieme mé... 


Enfouissement. 


Soit, pour cette famille, 26 à 


19 juillet. 

14-10 août. 

22 août. 

28 août. 

3 septembre. 

9 et 10 septembre. 


19 et 20 septembre. 


28 jours d'incubation, 6-8 Jours 


pour le premier stade, 6 Jours pour les deux suivants, 6-7 Jours 


pour le quatrième, 0-11 Jours pour le dernier. 


On peut admettre que, dans 


la région de Koulikoro (Haut- 


Sénégal-Niger), cette année, les papillons de cette espèce avaient 


complètement disparu le 31 juillet et les chenilles le 30 sep- 


tembre. 


À la date du 15 septembre, au contraire, ces chenilles pullu- 


laient à Koulikoro. Elles avaient alors dépouillé de leurs 


feuilles ia plupart des Karités du domaine des Haras, à un 


L2 
1 


tel point que, de l’abondante frondaison de ces arbres, 1l ne 
restait plus guère que les pétioles et les côtes (FIG. 5) (). 
Dans la région de Koulikoro tout au moins, les Karités 


Cliché A. Andrieu. 


F1G. 5. — Deux Karités (Butyrospermum Parkii Kots.) dont l'un (à gauche) est totalement 
effeuillé par les chenilles de C. Butyrospermi et dont l'autre est partiellement envahi 
(Koulikoro, octobre 1911). 


attaqués n'étaient pas disséminés çà et là; ils formaient la 
grande majorité des sujets de peuplements s'étendant sur plu- 
sieurs kilomètres de longueur. Mais certains peuplements voi- 


(1) Nous devons la communication du cliché reproduit figure s à M. A. An- 
drieu, Sous-Inspecteur d’agriculture coloniale à Koulikoro; nous lui renou- 
velons ici nos vifs remerciements. 


sins, ceux de la Station agronomique de Koulikoro par exemple, 
n'avaient éprouvé aucun dommage et on y avait même cherché 
en vain la larve qui pullulait à quelques centaines de mètres 
de là. | 

Ces chenilles ze /2ssent pas de toiles ) et se tiennent de pré- 
férence sur la partie inférieure des feuilles. 


Ennemis naturels. — L'un de nous a déjà observé plusieurs 
parasites et prédateurs pouvant contribuer à enrayer le fléau en 
quelques années. Ce sont : un Chalcidien ®), Anastatus Vuillet: 
Crawford dont la description paraîtra in Proc. U.S. Nat. Mus.; 
un Hémiptère, Afrius purpureus West. (#), qui suce les jeunes 
chenilles; un Diptère (Psychodidæ?) dont les relations avec 
le papillon du Karité ne sont pas encore exactement élucidées… 
enfin un Mammifère, le nègre Bambara, qui se paye des dégâts 
causés à sa précieuse essence en mangeant les coupables. Pour 
les préparer, les gens de Kouhkoro les font d’abord bouillir 
dans l’eau, puis, juste retour des choses d’ici-bas, les font sauter 
dans du beurre de Karité! 


(1) Le passage extrait de Ze Xarilé et ses produits, cité in Znsecta, 1, 
p. 167, est le résultat d’une confusion avec un autre lépidoptère actuellement 
à l’étude. 


CHENE Pr Secte Ipr ur 


(3) Nous remercions sincèrement notre savant collègue, le Dr M. Royer, 
qui a bien voulu nous déterminer cet insecte. 


22* 


[S] 

ST 
© 
| 


BIBLIOGRAPHIE 


L. O. HOWARD et W. F. FISKE. — The importation into the 
United States of the Parasites of the Gypsy Moth and the 
brown-tail Moth : a report of progress with some conside- 
rations of previous and concurrent efforts of this kind 


(U. S. À, Bur. Ent., Bull. n° o1, Washington, 1911). 


Ce rapport sur la marche de l'importation aux Etats-Unis 
des parasites de Zzparis dispar et L. chrysorrhæa fera époque 
dans l’histoire de l’entomologie économique. Certainement l’idée 
de lutter contre un insecte calamiteux en utihsant ses parasites 
naturels n’est pas nouvelle; avant les Zzparis, d'autres fléaux 
ont été combattus de cette façon; mais Jamais, il faut le 
reconnaitre, le problème ne s'était présenté sous un aspect aussi 
large et, en même temps, aussi complexe. Toutes les ressources 
de l’entomologie biologique et économique ont dû être mises 
en œuvre pour conduire cette vaste entreprise au point où elle 
est arrivée aujourd'hui. 

Dans ce nouveau Bulletin, de 312 pages, illustré par 
28 planches, 74 figures dans le texte et plusieurs grandes cartes 
zoogéographiques, les auteurs font un compte-rendu historique 
de l'opération, en décrivent les différentes phases, précisent 
enfin les résultats, c'est-à-dire nous font connaître ce que sont 
les parasites acclimatés, quelle est leur valeur respective, jusqu'à 
quel point on peut compter sûr chacun d'eux. L’entomologiste 
d'Etat qui plus tard pourra avoir à s'occuper de travaux ana- 
logues sera reconnaissant aux auteurs de lui avoir fait connaître, 
par avance, la plupart des difficultés avec lesquelles 1l devra 
compter. 

Mais l'intérêt purement scientifique de ce travail ne le cède 


en rien à son importance pratique. Les auteurs ont pu y publier 


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une foule de faits nouveaux ou fort peu connus. De plus, et 
cest là surtout ce qui en rendra l'étude éminemment intéres- 
sante pour tous les biologistes, ils y posent et précisent, pour 
ainsi dire, les bases d’une science nouvelle, la science des rap- 
ports existant dans la nature entre certaines espèces et leurs 
espèces parasites. 

Cela nous amène à remarquer que, si la science pure doit 
incontestablement venir en aide aux études d'entomologie ap- 
pliquée, celles-ci ont réciproquement une action des plus 
marquées sur les progrès de celle-là. 

Cette action est double; elle est en partie directe, en ce 
sens que certaines recherches d'entomologie économique, rendant 
nécessaire la solution préalable de questions purement scienti- 
fiques, appellent et retiennent l'attention des travailleurs sur 
ces questions; mais elle est aussi directe car les phénomènes 
en quelque sorte anormaux que doit étudier celui qui s'occupe 
d'entomologie économique l’amènent à découvrir des lois biolo- 
giques générales qui resteraient longtemps ignorées avec les 
seules méthodes d'investigation de la science pure. À ce point 
de vue on peut dire que l’entomologie économique a rendu et 
rendra de plus en plus à l’entomologie pure les mêmes services 
que la pathologie rend depuis longtemps à l'anatomie et à la 
biologie générale. Chacun pourra s'en convaincre en lisant le 
beau travail de Howard et Fiske (). 


