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Full text of "Journal d'agriculture pratique"

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JOURNAL 


D  AGRICIILTIRE  PRATIOt) 


■«■ÔNDÉ  EN  1837  PAR  ALEXANDRE  BIXIO 


et  JOURNAL  DE  L'AGRICULTURE 

FONDÉ   EN    1866,    FUSIONNÉ   AVEC   LE    "JOURNAL    D'AGRICULTURE   PRATIQUE  "   EN    1909 


RÉDACTEUR    EN    CHEF 
HEi^iRY  SAGIVIER,  C.  * 

Secrclaire    perpétuel    de    l'Aoadériiie    d'Agrieulluic, 
Ancien    icdacleur    en     chef    du     Journal    de     l'Agrkxdlure,    Membre    du    Conseil    supérieur    de    l'AgricuUvje 


Secrétaire  de  la  Rédaction  :  Ad.-J,   CHARON 

lii'rénieur  afrricolo 


S^VANNEE.   —   1922,    2<=   SEMESTRE 
4*    IVouvelIe  Série.  —  T(»1IIE  »S 

Tome  14îj  de  la  ctntCECTioN  complète  pu  «  Jcjijhnal  d'AcricultCke  i'katujii; 


it 


PARIS 

LIBRAIRIE    ATrBîCOLE    DE    La'mAISON    RUSTIQUI 
LIBRAIRIE  DE  L'ACADEMIE   D'AGRICULTURE 

2G,    RUE    JACOB,   26 


* 


19  2  2 


""'"  "  OF  ™  New  VORK  BOT^c.-^  c,>^ 


JOURNAL 


D'AGRICULTURE     PRATIQUE 

et  JOURNAL  DE  L'AGRICULTURE 

FUSIONNÉ    AVEC   LE  J3URNAL   D'AGRICULTURE    PRATIQUE    EN    1909 


86'     ANNÉE.    -    1922,    2     SEMESTRE 

Nouvelle    série.    —  TOME    38 

Tome  i49  de  la  collection  complète  du  Journal  d'Agriculture  pratique 


PRINCIPAUX      CX>LLABORATEURS 

DU    JOURINAL  D'AGRICULTURE    PRATIQUE 


H.   d  Anchald,   ingénieur  agricole. 

P.  Andouard,  directeur  de  Station  agronomique. 

P.   Antoine,  iii)jéincur  agronome. 

James  Aguet,  •!•,  agriculteur  (Italie). 

Ardouin-Dumazet,    ^,    publiciste. 

OcUve  Audebert,  viticulteur  (Gironde). 

Henri  Aymé,  apiculteur  (Vaucluse). 

O.   Barbé,  météorologiste  au  Bureau  central. 

L.    Barillot,   ^,   altiste   peintre. 

Fernand  de   Barrau,  agriculteur  (Aveyron). 

Maurice   Beau,    ingénieur   agronome. 

A.    Beckerich,   ingénieur    agricole. 

Berthault   (Pierre)  ingénieur  agricole. 

C.    Bodmer,    dessinateur. 

E.  Boulet,  Présid.  du  Syndicat  agricole  du  Rouniois. 
A.  Bouriily,  profess.  à  l'école  d'agriculture  d'Hyères. 
A.  Bourgne,  D""  honor.  des  Services  agric.  de  l'Eure. 
L.     Bourguignon,  ^,     ancien    directeur    du  Journal 

il'  .ti/i  iiii/  /  tir-'  //•  til  i'/iie. 
L.  Bréohemin,  aviculteur. 

F.  Bréheret,  '^,  inspecteur  gén.  honor.  de  l'Agric. 
L.    Brétignière,  'jff,   professeur  à  Grignon. 

F.  Briot,  conservateur  des  Eaux  et  Forêts  en  retraite. 

Raymond    Brunet,    ingénieur   agronome. 

J.-M.    Buisson,   '^,   mandataire  au.\  Halles  centrales. 

L.   Bussard,  ^,  s.-direct.  de  la  Stat.  d'es.  de  sem. 

Georges  Carie,  directeur  de  l'Agricult.  à  Madagascar. 

Caziot  (Pierre),  ingénieur  agronome. 

Chapelle,  anc.   directeur  du  Service  de  l'Oléicullure. 

Ohervin,    sous-directeur    de    l'Agriculture    (Alger). 

E.  Chomet,  'iff,   propriétaire-éleveur   (Nièvre). 
Oharon  (Ad.-J),   ingénieur  agricole. 

F.  Converti  ^.  ancien  professeur  à  l'Institut  agronom. 

G.  Couanon,  O.^^.  insp.  génér.  hon.  de  la  Viticulture. 
G.  Coupan,  ing.  agr.,  répétiteur  à  l'Institut  agron. 
F.  Couston,   ingénieur  agricole,  agriculteur  (Algérie). 
J.  Crevât,  agriculteur  (Ain). 

J.  Crochetelle,    directeur  de   Station   agronomique. 

P.   Dechambre,  ^,  professeur  à  .\lfort  et  à  Grignon. 

A.  Demoion,  directeur  de  la  Station  agron.  de  l'Aisne. 

H.  Devaux,  prof,  à  la  Faculté  des  sciences  (Bordeaux). 

V.   Duoomet,  professeur  à  l'école  d'.A.gr.   de  Grignon. 

R.  Oupré,  ^.  i.  ingénieur  agronome,  agriculteur. 

Ferrouillat,  'Iff,  dir.  hon.  de  l'école  nat.de  Montpellier. 

Fleurent,  'jff,  prof,  au  Conservât,  des  arts  et  métiers. 

E.  Fo«x,  direct,  de  la  Station  de  pathologie  végétale. 

0.  Fron,  maître  de  conférences  à,  l'Institut  agronom. 

Qarola,  »)^.  dir.  de  la  Station  agronom.  d'Eure-et-Loir. 

U.  Qayon,  O.^.  dIr    hon.  de  la  St.  agr.  do  Bordeaux. 

A.-Ch.    Girard,  O.^,   professeur  à  l'Institut  agronom. 

Henry    Qlrard,    ^.   agriculteur. 

André   Couin,   ^,  de   l'Académie   d'Agriculture. 

Raoul    Couin,  ^,   ingénieur   agronome. 

Alfreil    Qrau,    ingénieur    agronome. 

Qreilsammer  (R),  ingénieur  agronome. 

U.  Qrosjean,  n.^,  inspect.  gén.  lion,  de  l'Agriculture. 

Ch     Qunroy,    ingénieur   agronome 

J.-M    Cuillon,  i|^,  inspecteur  général  delà  Viticulture 

H.    Hitler,    ^.   profe.sseur    à   l'Institut    agronomique. 

Jostpli  Hitier,  ^,  professeur  à  l'Institut  agronomique. 

P.    Hoc,  ancien   professeur  d'Agriciiture 

Jaoquot    (.I.-n.).    agriculteur    (V'.sges). 

Jannin   (Georges),    ingénieur  agricole. 

E.  Kayser.  ^.  direct. du  laboratoire  des  fernientati'  u>. 

Labergerie,  aiçric  ulteur  (Vienne). 

S.  (i.  de  Laharpe,  profess.  d'agriculture  (Charente  . 

U    Clerc,   ingénieur  agronome. 

M    Lapiaud,    ^,  f.  Ingénieur  agronome,  agriculteur 


H    de  Lapparent,  O.  ^,  insp.  gén.  hon.  de  1  Agric. 
S.   de   Larclause,  O.   ej^'  '^^  l'.A^cadémie  d'Agriculture. 
Lemasson   La    Morinière,  professeur   d'agriculture. 
Ernest  Lemoine,  ^^,  aviculteur. 
Eug.   Leroux,    direct,    de  l'école   de   Fayl-Billol. 
F.  Lesourd,    publiciste  agricole. 
Pierre    Lesne,   assistant  au   Muséum. 
L.  Lindet,  C.  ^^,  de  l'Institut  et  de  l'Académie  d'Agri- 
culture, professeur   à  l'Institut   agronomique. 
J.-E.    Lucas,    ingénieur   agronome. 
F.    Main,   ingénieur  agronome. 

L.    Malpeaux,    dir.   de    l'école  d'agr.    de    Berthonval. 
H.    Mamelle,    maître   de  Conférences  à   Grignon. 
Louis  Mangin,  c.  ej^,  de  l'Institut  et  de  l'Ac.  d'Agric. 
Maurice  Mangin,   ^,   inspecteur  des  Eaux  et  Forêt». 
Dr  Marchai,  O.  ^.  de  l'Institut  et  de  l'.\c.   d'Agric. 
H.    Marié-Davy,   ingénieur  agronome. 
Francis    Marre,    chimiste-expert. 
L.  Mathieu,  directeur  de  Station  œnologique 
Albert  Maupas,  ingénieur  agricole,  agriculteur. 
P.   Mazé,  ^,  chef  de  service  à  l'Institut  Pasteur. 
J.    Méline,   sénateur. 
Ménard    (G.).    ^,    ingénieur    agronome. 
A.    Menegaux,  assistant  au  Muséum. 
Mercier   des    Rochettes,   ingén     agron.,   agriculteur. 
E.  Miëge,  chef  de  travaux  à  l'école  de  Rennes. 
N.    Minangoin,   insp.   hon.   de  l'agricult.   (Tunisie). 
Pierre   de  Monicault,   ingénieur  agronome,   député. 
S.    Mottet,   à   Verrières   (Seine-et-Oise). 
Dr  G.    Moussu,   ^,   professeur  à  l'école   d'Alfort. 
J.  Nanot,  O.^,  direct,  de  l'école  d'hort.  de  Versailles. 
E.   Noffray,  botaniste  cryptogamiste. 
R.  Olry,  ingénieur  agronome. 
Rieul  Paisant,   du  Comité  de  la  vente  du  blé. 
Passelègue'  (G),    ingénieur   agronome. 
Dr  G.   Patrigeon,  ^,  viticulteur  (Indre). 
G.   Paturel,  directeur  de  Station  agronomique. 
Le  baron   Peers,   agriculteur  (Belgique). 
J.    Pellissier,    professeur    d'agriculture    (Lot-et-Gar.). 
Emile   Pluchet,  '^,  de  l'Académie  d'Agric,   anc.  pré- 
sident de  la  Société  des  Agriculteurs  de  France. 
Eugène   Pluchet,  de  l'.^cadémJe  d'Agriculture. 
E.    Rabaté,  '^f,   inspecteur  général   de  l'Agriculture. 
L.  et   M.    Rigotard,   ingénieurs  agronomes. 
M.   Ringelmann,  O.  ^V.   l" "fcsseur  à  l'Institut   agron. 

A.    Rolet,  ingénieur  agronome. 

Eugène    Rouart,  ^'^.  proiuiét    vitieult.  (Iltc-Garonne). 

E.   Rousseaux,  »^,  directeur  de  Station  agronomique. 

L.   de    Roussen,   viticulteur. 

Paul    Roux,    agriculteur   (Puy-de-Dôme). 

Emile  Saillard,  ^.  professeur  à  l'école  de  Douai. 

Tonite  de  Saint-Quentin,  de  l'Académie  d'.Vgriculture. 

T.   Sarazin,   professeur  d'agriculture. 

E.   Schribaux,  O.  ^,  professeur  à  l'Institut  agronom. 

.\I.   Sirot,   directeur  du  laboratoire  Grandeau. 

L.  Tardy,  '^^.   maître  de  conférences  à  l'inst.  agron. 

Eug.  Tisserand,  G.  C.  ^.  membre  de  l'Institut. 

A.    Truelle,    de  l'.Vcadémio   d'.\griculture. 

J.  Van  der  Vaeren,  insp.  de  l'Agriculture  (Belgique). 

Vidal  (Dr),    C.  'iff,  corresp.    de   l'Ar.    d'Agriculture. 

J.-L.  Vidal,  anc.  direct,  de  la  Stat.  viticole  (Charente). 

Jacques    de    Vilmorin,    de    l'Académie    d'.\grlcUlture. 

P.    Vimeux,    ingénieur   agronome. 
*L.    Vuafluart,  directeur  de  Station   agronomique. 

G.    Warcolller,   directeur  de  la  Station   pomologique. 

G.    Wery,  O.  ij^,   directeur  de  l'Institut  agronomique. 

E    Zacharewicz,   '^,  dlr.   dos  Serv.  agric.   (Vaucluse). 

D    Zolla,   >jff.   professeur  â    l'Ecole  de  Grignon. 


JOURNAL 


D'AGRICULTURE  PRATIQUE 

FONDÉ   EN    1837    PAR    ALEXANDRE    BIXIO 

et    JOURNAL     DE     L'AGRICULTURE 

FONDÉ    en    1866,    FUSIONNÉ    AVEC    LE    «    JOURNAL    D'AGRICULTURE    PRATIQUE    »    EN    1009 


LIBRAÎ 
NEW  YC 
BOTANK 

GAROfc 


RÉDACTEUR     EN     CHEF    : 
Heîvry  SAGNIER,  g.  ^ 

Secrétaire  perpi'luol    do   rAcacl('^mie    d'Agriculture 
Ancien  nVlacleur  en  rlicf  du  Journal  de  V Agriculture,  Membre  du  Conseil  supérieur  de  l'Agricullurp.. 


Secrétaire  de  la  Rédaction  :  Ad.-J.    CHARON 

Ins'onieiir  agricole. 


86"  ANNÉE.   —  1922,  2»  SEMESTRE 
IVonvelle    Série.  —   TOME    38 

Tome  i/ig  de  la  collection  complète  du  «  Journal  d'Agriculture  pratique  » 


Wasrsc 


PARIS 
LIBRAIRIE    AGRICOLE    DE    LA    MAISON    RUSTIQUE 

LIBRAIRIE    DE    L'ACADÉMIE    D'AGRICULTURE 

2G,    RUE   .lACon.    2r» 
1922 


Il 


JOURNAL 

D'AGRICULTURE   PRATIQUE 


CHRONIQUE  AGRICOLE 


Le  projet  de  loi  relatif  à  l'ulilisatloa  du  blé.  —  Texte  des  mesures  qu'il  prévoit.  —  Circulaire  rainis- 
tcrielle  relative  aux  abattoirs  coopératifs.  —  Réunion  de  la  Commission  internationale  d'A;jricul- 
tore.  —  L'incompétence  du  Bureau  international  du  Travail  en  m  itière  agricole.  —  Application 
du  tarif  minimum  à  des  produits  d'origine  espagnole.  —  Les  fourniture}  de  sulfate  J'ammo- 
•  iuque  par  l'Allemagne.  —  La  fabrication  de  l'amnoniaque  par  synthèse.  —  Jubilé  ue  l'Union 
Snikse  des  Paysans.  —  Congrès  de  l'Association  française  pour  l'avancement  des  sciences  à  Mont- 
pellier. —  Programme  de  la  Section  d'Agronomie.  —  Evolution  de  la  fièvre  aphteuse  pendant  le 
mois  de  mai.  —  Groupe  de  la  défense  paysanne  à  la  Chambre  des  Djputés.  —  Concours  de  la  race 
»keraline  Boulonnaise.  —  La  race  bovine  Normande  au  Brésil.  —  Concours  do  la  race  Tarine  au 
««nlre  d'élevage  de  la  Savoie.  —  Concours  spécial  de  la  race  bovine  Jurassique.  -  Production  d- 
l'alcool  du  i"  octobre  au  3i  mai.  —  Monument  aux  victimes  de  la  guerre  à  l'Ecole  nationale 
«l'Agriculture  de  Montpellier.  —  Ferme-école  de  Paris. — Ecole  supérieure  d'Agriculture  d'Angers. 
—  Ecole  d'Agriculture  de  La  Brosse.  —  L'enseignement  manager  normal  à  l'Union  du  Sud-Est  des 
Syndicats  agricoles.  —  Nécrologie:  Mort  de  M.  Jules  Legras. 


Blé,  farine  et  pain. 

Nou«  avons  annoncé  muméro  du  10  juin, 
p.  458)  que  le  ministre  de  l'Agriculture  a  pré- 
senté à  la  Chambre  des  Députés,  dans  la  séan- 
ce du  2  juin,  un  projet  de  loi  tendant  à  don- 
ner au  Gouvernement  les  moyens  de  parer  au 
gaspillage  du  blé  qui  résulte  des  abus  cons- 
tatés dans  la  fabrication  des  farines.  Ces  abus 
sont,  d'ailleurs,  facilités  par  les  consomma- 
tours,  surtout  à  Paris  et  dians  les  grandes 
villes. 

Voici  le  le.vte  de  larticle  premier  de  ce 
projet  : 

Un  décret  rendu  en  Conseil  des  ministres,  sur 
la  proposition  du  ministre  de  l'Agriculture,  pour- 
la    : 

1°  déterminer  les  taux  d'extraction  au-dessous 
di'squcls  les  produits  de  la  mouture  du  blé  fro- 
ment ne  pourront  être  fabriqués,  mis  en  vente  ou 
vendus  ; 

2"  Enumérer  les  succédanés  dont  les  farines 
pourront  ou  derront  être  employées  à  !a  panili- 
cation,  ainsi  que  les  proportions  maxima  et  mini- 
ma  dans  lesquelles  un  ou  plusieurs  de  ces  succé- 
danés devront  obligatoirement  entrer  dans  la  fa- 
brication du  pain  ; 

3*  Interdire  de  mettre  en  vente,  de  vendre  et 
d'employer  jwur  l'alimentation  du  bétail  et  des 
•  hevaux.  ânes  ou  mulets,  le  blé  froment  en  grains, 
j)ropre  à  la  mouture,  la  farine  provenant  de  cette 
mouture  et  le  pain. 

Un   deuxième  article  détermine  les   péna 
lités   applicahb's    pour  les    infractions   à    ces 
disjx)?;!  lions. 

C/e  projet  ;i  été  provoffué  j)ar  le  déficit  cer- 
tain de  la  réeolte  de  blé.   D'autre  part,  une 
CK)mmission  a  été  chargée  d'étudier  l'appli- 
cation  des    mesures    qu'il    prévoit.    On    a   le 
1"^  Juillet  1922    -  N»  26. 


droit  de  s'élcmuer  que  la  Chambre  n'ait  pas 
encore   discuté   ce  projet. 

Abattoirs  coopératifs. 

Le  Journal  Officiel  du  24  juin  a  publié  une 
circulaire  du  ministre  de  l'Agriculture  rela- 
tive aux  abattoirs  ccpcpératifs. 

Dans  cette  circulaire,  M.  Henry  Chéron 
appelle  l'attention  des  préfets  sur  les  avanta- 
ges qui  résulteraient  du  développement  de  ces 
abattoirs  pooir  concilier  les  intérêts  des  pro- 
ducteurs et  des  consommateurs.  Nous  en  re- 
produirons le  texte,  car  elle  renferme  des 
indications  qui  seront  très  utiles  pour  les  pro- 
moteurs de   ces   étal)]issements. 

Commission  internationale  d'iigriculture'. 

Ainsi  que  nous  l'avons  annoncé,  la  Gom- 
mission  internationale  d'Agriculture  a  été 
réunie  à  Paris,  les  26  et  27  juin,  sous  la  pré- 
sidence de  M.  Méiine. 

Nous  en  analyserons  les  travaux.  Mais  nous 
devoHs  signaler  immédiatement  une  résolu- 
tion très  importante.  La  Commission  a  été, 
en  effet,  invitée  par  la  Cour  permanente  de 
.lustice  internationale  di  la  Haye,  à  déjx;s('r 
(levant  elle  dans  le  conflit  soulevé  à  propa.« 
(le  la  compétence  du  Bureau  international  du 
'f'ravai!  en  matière  agricole.  A  la  suite  du 
rapport  qui  lui  a  été  présenté  et  d'une  dis- 
cussion approfondie,  la  Commission  s'est  pro- 
noncée sur  l'incompétence,  et  elle  a  chargé 
un  do  ses  membres,  M.  Jules  Maenhaut  (de 
Belgique),  d'exposer  ses  conclusions  à  la 
Cour  de  la  Haye. 

Tarifs  douaniers. 

Un  d'Mivt  inséré  au  Journal  Officiel  du  ?'i 
Tome  11.  —  1 


CHHUMQUE   AGHIGOLE 


juin  apjK'lle  ù  bénéficier  du  larif  minimum 
k  leur  imi>oitulion  en  France  un  certain  nom- 
bre de  produits  originaires  et  provenant  d'Es- 
pagne ou  des  possessions  espagnoles. 

Ces  produits  sont  énun)érés  comme  il 
suit  : 

Pommes  de  terre,  Fruits  de  table  frais  (citrons, 
oranges  douces  ou  amcros,  cédrats  et  leurs  va- 
riétés non  dénommées),  Mandarines  et  chinois, 
Bananes. 

On  annonce  que  les  négociations  entre  la 
France  et  l'Espagne  en  vue  d'une  convention 
commerciale,  auraient  abouti.  Ce  décret  en 
est  un  signe  précurseur. 

Le  sulfate  d'ammoniaque. 

On  annonce  que  les  livraisons  de  sulfate 
d'ammoniaque  par  l'Allemagne  seront  repri- 
ses en  août,  sepleanbre  et  octobre.  M.  Donon, 
sénateur,  ayant  interrogé  le  ministre  de 
l'Agriculture  sur  les  conditions  de  livraison, 
a  reçu  la  réponse  qui  suit  : 

La  vente  des  2  5oO'  tonnes  de  sulfate  d'ammo- 
niaque livrées  mensuellement  par  l'Allemagne  est 
faite  au  cours  commercial  du  moment,  qui  est 
déterminé  par  celui  du  nitrate  de  soude. 

Le  prix  auquel  le  produit  est  facturé  rendu  à 
la  frontière  française  par  le  Stickstoff  syndicat, 
est  porté  au  crédit  de  l'Allemagne. 

Lii  différence  entre  ce  prix  —  majoré  des  frais 
de  réception,  de  magasinage,  de  réexpédition, 
ainsi  que  du  droit  de  douane  —  et  le  prix  de  vente 
est  actuellement  versée  au  Trésor. 

Le  département  de  l'Agriculture  fait  des  dé- 
marches auprès  du  département  des  Finances  on 
vue  d'obtenir  l'abandon  du  bénéfice  ainsi  réalisé 
sur  la  vente  d'un  produit  indispensable  à  T Agri- 
culture française  o\  dnnl  il  importe  de  favoriser 
l'emploi. 

A  uneautie  (|iiesti<)a  de  M.  Donon,  relative 
à  la  fabrication  du  sulfate  d'ammoniaque  par 
lo  procédé  Haber,  le  ministre  a  répondu  que 
l'organisation  d'une  usine  de  production  d'un 
très  important  tonnage  d'ammoniaque  pur 
voie  synthétique  est  subordonnée  à  l'ajjproba- 
tion  par  le  Parlement  du  projet  de  loi  déposé 
le  22  juin  l"J20et  actuellement  soumis  à  l'exa- 
men de  la  Commission  des  finances  de  la 
Chambre  des  Députés. 

(Jn  sait  (|ue  le  procédé  Haber  pour  la  fa- 
brication de  l'ammoniaque  synthétique  est 
désormais  distancé  par  le  procédé  du  chimiste 
français  Claude.  Or,  cette  méth(Kle,  beaucoup 
plus  économique,  ne  |K>una  pas  .se  dévelop- 
per tant  qu'elle  sera  menacée  de  l'installation 
de  l'usine  d'Ktat  à  laquelle  cette  réponse  fait 
albision.  Il  est  donc  nécessaire  que  disparais- 
sent les  lenteurs  apportées  depuis  deux  ans  à 
la  solution  de  celte  (piestion. 


L'Union  Suisse  des  Paysans. 

L'Union  Suisse  des  Paysans  a  célébré  à 
lirougg,  le  5  juin,  le  vingt-cinquième  anni- 
versaire de  sa  fondation  ;  cest,  en  effet,  au 
mois  de  mars  1898  qu'elle  fut  constituée. 
Nous  avons  signalé  à  diverses  reprises  le  dé- 
veloppement qu'elle  a  pris,  l'autorité  qu'elle 
a  conquise  et  les  services  qu'elle  rendi  aux 
agriculteurs,  mais  il  n'est  pas  inutile  d'y  re- 
venir. 

L'Union  a  surtout  pour  objet  de  groui>er 
les  Associations 'agricoles  et  de  poursuivre  la 
réalisation  des  buts  qu'elles  poursuivent  dans 
les  diverses  directions  de  leur  activité.  Au 
début,  en  189(S\  elle  groupait  20  Associations 
adhérentes,  avec  74  220  membres  ;  actuelle- 
aient,  elle  réunit  50  Associations  ou  Fédéra- 
tions qui  comptent  ensemble  près  de  365  000 
membres.  M.  Jenny,  conseiller  national,  qui 
présidait  le  Comité  d'initiative,  est  président 
de  l'Union  depuis  son  origine  ;  le  D""  Ernest 
Laur  en  est  le  directeur  depuis  celte  date. 

L'Office  central  de  l'Union  est  le  Secrétariat 
des  Paysans  Suisses,  dont  le  D""  Laur  a  assumé 
également  la  direction.  Aucun  des  problèmes 
qui  intéressent  les  agriculteurs  ne  lui  a  échap- 
pé ;  il  est  intervenu  dans  les  discussions  sur 
les  mesures  législatives  et  il  a  exerce  souvent 
une  influence  décisive  sur  les  solutions  adop- 
tées. On  peut  affirmer  que  c'est  à  l'infatigable 
activité  du  D""  Laur  que  les  résultats  réalisés, 
tant  dans  l'ordre  technique  que  dans  l'ordre 
écon.oniiquc,   ont  été  obtenus. 

Association 
pour  l'avancement  des  Sciences. 

L'Association  française  pour  l'avancement 
des  Sciences  tiendra  son  46"  Congrès  à  Mont- 
pellier du  2'i  au  29  juillet,  sous  la  présidence 
de  M,  Louis  Mangin,  membre  de  l' Académie 
des  Sciences. 

La  Section  d'Agronomie  sera  présidée  par 
M.  Louis  Ravaz,  directeur  de  l'Ecole  nationale 
d'Agriculture.  Le  progranime  de  cette  Sec- 
tion comprend)  des  (|uc.slions  im|X)rtante3, 
comme  il  suit   : 

1°  La  constitution  des  sols  des  régions  chaudes 
et  sèches. 

2°  Les  terres  salées  du  littoral  méditerranéen  ; 
leur  dessalement. 

3°  Utilisation  des  petits  cours  d'eau  côticrs  pour 
le  dessale  nient  et  l'irrigation. 

à°  Expression  malliémalique  de  l'influence  des 
éléments  feililisants  coidenus  ou  apportés  dans  le 
sol. 

5"  La  potasse  ;  son  rôle  dans  la  croissance  de 
In  vigne,  le  développement  et  la  qualité  du  raisin. 

0"  Le  rôle  de  la  potasse  dan?  la  constitution  dos 
vins. 


CHRONIQUE  AGRICOLE 


7°  Utilisation  des  terres  arides  et  incultes  par 
la  culture  des  plantes  à  résine  et  à  essences. 

8°  La  culture  du  blé  dans  le  littoral  méditerra- 
néen. 

9°  La  sélection  pedigree  des  variétés  d'automne 
et  de  printemps  de  la  vesce  commune. 

io°  La  maladie  de  la  mosaïque  dans  les  cultu- 
res du  littoral  méditerranéen. 

11°  Les  nouveaux  producteurs  directs  et  porte- 
greffe. 

12°  Le  traitement  du  mildiou  de  la  vigne. 

i3°  La  vinification  en  commun,  caves  coopéra- 
tives. 

I /t°  Le  problème  de  l'établissement  d'une  ra- 
tion pour  les  animaux  domestique?  à  l'aide  d'ali- 
ments donnés. 

i5°  L'hygiène  des  troupeaux  africains  et  des 
troupeaux   transhumants. 

iG°  La  lutte  contre  la  flacherie  des  vers  à  soie. 

Ce  programme  n'est  pas  limitatif  ;  d'autres 
mémoires  peuvent  être  présentés  à  la  Section. 
On  doit  en  communiquer  les  titres  le  plus  tôt 
possible  à  M.  Ravaz,  directeur  de  l'Ecole  na- 
tionale d'Agriculture,  à  Montpellier. 

La  fièvre  aphteuse. 
L'atténuation  de  l'épidémie  de  fièvre 
aphteuse  s'est  accentuée  pendant  le  mois  de 
mai,  ainsi  qu'il  résulte  du  résumé  des  relevés 
du  Bulletin  sanitaire  du  ministère  de  l'Agri- 
culture : 

Communos 


Périodes 

Dépar- 
temenls 

Foyers 
anciens 

Foyers 
nouveajv 

— p 

— 

— 

— 

i®""  au   lo  mai   .  . 

..       56 

280 

5o 

II     au   2o  mai  . . 

5i 

iQfi 

3o 

21     au  3i  mai   . . 

5o 

234 

44 

A  la  fin  de  ce  mois,  on  comptait  637  ex- 
ploitations contaminées. 

Groupe  de  défense  paysanne. 

Le  Groupe  de  Défense  paysanne  à  la  Chani- 
bre  des  Députés  s'est  réuni  le  15  juin  sous 
la  présidence  de  M.  Gapus,  président. 

M.  Alexandre  Duval  a  présenté  trois  amen- 
dements au  projet  de  loi  portant  fixation  du 
budget  général  de  l'exercice  1923,  relatifs  : 
1°  aux  mesures  contre  les  fi'audes  fiscales 
auxquelles  se  prêtent  spécialement  les  titres 
au  porteur  ;  2°  à  l'évaluatioin  des  biens  meu- 
bles en  vue  de  la  perception  des  droits  de 
mutation  par  décès  ;  3°  aux  transformations 
de  certains  bureaux  postaux  à  tarif  restreint. 

M.  Queuilie  a  été  chargé  dé  poursuivre  les 
démarches  commencées  relatives  au  rétablis- 
sement de  la  distribution  postale  du  di- 
manche. 

Enfin,  le  groupe  a  adopt^î  à  l'unanimité 
deux  amendements  à  la  loi  de  recrutement 
de  M.  Monti.  Le  premier  tend  à  accorder  uni- 
formément aux  familles  dont  le  soutien  est 


sous  les  drapeaux  une  allocation  journalière 
de  1  fr.  60  ;  le  second  tend  à  ce  que  les  pério- 
des à  effectuer  par  les  hommes  de  la  réserve 
n'aient  pas  lieu,  autant  que  possible,  pour 
les  cultivateurs  et  les  vignerons,  au  moment 
do  leurs  grands  travaux. 

Concours  de  la  race  Boulonnaise. 

Un  concours  interdépartemental  danimaux 
reproducteurs  de  la  race  chevaline  Boulon- 
naise se  tiendra  à  Boulogne-sur-Mer  du  19 
au  22  juillet.  Il  présentera  une  grande  impor- 
tance, car  le  montant  total  des  primes  pré- 
vues au  programme  dépasse  55  000  fr.,  sans 
compter  les  prix  de  championnat  et  deux  ob- 
jets d'art,  l'un  pour  le  meilleur  ensemble 
d'étalons  et  de  juments,  l'autre  pour  le  meil-  , 
leur  lot  de  quatre  juments.  En  outre,  12  pri- 
mes de  conservation  et  8  prix  supplémentai- 
res, d'une  valeur  totale  de  30  000  fr.,  sont 
prévus  pour  les  étalons  de  deux  ans  nés  en 
1920.  Tous  les  animaux  devront  être  inscrit'; 
au  Stud-book. 

Les  déclarations  des  exposants  doivent  être 
adressées  aux  préfectures  du  Pas-de-Calais,  du 
Nord  et  de  la  Somme,  suivant  leur  départe- 
ment ;  elles  devront  être  centralisées  à  la  pré- 
feclure  du  Pas-de-Calais  avant  le  P""  juillet. 

La  race  bovine  Normande  au  BrésiL 

L'Agriculture  du  pays  d'Auge,  organe  de 
la  Coopérative  du  pays  d'Auge,  fait  connaître 
qu'à  un  récent  concours  à  Bagé  (Brésil),  un 
lot  de  six  reproducteurs  de  race  Normande 
a  été  vendu  au  prix  moyen  de  14  500  fr.  l'un. 
C'est  une  nouvelle  preuve  de  l'estime  dont 
celte  belle  race  jouit  dans  ce  pays. 

L'élevage  de  la  race  Tarine. 

Le  troisième  concours  annuel  de  la  race 
bovine  Tarine  a  eu  lieu  au  Centre  d'élevage 
de  Bourg-Saint-Maurice,  sous  la  direction  de 
M.  Cadoret,  directeur  des  Services  agricoles 
de  la  Savoie.  On  y  comptait  237  animaux 
do  cette  race,  dont  la  sélection  se  poursuit 
avec  méthode.  La  part  prise  à  ce  concours  par 
de  nombreux  Syndicats  d'élevage  a  apporté 
la  preuve  de  l'activité  croissante  de  ces  insti- 
tutions si  utiles. 

Concours   spécial   de   la   race  Jurassique 

Par  décision  do  M.  le  ministre  do.  l'Agri- 
culture, un  concours  spécial  de  la  race  bo- 
vine Jurassique  Pie  rouge  se  tiendra  à  Lons- 
le-Saunier,  du  15  au  17  septembre. 

Organisé  sous  les  auspices  de  l'Office  agri- 
cole régional  de  l'Est-Cèntral,  il  est  ouvert  à 
tous  les  exposants  de  la  race  Jurassique  Pie 
rougo  ainsi  caractérisée  : 


8 


CHRONIQLE  AGRICOLE 


Race  de  graiulo  laill»-,  à  robe  UK-lieltr  de  rouge 
plus  ou  moins  foiux,  alhint  du  jauiu-  clair  jus- 
qu'au rougi'  foncé. 

Tète  blauclK'.  ornco  parfois  do  luncllcs  :  cornes, 
onglons,  nuiquiuscs  dépourvues  de  toute  niar- 
Vrurc   noire. 

Tète  moycuii'  ni.  ni  courte,  à  front  large,  à  pro- 
fil droit,  aMi  orbites  proéminentes  ;  cornes 
d'abord  dirigée*  en  avant,  puis  légèrement  rele- 
T4ÎCS  à  rexlrcmilé.  mufle  largf  ;  encolure  mus- 
clée ;  poitrine  profonde  avec  côtes  bien  arquées  ; 
attache  de  la  queue  non  proéminente  ;  membres 
droits,  plutôt  forts. 

Race  à  aptitudes  niixlis  ;  caractères  laitiers  dé- 
veloppés. 

Une  S4-)mine  de  .iO  000  francs  environ  sera 
distribuée  en  ininies  et  médailles.  I.e  pro- 
gramme en  sera  |niMié  incessamment. 

Production  de  l'alcool. 

Le  tableau  suivant  résume  le  mouvement 
de  la  production  pi-ndanl  les  huit  premiers 
mois  de  la  campagne  en  cours  (1"  octobre  au 
31  mai)  : 

1921-1922         19:0-1921         DiffcMcnccs 


hoclolities       hérlolilrrs        lieclolilres 

85  481   171  971  —  86  /(QO 

187  o3i    71  097  +ii5  334 


i3/»  5o2   191  8i/j  — 57  3i2 


Vins 

Cidres  <  t  poirés. 

Marcs,  lies  et 
fruits 

Substances  fari- 
neuses        i38  2i3       116  920     -f2ï   293 

Betteraves 563  409       555  799     -f-   7  660 

.Mélasses 177  348       170  657     +   6  691 

Autres  subs- 
tances    I    i58  1.593     —       435 

Totaux...    I  287   192    I  280  45i      -f    6  741 

Vu  :;l  mai,  le  stock  était  de  1  203  Ooi  hecto- 
litres, dont  981720  réservés  à  l'Klat. 

Ecole  nationale  de  Montpellitr. 

L'inauguration  du  monument  élevé  à 
l'Ecole  nationale  d'Agriculture  de  Montpel- 
lier eu  l'honneur  des  anciens  élèves  morts 
pour  la  France  a  eu  lieu  le  18  juin,  dans  les 
jardins  de  l'Ecole.  La  liste  de  ces  victimes 
cHt  ioiigue,  car  elle  ne  compte  pas  moins  de 
304  noms,  qui  ont  été  ap^îclés  avec  émotion 
(levant  la  nombreuse  asistance  qui  se  pres- 
sait à  cette  pieuse  cérémonie. 

Des  allnculion.s  vibrantes  ont  été  pronon- 
cé-c*  par  MW.  l'abbé  Cabanel,  aumônier  mi- 
litaire, Michel  Cote,  président  de  l'Associa- 
tion des  anciens  élèves,  Louis  Ravaz,  direc- 
teur de  l'Ecole,  le  général  Dedieu-Anghide, 
le  profcs.^our  Blanchard,  Tiuibal,  député  de 
l'Hérault.  M.  (Juillon,  insiKMieur  général,  qui 
représentait  le  ministre  de  l'Agriculture,  a, 
en  termes  élevés,  rendu  un  émouvant  hom- 
magct  à  ta  part  prise  par  les  anciens  élèves 
de  Moftlpcllicr,  à  'x  défense  du  sol  national. 


Ferme  école  de  Paris. 
M.  Lavarenne,  directeur  de  l'enseignement 
à  la  Ferme-txx)le  de  Paris,  à  Arcueil  (Seine), 
nous  fait  connaître  que  les  jeunes  filles  qui 
désirent  j  obtenir  une  bourse  d'études  i>our 
la  prochaine  année  scolaire,  doivent  en  faire 
la  demande  dès  maintenant  à  la  Direction  de 
l'Ecole,  55,    route   d'Orléans,    à    Arcueil. 

Ecole   supérieure  d^griculturé  d'Angers. 

Les  jeunes  gens  qui  désirent  se  présenter  à 
l'examen  d'entrée  de  l'Ecole  supérieure 
d'Agriculture  et  de  Viticulture  d'Angers,  sont 
avertis  que  les  épreuves  écrites  et  orales  com- 
laoriceront  le  jeudi  13  juillet  et  ?<•  j>oursui- 
vront  les  jours  suivants. 

Pour  tous  renseignements,  on  doit  s'adrcs- 
.ser  au  directeur  do  l'Ecole,  2,  rue  Volney,  à 
-Vngers  (Maine-et-Loire). 

Ecoles  d'Agriculture. 

Les  examens  d'admission  et  le  concours 
pour  l'attribution  des  bourses  à  l'Ecole  dWgri- 
;ulture  et  de  Viticulture  de  La  Brosse,  par 
Auxerre  (Yonne),  auront  lieu  à  .Xuxerie  le 
vendredi   18  août. 

Les  dossiers  devront  être  envoyés  au  di- 
rccleur  de  l'Ecole  avant  le  5  août. 

Enseignement  ménager. 

L'Union  du  Sud-Est  des  Syndicats  agrico- 
les a  créé,  depuis  1907,  un  Cours  normal  mé- 
nager do  vacances,  qui  permet  la  formation 
de  maîtresses  capables  d'enseigner  dans  les 
écoles,  les  cours  volants  ou  fixes  ou  les  patro- 
nages, les  notions  ménagères  agricoles.  Pour 
la  douzième  fois,  elle  va  mettre  à  la  disjxxsi- 
tion  des  Associations  agricoles  et,  d'une  façon 
générale,  de  toutes  les  bonnes  volontés,  un 
cours  normal  d'enseignement  ménager  agri- 
cole. La  durée  est  de  cinq  semaines  environ, 
à  compter  du  2  août.  Le  cours  est  donné  à 
Lyon,  2,  place  de  Fmirvière.  Il  est  bon  d'y 
revenir  une  seconde  année  pour  obtenir  !c 
diplôme  normal  d'enseignement  ménager. 

De  plus  complets  renseignements  sont  don- 
nés sur  demande  adressée  à  l'Union  du  Sud- 
Est,  21,  rue  d'Algérie,  à  Lyon. 

Nécrologie. 

Nous  avons  le  vif  regret  d  annoncer  la 
mort  de  M.  .Iules  l/Cgras,  agri(  ulteur  à  Besny 
(Aisne),  président  du  Comice  de  l'arrfuvdis-se- 
menl  de  l-'ion.  Les  services  qu'il  a  rendus  i)ar 
une  longue  carrière  dévouée  aux  progrès 
agricoles  lui  avaient  acqiiis  l'estime  et  l'affec- 
tion unanimes. 

Henry  Svgmer. 


LE  BON  KOIN 


LE  BON  FOIN 


Toute  considération  de  fumure,  de  compo- 
sition botanique  à  part,  le  principal  facteur 
qualité  du  fourrage  est,  sans  contredit,  l'épc- 
({ue  de  la  fenaison. 

Retarder  la  coupe  des  fourrages  au-delà  de 
'la  pleine  floraison  des  Graminées,  encore 
•faut-il  qu'il  s'agisse  de  prairies  qui  ne  don- 
nent qu'une  seule  coupe,  sous  le  prétexte  d'en 
obtenir  une  plus  grande  quantité  de  foin, 
est  une  méthode  condamnabile.  Ceux  qui  la 
moLtent  en  pratique,  et  ceux-là  forment  en- 
core le  plus  grand  nombre,  sacrifient  la  qua- 
lité à  la  quantité,  alors  que  ce  qu'il  faut 
rechercher,  avant  tout,  comme  résiïJtat  de  la 
fenaison,  c'est  bien  moins  le  poids  brut  le 
plus  élevé  en  foin  sec  que  la  production,  la 
plus  forte  possible,  en  éléments  nutritifs  di- 
gestibles, au  nombre  desquels  les  éléiments 
azotés  figurent  au  premier  rang. 

Là  où  l'on  peut  compter  sur  une  seconde 
eoupe,  il  convient  même  de  devancer  cette 
époque  de  la  pleine  floraison,  d'une  huitaine 
de  jours  environ  :  on  obtiendra  un  fourrage 
de  meilleure  qualité  et  ce  que  l'on  pourra 
l>eridre  sur  la  quantité  sera  largement  com- 
pensé par  un  excédent  d'excellent  fourrage 
obtenu  dans  la  seconde  coupe  qui  sera  plus 
abondante.  D'autre  part,  la  fenaison  de  cette 
seconde  coupe  peut  se  faire  de  bonne  heure, 
fin  août  ou  commencement  de  septembre, 
c'est-à-diire  lorsque  la  température  est  encore 
a.sso  élevée  poiir  permettre  de  l'effectuer  dans 
de  bonnes  conditions. 

Donc,  il  faut  faucher  de  bonne  feure,  mais 
faut-il  encore  choisir  autant  que  faire  se 
peut,  des  conditions  météorologiques  favora- 
bles pour  la  bonne  exécution  de  cette  oipé- 
ration  :  un  temps  sec  est  ton  jours  préférable. 
Le  plus  souvent,  on  n'hésite  pas  à  faucher  par 
temps  de  pluie  ;  c'est  là  assurément  une  fa- 
çon de  procéder  des  plus  préjudiciable  à  la 
qualité  du  fourrage,  qui  pert  d'une  part 
plus  grande  partie  de  ses  principes  alimen- 
taires, et  reste  d'autre  part  plus  susceptible 
d'altérations  pendant  sa  conservation.  Il  vaut 
mieux  attendre  le  retour  du  beau  temps,  afin 
de  pouvoir  pratiquer  fauchaison  et  fenaison 
aussi  rapidement  que  possible,  condition  es- 
sentielle pour  obtenir  du  bon  foin. 

Nous    n'entrerons    pas    dans  le   détail    des 
diverses    manipulations    subies    par    le    foin 
durant  la  fenaison,  et  nous  appellerons  seu- 
lement   l'attention  sur    les    points- essentiels  j 
qu'il  ne  faut  pas  négliger.  Tout  d'abord,  rap- 


pelons pour  ceux  qui  n'attachent  qu'une  im- 
pou'tancc  secondaire  à  ce  principe  fondamen- 
tal cependant,  c'est  qu'aucun  travail  de  fa- 
nage ne  doit  être  opéré  le  matin,  avant  que 
la  rosée  ne  soit  entièrement  disparue. 

Kn  principe  général,  le  voJume  des  tas  à 
former  chaque  soir  avec  le  foin  en  voie  de 
dessiccation  n'est  pas  indifférent.  On  aura 
soin  de  réunir  le  foin  en  tas  plus  ou  moins 
gros  suivant  que  la  dessiccation  est  plus  ou 
mi)ins  avancée.  Le  foin  des  audins  étendus 
le  matin  sera  mis  en  chevrottes  ou  petits  tas, 
à  moins  que,  sous  l 'action  d'une  tempéra- 
ture particulièrement  chaude  et  sèche,  sa  des- 
siccation ne  soit  très  avancée.  S'il  est  aux 
trois  quarts  sec,  on  doit  le  mettre  en  moyens 
tas. 

Il  est  un  fait  général  duquel  dépend  la 
conduite  rationnelle  du  travail  de  fenaison. 
c'est  qu'on  ne  prête  pas  toujours  l'attention 
vcvulue  dans  la  construction  des  tas,  quelle 
que  soit  leur  dimension.  On  ne  doit  pas 
ignorer,  cependant,  que  c'est  principalement 
de  la  manière  dont  les  tas  sont  construits  que 
dépend  le  salut  du  foin  dans  les  années  plu- 
vieuses. Le  tassement  suffisant  et  régulier  du 
foin,  surtout  dans  le  pourtour  des  tas,  la  for- 
me régulièrement  conique  donnée  à  ces  der- 
niers, sont  des  conditions  à  réaliser  si  l'on 
veut  que  l'eau  de  pluie  glisse  extérieurement 
et  ne  s'infiltre  pas  plus  ou  moins  profondé- 
ment dans  l'intérieur  des  tas. 

Il  est  une  autre  considération  qu'il  ne  faut 
pas  perdre  de  vue  :  qu'il- ne  se  trouve  jamais 
do  fcin  étendu  sur  la  terre  lorsque  la  pluie 
survient,    non    plus    que    pendiant    la    nuit, 
même  par  le  beau  temps.  L'eau  de  pluie  nuit 
d'autant  plus  à  la  qualité  du  foin  qu'il  était 
déjà  avancé  en  dessiccation.  Tant  que  l'herbe 
conserve   encore    ses    sucs,    c'est-à-dire    lors- 
qu'elle est  fraîchement  coupée,  l'eau  ne  fait 
que  glisser  à  sa  surface,  tandis  qu'elle  en  pé- 
nètre toute  la  substance  comme  une  éponge 
lorsqu'elle  est  déjà  presque  sèche.  Aussi,  en 
cas  de  pluie,  c'est  toujours  le  foin   le  plus 
avancé  en   dessiccation  qu'il   faut  soustraire 
à  son  influenicc  en  le  mettant  en  tas.  L'herbe 
fraîche,    tant   qu'elle  est  on  andins,    souffre 
peu  do  l'actioin  dos  pluies,  même  prolongées. 
La  couleur  du  bon  foin  qu'on  vise  à  obte- 
nir doit  être  franchement  verte  ;   cependant 
lii   prédoniinance  d'une  petite  Graminéo,    la 
flouvc  odorante,  peut  lui  communiquer  une 
teinte  un  peu  grisâtre  ou  jaunâtre,   qui   ne 


LK  BON  FOIN 


doit  ixis  retenir  l'altontion.  La  prôsenco  de 
plantes  nuisibles,  quelquefois  vénéneuses,  est 
le  plus  souvent  révélée  par  la  coloration  noi- 
le  qu'elles  donnent  au  foin.  Ce  sont  des  par- 
lies  à  élixniner.  Au  nombre  de  ces  plantes, 
ligure  la  prèlo  ou  queue  de  cheval,  dont  la 
<K)nso*iunalion  peut  causer  de  l'intoxication, 
•*urt<nit  chez  les  jeunes  bovidés. 

LVxleur  qui  émane  du  meilleur  foin,  de 
relnl  dans  ]»  oomp<:><ition  duquel  les  Grami- 
jKi's  fi  l»^s  l/'guniineuscs  prédominent,  est 
légèrement  aromatique,  odeur  dite  du  «  foin 
"Oiipé  »  en  parfumerie.  l>a  saug^e  et  la  menthe 
-tt".  font  aussi  sentir,  et  leur  arôme  plaît  assez 
aux  animaux,  à  condition  qu'il  ne  soit  pas 
tn^p  accusé.  Le  bon  foin  a  une  saveur  douce, 
agi-éable,  légèrement  mielleuse  ;  le  mauvais 
foin  est  aigre,  de  saveur  désagréable.  Enfin, 
It»  bon  foin  est  caractérisé  par  son  poids,  tou- 
jours supérieur  à  celui  du  foin  avarié. 

La  com]K)sition  botanique  n'agit  pas  seule 
sur  la  qualité  du  foin,  car  il  faut  tenir  comp- 
te, com.Tne  il  vient  d'être  dit,  du  degré  de 
maturité  et  des  conditions  dans  Jesquelles  la 
faurhaison  et  la  fenaison  ont  été  effectuées. 

I.<'  foin  s'aJtère  piir  les  conséquences  dés 
intempéries  subies  pendant  sa  végétation 
d'abord,  mais  aussi  et  surtout  pendant  la  fe- 
iiaison,  ou  encore  par  un  engrangement  dé- 
fectueux. Il  peut  être  lavé,  vase,  moisi,  noir, 
n>uillé  ou  fermenté. 

I>e  foin  lavé  est  celui  dont  la  récolte  a  été 
faite  dans  des  conditions  désastreuses  d'hu- 
midité. Il  a  p<^rdu  sa  belle  couleur  verte  et 
-•on  (xleur  aroanati«ée.  Il  e^t.  moins  riche  en 
matières  utiles  et  partant  moins  nutritif  et 
aussi  moins  digestif. 

I^  foin  passé  cm  bn*ilé  est,  au  contraire, 
f-elui  qui  a  été  laissé  trop  longtemps  sous 
l'action  du  soleil  après  la  fauchai!K>n.  Il  a 
pf'pdu  ses  feuilles,  qui  constituent  la  partie 
esscnliolle  et  la  plus  nutritive  du  bon  foin, 
l'nfin,  il  *'5l  cassant  et  devient  facilement 
iM>ij.«isiéreux. 

Le  bétail  répugne  au  foin  lavé  et  au  foin 
passé.  On  peut  cependant  l'utiliser  en  l'arro- 
sant d'une  dissolution  de  mélasse  et  en  aug- 
m«Tiiiir«l  la  ration  pour  cr»mpcnser  le  déchet 
nutritif. 

Lo  bon  foin,  rentré  dans  de  bonnes  condi- 
liona  et  conservé  de  même,  peut  garder  ton- 
U'9  ses  qualil-'s  pendant  deux  ans  ;  comprimé 
en  balles  '  '  conservera  plus  longtemps; 
encore. 

f^i  le  filin  jKMit  être  conservé  on  meul<«. 
dan.«».de<i  fcniU  plaeés  au-dessus  dvs  étaltle». 
sa  convrvation  est  encore  plus  parfaite  et 
sans  rnM>^<'«  fravnrirs,  lorsqu'on  peut  l'emm,!- 


gasinei  dans  dos  granges  ou  des  hangars  spé- 
cialement destinés  à  cet  usage. 

L'éjwrgne  des  frais  de  construction  de  ce^ 
hangars  est  le  principal  motif  que  l'on  puisse 
faire  valoir  en  faveur  du  système  imparfait 
des  meules.  .Mais  si  l'on  calcule  ce  qu'il  en 
coûte  chaque  année  en  frais  de  construction 
de  meules  et  surtout  pour  l'établissement  de 
la  couverture  en  paille  absolument  indispen- 
sable, on  trouvera  que  cette  dépense  dépasse 
de  beaucoup  Tintérêt  du  capital  employé  à 
la  construction  des  fenils  et  les  frais  d'en- 
tretien de  ces  bâtiments. 

La  conservation  des  foins  dans  des  greniers 
au-dessus  des  étables  et  écuries  ne  sera 
exempte  de  détérioration  qu'autant  que  ces 
greniers  seront  pourvus  de  planchers  étan- 
chcs,  s'opposant  au  passage  des  vapeurs  pro- 
venant desdites  étables  et  écuries. 

L'introdiuction  de  courants  d'air  dans  la 
masse  des  foins  emmagasinés,  au  moyen  de 
dispositifs  quelconques,  n'est  pas  à  conseil- 
ler. On  doit,  au  contraire,  tasser  le  plus  pos- 
sible, de  façon  à  éviter  l'introduction  de  l'air 
dans  la  masse.  En  admettant  même  qu'une 
fermentation  s'y  développe,  les  parties  ex- 
térieures s'iumiecteront  et  se  dessécheront 
ensuite  par  l'effet  de  la  chaleur  elle-même 
tandis  que  la  moisissure  se  manifestera  im- 
manquablement dans  toutes  les  parties  qui 
auront  été  en  contact  avec  l'air. 

Le  foin  sera  entassé  de  façon  qu'il  ne  reste 
que  le  moins  d'espace  possible  au-dessous  de 
la  toiture,  de  façon  à  raréfier  le  volume  d'air 
en  contact  avec  le  foin,  condition  indispen- 
sable pour  éviter  toute  chance  d'inflamma- 
tion des  gaz  provenant  de  la  fermentation. 

Lorsque  le  foin  a  suibi,  par  l'effet  de  la 
fermentation,  iin  degré  de  cbaJeux  qui  en  a 
fait  passer  la  couleur  au  brun,  il  n'a  pas  pour 
cela  perdu  ses  propriétés  nutritives  et  sa  qua- 
lité, pourvu  que  cette  fermentation  ait  eu 
lieu  à  l'abri  du  contact  de  l'air,  en  sorte  que 
le  foin  n'est  i>as  moisi. 

Le  foin  vieux,  c'est-à-dire  le  foin  nom- 
pressé  ayant  plus  de  deux  ans,  devient  cas- 
sant, poussiéreux,  et  il  a  perdu  do  ses  qua- 
lités nutritives.  Donné  aux  chevaux,  il  peut 
les  rendre  f>ou«sifs.  Tout  au  plus  pourrait-on 
l'utiliser  en  le  mélangeant  en  petite  quantité 
avec  des  foins  frais. 

Les  foins  fermentes  sans  excès  peuvent 
encore  servir  à  l'alimentation,  mais  il  con- 
vient de  h's  saler.  On  agira  de  même  vis-à- 
vis  de«  fdin.s  insuffi-^amment  secs.  Le  sel  agit 
conimc  antiseptique,  outre  qu'il  exerce  une 
action  oCMidlmcn taire  très  appréciée  des  ani- 
maux. A  ce  point  de  vue.  il  y  a  même  avan- 


L  OIE  BLANCHE  DU  POITOU 


U 


tage  à  saler,  au  moment  de  l'engrangement, 
tous  les  fourrages,  quelle  qu'en  soit  la  qua- 
lité. La  dose  de  sel  variera  de  10  à  25  kilogr. 
par  100  kilogr.  de  foin,  les  doses  les  plus  éle- 
vées étant  réservées  pour  les  fourrages  les 
plus  altérés. 

Le  foin  vase,  qui  provient  des  prairies  ma- 
récageuses ou  inondées  peu  de  temps  avant 
la  jécolte,  est  malsain  et  inutilisable,  même 
comme  litière,  car  ks  animaux  pourraient 
^tre  tentés  d'en  consommer. 


Le  foin  rentré  par  ia  pluie,  ou  placé  dans 
des  locaux  humides,  moisit.  Son  emploi  est 
toujours  dangereux. 

Il  en  est  de  même  du  foin  rouillé,  prove- 
nant d'herbes  qui  se  sont  développées  par  ua 
printemps  troip  pluvieux  ou  dans  les  bas- 
foiiids  humides  ou  trop  ombragés.  La  saveur 
acre  et  irritante  de  ce  foin  doit  le  faire  reje- 
ter de   la  consommation. 

P.  Hoc, 

Ingénieur  agricole. 
Professeur  d'Agriculture  honoraire 


L'OIE  BLANCHE  DU  POITOU 


Avant  lintroduclion  du  dindon  en  Europe, 
pour  nos  pères,  l'oie  était  le  traditionnel  rôti 
de  gala.  Réduite  au  second  rôle  par  le  galli- 
iiacé  importé  d'Amérique,  elle  ne  tarda  pas 
à  reconquérir  la  vedette  avec  les  confits  de 
Toulouse,  les  pâles  de  foie  de  Strasbourg  de 
renommée  mondiale  et  les  rillettes  de  cer- 
taines villes  de  l'Ouest. 

On  connaît  moins  un  autre  important  dé- 
bouché du  palmipède  o^bjet  de  cette  note, 
le  mégissage  des  peaux  d'oies,  industrie  spé- 
ciale à  Poitiers. 

Des  oies  poitevines,  on  tire,  en  effet,  ces 
délicates  houpettes  à  poudre  de  riz,  ces  va- 
poreuses sorties  de  bal  immaculées,  dont  la 
grâce  et  la  vogue  jettent  quelque  lumière 
sur  la  singulière  idée  qu'eut  Jupiter  de  se 
faire  cygne  pour  fixer  l'attention  de  Léda. 

Sous  les  ducs  d'Aquitaine,  quelques  gen- 
tilhommes  hollandais  émigrés  apprirent  aux 
Poitevins  les  tours  de  main  nécessaires  au 
mégissage  des  peaux  d'oies,  qu'on  pratiquait 
alors  dans  les  Pays-Bas. 

Aujourd'hui,  cette  industrie,  complètement 
transformée  par  les  procédés  modernes,  est 
en  pleine  prospérité  à  Poitiers  et  produit  un 
nombre  considérable  de  peaux  transformées 
pour  l 'exportation. 

La  race  d'oie  requise  peur  cette  transfor- 
mation est  l'oie  blanche  du  Poitou.  Sa  seule 
particularité  notable  est  l'absence  de  toute 
plume  noire  ou  grise  qui  la  déprécie  ou  la 
disqualifie  comme  reproductrice.  Cette  oie 
fait  deux  pontes,  dont  le  total  s'élève  à  20  ou 
25  œufs. 

Nos  gravures,  dues  à  l'obligeance  de  M. 
Gérard  Hambis,  l'un  des  grands  mégisscurs 
de  peaux  d'oies,  et  do  M.  Garnior,  directeur 
des  Services  agricoles  de  la  Vienne,  montrent 
les  caractéristiques  de  la  race  mieux  que  ne  'c 
ferait  un  standard. 

L'oison  on  Piron  (Poitou)  ou  Biron  (Berry) 


nuit  vers  mars-avril.  Huit  ou  dix  semaines 
après,  l'oison  commence  à  croiser  les  ailes. 
Lorsque  les  ailes  sont  complètement  relevées 
sur  les  reins,  une  plumaison  complète  est 
faite.  Los  plumes  sont  récoltées  par  les  éle- 
veurs qui  les  vendent  ou  les  emploient  pour 
leur  usage  personnel.  Huit  oies  donnent  en- 
viron un  kilogramme  de  plumes.  Huit  se- 
maines après,  jour  pour  jour,  une  mue  se 
produit,  dont  il  faut  profiter  pour  faire 
une  nouvelle  plumaison.  Huit  semaines  en- 
core, et  c'est  le  jour  de  la  vente  sur  les 
marché?  de  Gençay,  Vivonne,  Chauvigny, 
Mirebeau,  Latillé,  Leucloître,  Châtellerault. 
Le  vendeur  choisit  le  jour  du  marché  qui 
coïncide  avec  la  huitième  semaine  de  la  plu- 
mée, car,  s'il  manque  la  vente  ce  jour-là,  il 
est  obligé  de  replumer  et  d'attendre  huit  se- 
maines de  plus. 

L'élevage  n'offre  rien  de  particulier  quo 
le  choix  de  reproducteurs  strictement  blancs 
et  la  proportion  de  quatre  oies  pour  un  jars 
dans  le  but  d'assurer  la  fécondation. 

Le  biron,  à  sa  naissance,  doit  être  main- 
tenu dans  un  endroit  sec.  Le  laisser  se  mouil- 
ler dans  les  quinze  premiers  jours  lui  serait 
fatal. 

Nourriture.  —  Le  biron  reçoit,  dans  le* 
premières  semaines,  des  feuilles  de  choux 
ou  d'orties  coupées,  mélangées  de  son  hu- 
mide, n  va  ensuite  à  la  pâture  aux  champs 
comme  les  oies  adultes,  mange  de  l'herbe  et 
des  choux  verts.  Pendant  les  premiers  jour» 
de  la  première  plumaison,  les  oisons  doivent 
recevoir  une  ration  supplémentaire,  de 
l'avoine,  du  blé  noir,  du  maïs,  des  choux 
cuits  ou  verts  coupés. 

Vente.  —  Après  deux  ou  trois  plumaisons, 
l'oie  est  amenée  sur  le  marché  par  bandes 
de  ?0  à  iO.  L'oie  qui  a  été  bien  plumée  el; 
bien  nourrie  a  un  plumage  très  brillant  et 
un  duvet  très  fort  sous  la  plume.  Si  le  cous- 


12 


l.'ilK  MI.ANCHK  Dt:   POIT-  V 


K.g.  I. 


Oies  liUiirlie-  ilii  l'oiloii.  Koproilucloiu's  cl  biroiis.   ['ari|iict  de  M.  (iérard  IIambi<.  à  l'exiiosilion  He  f'oitiers. 


sincl  (SOUS  les  côlvs  dos  ailos)  offre  un  duvet 
qui  recouvre  hien  la  chair,  l'oie  doit  être 
tnrs  >>oniu"  en  dnvd. 


Chargées  sur  des  camions  automohilcs,  les- 
oies  sont  amenées  à  Poitiers.  Elles  sont  sus- 
pendues à  des  crochets.  On  leur  enfonce  un. 


Oir^  l.'iiiiclii'-.  dd  l'oiloii  il   la  l)ai;.'iiatl<-,  avaiil  le  marclu'v 


U>  oirs  soni  (  «niiluiles  à  la  rivière  au  nio- 
nicnl  do  la  vcnle  :  cllos  y  restent  une  partie 
Jm  Ih  jrmrntV  pour  faire  leurs  plumes. 


canif  très  effilé  dans  la  temj>e.  Dès  qu'elles 
no  se  déballent  plus,  elles  sont  dépouillées 
immédiiatcnnent,  car  il  ne  faut  i>as  qu'elles  se 


L'OIE  BLANCHE  DU  POITOU 


refroidisscul,  la  peau  est  passée  à  des  plumeu- 
ses,  qui  ne  laissent  que  le  duvet.  Un  dé- 
pouilleur  travaille  150  oies  par  jour  et  une 
plumeuse  50. 


13 


Celui-ci  enlevé  alors  îes  grosses  plumes  et 
les  restes  de  chair  qui  se  trouvent  sur  la  peau. . 
Ces  peaux  sont  mises  en  étuve  où  elles  su- 
bissent   des    «    saches   »    de   plusieurs   jours. 


Fig.  3. 


Oies  1j1iuIi,-s  (lu  Poitou  nvani   le  sacrifice,  —  Lns  peaiix  laniiôi's  (vues  du  côlé  de  la  peau),  sont  soumises 
ail  Mancliimenl  des  rayons  solaires  (usine  GOiard  llanibis). 


Travail  aes  peaux.   —  L'oie  doit  être  de-  C'est  le  moment  où  intervient  le  mégissage 

pouill«>e  suivant  des  règles  déterminées  pour  j  proprement  dit.  Plusieurs  procédés  sent  em- 

donner    le    plus    de    largeur    possible.    On   |  ployé»  ;   le  plus  apprécié  est  le  mégissage  à 

cloue  les  peaux  sur  des  planches,  le  duvet  se  j  chaud,  en  vase  clos,  avec  le  concoiirs  des  hy- 


t'>e- 


Oies  blaneiics  du  IViilou.  — 


.'iiouilles  (côté  du  diivel)  snjniiscs  au  hlancliinient  des  rayon 


trouvant    à    l'intérieur  ;    cet  étcnd'age   néces- 
site environ  -55  [x>inter.. 

Quand  ces  peaux  sont  restées  ainsi  10  ou  15 
jours  et  qu'elles  sont  raidies  par  la  dessicca- 
tion, on  les  retire  et  on  les  empaqueté  par 
douzaines  pour  être  livrées  au  préparateur  de 
peaux  d'oie. 


drocarbures.  Ce  mégissage  est  très  délicat  et, 
aujourd'hui,  très   perfectionné. 

Noais  avons  eu  la  bonne  fortune  de  visiter 
l'usine  de  M.  Gérard  Hambis,  où  foinction- 
nent  dtes  appareils  de  mégissage  à  basse 
pression,  et  qui  est  un  modèle  du  genre. 

Les  autres  plumes  de  l'oie  sont  utilisées, 


14 


CONGHÈS  DES  SYNDICATS  AGRICOLES 


après  préparation,   dans  la  modo  ou  les  dif- 
férealcs  braiiclicb   du  la    plumasseric. 


On  estime  la  production  du  département 
de  la  Vienne  et  du  Poitou  à  12  000  douzaines 
de  peaux  d'oie  représentant  une  valeur  de 
2  millions  de  francs.  Les  plumes,  pour  la  li- 
terie et  la  parure  produiraient  autant.  La 
viande,  appréciée  à  600  000  kilogr.,  représen- 
te 4  millions. 

L'oie  blanche  du  Poitou  fournirait  an- 
nuellement une  valeur  de  plus  de  10  mil- 
lions de  francs.  On  voit  qu'il  ne  s'agit  pas  là 
d'un  élevage  négligeable. 

C'est  donc,  en  réalité,  par  la  qualité  spé- 
ciale de  son  duvet,  blanc,  long  et  souple, 
que  l'oie  blanche  du  Poitou  est  particulière- 
ment bien  adaptée  à  celte  industrie  locale. 

Cet  oiseau  est  très  peu  coûteux,  puisqu'il 
vit  presque  exclusivement  au  pâturage.  11 
fournit  un  appoint  important  aux  budgets 
des  fermiers  de  la  région  qui  en  élèvent  une 
centaine  parfois. 

La  race  du  Poitou  a,  d'ailleurs,  toutes  les 
qualités  cl  tous  les  défauts  do  nos  races  d'oies 
françaises.  Elle  donne  rapidement  son  pro- 
duit, n'exige  qu'un  capital  restreint,  et,  en 
dehors  des  opérations  de  plumage,  n'exige 
qu'une  main-d'œuvre  presque  nulle.  Son  dé- 
faut, c'est  sa  ponte  médiocre,  défaut  qu'elle 


partage  avec  nos  autres  races  :  30  œufs  au 
plus,  nous  a-t-on  dit  sur  place. 

Pour  un  groupe  de  quatre  oies  et  un  jars, 
si  l'on  obtient  120  œufs,  avec  70  0/0  d'éclo- 
sions  —  tenu  compte  des  déchets  —  il  fau- 
dra compter  84  birons  seulement.  Leur  prix 
de  revient  à  un  Jour  représentera  la  nourri- 
ture de  5  reproducteurs  pendant  une  année. 

Ce  prix  de  revient  serait  sensiblement 
abaissé  si  la  ponte  était  augmentée.  Cela  n'est 
pas  impossible,  puisque  l'oie  italienne  de  Ro- 
magne  pond  de  80  à  100  œufs. 

Les  sélectionneurs  pourront  donc  faire  uti- 
lement pour  les  oies,  qu'elles  soient  de  la 
race  de  Toulouse,  de  Poitou  ou  d'ailleurs,  ce 
qu'ils  font  à  l'heure  actuelle  pour  les  poules. 

Parallèlement,  des  essais  d'incubation  arti- 
ficielle —  il  y  en  a  eu^  mais  sans  résultats  très 
encourageants  jusqu'ici,  à  notre  connais- 
sance —  devront  nous  donner  la  solution 
d'un  problème  connexe.  Ainsi,  qu'il  s'agisse 
des  oies  blanches  à  fourrure  du  Poitou,  des 
oies  de  Strasbourg  ou  de  Toulouse  pour  le 
foie,  des  oies  vulgaires  pour  la  chair,  cet  éle- 
vage facile  et  n'nuinéraff  iir,  prendrait  luie 
1res  grande  extension. 

Ceux  de  nos  compatriotes  qui  ont  pu  voir 
les  immenses  troupeaux  d'oies  de  la  Poméra- 
nie  ou  du  Brandebourg,  pays  pauvres,  ima- 
gineront sans  peine  ce  que  donnerait  un  tel 
élevage  indiusfriellemcnt  conduit  dans  nos 
régions  françaises.  Ad.-J.  Charon. 


CONGHÈS  DES  SYNDICATS  AGIilCOLES 


Lu  y  juin  s'est  ouvert,  à  liodcz,  le  Xle  Congrès 
Nulional  des  Syndicats  .\gricolcs. 

A  lu  séance  d'ouverture,  dans  la  vaste  et  très 
belle  salle  de  l'Union  du  Plateau  Central,  se  trou- 
vèrent réunis  plus  de  trois  cents  délégués  des  or- 
ganisations agricoles,  françaises  et  étrangères.  On 
remarquait  notamment  des  délégués  ilaliens,  des 
Beiges,  des  Hollandais. 

Le  Président  de  l'Union  du  Plateau  Central,  M. 
Maurice  Anglade,  souhaite  la  bienvenue  aux  con- 
gressistes venus  de  tous  les  points  de  la  France.  Il 
est  très  appiauiii.  On  procède  ensuite  à  la  nonn- 
nation  du  Bureau  du  Congrès,  qui  se  trouve  ainsi 
composé    : 

Présidents  (V Honneur  ;  M.  Grillon,  préfet  de 
l'Aveyron  ;  M.  Luornbe,  maire  de  Rodez  ;  Mgr 
l'évèque  de  Rodez  ;  M.  Monsservin,  sénateur,  pré- 
^i(lent  du  Conseil  général  de  l'Areyron  ;  M.  le 
marquis  de  Vogiié. 

Président  :  M.  Dclalandc,  président  de  l'Union 
Centrale  di's  Agriculteurs  de  France  ;  Vice-présî- 
MM.  Maurice  Anglade,  de  Rodai,  Garcin, 


dents 


Cavoly,   Joseph    Mignonac,    Bonnafé 
généraux  :  MM.    iou^siint.  Lapierre. 


Sécrétai  rcy 


M.  Delalande  félicite  les  agriculteurs  du  Plateau 
Central  d'avoir  créé,  sous  l'action  ardente  et  grâce 
à  la  doctrine  sûre  de  M.  Anglade,  une  Union  ré- 
gionale qui  est  admirée  partout.  «  Les  vieilles 
Unions,  dit-il,  sont  heureuses  de  venir  en  ce  jour 
se  mettre  à  l'école  de  leur  cadette  ». 

M.  Delalande  rappelle  celte  parole  du  ministre 
de  r.\gricullurc,  M.  Chéron  :  «  Le  Paysan  a 
sauvé  la  France  pendant  la  guerre.  Il  esl  au- 
jourd'hui souvent  méconnu  ;  il  est  calonuiié, 
accusé  bien  à  lorl  d'avoir  provoqué  la  vie  chère, 
alors  que  c'est  lui  qui  travaille  le  plus  efficace- 
ment à  la  restauration  de  la  Patrie.  » 

•Mais  il  faut  que  le  Paysan  de  France  soit  soute- 
nu et  encouiagé  ;  il  faut  que  nous  ayons  une  poli- 
tique agricole.  Cette  politique  n'est  possible 
(ju'avec  Vorgani.salion  professionnelle  rurale  et  les 
jusiilutions  écononnques  qui  doivent  en  être  le 
complément.  Le  Syndicat  agricole  est  le  ciment 
nécessaire  poiu'  lier  entre  elles  les  assises  de  la 
profession,  il  doit  en  cela  reprendre  la  fonction  et 
le  rôle  bienfaisant  de  la  corporation  d'autrefois. 
I.c  mouvement  syndical  agricole  est  réformiste  et 
civalenr     II   esl    l'.mlilhèse  du   socialisme  deslruc- 


CONGRÈS  DES  SYNDICATS  AGRICOLES 


15 


tour,  lu  rcvanclic  du  bon  sens  contre  les  utopies  et 
les  chimères  des  bateleurs  du  communisme.  Il  ne 
détruit  pas,  il  crée  ;  il  ne  bouleverse  pas,  il  orga- 
nise. L'idée  qui  l'anime,  c'est  le  rapprochement 
des  classes  sociales  sur  le  terrain  de  la  profession. 
La  magnifique  floraison  d'œuvres  agricoles  qui 
couvre  la  France  est  la  preuve  patente  que  cette 
idée  bienfaisante  est  parfaitement  réalisable. 

Rappelant  la  doctrine  catholique  sociale  sur  la 
famille,  la  profession,  la  cité,  M.  Delalande  affir- 
me ((  tant  vaut  la  famille,  tant  vaut  la  société  ». 
Toutes  les  institutions  et  mesures  qui  nuisent  à  la 
solidité  de  la  famille,  sont  antifrançaises  et  anti- 
sociales. L'organisation  professionnelle  rurale 
aide,  au  contraire,  la  famille  à  vivre  et  à  se  conso- 
lider. Les  soldats  paysans,  morts  pour  que  la  Fran- 
ce vive,  ont  prouvé  au  monde  qu'ils  n'avaient  pas 
oubilé  les  traditions  d'honneur,  de  courage  et 
d'héroïsme  qu'ils  avaient  reçues  de  leur  race.  Vi- 
vants, organisons  d'une  façon  digne  de  leur  sa- 
crifice la  profession  agricole  dans  l'intérêt  suprê- 
me de  la  terre  de  France  qu'ils  ont  sauvée. 

Ce  magnifique  discours  a  été  maintes  fois  coupé 
par   de   chaleureux    applaudissements. 

M.  Maurice  Anglade  fait  un  exposé  fort  intéres- 
sant de  ce  qu'est  l'Union  des  Associations  Agri- 
coles du  Plateau  Central. 

Œuvi'e  morale,  elle  s'adresse  à  la  conscience 
professionnelle  et  s'efforce  de  refaire  une  men- 
talité paysanne  à  notre  jeunesse  rurale.  Œuvre 
économique,  elle  recherche,  dans  vme  production 
accrue  et  une  répartition  meilleure  de  la  richesse 
agricole,  des  conditions  de  vie  plus  favorables  aux 
travailleurs  du  sol.  Œuvre  sociale,  elle  cherche 
dans  l'équilibre  économique  et  un  travail  mieux 
organisé  le  progrès  sous  toutes,  ses  formes  dans 
l'ordre,  la  justice  et  la  paix  ;  elle  cherche  à  rete- 
nir le  plus  possible  la  jeunesse  rurale  à  la  terre. 

La  famille  paysanne  était  jadis  l'ossature  la 
plus  solide,  et  la  mieux  organisée  qui  se  puisse 
voir,  dans  notre  région  du  Plateau-Central,  où 
le  chef  de  famille  aimé  et  respecté  était  investi 
d'une  sorte  de  sacerdoce  devant  lequel  tous  s'in- 
clinaient. Excellente  école  de  vertu  et  de  perfec- 
tionnement moral,  où  le  temps  était  toujours  em- 
ployé à  quelque  besogne  utile,  où  les  enfants  ap- 
prenaient dans  cet  atelier  familial  à  discipliner  la 
volonté  et  à  orienter  l'efforf. 

Les  choses  ont  bien  changé,  car  voilà  que,  tout 
jeune,  le  petit  paysan  d'aujourd'hui  a  déjà  des 
doutes  sur  le  prestige  et  les  avantages  de  cette  pro- 
fession que,  de  tout  temps,  ont  exercée  les  siens. 
Dès  qu'il  peut  rassi'mblcr  un  petit  pécule,  il  se 
met  en  route  pour  la  capitale,  où  il  tentera  for- 
tune comme  conducteur  de  taxis,  valet  de  cham- 
bre, garçon  de  rcstauiant  ou  de  marchand  de 
vin.  De  là,  dislocation,  ébranlement  de  la  famille 
paysanne  qui  perd  ainsi,  peu  à  peu,  ce  qui  cons- 
tituait sa  vigueur  et  sa  solidité. 

C'est  au  Syndicat  agricole  qu'il  appartient  de 
rehausser,  dans  la  pensée  de  la  jeunesse  rurale, 
le  rôle,  la  mission,  le  passé  de  la  pays^mnerie 
française,  sans  laquelle  on  ne  comprendrait  ni 
l'histoire  de  ce  pays,  ni  aon  courage,  ni  sa  patien- 


ce, sa  ténacité,  son  robust-Q  bon  sens,  sa  modéra- 
lion,  sa  douceur,  et  jusqu'à  sa  poésie   ! 

C'est  à  cela  que  travaille  l'Union  du  Plateau 
Central  avec  ses  services  d'enseignement  profes- 
sionnel, avec  ses  conférences,  avec  ses  publications, 
avec  ses  champs  d'expériences,  ses  journées  agri- 
coles, ses  enquêtes,  ses  bibliothèques  rurales  : 
avec  toujours  le  Syndicat  à  la  base  considéré  avant 
tout  comme  un  agent  de  formation  professionnel- 
le et  d'éducation  sociale. 

L'Union  du  Plateau  Central  s'applique  à  cher- 
cher dans  les  œuvres  économiques  les  moyens  de 
mettre  en  oeuvre  toutes  les  activités  paysannes. 
De  là,  ses  coopératives  de  production  et  de  con- 
sommation, de  transformation  et  d'exportation  des 
produits  du  sol,  ses  inslitutions  de  crédit  rural 
qui  procurent  à  l'agriculteur  les  capitaux  dont  il 
a  besoin,  au  meilleur  prix  possible... 

Le  long  exposé  de  M.  Anglade,  en  un  langage 
parfait  et  parfois  si  poétique,  a  été  suivi  avec  dé- 
lices par  le  nombreux  auditoire  qui  l'a  vivement 
applaudi.  En  terminant,  l'éminent  orateur  a  pro- 
noncé les  paroles  suivantes  : 

«  Ce  qu'il  faut  aussi  à  la  terre,  ce  sont  des 
chefs,  de  véritables  entraîneurs  d'hommes  ;  pas 
seulement  des  cerveaux,  même  cultivés  ;  pas  seu- 
lement des  bras,  même  bien  entraînés,  mais  plus 
encore  des  consciences,  des  caractères  et  des 
cœurs,  des  âmes  passionnément  éprises  de  la  vie 
rurale,  sensibles  à  toutes  ses  beautés,  sachant 
rayonner  autour  d'elles,  à  la  volonté  forte,  disci- 
plinées, capables  de  se  commander  elles-mêmes,  et 
capables  par  suite  de  conmiander  aux  autres  ». 

Parmi  l'assistance,  beaucoup,  à  ce  moment,  se 
disaient  :  «  Le  grand  chef,  le  grand  entraîneur 
d'hommes,  VUnion  du  Plateau  Central  le  possè- 
de :  c'est  M.  Anglade  lui-même.  » 

* 
*  * 

Les  directeurs  et  chefs  de  service  à  l'Union 
font  ensuite  connaître  les  résultats  et  la  marche 
des  divei'scs  organisations  dont  ils  ont  la  charge 
et  dont  l'ensemble  forme  l'œuvre  du  Plateau 
Central. 

Rapport  de  M.  Martin  Saint-Léon  sur  la  vie 
syndicale.  Le  nombre  des  Syndicats  affiliés  à 
l'Union  est  actuellement  de  760.  63  de  ces  Syndi- 
cats ont  organisé  des  champs  d'expérience. 

Rapport  de  M.  Pezeu  sur  le  service  des  indus- 
tries rurales,  qui  recherche  des  ressources  inexploi- 
tées ou  mal  exploitées  et  leur  mise  en  valeur  au 
profit  de  l'agriculture.  Des  études  ont  été  faites 
pour  l'utilisation  des  chutes  d'eau  ;  une  dizaine 
de  réseaux  de  distribution  d'énergie  électrique 
sont  en  cours  de  réalisation. 

Rapport  de  M.  Estorges,  inspecteur  de  la  Caisse 
régionale-incendie.  Au  3i  décembre  1910,  la  Cais- 
se régionale  réassurait  60  mutuelles,  garantissait 
4  millions  de  capitaux,  et  encaissait  5  000  fr.  de 
primes.  A  l'heure  actuelle,  le  nombre  des  Caisses 
est  de  35/|.  Les  capitaux  assurés,  190  millions  ; 
les  primes  encaissées,   2i5  000   francs. 

Rapport  de  M.  Pailhas,  directeur  de  la  Caisse 
du  Crédit  agricole.  Cette  Caisse  inspire  confiance. 


io 


CONCOLUS  ET  CONGUES  A  MOUT 


Elle  bénéficie  ù  Iheuix  uetuelle  J'un  crédit  en 
banque  de  liois  millions,  qui  lui  peimelliuil  de 
reiubomseï  ininïédiaUnienl,  s'il  eu  était  besoin, 
la  totalité  de  ses  dépôts  à  vue.  A  côté  de  la  caisse 
régionale  Crédil,  lonclionne  la  Société  de  Crédit 
immobilier  qui  reçoit  des  avances  de  l'Etal  pour 
iles  prêts  indi\iduels  à   long  terme. 

Kajjjiort  de  .M.  Linard,  directeur  de  la  Caisse  de 
llclraib's.  11  signale  le  rôle  actif  de  celte  Société 
pour  l'application  de  la  loi  du  5  avril  1910.  La 
Caisse  a  pajé  960  000  francs  cLe  pensions  et  prêté 
des  sonmies  intéress;uites  à  diverses  communes. 

Uapport  de  M.  Calmels,  directeur  de  la  Coopé- 
rative agricole.  A  l'heure  actuelle,  celte  Société 
possè.le  5o  succursales  dans  la  région.  En  ces 
trois  cb-rnières  années,  elle  a  fourni  en  engrais, 
tourteaux,  maïs  et  semences  diverses,  une  quan- 
tité représentant  4o  millions  de  kilogr. 

Uapport  de  M.  Grégoire  sur  les  coopératives 
laitières  qui  ont  pour  but  d'améliorer  la  fabri- 
cation du  fromage  et  d'obtenir  un  prix  de  lait  plus 
rémunérateur  par  suite  de  l'absence  de  dividende. 
En  ig:?!,  les  Coopératives  de  VUnion  ont  traité 
2  millions  de  litres  de  lait,  représentant  35o.ooo 
kilogr.  de   fromage. 

Viennent  ensuite  les  rapports  sur  trois  Sociétés 
filiales  de  VUnion  :  la  Société  Agricole  de  Roque- 
fort, la  Société  d'Exportation  des  Produits  agrico- 
les du  Plateau  Central,  la  Société  des  Chaux  et 
Engrais   pour   l'Agriculture. 

La  première  compte,  à  l'heure  actuelle,  120  lai- 
teries ;  la  seconde,  on  quelques  mois  seulement, 
a  expédié  5oo  000  kilogr.  de  blé  et  85o  000  kilogr. 
de  fourrages  dans  l'Ouest  et  dans  le  Nord. 

M.  Voylel,  directeur  de  la  Société  d'Exportation, 
clôture  la  série  des  rapports  par  des  renseigne- 
ments intéressants  sur  la  marche  de  l'usine  frigo- 


rifique créée  pour  le  Plateau  Central,  à  Canla- 
rane,  près  Rodez.  La  Société  d'Exportation,  en 
expédiant  la  viande  diieclement  au  consommateur 
au  moyen  de  wagons  frigorifiques,  dans  les  nj 
boucheries  de  détail  qu'elle  a  installées  dans  les 
villes,  a  contribué  à  faire  baisser  d'une  favon  sen- 
sible le  prix  de  la  viande.  Celte  baisse  atteint  2  fr. 
])ar  kilogr.  à  Montpellier.  Depuis  l'ouverture  de 
l'abattoir,  le  nombre  de  bêles  abattues  sélève  à 
Go  000.  Le  barêmc  des  affaires  traitées  ressort  ac- 
luellenienl  à  Ooo  000  fr.  par  mois,  soit  une  moy<'n- 
ne  de  7  millions  par  an. 

M.  Delà  lande  félicite  chacun  des  rapporteurs 
pour  leur  très  intéressant   travail. 

Le  marquis  de  Vogiié  dit  l'impression  profonde 
produite  sur  l'assistance  par  ces  rapports  ;  il  dit 
toute  son  admiration  pour  l'effort  fourni  et  les 
réalisations  accomplies  par  VUnion  du  Plateau 
dnitral.  Il  voit  une  cause  du  succès  dans  sa  col- 
laboration avec  VUnion  Cenlrale  de  Paris.  Il  ter- 
mine par  un  appel  à  l'union  de  plus  en  plus  inti- 
me de  toutes  les  Associations  régionales  avec 
VUnion  Centrale,  dans  l'intérêt  même  de  l'Agri- 
culture française  qui  se  confond  avec  celui  du 
pays. 

La  première  séance  du  Congrès  est  terminée. 
La  nombreuse  assistance  se  sépare  en  commentant 
avec  cnlhousiasmc  tout  ce  qu'elle  vient  d'enten- 
dre au  <ours  de  celte  première  réunion,  dont  le 
succès  a  dépassé  les  plus  belles  espérances. 

Entendu  cette  parole  d'un  congressiste  à  la 
sortie  de  la  réunion  :  ((  Le  Maroc,  en  la  personne 
du  maréchal  Lyautey,  a  un  incomparable  orga- 
nisateur ;  le  Plateau  Central  a  son  Lyautey,  c'est 
Maurice  Anglade.   » 


(.4  suivre.) 


B. 


CONCOURS  ET  CONGRES  A  MORT 


l/'iK,'  série  de  solennités  agricoles  s'est  dé- 
roulée à  Mort,  du  15  au  18  juin,  avec  un 
*;nccès  remar(juable  :  d'un  côté,  sous  la  direc- 
tion de  M.  Rozeray,  directeur  des  Services 
agricoles,  comme  commissaire  général,  con- 
cours spéciaux  de  la  race  bovine  Parllienaise  et 
de  rcspèoe  .Mulassière,  concours  annexe  davi- 
cullurc,  d'apiculture,  etc.,  et  proclamation 
des  récanip(;nses  du  concours  de  prime  d'hon- 
neur et  des  prix  culturaux  dans  les  Deux-Sè- 
vres en  rJ21  ;  d'un  autre  côté,  X*  Congrès  na- 
tional de  la  Mutualité  et  de  la  Coopération 
agricoles.  Dans  ce  numéro,  on  doit  se  borner 
à  un  résumé  de  ces  concours,  en  remettant  le 
comjito  rendu  du  Ck>ngrès. 

Cohvintm  de.  In  race  Parthenaise.  —  Ce  con- 
cours ne  comptait  pas  moins  de  i5o  animaux,  qui 
|»rés(;iilai<'nt  un  ensemble  extrêmement  inléres- 
s;mt  d<;  celle  race  dont  les  vaches  sont  précieuses 
pour  les  laiteries  eo()p4Talives  du  Poitou,  à  rai<on 
de  la   richesse  do   leur   lait  en   matière   grasse,  et 


dont  les  boeufs  sont  recherchés  dans  maintes  ré- 
gions comme  animaux  de  travail.  La  sélection  au 
point  de  vue  des  qualités  beurrières  tend  à  se  dé- 
velopper. 

Les  [jrix  de  Championnat  ont  été  décernés  :  Mâ- 
les, à  M.  Baptiste  Genêt,  au  Poirier,  commune  de 
La  Chapelle-Bâton,  pour  un  jeune  taureau  n'ayant 
que  deux  dents  de  remplacement  ;  Femelles,  M. 
Jules  Rabin,  à  la  Millancherie  .commune  de  Ver- 
ruyes. 

Le  prix  d'ensemble  a  été  remporté  par  M.  Fran- 
çois Chantecaille,  à  Ruffigny.  commune  do  Cha 
vagné.  Cet  éleveur,  à  qui  ses  nombreux  succès  an- 
térieurs ont  valu  une  légitime  notoriété,  a  pré- 
senté un  lot  remarquable  de  huit  animaux  mâles 
ou   femelles. 

'  Espèce  Mulussicre.  —  On  comptait  i55  animaux 
ainsi  n'-parlis  :  race  chevaline  mulassière,  67  (aS 
poulains  et  étalons,  19  juments  suitées,  20  pou- 
liches de  2  à  4  ans)  ;  espèce  asine,  43  (26  baudcH 
cl  17  ànesses  donl  11  suitées)  ;  mules  et  mulet*, 
/i5. 

MM.    Amédée    Moreau,    à    la   Tiffardière,    com- 


LA  DURÉE  DE  LA  PÉRIODE  CONTAGIEUSE  DANS  LA  FIÈVRE  APHTEUSE 


17 


inune  de  Sainl-Liguaire,  et  François  Labasse,  à 
la  Grange  Saint-Gelais,  commune  d'Echiré,  ont 
■été  les  principaux  lauréats  pour  la  rac€  chevaline; 
MM.  Olivers  Augcr,  à  Blanzay-sur-Boutonno  (Cha- 
rente-Inférieure), et  Charles  Roy,  à  Bois-Maraud, 
-commune  de  Bouffond,  pour  les  baudets  ;  MM. 
Camille  Vcrgniault,  à  l'Alenf,  commune  de  St- 
Christophc-?ur-Roc,  et  Touillaud  frères,  à  Con- 
-zais,  pour  les  ânesses  ;  MM.  Ludovic  Hucvin,  à 
Migny,  commune  d'Assais,  et  François  Labasse,  à 
La  Grange-St-Gelais,  pour  les  mules  et  mulets. 

Les  meilleurs  spécialistes  étaient  unanimes  pour 
■constater  que  cette  exposition  mulassière  renfer- 
mait des  reproducteurs  et  des  mules  remarquables. 
Elle  n'a  pas  reçu  moins  de  8  ooo  à  lo  ooo  visi- 
teurs pendant  les  deux  jours  de  sa  durée. 

Expositions  annexes.  —  A  l'exposition  d'avicul- 
ture, le  prix  d'ensemble,  consistant  en  une  mé- 
•daille  de  vermeil   grand  module,   a  été  remporté 


par  Mme  Izambert-Roturier,  à  Niort,  pour  sa  belle 
collection  (20  lots  de  volailles,  poules  et  lapins). 

A  l'exposition  d'apiculture,  réservée  aux  récol- 
lants du  département,  des  diplômes  d'honneur, 
hors  concours,  ont  été  attribués  à  M.  l'abbé  Mé- 
tais,  à  Saintc-Soline  et  à  M.  Baubeau,  à  Saint-Gi- 
lais. 

Le  premier  prix  a  été  décerné  à  M.  Broussanl. 
à  Saint-Maixcnt  (Miel,  Cires,  Ruches,  Hydromel)  ; 
le  deuxième  prix  à  Mme  Vve  Apercé,  à  .Saint- 
Gelais  (Miel  coulé  et  en  rayons.) 

La  distribution  des  récompenses  a  eu  lieu 
le  18  juin,  dans  la  salle  des  fêtes  de  l'Hôtel 
de  Ville.  Une  très  nombreuse  assistance  est  ve- 
nue applaudir  les  discours  de  M.  Rolland,  ins- 
pecteur nfénéral  de  l'Agriculture,  de  M.  Buloz, 
préfet  des  Deux-Sèvres,  et  de  M.  Marot.  dé- 
puté, maire  de  Niort.  X... 


LA  DUREE  DE  LA  PERIODE  CONTAGIEUSE 
DANS  LA  FIÈVRE  APHTEUSE  ^'^ 


Les  traites  classiques  et  l'opinion  courante 
s'accordent  à  reconnaître  que  la  fièvre 
aphteuse  est  contagieuse  pendant  plusieurs 
semaines.  Aussi  les  règlements  de  police  sa- 
nitaire imposent-ils  une  quarantaine  d'au 
moins  quinze  jours  après  la  guérison  du  der- 
nier cas  de  fièvre  aphteuse  apparu  dans  une 
exploitation.  Or,  il  est  très  important  pour 
la  lutte  contre  l'épizoctie  de  déterminer  aussi 
exactement  que  possible  l'étendue  de  la  pé- 
riode pendant  laquelle  les  animaux  atteints 
sont  susceptibles  de  transmettre  leur  maladie. 
Cette  notion  présente  aussi  un  intérêt  capital 
pour    l'expérimentateur. 

Les  expériences  dont  je  vais  rapporter  les 
résultats  ont  été  faites  à  l'étable,  principale- 
ment sur  des  bovins  de  race  Normande^,  jeu- 
nes ou  adultes,  à  l'exclusion  des  femelles  en 
période  de  lactation,  sur  lesquelles,  pour  des 
raisons  matérielles,  il  ne  m'a  pas  encore  été 
possible  d'expérimenter.  Le  virus  dont  je  me 
sera  provient  d'une  exploitation  des  environs 
•die  Caen,  où  il  a  été  recueilli  au  cours  d'une 
épidémie  en  décembre  1920.  Je  l'entretiens 
par  passages  sur  animaux  sensibles. 

La  maladie  ainsi  provoquée  éclate  du  troi- 
sième au  septième  jour. 

Si,   depuis   le  moment  où   la   température 

commence  à  s'élever  jusqu'à  celui  où  a  lieu 

.  la  rupture  des  aphtes,  je  mets  en  contact  du 

bovin    malade     un    bovin    réceptif,    celui-ci 

prend  infailliblement  la  maladie.  Sa  tempéra- 

(i)  Comniimication  à  l'Académie  des  Sciences 
(séance  du  12  juin  1922). 


ture  s'élève  au  bout  de  48  à  72  heures,  il  fait 
une  infection   classique. 

Si,  au  contraire,  je  laisse  s'écouler  4  jours 
après  l'apparition  du  premier  aphte,  qui  eu 
général  suit  de  près  l'accès  fébrile  initial  et 
se  traduit  extérieurement  par  l'apparition  de 
la  bave,  et  qu'à  ce  moment  j'introduise  dans 
l'étable  un  animal  réceptif,  celui-là  ne  s'in 
fecte  pas.  Cependant,  le  contact  avec  l'animai 
malade  est  complet,  tous  deux  sont  attachés 
au  même  anneau  pendant  6  heures,  ils  man- 
gent au  même  râtelier  et,  dans  la  même  man- 
geoire, ils  s'abreuvent  au  même  récipient  et 
partagent  la  même  litière,  l'animal  neuf  con- 
tinue, après  les  G  heures  de  contact,  à  occu- 
per la  place  du  malade.  Enfin,  il  n'est  fait 
usage  de  désinfectants  d'aucune  sorte.  Mes 
étables  ressemblent  à  celles  en  usage  dans  les 
fermes  où  la  maladie  se  donne  libre  cours, 
mes  animaux  soumis  à  la  contagion  ont  tou- 
te facilité  pour  recueillir  sur  les  murs,  les 
boiseries  et  les  restes  de  litière  datant  des 
jours  précédents,  les  germes  de  la  fièvre 
aphteuse. 

D'autre  part,  l'animal  malade  présente,  du- 
rant celte  période  de  contact,  l'aspect  lamen- 
table et  classique  :  ses  aphtes  ulcérés  sont  re- 
couverts en  partie  d'un  enduit  grisâtre,  des 
lambeaux  d'épiderme  se  détachent  encore, 
une  écume  mousseuse  sort  de  sa  bouche,  et  il 
fait  entendre  i>ériodiquemcnt  le  mouvement 
de  succion  caractéristique. 

L'opinion  courante  est  que  cet  animal  à  ce 
stade   est  très   contagieux,    qu'il    faut  le   dé- 


PRIME  D'HONNEUR  ET  PRIX  CULÏURAUX  DANS  LES  DEUX-SÏ:VRES  EN  1921 


18 

sinfecter  lui-même  et  désinfecter  les  objets 
qu'il  a  pu  souiller.  Or,  depuis  huit  mois, 
dans  les  locaux  où  j'expérimente,  j'ai  sup- 
primé complètement  l'usage  des  désinfec- 
tants ;  mes  animaux  neufs  sont  introduits 
dans  les  étables  des  malades  dès  le  quatrième 
jour  après  l'apparition  des  aphtes.  Pourtant, 
je  n'ai  jamais,  dans  ces  conditions,  observé 
do  cas  de  contagion.  Il  va  sans  dire  que  mes 
animaux  neufs  sont  bien  réceptifs  ;  éprouvés 
quinze  jours  à  un  mois  plus  tard  par  inocu 
lation  du  virus  ou  par  contagion  directe  à  la 
I>ériode  virulente  de  la  maladie,  ils  se  sont 
toujours  infectés. 

Aussi  nous  apparaît-il  que  dans  l'évolu- 
tion de  la  fièvre  aphteuse  on  doit  distinguer 
doux  périodes.  La  première  période  sour- 
noise, impossible  à  dépister  par  l'observation, 
est  d'autant  plus  redoutable  qu'on  ne  peut  la 
déceler  qu'en  recherchant  l'élévation  ther- 
miffue.  Dès  le  début  de  cette  ascension  ther- 
micpie,  ne  fût-elle  que  de  quelques  dixièmes 
de  degré,  l'animal  sème  la  contagion  partout 
oh  il  passe  et  transmet  sa  maladie  insou]. 
çonnée  à  d'autres  qui  la  disperseront  de  la 
mémo  manière. 

I.a   deuxième  période,   au  contraire,   celle 
(pii   frappe  et  attire  l'attention  dtes  observa- 


teurs les  moins  prévenus,  ne  mérite  nuUe- 
menl  la  terreur  qu'elle  inspire.  Ce  stade  de 
la  maladie  est  pour  les  animaux  le  plus  dou- 
loureux, mais  lorsqu'ils  bavent  depuis  qua- 
tre jours,  ils  sont  incapables  de  transmettre 
la  fièvre  aphteuse. 

La  conclusion  qui  ressort  de  mes  expérien- 
ces, c'est  que  la  propagation  se  fait  par  les 
animaux  malades  aux  seules  périodes  d'incu- 
bation et  d'invasion  et  pendant  un  temps 
très  court.  Ces  constatations  expliquent  l'im 
puissance  des  mesures  sanitaires  appliquées 
lorsque  les  épidémies  ont  déjà  pris  un  cer- 
lain  développement.  Celles  do  ces  mesures  qui 
paraissent  les  plus  radicales,  comme  l'aba- 
tage,  ne  peuvent  donner  rien  de  plus  que 
la  surveillance  et  la  séquestration  des  pre- 
miers foyers. 

En  période  épidémique,  il  faut  se  méfier 
beaucoup  moins  des  animaux  qui  bavent  de- 
puis quatre  jours,  car  alors  ils  sont  inoffen- 
sifs puisque  le  virus  de  la  fièvre  aphteuse 
meurt  sur  place,  que  de  ceux  en  apparence 
sains. 

A  ceux-ci,  O'n  devrait  toujours,  au  con- 
traire, imposer  une  quarantaine  avant  de  les 
introduire  dans  un   troupeau   indemne. 

CnvKT.KS  Lebailly. 


PRIME  D'HONNEUR  ET  PRIX  CULTURAUX 
DANS  LES  DEUX-SÈVRES  EN  1921 


Prix  culturaux. 

Grande  Cullurc  (^talogoiic  des  fermiers),  i^"^ 
prix,  2  ooo  francs  :  M.  I\ous;*elol  (l'iançois),  à  La 
Bourrclièrc,  commune  de  Monligny,  par  Cerizay. 
—  2"  prix,  objet  d'url  de  5oo  fr.  :  M.  Sagol  (Bap- 
lislo),  à  La  Châlcaudric,  commune  de  Villiers- 
on-Fluinc. 

(jriimU'.  Cuiiure  (cfllégorie  des  propriétaires),  ob- 
jet d'art  de  ooo  fr.  et  2  000  fr.  :  M.  Mêlais,  à  La 
Tavellière,  commune  d'Ange. 

Moyenne  Culture  (catégorie  des  propriétaires), 
i*"""  prix,  objet  d'art  de  5oo  fr.  et  i  000  fr.  :  M. 
Guinard  (Victoria),  à  Qninlardière,  commune  do 
Verruyes.  —  2''  prix,  objet  d'art  do  5oo  fr.  :  ^L 
Panou  (Henri),  à  I^  Crèclio. 

CuUure  familinle.  —  i^"^  prix  :  olijtl  d'art  de 
r>oo  fr.  cl  T  04V1  fr.  :  M.  Prieur  (Toussaint),  à  La 
Bodinièrc,  commune  de  Courlay.  —  Prix  snpplé- 
nu-ntnires.  Médailles  d'argent  grand  module  el 
4"0  fr.  :  M.  Appareilly  (Toussaint),  à  La  Gazclière, 
ennimiuic  de  Sainl-Marsanll  ;  M.  Birol  (Kdouard), 
à  La  liriande.  commtine  de  Germond  ;  M.  Papol 
(Joan\  au  Fn^nc.  commune  do  Sainl-Pardonx.  — 
M.'rdaillo  d'argent  petit  mrHJuie  et  Son  fr.  :  M.  De- 
launay  (Franeoi^l,  nnx  Ctiaumos,  commune  do 
Sompl,  par  Tillon. 


Prime  d'honneur. 

Objet  d'art  de  3  000  francs,  M.  Rousselot  (Fran- 
çois), lauréat  du  i*'"  prix  cuitural  (catégorie  des 
fermiers). 

Prix  de  spécialités. 

Médailles  de  x^ermeil  grand  module.  —  M.  Hue- 
lin  (Ludovic),  à  Migny,  commune  d'Assais,  pour 
son  élevage  d'animaux  mulassiers  de  choix,  et 
recherche  des  meilleures  variétés  do  blé.  —  MM. 
Hicard,  Allenet  cl  Cie,  de  la  Distillerie  de  Mellc, 
pour  leur  production  intensive  do  la  betterave 
industrielle  et  culture  dos  variétés  de  blé  les  plus 
prolifiques,  on  vue  de  la  vente  des  semences  aux 
agriculteurs  de;  la  région.  —  MM.  Goulard  frères, 
à  Milan,  conjuiuiu'  d'Keliiré,  pour  leurs  bonnes 
cultures  foiirragèros  et  bonnes  cultures  de  plantes 
sarclées  sur  d'iuiporlanles  surfaces.  —  M.  Magne- 
ron  (Louis),  aux  Condrièros,  eommunc  de  Pouf- 
fonds,  pour  sa  contribution  îi  l'intensification  de 
la  culture  du  blé  par  la  production  et  la  venlo 
de  semences  séleclionnéis.  —  M.  Gauthier 
(Alexis),  à  La  Garde,  oonuuuno  de  Romans,  poiir 
sa  culture  intensive  et  soigné(;  dos  variétés  de  blé. 

Médailles  de. vermeil  petit  modale.  —  M.  Bros- 
soau  (Elio),  La  Barile,  commune  <ln  Pin.  pour  son 


ACADEMIE  D'AGRICULTURE  DE  FRANCE 


19 


très  bon  troupeau  d'animaux  de  la  race  Maine-An- 
jou. —  M.  Morin  (Louis),  Le  Chiron  d'Etivault, 
commune  de  Voultegon,  pour  son  élevage  bien 
conduit  d'animaux  de  race  Mainc-Aujou.  —  M. 
Beaumont  (Octavion),  à  Narçay,  commune 
de  Loubillé,  pour  l'organisation  d'un  champ 
d'expériences,  en  vue  de  déterminer  les  meil- 
leures variétés  de  blé  et  les  meilleures  méthodes 
de  culture  de  blé.  —  M.  Ferru  (Adolphe),  à  La 
Poivcndre,  commune  de  Marigny,  pour  remem- 
brement de  la  propriété  par  de  nombreux  échan- 
ges de  parcelles  et  culture  intensive  du  blé.  — 
M.  Morisset  (Pierre),  commune  de  Louzy,  pour  la 
création  d'un  champ  d'expériences  relatif  à  la 
détermination  des  variétés  de  blé  les  plus  produc- 
tives ;  culture   de   porte-graines  d'espèces  diverses. 

Médailles  d'argent  grand  module.  —  M.  Turgné 
(Octave),  à  La  Mirauderie,,  commune  de  La  Foye- 
Monjault,  pour  ses  importants  défrichements  de 
bois  et  mise  en  valeur  de  terrains  incultes.  —  M. 
Amault  (Clodomir),  commune  de  La  Rochénard, 
pour  son  essai  de  culture  sarclée  du  blé  et  de 
sélection  du  blé.  —  M.  Sarrault  (Félix),  commune 
■de  La  Rochénard,  pour  son  bon  choix  d'un  trou- 
peau de  race  bovine  normande  et  contribution  à 
l'élevage  des  animaux  de  cette  race. 

Médaille  d'argent  petit  module.  —  M.  Pelletier 
(Henri),  à  Fontenia,  commune  de  Saint-Georges- 
de-Noisné,  pour  ses  bons  soins  donnés  à  toutes  les 
cultures  . 

Prix  spéciaux. 

Pour  outillage  agricole.   —  5oo  fr.  et  une  mé- 


daille d'argent  grand  module,  à  M.  Fouché  (Phi- 
lippe), à  La  Renaudicre,  commune  de  Chail. 

Pour  amélioration  des  conditions  d'habitation 
du  personnel  à  la  ferme.  —  i  ooo  fr.  à  M.  Sagot 
(Baptiste),  à  La  Châteaudrie,  commune  de  Vil- 
liers-en-PIaine.  —  5oo  fr.  à  M.  Fouché  (Philippe), 
à  La  Renauderie,  commune  de  Chail. 

Pour  laiteries  coopératives.  —  Médailles  de  ver- 
meil grand  module  :  Laiteries  d'Echiré,  de  La 
Mothc-Saint-IIéraye,  de  Prahecq  et  Fromagerie  de 
Bougon. 

Pour  haras  de  baudets.  —  Médailles  de  vermeil 
grand  module  :  MM.  Garçin,  à  Sainte-Blandine  ; 
Pierrey,  à  Echiré  ;  Taunay,  à  Exireuil. 

Pour  vignes.  —  Médailles  de  vermeil  grand  mo- 
dule :  MM.  Hurtebise,  à  Beauvoir-sur-Niort  ;  Re- 
nard (Armand),  à  Bouillé-Loretz  ;  Thoreau 
(Louis),  Vrèrcs,  à  Gersay  ;  Nivet  (Pierre),  à  Mau- 
zé-Thouarzais. 

Pour  l'ensemble  de  l'exploitation  agricole  de  la 
Société.  —  Diplôme  de  médaille  de  vermeil  grand 
module  :  MM.  Ricard,  Allenet  et  Cie,  de  la  Distil- 
lerie de  Mclle. 

Prix  d'horticulture. 

Prix  d'Honneur,  objet  d'art  et  5oo  fr.  :  M. 
Pajou  (Charles),  horticulteur  pépiniériste  à  Bres- 
suire. 

5oo  fr.  et  une  médaille  de  bronze  :  M.  Bon- 
neau  (Auguste),  pépiniériste,  à  Niort  ;  M.  Breillat 
(Alphonse),  horticulteur-fleuriste,  à  Niort. 

3oo  fr.  et  une  médaille  de  bronze  :  M.  Brelais 
(Jules),  maraîcher,  à  Niort. 


BIBLIOGRAPHIE 


La  Mutualité  Agrxole  (Associations  Agricoles, 
Offices  Agricoles,  Chambres  d'Agriculture),  par 
J.  SiMONOT,  ingénieur-agricole,  licencié  en 
Droit,  adjoint  à  la  Direction  des  Services 
.  Agricoles  du  Jura.  —  Une  brochure  in-8  de 
112  pages.  —  Librairie  Agricole  de  la  Mai- 
son Rustique,  26,  rue  Jacob,  Paris.  —  à  francs; 
franco,  4  fr.  50. 

Cette  brochui'e  est  excellente.  Elle  n'est  pas, 
eu  effet,  ce  que  l'on  pourrait  craindre,  en  raison 
du  sujet  qui,  tant  de  fois,  a  été  l'occasion  de  dis- 
cours dont  autant  emporte  le  vent. 

M.  Simonot,  après  avoir  mis  la  main  ù  la  pâte, 
a  voulu  donner  un  petit  guide  pratique  du  mu- 
tualiste ;  je  veux  dire  de  l'homme  d'action,  dé- 
sireux de  connaître,  pour  les  mettre  en  œuvre, 
les  ressources  diverses  de  la  Mutualité.  "L'auteur 
satisfait  pleinement  notre  attente  en  étudiant  le 
mécanisme    des    Associations   syndicales,    Comices 


agricoles,  Sociétés  d'Agriculture,  Syndicats,  Coo- 
pératives d'Elevage,  de  Laiterie  et  de  Froma- 
gerie, Coopératives  vinicoles.  Syndicats  de  Bat- 
tage, Greniers  coopératifs.  Coopératives  de  cul- 
ture mécanique.  Le  régime  juridique  des  coopé- 
ratives agricoles  est  pleinement  expliqué. 

De  même  les  Caisses  locales,  régionales  et  l'Of- 
fice national  de  Crédit  agricole,  les  Associations 
pour  les  assurances  trouvent  dans  l'ouvrage  de 
M.  Simonot  un  clair  commentateur.  Enfin,  sont 
envisagés  les  Offices  agricoles  et  les  Chambres 
d'Agricultures,  dans  leurs  grandes  lignes. 

Ce  simple  ai)erçu  prouve  que  cette  brochure 
sera  un  guide  précieux  pc^r  les  Agriculteurs  sou- 
cieux de  bénéficier  de  l'organisme  si  souple  de 
la  mutualité.  L'auteur  se  trouve  d'ailleurs  dans 
un  département  où  le  mutualisme  effectif,  et 
non  pas  simplement  verbal,  est  particulièrement 
en  honneur.  Ad.-J.  Ch. 


ACADÉMIE  D* AGRICULTURE  DE  FRANGE 


Séance  du  21  juin  1922.  —  Présidence 
de  M.   Prosper  Gervais. 

M.    le   ministre   de   l'Agriculture   fait  connaître 
qu'une  allocation  de  20  000  francs  a  été  attribuée 


à  l'Académie  sur  les  fonds  disponibles  provenant 
de  la  liquidation  du  consortium  de  la  Fédération 
métallurgique,  à  charge  pour  elle  de  l'employer  à 
encourager   les    œuvres   agricoles.     Des    remercie- 


ACADEMIE  0  AGRICI 
miulj  soni  adrvsstfs  à  M.  le  luiaislrv  de  l'Agricul- 

lUIY. 

Mort  d  un  correspondant. 
Ai.    U   Secrélain  p<rpituel     f«it     conuaiUrc     à 

r Académie  la  luorl.  qu'il  a  appriso  seukiucat  tar- 
di^enu'iU.  vluu  corrvsjKkudaut  M.  A.  Hurion.  pro- 
fesseur Je  physique  et  de  UK^ivrologie  à  la  Fa- 
^..,11..  .K-s  Science*  de  Dijon.  M.  Hurion,  qui  s'èlai» 
'.an>  le*  élud<>  uiëleviroU^iquo*,  a%-îùl  èlé 
■  la  dinvliou  et  de  rorganis-ition  de  la 
Malion  rxiriouale  de  mèlêoroli^pîe  agricole  crwe 
(VHH    l.i  Ix^urgv^gne. 

Sur  les  conséquences  économiques 
de  la  Guerre. 

M.  l*rosp^r  O^rvais  aui»lv*c  défaut  IWcadèniic 
un  ouvrage  que  vient  de  publier  M.  Edmond  The- 
ry  :  L«  Conséquences  économiques  de  la  Guerre, 
m  Tolume  d'un  intérêt  puissant  qui  êclairv  de  la 
'  I  la  plus  lumineuse  et  la  pUis  saî<i**;uilc  les 
iiîtès  de  rhcure  présente  et  les  répervussions 
a^^^^  Uhis  ordres  que  la  guerrv  a  oxercéi's  sur  notre 
rvx^uomie  nationale  ». 

M.  Thery  dresse  en  quelque  sorte  le  biUui  ik"  ce 
que  la  guerre  a  lait  perdre  à  la  FraïKV  ;  il  Iracv 
le  tabU^u  de  ce  qu'elle  était  en  1914.  et  eu  p;iral- 
kle.  le  lable;»u  de  rélat  où  elle  m^^  trouve  aujour- 
d'hui. 

C'est  d'abord  noire  production  agricole  ;  dans 
le  chapitre  qu'il  lui  consacre,  M.  Ed.  lliéry  résu- 
me admirablement  tout  ce  qui  a  été  dit  à  IWcadé- 
mie  du  déficit  de  notre  production  en  céréales,  en 
viande,  en  fourrages,  plantes  sarclées,  en  légumes 
«vs.  en  vins  cl  en  alcooî  :  des  causes  diverses 
qui  l'ont  engendré  et  de  ta  hauss**^  formidable  des 
prii  qui  en  a  été  la  conséquence.  Il  montre  que 
cette  diminution  de  la  production,  coïncidant  avec 
la  hausse  des  salaires,  des  engrais,  des  bèti-s  de 
travail,  dos  moyens  de  transport,  et  avec  une  forte 
augmeutation  de  la  cons<^mmalion.  provoqua  à 
la  fois  une  élévation  des  prix  de  vente  des  denrées 
alim.^ntaircs  inJiiS'uos  et  une  maJ4xation  du  coût 
des  produits  achetés  à  grands  frais  sur  les  mar- 
chés étrangers,  majoration  aggravée  encore  p^ir  la 
hausse  du  fret  et  celle  de  no«  changes,  par  le 
relèvement  des  tarifs  de  chemins  de  fer  et  des 
transports  fluviaux.  Du  i**  janvier  191^  au  3i 
décembre  ioîo.  c'esl-à-dire  pendant  les  sept  an- 
nées qui  ont  tlê  affectées  par  la  guerre,  la  France 
a  deukandé  iâ  milliaaijs  39i>  millions  de  francs 
«k  produits  alimentaires  à  rélranger.  soil  une 
^  i  nne  annuelle  de  6  milliards  ÂSô  millions  de 
s.  alors  que  pendant  la  ^tériode  septennale 
ji'Cedente  —  1907-191^  —  nos  importations  de 
mèmt'  nature  n'«»"ai«*nt  att>^int  «pie  9  milliards  979 
mil  T^ne  annuelle  de 

I   n  -.    Si  l'on  déduit 

de  >  exportations  ali- 

naei.  _        J    pour  les  sept 

dernuri->  aiiiievs  se  lrv>u%e  ranK-né  à  5S  milliards 
790  millions  :  c'est,  à  quelqu«'s  milliards  près,  le 
total  de  U  <!•  ':<  ;  ublique  de  France  au  moment  où 
la  guerre  .1   •v!.uê. 

Les  chapitre^  suivants   <oot  consacrés  aux   ma- 


LTLRE  DE  PR.\M.E 

tiens  premières,  aux  objets  fabriqués,  au  cotn- 
merce  extérieur  total  de  la  France,  aux  co/onîAs, 
aux  chemins  de  fer,  à  la  nturine  marchaitde. 

La  dernière  jmrlie  de  l'ouvrage  de  M.  Edmond 
Théry  traite  du  cré»fi<,  des  finances,  de  la  Detle  pu- 
blique, de  la  fortune  publique  de  la  France  avant 
et  après  la  guerre  :  c'est  peut-èti\>  aussi  stmi  côté 
le  plus  émouvant,  en  ce  qu'il  déctnivn',  sur  des 
matières  difticileinont  acci^siblvs  au  grainl  (Hiblic. 
des  pei>jKvli\es  redoutables.  bien  faites  pour 
troubler  les  esprits,  même  les  plus  optimisti^. 

.\u  total,  l'accroissement  de  notre  dette  ressort, 
depuis  le  début  de  la  guern',  à  353.900  millions, 
notre  dette  extérieure  étant  comptée  pour  sa  va- 
leur au  pair.  Quant  à  l'accroissement  des  charges 
publiques  annuelles  résult^wt  de  la  dette  publique, 
il  dép^xsse  actuellement  1 1  milliards  de  franc*.  Ksl- 
il.  dans  ces  conditions,  admissible  que  le  fardeau 
écrasant  de  nos  régions  dévastées  reste  à  notre 
charge",  et  que  le  pivblème  des  ivjKii-atit>ns  ne  rv- 
V\>ive  jvis  k)  solution  à  laqiK'Ile  nous  avons  droit  .* 

Toutefois.  M.  Evlmond  ïhéry  pense  qu'au  mi- 
lieu des  motifs  d'appréhension  et  des  craintes, 
qu'au  travers  des  difficultés  de  tous  ordres  qui 
nous  êtixignent.  il  est  des  raisons  sérieuses  d'es- 
pérer. Mais  il  ne  dissimule  [vis  que  nous  devons 
surtout  compter  sur  nous-mêmes.  A  ses  yeux,  uiK- 
•UHresisilé  inéluctable,  une  loi  inexorable,  jièse  sur 
ia  France,  le  travail.  —  le  travail  acharné  de  la 
nation  tout  entièiv  appliquée  sans  relâche  et  dans 
tous  les  ordre>s  aux  œuvres  de  prœluction.  Il  voit 
Jans  k-  travail  le  garant  et  le  gage  des  lendemains 
rx'jxi  râleurs. 

Prix  de  revient  de  rhectolitre  de  vin 
dans  Uii  domaine  moyen  de  l'Hcrault. 

M.  FcrrK'uiihU  cxyto^c  vlevanl  l'.Xciidémk'  qiK'l  esi 
à  l'heure  actUv-lle  le  prix  de  revient  de  rheeloBtrr 
de  vin  dans  un  domaine  moyen  de  l'IUraidl  ;  iî 
a  choisi  ce  ilép;trtement,  le  plus  gros  ptxxlucteur 
de  »"in  en  France,  et  un  domaine  de  00  hecUr*' 
assi-ï  répandu  dans  la  région  iiKTidionuk. 

Quant  à  la  protluction.  éliminant  le*  \ignr5  *ui 
coteau  sec  ou  celles  cultivées  dans  des  conditiou* 
anormales  i vignes  soumises  à  la  submersion),  i! 
l'a  évaluée  à  70  hectolitres  à  Thectare. 

Le  tableau  délailW'  des  dépenses  qu'il  a  dreaer. 
avec  grand  soin,  par  nature  des  travaux,  a  éle 
contrôlé  iwr  M.  Auguste  Jamme.  présiik-nt  as  l» 
Sock'té  centrale  d'Agriculture  de  l'HérauU.  Il  of- 
fre toutes  gkrantii's  d'exaclilude.  H  se  résBBK' 
ainsi  : 

par  k«vl*r<> 

I*  frvis  de  culture  i^laille.  déchaussage, 
fumure,  culture,  etc.) Fr.      i  9r><i 

■i"  rnn'lcmen/4  dirers  isoufrages.  sulfata- 
ges, elc.) w:< 

3»  Vendange  et  vinification    7** 

i"  frai*  généraux  (  régiss<"ur.  vak-ur  loca- 
tive,  imposition-,  assumncos.  .itnortisse- 
inent.  de.) •  i^'» 

Total   Fr.     4  060 

Par  hectoUtrc  de  vin  :  66  fr.  5o. 

En  1893,  Henri  Mares  avait  présenlé  au  Congri's 


couhksi'Onda:  c-:  —  conseils  fkatiolks 


21 


inUrrnalional  de  vilicullure  de  Montpellier  un  cal- 
cul analogue,  qui  faisait  ressortir  les  dépcnges 
ywi  hectare  à  i  096  fr.  L/;s  frais  de  cclUt  épo^^ue 
sont  donc  aujourd'fiui  multipliés  par  le  cw.-fficieni 
/j.a5. 

Si  l'on  suppose,  sur  un  domaine  placé  dans  les 
mêmes  conditions,  nne  production  plus  élevée,  le 
prix  de  revient  de  l'hectolitre  s'abaisse  sensible- 
ment. Il  n'est  plus  que  de  fiÇ)  fr.  5o  pour  k>o  hec- 
tolitres et  de  4o  fr.  .3o  pour  i3o  hwtolitres  à 
l'hoclare.  Mais  si,  au  contraire,  la  production 
s'abaisse,  je  prix  de  revient  s'élève  pour  attf;indre 
8g  fr.  .Vj  pour  une  pro<Juction  de  5o  h<;ctolitres  à 
ITicct'ire.  C'est  pour  ce  motif  que,  dès  que  des 
accidents  locaux  (mildiou,  gnlle,  insectes,  etc.) 
viennent  diminuer  la  production,  le  viticulteur  est 
rapidement  en  déficit,  si,  ailleurs  la  récolte  res- 
tant satisfaisante,  le  cours  du  vin  ne  change  pas. 

W.  Ferrouillat  ajoute  que  le  prix  qu'il  vient 
de  donner  serait  actuellement  plutôt  au-dessous 
de  la  réalité,  car  les  ouvriers  vignerons  viennent 
de  réclamer  et  d'obU^nir  des  élévations  notables 
de  salaire. 

M.  le  Président,  en  remerciant  .M.  Férouillat  de 
6on  intéressante  communication,  exprime  le  vœu 
de  voir  faire  les  mêmes  calculs  pour  toutes  nos 
récrions  viticoles. 

Le  dessèchement,  l'assainissement 
et  la  mise  en  culture  des  Marais  Pontins. 

\f.  Alfred  Massé,  qui  avait  été  envoyé  par  le 
Gouvernement,  en  qualité  de  président  de  la  Dé- 
légation franç-ijjse  à  la  VI*  assemblée  de  l'Institut 
international  d'Agriculture  de  Home,  a  pris  part 
à  une  exciir-ion  organisée  aux  Marais  Pontins.  Il 
entretient  l'Académie  des  importants  travaux  qui 
s'y  poursuivent,  en  'ue  de  les  dessécher,  de  les 
assainir  et  de  les  mettre  en  culture  . 

Ces  marais  couvrent  'environ  70  000  hectares, 
leur  amélioration  comporte  un  des  problèmes  les 
plus  complexes,  à  la  fois  économique  et  humani- 
taire. Il  s'agit  d'assainir  la  contrée  et  de  la  mettre 
en  culture,  de  lutter  à  la  fois  contre  la  malaria 
et  contre  les  eaux. 

En  19 19,  sous  le  titre  de  Société  des  Bonifische 
Pontins,  et  avec  l'appui  de  la  Bunca  di  Roma,  un 
groupement  fut  constitué  qui  se  mit  résolument  à 
l'œuvre  et,  profiUint  des  expériences  passées  et 
des  étudrs  déjà  faites,  arrêta  un  programme  et  en 
(•jon\m<n:.i   l'exécution. 


Les  premières  réalisation.s  font  bien  augurer  de 
l'avenir. 

Sur  les  différents  engrais  potassiques. 

M.  Lirulet  présente  l'int^iressante  note  que  voici 
de  M.  A  Couturier  sur  les  sels  de  potass<;  des  gi- 
sements de  Stassfurt  et  de  l'Alsace  : 

Les  Allemands  n'ont  presque  pas  de  sulfate  de 
potasse  naturel  ;  on  n'en  trouve  que  dans  la  po^y- 
halite  (sulfate  à  bases  multiples;  et  la  sctiœnUe 
(sulfate  double  de  potasse  et  de  magnésie;  qui 
sont  trop  peu  abondantes  pour  faire  l'objet  d'une 
<  xploitation  régulière.  Tous  les  sel»  bruts  de  po- 
tasse des  gisements  allemands  sont  de»  ctdorures 
de  potassium,  même  la  kaïnile.  Contrairement  à 
ce  qu'on  enseignait  autrefois,  la  kainite  est  un 
mélange  de  chlorure  de  potassium  et  de  sulfate 
de  magnésie.  Les  gisfiments  de  kajnite,  relative- 
ment très  limités,  sont  épuis*;s  depuis  des  années 
et  le  Kalisyndikal  vend  sous  ce  norn,  depuis  plus 
de  quinz*'  ans,  tous  les  sels  bruts  de  potasse  dé- 
pourvus de  chlorure  de  magnésium  et  contenant 
plus  de  12  p.  icK;  de  pot^isse.  Les  principaux  sont 
la  sylvinite,  mélange  de  chlorures  de  potassium  et 
de  sofjiurn,  que  nous  retrouverons  en  Alsace  et 
le  hurtsalz,  dans  lequel  le  sulfate  de  magnésie 
s'ajoute  à  la  sylvinite. 

Ce  qui  différencie  les  gisements  de  Mulhouse  de 
la  plupart  des  gisements  allemands,  c'est  l'ab- 
sence de  sulfate  de  rnagn/isie,  que  les  Allemands 
utilisent  à  la  fabrication  du  sulfate  de  potasse;  en 
l<;  faisant  réagir  sur  le  chlorure  de  potassium  tiré 
de  la  carnallite.  On  assure  que  ce  procédé  est 
plus  avantageux  que  le  traitement  du  chlorure 
par  l'acide  sulfurique  et  grâce  à  la  dépréciation 
du  mark,  les  usines  allemandes  ont  pu  offrir  en 
France,  il  y  a  quelques  mois,  du  sulfate  de  po- 
tasse à  un  prix  très  inférieur  à  son  prix  de  revient 
en  Alsace. 

Quant  à  l'emploi  du  sulfate  de  potasse,  il  est 
limité  en  France  à  quelques  cas  spéciaux,  comme 
le  rappelait  M.  Schlœsing  et  M.  Couturier  est  per- 
suadé qu'avec  certaines  précautions,  notamment 
l'usage  plus  répandu  des  chaulages,  on  pourrait 
employer  le  chlorure  et  même  la  sylvinite  sur  la 
grande  généralité  des  terres  et  des  cultures  en 
France,  comme  on  le  fait  en  Allemagne  et  en 
Belgique. 

H.     HlTIEK. 


CORRESPONDANCE  ~  CONSEILS  PRATIOLES 


—  y"  6948.  —  i"  Nous  ne  sommes  pas  partisan 
des  auges  à  porcs  à  volet  cylindrique  dont  le 
fonctionnement  laisse  toujours  à  désirer  et  qui, 
de  [)lus,  occasionnent  une  gène  au  cochon  lors- 
qu'il prélève  ses  aliments,  par  suite  du  peu  de 
dégagement  laissé  au-dessus  de  l'auge.  Voyez  à 
ce  suj<'t  le  3*  volume  des  Logements  des  Animaux, 
Bergeries,  Porcheries,  de  M.  Ringelmann,  à  la  Li- 
brairie agricole  de  la  Maison  Rustique,  26,  rue 
Jacob,  à  Paris,  où  la  question  des  auges  de  por- 
cheries est  étudiée  aux  pages  92  à   100. 


2°  Nous  ne  connaissons  pas  encore  d'application 
du  combustible  dont  vous  parlez  aux  tracteurs  ; 
nous  attendons  le  renseignement  concernant  le 
prix  et  le  lieu  de  la  vente  en  gros  ;  le  prix  doit 
être  aux  environs  de  70  francs  au  moins  les  cent 
kilogr.  —  (M.  R.) 

—  N*»  6182  (Haute-Vienne).  —  Les  matières 
de  vidanges  ne  peuvent  être  employées  à  l'arro- 
sage de  prairies  que  fortement  étendues  d'eau, 
ainsi  que  vous  le  faites.  Nous  ne  croyons  pas  que 
les  dépon«es  de  construction  d'une  grande  citerne 


22 


L.\  SEMAINE  MÉTÉOHOLOGIQLE 


close,  <onduisanl  à  du?  frai<  siipplémcnUiircs  do 
ponipago  et  d'épandaj^fo  soient  récupérées  par  une 
moindre  jK-rto  de  principes  fertilisants.  Pour  vous 
fouiTiir  »m  renseigumifiit  plus  complet,  il  con- 
vieadrail  do  nous  donner  quelques  détails  sur 
votre  installation  actuelle,  uu  croquis  avec  quel- 
ques dimensions  principales  du  réservoir  actuel  et 
de  sa  position  relativement  aux  riirol. •*  d'arrosape 
des  prairies.  —  (M.  R.) 

M.  G.  P.  (Eure).  —  i"  Vous  êli>  piopric  lair<s 
depuis  peu  de  temps  d'un  moulin  hydraulique 
avec  le  canal  et  le  vannage  permettant  d'amener 
l'eau  de  l'Eure  à  ce  moulin,  situé  à  trois  kilo- 
mètres. Des  travaux  en  planches  ont  été  entre- 
pris par  le  précédent  propriétaire  pour  protéger 
les  berges  de  la  rivière,  mais  l'eau  commence  à 
filtrer  à  nouveau,  pouvant  amener  une  rupture 
de  planches  et  provoquer  une  inondation  dans  le 
cas  de  crue  de  l'Eure.  De  nouveaux  travaux  de 
protection  sont  nécessaires,  et  ils  incombent  in- 
contestablement ati  propriétaire  du  moulin,  quf 
resterait  responsable  vis-à-vis  de  ses  voisins  de 
tous  préjudices  causés. 

2^  La  question  étant  ainsi  résolue,  il  se  trouve 
qu'un  voisin,  propriétaire  de  pâturages,  a  établi  un 
pont  sur  le  canal  pour  sa  commodité  personnelle. 
Pour  ce  faire,  il  s'esl  servi  comme  point  d'appui 
du  vannage  ot,  par  suite  de  cette  manière  d'agir, 
a  reconnu  tacitement  qu'il  était  obligé  de  contri- 
buer aux  réparations  pouvant  survenir  au  van- 
nage. Le  cas  peut  être  assimilé  à  celui  d'une 
mitoyenneté.  Si  ce  voisin  refuse  sa  participation. 
vous  seriez  en  droit,  en  voln-  qualité  de  proprié- 
taire du  vannage,  de  lui  faire  supprimer  son 
pont.  Vous  pouvez  l'appeler  en  justice  de  paix 
f'I  lui  réclamer  «i  quote-part  dans  les  réparations 


à  faire,  lui  déclarant  vos  intentions  en  cas  de  no»- 
acceptation. 

Nous  supposons,  bien  entendu,  que  ce  pont  «« 
constitue  pas  une  servitude  de  passage  ou  autre,  et 
qu'il  n'existe  aucun  titre  établi  à  son  sujet  par  le 
précédent  propriétaire  du  moulin  et  du  vannage. 
—  (M.  D.) 

—  N°  10129  (Basses-Pyrénées).  —  Il  y  a  plu- 
sieurs maisons  qui  fournissent  des  levures  de 
vin  :  Ross,  à  Besiinçon  ;  Jacquemin,  à  Maizéville 
(Meurthe)  ;  l'Institut  Pasteur,  rue  Dutot,  à  Parie, 
ele,  etc.  Le  prix  est  variable  et  de  5  à  8  fr.  It 
kilogr.  —  (L.  Mat.) 

—  N"  7207  (Vienne).  —  La  maladie  de  la 
goutte,  chez  les  vaches  laitières,  est  une  affection 
du  système  osseux  qui  se  traduit  par  des  douleur* 
osseuses,  des  douleurs  articulaires  et  une  fragilité 
spéciale  du' scpiclctte.  Les  malades  peuvent  se  faire 
des  fractures  en  tombant  ou  en  faisant  des  effort» 
violents.  Il  importe  beaucoup  de  ne  pas  les  faire 
poursuivre  par  des  chiens  et  de  ne  pas  les  bruta- 
liser pour  les  faire  marcher  . 

Dans  la  saison  où  nous  nous  trouvons,  l'inter- 
vention la  plus  simple  consiste  à  laisser  les  mala- 
des au  pâturage  en  permanence,  là  où  la  nourri- 
ture peut  être  abondante.  Si  cette  mesure  ne  peut 
être  prise  et  que  l'alimentation  à  l'étable  soit  de 
nécessité,  il  est  utile  d'ajouter  aux  rations  ordi- 
naires dn  tourteau  tourteau  d'arachides  cm 
tourteau  de  coton,  ou  tourteau  de  palmiste,  à  la 
dose  progressive  de  5oo  gr.  à  i  kilogr.  et  i  ki- 
logr. 5oo  par  jour,  durant  quelques  semainet. 
Distribuer  en  plus  sur  les  rations  du  phosphate 
de  chaux,  deux  cuillerées  à  bouche  par  jour,  ««r 
le  tourteau  ou  du  son.  L'amélioration  est  toujoun 
lente  et  demande  phi<irurs  «emaines.  —  (G.   M.) 


LA  SEMAINE  MÉTÉOROLOGIOUE 


Semaine  du  18  au  'M  juin  192 

2  (0BSF:RVAT01RE  du  parc  SA/NT-MAUR) 

JOUR? 

ET     DATRS 

température' 

Vent 

0 

■^    2 

V 

■D 

t-      0 

S  := 

3  - 

n 

X 

1 
REMARQUES  DIVERSES 

M 

E 
■5  - 

£ 

c 
c 

0 

Écart 

SUP 

la  nor- 
male 

millim. 

lieurcs 

millim. 

Dim. .  .     \H  inin 

706.9 

9»2 

1602 

laoQ 

-  308 

N 

3  6 

" 

Rosée,  temps  nuageux. 

Lundi..     19    — 

769  5 

7.0 

19.0 

14  3 

-  2.6 

Var. 

1.3 

•' 

Rosée,  temps  couvert. 

Mardi.      20    — 

799.7 

12.1 

23.5 

18.2 

-f  12 

Var. 

D.it 

•- 

Rosée,  temps  nuageux. 

Mercredi  21     — 

767.9 

11.5 

24.0 

18.0 

4-  0.9 

N 

6  0 

» 

Rosée,  nuageux,  brume. 

Jeudi..     22     — 

767.? 

11   1 

21  5 

16.9 

-  0  3 

NO 

Il   4 

i> 

Rosée,  beau  temps. 

Vendredi  23    — 

761.7 

10.6 

21.2 

15  :{ 

-  2.0 

SO 

4.9 

3.1 

Ro'ée,  pluie  laprès-midi. 

Samrdi.    24    — 

761.3 

9.4 

20.1 

15.0 

-  2.3 

SO 

4  4 

» 

Rosée,  temps  nuageux. 

MoyennM  el  tolsut  . . 

766.7 

10.2 

20.8 

Ib.S 

» 

» 

37.5 

3.4 

Pluie  depuis  le  I"  janvier: 

Kc«rls  sur  la  normale 

-  t.O 

+  1.3 

-  2.1 

1.3 

» 

» 

lli.7 
<lnr  thi^ff 

" 

En  1922 .341mm 

Normale    ...     261                | 

REVUE    COMMERCIALE 


23 


REVUE  COMMERCIALE 


Situation  agricole  —  Les  pluies  tombées  la  t,>- 
maine  dernière  ont  été  irrégulières  ;  elles  ont  dé 
partout  bienfaisantes,  mais  certaines  régions  se 
plaignent  encore  de  la  sécheresse.  En  quelques 
endroits,  les  pluies  ont  quelque  peu  gêné  la  ré- 
colte des  foins  et  même  déprécié  leur  qualité. 

L'apparence  des  cultures  de  blé  est  très  irré- 
gulière ;  il  y  a  beaucoup  de  blés  clairs  et  envahis 
par  les  mauvaises  herbes.  De  même,  les  avoines 
sont  remplies  de  sauves  ;  les  orges  sont  plus  [no- 
près. 

Les  vignes  ont  généralement  bien  traversé  la 
période  humide  et  froide  que  nous  avons  subie  ; 
dans  la  région  du  Centre  et,  en  particulier,  en 
Loir-et-Cher,  le  vignoble  a  une  belle  apparence. 

Blés.  —  Les  offres  de  blés  indigènes  sont  tou- 
jours peu  importantes  et  rapidement  absorbées 
par  la  meunerie  ;  les  prix  restent  soutenus. 

On  vend,  aux  loo  kilogr. ,  sur  les  marchés  des 
départements  :  75  fr.  à  Angers,  76  fr.  à  Arras, 
78  à  78,25  à  Albi,  80  fr.  à  Agen,  76  fr.  à  Blois, 
77  à  78  fr.  à  Brienon,  76  à  77  fr.  à  Bourges,  78 
à  79, 5o  à  Bar-le-Duc,  79  à  80  fr.  à  Châlons-sur- 
Marne,  76  à  76  fr.  à  Ghâteauroux,  76  fr.  à  Char- 
tres, 74,00  à  Caen,  77  fr.  à  Evreux,  78  fr.  à  La 
Rochelle,  76,50  à  Laon,  77  fr.  à  La  Roche-sur- 
Yon,  75  fr.  à  Laval,  78  fr.  à  Limoges,  78  à  80  fr. 
à  Mâcon,  77  fr.  à  Montereau,  80  fr.  à  Nancy,  76 
fr.  à  Nantes,  76  fr.  à  Niort,  70  à  70  fr.  à  Quim- 
per,  75  à  77  fr.  à  Nevers,  76  fr.  à  Nantes,  76,50  à 
Orléans,  75  fr.  à  Rennes,  76  à  78  fr.  à  Rouen,  75 
à  75, 5o  à  Saint-Brieuc,  77, 5o  à  78,50  à  St-Eticnne, 
76  à  78  fr.  à  Tours,  79  à  81  fr.  à  Troyes,  81, 5o 
à  82  fr.  à  Strasbourg,  78  à  79  fr.  à  Toulouse. 

A  la  Bourse  de  Commerce  de  Paris,  la  cote  of- 
ficielle du  blé,  au  marché  réglementé,  a  été  éta- 
blie à  79,5o,  ce  qui  représente  une  hausse  de 
I  fr.  25  sur  celle  de  la  semaine  dernière.  Les 
oours  pratiqués  par  la  meunerie  accusent  une 
plus-value  de  5o  à  75  centimes  par  quintal.  On  a 
payé,  aux  100  kilogr.  départ,  les  blés  de  l'Aube, 
ëe  l'Yonne,  de  la  Côte-d'Or  78  à  78,50  ;  d'Eure- 
et-Loir,  de  Seine-et-Marne,  du  Loiret  76,50  à  77 
francs  ;  de  l'Allier  77,50  à  78  fr.  ;  de  la  Vienne  et 
de  l'Indre-et-Loire.  76,50  à  77  fr.  ;  de  l'Aisne,  de 
l'Oise,  77,25  à  77, 5o. 

La  hausse  a  fait  de  nouveaux  piogrès  sur  les 
marchés  américains,  où  l'on  cote  aux  100  kilogr., 
on  tenant  compte  d\i  change  :  55,66  à  New -York, 
48, 5i  à  Chicago,  49,67  à  Bucnos-Ayres. 

Les  achats  de  blés  étrangers  ont  pris  plus  d'im- 
portance ;  on  les  cote,  en  ce  moment,  de  59  à 
Sa  fr.,  ports  de  France,  droit  de  douane  non  com- 
pris. 

Farines.  —  Offres  plutôt  faibles  et  prix  station- 
aaircs  ;  on  paie  de  gS  à  97  fr.  le  quintal  au  mou- 
lin. La  boulangerie  de  Paris  continue  à  payer  io4 
francs  le  quintal  rendu.  Les  farines  (!<'  seigle  va- 
lant de  68  à  70  fr.         ^ 

Sons.  —  Transactions  peu  nombreuses.  Autour 
i*  Paris,  on  paie  de  29  à  3i  fr.  ;  dans  l'Est,  de 
5a  à  35  fr.  Les  recoupetles  valent  3o  fr.  le  quin- 
tal départ. 

Seigles.  —  L'activité  des  ventes  se  ralentit  ;  les 
piTx  fléchissent.  On  cote,  aux   100  kilogi.  départ. 


les  seigles  de  Champagne,  de  Brie,  de  Beaucc,  48 
à  49  fr.  ;  du  Centre  46, 5o  à  48  fr. 

Avoines.  —  Les  offres  étant  très  réduites,  les 
cours  sont  en  hausse.  Aux  100  kilogr.  départ,  on 
cote  :  avoines  grises  d'hiver  du  Poitou  et  du  Cen- 
tre 71  à  71,75  ;  avoines  grises  de  Brie  et  de  Beau- 
ce  68  à  68, 5o   ;  avoines  noires  du  Centre,   70  fr. 

Les  avoines  étrangères  sint  cotées  de  45  à  48 
Itancs  le  quintal,  ports  de  France. 

Orges.  —  Affaires  assez  actives  à  des  prix  très 
fermes.  On  vend  aux  100  kilogr.  départ  :  les  or- 
ges de  brasserie  de  Champagne  65  à  67  fr.  ;  de 
Seine-et-Marne  65  à  66  fr.  ;  de  la  Mayenne  et  de 
la  Sarlhe  63  fr.  ;  du  Puy-de-Dôme  68  à  70  fr.  ; 
de  la  Vieime  62  à  63  fr.  ;  les  escourgeons  de  Brie 
et  de  Beauce  64  fr.   ;  de  Champagne  62  à  63  fr. 

Céréales  diverses.  —  Offres  presque  nulles,  la 
qualité  laisse  à  désirer,  aussi  les  prix  sont  en  bais- 
se. On  ne  paie  plus  les  sarrasins  de  Normandie  et 
du  Centre,  que  78  à  79  fr.  et  ceux  de  Bretagne 
77  à  78  fr.   les   100  kilogr  départ. 

Fourrages.  —  Au  marché  de  La  Chapelle,  les 
cours  sont  restés  stationnaires.  On  a  payé  les 
luzernes  et  sainfoins  nouveaux  de  24o  à  260  fr. 
les  100  bottes  de  5  kilogr.,  rendues  à  Paris,  droit 
d'entrée  et  frais  de  camionnage  compris. 

Les  vieux  fourrages  ont  été  cotés  comme  suit  : 
luzerne  270  à  000  fr.  ;  regain  260  à  290  fr.  ;  foin 
23o  à  270  fr. 

En  Seine-et-Marne,  on  paie  aux  i  000  kilogr..  à 
Meaux   :  sainfoin  4oo  fr.    ;  luzerne  3oo  à  35o  fr. 

Dans  le  Centre  et  l'Est,  les  foins  nouveaux 
s'achètent  sur  la  buse  de  28  à  3o  fr.  le  quintal 
départ. 

Pailles.  —  Cours  en  hausse  de  5  fr.  sur  la 
paille  de  blé,  en  baisse  de  5  fr.  sur  celle  d'avoine. 

Au  marché  de  La  Chapelle,  on  a  vendu  aux 
100  bottes  de  5  kilogr.,  rendues  à  Paris  :  piiille 
de  blé  100  à  ii5  fr.  ;  paille  d'avoine  90  à  io5  fr.; 
paille  de  seigle  100  à  120  fr  . 

Bétail.  —  Au  marché  de  La  Villette  du  lundi 
26  juin,  le  gros  bétail  s'est  bien  vendu,  à  dos 
cours  en  luuisse  de  10  à  i5  centimes  par  demi- 
kilogramme  net.  On  a  payé  les  bœufs  de  l'Allier, 
de  la  Nièvre,  de  la  Haulè-Vii.nne  3.25  à  3,5o  ;  de 
l'Orne,  du  Calvados,  de  la  Seine-Inférieure  3,i5 
à  3,3o  ;  de  la  Mayenne  et  de  la  Sarlhe  2.90  à 
3,25  ;  de  Maine-et-Loire  et  de  la  Loire-Inférieure, 
2,90  à  3,20  ;  du  Cantal  2,85  à  3,i5  ;  les  génisses 
3,60  à  3,65   ;  les  bons  taureaux  2  à  2  fr.  75. 

Vente  difficile  pour  les  veaux,  à  des  prix  faible- 
ment tenus.  On  a  payé  au  demi-kilogramme  net  : 
les  veaux  du  Loiret,  de  Seine-et-Marne,  d'Eure- 
et-Ix)ir  4,^0  à  4,6o  ;  de  la  Maine  4)i5  à  4,55  ; 
de  Maine-et-Loire  3.45  à  4  fr.  ;  de  la  Sarlhe  3,65 
à  4,10  ;  d'Indre-el-Loire  4  à  4,25. 

Pour  les  moulons,  vente  meilleure  à  des  prix 
plus  fermes.  On  a  coté  agneaux  5,75  à  5,90  ; 
moulons  de  l'Allier,  de  la  Nièvre,  du  Cher  5. m  à 
5,3o  ;  du  Midi  0,75  à  'i,4o  le  demi-kilogranirue 
net. 

Cours  soutenus  sur  les  porcs,  cotés  commr  kuit 
au  demi-kilogramme  vif  :  porcs  gras  a,4o  h  -.60  ; 
coches  1,85  à  2,o5. 


24 


REVUE  CO.MMEHCIAI.K 


Marché  du  jeudi  22  Juin 


Entri^es  directe» 
aui  abattoirs 


Bœufs  — 
Vaches  . . 
Taureaux. 

Veaux 

Moutons.. 
Porc? 


Amenas 

tôles 

1  G-'6   , 
^02 
2-3  1 

2  :u 
6  274 

3  lui 


La  Vill. 
listes 

142 

1  008 
3  :<37 
l  022- 


Vaug. 

l£tCB 

111 

31o 
l  409 
1   175 


Ri^scrvcs 
l>a  Vill.     Vaug 

t«tC8 


610 

302 

2  520 

4(0 


t6ti-s 

186 

172 

870 
4ïO 


Prix  maxima  au  kilogramme 


Au  poids  net 
quai,     i'  (|ual.     3'  (|ual. 


Bœufs . . . 

Vaches  . . 
Taureaux 
Veaux  .  . 
Uoutons  . 
Porcs 


6.. 36 
5.10 
4.80 
7. NO 
11.90 
7  70 


5.60 
4.90 
4.10 
6  90 
8.20 
7.58 


4  * 
3.70 
3.70 
5.70 
6.80 
7.14 


Au  poids  vif 
Prix   extrfimcs 

1 . 10  à  3  54 
I.IO      4  22 


1.10 
1  50 
2.40 
3,60 


3.06 
5.22 
5.A6 
5.50 


Marché  du  lundi  2o  juin 


Entrées  directes 
aux  abattoirs 


Bœufs 

Vaches.. . 
Taureaux . 

Veaux 

Moutons.. 
Porcs . . . . 


Amenés 

i^tes 

2  473 
1  .380 

315 

3  144 
12  069 

4  474 


La  Vill. 

•  ôtes 

133 

1  702 
1  412 
1  412 


Vaug. 
lètes 
223 

464 
2  576 
1  520 


Réserves 
La  Vill.      Vaug 


tôtes 
4n0 

324 

2.260 
410 


tètes 
320 

80 
1  010 

60U 


v 


Prix  maxima  du  kilogramme 

Au  poids  nei Au  poids  vif 

(|ual.     2'  quai.     3'  quai.         Prix  extrûmes. 


Bœufs 

Vaches  . . . 
Taureaux . 
Veaux  .... 
Moutons  . . 
Porcs . . .    . 


6.S0 
6  60 
5  10 
7.80 
12.20 
7.70 


5.90 
5.40 
4  60 
6  70 
8  50 
7,58 


4  50 
4.10 
4.10 
5.50 
7.30 
7.14 


1.25  à 
1.25  à 
1.2) 

1  50 

2  54 
3.60 


4  30 

4  3S 
3.8i 
5.10 

5  67 
5.50 


Dans  les  départements,  on  cote   : 

Bordeaux,  par  kilogramme  poids  vif  :  bœufs 
et  vaches  2  à  3,90  ;  veaux  3, 60  à  4)8o  ;  moutons 
2,80  à  4,25  ;  porcs  4  à  4,90. 

Ckolel,  par  kilogramme  poids  vif  :  bœufs  i,85  à 
2,80  ;  vaches  1,80  à  2,70  ;  veaux  4,25  à  4,5o  ; 
porcs  4,5o  à  4,70. 

Dijon,  par  kilogramme  poids  vif  :  veaux  4, 60 
à  5,20  ;  porcs  4  à  4,70  ;  par  kilogr.  net,  mou- 
lons 7,5o  à  10  fr. 

Lille,  par  kilogramme  poids  net  :  bœufs  5  a 
6,3o  ;  veaux  7  à  8,75  ;  moutons  9  à  9,5o  ;  porcs 
6  à  7,5o  ;  agneaux  9,76. 

Lyon-Vaise,  par  kilogramme  poids  vif  :  bœufs 
2  à  4  fr.  ;  veaux  4  à  5  fr.  ;  porcs  4,4o  à  5, 10  ; 
par  kilogT".  net,  moutons  8,26  à  10  fr. 

MarxciUe.  par  kilogramme  poids  net  :  bœufs 
4,5o  à  5,75  ;  vaches  3,5o  à  5,5o  ;  moutons  5,25  a 
6,75  ;  par  kilo^jr.  vif,  porcs  4  à  4,i5. 

Nancy,  par  kilogramme  poids  vif  :  veaux  3,5o 
à  4,5o  ;  porcs  4  à  5, 20  ;  par  kilogr.  net  :  bœufs 
5,5o  à  6,80  ;  vaches  3,5o  à  6,80  ;  moutons,  8  à 
II  fr.  5o. 

Nantes,  par  kilogramme  poids  vif  :  bœufs  2,4o 
à  2,80  ;  vaches  2,60  à  2,80  ;  veaux  4  à  4,5o  , 
moutons  4,25  à  4,75. 


liiiucn.  par  kilogramme  poids  net  :  bœufs  4,- 
à  6.20  ;  vaches  4  à  6,20  ;  moutons  8  à  10  fr.  26. 

Suifs.  —  A  la  Bourse  de  Commerce  de  Paris, 
la  cote  oflicielle  du  suif  frais  fondu  a  été  éta- 
blie à  172  fr.  5o  les  100  kilogr. 

Vins.  —  Les  ventes  sont  calmes  et  les  prix 
stationnaircs.  On  paie  à  l'hectolitre  nu,  sur  les 
marchés  du  Midi,  en  vins  rouges  :  iio  à  120  fr.  à 
Béziers,  iio  à  i25  fr.  à  Montpellier,  112  à  i3o 
fr.  à  Carcassonne,  ii5  à  i25  fr.  à  Nimes,  100  à 
125  fr.  à  Perpignan.  On  paie,  à  Béziers,  les  vins 
blancs  de  Bourrct  cl  de  Picpoul  de  iio  à  i25  fr. 

A  Chalon-sur-Saône,  on  vend  à  l'hectolitre  : 
vin  louge  126  à  i3o  fr.   ;  vin  blanc  i3o  à  i45  fr. 

Sucres.  —  Cours  en  baisse.  A  la  Bourse  de 
Commerce  de  Paris,  le  sucre  blanc  n°  3  est  coté 
170  fr.  5o  les  100  kilogr. 

Laines.  —  On  paie  au  kilogramme  les  laines  en. 
suint  :  6  à  6,5o  à  Châlons-sur-Marne,  3, 60  à  4,5o 
à  Amiens,  5,4o  à  5,So  à  Troyes,  3,5o  à  3, 80  a- 
Carpenlras,  5  fr.   dans  l'Eure-et-Loir. 

Cocons.  —  Le  Ballelin  de  l'Union  des  mar- 
chands de  soie,  de  Lyon,  publie  les  intéressants- 
renseignements  suivants  sur  la  campagne  sérici- 
cole  et  les  prix  des  cocons. 

Depuis  nos  derniers  avis,  la  température  a  été 
très  favorable  aux  chambrées  des  régions  tardives^ 
qui  arrivaient  à  la  bruyère  et  qui  ont  donné,  en 
général,  une  très  belle  réussite.  De  ce  fait,  les- 
échecs  assez  nombreux  que  nous  avions  signalés 
dans  notre  précédent  Bulletin,  pourront  être  en 
partie  compensés.  Toutefois,  en  raison  de  ces 
échecs,  et  aussi  du  manque  de  poids  des  cocons, 
on  estime,  d'ores  et  déjà,  que  le  résultat  de  la- 
récolle,  malgré  une  augmentation  assez  sensible 
de  la  quantité  de  graines  mises  à  l'éclosion,  ne 
s'écartera  pas  sensiblement  de  celui  de  l'an  der- 
nier, qui  n'avait  atteint  que  2. 525. 000  kilogram- 
mes,  en  chiffres  ronds. 

Les  achats  ont  battu  leur  plein  dans  le  courant 
de  la  semaine  écoulée  et,  actuellement,  ils  tou- 
chent à  leur  fin  dans  la  plupart  des  régions. 

Les  prix  ne  sont  pas  encore  définilivement  éta- 
blis, car  dans  beaucoup  de  localités  les  cocons 
ont  été  reçus,  comme  d'habitude,  sans  piix  finis. 

Lundi  19  courant,  sur  le  marché  d'Àlais  on  a 
payé  i4  francs,  plus  le  prix  de  la  graine  et  le» 
frais  divers,  cc  qui  porte  à  i5  francs  environ  le 
coût  des  cocons  rendus  en  filature. 

Le  Syndicat  des  éducateurs  de  Sainl-Paul-La- 
cosie  (Gard)  a  vendu  son  lot  à  iG  francs  le  kilogr. 

Sur  le  marché  de  Crest  (Drôme),  le  prix  de 
i4  francs,  prix  fini,  a  été  pratiqué  le  20  courant. 

Sur  divers  marchés  de  l'Ardèche  et  de  la  Drôme, 
à  Largentière,  Vinezac,  Nyons,  on  a  payé  i4  à  16 
francs  et  jusqu'à   16,75,  prix  fini. 

A  Malaucène  (Vaucluse),  après  avoir  débuté  à 
12  francs,  les  cocons  se  payent  aujourd'hui  de  i5 
à  16  francs  ;  on  esl  même  allé  jusqu'à  17  francs 
dans  les  environs. 

On  signale  partout  une  très  vive  rochcrchc  des 
cocons  qui  sont  enlevés  rapidement,  non  seule- 
ment avec  la  promesse  du  plus  haut  cours  de  la 
saison,  mais  avec  celle  d'étrennes  diverses. 

n.     DUHAND. 


Le  Gérant  :  P.  Davy. 


Imp.  \.  D.WY  cl  FILS  Aîné,  62,  r.  Madame,  Pari» 


CHRONIQUE  AGRICOLE 


25 


CHRONIQUE  AGRICOLE 


Adoption  par  la  Chambre  des  Députés  du  projet  de  loi  sur  l'utilisation  du  blé  et  des  farines.  —  Rap- 
port de  M.  Albert  Ouvré.  —  Circulaire  du  ministre  de  l'Agriculture  relative  aux  abattoirs  coopé- 
ratifs. —  Organisation  des  avertissements  météorologiques  quotidiens  pour  les  communes  rurales. 

—  Le  régime  de  l'alcool.  —  Retour  prochain  à  la  liberté  pour  les  bouilleurs  de  cru.  —  Nécro- 
logie :  le  prince  de  Monaco,  M^*^  Florimond  Desprez.  -  Réunion  d<^  la  Commission  internatio- 
nale d'Agriculture  à  Paris.  —  Discours  de  M,  Mîline.  —  lailuence  des  populations  agricoles 
contre  la  guerre.  —  Organisation  d'un  Congrès  international  d'Agriculture  à  Paris.  —  L'organi- 
sation internationale  du  travail  en  Agriculture.  —  Rapport  soumis  à  la  Cour  suprême  de  La  Haye. 

—  Réunion  de  la  Commission  plénière  de  l'Office  national  du  Crédit  agricole.  —  Le  rôle  des  dépôts 
dans  les  Caisses  régionales.  —  Le  transport  des  fruits  vers  l'Angleterre.  —  Mission  organisée  par 
les  Chemins  d-^  fer  de  l'Etat.  —  L'importation  des  porcs  de  provenance  des  Pays-Bas.  —  Concours 
de  la  Société  centrale  d'Agriculture  du  Pas-de-Calais.  — Les  indemnités  promises  aux  cultivateurs 
et  aux  fabricants  d'absinthe.  —  Réclamations  des  intéressés.  —  Ecole  coloniale  d'Agriculture  de 
Tunis. 


Blé,  farine  et  pain. 

La  Chambre  des  Députés  a  discuté  et  adopté, 
dans  sa  séance  du  4  juillet,  le  projet  de  loi 
présenté  par  le  ministre  de  l'Agriculture  en 
vue  d'une  meilleure  utilisation  du  blé  et  des 
farines. 

On  a  lu,  dans  noire  précédente  Chronique 
(page  5),  le  texte  de  ce  projet  dont  la  Com- 
mission de  l'Agriculture  a,  sur  le  rapport  de 
M.  Albert  Ouvré,  proposé  l'adoption  sans  au- 
cun changement.  L'honorable  député  a  dé- 
montré que  des  mesures  d'économie  s'impo- 
sent et  que  le  blé  doit  demeurer  la  ((  céréale 
sacrée  »,  qu'il  a  toujours  été  en  France. 

Les  abattoirs  coopératifs. 

On  trouvera  plus  loin  (page  29)  une  circu- 
laire adressée  par  le  ministre  de  l'Agriculture 
aux  préfets  sur  l'impoTtance  que  doivent 
prendre  les  abattoirs  coopératifs  en  vue  de 
régulariser  le  commerce  de  la  viande.  C'est 
une  idée  qui  a  été  souvent  développée,  mais 
qui  n'a  reçu  jusqu'ici  que  peu  d'applications, 
dont  l'abattoir  de  Cantarane  (Aveyron)  est 
l'exemple  le  plus  remarquable. 

Les  indications  fournies  par  la  circulaire 
sur  la  constitution  de  ces  abattoirs  ne  peu- 
vent être  que  très  utiles  pour  ceux  qui  pren- 
dront l'initiative  de  telles  créations.  Ajoutons 
qu'une  déclaration  sera  très  appréeiée,  à  sa- 
voir que  les  dispositions  nécessaires  seront 
prises  d'accord  avec  le  ministère  des  Travaux 
publics  pour  faciliter  le  transport  de  la  vian- 
de abattue  dans  des  conditions  qui  en  facili- 
tent la  conservation  et  l'arrivée  jusque  d'ans 
les  grands  centres,  dans  d'excellentes  con- 
dilions. 

La  prévision  du  temps  pour  l'Agriculture. 

Depuis  que  liC  Verrier,  alors  directeur  do 

l'01)serv':atoirc    de   Paris,    tenta,    il    y    a    ime 

soixantaine  d'années,  d'organiser  un  service 

R  Juillet  1922    —  N»  27. 


d'avertissements  météorologiques  pour  les 
communes  rurales,  c'est-à-dire  pour  les  agri- 
culteurs, peu  de  progrès  ont  été  réalisés.  On 
ne  peut  guère  citer  aujourd'hui  que  les  ser- 
vices rendus  dans  les  dernières  années  par 
quelques  Stations  météorologiqxies  créées 
dans  les  régions  méridionales  par  le  Service 
du  Génie  rural  au  ministère  de  rAgriculture. 
Une  révolution  est  sur  le  point  de  s'opé- 
rer. On  a  vu  par  l'article  du  colonel  Delcam- 
bre,  directeur  de  l'Office  national  météorolo- 
gique, publié  ici  il  y  a  quelques  mois  (tome  P' 
die  1922,  p.  243),  comment  la  diffusion  des 
prévisions  méléoroilogiques  par  la  téléphonie 
sans  fil  serait  appliquée  pour  les  agriculteurs. 
Le  Gouvernement  a  décidé  d'organiser  cette 
diffusion  aussi  pratiquement  que  possible.  La 
méthode  adoptée  a  été  décrite  dans  une  cir- 
culaire adressée  aux  préfets,  dont  on  trou- 
vera le  texte  plus  loin  (page  39). 

Régime  des  bouilleurs  décru. 

Un  projet  de  loi  destiné  à  ouvrir  ou  à  an- 
nuler des  crédits  pour  l'exercice  1921  a  été 
présenté  au  Parlement.  Après  son  adoption 
par  la  Chambre  des  Députés,  il  a  été  soumis 
au  Sénat  et  discuté  dans  la  séance  du  30  juin. 

Un  article  comporte  la  prorogation  du  ré- 
gime provisoire  des  alcools  jusqu'au  30  sep- 
tembre 1924.  Ce  régime,  établi  par  la  loi  du 
30  juin  1916,  a  réservé  à  l'Etat  les  alcools 
dits  industriels  et  a  supprimé  la  liberté  des 
bouilleurs!  de  cru.  Sur  ce  dernier  point,  une 
assez  vive  résisfaneo  s'est  manifestée  devant 
le  Sénat. 

]\I\1.  Boivin-Champeaux  et  .Tcanneney  on! 
fait  ressortir  l'intérêt  des  petits  cultivateurs 
auxquels  la  loi  de  1916  a  interdit,  en  fait,  de 
distiller  leurs  fruits  ;  le  régime  qu'elle  a  ins- 
titué est  un  régime  provisoire  inspiré  par 
l'état  de  guerre  et  qu'il  est  temps  de  faire 
disparaître.     M.    .Teanneney    a    présenté    un 

Tome  11.  —  2 


26 


CliKUMQL'E   AGRICOLE 


aniendomont  rfalili-saiit  (juc,  on  ce  qui  con- 
cerne les  bouilleurs  tic  cru,  la  loi  de  1916  ne 
sera  prorogé  que  justju'au  31  décembre  1922; 
le  Sénat  manileslerait  sa  volonté  de  voir  éta- 
blir un  régime  définitif  avant  le  1"  janvier 
1923. 

Malgré  une  vivo  opposition  du  ministre  des 
Kiiuinccs,  cet  amendement  a  été  adopté  à  !a 
très  forte  majorité  de  254  voix  contre  32. 
La  Chambre  des  Députés  s'est  ralliée  à  cette 
mesure.  Devant  le  Sénat,  le  ministre  des  Fi- 
nances a  réédité  une  fois  de  plus  les  légendes 
imaginées  sur  les  pertes  que  les  bouilleurs 
de  cru  infligeraient  au  Trésor  ;  ces  affirma 
tions  n'ont  pas  eu  de  succès. 

Nécrologie. 
S.  A.  le  prince  Albert  de  Monaco  est  mort 
à  Paris,  le  25  juin,  après  une  douloureuse 
maladie.  On  sait  partout  combien  il  a  con- 
couru aux  progrès  de  la  science  des  mers,  et 
combien  ses  nombreuses  croisières  sur  les  di- 
vers océans  ont  amené  de  découvertes  pré- 
cieuses sur  la  faune  maritime  et  sur  les  cou- 
rants marins  ;  mais  ce  que  l'on  connaît 
moins,  c'est  la  même,  ardeur  qu'il  appliquait 
aux  progrès  agricoles.  Propriétaire  d'un  vaste 
domaine  à  Marchais  (Aisne),  il  a  voulu  et  il 
a  su  y  créer  une  cxi>loitation  qui  servît,  par 
l'application  dos  meilleures  méthodes  de 
l'agronomie  moderne,  de  modèle  et  de  guide 
pour  les  agricullours  de  la  région.  Ravagée 
par  la  guerre,  cette  exploitation  a  été  recons- 
tituée sans  délai  et  elle  a  rapidement  retrou- 
vé toute  sa  valeur.  C'est  pour  reconnaître  la 
valeur  de  cette  belle  œuvre  agricole  que 
l'Académie  d'Agrii  ullure  lui  offrit,  il  y  a 
quelques  mois,  un  siège  de  membre  étranger 
dans  lu  Section  hors  cadre.  Sa  mort  l'a  pro- 
fondément affectée,  comme  elle  a  mis  en 
deuil  également  l'Académie  des  Sciences  dont 
il  était  aussi   membre  étranger. 

—  Mme  Florimond  Dcsprez  est  morte  le 
26  juin,  à  Cappelle  (Nord),  dans  sa  soixante 
et  onzième  année.  Elle  était  la  veuve  du  créa- 
tour  de  la  célèbre  exploitation  de  Cappelle  ; 
après  avoir  été  la  collaboratrice  très  active  de 
son  mari,  elle  avait  continué  à  diriger  cette 
belle  Station  expérimentale  agricole,  jusqu  à 
co  (|u'eIlo  la  remît  entre  les  mains  de  ses  fils 
qui  y  maintiennent  ]r<  traditions  [latornelles. 

Commipsîon  internationale  d'Agriculture 

La  Commission  iiilcriiationale  d'Agricultu 
nr  a  tenu,  «ous  'a  présidence  do  M.  Méline,  les 
20    et    27    juin,    à   Paris,    uiie    réunion    dans 
laqueM"   i>lusieur«   décisions   imp^-utanles  ont 
été  r.ri>;os  dan«  un  accord  unanime  cdre  les 


membres  français  et  les  membres  étrangers. 
Ces  derniers  appartenaient  à  la  Belgique,  à 
l'Italie,  à  la  Suisse,  aux  Pays-Bas  et  à  la  Po- 
logne ;  les  membres  appartenant  aux  autres 
pays,  qui  n'avaient  pu  venir,  avaient,  avec 
chaleur,  adhéré  d'avance  aux  résolutions  qui 
seraient  adoptées. 

En  ouvrant  la  première  séance,  M.  .Méline, 
après  avoir  salué  les  étrangers,  a  prononcé 
un  important  discours,  dont  voici  les  parties 
principales  : 

Avant  l'affreuse  guerre  qui  vient  de  désoler  cl 
de  ruiner  le  monde,  le  programme  de  la  Com- 
mission était  surtout  économique.  Elle  poursui- 
vait, par  le  rapprochement  de  tous  les  agricul- 
teurs du  monde,  le  progrès  de  l'Agriculture  mon- 
diale par  la  jnise  en  commun  des  lumières,  des 
efforts,  du  concert  de  tous  les  amis  de  la  Urr<\ 

Mais  depuis  la  guerre,  un  nouveau  rôle,  de 
nouveaux  et  grands  devoirs  s'imposent  à  elle. 
C'est  ainsi  qu'elle  peut  contribuer  dans  uiir  large 
mesure  à  la  réalisation  du  beau  rêve  de  la  paix 
universelle  en  rétablissant  l'équilibre  depuis  trop 
longtemps  rompu  dans  les  conditions  de  la  pro- 
duction  industrielle   et   agricole. 

Les  progrè-  in.ccssants  de  la  science  et  d"  ses 
applications  techniques  ont  entraîné  depuis  un 
demi-siècle  les  grandes  nations  industrielles  à 
produire  à  outrance,  sans  aucun  souci  des  besoins 
de  la  consommation  ;  eilcs  ont  négligé  leur  agri- 
culture, dans  la  pensée  que  les  gros  bénéfices 
qu'elles  réalisaient  avec  leurs  exportations  liur 
permettraient  de  se  nourrir  au  dehors.  Mais  plus 
ta  production  agricole  devenait  insuffisante,  plus 
il  fallait  exporter  pour  vivre,  et  c'est  ainsi  que 
•l'exportation  à  tout  prix  est  devenue  l'obses-sion 
des  grands  pays  industriels  et  a  poussé  certains 
d'entre  eux  à  une  lutte  à  mort  pour  la  préémi- 
nence commi  niale. 

11  est  un  pays  qui  a  dépassé  tous  les  autres  dans 
cette  voie,  c'est  l'Allemagne.  Dans  les  dix  années 
qui  ont  précédé  la  guerre,  il  était  manifeste  qu'elle 
visait  à  la  domination  imiustrieile  à  tout  prix. 
'C'est  pour  l'imposer  qu'elle  n'a  pas  hésité,  «ous 
ta  poussée  de  ses  plus  grands  industriels,  qui  sont 
restés  les  rois  du  jour,  à  cliercher  tous  les  pré- 
textes pour  déclarer  la  guerre  à  la  France  et 
la   ruiner  à  jamais  industriellement. 

Ce  ne  sont  pa?  uniquement  des  raisons  straté- 
giques qui  l'ont  poussée,  pour  écraser  la  France, 
à  traverser  la  Belgique  ;  non  ;  elle  a  voulu,  quoi 
qu'il  arrive,  démolir  la  puissance  industrielle  de 
deux  redoutables  concurrents. 

Ce  n'est  pas  pour  vaincre  qu'elle  a  démoli  les 
usines,  emporté  les  machines,  inondé  les  mines, 
détruit  les  grandes  communes  industrielles.  La 
vérité,  c'est  qu'elle  a  voulu  que,  victorieuse  ou 
vaincue,  ses  deux  grands  concurrents  soient  pour 
lon.iïtrmps  abattus  et  dans  l'impossibilité  de  re- 
pn-ndre  leur  place  sur  les  marchés  du  monde. 
Elle  n'a  que  trop  réussi. 

Comment  empêcher  le  retour  di'  pareils  crimes 
it  <;ur  quelles  bases  peut-on  maintenant  assi^oîr  la 


CHRONIQUE  AGRICOLE 


paix  du  monde  ?  Le  moyen  est  loul  indiqué  :  pour 
supprimer  l'effet,  il  faut  supprimer  la  cause. 

C'est  l'excès,  le  dérèglement  de  la  production 
industrielle  qui  a  semé  les  germes  de  guerre  ; 
il  faut  la  régulariser,  et  on  ne  peut  le  faire  qu'en 
lui  donnant  son  conti'cpoids  naturel  :  le  dévelop- 
pement de  la  production  agricole,  et  l'enlrée  en 
scène  de   l'armée  agricole.. 

Il  faut  que  les  peuples  se  suffisent  de  plus  en 
p!u<  à  eux-mêmes  pour  leurs  besoins  essentiels, 
et  pour  le  premier  de  tous,  lu  nourriture.  Pour 
cela,  il  est  nécessaire  qu'ils  tirent  de  leur  sol  tout 
ce  qu'il  peut  donner  et  qu'ils  se  passent  autant 
que  possible  de  l'étranger. 

Le  paysan  a  la  guerre  en  horreur,  parce  qu'il 
sait  ce  qu'elle  lui  coûte,  et  que  l'enjeu  de  la 
guerre,  c'est  sa  terre,  à  laquelle  il  tient  par  toutes 
les  fibres  de  son  être. 

Qu'on  suppose  un  instant  la  population  agricole 
du  monde  augmentée  d'un  tiers,  ce  qui  n'a  rien 
d'excessif  pour  la  mise  en  valeur  de  toute  la  terre, 
et  on  peut  affirmer  qu'elle  opposera  au  militaris- 
me une  barrière  infranchissable. 

Il  faut  que  la  Commission  internationale  devien- 
ne le  centre  de  cette  propagande  humanitaire   . 

Pour  lui  préparer  le  terrain  et  lui  fournir  des 
moyens  d'action,  nous  vous  proposons  dès  aujour- 
d'hui de  solliciter  notre  affiliation  à  la  Société  des 
nations.  J'ai  commencé  des  négociations,  qui,  j'en 
suis  convaincu,  seront  couronnées  de  succès,  car 
nous  plaidons  la  même  cause  qu'elle  et  elle  n'aura 
pas  d'avocats  plus  convaincus  et  plus  convain- 
cants que  nous. 

.\près  une  longue  discussion,  la  Commis- 
sion a  décidé  que  le  meilleur  moyen  de  pro- 
céder à  la  première  application  du  program- 
me ainsi  tracé  serait  de  provoquer  la  réunion 
d'un  Congrès  international  d'Agriculture  qui 
se  tiendrait  à  Paris  en  1923  et  qui  reprendrait 
la  série  des  Congrès  organisés  sous  sa  direc- 
tion depuis  plus  de  trente  ans.  Un  Comité 
d'organisation  sera  bientôt  formé  pour  en 
ét-ablir  le  programme. 

L'affiliation  à  la  Société  des  Nations  sera 
poursuivie  dans  la  voie  indiquée  par  M.  Mé- 
line. 

La  Commission  a  été  invitée  par  la  Cour 
suprême  de  Justice  internationale  siégeant 
à  La  Haye  à  déposer  devant  elle  dans  le  li- 
tige qui  lui  a  été  soumis  relativement  à  la 
compétence  de  l'Organisation  internationale 
du  Travail  sur  la  réglementation  du  travail 
des  personnes  occupées  d^ns  l'Agriculture. 
Sur  le  rapport  qui  lui  a  été  présente  et  qui 
s'ap{)uie  tant  sur  les  textes  du  traité  de  Ver- 
sailles que  sur  les  travaux  de  la  Commission 
préparatoire  de  ce  traité,  et  après  une  discus- 
sion approfondie,  la  Commission  a  été  unani- 
me à  déclarer  l'incompétence  du  Bureau  in- 
ternational du  Travail  en  matière  agricole,  et 
comme  conséquence  son  incompétence  en  ce 


qui  concerne  la  réglementation  du  travail  en 
Agriculture.  M.  Jules  Macnhaul,  vice-prési- 
dent, membre  de  la  Chambre  des  Députés  en 
Belgique,  a  été  chargé  de  défendre  ces  con- 
clusions devant  la  Cour  suprême. 

La  clôture  des  travaux  a  été  suivie  d'un 
déjeuner  auquel  assistait  M.  Henrj-  Chéron, 
ministre  de  l'Agriculture.  M.  Méline  a  ex- 
primé le  souhait  que  le  Gouvernement  dé- 
ploie toute  son  énergie  pour  empêcher  que 
le  Bureau  international  du  Travail  soit  décla- 
ré compétent  en  matière  agricole.  Le  ministre 
l'a  assuré  que  des  instnjctions  très  précises 
ont  été  données  dans  ce  sens  au  délégué  de 
la  France.  Il  a  ajouté  que  tontes  les  nation? 
considèrent  aujourd'hui  l'intensification  agri- 
cole comme  la  base  de  la  reconstitution,  et  il 
a  tenniné  en  félicitant  et  en  remerciant  M. 
Méline  ixiur  l'activité  avec  laquelle  il  continue 
à  défendre  la  grande  cause  qui  a  été  la  préoc- 
cupation de  toute  sa  vie. 

Crédit  agricole. 

La  Commission  plénière  de  rOfiîce  natio- 
nal du  Crédit  agricole  a  été  réunie  le  2'J  juin 
sous  la  présidence  de  M.  Clémente!,  sénateur, 
ancien  ministre. 

M.  Viger,  président  du  conseil  d'adminis- 
tration, a  présenté  le  rapport  de  ce  conseil 
sur  les  oipérations  de  l'Office  pendant  la  pre- 
mière année  de  son  fonctionnemenl  ;  il  en 
résulte  notamment  que,  jusqu'au  P""  juin 
1922,  les  avances  aux  Caisses  régionales  ont 
atteint  près  de  129  millions  de  francs,  c'est- 
à-dire  un  total  presque  égal  à  celui  des 
sommes  avancées  pendant  près  de  vingt  an- 
nées par  l'ancien  Service  du  Crédit  agricole. 
Les  comptes  ont  été  approuvés  et  des  félici- 
tations ont  été  adressées  à  M.  Louis  Tardy. 
directeur  général  de  l'Office,  et  à  ses  colla- 
borateurs. 

D'un  échange  d'observations  entre  divers 
membres,  est  ressortie  la  nécessité  d'organi- 
ser le  plus  rapidement  possible  l'utilisation 
des  dépôts  effectués  dans  les  Caisses  régiona- 
les, dont  l'importance  s'accroît  rapidemcul. 
C'est,  en  effet,  la  condition  essentielle  du  dé- 
veloppement nécessaire,  du  crédit  à  court 
terme. 

Transport  des  fruits  vers  l'Angleterre. 

On   lUHis   conunuai(]i!o   la   noie   suivante 

Très  iipi)réciée  des  voyageurs,  la  ligne  Dieppe- 
.Mewliavcn-Londrea  mérite  de  retenir  spéciaU-meni 
l'atti-nlion  des  expéditeurs  de  marchandises  de  tou- 
tes sortes.  Pour  en  démontrer  tous  les  avantage- 
commerciaux,  les  Chemins  de  fer  de  l'Etat  oui 
organi.'i'   une   mission   d'éludés  gioiipant   les   plus 


28 


CHROMQLE  AGRICOLE 


ixuportauU    des    producteuià   et    cxpédilcui-s    de 
fruits  de  leur  réseau. 

Les  Cluniitis  de  fer  de  l'EUit  qui,  avec  la  Com- 
pagnie du  Loiidon-Brujton,  sont  propriétiiires  des 
bateaux  assurant  le  service  quotidien  entre  Dieppe 
et  Ncwhaven  ont  eu,  à  cette  occasion,  la  satisfac- 
tion de  voir  leur  esprit  commercial  particulière- 
ment apprécié. 

L'intérêt  de  cette  initiative  s'est  fait  sentir 
dans  tous  les  organismes  compétents  en  matière 
d'exportation  de  fruits  sur  l'Angleterre. 

Les  membres  de  cette  mission  sont  revenus  en- 
chantés tant  des  mesures  que  les  deux  Compa- 
gnies intéressées  ont  prises  pour  assurer  l'achemi- 
nement rapide  de  leurs  produits  que  de  l'abais- 
sement des  frais  de  toutes  sortes  grevant  leurs  en- 
vois jusqu'aux  marchés  anglais. 

Chacun  sait  que  la  rapidité  des  transports 
est,  pour  les  fruits  qui  trouvent  dfes  débou- 
rhcs  importants  en  Angleterre,  la  condition 
essentielle  du  succès. 

Police  sanitaire  du  bétail. 

L'importation  dos  porcs  en  provenance 
des  Pays-Bas  est  autorisée  en  France,  et  les 
abattoirs  destinés  à  recevoir  ces  animaux  ont 
été  déterminés. 

-Mais  de  nombreuses  infractions  ont  été 
constatées.  C'est  pourquoi  un  arrêté  en  date 
du  27  juin  a  ordonné  qu'à  partir  du  20  juil- 
let, les  importations  de  porcs  en  provenance 
des  Pays-Bas  ne  pourront  être  effectuées  que 
par  les  bureaux  de  douane  de  Tourcoing, 
Jeumont,  Givet  et  Thionville,  En  outre,  les 
importateurs  devront  être  ix>urvus  d'un  per- 
mis individuel  d'importation. 

Concours  agricole  dans  le   Pas-de-Calais. 

La  ScH:iété  centrale  d'Agriculture  du  Pas- 
de-Calais  organise  à  Marquion,  le  dimanche 
23  juillet,    son   concours  annuel    d'animaux 
reproducteurs  des  espèces  bovine,  chevaline, 
ovine  et  animaux  de  basse-co'ur.  A  ce  con- 
cours, sont  annexés  :  ime  exposition  d'instru- 
ments et  de  machines  agricoles,  un  concours 
d'cnsciirnemcnt    agricole,    un     concours    de 
bonne   tenue  de   fermes   et  un   concours   de 
vieux  serviteurs.  20  000  fr.  seront  distribués 
en  primes  et  médaill<'s.  Un  prix  de  500  fr. 
sera  décerné  par  le  Syndicat  agricole  de  l'ar- 
rondissement d'Arras,  à  l'éleveur  qui  présen- 
li'ra  le  plus  bel  ensemble  de  bovins  reproduc- 
teurs. 

Les  récom[>eases  aux  \ieux  serviteurs  et 
celles  pour  la  bonne  Ic^riue  des  fermes  seront 
i^servées  au  canton  de  Marquion. Les  deman- 
de» seront  reçues  jus^pi'au  15  juillet. 

Pour  tous  renseignements,  f)n  doit  s'adres- 
«sor  à  M.  Malpeaux,  secrétaire  de  la  Société. 
5,  rue  des  Promenades,  à  Arras. 


Les  liqueurs  similaires  de  Tabsinthe. 

On  sait  que  la  loi  du  16  mars  1915  a  inter- 
dit la  fabrieation  et  la  vente  de  l'absinthe.  A 
l'occasion  d'un  projet  ayant  pour  objet 
d'étendre  cette  interdiction  aux  liqueurs  simi- 
laires qui  seraient  définies  par  décret,  M.  le 
colonel  Girod,  député  du  Doubs,  a  protesté 
contre  l'inertie  déployée  par  le  Gouvernement 
pour  payer  aux  cultivateurs  et  aux  industriels 
de  Franche-Comté  les  indemnités  qui  leur 
avaient  été  promises  ;  il  a  demandé  que  les 
crédits  nécessaires  pour  le  paiement  de  ces 
indiemnités  soient  enfin  inscrits  au  budget 
de  cette  année. 

M.  Borduge,  commissaire  du  Gouverne- 
ment, lui  a  répondu  qu'un  projet  de  loi  des- 
tiné à  indemniser  toutes  les  personnes  qui 
ont  été  lésées  par  la  loi  sur  l'interdiction  de 
l'absinthe  est  actuellement  en  préparation  et 
sera  déposé  prochainement.  On  doit  espérer 
que  cette  promesse  aura  un  meilleur  sort  que 
celles  qui  ont  été  faites  en  1915. 

Ecole  d'agriculture  de  Tunis. 

Nous  avons  publié  dans  le  numéro  du  6 
mai  dernier,  les  dates  des  examens  d'admis- 
sion à  l'Ecole  coloniale  d'Agriculture  ù& 
Tunis.  Une  note  que  nous  recevons  sur  cet 
important  établissement  renferme  les  rensei- 
gnements suivants  : 

Les  élèves  diplômés  de  l'Ecole  de  Tunis,  qui 
désirent  acquérir  un  fonds  rural  en  Tunisie,  jouis- 
sent d'un  droit  de  préférence  sur  les  terres  de  co- 
lonisation mises  en  vente  par  l'Etat  tunisien  à  des 
conditions  avantageuses  pour  les  acquéreurs.  Ce 
privilège,  attaché  exclusivement  au  diplôme  de 
l'Ecole  de  Tunis,  constitue  un  avantage  extrême- 
ment important  pour  les  jeunes  gens  disposant 
d'un  certain  capital  et  désireux  d'arriver  rapide- 
ment à  une  situation  à  la  fois  lucrative  et  indé- 
pendante. 

Quelques  jeunes  gens,  ne  disposant  pas  immé- 
diatement d'un  capital  suffisant  pour  s'installer 
sur  un  lot  de  colonisation,  peuvent  encore  trouver 
des  situations  de  directeurs  ou  gérants  de  domai- 
nes, directeurs  ou  chimistes  d'industries  agricoles, 
ou  enfin  d'agents  techniques  de  services  privés  ou 
publics  touchant  à   l'Agriculture. 

Enfin  les  élèves  de  l'Ecole  de  Tunis,  qui  ont 
suivi  le  cours  de  préparation  militaire  pendant  la 
durée  <Je  leurs  études  et  qui  ont  obtenu  le  Brevet 
de  préparation  militaire  du  3®  degré,  ne  font 
qu'un  an  de  service  militaire,  soit  six  mois  dans 
une  école  d'officiers  de  réserve  et  six  mois  com- 
me officier  de  réserve. 

I^s  renseignements  complémentaires  sont 
fournis  soit  par  le  directeur  de  l'Ecole,  à 
Tunis,  soit  par  le  directeur  de  l'Office  du  Gou- 
vernement tunisien,  17,  galerie  d'Orléans,  à 
Paris.  Henry  Sagmer. 


CIRGLLVUIE  DU  MIVISTRE  DE  L'AGRICULTURE  RELVTIVE  AUX  ABATTOIRS  COOPÉRATIFS 


29 


CmCULAIRE   DU   MINISTRE  DE  L'AGRICULTURE 

REL/VTIVE  AUX  ABATTOIRS  COOPÉRATIFS 


Paris,  le  aS  juin  1922. 

Le?  conditions  dans  lesquelles  s'effectue  l'ap- 
provisionnement en  viande  de  boucherie  des 
grands  centres  urbains,  et  en  particulier  du  mar- 
ché de  Paris,  soulèvent  depuis  longtemps  les  ré- 
clèmafions  les  plus  justifiées  des  producteurs  et 
des  consommateurs. 

Par  l'importance  de  ses  achats,  c'est  le  marché 
de  la  Villette  qui,  pratiquement,  fixe  les  cours  de 
la  viande  pour  toute  la  France,  et  les  fluctuations 
des  prix  qui  s'opèrent  en  dehors  du  producteur 
rendent  très  aléatoires  les  profits  que  celui-ci 
comptait  retirer  de  ses  dépenses  et  de  son  travail. 

L'organisation  actuelle  présente  d'autres  incon- 
vénients. 

Le  transport  des  animaux  sur  pied  tel  qu'il  est 
pratiqué  augmente  dans  une  proportion  très  im- 
portante les  frais  du  vendeur.  11  nécessite  un 
tonnage  de  wagons  environ  double  de  celui  que 
comporterait  l'envoi  de  la  viande  nette  ;  il  en- 
traîne, d'autre  part,  des  dépenses  de  nouniture 
et  de  personnel.  En  outre,  il  impose  aux  bestiaux, 
surtout  en  été,  des  fatigues  qui  réduisent  leur 
poids  et  leur  valeur  et  provoquent  parfois  une 
mortalité  élevée.  Enfin,  le  transport  des  animaux 
vivants  et  leur  réunion  dans  de  trop  grands  mar- 
chés sont  des  causes  importantes  de  diffusion  de 
certaines  maladies  contagieuses,  de  la  fièvre 
aphteuse  notamment. 

D'autre  part,  les  bêtes  sont  payées  sur  leur 
poids  brut.  Elles  sont  achetées  au  jugé.  De  toutes 
manières,  il  n'est  pas  tenu  un  compte  suffisant 
du  rendement  qu'elles  peuvent  fournir  en  viande 
nette. 

L'éleveur  avisé  qui  s'est  efforcé  de  réaliser  l'en- 
graissement rationnel  de  son  bétail  pour  en  amé- 
liorer la  qualité  ne  reçoit  donc  qu'une  rémuné- 
ration insuffisante  de  ses  sacrifices. 

En  présence  d'une  situation  aussi  préjudiciable 
aux  intérêts  légitimes  de  la  production,  il  im- 
porte d'examiner  les  moyens  d'y  remédier  en  sau- 
vegardant les  intérêts  des  agriculteurs. 

Une  solution  de  nature  à  satisfaire  en  même 
tem.ps  l'éleveur  et  le  consommateur,  et  sur  la- 
quelle j'appelle  particulièrement  votre  attention, 
peut  être  trouvée  dans  l'application  des  principes 
coopératifs. 

Les  sociétés  coopératives  proprement  dites  ont 
déjà  rendu  des  services  importants  dans  de  nom- 
breuses branches  de  l'activité  agricole.  A  l'heure 
actuelle,  elles  se  multiplient  et  se  développent 
d'une  manière  remarquable  et  paraissent  pouvoir 
s'adapter  avec  certaines  modalités  particulières  à 
l'abalage  et  à  la  vente  du  bétail. 

Les  sociétés  coopératives  sont  admises  par  la 
loi  du  5  août  1920  à  recevoir  des  avances  à  long 


terme  pouvant  leur  permettre  de  réaliser  dans 
les  conditions  les  plus  favorables,  les  installations 
qui  leur  sont  nécessaires. 

II  est  cependant  des  circonstances  oià  la  formule 
coopérative  stricte  ne  pourra  peut-être  pas  s'appli- 
quer exactement  à  l'organisation  d'une  société 
qui  aurait  pour  objet  la  réception,  la  garde,  l'aba- 
tage  des  animaux,  la  conservation  de  la  viande, 
l'utilisation   des   sous-produits  et  la   vente. 

Une  société  de  ce  genre  serait  contrainte,  en 
effet,  d'engager  des  dépenses  très  importantes  de 
construction  et  de  matériel  et  devrait,  pour  être 
en  état  de  les  amortir,  avoir  l'assurance  de  fonc- 
tionner activement  pendant  toute  l'année.  Il  fau- 
drait, par  suite,  qu'elle  puisse  être  alimentée 
d'une  façon  constante  et  régulière  en  t/iimaux  de 
boucherie. 

Cette  nécessité  se  concilie  difficilement  avec 
le  régime  auquel  sont  soumises  les  sociétés  coopé- 
ratives agricoles  et  qui,  d'une  part,  impose  à  cel- 
les-ci l'obligation  de  ne  traiter  que  les  produits 
provenant  exclusivement  des  exploitations  de  leurs 
adhérents  et,  d'autre  part,  n'admet  à  faire  partie 
desdites  coopératives  que  les  seuls  agriculteurs 
ou  les  associations  agricoles. 

Il  est  à  craindre  que,  constituée  sur  cette  base 
étroite,  une  société  coopérative  ne  soit  pas  à  même 
de  fonctionner  dans  des  conditions  satisfaisantes. 

Dès  lors,  il  semblerait  préférable,  pour  les  so- 
ciétés, à  continuer  de  renoncer  à  la  forme  coopé- 
rative pour  adopter  celle  des  sociétés  d'intérêt  col- 
lectif qui  offrirait  de  grands  avantages. 

Les  sociétés  d'intérêt  collectif  sont  des  sociétés 
d'une  nature  un  peu  nouvelle,  qui  ont  été  pré- 
vues par  la  loi  du  5  août  1920,  pour  remédier 
aux  inconvénients  que  présenterait,  dans  cer- 
tains cas,   la  création  de   sociétés  coopératives. 

Comme  ces  dernières,  les  sociétés  d'intérêt  col- 
lectif peuvent  obtenir  des  avances  remboursables 
dans  un  délai  maximum  de  25  ans  et  dont  le  taux 
d'intérêt  est  fixé  à   2   p.    100. 

Elles  se  différencient  des  coopératives  propre- 
ment dites  sur  un  point  particulièrement  impor- 
tant. Elles  ont  la  faculté  de  recevoir  comme  mem- 
bres des  non  agriculteurs  et  même,  dans  certai- 
nes conditions,  elles  peuvent  être  aidées  par  les 
communes.  Elles  sont  autorisées,  d'autre  part, 
par  la  loi  elle-même,  à  faire  des  opérations  avec 
de  simples  usagers  ou  clients  qui  peuvent  ne  pas 
être  de  véritables  sociétaires.  Celte  dernière  lati- 
tude présenterait  l'avantage  important  de  facili- 
ter l'approvisionnement  en  bétail  des  sociétés  en 
leur  permettant  d'acheter,  lorsqu'il  serait  né- 
cessaire, des  animaux  à  des  personnes  autres  que 
les  associés. 

Cette    forme    de    société    apparaît   donc  comme 


3^) 


CIRCLLAIUE  DC  MIMSTRE  DE  L'AGRICULTURE  RELATIVE    AUX  ABATTOIRS  COOPÉRATIFS 


tlaiit  tout  à  fait  appropriée  à  la  nature  des  opé- 
rations  d'un  abattoir   régional  coopératif. 

Des  sociétés  d'intérêt  collectif  agricole  ayant 
pour  objet  d'encourager  la  production  d'animaux 
de  boucherie,  d'abaltre,  de  débiter,  de  conserver 
et  de  vendre  les  bestiaux  qui  lui  seraient  livrés 
et  de  tirer  parti  des  sous-produits,  pourraient  être 
constituées  dans  les  principaux  centres  d'élevage. 

Leur  circonscription  serait  «uffisammcnt  éten- 
due, de  manière  à  ce  qu'elles  puissent  y  trouver, 
en  toutes  saisons,  le  nombre  d'animaux  néces- 
saire pour  assurer  leur  fonctionnement  dans  de 
bonnes  conditions  ;  toutefois,  cette  circonscrip- 
tion ne  devrait  pas  dépasser  un  certain  rayon 
pour  que  les  envois  de  bétail  du  producteur  puis- 
sent parvenir  à  la  société  facilement  et  dans  un 
court  délai,  sans  faire  appel  trop  longuement  aux 
transports  par  voie  ferrée. 

L'installation  comporterait  des  établcs  et  des 
parcs  pour  garder  les  animaux,  au  besoin  pendant 
quelques  jours,  des  abattoirs  munis  des  perfec- 
tionements  modernes,  des  salles  de  conservation 
réfrigérées  et  une  usine  qui  traiterait  les  déchets 
et  sous-produits  :  os,  sang,  viscères,  etc.  Les 
peaux  pourraient  être  envoyées  directement  à  la 
halle  aux  cuirs  ou  être  ultérieurement  traitées  par 
la  société. 

Les  animaux  seraient,  à  leur  arrivée,  pesés  et 
marqués  au  nom  de  leur  propriétaire.  Ils  pour- 
raient être  payés  sur  un  prix  de  base  fixé  tous 
les  mois,  par  exemple.  En  dehors  de  ce  prix,  des 
primes  seraient  accordées  après  abatage,  pour  te- 
nir compte  du  rendement  en  viande  nette  et  de 
la  qualité.  Les  agriculteurs  seraient  ainsi  encou- 
ragés à  améliorer  leurs  méthodes  d'élevage  et  à 
ne  livrer  à  la  société  que  des  animaux  séleclion- 
n'^s   et   parfaitement  engraissés. 

Des  abattoirs  régionaux  existent  déjà  et  cer- 
tains d'entre  eux  paraissent  réunir  tous  les  pro- 
grès que  l'Amérique  a  réalisés  dans  l'industrie 
de  la  viande.  Ils  n'offrent  pas  jusqu'ici,  il  est 
vrai,  un  véritable  caractère  coopératif,  mais  rien 
ne  s'opposerait  à  ce  que  les  ressources,  les  moyens 
et  les  méthodes  qu'ils  mettent  en  œuvre,  fussent 
utilisés  par  une  société  d'intérêt  collectif  pour- 
suivant un  but  de  coopération. 

Il  convient  de  signaler  à  eu  sujet  que  rétablis- 
sement d'abattoirs  coopératifs  sera  largement  fa- 
cilité lorsque  le  projet  de  loi  sur  les  abattoirs,  le? 
magasins  frigorifiques  el  les  fabriques  de  conser- 
ves de  viandes,  qui  a  été  déposé,  le  8  juillet  1921, 
sur  le  bureau  de  la  Chambre  des  députés,  aura 
clé  adopté  par  le  Parlement. 

Le  régime  applicable  aux  abattoirs  industriels 
ou  coopératifs,  déjà  précisé  par  un  arrêt  du 
conseil  d'Ktat  en  date  du  18  juin  1918,  sera  alors 
déterminé  légalement  cl  ces  entreprises  n'auront 
plus  à  craindre  les  difficultés  qui  se  produisaient 
parfois  avec  les  communes  dotées  d'un  abattoir 
municipal. 

Le?  grandes  sociétés  agricoles,  les  unions  de 
syndicats  agricoles  et  les  fédérations  d'associa- 
tions agricoles  ont  d'ailleurs  mis  la  question  à 
rélttde  (1  «ont  favorables  à  l'idée. 

En  donnant  des  directives  générales  à  ces  im- 


portants groupements  agricoles,  on  leur  permet- 
trait de  collaborer  activement  et  efficacement  à 
la  création  d'abattoirs  régionaux  sous  la  forme 
de  sociétés  d'intérêt  collectif.  Les  projets  de  ce 
genre  trouveront  sans  aucun  doute  les  concours 
les  plus  empressés  auprès  des  agriculteurs  et  des 
consommateurs  qui  ne  peuvent  que  s'unir  puis- 
qu'il s'agit  d'abaisser  le  coût  d'une  denrée  de 
première  nécessité,  tout  en  laissant  au  producteur 
une  partie  Des  profits  que  s'attribuaient  jusqu'ici 
les   intermédiaires   trop   nombreux. 

En  vue  de  vous  mettre  à  même  de  renseigner 
d'une  manière  pratique  les  agriculteurs  sur  les 
conditions  dans  lesquelles  peuvent  se  créer  des 
sociétés  d'intérêt  collectif  qui  entreprendraient 
l'installation  et  l'exploitation  d'un  abattoir,  je 
joins  à  la  présente  circulaire  des  modèles  de  sta- 
tuts destinés  à  des  sociétés  de  ce  geni'e,  fondées 
soit  sous  le  régime  de  sociétés  civiles,  soit  sous 
la  forme  de  sociétés  anonymes  à  capital  et  per- 
sonnel variables.  Ces  statuts-type  sont  complétés 
par  une  note  indiquant  brièvement  les  formalités 
de  constitution  des  sociétés. 

J'ajouterai  que  les  projets  de  construction  et 
d'aménagement  d'abattoirs  coopératifs  pourraient 
être  établis  au  point  de  vue  technique  par  les  ser- 
vices du  Génie  rural.  Il  suffirait  que  les  intéres- 
sés me  fissent  parvenir  une  demande  à  cet  effet 
sous  le  timbre  «  Direction  générale  des  eaux  et 
forêts  — -  eaux  et  génie  rural  ».  Le  concours  tech- 
nique de  mon  administration  serait  gratuit  et  une 
subvention  pourrait  éventuellement  être  allouée  à 
une  société  dont  les  projets  auraient  été  ainsi  éta- 
blis. 

En  ce  qui  concerne  les  demandes  d'avances  des 
sociétés  d'intérêt  collectif,  elles  doivent  être  adres- 
sées à  la  Caisse  régionale  de  Crédit  agricole  mu- 
tuel du  département,  qui  est  appelée  à  les  couvrir 
de  sa  responsabilité  et  à  les  transmettre  à  l'Office 
national  du  Crédit  agricole,  5,  rue  Casimir-Périer. 

Il  importe  que  les  demandes  d'avances,  pour 
pouvoir  être  examinées  utilement  et  dans  le  plus 
bref  délai  possible,  soient  accompagnées  des  piè- 
ces prévues  à  l'arrêté  ministériel  du  19  mai  1921 
et  qui  sont  indiquées  sur  un  état  figurant  en  an- 
nexe. 

Je  vous  serai  reconnaissant,  Monsieur  le  Préfet, 
d'étudier  avec  M.  le  directeur  des  Services  agri- 
coles et  avec  M.  le  vétérinaire  départemental,  les 
moyens  qui  vous  paraîtraient  les  plus  propres  à 
encourager  et  même  à  provoquer  la  constitution, 
dans  votre  département,  d'abattoirs  coopératifs. 
J'estime,  pour  ma  part,  qu'il  serait  bon  notam- 
ment de  saisir  de  cette  question  le  Conseil  géné- 
ral. 

Je  ne  doute  pas  que  vous  vous  attacherez  à 
seconder  les  efforts  de  mon  administration  pour 
réaliser  un  progrès  qui  intéresse  dans  une  si  large 
mesure  la  production  agricole  et  le  bien-être  des 
travailleurs  urbains  et  je  vous  prierai,  en  m'ac- 
cusant  réception  de  la  présente  circulaire  sous  le 
timbre  «  Office  national  du  Crédit  agricole  »,  de 
me  faire  connaître  les  mesures  que  vous  aurez 
envisagées  dans  ce  but. 

Henry  Cuéron. 


LA  CRISE  DES  VINS  FINS  DE  LA  GIROxNDE 


Cl 


LA  CRISE  DES  VINS  FINS  DE  LA  GIRONDE 


Tandis  que  la  production  des  vins  ordinai- 
res laisse,  aux  cours  actuels,  quelques  bénéfi- 
ces pour  les  propriétaires  favoTisés  d'une 
bonne  récolte,  le  plus  grand  nombre  des  vi- 
ticulteurs girondins  perdent  de  l'argent  en 
cultivant  les  terres  et  les  cépages  qui  donnent 
les  meilleurs  vins,  mais  en  donnent  trop 
peu,  car  leur  faible  rendement  n'est  pas  com- 
pensé par  les  prix  de  vente  à  la  propriété. 

En  effet,  les  frais  de  culture  étant  les 
mêmes,  la  production  des  vins  ordinaires  est, 
par  hectare,  à  peu  près  le  double  de  celle  des 
vins  fins,  alors  que  les  prix  de  ces  derniers 
leur  sont  supérieurs  seulement  de  25  0/0. 

Les  vins  ordinaires  sont  livrés  générale- 
ment ù  la  consommation  dans  l'année  qui 
suit  la  récolte.  Les  vins  fins,  qui  n  acquièrent 
les  qualités  qui  les  font  rechercher  qu'après 
un  vieillissement  de  plusieurs  années,  entraî- 
nant des  soins  coûteux  et  une  diminution  de 
volume  de  15  à  20  0/0,  sont  récoltés  principa- 
lement dans  des  sols  maigres,  le  plus  souvent 
sablonneux  et  caillouteux,  impropres  à  toute 
autre  culture  que  la  vigne. 

Pour  préciser  les  situations  respectives  des 
deux  marchés,  il  me  faut  donner  des  chif- 
fres. Ceux  qu'on  va  lire  ne  sont  pas  emprun- 
tés aux  statistiques  de  la  Régie,  qui  ne  peu- 
vent s'appliquer  qu'aux  vins  de  consomma- 
tion courante  en  général. 

Ils  reposent  uniquement  sur  ma  connais- 
sance spéciale  des  vignobles  girondins  et  sur 
ma  langue  expérience  de  leur  culture  que 
j'ai  suivie  depuis  bien  des  années.  Je  les 
donne  avec  le  seul  désir  de  publier  une  étude 
impartiale. 

On  récolte  les  vins  fins  dans  tout  le  dé- 
partement, mais  particulièrement  sur  la  rive 
gauche  de  la  Garonne,  sur  une  bande  de 
terre  graveleuse,  large  de  plusieurs  kilomètres 
et  d'une  faible  attitude,  comprise  entre  le 
fleuve  et  la  région  landaise. 

Sur  une  longueur  de  100  kilomètres  envi- 
ron, en  allant  du  nord  au  sud,  se  trouvent 
les  territoires  à  vins  célèbres  rouges  et  blancs 
du  Médoc,  des  Graves  et  du  Sauternais, 

Do  l'autre  côté  du  fleuve,  les  premières 
côtes  qui  les  longent  au  sud  de  Bordeaux, 
prodîuisent  des  vins  blancs  renommés. 

Sur  la  rive  droite  également,  est  la  région 
de  Saint-Emilion,  ainsi  que  celles  moins  con- 
nues du  Fronsadais,  du  Rourgeais  et  du 
Rlayais,  où  se  récollent  d'excellents  vins 
rouîres. 


Entre  les  crus  cotés,  il  y  en  a  plusieurs 
milliers  éparpillés  dans  ces  diverses  régions 
cl  produisant  des  vins  d'iuéi:;a!e  qualité  ;  il 
n'existe  pas  de  classement  officiel,  sauf  pooar 
un  petit  nombre  de  vignobles,  du  Médoc  et 
de  Sauteme,  récoltant  ensemble  environ 
lOOOOO  hectolitres. 

Les  60  grands  crus  rouges  du  Médoc,  aux- 
quels a  été  adjoint  un  cru  de  Graves,  ont  été 
répartis  en  cinq  classes  et  les  25  grands  crus 
blancs  de  Sauternes  en  deux  classes  par  la 
Chambre  syndicale  des  courtiers  en  1855.  Ces 
vins  forment  exclusivement  ce  que  Ion  ap- 
pelle le  groupe  des  grands  crus  classés. 

D'après  les  usages  locaux,  les  vins  les  plus 
recherchés  des  meilleures  régions  sont  assi- 
milés à  ces  crus  pour  les  prix  de  vente. 

Une  catégorie  de  vins  extrêmement  impor- 
tante, qui  s'est  créée  depuis  fort  longtemps, 
en  dehors  de  toute  intervention  officielle  et 
imédiatement  au-dessous  des  grands  crus 
classés,  est  celle  des  premiers  bourgeois  ou 
bourgeois  supérieurs,  qui  représente  bien  le 
type  ((  bordeaux  »,  avec  ses  qualités  de  sa- 
veur et  de  bouquet  qui  le  distinguent. 

Dans  cette  catégorie  rentrent  de  nom- 
breux crus  appartenant  à  toutes  les  régions 
réputées.  C'est  elle  que  j'ai  surtout  en  vue 
dans  la  présente  étude  de  la  crise  des  vins 
fins,  parce  qu'elle  en  souffre  le  plus. 

Les  vignes  produisant  des  vins  fins  occu- 
pent une  superficie  totale  de  80  000  hectares. 
Sur  le  restant  du  vignoble  girondin,  soit 
50  000  hectares,  comi^renant  les  terres  les 
plus  fertiles  et  complanlées  en  cépages  plus 
productifs,  on  récolle  les  vins  ordinaires. 

Dans  les  années  d'abondance  générale,  la 
production  des  vins  fins  peut  être  estimée  en 
moyenne  à  30  hectolitres  à  rhcctare,  celle 
des  vins  ordinaires  à  60,  ce  qui  doune  pour 
tout  le  département  : 

H  (  tolit"ps 

Vins  fins:  Soooo  hectares  x3o  hectolitres     2  /j 00  000 
Vins  ordinaires  :  5o  000   hectares  X  60 

hectolitres 3  000  000 

Total 5  4oo  000 

C'est  le  chiffre  officiel  des  grandes  récol- 
tes de  1875,  1900,  1907,  1914  et  1919  ;  celles 
de  1874,  1893  et  1920  s'en  rapprochent  sen- 
siblement. 

Au  total,  huit  récoltes  abondantes  dans  une 
période  d'une  cinquantaine  d'années. 


32 


Xle  CONGRÈS  NATIONAL  DES  SYNDICATS  AGRICOLES 


Dans  les  propriétés  bien  cultivées,  où  les 
ceps  lc«  plus  âgés  n'ont  que  35  à  40  ans  et 
où  les  vignes  de  différents  âges  se  trouvent  en 
proportions  égaies,  le  rendement  maximum 
pewt  atteindre  en  vins  fins  35  hectolitres  <  t 
en  vins  ordinaires  70.  Mais  le  rendement 
moyen  dans  l'ensemble,  calculé  sur  10  an- 
nées, ne  dépasse  pas  20  hectol.  pour  les  pre- 
miers et  iO  pour  les  seconds,  soit  au  total   : 

VinsDns  :  Soooohectaresx  20  hecto- 
litres        1  600  000  (1) 


ileclolitrps 


Vius  ordinaires  :    5o  000     hectares 

X  4o  hectolitres 2  000  000 


Ensemble 3  600  000 

Les  vins  de  la  Gironde  sont  livrés,  en  gé- 
néral, en  gros,  au  commerce  de  Bordeaux,  à 
des  prix  et  conditions  qui  varient  d'une  vente 
à  l'autre. 

(.4  suivre.)  Octave  Audebert, 

Prôsidenl  (te  la  Fi'di'Talioii 

lies  Associations  a-rricoles  de  la  Hrgioii 

de  Bordeaux. 


Xr  CONGRÈS  NATIONAL  DES  SYNDICATS  AGRICOLES 


(2) 


M.  Ganin,  vice  président  de  VUnion  du  Sud- 
Est,  parle  sur  l'organisation  des  Assurances  so- 
ciales par  la  mutualité  professionnelle.  Il  fait  une 
critique  très  serrée  du  projet  gouvernemental,  dit 
Daniel-Vincent. 

Ce  projet  est  destiné  à  couvrir  les  risques  :  ma- 
ladie, vieillesse,  invalidité,  décès,  charges  de  fa- 
mille. Il  est  actuellement  étudié  par  la  Commis- 
sion de  Prévoyance  sociale  de  la  Chambre. 

«  Pour  tous  ceux,  dit  M.  Garcin,  qui  ont  étu- 
dié le  pirojet  Daniel-Vincent,  il  apparaît  comme 
une  mouslruosité  bureaucratique  qui,  par  cer- 
liiines  de  ses  institutions,  donnerait  de  véritables 
primes  au  gaspillage.  » 

lleureusemeiil,  la  Commission  de  Prévoyance 
sociale  de  la  Chambre  a  proposé  de  très  heureu- 
ses modifications  à  ce  projet.  Elle  a  décidé  que  les 
Assurances  sociales  doivent  être  formées  par  des 
institutions  libres  de  mutualité  dans  le  cadre  de 
la  profession,  l'Etat  ne  devant  intervenir  que  là 
où  l'initiative  libre  ne  ferait  rien. 

La  Commission  a  en  outre  décidé  que  le  Trésor 
public  ne  comblerait  jamais  le  déficit  des  Caisses 
d'Assurances  sociales.  Si  déficit  il  y  avait  un 
jmir,  les  intéressés  paieraient  une  cotisation  sup- 
plémentaire. 

Les  Assurances  sociales  doivent  être  organisées 
p^ir  profession,  et  non  sur  un  gabarit  unique  qui 
lierait  forcément  injuste.  Elles  doivent  être  l'œu- 
vre, no»  de  fonctionnaires,  mais  des  intéressés, 
ouvriers  et  patrons  d'une  même  profession.  Mal- 
gré les  imperfections  du  projet,  même  amendé 
par  la  Commission,  les  agriculteurs  feront  bien 
de  tenter  généreusement  la  réalisation  des  Assu- 
rance?? sociales  par  l'organisation  professionnelle. 
Telle  est  la  conclusion  de  M.  Garcin.  Telle  est 
atissi  celle  de  M.  Maurice  Anglade  qui  donne  lec- 
ture de  son  intéressante  élude  sur  cette  impor- 
tante question. 

.\près  une  communication  de  M.  de  Féligonde, 
du  Puy-fle-Dôme,  sur  la  sélection  des  semences,  le 
président  donne  la  parole  à  M.  Boret,  ancien  mi- 
nistre de  l'Agi-iculture.  qui  traite  la  question  de 
h   politique  du  blé. 

(O  L>«quels  représentent  200  millions  de  bou- 
tellics  bordelaises. 


«  La  politique  du  blé,  dit-il,  doit  être  plutôt 
l'affaire  de  l'initiative  privée  que  l'affaire  du  Gou- 
vernement. 

«  L'initiative  privée  doit  arriver  à  libérer  l'Agri- 
culture de  l'emprise  des  marchands  de  grain. 
Avant  la  guerre,  le  marchand  de  grain  a  rendu 
de  glands  services  à  l'Agriculture.  Mais,  depuis  la 
guerre,  trop  souvent  il  cherche  dans  un  mini- 
mum de  temps  à  acquérir  un  maximum  de  ri- 
chesse. La  coopération  d'achat  et  de  vente  du 
blé  peut  donner  à  l'Agriculture  toute  l'indépen- 
dance à  laquelle  elle  a  droit.  La  coopérative  de 
blé  ne  doit  pas  être  simplement  un  courtier  com- 
me un  autre,  elle  doit  être  surtout  un  régulateur 
du  marché.  Pour  cela  s'impose  la  création  des 
silos,  création  dispendieuse,  mais  indispensable. 
Cette  coopérative  sera  mal  vue  du  commerce  sans 
doute,  mais  il  est  dans  l'intérêt  supérieur  du 
pays  que  les  agriculteurs  soient  favorisés  fiscale- 
ment. Tout  doit  être  fait  pour  soutenir  le  paysan, 
pour  le  garder  contre  tout  découragement  ». 

M.  Courlin,  secrétaire  du  Conseil  d'administira- 
tion  de  la  Société  des  Agriculteurs  de  France, 
traite,  lui  aussi,  la  question  des  coof>ératives  du 
blé.  «  L'Agriculture,  dit-il,  a  le  droit  de  recher- 
cher dans  la  coopération  le  moyen  de  se  servir 
elle-même  sans  recourir  aux  intermédiaires.  »  IV 
ne  s'agit  pas  d'ailleurs  de  faire  hausser  les  prix 
des  denrées,  mais  de  les  égahscr.  M.  Coiirtin  ex- 
pose ce  qui  a  été  fait  jusqu'ici  dans  ce  sens  par 
VUnion  Centrale  dont  une  commission  s'occupe 
spécialement  de  ce  problème.  Il  fournil  des  détails 
fort  intéressants  sur  une  coopérative  du  blé  qui 
a  été  créée  dans  l'Yonne  et  qui  donne  des  résul- 
tats excellents. 

La  séance  du  soir  réunit  un  auditoire  plus  nom- 
breux encore  que  celui  du  matin.  La  très  vaste 
salle  du  Plateau  Central  est  archi-comble.  M. 
Courtin  continue  son  rapport  en  exposant  les  di- 
vers systèmes  de  coopératives  de  blé,  magasins,  si- 
los, vente  de  la  farine,  du  pain,  etc.  Il  décrit 
ce  qui  a  été  réalisé  dans  ce  sens  par  VUnion  d^Al- 
sace  et  de  Lorraine  pour  nos  provinces  retrou- 
vées. 

Après   lui,   M.  de  Mareillac  rend   compte   de  ce- 

(?)  Voir  le  n°  du  i*"»"  juillet,  p.  i4. 


Xle  CONGRES  NATIONAL  DES  SYNDICATS  AGRICOLES 


33 


qu'il  a  vu,  en  matière  de  coopération  dans  la 
Tchéco-Slovaquie  où  il  fut  envoyé  en  mission,  le 
mois  dernier,  par  le  Gouvernements  français.  Il 
y  a,  là-bas,  tout  un  réseau  d'organismes  coopé- 
ratifs, notamment  pour  les  céréales,  remarqua- 
blement conçus  et  réalisés.  Ces  coopératives  de 
blé  ont  supprimé  de  nombreux  intermédiaires. 
Elles  fournissent  toutes  les  administrations  de 
l'Etat  et  remplissent  parfaitement  le  rôle  de  régu- 
lateur des  prix. 

En  terminant,  M.  de  Mai'cil.'ac  salue  le  délégué 
tchéco-slovaque,  M.  Pratchek,  présent  dans  la 
salle,  et  rend  hommage  à  l'activité  agricole  de  la 
Tchéco-Slovaquie?  ainsi  qu'aux  sentiments  d'ami- 
tié que  ce  pays  témoigne  en  toute  occasion  à  la 
f  rance.  Remerciements  chaleureux  à  M.  Pratchek. 

M.  Toussaint,  secrétaire  général  de  VUnion 
Centrale,  expose  le  rôle  du  Syndicat  agricole  com- 
munal, cellule-mère  de  l'organisation  profession- 
nelle. Faire  aimer  la  profession,  attacher  la  popu- 
lation rurale  à  ses  foyers  et  à  sa  terre,  grouper 
toutes  les  institutions  rurales  autour  de  lui,  cré- 
dit, mutuelles,  coopératives,  tel  est  le  rôle  du 
Syndicat  communal. 

L'allocution  de  M.  Toussaint  prononcée  avec 
beaucoup  de  conviction  et  de  flamme,  soulève  de 
Tils  applaudissements,  auxquels  le  président,  M. 
Delalande,  ajoute  ses  félicitations  chaleureuses. 

M.  Ricard,  ancien  ministre  de  l'Agriculture,  a 
la  parole  sur  le  marché  de  la  viande. 

a  La  réorganisation  du  marché  de  la  viande, 
•dit-il,  préoccupe  tous  les  dirigeants  de  la  politique 
agricole.  L'abattoir  de  Cantarane  est,  à  l'heure  ac- 
tuelle, le  modèle  de  l'instrument  qui  assurera 
cette  réorganisation  ». 

M.  Ricard  montre  l'inconsistance  des  critiques 
portées  contre  cet  abattoir  à  base  coopérative.  Le 
but  de  ses  créateurs  a  été  de  rapprocher  le  plus 
possible  le  prix  de  la  viande  à  la  consommation, 
de  celui  de  la  viande  à  la  production.  Ce  but  a 
été  atteint  dans  la  région  du  Midi.  On  ne  peut  que 
se  féliciter  de  l'initiative  prise  par  M.  Anglade  et 
des  fruits  que  déjà  elle  porte. 

M.  Lapierre,  secrétaire  général  du  Plateau.  Cen- 
tral, traite  la  question  des  Abattoirs  régionaux. 
Voici  la  solution  qui  est  proposée  au  Congrès  : 

«  Installation  dans  chaque  région  productrice 
en  bétail  de  boucherie  d'un  abattoir  industriel  dont 
la  puissance  d'abatage  sera  exactement  calculée 
sur  les  possibilités  de  production  de  la  région 
qu'il  est  appelé  à  desservir.  Conception  et  réali- 
sation de  cet  abattoir  de  préférence  dans  le  cadre 
de  la  profession  agricole,  sous  la  forme  coopéra- 
tive ». 

L'abattoir  ainsi  conçu  procurera  de  grands 
avantages  économiques  aux  régions  qui  l'adopte- 
ront :  économie  de  transports,  suppression  des 
déchets  de  route,  décentralisation  du  marché  de 
la  viande. 

M.  Lapierre  réfute  toutes  les  critiques  adressées 
à  l'abattoir  industriel  régional  et  fait  un  exposé 
complet  et  très  clair  du  fonctionnement  de  cet 
abattoir,  avec  les  modes  d'achat  du  bétail  au 
jugé,  au  poids,  au  rendement. 


Les  vceux  du  Conceès  de  Rodez 

Voici  un  résumé  des  vœux  émis  par  le  Con- 
grès : 

Sur  les  Assurances  sociales.  —  Les  agriculteurs 
réunis  en  Congrès  national  à  Rodez  déclarent  au 
Parlement  que  si  les  Assurances  sociales  ne  sont 
pas  instituées  dans  le  cadre  professionel,  leur  oi^ 
ganisation  entraînera  des  dépenses,  des  paperasse- 
ries et  des  abus  qui  soulèveront  contre  elles  une 
formidable  impopularité.  Il  faut  laisser  les  agri- 
culteurs établir  entre  eux  les  Assurances  sociales, 
sans  intervention  d'aucun  organisme  officiel... 

Sur  les  Assurances  Accidents  agricoles.  —  Les 
Syndicat  agricoles,  adhérents  de  l'Union  Centrale, 
décident  que  sitôt  après  le  vote  de  la  loi  sur  les 
accidents  agricoles,  ils  institueront  l'assurance 
contre  ce  risque,  suivant  les  principes  de  la  mu- 
tualité, qui  ont  donné  toute  satisfaction  en  ma- 
tière d'incendie.  Au-dessus  des  Caisses  locales,  in- 
terviendra la  réassurance  régionale,  laquelle  s'ap- 
puiera sur  une  Caisse  centrale  de  réassurances. 

Sur  le  marché  du  blé.  —  Que  les  Syndicats 
agricoles  s'efforcent  d'organiser  leurs  adhérents, 
pour  arriver  à  la  vente  coopérative  du  blé,  en 
tenant  compte  des  possibilités  et  des  ressources 
locales.  Que,  le  cas  échéant,  ils  cherchent  à  s'en- 
tendre avec  les  moulins  locaux,  qui  économisent 
les  frais  de  transport. 

Sur  le  vote  familial.  —  Que  le  principe  du 
vote  familial  (le  père  exerçant  le  ilroit  de  suf- 
frage pour  chacun  de  ses  enfants  mineurs)  soit 
substitué  dans  le  plus  bref  délai  à  celui  du  vole 
individuel. 

Sont,  en  outre,  émis  des  vœux  sur  la  modifi- 
cation du  Code  de  la  Route,  sur  l'introduction 
dans  les  écoles  des  livres  destinés  à  faire  aimer  la 
terre,  sur  l'utilisation  de  l'électricité  dans  les 
campagnes. 

Au  nom  du  Bureau  du  Congrès,  M.  de  Mareil- 
lac  remercie  les  congressistes  de  leur  assiduité, 
et  le  Plateau  Central,  ainsi  que  son  président,  M. 
Anglade,  de  leur  généreuse  et  affectueuse  hospi- 
talité. 

Le  Congrès  est  terminé. 

Journée  de  dimanche,  ii  juin.  —  La  plu- 
part des  congressistes  sont  encore  à  Rodée.  Ils 
assistent  le  matin,  en  l'église  cathédrale,  à  une 
messe  solennelle  célébrée  en  souvenir  des  agricul- 
tem-s  victimes  de  la  guerre.  Toutes  les  autorités 
civiles  et  militaires  sont  présentes  à  la  cérémonie. 

Dans  la  journée,  on  visite  la  ferme-école  de 
Montagnac,  ainsi  que  la  fabrique  de  tapis  de 
Montrozicr  et  l'usine  de  Cantarane.  Le  soir,  grand 
banquet  dt  six  cents  couverts  dans  la  vaste  en- 
ceinte du  manège  des  haras. 

Et  le  lendemain,  lundi  12  juin,  longue  et  ma- 
gnifique randonnée  en  automobiles  au  milieu  des 
pâturages  de  l'Aubrac,  occupés  depuis  le  39  mai 
par  de  grands  troupeaux  de  vaches  laitières. 
Ensuite,  c'est  la  descente  dans  les  gorges  du  Tarn; 
puis,  la  visite  des  Caves  de  Roquefort,  où  mûrit 
le   Roi   des  fromages... 

Les  congressistes  se  montrent  enthousiasmés  de 
leur  voyage.  F.    de   B. 


34 


EMMVGASINAGE  DU  PÉTRJLE 


EMMAGASIINAGE  DU  PÉTROLE 


L'eiaiuagasinage  de  I'ess<;ncc  minérale  et 
du  pélrole,  en  quanlilé  assez  inipoitante,  offre 
des  dangers  d'explosions  et  d'incendies  qui 
entraînent  à  des  dépenses  élevées  pour  l'as- 
suraru-e,  à  mcins  d'installer  le  dépôt  ou  ma- 
gasin à  plus  d'une  trentaine  de  mètres  de 
toute  construflion  (Ij. 

Du  tourne  la  difficuillé  en  achetant  ces 
combustibles  en  bidons  plombés  de  5  ou  de 
10   litres. 

Si  1  on  \ient  ù  mesurer,  avec  un  peu  de 
précision,  le  contenu  des  bidons  pluanbés  ven- 
du5  pour  5  litres,  quelle  que  soit  leur  mar- 
que, on  constate  toujours  qu'il  y  a  un  man- 
que (»liis  ou  moins  important.  C'est  pour  ce 
motif  qu'il  ne  faut  jamais,  dans  une  consta- 
tation, estimer  lu  dépense  d'un  moteur 
d'après  le  nombre  de  bidons  de  5  litres  con- 
sommés pour  l'exécution  d'un  certain  travail 
pendant  un  temps  déterminé  ;  dans  tous  mes 
essais,  la  consommation  est  pesée  et  j'ajoute 
l'indication  de  la  densité  du  combustible  pri- 
se à  la  température  légale  de  15  degrés  centi- 
grades. 

Il  n'est  donc  pas  économique  d'acheter  l'es- 
sence et  le  pétrole  par  bidons  de  5  litres  ;  il 
y  a  peut-être  un  peu  moins  de  perte  avec  les 
bidons  do  10  litres  ou  les  fûts  de  ."JO  litres. 
L'idéal  serait  d'acheter  le  combustible  au 
poids  net,  car  l'essence  minéraile  dégage  au- 
tant de  calories  que  le  pétrole  par  unité  de 
poid>»  (11000  calories  au  kilogranuue)  et  ce 
sont  ces  calories  qui  entrent  en  ji'u  pour  la 
production  de  la  lumière,  de  la  eb  ileur  ou 
le  la  force  motrice. 

Ce  qui  précède  explique  pourquoi  les  auto 
mol>i limites,  à  Paris  et  dans  quelques  grandes 
villes,  constatent  empiriquement  qu'ils  ont 
intérêt  à  se  ravitailler  directement  aux  instal- 
lations comportant  des  distributeurs  automa- 
tiques, en  particulier  ceux  désignés  sous  le 
nom  d'Eco. 

Vw  tous  cas,  il  y  a  toujours  économie  à 
acheter  le  combustible,  comme  toutes  les 
marchandises,  i>ar  grande  quantité,  à  la  con- 


(1)  Le  Syndical  (jénéral  des  Cornpacnius  cl  assu- 
rances à  primes  fixes  conlie  I  incendie,  ji  di  eidé. 
le  \"  juillet  1912,  (jue,  lorsque  les  liquides  inflam- 
mables seront  renfermés  dans  des  réservoirs 
métalliques  dont  l'inslallalion  répond  aux  règles 
de  sécurité  adoplées  |)ar  le  dit  Syndical,  les  dits 
réservoirs  et  leur  contenu  sont  passibles  dune 
réduclion  de  prime  de  30  pour  cent. 


dition  de  réaliser  un  emmagasinage  présen- 
tant toutes  les  garanties  de  sécurité. 

En  employant  un  réservoii-  ordinaire  pour 
loger  le  combustible,  il  faut  prévoir  la  dila- 
tation par  suite  d'une  élévation  de  tempéra- 
ture, laquelle  jxiut  faire  auigmenter  la  pres- 
sion dans  le  réservoir  clos.  Lors  du  soutirage, 
le  volume  licjuide  prélevé  est  remplacé  par 
un  égal  volume  d'air,  dont  l'oxygène  forme, 
avec  les  vapeurs  émises  d'autant  plus  abon- 
damment que  la  densité  du  combustible  est 
plus  faible,  un  mélange  tonnant  qui  ne  de- 
mande qu'à  faire  explosion  au  contact  d'une 
étincelle,  d'un  corps  en  ignition,  cigarette, 
cigare  ou  pipe,  ou  de  la  flamme  brûlant  à 
l'air  libre  d'une   lumière  quelconque. 

Il  ne  faudrait  s'éclairer,  dans  un  local  cons- 
tituant un  dépôt  d'essence  ou  de  pétrole, 
qu'avec  une  lampe  de  mineurs,  cette  dernière 
enipèehant  toute  explosion. 


Coup 


un  réservoir-magasin  à  pélrole. 


Dans  les  installations  très  importantes,  on 
évite  la  production  du  mélange  toimant  à 
la  partie  supérieure  du  réservoir  en  vidange 
en  remplaçant  le  volume  du  licjuide  enlevé 
par  un  égal  volume  d'un  gaz  non  combu- 
rant, tel  que  l'acide  carbonique  ou  l'azote.  Ces- 
dispositifs,  très  coûteux  d'établissement  et  de 
fonctionnement,  ne  i>euvent  pas  être  conseil- 
lés pour  les  installations  rurales  que  j'ai  on 
\uo  dans  cet  article. 

Par  contre,  on  peut  avoir  toute  sécurité 
en  employant  de  l'eau,  avec  laquelle  l'essence 
ni  le  pétrole  ne  peuvent  se  mélanger.  Le  sys- 
tème, connu  en  Angleterre  sous  le  ncxm  de 
Bywater,  comjjorte  des  compteurs  volumétri- 
(jues  d'eau  et  de  pétrole  qu'il  n'y  a  pas  lieu 
d'aippliquer   à   nos  installations  rurales. 

Le  princiije  du  dispositif  est  représenté  par 
la  fiirure  5.  Un  réservoir  .1,  en  tôle  étamée. 


EMMAGASINAGE  DU  PETROLE 


35- 


de  forme  quelconque,  mais  cylindrique  de 
préférence,  est  placé  avec  une  légère  incli- 
naison du  fond  a,  afin  que  les  impuretés 
soient  entraînées  vers  une  de  ses  extrémités  ; 
en  n  est  un  niveau  indicateur  identique  à  ui\ 
niveau  d'eau  de  chaudière  à  vapeur  ;  il  doit 
être  protégé  des  chocs  et  muni  de  ro'binets  ou 
de  clapets  se  fermant  automatiquement  dans 
le  cas  du  bris  du  tube  de  cristal.  La  partie 
la  plus  basse  du  ré'serv  oir  A  se  raocorde  avec 
un  petit  réservoir  b,  ayant  un  trou  d'homme' 
c  par  lequel,  à  de  très  longs  intervalles,  on 
pourra  enlever  les  dépôts  qui  peuvent  s'y 
rassembler.  Ln  réservoir  à  eau  E  communi- 
que par  le  tuyau  y  avec  le  réservoir  b  ;  d  et  e 
représentent  des  robinets.  A  la  partie  la  plus 
haute  du  réservoir  A  se  raccorde  le  tuyau  y\ 
partant  d'un  grand  entonnoir  P  et  pourTu 
des  robinets  f  ei  g. 

La  manœuvre  de  mise  en  service  est  la  sui- 
vante :  les  robinets  g  et  e  étant  fermés,  les 
robinets  d  et  /  étant  ouverts,  on  fait  arriver 
de  l'eau  dans  le  réservoir  E  jusqu'à  ce  que  les 
réservoirs  6  et  ^4  soient  complètement  rem- 
plis di'eau,  puis  l'on  ferme  le  robinet  d. 

Lors  du  chargement  en  essence  ou  en  pé- 
trole, on  verse  le  conubustible  dans  l'enton- 
noir P,  en  ouvrant  les  robinets  /  et  e  ;  par 
suite  de  la  différence  de  niveau  h  entre  le  li- 
quide combustible  en  P  et  le  robinet  e,  un 
volume  d'eau  correspondant  au  volume  de 
pétrole  introduit  en  .4  s'écoule  par  le  robinet 
e.  Le  réservoir  A  contient  alors  une  quan- 
tité plus  ou  moins  grande  d'eau  qui  reste 
au  fond  et  est  surmontée  par  du  pétrole  ou 
de  l'essence  dont  la  densité  est  plus  faible. 
Quand  le  chargement  est  terminé,  on  ferme 
les  robinets  /  et  e,  on  laisse  le  robinet  d  ou- 
vert afin  que  s'il  se  prodriit  une  variation  de 
température,  la  pression  ou  la  contraction  des 
liquides  s'effectue  dans  le  tube  y,  le  réser- 
voir E  jouant  le  rôle  d'un  manomètre  à  air 
libre.  Au  repos,  les  robinets  e,  f  ei  g  sont  fer- 
més ;  le  robinet  d  reste  ouvert  et  le  réservoir 
E  contient  de  l'eau  un  peu  au-dessus  du  ni- 
veau du  robinet  g,  sous  une  charge  h'. 

Pour  prélever  du  coanbustible,  on  ouvre  le 
robinet  g,  qui  déverse  dans  un  récipient  quel- 
conque doù  on  le  transvase  dans  le  réservoir 
du  moteur,  à  moins  de  remplir  directement 
ce  réservoir  par  un  tuyau  flexible  raccordé  au 
robinet  g,  si  ce  dernier  est  placé  à  une  hau- 
teur suffisante.  En  ouvrant  le  robinet  g,  le 
combustible  est  chassé  par  l'eau  du  réser- 
voir E  qui  occupe  sa  place  dans  la  partie  in- 
férieure du  réservoir  A,  de  sorte  que  ce  der- 
nier ne  contient  jamais  d'air  et,  par  consé- 
quent, ne  présente  aucun  danger  d'explosion 


ou  d'incendie,  ni  aucune  perte  par  évapora- 
lion.  Le  débit  du  roDmet  g  est  influencé  par 
la  hauteur  h'  de  charge  do  l'eau. 

Le  réservoir  .1  peut  avoir  son  grand  axe 
vertical,  mais  il  semble  préférable  de  le  dispo- 
ser presque  horizontalement  comme  dans  la 
figure  5,  qui  indique  en  x  le  niveau  du  sol, 
bien  que  le  réservoir  .4  puisse  être  monté  au- 
dessus  du  sol  ou  enfoui  plus  ou  moins  pro- 
fondément. La  caipacité  du  réservoir  A  peut 
être  aussi  petite  ou  aussi  grande  que  l'on  dé- 
sire. Il  semble  que  la  différence  de  niveau  /t 
doit  être  d'au  moins  1  m.  40  à  1  m.  50. 

On  serait  tenté  d'entourer  de  sable  ou  dé 
cailloux  le  réservoir.  Cette  façon  de  procéder 
serait  mauvaise,  car  on  ne  pourrait  pas  cons- 
tater et  réparer  une  très  légère  fuite,  laquelle 
finirait  par  imprégner  le  sable  en  constituant 
un  danger. 

A  côté  des  avantages  que  présente  ce  dis- 
positif, coanme  sécurité  absolue  contre  l'ex- 
plosion et  l'incendie,  ainsi  qu'aucune  perte 
de  coimbustible  par  évaporation,  il  y  a  l'in- 
convénient  de  la  congélation  possible  de  l'eau 
servant  aux  manutentions,  contre  laquelle 
on  peut  prendre  certaines  précautions  (il  n'y 
a  pas  à  craindre  la  congélation  de  l'essenct 
ou  du  pétrole)  :  enterrer  Le  réservoir  A  et 
labriter  par  un  petit  local  à  parois  bien  iso- 
lantes, ou  sous  une  maçonnerie,  voûtée  ou 
non,  recouverte  d'une  couche  de  terre  épais- 
se de  0  m.  75  à  1  mètre  ;  dans  ce  cas,  le 
tuyau  y'  serait  disposé  en  dehors  du  local  et 
se  raccoirderait,  par  une  portion  horizontale 
lilus  ou  moins  longue,  et  deux  coudes,  avec 
la  partie  suipérieure  du  réservoir  A.  —  On 
pourrait  encore  ajouter  à  l'eau  de  déplace- 
ment un  corps  abaissant  beaucoup  son  point 
de  congélation  :  diu  chloTure  de  calcium  par 
exemple  ;  mais,  pour  que  l'opération  soit  éco- 
nomique, il  faudrait  qu'on  puisse  se  servir 
toujours  du  même  liquide  incongelable,  de 
sorte  que  le  robinet  e  pourrait  déverser  dans 
un  réservoir  à  air  libre  (de  même  capacité 
que  le  magasin  A)  d'où,  avec  une  pomipe  à 
bras,  on  remonterait  le  liquide  dans  le  réiser- 
voir  E  au  fur  et  à  mesure  des  besoins,  selon 
les  prélèvements  effectués  au  robinet  g. 

Le  principe  du  déplacement  de  ressenco 
minéraile  ou  du  pétrole  par  de  l'eau  peut  être 
apipliqué  à  d'autres  liquides  combustibles 
émettant  facilement  des  vapeurs,  à  la  condi- 
tion de  chercher  et  d'employer  à  la  place  de 
l'eau  un  autre  liquide  qui  ne  se  mélangerait 
pas  avec  le  combustible,  tout  en  étant  plus 
dense  que  ce  dernier. 

Max  Ringelmann. 


3à 


GONGKÈS  DE  LA  MUTUALITÉ  A  NlUllT 


SOCIÉTÉ  NATIONALE  D'ENCOURAGEMENT 

A  LAGWCULTURE 


L'assemblée  générale  aimuelle  de  la  Société 
nationale  d'encouragement  à  l'Agriculture 
s'est  tenue  le  '2S  juin,  sous  la  présidence 
de  M.  Goniot. 

Après  l 'adoption  des  rapports  financiers 
et  moraux  de  MM,  Georges  Dethan,  trésorier 
général,  et  P.  Messier,  député,  secrétaire  gé- 
néral, M.  Gomot  ayant  désiré,  pour  cause  de 
santé,  de  résilier  ses  fonctions,  a  été  pro- 
clamé président  d'honneur.  M.  Victor  Boret, 
ancien  ministre  de  l'Agriculture,  a  été  élu 
président,  M.  Georges  Dethan  ayant  été  élu 
vice-président,  les  fonctions  de  trésorier  gé- 
néral seront  rempiles   par  M.   Blanchard. 

Après  l'assemblée  générale,  un  déjeuner 
était  donné  à  l'Hôtel  Lutetia  en  l'honneur 
des  anciens  ministres  et  sous-secrétaires  d'Etat 
à  l'Agriculture.  Il  fut  présidé  par  M.  Raoul 
Péret,  président  de  la  Chambre  des  Députés, 
assisté  de  MM.  Chéron,  ministre  de  l'Agri- 
culture, Dior,  ministre  du  Commerce,  Reibel, 
ministre  des  Régions  libérées,  et  de  M.  Sou- 
chier,  représentant  M.  Colrat,  sous-secrétaire 
d'Etat  à  la  présidence  dn  Conseil. 

Tous  les  anciens  ministres  de  l'Agriculture 
ou  sous-secrétaires  d'Etat,  présents  à  Paris, 
assistaient  à  ce  banquet,  notamment  MM.  Mé- 
line,  Viger,  Clémentel,  Lefcbvre  du  Prey, 
J.-H.  Ricard,  Puys,  etc. 

M.  Paul  Messier,  le  sympathique  secrétaire 
général,  prit  d'abord  la  parole  pour  saluer  les 
invités.  Ensuite,  M.  Boret,  le  nouveau  prési- 
dent de  la  Société,  prononça  un  discours  dont 
nous  relevons  les  passages  suivants  : 

Ce  n'est  plus  aujourd'hui  la  terre  qui  manque 


aux  hommes,  nmis  ce  soûl  les  hommes  qui  luau- 
qucnt  à  la  terre,  A  quoi  serviraient  les  progrès 
de  la  science  agronomique,  s'il  n'y  avait  plus 
d'hommes  pour  mettre  le  sol  en  valeur?  Il  faut 
tout  faire  pour  retenir  et  ramener  à  la  terre  les 
Fiançais.  Prenons  des  mesures  contre  les  partiiges 
forcés  afin  que  le  cultivateur  ait  la  certitude  de 
se  survivre  dans  sa  postérité  sur  la  terre  qu'il  a 
fertilisée. 

Multiplions  le  uoiubre  des  petits  propriétaires, 
que  chaque  cellule  famiUale  soit  une  cellule  cul- 
lurale, 

M.  Chéron  salue  avec  finesse  les  anciens 
ministres  de  l'Agriculture,  ses  collègues,  et 
téiuoigne  que,  dans  ce  ministère,  la  tradi- 
tion s'est  toujours  transmise  de  l'un  à  l'autre 
pour  effectuer  les  mêmes  tâches. 

Enfin,  M.  Méline,  à  qui  MM,  Messier,  Boret 
et  Chéron  ont  fait  de  fréquentes  allusions  très 
applaudies,  constate  que  M.  Chéron  est  le 
ministre  de  l'Agriculture  idéal  ;  quant  à  lui, 
au  soir  de  sa  tâche,  retenant  des  éloges  ce 
qui  doit  en  être  retenu,  il  déclare  qu'il  s'est 
toujours  efforcé  de  faire  son  devoir  et  de 
servir  son  pays  avec  cœur  et  désintéres- 
sement. 

Enfin,  M.  Raoul  Péret,  président  de  la 
Chambre,  apporta  aux  agriculteurs  toute  sa 
sympathie. 

Ce  fut  une  belle  journée  pour  cette  Société 
qui  sert  avec  autorité  l'intérêt  des  cultiva- 
teurs. Nous  en  félicitons  sincèrement  M.  Paul 
Messier,  secrétaire  général,  qui  fut  le  princi- 
pal organisateur  de  cette  imposante  manifes- 
tion  professionnelle. 

Ad,-J.  Charon, 


CONGIŒS  DE  LA  MUTUALITE  A  MOIIT 


Le  dixième  Congrès  de  la  Mutualité  et  de 
la  Coopération  agricoles  s'est  tenu  à  Niort 
(^Deux-Sèvres)  du  15  au  18  juin,  en  même 
temps  que  les  concours  dont  il  a  été  rendu 
compte  dans  le  précédent  numéro  (page  16), 

M.  Viger,  ancien  ministre  de  l'Agriculture, 
président  de  la  Fédération,  en  a  dirigé  les 
débats,  avec  l'autorité  (pii  lui  appartient. 
Après  la  séance  dinauguration,  dans  laquelle 
M.  Paul  Mercier,  député,  président  du  Co- 
mité d'organisation,  et  M.  Marot,  député, 
maire  de  Niort,  se  sont  réjouis  de  l'empresse- 
ment avec  lequel  les  très  nombreux  congres- 


sistes ont  accepté  leur  invitation,  les  travaux 
ont  immédiatement  commencé. 

L'ordre  du  jour  était  chargé.  En  raison  de 
la  place  dont  on  dispose,  on  ne  peut,  ici,  que 
reproduire  les  conclusions  et  les  vœux 
adoi>tés. 

Bemembrement.  —  Sur  le  rapport  de  M.  Ver- 
giiaud,  le  Congrès  émet  le  vœu  : 

1°  Que  la  loi  du  27  novembre  19 18  ayant  pour 
obpet  de  faciliter  le  remembrement  de  la  propriété 
rurale,  soit  remaniée  de  façon  à  en  rendre  l'ap- 
plication plus  souple  et  plus  expédilivc  et  que 
certaines    dispositions    heureuses   de    la    loi    du  4 


mars  1919  spéciale  aux  régions  dévastées  y  soient 
introduites. 

2°  Que,  dans  le  cadre  de  la  nouvelle  législation 
simplifiée,  les  coopératives  et  les  Syndicats  agri- 
coles soient  autorisés  à  se  substituer  à  leurs  mem- 
bres pour  provoquer  et  poursuivre  le  remembre- 
ment devant  les  Associations  syndicales,  ainsi  que 
pour  défendre  devant  elles  leurs  intérêts  et  leurs 
dioits. 

3°  Que  soient  prévues  des  dispositions  desti- 
nées à  empêcher  le  retour  de  la  dispersion  par- 
cellaire. 

4°  Qu'enfin  les  opérations  de  remembrement 
soient  effectuées  sous  le  contrôle  technique  de 
l'Etat  et  avec  son  appui  financier  et  qu'elles 
soient  complétées  par  la  réfection  du  cadastre. 

Les  Syndicats  dans  la  région  de  VOaest.  —  M. 
dw'  Loynes,  secrétaire  général  du  Syndical  pro- 
fessionnel agricole  des  Deux-Sèvres,  lit  une  très 
intéressante  communication  sur  «Le  Rôle  des 
Syndicats  agricoles  dans  la  région  de  l'Ouest  ». 
M.  Porcher,  professeur  à  l'Ecole  vétérinaire  de 
Lyon,  insiste  sur  la  nécessité  de  créer  des  Syndi- 
cats d'élevage  et  d'instituer  le  contrôle  laitier 
afin  d'améliorer  la  production  en  lait  de  la  race 
Parthenaise.  M.  Caii,  président  de  la  Laiterie  coo- 
pérative d'Echiré,  répond  à  M.  Porcher  que  ces 
deux  questions  sont  à  l'étude  dans  les  Deux-Sè- 
vres et  qu'elles  ont  même  déjà  reçu  un  commen- 
cement d'exécution. 

M.  Châtelain  complète  le  rapport  de  M.  de 
Loynes  par  quelques  renseignements  succints  sur 
le  rôle,  l'activité  et  l'importance  dt  Syndicat  agri- 
cole départemental  de  la  Vendée,  dont  il  est  le 
président. 

Ressources  du  Crédit  agricole.  —  M.  Blanchard, 
directeur  des  Services  agricoles  de  Seine-et-Oise, 
lit  un  rapport  sur  cette  question  d'une  importance 
capitale.  Les  conclusions  sont  les  suivantes  : 

1°  Que  le  Crédit  agricole  s'organise  technique- 
ment et  matériellement  pour  favoriser  les  dépôts 
de  fonds  et  les  dépôts  de  titres  ; 

2°  Que  le  Crédit  agricole  à  moyen  terme  ait, 
non  seulement  pour  but  d'aider  l'agriculteur  déjà 
installé,  mais  permette  également  à  l'ouvrier 
agricole  et  au  domestique  de  ferme  de  devenir 
fermiers  ; 

3°  Que  les  ressources  dont  dispose  l'Office  na- 
tional du  Crédit  agricole  pour  le  crédit  à  moyen 
terme  et  à  long  terme,  individuel  ou  collectif, 
puissent  être  augmentées,  soit  par  l'émission  di- 
recte de  bons  ou  d'obligations,  soit  par  l'em- 
prunt à  des  établissement  financiers  spécialement 
qualifiés,  l'Etat  participant  par  des  subventions 
annuelles  au  paiement  d'une  partie  de  l'intérêt 
des  sommes  ainsi  empruntées  ; 

4°  Que  l'Office  national  du  Crédit  agricole  soit 
admis  à  bénéficier  des  ressources  disponibles  de 
la  Caisse  nationale  des  Retraites  pour  la  vieillesse, 
comme  les  sociétés  de  Crédit  immobilier. 

Taxes  sur  les  Caisses  de  Crédit.  —  Sur  un  rap- 
port de  M.  Vergnaud,  les  vœux  proposés  par  le 
Bureau  de  la  Fédération  sont  adoptés  : 

I.  —  Le  Congrès  proteste  contre  les  impositions 


COsGRi:S  DR  LX  MUTUALITÉ  A  S\Ol\T  37 

dont  certaines  caisses  ont  ^té  l'objet,  et  émet  le 


1°  Que  dans  le  projet  de  loi  déjà  adopté  par 
la  Chambre  des  députés,  et  actuellement  soumis 
au  Sénat,  portant  modification  de  certains  arti- 
cles de  la  loi  du  26  juin  1920,  soit  insérée  une 
disposition  exonérant  formellement  de  la  taxe 
sur  le  chiffre  d'affaires  les  caisses  de  Crédit  agri- 
cole mutuel. 

2°  Que  la  même  mesure  soit  étendue  aux  So- 
ciétés coopératives  agricoles  régies  par  la  loi  du 
5  août  1920. 

3°  Que  le  projet  de  loi  déposé  sur  le  bureau  de 
la  Chambre  des  députés  par  le  ministre  de  l'Agri- 
culture et  le  ministre  des  Finances,  le  18  octo- 
bre 192 1,  ayant  pour  objet  de  dispenser  de  l'im- 
pôt sur  les  bénéfices  industriels  et  commerciaux 
les  caisses  de  Crédit  agricole,  les  Sociétés  coopé- 
tives  et  les  Sociétés  d'intérêt  collectif  agricole, 
soit  examiné  et  mis  en  discussion  dans  un  délai 
aussi  bref  que  possible. 

n.  —  Le  Congrès  confirme  le  vœu  émis  par  le 
Congrès  de  Reims  de  1921  et  demande  : 

1°  Que  les  inscriptions  prises  en  garantie  des 
prêts  hypothécaires  par  les  caisses  de  Crédit  agri- 
cole mutuel  soient  exonérées  de  la  taxe  hypothé- 
caire au  même  titre  que  celles  qui  sont  prises 
en  garantie  des  mêmes  prêts  consentis  par  les 
sociétés   de   Crédit   immobilier. 

2°  Que  le  bénéfice  des  exonérations  prévues  par 
l'article  3i,  §2,  de  la  loi  du  5  août  1920,  en  ce 
qui  concerne  l'impôt  sur  le  revenu,  soit  étendu 
aux  intérêts  servis  par  les  emprunteurs  indivi- 
duels à  long  terme  aux  Caisses  de  crédit  agricole 
mutuel. 

3°  Qu'au  besoin,  un  texte  législatif  intervienne 
pour  consacrer  ces  exonérations. 

III.  —  Le  Congrès  considérant  que  certains 
produits  destinés  à  la  fertilisation  des  terres  in- 
dispensables à  l'intensification  des  rendements  du 
sol  sont  assujettis  à  des  droits  de  douanes  pres- 
que prohibitifs,  émet  le  vœu   : 

Que  les  droits  de  douane  sur  les  engrais  soient 
fortement  diminués. 

Sur  le  rapport  de  M.  Alexandre  Mornct,  direc- 
teur de  la  Caisse  régionale  des  Deux-Sèvres,  sur 
«  Le  Crédit  agricole  dans  les  Deux-Sèvres  et  la 
Petite  Propriété  »,  le  Congrès  émet  le  vœu  : 

Que  les  Caisses  de  Crédit  agricole  se  montrent 
aussi  larges  que  possible, 

Que  notamment  lorsqu'il  s'agit  de  l'acquisition 
d'une  exploitation  rurale  l'importance  de  cette 
exploitation  ne  soit  pas  un  obstacle  à  ce  qu'un 
cultivateur  puisse  bénéficier  de  la  loi  du  5  août 
1920,  s'il  est  à  même  de  l'exploiter  par  lui-même 
et  avec  l'aide  de  sa  famille,  et  qu'il  soit  tenu 
compte  dans  chaque  cas  particulier  de  l'impor- 
tance de  la  famille  des  intéressés. 

Assurances  agricoles.  —  Après  lecture  d'une 
étude  due  à  M.  Naslin,  vice-président  de  la  Caisse 
de  réassurance  mutuelle  agricole  incendie  de 
l'Ouest  et  à  M.  Rozcray,  directeur  des  Services 
agricoles  des  Deux-Sèvres,  sur  ]' Assurance  Mu- 
tuelle agricole   incendie   dans   la   région   du  Poi- 


88 


NOTE  iUR  LKS  THAGTEL'RS 


ton,  une  intéressante  <uggeslion,  présentée  comme 
conclusion,  est  renvoyée  à  l'examen  du  bureau 
de  la  Fédération  et  de  la  Caisse  nationale  de  Réas- 
surances. 

Coopératives  de  vente  des  céréales.  —  Après 
un  rapport  de  M.  Guérin,  sur  le  Fonctionne- 
ment de  la  Coopérative  de  vente  de  céréales  de 
VYonne,  dont  il  est  le  président,  le  vœu  suivant 
est   adopté  à   l'unanimité    : 

Le  Congrès,  confirmant  les  principes  établis 
•par  le  Congrès  de  Reims,  en  ce  qui  concerne 
la  vente  colieclive  dos  céréales,  émet  le  vœu   : 

1°  Que  des  Coopératives  de  vente,  analogues  à 
celle  qui  fonctionne  déjà  dans  l'Yonne,  soient 
créées  dans  tous  les  départements  producteurs  de 
-céréales. 

a"  Que  ces  Coopératives  profitant  de  l'expé- 
Tience  acquise  adoptent  le  système  du  prix  moyen. 


«de  la  prime  de  conservation  et  du  warantage  sur 
grenier. 

3°  Que  le  Crédit  agricole  fournisse  à  ces  Coo- 
pératives les  fonds  nécessaires  pour  leur  permettre 
de  payer  comptant  les  livraisons  de  leurs  adhé- 
rents ou  de  leur  faire  des  avances  sur  récoltes. 

4°  Que  dans  un  avenir  prochain  soit  envisagée 
la  création  d'une  organisation  centrale  fournis- 
sant à  ces  Coopératives  la  documentation  néces- 
saire et  tendant  à  leur  donner  la  puissance  indis- 
pensable pour  établir  un  contrôle  efficace  du  mar- 
ché national  du  blé. 

5°  Que  la  Fédération  nationale  de  la  Mutualité 
et  de  la  Coopération  agricoles  organise,  parmi  ses 
associations  adhérentes,  une  active  propagande  en 
vue  du  développement  de  cette  branche  nouvelle 
de  la  coopération. 

(A  suicre) 


LEÇON  DE  CHOSES.  -  LES  CERISES 


Pelile,  toute  petite,  mais  combien  expres- 
sive leçon  de  choses  ! 

Il  y  a  des  cerises,  cette  année,  beaucoup. 

Or,  je  circulais,  un  jour  de  la  semaine  der- 
nière, dans  la  bonne  ville  de  Bar-le-Duc. 

Passant  devant  un  magasin  de  légumes, 
machinalement  mon  regard  tombe  sur  un  pa- 
nier de  cerises  portant,  affiché,  le  prix  de 
1  fr.  50  la  livre,  c'est-à-dire  six  fois  le  prix 
jd'avant-guorre,  car  la  cerise  n'est  plus  une 
primeur. 

Voilà,  certes,   un  spécimen  de  vie  chère  ! 

Comment  cela  se  peut-il,  étant  donnée 
l'abondance  de  ce  fruit  celte  année  ? 

Je  m'en  allai,  rêveur  1 

Rentré  chez  moi,  je  fis  la  remarque  de  ces 
prix  à  quelques  propriétaires  de  vergers,  leur 
faisant  observer  qu'ils  vendraient  facilement 
leurs  fruits  un  bon  prix  s'ils  le  voulaient. 

J'en  reçus  invariablement  la  réponse  sui- 
vante : 


«  Par  qui  dont  ferions-nous  cueillir  nos  ce- 
rises ?  Nous  n'avons  plus  personne.  Solliciter 
des  ouvriers  qui  nous  demanderaient  qua- 
rante sous  l'heure  ?  Et  il  faudrait  encore  por- 
ter ces  cerises  à  la  ville  !  Elles  nous  coûte- 
raient plus  cher  qu'elles  ne  nous  rapporte- 
raient. Et  pendant  ce  temps,  nos  foins  reste- 
raient sur  le  pré,  au  risque  d'être  perdus  si  la 
pluie  survient  !... 

((  Nous  ne  pouvons  pas,  nous  sommes 
obligés  d'aller  au  plus  pressé  et  de  laisser  ce 
que  nous  ne  pouvons  faire.  » 

Et  les  cerises   restent  sur  l'arbre. 

Et  les  oiseaux  les  mangent...  en  bénissant 
Clemenceau  et  sa  loi  de  huit  heures...  Les 
étourneaux  ont  plus  d'esprit  que  générale- 
ment on  ne  croit. 

Desoutter, 

Apriciilloiir, 
Maire  de  .Novers-lc-Val. 


NOTE  SUR  LES  TRACTEURS 


Certaines  exploitations  agricoles  utilisent 
actuellement  des  camions  automobiles  com- 
me tracteurs,  auxquels  on  attelle  des  remor- 
ques destinées  aux  divers  lrans[X)rls  des 
champs  à  la  ferme,  au  marché  ou  à  la  gare. 
On  peut  lire  à  ce  sujet  l'article  de  M.  Marcel 
Liorman,  sur  la  rentirc  des  moissons  avec 
an  Iracleur  nyulier  h'çier,  publié  dans  le 
n"  52  de  Tannée  1921,  "page  528. 

Ces  camions,  provenant  surtout  des  stocks 
de  liquidation,  où  les  agriculteurs  peuvent 
•e  les  procurer  à  bas   prix,   ont  leurs  roues 


garnies  de  bandJages  pneumatiques  ou  pleins, 
qui  peuvent  convenir  quand  ils  n'ont  qu'à  se 
déplacer  seuls,  mais  qui  ne  présentent  pas 
suffisamment  d'adhérence  dès  qu'on  utilise 
le  camion  pour  tirer  une  remorque  ;  on  est 
alors  obligé  de  garnir  les  bandages  des  roues 
motrices  avec  certaines  pièces  destinées  à 
augmenter  l'adhérence  au  sol  pour  obtenir 
l'effort  de  traction  exigé  par  la  remorque  ; 
mais  cela  n'est  réalisé  qu'avec  une  dépense 
supplémentaire  d'énergie  au  sujet  de  laquelle 
je    puis   donner    T'indiration    générale    sui- 


ORGANISATION  DES  AVERTISSEMENTS  MÉTÉOROLOGIQUES 


39 


Fig.  0.  —  Roue  d'un  caraion-l5J  cleur  garnie  de  chaînes 
anlidOrapanles. 


vante,  qu'il  y  aurait  lieu  de  vérifier  en  exé- 
cutant un  grand  nombre  d'essais  sur  des 
voies  de  diverses  natures. 

Avec  des  roues  motrices  (fîg.  6),  garnies 
d'un  bandage  a,  plein  ou  pneumatique,  au- 
quel on  ajoute  des  chaînes  anti-dérapantes  c, 
maintenues  de  chaque  côté  par  des  cercles  b 
qu'on  place  dès  qu'on  en  éprouve  le  besoin, 
selon  l'état  de  la  voie  :  sol  glissant,  garni  de 
longues  herbes  ou  de  boue,  on  constate  les 
rapports  suivants  :  la  vitesse  tombe  do  100 
à  60  ou  62  ;  par  contre,  l'effort  de  traction 
passe  do  100  à  150  ou  153,  de  sorte  que  le 
travail  pratique  effectué  étant  de  100  sur  un 
bon  sol,  sans  les  chaînes  antidérapantes, 
s'abaisse  à  92  ou  93  avec  les  chaînes  pour  la 
même  dépense  d'énergie,  c'est-à-dire  de  com- 
bustible, mais  en  permettant  de  travailler 
sur  les  sols  glissants,  alors  que  cela  serait 
impossible  sans  l'adjonction  de  chaînes  ou 
d'autres   dispositifs   antidérapants. 

M.     Rl.NGELMANN. 


ORGANISATION 


DES  AVERTISSEMEINTS  MÉTÉOROLOGIQUES 


Circulaire  adressée  aux  Préfets  par  les  mi- 
nistres de  l'Agriculture  et  de  l'Intérieur  et 
le  sous-secrétaire  d'Etat  de  l'Aéronautique. 

Les  progrès  réalisés  par  la  science,  tant  dans 
le  domaine  de  la  radiotélégraphie  que  dans  le  do- 
maine de  la  météorologie,  progrès  dont  l 'expérien- 
ce de  la  guerre  a  consacré  l'importance,  doivent 
être  utilisés,  en  temps  de  paix,  au  plus  grand  pro- 
fit de   l'agriculture  nationale. 

La  récente  mise  au  point  de  la  téléphonie  sans 
fil  à  grande  portée  permet  de  donner  à  cette  ini- 
tiative une  application  pratique  et  une  pleine  effi- 
cacité. 

En  vertu  de  conventions  internationales,  les 
divers  Etals  de  l'Europe  sont  tenus  quatre  fois 
par  jour  au  courant  de  la  situation  atmosphérique 
générale.  Ces  renseignements  sont  concentrés  dans 
le  service  central  météorologique  de  chaque  na- 
tion. Ce  service  possède  donc  tous  les  éléments 
qui  permettent  de  connaître  les  phénomènes  at- 
mosphériques, et  d'en  suivre  l'évolution  dans  le 
temps  et  dans  l'espace. 

En  France,  c'est  l'Office  central  météorologique 
qui  centralise  les  renseignements.  De  son  côté, 
le  ministère  de  l'Agriculture  possède  une  organi- 
sation des  avertissements  agricoles,  avec  un  cer- 
tain nombre  de  stations  régionales,  dont  la  mis- 
sfon  est  notamment  de  traduire  en  conseils  pra- 
tiques aux  cultivateurs  les  phénomènes  constatés 
et  d'en  faire  l'objet  de  toutes  les  recherches  et 
applications   scientifiques  qu'ils  comportent. 

L'Office  national  météorologique,  le  ministère 
de  l'Agriculture  et  le  ministère  de  l'Intérieur  ont 


arrêté  les  mesures  suivantes  pour  permettre  aux 
cultivateurs  d'être  renseignés,  dix-huit  heures  à 
l'avance,  sur  les  prévisions  du  temps. 

Trois  fois  par  jour,  à  des  heures  qui  seront  dé- 
terminées exactement  à  l'avance,  le  poste  radio- 
télégraphique  de  la  tour  Eiffel  émettra  un  mes- 
sage sur  les  prévisions  du  temps  pour  le  jour  mê- 
me et  pour  le  lendemain. 

Ce  message  pourra  être  reçu  dans  un  rayon  de 
5oo  kilomètres  par  toutes  les  communes  munies 
d'un  poste  récepteur  à  galène.  L'Office  étudie,  en 
ce  moment,  les  moyens  d'assurer,  par  l'intermé- 
diaire des  stations  régionales,  la  diffusion  des  ren- 
seignements dans  le  surplus  du  pays. 

Donc,  aux  heures  précises  qui  auront  été  fixées 
à  l'avance  selon  les  saisons,  le  service  météorolo- 
gique fera  connaître  les  prévisions  du  temps  pour 
chaque  région.  On  sait  que  la  France  a  été  divisée 
en  douze  sections  climatologiques.  On  trouvera  la 
liste  des  départements  qui  les  composent  en  an- 
nexe à  la  présente  circulaire. 

Les  indications  données  et  qui  seront  facilitées 
par  le  modèle  de  formule  également  annexé  por- 
teront sur  les  points  suivants  :  pluie  ;  neiges  ; 
orages  avec  averses  ou  grêle  ;  gelées  ;  direction 
et  force  du  vent. 

Pour  bénéficier  de  ces  renseignements,  il  suffira 
aux  communes  comprises  dans  le  rayon  desservi 
de  se  pourvoir  d'un  poste  récepteur  à  galène. 
C'est  un  appareil  extrêmement  simple,  qui  se 
trouve  chez  tous  les  constructeurs  d'appareils  de 
T.  S.  F.  et  qu'on  pourrait  à  la  rigueur,  tant  il  est 
élémentaire,   construire   soi-même.  L'Office  natio- 


40 


ORGANISATION  DES  AVi-.UÏISSEMENTS  MÉTÉOROLOGIQUES 


nal  météorologique  a  rédigé,  pour  ceux  qui  vou- 
draient eux-mêmes  construire  l'appareil  une  notice 
qui  vous  sera  adressée  incessamment.  Elle  donne 
du  reste  tous  les  renseignements  nécessaires  sur 
la  manière  do  l'utiliser. 

Il  est  recommandé  aux  communes  qui  préfére- 
raient acheter  ces  instruments  de  réception  de  ne 
pas  les  payer  à  un  prix  trop  élevé.  Le  prix  actuel 
d'un  poste  récepteur  varie  entre  120  et  160  fr. 
Il  leur  est  recommandé,  en  outre,  de  n'accepter 
défiuitivomont  aucun  appareil,  sans  avoir  vérifié 
par  l'expérience,  qu'il  fonctionne  d'une  façon  sa- 
tisfaisante. Il  résultera  des  renseignements  fournis 
pas  la  notice  (ju'il  sera  nécessaire  d'installer  une 
antenne  à  l'extérieur  de  la  maison  où  sera  placé  le 
poste  et  de  la  relier  à  ce  poste  dans  les  conditions 
qui  seront  indiquées  par  l'instruction.  C'est  un 
travail  très  facile  et  qui  n'occasionne  qu'une  dé- 
pense insignifiante. 

Le  poste  récepteur  pourra  être  installé,  soit  à 
l'école,  soit  chez  le  receveur-buraliste,  soit  à  la 
gendarmerie  là  où  il  en  existe  une,  soit  chez  tel 
citoyen  que  le  maire  désignera. 

Aux  heures  fixées,  le  détenteur  du  poste  s'ap- 
prochera de  l'appareil  téléphonique  et  recevra  la 
communication. 

Le  moyen  le  plus  pratique  pour  porter  les  ren- 
seignements recueillis  à  la  connaissance  des  habi- 
tants de  la  commune  paraît  être  Vusage  de  la 
cloche.  Aucun  coup  de  cloche  s'il  n'y  a  pas  de 
changement  de  temps  ;  trois  coups  pour  annoncer 
la  pluie  ;  six  coups  pour  annoncer  la  gelée  ;  dix 
coups  pour  annoncer  la  tempête,  l'orage  ou  la 
grêle.  Ainsi  tous  les  habitants  seront  prévenus. 

Les  cultivateurs  sont  appelés  à  tirer  de  ce  pro- 
grès scientifique  les  plus  utiles  résultats.  Connaî- 
tre dix-huit  heures  à  l'avance  les  principaux  phé- 
nomènes atmosphériques  permet  d'éviter  ou  d'at- 
ténuer de  gros  domma^^es. 

Aux  Etats-Unis,  le  service  niéléorologiqiie,  rat- 
taché au  département  de  l'Agriculture,  a  réalisé 
dcjuis  longtemps,  sous  une  forme  différente,  l'uti- 
liïiation  des  prévisions  du  temps. 

Il  appartient  à  la  France  agricole  de  mettre  à 
la  disposition  des  cultivateurs  les  découvertes  de 
la  science.  Ils  ne  tarderont  pas  par  l'expérience 
à  en  connaître  reffîc.icilé. 

L'Office  national  météorologique  commencera 
le  i5  juillet  1922  ses  émissions.  Elles  .seront  faites 
pendant  ledit  mois  à  4  h.  5o,  à  12  h.  i5  et 
18  h.  10.  Ces  heures  ont  dû  être  choisies  pour  te- 
nir compte  de  celles  auxquelles  parviennent  les 
renseignements  généraux  de  l'Europe. 

La  notice  sur  les  installations  des  postes  récep- 
teurs vous  parvionrira  dans  les  premiers  jours  du 
mois  de  juillet. 

Vous  êtes  autorisé  à  approuver  dans  les  bud- 
gets des  communes  la  dépense  nécessaire  pour 
l'installation  des  postes  récepteurs.  En  général, 
une  somme  de  200  fr.  suffira.  Il  appartiendra  à 
la  commune  d'apprécier  si  une  petite  indemnité 
doit  être  attribuée  à  la  personne  à  laquelle  sera 
confié  le  sorviee.  On  peut  espérer  qu'il  sera  ac- 
compli bénévolemi-nt  par  des  citoyens  déjà  char- 
gés d'un  service  public. 


Liste  des  départements  par  régions 

I.  —  NORD  (/»  départements).  Aisne,  Nord,  Pas- 
de-Calais,  Somme. 

II.  —  m\ETAG>'E  (4  départements).  Côtes-du- 
Nord,   Finistère,  Ille-et-Vilaine,   Morbihan. 

III.  —  NORD-OUEST  (7  départements).  Calvados, 
Eure,  Mayenne,  Morbihan,  Orne,  Sarthe,  Seine- 
Inférieure. 

IV.  —  PARISIENNE  (5  départements).  Eure-et- 
Loir.  Oise,  Seine,  Scinc-et-Maine,  Seine-et-Oise. 

V.  —  NORD-EST  (10  départements).  Aube,  Ar- 
denues,  Bas-Rhin,  llaul-Rhiu,  Haute-Marne,  Mar- 
ne, Meuse,  Meurthe-et-Moscllo,  Moselle,  Vosges. 

VI.  —  OUEST  (8  départements).  Charente,  Cha- 
rente-Inférieure, Deux-Sèvres,  Indre-et-Loire,  Loi- 
re-Inférieure,  Maine-et-Loire,  Vendée,  Vienne. 

VII.  —  CENTRE  (6  départements).  Cher,  Indre, 
Loiret,  Loir-et-Cher,  Nièvre,  Yonne. 

VIII.  —  EST  (11  départements).  Ain,  Côte-d'Or, 
Houbs,  Haute-Saône,  Hautes-Alpes,  Haute-Savoie, 
l>ère,  Jura,  Rhône,  Saône-et-Loire,  Savoie. 

IX.  —  MASSIF  CENTRAL  (lo  départements).  Allier, 
Aveyron,  Cantal,  Corrèze,  Creuse,  Haute-Loire, 
Haute-Vienne,  Loire,  Lozère,  Puy-de-Dôme. 

X.  —  suD-ouEST  (12  déparlements).  —  Ariège, 
Basses-Pyrénées,  Dordogne,  Gers,  Gii'onde,  Haute- 
Garonne,  Hautes-Pyrénées,  Landes,  Lot,  Lot-et- 
Garonne,  Tarn,  Tarn-et-Garonne. 

XI.  —  SUD  (5  départements).  Ardèche,  Aude, 
Gard,  Hérault,  Pyrénées-Orientales. 

XII.  —  SUD-EST  (6  départements).  Alpes-Mariti- 
mes, Basses-Alpes,  Bouches-du-Rhône,  Drôme, 
Var,  Vaucluse. 

Définition  des  termes  employés 

Caractère  doniinant  du  temps.  —  Gu-aclère  gé- 
néral le  plus  important  de  la  journée  ;  par  exem- 
ple :  temps  chaud,  temps  orageux,  temps  froid, 
temps  pluvieux,  temps  à  averses  et  éclaircies, 
temps  brumeux,  temps  neigeux,  etc.. 

Vent.  —  Direction.  —  La  direction  indiquée  est 
celle  d'où  vient  le  vent.  L'expression  «  vent  de 
tel  secteur  »  indique  que  le  vent  joue  autour  d'une 
direction,  par  exemple  :  vent  de  secteur  est  indi- 
que des  vents  d'entre  sud-esl  et  nord-est.  La  pré- 
vision vent  variable  annonce,  pour  une  région  dé- 
terminée, que  l'orii'nlation  du  vent  est  changeante 
au  cours  de  la  journée. 

Force.  —  La  force  du  vent  est  indiquée  par  les 
mots  : 

Faible  :  depuis  le  c;\lme  jusqu'à  un  vent  faible 
faisant  bouger  un  petit  drapeau  et  les  feuilles  des 
arbres. 

Modéré  :  vent  qui  tend  un  petit  drapeau  et 
fait  bouger  les  petites  branches. 

Fort  :  vent  qui  fait  bouger  les  feuilles  des  arbres 
et  «  chante  »  en  soufflant  sur  les  maisons. 

Très  fort  :  depuis  un  vent  remuant  des  arbres 
entiers,  jusqu'à  tempête. 

L'indication  vent  nul  signifie  l'absence  de  vent, 
le  calme  de  l'air. 

Etat  du  ciel.  —  La  prévision  indique  la  propor- 
tion des  nuages  qui  couvrent  le  ciel  suivant  les 
eciiventions  ci-après   : 

Pur  :  pas  ou  très  peu  de  nuages. 

Nuageux  :  la  moitié  du  ciel  est  couverte. 

Très  nuageux  :  les  trois  quarts  du  ciel  sont  cou- 
verts. 

Couvert  :  le  ciel  est  complètement  couvert. 

Précipitations.  fPhiie.  averses,  etc.).  —  Une 
distinction  est  faite  entre  la  pluie  qui  représente 
une  chute  d'eau  continue  relativement  faible  du- 


CORRESPONDANCE  —  CONSEILS  PRATIQUES 


rant  plusieurs  heures  et  les  averses  ou  ondées  dont 
la  durée  est.  plus  courte  (quelques  minutes  à  une 
demi-heure).  La  chute  de  pluie  est  plus  abondante 
dans  l'averse  que  dans  l'ondée.  Les  averses  peu- 
Tent  donner  soit  de  l'eau,  soit  de  la  neige,  soit 
de  la  grêle  ;  elles  peuvent  être  orageuses.  Dans 
la  catégorie  des  averses  rentrent  aussi  les  gibou- 
lées. 

Les  grains  sont  des  coups  de  vent  très  forts,  de 
«ourte  durée,  avec  changement  de  direction  du 
Tent,  et  généralement  accompagnés  d'une  averse 
et  d'une  chute  momentanée  de  la  température. 

Température.  —  La  prévision  de  i8  h.  lo  don- 


41 

nera  le  minimum  probable  de  la  nuit.  La  prévi- 
sion de  4  h.  5o  donnera  le  maximum  du  jour. 
Le  sens  de  la  variation  sera  donné  par  les  mots  : 
en  hausse,  en  baisse,  ou  stationnaire. 

Régions.  —  Il  est  recommandé,  surtout  pour 
les  communes  qui  sont  sur  les  limites  d'une  ré- 
gion, de  prendre  en  même  temps  la  probabilité 
pour  la  région  à  laquelle  elles  appartiennent,  et  la 
probabilité  pour  la  région  voisine.  Par  exemple  les 
coniriiuncs  situées  près  de  la  limite  de  la  Seine- 
Inférieure  et  de  la  Somme  ont  intérêt  à  prendre 
la  prévision  de  la  région  Nord-Ouest  et  celle  de 
la  région  Nord. 


SEMENCES  DE  CHOIX  DE  BLÉS  DAiNS  LE  VAUCLUSE 


Dans  la  culture  du  blé,  il  faut  se  préoccu- 
per principalement  du  choix  des  semences,  si 
l'oii  v€ut  en  obtenir  le  maximum  de  résultats. 

Ainsi,  lorsqu'un  propriétaire  veut  intro- 
duire dans  sa  ferme  l'élevage  du  bétail,  il 
commence  par  faire  choix  de  bons  reprc- 
dlicteurs.  Son  examen  porte  alors  sur  les 
IK>ints  suivants  :  l'âge,  la  race  et  les  formes 
exlérieures.  Ces  précautions  sont  pour  lui  des 
plus  importantes  car  la  zoo'teclinie  lui  a  ap- 
pris que,  par  exemple,  un  certain  poids  de 
foin  donné  à  des  animaux  de  même  race. 
m:ais  différents  d'âge  et  de  conformation, 
pourra  produire  plus  ou  moins  de  viande,  de 
lait  ou  de  travail. 

Il  faut  que  le  cultivateur  fasse  comme 
leleveur,  c'est-à-dire  qu'il  cherche  à  se  pro- 
curer des  blés  susceptibles  de  lui  fournir  le 
plus  haut  rendement,  il  faut  qu'il  connaisse 
les  caractères  distinctifs  d'une  bonne  semen- 
ce, aussi  bien  que  l'éleveur  soucieux  du  suc- 
cès connaît  ceux  qui  distinguent  de  bons 
animaux  reproducteurs. 

Quelles  sont  donc  les  meilleures  conditions 
d'âge,  de  race,  c'est-à-dire  de  variété,  qu'on 
devra  rechercher  pour  le  blé  de  semence  ? 

Le  blé  de  l'année  sera  pris  de  préférence, 
sachant  que  le  pouvoir  germinatif  équivaut 
au  100  0/0,  tandis  que  celui  d'un  blé  de  deux 
ans  n'est  que  de  95,  celui  de  3  ans  de  90,  et  '1 
diminue  encore  bien  plus  s'il  est  plus  âgé. 

Dans  le  département,  suivant  la  situation 


des  terrains,  on  a  adopté  par  des  essais  faits 
depuis  de  longues  années,  des  variétés  pures 
de  pays,  qu'on  a  tout  intérêt  à  conserver  en 
faisant  tout  son  possible  pour  en  améliorer 
les  rendements. 

Pour  atteindre  ce  but,  il  faut  avoir  une 
semence  bien  sélectionnée  sur  pied  quelques 
jours  avant  la  moisson  et  séparer,  en  em- 
ployant les  moyens  les  plus  perfectionnés,  le 
bon  grain  des  graines  étrangères  et  ceux  de 
faible  densité. 

L'Office  agricole  départemental  est  arrivé 
à  ce  résultat  en  faisant  emploi  pour  les  se- 
mences qu'il  distribue  chaque  année  aux 
agriculteurs  du  nouveau  trieur  à  turbine  de 
Marot,  qui  trie  les  grains  au  point  de  vue  de 
leur  grosseur,  de  leur  longueur  et  de  leur 
densité,  trois  caractères  indispensables  pour 
obtenir  une   semence  irréprochable. 

Pour  les  prochaines  semailles,  l'Office,  par 
l'intermédiaire  du  Syndicat  agricole  Vauclu- 
sien,  va  mettre  à  la  disposition  des  agricul- 
teurs, à  des  prix  avantageux,  les  variétés  de 
blés  :  Saisselte  rouge  et  blanche,  Tuzelle, 
Barberousse,  Pétanielle  blanche  ou  blé  G'al- 
land.  Buisson  ou  blé  Barbu,  blé  Riz,  Bon 
Fermier,  Inversable,  Manitoba  et  Médéa. 

Nous  invitons  les  agriculteurs  à  adresser 
leur  demande  au  Syndicat  agricole,  rue  Jo- 
seph-Vernet,  92,  à  partir  du  15  juillet  ou  à 
l'Office  agricole  départemental. 

Ed.  Zacharewicz, 


CORRESPONDANCE  -  CONSEILS  PRATIQUES 


—  M.  F.  X.  M.  {Calcadùs).  —  Vous  avez  un 
locataire  d'avant-guerre,  occupant  un  local  com. 
mercial,  et  vous  avez  cru  pouvoir  augmenter  le 
prix  de  la  location,  suivant  les  dispositions  de  la 
loi  du  3i  mars  1922,  c'est-à-dire  en  lui  réclamant 


5  0/0  en  plus  pour  l'entretien  de  l'ensemble  <'t 
une  quote-part  proportionnelle  dans  votre  aug- 
mentation des  charges  et  contributions.  Ce  loca- 
taire, dont  le  bail  régulier  n'expire  qu'en  1928 
refuse  celte  augmentation  et  se  réserve  de  vg«s 


42 

fi.vci  seulement  plus  tard  sur  ses  intentions  de 
profiler  ou  non  de  la  prorogation  prévue  par  la 
loi  du  9  mars  1918. 

Il  agit  dan*  la  plénitude  do  ses  droits,  car  la 
loi  du  3i  mars  1922,  qui  n'a  pas  abrogé  celle  du 
9  mars  19 18,  concerne  essenliellemont  toutes  les 
locations  venant  à  expiration  avant  le  i"""  janvier 
1935.  Pour  pouvoir  augmente!'  un  locataire,  il 
faut  que  son  contrat  régulier  soit  terminé,  et  que 
la  prorogation  soit  en  cours,  ce  qui  n'est  pas  votre 
cas.  De  plus,  pour  profiler  de  la  prorogation  possi- 
ble, ce  locataire  doit  s'en  tenir  aux  termes  de  la 
loi  du  9  mars  1918,  à  conditions  toutefois  que  la 
durée  totale  ne  dépasse  pas  un  délai  fixé  légale- 
ment. Donc,  il  est  bien  fondé  à  refuser  une  aug- 
mentation actuelle,  et  ce  fait  ne  lui  enlève  nulle- 
ment le  droit  futur  de  demander  une  prorogation, 
dans  les  délais  prévus  par  la  loi  de  1918.  La  pro- 
rogation prévue  par  la  loi  de  1922  ne  le  concei-ne 
pas.  —  (M.  D.) 

—  N"  61 15  (Deux-Sèvres).  —  Vous  demandez 
l'adresse  d'un  éleveur  de  chiens  ratiers.  A  ce 
sujet,  vous  obtiendrez  certainement  satisfaction  en 
écrivant  au  secrétaire  de  la  Société  centrale  pour 
l'Amélioration  des  races  canines,  38,  rue  des  Ma- 
thurins,  à  Paris.  —  (P.  D.) 

—  M.  E.  T.  (Orne).  —  Vous  avez  un  locataire 
dont  le  droit  de  prorogation,  basé  sur  les  dispo- 
sitions de  la  loi  du  9  mars  1918,  n'est  pas  encore 
terminé.  En  vertu  de  la  loi  du  3i  mars  19^2,  ce 
locataire  doit,  jusqu'à  l'expiration  de  celle  pro- 
rogation, vous  payer  une  majoration  de  5  ojo 
pour  les  charges  et  subir  une  augmentation  pro- 


LA  SE.MAINE  MÉTÉOROLOGIQUE 


portionnclle  aux  vôtres  pour  les  impôts  ou  au- 
tres causes  de  nouvelles  dépenses  vous  incombant. 

Quant  à  la  dénonciation,  qui  a  dû  être  formulée 
avant  le  i®""  juillet,  elle  peut  se  f;iire  par  acte  extra- 
judiciaire, ou  par  simple  lettre  recommandée.  Au- 
eune  formule  précise  n'est  requise  nécessairement. 

Le  seul  cas  nettement  précis,  où  l'on  puisse  faci- 
lement obtenir  le  départ  d'un  locataire,  est  celui 
d'un  propriétaire  voulant  reprendre  sa  maison 
pour  pouvoir  l'occuper  personnellement.  Suivant 
le  montant  du  loyer,  c'est  le  juge  de  paix  ou  le 
jirésideiit  du  Tribunal  qui  décide  en  cas  de  désac- 
cord entre  les  intéressés.  —  (M.   D.) 

—  N°  6688  (Indre-et-Loire).  —  Autant  que  nous 
pouvons  en  juger  par  les  échantillons  de  dégâts 
que  vous  nous  adressez,  c'est  à  un  Scolyte  qu'il 
faut  attribuer  la  chute  des  sommités  feuillues  des 
rameaux  de  vos  chênes.  Dans  certaines  circons- 
tances, les  Scolytes  adultes  se  jettent  sur  les  ra- 
meaux en  pleine  végétation,  les  perforent  soit  à 
l'aisselle  d'une  branche,  soit  au  niveau  de  l'inser- 
tion d'un  bourgeon  et  causent  ainsi  leur  rupture. 
Ils  ne  pondent  pas  d'ailleurs  dans  ces  rameaux, 
en  sorte  qu'il  serait  tout  a  fait  inutile  de  recueillir 
ceux-ci  et  de  les  détruire.  Les  Scolytes  se  dévelop- 
pent exclusivement  sous  l'écorce  du  tronc  et  des 
branches,  où  leurs  galeries  dessinent  ces  élégan- 
tes sculptures  que  tout  le  monde  a  remarquées. 
L'espèce  en  question  doit  être  le  Scolytus  intri- 
catiis  Ratz.  Elle  se  montre  parfois  très  nuisible  et 
il  est  difficile  de  la  combattre,  car  la  méthode 
des  arbres  pièges,  applicable  à  d'autres  essences, 
ne  donne  pas  en  ce  cas  de  résultats  satisfaisants. 
-  (P.  L.) 


LA  SEMAINE  METEOROLOGIQUE 

Semaine  du  To  juin  au  V' juillet  1922  {OBSERVA  TOIIiE'  DU  PARC  SAINT-MAURj 


l'EMI^ÉRATURE 

0 

1 

JOURS 

ET    DATES 

0   C- 

t.     .es 

e 

'5 

Moyenne 

Écart 
sur 
la  nor- 
male 

Vent 

0      ei 

"t.      0 
3      £ 

C 

-     0 
a 

REMAHUL'liS  DIVERSES 

millim. 

Il  cures 

niilliin 

Dim...     25  juin 

759.-} 

1U"7 

I90O 

1 1-2 

-  3'<4 

SO 

3  7 

0.7 

Rosée,  ti  mps  couvert,  averses. 

Lundi..     20    — 

758.7 

lu  8 

M. 5 

13  2 

-  4.3 

SO 

O.U 

8.5 

Pluie. 

Mardi..     27    — 

761.5 

11.1 

21.2 

17.1 

-  0.5 

SO 

5.5 

ji 

Rosée,  temps  nuageux. 

Mercredi  28    — 

750.9 

15.0 

23.2 

19.1 

+  1.5 

SO 

8.4 

a 

Temps  nuageux. 

Jeudi..     29     — 

763.1 

9  4 

19  5 

14.8 

-  2.9 

0 

7,2 

5  9 

Pluie  la  Duit,  beau  temps  le  soir. 

Vendredi  30    — 

76S.1 

7.0 

19.3 

13.5 

-  1.2 

0 

5.7 

» 

Rosée,  temps  Euageux. 

Samedi.  1"  juillet 

•765.7 

7.6 

23.3 

16.7 

-  1.1 

s 

n  \ 

» 

Rosée,  beau  temps. 

Moyennes  el  totaux  . . 

762.1 

10.3 

20.0 

15.5 

„ 

» 

41.9 

15.1 

Pluie  depuis  le  \"  janvier: 

Écart»  sur  la  normale 

-  0.:3 

-  2.2 

—   1.1 

-2.1 

9 

» 

11.'.: 

lllll    tlii'..c 

•' 

En  1922 3ô6>nin 

Normale....     274 

REVUE    COMMERCIALE 


43 


REVUE  COMMERCIALE 


Situation  agricole.  —  Le  temps  reste  froid  pour 
la  saison  ;  le  ciel  est  brumeux  et  des  averses  plus 
ou  moins  nombreuses,  plus  ou  moins  abondantes, 
sont  tombées  dans  les  diverses  régions.  Dans  la 
région  du  Nord,  où  l'on  se  plaignait  vivement  de 
la  sécheresse,  les  pluies  ont  amélioré  la  situa- 
tion des  betteraves  et  des  lins. 

Les  pluies  ont  été  très  insuffisantes  dans  le  Sud- 
Ouest  ;  le  temps  sec  y  favorise  la  rentrée  des  foins, 
mais  les  récoltes  en  terre  continuent  à  souffrir 
du  manque   d'eau. 

Dans  l'ensemble,  la  situation  des  cultures  s'est 
un  peu  améliorée  en  juin  ;  quoiqu'il  en  soit,  du 
fait  des  dommages  causés  par  les  gelées  et  les 
larves  des  taupins,  la  récolte  de  blé  sera  défici- 
taire ;  en  raison  de  leur  envahissement  par  les 
mauvaises  herbes,  les  avoines  donneront  égale- 
ment un  rendement  médiocre. 

La  vigne  a,  en  général,  une  assez  belle  appa- 
rence ;  on  signale  quelques  invasions  de  black- 
rot  dans  le  Centre-Sud. 

Blés.  —  Les  offres  de  blés  indigènes  sont  très 
modérées  et  les  cours  ne  subissent  pas  de  fluc- 
tuations notables.  D'ailleurs,  la  meunerie,  peu 
empressée  aux  achats  et  désirant  éviter  la  hausse, 
s'approvisionne  partiellement  en  blés  étrangers 
qui  lui  reviennent  à  76  ou  7G  fr.  le  quintal,  soit 
au-dessous  tlu  prix  des  blés  de  France. 

Sur  les  marchés  départementaux,  on  cote  aux 
100  kilogr.  :  78  à  78,25  à  Albi,  76  fr.  à  Arras, 
76  à  77, 5o  à  Auch,  74  à  76  fr.  à  Angers,  78  à  81 
fr.  à  Avignon,  78  fr.  à  Blois,  75,60  à  77,60  à 
Bourges,  79  à  79,00  à  Bar-le-Duc,  78  fr.  à  Bcau- 
vais,  77  à  78  fr.  à  Brienon,  79  à  80  fr.  à  Châlons- 
sur-Marne,  76  à  76  fr.  à  Châteauroux  ;  77,60  à 
78  fr.  à  Clermont-Ferrand,  77  à  77,60  à  Char- 
tres, 74  fr.  à  Caen,  76  à  76,60  à  Laon,  79  à  80 
francs  à  La  Rochelle,  78  fr.  à  Màcon.  87  fr.  a 
Montpellier,  80  fr.  à  Metz,  81  fr.  à  Nancy,  77  fr. 
à  Niort,  77  à  78  fr.  à  Nevers,  77,60  à  78,60  a 
Nogent-sur-Seine,  76,60  à  Nantes,  74  à  7G  fr.  à 
Quimper,  76  à  78  fr.  à  Rouen,  81, 5o  à  82  fr.  à 
Strasbourg,  76  fr.  à  Rennes,  78  à  78,60  à  Saint- 
Etienne,  78  à  80  fr.  à  Toulouse,  78  à  81  Ir.  à 
Troyea. 

A  la  Bourse  de  Commerce  de  Paris,  le  blé 
disponible  a  été  coté  en  hausse,  à  80,76  les  100 
kilogr.,  au  marché  réglementé.  Les  cours  des 
blés  ont  dénoté  de  la  fermeté  ;  on  a  payé,  aux 
100  kilogr.  départ  :  les  blés  de  la  Marne  et  de 
l'Aube  78,60  à  78,75  ;  de  l'Yonne  et  de  la  Côte- 
d'Or  77,60  à  78,60  ;  de  Bretagne  76  à  76,60  ; 
du  Loiret  77,76  à  78  fr.  ;  de  la  Vienne  77,60  ; 
de  l'Allier  et  du  Cher  78  à  79  francs. 

Sur  les  marchés  étrangers,  les  cours  sont  en 
hausse.  En  t»  nant  compte  du  change,  on  cote 
aux  100  kilogr.  :  58,oi  à  New-York,  60,98  à 
Chicago,  60,69  à  Buenos-Ayres. 

Les  arrivages  de  blés  étrangers  sont  en  aug- 
mentation et  les  prix  en  hausse.  On  cote,  caf, 
droit  de  douane  de  i4  fr-  non  compris  :  Austra- 
lie 64,60  ;  Argentine  61  à  63  fr.   ;  Canada  66, 5o. 

Farines.  _  La  situation  ne  subit  aucune  mo- 
dification. Les  prix  au  moulin  varient  de  94  ^ 
97  fr.  le  quintal.  La  boulangerie  de  Paris  paie 
de  102  à  io4  fr.  le  quintal  rendu. 

Sons.  —  On  constate  une  légère  reprise  des 
demandes.  Dans  la  région  de  Paris,  on  paie,  aux 
Too   kilogr.,   les  beaux   sons    82, 5o   à   33,5o    ;   les 


autres  3i  à  32  fr.   ;  les  recoupettes  3x  à  33  fr.    ; 
les  remoulages  36  à  36  fr. 

Seigles.  —  Affaires  nulles,  les  prix  offerts  par 
les  acheteurs  étant  jugés  insuffisants  par  la  cul- 
ture. On  offre  actuellement  de  46  à  47  fr.  le  quin- 
tal départ  pour  toutes  les  provenances. 

Avoines.  —  Les  transactions  sont  peu  actives, 
par  suite  de  la  rareté  des  offres  et  les  prix  res- 
tent soutenus.  Aux  100  kilogr.  départ,  on  vend 
les  avoines  grises  du  Poitou  70  à  71  fr.  ;  les  avoi- 
nes de  Brie  et  de  Beauce  67,26  à  67,76  ;  les 
noires  du  Centre  68  à  68,60  ;  les  blanches  et  les 
jaunes  de  la  région  du  Nord  66  à  67,26. 

En  avoines  de  la  prochaine  récolte  à  livrer, 
on  a  offert,  pour  les  grises  de  printemps  de  Brie 
et  de  Bcauce  65  à  66,60  ;  pour  les  grises  d'hi- 
ver du  Poitou  69  à  69,26  le  quintal  à  livrer  en 
septembre. 

Les  avoines  étrangères  sont  cotées,  aux  100  ki- 
longr..  ports  de  France  :  Suède  70  à  70,60  ; 
Amérique  48,5o  à  60,26  ;  Plata  47, 5o  à  48,5o. 

Orges.  —  Les  ventes  sont  calmes,  par  suite  de 
la  rareté  des  disponibilités.  On  cote  aux  100  ki- 
logr. départ,  les  orges  de  brasserie  de  Beauce 
64°,6o  à  66  fr.  ;  de  la  Mayenne  et  de  la  Sarlhe  63 
à  63, 60  ;  de  l'Allier  et  du  Loiret  66,60  à  66,60  ; 
de  l'Aube  67  à  68  fr.  ;  de  Seine-et-Marne  66  à 
67  fr.  ;  de  l'Ouest  62  à  63  fr.  ;  les  escourgeons 
60  à   64  francs. 

En  affaires  portant  sur  la  prochaine  récolte, 
on  parle  de  64  fr.  pour  des.  provenances  de  Brie 
et  de  Beauce  (orges  de  brasserie)  et  de  67  à  60 
francs  pour   les  escourgeons. 

Fourrages.  —  Au  marché  de  La  Chapelle,  les 
arrivages  de  fourrages  nouveaux  ont  été  particu- 
lièrement abondants,  ce  qui  a  entraîné  la  baisse 
des  prix.  On  a  vendu  les  sainfoins  et  luzernes  nou- 
veaux de  180  à  220  fr.  les  cent  bottes  de  5  kilogr. 
rendues  à  Paris,  au  domicile  de  l 'acheteur,  droit 
d'entrée  et  frais  de  can-ionnage  compris. 

En  fourrages  vieux,  rn  a  payé  :  luzerne  260  A 
280  fr.  ;  regain  24o  à  '^70  fr.  ;  foin  210  à  260  fr. 
Dans  les  départements,  on  cote,  aux  100  ki- 
logr. :  à  Avignon,  foin  27  à  82  fr.  ;  luzerne, 
3o  fr.;  à  Neuf  château,  foin  20  à  3o  fr.;  à  Marseille, 
foins  nouveaux  28  à  29  fr. 

Pailles.  —  Les  cours  des  pailles  sont  en  hausse  ; 
celle-ci  est  très  accusée  pour  la  paille  de  blé.  On 
vend  aux  100  bottes  de  6  kilogr.  rendues  à  Paris, 
domicile  de  l'acheteur  (cote  du  marché  de  La 
Chapelle)  :  paille  de  blé  io5  à  i3o  fr.  ;  paille 
d'avoine  96  à  iio  fr.  ;  paille  de  seigle  iio  à  i3o 
francs. 

Dans  les  départements,  on  paie  la  paille  de  blé 
de  8  à  8,5o  ;  la  paille  de  seigle  brute  8  à  8,5o  ; 
triée  10  à  11  fr.  les  100  kilogr. 

Bétail.  —  Au  marché  de  La  Viliette  du  lundi 
3  juillet,  cours  sans  changement  sur  les  bovins  de 
choix,  en  baisse  de  10  à  i5  centimes  sur  les  ani- 
maux médiocres.  On  a  coté  au  demi-kilogramme 
net,  les  bœufs  de  l'Orne,  du  Calvados,  de  la  Seine- 
Inférieure,  3,35  à  3,4o  ;  de  l'Allier  et  de  la  Nièvre 
3,26  à3,6o  ;  de  la  Haute-Vienne  3,46  à  3,55  ;  de 
la  Mayenne  et  de  la  Sarthe  2,90  à  3,36  ;  les  gé- 
nisses 3,5o  à  3.60  ;  les  bons  taureaux  2  à  2,70. 

A  la  faveur  d'arrivages  modérés,  les  cours  des 
veaux  ont  progressé  de  10  à  i5  centimes  par 
di'mi-kilogrammc  net.  On  a  coté  les  veaux  d'Eure- 


44 


REVUE  COMMERCIALE 


et-Loir,  Soinc-cl-Mariie,  Scine-el-Oise,  Loiret,  Yon- 
ne 4  à  4, 4o  ;  de  la  Sarthe  3,6o  à  4,i5  ;  de  la  Mar- 
ne 4.3o  à  4.6o  ;  de  l'Aube  3,5o  à  4,25  ;  de  Maine- 
et-Loire  3,25  à  3,90  ;  les  veaux  médiocres  do  tou- 
tes  provenances    3    à    3,4o. 

Cours  slalionnaires  sur  les  moutons  cotés  com- 
me suit  au  domi-kilogramme  net  :  agneaux  5, 80  ; 
moutons  de  l'Allier  et  de  la  Nièvre  5,45  à  5,75  ;  du 
Cher  5,25  à  5,5o  ;  métis  4j25  à  4,75  ;  moutons  de 
Paris  4  à  4,25  ;  de  la  Haute-Garonne  3,5o  à  4  fr.  ; 
brebis  de  ferme  3,85  à  4  fr.  ;  brebis  du  Midi 
2,75  à  4  fr. 

Par  suite  de  la  diminution  de  l'offre,  vente  fa- 
cile sur  les  porc^  à  des  cours  en  hausse  de  i5  à  20 
centimes  par  kilogr.  vif.  Au  dcmi-kilogr.  vif,  on 
a  coté  :  porcs  gras  2,5o  à  2,70  ;  coches  1,90  a 
2  fr.  3o. 

Marché  du  jeudi  29  juin 

Entrées  direclps 
aux  abattoirs  Kfservos 

Amenés        LaVill.       Vaug.       La  Vill.       Vaup. 


têtes 

lôtes 

têtes 

tètes 

tôles 

Bœuf$i  — 

1  888  1 

Vaches . . . 

1.218[ 

267 

279 

318 

162 

Taureaux. 

295  ' 

Veaux  — 

2  031 

1  032 

251 

335 

171 

Moutons.. 

7  460 

3  216 

396 

1  920 

500 

Porcs 

2  779 

810 

1  130 

3"0 

460 

Prix 

maxima  du 

kilogramme 

Au  poids  nel 

Au  poids  vif 

1"  quai. 

2'  quai. 

3'  quai. 

Prix  extrêmes 

Bœufs 

.       6.-0 

5.70 

4  30 

1.2^  à 

4.26 

Vaches 

..       6..oO 

5.10 

3.90 

1.25 

4.32 

Taureaux  . 

..       5.10 

4.50 

4    y. 

1.25 

3.24 

Veaux 

..       7.80 

6..0 

5.50 

1.50 

5.22 

Moutons  . . 

.     11     » 

8.20 

7     » 

2.40 

5.57 

Porcs 

.       7  70 

7.58 

7  14 

3.60 

5.50 

Marché  du  lundi  3  juillet 

Entrées  directes 
aux  abattoirs  Réserves 

Amenés        La  Vill.       Vaug.       La  Vill.       Vaug. 

tôles  tôles  tôles  tôles  tôles 

Bœufs....  3  337  , 

Vaches...  1  893  5  216  232  492  340 

Taureaux.  4701 

Veaux  ...  2  761  1  834  485  .340  182 

Moutons..  12  478  6  649  2  949      2  490  960 

Porcs....  3  548  1507  1400  350  550 

Prix  maxima  du  kilogramme 

Au  poids  net  Au  poids  vif 

1"  quai.      ^"  quai.     3*  quai.         Prix  oxtvômes 

Boeufs... .  6.40  5.60  4.20  1.25  3  54 

Vaches 6.10  4.90  3.80  1.25  4.51 

Taureaux...  4.30  4.40  3.80  1  25  3.12 

Veaux 7.60  6  50  5.30  1.50  5.10 

Moutons 10.80  8  20  7    »  2.40  5  48 

Porcs 8    »  7.86  7.42  3.80  5.70 

Dans  le«  départements,  on  cote   : 

Bordeaux,  par  kilogramme  poids  vif  :  bœufs 
a  à  3,80  ;  veaux  3, 60  à  4,8o  ;  moutons  2,80  à 
4  fr.  o5  ;  porcs  4  à  4, 80. 

Cholel,  par  kilogramme  poids  vif  :  bœufs  1,80 
à  2,5o  ;  vaches  1.70  à  2,4o  ;  veaux  /|  à  4.25  ; 
porcs  4.5o. 

Dijon,  par  kilogramme  poids  vif  :  veaux  4  à 
4,60  ;  porcs  4.4o  à  5  fr.  ;  par  kilogr.  net.  mou- 
tons 7,5o  à  10  fr. 


Lille,  par  kilogramme  poids  net  :  bœufs  5  à 
6,3o  ;  veaux  6  à  9  fr.  ;  moutons  8  à  9  fr.  ;  porc* 
6  à  7  fr.  5o. 

Lyon-\  aise,  par  kilogramme  poids  vif  :  bœufs 
2,20  à  3,70  ;  veaux  4  à  4.90  ;  porcs  4,20  à  5  fr.  ; 
par  kilogr.  net,  moutons  8,25  à  10  fr. 

Marseille,  par  kilogramme  poids  net  :  bœufs 
4,5o  à  5,60  ;  moutons  6,5o  à  6,90  ;  par  kilogr. 
vif,  porcs  3,80  à  4  fr.  10. 

^nncy,  par  kilogramme  poids  vif  :  veaux  3,4o 
\  4,20  ;  porcs  5  à  5,60  ;  par  kilogr.  net  :  bœufs 
6  à  G,Co  ;  vaches  3,5o  ii  6,60  ;  moutons  8  à 
\2  francs. 

Rouen,  par  kilogramme  poids  net  :  bœufs  4  à 
è  fr.  20  ;  moutons  8  à  10  fr. 

Bétail  de  trait  et  d'élevage.  —  On  paie  à  la 
pièce,  les  porcs  de  lait,  120  à  iSo  fr.  à  Louviers, 
100  à  190  fr.  à  Lisieux,  80  à  110  fr.  au  Neubourg. 

A  la  foire  du  Neubourg  (Eure),  on  a  vendu  les 
vaches  laitières  1.200  à  2.000  fr.  ;  les  vaches 
amouillantes  i.4oo  à  1.800  fr.  pièce. 

Dans  la  Seinc-Inféricure,  à  Forges-les-Eaux,  on 
cote  :  vaches  amouillantes  i.Coo  à  2.200  fr.  ; 
porcs  coureurs  i5o  à  280  fr.  ;  porcs  laitons  80  à 
iio  fr.  la  pièce. 

Vins.  —  Ventes  calmes  à  des  prix  à  peu  près 
stationnaires.  On  cote  à  l'hectolitre  nu,  les  vins. 
rouges  sur  les  marchés  méridionaux  :  108  à  120 
francs  à  Montpellier,  ii3  à  i25  fr.  à  Nîmes,  iia 
à  i3o  fr.  à  Narbonne,  112  a  i3o  fr.  à  Carcassonne, 
iio  à  i3o  fr.  à  Marseille,  100  à  i25  fr.  à  Perpi- 
gnan. Les  vins  blancs  valent  de  iio  à  120  fr. 
à  Nîmes,  de  io5  à  i3o  fr.  l'hectolitre  à  Marseille. 

Dans  le  Rhône,  à  Belleville,  on  paie  les  vin» 
rouges  :  bons  courants  35o  à  4oo  fr.  ;  vins  supé- 
rieurs 43o  à  475  fr.  la  pièce,  nue. 

Dans  les  Bnsses-Alpcs,  à  Oraison,  on  cote  à 
l'hectolitre  :  vins  rouges  120  à  126  fr.  ;  vin» 
blancs  i35  à  i5o  fr. 

A  Alger,  on  cote,  à  l'hectolitre  :  vins  rouge» 
120  à  i4o  fr.  ;  vins  rosés  112  à  i25  fr.  ;  vin» 
blancs  iio  à  i25  fr. 

Cidres  et  fruits  à  cidre.  —  En  Normandie,  à  Li- 
sieux, le  cidre  se  p.iie  de  42  à  48  fr.  l'hectoli- 
tre nu,  à  la  propriété.  A  Paris,  il  est  vendu  de  70 
à  78  fr.  l'hectolitre  rendu  chez  l'acheteur. 

Dans  l'Oise,  pour  les  pommes  à  livrer  en  oc- 
tobre, on  demande  de  i4o  à  160  fr.  ;  dans  la 
Mayenne  de  170  à  180  fr.  ;  dans  la  Loire-Infé- 
rieure de  180  à  190  fr.  les  mille  kilogr. 

Sucres.  —  Cours  en  hausse.  A  la  Bourse  de 
Commerce  de  Paris,  la  cote  officielle  du  sucre 
blanc  n°  3  est  de  175  à  176  fr.  les  100  kilogr. 

Suifs.  —  A  la  Bourse  de  Commerce  de  Paris,  la 
cote  officielle  du  suif  frais  fondu  indigène  a  été 
établie  à  172  fr.  5o  les  100  kilogr. 

Pommes  de  terre  et  fécules.  —  Les  provenance» 
de  Bretagne  donnent  lieu  à  d'importantes  transac- 
tions. Dans  la  région  de  Saint-Malo,  on  paie  de 
58  à  60  fr.  les  100  kilogr.  sur  vagon  déparL 

On  vend  aux  100  kilogr.  aux  Halles  centrales  de 
Paris  :  pommes  de  terre  de  la  région  parisienne 
80  à  90  fr.  ;  de  Cherbourg  60  à  75  fr.  ;  de  St- 
Malo  70  à  80  fr.  ;  de  Paimpol  65  à  76  francs. 

Les  vieilles  pommes  de  terre  sont  délaissées  et 
se  vendent  de  3o  à  45  fr.   les  100  ki'ogr. 

A  Epinal,  la  fécule  l'e  des  Vosges  disponible 
vaut  igS  fr.  les  100  kilogr.  gares  des  féculeries. 

Le  Gérant  :  P.  D.wv. 

Imp.  .\.  DAVY  et  FILS  Aîné.  62.  r.  Madame.  Pari» 


CHRONIQUK  AGRICOLE 


45 


CHRONIQUE  AGRICOLE 


Réunion  du  Comité  National  du  Blé.  —  Nécessité  d'abaisser  le  prix  du  transport  des  engrais.  —  Di- 
minution de  la  production  sucrière.  — Extension  de  l'enseignement  agricole  en  Alsace-Lorrainf . 
Invasion  de  moustiques  entre  l'Ill  et  le  Rhin.  —  Mesures  de  destruction  effîciices  d'après  les  tra- 
vaux du  professeur  Borel.  —  M.  de  la  Raitrie  signale  le  Doryphora  dans  le  Bordelais.  -  La  dé- 
sinfection du  sol.  —  Technique  de  l'emploi  de  l'arséniate  de  soude.  —  Arrêté  pour  la  protection  des 
petits  oiseaux.  —  Interdiction  d'aveugler  les  pinsons  —  Emboutcillemenl  dans  les  régions  dévas- 
tées des  dossiers  des  mineurs  et  des  incapables.  —  Contrôle  du  remploi  en  nature  agricole.  — 
—  Questions  diverses  sur  le  remploi  pour  remise  en  culture.  —  Réponse  du  ministre.  —  Le  plus 
bel  Epi  de  Blé.  — -  Concours  d'arrachage  mécanique  du  Lin  en  Seine-Infirieure.  —  Modifications 
du  barème  des  subventions  à  accorder  aux  Sociétés  d'Assurances  mutuelles  agricoles.  —  Régle- 
mentation de  la  prche  en  enclos  traversés  par  une  rivière.  —  Suppression  temporaire  de  droits 
de  douane  en  Italie.  —  Concours  organisés  par  la  Société  d'Agriculture  de  Dunkerque.  —  Con- 
cours départemental  de  la  Mayenne.  —  Examens  d'admission  à  l'école  d'Agriculture  de  Petré. 


Comité  national  du  Blé. 

Le  Comité  national  du  Blé,  chargé,  comme 
on  le  sait,  de  rechercher  les  moyens  d'ac- 
croître la  production  en  France,  a  été  réuni 
le  4  juillet,  sous  la  présidence  de  M.  Henry 
Chéron,  ministre  de  l'Agriculture.  La  note 
suivante  résume  les  discussions  de  celte  réu- 
nion   : 

Le  ministre  de  l'Agricullm'e  a  fait  connaître 
l'importance  des  superficies  emblavées  à  l'heure 
actuelle  et  le  taux  moyen  des  rendements  qu'il 
faudrait  obtenir  pour  arriver  à  nourrir  la  France 
par   ses    propres    moyens. 

M.  J.-H.  Ricard  a  montré  les  résultats  déjà  ob- 
tenus au  point  de  vue  de  la  sélection  des  semen- 
ces et  de  l'utilité  de  multiplier  les  foires  des  se- 
mences et  les  concours  de  blé. 

M.    Donon,   sénateur,  a   insisté   sur   la   nécessité 


La  production  du  sucre. 
La  réduction  prévue  dans  la  production  du 
sucre  au  cours  de  la  dernière  campagne,  ne 
subit  aucune  atténuation.  Il  résulte,  en  ef- 
fet, du  dernier  tableau  publié  par  la  Direc- 
tion générale  des  contributions  indirectes, 
que  les  quantités  totales  de  sucre  extraites  des 
turbines  au  15  juin  dernier  n'ont  pas  dépas- 
sé 271  207  loiines,  au  lieu  de  298  808  pendant 
la  même  période  de  la  campagne  précédente. 

En  Alsace  et  Lorraine. 

La  discussion  du  budget  pour  1923  devant 
le  Conseil  consultatif  d'Alsace  et  Lorraine,  a 
fait  ressortir  des  faits  intéressants  sur  l'orga- 
nisation de  l'enseignement  agricole.  Il  ressort 
du  rapport  die  M.  Rollin,  que  les  trois  dépar- 
tements ne  comptent  pas  moins  do  22  pro- 


d'accroître  le  rendement,  en  faisant  aboutir  les  fesseurs  d'Agriculture,  tant  professeurs  d'ar- 
rondissement que  des  écoles  d'hiver,  que  des 
Ecoles  d'Agriculture  de  Roiuffach  et  de  Châ- 
teau-Salins. Ce  noimi)re  paraît  devoir  s'ac- 
croître, notamment  par  la  création  de  nou- 
velles classes  à  l'Ecole  de  Château-Salins. 

Ce  dernier  établissement,  qui  avait  beau- 
conp  soiuffert  pendant  la  guerre,  a  été  ouvert 
en  octobre  1920  avec  30  élèves  et  trois  clas- 
ses seulement  ;  il  a  comporté  quatre  classes 
et  environ  44  élèves  à  la  rentrée  de  1921,  et, 
depuis  loTs,  ce  chiffre  est  monté  à  une  soixan- 
taine. En  outre,  25  élèves  de  l'Ecole  d'Agri- 
culture d'hiver  ont  pris  pension  et  demi  pen- 
sion à  l'Ecole,  pendant  la  session  de  quatre 
mois.  A  raison  du  succès  de  cette  Ecole,  on 
prévoit  pour  la  rentrée  d 'octobre  1922  son 
fonctionnement  en  plein  exercice  avec  six 
classes,  ce  qui  nécessite  la  nominalion  de 
quatre  professeurs   de   plus. 

On  s'est  plaint  de  l'invasion  des  mousti- 
ques qui  ne  pullulaiojnt  naguère  que  dans  les 
plaines  basses  enfre  l'IU  et  le  Rhin,  mais  qui 
se  propagent  acluellement  jusque  dans  les 
montacmes.  A  celle  occasion,  M.  Hommell, 
dircclour  de  l'Agricullure,  a  rappelé  que  si, 

Tome  II.  —  ?, 


problèmes  relatifs  aux  engrais  et  en  abaissant  les 
tarif-)   de   transports. 

M.  Bloch  a  fait  connaître  l'état  des  révisions  de 
tarifs  proposées  au  ministre  des  Travaux  pubHcs 
par  les  réseaux  de  chemins  de  fer. 

M.  Beckmann  a  demandé  qu'on  organise  une 
propagande  pour  lutter  contre  le  gaspillage  du 
blé  et  du  pain. 

Finalement,  sur  la  proposition  du  ministre  de 
l'Agricullure,  le  Comité  national  du  Blé  a  décidé 
de  dresser  un  véritable  programme  de  l'effort  à 
entreprendre  dans  chaque  département  pour  ob- 
tnir  dans  l'ensemble  une  prodiiction  suffisante 
pour  les  besoins  du  pays,  en  attendant  qu'elle 
nous  permette  de  devenir  exportateurs. 

Le  ministre  a,  en  outre,  promis  que  le  Gou- 
vernement ferait  toute  diligenoxî  pour  hâter  la 
solution  des  divers  problèmes  relatifs  aux  «'ngrnis 
et  il  a  fait  connaître  que  le  ministre  des  Travaux 
publics  qui  prête  tout  son  concours  à  l'œuvre  de 
rintrnsifirafion  agricole  était  sur  le  point  d'i'p- 
prouver  les  révisions  réclamées  pour  les  tarifs  de 
transports. 

Une  deuxième  réunion  s'est  leniio  le  11 
juillet,  en  vue  d'entendre  des  rapports  de  la 
snu,s-commission>  technique  et  de  celle  de 
propagande. 

15  .luillet  1922    —  N"  28 


CHRONIQUE   AGRICOLE 


M/113  le  iii^'ime  allemand,  les  tentatives  ix)ur 
liiUei  contre  les  moustiques  ont  donné  des 
ivsultals  à  i>eu  près  nuls,  les  travaux  du  pro- 
li.'sseur  Horel,  directeur  de  l'Institut  d'hygiè- 
uo  et  de  bactériologie  de  Strasbourg,  ont 
montré  qu'il  était  possible  de  tuer  les  lai'^es 
de  mouslirpies  dans  les  prairies  soumises  à 
riiiigatit>n  en  suspendant  celle-ci  pendant 
huit  à  dix  jours,  l'action  du  soleil  et  de  lair 
tuant  CCS  lr\es.  En  s'inspiranl  de  ces  tra- 
vaux, le  préfet  du  Bas-Rhin  a  pris  un  arrêté 
<|ui  1  ivscni  les  mesures  suivantes  : 

i"  Supprimor  ks  eaux  slagnaulos  inutiles,  les 
mares  ou  collections  d'eaux  moins  importantes, 
n-ctifier  les  fossés  d'écoulement  et  leurs  bonis, 
lie  pas  laisser  stagner  plus  de  huit  jours  l'eau 
d'irrigation  sur  les  prés. 

2°  Peupler  de  poissons  les  eaux  stagnantes  qui 
ni-   peuvent   èlre  supprimées. 

S"  Vitit-r  tous  les  huit  jours  les  bassins  d 'arro- 
sage, abreuvoirs,  cilerncs,  ou  les  couvrir  her- 
métiquement à  l'aide  de  bâches  ou  de  toiles  mé- 
talliques serrées. 

4°  Fermer  hermétiquement  'es  fosses  d'aisan- 
ces, les  fosses  à  purin  et  bourbiers. 

5<*  Partout  où  les  larves  seront  constatées,  ré- 
pandre à  la  surface  de  l'eau  du  pétrole  à  raison 
de  ri  cmc.  (i  cuillerée  à  café)  pour  un  métré  carré 
de  surface.  Ce  pétrolage  devra  être  répété  au 
moins  une  fois  par  mois. 

Os  prescriptions  sont  applicables  pendant 
la  période  du  mois  d'avril  au  mois  de  sep- 
tembre. 

Le  Doryphora  dans  le  Bordelais 
M.  (le  La  Uaitrie,  ingénieur  agricole,  nous 
a  signalé,  à  la  date  du  1"  juillet,  la  présence 
d'un  in.sccle  très  dangereux  pour  la  ponim-- 
de  terre,  à  Mérignac,  près  Bordeaux.  Il  s'agit 
du  Doryphorn  derrmlincala,  originaire  des 
lifats-lnis,  où  il  a  exercé  autrefois  de  très 
gr.inds  ravages,  ef  dont  l'introduction  en 
Europe  provoqua,  il  y  a  une  quarantaine 
d'années,  une  très  vive  émotion.  On  doit  es- 
pérer que  le  Gouvernement  prendra,  si  la 
nouvelle  est  confirmée,  les  mesures  nécessai- 
res pour  arrêter  l'invasion. 

.''nr  la  stérili'^ation  riu  sol. 
\a<  éludes  sur  la  stérilisation  du  sol,  au 
point  de  vue  de  la  destruction  des  agents 
nuisibles  la  végétation,  se  multiplient  de 
pins  en  plus.  Dans  une  note  communiquée 
à  r.\cafîémie  des  Sciences  (séaru^e  d\i  1.3  fé- 
vrier), MM.  Gustave  Rivière,  directeur  de  la 
Station  agronomique  d<'  Versailles,  et  Georges 
Picard,  ont  fait  connaître  les  résultats  des 
expériences  atixqnellcs  ils  se  «ont  livrés  sur 
l'action  de  l'arséniate  de  soude.  Leurs  essais 
ont    été    poursuivis   en    deux    séries,   la    pre- 


mière en  \'.K)C),  la  deuxième  en  1920,  sur  des 
.surfaces  relativement  importantes  (10  ares), 
dans  des  sols  de  c(Hnposition  très  variée  (li- 
mon des  plateaux,  sables  de  Fontainebleau), 
sur  du  blé,  de  l'avome  et  des  poonmes  de 
terre.  Leurs  conclusions  sont  formulées  en 
ces  termes   : 

A  la  dose  île  loo  kilogr.  à  I "hectare,  i'ar-''- 
niate  de  soude,  tout  en  détruisant  les  proto- 
zoaires, e.xerce  une  action  nusible  sur  la  récolli- 
(expérience  sur  le  blé)  ;  mais  si  l'on  n'incorpor.' 
au  sol  que  21  à  42  kilogr.  du  même  sel  à  l'hec- 
tare, soit  2  à  4  grammes  seulement  au  mètn' 
carré,  on  constate  qu'en  faisant  toujours  périr 
les  protozoaires  il  favorise  la  multiplication  des 
bactéries  utiles.  Il  exerce  alors  une  action  indi- 
rectemoiil  ferlili.sante  qui  se  manifeste  très  nette- 
ment sur  les  rendements  de  récoltes  des  plante? 
de  grande  culture,  qui  peuvent  être  ainsi  aug- 
mentés de  20  à  5o  pour  100. 

Ils  ajoutent  :  «  .\ussi,  étant  donné  son  prix 
d'achat  (X'u  élevé,  estimons-nous  que  l'ar- 
séniate de  soude  pourrait  pratiquement  .<crvir 
[)our  stériliser  partiellement  un  sol,  afin  d'en 
C'blcnir  de  meilleurs  rendements,  sans  qu'il 
soit  nécessaire,  temporairement,  d'y  faire  ap- 
[jort  d'engrais  azotés.  » 

La  protection  des  petits  oiseaux. 

L'article  7  de  la  Convention  internatiouali,- 
du  19  mars  1902,,  relative  à  la  protection  des 
oiseaux  utiles  à  l'agriculture  a  ordonné  que 
les  oiseaux  destinés  à  èlre  tenus  en  cage  ne 
peuvent  être  capturés,  vendus  et  détenus 
qu'en  vertu  d'une  autorisation  spéciale.  Mais 
cette  prescription  est  restée  trop  souvent  à 
l'état  de  lettre  morte  ;  bien  plus,  ces  mal- 
heureux oiseaux  sont  souvent  torturés.  En 
vue  de  mettre  fin  à  ces  abus,  le  ministre  de 
l'Agriculture  a  pris,  de  concert  avec  le  mi- 
nistre de  l'Intérieur,  à  la  date  du  \^  juillet, 
un  arrêté  dont  voici  les  dispositions  princi- 
pales : 

/lr(.  !*■■.  —  Il  est  interdit  d'aveugler  les  pinsons 
ou   autres   petits  oiseaux  insectivores. 

Arl.  2.  —  Il  est  interdit  de  capturer,  de  vendre 
ou  de  détenir  des  pinsons  ou  autres  petits  oiseaux 
insectivores,  sans  s'être  muni  préalablement  de  la 
permission  spéciale  prévue  à  l'article  7  de  la  con- 
vention  intern;itionaIe  du   19  mars   1902. 

O'tlc  permission  qui  sera  délivrée  par  l'auto- 
lité  pr('-fectoral(<.  devra  mi^ntionner  le  mode  de 
capture  autorisé  et  spécifier  que  la  vente  cl  la 
détention  de  ces  oiseaux  ne  sont  autorisées  qu'à 
la  condition  qu'ils  ne  soient  pas  aveuglés. 

Arl.  3.  —  Les  contraventions  au  présent  ar- 
rêté seront  punies  des  peine*  portéc<:  ,nn\  articles 
'171   et   474   du  code  pénal. 

Malheureusement,  d'autres  prescriptions 
de  la  Convention  de  1902  ne  sont  pas  moins 


CHRONIQUE 

méconnues  ;  telles  sont  nolamnient  celles  qui 
interdisent  la  chasse  aux  petits  oiseaux  avec 
des  fdets  ou  des  pièges. 

Dans  les  régioas  dévastées. 

Lne  Coniniission  spéciale  de  la  Confédéra- 
tion générale  des  Associations  agricoles  des 
régions  dévastées,  s'est  réunie  le  29  juin, 
sous  la  présidence  de  M.  Edouard  de  W  arren, 
commissaire  général  de  la  Confédération, 
j30ur  étudier  les  nombreuses  plaintes  reçues 
des  départements  sinistrés  sur  les  Comités  de 
préconciliation,  sur  rembouteillement  des 
dossiers  des  mineurs  et  incapables  qui  se 
trouvent  ainsi  lésés  dans  leurs  plus  justes  in- 
térêts et  sur  la  question  si  délicate  du  con- 
trôle du  remploi  eu  nature  agricole.  MM.  les 
sénateurs  Touron  et  de  Lubersac,  M.  le  dé- 
puté Desjardins,  ont  pris  part  à  ces  études. 

La  Confédération  a  fait  ensuite  une  dé- 
marche au  sujet  de  ces  questions  auprès  du 
ministre  des   Régions   libérées. 

Question    relative    aux  Régions   Libérées. 

M.  Crespel,  député,  a  demandé  à  M.  le  mi- 
nistre des  Régions  libérées  :  1"  Si  les  travaux 
effectués  aux  terres,  la  nourriture  des  gens  et 
animaux  y  employés,  le  coût  de  la  vie  des  pa- 
trons pendant  le  temps  de  ces  travaux,  peu- 
vent entrer  en  ligne  de  compte  pour  le  rem- 
ploi de  l'indemnité  consentie  pour  remise  en 
état  de  culture  des  terres  ;  2°  si,  au  moyen 
des  avances  ou  acomptes  sur  indemnités  con- 
senties pour  remises  en  état  des  terres,  on 
I>eut  acheter  des  terres  faisant  partie  de  la 
culture  dans  le  rayon  de  50  kilomètres  du  si- 
instre. 

Hépi>nse.  —  1°  Réponse^  affirmative  en  ce 
qui  concerne  les  travaux  de  reconstitution  ef- 
fectués aux  terres,  le  salaire  et  la  nourriture 
du  personnel  et  des  animaux  qui  y  sont  em- 
ployés, mais  jusqu'à  concurrence  seulement 
des  sommes  représentant  leur  contribution 
effective  et  dûment  justifiée  à  des  travaux  de 
reconstitution  conformes  aux  exigences  de 
l'article  5  de  la  loi  du  17  avril  1919.  Réponse 
négative  en  ce  qui  concerne  le  coiît  de  la  vie 
des  patrons  ;  2°  réponse  négative. 

Le  plus  bel  épi  de  blé. 

Nous  avons  fait  connaître.  <'n  1920  cl  en 
1921,  rorgaiiisation  par  M.  Rrellie,  direc- 
teur du  Moniteur  agricole  de  Bordeaux,  du 
eoneours  du  plus  bel  épi,  sous  la  direction 
technique  de  M.  Rachej  Séverin,  ingénieur 
agricole.  1/C  but  de  ces  concours  est  de  con- 
tribuer à  vulgariser  la  sélection  des  races  de 
blés  locales  les  plus  rustiques  et  les  plus  fé- 
condes. 


AGRICOLE 


47 


In  troisième  concours  aura  lieu  cette  an- 
née. Il  est  ouvert  à  tous  les  producteurs  de 
céréales  de  France,  dans  les  conditions  sui- 
vantes : 

Chaque  lot  devra  être  elioisi,  à  la  moisson,  sur 
les  touffes  les  plus  saines  portant  les  épis  les 
mieux  développés,  constitués  par  un  plus  grand 
nombre  d'épillets  régulièrement  garnis  de  grains 
de  meilleures  qualité  et  comprendre  quatre  touf- 
fes d'une  même  variété  ou  un  bouquet  d'au 
moins  vingt  épis  de  chaque  variété  avec  leurs  ti- 
ges. Pour  les  essais  du  blé,  on  fixera  la  quantité 
à  envoyer  qui  sera  payée  au  cours  du  jour. 

Les  envois  devront  être  faits  par  colis  pos- 
tal domicile,  au  journal  Le  Moniteur  agri- 
cole, Palais  de  la  Bourse,  à  Bordeaux. 

Arrai;hage  mécanique  du  lin. 

L  11  premier  concours  d'arrachage  mécani- 
que du  lin,  dont  il  a  été  rendu  compte  dans 
nos  colonnes,  a  eu  lieu  en  1921,  dans  le  dé- 
partement du  Nord.  Un  deuxième  concours 
est  organisé  cette  année  par  la  Société  cen- 
trale d'Agriculture  de  la  Seine-Inférieure, 
avec  d'importants  subsides  de  l'Office  agri- 
cole régional  du  Nord. 

Ce  concours  aura  lieu  le  18  juillet,  au  Cen 
tre  régional  d'expérimentation  de  Valtetot- 
sous-Beaumoiit  (gare  Bréauté).  Luc  somme 
d(>  15  OOU  francs  est  mise  à  la  disposition 
(lu  jury  (pii  aura  plein  pouvoir  peur  la  dis- 
tribuer en  tout  ou  partie  sous  la  foTme  qu'il 
jugera  la  meilleure  (primo  ou  prix),  aux 
constructeurs  ou  représentants  dont  les  ma- 
chines lui  donneront  satisfaction,  dans  les 
(•c;iidili<;'P.s  suivantes  : 

Le  premier  prix  ne  sera  pas  inférieur  à  5  ooo 
francs  ni  supérieur  à  lo  ooo.  Pour  atliibuer  'e.-^ 
prix,  le  jury  devra  tenir  compte  : 

1°  Du  rendement  du   travail   et  de  sa   qualité   : 

2°   Du  coût  de   l'arrachage    ; 

3°  Du  temps  employé  ; 

4°  Du  coût  de  la  machine  et  de  son  amortisse- 
ment probable. 

Le  champ  où  auront  lieu  les  épreuves  sera  divi- 
sé en  parcelles  de  3o  à  5o  arcs  ainsi  réparties  : 
parcelle  i,  témoin  qui  sera  arraché  à  la  main  ; 
parcelles  :>.,  3,  4.  etc.,  récolte  par  arrachage  à  la 
machine. 

La  superficie  à  arracher  et  l'emplacement 
seront  déterminés  par  le  commissaire  générai 
du  concours.  Les  exposants  exécuteront  les 
travaux  par  leurs  propres  moyens  et  à  leurs 
frais,  mais  chacun  d'eux  recevra  une  indem- 
nité de  500  francs  pour  le  dédommager  de 
ceux-ci. 

Assurances  mutuelles  agricoles. 

La  Con\mission  spéciale  chargée  de  donner 
son  avis  tur  les  subventions  à  accorder  aux 


48 


CHRONIQUE  AGRICOLE 


Sociétés  d'assurances  muluelles  a^^ricoles  s'est 
réunie  k  4  juillet,  sous  lu  présidence  du  mi- 
nisire  de   rAgrriculture. 

Elle  a  arrêté  le  projet  des  subventions  à 
propo«cr  au  ministre  et  elle  a  décidé,  sur  sa 
demande,  d'apporter  quehjues  modifications 
au  barème  actuellement  en  vigueur.  Une 
sous-commission,  présidée  par  M.  Paul  Mer- 
cier, député,  a  été  chargée  de  préparer  un 
travail  à  cet  effet. 
Modification  de  la  loi  sur  la  pêche  fluviale 

La  Chambre  des  Députés,  dans  sa  séance 
du  i  juillet,  a  modifié  et  complété  l'article  23 
de  la  loi  du  lo  avril  1829. 

Cette  modification  a  pour  but  l'amcnagc- 
menl  des  fonds  d'eau  et  par  suite  le  repeuple- 
ment en  poissons  des  étangs  communiquant 
avec  les  rivières  ou  fleuves,  mais  enclos  de 
grillage  de  façon  à  ce  que  les  poissons  de  ces 
étangs  ne  puissent  être  augmentés  de  ceux 
des  eaux  libres.  JM.  de  Mo'nicault,  rapporteur 
du  projet,  l'a  défendu  très  habilement.  Kn 
somme,  la  loi  votée  à  la  Chambre  énumère 
les  personnes  éventuellement  admises  à  créer 
de  semblables  enclos,  leurs  droits  et  régle- 
mente la  vente  des  poissons  provenant  de  ces 
enclos. 
Exonération  de  droits  de  douane  en  Italie 

La  suppression  temporaire  des  droits  de 
douane  sur  le  blé,  l'avoine  et  le  maïs  (à  l'ex- 
ception du  blanc)  et  le  seigle  est  prorogée 
par  l'administration  italienne  jusqu'au  31 
dts^cmbre  1022. 

Cette  même  administration  consent,  par 
contre,  l'exportation  des  sous-produits  de  la 
mouture  du  blé  italien  (son,  bran  et  petite 
farine). 

Est  également  autorisée  l'exportation  des 
ânes  et  des  mulets,  à  l'exception  des  ânes 
étalons. 

Société  d'Agriculture  de  Dunkerque. 

La  Société  d'Agriculture  de  l'arrondisse- 
ment de  Dunkerque  (Nord)  organise  un  con- 
cours d'animaux  reproducteurs  des  espèces 
rhcAaliTic  (gros  trait)  et  bovine  (race  Fla- 
mande pure),  qui  se  tiendra  à  Bcrgucs,  le 
10  août.  Ce  con<.ours  sera  accompagné 
d'une  exposition  générale  de  matériel  agri- 
cole. 

Plusieurs  autres  concours  «ont  organisés 
ilans  rarrpndiss<*nent  de  Dunkerque  avec 
dos  subventions  données  par  l'Office  agricole 
départemental. 

Réconxiienses  aux  Bcrijers,  Vaclicrs,  Servantes 
lie  fermes.  —  Une  subvention  de  2  ooo  francs  a 
rlé  accortlce  pour  être  dislribuéc  en  rccomponse 
aux    bergers,    vachers,    servantes    de    fermes    de 


l'arrondissement,  les  plus  méritants  et  qui  se  se- 
ront fait  remarquer  pour  leur  probité,  kiur  lion- 
nèleté  et  la  durée  des  services  rendus  dans  la 
même  ferme. 

Améfioralion  d'ordre  social.  —  Une  somme  de 

3  ooo  francs  sera  distribuée  en  primes  aux  Ou- 
vriers agricoles  de  l'arrondissement  pour  leur  fa- 
ciliter l'acquisition  de  jardins  ef  maisons  fami- 
liales, sous  réserve  qu'ils  auront  pris  l'engage- 
ment de  rester  au  moins  cinq  ans  dans  la  culture. 

Encourogemenl  à  l'élevage  du  Porc.  —  Une 
somme  de  3  ooo  francs  a  été  accordée  pour  encou- 
ragement à  l'élevage  du  porc  dans  l'arrondisse- 
ment de  Dunkerque  ;  cette  somme  devra  être  af- 
fectée tuut  particulièrement  aux  propriétaires  de 
verrats. 

Les  demandes  d'inscriptions  avec  tous  les 
renseignements  utiles  et  complets  devront 
être  adressées  à  M.  Ernest  VVemaere,  prési- 
dent de  la  Société,  avant  le  1"  aoiît. 

Concours  départemental  de  la  Mayenne. 
Le  Concours  agricole  départemental  de  la 
Mayenne  aura  lieu  à  Chàteau-Gontier,  entre 
les  agriculteurs  et  horticulteurs  du  départe- 
ment et  les  constructeurs  de  tous  pays.  Il  se 
tiendra  du  28  au  30  août. 

Les  primes  suivantes  y  seront  accordées  : 
Hippique.   Cheval  de  trait  Mayennais,  43   prix, 
10  9O5  francs.  —  Bovins.  Race  Normande,  42  prix, 

4  ooo  francs.  —  Race  Maine-Anjou  (croisement 
Durham),  5o  prix,  5  260  francs.  —  Race  Dur- 
ham,  17  prix,  3  3oo  francs.  —  Espèce  Ovine.  8 
prix,  56o  francs.  —  Espèce  Porcine.  12  prix, 
I  o4o  franc?.  —  Animaux  de  Basse-Cour.  24  prix, 
590  francs.  —  Produits  agricoles  et  divers.  Pro- 
duits maraîchers  et  d'ornement.  3i  prix.  1  35o 
francs.  Total  des  prix  :  27  565  francs. 

Le  concours  sera  complété  par  une  exposi- 
tion d'instruments  agricoles  et  par  une  ex- 
position de  taureaux  Durhams  importés  d'An- 
gleterie,  jiar  le  Syndicat  des  Durhamistes 
français. 

Le  programme,  ainsi  que  des  feuilles  de 
déclaration^,  seront  adressés  à  tous  ceux  qui 
en  feront  la  demande  à  M.  Masscron,  secré- 
taire du  Concours,  1,  quai  de  la  Filature. 
Laval,  Le  dernier  délai  pour  les  déclarations 
est  fixé  au  31  juillet. 

Ecole  d'Agriculture. 

L'examen  d'admission  ;\  l'Ecole  dWgricul- 
tur(.'  de  Pétré  (Vendée)   aura   lieu  le  9  août. 

La  durée  des  études  est  de  deux  ans.  Les 
candidats  doivent  avoir  13  ans  au  moins.  Un 
certain  nombre  de  bourses  sont  accordées  jwr 
l'Etat  et  le  département  de  la  Vendée. 

Les  demandes  d'inscription  doivent  pane- 
nir  avant  lo  1"  aoAt,  à  M.  Touchard,  direc- 
teur de  l'Ecole,  à  Pétré,  par  Sainle-Gemme- 
la-PIaine  (Vendée).  Henry  Sag.mer. 


RÉGIONS  AGRICOLES 


49 


REGIONS  AGRICOLES 


En  Ghalosse. 

H  n'est  pas  de  transition  plus  brusque  dans 
nos  paysages  que  le  passage  des  immensités 
landaises  couvertes  de  pins  ou.  partiellement 
couvertes  encore  de  bruyère  à  la  fraîche  et 
verdoyante  région  que  l'on  aborde  après  avoir 
traversé  l'étroit  ruban  de  l'Adour,  Autant, 
depuis  Bordeaux,  le  tableau  était  monotone 
avec  le  manteau  sans  fin  des  pins  soumis  au 
gemmage,  autant  les  campagnes  deviennent 
variées  par  les  petites  rangées  de  collines,  les 
cultures  vigoureuses,  les  innombrables  métai- 
ries entourées  de  hauts  talus  plantés  de  chê- 
nes ou  de  châtaigniers,  têtards  ou  taillis,  ana- 
logues aux  fossés  de  Normandie  et  de  Breta- 
gne, mais  nommés  ici  des  baradeaux.  Le 
maïs,  les  haricots,  le  tabac,  le  froiment,  la 
vigne,  des  vergers  donnent  au  paysage  un 
aspect  d'aisance  et  de  richesse. 

Cette  contrée,  où  l'on  pénètre,  soit  par 
Saint-Sever  en  venant  de  Mont-de-Marsan, 
soit  par  Dax  en  venant  de  Bordeaux,  est  la  Gha- 
losse, une  de  nos  régions  naturelles  possédant 
le  plus  une  physionomie  propre,  d  autant 
rwieux  tranchée  que  le  cointrasteest  grand  avec 
les  pinèdes  voisines,  entourant  d'étroites  clai- 
rières où  se  cultivent  le  maïs  et  le  millet. 
Celte  petite  province,  qui  couvre  environ 
125  000  hectares  sur  les  932  000  du  départe- 
m.ent  des  Landes,  est,  à  d'autres  points  de 
vue  encore,  une  zone  agricole  intéressante 
p:u'  .la  variété  des  cultures  et  ce  que  l'on 
pourrait  appeler  son  statut  agricole,  basé  sur 
le  métayage  avec  engagement  à  court  terme, 
—  un  an.  — •  méthode  qui  empêche  malheu- 
reusement les  progrès  que  sembleraient  favo- 
riser la  fertilité  du  ciel  et  le  climat. 

Longtemps  la  Chalosse  fut  considérée 
comme  le  joyau  du  département  des  Landes, 
la  partie  la  plus  prospère  et  la  plus  riche  ; 
mais  depuis  la  transformation  du  désert  sa- 
blonneux tapissé  de  bruyère  en  futaies  de 
pins,  depuis  l'exploitation  de  cet  «  arbre 
d'or  »,  comme  on  l'a  appelé,  poiir  l'extrac- 
tion de  la  résine  d'où  l'on  retire  l'essence  de 
térébenthine,  pour  la  préparation  des  po- 
teaux de  mines,  des  caisses  d'emballages,  des 
planches,  des  charijentes,  la  Lande  est  deve- 
nue un  des  pays  les  plus  riches  de  France  et 
sa  prospérité  s'accroît  de  jour  en  jour,  en 
même  temps  que  les  derniers  espaces  dénudés 
sont  conquis  par  les  semis  de  pins.  La  zone 
des   forêts  ainsi  établies  assure  aux   popula- 


tions un  revenu  autrement  considérable  que 
celui  des  cultures  de  la  Chalosse,  qui  donnent 
cependant  une  si  vive  impression  de  bien- 
être. 

Les  paysans  de  la  Chalosse  ont,  par  con- 
tre, une  vie  matérielle  plus  facile,  assurée 
par  leurs  propres  cultures,  tandis  que  l'hom- 
me de  la  Lande  est  le  tributaire  de  ses  voisins 
ou  celui  d'autres  contrées  agricoles.  En  dépit 
de  méthodes  arriérées,  le  sod  fournit  ample- 
ment aux  ménages  les  vivres  et  aussi  le  vin. 
Pour  qui  parcourt  oe  pays  de  petites  cultures, 
de  vallées  vertes  où,  malheureusement,  ri- 
vières et  ruisseaux  ne  roulent  qu'une  eau 
rare,  lente  et  louche,  il  n'est  guère  de  cam- 
pagnes plus  aimables.  C'est  une  Normandie 
telle  qu'en  pays  de  Caux  ou  en  Lieuvin,  mais 
sous  un  ciel  plus  lumineux.  Mêmes  habita- 
tions rustiques  disséminées  dans  dos  enolois 
constitués  par  les  levées  de  terre  et  qui  sem- 
blent jalousement  s'écarter  des  voàsins,  même 
rareté  de  bourgs  et  de  gros  villages. 

Mais  au  lieu  de  l'herbage  oipulent  abrité  de 
pommiers,  le  domaine  est  consacré  au  fa- 
rouch,  c'est-à-dire  au  trèfle  incarnat,  au  maïs, 
aux  haricots.  Au-delà  de  ces  cultures,  règne 
la  iouya,  c'est-à-dire  la  végétation  naturelle 
de  la  fougère,  qui  donne  la  litière,  et  de 
l'ajonc  assurant  le  combustible  par  ses  bran- 
ches ligneuses,  la  gabarre.,  et  fournissant  le 
funnier  par  les  brindilles  et  les  aiguilles  ré- 
pandues dans  les  cours  des  métairies,  sous  les 
pas  de  chevaux  et  du  bétail,  pour  être  écrasées 
avant  d'être  mêlés  à  la  chaux  et  aux  curures 
de  fossés.  Ce  mélange  porte  le  nom  pittores- 
que de  fumier  de  sabo<t. 

Les  maisons  sont  le  plus  souvent  en  adou- 
bes ou  ado'bes,  c'est-à-dire  en  briques  simple- 
ment séchées  au  soleil.  Mais  beaucoup,  à 
proximité  des  carrières,  sont  construites  en 
pierre.  Leurs  grands  toits  de  tuiles  d'une 
teinte  fauve  fanée  apparaissent  à  peine  entre 
les  arbres  fruitiers  où  figuiers  et  pnniiers 
dominent.  Parfois  des  demeures  se  dissimulent 
sous  la  ramure  des  chênes  ombrageant  des 
pelouses  pacagées  par  des  troupeaux  d'oies, 
dont  l'élevage  joue  un  grand  rôle  dans  l'éco- 
nomie rustique   du   pays. 

Le  farouch  constitue  une  grande  partie  des 
cultures,  moins  cependant  que  le  maïs,  cé- 
réale de  prédilection  dans  toute  cette  zone 
de  rcxtrôme  sud-ouest.  En  Chalosse  et,  du 
reste  dans  toutes  les  Landes,  le  maïs  rend  des 
services    incomparables    au    cultivateur.   Par 


REGIONS  AGRICOLES 


SCS  cimes  cl  ses  feuilles,  il  compense  la  ra- 
reté des  fourrages.  Son  grain  a  j^ermis  le 
dévcloppomcnt  d<3  l'élevage  des  oies,  des 
canards  cl  dv.>  aulics  volailles  dont  le  rôle  est 
si  grand,  ici,  dans  réconomie  domestique. 
Le  maïs  remplace  l'avoine  pour  les  chevaux 
et  les  mules,  sa  farine  trouve  un  large  em- 
pl(;i   dans  la   nourriture    humaine. 

Aussi,  le  maïs,  maigre  le  dévelopjK^ment 
constant  de  la  culture  dx\  froment,  qui  lui 
enlève  une  partie  de  la  place  jadis  à  lui 
consacrée,  demeure-t-il  la  plante  préférée 
des  cultivateurs  landais  ;  on  évalue  à  70  000 
hectares  la  surface  qu'il  occupe  encore,  plus 
du  douhic  de  icUe  réservée  au  blé.  En  Gha- 
losso,  le  maïs  s'associe  aux  haricots,  dont  les 
liges  s'enroulent  autour  de  sa  hampe.  Les 
enclos  doivent  à  col  usage  une  grâce  que 
n'ont  point,  par  cxcmj.'lc,  les  champs  de  iur- 
quie  en  Bresse  et  en  Franche-Comté,  où  le 
maïs  se  dresse  nu  dan*  de  larges  espaces  que 
ne  limitent  pas  des  talus  revêtus  d'arbres, 

La  partie  la  plus  riante  de  la  petite  pro- 
vince est  celle  qui  s'étend  entre  Saint-Sever  et 
les  abords  de  Dax.  Saint-Sever,  pour  tout  le 
pays,  est  le  centre  principal.  Ses  fermes  et  ses 
marchés  attirent  la  foule,  pour  l'échange 
des  produits  entre  les  Landes  proprement 
dites  et  les  régions  vraiment  agricoles  qui 
alimentent  celles-ci.  De  la  terrasse  portant  la 
ville,  on  voit  se  dérouler  l'étroit  ruban  de 
FAdour  et,  dans  la  direction  de  Mont-de- 
Marsan,  s'étendre  la  nappe  sombre  des  pi- 
nèdes. La  Chalossc  finit  ainsi,  brusquement, 
au-dessus  du   llcuvc   aux  eaux  rares. 

l'ne  route  et  la  voie  ferrée  couvrent  le 
rebord  iLc  cette  sorte  de  verdoyante  falaise  en 
dominant  la  riche  plaine  de  l'Adcur  dans  la- 
quelle le  maïs  laisse  souvent  place  à  l'asperge, 
culture  favorisée  ])ar  le  voisinage  de  Pau,  de 
Biarritz  el  les  facilités  d'accès  vers  Bordeaux 
'l  Arcachon. 

\jc  paysage  est  riant,  de  beaux  groupes  de 
chênes  rembellissent  ;  la  végétation  révèle  la 
douceur  et  la  régularité  du  climat.  Ainsi, 
ilans  les  jardins  de  Mugron,  prospère  le  cha- 
inerops.  fUitte  petite  ville  eut  pour  juge  de 
paix  Frédéric  Bastiat,  qui  s'y  livra  à  d'infruc- 
tueuses tentatives  agronomiques  avant  de  se 
faire  rafM')lre  du  libre-écliange.  En  ce  temps- 
là,  Mugron  élev.'iil  les  vers  à  soie,  industrie 
q«ii  a  complèlemenl  disparu. 

Quelques  vergers  entoureni  la  petite  cité, 
ils  deviiMinenl  plus  nombreux  sur  les  pentes 
rie  la  vallée  où  coule  liiidigente  rivière  du 
Ixmis  et  plus  encore  au-delà,  autour  de  Mont- 
fort-er.-Chalosse,  dont  les  environs  résument 


toutes   les  richesses   et   la   beauté   de   la  Cha- 
losse. 

Cette  antique  «  bastide  »  qu\  n'eut  pas  ie 
développement  rêvé  par  ses  fondateurs,  est 
le  chef-lieu  du  canton  landais  qui  produit 
le  plus  de  maïs,  mais  le  grain  n'y  fait  pas 
l'objet  d'un  commerce  local  aussi  considéra- 
ble que  sur  les  marchés  de  Dax  et  de  Pey- 
rehorade,  centres  principaux  des  affaires. 

Montfort  ne  se  borne  pas  à  cultiver  le 
maïs,  le.  canton  a  beaucoui>  de  vignes  dans 
lesquelles  le  pocher  abonde.  La  i^êche,  dite 
do  vigne  est  jwur  toute  la  contrée  l'objet 
d'un  commerce  fructueux  ;  ces  fruits  sont 
particulièrement  recherchés  à  Bayonne  et  à 
Bordeaux,  ainsi  que  dans  les  stiitions  balnéai- 
res du  littoral.  Beaucoup  de  cerisiers  aussi, 
dont  la  récolte  est  expédiée  jusqu'à  Paris.  Le 
prunier,  malgré  l'excellence  de  ses  fruits, 
n'est  pas  aussi  répandu. 

Le  haricot  est  l'objet  d'un  commerce  im- 
portant, puisqu'on  évalue  à  7  500  hectolitres 
la  production  du  canton,  elle  n'est  dépassée 
que  par  celle  du  canton  d'Amou  (11  000  hec- 
tolitres), après  elle,  vient  le  canton  de  Pouil 
Ion,  aveo  6  750.  Comme  partout,  dans  la 
contrée,  cette  légumineuse  n'est  pas  cultivée 
isolément,    elle  s'associe   au   maïs. 

Ce  canton  de  Pou  il  Ion  accentue  encore  le 
caractère  profondément  rustique  de  la  Cha- 
losse  par  l'éparpillemoni  des  habitations. 
Certaines  communes  n'ont  même  pas  de  vil- 
lages, ainsi  Cagnotte,  Gaas  et  Mouscardès, 
dont  toute  la  population  est  disséminée  dans 
les  métairies  cachées  dans  l'enclos  formé  par 
les  niaiten,  nom  qui  remplace  ici  celui  de 
baradeau.  Pouillon,  qui  paraîtrait  être  un 
gros  centre,  car  la  commune  compte  près  de 
3 'lOO  âmes,  ne  groupe  i)as  300  habitants 
autour  de  la  mairie  et  de  réglise,  tout  le 
reste  est  épars  dans  la  campagne.  Les  habita- 
tions sont  à  peine  visibles,  tant  elles  sont  en- 
velopi>ées  par  les  arbres  croissant  sur  les 
maltes.  On  les  découvre  d'autant  moins  que 
l'étendue  des  métairies  étant  faible,  les  ri- 
deaux d'arbres  sont  multipliés  ;  en  y  com- 
prenant la  louya.  ipie  le  cultivateur  con- 
sidère comme  indispensable  à  son  exploita- 
tion, la  surface  ne  dépasse  guère  15  hecta- 
res ;  même  les  c  grands  »  domaines,  ceux 
de  fK)  hectares,  se  niorcellent  en  métairies  de 
5  à  10  hectares. 

Le  métayer  vil  sur  ces  espaces  exigus,  grâce 
au  caractère  intensif,  janlinr  de  ses  cultures, 
au  maïs  t(ui  p^-rmel  l'élevage  de  la  volaille 
dfvnt  le  protluit  est  un  revenu  assuré,  très  ré- 
munérateur. I.e  canard  mulard  ou  mulet, 
métis  de  la  cane  du  pays  et  du  canard,  l'oif. 


PARTIE  OFFICIELLE 


:i 


doimeiit  les  foies  gras  dont  le  prix  atteint  un 
taux  si  élevé  chez  les  fabricants  de  pâtés  de 
Périgueux,  de  Toulouse  et  de  tant  d'autres 
villes  du  Sud-Ouest.  La  dinde  et  la  pintade 
sont  également  nourries  en  grand  nombre.  La 
po'ule  fournit  aux  grandes  cités  de  la  région 
des  millions  d'œufs.  Tels  marchés,  aux  épo- 
ques d'abondance,  en  voient  arriver  de  6  000 
à  7  000  douzaines.  L'engi'aissement  des  ca- 
nards et  des  oies  en  vue  du  développement  du 
foie  est  une  industrie  ixiussée  à  l'extrême  per- 
'fcctiO'n.  Après  prélèvement  du  foie,  le  corps 
des  volailles  est  vendu  ou  utilisé  à  la  ferme 
pour  la  préparation  du  confit,  conserve  qui 
est,  en  quelque  sorte,  la  base  de  la  nourriture 
dans  ces  campagues  et  dans  les  petites  villes. 


La  Chalosse  et  les  contrées  qui  l'avoisinent, 
lui  ressemblant  par  bien  des  points,  sont 
donc  une  régrion  agricole  d'une  physionomie 
très  parti(;ulière,  on  peut  dire  qu'elle  offre  le 
type  le  plus  complet  de  la  petite  proipriété  sur 
laquelle,  cependant,  une  famille  peut  vivre. 
Elle  serait  plus  pro'spère  encore  si  les  Ikuix 
étaient  ch  i;ius  longue  durée  —  la  plupart, 
ou  l'a  vu,  ne  dépassent  pas  un  an  —  si  le 
métayer,  ayant  l'assurance  du  lendemain, 
pouvait  assainir  la  terre,  remplacer  la  touya 
p;u'  les  fourrages  artificiels,  employer  les  en- 
grais chimiques.  Il  y  a  bien  des  progrès  à  réa- 
liser, on  ne  saurait  les  obtenir  sans  un  con- 
cours plus  intelligent  des  propriétaires. 

Ardouin-Dumazet. 


PARTIE  OFFICIELLE 


Circulaire  aux  préfets  des  régions  vilicoles, 
concernant  la  procédure  à  suivre  en  ma- 
tière de  délimitations  régionales  (loi  du 
6  mai  1919  . 

Paris,  le  i5  juin   1922. 

Depuis  l'entrée  en  vigueur  de  la  loi  du  0  mai 
1919,  relative  à  la  proteclion  des  appellations 
d'origine,  votre  attention  a  déjà  été  attirée  à  plu- 
sieurs reprises  sur  les  dispositions  de  cette  loi, 
dont  l'importance  est  si  grande  pour  la  défense 
des  intérêts  de  nos  populations  agricoles  et  sur- 
tout viticoles. 

Déterminer  le  sens  d'appellations  d'origine  en- 
core incertaines  et,  par  suite,  contestables,  est  une 
(jfuvre  qui  s'impose  à  un  double  point  de  vue  ;  il 
/convient  d'abord  de  mettre  fin  aux  débats  irri- 
■lants  qui,  dans  certaines  régions,  opposent  parfois 
!<;s  producteurs  entre  eux  ;  il  est  ensuite  indispen- 
sable, pour  la  défense  de  notre  commerce  exté- 
rieur, nolam.ment  à  l'égard  des  puissances  qui  ont 
adhéré  à  la  convention  de  Madrid,  ou  qui  se  sont 
engagées  par  d'autres  traités  à  proléger  les  appul- 
ialions  d'origine  de  nos  produits,  de  placer  le  sens 
de  CCS  appellations  au-dessus  de  toute  conlroversi'. 

Les  efforts  de  l'Administration  ont  eu  des  ré- 
sultats dont  il  y  a  lieu  de  se  louer,  au  point  de 
\  ne  de  l'application  des  mesures  adoptées  par  !e 
législateur  pour  réglementer  la  vente  des  vins  et 
des  eaux-de-vie  :  déclarations  d'appellations  d'ori- 
gine, tenue  du  compte  spécial  d'entrées  et  de 
sorties,  etc.  Mais  en  ce  qui  concerne  les  disposi- 
tions qui  figurent  dans  les  articles  i*""  à  7  de  la 
loi,  il  semble  que  les  intéressés  n'en  aient  pas 
aperçu  toute  la  portée  pratique.  Il  s'agit,  cepen- 
dant, ici,  de  ce  qui  constitue  la  partie  essentielle 
de  la  loi,  c'est-à-dire  des  mesures  destinées  à  per- 
mettre la  délimitation  des  régions  prmluctrices. 

La  loi  du  G  mai  1919  a  eu,  en  effet,  pour  but 
principal  de  permettre  aux  pro(bict(^urs  des  ré- 
gions dont  le  nom,  appliqué  à  ceilains  produits, 
donne  à  ces  derniers  une  plus-value  incontesta- 
ble, de  faire  délimiter  ces   restions. 


Les  déliudtations  par  voie  de  décrets  n'ayant 
pis  pu  être  poursuivies  pour  des  raisons  diverses, 
le  Parlement  a  décidé  d'en  revenii'  ;iu  système  des 
délimitations  judiciaires,  en  établissuiil  des  règles 
de  nature  à  les  faciliter. 

Si  l'Administration  n'a  pas  à  inter\eiur  dans 
l'ceuvre  de  délimitation  elle-rnème,  elle  a  le  de- 
voir de  faire  connaître  aux  producteurs  les  dispo- 
sitions nouvelles  et  le  parti  qu'ils  peuvent  en  tirer. 

En  dehors  des  cas  visés  dans  les  circulaires  anté- 
rieures (circulaire  du  6  juin  1919,  recueil  des  tex- 
tes et  documents  relatifs  à  la  protection  des  appel- 
liitions  d'origine,  fascicule  i,  p.  29.  —  Circulaire 
du  i4  novembre  1919,  loc.  cit.,  p.  61)  où  le  droit 
à  l'appellation  d'origine  ne  peut  être  contesté  à 
<<'lui  qui  en  fait  usage,  les  déclarations  exigées 
jiar  l'article  11  de  la  loi  du  6  mai  1919  donnent 
liei:  aux  formalités  suivantes  : 

L'appellation  déclarée  à  la  mairie,  au  moment 
d''  la  déclaration  de  récolte,  doit  être  enregistr^'c 
;ni  ministère  de  l'Agriculture,  par  le  service  char- 
gé de  la  protection  des  appellations  d'origine  et 
publiée  par  ses  soins  dans  un  recueil  officiel  (ac- 
lucllcment  dans  le  Journal  officiel). 

Cet  enregistrement  et  cette  publicalioii  donnent 
lieu  à  la  perception  d'une  taxe,  établie  par  décret 
du  24  juin  1919,  qui  est  de  5o  centimes  par  hec- 
tolitre ;  cette  taxe  sera  perçue  jusqu'au  jçur  où 
une  décision  de  justice  devenue  définitive  aura 
reconnu  le  droit,  pour  l'intéressé,  de  se  servir  de 
la  dénomination  employée. 

Les  producteurs,  qui  entendent  vendre  leurs 
vins  sous  une  appellation  d'origine,  ont  donc  in- 
térêt à  sortir  de  l'imprécision  le  plus  tôt  possible, 
et,  en  faisant  délimiter  judiciairi'menf  la  région 
dont  ils  Vi'uleJit  utiliser  le  nom,  à  se  libérer  ainsi 
de  la  taxe. 

Pour  obteiui'  ce  n'sidlat,  quelle  proeéilure  pi'U- 
vent-ils  employer  ? 

Aux  termes  de  l'article  i*'"  de  la  loi,  qiuconque 
prétend  qu'une  appellation  d'origine  est  appli- 
quée à  son  préjudice  et  contre  son  droit  à  un  pro- 


52 


LA  CKISE  DES  VINS  FINS  DE  LA  GIRONDE 


duil  nalurt-1  ou  fabriqué,  possède  une  action  en 
justice  pour  faire  interdire  l'usage  de  cette  appel- 
lation. 

La  même  action  appartient  aux  Syndical  s  et  aux 
Associations  régulièrement  constitués. 

Grâce  à  cette  disposition  fondamentale,  les 
producicui-s  intéressés  pourront,  quand  ils  le  vou- 
dront, faire  fixer  leurs  droit?  sur  telle  ou  telle  ap- 
pellation d'origine. 

Supposons,  par  exemple,  que  les  habitants 
d'une  commune  aient  la  volonté  de  se  faire  re- 
connaître par  les  tribunaux  le  droit  de  vendre 
leur  vin  sous  une  appellation  régionale  autre 
que  celle  de  celte  commune,  afin  de  ne  plus  être 
astreints  aux  formalités  ci-dessus  rappelées  et, 
par  suite,  au  paiement  de  la  taxe,  il  suffira  qu'un 
récoltant  ou  un  Syndicat  régulièrement  constitué 
conteste,  dans  les  formes  prévues  par  la  loi,  !e 
droit  à  l'appellation  en  cause.  Il  s'agit  d'une  con- 
testation purement  civile,  qui  n'est  susceptible 
d'entraîner  aucune  condamnation  pénale  contre 
le  perdant.  Les  intéressés  se  seront,  d'ailleurs, 
danj  la  plupart  des  cas,  entendus  au  préalable  sur 
les  communes  ou  parties  de  communes  auxquelles 
doit  être  appliquée  l'appellation  régionale  en 
cause. 

Le  tribunal  pourra  ainsi  se  trouver  en  présence 
d'un  accord  des  parties.  Tous  les  récoltants  de  la 
région  dont  l'appellation  est  revendiquée  ayant 
le    droit    d'intervenir    dans    l'instance,    et    ayant 


tous  été  mis  au  courant  par  la  publicité  de  l'arti- 
cle 3,  il  en  i-ésulte  que  si  aucun  des  intéressés 
n'intervient,  c'est  que  tous  reconnaissent  le  bien- 
fondé  de  cet  accord.  Le  tribunal  ne  fera  vraisem- 
blablement aucune  difficulté  pour  le  consacrer, 
car,  au  point  de  vue  national  et  dans  un  but  de 
paix  sociale,  il  y  a  le  plus  grand  intérêt  à  ce 
que  les  délimitations  judiciaires  s'opèrent  ainsi 
par  un  consentement  unanime. 

Etant  donnée  l'importance  des  intérêts  en  cause, 
particulièrement  au  point  de  vue  de  l'expansion 
économique  de  ce  pays,  l'Administration  ne  peut 
qu'attirer  l'attention  sur  la  procédure  susindiquée 
et  conseiller  aux  groupements  professionnels  d'uti- 
liser les  moyens  d'action  que  leur  offre  la  loi  dui 
G  mai  1919. 

En  présence  de  l'incertitude  que  manifestent 
encore,  dans  beaucoup  de  cas,  les  producteurs,  de- 
vant l'œuvre  de  délimitation  à  accomplir  (qui  les 
dispenserait  par  la  suite  du  payement  de  la  taxe 
prévue  par  l'article  11  de  la  loi),  j'estime  qu'il  y 
aura  lieu  de  porter  à  leur  connaissance  les  consi- 
dérations qui  précèdent  et  d'en  saisir  notamment 
les  municipalités,  les  groupements  professionnels 
viticoles,  ainsi  que  les  Chambres  de  Commerce,  et 
tous  autres  organismes  ayant  pour  but  la  défense 
des  intérêts  généraux  de  l'Agriculture  ou  du 
Commerce. 

Le  ministre  de  V Agriculture,. 
Henry  Chéron. 


LA  CRISE  DES  VINS  FINS  DE  LA  GIRONDE 


(1) 


Ces  tlernier.s  temps,  les  1921  de  la  classe 
dos  premiers  bourgeois  ont  été  payés  à  la  pa- 
rité d(;  I.jO  fr.  l'hectolitre  nu,  rendu  en  g-arc 
du  vendeur,  les  vins  les  plus  ordinaires  du 
département  étant  vendus  120  fr.  aux  mornes 
conditions. 

Les  frais  annuels  de  cullure  proprement 
dits,  c'est-ù-dirc  sans  compter  l'intérêt  des 
avances  faites  jusqu'à  la  récolte  et  l'amor- 
lissemenl  du  capital  engagé  dans  le  vignoble, 
sont  aujourd'hui  de  i  000  francs  au  moins. 
par  hoclare. 

Les  dé[>en5es  en  rapport  avec  la  récolte 
<>nmprenant  :  frais  de  venilanges  et  de  viuili- 
eation,  soins  à  donner  aux  vins  jusqu'à  leur 
livraison,  frais  qu'entraîne  celle-ci,  représen- 
tent en  moyenne  par  hectolitre  10  fr.  pmir  les 
vins  ordinaires  et  15  fr.  pour  les  vins  fins. 

Sur  ces  bases,  le  prix  de  revient  d'un  hcc- 
loliirr'   pour  des  récoltes  moyennes  est  de   : 

Francs. 

Vins  fins oiS 

Vins  ordinaires 1 10 

pour  une  récolte  abondante  les  prix  s'abais- 
seraient à  : 

(O  Voir  le  n'  du  8  juillet,  page  3i. 


Vins  fins i48 

Vins  ordinaires 76  60 

Si  l'on  rapproche  ces  chiffres  des  prix  de 
vente  ci-dessus,  il  est  facile  de  juger  la  si- 
tuation malheureuse  faite  aux  producteurs  des 
vins  fins.  Et  encore,  j'ai  admis  que  la  récolte 
était  livrée  sans  logement  et  dans  l'année  qui 
suit  ;  ce  qui  n'est  pas  toujours  le  cas  :  les 
vins  de  1919  et  de  1920  ont  été  parfois  livrés 
longtemps  après.  D'autre  part,  les  propriétai- 
l'cs  qui  avaient  acheté  leurs  barriques  aux 
vendanges,  ont  dû  su])porlor  la  plus  grande 
partie  de  la  baisse  sur  la  liilallle. 

Le  bilan  de  la  j)ro(hicli(ui  des  vins  fins  en 
Gironde  s'établit  comme  suit  pour  une  récolte 
moy^enne  telle  que  celle  de  1921,  qui  fut  de 
qualité  sui)érieure  : 

francs. 
DÉPENSES    : 

Frais  annuels  de  culture  :  80  000  hec- 
tares à  i  000  fr.  l'hectare 820  000  000 

Frais    en    rapport   avec   la   récolte   : 

1  600000  hectol.  à  i5  fr.  l'hcclol.        :>4oooooo 

Recettes 

I  600  ono  hectolitres  à  i5o  fr a/Jo  000  000 

Excédent  de  dépenses  :  soit  i  3oo  fr. 

par  hectare loA  000  oocv 


ECOLE  D'AGRICULTURE  POUR  JEUNES  FILLES 


53 


Pour  la  même  ann4e  1921,  le  bilan  de  la 

picduction   des   vins   ordinaires   en    Gironde 

est  : 

Recettes 

2  ooo  ooo  d'hectolitres  à  120  fr 2^0  000  000 

Dépenses 

Frais  annuels  de  culture  :  5o  000  hec- 
tares à  4  000  francs  :=  2  do  ooo  ooo 

Frais  en  rapport  avec  la 
récolte  :  2  000  000  d 'hec- 
tolitres à   10  francs  r=    20000000     220000000 

Excédent  de  recettes  :  20  000  000 

soit  4oo  fr.  par  hectare. 

Le  prix  de  150  fr.  l'hectolitre  nu  met  la 
bouteille  bordelaise  de  75  centimes  à  1  l'r.  12. 
Le  verre  et  le  caissage  doublent  ce  prix.  En  y 
ajoutant  les  frais  de  régie  et  de  transports, 
ceux  nécessités  par  les  soins  à  donner  jusqu'à 
la  mise  en  consommation  du  vin,  il  reste,  on 
le  voit,  une  belk  marge  pour  les  bénéfices  des 
intermédiaires  puisqu'une  bouteille  d'un 
((  bordeaux  »  modeste  se  paie  couramment  S 
et  10  fr.  dans  les  hôtels  et  restaurants  des 
grandes  villes. 

Il  semble  donc  que  les  vins  fins  i>ourraient 
être  payés  un  peu  puis  cher  à  la  propriété, 
sans  quoi  nous  sommes  menacés  de  les  voir 
disparaître  peu  à  peu.  Ge  serait  pour  le  pays 
une  perte  considérable,  les  vignes  qui  produi- 
sent ces  vins  représentant  avec  les  bâtiments 
et  le  matériel  correspondant  une  valeur  d'au 
moins  10  000  fr.  par  hectare,  soit  pour  les 
80  000  hectares,  800  millions. 

Il  faut  remarquer,  en  outre,  que  cette  cul- 
ture occupe  de  nombreux  ouvriers  qui  se- 
raient   O'bligés   d'abandonner    la    campagne, 


sans  compter  ramoindriss-enient  du  commer- 
ce local  résultant  de  la  disparition  de  ces 
vins. 

Sans  doute,  la  crise  actuelle  pouvait  être 
prévue  depuis  longtemps.  Les  causes  qui 
l'ont  amenée  sont  bien  connues  :  je  n'y  re- 
viendrai pas. 

La  guerre,  toutefois,  l'a  précipitée  en  pio- 
voquant  l'augmentation  considérable  des  frais 
d'exploitation  ainsi  que  des  charges  fiscales 
et  autres,  qui  pèsent  lourdement  sur  le  pro- 
priétaire et  sur  le  vin,  surtout  en  fermant 
brusquement  le  marché  allemand  qui  était  le 
principal  débouché  à  l'étranger  du  vin  île 
Bordeaux  ;  et  aussi,  il  faut  bien  le  dire,  en 
développant  un  esprit  de  lucre  exagéré  chez 
certains  détaillants,  à  tel  point  que  le  con- 
sommateur recule  devant  les  prix  excessifs 
qui  lui  sont  demandés  et  boit  volontiers,  à  la 
place  des  vins  fins,  des  vins  quelconques, 
mais  meilleur  marché. 

Les  moyens  d'atténuer  la  crise,  c'est  d'aug- 
m.enter  la  consommation  par  une  active  pro- 
pagande en  France  et  à  l'étranger  et  d'ins- 
truire les  intermédiaires  :  hôteliers  et  détail- 
lants, sur  leur  véritable  intérêt,  qui  est  de  re- 
tenir le  consommateur  et  non  de  l'éloig-ner  en 
lui  faisant  perdre  l'habitude  de  boire  du 
«  bordeaux  ». 

Il  faut  songer  avant  tout  à  diminuer  les 
charges  qui  grèvent  les  vins  fins,  telle  que 
cette  absurde  taxe  de  luxe  qui  leur  a  été  si 
néfaste. 

Octave  Audebekt, 

Président  de  la  F(''d<^ralion 

des  Associations  agricoles  do  la  Région 

de  Bordoavix. 


ECOLE  D'AGRICULTURE  POUR  JEUNES  FILLES 


La  femme  est  [larlout  l'ornement  du  foyer; 
dans  les  fermes  et  dans  les  exploitations  agri- 
coles, elle  est  l'auxiliaire  indispensable  du 
cultivateur,  celle  do  qui  souvent  dépend  le 
sort  de  la  maison.  Je  me  souviens  toujours 
avec  un  sentiment  très  vif  des  remarques  que 
je  recueillais  de  la  bouche  des  étrangers  au 
cours  de  visites  que  je  dirigeais  en  19Û0,  dans 
la  région  septentrionale.  S'ils  appréciaient  vo- 
lontiers les  belles  cultures  qu'on  leur  men- 
tirait, tous  admiraient  encore  davantage  les 
qualités  des  femmes  des  agriculteurs,  maî- 
tresses de  maison  avenantes  et  fermières  ex- 
pertes, s'intcressant  à  toutes  les  parties  de 
l'exploitation,  mais  y  ayant  leur  dcvmaine  pro- 
pre, qu'elles  gèrent  avec  passion,  tout  en 
veillant  sur  l'éducation  de  leurs  enfants.  Ce 
sont  là,  en  effet,   les  qualités  maîtresses  des 


femmes  dans  les  exploitations,  qualités  tr  lu*;- 
mises  dès  leur  jeunesse  dans  les  familles 
agricoles.  Mais  aujourd'hui  qu'un  vif  élan 
entraîne  la  bourgeoisie  vers  l'agriculture,  il 
importe  que  la  jeune  fille  de  ces  autres  mi- 
lieux puisse  trouver  les  moyens  de  recevoir 
une  éducation  agricole,  car  on  ne  s'improvise 
pas  fermière,  pas  plus  que  l'homme  ne  s'im- 
provise agriculteur. 

Or,  il  n'a  existé  aujourd'hui,  dians  l'orga- 
nisation de  l'instruction  féminine,  aucun 
centre  qui  réponde  à  ce  besoin.  Des  écoles 
ménagères  agricoles  ont  été  créées,  soit  par 
le  ministère  de  l'Agriculture,  soit  par  des  ins- 
titutions privées.  Mais  ces  écoles  s'adressent 
à  des  milieux  plus  modestes,  aux  filles  des  pe- 
tits cultivateurs,  et  elles  n'ont  que  très  excep- 
tionnellemout  d'autres  élèves.  Il  existait  donc 


5t 


ECOLE  D'AGRICULTURE  POUR  JEUNES  FILLES 


une  lacune  dans  l'ensemble  des  organismes 
éducatifs  destinés  aux  jeunes  filles. 


ment  une  visite  approfondie,   il  nous  paraît 
utile  de  revenir  à  nouveau  sur  le  sujet,   ne 


[•"ig.  7.  —  Cliàlcau  lie  liollpvillo,  IraiisforiiK?  en  Ecolo  d'Aj^iiculluiP  pour  jciinrs  nilc«. 

Cette  lacune  a  été  comblée  par  la  création  1     fût-ce  que  pour  attirer  encore  l'attention  sur 
de  l'Fcole  d'AirrcuHure  pour  le<  jeunes  filles,]     celle  importante  et  très  utile  création.  Lex- 


Fig.  f.  —  Lalioiir  (!o  décliaiinia-c  à   l'.ilUxillc. 
Fia'-  '•'■  —  Cliuruemeiit  l'ii  rli.iiiol   poiii  la   r.iiliTC  "les  loiii' 


ouverte,  il  y  a  d»Hix  ans.  au  ehàtcaii  de  Belle- 
ville,  par  Gonietz-lc-Chàtel  (Seine-el-Oise). 
Nous  avons  eu  déjà  l'occasion  de  signaler 
celle  école  ;  mais  aprc?   y  a\<tir  fait   récem 


position    faite    par   l'établissement   au    récent 
Congrès  international  dKnscignement  mena 
ger  avait,  dailleurs,  été   très   remarquée. 
L'Ecole  de  Bellcville  est  installée  dans  la 


ECOLE  D'AGRICULTURE  POUR  JEUNES  FILLES 


5> 


banlieue  de  Paris,  sur  le  plateau  de  Courcel- 
les,  qui  domine  la  gracieuse  vallée  de  Chc- 
vreuse.  Elle  est  isolée,  en  pleine  campagne, 
dans  un  sile  très  attrayaul,  dans  un  château 
du  dix-septième  siècle  (fig.  7),  que  sa  pro 
priétaire,  Mlle  Thome,  a  aménagée  avec  un 
goût  exquis,  en  lui  maintenant  ses  allures 
élégantes.  Le  château  est  le  siège  de  l'enseï 
gnement  théorique,  les  dépendances  servent 
à  l'enseignement  pratique. 

Au    rez-de-chaussée,    les  salles   d'étude,    la 
salle   à   manq-er  ou    réfectoire,    les   salles   de 


loms,  dans  le  nombre,  M.  Adrien  Boitel,  de 
l'Institut  agronomique,  M.  Paul  Dechambre,, 
de  Gi'ignon,  M.  H.  Voitellier,  de  l'Institut 
agronomique,  etc.  Ces  professeurs  sont  en- 
chantés de  leurs  élèycs  et  celles-ci  répondenl 
à  leui's  soins  par  une  attention  soutenue. 

Les  leçons  sont  toujours  suivies  par  des 
ap[ilicatioTis  pratiques  correspondantes.  Cel- 
les-ci sont  faites  dans  les  annexes  de  l'Ecole  : 
écurie,  élable,  bergerie,  porcherie,  basse- 
,cour,  laiterie,  rucher,  comme  au  jardin  po- 
tager ou  dans  les  champs. 


Fig.  10.  —  l'aiisage  des  chevaux  cl  des  vaclic-. 
F  g.  1 1 .  —  A  la  lailene  •  Ocrémage  du  lail,  barallage  de  la  crème,  malaxage  du  beurre. 


couture,  la  cuisine,  la  buanderie.  Au  premier 
«'•tage,  des  chambres  coquettes,  claires  et  en- 
soleillées, sont  réservées  aux  élèves.  D'autres 
(  hambres  sont  aménagées  pour  les  parentes 
qui  désireraient  faire  un  séjour  à  l'Ecole.  Une 
chapelle  est  réservée  pour  les  exercices  re- 
ligieax. 

L'enseignenienl  technique  conii'rend  des 
notions  générales  sur  toutes  les  parties  de 
lAgriculture,  sur  l'élevage,  sur  l'économie 
rurale.  Il  est  donné  par  des  professeurs  de 
premier  ordre,  qui  savent  se  mettre  à  la 
portée  de  leurs  élèves,  sans  leur  imposer  de 
complications  qui    puissent    les    rebuter.   Ci- 


Les  figures  8  et  9  montrent  les  jeunes  filles 
exécutant  un  labour  de  déchaumage  et  la  ren- 
trée des  foins  après  la  fenaison.  La  figure  10 
les  montre  au  pansage  des  chevaux  et  des 
vaches,  et  la  figure  11,  se  livrant,  dans  la 
lailerie,   à  la  fabrication  du  beurre. 

De  bons  chevaux  de  gros  trait,  d'ont  les 
jeunes  lilles  savent  i)arfailement  se  faire 
obéir,  et  une  dizaine  de  belles  vaches  des  ra- 
ces Normande,  Flamande  et  Jersiaise,  relui- 
santes de  santé,  forment  le  gros  cheptel.  Un 
petit  troupeau  de  race  Soulhd'own,  dont  le 
noyau  est  sorti  de  la  bergerie  bien  connue 
de  Pinceloup,  créée  par  M.  Eugène  Thomc.. 


56 


CONGRÈS  DE  LA  MUTUALITÉ  A  MORT 


et  une  porcherie  de  la  race  Craonnaise,  com- 
plètent le  cheptel.  Quant  à  la  basse-cour,  elle 
est  peuplés  de  quelques-unes  des  meilleures 
races  ;  au  clapier,  figurent  surtout  des  lapins 
ù  fourrure.  Le  rucher  est  rustiquement  ins- 
tallé dans  im  coin  du  parc  qui  entoure  le 
château  ;  il  se  compose  de  ruches  Dadant  et 
de  ruches  Layens.  Je  ne  saurais  oublier  le 
jardin  ix)lager,  cultivé  avec  un  soin  jaloux. 

L'enseignement  est  ainsi  parfaitement  or- 
g-anisé.  D'un  côté,  les  leçons  didactiques,  de 
l'autre,  leur  application  à  toutes  les  parties 
de  l'exploitation  agricole.  Ces  deux  parties 
sont  intimement  soudées  ;  les  élèves  passent 
successivement  par  tous  les  services  et  restent 
une  semaine  à  chaque  emploi. 

Ce  qui  est  caractéristique,  c'est  la  bonne 
volonté  et  la  rapidité  avec  lesquelles  ces  jeu- 
nes filles  s'adaptent  à  leur  nouveau  milieu. 
Vous  les  voyez  gaies,  alertes,  dans  leur  uni- 
forme sobre,  attentives  à  bien  faire,  déjoen- 
sant  leur  activité  avec  la  bonne  grâce  qui  est 
le  plus  bel  ornement  de  leur  âge.  On  sent 
qu'elles  sont  heureuses  de  s'instruire  sous  la 
douce  direction  dé  Mlle  Thome,  dont  le  sou- 
rire bienveillant  plane  sur  tous  les  travaux 
de  la  maison. 

L'année  scolaire  commence  le  15  février 
pour  se  terminer  à  Noël.  La  consécration  des 
études  est  un  diplôme  décerné  par  la  Société 


des  Agriculteurs  de  France,  sous  la  direction 
de  M.  Paul  Blanchemain,  aux  élèves  (jui  l'imt 
mérité. 

A  côté  de  l'Ecole  proijrement  dite,  mêlée 
aux  travaux  des  élèves,  se  trouve  la  section 
dite  des  petites  fermières.  Celte  section  est 
com{X)sée  d'orphelines  de  la  guerre,  qui  sont 
peu  à  peu  formées  à  tous  les  soins  du  ménage 
et  dé  la  ferme  ;  elles  passent  gratuitement 
deux  années  ù  l'Ecole,  après  lesquelles  on  les 
aide  à  trouver  un  emploi  suivant  leurs  apti- 
tudes. Ces  enfants  déshérités  sont,  pour  ainsi 
dire,  les  pupilles  des  élèves.  Une  œuvre  de 
bienfaisance  est  ainsi  annexée  à  l'éducation 
agricole. 

Ouverte  il  y  a  deux  ans  environ,  l'Ecole  de 
Bellcville  compte  une  vingtaine  d'élèves.  C'est 
trop  peu  pour  Jes  services  qu'elle  est  appelée 
à  rendre,  car  elle  est  aménagée  pour  en  re- 
cevoir quarante  à  cinquante.  Peu  d'établisse- 
ments méritent  autant,  imn  seulement  la 
sympathie,  mais  le  succès.  Avec  un  désinté- 
resement  et  un  dévouement  qu'on  ne  saurait 
trop  admirer,  Mlle  Thoone  a  créé  une  oeuvre 
exceptionnelle  ;  elle  s'y  consacre  avec  une 
ardeur  infatigable  dont  la  valeur  sera  com- 
prise par  tous  ceux  qui  savent  apprécier  le 
grand  rôle  que  la  femme  doit  jouer  dans  la 
vie  agricole  de  la  France. 

Henry  Svgmer. 


CONGRÈS  DE  LA  MUTUALITE  A  NIORT 


(1) 


Coopération  dans  la  production  des  semences. 
—  Sur  le  rapport  de  M.  Lecomte,  directeur  des 
Services  agricoles  de  Seine-et-Marne,  le  vœu  sui- 
vant  est   ;idopté    : 

«  1°  Que  les  agents  du  ministère  de  l'Agricul- 
ture, les  Offices  agricoles  el  les  diverses  Associa- 
lions  de  cultivateurs  continuent  à  mener  une  vi- 
goureuse campagne  en  fiiveur  de  l'emploi  des  se- 
nieuccs  sélectionnées,  notamment  au  moyen  de 
foires  de  semences,  de  concours  de  cultures  sur 
pied  et  d'expérimentations. 

«  2°  Que  les  Associations  agricoles  effectuant 
des  achats  .pour  Je  compte  de  leurs  membres  re- 
commandent l'emploi  des  semences  de  bonne  ori- 
gine et  les  achètent  de  préférence  à  une  Société 
coopéralive  de  Producteurs. 

«  3°  Que  les  commande»  à  passer  à  ce  sujet 
soient  adressées  autant  que  possible  en  période  de 
morte-saison  cl  qu'elles  l)én<'firiinl  en  ce  cas  de 
tarifs  réduits. 

«    4°   Que   les  Offices  ngricolcs   soient    invités  à 

accorder  des  subventions  aux  Sociétés  coopératives 

de  Pro<hiclcurs  de  semonces  ayant   des  fermes  ou 

des  élal>li«cmcnls  de  sélection  généalogique. 

«  5°  Que  cependant  cli;ique  Office  agricole  soit 

(i)  Voir  le  n°  dn  8  juillul,  page  87. 


invité  à  ne  subventionner  la  sélection  généalo- 
gique d'une  même  variété  qu'en  un  seul  endroit 
et  que  les  Sociétés  coopératives  soient  invitées 
elles-mêmes  à  ne  pas  entreprendre  la  sélection 
généalogique  d'un  trop  grand  nombre  d'espèei's 
à  la  fois. 

«  G°  Que  les  Coopératives  de  production  de 
semences  créées  dans  l'avenir  soient  puissamment 
organisées  et  très  nettement  spécialisées.    » 

A  signaler  ensuite  les  communications  de  MM. 
Dornic,  directeur  de  l'Ecole  de  Laiterie  de  Sur- 
gères et  Cholel,  professeur  à  cette  Ecole,  sur  les 
Coopératives  de  Laiteries  et  les  Caséineries  coopé- 
ratives, de  M.  Bcsson-Leaiid,  vicc-présiilent  de  la 
Société  d'Assurance  Mutuelle  accidents  des  Laite- 
ries coojMjiatives  sur  l'assurance  Jiiuluelle  agricole 
accidents  dans  la  Région,  de  M.  Naudin,  prési- 
dent de  la  Caisse  d'assurance  départementale  bé- 
tail, sur  l'assurance  mutuelle  bétail  dans  les 
Deux-Sèvres. 

Après  1<'  rapport  de  M.  Besson-Leaud  et  ime 
discussion  dans  laquelle  sont  intervenus  MM.  Vi- 
meux!.  Doat  et  Hubert,  le  vœu  suivant  est  adopté: 

<i  Que  dans  le  projet  de  loi  visant  l'extension 
à  l'Agricullure  de  la  législation  sur  les  accidents 
dj  Travail. 


CONCOURS  AGRICOLE  DE  GOMPIÈGNE 


«  Les  cultivateurs  et  leurs  familles  soient  admis 
à  devenir  assurés  facultatifs. 

«  Et  que  ks  dispositions  de  la  loi  du  k  juillet 
1900  soient  maintenues  en  faveur  des  Mutuelles 
agricoles  assurant  le  risque  accidents.    » 

Primes  dans  les  Mutuelles-bétail.  ■ —  Après  un 
important  rapport  de  M.  Toui'nan,  ancien  député, 
secrétaire  général  de  la  Caisse  nationale  de  Réas- 
surance des  Mutuelles  agricoles,  le  Congrès  adopte 
le  vœu  suivant  : 

«  1°  Que  les  Sociétés  d'Assurance  mutuelle  à 
budgets  déficitaires  n'hésitent  pas  à  relever  leurs 
cotisations  en  prenant  pour  base  les  exercices  an- 
térieurs et  en  tenant  compte  dos  résultats  déjà 
recueillis  par  la  Caisse  nationale  de  Réassurance 
depuis  sa  fondation. 