AVE 


(1) Aux pages 68, 71, 76, est signalée la part que la S/afion entomologique 
de la Facullé des Sciences de Rennes à pu prendre aux travaux du Bureau 
of entomology de Washington. Cela nous a suggéré l’idée de reproduire ici 
(fig. 1 et 2) des photographies qui furent prises à Rennes en 1908, alors 
que, grâce à l'accueil bienveillant de M. René Oberthür (la Station ne possé- 
dant pas encore de terrain d’expérience permanent), nous pouvions installer 
un petit laboratoire d'élevage en vue d’expédier aux Etats-Unis des chenilles 
parasitées en aussi bon état que possible. 


— 282 — 


TABLE GÉNÉRALE DES MATIÈRES 


CONTENUES DANS LA PREMIÈRE ANNÉE (1911) D’Insecla 


[Les indications précédées d’un * se rapportent à des réimpressions de travaux 
anciens et rares]. 


Pages 
*Bosc (Louis). — Description du Cynips Quercus-tozae.........……. 14 
* = RP ROTUSS RS RUE TERRE PINS I ER OR PRES 231 
% — POSÉTICUS. JUTCAIUS SPIRITUEL 294 
NS Description; de 2'MOouCheS er TR Ne En 260 
*CUVIER. — Observations sur quelques Diptères....................… 30 
à — Mémoire sur les Cloportes terrestres......: ARE 135, 161 
GUITEL (EE) = AMnos Lecteurs TR MERE ee V 
— La station entomologique de la Faculté des Sciences 
de Rennes en: 110 Se eme CRE [00 
LAMBERTON (C.). — Description d’une nouvelle espèce de 
BRANCSTRIG. Le à Re OST NE ET DEEE I 
*LATREILLE. — Description de deux nouvelles espèces de 
Mutilless: Rss ere RE RE ERA 227 
NAVAS (R. P. Longin). — Notes sur quelques Névroptères..….… 239 
OBERTHUR. (René). — Un Longicorne nouveau du Soudan 
ÉTANG IS ESS D RE RE SE RLCIE 
*OLIVIER (G.-A.). — Mémoire sur la cause des récoltes alternes 
de} MOVIES METTRE RES 43 
À —- Sutiune nouvelle espèce de Scaraber "7 PRES 
Es -- Mémoire sur l'utilité de l'étude des Insectes, rela- 
tivement à l’agriculture et aux Arts. GS, 84, 107, 150, 172 
Ÿ — Sur quelques nouvelles espèces de Coléoptères..…… 93 
4 — Premier mémoire sur quelques Insectes qui attaquent 
LES TÉTÉA LES RE RE A PS Re Re te 74, 195 
mé — Second mémoire sur l’utilité de l’étude des Insectes, 
relativement à l'Agriculture et aux Arts. 193, 235, 256 
— ObsérvationisurMergenre /Fuüloope "72e Re 229 
‘à -- Description d’une nouvelle espèce de Cétoine...…...……. 229 


SAVOURÉ (Pierre). — Note sur Dermacentor reticulatus Fab... 40 


— 283 — 


SURCOUF (Jacques). — Notes sur un Diptère parasite des Cucur- 


bitacées en Afrique 


VUILLET (André). — Contribution à l'étude zoogéographique des 


Buprestidæ de l'Afrique occidentale française 
A propos d’une race pyrénéenne de Mononychus 

PRO AEGEAAM ElEEDSE.s. shine sonde Den ace 
Les Rhabdotis de l’Afrique occidentale française... 
La Mouche domestique, ce qu'il faut faire pour la 

ÉCOUTER en M nues lea dan ue 
Les Chenilles de Brown-tail moth, leur exportation 

ÉMOTION EXDOEANION 21 RPM RE APS 
Description d'un nouveau Carabidæ africain appar- 

tenant à un genre nouveau de la tribu des Platys- 

A ÉD RE Let e e An Tes dites ee queue né 
Contribution à l'étude du genre Pachnoda Burm...…. 
Unsbeltéxemple desMimétisme 2"... eee 
SHC MEMOEELUS MES) BASE 0 eee tee à 
ASIE ES OA nc diet anne DM 
Surileseenre, Pacs All, ER. eee ne 
Sur l'exploration entomologique de l’île Oshima...….. 
Description d'une nouvelle espèce japonaise de Æo- 

salia appartenant au sous-genre Æurybatus...…......….. 
Con Peer. etes drsron re 
Note sur la segmentation de l’abdomen chez les 

OUT LOUER ER RE Teener se 
Note sur Xosalia (Eurybatus) formosa Saunders...…. 
PÉRone CE dOtAT di EGrEOt22 0 ME eee ee 
Sur /eterosternus buprestoides Dupont...…...............… 
Sur quelques parasites des chênes en Ille-et-Vilaine 

Étédanstlar Poire-Inférieure Rene 
Description d'un 7'richopterygidæ de l'Afrique occi- 

CR RANCA SE en nn me a nr re Cooeatess 
Per Papillonidu, Rarité.-...e.. mi e-cope-ue 
L’entomologie dans l’Inde.................................... 
Le Papillon du Karité (2° note)..........................…. 
Longicornes nOUVEAUX ........................:................. 
Un nouveau 7 richopterygide du Soudan français... 
Les étiquettes de la collection Wallace... 
Deux nouvelles A OSAIANR Re. teen eerateunee 
Un nouveau Carabide du Soudan français... 
Espèce omise dans le genre Psecadius AÏl............... 
Deux Z'richopterygidæ récemment décrits... 
Notes sur Cerina Butyrospermi A. Vuill...…............……. 