«  2°  Que  les  Caisses  de  compensation  se  trans- 
forment en  véritables  Caisses  de  Réassurance  a 
primes  variables  et  graduées,  proportionnées  aux 
risques  couverts  ,  ou  adoptent  tout  au  moins  des 
dispositions  tendant  à  faire  payer  aux  Caisses 
locales  à  mortalité  anormale  —  cause  permanente 
de  déficit  —  des  primes  en  rapport  avec  l'impor- 
tance des  sinistres  qu'elles  enregistrent. 

«  3°  Que  le  ministre  de  l'Agriculture  refuse 
tout  encouragement  financier  aux  Caisses  locales 
et  régionales  non  réassurées  et  que  dans  la  répar- 
tition des  subventions,  il  favorise  les  Caisses  de 
Réassurances  dont  les  locales  adoptent  des  primes 
établies  conformément  aux  données  de  la  statisti- 
que. 

«  4°  Que  la  Caisse  nationale  de  Réassurance 
étudie  la  création,  avec  l'aide  du  Crédit  agri- 
cole, de  Coopératives  d'équarrissage  destinées  à 
utiliser  d'une  manière  rationnelle  les  dépouilles 
des  sinistres. 

«  5°  Que  les  Caisses  régionales  ou  départemen- 
tales de  Réassurance  organisent  la  prévoyance  en 


matière  de  mortalité  du  bétail  par  la  création  — 
d'accord  avec  le  ministère  de  l'Agriculture  —  d'un 
service  de  vétérinaires  chargé  de  visiter  les  étables 
des  sociétaires  en  vue,  notamment  de  prévenir  et 
d'enrayer  les  maladies  contagieuses.  » 

M.  Viger  résume  les  travaux  du  Congrès,  puis 
il  remercie  le  Comité  d'organisation  et,  en  par- 
ticulier, son  président,  M.  Paul  Mercier,  qui  s'est 
dépensé  sans  compter  pour  assurer  la  réussite  du 
Congrès.  Il  a  adressé  également  ses  remerciements 
aux  congressistes  d'être  venus  en  grand  nombre 
à  Niort  et  d'avoir  assisté  assidûment  à  toutes  les 
séances. 

Avant  de  se  séjiarcr,  l'assemblée  décide  que  le 
prochain  Congrès  aurait   lieu  à  Rourg,  en   1920. 

Pour  clôturer  les  travaux  du  Congrès,  un  ban- 
quet de  plus  de  doo  couverts  a  eu  lieu  dans  la 
salle  des  Fêtes  de  l'Hôtel  de  Ville  de  Niort,  sous 
la  présidence  de  M.  Chéron,  ministre  de  l'Agricul. 
turc,  assisté  de  MM.  Viger,  président  du  Congrès, 
P.  Mercier,  député,  président  du  Comité  d'orga- 
nisation, Marot,  député,  maire  de  Niort,  V.  Roret, 
Oueuille,  député,  anciens  ministres,  Chanal,  Ra- 
chelet,  sénateurs,  les  parlementaires  de  la  région^ 
le  Préfet  des  Deux-Sèvres  et  de  très  nombreux 
congressistes. 

D'intéressantes  excursions  eurent  lieu.  Le  ven- 
dredi 16  juin,  les  personnes  présentes  visitèrent 
les  intéressantes  installations  de  la  Laiterie  coo- 
pérative et  de  la  Coopérative  de  vente  des  œufs 
d'Echiré,  le  Haras  mulassier  du  Rois-Rerthier  et 
la  ferme  do  Grande  St-Golais  ;  ils  profitèrent  en- 
suite d'une  promenade  en  bateau  sur  le  marais 
poitevin,  si  pittoresque  à  tous  égards.  Le  diman- 
che 18  juin  eut  lieu  une  excursion  à  Surgères  où 
l'on  visita  l'Ecole  de  Laiterie,  la  glacière,  la  lai- 
terie et  la  caséinerie  coopératives. 

X. 


CONCOURS  AGRICOLE  DE  COMPIÉGNE 


En  prose  et  en  vers,  on  chante  la  ténacité 
du  cultivateur  français  des  régions  libérées  et 
son  courage,  mais  aucun  discours  ne  peut 
être  si  puissamment  évocateur  que  ne  le  fut 
le  concours  de  Compiègne. 

A  l'empressement  des  industriels,  qui,  en 
foule,  ont  exposé,  par  l'ensemble  des  ani- 
maux reproducteurs  concurrents,  on  sent  que 
ces  régions  admirables,  si  profondément  at- 
teintes par  les  ravages  de  la  guerre,  renais- 
sent die  leurs  cendres,  qu'elles  achètent, 
qu'elles  s'équipent  de  neuf,  qu'elles  reconsti- 
tuent leur  cheptel  avec  des  animaux  de 
choix. 

Certes,  il  ne  faudrait  pas  voir  que  le  beau 
côté  des  choses,  car  il  est  toujours  facile  d'in-» 
cliner  à  l'optimisme  devant  ces  sélections  que 
constituent  nos  concours.  Cependant,  l'am- 
pleur même  de  ces  manifestations  prouve  !a 


vitalité  d'un  terroir  et  d'une  race.  Compiè- 
gne, à  cet  égard,  a  donné  toute  satisfaction. 
Les  gens  de  l'Oise  travaillent  ;  que  la  paix 
extérieure  et  la  paix  intérieure  maintenues 
leur  accordent  un  long  délai,  dans  quelques 
années  il  ne  restera,  au  point  de  vue  agri- 
cc'le,  qu'un  terrible  souvenir  dés  dévastations 
et  des  ruines. 

Du  matériel  agricole  à  profusion,  des  ins- 
tallations électriques,  des  scieries,  des  mou- 
lins et  des  pétrins  mécaniques,  des  animaux, 
d;ans  le  cadre  ravissant  du  Rond-Royal,  ont 
été  admirés  par  les  nombreux  visiteurs. 

On  verra  plus  loin  les  récompenses  décer- 
nées aux  reproducteurs  dés  grosses  races  lo- 
cales, nous  ne  pouvons  pas  omettre  de  si- 
gnaler une  gracieuse  exposition  horticole  et 
des  volailles  de  très  belle  venue.  Parmi  la 
gent  emplumée,  les  pigeons  voyageurs,  objet 


5S 


CONCOURS  AGRICOLE  DE  COMPIÈGNE 


d'un  clevage  trè«  iK>i)ulaire  dans  nos  départe- 
ments du  .Nord,  uni  eu  un  certain  nombre  de 
représentants. 

La  solennité  uliieieile  d'usaije  a  eu  lieu  à 
l'occasion  de  <  i-  concours.  Nous  n'avons  pa? 
l'occasion  uc  n(ai<  étendre  fré(juemnient  svu' 
les  discours  prononcés  en  ces  sortes  d  occa- 
«ions.  Toutefois,  tranchant  sur  la  rhctoritjuc 
édulcorée  qu'imjxxsc  le  jeu  du  pou\oir,  les 
paroles  courageuses  et  fort  explicites  de  M. 
Chéron  méritent  d  ctre  reproduites.  Il  s'avère 
en  effet  le  mainlcn(>ur  persévérant  et  sans 
ambages  des  intérêts  agricoles  si  souvent 
sacrifiés.  Pas  une  occasion  ne  lui  échappe  de 
prendre  la  défense  de  la  première  industrie 
de  Frani'c.  <(  l'Agriculture  »,  et  de  faire  front 
s'il  est  besoin,   à  la  bourras(pie. 

A  ce  titre,  nous  ne  saurions  trop  louer  ie 
disconrs  du  ministre  de  l'Agriculture  à  Com- 
piègne.  Par  la  franchise  et  l'entrain  avec  les- 
quels il  aborde  les  difficultés  de  sa  charge,  :l 
conquiert  une  popularité  incontestable  dans 
le  monde  agricole. 

De  ses  paroles,  il  nous  suffira  de  citer  l'ex- 
trait suivant,  qui  montre  une  tendance  mar- 
quée vers  la  politique  agricole  si  nécessaire 
au   relèvement  du   pays. 

L'inipoi lance  de  l'Agriculture  pour  notre  pay? 
n'a  été  bien  comprise  qu'au  moment  de  la  guerre. 
On  a  alors  admiré  les  cultivateurs.  Mais  l'admi- 
ration de  suffit  pas.  Il  faut  que  l'homme  reste  à 
!a  terre  et  il  n'y  restera  que  s'il  gagne  sa  vie.  Or, 
avant  la  guerre,  il  ne  la  gagnait  pas  suffisam- 
ment. 

Que  ceux  qui  trouvent  que  le  métier  de  cultiva- 
teur est  meilleur  que  le  leur  courent  aux  clianqis. 
La  culture  n'e-st  pas  une  profession  fermée  ;  tout 
le  monde  peut  y  venir. 

Mais,  il  faudrait  peut-être  changer  ses  liabilu- 
Jeâ.  On  n'a  pas  toujours,  à  la  <ampagne.  des  sou- 
lii  rs  propres  ou  des  habits  soigneusement  brossés. 
On  n'y  fait  pas  la  journée  de  H  heures,  car  si  l'on 
y  faisait  la  journée  de  8  heures,  la  France  ne 
mangerait  pas  tous  les  jours. 

Aujourd'hui,  nous  avons  le  choix  entre  deux 
polili<iues. 

Ou  une  politique  d'importation.  Nous  achèle- 
lions  lout  à  d'étranger.  Le  consonuiiateur  n'en 
profiterait  peut-être  pas,  car  le  mercanti  prélève- 
rait sa  dîme.  Ce  qu'il  y  a  de  certain,  c'est  qu'une 
ti'Ue  politique  conduirait  le  pays  à  la  ruine. 

Ou  bien,  faisons  confiance  à  l'agiiculteur,  ai- 
dons-li-,  protégeons-le  dans  son  travail.  I|  nous 
Ciinduira  au  relèvement. 

Le  (îouvcrnemnnt  a  fait  son  choix.  M.  l'uincai  .'•. 
(]ui  est  un  grand  ami  de  l'AgricuitiU'e,  parce 
qu'il  est  un  grand  ami  de  la  France,  a  conq»ri< 
que  c'est  sur  la  prospérité  agricole  ipie  l'on  doit 
asseoir  le  relèvement  <Iu  pays. 

Il  n'est  pas  besoin  d'insister  sur  l'exact i- 
lude  de  ce  fait  économique. 


L'Angleterre,  pays  industriel  et  de  com- 
merce, est  en  train  de  se  débattre  avec  les 
pires  difficultés,  justement  pour  avoir  sacri- 
fié au  libre  échange  son  agriculture.  Dans 
un  tel  pays,  en  effet,  quand  les  affaires  se  ra- 
liMilisscnt,  toute  la  ix)pulation  chôme.  Dans 
\m  pays  en  majorité  agric^de,  au  contraire, 
en  pareil  cas,  la  crise  est  beaucoup  moins 
intense  parce  qu'une  grande  partie  de  la  po- 
pulation travaille  et  consomme  encore  les 
prfxluits  fabriipns. 

Revenons  au  concours.  Suivant  notre  habi- 
tude, nous  ne  donnons  ici  que  les  premiers 
prix  : 

Reconstitution  des  Fermes.  —  Plus  de  60  hec- 
tares de  terres  labourables  (Grosses  fermes),  Mme 
Veuve  Delacourt,  à  Moulin-sous-Touvent. 

De  20  à  60  hectares  de  terres  labourables 
(Moyennes  fermes),  M.  Vauvillé  Edgar,  à  Pon- 
toise. 

Au  plus  20  hectares  de  terres  labourables  yP<'li- 
li-s  fermes),  Mme  Veu\e  Pollet  Abel,  à  Noyon. 

Chevaux.  —  Races  Boalonnaise  el  Percheronne: 
Prix  d'ensemble,  M.  Manquiez,  à  Fcuquières.  — 
Chevaux  entiers:  Poulains  de  2  et  3  ans,  M.  Ca- 
ron,  à  Wavignies  ;  chevaux  de  4  ans  el  plus,  .M. 
Orens  Léon,  à  Ressons-sur-Matz.  —  Pouliches  et 
juments  :  Pouliches  de  2  et  3  ans,  M.  Orens  Léon; 
juments  de  4  ans  et  plus  non  suitées,  M.  Orens 
th'nri  à  Lataule  ;  poulinières  suitées,  M.  Manquiez, 
à  Feuquières. 

Race  de  trait  du  Mord.  —.  Prix  d'ensemble.  M. 
Boisseau,  à  Lagny-lc-Sec.  —  Chevaux  entiers  :  de 
:>  et  3  ans,  M.  Boisseau  ;  chevaux  de  4  ans  et 
plus,  M.  Orens  Menri.  —  Pouliches  et  juments  : 
Pouliches  de  2  et  3  ans,  M.  Clayes,  à  Llly-Sitiut- 
Georges  ;  juments  de  /|  ans  et  plus  saillies,  >L 
Boisseau  ;  poulinières  suitées,  M.  Cillet.  à  Fresne- 
Leguillon. 

EspKCK  Bovine.  —  Ruce  yorniuiule.  —  Prix 
d'ensemble,  M.  Delamare,  à  Sérifontaine.  —  Mâ- 
les :  Taureaux  sans  dénis  de  remplacement,  M. 
Templier,  à  Sempigny  ;  taureaux  de  2  ou  4  dents. 
M.  Genty,  à  St-.\rnouU  ;  taureaux  de  plus  de  4 
dents,  M.  Delamare.  —  Femelles  :  Génisses  sans 
dents  de  remplacement.  M.  Templier  :  génisses 
de  2  à  /i  dents,  M.  de  Roucy  Jean,  à  Morlincourt; 
vaches  pleines  ou  à  lait  de  plus  de  4  dent*.  M. 
Delamare. 

Race  Flamande.  —  Prix  d'ensemble  :  M.  Menry 
Girard,  à  Plailly.  —  Mâles  :  Taureaux  stuis  dents 
de  j'cmplacement,  Fcrme-Kcole  à  Rouvroy-lcs- 
Mi'rles  ;  taureaux  de  2  à  .'4  dents.  M.  Henry  (!irard. 
— -  Femelles  :  Génisses  sans  dents,  M.  Menry  Gi- 
rard ;  génisses  ayant  à  et  '1  dents  de  rc  nqjlace- 
ment,  M.  Henry  Girard  ;  vache,*  pleines  ou  à 
lail.  de  plus  de  4  dents,  M.  Menry  Girard. 

Race  Hollandaise  (Concours  interdépartemental). 
—  Prix  d'ensemble  :  MM.  Lepers,  à  Waltrelos 
I  Nord)  et  Barthenay,  à  Forest- Bousier  (NordV  — 
Nbîles  :  Taureaux  sans  dents,  M.  Lepers  ;  taureaux 
de  2  à  4  dents,  M.  Burthemay  ;  taureaux  de  pins 
d"    4   dents,   M.   Lepers.     —     Femelles    :    Géni<sc» 


LOEUVRE  AGRICOLE  DU   PRINCE  DE  MONACO 


59 


ayant  au  plus  2  dents,  M.  Lepers  ;  vaches  pleines 
ou  à  lait  ayant  au  plus  4  dents,  M.  Barthenay  ; 
vaches  ayant  au  moins  6  dents,  M.  Barthenay.  — 
Hors  Concours  :  Société  des  Agriculteurs  de  la 
Frise  (Hollande). 

Espèce  Ovine.  —  Race  Dishley-Mérinos.  — 
Prix  d'ensemble,  M.  Constant  Dhuicquc,  à  Bregy. 
—  Mâles  :  Animaux  de  l'avant-dernicr  agnelage, 
M.  Dhuicquc  ;  animaux  des  agnelages  précédents, 
M.  Boisseau,  à  Lagny-ic-Sec.  - —  Femelles  :  Ani- 
maux de  l'avant-dernicr  agnelage,  M.  Dhuicquc  ; 
animaux  des  agnelages  précédents,  M.  Dhuicquc. 

Parmi  les  propriétaires  d'animaux  primés, 
il  nous  est  particulièrement  agréable  de  rele- 


ver le  nom  de  M.  Henry  Girard,  agriculteur 
à  Plailly,  qui,  pour  la  race  Flamande,  a  rem- 
porté 5  premiers  prix,  et  celui  de  M.  Cons- 
tant Dhuicque,  l'éleveur  bien  connu  de  la 
race   Dishley-Mérinos. 

Tous  nos  compliments  à  M.  Lefebvre,  di- 
recteur des  Services  agricoles  de  l'Oise,  qui 
s'est  dépensé  pour  ce  concours,  et  à  la  So- 
ciété des  Agriculteurs  de  l'Oise.  Une  innova- 
tion à  signaler  :  un  service  d'autobus  impro- 
visé permettait  de  se  rendre  rapidement  de 
la  gare  au  Rond-Royal,  où  se  tenait  l'expo- 
sition. Ad.-J.  Ciiaron. 


UŒUVRE  AGRICOLE  DU  PRilNCE  DE  MONACO 


;i) 


C'est  avec  une  profonde  émotion  que  je 
m'incline,  au  nom  de  l'Académie  d'Agricul- 
ture de  France,  devant  le  cercueil  de  S.  A.  le 
Prince  Albert  P"". 

Le  souverain  éminemment  bon,  le  savant 
infatigable,  soucieux  de  percer  les  secrets 
des  océans,  qui  a  enrichi  la  science  des  mers 
des  découvertes  les  plus  fécondes,  a  voulu 
être  aussi  un  agriculteur  d'élite.  Si  la  mer  l'a 
passionné,  la  terre  n'a  pas  exercé  une  moin- 
dre attraction  sur  son  esprit  ouvert  à  tous 
les  problèmes.  ((  Si  j'ai  toujours  cultivé  la 
science  de  !a  mer,  écrivait-il  dans  une  lettre 
à  notre  Académie,  j'ai,  d'autre  part,  consi- 
déré la  terre  d'oîi  nous  venons,  comme  l'ins- 
piratrice de  nos  meilleurs  efforts.   » 

C'est  dans  cet  esprit  qu'il  s'adonna,  il  y  a 
plus  de  vingt  ans,  à  la  transformation  de  son 
vaste  domaine  de  Marchais,  dans  le  départe- 
ment de  l'Aisne.  S'inspirant  de  toutes  les  res- 
sources de  la  science  agronomique  moderne, 
il  voulut  montrer  comment  il  est  possible  de 
transformer  des  sols  ingrats  en  sols  fertiles, 
et  il  y  réussit.  Les  deux  fermes  de  Marchais 
et  de  Sainte-Suzanne  devinrent  des  exploita- 
tions modèles  (jui  devaient  attirer  l'attention 
et  qui  attirèrent  celle  de  l'Académie  d'Agri- 
culture ;  celle-ci  fut  heureuse  de  lui  offrir  un 
siège  dans  sa  Section  hors  cadre. 

La  satisfaction  du  succès  ne  lui  suffisait 
pas.  Il  voulut  faire  de  la  ferme  de  Sainte- 
Suzanne  un  centre  d'instruction.  Chaque  an 
née,  les  élèves  de  l'Institut  national  agro- 
nomique y  étaient  accueillis  avec  faveur.  La 
ferme  était  ouverte  à  tous  les  agriculteurs  de 
la  région  ;  des  indications  disséminées  dan» 
les  chami)s  faisaient  coinnaître  les  méthodes 
adoptées   et   les   résultats   obtenus.    Beaucoup 

(i)  Discours  prononcé  au  nom  de  l'Académie 
d'Agriculture  de  France,  aux  obsèques  de  S.  A.  S. 
le  prince  de   Monaco,  le  8  juillet    1922. 


en   profitaient,  et  lui  se  réjouissait  de  cette 
propagande   pour   le   progrès. 

L'œuvre  était  en  plein  épanouissement, 
lorsque  la  guerre  survint,  en  1914.  Le  Prince 
s'était  rangé  avec  éclat  aux  côtés  de  la  France, 
son  fils  servait  dans  nos  armées.  L'envahis- 
seur voulut  s'en  venger  suivant  ses  procédés 
barbares.  Les  bâtiments  furent  incendiés,  le 
matériel  et  les  machines  furent  brisés,  le  bé- 
tail de  choix  fut  transporté  en  Allemagne, 
les  champs  restèrent  en  friche.  Le  désastre 
pouvait  paraître  irréparable. 

Mais  le  Prince  avait  l'âme  trop  haute  pour 
en  accepter  les  conséquences.  Dès  les  pre- 
miers jours  de  la  paix,  son  souci  fut  de  re- 
constituer l'œuvre  dont  il  avait  le  droit  d'être 
fier.  11  ne  ménagea  aucun  effort,  ne  recula 
devant  aucun  sacrifice  pour  atteindre  le  but 
qu'il  s'était  assigné.  Le  succès  fut  complet. 
Il  était  heureux,  suivant  sa  propre  expres- 
sion, de  sa  ((  collaboration  pour  enrichir  tou- 
jours i)lus  1(!  patrimoine  do  la  France  ».  Cet 
exemple  n'a  pas  été  étranger,  dans  cette  par- 
tie de  nos  régions  dévastées,  à  l'ardeur  ap- 
portée par  les  agriculteurs  à  réparer  les  rui- 
nes de  l'invasion. 

Le  Prinee  nourrissait  l'espoir  de  nous  mon- 
trer dans  tous  ses  détails  son  entreprise  ainsi 
restaurée  et  de  nous  y  faire  l'accueil  qu'il  sa- 
vait ménager  à  ceux  qu'il  voulait  bien  con- 
sidérer comme  des  amis.  La  maladie  impi- 
toyable n'a  pas  permis  la  réalisation  de  ce 
projet.  Mais  il  aura  voulu,  nous  en  avons  la 
conviction,  que  son  œuvre  d'éducation  agri- 
cole se  maintînt  et  se  perpétuât  dans  l'avenir. 

C'est  un  service  qui  s'ajoutera  à  tous  ceux 
(fu'il  a  rendus  à  l'agriculture,  et  pour  les- 
(juels  son  souvenir  ne  pourra  s'effacer  chez 
tous  ceux  qui  s'inquiètent  du  développe- 
ment des  progrès. 

Hfmxy  Sagnier. 


6> 


ACADKMIE  D  AGRICULTURE  DE  FRANCE 


ACADÉMIE  D'AGRICULTURE  DE  FRANCE 


Sé(fnce  du  2S  juin   1922.  -^  Présidence 
de  M.  Prosper  Gervais. 

Mort  de  son  A.  S.  le  Prince  Albert  de  Monaco. 

M.  le  Président  en  annonçant  à  l' Académie  la 
mort  de  S.  A.  S.  le  Prince  de  Monaco,  membre 
élranger  de  la  Section  Hors  cadre,  rappelle  l'œn- 
vrc  agricole  qn'il  avait  réalisée  sur  son  beau  do- 
maine de  Marchais,  dans  l'Aisne.  C'était,  à  l'ori- 
gine, un  terrain  de  chasse  ;  la  nature  du  sol,  — 
ici  tiop  humide,  au  voisinage  des  marais  ;  là  trop 
eec,  parce  que  presque  uniquement  composé  de 
sable,  —  ne  semblait  pas  permettre  une  culture 
profitable  entre  les  mains  des  fermiers  charges 
de  l'exploiter. 

Le  Prince  pensa  qu'en  faisant  appel  aux  res- 
sources de  la  science  agronomique,  il  n'était  pas 
impossible  de  tirer  parti,  même  des  sols  les  plus 
pauvres  ;  il  résolut  d'entreprendre  la  mise  en 
valeur  de  ces  terres,  décidé  à  montrer  à  tous,  par 
un  exemple  décisif,  ce  que  peut  l'association  do 
la  science  et  de  la  pratique  expérimentale.  11  vou-  j 
lut,  en  même  temps,  faire  de  ce  domaine  de  Mar- 
cliais  comme  un  vaste  champ  d'expéiiences,  sour- 
ce de  documentation  pratique  destiné  à  servir  de 
guide  et  d'exemple  à  tous  les  agriculteurs  de  la 
région. 

La  guerre  vint  anéantir  les  résultats  magnifi- 
ques acquis  en  igiA-  Mais  la  paix  venue,  la  pre- 
mière pensée  du  Prince,  au  lendemain  même  de 
la  guerre,  a  été  pour  Marchais,  pour  ce  domaine 
de  terre  française,  et  sans  hésiter  un  instant,  il 
en  décida  l'intégrale  restauration.  Marchais  et  Ste- 
Suzannc  étaient  ainsi  redcvenucs  les  exploitations 
modèles  qu'elles  étaient  avant  la  tourmente. 

Au  nom  de  l'Académie,  M.  le  Président  adresse 
à  la  famille  de  Son  Altesse  le  Prince  de  Monaco 
l'expression  émue  et  l'hommage  do  sos  plus  res- 
pectueuses condoléances. 

L'Académie  lève  la  séance  en  signe  de  deuil. 


Séance    du  5   juillet    1922.    —  Présidence 
de  M.  Prosper  Gervais. 

Mort  d'un  membre  étranger. 
M.  le  Secrétaire  perpétuel  a  le  regret  d'annon- 
cer la  mort  de  M.  David  Cannon,  membre  étran- 
goi  dans  la  Section  de  Sylviculture. 

Mort  d'un  correspondant  nationaL 

L'Académie  a  enooic  ai>piis  la  moi  l  do  M.  Paul 
Muller,  ancien  secrétaire  de  la  Société  d'Agricul- 
ture d€  la  Basse-Alsace,  viticulteur  à  Eguislicim 
(Bas-Rhin). 

Le  troupeau  français  au  31  décembre    1921. 

I.r  miiiisli'r.'  d<-  l'Agi  ioulluro,  avant  la  guerre, 
publiait  réguliôrcmonl  chaque  année  un  annuaire 
<le  slntixli,jiie  agricole  fournissant  sur  les  diver- 
ses pro(lu<  lions  do«  nnscignements  particulière- 
ment intéressants. 


M.  Alfred  Massé  regrette  vivement  que  cette 
statistique  annuelle  ne  paraisse  plus  qu'irréguliè- 
rement ot  que.  d'autre  part,  la  feuille  d'informa- 
tion ne  paraisse  plus  du  tout. 

En  l'absence  de  publications  officielles,  M.  Al- 
fred Massé  a  dû  demander  des  renseignements  au 
ministère  de  l'Agriculture  sur  la  statistique  du 
bétail  à  la  fin  de  l'année  1921.  Il  apporte  à 
l'Académie  ceux  qui  lui  ont  été  ainsi  fournis,  in- 
complets, du  reste,  car  à  la  date  du  i^''  mai,  il 
était  des  départements  qui  n'avaient  pa*  encore 
fait  parvenir  les  résultais  du  recensement  du  3i 
décembre   192 1. 

En  ce  qui  concerne  l'espèce  bovine,  nos  effectifs 
au  3i  décembre  1921  comptaient  12  2'ii)  710  uni- 
tés, contre  i3  217  2^0  au  3i  décembre  1920.  Le 
nombre  des  taureaux  est  resté  sensiblement  le 
même,  le  nombre  des  bœufs  et  des  vaches  a  aug- 
menté, mais  celui  des  élèves  au-dessous  de  2  ans 
accuse  vme  diminution  sensible. 

Pour  les  ovins,  nous  enregistrons,  à  la  fin  de 
1921,  une  très  légère  augmentation  par  rapport  à 
l'année  précédente  :  9  672  080  têtes  contre  9  mil- 
lions 4o5  870  en  1920,  soit  un  gain  de  169  000 
tôles.  L'année  précédente,  par  rapport  à  1919, 
l'augmentation  avait  été  de  4oo.ooo  unités. 

En  deux  années,  l'augmentation  pour  les  ovins 
aurait  donc  été  de  58i  000  unités,  c'est  un  réel 
progrès  après  la  diminution  formidable  de  notre 
troupeau,  car  par  rapport  à  la  dernière  statisti- 
que d'avant-guerre,  dressée  à  la  fin  de  l'année 
1918,  la  perle  pour  le  troupeau  ovin  dépasse 
G  781  000  têtes,  soit  plus  du  tiers  des  effectifs. 

Gain  également  en  ce  qui  concerne  les  porcins. 
Le  troupeau  est  passé  de  .'4  9^1  960  tètes  en  1920 
à  5  i/j2  190  têtes  en  1921. 

M.    Alfred   Massé  conclut    : 

D'une  façon  générale,  vous  le  voyez,  il  y  a 
amélioration  ;  mais  celle-ci  est  sensiblement  moins 
importante  que  pour  l'année  précédente.  Cela 
n'est  pas  pour  nous  surprendre  en  raison  de 
l'excessive  sécheresse  de  1921.  Si  le  troupeau 
s'est  augmenté  en  nombre,  on  peut  affirmer  que 
le  poids  moyen  s'est  également  élevé.  C'est  ce 
qui  résulte  de  la  comparaison  des  chiffres  rele- 
vés dans  divers  abattoirs.  Ainsi,  insensiblement, 
on  se  rapproche  do  la  normale. 

La  conclusion  qui  se  dégage  des  chiffres  que  je 
vous  ai  conimunicjués,  c'est  que  depuis  trois  ans, 
un  effort  considérable  a  été  fait  par  nos  éleveurs 
jiour  réparer  les  portes  causées  au  troupeau  par 
la  guerre.  Cet  effort  n'est  pas  moindre  que  celui 
qui  a  été  fait  pondant  la  durée  des  hostilités 
ollos-mômos,  alors  qu'il  s'agissait,  tout  en  sa- 
tisfaisant aux  besoins  de  la  réquisition  et  à  ceux 
de  la  population  civile,  de  maintenir  nos  effectifs 
à  un  cliilïrc  assez  élevé  pour  que  ne  soit  pas 
il  romédiablomenl  compromise  l'une  des  sources 
de  la  richesse  naliorialo.  Mais  de  cette  statistique 
incomplète  se  dégage  une  autre  conclusion.  C'est 
que  l'effort  qui  a  été   fait  jn«qu'ici  doit   être  con- 


ACAUÉMIE  D'AGRICULTURE  DE  FRATVCE 


ôt 


tinué  pendant  plusieurs  années  encore.  Notre 
troupeau  doit,  en  effet,  non  seulement  retrouver 
ses  effectifs  d'autrefois,  mais  les  dépasser,  puisque 
notre  territoire  s'est  augmenté  de  l'Alsace  et  de  la 
Lorraine  dont  le  troupeau  d'avanl-guerre  doit  nor- 
malement s'ajouter  à  celui  que  possédait  la  France 
à  la  même  époque. 

En  terminant,  M.  Alfred  Massé  souhaite  que 
l'Académie  émette  un  vœu  pour  demander  à  M. 
le  ministre  de  l'Agriculture  de  vouloir  bien,  en 
l'absence  de  toute  autre  publication  spéciale,  faire 
paraître  au  Journal  officiel  les  documents  les  plus 
intéressants  pour  le  monde  agricole  et  en  particu- 
lier ceux  qui  se  rapportent  à  nos  statistiques. 

M.  Edmond  Tliéry  et  M.  le  Préfiident  appuient 
ce  vœu  qui  est  renvoyé  à  la  Section  d'Economie 
et  de  Législation  qui  présentera  un  rapport  dans 
une  prochaine  séance. 

Le  X°  Congrès  national  de  la  Mutualité 
et  de  la  Coopération  agricole. 

M.  \  iger  rend  compte  à  l'Académie  du  X^  Con- 
grès annuel  de  la  Mutualité  et  de  la  Coopération 
agricole  qui  %ient  de  se  tenir  à  Mort,  sous  sa 
présidence,  du  i5   au   i8  juin. 

Fidèle  à  sa  mission,  la  Fédération  de  la  Mutua- 
lité agricole  continue  à  tenir  chaque  année  ses 
assisses  dans  un  des  centres  agricoles  de  la  France 
pour  y  discuter  au  milieu  des  représentants  de 
nos  .associations  afiiliées  toutes  les  questions  im- 
portantes soulevées  par  nos  adhérents  au  cours  de 
la  période  qui  s'est  écoulée  depuis  son  dernier 
Congrès. 

La  réunion  de  1922  qui  a  eu  lieu  sur  la  terre 
classique  de  la  Mutualité  agricole  chef-lieu  de  la 
Fédération  connue  sous  le  nom  d'Association  cen- 
trale des  Laiteries  coopératives  des  Charentes  et 
du  Poitou,  a  été  des  plus  nombreuses  et  des  plus 
brillantes  tant  par  la  quantité  des  sociétés  repré- 
sentées que  par  l'importance  des  questions  exa- 
minées et  par  l'éclat  des  discussions  auxquelles 
ont  donné  lieu  les  remarquables  travaux  des  rap- 
porteurs. 

De  très  intéressantes  excursions  ont  complété 
ce  Congrès  et  cette  partie  excursion  s'est  terminée 
par  une  visite  à  l'école  de  laiterie  de  Surgères  et 
aux  divers  établissements  qui  en  dépendent  : 
Beurrerie,  fabrication  de  la  glace  pour  les  coopé- 
ratives et  caséinerie  modèle.  —  Cette  visite  a  per- 
mis à  nos  congressistes  d'admirer  la  synthèse  de 
l'œuvre  magnifique  accomplie  par  M.  Dornié  dans 
cette  région. 

Concours  beurrier  d'Yvetot. 

M.  René  Berge  rend  compte  du  magnifique  con- 
cours beurrier  particulièrement  important  qui  a 
eu  lieu  au  mois  de  juin  dernier,  à  Yvetot  (voir  le 
numéro  du  17  juin  1922)  ;  il  en  fait  ressortir  un 
certain  nombre  de  considérations  de  grand  intérêt. 

Le  concours  beurrier  ne  fait  généralement,  com- 
me il  fallait  s'y  attendre,  que  confirmer  d'une 
manière  éclatante  et  publique  les  résultais  de 
l'examen  mensuel  effectué  à  la  ferme  par  les 
Sociétés  de  Contrôle  laitier  du  département. 

Dans    un    autre    ordre  d'idées,    le   concours   de 


celte  année  a  mis  une  fois  de  plus  en  évidence 
l'heureuse  association  dans  les  mêmes  animaux 
d'une  conformation  parfaite  et  d'aptitudes  lai- 
tières et  beurrières  exceptionnelles.  Dans  chacune 
des  deux  catégories,  la  moitié  des  animaux  pri- 
més au  concours  beurrier  ont  été  également  pri- 
més au  concours  de  conformation. 

Le  prix  d'honneur  a  été  remporté  par  la  vache 
classée  deuxième  au  concours  beurrier  et  pre- 
mière au  concours  de  conformation.  La  vache 
troisième  au  concours  beurrier  est  seconde  dans 
sa  catégorie  au  concours  de  conformation.  La  va- 
che quatrième  au  concours  beurrier  est  troisième 
au  concours  de  conformaticm.  On  pourrait  multi- 
plier les  exemples. 

Enfin,  grâce  aux  précieux  documents  rassem- 
blés par  les  syndicats  de  contrôle  laitier,  com- 
plétés par  les  résultats  des  concours  beurriers,  il 
est  possible  de  faire  ressortir,  au  sein  des  éta- 
bles  contrôlées,  l'existence  de  véritables  familles 
beurrières  chez  lesquelles  les  aptitudes  indivi- 
duelles à  la  production  d'un  lait  abondant  et  ri- 
che se  perpétuent  par  hérédité. 

Le  concours  d'Yvetot  fournit  un  exemple  frap- 
pant de  l'influence  prépondérante  du  taureau  de 
haute  origine  laitière  :  les  quatre  premiers  prix 
du  concours  beurrier,  dans  la  catégorie  des  jeunes 
vaches,  sont  issues  du  même  taureau  :  Donoto. 

De  l'Alcalinité  des  scories 
de  déphosphoration. 

M.  Lindet  présente,  de  la  part  de  M.  Demolin, 
dircxîteur  de  la  Station  agronomique  de  l'Aisne, 
une  note  dans  laquelle  l'auteur  recherche  les  cau- 
ses des  remarquables  résultats  de  l'emploi  des  sco- 
ries dans  les  terres  qui  ont  une  tendance  à  l'acidi- 
fication. Leur  action  se  manifeste  en  particulier 
par  un  modification  de  la  flore  en  faveur  des 
légumineuses. 

Des  résultats  analytiques  qu'il  a  obtenus,  M. 
Demolon   lire  les  conclusions  suivantes   : 

La  chaux  caustique  proprement  dite  n'existe 
qu'en  faible  quantité  (i  à  o  p.  100  en  moyenne) 
dans  les  scories  ;  elle  diriiinue  d'ailleurs  par  car- 
bonatation  spontanée. 

Il  existe  dans  les  scories  des  silicates  complexes 
susceptibles  de  libérer  de  la  chaux  lentement,  sous 
l'action  de  l'eau  pure,  plus  facilement  sous  l'ac- 
tion de  l'eau  sucrée,  d'une  solution  d'humate 
d'ammoniaque  ou  d'acide  phénique. 

Il  faut  noter,  eu  outre,  la  présence  constante 
dans  les  scories,  de  magnésie  provenant  des  ma- 
tériaux réfractaires  (3  à  i5  p.  100).  Enfin,  les  sco- 
ries sont  susceptibles  d'apporter  au  sol,  sous  une 
forme  facilement  assimilable,  le  manganèse  qui 
peut  lui  manquer  (4  à  5  p.  100  de  manganèse 
dans  les  scories). 

Election  d'un  membre  titulaire. 

L'ordre  du  jour  appelle  le  dépouillement  du 
scrutin  pour  l'élection  d'un  membre  lilnhiire 
dans  la  Section  d'Economie,  Statistique  et  Légis- 
lation   agricoles. 

M.   René  Worms  est  élu. 

II.     IIlTIER. 


62 


LA  SEMAINE  MÉTÉOROLOGIQUE 


CORRESPONDANCE  -  CONSEILS  PRATIQUES 


—  N°  iioo4  (Allier).  —  i°  Vous  avez  un  mé- 
tayer qui  doil  vous  quillcr  prochainement,  et  qui 
prétend  avoir  droit  à  la  moitié  de  la  récolte  de 
foin  quand  vous  avez  fourni  la  totalité  des  grai- 
nes, lors  de  sou  entrée  en  jouissance,  et  alors  qu'il 
a  été  stipulé  dans  le  contrat  de  bail  que  dans  ce 
cas  vous  seul  deviez  profiter  de  tout  le  foin,  lors 
de  sa  sortie.  Si  votre  contrat  ne  prèle  à  aucune 
discussion  d'interprétation,  votre  droit  est  com- 
plet. Si,  d'autre  part,  le  métayer  prétend  avoir 
fourni  une  partie  des, graines,  contrairement  à  la 
vérité,  et  si,  en  igiS,  vous  n'avez  pas  pris  !a 
précaution  de  lui  faire  signer  une  reconnaissanc.' 
de  ce  que  seul  vous  en  aviez  donné  la  totalité, 
il  Si  la  nécessaire  que  vous  prouviez  par  témoins 
l'exactitude   de    vos   allégations. 

En  cas  de  non  entente  amiable,  vous  devez  ap- 
peler ce  métayer  en  justice  de  paix,  et  au  bt  soin 
\ous  poiurez  demander  qu'il  lui  soit  réclamé  le 
serment  pour  affirmer  ses  dires.  S'il  prête  le  ser- 
ment, vous  êtes  débouté  de  votre  demande,  con- 
sidérée comme  mal  fondée.  Nous  vous  engageons 
à  terminer  cette  affaire  amiablement,  plutôt  que 
judiciairement,  en  cherchant  une  transaction  con- 
ciliatrice. 

2"  Si,  au  sujet  d 'achats  «t  ventes  dont  vous 
vous  étiez  rcpervé  la  direction,  voire  métayer  a 
méconnu  les  clauses  du  contrat  de  bail,  il  reste 
responsable  des  dépenses  qu'il  a  effectuées,  et 
dont  il  ne  vous  a  pas  fourni  la  preuve  en  temps 
util<'.  Le  juge  de  paix  est  compétent  pour  le  cas 
où   la  conciliation  serait   impossible.  —  (M.   D.) 

—  M.    L.    P.   (Ardennes).   —    i°   La   destruclion    I 


(lu  liseron  des  champs  est  extrêmement  diffi- 
cile. La  plante  est,  en  effet,  très  envahissante,, 
tant  par  ses  nombreuses  graines  noires  que  par 
ses  racines,  dont  chaque  fragment  constitue  une 
bouture.  On  arriverait  à  en  expurger  partielle- 
ment les  terres  en  effectuant  un  labour  et  en 
faisant  suivre  la  charrue  par  des  enfants,  chargés 
du  ramassage  des  racines.  Cette  opération  deman- 
derait beaucoup  de  main-d'œuvre.  Plusieurs  la- 
liiiiii<,  après  la  moisson,  suivis  de  hersages  met- 
lent  Ils  racines  à  nu  et  elles  peuvent  périr  si  le 
temps  est  sec. 

■>°  La  seconde  plante  en\oyée.  appelée  vuigaire- 
iiieiil  Mu(j(.il  est  une  Légumineuse  vivace,  la 
Gesse  tubéreuse  {Lathyrus  tuberosus),  dont  les 
tubercules,  gros  comme  le  doigt,  sont  noirs,  à 
cliair  blanche  et  comestible.  Les  fleurs  rouge 
pouipre  ont  une  odeur  agréable.  Les  tuberiule!> 
s'enfonçanl  à  une  assez  grande  profondiiir.  il 
faudrait  pratiquer  un  labeur  profond  et  faire  ra- 
masser les  tubercules  pour  les  brûler.  Ce^  deu.v 
mauvaises  plantes  se  trouvant  sur  la  même  par- 
celle, nous  vous  conseillons,  pour  l'en  débar- 
rasser, d'effectuer  un  déchaumage  et  de  ramasser 
à  la  herse  les  racines  pour  les  brûler.  En  mars, 
épandre,  par  hectare,  i  200  à  i  5oo  kilogr.  de 
crude  ammoniac  fraîchement  préparé  et  l'enfouir 
par  un  labour.  Ce  produit  est  toxique  pour  la  vé- 
gétation. Deux  mois  après,  lorsqu'il  aura  cessé 
d'être  nusible,  vous  pourrez  semer  un  mélange 
de  vescc  et  d'avoine  à  couper  en  vert.  L'année 
suivante,  après  bonne  préparation  du  terrain,  fai- 
tes une  culture  sarclée,  pomme  de  terre  ou  bette- 
rave. —  (F.  L.) 


LA  SEMAINE  MÉTÉOROLOGÏOTJE 

Setnaine  du  2  au  H  juillN  1022  {OBSh/iVA  TOIHh:  DU  PARC  SAiyr.MA  UR) 


JOURS 

ET    DATES 

5r    ^ 

a:    ~ 

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Écart 
sur 
la  nor- 
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RE.MARULES  DIVERSES           1 

millim. 

heures 

niililni. 

Dim...       2juillel 

761. 7 

13'7 

20°2 

16''6 

-   103 

SO 

1.8 

3.5 

Rusée,  averses. 

Lundi..       :i    — 

763  3 

U  3 

22.6 

18  2 

+  0.3 

SO 

1  3 

•■ 

Temps  nuageux. 

Mardi..       4    — 

763.0 

15.6 

21.9 

18.3 

+  03 

SO 

3.1 

■• 

Temps  nuageux. 

Mercredi    5    — 

758.6 

14.0 

23.0 

19.4 

+  14 

S 

5  0 

» 

Rosée,  quelques  gouttes. 

Jeudi..      6     — 

751.9 

15  0 

21.0 

16.5 

-  1.6 

SO 

0  8 

9.5 

Pluie  la  uuit,  et  le  matin. 

Vendredi  7    — 

7G7.0 

lu  U 

21.1 

15.2 

-  2.9 

SO 

9.8 

•' 

Rosée  abondante,  beau  temps. 

Samedi.     8    — 

759.5 

10.4 

24.7 

17.8 

-  0.3 

s 

7.4 

» 

Hosée,   temps  i.uag(  ux. 

Muyenoes  et  lolaux  . . 

760.7 

13.3 

22.1 

17.4 

.. 

.. 

30.1 

13.0 

Pluie  depuis  le  \"  janvier: 

Écarts  sur  1«  normale 

-  2.0 

-1-0.7 

-  2.3 

-0.6 

» 

» 

III. 8 
dur  Ihcor 

» 

En  1922 .369mm 

Normale    ...     288 

KEVUE    COMMERCIALE 


63 


Ri^ViIE  COMMERCIALE 


Situation  agricole.  —  Le  temps  a  été  variable, 
tantôt  lourd  et  orageux,  tantôt  froid  et  pluvieux. 
Certaines  régions,  le  Nord,  par  exemple,  ont  re- 
çu trop  d'eau,  ce  qui  a  augmenté  les  difficultés 
de  la  fenaison.  Ailleurs,  les  orages  à  grêle  ont 
causé  des  dommages  heureusement  localisés.  Dans 
l'ensemble,  à  la  faveur  des  alternatives  de  pluie 
«t  de  soleil,   la   situation  s'est  plutôt  améliorée. 

La  récolte  de  foin  est  très  irrégulière  :  dans 
nombre  de   départements,  elle  est  déficitaire. 

La  moisson  du  seigle  bat  son  plein  dans  le 
Midi   et   celle  du   blé   est   commencée. 

En  Normandie,  les  sarrasins  ont  une  belle  ap- 
parence ;  dans  le  Lot  et  les  départements  voisins, 
il  y  a  abondance  de  noix.  Les  vignes  ont,  on 
général,  un  bel  aspect. 

Blés.   —  Partout   en  France,  les  offres  de  blés   j 
sont  modérées  et  les  prix  se  raffermissent. 

On  paie  aux  loo  kilogr.  sur  les  marchés  des 
départements  :  76,25  à  76,60  à  Auch,  76  à  77  fr. 
à   Angers,  78,26  à   78,60   à   Albi,   77   fr.  à   Arras, 

78  fr.  à  Beauvais,  78  fr.  à  Besançon,  76  à  78  fr. 
à  Bourges,  78  fr.  à  Brienon,  79  à  80  fr.  Bar-le- 
Duc.  79  à  80  fr.  à  Châlons-sur-Marne,  78  à  79,60 
à   Chartres,    76   à   78   fr.   à   Châteauroux,   77,60   à 

79  fr.  à  Dijon,  76  à  77  fr.  à  Evreux,  76,60  à  La- 
val, 76  fr.  à  Limoges,  76,60  à  77  fr.  au  Mans, 
70  à  78  fr.  à  Màcon,  78  à  79  fr.  à  Nantes,  78  à 
So  fr.  à  Never.-,  76  fr.  à  Niort,  79  à  80  fr.  à 
Metz,  87  fr.  à  Montpellier,  76  à  77  fr.  à  Poitiers, 
76  à  76  fr.  à  Rennes,  76  à  78  fr.  à  Rouen,  76  fr. 
à  .Saint-Bricuc,  78  à  78,60  à  St-Etienne,  77  à  78 
francs  à  Versailles,  78  à  79  fr.  à  Troycs,  81, 5o  à 
82  fr.  à  Strasbourg,  77,60  à  78  fr.  à  Toulouse. 

A  la  Boui'se  de  Commerce  de  Paris,  hausse  de 
76  centimes  à  i  fr.  au  marché  réglementé,  où 
la  cote  du  blé  a  été  établie  de  81,60  à  81,76  les 
100  kilogr.  Les  transactions  de  la  meunerie  ont 
-eu  lieu  à  des  prix  soutenus.  On  a  coté  les  blés  de 
Maine-et-Loire,  de  la  Sarthe,  de  la  Mayenne,  de  la 
Loire-Inférieure,  78  fr.  ;  de  l'Aube,  de  la  Côto- 
d'Or,  de  l'Yonne,  de  Seine-et-Marne,  d'Eure-et- 
Loir,  d'Indre-et-Loire,  79  fr.  ;  de  l'Allier,  de  la 
Nièvre,  du  Cher,  79  à  79,00  ;  des  Ardnnnos,  de 
l'Oise,   78,60   à    79   fr.    les    100   kilogr.    départ. 

Les  arrivages  de  blés  étrangers  continuent  ;. 
progresser  et  la  hausse  s'accentue.  On  les  paie  de 
66,26  à  66,26  le  quintal,  ports  de  France,  droit 
de  douane   de  i4   fr.   non  compris. 

Sur  les  marchés  américains,  cours  en  hausse  de 
1.60  à  2  fr.  par  quintal.  On  cote,  en  tenant 
compte  du  change  :  69,76  à  New-York,  62.42  à 
Chicago.   53.77  à  Buenos-Ayres. 

Farines.  —  Par  suite  des  faibles  disponibilités, 
ief  cours  sont  en  hausse  de  2  fr.  par  quintal  ;  on 
paie  maintenant  de  96  à  99  fr.  les  100  kilogr.  pris 
au  moulin.  Les  farines  sont  cédées  aux  boulan- 
gers (le  Paris  au  prix  de  io3  à  106  fr.  les  100 
kilogr.   rendus. 

Sons.  —  Cours  plus  fermes.  Aux  100  kilogr.  dé- 
part du  moulin,  on  paie  les  gros  sons  82  à  34 
franc*  dans  la  région  de  Paris,  32  à  36  francs 
dans   l'Est. 

Seigles.  —  I^s  prix  sont  en  hausse  ;  on  paie  les 
vieux  seigles  de  48  à  48  fr.  5o  le  qiiintal  départ. 
Pour  les  seigles  nouveaux,  il  y  aurait  acheteurs 
de  47  à  48  fr. ,  mais  la  culture  ne  vend  pas  à 
ce  prix. 


Avoines.  —  Les  prix  restent  à  peu  près  sans 
changement.  On  vend  les  avoines  grises  d'hivei 
du  Poitou  et  du  Centre  71,76  à  72  fr.  ;  de  Brie 
et  de  Beauce  67  à  68  fr.  ;  les  noires  du  Centre 
69  fr.  ;  les  blanches  et  les  jaunes  de  la  région 
du  Nord  66  à  66, 5o  les  100  kilogr.  départ. 

En  avoines  de  la  prochaine  récolte,  on  paie 
suivant  provenances  de  67  à  69  fr.  le  quintal  dé- 
part. 

Les  avoines  étrangères  se  paient  aux  prix  sui- 
vants, par  quintal,  ports  de  France  :  Suède  69,60  ; 
Canada  67  à  67,60  ;  Plata  56  francs. 

Orges.  —  La  fermeté  des  prix  se  maintient. 
On  vend  aux  100  kilogr.  départ  les  orges  de  bras- 
serie :  Aube  et  Marne  66,60  à  67,26  ;  Loiret  et 
Seine-et-Marne  66  à  66,26  ;  Mayenne  et  Sarthe  63 
à  64  fr.  ;  Cantal  et  Puy-de-Dôme  67  à  69  fr.  Les 
escourgeons  valent  de  60  à  64  fr.  le  quintal  dé- 
part. Les  escourgeons  nouveaux  se  vendent  de 
67,60  à  58, 60  le  quintal  départ. 

Céréales  diverses.  —  Prix  soutenus  pour  le  sar- 
rasin coté  comme  suit  aux  100  kilogr.  départ  : 
Normandie  77.60  à  78.60  ;  Bretagne  76,60  à  77 
francs    ;  Limousin   78  francs. 

Fourrages.  —  Au  marché  de  La  Chapelle, 
cours  slationnaircs.  Les  fourrages  nouveaux  va- 
lent de  180  à  200  fr.  En  fourrages  vieux,  on  cote  : 
luz:rne  260  à  280  fr.  ;  regam  2^0  à  270  fr.  ; 
foin  2 10  à  24o  fr. ,  le  tout  aux  100  bottes  de  5 
ki!oi?-r.,  rendues  à  Paris  au  domicile  de  l'achelcu;-, 
droit   d'entrée   et  frais   de   camionnage  compris. 

En  foins  nouveaux,  on  cote  aux  100  kilogr. 
sur  vagon  départ  :  foin  do  Vauclusc,  27  à  29  fr.  ; 
luzerne  28  à  3o  fr.  ;  foin  des  Hautes- Alpes,  3o 
à  32  fr.   ;  de  Franche-Comté  28  à  3o  francs. 

Pailles.  —  Au  marché  de  La  Chapelle,  haïsse 
de  5  fr.  sur  la  paille  d'avoine  ;  prix  soutenus 
sur  la  paille  de  blé  ;  stationnaires  sur  celle  du 
seigle.  On  vend  aux  100  bottes  de  5  kilogr.  ren- 
dues à  Paris,  droit  d'entrée  et  frais  de  camionnage 
compris  :  paille  de  blé  io5  à  120  fr.  ;  paille 
d'avoine  90  à  106  fr.  ;  paille  de  seigle  iio  à  i3o 
francs. 

Dans  le  Sud-Est,  on  cote  aux  100  kilogr.  : 
paille  de  blé,  9  fr.  ;  paille  de  seigle  brute  8  à 
9  francs  ;  paille  do  seigle  triée  11  à  12  fr. 

Bétail.  —  Au  marché  de  La  Villelte  du  lundi  10 
juillet,  par  suite  d'arrivages  l)(>aucoup  trop  im- 
portants, le  gros  bétail  s'est  vendu  péniblement  à 
(les  cours  en  baisse. 

On  a  coté  au  demi-kilogramme  net  :  bœufs  de 
la  Nièvre  et  de  Saône-et-Loire  3  à  3,25  ;  de  l'Orne, 
du  Calvados,  de  la  Seine-Inférieure  3, 10  à  3,3o  ; 
de  la  Côte-d'Or  2,76  à  3, 06  ;  de  la  Sarthe  2,60  à 
3,1 5  ;  de  la  Vendée  2,60  à  3  fr.  ;  de  Mainc-et- 
Loiro  et  de  la  Loire-Inférieure  2,4o  à  2,76  ;  de 
la  Haute-Vienne  3, 20  à  3,3o  ;  les  bons  taureaux 
:,S5  à  2.60  ;  les  génisses  3,4o  à  3,5o. 

Offre  trop  foite  en  veaux,  vente  difficile  à  des 
cours  on  baisse.  On  a  coté  les  veaux  d'Eure-et- 
Loir  et  .Seine-et-Marne  4  à  4, 60  ;  de  l'Aube  et  de 
h,  Marne  3.76  à  4,26  ;  de  Maine-et-Loire  3. 60  ; 
.lô'Fndre-ol-Loire  8,76  à  4ii6. 

l)i<!)nnihiUlés  excessives  en  moulons,  ce  qui  a 
.(•ndu  la  vente  lente  ;  prix  en  baisse.  On  a  coté  : 
agneaux  5, 60  à  6,76  ;  moutons  de  l'Allier,  de  la 


61 


REVUE  COMMERCIALE 


Nièvre,  du  Cher  5  à  5,5o  ;  do  ferme  /|,65  à  5,65  ; 
du  Midi  3,5o  à  ii,i5. 

Cours  soutenus  sur  les  porcs  vendus  comme  suit 
au  demi-kilogramme  vif  :  porcs  gras  2,4o  à  2,65; 
coches  1,70  à  2,3o. 

Marché  du  jeudi  6  Juillet 


Enlri^es 

directes 

aux  a 

battoirs 

Ri'^serves 

Amenas 

I,a  Vill 

\aug,. 

la  Vill. 

Vaug. 

(«les 

mes 

t6les 

tetcs 

lôlPS 

Bœufs.... 

1    136   1 
700  f 
240  ) 

Vaches... 

307 

260 

749 

101 

Taureaux. 

Veaux 

1  961 

1  054 

303 

417 

213 

Moutons.. 

b  .H73 

3  760 

1  H4 

2  470 

870 

Porcs 

2  739 

877 

1   181 

180 

500 

Prix  maxima  au  kilogramme 

Au  poids  net Au  poids  vif 

1"  qu»l.    2"  (]ual.     3"  rjual.     Prix  extrêmes 


5.70 

4  20 

1  20  à  4  20 

4.10 

S. HO 

1.20 

4.20 

4.40 

3.80 

1.25 

2.60 

6  50 

5.30 

1  50 

4.15 

8.30 

7.20 

2.40 

5  58 

7.86 

7.42 

3.70 

5.70 

Bœufs 6.50 

Vacties 6  20 

Taureaux 4.90 

Veaux 7.40 

Moutons. 11.80 

Porcs 8.00 


Marché  du  lundi  10  juillet 

Entrées  directes 
aux  abattoirs  Réserres 

Amenés        LaVill.        Vaug.       LaVill.        Vaug. 

tâles  t6tes  têtes  têtes  lêles 

Bœufs 4  07S  J 

Vaches...  2  264  [  154  211  407  166 
Taureaux.    526  ) 

Veaux....  3  038  .716  369  442  130 

Moulons..  14  498  4  187  1  638   1  7X0  900 

Porcs ....  3  8.5S  1  835  1  469  340  370 

Prix  maxima  du  kiloîrramme 
Au  poids  net  Au  poids  vif 

1"  quai.     2«  quai.     Saquai.         Prix  extrêmes 

Bœuf-"....  6.00  5.40  3.00  1.05  4.0^ 

Vaches 6.00  4.80  3.50  1.05  4.08 

Taureaux...  4.60  4.00  3.50  10-5  2.91 

Veaux 7.30  6  40  5.29  1.50  4.92 

Moutons....  11.00  8.40  7.30  2.43  5  63 

Porcs 8.00  7.86  7.42  3.80  5.70 

Dans    les   dé'partements,   on    cote    : 

Bordeaux,  par  kilogramme  poids  vif  :  bœufs 
cl  vaches  2  à  8,70  ;  veaux  3, Go  à  li,bo  ;  mou- 
tons, 3,25  à  4,25. 

Chartres,  par  kilogramme  poids  net,  veaux,  8 
à  9  francs. 

Chnrolles,  par  kilogramme  poids  net  :  bœufs 
5,5o  à  7,20  ;  par  kilogr.  vif  :  veaux  A.60  à  5, 20  ; 
moulons  3,85  à  '1,75  ;  pores  4,4o  à  4,5o. 

Dijon,  par  kilogramme  poids  vif  :  veaux  /i,3o 
à  5  fr.  ;  porcs  /i.3o  à  5  fr.  ;  par  kilogr.  net  : 
moutons  7,00  h  10  fr. 

Lilh^  par  kilogramme  poids  net  :  bœufs  et 
vaches  5  à  6,75  ;  veaux  6  à  9  fr.  ;  moutons  8  a 
9  fr.    ;  porcs  5  à  7.50. 

Lynn-Vaise,  par  kilogramme  |>oids  vif  :  bœufs 
2.3n  à  3,80  ;  veaux  4, 10  à  5  fr.  ;  par  kilogr.  ne)  : 
moulons  6  à   7,50. 

Murscille,  p.ir  kilogramme  poids  net  :  bœuf* 
/i.5o  à  /|.S<i  ;  par  kilogr.  vif  :  porcs  ft  à  i.^o. 


Aancy,  par  kilogramme  poids  vif  :  veaux  4  à 
.'1,80  ;  porcs  5,5o  à  6  fr.  ;  par  kilogr.  net  :  bœufs 
5,5o  à  6,3o  ;  moutons  7  à  10  francs. 

\anles,  par  kilogramme  poids  vif  :  bœufs  et 
vaches  2,4o  à  2,60  ;  veaux  4  à  4,5o  ;  moulons 
,'i.35  à  4,75. 

Suifs.  —  A  la  Bourse  de  Commerce  de  Paris,  la 
cote  officielle  du  suif  frais  fondu  a  été  établie  à 
177  fr.  5o  les  100  kilogr. 

Bétail  de  trait  et  d'élevage.  —  A  Bergues 
(Nord),  les  vaches  laiticics  flamandes  valent  de 
i.ijoo  à   2.5oo  francs. 

A  Charoiles,  on  vend  à  la  pièce  :  vaches  laitiè- 
res 1.600  à  2.200  fr.  ;  génisses  i.3oo  à  i.5oo  fr.; 
porcelets  90  à   i3o  fr. 

A  Gournay,  on  cote  :  vaches  maigres  800  à 
i.4oo  fr.  ;  vaches  pleines  ou  à  lait  1.600  à  2.200 
francs  ;  porcs  de  lait  5o  à  80  francs. 

Vins  et  eaux-de-vie.  —  Les  cours  des  vins  ac- 
cusent de  la  faiblesse  et,  dans  quelques  départe- 
ments, la  baisse  serait  assez  sensible. 

Sur  les  marchés  du  Midi,  on  cote  à  l'hectoli- 
tre, les  vins  rouges  :  108  à  120  fr.  à  Cette,  io3  à 
120  francs  à  Béziers,  io5  à  118  fr.  à  Montpellier, 
110  à  125  fr.  à  Narbonne,  iio  à  128  fr.  à  Car- 
cassonne,  ii3  à  126  fr.  à  Nîmes,  100  à  126  fr.  à 
Perpignan. 

Dans  le  Tarn-et-Garonne,  les  vins  rouges  se 
paient  de   120  à  160  fr.  à  l'hectolitre  . 

A  Roanne,  on  vend  à  l'hectolitre  nu  :  vins  rou- 
ges i55  à  160  fr.  ;  à  Chalon-sur-Saône,  vin  rouge 
120  à  i3o  fr.  ;  vin  blanc  i4o  à  i5o  francs  ;  dans 
les  Deux-SèAres,  vin  rouge  120  à  i3o  fr.  ;  vin 
blanc  i5o  à  175  fr. 

Dans  le  Gcis,  on  paie  de  i4o  à  i5o  fr.  l'hecto- 
litre. 

Les  eaux-de-vie  des  Chaientes  valent  de  700 
à  760  francs  ;  celles  de  marc  en  provenance  du 
Midi  4oo  fr.  ;  les  caux-de-vie  de  vin  5oo  à  5io  fr. 

A  Strasbourg,  le  kirsch  est  coté  de  i.3oo  à 
i.35o  francs  l'hectolitre. 

Cidres  et  fruits  à  cidre.  —  En  Normandie,  à 
Lisieiix.  le  cidre  vaut  toujours  de  42  à  48  fr. 
l'hectolitre  à  la  propriété  ;  à  Granville,  on  trouve 
vendeur  à  3o  francs,  pris  à  la  ferme. 

Sucres.  —  Demande  active  et  cours  en  forte 
hausse.  A  la  Bourse  de  Commerce  de  Paris.  1<' 
sucre  blane  n"  3  est  coté  de  i83  à  i85  fr.  les  100 
kilogrammes. 

Miels.  —  La  réunion  générale  annuelle  des 
api(nlteurs  a  en  lieu  à  Paris,  le  dimanche  24 
juin.  De  l'ensemble  des  renseignements  fournis, 
il  ressort  que  la  récolte  de  miel  sera  probable- 
ment un  peu  meilleure  que  l'an  dernier  ;  en 
conséquence,  le  maintien  des  prix  a  été  envisagé. 

Aux  100  kilogr..  on  cote  :  miels  surfins  4oo 
francs  ;  miels  fin,  3oo  francs. 

Laines.  —  Cours  fermement  tenus,  mais  dans 
les  centres  lainiers,  on  est  d'avis  que  le  mouve- 
ment de  hausse  qui  s'est  dessiné  depuis  le  dé- 
but de  la  campagne  ne  s'accenluera  pas. 

Au  kilogr..  on  paie  les  laines  en  suint  :  4.65 
à  4,80  à  Bourges.  3.5o  h  3, 80  à  Avignon,  4,5o  à 
I")renx.  3.,')o  à  3,70  dans  les  Basses-Alpes. 


Le  Gérant  :  P.  Davy. 


Irap.  .\.  DAVY  et  FILS  Aîné,  53.  r.  Madame,  Paris 


CHRONIQUE  AGRICOLE 


65 


CHRONIQUE  AGRICOLE 


Promulgation  de  la  convention  commerciale  avec  l'Espagne.  -  Principiux  caractères  de  cette  conven- 
tion. —  Tarifs  douaniers  applicables  en  France  et  en  Espagne.  —  Décrets  modifiant  les  tar.fs  sur 
les  vins  et  sur  les  vins  de  liqueur  et  mistelles.  —  Le  D.îryphora  dans  le  département  de  la  Gi- 
ronde. —  Etendue  de  l'invasion.  —  Mesures  adoptées.  —  Në;essité  d'une  surveillance  active. — 
Arrêté  sur  l'emploi  des  arsenicaux  en  agriculture.  —  La  fièvre  aphteuse  pendant  le  mois  de  juin. 
—  Comité  d'organisation  du  prochain  Congrès  international  d'Agriculture.  —  Travaux  de  la 
Commission  chargée  de  l'étude  de  l'électrilicatio:î  des  campagnes.  —  Manifestation  du  Syn- 
dicat nitional  des  vétérinaires  de  France.  —  Excursions  des  élèves  de  l'Institut  n  itional  agrono- 
mique. —  Liste  des  candidats  reçus  à  la  suite  des  examens  d'admission  —  Ecole  nationale  des 
Industries  agricoles  de  Douai.  —  Concours  ouverts  par  la  Société  d'Agric  ilture  de  l'arrondis- 
sement de  Melun.  —  Programme  d'un  concours  départemental  en  Savoie.  —  Concours  spécial  de 
la  race  ovine  du  Larzac.  —  Concours  de  prix  de  spécialités  ouverts  par  la  Société  d'Agriculture 
de  l'Orne. 


Convention  commerciale   avec   l'Espagne. 

Le  Journal  Officiel  du  12  juillet  a  promul- 
gué la  convention  commerciale  entre  la 
France  et  lEspagne,  signée  à  Madrid  le  8  juil- 
let et  qui  est  entrée  en  application  le  15  juillet, 
en  attendant  l'approbation  par  le  Sénat  et  la 
Chambre  des  Députés.  Cette  convention  a  été 
conclue  pour  un  an  ;  elle  sera  prorogée  par 
voie  de  tacite  reconduction  et  par  périodes 
trimestrielles,  si  elle  n'est  pas  dénoncée  six 
mois  au  moins  avant  l'expiration  du  premier 
terme  d'un  an  et  deux  mois  au  moins  avant 
l'expiration  de  chaque  période  trimestrielle 
ultérieure. 

L;i  convention  es!  accompagnée  de  quatre 
tableaux  dont  les  deux  premiers  se  rapportent 
aux  tarifs  douaniers  d'importation  en  France 
et  les  deux  autre?  aux  tarifs  d'entrée  en  Es- 
pagne. Pour  un  certain  nombre  de  produits, 
)e  tarif  minimum  français  est  appliqué  avec 
les  majorations  qu'il  comporte  actuellement  ; 
jx)ur  d'autres  produits,  avec  un  pourcentage 
do  réduction  portant  sur  l'écart  entre  les  taux 
du  tarif  général  et  ceux  du  tarif  minimum.  Le 
Gouvernement  français  s'engage  à  ne  pas  les 
modifier  pendant  la  durée  de  la  convention, 
sauf  préavis  au  Gouvernement  espagnol,  qui 
reprendrait  sa  liberté  d'action  au  cas  oij  un 
accord  n'interviendrait  pas. 

Les  vins  figurent  dans  la  première  catégo- 
rie, c'est-à-dire  parmi  les  produits  admis  au 
tarif  minimum.  Mais,  par  un  décret  en  date 
du  11  juillet,  le  coefficient  de  majoration  des 
droits  de  douane,  qui  était  de  2.6,  a  été  abais- 
sé à  2.05.  Les  nombreuses  réclamations  des 
Associations  viticoles  qui  étaient  unanimes  à 
demander  le  maintien  de  ce  coefficient,  n'ont 
donc'  pas  été  écoutées.  Ce  sacrifice  paraît 
avoir  été  la  rançon  des  réductions  de  tarifs 
concédées  par  l'Espagne  j)our  un  certain 
nombre  de  produits  indu.'^Iriels.  ainsi  que 
pour  les  vins  mousseux  et  les  vins  ordinaires, 
le  cognac,  les  liqueurs,  les  fromages  à  pâte 
22  .Iniilet  1922.  —  N»  29 


dure  et  (fuelques  autres  produits  agricoles. 
Pour  les  vins  de  liq^ieur,  vermouts  et  mis- 
lelles,  ils  seront  admis  en  France  au  tarif 
minimum.  Un  décret  du  11  juillet  les  soumet 
aux  tarifs  douaniers  des  vins,  augmentés  de 
3  fr.  au  tarif  général  et  de  1  fr.  au  tarif  mi- 
nimum par  degré  et  par  hectolitre  sur  l'al- 
cool représenté  par  le  sucre  réducteur  ou 
autre  reconnu  à  Tanalyse.  Ce  décret  paraît 
avoir  pour  objet  de  faire  disparaître  l'inter- 
diction d'importation  qui  est  actuellement  en 
vigueur. 

Le  Doryphora  dans  la  Gironde. 

L'invasion  des  cultures  de  pommes  de  terre 
dans  le  Bordelais  par  le  Doryphora  {Leptino 
larsa  decenilineata) ,  signalée  dans  notre  pré- 
cédente Chronique,  a  pris  des  proportions  (jui 
ont  soulevé  une  vive  émotion.  Ce  redoutable 
parasite  des  pommes  de  terre  avait  suscité 
déjà,  il  y  a  quarante-cinq  ans,  des  craintes 
légitimes  en  Europe,  en  raison  des  ravages 
qu'il  exerçait  aux  Etats-Unis  et  de  son  appa- 
rition en  Allemagne  ;  ce  premier  foyer  fut 
rapidement  éteint.  A  cette  époque,  des  indi- 
cations très  précises  furent  publiées  par  les 
.soins  du  ministère  de  l'Agriculture  sur  les 
mœurS'  et  la  description  de  cet  insecte,  et  ré- 
pand ujc  s  à  profusion  dans  tout  le  pays. 

Actuellement,  c'est  sur  une  étendue  de  250 
kilomètres  carrés  environ  que  le  Doryphora 
a  pria  possession;  des  cuiltures  de  pommes  de 
terre  dans  le  département  de  la  Gironde.  11 
paraît  probable  qu'il  a  été  introduit  avec  des 
plants  de  pommes  de  terre  provenant  d'Amé- 
rique, et  que  celte  introduction  remonte  à 
deux  ans  au  moins.  Plusieurs  foyers  .sont 
déjà  anciens.  On  p<MJt  s'étonner  q^u'ils  n'aient 
pas  été  signalés  plus  tôt,  puisque  c'est  seule- 
ment dans  la  deuxième  quinzaine  de  juin 
qu'ils  ont  éUi  découverts.  Quoi  qu'il  en  soit, 
le  Service  des  épi]ihyties  au  ministère  de 
l'Agriculture  s'est  ra,is  immédiatement  en 
mouvement .  D'après  les  renseignements  que 

Tome  11.  —  4 


66 


CHRONIQUE  AGRICOLE 


III «us  avons  reçus,  in  lutte  jKir  lis  arsi'ni(,aux 
a  été  organisée  et  so  poursuit  avec  activité. 

Pour  pernittlre  de  faire  face  aux  déiien- 
ses  que  colle  lutte  entraînera,  un  crédit  de 
500  000  francs  a  été  demandé  au  Parlement 
par  le  ministre  de  l'Agriculture,  et  voté  sans 
délai.  M.  Cliéron  a  fait  connaître  qu'en  vue 
d'avertir  les  cultivateurs  de  toutes  les  régions 
où  la  ix)nîme  de  terre  se  cultive,  une  notice 
va  être  publiée  incessamment  sur  les  mœurs 
du  Doryphora,  afin  que  chacun  puisse  le  re- 
connaître dès  son  aparilion  et  puisse  faire  les 
déclarations  prescrites  par  la  loi.  En  effet, 
une  loi  du  1")  juillet  18T(S,  renforcée  par  celle 
du  13  juillet  1922  dont  on  trouvera  le  texte 
plus  loin  (page  78),  a  ordonné  la  déclara- 
lion  de  tout  foyer  de  Tinsecte,  en  même 
temps  qu'elle  prévoit  ratlribution  d'indem- 
nités aux  cultivateurs  dont  les  récoltes  se- 
raient détruites  par  mesure  de  précaution. 

Il  convient  d'ajouter  que  le  Doryphora,  s'il 
s'attaque  surtout  aux  pommes  de  terre,  rava- 
ge également  les  cultures  de  tomates,  d'au- 
bergines et  de  tabac.  Il  est  nécessaire  que,  sur- 
tout dans  la  région  du  Sud-Ouest,  toutes  ces 
cultures  soient  surveillées.  Des  années  ont 
ôté  naguère  nécessaires  pour  enrayer  l'exten- 
sion du  fléau  aux  Etats-Unis  ;  l'attention  doit 
rester  en  éveil  pour  que  la  lutte  engagée  ac- 
hiellenienl  atteigne  aussi  vite  que  possible  le 
but  poursuivi.  On  trouvera  plus  loin  (p.  76), 
avec  gravures  à  l'appui,  toutes  les  indications 
nécessaires  pour  reconnaître  l'insecte,  ainsi 
que  les  mesures  administratives  adoptées 
afin  de   réaliser  la   lutte. 

Les  arsenicaux  en  agriculture. 

I  >n  sait  qu'un  arrêté  en  date  du  15  septem- 
bre 1916  avait  limité  strictement  à  des  cul- 
tures arbustives  l'emploi  des  composés  arse- 
nicaux insolubles  pour  la  destruction  des 
parasites  végétaux.  Or,  on  avait  le  droit  de 
s'étonner  que  ces  prescriptions  rigides  s'oppo- 
sent .^  l'usage  de  procédés  insecticides  lar- 
gement employés  dans  d'antres  pays,  par 
exemple  aux  Etats-Unis  et  en  Angleterre, 
sans  que  des  inconvénients  sérieux  en  .soient 
la  conséquence.  On  trouvera  plus  loin 
(p.  73),  un  arrêté  qui  revient  sur  ces  pres- 
criptions au  moins  en  partie,  ce  qui  permet 
de  prévoir  (ju'une  pbis  grande  extension  ar- 
rivera   plu'^   lard. 

T  a  fièvre  aphteuse. 

\oiii,  d'après  le  RuUetin  sanitaire  du  mi- 
nistère de  l'Agriculture,  le  résumé  de  l'évolu- 
tion de  la  fi^vre  a]>hteuse  pendant  le  mois  de 
juin   : 


('('•riodi'S 

au  lo  juin 
au  \>.o  juin 
au    .'^«1    juiu 


Départe 
mollis 

5o 
'.3 


^'oypI■^ 
anciens 

i68 
i4o 


Foyers 

iKuivcatix 

3o 
4i 

24 


A  la  fin  du  mois,  on  ne  comptait  que  330 
exploitât  unis   contaminées. 

Congrès  iuternatioual  d'Agriculture. 

On  a  vu  (numéro  du  8  juillet,  page  27) 
({ue,  dans  sa  récente  réunion,  la  Commission 
internationale  d'Agriculture  a  décidé  de  pro- 
voquer un  Congrès  international  d'Agricul- 
ture qui  se  tiendra  à  Paris,  en  1923.  Pour 
réaliser  ce  projet,  un  Comité  d'organisation 
a  été  formé  ;  il  s'est  réuni  pour  la  première 
fois,  le  12  juillet,  sous  la  présidence  de  M. 
Méline. 

Celte  réunion  préparatoire  a  eu  pour  prin- 
cipal objet  de  constituer  le  bureau  du  Comité 
qui  a  été  désigné  comme  il  suit  : 

Président   :  M.   Méline. 

Président  adjoint  :  M.  le  marquis  de  Vogiié, 
président  de  la  Société  des  .\gricul leurs  de  Fran- 
ce. 

Vice-présidents  :  MM.  le  D""  Roux,  dircclour  de 
rinslitut  Pasteur,  el  Tisserand,  de  l'Académie  dos 
Sciences   ; 

Prosper  Gervais,  président  do  l'Acadéniii- 
d'Agriculture    ; 

Victor  Boret,  président  do  la  Société  nationale 
d'Encouragement  à  l'Agriculture    ; 

Dclalande,  président  de  l'Union  centrale  des 
Syndicats  de?  Agriculteurs  de  France  ; 

Ricard,  président  de  la  Confédéralion  nationalo 
des  Associations  agricoles   ; 

Vigcr.  président  de  la  Fédération  nationalf  de 
la  .Mutualité  et  de  la  Coopération  agricoles   ; 

Fcrnand  David,  présidont  de  la  Société  de  pro 
loction  de   la   Main-d'œuvre   agricole. 

f^ecrétaires  généraux  :  MM.  Henry  Sagnior  et 
Henri   Hiticr. 

Secrétaires  :  MM.  Ricul  Faisant  et  Honry  Gi- 
rard. 

I^  Comité  s'est  ajourné  au  mois  d'octobre 
pour  établir  le  programme  du  Congrès.  Son 
siège  a  été  fixé  à  l'hôtel  de  l'Académie  dWgri- 
culture,  1(S,  rue  de  Bcllechasse,  h  Paris  (7*1. 

L'électrification  des  campagnes. 

La  Commission  chargée  de  préparer  un 
programme  de  diffusion  de  l'énergie  élec- 
trique dans  les  campagnes  a  été  réunie  le 
12  juillet  sous  la  présidence  de  M.  Henry 
Chéron,   ministre  de  l'Agriculture. 

Deux  rapports  lui  ont  été  présentés  dans 
cette  séance.  Le  premier,  dû  h  M.  Le  Verrier, 
ingénieur  en  chef  des  ponts  et  chaussées,  a 
été  consacré  h  l'étal  des  ressources  hydrauli- 
ques de  la  France,  aux  meilleures  conditions 


CHRONIQUE 

de  leur  aménagement,  et  à  1  organisation  de 
l'ossature  générale  des  réseaux  de  transport 
à  haute  tension.  Le  second  rapport,  soumis  à 
la  Commission  par  M.  Troté,  inspecteur  gé- 
néral du  service  hydraulique,  est  relatif  à 
IV'taliiissement  et  à  l'exploitation  des  réseaux 
ruraux  de  distribution  d'énergie  et  à  la  cons- 
titnlinn   des  organes  chargés  de  les  réaliser. 

Diiis  une  deuxième  séance  tenue  le  18  juil 
kt.  la  Commission  a  entendu  le  rapport  sur 
les  voies  et  moyens  financiers,  présenté  par 
M.  Tardy.  directeur  général  de  I  Office  natio- 
nal  du  Crédit  agricole. 

Les  conclusions  de  la  Commission  seront 
alors  concrétisées  dans  un  projet  de  loi  qui 
.-era  soumis  à  l'examen  du  ministre  des  Fi- 
nances. 

Syndicat  des  vétérinaires  de  France. 

Le  liureau  du  Syndical  des  \étérinaires  de 
liance,  présidé  par  M.  F.  Breton,  qui  grou- 
pi?  plus  de  2  000  praticiens,  nous  communi- 
f[ue  l'adresse  suiv^ante  qu'il  a  transmise  au 
ministre  de  l'Agriculture  : 

Cuusiiiérant  que  la  mission  qu'ils  remplissent 
eliaque  jour  pour  assurer  la  conscivalioii  du  chep- 
tel national  permet  aux  vétérinaires  de  porter  un 
jiig(.'ment  sur  ce  que  certains  appellent  «  l'enri- 
(  lu<sement  du  paysan  fauteur  de  la  vie  ehère  »  : 

Que  seule  la  prospérité  de  l'Agriculture  envisa- 
L'rv  dans  son  ensemble  —  production  végétale  et 
IHO  ludion  animale,  —  peut  assurer  le  relèvement 


AGRICOLE 


63 


rétablir   l'équilibre    des    échange*    avec 
rlrang-rr     et   améliorer   notre    situation    financiè- 


pay: 


(^Hie  l'élevage  français  si  éprouxé  par  la  guerre 
ilriiiandi-'  pour  sa  reconstitution  intégrale  les  ef- 
fort» les  plus  grands  et  les  plus  soutenus,  et  aussi 
la  plus  grande  sagaeité,  si  le  pays  veut  se  suffire 
à  lui-même,  et  redevenir  comme  autrefois  expor- 
tateur de  ses  races  domestiques,  incomparables, 
-i  recherchées  pin-  les  piiys  neufs  s'adonnant  à 
l'élevage  ; 

Proteste  de  toutes  ses  forces  contre  les  campa- 
irnes  de  dénigrement  qui  tendent  à  accabler  l'Agri- 
•  ulture. 

Rend  hommage  au  paysail  français  qui  a  sauvé 
.1  Nation  jxir  son  héroïsme  à  l'avant  et  par  son 
Libeur  inlassable,  à   l'arrière. 

Adresse  à  .M.  Chéron,  ministre  de  I'A^mIi  iiiliue, 
;i\ee  ses  plus  respectueux  homniag-s,  ses  plus  vi- 
\(s  félieitalions  et  lui  fait  confiance  pour  une  poli- 
tique qui  sert  à  la  fois  les  intérêts  de  la  produc- 
tion agiieole  et  ceux  des  consommateurs,  en  pro- 
voquant une  augnienlalion  de  celte  production  qui 
-'•u!c  peut  amener  une  baisse  des  prix  au  détail, 
et  l'assure  de  son  entier  dévouement  et  de  l'appui 
d,'  tous  les  vétérinaires  français  dans  une  politique 
de  défense  du  «  Labourage  et  du  pâturage  »  qui 
sont,  comme  au  temps  de  Sully,  les  deux  mamelles 
de  la  France. 


Celte  manifestation  sera  certainement  ap- 
préciée  comme  elle  le   mérite. 

Institut  nalional  agronomiqee. 

Les  élè\e5  de  linslitut  agronomique  on! 
fait  récemment,  dans  les  régions  dévastées, 
doux  excursions  sur  lesquelles  nous  recevons 
la   Jiole  suivante    : 

Le  jeudi  G  juin,  les  élèves  de  l'inslitut  agrono- 
mique, aeeonipagnés  de  MM.  \^ery,  directeur,  Cos- 
mao,  directeur  des  études,  Hitler  et  Schribaux, 
proJcsseuns,  Coupan,  chef  de  travaux,  ont  visité  les 
belles  exploitations  agricoles  de  Cuisy-en-Almonl 
(Aisne),  que  M.  Brunehant  et  son  associé,  M.  Lier- 
man,  ont  reconstituées.  Ils  ont  admiré  avec  quel- 
le activité  MM.  Brunehant  et  Licrman  ont  remis 
les  terres  en  état  de  culture,  et  reconstruit  déjà, 
en  grande  partie,  les  maisons  et  les  bâtiments  de 
ferme.  Ils  ont  parcouru  des  champs  de  blé, 
d'avoine  et  de  betteraves  magnifiques,  d'une  pro- 
I)reté  parfaite,  qui,  il  y  a  relativement  peu  de 
temps,  n'étaient  qu'une  brousse  parsemée  de  ron- 
ces artificielles  et  criblée  de  trous  d'obus. 

Le  jeudi  G  juillet,  accompagnés  de  MM.  Wery, 
directeur,  Tardy,  Kayser,  maîtres  de  conférences, 
Nottin,  chef  de  travaux  de  technologie  agricole, 
ils  se  sont  rendus  à  Montcscourt-Lizerolles,  près 
Saint-Quentin.  Ils  ont  été  reçus  par  M.  Louis  Sé- 
bline,  fils  de  M.  Charles  Sébline,  dont  on  n'a  pas 
oublié  l'altitude  héroïque  pendant  l'invasion,  et 
la  mort  au  mois  de  février  1917,  à  la  suite  du 
martyre  que  lui  infligèrent  les  Allemands.  Peu  de 
territoires  de  la  zone  dévastée  ont  subi  une  ruine 
plus  complète  que  celui  de  Monlescourt. 

Avant  la  guerre  s'élevaient  là  le  château  de  M. 
Sébline,  des  exploitations  agricoles  florissantes  et 
des  sucreries- importantes.  Avant  leur  retraite,  les 
Allemands  ont  tout  anéanti.  Lorsque  M.  Louis  Sé- 
bline a  retrouvé  son  pays,  il  était  réduit  à  l'élat 
déserlique.  Aujourd'hui,  la  ferme  est  reconstruite, 
de  nombreuses  maisons  ont  été  élevées,  ^  usines, 
dont  une  réservée  à  la  préparation  des  semences  de 
betteraves,  sont  en  plein  fonctionnement. 

Les  excursionnistes  garderont  le  plus  intéressant 
souvenir  de  leurs  visites  à  Cuisy-en-AImont  et  à 
Monteseourt-Lizerolles,  et  ils  n'oublieront  pas  le 
<-harmant  accueil  qui  leur  a  été  réservé. 

Voici  la  lisle,  par  ordre  de  classement,  des 
randidats  reçus  à  l'Institut  agronomitpic  à  la 
suite  des  récents  examens  d'admission    : 

I.  (jaret  ;  2.  Korassandjan  ;  3.  Duprez  ;  4.  Da- 
\il  ;  5.  René  Dumont  ;  6.  Hennessy  ;  7.  Bour- 
g(  ois  ;  8.  Léon  ;  <j.  Cherrey  ;  10.  Guillemot  et 
Lalour  ;  12.  Rémond  ;  i3.  Dugelay  ;  i4.  Angenol; 
i5-  Le  Floc'h  et  Roux  ;  17.  Faivre  ;  18.  Cruse  ; 
11).    Dietcrien   et   Poincheval. 

21.  Dallier  ;  22.  Pernol  ;  20.  Valdeyrou  ;  2.'». 
(^irellet  ;  20.  Carbonel  ;  26.  Dayre  ;  27.  Bosc  ; 
28.  Janin  ;  29.  Houzelot  ;  3o.  Le  Pays  du  Teil- 
li'ul  ;  3i.  Consigny  ;  32.  Mer  ;  33.  Baudelot  et 
Li-  Bars  ;  35.  Rives  ;  36.  Clocharl  et  Renoux  ;  38. 
(Journal   ;  3((.   Fillard    ;   4o.   Fagot   ; 

/II.   Ili'diu    ;  ,'|2-   Jognel  et  Migriot    ;  'i'\.   Heilz   ; 


/i5.  Audiilicr  cl  liiiiLignac  ;  ^7.  Tenaillon  ;  AS. 
Hormier  ;  49-  Deveaux  ;  5o.  Vurpas  ;  5i,  Bôron- 
ger  ;  53.  Calhala  et  Collardel  ;  54.  Etienne  Du- 
mas cl  Mlle  Loconte  ;  56.  Parlier  ;  57.  Chegut  ; 
58.  Parant  :  ôy.  Grosjean  ;  60.  Pouquet  ; 

61.  Prudlioiiime  ;  62.  Meiisnier  ;  (33.  Bourdel- 
le  ;  04.  de  Menibus  ;  65.  Conil-Liicoste  ;  66.  Gain; 
67.  Walcker  ;  68.  Chesnay,  Grinialdi  d'Esdra  et 
de  Ternay  ;  71.  Champou  et  Jussiaux  ;  78.  De- 
foug  ;  74.  Persyn  ;  75.  de  Lugct  ;  76.  Lacharme 
et  Ribardièrc  ;  78.  Francis  Fourcaud,  Perclgritz  et 
Rothc   ; 

81.  Dijon  cl  do  Monligny  ;  83.  Bigonc  cl  Plail- 
ly  ;  85.  Collignon  ;  86.  Vivier  ;  87.  Follot  ;  88. 
Baudouin. 

Section   étrangère   :  M.   Mendo2a. 

L'ouvcilure  des  cours  est  fixée  au  lundi  16 
octobre. 

Ecole  des  industries  agricoles. 

L'Association  amicale  des  anciens  élèves  de 
l'Ecole  nationale  des  Industries  agricoles  de 
Douai  a  tenu  récemment  son  assemblée  géné- 
rale, qui  a  coïncidé  avec  une  réunion  de  l'As- 
sociation des  chimistes  de  sucreries  et  de 
distillerie.  Ce  fut  l'occasion  pour  M.  Mariller, 
président,  et  pour  M.  Paul  Schneider,  secré- 
taire, de  montrer  comment  l'Association,  for- 
tement éprouvée  par  la  guerre,  s'est  regrou- 
pée rapidement  et  s'est  enrichie  d'adhésions 
nouvelles,  en  môme  temps  que,  sous  l'ac- 
tive impulsion  du  directeur,  M.  Dufresse, 
l'Ecole  a  été  reconstituée  dans  les  meilleures 
conditions.  M.  Emile  Saillard,  professeur,  dé- 
légué par  le  ministre  de  l'Agriculture,  a  re- 
mis en  son  nom  un  certain  nombre  de  déco- 
rations du  Mérite  agricole. 

Société  d'Agriculture  de  Melun. 

La  Société  d'Agriculture  de  1  arrondisse- 
ment de  Melun  (Seine-et-Marne)  organise  un 
concours-exposition  de  produits  et  de  machi- 
nes qui  se  tiendra  dans  cette  ville  du  22  au 
2i  septembre.  En  même  temps,  des  essais 
pratiques  auront  lieu  comme  il  suit  : 

Une  Exposition  de  tout  ce  qui  concerne  l'cqui- 
jnmenl  rlcctrique  de  la  ferme  «eia  installée  à  Sa- 
\igny-lc-Templc,  datTs  la  ferme  de  M,  Noblot, 
<i(  réUiirc  général  de  la  Société  d'Agriculture  de 
M.  hiii. 

h.iiis  I<>  (h.imps  avoi?in;ints  auront  lieu  des 
<  ^^ais  contrôlés  d'appareils  de  labourage  clectri- 
que  el  de  tracteurs  actionnes  avec  Vessence,  le 
'iirhurant  national  cl  les  divers  (jnzinjènes  acUtel- 
!•  nient  connus. 

l>es  essais  d'arrachaje  de  betteraves  soit  avec 
di'<  arnu-heu*fs  ^impies,  soit  avec  des  arracheiises- 
d-eolli-tcuscs,   sont  '•gaiement   prévus. 

Pour  tous  lenseignomeiits  compléimnlii'- 
res,  on  doit  s'adresser  à  M.  I.eroniti',  diroclour 
(les  Services  agricoles,  IV.  rue  Louviol,  à 
Melun. 


CHRO.MQUE  AGRICOLE 

Concours  départemental  en  Savoie. 
Un  concours    départemental    se   tiendra    à 
Chambéry  du  19  au  22  octobre  ;  tous  les  agri-. 
culleurs  du  déparlement  pourront  y  partici- 
per.   Il   comprendra    : 

1°  Un  concours  de  la  race  bovine  de  Tarentaise 
(20  000  francs  de  prix),  auquel  seront  seuls  ad- 
mis les  reproducteurs  déjà   primés. 

2°  Des  expositions  d'arboriculture  et  d'horticul- 
ture, de  fromages  et  beurres,  de  vins,  cidies  et 
eaux-de-vie,  de  miels  et  cidres. 

3°  Des  expositions  de  forêts,  de  chasse  (chiens 
de  chasse  et  de  berger  (Beaucerons  et  Briards). 

Pour  les  renseignements  et  les  inscriptions, 
on  doit  s'adressera  M,  Arthur  Cadoret,  direc- 
teur des  Services  agricoles,  à  Chambéry. 

Société  d'Agriculture  de  l'Orne. 
La  Société  d'Agriculture  de  l'Orne  orga- 
nise, sous  la  direction  de  son  président.  M, 
Oriot,  sénateur,  dans  l'arrondissement  de 
Domfront,  des  concours  portant  attribution 
de  prix  de  spécialilcs.  Ces  concours  porteront 
r.otamment  sur  les  points   suivants   : 

Installation  de  maisons  et  logements  destinés 
à  l'habitation   des   ouvriers   agricoles    ; 

Ensemble  des  cultures  ; 

Tenue  des  prairies  (prés  et  herbages),  y  com- 
pris l'entretien  des  haies  et  des  clôtures  ;  ensilage 
et  conservation   des   fourrages    ; 

Travaux  d'irrigation  et  de  drainage,  utilisation 
des  chutes  d'eau,  défrichement  et  mise  en  valeur 
des  terres  incultes  ; 

Aménagement  des  bâtiments  de  la  ferme   ; 

Inslallalion  des  annexes  de  la  ferme  ; 

Tenue  des  maisons  par  les  ménagères   ; 

Troupeaux   de  moutons    ; 

Elevage  des  porcs  ; 

Elevage  de?  animaux  de  basse-cour  ; 

Installai  ion  el  tenue  de  ruchers  ; 

Pisciculture. 

La  Société  alïccle  à  ces  concours  une 
s(vmme  de  10  000  francs  provenant  des  fon- 
dations LouUeuil  et  des  siUiventions  allouées 
par  l'Office  agricole  de  l'Oine.  Cette  somme 
sera  distribuée  sous  forme  de  plaquettes  et 
médailles  d'honneirr  ou  de  \nix  en  argent. 

La  race  ovine  du  Larzac. 

Un  concours  sp/cial  de  la  race  ovine  du 
Larzac  se  tiendra  à  La  Cavalerie  (\veyroii), 
le  10  se|)teml)rc.  Il  sera  réservé  aux  reproduc 
leurs  niàlos.  Lue  ■surprime  do  10  0/0  sera  al- 
louée aux  animaux  classés,  provenant  de« 
bergeries  prijiiées  en  1922.  Des  prix  de  fa- 
mille seront  attribués. 

Les  concurrents  devront  adresser  une  dé- 
claration écrite  à  la  préfecture  de  l'Aveyron, 
avant  le   l""  s<'ptembrr  (délai  d^  rigueur). 

Henry  Sag.mer. 


J 


UN  ROLE  NOUVEAU  DE  L'HUMUS 


09 


UN  ROLE  NOUVEAU  DE  L'HUMUS 


Parmi  les  com|X)saiils  principaux  du  sol, 
il  en  est  certains  que  nous  connaissons  assez 
bien,  mais  il  en  est  d'autres  que  nous  igno- 
rons encore  presque  totalement  :  l'humus  esl 
de  ceux-là.  Et  cependant,  son  rôle  dans  la 
terre  est  capital.  . 

Poui-quoi  bien  des  causes  nous  écliappent- 
elles  dans  la  multitude  des  phénomènes  dont 
le  sol  est  le  siège  ?  Pourquoi  la  chimie  agri- 
cole est-elle  restée  bien  en  arrière  des  autres 
sciences  dans  la  voie  de  la  décoiuverte  ? 

Cette  ignorance,  ce  retard,  sont  dus  à 
la  complexité  des  faits  observés.  Si  nous  pou- 
vions observer  les  faits  eux-mêmes,  peut-être 
arriverions-nous  à  les  expliquer.  Mais  bien 
sinivent  ce  n'est  qu'une  résultante  de  faits 
qu'il  nous  est  donné  de  voir.  Et  il  devient 
alors  impossible  de  chercher  une  cause. 

L'accroissement  de  végétation,  que  l'on  ob- 
serve lorsque  l'on  incorpore  de  l'humus  au 
sol.  n'est  pas  un  fait  unique  :  c'est  le  résultat 
de  très  nombreux  phénoimènes,  dont  la  plu- 
paii,  passent  inaperçus  à  nos  yeux.  L'humus 
a,  en  effet,  agi  sur  les  propriétés  physiques, 
chimiques,  microbiologiques  du  sol. 

Et  c'est  de  cet  ensemble  qu'il  faut  dégager 
dos  liens  de  cause  à  effet,  qui  permettront  de 
guider  son  emploi  avec  certitude. 

Sans  doute,  on  en  a  découvert  quelques- 
uns,  mais  ils  sont  insuffisants  pour  expliquer 
tous  les  faits  constatés. 

On  peut  affirmer  que  Ihumus  agi  par  : 

l"  Un  apport  d'azote,  éléiment  indispensa- 
ble à  la  plante  ; 

2°  Une  modification  des  propriétés  physi- 
ques du  sol  ; 

3°  Un  apix)rt  de  micro-organismes  utiles 
à  la  vie  dtes  plantes. 

Nous  allons  examiner  deux  cas  dans  les- 
queia  ces  explications  nous  paraissent  insuf- 
fisantes :  l'emploi  du  fumier  dans  les  hortil- 
lons  voisins  d'Amiens,  l'expérience  de  Lu- 
mière (1),  sur  le  repos  de  la  végétation  en 
hiver. 

I^es  hortillons  d'Amiens  sont  des  forma- 
tions tourbeuses,  donc  humifères,  exploitées 
l>ar  des  maraîchers.  La  seule  fumure  qu'on 
leur  donne  est  constituée  par  du  fumier  :  ceci 
se  justific-t-il  par  un  apport  d'azote,  puisque 
la  terre  en  a  suffisamment  ?  Et  cet  azote  est 
utilisable  ;    car   en    milieu    acide   vivent    des 

Ci)  Nous  reronnaissons  toutefois  l'oxactitiKlo  de; 
affirmations  de  M.  Petit  à  ce  sujet.  (V.  Journal 
d'Agric.  Prat.  du  29  avril   1922). 


micro-organismes  capables  de  transfoonmer 
l'azote  organique  en  sioU  an.moniacal,  qui 
convient  parfaitement  à  la  plante. 

L'humus  apporté  sous  forme  de  fumier 
modifie-t-il  les  propriétés  physiques  d'un  sol 
qui  lui  est  semblable  ?  Les  micro-organismes 
qui  sont  amenés  par  l'humus  sont  surtout  des 
microbes  nitrifiants,  or,  nous  venons  de 
montrer  qu'ils  sont  inutiles. 

Ces  trois  explications  sont  ici  manifeste- 
ment insuffisantes.  11  en  faut  trouver  une 
autre. 

Mais  dans  rexpérience  de  Lumière,  cotte 
hypothèse  nouvelle  devient  indispensable. 
Une  terre  humifère,  prise  à  l'automne,  est 
mise  à  l'abri  de  l'eau  :  A.  La  même  terre 
est  sou.mise  à  des  lavages  répétés  :  B.  Toutes 
deux,  soumises  aux  mêmes  variations  de  tem- 
pérature, sont  examinées  au  printemps.  La 
première,  A,  ne  donne  lieu  à  aucune  véigé- 
tation  :  les  graines  qui  y  sont  contenues  res- 
tent comme  endormies.  En  B,  au  contraire, 
on  constate  que  les  graines  germent  et  sie 
développent  normalement,  queJle  que  soit  la 
température. 

Ce  fait  peut-il  s'expliquer  par  un  apport 
d'azote,  une  modification  dies  propriéités  phy- 
siques du  sol,  un  apport  de  micro-organismes 
nouveaux  ?  Tout  au  plus  peut-on  dire  que  les 
lavages  ont  eu  pour  effet  d'entraîner  une  par- , 
tie  des  éléments  nutritifs  du  sol. 

Remarquons,  en  passant,  que  1  ohserva- 
tion  de  Lumière  est  excessivement  générale  : 
elle  comprend  même  des  faits  d'agriculture 
tropicale.  Les  cultivaleurs  du  Nil  moyen  ne 
labourent  jamais  leur  sol,  mais  le  fertilisent 
par  des  irrigations  répétées.  Il  y  a,  diira-t-on, 
apport  de  limons  fertilisants  :  comment  ex 
pliquer  aJors  que  l'emploi  do  la  charrue 
abaisse  les  rendements  ? 

La  même  expérience  de  Lumière  est  con- 
fo'rme  à  ce  que  l'on  peut  observer  dans  toutes 
les  rizières  du  monde  :  On  fait  couramment 
des  cultures  de  riz  pendant  20  et  30  ans  sur 
le  même  sol,  sans  interruption,  et  sans  fur 
mure  ;  et  les  rendements  se  maintiennent 
constants.  Ils  augmentent  même  pendant  les 
premières  années.  Ici  enco're,  on  pourrait 
noter  que  l'immense  quantité  d'eau  qui  passe 
dans  le  sol  entraîne  certainement  des  élé- 
ments nutritifs. 

Enfin,  l'observatiom  de  Lumière  s'étend  à 
ce  qui  se  passe  chez  nous  pendant  l'hiver,  où 
les  pluies  lavent  la  terre. 


70 


Nous  nous  trouvons  donc  en  présence  de 
nombreux  faits  que  les  hypothèses  actuelles 
no  permettent  pas  dexpliquer.   , 

Celle  des  toxines  dues  à  la  végétation  nous 
j>erniettra  do  le  faire. 

Kn  clïel,  supposons  (piil  se  forme  une 
sorte  de  combinaison  entie  lluniius  et  ces 
toxines.  Tout  devient  alors  aisémc;nt  com- 
[irrhf'iisihle. 

L'humus  dic^s  hortillo'ns  est  comme  salure 
de  ces  jxvisons  et  pour  lui  rendre  sa  fertilité, 
îl  faut  lui  ajouter  un  nouvel  humus  :  le  fu- 
mier. La  terre  B  de  l'expérience  de  Lumière 
est  comme  régénérée  parce  que  les  toxines  lui 
ont  été  enlevées  par  l'eau. 

Il  se  formerait  donc  une  combinaison  entre 
riuinius  et  les  excrétions  radiculaires.  Mais 
qu'est  celte  combinaison  ?  Est-co  un  corps 
chimique  défini  ?  Est-ce  un  composé  physi- 
(]uo  simplement  ? 

Parler  de  corps  chimiquement  définis  est 
un  peu  hardi,  car,  si  nous  connaissons  très 
mal  la  constitution  de  l'humus,  nous  ne  soui> 
çonnons  même  pas  celle  des  toxines.  Mieux 
vaut  s'en  tenir  à  l'hypothèse  d'un  composé 
d'adsorption. 

Très  grossièrement,  nous  pourrions  com- 
parer le  phénomène  d'adsoii'tion  à  \mc  es- 
pcVo  d'engluement  dos  particules  qui  scraiont 
comme  enrobées  par  le  corps  adsorbé. 

Quelques  auteurs,  il  est  vrai,  refusent  en- 
core cette  propriété  adsorbante  à  l'humus, 
mais,  avec  G.  André,  nous  l'admettrons. 
No^us  dirons  donc  que  l'humus  adsorbc  les 
toxines  végétales,  comme  il  adsorbe  les  sels 
de  potasse  ou  les  phosphates.  Car  c'est  ainsi 
que  s'explique  le  maintien  dans  le  sol  de 
corps  soilubles  comme  ceux-là.  Nous  ne  fai 
S0P9  donc  qu'étendre  aux  toxines  une  pro- 
priété que  riuimus  possède  vis-à-vis  d'autres 
corps. 

Quant  à  savoir  si  les  toxines  sont  suscep- 
tibles d'être  adsorbées  :  voici  une  expérience 


LK    PU  INTEMPS   DE    iS22 

de  Prialnichnikov,  qu 


le  prouve  (1).  Cet  au- 
teur fait  des  cultures  en  milieu  liquide  et  sé- 
pare en  deux  lots  les  tubes  de  culture  : 
A  et  B.  Dans  les  tubes  A,  il  refait  une  cul- 
ture ;  elle  végète  mal,  comme  si  le  milieu 
était  empoisonné.  Le  liquide  des  tubes  B 
est  filtré  sur  du  noir  animal  et,  dians  ce  li- 
quide filtré,  les  cultures  réussissent  parfaite- 
ment. Les  toxines  ont  donc  été  retenues  par 
le  noir  animal. 

Nous  avons  r<>fait  cette  expérience  sur  des 
cultures  aseptiques,  en  milieu  liquide,  de 
maïs.  Nous  avons  obtenu  le  résultat  inverse. 
Mais  faut-il  abandonner  les  recherches  parce 
que,  dès  le  début,  elles  apparaissent  comme 
complexes  ?  Non  point,  et  puisque  le  pro- 
blème se  présente  sous  plusieurs  aspects,  il 
faut  l'attaquer  de  plusieurs  côtés. 

Il  n'est  pas  douteux  que  les  toxines  végé- 
tales sont  excessivement  nombreuses  et 
qu'elles  se  présentent  sous  des  formes  physi 
ques  et  chimiques  diverses.  En  outre,  elles 
sont  sans  doute  très  sensibles  aux  agents  tels 
que  la  chaleur,  la  lumière,  l'air,  les  varia- 
tioins  de  température.  Hutchinson  admet  eu 
effet  que  les  toxines  trouvées  dans  les  cul- 
tures microbiennes  doivent  être  détruites 
par  une  insolation,  une  oxydation  ou  même 
une  simple  exjwsition  à  la  lumière  (2).  11  est 
vraisemblable  que  les  toxines  végétales  parti- 
cipent des  mêmes  propriétés. 

Donc,  la  ([ucstion  est  difficile  à  étudier, 
mais  l'utilité  pratique  immédiate  est  cer- 
taine, aussi  ne  faut-il  [las  reculer  devant  les 
difficultés. 

Ce  rôle  nouveau  de  Thunuis,  par  exemple, 
permettrait,  s'il  était  connu,  de  guider  l'em- 
ploi du  fumier,  des  engrais  verts,  des  com- 
posts. Car  ce  sont  là  autant  d'applications 
des  propriétés  de  Ihumus  susceptibles  de  bé- 
néficier de  la  lumière  qu'apporteraient  sur 
ce  sujet  des  expériences   scientifiques, 

A.  d'Hubert. 


LE  PHlNTEiMPS  DE  lî)22 


Le  piinlcmps  de  1922  a  été  chaud  et  plu- 
vieux en  France  ;  cependant  les  écarts  des 
temi>ératures  moyennes  aux  normales  sont 
scnaiblcnienl  différentes  selon  les  régions.  In- 
signifiajil  à  Savcnay  (-fO°l),  l'excès  est  de 
OT)  dans  la  région  parisienne  et  le  Mâcon- 
lutis  ;  il  atteint  O"?  dans  les  Ardenncs  et  la 
<;irond(\  1"  dans  le  Centre,  1"2  en  Provence. 


h)  lit'inf  (le  Bdlnnitjue  gnurale.    1912,  p.  5G3. 
(?)   Jûuniul  uj  Aijricullural  Science.  Toiuc  1\. 


1°4  au  Ila\re.  Celle  caractéristique  du  prin- 
temps de  l'.)22  est  due  pour  la  plus  grande 
partie  à  rinfluence  du  mois  de  mai  qui  a  été 
exceptionnellement  chaud  avec  un  excès  plus 
sensible  (environ  1")  dans  la  moitié  ouest 
de  la  France  que  dans  le  Sud  et  l'Est  (envi- 
ron 2°).  Mars  a  été  également  plus  chaud 
que  d'ordinaire,  exce|)té  dans  l'Ouest  (Save- 
nay.  Saint-André-dc-Cubzac)  cl  dans  l'Est 
(Màcon)  où  la  tenip-éralure  (hi  mois  a  été  sen- 
siblement normale. 


LA.    LAITERIE 


71 


Les  chaleurs  exceptionnelles  de  mai  ont 
compensé  largement  les  froids  constatés  en 
avril,  dont  les  températures  moyennes  sont 
en  déficit  de  près  de  2°,  sauf  au  Havre  et  à 
Marseille,  où  l'écart  n'est  que  de  1/2  degré. 

La  pluviosité  printanière  a  été  notablement 
.  plus  élevée  que  pendant  une  saison  moyenne, 
exception  faite  pour  le  Havre  où  la  pluie  a 
été  en  faible  déficit  (S  millimètres)  et  Mar- 
seille, où  la  sécheresse  a  persisté  avec  une 
remarquable  intensité  ;  la  pluie  recueillie  en 


cette  station  (voir  le  talileau  ci-dessous)  re- 
présente seulement  les  38  centièmes  de  la 
quantité  normale  de  la  saison.  Dans  les  autres 
stations,  les  totaux  de  pluie  recueillie  pré- 
sentent des  excès  remarquables  :  53  millimè- 
tres à  Paris,  72  à  Charleville,  73  à  Saint-An- 
dré-de-Cubzac,  83  à  Châteauroux,  93  à  Ma- 
çon, 114  à  Savenay  ;  dans  cette  dernière  sta- 
tion, il  e«t  tombé  une  quantité  d'eau  double 
du  total  moyen. 


STATIONS 


Paris  ,Parc  Sl-Maur) 

Le  Havre 

Cliarleviik' 

Cliàteaurouv 

Mânoii 

Savenay 

Sl-AiiJiv"-dc-Cubzac 
Miricille 


TEMPERATURE 


Moyennes 


6.i 
4.5 
li  7 
»'.5 
o.O 
7-.tJ 


S 

a 

>. 
o 

1.5»  l 

10"2 

14.9 

10.7 

10.0 

10.  ,3 

16.3 

U..Ï 

IG  3 

11.4 

16.2 

10. (i 

18.2 

12.9 

19.4 

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M 

in 

muni  al 
ft  date 

soin 

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0  lu  2  avril 



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4  le  ?X  mars 

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J  le  2  a\ 

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3  le  25 

— 

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2 

li  le  24 

— 

— 

0 

rt  Ie2l 

— 

0 

1  le  25 

— ■ 

Maximum  aliSoKi 
cl  tiate 


M°  4  le  24  mai 

31  0  1  s  22-23  mai 
oC  .  4  le  24  mai 
34.0  le  24    — 
33.61e  25   — 

32  4le21    — 

35.2  le  29    — 

32.3  le  27    — 


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283 

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237 

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5.0 

50 

NOMBRE 
de  jours 


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1 

18 

2 

2 

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25 

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II 

0 

En  mars,  la  première  décade  est  pluvieuse 
et  douce  ;  la  seconde  est  marquée  par  quel- 
ques journées  de  beau  temps,  sec,  clair  el 
chaud,  suivis  d'un  brusque  et  intense  re- 
froidissement, qui  s'est  manifesté  entre  le 
19  et  le  21,  selon  les  régions,  précédant  le 
temps  frais  ou  froid  avec  giboulées  presque 
quotidiennes,  de  pluie,  de  neige,  de  grêle  et 
de  grésil  de  la  dernière  décade. 

La  pluie  persiste  pendant  presque  tout  avri' 
qui  ne  présente  guère,  en  France,  que  deux 
ou  trois  périodes  de  deux  jours  sans  pluie, 
sauf  en  Provence,  où  la  sécheresse  a  con- 
tinué. La  pluie  abondante,  surtout  en  début 
du  mois,  a  été  accompagnée  d'un  temps  gé- 
néralement froid,  sauf  pendant  les  journées 
du  11  au  15  au  cours  desquelles  la  tempéra- 
ture s'est  élevée  à  des  chaleurs  presque  esti- 
vales ;  la  température  du  14  a  surpassé  de  8° 
la  normale  pour  cette  date  à  Paris  et  à  Char- 
leville. 

La  période  pluvieuse  et  froide  de  la  fin 
^avril  se  prolonge  jusqu'au  4  ou  5  mai  ;  on 


note  encore  quelques  gelées.  Mais,  à  partir 
du  6,  le  temps  devient,  presque  sans  transi- 
tion, clair,  sec  et  chaud  ;  la  température  se 
maintient  constamment  supérieure  à  la  nor- 
male et,  au  cours  de  la  dernière  décade,  plus 
particulièrement  le  23  et  le  2'i,  elle  atteint 
des  points  exceplionnellement  élevés,  dépas- 
sant ceux  qu'on  avait  observés  auparavant  à 
ces  dates. 

Le  ralentisseineiil  de  la  végétation  en  avri/ 
a  empoché  le  développement  normal  des  en 
.scmencements  des  céréales  de  printemps  et 
l'amélioration  des  céréales  d'automne.  La  vi- 
gne est  généralement  en  retard,  mais  son  état 
est  satisfaisant.  Lherbe,  poussée  tardivement 
dans  les  prairies,  parfois  inondées  en  avril,  a 
profilé  largement  dos  chaleurs  de  mai.  Les 
arbres  fruitiers  ont  été  peu  atteints  par  les 
froids  et  les  précipitations  d'avril.  Dans  l'en- 
semble, la  situation  agricole,  compromise 
en  partie  pour  les  I)lés,  reste  encore  relative- 
ment bonne  pour  les  autres  produits  du  sol. 

G.  Barbé. 


TA   LAÏTERIE 


De  toutes  les  industries  agricoles,  la  laite- 
rie est  certainement  une  de  celles  qui  ont  le 
plus  évolué  au  point  de  vue  technique.  Les 
recherches  bactériologiques,  surtout,  permet- 
tent  de  remédier  à   ce  que  l'empirisme   des 


anciennes  méthodes  avait  de  douteux  el  de 
précaire  en  diégageant,  pour  le  Iraitemcnt  du 
lait,  de  ses  produits  et  de  ses  sous-produits, 
des  règles  précises  et  vraiment  scientifiques. 
Par    ailleurs,  les   moyens    mécaniques  ont 


7Sr 


LA    LAITËUIE 


marché  de  pair  avec  les  cn&cignoinenls  de 
la  Biologie.  Le  producteur  du  lait  et  l'indus- 
triel qui  traitent  ce  produit  si  délicat  doivent 
Atre  à  mémo  do  réaliser,  en  vue  d'un  plus 
grand  bénéfice  final,  les  améliorations  tech- 
uifjues  actuelles. 

Au  poinl  de  vue  national,  la  JLionne  utilisa- 
tion du  lait  et  de  ses  dérivés  ne  peut  être 
trop  encouragée,  puisque  la  production  an- 
nuelle du  lait  en  France  représente  80  mil- 
Mons  dliectolitrc^,  dont  31  millions  d'hecto- 
litres sont  transformés  en  beurre  et  15  mil- 
lions en  fromages. 

Le  moment  est  donc  bien  choisi  pour  dree- 
»er  une  sorte  d'inventaire  des  meilleures  mé- 
thode? de  laiterie,  et  pour  donner  aux  prati- 
ciens un  guide  complet,  sûr  et  pratique  de 
chacune  des  branches  de  cette  industrie. 

iNous  devons  à  M.  Louis  Ammann,  le  dis- 
tingué professeur  de  technologie  de  Gri 
gnon,  ce  guide  à  la  fois  scientifique  et  pra- 
tique qui  vient  de  paraître,  tout  récemment 
à  la  Librairie  Agricole  de  la  Maison  Rus- 
tique (1). 

Tous  ceux  que  préoccupent  les  questions 
laitières  savent  l'autorité  dont  jouissait  dans 
leurs  milieux  l'ouvrage  de  Pouriau,  qui  était 
à  la  fois  classique  et  mondial  et  dont  le  su<"- 
cfts  s'est  affirmé  par  plusieurs  éditions. 

Mais,  contrairement  aux  vérités  éternelles 
—  malgré  les  facéties  d'Einstein  —  des  ma- 
thénialicpies  pures,  qui  demeurent  toujours 
jeunes,  certaines  vérités  technologiques  vieil- 
iis-^ent  et  l'on  pourrait  dire  d'elles  ce  quo 
Renan  prétendait  des  sciences  historiques 
qu'elles   sont  conjecturales   et   provisoires. 

Il   convenait  donc,  en  respectant  les  pai 
tics  demeurées  exactes  de  l'ûeuvre  de  Pouriau 
do  la  franslormcr  ol  de  rendre  à  ce  livre  toute 
>,<iii  actualité. 

I.c  professeur  de  Grignon  a  réussi  avec 
un  tel  bonheur  que  Icj^' techniciens  et  les  ex- 
ploitants devront  s'imprégner  de  son  tra- 
vail, .l'ils  veulent  connaître  dans  tous  leurs 
détails  les  différents  problèmes  posés  par  la 
ean«rrvation  du   lait    et    ses   transformations. 

Il)  La  Laiterie,  Art  de  traiter  le  lait,  de  fobri- 
qiirr  Je  beurre  et  /t's  principaux  fromages  français 
ri  étrangers,  par  A. -F.  Poubiav,  ancien  profes- 
urur  à  l'Ecole  de  Grignon.  —  Septième  édition, 
mise  au  courant  des  propres  modernes,  complète- 
ment remaniée  et  augmcnlée.  piir  Louis  .\mma>n, 
inffénieiii  agronome,  professeur  à  l'Ecole  natio- 
nale d'Agriculture  de  Grignon.  —  A  la  Librairie 
agricole  de  la  Mai«on  Rustique.  2T1.  rue  Jacob, 
Pari*  (W).  —  Un  volume  l>roché  i2x  19,  de  64o 
page?,  avec  ifl'i  gravure?.  —  Prix  :  i5  franc*  ; 
franco  :   16  francs. 


En  626  pages,  formant  2i  chapitres,  M. 
Louis  Ammann  a  réalisé  une  véritable  en- 
cyclopédie du  lait. 

Les  quatre  premiers  chapitres  traitent  de 
la  composition  du  lait,  des  différents  procé- 
dés analytiques,  des  méthodes  de  conserva- 
lion  en  nature,  du  dépistage  des  fraudes  et  de 
l'alimentation  lactée  des  enfants. 

Du  chapitre  V  au  chapitre  XIII  inclus,, 
l'auteur  a  entrepris  l'étude  de  l'écrémage 
siwntané,  de  l'écréniage  centrifuge,  de  la 
crème  et  de  sa  maturation,  dn  baratage,  des 
différentes  opérations  de  beurr'erie,  de  l'ins- 
tallation d'une  beurreric  industrielle,  du 
commerce  des  beurres,  du  froid  en  laiterie, 
des  altérations,  des  falsifications  et  de  la  con- 
servation des  beurres,  de  la  margarine  et  de 
l'utilisation  du  lait  écrémé. 

Le  chapitre  XIV  est  consacré  à  l'étude  de 
la  fabrication  des  fromages  en  général  : 
caillage  et  présure,  préparation  de  la  présure, 
maturation  des  fromages,  agents  microbiens^ 
analyse  et  fabrication  des  fromages. 

Les  chapitres  suivants  entrent  dans  les  plus 
minutieux  détails  sur  la  fabrication  de  nos 
fromages  français  et  étrangers. 

L'industrie,  si  développée  depuis  la  guer- 
re, des  laits  concentrés  et  des  laits  en  pou- 
dre n'a  pas  été  négligée. 

Celte  simple  cnumération  montVe  que  noUs 
n'exagérions  rien  en  écrivant  que  le  livre 
do  M.  Louis  Ammann  est  une  véritable  ency- 
clopédie du.  lait;  le  texte  en  est  illustré  de 
nombreuses  gravures. 

Comme  l'écrit  très  justement  l'auteur  dans 
la  courte  préface  qui  sert  d'introduction  à  ce 
travail  considérable,  la  physionomie  de  cotte 
industrie  s'est  considérablement  modifiée  de- 
puis que  l'on  a  découvert  l'action  des  agents 
invisibles,  ((  microbes  et  diastases  qui  assu- 
rent au  beurre  et  aux  fromages  toutes  leurs 
qualités  ou  qui,  au  contraire,  en  s'atlaquant  à 
la  constitution  même  du  lait,  gênent  si  fort 
le  commerce  du  lait  en  nature,  depuis  que 
l'on  a  trouvé  le  moyen  d'extraire  à  peu  près 
complètement  la  matière  grasse  du  lait,  de  le 
jmsteuriser,  de  le  stériliser,  de  le  concentrer, 
do  le  dessécher,  etc. 

«  C^ost  seulement  en  connaissant  à  ft»nd 
et  on  appliquant  slrietement  les  lois  qui  ré- 
gissent les  transformations  si  variées  que  Van 
peut  faire  subir  au  lait,  que  l'industriel  et  le 
j)ro'ducleur  ser<!nt  maîtres  de  leur  faliric^i- 
tion.  qu'ils  livreront  à  la  consommation  de^ 
produits  de  qualité  toujours  constante  et  que, 
par  conséquent,  ils  assureront  la  prospérité 
do  leur  exploitation.  » 

Ajoutons    que    l'anteur    a    fait    un    travail 


LES  GALES  DE  LA  POMME  DE  TERRE 


7J 


clair  et  pratique,  ce  qui  n'est  point  pour  dé- 
plaire aux  praticiens.  On  remarque,  en  effet, 
de  pîus  en  plus  que  la  science,  pour  donner 
.tous  ses  fruits,  n'a  pas  besoin  d'être  rébarba- 
tive. M.  Louis  Ammann  est  un  savant  aima- 


ble. Pour  rester  abordable,  il  ne  s'est  poiint 
entouré  des  fils  de  fer  barbelés  des  théories 
abstruses. 

On   le  lira  avec  autant  de  plaisir  que  de 
profit.  Ad.-J.  Charon. 


PARTIE  OFFICIELLE 


Arrêté  du  7  juillet  1922  relatif  aux  conditions 
d'emploi  des  arsenicaux  en  agriculture. 

Art.  i^^.  —  L'article  2  de  l'anêté  du  i5  septem- 
bre  1916  est  modifié  ainsi  qu'il  suit   : 

«  Les  traitements  i^ar  les  composésé  arsenicaux, 
en  pulvérisations  et  eu  badigeonnages,  sont  inter- 
dits dans  les  vignes,  vergers  et  autres  plantations 
où  sont  faites  des  cultures  intercalaires,  maraî- 
chères et  potagères. 

«  Lesdits  traitements  sont  autorisés  : 

«  1°  Vignes  :  de  la  fin  des  vendanges  jusqu'à  la 
fin  de  la  floraison  ; 

«  2"  Pommiers,  poiriers,  pruniers,  pêchers  :  de 
l'époque  qui  suivra  la  récolte  totale  des  fruits  jus- 
qu'à cinq  semaines  après  la  floraison  ; 

«  3°  Cerisiers,  abricotiers,  amandiers  :  de  l'épo- 


que qui  suivra  la  récoite  totale  des  fruits  jusqu'à 
la  fin  de  la  floraison   ; 

«  4°  Oliviers  :  du  i®""  juin  au  i®''  octobre  ; 

«  5°  Betteraves  :  jusqu'à  un  mois  après  le  dénia- 
riage  ou  le  repiquage  ; 

«  6°  Osiers  :  en  tout  temps  ; 

«  7°  Arbres  et  arbustes  de  pépinières  :  en  tout 
temps,  mais  à  la  condition  qu'ils  ne  portent  au- 
cun fruit  destiné  à  être  consommé  ; 

«  8°  Tabac  :  avant  la  transplantation  ; 

«  9°  Pommes  de  terre  :  jusqu'à  une  semaine 
avant  l'arrachage.  » 

Art.  2.  —  L'arrèlé  du  3o  décembre  191 6  est 
rapporté. 

Art.  3.  —  Le  directeur  des  Services  sanitaires  et 
scientifiques  et  de  la  répression  des  fraudes  est 
chargé  de  l'exécution  du  présent  arrêté. 


LES  GALES  DE  LA  POMME  DE  TERRE 


vD 


La  gale  commune. 

A.  Caractères  extérieurs.  —  Ils  sont  très 
variables,  car,  sous  le  nom  de  (jale  commune, 
on  englobe  plusieurs  sortes  d'altérations  du 
tubercule.  Le  p-lus  souvent,  ces  dernières  dé- 
butent par  de  petites  taches  rougeâlres  ou 
brunâtres,  superficielles,  qui,  apparaissant 
dès  que  la  peau  du  tubercule  est  devenue  Mé- 
geuse,  tendent  ensuite  à  s'élargir  et  à  acqué- 
rir une  coloration  plus  foncée. 

Leur  contour,  souvent  circulaire,  parfois 
angTileux,  limite  une  surface  unie  (Gale 
plate),  conccntriqucment  zonéc,  convexe  (G. 
en  bosse),  ou  concave  (G.  en  creux). 

La  nature  du  parasite  cause  de  ces  altéra- 
tions, celle  de  la  pomme  de  terre,  les  condi- 
tions de  milieu  assurent  à  une  gale  sa  forme 
particulière. 

Les  terres  sableuses  favorisent  les  gales 
profondes  ;  les  sols  forts  les  gales  en  '  bosse. 

Un  tubercule  peut  [Xirter  un  on  plusieurs 
types  de  gales.  Les  taches  de  ces  derniôref 
sont  isolées  ou  comfluentes.  Des  organismes 
(animaux  ou  végétaux)  viennent  parfois  ac- 
centuer le  désordre  qui  accomipagne  ces  al- 
térations. 

B.  —  Modifications  anatomiques  introdui- 

(i)  Sons  ce  nom  on  entend  des  maladies  de  la 
peau  du  Tubercule. 


les  par  la  Gale,  —  Rappelons  que  le  liège 
(peau)  de  la  pomme  de  terre  résulte  du  cloi- 
sonnement des  cellules  d'une  assise  généra- 
trice (cambium  subérophellodermique).  Sous 
une  actio'n  excitante,  généralement  de  nature 
parasitaire,  les  cellules  cambiales  augmen- 
tent de  volume  (hypertrophie),  ou  se  multi- 
plient rapidement  (hyperplasie).  Les  cellules 
nouvellement  formées  subérifient  générale- 
ment leurs  parois  et  constituent  les  croûtes 
ou  bourrelets  liègeux,  lorsque  l'action  des- 
tructrice du  parasite  ne  prédomine  ]jas. 

C.  Conditions  de  milieu  qui  favorisent  le 
développement  de  la  Gale  commune.  —  Les 
données  fournies  à  cet  égard  par  les  auteurs 
sont  souvent  contradictoires,  soit  qu'ils  n'en- 
visagent pas  la  même  sorte  de  gaie,  soit  pour 
des  molifs  qui  s'expliqueront  plus  loin. 

Sont  désignés  suivant  les  cas,  comme  fa- 
vorables à  cotte  maladie  :  les  sols  lourds,  hu- 
mides et  les  terrains  légers  et  secs  ;  les  sai- 
sons pluvieuses  et  celles  où  les  précipitations 
atmosphériques  sont  rares.  La  nature  (chimi- 
f[ue  ou  physique)  du  sol  et  du  sous-sol  a 
une  influence  directe  ou  non  sur  le  mal. 

On  s'accorde  généralement  à  admettre  la 
fréquence  de  la  gale  en  terre  calcaire  ou  ai- 
calinisce  par  chaulage,  marnage,  apport  de 
potasse,    ou    encore    richement    pourvue    de 


LES   (jALtS    DL    LA   POMME    DE  TEURE 


funiitT  frais  (celui  de  cheval  éUint  plus  dan- 
gereux que  celui  do  bovin).  Au  contraire,  le 
di'v<'loj>ponienl  de  la  nmladie  serait  entravé 
dans  les  milieux  naturel lement  acides,  ou 
dans  ceux  «jui  acquerraient  cette  réaction 
grà-ce  à  l'adjonction  d'engrais  vert,  de  su- 
perphosphate, de  soufre,  d'acide  sulfurique, 
etc..  etc. 

|).  [(jeiils  qui  délemiinenl  la  Gale  corn- 
mnin'.  —  Il  y  a  des  rapports  si  étroits  entre 
certaines  eondilions  de  milieu  et  le  dévelop- 
pcmi'nt  de  la  gale,  que  celte  dernière  a  long- 
temps été  attribuée  à  des  actions  physico- 
chimiques ou  mécaniques  (lésions  de  la  peau 
dues  au  contact  d'éléments  grossiers  du  sol). 

Kneore  bien  des  années  après  qu'en  18*X) 
Belle,  d'une  part,  Thaxler,  de  l'autre,  eurent 
incriminé  l'action  d'organismes  vivants,  la 
théorie  non  parasitaire  couserva  de  nom- 
breux partisans.  Opendanl.  la  plupart  des 
reclierehes  poursuivies  dans  divers  pays  ont 
conclu  à  la  nature  parasitaire  di-  la  maladie. 

I/'s  êtres  qui  détei'minent  cette  dernière 
siinl  bien  du  ty|)e  déerit  par  'lliaxter  :  fila- 
ment grêle  (un  millième  de  millimètre  de. 
diamètre),  ra^mifié,  incolore,  se  désarticulant 
I>ar  place  en  spores  arrondies,  ovales,  bacté 
riformes  (un  demi  à  un  millième  de  millimè- 
Iri -.  (pii  restent  parfois  groupées  en  chaîne. 

V  LiVié  des  six>res  qui  coiiservent  pendant 
plusieurs  années  leur  vitalité  en  milieux  secs, 
existent  des  éléments  encore  plus  résistants  : 
les  dilamydospores. 

(irâce  à  ces  diverses  formes  de  conserva - 
li<»ii,  ces  organismes  arrivent  à  supporter  de 
grands  écarts  de  t<'mpérature  et  i\  traverser 
sans  péril  le  tube  digestif  d<-s  animaux  nchp 
du  <he\al  mieux  que  celui  du  bovin"». 

I,<v  organismes  du  type  de  relui  de  Tbavlfi 
rinl  des  affinités  doub-use-.  Aussi,  ont-ils  él<' 
Iwllotés  du  groujjc  des  champignons  dans 
celni  des  bactéries,  pour  être  finalenK'iit  af- 
ferlé-»  à  la  première  de  ces  divisions  depuis 
qu'on  en  a  fait  des  .[((iiiomyrrs.  Ce  gronrc 
comprend  des  parasib-s  des  animaux  et  des  vé 
gétaux.  ainsi  que  des  saprophytes,  dont  un 
grand  nombre  vivent  dans  le  sol.  C  est  à  ces 
derniers  que  send)lent  ap|)arleiiir  les  ass(v 
noinbreiiM's  espèces  (|;ii  déterminent  la  gale. 
\\  ollen\vel>er  déerit  plusieurs  de  ces  sortes 
qu'il  a  caractéri.sées  en  cultures  pures.  Elle- 
dil'fèri'iit  par  lenr  action  ''ur  les  milieux  mi- 
trilifset  par  la  nature  de  leur,-  r<'-ac|ions.  Ba- 
renier)t  acides,  ces  dernières  si>ri|  générale- 
met>t  aN'alines.  D\i  reste,  la  plup.irf  des  Icb'- 
vitrnyrcs  narasib>e  de  bi  [vonmie  de  terre  re 
doutent    les   milieux    aeide-.    In    deirré   d'aci 


dite  de  cinq  pour  dix  mille  suffit  à  paralyser 
leur  développement. 

Ces  données  permettent  de  montrer  que  la 
contradiction,  qui  semble  exister  entre  cer- 
tains faits,  n'est  qu'apparente. 

Dans  un  sol  pourvu  d'une  certaine  acidité, 
le  degré  de  celte  dernière  diminue  à  mesure 
que  la  proportion  d'eau  aug'mente.  Donc, 
dans  de  certaines  limites,  l'humidité  favorise 
le  développement  des  Actinotnyces  en  ter- 
rains acides.  Cejx;ndan.t,  ces  organismes  étant 
aérobies,  soufflent  lorsqu'ils  se  trouvent 
dans  des  sols  noyés  d'eaii.  En  terre  alcaline, 
les  .lc//no;)iyces  supportent  généralement 
bien  la  sécheresse  et  s'accommodent  d'un 
degré  d'alcalinité  assez  élevé. 

WoUcnweber  conclut  que  les  années  à  gale 
sont  :  1°  les  humides  dans  les  cas  de  sols 
riches  en  humus,  faiblement  acides  ;  2°  les 
sèches  dans  les  cas  de  terrains  sableux,  lé- 
gers, alcalins.  Enfin,  si,  dans  certains  sols, 
l'attaque  de  gale  paraît  être  indépendante 
de  l'humidité,  c'est  que  ces  derniers  possè- 
dent plusieurs  espèces  d'Actinomyces,  les- 
quelles diffèrent  par  la  nature  de  leur  sécré- 
tion aussi  bien  que  par  leur  sensibilité  à  l'aci- 
dité ou  à  l'alcalinité.  Suivant  les  conditions 
réalisées,  c'est  une  sorte  ou  une  autre  qui 
prédomine  dans  le  milieu. 

Logés  dans  les  couches  superficielles  du 
liège  du  tubercule,  les  Aciinomyces  parasites 
de  la  pomme  de  terre  excitent  à  distance  l'as- 
sise génératrice  et  les  cellules  incomplète- 
ment différenciées  qui  en  sont  fraîchement 
issues.  Ils  exercent  en  même  temps  une  ac- 
tion destructive  sur  les  cellules  s'tuées  à  leur 
contact  immédiat.  Suivaîit  que  l'une  ou  l'au- 
tre de  ces®  actions  l'emporte,  on  qu'elles 
<"t''{juilibront.  se  produis<^'nt  les  gales  en  sail- 
lie, en  creux,  ou  les  formes  plates. 

L'inoculation  se  produit,  semble-t-il,  sur- 
tout par  des  lenticelles  ou  des  blessures. 
Seuls,  les  tul)Qrcules  en  voie  de  croissance 
sont  susceptibles  d'être  infectés.  Ceux  com- 
plètement développés  ne  sont  plus  accessible» 
aux  inoculations,  .\ussi  la  gale  ne  se  propage 
telle  pas  en  magasin. 

Les  .'1c/jnO'mvc<'.s  paraissent  être  capal)les 
d'athnpier  les  racines,  .sur  lesquelles  ils  dléter- 
minent  des  lésions  très  peu  visibles.  Leur 
action  sur  ces  organes  ne  traduit  pas  une 
diminution  de  récolte. 

E.  Iiiipiirlnnce  des  (/iw/a/s  délerminf's  par 
lu  ('.(lie.  —  Il  faut  distinguer  entre  ceux  di- 
rectement dus  aux  AcHnf^myces  et  ceux  que 
déterminent  des  organismes  (champignons. 
b;)c|i'Ties.    acariens,  insectes,    nématodcs)   qui 


,^  '  .cvW 


¥é>  '    î^iK  \ 


yll'^^W 


(JiieUjLuw  (j(il(\i-  (le  la  l\)tni}ie  de  lerre . 
\.2.-(f(ile  coinniune  ^  l').4-  _  C/alc  commune   (  fàrnie.s-  cfravej-  i. 

Ô  _  Gale  (lue    au      S/wtu/o.tffofa    ,  Suhtertrinen  . 
6-7-   Ouïe   rhizoctonieniw  due  à  l' Hv/wclinu^-  •Salant  . 


GAZOGÈNES  AU  CHARBON  DE  BOIS  POUR  MOTEURS  AGRiCdLES 


sont  h  l'œuvre  dans  les  tissus  six)ugieux  des 
croûtes  ou  l<îsions  galeuses. 

Les  Actinomyces  restent  cantonnées  dan? 
la  [jeau.  Quod  qu'on  eii  ait  dit,  ils  ne  parais- 
sent pas  nuire  aux  yeux  (germes)  dont  ils 
nV'mpèchent  pas  la  germination.  Mais  un  tu- 
bercule fortement  galeux  fournit  beaucoup  dic 
déchet  à  la  pelure  ;  sa  chair  est  très  aqueuse 
et  d'un  goût  parfois  désagréable,  son  aspect 
extérieur  peu  engageant. 

L'importance  des  altérations  que  subissent 
les  tubercules  galeux  en  magasin,  dépendra 
des  conditions  réalisées  dans  ce  dernier  et 
des  soins  pris  par  le  cultivateur  en  automne 
et  en  hiver. 

Si  les  locaux  sont  humides,  les  tissus  spon- 
gieux de  la  gale  absorbent  de  l'eau  et,  par 
température  relativement  douce,  constituent 
un  milieu  favorable  au  développement  dune 
foule  de  micro- organismes. 

D'autre  part,  la  résistance  de  la  peau  étant 
amoindrie  au  niveau  des  lésions  galeuses,  ces 
dernières  constituent  une  voie  d'accès  facile 
pour  des  champignons,  bactéries  ou  animaux 
qui,  par  ces  points,  arrivent  à  pénétrer  dans 
la  chair.  Malheureusement,  le  choix  de  lo- 
caux, le  réglage  de  la  température,  de  l'hu- 
midité, ne  s'effectueront  pas  toujours  à  la  vo- 
lonté du  cultivateur. 

Ce  dernier  ne  peut  que  surveiller  l'état  de 
ses  tubercules  et  éliminer  ceux  qui  paraissent 
s'altérer. 

La  gale  se  transntet-elle  on  non  à  la  récolte 


suivante  par  les  tubercules  de  semences  ? 
Deux  écoles.  La  premJère  déclare  que  puisque 
les  Actinom.yces  sont  abondants  dans  le  sol, 
peu  importe  que  le  plant  soit  couvert  de  ces 
organismes.  La  seconde  fait  remarquer  que 
la  stérilisation  des  tubercules  par  divers  pro- 
cédés que  nous  indiquerons  plus  loin,  ayant 
le  meilleur  effet  sur  l'état  de  santé  de  la 
récolte  future,  les  Actinomycef;  portées  par 
le  plant  doàvent  jouer  un  rôle  dans  la  propa- 
gation de  la  maladie.  Cette  dernière  école 
t'ait  remarquer  que,  même  parmi  ceux  des 
Actinomyces  du  sol  qui  sont  morphologique- 
ment semblables  aux  parasites  de  la  pomm», 
de  terre,  il  en  est  qui  sont  incapables  d'atta- 
quer cette  plante. 

D'après  ce  qui  précède,  les  tubercules  ga 
leux  se  montreraient  donc  défectueux,  soit 
au  point  de  vue  de  la  consomimation.  soit  en 
ce  qui  concerne  la  conservation  en  mi(<  du 
semis. 

Dans  les  deux  cas,  le  degré  d'alh((|iii'  de  lu 
gale  est  important  à  considérer. 

Alors  que,  dans  certains  pays,  la  gale  dé- 
précie beaucoup  les  tubercules,  ailleurs  (Al 
Icmagne)  l'acheteur  n'y  prête  aucune  atten- 
tion. On  cite  même  des  contrées  où  les  tuber- 
cules galeux  sont  recherchés  parce  que  le 
public  sait  qu'ils  proviennent  généralement 
de  certains  sols  légers,  sableux,  qui  produi- 
sent dies  pommes  de  terre  fort  appréciées. 
(1   suivre.)  E^tienne  Fokx, 

Directeur  de  la  Slalimi 
de    Pathologie    végétale. 


GAZOGENES  AU  CHAhBON  DE  BOIS 

POUR    MOTEURS   AGRICOLES 


Des  essais  de  gazogènes  au  charbon  de  bois 
pour  les  moteurs,  les  tracteurs  et  les  véhicu 
les  automobiles,  organisés  par  lAutomobile- 
Club  de   France,  ont   lieu   en   ce  moment   à 
Neuilly. 

Les  épreuves  commencées  le  26  juin  der 
nier,  jjour  les  essais  au  banc,  comprennent 
aussi  un  circuit  sur  route  qui  aura  lieu  à  par- 
tir du  22  juillet. 

Sur  huit  appareils  inscrits,  cinq  gazogènes 
des  mar([ues  suivantes  prennent  part  aux 
essais  : 

Thornycroft  el  Cif.  lo.  Gro^vonor  Place,  Lon- 
dres (Angleterre). 

Société  da  gaz  pnuvri'  vl  ses  apitlicalions. 

Cazes,  /|0.  rue  Marbcruf.  Paris. 

Lion,  i5,  lui'  Roruii'fnml.  à  Lyon-Monftli;il 
l^tiônc). 


I        Société  Jraii(;aise  de   iiKdéricI  agricole  el   ittdus- 
triel,  à  Vierzon  (Clicr). 

Ce  dernier  gazogène,  à  la  différence  des 
quatre  premiers,  fonctiormc  sans  eau  et  uti- 
lise comme  combustible  un  mélange  de 
bouts  de  bois  et  de  charbon  de  bois,  le  char- 
bon de  bois  représenlant  environ,  en  poids, 
20  0/0  de  la  charge  totale  de  l'appareil.  - 

Sans  anticiper  sur  les  résultats  des  épreu- 
ves, nous  pouvons  indiquer  approximative- 
ment que  la  consommation  par  cheval-heure 
est  aux  environs  de  'JOO  grammes  de  charbon 
d(;  bois,  soit  une  déjiense  de  0  fr.  18  par  che- 
val-heure, en  comptant  la  tonne  de  charbon 
à  200  francs. 

Si  l'on  compare  ce  prix  des  900  grammes 
de  charbon  de  bois  à  celui  des  250  grammes 
d'essence    qu'im    excellent   moteur    très    bien 


16 


LE   DURVPIlOltA  UE  LA   POMME  DE   TERRE 


réglé  consoinnie  à  pleine  charge  par  cheval- 
heure,  soit  0  fr.  53  (le  prix  du  litre  d'essence 
pesant  700  grammes,  étant  de  1  fr.  50),  on 
voit  tout  de  suite  la  grande  économie  qui 
peut  être  réalisée  par  ia  culture  en  utilisant 
les  gazogènes  à  charbon  de  bois,  car,  avec 
0  fr.  18  de  charbon  de  bois,  on  obtient  la 
même  puissance  qu'avec  G  fr.  53  d'essence. 

Il  faut  naturellement  tenir  compte  de 
l'achat  du  gazogène  (actuellement  au  plus 
4  000   fr.    ijoar    un   moteur  à   essence  de  40 


chevaux),     dont    le    prix     sera     rapidement 
amorti. 

On  voit  réiioinic  intérêt  qu'il  y  aurait, 
tant,  pour  1  acheteur  que  jjour  un  pays  com- 
me le  nôtre,  importateur  d'essence,  d'étendre 
l'emploi  du  charbon  de  bois  comme  produc- 
teur de  force  motrice,  d'autant  plus  que  la 
généralisation  de  l'emploi  du  charbon  de 
bois  doit  appeler  l'allention  de  tous  les  pro- 
priétaires de  forêts.  F.  Pettré, 

Ingénieur  Agronome 


SITUATION  AGRICOLE  DANS  LES  YOSGHS 


Crcmanvillers-Vucjney ,  lo  juillet  1922. 

Fendant  la  première  quiuzaiiic  do  juin,  los  cha- 
leurs Iropicales  ont  créé,  déjà,  un  besoin  pres- 
sant de  retour  à  la  pluie  :  champs  cl  jardins  souf- 
fraient de  la  sécheresse  accélérée  par  une  tem- 
péraliu'e  dépassant  parfois  3o°  à  l'ombre,  ce  qui 
«st  anormal  dans  notre  région.  Nous  avons  quel- 
ques averses  assez  fréquentes,  mais  trop  peu  abon- 
dantes pour  raviver  les  fontaines  dont  beaucoup 
sont  taries.  Les  champs  et  jardins  souffrent  sou- 
vent de  l'excès  de  chaleur  et  de  sécheresse,  bien 
que  les  quelques  pluies  qui  sui"viennent  les  con- 
servent, cependant,  dans  un  état  de  végétation 
donnant  à  e«pérer  de  la  récolle. 

Le  rend<;meul  des  foins  dont  la  rentrée  se  ter- 
mine sera,  en  général,  assez  bon,  sinon  sur  les 
sols  légers  où  il  laisse  beaucoup  à  désirer  :  ces  ter- 
rains   sont  restés  dénudés   de    leur   gazonnement, 


conséquence  de  la  sécheresse  de  1921.  Grâce,  néan- 
moins, au  beau  temps,  les  fourrages  sont  rentrés 
dans  le  meilleur  état  possible  cl  assez  tôt  selon 
l'avance  que  certaines  plantes  avaient  acquise  par 
les  fortes  chaleurs  de  fin  mai  et  premiers  jours  ue 
juin.  La  flouve  odorante,  la  houqae  laineuse,  le 
Meam,  ertc,  avaient  atteint  le  terihe  de  leur  végé- 
tation au  20  juin  ;  certaines  autres  plantes,  plus 
tardives,  ont  parfait  la  quantité  le  fourrage. 

La  maturité  des  seigles  sera  précoce  au  point  de 
pouvoir  en  commencer  la  moisson  vers  le  i5  ou 
20  de  ce  mois.  La  récolte  promet  d'être  assez  bon- 
ne. Les  avoines,  semées  pour  la  plupart  dans  les 
terres  saturées  d'eau,  sont  ehétives,  très  courtes 
en  paille.  Les  fruits  sont  en  quantité  passible. 

Situation  générale  assez  bonne,  à  l'exception  do 
la  pénurie  d'eau. 

J.-B.  Jacquot. 


LE  DORYPHORA  DE  LA  POMME  DE  TERRE 


Gomme  il  est  dit  plus  haut  dans  la  Chroni- 
que (p.  65),  il  importe  qu'une  surveillance 
active  soit  exercée  sur  les  champs  de  pommes 
de  terre,  non  soulcmetil  dans  la  région  au- 
jourd'hui contaminée  par  le  Doryphora,  mais 
aussi  dans  les  régions  voisines.  En  effet,  la 
vaste  surface  sur  laquelle  l'invasion  s'étend 
actuellement  est  la  jircuve  ([iie  le  début  de 
celle-ci  remonte  au  moins  à  deux  années, 
peut-être  même  à  plusieurs  ;  rien  ne  démon- 
tre que  l'on  ne  trouvera  pas  d'autres  foyers 
que- ceux  (onstatés  sur  les  deux  rives  de  la 
Gironde. 

Quoi  qu'il  en  soit  de  cette  hypothèse,  on 
doit  se  cuiiNiiincre  partout  que  Ion  n'est  pas 
en  pi^sence  d'une  simple  algarade,  comme 
en  1877,  mais  d'un  danger  réel  et  dont  les 
effets  sont  déjà  trop  manifestes.  Il  imjjorte 
donc  que  l'un  apprenne  à  dislinguer  l'insecte, 
facile  d'ailleurs  à  reconnaître,  à  raison  de  sa 
faille  et  de  celle  de  sa  larve.  C'est  pourquoi 
/lous    n'i>r..<1ni<..i,<    la    description    complète 


de  l'insecte  et  de  ses  mœurs,  qui  a  été  donnée 
naguère  dans  le  Journal  d'Ariricultare  pra- 
tique (numéro  du  2  août  1894,  p.  168),  par 
notre  savant  collaborateur  M.  P.  Lcsne,  as- 
sistant au  Muséum  d'Histoire  naturelle  : 

Le  Doryphore  ou  Chrysomèle  du  Colorado,  de 
son  nom  véritable  Leptinolarsa.  decemlineula,  ap- 
partient à  la  tribu  des  Chry.<omèles  vraies.  Sa 
coloration  est  jaune,  avec  des  taches  noires  sur 
la  tète,  le  corselet,  le  dessous  du  corps  et  les 
pallcîs  ;  cinq  lignes  noires  parallèles  parcourent 
chaque  élylre  dans  sa  longueur.  Sa  taille  est 
d'environ    12    millimètres. 

Dès  qne  la  pomme  de  terre  commence  à  pous- 
ser ses  parties  aériennes,  le  Doryphore  apparaît. 
Il  dépose  ses  œufs  à  la  face  inférieure  des  feuil- 
les, par  groupes  de  3o  à  /jo,  ranjjés  perpendieulai- 
rcment  au  limbe  et  formant  des  plaques  jaune» 
dont  la  couleur  devient  de  plus  en  plus  foncée. 
Une  seule  femelle   pond  environ   i5o  œufs. 

Au  bout  d'une  huitiiine  de  jours,  ces  œufs  éclo- 
S4'nl.  et  les  petites  larves  qui  en  sortent  se  mettent 
h  ron-jer  le  feuillage.  En  quinze  ou  vingt  jours, 
leur    <roissance    est    ordinairement    achevée.   Elle» 


LE  DORYPHORA  DE  LA  POMME  DE.  TERRE 


t 


k¥ 


1  i(<    12  a  16.  —    Le  Dorypiiora  do    a  l'ommc  do  lorre  aux  (liirV'rentes  phases  de  son  exislenoe  :  I,  groupes  d'œufs  ;  2,  larve!  aux 
périodes  successives  de  leur  développement  ;  3,  chrysalide  ;  4,  insecle  pai  fait  ;  i',  insecte  au  vol. 


78 


LE  DORYPHOKA  DE  LA  POMME  DE  Ïl-RRE 


mesurent  i/i  ou  i5  millinièlrcs  de  longueur.  Leur 
coloration  c^l  jaune  orangé  avec  la  lête,  le  dessus 
du  prothorax  <■!  les  pattes  noires  ;  leur  énorme 
abdomen  «'st  marqué  de  taches  noires  sur  ks 
côtés. 

La  nym[)lin<;',  qui  a  lii  u  en  terre,  ne  dure  qiir 
douze  ou  quinze  jours. 

L'adulte  ronge  aussi  les  feuilles  de  la  pomme 
de  terre.  Ses  ailes  rouges  qui,  à  l'état  de  repos, 
sont  reployées  sous  les  élytres,  lui  pcrm<ttenl  il  ■ 
voler  au  loin.  Il  s'accouple  bientôt  et  donne  nais- 
sance à  une  seconde  génération  qui  parcourt  le 
cycle  que  nous  venon?  de  retracer.  Cette  second;- 
génération  se  développe  dans  le  courant  de  juin 
et  est  elle-même  suivie  en  août  d'une  troisième 
génération. 

Les  trois  générations  sont  plus  ou  moins  nette- 
ment distinctes  ;  mais  si  l'on  trouve  des  Dory- 
phores sous  les  divers  états  pendant  toute  la  durée 
de  végétation  de  la  pomme  de  terre,  il  n'est  pas 
moins  vrai  que  les  individus  qui  cherchent  une 
retraite  pour  passer  l'hiver,  sont  les  arrières-pe- 
tils-fils  de  ceux  qui  ont  hiverné  l'année  précé- 
dente. C'est,  en  effet,  à  l'état  adulte  que  le  Dory- 
phore passe  la  mauvaise  saison,  sous  les  pierres, 
sous  la  mousse  ou  sous  les  écorces,  mais  le  plus 
ordinairement  en  terre  à  une  assez  grande 
profondeur,  4o  ou  60  centimètres  environ.  La, 
labours  profonds  de  printemps  en  ramènent  par- 
fois un   granJ   nombre  à  la   surface  du   sol. 

On  coiivoit  qu'avec  une  telle  facilité  de  multi- 
plication, le  Doryphore  puisse  ravager  de  grandes 
surfaces  en  peu  de  temps.  Si  l'on  calcule  qu'une 
seule  femelle  donne  au  moins  naissance  à  une 
centaine  de  nouveaux  indi\idus  qui,  au  bout  de 
chaque  année,  et  grâce  aux  trois  générations  suc- 
cessives, donnent  un  chiffre  d'un  million  de  des- 
cendants, on  s'explique  les  énormes  ravages  de 
cette  espèce  dans  l'.Amérique  du  Nord. 

On  suppose  généralement  que  rimportation 
(lu  Dorypliora  est  due  à  l'importation  cio 
plants  de  pommes  de  terre  ;  mais  là  n'est  pas 
lout  le  danger.  En  1877,  l'insecte  fut  trouve 
à  Brème,  dans  une  cargaison  de  maïs  ;  la 
même  année,  il  parut  avoir  été  apporté  à 
Cologne  dans  des  emballages  de  porc  salé  qui 
furent  jetés  au  fumier.  La  plus  active  sur- 
veillance s'impose  donc  sur  les  sacs  et  sur 
les  matières  végétales  qui  servent  aux  em- 
ballages. 

Il  résulle  d'une  communiralion  du  D*^  Fey- 
taud,  dirccfeur  de  la  Station  entomologique 
de  Hordeaux,  que  les  procédés  de  destruction 
par  les  composés  arsenicaux  sont  employés 
pour  détruire  les  foyers  existants  et  pour  éta- 
blir une  zone  de  proteclion  autour  de  ces 
foyers.  De  lViieri,'ie  avec  laquelle  celle  lutte 
sera  poursuivie  flépendra  le  sucrés  définitif, 
comme  de  la  vigilance  exer<-ée  partout  dépen- 
dra l'arrêt  de  l'invasion. 

Un    certain    nombre    rie    tnesures    ont   été 


adoptées   par    le    ministre    de    lAgriculturc  ; 

nous   les  reproduisons  ci-dessous. 

H.  S. 

I.  —  Loi   du  13  juillet  1922    modifiant    celle 

du  15  juillet  1878  sur  le  Doryphora. 

Art.  i"''.  —  Les  dispositions  de  la  loi  du  lô 
juillet  1878  relatives  aux  mesures  à  prendre  pour 
arrêter  les  progrès  du  Doryphora  sont  appiieables 
aux  plantes  cultivées  autres  que  la  pomme  de  ter- 
re, lorsque  ces  plantes  auront  été,  par  arrêté  du 
ministre  de  l'Agriculture .  rendu  itprès  avis  du 
Comité  des  épiphyties,  déclarées  susceptibles 
d'être  attaquées  par  le  Doryphora. 

Art.  2.  —  Il  est  ouvert  au  minisire  de  l'Agricul- 
ture, en  addition  aux  crédits  alloués  par  la  loi  du 
3i  décembre  1921  et  par  des  lois  spéciales,  au  titre 
du  budget  général  do  l'exercice  i»)i2,  un  crédit 
de  cinq  (  eiil  niil!i.'  francs  (5oo  000  fr.)  pi  ni'  <1<!'- 
penses  de  toute  nature  en  vue  de  l'application 
de  la  loi  du   10  juillet  1878  et  de  la  présente  loi. 

Art.  S.  —  Lorsqu'un  exploitant  aura  fait  régu- 
lièrement la  déclaration  prévue  par  l'article  9  de 
la  loi  du  10  juillet  1878,  une  indemnité  en  1  ap- 
port avec  la  portion  de  récolte  atteinte  qui  aurait 
pu  être  conservée  pourra  lin  être  allouée. 

Art.  \.  —  l.a  loi  du  i5  juillet  1878  est  modifiée 
en  ce  qu'elle  a  de  contraire  à    la   présente   loi. 

II.  Décret  du  13  juillet  1922  interdisant  l'en- 
trée en  France  et  le  transit  des  pommes  de 
terre,  feuilles  et  débris  de  cette  plante  pro- 
venant des  Etats-tJnis  et  du  Canada. 

.1/7.  i^"".  —  Sont  interdits  l'entrée  cl  le  transit 
en  France  des  pommes  de  terre,  feuilles  et  <lébri< 
de  cette  plante  provenant  directement  ou  indirox - 
tement  des  Etals-Unis  et  du  Ciuiaila.  pays  où  l'exis- 
lence  du  Dorypharn  (ti-reiulinenla  du  Colorado  a 
été  constatée. 

Celte  interdiction  s'étend  aux  caisses,  tonneaux, 
sacs  et  autres  objets  d'embaliage  servant  ou  ayant 
servi  à  transporter  les  produits  ci-dessus  mention- 
nés. 

Art.  2.  —  L'inleriliclion  portée  par  l'article  i"' 
ci-dessus  sera  applicable  aux  envois  de  fruits  frais 
et  de  végétaux  autres  que  les  pommes  de  terie. 
feuilles  cl  débris  de  cette  plante,  ainsi  qu'au  ma- 
tériel ayant  servi  à  leur  transport  et  à  leur  em- 
ballage, lorsque  la  présence  du  Doryphora  decem- 
Uneata  aura  été  constatée  sur  lesdits  envois. 

Pour  permettre  l'exécution  de  cette  mesure,  les- 
dits envois  seront  examinés,  à  ce  point  de  vue  spé- 
cial, ii   leiu'  entrée  en  France. 

Art.  3.  — •  Le  ministre  de  l'Ag^rieulture  et  le 
ministre  des  Finances  sont  chargés,  chacun  en  ce 
qui  le  concerne,  de  l'exécution  du  présent  décret. 

III.  Arrêté  du  13  juillet  1922  déclarant  les 
cultures  de  tomates  et  d'aubergines  suscep- 
tibles d'être  attaquées  par  le  Doryphora. 

Art.  E*"'.  —  Les  cultures  de  tomates  et  d'auber- 
pi'tes  sont  ihVlarées  susceptibles  d'être  attaquées 
par  le  Doryphora. 

Art.  2.  —  Le  directem-  de  l'Agriculture  est  char- 
gé de  l'ajipiication  du  présent  arrêté. 


MALADIE  DE  LA  GRAISSE  DU  CIDRE 


79 


IV,  —  Arrêté  du  13  juillet  1922  relatif  aux 
mesures  à  prendre  pour  arrêter  les  progrès 
du  Doryphora. 

Art.  i^"".  —  Dès  que  l'apparition  du  Doryphora 
aura  été  constatée  dans  un  département,  le  préfet 
instituera  immédiatement,  sous  sa  présidence,  un 
Comité  de  défense  composé  du  directeur  des  Ser- 
vices agricoles,  du  directeur  de  la  Station  ento- 
mologiquc  dont  relève  le  département,  de  l'ins- 
pecteur du  Service  phytopathoiogique,  du  prési- 
dent de  l'Office  départemental  agricole  et  de  qua- 
tre notabilités  agricoles.  Ce  Comité  aura  pour  mis- 
sion de  donner  «on  avis  sur  toutes  les  mesures  à 
prendre  dans  le  département  pour  arrêter  la  pro- 
pagation du  Doryphora  et  en  assurer  la  destruc- 
tion. 

Art.  2.  —  Un  arrêté  du  ministre  de  l'Agricul- 
lure  délimitera  les  régions  infectées  ou  contami- 
nées par  le  Doryphora.  Sur  toute  l'étendue  des  dé- 
partements où  sont  situées  les  régions  ainsi  déli- 
mitées, et  des  départements  limitrophes,  les  ex- 
ploitants sont  tenus  de  brûler  sur  place,  immédia- 
tement après  la  récolte,  les  fanes  et  les  pommes 
de  terre  gâtées  ou  de  rebut  laissées  sur  le  sol. 

Art.  3.  —  Un  arrêté  du  ministre  de  l'Agricul- 
ture délimitera  les  zones  de  protection  à  établir 
autour  desdites  régions  infectées  ou  contaminées 
et  les  mesures  à  prendre  pour  y  combattre  la 
propagation  du  Doryphora. 

Art.  4-  —  Les  traitements  de  défense  à  l'arsc- 
niate  de  plomb  devront  être  prescrits  sur  les  cul- 
■tures  infectées  ou  contaminées  par  le  Doryphora, 
aussi  souvent  que  cela  sera  nécessaire,  au  fur  et 
à  césure  de  la  croissance  des  plantes.  Lorsque 
ces  traitements  seroni  reconnus  insuffisants,  le  pré- 
fet, sur  la  proposition  du  Comité  de  défense,  de- 
mandera au  ministre  de  l'Agriculture  l'aulorisu- 
tion  de  prescrire  la  destruction  des  cultures  de 
pommes  de  terre,  de  tomates  et  d'aubergines,  dans 
les  conditions  fixées  par  les  lois  des  i5  juillet  1S78 
et  i3  juillet  1922.  Des  cultures  de  plantes-piège 
pourront  être  prescrites  lorsque  ce  procédé  sera 
reconnu   susceptible  d'éviter  la  dispersion  des  in- 


sectes et  la  création  de  nouveaux  foyers  de  conta- 
mination. 

Art.  5.  —  Dans  lee  départements  oij  sont  situées 
les  régions  envahies  ou  contaminées  par  le  Dory- 
phora, le  ministre  de  l'Agriculture  pourra  mettre 
à  la  disposition  du  directeur  des  Services  -agricoles, 
à  titre  temporaire,  des  professeurs  d'Agriculture 
prélevés  dans  les  services  des  autres  départements, 
et  en  nombre  suffisant  pour  le  suppléer  dans  sa 
tâche,  diriger  sur  place,  conformément  à  ses  ins- 
tructions, les  travaux  de  défense  ou  de  destruc- 
tion, rechercher  l'apparition  de  l'insecte  dans  les 
zones  oîi  l'on  peut  craindre  de  le  rencontrer,  et 
pailieiper  au  service  de  surveillance  chargé  de  dé- 
terminer pendant  l'hiver  les  foyers  où  les  travaux 
de  défense  devront  s'effectuer  dès  le  début  du  prin- 
temps. 

Art.  6.  —  Les  pommes  de  terre,  tomates  et  au- 
bergines, les  feuilles  et  débris  de  ces  plantes  ré- 
coltées dans  les  régions  déclarées,  par  arrêté  du 
ministre  de  l'Agriculture,  infectées  ou  contami- 
nées par  le  Doryphora,  ou  encore  dans  les  zones 
de  protection  prévues  par  l'article  3  du  pi-ésent 
arrêté,  ne  peuvent  être  expédiés  et  transpor- 
tés, de  quelque  manière  que  ce  soit,  à  destination 
des  régions  indemnes. 

Les  objets  énumérés  ci-dessus  et  récoltés  dans 
les  régions  autres  que  celles  visées  au  paragraphe 
précédent  ne  peuvent  plus,  s'ils  ont  été  introduits 
dans  lesdites  régions,  être  réexpédiés  ou  retrans- 
portés, de  quelque  manière  que  ce  soit,  à  destina- 
tion des  régions  indemnes. 

Les  mêmes  interdictions  s'appliquent  également 
aux  caisses,  tonneaux,  sacs  et  autres  objets  d'em- 
ballage ayant  servi  à  transporter  les  produits  ci- 
dessus  visés,  ainsi  qu'aux  fumiers,  composts,  terres 
ou   terreaux. 

Le  matériel  d'emballage  ayant  servi,  dans  les  ré- 
gions visées  au  paragraphe  i®"*  du  présent  article, 
à  transporter  les  pommes  de  terre,  tomates  et  au- 
bergines, du  lieu  de  la  récolte  au  domaine  de 
l'exploitant  ou  au  marché,  sera  nettoyé  et  désin- 
fecté par  lavage  ou  trempage  à  l'eau  bouillante. 

Art.  7.  —  Le  directeur  de  l'Agriculture  est 
chargé  de  l'exécution  du  présent  arrêté. 


MALADIE  DE  LA  GRAISSE  DU  CIDRE 

TRAITEMENT  PAR    LA  TERRE   DESPAGNE 


Parmi  les  divers  traitements  indiqués  pour 
combattre  la  maladie  de  la  graisse  dans  les 
cidres,  il  en  est  un  qui  n'est  signalé  que  par 
M.  Warcollier  dans  son  ouvrage  Poinologie 
et  Cidrerie,  alors  que  plusieurs  chimistes  et 
cidroiogistes  allemands,  les  professeurs  D" 
Nessler,  Barlh,  Beckcr,  Cluss,  Mcissner,  Ja- 
cobsen,  etc.,  le  recommandent  fortement, 
surtout  quand  la  maladie  est  parvenue  à  un 
stado  Irî's  développé  :  c'est  l'emploi  de  la 
Terre  d'Esjwgne.  Et  comme  en  ce  moment; 
si  j'en  juge  par   les   lettres  que  j'ai   reçues. 


il  y  aurait  dans  plusieurs  centres  un  certain 
nombre  de  cidres  contaminés,  et  comme, 
d'autre  part,  M.  Warcollier  n'a  fait  qu'indi- 
quer ce  procédé  sans  entrer  dans  les  détails 
nécessaires  pour  son  exécution,  il  y  a  quel- 
(jue  intérêt  à  ce  que  je  comble  cette  lacune. 
Mais,  pour  mieux  comprendre  le  mode  d'ac- 
tion de  la  terre  d'Espagne  à  l'égard  de  cotte 
maladie,  il  imparle  de  connaître  les  caractè- 
res de  l'une  et  de  l'autre,  je  vais  les  montrer 
succinctement. 

Maladie  dk  la  graisse.  —  Due,  comme  l'a 


80 


MALADIE  DE  LA  GRAISSE  Dr  CIDRE 


montré  M.  Kayser,  à  l'action  de  plusieurs 
microbes  anaérobies  qu'il  a  isolés,  la  mala- 
die 96  caractérise  pratiquement  par  la  pro- 
priété qu'elle  communique  aux  cidres,  tant 
en  fùls  qu'en  bouteilles,  de  devenir  visqueux, 
gras  et  de  filer  comme  de  l'huile  quand  on 
les  verse  dans  un  récipient  quelconque.  Cette 
visco«*ité  résulte  de  la  présence  de  longs  fila- 
ments formés  de  petits  globules  réunis  en 
chaînes  visibles  seulement  au  microscope,  car 
ils  nont  que  1  à  2  millièmes  de  millimètre. 
Us  déterminent  un  mucilage  ou  des  muco- 
sités d/'épaisscur  variable  qu'un  vigoureux 
Itàlonnage  désagrège  et  dont  les  fragments 
se  précipitent  plus  ou  moins  vite  quand  ils 
sont  peu  abondants  ou  restent  lontemps  en 
suspension.  C'est  alors  que  l'addition  de  la 
terre  d'Espagne  intervient  utilement  pour 
favoriser  la  précipitation  de  ces  mucosités  et, 
en  même  temps,  produire  une  clarification 
par  entraînement. 

Terhe  d'Kspagne.  —  Produit  de  décompo- 
sition des  roches  volcaniques,  cette  terre  se 
rapproche,  par  sa  composition,  du  kaolin  et 
appartient,  par  suite,  au  groui)c  des  silicates 
alcalino-terreux.  On  la  trouve  dans  le  com- 
merce en  petits  morceaux  ou  à  l'état  de  ix>u- 
dre,  mais,  à  raison  de  la  propriété  qu'elle 
possède  d'absorber  facilement  toutes  les 
odeurs,  sa  conservation  doit  avoir  lieu  dans 
d'es  récipients  et  des  locaux  qui  en  sont  tota- 
lement dépourvus. 

Il  importe  de  n'opérer  qu'avec  de  la  terre 
d'Espagne  finement  pulvérisée,  neutre  au 
goût  et  à  l'odorat,  purifiée.  Toutefois,  pour 
en  être  plus  certain,  il  est  souvent  prudent 
de  lui  faire  subir  avant  son  emploi  le  traite- 
ment suivant. 

On  la  lave  à  deux  reprises  avec  de  l'eau  po- 
table dans  laquelle  on  l'agite  vivemeni,  puis 
on  l'abandonne  au  re[K)s,  on  laisse  déposer 
et  l'on  décante.  Le  résidu  est  repris  et  lavé 
eiu-ore  une  fois  à  l'eau  distillée  ou  à  l'eau 
bouillie  et  traité  comme  ci-dessus.  En  All<'- 
magne,  on  conseille,  pour  enlever  l'odeur  de 
certains  éichantillons,  de  les  étendre  sur  du 
iwpier  et  de  les  soumettre  assez  longtemps  h 
la  chaleur  d'un  four. 

II  faut  en  prépiirer  une  notable  quantité, 
car  si  la  dose  à  mettre  en  œuvre,  la  plus  gé- 
néralement prescrite  de  l'autre  côté  du  Rhin, 
varie  entre  200  et  500  granmics  par  hectoli- 
tre, elle  peut,  d'après  Bartli  et  Recker,  s'éle- 
ver jusqu'à  im  kilogramme  pour  les  cidres 
devenus  cxcessi\cinent  filants.  Aussi,  pour 
être  renseigne  aj^proximativement  sur  la 
quantité  à  employer,  convient-il  de  faire  un 


essai  sur  le  cidre  en  parlant  de  la  plus  faible 
dose  indiquée. 

Mode  p  essai.  —  Voici  le  procédé  que  je 
conseille  comme  rationnel.  On  prend  sept 
litres  et  l'on  introduit  successivement  dans 
chacun  d'eux  2  gr.,  2  gr.  50,  3  gr.,  3  gr.  50, 
4  gr.,  4  gr.  50  et  5  gr.  de  terre  d'Espagne 
qu'on  a  délayée  peu  à  peu  avec  soin  dans  des 
quantités  croissantes  de  cidre  gras  jusqu'à  ce 
que  le  volume  atteigne  la  base  du  goulot. 
On  colle  snr  chaque  flacon,  aussitôt  terminé, 
une  étiquette  indiquant  la  teneur  de  cette 
terre,  on  agite  vigoureusement  pendant  5  à  6 
minutes  à  deux  reprises  différentes,  à  l'inter- 
valle d'une  heure,  pour  être  bien  sûr  de  l'ho- 
mogénéité du  mélange  et  l'on  abandonne  au 
repos  jusqu'à  ce  que  le  dépôt  se  soit  bien 
rassemblé  au  fond  du  flacon,  ce  qui  deman- 
de un  temps  plus  ou  moins  long  en  raison 
do  la  nature  du  cidre  et  de  la  quantité  de 
terre  contenue. 

Le  dépôt  terminé,  on  examine  les  flacons 
pour  reconnaître  celui  dont  le  liquide  est  de- 
venu le  plus  fluide  et  le  plus  limpide  avec  la 
moindre  dose  de  terre,  et  celle-ci  multipliée 
])our  100  indique  le  jxiids  à  employer  par 
hectolitre.  Est-ce  3  gr.  50 .^  il  en  faut  350  gr. 

Mode  d'emploi.  —  On  ne  doit  opérer  que 
sur  du  cidre  soutiré  de  sa  lie.  Connaissant  le 
poids  de  la  terre  à  employer,  on  le  délaye 
dans  deux  fois  environ  son  poids  de  cidre  et 
on  laisse  quelque  temps  en  contact,  puis  on 
triture  la  pâte  ainsi  formée  avec  une  quantité 
suffisante  de  cidre  jusqu'à  ce  que  l'on  ait 
obtenu  une  bcniillie  claire.  On  la  verse  dans 
le  tonneau  oii  on  la  mélange  exactement  grâ- 
ce à  un  fouettage  énergique  de  8  à  10  minu- 
tes réitéré  à  une  heure  de  distance.  Les  fouet- 
tage.s  peuvent  être  remplacés  par  des  roula- 
ges lorsque  le  volume  du  récipient  le  permet. 

Mode  d'action,  —  Il  est  double,  d'après 
Meissner.  Par  la  dissolution  des  silicates  al- 
calins et  la  mise  en  liberté  de  l'acide  sili- 
ciijue  à  l'étal  de  flocons,  la  terre  d'Espagne 
agit  chimiquement,  bien  qu'à  un  faible  de- 
gré seulement.  Sa  principale  action  repose 
sur  sa  porosité,  en  vertu  de  laquelle  elle  at- 
tire les  mucosités  du  cidre  et  les  entraîne 
av(îc  elle  au  fond  du  tonneau  i>endant  sa 
préiipitati<;n,  qui  a  lieu  de  la  façon  sui- 
vante. Les  gros  grains  de  la  terre  d'Espagne 
se  déposent  d'abord,  puis  la  plus  grande  par- 
tie des  mucosité?  avec  les  légers  flocons  de 
la  terre  et,  finalement,  avec  une  grande  len- 
teur, une  sorte  de  voile  excessivement  fin  ac- 
compagné de?  dernières  parties  du  mucilage. 

Ivorsqu'oii  juge  que   le  dépôt  est  complet. 


CORRESPONDANCE  —  CONSEILS  PRATIQUES 


itl 


ce  qu'on  peut  vérifier  en  prélevant  un  peu 
de  cidre  par  un  trou  de  i'oret  percé  un  peu 
au-dessus  de  la  cannelle,  on  soutire  le  cidre 
dans  un  tonneau  fortement  mêché  et  l'on 
consomme  de  suite,  parce  que  la  maladie 
peut  réapparaître. 

Traitement  complé^nientaire.  —  Comme 
oe  traitement  a  fait  perdre  au  cidre  la  plus 
grande  partie  de  l'acide  carbonique  qu'il  con- 
tenait en  solution,  les  cidrologistes  allemands 
conseillent  toujours  de  l'en  saturer  de  nou- 
veau au  moyen  d'une  addition  d'acide  car- 
bonique liquide,  opération  qu'il  n'est  pas 
plus  difficile  d'effectuer  chez  nous  qu'en  Al- 
lemagne, puisque  le  commerce  nous  livre 
cet  acide  en  tubes  d'acier.  Nos  grandes  ci- 
dreries l'emploient  d'ailleurs  assez  fréquem- 
ment dans  certaines  manipulations  de  la 
cave.  jS.  la  ferme,  il  pourrait  être  produit  plus 
facilement  encore  et,  naturellement,  dans 
tout  cidre  contenant  25  à  30  grammes  de  su- 
cre par  litre,  en  recourant  à  la  refermentation 


par  addition  de  50  grammes  de  levure  de 
grains  par  hectolitre. 

Il  est  à  peine  besoin  de  dire  qu'un  cidre 
gras,  quel  que  soit  le  moyen  employé  pour 
le  restaurer,  ne  peut  être  vendu  sans  exposer 
le  vendeur  à  des  poursuites  en  vertu  de  l'ar- 
ticle 3  du  décret  du  28  juillet  1908. 

DÉSINFECTION  DU  MATÉRIEL.  —  Le  traite- 
ment terminé,  il  faut  avoir  soin,  pour  em- 
pêcher la  propagation  de  la  maladie,  de  dé- 
sinfecter complètement  tout  le  matériel,  ré- 
cipients et  ustensiles,  ayant  été  en  contact 
avec  le  cidre  gras.  On  les  lavera  successive- 
ment :  a)  avec  deux  solutions  à  10  0/0,  l'une 
bouillante  de  cristaux  de  soude,  l'autre  froi- 
de de  bisulfite  de  chaux  ;  b)  avec  de  l'eau  po- 
table en  quantité  suffisante  pour  enlever  tou- 
te trace  de  désinfectant.  On  fera  égoutter 
les  tonneaux  et  on  les  môchcra  fortement. 
Quant  à  toutes  les  eaux  de  lavage,  on  les 
réunira  soigneusement  et  om  les  jettera  dans 
la  fosse  à  purin  ou  à  l'égoût.     A.  Truelle. 


BIBLIOGRAPHIE 


Le  Guide  du  Forestier,  Surveillance  des  forêts 
et  de  In  pèche,  tome  II,  par  Bouquet  de  la 
Grye,  ancien  Conservateur  des  Forêts.  Dou- 
zième édilion  mise  au  point  par  Cli.  Guyot, 
ancien  Directeur  de  l'Ecole  Nationale  des  Eaux 
et  Forêts.  —  i  volume  13  X  i8, 5  de  35o  pages.  A 
la  Librairie  Agricole,  26,  rue  Jacob,  Paris.  — 
Prix  :  cartonné,  <S  francs;  franco,  8  fr.  80. 

Ckît  ouvrage,  qui  est  principalement  destiné  aux 


agents  de  l' Administration  forestière,  peut  être 
aussi  fort  utile  pour  toutes  les  personnes  qui  ox- 
pioitent  les  forêts.  II  comprend  tout  ce  qui  con- 
cerne les  délits  forestiers,  les  délits  de  chasse  ou 
de  pêche,  les  ventes,  les  garde-chasses,  les  garde- 
ventos,  l'intervention  des  préposés  dans  la  sur- 
veillance des  bois  des  particuliers,  l'organisation 
du  corps  forestier  et  des  formules  de  procès-ver- 
baux. Ad.-J.  Ch. 


CORRESPONDANCE  -  CONSEILS  PRATIQUES 


—  i\°  72^2  (Yonne).  —  Dans  une  culture  de 
betteraves  porte-graines,  vous  remarquez  de- 
puis plusieurs  aunées  que  des  betteraves  ne  mon- 
tent pas,  et  le  cas  devient  de  plus  en  plus  fré- 
quent. 

Ce  fait  est  tout  à  fait  exceptionnel  dans  les 
bonnes  cultures,  et  doit  tenir  à  ce  que  la  culture 
des  planchons,  la  première  année,  se  fait  dans  de 
mauvaises  conditions  ;  veillez  à  cette  culture,  à 
ce  que  les  planchons  soient  ensilés,  conservés  le 
collet  intact,  et  enfin  forcez  la  dose  d'acide  phos- 
phorique  dans  le  terrain  où  vous  replantez  vos 
porte-graines.  —  (H.  H.) 

—  M.  F.  X.  M.  (Calvados).  —  Y  a-t-il  incon- 
véniiiil  à  faire  suivre,  ehiiis  un  assolenienl,  une 
avoine  d'hiver  d'une  avoine.. de  printemps.» 

Autant  que  possible,  il  faut  éviter  une  telle 
succession  de  même  plante  sur  le  même  terrain  ; 
si,  pour  diverses  raisons,  qu'il  vous  appartient 
de  Juger,  vous  êtes  obligé  de  le  faire,  ayez  soin 
de  déchaumcr  après  l'avoine  d'hiver,  de  labourer 
avant  l'hiver  et  de  donner  à  votre  sol  des  engrais. 


par    exemple,    4oo    kilogr.    de   superphosphate    et' 
i5o  kilogr.  de  nitrate  à  l'hectare.  —  (II.  11.) 

—  M.  P.  R.  (Aisne).  —  Nous  pensons  que  votre 
échec  dans  la  fabrication  du  beurre  tient  à  une 
insuffisance  d'acidité  ;  car  c'est  le  seul  facteur 
dont  vous  ne  nous  parlez  pas.  Voyez  de  quelle 
façon  on  prend  l'acidité  de  la  crème  par  le  pro- 
cédé Dornic,  dans  le  livre  de  Pouriau-Anunann 
(Librairie  agricole,  26,  rue  Jacob),  ou  dans  le 
livre  de  Lindet  (Gauthier- Villars,  55,  quai  des 
Grands-Augustins).  Nous  vous  engageons  à  vous 
abonner  au  journal  Le  Lait  (2,  quai  Chauveau,  à 
Lyon),  pour  être  au  courant  de  toutes  les  ques- 
tions de  l'industrie  laitière.  —  (L.  L.) 

—  N°  G271  (Ain).  —  1°  Vous  avez  l'habitude 
de  répandre  sur  vos  prairies  du  lizier,  c'est-à-dire 
le  mélange  de  purin  et  de  bouses  de  vaches,  étcn- 
<iu  d'eau,  et  vous  avez  obtenu  de  très  bons  résul- 
tats ;  vous  pourriez  toutefois  augmenter  encore 
l'efficacité  de  cet  épandage  de  purin  en  donnant  à 
vos  prairies  5oo  kilogr.  de  scories  par  hectare. 

2°  Sous  votre  climat,  après  colza,  pour  obtenir 


^■i  LA  SEMAINE  AIETÉOUOLOGIOLI': 

(lu    fourraj,'c   \cit   de   buiiiio    Ikuic   au   priiilcinps, 
\(»us   poiiiri<,z   semer,  eu   aoùl-septenibre.   du  trc 


jle  incarnai  ou,  en  septembre  début  iroclobre, 
des  vesces  (riiiver,  ou  encore  simplement  du  seigle 
ou  orge  d'hiver.  —  (H.  H.) 

\/.  n,  S.  (Dordogne).  —  Nous  ne  eonnaissons 

pa>  de  modèle  réellement  pratique  de  machine 
à  traire  fonetionnant  à  la  main  ;  des  essais,  non 
eoiilrôlés  officiellement,  il  est  vrai,  ont  montre 
qu'avec  ces  machines,  il  fallait  environ  deux  fois 
plus  de  temps  que  pour  effectuer  la  traite  d'une 
vaclie  par  les  procédés  manuels  ordinaires  ;  le 
seul  avantage  serait  de  dispenser  la  personne 
chargée  de  l'opération  de  posséder  l'habileté  pro- 
fe-sionncUc  indispensable  pour  bien  effectuer  la 
traite  à  fond,  tout  en  faisant  remarquer  qu'une 
machine  quelconque  à  traire  exige  toujours  qu'on 
termine  la  traite  par  quelques  manoeuvres  ma- 
nnelle^.  —  (M.  R.) 

—  M.  A.  B.  {Aisne).  —  Vous  désignez  sous  le 
iium  de  séné  vraisemblablement  les  sanves,  par- 
fois dénommées  aussi  sennevé. 

{'.<■<  plantes,  nuisibles  par  leur  multii)liralioii  exa- 
gérée et  leur  vigueur  (6  ooo  graines  par  pie<l),  pro- 
voquent l'étouffcment  des  céréales  plus  délicates. 
&2  sont  des  Crucifères  qui  ne  eoiitribuenl  nulle- 
ment à  l'enrichissement  du  sol.  Comme  toutes  les 
plantes  de  cette  famille,  elles  s'emparent  facile- 
ment des  éléments  nutritifs,  même  peu  assimila- 
bles. Par  enfouissage  au  moment  de  leur  complet 
développement,  elles  restituent  les  éléments  sous 
une  forme  plus  profitable  aux  autres  plantes  (cé- 
réale<i.  d'où   la  pratique   des  engrai*  verts  à  base 


lie  Cl  ucilères.  Mais  dans  le  cas  pai  ticulier  des  san- 
ves, vous  n'arriverez  qu'à  empoisonner  votre  terre, 
c^r  il  sera  impossible  de  ne  pas  enfouir  des  mil- 
iions  de  graines  dures  qui  se  développeront  au 
l)rintemps  et  même  les  années  suivantes. 

Profite  z,  au  contraire,  des  jachères  pour  détruire 
hs  sanves,  soit  par  les  façons  cullurales,  soit  même 
pa.'  traitements  chimiques. 

Comme  engrais  verts,  semez  plutôt  des  Léguni'- 
ni'U'<;  s  :  lupin,  vesce,  pois,  etc.  —  (M.  S.) 

—  M.  P.  H.  (.4 in).  —  Tous  les  renseignements 
que  vous  demandez  sont  détaillés  dans  l'ouvrage 
de  M.  Ringelmann  :  Aménagement  des  Fumifis 
cl  des  Purins,  à  la  Librairie  agricole  de  la  Maison 
rustique,  aG,  rue  Jacob,  à  Paris.  —  Une  vache 
laitière  fournit,  au  plus,  de  7  à  9  litres  d'urine 
par  jour,  dont  la  totalité  ne  passe  pas  à  la  citerne, 
car  une  très  grande  partie  est  absorbée  par  les 
litières.  En  évaluant  à  la  moitié  la  quantité  de  pu- 
rin qui  passe  à  la  citerne,  on  voit  que  les  45  va- 
ches peuvent  fournir  au  plus  200  litres  d'urine 
par  jour  à  la  citerne  à  purin  ;  cette  "dernière 
devant  être  vidée  tous  les  20  à  25  jours,  devra 
avoir  une  capacité  de  5  mètres  cubes,  soit  i  m.  60 
de  profondeur  (pour  laisser  o  m.  10  de  revanche) 
et,  comme  surface,  i  m.  5o  sur  2  m.  de  long.  — 
(M.  R.) 

—  M.  I).  (Mrvre).  —  Vous  trouverez  des  char- 
rues rigoleuses  à  la  maison  Bajac,  à  LiancourI 
(Oise).  Les  petits  modèles  de  ces  machines  p<'u- 
venl  ouvrir,  eu  un  ou  deux  passages,  des  rigole*; 
de  I)  ni.  .'v  )  d'oin  l'rtiire  et  de  o  m.  35  à  o  m.  'ii' 
de  piofundeui'.  —  (M.  R.) 


LA  SEMAINE  MÉTÉOROLOGIQUE 

Seinaine  du  9  au  Ib  juillet  1922  {OBSERVA  TOIRE  DU  PARC  S  [LW-MA  UR) 


JOURS 

ET    DATES 

7-.   ^ 

0  r- 

X. 

2 

TEMl'Ét 

ÎATLKK 

S" 

Écart 
sur 
la  nor- 
male 

Vent 

5 
c    5 

1  !| 

HEMAKUIKS   DIVERSES 

tnillim. 

heures 

niilliin. 

' 

Dim...       '.»  juillet 

702  5 

10"() 

1902 

H'-C 

-   306 

SO 

6  0 

0.3 

Nuageii.x,  pluie  à  iO  heures. 

Lundi..     10    — 

7C6  3 

11  0 

19.1 

14  S 

—  :!.  l 

var. 

1  li 

■■ 

Tt  mps  cmncri. 

Mardi.       Il     — 

76-.. 1 

11.1 

18.4 

15.3 

—  2  9 

M-: 

8.1 

•■ 

Hosée,  temps  couvert. 

Mercredi  12    — 

TG6.6 

11.8 

20.0 

15  9 

-  2  4 

N 

7.U 

n 

Rosée,  couvert  le  matin,  beau 

Jeudi.,     l.i     — 

762.8 

11    1 

22.6 

i:.i 

-  1.2 

varia. 

4  3 

» 

[le  soir. 
T.  mps  nuagi  ux. 

Vendredi  14    — 

756.2 

13.1 

l!i  7 

15.5 

-  2.8 

S 

0.3 

lu  1 

Teiii[)S   couvert,  plnifl   de   16  li. 

Samedi.   15    — 

755.5 

10.1 

19.0 

14.7 

-  3.7 

0 

7.(1 

0.2 

|à  18  tifures. 
Pluie  la  nuit,   temps    luogeu.x 

Moyenne?  cl  loLaut . . 

762..') 

11.3 

19.7 

15.1 

.. 

.. 

.-«i.r. 

10.6 

Pluie  depuis  le  \'^  lauvier: 

Écarts  sur  t&  normale 

—  0.2 

-  1.5 

—  4.9 

-2.9 

» 

» 

Mil. 7 
■  lui  lliiMi 

•• 

En  1922   .SSOmm 

Normale    ...     300 

lîEVUE    COMMERCIALE 


b3 


RKVUE  COMMERCIALE 


Situation  agi'icole.  —  Le  temps  reste  froid  pour 
la  saison  ;  les  ondées  ont  été  plus  ou  moins  nom- 
breuses et  plus  ou  moins  copieuses.  A  la  suite  des 
pluies  d'orage,  nombre  de  champs  de  céréales  sont 
versés  ;  la  rentrée  des  fourrages  n'a  pu  toujours 
être  faite  dans  de  bonnes  conditions. 

La  prolongation  du  régime  froid  et  plus  ou 
moins  humide  a  relardé  la  végétation  ;  la  moisson 
•du  blé  est  peu  avancée  dans  le  Midi.  Les  orges  et 
les  escourgeons  donneront  une  meilleure  récolle 
que  l'an  dernier  ;  la  récolte  de  seigle  est,  en  gé- 
néral, salisfaisnntc.  Dans  l'Ouest,  les  sarrasins  ont 
tmc  belle  apparence. 

Sur  quelques  pointis,  le  vignoble  est  attaqué  par 
le  Black- rot. 

Blés.  —  Dans  les  diverses  régions,  les  offres  de 
blé  sont  très  modérées  ;  les  cours  accusent  de  la 
fermeté.  On  cote,  aux  loo  kilogr.  départ  sur  les 
juarchés  des  départements  :  79  à  80  fr.  à  Angers, 
Se  fr.  à  Angoulèmc,  78,25  à  78,60  à  AIbi  ;  76  à  76 
francs  à  Auch,  77,60  à  Arras,  78  à  79  fr.  à  Blois, 

79  à  80  fr.   à   Bourges,   79  à  80  fr.  à  Bar-lc-Duc, 

80  fr.  à  Beauvais,  78  fr.  à  Besançon,  78  à  79  fr.  à 
Blois,  78  à  79  fr.  à  Brienon,  74  à  79  fr.  à  Avi- 
gnon, 76,60  à  78  fr.  à  Chàleauroux,  76  à  80  fr. 
à  Clermont-Ferrand,  79  à  80  fr.  à  Chartres,  78  fr. 
à  Caen,  80  fr.  à  Chàlons-sur-Marne,  78  à  80  fr.  à 
Dijon,  80  à  81  fr.  à  Evreux,  78  à  78,60  à  Laon, 
Si  fr.  à  La  Rochelle,  77  à  78  fr.  à  Laval,  77  à  78 
francs  à  Lille,  78  fr.  au  Mans,  80  fr.  à  Mâcon,  78 

>francs  à  Nanies,  78  à  80  fr.  à  Neve.s,  78  fr.  à  Niort 
78  à  80  fr.  à  Nîmes,  76  à  76  fr.  à  Quimpcr,  77  fr. 
à  Renne-s,  79  à  80  fr.  à  Rouen,  76  fr.  à  Saint- 
Brieuc,  82  à  83  fr.  à  Strasbourg,  80  fr.  à  Tours,  80 
francs  à  Troycs,   76,60  à  78,60  à  Toulouse. 

A  la  Bourse  de  Commerce  de  Paris  nouvelle 
hausse  de  i  franc  ;  la  cote  du  blé,  au  marché  ré- 
glementé, a  été  établie  de  82,60  à  82,76  les  100 
kilogr.  Les  transactions  de  la  meunerie  ont  eu 
lieu  à  des  prix  en  hausse  de  5o  centimes.  Aux 
100  kilogr.  départ,  on  a  vendu  les  blés  du  Cher, 
de  l'Allier,  de  !a  Nièvre  79  à  79,60  ;  de  l'Yonne 
et  de  la  Côte-d'Or  78,60  à  80  fr.  ;  de  l'Aube  et  de 
Seine-et-Marne  80  à  81  fr.  ;  du  Loiret  et  de  l'Eure- 
et-Loir  78,76  à  79,60  ;  du  Nord  79  à  80  francs. 

Les  cours  des  blés  exotiques  sont  très  fermes  et 
varient  de  6/j  à  67,26  les  100  kilogr.  ports  de  Fran. 
ce,  droit  de  douane  de  i4  fr.  non  compris. 

La  hausse  a  fnit  de  nouveaux  progrès  sur  les 
marchés  américains,  où  l'on  cote,  en  tenant  comp- 
te du  change  :  60,70  à  New-York,  64,17  à  Chi- 
cago, 62,74  à  Buenos-.\yres. 

Farines.  —  Il  faut  noter  une  hausse  de  i  fr.  , 
on  paie  maintenant  les  belles  farines  de  96  à  100 
francs  les  100  kilogr.  départ  du  moulin.  La  livrai- 
son aux  boulangers  de  Paris  a  lieu  de  io5  à  107 
francs  le  quintal   rendu. 

Sons.  —  Les  cours  restent  soulenus.  On  paie  les 
gros  sons  disponibles  36  à  37  fr.  aux  environs  de 
Paris  ;  43  à  44  fr.  en  Alsace  ;  38  à  \o  fr.  dans 
rE«t  ;  les  recoupettes  34  à  36  fr. 

Seigles.  —  Affaires  calmes  ;  les  détenteurs  de 
vieux  seigles  demandent  5o  francs,  mais  les  ache- 
teurs font  des  offn.'S  au-dessous  de  ce  prix. 