267 


CS 


— 284 — 


VUILLET (Jean). — Contribution à l’étude zoogéographique des 
Buprestidæ de l'Afrique occidentale française... 4 
— notes de botanique et géographie tropicales... 115-733 
_ Notes sur Cerina Butyrospermi A. Vuill...............……. 271 
ANSE BIDHOSTADRIE Se Noa nes 99 
—— Ur midite  GuÉpes Nr rm Un ee 262 
Sans nom d'Auteur. — Un nid de Guêpes............................. 61 
-- Courrier de la Station entomologique, mai 1911... 121 
— —- —- — juin 1911... 14 
— — — —— août: 4911--1#e00 
— Chenille. de: Dedephaila Nice, rate 0er: 223 


— Figures de Névroptères récemment décrits ou si- 
paalés, dans VAfecta PR EE RE 264 


— 285 — 


INDEX ALPHABÉTIQUE 


A 
abeille, 107. 
Aracrat), e, Lil 
acalyptérés (Muscides), 267. 
acariens, 40, 125, 203, 204, 210. 
Acronycta, 103. 
Acteon (Scarabæus), 60. 
aculeata De Cand. (Poivrea), 6. 
aculeatum Vent. (Combretum), 6. 
Adansonii Guill. (Acacia), 11. 
ægyptiaca Del. (Balanites), 1. 
æneicolle (Taupin), 95. 
æneicollis OI. (Ælater), 95. 
æguinoctialis OI. (Julodis), 7. 
aeroplana Lamb. (PBrancsikia), 1. 
africanus Ramb. (Creagris), 241. 
Afrique, 97, 183. 
Afrique australe, 191, 241, 242. 
Afrique équatoriale, 94. 
Afrique occ. française, 4, 159. 
Afrique orientale, 240, 242. 
Afrique orient. all., 73. 
Afrique orient. ang., 73. 
Afrius, 271. 
Agrotis, 208, 212. 
Aïn, 106, 205. 
Aisne, 106. 
albida Del. (Acacia), 5. 
Alcides, 121. 
Algérie, 106, 21i, 218, 239-241. 
Alisia Latr., 198. 
Allier, 106, 200, 207. 


Alluaudi Vuill. (Psecadius), 71,73, 254. 


Alpes, 95. 

Alpes (Basses-), 106. 

Alpes (Hautes-), 106. 
Alpes-Maritimes, 106. 

alpina L. (Rosalia), 216, 250. 
Alsace, 106, 214. 


ambiguella Hub. (Conchylis), 124%, 158. 


americana L. (Ximenia), 184. 
amitinus Kolbe (Palpares), 240. 
ampelophaga Guér. (Æaltica), 125. 
Anaphe, 64, 


Anastatus, 211. 

Aneus D. G. (Nomotelus), 32. 

Anjou, 161. 

Anomalon Jur., 198. 

antiqua (Orgya), 103. 

Anthonomus, 125$. 

Antsianaka (Forêt d’), 117. 

Apaius, 233. 

agerla Nav. (Raphidia notata F. var.), 
246. 

aphididæ, 200, 204, 205. 

Aphis, 181, 127, 204, 213. 

Aphrophora, 125, 132. 

apterus L. (Æalticus), 156. 

apterus Poda (Pyrrhocoris), 203. 

arabica Gory (/ulodis), 6. 

araignée, 107, 207. 

Ardèche, 106, 211. 

Ardennes, 106. 

armadille, 162. 

Armadillo, 164. 

armadillo (Oniscus), 161. 

armatus Fab. (Dacus), 208. 

Armillaria, 157, 158. 

articulata Lat. (Mutilla), 288. 

articulée (Mutille), 228. 

arvalis L. (Microtus), 209. 

ascalaphides, 239. 

Ascalaphus, 239. 

asclépiadées, 271. 

Aselles, 135. 

asellus (Oniscus), 138, 161. 

Ashanti, 268. 

Asile, 107. 

Astacus F., 136. 

Attagenus, 206, 210. 

Aube, 106, 206. 

Aude, 106. 

auratus Deg. (Nomotelus), 33. 

auricularia L. (Forfcula), 210. 

aurosericeus Guér. (Salius), 186. 

avenæ Bjer. (Musca), 175. 

Aveyron, 106. 

aviculus Sauss. (Mygnimia), 186. 


— 286 — 


Balanites, 1. 

Bambara Vuill., 159, 259. 

Batesi Harold (Xosalia), 216, 250. 
bathysciinæ, 99. 

Bauhinie (Epiphora), 617. 

Belfort (Territ. de}, 106. 
Belgique, 106. 

Bergmanniana 1. (T'ortrix), 209. 
bêtes d’août, 204. 

betule XL. (Byctiscus), 154. 
bibliographie, 99, 278. 

bimaculatus (Apalus), 233. 
bipartitus Grh. (Dacus\, 268. 
Blatta, 208. 

Blattes, 105, 201. 

blattidæ, 201-204, 206, 207, 212, 214. 
bombycidæ, 20. 

borneensis Jordan (Xosalia), 216, 251. 
Bornéo, 249. 

bostrychidæ, 221. 

Bostricus, 254. 

Bouches-du-Rhône, 106. 


Bouvieri Boppe (Xosalia), 81, 216, 252. 
brachygaster Ramb. (Sogra), 241, 264. 


Brachynemurus, 212. 

Brancsikia, 1. 

brassice (Aphis), 204, 215. 

brassice L. (Pieris), 802, 203, 205, 206 
208, 210-214. 

British Bootang, 111. 

brown-tail moth, 20, 101. 

buoliana Schiff. (Æverria), 134. 

Buprestes, 108. 

buprestidæ, 4. 

buprestoides Dup. (ÆZeterosternus), 119. 

Butyrospermi Nuill. (Cerina), 190-192, 
CAE 

Butyrosper mi 
var.) 107: 

Butyrospermum, 166, 271. 

Byctiscus, 154. 


, 


Vuill. (Cerina forda 


C 


cadavres (insectes des), 108. 

ceruleus Deg. (Rhynchites), 122, 125. 
cafard, 201-204, 206. 

cages d'élevage, 280. 

Cailliaudi Lat. (/ulodis), 7. 

Caïlliea, 5. 

Calandra, 156, 201, 210, 211. 

calicis Bgsd. (Cynips), 147, 149. 
callichromides, 183, 


Callotropis, 210. 

Calosoma, 87, 90. 

Calvados, 102, 106, 158, 203, 205. 

Cambodge, 266. 

Campagnol, 209. 

Canada, 106. 

Cantal, 106. 

cantharides (emploi des), 257. 

capraria Fab. (Musca), 32. 

capside, 156. 

carabes, 108. 

carabes (emploi des), 257. 

carabes (savon de), 256. 

carabidæ, 27, 71, 87, 258. 

Carabus, 89-93. 

Caradrina, 212. 

Caroli Lep. (Plocæderus), 217. 

Carpocapsa, 129. 

castanea OI. (Sternocera), 5. 

Casuarina, 236. 

Cayenne, 225, 229, 236: 

cecydomyidæ, 207. 

cephalicus Nav. (Myrmeleon), 244, 266. 

cephalotes Bosc (Musca), 34, 262. 

cephalotes Klug (Palpares), 240. 

cerambycidæ, 55, 56, 19, 111, 183; 215; 
247. 

céréales (insectes nuisibles aux), 174, 
195: 

Cerina, 167, 190-192, 271. 

cerisier, 158, 211. 

Ceroglossus, 88, 89, 92. 

cerris (Querciis), 149. 

cervicalis (Pediculus), 210. 

cétoine, 229. ù 

Cetonia, 155. 

cetonidæ, 10, 229. 

chalcididæ, 171, 277. 

C'halcis Latr., 198, 199. 

champignonnières, 211. 

Charente, 106. 

Charente-Inférieure, 155, 213. 

chasselas, 214. 

chasseurs indigènes d’Oshima, 77. 

Chênes (parasites des), 139. 

chenille de Deilephila Nicea, 223. 

chenilles comestibles, 277. 

chenilles du chou, 105, 205 (v. bras- 
Sic@). 

chenilles (invasion de), 139-146. 

Cher, 106, 201-203. 

Chili, 90. 

Chine, 97. 

chique, 110. 

chlorure de chaux (insecticide), 19. 

chou, 202-205. 


chrysomelidæ, 122, 123, 203, 210. 


— 287 — 


Chrysomphalus, 213. 

chrysorrhæa (Liparis), 20, 101, 139-140, 
978: 

Cicada, 226. 

Cicindela, 113. 

cicimdèles (emploi des), 2! 

cigales, 220. 

ci la n'toumou, 1Ÿ1. 

ciliatus Loew. (Dacus), 268. 

Cimex, 126, 200, 202-204, 206, 207, 209, 
210, 212-214. 

cirons, 110. 

clathrata OI. (Cetonia), 229. 

cloportes, 135, 161, 211, 257. 

Cnethocerus, 56. 

coccidæ, 211, 213. 

coccinellidæ, 127. 

cechenille du Mexique, 237. 

cochenilles, 105, 211, 213. 

cochylis, 105. 

coléoptères, 4, 10, 11, 27, 34, 56, 58, 71, 
79; 87, 93,99, 111, 113, 119, 121-123; 
125; 487-129-4154, 156-159, 183; 201, 
203: 2102215-22:1150029-29342607 

collection Wallace, 221. 

Coloborhombus, 186. 

combretacées, 6. 

Combretum, 6, 13. 

Conchylis, 124, 158. 

concombres, 156, 268. 

Congo, 268. 

cordata Drury (Pachnodu), 34, 31. 

cordatus Dr. (Scarabeus), 34. 

Corrèze, 106, 228. 

Corse, 203. 

Cossus, 193. 

Côte-d'Or, 106, 202, 203. 

Côtes-du-Nord, 203, 210, 214. 

cotonnier, 121, 207, 212. 

courtilières, 105, 128, 133, 134, 154, 155. 

cousins, 109. 

crabes, 162. 

crabro (Vespa), 213. 

Creagris, 241. 

Creuse, 106. 

crustacés, 135, 161. 

Cryptocephalus, 115. 

Cryptorhynchus, 181. 

Cryptus Fab., 198. 

cucurbitacées, 267. 

Cueta Nav., 242, 266. 

cul-doré, 20. 

curculionidæ, 10, 55, 121, 122, 156, 201. 

cylindrica OI. (Trogossita), 97. 

cylindrique (Trogossite), 97. 

cynipidæ, 14. 

Cynips, 14-16, 107, 147, 149, 198. 


OX 
T7 


Dacus, 801. 

Dafina, 63. 

Dahomey, 36-38. 

Darjiling, 197. 

dasymaila Gerst. (Sogra), 241, 264. 

decempunctata West. (Rosalia), 216, 
AT LS 

decempustulatus Csiki (Psecadius), 254. 

Deilephila, 223. 

Dejeani Vuill. (Rosalia), 247, 251. 

Depressaria, 204. 

depressella Hbn. (Depressaria), 204. 

Dermacentor, AU. 

Dermestes, 108. 

dermestidæ, 210. 

Deroplatys, 1. 

depopulator OI. (Bracon), 198. 

Desmidophorus, 121: 

Deux-Sèvres, 154, 213. 

dicrostachys (Caïlliea), 5. 

dictyospermi (Chrysomphalus), 213. 

Diospyros, 170. 

Diplolèpe, 187. 

Diplolepis Fab., 198. 

diptera (Æalesia), 110. F 

diptères, 17, 30, 108, 127, 174, 195-197, 
200; 201, 205, 207, 210, 211, 213; 260, 
267, 271. 

dispar (Liparis), 139-146, 278. 

distribution géogr. des Carabus, 90. 

Doliops, 55. 

domestica F. (Musca), 18, 205, 213. 

Dordogne, 106. 

Doubs, 106. 

Drôme, 106. 


Æarias, 21LR. 

ebenacées, 170. 

écarlate, 237. 

Egypte, 106, 207, 212, 269. 
Elater, 94, 95. 

elateridæ, 94-96. 

élevages de chenilles, 250. 
Entellus OI. (Scarabæus), 60. 
entomophages, 21, 277, 278. 
Ephedra, 236. 

Epilachna, 113. 

Epiphora, 67. 

eguestris Fab. (Musca), 34. 
eguiseiifolia L. (Casuarina), 236. 
Eriocampa, 203, 210. 
EÉriosoma, 200, 205. 


— 288 — 


Erythrée, 268. 

erythrosloma Auers. (Gnomonia), 158. 
Espagne, 213. 

Esperanto, 219. 

esula T. (ÆEuphorbia), 223. 
éthiopienne (faune), 90, 159, 259. 
étiquettes de collection, 221. 
Euphorbia, 223. 

euphorbie (Deilephila), 224. 
Eure, 106. 

Eure-et-Loir, 106, 202. 

Eurybatus, 19, 111, 216, 247. 

Eur yptilium, 159. 

eustalactus Gerst. (Psecadius), 73. 
exigua (Caradrina), 212. 

eximius Som. (Zsotarsus), 71. 
exportation d'insectes, 20, 21, 278. 
Evetria, 131. 