Avoines.  —  Les  offres  ont  pris  un  peu  plus 
d'importance  et  les  prix  pratiqués  la  semaine  der- 


nière se  maintiennent.  Aux  100  kilogr.  départ,  on 
cote  :  les  avoines  grises  d'hiver  du  Poitou  70  à 
72  fr.  ;  les  noires  du  Cenlre  67  à  68  fr.  ;  les  grises 
de  Brie  et  de  Bcauce  66  à  67  fr.  ;  les  blanches  et 
jaunes  du  Nord  65  <à  66, 5o.  En  avoines  grises  nou- 
velles de  Brie  et  de  Bcauee,  livrables  septembre, 
on  cote  50  à  07  fr.  le  quintal  départ. 

Aux  100  kilogr.  ports  de  France,  on  vend  : 
avoine  noire  de  Suède  69,60  ;  avoine  d'Améri- 
que 66  à  67  francs. 

Orges.  —  Les  affaires  sont  peu  nombreuses  par 
suite  :1e  l'épuisement  des  disponibilités  ;  elles  se 
traitent  à  des  prix  sans  changement.  Aux  loo  ki- 
logr. départ,  on  cote  :  orges  de  la  Mayenne  et  de 
la  Sarlhe  62  à  63  fr.  d\i  Cantal  et  du  Puy-de-Dô- 
me 66,60  à  67  fr.  ;  de  l'Aube  et  de  Seine-et-Marne 
66  à  66  fr.  ;  de  l'Ouest  62  fr.  En  orges  nouvelles, 
on  traite  de  63  à  64  fr.  le  quintal  départ.  Les  es- 
courgeons nouveaux,  livrables  en  août,  se  paient 
de  58  ià  58, 5o  les  100  kilogr. 

Fourrages.  —  Au  marché  de  La  Chapelle,  les 
fourrages  nouveaux  ont  été  payés  de  160  à  200  fr. 
les  100  bottes.  Les  fourrages  vieux  ont  été  cotés 
comme  suit,  par  100  bottes  de  5  kilogr.,  rendues 
à  Paris,  domicile  de  l'acheicur,  dioit  d'entrée  et 
frais  de  camionnage  compris  :  luzerne  260  à  280 
francs  ;  regain  24o  à  270  fr.   ;  foin  210  à  260  fr. 

Dans  les  départements,  on  cote  aux  100  kilogr. 
sur  vagon  départ  :  foin  nouveau  de  Vaucluse  27 
à  29  fr.  ;  des  Hautes-Alpes  3o  à  32  fr.  ;  du  Doubs 
28  à  3o  fr.  ;  luzerne  28  à  3i  francs. 

Pailles.  —  Demande  active  en  paille  de  blé  dont 
les  cours  sont  en  hausse  de  5  francs.  Au  marché 
de  La  Chapelle,  on  a  payé  aux  100  bottes  de  5  ki- 
longr.  rendues  à  Paris,  domicile  de  l'acheteur, 
droit  d'entrée  et  frais  de  camionnage  compris  : 
paille  de  blé  110  à  126  fr.  ;  paille  d'avoine  90  à 
io5  fr.  ;  paille  de  seigle  no  à  i3o  francs. 

Bétail.  —  Au  marché  de  La  Villette  du  lundi 
17  juillet,  le  temps  froid  cl  l'offre  modérée  ont 
favorisé  la  vente  de  toutes  les  catégories  d'ani- 
maux. 

Prix  fermement  tenus  sur  le  gros  bétail.  On  a 
payé  au  demi-kilogramme  net  :  les  bœufs  de 
rdrne,  du  Calvados,  de  la  Seine-Inférieure  3, 20 
à  3,26  ;  de  la  Haute-Vienne  3,3o  à  3,4o  ;  de  l'Al- 
lier, de  la  Nièvre,  de  Saône-et-Loire,  3,i5  <à  3,4o  ; 
du  Cantal  2,76  à  3  fr.  ;  de  Maine-et-Loire  et  de 
la  Loire-Inférieure  2,70  à  3  fr.  ;  de  la  Vendée 
2,26  à  2,80  ;  les  génisses  3.35  à  3,4o  ;  les  bons 
taureaux  2  à  2,60. 

Cours  soutenus  sur  les  veaux,  vendus  comme 
«uit  au  demi-kilogramme  net  :  veaux  d'Eure-et- 
Loir,  Seine-et-Marne,  Scinc-et-Oisc,  Loiret,  Yonne 
3,76  à  4,16  ;  de  l'Aube  et  de  la  Marne  3.76  à 
4,4o  ;  de  Maine-et-Loire  3,5o  à  3,90  ;  d'Indre-et- 
Loire  3,76  à  4,26  ;  de  la  Sarthe  3,25  à  3,76  ;  de 
l'Ouest  3  à  3,5o. 

Vente  facile  et  prix  très  fermes  pour  les  mou- 
lons. On  a  coté  :  agneaux  6  fr.  ;  moutons  de  l'Al- 
lier, du  Cher,  de  la  Nièvre  6,70  à  6,96  ;  métis 
4.26  à  4,76  ;  moulons  du  Midi  3,8o  à  4, 60  ;  brebis 
du  Midi  3  à  4» 20. 

Hausse  (le  6  centimes  par  demi-kilogramme  vif 
sur  les  percs.  On  a  payé  les  porcs  gras  2,60  à 
2,76  ;  les  coches  1,96  à  2,35. 


84 


HEVUE  COMMERCIALK 


Marché  du  jeudi  13  juillet 

Enlri^es  directes 
aux  abaUoirs_  l<(^servos 

Amenés        Li  Vill.        Vaug.        I>a  Vill.        Vaug. 
lôies  lôlcs  t<!les        ■  lîles  tôles 

Bœufs 1  •')<•'>  1 

Vaches...          ^2d\        2-7  117  r,86        105 
Taureaux.          288  '    ■ 

Veaux.   ..         1  742      1  239  321  464        247 

Moutons..        4  2;7      3  459  123".  1750        39o 

Porcs 2  2al       1  055  1117  200        470 

Prix  inaxima  du  kilogramme  _ 

Au  poids  iiel Au  poids  vif 

l"f|ual.      2«  f|iial.  3' quai.  Cnx  extrêmes 

Bœufs '1.40  5.50  4.10  1.2ià4.08 

Vaches 6.20  5.10  3.80  1.25      4. OS 

Taureaux...  4.70  4.10  3  80  1.25      3    » 

Veaux 7.40  6  40  5.20  1.5')      5.16 

Moutons....  11.50  8.30  7.70  2.74      5.81 

Porcs 8     .'  7.86  7.42  3.70      5.70 

Marché  du  lundi  \1  juillet 

Entrées  directes 
a>ix  abattoirs Réserves 

Amenés  La  Vill.       Vaug.     La  Vill.      Vaug 

lAlcs                 tôles           tôles  tôles           tôles 
Bœufs....        2  '.159  ) 

Vaches...        1  066  (           83        174  622         200 
Taureaux.            378  ) 

Veaux....        2  700          1299    2  312  320           95 

Moutons..       12  006         4  041    2  312  1850         805 

Porcs....        3  256          1009     1261  610          420 

f'rix  maxima  du  kilogramme 

Au  poids  nei Au  poids  vif 

f'  quai,      i'  quai.     3«  quai.  Prix  exirômes. 

Bœufs 6.60  5.76  4  50  1  40  à  4  20 

Vaches 6  40  5.40  4.20  1.40  à  4.20 

Taureaux...  5     ■>  4  60  4.20  1.40      3.18 

Veaux 7.80  6  80  5.50  150      5.22 

Moulons....  1.16')  9.20  8     »  2  88      5  41 

Porcs 8.11  8     »  7.72  4.30      5.80 

Dans  les  départements,  on  cote  : 

Bordeaux,    par    kilogramme    poids  vif    :    veaux" 

3  à  4  ff.  ;  moulons  3  à  4  fi'-   ;  porcs  4,4o  à  5, 20. 
Dijon,  par  kilogramme  poids  vif  :  veaux  3,4o  à 

4  fr.  ;  porcs.  4)8o  à  5,-.iO  ;  par  kilogr.  net  :  mou- 
tons 7,5o  à  10  francs. 

Cholet,  par  kilogramme  poids  vif  :  bœufs  1,90  à 
a,6o  ;  vaches  1,80  à  j.So  ;  porcs  4,5o  ;  veaux  4  fr. 

Gournay,  par  kilogramme  poids  vif  :  porcs  5,4o 
à  5,60  ;  vaclu!s  3  à  3, 10  ;  par  kilogr.  net,  veaux 
6  à  8  francs. 

Lyon-Vaise,  par  kilogramme  poids  vif  :  bœufs 
a, 20  à  3,70  ;  veaux  4  ■>  4.90  ;  par  kilogr.  nel, 
moutons  8  à  9  francs. 

Marseille,  par  kilogramme  poids  net  :  bœufs  4 
à  5,5o  ;  vaches  3,5o  à  5,25  ;  moutons  6^7  fr.  ; 
par  kilogr.  vif,  porcs  4,5o  à  4.75. 

l\'an<:y,  par  kilogramme  poids  vif  :  veaux  3,8o 
à  4i5o  ;  porcs  5,3o  à  5,f)o  ;  par  kilogr.  net,  bœufs 

5  îi  6.20  ;  moulons  6  Ji  g.So. 

Nantes,  par  kilogramme  poids  vif  :  ba-ufs  2,4n 
à  2.80  ;  vache»  y.fio  h  2.8n  ;  veaux  8,90  à  4.4o  ; 
mouloii<  4,25  à   '1.75. 

Bétail  de  trait  et  d'élevage.  —  A  Gournay,  on 
vend,  h  la  pièce,  les  vaches  normandes  pleines  ou 
h  lail.  âo  i..^oo  à  2.000  francs. 

A  Villers-Bocage,  on  vend  h  la  pièce  •.•veaux  de 

laîl    d.'    S     j.nir-    THn    -,     18,,    fi-       ;     nr.'.niospc    (\f     ipi    >\     18 


mois   700    à    i.i5o   fr.    ;  vaches    laitières    i.ooo   à 
3.000  francs. 

Suifs.  —  A  la  Bourse  de  Commerce  de  Paris,  la 
cote  officielle  du  suif  frais  fondu  a  été  éUiblie  à 
i85  fr.   les   100  kilOgr. 

Vins  et  eaux-de-vie.  —  Les  transactions  ont  lieu 
à  des  prL\  faiblement  tenus.  Sur  les  marchés  du 
Midi,  on  cote  à  l'hectolitre  nu,  les  vins  rouges  : 
io5  à  iib  fr.  à  iMontpellier,  io5  à  i25  fr.  à  Nar- 
bonnc,  iio  à  126  fr.  à  Nîmes,  io4  à  120  fr.  à 
Béziers,  io5  à  118  fr.  à  Cette. 

Dans  rindre-el-Loire,  les  vins  ordinaires  sont  co- 
tés de  120  à  125  fr.  ;  dans  la  Vienne,  les  vin» 
blancs  ii5  à  120  fr.  ;  en  Loir-et-Cher,  les  vint 
blancs  ii5  fr.   l'hectolitre. 

En  Vaucluse,  on  paie  à  Orange  :  vins  rouge*  120 
à  i3o  fr.  l'hectolitre  ;  à  Nice,  vins  rouges  i4o  à 
i5o  fr.  ;  vins  blancs  i5o  à  iG5  fr.  ;  dans  la  Drô- 
mc,  à  Valence,  on  vend  de  ii4  à  i3o  fr.  l'hecto- 
litre. 

Les  eaux-dc-vie  des  Charentes  valent  de  700  à 
760  fr.  ;  l'eau-de-vic  de  vin  à  52°,  Sgo  fr.  à  Bé- 
ziers, 4oo  fr.  à  Montpellier.  A  Strasbourg,  on  vend 
à  l'hectolitre  :  kirsch  i.3oo  fr.  ;  eau-de-vie  de 
questch  760  fr.  ;  marc  d'Alsace  55o  à  600  fr. 

Cidres  et  fruits  à  cidre.  —  Les  cours  dos  cidre* 
sont  fermes  en  Normandie  et  en  Bretagne.  Dana 
le  premier  de  ces  pays,  les  cidres  de  4°5  à  5  de- 
grés valent  de  42  à  48  fr.  l'hectolitre  à  la  pro- 
priété. 

Dans  rille-et-Vilainc,  les  pommes  à  cidre  de  la 
prochaine  récolte  valent  220  fr.  les  i.ooo  kilogr. 

Laines.  —  Le  Syndicat  lainier  de  l'Eure  a  pro- 
cédé, le  3o  juin  dernier,  à  la  troisième  vente  pu- 
blique de  laines,  comprenant  environ  7.000  toi- 
sons. 

L'adjudication  est  restée  sans  résultat,  les  pro- 
ducteurs n'ayant  pas  accepté  les  prix,  variant  de 
3,i5  à  4  fi'.  le  kilogr.  qui  leur  étaient  offerts,  le» 
considérant  comme  manifestement  insuffisants. 

Celte  opinion  s'est  trouvée  confirmée  par  la 
vente  qui  a  été  faite  ultérieurement  aux  prix 
moyens  de  5  fr.  o5  le  kilogr.  pour  les  toisons  et 
5  fr.   35  pour  la  laine  d'agneaux. 

On  paie  au  kilogr.  les  laines  en  suint  :  4,70  à 
4,80  à  Bourges,  4  à  4, 00  à  Scmur,  3,25  5  3,5o  à 
Sisteron,  4,5o  à  4, 60  à  Châteauroux,  4,5o  à  Dreux, 
4,20  à  4.5o  dans  la  Drômc  . 

Cocons.  —  La  qualité  des  cocons,  assez  médio- 
cre au  début,  s'est  améliorée  ;  le  rendement  c«t 
faible  et  à  la  faveur  de  la  concurrence  que  se  sont 
faite  certains  acheteurs,  les  prix  au  kilogr.  ont 
atteint  jusqu'à  17  et  18  fr.   sur  certains  marchés. 

On  a  vendu  sur  les  derniers  marchés  :  Ardèche 
16, 5o  à  16.80  ;  Drôme  16,75  à  17,50  ;  Vauclu*c 
17  à  17,60. 

Sucres.  —  A  la  Bourse  de  Commerce  de  Paris. 
le  sucre  blanc  n°  3  est  coté  189  fr.  les  100  ki- 
logrammes. Noiivclle  hausse  de  4  francs. 

Pommes  de  terre  et  fécules.  —  L<\  baisse  s'eat 
aceentiiéc.  Dans  l'Ouest,  on  demande  35  fr.  et  au- 
tour de  Paris  38  fr.  des  100  kilogr.  pour  la  Hai- 
naul.  Aux  TIalles  Centrales  de  Paris,  on  vend  aux 
ion  kilogr.  :  pommes  de  terre  de  Cherbourg,  de 
Paimpol  et  de  Saint-Malo  4o  h  45  fr.  ;  de  la  ré- 
gion parisienne  45  ^  60  fr. 

B.   DunAND. 


Le  Gih'nnI  :  P.   Davy. 


Tinp.   \.  DWY  et  FTT.S  Aîné.  5o,  r.  Madame.  Pari» 


CHRONtQUE  AGRICOLE 


85 


CHRONIQUE  AGRICOLE 


Premiers  aperçus  sur  la  moisson.  —  A  propos  de  la  récolte  du  blé  en  France.  —  Discours  du  ministre 
de  l'Agriculture  au  concours  du  Comice  de  Seiue-et-Oise.  —  Appréciations  de  l'Institut  interna- 
tional d'Agriculture  sur  les  premières  évaluations. —  Vingtième  Congrès  de  l'Union  des  Syndicats 
agricoles  des  Alpes  et  de  Provence.  —  Congrès  de  la  Fédération  des  Associations  agricoles  du 
Ceiitie.  —  Vœux  adoptés.  — Evaluations  sur  la  situation  des  principales  cultures  de  printemps.  — 
Hommage  rendu  à  M.  Méline.  —  Sorties  des  vins  jusqu'au  3o  juin.  —  Surtaxes  sur  les  vins  de 
liqueurs  et  les  mistelles.  —  La  production  de  l'alcool  du  i»""  octobre  à  la  fin  du  mois  de  juin.  — 
Le  concours  national  de  ponte  aux  Vaulx-de-Cernay.  —  Organisation  d'un  troisième  concours.  — 
—  Prochaines  expositions  d'Aviculture.  —  Déclin  de  la  fièvre  aphteuse  en  Grande-Bretagne.  — 
Applications  de  l'énergie  électrique  aux  travaux  agricoles  en  Seine-et-Marne.  —  Inaugui'ation 
d'un  monument  à  l'Ecole  nationale  des  Eaux  et  Forêts.  —  Nomination  de  professeurs  d'Agricul- 
ture. —  Prochain  concours  spécial  de  la  race  bovine  Maine-Anjou.  —  Examens  d'admission  aux 
Ecoles  d'Agriculture  Mathieu  de  Dombasle,  de  Ghàtillon-sur-Seine,  de  Beaune,  du  Paraclet,  de 
Clion. 


La  moisson. 

La  moisson  bat  son  plein.  Achevée  dans  la 
région  méridionale,  elle  se  poursuit  réguliè- 
rement dans  les  autres  régions.  Quant  aux  ré- 
sultats, il  est  évidemment  trop  tôt  pour  don- 
ner une  évaluation  quelque  peu  autorisée, 
mais  il  est  permis  de  dégager  les  apprécia- 
tions qui  résultent  des  impressions  recueil- 
lies de  divers  côtés. 

De  vives  appréhensions  se  mianif estent  en 
ce  qui  concerne  la  récolte  du  blé.  Depuis  des 
■mois,  nous  avons  prévu  que  cette  récolte  se- 
rait déficitaire  ;  ces  prévisions  se  traduisent 
par  des  faits  précis.  Le  déficit  est  dû  à  di- 
verses causes.  C'est  d'abord  la  diminution 
des  surfaces  emblavées,  constatée  dès  ITiîver 
dernier,  et  qui  n'a  pas  pu  être  récupérée  au 
printemps.  Ce  sont  encore  les  caractères  tout 
à  fait  irréguliers  des  saisons  ;  cette  irrégula 
rite  s'est  accentuée  de  mois  en  mois  jusqu'au 
milieu  de  juillet,  si  bien  que  la  maturité  s'est 
poursuivie  dans  des  conditions  anormales. 
Nous  ne  connaissons  pas,  et  on  ne  nous  a  si- 
gnalé aucune  culture  dans  laquelle  on  puisse 
espérer  le  même  rendement  que  l'année  pré- 
cédente ;  par  contre,  dans  certaines  régions, 
ce  readement  est  franchement  médiocre.  Il 
faut  attcadrc  quelques  semaines  pour  avoir 
des  précisions  sur  lesquelles  on  puisse  étayer 
une  appréciation   définitive. 

Au  concours  du  Comice  agricole  de  Seine- 
et-Oise,  tenu  à  la  Ferté-Alais  le  16  juillet, 
M.  Henry  Chéron,  ministre  de  l'Agriculture, 
a  parle  du  problème  du  blé  en  ces  termes   : 

La  France  doit  arriver  à  produire  son  pain.  Si 
nous  le  vnuloQs,  nous  remporterons  celU:  victoire 
nécessaire  de  bi  pn«.  Poui'  cela,  il  faudrait  ré- 
colter ()4  millions  de  quintaux  de  froment,  dont 
8^.   millions  pour  la  consommation. 

Avec  5  5oo  ooo  hectares  de  superficie  embla- 
vée et  un  rendement  moyen  de  i6  quintaux  à 
l'hectare,  nous  atteindrions  le  but.  Nous  savons 
qu'une  telle  production  est  conditionnée  par  une 
politique  des  engrais,  énergiquement  conduite  en 
29  Juillet  1922    —  N»  30 


faveur  de  l'Agriculture.  11  faut  aborder  résolu- 
ment cette  politique. 

Avec  nos  cultivateurs,  s'ils  le  veulent  bien, 
nous  établirons  un  programme  à  faire  dans  cha- 
que département.  Nous  organiserons  une  véritable 
campagne  du  blé.  Le  jour  où  elle  aura  porté  ses 
fruits,  tous  les  problèmes  économiques  et  finan- 
ciers de  l'heure  présente  seront  bien  près,  du 
moins  pour  ce  qui  dépend  de  nous,  d'avoir  reçu 
leur   solution'. 

C'est  l'Agriculture  qui  sauvera  la  France.  Elle 
a  gagné  sa  cause  devant  le  Parlement.  Il  faut 
qu'elle  la  gagne  dcvajat  l'opinion  publique.  Le 
coiisommateur  comprendra  bientôt  que  ses  inté- 
rêts sont  liés  à  ceux  du  producteur.  De  même, 
le  Commerce  et  l'Industrie  n'ont  pas  de  meil- 
leur appui  que  l'Agriculture.  Ne  sont-ils  pas  liés, 
du  reste,  par  l'idéal  commun  de  la  liberté  ? 

Pour  les  autres  pays,  d'après  les  évaluations 
publiées  par  l'Institut  international  d'Agri- 
culture, la  récolte  serait,  pour  un  groupe  de 
pays  qui  fournissent  environ  la  moitié  de  la 
production  dans  l'hémisphère  septentrional, 
supérieure  de  26  nuillious  de  quintaux  à  celle 
de  1921.  Ce  résultat  est  dû  à  la  récolte  des 
Indes  qui  dépassei'ail  de  33  millions  de  quin- 
taux celle  de  l'année  précédente  ;  les  Etats- 
Unis  accuseraient  aussi  une  légère  augmen- 
tation ;  par  contre,  les  évaluations  de  la  pro- 
duction dans  l'ensemble  des  pays  européens, 
pour  lesquels  les  premières  appréciations  sont 
connues,  seraient  nettement  inférieures. 

Syndicats  agricoles. 

L'Union  des  Syndicats  agricoles  des  Alpes 
et  de  Provence  a  tenu  son  vingtième  congrès 
à  Marseiile,  sous  la  direction  de  M.  Gavoty, 
son  présidenl.  L'Union  groupe  les  Syndicats 
des  Bouches-du-Rhône,  du  Var,  des  Alpes- 
Maritimes,  des  Hautes  et  Basses-Alpes,  de 
Vaucbise  et  du  Gard. 

La  ciiltïire  de  Toliviier  est  une  des  princi- 
pales préocmpa lions  dans  cette  région.  Sur 
ce  sujet,  le  Congrès  a  émis  une  série  de 
vœux,   savoir    :   établissement  d'un   tarif  de 

Tome  11.  —  5 


8o 


CHRONIQUE 


douane  protégeant  liiiduslrie  oléicole  contre 
liniportalion  étrangère  ;  suppression  de  la 
franchise  pour  les  huiles  tunisiennes  ;  régle- 
inentalion  des  appellations  el  répression  ri- 
goureuse des  fraudes  ;  protection  de  Ihuile 
d'olive  contre  la  concurrence  frauduleuse  des 
huiles  de  graines  ;  exemption  de  l'impôt  de 
1.10  0/0  pour  les  coopératives  agricoles. 

D'autres  vœux  or.t  été  adoptés,  tendant  à 
la  revision  de  la  loi  du  11  juin  1909  sur  les 
encouragements  à  la  sériciculture  (élévation 
à  0  fr.  75  de  la  prime  actuelle),  demandant 
la  revision  des  tarifs  de  transports  du  bétail, 
la  réglementation  rigoureuse  de  la  vente  des 
jvroduits  de  parfumerie  par  l'obligation  des 
appellations  exactes  :  essences  naturelles,  syn- 
thétiques ou  composées. 

Fédération  du  Centre. 

La  Fédération  des  Associations  agricoles  du 
Centre  a  tenu  son  dixième  Congrès  à  Tours, 
sous  la  direction  de  M.  Riverain,  son  prési- 
dent. 

Parmi  les  voeux  qui  ont  été  adoptés,  nous 
devons  signaler  ceux  qui  suivent  : 

Classement  des  chevaux  :  Que  le  classement  an- 
nuel des  chevaux,  voitures  et  automobiles  soit 
supprimé,  et  que  l'autorité  militaire  se  borne  à 
exiger  la  déclaration  annuelle  dans  les  mairies, 
telle  qu'elle   se  pratique  actucllcmcnnt. 

lieprésenlation  des  agriculteurs  :  Que  la  pro- 
Iiosilion  do  loi  déposée  à  la  Chambre  dos  députés 
sous  le  n°  3  gSA  soit  volée,  en  adoptant  toutefois 
un  chiffre  supériour  à  5o  ooo  pour  la  fraction  in- 
torrnédiaire  donnant  droit  à  un  député  de  plus. 

Salon  du  Vin  :  Que  le  ministère  do  l'Agricul- 
lure  mette  à  l'étude  au  plus  tôt  le  projet  de  créa- 
lion  d'un  Salon  du  vin,  en  s'appiiyanl  sur  le  con- 
cours des  Associations  viticolos  et  plus  particu- 
liiTomenl  du  Comité  permanent  de  la  Viticulture. 

licginic  fiscal  des  vins  :  Que  la  loi  du  i5  juil- 
let in'.îi  soit  conservée  dans  tous  ses  termes  et 
qu'aucune  atteinte  ne  soii  portée  à  son  plein  exer- 
cice. 

Commerce  des  tourteaux  :  Que  l'exportation  des 
tourteaux  soit  réglementée,  dans  les  mêmes  con- 
ditions que  celles  envisagées  pour  les  scories. 
C'esl-à-clire,  que  chaque  fabricant  ne  puisse  ex- 
porter qu'une  quantité  proportionnelle  à  celle 
préaiahlemenl  livrée  sur  le  marché  intérieur,  un 
prix  iiMxinunn  [muvani  être  fixé  par  le  Gouver- 
nenienl.  lo*  quantités  à  exporter  et  le  prix  maxi- 
mum l'iaiit  (léterniiués  après  avis  d'un  Comité 
consullalif  dans  lequel  seront  représentés  les  diffé- 
rents intérêts   en  cause. 

Distrlhulion  postule  du  dimanche  :  Que  la  dis- 
tribution des  lettres  et  journaux  soit  rétablie  le 
dimanche. 

Transport  de  la  chaux  :  Que  le  tarif  de  trans- 
port par  chemins  de  fer  des  chaux  agricoles  en 
vrac  soit  étendu  aux  chaux  en  sacs. 

II  cftuvient   île  signaler  au<:si  des  rapports 


AGRICOLE 

de  M.  Thilllcr  sur  les  réformes  à  apporter  au 
Code  de  la  Route,  el  de  M.  Martin,  directeur 
des  -Services  agricoles  d'Indre-et-Loire,  sur 
l'application  des  gazogènes  aux  tracteurs 
agricoles. 

Le  prochain  Congrès  de  la  Fédération  >;c 
tiendra  à  Chartres,  au  mois  d'octobre  pro- 
chain. 

Cultures  de  printemps. 
Le  ministère  de  l'Agriculture  a  publié  au 
Journal  Officiel  les  résultats  des  enquêtes  sur 
la  situation  des  cultures  de  printemps  au 
l"  juin  1922,  comparativement  à  la  même 
date  de  l'année  1921.  Kn  voici  les  résumés 
(les  notes  sont  données  suivant  la  méthode 
habituelle)  : 

16'  juin     18' juin 
1922  lOil 

Maïs     Ci  70 

Pommes   de    terre    (in  G7 

Topinambours    62  74 

Betteraves  à  sucre   66  71 

—  de    distillerie    65  69 

—  fourragères    62  70 

Prairies    artificielles     60  65 

Prairies   temporaires    70  66 

Fourrages  annuels   t)7  66 

Prés    naturels    (18  60 

Herbages    (I9  6?. 

Dans  notre  prochaine  Chronique,  nous 
donnerons  les  évaluations  sur  les  surfaces 
cultivées. 

En  l'honneur  de  M.  Méline. 

La  Société  d  Agriculture  de  l'arrondisse- 
ment de  Rcmiremont  (Vosges)  tiendra  son 
concours  annuel  le  6  août.  A  cette  occasion, 
une  fête  im|X)rtante  est  organisée  pour  célé- 
brer le  cinquantenaire  de  la  vie  politi(iue  de 
M.  Méline.  Tous  les  agriculteurs  s'associeront 
de  cœur  à  cette  manifestation. 

Commerce  des  vins. 

I^  Direction  générale  des  contributions  in- 
directes a  publié  le  relevé  des  sorties  de  vins 
des  caves  des  récoltants  depuis  l'ouverture 
de  la  campagne  jusqu'au  30  juin. 

Fn  France,  ces  sorties  se  sont  éle\écs  à 
2  883  635  hectolitres  en  juin,  et  à  31  202  096 
depuis  le  1"  octobre.  Pendant  les  neuf  mois, 
32  548  026  hectolitres  ont  été  soumis  au 
droit  de  circulation. 

Fn  Alsace  et  Lorraine,  il  est  sorti  8  1.34 
hectolitres  en  juin  et  223  92'(  pendant  les 
neuf  mois.  I>e  droit  de  circulation  a  porté 
sur  801  499  hectolitres. 

Fn  Algérie,  les  sorties  ont  été  de  222  555 
hectolitres  en  juin,  et  de  4  703  837  depuis 
le  début  de  la  campagne. 

Au  30  juin,   le  stock  cx)mmercial   chez  les 


CHRONIQUE 

marchands  en  gros  s'élevait  à  10  468  590  hec- 
tolitres en  France,  à  258  837  en  Alsace  et 
Lorraine  et  à  334  617  en  Algérie. 

Vins  de  liqueur  et  mistelles. 

On  a  vu,  dans  notre  précédente  Chronique 
(page  65),  les  conditions  dans  lesquelles  ont 
été  fixés  les  tarifs  douaniers  sur  les  vins  de 
liqueur,  les  verniouts  et  les  mistelles. 

Un  arrêté  ministériel,  en  date  du  13  juillet, 
a  décidé  que  la  surtaxe  de  compensation  exi- 
gible sur  l'alcool  contenu  dans  ces  produits, 
indépondamnienl  des  taxes  intérieures  et  des 
droits  du  tarif  douanier,  est  perçue  sur  l'al- 
cool total,  acquis  et  en  puissance,  contenu 
dans  le  produit,  sous  déduction  de  12  degrés. 
C'est  à  ce  dernier  litre  qu'est  fixée  la  limite 
pour  la  perception  des  taxes  douanières  sur 
les  vins. 

Production  de  l'alcool. 

Voici,  d  après  les  relevés  de  la  Direction 
générale  des  Contributions  indirectes,  le 
résumé  de  la  production  de  l'alcool  depuis  le 
début  de  la  campagne  (l*"'  octobre)  jusqu'à 
la  fin  du  mois  de  juin  : 


AGRICOLE 


87 


I9:0-I92l 


DifTcrenccs 


hectolihcs  licrlolilrcs  liectoliircs 

88  335  175  577  —  87  2^2 

207  gj/f  80  42-'i  -t-127  53o 

i4i  9OG  192  01 G  — 5o  o5o 

i55  i3i  120  8i4  -t-34  3i7 

564  2o3  558  027  +   ()  17G 

207  4o3  2o4  238  +   3  iG5 


I   228 


I  G84 


456 


Vins 

Cidres  cl  poirés. 

Marcs,  lies  et 
fruits 

Substances  fari- 
neuses   

Betteraves 

Mélasses 

Autres  subs- 
tances   

Totaux...    I  36r>  220    i  332  780     -t-33  44o 
Au    ;30   juin,    le    stock   effectif    s'élevait    à 
1  151  710  hectolitres,  dont  932  306  hectolitres 
réservés  à  l'Etat  et  219  404  libres. 

Concours  national  de  ponte. 

Voici  la  liste  des  lots  les  mieux  classés  à 
la  fin  de  la  neuvième  période  (21  mai  au  17 
juin)  au  concours  national  de  ponte,  aux 
\  aulx-de-Cernav   : 


Race 


Tolal 

l'oids 

(les  ii'iil's 

moyen 

658 

54  gv 

452 

58  — 

619 

52    — 

Go3 

57- 

Bresse  noire 

Bourbourg 

Leghorn  blanche 

\\  yandolte  blanche 

In  troisième  concours  national  de  ponte 
sera  ouvert  aux  Vaulx-de-Cernay,  à  partir 
du  8  octobre  prochain.  Les  demandes  d'ad- 
mission devront  parvenir  à  M.  Laplaud,  di- 
recteur du  Centre  national  zootechnique,  à 
Auffargis  (Seine-ct-Oise),  avant  le  31  juillet. 


Expos'tions  d'Aviculture. 

La  Société  centrale  d'Aviculture  de  France 
a  (ixé,  sous  la  présidence  de  M.  Méline,  les 
dates  de  ses  prochaines  expositions. 

Elle  ouvrira,  du  17  au  20  novembre,  une 
exposition  au  Jardin  d'Aclimatation  de  Paris. 
Cette  exposition  se  fera  dans  les  mêmes  con- 
ditions qu'en  1921. 

Quant  à  l'exposition  d'hiver,  elle  se  tien- 
dra du  15  au  20  février  1923,  au  Grand-Pa- 
lais des  Champs-Elysées.  Il  est  probable  que 
d'autres  expositions  se  tiendront  en  même 
temps  dans  le  même  palais. 

La  fièvre  aphteuse  en  Angleterre. 

D'après  les  documents  officiels  anglais, 
lépidémic  de  fièvre  aphteuse  qui  s'est  dé- 
clarée dans  la  Grande-Bretagne,  paraît  dé- 
sormais enrayée  ;  en  effet,  en  dehors  des 
1  099  foyers  enregistrés  précédemment,  on 
n'en  a  constaté  que  20  nouveaux  dans  la  pé- 
riode du  23  avril  au  31  mai. 

Le  nombre  des  animaux  abattus  jusqu'à 
cette  dernière  date  s'est  élevé  à  93  035,  dont 
63  067  bêtes  bovines,  20  596  moutons,  9  328 
porcs  et  44  chèvres.  Ces  nombres  représen- 
tent 3.4  0/00  de  la  population  bovine,  1.1  0/00 
de  la  population  ovine  et  3.5  0/00  de  la  popu- 
lation porcine  dans  la  Grande-Bretagne. 
Quant  aux  dépenses  exigées  par  les  opérations 
d(>  la  lutte,  elles  se  sont  élevées  approxima- 
tivement à  la  somme  de  755  000  livres  ster- 
ling (19  020  000  fr.  au  pair),  dont  650000 
livres  (16  380  000  fr.),  en  paiement  d'indem- 
nités. 

L'énergie   électrique    en   Seine  et-Marne. 

La  Société  d'Agriculture  de  Melun  nous 
communique  lavis  suivant   : 

A  partir  du  i*"""  août  procliain,  uiiu  ligue  à  haulc; 
tension  apportera  réncigic  éieetrique  dans  un 
certain  nombre  do  communes  nuales  de  la  ré- 
gion de  îMclun. 

Afin  de  montrer  aux  cullivalenrs  les  divers  mo- 
des d'utilisation  de  celte  force  nouvelle  dont  ils 
vont  pouvoir  disposer,  la  Société  d'Agriculhire  de 
Melun  organise  des  démonstrations  relalives  à  tout 
ce  qui  concerne  l'équipement  électrique  de  la 
f(Mmc,  tant  pour  les  travaux  d'intérieur,  que  poul- 
ies travaux   d'extérieur. 

Le  courant  transformé  à  basse  tension  sera  mis 
A  la  disposition  des  constructeurs  qui  voudront 
bien  participer  à  ces  démonstrations  qui  auront 
lieu  à  S(ivkjny-le-Temple,  près  Melun,  du  22  au 
24  septembre. 

Pour  tous  autres  détails,  on  peut  deman- 
der le  règlement  des  essais  à  M.  Lecomte,  di- 
recteur (les  Services  agricoles  de  Seine-et- 
>Lirnc,   12,   rue  Louviot,  à  Melun. 


88 


CHRONIQUE  AGRICOLE 


Ecole  nationale  des  £aux-et  Forêts. 

Un  monument  a  été  élevé  dans  la  cour 
d'honneur  de  rEcole  nationale  des  Eaux  et 
Forêls,  à  Nancy,  à  la  mémoire  des  officiers 
des  Kaux  et  Forêts  morts  pour  la  France. 
L'inauiriiration  solennelle  de  ce  monument  a 
ou  lieu  le  23  juillet,  sous  la  présidence  de  M. 
Henry  Clhéron,  ministre  de  l'Agriculture. 

Professorat  d'Agriculture. 

A  la  suite  du  concours  qui  a  eu  lieu  récem- 
ment, un  arrêté  en  date  du  '2(S  juin  a  nommé 
dix  professeurs  d'Agriculture,  comme  il  suit  : 

MM. 

Bardot  (Henri),  à  Langres  (Ilauto-Marne). 

Cahauat  (Valenlin),  à  Semur  (Côtc-d'Or). 

Gaye  (Esnest),  à  Condom  (Gers). 

Goimard  (Abel),  adjoint  à  la  Direction  des  Ser- 
vices agricoles  de  l'Eure,  à  Evroux. 

Scavino  (Victor),  adjoint  à  la  Direction  des  Ser- 
vices agricoles  de  la  Drôme  à  Valence. 

Brasse- Brossard  (Lucien),  à  Pcronnc,  et  adjoint 
à  la  Direction  des  Services  agricoles  de  la  Somme 
à  Amiens. 

Buchct  (Gabriel),  adjoint  à  la  Direction  dca 
Services  agricoles  de   Loir-et-Cher,  à   Blois. 

Cubayncs  (Gaston),  à  Montbrison  (Loire). 

Moulin  (Ilubcrt),  chargé  provisoirement  de  la 
cliaire    d'Agriculture    de    la    Tour-du-Pin    (Isère). 

Vezin  (Charles),  adjoint  à  la  direction  des  Ser- 
vices ngricoles  de  l'Oise  à  Beauvais. 

Dans  le  dernier  concours,  seize  candidats 
avaient  été  déclarés  admissibles. 

La  race  bovine  Maine-Anjou. 

I^  concours  spécial  d'animaux  reproduc- 
teurs de  la  race  bovine  Maine-Anjou,  inscrits 
au  llerd-book  de  cette  race,  se  tiendra  le 
10  septembre  à  Saint-Mars-la-Jaille  (Loire-In- 
férieure). Une  somme  de  25  635  francs  est 
prévue  pour  les  prix  à  décerner,  dont  14  770 
francs  pour  les  mâles  et  10  865  francs  pour 
les  femelles  ;  il  est  prévu,  en  outre,  trois 
prix  d'ensemble  et  trois  prix  de  famille,  et 
deux  prix  de  championnat,  l'un  pour  les 
mâles  et  l'autre  pour  les  femelles.  Les  ani- 
maux présentés  à  ce  concours,  qui  est  un 
«'oncours  de  deuxième  <legré,  seront  choisis 
de  préférence  parmi  ceux  primés  précédem- 
ment dans  les  concours  de  Comices  et  de  So- 
("iétés  d'.Vpfricidfurc  et  dans  les  concours  iti- 
nérants organisés  avec  la  collaboration  des 
Offices  agricoles. 

On  doit  adresser  sans  relard  les  demandes 
d'ailniisston  à  M.  L.  Danguy,  directeur  des 
Services  agricoles,  commissaire  général  du 
concours,  5,  rue  Fanny-Peccot,  à  Nantes  (Loi- 
re-Inférieure). 


Ecoles  d'Agriculture. 

Les  examens  d'admission  à  l'Ecole  d'Agri- 
culture Mathieu  de  Dombasie,  à  Tomblaine, 
près  Nancy  (Meurthe-et-Moselle),  auront  lieu 
le  24  août  à  la  préfecture  de  Nancy.  La  durée 
des  études  est  de  deux  ans.  Pendant  l'hiver, 
de  novembre  à  février,  un  cours  temporaire 
de  quatre  mois  est  ouvert  pour  les  fils  de 
cultivateurs  ayant  pratiqué  eux-mêmes.  Du- 
rant les  vacances,  du  21  septembre  au  21 
octobre,  un  cours  d'enseignement  ménager 
est  réservé  aux  jeunes  fdles. 

Tous  les  renseignements  utiles  sont  fournis, 
sur  demande  adressée  à  M.  Tliiry,  directeur, 
à  Tomblaine. 

—  Les  examens  d'admission  et  le  concours 
pour  l'attribution  des  bourses  à  l'Ecole  d'Agri- 
culture de  Chàtillon-sur-Seine  (Côte-d'Or) 
auront  lieu  le  lundi  14  août,  à  l'Hôtel  de  Ville 
de  Chàtillon-sur-Seine. 

Pour  conditions  d'admission  et  i)rogramme 
on  doit  s'adresser  au  directeur  de  l'Ecole. 

—  Les  examens  d'admission  et  le  concours 
pour  l'attribution  des  bourses  à  l'Ecole  d'Agri- 
culture et  de  Viticulture  de  Beaune  (Côte- 
d'Or),  auront  lieu  à  l'Ecole  môme,  le  15  sep- 
tembre. Les  demandes  d'inscription  peuvent, 
dès  maintenant,  être  adressées  au  directeur 
de  l'Ecole. 

Placée  au  centre  de  la  région  viticole, 
l'Ecole  de  Beaune  a  comme  spécialité  la  Vi- 
ticulture et  toutes  les  questions  qui  s'y  ratta- 
chent ;  néanmoins,  elle  donne  une  place  im- 
[iortante  à  l'enseignement  de  l'Agriculture. 
Des  cours  spéciaux  sont  faits  aux  élèves  qui 
se  préparent  aux  écoles  nationales. 

Les  conditions  d'admission  et  le  program- 
mes des  cours  seront  envoyés  à  toute  person- 
ne qui  en  fera  la  demande  au  directeur  de 
l'Ecole,  à  Beaune  (Côte-d'Or). 

—  Les  examens  d'admission  et  le  concours 
pour  l'attribution  des  bourses  à  l'Ecole  d'Agri- 
culture du  Paraclet,  par  Bovcs  (Somme),  au- 
ront lieu  à  Amiens,  le  samedi  19  aoiit.  Les 
dossiers  devront  être  envoyés  à  la  Préfecture 
(1"*  division)  avant  le  V  août. 

On  peut  demander  le  programme  au  di- 
recteur, 

—  Les  examens  d'admission  à  l'Ecole 
d'Agriculture  de  Clion  (Indre)  auront  lieu  à 
Chàtcauroux,   le  samedi  9  septembre  . 

Pour  tous  renseignements  concernant  le 
fonctionnement  de  l'Ecole  cl  l'altribution  des 
bourses  de  l'Etal  et  du  département,  on  peut 
demander  le  programme  au  directeur. 

Henry  Sagnier. 


SUR  LES  CONSÉQUENCES  ÉCONOMIQUES  DE  LA  GUERRE 


89 


LES  AVERTISSEMENTS  METEOROLOGIQUES 

DANS  LES  CAMPAGNES 


Comme  complément  à  la  circulaire  insérée 
dans  le  numéro  du  8  juillet  (page  39),  le  mi- 
nistère de  l'Agriculture  communique  la  note 
suivante   : 

L'Office  National  météorologique  vient  de  pu- 
blier une  notice  sur  la  réception  par  téléphonie 
sans  fil  des  prévisions  météorologiques. 

C^tte  notice  va  être  adressée  à  tous  les  préfets, 
en  conformité  de  la  circulaire  ministérielle  qui 
donne  toutes  les  indications  nécessaires  sur  l'instal- 
lation et  le  montage  des  postes  de  réception. 

Le  ministre  de  l'Agriculture  et  le  sous-secré- 
taire d'Etat  de  l'Aéronautique  recommandent  à 
MM.  les  Maires,  avant  de  procéder  à  toute  instal- 
lation, de  prervdre  au  besoin  tous  renseignements 
nécessaires  auprès  de  l'Office  National  météorolo- 
gique, 176,  rue  de  l'Université,  à  Paris.  Il  leur 
sera   immédiatement  répondu. 

L'installation   de  la   téléphonie  sans  fil  ne  peut 


être  faite  que  progressivement,  au  fur  et  à  mesure 
que  l'expérience  aura  précisé  les  distances  acces- 
sibles. La  distance  à  laquelle  l'émission  peut  être 
entendue  dépend,  en  effet,  non  seulement  de 
l'appareil  récepteur  et  de  l'antenne,  mais  encore 
des  conditions  locales  d'installation  du  poste 
(proximité  de  forêts,  de  collines,  nature  du  sol, 
etc.). 

11  convient  donc  que  les  communes  rm'ales  in- 
téressées se  soient  très  exactement  renseignées  au- 
près du  Service  compétent. 

Depuis  le  i5  juillet,  la  Tour  Eiffel  fait  les  trois 
émissions  quotidiennes  de  téléphonie  sans  fil,  à 
h  h.  5o,  12  h.  i5,  et  18  h.  10,  qui  avaient  été 
annoncées. 

Les  communes  ou  les  personnes  qui  utilisent  dé. 
jà  ces  renseignemeûts  sont  priées  de  faire  connaî- 
tre à  l'Office  National  météorologique  toutes  ob- 
servations qu'elles  auraient  à  formuler  sur  le 
fonctionnement  du  Service. 


SUR  LES  CONSÉQUENCES  ÉCONOMIQUES  DE  Lk  GUERRE'" 


Sous  le  titre  :  Les  conséquences  économl- 
qius  de  la  guerre  pour  la  France  (2),  M.  Ed- 
mond Théry  vient  de  publier  m  volume 
d'un  intérêt  puissant,  qui  éclaire  de  la  façon 
la  plus  lumineuse  et  la  plus  saisissante  les 
dilficultés  de  l'heure  présente,  et  les  réper- 
cussions de  tous  ordres  que  la  guerre  a  exei- 
cées  sur  notre  économie  nationale. 

Dans  une  série  de  onze  chapitres,  oià  vien- 
nent se  grouper  tous  les  éléments  de  la  pro- 
duction, de  l'activité  et  de  la  fortune  natio- 
nales, M.  Tliéry  dresse  en  quelque  sorte  le  bi- 
lan de  ce  que  la  guerre  a  fait  perdre  à  la 
France  ;  il  trace  le  tableau  de  ce  qu'elle  était 
en  191  i,  et  en  parallèle  le  tableau  de  l'état 
011  elle  se  trouve  aujourd'hui.  Il  marque  ain- 
si la  diminution  survenue  durant  cette  pé- 
riode tragique  de  notre  histoire.  A  l'aide 
d'une  documentation  aussi  fouillée,  aussi  pré- 
cise qu'il  est  possible,  il  illustre  les  faits  qu'il 
entend  retenir  ou  développer,  et  par  là  il  les 
illumine  de  manière  à  rendre  son  argumenta- 
tion irréfutable. 

C'est  d'abord  noire  Production  agricole. 
Il  résume  admirablement  tout  ce  qui  a  été 
dit  ici  même  du  déficit  de  noire  production 

(i)  Extrait  d'une  commimication  à  l'Académie 
d'Agriculture. 

(2)  Un  volume  jn-i8  de  35o  pages.  —  Librairie 
Belin  frères,  8,  rue  Pérou,  Paris.  Prix  :  7  francs. 


en  céréales,  en  viande,  en  fourrages,  plantes 
sarclées,  en  légumes  secs,  en  vins  et  en  al- 
cool ;  des  causes  diverses  qui  l'ont  engen- 
dré,' et  de  la  hausse  formidable  des  prix  qui 
en  a  été  la  conséquence.  11  montre  que  cette 
diminution  de  la  production,  coïncidant  avec 
la  hausse  des  salaires  ,des  engrais,  des  bêtes 
de  travail,  des  moyens  de  transport,  et  avec 
une  forte  augmentation  de  la  consommation, 
provoqua  à  la  fois  une  élévation  des  prix  de 
vente  des  denrées  alimentaires  indigènes  et 
une  majoration  du  coût  des  produits  achetés 
à  grands  frais  sur  les  marchés  étrangers, 
majoration  aggravée  encore  par  la  hausse 
du  fret  et  celle  de  nos  changes,  par  le  relè- 
vement des  tarifs  de  chemins  de  fer  et  des 
transports  fluviaux.  Du  V  janvier  1914  au 
31  décembre  1920,  c'est-à-dire  pendant  les 
sept  années  qui  ont  été  affectées  par  la  guer- 
re, la  France  a  demandé  45  milliards  396 
millions  de  francs  de  produits  alimentaires 
à  l'étranger,  soit  une  moyenne  annuelle  de 
G  milliards  485  millions  de  francs,  alors  que 
pendant  la  période  se[)tennalc  précédente  — 
1907-1913  —  nos  importations  de  môme  na- 
lure  n'avaient  atteint  que  9  milliards  979  mil 
lions,  représcnlanl  une  moyeime  annuelle  de 
1  milliard  425  millions  de  francs.  Si  l'on 
déduit  de  ces  chiffres  le  monlani  de  nos  ex- 
portations alimentaires  totales,  le  déficit  glo- 


«0 


SUR  LES  CONSÉQUENCES  ÉCONOMIQUES   DE  LA  GUERRE 


bal,  pour  les  sept  dernièros  années,  se  trouve 
ramené  à  38  milliards  790  millions  ;  c'est,  à 
quelques  milliards  près,  le  total  de  la  dette 
publique  de  la  France,  au  moment  où  la 
guerre  a  éclalé. 

Le  cliapiire  suivant  est  consacré  aux  ma- 
tières premières.  M.  Edmond  Théry  les  passe 
toutes  en  revue  :  charbons,  huiles  minéra- 
les ;  minerais,  fontes,  fers,  aciers,  cuivre, 
etc.  ;  colon,  laine,  etc.  Sur  toules,  il  fournit 
lies  slalistiqucs  Iristi'uicnt  édifiantes,  qui  éta- 
l'Iissent  quel  lourd  tribut  notre  industrie 
et  notre  a^-^riculture  ont  dû  paver  de  ce  chef 
à  l'étranger. 

Le  déficit  commercial  de  la  France  en  ma- 
tières premières  nécessaires  à  l'industrie  et  à 
l'agriculture  (c'est-à-dire  l'excédent  de  nos 
imix)rtations  sur  nos  exportations  de  cette 
nature),  qui  atteignait  en  moyenne  2  605 
millions  de  francs  pour  chacune  des  sept  an- 
nées ayant  précédé  la  guère,  s'est  élevé  à 
9  i2i  millions  pour  la  période  1914-1920. 
Pendant  cete  j>ériode,  la  France  a  payé  au 
dehors  pour  les  besoins  de  son  industrie  et 
de  son  agriculture  en  ces  matières  47  mil- 
liards 725  millions  de  francs  de  plus  que 
pendant  les  s(  jil  années  précédentes,  et  ce 
qui  aggrave  sing-ulièrement  la  situation,  c'est 
que  cette  augmentation  de  dépense  coïncide 
précisément  avec  une  diminution  très  sensi- 
ble de  la  qnaîilité  des  produits  qui  nous  ont 
été  réellemenl  livrés.  Le  déficit  constaté  re- 
présente donc  une  perte  réelle  pour  notre 
fortune    puldique... 

Notre  commerce  extérieur  accuse  un  déficit 
effroyable  :  la  différence  entre  nos  impor- 
tations et  nos  exportations  atteint  109  mil- 
liards 112  millions  de  francs,  représentant 
une  moyenne  annuelle  de  15  milliards  587 
millions,  alors  que,  pour  la  période  sep- 
tennale ayant  précédé  la  guerre,  le  déficit  to- 
tal n'avait  pas  déj)assé  7  milliards  730  mil- 
lions. Cette  simple  comparaison  explique  net- 
Icment  :  1°  l'abondance  relative  dans  laquel- 
le, au  point  de  vue  alimentaire,  nos  armées 
<i  notre  population  civile  ont  vécu,  et  la  fa- 
cilité (pic  nos  industries  de  guerre  ont  eue 
|M)ur  obtenir  les  matières  premières  que  seul 
l'étranger  pouvait  leur  fournir  ;  2°  la  crise 
m.f>néliiire  dans  laquelle  nous  nous  débat- 
Ions  deivui>  la  signature  de  l'armistice. 

Que  nous  n'ayons  pas  compris,  avant  1014, 
tout  le  j)arli  (pi'en  cas  de  conflit  nous  pou- 
\  ions  tirer  de  nos  colonies,  que  nous  ayons 
été  mal  (»u  insuffisamment  organisés  pour 
utiliser  leurs  ressources,  voilà  qui  est  sura- 
bondamment démoniré.  Est-ce  que  —  pour 
n'en   citer  (pi'un   exemple  —  est-ce  que  nos 


colonies  n'auraient  pas  dû  —  et  ne  devraient 
pas  —  nous  fournir  la  plus  grosse  partie  du 
coton  dont  nous  avons  tant  besoin  ?  Ce  man- 
que de  coordination  dans  les  efforts,  cette 
absence  de  préparation  efficace  dont  nous 
avons  souffert,  il  importe  d'y  porter  remède 
pour  la  venir  :  la  guerre  a  accru  nolvc  do- 
maine colonial  ;  elle  en  a  mieux  fait  ressor- 
tir toute  rimportance.  Sa  mise  en  valeur 
s'impose  comme  un  problème  de  premier  or- 
dre. Le  système  des  petits  paquets  ne  con- 
vient plus  à  l'effort  de  masse,  prompt  et  puis- 
sant, qu'il  faut  porter  sur  la  création  du 
grand  outillage  économique  désormais  in- 
dispensable. Créer  en  premier  lieu  les  voies 
d'accès  nécessaires  vers  les  centres  de  pro- 
ducîion,  et  leur  liaison  par  la  voie  ferrée 
avec  les  ports  d'embarquement  ;  —  outiller 
ces  poris  de  façon  à  favoriser  les  mouve- 
ments d'un  trafic  maritime  considérable  ;  — r 
augmenter  la  production  actuelle  du  sol  et 
du  sous-sol  des  diverses  régions,  soit  par  l'ir- 
rigation, soit  par  la  culture  mécanique,  soit 
par  les  ressources  de  l'exploitation  scientifi- 
que, tel  est  le  but  à  poursuivre  et  le  pro- 
gramée  à  réaliser... 

Dans  un  racourci  impressionnant,  M.  Ed- 
mond Théry  résume  l'état  de  nos  finances, 
de  la  Dette,  de  la  fortune  publique  de  la 
France,  Ici,  tout  serait  à  citcr^;  mais  je  me 
suis  déjà  laissé  entraîner  trop  loin,  et  je  suis 
contraint  d'écourter.  Il  faut  noter  cependant 
le  trouble  apporté  dans  nos  finances  par 
l'établissement  d'un  impôt  général  sur  le  re- 
venu et  plus  tard  par  la  substitution  à  nos  an- 
(  iennes  contributions  directes  d'impôts  cédu- 
laires  entrant  dans  le  système  de  limpôt  glo- 
bal sur  le  revenu,  et  cela  en  un  moment  où 
l(>s  dépenses  de  l'Etat  dépassaient  tout  ce 
qu'on  eût  pu  imaginer,  passant  de  5  milliards 
et  demi  en  191  i  à  5i  milliards  et  demi  en 
1918,  avr'c  un  total  de  158  milliards  555  mil- 
lions pour  les  cinquante-trois  mois  de  g"uer- 
re.  Pour  faire  face  à  ces  dépenses,  sans  cesse 
accrues,  l'impôt  ne  pouvait  suffire  ;  l'em- 
prunt seul  était  capal)le  de  les  alimenter. 
C'est  ainsi  que  par  deg-rés  la  nette  publiipie 
a  progressé  de  27  milliards  70'(  millions  en 
19T(  à  151  milliarils  IJL^  millions  (dette  inté- 
rieure et  dette  extérieure  comprises)  en  1918, 
el  à  r{32  milliards  797  millions  en  1921, 
compte  tenu  du  change  et  des  intérêts  arrié 
rés  de  toute  la  dette  extérieure.  Ainsi,  du 
T""  août  191 'i  au  31  déc(>mbre  1921,  notre 
dette  intérieure  s'est  accrue  de '215  milliards 
2S.3  millions  de  francs,  et  nous  avons  con- 
tracté à  l'étranger  une  dellc  (jui,  au  pair  du 
franc  et   des  monnaies  étrangères,   s'élève   à 


LE  CONCOURS  BEURRIER  b'YYETOT 


91. 


48  milliards  650  millions.  Au  total,  l'accrois- 
sement de  notre  dette  ressort,  depuis  le  début 
de  la  guerre,  à  253  milliards  933  millions, 
notre  dette  extérieure  étant  comptée  pour  sa 
valeur  au  pair.  Quant  à  1  accroissement  des 
charges  publiques  annuelles  résultant  de  la 
dette  publique,  il  dépasse  actuellement  1 1 
milliards  de  francs.  Est-il  concevable,  dans 
ces  conditions,  et  est-il  un  seul  instant  ad- 
missible que  le  fardeau  écrasant  de  nos  ré- 
gions dévastées  reste  à  notre  charge,  et  que 
le  problème  des  réparations  ne  reçoive  pas 
la  solution  à  laquelle  nous  avons  droit  ? 

Que  si  l'on  cherche  à  déterminer  quelle  a 
été  la  répercussion,  sur  la  fortune  publique 
française,  des  pertes  de  toute  nature  que  la 
guerre  nous  a  fait  subir,  on  est  forcé  de  re- 
connaître qu'une  telle  recherche  ne  saurait 
donner  que  des  résultats  très  incertains,  par- 
ce qu'ils  sont  dominés  par  l'influence  moné- 
taire et  que  les  variations  de  nos  changes  sur 
l'étranger  peuvent  brusquement  les  modifier 
du  simple  au  double.  Qu'il  suffise  de  consta- 
ter et  de  dire  en  dernière  analyse  que  la 
guerre  de  1914  et  ses  ravages  ont  très  forte- 
ment écorné  la  fortune  publique  de  la  France 


et  amoindri  ses  moyens  de  production,  et 
qu'elle  l'ont  ébranlée  jusque  dans  ses  fon- 
dements. 

A  lire  ces  dernières  pages  du  beau  livre  si 
touffu,  si  documenté  de  M.  Edmond  Théry, 
on  ne  peut  se  défendre  d'un  sentiment  d'an- 
goisse, d'un  serrement  de  cœur  et  d'une 
grande  tristesse.  Se  pourrait-il  que  la  France 
victorieuse  succombât  finalement  sous  le 
poids  des  charges  écrasantes  qui  l'accablent  ? 
La  foi  patriotique  de  notre  éminent  confrère 
se  refuse  à  l'admettre.  Il  est  de  ceux  qui 
croient  aux  destinées  immortelles  de  notre 
Piitrie.  II  pense  qu'au  milieu  des  motifs  d'ap- 
préhension et  de  erainte,  qu'au  travers  des 
difficultés  de  tous  ordres  qui  nous  étreignent, 
il  est  des  raisons  sérieuses  d'espérer.  Mais  il 
ne  dissimule  pas  que  nous  devons  surtout 
compter  sur  nous-mêmes.  A  ses  yeux,  une  né- 
cessité inéluctable,  que  dis-je  ?  une  loi 
inexorable,  pèse  sur  ce  pays  :  le  travail  ;  — 
le  travail  acharné  de  la  nation  tout  entière 
appliquée  sans  relâche  et  dans  tous  les  ordres 
aux  oeuvres  de  production.  Il  voit  dans  le 
travail   le  garant  et  le  gage  des  lendemains 


réparateurs. 


Prosper  Gervais. 


LE  CONCOURS  BEURRIER  DTVETOT 


Poursuivant  l'œuvre  commencée  à  Forges- 
les-Eaux  en  1906,  et  qui  ne  fut  interrompue 
qu'en  1911  par  une  épizootie  de  fièvre 
aphteuse,  et  par  suite  de  la  guerre  de  1915 
à  1920,  la  Société  Centrale  d'Agriculture  de 
la  Seine-Inférieure  a  tenu  son  onzième  con- 
cours beurrier  sur  le  champ  de  courses 
d'Yvetot,  à  l'occasion  des  grandes  assises 
agricoles  qu'elle  organise  chaque  année  dans 
l'un  des  arrondissements  de  son  département. 

La  démonstration  commencée. à  Forges  se 
renouvelle  à  chaque  concours  ;  celui  de  cette 
aimée  a  apporté  de  précieux  renseignements 
sur  les  remarquables  qualités  beurrières  de 
la  race  bovine  iXormande. 

Les  épreuves  de  rendement  ont  été  subies 
jiar  5i  animaux,  dont  21  jeunes  bêtes  à  den- 
tition permanente  incomplète  et  33  vaches 
adultes,  chiffre  qui  n'a  été  dépassé  que  deux 
fois,  en  1912  et  en  1914,  et  qui  est  presque 
double  de  celui  de  l'an  dernier. 

Les  moyennes  générales  sont  fort  satisfai- 
j^antes,  avec  une  production  de  830  gr.  70  de 
Neutre  par  24  heures  et  par  animal.  Cette 
moyenne  s'élève  à  90'i  gr.  53  pour  l'ensemble 
des  animaux  primés  (35  sur  5'j)  et  à  1  021 
grammes  16  pour  les  25  vaches  adultes  pri- 
Tnées. 


D'autre  part,  lexamen  des  productions  in- 
dividuelles permet  de  relever  des  résultats 
exceptionnels.  La  vache  «  Sauterelle  »,  classée 
première  dans  la  catégorie  des  vaches  adultes, 
a  donné  1  428  gr.  60  de  beurre  en  24  heures  .; 
la  seconde,  u  Belle  Aormande  »,  1  346  gr.  20  ; 
la  troisième,  «  Reine  des  Prés  »,  1  343  gr.  60; 
11  vaches  ont  donné  plus  de  1  kilogr.  de 
beurre  par  jour. 

Le  maximum  de  production  laitière  a  été 
fourni  par  la  vache  ((  Mascotte  »,  avec  le 
rondement  de  59  kilogr.  00  de  lait  en  six 
traites. 

La  vache  n°  50  a  fourni  le  lail  le  [jIus  riche 
renfermant  51.8  de  matière  grasse  par  litre 
et  a  produit  le  kilogr.  de  beurre  avec  17  li- 
tres 673,  tandis  qu'il  a  fallu  à  une  autre  près 
de  30  litres. 

Les  différences  de  richesse  en  matière  gras- 
se des  différentes  traites  ont  été,  comme  les 
années  précédentes,  très  accusées.  Avec  des 
richesses  moyennes  générales  de  39.2  de  ma- 
tière grasse  par  litre  de  lait  pour  le  premier 
jour  des  épreuves  et  de  41  grammes  pour  le 
second  jour,  la  teneur  en  matière  grasse  est 
tombée  h  29.1  par  litre  le  premier  jour  et  à 
32. i  le  second  jour  aux  traites  du  matin, 
p<  ur  s'élever  respectivement  à  48.7  et  49  .vu 


92 


LE  CONOOLRS  BEURRIER  DTAETOT 


traites  de  midi  et  fléchir  à  39.9  et  41.6  aux 
traites  du  soir. 

Mais  si  les  moyennes  générales  de  l'ensem- 
ble du  lot  accusent  des  écarts  aussi  sensibles, 
les  truil*'.s  séparées  d'une  même  vache  don- 
nent parfois  des  dilïércnces  énormes. 

Le  jH-eniior  jour,  la  vache  n°  49  a  fourni 
15  grammes  de  matière  grasse  par  litre,  à  la 
traite  du  matin,  45  à  celle  de  midi,  41  à  celle 
du  soir.  La  vache  n"  38  a  donné  successive- 
Huit  :  17,  53,  36.5. 

Le  Gerber  a  décelé  neuf  laits  à  moins  de 
4^0  grammes,  tous  de  la  traite  du  malin,  et 
neuf  laits  à  plus  de  60  grammes,  tous  de  la 
traite  de  midi,  sauf  un  de  la  traite  du  soir. 

Le  maximum  a  été  de  104  grammes,  donné 
jiar  une  jeune  vache  fiévreuse.  Les  chiffres 
de  79  et  77  ont  été  atteints  par  des  animaux 
en  état  normal. 

Outre  ces  constatations,  il  y  a  lieu  dj 
^ignaler  un  fait  de  la  plus  haute  impor- 
tance qui,  jusqu'à  ce  jour,  n'avait  pu  être 
mis  en  évidence  d'une  manière  précise,  faute 
iie  documents  assez  nombreux,  c'fest  la  par- 
faite concordance  des  reiKtcments  obtenus  au 
concours-  beurrier  avec  les  résultats  relevés 
par  les  Sociétés  de  contrôle  laitier  au  cours 
des  périodes  de  lactation  des  gknimaux  prip>és. 

La  vache  «  Sauterelle  »,  âgée  de  Î2  ans, 
classée  première  du  concours  beurrier,  avec 

06  litres  510  de  lait  et  2  857.2  de  beurre  en 
six  traites,  a  fourni,  en  1921,  pendant  10 
HKxis  de  lactation,  4  79'i  litres  de  lait  et 
2^i6  kilogr.  607  de  bcmrc. 

Le  maximum  de  32  kilogr.  700  de  lait  et 
1.787  de  I>eurre  en  24  heures  a  été  constaté 
au  coi^is  de  cette  lactation. 

Cette  vache  avait  déjà  obtenu  le  premier 
prix  à  Dieppe,  l'an  dernier,  avec  55  kil.  800 
de  lait  et  3  kilogr.  039  de  beurre  en  six 
traites. 

Lit    Niii'he    ((    Belle    Noriiiiiiulc    »,    âgée    de 

7  ans,  classée  seconde,  a  fourni  pendant  10 
mois  de  lactation,  5  000  litres  de  lait  et  199 
kilogrammes  de  beurre,  traite  seidement  deux 
foi«  par  jour.  Celle  année,  au  contrôle  de 
mai^  eHf  avait  donné  31  kilogr.  4  de  lait  et 
1  kilogr.  510  de  beurre  en  24  heures. 

La  vache  «  Reine  des  Prés  »,  âgée  de  6  ans, 
classée  troisième,  a  fourni  pendant  10  mois 
de  lactation   : 

\  i  an>.  4  OôC-î  kilogr.  de  lail  et  100  kilo- 
grammes 102  de  beurre  ; 

A  r)  ans.  4  716  kilogr.  de  lait  et  252  kilo- 
grammes 050  de  beurre. 

Ktanf  donné  ers  résultats,  il  est  évident  que 
le  concours  beurrier  se  présente  comme  un 
contrôle  supplémentaire  ne  faisant  générale- 


ment que  confirmer  i)ubliquement  les  don- 
nées du  contrôle  mensuel  effectué  à  la  ferme. 
Dans  un  autre  ordre  d'idées,  le  concours 
de  celte  année  a  souligné  une  fols  de  plus 
qu'on  peut  trouver  réunies  chez  la  même 
bète  une  confortnaiion  parfaite  et  des  apti- 
tudes laitières  exceptionnelles.  Dans  cliacune 
des  deux  catégories,  la  moitié  des  animaux 
primés  au  concours  beurrier  ont  été  égale- 
ment primés  au  concoui'^  de  conformation. 
Le  prix  d'honneur  a  été  roinjxirté  par  la 
vache  ((  Belle  Normande  »,  classée  deuxième 
au  concours  beurrier  et  première  au  concours 
de  conformation.  La  vache  «  Reine  des 
Prés  »,  troisième  au  beurrier,  est  seconde 
dans  sa  catégorie  au  concours  de  confor- 
mation. 

La  vache  n°  21,  quatrième  au  beurrier,  est 
troisième  au  concours  de  conformation. 
On  pourrait  multiplier  les  exemples. 
Enfin,  grâce  aux  précieux  documents  ras- 
semblés par  les  Syndicats  de  contrôle  laitier, 
complétés  par  l'es  résultats  des  concours  beur- 
riers, il  est  maintenant  possible  de  faire  res- 
sortir, au  sein  des  étables  contrôlées,  de  véri- 
tables familles  beurrières,  chez  lesquelles  l'es 
aptitudes  individuelles  à  la  production  d'un 
lait  abondant  et  riche  se  perpétuent  par  hé- 
rédité. 

Cette  année,  en  particulier,  le  concours 
d'Yvetot  nou«  fournît  nn  exen>ple  très  frap- 
pant de  VinflMenoa  in'êpond&rante  du  taureau 
de  haute  orlff-ine  Iniliière  :  les  quatre  premiers 
prix  dht  concours  beurrier,  dans  la  catégorie 
dtes  peuines  vaches,  sont  isswe»  du  même  tau- 
reau :  D^iftoto.  Or,  la  vache,  mère  de  cet 
excellent  reproducteur  beurrier,  était  une  mé- 
diocre laitière,  n'ayant  jamais  donné  phis  de 
15  à  16  litres  de  lait.  Par  contre,  son  père. 
Ballon,  était  remarquable- comme  origine  lai- 
tière et  beurrière. 

La  mère  de  Ballon,  Tamise,  par  Framboi- 
sier et  Mme  Sans-Gène,  a  donné  26  litres  de 
lait  à  son  premier  vêlage,  32  à  son  deuxième 
et  38  à  son  troisième.  Son  rendement  contrô- 
lé a  été,  en  deuxième  année,  à  4  ans,  en  10 
mois,  de  0  2i3  kilogr.  de  lait  et  235  kilogr. 
de  beurre. 

En  troisième  année,  Tamise  obtenait  le  pre- 
mier prix  et  le  prix  de  championnat  au  con- 
cours général  de  Ptirîs,  en,  1914.  Son  contrôle 
des  deux  premiers  mois  fut  énorme  et  elle 
eut  certainomcnl  donné  7  50O  Ivilogr.  de  lait 
et  280  kilogr.  de  beurre  si  la  guerre  n'était 
\r'iuie  interrompre  brutalement  ce  contrôle. 
Mme  Sans-Gène  a  fait  un  rendement  maxi- 
mum de  29  litres  ;  en  10  mois  elle  donniît 
5  420  kiloîrr.  de  lait  et  215  de  beurre. 


LES  GALES  DE  LA  POMME  DE  TERRE 


93 


Du  c6té  paternel,  l'origine' de  «  Ballon  » 
était  également  très  remarquable.  Son  père, 
Utile,  par  Beaa  Boy  et  Amaryllis,  était  un 
animal  remarqiaable,  Beau-Boy  descendait  di- 
rectement de  la  célèbre  Belle  Parisienne,  prix 
d'honneur  à  Paris,  et  dont  le  contrôle  fut  le 
suivant  :  i  500  kilogr.  de  lait  et  251  kilogr. 
de  l>€urre. 

ArrvafylHs,  clnampion  du'  concours  spécial 
de  Fiers,  avait  un'  pis  tout  à  fait  remârqTiiable 
et  elle  avait  donné  29  litres  de  lait. 

Le  concours  beurrier  d'Yvetot  a  montré 
que  ces  précieuses  qualités  n'ont  pas  été  per- 
des dân«  les  petites-filles  de  ces  animaux 
d'élite. 

IP  convient  d'ajouter  que  les  deux  autres 
frèPèsde  Ballon  :  Castor  et  Danube,  ont  fait 
également  unfe  remarquable  lignée  d'excel- 
lentes laitières  et  béurrières. 

Ort'  peuf  eneore  citer  comme  exemple  de 
famille  beurrièré,  l'ascendance  de  Beine  des 
Prés,  dont  nous  venons  de  voir  la  produc- 
tion exceptionnelle.  Sa  mère,  Cantate,  avait 
obtenu,  comme  sa  fille,  un  troisième  prix  au 
concours  beurrier  d'Yvetot,  en  1914,  avec; 
55  kiliogr.  710'  dé  latit  et  2  -kliog*:  785  de 
beut*re  en=  six  traites,  et  uïi  quatrième  pri?i 
au  concoure  de  conformation. 

Sa  grand'mère,  Verveine,  obtint  au  con- 
trôle laitier  en  un  jour  24  kilogr.  725  de  lait 
et  1  kilogr.  188  de  beurre. 

Le  tautéau  père  de  Reine  des  Prés  ■  Rénaux, 
remporta  le  prix  d'honneur  àu  concours 
d'Yvetot  en  1914. 


Ces  exeUiples  montrent  de  la  façon  la  plus 
évidente  l'heureuse  influence  de  la  sélection 
judicieuse  effectuée  par  les  Syndicats  de  con- 
trôle laitier  du  Pays  de  Caux  et  du  Pays  de 
Brày. 

Ils  soulignent  enfin  toute  la  valeur  que 
présentera  \e  Livre  (Téiîte  du  lïéfd-bobk  nor- 
mand, livre  d'or  de  la  raCe  qui  doit  compren- 
dre uriiqUérnent  les  animaux  hors  de  pair, 
rerharquables  non  seulement  pai*  leUr  confor- 
mation, maïs  encore  ayant  fait  leurs  preuves 
comme  rendements  individuels  et  justifiant 
d'une  ascendance  coiltrôlée  au  point  dé  vue 
laitier  pendant  au  moins  deux  généra tious. 

Les  minutieuses  dispositions  prévues  ]^x)ur 
la  délivrance  et  rauthentifi<;ation  des  certi- 
ficats d'origine  viennent  apporter  des  garan- 
ties exceptionnelles  aux  acheteurs  étrangers. 
Ceux-ci  ne  pourront  plus  douter  que  chez  la 
race  bovine  Normande,  des  aptitudes  laitières 
et  béurrières  héréditaires  vont  de  pair  avec 
la  production  d'une  viande  de  première  qua- 
lité  et   une   conformation    irréprochable. 

C'est'  précisément  le  plus  grand  mérite  de 
cette'béite  rtlce,  celui  qui-  doit  assurer  son' 
succès  pour  l'expoitatton'  et  ouvrir'  à  ses  re- 
producteurs des  débouchés  de  plus  en  plus 
considérables  en  France  et  à  l'étranger  quand 
elle  sera  plus  et  mieux  connue. 

P.  Labounoux, 

Directeur  des  Services  Agricoles 
de  la  Seine- Inférieure. 


LES  GALES  DE  LA  POMMÉ  DE  TERRE 


(ly 


Méthode  de  latte  contre  la  Gale  conimiine. 
—^  Trois  catégories  de  méthodes"  :  1°  modifi- 
cation du  milieu  cultural  dans  un  sens  défa- 
vorable aux  Actinomyces  ;  2"  désinfection 
des  tubercules  de  semences  ;  3°  choix  de  va- 
riétés résistantes  a  la  gale. 

I.  Modification  du  milieu  cultural.  — 
D"'après  oe  qui  a  été'  vu,  il  .semble  qu'il  faille 
éviter  une  trop  gr'àiide  alcalinité  et  augmen- 
ter l'acidité  dans  la  mesure  où  elle  n'est  pas 
nuisible  à  la  pomme  de  terre,  qui  est  plus 
tolérante  à  cet  égard  que  les  Actinomyces. 

Chaulage,  marnage,  apport  d'engrais  po- 
tassiques, de  fumier  d'étable,  doivent  être 
faits  avec  circonspection.  Un  chaulage  effbc^ 
tué  l'année  même  de  la  plantation  de  la  ixxm- 
me  de  terre  est  moins  dangereux  qu'un  ap- 
port de  chaux   fourni   durant   la   campagne 

(i)  Voir  le  n"  du  22  juillet,  page  76. 


précédente.  Sans  doute  parce  que,  dajus  (.■er 
dérAiei-  cas,  les  Actinomyces  ont  eu  le  temps- 
de   pulluler. 

Comment  expliquer  que  certains  auteur.^ 
disent  avoir  obtenu  de  bons  effets  contre  la 
gale  par  de  grands  apports  de  chaux  (80  Quin- 
taux à  l'hectaire)  ?  Peut-être,  par  suite  de 
la  grandie  activité  de  décompoisition  qui  ré- 
sulte de  cet  amendement  et  qui  a  pour  effet 
la  production  de  sels  qui  nuisent  aux  Actino- 
myces dès  qu'ils  entrent  pour  plus  de  5  0/0 
dans  le  milieu. 

Pour  acidifier  le  milieu,  on  a  proposé  l'em- 
ploi de  superphosphates.  Wollenweber  dit 
avoir  obtenu  de  bons  résultats  avec  5  quin- 
taux 8  par  hectare  de  ph'ôsphate  Tliomas  en 
sol  sableux  neutre  om  faiblement  acide.  Cette 
quantité  serait  insuffisante  en   sols  alcalins. 

L'acide  sulfurique,  sait  en  solution  dants 
l'eau,   soit   fixé  à  un  substratum   tel  que  le 


91 


GARAGES  D  AUTOMOBILES  RURALES 


yjIJâii,   est  égaleiiioiil   préconisé  par  VVollen- 
»eber, 

Km|)lo>aiit  à  rheclare  deux  quintaux  d'aci- 
de -iilfuriiiue  en  solution,  ou  bien  quarante 
quinlaux  de  gypse  (additionnés  de  2  0/0 
d'acide  sulfurique),  VVoJlenweber  obtint  des 
résultats  appréciables  en  terrains  acides, 
neutres  ou  faiblement  alcalins. 

Avec  la  sulfarine  (poudre  qui  renferme  de 
l'acide  sulfurique),  il  convient  de  ne  pas  dé- 
passer iO  quintaux  de  cette  matière  à  l'iiec- 
larc.  faute  de  quoi  la  pomme  de  terre  peut 
souffrir  de  cet  amendement. 

Le  soufre  est,  depuis  fort  longtemps,  pré- 
conisé. Certains  auteurs  disent  avoir  obtenu 
de  bons  résultats  i>ar  l'emploi  de  40  quin- 
taux à  l'hectare.  D'autres  nient,  au  contraire, 
Jes  bons  effets  de  cet  amendement.  Le  soufre 
ne  paraît  pas  agir  directement,  mais  comme 
générateur   d'acide   sulfurique. 

C'est  pour  activer  la  transformation  du 
premier  de  ces  corps  dans  le  second,  que 
Lipmann  ajoute  au  soufre  des  bactéries  oxy- 
dantes. Son  ((  Inoculated  Sulphur  »  est  ré- 
pandu à  raison  de  350  kilogr.  à  700  kilogr. 
à  l'hectare.  On  fait  pénétrer  cette  substance 
par  un  hersage  pratiqué  quelque  temps 
avant  la  plantation  des  pommes  de  terre.  Les 
quantités  d'  «  Inoculated  Sulphur  »  varient 
suivant  que  les  chaimps  sont  plus  ou  moins 
exposés  à  fournir  des  récoltes  galeuses. 

On  a  songé  à  acidifier  la  terre  j)ar  l'apport 
de  certains  sels  qui  constituent  des  acides  li- 
bres dans  le  sol. 

Malheureusement,  certains  de  ces  sels 
(chlorure  de  calcium,  kaïnite,  carnalite)  ten- 
dent à  réduire  la  teneur  de  <e  dernier  en  hy- 
drate de  carbone.  On  peut,  au  contraire,  faire 
usage  doi  sulfate  d'ammoniaque  que  Koemer 
conseille  d'employer  de  préférence  au  nitrate 
de  calcium. 

L'apport  d'engrais  \erl,  qui  a  donné  de  si 
remarquables  résultats  dans  certains  milieux, 
n'agil-il  pas  par  1  acidité  du  suc  cellulaire  des 
plantes  ou  par. celle  de  leurs  produits  de  dé- 
composition.'' Telle  est  l'opinion  exprimée  par 
Wollenweber.  avis  que  ne  partage  pas  Mil- 
liard. D'après  lui,  les  engrais  verts  n'agiraient 
ni  en  oxydant  le  milieu,  ni  en  émettant  des 
substances  toxi(pies  jjour  les  Artinoinyci'!^. 
mais  en  constituant  une  nourriture  de  choix 


pour  ces  derniers  organismes  qui  préfèrent  la 
vie  saprophytique  à  la  vie  parasitaire,  à  la- 
quelle seul  le  manque  de  matières  organiques 
les  contraint.  Nous  avons  quelque  peine  à 
adopter  la  manière  de  voir  de  Milliard. 

Ne  serait-ce  pas  par  suite  de  modifications 
apportées  dans  l'équilibre  de  la  microflore 
que  l'engrais  vert  agirait  ?  Mûnter  n'a-t-il  pas 
montré  que  VAzotobacier  des  nodosités  des 
Légumineuses  est  entravé  dans  son  activité 
par  les  Aciinomyces  ?  Inversement,  ceux-ci 
no  peuvont-ils  être  paralysés  par  l'action  de 
certains  organismes  .►* 

Quoi  qu'il  en  soit,  les  engrais  verts  ont 
fourni  de  bons  résultats  dans  la  lutte  contre 
la  gale.  Mi.lliard  préconise  l'emploi  de  25  000 
à  50  000  kilogr.  die  matière  verte  à  l'hectare 
(herbe  quelconque),  qu'on  enterre  à  la  bêche 
ou  autrement,  de  façon  à  bien  incorporer  ces 
éléments  au  sol.  Les  pooiimes  de  terre  reçoi- 
vent ainsi  un  excellent  engrais.  D'après  Wol- 
lenweber, l'action  sur  la  gale  serait  beaucoup 
mieux  indiquée  et  plus  prolongée  en  sols 
acides  ou  faiblement  alcalins  qu'en  terrain* 
très  calcaires. 

II.  Désinfection  des  (uberciiles.  —  Les  mé- 
thodes préconisées  seront  indiquées  plus 
loin. 

III.  Choix  de  variétés  résistant  à  la  gale. 
—  Certaines  sortes  sont  résistantes  dans  tous 
les  mieux  {Jubel),  d'autres  ne  le  sont  qu'en 
terrains  sableux,  alors  qu'elles  sont  galeu 
ses  en  sol  argileux  (iSiere).  D'autres,  enfin,  ne 
sont  à  l'abri  de  la  gale  dans  aucun  milieu 
(Mngnum  bonum,  Up  to  Date).  Wollenweber 
donne  des  listes  de  variétés  résistantes  et  sus- 
ceptibles, 

I>a  plupart  des  espèces  allemandes  douées 
de  résistance  sont  apparentées.  Il  faut  cher- 
chera associer  parcroisement  les  caractères  de 
résistance  aux  diverses  gales,  à  la  Gale  noire, 
au  Phytophlora  }nfesl(tns,  et  à  certaines  qua- 
lités. Jnttel  serait  résistante  aux  diverses  ma- 
ladies précitées  ;  elle  est  rustique,  mais  plu- 
tôt grossière  et  pauvre  en  amidon. 

La  couleur  et  l'épaisseur  de  la  peau  ne  pa- 
raissent i>as  avoir  d'influence  sur  la  résistance 
à  la  gale,  ainsi  qu'on  le  suppose  souvent, 

(1  suicre.)  Etienne  Foëx, 

Directeur  de  la  Slation 
fie    Palliolovjip    vôgrlale. 


GARAGES   D'AUTOMOIULES   RURALES 


•  Comme  suite  U  plusieurs  demandes  relati- 
ves à  la  construction  d'un  garage  jjour  auto- 
molule  et  camionnette,   voici   les  indications 


fpie  je  |)uis  donner  en  considérant  une  très 
bonne  installation  que  chacun  pourra  réduire 
au  besoin  dans  certaines  limites. 


GARAGES  D'AUTOMOBILES  RURALES 


95 


On  traite  généralement  le  garage  d'une  au- 
tomobile de  la  même  façon  que  la  remise 
d'une  voiture  hippomobile  ;  il  y  a  cependant 
des  modifications  à  apporter  en  vue  de  rendre 
les  services  plus  faciles. 


ig.   17.    —   Kraplacenient  iiPcessairc   ii  une 
voiture  automobile. 

Avec  les  voitures  hippomobiles,  on  dételle 
ordinairement  hors  de  la  remise,  on  lave  la 
Aoiture  et  on  la  pousse  à  bras,  à  reculons,  de 
façon  que  la  flèche  ou  les  brancards  se  trou- 
vent en  avant  de  la  remise,  cette  dernière 
étant  constituée  par  un  bâtiment  clos  par  une 
cloison  de  fond,  en  maçonnerie  ou  en  bois, 
l'avant,  non  exposé  aux  pluies,  restant  tan- 
lùt  libre,  tantôt  fermé  par  des  portes  pleines 
ou  des  barrières  à  claire-voie. 


Fig.  13.  —  Profil  en  travers 
rl'un  établi. 

L'automobile  doit  être  remisée  dan.'?  un 
local  clos,  afin  d'éviter  de  brusques  abaisse- 
ments de  température,  surtout  à  l'automne, 
si  l'on  n*a  pas  pris  la  précaution  de  vider  le 
radiateur,  opération  qu'il  est  recommandable 
de  faire  dès  qu'on  entre  dans  la  saison  où  les 
gc'ées  sont  à  craindre. 

Enfin,  il  faut  disposer  d'un  espace  suffisant 
afin  de  pouvoir  tourner  facilement  autour  de 
l'automobik,   pour  vérifier  ou   régler  certai 


nés  pièces,  après  enlèvement  du  plancher  de 
la  voiture,  alors  que  cela  n'est  pas  nécessaire 
avec  les  voitures  hippomobiles.  Ces  considé- 
rations conduisent  à  augmenter  la  surface  du 
bâtiment  destiné  à  une  voiture  automohile 
relativement  à  une  voiture  attelée  qui  aurait 
les  mornes  dimensions. 

Dans  un  garage  de  ville,  où  la  place  est 
étriquée,  on  rentre  la  voiture  à  i"eculons,  ou 
on  la  sort  en  maréhe  arrière  pour  la  vérifier 
hors  de  la  remise  ;  dans  ce  cas,  il  suffit  de 
disposer  d'une  surface  longue  de  5  à  6  mè- 
tres sur  une  largeur  de  2  m.  50.  Avec  ces 
dimensions  réduites,  le  service  ennuyeux  ris- 
que d'être  négligé  par  la  persomne  chargée 
de  l'entretien  de  la  voiture. 


Fig.  l'.i.  —  Mail  d  iiii  garage  d'une  vcilnre. 

A  la  campagne,  où  l'on  peut  toujours  dis- 
poser de  l'emplacement  voulu,  il  y  a  lieu  de 
donner  au  garage  des  dimensions  nécessaires 
pour  que  le  service  soit  facile,  tout  service 
rendu  facile  ayant  automatiquement  chance 
d'être  bien  fait. 

Comme  emplacement  nécessaire  dans  un 
local  clos  pour  une  automobile  A  (fig.  17), 
logée  entre  des  parois  x  et  x',  il  convient  de 
laisser  une  distance  c,  des  extrémité  dé  la 
voiture  à  ces  parois,  de  1  m.  20  ;  entre  les 
cotés  de  la  voiture  et  les  séparations  transver- 
sales y  et  y',  il  faut  laisser  une  distance  d 
d'au  moins  1  mètre. 

Il  résulte  de  ce  qui  précède  que  la  longueur 
y  (fig.  17)  de  l'emplacement  est  égale  à  la 
longueur  hors  tout  «  de  la  voiture,  plus 
2  m.  40  ;  que  la  largeur  x  est  égale  à  la  lar- 
geur hors  tout  de  la  voiture  plus  2  mètres, 
tout  en  faisant  de  suite  remarquer  que  celle 


96 


GARAGES  D'AUTOMOBILES  RURALES 


largeur  pourra  èlre  réduite  quand  il  s'agira 
de  loger  sous  le  même  abri  plusieurs  voitures 
parallèlement  les  unes  aux  autres, 

.  En  laissant  de  côte  les  voitureltes  et  les 
side-cars, .  une  voiture  dite  de  tourisme  a  gé- 
rvéruleiuent    comme    dimensions    hors    tout, 

4  m.   20  sur  1   m.  GO  ;   une  camionnette  a 

5  mètxes  sur  2  mètres.  Dans  les  deux  cas,  la 
hauteur  natteinl  pas  2  mètres,  sauf  s'il  s'agit 
d'une  camionnette  bâchée  ou  ayant  une  car- 
rosserie fermée  avec  des  parois  fixes. 

Eji  considérant  une  camionnette  ayant  5 
mètres  sur  2  mètres  conune  dimensions  hors 
tout,  l'emplacem-enl  confortable  à  lui  assurer 
devrait  être  longue  de  7  ra.  40  et  large  de 
4  mètres. 


jusqu'en  x,  doit  être  d'au  moins  un  mètre, 
qu'il  faut  porter  à  1  m,  30  si  l'aplomb  x  cor- 
respond à  celui  d'une  voiture  placée  en  ]'. 
Cet  établi  peut  régner  sur  une  partie  ou  sur 
tout  le  côté  y  (de  la  figure  19),  pourvu  de 
fenêtres  ;  il  peut  recevoir  des  élaux,  une  pe- 
tite maclùne  à  percer,  etc.  L'outillage  et  des 

'  petites  pièces  de   rechange  seront  disposées 
dans  des  casiers  a  (fig.  18),  ou  dans  une  ar- 

!  moire   dont  la   tablette   supérieure  serait  ar- 
rasée  à  2  mètres  au-dessus  du  sol  x. 

S'il  s'agit  de  ne  loger  qu'une  seule  voiture, 
on  voit  que  le  plan  du  garage  s'établirait  ain- 
si que  l'indique  la  figure  19  :  la  voiture 
en  y ,  un  passage  n  et  l'établi  e.  Avec  les  di- 
mensions  indiquées   précédemment,    on  au- 


ifii 


xi^ 


^^" 


y 


Fig.  20.  —  Plan  d'un  garage  de  deux  voilures. 


S'il  s'agit  d'une  voiture  dite  de  tourisme, 
les  dimensions  correspondantes  de  l'emplace- 
ment nécessaire  seraient  de  6  m.  60  sur 
3  m..  60, 

S'il  s'agit  de  loger  plusieurs  voitures  pa- 
rallèlement lc5  unes  à  côté  des  autres,  au 
lieu  d'un  mètre  indiqué  ppur  la  largeur  de 
l'espace (d  (fig,;  17),  supposé  entre  la  voiture 
et  une  paroi  y,  il  suffirait  de  laisser  1  m.  50 
entre  deux  .voitures  contiguës. 

D'autre  p:irf,  il  e.st  rccommandable  d'ins- 
taller dans  le  garage  môme  un  établi  \)0\xt 
les  menus  travaux  d'entretien  et  de  répara- 
tions des  voitures  ;  cet  établi  «era  même  très 
souvont  utilisé  pour  les  ouvrages  analogues 
destinés  au»  diverses  machines  de  l'exploi- 
tation. 

L'établi  e  (fig^  18)  doit  avoir  une  largeur 
do  0  m.  70,  et  èlre  à  0  m*  75  au-dessus  du 
sol  ;  l'espace  n  4  réserver  en  avant  de  l'établi, 


rait  une  longueur  L  de  6  m.  60  ou  de 
7  m.  10,  suivant  le  véhicuîr?,  et  une  lar- 
geur i  de  5  m.  Les  fenêtres  seraient  sur  les 
côtés  y  et  y  et  les  portes  sur  les  côtés  x. 

S'il  s'agit,  comme  le  cas  est  fréquent,  de 
loger  une  voilure  de  tourisme  et  une  camion- 
nette, le  plan  général  s'établirait  comme  l'in- 
dique la  figure  20.  La  largeur  e  n  de  l'em- 
placement nécessaire  à  l'établi  et  au  passage 
dte  service  serait  de  2  niètre.'',  la  largeur  pour 
la  voiture  V  et  la  camionnotfe  C,  y  compris 
les  passagi'-s,  seraient  de  6  m.  50,  soit,  en  to- 
talité une  longueur  d  de  8  mv  50,  avec  des 
fenêtres  sur  les  côtés  y  et  y'. 

Les  portos  d'accès  a  des  emplacements  V 
et  C.  (fig.-  20)  doivent  laisser  au  moins 
2  m.  50  d'ouverture,  les  voitures  ayant  de 
1  m.  60  à  2  m.-  de  largeur  hors  tout.  Leur 
hauteur  peut  être  fixée  à  2  m.  50  au  plus, 
sauf  s'il  s'agit  de  certaines  carrosseries  fixes 


SUR  LES  MODES  D'EMPLOï  DES  ENGRAIS 
appliquées  à   des   véhicules   de   poids   lourd. 


'  \  / 


\       / 
\    / 
\  / 

V 


Fig.  t\.  —  Plan  génrral  d'un  garage  bien  établi. 

La   porte  d'accès   doit  toujours   s'ouvrir  à 
l'extérieur  du  garage. 

Comme  la  porte  -d'entrée  peut  n'avoir  que 


97 
2  m,  50  de  large,  ou  1  m,  25  par  vantail,  si 
elle  est  tournante  sur  gonds,  on  {leut  laisser 
entre  les  deux  travées  ï'  et  C.  (fig.  20)  un  pan 
large  d'un  mètre.  Il  est  bon  d'employer  d€« 
portes  roulantes,  montées  avec  des  galets  divs- 
posés  à  leur  partie  supérieure. 

Au  point  de  vue  de  la  facilité  des  S'ervi<?es, 
il  est  recommandable  que  la  voiture  entre 
suivant  a  (fig.  21)  par  une  porte  p  d'un 
côté  X  du  garage  G  et  en  sorte  par  une  porte 
p'  opposée  ouverte  stir  l'autre  pan  x'  ;  il  con- 
vient donc  de  réserver  entre  le  long  pan  de 
sortie  x'  et  un  obstacle  quelconque  //,  massif, 
arbres,  haie  ou  mur,  une  distance  d  néces- 
saire au  virage  facile  a  droite  /  ou  à  gauche  f, 
distance  qui  doit  être  d'environ  7  à  8  mètres. 
De  cette  façon,  la  voiture  pénètre  dans  le 
garage  G  par  la  face  x  pour  sortir,  en  marche 
avant,  par  le  côté  x\ 

Comme  toxis  les  ingénieurs,  nous  commen- 
çons par  dresser  le  plan  de  la  construction, 
afin  que  cette  dernière  réponde  aux  besoins 
des  divers  services  qu'on  lui  demande  ;  ce 
n'est  qu'ensuite  que  nous  étudions  l'éléva- 
ticn.  Sous  ce  raport,  il  n'y  a  rien  de  particu- 
lier à  dire,  car  l'élévation,  d'où  dépend  l'as- 
pect extérieur,  peut  être  très  simple  et  Iraîtéc 
à  la  façon  courante  de  la  région  avec  les  ma- 
tériaux de  construction  qu'on  se  procure  éco- 
nomiquement dans  le  pays,  ou  revêtir  un  as- 
pect plus  ou  moins  ornemental  et  décoratif 
suivant  le  capital  qu'on  consent  à  affecter  au 
bâtiment,  afin  de  lliarmoniser  avec  les  cons- 
tructions voisines. 

Max  Ringelmann. 


SUR  LES  MODES  DTMPLOI  DES  ENGRAIS 


Je  crois  utile  de  présenter  quelques  ré- 
flexions suggérées  par  ma  pratique  agricole 
relativement  à  ta  communication  faite  à 
l'Académie  d'Agriculture,  il  y  a  quelques  se- 
maines, par  M.  Baudrj,  sur  le  mode  qu'il 
conseillait  d'employer  pour  la  répartition  des 
engrais  chimiques  fournis  aux  plantes  au  mo- 
ment de  l'ensemencement  et  sur  un  semoir 
permettant  de  distribuer  en  môme  temps  ei 
l'engrais  et  la  semence,  Je  ne  me  permets  pas 
de  critiquer  le  semoir  de  M.  Baudry,  je  ne  le 
connais  pas  et  il  peut,  dans  une  certaine  me- 
sure, être  avantageusement  utilisé.  Notre 
confrère,  M.  Ringelmann,  a,  du  reste,  rap- 
pelé qu'il  y  a  fort  longtemps  que  des  semoirs 
construits  par  les  maisons.  Smyth,  Garrett  et 
autres,  aussi  par  des  maisons  françaises,  ré- 
pondaient à  ces  préoccupations  ;  ces  semoirs 
avaient  deux  caisses  superposées,  l'une  pour 


l'engrais,  l'autre  pour  la  semence,  une  com- 
mande placée  sur  chacune  des  deux  roues 
motrices  du  semoir  devait  assurer  la  distribu- 
tion et  conduisait  dans  des  tubes  parallèles 
très  rapprochés  la  semence  et  l'engrais  mis 
de  la  sorte  beaucoup  plus  à  la  portée  de  la 
plante  ;  nous  pensions  ainsi  obtenir  une  meil- 
leure utilisation  des  matières  fertilisantes. 
Les  essais  tentés  chez  moi  n'ont  pas  répondu 
à  ce  que  j'espérais,  la  complication  du  méca- 
nisme nécessitait  une  attention  soutenue  de 
la  part  de  la  personne  surveillant  la  distri- 
bution des  semences,  et  si  les  engrais  n'étaient 
pas  absolument  secs  et  pulvérulents,  il  se 
produisait  des  intermittences  et  une  réparti- 
tion irrcgulièrc,  souvent  même  arrivait 
l'obligation  ou  d'arrêter  le  semoir  en  cours 
de  marche,  ou  de  laisser  des  parties  non  se- 
mées   en    engrais  ;    bref,    j'ai    renoncé    très 


£8 


UNE  SEMAINE  AGRICOLE  AU  PORTUGAL 


promplemeiit  à  me  servir  de  ce  semoir  à 
double  but.  Quant  à  obtenir  de  ce  fait  une 
économie  d'engrais,  je  ne  le  crois  pas,  je 
crois,  au  contraire,  que  tout  ce  qui  est  donné 
par  les  procédés  de  répartition  habituelle  est 
utilisé  par  les  plantes  dont  les  radicelles  sa- 
vent très  bien  aller  chercher  leur  nourriture 
dans  un  espace  aussi  peu  éloigné  que  celui 
existant  entre  leurs  lignes. 

Suivant   moi,  ce   qui   importe   pour   obte- 
nir tout  l'effet  des  engrais  chimiques,   c'est 
avant  tout  de  les  employer  autant  que  se  peut 
dans  des  terres  exemptes  ou  débarrassées  des 
plantes  adventices.  S'il  en  est  autrement,  les 
mauvaises    herbes,    plus    rustiques    que    les 
plantes  cultivées,  s'empareraient  les  premiè- 
res des  matières  fertilisantes  et  risqueraient 
d'étouffer  les  bonnes  semences.  On  doit  aussi 
bien  connaître  sa  terre,  ce  qui  peut  lui  man- 
quer, et  les  dominantes  des  matières  fertili- 
santes exigées  des  plantes.  Enfin,  je  crois  en- 
core, tout  au  moins  dans  les  semis  de  prin- 
temps, et  particulièrement  lorsqu'il  s'agit  de 
la  culture  de  la  betterave,  que  la  répartition 
des  engrais  azotés  (j'envisage  presque  exclusi- 
vement alors  le  nitrate  d*^  soude)  ait  lieu  en 
plusieurs    fois  ;    chez    moi.    je    divisais    150 
kilogr.  de  nitrate  de  soude  à  l'hectare  en  trois 
périodes,  un  tiers  au  moment  des  sernis,  un 
tiers  au  moment  du  démariage,  un  tiers  avant 
le    deuxième    binage.    Les    dernières    façons 
culturales  et  les  binages  suffisaient  à  couvrir 
l'engrais.  .T'entretenais  de  la  sorte  une  végé- 
tation qui  permettait  à  la  plante  de  se  déve- 
lopper normalement  et  de  résister  dans  une 
certaine    mesure    aux   parasites  et   aux    atta- 
ques des  insectes. 


Je  me  permets  encore  de  rediie  ce  que  sa- 
vent du  reste  les  praticiens,  relativement  à 
l'application  des  engrais  minéraux  et  chimi- 
ques. 

Dans  les  ensemencements  d'automne,  em- 
ployer l'acide  phosphorique  sous  forme  de 
superphosphate  ou  de  scories  de  déphosphora- 
lion  ;  l'azote  sous  forme  ammoniacale  ou  or- 
ganique. Je  crois  qu'il  est  préférable  de  se- 
mer l'engrais  avant  le  dernier  labour,  et  l'en- 
terrer légèrement,  si  l'acide  phosphorique  est 
donné  par  des  scories,  de  ne  pas  faire  le  mé- 
lange avec  le  sulfate  d'ammoniaque  ;  il  y 
aurait  certainement    déperdition    d'azote. 

Dans  les  semis  de  printemps,  employer 
l'acide  phosphorique  sous  la  même  forme  et 
l'azote  sous  forme  nitrique,  je  crois  que 
pour  les  betteraves,  la  division  en  plusieurs 
semis  du  nitrate  est  à  conseiller.  En  ce  qui 
concerne  les  apports  en  potasse,  c'est  au  pra- 
ticien d'étudier  les  besoins  des  plantes.  Les 
agriculteurs  qui  emploient  du  crud  ammo- 
niac savent  que  cet  engrais  demande  à  être 
semé  plusieurs  mois  avant  la  plante,  afin 
d'éviter  les  effets  des  cyanures  ;  c'est  un  en- 
grais à  employer  longtemps  avant  les  labour» 
de  façon  à  ce  qu'il  soit  exposé  à  l'air  pen- 
dant plusieurs  semaines. 

Enfin,  je  crois  donner  un  conseil  utile  en 
répétant  aux  agriculteurs  ce  que  disait  Geor- 
ges Ville  il  y  a  bientôt  cinquante  ans  :  ((  Pour 
les  engrais  comme  pour  les  semences,  faites 
des  champs  ou  des  parcelles  suffisantes  d'ex- 
périences, ce  sera  là  votre  meilleur  labo- 
ratoire. » 

Eugène  Pltjchet, 

Memlire  de  l'Araili-mic  (l'A prlcull lire" 


CNË  SEMAINE  AGHICOLE  AU  PORTUGAL 


L'Association  centrale  d'Agriculture  Portu- 
gaise a  été  clvargéc,  en  qualité  d'L'nion  cen- 
trale des  Agriculteurs  Portugais,  par  un  dé- 
cret dii  10  octobre  1920,  d'organiser  trois 
foires  animcllcs,  l'une  au  Sud,  une  autre  au 
Centre  et  ime  autre  au  Nord  du  pays.  La  pre- 
mière a  é^té  la  Semaine  agricole  qui  s'est 
tenue,  du  22  au  20  mai  1921,  à  Tapada  da 
Ajuda,  et  dont  lAssociafion  a  publié  récem- 
ment le  compte  rcmlu. 

Cette  manifestation  a  consisté  à  la  fcis  en 
expositions  et  en  conférences  données  avec 
le  concours  de  l'Institut  supérieur  d'Agro- 
nomie. Ces  expositions  réunissaient,  en  même 
temps  qu'une  foire  des  produits  régionaux, 
le  bétail,  les  animaux  de  basse-cour,  la  -séri- 


ciculture, rapiculture,  les  machines  et  les 
tracteurs  agricoles,  avec  démonstrations  pour 
ces  derniers  ai>[)anMls.  Des  épreuves  du  ren- 
dement du  bétail  laitier  durèrent  pendant 
cinq  jours.  Les  conférences  eurent  lieu,  les 
unes  au  siège  de  l'Association,  les  autres  à 
l'Institut  d'Agronomie  ;  elles  portèrent  sur 
la  vulgarisation  die  la  science  agricole,  sur 
renseignement  agricole  à  l'école  primaire, 
sur  la  colonisalioii  jxvrtugaise,  sur  la  future 
crise  vinicole  et  sa  solution,  etc. 

L'Association  a  le  droit  de  se  féliciter  du 
succès  de  cotte  Semaine  agricole,  qui  s'est 
ajoutée  heureusement  aux  nombreux  con- 
cours qu'elle  a  organisés  depuis  l'année 
de  sa  créai  ion  en  ISO'i.  G.  Gaudot. 


ACADÉMIE  D'AGRICULTURE  DE  FRANCE 


i9 


PARTIE  OFFICIELLE 


Loi  du  15  Juillet  1922  assurant  une  meilleure 
utilisation  du  blé  et  des  farines. 

Art.  i"'".  —  Un  décret  rendu  en  Conseil  des  mi- 
nistres, sur  la  proposition  du  ministie  de  l'Agri- 
culture, pourra   : 

1°  Déterminer  les  taux  minima  d'extraction  au- 
dessous  desquels  les  produits  de  la  mouture  du 
blé  froment  ne  pourront  être  fabriqués,  mis  en 
vente  ou  vendus  ; 

2°  Enumércr  les  succédanés  dont  les  farines 
pourront  ou  devront  être  employées  à  la  panifi- 
cation, ainsi  que  les  proportions  maxima  et  mi- 
nima dans  lesquelles  un  ou  plusieurs  de  ces  suc- 
cédanés devront  obligatoirement  entrer  dans  la 
fabrication  du  pain  ; 


3°  Interdire  de  mettre  en  vente,  de  vendre  e( 
d'employer  pour  l'alimentation  du  bétail  et  des 
chevaux,  ânes  et  mulets,  le  blé  froment  en  grains, 
propre  à  la  mouture,  la  farine  provenant  de  cette 
mouture  et  le  pain. 

Art.  2.  — •  Seront  punies  des  peines  prévues  aux 
articles  479.  48o  et  482  du  Code  pénal  les  infrac- 
tions aux  dispositions  des  décrets  qui  seront  pris 
par  application  de  l'article  i*"". 

En  outre,  le  tribunal  pourra  ordonner  que  son 
jugement  sera,  intégralement  ou  par  extraits, 
affiché  dans  les  lieux  qu'il  fixera  et  dans  les  jour- 
naux qu'il  désignera,  le  tout  aux  frais  du  con- 
damné, sans  que  la  dépense  puisse  dépasser  5oo 
francs. 


ACADEMIE  D'AGRICULTURE  DE  FRANGE 


Séance   du    12   juillet    192 1.    —  Présidence 
de  M.  Henneguy. 

Obsèques  du  Prince  Albert  de  Monaco. 

M.  le  Secrétaire  perpétuel  rend  compte  des  obsè- 
ques solennelles  de  S.  A.  S.  le  prince  Albert  de 
Monaco  et  donne  lecture  du  discours  qu'il  a  pro- 
noncé au  nom  de  l'Académie  (voir  le  n°  du  i5 
juillet,  p.  59). 

Le  Doryphora  de  la  Pomme  de  terre 

M.  Paul  Marchai  analyse  une  note  de  M.  le 
docteur  Fcytaud,  correspondant,  sur  une  invasion 
du  Doryphora  dans  la  Gironde  et  sur  les  mesures 
adoptcMîs  pour  détruire  les  foyers  trop  nombreux 
constatés  jusqu'ici. 

M.  de  Monicault  exprime  le  regret  que  les  ser- 
vices agricoles  ne  soient  pas  organisés  pour  nous 
renseigner  sur  une  invasion  qui,  semble-t-il,  est 
assez  grave,  il  serait  bon  de  donner  des  indica- 
tions aux  journaux  pour  que  les  cultivateurs 
soient  renseignés,  puissent  reconnaître  l'invasion 
et  la  combattre  et  de  savoir  si  les  larves  du  Dory- 
phora peuvent  être  transportées  par  les  pommes 
de  terre,  si  d'autres  plantes  peuvent  lui  servir  de 
nourriture,  etc.,  etc. 

M.  Marchai  répond  qu'il  existe  un  Service  phy- 
lo-pathologique  pour  les  produits  que  nous  expor- 
tons à  l'étranger,  mais  non  pour  nos  propres 
cultures.  S'il  en  avait  existé  un,  il  est  probable 
que  nous  aurions  pu  constater  le  foyer  de  l'inva- 
sion au  moment  ofi  il   était  encore  très  limité. 

Les  larves  de  Doryphora  se  nourrissent  exclu- 
sivement des  fanes,  de  la  partie  aérienne  des 
pommes  de  terre  ;  mais  les  transformations  de 
l'insecle  se  font  en  terre.  Si  les  tubercules  ne 
sont  pas  suffisamment  nettoyés,  ils  peuvent  con- 
server des  nymphes  et  des  larves,  même  des  in- 
sectes adultes,  comme  les  sacs  qui  les  transpor- 
tent. 

Les  Doryphora  se  nourrisscnj  des  feuilles  de  tou- 
tes  les  Solanées,  en   particulier  des   tomates,   des 


aubergines,  et  même  du  tabac,  ainsi  que  des  So- 
lanées sauvages,  la  morelle,  la  belladone,  la  dou- 
ce-amère,  etc.,  mais  ils  se  nourrissent  surtout  des 
fanes  de  pommes  de  terre. 

Les  Doryphora  hivernent  à  l'état  parfait  et,  au 
printemps,  ils  se  jettent  sur  les  premières  feuil- 
les des  pommes  de  terre.  Il  y  aurait  donc  lieu 
d'organiser  la  surveillance  dès  le  début  du  prin- 
temps, si  l'on  veut  eniayer  cette  invasion. 

M.  Viala  fait  savoir  que  l'Administration  est  en 
train  de  faire  publier  des  planches  qui  seront  dis- 
tribuées dans  toute  la  France  et  permettront  de 
connaître  tous  les  caractères  du  Doryphora.  Ces 
tableaux,  établis  autrefois  sous  la  direction  de 
M.  Tisserand,  vont  être  réédités  par  le  ministère 
de  l'Agriculture. 

L'Institut  international  d'Agriculture. 

M.  René  Berge,  délégué  de  la  France  à  la  ré- 
cente assemblée  générale  de  l'Institut  internatio- 
nal d'Agriculture,  rend  compte  des  travaux  de 
cette  assemblée  et  des  vœux  qui  y  furent  émis. 

Parmi  toutes  les  questions  dont  l'étude  s'im- 
posait à  l'assemblée  générale,  la  plus  importante 
et  la  plus  urgente  à  la  fois,  celle  dont  la  solution 
ne  pourrait  pas  être  différée,  avait  trait  à  la  réor- 
ganisation de  l'Institut  pour  assurer  le  fonction- 
nement et  le  développement  de  ses  services. 

M.  Louis  Dop,  vice-président  de  l'Insititut,  pré- 
senta sur  ce  sujet  un  rapport  très  complet  et  très 
remarquable,  dan«  lequel  il  constate  que,  à  cause 
du  manque  de  crédit,  les  décisions  de  l'assem- 
blée générale  de  1920  n'ont  pu  encore  recevoir, 
toutes,  entière  satisfaction.  Et  cependant,  de  tou- 
tes parts,  devant  les  services  rendus  par  l'Institut 
international  d'Agriculture,  on  demande  que  ce- 
lui-ci complète  encore  les  renseignements  de  tout 
ordre  qu'il  donne  déjà,  au  point  de  vue  statis- 
tique, renseignements  agricoles  et  maladies  des 
plantes,  météorologie  agricole,  législation  agri- 
cole internationale,  etc.,  etc. 


100 


ACADE.MIE  DAGIUCULTUUE  DE  FRANCE 


Finalement,  après  une  série  de  vœux,  l'assem- 
blée générale  adopta  à  l'unanimité  une  proposi- 
tion de  M.  Massé,  président  de  la  délégation  fran- 
çaise ,ainsi  conçue  : 

Vu  Jfis  résultais  remarquables  obtenus  par  le 
Comité  permauenl  depuis  la  dernière  assemblée 
gt'néralc  pour  liquider  la  situation  cxcepiiomielle 
cu'éée  par  la  guerre  ; 

Vu  les  principes  et  les  directives  adoptés  par 
lui  pour  orienter  l'Institut  vers  la  réorganisa- 
tion complète  et  l'amélioration  des  services  de 
rin<U.tut  en  respectant  la  Convention  iiilcrnalio- 
nale  du  7  juin  iQOJ, 

Décide    : 

D'udaessej-  au  Président,  au  vice-président  cl 
aux  ancBibxes  du  Comité  pcrmauent  l'expression 
de  sa  haute  satisfaction,  ainsi  que  ses  meilleurs 
encouragements  pour  la  poursuite  des  efforts  mé- 
thodiques qui  doivent  assurer  la  rénovation  de 
l'Institut  et  lui  attirer  la  continuité  de  la  con- 
fiance et  de  la  sympathie  des  Etals  adhérents. 

La  protection  des  sacs  à  superphosphates 
contre  la  corrosion. 

M.  Liixdcl  expose  que  JVI.  Bruno  a  été  frappé 
de  la  dépense  considérable  que  x<eprésentc  la  dété- 
riora;Uon  des  sacs  quand  ceux-ci  renferment  des 
superphosphates,  dépense  qui,  d'après  lui,  est  es- 
timée à  10  p,  100  de  la  valeur  du  superphosphate, 
et  est  imputée  aux  cuiti,vatejjrs,  auxquels  il  est 
vendu  «  à  toile  perdue  ». 

M.  Bruno  a  inxaginé  de  tremper,  au  préalable, 
le  sac  dans  UJoe  solution  d'algue,  renfermant  de 
la  craie  en  supension.  Les  sacs  ainsi  préparés 
oui  été  mis  eu  service  et  ont  présenté  une  résis- 
lanc<e  rctiiarquable.  La  dépense  ne  constitue  que 
10  ■ccnfinies  par  sac. 

Nouvelle  presse  à  huile  de  graines. 

M.  Lindet  appelle  l'attention  de  l'Académie  sur 
une  nouvelle  presse  à  huile  de  graines,  presse 
continue  qmi  doone  commic  résidu  du  preseurage, 
non  plus  ces  tourteaux  dont  les  agriculteurs  ont 
l'habitude,  mais  des  feuillets  contournés  en  tire- 
bouchons.  La  composition  toutefois  reste  la  même 
pour  l'alimentation  du  bétail. 

Essais  de  variétés  de  blé  au  Maroc  en  1921. 

M.  Schrihaux  analyse  une  note  dans  laquelle  M. 
Mîègc  rend  compte  des  caractères  agricoles  des 
blés  tendres  et  des  blés  durs  étudiés  h  la  ferme 
expérimentale  de  la  Direction  de  l'Agriculture  du 
Maroc. 


Séance  du  19  juillet  i-jaa.  —  Présidence 
de  M.  Prosper  Gervais. 

Présentation  d'ouvrage. 

M.  Lindel  préaecle  à  l'Académie  une  édition  du 
\i<'UK  traité  de  laiterie  de  Pouriau,  rajeuui  une 
première  foi»  par  Monti'ran,  puis  une  seconde  fois 
par  M.  L.  Amiuann,  ù  un  point  li-l  qu'il  constitue 
presque  un  ouvrage  |Hisonnel  :  ce  livre  comprend 
non  seulement  la  description  des  o|)érations  qui 
se  font  à  la  laiterie,  mais  aussi  l'exposé  des  ques- 


tions chimiques,  physiques,  biologiques  et  méca- 
niques dont  l'industrie  laitière  ne  saurait  se  pas- 
ser. 

Notes  sur  les  forêts  d'Ecosse. 

M.  Jacques  de  \  ilm&rin  rend  compte  d'une  visi- 
te qu'il  vierrt  de  faire,  en  Ecosse,  dans  le  comté  de 
Peebies,  près  d'Edimbourg,  où  il  a  vu  de  très 
belles  collections  d'arbres  et  d'arbustes.  Il  si- 
gnale spécialement  sur  les  propriétés  du  duc 
d'Âtholle  les  plantations  d'un  hybride  de  mélèze 
obtenu  entre  le  Lariœ  europtea  et  le  Larix  lepto- 
lepis. 

L'appellation  d'origine  «  Calvados  ». 

M.  Truelle  examine  commouf  on  peut  réfuter 
les  c/bjections  souilevéos  par  le  iiyndicat  général 
des  cidres  et  fruits  à  cidre,  couilre  1  "appel latjion 
d'origine    «Calvados  ». 

Pour  M.  Truelle  :  1°  La  dénominaJion  «  Calva- 
dos »  ne  peut  être  étendue  à  toutes  les  eaux-de- 
vie  de  cidre  fabriquées  en  France  parce  qu'elle 
n'a  pas  un  sens  générique  :  c'est  une  appellation 
régionale  ou  d'origine. 

2°  Elle  doit  être  absolument  réservée  aux  eaux- 
de-vie  provenant  imiquement  de  pommes  récol- 
tées et  de  cidres  fabriqués  aTcc  celles-ci,  puis  dis- 
tillés dans  le  département  du  Calvados. 

3"*  L'app'licatioq^  de  cette  dénomination  peut 
être  assurée  notamment  par  un  décret  semblable  à 
ceux  -concernant  les  appellations  régionales  a  Co- 
gnac »  et  «  Ajmagnac  ». 

Sur  le  blé  Carlotta  Strampelli. 

M.  Schribaux,  pendant  la  guerre,  a  fait  con- 
naître les  blés  du  Jura  suisse,  sélectionnés  par 
M.  Martinet  Q'uilbœuJ,  Bretonnières),  aux  culti- 
vateurs des  régions  à  Invers  rigoureux,  Carlotta 
Strampelli,  d'origine  italienne,  aux  cultivateurs 
de  la  vallée  de  la  Gajonne  et  de  la  vallée  du  Rhô- 
ne. Ces  diverses  variétés  ayant  donné  entière  sa- 
tisfaction, le  moment  est  venu  de  mener  une 
campagne  active  en  vue  de  leur  assurer  une  large 
place  dans  nos  cultures. 

Au  cours  d'un  récent  voyage  dans  le  Sud-Ouest 
et  le  Midi  de  la  France,  M.  Schribaux  a  eu  l'oc- 
casion d'obs^nver  Carlotta  Strampelli,  à  la  matu- 
rité, sur  un  grand  nombre  de  points  en  Gironde, 
dans  l'Aude,  dans  la  Drôme,  etc.  Carlotta  Stram- 
pelJi  a  manifesté  sous  les  différents  climats  une 
souplesse  de  tempérament  vraiment  remarqua- 
ble. Aussi  paraît-il  un  blé  d'avenir  dans  la  ré- 
gion méridionale. 

L'année  dernière,  le  gouvernement  italien  avait 
interdit  l'exportation  des  blés,  on  affirme  que  Tin- 
texdiclion  n'a  pas  été  maintenue.  Quoi  qu'il  en 
soit,  il  faut  se  procurer  des  semences  de  Carlotta 
Sîramjyelli  eu  Italie,  car  nous  n'en  produisons 
jusqu'à  présent  que  des  quantités  infimes,  et  se 
hàler,  afin  qu'elles  arriveni  on  temps  utile.  Le 
créateur,  M.  Strampelli.  directeur  de  la  Station 
de  graniciillure  à  Riéti.  se  ferait  im  plaisir,  M. 
Schribaux  en  est  persuadé,  d'indiquer  les  meil- 
leures sources  auxquelles  il  conviendrait  de 
s'adresser. 


CORRESPONDANCE  —  CONSEILS  PRATIQUES 


101 


Les  comptes  de  dépôts  dans  les  Caisses 
régionales  de  Crédit  Agricole  mutuel. 

M.  De-scuLirs  Des(ij:res  rappelle  que  l'Académie 
s'est  toujours  préoccupée  des  questions  pouvant 
intéresser  le  Crédit  agricole  mutuel  ;  or,  au  nom- 
bre des  questions  relatives  à  ce  crédit,  se  place  ac- 
tuellement au  premier  rang  la  question  des  dépôts 
de  fonds  qui  peuvent  être  effectués  par  toute  per- 
sonne, aux  mains  des  Caisses  régionales,  aux  ter- 
mes des  articles  i/r,  i6  et  35  de  la  loi  dU  5  août 
1921.  Faciliter  lès  dépôts  de  fonds  aux  mains  des 
Caisses  régionales,  c'est  : 

Encourager  l'épargne  ;  —  faire  bénéficier  l 'agri- 
culture de  sommes  actuellement'  improdtictives    ; 

—  rendre  (et  c'est,  semble-t-il,  le  seul  moyen)  pos- 
sible le  plein  développement  du  Crédit  agricole 
n)utuel  ;  —  pcrmettlc  aux  associations  agricoles 
d'entreprendre  des  travaux  agricoles  productifs    ; 

—  libérer  poui'  partie.  l'Etat  de  cliarges  sans  cesse 
croissantes  ;  —  user  enfin  du  droit  que  confèrent 
au  Crédit  agxico-Ie  mutuel  les  article,  ili,  16  et  35 
de  la  loi  du  5.  août  1921,.  dont,.en  ce  qui  concerne 
les  dépôts  à  faire  par  les  Caisses  régionales  aux 
mains  de  l'Office  national  (art.  35),  l'exécution  est. 
retardiée,  on  sait  comment,  par'  l'impossibilité  ac- 
tuelle du  concours  de  l'Office  national. 

Or,  il  est  de  toute  évidence  que,  sans  le  concours 
de  l'Office  national,  les  efforts  isolés  des  Caisses 
régionales  seront  limités  puisque,  dans  ces  con- 
ditionS)  elles  ne  pourront  compenser,  de  l'une  à. 
l'autre,  la  surabondance  de  l'une  et  le  besoin  de 
l'autre  et  que,  pour  plusieurs  d'entre  elles,  le 
manque  d'emploi  des  capitaux  déposés  les  obli- 
gera, à  un  moment  donné  et  à  leur  grand  détri- 
ment, à  refuser  les  dépôts  nouveaux,  qui  leur  se- 
raient offerts. 

Pour  ces  différentes  raisons,  M.  Descours-Desa- 
cres  estime  qu'il  y  a  lieu  d'insister  pour  que  l'Of- 
fice national  se  trouve  prochainement  en  mesure 
d'appliquer  les  dispositions  de  l'art.   35  de  la  loi 


du  5  août   1921,   l'elativement  aux  dépôts  confiés 
par  les  Caisses  régionales. 

Prix  de  revient  du  vin  dans  le  département 
du  Var. 

M.  le  D'^  Vidal,  rèpondant  au  désir  de  Mi  le  Pré- 
sident, âè  voir' dresser  le  tableau" de»  frais  de  pro- 
dijction  du  vin  dans  nos- divers  départements,  fait 
connaître  que  pour  le  Var,  on  peut  adopter,  sans 
crainte  d'erreur,  les  cHiffres  donnés  par  M.  Fer- 
rouillat  pour  l'Hérault  ;  seulement',  dftns  le  Var, 
la  moyenne  annuelle  de  la  production  à  l'hectare, 
de  1912  à  1921,  n'a- été  que  de  2i4' hectolitres  34. 

Les  grands  facteurs  de  la  production  du  bétail 
au  Maroc. 

M.  Aifred  MoAsé,  présente  une  note  dans  laquelle 
M.  le  uélérinaire- major  H.  Velu  expose  les  grands 
factoursr  de  la  production  du  bétail  au  Maroc. 

Le  grand  facteur  de  l'éJevage  au  Maroc,  c'est 
l'organisation  de  la  lutte  contre  le  milieu,  inclé- 
ment et  contre  les,  parasites  dont  il  favorise  la 
puUulation. 

a)  Uaniélioration  du  milieu  est  une  question 
d'ordre  économique.  En  définitive,  il  s'agit  de 
savoir  sL,  au  Maroc,  l'élevage  extensif  est  possible 
ou  si  l'élevage  en  semi-stabulation  doit  lui  être 
substitué  et,  dans  l'affirmative,  si.  ce  dernier  pro- 
cédé constitue  une  formule  rationnelle  et  écono- 
mique, ce  que  l'on  ignore  actuellement. 

b)  La  destruction  des  parasites  est,  de  plus,,  un 
problème  de  politique  coloniale  puisque,  en  pré- 
sence de  l'indigène  fataliste,  possesseur  du  sol, 
mais  incapable  de  comprendre  la  nécessité  des 
clôtures,  de  la  rotation  des  pâturages,  des  bains 
parasiticides,  etc.,  il  convient  néanmoins  d'attri- 
buer au  colon  européen,  dans  des  conditions  bien 
déterminées,  les  vastes  concessions  qui,  seules, 
peuvent  permettre  la  réalisation  d'un  programme 
d'élevage  industriel;  le  seul  intéressant  au  point 
de  vue  économique.  H.  Hitier. 


CORRESPONDANCE  -  CONSEILS  PRATIQUES 


—  N"  74i6  {Vienne).  —  N'employez  pas  de 
cornadis  pour  l'étable,  même  en  se  basant  sur 
le  mauvais  modèle  installé  dans  l'exploitation 
dont  vous  parlez,  contrairement  à  l'avis  de  cer- 
taines personnes  ;  consultez  à  ce  sujet  le  2®  volu- 
me des  Logements  des  Atiimaux,  par  M.  Ringel- 
mann,  à  la  Librairie  agricole  de  la  Maison  Rus- 
tique, 26,  rue  Jacob,  à  Paris,  intitulé  Ecuries  e< 
Eiab.es,  et  adoptez  le  type  indiqué  par  la  figure 
^9.  page  102.  —  (M.  R.) 

—  N°  7220  (Haute-Vienne).  —  L'emploi  du 
chargeur  de  foin  est  on  ne  peut  plus  rccomr 
mandable,  surtout  dans  les  conditions  actuelles, 
avec  les  difficultés  qu'on  éprouve  à  se  procurer 
de  la  main-d'œuvre.  Des  résultats  d'essais  prati- 
ques, effectués  dans  votre  voisinage,  avec  un  char- 
geur à  deux  roues  et  des  charrettes  à  bœufs,  ont 
été  donnés  par  M.  Georges  Robert  dans  le  Jour- 
nal d'Agriculture  pratique  de  1920,  (n°  21,  page 
657).    Ajoutons   que,    depuis   cette   époque,    on  a 


des  chargeurs  montés  sur  quatre  roues  (Journal 
d'Ag'riculture  pratique,  de  1920,  n°  /i2>  t-.  II,  page: 
3 16),  lesquels  suppriment  lc&  inconvénients  cons- 
tatés avec  les  anciens  modèles  à  deux  roues  atte- 
lés  deriière  une   charrette.   —  (M.   R.) 

—  N°  G941  (Oise).  —  Une  faucheuse  pour 
tondre  les  haies,  travaillant  verticalement,  puis 
horizontalement  à  une  certaine  hauteur,  figurait 
dans  la  section  anglaise  de  l'Exposition  univer- 
selle de  Paris,  en  1889  ;  elle  était  destinée  aux 
grands  parcs  et  noua  n'en  avons  plus  entendu 
parler  depuis  cette  époque.  Selon  votre  lettie, 
nous  nous  demandons  si  votre  demande  de  ren- 
seignement s'applique  à  une  semblable  machine 
ou  à  une  autre  destinée  à  arracher  les  haies  bor- 
dant ou  limitant  les  champs.  —  (M.  R.) 

—  N°  6986  (Basses-Pyrénées).  —  Les  sous-pro- 
duits de  la  fabrication  de  la  soude  sont  réputés 
nuisibles  en  raison  de  leur  teneur  élevée  en 
composés  sulfurés  plus  ou  moins   solubles.   Il  est 


102 


LA  SEMAINE  MÉTÉOROLOGIQUE 


possible  que  certaines  parties  lessivées  par  les 
pluies  et  oxydées  à  l'air  n'aient  point  d'influence 
fâcheuse  pour  la  végétation.  Ces  «  charrées  » 
ou  M  marcs  de  soude  »  vieillis  contiennent  alors 
surtout  du  carbonate  et  du  sulfate  de  chaux  en 
proportions  variables.  11  y  a  lieu  d'en  détermi- 
ner la  composition  pour  pouvoir  comparer  le 
prix  (le  revient  à  celui  d'un  chaulage  fait  à  rai- 
son do  I  ooo  kiiogr.  à  l'hectare,  suffisant  dans 
vos  terres  argilo-siliceuses. 

Pour  l'emploi,  il  faudra  toujours  tenir  compte 
do  la  présence  possible  des  sulfures  et  pour  cela 
faire  l'épandage  en  surface  et  enterrer  assez  long- 
temps  avant  les  semailles. 

D'autre  part,  il  est  probable  que  vos  terres  sont 
convenablement  pourvues  en  potasse  soluble,  ce 
qui  expliquerait  que  les  engrais  potassiques  n'y 
produisent  que  peu  d'effet,  même  après  amende- 
ment calcaire.  —  (M.  S.) 

—  M.  F.  X.  M.  (Calvados).  —  Vous  désirez 
remplacer,  dans  la  ration  d'une  jument  trot- 
teuse, la  paille  par  de  la  paille  mélassée  et  vous 
di  inandcz  si  cet  aliment  peut  constituer  une  bon- 
ne ration. 

.Sans  aucun  doute,  la  paille  mélassée  entre  sans 
inconvénient  dans  la  ration  des  chevaux,  en 
substitution  à  l'avoine.  Vous  ne  pouvez  pas, 
comme  pour  la  paille  ordinaire,  l'employer  à  vo- 
lonté, car  c'est  un  aliment  plus  nutritif  que  !a 
paille  seule.  Vous  l'utiliserez  à  la  dose  de  i  ki- 
logramme 3op  en  remplacement  de  i  kiiogr. 
d'avoine.  Il  faudra  débuter  par  une  quantité  ré- 
duite que  vous  augmenterez  peu  à  peu,  de  ma- 
nière à  donner  la  dose  ci-dessus  après  quelques 
jours. 

Nous    ne    po\ivons    vous    iiuliqucr    ici    l'adresse 


d'un  marchand  de  paille  mélassée.  Mais  il  vous 
suffira  de  vous  adresser  à  un  marchand  graine- 
tier de  votre  région  pour  avoir  satisfaction.  — 
(P.   D.) 

—  M.  E.  P.  (Ardenncs).  —  Les  veaux  culs  de 
poulain  ou  encore  veaux  mulots  présentent  une 
malformation  du  train  de  derrière  caractérisé 
par  une  forme  très  arrondie  de  la  croupe  et  de 
la  fesse,  en  même  temps  que  par  un  grand  dé- 
veloppement de  ces  régions.  Ils  sont  très  généra- 
lement stériles.  On  ne  les  conserve  jamais  pour 
l'élevage  et  on  les  vend  toujours  comme  veaux 
gras.  Sous  cette  forme,  et  à  cet  âge,  on  en  tire 
un  bon  parti.  Dans  la  suite,  s'ils  ne  cessent  pas 
de  s'accroître,  ils  restent  en  retard  sur  les  veaux 
normaux  et  leur  conservation  ne  présente  plus 
aucun   intérêt.  —  (P.    D.) 

—  N°  Sii/i7  (P(iiis).  —  Vous  craignez  que  votre 
taureau  Montbéliard  ne  soit  infécond  parce 
que  plusieurs  saches  saillies  par  lui  redemandent 
le   taureau   et  qu'aucune   n'est  en   gestation. 

La  non-fécondation  d'une  femelle  n'est  pas 
toujours  le  fait  du  mâle  ;  nombreuses  sont  les 
causes  de  stérilité  inhérentes  à  la  femelle  même 
et  dont  le  mâle  ne  saurait  être  rendu  responsa- 
ble. 11  en  est  une,  en  particulier,  la  vaginite  con- 
fa^Mcusc,  très  commune  et  qui  existe  en  même 
temps  sur  plusieurs  vaches  d'une  même  étable, 
qui  pourrait  bien  être  la  cause  de  la  stérilité  de 
vos  vaches. 

Les  indications  que  vous  donnez  sont  trop  suc- 
cinctes pour  que  l'on  puisse  vous  fournir  une  in- 
dication. Il  se  pourrait  que  votre  taureau  fût 
infécond  ;  mais  rien  ne  prouve  que  cette  infécon- 
dité n'est  pas  le  fait  des  femelles.  —  (P.  D.) 


LA  SEMAINE  MÉTEOROLOGIOUE 


Semaine  du  16  au 

22  JU 

llel  1922  [OBSfiRVATOIRE  DU  PARC  SAflST-MAUR) 

•rE.MF^ÉR.\TLRE 

o 

1 

JOURS 

ET     DATES 

2 

i 

c 

a 
S 

0) 

c 
5 

Écart 
sur 
la  nor- 
male 

Venl 

c    2 

'i.    ° 

-        4) 

1  1 

RE.MAROL'ES  DIVERSES 

millim. 

heures 

iiiillim. 

Dim...     lôjuillet 

759.2 

8''6 

1S02 

i:!"5 

-  4»9 

0 

7  5 

2.4 

Orage  à  midi. 

Lundi..     17    — 

764  2 

8  2 

20.0 

13  9 

-  4.5 

0 

l  9 

•■ 

Hosée,  temps  nuageu.x. 

Mardi..     Ix    — 

762.5 

8.2 

20.0 

14.0 

-  4  4 

0 

5.7 

0.5 

Rosée,  pluie. 

Mercredi  VJ    — 

766.7 

8.1 

21.0 

15  5 

-  3.0 

NO 

8.1 

n 

Ro>ée,  temps  nuageux. 

Jeudi..     20    — 

766.8 

7  7 

24  2 

17.0 

-  1.5 

var. 

13.3 

•• 

Btsau  temps. 

Vendredi  21     — 

761.0 

10.5 

28.1 

20.2 

-f  1.7 

var. 

13.2 

» 

Hosée,  beau  temps. 

Samedi.  22     — 

759.1 
762.8 

13.2 

27.7 

20.  H 

'    2.3 

U 

8.6 

0.4 

Temps  nn.igeu.x.  pluie  la  nuit. 

Moyennes  el  lolaux  . . 

9.2 

22.8 

16.4 

.. 

.. 

61.3 

3.3 

Pluie  depuis  le  \"  janvier: 

Écarts  sur  la  uormalp 

-f  0.1 

-  4.0 

-  2.1 

-2.0 

» 

» 

lO.i.n 

<Ihi   Ui'o, 

•' 

Eli   1922 .'W.^nim 

Normale....     315 

REVUE    COMMERCIALE 


103 


REYUE  COMMERCIALE 


Situation  agricole.  —  Le  temps  est  resté  froid 
et  pluvieux  jusqu'au  milieu  de  la  semaine  der- 
nière ;  la  température  s'est  ensuite  fortement  rele- 
vée et,  depuis  quelques  jours,  la  saison  a  repris 
son  allure  normale. 

La  moisson  s'achève  dans  le  Midi  ;  dans  les  au- 
tres régions,  la  période  froide  a  sensiblement  re- 
tardé la  maturité  des  blés.  Les  pluies  d'orage  ont 
amené  la  verse  d'assez  nombreux  champs  de  blé. 

La  situation  des  blés  laisse  à  désirer  ;  les  appa- 
rences sont  meilleures  pour  les  récoltes  de  seigle 
et  d'orge.  Dans  la  région  de  l'Ouest,  la  récolte 
-d'avoine  paraît  peu  satisfaisante.  L'état  du  vigno-  \ 
ble,  à  part  quelques  exceptions,  ne  donne  lieu  à  1 
aucune  plainte. 

Les  plantes  racines  ont  une  belle  apparence  ; 
<lans  la  Gironde  où  le  Doryphora  est  apparu  sur  les 
cultmes  de  pommes  de  terre  des  cantons  de  Blan- 
quefort  et  de  Castelnau,  les  traitements  arsenicaux 
sont  énergiquement  poursuivis. 

Blés.  —  Les  affaires  sont  peu  nombreuses  et, 
en  raison  de  la  modération  des  offres,  les  prix 
5e  raffermissent. 

On  vend  aux  loo  kilogr.  sur  les  marchés  des 
départements  :  78  à  78,60  à  Albi,  76  à  76,60  à 
Auch,  76  à  80  fr.  à  Avignon,  78  fr.  à  Angers,  78 
à  84  fr.  à  Alger,  79  à  80  fr.  à  Bar-le-Duc,  79  à  80 
fr.  à  Bourges,  79  à  80  fr.  à  Châteauroux,  79  à  80 
fr.  à  Chaumont,  80  à  80,60  à  Chartres,  80  à  81  fr. 
à  Châlons-sur-Marne,  80  à  81  fr.  à  Dijon,  80  à 
81  fr.  à  Evreux,  82  fr.  à  La  Bochelle,  79  à  80  fr. 
à  Laon,  80  fr.  à  Lille,  80  fr.  à  Metz,  80  fr.  au 
Mans,  78  à  80  fr.  à  Màcon,  79  à  80  fr.  à  Nevers, 
79  fr.  à  Niort,  79  à  80,60  à  Nantes,  77  à  78  fr.  à 
Poitiers.  76  à  77  fr.  à  Quimper,  78  fr.  à  Rennes, 
79  à  81  fr.  à  Rouen,  76  à  76  fr.  à  Saint-Brieuc, 
^o  fr.  à  Troyes. 

A  la  Bourse  de  Commerce  de  Paris,  la  cote  du 
blé,  au  marché  réglementé,  a  été  établie  à  84,26, 
en  hausse  de  i  fr.  5o  sur  celle  de  la  huitaine  pré- 
•cédentc.  La  meunerie  a  payé,  en  moyenne,  i  fr. 
■de  plus  par  quintal.  On  a  coté  les  blés  de  Maine- 
et-Loire  et  de  la  Vienne  81, 5o  ;  d'Eure-et-Loir 
81,76  à  82  fr.  ;  de  la  Marne  80  à  82  fr.  ;  de  l'Al- 
lier et  du  Cher  82  à  82,60  :  autres  provenances 
81  à  82  fr. 

Les  cours  des  blés  exotiques  sont  en  hausse.  On 
paie  aux  100  kilogr.,  ports  de  France,  droit  de 
douane  de  i4  fr.  non  compris  :  Hardwinter  03.25; 
Manitoba  66,76  à  67  fr.  ;  blé  d'Argentine  65. 5o  ; 
d'Australie  66, 5o. 

Sur  les  marchés  américains,  en  tenant  compte 
du  change,  les  derniers  cours  sont  en  baisse.  On 
cote  aux  100  kilogr.  :  67,46  à  New- York,  61.71  à 
Chicago,  53. i5  à  Buenos-Ayres. 

Farines.  —  Les  cours  sont  en  hausse  de  i  à  2 
•francs.  On  paie  aux  100  kilogr.,  départ  du  mou- 
lin, les  belles  farines,  de  100  à  102  fr.  La  cession 
aux  boulangers  de  Paris  a  lieu  au  prix  de  108  fr. 
Je  quintal  rendu. 

Sons.  —  Demande  assez  régulière  et  prix  en 
haussf  de  5o  à  76  centimes.  On  paie  aux  ion  ki- 
logr. départ  du  moulin,  les  beaux  sons  des  envi- 
rons de  Paris  37  à  37,60,  les  sons  de  l'Est  36, 5o 
à  38  fr.  ;  les  recoupettes  38  à  39  fr. 

Seigles.  —  I|  ne  reste  plus  guère  de  seigles  de  la 
vlirnièro  récolte  ;  on  les  enlève  à  des  prix  variant 


de  49,60  à  5i  fr,  le  quintal  départ.  Pour  les  sei- 
gles nouveaux,  à  livrer  en  septembre,  on  traite  à 
62  fr.   le  quintal  départ  de  toutes  provenances. 

Avoines.  —  Peu  d'affaires  par  suite  de  la  ré- 
duction des  disponibilités  ;  prix  stationnaires.  On 
cote  aux  100  kilogr.  départ.,  les  avoines  grises 
d'hiver  de  la  Vienne  70  fr.  ;  celles  de  Brie  et  de 
Beauce  66  à  66  fr.  ;  les  noires  du  Centre  67  à  68 
francs  ;  les  blanches  et  les  jaunes  du  Nord  65  à 
65, 5o.  Pour  les  avoines  de  la  prochaine  récolte,  li- 
vrables en  septembre,  on  cote  :  grises  du  Poitou 
60,60  à  61,76  ;  grises  de  Beauce  66  à  68  fr.  ;  noi- 
res du  Centre  60  francs. 

On  cote  les  avoines  exotiques  :  noires  de  Suède 
60  fr.  ;  Plata  66  fr.  les  100  kilogr.,  ports  de 
France. 

Orges.  —  Transactions  peu  actives  à  des  prix 
stationnaires.  On  paie  aux  100  kilogr.  départ  :  les 
orges  de  brasserie  du  Loiret  et  de  Seine-et-Marne 
06  à  66  fr.  ;  de  la  Mayenne  et  de  la  Sarthe  61  à 
61, 5o  ;  du  Cantal,  de  la  Haute-Loire  et  du  Puy- 
de-Dôme  64  à  65, 5o  ;  de  l'Aube  et  de  la  Marne  61 
à  62  fr.  ;  de  la  Vendée  et  de  la  Vienne  60  fr.  ;  les 
orges  de  mouture  54, 60  à  56  fr.  ;  les  escourgeons 
62  francs.  On  traite,  en  orges  de  la  nouvelle  ré- 
colte 62  à  63  fr.  ;  en  escourgeons  55  à  58  fr. 

Céréales  diverses.  —  La  fermeté  se  maintient 
sur  les  sarrasins  que  l'on  paie  aux  100  kilogr.  dé- 
part :  77  à  78  fr.  en  Normandie,  76  à  77  fr.  en 
Bretagne,  77  à  77,60  dans  le  Centre. 

Fourrages.  —  Au  marché  de  La  Chapelle,  cours 
stationnaires  sur  les  fourrages.  Les  fourrages  nou- 
veaux valent  de  160  à  216  fr.  les  100  bottes.  En 
vieux  fourrages,  on  paie  les  100  bottes,  rendues  à 
Paris,  droit  d'entrée  et  frais  de  camionnage  com- 
pris :  luzerne  260  à  280  fr.  ;  regain  24o  à  270  fr.  ; 
foin   210  à  260  fr. 

Dans  les  départements,  on  paie  aux  100  kilogr.: 
foin  28  à  3o  fr.  dans  l'Isère  ;  3o  à  3i  fr.  en  Vau- 
cluse  ;  aux  100  bottes  no  à  120  fr.  dans  la  Man- 
che. 

Pailles.  —  Cours  plus  fermes  sur  la  paille  de 
blé,  stationnaires  sur  les  autres  sortes.  On  paie 
les  100  bottes  de  5  kilogr.,  rendues  à  Paris,  domi- 
cile de  l'acheteur,  droit  d'entrée  et  frais  de  ca- 
mionnage compris  :  paille  de  blé  no  à  126  fr.  ; 
paille  d'avoine  90  à  io5  fr.  ;  paille  de  seigle  no 
à   i3o  fr. 

La  paille  de  froment  vaut  de  n,5o  à  12  fr,  dans 
l'Ille-et-Vilaine,  de  10  à  12  fr.  dans  le  Sud-Est. 

Bétail.  —  Au  marché  de  La  Villelte  du  lundi  24 
juillet,  il  y  avait  vJ<  irrosses  réserves  vivantes  aux 
abattoirs,  ce  qui  a  occasionné  un  fléchissement 
des  prix  de  10  centimes  par  demi-kilogr.  net  sur 
le  gros  bétail.  On  a  vendu  les  bœufs  de  l'Allier  et 
de  la  Nièvre  3, 16  à  3,4o  ;  de  la  Haute-Vienne 
3,20  à  3,36  ;  de  la  Mayenne  et  de  la  Sarthe,  2,66 
à  3,10  ;  de  Maine-et-Loire  et  de  la  Loire-Inféricurc 
2,70  à  2,90  ;  de  la  Vendée  2  à  2,76  ;  les  géni.sscs 
3.36  ;  les  bons  taureaux  1,90  à  2,60. 

Sur  les  veaux,  baisse  de  20  à  26  centimes  par 
demi-kilogr.  net.  On  a  coté  les  veaux  d'Eure-et- 
Loir,  Seine-et-Marne,  Seine-ct-Oise,  Loiret,  Yonne 
3,5o  à  3,80  ;  de  la  Sarthe  3  à  3, 60  :  de  Bretagne 
2,60  à  3.25  ;  de  l'Aube  et  de  la  Marne  3,26  à 
3,76,  de  Maine-et-Loire  2,80  à  3,25. 


lui 


REVUE  COMMERCIALE 


Les  cours  des  moutons  onl  fléclii  de  lo  à  i5 
centimes  par  demi-kilogramme  vif.  Cfn  a  vendu 
les  agneaux  5,70  ;  les  moutons  du  Cher  6  à  5,5o; 
de  l'Allier  et  de  la  Nièvre  5,5o  à  5,70  ;  les  mou- 
rons de  l'Aveyron  et  de  la  Haute-Garonne  3  à 
3,5o  ;  du  Tarn  3,75  ;  les  brebis  du  Midi  2,76  à 

3,20. 

Prix  sans  chagemcnl  sur 'les  porcs,  cotés  com- 
me suit  au  demi-kilogramme  vif  :  porcs  gras  2,80 
à  2,90  ;  coches  2,26  à  2,5o. 

Marché  du  jeudi  20  Juillet 


EnJrOes 

(Jiroclos 

aux  a 

battoirs 

Ri^serves 

Amenés 

La  Vill 

Vaug. 

LaTLÎr 

Vaug. 

lÔIPS 

lôles 

tÊles 

lêlcs 

tôles 

Bœufs  — 

1  322  1 

Vaches  .. 

891  [ 

235 

211 

Ô47 

160 

Taureaux. 

318  ) 

Veaux 

2  160 

1  020 

1  363 

340 

260 

Moutons.. 

7  279 

3  469 

1  635 

1  725 

900 

Porcs 

1  936 

810 

1   168 

220 

527 

Pr 

I  maxima 

au  kilogramme 

Au  poids  net  Au  poids  vif 

)"  quai.    ■2'  quai.     3'  quai.     Prix  extrêmes 


Bœufs 6.30 

Vaches 6  10 

Taureaux 4.80 

Veaux 7.20 

Moutons 11.20 

Porcs 8.*2 


5.40  ,4,20  1.25  à  4  08 

5    »  3.^0  1.25      4.08 

4.30  3.80  1.25      3.12 

6.20  5    »  1  50      4.80 

8:70  -7.50  2.64      5.67 

8.28  8     »  4.40      5.95 


Marché  du  lundi  24  juillet 


Entrées  directes 

Amenés 

aux  abattoirs 
La  VÎÏÏr^~~'Vaiîgr 

Réserves 

LaVill. 

Vaug. 

lêle» 

tètes 

têtes 

têtes 

têtes 

Bœufs.... 

2  923  j 

Vaches.  .. 

1  642  ( 

200 

133 

768 

250 

Taureaux. 

3981 

Veaux  . . . 

3  595 

1  996 

215 

825 

240 

Moutons.. 

14  905 

5  441 

1  304 

2  i50 

1  800 

Porcs 

3  439 

1  385 

1  394 

240 

631 

Priix 

isajiima  du  kilogramme 

Au  poids  Hnet 

Au  poids  vif 

1"  quai 

i"  quai 

Saquai. 

Prix  ex 

trêmes 

Bœufii  . . . 

6.30 

5.40 

4.20 

1.25 

4.08 

Vaches  .. 

...       6.10 

5     » 

3.80 

1.25 

4.08 

Taureaux . 

..      4.80 

4.30 

3.80 

1.25 

3.12 

Veaux  . . . 

. . .       6  50 

5  60 

4.80 

1.50 

4.32 

Moutons  . 

...     10.70 

■S.W 

7     .. 

2.40 

5.52 

Porcs 

8.42 

7.28 

8     .. 

4.40 

6     » 

Duits  les  déparloments,  on  cote  : 

Bvnleaux,  par  kilogramme  poids  vif  :  bœufs 
2  à  4  fr.  ;  vaches  i,5o  à  3,ao  ;  veaux  3,6o  à  ii,5o  ; 
moutons  2,6o  à  3,85. 

Dijon,  par  kilogramme  poids  vif  :  veaux  3,70 
à  4,3o  ;  porcs  6  à  5.4o  ;  par  kilogr.  net,  moutons 
7  à  lo  francs. 

Chold,  par  kilogramme  poids  vif  :  bœufs  1,90  à 
2,70  ;  vaches  1.80  à  2,60  ;  veaux  3  à  3,4o  ;  porcs 
4,5o. 

Lyon -V aise,  par  kilo^^ramme  poids  vif  :  bœufs 
2,10  à  3,Go  ;  veaux  3.70  à  4,5o  ;  porcs  4,80  à  5,5o; 
par  kilogr.  net,  moulons  8  îi  9  francs. 

Màrseile,  par  kilogramme  poids  net  :  boeufs  4 
à  5,60  ;  moutons  6,80  à  7,1 5  ;  par  kilogr.  vif, 
porcs  4.50  à  4.80. 

Nancy,  par  kilogr.-unme  poids  net  :  bœufs  /i,5o 
à  6.20   :  vaches  .^.."^o  à  fi.":'   .  moufniis  -   à   o.fîo  ; 


par  kilogr.  vif  :  voaux  4, 20  à  4,80  ;  porcs  5,5o  à  & 
francs. 

Rouen,  par  kilogramme  poids  net  :  bœufs  4.5o 
à  6,5o  ;  moutons  7,5o  à  9  francs. 

Suifs.  —  A  la  Bourse  de  Commerce  de  Paris, 
la  cote  officielle  du  suif  frais  fondu  a  été  établie 
à  200  fr.  lesiioo  Jiilogr.,  en  hausse  de  5  francs. 

"Vins.  —  Les  transactions  sont  calmes  et  les  prix 
faiblement  tenus.  On  paie,  à  l'hectolitre  nu,  les 
vins  rouges  sur  les  marchés  méridionaux  :  100  à 
118  fr.  à  Montpellier,  108  à  i25  fr.  à  Nîmes,  105 
à  120  fr.  à  Narbonne,  loli  à  120  fr.  à  Béziers,  110 
à  125  fr.  à  Lézignan. 

Dans  les  (^harentcs,  on  vend^o'fr.  la  barrique. 

Dans  la  Loire-Inférieure,  les  vins  de  gros  plant* 
s'enlèvent  de  226  à  3oo  fr.  la  barrique. 

On  paie,  dans  la  Corrèze,  de  iZi5  à  i55  fr.  l'hec- 
tolitre. 

A  Alger,  on  paie  les  vins  rouges  120  à  i4o  fr.; 
les  vins  rosés  112  à  126  fr.   l'hectolitre. 

Cidres  et  fruits  à  cidre.  —  Les  cours  des  cidres 
restent  stalionnaires  en  Normandie. 

Dans  le  Calvados,  à  Pont-1'Evêque,  on  cote  les 
pommes,  aux  mille  kilogr.  :  200  francs  livrables 
septembre,  2i5  fr.  livraison  octobre  ;  les  poires, 
170  à  180  francs. 

Sucres.  —  A  la  Bourse  de  Commerce  de  Paris, 
le  sucre  blanc  n°  3  est  coté  de  191  à  192  fr.  les^ 
100  kilogr.,  en  hausse  de  2  fr.  sur  la  cote  de  la 
semaine  dernière. 

Laines.  —  A  la  vente  du  marché  aux  Laines  de 
Dijon,  qui  a  eu  lieu  le  12  juillet,  la  prcsqfue  tota- 
lité des  toisons  a  été  vendue  ;  cours  en  hausse 
sur  ceux  pratiqués  en  juin.  On  a  payé  au  kilogr. 
les  laines  :  mérinos  7,05  ;  croisé  mérinos  6  à  6,5o; 
croist^  commun  4,75  à  5,5o. 

La  quatrième  vente  aura  lieu  fin  juillet.  Les 
quantités  déjà  annoncées  pour  cette  vente  appro- 
chent de  loo.ooo  toisons. 

A  Nancy,  oi\  paie  au  kilogr.  :  laine,«  en  suint  : 
3,4o  à  4.10  ;  laine  lavée  .5  à  7,26. 

Dans  les  Hautes-Alpes,  on  cote  la  laine  en 
suint  3.25  à  3.75  ;  à  Châteauroux  4.4"  à  Ii.bo. 

Pommes  de  terre  et  fécules.  —  La  baisse  s'est 
légèrement  accentuéi'.  On  cote  aux  100  kilogr.  dé- 
part :  4o  à  45  fr.  à  Cherbourg,  4o  à  5o  fr.  à  Paim- 
pol  et  à  Saint-Malo.  Aux  environs  de  Paris,  la 
Belle  de  iFontcnay  «e  vend  de  39  à  4o  fr.  le  quin- 
tal départ. 

A  Epinal,  la  fécule  i"*  des  Vosges  disponible 
est  cotée  190  fr.  les  too  kilogr.,  gares  des  fécu- 
ieries. 

Graines  oléagineuses.  —  On  vend,  aux  100  ki- 
logr., la  graine  de  colza,  180  à  190  fr.  à  La  Ro- 
ohc-sur-Yon.  180  fr.  à  Langrcs,  i3o  à  i/|0  fr.  à 
Màcon,  i4o  à  lîo  fr.  à  Pithiviers.  Ln  graine  de 
navette  vaut  i4o  à  i5o  fr.  à  Pithiviers,  180  ît.  à 
Langres. 

Beurres.  —  Cours  eoutcniis  aux  Halles  Centrales 
de  Paris,  où  l'on  paie  au  kilogr.  les  beurres  centri- 
fuges  :   Normandie    10, 5o  à    12, 5o    ;  Nord  et  Est 

10  à   10, 5o   ;  Bretngnc  10, 35  à  12   fr.    ;  Charente» 

11  à  i2,5o  ;  Touraine  11  à  i2,5o.  Les  beurres  en 
livres  valent  de  8,5o  à  io,5o  le  kilogr.,  les  beur- 
res fermiers  de  Gournay  de  11  à  la  francs. 

B.  Durand. 

Le  Gérant  :  P.   Davy. 
liiip.    \.  nWY  et  FIT.?:  Aîné.  5o.  r.  Madame,  Paris 


CHRONIQUE  AGRICOLE 


105 


CHRONIQUE  AGRICOLE 


Décisions  relatives  à  la  monture  du  blé  et  à  la  fabrication  du  pain.  —  Observations  qu'elles  suscitenL 
—  Réductions  opérées  par  la  Commission  des  Finances  dans  le  budget  de  l'AgricuIluie  pour 
1923.  —  Manifestation  viticole  à  Bordeaux.  —  Résolutions  adoptées.  —  Les  diminulions  dans  les 
exportations  des  vins.  —  Le  crédit  agricole  pour  les  victimes  de  la  guerre.  —  Comité  central  de 
culture  mécanique.  —  Démonstrations  sur  l'emploi  des  gazogènes  pour  les  tracteurs  agricoles 
organisées  à  Rodez.  —  Prochaine  foire  de  semences  d'automne  à  Chartres.  —  Relevés  statis- 
tiques des  principales  cultures  de  printemps.  —  Comparaison  avec  l'année  précédente.  —  Le 
centenaire  de  Pasteur  à  Strasbourg  en  igaS.  —  Exposition  spéciale.  —  Part  de  l'Agriculture 
dans  cette  manifestation.  —  Publication  par  l'Institut  international  d'Agriculture  de  l'Annuaire 
de  statistique  pour  les  années  1909  à  1921.  —  Concours  du  Comice  de  l'arrondissement  de 
Soissons.  —  Extrait  du  discours  de  M.  Brunehant.  —  Décadence  de  l'industrie  sucrièrc  en 
Russie.  —  Congrès  de  la  Fédération  agricole  d'Alsace  et  Lorraine  à  Strasbourg.  —  Principaux 
vœux  adoptes.  —  Société  des  Agriculteurs  du  Nord.  — Mort  de  M.  Laden.  — Ecole  nationale 
d'osiériculture  et  de  vannerie.  —  Ecole  de  culture  et  d'élevage  à  Ath.  —  Ecole  nationale  d'Horti- 
culture de  Versailles.  —  Prochain  marche-concours  de  taureaux  à  Berne. 


Blé,   farine,  pain. 

Le  décret  rendu  pour  rapplication  de  la 
loi  du  15  juillet,  dont  on  a  lu  le  texte  dans 
notre  précédent  n°  (page  99),  est  inséré  plus 
loin  (p.  118);  il  ne  sera  appliqué,  suivant 
son  texte  même,  que  dans  un  mois.  A  partir 
du  P""  septembre,  les  meuniers  devront  ex- 
traire du  blé  toute  la  farine  qu'il  renferme, 
et  il  ne  sera  pas  ajouté  de  succédané  dans  la 
fabrication  du  pain. 

Cette  solution  permettra,  aflirme-t-on,  do. 
réaliser  de  notables  économies  et  de  réduin 
d'autant  les  quantités  de  blé  qu'il  sera  né- 
cessaire de  demander  à  l'importation.  Sans 
doute,  les  économies  seront  réelles,  mais  il 
est  ]}ermis  de  redouter  que  les  conséquences 
ne  soient  pas  aussi  complètes  qu'on  paraît 
l'espérer.  Il  est  évident  que  le  préjugé,  — 
car,  c'est  un  véritable  préjugé,  —  du  pain 
blanc  a  inspiré  cette  mesure;  on  peut  re- 
gretter que  l'on  ait  reculé  devant  une  solu- 
tion beaucoup  plus  avantageuse  au  point  de 
vue  de  l'économie  du  blé  et  de  l'utilisation 
du 'seigle  et  du  riz.  Il  ne  serait  pas  étonnani 
qu'à  l'usage  on  dût  y  revenir,  car  le  prin- 
cipal souci  doit  être  aujourd'hui  de  deman- 
der les  princip'ales  ressources  au  pays  lui- 
même  et  à  ses  (oloiiies. 

Le   budget  de   l'Agriculture. 

On  a  annoncé  ([iic  la  Commission  des 
Finances  de  la  Chambre  des  Députés  a  arrêté 
définitivement,  sur  le  rapport  de  M.  Quc- 
nille,  ses  propositions  snr  !<■  budget  du  mi- 
nistère de  l'Agriculture  pour  1923. 

Un  crédit  de  1  i300  000  francs  avait  été 
demandé  pour  rétablir  le  concours  général 
agricole  de  Paris.  Ce  crédit  a  été  écarté. 
D'aiatre  part,  une  réduction  de  A  millions 
a  porté  sur  le  crédit  affecté  aux  Offices  agri- 
coles. Ces  décisions  .soulèvcrcjid  certaincnieiU 
des  protestations. 

5  Août  1922.  —  No  .Si 


Questions  viticoles. 

On  a  lu  récemment  (numéros  des  S  et  15 
juillet)  les  observations  importantes  de  M. 
Octave  Audebert  sur  la  crise  des  vins  fins 
dans  la  Gironde.  La  tiaxe  de  luxe  dont  ces 
vins  sont  frappés  est  actuellement  une  des 
plus  graves  préoccupations  des  viticulteurs 
de  cette  région.  Une  grande  manifestation  a 
été  organisée  à  Bordeaux  le  2i  juillet,  par 
l'Union  de  la  propriété  et  du  comiaerce 
pour  la  défense  du  vin  de  Bordeaux.  Plu- 
sieurs  milliers  d'intéressés  y  ont  pris  part. 

Après  des  discours  dans  lesquels  M.  Buhan. 
président  de  l'Union,  .M.  Ginestet,  vice-pré- 
sident, et  M.  .loseph  Capus,  député,  ont  ex- 
primé les  doléances  de  la  viticulture  et  du 
commerce,  un  ordre  du  jour  a  été  adopté, 
dont  voici  les   principaux   considérants    : 

Considérant  que  le  vin,  produit  naturel  du  sol, 
n<î  saurait  être  assimilé  à  un  article  de  luxe, 
quelle  que  soit  sa  qualité  ;  qu'exception  faite  des 
spiritueux,  les  vins  vendus  à  un  prix  dépassant 
3  francs  le  litre  pour  les  vins  en  fûts,  ou  6  francs 
la  bouteillo,  sont  les  seuls  produits  frappés  d'une 
taxe  de  i.'i  on.  alors  que  les  vrais  produits  de 
luxe,  même  ceux  d'origine  étrangère  (diamants, 
bijoux,  etc),  n'acquittent  qu'une  taxe  de  10  0/0, 
(fuc  ces  vins  sont  en  outre  soumis  à  une  deuxième 
taxe  de  10  0/0  lorsqu'ils  sont  consommés  dans 
des  établissements  dits  «  de  luxe  »,  à  peu  près 
les  seuls  où  ils  trouvent  un  écoulement  ;  que 
l'application  de  ces  taxes  entraîne  par  ses  réper- 
cussions une  augnienlalion  de  prix  telle  que  les 
consommateurs  français  et  étrangers  s'abstiennent 
d'en  user   ; 

Considérant  que  la  mévente  des  vins  résultant 
de  cet  état  de  choses,  paralysant  les  affaires,  a 
sa  répercussion  sur  toutes  les  industries  ou  com- 
merces se  rattachant  à  la  culture  de  la  vigne  «t 
au  commerce  des  vins,  que  ces  industries  et  com- 
merces, qui  occupent  un  nombre  considérable  de 
salariés  souffrant  également  de  cette  situation,  se- 
ront contraints,  si  elle  se  prolonge,  à  licencier  une 
partie  de  leur  personnel,  réduisant  au  chômage 
une  multitude  d'employés  et  d'ouvriers  qui  gros- 
Tome  H.  —  6 


lUà 


CHRONIQUE 


^ira  le  nombre  déjà  iniporlanl  des  chômeurs  de  la 
I)ropriélt'  et  de  ceux  du  commerce  des  vins  ; 

Considérant  enfin  que  la  taxe  de  luxe  n'ayant 
luoiluit  en  ï(j2i  que  21  millions,  cette  recette  se 
trouvera  facilement  récupérée  pai*  la  plus-value 
provenant  de  l'augmentation  du  trafic  et  par  suite 
des  rendements  des  deux  impôts  frappant  les  bé- 
néfices commerciaux  et  agricoles  et  le  revenu  des 
commerçants  et  des  agriculteurs  ; 

Demandent  instamment  aux  pouvoirs  publics 
de  supprimer  purement  et  simplement  la  taxe  de 
luxe  sur  les  vins. 

A  l'appui  (le  ct'lte  demande,  il  est  per- 
mis de  constater  que,  pendant  les  cinq  pre- 
miers mois  de  cette  année,  les  exportations 
(le  vins  de  la  Gironde  ont  diminué,  par  rap- 
jiort  à  la  même  période  de  l'année  1920.  de 
]ilus  (1  lin  tiers  pour  les  vins  en  fûts  et  de 
près  de  moitié  pour  les  vins  en   bouteilles. 

Crédit  agricole. 

I  n  tlépiilé  a  demandé  au  ministre  de 
rAyriculture  quel  est,  par  application  de  la 
loi  du  5  août  1920,  relative  à  l'acquisition  de 
{jetites  propriétés  rurales  par  les  pensionnés 
militaires  et  les  victimes  civiles  de  la  guerre, 
le  montant,  pour  l'année  1921,  des  prêts  con- 
•^entis  par  les  Caisses  de  crédit  agrricole,  ain- 
si que  le  nombre  des  bénéficiaires.  Il  a  reçu 
la  réponse  suivante   : 

Kn  1921,  les  Caisses  de  Crédit  agricole  ont  ;ii  - 
<ordé  0i4  prêts  à  des  bénéficiaires  de  la  loi  du 
r»  août  1920  au  titre  de  pensionnés  militaires  et 
d-  victimes  civiles  de  la  guerre.  Le  montant  total 
des  sonmics  prêtées  s'est  élevé  à  6  961  761  francs. 

Depuis  le  mois  d'avril  1921.  date  à  laquelle  il 
est  entré  en  fonctionnement  jusqu'au  i*^""  juillet 
J922,  l'Office  national  a  attribué  21  880  000  francs 
d'avances  affectées  à  la  réalisation  de  prêts  à  long 
terme  en  faveur  des  mutilés  et  des  victimes  civiles 
de  la  guerre  tant  par  les  Caisses  régionales  de 
Crédit  agricole  mutuel  que  par  les  Sociétés  de 
Cn'dit  immobilier.  Toutes  les  demandes  d'avances 
dont  il  a  été  sai*i  par  ces  institutions  ont  reçu 
satisfjiction. 

Ces  détails  Mioiilrciil  i|iit'  le  nombre  de? 
demandes  et,  jiar.  suite,  des  aAanees  accor- 
dées, s'est  nolublcment  accru  depuis  le  début 
de  l'année  en  cours. 

Culture  mécanique. 

l'iir  nn  arrêté  du  21  juillet,  M.  Royneau. 
sénateur,  président  de  l'inion  des  Syndicats 
de  iidture  mécani(|ue  d'Eure-el-Loir.  et  M. 
Pli<sonnier.  député,  ont  été  nommés  vice- 
présidents  du  r.f»mité  central  de  (  Mltnr<>  mé-- 
eaui<pie. 

I.  atlfutidU  C't  de  ]iliis  eu  j)lus  appelée 
»ur  I  ('ni|>lr>i  des  Lrazogènes  à  iraz  pauvre 
pour  les  tracfeius  agricoles,  ef  les  démons- 
tiatii  II»    si.    miilliidinit.    Des    essais    publics 


AGRICOLE 

de-  ces  gazogènes  seront  organisés  le  10  août 
par  rOlfice  agricole  départemental  de  l'Avey- 
ron  et  la  Compagnie  des  chemins  de  fer 
d'Orléans,  sur  un  champ  d'une  contenance 
de  8  hectares,  en  nature  de  chaume,  appar- 
tenant à  M.  de  Rodât,  président  de  lOflice 
agricole  dé|jarlemental,  pi'oj)riélaire  à  Druel- 
le,  en  bordure  de  la  route  de  Rodez  à  Moy- 
razès,  à  8  kilomètres  environ  de  Rodez.  Lt 
gazogène  de  la  Société  française  de  Maté- 
riel agricole  de  Vierzon  et  le  gazogène  Cazes, 
qui  ont  été  décrits  dans  nos  colonnes,  pren- 
dront part  à  ces  essais. 

Foire  aux  semences  d'automne. 

La  troisième  foire  annuelle  des  seinenccs 
organisée  par  l'Office  agricole  départemen- 
lal  d'Eure-et-Loir,  aura  lieu  prochainenu'ut 
à  Chartres  ;  nous  en  ferons  connaître  la  date. 
Les  cultivateurs  qui  ont  l'intention  d'y  pren- 
dre part  doivent  s(>  faire  connaître  le  plus 
tôt  possible. 

Comme  précédemment,  chaque  échantil- 
lon exposé  sera  composé  de  3  litres  de  grain 
et  d'une  gerbe  de  100  à  200  épis,  dont  les 
liges,  arrachées  par  souches  complètes,  de- 
vront être  munies  de  leurs  racines  et  ne  pas 
avoir  été  effeuillées.  Il  ne  sera  accepté  que 
des  semences  d'automne. 

Pour  fous  renseignements,  on  doit  s'adres- 
ser au  Syndicat  agricole  de  Chartres,  15, 
place  des  Halles. 

Les  cultures  de  printemps. 

On  a  lu,  dans  notre  dernière  Chronique 
l'ijage  <SG),  les  évaluations  données  par  le 
ministère  de  l'Agriculture  sur  la  situation 
des  cidlures  de  prinlemps  au  1*''  juin.  Le 
même  document  fournit,  sur  les  étendues 
(Misemenrées,  les  renseignements  suivant?  : 

1022  l:i::i 

iirrlarn»  (leolai-ps 

Maïs 3o3  5So  829  010 

Pommes   de    liire   1   'i/ili  120  i  'j/io  Sio 

Topinambours    1 1."^  /|i5  i  i.S  ,^92 

Betteraves  à  sucre 108  gSo  102  720 

—  di-   (ii<lillt'rii-.    .  .  .^a  390  20  iSo 

—  fom  ragèics    ....  (t/(i  58o  600  .\»n 
Prairies  artificielle* -'  771  o3o  2  7O9  700 

—       temporaires 366  '^\o  /|3'j  810 

Fourrages  annuel-: fi-o  '190  ('17.5  V>o 

Prés  naturels    .">  nfi^  j5o  5  ni.'i  3.'io 

lleibages    i  789  (\-?.o  i  --n  9(10 

Lin    if)  729  I  7  iTiS 

Chanvre  2  '195  ^  -f>Q 

Houblon    '1  .H5o  '1  207 

(  )«ier   l'i  -13-  Il  090 

Tabac    7  .->38  s  ',08 

La  comparaison  de  ces  chiffres  fait  ressor- 
tir une  augmiMitalion  dans  les  surfaces  consa- 
crées   aiiv    betteraves,    mais   une   diminution 


CHROMQLE 

clans    les    ensemencements    pour    le    maïs    et 
pour  la  plupart  des  cultures  industrielles. 

Le  centenaire  de  Pasteur. 

Le  centenaire  de  Pasteur  sera  célébré  à 
Strasbourg  le  F''  juin  l92o  par  l'inaugura- 
tion du  monument  éle\é  à  sa  gloire  dans 
cette  ville.  En  même  temps,  sera  ouverte  une 
exposition  spéciale,  dite  du  Centenaire  de 
Pasteur,  qui  aura  pour  but  essentiel  de  met- 
tre en  évidence  toutes  les  conséquences  de 
l'œuvre  de  Pasteur  dans  le  domaine  de  la 
médecine,  de  l'iiygiène,  de  l'industrie  et  de 
l'Agriculture. 

Dans  cette  exposition,  trois  groupes  inté- 
resseront spécialement  les  agriculteurs  :  le 
groupe  de  la  microbiologie  et  de  la  parasito- 
logie,  le  groupe  des  industries  alimentaires, 
et  le  groupe  de  l'Agriculture.  Dans  le  pre- 
mier, figure  ce  qui  concerne  les  maladies 
contagieuses  des  animaux,  celles  des  vers 
à  soie  et  de  la  vigne,  les  insectes  parasites, 
la  nilrification  et  la  stérilisation  du  sol.  Dans 
le  second,  seront  réunis  les  appareils  d'œno- 
logie,  de  laiterie,  etc.  Le  troisième  sera  con- 
sacré au  matériel  agricole  et  vinicole,  aux 
engrais,  aux  instruments  pour  le  traitement 
des  vignes,  des  arbres  et  des  plantes,  etc. 

Le  Comité  d'organisation  est  présidé  par 
le  D'"  G.  Weiss,  doyen  de  la  Faculté  de  Mé- 
decine de  Strasbourg,  et  le  commissaire  gé- 
néral de  l'exposition  est  le  D*"  Borrel,  pro- 
fesseur d'hygiène  et  de  bactériologie. 

Statistique  agricole. 

Llnslilut  international  d'Agriculture  a 
pris  Ihabitude  de  publier  tous  les  deux  ans 
un  volume  renfermant  les  résultats  de  ses 
enquêtes  persévérantes  sur  l'évolution  de  !a 
production  agricole. 

Un  nouveau  volume  de  cette  précieuse  sé- 
rie a  paru  récemment  sous  le  titre  :  An- 
nmùre  international  de  Statistique  agricole 
1919  à  1921.  Ce  volume  est  encore  plus  im- 
portant que  les  précédents  ;  il  renferme,  en 
effet,  pour  cette  longue  période  de  treize 
années,  tous  les  documents  relatifs  à  chaque 
branche  de  l'Agriculture  dans  tous  les  pay* 
civilisés,  et  il  en  enregistre  les  variation* 
avec  la  simplicité  de  procès-verbaux  impas- 
sibles. La  superficie  et  la  population  de  cha- 
que pays,  la  répartition  agricole  du  terri- 
toire, la  superficie  et  la  production  annuelle 
des  principales  cultures,  les  effectifs  du  bé- 
tail, le  commerce  international  des  produits 
agricoles,  la  production  et  le  commerce  des 
engrais  et  des  produits  chimiques  utiles  à 
l'Agriculture,  les  prix  heb,domadaire>>  sur 
les  principaux  marchés  du  monde,  les  frets 


AGRICOLE 


107 


maritimes  pour  les  grains  et  pour  le  coton, 
voilà  autant  de  grandes  divisions  de  cette 
enquête  approfondie.  Une  place  spéciale  y 
est  faite,  en  outre,  aux  variations  du  change 
des  monnaies,  qui,  depuis  quelques  années, 
exercent  une  influence  capitale  sur  les  rela- 
tions   internationales. 

Cette  publication,  la  plus  complète  qui  ait 
encore  été  entreprise,  fait  honneur  à  ses  au- 
teurs. Elle  est  en  vente,  au  prix  de  20  francs, 
port  compris,  au  bureau  des  publications  de 
l'Institut  international  d'Agriculture,  à 
Rome   (villa   Umbcrto-I"). 

Comice  de  Soissons. 

Le  Comice  agricole  de  l'arrondissement  de 
Soissons  (Aisne)  a  tenu  son  concours  le  16 
juillet,  sous  la  direction  de  son  président, 
M.  Brunehant.  C'est  à  Villers-Cotlerets,  qui 
fut,  de  ce  côté,  la  limite  de  l'invasion  alle- 
mande, que  ce  concours  s'est  déroulé  avec 
succès.  Daiis  cette  région  si-  profondément 
dévastée,  le  président  du  Comice  a  pu  dire 
à  la  distribution  des  l'écompenses  :  (c  Si 
nous  n'avons  pu  reprendre  totalement  noti'e 
programme  d'avant-guerre,  vous  avez  pu 
voir  cependant  que  les  exposants  ont  été 
nombreux  et  que  tout  ce  qui  a  été  exposé  té- 
moigne d'une  vigoureuse  reconstitution  de 
notre  domaine  agricole,  sous  l'impulsion 
d'hommes  énergiques  et  résolus  se  débattant 
souvent  au  milieu  de  difficultés  presque  in- 
surmontables. »  M.  Brunehant  a  omis  de 
dire,  mais  on  doit  réparer  cet  oubli,  qu'il  a 
été  l'un  des  plus  ardents  et  des  plus  actifs 
protagonistes  de  cette  reconstitution  et  qu'il 
en  a  donné  les  exemples  les  plus  remarqua- 
bles. Dans  le  discours  qu'il  a  prononcé,  il 
a  insisté  surtout  sur  les  difficultés  croissantes 
de  la  main-d'œuvre  dans  cette  région  où  le^ 
travaux  de  reconstruction  font  la  plus  gran- 
de concurrence  aux  travaux  agricoles. 

Parmi  les    récompenses   attribuées    par   le 
Comice,  celles  décernées   sur   le  rapport  de 
M.  Choron  ont  attiré  surtout  l'attention  :  ce 
sont  les  prix  de  moralité.  Un  prix  de  1  500 
francs  a  été  décerné  à  un   petit  cultivateur, 
M.    Albert    Cailliet-Droux,   qui    exploite    une 
ferme,  de  six    hectares   et   est   père   de    huit 
enfants   vivants.    Des  prix   d'honneur   d'une 
valeur  variable,  ont  récompensé  des  ouvriers 
agricoles  qui   se   sont  distingués   par  le  dé- 
vouement dépensé  au  cours  de  la  guerre. 
Betterave  et  sucre  en  Russie. 
On  ne  connaît  que  très  imparfaitement  ce 
qui   se   passe   en   Russie  ;  on   sait   seulement 
I   que,    sous   le   gouvernement  des   Soviets,    la 
'    production  agricole  a  diminué  dans  d'énor- 


108 


CHRONIQUE  AGRICOLE 


mes  proportions.  La  culture  de  la  betterave 
et  la  sucrerie  étaient,  dans  une  partie  du 
pays,  une  des  branches  les  plus  actives  de 
l'Agriculture.  Or,  d'après  un  document  offi- 
ciel, dont  le  Journal  des  Fabricants  de  sucre 
a  présenté  un  résumé,  la  production  du  su- 
cre, qui  était  de  près  de  100  millions  de 
ponds  (le  pond  vaut  10  kilogr.  38)  en  1914- 
1U15,  a  diminué  progressivement  jiour  n'être 
plus  que  de  2  700  000  pouds  en  1921-1922, 
soit  2.5  0/0  de  ce  qu'elle  était  huit  ans  au- 
paravant. C'est  la  conséquence  de  la  natio- 
nalisation des  terres,   comme  des  usines. 

En  Alsace  et  Lorraine. 

La  Fédération  agricole  d'Alsace  et  de  Lor- 
raine a  tenu  son  preniier  Congrès  à  Stras- 
bourg, dans  les  premiers  jours  du  mois  de 
juillet.  La  Fédération,  présidée  par  M.  le 
comte  d'AndIau,  réunit  les  Associations  des 
trois  déparlements  de  la  Moselle,  du  Bas-Rhin 
et  du  Haut-Rhin  ;  elle  s'est  affiliée  à  l'Union 
centrale  des  Syndicats  agricoles,  qui  était 
représentée  à  cette  réunion  par  M.  Courtin. 
son   secrétaire   général. 

1^'après  le  rapport  de  son  président,  la 
Fédération  se  compose  de  781  Syndicats, 
dont  713  Syndicats  de  crédit,  23  Syndicats 
d'exploitation  (viticulteurs,  laitiers,  etc.),  36 
Syndicats  d'élevage,  complétés  par  le  grou- 
pement des  Comices  agricoles  d'Alsace.  Les 
Syndicats  de  crédit  occupent  le  premier  rang. 
Le  nombre  de  leurs  membres  est  d'environ 
75  000  ;  en  1920,  le  total  des  prêts  aux  agri- 
culteurs s'est  élevé  à  86  millions  de  francs. 
D'autre  part,  TUnion  commerciale  des  agri- 
culteurs a  atteint  un  chiffre  d'affaires  qui 
a  dépassé  19  millions  de  francs. 

A  la  suite  de  discussions  approfondies,  le 
Congrès  a  adopté  un  certain  nombre  de 
vœux,  notaniTucnt  pour  que  les  Chambres 
d'Agriculture  soiciil  organisées  le  plus  tôt 
possible,  en  demandant,  en  outre,  le  main- 
tien de  la  Direction  de  l'Agriculture  d'Alsace 
et  de  Lorraine,  jusqu'il  ce  que  ces  Chambres 
fonctionnent  régulièrement.  Le  Congrès  a 
demandé,  d'autre  part,  qu'à  raison  de  la  pé- 
nurie de  la  main-d'œuvre,  il  soit  accordé 
aux  cidtivateurs  et  aux  ouvriers  agricoles  ac- 
tuellement sous  les  drapeaux,  des  congés 
aussi  étendus  que  possible,  pour  la  durée 
des  m(tis^(ins. 

Société  des  Agriculteurs  du  Nord. 
La  Société  des  Agriculteurs  du  Nord  pro- 
cède tous  les  denx  ans  au  renouvell(>menl  de 
spji  btireau.  F-lle  a  appelé  récemment  à  la 
présidence  M.  Ernest  Wemaere,  l'un  de  ses 
vice-présidents    depuis    une    douzaine    d'an-   | 


nées.  Président  de  la  Société  d'Agriculture  de 
Dunkerque,  M.  Wemaere  est  à  la  fois  un 
agriculteur  d'élite  et  un  des  hommes  qui  ont 
rendu  le  plus  de  services  dans  cet  arrondis- 
sement. 

L'un  des  anciens  présidents  de  la  Société, 
M.  Laden,  agriculteur  à  Seclin,  est  mort  ré- 
cemment, après  une  carrière  consacrée  avec 
dévouement  aux  intérêts  agricoles  qu'il  a 
notamment  défendus  avec  courage  pendant 
l'invasion  allemande. 

Ecole  d'Osiériculture  et  de  Vannerie. 

Les  examens  d'admission  à  l'Ecole  natio- 
nale d'Osiériculture  et  de  Vannerie  de  Fayl- 
liillol  (Ilanle-Marnc)  auront  lieu  le  lundi 
2   octobre. 

L'âge  d'admission  est  de  13  li  18  ans.  Les 
jeunes  gens  pourvus  du  certificat  d'études 
primaires  peuvent  entrer  avant  13  ans.  Un 
certain  nombre  de  bourses  seront  attribuées, 
après  concours,  le  2  octobre,  aux  élèves  or- 
dinaires. Des  bourses  spéciales  sont  réser- 
vées aux  Pupilles  de  la  Nation. 

Les  demandes  d'admission  doivent  être 
adressées  au  directeur,  avant  le  15  sep- 
tembre. 

Cette  école  professionnelle  procure  des  si- 
tuations très  intéressantes  à  ses  anciens 
élèves.  Po\ir  tous  renseignements,  on  peut 
écrire  au  directeur  de  l'Ecole,   à  Fayl-Billot. 

Ecole  de  culture  et  d'élevage. 

On  nous  annonce  que  la  rentrée  des 
élèves  à  l'Ecole  de  culture  et  d'élevage  d'Ath 
(Belgique)  aura  lieu  le  l"  scplembre.  Cette 
école  est  ouverte  aux  Français  comme  aux 
Belges,  sans  examens  d'admission,  et  les  étu- 
des sont  gratuites.  On  peut  demander  au  di- 
recteur les  programmes  et  tous  les  rensei- 
gnements nécessaires. 

Ecole  nationale  d'Horticulture. 

A  la  suite  des  examens  de  tin  d'études, 
26  élèves  de  la  promotion  sortante  ont  reçu 
le  diplôme  de  1  Ecole. 

Le  prochain  concours  d'admission  aura 
lieu  le  lundi  9  octobre.  Le  progranmie  est 
adressé  gratuitement  à  toute  personne  qui 
en  fait  la  demande  à  la  direction  de  l'Ecole, 
à  Versailles,  au  bien  an  inini>*tère  de  l'Agri- 
culture. 

Concours  de  taureaux  à  Berne. 

Le  mar(  hé-concours  annuel  de  taureaux  de 
la  race  bovine  Tachetée  rouge,  organisé  par 
la  Fédération  des  Syndicats  d'élevage  de  cette 
race,  en  Suisse,  aura  lieu  du  30  août  au 
l"  septembre,  à  Berne-Ostcrmnndingen. 

IIemiy   Svgmer. 


UN  ESSAI  DE  COLONISATION  AGRICOLE 


103 


m  ESSAI  DE  COLONISATION  AGRICOLE 


Les  lecteurs  du  Journal  d'Agriculture  pra- 
tique ont  été  tenus  au  courant  des  efforts  du 
tîervice  de  la  main-d'œuvre  agricole  du  minis- 
tère do  l'Agriculture  pour  repeupler  nos  dé- 
partements du  Sud-Ouest  dans  lesquels  la  ra- 
reté de  la  main-d'œuvre  laissait  vacantes  un 
très  grand  nombre  d'exploitations. 

Les  départeinenl  bretons  présentaient  une 
situation  toute  difféi'enie. 

Sous  l'influence  de  conditions  économiques 
nouvelles  nées  de  la  guerre,  bon  nombre  de 
fermiers  avaient  été  évincés  de  leurs  domai- 
nes. On  sait  que  du  fait  de  la  hausse  des  prix 
des  produits  agricoles,  un  très  grand  nombre 
do  fermiers  sont  venus  à  la  propriété  dans 
l'ensemble  du  territoire.  En  Bretagne,  le  phé- 
nomène a  pris  toute  son  intensité  et  le  crédit 
agricole  n'a  pas  été  sans  seconder,  très  gran- 
demant,  les  efforts  individuels,  dans  cette 
voie. 

Souvent  même,  des  familles  qui  vivaient 
réunies  sous  le  même  toit  se  sont  séparées  et 
ont  fondé  deux  ou  trois  foyers.  De  nombreux 
propriétaires  ont  repris  également  l'exploita- 
tion de  leurs  terres. 

Bref,  le  mouvement  a  été  tel  qu'il  dépassait  la 
norme  d'avant-guerre  et  eoinme  la  natalité  est 
à  peu  près  conservée  dans  tout  le  pays  breton 
il  en  résultait  un  déséquilibre  social  dont  le 
retmède  risquait  d'être  une  émigration  en 
masse.  D'autant  plus  que  le  Canada  offrait  et 
fjffrc  encore  des  facilités  particulières  à 
l'établissement  des  colons  possédant  des  apti- 
tudes agricoles  et  des  ressources  même  mi- 
nimes . 

Aussi,  était-il  du  plus  puissant  intérêt  de 
chercher  à  fixer  en  d'autres  régions  françai- 
ses toute  cette  population  travailleuse,  proli- 
fique, fortement  attachée  à  la  terre  et  gar- 
dant, avec  ses  traditions,  un  fonds  de  patrio- 
tisme ardent  qui  s'est  si  brillamment  révélé 
au  cours  de  la  deriii,ère  guerre. 

Toutefois,  malgré  le  mirage  qu'exercent  si 
fortement  les  pays  d'Amérique,  où  l'on  a 
quelquefois  fait  fortune,  il  était  possible  de 
réagir  contre  l'ai  trac  lion  du  nouveau  con- 
tinent. Pour  cela,  il  s'agissait  de  trouver 
en  France  des  terres  à  cultiver,  de  nou- 
veaux foyers  ruraux  accueillants,  des  con- 
ditions de  vie  acceptables  et  peu  différents  des 
anciennes  avec,  au  besoin,  des  encourage- 
ments financiers  privés  ou  publics. 

Aucun  sacrifice  ne  doit  sembler  trop  élevé 


lorsqu'il  s'agit  de  garder  en  France  la  main- 
d'œuvre  française  et  il  faut  savoir  gré  aux  or- 
ganismes d'Etal  et  privés  qui  ont  su  de  con- 
cert, et  parce  que  de  concert,  mener  à  bien  la 
tâche  de  coloniser  nos  départements  du  Sud- 
Ouest  où  l'exode  joint  à  une  dénatalité  ef- 
frayante fermait  une  à  une  toutes  les  exploita- 
tions agricoles  et  tous  les  foyers  ruraux. 

Des  enquêtes  ont  été  poursuivies  par  le  mi- 
nistre de  l'Agriculture  et  les  Bureaux  dé- 
partementaux de  la  Main-d'œuvre  agricole 
qui  fonctionnent  sous  le  contrôle  des  Offices 
agricoles.  Il  fallait,  en  effet,  procéder  d'abord 
à  un  état  des  lieux  et  au  recollement  des 
exploitatio'ns  vacantes. 

Dans  ce  but,  des  experts  bretons,  présidents 
die  Syndicats  agricoles,  désignés  par  l'Office 
central  des  Œuvres  mutuelles  agricoles  du 
Finistère  (président,  M.  Hervé  de  Guebriant, 
ingénieur  agronome)  et  nommés  par  le  mi- 
nistre de  l'Agriculture,  ont  été  chargés  d'exa- 
miner la  valeur  des  exploitations  vacantes 
sous  le  rapport  de  leur  reprise  possible  par 
des  cultivateurs  bretons. 

A  la  suite  de  ces  missions,  et  en  toute  con- 
naissance de  cause,  des  caravanes  ont  été  mi- 
ses en  marche,  comprenant  les  chefs  des  fa- 
milles bretonnes  désireuses  d'émigrer  vers  le 
Sud-Ouest.  Ces  cultivateurs  sont  allés  en  Dor- 
dogne,  en  Lot-et-Garonne  et  dans  le  Gers,  ils 
ont  été  mis  en  relations  avec  les  propriétai- 
res dles  diomaines  vacants  et  ont  discuté  sur 
placo  les  conditions  de  leur  prochain  éta- 
blissement. 

Dans  un  premier  voyage  en  Dordogne,  35 
Bretons  sur  37  ont  décidé  de  se  iixer  dans  lo 
pays. 

A  ce  jour,  cinq  voyages  analogues  ont  été 
organisés.  Les  frais  de  transjiort  des  cultiva- 
teurs ont  été  supportés  en  partie  par  les  Offi- 
ces agricoles  des  départements  du  Sud-Ouest. 
Des  pilotes  désignés  par  les  Associations  agri- 
coles du  Finistère  ou  des  Côles-d\i-Nord  ont 
été  désignés  par  le  ministre  de  l'Agriculture 
qui  a  délégué  un  inspecteur  de  la  Main- 
(l'OEuvrc  Agricole  pour  coordonner  tous  les 
efforts  des  Associations. 

I^es  frais  de  transprirl  des  i>il(>tes  ont  été 
supportés  par  l'Etat. 

Voici,  pour  fixer  les  idées,  lo  relevé,  des 
résultats  obtenus,  du  1"  janvier  1021  au  1," 
mai  1022  : 


110 


IN  ESSAI  DE  COLONISATION  AGRICOLE 


Total  approvi 

^ii|(crlicic  totale 

nialildcs  niiMii 

Nombriî 

a|i|iro\iiiiativ<< 

lies  des  lamilli' 

(1 

e\|>loilalioné 

•  le  ces  e\|iloi- 

irnvaillaiit'- 

Déparicmenis 

requises 

latioiis 

011  nuii 

Hectares 

Dordotjiie 

92 

*  Ooo 

<iVO 

T«rn-el-fiaruiine 

2*     , 

077 

110 

liers 

.12 

1   26ti 

•îi 

l.ol-"  l-'iar<piiui' 

7h 

■1  iV> 

l<i7 

Total 


■2X  ^    I  i.'  I    31  t 

Ces  chiffres  ont  toute  leur  éloquence  ;  ils 
inontreut  ce  que  fx-ul  donner  la  collaboration 
lies  Associations  agricoles  et  des  services 
d'Etat  dans  une  entreprise  où  ni  les  uns  ou 
les  autres  ne  pouvaient  réussir  individuelle- 
ment. 

Quelques  précisions  sont  à  noter  au  point 
de  vue  économique  et  social. 

En  premier  lieu,  les  baux  ont  été  passés 
dans  la  forme  du  métayage  avec  de  faibles 
apports  de  la  part  du  preneur,  ce  qui  était 
bien  fait  pour  attirer  la  majorité  des  exploi- 
tants bretons  ilont  la  plupart  ne  disposait 
tjue  de  moyens  linanciers  réduits.  Des  clauses 
spéciales  leur  permettaient  toutefois  d'acqué- 
rir peu  à  peu  une  partie  plus  importante  du 
cheptel  qui  leur  était  confié. 