E 


farineux (Taupin), 9. 

farinosus OI. (Ælater), 9,4. 

fasciatipennis. Wat. (Nothopeus), 186. 

fasciculata Guill. Perr. (Acacia), 8. 

Herrié (RAP. JB); Mere: 

Ferriei Vuill. (Rosalia), 19, 216, 251. 

fièvre typhoïde (transmission de — par 
les mouches), 17. 

figuier, 211. 

filasse, 204. 

fimbriata Kig. (/ulodis), 6. 

Finistère, 106, 203, 205, 210, 213. 

flava (Musca), 261. 

flavicrus Grh. (Dacus), 268. 

flavipes OI. (Oscinis), 182. 

flavogeniculatus Deg. (Nomotelus), 33. 

forda West. (Cerina), 167, 190-192, 274. 

Forficula, 210. 

formicaire (Mutille), 227. 

formicaria Latr. (Mutilla), 227. 

Jformicarius (Myrmeleon), 245. 

formosa Saund. (ZXosalia), 111, 217, 
252. 

fourmis, 105, 110, 130, 133, 134, 155, 
205, 207, 208, 210-213. 

fourmis (usage des), 257. 

Freyi (Deroplatys), 1. 

frit (Musca), 115. 

Fuckeliana de Bar. (Sc/erotinia), 125. 

fulgore, 225. 

fulvipes Dej. (Perridexia), 113. 

fumeroles, 155. 

fumerolles, 202. 

funebris Mots. (Rosalia), 216, 250. 


furcata F. (Tyreophora), 18. 
furcatus Bosc (Bostricus), 254. 
fuscovittatus Grh. (Dacus), 268. 


G 


Gabon, 268. 

galles, 107. 

Gammarus, 135. 

Gard, 106. 

Garonne (Haute-), 106. 

Gavarnie (cirque de), 9. 

géant (Ips), 97. 

Gèdre, 9. 

génération spontanée, 109. 

geometrica Water. (Doliops), 55. 
germanica L. (Phyllodromia), 201, 207. 
gigas OI. (Zps), 97. 

Gironde, 106. 

glecome L. (Cynips), 16. 

globator (Oniscus), 162. 

gloriosus Gerst. (Ceroglossus), 88, 89. 
Gromonia, 158. 

gomme lacque, 238. 

Gourounsi, 63. 

granaria L. (Calandra), 156, 201, 210. 
granella L. (Tinea), 201. 

gravida Lam. (Rosalia), 217, 251. 
grillée (cétoine), 229. 

grise, 210. 

gryllidæ, 202, 204, 210. 


Gryllotalpa, 128, 154, 155, 202, 204, 
210; 213: 
guêpes, 61, 107, 132, 202 (v. Vespa). 


Guinée, 13. 

Guinée française, 36, 37. 
Guiteli Vuill. (Oberthüria), 21. 
Guitelia R. Oberthr., 183. 
Guyane, 58, 95, 98, 225, 229. 
gypsy moth, 278. 


H 


Haæmatopinus, 156. 

IJalesia, 170. 

Haltica, 125. 

Hallicus, 150. 

hariola Thoms. (Rosalia), 217, 251. 

harrarensis All. (P. eustalactus var.), 
74. 

Haut-Sénégal-Niger, 5-8, 37, 39, 63, 
159, 168, 184, 190-192, 220, 270, 275. 

Haute-Loire, 211. 

Haute-Saône, 203, 


— 289 — 


hémiptères, 126, 156, 200, 202-204, 206, 
207, 209, 210, 212-214, 285, 277. 

Hérault, 106, 158. 

Heterosternus Dup., 119. 

hippobosque, 108. 

hispanus Hag..(Palpares), 240, 265. 

hololeucus Fald. (Wiptus), 203. 

holosericeum (Trombidium), 204. 

Hordei OI. (Z'ephritis), 180. 

Hordeum, 17,5. 

Æoulberti Vuill. (Aosalia), 215, 250. 

humeralis (Necydalis), 233. 

hyménoptères, 14, 61, 121, 125, 130, 
182-110 MS5;186-198,202; 203; 227. 

hyperparasites, 22. 

hypnorum Cuv. (Oniscus), 135. 

Hypsoides, 6, 67. 


Zchneumon L., 198. 

ichneumonidæ, 198. 

ictericus Charp. (Ascalaphus), 239. 

Ille-et-Vilaine, 40, 106, 139, 155, 
210-214. 

importation aux E.-U. des parasites des 
Liparis, 0; 278: 

inclemens Walk. (Palpares), 240. 

inconspicnus Ramb. (Myrmeleon), 244. 

Inde, 187. 

Indes orientales, 94, 111. 

Indre, 106. 

Indre-et-Loire, 106, 214. 

inexpectata Rits. (Rosalia), 217, 252. 

inornalus Bez. (Dacus), 268. 

insectes nuisibles à l’homme, 109. 

insectes nuisibles aux animaux, 107. 

insecticides, 19, 154, 155, 201-214. 

insignis (Pinus), 134. 

Inspection phytopathologique, 23. 

insulana Boisdv. (Æarias), 212. 

intermedius Gh. (Nothopeus), 1S6. 

interrompu (Taupin), 95. 

interrupta OI. (Séernocera), 6. 

intricatus L. (Carabus), 89-93. 

interruplus OI. (Ælater), 95. 

involvens Nik. (Proctarrelabris), 239. 

Zps, 9. 

Zris, 9, 10. 

irritans (Pulex), 802, 208, 212, 213. 

Isère, 106. 

Zsotarsus, 11, 254. 

isopodes, 161. 

Italie, 41, 106, 206. 

iules, 164. 


203, 


Zxodes, 203. 
ixodidæ, 40, 203. 


J 


Jaffeuxi Vuill. (P/ocæderus), 217. 
Jamaïque, 255. 

Japon, M530710: 

japonica (Styrax), 170. 

Joannis Vuill. (Bambara), 160, 259. 
jujubier, 67. 

Julodis, 6-7. 

Jura, 106, 203, 205, 214. 


K 


karité, 167, 190, 276. 
kermés de Pologne, 238. 
keroplatus, 30. 


L 


Lachnus, 155. 

lacque (gomme), 238. 

laeta Lam. (Rosalia), 217, 291. 

Lagos, 

Lameerei Brong. (Rosalia), 216, 250. 

lanata (Cicada), 226. 

Landes, 106, 210, 

Laricio (Pinus), 155. 

lateritia Hope (Xosalia), 217, 251. 

lectularius (Cimex), 126, 200, 202-204, 
206, 207, 209, 210, 212-214. 

légumineuses, 5. 

lépidoptères, 20, 63, 101-103, 223, 167, 
SOA RATE APE TIE 

Leptocera, 195. 

Lesnei Boppe (Rosalia), 217, 251. 

limaces, 105, 123,' 125. 

limacina Retz. (Æriocampa), 203, 210. 

Lina, 210. 

Zineata (Oscinis), 175. 

Liparis, 20, 101, 134, 146, 278. 

littoralis Boisdv. (Prodenia), 218. 

localités (étiquettes de), 221. 

Loir-et-Cher, 106, 203, 210, 213. 

Loire, 106. 

Loire (Haute-), 106, 211. 

Loire-Inférieure, 106, 139, 154, 213. 

Loiret, 106, 207. 

longicornes, 55, 56, 183, 215. 

longistylus Wied. (Dacus), 268. 

Lot-et-Garonne, 106, 158. 

lotus (Diospyros), 170. 

Lycus, 9,8. 


M 


Macroleon, 248. 

Macrolobium, 65, 66. 

Macronemurus, 242. 

Madagascar, 4, 106, 113, 121, 236, 240. 

Maine-et-Loire, 100, 155. 

mali Sam. (Æriosoma), 200, 205. 

malinellus Z. (Yponomeuta), 154. 

Manche, 106, 156, 158, 200, 210, 212, 
PAIE 

mangiferæ Fab. (Cryptorhynchus), 121. 

mantidæ, 1. 

Marne, 106, 207, 209, 210. 

Marne (Haute-), 106. 

Marchali Vuill. (Zamenho fa), 219, 259. 

marginalis (Armadillo), 162, 166. 

Maroc, 106. 

Mayenne, 106, 208, 213. 

media Deg. (Vespa), 263. 

mellea Vahl. (Armillaria), 157, 158. 

Melolontha, 146, 205, 211, 234. 

melons, 155, 210. 

Menopon, 208, 213. 

mesomelas Bez. (Dacus), 268. 

Messi Bates (Cnethocerus), 56. 

Meurthe-et-Moselle, 106, 206, 207. 

Meuse, 106, 156, 205. 

Mexique, 106. 

micans OI. (Chalcis), 199. 

micranthum Don. (Combretum), 13. 

microlépidoptères, 124, 126, 129, 134, 
154, 204, 209, 210. 

Microtus, 209. 

miel, 194. 

mimétisme, 09, 155. 

mimosées, 2. 

mites, 200. 

mittes, 110. 

Mniszechi Lac. (Nothopygus), 186. 

Molobrus Lat., 196. 

Moloneyi Dr. (Anaphe), 65. 

Monocestoides, 113. 

Mononychus, 10. 

Morbihan, 106, 203, 205, 210, 214. 

morio Fab. (Cetonia), 155. 

morpion, 110. 

mortifer Walk. (Creagris), 242. 

Mosquites, 109. 

mouche domestique, 17. 

mouche du seigle, 181. 

mouches, 105. 

moustiques, 105, 200, 201, 205, 210, 211. 

mucronatus OI. (Ælater), 94. 

mucroné (Taupin), 9%. 

murarius (Oniscus), 137. 


murinus Klug. (Creagris), 241. 
Mus, 209. 

Musca, 18, 175, 205, 213, 260. 
muscidæ, 260. 

muscorum (Oniscus), 137. 
Mutilla, 221. 

mutilles, 227. 

Mygnimia, 1K6. 

mylabres (emploi des), 257. 
Myoxus, 209. 

Myrmecomaæa, 113. 
Myrmeleon, 241. 
myrméléonides, 240. 
mysteriosus Gerst. (Wesoleon), 242. 
Mozambique, 72. 


N 


Natal, 239-242. 

necator Burr. (Uncinula), 214. 

Necydalis, 233. 

Nelees Nav., 245. 

Nemaius, Î 

Nemoleon, 

nemoruin JL. 
210, 213. 

Nephanes Thoms., 219. 

nervosa (Cicada), 226. 

Nesoleon Bks., 242. 

névroptères, 83, 239, 264. 

Nicæea (Deilephila), 223. 

nid de guépes, 61, 262. 

nid d'hiver de Z. CArysorrhæa, 140. 

Nièvre, 106, 156, 204. 

Niger, 30. 

nigerense NVuill. (Ooïdius), 252. 

nigra OI. (AZisia), 198. 

nigra OI. (Zeptocera), 195. 

nigra OI. (Oscinis), 182. 

nigrita OI. (Sciara), 196, 197. 

nigroapicalis Pic (Rosalia), 112, 217, 
259 


RDe. 


Niplus, 203. 

nitela Schreb. (Myoxus), 209. 

nobilita T,. (Musca), 34. 

noctuelles, 202, 210, 212. 

Nomotelus, 32, 33. 

Nord, 106, 206, 207, 210. 

Normandie, 101. 

norwegica K.. (Vespa), 02, 263. 

notala K. (Raphidia), 246. 

Nothopeus Pasc., 184, 1SG. 

Nothopygus, 183, 186. 

novempunctata West. 
eD2. 

nubifer Kolbe (Creagris), 241. 


21 
212. 


(Phyllotreta), 122, 203, 


(Rosalia), 217, 


— 201 — 


O 


Oberthüri Gestro (Psecadius), 3. 

Oberthiüri Nuill. (Aosalia), 248, 252. 

Oberthüri Nuill. ($S. scabra var.), 8. 

Oberthiüria Nuill., 27. 

obsoleta Schm. (Pachnoda), 35. 

oceanicus L. (Oniscus), 136. 

œstre, 107, 108. 

Oïdium, 139, 214. 

Oise, 106, 213. 

oleæe Ross. (Dacus), 2067. 

Olethreutes, 126. 

olivacea Fab. (Cetonia), 34. 

olives (mouche des), 267. 

olivier, 43, 211, 267. 

Oniscus, 135, 161. 

Ooidius Chd., 252. 

Opilo, 113. 

Orchestes, 141, 148. 

orge, 17. 

Orgya, 103. 

orientalis L. (Blatta), 208. 

ornata Fab. (Cetonia), 38. 

Orne, 106, 201, 204, 210. 

orthoptères, 1, 128, 154, 155, 201-204, 
210. 

oryzæ (Calandra), 211. 

oscines, 180. 

Oscinis, 113. 

Oshima (ile), 75, 79. 

Othello, 214. 