D'antre  part,  les  tentati\es  de  dépayse- 
ment des  cultivateurs  bretons  ont  été  faites 
en  ayant  soin  de  grouper  autant  que  pos- 
sible les  éniigrants  dans  des  exploitations 
voisines.  A  ce  sujet,  on  a  fait  do  la  colonisa- 
tion et  on  a  bien  fait,  c-ar  on  connaît  le 
droiig  ar  rjni'r  ou  mal  de  maison  qui  saisit  à 
leurs  premier  pas  hors  de  la  lande  dorée  les 
\aillauts  fils  d'Armor.  Il  fallait  à  tout  prix 
éviter  cet  incninénient  et  on  y  a  léussi  en 
(■<;nstituant  des  (7o/.s  de  coloniatioii.  Le  Ca- 
nada, <raillciii>.   lie  taisait  jioinl  autrement. 

Eiiiiu,  il  ot  iié(  fssuiic  de  l'aire  re- 
marquer (pie  les  Ofliccs  agricoles  des  départe- 
ments du  .Sud-Ouest  se  sont  imposés  des  sa- 
urilices  pécuniaires  pour  attirer  les  émigrants. 
En  dehors  des  avances  en.  anjcnt  librement 
i'<  itsenties  par  les  jiropriétaires  intéressés, 
des  indcmnih's  de  x'oyayc  pour  visites  de  fer- 
mes ont  été  allouées,  des  snbvcndons  de  pre- 
mier élablissement  ont  été  iirévues  ci  distri- 
buées. Le  r»Me  des  Offices  agricoles  a  été  ainsi 
nettement  pi écisé  et  l'effort  a  porté  ses  fruits. 
Ce  rôle  vaut  bien  les  récompenses  aux  ^ieux 
?er>ileitrs  ou  les  subventions  aux  jardins  ou- 
vriers qui  absorbent  trop  Taetivitô  sociale 
(les  Offices  et  ijiii  ne  sniit  qii(>  des  jK>ussi(''res 
<le  secours. 

T)iiii<  im  esprit  voisin,  le  Service  de  la 
Main-d'teuvre  agricole  du  ministère  de  l'Agri- 
t^ultiire  a  ouvert  par  toute  la  France,  notam- 
ment auj)rès  des  notaires,  une  vaste  enqu(Me 
à  l'effet  de  recenser  les  proprit'li's  paysannes 


vacantes.  On  doit  entendre  par  propriété  pay- 
sanne des  domaines  de  10,  20,  30  et  40  hecta- 
res, suivant  les  régions  et  les  spéculations 
poursuivies  et  pouvant  être  cultivés  par  des 
familles   sans  l'aide  permanente  de  salariés. 

Les  renseignements  ainsi  recueillis  sont  pu- 
bliés dans  des  brochures  mises  gratuitement  à 
la  disposition  des  intéressés  propriétaires  et 
locataires  éventuels  qui  entrent  ainsi  en  re- 
lations les  uns  avec  les  autres. 

Par  ce  moyen,  on  doit  signaler  qu'un  grand 
nombre  de  citadins  à  origines  rurales  sont 
ainsi  retournés  à  la  terre.  Ils  n'y  seraient 
pas  retournés  comme  salariés  sans  paraître 
déchoir,  par  rajiport  à  leur  situation  en  ville; 
mais  à  titre  de  petit  exploitant,  l'opération 
était  plus  tentante  pour  eux. 

C'est  là  une  directive  que  l'on  ne  devra  ja- 
mais perdre  de  vue  lorsqu'on  entreprendra 
un  mouvement  d'autocolonisation  en  France. 

Qu'on  le  veuille  ou  nom,  le  nombre  des  sa- 
lariés agricoles  a  tendance  à  diminuer  for- 
tement en  France,  et  il  faut  savoir  s'adapter 
à  ce  mouvement  social. 

«  Leremr'de,  ('-crivait  à  ce  propos  M.  Pier- 
re Caziot,  ingénieur  agronome,  consiste  dans 
la  reconstitution  et  dans  le  développement  in- 
tense et  rapide  de  la  ijvcpriété  paysanne.  Nous 
n'avons  pas  d  autres  moyens  de  faire  face  à  la 
diminution  progressive  des  salariés  agricoles, 
que  de  leur  substituer  des  familles  de  petits 
jjropriétaires  cultivateurs  (dont  la  plupart  se- 
ront des  familiers  d'anciens  (nivriers  agrico- 
les) travaillant  eux-mêmes  les  terres  leur  a])- 
partt-nant.  La  masse  de  ces  petits  propriétai- 
res cultivateurs  constituera  une  base  tri'''s  so- 
lide pour  notre  édifice  social  (1).  » 

Sans  cela,  le  pays  court  aux  pires  a^entu- 
res  et  M.  Caziot  fait  encore  remarquer  très 
justement  que  «  les  conséquences  de  cet  état 
de  choses  vont  être  extrêmement  graves  pour 
la  France  si  l'on  ne  prend  pas  les  mesm-es 
nécessaires  pour  y  rem(!'di6r. 

((  Vis-à-vis  d'une  Allemagne  possédant  tine 
poptilalion  surabondante,  notre  pays  va  se 
trouver  dans  un  état  de  d('îbilité  et  d'infério- 
rité qui  nous  conduirait,  malgré  la  victoire 
présente,  aux  pires  catastrophes,  si  l'on  ne 
parvenait  à  reconstituer  la  [lopulation  agri- 
cole française. 

<(  Le  problème  de  la  reeonslitution  de  la 
population  ne  se  pose,  en  définitive,  que  ]iour 
la  population  agricole.  C'est  seulement  à  la 
campagne  qu'il  |jeut  être  résolu.  Les  villes 
sercnt  toutelVis  stiffisainment  peuplées,  elles 
sont  mèm(^  ■.in-petiiilces  en   ce  montent. 

(i)  P.  Caziol.  La  tcrn^  à  la  famille  paysanne, 
page  Sa. 


LES  GALES  DE  LA  POMME  DK  TERRE 


)11 


((  La  faimille  rurale  est  placée  dans  de  bien 
meilleures  conditions  que  la  famille  urbaine 
pour  élever  de  nombreux  enfants,  sains  et 
vigoureux.  Une  grande  famille  est  une  sour- 
ce de  richesse  pour  un  bon  cultivateur,  c'est 
quoique  l'on  fasse,  une  source  de  gène  pour 
un  employé  ou  un  ouvrier.  Et,  comme,  dans 
le  domaine  familial,  les  influences  maté- 
rielleg  dominent  à  notre  époque,  les  influen- 
ces morales,  il  est  de  plus  en  plus  nécessaire 
de  concentrer  sur  la  population  rurale  tout 
l'effort  que  l'on  peut  consacrer  à  la  recons- 
titution sera  un  fait  accompli  quand  les  cam- 
pagnes seront  normalement  repeuplées.  » 

Transposant  ceci  dans  la  région  du  Sud- 
Ouest,  le  D""  Emmanuel  Labat  écrivait  : 

«  Avec  la  puissance  du  travail  décuplée  par 
la  machine  et  l'engrais,  avec  la  terre  ici  fei^- 
tile  Gascogne)  et  qui  s'offre  à  l'homme  pres- 
que pour  rien,  sur  laquelle  il  peut  détendre 
à  volonb'.  la  famille  agricole  reconstilué'e,  la 
famille  normale  de  trois  à  cinq  enfants,  forte- 
ment gi'oupée  autour  dies  parents,  serait  un 
mei'veillcux  instrument  d'aisance  et  même  de 
riclicssc,   élever  des  enfants  deviendrait  une 


affaire;  avantageuse  et  la  paysanne  ne  recule 
pas  longtemps  devant  une  bonne  affaire  (1).  )> 

La  question,  on  le  voit,  dépasse  le  cadio 
agrico'le,  elle  appartient  au  pays  tout  entier, 
qui  ne  peut  qu'applaudir  aux  efforts  tentés 
pour  repeupler  nos  caimpagnes  avec  tous  les 
éléments  français  d'où  qu'ils  viennent. 

Or,  sur  635  petites  exploitations  signalées 
comme  vacantes  en  1921,  près  de  400  ont 
été  reprises  et  soustraites  ainsi  à  l'abandon  et 
à  l'infertilité.  C'est  un  résultat  encourageant 
et  qui  permet  tous  les  espoirs. 

Il  est  de  bonne  politique  de  favoriser  réta- 
blissement de  nos  nationaux,  surtout  en  face 
du  mouvement  étranger  qui  revêt,  dans  cer- 
taines régions  de  France,  une  intensité  pour 
le  moins  inquiétante,  si  l'on  songe  que  rien 
que  dans  le  département  de  l'Aisne,  30  000 
hectares  sont  possédés  ou  cultivés  par  des 
agriculteurs  d'origine  étrangère  et  pour  la 
plupart  r(.'stég  étrangers. 

Les  pouvoirs  publics  ont  le  devoir  de  ne 
pas  ignorer  ces  invasions   pacifiques... 

Abel  Beckericit, 

Ingônipnr  asticolo. 


LES  GALES  DE  LA  POMME  DE  TERRE 


(2) 


Gale  poudreuse. 

Cdiaclères  extérieurs  de  la  maladie.  —  Dès 
le  début,  les  taches  font  saillie  au-dessus  de 
la  peau  et  forment  des  macules  de  3  à  6  mil- 
limètres de  diamètre.  La  surface  soulevée 
iinit  par  se  i-ompre  et  les  balles  de  six)res  du 
iliampignon  constituent  imc  poudre  noire, 
laquelle  s'élimine  peu  à  peu  pour  laisser 
.iljparaître  une  dépression  au  centre  de  la 
pustule.  Le  champignon  ronge  littéralemenl 
la  surface  du  tubercule,  qui,  dans  certains 
cas,  résiste  au  parasite  en  formant  une  cou- 
che protectrice  de  liège.  Les  balles  de  spore 
df  couleur  tabac  sont  ce  qui  existe  de  plus 
remarquable  dans  cette  maladie,  d  oii  le  nom 
de  Gale  poudreuse  qui  lui  est  parfois  donnée. 

Organisme  qui  détermine,  la  Gale  poudreu- 
se. —  Au-dessous  de  la  surface,  la  croùt(i 
existe  dans  les  cellules  des  masses  plasmiques 
ïiues  qui  représentent  le  plasmodc  du  cham- 
pignon. C<'S  dernière*  se  transforment  gra- 
dnellemont  en  balles  de  spores. 

Lî  plasmode  n'est  actif  que  lorsque  le  tu- 
bercule se  développe  ;  il  reste  à  l'état  de  re- 
pos tant  que  oc  dernier  s'y  trouve. 

(i)  D""  Lal*at.  L'Ame  Paysanne,  piifri    i.i'>. 

<'>')  Voir  !('«  numéros  du  r>2  et  du  aj)  juiltrt.  pages 


D'après  certains  auteurs,  le  plasmodc  re- 
prendrait son  activité  au  moment  de  la  ger- 
mination du  tubercule,  passerait  dans  les 
pousse-s  issues  de  ce  dernier  et  pénétrerait  en- 
suite dans  les  jeunes  tubercules  formés. 

D'autre  part,  les  balles  de  spores  fournies 
jiar  le  plasmode  sont  émises  dians  le  sol  et 
sont  susceptibles  d'assurer  de  nouvelles  con- 
taminations. 

Lorsque  les  spores  germent,  elles  émeltent 
de  petits  corps  amiboïdes  qui  pénètrent  dans 
les  cellules  du  tubercule  où  ils  conserveront 
une  certaine  mobilité.  C'est  par  leur  fusion 
que  ces  éléments  donneront  un  plasmode  ('•cu- 
meux  cl  vacuolisé. 

Toute  la  masse  ])roto[)lasmi(]ne  du  plasmo- 
de se  différencie  ensuite  en  une  mince  |>elli- 
cule  qui  entoure  une  vacuole  centrale,  la- 
quelle est  en  rtdation  avec  l'extérieui-  par 
des  ouvertures.  Ce  corps  prend  ainsi  mwv.  aj»- 
parence  spongieuse.  Par  cloiscnnenxent  do 
sa  masse,  il  se  divise  en  cellules  à  parois 
épaisscis.  C'est  sous  la  forme  de  ce  ])lasmode 
durable  ou  sous  celle  de  balles  de  spores  cpie 
le  champigntui  hiverne. 

Le  Sprynçjospora  subterrauea  a  été  observé 
sur  les  racines  de  la  tomate  et  de  divers  .So/o- 
num  (S.  nifirum,  S.  commersonii). 

l'jindi lions  dans  lesquelles  se  développe  le 


112 


LES  GALES  DK  LA  POMMES   DE  TERRE 


Gale  fMiuireuse.  —  U'  Spongospora  sabter- 
raiiea,  qui  peut  vivre  eu  sa{>ro{>hyte  dans  le 
sol,  est  Irès  réi»aii(lu  dans  le  Monde.  C'est 
ainsi  qu'on  a  déjà  constaté  sa  présence  dans 
iino  grande  partie  de  l'Europe  et  do  rAniéri- 
quo  septentrionale.  Cependant,  maJgré  sa 
très  grande  extension  géographique,  ce  n'est 
que  dans  des  territoires  limités  qu'il  occa- 
sionne la  Gale  pcKidrcuse  d'une  manière  per- 
manente. Si,  d'après  Wollenweber,  cette  ma- 
ladie est  endémique  en  Norvège  occidentale 
et  en  Irlande,  elle  est  très  rare  en  Hollande, 
en  Belgique  et  en  Allemagne^  EUe  paraît  être 
peu   fré«(uen(t'  en   France. 

Wollen\veber  no  croit  pas  qu'il  soit  possi- 
ble d'admettre  qu'il  y  ait  diverses  races  phy- 
siologiques chez  Spongospora  suhterranea 
cfont  les  uns  seraient  strictement  saprophytes 
et  It's  autres  parasites.  Kn  effet,  les  résultats 
qu'il  a  obtenus  au  point  de  vue  do  l'infec- 
tion ont  été  les  mêmes,  quelle  que  fut  l'ori- 
gine du  champignon. 

Par  contre,  son  opinion  est  que  les  condi- 
tions de  milieux  ont  une  grande  influence 
sur  le  développement  de  cette  maladie. 

La  sécheresse,  l'alcalinité  du  sol,  entravent 
l'extension  de  la  Gale  poudreuse,  qui  est,  au 
contraire,  favorist-e  par  l'humidité  et  une 
température  froide.' 

Moyens  de  laite,  —  D'après  ce  que  nous 
avons  vu,  il  y  a  deux  sources  possibles  d'in- 
fection, les  germes  portés  par  les  tubercules 
mères  et  ceux  contenus  dans  le  sol. 

1^  présence  de  ces  derniers  scanblerait 
a  priori  rendre  inutile  la  diésinfection  des  tu- 
bercuk^s.  L'expérience  a  prouvé  qu'il  n'en 
était  rien. 

Mais,  étant  donné  que  le  Spongospora  sub- 
ttrraiieu  i^'-nèlre  plus  profondément  dans  les 
tissus  <pio  les  .U:Hiioniyces,  la  destruction  des 
genncK  du  pjemier  de  ces  champignons  est 
plus  difficile  que  celle  des  seconds.  On  y  par 
vient  cependant  [)ar  le  formol,  ainsi  que  nous 
le  verrons. 

On  u  t«>iigé  à  incoiporcr  de  la  chaux  au 
sol,  de  manière  à  lucr  les  zoospores  émis  par 
kis  s|»oros.  Les  résultats  odilemis  n'ont  pas 
toujours)  été  cnc<:*urageanls. 

Variétés  sensibles  ci  résistant  aux  alluques 
de  la  niahulie.  —  Dans  VVicsa,  Viola  et  Prési- 
dent oo/i  Juncker  se  sont  montrés  parlii  ii- 
lièrenH'ul  atteintes. 

Dans  la  Marche  de  BrandelK>urg,  ce  n^ost 
qu'occasiornnellenK  lit  que  Wollenweber  a 
trouvé  le  Spi>nti(>spnin  slir  Koiftcr  KrcH\e, 
Fursten  Krone,  Mn(jninn  Dunnuin,  Ged-eliin 
cl  Ve^a. 


Quanjer  a  rencontré,  en  Hollande,  le  Spon. 
gospora  sur  la  sorte  l\ait  Kriiger. 

En  Amérique,  on  cite  comme  particulière- 
ment sensibles,  les  créations  suivantes  :  Dul 
kowski^  Orunus,  Aldnu,  Cracha,  Kalif,  Topa 
et  Solim  ;  on  signale  aussi  Cumbals,  Consian- 
tea  et  quelques  sortes  américaines,  se  sont,  au 
contraire,  montrées  résistantes  :  Eldorado, 
les  variétés  Farys  et  Senator^  de  Dolkowski 
et  plusi<'urs  fois  aussi  Wohlieniantt. 

Désinfection  du  tubercule  contre  les 
gales  communes,  poudreuses  et  rhi- 
zoctonniennes. 

A.  Gale  déterminée  par  rHyi>oi>luius  (Rhi- 
zoctonia)  Solatii,  Prillieux  et  Delacroix.  — 
1°  Caractères  extérieurs  de  la  gale.  —  Petites 
croûtes  brun  tourbeux  ou  brun  noirâtre  (noi- 
res lorsqu'elh^s  «Hint  mouillées)  atteignant 
parfois  0  cm.  5  de  diamètre,  mais  ayant  gé- 
néjalement  une  plus  faible  dimension,  qui 
donnent  une  certaine  rugosité  au  tubercule, 
dont  &lles  sont  facilement  détaché-e»  par  grat- 
tage. On  croit  alors  5e  trouver  en  présence  de 
particules  de  terre  coUéeis  sur  la  peau.  En  réa- 
lité, il  s'agit  d'éléments  (sclérotes  d'un  cham- 
pignon) constituées  par  un  très  dense  entre- 
lacement de  filaments  foncés. 

2°  Agent  de  la  gale.  —  C'est  un  champi- 
gnon Ilypochnus  (Bhizoclonia)  Solani,  Pril- 
lieux  et  Delacroix,  dont  l'attaque  déhute  gé- 
néralement sur  les  racines  qu'il  enlace  do  lins 
filaments,  visibles  avec  une  forte  loupe,  et 
dans  lesquelles  il  pénètre,  entravant  ainsi 
l'absorption  aussi  bien  que  le  transport  des 
éléments  nutritifs,  ou  détruisant  même  les; 
organes  qu'il  a  envahis.  Il  peut  exercer  une^ 
action  du  même  oatîre  sur  les  stolons  ed  la 
base  de  la  tige. 

Les  effets,  qui  se  traduisent  sur  la  partie 
aérienne  de  la  plante,  dépendent  de  l'action 
qu'il  exerce  sur  les  organes  souterrains  ou  sur 
la  base  du  végétal.  Une  entrave  |>artielle  ap 
portée  au  transport  de  la  sève  peut  avoir  pour 
résultat  :  1"  l'incurvation  des  folioles,  qui 
sont  ériges  mais  non  coriaces  conime  dans  le 
cas  de  l'Enroulement  ;  2°  la  disjîosition  en 
boiupiels  nu  n5Pcttes  des  feaiillo  3°  le  na- 
nisme du  Mgétal  ;  1°  la  formation  die  tubea- 
cules  aériens  à  la  base  de  ce  deinicr. 

Parfois,  scu?  ime  attaque  intense,  le  col- 
let se  pourrit  ou  bien  une  grande  partie  de 
rai>parnl  radiculaire  est  détniit.  La  plant'- 
succombe  alors. 

La  formatic/n  et  lo  développemeant  des  tu- 
bercules j>eu\enl  être  entravés  lorsque  les  sto 
Ions    sont"  «'uvahis.    L'attaque    inflireclo  -des 
jeunes  tubctvulcs  peut  être  suivie  de  graves- 


ESSAIS  D'ARRACHAGE 

désordres.  Lorsque  ces  organes  sont  déjà  dif- 
férenciés, ils  sont  généralement  moins  acces- 
sibles ù  une  pourriture  du  l'ait  du  rhizoc- 
tone,  qui  reste  assez  superficiel .  Les  dégâts 
peuvent  alors  sembler  insignifiants  et  ils  le 
sont,  en  effet,  si  on  ne  considère  que  ceux 
que  subit  le  tubercule  lui-môme.  Mais,  dans 
la  lignée  qu'il  constituera,  la  récolte  pourra 
aller  en  diminuant  progressivement  d'année 
en  année,  si  on  n'a  pas  la  précaution  d'élimi- 
ner les  tubercules  atteints  de  Gale  rhizoc- 
tonienne. 

L'Hypochnus  Solani  constitue  une  colle- 
rette blanche  qui  enveloppe  la  base  de  la 
tige  et  est  formée  de  fructification  du  cham- 
pignon. 

Les  diverses  variétés  ne  se  montrent  pas 
également  sensibles. 

Industrie,  Cimbals,  WoliUniaiDi,  Jiibel, 
]\iel^  passent  pour  assez  résistantes  aux  yeux 
de  WoUenweber. 

Si  on  considère  même  une  sorte  suscepti- 
ble, on  peut  espérer  gue  parmi  les  individus 
qui  la  comiX)sent,  on  en  trouvera  qui  présen- 
teront une  certaine  résistance  à  la  maladie. 

La  sélection  et  l'hybridation  po'urront  sans 
doute  donner  de  bons  résultats  pourvu  que 
celui  qui  les  pratique  ait  en  vue  l'élimination 
d)u  rhizoctone. 

L'alternance  des  cultures  et  de  bonnes  fa- 
çons culturales  constitueront  de  simples  adju- 
vants dans  la  lutte  contre  cette  maladie. 

Américains  et  Hollandais  disent  avoir  ob- 
tenu de  bons  résultats. en  traitant  les  tuber- 


MECANIQUE  DU  LIN  113 

cules  avec  des  solutions  fungicidcs  (sublimé 
et  formol).  "^ 

B.  Gale  déterminée  par  le  Rhizoctonia  Vio- 
lacea.  —  C'est  du  Rhizoctone  violet,  grand 
ennemi  de  la  luzerne,  qu'il  s'agit.  Il  déter- 
mine sur  le  tubercule  des  taches  d'une  plus 
large  surface,  présentant  l'aspect  de  la  tave- 
lure. Des  craquelures  se  forment  souvent  ;t 
la  surface  du  tubercule  sous  l'action  de  cette 
gale,  qui' est  beaucoup  moins  abondante  que 
['Hypochniis  Sotani. 

Désinfection  du  tubercule  contre  les 
gales  communes,  poudreuse^  et  rhi- 
zoc  ioniennes. 

La  mélhoue  la  plus  cfiicace  paraît  être  celle 
au  sublimé  corro-sif  (bichlorure  de  mercure,' 
en  solution  à  L  p.  1  000).  Mais  la  loi  ne  nous 
autorise  pas  à  employer  cette  substance. 

La  formaline  (solution  commerciale  d'ai- 
déhyde  formique  à  40  0/0)  est  d'ailleurs  pres- 
que aussi  efficace  que  le  sublimé. 

Quanjer  préconise  de  procéder  ooinme 
suit  : 

Après  lavage  soigneux  des  tubercules,  les 
immerger  pendant  deux  heures  dans  uir» 
bain  coinipoisé  de  .500  grammes  de  formol  k 
iO  0/0  dans  100  litres  d'eau. 

Un  bain  de  100  litres  suffit  pour  le  traite- 
ment de  200  litres  de  pommes  de  terre. 

Le  même  bain  peut  servir  à  trois  reprises  : 
do  sorte  de  500  grammes  de  formol  suffisent 
pour  désinfecter  6  hectolitres  de  pommes  d<' 
terre.  Etienne   Foëx, 

Dir  <  leur 
fie  la  Station  de  l'alliologie  \f^i-iBi)i'. 


ESSAIS  D'ARRACHAGE  MÉCANIQUE  DU  LIN 


Ainsi  que  l'avait  annoncé  le  Journal  d'Agricul- 
ture pratique,  dans  sa  chronique  du  i5  juillet,  la 
Société  centrale  d'Agiiculture  de  la  Scine-Infé- 
jieure  a  organisé  un  concours  d'arrachage  méca- 
nique du  Un,  avec  d'importants  subsides  de  l'Of- 
fice agricole  régional  du  Nord. 

Ce  concours  a  eu  lieu  le  i8  juillet,  au  Centre 
régional  d'expérimentation  de  Wattelot-sous-Bcau- 
mont,  dans  un  champ  appartenant  à  M.  Thiéry, 
maire  de  Wattetot-sous-Beaumont.  Un  premier 
concours  analogue  avait  eu  lieu  l'année  dernière, 
à  Wallignics,  près  de  Lille,  dans  lequel  figuraient 
seulement  deux  machines  de  construction  étran- 
gère, l'une  américiiine  et  l'autre  anglaise.  Ces 
deux  mêmes  machines  et  une  seule  machine 
françuisc  prenaient  part  au  concours  de  cette  an- 
née, ce  qui  montre  que  nos  constructeurs  ne  pa- 
raissent pas  s'occuper  de  cette  question  si  intéres- 
sante de  l'arrachage  mécanique  du  lin.  Pourtant, 
nous  savons  qu'un  ingénieur  français,  M.  Feuil- 
lette,  don\  le  nom   est  bien   connu  dans  les  mi- 


lieux liniers,  en  particulier  pour  son  procédé  de 
rouissage  bactériologique,  a  imaginé  une  machiin 
à  arracher  le  lin,  qu'il  a  réalisée  et  qui  a  fom- 
tionné  pratiquement. 

Nous  n'insisterons  pas  sur  li^  côté  écononiiquf 
de  la  question  :  il  est  facile  de  montrer,  en  tenaiil 
compte  de  la  surface  consacrée  à  la  culture  du  lin. 
de  la  cherté  croissante  de  la  main-d'œuvre,  des 
prix  auxquels  sont  payées  les  filasses  aux  produc- 
teurs, que  l'arrachage  mécanique  présente  d< 
l'intérêt  et  qu'il  y  a  lieu  d'en  favoriser  la  diffu- 
sion. 

Avant  d'aborder  l'étude  des  machines  qui  ont 
pris  part  à  ce  concours,  ireist  bon,  croyons-noup, 
de  fixer  auparavant  les  désirs-  des  cultivateurs  ati 
sujet  de  cette  question  si  complexe  de  l'arrachag» 
avec  des  machines.  i^,        } 

Tout  d'aboid,  il  importe'de  déterminer  le  point, 
(le  départ  :  dnil-on  arraicherik  Hn,,ou  peutron  h 
couper.  L'opération  manuelle  comporte  l'arracha- 
ge,  mnis   il    ne   faut  pas  oublier   que   le  lin   avec 


114 


LES  MKTIIODES  MODERNES  DE  LAVCLl-TL  RE 


~  I  racine  si  fragile  s'arrache  très  faciicmcnl  avec 
un  effort  de  traction  iiu-ignifianl,  et  Ion  peut 
même  dire  que  dans  la  plupart  des  cas,  il  est  plus 
lacile  de  l'arraclier  que  de  le  couper.  Acluelle- 
iiient,  la  coupe  du  lin  parait  être  une  hérésie  ; 
nous  savons  bien  que  la  parlie  qui  se  trouve  près 
lie  la  racine  contient  la  nieilleure  filass<i.  que 
l'arrachage  bien  fait  laisse  sur  le  sol  les  niauvai- 
«  s  herbes  et  que  le  filatcur  achètera  plus  cher 
.lu  lia  arraché  que  du  lin  coupé.  Mais  la  quos- 
lion  est  de  savoir  si  le  cultivateur  de  lin  ne  reti- 
rera pas  un  bénéfice  plus  grand  en  faisant  couper 
son  lin  à  un  prix  bien  moins  élevé  qu'en  le 
faisant  arracher,  quille  à  le  vendre  moins  cher 
au  filatcur.  Nous  craignons  que,  dans  un  avenir 
plus  ou  'moins  éloigné,  les  cultivateurs  ne  soient 
pas  obligés  d'en  venir  là  :  est-ce  que  l'on  ne  coupe 
|ias  le  chanvre  et  est-ce  que,  en  1921,  certains 
.  uilivaleurs  n'ont  pas  fait  faucher  leur  lin  ? 

Le  cullivaleur  demande  donc  aclnellcment  que 
le  lin  soit  arraché  et  disposé  sur  le  champ  en 
javelles  de  petites  dimensions,  se  chargeant  de 
faire  confectionner  les  chaînes  ou  les  chapeiks 
par  une  opération  manuelle.  Ce  qu'il  demande, 
avant  tout,  c'est  d'éviler  un  enchevêtrement  des 
I lires.  Or,  lorsque  le  lin  est  en  terre,  il  n'y  a 
nalurellcmenl  pas  d'enchevêtrement  :  on  peut 
arrachin-  un  seul  pied  sans  loucher  aux  autres  ; 
l'arrachage  à  la  main  respecte  celte  indépendance 
(les  pieds  vis-à-vis  les  uns  des  autres.  Mais  lors- 
que l'arrachage  se  fait  avec  une  machine,  dans 
laquelle  le  lin  subil  une  manutention  un  peu 
compliquée  avant  d'êlre  abandonné  sur  le  sol. 
ilans  ce  cas,  les  différentes  liges  sont  entremêlées 
•s  unes  dans  les  autres,  l'ensemble  constitue  une 
sorte  de  feutre  et  si  l'on  essaie  d'en  tirer  un  brin, 
tout  le  reste  vient. 

Il  y  a  intérêt  à  laisser  sur  ".  champ  les  niau- 
\i.ises  herbes  qui  ont  envahi  la  cullu."?  et  lorsque 
l'on  fait  l'aiTachagc  à  la  main,  on  saisit  la  ])lante 
plus  on  moins  haut,  de  façon  à  obtenir  ce  ré- 
Millal.  Les  cullivaleurs  demanilent  donc  à  avoir 
la  possibilité  de  faire  NariiT  la  hauteur  à  laquelle 
le  lin  est  saisi  avec  la  machine  :  on  cher<ln  à  faire 
l'arrachage  aussi  haut  que  le  permet  la  hauteur 
d  ■  la  piaule  et  plus  celle  hauteur  esl  grande,  plus 
on  a  de  chances  de  laisser  la  plus  grande  partie 
des  mauvaises  herbes  sur  le  champ. 

Il  semble  qu'il  n'y  ait  pas  intérêt  à  lier  immé- 
ilialcnient  le  lin  de  façon  à  consliluer  des  gerbes 
analogues  à  celles  que  l'on  confectionne  avec  les 
céréalt-s.  Il  est  évident  que  la  mainilenlioii  en 
<•«!  plus  facile,  mais  le  lin  ne  demande  pas  à 
élre  lié  au«sitAt  arraché.  En  effet,  dans  la  culture 
courante.  |e  lin  est  laissé  à  tPrre,  en  javelles,  jtis- 
au'à  ce  qu'il  soit  légèrement  fané,  puis  on  le 
dresse  en  moyettes,  en  chaîne*,  ou  en  chapelles, 
pour  qu'il   achève  de   sécher  vl  ce  n'est   qu'après 


dessiccation  complète  que  les  lins  sont  liés  et  rui& 
en  meule?  ou  en  tas  étroits  jusqu'au  moment  du 
battage.  (Jn  voit  donc  que,  pour  le  moment  du 
moins,  il  ne  faut  pas  attacher  trop  d'importance 
aux  machines  qui  exécutent  le  liage  de  la  récolte. 
On  ne  saurait  tirer  de  conclusions  définitives  des 
essais  qui  ont  eu  lieu  à  \^allelol.  En  effet,  les 
conditions  où  avaient  à  travailler  les  machines 
présentées  étaient  tellenienl  spcKiiales  que  l'on  au- 
rait tort,  croyons-nous,  de  généraliser  un  peu  hâti- 
vement. Tout  d'abord,  le  lin  était  de  faible  hau- 
teur :  5o  à  Go  centimètres  en  moyenne,  largement 
infesté  de  mauvaises  herbes,  en  particulier  de 
chardons.  Il  était,  en  outre,  très  fort  en  tête  ; 
il  semble  qu'il  a  dû  être  semé  trop  clair,  il  aura 
été  étouffé  par  les  mauvaises  herbes,  alors  que 
c'est  le  contraire  qui  aurait  dû  se  produire  et  le 
petit  nombre  de  tiges  a  conduit  a  un  important 
développement  des  ramifications  terminales.  CcIa 
nous  a  surpris,  car  on  est  habitué  à  Irouver  dans  le 
département  de  la  Seine-Inférieure,  justement  ré- 
puté pour  ses  belles  cultures  de  lins,  des  champs 
très  propres  dans  lesquelles  les  plantes  atteignent 
facilement  des  hauteurs  de  i  m.  20.  En  outre,  le 
lin  a  été  récolté  beaucoup  trop  vert  :  il  était  dans 
un  état  de  maturité  si  peu  avancée  que  jamais  un 
agriculteur  ne  l'aurait  fait  arracher  ainsi,  il  de- 
mandait au  moins  encore  une  huitaine  de  jours  de 
végétation.  C'est  d'ailleurs  l'inconvénient  des  ma- 
nifestations qui  sont  organisées  à  date  fixe.  En 
année  ordinaire,  le  lin  est  bon  à  arracher  au  com- 
mencement de  juillet,  mais  avec  les  conditions 
climatériques  actuelles,  il  aurait  fallu  attendre  1;^ 
fin  du  mois  pour  conuucncer  la  récolte.  Nous 
insistons  sur  ces  détails  qui  nous  expliqueront  les 
façons  différentes  suivant  lesquelles  ont  fonc- 
tionné les  machines  présentées. 

Nous  passerons  rapidement  sur  la  description 
des  trois  machines  qui  ont  travaillé  à  Wattetort. 
Deux,  de  construction  étrangère,  figuraient  déjà 
l'année  dernière  au  concours  de  Wattignies,  près 
de  Lille  :  Push-Tombyll  et  Marshall  ;  la  3^  de 
construction  française,  est  due  à  M.  Zémont,  à 
Doullens. 

La  machine  système  Fush-Tombyll  est  cons- 
truite par  ru.  S.  A.  Flax  Harvesting  C°,  à  Nevr- 
York.  Elle  est  actuellement  représentée  en  France 
par  les  Etablissement  Descarpentries-Petit,  à  Le- 
cellcs  (Nord). 

La  deuxième  est  construite  par  Marshall     Sons 

et  C"  Ltd.  à  Oainsborough,   Angleterre  (brevet  de 

la  Société  textile  anglaise  «  Fibre  corporation  »). 

Le   troisième  est    fabriquée  par  im  constructeur 

français  :  M.  Zémont,  à  Doullens. 

Nous  étudierons  ces  machines  dans  un  prochain 
numéro. 

(A  suivre.)  G.   FASsixtcuE, 

liig('iiieur  agronome* 


LES  MÉTirODES  MODERNES  DE  L'AVICULTURE 


Chaque    ferme     possède     nnc     iiasse-rour  ; 
niai«,    trop   souvent,   elle   n'est   conduite   que 


.suivant    des    halutudes    traditionnelles,    sari4 
fjMc   l'on    s'in(iiiièle   de   savoir  s'il   n'y   aurait 


LES  MÉTHODES  MODERNES  DE  LAVICULÏLRE 


[jds  de^  mclhodes  dont  ladoption  permettrait 
d'eu  accroître  sensiblement  la  production. 
D'autre    part,    les    aviculteurs    professionnels 


115 

l'élevage  :  produire  abon4amment,  mais  éco- 
nomiquement, de  manière  à  y  trouver  un 
profit  légitime. 


Fig.  ->i.  —  [nléripur  d  un  -laïul  poulailler  Oclairù   pour  la  poule  d'hiver. 


se  préoccupent  surtout  de  sélectionner  les 
races  sous  le  rapport  de  la  conformation, 
d'obtenir  de  beaux  sujets,  susceptibles  de 
briller   dans   les    expositions  ;    mais,   comme 


Il  y  a  donc  là  une  véritable  lacune  dans- 
l'éducation  agricole  en  France.  Cette  lacune 
a  vivement  frappé  notre  excellent  collabo- 
rateur M.   Charon,   qui  s'est  livré   lui-même, 


-*  ^1^  s,v                     .,W    ■ 

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^^^^K^jf 

! 

Fig.  23.  —  V:ic  e\l('ricur  du  ijumiic  poulailler  coiislruit  dans  un  verger. 


les  simples  agriculteurs,  ils  ne  paraissent 
I)a<  suffisamment  recherclier  les  modes  sus- 
(•t-ptil)b'-  de  relever  le  rendement  des  pou- 
laillers. C'est  cependant  là  le  but  exclusif  de 


non  sans  succès,  à  l'élevage  des  volailles. 
Partant  de  ce  fait  que  la  poule  qui  donne 
de  nombreux  œufs  est  la  poule  réellement 
pioductivc,    celle    qui    paie    l'agriculteur    de 


116 


LES   PARASITES   DES   FNSECTES  NUISIBLES 


ses  soins,  il  a  entrepris  de  faire  connaître 
en  France  les  méthodes  anglo-américaines 
dont  l'efficacité  pour  alleindre  ce  but  est  lar- 
gement démontrée  depuis  des  années.  De 
cette  pensée,  est  sorti  le  livre  que  nous  pré- 
sentons aujourd'hui  à  nos  lecteurs. 

Le  titre  :  Poules  qui  pondent,  poules  qui 
jxiient  (1),  est  tout  un  programme.  Des  rè- 
gles simples  de  sélection,  d'alimentation  et 
de  logement,  si  elles  sont  bien  appliquées, 
permettent  de  le  remplir.  C'est  à  exposer  et 
M  développer  ces  règles,  que  le  livre  de  M. 
Charon  est  consacré  ;  elles  sont  décrites  avec 
jirécision  et  avec  tous  les  détails  nécessaires 
pour  assurer  le  succès  dans  leur  application. 
Ce  succès  est  largement  obtenu  en  Amérique, 
non  seulement  dans  les  élevages  qui  compor- 
tent plusieurs  milliers  de  volailles,  mais 
dans  les  élevages  les  plus  modestes.  Il  repose 
sur  le  fait  de  l'adaptation  aux  volailles  des 
meilleures  règles  qui  sont  appliquées  par- 
tout dans  l'élevage  des  autres  races  d'ani- 
maux domestiques. 

Obtenir  des  poules  fécondes,  tout  est  là. 
V.n  somme,  il  s'agit  de  provoquer  la  précocité 
(le  la  ponte  et  de  maintenir  celle-ci  pendant 
l'hiver  d'une  façon  régulière. 

M.  Charon  démontre  que  la  poule  qui  pond 


70  œufs  par  an  peut  à  peu  près  payer  ce 
qu'elle  coûte,  et  qu'au-dessous  de  ce  chiffre 
elle  constitue  une  véritable  charge.  Pour 
obtenir  un  bénéfice,  il  est  nécessaire  que  le 
nombre  des  œufs  dépasse  cette  limite,  et  le 
bénéfice  sera  d'autant  plus  important  que  ce 
nombre  sera  plus  élevé.  Un  contrôle  sérieux 
est  nécessaire  pour  sélectionner  les  bonnes 
pondeuses,  pour  créer  des  lignées  qui  soient 
de  plus  en  plus  fécondes,  qui  assurent  ainsi 
l'avenir  de  la  basse-cour.  C'est  une  affaire 
de  soins,  et  non  de  dépenses  exagérées  que 
l'on  considère  parfois  comme  indispensables 
pour  avoir  un  noyau  de  bons  sujets. 

L'ouvrage  de  M.  Charon  ne  ressemble  ain- 
si en  aucune  façon  aux  autres  livres  consa- 
crés à  l'aviculture.  C'est  une  oeuvre  nouvelle, 
en  ce  sens  qu  elle  ouvre  une  voie  nouvelle 
pour  la  production  abondante  dans  toutes  les 
basses-cours.  En  mettant  à  la  disposition  de 
tous  des  notions  qui  n'étaient  pas  encore 
répandues  chez  nous  et  en  les  exposant  dans 
un  style  très  clair  et  très  précis,  M.  Charon 
rend  un  service  dont  la  portée  peut  être  très 
importante,  car  il  fournit  le  moyen  d'orga- 
niser des  basses-cours  qui  soient  vraiment 
lucratives. 

Henry  Sagmeb. 


LES   PARASITES  DES  INSECTES  NUISIBLES 


;2) 


Si  l'efficacité  des  traitements  préservateurs  appli- 
qués à  l'époque  convenable  n'est  pas  douteuse, 
la  pratique  de  ces  traitements  est  limitée  aux 
<'ullures  qui  peuvent  supporter  le  supplément 
de  dépenses  qu'ils  occasionnent  ;  vis-à-vis  des  au- 
tres cultures,  nous  sommes  désarmés.  11  nous  faut 
chercher  d'autres  méthodes  protectrices. 

La  durée  de  l'évolution  des  plantes  qu'il  faut 
protéger,  la  précocité  ou  l'époque  tardive  de  l'atta- 
que des  déprédateurs  permettent  de  jéduire  l'in- 
tensité des  ravages  sans  provoquer  de  dépenses 
supplémentaires.  C'est  ainsi  que  la  maladie  du 
p'uHiii  qui,  dans  les  sols  humides,  ravage  les  cé- 
réales, notamment  le  blé  et  le  seigle,  sévit  surtout 
sur  les  céréales  d'hiver,  elle  est  sans  action  sur 
les  céréales  de  printemps.  Aussi,  dans  les  régions 
où  celle  maladie  est  endémique,  convient-il  de 
«emor  hï  blé  d'hiver  le  plus  lard  possible  et  de 
donner  la  préférence  aux  céréales  de  printemps. 

(i)  Poules  qui  purulent,  poules  qui  paient,  par 
Ad.-.I.  Chahon,  injiéiiienr  agricole,  secrétaire  de 
la  Rédaction  <lii  Journnl  d'Agriculare  pratique. 
—  Un  volume  in-ia,  de  236  pages,  avec  fi/j  figures. 
Librairie  agricole  de  la  Maison  rustique,  afi,  rue 
Jacob,  a  Paris.  —  Prix   :  9  francs. 

(a)  Extrait  du  discours  prononcé  à  rouverlnre 
du  C()ngrès  de  l'Assoiialion  française  ponr  l'avan- 
cement des  Sciences,  à   Montpellier. 


Les  conflits  incessants  qui  existent  entre  les  dif- 
férents êtres  dans  la  lutte  pour  la  vie  ont  amené 
les  naturalistes  à  formuler  et  à  réaliser  des  procédés 
de  défense  assez  efficaces  contre  les  insectes  pré- 
dateurs par  la  recherche  de  leurs  parasites. 

L'Iccrya  purchasi  est  une  cochenille  d'origine 
australienne,  à  peu  près  inoffensive  dans  son  pays 
d'origine  ;  introduite  en  Californie  vers  1868,  elle 
menaça  d'y  détruire  la  culture  des  orangers  et 
des  citronniers.  Une  mission  fut  envoyée  en  1888 
dans  l'Australie  pour  rechercher  les  parasites  de 
Vlcerya  et,  dans  le  lot  d'insectes  qui  fut  capturé, 
se  trouvait  une  coccinelle,  le  Piovius  cardinalis, 
qui  s'est  révélée  comme  une  ennemi  redoutable 
de  Vlcerya  ;  celte  coccinelle  fut  élevée  et  se  mul- 
tiplia si  bien  cpi'en  1889  on  put  distribuer  aux 
propriétaires  de  citronniers  et  d'orangers  dix  mille 
Noviu^  cardinalis.  L'année  suivante  l'/ceryo  pur- 
cha.'ii  avait  disparu. 

Si  celte  cochenille  s'est  répandue  depuis  dans 
d'autres  contrées  :  au  Cap,  aux  îles  llawaï,  à  Lis- 
bonne, en  Italie  et  récemment,  en  1912,  dans  la 
Provence,  l'élevage  et  la  dispei-sion  des  Noxnus  car. 
dinalis  a  eu  un  plein  succès  pour  la  destruction  de 
Vlcerya  dans  c«îs  diverses  régions. 

Dans  cette  voie  nouvelle,  les  chercheurs  s'effor- 
cent de  préciser  les  rapports  biologiques  des  in- 
sectes prédateurs  et  de  leurs  parasites  ;  cela  nous 
doriiu'   l'espoir   <le   connaître   bientôt  les   parasites 


LES  BOIS  COLONIAUX  A  L'EXPOSITION  DE  MARSEILLE 


117 


ik-  VEadeinis  et  de  la  Cochylis  et  d'assister  enfin  à 
la  destruction  de  cts  deux  fléuux  de  vos  vignobles. 

C'est  surtout  aux  Etats-Unis  que  ces  reclierches 
sont  poursuivies  avec  le  plus  d'ardeur  et  de  suc- 
cès, parce  que  le  gouvei'nement  de  l'Union  n'hé- 
site pas  à  donner  des  subventions  considérables 
pour  les  favoriser.  Les  épisodes  de  la  lutte  contre 
le  Liparis  dispar  et  le  Liparis  chrysorrhée  sont  par- 
ticulièrement suggestifs. 

Le  Liparis  dispar  (Gypsy  inotli)  et  le  Liparis 
chrysorrhée  (Brown  ïail  nioth)  furent  introduits 
d'Europe,  le  premier  en  18G8,  le  second  en  1897. 
Les  ravages  exercés  par  les  chenilles  sur  les  arbres 
fruitiers  et  forestiei^  furent  tels  qu'on  dut  orga- 
niser la  lutte  dans  le  Massachusetts  :  destruction 
des  pontes,  pulvérisations  d'arséniate  de  plomb, 
ceintures  gluantes,  etc.,  tous  les  moyens  furent 
employés,  et  l'Etat  de  Massachusetts  dépensa  i  mil- 
lion 175.000  dollars  jusqu'en  1899.  Les  résultats 
furent  excellents. 

Mais  le  gouvernement  de  Massachusetts  ayant 
supprimé  tout  crédit  en  1900,  le  Liparis  dispar  se 
répandit  de  nouveau,  et  ses  ravages  devinrent  si 
redoutables  que  le  gouvernement  central  organisa 
la  lutte  avec  un  budget  annuel  de  i  million  de 
dollars,  sous  la  direction  de  M.  Howard,  le  savant 
entomologiste    américain.     Sans    abandoiiaer    les 


moyens  de  lutte  directs  et  coûteux.  ^I.  Howard 
fit  rechercher  en  Europe  et  au  Japon  les  ennemis 
des  Liparis  pour  les  acclimater  aux  Etals-Unis. 
Leur  nombre  est  considérable,  car  il  s'élève  à  20 
pour  le  seul  Liparis  dispar,  dont  i3  sans  impor- 
tance. 

Parmi  eux  il  faut  signaler  le  Calosome  syco- 
phante  qui  fait  en  Europe  une  guerre  redoutable 
aux  chenilles  des  Liparis  et  qui  réalise  les  condi- 
tions nécessaires  pour  lutter  contre  elles,  car  c'est 
un  insecte  arboricole,  résistant  aux  hivei-s  froids 
et  dont  le  cycle  de  développement  est  semblable 
à  celui  du  Liparis.  L'acclimation  du  Calosome  sy- 
cophanle  a  réussi,  et  les  ravages  des  Liparis  seront 
bientôt  enrayés. 

Cette  histoire  est  à  la  fois  un  exemple  et  une 
leçon  :  un  exemple  qui  démontre  l'importance 
des  recherches  de  science  puiT  au  point  de  vue  des 
applications  pratiques  ;  une  leçon  pour  les  gou- 
vernements qui  hésitent  à  subventionner  large- 
ment les  recherches  dé^sintéressécs.  L'exemple  pré- 
cédent montre  que  les  sacrifices  consentis  pour 
encourager  la  science  ne  sont  pas  des  dépenses 
somptuairos,  mais  qu'ils  représentent  des  place- 
ments à  gros  intérêts. 

L.  MoUGiN, 

Meinbre  de  l'Académie  des  Sciences 
cl  <le  TAcadômi*^  d'Agriculture. 


LES  BOIS   COLONIAUX   A   L'EXPOSITION   DE   MARSEILLE 


Painii  les  très  belles  expositions  de  pro- 
duits de  nos  colonies,  qui  s  olïrent  à  notre 
examen  à  Marseille,  ies  bois  occupent  une 
place  toute  spéciale,  la  place  qu'ils  méritent. 
Il  faut  espérer  que  nos  ébénistes  sauront  fallu 
l'effort  nécessaire  —  et  on  leur  a  rendu  cet 
effort  bien  léger  comme  on  le  verra  —  pour 
apprécier  les  bois  coloniaux. 

Dès  la  première  cour  d'entrée  de  l'Afrique 
Occidentale,  notre  vue  est  arrêtée  par  d'énor- 
mes ))ilies,  pesant  jusqu'au  delà  de  8  000 
kilogr.,  placées  en  plein  air.  Ces  troncs  sont 
étiquetés  avec  le  nom  indigène,  le  numéro 
de  référence  donné  par  le  commandant  Ber- 
lin, qui  a  accompli  de  si  fructueuses  mis- 
sions forestières  coloniales  en  ces  dernières 
aimées,  et  l'assimilation  industrielle,  l'ar 
exemphî  : 

Iroko,  O  i5  de  Berlin,  chêne,  teck. 
Trama,  B  2  de  Berlin,  ébénisterie. 
Framire,  N  i4  de  Bertln,  pin,  sapin. 
Dabema,  K  11  de  Berlin,  chêne,  teck,  etc. 

Des  expositions  spéciales  des  nombreux 
bois  de  chaque  colonie  du  groupe,  dont  quel- 
ques-unes sont  particulièrement  désignées  à 
l'attention  par  la  beauté  des  échantillons  ex- 
posés, comme  certain  acajou  figuré  de  la  Côte 
d'Ivoire  :  acajou,  doukouma,  khaya  ivorcnsis 
(Méliaoée),  densité  0.7,  demi-dur. 


Un  diorama  de  la  Côte  d'Ivoire  représente 
le  chargement  de  bois  en  radeaux  sur  une 
rivière.  Tout  ceci  ne  diffère  pas  des  méthodes 
courantes  d'expositions,  mais  près  du  pavil- 
lon spécial  du  Service  forestier  ,011  sont  ran- 
gées de  longues  séries  de  plateaux  des  divers 
bois,  où  les  marchands  et  les  ébénistes,  au 
coup  d'œil  exercé,  peuvent  apprécier  d'une 
façon  déjà  satisfaisante  ces  matériaux,  on 
a  disposé  une  scierie  en  fonctionnement  : 
une  scie  à  grumes  ^xuit  débiter  selon  leur  de- 
mande, pour  tous  les  industriels,  les  échantil- 
lons de  bois  dont  ils  veulent  se  rendre  ac- 
quéreurs. L'exposition  est  donc,  dans  une 
certaine  mesure,  une  petite  usine  vendant  du 
bois  aux  ébénistes  et  aux  menuisiers.  Il  faut 
croire  qu'ils  sauront  profiter  de  cette  com- 
modité pour  juger  les  bois  de  nos  colonies 
sur  des  échantillons  offrant  toutes  garanties 
d'authenticité. 

On  ne  doit  pas  passer  sous  silence  les  nom- 
breux meubles  fabriqués  avec  des  bois  colo- 
niaux, les  pavillons  construits  uniquement 
;ivec  des  bois  coloniaux,  dont  les  différentes 
poutres  ou  planches  sont  étiquetées  intelli- 
gemment. Chaque  visiteur  est  instinctive- 
ment poussé  à  supputer  les  analogies  de  cha- 
cun des  bois  exposés  avec  nos  bois  d 'œuvre 
courants  de  la  métropole  et  les  réflexions  que 


118 


AUBORICLLTLKE  FRUITIERE 


l'on  tiilend  devant  ces  bois  sont  très  édifian- 
tes pour  nous  prouver  que  tout  le  monde  est 
persuadé  de  l'iniiK:)rlance  de  notre  domaine 
forestier  colonial. 

On  ixMil  dire  (juc  le  publie  admet  déjà 
vumme  un»'  vérité  définitive  que  tous  nos  bois 
il'ini|i<irlali"n   peinent  nous  être  fournis  par 


nos  colonies.  C'est  un  jioint  qui  semble  bien 
acquis,  c'est  une  récompense,  la  seule  qui 
soit  dig^ne  d'eux,  pour  tous  ceux  qui  travail- 
lent à  melire  en  valinr  noire  domaine  fores- 
lier  d'outronicr. 

Laurent  Rigotard, 

ln''rii  our  airroinmc. 


PARTIE  OFFICIELLE 


Décret  du  28  juillet  1922  pour  l'application  de 
la  loi  du  15  juillet  1922  assurant  une  meil- 
leure utilisation  du  blé  et  des  farines. 

1,./  jfi  _  \  pailii  du  i*""  septembre  1922,  la 
iid)rioalioii  .1.-  la  farine  devra  èlro  obligatoire- 
ment poursuivie,  de  manière  à  extraire  du  blé 
froment  le  maximum  de  farine  panifiable. 

Tous  les  produits  de  cette  moulure,  à  l'cxeep- 
Jion  des  son?  et  autres  issues,  devront  être  mé- 
langé- pour  constituer  la  farine  entière  destinée 
à  l'alimentation  humaine. 

Celte  farine  entière  sera  considérée  comme  ex- 
liaile  au  taux  au-dessous  tluquel  les  produits  de 
la  mouture  du  blé  fronu-nt  ne  pourront  être  fa- 
briqués, mis  en  vente  ou  vendus. 

.1/7.  2.  —  Pour  s'assurer  que  les  farine.s  pro- 
duites sont  conformes  aux  prescriptions  du  pré- 
M-nl  drcret.  elles  seront  comparées  à  un  type  offi- 
•  icl  unique  de  farine  entière,  établi  par  les  soin* 
d'une  Commission  nommée  par  le  ministre  de 
rAgriculture.  Ce  type  représentera  la  farine  en- 
tière, la  plus  belle  et  la  plus  blanche  qu'il  -era 
interdit    de    surpasser. 

tu  éehanlillon  du  type  ofliciel  sera  déposé  dans 
le<  laboratoires  désignés  par  le  ministre  de  l'Agri- 
<  ulture  et  pourra  être  déli\ré  à  tout  requérant 
ilans  les  eondilirm^  déterminées  par  l'arrêlé  prévu 
.1  l'artielc  5. 

.1/7.  3.  —  Toutes  contestations  relatives  à  l'ap- 
jiliatii'n  d'<  arliiles  i'''"  et  2  seront  soumises  à 
i'<Aamen  d'ime  Commission  siégeant  au  chef-lieu 
ilu   départeni).-nt   et   composée   do  cinq    nienil)re<    ; 


le  piéfet  ou  son  délégué.  pré<ident,  deux  ;ij:ri- 
culteurs,  un  meunier  et  un  boulanger  désigné-: 
dans  les  conditions  qui  seront  déterminées  par 
l'arrêté  prévu  à  l'aiticle  5. 

Cette  Commission  pourra,  en  outre,  être  saisie, 
soit  par  les  Syndicats  et  autres  groupements  agri- 
coles, soit  par  les  organisations  ou  représentants 
de  la  meunerie  et  de  la  boulangerie,  de  toutes 
questions  relatives  à  la  constatation  des  cours  des 
farines  ol  de  leur  rapport  avec  le  cours  des  blés. 

Les  avis  de  la  Commission  seront  tenus  à  la 
préb'cture  à  la  disposition  de  tous  les  intéressés. 

-1/7.  /|.  —  Il  est  interdit  de  mettre  en  vente,  de 
vendre  et  d'employer,  pour  l'alimentation  du 
bétail  et  des  chevaux,  ânes  ou  mulets,  le  bté  fro- 
ment en  grains,  propre  à  la  mouture,  la  farine 
^)|■n^onant  de  cette  mouture  et  le  pain  propre  à 
la   cousommation   humaine. 

1(7.  ,").  —  Un  arrêté  du  ministre  de  l'Agri- 
rulluii'.  tendu  après  avis  de  la  Commission  d'uti- 
lisation  du    blé,   tlétirminera    : 

1°  Les  conditions  et  proportions  dans  lesquelles, 
par  dérogation  à  l'art,  i".  certaines  farines  pour- 
ront être  fabriquées  à  un  taux  d'extraction  moin- 
dre et  utilisées  pour  l'approvisionnement  de  cer- 
taines imluslries  spéciales,  iiotamnient  de  la  bis- 
cuiterie : 

•>."  Les  <onditions  dans  lesquelles  seia  établi  le 
type  officiel  visé  à  l 'article  2   : 

3°  l't  d'une  manière  générale,  les  condition* 
d'a|iplicalion    des   articles  ci-(les<us. 

1/7.  fi.  —  Le  ministre  de  l'Agriiullure  e*! 
charge''  de  l'exécution  du   piéseni    décret. 


ARBORICULTURE   FRUITIERE 

.MKTIIODKs  l)K  l>n()TKGTION   CO.NTRE  LES  THO.MPEHIES 


1^  luiidiictinn  fruitière  coiistiliu'  une  .-^Mir- 
Cf  imporlanle  de  richesses  pour  ccitaines 
régions  de  la  France,  le  bassin  du  Uliône  et 
lelni  <le  la  (iaronne  |)articidièrrnienl . 

.Malbeun  UM'un-nt ,  <ui  assi.'s.le,  depuis  (picl- 
que*  années,  notamment  dans  celle  d«'rnière 
contrée,  au  dépérissement  cit  à  la  disparition 

progre»>i\e    de    rt||;iilM'<    espères,    ef    «pé-cialc- 
ment    du    pécln  1 

('.«•Ite    eviii<c    e-l     allciiitc    de    di\erses 


ladie 
que 


evjii  <■(•    e-l    allcintc   de    dnerses    ma- 
donl    le»    |ii'incipal<*.s    sont    la    «    clo 
e|   bi    Cl    L'ouuuo^c   ». 


La  (lofpic  e-t  niH'  maladie  cry plouami(pie  ; 
elle  I -t  duc.  en  effet,  à  1'  ((  l*'\oas(pu'  défor- 
mant »,  ehainpignon  ascomycète  que  lo.n 
trouve  sur  les  feuilles,  les  jeunes  rameaux  et 
parfois  les  fruits  (exclusivement  les  biu- 
g'nons).  Pour  em|)éclu'r  cette  maladie,  il 
siiflit  de  badigeonner  h's  rajneau\.  huit  «ui 
dix  Jours  avant  le  dé.bourremenl,  a^ce  la 
Inuiillie  bordelaise  à  5  (I/O  de  concentration. 

La  <i  goumiose  ».  qui  atteint  non  seule- 
nu'nt  le  pécher,  mais  aussi  le  prunier,  le 
ceri-ier,     ratnandier.     laliriicoliei'.     l'iuanger 


ARBOIUCLLTUIΠ FRLH  IF.HE 


119 


it  le  citronnier,  est  caractérisée  par  la  for- 
mation dans  le  tronc  et  les  branches  d'une 
j2aanme,  dabord  visqueuse,  qui  s  échapipe  au 
dehors,  puis  se  concrète  à  la  surface,  en  mas- 
ses plus  ou  moins  volumineuses,  se  gonflant 
et  se  diffluant  par  les  teanps  humides.  La 
yoinmose  amène  répuisement  de  l'arbre  at- 
teint, son  dépérissement  et  même  sa  mort. 
La  cause  do  cette  maladie  n'est  pas  encore 
complètement  élucidée  ;  on  estime  qu'elle  est 
d'ordre  à  la  fols  cryptogamique  et  organi- 
que. Jusqu'ici,  on  n'a  trouvé  aucun  traite- 
ment permettant  de  réduire  cette  maladie, 
surtout  che"z  le  pêcher.  Un  moyen  indirect 
]iormot  de  l'atténuer  :  il  consiste  à  employer 
des  porte-greffes  et  des  greffons  ayant  une 
bonne  adaptation.  C'est  ainsi  qu'en  greffant 
sur  ((  franc  »  un  sujet  de  semis,  cette  affec- 
licn  ne  fait  pas  obstacle  à  la  culture,  surtout 
lorsqu'on  utilise  comme  greffon  la  «  Belle 
Impiériale  »  ou.  la  «  Passe  Amsden  »,  varié- 
tés qui,  dans  le  Sud-Ouest,  se  com portent 
mieux  que  les  variétés  classiques  et  locales  ; 
leurs  fruits  ont  des  qualités  coinmereiailes 
égales,  sinon  supérieures. 

Cependant,  il  convient  iKirfois  de  recourir 
à  d'autres  porte-greffes  :  l'amandier,  le  pru- 
nier, l'abricotier,  ou  plus  rarement  le  pru- 
nellier. Le  choix  du  porte-greffe  est  coim- 
mandé  avant  tout  par  la  nature  du  sol,  mais 
aussi  par  la  forme,  la  durée  et  les  dimen- 
sions que  doivent  avoir  les  arbres.  Les  trom- 
l}erics  ou  les  erreurs  de  la  i)art  des  pépinié- 
ristes qui  fournissent  les  jeunes  plants  aux 
arboriculteurs  peuvent  avoir  des  conséquen- 
ces désastreuses  p'our  l'avenir  des  plantations; 
certains  professeurs  d'arboricullure  irui- 
lière  n'hésitent  pas  à  attribuer  nue  des  cau- 
ses principales  de  la  dispariticii  des  arbres 
fruitiers  dans  leur  région  aux  fraudes  qui 
s  exercent  sur  les  deux  élémeuis  (i(^  l'inbre  : 
porte-greffe  et  greffon.  Ce  dernier  a  nue  in- 
fluence beaucoup  moindre  que  le  [lorte- 
greffe  sur  l'avenir  de  l'arbre  ;  cette  influence 
ne  peut  s'excroer  défavorablement  ([ue  s'il 
s'agit  de  variétés  mal  adaptées  au  climat  de 
la  région.  Cependant,  les  arboricidieurs,  (jui, 
au  cours  du  développement  des  arbres  rpi'ils 
ont  achetés,  s'aperçoivent  que  ceux-ci  ne  cor- 
respondent pas  aux  variétés  qu'ils  avaient 
crtmmandws,  se  déconragf^nt  dan*  leurs  in- 
1<'ntions  de  rcconstiinlion  fruiliric  \\<  doi- 
vent recevoir,  contre  les  fraudes  de  celte 
nature,  la  protection  de  ri''lal.  Celui-ci  a,  en 
effet,  le  devoir  de  protéger  les  acheteurs, 
quels  qu'ils  soient,  contre  les  tromperies 
dent  ils  sont  l'objet  ;  il  csl  arun'  par  la  loi 
du  1"  août  1005,   «iir  la   ii'piessiciii  dr<  fian- 


des,  laquelle  cst  applicable  au  commerce  des 
plantes  comme  à  celui  de  toutes  autres  mar- 
chandises. 

La  constatation  des  tromperies  sur  la  na- 
ture des  plants  darbres  fruitiers  nécessite- 
rait que  leur  soient  étendues  les  disposition? 
qui  oint  été  déjà  prises,  par  application  de 
la  loi  précitée,  pour  réprimer  les  tromperies 
sur  la  nature  des  plants  de  vigne,  vendus  par 
les  pépiniériste's  aux  viticulteurs.  Les  ache- 
teurs d'un  certain  nombre  d'arbres  pour  la 
création  d'un  verger  ou  d'un  jardin  frui- 
tier pourraient  provoquer,  de  la  part  de 
l'inspecteur  départemental  de  la  répression 
des  fraudes,  un  prélèvement  d'échantillon, 
en  deux  >  u  trois  exemplaires.  Ceux-ci  se- 
raient en\uyés  à  une  Station  d'essais  de  se- 
mences, qui  devrait  cire  aménagée  spéciale- 
ment à  cet  effet  ;  ils  y  seraient  plantés  et  soi- 
gnés, en  vue  d'assurer  rapidement  un  déve- 
loij:^pement  permettant  leur  identifiication. 
Dans  le  cas  où  celle-ci  révélerait  une  trom- 
perie, l'affaire  serait  transmise  par  les  ser- 
vices administratifs  au  Parquet,  aux  fins  de 
poursuites,  les  plants  soigneusement  entre- 
tenus restant  à  la  Slation,  à  la  dispositi(.>n . 
des  experts  qui'  lautorité  judiciaire  aurait  à 
désigner. 

PoiH'  ('talilir  que  le  plant  livré  appartient 
ou  n<;n  à  la  variété  demandée,  il  est  indis- 
pensable que  l'acheteur  se  fasse  délivrer  une 
facture  [lortant  les  indications  suivantes  : 
nom  du  pépiniériste  vendeur,  dénomination 
de  la  variété  greffon  et  celle  du  porte-greffe. 
Pour  éviter  toutes  contestations,  il  serai! 
même  utile  qu'il  obtînt  du  fournisseur  qui' 
(  es  indications  fussent  mentionnées  sur  les 
euA'ois  eux-jnémes.  Les  inspecteurs  de  la  ré- 
pi"cssion  des  fi'audes  ne  manqueraient  pas  d" 
les  faire  figurer  sur  leurs  proeès-verliaux  de 
prélèvements. 

On  comprend  qu'à  la  Station  d'essais  et 
chez  les  experts,  la  détermination  des  gref- 
fons se  fera  beaucoup  plus  facilement  que 
celle  des  ]Mirte-grcffes,  puisque  ceux-ci  ne 
donnent  ni  feuilles,  ni  fleurs,  ni  fruits,  et 
ne  sont  représentés  que  par  les  racines  et  !a 
tige. 

Aussi,  pour  assurer  lidentité  du  porte- 
greffe,  une  organisatioin  préventive  paraît- 
elle  préférable,  malgré  ses  complications,  au 
système  répressif  que  nous  venons  d'indi- 
(pier.  Mais  il  ne  peut  s'agir  là  que  d'un  con- 
Irùle  facultalif  ;  cehii-ci  fijnetionncrait  de  la 
façon  suivante.  Le  pépiniérisie,  qui  désire- 
rait s'y  soumelire,  rece\rail,  ijendant  la  pé- 
riode de  végétation,  la  visite  d'un  eontrohur 
iiffiriel,   qui  devrait   être  un   professeur  d'ar- 


12U 


ACàDKMIE  D  agriculture  de  FRANCE 


boricuiture  particuJièreiuent  compétent  ;  ce- 
lui-ci, par  l'examen  des  cal•acl^rcs  extérieurs, 
déterminerait  facilciiient  les  dilïérents  jx^rte- 
t,'rerfcs  d€  la  pépinière  ;  il  relèverait  le  nom- 
bre de  chacun. 

i^i  If  système  répressif  fonctionnait  plus 
couramment,  \&*  pépiniéristes,  placés  devant 
une  grave  responsabilité  pénale,  auraient 
avantagea  s'organiser  et  à  provoquer  la  créa- 
tion de  pépinièrea  régionales  où  ils  pour- 
raient se  procurer  avec  sécurité  les  greffons 
nécessaires  à  la  production  des  plants  dont 
ils  font  le  commerce.  Au  moment  du  gref- 
fage, les  pépiniéristes  demanderaient  donc 
les  variétés  qu'ils  désireraient  gi'cffer  et  qui 
lui  seraient  fournies  par  les  pieds-mères  do  la 
collection  de  la  pépinière  régionale.  Le  con- 
tr(Mcur  officiel  pourrait  ainsi  déterminer  la 
nature  et  le  nombre  des  variétés  greffées.  En 
tenant  compte  des  manquants  de  chaque 
carré  du  pépiniériste  vendeur,  il  posséderait 
tous  les  éléments  indispensables  à  l'établis- 
sememt  de  l'authenticité.  Au  moment  de  l'ar- 
rachage, il  apposerait  en  toute  certitude  le 
sceau  dé  garantie  sur  les  colis  expédiés. 

Comme  nous  l'avons  dit,  il  ne  s'agit  que 
d'un  contrôle  facultatif  :  mais  les  pépiniéris- 


tes avisés  de  chaque  région,  où  il  serait  or- 
ganisé, ne  manqueraient  pas  de  s  y  inscrire 
en  raison  des  avantages  qu'il  leur  offrirait. 
On  peut,  en  effet,  penser  que  la  clientèle  ne 
tarderait  pas  à  s'adresser  exclusivement  à 
eux,  qui  présenteraient  des  garanties  que  les 
autres  pépiniéristes  ne  pourraient  donner  au 
même  degré.  Déjà  ceux  qui  consentiraient 
à  garnir  les  arbres  vendus  par  eux  d'une  éti- 
quette qui  ne  puisse  se  détacher  ou  être  enle- 
vée et  portant  leur  nom  et  la  variété  vendue 
donneraleul  une  plus-value  certaine  à  leurs 
produits. 

La  création  des  pépinières  régionales  pour 
la  production  des  greffons  et  l'organisation 
du  contrôle  officiel  facultatif  pourraient  être 
une  œuvre  Lmpoirtante  des  Offices  agricoles. 
Le  commerce  des  plants  serait  moralisé, 
comme  l'ont  été  ceux  des  engrais  et  des  se- 
mences. Les  intérêts  de  l'arboriculture  frui- 
tière seraient  sauvegardés.  Il  en  résulterait 
une  recrudescence  de  plantations  et  une  aug- 
mentation sensible  de  la  richesse  die  certai- 
nes régions,  compensant  largement  les  dé- 
penses consenties. 

G.     TuOMAS, 

lnf.'1'nieur  agronome. 


DÉCORATIOlNS  DANS  L'ORDRE  DU  MÉRITE  AGRICOLE 


A  l'occasion  du  voyage  du  Président  de 
il  République  dans  l'Afrique  du  Nord,  ont 
été  nommés,  par  décret  du  25  juillet,  dans 
Tordre  du  Mérite  agricole  : 

.1(1  ffiade  de  Commandeur  : 
MM. 

AL)»l('rrahnian  Oukabah,  agha  à  l'Oued  Amizour 
(Constantinc),  commandeur  de  la  Légion  d'hon- 
neur. 

Ai  iiaud  (Auguste-Antoine),  propriétaire  agricul- 
teur à  Yusuf  (Constantinc).  Oflicier  du  23  mars 

If)I2. 

Boaud   (Jules),     propriclaiiv     agi-icullcur     ù     Sélif 

(Cfjn?Iantine).  Officier  du  G  mars  1910.  , 

Ik'n  Olman,  Ali  ben  Scgliir  bcn   Ilassiii.  iigricul- 

Irur.  caïd  à  Bngcaud  (Consfantine).   Oilicior  du 

20  aoiit  191 1. 
B<nsiani    Moliamed     ben     ll;uiidaii.     propriétaire, 

ajflia   honoraire  à   IIusscin-Dcy  (Alger).   Officier 
du   i3  murs  iQog. 
Chollet    (Emile-Louis),    agriculteur    à    Aïn-Arnat, 

commune    de    Colignv    '(''•ii-;1nnliiuA.      Officier 

du  20  octobre  1909. 


Deirieu  (Eugène-Jean),  propriétaire  agriculteur  à 
Kroubs  (Conslanline).  Oflicier  du  6  mars  1910. 

Malaterre  (Philippe-Pierre),  chef  de  la  division 
de  l'Agricullure  à  la  préfectiue  d'Alger.  Offi- 
cier du  à  mars  I9i4- 

Mercier  (Jean),  agriculteur  à  TleuKen  (Oran).  Of- 
ficier du  9  avril  iQi'i. 

Perruchot  (Henri),  directeur  des  Services  agrico- 
les à  Constanline.   Offieier  du  ?.G  août  1908. 

Piat    (Victor)    (père),    priiueiuisle,    président   du     < 
Syndicat   des    exportateurs    à    Birmandrcïs    (Al- 
ger).  Officier  du   ai   octobre   1910. 

Beverchon  (André-Louis),  agricultenr  viticuUcur 
à  .\lger.   f>f licier  du  9  avril   19 13. 

Scrrano  (Jean-Henri),  propriétaire  agri<nlleur  à 
Dulilincau  (Oran).   Officier  du   ^a  mai   191 2. 

Trouchc  (Jean),  agriculteur  à  M'Baïssa,  contrôle 
civil  de  Grombalia  (Tunisie).  Officier  du  i? 
avril  1908. 

Trouillet  (Armand-Anloine-Albert),  agriculteur  à 
Bordj-Toum  (Tunisie).  Officier  du  20  avril  1899. 

En  même  temps,  74  croLx  d'Officier  et  378 
croix  de  Chevalier  ont  été  attribuées. 


ACADEMIE  D'AGRICULTURE  DE  FRANCE 

•  Séance  du  26  /«/,7  c/  1922.  --  Présidence  |  j^^in,   professeur  d'agriculture  à  Villefranchc-de- 

'•  /'"'^'''■fl"'^-  I  Lnuragnais.  Dans  cette  note,  M.  Serin  appelle,  avec 

Sur  le  trafic  des  semences.  i  beaucoup  de  raison,   raltcnlion  sur  la  campagne 

M.  SchribauT  communique  une  ûole  de  M.  E.  ,  menée  par  certains  courtiers  allant  de   ferme  en 


CORRESPONDANCE  -  CONSEILS  PRATIQUES 


ferme  présenter  aux  agriculteurs  qu'ils  s'attachent 
à  éblouir,  des  épis  superbes,  des  grains  merveil- 
leux, soigneusement  agencés  dans  de  belles  boîtes, 
et  qui  leur  offrent,  à  chers  deniers,  des  semences 
dont  leurs  liabiles  boniments  font  ressortir  le  ca- 
ractère de  panacées  inédites  et  pleines  dje  pro- 
messes. 

Sans  aucun  doute,  les  semences  sélectionnées 
«ont  un  des  meilleurs  moyens  d'accroître  les  ren- 
dements, mais  il  faut  que  les  semences  provien- 
nent de  cultures  connues  et  il  faut  que  les  va- 
riétés offertes  soient  adaptées  aux  conditions  spé- 
ciales du  milieu  où  elles  doivent  être  semées.  Il 
ne  s'agit  pas  d'offrir  dans  le  Sud-Ouest  des  blés  du 
Nord  ou  de  l'Angleterre,  par  exemple. 

M.  Serin  souhaite  donc  que  l'Académie  d'Agri- 
culture, par  l'autorité  qui  s'attache  à  ses  avis, 
Bttelte  les  cultivateurs  en  garde  contre  l'emploi 
inconsidéré  de  variétés,  si  bonnes  soient-elles,  sans 
qu'il  soit  tenu  suffisamment  compte  des  particu- 
larités de  sols  ou  de  climat.  Il  importe  de  protéger 
la  culture  contre  les  entreprises  de  ces  commer- 
çants dont  l'esprit  exagéré  de  lucre  risque  de  met- 
tre en  péril  les  intérêts  généraux  et  supérieurs  de 
la  production  et  du  pays. 

Cheptel  bovin  de  Madagascar. 

Le  bureau  de  la  documentation  de  Madagascar, 
à  Tananarive,  envoie  à  l'Académie  vme  carte  et 
un  tableau,  donnant  le  relevé  des  bovidés  existants 
■à  Madagascar,  région  par  région,  d'après  les  rôles 
homologués  au  titre  «  impôts  sur  les  bovidés  »,  à 
la  date  du  3  mars  1922. 

Il  résulte  de  ce  relevé  statistique  qu'en  mars 
dernier,  on  comptait  7  829  i83  têtes  de  bétail  à 
Madagascar,  dont  3  170  o52  dans  la  région  Ouest. 

La  publication  des  statistiques  agricoles. 

M.  Edmond  Théry,  au  nom  de  la  Section  d'Eco- 
nomie, Statistique  et  Législation  agricoles,  donne 
communication  de  son  rapport  sur  le  vœu  pré- 
senté par  M.  Alfred  Massé  en  faveur  de  la  publi- 
cation dans  le  Journal  officiel  des  principaux  élé- 
ments de  la  statistique  agricole,  en  particulier  en 
ce  qui  concerne  le  bétail. 

Le  texte  du  vœu  présenté  par  la  Section  d'Eco- 
nomie, de  Statistique  et  de  Législation  est  adopté 
*     par  l'Académie  : 


121 

«  L'Académie  d"Agricult-ure  de  France,  consi- 
dérant que  la  publication  des  statistiques  concer- 
nant les  productions  alimentaires  et  les  mouve- 
ments du  cheptel  national  est  appelée  à  rendre  les 
plus  précieux  services  au  monde  agricole  ; 

«  Considérant  que  la  période'  de  reconstitution 
dans  laquelle  nous  nous  trouvons,  rend  la  publi- 
cation de  ces  statistiques  encore  plus  nécessaire  que 
par  le  passé   ; 

«  Considérant,  d'autre  part,  qu'il  y  a  toujours 
ilans  chaque  département  une  direction  des  Sei^ 
vices  agricoles  dont  le  personnel  a  été  renforcé 
et  que,  dès  lors,  il  n'y  a  pas  de  motif  pour  que  le 
service  des  renseignements  agricoles  ne  fonctionne 
pas  aussi  bien  que  par  le  passé, 

«  Emet  le  vœu  que  M.  le  ministre  de  l'Agricul- 
ture donne  les  ordres  nécessaires  pour  rétablir 
la  publication  des  statistiques  relatives  au  bétail.  » 

L'épandage  en  lignes  parallèles  et  rappro- 
cnécs  des  graines  de  semence  et  des  engrais 
chiiuique^. 

M.  Pierre  Berthault,  ingénieur  agricole,  à  propos 
de  la  communication  de  M.  A.  Baudry  à  la  séance 
du  3i  mai,  devant  l'Académie  d'Agriculture,  en- 
voie une  note  des  plus  intéressantes  dans  laquelle 
notre  savant  collègue  rappelle  tout  d'abord  que 
c'est  à  la  France,  à  des  agronomes,  à  des  Ecoles 
et  Sociétés  françaises  que  revient  le  mérite  de 
i 'étude  méthodique  de  la  localisation  des  fumures. 

Puis,  M.  Berthault  rappelle  les  travaux  de  son 
père  et  de  M.  Brétignière  sur  la  question.  Ces  dis- 
tingués expérimentateurs  se  gardaient  de  géné- 
raliser les  conclusions  favorables  qu'ils  avaient  ob- 
tenues en  certains  cas,  ayant  constaté  par  exemple, 
que  dans  des  situations  où  les  matières  fertilisan- 
tes sont  abondantes,  l'agglomération  des  engrais 
perd  une  partie  de  son  intérêt.  Enfin,  M.  Berthault, 
signale  combien  dans  l'Afrique  du  Nord  la  mé- 
thode pourrait  même  devenir  dangereuse  là  où 
les  sécheresses  risquent  d'être  excessives  et  où  il 
faut  employer  avant  tout  les  pratiques  cnlturales 
conduisant  à  favoriser  un  enracinement  de  la  plan- 
te aussi  profond  que  possible.  (Le  journal  publiera 
la  note  de  M.  Pierre  Berthault.) 

L'Académie  entre  en  vacances  ;  la  prochaine 
séance  aura  lieu  le  premier  mercredi  d'ortobre. 

H.    TIlTIEH. 


CORRESPONDANCE  -  CONSEILS  PRATIOUES 


—  N°  7666  (Ain).  —  Contre  le  choléra  des 
poules,  vous  pouvez  demander  du  vaccin  à  l'Ins- 
titut Pasteur,  rue  Dutot,  à  Paris,  ou  encore  chez 
M.  Belin,  à  l'Institut  bactériologique  de  Tours 
(Indre-et-Loire).  Toutes  indications  d'emploi  sont 
fournies  en  même  temps  que  l'envoi  du  vaccin. 
-  (G.  M.) 

—  N°  6529  (Dordogne).  —  1°  Vous  pouvez, 
avec  avantage  semer  en  mélange  le  blé  hâtif 
Invermble  et  le  blé  Bon  fermier,  ce  sont  deux 
excellents  blés  qui  arrivent  à  maturité  à  peu  près 
en  même  temps  . 


2°  Vous  possédez  une  prairie  dans  une  terre 
qui  est  souvent  inondée  l'hiver  et  le  printemps, 
les  joncs,  les  roseaux  Venvahissent.  La  première 
chose  à  faire  est  d'assurer  par  l'oiiverture  de 
fossés,  par  un  drainage  quelconque,  l'écoulement 
des  eaux  après  l'inondation,  de  façon  à  assainir 
le  sol  ;  pijis  vous  aurez  le  plus  grand  avantage  à  y. 
répandre  scories  et  sylvinite  ;  nous  vous  conseil- 
lons plutôt  d'employer  ces  engrais  après  la  pé» 
rmde  des  inondations  à  la.  fin  de.  l'hiver^  — 
(H^'-H.)        ■ '  

—  N°  7/11»)  (Vienne).  —  Défoxage  du  vin  de 


122 

Noah.  L<  nK'ù^  >J'-    iu\  ^clu  J'julaiii  plus  uUô- 

]iu<J  qu'on  .■iiiploio   les  divers  proccdéj  suivants   : 

1°  S-paialioii  du  la  deinicic  partie  du  jus,  un 
dixiôm<.'   cn\iron,    i'ccouiant    du    pressoir. 

2°  Sulfilage  à  forte  dose  du  nioùt  sous  le  pres- 
soir, au  moins  lo  granuiies  d'acide  sulfureux  par 
hcclo.  nr  pas  dépasser  2u  grammes  de  bisulfites 
iili.ilins  si  l'on  emploie  celte  source  d'acide  sul- 
fuicux. 

6"  Débourber  cl  aérer  forlemenl   le  jus  clair. 

4°  Ensemencer  avec  une  levure  aciivc  cl  aérer 
une  fois  par  jour,  soit  par  soutirage,  soit  à  la 
pompe,  jusqu'à  ce  que  le  bouillage  soit  très  actif. 

La  queue  de  pressurage  est  mi<e  à  fermenter 
avec  la  bourbe  et  donne  un  vin  inférieur.  — 
(L.   Mat.) 

—  M.  E.  U.  (Mèvre).  —  L'incendie  d'auto- 
mobiles dans  un  garage  constitue  [.lu tôt  une 
question  de  faits  qu'une  matière  à  jurisprudence 
précise  et  neltemcnl  établie.  En  supposant  que 
toutes  preuves  peuvent  être  apportées  au  sujet  du 
bien  fondé  de  ce  que  vous  nous  dites,  et  en  ne 
considérant  que  le  point  de  vue  général  du  droit 
strict,  il  est  reconnu   : 

i"  Qu'un  garagiste,  qui  fait  payer  une  rede- 
vance pour  recevoir  une  automobile  dans  son 
garage,  se  reconnaît  par  cela  même  responsable 
de  tout  ce  qui  peut  lui  survenir,  de  son  fait  et 
par  sa  faute. 

:»°  Que  si,  dans  un  garngi;  de  location,  un  si- 
nistre survient  par  suite  d'un  propriétaire  de  voi- 
lure remisée,  le  garagiste  n'est  aucunement  res- 
ponsable. Bien  au  contraire,  le  propriétaire,  dans 
le  cas  où  toute  preuve  utile  serait  faite,  serait 
responsable  de  tout  préjudice  par  lui  causé. 


L.\  SE.MAINE  METEOUOLOGIQLE 


o"  Que  ?i  un  propriélairr  d'automobile  remise 
sa  voiture,  non  chez  un  garagiste,  mais  chez  des 
amis,  les  mêmes  principes  de  responsabilité  peu- 
vent recevoir  leur  application,  quand  des  preuves 
très  précises  sont  apportées. 

Comme  \ous  le  voyez,  tout  cas  forliiil  paraît 
écarté  par  la  jurisprudence  qui,  dans  les  faits  de 
la  cause,  conser\e  un(.'  très  large  faculté  d'inter- 
prétation. Aussi,  nous  vous  conseillons  vivement 
de  vous  assurer  à  une  Compagnie  sérieuse  et  no- 
lablement  connue,  pour  éviter  une  responsabilité 
qui  iK'ul,  quelquefois,  entraîner  des  conséquences 
très  onéreuses.  —  (,M.  D.) 

N"  77S7  (Somme).  —  Les  issues  de  riz  ét.mt 
de  compositions  très  différentes  suivant  le^  fabri- 
ques, il  y  aurait  lieu  d'exiger  de  vos  vendevus  une 
garantie  de  teneur  en  principes  nutritifs. 

Avec  le  ma'is  et  autres  céréales,  la  matière  azo- 
tée est  utilisée  dans  la  proportion  de  •]■>  0/0. 
l'amidon  dans  celle  de  gô  ojo.  Ces  proport ion= 
se  réduisent  respectivement  à  5i.i  et  80  00  pour 
les  farines  fourragères  de  riz. 

Inutile  pour  le  manioc  et  les  grains,  la  cuisson 
leur  est  nécessaire. 

En  tenant  compte  de  ces  considérations,  la 
comparaison  de?  prix  vous  montrera  si  vous  avi-z 
avantage  à  donner  la  préférence  aux  issues  di' 
riz. 

Abstenez-vous  de  les  faire  entrer  dans  l'alimen- 
tation de  jeunes  porcs  que  vous  chercheriez  à 
élever  intensivement.  Leur  valeur  nutritive  n'est 
pas  assez  grande,  leur  digestion  est  trop  lente. 

Ces  farines  seraient  beaucoup  mieux  à  leur 
place  dans  l'engraissement  des  porcs  adultes  et 
dans   celui    des   bêtes   à  cornes.  —   (A.   G.) 


LA  SEMAINE  MÉTÉOROLOGIQUE 


Semaine  du 

•2P,  au 

297MÎ 

llet  10 

22  [OBSERVATOIRE 

DU  PARC  SAIi\r-MAUR} 

l'EMCÉRATCRE 

1 

JOL'KS 

ET    DATES 

■/j  ^ 

;_    .3 

s 

a 

0* 

Écarl 
sur 
la  nor- 
male 

Venl 

V      0 

0 

i 

REM.'VHnLi:?  DIVFH.SES 

millim. 

heures 

niilliin. 

Dim...     iJjuillet 

T.-)!.  S 

U"2 

2Î.0 

170:'. 

-    102 

SO 

2. s 

ll.l 

Orage  et  phiie. 

Lundi..     21    — 

756.3 

13  2 

I806 

15.3 

-  3.2 

NO 

0  5 

17    l 

Pluie  le  matin,  nuageux  le  soir. 

Mardi..     25    — 

767  <J 

9.3 

20.9 

15  2 

—  3  3 

0 

5.8 

•• 

Rosée,  temps  nuageu.x. 

Mercredi  2t)    — 

T67.0 

9.8 

24.1 

17.(3 

-  0.9 

SO 

10  3 

II 

Hosée,  bean  temps. 

Jeudi..    27    — 

lôii.'î 

Il  4 

20  2 

ir,.o 

-  1.0 

0 

0.0 

0.8 

Pluie  par  momcnis. 

Vendredi  2s    — 

706.  D 

12  0 

22.4 

16.6 

-  1.8 

NE 

7.1 

• 

Ro?ée,  temps  nuageux. 

Samedi.  2'.»    — 

766.2 

10.2 

26.4 

19.1 

•    0.7 

S 

13.7 

" 

Ilosce,  beau  temps. 

Moyennes  el  loUui  . . 

76:'..  7 

12.0 

22.2 

16.9 

.. 

» 

40.2 

29.3 

Pluie  depuis  le  l*'  janvier: 

Fciirt*  SMP  It  normale 

^  1.1 

-  0.9 

-  2.1 

-1.6 

> 

» 

107. i 

dur \ht„i 

» 

En  1922 arimm 

Normale ....     32S 

REVUE    COMMERCIALE 


123 


REYUE  COMMERCIALE 


Situation  agricoie.  —  L'humidité  a  repris  le  des- 
sus ;  les  pluies  continuent  à  tomber  par  inter- 
mittences et  le  temps  reste  froid  pour  la  saison. 

Ce  régime  pluvieux  est  favorable  aux  cultures 
fourragères  diverses  (prairies  et  cultures  sarclées), 
mais,  par  contre,  il  retarde  la  maturité  des  céréa- 
les, ainsi  que  la  moisson  dans  les  régions  où  le 
blé  est  mûr. 

En  Bretagne  et  en  Normandie,  les  sarrasins  ont 
une  belle  apparence.  Dans  la  région  du  Centre, 
les  seigles  et  les  orges  sont  meilleurs  que  les  blés; 
les  avoines  sont  envahies  par  les  mauvaises  her- 
bes. 

La  siluation  du  vignoble  est,  en  généial,  satis- 
faisante. 

Blés.  —  Aous  sommes  en  pleine  période  de 
soudure  ;  aussi  les  offres  sont  faibles  et  les  ventes 
se  font  à  des  prix  élevés,  allant  de  80  à  82  fr.  le 
quintal,  descendant  quelquefois  à  78  ou  79  fr.  le 
quintal. 

On  vend,  aux  100  kilogr.  sur  les  marchés  des 
départements  :  79  fr.  à  Angers,  79  à  82  fr.  à  Aix, 

77  à  83  fr.  à  Avignon,  Si   fr.   à  Bar-le-Duc,  80  à 

81  fr.  à  Bourges,  80  fr.  à  Blois,  80  à  81  fr.  à 
Brienon,  76,50  à  79  fr.  à  Chàteauroux,  82  fr.  à 
Chartres,  78  à  80  fr.  à  Caen,  81  à  82  fr.  à  Cler- 
mont-Ferrand,  85  fr.  à  Colmar,  79  à  82  fr.  à  Di- 
jon, 80  à  81  fr.  à  Evreux,  80  à  81  fr.  à  Châlons- 
sur-Marne,  80  fr.  à  Laon,  76  à  77  fr.  à  La  Bochel- 
le,  82  fr.  à  Montpellier,  80  fr.  à  Metz,  79  à  80 
francs  à  Montereau,  7g  à  79, 5o  à  Nantes,  81  à  82 
francs  à  Nevers,  80  fr.  à  Niort,  80  à  82  fr.  au 
Mans,  80, 5o  à  81  fr.  à  Lille,  76  à  82  fr.  à  Nîmes, 
76  à  78  fr.  à  Quimper,  80  à  82  fr.  à  Bouen,  77  à 

78  fr.  à  Saint-Brieuc,  83  fr.  à  Strasbourg,  80  fr. 
à  Tours,  81  à  82,60  à  ïroyes. 

A  la  Bourse  de  Commerce  de  Paris,  la  cote 
du  blé  a  été  établie,  au  marché  réglementé,  à 
84  fr.  les  100  kilogr.,  sans  changement  notable 
sur  la  précédente.  On  a  vendu  aux  100  kilogr. 
départ  :  les  blés  du  Loiret  et  de  l'Eure-et-Loir,  81 
à  82  fr.  ;  d'Indre-et-Loire  et  de  la  Vienne  81  à 
81,20  ;  de  Meurthe-et-Moselle,  des  Ardennes,  de 
la  Meuse  81  à  82  fr.  de  l'Allier  et  du  Cher  80  à 

82  fr.  ;  de  l'Yonne  et  de  la  Côte-d'Or  82  à  82,60. 
Les  cours  sont  en  baisse  sur  les  marchés  amé- 
ricains, oii  l'on  cote  aux  loo  kilogr.,  en  tenant 
compte  du  change  :  56,32  à  New- York,  48,98  à 
Chicago,  52,54  à  Buenos- Ayres.  Les  blés  étran- 
gers valent  aux  100  kilogr.,  rendus  dans  nos  ports, 
non  compris  le  droit  de  douane  de  i4  fr. ,  de  60 
à   73  fr.   suivant  provenance. 

Farines.  —  Cours  sans  changement.  On  piiie  de 
100  à  102  fr.  le  quintal  pris  au  moulin  et  les  li- 
vraisons aux  boulangers  de  Paris  nul  lien  au  prix 
de  108  fr.  les  100  kilogr.  rendus. 

Sons'.  —  Offres  régulières,  demande  faible  et 
transactions  à  des  prix  moins  fermes.  On  pai(; 
aux  100  kilogr.,  les  gros  sons  37  à  38  fr.  ;  les 
reroupcttes  35  à  36  fr.  ;  les  remoulages  Sg  à 
4"  francs. 

Seigles.  —  Les  cours  des  seigl<.s  sont  en  baisse. 
On  cote  aux  100  kilogr.  départ,  les  seigles  du 
Ix)ir€t  et  de  l'Yonne  48  à  49  fr.  ;  de  la  Marne  et 
de  l'Aube  49  à  5o  fr.,  ;  du  Centre  49  à  49,25. 

Avoines.  _  Transactions  rares,  par  suite  du 
petit  nombrf  d'offres.  Aux  100  kilogr.  départ,  on 


paie  les  avoines  noires  du  Centre  60  ;i  67  fr.  ;  les 
grises  de  Bric  et  de  Beauce  65  fr.  ;  les  grises  du 
Poitou  69  à  70  fr.  ;  les  blanches  et  jaunes  64, 5o 
à  65  francs. 

En  affaires  portant  sur  les  avoines  de  la  nou- 
velle récolte,  on  paie  aux  100  kilogr.  le  livrable 
septembre  :  avoines  noires  60  fr.  ;  avoines  grises 
d'hiver  62  à  63  fr.  ;  avoines  grises  de  Brie  et  de 
Beauce  55  à  67  francs. 

Les  avoines  américaines  sont  cotées  5o  francs  le 
quintal,  ports  de  France. 

Orges.  ~~-  Les  cours  restent  y  ' -»u  près  station- 
naires.  On  vend  aux  100  kilogr.  départ,  les  orges 
de  brasserie  de  l'Allier,  de  l'Aube  et  de  la  Marne 
64, 5o  à  65  fr.  ;  du  Cantal  cl  du  Puy-de-Dôme  65 
à  66  fr.  ;  du  Loiret  et  de  l'Yonne  64, 5o  à  64,76  ; 
de  Beauce  62,60  ;  de  la  Sarthe  et  de  la  Mayenne 
60,60  à  61  fr.  Les  escourgeons  valent  de  63  il 
63 ,60.  En  escourgeons  nouveaux,  on  paie  de  55  à 
58  fr.  le  quintal  départ. 

Céréales  diverses.  —  Affaires  calmes  à  des  prix 
stationnaircs  sur  les  sarrasins.  Aux  100  kilogr. 
départ,  on  paie  les  sarrasins  de  Normandie  77  à 
78  fr.  ;  de  Bretagne  76  à  77.60  ;  du  Limousin  77 
à  77,76.  Les  affaires  en  sarrasins  de  la  nouvelle 
récolte  s'engagent  sur  la  base  de  69  à  70  fr.  le 
quintal  départ. 

Fourrages.  —  Au  marché  de  La  Chapelle,  cours 
stationnaircs.  Les  fourrages  nouveaux'  ont  été 
payés  de  160  à  220  fr.  les  100  bottes.  Les  fourrages 
vieux  se  font  rares  ;  on  les  a  vendus  aux  100, 
bottes  rendues  à  Paris,  domicile  de  l'acheteur, 
droit  d'entrée  et  frais  de  camionnage  compris  : 
luzerne  23o  à  260  fr.  ;  regain  23o  à  260  fr.  ;  foin 
210  à  260  francs. 

Dans  l'Est,  on  paie  ie«  foins  de  27  à  3i  fr.  le 
quintal  départ  ;  dans  l'Ouest,  à  Bennes,  de  3i  à 
37  fr.   ;  à  Chàteauroux,  de  02  à  34  fr. 

Pailles.  —  Cours  en  baisse  sur  les  pailles.  On  a 
payé  au  marché  de  La  Chapelle,  par  100  bottes 
de  5  kilogr.,  rendues  chez  l'acheteur  :  paille  de 
l)!é  96  à  ii5  fr.  ;  paille  d'avoine  80  à  100  fr.  ; 
I)aille  de   seigle   100   à    126  fr. 

Bétail.  —  .\u  marché  de  La  Villelfe  du  lundi 
3i  juillet,  par  suite  d'une  offre  excessive,  les 
cours  du  gros  bétail  ont  fléchi  de  10  centimes  par 
demi-kilogramme  net.  On  a  payé  :  les  bœufs  de 
r\llipr  et  de  la  Nièvre  3  à  3,3o  ;  de  la  Hante-Vien- 
ne 3,10  à  3,3o  :  de  l'Orne  cf  du  Calvados  3, 10 
à  3,20  ;  de  la  Mayenne  et  de  la  Saitlie  2.60  à 
3,10  ;  de  Maine-et-Loire  et  de  la  Loire-Inférieure 
2.,5o  à  2,80  ;  du  Cantaj  2.5o  à  2,76  ;  de  la  Ven- 
dée 2  à  2,70  ;  les  génisses  2,.'^o  ;  les  taureaux 
1.80  à   2,5o. 

Cours  stationnaircs  sur  les  veaux.  On  a  coté  les 
veaux  d'Eure-et-Loir.  Seine-et-Marne,  Seine-et- 
Oise.  Loiret  et  Yonne  3.25  à  3.65  ;  de  l'Aube  et 
de  la  Marne  3,4o  à  3, 80  ;  de  Maine-et-Loire  3, 20 
à  3,60  ;  d'Indre-et-Loir<'  3. 60  à  4  fr.  ;•  de  l'Ouest 
2,85  à  3,20. 

Prix  à  peu  près  sans  changement  «ur  les  mou- 
tons cotes  comme  suit  au  demi-kilogiamme  ne!  : 
agneaux  6,75  :  moutons  de  l'Allier,  de  la  Nièvre 
<;t  du  Cher  5,25  à  6,70  ;  mouton^  de  ferme  4,6n 
à  5,55  ;  bizels  de  la  Haute-Loire  \  à  4.26  ;  de  la 
Haute-Garonne  3, 10  à  3,3o  ;  du  Tarn  3,5o  à  3,76; 
de  l'Aveyron  et  de  la  Haufe-Caronne  3. 10  .-i  3,5o. 


124 


REVUE  COMMERCIALE 


Sur  les  porcs,  prix  très  fermes.  Au  demi-kilo- 
gramme vif,  on  a  payé  :  porcs  gras  3,80  à  3,90  , 
ooches   2,20  à   2,5o. 

Marché  du  jeudi  27  juillet 


Entrées  directos 
au\  abattoirs 


Amenés        La  Vill. 


Bœuf» 

Vaches... 
Taureaux. 
Veaux.  .. 
Moutons.. 
Porcs 


tô'es 

1  U6 

711 

200 

1  776 

7  i;i7 

2  973 


178 

906 

3  0\<6 

901 


Vaug. 
mes 

128 

280 

806 


Réserves 
La  VÏÏT 


536 

460 

1  4.ÔO 

220 


Vaug. 
I6(es 

15S 

2.ÔO 
940 

284 


Pri»  maiima  du  kiloprammc 


Au  poids  net 
l"qual.     2°  quai.      3' 


Bœufs 6. .30  5.40 

Vaches 6.10  5     » 

Taureaux  ...  4  80  4.30 

Ve«ux 6.50  5  60 

Moutons....  10.50  8     » 

Porcs 8.2s  8    » 


quai, 

4  20 
3  80 

3  80 

4  80 
G  80 

7.72, 


Au  l'Oids  vif 
F'rik  exlrônies 


1.2">  à 

1  25 

1.25 

1.5'i 

2.30 

4.20 


4  08 
4.0s 
.1.12 
4.33 
5.42 
5.90 


Marché  du  lundi  3l  juillet 

Entri^es  directes 
a>'X  abattoirs 


Amenés 


La  Vil I. 


Vaus 


Réserve» 
La  Vill.      Vaug, 


têtes 

tôtes 

létes 

têtes 

tôtes 

Bœufs 

3  ,=>67  ) 

Vacaes. . . 

1  78.H  [ 

173 

168 

469 

189 

Taureaux. 

479  1 

Veaux 

2  4  5 

1  499 

316 

377 

110 

MoatoQS.. 

13  19!> 

5  251 

1  434 

2  840 

1  000 

Porcs  

3  3yo 

1  003 

1  35Ô 

l^'O 

606 

Prix  m 

ixima  du 

kilogramme 

Au 

poids  nei 

Au  |ioi 

la  vif 

i"  quai. 

2*  quai. 

3°  quai. 

Prix  ex 

trèmes" 

Bœufs 

6.10 

5.10 

4    » 

1   15 

à  3  90 

Vaches  ... 

.       5.90 

4.00 

3.50 

1  15 

à  3  90 

Taureaux . 

.       4  50 

4    * 

3  50 

1.15 

2  74 

Veaux    ... 

.       6.60 

6    » 

5    » 

1  60 

4.50 

MOUtODS  . . 

. .     10.40 

7.90 

6.60 

2  .3') 

5  43 

Porcs 

..       8.28 

8.14 

7.85 

4.50 

5.90 

Dans  les  départements,  on  cote   : 

Bordeaux,  par  kilogramme  poids  vif  :  moutons 
2,60  à  3,85  ;  veaux  3, 60  à  4,5o  ;  porcs  5,4o  à 
5,80  ;  par  kilogr.  net  :  bœufs  2  à  3,8o. 

Bourg,  par  kilogramme  poids  vif  :  bœufs  1,20 
à  i,5o  ;  veaux  3,5o  à  4, 20  ;  porcs  A, 80  à  5  fiancs. 

Cholct,  par  kilogramme  poids  vif  :  bœufs  1,80 
;i  2, Go  ;  vaches  1,70  à  2,5o  ;  veaux  3,5o  ;  porcs 
4   fr.   5o. 

Dijon,  par  kilogramme  poids  vil  :  veaux  3,5o 
ù  4.10  ;  porcs  5,3o  à  5.70  ;  par  kilogr.  net  :  mou- 
tcms  7  à   10  francs. 

Lyon-Vnise,  par  kilogramme  poids  vif  :  bœufs 
2,3o  à  3.70  ;  veatix  3,5o  à  /t,2o  ;  porcs  5  à  5,8o  ; 
par  kilogr.  net,  moulons  de  pay<»  8  à  r»  fr.  ;  mou- 
lons (l'Algérie  G  à  7  fr. 

hdarseille,    par   kilogramme   poids    net    :    bœufs 

4  à   5.75  ;  vache*  ,^.5o  à   5,25    ;  moutons  6.80   à 
7,20  ;  par  kilojr.  vif.  jwrcs  /j  5o  à  /|,8o. 

Nancy,  par  kilogramme-  poids  vif  :  veaux  3,5o 
à  4.5o    ;  porc-i  5.Go  à  6. m  :  par  kilogr    1^^'^ .  ho^ufs 

5  à  6  fr.   :  vaches  3,5o  à  5,8o. 


Nantes,  par  kilogramme  poids  vif  :  bœufs  2,4o- 
à  '.^'So  ;  vaches  2,Ao  à  2,60  ;  veaux  3.4o  à  4  tr,  ; 
moutons  4>25  à  4.70. 

Bétail  de  trait  et  d'élevage.  —  A  Bourbon-Lancy 
(Saône-el-Loire),  on  paie  les  bœufs  de  travail  4-oo(i 
à  5.000  fr.  la  paire  ;  les  vaches  laitières  1.200  à 
i.Coo  fr.  ;  les  génisses  i.ooo  à  i.3oo  fr.  ;  les  por- 
celets de  2  à  3  mois,  100  à  200  fr. 

A  Villers-Bocage,  on  vend  :  vaches  laitières  i.Soo 
à  2.5oo  fr.  ;  génisses  700  à  1.200  fr.  ;  veaux  de 
huit  jours  100  à  200  fr. 

Vins.  —  Les  disponibilités  se  réduisent  à  la 
propriété,  de  sorte  que  les  transactions  se  font 
moins  nombreuses  et  ne  portent  que  sur  des  petite 
lots. 

On  vend,  à  l'hectolitre,  sur  les  marchés  dee- 
départements,  les  vins  rouges  :  100  à  116  fr.  à 
Montpellier,  io3  à  120  fr.  à  Narbonne,  106  à  12b 
fr  à  Nîmes,  98  à  120  fr.  à  Perpignan,  io4  a  116 
francs  à  Béziers,  io3  à  120  fr.  à  Carcassonne,  100 
à   118  fr.   à  Cette. 

Dans  le  Tarn,  on  vend  de  3ro  à  33o  fr.  la  pièce 
de   226    litres. 

On  cote,  par  hectolitre,  les  vins  rcuges  120  à 
i3o  fr.  en  Vaucluse,  126  à  i3o  fr.  daas  les  Bou- 
ches-du-Rhône  ;  i25  à  i5o  fr.  dans  les  Deux-Sè- 
vres ;  i3o  à  i4o  fr.  dans  les  Alpes-Maritimes. 

Dans  la  Loire-Inférieure,  on  vpnd  à  la  barriqwp 
de  2  25  litres  :  muscadet  premier  choix  56o  à  600 
francs  ;  2°  choix  5oo  à  55o  fr.  ;  gros  plant  pr«»- 
micr  choix  280  à  Sao  fr.   ;  2^  choix  24o  à  25o  fr. 

Cidres  et  fruits  à  cidre.  —  Offres  et  demandes 
actuellement  peu  actives  ;  on  paie,  dans  le  Cal- 
vados, à  l'hectolitre  nu,  pris  à  la  propriété,  de 
42  à  48  fr.   pour  les  bons  cidres. 

A  Gournay,  les  pommes  à  cidre  livrables  sont 
cotées  de  160  à  170  fr.  les  mille  kilogr. 

Sucres.  —  A  la  Bourse  de  Commerce  de  Parii» 
le  sucre  blanc  n°  3  est  coté  de  188, 5o  à  190  fr.  les 
100  kilogr.,  en  baisse  de  2  fr.  sur  la  cote  de  la 
semaine  dernière. 

Graines  fourragères.  —  Les  ventes  de  trèfle  iai- 
carnat  sont  très  actives  et  la  hausse  s'accentue.  On 
vend  aux  100  kilogr.  départ  le  tardif  rouge  700 
à  700  fr.   ;  le  tardif  blanc  800  à  85o  .fr. 

Tourteaux.  —  Par  suite  de  demandes  nouvelle.»^ 
pour  l'exportation,  le  marché  des  tourteaux  s'est 
à  nouveau  raffermi.  On  paie,  à  Marseille,  aux  100 
kilogr.,  les  tourteaux  alimentaires  en  plaques  : 
Arachide  Rtilisque  extra  blanc  60  fr.  ;  blanc  pre- 
mier choix  supérieur  58  fr.  ;  blanc  56  fr.  ;  blanc 
courant  54  fr.  ;  arachide  Coromandel  52  fr.  ;  Uni 
pur  70  fr.  ;  sésames  blancs-jaunes  55  fr.  ;  coprah 
demi-Cochin  65  fr.  ;  Ceylan  60  fr.  ;  demi-blanc  58f 
francs  ;  courant  en  pains  carrés  52  fr.  ;  en  pain» 
ronds  5o  fr.  ;  palmiste  4i  fr-  ;  maïs  jaunes  5i  fr.  ; 
blancs  55  fr.  logé. 

Laines.  —  Cours  à  peu  près  stationnaires.  On 
paie  au  kilogramme,  les  laines  en  suint  :  4  à  4.5o 
à  Seniur-en-Auxois,  4.G0  à  4.75  îi  Bourges.  3.7b  i 
4.40  à  Châ!on3-«ur-Mame,  3.76  à  4  fr.  à  Si^teron. 
4.4o  à  4 .50  à  Châteauroux.  4.5o  h  Nogent-le-Roi. 

Miels  et  cires'.  —  La  récolte  étnnt  inférieure  au.\ 
prévisions,  les  cour*  sont  en  hausse  de  10  à  i5  fr. 
On  paie  aux  100  kilogr.  :  miels  surfins  de  table 
4 10  h  4i5  fr.  ;  miels  fins  35o  fr.  Les  cires  valent 
de  55o  à  600  fr.  le  quintal. 


Le  Géra  ni  :  P.  Davt. 


Imp.  \.  DAVY  et  FILS  Aîné,  5o.  r.  Madame,  Pari» 


CHROiN[QUE  AGRICOLE 


125 


CHRONIQUE  AGRICOLE 

Le  Code  de  la  route  et  la  circulation  des  animaux. —  Pourquoi  la  circulaire  du  ministre  de  l'Intérieur 
méconnaît-elle  les  plus  justes  besoins  et  les  droits  de  l'Agriculture.  —  Une  mission  d'études  pour 
le  uéveloppement  du  trafic  franco-anglais  des  fruits  et  légumes.  —  Avances  accordées  par  l'Office 
National  du  Crédit  Agricole  aux  institutions  de  Crédit  et  de  Coopération  agricoles.  —  Circulaire 
du  ministre  de  l'Agriculture  pour  intensifier  la  production  du  blé.  —  Rapports  de  MM,  Schri- 
buui  et  Rabaté.  —  La  solennité  du  Cinquantenaire  politique  de  M.  Méline  à  Remiremont.  — 
Un  projet  de  loi  en  vue  de  créer  un  diplôme  de  Docteur-Vétérinaire.  —  Mort  de  M.  Alphonse 
Colas.  —  Les  dates  d'ouverture  de  la  chasse.  —  Concours  de  la  race  ovine  solognote  à  Salbris.  — 
Concours-foire  à  Caen.  —  Concours  spéciaux  à  Evreux.  —  Expositions  agricoles  à  Versailles.  — 
—  Concours  agricole  et  viticole  de  Chagny.  —  Titulaires  du  diplôme  d'études  supérieures 
d'Agriculture  appliquée.  —  Ecoles  nationales  d'Agriculture.  —  Concours  d'admission  aux  écoles 
pratiques  d'Agriculture  de  Saint-Bon  (Haute  Marne),  de  l'Oisellerie  (Charente),  de  Fontaines 
(Saône-et-Loire).  —  Décret  concernant  le  personnel  forestier. 


Le  Code  de  la  route. 

Le  ministre  de  l'Intérieur  a  adressé  aux 
préfets  une  circulaire  relative  aux  disposi- 
tions du  décret  du  27  mai  1921,  dit  Code 
de  la  route,  qui  réglementent  la  circulation 
des  animaux.  Nous  avons  exposé  à  plusieurs 
reprises  les  réclamations  des  agriculteurs 
contre  ces  dispositions.  Dans  sa  circulaire, 
le  ministre  de  l'Intérieur  ne  parle  que  des 
troupeaux  transhumants  ;  il  paraît  croire 
que  les  protestations  ne  s'appliquent  qu'à 
ces  troupeaux.  C'est  une  grave  erreur  ;  en 
effet,  c'est  dans  toute  la  France  que  les  ré- 
clamations se  sont  fait  entendre. 

Le  ministre  des  Travaux  publics  a  déclaré 
que  les  articles  du  Code  de  la  route  qui  im- 
pliquent des  changements  dans  les  usages 
agricoles  seraient  appliqués  avec  modération. 
Ces  affirmations  ne  sauraient  suffire  :  il  est 
nécessaire  que  ces  articles  soient  modifiés 
le  plus  rapidement  possible.  Une  opposition 
sournoise  s'est  mise  en  travers  de  cette  ré- 
forme indispensable  :  le  bon  sens  devra  la 
vaincre. 

Trafic  des  fruits  sur  l'Angleterre. 

Sur  l'initiative  des  Services  commerciaux 
de  la  Compagnie  d'Orléans,  la  Compagnie 
du  Nord  vient  d'organiser,  en  collaboration 
avec  les  chemins  de  fer  du  Midi,  du  P.-L.-M. 
et  du  P.-O.,  une  mission  de  représentants 
des  producteurs,  expéditeurs  et  fabricants 
d'emballages  en  vue  de  l'étude  des  améliora- 
tions à  réaliser  pour  le  développement  du 
trafic  franco-anglais  des  fruits  et  légumes. 

Cette  mission  a  suivi  dans  leur  détail  les 
opérations  d'arrivée  et  de  mise  en  cale  des 
fruits  à  Boulogne  et  à  Calais,  la  mise  à  quai 
et  le  chargement  des  wagons  au  fKjrt  an- 
glais, ainsi  que  la  livraison  de  ces  produit? 
très  délicats  sur  les  marchés  de  Londres. 

Un  certain  nombre  de  remarques  utiles 
ont  été  faites,  notamment  au  sujet  des  per- 
fectionnements à  apporter  à  certains  types 
d'emballages  et  sur  les  conditions  de  vente, 
12  Août  1922.  —  No  32 


en  particulier  à  Covent-Garden,  le  grand 
marché  londonien. 

Au  retour,  les  expéditeurs  du  Sud-Ouest 
ont  tenu  à  se  rendre  à  la  gare  frigorifique  du 
P.-O.,  à  Paris-Ivry,  où  toutes  explications 
utiles  leur  ont  été  fournies  sur  le  fonctionne- 
ment et  l'avenir  de  cet  important  entrepôt. 

Ajoutons  que  partout  les  excursionnistes 
ont  reçu  le  meilleur  accueil,  notamment  au- 
près des  administrations  des  chemins  de  fer 
et  dn  public  anglais. 

Le  Crédit  agricole. 

Dans  sa  réunion  du  27  juillet,  le  Conseil 
d'Administration  de  l'Office  National  du  Cré- 
dit agricole  a  accordé  aux  institutions  de 
crédit  et  de  coopération  agricoles  des  avances 
s'élevant  au  total  de  8  976  000  francs  et  se 
répartissant  comme  suit  : 

1°  Ouverture  de  crédit  pour  les  prêts 
à  court  t«rme  :  une  pour  une  som- 
me de    Fr.        5oo  ooo 

2°  Avances  en  compte-courant  pour 
les  prêts  à  moy«n  terme  :  8  pour 
une   somme  de    i  oio  ooo 

3°  Avances  pour  prêts  individuels  à 
long  terme  ordinaires  :  i6  pour  une 
somme  de    3  870  000 

4"  Avances  pour  prêts  individuels  à 
long  term-e  spéciaux  destinés  à  facili- 
ter l'accession  à  la  petite  propriété 
aux  i>ensionnés  militaircis  et  aux  vic- 
times civiles  de  la  guerre  :  18  pour 
une  somme  de    i  916  000 

b°  Avances  à  des  Sociétés  coopératives 
et  à  des  Sociétés  d'intérêt  collectif 
agricole   :   18  pour  une  somme  de...      i  681  000 


Fr.  8  ^76  000 
Cette  répartition  porte  à  137  924  535  frs,  le 
montant  total  des  avances  consenties  par 
l'Office  depuis  sa  création  et  à  246  378  692 
francs  le  montant  des  avances  en  cours  de 
dotation  du  Crédit  agricole. 
L'intensification   de  la  production  du  blé. 

M.  Henry  Chéron,  ministre  de  l'Agricultu 
rc,  a  fait  adresser  aux     grands     organismes 
agricoles  une  circulaire  dans  laquelle  il  in- 

Tome  11.  —  7 


12o 


CHRONIQUE  AGRICOLE 


sisle   sur   la   lu'i  «î-itt-   d'accroître   notre   pro- 
duction en  blé. 

Le  ministre  de  l'Agriculture  établit  d'abord 
un  lablcau  coni]jaratif  de  nos  besoins  et  de 
nofrf  production  actuelle. 

II  faut  que  la  France  produise  son  pain,  écrit- 
il  jiiflcnicnt,  sans  élre  tributaire  de  rétrangei'. 

Pour  arriver  à  ce  résultat,  9/1  millions  de  quin- 
taux de  froment  nous  sont  annucllemcul  néces- 
saires, dont  82  millions  pour  la  consommation, 
10  millions  pour  les  semences,  les  2  millions  de 
surplus  correspondant  à  l'évaluation  des  pertes- 
après  la  récolte. 

Pour  CCS  q'i  millions  de  quintaux,  il  faut  obte- 
nir, sur  une  superficie  emblavée  de  5. 800. 000  hec- 
tares, un  rendement  un  peu  supérieur  à  16  quin- 
taux à  l'hectare. 

En  1922,  la  superficie  emblavée  a  été  de  5  mil- 
lions loi.ooo  hectares,  sans  compter  les  provinces 
réaiinexées.  En  I9i3,  cette  superficie  se  chiffrait 
par  0.542.000  hectares. 

En  revanche,  le  rendement,  qui  n'était  en 
moyenne  que  de  i3  quintaux  62  pendant  la  pé- 
riode décennale  1904-1913,  s'est  élevé  à  iC  quin- 
taux 48  en  1921.  Ce  dernier  chiffre  a  été  considéré 
comme  exceptionnel.  11  faut  qu'il  devienne  la  réa- 
lité normale. 

P(jnr  arriver  à  ces  résultats,  M.  Chéron 
signale  les  moyens  pratiques  et,  pour  en  as- 
surer la  généralisation,  il  prescrit  aux  direc- 
teurs des  Services  agricoles  d'établir  un  plan 
d'action  de  (-(jncert  avec  les  organisme  agri- 
coles divers  de  leur  département. 

A  ces  directives,  h-  ministre  de  l' Agricul- 
ture ajoute  : 

Ce  qui  importe  le  plus,  en  pareille  matière, 
c'est  raction  immédiate  et  locale  ;  la  démonstra- 
tion par  l'expérience  des,  résultats  qu'on  peut  ob- 
tenir  ;  l'éveil  des  imlialives  et  des  activités. 

Le  ministre  de  l'Agriculture,  qui  sait  tout  ce 
qu'on  peut  attendre  du  labeur  et  du  patriotisme 
des  cultivateurs  français,  leur  demande  de  rem- 
porter la  victoire  du  blé. 

Le  Gouvernement  ne  négligera  rien  de  ce  qui 
dépend  de  lui  pour  les  y  aider. 

Quant  aux  directeurs  des  Services  agricoles, 
bien  qu'il  soit  superflu  de  stimuler  leur  zèle  par 
la  perspective  d'avantages  administratifs,  le  mi- 
nistre croit-  devoir  leur  faire  connaître  qu'il  tien- 
<lra  compte,  désormais,  des  résultats  pratiques  ob- 
tenus dans  leur  département,  dans  le  domaine 
d'intensification  de  la  pro<luction,  pour  leur  at- 
tribuer les  avancements  et  les  rt-compenses  hono- 
lifiqufs  dont  il  dispose. 

Nous  souhaitons  de  fout  cu'ur  (jue  crtle 
initiative  produise  le  maximum  d'effets. 
>LTis.  à  constater  seulement  le  sens  prati- 
que (jui.  depuis  la  guerre,  domine  l'activilé 
ministérielle  dans  le  domaine  agricole,  on 
i;eut    -e    féliciter   à    bon    droit. 

Deux  rapports  présentés  au  Comité  natio- 
nal du  Blé  par  M.  M.  Schribaux.  professeur 
à  rin-titut  national  Agronomique,  et  Raba- 
té,  iu>pecteur  général  de  l'Agriculture,  «ont 
annexés  à  la  circulaire. 


Le  Cinquantenaire  politique  de  M.  Méliue. 

Dans  notre  prochain  numéro,  nous  parle- 
rons plus  longuement  de  cette  émouvante 
solennité,  mais  nous  tenons  dès  aujourd'hui, 
en  présentant  tous  nos  vœux  à  iM.  Méline, 
le  ((  Père  de  l'Agriculture  »,  à  donner  les 
impressions  de  l'un  de  nos  correspondants 
présent  à  cette  fête. 

K  Comment  dépeindre  l'enthousiasme  des 
Vosgiens,  l'unanimité  respectueuse  des  él«us 
poiu-  placier  au-dessus  des  partis  un  grand 
citoyen  justement  salué  comme  un  grand 
Français,  la  bonhomie  souriante,  pleine  à 
la  fois  d'autorité,  de  finesse  et  d'à-propos  de 
M.  Chéron,  et  par-dessus  tout,  la  grande  fi- 
gure de  M.  Méline,  sa  parole  alerte,  limpide, 
l'empressement  et  l'émotion  avec  lesquels  les 
jeunes  générations  venaient  recueillir  de  sa 
bouche  les  enseignements  d'une  vie  simple 
et  droite,  tendue  vers  l'action,  soucieuse  du 
devoir,  dédaigneuse  du  succès  immédiat. 

«  Cherchant  à  dégager  lui-même,  la  phi- 
losophie de  sa  longue  et  belle  carrière, 
M.  Méline  a  montré  comment  il  avait  été 
amené  à  prêcher  sans  relâche  la  politique 
d'entente  patriotique  qui  permet  aux  hom- 
mes de  se  fendre  la  main  pour  travailler 
on  commun.  «  De  toutes  les  politiques,  a-t-il 
((  dit,  c'est  encore  la  plus  habile.  Il  y  a  long- 
K  temps  que  j'ai  découvert  qu'on  ne  fonde 
«  rien   de   durable  avec   la   haine.   » 

Ces  nobles  paroles  dun  des  fondateurs 
de  la  République  auront  leur  retentissement, 
non  seulement  en  France,  mais  en  dehors. 
Le  prochain  Congrès  international  d'Agri- 
culture, qui  doit  se  tenir  au  mois  de  juin 
1023  à  Paris,  sous  la  jirésidence  de  M.  Mé- 
line sera  l'occasion  d'affirmer  la  collabora- 
tion à  l'œuvre  de  la  Société  des  Nations,  de 
toutes  les  forces  du  monde  agricole  dont 
M.  Méline  est  le  chef  incontesté,  non  seule- 
ment en  France,  mais  dans  1<<  inonde  en- 
tier.  » 

Le  diplôme  de  docteur  vétérinaire 
Les  ministres  de  l'Agriculture  et  de  l'Ins- 
truction publi(jue  ont  soumis  à  la  signature 
du  Président  de  la  République  un  projet  de 
loi  autorisant  les  Ecoles  nationales  vétéri- 
naires à  délivrer,  en  fin  d'études,  sous  les 
garanties  qui  seront  déterminées  par  un  rè- 
;.'l<'mcnt  d'adniinistratiim  publique,  le  diplô- 
me de   dorfciM'   vétérinaire. 

Nécrologie. 

N(in^  apprenons  tardiveuienf  la  mort  d'un 
des  éleveurs  les  plus  réputés  du  Nivernais. 
M.    Alphonse   Colas,    agriculteur   à    Saint-Be- 


CHRONIQUE  AGRICOLE 


127 


nin  d'Az\ ,  décédé  le  20  juin.  II  s'est  adon- 
né avec  une  ardeur  soutenue  à  la  sélection 
de  la  race  bovine  Charolaise-Nivernaise,  et  il 
a  obtenu,  dans  cette  voie,  des  résultats  qui 
lui  ont  valu  dans  les  concours  les  plus  hau- 
tes récompenses.  Profondément  dévoué  aux 
progrès  agricoles,  il  avait  été  élu  vice-pré- 
sident de  la  Société  d'Agriculture  de  la  Nié 
vre  et  il  avait  été  appelé  à  la  direction  du 
Centre  zootechnique  du  Clos-Ry,  créé  par 
l'Office  agricole  de  ce  département.  Sa  dis- 
parition prématurée  a  provoqué  les  plus 
vifs  regrets  parmi  les  agriculteurs  de  la  ré- 
gion. 

A^is  concernant  l'ouverture  de  la  chasse. 

L'ouverture  de  la  chasse  est  fixée  en  1922  : 

P  Au  mardi  15  août  pour  la  zone  consti- 
tuée par  les  départements  suivants   : 

.\lpes  (Basses-),  Alpes-Maritimes,  Ariège 
(sauf  le  canton  de  Quérigut),  Aude,  Bouches- 
du- Rhône,  Corse,  Drôme,  Gard,  Garonne 
(Haute- j,  Gers,  Gironde,  Hérault,  Isère,  Lan- 
des, Lot-et-Garonne,  Pyrénées  (Basses-),  Py- 
rénées (Hautes-),  Pyrénées-Orientales  (sauf 
le  canton  de  Moutlouis),  Tarn-et-Garonnc, 
\  ar,  \  aucluse. 

2°  Au  dimanche  3  septembre  pour  la  zone 
formée  par  les  départements  suivants  : 

Alpes  (Hautes-),  Ain,  Aisne,  Allier.  Ardè- 
che,  Ardennes,  Ariège  (canton  de  Quérigut), 
Aube,  Aveyron,  Belfort  (territoire  de),  Calva- 
dos (il  l'exception  de  la  partie  sud-ouest j, 
Cantal.  Charente,  Charente-Inférieure  Ui 
l'exception  des  îles  de  Ré  et  d'Oléron),  Cher, 
Corrèze,  Côte  -  d'Or,  Creuse,  Dordogne, 
Doubs,  Eure,  Eure-et-Loir,  Indre,  Indre-of- 
Loire,  Jura,  Loir-et-Cher,  Loire.  Loire  (Hau- 
te-). Loiret,  Lot,  Lozère,  Maine-et-Loire,  Man- 
che (partie  nord),  Marne,  Marne  (Haute-), 
Mayenne  (à  l'exception  de  la  partie  nord- 
ouest  j,  Meurthe-et-Moselle,  Meuse.  Nièvre, 
Nord,  Oise,  Orne  (partie  est),  Pas-de-Calais, 
Puy-de-Dôme,  Pyrénées-Orientales  (canton 
de  Montlouis),  Rhône,  Saône  (Haute-),  Saô- 
ne-et-Loire,  Sarlhe,  Savoie,  Savoie  (Haute), 
Seine,  Seine-Inférieure,  Seine-et-Marne,  Sei- 
ne-et-Oise),  Sèvres  (Deux-),  Somme,  Tarn, 
Vendée,  Vienne.  Vienne  (Haute-),  Vosges, 
Yonne. 

r^."  Au  dimanche  17  septembre  dans  la 
zone  formée  par  les  départements  suivants  : 

Calvados  Tparlie  sud-ouest),  Côles-du-Nord, 
Finistère,  Ille-ct-Vilainc,  Loire-Inférieure. 
Manche  rfjartie  sud),  Mayenne  (partie  nord- 
ouest),  Morbihan,  Orne  (partie  ouest). 

4°  Au  dimanche  15  octobre  pour  les  îles 
de  Ré  et  d'Oléron. 


Concours  de  la  race  solognote  à  Salbris. 

L  n  Concours  spécial  de  la  race  ovine  so- 
lognote aura  lieu  à  Salbris  (Loir-et-Cher),  le 
dimanche  17  septembre  1922.  Ce  Concours 
est  ouvert  à  tous  les  éleveurs  français  d'o\ins 
de  race  solognote. 

En  outre  des  prix  accordés  par  l'Etat,  des 
prix  supplémentaires  seront  accordés  si  le 
mérite  est  jugé  suffisant  aux  éleveurs  de  leur 
département  par  les  Offices  agricoles  du 
Cher,  de  Loir-et-Cher  et  du  Loiret. 

Concours-foire  à  Caen. 

Ln  concours-foire  auquel  doivent  figurer 
les  principales  branches  de  la  production 
agricole  en  Normandie,  se  tiendra  à  Caen  du 
25  août  au  4  septembre. 

Outre  une  exposition  générale  des  produits 
et  des  machines,  il  sera  divisé  en  deux  par- 
ties. Du  25  au  28  août,  aura  lieu  un  concours 
d'animaux  des  races  bovines,  ovines,  porci- 
nes et  d'animaux  de  basse-cour,  avec  un  con- 
cours beurrier.  Du  29  août  au  4  septembre 
se  succéderont  des  concours  de  races  chevali- 
nes :  race  Anglo-Normande  et  chevaux  de 
demi-sang  et  de  Irait  de  toutes  catégories. 
Ces  différents  concours  seront  suivis  de  ven- 
tes aux  enchères. 

A  l'occasion  de  ces  réunions,  a  été  publiée, 
sous  le  titre  :  La  Normandie,  son  élevage, 
une  intéressante  brochure  dans  laquelle  sont 
réunis  des  renseignements  complets  sur  les 
principales  branches  de  la  produrtion  ani- 
male. 

Concours  spéciaux  à  Evreux. 

Des  Concours  spéciaux  des  races  bovine  et 
porcine  Normandes  et  de  brebis  Dishley- 
Mérinos  seront  ouverts  à  Evreux,  du  21  au 
2t  septembre.  60  000  francs  de  primes  en 
espèces,  des  objets  d'art,  des  médailles,  etc., 
seront  attribués   aux   lauréats. 

Lne  Exposition  de  machines  agricoles  et, 
en  général,  de  tous  les  produits  touchant  ù 
l'agriculture,    y   sera    annexée. 

Pour  tous  renseignements,  on  doit 
s'adresser  à  M.  Rovirieux.  directeur  des  Ser- 
vices agricoles,  préfecture  de  l'Eure,  à 
Evreux. 

Expositions  agricoles  à  Versailles. 

Lue  série  d'Expositions  aura  lieu  à  Versail- 
les, du  6  au  8  octobre,  à  l'occasion  de  la  dis- 
tribution des  récompenses  du  Concours  pour 
1,1  prime  d'honneur  et  les  prix  culturaux  dans 
le  déparlement  de  Seine-et-Oise. 

Ces  ExiX)sitions  comprendront  l'enseigne- 
ment agricole,  l'éfononiie  rurale,     les     pro- 


1-28 


CHRONIQUE  AGRICOLE 


duils  de  l'agriculture  (sélection  de  la  bctlo 
ravc  induslrielle,  someuccs  sélectionnées  de 
pommes  de  terre,  blé  et  avoine),  l'horticul- 
ture, les  instruments,  les  matériels  pour 
l'emballage  et  le  transport,  ainsi  que  pour 
Id  conservation  des  fruits  et  légrumes.  Une 
Exposition  spéciale  d'électricité  agricole  >» 
sera  annexée. 

Pour  les  demandes  de  programmes,  les  dé- 
clarations et  tous  renseignements,  on  doit 
s'adresser  à  M.  Alfred  Marie,  commissaire, 
3'(,  rue  de  rOrangcMJe.  à  Versailles. 

Concours  Agricole  et  viticole  de  Chagny. 

Ce  Concours  organisé  par  l'Union  agri- 
cole et  viticole  de  l'arondissement  de  Cha- 
lon-sur-Saône, comprendra,  les  19  et  21) 
août  : 

1"  Concours.  —  Animaux  :  Taureaux,  va 
ches,    chevaux   cl   juments,    béliers,    lots   de 
moutons,  boucs,  chèvres,  animaux  de  basse- 
cour,  volailles,  lapins,  pigeons,  etc. 

2®  concours.  —  Exploitations  rurales  et 
viticolcs. 

3*  Concours.  —  Auxiliaires  de  l'agricul- 
ture. 

4®   Concours.  —   Enseignement. 

Concours  de  labourage.  —  ïlxposition  vi- 
nicole  :  Vins,  liqueurs,  cépages,  raisins.  — 
Exposition  d'apiculture.  —  Exposition  des 
instruments  et  produits  agricoles  et  horti- 
coles. 

S'adresser  pour  tous  renseignements  à  M. 
Tacnet,  secrétaire  de  la  sous-préfecture,  à 
Chalon-sur-Saône. 

Enseignement  agricole. 

Ont  obtenu  en  1921  le  diplôme  d'études  su- 
périeures d'agriculture  appliquée  : 

MM.  Vézin,  Ginet,  Ratineau,  Dufoux,  Sca- 
vino,  Prioton,  Blanc,  Soula,  Moulin,  Valde- 
bouze,  Cubaynes,  Blary,  Hcaugé,  Poupart, 
Vital,  Mêlais,  Esnaull  et  Bellaud. 

Ont  obtenu  en  1922  le  diplôme  d'aiililtide 
à  l'enseignement  agricole  : 

MM.  Vézin,  Ksnault,  Scavino,  Ginet,  Mou- 
lin, Valdcbouzc,  Ratineau,  Beaugé,  Mêlais, 
Poupart,  Vital,  Soula,  Bliuio,  Prioton,  Cu- 
baynes et  Blary, 

Ecoles  Nationales  d'Açiriculture. 
T>a  liste  i)ar  ortlre  de  mérite  des  candidats 
admis  en  1922  comme  élèves  dans  les  Ecoles 
nationales  d'Agriculture  vient  d'être  publiée. 
Elle  Cfiniprend  IG'i  noms.  Ces  élèves  seront 
répartis  dans  les  différentes  Ecoles  natio- 
nales-. 

Ecoles  d'Agriculture. 
Le  Concours  d'admission   ;\  l'Ecole  d'agri- 


culture de  Saint- Bon  (Haute-Marne),  aura 
lieu  à  Chaumont,  le  20  septembre  prochain. 
Les  candidats  doivent  adresser  leur  demande, 
sans  retard,  à  M.  Rolland,  directeur  de  l'Eco- 
le de  Sainl-Bon,  par  Biaise  (Haute-Marne), 
qui  leur  indiquera  les  pièces  à  fournir  pour 
l'admission.  Ces  ])ièces  devront  parvenir  à 
la  préfecture  de  la  Haute-Marne  quinze  jours 
au  moins  avant  la  date  des  examens. 

—  Les  examens  d'admission  à  l'Ecole 
d'agriculture  de  l'Oisellerie  (Charente)  auront 
lieu  le  18  septembre. 

Les  candidats  aux  bourses  devront  adresser 
leur  dossier  à  la  direction  de  l'Ecole  par  l'in- 
termédiaire du  préfet  de  leur  département 
avant  le  1"  septembre.  Des  places  sont  ré- 
servées et  des  bourses  spéciales  attribuées 
par  le  ministère  de  l'Agriculture  aux  Pu- 
pilles de  la  Nation. 

Les  programmes,  d'admission  et  des  étu- 
des, ainsi  que  tous  renseignements,  seront 
envoyés  aux  personnes  qui  en  feront  la  de- 
mande à  M.  Baillargé,  directeur,  à  l'Oiselle- 
rie,  par  La  Couronne  (Charente). 

— ■  Les  examens  de  sortie  de  l'Ecole  d'Agri- 
culture et  de  Viticulture  de  Fontaines  (Saô- 
ne-et-Loire)  ont  eu  lieu  à  l'Ecole,  le  mardi 
25  juillet,  sous  la  présidence  de  M.  le  séna- 
teur Richard,   président  du  Conseil  général. 

La  rentrée  des  élèves  nouveaux  est  fixée  au 
2  octobre  et  le  concours  des  bourses  d'entrée 
aura  lieu  à  Mâcon,  le  12  septembre  (bourses 
de  l'Etat,  du  département  et  des  Pupilles  de 
la  Nation).  Durée  des  études  :  deux  ans. 

Les  inscriptions  jKDur  l'entrée,  avec  ou  san-^ 
bourse,  devront  se  faire  avant  le  V  septem- 
bre. Pour  tous  renseignements,  s'adresser 
au  directeur  de  l'Ecole,  à  Fontaines  (Saône- 
et- Loire). 

Décret  concernant  le  personnel  forestier 

Le  Journal  officiel  du  4  août  1922  publie 
un  décret  du  n)inistre  de  l'Agriculture  fixant 
les  conditions  d'application  de  la  loi  du 
30  octobie  1919  qui  a  domanialisé  les  bri- 
gadiers et  gardes  forestiers  des  communes  et 
des  établissements  publics.  Ce  décret  envisa- 
ire  la  répartition  des  agents  forestiers  dans 
les  dilïêrentes  classes,  les  conditions  de  par- 
ticipation à  la  retraite. 

Dans  le  même  numéro  du  journal,  un  ar- 
rêté du  ministre  de  l'Agriculture  proroge  la 
limite  d'Age  imposée  aux  forestiers  qui  dé- 
sirent concourir  en  vue  de  leur  inscription 
au  tableau  d'avancement  pour  le  grade  de 
brigadier. 

Intérim. 


SUR  LA  LOCALlSATiOX  DES  FUiMLRES 


129 


SUR  LA  LOCALISATION  DES  FLMUHES 


L'Académie  d'AgricuIlure  a  été  saisie,  dans 
la  séance  du  31  mai,  par  M.  Albert  Baudry, 
des  résultats  de  l'épandage  en  lignes  paral- 
lèles et  rapprochées  des  graines  de  semence 
et  des  engrais.  C'est  une  question  que  mon 
père  a  suivie  pendant  toute  sa  carrière 
d'agronome  et  de  praticien  et  je  suis  recon- 
naissant à  MM.  Schrihaux  et  Ringelmann  de 
l'avoir    rappelé. 

Dans  le  mémoire  publié  par  la  Société  des 
Agriculteurs  de  France  en  1903,  mémoire 
qui  a  valu  à  mon  père  et  à  son  excellent  col- 
laborateur M.  Brétignière,  le  prix  agronomi- 
que de  la  Société,  mon  père  rappelle  les  pre- 
mières expériences  qu'il  a  faites  à  l'Ecole 
pratique  d'AgricuIlure  de  Saint-Bon  en  1884 
et  les  divers  et  très  nombreux  essais  de  gran- 
de culture  pouisuivis  tant  à  Grignon  pen- 
dant de  longues  années,  à  l'aide  du  semoir 
mixte  Smith,  que  dans  notre  propriété  de 
Germigny,  près  de  Bourges,  à  1  aide  du  se- 
moir mixte  Derome. 

M.  Schlœsing,  M.  Prunet,  MM.  Cazeaux- 
Cazalet  et  Capus,  M.  Cavalier  avaient,  de  leur 
C(Mé,  comme  l'a  indiqué  mon  père  dans  son 
mémoire,  étudié  la  question  qui  ne  fut  re- 
prise qu'en  1898  en  Russie,  par  M.  Kudclka. 

En  1903,  alors  que  M.  Baudry  abordait 
seulement  cette  étude  en  Russie,  la  Société 
des  Agriculteurs  de  France  prenait  juste 
ment  comme  thème  de  son  concours  agrono- 
mique :  «  Les  effets  produits  sur  les  plantes 
par  les  différents  modes  de  répartition  des 
engrais.  » 

C'est  donc  à  la  France,  à  des  agroiiDUir.s. 
des  Ecoles,  des  Stations  et  des  Sociétés 
d'Agriculture  françaises,  que  revient  le  mérite 
de  l'étude  méthodique  de  la  localisation  dos 
fumures. 

C'est  là  un  point  qu'il  n'est  pas  sans  intérêt 
de  préciser  et  on  doit  savoir  gré  à  MM.  Schri- 
haux et  Ringelmann  d'avoir  indiqué  à  M. 
Baudry  les  essais  antérieurs  aux  siens  et  tout 
à  fait  précis  qui  avaient  été  faits  avant  lui. 

Mais  tout  cela  est  le  passé  et  la  question  de 
la  localisation  des  fumures,  comme  toutes 
les  grandes  questions  agricoles  qui  sont  à  la 
fois  scientifiques,  technicjues  et  économiques, 
est  loin  d'être  vidée.  Des  recherches  vont 
être  entreprises  chez  M.  Monmirel  et  on  ne 
peut  que  s'en  louer.  Toutefois,  c'est  sur  des 
sols  divers  et  sous  des  climats  différents  qu'il 
serait  intéressant  de  suivre  la  question. 
Ayant  été  pendant  de  longues  années  le  col- 


laborateur de  mon  père,  vous  me  permettrez 
de  signaler  aux  expérimentateurs  que  plus 
mon  père  étudiait  pour  les  céréales  la  ques- 
tion de  la  localisation  des  fumures,  plus  il 
pensait  que  cette  pratique  ne  pouvait  être 
envisagée  isolément  et  qu'elle  ne  devenait 
complètement  intéressante  que  lorsqu'on  la 
complétait  par  un  binage  effectué  entre  les 
lignes  ou  les  bandes,  à  la  houe  mécanique  , 
et  cela  est  vrai  surtout  dans  les  régions  où 
les  terres   ne  sont  pas   encore  très   propres. 

N'y  a-t-il  pas  là  un  point  de  la  question 
qui  pourrait  eire  repris  par  les  expérimen- 
tateurs ? 

Cette  question  de  la  localisation  des  fu- 
mures est  très  complexe  et  mon  père,  qui  la 
étudiée  trente  ans,  ne  concluait  ni  ne  géné- 
ralisait avec  autant  de  hardiesse  que  M.  Bau- 
dry. L'Agriculture  n'est-elle  pas  faite,  en 
effet,  de  grandes  lois  qu'on  doit  appliquer  en 
les  interprétant  pour  chaque  cas  particulier  ? 
.1  en  vois  une  preuve  nouvelle  dans  ce  fait 
(|ne  M.  Petit  a  indiqué  à  l'Académie  qu'il 
n'avait  pas  constaté  chez  lui  que  la  localisa- 
lion  des  fumures  donnât  de  bons  résultats. 
Or,  chacun  sait  à  quel  degré  de  fertilité 
avaient  été  amenées  les  terres  de  la  ferme  de 
Champagne,  et  l'observation  de  M.  Petit  con- 
firme les  conclusions  de  mon  père  et  de  M. 
Brétignière.  Ils  ont  écrit,  en  effet,  dans  leur 
mémoire  (p.  29)  :  a  Des  insuccès  ont  été 
constatés  dans  les  terres  riches  ;  ces  insuc- 
cès sont  de  même  ordre  que  les  augmenta- 
lions  moins  grandes  de  récolte  que  nous 
avons  notées  dans  notre  deuxième  série  sur 
orge  en  1901  et  que  les  résultats  un  peu  in- 
certains obtenus  par  le  professeur  Vittorio 
Alpe  dans  la  deuxième  partie  de  ses  expé- 
riences sur  le  blé.  Les  uns  et  les  autres  indi- 
quent que  dans  des  situations  où  les  matières 
fertilisantes  sont  abondantes,  l'aggloméra- 
lion  des  engrais  perd  une  partie  de  son  in- 
térêt. » 


D'autre  part,  M.  Baudry  parle  de  générali- 
ser sa  méthode  dans  l'Afrique  du  Nord.  Vous 
me  permettrez  de  faire  sur  ce  point,  me  ba- 
sant sur  diverses  observations  recueillies  en 
Algérie  et  en  Tunisie  depuis  trois  ans,  quel- 
cfues  réserves.  On  constate  souvent,  dans 
l'Afrique  du  Nord,  que  des  apports  d'en- 
grais chimi(fues  ne  donnent  pas  les  résultats 
qu'on    en    attendait.    Cela    est    vrai,    surtout 


130 


LE  SOUFRE  ET  LA  SOLUBILISATION  DES  PHOSPHATES  NATURELS 


sur  les  hauts  plateaux  et  en  aimées  de  faible 
pluviométrie.  Un  des  meilleurs  agriculteurs 
du  Sersou,  M.  Furgier,  dont  nous  visitions 
il  y  a  peu  de  jour?,  avec  la  Commission  de 
la  Primo  d  honneur,  la  belle  exploitation  de 
2  000  hectares  exclusivement  à  base  de  pro- 
duction de  céréaleSj  qui  a  mis  au  point  ses 
méthodes  culturales  avec  autant  de  perfec- 
tion que  nos  meilleurs  céréalistes  de  Brie  ou 
de  Beauce,  a  essayé  depuis  seize  ans  les  en- 
grais habituels  du  blé  et  n'hésite  pas  a  dé- 
clarer qu'  «  il  est  permis  de  conclure  que 
dans  les  terres  de  lexploitation  le  principal 
enf'rais  (juo  nous  puissions  escompter  est  une 
bonne  léparlition  des  pluies  et  que  l'emploi 
des  engrais  ne  doit  être  encore  conseillé 
qu'avec  ménagement   ». 

Il  y  a  là  un  fait  facile  à  expliquer  physio- 
higiqucment,  et  M.  Isman.  directeur  de  l'Ins- 
titut agronomique  d'Algérie,  reprenant  les 
JM'Ilcs  obsersalions  de  Dehérain.  l'a  mis  en 
évidence  l'an  dernier  en  montrant  les  diffé- 
rences d'enracinement  des  blés  venus  sur  les 
hauts  plateaux  de  Sétif,  à  la  ferme  expérimen- 
tale de  Bertoaux  en  année  sèche,  en  terre 
ayant  reçu  des  engrais  chimiques  et  en  terres 
sans  engrais.  Tandis  que  les  premiers  for- 
ment un  faisceau  de  racines  abondant,  mais 
superficiel,  au  contact  des  matières  fertili- 
santes, les  seconds  plongent  plus  profondé- 
ment pour  trouver  les  principes  nutritifs  né- 
cessaires. Dans  ces  conditions,  si  le  prin- 
temps est  sec,  les  premiers  de  ces  blés  échau- 
denl  et  déix'risscnt  tandis  que  les  seconds 
lésistcnt.  Or,  on  ne  doit  pas  oublier  que  sur 
les  hauts  plateaux  qui  sont  les  régions  à  cé- 
réales, les  sécheresses  de  printemps  sont  fré- 
quentes. Cette  année,  le  Sersou  na  pas  reçu 
imc  seule  goutte  d'eau  du  13  février  au  5 
liiiii.  Dans  ces  conditions,  toute  pratique 
(  iillurale  conduisant  à  favoriser  un  enraci- 
nement de  la  plante,  qui  ne  soit  pas  enraci- 
nement ]irofond,  est  mauvais.  Epandre  des 
•  •n'irais    au    semoir    conduira    fatalement    à 


mettre  cet  engrais  dans  la  partie  superficielle 
du  sol,  favorisera  le  dévelopement  de  racines 
peu  profondes  et  donnera  par  suite  des  blés 
plus  sensibles  à  la  sécheresse.  Quel  que  soit 
l'intérêt  général  et  doctrinal  de  l'aggloméra- 
tion de  l'engrais  et  de  son  semis  en  lignes  au 
semoir,  la  pratique  apparaît  ici  comme  dan- 
gereuse. Nous  ne  croyons  donc  pas  qu'il 
faille,  jusqu'à  plus  ample  informé,  affirmer, 
comme  le  fait  M.  Baudry,  que  l'aijplication 
au  Maroc,  en  Tunisie,  en  Algérie  et  en  Syrie 
des  méthodes  qu'il  préconise  doive  y  éveil- 
ler une  répercwision  profonde  qui  se  mani- 
festera par  un  relèvement  rapide  des  rende- 
ments. 

Ne  doit-on  pas  redouter,  en  outre,  que, 
dans  ces  sols,  qui  reçoivent  si  peu  d'eau  au 
printemps,  la  dissolution  des  engrais  miné- 
raux se  fasse  mal,  se  traduise  par  la  forma- 
tion de  solutions  trop  concentrées  asséchant 
davantage  encore  des  terres  déjà  trop  sèches, 
les  asséchant  au  niveau  même  des  racines 
et  ne  permettant  plus  aux  blés  de  profiter 
de  pluies  peu  importantes  et  rares. 

La  question,  on  le  voit,  est  extrêmement 
complexe.  Le  principe  de  la  localisation  des 
fumures  demeure  excellent.  La  loi  qui  fait 
que  la  localisation  des  fumures  donne  un 
excédent  de  rendement  demeure  exacte,  mais 
elle  n'est  exacte  que  dans  des  conditions 
moyennes.  Si  le  sol  est  très  riche,  la  loi  ne 
joue  plus.  Si  le  sol  ne  reçoit  pas  assez  de 
pluie,  elle  ne  joue  pas  davantage. 

On  doit  donc  éviter  les  généralisations  hâ- 
tives et  là  comme  partout,  il  nous  faut  re- 
prendre la  vieille  formule  de  Georges  Ville, 
«  demander  aux  plantes  leur  avis  »,  et  cet 
avis,  pour  une  même  plante,  pourra  logi- 
quement différer  suivant  la  nature  agrologi- 
que des  sols,  leur  richesse^  leur  état  de  pro- 
preté, la  pluviométrie  et  vraisemblablement 
bon  nombre  d'autres  facteurs  que  chaque 
praticien   jjourra  dégager. 

Pu:  H  tu:  Iîki;  rii  \i  i.r. 


LE  SOUFHE 

KT  LA  SOLIBILISATION  DES  lMiOSPIIÂTi:S  NATIKKLS 


l.t-  iKiMilpienx's  recherches  entreprises  tant 
en  Amériijue  qu'en  France,  ont  montré  que 
l'on  ixjUNaii  oldenir  des  élévations  très  sen- 
sibles de  rendements  jjar  appli<ation  de  sou- 
fre sous  forni«'  de  sulfate,  et  que  ce  corps 
agit  plus  prom|jlenient  sous  celle  forme  que 
sous  la  forme  élémentaire. 

Aiti-;i  ipie  Ta    fait   jn-lt-nicnl    lenianinei    M. 


Dabbeville,  dans  une  étude  très  documen- 
tée sur  la  (jnestion  des  engrais  phosphatés, 
il  est  intéressant  de  rapprocher  les  résultats 
de  ces  recherches  avec  ceux  des  travaux  de 
Mares  (pii,  <'n  L%9,  signalait  déjà  que  le 
soufre  élémentaire  se  transforme  dans  le  sol 
i-n  sulfate,  et  de  ceux  de  Brioux,  de  Guer- 
lii-f  (|iii.  en  lOi;;.  a\aieul  confirmé  celle  ma- 


LE  SOUFRE  ET  LA  SOLLBILISATIOX  DES  PHOSPHATES  NATURELS 


131 


nière  de  voir  ;  et  considéré  l'action  du  soufre 
comme  un  phénomène  de  nature  microbien- 
ne, influencé  par  la  nature  du  sol  et  la  pré- 
sence de  certaines  substances  qui  peuvent  le 
retarder  (matières  liydrocarbonées)  ou  l'avan- 
cer (matières  azotées). 

C'est  cette  oxydation  microbienne  qui  a 
surtout  été  étudiée  en  ces  derniers  temps  par 
les  chimistes  américains,  dont  les  travaux 
semblent  avoir  retenu  l'attention  du  conseil 
d'administration  de  la  Société  des  Phosphates 
tunisiens. 

Ces  auteurs  :  Lippmann,  Mac  Lean  et  Lint, 
ont  donné  à  cette  oxydation  subie  par  le  sou- 
fre brut  dans  le  sol,  le  nom  de  a  sulfofica- 
tion  »,  par  analogie  avec  l'oxydation  connue 
depuis  longtemps  déjà  sous  le  nom  de  u  ni- 
trification  ». 

Et  c'est  précisément  en  étudiant  cette  oxy- 
dation du  soufre  que  les  chimistes  améri- 
cains ont  été  amenés  à  étudier  ses  effets  <ur 
la  solubilisation  des  phosphates  minéraux. 

De  leurs  travaux,  on  peut  dégager  les  con- 
clusions suivantes  : 

1°  L'oxydation  du  soufre  rend  1  acide  phos- 
phorique  des  phosphates  minéraux  bruts  so- 
luble  dans  le  citrate  d'ammoniaque  neutre, 
et  même  jusqu'à  un  certain  point  soluble 
dans  l'eau,  et  la  formation  des  sulfates  est 
parallèle  à  l'augmentation  du  taux  d'acide 
phosphorique  assimilable  ; 

2°  L'humidité  est  un  facteur  important 
de  l'oxydation  du  soufre,  et  par  suite,  de  la 
solubilisation   des   phosphates  ; 

3°  L'aération  et  la  température  exercent 
une  influence  très  sensible  sur  la  marche 
du  piiénomène  ;  si  les  conditions  d'aération 
sont  défectucusfis,  elle  est  plus  lente  et  elle 
est  plus  rapide  par  temps  chaud  ; 

4°  La  plus  fortv>  quantité  d'acide  phospho- 
rique assimilable  e>t  obtenue  à  une  profon- 
deur de  sept  à  dix  centimètres  ; 

5°  La  finesse  de  la  mouture  du  phosphale 
présente  une  certaine  i.Tiportance,  mais  ce- 
pendant, cette  finesse  ne  doit  pas  être  exa- 
gérée ; 

6°  Le  facteur  biologique,  c't*st-à-dire  l'ac- 
tion microbienne,  joue  un  rôle  essentiel. 
Ainsi  dans  des  c<)iii|Josts  inoculés  au  préala- 
ble, la  quantité  d'acide  phosphorique  rendue 
assimilable  en  neuf  semaines  fut  pbis  forte 
que  celle  solubilisée  en  trente  semaines,  dans 
les  mômes  composts,  traités  de  même  façon, 
mais  non  inocules  ;' 

7°  L'addition  <lu  nitrate  de  sonde  exerce 
une  action  déprimante,  elle  peut  même  ar- 
rêter la  marche  de  la  réaction  ; 


8°  La  présence  ou  l'additicn  de  carbonate 
de  chaux  exerce  également  une  diminution 
du  rendement  en  acide  phosphorique  assi- 
milable ; 

9°  Ce  rendement  est  inversement  propor- 
tionnel à  la  quantité  de  matières  organiques 
en  présence,  surtout  si  celles-ci  sont  solu- 
bles  ; 

10°  Dans  les  terres  dépourvues  de  subs- 
tances alcalines,  l'oxydation  du  soufre  dé- 
prime l'activité  des  micro-organismes  nitri- 
fiants. 

Les  auteurs  en  concluent  que  la  sulfofi- 
cation  ou  oxydation  du  soufre  tend  non  seu 
lement  à  augmenter  l'acidité  du  sol  et  à  fa- 
voriser la  solubilisation  des  phosphates, 
mais  qu'elle  exerce  aussi  une  influence  sur 
les  transformations  de  l'azote  dans  les  sols 
aussi  bien  basiques  qu'acides,  et  qu'elle  tend 
à  favoriser  la  formation  des  sels  ammonia- 
caux, plutôt  que  celle  des  nitrates. 

Ces  résultats  ont  été  confirmés  par  Arnes 
et  Richemond,  qui  ont  établi  la  relation  qui 
existe  entre  la  réaction  des  terres  et  la  mar- 
che de  l'oxydation  du  soufre  et  de  la  solu- 
lùlisation  des  phosphates.  Sheed,  de  la  Sta- 
tion de  Kentucky,  a  effectué  des  essais  ana- 
logues sur  des  composts  constitués  par  un 
mélange  de  terre,  de  phosphate  et  de  sou- 
fre, dans  lequel  les  micro-organismes  sulfo- 
ficateurs  étaient  nombreux  et  actifs. 

Il  a  observé  que  la  sulfofication  se  fait 
plus  lenteinent  lorsqu'on  n'a  pas  inoculé 
préalablement  les  composts  ;  que  la  présence 
de  terre  est  indispensable,  mais  que  la  réac- 
tion est  plus  ou  moins  rapide  suivant  la  na- 
ture de  la  terre  ajoutée,  qu'il  faut  une  tem- 
pérature élevée,  une  bonne  aération,  une 
liumidité  convenable,  et  des  proportions  dé- 
terminées  de   divers   ingrédients. 

Il  a  confirmé  également  que  le  superphos- 
phate ainsi  obtenu  se  trouve  dans  des  con- 
ditions aussi  bonnes  que  le  produit  indus- 
triel, mais,  ajoute-t-il,  «  il  faut  du  temps  et 
du  travail   ». 

Ce  nest,  en  effet,  qu'après  vingt-quatre 
mois,  qu'on  a  pu  amener  84  0/0  du  phos- 
])hale  naturel  mis  en  œuvre,  à  l'état  de  so- 
lubilité dans  le  citrate,  et  17  0/0  à  l'état  so- 
lulde    dans    l'eau. 

Comme  on  peut  le  voir,  ces  recherches, 
ainsi  que  celles  analogues  de  Brown  et  War- 
ner, de  Fraaps,  de  Tottingham,  d'Egorow, 
semblent  montrer  nettement  que  l'on  peut, 
dans  des  conditions  déterminées,  solubiliser 
]diis  ou  moins  complètement,  et  iilus  ou 
moins  iaj;idement,  les  phosphates  minéraux 
iiints,    incorporés  dans   des  composts  à  base 


lài 


LES  KLMEX  DANS  LES  PJtAlRlEb 


Je   Icnc   et  de  soufjc   cl    préalableuieiit   ino- 
culés. 

Ces  conslalations  peuvent-elles  èlre  l'objet 
d'une  application  pratique  en  agriculture,  ou 
même  en  ijidustrie.  Telle  est  la  question  qui 
se  pose. 

Orlaius  esprits  enclins  aux  conclusions 
hâtives,  ont  voulu  voir  dans  ces  premières 
observations  et  ces  premiers  résultats,  un 
moycji  élégant  de  fabrication  des  èuper- 
phosjjh.alcs,  sans  acide  sullurique,  c'est-à-dire 
sans  toute  cette  inslallalion  énorme,  coûteu- 
se, des  chambres  de  plomb  et  des  autres  ap- 
pareils que  uéccssile  la  fabrication  des  su- 
perphosphates. 

D'autres,  allant  même  un  peu  loin,  n'ont 
pas  hésité  à  dire  que  l'agriculture  possédait 
maintenant,  grâce  à  ces  découvertes,  un 
moNcii  eflicace  et  économique  de  produire  à 
la  ferme,  ou  mieux  encore,  à  même  le  sol, 
et  au  fur  et  à  mesure  des  besoins  des  plan- 
tes,  des  engrais   phosphatés  assimilables. 

Ces  suppositions  ou  ces  espérances  sont- 
elles  fondées  ?  M.  Dabbevillc  ne  le  pense  pas. 

Tout  d'abord,  si  l'on  tient  compte  du  seul 
prix  des  matériaux  mis  en  œuvre,  en  se 
basant  sur  les  proportions  indiquées  par  M. 
Lean,  comme  les  plus  convenables,  c'est-à- 
dire  dix  parties  de  terre,  douze  parties  de 
soufre,  et  quarante  parties  de  phosphates  na- 
turels, il  est  facile  de  voir  qu'au  prix  ac- 
tuel, même  mdustriel,  du  soufre  et  des 
phos])hales,  et  sans  tenir  compte  des  frais  de  ,' 
main-d'œuvre  que  nécessitera  le  recoupage 
des  comjwsts,  l'unité  d'acide  phosphorique 
soluble  dans  l'eau  et  le  citrate  obtenu  par 
ce  procédé  ressortira  à  peu  de  chose  pr^s  an  j 


même  prix  que  dans  le  superphosphate  fa- 
briqué induslrielleanent.  Le  soufre  et  le  phos- 
phate reviendraient-ils  aux  prix  d'avant- 
guerre,  que  la  situation  à  ce  pomt  de  vue 
resterait  identique.  Le  procé.dé  n'offre  donc 
aucun  avantage  au  point  de  vue  du  prix,  et 
il  a,  au  surplus,  le  grave  incoiivénienl  de 
nécessiter  un  temps  relativement  long  pour 
la   solubilisalion   de   l'acide  phosphorique. 

Mais  ce  n'est  pas  tout  :  on  a  vu,  dans  l'ex- 
posé qui  vient  d'être  fait  de  la  technique  gé- 
nérale des  procédés  préconisés,  que  les  réac- 
tions qui  s'accomplissent  dans  la  préparation 
des  composts  destinés  à  remplacer  le  super- 
phosphate, sont  extrêmement  complexes,  et 
qu'elles  sont  sous  la  dépendance  directe  et 
étroite  d'une  foule  de  conditions,  telles  que 
celles  du  milieu,  de  l'origine,  de  l'état  phy- 
sique, de  la  composition  des  produits  mis  en 
œuvre,  de  la  température,  du  taux  d'humi- 
dité, de  la  présence  ou  de  l'absence  d'espè- 
ces bactériennes  mal  déterminées  encore. 

Il  n'était  pas  sans  intérêt  de  porter  à  la 
connaissance  des  agriculteurs,  en  même 
temps  que  les  détails  techniques,  toutes  les 
réserves  qui  diminuent  sirigulièiement  La 
portée  pratique  du  procédé  de  solubilisation 
par  le  soufre,  de  l'acide  phosphorique  des 
phosphates  naturels,  afin  de  les  mettre  en 
garde  contre  les  nombreux  aléas  suscepti- 
bles d'entraver  la  réussite  de  l'opération,  en 
admettant  même  que  cette  opération  puisse 
être  économique  dans  une  certaine  mesure. 

P.   Hoc, 

Ingénieur  ajfriaole. 

Pi'ofes-pur  il'u^riculliirc 

Honoraire. 


LES  RUMEX  DANS  LES  PRAIKIES 


t^ftte  année,  dans  nos  prairies  de  l'Est,  et 
probablement  aussi  dans  celles  d'autres  ré- 
j,'ions,  une  invasion  exceptionnellement  abon- 
dante de  Bumex  de  grande  taille  (/?.  nemo- 
ntsus,  R.  congîomeratus.  11.  pdluHlris,  etc.), 
à  la([uelle  la  sécheresse  de  l'an  dernier  n'est 
sans  doute  pas  étrangère,  est  venue  prêter 
main-f(jrle  à  l'oseille  sauvage  {R.  àcelosa), 
pour  déprécier  la  valeiu-  alimentaire  des  fom'- 
ragcs,  et  menace,  si  l'on  ne  prend  d'énergi- 
ques nu  ?iures  pour  la  combattre,  de  rendre, 
«n  peu  d'atméc's,  la  production  des  prairies 
infesléi's  tolalement  inutilisable,  sinon  com- 
me niauvaiM-  lilicre. 

Tous  les  hunicx  de  grande  taille  sont,  en 
rJïet,  dédaignés  du  bétail,  ausi  bien  à  l'état 
frais  qui-  mélaugés  a)ix  fourrages  secs,  et 
leur  présence  cFans  une  prairie  sera  toujours 


une  cause  d'avilissement  de  la  production. 

D'autre  part,  ces  plantes  sont  vivaces,  et 
abominablement  prolifiques,  chaque  sujet 
produisant  facilement  plusieurs  milliers  de 
graines,  il  suffit  donc  de  quelques  pieds  pour 
contaminer,  dès  leur  j.'remière  fructification, 
toute  une  prairie  de  grande  étendue. 

Or,  la  sécheresse  de  l'an  dernier,  paraly- 
sant le  développement  des  fourrages,  a  déci- 
dé beaucoM[>  de  cultivateurs  à  livrer  à  la 
jjàlure  un  certain  nombre  de  prairies  habi- 
tuellement réservées  pour  la  fauchaison,  et 
(onimc  le  bétail  délaisse  les  Rumex,  il  s'en 
est  suivi  que  ces  plantes  indésirables,  souf- 
frant moins  (pie  les  autr(>s  de  la  sécheresse, 
à  cause  de  leurs  racines  jvi votantes  profondes, 
ont  pu.cn  toute  liberté  se  développer,  fruc- 
tifier   et    mûrir    leurs    graines    que    le  vent 


LES  RUMEX  DANS  LES  PRAIRIES 


grâce  à  leur  légèreté,  et  à  la  présence  d'ailes 
provenant  de  la  persistance  des  enveloppes 
florales  accrues,  a  pu  disperser  et  disséminer 
sur  un  vaste  rayon  ioul  autour  de  leur  point 
d'origine. 

En  certains  cas,  les  inondations  ont  colla- 
boré avec  le  vent  et  entraîné  à  de  grandes  dis- 
tances ces  graines  néfastes,  qui  ont  pollué 
des  prairies  jusque  là  indemnes.  Aussi,  gran- 
de et  désagréable   fut,   cette  année,  aux  ap- 


133 


l''ig.  2't.  --  Kumo\  il  l'i-iiillcs  oMuscs  [fiitme.r  oblusi/'oliusi. 

liroches  de  la  fenaison,  la  surprise  des  agri- 
culteurs lorsqu'ils  virent,  insolemment  dres- 
sés au-desus  des  bons  fourrages  'habituels  de 
leurs  prairies,  les  hauts  panaches  couleur  de 
rouille  de  ces  indésirables  envahisseurs. 

Les  mieux  avisés  ont  alors  devancé  l'époque 
habituelle  de  la  fauchaison,  afin  d'empêcher 
ces  plantes,  en  mûrissant  'ours  graines,  de  Si* 
propager  davantage  et  d'étendre  leurs  rava- 
ges. Mais,  ce  ne  fut  qu'une  exception  et  la 
plupart  des  prés  envahis  ont  été  fauchés  en 
temps  normal,  c'est-à-dire  à  une  époque  où 


les  Rumex  sont  parvenus  à  maturité.  Dans 
ces  conditions,  les  opérations  du  fanage  ont 
facilité  la  tâche  du  vent,  et  disséminé  les 
graines  nuisibles  sur  tous  les  points  de  la 
prairie,  préparaxit  ainsi,  pour  l'an  prochaini, 
une  recrudescence  de  l'invasion. 

Pour  enrayer  celle-ci,  la  fauchaison  anti- 
cipée, avant  que  les  plantes  aient  mûri  leurs 
graines,  semble  le  seul  moyen  efficace,  l'arra- 
chage des  porte-graines  n'étant  pratique  que 
lorsque  ceux-ci  sont  peu  nombreux  et  faciles 
à  repérer  dans  la  prairie. 

Malheureusement,  le  fauchage  anticipé, 
qui  suffît  généralement  à  débarrasser  une 
prairie  des  espèces  annuelles  indésirables,  ne 
servira  ici  qu'à  endiguer  l'invasion  en  em- 
pochant la  nniltiplication  des  sujets  déjà  im- 
plantés, mais  il  ne  saurait  faire  disparaître 
ceux-ci,  car  presque  tous  les  Rumex  de  grai.- 
de  taille  sont  vivaces. 

Leur  pérennité  s'oppose,  d'autre  part,  à 
l'emploi  des  liqueurs  toxiques,  solutions  cu- 
priques ou  acide  sulfurique  dilué,  car  à  sup- 
poser, ce  qui  est  loin  d'être  démontré,  que 
les  pulvérisations  corrosives  soient  sans  dan- 
ger pour  les  bonnes  plantes  fouragères,  leur 
action  sur  les  Kumcx  se  traduirait  tout  au 
plus  par  un  retard  dans  le  développement, 
mais  non  par  la  destruction  des  sujets  qui 
possèdent,  dans  leurs  volumineuses  racines, 
suffisamment  de  réserves  pour  reconstituer 
rapidement  leur  appareil  foliaire  endom- 
magé. 

Pour  éliminer  de  la  prairie  ces  hôtes  ci.- 
combrants  et  rmisibles,  on  se  trouve  réduit, 
en  dernière  analyse,  à  procéder  à  leur  des- 
truction pied  par  pied,  soit  par  l'arrachage, 
soit  en  coupant  leur  racine  entre  deux  terres. 

L'époque  la  plus  propice  pour  l'arrachage 
semble  être  à  la  fin  de  mai  ou  aux  débuts  du 
mois  de  juin,  alors  que  la  plante,  déjà  montée 
en  tige,  se  remarque  plus  facilement  dans 
la  prairie.  Si  l'on  opère  peu  après  une  pé- 
riode pluvieuse,  la  terre  humide  adhérant 
moins  fortement  aux  racines,  il  suffira  sou- 
vent d'une  traction  énergique  sur  la  tige 
pour  extirper  la  plante  du  sol,  sinon,  un 
coup  de  bêche  bien  appliqué  sectionnera  pro- 
fondément la  racine  et  permettra  d'enlever 
avec  la  partie  aérienne,  le  collet  et  toute  la 
portion  du  pivot  située  au-dessus  de  la 
section. 

Malgré  les  soins  afiportés  à  ce  travail,  il 
est  possible  qu'un  certain  nombre  de  pieds 
échappent  à  la  desiruction  et  menacent,  en 
fructifiant,  de  rendre  illusoires  les  résultats 
de  l'opération.  Lne  fauchaison  en  temps  op- 
[lortun  les  rendra  impuissants  à  mûrir  leurs 


134 


LA  KACE  DES  MOUTONS  DE  GUIGNON 


graines  et  à  propager  1  iinaïiuii,  et  si  l'on  a 
soin  de  procéder,  l'année  suivante,  à  1  extir- 
pation   des    pied>   onMiés   au    premier  arra 
chage,  on  achèveia  de  lihérer  la  prairie. 

Mais  celle-ci  restera  toujours  sous  la  me- 
nace dune  invasion  d'autant  plus  à  redouter 
ipie  les  graines  légères  des  Rumex  sont  faci- 
lement transportées  par  le  vent,  et  que  ce 
genre  renferme  suffisamment  d'espèces  pour 
polluer  toutes  sortes  de  terrains. 

Si  le  Rumex  élégant  {U.  pulcher).  le  Rumex 
à  feuilles  ondulées  {R.  ciispus),  se  dévelop- 
pent surtout  dans  les  prairies  saines,  même 
sèches,  le  Rumex  des  bois  (R.  nemorosus) ,  le 
Rumex  à  feuilles  obtuses  {R.  ohtusifoUus), 
s'implanlent  indifféremment  dans  toute  espè- 
ce de  terrain,  et  tous  s'aventurent  volontiers 
jiii-  |,-«  foruN  liiiniide>;.  où  se  liiMiiienl  de  pré- 


férence k  Rumex  des  marais  [H.  puhistris)  et 
celui  des  rivières  (R.  hydrolnpathum).  C'est 
dire  (piaucnne  prairie  n'est  à  l'abri  dune 
iii\a<i(iu  (le  ce-  lierbcs  néfastes,  et  qu'il  sera 
prudent  de  les  surveiller  toutes  pour  s'oppo- 
ser au  mal  dès  son  apparition. 

Cette  surveiliance  sera  plus  opportune  si  la 
prairie  se  trouve  à  proximité  de  terrains  in- 
cultes où  les  mauvaises  herbes  se  développent 
et  se  multiplient  en  liberté.  Dans  ce  cas,  la 
coupe,  avant  maturité,  des  tiges  des  Rumex 
existant  sur  ces  terrains  sera  une  excellente 
mesure  préventive  qui  permettra  souvent 
d'éviter  le  travail  long  et  minutieux  nécessi- 
té par  le  nettoyage  de  la  prairie  si.  par  négli- 
gence de  cette  précaution,  on  avait  laissé 
l'ennemi    «'installer  dans  la  place. 

Raymond  Roger. 


LA  HACE  DES  MOUTONS  DE  GRIGNOiN 


Toutes  les  circonstances  favorisent  actuel- 
lement l'amélioration  et  l'augmentation  de 
la  production    ()\in('   en    France. 


!■!;.'.  ît.  —   I  II  1)011  laceur  <to  Cliaulemcrlc» 

D'abord  notre  troupeau,  qui  diminuait 
déjà  d'une  façon  considérable  d'un  recense- 
ment décennal  à  l'autre,  dès  avant  la  guer- 
re, a  subi  le  contre-coup  de  nos  épreuves. 
Faute  de  bergers,  faute  de  nourriture,  attirés 
par  les  hauts  prix  de  vente,  beaucoup  de 
moutonniers  ont  rayé  les  spéculations  ovines 
de  leurs  exploitations.  Les  taxations  au  ra- 
bais de  la  laine  au  cours  des  hostilités  n'ont 
pas  6t«'  non  plus  étrangères  à  leur  décision, 
tant  et  si  bien  ipie  nous  ne  disposons  gJière 
que  de    10   millions  de   tètes.   La   \iandc   de 


aioutou  reste  chère  et  les  toisons  ont  trou- 
^é.   cette  année,   un  écoulement  intéressant. 
Miisiiite.     l'élévation    considérable    des    frais 
généraux   et  des   frais   de   main- 
d'œuvre     incite     de     nombreux 
cultivateurs  à  modifier  leur  sys- 
tème  de  culture   et  à   revenir   à 
rentretien    d'un     cheptel     abon- 
tlant,  économiseur  de  personnel, 
employeur    de    fourrages,    four- 
nisseur de  fumier.    Enfin,   il   ne 
faut    pas    manquer    de    rappeler 
que  les  résultats  de   la  loi  insti- 
tuant   les    Offices    agricoles,    les 
("entres     de     zootechnie,     etc.. 
commencent    à    se    faire    sentir. 
Depuis    la   guerre,    les  concours 
de  bergeries  dotés  de  récompen- 
ses   intéressantes     ont     certaine- 
ment beaucoup  contribué  à  ex- 
citer   l'émulation    des    éleveurs. 
Dans   les  expositions  de   provin- 
ce,  le  nombre  et  la   qualité  des 
lots  présentés  va  en  augmentant. 
Quand  le  concours  central  de  reproducteurs  à 
Paris  existera  de  nouveau,  en  1923,  sans  dou- 
te, les  pouvoirs  publics,  les  cultivateurs  et  le 
public  se  rendront  compte  des  progrès  réali- 
sés.  On  constatera  qu'il  est  utile  de  ne  pas 
être    Iroj)   parcimonieux    (]uand    il    s'agit   du 
budget  de   l'Agriculture.    Peu    à   peu,    grâce 
aussi  au  prestige  moral  que  la  France  a  con- 
quis chèrement  vis-à-vis  du  monde,  nous  ver- 
rons  les  éleveurs  du  dehors  venir  chercher 
chez  nous  des  reproducteur^  d'élite  et  ne  pas 
le  reg-retter. 


LA  RACE  DES  MOLTONS  DE  GUIGNON 


135 


Parmi  Jcs  races  de  moutons  appréciées  à 
riiitérieur  et  à  l'étranger,  la  race  Dishley- 
Mérinos  se  place  en  très  bon  rang.  Les  grands 
éleveurs,  les  Boisseau,  les  Delacour,  les 
Dlîuicque,  les  Masson,  envoient  depuis  long- 
temps au  loin  leurs  meilleurs  béliers.  Nous 
nous  >ou\cnoiis  bien  encore  de  l'expédition 
d'un  lot  de  moutons  Dishîey-Mérinos  au 
Traiisvaal,.  sous  la  conduite  de  ^I.  Fernand 
Delacour.  alors  collaborateur  de  son  père, 
aujourd'hui  à  la  tèle  de  l'important  élevage 
de  Gouzangréz.  Il  y  a  de  cela  vingt  ans,  et 
la  pui'isance  dexpansion  de  la  race  n'a   uas 


plus  de  5L)  kilogr.,  des  brebis  adultes  de  60 
à  SO  kilogr.,  des  béliers  pensant  UO  à  lUO  kilo- 
grammes dès  qu'ils  ont  2  dents  d'adultes, 
on  ne  peut  se»  plaindre  de  son  élevage,  sur- 
tout si  la  fécondité  du  lot  est  satisfaisante  et 
si  la  toison  est  lourde  et  de  bonne  qualité, 
ce  qui  est  le  cas,  puisque  même  en  1921  — 
année  réputée  mauvaise  pour  l'accouplement, 
sans  doute  à  cause  de  l'excessive  et  chaude 
sécheresse  —  80  0/0  de  nos  brebis  ont  mis 
bas  et  le  poids  moyen  des  toisons  a  été  de 
3  kilogr.   500. 

Un  [:eu  de  variations  dans  le  type,  n'est-ce 


Fig.  iO.  —  Loi  d  agnelles  d'au  an  chez  M.  Boisseau  ;i  Clianlcrncrlc. 


diminué.  Si  on  veut  s  en  convaincre,  il  suf- 
fit de  consulter  nos  maîtres  éleveurs  et  de 
constater  l'ardeur  avec  laquelle  les  agricul- 
teurs de  régions  très  diverses  se  disputent  les 
bélierr;  mis  aux  enchères  chaque  année,  en 
mai,  à  l'Ecole  nationale  d'Agriculture  de 
CirignoM. 

Quelques  esprits,  un  peu  trop  méticuleux 
sans  doute,  se  refusent  encore,  il  est  vrai, 
à  qualifier  de  race  les  Dishley-Mérinos.  Et 
cependant,  depuis  plus  de  quatre-vingts  ans, 
le  croisement  réalisé  par  Yvart  pour  répondre 
aux  besoins  du  moment,  subsiste  et  gagne 
chaque  année  de  nouveaux  adeptes,  soit  qu'il 
s'agisse  d'avoir  un  troupeau  là  oij  il  n'en 
existait  pas  encore,  soit  qu'il  s'agisse  d'amé- 
liorer par  croisement  industriel  une  race  lo- 
cale trop  tardive,  mal  musclée  ou  à  lainage 
défectueux.  Cela  se  conçoit.  On  ne  peut  re- 
fuser droit  de  cité  à  des  animaux  tels  que 
ceux  dont  nous  reproduisons  l'image.  Quand 
un  moutonnier  arrive  à  produire  des  agneaux 
de    40  kiloirr.   à  ô   mois,    des   antenaises    de 


[las  le  fait  de  toutes  les  races  d'animaux  do- 
mestiques i'  Certainement  oui,  et  ce  qui  nui- 
sait surtout  à  nos  moutons,  c'était  leur  nom 
de  Dishley-Mérinos,  évoquant  pour  nous,  et 
surtout  à  l'étranger,  le  souvenir  du  croise- 
ment originel  du  mouton  Anglais  et  de  l'Es- 
pagnol franci'^é  depuis  Louis  XVI.  Nos  éle- 
\eurs  l'ont  compris  et  ont  cherché,  d'ac- 
cord avec  le  corps  enseignant  et  l'Inspection 
générale  de  l'Agriculture,  à  modifier  cet  état 
de  choses.  D'un  commun  accord,  on  s'est 
donc  mis  à  la  recherche  d'uiH'  aiJpellation 
nou\elIe  et  justifiée.  Il  s'en  est  présenté  de 
suite  une  à  l'esprit  des  hommes  avertis.  Puis- 
que l'Ecole  de  Grignon  entretient,  depuis 
1879,  le  lot  des  descendants  du  troupeau  d'Al- 
fort,  (le  MontcavrcI  et  du  Haut-Tingry,  puis- 
que l'Ecole  jouit  d'une  réputation  univer- 
selle, la  désignation  de  race  de  Grignon  de- 
vait recueillir  beaucoup  de  suffrages,  mais  à 
condition  qu'il  y  ait  homogénéité  absolue 
entre  le  type  de  l'école  et  le  type  prisé  par 
la  clientèle  des  éleveurs  privés.  Or,   comme 


136 


MORT  DE  M.  AUGUSTE  SOUCHON 


le  troupeau  d'ori;L(ine  se  perpétue  par  eousan- 
^uinité,  toujours  au  même  endroit,  il  pré- 
sente quelque  différence  avec  les  lauréats 
haltiluels  des  concours  issus  d'f  famille  plus 
souvent  rajeunies  par  achats  ou  échanges  en- 
tre éleveurs,  familles  présentant  aussi  un 
aspect  dépendant  du  milieu  dans  lequel  cha- 
cune d'elles  évolue. 

La  commission  de  techniciens  et  de  j)rati- 
ciens  chargée  de  résoudre  le  problème  se 
trouvait  donc  en  présence  d'une  difficulté, 
mais  la  valeur  de  ses  inembres  et  leur  désir 
d'aboutir  ont  triomphé  de  l'obstacle.  Nous 
croyons  savoir,  en  effet,  que  la  famille  de 
Dishley-Mérinos  du  début  subsistera,  sans 
infusion  de  sang  nouveau,  à  titre  de  collec- 
tion et  de  sujet  d'observations,  tandis  qu'un 
troupeau  composé  d'excellents  animaux  four- 
nis par  nos  meilleurs  éleveurs,  constituera 
le  type  de  la  race  de  Grignon,  livré  à  l'exa- 
men des  élèves  de  l'Ecole  et  des  nombreuses 
personnalités  françaises  et  étrangères  qui  vi- 
sitent toujours  avec  plaisir  le  superbe  éta- 
blissement  d'enseignement   que   dirige   avec 


autorité  M.  Jouvel.  qui  jouit  d'une  noto- 
riété grandissante  justifiée  par  le  lieu,  le 
cadre,  l'installation  et  la  valeur  des  maîtres 
qui  y  enseignent. 

Nous  ne  voulons  pas  terminer  cette  com- 
munication, susceptible  d'intéresser  les  amis 
lies  moutons,  sans  ajouter  que  les  éleveurs 
de  la  race  de  Grignon  se  constituent  en  Syn- 
dicat, vont  établir  un  Flock-book  où  seuls 
seront  inscrits  les  animaux  jugés  conformes 
au  type  déterminé  par  la  Commission  dont  il 
a  été  question  plus  haut,  à  la  suite  d'une  ins- 
pection très  serrée  d'experts  choisis  par  le 
Syndicat.  La  clientèle  française  et  étrangère 
aura  donc  toutes  les  garanties  d'origine  dé- 
sirables et  sera  certaine  d'avoir  satisfaction. 

Au  lieu  de  critiquer  sans  cesse  nos  maniè- 
res de  faire,  réjouissons-nous  en  pensant  que 
l'élevage  français  entre  résolument  dans  la 
voie  du  progrès  technique  en  ce  qui  concerne 
ime  race  à  laquelle  il  ne  manquait  qu'un  pe- 
digree incontesté  pour  obtenir  un  succès 
complet.  Henry  GmARo. 

Aiçriculteiir-t'levpiir. 


MOUT  DE  M.  AUGUSTE  SOUCHON 


Un  des  économistes  agronomes  qui  ont  le 
plus  honoré  la  France  a  disparu,  presque  su- 
bitement, le  30  juillet,  à  l'âge  de  56  ans 
seulement.  Il  était  dans  toute  la  vigueur 
d'un  talent  nnlri  par  le  travail  et  l'esprit 
d'observation  toujours  en  éveil  ;  —  il  était 
permis  d'espérer  que  sa  carrière  deviendrait 
di  plus  en  [Ans  féconde. 

A  peine  âgé  de  30  ans,  en  1890,  il  inau- 
gurait, à  la  Faculté  de  droit  de  Lyon,  la 
première  chaire  d'économie  et  de  législa- 
tion rurales  qui  ait  existé.  Quelques  années 
plus  tard,  il  occupait  la  même  chaire  à  la- 
Faculté  de  droit  de  Paris  ;  il  y  a  donné,  sans 
compter,  toute  son  activité  et  tout  son  dé- 
vouement jusqu'à  ce  jour. 

L'élude  des  questions  agraires  était  jus- 
<|u"alors  négligée  dans  l'enseignement  supé- 
rieur ;  en  se  spécialisant  dans  cette  bran- 
che nouvelle,  Souchon  a  appelé  l'attention 
sur  son  importance  ;  en  la  développant  avec 
un  talent  aussi  brillant  (jue  solide,  il  a  for- 
mé des  généiations  d'élèves  qui  entouraient 
son  nom  de  respect  et  de  reconnaissance. 

Il  était  bientôt  appelé  à  donner  à  l'Insti- 
lul  national  agronomique,  des  conférences 
d'économie  politicjue  dont  le  succès  ne  fut 
])as  moindre  (pie  celui  de  son  cours  de  la 
Faculté  de  droit.  Sans  envelopper  ses  le- 
çons de  formules  vagues  et  nuageuses,  il  les 
■clayait  sur  l'observation  des  faits  qu'il  éclai- 


rait   à    la    lumière    d'une    logique    claire    et 
précise. 

Les  mêmes  qualités  se  sont  retrouvées 
dans  les  ouvrages  (jui  ont  accru  sa  légitime 
autorité,  comme  dans  les  études  qu'il  a  don- 
nées à  diverses  revues  périodiques.  Ses  li- 
vres :  La  propriété  paysanne,  Les  cartels  et 
V Agriciilliire  en  Allemagne,  et  surtout  La 
crise  de  la  main-d'œuvre  agricole  en  France, 
resteront  ("omme  le  témoignage  de  son  ha- 
bileté d'exposition  et  de  la  solidité  de  ses 
jugements. 

Après  l'avoir  élu  correspondant,  en  I90j, 
l'Académie  d'Agriculture  lui  donnait,  en 
l'.)Ii,  un  siège  de  memlue  titulaire  dans  la 
section  d'Kconomie,  Statistique  et  Législa- 
tion. L'Académie  des  sciences  morales  et  po- 
litiques l'appelait  à  elle  en  1919.  Vers  la 
même  date,  il  était  élu  secrétaire  général 
de  la  Société  des  Agriculteurs  de  France. 
Enfin,  peu  de  semaines  avant  sa  mori,  ses 
collègues  de  la  Faculté  de  droit  lui  don- 
luiient  un  haut  témoignage  d'estime  en  l'ap- 
pelant au  poste  de  doyen. 

Souchon  n'était  pas  seulement  un  pro- 
fesseur et  un  écrivain  de  haute  valeur,  il 
était  aussi  un  honmie  de  grand  cœur.  C'est 
pourquoi  il  attirait  naturellement  l'amitié  et 
l'affection.  A  tous  ces  titres,  sa  perte  o«t 
rruellement  ressentie. 

ÏIknry  Sac.mku. 


CIKCULAIUE  liELATlVE  ALX  APPELLATIONS    D'ORIGINE 


137 


CIRCULAmE    RELATIVE  AUX   APPELLATiONS    D'ORIGINE 


Parié,  le  i5  juin  1922. 

Depuis  l'entrée  eu  vigueur  de  la  loi  du  6  mai 
1919  relative  à  la  protection  des  appellations 
d'origine,  votre  attention  a  déjà  été  attirée  à  plu- 
sieurs reprises  sur  les  dispositions  de  cette  loi, 
dont  l'importance  est  si  grande  pour  la  défense 
des  intérêts  de  nos  populations  agricoles  et  surtout 
viticoles. 

Déterminer  le  sens  d'appellations  d 'origine  en- 
coi-e  incertaines  et,  par  suite,  contestables,  est  une 
oeuvre  qui  s'impose  à  un  double  point  de  vue  : 
il  convient  d'abord  de  mettre  lin  aux  débats  ir- 
ritants qui,  dans  certaines  régions,  opposent  par- 
fois les  producteurs  entre  eux  ;  il  est  ensuite 
indispensable,  pour  la  défense  de  notre  commerce 
extérieur,  notamment  à  l'égard  des  Puissances 
qui  ont  adhéré  à  la  Convention  de  Madrid,  ou 
qui  se  sont  engagées  par  d'autres  traités  à  prolé- 
ger les  appellations  d'origine  de  nos  produits,  de 
plact;r  le  sens  de  ces  appellations  au-ilcssus  de 
toute  controverse. 

Les  efforts  de  l'Administration  ont  eu  des  ré- 
sultats dont  il  y  a  lieu  de  se  louer,  au  point  de 
^uc  de  l'application  des  mesures  adoptées  par  le 
législateur  pour  réglementer  la  vente  des  vins  et 
des  eaux -de-vie  :  déclarations  d'appellations  d'ori- 
gine, tenue  du  compte  spécial  d'entrées  et  de  sor- 
ties, etc.  Mais,  en  ce  qui  concerne  les  dispositions 
qui  figurent  dans  les  articles  i  à  7  de  la  loi,  il 
>euible  que  les  intéressés  n'en  aient  pas  apeiçu 
toute  la  portée  pratique.  Il  s'agit  cependant  ici 
de  ce  qui  constitue  la  partie  essentielle  de  la  loi, 
c'est-à-dire  des  mesures  destinées  à  permettre  la 
délimitation  des  régions  productrices. 

La  loi  du  6  mai  1919  a  eu,  en  effet,  pour  but 
principal  de  permettre  aux  producteurs  des  ré- 
gions dont  le  nom,  appliqué  à  certains  produits, 
donne  à  ces  derniers  une  plus-value  incontestable, 
(le  faire  délimiter  ces  régions. 

Les  délimitations  par  voie  de  décrets  n'ayant 
()as  pu  être  poursuivies  pour  des  raisons  diver- 
ses, le  Parlement  a  décidé  d'en  revenir  au  système 
des  délimitations  judiciaires,  en  établissant  des  rè- 
gles de  nature  à  les  faciliter. 

Si  l'Administration  n'a  pas  à  intervenir  dans 
l'reuvre  de  délimitation  clle-nirme,  elle  a  le  de- 
voir de  faire  connaître  aux  producteurs  l<'s  dis- 
positions nouvelles  et  le  parti  qu'ils  peuvent  eji 
tirer. 

Eu  dehors  des  cas  visés  dans  les  circulaires  an- 
térieures (Circulaire  du  G  juin  1919,  Recueil  des 
textes  et  documents  relatifs  à  la  protection  des 
appellations  d'origine,  fascicule  i,  page  29  ;  Cir- 
culaire du  i/i  novembn;  1919,  loc.  cit.,  p.  61) 
où  le  droit  à  l'appellation  d'origine  ne  peut  être 
<  ontcsté  à  celui  qui  en  fait  usage,  les  déclara- 
tions exigées  par  l'article  11  de  la  loi  du  fi  mai 
1919  donnent   lieu  aux  formalités  suivantes   : 

L'appellation  déclarée  à   la   mairie,  au  moment 


de  la  déclaration  de  récolte,  doit  être  enregis- 
trée au  ministère  de  l'Agriculture  par'  le  Service 
chargé  de  la  protection  .des  appellations  d'origine 
cl  publiée  par  ses  soins  dans  un  recueil  ofliciel 
(^actuellement  dans  le  Journal  officiel). 

Cet  enregistrement  et  cette  publication  donnent 
lieu  à  la  peiception  d'une  taxe,  établie  par  décret 
du  24  juin  1920,  qui  est  de  o  fr.  5o  par  hecto- 
litre ;  cette  taxe  sera  perçue  jusqu'au  jour  où 
une  décision  de  justice  devenue  définitive  aura 
rx'connu  le  droit,  pour  l'intéressé,  de  se  servir  de 
la  dénomination  employée. 

Les  producteurs  qui  entendent  vendre  leurs  vins 
sous  une  appellation  d'origine  ont  donc  intérêt 
à  sortir  de  l'imprécision  le  plus  tôt  possible  et, 
en  faisant  délimiter  judiciairement  la  région  dont 
ils  veulent  utiliser  le  nom,  à  se  libérer  ainsi  de 
la  taxe. 

Pour  obtenir  ce  résultat,  quelle  procédure  pcu- 
veiit-ils  employer  ? 

Aux  termes  de  l'article  1*''  de  la  loi,  quiconque 
prétend  qu'une  appellation  d'origine  est  appli- 
quée à  son  préjudice  et  contre  son  droit  à  un 
produit  naturel  ou  fabriqué  possède  une  action 
en  justice  pour  faire  interdire  l'usage  de  cette 
appellation. 