Oxythyrea, 155. 


P 


Pachnoda, 34. 

Pachyrraynchus, 55. 

pallida O1. (Sciara), 196, 197. 

pallida O1. (Tephritis), 182. 

pallidum (Menopon), 208, 213. 

Palpares, 240, 265. 

panagæini, 71. 

pannosa (Wallr.) Lév. (Sphærotheca), 
1277, 209; 

papillon du karité, 167, 190. 

parasites de C. Butyrospermi, Mama 

parasites entomophages, le Hit ate 
199, 278. 

parasitisme, 17%. 

parasitologie, 40. 

Parkii Don. (Butyrospermum), 167. 

Parkii Kots. (Buiyrospermum), 271. 

Pas-de-Calais, 106, 210. 

pastèques, 268. 


Pastinaca, 204. 

Paussus, 113. 

Pediculus, 210. 

pedunculata (Quercus), 139. 

pellio L. (Attagenus), 206, 210. 

pellionella (Tinea), 200, 210, 212. 

Perak, 249. 

Perridexia, 113. 

Perrisia, 207, 213. 

Perroii Duv. (Cryptocephalus), 113. 

Perroti Duv. (Monocestoides), 115. 

Perroti Frm. (Crcindela), 113. 

Perroti Frm. (Myrmecomæa), 115. 

Perroti Frm. (Opilo), 113. 

Perroti Fleut. (P. fulvipes Dej. var.), 
ii 

Perroti Kleut. (P/esiofornax), 11à 

Perroti Jac. (Syagrus), 113. 

Perroti Rem. (Orectogyrus), 113. 

Perroti Wasm. (Paussus), 113. 

Perroti Wasm. (Philarmostes), 113. 

Perroti Weise (Æfilachna), 113. 

perspicillata (Cicada), 226. 

peuplier, 210. 

phalænoides (Cicada), 220. 

Philarmostes, 113. 

Philippines (iles), 59. 

phosphorescence des fulgores, 229. 

Phragmidium, 158. 

Phyllodromia, 201, 207, 

Phyllotreta, 182, 123, 203, 210, 213. 

picramniées, 7. 

picta Fab. (Rhabdotis), 10. 

Pieris, 202, 203, 205, 211-214. 

piliferus (Hæmatopinus), 156. 

Pinus, 134, 155. 

pirina Aderh. (Venturia), 130, 155. 

Platyparea, 127. 

platysmatini, 27. 

Plesiofornux, 113. 

Plocæderus, 211. 

plomb des arbres fruitiers, 132. 

plumbens OI. (Creagris), 241. 

poche d’Anaphe Moloneyi, 65. 

pœciloptera Schrk. (Platyparea), 121. 

pois, 204. 

Poivrea, 6. 

polita Fab. (Musca), 32. 

pomonella L. (Carpocapsa), 120; 

pomorum 1. (Anthonomus), 12, JPA) 

pompilidæ, 185. 

pontes de C. Butyrospermi, 168, 169. 

Pontyi Vuill. (Rhabdotis), 12: 

populi (Lina), 210. 

porte-lanternes, 225. 

Portugal, 106, 241. 

pou, 108, 110, 210. 


— 202 — 


pou des volailles, 208. 

pou du chien (petit), 156. 
prédateurs (insectes), 277. 

procera (Callotropis), 210. 
Proctarrelabris, 239. 

Prodenia, 212. 

proscarabé, 257. 

proximus Pér. (Creagris), 2M. 
truni Fab. (Aphis), 121. 
Psecadius All., 71, 74, 254. 
psychodidæ, 277. 

ptines, 108. 

ptinidæ, 203. 

pubera L. (Musca), 34, 262. 
puceron du chou, 204. 

puceron lanigère, 200, 205. 
pucerons des tiges et des feuilles, 105. 
puces, 105, 109, 158 (v. Pwlex). 
pulchella (Musca), 201. 

Pulex, 208, 208, 210, 213, 214. 
pumilionis Bjerc. (Musca), 175. 
punaises, 105, 109, 202, 203. 
punctatus Nav. {Nelees), 245. 
punctulifrons Krsch. (Dacus), 268. 
punctum-album (Mononychus), 10. 
purpureus West. (Afrius), 271. 
pustulaius (Armadillo), 166. 
pustulosus Raf. (Psecadius), 73. 
Puy-de-Dôme, 106, 158, 206, 208, 212. 
pyrenaica Bub. (Zris), 10. 
Pyrénées, 9, 15. 

Pyrénées (Basses-), 106. 

Pyrénées (Hautes-), 106. 
Pyrénées-Orientales, 224. 

pyri (Perrisia), 207, 213. 
Pyrochora, 233. 

Pyrrhocoris, 205. 


Q 


guercinum (Oïdium), 139, 146. 

Quercus, 139. 

quercus (Rhynchænus), 147, 148. 

Quercus-tozæ Bose (Cynips), 14. 

quinguemaculatus Hg. (Macroleon), 
248. 


R 


radama (Æypsoides), 65. 
Raimbaulti Heck. (Combretum), 13. 
Raphidia, 246. 

raphididæ, 246. 

rats des maisons, 208. 

rats et souris, 105. 

rectangularis Nuill. (Pachnoda), 38. 
reticulatus Fabr. (Dermacentor), 40. 


Réunion, 106. 

Rhabdotis, 10. 

Rhagis, 31. 

Rhône, 106, 214. 

Rhynchenus, 141, 148. 

Rhynchites, 122, 125. 

ribesii Scop. (WNematus), 121. 

ricins, 108. 

ricinus L. (Zxodes), 203. 

Riou-Kiou (archipel), 75, 79. 

Ripiphorus, 231. 

Rondoui Vuill. 
Vars) 10: 

Rosalie, A9, SLR 15 "027 

rouille du rosier, 158. 

rubra tigris Voets (Scarabeus), 35. 

rumicis (Acronycta), 103. 

Russie, 106. 

rusticus Kall. (7'elephorus), 158. 

rutelidæ, 119. 


(A. punctum - album 


Salins, 186. 

Saône-et-Loire, 106, 155, 213. 

Saône (Haute-), 106. 

sapotacées, 170. 

Sarawak, 249. 

Sarthe, 106, 154, 213. 

sativa (Pastinaca), 204. 

saturnidæ, 167, 190-192, 

Savoie, 106. 

Savoie (Ilaute-), 106. 

savon de carabes, 296. 

saxatilis (Oniscus), 166. 

scabra Fab. (Szeraspis), 8. 

scarabæidæ, 34, 58. 

Scarabœus, 60. 

Sciara Meig., 196. 

Sclerotinia, 185. 

scolytidæ, 221. 

Secale, 175. 

segetum (Agroiis), 202. 

segetum OI. (Sciara), 196-197. 

segmentation de l’abdomen des Cara- 
bini, 87. 

seigle, 175. 

Seine, 106, 200, 201, 203, 206, 207, 210- 
213. 

Seine-et-Marne, 106, 155, 200, 202. 

Seine-et-Oise, 106, 158, 208, 211, 213, 
214. 

Seine-Inférieure, 61, 106, 203, 210, 213. 

Sénégal, 5-7, 13, 36, 37, 268. 

Senegal L. (Acacia), 11. 


D 


Service Phytopathologique, 25, 101. 

sessiliflora (Quercus), 139. 

Sèvres (Deux-), 106. 

Seyal (Acacia), 8. 

Sierra Leone, 34, 36, 37. 

simarubacées, 7. 

silphidæ, 99. 

silvestre (Cochenille), 237. 

sobrina Gory (Rhabdotis), 10. 

Sogra, 241, 254. 

soie, 63. 

soie de Madagascar, 236. 

soie des araignées, 235. 

Somme, 106, 212, 213. 

Sommeri Chd. (Zsotarsus), 71. 

Soudan, 30,-913 09. 

Soudan français, 183, 190-192, 219, 252. 

speciosus Qdf. (Nothopygus), 186. 

speciosus Wat. (Pachyrrhynchus), 55. 

sphæriacées, 158. 

Sphæerotheca, 127, 209. 

sphingidæ, 223. 

spumaria (Aphrophora), 125, 132. 

Station entomologique de Paris, 25, 101. 

Station entomologique de Rennes, V, 
ep, 100, 281. 

Steraspis, S. 

Sternocera, », 6. 

stictica L. (Oxythyrea), 155. 

stomoxes, 109. 

striatus O1. (Zycus), 98. 

strobus (Pinus), 155. 

styracées, 170. 

Styrax, 170. 

subcorticium  Wint. 
158. 

subdipterus Bosc (Ripiphorus), 231. 

Sud-Oranais, 218. 

Suisse, 205. 

sulfure de carbone (insecticide), 157. 

Syagrus, 113. 

sycophanta L. (Calosoma), 87, 89. 

sylvaticus L. (Mus), 209. 

Synistates, 162. 

Syrphus, 127. 


(PAragmidium), 


taons, 108. 

Tarn, 106. 

taupin, 94, 95. 

tavelure, 130, 155. 
Tchad, 211. 

teignes, 108. 

teigne de la cire, 107. 
teigne des lainages, 105. 


telarius (Tetranychus), 185, 210. 
T'elephorus, 158. 

tentelly, 194. 

tenthredidæ, 203, 

Tephritis Kab., 180. 

termites, 83. 

termitidæ, 83. 

testaceus Macq. (Dacus), 268. 
T'etranychus, 125, 210. 
tetraptera (Halesia), 170. 
tettigones, 220. 

Thibet, 215, 248. 

ligris Hbst. (Celonta), 35. 

Aigris Hbst. (P. cordata var.), 36. 
Tinea, 200, 201, 210, 212. 

tipule, 196. 

tique, 188. 

tomentosus Deg. (Lachnus), 155. 
Tonkin, 5. 

lortilis Hayne (Acacia), 8. 
Tortrix, 209. 

Trichinopoli, 188. 
trichopterygidæ, 159, 219, 259. 
Trichopteryx, 219. 

tridens (Acronycta), 103. 
tridens Bosc (Musca), 260. 
tridentata O1. (Pachnoda), 38. 
trilineata Fab. (Cetomia), 317. 
trilineata Nav. (Cueta), 243, 266. 
Trineura Meig. 

Trogossita, 97. 

Trombidium, 204. 

Tunisie, 106. 

Turquie d'Asie, 106. 
Tyreophora, 18. 


Uncinula, 214. 
ungulata L. (Musca), 33. 


V 


Var, 106. 
variegana Hbn. (O/Zethreutes), 126. 
varius Nav. (Palpares), 240, 265. 
Vendée, 106, 207. 

venin des insectes, 150. 

Venturia, 130, 155. 

Verek Guill. et Per. (Acacia), 11. 
vernis (tiré des chenilles), 237. 
vers blancs, 205, 211. 

vertebratus Bez. (Dacus), 268. 
vésicatoires (insectes), 257. 


— 294 — 


Vespa, 62, 202, 213, 262. 

vespidæ, 202, 213. 

Vienne, 106, 202, 204. 

Vienne (Haute-), 106, 

Vosges, 106. 

vigne, 214. 

vittatus Big. (Dacus), 268. 

Vuilleti Craw. (Anastatus), 271. 

Vuilleti Joan. (Æypsoides), 67. 

Vuilleti R. Obthr. (Gwitelia), 184-186. 

vulgaris Lat. (Gryllotalpa), 128, 154, 
155 202804210810 

vulgaris L. (Melolontha), 146, 205, 
211, 234. 

vulgatissima L. (Phyllodecta), 123. 


X 
Ximenia, 184. 
xiphioides Ehrh. (Zris), 9, 10. 
Y 
Vonne, 106, 156, 203, 209. . 
Yponomeuta, 154. 
ypsilon (Agrotis), 212. 
Z 


Zamenhofa Vuill., 219, 259. 
zoogéographie, 75, 90. 


© D — — - - — 


Le Gérant, 


F. GUITEL. 


438 


Sommaire du Numéro 12 d'INSECTA 


Entomologie générale : 


A. Vuillet. — Deux #ichopierygidæ africains récemment décrits... 
« Les Vieux Auteurs »: Description de 2 Mouches, par M. Bosc... 
LE QU ionel FLE NCA ARS OP RE 


Figures de VMévroptères récemment décrits ou signalés dans Z»secta 


Entomologie économique : 


Pages 


Jacques Surcouî. — Notes sur un Piptère parasite des fleurs de Cucur- 


bitacées en Afrique 


Index alphabétique 


Jean et André Vuillet. — Notes sur Cerina Putyrospermi 
A. V. — Bibliographie 


Table générale des matières pour 1911 


Pr WA 


< 


299 
260 
262 


204 


267 
211 
218 
282 
285 


ANAL 


3 9088 01268 5