La  même  action  appartient  aux  syndicats  et 
aux   associations  régulièrement  conslitués. 

Grâce  à  cette  disposition  fondamentale,  les 
producteurs  intéressés  pourront,  quand  ils  le  vou- 
dront, faire  fixer  leurs  droits  sur  telle  ou  telle 
appellation   d'origine. 

Supposons,  par  exemple,  que  les  habitants  d'une 
commune  aient  la  volonté  de  se  faire  reconnaître 
par  les  tribunaux  le  droit  de  vendre  leur  vin 
sous  une  appellation  légionale  autre  que  celle  de 
cette  commune,  afin  de  ne  plus  être  astreints  aux 
formalités  ci-dessus  rappelées  et,  par  suite,  au 
paiement  de  la  taxe,  il  suffira  qu'un  récoltant  ou 
\in  Syndicat  régulièrement  constitué  conteste, 
dans  les  formes  prévues  par  la  loi,  le  droit  à 
l'appellation  en  cause.  Il  s'agit  d'une  contesta- 
lion  purement  civile,  qui  n'est  susceptible  d'en- 
traîner aucune  condamnation  pénale  contre  le 
perdant.  Les  intéressés  se  seront,  d'ailleurs,  dans 
la  plupart  des  cas,  entendus  au  préalable  sur  les 
communes  ou  parties  de  communes  auxquelles 
doit  être  appliquée  l'appellation  régionale  en 
cause. 

Le  Tribunal  pourra  ainsi  se  trouver  en  présence 
d'un  accord  des  parties.  Tous  les  récoltants  de  la 
région  dont  l'appellation  est  revendiquée  ayant 
le  droit  d'intervenir  dans  l'instance  cl  ayant  tous 
été  mis  au  courant  par  la  publicité  de  l'article 
3,  il  en  résulte  que,  si  aucun  des  intéressés  n'in- 
tervient, c'est  que  tous  reconnaissent  le  bien- 
fondé  de  cet  accord.  Le  tribunal  ne  fera  vraisem- 
blablement aucune  difficulté  pour  le  consacrer, 
car,  au  point  de  vue  national  et  dans  un  but  de 


138 


HE  VUE  DE  L'ÉTRANGER 


paix  sociale,  il  y  a  le  plus  grand  intirè-t  à  ce 
<iue  les  délirnilatioiis  judiciaires  s'opèrent  ainsi 
par  un  consentement  unanime. 

Etant  donni-e  l'importance  des  intérêts  en  cau- 
*e,  particulièrement  au  point  de  vue  d»;  l'expan- 
sion tkonomique  de  co  pays,  l'Administration  ne 
j)eut  qu'attirer  l'attention  sur  la  procédure  sus- 
indi((u«'o  et  conseiller  aux  groupements  profes- 
-irtnnel^  d'utiliser  les  moyens  d'action  que  leur 
■^ffre  la  loi  du  6  mai  1919. 

En  présence  de  l'incertitude  que  manifestent 
.  iicorf.   dans    beaucoup    de   cas,    les    producteurs, 


(levant  l'œuvre  de  délimitation  à  accomplir  (qui 
les  dispenserait  par  la  suite  du  paiement  de  la 
taxe  prévue  par  l'article  11  de  la  loi),  j'estime 
qu'il  y  aura  lieu  de  porter  à  leur  connaissance  les 
(  onsidérations  qui  précèdent  et  d'en  saisir  no- 
tamment les  municipalités,  les  groupements  pro- 
fessionnels viticoles,  ainsi  que  les  chambres  de 
commerce  et  tous  autres  organismes  ayant  pour 
but  la  défense  des  intérêts  généraux  de  l'Agri- 
iiillure  nu  du  Commerce. 

Henry  Chéron. 

Ministre  île  rAgriciillure. 


REVUE  DE  L'ÉTRAJNGER 


L.N  .noum;!-  exemple  de  féco.ndité  d'une 
MULE  (Tripolilainc).  —  Le  D'  G.  Leone,  di- 
recteur des  Services  agricoles  de  Tripolitaine, 
-ignale  le  cas  de  fécondité  remarquable 
vl'une  mule  appartenant  à  la  Section  de 
ZDoti^rlinie  de  l'Institut  expérimental  agrai- 
re de  Tripoli. 

Les  deux  premiers  produits  de  cette  mule, 
un  mule  et  une  femelle,  avaient  tous  les  ca- 
ractères du  mulet.  Le  troisième  produit,  né 
le  o  mai  de  cette  année,  est  plus  intéressant 
t{ue  les  deux  autres,  car  c'est  un  poulain.  Il 
-I  -l'ulemcnt  la  croupe  et  I  arrière-train  res- 
serré du  mulet  ;  pour  tout  le  reste,  il  res- 
semble à  son  père,  qui  est  l'étalon  oriental 
Altino,  de  la  Station  de  monte  de  l'Institut. 

Ce  poulain  est  bien  développé,  poitrine 
1res  ample,  robe  du  père,  U  m.  05  au  garrot 
le  jour  de  sa  naissance.  La  mule  Rara,  le 
premier  produit,  a  été  couverte  plusieurs  fois 
par  un  cheval  sans  résultats,  en  ce  moment, 
«tu  v'ssaye  de  la  marier  à  un  âne. 

Des  expériences  variées  ont  été  entreprises 
depuis  deux  ans  et  demie  avec  le  mulet,  le 
srr( nid  produit.  Les  résultats  seront  donnés 
nlléiieurement. 

Semis  a  c.rwds  écautkmknts  (Italie).  — 
Le  ((  Frutlelo  Con^orziale  »,  «le  Pistoia,  cul- 
tive le  blé  à  grand  écarlement.  Labour  pro- 
fond, fumure  au  superphosphate  et  à  la  cia- 
iianiide,  semis  en  lignes  distantes  de  3G  een- 
liîvièlres.  Celte  riilfure  est  de  plus  interca- 
laire, car  elle  est  constituée  par  bandes  de 
Irois  inèUes,  de  façon  à  laisser  une  banilc 
de  deux  mètres  011  est  établie  une  ligne  d'ar- 
bres |laiil''-  à  ciiKi  niè!re<  eu  lous  sens 
pêchers). 

I.a  siiifiic,.  scniée  ne(  iipail  8  /|S.ô  mètres  carrés. 

I.a   f|iiaiitité  semée  fut  de  f)^  kilogrammes. 

I.ii    récolte  obtenue    : 

<  ir.iin*  triés qlx.  3a,r»5 

l'ilil    LTiliu    jur.]  I 


33.-..') 


ou  39  quintaux  17  par  hectare,  soit  une 
production  de  39  pour  1,  tout  à  fait  inusitée 
en  Toscane.  La  variété  de  blé  cultivée  était 
le  <(   Gentil  bianco   ». 

Cette  méthode  de  culture  sarclée,  interca- 
laire, du  blé  excite  le  plus  vif  intérêt  en 
Italie, 

Camp  expérime.ntal  de  San  Jusro  (Argen- 
tine). —  Ce  camp  a  été  édifié  par  la  Société 
Uurale  Argentine  pour  l'étude  et  la  prépara- 
lion  des  sérums  contre  les  épizoolies  et  des 
expériences  d'alimentation. 

Les  porcheries  pour  la  préparation  du 
sérum  contre  le  choléra  des  porcs  ont  été 
augmentées  et  pei^vent  recevoir  450  ani- 
maux. 

On  y  peut  faire  divers  sérums  :  antichar- 
bonneux, anticoliparalvphique,  anti-aphteux 
(de  Loefler).  contre  le  choléra  des  poules, 
le  typhus  aviaire,  antistreptoccocique,  contre 
la  peste  porcine,  etc. 

Ce  camp-laboratoire  est'  magiiifi«picmerit 
installé  et  desservi  par  deux  techniciens,  un 
chef  et  son  adjoint,  un  scribe,  un  stérilisa- 
teur, quatre  extracteurs  de  sérum  de  porc, 
cinq  soigneurs  de  porcs  à  sérum,  un  soi- 
gneur de  truies  mères,  quatre  soigneurs  sup- 
plémentaires, un  distributeur  de  nourriture, 
un  commissionnaire,  un  porleiu",  un  menui- 
sier, un  gamin,  deux  veilleurs  de  nuit.  Ce 
jiersonne!  montre  l'imiiorlance  de  l'établis- 
sement. 

LTLlevage  de  cnÈVHEs  EX  CoLoMun:  Hni- 
TWMQUE.  —  Cet  élevage  suit  une  jjrogres- 
sion  constante  principalement  pour  la  pro- 
(liK-tion  du  lait.  C-e  qui  était  considéré  com- 
me un  emballement  facli(;e  est  aujourd'hui 
regardé  comme  une  branche  très  jirofitalile 
(le  la  spéculation  animale.  Le  lait  de  chèvre 
est  surtout  demandé  dans  les  grandes  villes 
où  il  est  considéré  comme  la  meilleure  ali- 
mentation pour  les  invalides  et  les  enfanl>:. 
Il   se   venil   un    prix   donjilc   du  lail   <!<•   vacln-. 


REVUE  DE  L'ÉTRANGER 


139 


On  transforme  aussi  le  lait  de  chèvre  en 
fromage  et  en  beurre  et  la  viande  de  chèvre 
est   également   utilisée. 

Il  est  aujourd'hui  reconnu  que  le  lait  de 
chèvre  employé  pendant  des  siècles  comme 
une  nourriture  idéale  pour  les  enfants,  le 
fut  à  cause  de  sa  facile  digestibilité.  Beau- 
coup de  sanatoria  et  d'hôpitaux  entretien- 
nent aujourd'hui,  en  Amérique,  des  trou- 
peaux de  chèvres  pour  leurs  hospitalisés. 
Quoique  très  riche  en  matière  grasse,  géné- 
ralement 5  0/0,  le  lait  ne  forme  pas  de  lourds 
caillots  dans  l'estomac,  le  caillot  de  lait  de 
chèvre  est  léger  et  floconneux,  i!  est  digéré 
en  un  tiers  du  temps  nécessaire  à  la  digesti- 
bilité du  lait  de  vache. 

Valeur  alimentaire  des  produits  réfri- 
gérés (Etats-Unis).  —  Le  ministère  de 
lAgricuIture  des  Etats-Lnis,  après  de  lon- 
gues recherches  sur  l'intégrité  et  la  digesti- 
bilité des  produits  emmagasinés  dans  les 
chambres  froides  pendant  des  temps  divers, 
expose  que  a  la  volaille,  les  viandes,  le  pois- 
son, le  beurre,  les  œufs  et  quelques  autres 
produits,  s'ils  sont  en  bonne  condition  au 
moment  du  magasinage  et  convenablement 
réfrigérés,  peuvent  être  gardés  de  neuf  à 
douze  mois  sans  perte  de  saveur  et  pendant 
plus  longtemps  sans  perdre  leur  valeur  nu- 
tritive, ou  leur  composition  normale.   » 

En  ce  qui  concerne  les  œufs,  il  se  conser- 
vent mieux  et  plus  longtemps  s  ils  ont  été 
recueillis  en  temps  froid. 

Le  ministère  de  l'Agriculture  estime  que 
1rs  magasins  de  réfrigération  ont  un  avenir 
immense  par  suite  de  la  coiiccnlration  de  la 
population. 

En  1887,  à  Chicago,  on  comptait  à  peine 
?>  millions  de  pieds  cubiques  de  magasins  à 
réfrigération,  aujourd'hui,  l'espace  occupé 
dépasse  GO  millions  de  pieds  et  toutes  les 
villes  des  Etats-Unis  ont  suivi  la  même  pro- 
gression. 

U.\     TRAITEMENT     DE     LA    DIPHTÉRIE     AVIAIRE 

r\ngleterre).  —  Les  éleveurs  anglais  recher- 
chent naturellement  avec  beaucoup  de  soin 
tout  ce  qui  peut  combat  Ire  la  diphtérie 
avjaire.  A  la  suite  du  «  Midland  Laying 
Test  »  rConcours  de  })onte),  M.  Albert  II. 
Hains  signalait  un  antiseptique  nouveau 
plus  efficace  que  l'acide  phénique  et  ne  bles- 
sant pas  les  tissus.  Il  s'agls.sait  d'un  composé 
chloré,  baplisé  dichloramine-T  qui,  dans  ce 
concours  de  ponte,  avait  donné  les  meilleurs 
ré-iultals. 

V   la    suite    de    cette    eommunicalion .    une 
polémique    s'engagea,     à    l'instigation    d'un 


chimiste  vendeur  d'un  produit  très  connu 
étiqueté  D.  I.,  qui  protestciit  contre  l'emploi 
du  nom  dichloramine. 

Cette  polémique  eut  ce  résultat  qu'un  éle- 
veur, M.  C.  S.  Roscoë,  mit  en  valeur  l'ac- 
tion thérapeutique  de  certains  agents  chi- 
miques du  groupe  des  hypochlorites. 

A  la  suite  d'une  attaque  de  diphtérie, 
tous  les  remèdes  appliqués  étaient  demeu- 
rés vains,  quand  un  des  amis  de  M.  Roscoë, 
grand  médecin  d  un  hôpital  de  Londres,  lui 
demanda  s'il  avait  essayé  un  des  hy})ochlo- 
rites. 

l\  lui  remit  une  bouteille  de  la  solution  de 
Dakii;,  qui  fut  très  utilisée  pour  les  opéra- 
tions chirurgicales  dans  la  dernière  partie 
de  la  guerre.  Elle  est  obtenue  en  faisant  pas- 
ser du  chlore  gazeux  sur  une  solution  de  lar- 
ijonate   de  soude. 

L'effet  fut  très  rapide.  M.  Roscoë  utilisait 
la  solution  au  10°  en  pulvérisations  sur  les 
m'uqueuses  de  la  bouche  :  le  bec,  les  na- 
rines, étaient  lavées  avec  une  solution  pure, 
l'eau  de  boisson  était  traitée  avec  une  solu- 
tion au  500®. 

De  très  bons  résultats  furent  obtenus  :  ce 
mierobicide  est  sans  danger  et  très  puissant. 
Le  seul  inconvénient  observé,  c'est  la  courte 
durée  de  sa  stabilité  chimique. 

La  c:iièvre  en  Hollande.  —  Durant  ces 
dernières  la  chèvre  a  pris  un  remarquable 
développement  en  Hollande.  En  1900,  on 
comptait  dans  ce  petit  pays  —  où  les  vaches 
abondent  —  22i  231  chèvres,  ce  qui  est  si- 
gnificatif. La  Hollande  possède  peut-être  la 
seule  Station  expérimentale  du  monde  consa- 
crée à  l'étude  de  la  chèviC. 

Cette  Station  est  due  à  l'initiative  et  à  la 
générosité  privée,  mais  les  Unions  provin- 
ciales contribuent  à  son  entretien  par  des 
subventions  des  autorités  locales  et  du  gou- 
vernement. 

La  destruction  des  insectes  des  vergers 
l'AR  LA  voLMLLE  (Angleterre).  —  L'arbori- 
(  ulture  fruitière  associée  à  l'élevage  de  la 
volaille  pour  des  causes  diverses,  donne  les 
meilleurs  résultats. 

Mais,  M.  Théobald.  entomologiste  jjour 
l'agrienllure,  a  jirouvé  que  les  volailles  dé- 
truisaient une  foule  d'insectes  nuisibles  aux 
arbres    fruitiers. 

Dans  le  jabot  et  le  gésier  d'un  poulet  Le- 
ghorn  blanc  de  cinq  semaines,  M.  Théobald 
a  trouvé  l'.)0  larves  de  Contarinia  pyrivora, 
127  \phidiens,  12  fourmis  rouges,  2  larves 
de  lorlrieides,  1  coléoptère,  l 'j  tipulides,  lO 
nUonlins    febrilis,    2    vei«    fils  de   fer,    'i    lai- 


141» 


LII3L10GRAPHIE 


Vf»  d'Agiolis,  5  coltoplèrcs,  50  fourmis,  7 
cloportes  des  murs,  1  limaçon,  1  miilepieds, 
50    larves    de  cheimalobia  brumata. 

Les  races  U'gères  comme  la  Legliorn  sont 
des  chasseresses  plus  actives  que  les  races 
lourdes,  ce  sont  donc  celles  qui  conviennent 
le  mieux  aux  vergers. 

Co^COUKS  DE  PROFITS  POUR  JK l  NES  CULTn.V- 

TErns,  Ontario  (Canada).  —  Ces  concours, 
destinés  aux  jeunes  agriculteurs,  ont  l'in- 
lluenee  la  plus  heureuse  pour  démontrer 
que  les  profits  varient  beaucoup  suivant  les 
cultures.  284  jeunes  gens  ont  pris  part  au 
derniers  concours.  Les  prix  étaient  les  frais 
(U-  (It'placemenl,  la  pension  et  le  logement 
gratuits  pour  assister  à  un  cours  abrégé 
d'agricultine.  o7  concurrents  ont  été  primés. 

Voici   la  liste  des  concours   : 

Concours  de  profits  par  acre  sur  l'avoine, 
les  pommes  de  terre,  le  maïs,  les  navets  ; 
concours  en  industrie  laitière  concours 
d'engraissement  de  jeune  bœuf  ;  concours 
d'engraissement  de  porc. 

Chaque  concurrent   était   muni   de  feuilles 


où  des  notes  détaillées  devaient  être  inscri- 
tes :  main-d'œuvre,  coût  de  la  semence,  des- 
engrais chimiques  et  de  tous  les  autres  frai» 
de  culture. 

Pour  l'orge  et  l'avoine,  chaque  culture 
devait  comporter  une  surface  de  5  acres  : 
[MDur  toutes  les  autres  cultures,  l'étendue  était 
d'un    acre. 

En  1921,  sur  7  concurrents  i.-our  l'avoine. 
6  furent  en  perte.  Les  plus  gros  profits  fu- 
rent obtenus  par  la  culture  de  la  pomme  de 
terre  ;  536  dollars  80  furent  atteints  comme 
bénéfices  par  le  n°  1.  Le  maïs  donna  seule- 
ment 4  dollars  34  de  profits.  Les  navets 
74   dollars  32. 

Pour  le  concours  d'alimenlalion  des  porcs 
(4  porcs  par  concurrent)  le  plus  haut  profit 
net  moyen,  par  100  «livres  d'augmentation 
fut  de  7  dollars,  le  moins  élevé  2  dollars  46. 

Ces  concours,  on  le  comprendra,  ont  la 
plus  haute  valeur  comme  enseignement 
agricole  par  l'émulation  et  les  recherches 
(pi'ils  suscitent. 

.\n.-.T.  CiiARON. 


L'AGE  DES  PONDEUSES 


Dans  les  concours  do  ponte,  en  Angleterre, 
les  i>oules  de  deuxième  année  de  ponte  ne 
produisirent  qu'environ  60  0/0  d'œufs,  rela- 
tivement à  celles  de  la  première  année.  En 
Australie,  où  la  comparaison  a  été  poussée 
jusqu'à  la  troisième  année,  la  race  White 
Legliorn  donnait  200  œufs  la  première  an- 
née ;  149  la  deuxième  et  la  troisième  année, 
123  ;  la  race  Orpington  noir,  respectivement 
202,  156  et  118. 

D'après  ces  résultats,  il  semblerait  que  les 
lR>ules  ne  doivent  pas  être  gardées  au-delà  de 
la  deuxième  année  de  ponte.  L'époque  la  plus 
propice,    pour   cette   élimination,    semblerait 


être  l'été  ;  et  la  moins  favorable,  le  commen- 
cement du  printemps. 

Pour  constater,  si  les  œufs  jxvndus  couvrent 
le  prix  des  aliments  consommés  par  les  pou- 
les, on  divise  le  prix  des  100  livres  d'aliment? 
par  le  prix  d'une  douzaine  d'œufs  et  l'on  mul- 
tiplie le  quotient  par  3  :  le  résultat  donne  le 
nombre  d'œufs  que  devraient  pondre  chaque 
jour  100  poules  pour  rembourser  les  frai» 
d'aliments.  Cette  formule  est  basée  sur  liiy- 
polhèse  que  chaque  poule  consomme  par  jour 
113  grammes  d'aliments  achetés. 

Baron  Henry  d'A.nchald. 


BTRUOGRAPllIE 


Les  landschaften  et  leurs  opérations  de 
crédit  hypothécaires  en  AUe-uagne,  par 
M.  TcriEHKiNSKY,  ingt'micu r-agroiionj j  à  l'Insti- 
liil  inlcrnational  d'Asrriculture.  —  Une  bro- 
chure 2'»  •  i5  (le  9/1  pages.  —  Institut  Interna- 
tional d'Agriculture,  Borne. 

Le  monde  c?l  petit.  Les  moyens- do  communi- 
cation rapides,  après  l'imprimerie,  l'ont  rendu 
plus  petit  que  jamais.  Il  est  donc  Lien  difficile 
à  une  nation  d'ignorer  I^s  iniiialive*  politiques, 
éeonomiques,  sociales  ou  scientifiques  prises 
dans  la  nation  voi-inp.  A  ce  point  de  vue, 
l'organisation  méthodique  du  Crédit  hypothé- 
caire,  en   Prusse,   dont   les  <lébut  remontent  à   la 


lin  de  la  guerre  de  Sept  ans,  méiilail  l'élude  que 
M  .Tcherkinsky  lui  consacre  et  que  reçoivent  If* 
abonnés  du  liulledn  des  Eludes  Ecoiwiniques  ft 
Sociales. 

Sommaireniiiil,  voici  le  résumé  des  principaux 
chapitres  :  l'Origine  des  Landschaften,  les  Lands- 
chaften pour  la  noblesse,  le  Crédit  aux  paysan», 
l'organisation  centrale  pour  les  Etat.  Organisa- 
lion  générale,  fonctionnement,  mouvement  âe*- 
titres  fonciers.  Propriétés  hypothéquées  en  faveur 
des  Landschaften.  Problème  du  dégrèvement  hy- 
pothécaire. Situation  des  Landschaften  dans  l'ea- 
semhle  de  l'organisation  du  Crédit  foncier. 


CORRESPONDANCE  —  CONSEILS  PRATIOUES 


141 


Compte-rendu  du  congrès  des  Associations 
agricoles    de    régions    dévastées    —    Une 

brochure    16x24   de     i5o     paj^es   au   Siège    de 
la  G.  A.   R.  D.,  8,  rue  d'Atiièncs,  Paris. 

Nous  avons  donné  déjà  le  compte  rendu  du 
brillant  Congrès  qui  u  ou  lieu,  les  3  et  4  mars 
dernier,  pour  établir  les  desiderata  des  agricul- 
teurs sinistrés  des  régions  dévastées.  En  parcou- 
rant la  brochure  que  nous  lui  signalons,  le  grand 
public  intéressé  à  ces  questions  aura  l'occasion 
de  suivre  les  discussions  qui  se  sont  établies  et 
de  voir  avec  quel  dévouement  les  organisateurs 
de  ce  Congrès  ont  fait  aboutir  les  vœux  qu'ils  pré- 
sentaient à  l'assemblée. 

Cette  œuvre  constitue  la  charte  des  revendica- 
tions de  ces  malheureuses  régions  et  servira,  nous 
en  sommes  persuadés,  au  Parlement  et  aux  admi- 
nistrations publiques  pour  donner  satisfaction, 
dans  la  plus  large  mesure  possible,  aux  sinistrés. 

Une  mission  d'études  des  éleveurs  d'oies 
du  Sud-Ouest  en  Alsace,  par  II.  Verdier, 
Ingénieur  Agronome,  Directeur  des  Services 
Agricoles  du  Gers.  —  Une  brochure  16x24  de 
5o  pages  avec  Qgures.  —  S'adresser  à  l'Ingé- 
nieur des  Services  Commerciaux  de  la  Compa- 
gnie d'Orléans,  i.  Place  Walhubcrt,  Paris. 

La  Compagnie  des  Chemine  de  fer  d'Orléans  or- 
ganise très  activement  des  voyages  d'études  :  elle 
a  justement  pensé  qu'il  y  avait  une  reconnais- 
s;mce  intéressante  à  faire  en  Alsace  où  l'on  élève 
et  engraisse  les  oies  avec  beaucoup  d'habileté. 
Cette  mission  d'agriculteurs  de  la  région  du  Sud- 
Ouest  a  donc  parcouru  les  différents  centres  d'éle- 
vage eu  Alsace  et  a  confronté  les  méthodes  em- 
ployées dans  le  Sud-Ouest  et  celles  qui  sont  tradi- 
tionnelles dans  les  pays   reconquis. 

C'est  ce  voyage  d'études  que  décrit  M.  Verdie, 
en  indiquant  les  améiiornlions  apportées  dans 
l'élevage,  principalement  en  ce  qui  concerne  les 
gaveuses  mécaniques. 

L'Œuf  de  Poule,   par  C.    Maréchal,    Ingénieur. 
Agricole.   —    Une    brochure  11X17,  48    pages, 


2  francs,    chez    l'auteur  rue  d'Aerschot.    240, 
Bruxelles. 

Cette  petite  brochure  fait  connaître  la  compo- 
sition des  œufs  de  poule,  le  prix  de  revient  de 
ces  œufs.  Le  commerce  des  œufs  est  également 
étudié.  Elle  examine  aussi  l'emploi  des  œufs,  les 
qualités  que  doit  avoir  l'œuf  de  poule,  les  pro- 
cédés divers  de   conservation. 

La  goutte  d'eau.  —  Culture  intensive  de  la  vigne. 
par  E.  Maroger,  président  de  l'Office  Agricole 
Départemental  du  Gard.  —  Un  volume  i^XiQ, 
290  pages  avec  planches  hors  texte,  chez  l'au- 
teur, 6,  place  d'Assas  à  Nîmes. 

M.  Maroger  est  un  praticien  et,  par  une  métho- 
de de  culture  particulière,  il  a  obtenu,  dans  ses 
vignes,  des  rendements  considérables  à  l'hectare. 
C'est  cette  méthode  de  culture  qu'il  fait  con- 
naître dans  son  ouvrage.  La  substance  de  son 
livre  peut  se  résumer  ainsi  :  dans  les  climats  mé- 
ridionaux, c'est  l'eau  qui  permet  à  la  végétation 
de  se  développer.  Pour  maintenir  cette  eau  dans 
le  sol,  il  est  nécessaire  de  donner  aux  vignes  des 
façons  continues  ;  ceci  fait,  le  sol  offrira  toujours 
à  la  plante  une  réserve  d'eau  suffisante  pour  lui 
permettre  de  se  développer,  même  si  on  la  soumet 
à  une  taille  longue,  contraire  à  l'usage  du  pays. 
Des  tableaux  comparatifs  établis,  il  résulte  que  la 
(aille  courte  dans  cette  région  a  donné,  de  1906 
à  1910,  des  rendements  de  17  à  70  hectolitres  à 
l'hectare.  De  1916  à  1920,  avec  la  taille  longue, 
on  a  obtenu  une  moyenne  de  i35  hectolitres  à 
l'hectare  avec  les  mêmes  cépages. 

L'exposé  de  M.  Maroger  est  donc  particulière- 
ment intéressant,  d'autant  plus  qu'à  son  avis,  <t 
d'après  son  expérience,  les  grosses  vendanges 
n'exigent  pas  de  grosses  fumures.  Dans  son  vi- 
gnoble, avec  45  kilogr.  d'azote  par  hectare,  il  a 
obtenu  de  magnifiques  récoltes  qu'il  attribue 
simplement  à  la  taille  longue  et  aux  façons  ara- 
toires répétées. 

Les  viticulteurs  auront  donc  profit  à  lire  cet  ou- 
vrage et  à  tenter  la  méthode  décrite. 

Ad.-J.   Cn. 


CORRESPONDANCE  -  CONSEILS  PRATIQUES 


—  N"  7190  (Vaucliise).  —  L'un  des  meilleurs 
procédés  pour  combattre  la  courtilière  dans  les 
jardins  consiste  à  injecter  du  sulfure  de  carbone 

—  M.  C.  R.  (Paris).  —  Vous  demandez  à  quel 
moment  le  nouveau  preneur  peut  prendre  pos- 
session d'une  pièce  de  terre  dont  la  jouissimce 
est  fixée  par  bail  au  11  novembre  prochain.  Vous 
n'avez  légalement  aucun  'droit  <le  jouir  à  aucun 
point  de  vue  de  la  terre,  avant  la  date  fixée. 
Mais,  par  suite  des  circonstances  que  vouis  nous 
exposez,  nous  pensons  qu'après  entente  écrite 
avec  le  bailleur  et  le  fermier  sortant,  vous  pour- 
rez commencer  à  nettoyer  les  terres,  dès  avant 
cette  date,  au  fur  et  à  mesure  de  l'enlèvement  des 
récoltes.  Aucun  préjudice  ne  sera  causé  au  fermier 
sortant.  —  (M.   D.) 


dans  les  sol  des  planches  infestées.  On  a  pu  at- 
teindre la  dose  de  4o  grammes  par  mètre  carré 
sans  nuire  aux  cultures.  Si  l'on  ne  possède  pas 
de  pal,  on  peut  simplement  verser  le  sulfure  dans 
des  trous  faits  avec  un  i)lantoir  et  qu'on  rebou- 
che immédiatement  d'un  coup  de  talon.  Ne  pas 
fumer,  ni  approcher  avec  un  corps  en  ignition 
pendant  la  manipulation  du  sulfure.  —  (P.  L.) 

N°  6271  (Ain).  —  Les  intéressés  doivent  se 
soumettre,  en  ce  qui  concerne  les  prestations, 
strictement  aux  indic^itions  qui  leur  sont  donnée^. 
Néanmoins,  comme  les  prestation?  présentent 
le  caractère  d'imposition  locale  communale,  vous 
pouvez  demander  amiablement  au  maire,  s'il 
vous  serait  possible  de  vous  en  acquitter  au  pro- 
fit des  chemins  que  vous  utilisez.  Dans  le  cas  de 


14i 


LA  SEMAINE  MÉTÉOROLOGIQUE 


ufus  de  sa  pari,  cl  si  k-s  chemins  ruraux  qui 
\om  sonl  ulilcs  sont  en  mauvais  élut  d'cnlrolieii, 
\ous  pourrez,  après  a\oir  rempli  vos  obligalions 
pour  les  proslalions,  meltre  le  maire  en  demeure 
do  vous  donner  satisfaction,  en  faisant  réfcclion- 
ncr  les  chemins  les  plus  proches.  En  cas  de  con- 
Icslalion,  réclamez  à  la  préfecture  de  voire  dépar- 
Icment.  —  (M.  D.) 

—  N°  6797  (Lot-el-Gcronne).  —  Les  résultais 
tiiltiinuix  constatés  avec  IVniploi  dos  appareils 
de  culture  mécanique,  comparativement  avec 
des  charrues  tirées  par  des  attelages  sont  délail- 
lôs  dans  le  tome  IV  de  la  Culture  mécanique,  qui 
a  été  publié  par  la  Librairie  agricole  de  la  Maison 
rutique  ;  ce  volume  est  épuisé  et  vous  ne  pour- 
riez vous  le  procurer  que  d'occasion,  ou  le  consul- 
ter dans  une  bibliothèque.  Avec  les  machines 
dont  vous  parlez,  on  n'a  pas  constaté  de  diffé- 
reuc(  s  sur  les  rendements  culturaux,  sauf  dans 
le  cas  de  tracteurs  lourds,  dont  les  roues  motrices 
exercent  sur  le  sol  une  pression  voisine  de  60  ki- 
logrammes par  centimètre  de  largeur  de  bandage; 
ajoutons  qu'on  n'emploie  plus  de  semblables  trac- 
teurs lourds.  —  (M.  R.) 

—  'M.  H.  P.  (Indre).  —  Faire  deux  blés  de 
suite  sur  luie  terre,  au  lieu  de  faire  blé  et  orge 
ou  avoine,  peut-il  être  considéré  comme  ne  pas 
cultiver  en  boa  père  de  famille?  Nous  ne  le 
croyons  pas. 

C'est  une  pratique  courante  dans  nombre  de 
fermes  des  mieux  cultivées  de  la  région  de  Paris, 
par  exemple,  de  faire  deux  blés  de  suite  pour 
donner  à  la  sole  de  blé  l'importance  qu'on  lui 
réserve,   et   si   on  apporte   à   la   terre  tous  les   en- 


grais voulus,  on  en  obtient  de  belles  récolles  qui 
n'épuisent  cependant  pas  plus  la  terre  que  des 
récoltes  d'orge  ou  d'avoine.  Le  principal  incon- 
vénient de  celle  pratique  de  deux  blés  de  suite 
sur  la  même  terre,  est  que.  souvent.  le  second  blé 
est  atteint  de  piétin,  ce  qui  occasionne  des  rende- 
ment moindres  et  porte,  par  conséquent,  préju- 
dice à  l'exploitant.  —  (H.  H.) 

—  \°  (uo3  (Aude).  —  Vous  voulez  créer  une 
prairie  permanente  de  fauche,  dans  un  terrain 
dryilo-siUccUd-  plutôt  frais. 

Vou<  pourriez  employer  le  mélange  suivant  de 
graines  (   par  hectare)  : 

Trèfle  violet  ?.  kilogr.  ;  trèfle  hybride  i  kilogr. 
5oo  ;  trèfle  blanc  i  kilogr.  ;  lotier  corniculé  3 
kilogr.  ;  ray-grass  anglais  /»  kilogr.  ;  ray-grass 
d'Italie  3  kilogr.  ;  fromcntal  /j  kilogr.  ;  dactyle 
5  kilogr.  ;  féluque  des  prés  12  kilogr.  ;  vulpin 
des  prés  5  kilogr.  ;  fléole  3  kilogr.  ;  paturin  des 
prés  3  kilogr.  ;  paturin  commun  'j  kilogr.  — 
(H.  H.) 

—  N°  7207  {Vienne).  —  Les  pulvériseurs  à 
disques,  dont  il  a  été  parlé  à  maintes  reprises 
(lan<  le  Journal  d'Agriculture  pratique,  ne  doivent 
travailler  que  sur  un  labour  récent  cl  ne  peuvent 
servir  pour  briser  les  grosses  mottes  de  terre  dur- 
cies par  le  soleil  d'été  ;  dans  ce  dernier  cas,  sur- 
tout en  terre  argilo-caleaire,  il  n'y  a  que  plusieurs 
passages  de  rouleau  brise-mottes  qui  peuvent 
effectuer  le  travail,  lequel  sera  d'ailleurs  très  pé- 
nible ;  mais  si  l'on  avait  passé,  de  suite  après  le 
labour,  le  pulvcriseur  à  disques,  la  terre  ne  se 
serait  pas  prise  en  grosses  mottes  très  dures  dont 
vous  nnu«  parlez.  —  (M.   R.) 


LA  SEMAINE  METEOROLOGIQUE 


Semaine  du  '^ 

OjuiU 

pA  au  5  août  1922 

[OBSERVA  TOI fΠ DU 

PARC  SA/Nr-MAUR) 

•rEMPÉK.\TLRF. 

JOURS 

ET    DATES 

■r.   3 

'c 

2 
a 

Ecart 
sur 
la  nor- 
male 

Vent 

a,    ji 

—      c; 
3    ^ 

HEMARULES  DIVERSES 

niiilim. 

heures 

niillim. 

Dim...     :iOjuillel 

763.8 

ll'-l 

25.1 

20'5 

-+-  201 

SO 

0  0 

» 

Rosée,  temps  couvert. 

Lundi..     31    — 

761  I 

13  2 

20''4 

17.4 

-  1.0 

N 

0  6 

1 .2 

Pluie  jusqu'à  12  h.  45 

Mardi.,     l"  août 

765.7 

10. 1 

22. î 

16.5 

-  1.9 

N 

6.9 

•■ 

Rosée,  brouillard,  nuageux. 

Mercredi    2    — 

766.8 

12.1 

20.7 

16.1 

-  2.2 

varia. 

6  5 

M 

Temps  nuageux. 

Jeudi..      3    — 

766,1 

Il  0 

21.1 

15.0 

-  2.4 

NE 

5.3 

0.1 

Rosée,  couvert  et  pluie  le  soir. 

Vendredi   t    — 

763.1 

12.3 

24.0 

17.8 

-  0.5 

SE 

1.0 

0.6 

Temps  couvert,  pluie  le  soir. 

Samedi.     5    — 

761.0 

13.0 

24.2 

19.0 

-   0.7 

varia. 

6.2 

» 

Uosie,  temps  nuageux. 

Moyennes  el  toUui  . . 

761.4 

12.3 

22.6 

17.6 

.> 

., 

36.. ^> 

•  Il  liniilr 

10t..  1 
liai  thcof 

1.9 

Pluie  depuis  le  1"  janvier: 

Écarts  lur  1»  normale 

+  1.8 

-  0.2 

-  1.6 

-0.7 

> 

» 

•• 

En  1922 414mM 

Normale    ...    312 

REVUE    COMMERCIALE 


113 


REYUE  COMMERCIALE 


Situation  agricole.  —  Quoique  encore  un  peu 
frais  et  parfois  légèrement  pluvieux,  le  temps  s'est 
notablement  amélioré.  Les  journées  saines  ont 
dominé  pendant  la  huitaine,  favorisant  ainsi  les 
travaux  de  la  moisson,  qui  bat  son  plein. 

Dans  l'ensemble,  la  récolte  de  blé,  très  irrégu- 
lière, sera  inférieure  à  celle  de  l'an  dernier.  Les 
seigles  sont,  en  général,  meilleurs  que  les  blés  ; 
les  orges  et  les  avoines  paraissent  appelées  à  don- 
ner un  rendement  moyen. 

Les  cultures  de  plantes  racines  et  de  pommes 
de  terre  ont  une  belle  végétation  et  les  vignoble» 
présentent  une  apparence  satisfaisante. 

Blés.  —  Les  transactions  en  blés  de  l'an  der- 
nier sont  peu  imporluntes  et  les  prix  se  raffer- 
missent ;  on  traite  fréquemment  de  80  à  82  fr.  le 
quintal   départ. 

Sur  les  marchés  des  départements,  on  cote  aux 
100  kilogr.  :  80  fr.  à  Agen,  79  fr.  à  Albi,  79  fr. 
à  Angoulême,  79  à  80  fr.  à  Arras,  82  fr.  à  An- 
gers, 80  à  83  fr.  à  Avignon,  81, 5o  à  82  fr.  à  Bar- 
le-Duc,  80  fr.  à  Beauvais,  81  fr.  à  Bricnon,  79,50 
à  80  fr.  à  Blois,  79  à  82  fr.  à  Chàteauroux,  82  fr. 
à  Chartres,  78  fr.  à  Caen,  81  à  82  fr.  à  Dijon, 
82  fr.  à  Evreux,  80  à  81  fr.  à  Laon,  80  à  81, 5o  à 
Lille,  80  fr.  à  Mâcon,  82  fr  .à  Montpellier,  78  fr. 
au  Puy,  78  fr.  à  Nantes,  80  à  81  fr.  à  Metz,  81 
à  82  fr.  à  Nevers,  78  à  82  fr.  à  Nîmes,  78  à  80 
francs  à  Quimper,  80  à  81  fr.  à  Rennes,  81  à  83 
francs  à  Rouen,  81  fr.  à  Saint-Brieuc,  81  à  82  fr. 
à  Troyes,  78  à  80  fr.  à  Tours. 

Des  affaires  s'engagent,  en  blés  nouveaux,  aux 
prix  suivants  par  quintal  départ  :  78  à  78,60  à 
Chartres,  79  à  80  fr.  à  Dijon,  76  à  77,60  à  La 
Rochelle,  76  à  76,50  à  Albi. 

A  la  Bourse  de  Commerce  de  Paris,  la  cote 
du  blé,  au  marché  réglementé,  a  été  établie  à 
80. 5o  le  quintal,  en  forte  baisse  sur  celle  d'il  y 
a  huit  jours.  Les  affaires  en  blés  vieux  ont  eu 
lieu  à  des  prix  variant  de  79  à  82  fr.  le  quintal 
départ.  Des  transactions  en  blés  nouveaux  à  li- 
vrer ont  été  signalées  ;  les  prix  payés  ont  oscillé, 
suivant  provenance,  de  77  à  78  fr.  le  quintal  dé- 
part. 

Les  blés  étrangers  valent,  rendus  dans  nos  ports, 
droit  de  douane  de  i4  fr.  non  compris,  de  60  à 
64  fr.  les  100  kilogr. 

Farines.  —  Les  prix  restent  soutenus.  On  paie 
de  100  à  io4  fr.  le  quintal  pris  au  moulin.  Pour 
les  livraisons  aux  boulangers  de  Paris,  la  vente  d 
lieu  au  prix  de  106  à  108  fr.  le  quintal  rendu. 

Sons.  —  Les  gros  sons  de  Paris  valent  de  37  à 
38  fr.  ;  ceux  de  l'Est  de  38  à  4o  fr.  ;  les  recoupet- 
fcs  38  à  4o  fr.,  le  tout  aux  100  kilogr.  départ  du 
moulin. 

Seigles.  —  Il  n'y  a  plus  d'affaires  en  seigles 
vieux  ;  toutes  les  transactions  portent  sur  le 
;Çrain  de  la  nouvelle  récolte,  qui  s'enlève  à  des 
prix  variant  entre  49  et  5o  fr.  le  quintal  départ. 

Avoines.  —  L'attention  se  porte  sur  les  avoines 
nouvelles.  Quelques  petits  lofs  d'avoines  vieilles 
ont  été  payés  de  64  à  65  fr.  le  quintal  «léparf. 
En  avoines  de  1922,  on  paie  :  grises  de  Bric  et 
de  Beauce  56  à  o-  fr.  Dans  les  départements,  on 
rote  les  avoines  nouvelles  :  6  i  à  65  fr.  à  La  Ro- 
chelle, 60  à  62  fr.  à  Nîmes. 


Les  avoines  d'Amérique  sont  cotées  de  48  à  49 
francs  le  quintal,  ports  de  France  ou  55  à  56  i'r. 
gares  de  Paris  et  celles  de  Suède  73  à  77  fr.  Paris. 

Orgej.  —  Affaires  calmes  à  des  prix  faiblement 
tenus.  Aux  100  kilogr.  départ,  on  cote  :  orges  de 
brasserie  de  Champagne  tjo  fr.  ;  de  la  Mayenne 
et  de  la  Sarthe  60  à  61  fr.  ;  du  Loiret,  de  l'Eure- 
et-Loir  G2  à  03  fr. 

Les  orges  nouvelles  de  Bric,  de  Beauce  et  du 
Loiret  valent  de  63  à  64  fr.,  les  escourgeons  nou- 
VLiiux  de  54  à  56  fr.  le  quintal  départ. 

Céréales  diverses.  —  11  ne  reste  plus  guère 
de  sarrasins  à  vendre  ;  on  les  paie,  de  76  à  77 
francs  les  100  kilogr.  départ.  Pour  les  sarrasins  de 
la  prochaine  récolte,  livrables  à  partir  d'octobre, 
on  parle  de  69  à  70  fr.  le  quintal  départ. 

Fourrages.  —  Au  marché  de  La  Chapelle,  vente 
facile  et  prix  soutenus.  On  a  payé,  aux  100  bottes 
de  5  kilogr,  rendues  à  Paris,  au  domicile  de 
l'acheteur,  droits  d'entrée  et  frais  de  camionnage 
compris  .foin  210  à  230  fr.  ;  regain  23o  à  260 
francs,  luzerne  23o  â  260  fr. 

Dans  le  Sud-Est,  on  paie,  aux  100.  kilogr.,  sur 
vagon   gare,   le   foin   pressé  de   28   à   32    francs. 

Pailles.  —  On  a  vendu,  au  marché  de  La  Cha- 
pelle, par  100  bottes  de  5  kilogr.,  rendues  domi- 
cile de  l'acheteur  :  paille  de  blé  96  à  ii5  fr.  ; 
paille  de  seigle  ioo  à  i25  fr.  ;  paille  d'avoine 
80  à  100  francs. 

On  cote,  par  quintal,  sur  \agon  gare,  dans  le 
Sud-Est,  le  paille  pressée  de  10  à  11  francs. 

Bétail.  —  Au  marché  de  La  Villette  du  lundi 
7  août,  à  la  faveur  d'arrivages  modérés,  les  cours 
du  gros  bétail  ont  été  soutenus.  On  a  coté  les 
bœufs  de  l'Allier  et  de  la  Nièvre  3, 20  à  3,3o  ;  de 
l'Orne  et  du  Calvados  3,25  à  3,3o  ;  de  la  Haute- 
Vienne  3,1 5  à  3,3o  ;  de  la  Mayenne  et  de  la  Sar- 
the 2,75  à  3,1 5  ;  de  Maine-et-Loire  et  de  la  Loire- 
Inférieure  2,60  à  2,90  ;  de  la  Vendée  2,4o  à  2,60; 
les  génisses  3,25  à  3,3o  ;  les  bons  taureaux  2,35 
à  2,55,  le  tout  au  demi-kilogramme  net. 

En  raison  de  l'abondance  des  arrivages,  les 
cours  des  veaux  ont  fléchi  de  5  à  10  centimes  par 
demi-kilogramme  net.  On  a  vendu  les  veaux 
d'Eure-et-Loir,  Seine-et-Marne,  du  Loiret  et  de 
l'Yonne  3,76  à  4  fr.  ;  de  l'Aube  3,25  à  3,8o  ; 
de  la  Sarthe  3,i5  à  3,55   ;  de  l'Ouest  2,76  à  3  fr. 

Prix  stationnaires  sur  les  moutons  cotés  comme 
suit  an  demi-kilogramme  net  :  agneaux  5,76  à 
5,85  ;  moutons  du  Cher  5  à  5.25  ;  de  l'Allier  et 
de  la  Nièvre  5,5o  à  5,75  ;  du  Tarn  3,25  à  3,5o  ; 
de  l'Aveyron  et  de  la  Haute-Garonne  3,4o  à 
3,65  ;  de  la  Haute-Loire  8,75  à  4,35  ;  brebis  de 
ferme,  4>o5. 

Vente  calme  sur  les  porcs.  On  a  payé  au  demi- 
kilogramme  vif  :  porcs  gras  2,80  à  3  fr.  ;  coches 
2.75  à  2,80. 

Marché  du  jeudi  3  aoiH 
Entrées  direcles 

aux  abattoirs  ({(^serves 

Amenas        l.a  Vill.       Vaiig.        La  Vill.     Vaug. 


Bœufs  — 

989  1 

Vaches  . . 

615  [ 

159 

171 

659 

15S 

Taureaux. 

23(1  ) 

Veaux 

1  813 

861 

171 

281 

190 

Moutons.. 

f)  226 

3  631 

1  149 

2  50(> 

430 

Porcs 

1  77.5 

636 

620 

1.30 

271 

14( 


REVUE  COMMERCIALE 


Prii  niaxima  au  kilogramme 

Au  poids  nel Au  poids  vif 

1"  quai.     2*  quai.     3'  quai.     Prix   extrômes 


Bœufs  — 

....     6.20 

5.30 

4  20 

1  30 

à  3  96 

Vaches  . . . 

....     6    > 

-l  80 

3.70 

1.30 

3.06 

Taureaux  . 

....     4.70 

4.20 

3.70 

1..30 

3.06 

Veaux  .   . . 

....     6.60 

6    " 

5    » 

1  (>0 

4.50 

Iloutuns  . . 

....   10.60 

8.20 

7    .. 

2.10 

5.5S 

Porcs  

....     8.42 

8.28 

8  U 

1.80 

6    .. 

Marché  du  lun 

di  1  aoùl 

Entrées 

direclcs 

aui  abattoirs 

Réserve» 

Ameofs 

UVill. 

Vaug. 

LaVill. 

Vaug 

têtes 

lûtes 

tôles 

tôles 

tôtes 

Bœufs 

3  200  ; 

Vaches. .. 

1  701  [ 

118 

175 

315 

160 

Taureaux. 

125  ) 

Veaux 

3  102       2  014 

570 

720 

213 

Moulons.. 

13  726 

5  272 

2  305 

2  440 

1  000 

Porcs .... 

3  270 

1  321 

1.100 

225 

468 

Prix  maxiroa  du  kiloj£ramroe 
Au  poids  ucl  A»  poids  vif 

1"  quai.      ^"  quai.      36qual.         Prix  exlrôuies 

Bœufs....  6.20        5. .30        4.20  1.25      3.96 

Vaches 6.20        4  80        3.70  1.25      3.96 

Taureaux...      4.70        4.20        3.70  1.25      3.31 

Veaux 6  20        5  40        4.60  1.63      4.20 

Moutons....     10.60        8.20        7     »  2  50      6  3S 

Porcs 8.42        8.25        8  14  4.80      5  98 

Dans  les  départements,  on  cote  : 

Bordeaux,  par  kilograiiinio  poids  vif  :  bœufs, 
2  à  3,6o  ;  veaux  2,60  à  3,90  ;  moutons  2,80  à 
4,o5. 

Churolles,  par  kilogramme  poids  net  :  bœufs  5 
à  6,3o  ;  par  kilogramme  vif  :  veaux  3,5o  à  4,25  ; 
moutons  0  à  4,20  ;  porcs  4,90  à  5  fr. 

Dijon,  par  kilogramme  vif  :  veaux  3,4o  à  4  fr.  ; 
porcs  5,4o  à  5,80  ;  par  kilogr.  net  :  moutons  7 
à   10  francs. 

Lille,  par  kilogramme  poids  net  :  bœufs  4  à 
6,25  ;  taureaux  3,75  à  6,76  ;  veaux  4,5o  à  7,5o  ; 
moutons  5  à  8,5o  ;  agneaux  9  fr.  ;  porcs  5  à  8  fr. 

Lyon-Vaise,  par  kilogramme  poids  vif  :  bœufs 
2,20  à  3,60  ;  veaux  3,5o  à  4 .20  ;  porcs  4, 80  à 
5,4o  ;  par  kilogr.  net  :  moutons  8  à  9  francs. 

Marseille,  par  kilogramme  poids  net  :  bœufs 
4,5o  à  5,80  ;  vaches  3,5o  à  5,25  ;  moutons  6,4o 
à  6,90  ;  par  kilogr.  vif  :  porcs  4,75  à  5  francs. 

Nancy,  par  kilogramme  poids  vif  :  veaux  3  à 
4,20  ;  porcs  3,5o  à  4,4o  ;  porcs  5.8o  à  6,3o  ;  par 
kilogr.  net,  bœufs  5  à  G  fr.  ;  vaches  3,5o  à  5,5o  ; 
moulons  7  à  10  francs. 

Nunles,  par  kilogramme  poids  vif  :  btrufs  et 
Taches  2,4o  à  2,80  ;  veaux  3,4o  à  4  fr.  ;  moutons 
4,25  à  4,75  ;  porcs  4,4o  à  4,8o. 

Fiouen,  par  kilogramme  poids  nel  :  bœufs  4  à 
G  francs  ;  moutons  7,5o    àio  francs. 

Vins.  —  Le  vignoble  continuant  à  avoir  une 
IhIIo  apiwrencc,  les  cours  dos  vin?  sont  en  baisse 
*ur  les  marchés  méridionaux  où  l'on  cote,  à 
l'h<Tlolitrc  nu,  les  vins  rouges,  98  à  ii5  fr.  à 
Montpellier,  io4  à  124  fr.  à  Nîmes,  100  à  118  fr. 
à  Narbonnc,  100  à  116  fr.  à  Carrassonne,  100  à 
ii5  fr.  à  Béziers.  100  à  118  fr.  à  Perpignan,  i45 
à   i5o  francs  à  Nice. 

Dan»  In  Loire-Infériture,  on  paie,  à  la  barrique 
de  225  litres,  prise  à  la  propriété  :  muscadet  i" 
choix  56o  à  Coo  fr.  ;  a»  choix  5oo  à  55o  fr.  ; 
gros  plant  i*""  choix  :'8o  à  Sao  fr.  ;  2»  choix  24o 
à   a5o  fr. 


Dans  la  Loire,  à  Roanne,  les  vins  rouges  de- 
pays  valent  de  i5o  à   i55  fr.   riiectolitrc. 

Cours  sans  changement  en  Algérie. 

Cidres  et  fruits  à  cidre.  —  Prix  soutenus  en. 
Normandie  cl  en  Bretagne.  Dans  le  Calvados,  à 
Lisieux,  les  cidres  valent  de  4o  à  45  fr.  l'hecto- 
litre. 

A  Beauvais,  on  cote  les  pommes  à  cidre,  livra- 
bles en  septembre-octobre,  i5o  fr.  ;  les  poires  i3o 
à  i.'iii  fr. ,  le  tout  aux  mille  kilogr.  .\  Vire  (Cal- 
vados), on  paie  200  fr.  les  mille  kilogr. 

Sucres.  —  A  la  Bourse  de  Commerce  de  Paris, 
le  sucre  blanc  n°  3  est  coté  de  i83,5o  à  i84,5o. 
en  baisse  sérieuse  sur  la  cote  de  la  huitaine  pré- 
cédente. 

Pommes  de  terre  et  fécules.  —  Par  suite  de 
l'augmentation  des  arrivages  à  Paris,  les  cour» 
fléchissent.  On  paie  aux  100  kilogr.  départ  :  pom- 
mes de  terre  de  la  région  parisienne  4o  à  5o  fr.  ; 
Saucisse  rouge  80  à  85  fr.  ;  pommes  de  terre  d« 
Paimpol  cl  de  Sainl-Malo  25  à  32  francs. 

A  Paris  et  à  Epinal,  la  fécule  i""^  disponible  cet 
cot(''r   190  fr.   les  100  kilogr.,  gares  des  féculeric». 

Laines.  —  Cours  soutenus  sur  les  laines  d« 
mérinos,   toujours  très  demandées. 

On  vend  au  kilogr.,  les  laines  en  suint  :  4.5o 
à  4 -Go  à  Chàteauroux.  A  Nancy,  on  cote  :  laine 
en  suint,  4. 10  ;  laine  lavée  à  dos  5  à  7,25. 

Houblons.  —  Les  nouvelles  des  cultures  sont 
satisfaisantes.  A  Dijon,  on  cote  aux  5o  kilopr. 
les  houblons,  de  600  à  65o  francs. 

Peu  de  transactions  à  Lille,  où  l'on  paie  aux 
5o  kilogr.  :  Nord  SaS  à  35o  fr.  ;  Bourgogne  600 
à  700  fr.   ;  Alsace  65o  à  726  fr. 

Huiles.  —  A  Châteaurenard  (Bouches-du-Rhô- 
ni),  l'huile  d'olive  vaut  de  55  à  60  francs  les  1©- 
litres. 

B.    DUR.4,ND. 

Engrais.  —  Les  100  kilogr.  départ,  par  livTai- 
son  de   10.000   kilogrammes. 

Nitrate  île  soude  i5/r6  %  d'azote.  71   5o  à     76     » 

Nitrate  de  potasse    1 14     «  à   i38     x 

Cianamide  S. P. A.   granulée   19/21 

d'azote 82     » 

Cianamide      en       poudre       17/19 

d 'azote  63     « 

Nitrate  de  chaux  i3  0/0  d'azote..  65     » 
Nitrate  d'ammoniaque  33  à  34  0/0 

d'aaote    

Sulfate  d'ammoniaque  87     »  à     94     » 

Superphosphate  i4  0/0  d'ac.  phos- 

phorique 17     »  à     19  5© 

Scories  de  déphosphorafion,   18  "/„  i5  3ib 

Poudre  d'os  dégel.  28  %  ac.  phos.  28     »  à     Sa     » 

Sulfate  de  cuivre   i3o     »  à  iSa    i) 

Sulfate  de  fer  (cristaux) i5     » 

Sulfate   do  for  (poudre)   17     » 

Soufre  trituré    46     »  à     5o     » 

Soufre  sublimé    56     » 

Enjrrais   rn<lioactifs    T35     « 

Sylvinite  riche  20/aa  %  de  potasse 

l'unité   0  5/i 

Chlorure   de   potas.sium .  45     )» 

l'unité    0  Bf ) 

Snlfate    de    potasse    76  .to 

Dolomn^rnôsic    28/32    %    de    ma- 

Jiiiéeio    la     » 

Svlvinito   12  à    16  0/0  de  pota.sse.  o  4â 

Crude  ammoniac,  l'unité  d'azote.  2  i5 


Le  Crant  :  P.  Davv. 


Imp.  A.  DAVY  et  FILS  Aîné.  Sa.  r.  Madame,  Pariji- 


CHROMQUS  AGRICOLE 


U5 


CHRONIQUE  AGRICOLE 


L'hommige  du  pays  natal  et  des  corps   constitués  à   M.  Méline    pendant   les   fêtes   de  Reinirem)at.  

M.  Chéron,  Ministre  de  l'Agriculture,  met  en  lumière  les  services  rendus  à  l'Agriculture  et  à  la 
France  par  M.  xMéline.  —  Il  démontre  que  protéger  l'Agriculture,  c'est  protéger  le  travail  de 
l'ouvrier  des  villes  et  le  commerce  national.  —  Nécessité  absolue  de  l'entente  entre  Français, 
exposée  par  M.  Méline,  pour  la  prospérité  agricole  et  économique  du  pays.  —  Les  raisons  de  la 
création  d'un  diplôme  de  Docteur-Vétérinaire.  —  Pour  la  vieillesse  des  agriculteurs  et  des  ouvriers 
agricoles,  création  d'un  livret  de  prévoyance.  —  Démonstration  des  applications  de  l'électricité 
en  Agriculture  à  Brive.  —  Recensement  du  bétail.  —  On  demantle  l'application  de  droits  de 
douane  plus  élevés  sur  l'importation  des  noix.  —  Statistique  définitive  des  récoltes  en  1921.  — 
Semaine  nationale  du  blé.  —  Concours  d'animiux  à  Evreux.  —  Concours  de  la  race  Jurassique  à 
Lons-le-SauInier.  —  Concours-Foire  de  Bar-le-Duc.  —  Concours  agricole  dans  le  Doubs.  —  Con- 
cours des  races  ovines  du  littoral  de  la  Manche. —  Concours  départemental  d'IUe-et-Vilaine. 


Le  cinquantenaire  politique  de  M.  Méline. 

Le  6  août,  à  Remiremont,  au  milieu  d  une 
foule  immense,  a  été  célébré,  le  cinquante- 
naire de  l'entrée  de  M.  Méline  dans  la  poli- 
tique. 

Ce  journal,  consacré  à  la  défense  des  inté- 
rêts de  l'Agriculture,  est  heureux  de  signaler 
cette  véritable  apothéose  de  l'homme  émi- 
nent  qui  fut  le  ministre  de  TAgriculture 
type.  Averti  des  besoins  agricoles,  les  étu- 
diant avec  l'amour  d'un  terrien,  M.  Méline 
eut,  de  plus,  le  courage  de  braver  des  cou- 
rants hostiles  aux  réformes  qu'il  sentait  né- 
cessaires. Dans  un  pays  qui,  tôt  ou  tard, 
s'incline  devant  les  hommes  de  caractère, 
laborieux  et  droits,  la  figure  de  M.  Méline 
ne  devait  cesser  de  grandir  et  de  s'imposer. 

M.  Chéron,  ministre  de  l'Agriculture,  dont 
l'action  courageuse  continue,  avec  une  inlas-. 
sable  ténacité,  la  politique  agricole  du  véné- 
rable jubilaire,  a  mis  en  pleine  lumière  les 
services  rendus  à  l'Agriculture  et  à  la  France 
par  M.  Méline,  notamment  quand  il  s'est  agi 
pour  la  première  fois  de  protéger  nos  pay- 
sans contre  la  concurrence  étrangère. 

«  Si  la  France,  a-t-il  dit,  a  pu  aux  hrurcs 
terribles  de  la  guerre,  faire  face  aux  premiers 
besoins  du  ravitaillement,  c'est  à  vous  qu'elle  le 
doit  ;  c'est  à  la  sage  politique  de  protection  que 
vous  aviez  eu  le  courage  de  recommander  et  de 
praliqpucr  depuis  plus  de  quarante  ans.  Vous 
avez  été  un  des   grands  artisans   de  la   victoire. 

«  Il  s'agit  aujourd'hui  de  reprendre  votre 
œuvre.  La  tâche  sera  malaisée.  II  faudra  lutter 
contre  l'ignorance  de  ceux  qui  méconnaissent 
l'importance  essentielle  de  l'agriculture  d<'vant 
la    nation.    Qu'importe    tout    cela  ! 

«  La  cause  des  paysans  est  la  plus  inoble 
qu'on  puisse  défendre.  Elle  se  confond  avec  la 
cause  mémo  de  la  Patrie.  Ce  sont  eux,  en  effet, 
qui  nous  permettront  de  vivre  sur  notre  pro- 
pre sol.  de  laisser  l'argent  français  aux  oiivricrs 
et  aux  romnierçants  de  noire  pays,  au  lieu  de  le 
porter  à  l'étranger.  Ce  sont  eux  enfin  qui  as- 
19  Août  1922.  —  N»  33 


sureront  à  la  nation  sa  véritable  indépendance. 
Peut-on  oublier  qu'ils  sont  les  meilleurs  garants 
de    la    paix   publique   et    de  l'ordre    social  ?  » 

M.  Henry  Chéron  a  terminé  en  exprimant 
à  M.  Méline,  les  sentiments  d'affection  et 
d'inaltérable  admiration  des  agriculteurs 
français.  Il  l'a  salué  comme  le  «  Sage  de  la 
nation  ». 

M.  Méline  répondit  ensuite  à  M.  Chéron, 
par  un  exposé  de  ce  qui  fut  sa  doctrine  de 
gouvernement  tant  au  point  de  vue  politique 
qu'au  point  de  vue  agricole. 

((  Ma  vie  politique  tout  entière  a  été  dirigée 
par  cette  idée  maîtresse  :  porter  à  leur  maxi- 
mum   de    production    l'industrie    et    l'agriculture, 

((  J'ai  d'abord  volé  au  secours  de  notre  in- 
dustrie écrasée  par  de  funestes  traités  qui  la 
conduisaient  à  la  ruine  ;  j'ai  pris  en  mains  la 
défense  de  notre  agriculture  qui,  elle  aussi, 
avait    été    sacrifiée    à    la    concurrence    étrangère. 

«  Mais  j'ai  compris  qu'il  fallait  faire  appel 
à  tout  le  monde  et  que  pour  avoir  tout  le  monde 
il  était  indispensable  de  grouper  toutes  les  bon- 
nes volontés  et  même  d'unir  tous  les  cœurs. 
J'ai  été  ainsi  amené  à  prêcher  sans  relâche  la 
politique  d'entente  patriotique  qui  permet  aux 
hommes  de  se  tendre  la  main  et  à  réprouver  la 
politique  de  combat  qui  leur  fait  perdre  un 
temps   précieux   en   luttes   stériles. 

«  Il  y  a  longtemps  que  j'ai  découvert  qu'on 
ne  fonde   riç'n    de   durable   avec    la    haine. 

u  Cette  politique  là,  qui  s'imposait  déjà  il  y  a 
cinquante  ans,  est  devenue,  au  lendemain  de 
l'horrible  guerre  qui  nous  a  saignés  et  épuisés, 
une  question  de  salut  public  pour  la  France  ». 

Celte  leçon  de  haute  sagesse,  les  Agricul- 
teurs en  comprennent  toute  la  portée.  Elle 
répond  trop  à  leurs  vœux  et  à  leurs  besoins 
pour  qu'ils  l'oublient. 

Le  diplôme  de  docteur  vétérinaire. 

Comme  nous  l'avons  précédemment  an- 
noncé, un  projet  de  loi  autorisant  les  Ecoles 
Nationales  Vétérinaires  à  délivrer  le  diplôme 
de  docteur  vétérinaire,  a  été  déposé. 

Tome  11.  —  S 


14,  CHRONIQUE 

Bien  (jue  la  Fraïue  ait  été  le  Ijcrceau  de 
ll.nsi'igiionu'iil  vétérinaire  mondial,  les 
Ecoles  vétérinaires  françaises  sont  à  peu  prés 
les  seules  dans  le  monde  à  ne  pas  conférer 
le  doctorat  comme  conséquence  des  études 
supérieures  réalisées. 

De  eelle  situation,  procèdent  les  plus  gra- 
ves ine(tnvénients  pour  le  recrutement  des 
Ecoles. 

Les  étrangers  désertent  nos  établisements, 
faute  de  pouvoir  recueillir  un  titre  dont  ils 
uni  besoin. 

Le  projet  tend  donc  à  autoriser  les  écoles 
nationales  vétérinaires  à  délivrer  en  fin  d'étu- 
des, le  diplôme  de  docteur  vétérinaire.  Il 
confie  à  un  règlement  d'administration  pu- 
lili(pie  le  soin  de  déterminer  les  garanties  à 
exiirer  pour  l'attribution  de  ce  diplôme  et  les 
conditions  dans  lesquelles,  il  pourra  être 
délivré  aux  titulaires  actuels  du  diplôme  de 
vétérinaire. 

Il  punit,  enfin,  ceux  qui,  étant  régulière- 
ment docteurs  vétérinaires,  sans  être  doc- 
leurs  en  médecine,  n'auront  pas  fait  suivre 
leur  titre  de  docteur  du  titre  de  vétérinaire. 

le  livret  agricole  de  prévoyance. 

Les  caisses  régionales  et  locales  de  Crédit 
agricole,  d'après  un  projet  de  loi  déposé, 
seraient  autorisées  à  délivrer  un  livret  spé- 
cial aux  agricidteurs  et  à  tous  les  exploitants, 
ouvriers  et  artisans,  exerçant  une  profession 
connexe  à  l'agriculture,  destiné  à  recevoir 
des  versements. 

Ces  versements  iraient  à  la  Caisse  natio- 
nale des  retraites  pour  la  vieillesse  et  à  la 
Caisse  d'assurances  en  cas  de  décès. 

Ainsi  petits  exploitants  et  ouvriers  agri- 
coles pourraient  avoir  recours,  soit  pour  leur 
retraite,  soit  pour  leur  assurance-vie,  aux 
combinaisons  les  plus  avantageuses. 

C'est  ainsi  qu'un  individu  qui  versera  un 
franc  par  jour  à  ce  livret  à  partir  de  l'âge 
de  vingt-cinq  ans  se  constituera  à  partir  de 
soixante  ans,  une  rente  viagère  de  2.283  frs, 
à  capital  aliéné,  et,  s'il  meurt  avant  cette 
date,  laissera  h  sa  femme  ou  à  ses  enfants, 
un  ea|iital  de  8.265  frs.  S'il  survit,  l'intéressé 
touchera  lui-même  ce  capital  en  plus  de  sa 
retraite,  et  s'il  le  consacre  à  la  constitution 
d'une  rente  complémentaire,  il  portera  sa 
retraite  à  3.1 'j2  frs. 

Ce   n'est    là    (pTun    exemple  des   combinai- 
sons possibles,   qui    feront,    en    temps    utile, 
l'objet  de  toute   la   vulgarisation   nécessaire. 
Le    fonctionnement    de    ce    livret    n'entrai 
ncra  aucune  charge   pour  l'Etal. 


AGRICOLE 

L'électricité  en  Agriculture. 

La  Compagnie  d'Orléans  au  cours  des 
Semaines  Agricoles  de  Poitiers  et  de  Limo- 
ges, a  récemment  attiré  l'attention  des  agri- 
culteurs des  régions  du  centre  de  son  réseau, 
sur  les  nombreux  avantages  que  ceux-ci  peu- 
vent retirer  de  l'emploi  de  l'électricité. 

Poursuivant  son  effort,  cette  Compagnie 
vient  de  décider  d'organiser  à  Brive,  à  Toc- 
casion  du  Congi-ès  qui  doit  se  tenir  dans  cette 
ville,  les  25,  26  et  27  août  prochain,  une 
importante  exposition  agricole  de  matériel 
électricjue. 

Cette  manifestation  comprendra  une  pré- 
sentation des  moteurs  électriques  de  diffé- 
rents types  actionnant  des  machines  agrico- 
les diverses,  un  stand  de  la  lumière,  sonne- 
ries, téléphones  et  petit  appareillage. 

D'accord  avec  ÏOffice  .\ational  Météoro- 
logique, des  essais  de  réception  de  nouvelles 
intéressant  l'agriculture  ;  auront,  lieu  chaque 
jour  durant  l'exjjosition,  à  l'aide  des  postes 
de  téléphonie  sans  fil  établis  avec  le  concours 
des  constructeurs  français,  collaborant  à 
cette  exposition. 

Recensement  du  bétail. 

Le  Journal  officiel  du  V  août  a  inséré  les 
résultats  du  recensement  des  animaux  de  fer- 
me au  31  décembre  1921.  Voici  la  compa- 
raison avec  le  recensement  au  31  décem- 
bre 1020  : 

lO't  1020 

IO(es  Wles 

Espèce   chevaline 
Animaux    au-dessous   de 

3    ans   542610  538  y3o 

Animaux  do  3  ans  ot  au- 
ilcssus    2  i63  600       i>.  096  /i2C 

Totaux     2  70C  1 10       ■■  ('i.'i')  35o 

Espèce  mulassière 
Adultes    ot    jeunes    ....  18G  /|20  18060c 

Espèce   (tsine 

Adultes    et   jeunes    1)95780  298180 

Espèce    bovine 

Taureaux    "ilik  55o  246  i4o 

lîteufs    1375940       1337740 

Vaclies    6  972  890       6  83o  34o 

Elèves    d'iui    an    et    au- 
dessus    ^  8  >o  220       2  83o  iio 

Elèves    de    moins    d'un 

an    1.927840       I  972  910 

Totaux     i3  343  44o     13217240 

Espèce  ovine 
Bélier?     au-dessus     d'un 

an    198  700  202  63o 

Bn'bis    au-dessus      tl'iui 

an    5936520       5817700 

Moulnn-i    au-dessus   d'un 

an    I  i38  790       i  n84  690 

Asneaux   et  agnelles..  .        2  325  55o       2  3oo  85o 

Totaux     9  5()9  56o       0  4o5  870 


CHRONIQUE 

Espèces    porcine 
Animaux  reproducteurs  : 

Verrats    33  C3o  29  ^70 

Truies    708  oSo  70S  5io 

Animaux   à  l'engrais  de 

plus  de   six   mois    ..        i  93i  iGo       i  771  G5o 
Porcs  jeunes,   de  moins 

de  moins  de  C  mois.       2  liQo  3io       2  432  33o 


Totaux    5  166  180       4  94i  960 

Espèce   caprine    i  36i  180       i  34o  890 

L'accroissement  des  effectifs  constaté  en 
1920  s'est  maintenu,  surtout  pour  l'espèce 
bovine.  Le  dernier  recensement  accuse  un 
relèvement   sensible   de   l'espèce   ovine. 

L  Importation  des  iioix. 

Le  Conseil  du  20  juillet  de  l'Union  des 
Syndicats  agricoles  du  Périgord  et  du  Li- 
mousin, présidé  par  M.  de  Marcillac,  s'est 
longuement  occupé  de  l'importation  des  noix 
balkaniques,  qui  a  eu  lieu  cet  hiver. 

II  résulte  de  l'enquête  ouverte  par  cette 
Union  que  le  droit  de  douane  est  resté  ce 
qu"il  était  en  1910,  un  simple  droit  de  statis- 
tique. 

Mais  il  ne  paraît  pas  que  des  mélanges 
importants  aient  été  faits  en  vue  de  l'expor- 
tation des  cerneaux  en  Amérique,  sous  le 
nom  de  noix  françaises  (c  Bordeaux  ou  Pé- 
rigord »,  en  raison  de  la  quantité  relative- 
ment faible  de  noix  importées  et  du  contrôle 
sévère  exercé  à  New-York,  de  l'impossibilité 
de  confondre  un  cerneau  français  et  un  cer- 
neau turc. 

Néanmoins,  à  la  veille  de  la  récolte  pro- 
chaine, qui  s'annonce  abondante,  le  Conseil 
de  l'Union,  qui  avait  refusé  d'intervenir  en 
mars,  à  l'époque  oii  une  intervention  ne  pou- 
vait profiter  qu'aux  spéculateurs,  intervient 
aujourd'hui  énergiquement  en  vue  de  pro- 
téger la  vieille  réputation  si  méritée  de  la 
noix  française. 

Sans  vouloir  demander  l'interdiction 
d'importer  les  noix  étrangères  eji  vue  de  res- 
jjccter  la  liberté  du  commerce,  les  intérêts 
des  huiliers  et  ceux  de  nos  amis  des  Balkans, 
elle  réclame  lapplication  des  coefficients 
élevés  au  droit  de  1,75  existant  sur  les  noix 
en  coques. 

Elle  exige  en  nuire  une  sévère  recherche 
de  la'  fraude,  à  la  répression  de  laquelle 
l'Union   compte   coopérer. 

Elle  adresse  en  même  temps  un  appel  à 
tous  les  producteurs  de  noix  de  la  région 
pour  former  un  groupe  de  producteurs  au 
sein  de  l'Union  syndicale,  3,  rue  Salinière,  à 
Périgueux. 


AGRICOLE  in 

Les  récoltes^  en  1921. 

Les  renseignements  publiés  jusqu'ici  sur 
les  récoltes  de  l'année  1921  se  rapportaient 
à  des  évaluations  provisoires.  Le  ministère 
de  l'Agriculture  a  publié,  au  Journal  offi- 
ciel du  P''  août  les  résultats  définitifs  de  ses 
enquêtes   comrne   suit    : 

Suifacos  f'ro  liiclioii 

ensemencées  toiale 

lirctares  i|iun'aiix 

Blé    5  382  270  88  o3/i  290 

Méleil    ii4  i5o  1  bliG  ^'jo 

Seigle    901  080  II  27G  iio 

Orge     G79  Goo  8  3^2  85o 

Suir.isin    34i  Sqo  2618700 

Avoine     3  ào"]  790  35  482  960 

Maïs    329  590  2  609  990 

Pommes    de    terre.,  i  hbli  870  83  096  55o 

Pour  le  blé,  le  total  de  la  production  défi- 
nitive accuse  une  très  légère  augmentation 
sur   les   premières   évaluations. 

Semaine  nationale  du  blé. 

Le  Comité  interprofessionnel  du  blé  vient 
de  décider  l'organisation  d'une  ((  Semaine 
nationale  du  blé  »  pour  le  mois  de  janviei 
prochain.  Les  travaux  seront  répartis  en  qua- 
tre commissions:  production,  meunerie,  bou- 
langerie, commerce  intérieur  et  extérieur, 
avec,  pour  présidents,  MM.  Victor  Boret  et 
Clémentel,  anciens  ministres;  M.  Penancier, 
sénateur;  M.  Bernier,  député.  Au  cours  de  ce 
Congrès  seront  exposés  les  résultats  des  ex- 
périences qui  ont  été  poursuivies  dans  ces 
derniers  temps  en  vue  d'arriver  à  déterminer 
les  meilleurs  blés  de  France. 

Le  Comité  d'organisation,  présidé  par 
M.  J.-H.  Ricard,  ingénieur-  agronome,  an- 
cien ministre  de  l'Agriculture,  a  son  siège  ù 
l'Association  nationale  d'ex{)ansion  économi- 
que,  avenue  de  Messine,  23,   à  Paris. 

Concours  d'animaux  normands  à  Evreux. 

Nous  raiipelons  à  nos  lecteurs  que  les  con- 
cours sijéeiaux  des  races  bovine  Normande, 
Ovine  Dislhey-Mcrinos  et  Porcine  Normande, 
auront  lieu  à  Evreux  du  21  au  2i  septembre 
prochain. 

Ces  concours  sont  dotés  de  nombreux  prix 
en  espèces. 

De  plus,  simultiinément  aura  lieu  une  ex- 
position générale  de  machines,  instruments 
er  matériel  agricole  avec  essais  de  machines 
et  concours  de  motoculture,  ainsi  qu'une 
graiule  exposition  nationale  d'aviculture  et 
de  cuniculturc  et  une  exposition  d'horticul- 
ture, floréale  et  fi'uilière. 


18 


CHRONIQUE  AfiHlCOLE 


Pour  tous  rcnscii^^iicmenls,  sudiesser  à  lu 
Direction  des  Services  Agricoles  de  l'Eure, 
3S  bis,  rui-  d.-  la  IVtile  Cilé,  à  i:\roux. 

Concours  de  la  race  Jurassique. 

.Non-  iiNOiis  iiuldié  (^11'  du  r*'  juillet,  i>.  i) 
lo  pro^'nunnie  du  Concours  î-péria!  de  la 
race  bovine  Jurassique  qui  se  tiendra  ù 
Lons-le-Saunier  (.Jura)  du  15  au  17  septem- 
bre. Rappelons  que  ce  concours  est  ouvert 
à  tous  les  animaux  de  la  race  Jurassique 
tachetée  rouge  (Abondance,  Gex,  .Montbé- 
liard),  qui  concourront  ensemble,  à  quelque 
déparicnient  (pi'ils  aiipartiennent.  Une  som- 
me de  30.CKK)  francs  environ  y  sera  répartie 
en  primes  et  médailles. 

Une  exposition  de  machines  et  instru- 
ments agricoles  et  viticoles  sera  annexée  à 
Cf.  concours.  Les  constructeurs  et  représen- 
tants de  machines  et  instruments  agricoles 
qui  désirent  y  prendre  part  devront  en  faire 
la  déclaration  au  Commissaire  général  du 
Concours,  M.  Douaire,  directeur  des  Ser- 
vices agricoles  du  Jura,  à  Lons-le-Sannier,  en 
indiquant  la  surface  qui  leur  sera  nécessaire. 

Concours-foire  de  Bar-le-Duc. 

Un  concours- foire-exposition  détalons,  de 
juments,  de  pouliches  de  race  Ardennaise, 
organisé  par  la  Fédération  des  Associations 
agricoles  de  l'arrondissement  de  Bar-le-Duc, 
se  tiendra  à  Bar-le-Duc  aux  nouvelles  caser- 
nes du  9'i®  Régiment  d'Infanterie,  le  diman- 
che 27  août  prochain. 

La  Fédération  des  Associations  agricoles, 
espère  que  cette  manifestation  agricole  inté- 
ressera au  plus  haut  point  les  membres  des 
Associations  agricoles  de  l'arrondissement  et 
que  celles-ci  y  seront  représentées  en  grand 
nombre. 

Concours  agricole  dans  le  Doubs. 

La  Société  d'Agriculture  du  Doubs  et  l'Of- 
fice agricole  départemental  organisent  une 
série  do  concours  qui  se  tiendront  à  Besançon 
dans  le  courant  du  mois  de  septembre,  com- 
me il  suit  , 

1°  Un  concours  spi^cial  de  la  race  Moiilbcliai  Je, 
dolé  par  l'Etat  de  7  000  fr.  de  prix  ; 

2°  Une  foire-concours  de  bétail  d'élevage  de  ra- 
ce Montliélianle,  oifrnni-ée  par  l'Union  des  Syndi- 
cats d'élevage  du  Doubs  ; 

3°  Un  concours  il.'parlrmentnl  du  Cheval  de 
trait  léger  de  ra<c  Comtoise  ; 

4°  Un  concours  de  porcins  ; 

5"  Un  concours  de  produits  agricoles,  horti- 
coles et   vilicoles  divers   ; 


G°  Un  concours  d'apiculture  auquel  sera  an- 
nexée une  foire-concours  de  miel  ; 

7°  Un  concours  spécial  de  produits  de  la  laite- 
rie :  laits  condensés,  laits  en  poudre,  beurres, 
fromages  à  pâle  molle,  gruyères  de  Comté  et 
Kmmenlhal   ; 

8°  Une  exposition  de  matériel  et  machines  agri- 
coles dans  laquelle  une  large  part  sera  faite  au 
matériel  spécial  à  rexploitation  agricole  en  mon- 
tagne, etc. 

Les  renscignoments  concernant  les  inscrip- 
tions seront  donnés  par  M.  Garapon,  direc- 
teur des  Services  agricoles  du  Doubs,  3,  rue 
Dclavellc,   à  Besançon. 

Concours  des  races  ovines  du  littoral 
de  la  Manche. 

Le  Concours  spécial  des  races  ovines  du 
littoral  de  la  Manche  sera  celle  année,  divisé 
en  deux  autres  concours  dont  l'un  sera  ou- 
vert aux  ovins  de  la  race  du  Nord  ou  du 
Cotcntin  et  l'autre  aux  animaux  de  la  race 
du  Sud  ou  de  l'Avranchin. 

Le  premier  sera  tenu  à  Valognes,  le  10 
septembre  1922,  sous  les  auspices  de  la  So- 
ciété d'Agriculiure  de  cet  arrondissement.  Le 
second  aura  lieu  à  Avranchcs  à  nue  date  qui 
sera  fixée  ultérieurement. 

Les  demandes  de  renseignemenls  et  l'ins- 
cription à  l'un  et  à  l'autre  de  ces  concours 
devront  être  adressées  à  la  Direction  des  Ser- 
vices agricoles  de  la  Manche,  10,  rue  de  la 
Marne,  à  Saint-Lô. 

Elles  ne  seront  admises  que  jusqu'au  31 
août  inclus,  en  ce  qui  concerne  le  concours 
de  Valognes. 

Concours  départemental  d'Ille-et-Vilaine. 

A  l'occasion  du  concours  de  primes  de 
conservation  pour  taureaux  et  vaches,  l'Of- 
fice agricole  d'Ille-cl-Vilaine  organise  à  Ren- 
nes, du  0  au  8  octol»re,  une  exposition  de 
machines  et  instruments  agricoles  et  une  ex- 
position-foire de  semences,  à  laquelle  pour- 
ront prendre  part  tous  les  constructeurs, 
commerçants  et  agrictilteurs.  Pour  être  ad- 
mis à  exposer,  il  suffit  d'en  faire  la  demande 
avant  le  P""  septembre,  pour  l'exjiosition-fdirc 
de  semences  et  le  2i  sepicmbre  pour  les  ma- 
chines, à  M.  G.  Pic,  directeur  des  Services 
■  agricoles,  en  ayant  soin  d'indiquer  la  nature 
des  instruments  agric«)le«i  et  des  semences  à 
exposer  et  les  dimensions  de  l'emplacement 
nécessaire.  Pour  recevoir  le  programme,  et 
autres  renseignemenls,  on  doit  s'adresser  éga- 
lement à  M.  G.  Pic,  directeur  des  Services 
agricoles,  commissaire  général  du  Concours, 
à   Rennes. 

Intérim. 


Lt;S  CHEFS  XUlllS  dans  NOi  CHAMPS 


il  y 


LES  CHEFS  NOIRS  DANS  NOS  CHAMPS 


Lc6  juLunuux  uni  assez  cupieiiscineiit  ren- 
seigne le  public  sur  le  séjour  des  cliefs  de 
l'Afrique  Uccidenlale  à  Paris.  Un  a  remar- 
qué que  l'on  na  pas  seulement  voulu  les 
frapper  par  le  mouvement  des  rues  de  Paris 
et  noire  force  militaire  révélée  à  la  revue  de 
Longchamp.  Noire  ayriculture  elle-même 
leur  a  été  présentée,  on  les  a  conduits  dans 
les  grandes  exploitations  de  cette  partie  de 
la  Brie  qui  est  banlieue  de  Paris,  et  l'on 
nous  a  dit  leur  émerveillement  devant  l'am- 
pleur des  cultures,  les  soins  dont  elles  élaient 
l'objet,  les  moyens  mécaniques  mis  en  œu- 
vre pour  remédier  à  la  rareté  de  la  main- 
d'œuvre. 

Les  reporters  semblent  avoir  beaucoup 
prêté  à  nos  hôtes  ;  on  a  mis  dans  la  bouche 
de  ces  primitifs  des  propos  qui  ne  paraissent 
guère  de  leur  crû,  en  ce  qui  concerne  les 
observations  sur  notre  civilisation.  Ce  qu'ils 
ont  dil<  d*e  notre  agriculture  "[jaraît,  p^ar 
contre,  avoir  été  fidèlement  reproduit.  Ceux- 
là  seuls  qui  connaissent  les  colonies  pour- 
raient attribuer  à  des  nègres  les  comparai- 
sons et  l'émerveillement  dont  témoignent 
ces  interviews. 

Tous  ceux  qui  ont  eu  à  accompagner, 
non  seulement  les  noirs,  mais  même  des 
Arabes  ou  des  Kabyles  à  travers  la  France, 
ont  remarqué  que  ce  qui  les  frappe  le  plus 
e*t  1  absence  de  terres  incultes,  des  friches 
et  do?  broussailles,  la  continuité  et  la  va- 
riété des  champs  et  des  vergers,  la  tenue 
des  vignes,  l'ombrage  réel  des  forêts.  La 
hauteur  des  habitations,  l'animation  des 
villes  ne  leur  causent  pas  une  impression  aus- 
si vive.  Il  y  a  bien  des  années,  j'étais  allé 
attendre  à  Port  Vendre?,  pour  le  conduire  à 
Bordeaux,  où  il  devait  faire  une  communi- 
ralinn  à  la  Société  de  Géographie,  le  ca'id 
de  la  tribu  des  Oulad-Biah.  Nous  fîmes  le 
voyage  de  jour.  Ce  chef  indigène,  M'rah 
ould  licl  Hadj,  n'était  pas  ignorant  de  la 
France,  car  il  avait  passé  par  Saint-Cyr  et 
Saumur  pour  devenir  sous-lieutenant  de 
spahis,  mais  il  n'avait  guère  vu  de  la  métro- 
pole que  les  écoles  et  les  casernes,  et,  trop 
jeune  alors,  n'avait  pas  porté  son  attention 
sur  le  sol  et  les  produits.  Après  un  court 
passage  dans  l'armée,  il  avait  pris  le  com- 
mandement de  sa  tribu  et  était  redevenu 
foncièrement  Arabe,  vivant  sous  la  tente, 
diricreant    st^^    cultures    selon    les    méthodes 


traditionnelles  et  arriérées  de  ses  coreligion 
naires. 

Vingt-cinq  ans  s'étaient  passés  depuis  qu'il 
avait  quitté  la  France,  il  ne  gardait  d'elle 
qu'un  souvenir  très  vague.  Certes,  il  avait 
vu  en  Algérie  même,  autour  de  Tlemcen,  les 
cultures  de  nos  colons  et  avait  pu  consta- 
ter combien  elles  faisaient  paraître  plus  mi- 
ii^éirables  les  fham^Jié  ai-abes  d'orge  et  de 
blé,  au  milieu  desquels  se  dressent,  comme 
des  îlots  plus  vastes  que  les  espaces  culti- 
vés, les  touffes  de  palmiers  nains  et  de  ju- 
jubiers, mais  les  champs  des  colons,  sur- 
tout dans  ces  parages  voisins  de  la  fron- 
tière marocaine,  sont  eux-mêmes  des  îles 
dans  l'immensité  du  terroir  occupé  par  les 
indigènes  et  rien  ne  le  préparerait  à  la  sur- 
prise qui  rattcndait  en  France. 

Malgré  l'impassibilité  naturelle  des  Ara- 
bes, le  ca'id  ne  put  s'empêcher  de  me  mani 
f ester  son  admiration  à  la  vue  des  cam- 
pagnes où  la  moindre  parcelle  est  en  cul- 
ture. Champs  de  primeurs  du  Boussillon,  vi- 
gnohle  continu  du  Narbonnais  lui  avaient 
déjà  tiré  des  exclamations,  mais  il  témoi- 
gna surtout  sa  surprise  en  pénétrant  dans  le 
Lauraguais,  où  les  champs  de  ma'is  et  de  blé 
se  déroulent  à  l'infiini.  Jusqu'à  Bordeaux 
son  élonnement,  son  émerveillement  allè- 
rent en  croissant.  Je  dus  lui  expliquer  la 
nature  des  champs  et  des  jardins,  lui  dire 
les  2>roduits  obtenus  et  les  usages  auxquels 
ils  sont  destinés.  Et  quand,  plus  tard,  je  le 
revis  dans  son  douar  des  bords  de  la  Tafna, 
il  m'entretint  longtemps  de  ce  passage  à  tra- 
vers  la  riche   vallée  de   la  Garonne. 

Ce  souvenir  m'est  revenu  à  la  pensée  en 
lisant  le  récit  de  la  visite  des  chefs  noirs 
aux  grands  domaines  agricoles  des  environs 
de  Lieusaint  et  de  leurs  observations  sur  ce 
ffu'ils  avaient  vu  en  France  pendant  la  course 
vertigineuse  entre  Marseille  et  Paris.  Plus, 
que  mon  ami  le  ca'id,  ils  durent  être  sfupé  , 
faits  car,  en  somme,  l'Algérie  ne  diffère  de 
la  métropole  que  par  l'étendue  des  espaces 
incultes,  si  grande  encore  dans  l'Afrique  du 
Nord. 

Mais  leur  visite  a  été  trop  brève  et  les  ex- 
cursions agricoles  n'ont  pas  eu  toute  la  fo!- 
tée  que  l'on  eut  pu  donner.  Vastes  fermes 
briardes,  FjCoIc  de  Grignon,  furent,  certes. 
d'un  vif  intérêt  pour  eux,  mais  on  aurait  dû 
leur    donner    un    aperçu    ]iIms    comiilet.    A 


i:o 


LES  CHEFS  NOIRS  DANS  NOS  CHAMPS 


Grigiion,  a-l-oii  dit,  ils  exprimèrent  la  sur- 
prise de  voir  peu  de  chevaux,  ils  emporte- 
ront donc  rinipre<siun  que  la  France  ne  l'ail 
pas  une  part  sullisante  à  l'industrie  cheva- 
line. Une  visite  dans  le  Perche,  eu  Norman- 
die et  dans  la  plaine  de  Tarbes  leur  eut 
donné  ini  sentiment  plus  juste,  de  même  ils 
auraient  pu  s'arrêter  dans  nos  centres  mu- 
lassiers  du  Poitou  et,  en  Berri,  voir  notre 
richesse  ovine,  le  soin  donné  à  l'élevage  du 
mouton.  Ils  emporteraient  ainsi  chez  eux  le 
désir,  peut-être  confus,  mais  que  l'on  pour- 
rait développer,  d'inuter  les  Français. 

Ce  n'est,  en  somme,  qu'une  première  ex- 
périence, on  i>ourra  la  reprendre  en  ame- 
nant un  jour  d'autres  noirs  choisis  parmi 
ceiLV  dont  l'influence  s'allie  à  l'intelligence, 
cl  leur  montrer  celles  de  nos  méthodes  de 
cultures  et  d'élevage  qui  peuvent  s'adajjter 
chez  eux.  T^a  production  du  mouton,  celle 
du  cheval  et  du  mulet,  la  merveilleuse  uti- 
lisation de  la  race  hovine  seraient  ainsi  en- 
seignée avec  frui!. 

C'est  surtout  vers  la  mise  en  truvre 
de  leurs  richesses  naturelles  que  l'on  devra 
diriger  ces  leçons  de  choses.  Tout  en  voyant 
nos  agents  commerciaux  se  disputer  les  ara- 
chides, les  amandes  de  palme  ou  le  caout- 
chouc, les  indigènes  soudanais  ne  se  doutent 
pas  de  l'ampleur  colossale  des  industries  qui 
mettent  ces  produits  en  œuvre.  A-t-on  son- 
gé, par  exemple,  à  leur  montrer  les  huile- 
ries de  Marseille  où  sont  traitées  par  centai- 
nes de  milliers  de  tonnes  les  produits  oléa- 
gineux de  leurs  pays.-^  En  voyant  couler  les 
flots  d'huile  transformée  sur  place  en  savon, 
ils  comprendraient,  mieux  que  par  loup  les 
palabres,  que  l'on  peut  accroître  indéfini- 
mont  les  champs  d'arachides  et  les  planta- 
tions de  palmiers  à  huile  et  de  cocotiers. 

De  même  les  rizeries  de  nos  grands  ports 
leurs  révéleraient  ce  que  le«  populations  ri- 
veraines du  .^étiégal,  du  Niger  et  des  autre* 
flouvos  de  l'Afrique  occidentale  auraient  à 
gagner  à  l'extension  de  la  culture  du  riz.  que 
les  capitaux  de  la  métropole  sont  disposés  à 
facilit(>r  par  la  création  des  canaux  d'irriga- 
tion projetés.  La  visite  des  fabriques  de 
caoulchouc,  à  Clermont-Ferrand  notamment. 
en  leur  montrant  le<  immenses  quanlités  de 
la  précieuse  iromme  employée,  leur  démon- 
t'"erail  combien  le  soin  des  forêts  naturelles 
et    des   plantations   nouvelles   amèjieraif    une 


source  croissante  de  richesse  pour  leur  pays. 

Bien  d'autres  visites  d'indigènes  intelli- 
gents seraient  utiles  et  profitables  à  nos  co- 
lonies et  à  la  métropole.  Les  halles  et  leurs 
abords,  où  s'accumulent  bananes,  ananas  et 
oranges,  leur  feraient  connaître  la  possibi- 
lité d'augmenter  constamment  ces  cultures, 
de  même,  on  pourrait  leur  démontrer  que 
la  production  du  maïs,  si  considérable  déjà, 
I)eut  être  accrue  sans  que  la  saturation  soit 
à  craindre.  Des  séjours  de  ce  genre  chez 
nous,  dégagés  du  côté  tourisme  et  exhibi- 
tions (pu  emploient  trop  de  temps,  feraient 
beaucoup  pour  le  développement  économi- 
tpie  de  ces  immenses  territoires  dont  la  mise 
en  valeur  méthodicjue  ferait  de  la  France  le 
pays  le  plus  magnifitpicmenl  et  harmonieu- 
sement doué.  Notre  pays,  qui,  le  seul  en 
Europe,  peut  se  suffire  à  lui-même  comme  il 
le  fît  longtemps  pour  la  nourriture  et 
l'entretien  de  ses  habitants,  grâce  à  la  varié- 
té de  ses  climats  et  de  son  sol,  doit  obtenir 
de  son  domaine  colonial  tous  les  produits 
qui  ont  fait  naître  des  besoins  inconnus 
de  nos  aïeux  :  coton,  tabac,  caoutchouc, 
graines  et  fruits  oléagineux,  café,  cacao,  etc. 
sans  compter  les  productions  forestières  et  les 
ricb.e«;scs  minérales.  Mais  il  faut  faire  com- 
prendre aux  poi)ulations  indigènes  les  avan- 
tages matériels  quelles  recueilleront  en  s'as- 
sociant  aux  efforts  de  iios  pionniers,  de  nos 
administrateurs  et  de  nos  soldats.  Des  sé- 
jours dans  la  métrojiole,  pratiquement  con- 
çus, sont  le  meilleur  moyen  de  propagande. 

En  attendant  que  l'on  entre  largement 
dans  cette  voie,  félicitons-nous  que  l'on  ait 
songé,  celte  fois,  à  révéler  notre  agriculture, 
notre  labeur  des  champs  à  ces  petits  poten- 
tats noirs  déjà  un  peu  assimilés  par  le  con- 
tact avec  l'élément  français  chargé  de  la 
gestion  de  nos  colonies.  Ils  auront  certes 
lire  plus  de  fruii  de  ccj^  promenades  h 
Crignon  et  en  Brie,  (lue  de  la  vue  des  riches- 
ses arli^ticpies  du  Louvre,  que  l'on  a  cru  de- 
voir leur  montrer.  Soyons  certains  que  l'on 
parlera  davantage  de  nos  champs  de  blé,  de 
nos  jardins,  de  nos  arbres  fruitiers  dans  les 
longues  causeries  devant  les  cases.  Et  quand 
des  Français  viendront  dire  comment  on 
neut  améliorer  le>  cultures  propres  à  ce« 
contrées  torridc*  e|  fertiles,  ils  seront  plus 
facilement   entendu*. 

AnDOUIN-DuM.\ZET. 


POUR  ACCROITRE  NOS  RENDEMENTS  EN  BLE 


11 


POUR  ACCROITRE  NOS  RliINDEMENTS  EIN  RLE 


'?  fi) 


Les  enseignements  de  la  campagne  1920-1921. 
—  L'année  dernière,  sur  5.327.790  htetaros,  nous 
avons  récoRé  88  millions  de  quintaux  de  blé  ;  un 
excédent  d'un  quintal  eût  été  suffisant  pour  faire 
face  à  la  consommation  annuelle  du  pays. 

Le  rendement  moyen  à  l'hectare  en  192 1  s'est 
élevé  à  iG  quintaux  48,  chiffre  qui  n'avait  jamais 
été  atteint;  pour  les  meilleures  années  d'avant- 
^erre,  igoS  et  1907,  la  statistique  accuse  des 
récoltes  de  i5  quintaux  2I1  et  i5  quintaux  77.  Si 
l'année  dernière,  les  embia\ures  de  blé  avaient 
occupé  les  mêmes  surfaces  qu'avant  la  guerre. 
soit  6.5oo.ooo  hectares,  en  y  ajoutant  les  125.000 
d'Alsace  et  de  Lorraine,  nous  aurions  enregistré 
une  production  de  109  millions  de  quintaux.  Nos 
besoins,  qui  s'élèvent  à  94  millions,  auraient  donc 
été  largement  dépassés  ;  nous  serions  devenus 
exportateurs  de  blé. 

L'année  1920-1921  est  une  année  exception 
nelle,  il  faut  bien  le  reconnaître.  La  nature  a 
travaillé  pour  nous,  et  d'une  façon  qui  paraît 
■d'abord  bien  déconcertante  ;  ce  sont,  en  effet,  les 
mauvaises  terres,  les  cultures  les  plus  négligées  qui 
liénéficièrent  principalement  des  conditions  cli- 
matériqucs.  On  s'attendait  à  un  échaudage  dé- 
sastreux :  les  variétés  les  plus  tardives  elles-mê- 
mes, Wilhelmina,  par  exemple,  livrèrent  du  grain 
bien  nourri,  d'excellente  qualité    1 

Le  mystère  s'éclaire  quand  on  se  donne  la  pei- 
ne   de    suivre   l'évolution    du   blé  au    cours   de   la 
campagne  qui   nous  occupe.   Trois   raisons  princi- 
pales nous  fournissent  l'explication  du  remarqua 
bic  développement  de  la  céréale. 

La  jeune  plante,  surprise  par  la  sécheresse,  dès 
le  début  de  la  végétation,  s'est  défendue  contre 
le  danger  qui  la  menaçait  :  au  lieu  d'étendre  ses 
racines  en  surface,  ainsi  qu'elle  fait  d'ordinai- 
re, elle  les  a  développées  en  profondeur,  jus- 
que dans  les  couchci  ayant  conservé  une  fraî- 
cheur suffisante  pendant  toute  la  duiée  de  son 
existence. 

En  second  lieu,  la  surface  du  sol  s'est  mainte- 
nue pulvérulente  ;  les  pertes  d'eau  par  évapora- 
lion  ont  donc  été  réduites  au  minimum,  d'autre 
part,  dans  la  couche  superficielle,  émiéttéc  et  sè- 
che, les  petites  graines  des  plantes  adventices 
n'ont  pas  trouvé  les  conditions  d'une  bonne  ger- 
mination. 

Dans  les  blés  de  1921,  où  qu'on  les  observe,  on 
n'insistera  jamais  assez  sur  ce  fait,  l'absence  à 
peu  près  complète  de  mauvaises  herbes  frappait 
l'observateur  le  moins  averti  ;  les  ressources  du 
sol  en  eau  et  en  aliments,  ressources  en  somme 
assez  faibles,  n'ont  donc  pas  été  gaspillées  par  les 
espèces  parasites  ;  elles  ont  profité  en  totalité  à  la 
céréale. 


(x)  Extrait  du  rapport  annexé  à  la  circulaire 
niiiiislériellc  sur  l'Inlensificalion  de  la  Produclinn 
<Ju  blé. 


En  définitive,  la  campagne  1920-1921  a  mis  en 
relief  d'une  façon  saisissante  les  merveilleux  ef- 
fets : 

De  l'extension  de  racines  du  blé  en  profondeur; 

De  l'émiettement  de  la   surface  du   sol    ; 

De  l'absence  de  mauvaises  herbes. 

Or,  ce  que  la  nature  a  fait  si  heureusement  en 
1920-1921,  et  qui  a  si  bien  réussi  au  blé,  il  nous 
est  possible  de  le  réaliser  chaque  année  plus  ou 
moins  complètement  par  des  façons  culturalc:? 
appropriées.  Les  labours  profonds,  contre  les- 
quels il  règne  encore  des  préventions  injustifiées 
sur  tant  de  points  de  notre  territoire,  ouvriront 
l'accès  des  couches  profondes  aux  racines  les  plus 
délicates  ;  les  façons  superficielles,  la  destruction 
(les  mauvaises  herbes  feront  le  reste. 

La  portée  pratique  des  observations  recueillies 
en  1921  au  cours  de  la  végétation  apparaît  d'au- 
tant plus  éclatante,  que  les  fumures  appliquées 
à  la  céréale  ont  été  plus  faibles  que  celle* 
d'avant-guerre  et  que,  par  suite  de  l'état  per- 
sistant de  siccité  des  couches  superficielles,  ces 
fumures  ont  imparfaitement  joué  ;  leur  efficacité, 
il  est  permis  de  l'affirmer,  fut  nettement  infé- 
rieure à  celle  d'une  année  moyenne. 

Il  en  ressort  que  les  rendements  extrêmement 
élevés  de  1921  nous  les  devons,  avant  tout,  aux 
trois. circonstances  que  nous  venons  d'indiquer  : 
d'où  cette  conclusion  que,  dans  les  conditions  ac- 
tuelles de  la  culture  française,  même  avec  de  fai- 
bles ressources  en  engrais,  nous  atteindrions  no- 
tre objectif,  nous  arriverions  à  produire  la  totalité 
du  blé  nécessaire  à  notre  consommation  et  même 
à  en  exporter,  si  nos  terres  étaient  plus  profon- 
dément ameublies,  mieux  travaillées  superficiel- 
lement, et  débarrassées  des  mauvaises  plantes  qui 
les  infestent. 

Les  mécomptes  de  la  campagne  1921-1922.  — 
La  campagne  1921-1922  porte  en  elle  également 
de  précieux   renseignements. 

La  moisson  qui  vient  ne  rappellera  guère  celle 
de  192 1  ;  ce  n'est  pas  être  pessimiste  de  déclarer 
qu'elle  lui  sera  inférieure  d'au  moins  un  tiers.  Ce 
sont  1rs  mauvaises  herbes  qui,  en  1922,  auront 
causé  le  plus  grand  dommage.  Jamais  on  n'a  ren- 
contré dans  nos  blés  plus  de  sauves  et  de  coque- 
licots ;  ils  foisonnent  même  dans  les  régions  les 
plus  réputées  pour  la  propreté  des  cultures.  Les 
mauvaises  herbes  se  sont  installées  dans  les  vides 
(Fune  céréale  trop  claire,  vides  qui  sont  dus  à 
bien  des  causes  :  à  la  sécheresse  de  l'automne  qui 
a  rendu  les  semailles  très  laborieuses  et  compro- 
mis la  levée,  à  la  rigueur  d'un  hiver  sans  neige, 
aux  alternatives  répétées  de  gel  et  de  dégel,  à  l'in- 
suffisancc  de  tallage.  conséquence  également  d'un 
printemps  défavorable. 

Le  plus  souvent,  c'est  dans  les  terres  les  mieux' 
préparées  que  la  levée  a  été  la  plus  claire.  Si  les 
semoirs  à  blé  étaient  pourvus,  comme  les  semoirs 
à  betteraves,  de  lourds  disques  plombeurs  resser- 
rant la  terre  contre  la  semence,  ce  qui  est  le  cas 


152 


FUI  H  ACCUOITHK  .NUS  R  iNDEMENTS  EN  BLE 


à  l'ttranger,  dans  ccrlaiiio?  régions  de  culture 
jnten^ive,  la  levée  eût  été  sans  doute  bien  meil- 
leure ;  on  prétend  que,  inènte  en  année  normale, 
les  blés  de  saison  aussi  bien  que  ceux  de  prin- 
Kiups  bénéficient  du  tassenienl  sur  la  ligne  de 
semis.  Dis  l'automne  prochain,  sur  de  petites  sur- 
faces, il   faudrait  essayer  de  celle  pratique. 

Habitués  depuis  plusieurs  années  à  des  hivers 
cléments,  trop  de  cultivateurs  semblent  a%oir  ou- 
blié que  la  résistante  au  froid  est  une  qualité  es- 
sentielle chez  une  variété  de  blé.  L'iiiver  de  1922 
le  leur  a  brutalement  rappelé  ;  en  Champagne,  en 
Lorraine  et  il  en  fui  de  même,  croyons-nous, 
dans  d'autres  régions  froides,  on  a  semé  cou- 
ramment Burdemijc,  Bon  jerniier  et  autres  blés 
de  même  origine.  Us  furent  anéantis,  et  il  n'a  pas 
toujours  été  facile  de  les  remplacer  par  des  va- 
riétés de  printemps  ;  même  dans  la  région  sep- 
tentrionale, yMlics,  Hybride  inversable,  Gironde, 
tic,  aujourd'hui  si  répandus,  ont  été  également 
plus  ou  moins  décimés  par  la  gelée. 

La  oréation  de  variétés  à  grands  rendements 
résistantes  au  froid,  variétés  qui,  jusqu'à  présent, 
n'existent  pas  encore  en  France,  est  l'un  des  pro- 
blèmes dont  les  sélectionneurs  doivent,  à  l'heure 
actuelle,  poursuivre  activement  la  solution. 

Dans  le  Midi,  on  nous  affirmait,  il  y  a  seule- 
ment quelques  jours,  que  bon  nombre  d'agricul- 
teurs, alléchés  par  les  magnifiques  épis  qui  leur 
étaient  présenlés  par  des  commis  voyagetirs  venus 
prineii)alement  du  Nord  de  la  France,  ont  acheté 
à  grands  frais  des  blés  lardifs.  A  n'en  pas  douter, 
ces  blés  échauderonl  avant  d'arriver  à  maturité. 
L;i  qualité  maîtresse  d'une  variété  doit  être  de 
s'ajuster  au  climat,  au  sol,  de  la  localité  où  elle 
est  appelée  à  vivre.  Avant  d'introduire  des  blés 
élrangi  rs,  il  esl  prudent  de  consulter  le  professeur 
d".\grieulture  de  la  région. 

Même  les  plus  soigneux  parmi  nos  agriculteurs, 
qu'ils  sulfatent  ou  non  les  blés  de  semence,  ne 
se-  donnent  pas  la  peine  d'en  contrôler  la  fac\dté 
germinalive  avant  de  les  employer.  Celte  négli- 
gence, votre  rapporteur  l'a  constaté  maintes  fois, 
a  contribué,  pour  une  part  beaucoup  plus  large 
qu'on  ne  croit,  à  la  mauvaise  levée  de  l'automne 

11)21. 

Par  suite  de  la  siccité  extrême  des  grains,  beau- 
coup ont  été  cassés  ou  simplement  blessés  par  la 
machine  à  battre.  Quand  le  blé  de  semence  ne 
subit  pas  de  traitement,  d'ordinaire  la  germina- 
tion d«'S  grains  légèrement  blessés  n'est  pas  sensi- 
blrnunl  abaissée.  Lorsqu'on  les  a  sulfatés,  pres- 
que toujours  ils  sont  irrémédiablement  touchés. 

Surveillonc  donc  avec  soin  le  battage  des  blés  de 
pen^nc.',  et  prenons  garde  à  l'emploi  de  grains 
bleft?é.s.  L'essai  de  germination  est  une  opération 
des  plus  simples  ;  ceux  qui  n'ont  pas  le  temps 
(il-  l'exécuter  peuvent  d'ailleurs  s'adresser  à  la 
SUifion  d'i'ssnis  de  semences  du  ininii^lère  de 
rAgriciillure,  4.   rue  Platon.  Pari^. 

De  rcTtenxîon  des  siii,erficies  cultivées  en  blé. 
—  En  lo^i.  nous  avons  consacré  au  blé  5  mil- 
lion» ."^^7.700  hectares  et  5.i3i.7'|o  en  1902.  soit 
environ  200.000  hectares  de  moins.   Ce  fléchisse- 


ment ne  doit  pas  nous  alarmer  paire  qu'il  est 
accidentel  ;  il  faut  l'attribuer  aux  difficultés  d'ef- 
fectuer les  semailles,  difficultés  qui  n'ont  guère 
été  moindres  au  printemps  qu'à  l'automne,  aux 
blés  de  saison  mal  venus,  qui  ont  dû  être  relovir- 
nés  ;  force  a  été  souvent  de  semer  de  l'orge  et  de 
l'avoine  dans  les  terres  destinées  à  recevoir  du 
blé. 

Malgré  le  retour  à  la  France  de  l'Alsace  et  de 
la  Lorraine,  en  1921,  Je  blé  n'a  occupé,  en  Fran- 
ce, que  81  p.  100  de  l'étendue  anciennement  ré- 
servée à  sa  culture.  La  diminution  des  surfaces 
consacrées  au  blé  est,  du  reste,  très  inégale  sui- 
vant les  régions,  dl,  parfois,  dans  une  même 
région,  suivant  les  déparlemonis. 

Si,  dans  les  départements  du  nord  de  la  Fran- 
ce, la  courbe  des  surfaces  cultivées  en  blé  s'élève 
prograssivement,  par  contre,  daU's  les  régions  où 
les  terres  se  prêtent  plus  particulièrement  aux 
herbages,  où  déjà,  avant  la  guerre,  se  manifestait 
une  tendance  très  nette  à  engazonner  d'ancien- 
nes terres  à  blé,  elle  semble  devoir  s'accentuer 
encore  davantage  ;  il  faut  plutôt  y  applaudir,  car 
sur  des  surfaces  plus  réduites  mais  mieux  tra- 
vaillées et  plus  copieusement  fumées,  la  produc- 
tion totale  en  grain  sera  plus  élevée  que  dans  le 
passé. 

Dans  la  région  vignoble  du  Midi  de  la  France, 
où  évidemment  les  surfaces  consacrées  au  blé 
étaient  déjà  très  faibles,  sa  culture  est  de  plus  en 
plus  délaissée. 

Le  relèvement  des  rendements  à  l'hectare  doit 
être  notre  principal  objet.  —  Le  problème  de 
l'accroissement  des  rendements  du  blé,  par  unité 
de  surface,  se  confond  avec  celui  de  la  produc- 
tion végétale  tout  entière.  Le  temps  presse,  nous 
avons  hâte  d'arriver  au  but  ;  il  nous  faut,  par 
conséquent,  faire  choix,  parmi  les  mesures  sus- 
ceptibles d'augmenter  les  rendements,  de  celles 
qui  sont  les  plus  opportunes,  de  celles  dont  l'ef- 
ficacité, solidement  établie,  se  manifestera  dans 
un  avenir  peu  éloigné. 

Nous  nous  occuperons  successivement  : 
1°  De  l'amélioration  des  semences  et  des  varié- 
tés ; 

2°  Du  travail  et  du  nettoyage  des  terres  ; 
3°  De  l'emploi  des  engrais  produits  à  la  ferme 
ou  livrés  par  le  commerce. 

Il  est  indispensable,  afin  d'obtenir  des  rende- 
ments élevés,  de  disposer  de  machines  végétales 
robustes  ;  ce  sont  les  semences  saines,  lourdes, 
débarrassées  d'impuretés  nuisibles  de  haute  gerrni- 
nation  qui  nous  les  fourniront  ;  il  nous  faut  de 
plus  une  machine,  disons  une  variété,  du  type  le 
plus  perfectionné. 

Les  semences  du  blé  doivent  être  Siiines  ;  nous 
nous  sommes  déjà  élevé  contre  l'emploi,  à  l'au- 
tomne dernier  de  grains  cassées,  blessés  par  le  bat- 
tage ;  nous  avons  insisté  sur  la  né-cessité  de 
sulfater  les  semences  avec  soin  et  de  ne  jamais  né- 
gliger de  s'assurer  de  la  faculté  gcrniinative  avant 
de  les  confier  au  sol.  Peu  d'agriculteurs,  même 
instruits,  avons  nous  dit,  ne  contreviennent  pas 
à  ces  règles   ;  il  ne  faudrait  pas  se  lasser  de  les 


BLK  HYBRIDE  DE  L'ARGO.NXE 


153 


leur  rappeler,  principalement  à  l'occasion  des  foi- 
res de  semences. 

Dans  les  foires  et  dans  les  diverses  expositions 
de  semences,  ne  devraient  être  admis  que  les 
échantillons  munis  d'étiquettes  renseignant  les  vi- 
siteurs sur  la  pureté,  le  poids  de  i.ooo  grains  et 
la  faculté  germinative  «près  sulfatage. 

Après  avoir  parlé  des  semences,  arrêtons-nous 
aux  variétés.  Depuis  la  guerre,  on  ne  trouve  pour 
ainsi  dire  plus  que  des  blés  mélangés,  dont  les 
chaumes  s'élagent  à  différents  niveaux.  Sur  quel- 
ques points  de  notre  territoire,  marchands  grai- 
niers,  agriculteurs  isolés  ou  réunis  en  associations 
ont  entrepris  l'épuration  des  variétés  les  plus  en 
faveur  dans  leurs  régions  respectives.  Dans  la  val- 
lée du  Rhône,  notamment,  nous  constations,  il  y 
a  quelques  jours,  qu'un  pas  sérieux  a  été  fait 
dans  l'épuration  et  la  sélection  des  blés  méri- 
dionaux. Ces  exemples  devraient  être  suivis,  au 
moins  dans  chacune  de  nos  régions  naturelles. 

Nous  avons  la  satisfaction  de  constater  que  les 
régions  à  hivers  rigoureux  et  les  régions  chaudes, 
si  mal  partagées  jusqu'à  présent  en  matière  de 
variétés  à  grands  rendements,  disposent  actuelle- 
ment d'excellentes  acquisitions  :  les  premières, 
des  blés  améliorés  du  Jura  suisse  {Vaitebocuf, 
Bretonnicres,  XXII)  et  de  la  station  de  Colmar  (5 
et  2  2  principalement);  les  secondes,  d'un  blé  d'ori- 
gine italienne  le  Carlotia  Strampelli.  Depuis  trois 
ans,  ces  blés  tiennent  leur  promesses  partout  où 
ils  ont  été  mis  en  concurrence  avec  les  variétés 
de  pays. 

Notre  éminent  président,  M.  Jules  Mélinc,  a  si- 
gnalé à  l'Académie  d'Agriculture  les  mérites  des 
blés  suisses  cultivés  dans  les  Vosges.  «  Je  suis  stu- 
péfait, déclarait-il  dans  sa  communication,  des  ré- 
sultats qui  ont  été  obtenus  ;  à  des  altitudes  ex- 
ceptionnelles, souvent  de  700  à  Soo  mètres,  on  a 
récolté  des  blés  de  première  qualité,  et  nous  al- 
lons devenir  peut-être  un  pays  de  céréales  en  mê- 
me temps  qu'un  pays  d'élevage. 

Depuis  quelques  années,  nous  suivons  de  près 
Caiiotla  Strampelli.  Dans  de  nombr(.'Uses  stations 
du  bassin  de  la  Garonne  et  de  la  vallée  du  Rhône, 
Carlotta  a  manifesté,  cette  année,  une  remarqua- 
ble souplesse  de  tempérament.  D'une  récente  vi- 
site dans  la  région  méridionale,  nous  rappor- 
tons  l'impression   très   nette   qu'il  se  classera  au 


premier   rang   des  variétés  cultivées   dans   les   di- 
vers champs  d'expériences  Npt  de  démonstrations. 

Le  moment  est  venu  de  faire  une  propagande 
très  active  en  faveur  de  Carlotta,  des  blés  de 
Colmar  et  du  Jura  suisse.  Préoccupons-nous,  sans 
perdre  un  instant,  d'en  procurer  les  semences  aux 
agriculteurs,  afin  qu'elles  leur  parviennent  en 
temps  utile.  En  1921,  l'exportation  des  céréales 
était  interdite  en  Italie  ;  si  cette  interdiction  sub- 
siste encore,  le  ministère  de  l'Agriculture  ne  pour- 
rait-il proposer  au  gouvernement  italien  d'échan- 
ger, contre  du  blé  français,  les  semences  de  Car- 
lotta qui  nous  sont  nécessaires  .•* 

L'épuration  et  la  sélection  des  variétés  exis- 
tantes est  une  opération  très  simple,  à  la  portée 
de  tous  les  praticiens  soigneux  ;  par  contre,  l'ob- 
tention de  nouvelles  variétés,  œuvre  délicate  et 
de  longue  haleine,  doit  être  abandonnée  aux  sa- 
vants. Nous  n'avons  pas  à  en  discuter  ici. 

Les  organismes  améliorés  sont  délicats  et  exi- 
geants, ne  l'oublions  pas,  qu'il  s'agisse  de  plan- 
tes ou  d'animaux.  Substituer  des  variétés  amélio- 
rées aux  blés  de  pays  rustiques,  mais  peu  produc- 
tifs dans  les  exploitations  oii  la  culture  est  en- 
core arriérée,  serait  courir  à  un  échec  certain. 
Pour  que  nos  blés  à  grands  rendements  donnent 
toute  la  mesure  de  leur  valeur,  il  faut,  suivant 
le  mot  de  Baudement,  leur  assurer  «  le  repos  au 
sein  de  l'abondance  »,  les  installer  dans  un  sol, 
où  sans  fatigue,  ils  développent  de  longues  ra- 
cines en  largeur  et  en  profondeur,  dans  un  sol  où 
ils  trouvent  des  aliments  abondants  et  facilement 
assimilables. 

Les  labours  profonds.  —  Dans  les  régions  de 
culture  industrielle,  les  labours  profonds  mettent 
au  service  des  racines  du  blé.  d'importantes  réser- 
ves d'eau  et  d'aliments  ;  de  ce  fait  ils  assurent 
des  rendement  non  seulement  élevés,  mais  régu- 
liers, presque  indépendants,  comme  nous  l'avons 
vu  on  1920-1921,  des  conditions  de  sécheresse  et 
d'humidité.  Dans  les  autres  régions  de  la  France, 
les  labours  profonds  sont  l'exception  ;  il  nous  faut 
faire  la  conquête  du  sous-sol  sur  la  plus  grande 
partie  de  notre  territoire,  et  démontrer  par  l'ex- 
périence directe  aux  cultivateurs  prévenus  contre 
la  terre  nouve,  qu'il  est  presque  toujours  possible 
de  la  vivifier. 

•  (.1  suivre.)  E.  Schribaux. 


BLÉ  HYBRIDE  DE   L'AKGONNE 


Le  Blé  hybride  de  l'Argonne  est  une  nou- 
velle race  hybride,  créée  dans  les  champs 
d'expériences  de  MM,  Dcnaiffe  et  fils,  à  Car- 
rignan  (Ardennes)  et  sortie  d'un  croisement 
effectué  entre  le  blé  Japhet  et  une  lignée  di- 
vergente du  y>lé  hybride  carré  géant  rouge. 
Ses  principaux  caractères  distinctifs  sont  les 
suivants  : 

Epi  blanc  glauque,  demi-compact,  pres- 
que aussi  large  sur  le  profil  que  sur  la  face, 


non  aristé  au  sommet  et  restant  érigé  jus- 
qu'à la  maturité. 

Epillets  à  quatre  et  cinq  grains  en  sol  ri- 
che, très  ouverts  en  éventail,  avec  des  bal- 
les courtes,  amples  et  ballonnées  et  complè- 
tement remplies  par  le  grain. 

Paille  blanche,  de  hauteur  moyenne,  gros- 
se sous  l'épi,  généralement  demi-creuse  ou 
même  demi-pleine,  gros  gain  blanc,  arron- 
di et  très  plein. 


i:4 


CIlAHItL"^  A  HKLLVAGE  AUTO.MATIOLE 


Pou  sensible  à  l;i  rouille  el  très  résistant 
à  la  verse,  cet  hybride  ix)ssède  un  tempéra- 
ment assez  élastique,  s'accommodanl  de  tou- 
te bonne  terre  à  blé  ;  il  est  en  mémo  temps 
bien  rustiipjo,  ayant  supjiorté  sans  souffrir 
des  hivors  rigoureux,  avec  des  abaissouients 
de  température  de  — 20"  centifrrades  ;  quant 
à  «;a  précocité,  elle  est  sensiblcmcul  la  nicmc^ 
que  celle  du  blé  hybride  invcrsabic  :  il  c-l 
donc  très  hàtif. 

Le  P/lé  hybride  de  l'Ariroiuie  possède,  en 
somme,  toutes  les  qualités  recherchées  par 
les   agricul leurs   : 

Précocité,  paille  ferme  et  assez  courte,  trè< 
bonne   rusticité   et  grand    rendement. 

On  doit  insister  iiarliculièrement  sur  lii 
résistance  de  ce  blé  aux  graiuls  froids  car, 
dans  les  régions  de  l'Est  particulièrement, 
on  reproche  aux  blés  dits  à  grands  rende- 
ments, c'est-à-dire  autres  que  les  blés  d'Al- 
sace et  de  pays,  de  n'être  [jas  sufhsamment 
rustiques,  d'être  éclaircis  par  ic?  hivers  ri- 
goureux. 

Le  Blé  de  l'Argpnne  réunit  les  qualités  de 
rusticité  et  de  rendement,  ce  qui  sera  ap- 
précié dans  le  Nord  et  l'L-t  de  la  France. 

Par  son  grain  blanc,  arrondi,  riche  en 
amidon,  pauvre  en  gluten,  il  se  recomman- 
de comme  un  blé  d'avenir,  suscei;tible  de  ri- 
valiser avec  les  meilleures  races. 

G.   Gaudot. 


Ù 


el  28.  —  Kpi  «le  bli 
vu  de  l'ace  el 


■  Inliri.lp  ik' 
de  pi-oCil. 


CHARRLi:  A  RELEVAGE  AUTOMATIQUE 


Dans  toutes  ses  éludes  sur  les  appareils  de 
c'ulture  mécanique,  ^L  Ringelmann  a  tou- 
jours recommandé"  d'avoir  deux  per.sonnes 
sur  le  chantier,  un  mécanicien  et  un  aide, 
ce  dernier  pouvant  être  un  gamin.  Très  sou- 
vent, il  faut  prêter  assistance  au  mécanicien. 
L'aide  peut  donc  trouver  place  sur  la  charruo 
ou  lf)ute  autre   machine  attelée  au   tracteur. 


Dans  un  but  commercial,  les  Américains- 
ont  mis  en  vogue  des  ensembles,  tracteur  cf 
charrue,  pouvant  être  conduits  el  manœu- 
vres par  un  seul  homme.  C  est  très  séduisani' 
au  premier  abord  et  favorise  la  vente  du  ma- 
tériel ;  mais  on  oublie  d'indicpier  quel  est 
l'honmie  capable  d'effectuer  le  travail,  sans 
salaire   (^xairéré,   de   soicner   cc!!venablement 


-    I.liarrue   liajac  a  relcvage  auloniali<|UC    —   f'osilion  de  travail. 


CHARRUE  A  RELEVAGE  ALTOMATIQUE 


son  tracteur  et  la  charrue  pendant  toute  la 
journée,  afin  que  le  résultat  de  l'opération 
laisse  un  bénéfice  à  l'exploitant.  D'ailleurs, 
les  quelques  mécaniciens  hors  ligne  des  ven- 
deurs de  tracteurs,   ignorent  tout  du   labou- 


lc5 

Pour  remédier  à  cet  état  de  choses,  il  y  eut 
des  projets  d'Ecoles  de  mécaniciens  ruraux, 
dont  on  aura  grand  besoin  dans  l'avenir. 
Malheureusement,  on  doit  avouer  que,  mal- 
gré tous  les  projets,  rapports  ou  vœux,  rien 


Fig.   '-iO.  —  CliaiiMO   15ajac  ;i  iclcvag^  auto 

rage  proprement  dit.  et  s  ils  travaillent  très 
bien  pendant  toute  la  durée  d'une  démons- 
tration publique,  ils  ne  consentiraient  pas  à 
rester  dans  une  ferme,  même  en  leur  assu- 
rant les  prix  très  élevés  qui  leur  sont  alloués 
par  les  vendeurs.  Ces  hommes  pratiquent 
une  sorte  de  sport  et  combien  se  laissent 
tromper  en  achetant  le  même  matériel,  ma- 
nœuvré avec  virtuosité,  et  lequel,  mis  entre 
des  mains  peu  expérimentées,  ne  travaille 
pratiquement  que  très  peu  de  temps  par 
jour  pour  être  mis  hors  de  service  après  un 
petit  nombre  d'heures  de  fonctionnement. 
Toutes  ces  idées,  émises  depuis  longtemps, 
connues  de  ceux  qui  sont  familiarisés  avec  la 
culture  mécanique  et  avec  les  difficultés  que 


mali(|uc.  —  l'reiiiicrc  phase  du  dôleirage. 

de  positif  n'a  encore  été  fait  dans  ce  sens. 

Si  un  tracteur  représente,  d'après  les  pros- 
pectus, le  travail  de  10  chevaux,  quel  est 
l'agriculteur,  soucieux  de  ses  intérêts,  qui 
confierait  dix  chevaux  et  une  charrue  à  un 
seul  homme  .►*  Il  ne  faut  pas  exagérer  l'éco- 
nomie soi-disant  réalisable,  mais  montrer 
exactement  l'économie  que  l'emploi  ration- 
nel  du  tracteur  permet  de  réaliser. 

Comme  avec  les  attelages  de  chevaux  ou 
de  bœufs,  le  tracteur  coûte  le  service  de  son 
capital  d'acquisition,  auquel  s'ajoutent  les 
frais  d'alimentation  en  combustible,  huile, 
graisse,  d'entretien,  de  réparations  et  d'as- 
surances ;  il  en  est  de  même  pour  la  charrue 
(  t    le    matériel    ne    peut    être    mis   entre    les 


Fi-.  31.  —  CliaiTuc  Bajao  à  i-f;!i;\ag<'  aul  >iiialic|up.  —  Oliarrue  complèlemeiil  diilci n'o. 


peut  soulever  son  application  désirable, 
el  même  obligatoire,  ne  sont  pas  assez  géné- 
ralisées. La  mise  en  pratique  n'est  pas  aisée  ; 
1  apprentissage  préalalile  n'est  pas  encore 
préparé.  Il  y  a  la  question  machine  :  le 
tracteur,  ci  la  rjuestion  agricole  :  l'ouvrage  à 
effectuer.  Un  homme  peut  être  très  bon  mé- 
canicien et  être  un  trè>  mauvais  laboureur. 


mains  du   premier  venu,   sous  peine   de  rui- 
ner   l'agriculteur. 

Avec  -M.  Ringelmann,  suivant  ce  qu'il  ex- 
pose dans  ses  leçons  à  l'Institut  national 
.\gronomique,  nous  persistons  à  croire  que 
(•"(•«t  une  erreur  de  n'avoir  qu'un  seul  hom- 
me par  appareil  de  culture  mécanique,  er- 
reur   qui    se    retourne    contre    les    vendeurs 


156 


LA  \IE  CHÈRE  ET  LES  BÉNÉFICES  AGRICOLES 


après  les  déboires  éprouvés  par  les  acheteurs. 

Ce  qui  prérîuK'  tv^t  loin  d'exclure  les  sys- 
tèmes assurant  automatiquement  le  rcle- 
vage  et  l'enterrai^e  de  la  charrue,  dont  les 
machines  américaines  avaient  pour  ainsi  dire 
le  monojwle.  Il  était  désirable  de  voir  une 
maison  française  de  construction  de  machi- 
nes agricoles  étudier  la  question  ;  c'est  donc 
avec  satisfaction  (pie  nous  pouvons  dire  que 
les  Etablissements  Bajac,  de  Liancourt  (Oise) 
ont  résolu  le  problème  d'une  1res  ingénieuse 
façon. 

Les  figures  'J\),  30,  31  représentent  une 
charrue  Rajac,  à  trois  raies,  du  poids  de  750 
à  SOO  kili'gr.,  dans  ses  diverses  positions. 

Dans  la  figure  29,  la  charrue  est  en  tra- 
vail, le  réglage  étant  effectué  avec  la  roue 
arrière  formant  talon  roulant,  et  les  deux 
roues  avant  montées  sur  essieu  coudé  pou- 
vant tourner  dans  des  coussinets  solidaires 
du   bâti  de  la  machine. 

lorsqu'on  est  arrivé  à  l'extrémité  du 
ravage,  pour  effectuer  le  déterrage,  le  méca- 
nicien n'a  qu'à  tirer  sur  ime  corde  qui  dé- 
place verticalement,  d'arrière  en  avant,  le 
levier  B  (fig.  29);  cela  suffit  pour  déclancher 
le  levier  A,  qui  laisse  tomber  à  terre  les  sec- 
teurs D,  excentriques  à  leur  axe  de  rotation. 

En  avançant,  ces  secteurs  D  (fig.  30),  rou- 
lant sur  le  sol,  sur  lequel  ils  s'agrippent  par 


lés  petites  cornières  dont  ils  sont  munies, 
soulèvent  l'avant  du  bâti  et,  par  suite,  l'axe 
de  l'essieu  coudé  des  roues  C  :  la  charrue 
se  déterre  automatiquement,  alors  que  la 
pièce  E,  jouant  le  rôle  de  béquille,  tourne 
verticalement  puis  tombe  sur  le  sol,  en  avant 
de  la  charrue.  On  obtient  ainsi  la  position 
indiquée  par  la  figure  31  :  la  béquille  E,  ar- 
ticulée avec  un  des  rayons  dos  secteurs  D, 
achève  le  soulèvement  de  l'avant  du  châssis 
de  la  charrue  ;  à  fond  de  course  de  la  bé- 
quille E,  le  levier  A  s'enclanche  avec  le  le- 
vier de  manoeuvre  B  en  airrêtant  la  position 
des  roues  C  relativement  au  châssis,  les  sec- 
teurs D  s'encianchent  à  leur  tour  dans  la 
position  de  la  figure  29  après  le  relevage 
com^plet  de  la  béquille  E. 

Dans  la  position  indiquée  par  la'figure  31, 
la  charrue  complètement  déterrée  peut  virer 
sur  la   fourrière  ou  rouler  sur  la  route. 

Le  dispositif  Bajac,  dont  nous  venons  de 
parler,  qui  fonctionne  très  bien,  est  infini- 
ment moins  compliqué  que  de  nombreux 
modèles  américains,  de  sorte  que  son  réglage 
et    son   entretien  sont   des   plus   faciles. 

Le  môme  dispositif,  avec  des  dimensions 
différentes,  a  été  apliqué,  avec  le  même  suc- 
cès, à  des  cultivateurs  destinés  à  la  culture 
mécanique. 

R.    Dessaisaix. 


LA  YIE  CHÈRE  ET  LES  BENEFICES  AGRICOLES 


L'agriculture,  nul  ne  devrait  l'ignorer,  tra- 
verse actuellement  une  crise  terrible.  Le  con- 
sommateur est  seul,  peut-être,  à  ne  pas  s'en 
doute'r,  à  ne  voir  en  elle  qu'une  profiteuse 
des  conditions  économiques  actuelles  dont 
notre  société  moderne  est  redevable  au  cata- 
clysme que  nous  venons  de  traverser  et  qui 
a  bouleversé,  déséquilibré  dans  le  monde  en- 
tier le  Capital,  le  Travail,  la  Production,  puis 
enfin  la  Confiance  d'oii  dérive  le  Crédit. 
Comment  parviendra-t-on  à  rétablir  l'harmo- 
nie qui  devrait  exister  dans  l'association  de 
ces  quatre  facteurs  élémentaires  et  fonda- 
mentaux du  bien-être,  de  la  prospérité  et  de 
la  fortune  publique  ?  Je  ne  sais...  Mais  ce 
qu'on  petit  affirmer  avec  certitude,  c'est  que 
cet  état  de  choses  ne  peut  durer  indéfiniment. 
Ce  (pi'il  y  a  d'id)>()lument  certain,  aussi, 
c'est  que  dans  rimmense  majorité  des  cas,  on 
attribue  au  cultivali-iir  des  bénéfices  exagé- 
rés dont  lui-même,  souvent,  se  fait  l'écho, 
par  vantardise  ou    fanfaronnade. 

Il  est  entendu  qu'il  y  a  des  cas  exception- 


nels où  le  cultivateur  se  trouve,  des  années, 
dans  des  conditions  à  réaliser  de  vrais  béné- 
fices. A  la  tête  d'une  ferme  bien  aménagée, 
bien  ordonnée,  pourvue  d'un  matériel  de  tra- 
vail moderne,  des  animaux  de  trait,  de  rap- 
port et  d'élevage,  avec  des  capitaux  en  rai- 
son de  son  étendue,  à  proximité  de  quel- 
que ville  un  peu  importante,  où  il  lui  est  pos- 
sible d'écouler  facilement  ses  produits,  de  se 
procurer  plus  qu'ailleurs  une  main-d'œuvre 
opportune,  dans  des  cas  spéciaux,  même  à 
des  prix  élevés,  il  n'y  a  aucun  doute,  il  ne 
peut  que  gagner  de  l'argent.  .Mais  qu'il  y  a-t-il 
de  si  extraordinaire  à  cela  .**  Serait-il  le  seul, 
par  hasard,  parmi  tous  les  industriels,  au- 
quel il  serait  interdit  d'aspirer  à  la  fortune  ? 
L'.\griculture  serait,  alors,  une  singulière 
profession  avec  perspective  bien  peu  encou- 
rageante pour  ceux  auxquels  la  terre  aurait 
de  l'attrait.  Seulement,  à  côté  de  cette  ferme, 
que  je  considère  comme  modèle,  et  des  mieux 
placées,  combien  y  en  a-t-il  d'autres,  — 
(pi'on  veuille  bien  me  pardonner  l'expression 


tk  VIE  CHÈRE  ET  LES  BÉNÉFICES  AGRICOLES 


dont  je  vais  me  servir,  —  dont  ceux  qui  sont 
à  la  tète  tirent  le  diable  par  la  queue.  L'ex- 
plication de  cet  ostracisme  est  facile  à  trou- 
ver, il  est  simple  et  réside  uniquement  dans 
une  constatation  d'un  fait  :  les  produits  de  la 
terre  se  vendent  à  des  prix  très  élevés,  con- 
séquence :  l'agriculteur  est  alors  vu  d'un  très 
mauvais  œil,  bien  que  n'étant  pour  rien  dans 
cet  état  de  choses.  A  moins  d'admettre  qui! 
n'a  à  tirer  aucun  profit  de  ses  récoltes,  au- 
cune dépense  à  faire  pour  son  exploitation, 
rien  à  se  procurer  en  dehors  de  sa  ferme  pour 
lui  et  sa  famille.  Puis,  tout  le  monde  envie 
son  sort,  sort  qui  est  tellement  enviable  que 
jeu  sais  beaucoup  qui  passeraient  à  d'autres 
les  mancherons  de  la  charrue  s'ils  le  pou- 
vaient et  j'en  connais  qui  les  ont  pris  qui 
n'ont  pas  tardé  à  les  lâcher.  Non,  il  faut 
bien  le  dire,  de  pareils  raisonnements  ne 
tiennenit  pas  debout,  car  il  n'existe  pas  d'in- 
dustrie dont  les  produits  qui  en  résultent 
soient,  plus  que  ceux  de  l'agriculture,  sous 
la  déjiendance  de  la  loi  de  l'offre  et  de  la 
detyianile.  Actuellement,  on  peut  dire  que  si 
l'Offre,  en  France,  était  beaucoup  supérieure 
à  la  Demande,  toiijes  les  autres  conditions 
écononïiques  restant  inchangées,  l'agriculture 
serait  finie.  Pour  .l'instant,  ce  n'est  pas  à 
souhaiter,  même  pour  le  consommateur,  car 
la  répercussion  qui  s'en  suivrait  aurait  des 
conséquences  non  seulement  graves  mais  dé- 
sastreuses. 


Cela  dit,  je  voudrais  montrer,  ici,  sans  au- 
cune exagération  —  bien  au  coiïtraire  —  les 
conditions  économiques  de  la  production 
agricole  telles  qu'elles  se  présentent  dans 
une  partie  de  la  région  méditerranéenne,  du 
Var  principalement,  et  plus  spécialement  aux 
environs  d'ilyères.  Je  sais  fort  bien  que  cette 
région  n'est  pas  précisément  une  région  agri- 
cole, dans  l'acception  rigoureuse  du  mot, 
mais  on  a  tellement  dit  de  choses  sur  la  Côte 
d'Azur,  sur  les  bénéfices  qu'elle  procure  à 
ceux  qui  cultivent  son  sol...  sur  ce  qu'on  y 
fait  et  qu'on  pourrait  y  faire,  que  beaucoup 
en  ont  subi  la  suggestion.  Effectivement,  il 
y  en  a  qui  s'y  sont  laissés  attii'er  et  se  sont 
franchement  improvisés  agriculteurs  pa- 
trons, un  peu  à  la  légère,  au  point  qu'ils  ont 
abandonné  leur  nouvelle  profession,  sur  la- 
quelle ils  étaient  insuffisamment  renseignés. 
Sans  nul  doute,  il  s'en  trouve  qui  ont  été 
biefj  inspirés,  qui  ont  réussi,  d'autres  qui 
réussiront  encore.  Mais,  d'une  façon  géné- 
rale, ceux  qui  n'ont  pas  les  aptitudes  acqui- 
ses, je  les  engage  à  la  prudence  et  à  ne  pas 


157 

avoir,  sur  les  résultats  de  .leur  entreprise, 
des  illusions  trop  exagérées.  Ce  qu'on  peut 
trouver  avec  le  plus  de  certitude  sur  la  Côte 
d'A7jur,  c'est  l'air  pur  qu'on  y  respire,  un 
soleil  ardent,  un  ciel  bleu  profond,  une  mer 
bleue,  de  beaux  sites,  et  c'en  est  assez  pour 
procurer  le  bonheur  à  ceux  qui  n'ont  d'au- 
tres soucis  que- s'imprégner  des  choses  de 
la  nature. 


Je  ne  considérerai  ici  qu'une  personne  bien 
intentionnée,  éprise  tout  à  coup  d'agricul- 
ture dans  la  région  méditerrannéennje,  aux 
environs  d'Hyères,  non  pas  en  qualité  d'ama- 
teur et  seulement  pour  les  bienfaits  qu'elle 
pourrait  retirer  de  son  climat,  mais  aussi 
avec  le  désir  bien  arrêté  et  naturel  de  réali- 
ser quelques  bénéfices  en  ex,ploitant  bien 
son  sol. 

Pour  commencer,  et  ne  pas  compliquer 
les  données  de  l'entreprise,  je  vais  la  suppo- 
ser à  la  télé  d'une  petite  exploitation  de  vingt 
hectares  de  bonnes  terres,  en  fermage,  avec 
des  bâtiments  vides,  quitte,  plus  tard,  à  or- 
ganiser comme  il  convient  cette  petite  ferme 
en  achetant  les  animaux  domestiques  utiles, 
a[iparcils  et  outillage  nécessaires,  etc.,  pour 
varier  ses  cultures  si  cela  lui  convient.  Pour 
l'instant,  la  culture  que  je  désire  lui  voir 
uniquement  entreprendre  est  celle  du  blé.  Je 
choisis  cette  céréale  pour  plusieurs  raisons  : 
\.i  pain  qui  dérive  de  son  grain  est  la  base 
de  notre  alimentation,  puis,  lorsque  son 
prix  est  élevé,  il  provoque,  des  fois,  de  graves 
récriminations.  En  outre,  la  répercussion 
du  prix  du  blé  s'élend  sur  des  substances  ali- 
mentaires autres,  très  utiles,  telles  que  les 
pâtes,  etc.  Puis,  enfin,  la  vente  de  son  grain 
et  de  sa  paille  ont  des  cours  sur  lesquels  on 
peut  établir  des  données  assez  certaines.  J'ai 
encore  une  autre  raison.  Ayant  entendu  des 
gens  apprécier  les  Ijénéfices  que  le  cultiva- 
teur retirait  de  cette  culture,  la  fortune  qu'il 
échafaudait  en  vendant  le  blé  70  fr.  les  100 
kilogrammes,  et  dire  que  ces  bénéfices 
étaient  scandaleux,  qu'il  élait  incompréhen- 
sible de  ne  pas  voir  le  Gouvernement  inter- 
venir, c'est  justement  ces  bénéfices  et  ces 
fortunes  qui  en  résultent  que  je  voudrais 
examiner  et  mettre  en  évidence. 

Je  vais  placer  cette  personne  de  façon 
qu'elle  soit  bien  à  son  aise  et  dans  des  con- 
ditions telles  qu'elle  ne  puisse  invoquer  au- 
cun aléa  pouvant  influencer  le  rendement  de 
celle  culture.  Je  suppose  celle-ci  à  l'abri  di.'s 
maladies  cryptoganii(|ues,  des  insectes,  des 
influences  atmosphériques    nuisibles,    pluies 


158 


LA  VIE  CHERE  ET  LES  BENEFICES  AGRICOLES 


par  trop  abondantes,  orages,  grêle,  etc.,  etc. 
i*uur  sa  tranquiUité,  elle  n'aura  pas  de  chef 
de  culture,  pas  de  domestiques,  tous  les  tra- 
vaux seront  exécutés  à  la  journée.  La  per- 
sonne qui  en  aura  la  charge  sera  honnête, 
capable  et  consciencieuse.  Ce  cultivateur 
improvisé,  après  les  semailles  terminées, 
n'aura  plus  qu'à  attendre  la  moisson  qui  s'ef- 
fectuera, d'ailleurs,  nous  le  supposons,  dans 
les  conditions  les  plus  favorables. 

Il  me  faut  maintenant  admettre  des  ren- 
dements arbitraires  pour  le  grain  et  la 
pailles  Je  suppose  qu'ils  soient  respective- 
ment de  20  quintaux  et  36  quintaux  à  l'hec- 
tare. En  les  adoptant,  je  me  renferme  dans 
les  limites  les  plus  larges.  Examinons,  main- 
tenant, les  conditions  économiques  actuelles 
du  travail  dans  cette  région,  comparées  avec 
ce  qu'elles  étaient  avant  la  guerre  ;  elles  sont 
très  instructives. 


Les  voici  :  Avant-guerre.  —  Hommes  à  la 
journée,  10  h.  de  travail,  suivant  été  ou 
hiver,  3  fr.  50,  3  fr.  75,  4  fr.,  4  fr.  50  au 
maximum. 

Femmes  à  la  journée,  8  h.  de  travail, 
1  fr.  25,  1  fr.  50  ;  10  h.  de  travail,  1  fr.  75. 

Actuellement.  —  Hommes  à  la  journée, 
S  h.  de  travail,  de  15  à  25  fr.,  suivant  les 
aptitudes,   moment  des  travaux  exécutés. 

Femmes  à  la  journée,  8  h.  de  travail,  5 
irancs  ;  10  h.  de  travail,  G  fr. 

Avant  guerre  :  travaux  à  la  tâche.  —  Hom- 
mes :  piochage  et  entablage,  c'est-à-dire  terre 
rendue  prête  à  être  ensemencée  ou  plantée  : 
0  fr.  10,  0  fr.  15  la  canne  {'i  mètres  carrés  , 
soit  250  fr.  à  375  fr.  l'heclare. 

Femmes  :  cueillette  des  légumes  :  Pois  et 
haricots  ;  pois,  0  fr.  04,  0  fr.  05  le  kilogr., 
«oit  4  fr,  à  5  fr.  les  100  kilogr.  ;  haricots, 
0  fr.  05,  0  fr.  06  le  kilogr.,  soit  5  fr.  à  6  fr. 
les  100  kilogr. 

Actuellement.  —  Hommes  :  Piochage  et 
entablage,  0  fr.  50  la  canne  (')  mètres  carrés), 
soit  1  250  fr.  l'hectare. 

Femmes  :  ciieillelle  des  légumes  :  pois  et 
haricots  ;  pf)is,  (J  fr.  25  le  kilogr.,  soit  25  fr. 
les  100  kilogr.  ;  haricots,  0  fr.  30  à  0  fr.  35 
le  kilogr.,  soit  30  fr.  à  35  fr.  les  100  kilogr. 
Ces  prix  permettent  aux  femmes  de  gagner, 
suivant  habileté,  de  25  fr.  à  45  fr.  par  jour. 

Actuellement.  —  Moisson  :  Il  y  a  lieu  de 
faire  remarquer  rpie  les  prix  de  la  journée 
«ont  plus  élevés  pour  la  moisson.  Ainsi,  un 
moissonneur  est  payé  30  fr.  à  35  fr.  par  jour 
pour  8  h.  de  travail,  et  les  femmes  10  fr.  el 
12     fr.     Les     moissonneurs     marchant     par 


équipe  de  quatre  personnes  :  1  homme  et 
3  femmes,  ce  qui  fait  pour  la  journée  de 
l'équipe  60  el  71  francs. 

Avant-guerre.  —  Labour  à  la  charrue  : 
charrue  à  un  cheval  et  un  homme,  10  h. 
de  labour,  10  fr.  ;  charrue  à  deux  chevaux 
et  un  homme,   15  fr.  et  16  fr. 

Actuellement.  —  Charrue  à  un  cheval  et 
un  homme,  8  h.  de  labour,  35  fr.  et  45  fr.  ; 
charrue  à  deux  chevaux  et  un  homme,  8  h. 
de  labour,  50  fr.  et  60  fr.  par  jour. 


Engrais.  —  Je  ne  veux  considérer  que  le 
fumier,  car  les  prix  des  autres  engrais  dits 
commerciaux  ou  chimiques,  suivant  les  ré- 
gions, n'ont  pas  autant  variés,  les  écarts  ne 
sont  pas  aussi  considérables. 

Avant-guerre.  —  Fumier  chargé  sur  wa- 
gon Toulon  :  4  fr.,  5  fr.,  6  fr.  la  tonne  de 
1  000  kilogr.,  soit  40  fr.,  .50  fr.  et  60  fr.  le 
wagon  de  10  000  kilogr.,  auxquels  prix  il 
faut  ajouter  le  transpoit  de  Toulon  à  Hyères, 
qui  était  de  21  fr.  30  par  wagon  de  10000 
kilogr.,  ce  qui  porte  respectivement  le  prix 
du  wagon  à  61  fr.  30,  71  fr.  30,  81  fr.  30. 

Actuellemenl.  —  La  tonne  a  été  payée  par 
celui  qui  écrit  ces  lignes,  45  fr.  en  1921  et 
35  fr.  en  1922,  soit  450  et  350  fr.  le  wagon 
de  10  tonnes,  toujours  chargé  sur  wagon 
Toulon.  Ces  prix  s'entendent  pour  fumier  de 
litière,  fumier  de  cheval,  celui  de  vache 
étant  un  peu  meilleur  marché,  28  fr.  et  30 
francs  la  tonne.  Mais  il  convient  d'ajouter  à 
ces  prix  celui  du  transport,  qui  s'est  élevé  de 
21  fr.  30  à  68  fr.  40.  Le  wagon  de  10  000 
kilogr.  de  fumier  revient  donc,  rendu  gare 
d'Hvères,  à  418  fr.  40  (350  fr.+68  fr.  40= 
418'  fr.   40). 


Reste  maintenant  à  établir  le  bilan  d'une 
culture  de  blé  entreprise  sur  20  hectares  dans 
les  conditions  indiquées. 

Voyons  d'abord  les  dépenses  en  considé- 
rant que  le  ju'ix  de  la  journée  ouvrière  cor- 
respond à  celui  payé  pour  '^  h.  de  travail. 

Achat  lie  semences.  —  150  kilogr.  par  hec- 
tare (semis  à  la  volée)  à  100  fr.  les  100  kilogr, 
=  150   fr.,    150  X  20  =  3  000   francs. 

Lahoiir  d'ensemencement.  —  Cinq  jour- 
nées de  labour  à  2  chevaux  à  50  fr.  =  250  fr. 
y  compris  le  hersage  =  250  x  20  =  5  000 
francs. 

Achats  d'engrais,  prix  rendus  gare.  —  ÎOO 
kilogr,  superphosphates  à  14  0/0  ;  350  kilogr, 
nitrate  de  sonde,  dont    150  kilogr.   appliqués 


LA  VIE  CHÈRE  El   LES  BÉNÉFICES  AGRICOLES 


159 


à  rautomne,  après  la  levée,  puis  200  kilogr. 
au  printemps,  res  quantités  considérées  à 
l'iiectare.  .Nitrate  à  85  fr.  les  100  kilogr.  - 
350  X  85  X  20  =  5  950  francs. 

Superphosphate  à  20  fr.  les  100  kilogr.  = 
400  X  20  X  20  -  1  600    fr.  ;   5  950  +  1  600 

—  7  550  francs. 

Camionnage  des  engrais  de  la  gare  à  lo 
propriété.  — •  Chargement  et  déchargement 
de  ceux-ci  à  raison  de  5  fr,  les  1  000  kilogr. 
en  supposant  la  propriété  pas  trop  éloignée 
de  la  gare,  400  +  350  =  750  kilogr.  d'en- 
grais par  hectare  ;  750  x  20  =  15  000  kilo- 
grammes ;    15  000  x  5  =  75   francs. 

Epandages  des  engrais.  —  Epandages  exé- 
cutés partie  à  l'automne  et  partie  au  prin- 
temps, La  totalité  du  superphosphate  au 
moment  du  labour,  une  partie  du  nitrate 
après  la  levée  du  blé,  l'autre  partie  au  prin- 
ti-mps  :  2  journées  d'homme  par  hectare  à 
15  fr.  =  30  X  20  -f  600  francs. 

Ensemencement  du  blé.  —  1/2  journée 
d'homme  par  hectare,  à  15  fr.  =  7  fr.  50  ; 
7  fr.  50  X  20  =  150  francs. 

Hersage  et  roulage  après  ensemencement 
du  blé.  —  Un  cheval  et  un  homme  une  jour- 
née   par   hectare  =  35  x  20  =  700    fr. 

Moisson  à  la  faux  et  à  l'entreprise.  — 
Deux  journées  et  demie  d'équipe  composée 
d'un  moissonneur  et  de  trois  femmes,  la 
journée  à  60  fr.  par  équipe  =  150  fr.  par 
hectare  ;  150  x  20  =  3  000  fr.  Je  suis  per- 
■^uadé  que  cette  moisson  faite  ù  la  journée 
avec  une  même  équipe  coûterait  un  tiers  de 
plus. 

Formation  des  moyettes.  —  Quatre  jour- 
nées de  femme  à  10  fr.  par  jour  —  40  fr.  par 
hectare  ;  -iO  x  20  =  800  francs. 

Charroi  des  gerbes  et  montage  du  gerbier. 

—  Une  journée  et  demie  de  charrette  à  un 
cheval  et  un  homme,  à  iO  fr.  la  journée,  60 
francs,  plus  un  homme  supplémentaire  à 
20  fr.  =  30  fr.  =  00  fr.  par  hectare  ;  90  x 
20  =1  800  francs. 

Battage  à  Venireprise.  —  Le  battage  ainsi 
exécuté  s'effectue  aux  conditions  suivantes  : 
10  fr.  par  100  kilogr.  de  grains  i)attus,  y 
compris  le  boitelage  de  la  paille,  qui  se  fait 
mécaniquement  et  en  même  temps  que  le 
battage.  La  locomobile,  la  batteuse  et  la  bof- 
leleuse  sont  suivis  de  11  hommes  payés  par 
l'entrepreneur  de  battage,  mais  dont  la  nour- 
riture est  assurée  par  celui  qui  fait  battre, 
de  même  la  quantité  de  charbon  nécessaire 
pendant  toute  la  durée  du  battage.  20  quin- 
taux de  grains  battus  par  hectare  —  20  x  20 
=  400  quintaux  pour  les  20  hectares  ;  400 
X  10  =  'i  000   fr.  de  bnttaîre  et  de  bottelaere 


correspondent   à   la  récolte  des  20  hectares. 

ISourrilave  des  onze  hommes.  —  En  consi- 
dérant qu'il  faille  cinq  jours  pour  battre  400 
quintaux  de  grains  (^8  000  kilogr,  par  jour) 
et  que  la  nourriture  soit  évaluée  à  15  fr,  par 
jour  et  par  homme,  la  dépense  de  celle-ci 
s'élèvera    à   11  x  15  x  5  =  825    francs. 

Main-d'œuvre  supplémentaire  au  battage. 
—  Approvisionnement  de  la  locomobile  en 
eau,  manutention  du  blé  battu,  dégagement 
des  bottes  de  paille  sortant  de  la  botteleuse, 
etc.,  une  charrette  et  un  homme  pendant  5 
jours,  plus  deux  hommes  comme  aides,  etc, 
charrette  et  un  homme  =  40  fr.,  plus  2  hom- 
mes à  20  fr.  =  40  fr.  ;  40  +  40  =  80  fr., 
80  X  5  =  400  fr.  pour  les  cinq  jours  de 
battage. 

Charbon.  —  100  kilogr.  environ  de  houille 
par  jour  =  100  x  5  =  500  kilogr.  à  12  fr. 
les   100  kilogr.  =  60  francs. 

Fermage.  —  Enfin,  ajoutons  à  tous  ces 
frais,  celui  du  fermage,  que  nous  évaluerons 
à  600  fr.  l'hectare,  y  compris  les  bâtiment; 
de  la  ferme,  que  nous  supposons  suffisant?? 
et  en  rapport  avec  la  surface  cultivée,  plus 
une  maison  d'habitation  pour  le  fermier. 
Soit  20  X  600  =  12  000  fr.  de  fermage. 

En  ne  faisant  état  que  des  dépenses  ainsi 
établies,  j'en  néglige  intentionnellement 
l)eaucoup  d'autres.  C'est  ainsi  qu'il  y  aurait 
lieu  de  tenir  compte  de  l'achat  de  sacs,  de 
l'assurance  du  grain  et  de  la  paille  jus- 
qu'après la  vente,  etc.  ;  de  la  nourriture  du 
fermier  et  de  sa  famille,  que  je  laisse  de  côté, 
les  supposant  en  dehors  de  l'exploitation  et 
n'exerçant  aucun  travail. 


Nous  n'avons  plus  maintenant  qu'à  exami- 
ner le  résultat  argent  qui  ressort  d'une  sem- 
blable entreprise,   il  est  facile  de  l'établir. 

Nous  avons  admis  des  rendements  supj)o- 
sés  de  20  quintaux  de  grain  à  l'hectare  et  36 
quintaux  de  paille  y  correspondant,  récoltés 
sur  cette  même  surface.  Pour  les  20  hectares, 
nous  avons  donc  :  20  x  20  =  400  quintaux 
de  grain  et  20  x  36  =  720  quintaux  de  ])itil- 
le.  Le  quintal  de  blé  ayant  été  estimé  à  70 
francs,  la  paille  à  15  fr.  les  lOO  kilogr.,  nous 
avons  :  400  x  70  =  28  000  fr.  ;  720  x  15  = 
10  800  fr.  Total,  38  800  francs. 

îl  ne  reste  plus  qu'à  faire  le  total  des  dé- 
penses, en  me  contentant  de  réunir  les  som- 
mes les  unes  à  côté  des  autres,  pm's  en  faire 
connaître  îe  montant  :  3  000  fr..  5  000  fr. , 
7.550  fr.,  75  fr.,  600  fr.,  150  fr..  700  fr., 
3  000  fr.,  800  fr.,  1  800  fr.,  '(  000  fr.,  825  fr., 


160 


LA  DURÉE  DE  LA  PÉKIODE  CONTAGIEUSE  DE  LA  FIÈVRE  APHTEUSE 


400  fr.,  60  fr.,  IJ  LXXt  fr.,  dont  l'addition 
donne  comnio.  résultat  31)000  fr.  Si,  de  ces 
39  960  fr.,  nous  défalquons  les  38  800  fr.  four- 
nis par  la  vente  du  grain  et  de  la  paille,  nous 


constatons  une  perte  de  1  160  fr.  :  39  960  — 
38  800  =   1  160  francs. 
(.1  suivre.)  J.  Poussât, 

Dirccleur  de  l'F.oolc  pralii|ui' 
d'horlicuUure  d'Hvcrcs. 


LA  DURÉE  DE  LA  PÉRIODE  CONTAGIEUSE 

DE  LA  FIÈVliK  APTHElSEd) 


Dans  une  récente  note  (2),  M.  Lebailly 
indiquait  que  la  propagation  de  la  fièvre 
aphteuse  n  se  fait  par  les  animaux  malade.-« 
aux  seules  périodes  d'incubation  et  d'inva- 
sion et  pendant  un  temps  très  court  »,  tandis 
que  les  sujets  porteurs  d'aphtes  ruptures  de- 
puis quatre  jours  sont  incapables  de  trans- 
mettre la  maladie. 

Nous  avons  observé  de  notre  côté  des  faits 
qui  confuinent,  en  ce  qu'elles  ont  d'essentiel, 
les  constatations  de  notre  collègue. 

De  toute  évidence,  la  transmision  de  la 
fièvre  aphteuse  s'opère  particulièrement  bien 
aux  tout  premiers  stades  de  l'infection.  C'est 
qu'à  ce  moment  les  urines  du  malade  sont 
déjà  virulentes,  ainsi  que  nous  l'avons  cons- 
taté expérimentalement,  avant  l'apparition 
des  premiers  signes  cliniques. 

Des  veaux  de  lait,  laissés  à  leur  nourrice 
inoculée  de  fièvre  aphteuse,  contractent  la 
maladie  et  en  meurent,  de  façon  courante 
de  2-1  à  36  heures  seulement  après  l'appari- 
tion de  riiyperthermie  initiale  chez  leur 
mère,  en  même  temps  que  s'opère  chez 
celle-ci  la  sortie  des  aphtes  ou  leur  rupture. 
On  ne  peut  douter  ainsi  que  l'infection  du 
jeune  sujet  remonte  à  une  époque  anté- 
rieure à  l'apparition,  chez  sa  mère,  des  pre- 
mières manifestations  morbides. 

De  même,  si  l'on  place  côte  à  côte,  en 
contact  permanent,  deux  bovins,  l'un  sen- 
sible à  rinfectii»n.  l'autre  en  incubation  de 
\\  maladie,  la  contagion  naturelle  cpii  s'opère 
chez  II-  premier  de  ces  sujets,  apparaît  si 
soudaine,  (ju'on  ne  peut  douter  qu'elle  re- 
monte à  la  toute  première  période  de  l'infec- 
tion cnregi^lrée  chez  le  second.  L'évolution 
est  même  parfois  si  rapide,  qu'il  devient  évi- 
dtiil  que.  chez  le  sujel  en  puissance  de 
fièvre  ajihteuse,  l'excrétion  virulente  précède 
l'apparitiitn  de  l'hyiierlhermie  initiale. 

C'est  ainsi,  que  si  l'on  inocule  du  virus 
aphteux  à  un  bovin  sensible   placé  au   con- 

i  Conumniicidiun  à  rAiiulriiiii-  tirs  Sciences 
(<i'ancc  du  3i  juillet   Kp?). 

(3")  Jotirnu}  ,r  \ ■"''■■" II""-  Pininu,.-,  ,lu  jT  j„i]. 
loi  lo-îî,  p.  17. 


tact  d'un  congénère,  lui  aussi  réceptif,  et  que 
1  on  sépare  de  son  voisin  le  sujet  inoculé  dès 
que  survient  chez  lui  une  ébauche  de  réaction 
thermique,  on  observe  malgré  tout,  l'infec- 
lion  du  témoin  de  cohabitation. 

Par  opposition  à  ces  constatations,  nous 
avons  relevé,  comme  M.  Lebailly,  la  dispa- 
rition hâtive  de  la  virulence  dans  la  salive 
des  animaux  infectés  et  l'épuration  rapide 
des  étables  et  fumiers  contaminés,  sans  le 
secours  de  la  désinfection.  C'est  impunément 
même  que  l'on  peut  faire  vivre,  en  contact 
permanent,  en  un  local  non  nettoyé  et  non 
désinfecté,  un  sujet  sensible  et  un  malade 
jjorteur  d'aphtes  de  la  bouche  au  quatrième 
jour  de  leur  évolution. 

Mais,  ces  derniers  faits  ne  sont  point  aussi 
surprenants  qu'on  pourrait  le  croire.  Il  y  a 
plus  de  vingt  ans  déjà,  Hecker  (1),  écrivait  : 
«  Nous  avons  constaté  que  deux  jours  après 
la  rupture  des  aphtes,  la  salive  perd  toute 
efficacité  contagifère,  à  moins  qu'elle  ne 
contienne  des  lambeaux  épithéliaux  ». 

Ledainche  de  son  côté  indique  que  60 
bovins,  reconnus  ensuite  sensibles  à  l'infec- 
tion, ne  s'infectent  point  malgré  une  tenta- 
tive d'aphtisation  avec  des  exsudats  recueil- 
lis dans  la  bouche  des  malades  portant  des 
aphtes  en  voie  de  cicatrisation  (2). 

Partout  observés,  ces  faits  conduisent 
llutyra  et  Marek  à  préconiser  dans  leur 
Traité  (le  Pathologie,  pour  la  pratique  de 
l'aiihtisation,  l'emploi  de  la  seule  salive  des 
animaux  «  dans  la  bouche  desquels  se  trou- 
vent encore  des  vésicules,  puisque  c'est  seu- 
lement leur  contenu  qui  rend  la  salive  in- 
fectieuse, alors,  qu'au  stade  de  guérison  des 
érosions,  elle  ne  l'est  plus  qu'irrégulière- 
ment Çj)  ». 

De  même,  l 'épurai it>n  spontanée  et  rapide 
(les  fumiers  esl  int  fait  avancé  déjà  par  Hec- 

(i)  llockor.  Travaux  du  7*  Congres  international 
ili'  Mrdocino  vétéiinairo,  t.   2.   1899,  p.   356. 

(■.i")  Revue  ijènérnlc  de  Médecine  vétérinairef 
i9ir>.  p.   201. 

(3")  Hutyra  el  M;ir<k.  Traili'-  ilo  Pathologie  spé- 
ciali'.  5"  éilition.  t.   i.  ny^o,  p.  3G7. 


CORRESPONDANCE  -  CONSEILS  PRATIQUES 


ker  (1889),  par  Loffler  (1914),  et  dont  nous 
tirons  bénéfice  à  noire  laboratoire,  où  depuis 
de  longues  années,  nous  avons  cessé  de  les 
désinfecter. 

Un  tel  ensemble  de  constatations  rassu- 
rantes ne  saurait  toutefois  laisser  oublier  que 
nombre  de  sujets  aphteux  demeurent  dange- 
reux longtemps  après  leur  guérison  appa- 
rente. 

Bartolucci,  Loffler,  Gang,  Lindqvist  ont 
rapporté  d'indiscutables  cas  de  transmission 
de  la  maladie  par  des  animaux  guéz'is  depuis 
plusieurs  semaines  ou  plusieurs  mois. 

Il  apparaît  bien  ici  que  la  conservation  du 
virus  s'opère  dans  les  fissures  de  l'ongle  des 
malades  ou  dans  ces  lésions  sous-ongulées  sur 
lesquelles  Zschokhe    et  Hess  ont  appelé  l'at- 


161 

tention.  A  leur  niveau,  ainsi  que  l'établissent 
les  démonstrations  expérimentales  de  Bohm 
et  celles  de  De  Blieck,  le  virus  peut  survivre 
de  trois  semaines  à  huit  mois. 

JVous  estimons  donc  que  si  les  constata- 
lions  de  M.  Lebailly  et  les  nôtres  plaident  en 
faveur  de  toutes  mesures  propres  à  prévenir 
la  propagation  de  la  fièvre  aphteuse  par  le 
malade  à  la  toute  première  période  du  danger 
(séquestration  des  effectifs,  quarantaine, 
etc.),  il  ne  convient  point  de  modifier  ces 
dispositions  —  universellement  admises  — 
des  législations  sanitaires  qui,  à  l'exemple 
de  la  nôtre,  ne  rendent  à  la  libre  pratique 
les  animaux  affectés  de  fièvre  aphteuse  que 
quinze  jours  après  leur  guérison. 

H.  Vallée  et  H.  Carré. 


CORRESPONDANCE  -  CONSEILS  PRATIQUES 


—  N°  7^16  i^tienne).  —  Vous  demandez  à 
queh  prix  il  co'nvient  de  payer  divers  combus- 
tibles en  se  basant  sur  les  quantités  de  clialeur 
qu'ils  peuvent  dégager  ;  ces  quantités  de  cha- 
leur, désignées  sous  te  nom  de  calories  utilisa- 
bles, sont  comptées  par  kilogramme  de  com- 
bustible ;  il  faut  connaître  le  poids  du  stère  de 
votre    bois   de    bûches. 

L«  charbon,  dit  de  cuisine,  peut  dégager, 
comme  les  boulets,  de  6.000  à  7.000  calories  par 
kilogramme,  le  bois  de  bûches,  3. 000  calories. 
De  sorte  que  si  l'on  représente  par  100  le  prix 
d'un  certain  poids  de  charbon,  le  prix  du  même 
poids  de  bois  ne  serait  que  de  43  pour  obtenir 
le  même  dégagement  de  chaleur,  à  la  condition 
que  le  foyer,  dans  les  deux  cas,  soit  bien  disposé 
pour  obtenir  ime  bonne  combustion.  —  (M.    R.). 

—  N°  7080  (Pas-de-Calais).  —  Le?  liens  en 
fil  de  fer  recuit  employés  avec  votre  presse  à 
paille,  ont  2  m.  95  de  long  y  compris  l'œillet. 
Après  déliage  des  balles,  vous  pouvez  très  bien 
utiliser  à  nouveau  les  liens,  sauf  que  s'il  étaient 
plus  courts,  ayant  été  coupés,  à  les  rabouter 
avec  un  bout  de  fd  de  fer  afin  de  leur  donner 
la  longueur  'nécessaire  de  2  m.  96  y  compris 
l'œillet.  —  (M.  R.). 

—  N°  7007  (Rhône).  —  L'article  de  M.  Rin- 
gelmann,  sur  les  fosses  septiques,  auquel  vous 
faites  allusion,  a  paru  dans  le  Journal  d\Aqri- 
cullure  Pratique  n°  i3,  du  i®''  mai  1919,  page 
264.  Le  livre  du  même  auteur  sur  les  Hubiia- 
lions  rurales  n'est  pas  encore  achevé.  —  (M.   R.). 

—  M.  C.  à  V.-C.  —  Est-il  vrai  qu'il  faut  em- 
ployer le  sulfate  d'ammoniaque  seulement  sur 
les  terrains  bien  pourvus  de  chaux  et  qu'ils  pi'ii- 
vent    être    nuisibles    dans    les    autres   ? 

Les  solutions  ammoniacales  peuMiit  être 
nuisibles  à  la  végétation,  aussi  il  faut  que  les 
engrais  ammoniacaux  soient  transformés  rapide- 
ment.   On    doit    donc    les    employer    en    sols  cal- 


caires où  ils  se  fixent  par  transformation  en 
carbonate  d'ammoniaque  cl  où  ils  nitrifient  ra- 
pidement. D'autre  part,  cette  transformation  éli- 
mine de  la  chaux  ce  qui  aurait  de  graves  incon- 
vénients si  le  sol  était  peu  riche  en  cet  élément. 
On  pensait  qu'en  terrains  très  calcaires,  il  ne 
fallait  pas  employer  le  sulfate  d'ammoniaque, 
mais  si  on  a  soin  d'enfouir  cet  engrais,  le  car- 
bonate d'ammoniaque  formé  rapidement  est  fixé 
et  il  n'y  a  pas  perte  d'azote  par  décomposition. 
-(S.) 

-4.  M.  (Haute-Vienne).  —  Vous  étiez  légale- 
ment obligé  de  signifier  congé  régulier  sans 
vous  préoccuper  de  la  législation  en  cours  con- 
cernant les  loyers.  Aussi  pensons-nous  bien  que 
c'est  en  juillet  1919  que  votre  locataire  a  dû 
vous  signifier  sa  prorogation,  et  non  en  1918. 
Suivant  ce  que  vous  'nous  dites,  cette  proroga- 
tion prendra  fin  en  mars  1929,  puisqu'elle  pré- 
sente un  caractère  commercial.  Si  vous  supposez 
que  c'est  bien  en  1918  que  la  prorogation  a  été 
demandée,  nous  vous  conseillons  de  faire  tran- 
cher le  différend  par  la  Commission  arbitrale, 
car  votre  locataire  aurait  tacitement  renoncé  au 
bénéfice  des  clauses  de  son  bail  en  ce  qui  con- 
cerne  les   cas  de    départ   ou   de  congé. 

—  N»  7350  (Boucbes-du-Rhône).  M.  N.  A.  — 
Vous  avez  une  haie  de  buis  de  2  m.  5o  de 
hauteur  sur  i  m.  5o  d'épaisseur,  restée  sans 
soins  depuis  deux  ans  et  dont  les  pousses  pen- 
dent de  tous  côtés.  Vous  arriverez  à  lui  donner 
un  aspect  agréable  et  une  forme  régulière  en  la 
taillant  à  l'aide  de  cisailles.  On  effectue  deux 
tailles  par  an,  l'une  au  milieu  de  l'été,  en  août, 
pour  raceourcir  les  jeunes  pousses  qui  ont  tou- 
jours tendance  à  déformer  le  sujet  l'autre  après 
l'iuver,  en  mars-avril,  avant  le  départ  de  la  vé- 
gétation, après  la  période  des  grands  froids.  Par 
cette  dernière  taille,  on  donne  à  la  haie  sa  forme 
définitive.  —  (F.  L.) 


16-^ 


—  N°  Ggo'j   {^^èv^e).    V.    P.    l>.. 
des    moyi-ns    ont    rW-    |moi,(i<i''-    pour 
chlorose  des   arbres   fruitiers, 
dinii  r    .11    <hv{    du     Luxernboui 


.1.   —    Bien 

conibiillic   la 

M.    Opoix,    jai- 

.     ;i     obtemi    di- 


bons  r.'sniliils  m  tiiillant  ?t-?  l'oiriors  en  novnn- 
bn-il.'ccnibro  cl  cm  appliquant  aussitôt,  sur  l<s 
coupis  failrs  par  le  sécateur,  aux  extrémités  des 
branches  et  des  coursonnes,  une  ou  deux  gout- 
tes de  la  solution  suivante  :  sulfate  de  fer,  3o 
grammes,    eau,    100    grammes. 

Un  autre  procédé  lui  a  donné  des  résultats  en- 
core plus  c.rtains.  Il  perfore,  en  mai-juin,  à  la 
tarière.  le  tronc  de  l'arbre  chlorose,  à  environ 
3o  cintiniètres  au-dessus  de  la  greffe.  La  pro- 
fondeur du  trou  doit  être  égale  à  la  moitié  ilii 
diamètre  de  l'arbre  et  la  largeur  au  dixième  du 
diamètre.  Le  trou  est  fait  obliquement  de  haut 
en  bas,  on  y  introduit  du  sulfate  de  fer  en  pou- 
dre qu'on  tasse  avec  une  cheville  :  le  trou  est 
rempli  jusqu'à  l'écorce  et  est  bouché  avec  du 
mastie  à  greffer.  Les  effets  du  traitement  se  ni;i- 
nifestent    promptement. 

On  peut  enfin  répandre  à  la  surface  du  sol,  et 
sur  tout  le  périmètre  présumé  occupé  par  les  ra- 
cines, I  kilo  de  sulfate  de  fer  en  poudre,  que 
l'on  enterre  par  un  binage.  Ce  dernier  procédé 
est  moins  efficace  que  les  deux  premiers.  —  (F.  L.) 

—  M.  B.  Constanline.  —  Vous  pourrez  empois- 
sonne? votre  étang  avec  la  tanche  et  la  carpe  ; 
cette  dernière  se  développe  très  vite  et  acquiert 
de  grandes  dimensions.  Mélangez  ces  deux  espèces 
dans  la  proportion  de  Go  carpes  et  de  ^o  tanches 
sur  100.  Le  nombre  de  tètes  à  mettre  varie  de  700 
à  1.400  par  hectare,  suivant  la  richesse  de  l'eau 
en  ressources  alimentaires  et  sa  profondcvu*.  Si 
vous  nourrissez  copieusement  les  poissons,  ce  der- 


LA  SEM.UNE  MÉTÉOROLOGIQLE 

nier  chilïre  pourra  même  être  dépassé.  L'ense- 
mencement se  fera  à  l'automne,  en  hiver,  par  un 
temps  doux  ou  au  printemps,  en  mars,  avec  du 
nourrain  âgé  de  18  à  20  mois.  Les  carpes  pèsent 
alors,  en  moyenne,  de  5o  à  60  grammes,  les 
tanches   un   peu    moins. 

A  l'état  naturel,  les  Cyprins  consomment  des 
matières  végétales,  des  insectes,  etc.  Quand  on  les 
nourrit,  les  aliments  qui  leur  conviennent  le 
mieux  sont  :  racines  cuites,  pommes  de  terre, 
tourteaux,  son,  etc.  L'étang  pourra  être  pèche  3 
ans  après  l'empoissonnement  et  les  carpes  pèse- 
ront alors  de  Goo  à  goo  grammes. 

Pour  vous  procurer  du  nourrain,  adressez- vous 
à  la  ^^tafion  piscicole  de  ïhoiry  (Ain)  ou  à  M. 
Baudol,  à  Cusset  (Allier  j,  ou  bien,  par  le 
Directeur  des  Services  agricoles  de  votre  dépar- 
lenient,  demandez  l'adresse  des  pisciculteurs  spé- 
cialisés des  régions  à  étangs  :  Bresse,  Brenne, 
Vosges.  —  (F.  L.) 

—  M.  F.  L.  (Tarn).  —  Dans  des  terres  urgilo- 
ciilcaires,  après  plantes  sarclées  ou  jachère  fumée, 
iv)(/.s  fuites  un  blé.  Quels  engrais  employer? 

Nous  vous  conseillons  d'employer  4oo  kilogr. 
de  superphosphate  que  vous  répandrez  à  l'au- 
tomne,'avant  la  dernière  façon  précédant  le  semis 
de  blé  ;  et,  au  printemps,  dès  la  sortie  de  l'hiver, 
vous  pourriez  répandre  100  kilogr.  de  nitrate  de 
soude  en  couverture. 

Dans  des  terres  sUico-arijileuses,  pour  avoine 
dliiver  après  blé  d'autumne  fumé,  vous  pourrez 
employer  5oo  kilogr.  de  scories  que  vous  enterre- 
rez par  un  léger  labour  ou  à  l'extirpateur  cl  vous 
ajouterez  au  moment  du  semis  100  kilogr.  de  sul- 
fate  d'ammoniaque. 

Ces  quantités  d'engrais  sont  données  pour  un 
hectare.  —  (H.  H). 


LA  SEMAINE  MÉTÉOROLOCÎOtlE 

Semaine  du  C  au  12  août  1022  {OBSERVA  TOI li/-:  DU  PARC  SA/.YT-iMA  UR) 


JOUKS 

0  r. 

■ 

l'EiMPÉr 

AT  LUE 

5 
a    "5 

-     a 

1 

Écart 

ET    DATES 

2_     .:i 

2 

'c 

■2 

« 

0 

sur 
la  nor- 
male 

Vent 

c 

5    _= 
5 

REMAKULHS  DIVERSES 

millim. 

heures 

niillini. 

Dim.. .       6  août 

757.4 

15"0 

23.7 

1902 

-H   loO 

S 

3  0 

1.4 

Pltiie  apic.s  midi. 

Lundi..       7    — 

756  8 

15.5 

230 1 

19  1 

-1-  0.9 

so 

8.0 

» 

Temps  niii.geux. 

Mardi..       «    — 

756.1 

14.3 

19.2 

16  2 

-  1.9 

so 

1.7 

31.0 

Forte  pluie. 

Mercredi    9    — 

761.3 

11.5 

21.4 

16.5 

-   1.6 

so 

9  2 

0.0 

Rosée,  temps  Eua^jenr,  pluie  à 

Jeudi.,     lu    — 

7G5 . 7 

10  1 

19  7 

1:1.0 

-  3.1 

NE 

2.7 

■> 

[17  heures. 
Hosée,  ttnips  nuageux. 

Vendredi]  1     - 

757.2 

11.4 

20.0 

15.3 

-  2.8 

.NE 

4.5 

>. 

Hosée,  trmps  nuageux. 

Samedi.   12    — 

7G7.4 

8.6 

22.7 

16.1 

-  1.9 

varia. 

9.7 

•' 

Uosi  e,  bri'uiilaid. 

Moyennes  et  loUux  . . 

7d«J  3 

12.3 

21.4 

16.8 

» 

" 

.39.:-! 

;5  4 

Pluie  depuis  le  l*'  janvier: 

Ecarts  sur  la  normale 

-  2.1 

-  0.4 

-  3.2 

-1.3 

» 

» 

lui.  7 

<Ihi  thc.r 

» 

En  1922 450mm 

Normale    ...    355 

REVUE    COMMERCIALE 

R!.W[ÎE  COMMERCIALE 


163 


Situation  agricole.  —  La  situation  ne  s'est  pas 
modifiée  ;  le  -soleil  boucle,  le  temps  reste  sombre 
et  les  pluies  d'orage  tombent  à  de  fréquentes  re- 
prises, ralentissant  l'exécution  de  la  moisson.  Cel- 
le-ci est  terminée  dans  le  Midi,  très  avancée  dans 
le  Centre  ;  les  battages  sont  seulement  commencés 
et  il  apparaît,  dès  à  présent,  que  les  rendement'- 
seront  faibles  eu  bien  des  endroits. 

Les  pommes  de  terre  et  les  betteraves  ont  une 
assez  belle  apparence  ;  l'état  du  vignoble  reste  sa- 
tisfaisant. Dans  les  départements  du  Centre,  la 
récolte   de   noix  sera  abondante. 

Blés.  —  Les  transactions  portent  surtout  sur  des 
blés  vieux  ;  il  v  a  quelques  affaires  en  blés  nou- 
veaux, mais  celles-ci  ne  prendront  quelque  im- 
portance qu'à  la  fin  du  mois,  lorsque  les  battages 
seront  plus  avancés.  Les  cours  présentent  de  la 
fermeté. 

Sur  les  marchés  départementaux,  on  paie,  aux 
loo  kilogr.  :  So  à  8i  fr.  à  Arles,  82  à  83  fr.  à 
Avignon,  81, 5o  à  82  fr.  à  Bar-!e-Duc,  76  à  77  fr. 
à  Blois,  80  à  81  fr.  à  iîrienon,  78  fr.  à  Caen,  76 
à  77, 5o  (nouveau)  à  Cliartres,  77,60  à  80, 5o  à  Di- 
jon, 79  à  82  fr.  à  Chàteauroux,  84  fr.  à  Epinal, 
80  à  81  fr.  à  Laon,  76  à  76,60  à  La  Rochelle,  77 
à  78  fr.  à  Evreux,  75  à  76  fr.  à  Laval,  80  à  83 
francs  à  Lyon,  80  à  81  fr.  à  Màcon,  78  à  80  fr. 
à  Moulins,  80  à  Si  fr.  à  Ncvers,  83  fr.  à  Nancy, 
7G  à  81  fr.  à  Nîmes,  82  fr.  à  Montpellier,  77,60 
à  78.60  à  Nantes,  78  à  80  fr.  à  Quimper,  81  à  82 
francs  à  Rouen,  78  fr.  à  Rennes,  78  à  80  fr.  à 
Rodez,  77  à  78  fr.  à  Saint-Brieuc,  77  à  80  fr.  a 
Tours,  8;  ,60  à  83  fr.  à  Troyes,  78  à  80  fr.'à  Tou- 
louse,  78  à  80  fr.   à  Versailles. 

A  la  Bourse  de  Commerce  de  Paris,  la  cote  of- 
ficielle du  blé  a  été  établie  au  marché  réglementé, 
de  79,26  à  79,60  les  100  kilogr.,  en  baisse  de  i  fr. 
sur  celle  de  la  huitaine  précédente.  Les  affaire» 
en  blés  disponibles  ont  été  traitées  à  des  prix  va- 
riant de  79  à  81  fr.  le  quintal  départ.  En  blés  de 
la  nouvelle  récolte  à  livrer,  on  a  payé  de  76  à 
78  fr.   les  100  kilogr.  départ. 

Les  blés  étrangers  valent  toujours,  aux  100  ki- 
logr., ports  de  France,  de  60  à  64  fr.,  droit  de 
douane  de  ik  fr.  non  compris. 

Farines.  —  Peu  de  changement  dans  les  cours  ; 
on  vend  de  100  à  io3  fr.  le  quintal  pris  au  mou- 
lin. Les  livraisons  aux  boulangers  de  Paris  se  foni 
de  io4  à  io5  fr.  les  100  kilogr.  rendus. 

Sonsi.  —  Affaires  calmeis  à  des  prix  stationnai- 
rcs.  Aux  100  kilogr.  départ,  on  cote  les  sons  de 
la  région  parisienne  37  à  89  fr.  ;  les  sons  fins 
4o  à  4i  fr.  ;  les  rccoupettcs  37  à  38  francs. 

Seigles.  —  Il  y  a  pou  de  variation  dans  les 
cours,  qui  ont  plutôt  tendance  à  la  baisse.  Le 
disponible  est  coté  de  48  à  5o  fr.  ;  le  livrable  en 
septembre    atteint    5i    fr.    le    quintal    départ. 

Avoines.  —  Les  rares  lots  d'avoines  de  l'an 
dernier,  en  provenance  de  Brie  et  de  Beauoc,  s'en- 
lèvent de  67  à  68  fr.  le  quintal  départ.  On  enga- 
ge des  affaires  en  avoines  nouvelles  à  livrer,  qui 
se  traitent  aux  prix  suivants,  par  100  kilogr.  dé- 
part :  noires  du  Centre  60  à  62  fr.  ;  grises  de 
Brie  et  de  Beauce  65  à  67  fr.  ;  grises  d'Iiivei'  du 
Contre-Ouest  61  à  63  fr.  ;  blanches  du  Nord  66  a 
67   francs. 

Orges.  . —  Transactions  modérées  à  des  piix 
sans   grande    variation.   On    paie    les   orges    disp*;- 


nibles  de  69  à  62  fr.  En  orges  nouvelles  à  livrer, 
on  cote  :  orges  de  brasserie  de  Champagne  67  à  58 
francs  ;  d'Eure-et-Loir  et  du  Loiret  62  à   63   fr. 

Céréales  diverses.  —  Les  vieux  sarrasins  de 
Normandie  et  de  Bretagne  se  paient  de  76  à  7b 
francs  le  quintal  départ.  Pour  ceux  de  la  pro- 
ihaine  récolte,  on  parle  de  68  à  69,60  le  quintal, 
départ  de  Bretagne. 

Fourrages.  —  Au  marché  de  La  Chapelle,  les 
fourrages  ont  eu  des  prix  fermement  tenus.  Aux 
100  bottes  de  5  kilogr.  rendues  à  Paris,  domicile 
de  l'acheteur,  on  a  payé  :  le  foin  210  à  266  fr.  ; 
le  regain,  220  à  260  fr.   ;  la  luzerne  23o  à  270  fr. 

Dans  le  Centre  et  dans  l'Est,  le  foin  en  vrac 
est  coté  de  29  à  3i  fr.  les  100  kilogr.  sur  vagon 
g;irc. 

Pailles.  —  Prix  faiblement  tenus.  On  a  payé 
les  100  boites  de  6  kilogr.,  au  marché  de  La  Cha- 
•  pelle,  droit  d'entrée  et  frais  de  camionnage  com- 
pris :  paille  de  blé  80  à  io5  fr.  ;  paille  d'avoine, 
76  à  96  fr.    ;  paille  de  seigle  90  à  120  francs. 

On  paie,  dans  le  Centre  et  dans  l'Est,  aux  100 
kilogr..  sur  vagon  gare  :  paille  de  blé  9  à  11  fr.  ; 
paille  de  seigle  739  francs. 

Bétail.  —  Au  marcIié  de  La  Villette  du  jeudi 
10  août,  la  vente  du  gros  bétail  s'est  effectuée  ré- 
gulièrement à  des  prix  soutenus.  On  a  coté,  au  de- 
mi-kilogramme net,  les  bœufs  de  l'Allier,  de  la 
Nièvre  et  de  Saône-et-Loire  2,80  à  3, 20  ;  de  l'Or- 
ne et  du  Calvados  2,76  à  3,25  ;  de  la  Sarthe  2,70 
à  3,10  ;  de  la  Vendée  2,65  à  2,80  ;  de  Maine-et- 
Loire  et  de  la  Loire-Inférieure  s  ,55  à  2,86  ;  les 
génisses  3,26  à  3,4o  ;  les  bons  taureaux  2  à  2,5o. 

L'offre  en  veaux  a  été  beaucoup  trop  abondante; 
d'oii  une  vente  difficile  à  des  prix  en  baisse  de 
10  à  i5  centimes  par  demi-kilogramme  net.  On 
a  payé,  les  veaux  de  l'Eure,  d'Eure-et-Loir,  Seine- 
et-Marne,  Seine-et-Oise,  Loiret,  Yonne  3,6o  à 
3,76  ;  de  l'Aube  et  de  la  Marne  3  à  3,4o  ;  d'In- 
dre-et-Loire 2,90  à  3,35  ;  de  la  Haute-Vienne  3, 20; 
de  Maine-et-Loire  2,80  à  3, 20  ;  de  Bretagne  2,5o 
à   2,80. 

Sur  les  moutons,  vente  normale  à  des  prix  saas 
grande  variation.  On  a  vendu  les  agneaux  6,76  à 
5,90  ;  les  moutons  du  Cher  5,i5  à  6,3o  ;  de  l'Al- 
lier et  de  la  Nièvre  6,3o  à  6,5o  ;  du  Tarn  4,20  à 
4.36  ;  de  la  Haute-Garonne  3, 80  à  4  fr.  ;  de  la 
Haute-Loire  4,i5  à  4,35  ;  d'Algérie  3, 80  à  4, 10. 

En  raison  de  la  recrudescence  des  arrivages, 
vente  plus  difficile  sur  les  porcs,  cotés  comme 
>nit  au  demi-kilogramme  vif  :  porcs  gras  2,76  5 
:',9o   ;  coches  2,26  à  2,60. 

Mfirchi!  d'i  jeudi  10  aoûl 


lîp.Irécs 

dirpctos 

aux  a 

jalloirs 

K<^scr 

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REVUE  COMMERCIALE 


l'ru   inaiinia  du  kiloyraiiinic      _^ 
Au  poidî*  net Au  (  oids  v[[_ 


1"  '|ual. 

2*  quai. 

3*  (|uil. 

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Irômes 

— 

— 

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- 

Bœufs  .... 

(>.20 

5.. 30 

4.20  ■ 

1.30 

à     .95 

Vache.s 

t)     » 

4  8) 

3.70 

1.30 

3.96 

Taureaux  . 

..       4.80 

4.30^ 

3.70 

1.30 

3.1? 

Ve'iux 

(3     .. 

5.20 

4.80 

1.6-) 

4.3.0 

Moutons  . . 

..      10.60 

8     .. 

G. 70 

2.40 

G. 38 

Porcs  

..       8.42 

8  28 

8.11 

4.80 

6     .. 

Marché 

du  lundi  14  ati 

/ 

Entrées 

dirocles 

anx  abatloirs 

Réserves 

1 

■1     — 

II 

III»  1 

Aniciii^S 

La  Vil  . 

Vaug . 

La  Vill. 

Vaug 

i^tes 

iiJles 

lÉles 

tôles 

têtes 

Bœufs 

2  561  ) 

Vaches. . . 

1  333  [ 

184 

149 

485 

150 

Taureaux. 

351  1 

Veaux 

2  085 

1  559 

240 

551 

194 

Moutons.. 

13  869 

5  135 

1  655 

2  1*20 

1  100 

Porcs  

3  bo8 

1   181 

1  096 

390 

334 

Prix  m 

ixima  du 

lilo^ramrae 

, 

Au  poids  nei 

Au  poil 

is  vif 

1"  quai. 

2'  (|ual. 

i'  quai. 

l'rix  extrêmes 

Bœufs  . . . 
Vaches  . . 
Taureaux , 
Veaux  .  . . 
MoutoDS  . 


G.  20 
G  » 
4  80 
6.40 
lu.  GO 


porcs 8.42 


5.30 
4.8) 
4.30 
5.60 
8  » 
8.14 


4.20 
3.70 
3.70 
4.80 
6.70 
7.86 


1.3u  à  3.96 
l.::;0  à  3  96 


1  65 

2  40 
4.3) 


:-î.82 
4.20 
5.56 
6    » 


Dans   les  départemonts,  on  cote    : 

Bordeaux,  par  kilogramme  poids  vif  :  bœufs 
i,8o  à  3,5o  ;  veaux  3  à  3,5o  ;  moutons  2,5o  à 
3  fr.  ;  porcs  2.4o  à  2,85. 

Cholel,  par  kilogramme  poids  vif  :  bœufs  i  .96 
à  2.75  ;  vaches  i ,85  à  2,65  ;  porcs  5  francs.     ^ 

Dijon,  par  kilogramme  poids  vif  :  veaux  3.jio 
îi  ti  francs  ;  porcs  5,4o  à  5, 80  ;  par  kilogr.  net, 
moulons  7  à   10  francs. 

Goarnay.  par  kilogramme  poids  vif  :  porcs 
5,Do  à  5,65  ;  vaches  ;  ,5o  à  2,70  ;  par  kilogr.  net, 
veaux  5  à  7  francs. 

Lille,  par  kilogramme  poids  net  :  bœufs  /j  à 
6,)5  <  taiiicaiix  S. 7.")  à  5,75  ;  veaux  G  à  9  fr.  ; 
moutons  6  à  0  f''-  î  porcs  5  à  8  franc?. 

Lyon-Vaise,  par  kilogramme  poids  vif  :  bœufs 
2,20  à  3,60  ;  veaux  3,5o  à  4.8o  ;  par  kilogr.  net, 
moutons  8  à  8,5o. 

Marseille,  par  kilogramme  poids  net  :  bœufs 
4.r>n  h  5,75  ;  vaches  3,5o  à  5,25  ;  moutons  6  à 
7  franc?  ;  par  kilogr.  vif,  porcs  5  à  5.25. 

Moulina,  par  kilogramme  poids  vif  :  bœufs  2,80 
à  3.'|0  ;  vaches  2.80  à  3, 20  ;  moutons  5  à  G  fr.  ; 
veaux  3.fio  à  /|  fr.  ;  porcs  5, 20  à  5. 80. 

.V«ncy,  par  kilogramme  poids  net  :  bœufs  5  à  6 
francs  ;  mnulnn«  6  ?i  9  fr.  ;  par  kilogr.  vif,  porcs 
bJio  à  6  fr.   ;  veaux  '1  à  4, 60. 

Rouen,  par  kilogramme  poids  nd  :  veaux  7  à 
7.6n  ;  porcs  6.76  h  7,3o. 

Bétail  de  trait  et  d'élevage.  —  Dan-^  la  Nièvre. 
.1  La  Charité,  on  cote,  h  la  pièce  :  vaches  pleines 
1.,'îno   à    a.?oo    fr.    ;  vaches  maigres  non   à    1.200 


900 
pet  ils  porcs  cl 


francs      •.génisses  700   à   960   fr. 
laiton*  r)n  ;i   r>on  franc*. 

Pan»  l'Allii  r.  à  Mnuiiii«.  on  vend  :  vaehr<!  plei- 
ne»   i.ion  h   ?.9no  fr.    ;  gt^nisses  i.ooo  h   i.^nn   fr. 

En  Normandie.  ^  Gnurnny.  on  rote,  à  la  pièce: 
vaches  pleines  1.200  à  2.000  fr.  ;  vaches  maigres 
7iîo  h  i.ooo  francs  :  porr*  dr  l.iii  G..  ,^  i-m  frnne». 


Vins.  —  En  iaison  des  belles  apparences  de  la 
vigne,  de  la  modération  des  achats  et  de  l'ap- 
proche des  vendanges  dans  l'Afrique  du  Nord. 
les  prix  des  vins  ont  subi  un  nouveau  fléchisse- 
ment sur  les  marchés  méridionaux,  où  l'on  paie, 
à  l'hectolitre,  les  vins  rouges  :  90  à  io5  fr.  à 
Montpellier,  100  à  i;3  fr.  à  Nîmes.  97  à  ii5  fr.  à 
Narbonne,  98  à  ii5  fr.  à  Celte.  97  à  ii5  fr.  à 
Bcziers,  100  à  116  fr.  à  Carcassonne.  100  à  118 
francs  à  Perpignan,  i3o  à  160  fr.  à  Valence  et 
Agen. 

A  Chalon-sur-Saône,  on  cote,  à  l'hectolitre  ; 
vins  rouges  120  à  i^o  fr.  ;  vins  blancs  170  à  200 
francs. 

Dans  la  Loire-Inférieure,  à  Nantes,  on  cote,  à 
la  barrique  de  225  litres  :  muscadet  i"  choix  56o 
à  600  fr.  ;  2^  choix  5oo  à  55o  fr.  ;  gros  plant  i*' 
choix  280  à  320  fr.  ;  2*  choix  2^0  à  25o  francs. 

Cidres  et  fruits  à  cidre.  —  Dans  la  Loire-Infe- 
rieure.  on  côte  la  barrique  de  cidre  de  225  litres, 
prise  à   la  propriété,   de  60  à  70  francs. 

Aux  mille  kilogr.  départ,  on  paie  les  pommes  à 
cidre  :  160  à  170  fr.  à  Laval  ;  i5o  à  200  fr.  à 
Gournay-cn-Bray,  200  fr.  à  Mayenne,  i^o  à  180 
francs  à  Beauvais. 

Laines.  —  Cours  fermement  tenus  sur  les  lai- 
nes de  mérinos,  les  croisés  mérinos  et  les  laines  de 
qualité  surmoyenne. 

On  paie,  au  kilogr.,  les  laines  en  suint  :  4  fr- 
à  4.5o  à  Semur-cn-Auxois  ;  4.5o  à  4-75  à  Bourg  ; 
4,5o  à  Nogent-le-Boi  (Eure-et-Loir). 

Graines  fourragères.  —  Ventes  peu  actives  à 
des  prix  stationnaires.  On  paie,  aux  100  kilogr. 
départ  :  trèfle  incarnat  hâtif  425  à  435  fr.  ;  trè- 
fle inc^irnat  tardif  blanc  875  à  900  fr.  :  tardif 
rouge  71 5  à  760  francs. 

On  cote,  au  Puy  :  pois  gris  100  fr.  ;  vesces 
d'hiver  i4o  fr.  ;  vesces  de  printemps  i3o  fr.  , 
dans  la  Sartlie.  vesces  de  printemps  i4o  à  i5o  fr. 
La   graine  de  sainfoin  vaut   i5o  fr.   dans  le  Gard. 

Pommes  de  terre  et  fécules.  —  Le  mouvement 
de  baisse  s'est  encore  accentué.  Aux  100  kildgr. 
départ  et  par  vagon  complet .  on  cote  :  Fin  de 
siècle  23  à  24  fr.  ;  Flouck  de  l'Ouest  22  à  23 
francs  ;  Early  du  Centre  ;6  à  28  fr.  ;  Boyale  19 
à   20  francs. 

Les  cours  des  fécules  sont  en  baisse  de  5  fr. 
On  paie  aux  ino  kilogr.  gare  de  départ,  la  fécule 
i'"^  disponible  de  la  région  parisienne  et  des  Vos- 
ges  i85   francs. 

Fleurs  de  lavande.  —  A  Apt  (Vaucluse).  elles 
\aliiil   de  3o  à  4o  fr.   les   100  kilogr. 

Sucres.  —  Cours  en  hausse  de  3  francs.  \  la 
Bourse  de  Commerce  de  Paris,  le  sucre  blanc 
n°  3  est  oolé  de  186  à   187  fr.  les  100  kilogr. 

Beurres.  —  Le  beurre  vaut,  au  kilogr..  8.5o 
à  10  f I .  dans  la  Manche.  10  à  i3.5o  dans  le  Nord, 
9,5o  dans  les  Côles-du-Nord.  9  à  10  fr.  en  Saône- 
et -Loire. 

Œufs.  —  Dans  nombre  de  départements,  le 
prix  ilrs  (T'nf<.  î\   la  douazine,  varie  de  3, 60  à  4.25. 

Graines  oléagineuses.  —  A  Rennes,  on  cote  aux 
100  kilogr.  :  graine  de  colza  24o  fr.  ;  de  navette 
3i>o  fr.    ;  de   lin   175   francs. 

Houblons.  —  A  Slrasboiug,  le  marché  est  de 
iiidIiis  en  moins  animé  ;  les  cours  fléchissent. 
On  paie  les  houblons  de  belle  qualité,  de  45o  a 
55o  fr.  les  ^w  kilogr.  La  récolte  pendante  a  une 
bi'Ilc  apparence. 

Le  Gérant  :  P.  Davy. 

fmp.  A.  DAVY  el  FILS  Aîné,  62,  r.  Madame,  Paris 


CHROiNlQUE  AGRICOLE 


165 


CHRONIQUE  AGRICOLE 


Confirmant  les  prévisions  antérieures,  la  récolte  de  blé  qui  se  termine  est  bien  inférieure  à  celle  de  l'an 
dernier.  —  Le  Ministre  de  l'AgriciiIliue  prend  un  arn-té  pour  obtenir  les  meilleurs  résultats  de 
la  mouture.  —  Les  premiers  cours  du  nouveau  blé.  —  Prévisions  de  l'Institut  International 
d'Agriculture  pour  la  récolte  d'autres  pays.  —  l  ne  politique  prudente  doit  ménager  l'avenir  du 
blé.  —  La  Compagnie  d'Orléans  organise  des  démonstrations  de  taille  et  de  greffage  d'arbres 
fruitiers.  —  Une  Journée  du   Lait  permettra   l'étude   des   principaux  problèmes 

denrée  de  première  nécessité.  —  Prévisions  de    la   veûdange  en  Italie. Elle 

celle   de   l'an   dernier  mais  inférieure   à  la   moyenne  des  dix   dernières 


poses  par   cette 

sera   supérieure  à 

années.  —   Autorisation 


d'importation  des  viandes  fraîches  de  porc  en  Belgique.  -  Pour  augmenter  la  production  du 
blé.  —  Société  provinciale  des  Eleveurs  du  Cheval  de  trait  belge.  —  Concours-Exposition  du  Var 
—  Concours  Agricole  à  Pithiviers.  —  Concours  de  la  race  bovine  Charollaise  pure.  —  Concours 
Agricole  à  Besançon.  —  Foire  de  Semences  de  Lille.  —  Elèves  diplômés  de  l'Ecole  de  Rcnne<  — 
Ecole  coloniale  d'Agriculture  de  Tunis.  —  Ecole  d'Agriculture  de  Genouillac  (Creuse).  —  Ecole 
d'Horticulture  d'IIyères. 


La  Blé  et  le  Pain. 

Les  battages  se  ijoursuiveiit  dans  le  Midi  cl, 
dans  le  >iord,  la  moisson,  retardée  par  l'étt' 
sans  chaleur  de  cette  année,  se  termine.  Dans 
son  ensemble  la  récolte  est  uetleinent  infé- 
rieure. Cet  état  de  choses,  prévu  bien  avant 
la  moisson,  a  déterminé  le  ministre  de  l'Agri- 
culture à  prendre  des  ni('<iires  de  prudence. 
On  verra  en  cHet,  page  178,  l'arrêté  relatif 
à  la  mouture  du  blé.  Il  a  pour  but  de  ré- 
duire dans  la  mesure  du  possible  nos  besoins 
en  blés  étrangers  par  une  meilleure  utilisa 
tion  de  notre  récolte.  Le  pain  sera  peut-être 
un  peu  moins  blanc,  mais  le  pays  a  un  inté- 
rêt primordial  à  vivre  sur  son  propre  fonds. 
On  ne  saurait  trop  souligner  à  cet.  égard  la 
thèse  défendue  à  Remiremont,  par  M.  Henry 
Chéron.  «  C'est  en  vivant  sur  notre  sol  que 
nous  laisserons  l'argent  fi'ançais  aux  ouvriers 
et  aux  commerçants  de  notre  pays,  au  lion 
de  le  porter  à  l'étranger.  » 

Les  premiers  cours  du  Idé  nouveau  à  la 
Bourse  du  Commerce  se  sont  établis  entre 
76,50  et  78  pour  le  disponible  ou  le  livrable 
prochainement.  Les  cours  correspondanls  de 
l'an  dernier  (minimum  65,  moyenne  71-72), 
aussi  nettement  que  des  statistiques,  prouvent 
l'insuffisance  de  la  récolte  actuelle. 

Beaucoup  de  pays  seront  comme  nous  dé- 
ficitaires. D'après  l'Institut  International  d'A- 
gricultJire,  voici  pour  quelques  nations  les 
prévisions  de  la  récolle  de  blé  pour  1922, 
en  milliers  de  quintaux,  comparées  avec  les 
données  correspondantes  de  l'année  dernière  : 

11122  1921 

Hongrie     j  a  iio  i/j  346 

Italie  44  200  52  48o 

Pays-Bas  i  4i8  2  363 

Suède   2  236  3  422 

Canada    87354  81  881 

Etats-Unis    î>Tr)i43  216  338 

Dans  ces   six   I>ays,   seuls    les   Etats  améri- 
cains sont  en  augmentalifîn. 
10  Août  1922.  —  N»  34 


Des  données  précédemment  fournies  par 
l'Institut  International  sur  un  ensemble  de 
pays  qui  représenlent  60  0/0  de  la  produc- 
tion moyenne  de  l'hémisphère  septentrional 
(non  compris  la  Russie)  la  production  totale 
du  froment  pour  1922  serait  supérieure  de 
2,4  0/0  à  celle  de  1921.  Pour  le  seigle 
13,1  0/0  en  plus  ;  pour  l'orge  2,4  0/0  en 
moins  ;  pour  l'avoine  14,7  0/0  en  plus. 

En  résumé,  la  France,  comme  la  plupart 
des  pays  européens,  en  ce  qui  concerne  le  blé, 
est  en  déficit  snr  la  récolte  de  Tan  dernier. 
C'est  donc  sagenienl  que  le  Ministre  de  l'Agri- 
culture a  réglementé  la  mouture  du  blé,  pour 
ménager  l'argent  français,  éviter  sans  doute 
aussi  des  manœuvres  de  nature  à  avilir  les 
cours,  ce  qui  ne  tarderait  pas  à  se  répercuter 
sur  les  surfaces  à  emblaver  en  1923..  Le  blé 
étant  le  véritable  baromètre  de  l'agriculture 
française,  les  pouvoirs  publics  ne  prendront 
jamais  trop  de  précautions  pour  lui  permettre 
de  garder  dans  les  préoccupations  de  ceux  qui 
le  font  pousser,  sa  place  :  la  première. 

Encouragements  à  la  production  fruitière. 

Poursuivant  son  action  de  propagande  en 
faveur  dn  développement  de  l'arboriculture 
fruitière  dans  les  régions  desservies  par  ses 
lignes,  la  Compagnie  du  Chemin  de  fer  de 
Paris  à  Orléans  vient  d'organiser  une  série  de 
démonstrations  pratiques  de  taille  et  de  gref- 
fage dans  les  principaux  départements  du 
Sud  de  son  réseau. 

Ces  démonstrations  ont  eu  lieu  dans  plus 
de  50  pépinières-écoles  créées  en  1920  par 
cette  Compagnie  avec  le  concours  des  Direc- 
tions des  Services  agricoles  et  Offices  de  ces 
déparlenienis. 

L'enseignemenI  praticpie  liorticole  ainsi 
donné  a  eu  le  plus  grand  succès  :  outre  les 
élèves  des  Ecoles  Normales,  de  renseigne- 
ment post-scolaire  et  des  écoles  communales, 
les  Agriculteurs  sont  venus  nombreux  parti- 
ciper à  ces  leçons  de  choses. 

Tome  U.  —  9 


i6t) 


CHRONIQUE  AGRICOLE 


Ces  prpiniÎTPs,  dolées  de  iu)mbreuses  va- 
riétés ooninierciales  vont  devenir  avant  peu 
des  centres  d'études  permettant  la  recherche 
des  meilleurs  fruits  à  produire,  dans  chaque 
région,  et  par  l'exemple,  serviront  très  utile- 
ment à  l'intensification  recherchée  de  la  pro- 
du<tioii  fruitière  dans  notre  pays. 

La  journée  du  lait. 

On  organise  en  ce  moment  à  Paris,  pour 
le  ly  septembre  une  <(  Journée  du  Lait  »,  au 
cours  de  laquelle  seront  examinés  les  moyens 
d'encourager  la  production  laitière,  et  notam- 
ment la  mise  en  vente  aux  conditions  les  plus 
favorables  au  producteur  comme  au  consom- 
mateur, d'un  lait  abondant,  pro|)re  et  sain. 

l'uur  tons  renseignements  concernant  cette 
manifestation,  s'adresser  au  secrétariat  de 
«  La  Journée  du  Lait  »,  24,  rue  de  Londres, 
Paris.  jM.  Donon,  sénateur,  d'autre  part,  ex- 
pose avec  beaucoup  de  preuves  à  l'appui,  dans 
le  corps  de  ce  journal,  les  nombreux  avan- 
tages qui  peuvent  résulter  des  études  en  com- 
mun qui  seront  poursuivies  durant  cette  .jour- 
née. 

Prévisions  sur  la  prochaine  vendange 
en  Italie 

D'après  le  journal  vinicole  italien  {Giornale 
vinicolo  ItaHano)  qui  fait  une  enquête  an- 
nuelle sur  les  perspectives  de  la  vendange 
en  Italie,  un  produit  de  53  millions  de  quin- 
taux de  raisins  et  ime  quantité  de  34.680.000 
hectoHtres  de  vins  sont  attendus.      , 

En  1921,  fut  enregistrée  une  production  de 
50  millions  de  quintaux  de  raisin  et  enviro»" 
31  millions  et  demi  d'hectolitres  de  vin.  On 
prévoit  pour  la  vendange  de  1922,  3  millions 
de  quintaux  de  raisin  de  plus  et  2  millions 
d'hectolitres  de  vin  en  supplément. 

Le  vin  de  1922  s'annonce  excellent.  Com- 
parativement i\  la  moyenne  des  dix  dernières 
années,  la  récolte  sera  cependant,  en  quan- 
tité, très  inférieure. 

Les  plus  grandes  quantités  seront  fournies 
d'abord  par  l'Emilie  (8  millions  de  quintaux) 
puis  par  le  Piémont,  la  Campanie,  les  Pouil- 
les,  la  Toscane,  la  Sicile,  la  Vénétie  et  la  Lom- 
bardie. 

Le  contrôle  beurrier  dans  le   Befsin. 

\  la  suite  d'une  conférence  faite  à  Baveux 
par  M.  Hédiiird,  directeur  des  Services  agri- 
coles du  Calvados,  assisté  de  M.  Brajeux,  ins- 
pecteur du  Ilerd-book  Normand,  un  Syndicat  - 
d'élevage  et  de  contrôle  biilicr  beurrier  a  été 
fondé  entre  les  t'Irvciirs  de  la  région  du  Bes- 
sin,  le  samedi  1"  juillet. 

Ce  groupement  professionnel  se  propose 
de   compléter    la    séle<lioii   du    liétail    bovin, 


basée  sur  le  standard  de  la  race  Normande 
et  sur  les  caractères  extérieurs  de  conforma- 
tion et  d'aptitudes,  par  une  sélection  scienti- 
fique reposant  sur  la  mesure  du  rendement 
annuel  en  lait  et  en  beurre  des  femelles. 
11  fonctionnera  en  liaison  intime  avec  l'Office 
départemental  du  Calvados  et  r.\ssociation 
du    Hcrd-book. 

Les  éleveurs  qui  n'ont  pas  encore  envoyé 
leur  adhésion  doivent  la  faire  parvenir  sans 
tarder  à  M.  Savary,  ingénieur  agronome,  a 
Planquery,  par  Balieroy  (Calvados). 

Importation  des  viandes  fraîches  de  porc 
en  Belgique. 

Par  dérogation  à  la  disposition  finale  de 
l'article  1"  de  la  loi  du  18  juin  1887  cl  à 
l'article  l""  de  la  loi  du  4  août  1890,  le  gou- 
vernement belge  est  autorisé  à  permettre 
l'importation  par  bctes  entières,  demi-bètes 
ou  quartiers  et  sans  les  poumons  adhérents, 
des  viandes  fraîches  de  porc  provenant  de 
pays  où  l'exijertise  des  animaux  destinés  à 
l'exportation  se  pratique  dans  des  conditions 
cl  avec  les  garanties  qu'il  juge  suffisantes. 

Pour  augmenter  la  production  du  Blé 
L'Office  départemental  Agricole  de  la  Sa- 
voie vient  de  prendre  l'heureuse  initiative  de 
faire  placarder  dans  les  communes  de  son  pé- 
rimètre l'affiche  suivante  : 

Intensification  de  la  Production  des  Céréales 

Achat  de  Semences  sélectionnées  et  d'Engrais. 

Généralités.  —  Dans  les  circonstances  éco- 
nomiques actuelles,  il  est  absolument  indis- 
pensable d'intensifier  la  production  du  Blé 
et  du  Seigle.  Cela  permettra  à  notre  pays  de 
se  libérer  des  milliards  qu'il  est  obligé  de 
donner  pour  l'importation  des  Blés  d'Amé- 
rique ou  du  Levant,  tout  en  contribuant  à 
améliorer  notre  cliange. 

Intensification.   —   Effectuer   les   semailles 
sur  un  sol  bien  fumé,  ameubli  profondément 
et  ensemencé  avec  des  variétés  à  grands  ren 
déments  bien  acclimatées  au  pays  : 

1°  Compléter  la  fumure  au  fumier  de 
ferme  par  l'apport  de  200  kilos  .d'engrais 
complets  ou  de  superphosphate  au  journal. 

En  février,  répandre  en  couverture  33  hiios 
de  nitrate  de  soude  au  journal  ; 

2^  Adopter  <'n  Savoie  les  variétés  sui- 
\antes   : 

Blé  «  Bon  Fermier  »,  Blé  «  Hybride  Inver- 
sablc  »,  Blé  «  Bleu  dit  de  Noé  »,  dans  les 
terres  riches  à  tendance  argileuse. 

En  monlagne.  on  cultivera  le  Seigle  qui  est 
la  plus  rustique  et  la  meilleure  de  toutes  les 
céréales  pour  ces  régions.  Son  rendement  est 
tiiMJonrs  le  double  de  celui  du  Blé. 


CHROiNIQUE 

l'ariétés.  —  Seigle  du  Puy,  Sei.^^le  de  Biie.. 

Aide  financière  de  VOffice  départemental 
Afjricole.  —  En  vue  d'intensifler  la  produc 
tion  et  de  venir  en  aide  à  la  culture,  l'Office 
départemental  agricole  de  la  Savoie  grou- 
pera toutes  les  demandes  de  semences  sélec- 
tionnées et  d'engrais  des  Syndicats  agricoles 
communaux  qui  lui  parviendront  avant  le 
i!8  août,  dernier  délai.  Il  ne  sera  plus  tenu 
compte  des  demandes  parvenues  après  cette 
date. 

Pour  avoir  droit  aux  ristournes  très  impor- 
tante* qui  seront  accordées  aux  Associations, 
toute  demande  de  semences  devra  être  accom- 
pagnée d'une  demande  double  d'engrais. 

EXEMPLE  :  Le  Syndicat  de  X...  demande 
50  saci,  de  semences  et  100  sacs  d'engrais 
complets  ou  de  100  sacs  de  superphosphates 
et  25  sacs  de  nitrate  de  soude. 

La  demande  formulée  dans  ces  conditions 
sera  susceptible  de  recevoir  une  forte  prime 
pur  sac  de  semences  et  autant  par  sac  d'en- 
(irais,  et  cela  dans  les  limites  d'un  crédit  de 
20.000  francs  affecté  à  ce  programme. 

Société  provinciale 
des  Eleveurs  du  Caeval  de  trait  belge. 

La  société,  qui  compte  parmi  ses  membres 
les  propriétaires  des  200  plus  importantes 
écuries  d'élevage  de  la  province,  où  se  ren- 
contrent les  meilleurs  chevaux  de  la  race 
belge,  tiendra  son  prochain  concours  provin- 
cial annuel  des  produits  (poulains  et  pouli- 
ches de  18  mois)  à  la  fin  de  septembre. 

Outre  des  primes  en  argent  et  des  médail- 
les, des  œuvres  d'art  seront  décernées  aux 
concurrents  les  plus  méritants. 

S'adresser  au  Secrétariat  Général  :  25,  bou- 
levard des  Etats-Unis,  à  Mons. 

Concours-Exposition  du  Var. 

Ce  concours,  qui  aura  lieu  dans  la  deuxiè- 
me quinzaine  d'octobre,  comprendra  une  ex- 
position générale  d'horticulture  florale,  ma- 
rachère  et  fruitière  et  de  matériel  horticole  ; 
une  exposition  régionale  d'aviculture  et  d'ani- 
m;uix  de  basse-cour  et  de  matériel  avicole  ; 
un  coucfvurs  de  clièvres  laitières  ;  un  con- 
cf:\ir>  de  produits  de  la  vigne,  autres  que  le 
vin  ;  une  foire-exposition  de  miels,  cires  et 
de  matériel   apicole. 

Grâce  à  une  généreuse  subvention  de  l'Of- 
fice agricole  dé[)artemental  fpliis  de  10.000 
francs  de  prix),  d<;  pombreust;s  et  impor- 
tantes récompenses  seront  attribuées  aux 
meilleurs  produits  exposés  dans  chacune  de 
ces  sections. 

Les  emplacemenis  (couverts  (m  en  [viein 
air    sont  entièrement  gratuits,  ainsi  que  le? 


AGRICOLE 


167 


droits  d'inscription.  Les  frais  de"  transport 
ainsi  que  la  mise  en  place  des  lois  seront  seuls 
à  la  charge  des  exposants. 

Les  programmes  de  ces  divers  concours  et 
expositions  seront  envoyés  aux  personnes  qui 
voudront  bien  en  faire  la  demande  à  M.  le 
président  de  la  Société  d'Agriculture,  5,  place 
d'Armes,  à  Toulon. 

Concours  Agricole  à  Pithiviers. 

L'Office  agricole  départemental  du  Loiret 
organise,  avec  la  collaboration  de  la  Société 
d'Agriculture  et  d'Horticulture  de  Pithiviers, 
son  concours  agricole  départemental  annuel 
à  Pithiviers,  les  2^3  et  24  septembre  1922.  Il 
comprendra  les  catégories  suivantes  : 

Démonstration  d'appareils  de  motoculture  ;  dé- 
monstration d'arracheuscs-décolleteuses  de  bette- 
raves et  arracheuses  de  pommes  de  terre  ;  dé- 
monstration de  traite  mécanique  ;  exposition  de 
machines  agricoles  ;  exposition  d'apiculture  ;  ex- 
position d'horticulture  ;  exposition  d'avicull-ire  ; 
foire  aux  semences  d'automne  ;  exposition  de  ccl- 
ieclions  scolaires  ;  exposition  et  vente  aux  en- 
chères de  taureaux  normands  ;  exposition  de 
béliers  Dishley-Mérinos,  Berrichons,   -Southdonii. 

En  outre,  des  récompenses  seront  accor- 
dées aux  chefs  de  familles  nombreuses  de 
l'arrondissement  de  Pithiviers  ayant  au  moins 
quatre  enfants  mineurs  restés  à  la  terre,  et 
aux  vieux  serviteurs  ruraux. 

Pour  tous  renseignements,  s'adresser  à  M. 
Bernard,  directeur  des  Services  agricoles  du 
Loiret,  ou  à  l'Office  agricole  départemental, 
28,   rue  d'illiers,  à  Orléans. 

Concours 
de  la  race  bovine  Charollaise  pure. 

Le  Concours  spécial  d'animaux  reproduc- 
teurs de  la  race  bovine  Charollaise  pure,  au- 
quel dix-huit  mille  francs  de  primes  sont 
affectés  par  M.  le  ministre  de  l'Agriculture, 
se  tiendra  à  Moulins,  les  19,  20,  21  et  22  oc- 
tobre 1922.  Tous  les  Agriculteurs  résidant  eu 
France  sont  admis  à  y  exposer  des  sujets 
purs,  inscrits  au  Hcrd-Book.  Une  réduction 
siu"  le  prix  de  transport  des  animaux  sera 
demandée  aux  Compagnies  de  chemins  de 
fer. 

Pour  être  'admis  à  exposer,  les  intéressée 
devront  adresser  leur  demande  à  la  Préfec- 
ture de  l'Allier  (2°  division),  avant  le  25  sep- 
tembre, an  plus  tard.  Des  programmes  et  des 
formubïs  de  déclaration  sont  à  la  disposition 
des  Agriculteurs  à  la  Préfecture,  dans  les 
Sous-Préfectures  et  aux  Offices  agricoles  de 
l'Allier  et  de  la  Nièvre,  ainsi  qu'aux  Sous- 
Préfectures  de  CbaroMes,  de  SaiiU-Aniarid  cl 
de  Boanne. 


168       ■  CIJROMQLE 

Goûcours  agricole  à  Besançon. 

Plusieurs  concours  inléressants  se  licii- 
drout  à  Besançon,  les  30  septembre,  1"  cl 
2  oclobre  1922.* 

Ces  concours  comprendront  :  un  concoui;^ 
spécial  de  la  race  Montbéliardc  doté  do  prix  ; 
une  foire-concours  de  bétail  d'élevage  de  race 
Montbéliarde  spécialement  organisée  par 
ri  nion  des  Syndicats  d'Klevage  du  Doubs  ; 
une  exposition-concours,  organisée  par  la 
Société  d'Horticulture  du  Doubs  ;  un  con- 
cours départemental  du  cheval  de  trait  léger 
di;  race  comtoise  ;  un  concours  de  porcins  ; 
un  concours  de  produits  agricoles,  horticoles 
et  viticoles  divers  ;  un  concours  d'apiculture 
au(|uel  sera  annexée  une  foire-concours  de 
miel  ;  un  concours  spécial  de  produits  de  lai- 
teri(\  avec  une  exposition  spéciale  du  matériel 
d'emballage  et  d'exportation  de  ces  produite  , 
une  exposition  de  matériel  et  machines  .igri- 
coles  dans  laquelle  une  large  part  sera  faite 
au  matériel  spécial  à  l'exploitation  agricole 
en  montagne,  à  l'utilisation  de  l'électricité 
et  à  bujuelle  ont,  dès  à  présent,  donné  leur 
adhésion  les  industriels  du  Doubs. 

Pour  renseignements,  s'adresser  à  M.  Gara- 
pon,  Directeur  des  Services  Agricoles  du 
Doubs,  Maison  de  l'Agriculture,  3,  rue  De- 
lavelle,  à  Besançon. 

Foire  des  semences  de  Lille. 

L'Kxposition-foire  de  semences  organisée 
par  ruflice  déparlemcntal  agricole  du  Nord, 
aura  lieu  du  20  septembre  au  5  octobre,  dans 
l'ancienne  Bourse  du  Commerce,  à  Lille. 

Les  protlucteurs  de  semences  qui  désirent 
y  prendre  part  doivent  adresser  leur  demande 
avant  le  1"  septembre  au  Directeur  des  Ser- 
vices agricoles  du  Nord,  2,  rue  Saint-Bernard, 
à  Lille. 

C,Ii.a(pie  échantillon  de  céréales  comportera 
une  gerbe  de  0  m.  20  de  diamètre,  avec  ses 
racines  et  deux  litres  de  grains. 

Elèves  diplômés  de  l'Ecole  de  Rennes. 

Voici  les  résultats  des  examens  de  fin  d'é- 
tudes de  lu  promotion  1020. 

Sont  proposés  pour  l'obtention  du  diplôme 
â'fnripniviir   afjricole   par   ordre  de    mérite 
llf>ussianx,    (Virard,    (luillou,    Vilcf>q,     P>an 
geul,  Justin,  Corter,  Copin,  Dupas,  Simon 
Krgan,   Monteil,   De  Cuerpel,   Rogat,   Benau 
dat,    Martin,    Cousturicr,     Pointud,    Guérin 
Vigier,    Dubreuil,    Bouillol,    Déliez,    Buisson 
Jarry,  Collier,  Van  lleems,,  llassclnians,  Du- 
bail.  Ferai,    \llar<l,  Pascalié,  Cbavanon,  Fou- 
quet,   Leyval,    Cazenaud,  Charles,  Mirés,    De- 
larue,     Bt)berl,     Lobslein,     Kirschléger,     De 


AfiRlCOLE 

Boisgrollier,  Lafon,  Guernier,  Régnier,  De- 
nis, Courcclle-Labrousse,  Champonnois,  Ca- 
barteux,  Bellemère,  Christidès. 

Sont  proposés  pour  l'atlribution  d'un  ?-lago 
(le  deiix  années  :  lloussiaux  et  Girard. 

Ecole  coloniale  d'Agriculture  de  Tunis 

A  la  suite  du  concours  des  3  et  i  juillet, 
sont  admis  en  l""^  anjiéfe  d'études  en  qualité 
d'élèves  réguliers  les  candidats  dont  les  noms 
suivent  : 

MM.  Aubcrt  (Loir-et-Cher)  ;  Audouard 
(Seine);  Barère  (Gironde);  De  Bernardi  (Alpes 
Maritimes)  ;  Bertrand  (Seine)  ;  Boeye  (Tuni- 
sie) ;  Boitard  (Seine)  ;  Bousses  (Seine)  ;  Car- 
rique  (Gironde)  ;  Colas  (Basses-Pyrénées)  ; 
Compiègne  (Pas-de-Calais)  ;  Conti  (Seine)  ; 
Dabat  (Tunisie)  ;  David  (Allier)  ;  Delarbre 
(Seine)  ;  Duchesne  (Nord)  ;  Dufour  (Algérie)  ; 
Duplat  (Manche)  ;  Epailly  (Seine)  ;  Foucher 
(Seine-et-Oise)  ;  Frache  (Seine);  Gariel  (Seine- 
et-Oise)  ;  Gerin  (Seine)  ;  Girard  (Algérie)  ; 
Grandchamp  (Tunisie)  ;  Grimai  (Pyrénées- 
Orientales)  ;  Haffner  (Haut-Rhin)  ;  Jacob 
(Seine)  ;  Jezequel  (Seine)  ;  Jordan  (Seine-et- 
Oise)  ;  De  Kcrgolay  (Seine)  ;  Laborde  (Tuni- 
sie) ;  Lajeunesse  (Moselle)  ;  Lams  (Egypte)  ; 
Layrisse  (Meuse)  ;  De  Lestang  (Seine)  ;  Lipp 
(Territoire  de  Belfort)  ;  Mignon  (Alpes  Mari- 
times) ;  Mossu  (Seine)  ;  Pean  (Ille-et-Vilaine)  ; 
Protiva  (Perse)  ;  Puech  d'Alissac  (Egypte)  ; 
Rathie  (Egypte)  ;  Robiony  (Alpes  Maritimes)  ; 
Salah  cl  Karoui  (Tunisie)  ;  Talaya  (Maroc)  ; 
Thiry  (Seine)  ;  Thubert  (Pyrénées-Orientales); 
Viallon  (Tunisie);  Vaissade  (Alpes  Maritimes); 
Weber  (Bas-Rhin). 

Ecole  d'Agriculture  de  Genouillac  (Creuse) 

Les  examens  d'admission  et  le  concours 
pour  l'attribution  des  bourses  à  l'Ecole  d'A- 
gricullure  de  Genouillac  (Creuse),  auront  lieu 
au  siège  de  l'I^lablissement,  le  9  octobre. 

Les  conditions  d'admission  et  le  pro- 
gramme des  cours  seront  envoyés  à  toute  per- 
sonne qui  <'n  fera  la  demande  au  Directeur 
de  l'Ecole. 

Ecole  d'Horticulture  d'Hyéres. 

Le>!  examens  d'admission  à  l'Ecole  prati- 
(pie  dllorlicnlture  d'Hyéres  (^ar),  ainsi  que 
le  Concours  pour  l'atlribution  des  bourses, 
ain-ont  lieu  le  premier  lundi  d'octobre,  au 
siège  de  l'Ecole. 

Les  demaiules  de  rer»seignements  et  d'ins- 
cription [)euvent  être  adressées  dès  mainte- 
nant à  M.  Foussat,  directeur  de  l'Ecole.  Le 
programme  est  envoyé  à  toute  personne  qui 
I?  désire.  Intérim. 


LA  JOURNÉE  DU  LAIT 


1C9 


L'ERGOT  DU  BLÉ 


Laïuiée  192^  qui  a  été  aussi  défavorable 
à  la  récolte  du  blé  que  l'année  1921  lui  avait 
été  favorable,  a  présenté  une  série  de  parti- 
cularités atmosphériques  dont  toutes  les  con- 
séquences ne  sont  pas  encore  connues.  L'une 
de  ces  conséquences,  toutefois,  a  été  un  ac- 
cident rL'niun[uablo  dont  les  milieux  scienti- 
fiques n'avaient  eu  connaissance  jusqu'à  pré- 
sent que  d'une  façon  très  exceplionnelle, 
bien  qu'il  soit  signalé  dans  le  dictionnaire 
de  Barrai  et  Sagnier. 

Dans  certains  pays,  et  en  particulier  dans 
le  département  de  l'Ain,  les  alternatives  de 
chaleur  précoce,  de  pluie  et  de  froid  au  mo- 
ment de  la  maturation,  ont  provoqué  un 
phénomène  assez  rare.  L'enveloppe  du  blé, 
au  lieu  d  enfermer  étroitement  le  grain  et 
de  le  pnitég-er  jusqu'au  battage,  s'est  entr'- 
ouveiie  de  telle  façon  que  le  grain  du  blé 
ne  sest  pas  trouvé  protégé  comme  à  l'ordi- 
naire contre  les  champignons.  Cette  parti- 
cularité a  permis  à  l'ergot  de  se  développer 
avec  une  abondance  inquiétante  dans  cer- 
taines cultures. 

Jusqu'à  présent,  l'ergot  n'avait  été  signalé 
d'une  façon  normale  que  sur  le  seigle,  pré- 
cisément parce  que  dans  cette  céréale  l'en- 
veloppe n'enferme  pas  exactement  le  grain. 

L'ergot  du  blé  n'est  pas  tout  à  fait  ana- 
logue à  celui  du  seigle,  il  est  plus  noir  que 
celui-ci,  mais  nul  doute  que  sa  toxicité  ne 
soit  la  même,  et  l'on  peut  juger  des  incon- 
vénients qui  résulteraient  de  sa  présence  dans 
la  farine,  inconvénients  bien  plus  graves  que 
pour  le  seigle  puisque  l'organisme  humain 
est  beaucoup  plus  susceptible  et  plus  délicat 
que  l'organisme  des  bestiaux  auxquels  le  sei- 
gle est  donné  en  nourriture. 

Il  semble  que  l'ouverture  des  épillets 
n'ayant  pas  été  la  même  chez  toutes  les 
variétés,  certaines  d'entre  elles  aient  été  plus 
particulièrement  atteintes.  L'Office  départe- 
mental agricole  de  l'Ain  avait  essayé,  il  y  a 
deux  ans,  d'introduire  des  variétés  suisses, 
et  c'est  sur  celles-ci  que  l'on  a  constaté  sur- 
tout le  développement  exceptionnel  de  l'er- 
got. 

I!  est  peu  [irobable  que  pareil  phénomène 
se     rc[irii(lui-;c     (\:\u<    les     années     suivantes. 


puisque,  nous  le  répétons,  à  nos  yeux,  il  est 
dû  surtout  à  un  développement  très  anormal 
de  la  plante  ;  mais,  il  nous  a  paru  indis- 
pensable de  le  signaler  pour  que  si,  dans 
d'autres  pays,  pareil  phénomène  était  cons- 
taté, on  puisse  prendre  les  mesures  nécessai- 
res pour  séparer  l'ergot  du  blé. 

^ous  ne  doutons  pas  que,  dès  sa  rentrée, 
l'Académie  d'Agriculture  ne  soit  saisie  du  fait 
par  les  soins  de  M.  Schribaux,  particuliè- 
rement qualifié  pour  le  faire,  mais...  dès 
aujourd'hui,  il  nous  parait  utile  de  faire 
connaître  qu'aux  yeux  de  M.  Schribaux,  il 
est  à  craindre  que  le  criblage  ne  suffise  pas 
à  séparer  l'ergot  du  grain,  et  par  conséquent 
à  éliminer  ce  champignon  de  la  farine. 

Il  serait  nécessaire  de  faire  tremper  le  blé, 
la  différence  de  densité  du  grain  et  du  cham- 
pignon permettant  la  séparation  de  celui-ci 
par  décantation.  L'ergot  a,  du  reste,  une  va- 
leur très  grande  en  pharmacie  et  la  main- 
d'œuvre  exigée  par  ce  traitement  serait  lar- 
gement payée.  La  présence  de  l'ergot  dans  la 
farine  de  consommation  présente  en  tout  cas 
des  dangers  suffisants  pour  exiger  l'emploi 
de  tous  les  procédés  propres  à  en  assurer 
l'élimination  de  la  farine,  môme  s'ils  de- 
vaient être  coûteux. 

Nous  ne  voulons  pas  terminer  ces  quelques 
renseignements  sans  signaler  que  la  décou- 
verte du  développement  anormal  de  l'ergot 
sur  le  blé  est  dû  à  la  vigilance  de  M.  Duc, 
directeur  des  Services  Agricoles  de  l'Ain. 
Les  cultivateurs  avaient  bien  remarqué  pour 
la  plupart  la  présence  de  l'ergot,  mais,  très 
peu  avaient  reconnu  la  nature  du  champi- 
gnon dont  ils  constataient  le  développement, 
et  aucun,  dans  tous  les  cas,  n'avait  songé  à 
le  signaler.  M.  Duc,  qui  remplit  avec  con- 
science ses  devoirs  professionnels  et  suit  de 
très  près  les  accidents  de  végélation  pour 
conseiller  les  remèdes  propices  en  temps 
utile,  a  pu  constater  la  présence  de  l'ergot 
avant  la  moisson,  et  attirer  immédiatement 
l'attention  sur  le  danger  de  sa  présence. 

P.     DE    MONICAULT, 

Mcmbrr  do  l'Acadi'-mie  d'Agriculliiro, 
Dépuli"'  de  l'Ain. 


LA  JOURNEE  DU  LAIT 


De  tous   les  aliments  de  l'homme,   le  lait  j  lants   tant  en  raison    de   sa   valeur  nutritive 
est,    incontestablement  l'un  des  plus  impor-  |  qu'en  vertu  des  principes  biologiques  essen- 


no 


LA  JOURNEE  DU  LAlT 


liels  qu'il  renferme.  Nourriture  presque  ex- 
clusive de  l'enfant,  soutien  du  viellard  et  du 
malade,  ce  précieux  liquide  mériterait  il  être 
consommé  plus  abondamment  qu'il  ne  l'est 
par  les  adultes  hien  portantSj  car,  si  |)ara- 
doxal  que  cela  puisse  paraître,  c'est  de  beau- 
coup le  moins  coùleux  des  jjroduits  d'ori- 
gine animale  qui  servent  à  l'alimentation 
humaine. 

Or,  depuis  la  grande  guerre,  sa  produc- 
tion s'est  raréfiée.  Pour  éviter  l'exagération 
de  la  hausse  (pii,  logicpiement,  devait  résul- 
ter de  la  diiiiiiiutittn  des  apports  sur  les 
marchés,  les  pouvoirs  publics  ont  adopté 
une  politique  de  taxation  tendant  à  limiter 
strictement  le  bénéfice  que  la  vente  du  lait 
pouvait  laisser  entre  les  mains  des  produc- 
teurs cl  des  vendeurs.  De  nombreuses  pour- 
suites judiciaires  on!  été  engagées  contre  les 
contrevenants  (jui  furent  souvent  victimes 
d'un  régime  de  répression  trop  sévère.  De 
ct't  état  de  chose,  est  résulté,  jusqu'à  ces  der- 
niers temps,  un  cerl.iin  dégoût  des  agricul- 
teurs pour  la  [)rodiielion  du  lait  en  nature, 
«[ui  fut  l'une  des  j  riiu^ipales  causes  des  dif- 
ficultés rencontrées  par  les- habitants  de  nos 
villes  [)our  s'assurer,  au  cours  de  précédents 
hivers,  le  lait  dont  ils  avaient  besoin. 

Or,  celte  querelle  entre  les  pouvoirs  pu- 
blics, soutenus  par  lopinion  des  consom- 
mateurs d'une  pari  e|  les  producteurs  de 
lait,  d'autre  liait,  a  pour  base  initiale  un 
véritable   maleiilendu. 

î>a  légende  de  l'agriculteur  s'enriehissant 
exagérément  aux  déi;ens  de  la  collectivité, 
est  venue  faus>emenl  envenimer  ces  déplo- 
rables lébats.  (lest  un  ^éritablc  devoir  de 
IravailLr  à  dissiper  ce  désaccord  et  de  cher- 
cher un  terrain  d'entente  entre  les  consom- 
mateurs et   les   iiroducteurs   de  lait. 

La  coriceptiôM  (le  la  ((  Journée  du  Lait  » 
est  née  de  cetle  nécessité.  Le  Comité  d'orga- 
nisation de  cetle  manifestation,  composé,  de 
représentants  des  populations,  des  pouvoirs 
[)ublics,  et  des  grou|!eiuents  de  techniciens, 
d'hygiénistes  et  d'agrieidfeurs.  se  prbpose  en 
effet  de  mettre  en  buinère  les  principaux 
problèmes  soidevés  pai  la  (piestion  de  l'ai.'- 
pro\isionement  en  lait  de  notie  pays.  Il  se 
|)laccra  en  premier  lieu  au  point  de  vue  des 
eonsommaleurs,  envisagera  d'abord  les 
moyens  à  employer  pour  obtenir  à  un  i)rix 
de  revient  iiifiiieur  aux  |ui\  actuels  des 
quantités  de  lait  plus  abondantes  (pie  celles 
dont  notre  pays  iieul  aetuellement  disposer  ; 
il  étudiera  aussi  et  «-urtout  les  moyens  d'a- 
méliorer la  (pialilé  moyenne  des  laits.  Des 
précautions  doivent   être   prises   par   les   pro- 


priétaires de  vaches  laitières,  pour  qu'ils  ne 
livrent  à  la  consommation  que  des  laits  pro- 
venant d'animaux  convenablement  nourris 
et  soignés,  récoltés  dans  de  bonnes  condi- 
tions hygiéniques.  Au  cours  de  la  réunion 
projetée,  le  Comité  se  propose  de  faire  ime 
rapide  élude  des  conditions  de  la  récolte 
d'un  lait  propre  et  sain,  et  de  vulgariser 
ensuite,  par  tous  les  moyens  qu'il  jugera 
convenables  les  connaissances  relatives  à 
l'hygiène  du  lait  dans  le  monde  des  produc- 
teurs. 

Il  insistera  auprès  de  ces  derniers  pour  les 
amener  à  considérer  comme  un  devoir  de 
veiller  à  la  stricte  propreté  du  produit  qu'ils 
mettent  en  vente. 

Ensuite,  envisageant  la  question  sous  un 
autre  angle,  les  organisateurs  de  la  «  Jour- 
née du  Lait  »,  se  placeront  au  point  de  vue 
des  producteurs  eux-mêmes.  II  leur  est  ap- 
paru que  la  principale  cause  du  malentendii 
entre  consommateurs  et  fournisseurs  est 
vraisemblablement  l'ignorance  dans  laciuelle 
se  trouvent  les  premiers  des  difficultés  ac- 
tuelles de  la  production  laitière.  Il  faut  les 
éclairer  sur  ces  difficultés,  le  meilleur 
moyen  pour  cela  est  d'établir  à  leur  inten- 
tion, en  s  entourant  de  toutes  les  garanties 
désirables,  le  prix  de  revient  d'un  litre  de 
lait  rendu  au  domicile  du  client.  Il  c>l  utile 
d'instruire  les  citadins. des  problèmes  soule- 
vés par  rcntrelien  des  animaux,  par  le  re- 
crutement de  la  main-d'œuvre  qu'ils  néccs- 
siteiil,  par  la  conservation  du  lait  entre  le 
moment  de  sa  récolte  et  celui  de  sa  livrai- 
son, ainsi  que  jjar  son  transport.  De  cette 
discussion  résultera  la  nécessité  d'encoura- 
ger les  producteurs,  en  leur  assurant,  en 
raison  de  la  peine  qu  ils  se  donnent,  un  bé- 
néfice suffisamment  rénumérateur,  elle  fera 
apparaître  aussi  la  nécessité  de  protéger  le 
producteur  de  bonne  foi  contre  les  rigueurs 
de  la  loi  sur  les  spéculations  illiciles,  à  con- 
dition bien  entendu  qu'il  s"(Migage  en  retour 
à  surveiller  la  récolte  de  son  lait,  et  à  ne 
livrer  aux  consommateurs  (junn  produit 
non  seulement  clvirniqueuieul.  mai-  biolo- 
giquement   pur. 

De  cette  journée  de  propagande,  le  Co- 
mité attend  d'heureux  effets.  La  croisade 
pour  le  lait  propre  et  sain  est.  dans  l'état 
actuel  de  nos  connaissances,  une  véritable 
nécessité  sociale.  Les  découvertes  récentes  de 
la  science  de  l'alimentation  donnent  en  »'ffel 
au  lait  une  place  à  .part  parmi  tous  les  ali- 
ments de  l'homme  et  c'est  incontestablement 
faire  une  œuvre  utile  que  de  travailler  jiar 
tous  les  moyens  à  accroître  dans  noire  jiays 


LA  VIE  CHERE  ET  LES  BÉNÉFICES  AGRICOLES 


171 


l'importance  de  la  consommation  non  seule- 
ment du  lait  en  nature,  mais  encore  de  tous 
les  produits  qui  en  dérivent. 

Conformément  à  l'exposé  qui  précède,  le 
Comité  d'organisation  a  décidé  d'inscrire  au 
programme  de  la  ((  Journée  du  Lait  »,  l'étu- 
de des  questions  suivantes  : 

1°  Le  prix  de  revient  du  lait,  qui  sera 
rapporté  par  M.  Henry  Girard,  agriculteur, 
fnembre  de  l'Académie  d'Agriculture. 

2°  Modifications  à  apporter  à  la  produc- 
tion du  lait,  en  vue  de  réduire  son  prix  de 
revient,  et  d'améliorer  sa  valeur  hygiénique, 


qui  aura  pour  rapporteur  M.  le  Professeur 
Porcher,  de  l'école  vétéripaire  de  Lyon. 

3°  Les  lois  et  rèolements  concernant  la 
vente  du  lait,  par  Maître  Casanova,  avocat 
à  la  Cour  d'Appel. 

4°  L'amélioration  des  conditions  du  trans- 
prot  du  lait  par  voie  ferrée,  par  M.  Poher, 
ingénieur  agronome,  ingénieur  des  services 
commerciaux  de  la  Cie  de  Paris  à  Orléans. 

Marcel  D.  Donon, 

Sénaleur 
PiésidonI  du  Comité  d'orjianisalion. 


LA  VIE  CHÈRE  ET  LES  BÉNÉFICES  AGRICOLES 


Je  ne  voudrais  pas  conclure  sans  parier  de 
l'utilisation  du  fumier  comme  engrais  dans 
cette  culture  de  Mé.  Bien  qu'en  général,  dans 
les  exploitations  agricoles  le  blé  ne  soit  pas 
ensemencé  directement  après  une  applica- 
tion du  fumier,  qu  il  suit  le  plus  ordinaire- 
ineul  une  récolte  sarclée,  principalement  la 
ponmie  de  terre  ou  la  betterave,  fortement 
fumées,  nous  pouvons  cependant  faire  une 
exception,  comme  démonstration  d'impossi- 
bilité d'emploi  d'un  pareil  engrais  dans  les 
conditions  oii  je  me  suis  placé.  Puis,  d  ail- 
leurs, malgré  que  cette  façon  de  faire  ne 
soit  pas  à  recommander,  non  plus  d'un  usage 
courant,  il  se  trouve  des  fois  qu'on  y  a  re- 
cours et  que  l'application  du  fumier  précède 
seulement  de  quelques  semaines  l'ensemen- 
cement de  cette  céréale.  C'est  pourquoi  je 
désire  montrer,  au  prix  auquel  cet  engrais 
est  livré  à  l'agriculteure,  qu'une  fumure 
seulement  de  40  OÛO  kilogr.  de  fumier  à 
l'hectare,  qui  n'a  rien  d'excessif,  surtout  dans 
Ja  région  méditerranéenne,  absorberait  non 
•seulement  les  bénéfices  (s'il  y  en  avait),  mais 
la  récolte  toute  entière  (grain  et  paille)  — 
iîans  faire  état  des  autres  frais  culturaux  — 
ce  qui  peut  paraître  au  premier  abord  abso- 
lument inconcevable.  Ainsi,  nous  savons 
-qu'un  Avagon  de  10  GOO  kilogr.  de  fumier, 
■chargé  en  gare  de  Toulon,  coûte  350  fr., 
plus  68  fr.  de  transport  de  cette  dernière  gare 
à  celle  d'Hyères,  ce  qui  fait  418  fr.  le  wagon. 
Il  y  a,  en  outre,  les  frais  de  déchargement 
<'t  de  camionnage  de  ce  fumier  de  la  gare 
d'arrivée  à  la  ferme  ou  à  la  propriété,  que 
nous  estimerons  très  faiblement  à  5  fr.  les 
1  000  kiloer.,  soit  50  fr.  par  wagon,  ce  qui 
fait  un  total  de  418  +  50  =  468  fr.  Si  nous 


(i)  Voir  Journal  (V AgriaiKurc  pratique,  du  19 
H-.oûf. 


appliquons  une  fumure  de  quatre  Axagons  à 
1  hectare,  la  dépense  s'élèvera  à  i08  x  4  = 
1  872  fr.  et  pour  vingt  hectares  elle  sera  de 
i  872  X  20  =  37  440  fr.  Ne  sont  pas  comp- 
tés, dans  ces  37  440  fr.,  les  frais  de  conduite 
du  fumier  de  la  ferme  là  où  il  doit  être  uti- 
lisé, non  plus  ceux  se  rapportant  à  son  épan- 
dage.  Ces  derniers  frais,  a  priori,  sont  assez 
difficiles  à  déterminer,  mais  nous  pouvons 
considérer  que  la  différence  entre  les  38  800 
francs  —  prix  de  vente  du  grain  et  de  la 
paille  des  20  hectares  —  et  les  37  440  fr., 
soit  1  360  fr.,  seraient  absolument  insuffi- 
sants pour  couvrir  les  frais  de  charois  et 
d'épandage  auxquels  j'ai  fait  allusion. 

Il  ressort  donc  de  ces  chiffres  que  le  fu- 
inier  acheté,  utilisé  dans  de  semblables  con- 
ditions, comme  engrais  appliqué  directe- 
ment à  la  culture  du  blé,  est  d'un  emploi  qui 
ne  saurait  être  préconisé.  Les  frais  d'achat, 
de  transport,  de  conduite  et  de  manipulation 
absorbant  à  eux  seuls  les  prix  de  vente  du 
grain  et  de  la  paille  de  toute  la  récolte. 


\oih"i  cYposés,  les  résultais  d'une  cultiu'e 
de  blé  telle  qu'elle  pourrait  être  entreprise 
par  une  personne  éprise  d'agriculture  qui, 
dans  ses  débuts,  n'aurait  pas  de  ferme  orga- 
nisée et  devrait,  pour  l'accomplissement  de 
tous  les  travaux,  avoir  recours  à  une  main- 
d  ri'uvre  journalière  et  tout  acheter.  Elle 
montre  qu'ainsi  exécutée,  malgré  les  prix 
élevés  du  grain  et  de  la  paille,  elle  serait 
ruineuse  ;  que  les  mesures  prises  récem- 
ment par  M.  le  ministre  de  l'Agriculture  en 
faveur  de  l'agiiculture  française,  sont  justi- 
fiées et  que  l'urgence  de  leur  application 
s'imposait,  examinées  au  point  de  vue  éco- 
.nomiqne.  En  outre  de  l'analyse  des  dépen-e-;, 


l'ri 


LA  iMAlN-D  ŒUVUE  ET  LA  PRODLCTIOiN  Dl    LAIT  KN  ANGLETEHHE 


il  so  dégage  dos  conslalalions  intéressantes 
entre  aulies  :  que  même  dans  une  exploita 
lion  agricole  e\cin|jlaire,  la  culture  de  cette 
céréale  est  loin  dVlre  rémunératrice  comme 
certain-  le  supposent  et  le  disent  ;  que,  tout 
bien  examiné,  la  cullare  ne  peut  pas  suppor- 
ter de'i  priv  do  main-d'aMJvrc  variant  de  15 
à  ~5  fr.  jiar  jour,  non  plus  des  jonrnéo?  de 
labour  comprises  entre  35  fr.  et  00  fr.  pou: 
8  heures  de  travail;  que  l'exécution  mécani- 
que des  travaux  intérieurs  et  extérieurs  d'une 
ferme  dexicnl  une  nécessité  grandissante; 
que  les  engrais  sont  à  dos  prix  trop  élevés 
pour  être  utilisés  comme  il  conviendrait 
qu'ils  le  soient.  Il  s'en  dégage  encore  ceci  : 
que  pour  que  le  cultivateur  puisse  gagner  de 
rargenl.  il  faut  que  les  travaux  de  son  ex- 
ploilalion  soient  presque  exclusivement  exé- 
cuti's  par  lui  et  sa  famille  et  que  c'est  vers 
cet  idéal  ?...  —  qu'on  le  veuille  ou  non  — 
que  nous  nous  acheminons,  car  il  apparaît 
de  pins  on  plus  que  la   terre  n'appartiendra 


qu  à  celui  qui  la  tra\aillera.  J  on  connais  au- 
tour de  moi  qui  l'expltiilent  ainsi  et  qui  ne 
connaissent  pas  la  journée  de  huit  heures. 
Ils  gagnent  de  l'argent,  j  en  suis  convaincu, 
mais  ils  ne  le  volent  pas,  car  les  forçats  de 
la  (iuyane  aa\aillont  moins  qu'eux  et  sont 
mieux  nourris  qu'ils  se  nourrissent. 

Knhn,  si  nous  voulions  rechercher  (piels 
sont  ceux  qui  assurent  actuellement  le  tra- 
vail et  la  production  dans  cette  région  enso- 
leillée, nou<  arriverions  à  une  pénible  cons- 
tatation qui  est  celle-ci  :  Le  traxail  de  la  terre 
y  est  (le  plus  fil  plus  délaissé  par  les  Fran- 
çais, il  est  presque  entièrement  assuré  par 
des  Italiens  et  des  Italiennes.  Voilà  vingt  ans 
que  je  suis  dans  cette  région  et  dans  ce  court 
laps  de  temps,  la  moitié  —  peut-être  plus  — 
des  jardins  d'Iîyères  est  passée  de  la  main  des 
premiers  dan^  colle  des  seconds... 

J.   FOUSSAT, 

|iiii>«leiir  (lo  l'Ecolo  prali((iip 
il'liorlicuU\ire  d'Ilvrre?. 


LA  MAIN-D'ŒUVRE  ET  LA  PRODUCTION  DU  LAIT 

EN  ANGLETERRE 


MM.  liusion,  conférencier,  et  Selon,  pro- 
fesseur à  ri  niversilé  de  Leeds  vionnoni  de 
publier  un  travail  (1)  sur  le  coût  do  la  niaiti- 
d'œuvre  dans  la  production  du  lait.  La  sec- 
liqn  économique  et  agricole  de  cette  uni- 
versité a,  en  effet,  poursuivi  de  nombreuses 
enquêtes  pour  établir  le  prix  de  revieni  du 
lait. 

Kilo  a  constaté  d'abord  que.  dans  le 
Yorkshire,  un  homine  à  plein  travail  pen- 
dant le-,  mois  d'hiver  pouvait  soigner  TJ  ^a- 
cho<  :  durant  les  mois  d'été  18  vaches  ;  en 
moyenne  dans  l'année  10  vaches. 

Kn  d'aulres  termes,  chaque  vache  exige  le 
tenqi<  entier  d'un  homme  23  jours  par  an. 

De  IV-nquête  faite  eu  1019-1020  sur  22 
trou|ieaux  du  Yorkshire,  il  ressort  que  cha- 
(pie  \ache  a  utilisé  00  ares  00  de  patine  ol 
de  [dus  con.somnié  : 

1)1 'i  kg.  076  de  nourriluri'  aclicti'c 
7t>i  kg.  ']?>o  de  foin 
*  7(ji  kg.  7.^0  de  paille 

«ît  'i.(i60  kff.  ôflo  de  racines. 

(le  qui  amène  à  élidilir  le  bilan  suivant 
pour  le  travail. 

.1»  Main-d'œuvre  directe  (.soins  aux  ani- 
maux;, 'S)(\  francs  38. 

b)  Main-d'œuvre  indirecte  (production  des 
récoltes"! . 

(I     Thi-  .li.nniiil  (1/  Minisiry  0/  Aiiritulturc. 


(Jioval         llomiiic 

Go  aies  <"m)  (!.•  piîturago C  fr.  5o  11  fr.  04 

Production  di;  vin  kg.  de  foin.  7  fr.  60  i^fr.  ?.0 

»           »  761  kg.  de  paille  4  fr.  O'S  iSfr.QO 

'1  tonnes  de   racini-s. .  .    9fr.42  35  fr.  3o 

27  fr.  66     80  fr.  10 
An  total 107  fr.  -'î. 

\ln\iiiiie  (lu   cdùt   annuel   d'une  vache    : 

Pourcen- 
lîrpiirlilioii     tage  des 
f'riv  en  par  lilre       rloiiienls 

l'.il!>-l'':'i  i\o  lail  (livors 

Nonnitnieacli-.-l-'i'.       5o5  i».         o  187         .38  5 

Main  d"œuvic  di- 
recte         2Ô'>  .'>>>  o  o()9  iç)  C) 

Main-d'œuvio    in- 

dirfctc(liommi'\         >o  lu        o  020  6  i 

Main-d'œuvre  in- 
directe (cliovab.  ■'-  (ii>         c  01  I  •)  r 

Amortissement  <!(■- 

vaches 'oi  7'         »  077         i5  4 

Notes  des  fournis- 
seurs (semences 
et  engrais) i->7  "^'1         o  o'|()  10  3 

Loyer,  Impôt  de  la 
terre  et  des  bâti- 
ment « lo'i  01'         o  o33  80 

1  ..'îiS  o4         o  47O        100  o 

l.a  niain-d "œuvre  est  donc  un  facteur  im- 
portant dans  la  production  du  lait.  En  1919- 
1020,  elle  e>t  montée  à  0,110  par  litre  et 
if[irésonte  20>  OO  du  coni  total  do  la  pro- 
duction. 


LA  M AIN-D  OEUVRE  ET  LA  PHODLGTION  DU  LAIT  EN  ANGLETERRE 


173 


Les  auteurs  recommandent  fortement  pour 
réduire  le  prix  de  la  main-d'œuvre,  qui  de- 
viendra d'autant  plus  important  proportion- 
nellement que  le  prix  du  lait  baissera  davan- 


ligne  de  rails  a  été  établie  sur  le  béton  du 
sol,  grâce  auxquels  la  nouiTiture  est  trans- 
portée à  retable  face  à  la  tête  du  bétail  dans 
les  couloirs  latéraux.  Les  wagonnets  ont  été 


Fig.  32.  —  Voie  étroite  et  wagonnet  destinés  au  transport  de  la  nourriture 


lage,    d'équiper    les    vacheries    d'une    façon 
moderne. 

Ils  citent  l'exemple  d'une  ferme  de  121 
hectares  1/2  (52  pour  cent  de  terre  arable, 
48  pour  cent  de  pâture)  dans  laquelle  la  pro- 


établis sur  le  modèle  de  ceux  des  mines  de 
charbon.  En  1916,  une  nouvelle  étable  pour 
40  vaches  a  été  construite.  Sa  particularité, 
en  dehors  des  commodités  hygiéniques,  c'est 
qu'elle     est     desservie     par     des     wagonnets 


Fig.  33.  Transporteur  de  fumier  à  suspension  desservant  une  vacherie  anglaise 


duction  du  lait  est  la  spéculation  dominante 
où  l'économie  de  main-d'œuvre  a  été  soi- 
gneusement et  scientifiquement  étudiée  par 
le  nis  aîné  du  fermier,  un  ingénieur. 

Un  vieux  bâtiment  a  été  utilisé  comme  ma- 
gasin à  racines,  à  paille  et  à  tourteau.  Une 


aériens,  qui  circulent  dans  le  passage 
médian  entre  les  deux  rangées  de  vaches 
placées  queue  à  queue  et  permettent  d'en- 
lever le  fumier,  tandis  que  les  wagonnets 
sur  rails  servent  toujours  à  transporter  la 
nourriture   dans  les   couloirs  latéraux. 


174 


LA  MALADIE  VERRL'QUEUSE  DE  LA  POMME  DE  TERRE  OU  GALLE  NOIRE 


Le  fumier  s'en  va  par  son  propre  poids, 
quand  il  est  charffé,  à  une  fumière  couverte 
où  le  wagonnet  se  vide  lui-même  et  peut- 
C'tre  ramené  presque  sans  effort  à  l'étable. 


En  décembre  1921,  le  troupeau  s'élevait  à 
105  tètes  (40  vaches  à  lait,  2  taureaux,  14 
génisses  portantes,  14  taurillons,  14  génisse* 
de  1  à  2  ans  et  21  veaux  de  l'année). 


Fig,  3  t.  —  Fumièrj  couverte  et  transporteur  iu  rien  venant  do  la  vache :ie 

Le  personnel  est  composé  ; 


Au  moyen  d'une  chaîne,  le  wagonnet  peut 
être  abaissé  au  niveau  du  sol  pour  le  char- 
gement. 

Un  système  d'alimentation  automatique  en 
eau  est  placé  devant  chaque  vache.  Les 
slalles  et  attaches  sont  du  modèle  américain. 
La  traite  a  lieu  mécaniquement. 

Le  lait  est  pesé  à  chaque  traite  pour  éta- 
blir le  record  individuel  de  chaque  vache  et 
passe  immédiatement  au  réfrigérant. 

Les  hommes  dans  celte  ferme  sont  bien 
payés.  Ils  ont  un  dimanche  de  libre  sur  3 
en  plus  de  leur  demi-jour  de  congé  par  se- 
maine. 

Kn  dépit  de  la  nuiltiplicalion  des  soins 
pour  tenir  le  lait  dune  scrupuleuse  propreté, 
l'économie  de  main-d'(vuvre  par  vache  et  par 
semaine   est  très  appréciable. 


par  scmame 

d'un  chef  à  81   fr.  96 

un  homme  65  fr.  56 

une  fdie  50  fr.  4i 

une  feminc  employée  en 

partie  '  12  fr.  60 

un  homme,  le  dimanche     7  fr.  56 


218  fr.   12 


Sur  lesquels  176  fr.  5i  par  semaine  sont 
imputés  aux  vaches  laitières,  la  main- 
d'œuvre  par  vache  s'élève  à  4  fr.  41  par  se- 
maine ou  0,066  par  litre  de  lait  produit. 

.\r).    J.    ClIAHON. 


I  A  MAI  ADIE 


YERRLQLEISE   DE  LA 

ou  GALLK  NOIRE  '^ 


POMME  DE   TERHE 


Caracfrrm  cxlt'rieuis  dr  In  niaJa-lie.  —  La 
maladie  est  earaetérisée  par  des  excroissances 
verruqueuses  apparaissant  sur  certaines  des 
parties  souterraines  oii.  même  aériennes  de  la 
plante  (tubt-rcules,  stolons,  bourgeons  de  la 
base  de  la  tigo,  feuiUes). 

Nous    «'miirniiloris    iu;     sa\anl     mycologue 

(i)  C'c-I  iiitriiliuiinijlcinriit  que  nous  écrivons 
Galle  fl  non  Cnle.  ||  ne  s'af^il  en  elffl.  pas  ici 
d'une  lualailic  <!<•  la  piau  du  fuluTcuIr,  mais  d'une 
\<rilal>!r-  exrrnissmrc  ;  auliinidil  dit.  d'uni'  lu- 
niiiir  nu  d'une  ffnWc. 


anglais  Colton,  la  description  (|ii  il  donne 
des  altérations.  Dès  les  premiers  stailes  de 
la  maladie,  les  jeunes  verrues  sont  aisément 
visibles  sur  les  yeux  du  tubercule,  bien  que 
l'époque  de  leur  apparition  varie  avec  la  va- 
riété de  Pommes  de  terre. 

Leur  dimension  augmente  et  elles  finissent 
par  se  transformer  en  excroissances  irrégu- 
lières, qui  se  fusionnent  souvent.  Dans  cer- 
taines variétés,  toute  ressemblance  avec  un 
tubercule  normal  peut  disparaître,  ce  der- 
niiT    faisant    place   i^    une    masse   coralloïdc. 


fJoiivnaL  cl  Acp'wultiu'e    l'i-ciLicpie 


(hib  noii'e  de  la   Pou  une  cle  ierre. 


LÀ  MALADIE  VERRUQUELSE  DE  LV  POMME  DE  TERRE  OU  GALLE  NOIRE 
Les  verrues  sont  d'abord  blanches,  mais,  au 


175 


fur  et  à  mesure  qu'elles  vieillissent,  elles 
noircissent  et  finalement  elles  forment  une 
masse  putride,  d'où  découle  un  liquide  brun 
foncé. 

Ces  excroissances  ne  sont  pas  confinées  aux 
tubercules,  mais  dans  les  sols  fortement  in- 
fectés, elles  se  montrent  sur  les  feuilles  et 
les  bourgeons  situés  à  la  base  de  la  tige,  près 
du  niveau  du  sol  ou  sur  celles  des  extrémités 
des  stolons  qui  atteignent  la  surface  de  la 
terre.  Les  feuilles  affectées  sont  très  défor- 
mées et  deviennent  charnues.  Les  verrues 
n'ont  pas  été  signalées  sur  le?  racines  ou  sur 
les  tubercules  en  dehors  des  yeux. 

Les  jeunes  excroissances  verdissent  lors- 
quelles  séjournent  à  la  lumière.  Abandon- 
nées sur  le  sol  au  moment  de  l'arrachage, 
elles  conservent  leur  vitalité  pendant  des 
mois,  alors  même  qu'elles  se  trouvent  sépa- 
rées du  reste  de  la  plante. 

Ainsi  qu'on  peut  s'en  rendre  compte,  ce 
n'est  que  lorsqu'elles  sont  arrivées  au  terme 
de  leur  développement  que  les  verrues  pren- 
nent une  coloration  foncée.  Ce  n'est  donc 
qu'à  ce  moment-là  que  la  maladie  mérite  le 
nom  de  galle  noire,  que  l'on  pourrait  tout 
aussi  bien  donner  aux  altérations  détermi- 
nées par  le  Spongospom  subterranea.  Rappe- 
lons que  Anglais  et  Américains  emploient 
pour  ces  dernières,  le  terme  de  Black  scab 
(Gale  noire).  Pour  éviter  des  confusions,  qui 
.<;c  produisent  constamment,  nous  proposons 
de  remplacer  l'appellation  de  galle  noire  par 
celle  de  g.  verruqueuse. 

Agent  de  la  maladie.  —  C'est  un  champi- 
gnon du  groupe  des  Chytridinées,  le  Syn- 
chytiiiint  endobioticutn  (Sciiilb.)  Percival. 

Le  parasite  vit  dans  les  cellules  situées  au 
dessous  de  la  peau  et  détermine  chez  ces  der- 
nières une  excitation  qui  les  amène  à  se  di- 
viser et  à  fournir  ainsi  de  nouveaux  éléments 
cellulaires,  qui  constitueront  les  verrues. 

Sous  sa  forme  végétative,  le  champignon 
csi  une  masse  protoplasmique,  souvent  dif- 
ficile à  mettre  en  évidence.  Mais  cette  der- 
nière ne  tarde  pas  à  se  transformer  en  sacs 
(Sporanges),  dont  les  uns  ont  des  parois 
minces,  alors  que  les  autres  présentent  une 
enveloppe  brune  et  épaisse  (Sp.   de  Repos.). 

C'est  grâce  à  la  pourriture  des  verrues  que 
ces  sporanges  sont  émis  à  l'extérieur.  Qu'ils 
germent  de  suite  (sp.  d'été),  ou  bien  après 
l'hiver,  quand  ce  n'est  pas  après  plusieurs 
années  (sp.  de  repos),  ces  sortes  de  sacs 
mettent  en  liberté  des  petits  organismes  ar- 
rondis, pourvus  d'une  longue  queue  filifor- 
me,   qui    leur   permet   de    nager  (zoo«pores). 


Ces  zoospores  ne  peuvent  pénétrer  que  dans 
les  cellules  épidermiques  des  yeux  du  tuber- 
cule, des  bourgeons  des  stolons  ou  de  la  tige 
et  des  feuilles.  Ils  sont  par  contre  incapables 
de  traverser  la  peau  liégeuse  de  la  pomme 
de  terre. 

Les  zoospores  issues  des  sporanges  d'été 
assurent  des  contaminations  pendant  la  belle 
saison.  Les  sporanges  de  repos,  qui  ont  pour 
origine  une  véritable  reproduction  sexuée,  ne 
germent  qu'au  bout  de  plusieurs  mois  ou 
même  de  plusieurs  années.  C'est  sans  doute 
grâce  à  eux,  que  la  maladie  se  maintient 
longtemps  dans  la  terre  (7,  8  et  même  10 
ans).  Dès  lors,  il  serait  intéressant  de  savoir 
ce  que  ces  sporanges  deviennent  dans  le  soi 
et  notamment  quelles  sont  les  conditions  qui 
déterminent  leur  germination.  Le  contact 
d'une  plante  (P.  de  terre  ou  végétal  d'une 
autre  espèce)  est-il  nécessaire  ?  L'eau  suffit- 
elle  à  assurer  l'émission  des  zoospores  ? 

Dans  le  cas  de  l'affirmative,  comme  ce  li- 
quide est  généralement  assez  abondant  dans 
le  sol,  les  sporanges  de  repos  devraient  le 
plus  souvent  germer  dès  qu'ils  acquièrent 
une  maturité,  à  laquelle,  ils  parviennent, 
sans  doute,  au  bout  de  quelques  mois.  Dès 
lors,  que  sepasse-t-il,  lorsqu'une  fois  émises, 
les  zoospores  ne  rencontrent  pas  de  pomme 
de  terre  ?  Peuvent-elles  fournir  une  végéta- 
tion qui  se  poursuivrait  sur  les  matières  or- 
ganiques (vie  saprophytique)  et  dpnt  per- 
sonne n'a  révélé  l'existence  P  Peuvent-elles 
infecter  des  plantes  spontanées,  grâce  aux- 
quelles le  Synchytrium  se  maintiendrait  dans 
les  champs  ?  Cotton  a,  il  est  vrai  obtenu  le 
développement  de  la  g.  verruqueuse  sur  deux 
végétaux  assez  communs  ;  la  Morelle  Noire 
(Solaniim  nigrum)  et  la  douce  amère  (.S.  Dul- 
camara).  Mais,  il  avoue,  n'avoir  jamais  ren- 
contré cette  maladie  sur  ceux  des  exemplaires 
de  ces  espèces  qu'il  a  récoltés  en  champs  con- 
taminés. Dès  lors,  ces  plantes  ne  paraissent 
pas  jouer  un  grand  rôle  en  ce  qui  concerne 
la  perpétuation  du  .S.  endobioiicum.  Le  fait 
que  ce  parasite  peut  attaquer  les  tomates,  sur 
lesquelles  il  a  été  obtenu  par  L.  0.  Kunkel, 
no  paraît  pas  non  plus  présenter  une  grande 
importance  pratique. 

On  voit  que,  malgré  les  recherches, 
dont  elle  a  été  et  est  encore  l'objet, 
aussi  bien  en  Angleterre  qu'en  Amérique,  la 
biologie  du  N.  cndobioticum  est  fort  mal  con- 
nue. 

Par  contre,  certains  des  modes  de  dissémi- 
nation du  cliam pignon  apparaissent  avec  évi- 
dence. Il  est  nalurellement  transporté  dans 
ou    sur  les   tubercules   attaqués.    Il   peut  èin: 


176 


LA  MALADIK  VERULOUEL  SE  DE  LA  POMME  DE  TERHE  OU  GALLE  NOIRE 


répamlii  <iir  le  rhanip  en  même  temps  que 
du  fumier  coutenaiil  des  épluchures  ou  des 
fanes  altafiuées.  Les  sporanges  de  repos  ré- 
sistent à  la  fermentation  putride,  aussi  bien 
qu'au  suc  digestif  des  animaux  qui  les  ont 
avalés  et  dans  les  déjections  desquels  ils  se 
retrouvent  intacts,  ('es  éléments  de  conserva- 
tion peuvent  être  transportés  avec  les  parti- 
cules de  terre  (jui  restent  attachées  aux 
chaussures  des  hommes,  aux  sabots  des  ani- 
maux de  labour,  aux  pattes  des  oiseaux,  à  la 
fourrure  et  aux  pieds  des  petits  mammifères, 
rongeurs  ou  fouisseurs. 

Conditions  de  niilieii  qui  favorisent  le  déve- 
loppement de  ta  {jalle  verruqueuse.  —  L'eau 
étant  nécessaire  à  la  germination  des  spo- 
ranges, un  milieu  humide  favorise  le  déve- 
loiipement  de  la  maladie  ;  à  Ormskirk  (An- 
gleterre), elle  fut  peu  accentuée  en  1919, 
saison  sèche. 

Le  fait  que  la  galle  verruqueuse  est  surtout 
répandue  dans  des  pays  septentrionaux  avait 
conduit  à  supposer  qu'elle  exigeait  des  tem- 
pératures assez  basses.  Mais  les  expérimen- 
tateurs américains  ont  prouvé  qu'il  n'en  est 
rien. 

Bépariition  de  la  galle  noire  dans  le 
monde.  —  Signalée  en  1896,  par  Schill- 
bersky,  en  Hongrie,  d'oii  elle  semble  avoir 
disparu  depuis  lors,  la  galle  verruqueuse  a 
été  dûment  constatée  en  1900,  en  Angleterre. 
Il  est  d'ailleurs  vraisemblable,  que  cette  ma- 
ladie existait  dès  1893  aux  environs  de  Liver- 
pool.  Actuellement,  la  G.  verruqueuse  est 
particulièrement  abondante  dans  les  comtés 
septentrionaux  et  centraux  d'Angleterre, 
ainsi  que  dans  le  pays  de  Galle.  Elle  ne  fait 
pas  défaut  en  Ecosse.  La  maladie  existe  de- 
puis 1908  en  Irlande,  où  elle  n'occasionne 
pas  grand  ravage,  sans  doute  à  cause  de  la 
résistance  des  variétés  cultivées  dans  cette 
île.  C'est  également  en  1908,  que  le  Synchy- 
iriam  endobioticum  a  été  officiellement  si- 
gnalé en  Allemagne,  où  elle  aurait  existé, 
dès  1905.  Sa  [)résence  a  été  successivement 
indiquer»  en  Wcstplialie,  Rhénanie,  Silésie  et 
dans  la  contrée  d'Hambourg.  En  1909,  le 
redoutable  parasite  se  montre  à  Terre-Neuve. 
En  Norvège,  la  maladie  fut  découverte  en 
191'»,  dans  deux  localités  situées  près  de 
Cliristiansand  et  en  191.5  dans  27  stations 
nouvelles.  I^  Galle  verruqueuse  existe  dans 
I-  nord-est  de  la  Holbinde. 

C'est  sans  doute  antérieurement  à  1912, 
année  où  le  gouvernement  des  Etals-Unis 
interdit  l'importation  des  pommes  de  terre 
provenant  des  pays  où  la  galle  verruqueuse 
existe,  que   les   germes   du   S.    endobioticum 


furent  iiitruduit>  en  Amérique,  par  des  tu- 
bercules étrangers,  il  est  vraisemldaliii'  ipie 
la  maladie  existait  dès  1914  à  Higland,  Pen- 
sylvanie  ;  mais  ce  n'est  qu'en  septembre  1918 
qu'elle  a  nettement-  été  constatée  au  cœur 
d'un  district  minier,  et  où  elle  n'est  guère 
sortie  et  (pii  s'étend  sur  une  partie  de  la 
Pensylvanie  et  du  nord  de  la  Virginie  occi- 
dentale. C'est  sans  doute,  grâce  aux  éner- 
giques mesures  prises  par  les  Américains  que 
le  fléau  n'est  pas  sorti  de  son  foyer  primitif. 

En  Silésie,  de  même  qu'aux  Etats-Lnis, 
c'est  dans  les  potagers  de  mineurs  que  la 
G.  verruqueuse  sévit.  Dans  ces  jardins,  la 
pomme  de  terre  revient  à  intervalles  rai)pro- 
chés  et  les  épluchures  entrent  souvent  dans 
la  fumure  du  sol.  Autant  de  conditions  qui 
facilitent  le  développement  de  la  maladie. 

/)('  la  résistance  des  variétés  à  la  galle  ver- 
ruqueuse. —  Un  fait  important  s'est  révélé 
en  1908  aux  Anglais,  c'est  l'immunité  de  cer- 
taines variétés  vis  à  vis  du  Synchytrium  en- 
dobioticum. Les  sortes  chez  lesquelles  ce 
caractère  a  été  une  première  fois  nettement 
r(!connu  paraissent  l'avoir  conservé  depuis 
lors.  Alors  même  que  les  maladies  de  la  dé- 
générescense  ont  envahi  certains  lots,  l'im- 
munité s'y  maintient.  Cette  (jualité  qui  serait 
donc  constante  et  absolue,  s'observera  aussi 
bien  chez  de  vieilles  variétés  que  chez  des 
variétés  récentes.  Les  semis  ne  la  possèdent 
pas  toujours,  pas  plus  qu'ils  ne  sont  forcé- 
ment réfractaires  aux  maladies  de  la  dégéné- 
rescence. .\utrement  dit,  si  la  reproduction 
par  voie  sexuée  présente  l'avantage  de  fournir 
des  nouveautés,  elle  n'a  pas  toujours  les  ver- 
tus que  certains  lui  attribuent. 

D'après  Salaman,  le  croisement  de  sortes 
innnunes  entre  elles  ne  donnent  pas  toujours 
des  produits  réfractaires  à  la  galle  verru- 
queuse. Pour  expliquer  ce  fait,  on  est  obligé 
d'admettre  que  l'immunité  n'est  pas  un  fac- 
teur simple. 

Chez  les  sortes  qui  ne  sont  pas  absolument 
réfractaires  au  S.  endobioticum  s'observeront 
tous  les  degrés  de  résistance  et  de  suscepti- 
bilité possibles. 

Quels  sont  les  éléments  qui  assurent  l'im- 
munité ou  la  résistance  ?  Sont-ils  de  nature 
mécani<]ue  (épaisseur,  constitution  de  la 
peau),  chimique  (présence  ou  absence  de 
certains  composés),  ou  enzymatiques  ?  C'est 
ce  qui  est  recherché  à  Rothamstedt  sotis  la 
direction  de  William  Brierley. 

En  tout  cas.  l'immunité  est  généralement 
accompagiH-e  de  certains  caractères  assez  peu 
avantageux  ;  tardivité,  grossièreté,  etc.  Ce 
sont  également  les  propriétés  qui  sont  le  plus 


ARRACHEURS  DE  LIN 


177 


souvent  associées  à  la  résistance  au  Pliyto- 
phtora  Infestans,  Mais  cette  dernière  serait 
susceptible  de  diminuer  au  bout  dun  certain 
temps,    d'après    Pethybridge,    qui    paraît    se 


demander  si  un  accident  du  même  ordre  ne 
pourrait  se  produire  dans^Ie  cas  de  l'immu- 
nité à  la  Galle  noire. 
(.4  Suivre.)  Etienne  Foëx. 


ARRACHEURS  DE  LIN 


Dans  un  prt'ix'tli'n(  niiniôro  (i),  nous  avons 
donné  le  conipto-rcndu  gént-ral  des  essais  d'ar- 
racliafre  mécanique  du  lia  organisés  à  Wattelot- 
sous-Beaumont.  Troi-^  niiuliines  avaient  pris 
part  à  ces  démonstrations  e(  on  peut  les  classer 
(i'aprè-  le   mode   d'arrachage    : 

1°  par    peignes   (système    Marshall); 

2°  par    rouleaux    (système    Push-Tonibvli); 

3°  par    courroies   (système    Zémont). 

1°  Arracha^fe  par  peignes.  —  En  principe, 
on  déplace  dans  la  récolte,  horizontalement  et 
I)crpendiculairenu'nt  à  la  direction  du  déplace- 
ment, un  poigne  formé  d'ime  série  de  doigts 
cylindriques  en  :i<  ier  doux,  terminés  en  pointe 
à  li'ur  ixin'iuilé  cl  montés  sur  un  support  en 
fer. 

tJaii-  Ci-  iui)U\eineul  d'avancement,  les  brins 
s'engagent  entre  les  dents  du  peigne  a  (fig.  35); 
ils  ne  peuvent  pa*  glisser,  car  ils  sont  phis  nom- 
breux vers  la  lélr  l'ii  i;it>on  {|(^s  ramifications  :  il 
se  produit  alors  lui  «oiiiccment  et  le  peigne  cou- 
tinua'nt  à  avancer  détermine  l'airachage,  ce  qui 
constitue,  en  quelque  sorte,  la  première  partie 
de  l'opération.  La  seconde  partie  consiste  alois 
à  dégager  le  lin  di's  dents  du  peigne.  Dans  ce 
but.  celui-ci  esl  complété  par  un  nettoyeur  h 
formé  <1,-  deux  fers  parallèles  passant  de  chaque 
côté  du  peign(>  n.  pussi  ]irès  que  possible  des 
dents  et  se  trouvant  contre  le  support  pendant 
que  l'arrachage  se  produit.  Au  moment  où  il 
faut  dégager  le  peigne  de  la  récolte,  celui-ci 
s'efface  de  faço-n  que  le  nettoyeur  se  trouve  à 
l'extrémité  des  dent-  Ions  les  brins  glissent 
ve(s   le*  pointes  des  dents  et  quittent  le  peigne. 

La  réalisation  est  obtenue  de  la  façon  sui- 
vante :  les  peignes  a  (fig.  35),  généralement  au 
nombre  de  huit,  uomlnv  que  l'on  peut  d'ail- 
leurs faire  varier  suivant  l'importance  de  la  ré- 
colte, sont  portés  pai  ileux  chaînes  c  parallèles 
;"(  la  flireclion  d  suivie  par  la  machine.  Le  sens 
<1.-  rot^ition  des  roues  dentées  sur  lesquelles  pas- 
sr-nt  cii\5  chaînes  et  dont  le  mouvement  est 
fourni  |iar  les  roues  porteuses  r  est  le  même 
que   celui   de   ces  dernières. 

Considérons  alors  le  mouvement  île  l'un  des 
peigne*  et  prenons  comme  jioiut  de  départ  le 
moment  où  il  arrive  à  l'avanj  des  chaînes.  Il 
s'engage  en  basculant  dans  la  récolte  et  se  trou- 
vant alors  porté  ^par  les  brin«  inférieurs  des 
Lliaînes,  il  se  déplace,  par  rapport  à  la  machine, 
'l'avant  en  arrière.  Mais,  et  il  y  a  là  une  com- 
position de  vitesses.  v«ur  laqïielle  il  y  a  lieu  d'ap- 


V"   .'il    (lu   ."»  août    I ()■'''.   [lage    ii.>. 


porter  son  attention  :  comme  la  vitesse  du  pei- 
gne par  rapport  à  la  machine  est  inférieure  à 
la  vitesse  d'avancement  de  celle-ci  sur  le  sol, 
le  peigne  se  déplace  par  rapport  au  sol  d^arrière 
en  avant  à  une  vitesse  égale  à  la  différence  des 
deux  précédentes  et,  par  conséquent,  inférieure 
à    celle   de    la    machine  et  aussi    faible    que    l'on 

La  conséquence  de  cette  disposition  est  que 
l 'arrachage  ise  fait  avec  une  gt^ande  douceur 
en  raison  de  cette  faible  vitesse,  d'où  réduction 
de  l'égrainage. 

Lorsque  le  peigne  arrive  à  l'extrémité  posté- 
rieure, le  nettoyeur  entre  en  action  et  le  peigne 
abandonne  sur  le  sol  la  portion  de  récolte  qu'il 
avait  arraché.  Passant  alors  sur  les  brins  supé- 
rieurs des  chaînes,  il  revient  ensuite  à  vide  à 
l'avant. 

La  commande  du  mouvement  du  nettoyeur 
est  obtenu  par  l'intermédiaire  d'une  came  ;  le 
nettoyevu'  est  immobile  par  rapport  aux  chaînes 
et  c'est  le  peigne  qui  s'efface  au  moment  voulu 
en  tournant  d'un  certain  angle  autour  d'un  axe 
porté  par  un  maillon  de  la  chaîne. 

Il  est  possible  de  faire  varier  la  hauteur  d'arra- 
chage, ainsi  que  l'inclinaison  du  mécanisme 
par  rapport  au  sol. 

Les    pi'ignes    ont    une    longueur    de    o    m.    90. 

La  machine,  avec  son  timon  /.  peut  être  re- 
morquée par  un  attelage  de  3  chevaux  ou  par 
un  tracteur  et  peut  arrachei-  une  suiface  variant 
de   2   à   4   hectares  par  jour. 

On  voit  donc  que  la  machine  ariache  le  lin. 
en  ayant  la  faculté  de  le  saisir  aussi  haut  et  par 
conséquent  aussi  près  de  la  tète  que  l'on  veut, 
par  conséquent,  et  c'est  ce  qui  arrive  d'ailleurs^ 
les  mauvaise  herbes  resteront  sur  le  chani])  et  le 
liji  arraché  sera  très  propre.  Au  moment  de 
l'ai  raeliage.  le  liii  est  couché  la  tète  en  avant 
sur  le  sol  ;  il  est  arracli(''.  et  liaî'iié  sur  une 
courte  (listanct  ,  o  ni.  10  à  o  m.  20,  puis  aban- 
donné à  l'endroit  où  il  se  trouve  ;  donc  les 
tiges  vont  rester  parallèles  <'t  l'enchevêtrement 
dont  nous  parlions  dans  noire  précédent  article 
ne  se  produit  pas.  Lorsque  la  machine  a  passé, 
on  voit,  sur  le  train  même,  des  andains  élémen- 
taires disposés  perpen(li<'ulairement  à  l'avance- 
ment. Il  faut  donc  du  personnel  suivant  la  ma- 
chine pour  réunir  ces  andains  en  une  ou  deux 
javelles  qu'il  faut  déporter  en  dehors  du  train. 
C'est   là  où   la   machine   se   mciitre   incomplète. 

L'arrachage  se  fait  par  le  coincement  des 
têtes  entre  les  dents  des  peignes  :  il  se  fait 
d'autant  mieux  que  celles-là  seront  plus  fom- 
nies  et  que  le  lin   sera  plus  vert.   Il   n'y  a  donc 


178 


PARTIE   OFFICIELLE 


rien  d'clonnanl  à  ce  que  colU-  machine  ait  très 
bien  fonclianné  à  U'atletol.  D'ailleurs,  elle  est 
surtout  destinée  à  travailler  tii  Ecosse  où  le 
climat  est  parliculièrement  humide.  Enfin,  il 
conviinf  de  remarquer,  ce  qui  est  avantageux, 
que  tout  le  mrcanisme  tournant  lentement  au- 
tour d'arbres  de  grande  longueur,  se  trouve 
bien  au-dessus  du  sol  et  par  eonséqiH-nl  à  l'abri 
de  la  terre,  et  ne  peut  bourrer  par  l'accumu- 
latiou   de    la    récolte  dans   les   articulations. 


prédation  de  la  récolte  au  moment  de  la  vente. 
En  outre,  la  présence  des  mauvaises  herbes  qui 
ont  souvent  des  tiges  de  plus  gros  diamètre  que 
le  lin,  qui  sont  ramifiées  dès  la  base  et  qui  por- 
tent des  feuilcs  près  du  sol,  amène  des  bour- 
rages parce  qu'il  doit  passer  entre  les  cylindres, 
dont  l'écartemcnt  est  invariable,  une  épaisseur 
de  marchandise  qui  est  supérieure  à  celle  qui 
passerait  et  qui  est  prévue  si  le  lin  était  propre. 
En  raison  même  de  ce  mode  d'arrachage  dans 


Fig.  3ô.  —  Arracheur  de  lin   Marshall 

5°  Arracliage  par  roulcauT.  —  Si  nous  dé- 
plaçons dans  la  récolle  doux  rouleaux  paral- 
lèles, inclinés  à  .'|5°  eu\iron  sur  l'horizonlalc, 
tangents  l'un  par  lapport  à  l'autre  et  animés 
d'un  mouvement  de  rotation  de  sens  convena- 
ble, les  différents  brins  de  lin  qui  «ont  saisis 
|iar  ces  rouleaux  sont  <'ntraîné<  paj-  eux  et  se 
déplacent  alors  <h<  haut  en  ba<  d  d'a\ant  en 
arrière. 

Nous  voyons  de  suite  que  pour  que  les  brins 
fs'engagei^t  faoitenienl  i>ntre  les  rouleaux,  ils 
doivent  présenter  une  certaine  rigiilité,  sinon, 
par  suite  de  l'avancement  de  la  macliini',  ]\^  se- 
ront couchés  en  avant  et  ne  seront  pas  arrachés. 
(Jonime  conséquence,  on  \i\  chercher  à  arracher 
aussi  près  que  possible  du  sol  et  l'arrachage  se 
fera  d'autant  mieux  que  la  maturité  sera  plus 
u\ancée   et   que   le    lin    aiua    moins    de  tèlc. 

Si  l'on  arra<he  iirès  du  sol,  on  arrache  en 
même  temps  toutes  le*  mau\ aises  herbes  (jiii 
ri'sleif.iii    dnn<    le    lin   il    qui    atiièneidnt    une    di'- 


lequel  le  lin  est  iii  quoique  sorte  prélevé  par 
touffes,  où  les  élément-;  sont  pris  à  des  hau- 
teurs différentes  (t  qui  participent  plu*  ou 
moins  au  moiivenieiit  de  rotation  des  rouleaux, 
en  raison  de  Imites  ces  circonstances,  le  lin  est 
emmêlé  (lau<  une  proportion  variable  à  la  sodie 
des  rouleaux.  Il  laiit,  en  outre,  tenir  compte 
de  la  facilité  a\ec  laquelle  le  lin  s'enroule  au- 
tour des  rouleaux,  phénomène  qui  est  aggravé 
par  l'entrelacement  des  tiges  dont  nous  venons 
de  parler  et  qui  fait  que  si,  accidentellement, 
un  brin  vient  à  *'enroider,  il  <ntraîne  avec  lui 
une  partie  de  la  récolte  qui  détermine  un  bour- 
rage  et    im  arrêt    de    la    machine. 

Enfin,  la  commande  individuelle  tics  rou- 
leaux cpii  iloivent  tourner  assez  rapidement,  est 
obtenue  pai-  des  j>ignons  coniques  placés  immé- 
<liatenienl  en  dessous  et  par  conséquent  près  de 
li'ire  ;  il  es|  donc  indispensable  de  les  enferne-r 
dans    lin    carier   élanidie.  G.   PASSELÈorE, 

1     siiirrc.')  |ngi''nipura?i'onoino. 


PARTIE  OFFICIELLE 


Arrêté  concernant  la  mouture  du  blé. 
Le  ministre  dv  l'Agriculture, 

Vu  la  loi  du  i")  juillet  19:1.3  assurant  une  meil- 
leure utilisation  du  blé  et  des  farines. 

Vu  le  ih-cret  (hi  liS  juillet  iot»2  fixant  les  con- 
ditions d'application  de  la  loi  du   lô  juillet   1953   ; 


Mil  iidii  que  rarlicle  1'''  du  décret  précité  pres- 
.  lit  d'exliaiic  du  blé  le  maximum  de  farine  pani- 
fiable   : 

Vu  l'avi*  de  la  Commission  d'utilisation   du  blé 
ustituée  par  arrêté  du   i*"""  juin   19^5, 
Arrête  : 
\il.    r''.   —   !.(•    type   officiel      de    farine  entière 


PULK  ACCROITRE  NOS  RENDEMENTS  EN  BLE 


l'S 


sfciu  préparé  au  moyen  de  blé  soigneusement  net- 
toyé et  pesant  au  moins  78  kilogrammes  à  l'hec- 
tolitre. 

La  moulure  en  sera  opérée  par  la  méthode  des 
cylindres,  dans  une  minoterie  possédant  des  ap- 
pareils pourvus  des  plus  récents  perfectionne- 
ments. 

Tous  les  produits  de  la  mouture,  à  l'exception 
des  sons  et  autres  issues,  seront  entièrement  mé- 
langés. Le  mélange  ainsi  réalisé  constituera  le 
type  offîcieL 

Art.  2.  —  Toute  farine  fabriquée  pour  la  con- 
sommation humaine,  dont  les  qualités  d'aspect, 
et  notamment  de  blancheur,  seront  supérieures 
aux  quaUtés  de  la  farine  type  ci-dessus  visée,  sera 
considérée  comme  n'ayant  pas  été  extraite  dans 
les  conditions  prévue?  à  l'article  i^""  du  décret  du 
•j8  juillet  1922. 

\i.t_  3.  —  Un  échantillon  du  type  officiel  sera 
déposé  dans  les  stations  agronomiques  et  les  labo- 
ratoires agréés  du  ministère  de  l'Agriculture  où 
il  pourra  être  examiné  par  les  intéressés.  Toute 
personne  qui  le  désirera  pourra  en  recevoir  un 
exemplaire  dûment  authentifié,  par  les  soins  de 
l'Association   nationale  de  la  Meunerie  française. 

Art.  4-  —  ha  Commission  prévue  à  l'article  ;, 
paragraphe  i'"''  du  décret  du  28  juillet  1922,  et 
chargée  d'établir  le  type  officiel  de  farine  entière 
sera  composée  de  : 

MM.  Donon,  sénateur,  ingénieur  agricole  ;  Ma- 
carez,  député,  président  de  l'Office  agricole  du  dé- 
partement du  Nord  ;  J.-H.  Bernier,  député,  prési- 
ilcnt  de  la  Chambre  de  Commerce  de  Bourg  et  du 
département  de  l'Ain  ;  Baubion,  directeur  du  Ser- 
vice des  céréales  au  ministère  du  Commerce  ;  Ar- 
pin,  chimiste  expert  ;  Fleurent,  professeur  au  Con- 
servatoire des  Arts  et  Métiers  ;  Filaudeau,  direc- 
teur du  Laboratoire  central  des  fraudes  ;  Chasles, 
président  de  l'Association  nationale  de  la  Meunerie 
française  ;  Robert  Durand,  président  du  Syndicat 
national  de  la  Boulangerie,  de  Paris. 

Art.  5.  —  Concurremment  avec  les  inspecteurs 


de  la  répression  des  fraudes,  tous  agents  désignés 
par  le  préfet  pour  veiller  à  l'application  du  dé- 
cret du  28  juillet  1922,  devront  procéder  au  prélè- 
vement de  deux  échantillons  identiques,  de  lou 
grammes  environ,  de  toute  farine  suspecte.  Ils  de- 
vront consigner  le  fait  dans  un  procès-verbal  qu'ils 
adresseront  immédiatement  au  préfet  en  y  joi- 
gnant les  deux  échantillons  prélevés. 

Art.  6.  —  L'un  des  échantillons  sera  immédia- 
tement soumis  à  l'examen  de  la  Commission  visée 
à  l'article  3  du  décret  du  28  juillet  1922.  L'inté- 
ressé pourra  demander  à  être  entendu  dans  ses 
explications. 

Art.  7.  —  Dans  le  cas  oii  le  résultat  de  l'examen 
de  la  Commission  serait  favorable,  l'intéressé  en 
sera  aussitôt  avisé. 

Dans  le  cas  contraire,  le  procès-verbal,  auquel 
seront  annexés  l'échantillon  restant  et  le  bulletin 
portant  les  conclusions  de  la  Commission,  rece- 
vra la  suite  prévue  par  l'article  2  de  la  loi  du  i5 
juillet   1922. 

Art.  8.  —  Le  ministre  de  l'Agriculture,  après 
avis  de  la  Commission  d'utilisation  du  blé,  pour- 
ra accorder  aux  meuniers,  sur  une  demande  écrite 
formée  par  eux,  conjointement  avec  les  industriels 
intéressés,  l'autorisation  de  fabriquer,  dans  la  li- 
mite qui  sera  déterminée  par  la  décision  ministé- 
rielle, à  un  taux  d'extraction  moins  élevé  que  celui 
prévu  par  le  décret  du  28  juillet  1922,  les  quanti- 
tés de  farine  strictement  nécessaires  à  l'industrie 
de  la  biscuiterie  et  à  certaines  industries  spéciales. 
Toutes  les  justifications  nécessaires  pourront  être 
exigées  ;  en  cas  de  fraude,  procès-verbal  sera  dres- 
sé et  immédiatement  communiqué  au  procureur 
de  la  République. 

Art  9.  —  Le  directeur  de  l'Agriculture  et  le 
directeur  des  Services  sanitaires,  scientifiques  et 
de  la  répression  des  fraudes  sont  chargés,  cha- 
cun en  ce  qui  le  concerne,  de  l'exécution  du  pré- 
sent arrêté. 

Fait  à  Paris,  le  9  août  1922. 

Henry  Chéron. 


POUR  ACCROITRE  i\OS  RENDEMENTS  EN  RLE 


7   0) 


La  deslruclion  des  mauvaises  herbes  domine  le 
problème  du  relèvement  de  notre  production  en 
blé.  —  En  dehors  des  régions  où  les  betteraves  et 
autres  plantes  sarclées  viennent  en  tête  d'assole- 
ment, les  mauvaises  ehrbes  sont  le  fléau  de  la 
culture  du  blé,  à  elles  seules,  elles  lui  font  certai- 
nement plus  de  mal  que  toutes  les  autres  calami- 
tés auxquelles  la  céréale  est  exposée  ;  le  jour  où 
l'état  de  propreté  de  nos  terres  sera  satisfaisant, 
nous  deviendrions  exportateurs  de  blé.  Ce  n'est 
pas  le  moment  de  passer  en  revue  les  opérations 
à  exécuter  afin  de  nous  débarrasser  des  plantes 
adventices  ;  tenons-nous  en  aux  travaux  de  jachè- 
re et   à   l'iHagc  d'agents   chimiques,  mesures  des- 


<'\)  Voir  Joiinml  (IWfjriruUure   Praliqw,  du    19 
août. 


quelles  nous  arriverons  à  tirer  le  profit  le  plus 
marqué  et  en  même  temps  le  plus  rapide.  Avant 
la  guerre,  le  blé  succédait  à  la  jachère  sur  plus 
de  2  millions  d'hectares  ;  ce  sont  ces  blés  de 
jachère  qui  fournissaient  les  rendements  de  8  à  i5 
quintaux  à  l'hectare.  Et  pour  obtenir  des  résultats 
aussi  affligeants,  l'agriculteur  fait  le  sacrifice 
d'une  année  de  production  et  il  grève  en  outre  le 
blé  des  frais  de  culture  de  la  jachère.  Le  tra- 
vail des  jachères  est  presque  toujours  si  mal  com- 
pris qu'il  aboutit  à  des  résultats  diamétralement 
opposés  à  ceux  que  l'on  se  propose  d'atteindre. 
Limité  le  plus  souvent  à  2-3  labours,  il  dessèche 
le  soi,  circonstance  grave  pour  le  Midi  ;  il  fa\()- 
rise  le  développement  du  chiendent  ailleurs  que 
dans  les  régions  sèches,  et  partout,  il  favorise  la 
levée   dans    le  blé    des  espèces   nusibles    se    mulli- 


18(3 


PC»;  I{  ACCKUITKE  LES  RENDEMENTS  EN  BLÉ 


liant  par  graines.  Los  façons  superficielles  répé- 
tées au  cic^jrificaleur,  à  la  herse  canadienne,  au 
puivériseur,  seules  vraiment  efficaces,  sont,  on 
peut  dirr,  à  peu  près  inconnues  où  l'on  fait  de  la 
jachère. 

Il  ressort  de  <es  considérations  que  c'e?!  prin- 
cipalement dans  les  pays  à  jaclière  qu'il  faut  agir 
inlas-ijiblement,  jiarce  que  c'est  là  qu»  le  relève- 
ment des  rendements  sera  le  plus  marqué  ;  un 
supplément  de  4-5  quintaux  pourrait  être  facile- 
ment olitenu,  soit  8-10  million?  de  quintaux,  pour 
l'ensemble  du  pays. 

Les  pro<"édés  de  destruciion  des  mauvaises  her- 
bes par  voie  chimique,  celui  que  préconise  notre 
sctMélaire  général,  M  .Habalé,  en  première  ligne, 
ont  fait  leurs  preuves  im  peu  partout.  A  la  der- 
nière réunion  de  la  Commission  technique,  M.  Hi- 
tler déclarait  que  l'application  du  précédé  Rabaté 
a  fait  merveille  cette  année  dans  les  Côles-du-Nord. 
Ce  fut  une  révélation  pour  les  agriculteurs,  qui 
l'ont  appliqué. 

Engniis  prodaits  à  la  ferme  ou  livrés  par  le 
coniinerre.  —  La  destruciion  des  mauvaises  her- 
bes domine  le  problème  de  l'accroissement  de 
notre  production  en  blé  ;  l'emploi  de  fumures 
abondantes  et  appioiiriées  termine  le  cycle  des 
opérations  culturales  sur  lesquelles  nous  comptons 
afin  de  relever  les  rendeujents  en  blé  à  l 'hectare. 
Ilàtons-nous  de  dire  qu'elle  est  subordonnée  à 
celles  que  nous  venons  de  pass(;r  en  revue.  Les 
engrais  ne  sont  vraiment  efficaces  et  vraiment 
économiques,  en  etfel,  qu'en  terres  approfondies 
et  purgées  de  mauvaises  herbes.  C'est  pour  avoir 
contrevenu  à  cette  remarque  élémentaire  que  les 
engrais,  dans  le  passé,  n'ont  pas  donné  toute  la 
mesure  de  leur  valeur,  que  les  engrais  du  com- 
merce, en  particulier,  ont  si  souxeiit  déçu  ce«x 
qui  les  utilisaient. 

Dans  les  exploilalimis  qui  enregi>lrenl  des  ren- 
dements en  blé  oscillant  autour  de  3o  quintaux, 
on  emploie  en  moyenne  io.or)o-i'.).(i()o  kilogr.  de 
.bon  fumier  par  hectare  et  par  an.  auxquels  vien- 
nent s'ajuiit(>r  d'abondantes  fumures  d'engrais ^u 
commer4e.  Que  nous  sommes  loin  de  ces  quan- 
lité*  pour  l'ensemble  de  la  France! 

N'oublions  pas  que  les  engrais  du  commerce  ne 
sont  que  des  engrais  coni|)lémentaires,  et  que  l'en- 
grais organique,  fumiei  ou  engrais  végétal,  res- 
tera dans  l'avenir,  comme  il  l'a  été  dans  le  passé, 
l'engrais  par  excellence,  l'cngrai-*  fondamental. 
Br)nifiei'  d'abord  les  prairies  de  toutes  natures, 
donnei  une  pIa<o  au<si  large  que  possible  aux  lé- 
giimineM<e<.  à  l.i  luzerne  en  première  ligne,  voilà 
le  premier  coup  de  barre  à  donner.  Nous  ne  fe- 
riin*  jamai<  assez  poui-  étendre  les  surfaces  cou- 
sacré«-s  .i  la  plante  incomparable  qu'est  la  lu- 
zerne :  par  ses  puissance?  racines,  elle  mine  les 
lerre«  à  une  grande  profondeur  remplissant  ainsi 
le  rôle  de-;  sous-soleuscs  ;  bien  réussie,  elle  étouf- 
fe les  chardons  et  nombre  d'espèces  nusibles,  elle 
enrichit  enfin  le  sol  en  humus  et  en  azote. 

On  ne  se  rend  pas  as'cz  compte  que  l'introduc- 
tion des  légumineuses  dan?  les  assolements  a  plus 


lait  pour  uos  céréales  cl  pour  notre  production 
que  tous  les  engrais  du  commerce  réunis.  A  ne 
considérer  que  l'azote,  elles  en  fournissent  chaque 
aiinée  à  nos  terres  à  peu  près  autant  qu'en  renfer- 
mait la  totalité  du  nitrate  de  soude  exporté  du 
Chili  avant  la  guerre. 

Encore  une  fois,  nous  ne  ferons  jamais  trop  de 
sacrifices  pour  les  prairies  aitificielles,  luzerne, 
lotier  coruiculé,  trèfle,  sainfoin,  minette  et  au- 
tres légumineuses.  La  place  qui  leur  sera  faite 
entraînera  nécessairement  une  régression  des  sur- 
faces consacrées  au  blé  ;  à  n'en  pas  douter,  elle 
seia  grandement  compensée  par  l'accroissement 
des  rendement  à  l'unité  de  surface, 

Le  prix  actuel  des  engrais  du  conunerce  ne 
s'oppose  pas,  comme  on  le  prétend  assez  souvent, 
à  leur  emploi  économique  dans  la  production  du 
blé.  Si,  pour  1  "azote  minéral  et  l'acide  phospho- 
rique,  les  prix  ont  triplé,  celui  du  blé  a  varié  sen- 
siblement dans  la  même  proportion.  Notre  col- 
lègue, M.  Lcnglen.  n'a  pas  manqué  de  faire  cette 
remarque  dans  ses  excelleules  brochures  de  propa- 
gande sur  les  engrais.  Quant  à  la  potasse,  au  moins 
dans  la  sylvinite,  elle  ne  coûte  pas  plus  cher 
qu'avant  la  guerre. 

L'engrais  azoté  est  reugrais  pai-  excellence  des 
grosses  récoltes  ;  dans  de  bonnes  conditions  d'uti- 
lisation, l'expérience  démontre  qu'un  quintal  de 
nitrate  appliqué  au  blé  détermine  une  augmen- 
tation d'environ  ooo  kilogrammes  de  grains.  Plai- 
dons la  cause  du  nitrate,  même  au  prix  actuel 
qui  diminuera  prochainement,  nous  l'espérons. 

Un  mot  seulement  des  engrais  phosphatés,  des 
engrais  potassiques  et  des  amendement  calcaires. 
Il  y  a  une  quarantaine  d'années,  nous  employions 
couramment  des  nodules  des  Ardeunes  comme 
engrais  phosphatés  ;  l'habilude  des  engiais  natu- 
rels s'est  encore  conservée  en  Bretagne  ;  l'abais- 
sement du  prix  des  superphosphates  nous  en  a 
désappris  l'usage,  alors  que  nous  disposons  dans 
les  phosphates  <l'Algérie,  d'engrais  naturels  à  bon 
marché,  plus  assimilables  que  les  anciens  no- 
dules. Pour  qui  a  conservé  le  souvenir  du  passé, 
on  ne  s'explique  pas  que  nos  station^  agronomi- 
ques se  soient  aussi  complètement  désintéressées 
jusqu'à  présent  de  rutilisafion  directes  des  phos- 
phates d'Algérie,  dont  la  pulvérisation  peut  être 
poussée  très  loin. 

La  publicité  fait  autour  des  sels  de  pot<isse  d'Al 
sace  n'a  pas  été  inutile  ;  faute  d'avoir  été  appli 
qués  d'une  manière  , rationnelle,  ils  ont  souvent 
(lnuué  des  mécomptes,  principalement  sur  h'S  cid- 
tures  d'automne  et  i)ar  conséquent  sur  le  blé.  Ces 
mécomptes  dont  les  Allemands  ne  manqueront  pas 
de  profiter,  n'auraient  jamais  dû  se  produire.  A 
nos  stations  agronomiques  d'indiquer  aux  intéres- 
sés les  condilifuis  de  leur  em|iloi   ralionuel. 

Il  n'est  pas  douteux  que  l'insuflisance  de  cal- 
caire dans  les  terres  ayant  reçu  de<  engrais  po- 
tassique<i  a  été  parfois  la  cau-^e  <le  li  iir  inefficacité. 

Depuis  la  guerre,  la  difficulti-  de  se  procurer  de 
la  chaux  et  de  la  marne  à  bon  marché  a  fait  né- 
gliger   l'u«age  de«    anKMidemeul-^    calcaires.    Il    pa- 


CORRESPONDANCE  —  CONSEILS  PRATIQUES 


laît  bien  que  cette  négligence  a  eu  également  de 
lâcheuses  conséquences  sur  la  production  du  blé. 
Les  expériences  poursuivies  par  M.  Brioux  en 
vue  de  suppléer  à  hi  pénurie  de  chaux  et  de  mar- 


181 

ne  par  l'emploi  de  calcaires  broyés,  sont  très  en- 
courageants. 

E.    SCHRIBAUX, 

*  Professeur  à  l'Institut  agronomique. 


LN  CHARBON  DE  L'ORGE 

Réponse  à  M.  L.,   à  0.   [Oise). 


Les  grains  d'Escourgeon  soumis  à  l'exa- 
nion  sont  revêtus  d'une  poussière  ou  d'amas 
noirs,  provenant  de  l'accumulation  des 
spores  d'un  charbon,  VUslilago  nuda  {Jan- 
sen),  Kellerniann  ot  Swlngle  qui  infecta  la 
Heur.  Le  champignon  existe,  à  l'état  latent 
dans  le  grain.  L'Ustilago  nuda  reprend  son 
activité  lors  de  la  germination  du  grain  et 
passe  dans  la  plante  qui  en  est  issue.  Mais 
sa  présence  ne  se  révèle  que  lors  de  l'épiai- 
son  par  la  transformation  des  fleurs  en  mas- 
ses charbonnées. 

Etant  donné  que  le  germe  du  champi- 
gnon est  à  l'intérieur  du  grain,  le  traitement 
de  ce  dernier  par  le  sulfate  de  cuivre  est 
sans  action  sur  le  parasite.  La  seule  méthode 
efficace  consiste  dans  un  traitement  à  l'eau 
chaude  à  52°  C. 

Voici  comment  Freeman  et  Johnson  con- 
seillent de  pratiquer  ce  traitement,  qui,  du 
reste,  n'est  guère  usité  en  France.  (Voir 
Stevens  Diseases  of  économie  plants  1922). 

Nettoyer  la  semence  par  ventilation  et  ta- 
misage. La  plonger  pendant  cinq  à  sept 
heures  dans  de  l'eau  à  la  température  ordi- 
nain;  de  la  chambre.  Placer  la  semence  dans 
de  petits  sacs  en  tissu  lâche,  ou  dans  des  pa- 
niers en  fil  de  fer  et  la  laisser  égoutter.  Deux 
récipients  d'une  cafiacité  de  un  à  deux  hec- 
tolitres et  contenant  de  l'eau  auront  été  pré- 
parés à  l'avance.  On  plonge  d'abord  la  se- 
mence pendant  une  minute  dans  le  premier 
récipient  (N°  1)  lequel  est  destiné  à  amener 
la  semence  à  la   ten)pérature  du  traitement, 


iilin  de  ne  pas  abaisser  la  température  dans 
la  cuve  N°  2. 

Après  égouttage,  on  place  erisuite  les 
grains  dans  le  récipient  i\°  2,  oii  ils  doivent 
être  portés  à  la  température  exactement  re- 
quise. Pour  obtenir  une  température  homo- 
gène, on  agite  les  semences  pendant  tout 
le  temps  du  trempage. 

Dans  le  cas  de  l'orge,  la  température  re- 
quise est  de  52°  C. 

La  durée  du  trempage  à  cette  température 
est  de  13  minutes. 

Si  par  accident  la  température  dépasse 
52°,  le  temps  d'immersion  doit  être  réduit 
à  lu  mimites  ])Our  53°  C.  et  à  5  minutes  pour 
5i°  G.  température  qu'il  est  imprudent  de 
dé[)asser. 

Lorsque  la  température  tombe  au-dessous 
de  51°  C.  le  traitement  n'est  plus  efficace.  A 
la  fin  de  l'opération  plonger  les  grains  dans 
l'eau  froide,  afin  d'arrêter  l'action  de  la  cha- 
leur. Sécher  la  semence  en  la  répandant  sur 
une  aire  très  propre,  oir  elle  ne  doit  pas 
constituer  des  couches  de  plus  de  5  centi- 
mètres d'épaisseur.  Pelleter  et  ratisser  de 
temps  en  temps  les  grains  qu'on  ne  doit  pas 
laisser  germer.  Semer  dès  que  la  semence 
est  assez  sèche  pour  s'écouler  dans  le  semoir. 
Cette  méthode  est  compliquée  et  délicate, 
mais  elle  est  la  seule  qu'on  puisse  préconiser 
contre  le  Charbon  du  Blé  et  contre  ce  type 
de  Charbon  de  l'Orge. 

Et.  Foëx. 


CORRESPONDANCE  —  CONSEILS  PRATIQUES 


jV/.  M.  à  P.  C.  (Corse).  —  Les  deux  feuilles 

de  Cédratier  soumises  à  l'examen  sont  attaquées 
par  des  Cochenilles  appartenant  au  genre  Leca- 
nium  (L.  hesperidiam).  De  plus,  elles  semblent 
présenter  des  ilégâts  de  Tétranyques  {Tetrany- 
chus  lelnriiis),  sans  qu'il  soit  possible  de  rien  af- 
firmer à  ce  sujet,  car  ces  insectes  n'étaient  pas 
présents  sur  les  échantillons  examinés.  Pas  de 
maladie  crypfoganiique,  bien  qu'il  soit  douteux 
que  les  animaux  ci-di  ssus  indiqués  puissent  causer 
à  eux  seuls  les  dégâts  signalés.  Il  est  possible 
qu'il   y  ait  une  autre  cause,  en  plus  des  insectes. 


de  dépérissement  des  Cédratiers  {jjoarridic  ou  au- 
tre) mais  que  celte  cause  ne  soit  pas  décelable  sur 
les  feuilles  envoyées.  Les  traitements  à  employer 
contre  les  Cochenilles  sont  de  deux  sortes,  sui- 
vant qu'ils  doivent  être  appliqués  durant  la  pé- 
riode végétative  (A.),  pendant  le  repos  hivernal 
(B.). 

A.  —  1°.  Pulvérisation  de  bouillies  suifo-calci- 
ques  préparées  comme  suit  :  chaux  vive,  i5  ki- 
logr.  ;  soufre,  i5  kilogr.  ;  eau  6oo  litres.  On  fait 
d'abord  une  bouillie  concentrée  en  versant  dans 
20  litres  d'eau  bouillante,   la  chaux,  puis  le  sou- 


;8-i 

fie.  pivulublciiiont  mi?  en  l'àU-  dans  do  l'eau 
chaude.  On  mainlictit  lu  chaleur  dégagée  par  la 
chaux  en  ferniaiit  le  récipient.  Lorsque  la  chaux 
est  coniplèliuuiil  éteinte,  on  ajoute  le  restant  de 
l'eau. 

2°  Un  peut  employer  la  fornnilo  suivante  :  sa- 
^on  noir  i  ooo  gr.  ;  eau  3  oou  gr.  ;  huile  de 
grain  -'w  gr.  :  huile  de  pétrole  ordinaire  5oo  gr., 
mélange  dilué  au  moment  de  la  i)uhérisation 
dans  une  quantité  d'eau  égale  fi  m,ii  propre  volu- 
me. 

ft.  —  :<o  Bouillie  sulfo-taleiqnr  picparée  comme 
suit  :  chaux  vive.  lo  kilogr.  ;  fleur  de  soufre  7 
kilogr.    ;  eau   200   litres. 

Dans  une  chaudière  en  fer.  on  met  de  la  chaux 
cl  de  l'eau  ehaiido  en  quantité  suf lisante  pour  pro- 
duire un  «ffritement  rapide.  Lorsque  la  chaux 
commence  à  foisonner,  on  ajoute  le  soufre  et  on 
agite  le  mélange.  Dès  que  la  chaux  est  complè- 
tement éteinte,  on  verse  4o  litres  d'eau  et  on  fait 
bouillir  pendant  une  heure,  en  ajoutant  un  peu 
d'eau  chaude  de  temps  en  temps  pour  compenser 
le»  j)e!*.'i's  ducs  à  l'évaporation.  Après  une  heure, 
on  ajoute  le  complément  d'eau. 

/j°  Mélange  préparé  sui\aut  foi  mule  n°  :■.  sans 
ajouter  d'eau   pour  diluer. 

5°  Badigeonnage  au  lail  ili'  (  h;ui\  phéniqué 
ou  au   Lysol  à  5  Oy'o. 

En  ce  qui  concerne  la  défen>e  des  arbres  frui- 
tiers contre  les  Fourmis,  on  peut  employer  la 
poudre  de  Pyrèthre  (pii  doit  èire  renouvelée  tous 
le?  jours  au  pied  des  arbres.  On  peut  aussi  prépa- 
rer des  ceinture*  gluantes  en  mélangeant  6  partiis 


L.\  SE.MAINE  AIETÉOHOLOGIQLE 


de  glu  pour  une  de  soufre,  ces  ceintures  étant  acti- 
ves un  quinzaine  de  jours.  —  (W.) 

—  :V/.  B.  B.  (Finistère).  —  Pour  obtenir  une 
bonne  conservation. des  pommes  de  terre,  il  est 

nécessaire  tout  d'abord  que  les  tubercides,  consi- 
dérés individuellement,  soiiiil  mûrs,  sains,  c'est- 
à-dire  exempts  de  blessures  et  de  pourriture  ;  il 
faut   encore  qu'ils  soient    secs   à   la   surface. 

Ces  tubercules  se  conserveront  alors  en  tas  dans 
une  cave,  une  grange,  un  silo,  etc.,  suivant  les 
régions  et  les  possibilités  de  l'exploitation,  mais 
le  tas  de  pommes  de  terre  doit  répondre  aux  con- 
ditions suivantes  :  être  aéré,  froid  (sans  descendre 
au-deissous  de  0°)  et  enfin  èlre  maintenu  à  l'obs- 
curité. 

2°  Les  fanes  atteintes  par  le  phytophlora  in- 
festons, du  moment  qu'il  ne  reste  plus  de  parties 
\(  ries,  peuvent  avec  avantage  être  coupées  et  en- 
li'vées  hors  du  champ. 

3°  Pour  arracher  les  poniiiie<  de  terre,  mieux 
vaut  choisir  un  temps  sec  :  mais  à  moins  qu'il 
ne  s'agisse  de  tubercules  devant  servir  de  semen- 
ces, qu'il  y  a  avantage  à  récoller  avant  complète 
maturité,  il  faut  attendre  que  les  fanes  soient  mor- 
tes et  les  tubercules  bien  mûrs,  ne  se-  pelant  plus 
par  exemple,  sous  la  pression  du  pouce.  —  (H. 
II.) 

—  N°  6897  (l^onje).  —  Vous  voulez  mélanger 
les  blés  Bon  Fermier.  Bordeaux.  Daf tel  ;  c'est  un 
mélange  rationnel  et  la  meilleure  proportion  se- 
rait de  un  tiers  pour  eliaeune  de  ces  variétés.  — 
fil.   H.) 


LA  SEMAINE  MÉTÉOROLOGIQUE 

Semaine  du  13  au  19  août  1922  {OBSERVA  TOI  RE  DU  PARC  SAINT-MA  UR) 


JOURS 

ET    DATES 

'fi  ^ 

w    = 

oc 

'c 

fEMPÉR 

2 

ATL'RE 

a> 

c 

» 
0 

Écart 
sur 
la  nor- 
male 

Venl 

2 
%    S 

2. 
3 

1 
RE.\iAROlJES  DIVERSES 

millira. 

heures 

iiiillini. 

Dim.. .     i:{  août 

762.5 

U"l 

25.4 

18"8 

-+-  009 

Varia. 

2  0 

.. 

Temps    nnpgoux,    poutt*'-'     de 

Lundi..     Il    — 

759  6 

12  8 

19.0 

13  4 

-  2.5 

N 

7.4 

12.5 

[pluie. 

I»luie. 

Mardi..     15    — 

763.3 

9.7 

19.0 

14.1 

-  3  7 

NO 

3.2 

6.4 

Pluie  la  nuit. 

Mercredi  IG    — 

76S.0 

7.2 

21.2 

14.7 

-  3.0 

Varia. 

11  8 

* 

Rosée,  brcuillaid,  beau  temps. 

Jeudi..     17    — 

763.3 

9.6 

25.5 

17.5 

-  0.2 

Varia. 

11. 6* 

Rosée,  beau  temps 

Vendredi \H    — 

76S.8 

9.1 

20.0 

14.8 

-  2.8 

0 

9.3 

» 

Rosée,   beau  temps. 

Samedi.  19    — 

770.0 

12.'6 

21.1 

10.0 

-  1.6 

SO 

4.2 

" 

Gouttes  de  pluie. 

Uoyenn(>5  el  loUu\  . . 

765.1 

10.6 

21.6 

15.9 

., 

.. 

50.0 

18.9 

Pluie  depuis  le  1"  janvier: 

Ëcarls  »ur  l«  normale 

1         ^ 

-  2.4 

-  3.1 

—  1.9 

•m 

» 

iIhi  iIk-ui 

•• 

En  1922 469mm 

Normale....    369 

HEVUE  COMMERCIALE 


lî^3 


REVUE  COMMERCIALE 


Situation  agricole.  —  La  semaine  a  été  troublée 
par  du  violentes  pluies  d'orage,  malheureusement, 
en  bien  des  endroits  (Saône-et-Loire,  Loire,  Meu- 
se, etc.),  accompagnés  de  grêle  qui  a  causé  de 
sérieux  dégâts. 

Los  chutes  d'eau  intermittentes  ont  ralenti  les 
travaux  de  la  moisson,  de  sorte  qu'il  reste  encore 
des  avoines  à  couper  ;  les  opérations  sont  d'ail- 
leurs parfois  assez  difficiles,  du  fait  que  de  nom- 
breux champs  sont  versés. 

Des  premiers  battages  effectués,  il  ressort  que 
la  récolte  de  blé  est  très  irrégulière,  suivant  les 
régions  ;  le  rendement  sera  très  inférieur  à  celui 
de  la  campagne  précédente. 

Les  vignes  restent  belles  et,  dans  le  Midi,  on 
escompte  une  abondante  récolte. 

Le  temps,  un  peu  froid  et  plutôt  humide,  a  été 
favoiable  aux  cultures  de  racines  fourragères  qui 
ont,  dans  leur  ensemble,   une  belle  apparence. 

Blés.  —  Sur  les  marchés  méridionaux,  oij  les 
battages  avancent,  le  grain  de  la  nouvelle  récolte 
est  offert  en  notable  quantité.  Il  en  est  de  même 
en  Algérie,  où  la  saison  des  battages  est  très  avan- 
cée ;  la  récolte  laisse  souvent  à  désirer. 

Les  cours  des  blés  accusent  de  la  fermeté.  On 
paie  aux  loo  kilogr. ,  sur  les  marchés  des  dépar- 
tements :  75, 5o  à  78,70  à  AIbi,  79  fr.  à  Agen, 
So  fr.  à  Amiens,  78  à  79  fr.  à  Arras,  76  fr.  a 
Beauvais,  76  fr.  à  Blois,  78  fr.  à  Bourges,  80  à  82 
francs  à  Bar-le-Duc,  81  à  82  fr.  à  Glermont-Fer- 
rand,  76  fr.  à  Chartres,  76  fr.  à  Caen,  78  fr.  à 
Chàlons-sur-Marne,  75  à  77  fr.  à  Châteauroux,  76 
à  79  fr.  à  Dijon,  76  à  77  fr.  à  Evreux,  79  à  80  fr. 
à  Laon,  79  à  81  fr.  à  Lille,  77  à  78  à  Lyon,  76  à 
78  fr.  à  Mâcon,  76  à  76  fr.  au  Mans,  80  fr.  à 
Montereau,  76  à  77  fr.  à  Niort  ;  77  à  78  fr.  à  Nan- 
tes, 80  à  81  fr.  à  Nevers,  77  fr.  à  Orléans,  76  à 
77  fr.  à  Poitiers,  77  à  78  fr.  à  Rennes,  81  à  82 
francs  à  Rouen,  76  à  77  fr.  à  La  Rochelle,  77  à 
77, 5o  à  Saint-Brieuc,  83  à  84  fr.  à  Strasbourg,  79 
à  80  francs  à  Troyes. 

A  la  Bourse  de  Commerce  de  Paris,  la  cote 
officielle  du  blé  a  été  fixée,  au  marché  régle- 
menté, de  80  à  80, 5o  les  100  kilogr.,  en  hausse 
de  75  centimes.  Les  affaires  traitées  par  la  meu- 
nerie avec  les  cultivateurs  ont  eu  lieu  à  des  prix 
en  hausse  de  i  franc.  On  a  payé,  aux  100  kilogr. 
départ,  les  blés  de  l'Oise,  de  la  Somme,  de  l'Ais- 
ne 77, 5o  à  78,25  ;  du  Loiret  et  de  l'Indre-et- 
Loire  76,75  à  77,75  ;  d'Eure-et-Loir  76,50  à 
77,25  ;  de  l'Allier  77,25  à  77, 5o  ;  on  a  quelquefois 
atteint  le  cours  de  78  fr.  le  quintal  départ,  pour 
les  blés  nouveaux  auxquels  se  rapportent  tous  ces 
prix.  Les  blés  vieux  ont  été  payés  de  79  à  80  fr. 
le  quintal  départ. 

Les  cours  sont  en  baisse  sur  les  marchés  étran- 
gers, où  l'on  cote  le  quintal,  en  tenant  compte 
du  change  :  54.29  à  New-York.  '17,70  à  Chicago, 
52,76  à  Buenos- Ayres. 

Dans  les  ports  de  France,  on  note  la  recrudes- 
cence des  arrivages  de  blés  exotiques  qui  revien- 
nent à  77  ou  78  fr.  le  quintal  irndii,  soit,  à  peu 
de  chose  près,  au  même  prix  que  les  blés  indi- 
gènes. 

Farines.  —  Les  prix  se  maintiennent  à  peu 
près  au  même  niveau.  On  paie  de  100  à  io3  fr.  le 
quinfal,  départ  du  moulin.  Les  boulangers  de 
Paris  paient  de  106  ;i  108  fr.  les  100  kilogr.  ren- 
dus. 


Sons.  —  Affaires  lentes  à  des  prix  sans  grand 
changement.  On  paie,  aux  100  kilogr.  départ,  les 
gros  sons  87,25  à  ko  fr.  ;  les  recoupettcs  87  â 
38, 5o. 

Seigles.  —  Les  cours  se  maintiennent  sans  va- 
riation ;  on  vend,  dans  toutes  les  directions,  5o 
francs  les   100   kilogr.   départ. 

Avoines.  —  Demande  active,  offres  encore  fai- 
bles, la  rentrée  n'étant  pas  terminée  ;  les  prix 
restent  soutenus.  On  paie,  aux  100  kilogr.  dé- 
part, les  avoines  nouvelles  :  avoines  grises  de 
Brie  et  de  Beauce  60  à  61  fr.  ;  du  Poitou  58  à 
59  fr.  ;  noires  du  Centre  61  à  62  fr.  ;  jaunes  et 
blanches  de  la  région  parisienne  56  à  57, 5o.  Les 
avoines  vieilles,  dont  les  stocks  sont  à  peu  près 
épuisés,  valent  de  62, 5o  à  63, 5o  le  quintal  départ. 

Les  avoines  américaines  sont  cotées  de  45  à  48 
francs  le  quintal,  ports  de  France. 

Orges.  —  Cours  stationnaires.  On  paie  aux  100 
kilogr.  départ,  les  orges  de  brasserie  61  à  63  fr.  ; 
les  escourgeons  54,75  à  55,75. 

Céréales  diverses.  —  Les  sarrasins  de  toutes 
provenances  valent  de  76,50  à  77, 5o  le  quintal 
départ.  Quelques  transactions  en  sarrasins  à  livrer, 
de  la  prochaine  récolte,  ont  eu  lieu  à  des  prix 
voisins  de  68  fr.  le  quintal  départ. 

Fourrages.  —  Prix  fermement  tenus,  au  mar- 
ché de  La  Chapelle,  où  l'on  a  payé  aux  100  bot- 
tes de  5  kilogr.,  rendues  à  Paris,  domicile  de 
l'acheteur,  droit  d'entrée  et  frais  de  camionnage 
compris  :  luzerne  220  à  260  fr.  ;  foin  200  à  245 
francs  ;  regain  210  à  25o  francs. 

Ces  prix  s'appliquent  aux  fourrages  vieux  ; 
les  fourrages  nouveaux  ont  été  payés  de  190  à 
s3o  francs  les  100  boites. 

Aux  100  kilogr.,  sur  vagon  départ,  on  vend  le 
foin  :  28  à  29  fr.  dans  le  Doubs  et  le  Jura,  3o 
à  3i  fr.  dans  l'Ain  et  l'Isère,  29  à  3o  francs  dans 
le  Puy-de-Dôme,  29  à  3o  fr.  dans  les  Côtes-du- 
Nord. 

Pailles.  —  Au  marché  de  La  Chapelle,  on  a  coté 
aux  100  bottes  rendues  à  Paris,  domicile  de 
l'acheteur  :  paille  de  blé  80  à  io5  fr.  ;  paille 
d'avoine  85  à  100  fr.  ;  paille  de  seigle,  90  à  120 
francs. 

Aux  100  kilogr.  départ,  on  vend  la  paille  de 
blé,  10  à  II  fr.  dans  le  Jura,  9  à  10  fr.  dans  le 
Puy-de-Dôme,  10  fr.  en  Loir-et-Cher  et  dans  la 
Marne,  12  à  i5  fr.  dans  la  Vendée,  i3  à  18  fr. 
dans  la  Charente-Inférieure. 

Bétail.  —  Au  marché  de  La  Villette  du  lundi 
21  août,  la  vente  du  gros  bétail  a  été  facile,  à  des 
cours  soutenus.  On  a  payé,  au  demi-kilogramme 
net  :  les  bœufs  de  l'Orne,  du  Calvados,  3, 20  à 
3,25  ;  de  la  Nièvre  et  de  Saône-et-Loire  3,i5  à  3, 20; 
de  la  Haute-Vienne  3, 20  à  3,3o  ;  de  la  Mayenne 
et  de  la  Sarthe  2,76  à  3  fr.  ;  de  Maine-et-Loire  et 
de  la  Loire-Inférieure  2,65  à  2,80  ;  du  Cantal  2,70 
à  2,75  ;  de  la  Vendée  2,70  à  2,85  ;  les  génisses  3, 20 
à  3.3o  ;  les  bons  taureaux  2,45  à  2.70. 

Prix  fermement  tenus  sur  les  veaux  cotés  com- 
me suit  au  demi-kilogramme  vif  :  veaux  d'Eure- 
et-Loir,  Seine-et-Marne,  Loiret,  Yonne  3,5o  à  4  fr.; 
de  l'Aube  et  de  la  Marne  3,25  à  3,5o  ;  de  la  Sar- 
the 3,20  à  3.35  ;  de  l'Ouest  3, 10  à  3,25  ;  veaux  mé- 
diocres de   toute  provenance  2.75  à  3  fr. 

Vente  bonne  à  des  prix  soutenus  sur  les  mou- 
tons. On  a  payé   :  agneaux  5. "5  à  5, 80  :  moulons 


181 


IlEVUE    COMMERCIALE 


<lf  l'Allier,  de  la  Nit-vir,  du  Cher  5,23  à  5,45  ; 
moutons  du  Midi  3,5o  à  4  fr.  ;  brebis  du  Midi  3,5o 
à  3,8o  le  demi-kilogramme  net. 

Offre  normale  en  pores  ;  vente  à  de.«  prix  sans 
rhanpement.  soit  au  demi-kilogramme  vif  :  porcs 
gra«   '.Sn  à  3.()o  ;  coehes  2,30  à  2,60. 

Marché  du  jeudi  17  noii' 
Entrées  directes 
aui  abaltoirs  Réserres 

Amenés        La  Vill.        Vaug.       LaViH.        Vaug. 


t6lc<< 

télcs 

tôles 

têtes 

tôles 

Bœufs.... 

1  151  ) 

Vaches. .. 

605  [ 

215 

JiO 

417 

IbG 

Taureaux  . 

210  1 

Veaux  

1  080 

1  092 

176 

215 

155 

Moutons .. 

8  014 

3  0u6 

1  322 

1  900 

1  460 

Porcs  

•?  .;ir, 

650 

668 

390 

280 

1 

Prix 
u  poids 

maxima  du 
ici 
.     38  quai. 

kilogramme 

Au  pc 
Prix  e> 

ids  vif 

1"  quai. 

i'^  qua 

Ironies 

Bœiif» 

6.30 

5.40 

4.. 30 

1.35~ 

4.02 

Vaches  . . . 

..      6.10 

■1  00 

3.80 

1.35 

4.O2 

Taureaux  . 

. .      4.90 

4.40 

3.80 

1.75 

3.18 

Veaux  

7.4U 

6.40 

5.40 

1.92 

4.80 

Moutons  . . 

..     10. GO 

8     .. 

6.70 

2.40 

6.3s 

Porcs  

.,       8.42 

8.14 

7  86 

4.30 

6     .. 

Marché 

du  lundi  21  aoi'i/ 

Enin'es 

directes 

aux  abaltoirs 

Réserves 

Amenés 

LTTTrr 

Vaug. 

La~VÎTr^ 

Vaug. 

Bœufs  — 
Vaches. . . 
Taureaux. 

Veau.\ 

Moutons.. 
Porcs 


létes 

3  285 

1  902 
396 

2  604 
14  825 

4  3jî< 


i"  quai 


152 

1    160 
3  501 

980 


tôles 

178 

30U 

1  371 

769 


310 
432 

2  2a) 

400 


170 

110 

1   150 

430 


Prix  maxima  au  kilogramme 
Au  poids  net  Au  poids  vif 

.     2«  quai.     3'  quai.     Prix  extrêmes 

Bœufs 6.20  5.30  4  20  1.30  à  3.96 

Vacties 6    ..  4  80  3.70  1.30      3.96 

Taureaux 4.80  4.30  3.70  1.30      3.38 

Veaux Ta,  6    »  5    »  1  76      4.56 

Moutons 10.30  8     »  6.70  2.70      6  21 

Porcs 8  14  7.86  7.58  4     ..      5.80 

Dans  les  départements,  on  cote   : 

Rordrnux.  par  kilogramme  poids  vif  :  bœufs 
3,5o  à  3,5o  ;  veau.x  2,80  à  3,5o  ;  montons  2,85 
à  3.95  ;  porcs  5  à  5,5o. 

ChnroHts,  par  kilogramme  poids  vif  :  veaux 
3  à  A  fr.  ;  moutons  3,5o  à  Â,5o  ;  par  kilogr. 
net,  bœufs  ô  à  6,20. 

Dijon,  par  kilogramme  poids  vif  :  veaux  3,5o 
à  .'i,io  ;  porcs  5,Co  à  C  fr.  ;  par  kilogr.  net,  mon- 
tons 7  à   10  francs. 

Chojet,  par  kilogramme  poids  vif  :  boeufs  1,80 
à  2,75  ;  vaches  1,70  à  2,G5  ;  veaux  3,76  ;  porcç 
5  francs. 

Lille,  par  kilogramme  poids  net  :  bœufs  4  à 
6..k>  ;  veaux  6  à  8,25  ;  moulons  7  à  8.5o  ;  porcs 
•'>  à  8  francs. 

Lyon-Vnise.  par  kilogramme  poids  vif  :  bœufs 
^,5f>  à  3,3o  ;  veaux  3  à  3,8<i  :  par  kilogr.  net. 
mouton»  8  à  8.5o. 

Marseille,  par  kilogramme  poids  net  :  bœufs 
4.a5  ii  5,/io  ;  vacher  .'^.75  i\  5,?.')  ;  moutons  5,5o 
h  7  frnnw. 

/Vanry.  par  kilogramme  poid«  vif  :  veaux  h  à 
4.7"  ■■  V^ra  5.80  à   6. m   :  par  kilogramme  nef    : 


baufs  5  à   6,3o    ;   vaches  3. 80  à  6,20    ;   nïoutoii.* 
7  à  9,25., 

Rouen,  par  kilogramme  poids  net  :  veaux  7,80; 
porcs   6,90  à  7,5o. 

Bétail  de  trait  et  d'élevage.  —  En  Saône-el- 
Loirc.  à  Charolles,  on  paie  à  la  paire  :  bœufs  de 
travail  4ooo  à  5.5oo  fr.  ;  à  la  pièce  :  vaches  lai- 
tières i.5oo  à  2.3oo  fr.  ;  génisses  i.ooo  à  i.ooo 
francs   ;  porcelets  i3o  à  180  fr. 

Dans  la  Nièvre  et  l'Allier  :  bœufs  de  travail 
3.5oo  à  6.5oo  fr.  la  paire  ;  à  la  pièce  :  vaches 
i.ioo  à  1.900  fr.   ;  génisses  i.ooo  à  i.i5o  fr. 

En  Normandie,  à  Gournay,  vaches  amouillan- 
tes  1.200  à  1.800  fr.  ;  vaches  herbagères  800  à 
i.ooo  francs. 

Vins.  —  La  situation  reste  stationnaire  ;  on 
traite  à  peu  près  aux  mêmes  prix  que  la  semaine 
dernière. 

Sur  les  marchés  du  Midi,  on  cote  à  l'hectolitre 
nu,  les  vins  rouges  :  90  à  iio  fr.  à  Béziers,  93 
à  116  fr.  à  Carcassonnc,  90  à  ii5  fr.  à  Narbonne 
et  à  Perpignan,  90  à  io5  fr.  à  Montpellier,  100  à 
iiS  fr.  à  Nîmes. 

Dans  la  Vendée,  on  cote,  à  la  barrique  de  226 
litres  :  muscadet  36o  fr.  ;  gros  plant  25o  fr.  ; 
noah.  23o  fr.  Pour  les  vins  de  1922,  on  traite,  à 
la  barriqiie  :  gros  plant  120  fr.  ;  noah  iio  à 
ii5  francs. 

Sucres.  —  A  la  Bourse  de  Commerce  de  Paris, 
le  sucre  blanc  n°  3  a  été  coté  officiellement  de 
180  à  182,50  le?  100  kilogr.  Cours  en  baisse. 

Laines.  —  Les  ventes  de  laines  en  suint  tou- 
chent à  leur  fin.  On  paie,  dans  le  Sud-Est.  de  4 
à  4-IO  ;  dans  l'Eure-et-Loir.  5  francs  le  kilogr. 

Pommes  de  terre  et  fécules.  —  Affaires  peu  ac- 
tives à  (les  prix  en  baisse  légère.  Aux  100  kilogr. 
départ,  on  vend  la  Flouck  de  Bretagne  20  à  21 
francs  ;  la  saucisse  de  Normandie  25  à  26  fr.  ;  la 
llainaul  3o  à  02  francs. 

Les  cours  des  fécules  sont  en  baisse  de  5  fr.  A 
Epinal  et  à  Paris,  on  cote  180  fr.  le  quintal,  gares 
des  féculeries. 

Cidres  et  fruits  à  cidre.  —  Les  cours  des  cidres 
restent  très  fermes. 

Pour  les  pommes  à  livrer  de  la  prochaine  ré- 
colte, on  paie  aux  mille  kilogr.  départ  :  Vallée 
d'Auge  170  à  180  fr.  ;  Calvados  160  à  iSo  fr.  ; 
Seine-Inférieure,  Somme,  Oise,  i4o  à  i45  fr.  ; 
Mayenne  et  Sarthe  170  à  175  fr.  ;  Eure  160  à  170 
francs. 

Graines  fourragères.  —  Vente*  peu  actives  au 
cours  de  In  hiiilaine.  On  paie  aux  100  kilogr.  dé- 
part :  vesces  d'hiver  i5o  à  180  fr.  ;  incarnat 
hâtif  426  à  445  fr.  ;  tardif  rouge  725  à  750  fr.  ; 
tardif  blanc  875  à  900  francs. 

Dans  le  Loiret,  on  cote  :  trèfle  incarnat  hâtif 
4oo  à  \\o  fr.  ;  tardif  rouge  65o  à  700  fr.  ;  tardif 
blanc  7.">n  à  800  fr.  ;  vesce  d'hiver  160  à  ifiô  fr. 
Graines  oléagineuses.  —  Dans  le  Loiret,  à  Pi- 
lhi\iers.  on  cote  :  graine  de  colza  et  de  navette 
T^n  à  i5o  fr.  les  100  kilogr. 

Légumes  secs.  —  Au  Puy.  lis  lentilles  vertes 
(11'  la  nouvelle  récolte  se  paient  '.xui  fr.  le  quintal 
loge''. 

Miels   et   cires.    —     A  la   suitf  de  l'Exposition 
apienlc  de  Troyes,  la  récolte  de  miel  coiilé  a   été 
Œufs.   —   Dans   le«  déporlcnient*.   on   vend,  ac- 
tuellement  de  3,25  à   4  fr.  la  douzaine. 

B.    DUR.\ND. 

Le  Gfrnnl  :  P.   Davy. 
Imp.  A.  D\VY  ,1  FILS  Aîné.  52.  r.  Madame.  P.tH.. 


CHRONIQUE  AGRICOLE 

CHRONIQUE  AGRICOLE 


185 


Le  discours  du  Ministre  de  l'Agriculture  à  Cliàteau-Salin.  —  M.  Chéron  rassure  les  agriculteurs  sur  la 
réglementation  du  travail  en  Agriculture.  —  L'Organisation  Internationale  du  Travail  ne  peut 
procéder  que  par  voie  de  recommandations. —  Chaque  Gouvernement  et  Parlement  restent  libre  de 
réglementer  le  travail  comme  ils  l'entendent.  —  Cette  réglementation  est  d'ailleurs  impossible  en 
Agriculture.  —  Avec  la  loi  de  huit  heures  appliquée  à  l'Agriculture,  la  France  ne  mangerait  pas 
tous  les  jours.  —  La  consommation  générale  du  sucre  et  les  cours.  —  Vacance  dans  l'enseigne- 
ment agricole  à  Cibeins.  —Admission  à  l'Ecole  des  Forêts.  —  Circulaire  relative  aux  incendies 
de  forêts.  —  Service  du  (iénie  Rural.  —  Emploi  du  personnel  de  l'Enseignement  agricole  et  mé- 
nager disponible.  —  Congrès  international  d'oléiculture  de  l'Afrique  du  Nord.  —  Concours  at^ri- 
cole  de  Saint-Lô.  —  Concours  de  Pouilly-en-Auxois.  —  Concours  de  la  Société  hippique  perche- 
ronae.  —  Elèves  sortants  de  l'institul  National  Agronomique.  —  Répartition  des  nouveaux  élèves 
entre  les  trois  Ecoles  Nationales  d'Agriculture.  —  Promotion  sortante  de  l'Ecole  d'Horticulture  de 
Versailles.  —  Ecole  de  Douai.  —  Ecole  supérieure  d'Agriculture  d'Angers.  —  Ecole  d'Agriculture 
de  la  Haute-Savoie.  —  Concours  agricole  départemental  d'Ille-et-Vilaine.  —  Concours  agricole  du 
Mans. 


La  liberté  du  travail  Agricole. 

M.  Henry  Chéron,  ministre  de  l'Agricul- 
ture, a  présidé  le  2U  aoiit  à  Château-Salins, 
le  premier  Comice  agricole  organisé  dans  cet 
arrondissement  depuis  cinquante  ans  sous  les 
auspices  de  la  France. 

Les  sénateurs  et  députés  et  toutes  les  nota 
bilités  de  la  région  assistaient  à  ce  concours, 
qui  a  été  extrêmement  brillant. 

Au  banquet  qui  lui  a  été  offert,  le  ministre 
de  l'Agriculture  a  parlé  de  la  liberté  du 
travail  en  matière  agricole.  II  s'est  exprimé 
ainsi  : 

Je  désire  que  les  agriculteurs  français  soient 
complètement  rassui'és  sur  la  portée  de  l'avis  ré- 
coniment  émis  par  la  Cour  permanente  de  Justice, 
au  sujet  de  la  compétence  de  l'Organisation  inter- 
nationale du  Travail  en  matière  agricole. 

Deux  questions  avaient  été  posées  à  la  Cour, 
l'une  par  un  Gouvernement  antérieur,  sur  la  com- 
pétence ^'elative  aux  conditions  du  travail,  l'autre 
par  le  Gouvernement  actuel,  sur  la  compétence 
en  matière  de  production  agricole  et  sur  les  ques- 
tion-:  agricoles,  en  général. 

La  Cnur  a  donné  gain  de  cause  au  Gonvcrncment 
français  sur  lu  seconde  question.  Elle  a  déclaré, 
au  contraire,  que  l'Organisation  inlernalionale  du 
Travail  était  compétente  sur  la  premièjo. 

Mais  il  suffit  de  relire  le  traité  de  paix  pour 
constater  que  l'Organisation  internationale  du 
Tra^ail  ne  peut  procéder  que  par  voie  do  recom- 
mandations ou  de  projets  de  conventions.  Si  ccf 
recommandations  ne  sont  pas  suivies  d'un  acte 
législatif  ou  si  ies  projets  de  conventions  ne  ren- 
contrent pas  ras<('nlini'  ni  des  Gnuveinements  in- 
téressés, ceux-ci  ne  sont  soumis  à  aucune  obli- 
gation. 

L'i  liberté  du  Gouvernement  et  du  Parlement 
frnnçrii-;  demeure  donc^  entière. 

Ils  ont.  l'un  cl  l'autre,  exprimé  assez  nettement 
leur  opinion  pour  qu'aucimc  inquiétude  ne  piiissi' 
se  manifi'sfcr  parmi  no«  prodnrliurs  agricole*. 

La  régli  lucnlalion  de  la  durée  du  travail  ne  peut 

être   appliquée    dans    l'AgricuHure,  qù    l'exécution 

de  la  besogne  quotidienne  est  sous  la  dépiudance 

des  phénomènes  de  la   nature.  Les  sai«ons.  les  in- 

2  Septembre  1922    —  N»  35 


tenipéries,  la  diversité  des  cultures,  font  que  le 
travail  agricole  échappe  à  la  plupart  des  prévisions. 
S'il  ne  peut  être  l'objet  d'un  plan  nettement  éta- 
bli par  avance,  on  doit  logiquement,  dans  son 
exécution,  laisser  une  liberté  entière  aux  agri- 
culteurs. 

Que  l'on  se  préoccupe  de  proléger  les  travailleurs 
agricoles  contre  les  risques  des  accidents,  que  leur 
hygiène  soit  sauvegardée,  surtout  dans  les  gran- 
des exploitations,  rien  de  plus  légitime  et  les  agri- 
cullxîurs  adhèrent  tous  à  de  pareils  principes 
d'humanité. 

Mais  il  ne  saurait  être  question  de  troubler  la 
vie  rurale  par  des  interventions  et  des  réglementa- 
tions en  matière  de  durée  du  travail. 

La  loi  de  huit  heures  dans  les  cctmpagnes  est 
une  impossibilité  absolue.  Elle  ne  saurait  même 
être  envisagée.  Si  jamais  on  en  faisait  l'expérience, 
la  France  ne  mangerait  pas  tous  les  jours  et  c''est 
alors  que  s'accroîtraient  dans  des  proportions 
inouïes,  le  coût  de  la  vie  et  la  désertion  des  cam- 
pagnes. 

Que  nos  agriculteur-;  continuent  donc  de  tra- 
vailler en  toute  confiance. 

Je  n'entrerai  pas  dans  le  détail  des  textes  qui 
protègent  et  assurent  leur  liberté  et  la  nôtre.  Nos 
cultivateurs  ne  sont  pas  des  docteurs  en  droit, 
mais  ce  sont  des  docteurs  en  bon  sens.  Le  bon  sens 
et  aussi  le  sens  de  l'intérêt  national  exigent  qu'on 
leur  laisse  la  liberté  absolue  de  travailler  et  qu'au 
lendemain  d'une  guerre  qui  les  a  privés  de  tant 
de  main-d'œuvre  et  qui  a  détruit  tant  de  richesses,. 
on  les  encourage  à  produire  le  plus  qu'ils  pour- 
ront. C'est  de  cette  production  libre  et  intensifiée 
que  dépendent  le  sahit  et  l'avenir  de  notre  pays. 

Ce  sont  des  vérités  éclatantes  qui  gagneront 
cependant  à  être  répandues.  La  loi  de  8  heui-cs 
dans  r.Vgricullure  a  été  appliqiit'o  en  Angle- 
terre. Il  a  falhi  l'abroger  et  rr])ondant,  chez 
nos  voisins,  commerçants  et  industriels  sur- 
tout, l'activité  agricole  est  loin  s'avoir  la 
place  qu'elle  occupe  en  France. 

Le  blé.  la  viande,  le  lait,  Ions  les  végétaux 
de  consommation  no  s'oliticnnonl  que  par 
lin  diu"  labeur,  malgré  une  opinion  accré- 
ditée chez,  certains  citadins.   Si  nous  voulons 

Tome  11.  —  1P> 


18G 

manger,  il  faut  produire  et  pour  produire 
tiavailler.  La  Nature  ne  se  plie  pas  aux  fan- 
taisies des  utoj)istes. 

L'augmeutation  de  la  consommation 
du  sucre. 

Niiiir  jiui  un  certain  nombre  de  pays,  les 
tlcruicrs  chiffres,  en  tonnes,  de  la  consom- 
Mialion,  I  uhlif's  pour  la  campagne  actuelle  et 
la  caniiiairnc  précédente  : 

r.t;l-ID22  1!)20-J1 

France Sept-Juin  701.001)  .'192.000 

Helgiqiio »  i/io.ooo  11 5. 000 

Pays-Has »  199  000  169  000 

Ani.'letorr<;    ..  »  1.375.000  1.070.000 

Allemagne...  Sept-Mai  i  077.000  SSj.ooo 
Tcht'co-  Slova-  ' 

qiiie Ocl.-M.ii  22a. 000  -nfi.ooo 

Etats-Unis...  Janv.-Juin  2. 781. 000  2   100  000 


CHRONIQUE  AGRICOLE 


i82,5o  176.00  à  175.00 


G . 495 . 000     4 . 998 . Doo 

Soit  une  augnienlaliou  de  consommation 
de  l.iUT.UOO  tonnes  (près  de  30  0/0)  sur  l'an- 
née dernière. 

Néanmoins,  à  l'heure  actuelle,  le  sucre 
baisse  assez  fortement. 

Voici  les  coui's  comparés  pour  les  divers 
termes,  à  15  heures,  du  11  août  et  du  18  aoiit 
sur  Paris  : 

1 I    aoùl  18  août 

Disponibles  : 
(cole  officielle). 

Termes  : 

Courant i84.ihi  à  i8i  .00   176,50  a  17400 

Octobre 1^9. <io  à  1^7.00   i47.5oài45oo 

3  d'Octobre.  ..  .    i.'iG.ooà  i.'|5.5o   i/jG.oo  à  i44.oo 

Enseignement  Agricole.  —  Vacance. 

I  il  chaire  irens«'igiienienl  de  la  ph\si(jue, 
cl'iiiiie  et  génie  rural  ;"i  l'iùole  (rVgricullure 
de  (iibcins  est   va;  antc. 

Les  landidats  d(  ivciil  èlrc  titulaires  du  di- 
plôme d'ingénieur  agricole  ou  ingénieur 
agronome  et  prju\oir  assurer  le  service  des 
aual\  «es. 

Traitement  de  dt'-biit  :  0.  lUU  francs  plus 
logement,  chauffage,  éclairage,  légumes  du 
jardin. 

Adresser  les  demandes  à  M.  le  Maire  de 
Lyon,  IIôt<'l  de  Ville,  en  joignant  tous  ren- 
seignements utiles  :  âge,  situation  de  famil- 
le,   diplômes,    emplois    occupés,    références, 

Ecole  des  Eaux  et  Forêts. 

Par  arrêté  en  d.ite  du  16  août  1022,  sont 
nommés,  dans  l'ordre  de  mérite  ci-après,  élè- 
ves lie  leciile  nationale  des  eaux  et  forêts,  les 
élèves  diplômés  de  l'institut  national  agrono- 
mique dont  les  noms  -iiivenl  : 


M-^L  Saur  (^lliihcrl-iXicolas-Charles)  ;  Caslagnou 
;Maurice-Jean-Ernesl)  ;  de  Touzalin  (Jean-.Marie- 
Joseph)  ;  Salle  (Rent-Ernesl)  ;  de  Villenaut  (Alain- 
l'aul-Marie-Edgard)  ;  Fournier  (Piene-Louis-Léon). 
Debreyne  (Jcan-Paul-.Vrislide)  ;  Popilin  (Camille- 
Iwnmanuel)  ;  Rciu  uve  (^Pau!-.\rthur-Engène)  ;  Pu- 
licani  (Joseph-Marie)  ;  Biver  (Jaeques-Ernest)  ; 
Dielz  (Frédéric-Charles)  ;  Charly  (Paul-Joan)  ;  Phi- 
!ouze   fJean-Jules-Joseph-Marie). 

Circulair.^ 
relative  aux  incendies  de  forêts. 

Le  .loLirmil  Ofjic'u'l^  feuille  tlu  -Ji)  août  l'.>22, 
(page  8091  et  suivantes)  a  publié  une  circu- 
laire du  ministre  de  r.\griculture  relative  aux 
incendies  de  fortes. 

Celte  circulaire  prescrit  des  mesures  pré- 
vcntive>,  notammeni  en  ce  qui  concerne 
l'établissement  de  charbonnières,  l'incinéra- 
tion des  landes,  les  feux  d'atelier,  les  scieries 
automobiles  et  les  feux  des  chasseurs  et  des 
fumeurs  ;  des  mesures  de  lutte  contre  l'in- 
cendie avec  des  pj-escriptions  administratives 
très  détaillées  sont  données. 

Service  du  Génie  rural. 

Le  Journal.  Officiel  du  '^2  août  1022,  (page 
8.727)  publi(;  un  décret  fixant  les  attributions 
et  le  mode  de  rétribution  de  l'ingénieur  du 
(jénie  Rural  chargé  de  diriger  et  de  contrôler 
les  travaux  exécutés  dans  les  établissements 
d'enseignement  agricole. 

Enseignement  agricole  et  ménager. 

Le  Journal  Officiel  du  22  août  1022,  (page 
8.727)  publie  un  décret  réglementant  l'emploi 
du  personnel  disponible  d'enseignement  agri- 
cole ménager  dans  rintervalle  des  sessions 
annuelles  de  la  section  normale  supérieure 
d'enseignement  agricole  et  ménager  et  d'une 
manière  générale  au  cas  de  la  cessation  t(>m- 
poraire  du  fonctionnement  d'un  établisse- 
ment quelconque  d'enseignement  agricole 
ménager. 

Congres  international  d'oléiculture 
de  l'Afrique  du  Nord. 

La  So<-iété  National(>  il 'Oléiculture  fie  Fran- 
ce organise  à  Marrakech  (.Maroc),  du  5  au 
20  novembre  prochain  un  Congrès  interna- 
tional d'Oléiculture,  sous  le  haut  patronage 
de  MM.  le  maréchal  Lyautey,  Steeg,  Gouver- 
neur général  de  l'.Mgérie  et  Lucien  Saint, 
Hésident  gém'-ral  en  Tunisie. 

Le  Congrès  .sera  suivi  d'une  série  d'excur- 
sions particulièrement  intéressantes  dans  les 
oliveraies  de  la   région. 

Le  programme  est  envoyé  sur  demande 
adressée  au  Secrétariat  général,  71,  rue  de 
la  Procession,  à  Paris  (15*). 


CHRONIQUE 

Concours  de  Saint-Lô. 

La  Société  départementale  d'agriculture  de 
la  Manche  organise  un  grand  concours  agri- 
cole qui  se  tiendra  à  Saint-Lô  les  5,  6,  7  et 
8  octobre. 

Cette  manifestation  réunira  en  premier 
lieu,  l'élite  des  taureaux,  vaches  et  génisses 
primés  au  1"  degré,  lors  des  concours  can- 
tonaux et  au  second  degré  lors  des  concoui;* 
d'arrondissement  ;  puis  en  second  lieu  l'élite 
des  vaches  laitières  et  beurrières  qui  pren- 
dront part  au  premier  concours  beurrier  tenu 
dans  le  déparlement. 

Il  n'est  pas  douteux  que  les  éleveurs,  amè- 
nent en  outre,  des  reproducteurs  de  très  réelle 
valeur  parmi  lesquels  les  amateurs  de  beau 
bétail  pourront  choisir  et  s'approvisionner. 

Au  concours  des  bovidés  seront  joints  deux 
autres  concours  qui  grouperont  les  reproduc- 
teurs mâles  et  femelles  des  belles  races  ovines 
du  littoral  de  la  Manche  et  de  la  race  porcine 
Normande.  En  outre,  un  grand  concours  cen- 
tral hippique  réunissant  l'élite  de  la  jumen- 
teric  du  département  se  tiendra  les  7  et  8 
octobre.  Enfin,  il  sera  annexé  des  sections 
avicole  et  apicole,  pomologique  et  maraî- 
chère. Une  exposition  de  machines  et  instru- 
ments agricoles  complétera  cette  manifesta- 
tion. 

Pour  tous  renseignements  complémentaires 
les  demandes  doivent  être  adressées  à  la 
Direction  des  Services  agricoles  de  la  Manche, 
10,  rue  de  la  Marne,  à  Saint-Lô. 

Concours  de  Pouilly-en-Auxoiî-. 

l  u  concours  foire  de  la  race  de  trait  de 
FAuxois  et  de  la  race  Charollaise-JNivernaise, 
est  organisé  pour  le  dimanche  17  septembre, 
pour  les  propriétaires  des  cantons  d  Arnay-le- 
Duc.  de  Bligny-sur-Ouche,  Liernais,  Mon- 
liard,  .N(jlay,  Pouilly,  Précy-sous-Thil,  Sau- 
lieu,  Scmur,  Sombernon,  Venarey,  Vitteaux. 

Ce  concours  est  doté  de  nombreux  prix 
ainsi  cpie  le  concours  cantonal  réservé  aux 
seuls  agriculteurs  du  canton  de  Pouilly,  et 
comprend  l'exposition  de  vaches,  porcs, 
mr)uloiis,  oiseaux  de  basse-cour,  produits 
agricoles,  horticoles,  viticoles,  apicoles,  inté- 
rieur de  ferme,  instruments  agricoles  et  ser- 
viteurs ruraux. 

Concours 
de  la  Société  hippique  percheronne. 

l.)ans  une  récente  réunion,  le  Conseil  d'ad- 
ministration de  la  Société  Hippique  Perche- 
ronne de  France  a  arrêté  son  26*  Concouis 
annuel  (Sarthe),  du  vendredi  l*^""  au  diman- 
che 3  septembre  inclusivement. 

Environ  100  animaux  v  figureront. 


AGRICOLE 


187 


Les  concours  de  la  Société  Hippique  Per- 
cheronne sont  les  mieuxNorganisés  et  les  plus 
intéressants  qu'il  y  ait  en  France,  au  point 
de  vue  de  l'élevage  national  du  chevail.  Im- 
possible de  rencontrer,  nulle  part  ailleurs, 
môme  en  Angleterre,  une  plus  belle  collection 
de  chevaux  de  trait.  C'est  le  triomphe  de 
VAgricultural  horse,  représenté  par  une  race 
sans  rivale  dans  le  monde  entier. 

Promotion  1922  de  llnstitut  agronomique. 

Liste  des  élèves  ayant  obtenu  en   \'.)2'^  le  di 
plôme  d'ingénieur. 

MM.  Saur,  d'Abbadic  d'Arrast,  Michotic,  San- 
soën.  Gril,  Thierry,  Fromagcot,  Becker,  Dubois, 
Franc  de  Fcrrière,  Bonnaire,  Martin,  Ruffié,  Car- 
ré, Jeanjean,  Oudot,  Cavarrot,  de  Villcnaut,  de 
Touzalin,  Fournier,  Le  Ménestrel,  Castagnou,  Dau- 
thy,  Bourdier,  Rocqucs,  Gloux,  Toffin,  Desruclles^ 
Cliaucliat,  Cluétien,  Desforges,  Blanc,  Debreyne, 
Pctijean,  Buot  de  l'Epine,  Guillin,  Penard,  Icliac, 
Salle  (René),  de  France,  Jullien,  Thévenin,  Fer- 
rand,  Padieu,  de  Monlaigne  de  Poncins,  \\idiez, 
Pailhoux,  Dartois,  Mesrine,  Manguin,  Cosnicr. 
Moineau,  de  La  Faverie  du  Ché,  Bonny,  Le  Rasle, 
Legrand,  Popelin,  Sarrausie  de  Mcnlliière,  Angol, 
L,apparra,  Gendry,  Fernari,  Radisson,  Revil,  Bon- 
nal,  Faine,  Marrot,  Maïs,  d'Orléans,  Reilling,  Des- 
ters,  de  Francolini,  Rony,  Lanthcaumc,  Colas,  Le 
Cliippey,  Dumont,  Lagorge,  Reneuve,  Dielz.,  de 
Laurens  de  Saint-Martin,  de  Peet,  Le  Pellcy  du  Ma- 
noir, Caby,  Gérard,  Philouze,  Biver,  de  Panafieii, 
Houcl,  Cliarly,  Pulicani,  Saliba,  Le  Goiiais,  Level, 
I"Coreneos,  Casaiis. 

La  rentrée  des  élèves  et  l'ouverture  des 
cours  à  l'institut  national  agronomique  sont 
fixées  au  lundi  16  octobre  1922,  à  huit  heures 
du  matin. 

Ecoles  nationales  d'Agi iculture. 

Répartition  entre  les  trois  écoles  nationales 
d'agriculture  des  élèves  admis  à  la  suite  du 
concours  de  1922. 

Ecole   de  Giii<:;NO\. 

MM.  Poinsol,  Taussac,  Voisenal,  Lévêqne,  Petyt. 
Luce-Catinot,  Benoît,  ]3e!apenièrc,  Wcber,  Bouti- 
nct,  Marchadicr.  Thiaviile,  Suizer,  Laborde,  Four- 
mont,  Peny,  Guyon,  Leronx  (André),  Moriu 
(Henri),  de  Rosny,  Jolivel,  Nollcgbem,  Berthaiid. 
Brehier  (Jean),  Maillard,  Loiny  (Jean),  Gucydon 
(Louis),  Boutelet,  de  Ma  roi  les,  Renault,  Bougler, 
Fourcaut,  Léonardon,  Sablon,  Genevay,  Hanote, 
Jardin.  Menin,  Roques,  Courtier  (Jean-Charles). 
Dubnul.  Mouiinier.  Biardeau,  Cueille,  Minedjian, 
Salasc,  Bruuon,  Dupoux,  Lemoine,  Cezard,  Le- 
quf'ux.  Lezaud,  Solhclac,  Sudre  (Jacques),  Rrcyuc 
Gasiorowski.  Martin  (Jean-Louis),  Ogez. 
Ecole  de  Montpellier. 

MM.  Saadé-Fouad,  Peyrière,  Irrmann,  Nodel. 
Fiappa.  Casiellanos,  Ulricli,  Richard  (Jean), 
l'iouarl.   Gausserand.   Chabeif.   Fabre,  Roîi't,   Jiom- 


188 


CHRONIQUE  AGRICOLE 


parti  (André),  Gaulhicr  l'auli.  Branas,  Leroy 
(Pierre),  Varin,  Brissot,  Cugnot,  Robert  (Jean), 
Drcmièrc,  Trollmann,  Grillot,  Servcllc,  Barlhclct, 
Grimai,  d'Abrigcou,  Soubrot,  Boyer,  CbeAassus, 
Painviii,  Tariel.  Bombardier,  Ricliard  (René),  Da- 
niel. Bouffi]  (i:ugène).  Hildebrand,  Iletzel,  Belon 
(Raymond),  Gascucl,  Bidet,  Julien  (Théophile),  Pa- 
ban.  Portai,  Faurc,  Taleb,  Barbol,  Gasiambide, 
Galtier,  Gillier,  Klat,  Rey  (Jean),  Robert  (Louis). 
Kcole  de  Rennes. 

MM.  Ravaut,  Villeltc,  Dupuis  (Georges),  de  Vil- 
loutreys.  Sanseau,  Guillenionel,  Lamirault,  Lau- 
rent, Le  PcHhon.  Chastaingt,  Lelièvre,  Planlet, 
Mongin,  Noeliiigcr,  Layeillon  (Emile),  Aubry, 
Dreyfus,  Rohmer.  Mollereau,  Perrelte,  Michel 
(Jean),  Renauldon,  Chailloux,  Baucarnaud,  Miotte, 
Dupuis  (Lucien),  Thouvenel,  Fohanno.  Guyard, 
Meslel.  Lorieux,  Bouchaud,  Martin  (Henri).  Michel 
(Adolphe),  Cus«ac,  Chaserant,  Gast,  Glandard, 
Herizog,  Louvier,  Coleno,  Lefebvre  (Jean),  Jacquet 
(Raymond),  Courier  (Jean-Louis),  Lauth,  Girerd, 
Bréhier  (Pierre),  Gil,  Cossec,  Fraineau.  Jolly,  Le- 
roux (Maurice). 

La  rentrée  des  élèves  et  la  réouverture  des 
cours  sont  fixées  au  lundi  9  octobre  1922, 
avant  quatorze  heures,  pour  les  candidats 
admis  aux  écoles  de  Rennes  et  de  Montpellier, 
et  au  lundi  16  octobre  1922,  avant  quatorze 
heures,  pour  les  candidats  admis  à  l'école  de 
Grignon. 

Ecole  nationale  d'Horticulture 
de  Versailles. 

Liste  des  élèves  ayant  obtenu  le  diplôme  de 
l'enseignement  supérieur  de  l'horticulture  à 
la  suite  des  examens  de  fin  d'études  passés  en 
1922. 

MM.  Simonet,  Guénée,  Fuchs,  Dorsl,  Fautrcllc, 
Bernind,  Clerc-Renaud,  Jauffret,  Meïmaris,  Mer- 
zeau,  Manteau,  Degand,  Daguillon,  Brès,  Barboni, 
Grinion,  Vossiniotis,  Démolin,  Lecoq,  Papalychro- 
niou,  Papalhéodorou,  Gautier,  Couderc. 

Ecole  de  Douai. 

Liste  des  élèves  de  I  école  nationale  des  in- 
diislrits  agricoles  de  Douai  ayant  obtenu  le 
diplôme  de  l'école  à  la  suitd  des  examens  de 
sortie  passés  en  1922. 

MM.  \\  iehe,  Blatviel,  Minard,  Bouley,  Bouyssou, 
Bousquet,  Delo<he,  Briand,  Charlin,  Sléfanidès, 
Be.^Iier.  lleurtevenl,  Ribeauville,  Pitlaco,  Foucher, 
Foumicr. 

Ecole  supérieure 
d'Agriculture  et  de  viticulture  d'Angers. 
Les  élèves  non  pourvus  du  baccalauréat 
coni|>lctdc  l'enseignement  secondaire  qui  dé- 
sirent eiilrer  en  octobre  prochain  à  l'Ecole 
.Su|»i'rieure  d'Agriculture  et  de  Viticulture 
d'.\ngers  sont  avertis  que  le  cours  prépara- 
toire à  l'examen  d'entrée  s'ouvrira  à  Angers, 


le  18  septembre.  Pour  tous  renseignements, 
s'adresser  au  Directeur  de  l'Ecole,  2,  rue 
Volney,  Angers. 

Ecole  d'Agriculture  de  la  Haute-Savoie. 

L'examen  d'admission  et  le  concours  d'at- 
tribution (les  bourses  de  l'Ecole  d'Agriculture 
de  la  Ilaule-.^^avoie,  auront  lieu  à  Bonne- 
ville,  ù  l'Ecole  -Normale  d'Instituteurs,  le 
lundi  25  septembre. 

Les  dossiers  pour  y  jjrendre  part  doivent 
cire  adressés  à  la  Préfecture  de  la  Haute-Sa- 
voie, ou  au  Directeur  de  l'Ecole  à  Contamine- 
sur-Arve  pour  le  15  septembre,  dernier  délai. 

Pour  tous  renseignements,  s'adresser  au 
Directeur  de    l'Eccilc. 

Concours  agricole  départemental 
d  lUe-et-Vilaine 

L'Office  agricole  départemental  d"Ille-et- 
Vilaiiic  rappelle  que,  à  l'occasion  du  con- 
cours départemental  de  primes  de  conserva- 
tion pour  taureaux  et  vaches,  il  organise 
pour  les  6,  7  et  8  octobre  prochain,  à  Rennes, 
une  Exposition  de  machines  et  instruments 
agricoles  et  vine  Exposition-Foire  de  semen- 
ces, à  laquelle  pourront  prendre  pari  tous  les 
constructeurs,  commerçants  et  agriculteurs. 

Pour  être  admis  à  exposer,  il  suffit  d'en 
faire  la  demande  avant  le  1"  septembre  pour 
l'Exposilion-Foire  de  semences  et  le  2'i  sep- 
tembre pour  les  machines,  à  M.  le  Directeur 
des  Services  agricoles. 

Concours  agricole  du  Mans. 

L'Office  Agricole  et  la  Société  des  .\gri- 
cul leurs  de  la  Sarthe,  organise  pour  les  22, 
23'  et  2'i  septembre,  un  Concours  Agricole, 
doté   de   51.500   francs   de   prix. 

Ce  concours  comprendra  des  animaux  re- 
producteurs des  espèces  chevalines,  porcines 
et  ovines,  des  animaux  de  basse-cour,  des 
intruments  d'extérieur  de  ferme. 

Dans  la  race  bovine,  'les  deux  catégories 
comprennent  les  races  mancelles  et  norman- 
des. Dans  l'espèce  porcine,  ime  catégorie 
pour  la  race  craonnaise  et  une  seconde  pour 
les  racc^  françaises  et  étrangères.  Enfin,  le 
concours  hippique  est  réservé  aux  espèces  de 
denii-saug,  à  l'espèce  de  trait  du  Perche  et 
aux  chevaux  hors  Perche  ilivers. 

Seront  également  exposés  des  produits 
agricoles,  céréales,  plantes  légumineuses  et 
fourragères,  beurres  et  fromages. 

Pour  renseignements  cl  déclaration  de 
concours,  s'adresser  à  M.  Rrière,  Commis- 
saire génépHl,  .>*>,  rue  de  Paul-Ligneul,  au 
Mans. 

blTEBIM. 


LINSTITUT  DES  RECHERCHES  AGRONOMIQUES 


189 


L'INSTITUT  DES  RECHERCHES  AGRONOMIQUES 


La  création  de  l'Institut  des  recherclies 
agronomiques  a  été  la  manifestation  du  souci 
dont  est  entouré  l'accroissement  de  la  pro- 
duction agricole  en  France.  Ce  souci  n'a  ja- 
mais été  plus  légitime,  car  il  s'agit,  comme 
il  a  été  dit  maintes  fois  et  comme  on  ne 
saurait  trop  le  répéter,  d'assurer  dans  l'avenir 
l'indépendance  du  pays  et  de  lui  permettre 
de  retrouver  son  équilibre  financier. 

Comme  on  l'a  vu  précédemment  ici,  la 
loi  de  finances  du  30  avril  1921  et  le  décret 
du  26  décembre  1921  ont  précisé  les  condi- 
tions d'existence  et  formulé  le  rôle  de  la 
nouvelle  institution.  Ce  rôle  doit  consister 
surtout  à  orienter  et  à  contrôler  les  recher- 
ches d'ordre  agronomique  poursuivies  par  les 
organismes  placés  sous  sa  haute  direction. 
Ces  organismes  sont  les  Stations  agronomi- 
ques et  les  Laboratoires  agricoles  dépendant 
du  ministère  de  l'Agriculture,  dont  il  a  dé- 
sormais la  charge  ;  ce  sont  aussi  les  établis- 
sements analogues  appartenant  à  d'autres  ad- 
ministrations, dont  l'Office  est  appelé  à  dé- 
velopper les  ressources.  Il  n'est  pas  douteux 
que  sous  l'active  impulsion  de  M.  Roux,  son 
émineiil  directeur,  et  de  son  Conseil  d'admi- 
nistration, l'Office  répondra  rapidement  aux 
espoirs  fondés  sur  sa  création. 

Depuis  Boussingault  dont  ijc  rôle  fut  décisif 
en  introduisant  la  balance  dans  les  recher- 
ches agronomiques,  les  Stations  et  les  Labo- 
ratoires français  ont  rendu  les  plus  signalés 
services  à  la  science  agricole  et  à  ses  appli-   I 
cation^.  Pour  ne  citer  que  les  noms  des  dis-    > 
parus,   il   serait    injuste   de   ne    pas   rappeler 
ceux    tii-    Schlœsing,    de    Miintz,     de    Dché- 
rain     à    Grignon,    d'Isidore   Pierre     à   Caen, 
de     Grandeau      à     Nancy,     de     Bobierre     et 
d'Andouard    à  Nantes,  de  Houzeau    à  Rouen, 
de  Pagnoul    à  Arras,  de  Ladrey,  à  Dijon,  etc. 
Leur  influence  sur  les  progrès  a  été  féconde, 
elle  s'est   maintemie   sur   les  nouvelles  géné- 
rations. Plus  tard,  l'application  des  lois  sur 
le  commerce  des  engrais,   sur  la  répression 
des  fraudes,  confiée  aux  Stations  et  aux  La- 
boratoires,   a  dirigé    leur   activité    dans    une 
voie   différente   des   recherches   scientifiques, 
celle  des  analyses  de  contrôle,  dont  le  nom- 
bre s'est   accru   d'année  en  année.   Actuelle- 
ment,   on    peut  dire  que   ces  travaux,    dont 
l'utilité   ne  saurait   être   contestée,    absorbent 
presque  exclusivement  leur  temps  ;   ils   leur 
apportent  des   ressources   qui  compensent  la 
faiblesse  des  crédits  budgétaires  dont  ils  sont 
jiarrimonieusement    dotes.    Les    agriculteurs 


en  trrent  un  profit  direct,  car  ils  sont  ins- 
truits par  la  publication  des  résultats  de  ces 
analyses,  et  ils  sont  mis  en  garde  contre  les 
agissements  des  commerçants  malhonnêtes. 
Toutefois,  la  mission  qui  incombe  aux 
Stations  et  aux  Laboratoires  n'est  pas  com- 
plètement remplie. 

Le  rôle  de  llnstitut  des  recherches  agro- 
nomiques consistera  à  régulariser  le  fonc- 
tionement  des  Stations  et  des  Laboratoires  ; 
en  accroissant  leurs  ressources  en  crédits  et 
en  personnel,  il  leur  donnera  les  moyens  de 
satisfaire  à  tous  les  besoins  de  l'agriculture", 
tant  en  répondant  aux  renseignements  qui 
leur  sont  demandés  qu'en  se  livrant 
à  des  recherches  destinées  à  accroître  le 
champ  des  connaissances  agronomiques. 
C'est  en  utilisant  les  établissements  qui  exis- 
tent déjà  et  en  en  créant  de  nouveaux  que 
le  but  sera  atteint. 

L'exposé  des  motifs  du  projet  présenté  par 
le  ministère  de  l'Agriculture  en  vue  de  la 
création  de  l'Institut  a  fourni  des  renseigne- 
ments complets  sur  la  réalisation  de  ce  pro- 
gramme. L'ensemble  des  établisements  exis- 
tants ou  à  créer  se  repartirait  comme  il  suit  : 
31  Stations  agronomiques  proprement  dites 
et  une  série  de  Stations  spéciales,  savoir  : 
6  Stations  œnologiques,  2  Stations  pomolo- 
giques,  7  Stations  laitières,  1  Station  oléicole, 

3  Stations  de  génétique  et  d'essais  des  se- 
mences, 2  Stations  de  technologie,  2  Stations 
de  microbiologie,  2  Stations  de  recherches 
viticoles,  2  Stations  de  recherches  horticoles, 

4  Stations  de  physiologie  végétale,  3  Stations 
d'essais  de  machines  et  de  génie  rural,  6 
Stations  de  pathologie  végétale,  2  Stations 
séricicoles,  1  Station  d'apiculture,  3  Stations 
de  zootechnie,  1  Station  de  recherches  sur 
les  maladies  des  animaux,  1  Station  de  re- 
cherches sur  l'alimentation.  A  ce  programme 
a  été  ajoutée  ultérieurement  une  série  de 
Stations  météorologiques  d'avertissements 
agricoles.  Dans  ce  vaste  réseau  figurent  non 
seulement  les  établissements  qui  dépendaient 
directement  du  ministère  de  l'Agriculture, 
mais  aussi  des  étabilissements  appartenant  à 
des  (léj)artements  ou  à  des  Universités  ;  les 
forces  disi)ersées  seront  ainsi  concentrées  en 
un  faisceau  unique,  par  conséquent  plus 
puissant. 

Parmi  les  établissements  compris  dans  le 
réseau,  quelques-uns  paraissent  appelés  à 
avoir  un  caractère  régional.  C'est  ainsi,  par 
exemple,  que  Bordeaux  réunit  déjà  une  Sla- 


130 


QUAND  AVOII$  HECOLRS  A  LA   JACHÈRE 


lion  ajLrr-ouomiqiie  ol  diiolo^àquc,  des  Stations 
entoniologiquc,  de  pathologie  végétale,  mé- 
téorologique et  un  Laboratoire  des  produits 
résineux.  D'autres  groupements  analogues 
pourront  être  organisés  avec  profit. 

A  i-ôté  de  ces  organisations  décentralisées, 
le  Conseil  d'administration  de  lOllice  a  dé- 
cidé la  création  d'un  Centre  de  recherches 
({ui  est  en  voie  de  réalisation.  C'est  à  Chèvre- 
loup,  sur  la  commune  de  Rocciuencourt,  dans 
le  domaine  du  grand  i>aro  de  Versailles,  que 
ce  Centre  sera  constitué.  Les  Stations  d'en- 
tomologie et  de  pathologie  végétale,  étroite- 
ment loo'écs  ;i  Pari-;,  y  seront  transférées  ; 
trois  autres  Stations  :  Station  de  physique 
agricole  et  de  climatologie.  Station  du  sol 
arable,  Station  de  généti(pic  des  végétaux,  y 
seront  créées;  une  ex])Ioitation  d'une  trentaine 
d'hectares  doit  servir  pour  les  expériences 
et  les  démonstrations.  Cet  ensemble  formera 
un  milieu  adapté,  dans  les  conditions  les  plus 
favorables,  aux  études  les  plus  délicates,  avec 
les  ressources  les  plus  complètes. 

Afin  d'éviter  la  dispersion  des  efforts  dans 
fa  recherche  des  vérités  déjà  connues,  un 
Centre  de  documcnlalion  a  été  institué  au 
siège  même  de  l'Office.  La  mission  confiée  à 
cet  organisme  consiste  à  grouper  les  publi- 
cations françaises  et  étrangères,  à  les  dépouil- 
ler et  à  établir  des  fiches  (jui  lin  permettront 
de  fournir,  à  toule  réquisition,  l'état  actuel 
d'une  question  scientiTupie  agricole.  Cet  or- 
ganisme est  la  meilleure  garantie  contre  le 
gaspillage  des  force*,  à  la  condition,  bien 
entendu,  que  l'on  n'hésite  pas  à  s'en  servir. 
.Te  me  souviens  de  la  confidence  éplorée  d'un 
savant  qui  me  raconlail  (pi'après  avoir  con 
sacré  plusieurs  mois  à   la  soliilioii   d'nn  pro 


Idème  délicat  de  chiniLe  agricole,  il  en  avait 
trou\é  la  solution  dans  un  travail  publié  à 
l'étranger.  La  publication  des  travaux  scien.- 
tilicpies  et  de  la  documentation  bibliogra- 
phiipic  est  assurée,  tant  par  \cs  Annales  des 
Epiphyiiea  que  par  les  Annales  de  la  Science 
(Kjrônomiinie  française  et  étrangère. 

On  voit,  i)ar  ces  détails,  avec  quel  soin  est 
prévu  le  fonctionnement  de  l'Institut  des  re- 
cherches agronomiques.  C'est  pourquoi  on 
peut  concevoir  les  plus  grandes  espérances 
sur  son  avenir.  Dans  une  note,  qu'il  nous  a 
remise  et  qui  renferme  la  plupart  des  détails 
qu'on  vient  de  lire,  1\L  Bruno,  inspecteur 
général  des  Stations  agronomiques,  conclut 
en  ces  fermes  : 

Quand  on  songe  ;i  la  multiplicité  de*  questions 
à  étudier,  à  rimporlancc  pratique  de  problèmes 
nouveaux  relatifs  au  sol,  à  la  plante,  à  l'animal, 
aux  fléaux  dévastateurs,  on  se  représente  l'énor- 
me lâche  qui  incombe  à  l'Institut  des  Recherches 
Agronomiques.  Il  est  clair  que  des  mois  se  passe- 
ront, des  années  même  dans  certains  ordres,  avant 
que  le  rendement  progressivement  accru  des  labo- 
ratoires atteijrne  son  maximum. 

On  conçoit  aisément  qu'il  s'agit  d'une  uMivru 
(le  longue  haleine,  mais  les  efforts  s'aecuniulcronl. 
En  projrressant  avec  mélliode,  en  apportant  aussi 
aux  réalisations  la  volonté  continue  et  tenace  par- 
tout nécessaire  quand  il  s'agit  d'Agriculture,  il 
est  certain  qu'avant  peu  d'années,  et  de  plus  en 
plus,  le  nouvel  Institut  apportera  une  puissante 
contribution  au  progrès  de  l'Agriculture,  et  par- 
tant, au  relèvement  cl  à   la  sécurité  du  pays. 

On  ne  peut  que  se  rallier  à  ces  expressions 
et  concevoir  une  confiance  absolue  dans  l'ave- 
nir du  nouvel  Institut  qui  fera  certainement 
honneur  à  la  France.    ■ 

Henry  Sagmer. 


QUAND  AVOIR  RECOURS  A  LA  JACHÈRE 

(  Réponse  ù  u.n  abonné.)  (S.-et-M.) 


L'n  des  honorables  abonnés  de  ce  journal 
nous  (JOse  la  (piestion  suivante  :  «  Est-il  in- 
dispensable de  faire  ck?  la  jachère  dans  des 
terres  désignées  dans  le  pays  .sous  le  nom  de 
froides,  c'est-à-dire,  humilies,  parce  (pie  IcB 
mauvaises  herbes  ont  tendance  à  s'y  dévelop- 
vcr  d'une  façon  considérable  cl  à  étouffer 
insi  les  céréales. 

((  Ne  {iourrait-on  pas  éviter  la  ja(dière,  soit 
en  donnant  une  fnmure  énergique  au  fu- 
mier de  ferme,  ou  au.Cgadoues,  complétée  par 
de*  engrais  chimique*,  soit  en  semant  des 
{danics  étouffantes  à  Aégélation  rapide  »? 

La  (jueslion  ainsi  posée  e>t,  an   fond,  celle 


de  l'utilité  de  la  jachère  et  elle  intéresse  nom- 
bre d'agriculteurs  ;  nous  essaierons  d'y  ré- 
pondre sans  j)rétcndre  généraliser  la  solution 
qui  peut  être  tlonné(\  «-ar,  en  agriculture 
surtout,  il  faut  bien  se  garder  de  généraliser. 
Rappelons  d'abord  le  but  de  la  jaidière  : 
augmenter  la  puis.^ance  proiluctrice  du  sol 
et  débarrasser  celui-ci  des  mauvaises  herbes. 
La  jachère,  quand  elle  est  bien  conduite, 
est,  à  juste  titre,  considérée  comme  suscep- 
tible d'augnii'iifer  la  fertilité  du  sol  ;  pour- 
quoi et  conuueni  ?  Kn  assin-ant  ime  bonne 
aération  du  sol  cl  en  ptMnuMfant  surtout  au 
sol   bien   ameubli  d'ciumairasiiu>r  de   r<'a\i  et 


L'AGRICULTURE  ALLEMANDE  ET  LA  QUESTION  DES  ENGRAIS  PHOSPHATÉS 


191 


de  conserver  ensuite  sa  fraîcheur.  En  met- 
tant ainsi  les  terres  dans  les  meilleures  con- 
ditions d'humidité  et  d'aération,  se  trouve 
favorisé  le  développement  des  différents  fer- 
ments et  notamment  celui  des  microbes  fi- 
xateurs dazote.  Au  point  de  vue  de  l'enrichis- 
^îsement  de  la  fertilité  du  sol,  de  l'augmen- 
iation  de  sa  puissance  productrice,  la  jachère 
apparaîtra  donc  utiile  surtout  sous  les  cli- 
mats secs,  elle  Cst  même  regardée  comme  la 
condition  essentielle  et  indispensable  de  la 
<  ulture  en  terre  sèche  là  oii  on  ne  peut  irri- 
guer. 

En  terre  fraîche,  sous  un  climat  plutôt 
humide,  à  ce  même  point  de  vue,  l'utilité  de 
Ja  jachère  est  certes  moins  grande  ;  mais, 
par  contre,  souvent  la  jachère  y  apparaît 
indispensable  quand  il  s'agit  de  débarrasser 
les  terres  des  mauvaises  herbes,  or  les  terres 
humides  sont  celles  où  naturellement  les 
mauvaises  herbes  ont  tendance  à  se  déve- 
lopper davantage. 

Quand,  par  exemple,  un  sol  est  envahi 
de  chiendents  et  autres  plantes  vivaces,  c'est 
pratique  très  aléatoire  d'y  faire  soit  des 
plantes  sarclées  comme  la  betterave  et  la  pom- 
me de  terre,  soit  des  plantes  étouffantes 
comme  les  i>ois,  les  vesces,  la  moutarde,  le 
sarrasin.  Les  mauvaises  plantes  risquent  fort 
d'y  croître  plus  rapidement  que  les  bonnes 
•et  de  prendre  le  dessus. 

Autant  la  culture  des  plantes  sarclées  ei 
étouffantes  est  à  conseiller  pour  empêcher 
une  terre  de  se  salir,  pour  lia  maintenir 
propre  quand  elle  l'est  déjà  ;  autant  il  est 
dangereux  de  compter  sur  de  telles  cultu- 
res pour  arriver  à  nettoyer  une  terre  ;  ne 
pas  y  faire  de  la  jachère  est  presque  tou- 
jours  une   économie   mal    comprise. 

Au  cours  du  xix^  siècle,  la  jachère  a  été 
une  pratique  agricole  regardée  comme  rétro- 
grade, aussi  a-t-elle  été  décriée  et  condam- 
née par  tous  les  agronomes.  Ceux-ci  avaient 
raison,  puisque  la  jachère  laisse  le  sol  impro- 
ductif pendant  une  année  et  exige  des  façons 
aratoires  nombreuses,  à  la  charrue,  à  l'ex- 
iirpateur,  à  la  herse,  façons  qui  ne  laissent 
pas  que  d'être  très  coûteuses.  Mais  si  la  ja- 
chère est  à  condamner,  comme  pratique  ré- 
{fulière    dans    les    assolements,    ou    tout    au 


moins  ne  peut  être  envisagée,  comme  à  sa 
plq.ce,  que  dans  un  système  de  culture  très 
extensif,  il  est  par  conlre  des  cas  où  pour 
remettre  une  terre  en  état,  débarrasser  celle- 
ci  des  mauvaises  plantes,  la  jachère  est  tout 
à  fait  à  conseiller  avant  d'entreprendre  un 
système  de  culture  et  un  assolement  inten- 
sifs. 

Mathieu  de  Dombasle  avait  condamné  la 
jachère  et  n'avait  pas  voulu  l'utiliser  à  Ro- 
ville  ;  plus  tard  il  confessa  son  erreur  :  u  Si 
c'était  à  recommencer  je  m'y  prendrais 
différemment  ;  je  mettrais  la  première  an- 
née la  moitié  de  mes  terres  en  jachère,  et 
Tannée  suivante,  l'autre  moitié.  A  ce  système 
j'aurais  été  plus  tôt  maître  de  mon  terrain 
et  je  me  serais  épargné  bien  des  dépenses  et 
bien  des  déceptions.  » 

A  la  ferme  extérieure  de  Grignon,  lorsqu'il 
y  a  trois  ans,  on  voulut  y  installer  le  centre 
national  d'expérimentation  des  eéréales,  on 
se  trouva  en  présence  de  terres  que  le  fermier 
mobilisé,  a^vait  quasi  abandonnées  pendant  la 
guerre  ;  ces  terres  étaient  infestées  de  chien- 
dent. MM.  Emile  Petit  et  Brétignière,  dac- 
cord  avec  les  autres  membres  du  Conseil 
d'administration,  décidèrent  avec  raison  qu'il 
fallait,  avant  tout,  nettoyer  ces  terres,  et  pour 
cela  faire  une  année  de  jachère,  de  bonne 
jachère.  Ils  muliplièrent,  à  cet  effet,  au  cours 
de  leur  première  année  d'exploitation  de  la 
ferme,  les  labours,  les  façons  à  l'extirpateur, 
au  pulvériseur,  à  la  herse,  etc.,  le  résultat 
obtenu  fut  excellent.  Au  contraire,  dans  quel- 
ques parcelles,  à  titre  d'essai  et  d'expérience, 
ils  eurent  recours  à  la  culture  des  plantes 
étouffantes,  le  résultat  fut  plus  que  médiocre. 

Pour  nous  résumer  et  en  revenir  à  la  ques- 
tion précise  posée  par  notre  correspondant, 
concluons  :  Si  les  terres  sont  envahies  de  plan- 
tes vivaces,  faire  ime  jachère  bien  cultivée 
pour  s'en  débarrasser;  ensuite,  pour  maintenir 
les  terres  propres  et  détruire  les  plantes  an- 
nuelles qui,  quoi  qu'on  fasse,  risquent  ton-' 
jours  de  se  multiplier  —  avoir  recours  à  la 
culture  des  plantes  sarclées  et  des  plantes 
étouffantes  en  employant  force  fumure  et  en- 
grais de  manière  à  assurer  à  ces  bonnes  plan- 
tes un  développement  de  végétation  aussi  vi- 
goureux que  possible.  H.   Hitier. 


L'AGRICULTURE  ALLE3L\NDE 

ET  LA  QUESTION  DES  ENGR.\IS  PHOSPHATÉS 


A  l'inverse  de  ce  qui  se  passe  pour  les 
engrais  azotés  et  potassiques  —  produits 
dont  nos  voisins  d'Outre-Rhin     sont     abon- 


damment pourvus  —  la  consommation  des 
engrais  phosphatés  par  l'agriculture  germa- 
nique a  subi  une  diminution  notable  depuis 


I'é2 


L  aguiclltlul:  allemande  El  LA 


101  i  :  les  phosphate?  liriil*  et  les  super- 
phosphates de  rhaiix  i-onslitiiaiit  en  ina- 
jeurc  partie  des  articles  d'iinp(>rtation  (1) 
cessèrent  de  pénétrer  en  Allemagne  dès  le 
début  de  la  guerre  (blocus)  ;  une  fois  la  paix 
rétablie,  un  nouveau  facteur  intervint  — 
rcllond renient  du  mark,  qui.  à  son  tour, 
rontribua  dune  manière  non  moins  eflirace 
que  le  blocus  ù  maintenir  le>  importations 
d'engrais  phosphaté?  bien  an-ilessous  du  ni- 
veau d'avant -guerre. 

Voici  quehjues  chiffres  signilicatifs  : 

En  1U13,  les  Allemands  épaiidirent  sur 
leurs  cullures  un  total  de  : 

2.2CK>.(X><>  tonnes  de  scories  de  déi>lu>spho- 
ration  (la  moitié  importée)  ; 

(SO.lXlO  tonnes  de  jjoudre  d'os  : 

2  millions  de  lonnes  de  superphosphate 
de  chaux  ; 

55.000  tonnes  de  guano  du  Pérou. 

Cette  masse  d'engrais  phosphatés  renfer- 
mait un  total  de  700.000  tonnes  dacide  phos- 
phorique  el  corrc<|)ondait  à  un  '  épandage 
moyen  de  27  kilos  300  de  P^O^  (acide  phos- 
l)hori(iue)  jiar  heclarc  de  terre  cultivée. 

Par  contre,  en  11M'.>,  l'Allemagne  ne  pou- 
vait plus  disposer  que  de  : 

ia).0(X)  tonnes  de  sui)er  à  8-9  0/0  de 
p2O5  =  S.500  tonnes  de  P=^0^ 

1.1(H).(MK)  tonnes  de  scories  à  15  0/0  de 
P0''  =  165.000  tonnes  de  P-0\ 

100. OOO  tonnes  de  phosphates  «  Rhéna- 
nin  »  à  12  0/0  (2)  de  P=0'  =  12.000  tonnes  de 

p-o^ 

20.000  tonnes  de  poudre  d'os  à  25  0/0  de 
•p2(>''  =  5.0(10  tonnes  de  P-0\ 

(ij  Fn  11(15.  I" Alltniagno  inipctrla  un  total  de 
O95.00U  lonnt'S  di'  pliosphalc-s  bruts  :  3/|0.ooo  ton- 
nes de  l'Amériqno  du  Nnrd  ;  .Sio.oon  tonnes  du 
uoid  do  l'Afrique  et  4i3.ooo  tonnes  de  ccrUiines  de 
st'6  colonies  (îles  ilc  Nauru.  de  Fais.  d'Angur,  de 
Phélilju,  etc.). 

L'année  suivanlr  (i()i?)),  le  cliilTic  tntal  de?  im- 
portations <!(■  plin<pliat(s  de  ebaux  s'éleva  à 
i»i>.1.fK>o  tonne.*. 

(:>.)  L4's  ])hospbate«  lilu'tKinid  «ont  fabriqués  par 
l'usine  <le  ((  Pio<biit«  rliinn(|ues  [{hriiniiiti  »  <j'\ix- 
la-('.liap<ile  et  proviennent  du  chauffage  des  pbos- 
pliates  liruts.  extraits  sur  les  l>ords  du  Labn  ou 
importas  »le  Ik-lo'ique.  dan<  des  fours  à  cinieni  en 
présence  de  pbonolite  :  sous  l'influence  d'une 
liante  trinpérature,  il  se  forme  ainsi  des  combi- 
naisons «lnid»l*'s  d'aeide  phospboriquc  et  de  sili- 
i-.i\r  de  ebaux,  <  nnd>iuai*nu«  analogues  à  celles  qiù 
Sf  piT.ilui-.nflois  de  la  fabrication  des  scories 
fprof.    Neiibaucr). 

b'S  pbosphafos  nJtrnnnia  \  ronliennenl  11  0/0 
de  P=0'  total  et   7  o'n  <le  pso»  ai*éineiil  sobible. 

La  série  B  renferme  m  o'o  de  P-0'  total  et 
8  o'o  de  P-0'  ai<émcnt  s^obiblc  (prof.  Stutzer). 


QUESTION  DES  ENGRAIS  PHOSPHATES 

La  quantité  totale  d'engrais  phos])liatés 
disponible  en  1010  s'élevait  donc  à  1.320.000 
tonnes  et  représentait  un  poids  d'acide  phos- 
phoriiiue  égal  à  l'.X).50(J  tonnes  (soit  30  0/0 
du  poids  de  l'acide  phosphorique  employé 
en   1013). 

En  1921,  la  consommation  allemande 
d'engrais  pho9|diatés  n'était  supérieure  que 
de  4  0/0  à  celle  de  1019  et  représentait,  en 
conséq-nence,  40  0/0  de  celle  de  1913. 

Une  note  du  ministère  de  l'Agriculture 
parue  en  août  1921  dans  les  journaux  alle- 
mands faisait  savoir  aux  paysans  qu'en  dépit 
d'importations  de  scories  de  France,  du 
Luxembourg  ou  de  Belgique,  les  demandes 
de  scories  demeuraient  trop  importantes  pour 
pouvoir  être  entièrement  satisfaites.  Le  mi- 
nistre les  engageait  à  remplacer  partielle- 
ment les  scories  par  du  superphosphate  de 
chaux  —  produit  beaucoup  moins  rare  sur 
le  marché  —  ou  encore  par  des  phosphates 
Rhénania  ;  faisant  appel  aux  sentiments 
patriotiques  de  ses  administrés,  il  rappelait 
dans  sa  note  qu'au  même  moment  où  les 
scories  devenaient  presqiic  introuvables  sur 
le  marché,  les  usines  d'Aix-la-Chapelle,  spé- 
cialisées dans  la  production  des  phosphates 
Rhénania,  devaient  interrompre  leur  fabri- 
cation et  licencier  temporairement  leur  per- 
sonnel  faute  d'affaires  (3). 


Parallèlement  à  la  baisse  notée  dans  la 
coiisonmiation  des  engrais  phosphates  miné- 
raux, la  teneur  en  acide  phosphorique  du 
fumier  produit  Outre-Rhin  subissait,  elle 
aussi,  une  diminution  notable  :  ce  fait  était 
dû  à  ce  que  les  animaux  ne  recevaient  que 
peu  de  fourrages  concentrés  depuis  la  guer- 
re (tourteaux  notamment),  les  mêmes  rai- 
son? qui  interdisaient  l'importation  de? 
phosphates  bruts  ou  des  superphosphates 
s'opposant  également  aux  importations  de 
tourteaux  oléagineux. 

D'autre  pari,  au  lieu  d'affourrager  abon- 
damment leurs  animaux  avec  des  céréales, 
indigènes  ou  des  résidus  de  céréales, 
comme  l'habitude  le  voulait  avant  la  guerre' 
no  millions  de  tonnes  «le  céréales  renfermant 
\\i\  total  de  1,0  million  de  quintaux  de  P^O'"* 

l,"^)  Au  début  d'août  igria,  les  prix  des  divers  en- 
grais pbopphatés  étaient  les  suivante  : 

Siipcrph(t.t[)]}ales    :   unité    d'acide    pbnspborique 
solubb-    dans    l'<'au.    ?i    mk.    75. 
Rhénnnin  :  uidié  brute,  .S  mk.   19. 

—  unité  sohd>le  dans  le  citrate,  3,75. 

SrnrieK  :  unité  brute,  0  mk. 
—  unilé  solub.  dans  le  citrate,  10  mk.  5o. 


PORCHERIES  EN  PLEIN  AIR 


193 


en  1913),  les  Allemands  ne  leur  distribuaient 
plus,  en  1919,  que  5  millions  de  tonnes  de 
ces  produits,  correspondant  à  0,5  millions 
de  quintaux  de  P-O"". 

Avec  le  D''  Meyer,  on  peut  donc  admettre 
que,  par  suite  du  manque  de  tourteaux,  de 
la  diminution  du  nombre  du  bétail,  du  man- 
que de  litière,  etc.,  la  masse  totale  de 
P-0^  contenue  dans  le  fumier  produit  en 
Allemagne,  à  l'heure  actuelle,  est  inférieure 
de  50  0/0  environ  à  celle  obtenue  avant  la 
guerre  :  suivant  l'auteur  précité,  il  man- 
querait à  l'ensemble  du  fumier  produit  en 
une  année  en  Allemagne  un  total  de  2,5 
millions  de  quintaux  de  P-0^  par  rapport 
à  1913. 


L'acide  phosphorique  favorisant  la  divi- 
sion du  noyau  des  cellules,  et,  du  même 
coup,  la  multiplication  des  cellules  des  plan- 
tes cultivées,  il  est  clair  que  la  production 
des  récoltes  risquera  de  varier  suivant  la 
quantité  de  P^O^  employée,  toutes  condi- 
tions étant  égales  d'ailleurs  ;  et  puisque, 
à  l'inverse  de  ce  qui  se  passe  pour  les  autres 
■engrais  en  Allemagne  —  les  engrais  phos- 
phatés font  sérieusement  défaut  depuis  la 
guerre,  il  ne  semble  pas  déraisonnable  d'at- 
tribuer en  bonne  partie  à  l'insuffisance  de 
ces  produits  la  diminution  constatée  dans  le 
rendement   des  diverses   plantes  à  l'Ha. 


Moyenne  des 

3  dernières 

années 

d'avant-guerre 

{l'Jl  1-12-13) 

Moyenne  des 
3  premières 

années 
d'après-guerre 

(ivil9-20-21) 

nix  rc'colfés 
p.  Ha. 

Qlx  récoltés 
par  Ha 

Froment  d'automne  ... 

23,02 

l5,I0 

Froment  de  printemps  . 
Seigle  d'automne 

2I,IO 

19.86 

i7,o3 

I/i,23 

Seigle  de  printemps   . . 
Orge    

12, lO 
2  2,o4 
20,04 

io,86 
i5,36 

o            ................ 

Avoine    

Loin  de  se  lamenter  de  la  rareté  des  en- 
grais   phosphatés,    certains    agronomes    alle- 
mands prétendent  que  — ^  puisque  les  plan- 
tes    cultivées     ne     prélèvent    chaque    année 
qu'une  très  faible  partie  de  P^O^  mis  à  leur 
disposition   —   les   doses   massives   d'engrais 
phosphatés  incorporées  au  sol  an  cours  des 
années  qui  précédèrent  la  guerre  contribue- 
ront à  maintenir  pendant  longtemps  encore 
la   fertilité   des   terres  à  un  niveau  élevé   et 
liermcttront  d'attendre  des  temps  meilleurs. 
D'autres    agronomes   —   en    particulier   le 
Professeur     Aerebœ,     directeur     de    1  'Ecole 
d'Agriculture    de   Hohenheim   —    se    basant 
sur  les  travaux  récents  de  Frâulein  D'"  Wran- 
gel,  prétendent  que  les  plantes  peuvent  fort 
bien  se  passer  d'engrais  phosphatés  ;  au  lieu 
de  recourir  à  des  applications  d'acide  phos- 
phoTique  suivant   les   errements   (?)   actuels, 
on   fumerait   les   légumineuses  avec   des   en- 
grais azotés  et  de  la   potasse,   de  manière  à 
développer  au  maximum  la  propriété  qu'ont 
ces    plantes    d'absorber    les    phosphates    peu 
solubles    contenus    dans    le    sol.    Quant    aux 
céréales^  on  leur  donnerait  non   plus  du  ni- 
trate de  soude  —  qui  rend  les  sols  alcalins  — 
mais   du    sulfate   d'ammoniaque,    qui,    après 
avoir   cédé   à   la    plante   ses   éléments   utiles, 
laisserait   subsister   dans   le   soil    des    compo- 
sés acides  (SO*H^)   capables  de  mobiliser  les 
réserves  de  phosphates  peu  solubles  du  sol. 
(L'auteur  en  question  ne  dit  pas  si  son  pro- 
cédé réussirait  dans  les  sols  crayeux). 

Quoi  qu'il  en  soit,  le  gros  obstacle  à  l'ob- 
tention de  rendements  comparables  à  ceux 
d'avant-guerre  semble  résider  dans  la  pénu- 
rie des  engrais  phosphatés.  Les  chimistes 
agricoles  allemands  cherchent  en  ce  mo- 
ment à  tourner  la  difficulté  plutôt  qu'à  la 
résoudre  ;  mais  ils  ne  paraissent  pas  y  être 
encore  parvenus. 

Albert  Maupas. 

Agriculteur, 


PORCHERIES   EN  PLKIN  AIR 

Utilisation  des  ordures   ménagères. 


Dans  mon  Iroisième  volume  sur  les  Loge- 
ments des  animaux,  consacré  à  l'étude  des 
Bergeries  et  des  Porcheries,  j'ai  insisté  sur 
les  l'orcheries  en  plein  air  adoptées  aux  Etats- 
Unis,  dans  l'Amérique  du  Sud,  en  Australie, 
comme  en  Hongrie  et  en  Serbie,  où  les  co- 
chons sont  élevés  dans  des  enclos,  avec  le 
minimum  de  Constructions  rurales  et  de 
frais  de  main-d'œuvre  pour  les  différents 
services  d'alimentation  et  de  ncttovages,  tout 


on  permettant  d'obtenir  des  animaux  très 
rustiques,  peu  sujets  aux  maladies.  Il  faut 
envisager  ra[)plicalion  de  ces  méthodes  chez 
nous,  dans  un  avenir  assez  prochain. 

Chez  nous,  dans  certaines  régions,  en  par- 
ticulier dans  la  Mayenne,  le  Limousin,  la 
Drôme,  etc.,  les  porcs  sont  envoyés  au  pâtu- 
rage. 

Dans  mon  ouvrage  j'ai  donné  les  détails 
de  constructions  relatifs  aux  abris  des  porcs 


194 


PORCHERIES  EN  PLEIN  AIR 


et  aux  dispositifs  dt^ii^nés  sous  le  nom  de 
self-feetlers,  ou  nourrisscurs  automatiques, 
destinés  aux  aliments  sers  ;  les  cochons  ayant 
de  l'eau  à  leur  disposition,  il  n'est  pas  obli- 
gatoire de  leur  donner  des  soupes. 

Il  résulte  d'expériences  faite?  aux  Etats- 
Unis  sur  600  porcs,  que  ceux  qui  ont  tou- 
jours à  leur  disposition  une  ration  bien  cons- 
tituée, qu'ils  peuvent  prendre  à  volonté  dans 
des  nourrisscurs  automatiques,  consomment 
1.4  fois  plus  d'aliments  par  tête  et  par  jour, 
mais  augmentent  de  poids  plus  rapidement 
et  plus  économiquement  que  ceux  auxquels 
on  distribue,  dans  des  auges  ordinaires,  et 
à  satiété,  les  mêmes  aliments  à  des  heures 
(It'ltrminées.    L'augmentation    de    poids    des 


Les  cochons  municipaux  sont  mis  à  l'âge 
de  six  mois,  alors  qu'ils  pèsent  45  kilogs, 
dans  des  parcs  où  l'on  étale  chaque  jour  les 
ordures.  On  réunit  100  porcs  par  120  ares, 
c'est-à-dire  qu'on  assure  120  mètres  carrés 
par  tète,  ou  qu'on  parque  83  animaux  par 
hectare.  Après  un  certain  temps,  on  change 
les  cochons  de  parc  et  on  laboure  l'ancien 
emplacement,  qu'on  laisse  ensuite  inoccupé 
durant  une  période  plus  ou  moins  longue, 
selon  les  saisons  et  leurs  conditions  météo- 
rologiques. Les  porcs  de  VVorcester  sont 
ainsi  alimentés  exclusivemenl  avec  les  or- 
dures ménag(''res  de  la  ville  pendant  9  mois  ; 
ils  sont  vendus  à  l'âge  de  15  mois,  alors  que 
leur  poids  est  de  100  à  150  kilogrammes. 


Fi».  30.  —  Pàlurase  à  cochons  de  Wil/wil. 


piriilicrs  est  1,0  fois  plus  forte  dans  le  même 
t<inp<,  et  la  consommation  est  de  0,9  au 
lieu  de  1  pour  obtenir  nii  kilogramme  de 
poids  vif.  f\'oir  les  dr-lails  domiés  à  ce  sujet 
dan-  la  C.orn'siiiiudiiiici'  du  .loiiiiidl  d'Agri- 
cillan'  Prnliqui',  n"  1(1  du  12  inai  1919, 
[lage  :}33,  sous  la  réftTciK c  II.  S.  (Seine). 

.l'ai  ajouté  les  (pichpics  détails  ci-après  sur 
riin|;loi  aux  Ktats-I  nis  des  ordures  ména- 
gères pour  ralimciilatioii  de  coebons  réunis 
dans  des  enclos. 

La  ville  de  Worcestcr  (Massachusetts), 
alimente  des  pores  avec  les  ordures  ména- 
gèic*  auxquelles  il  est  interdit  de  mélanger 
des  cendres,  des  écailles  d'huîtres,  des  mor- 
ceaux de  verre,  des  boîtes  métalli(pies,  des 
débris  de  fer,  etc.  ;  la  consigne  est  très  bien 
oliservée  par  les  habitants  qui  font  deux  lots 
distinels  de  leur^  ordures  ménagères,  dont 
l'un  n'est  constitué  i|ii(>  par  les  déchets  de  la 
cuisini-   et   de   la    table. 


Nous  avons  coninnuiiqué  les  renseigne- 
ments précédents,  le  27  octobre  1921,  au 
docteur  HiMié  Martial  (jui  étudiait  divers 
moyens  [lour  se  déijarrasser,  en  les  utilisant, 
des  ordures  ménagères  de  Casablanca  ;  il 
devait  procéder  à  un  premier  essai  lequel 
serait,  nous  dit-il,  d'autant  plus  facile  que 
l'indigène  marocain  applique  volontiers  les 
instructions  administrati\cs  et  ne  répugne 
pas  à  l'élevage  des  porcs. 

La  colonie  pénitencière  de  Witzwil,  dans 
le  canton  de  Berne,  située  près  du  lac  de 
Neufchàtel,  |iossède  un  important  trou|>eau 
de  pf)res  (500  bètes  environ)  (pii  sont  élevés 
dans  les  pâturages.  La  ligur<>  30  publiée  par 
la  Srlin<('i:crifirlu'  I.anilwirtscJtaftlichc  Zeil- 
srhrifl,  de  Zuricb,  (n""  28  et  29  de  juillet 
1922),  montre  tin  d(^  ces  pâturages  où  les 
porcs   (1)    cherchent    eux-mêmes    leur    nour- 

(])  Lt'  Jiiiintdl  irAçiriciilInre  de  Zurich,  au- 
quel   iiou<   a\nii>   fait   allusion   plus   haut,   signale 


ARRACHEURS  DE  LIN 


195 


riture  ;    les    auges    reçoivent   les    déchets   de 
l'exploitation. 

Les  ordures  ménagères  de  la  ville  de  Berne 
sont  transportées  chaque  jour  par  chemin  de 


qui  leur  conviennent  et,  jusqu'à  présent,  on 
n'aurait  pas  constaté  d'inconvénient. 

Les      indications      précédentes      montrent 
qu'on  pourrait  tenter  chez  nous  quelques  es- 


Fii;.  37.  —  Dt'verscmeiU  à  Wilzwil  des  ordures  ménasèrcs  de  Berne. 


fer  à  Witzwil,  et  les  wagons  sont  déchargés 
.sur  lui  talus,  ainsi  qu'on  le  voit  dans  la 
figure  37  ;  à  cet  endroit,  les  cochons  cher- 
chent eux-mêmes  dans  les  détritus  les  parties 


sais  analogues  dans  le  voisinage  des  agglo- 
mérations. 

Max  Ringelmann. 


ARRACHEURS  DE  LIN 


j  (1) 


La  machine  Push-Tombyll  (fig.  38)  rentre 
dans  cette  catégorie.  On  a  eu  l'idée,  qui  est  sé- 
duisante, de  transformer  la  moissonneuse-lieuse 
de  l'exploitation  en  arracheur  de  lin.  Nous  re- 
trouvons donc  l'aspect  général  de  la  lieuse,  avec 
cette  différence  que  la  scie  et  le  porte-lame  sont 
supprimés  et  remplacés  par  les  organes  d'ar- 
rachage et  que  la  largeur  du  transporteur  est 
réduite  et  ramenée  à  o  m.  70  afin  que  la  trac- 
tion de  la  machine  ne  soit  pas  trop  élevée. 

L'organe  d'arrachage  est  constitué  par  deux 
jeux  de  rouleaux  :  un  premier  jeu  de  3  paires 
de  rouleaux  en  caoutchouc  Jisses  incjinés  à  /lo"" 
et  agissant  les  premiers  sur  la  récolte  et  un 
deuxième  jeu  de  3  paires  de  rouleaux  cannelés, 
également  en  caoutchouc,  placés  en  arrière  des 
premiers  et  complétant  leur  travail.  L'année 
dernière,  à  Wattignics,  ces  derniers  rouleaux 
étaient  en  bois,  mais  le  travail  dans  des  terrains 
pierreux  a  conduit  à  les  remplacer  par  du  caout- 
chouc. 

que  six  truies  de  \\ilzwil  furent,  par  hasard,  cou- 
vertes par  un  sanglier  ;  elles  ont  mis  bas  soixante 
petits  ;  les  résultats  de  ce  croisement,  dont  on 
donne  une  piiotogiapliie.  seront  fuiiiiiis  ultérieure- 
ment. 

(ï)  Voir  Journol  (l'AgriculInrc  prnlique,  du  2G 
août  1922. 


En  outre  des  doigts  séparateurs  guident  la  ré- 
colte vers  des  rouleaux.  Comme  nous  le  disions 
plus  haut,  lorsque  les  rouleaux  ne  saisissent  pas 
immédiatement  les  tiges,  l'avancement  de  la  ma- 
chine les  couche  et,  pour  éviter  cet  inconvé- 
nient, le  moulinet  rabatteur  de  la  lieuse  est 
transformé  et  les  bras  portent  à  la  périphérie 
des  râteaux  dont  les  dents  sont  mobiles.  Ces 
dents,  sous  l'action  d'une  came  se  relèvent  brus- 
quement en  passant  à  l'aplomb  des  rouleaux 
et  contribuent  à  renvoyer  les  tigcs  de  lin  à  l'ar- 
rière. 

La  commande  des  rouleaux  se  fait  par  des 
engrenages  coniques  enfermés  dans  un  carter  et 
un  arbre  horizontal  placé  en  dessous.  Ce  der- 
nier reçoit  son  mouvement  par  une  chaîne  qui 
passe  sur  un  pignon  que  l'on  monte  sur  le  pre- 
mier arbre  de  la  lieuse  qui  porte  le  débrayage 
et  qui  est  prolongé  en  conséquence.  Le  reste 
de  la  lieuse  ne  présente  pas  de  changement.  Le 
prix  (le  la  machine  complète  est  de  la  5oo  fr. 
<'l  le  |)ii\  (li's  accessoires,  seuls,  nécessaires  pour 
faire  la  transformation  d'une  lieuse  ordinaire  en 
arracheur  de   lin,   est  de   6  5oo   francs. 

La  machine,  tirée  par  un  attelage  de  3  che- 
vaux peut  arracher  par  jour  de  i  hectare  à 
I  iieelare  et  demi  ;  la  largeur  de  travail  est  de 
o    m.    70. 


196 


AllRACHEURS  DE  1 1.\ 


On  pi'iit  dire  qjie.  ;"i  Wallffot,  la  nnuliiiic  «c 
Iroinait  dans  les  conditions  les  plus  défavora- 
bles à  son  bon  fonctionncnjent  et  elle  a  cerlai- 
nenient  traNnillé  moins  bien  qu'elle  aurait  dû 
le  faire.  La  présenee  des  mauvaises  lierbes,  en 
jjra'nde  abondance,  ainsi  que  l'insuflisancc  de 
nialurité  du  lin  «lélerminaiont  des  manques  ou 
des  bourraf,'es  trop  fréquints.  Avec  un  lin  com- 
me celui  qui  était  travaillé,  fcirt  eu  lèle.  <'l  par 
const'quent  trop  lourd  du  côté  de  la  tète,  le 
transport  vers  la  table  de  liape  ne  si'  faisait  pas 
en  laissant  les  tipes  parrallèli-ment  à  la  direc- 
tion suivie  par  la  machine,  mais  la  lèle  s'enga- 
geait   la   preniicri'    <iilie    les    toiles    de    rélé\aleiir. 


Dans  la  machine  de  M.  Zémont,  les  <ourroies, 
au  nombre  de  ;>  paires,  sont  inclinées  et  vont 
en  remontant  d'avant  en  arrière.  E'n  arrière  des 
courroies,  à  l'endroit  où  celles-ci  abandonnent 
le  lin,  se  lron\e  une  toile  sans  fin  \erticale  dis- 
posée i)crj»endiiiilairemenl  à  la  direction  de  la 
machine  et  qui  conduit  la  récolle  sur  le  côté 
de  lu  machine,  où  elle  tombe  sur  le  sol  de  façon 
à  co"nslilucr  un  aiulain.  Des  doigts  séparateurs, 
disposés  à  l'avant,  orientent  !e«  figes  de  façon 
à    les    faire    prcinlir    |p;ii     lc<  coui  loies. 

Les  conditi(tns  d<-  Innclionuemeul  paraiss<'nl 
être  à  peu  près  les  mêmes  que  pour  les  nia- 
<hiuc>     dans    lesquelles     l'arrachage    se    fait    par 


Fi}',  2>^.  —  Arrarliciii'  do  lin  fiisti-Toiubvl 


<le  soitc  (jue  la  [«'coltc  arrivait  vers  le  iioueur 
iomplètenuMit  emmêlée  et  <lans  un  désordre 
complet. 

La  marliine  laisse  tondjer  sur  le  soi  de-;  iiotles 
«l'uulanl  plus  grosses  que  le  lin  est  plus  \erl  cl, 
par  suite,  moins  élasliipie.  D'ailleurs  ce  tra\ail 
compléuKiilaire  de  liage  ne  |)araîl  pas  séchiire 
la  plupart  des  cultivateurs  de  lin  qui  (laigrieiil 
la  mauvaise  conservation  du  lin  lié  trop  tôt. 
Pourlant,  on  a  <ité  des  exemples  d<'  lins  liés 
immédialemrnl  et  qui  se  sont  parfaileriienl  bien 
conservé)!. 

3**  Arriiiltage  fuir  roii noies.  —  Le  |)iinci[)e  e-l 
le  même  que  celui  de  l'ariacheur  par  rouleaux, 
avec  cette  différence  que  ceux-ci  sont  renq)lacés 
par  des  courroies  de  fneiMi  à  augmenter  la  zone 
d'action. 


rouUaux    et    les    même 
voir    s'appliquer. 


L 


remai(iMes   semldent    pou 


prfigiamiiie  du  concfiMi-i  iiidii|Uiiit  des  es- 
sai-; contiôlé-;.  destinés  à  l'Iablir  pour  chaque' 
machine  le  lendemi'nt  du  travail  et  sa  qualité, 
le  coût  de  l'airacliage,  le  temjis  employé,  le 
coût  de-  la  machine  et  son  amortissement  pro- 
bable. <ii  même  t<-nqis  (pu  ,  à  proximité,  d«'S 
nie^uics  analogues  <levaient  être  faites  sur  une 
parcelle  arrachée  à  la  main.  Ce  programme,  évi- 
deiiMuenl  Ile-;  itilére<<aiil.  était  très  charge  et 
non-  étinii-  I  urieiix  (II'  \(>ir  comment  le  Jury 
s'en  tireiait.  mais  il  n'a  pas  été  rempli  et  l'on 
s'e<t    borné,    avec    raison,    à    de    simples   démons- 


LA  MALADIE  VERRUQUEUSE  DE  LA  POMME  DE  TERRE  OU  GALLE  NOIRE 


197 


trations.  Il  n'est  pas  possible  de  faire  des  recher- 
ches sérieuses  et  précises  au  milieu  d'une  assis- 
tance qui  ne  peut  que  gêner  les  opérateins  et  il 
faut  toujours  faire  la  séparation  entre  les  essais: 
proprement  dits  avec  le  minimum  d'assistauls 
et  les  démonstrations  où  les  machines  fonction- 
nent selon  les  désirs  des  visiteurs  et  au  sujet  des- 
juels  on   peut   faire  toute  la   publicité   nécessaire. 

On  ne  saurait  trop  encourager  les  construc- 
teurs à  aider  à  sauver  l'industrie  du  lin  de  la 
crise  aiguë  où  clic;  se  débat  actuellement  et  qui 
risque  d'a\oir  des  conséquences  «xtrèmement 
graves  à  la  suite  des  conditions  économiques 
nouvelles,  conséquentes  de  la  guerre.  Cette  situa- 
tion se  dégage  nettement  des  quelques  chiffres  que 
nous  allons  citer. 

Avant  la  guerre,  la  surface  cultivée  e'ii  lin 
était  de  21  000  hectares  (alors  qu'elle  était  de 
loS.ooo  en  18G2);  au  cours  de  la  guerre,  cetl(? 
surface  tombait  à  8  000  hectares  ;"  en  192 1  : 
19.000     hectares.     La     Russie     qui     cultivait,     en 


1914,  ï  '^00  000  hectares,  a  actuellement  une 
production  insigniiiante.  Les  autres  pays  pro- 
ducteurs de  lin  :  la  Hollande,  la  Belgique,  l'Ir- 
lande et  l'Ecosse,  produisent  juste  la  quantité 
nécessaire  à  leurs  besoins.  Mais,  pendant  la 
guerre,  et  afin  de  satisfaire  aux  besoins  de  son 
armée.  l'Allemagne,  qui  ne  consacrait  à  la  cul- 
turc  du  lin  que  5^  000  hectares  on  igi^,  en 
avait  85  000  en  1920  et  120  000  en  1921.  Des 
usines  ont  été  créées  parallèlement  pour  rouir 
et  pour  tisser  toait  le  lin  produit  sur  le  terri- 
toire allemand,  avec  primes  accordées  par  le 
gouvernement  et  engagement  de  la  pai't  des  fila- 
leurs  d'acheter  toute  la  récolte  de  lin,'kde  sorte 
que  l'Allemagne  tond  à  devenir  actuellement 
la  plus  grande  productrice  de  toile  de  lin.  Dans 
ces  conditions,  on  ne  peut  que  féliciter  la  So- 
ciété Centvrale  d'Agriculture  de  lia  Seine-Infé- 
rieme  d'avoir  pris  l'initiative  de  ces  essais  d'ar- 
rachage mécanique  du  lin,  qui  ont  été  extrê- 
mement   instructifs.  G.  Passelègue. 


LA  MALADIE    VERRUQUEUSE   DE  LA  POMME  DE    TERRE 

ou  GALLE  NOIRE  (i) 


Depuis  la  découverte  de  l'immunité  (1908), 
le  ,  gouvernement  anglais  a  fait  des  essais 
pour  établir  quelles  sont  les  variétés  qui  pré- 
sentent cette  qualité.  Des  recherches  d'une 
grande  importance  ont  immédiatement  été 
entreprise  à  Ormskirk,  (Lancashire)  en  1909, 
1910  et  se  poursuivent  méthodiquement  de- 
puis 1915  dans  cette  station  devenue  juste- 
ment célèbre.  Les  résultats  de  ces  recherches 
permettent  au  ministore  anglais  de  l'Agricul- 
ture de  publier  chaque  année  des  listes  de 
variétés  immunes,  résistantes  ou  sujettes  à 
là  maladie. 

Les  agronomes  qui  conduisent  les  essais 
d'Omskirk  ont  eu  souvent  de  la  peme  à  iden- 
tifier certaines  sortes,  qui  leur  sont  présen- 
tées sous  deux  ou  plusieurs  noms  différents. 
I!  lem*  arrive  également  de  recevoir  des  lots 
qui  ne  sont  pas  purs,  parce  qu'ils  renferment 
des  «  i-ogues  »  (pieds  qui  ne  répondent  pas 
au  type). 

Le  Ministère  de  l'Agriculture  anglais  re- 
commande les  variétés  immunes  suivantes  : 

Variéfi'S  précoces  :  Dargillc,  Early,  Snow- 
drop  ou  Witch  TTill,  Tmmune  Ashieaf  (Broad- 
leaf). 

■Vfiricics     semi- précoce  s     :     King     George, 
GVcat  Scol,  Ally. 

Voriclés  tardives  :  Tinwald  Perfection, 
Kerr'?[)ink  ;  Majeclic,  le  type  de  l'Abon- 
dance. 

ro  Voir  hiiirna]  fFArjricnUare  pratique,  du  r>f^ 
août  -0'^''. 


Aux   Etats-Unis   sont   poursuivies,    notam 
ment  à  Freeland  Pensylvanie,  des  recherches 
du  même  ordre  que  celles  qui  s'effectuent  à 
Omskirk  et  à  Rhotamstcd  (Angleterre). 

Les  Américains  ont  dès  à  présent  reconnu 
l'immunité  des  variétés  suivantes  :  Irish 
Cobbler,  Sutton's  Flourball,  Early  Petoskey, 
du  groupe  Cobbler  ;  —  Ehnola,  Extra  Early 
Sunlight  du  groupe  Early  Michigan  ;  — 
Spauldig  du  groupe  Rose  ;  —  Green  Moutain 
et  Green  Moutain  J.  ;  —  Pinkeye  ;  —  Keeper. 

VVollcnveber  donne  les  résultats  d'essais 
faits  en  Allemagne,  d'après  lesquels  seraient 
résitants  :  Arnica,  Befeler,  Danusia,  Hin- 
denburg,  Jubel,  Paulsens,  Juli,  Juwel,  rote 
Delikatesse,  Niere. 

Comment  lutter  contre  la  galle  verra- 
qaeuse.  —  Etant  donné  que  le  8.  endobio- 
ticum  se  maintient  pendant  8  et  10  ans  dans 
le  sol,  on  devrait  attendre  plus  d'une  décade 
avant  de  replanter  les  pommes  de  terre  dans 
ui  champ  qui  a  présenté  de  la  galle  noire.  Ce 
serait  évidemment  bien  long. 

A  bien  des  reprises  dans  divers  pays,  on 
a  essayé  de  désinfecter  le  sol  par  certains 
procédés. 

1°  Par  la  vapeur  d'eau.  Les  résultats  ob- 
tenus à  Omskirk  n'auraient  pas  toujours  été 
encourageants  puisque,  dans  cerlains  cas,  les 
[)ommes  de  terre  plantées  dans  un  sol  ainsi 
traité  ont  élé  plus  fortement  attaquées  que 
les  témoins.  La  vapeur  d'eau  n'avait  sans 
donle    pas    lue    les    sporiinges    diirabh^s    et   la 


198 


LE  MOUVEMENT  AGUlCoLE  EN  HHÉNANIE 


Stérilisation  partielle  du  sol  a\ait  donné  à  la 
plante  un  sureroît  de  \igueur  qui  avait  favo- 
risé son  infeelion. 

\  Iligland,  Pensylvanie,  la  dostruclioii  du 
parasite  a  été  réalisée  par  un  traitement  à  la 
vapeur  sous  une  pression  de  iO  kgr.  pendant 
S.")  minutes. 

I.'"'  Par  des  produils  vhimiqufs,  Kriks:?uM 
jiiirail  obtenu  de  bons  effets  d'un  traitement 
.lu  formai  en  solution  à  un  pour  cent  (1  0/0 
de  la  solution  conunn.  iale  à  -iO  0/0  d'aldé- 
hyde formiqne). 

Les  Américains  nnl  iniiiginé  de  combiner 
le  traittiment  au  formol  et  celui  de  la  vapeur 
d'eau.  Ils  emj»loi»Mil  une  solution  de  250  ce 
d.j  formol  et  par  h»>clolilrc  d'eau  ;  ils  répan- 
dent 30  ce.  de  ce  licpiide  par  mètre  carré  et 
ils  font  ensuite  a^'ir  la  vapeur  d'eau  sous 
\2  kgr.  5  de  pression  pendant  une  demi- 
heure.  Les  résultats  sont  satisfaisants. 

L"n  grand  nombre  d'autres  produits  ont 
été  essayés  (acide  suM'urirpie,  bichlorure  de 
mercure,  etc.),  à  Khotamstedt,  à  Omskirk  et 
en  Pensylvanie  aucun  d'eux  ne  s'est  montré 
efficace. 

La  destruction  du  parasite  en  sol  conta- 
miné est  donc  très  difficile  ;  elle  n'a  pu  être 
réalisée  jusqu'à  présent  avec  un  procédé  sus- 
ceptible d'une  application  pratique. 

En  Angleterre,  on  considère  que  la  seule 
manière  de  faire  croître  des  pommes  de  terre 


l'ii  sol  infecté  consiste  à  ne  planter  en  ce 
milieu  que  des  variétés  immunes.  La  loi 
exige  même  que  les  cultivateurs  n'introdui- 
sent dans  les  aires  contaminées  ipie  des  sortes 
ofliciellenient    reconnues  douées  d  imnumité. 

Il  convient  naturellement  avant  tout  d'évi- 
ter l'introduction  des  germes  du  mal  dans 
un  pays  qui  a  la  chance  de  ne  pas  être  encore 
atteint. 

En  attendant  que  notre  législation  >oit  mo- 
difiée en  vue  d'assurer  un  contrôle  efficace 
des  importations  de  pommes  de  terre,  les 
agriculteurs  ne  doivent  introduire  chez  eux 
des  tubercules  étrangers  qu'avec  beaucoup  de 
prudence  et  en  s'entonrant  de  toutes  les  ga- 
ranties possibles. 

Toute  personne  qui  croirait  se  trouver  en 
présence  d'un  cas  de  galle  vcrruquense  ferait 
bien  d'adresser  d'urgence  des  échantillons  à 
la  station  de  Pathologie  Végétale.  11  his,  rue 
d'Alésia,  Paris  1  î«. 

N'oublions"  pas  que  sans  la  découverte  des 
variétés  immunes,  la  galle  verruqueuse  aurait 
sans  doute  fait  disparaître  la  culture  de  la 
pomme  de  terre  de  certains  comtés  d'Angle- 
terre. Or,  nous  ne  savons  pas  encore  exacte- 
ment comment  se  comporteraient  nos  prin- 
cipales sortes.  L'introduction  du  S.  endobio- 
ticnm  entraînerait  donc  une  crise  redoutable 
pour  l 'Agriculture  française. 

Etienne    Foitx. 


LE  MOUVEMENT  AGRICOLE  EN  RHENANIE 


Pcndiint  plusieurs  jours  (du  ^  au  12  juillet),  les 
dyiiL-ulleurs  de  la  province  de  Nassau  ont  fêlé,  à 
Erbcnheiin,  près  do  Wiosbadcn,  le  troisième  anni- 
versaire du  début  de  leur  mouvement  coopératif. 

Dès  1920,  au  milieu  du  désjirroi  de  l'après- 
^'uerre,  les  paysans  ont  senti  la  nécessité  de  se 
grouper.  Sous  la  direction  des  Chambres  d'agri- 
lullurc,  ils  éliront  des  Conseils,  puis,  rapidement, 
des  Associalions  se  formèrent,  de  plus  en  plus 
nombreuses  :  Associations  locales,  de  canton,  d'ar- 
rondissement. Les  premières  manifi^stations  agri- 
coles eurent  lieu  à  Weilburg  (iç)2o)  et  à  Usingen 
(\(j:>.i),  mais  cclU-  d'Kibenheim  smiblc  avoir  été 
do  b(^aucoup  la  plus  importaiiti'. 

Le  \ilhige,  peu  habitué  aux  grandes  affluences, 
avait  pavoisé  de  son  mieux  aux  couleurs  de  Nassau 
et  de  la  liesse.  Les  nombreux  drapeaux,  la  verdure 
m  abondance  partout,  les  immenses  réclames  pein- 
tes, lui  donnaient  vraiment  un  air  de  grande  fête. 
Les  trains  et  les  tram>\ays  aiclii-bondés.  de  nom- 
breux et  |)illorvsqucs  chars-à-bancs  orné"S  do  bran- 
rhagps,  déversaient  sans  arrêt  sur  la  petite  cité, 
des  flots  do  paysans  accourus  do  toute  la  province. 

Kl  <'otlc  foule  50  hâtait  vers  le  beau  champ  de 
courses  dr  Wiosbadcn,  silué  à  un  kilomètre  d'Er- 

bi'liliiim.     T'iic     ii:iilir'    (In    .11:111111    r\o    cnwvtoe.    «'fait 


consacrée  aux  dilTéienlcs  attractions  foraines,  mais 
surtout  à  une  vaste  exposition  où  les  grandes  fir- 
mes de  Wiosbadcn,  Mayonce,  Francfort,  etc.  nion- 
t l'aient,  un   matériel  ai.TÏinle,  moilcino  et  vaiié. 

Dans  un  stand,  étaient  groupés  les  fruits  et 
légumes  de  la  saison. 

Dos  Ecoles  (rAgiicuilure  ménagères  (IIof-Goiss- 
borg  et  Weiibach)  exposaient  dos  collections,  des 
travaux  (l'élè\es  ol  les  produits  do  leurs  feimos 
\cndus  par  ili's  (''lèves. 

Toutefois,  les  stands  les  plus  intéressants  étaient 
co\ix  des  grandes  .\ssooialions  de  la  province  (Cen- 
tiralgonossenschaft,  cl  filiales  des  Coopérative* 
Heiffoisen).  Ces  sociétés  faisaient  connaître  leur 
organisation  à  l'aide  de  schémas  et  lU'  statistiques, 
et  monliaieiil  ni'Itemont  aux  yeux  leur  action 
grandissante  sur  le  développement  de  l'agriculluro 
du  pays.  De  plus,  elles  exposaient  îles  résultat? 
d'exp«'riences,  des  échantillons  de  graines,  «les  \a- 
liétés  d«'  plantes  cuKivées.  des  engrais,  des  ali- 
ments concentrés.  le«  moyens  de  lutte  contre  les 
principaux  parasites,  et  enfin  des  collixtions  im- 
pnrtanles  do   livres. 

Signalons  quelques  particularités  du  program- 
me. 

I..'   dinianilie.    rniir<e<   ,•!    présentatioii«    d'atlela- 


PLANTES  NUlrilBlES  ET  ENLOMBRANTES  DES  PRAIRIES 


199 


gos.  No  pouvaient  y  participer  que  les  cultivateurs 
de  la  province.  Ces  courses,  très  pittoresques,  eu- 
rent beaucoup  de  succès. 

Le  lundi,  affluence  énorme.  Le  malin,  concours 
d'animaux.  Peu  de  bovins,  quelques  beaux  che- 
vaux, des  chiens  policiers,  beaucoup  de  chèvres, 
les  races  ordinaires  de  volailles  et  de  lapins,  etc. 
Le  soir,  grande  cavalcade  historique  organisée  avec 
art  par  le  peintre  Frankenbach.  On  vit  Frédéric 
Barbcrousse,  mais  aussi  un  défilé  agricole  très  cu- 
rieux, où  toutes  les  localités  de  la  région  étaient 
représentées,  chacune  d'elles  ayant  équipé  un  char 
symbolisant  les  productions  de  la  région. 
.  Le  mardi,  excursions  dans  les  fermes  les  mieux 
tenues  des  environs,  organisées  spécialement  pour 
les  agriculteurs.  Les  visiteurs  furent  très  nom- 
breux. 

Le  mercredi  était  réservé  aux  écoles.  Dès  huit 
heures,  malgré  la  pluie,  l'Exposition  était  envahie 
par  une  foule  bnayante  d'écoliers,  jeunes  gens, 
jeunes  filles,  sous  la  conduite  de  leurs  maîtres  qui 
leur  prodiguaient   les  explications.- 

Notons  que  les  poinis  les  plus  intéressants  du 
concours,  des  courses  et  de  l'Exposition  furent  fil- 
més, que  des  représentations  cinématographiques 
très  instructives  et  gratuites  furent  données  cha- 
que jour  et  qu'enfin  des  démonstrations  de  mo- 
toculture curent  lieu  sur  le  grand  domaine  de 
Mechtilshausen,  près  du  champ  de   courses. 

Dans  la  foule  des  visiteurs,  à  peine  distinguait- 
on  quelques  citadins.  On  peut  dije  qu'il  n'y  avait 
à  Esbenheim  que  des  paysans,  des  paysans  disci- 
plinés, heureux  de  se  sentir  forts  et  de  pouvoir  se 
compter.  Aucun  incident  ne  vint  troubler  la  fête. 


malgré  un  service  d'ordre  pour  ainsi  dire  inexis- 
tant :  quelques  gendarmes  et  c'était  tout. 

Attirer  beaucoup  de  visiteurs,  les  instruire  le 
plus  possible  et  sans  doute  les  ùitéresser  au  mou- 
vement syndical,  tel  était  le  but  des  organisa- 
teurs. Ils  semblent  avoir  réussi.  Il  fut  consommé 
beaucoup  de  bière,  la  jeunesse  goûta  fort  les  at- 
tractions foraines,  mais  le  travail  sérieux  ne  fut 
pas  négligé.  Les  quelques  discours  prononcés,  et 
surtout  celui  du  député  Karl  liepp,  président  de 
l'Association  du  district,  ont  porté  leurs  fruits. 
Deux  nouveaux  groupements  sont  sortis  des  jour- 
nées d'Erbenheim  :  celui  des  Jeunes  Agriculteurs 
du  district,  et  celui  des  Fermières  du  district,  affi- 
lié au  «  Reichslandbund  »,  puissante  organisation 
ramifiée   sur   toute   l'Allemagne. 

Enfin,  dans  une  séance  spéciale,  les  délégués  de 
l'Association  locale  délibérèrent  longuement  sur 
les  principaux  problèmes  agricoles  qui  se  posent 
actuellement  en  Allemagne.  De  nombreux  vœux 
furent  émis,  entr 'autres  :  suppression  des  con- 
traintes en  Agriculture  ;  Lînion  de  l'Agriculture, 
du  Commerce  et  de  l'Industrie  pour  la  prospérité 
de  l'Allemagne. 

Ces  journées  agricoles  d'Erbenheim  montrent 
que  les  paysans  du  Nassau  sont  décidés  à  une  coo- 
péralion  étroite  dans  le  domaine  agricole  et  ce, 
semble-t-il,  dans  le  but  de  réagir  contre  les  élé- 
ments de  trouble  qui  s'opposent  actuellement  à  la 
bonne  marche  des  affaires  et  au  retour  de  la 
prospérité  d'antan. 

J.  Malabre, 

Ingénieur-Agronome 
Ferme-Ecole  Armada. 


PLANTES  NUISIBLES  ET  ENCOMBRANTES  DES  PRAIRIES 


Doux  Ombellifères  sont  très  encombrantes 
dans  les  prairies  :  Y  Angélique  sauvage  {Ange- 
Lica  silvestris)  et  la  Berce  branc-ursine  (Hera- 
cleum  sphondylUim). 

L'Angélique  sauvage  est  une  plante  odo- 
rante dont  la  racine  est  grosse,  blanche,  un 
peu  fusit'orme.  Sa  tige  cylindrique  d'un  dia- 
mètre de  10  à  15  millimètres,  est  fistuleuse, 
ses  feuilles,  largement  triangulaire  dans  leur 
pourtour,  sont,  les  radicales  pétiolées,  d'une 
longticur  de  50  à  60  centimètres,  les  cauli- 
naircs,  sessiles,  de  taille  plus  ou  moins  ré- 
duites, ou  ne  consistant  même  qu'en  une 
large  gaine  renflée.  Ses  fleurs  blanches  for 
ment  une  ombelle  de  25  à  30  rayons  sca- 
bres  ;  les  fleurs  latérales  de  ces  rayons  sont 
souvent  stériles  ;  l'ombelle  n'a  pas  d'invo- 
lucre.  mais  les  rayons  sont  pourvus  d'invo- 
lucellcs  à  folioles  nombreuses.  L'angélique 
?auva2:e  atteint  de  8  à  15  décimètres  de  hau- 
teur. Elle  croît  aux  bords  des  ruisseaux,  dans 
les  prés  humides,  dans  les  bois  frais.  D'après 


ce  que  nous  avons  tracé  de  cette  plante,  ou 
juge  qu'elle  nuit  sérieusement  à  la  quantité 
du  rendement.  Chaque  pied,  s'il  est  seul,  n'a 
pas  moins  de  70  à  90  centimètres  carrés  de 
superficie  ;  s'il  est  seul,  ses  feuilles  écartées 
permettront  aux  autres  plantes  de  pousser 
dans  leurs  interstices  ;  mais  que  les  pieds 
soient  rapprochés  les  uns  des  autres,  1  en- 
vahissement est  complet  ;  nous  avons  observé 
plus  d'un  espace  considérable  stérilisé  au 
point  de  vue  du  rendement  par  suite  de  la 
végétation  de  l'angélique.  Nous  l'avons  vue 
notamment  croître  seule  dans  un  pré  de 
plus  de  100  mètres  de  long  à  1  m.  50  d'un 
bois  qui  avoislnait  le  pré.  Le  fermier  gémis- 
sait de  la  présence  de  la  plante,  mais  il  n'en- 
trava nullement  sa  propagation.  Quelle  soit 
excellente  dans  un  pacage,  nous  l'admettons, 
mais  il  ru;  manque  pas  d'autres  bonnes  plan- 
tes capables  de  donner  un  rendement  et  de 
coTitribuer  à  la  qualité  du  pacage.  Il  ne  faut 
pas  craindTe  de  couper  sa  racine  à  une  gran- 
de profondeur,  de  25  à  30  centimètres,   car 


2110 


PROTECTION  DES  SACS  A  SUPERPHOSPHATE  CONTRE  LA  CORROSION  CHIAIIQUE 


ellr  se  reformo  soin  eut  im  collet  au  sommet  1   ses  feuilles    radicales    se    relèvent    à    mesure 


de  la  partie  coui>ée. 

La  Berce  branc-iirsine  (Ileracîeum  splondg- 
lium).  —  C'est  Jtine  espèce  des  plus  vigoureu 
ses,  de  la  famille  des  Ombellifères  ;  elle  croît 
pres(|ue  dans  les  mêmes  lieux  que  TAngéli 
que  sau\age,  souvent  avec  elle,  mais  elle  est 
plus  enc(  nibrante  encore.  Sa  racine  est  très 
grosse,  fusiformc,  charnue,  parfois  à  pivots 
composés  et  imprégnés  d'un  suc  jaunâtre. 
Dans  un  pied  déjà  fort,  le  pivot  avait  12  cen- 
timètres de  circonférence,  et  les  trois  raci- 
nes qui  partaient  du  point  mesuré,  n'en 
avaient  pas  moins  de  huit.  La  tige  fistuleuse. 


qu'elles  grandissent,  les  Graminées  ou  les  Lé- 
gumineuses peuvent  pousser  dans  l'intervalle 
lies  pétioles,  mais  si  les  pieds  sont  rappi'o- 
chés,  ou  si  la  souche  émet  quatre  ou  cinq 
tiges,  et  c'est  le  cas  dont  nous  avons  parlé 
plu«  haut  au  sujet  de  la  racine,  les  rosettes 
étalées  pendant  l'hiver,  étouffent  la  végéta- 
tion qu'elles  privent  des  moyens  do  respirer 
et  de  croître.  Dans  un  pré,  nous  avons  re- 
marqué 25  pieds  de  Berce  dans  5  ou  6  mè- 
tres carrés  et  7,  8  dans  deux  autres.  Il  est 
inutile  de  demander  si  ces  parties  de  pré 
donnaient  un  fort  rendement.  Il  conviendra 


sillonnée,  anguleuse,  hérissée  de  poils  courts  I  donc  de  la  traiter  comme  l'Angélique  sau 
cl  raides.  peut  monter  jusqu'à  10  à  15  cenli-  vage. 
mètres  de  haut.  Les  feuilles  radicales,  gran- 
des, longues  de  6  à  7  décimètres,  larges  de 
25  à  30  centimètres,  sont  à  limbe  triangulai- 
re. Dans  leur  pourtour,  deux  ou  trois  fois 
ailées,  à  folioles  ovales,  dentées  assez  larges, 
la  terminale  quelquefois  trilobée  ;  les  cauH- 
iiaires  sont  simplement  ailées  ou  trifides,  ses- 
siles,  sur  une  gaine  renflée.  Les  fleurs  blan- 
ches, plus  rarement  rouges,  forment  de  belles 
ombelles  de  25  à  35  rayons.  L'involucrc  est 
nul,  ou  consistant  en  1  ou  2  bractées,  les  in- 
volucelles  des  rayons  sont  linéaires,  sélacées, 
scabre?  comme  les  rayons  eux-mêmes.  Dans 
son  développement  ordinaire,  elle  occupe  un 
espace  de  60  à  70  centimètres  carrés.  Comme  \ 


Nuisible  au  rendement  des  prés,  elle  ne 
l'est  pas  dans  im  pacage.  Les  vaches,  les  chè- 
vres, les  moTitons,  les  ânes  en  font  leurs  dé- 
lices. Duchesne  prétend  même  qu'elle  pro- 
cure lin  goût  agréable  à  la  chair  des  lapins 
qui  s'en  nourrissent.  Certaines  contrées  à 
l'étranger  l'utilisent  comme  plante  nourri- 
cière, d'autres  accumulent  les  tiges  coupées 
dans  un  tonneau  pour  en  faire  de  la  bois- 
son. Nous  n'entreront  pas  dans  ces  détails 
et  nous  la  considérons  comme  un  hôte  in- 
commode pour  no?  prairies,  dont  il  convient 
(]e  se  débarrasser. 

E,   NOFFRAY. 


PROTECTION  DES  SACS  A  SUPERPHOSPHATE 

CONTRE  LA  CORROSION  CHIMIQUE 


Il  est  reconnu  que  les  sacs  remplis  de  su- 
perphosphate ou  d'autres  engrais  acides  sont 
fréquemment  détériorés  ou  mis  hors  d'usa- 
ge par  l'action  chimitpie  qui  les  corrode,  et 
s'ajoute  aux  actions  mécaniques  inévitables. 
Le  sulfate  d'ammoniaque,  le  soufre,  les  ma- 
tières pyriteuses,  ont  un  effet  analogue,  quoi- 
que souvent  moins  néfaste. 

.\ctuellement,  en  France,  20  millions  de 
sacs  sont  ainsi  détruits  ou  fortement  dété- 
riorés sans  profit,  et  même  sans  parler  des 
pertes  de  matières  diverses  causées  par  la 
déchirure  des  emballages,  la  destruction  de 
f>!U"«  dont  il  s'agit  peut  être  évaluée  à  20  mil- 
lion* de  francs  chaque  année. 

riénér.iloment,  les  fabricants  livrent  et  fac- 
turent le«  engrais  sous  o  toile  perdue  »  ;  ils 
comptent  dans  leur  prix  de  revient  un  sac 
neuf  bien  que  le*  agriculteurs  payant  la 
valeur  de  ce  sac  neuf,  obtiennent  en  fait  vm 

(i')  rotiiniiiiiir:ilinu   îi  1"  V.ndi'tui,    il"  \rrrirnltiirr. 


sac  plus  ou  moins  corrodé,  très  déprécié  ou 
usé,  capable  de  se  déchirer  si  l'engrais  n'est 
pas  employé  dès  sa  réception  à  la  ferme.  La^ 
valeur  aetuell»>  du  sac  neuf  représente  envi- 
ron 1/10®  du  prix  du  sac  plein  de  superphos- 
phate :  la  corrosion  par  l'acidité  grève  de 
plus  de  5  0/0  le  montant  des  achats  de  su- 
perphosphate. Elle  a  pour  conséquence  des 
importations  de  jute  de  l'Inde,  aggravant  la 
position   (le    notre   change. 

Nous  avons  pu  réaliser  un  procédé  sim- 
ple, inoffensif,  très  peu  coûteux,  qui  confère 
une  proteitioii  remarquable  aux  sacs  conve- 
nablement apprêtés  avant  remplissage. 
Ayant  un  bain  spécial,  suspension  de  carbo- 
nate de  chaux  fin  dans  une  solution  colloï- 
dale, on  y  plonge  le  sac,  on  exprime  l'excès 
et  on  sèche.  Ainsi,  avec  du  blanc  de  Meu- 
don  lavé,  craie  fine  souvent  utilisée  à  la  pté- 
jiaralion  du  mastic  des  vitriers,  et  avec  le 
matière  colloïde  de  certaines  algues  mari- 
nes,  on   réalise   une   protection   très  efficace. 


CORRESPONDANCE  —  CONSEILS  PRATIQUES 

Il  est  aisé  de  comprendre  que  le  carbonate 
et  le  pectate  de  calcium  peuvent  neutraliser 
toute  acidité,  avec  production  de  corps  inof- 
fensifs :  sels  calciques  neutres,  gaz  carbo- 
nique, matière  pectique. 

Les  épreuves  comparatives  faites  d'abord 
en  petit,  puis  en  grand,  depuis  plus  d'un 
an  (plusieurs  milliers  de  sacs  transportés 
par  mer,  six  mois  de  contact),   suivies  d'es- 


201 

sais  au  dynamomètre,  ont  montré  que  les 
sacs  imprégnés  conserveQî  leur  solidité,  tan- 
dis que  des  sacs  témoins,  traités  autrement 
ou  non  traités,  perdent  vite  du  tiers  à  la 
moitié  de  leur  résistance  initiale.  Le  prix  de 
revient  du  traitement  est  d'environ  10  cen- 
times par  sac. 

Albert  Bru^o, 

liig'ônicur-agroiiome. 


CORRESPONDANCE  -  CONSEILS  PRATIQUES 


—  M.  V.  de  C.  à  V.  {Charente).  —  La  plante 
dont  vous  avez  envoyé  des  échantillons  est  l'Inule 
dysentérique  (Inularia  dysenterica  Gœrtn),  de  la 
famille  des  Composées.  Sa  présence  est  surtout  fré- 
quente dans  les  prés  humides,  où  elle  se  propage, 
tant  par  sa  souche  épaisse  émettant  des  turions 
écailleux,  que  par  ses  graines.  En  dehors  de  l'ar- 
rachage, procédé  lent  et  coûteux,  nous  ne  connais- 
sons pas  de  procédé  rapide  et  efficace  de  destruc- 
tion. 11  faudrait  éviter  la  fructification  de  la  plan- 
te et,  pour  cela,  pratiquer  la  coupe  de  l'herbe, 
a\ant  que  les  akènes  soient  formés.  D'autre  part, 
vous  devriez  essayer  l'emploi  des  engrais- en  fé- 
vrier, ou  début  de  mars  :  l'épandage,  à  l'hectare, 
de  8oo  kilogr.  de  scories  et  de  3oo  à  Aoo  kilogr.  de 
sylvinite,  suivi  de  deux  hersages  croisés,  favorise- 
rait le  développement  des  bonnes  espèces.  Nous 
vous  serions  obligé  de  nous  tenir  au  courant  du 
résultats.  —  (F.  L.) 

—  M.  R.  F.  {Eure-et-Loir).  —  Pour  la  réception 
des  messages  de  téléphonie  sans  fil  envoyés  par 
par  la  tour  Eiffel,  vous  trouverez  de  très  bons  ap- 
pareils, avec  amplificateurs,  chez  M.  G.  Péricaud, 
constructeur-électricien,  85,  boulevard  Voltaire,  à 
Paris  (il*).  —  Il  n'y  a  aucun  apprentissage  ;  il 
n'y  a  qu'à  suivre  les  instructions  fournies  pour 
les  manœuvres  des  différentes  touches  ou  contacts 
à  établir.  —  (M.  R.) 

—  M.  G.  V.  (Haatc-Loire).  —  On  a  toujours  dis- 
tingué deux  variétés  d'escourgeon,  suivant  l'épo- 
que où  on  pouvait  les  semer  :  Vescourgeon  d'hiver, 
le  plus  généralement  cultivé  et  se  semant  à  l'au- 
tomne ;  et  l'escourgeon  de  printemps  qui,  plus 
précoce,  mais  résistant  moins  aux  froids,  ne  se 
sème  qu'au  printemps.  —  (II.  H.) 

—  N°  6904  (Nièvre).  —  i"  Pour  <>mpèclici'  la 
coulure  du  chasselas  doré,  vous  disposez  de  di- 
vers   moyens,   que    vous    pouvez    utiliser    simulla- 

■nément  ou  non.  Au  début  de  la  floraison,  le  ro- 
gii'igc  et  l'incision  annulaire.  Le  premier  consiste 
à  supprimer  les  pointes  dis  sarmenis.  sur  loute  la 
longueur  dont  les  feuilles  sont  encon;  en  voie  de 
(Toi-!sanc(.'  ;  l'incision  annulaire,  par  laquelle  on 
enlèvo  un(.'  bague  d'écorcc  de  3  à  f\  millimètres, 
est  faite  à  la  base  de  chaque  sarment  porteiu-  de 
fruits,  on  bien  seulement  à  la  base  de  chaque 
long  bois  ou  conrson.  I|  existe,  pour  celte  opéra- 
tion des  «  inciseurs  »  spéciaux. 

Les    engrais    phosphatés   et    potassiques,    quand 


les  terres  eu  manquent,  peuvent  atténuer  la  cou- 
lure. 

La  fécondation  artificielle  des  fleurs,  au-dessus 
desquelles  on  secoue  des  fleurs  mâles  riches  en 
pollen  bien  constitué,  telles  que  celles  d'Aramon  x 
Rupeslris  Canzin  n°  i ,  peut  aussi  donner  de  bous 
résultats. 

■i°  Le  Rupestris  du  Lot  est  un  excellent  porte- 
greffe  pour  le  167  Gaillard,  auquel  il  communique 
un  peu  de  sa  grande  vigueur. 

3°  La  corne  torréfiée  doit  être  employée,  dans 
les  vignes,  à  l'automne  ou  en  hiver,  à  une  dose 
telle  que  la  quantité  d'azote,  suivant  dosage,  at- 
teigne le  chiffre  de  35  à  5o  kilogramme?  à  l'hec- 
tare, suivant  l'intensité  de  la  fumure. 

La  corne  torréfiée  dose  de  i3  à  i5  0/0  d'azote  et 
c'est,  parmi  les  engrais  azotés  organiques  de  va- 
leur analogue,  l'un  des  moins  chers.  —  (J.-L.  V.) 

—  N°  7826  M.  R.  T..  —  Les  textes  législatifs 
n'ont  fixé  auoune  distance  particulière  devant  être 
observée  par  un  propriétaire  qui  veut  établir  une 
garenne  sur  ses  terres.  Mais  si  les  lapins,  con- 
sidérés comme  animaux  sauvages,  passent  sur  les 
biens  des  voisins,  ces  derniers  peuvent  s'en  em- 
parer et  en  tirer  profit,  pourvu  qu'il  n'y  ait  pas 
eu  fraude  de  leur  part  (Code  civil,  art.  564).  Con- 
formément à  l'article  i385  du  Code  civil,  le  pro- 
pri('taire,  pro\oquant  la  reproduction  des  lapins 
d'une  garenne,  ou  s'abstenant  simplement  de  les 
détruire,  est  responsable  de  tout  dégât  causé  par 
ces  animaux,  bien  que  considérés  comme  sauvages 
l't  n'appartenant  à  personne.  —  (M.  D.) 

—  N°  7566  (Vienne).  —  Votre  première  question 
i*st  posée  dans  des  termes  beaucoup  trop  vagues 
pour  qur  nous  puissions  vous  répondre  en  quel- 
ques lifrues  dans  la  Correspondance.  S'agit-il  de 
ne  faire  seulement  qu<'  de  la  chaux  pour  amende- 
n;ients  ou,  aussi,  poui-  la  ennshiiclion.  Pour  cha- 
cun des  deux  cas,  le  four  à  chaux  pourrait  être 
établi  de  façon  différente,  tout  en  étant  chauffe 
au  charbon  de  terre  ;  le  débit  à  obtenir  par  :>'( 
heures,  et  les  renseifrnements  sur  la  nature  et  la 
composition  du  calcaire  à  utiliser  nous  font  défaut 
pour  vous  donner  une  indication  utile. 

2°  L'ouvrage  concernant  les  Logements  des  ani- 
maux, par  M.  Ringelmann,  a  été  publié  par  la 
Librairie  agricole  de  la  Maison  rustique,  26,  rue 
Jacob,  à  Paris  ;  il  comprend  quatre  volumes  illus- 
trés de  /ilo  figures  et  consacrés  aux  parties  sui- 


202 
vailles 


LA  SE.MAINE  MÉTÉOROLOGIQUE 


1.  l'rittripcs  f/i'iunnix  ;  II.  Ecuries  el  Elu- 
bles  ;  III.  Benjcries  el  l'orcheries  ;  IV.  Basses- 
cours,  Chenils,  Ihichcrs  el  Magnaneries.  —  (M.  R.) 

^o  0-33.  «  B.  —  Von?  ii\rz  passé  une  terre 

5  h'G  fois  au  <iillivateur  ;  esl-il  nécessaire  de 
labourer  cette  Icrre  avant  de  la  semer  en   blé? 

Nous  supposons  que  vous  avez  fait  déjà  un  la- 
bour ri  que  c'est  sur  ce  labour  que  vous  avez  mul- 
tiplié les  façons  à  l'extirpateur  culti^aleur,  auquel 
cas,  nous  estimons  qu'un  nouveau  labour  avant  les 
semailles  serait  plus  nuisible  qu'utile,  parce  que 
vous  risqueriez  d'avoir  une  terre  creuse  ;  même  si 
vous  n'aviez  pas  donné  un  premier  labour  el  que 
votre  lerre,  par  les  passages  du  cultivateur,  se  soit 
trouvée  bien  débarrassée  des  mauvaises  herbes, 
vous  pouvez  ne  pas  labourer.  Il  suffira  d'enterrer 
les  enj,Mais  au  cultivateur  el  à  la  Ik  rse  avant  les 
semailles. 

Si.  votis  devez  enterrer  du  l'uniier.  le  labour 
nous  paraît,  par  contre,  indispensabh-.  Mais.  po\ir- 
quoi  fumer  au  fumier  de  feiine.  si  tardivement,  un 
champ  destiné  à  porter  du  blé  cet  automne?  Ré- 
servez donc  votre  fumier  pour  la  sole  de  plantes 
sarclées  du  printemps  prochain  et  faites  votre  bic 
d'hiver  sur  engrais  chimiques.  —  (H.  H.) 

V.  F.  h  M.  A  (Ain).  —  Vous  avez  des  ceps  de 

vigne  qui  meurent  en  quelques  jours,  après  dessè- 
chement   rapide   du    feuillage    cl    des    sarments. 

La  feuille  malade  que  vous  nous  avez  adressée, 
est  atteinte  de  rougeau.  Mais  le  rougeau  est  luie 
maladie  qui  peut  ètri;  provoquée  par  plusieurs 
causes,  parmi  lesqiielles  le  folletage.  Or,  d'après 
les  renseignements  que  vous  nous  donnez,  il  sem- 
ble bien  qu'il   s'agit  du   folletage  ou   apoplexie. 

IK'S   qu'on    s'aperçoit   qu'un    rep   rs|    atteint,    il    I    el-Marne).  —  (M.  R.) 


faut  le  tailler  court  et.  si  possible,  le  butter  com- 
pictemeut. 

Il  est  reconnu  aujourd'hui  que  le  folletage  est 
causé  par  un  champignon  qui  attaque  les  ceps,  en 
parlant  îles  plaies  de  taille  —  surtout  des  grosses 
plaies   mal  cicatrisées. 

On  peut  guérir  les  pieds  déjà  atteints,  en  pra- 
ticpiant  un  «  curetage  »,  par  lequel  on  enlève 
Inul  le  bois  envahi  par  le  champignon  (voir  à  ce 
sujrl  l'ouvrage  de  R.  Lafon  :  La  taille  el  l'apo- 
j)texir  lie  la  vityne,  chez  l'auteur,  à  Barbezieux, 
Charente). 

lin  traitement  génénd  du  vignoble,  un  badi- 
geonnagc  l'hiver,  avec  un  produit  arsenical,  tel 
que  Pyralion.  Pyrafoliol,  etc.,  arrête  les  dégâts  de 
la  maladie.  —  (J.-L.  V.) 

—  N°  9'j5G  {Palestine).  —  Vous  demandez  des 
reuseigneifients  sur  l'égrainage  des  capitules  de 
y.dleil,  ou  tournesol  (Hcliantlius  annaus).  Il  n'existe 
p:is  de  machine  spécialement  construite  dans  ce 
but.  Nous  nous  sommes  occupés  de  cette  question 
l'an  dernier,  pour  le  traitement  de  récoltes  assex 
importantes  faites  en  Seine-en-Marne.  Lorsque  les 
capitules,  ou  disques,  ont  un  certain  degré  d'hu- 
midité, l'égrainage  est  des  plus  difficiles  ;  ce  n'est 
probablement  pas  le  cas  en  Palestine.  Lorsque  le» 
capitules  étaient  bien  sèches,  j'ai  réussi  à  obtenir 
un  égiainage  en  les  faisant  roider  dans  le  cylindre 
d'un  tlécrotteur  à  sec  pour  betteraves,  on  en  ap- 
puyant les  capitules  contre  un  cylindre  en  boi.< 
garni  de  clous  dont  les  têtes  faisaient  aspérités. 
Vous  pourriez  peut-être  essayer  l'emploi  d'un  dé- 
ciotteur  à  sec,  que  vous  trouverez  chez  M.  Biau- 
det-Fortin,  rue  des  Récollets,  à  Montereau  (^Seine- 


LA  SEMAINE  MÉTÉOROLOGIQUE 

Semaine  du  '20  au  26  aoûtld22  {OBSCRVATOIIŒ  DU  PARC  SAINT-MAUR) 


JOURS 

ET    DATES 

■fi  .i 
'/j   .s 

millim. 

Dim.. .     20  août 

767.^ 

Lundi..     21 

— 

.761.8 

Mardi.      22 

- 

759.0 

Mercredi  23 

- 

756.7 

Jeudi..     21 

- 

'>ÙZ.-2 

Vendredi  25 

- 

760,9 

Snmedi.  2t". 

- 

767.5 

Moyennes  et  tolaun  . . 

762.3 

Kr;irls  Mir  la  normalv 


TEMPÉrUTLRE 

= 

o 

S 

•2 
« 

•S. 

Moyenne 

Écart 
sur 
la  nor- 
male 

Vent 

'^    2 

-      a; 
Ci     -= 

licurc> 

niillnn. 

9"0 

23.8 

16»2 

-    lo2 

N 

12.(; 

» 

10  7 

27  8 

19  2 

-^  1.9 

NE 

12.2 

» 

11.2 

25.4 

19.4 

h   2  1 

Varia. 

9.5 

» 

10.  :î 

19.2 

15.1 

-  2.2 

0 

5  0 

7.5 

7.3 

19.9 

14.6 

-  2.5 

SO 

9.7 

0.1 

13  4 

19.3 

16.0 

-  1.1 

0 

1.4 

0.4 

12.0 

21.8 

15.5 

-  1.5 

0 

5  3 

" 

ll.O 
-  l.f. 

22.5 
-  1.2 

16.6 
-0.6 

» 

» 

55.7 

1,11  lien  ilr 

'•7  .  i 
■iHr  lliror 

8.0 

KF:.MARUi;iiS  DIVERSES 


Hosée,  bnuillard,  beau  temps. 

Rosée,   beau  temps. 

Rosée,  beau  temps. 

Pluie  le  malin. 

Rosée,  temps  nuageux,  phue  la 

nuit. 

Pluie  la  nuit  et  dan«  la  soirée. 

Rusée,  temps  nuageux. 


Pluie  depuis  le  1"  lanvier: 

En  1922  J'.'i'nni 

Normale   ...    383 


EVUE  COMMERCIALE 


203 


REVUE  COMMERCIALE 


Situation  agricole.  —  A  part  quelques  orage;, 
locaux,  notamment  dans  l'Est,  le  temps  s'est  très 
sensiblement  modifié  ces  jours  derniers  et  a  été 
beaucoup  plus  favorable.  Les  cultivateurs  l'ont 
partout  mis  à  profit  et  les  moissons  de  toutes  les 
céréales,  qui  sont  complètement  terminées  dans 
la  plupart  des  régions  du  Centre,  se  poursuivent 
avec  activité  dans  le  Nord  cL  l'Est. 

Quelques  labours  de  déchaumage  ont  déjà  été 
effectués  et  les  hallages  prennent  de  l'ampleur. 
D'une  manière  générale,  l'apparence  des  cultures 
de  betteraves,  de  légumes  secs  donne  satisfaction. 
Il  en  est  de  même  des  vignes,  sauf  dans  les  en- 
droits où  les  orages  récents  les  ont  plus  ou  moins 
dévastées. 

Blés.  —  Les  blés,  sauf  dans  le  Midi  et  en  Algé- 
rie, ne  sont  pas  encore  très  offerts.  Le  poids  varie 
de  77  à  80  kilogr.,  selon  les  localités.  En  Algérie, 
la  culture  tient  des  prix  élevés  de  80  à  82  fr.  dé- 
part des  gares  des  principaux  centres  de  produc- 
tion. 

Sur  les  marchés  des  départements,  on  paie  le 
blé,  aux  100  kilogr.  :  74  à  76  fr.  à  Angers,  74 
à  76  fr.  à  Blois,  78  fr.  à  Bourges,  74  à  76  fr. 
à  Chartres,  76  fr.  à  Cholet,  7G  fr.  à  Chàteaudun, 
76  à  77  fr.  à  Dreux,  78  à  79  fr.  à  Louhans,  76 
à  77  fr.  à  La  Rochelle,  78  à  So  fr.  à  Lyon,  76  Ir. 
à  Marans,  76  à  77  fr.  à  Lectoure,  78  à  79  fr.  à 
Nantes,  74  à  75  fr.  à  Thouars,  77  à  77, 5o  à  Saint- 
Brieuc,  78  à  79  fr.  à  Troyes. 

A  la  Bourse  de  Commerce  de  Paris,  la  cote 
officielle  du  blé  a  été  fixée  au  marché  réglementé, 
de  82,26  à  82, 5o  les  100  kilogr.,  en  pluç-value 
sensible  sur  la  semaine  dernière.  La  demande  a 
été  assez  active  et  la  tendance  reste  ferme.  Le 
disponible  immédiat  en  qualités  de  Beaure,  Or- 
léanais, Tourainc,  vaut  de  77  à  77,60  ;  sur  sep- 
tembre et  octobre,  76,60  à  77  fr.  ;  Sarthe,  Mayen- 
ne, Illc-el-Vilaine  76  à  76,60  ;  les  blés  du  Poitou 
valent  77  fr.  ^5  sur  septembre.  On  offre  les  pro- 
venances de  Beauce,  livrables  d'ici  le  10  sep- 
tembre à  77  fr.  60.  Les  blés  de  Seine-et-Marne 
disponibles  se  tiennent  autour  de  77  fr.  26. 

La  cote  des  blés  étrangers  montre  à  nouveau 
de  la  fermeté,  en  raison  de  la  tension  des  chan- 
ges. On  cote  le  quintal,  en  tenant  compte  du 
change,  62.76  à  Buenos-Ayres  ;  48,24  à  Chicago  ; 
55,26  à  New-York.  En  général,  cette  plus-value 
■tient  éloignés  les  acheteurs. 

Farines.  —  Les  farines  de  consommation  de  la 
meunerie  de  Paris  et  du  département  de  la  Seine 
se  cotent  en  disponible  io4  fr.  les  100  kilogr. 
rendu  chambre  dans  Paris.  On  se  montre  géné- 
ralement satisfait  de?  premiers  résullals  de  la 
mouture  des  blés   nouveaux. 

Sons.  —  En  sons,  la  demande  est  calme  et  les 
affaires  manquent  d'activité  ;  les  prix  sont  en 
baisse  :  35  à  35. 5o  pour  le  disponible.  En  rocou- 
pettes,  les  affaires  sont  nulles  et  les  cours  en 
moins-value.  En  remoulages,  le  disponible  s'est 
colé  44  fr.  5o. 

Seigles.  —  Il  y  a  peu  d'affaires  sur  les  seigles 
et  les  prix  accusent  de  la  baisse,  car  les  rende- 
ments de  la  nouvelle  récolte  paraissent  partout 
donner  satisfaction.  Les  prix,  en  toutes  prove- 
nances de  tiennent  de  48  à  49  fr.  5o  départ. 


Avoines.  —  La  moisson  des  avoines  est  à  peu 
près  partout  terminée  ;  les  rendements  du  grain 
sont  favorables  et  les  battages  se  poursuivent  acti- 
vement. On  offre  le  disponible  de  Beauce  58  à 
69  fr.  départ  ;  les  noires  du  Poitou  et  du  Centre 
valent  69  à  60  fr.  départ  ;  les  grises  du  Centre 
sont  cotées  62  à  63  fr. 

Orges.  —  Les  orges  nouvelles  sont  à  peine  of- 
fertes. On  a  encore  demandé  des  orges  vieilles  du 
Gâtinais  à  64.26  départ.  En  culture,  on  paie  55  à 
67  francs,   suivant  centre. 

Céréales  diverses.  —  Les  escourgeons,  suivant 
provenances,  valent  54  à  55  fr.  en  disponible  ; 
en  sarrasins,  on  offre  la  vieille  marchandise  à  74 
francs  départ,  alors  qu'en  nouvelle,  il  y  a  ven- 
deurs en  provenances  de  l'Ouest,  de  66  à  68  fr. 

Fourrages.  —  Au  marché  de  La  Chapelle,  on 
a  payé,  aux  100  bottes  de  5  kilogr.  rendues  à 
Paris,  domicile  de  l'acheteur,  droit  d'entrée  et 
frais  de  camionnage  compris  :  luzerne,  220  à 
260  fr.  ;  foin,  210  à  260  fr.  ;  regain,  îoo  à  245  fr. 
Ces  prix  s'appliquent  aussi  bien  aux  fourrages 
nouveaux  qu'aux  fourrages  vieux. 

Pailles.  —  Au  marché  de  La  Chapelle,  on  a 
coté  aux  100  bottes,  rendues  à  Paris,  domicile 
de  l'acheteur  :  pailles  de  blé  90  à  no  fr.  ;  paille 
d'avoine  90  à  io5  fr.  ;  paille  de  seigle  90  à  120 
francs.  Les  pailles  de  blé  et  d'avoine,  en  plus- 
value  sur  la  huitaine  précédente,  les  pailles  de 
seigle  sans  changements. 

A  Hazebrouck,  la  paille  de  blé  vaut  90  fr.  et  la 
paille   d'avoine,    80  fr.    les    100   bottes. 

Bétail.  —  Au  marché  de  La  Villette  du  lundi 
28  août,  la  vente  a  été  difficile  en  gros  bétail,  qui 
a  baissé  de  10  à  20  fr.  par  100  kilogr.  On  a  payé, 
au  demi-kilogramme  net  :  les  bœufs  de  l'Orne,  du 
Calvados,  3.î.o  à  3,25  ;  de  la  Nièvre  et  de  Saône-et- 
Loire  3,i5  à  3, 20  ;  de  la  Haute-Vienne  3. 20  à 
3.3o  ;  de  la  Mayenne  et  de  la  Sarthe  2,76  à  3  fr.  ; 
de  Maine-et-Loire  et  de  la  Loirc-Inférieîne  2,65  à 
2,80  ;  du  Cantal  2.70  à  2.76  :  de  la  Vendée  2.70 
à  2,86  ;  les  génisse?  3, 20  à  3.3o  ;  les  bons  tau- 
reaux  2.45  à   2,70. 

Prix  fermement  tenus  sur  les  veaux  totés  com- 
me suit  nu  demi-kilogramme  vif  :  veaux  d'Eurf 
et-Loir,  Seine-et-Marne,  Loiret,  Yonne  3,5o  à  ^\ 
francs  ;  de  l'Aube  et  de  la  Marne  3.35  à  3,5o  :  d(- 
la  Sarthe  3, 20  à  3,35  ;  de  l'Ouest  3. 10  à  3,25  ; 
veaux  médiocre?  de  toitte  provenance  2,76  à  3  fr. 

Vente  bonne  à  des  prix  soutenus  sur  les  mou- 
tons. On  a  payé  :  agneaux  6.76  à  5,So  ;  moutons 
de  l'Allier,  de  la  Nièvre,  du  Cher  5.25  à  5.45  ; 
mouton?  du  Midi  3.5o  à  4  fr.  :  brebis  du  Midi 
3.5o  à  3  fr.  80  le  demi-kilogramme  net. 

Marché  du  jeudi  21  août 


Enirées  directos 
.Tiix  abattoirs 


Rnenfi 


AmriK^s         I/i  Vill. 


1  2?.l 


Vaug. 


HéservcB 

r>avïïr''~~^us. 

tètes  tôles 


ii'CllI^  .... 

Vaches... 

690  ( 

207 

175 

735 

20.5 

T.Tiireaux. 

2fi3  ' 

^Vanx.   . . 

1  63.3 

1  572 

-102 

4nfi 

251 

Moutons.. 

7  420 

2  .358 

767 

2  440 

900 

Porcs 

2  248 

382 

5.39 

340 

400 

201 


Bœufs  . . . 
Vaches . . . 
Taureaux 

Vcdox 

MoutoQS  . 


REVUE    GOM.MERCIALE 


l'ri\   niatima  du  kilogramme 

Au  poids  iiel Au  poids  vif 

l"(|ual.     2*  quai.      3' quai.         fin  oxtrOmos 


6.20 
ti  » 
4.80 
6  .. 
10. ."]0 


Porcs 8.14 


5.30 

4  80 
4.30 
b  » 
8     .. 

7  86 


4.20 
3.70 
3.-0' 
5    » 

G.  70 
7.5S 


1.30  à    '.96 
1.30      3.96 


1.30 
1.76 
2.4a 
4     '. 


3.38 
4.o6 
6.21 
5.80 


Marcké  du  lundi  2 S  aoi'il 


Bœufs 

Vaches. . . 
Taureaux. 
Veaux. . . . 
Moutons.. 
Porcs  


Bœufs 

Vaches  .... 
Taureaux. . , 

Veaux  

Moutons  . . . 
Porcs  


Amcni^s 

listes 
3  h22 

2  O'.n 

392 

2  217 
15  308 

3  3S3 


Entii'es  (iircries 
aux  abaltoirs 

Vaug. 
léles 
241 


Réserves 


254 


La  Vil 


>iu 


Vaug 
têtes 

280 


1  435        292  304  200 

3  716    1  414      2  070  850 

1  341     1   157  320  425 

Prix  maxima  du  kilogramme 

Au  poids  net Au  poids  vif 

1"  quai.     2'  quai.     3<  quai.  Prix  exlrômes 


0  » 
5  80 
4.70 
7  /> 
10.30 
8.14 


5.10 

4.7ti 
4.20 
6  » 
8  « 
7.86 


4  .. 
3.50 
3. 50 

5  « 

6.70 
7.58 


1.2.i  à  3.84 
1.25  à  3.84 


1.25 
1.76 
2.4') 


3.25 
4.52 
6.18 


Dans  les  dépaitcmcrils,  on  cote  : 

Bordeaux,  par  kilogramme  poids  vif  :  bœufs 
i,8o  à  3,4o  ;  veaux  ;i.6o  à  4, 20  ;  moutons  3,i5  à 
3  fr.   85. 

Dijon,  par  kilogramme  poids  vif  :  veaux  3, 80 
à  4,4o  ;  porcs  5,/io  à  5,8o  ;  par  kilo^rr.  net  :  mou- 
lons 7  à   10  francs. 

Clwlet,  par  kilogramme  poids  vil  :  bœufs  1,70 
à  ■.>.65  ;  vaches  i,05  à  2.55  ;  laurcaux  i,G5  à  2,55; 
vi-anx  3  fr.  à  3,70  ;  porcs  5  francs. 

Lille,  par  kilogramme  poids  net  :  bœufs  4  fr. 
à  G,  10  ;  vailles  4  fr.  à  6,io  ;  taureaux  3,25  à 
5  fr.  ;  moutons  7  à  8,60  ;  porcs  5  à  S  fr.   ;  veaux 

5  à  7  fr.  5o. 

Monlargis,  par  kilogramme  poids  nd  :  veaux  7 
à  9  fr.  ;  moulons  8  à  10  fr. 

Lyon-Vaise,  par  kilogramme  poids  vif  :  bœufs 
3.90  à  3,3o  ;  veaux  4, 10  à  4.70  :  par  kilogr.  net. 
moulons  8  à  8,5o. 

Yd/i/cs,  par  kilogramme  poids  vif  :  bœufs  2,60 
à  '.\  fr.  ;  vaches  2,Go  à  3  fr.  ;  veaux  3, Go  à  4,20: 
moulons  4,25  à  4,75  ;  porcs  5  fr.  à  5  fr.  5o. 

Marseille,  par    kilogramme    poids    net    : 
4.^5  il  5.5gr  ;  vaches  3.5o  à '5,25   :  moutons 

6  fr.   80. 
liouen.  par  kilogramme  poid 

pnres  -  ;i   -  fr.   5o. 

Vins  Sur    !r^    m;,ic 

■iil  fîtibi.menl  tenu*  ;  les  vins  de  7  à  10  degrés 
-  •!  col«'<  de  85  il  iri5  fr.  ù  Héziers  e|  à  Nar- 
1m  une  ;  de  8',  h  loG  fr.  à  Perpignan,  je  tout  à 
l'h-Tlo  nu  pris  à  la  pinprit^'té.  Il  s'est  Imité,  en 
d.'Iir.is  (l.«s  marches,  quelques  affaires  à  dc«  prix 
|>Ius    bas. 

Quelque*  cn«  Ho  mnindios  oui  é|é  conslali's 
dans  divff  vitmolilrs  d.-  l'Armagnac  ;  les  \i- 
giies  auraient  hosnin  d'un  peu  d'eau  dans  lis 
Charenles  ;  en  Touraine.  .lans  le  Berrv.  l'Aniou. 
le  Poitou.  la  récolle  s'annonce  comme  deMint  (ln!i- 
n- r   le«    meillntrs   ré«u1tats. 


5.4o 


<lii    Midi,    h 


bœufs 
4,90  à 

't  7. Go; 


Sucres.  —  A  la  Boinsc  de  Commerce  do  Paris. 
le  sucre  blanc  n°  3  a  élé  coté  officiellement  de 
iG,).r)o  à   170,50     les   100  kilogr..  cours  en  baisîse. 

Pommes  de  terre.  —  Les  pommes  do  terre  sont 
cotées  aux  100  kilogr.  :  20  fr.  à  Auxonnc  ;  55  à 
60  fr.  à  Gournay  ;  45  à  5o  fr.  à  Langres  ;  20  à 
25  fr.  au  Mans  ;  35  fr.  à  La  Rochelle. 

Fécules.  _  On  cote,  à  Paris,  par  100  kilogr., 
170  fr.  pour  les  fécules  premières,  en  grains,  dis- 
ponible gares  des  féculeries.  La  fécule  première 
dos  Vosges  à   Epinal  est  cotée  à  ce  même  prix. 

Cidres  et  fruits'  à  cidre.  —  On  pense  "énérale- 
nienl  que  les  premiers  cours  des  pommes  à  cidre 
seront  assez  élevés,  car  la  récolte  de  celle  année 
semble   manquer   d'importance. 

Graines  fourragères.  —  On  cote,  au  Mans  : 
graines  de  trèfle  incarnat  liàlif  090  à  4oo  fr.  ; 
lardif  rouge  700  à  725  fr.  ;  tardif  blanc  800  à 
85o  fr.  \  Mamers,  trèfle  incarnat,  45o  à  5oo  fr.; 
vesces  de  printemps  i3o  fr.  ;  vesces  d'hiver,  i4o 
franc*,    le   tout   aux    100  kilogr. 

Miels  et  cires.  —  Les  transactions  restent  cal- 
mes en  ce  qui  concerne  les  miels  et  les  cires  ;  les 
cours  conservent  cependant   leur  bonne  tenue. 

On  cote  à  Paris,  miels  surfins  de  table  4ïo  à 
4i5  fr.   ;  miels  fins  35o  fr.  les   100  kilogr. 

La  cire  vaut  de  55o  à  600  francs  les  100  kilogr. 

Légumes  secs.  —  On  cote,  aux  100  kilogr.  :  à 
Agen,  haricots  75  fr.  ;  à  Bressuire,  pois  95  fr.  ; 
à  Rennes,  haricots  i5o  fr.  ;  les  fèves  valent  60 
francs   l'hecto  à  Lavaur. 

Houblons.  —  A  Lille,  les  affaires  sont  des  plus 
eaimes  et  rien  ne  se  fait  en  récolte  195.2  ;  on  cote. 
1921,  Nord,  275  à  3oo  fr.  :  Bourgogne.  55o  à  625 
francs  ;  Alsace,  600  à  690  fr. 

Œufs.  —  Les  œufs  se  vendent  actuellement  dans 
li<  départements,  de  4  à  5  fr.  25  la  douzaine. 

B.  Durand. 

Engrais.    --   Les   100  kilogr.   dépari,   par   livrai- 
son de    lo.onn    kiiognimmes. 
Nitrate  de  soude  i5/i6  %  d'a7ole.  GG 

Nitrate  de   potasse    ti4 

Cianamide  S. P. A.   granulée  M0/21 

d'azote    

Cianamide      en       poudre       17   19 

d'azote    

Nitrate  de  chaux  i3  0/0  d'azote.. 
Nitrate  d'ammoniaque  33  à  34  0/0 

d'azote    

Sulfate  d'ammoniaque  87 

Superphosphate  i4  0/0  d'ac.  phos- 

plioriqiie    17 

Scories  de  déphosphoralion.  18  "'„ 
Poudre  d'os  dégel.  28  %  ac.  pho-.   aS 

Sulfate  de  cuivre    i3i 

Sulfate  de  fer  (cristaux) 

Sulfate  do  fer  (poudre)    

Soufre  tri  lu  ré    

Soufre  sublimé    

l'jigrais    radioactifs    

Sylvinitc  riche  20/22  %  de  potasse 

l'unilé    

Chlorure   de    potassium    

riinilé    

Sulfate    de    potasse     

Dolomagnisie    28/32    %     de    mn- 

^>'ésie    

Sylvinitc    12  à    16  0/0  d<'  potasse. 
Crndc  ammoniac,  l'unité  d'azote. 

Le  Gérant  :  P.   Davy. 
Imp.  A.  DAVl'  ef  FILS  Aîné.  62.  r.  Madame.  Pari* 


46 


»  à     68  5o 
w  à   i38     » 

82     » 

63     » 
65.  .) 


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71 

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12 

n 

0 

43 

2 

i5 

CHRONIQUS  AGRICOLE 


205 


CHRONIQUE  AGRICOLE 

Instructions   relatives   à   la   fabrication   de  la  farine  entière.  —   Le   type   officiel  créé   par  l'Adminis- 
tration. —  Modifications  aux  prescriptions  du  Gode  de   la  Route.  —  Suspension  du   tarif  douanier^ 

sur  lo  sulfate  d'ammoniaque.  —   Prochain  concours  militaire   de    tracteurs. Nécrologie  :  Mort 

de  M.  Armand  Vivien.  —  Foire  aux  semences  d'automne  à  Chartres.  —  Evolution  de°la  fièvre 
aphteuse    pendant   le   mois   de  juillet.    —  Tableau  de  la   production  de   l'alcool   pendant   les  dix 

premiers  mois  de  la  campagne.  —   Résultats  de  la  dernière  campagne  de  production  du  sucre.  

Prévisions  pour   la    prochaine  campagne.  —  Analyses   du   laboratoire  des  fabricants  de  sucre.  

Les  sorties  de  vins  des  caves  des  récoltants  jusqu'au  3i  juillet.  —  Examen  d'entrée  à  l'Ecole 
professionnelle  de  laiterie  de  Surgères.  —  Ecole  préparatoire  du  collège  Sainte-Barbe  pour  les 
Ecoles   nationales  d'Agriculture.   —  Fonctionnement    de   l'Institut   agricole  d'Algérie  :   résultats 

en  1922  et  examens  d'admission.  —  Ferme  d'apprentissage  agricole  du  Bel-Air  (Seine-et  Oise). 

Ecole  d'agriculture  de  Laroque  (Aveyron).  —  Réouverture  de  l'Ecole  de  bergers  de  Rambouillet. 
—  Prochains  concours  et  Congrès  de  l'Association  pomologique  à  Quimper.  —  Décorations  dans 
l'ordre  du  Mérite  agricole.  —  Prochaine  exposition  agricole  dans  le  Grand-Duché  de  Luxem- 
bourg. —  Concours   départemental  à  Pontivy. 


Blé,   farine   et  pain. 

On  a  lu,  dans  de  prêcédcnls  numéros,  les 
documents  officiels  relatifs  à  rapplication  de 
la  loi  du  15  juillet,  destinée,  dans  l'esprit  de 
ses  auteurs,  à  assurer  une  meilleure  ;utili- 
sation  du  Blé.  On  trouvera  plus  loin  le  texte 
de  deux  arrêtés  qui  paraissent  clôturer  cette 
série.  En  outre,  de  longues  instructions,  in- 
sérées au  Journal  Officiel  du  27  août,  ont  été 
envoyées  aux  préfets  en  vue  de  leur  expli- 
quer le  mécanisme  des  nouveaux  règlements. 

Ces  instructions  étaient  nécessaires.  Elles 
ont  été,  de  toute  évidence,  rédigées  avec  It- 
souci  de  fournir  des  règles  précises  aux 
Commissions  qui  sont  appelées  à  lixer  le  prix 
auquel  le  Blé  a  été  payé  par  le  meunier, 
le  prix  de  revient  de  la  farine  et  celui  du 
pain  ;  elles  montrent  surtout  combien  le  pro- 
blème est  compliqué,  on  peut  même  dire 
insoluble.  En  effet,  pour  ne  citer  qu'un 
•exemple,  les  formules  que  devront  suivre 
les  Commissions  font  dépendre  le  prix  de 
la  farine  du  prix  du  son  ;  c'est  ^c  renver- 
sement des  rôles  naturels. 

Quoi  qu'il  en  soil  de  telles  bizarreries,  un 
type  officiel  de  farine  entière  a  été  établi 
conformément  aux  prescriptions  de  l'arrêté 
du  9  août,  et  il  a  été  mis  à  la  disposition 
■des  Commissions  de  contrôle.  Il  paraît  pro- 
bable que  ces  écbantillons  serviront  à  peu 
près  exclusivement  de  base  pour  leurs  appré- 
ciations ;  il  serait  imprudent  de  leur  de- 
mander davantage. 

Le  code  de  la  route. 

Les  réclamations  troj)  légi limes  soulevées 
à  propos  du  décret  du  27  mai  1021,  désigné 
sous  le  nom  de  «  Code  de  la  Roule  »  ont 
enfin  reçu  un  commencement  de  satisfaction. 

En   altendanl    la   réforme  de   ce   Code,    un 

décret    rendu    sur    l'avis    du    Conseil    d'Etat 

vient  de  suspendre  jusqu'aii  l*"""  janvier  1923 

l'apfdication  des  articles  Ifî,  50  cl  58,  c'esl-à- 

9  Septembre  1922.  —  N»  .36 


dire  des  dispositions  relatives  aux  convois  de 
voitures,  à  la  circulation  des  troupeaux  et 
au  pacage  des  troupeaux  sur  les  accotements 
des  routes. 

Sulfate  d'Ammoniaque. 

Dans  sa  réunion  du  1*''  sei)tcmbre,  le  Con- 
seil des  ministres  a  décidé,  sur  la  proposi- 
tion des  ministres  de  l'Agriculture,  des  Fi- 
nances et  du  Commerce,  de  suspendre  le 
tarif  douanier  sur  le  sulfate  d'ammoniaque. 
Cette  mesure  sera  accueillie  avec  faveur  par 
les  agriculteurs  qui  en  espèrent  un  abaisse- 
ment du  prix  de  cet  engrais,  dont  il  a  été 
importé  130  000  quintaux  pcMidant  le  pre- 
mier semestre  de  cette  année. 

Une  autre  mesure  serait  plus  utile  encore  ; 
ce  serait  la  solution  du  problème  de-  la  fa- 
brication de  l'ammoniaque  syntbétique.  Mais, 
cette  «olulion  dépend  dii  Parlement  qui  la 
fait  attendre  depuis  plus  de  deux  ans,  sans 
paraître  en  saisir  l'importance. 

Concours  militaire  de  tracteurs. 

Le  concours  annuel  organisé  par  l'Admi- 
nistration inilitaire  pour  l'attribution  de  pri- 
mes aux  automobiles  lourdes  et  aux  tracteurs 
agricoles  aura  lieu  prochainement  :  dans  la 
deuxième  quinzaine  de  septembre  pour  la 
première  série  de  ces  appareils,  et  en  octobre 
])our  la  deuxième. 

Comme  l'aimée  précédente,  les  tracteurs 
agricoles  sont  répartis  en  deux  groupes,  trac- 
teurs lourds  et  tracteurs  légers.  Trois  types 
de  tracteurs  lourds  ont  été  inscrits  pour  les 
épreuves,  savoir  :  Citroën^  Mistral  et  Re- 
nan fi  ;  quatre  types  de  tracteurs  légers  y 
prendront  part,  savoir  :  Ara,  Citroën,  Mis- 
tral et  ^cemia.  Les  épreuves  auront  lieu 
dans   |(>  Soissonnais,   au  Chemin  des  Dames. 

Il  paraît  probalde  que  le  concours  de  trac- 
teurs agricoles  aura  lieu  en  Bcauce  en  1923, 
el  ensuite  en  Anjou.  Ce  serait  ime  excellente 
mesure  de  décentralisation. 

Tome  n.  —  11 


206 


C11U')MQLE  AnKICOLE 


Nécrulogie. 

Nous  avons  le  re<rrel  d'annoncer  la  mort  de 
M.  Armand  \ivien,  décédé  à  Leuilly-sous- 
Coucy  (Aisne;,  à  I'A^m;  de  soixante-dix-huit 
ans.  dliimisk'  de  Uanle  valeur,  il  avait  créé 
à  Sainl-Qiicnlin  un  lahoraloire  d'où  sont  sor- 
tis de  nonilircux  travaux,  très  appréciés,  sur 
la  lictlcrave  et  l'industrie  sucrière.  Dans  les 
leçons  sur  la  suirerie  qu'il  a  professées  à  la 
Société  industrielle  de  Saint-Quentin  et  à  l'E- 
role  nationale  des  industries  agricoles,  il  a 
eontriliué.  clans  une  large  mesure,  à  la  diffu- 
sion des  [jrogrès  de  cette  grande  industrie 
agricole.  Il  a  été  président  de  l'Association 
des  «diimistes  de  sucrerie  et  de  distillerie. 

Foire  ^ux  semences  d'autonnie 

On  se  souNient  (pu;  la  première  foire 
aux  semences  a  été  organisée  à  Chartres  en 
I02U,  par  l'Oflice  Agricole  départemental 
d'Kure-et-Loir,  avec  le  concours  du  Syndicat 
agricole.  Nous  avons  déjà  annoncé  que  la 
troisième  s'ouvrirait  en  septembre  pour  les 
semences  d'automne  de  Hlés,  Avoines,  Es- 
courgeons, Seigles,  etc.,  provenant  des  meil- 
leures fermes  à  céréales  de  la  Heauce.  On  lira 
avec  profil  l'extrait  suivant  d'une  note  (pie 
nous  recevons  de  MM.  Jean  Chauzit,  directeur 
des  Services  d^rricoles,  et  Ch.  Kgasse,  prési- 
dent de  l'Office  agricole  d  Hure-ct-Loir  : 

Lv  succès  reinix)rlé  par  k's  Foires  de  1920  cl 
1921,.  au  cours  desquelles  les  transactions  attei- 
gninnt  rospeclivcmcnl  8000  et  12000  quiulaux, 
a  déterminé  l'Office  d'Eure-cl-Loir  à  continuer 
d'organiser  des  Foires  de  Semences  aussi  bien 
d'Auîomno   que   de   Printemps. 

\.:\  Foire  de  1922,  qui  s'ouvrira  le  :>.  septembre 
pour  se  clôturer  le  i4  txiobrc,  s'annonce  lomnic 
d«'\anl  être  encore  plus  importante  que  les  pré- 
cédentes. Près  de  3  000  hectares  de  céréales  pures 
ont  été  visitées  et  contrôlées  par  l'Office  celte 
année. 

Afin  dr  diiMiier  le  niaxlnuini  de  g.uiuilie  aux 
achelurs,  les  lots  de  semences  exposés  seront  ac- 
compagnés   : 

Du  certificat  de  pureté  délivré  par  l'Office  avec 
indication  île  la  surface  contrôlée  pour  chaque 
agriculteur    ; 

De  la  faculté  germinative  déterminée  par  la 
St:ilinn  .'lyronniiucpie  de  Chartres  ; 

De  -ouches  entières  de  cliacime  des  variétés 
présentées. 

La  Foire  étant  exclusivement  réservée  aux  agri- 
culteurs, lo«  moreliands-grainii-rs  n'ont  pas  été 
autorisés  à  y  participer. 

La  Foire-r.xposilion  sera  installée  dans  les  lo- 
caux   du    Syndical    agricole. 

Ix^s  transaction**  ont  lieu  surtout  le  samedi 
aprè«-niidi,  .jour  de  marché  aux  grains  h  Char- 
!ros.   mai«   le*  acheteur?   peuvent  se  présenter   les 


autres    jours,    le    Syndicat   agricole    satisfera    aux 
d<  luandes  qui  seront  présentées. 

Pour  tous  autres  renseignements  complé- 
mentaires, on  doit  s'adresser  à  l'Office  agri- 
cole ou  à  la  Direction  des  Services  Agricoles, 
<S,  place  des  ICpars,  ou  au  Syndicat  Agricole, 
15,  place  des  Halles,  à  Chartres. 

La  fièvre  aphteuse. 
Le  linlh'liii   sdidtaiir  du   ministère  de   l'A- 
griculture  a    fourni    les    renseignements   sui- 
vants  sur   l'évolution    de    la    fièvre   aphteuse 
|)cndant  le  mois  de  juillet  : 


l'i'rio  Il'~ 

i<""  au  10  juillet. 
1 1  au  20  —  . 
21  au  3 I       — 


(Jommurns 
Kl- y  ers         Foyers 

I)<^|)arlcmeiils      aiicioos      noir\'>ui\ 


45 
4i 
44 


1 12 

125 
123 


35 
29 


licclolitics 

tieclolitrp>i 

licclolitres 

89    729 
227    75G 

178  9l3 
88  627 

—  89   i84 
-fi39   129 

i45  597 

193    2o4 

—  17  *J07 

172  269 

5G4  734 
n4o  G4G 

i34  872 
559  i3i 
227  i49 

-f37  387 
+   5  Go3 
+  i3  497 

I  333 

I  812 

-       ^79 

La   diminution   des   foyers,    déjà   signalée, 
s'est  accentuée  au  cours  de  ce  mois. 

Production  de  l'alcool. 
Voici    le    relevé   de    la    production    de   l'al- 
cool   pendant    les   dix    premiers   mois    de   la 
campagne  en  cours,  jusqu'au  31  juillet  : 

1921-1922         I9Î0-I921         Dinv-renrcs 
licclolitics       tieclolitrp>i 

Vins 

Cidres  cl  poirés. 

Marcs,  lies  et 
fruits. 

Substances  fari- 
neuses   

Betteraves 

Mélasses 

Autres  subs- 
lances 

Totaux...    I  442  o54    I  383  708     +58  34G 

Au  "Jl   juillet,   le  stock  dans  les  entre|iAts 

et  les  magasins  généraux  s'élevait  à  1  million 

11'.)  .■").!.")  heclolitres,  dont  002  003  au  compte 

de  l'Etat. 

Sucre  et  betteraves. 
D'après  les  relevés  au  15  août  de  la  pro- 
duction du  sucre  pendant  la  campagne  D)"J1- 
\^)'J2,  la  production  des  80  sucreries  (jui  ont 
fonctionné  s'est  élevée  à  "271  151  tonnes  (ex- 
primées en  sucre  raffiné),  au  lieu  de  2*M  358 
pendant  la  campagne  précédente,  soit  une 
diminution  de  27  007  tonnes.  Ces  résultats 
[laraissent  être  désormais  à  peu  près  défi- 
nitifs. 

La  nouvelle  camiiagne  qui  va  hientAt  s'ou- 
vrir df)nnera  |)rolialdement  de  meilleurs  ré- 
sultais. L'étendue  ensemencée  en  betteraves 
à  sucre  est  plus  élevée  qu'en  1921  :  en  outre, 
les  apparences  de  la  prochaine  récolte  sont 
sensiblement  meilleures.  En  effet,  les  ana- 
lyses   hebdomadaires    de    contrôle    effectuées 


CHRONIQUE  AGRICOLE 


207 


au  laboratoire  du  Syndicat  des  fabricants  de 
sucre  par  M.  Emile  Saillard  en  témoignent, 
au  31  août,  la  moyenne  des  26  champs  d'es- 
sai accusait  les  chiffres  suivants  :  poids 
iiïoyen  de  la  betterave  décolletée,  416  gram- 
mes, au  lieu  de  288  grammes  à  la  même 
date  de  1921  pour  14  champs  ;  richesse  en 
sucre.  15,28  0/0,  au  lieu  de  13,22.  La  ri- 
chesse saccharine  et  le  poids  des  racines 
accusent  une  supériorité  remarquable. 

Ces  éléments  sont  supérieurs  aussi  à  la 
moyeime  des  dix  années  qui  ont  précédé  la 
période  de  guerre. 

Commerce  des  vins. 

La  Direction  générale  des  contributions  in- 
directes a  publié,  sur  les  sorties  de  vins  des 
caves  des  récoltants  pendant  les  dix  premiers 
mois  de  la  campagne,  d'octobre  à  juillet,  les 
renseignements  dont  voici  le  résumé  : 

En  France,  les  sorties  se  sont  élevées  a 
2  323  147  hectolitres  en  juillet,  et  à  33  mil- 
lions 525  243  depuis  le  V^  octobre.  Pendant 
cette  période,  36  135  216  hectolitres  ont  été 
soumis  au  droit  de  circulation. 

En  Alsace  et  Lorraine,  les  sorties  ont  été 
de  6  414  hectolitres  en  juillet,  et  de  230  338 
pendant  les  dix  mois.  Le  droit  de  circulation 
a  porté  sur  879  848  hectolitres. 

En  Algérie,  les  sorties  du  mois  de  juillet 
ont  accusé  128  181  hectolitres,  et  celles  des 
dix  premiers  mois  ont  été  de  4  832  018  hec- 
tolitres. 

Au  31  juillet,  le  stock  commercial  chez  les 
marchands  en  gros  s'élevait  à  10  175  105  hec- 
tolitres en  France,  à  253  515  en  Alsace  et 
Lorraine  et  à  248  481  en  Algérie. 

Ecole  professionnelle  de  laiterie. 

Le  prochain  examen  d'entrée  à  l'Ecole  pro- 
fessionnelle d'industrie  laitière  de  Surgères 
(riliarente-Inférieure)  aura  lieu  le  lundi  2 
octobre  au  siège  de  l'Ecole,  à  Surgères.  Le 
[trogramme  est  adressé  sur  demande.  Les 
dossiers  devront  être  rendus  à  Surgères  dans 
la  2*  quinzaine  de  septembre. 

Deux  bourses  entières  de  l'Etat,  de  1  100 
francs  chacune,  sont  disponil»les  à  cette 
époque.  Généralement,  le  nombre  de  can- 
didats admis  oscille  entre  8  et  12  par  pro- 
motion. Jusqu'à  présent  le  placement  des 
élèves  sortants,  munis  du  diplôme  de  fin 
d'études,  a  été  facile  et  avantageux. 

Préparation  aux  Ecoles  d'Agriculture. 

On  sait  que  le  collège  Sainte-Barbe,  à  Pa- 
ri-, possède  une  école  préparatoire  pour  les 
candidats  aux  Ecoles  nationales  d'Agricul- 
ture. Chacpie  année,   il  enregistre  des  succès 


remarquables  par  le  nombre  de  ses  candidats 
admis. 

Cette  année,  le  succès  n'a  pas  été  moin- 
dre que  précédemment,  31  élèves  de  l'école 
préparatoire  ont  figuré  sur  la  liste  d'admis- 
sion. En  outre,  corrime  en  1921,  le  candidat 
classé  en  première  ligne  a  été  un  de  ces 
élèves.  On  doit  féliciter  le  collège  Sainte- 
Brbe  de  ce  remarquable  résultat. 

Institut  agricole  d'Algérie. 

A  la  suite  des  examens  de  fin  d'études, 
27  élèves  de  la  promotion  1920-1922  ont  ob- 
tenu le  diplôme  d'ingénieur  de  l'Institut  agri- 
cole d'Algérie,  et  20  élèves  ont  obtenu  le  di- 
plôme de  cet  établissement  ;  d'autre  part, 
les  instituteurs  qui  ont  fait  un  stage  d'un  an 
à  rijislitui  ont  obtenu  le  certificat  spécial 
d'aptitude  à  renseignement  agricole  délivré 
par  le  ministre  de  l'Instruction  publique. 

La  note  suivante  expose  les  résultats  obte- 
nus en  1922  par  les  différents  enseignements 
saisonniers  donnés  à  l'Institut  agricole  de 
Maison-Carrée    : 

La  première  session  trimestrielle  de  l'Ecole  de 
niécaniciens-conducteurs  agricoles  annexée  à  la 
Station  de  Génie  rui'al  de  l'Institut  a  reçu,  en 
février.  3o  apprenli«  recrutés  parmi  les  agricul- 
teurs, les  fils  de  colons,  ouvriers  agricoles  et  ou- 
vriers mécaniciens. 

Deux  cours  temporaires  d'œiiologie,  organisés 
sur  les  bases  de  ceux  institués  en  France  (Paris, 
Beaune,  Bordeaux,  Montpellier,  etc.),  ont  été 
suivis  en  juillet  dernier,  par  82  auditeurs  de  tous 
âges  fcolons,   négociants  en  vin,  etc.). 

Le  concours  annuel  d'admission  des  élèves 
réguliers  a  eu  lieu  les  7  et  8  juillet  dans  13 
centres  institués  à  cet  effet,  tant  dans  la  Mé- 
tropole que  dans  FAfrique  du  Nord  et  à  l'é- 
tranger ;  il  a  réuni  135  candidats  (84  originai- 
res de  la  Métropole,  40  de  l'Afrique  du  Nord 
et  11  de  pays  étrangers),  auxquels  s'ajouteni 
les  jeunes  gens  admis  de  droit.  Sur  ce  nom- 
bre ont  été  admis  :  52  candidats  métropo- 
litains, 24  originaires  de  l'Afrique  du  Nord 
et  4  de  pays  étrangers.  La  rentrée  des  élèves 
aura  lieu  le  V^  octobre. 

Ferme  d'apprentissage  agricole. 

Sur  l'initiative  de  M.  Charles  Ferdinand- 
Dreyfus,  la  ferme  de  Bel-Air,  d'une  étendue 
de  .50  hectares,  sur  la  commune  de  Fontenay- 
les-Briis  (Seine-et-Oise),  a  été  transformée 
en  une  ferme  d'apprentissage  agricole,  des- 
tinée à  recevoir  et  à  entretenir  gratuitement 
pendant  trois  ans  des  enfants  de  dojize  à 
quatorze  ans,  destinés  à  devenir  de  bons  ou- 
vriers de  culture.  Une  Association  a  été 
constituée    pour    diriger    la    ferme    qu'elle    a 


208 


CHRONIQUE  AGRICOLE 


prise    à    Itail.    Pour   IraJiîil'uiuicr    celle-ci    en 
vue  de  sa  nouvelle  utilisation,  des  bâtinujnts 
ont  été  construits  qui   rcpondcut  à.  la   fois 
aux    exig^ences    d'une    bonne    hygiène  et  ài 
fclTcs  d'une  exploitation   normale. 

Les  apprcniis  sont  recrutés  de  préférence 
parmi  les  «  Pupilles  de  la  .Nation  »,  d'origine 
rurale  ou  d'origine  urbaine  ;  ils  sont  initiés 
cl  formés  à  tous  les  travaux  de  la  ferme  en 
même  temps  qu'ils  reçoivent  une  instruction 
praticpjc  à  leur  imrtée.  La  nombre  des  ad- 
muïsious  est  au  plus  de  ipiinze  chacpue  année  ; 
le  contingent  maximum  est  donc  de  i5  ap- 
prentis. 

L'école  d'apprentissage  de  Bel-Air  fonc- 
tionne depuis  deux  ans.  Sa  direction  se  loue 
des  résultats  déjà  obtenus.  On  ne  peut  que 
féliciter  l'Association  de  la  tache  délicate 
ipi'elle  a  assumée  de  former  des  ouvriers 
d "élite  dont  le  besoin  est,  d'année  en  année, 
plus  impérieux. 

Ecole  Aveyronnaise  d'Agriculture. 

L'Kcole  d'Agriculture  de  Moiitagiiac  (Avey- 
ron)  est  transférée,  à  partir  du  1"  octobre 
prochain,  sur  le  domaine  de  Laroque,  près 
Rodez.  Ce  domaine  se  compose  de  40  hec- 
tares, moitié  en  prairies,  moitié  en  terres 
de  culture,  et  de  vastes  locaux  aménagés  en- 
vue  de  renseignement.  Acquis  par  l'Union 
des  Associations  agricoles  du  Plateau  Cen- 
tral, il  a  été  affermé  à  la  Société  centrale 
d'Agriculture  de  l'Aveyron  qui  assurera 
l'ailministration  et  la  direction  de  l'Ecole, 
ainsi  que  l'exploitation  de  la  propriété. 

L'âge  d'admission  jjour  les  élèves  est  de 
I  'i  à  18  ans.  La  durée  des  études  est  de  deux 
ans.  Les  demandes  d'admission  doivent  être 
adressées  aussitôt  que  possible  à  M.  Julien, 
directeur  de  l'Ecole  d'Agriculture  de  Laro- 
ipje,  par  Rodez  (Aveyron),  qui  donnera  toutes 
les  indications  uliles. 

Fcole  nationale  de  bergers. 

Le  ministère  de  l'Agriculture  a  procédé  à 
la  réorganisation  de  l'Kcolc  nationale  de  ber- 
gers de  Rambouillet.  La  réou\('rture  est  fixée 
au  25  septembre. 

Tous  les  renseignements  sont  foin-nis  j)ar 
M.  llilsout,  directeur  de  l'Ecole,  à  Ram- 
bouillet (S('inc-el-T)ise). 

Concours  et  Congrès  pomologiques. 
L'Association  française  Pomologitpic  [)()ur 
l'étude  des  fruits  de  pressoir  et  l'industrie 
du  cidre  organise,  du  11  au  15  octobre,  à 
Quimpor  im  grand  concours  auquel  sera  ad- 
jointe une  exposition  de  fruits  de  table  et  de 
fleurs  de  saison.  Pendant  la  durée  du  con- 
cours, l'Association  tiendra  son  32*  Congrès 


annuel.  Tous  les  producteurs  de  fruits  de 
pressoir  et  de  cidre  sont  invités  à  y  assister. 
Pour  tous  renseignements,  on  doit  s'adres- 
ser à  M.  Soulière,  directeur  des  Services  agri- 
coles, commissaire  général  du  concours,  à 
Quimper  (Finistère). 

Décorations  du  Mérite  agricole. 

Le  Journal  Officiel  du  27  août  a  publié 
deux  listes  importantes  de  promotions  et 
de  nominations  daJis  Tordre  du  Mérite  agri- 
cole. 

C'est  d'abord  ime  liste  GOBftplémentaife 
pour  le  premier  semestre  de  1922.  Elle  com- 
porte une  croix  de  comjnandeur,  19  croix 
d'officier  est  207  croix  de  chevalier.  La  croix 
de  commandeur  a  été  attribuée  à  M.  Nion 
(Paul-Charles),  propriétaire  herbager,  à  Yve- 
lof  (Seine-Inférieure). 

L  ne  deuxième  liste,  appartenant  au  deu- 
xième semestre  de  l'année,  compte  436  croix 
d'officier  et  3  170  croix  de  chevalier. 

Lne  autre  liste  a  été  insérée  au  Jouninl 
Officiel  du  3  seiJtembre  ;  consacrée  aux  no- 
minations et  promotions  intéressant  TAlgé- 
rie  et  les  colonies,  elle  compte  16  croix  d'of- 
ficier et   192  croix  de  chevalier'. 

Exposition  agricole  au  Luxembourg. 

Lne  ex|JositioM-foire  Relgo-Luxcndtour- 
geoise  se  tiendra  à  Diekirch,  l'un  des  trois 
chefs-lieux  de  district  dans  le  Grand-Duché 
de  Luxembourg.  Elle  comprendra  deu.^  par- 
ties principales  :  une  exposition  générale 
d  animaux  reproducteurs,  de  produits  et  de 
machines  du  17  au  10  septembre,  et  une 
exjiosition  coloniale  des  produits  agricoles  et 
forestiers  du  Congo  Relge,  qui  sera  ouverte 
du  17  au  26  septembre.  Lne  somme  de 
28  500  fr.  est  prévue  en  primes  jwïir  les  ani- 
maux, dont  15  (XK)  fr.  pour  la  race  chevaline. 

En  outre,  un  Congrès  agricole  Belgo-Lii- 
xembourgreois  se  tiendra  le  18  septeml>re 
dans  la  n)ême  ville. 

Concours  agricole  à  Pontivy. 

La  ScK-iété  dc|)arlementale  d'Agriculture 
du  Morbihan  organise  son  concours  annuel  à 
Pt>iitivy,  les  li,   15.   10  octobre. 

A  ce  concours  seront  annexées  :  1°  une 
exposition  foire  de  semences  (notamment  de 
semences  de  pommes  de  terre)  ;  2°  ime  ev- 
position  de  fruits  à  cidre.  -La  section  de'J 
machines  agricoles  aura  une  importance 
toute  spéciale  en  raison  de  la  situation  géo- 
graphique de  Pontivy,  au  centre  de  la  Bre- 
tag-nc.  L'exposition  des  machines  commence- 
ra le  9  octobre  et  se  terminera  le  16. 

Hemiy  Sagmer. 


REGIONS  AGRICOLES 


209 


REGIONS   AGRICOLES 


A  travers  la  campagne  de  Caen. 

Les  visiteurs  des  plages  normandes,  au- 
delà  du  pays  d'Auge,  ont  commencé  leur  dé- 
placement annuel.  Ils  traversent  en  ce  mo- 
ment, mais  à  toute  vapeur,  la  plaine  immen- 
se de  Caen,  alors  que  les  moissons  ondulantes 
et  le  sainfoin  en  lleur  donnent  un  peu  de 
irràce  à  une  campagne  qui  sera  bientôt  quel- 
que peu  morose,  quand  les  grands  horizons 
seront  de  la  couleur  des  chaumes.  Campagne 
évoquant  la  Beauce,  mais  avec  moins  de  so- 
leiuiité,  et  les  autres  Campagnes  Champa 
gne  ou  Champeigne.  Car  la  Normandie,  que 
l'on  représente  toujours  comme  verte  et  gras- 
se, a  aussi  ses  étendues  calcaires,  avec  plus  de 
fécondité,  il  est  vrai,  grâce  à  l'humidité  due 
au  voisinage  de  la  mer  et  à  la  douceur  du 
climat. 

Cette  ressemblance  avec  d'autres  régions 
se  manifeste  d'ailleurs  par  le  nom  même  de 
la  contrée  agricole.  Arrondissement  de  Caen. 
parties  de  -ceux  de  Bayeux  et  de  Falaise  sont 
la  Campagne  de  Caen,  comme  d'autres  ter- 
roirs semblables,  vers  le  Sud,  sont  les  cam- 
pagnes d'Argentan  et  d  Alençon  ou  la  Cham- 
pagne mancelie. 

A  cette  époqne,  alors  que  les  moissonneu- 
ses commencent  seulement  leur  tâche,  ce 
pays  doime  une  grande  impression  d'opulen- 
ce. Les  moissons  ondulent,  moire  des  blés, 
lioule  bleuâtre  des  avoines,  nappes  éclatan- 
tes du  trèfle  incarnat  et  du  sainfoin,  çà  et  là 
champs  de  lin,  d'un  pâle  azur,  découpent  à 
Linfini  la  plaine  où  la  population  se  groupe 
en  villages  ou  en  gros  hameaux,  tandis  que 
dans  les  pays  à  herbages  qui  encadrent  la 
plaine,  elle  s'éparpille  en  milliers  d'enclos  où 
l'habitation  est  masquée  par  de  jalouses  clô- 
tures. De  hautes  flèches  d'églises,  élégantes, 
construites  en  robuste  pierre  qui  ne  perd  ja- 
mais la  netteté  de  ses  arêtes  ou  la  pureté  des 
lignes,  signalent  de  loin  ces  groupements 
d'habitants. 

Pour  qui.  parcourt,  à  quelque  quarante  ans 
de  distance,  la  plaine  aux  opulentes  cultu- 
res, il  y  a  un  grand  changement  dans  la 
physionomie  rustique.  Alors,  le  jaune  d'or 
dominait,  le  colza  en  fleurs  mettait  un  res- 
plendissant éclat  dans  le  damier  des  récoltes. 
Cette  Crucifère  a  disparu,  l'huile  que  l'cm 
retirait  de  ses  graines  ne  pouvait  lutter,  com- 
me prix,  avec  la  modicité  du  prix  des  huiles 
minérales.  Même  aujourd'hui,  où  le  pétrole 


atteint  une  valeur  si  grande,  on  ne  pourrait 
reprendre  la  culture  du  colza  ;  l'emploi  de 
son  huile  est  oublié,  les  appareils  d'éclairage 
qui  l'uitilisaient  n'existent  plus  qu'à  l'état 
d'antiquité,  dont  le  fonctionnement  est  dou- 
teux. Il  faudrait  tout  reconstituer  :  les  appa- 
reils d'éclairage  et  la  fabrication  des  mè- 
ches, apprendre  un  entretien  à  la  fois  déli- 
cat et  fastidieux.  Aussi,  ne  reverra-t-on  pas 
les  nappes  dorées  qui  firent  jadis  la  fortune 
de  la  campagne  de  Caen,  fortune  que  l'on 
ne  s'imagine  guère  aujourd'hui.  Au  milieu 
du  dix-neuvième  siècle,  la  seule  plaine  de 
Caen  donna  jusqu'à  50  millions  par  année, 
dus  à  cette  seule  Crucifère, 

Afin  d'avoir  plus  d'espace  à  consacrer  à 
la  plante  oléagineuse,  le  cultivateur  de  la 
Campagne  transforma  complètement  l'as- 
pect du  pays.  Il  fut  un  temps  où  les  envi- 
rons de  Caen  ressemblaient,  par  la  végéta- 
tion, au  Bocage  -voisin.  Des  arbres  touffus  en- 
cadraient les  champs,  les  prairies  étaient 
nombreuses,  grâce  aux  vents  humides,  venus 
de  la  mer,  qui  entretenaient  la  fraîcheur  sur 
un  sol  calcaire  où  les  eaux  pluviales  dispa- 
raissent rapidement.  Pour  permettre  la  cul- 
ture du  colza,  qui  suit  une  culture  de  céréa- 
les, on  a  abattu  les  rangées  d'arbres,  mis  la 
charrue  dans  les  prés  et  transformé  en  une 
Beauce  ou  une  Brie,  un  terroir  fort  agreste. 
S'il  ne  restait  au  long  des  ruiseaux  au  cours 
lent  des  lignes  d'ormes  et  de  saules,  si  les 
villages  n'étaient  aussi  rapprochés,  cette  par- 
tie du  Calvados  serait  aussi  monotone  queles 
environs  de  Mormant  ou  ceux  de  Chartres. 
Mais  la  vie  animale  était,  elle  est  encore,  plus 
active  à  cause  du  nombre  considérable  de 
jeunes  claevaux  employés  aux  cultures  et  qui 
subissent  là  un  premier  dressage.  On  sait  que, 
dans  la  plaine  de  Caen,  l'industrie  de  l'éle- 
vage est  la  branche  capitale  ;  on  n'y  produit 
pas  le  poulain,  mais  on  y  amène  d'autres 
parties  de  la  Normandie,  surtout  du  Coten- 
tin  et  de  l'Avranchin,  les  antenais  et  les  jeu- 
nes bêtes  venant  d'n^tre  sevrées.  Ces  animaux, 
de  bonne  iK'ure  mis  au  travail,  sont 
destinés  soit  à  l'armée  soit  au  commerce, 
c'est  dire  qu'on  n«  leur  demande  qu'un  la- 
beur modéré.  La  culture  du  colza,  par  les  fa- 
çons qu'elle  exigeait,  —  deux  ou  trois 
labours  successifs,  roulages,  hersages,  —  uti- 
lisait en  nombre  les  chevaux  que  la  cava- 
lerie, «urlout  les  cuirassiers,   les  dragons  et 


210 


RÉGIONS  AGRICOLES 


rarlillcrif,  [xjur  la  Sflle,  viennent  chercher 
en  .\oi7iiainlie  caennaise.  Dans  l'assolement, 
)e  sainfoin  remplaçait  le  fourrage  des  prai- 
ries disparues. 

La  foneiirrenee  du  pélrole,  en  amenant 
T'abandon  du  colza,  a  modifié  les  coutumes 
du  pays.  On  a  étendu  la  culture  du  Lié  et  de 
ravt.ine,  accru  celle  du  sainfoin  et  du  trèfle 
incarnat.  Il  fallut  demander  plus  de  force 
aux  chevaux  el  chercher  une  plante  sarclée  ; 
ce  fut  la  hetlerave.  Mais  celte  racine  couvre 
rclativcnienl  peu  d'espace,  car  la  plaine  n'a 
pas  de  sucreries.  L.es  betteraves  sont  envoyées 
loin,  à  la  grande  usine  de  Nassandres,  dans 
l'Eure,  près  de  Serquigny.  Le  prix  du  trans- 
I>ort  emp<'(hf'  coMq  production  de  se  déve- 
lopper. 

Les  céréales  et  le  sainfoin  domineni  donc 
de  beaucoup-;  celui-ci  dépasse  amjjlement  les 
besoins  locaux.  Les  autres  contrées  du  Calva- 
dos viennent  chercher  à  Caen  le  complément 
de  fourrage  nécessaire  à  leurs  écuries  et  leurs 
étables  et  des  expéditions  importantes  se  font 
sur  l'Kure  et   la  Manche. 

Si  la  ganmie  des  teintes  culturales  a  per- 
du de  sa  beauté  et  de  son  pittoresque  avec  la 
disparition  An  (olza,  dont  la  splendeur  était 
d'ailleuis  de  ei-urle  durée,  la  campagne  de 
Caen  n'en  demeure  pas  moins,  jusqu'au  mo- 
ment où  la  moisson  s'achève,  fort  belle  par  la 
variété  ilv  ses  <  hamps  et  surtout  par  la  gran- 
de étendue  des  nappes  de  céréales  et  de  sain- 
foin. Peu  de  pays  donnent  une  plus  grande 
impression  de  richesse.  On  le  doit  non  seu- 
lement à  la  vigueur  de  la  végétation,  mais 
aussi  à  ces  supirbes  artimaux  de  race  cheva- 
line qui  paissent  le  trèfle  incarnat  ou  les 
prairies  qui  se  sont  reconstituées. 

Tout,  dans  cette  vaste  plaine,  qui  s'égaie 
au  liord  de  rOriie  el  de  longs  et  indig-ents 
ruisseaux,  en  s'abaissant  en  coteaux  qui  sont 
[)lutot  de  verdoyants  talus,  et,  vers  le  Sud,  se 
revêt  de  bouquets  de  bois  couvrant  le  som- 
met de  grands  renflements,  tout,  dans  celte 
plaine,  demeure  ruslifpie,  malgré  le  voisi- 
nage des  mines  de  fer  (pi'ime  voie  ferrée  spé- 
ciale relie  aux  hauts  fourneaux  et  au  port  de 
Caen.  Comme  la  Brie,  elle  mérite  le  nom 
de  reine  des  blés. 

En  dehors  des  céréales  el  des  cultures  néces- 
sitées par  rass(»lemenl,  la  campagne  de  Caen 
n'a  guère  de  productions  variées.  Les  jardins, 
autour  des  hameaux,  sont  exigus  et  maigre- 
ment pourvus,  ils  ne  sauraient  participer  à 
î'approvisiofMumenl  de  la  grandissante  cité 
de  Caen,  de  ses  nouveaux  faubourgs  indus- 
Iriels.  de  Li.^ieux  et  ties  stations  balnéaires  qui 
f^  suivent    presque    sans    interruption    de    la 


baie  de  Seine  à  la  racine  du  Cotenlin.  Ce- 
pendant, les  marchés  de  ces  groupes  de  po- 
pulation sont  fournis  en  abondance  de  su- 
perbes légumes.  Ils  sont  produits  par  une 
étroite  zone  maraîchère  étendue  sur  le  litto- 
ral, entre  le-;  einboiichures  de  l'Orne  et  de  la 
Seulles. 

La  produilioii  li'gumière  y  a  lieu,  non  en 
jardins  arrosé?,  mais  en  pleins  champs,  en- 
cadrés par  les  céréales,  le  sainfoin  el  les  pâ- 
turages peuplés  de  chevaux.  La  fertilité  natu- 
relle du  .sol  est  singulièrement  accrue  par 
l'emploi  des  engrais  de  mer,  recueillis  sur  les 
rochers  qui  séparent  de  la  Manche  profonde 
les  plages  balnéaires  et  sont  couverts  de  va- 
rechs. Aux  grandes  marées,  la  population 
rurale  se  porte  sur  celle  barrière  de  récifs 
([ui,  alors,  découvre  loin  et  longlemp*.  Au 
prix  de  dures  fatigues,  sous  le  vent,  la  l'-luie 
(inglante,  ou  la  brume,  on  \a  recueillir  le 
précieux  amendement.  Celui-ci  est  mélangé 
au  fumier,  dont  il  acin.it  les  ipialités  IVrli- 
lisantes.  LCiiquOte  du  luinislère  de  l'Agri- 
culture sur  nos  productions  végétales  dit  qu'il 
y  aurait  tendance  à  ren(>ricer  quelque  peu  à 
ce  pénible  labeur  île  la  lécolte  du  varech, 
pour  employer  davantage  le  fumier  de 
ferme. 

Il  est  probable  (pie  rabondance  du  varech 
sur  cette  rangée  de  platins  :  Roches  de  Lion. 
Essarts  de  Langrune  el  îles  de  Bernières,  a 
fait  développer  cetl(>  culture  maraîchère,  car 
ou  ne  la  relrou\e  pas  sur  les  autres  jiarlies  du 
lilloial  du  Calvados,  malgré  l'existence  de 
centres  de  consommation  t'.l-  ([ue  Trou\ille 
et  Deauville,  dtuit  les  plages  ne  sont  pas 
précédées  de  la  digne  sous-marine  de  rochers. 
Los  champs  léginnicrs  n'existent,  en  effet, 
qu'en  face  des  prairies  marines,  sur  le  ter- 
ritoire de  Lion-sur- Mer.  Luc,  Langrune, 
Sainl-Aubiii  et  Bernières.  Leur  étendue  est 
considérable  ;  renipièle  du  ministère  évalue 
h  2T/)  hectares  la  surface  consacrée  aux  oi- 
UMions  de  la  variété  jaune  paille  des  Vertus, 
TiOn  hectares  pour  la  carotte,  75  pour  les 
choux,  25  pour  les  na\els,  500  pour  les  pom- 
mes de  terre,  5  pour  les  salsifis,  4  pour  la 
(  porelle  »  et  2.5  |)our  les  haricots.  Les  ren- 
seignemenls  officiels  ne  parlent  jias  des  arti- 
chauts, superbes  et  abondants,  au  jioint  qu  on 
les  vendait  25  et  .^0  centimes  sur  les  jietites 
voitures  qui  parcourent  les  rues  de  Caen, 
alors  qu'ils  étaient  encore  colés  plus  de  un 
franc  à  Pari<.  Mais  rartichaut  provient  plu- 
tôt de  la  région   de   Bayeux. 

Celle-ci,  où  la  production  laitière  domine, 
s'alimente  pour  les  autres  légumes  dans  les 
cultures   du    littoral   de   Caen,    dont    les    pro- 


i 


LA  PROCHAINE  RÉCOLTE  DE  VIN 


211 


duits  vont  jusqu'à  Falaise.  En  dehors  de 
<.eux  énumérés  plus  haut,  les  maraîchers  de 
la  cote  fournissent  ce  que  l'on  pourrait  ap- 
peler les  petits  légumes,  tels  les  radis. 

Cette  intéressante  région  de  grand  jardi- 
nage est  appelée  à  se  développer  encore  ;  la 
mise  en  valeur  des  mines  de  fer  de  Norman- 
die, dans  le  bassin  supérieur  de  l'Orne  et  tout 
le  massif  des  hautes  collines,  dites  Alpes  Nor- 
mandes, devant  amener  la  création  de  cen- 
tres ouvriers  qui  seront  de  grands  consom- 
mateurs de  légumes  et  demeureront  des 
clients  toute  Tannée,  tandis  que  les  stations 


balnéaires  ne  sont  guère  peuplées  plus  de 
trois  mois.  Quand  l'industrie  métallurgique 
aura  pris  toute  l'activité  dont  elle  est  suscep- 
tible, il  faudra  un  approvisionnement  consi- 
dérable et  régulier  pour  les  nombreux  villa- 
ges de  travailleurs  nés  autour  des  exploita- 
tions minières  et  pour  le  peuplement  des- 
quels on  doit  faire  appel  à  la  main-d'oeuvre 
étrangère,  la  population  des  campagnes  nor- 
mandes répugnant  à  abandonner  le  labeur 
des  champs,  ce  dont  il  faut  la  louer. 

Ardoui.n-Dumazet. 


LA  PROCHAINE  RÉCOLTE  DE  VIN 


Los  amis  du  bon  vin  do  Franco,  —  ils  sont 
jionibroux  dans  notre  pays,  —  seront  sans  doute 
.  aises  de  savoir  que  les  apparences  de  la  récolte 
sur  pied  sont  toujours  favorables,  malgré  la  sé- 
cheresse persistante,  et  qu'on  a  l'agréable  pers- 
|»eclive  de  faire  un  vin  de  qualité  supérieure. 

Los  consommateurs,  surpris  par  la  hausse  ac- 
luelle  qu'explique  et  que  faisait  prévoir  la  ré- 
oolto  réduite  de  1921,  peuvent  donc  espérer  payer 
(les  prix  plus  bas,  aussitôt  que  les  vins  nouveaux 
arriveront  sur  les  marchés  de  consommation.  Ils 
ne  sauraient  s'attendre,  toutefois^  à  revoir  de 
longtemps  les  cours  qu'ils  ont  connus  avant  la 
guerre,  attendu  que  les  dépenses  de  culture  ont 
plus  que  quadruplé.  Les  ouvriers  vignerons  qui 
gagnaient  2.5o  à  3  francs  par  jour  sont  payés 
aujourd'hui  10  à  12  francs  au  minimum  ;  le 
soufie,  le  sulfate  de  cuivre,  les  engrais  et  toutes 
les  fournitures  nécessaires  à  la  culture  de  la  vi- 
gne, les  frais  do  transport  et  les  droits  de  régie 
ont  augmenté  dans  une  proportion  plus  forte 
encore. 

Les  nouvelles  parvenues  des  différentes  ré- 
gions se  résument  comme  suit.  Dans  la  Gironde 
«où  la  cueillette  commencera  vers  le  i5  septembre, 
la  récolte  se  rapprochera  do  celles  des  grandes 
années.  Dans  les  terrains  sablo-graveleux  de  la 
rive  gauche  de  la  Garonne  et  de  la  Gironde,  où 
se  trouvent  les  crus  célèbres  de  Sauternes,  des 
Graves  et  du  Médoc,  la  sécheresse  actuelle  nuit 
"beaucoup  au  grossissement  des  grains,  et  le  ren- 
dement no  dépassera  pas  3o  hectolitres  par  hec- 
tare en  moyenne.  Mais  dans  les  bonnes  terres 
<les  coteaux  do  rEntro-Doux-Mers,  du  Libournais 
et  du  Blayais,  le  rendement  sera  certainement 
double  et  élèvera  la  moyenne  pour  l'ensemble 
du  département  à  4o  hectolitres  environ.  Dans 
<etlo  partie  de  la  Gironde,  la  vigne  occupe  une 
surface  pins  étendue  que  dans  n'importe  quel 
département  français,  l'Aude  et  l'Hérault  exceptés. 
On  y  récolle  les  grands  vins  de  Saint-Knulion, 
ainsi  que  d'excellents  vins  ordinaires,  roiiges  et 
blancs. 

Ix-s  nouvelles  de   la  Bourgogne  et  de  la  Cham- 
Ti-'igne,   des  Charcntcs  comme  de   la  Touraine  et 


!  de  l'Orléanais,  soni  aussi  très  bonnes.  Dans  les 
autres  départements,  on  est  également  satisfait. 
Le  Midi,  qui  a  eu  deux  bonnes  récoltes  suc- 
cossi\es.  parait  moins  bien  partage.  Siii  plu- 
sieurs points,  des  attaques  de  mildiou  oui  iHé 
signalées. 

En  Algérie,  la  récolte,  très  réduite  l'an  der- 
nier par  le  mildiou,  sera  normale  si  le  sirocco, 
qui  a  déjà  sévi  dans  l'arrondissement  de  Bône, 
ne  fait  pas  de  nouveaux  ravages  dans  les  dépar- 
tements  plus   viticolos   d'Oran  et  d'Alger. 

En  Alsace,  dt;  violents  orages  ont  éclaté  ;  la 
pluie  est  tombée  abondamment  et  le  Rhin  dé- 
borde, tandis  que  partout  ailleurs  on  se  plaint 
vivement  de  la  sécheresse  qui  arrête  la  véraisoh. 
Comme  conclusion  des  renseignements  qui  pré- 
cèdent, la  récolte  de  1922  pourrait  être  évaluée 
ainsi   : 

4  dcpailt'nicnls  du  Midi  à  grand  lenilouicuf  et 
Algérie  :  Ô92  718  hectares  x  Go  hectolities^ 
35  5G3  000   hectolitres. 

Département  de  la  Gironde  :  i3o  G5o  hectares  x 
4o   hectolitres  =  5  226  000  hectolitres. 

Autres  département  viticoles  (72)  :  700.088  hec- 
tares x /|5  hectolitres  =  33  753  000  hectolitres. 
Tolal,  7/1  5/|2  000  hectolitres. 
En  ajoutant  les  petits  stocks  des  récoites  pré- 
cédentes, qui  resteront  à  la  propriété  aux  ven- 
danges prochaines,  les  existences  totales,  si  nos 
renseignements  sont  exacts,  atteindraient,  en 
nombre  rond,  7G  millions  d'hectolitres  ;  mais  si 
les  vendanges  vont  commencer  dans  quelques 
jours  dans  le  Midi,  elles  ne  seront  pas  termi- 
nées dans  le  reste  de  la  France  avant  fin  octo- 
bre. Plus  de  deux  mois  nous  séparent  du  mc- 
menl  où  l'on  sera  certain  de  tenir  la  reçoit". 
D'ici  là.  que  d'aléas!...,  car  c'est  bien  en  viti- 
cultmc  que  l'on  peut  dire  :  il  y  a  loui  de  la 
coupe  aux   lèvres. 

Si  la  température  jusque  là  était  favorable  à 
la  matuiiti'.  le  temps  propice  aux  vendanges,  les 
\('ndangeurs  raisoiuiables  et  en  nombre  suflisant 
pour  avoir  terminé  la  cueillette  avant  que  le  lai- 
sin  pourrisse,  enfin,  si  l'on  rentrait  en  cliai  une 
quantité  rie  vin  comparable  à  celle  de  1907,  il  no 


•m 


D.COHATIONS  DANS  LA  LEGION   DllONNELK 


faïuiiiiit  pas  s'élouiur  coin  m  c  ou  le  fil  alors. 
A  ct.'ltc  époque,  en  elïel,  le  rliiffre  dos  déclara- 
tion* de  récoltes  siir])nl  k<  viliciilloiirs  en  leur 
!i'\<lant  la  produclion  vérilable  du  vignoble  re- 
•  rviivtiiuc  (juils  ij.'iior.iicnl  eucore.  atlribiianl  l'en- 
«•ointjrcnient  du  marclit'  »u  rnoiiiiiiiuc  |iijili(jut' 
<  lu-2  leurt  voisins. 

En  supposant  la  recolle  arri>ée  à  bon  point, 
il  «?(>(  intércséiuit  de  rechercher  les  quanlilés  de 
vin  qii'elJe  mctlrivit  à  la  dispOvSilion  de  la  con- 
âonxioalion   taxée. 

Mais  ici  intervient  la  consomnialioii  eu  fran- 
<-.hi.«r  c>u  non  taxée  don!  j'ai  signalé,  il  y  a  quel- 
que vjuyt  ans.  le  ipJe  cf)usidérable  dans  l'écou- 
lement des  belles  récoltes  d'avant  la  crise  phyl- 
loxérique  et  montré  les  grandes  variations  selon 
rimportauce  de    la    jJTOduction   ot  s;i    répartition. 

On  peut  la  calculer  à  l'avance  appro\imati\e- 
nient.  Aprè^^  la  faible  récolte  de  1921.  elle  sera 
de  i3  millions  d'hectolitres  environ  pour  l'exer- 
cice en  cours,  t^indis  que  la  consommai  ion  en 
franchise  qui  correspondrait  aux  cxislencee  to- 
tales de  76  millions  dont  il  vient  d'être  parlé, 
serait  dans  l'ensemble  de  la  France,  de  près  de 
aa  millions. 

Eji  tenant  compte  des  stocks  qui  resteront  for- 
cément chez  les  propriétaires  aux  vendanges  de 
!{)•>.>.  Icv  disitonihililés,  c'esl-à-dire  les  quantités 
de  \in  laissées  pour  la  consommation  taxée  et 
l'i'xportation  pour  l'exercice  1922-1920  s'élève- 
raient ù  :  7(i  000  000  X  0.6/18  =  /i9  million?  d'hec- 
toljlre*  en  chiffres  ronds. 

Telle  est  la  quantité  qui  serait  cnlevéï.  de'' 
chais  des  récoltants  durant  la  campagne  pro- 
chaine et  apportée  sur  le  marché,  si  la  récolte  est 
réellement  aussi  abondante  qu'on  le  croit  et  si 
rien  ue  siir\i(nt  jn<qu'à  la  rentrée  de<  raisin^* 
it\i  <uvier. 


Je  rappellerai  que  la  consommation  tajcée,  qui 
tend  à  reprendre  peu  à  peu  son  importance 
(ravant-guerre.  avait  dépassé  à  plusieurs  n-prisr-; 
/»S  millions  d'hectolitres.  Si  l'on  y  ajoute  ks 
quantités  nécessaire?  à  l'exportation,  soit  2  mil- 
lions en  moy<nne,  on  concluera  que  la  récolte 
de  1922  doit  s'écouler  san?  difficultés,  pourvu  que 
les  viticulteurs  aient  confiance  dans  la  situation 
que  je  viens  d'exposer  impartialement  et  ne  s*- 
piécijiilent  pas  tous  à  la  fois  au  devant  des  ache- 
teurs. 

Sous  peu  le?  ^iti(ulteurs  feront  leurs  décla- 
rations de  récolte  et  le?  intéressés  sauront  alois 
exactement  à  quoi  s'en  tenir  sur  le  chiffre  qu'elle 
a    ;itteint. 

.l'engage  vivement  le?  propriétaires  à  déclarer 
1.1  totalité  <le?  >ins  qti'ils  ont  en  leur  possession: 
lécolte  nouvelle  et  stocks  des  récoltes  antérieures. 
Si  chaque  récoltant,  petit  ou  grand.  —  il  y  en 
a.  en  France,  plus  d'un  million,  —  croyait  pou- 
voir soustraire  à  la  déclaration  telle  portion  de 
la  récolte  qui  lui  plaira,  sous  le  prétexte  qu'elle 
n'est  pas  destinée  à  la  vente,  la  statistique  an- 
nuelle de  la  production  viticole  présenterait  bien- 
tôt ime  si  grande  confusiou  qu'elle  ne  senut  plu-» 
comprise  de  personne  et  qu'elle  n'inspirerait  plus 
aucune  confiance.  Ck*  jour-là,  la  déclaration  de 
récolle  deviendrait  fort  dangereuse  pour  la  pro- 
priété comme  pour  le  commerce  des  vins. 

Il  ne  semble  pas  que  l'on  s'en  préoccupe  guère 
dans  cert^nins  départements,  la  Gironde  notam- 
ment, où  la  déclaration  de  1922  fut,  je  crois,  in- 
complète, ainsi  qu'il  apparaîtra  sans  doute  dans 
quelques  mois. 

Les  groupements  agricoles  devraient  mettre  en 
garde  leurs  adhérents  contre  des  pratiques  qui 
tombent  d'ailleurs  sous  le  coup  de  la  loi. 

Octave  AuDEBEm. 


DECORATIONS  DANS  LA  LÉGION  D'HONNEUR 


Par  décret  en  ilatc  du  1*.)  aoùl,  sur  la  pro- 
positicn  (In  niinisire  de  l'Agriculture,  ont  été 
l)r(»mu>  ou  nommé.*  dans  l'ordre  de  la  Légion 
d'Honneur  : 

Contingent  normal. 
Ojjii'iers. 

MM. 

HiMu  Kaphaël-(;iaudc-François-.leaii-IJapliste), 
président  du  Conseil  général  du  Var,  propriétaire 
agriculleiu    à   Bandol  (Var). 

Maqiiinue  (Léon-Gervais-Marie),  professeur  au 
Mn-.i!M.  .!|li~|c(ir<-  naturelU-,  membre  de  l'Ins- 
titiii 

I>.  .'Mil  \larie-Joseph-Uoger),  inspecloir  gé- 
néral iKï  haras  à  Agen  (Lot-et-Garonne). 

Chevaliers. 
MM 

Adda  ;(.;iiiulesj.  archilwte  de  la  Société  d'en- 
couiagement  pour  1"  iin.'li ...  ■>'•>■  .1.  ^  •  ,n,.<i  Jg 
che\nux  en  France. 


liiegbeder  Cump  (Adolphe-Alfred-Emilc).  ingé- 
nieur en  chef  du  Génie  ruial,  à  Pau  (Basses-Py- 
rénées). 

iiethoiLV  (Auguste-Alexandre- Aimé),  à  Valbon- 
uais  (Isère),  président  de  la  Fédération  des  Syu- 
(^icals  d'élevage   de   l'Isère. 

Cauchois  (Louîs-Augusliu-Alexandre).  direc- 
teur de  la  France  chevdiinc. 

Chappaz  (Geoi-ges),  ù  Eperuay  (Marne),  direc- 
teur- de   l'Association  viticole  champenoise. 

Fenouil  (Jules-Je;ux),  viticulteur  pépiniériste  * 
Carpentras  (V'auclu.se). 

Guei.l  (Léon-Marius),  propriétaire  agriculteur, 
maire  de  la  Crau  (Var). 

Gabillaud  (Kmile-Cluules),  agent  comptable  de 
l'Office  national  du  Crédit  agricole. 

Ilommel  (Hobert),  directeur  de  l'Agriculture  au 
Commissariat  général  de  la  République  à  Stras- 
bourg. 

Jany  (.losepli-Paul),  propriétaire  et  régisseur 
agrkole   à   C;islauel  (Haute-Garomie). 


UN  CERCLE  AGRICOLE  SUR  LE  PLATEAU  DU  ROUMOIS 


La  vois  (Alphonse-Laurent),  agriculteur,  maire 
^1  ^\rdin  (DeuX'Sèvocs). 

Le  Coat  do  Kcrvéguen  (AnJré-Loiiis-Maric-Fran- 
•l'ois-Emnianuol),  propriétaire  agriculteur  à  Coup- 
May  (Seine-cl-Marne). 

Mailhac  (Eugène-Lucien),  propriétaire  vilicul- 
li'ur  à  Durban  (Aude). 

Marigny  i^Luc- Auguste-Paul),  chef  du  cabinet  du 
niinislre  de    l'Agricultui'C. 

Mille  (Marie-Léopold-Valentin).  secrétaire  géné- 
ral adjoint  de  la  Société  des  Agriculteurs  de 
la  Somme,  à  Equennes  (Somme). 

Moroy  (Albert -Constant),  vétérinaire  départe- 
mental do  Saône-et-Loire  à  Màcon. 

Roigès  (Marie-Louis-Fernand-René) ,  conserva- 
teur des  Eaux  et  Forêts,  à  Ajaccio  (Corse). 

Savary  (Paul-Charles- Anatole),  vétérinaire  à 
Brie-Comte-Robert    (Seine-et-Marne). 

Séret  (Albert-Louis-Xavier),  horticulteur  paysa- 
giste à   Neuilly-sur-Seine. 

Promotion   exceptionnelle. 

Commandeur. 

M.  Mirepoix  (François-Joseph-Justin),  président 
de  la  Confédéralioii  générale  des  vignerons,  à  Bé- 
liers (Hérault). 

Ofjiciers. 

MM. 

Astier  (François),  vice-président  de  la  Fédération 
nationale  de  la  Mutualité  et  de  la  Coopération 
■îigricoles. 

Bréheret  (François-Jean),  inspecteur  général  ho- 
noraire   de    l'Agriculture,    à    Valence    (Drôme). 

Brière  (Théodore- Alexandre-René),  directeur  du 
Syndicat   des  Agriculteurs  de  la  Sarthe. 

Collière  (Georges-Henri),  secrétaire  général  de 
la  Société  Hippique  française. 

Merchier  (Louis-Juks-Adolphe),  secrétaire  géné- 
ral de  la  Société  des  A^i-iculteurs  du  Nord. 


Chevaliers. 


MM. 


Geoffroy  (Félix-Elysée),  agriculteur  à  Moussey 
Aube)  :  agriculteur,  administrateur  délégué  de 
la  Caisse  départementale  d'assurances  mutuelles 
agricoles  contre  l'incendie. 

Bertraml  (Léopold),  agriculteur  à  Sl-Agnan- 
d'Hautefort  (Dordogne). 

Cadoret  (Arthur),  direct<'ur  des  Services  agri- 
<ole-s  du   département   de    la   Savoie. 

Célos  (Jacques- Auguste),  president  de  l'Union 
des  Syndicats  agricoles  et  du  Comice  agricole  de 
l'arrondissement  de   Bernay  (Eure). 

Cloucl  des  Pesruches  (Marie-Joseph-Paul),  agri- 


215 

cuifceur  à  Medjez-Amar,  commune  de  Ctauzel  (Al- 
gérie). 

Croizé  (.Joseph-Alexandre),  publiciste  agricole, 
rédacteur  au  journal  Le  Matin,  à  Paris. 

Abbé  David  (Maurice),  à  Douai  (Nord),  vice- 
président  du  Comice  agricole  de  Douai. 

Funel  (Honoré-René-Théophile),  président  d. 
la  Société  d'Agriculture  et  d'Horticulture  de  Nie. 

«Juillin  (René),  ingénieur  agronome,  directoui 
du  Laboratoire  de  la  Société  des  Agriculteurs  de 
France. 

Icardent  (Baptistin),  chef  mécanicien  de  la 
Compagnie  agricole  de  la  Crau  et  des  marais  de 
Fos  (Bouches-du-Rhône). 

Lapeyre  (Ferdinand-Antoine- Marius-Elie),  à  Po- 
pian  (Héraull),  directeur  tlu  canal  d'irrigation  de 
Gignac. 

Jonot  (Albert-Jcan-Baptisle),  président  de  la 
Chambre  syndicale  de  la  Laiterie  en  gros  de  Pa- 
ris. 

Labbé  (Paul-Augus)ei.  agriculteur  à  Rumigny 
(Ardennes),  piésideni  du  Cercle  agricole  et  de  la 
la  Caisse  locale  de  Crédit  agricole. 

Laparra  (Léopold-Antoine- André),  à  Cardaillac 
(Lot).  Vice-président  de  l'Office  agricole  du  Lot. 

Laurent  (Paul),  agriculteur  à  Sassy  (Calvado-^i. 
Vice-président  de  la  Société  d'Agriculture  de  l'ai- 
rondissemenl   de   Falaise. 

Lévêque  (Léon-Victor),  agriculteur  éjeveur.  a 
Oulchy-le-Châleau  (Aisne). 

Mirouel  (Ilenri-Léon-Arthur),  agriculteur,  con- 
seiller général,  à  Dompccvrin  (Gard). 

Pécherai  (Auguste-Hippolyte),  conservateur  de? 
seiller  général,   à   Dompccvrin  (Meuse). 

Raynaud  (Emile- Joseph),  propriétaire  agricul- 
teur, maire  de  Ricaud  (Aude). 

Ricard  (Marins),  vice-président  de  l'Union  îles 
Syndicats  agricoles  des  Alpes  et  de  Provence,  à 
Avignon  (Vaucluse). 

Saliba  (Frédéric-Augusiin-Amable),  ingénieur 
agricole,  à  Alger. 

Saulnier  (Jules-Michel-Gaspard),  chef  de  divi- 
sion à  l'Institut  international  d'Agriculture  de 
Rome. 

Thiriet  (Nicolas),  agriculteur  à  Jouvaincourt 
(Vosges). 

Trémeau  (Jean-François-Marie-Etienne) ,  publir 
ciste  agricole,  à  Paris. 

Triquet  (Aified-Narcisse-Angnste),  agriculteur  ;\ 
Gouy  (Aisne). 

Voron  (Emmanuel-Alexandre- Aimé) ,  vice-prési- 
dent de  l'Union  des  Syndicats  agricoles  du  Sud- 
Est,  à  Lyon, 


UN  CERCLE  AGRICOLE  SUR  LE  PLATEAU  DU  ROUMOIS 


^[eltrc  à  la  perlée  des  populations  rurales 
des  éléments  de  saine  distraction  et  de  perfec- 
tionnement iulellectuel  et  moral,  est  un  des 
moyens  le  plus  généralement  préconisés  en 
faveur  dii  retour  à  la  terre  et  de  la  lutte  con- 


tre l'exode  rural.  Mais  il  faut  bien  reconnaître 
que  ce  prf)!)lème  (>sl  plus  souvent  posé  que 
résolu,  les  réalisations  pratiques  étant  jusqu'à 
présent  fort  rares  dans  cet  ordre  d'idées. 
C'est  pourquoi  nous  pensons  faire  œuvre 


214 


UN  CERCLE  AGRICOLE  SUR  LE  PLATEAU  DU  ROUMOIS 


utile  t;ii  signalant  un  type  d'organisation  qui 
fonctionne  dans  d'excellentes  conditions  et 
depuis  plusieurs  années  au  Theillement 
(Lurej,  sur  le  plateau  du  Roumois,  grâce  à 
l'initiative  dévouée  d'un  propriétaire  exploi- 
tant et  résidant,  M.  le  docteur  Martin,  iné- 
siilenl  de  la  Société  centrale  d'Agriculture 
de  la  Seine-Inférieure, 

Il  s'agit  d'un  Cercle  Açiricole  situé  en 
pleine  caiiipagne,  prés  d'un  croisement  de 
routes  fréquentées,  à  égale  distance  de  plu- 
sieins  villages  et  à  proximité  d'un  corps  ae 
ferme  ilont  le  personnel  assure  le  fonctionne- 
ment el  la  surveillaïue  de  l'étaMissemcnt . 
Celle  dispo^itii'ii    isolée,    (jui    peut    ('•fomier   à 


groupe  électrogène  actionne  l'appareil  et 
fournit  la  lumière  à  la  salle,  tandis  que  la. 
tuyauterie  de  refroidissement  du  moteur  en 
assure  le  cliaulfage  eu  hiver. 

Dans   le  cas  de   représentations   théâtrales, 
afin   d'éviter   le   hruit,    le    courant   peut   être 


Fig.  39.  —  Cercle  cinriiia  agriccic. 

première  vue,  est  d  alioid  une  excellenle  me- 
sure de  protection  contre  l'alcoolisme,  lléau 
des  campagnes  normandes  ;  c'est  ensuite  le 
meilleur  moyen  d'attirer  une  clientèle  exclu- 
sixement  rurale  et  véritahlement  déshéritée 
an  point  de  vue  des  distractions.  L'accès  en 
est  favorisé  [)ar  l'usage  de  la  hicycicite,  dont 
le  plus  modeste  onvriiM  agricole  est  aujour- 
d'iini  jKjurvu, 

le  Cercle  se  présente  (fig.  30  el  'lO)  sous 
l'aspect  d'une  bara<pie  à  douldcs  paroi^, 
longue  d'une  trentaine  de  mètres,  reposant 
sur  un  soubassement  de  mavonncrie  haut  de 
i  m.  80.  Il  comprend  une  grande  salle  j)ou- 
vaut  contenir  3fX)  personnes  assis(>s  sur  des 
bancs  [ilaeés  en  gradins.  I  ne  secfinde  |)artie 
surélevt'c  d'un  mètre  f(jrme  une  scène  spa- 
cieuse pcrnu-ttant  d'y  jouer  des  pièces  Ihéà- 
tiales  cl  de  servir  au  besoin  de  salle  de  bal. 
Les  coulisses  de  la  scène  serveni  «mi  lemps 
ordinaire,  à  droite  de  buvette,  à  gauche  de 
salle    de   !>illard    et  de    bibIiothè(pie. 

A  l'autre  extrémité  une  eabini-  blindée 
abrite  l'appareil  à  projeelions,  (laii<  des  eon- 
ilili(Mis  de  séeurilé  ipii  n'exi>lenl  ()as  avec 
Il  -  organisations  ambulante-.  l'n  dessous,  un 


Fip-.    40.   —    flan     du    Ceicle  Agricole    du    Tlieillenienl. 
.\,  grande  salle  en  ainpliillii'-àlre.  —   H,  raliinc  indc^pendanle 
on  lôlo  ;  sous-sol,  grou|ip   éleclrogc'-ne  ;  filage,  appareil  cnU-- 
nialograpliii|iie.  —    C,  tscène.  —  D,    billard  el   bibliollu''c|iie.|Q 
-     K,  buvette.  F,    galerie   extérieure.    —    (i,  jaiilin.    — 

il,  bangar  à  voitures  el  k  cycles.  —  I,  grande  roule.  — 
(7.  appareil  à  projections.  —  h,  luyauterio  de  refroidis-c- 
meiil  du  moleur.  —  c,  porte  de  secours.  rf,  couloii'.  — 
e.  escalier  montant  il  la  «cène  —  K,  entrée.  —  d.  guicliet 
aux  billets.  —  /i.  emplaconient  des  décors.  —  i,  rideau.  •  • 
/,  écran.  —  !•■,  piano    —  l,  fourneau. 

obtenu  à  laide  d'un  tracteur  agricole  de  la 
ferme,  qui  se  place  à  un  certaine  distance  au 
dehors  (fig.  M). 

Un  hangar  couvert  est  l'annexe  indispensa- 
ble pour  abriter  les  chevaux,  voitures  et  bi- 
cyclettes des  fermiers,  ouvriers,  domestiques^ 
qui,  avec  leurs  familles,  se  donnent  rendez- 
vous  le  dimanche  au  Cercle  vVgricole,  tantôt 
pour  y    assister    à    un    spectacle    ou    à    une 


CHEVAL-VAPEUR  ET  CHEVAL    VIVANT 


215 


séance  de  cinéma,  tantôt  pour  s'y  distraire 
en  profitant  de  la  salle  de  bal  ou  de  la  salle 
de  billard.  La  buvette  ne  sert  que  des  bois- 
sons hygiéniques.  Les  entrées  aux  représen- 
tations comme  les  consommations  sont 
payantes,  le  Cercle  devant,  en  principe,  sub- 
venir à  ses  besoins.  A  ce  propos,  le  docteur 
Martin,    qui    vient   de    réunir   dans   un    petit 


Fig.  41.  —  Tracteur  produisant  Irleclricité 
pour  cinénia-tlif'àt  e  Agricole. 

ouvrage  intitulé  :  «  Questions  agricoles 
d'après-guerre  ».  ses  observations  person- 
nelles de  propriétaire  résidant  et  d'agricul- 
teur exploitant,  indique  de  manière  très  pré- 
cise les  conditions  de  succès  d'une  organisa- 
tion de  ce  genre.  Il  estime  qu'un  Cercle  agri- 
cole donnant  tous  les  dimanches  une  repré- 
sentation soit  cinématographique,  soit  théâ- 
trale,  pourrait  vivre  avec  ses  seules   ressour- 


ces, si  la  moyenne  des  places  payantes  à 
1  fr.  50  chaque,  était  à  toute  séance  de  150 
environ  sur  300  places  disponibles.  Il  serait 
inutile  de  faire  plus  grand,  car  la  faible  den- 
sité de  nos  populations  rurales  ne  permet  pas 
de  réunir  facilement  en  un  seul  endroit  plus 
de  300  spectateurs,  et  il  ne  faut  pas  perdre 
de  vue  que  ce  ne  sont  ni  les  petites  villes  ni 
les  bourgs  déjà  pourvus  de  distractions  di- 
verses, mais  les  petits  villages  qui  doivent 
être  gratifiés  de  ces  organisations  récréati- 
ves. Il  souhaite  enfin  qu'un  service  central 
placé  sous  le  contrôle  du  ministère  de  l'Agri- 
culture, puisse  bientôt  mettre  à  la  disposition 
des  œuvres  de  ce  genre  des  films  adaptés 
aux  divers  milieux  agricoles. 

Telles  sont  les  grandes  lignes  de  cette  or- 
ganisation qui,  encore  une  fois,  se  présente 
non  sous  la  forme  d'un  simple  projet,  mais 
dans  la  réalité  d'une  œuvre  très  vivante, 
fonctionnant  dans  les  meilleures  conditions 
depuis  plusieurs  années. 

Il  serait  désirable  que  des  fondations  de  ce 
genre  ne  soient  plus  seulement  l'œuvre  de 
quelques  généreuses  individualités,  mais  fas- 
sent partie  du  programme  d'action  des  asso- 
ciations agricoles,  qui,  pour  la  plupart,  ont 
pour  objet  non  seulement  la  défense  des  in- 
térêts professionnels,  mais  encore  le  déve- 
loppement des  institutions  sociales  intéres- 
sant l'agriculture. 

Ce  serait  le  moyen  le  plus  sûr  d'en  réaliser 
la  création,  et  d'en  assurer  l'avenir. 

Georges  Janmn. 


CHEVAL- VAPEUR  ET  CHEVAL  VIVANT 


Béponse  à  M.  H.  G.  {Oise). 

Les  questions  suivantes  ont  été  posées  par 
un  de  nos.  lecteurs,  iivpicl,  et  avec  la  plus 
grande  amabilité  rha([iie  fois  que  l'occasion 
se  présente,  adresse  au  Journal  d'Agriculture 
pratique  les  renseignements  qu'il  croit  utile 
de  porter  à  la  contiaissance  des  abonnés. 

1°  QueAle  est  ruri(jiiic  de  l'expression 
.«  cheval-vapeur  »,  et  comment  a-i-on  été 
amené  à  établir  cette  unité  de  puissance  ? 

2"  Peut-on  évaluer  la  puissance  d'un  cheval 
vivant  'par  rapport  à  son  poids  •)  Il  ne  s'agit, 
liien  entendu,  que  de  pouvoir  obtenir  ainsi 
un  renseignement  moyen. 


Avant  la  macliine  à  vapeur,  on  employait, 
en  Angleterre,  des  chevaux  au  manège  pour 


élever  l'eau  d'épuisement  des  mines,  et  pour 
actionner  certains  ateliers. 

Lorsque  Watt  et  Boulton  construisirent 
leurs  premières  machines  à  vapeur  d'un  em- 
jiloi  pratique  (en  1775),  ils  en  faisaient  l'ins- 
tallation entièrement  à  leur  charge,  mais  on 
devait  leur  allouer  chaque  année  une  frac- 
tion (généralement  le  tiers)  de  l'économie 
que  l'emploi  de  leur  machine  réalisait  sur 
l'ancieruic  installation  qu'elle  remplaçait. 

Voyant  les  recettes  réalisées  ainsi  par 
Watt  et  Boulton,  et,  d'autre  part,  voulant  évi- 
ter le  contrôle  permanent  avec  les  versements 
annuels,  les  industriels  demandèrent  bientôt  à 
acheter  ferme  la  machine  à  vapeur  qui  leur 
convenait.  Il  fallait  donc  trouver  une  unité 
pratique  de  puissance,  et  il  fut  convenu  que 
le  prix  de  venie  du  moteur  serait  établi 
d'après  le   nomljre  de  chevaux  vivants  qu'il 


-2i(l 

poiurdàt  rcinpiacer  pniir  effectuer  le   même 

travail. 

La  diétermiiialion  empirique  de  cette  unité 
de  puissame  fut  faite  dans  une  mine  et  dans 
uue  brasserie,  où  l'eau  était  élevée  par  un 
che.TaJiallelé  à  un  manè^'c. 

On  aurait  al(»rs  couî'taté  (lu'uu  des  plus 
forts  chevaux  des  brasseurs  de  Londres  pou- 
MÙl  élever,  par  minute,  o3  UOO  livres  d'eau 
:i  une  hauteur  diin  pied  ;  Watt  imagina 
ainsi  la  livre-pied,  ou  fool-pound,  repré;>en- 
taiil  0  kilo;/raiiirnèlro  i;>825,  pour  exprimer 
le  travail  mécanicjne,  ampiel  doit  s'ajouter 
la  notion  du  temps  pour  obtenir  la  puissaiice 
ou  la  force  motrice.  La  livre  valant  0  k.  4534, 
et  un  mètre  rcju-ésenlant  3,281  pieds,  le  cal- 
cul nionlre  que  l'unité  admise  équivaut  à 
76  kiloirrammètrcs  04,  ou,  en  chiffres  ronds, 
70  kilogram mètres  par  seconde. 

Pour  la  puissance  d'un  clieval  vivant  em- 
ployé aux  épuisements  d'une  mine,  dans  des 
conditions  d'essais  analogues,  on  trouva 
T'i  kiloirrammètrcs  par  seconde. 

En  France,  le  cheval-vapeur  est  compté 
pour  7ô  kilogrammètres  par  seconde. 

Le  premier  terme  de  puissance  industrielle 
employé  par  Watt  et  lîoulton  pour  leurs  ma- 
chines motrices  était  !»■  cheral  de  marltim' 
à  vapeur,  lequel,  par  abréviation,  est  devenu 
cheval-vapeur,  en  anglais  Horse-Power  ou 
HP  ;  nous  devrions  écrire  CV. 

Pendant  une  certaine  période,  les  proprié- 
taires de  mines  payaient  à  Roulton  et  Walt 
im  droit  fixe  annuel  de  ô  livres  sterling  par 
cheval  de  machine  à  vapeur. 

Dans  les  essais  de  WatI,  les  industriels  ont 
lénssi  à  exagérer,  en  leur  faveuD,  la  puis- 
>ance  utilisée  en  eau  élevée  i)ar  un  cheval 
au  manège.  Ils  employèrent  des  chevaux  bien 
plus  forts  que  ceux  utilisés  d'une  façon  cf>u- 
r;inle.  |)uis  ces  ehevaiix  furent  surmenés  en 
ne  tra\  aillant  (pie  pendant  une  très  courte 
durée. 

Si  un  bon  cheval  vivant  peut  nous  donner, 
à  la  ttaction  rectiligne  plus  d'un  cheval-va- 
peur, ou  75  kilogrammètres  par  seconde  à 
son  rrochet  d'attelage,  il  y  a  une  réduction 
duc  à  son  déplacement  circulaire  sur  la  piste 
du  manège,  et  d'autres  réductions  imposées 
par  les  rendements  du  manège  et  de  la 
pomiH»,  qui  sont  tniijdur-  [tins  petits  ipie 
l'unité. 

En  supim<;;nit  des  nuieliines  très  bien  éla- 
hlies,  en  parfait  état  et  fnri  bien  graissées, 
les  rendeincnis  sfiaient  de  S(>  pour  100  pour 
le  manège  et  de  70  pour  KK)  pour  la  pompe, 
soit  un  rendement  final  de  56  pour  100  ;  de 
cette  façon,  le  cheval  du  l.irasscur  de  Londres 


CHEV.VL-VAM£t;R   ET    CHEVAL    VIVANT 


aurait  fourni,  à  ses  crochets  d'attelage,  une 
puissance  de  13i  kilogrammètres  par  secon- 
de, ce  qu'il  n'a  pu  donner  que  pendant  im 
temps  très  court  en  étant  très  surmené. 

Watt  a  été  encore  trompé  dans  sa  compa- 
raison du  che\al  de  machine  à  vapeur  avec 
la  puissance  du  che\al  vivant,  car  la  machine 
à  vapeur  peut  travailler  sans  arrêt,  tous  les 
jours  et  pendant  'J\  heures  [)ar  jour,  alors 
que  [X)ur  obtenir  une  puissance  continue 
équivalente,  il  faudrait  euNiron  'i  bons  che- 
vaux. 

D'autre  part,  un  bomnie  donnant  10  à  li 
kilogrammètres  par  seconde  lorsqu'il  travaille 
à  la  tâche  (et  5  à  6  quand  il  travaille  à  la 
journée),  il  faut,  au  minimimi,  7  hommies 
pour  remplacer  un  cheval  vivant,  soit  2S'>  k 
30  hommes  par  jour  |X)ur  fournir,  pendant 
2'i  heures,  une  [luisasnce  é(juivalcnte  à  un 
cheval-vapeur. 

En  prenant  comme  base  les  consomma- 
tions et  les  prix  du  charbon,  de  l'essence 
ou  du  pétrole  des  machines  motrices  pour  ob- 
tenir un  cheval-vapeur  pendant  2't  heures, 
ces  dépenses,  pour  être  correspondantes,  de- 
vraient s'appliquer  au  prix  à  payer  pour  4 
journées  de  chevaux  ou  pour  30  journées 
d'homme. 

(^e  (jui  précède  montre  un  des  ctMés  de  la 
(fuestion  économique  si  importante  du  rem- 
placement de  la  puissaiice  fournie  par  l'hona;- 
me  ou  par  les  animaux  i>ar  celle  des  moteuis 
inanimés. 

La  machine  à  vapeur  a  plus  que  décuplé 
la  [luissance  du  travail  humain  sur  tout  le 
globe  terrestre.  Elle  est  remplacée  aujour- 
d'hui dans  une  assez  grande  proportion  i>ar 
les  moteurs  à  explosions,  et,  dans  l'avenir, 
par  ceux  fonctionnant  avec  un  gazogène  ali- 
menté de  charbon  de  bois. 

Au  Congrès  de  188'J,  on  avait  proposé  de 
remplacer  le  cheval-vapeur  de  75  kilogra«M- 
mètres  par  .secoiule,  par  une  unité  décimale, 
plus  commode,  à  laquelle  on  a  donné  le  noir 
du  célèbre  mécanicien  français  Fonccict,  bien 
(ju'il  paraîtrait  que  Prony,  également  méca- 
nicien français,  avait  antérieurement  formu- 
lé une  semblable  proposition.  Le  l*on<;clet 
représente  une  j)uissance  de  100  kilograi»- 
mètres  jiar  seconde.  Cette  nouvelle  unité  ne 
fut  pas  employée  en  pratique  par  les  cons- 
tructeurs, d'autant  plus  qu'elle  semblait,  à 
l'esprit  de  l'acheteur,  diminuer  la  puissance 
de  sa  machine,  bupielle.  par  exemple,  était 
vendue  au  même  prix  pour  la  force  de  10 
chevau\-\apeur,  ou  pour  celle  de  7  poncelets 
et  demi. 

Le  cheval  \i\anl  e«t  capable  de  dévcloppcri" 


LES  RECULTES  DANS  LES  VOSGES 


217 


un  travail  considérable  {jcndanl  un  temps 
très  court  :  au  démarrage,  il  peut  donner  un 
co{/p  de  collier  dont  1  eliort  est  voisin  de  son 
poids  et,  par  suite,  s'élève  à  plusieurs  cen- 
taines do  kilogrammes. 

Dans  le  même  ordre  d  idées,  on  a  demandé 
à  certaines  machines  motrices,  notamment 
aux  machines  mai'ines,  de  développer  pen- 
dant un  temps  très  court  une  puissance  3  à  4 
fois  2jIus  grande  que  la  puissance  moyenne. 
et  ou  fut  amené  à  l'emploi  d'une  mauvaise 
nouvelle  unité  :  le  cheval  nominal,  qui  ne 
|»ent  j)as  être  maintenu  d  une  façon  continue 
jjar  l'appareil  évaporaloire.  L'emploi  du 
cheval  nominal,  qui  prête  à  confusion  et 
même  à  tromperie,  est  de  plus  en  plus  aban- 
donné. Dans  les  contrats  d'achats,  il  ne  faut 
^'occuper  que  du  cheval-vapeur  de  75  kilo- 
grammètres  par  seconde  pratiquement  dispo- 
nible sur  l'arbre  du  moteur,  pouvant  être 
fourni  d'une  façon  régulière  et  continue  sans 
surcharge. 

Il  faut  également,  lors  des  achats,  se  mé- 
fier du  cheval-vapear-i)Hliqué,  c  est-à-dire  de 
celui  calculé,  ou  relevé  à  l'indicateur,  et  re- 
présentant la  puissance  fournie  par  la  vapeur 
ou  l'explosion  d'un  mélange  tonnant  sur  le 
piston,  sans  s'occuper  des  résistances  passives 
du  moteur  qui  en  absorbent  une  paitie  plus 
ou  moins  grande,  en  ne  laissant  disponible 
pratiquement  sur  l'arbre  du  moteur  que  le 
cheval-vapeur  de  75  kilogrammètres  par  se- 
conde, pouvant  seul  intéresser  l'acheteur. 


Pour  ce  qui  concerne  la  puissance  prati- 
quement fournie  par  les  attelages,  voici 
quelques  chiffres  relevés  dans  mes  nombreux 
essais  sur  le  travail  des  moteurs  animés. 

Il  faut  noter  que  ces  essais  sont  très  dif- 
ficiles à  faire  :  si  je  puis  bien  exactement 
mesurer,  dans  des  constatations  de  longue 
durée,  la  puissance  fournie  par  les  moteurs, 
la  plupart  du  temps  je  n'ai  pas  à  ma  dis- 
position une  bascule  pour  déterminer  leur 
poids  q-tie  je  suis  obligé  de  faire  évaluer.  De 
sorti-  que,  d'un  côté,  j'ai  une  mesure  précise, 
alors  que  de  l'autre  je  n'ai  qu'une  estima- 
tion. 

Tn  cheval  vivant,  du  poids  de  300  à  450 
kilog.,  se  déplaçant  en  ligne  droite,  donne 
au  crochet  d'attelage  une  puissance  de  48  à 
52  kilogrammètres  par  seconde.  Un   cheval 


de  450  à  UU(j  kilog.  fournit,  dans  les  mêmes 
conditions,  une  puissance  de  03  à  71  kilo- 
grammètres par  seconde. 

Il  y  a  une  réduction  quand  l'attelage  com- 
prend 2,  3  ou  4  animaux  ;  cette  réduction 
varie  selon  le  mode  de  l'attelage  (de  iile,  de 
front,  2  de  front  et  un  en  tête,  etc),  par  suite 
du  manque  de  simultanéité  des  efforts.      ' 

Dans  des  essais  réceents  d'une  faucheuse 
en  Seine-et-Oise,  chaque  cheval  de  l'attelage 
tuurnissait  93  kilogrammètres  par  seconde  en 
travail  dans  une  prairie  naturelle,  et  89  kilo- 
grammètres par  seconde  dans  une  luzerne. 

Au  manège  à  piste  circulaire,  au  crochet 
dallelage,  les  chevaux  du  poids  de  350  à 
400  kilog.  donnent  de  34  à  36  kilogram- 
mètres par  seconde  ;  ceux  de  450  à  600  kilog. 
fournissent  de  43  à  50  kilogrammètres  par  se- 
conde, mais  il  n'y  a  de  disponible,  par  suite 
des  résistances  passives  du  manège,  que  res- 
pectivement, 27  à  29  ou  35  à  39  kilogram- 
mètres par  seconde,  alors  qu'au  manège  à 
plan  incliné,  de  Fortin  (Biaudet-Fortin,  de 
-Montereau,  Seine-et-Marne),  un  cheval  du 
poids  de  540  kilog.  m'a  donné  54  kilogram- 
mètres disponibles  par  seconde,  et  un  cheval 
de  625  kilog.  fournissait  103  kilogrammètres 
par  seconde. 

Pour  les  travaux  agricoles,  le  bœuf  est  bien 
plus  intéressant  que  le  cheval  comme  moteur 
animé  économique. 

Lne  forte  paire  de  bœufs  limousins,  de 
'i  ans  et  demi,  pesant  1  380  kilog.,  m'a 
donné  en  travail  normal  une  puissance  utili- 
sable de  plus  de  190  kilogrammètres  par  se- 
conde, soit  un  peu  plus  de  2  chevaux-vapeur 
et  demi. 

Une  jeune  paire  de  bœufs  d'Aubrac,  de 
3  ans  et  3  ans  et  demi,  pesant  1  120  kilog., 
donnait  en  travail  normal  128  kilogrammè- 
tres par  seconde,  soit  presqu'un  cheval-va- 
peur et  trois  quarts. 

Dans  mes  essais  de  Maison-Carrée,  une 
paire  de  petits  bœufs  des  indigènes  algériens, 
pesant  environ  de  250  à  300  kilog.,  donnait, 
avec  un  assez  mauvais  joug  de  garrot,  une 
puissance  soutenue  de  86  kilogrammètres  par 
seconde. 

Il  serait  très  désirable  que  toutes  ces  re- 
cherches soient  reprises  d'une  fa'çon  métho- 
dique et  coordonnée  afin  que  de  leur  synthèse 
on  puisse  dégager  des  indications  utiles  à 
tous.  Max  Ringelmann. 


LES  RÉCOLTES  DANS  LES  VOSGES 


Crémanvillers-Vagney,  août  19^2. 
D.:ns  ma   note  du    10  juillet,  j'annonçais  pré- 


juatur<;nicnt  le  dernier  coup  devant  être  porté  sous 
peu  à  la  rentrée  des  foins  ;  les  jours  suivants  sur- 


218 


A   L'EXPOSITION  COLONIALE   DE    MARSEILLE 


\cn;iil  iiiH'  iM'ric  (!<■  jouis  plinicux  cl  froids,  rc- 
tacdunl  ce  travail  d'une  jjonnc  liiiilaiiie,  avec  ava- 
lics  assez  aitpicciiihh's  des  foijis  fauchés  dans  la 
paiiie  montji','iieuse  c)i"i  les  récoltes,  plus  tardives, 
du  reste,  se  reiiireni  p!ii<  ii-iitemeiil  que  sur  les 
riches  prairies  du  lias  do  Nalh'cs. 

Le  rendeiucul  des  seigles  serait  assez  lion,  si  la 
quantité  des  pcrbes  n'eût  été  restreinte  dans  les 
proportion";  d'un  tiers  d'une  année  ordinaire, 
lloninie  «'onsi^pience.  récolte  peu  ahondantc  dans 
l)ien  des  fermes.  l>cs  céralos  de  priritem|ks,  semées 
dan<  les  terres  trop  saturées  d'iau.  sont  presque 
(lartoul  courtes  en  paille  et  d'un  piodnil  en  grain 
niédioiic.  Température  froide  vers  la  mi-juillet, 
au  point  de  neiger  sur  les  hautes  altitudes,  qui. 
dans  les  Vosges,  ne  dépassent  guère  i  3oo  mètres 
fie    Iloniii'ik    :    i  S(it>   iiièlres). 


La  seeonili'  coupe  de  fourrage  donnera  de  bons 
produits  si  la  rentrée  se  fait  dans  de  bonnes  con- 
dilions,  comme  on  l'espère  ;  le  temps  paraît  fixé 
au  beau. 

Les  pommes  de  terri',  bien  que  porljint  les  tra- 
ces de  nialadii-  de  |dii-iciirs  genres,  donnent  à  es- 
pérer une    bonne    ncolle.    Beaucoup    de   fruits. 

Les  orages  île  la  nuit  du  i/j  au  i5  août,  pendant 
lesquels  la  grêle  a  abîmé  les  récoltes  de  quelques 
localités  de  la  j)laine  dw  déparlement,  n'ont  causé 
ici  que  peu  di-  dégà Is.  quoique  le  ciel  se  fût  mon- 
tré très  menaçant.  Ces  orages,  embrassant  toute 
la  région  de  l'Kst.  étaient  accompagnés  d'éclairs  et 
tonnerre   conlinuels.   XCnf   assez   fort,  abattant  des 

riiiii<. 

J.13.     .lACgiuT. 


A  L'EXPOSITION  COLONIALE  DE  MARSEILLE 


Il  >  a  seize  ans,  en  l'.HX),  une  exposition  co- 
loniale lui  organisée  à  Marseille;  elle  rempor- 
ta un  très  légitime  succès,  car  elle  avait  été 
|)réparée  avec  le  jjIus  grand  soin,  l  ne  initia- 
tive semblable  devait  réussir  aussi  bien,  peut- 
être  même  mieux,  car  plus  encore  qu'à  cette 
époque  déjà  éloignée,  les  colonies  jouent  un 
rôle  de  plus  en  plus  important  dans  le  déve- 
loppcnuMit  ((iniriuMcial  de  la  France  et  dans 
son  iiiilueine  >-ur  les  (lillércnls  points  du 
glf>be.  L'organisation  de  l'exposition  ai- 
tuelle  qui  est  ouverte  depuis  trois  mois  et 
(pii  durera  jusrpi'en  novend)re,  a  donc  été 
inspirée  par  une  très   lieurensc    poisée. 

Il  n'est  possible  ici  que  de  donner  une 
idée  générale  de  cette  vaste  manifestation. 
Deux  qualités  essentielles  |)onr  une  exposition 
la  caractérisent,  elle  est  érninenmient  instruc- 
tive et  elle  est  attractive.  Les  pa\  liions  et  les 
palais  qui  la  garnissent  rivalisent  d'origina- 
lité et  lui  donnent  des  allure^  ('-luineininent 
''Uggeslives. 

La  prin<ipale  de  ces  suggestions,  c'est  (jue 
les  colonies  peuvent  et  doivent  devenir  une 
source  quasi  inépuisable  de  matières  premiè- 
res |M)ur  la  France.  C'est  ce  (jni  a  été  dé- 
nn)nlré  au  Congrès  de  la  jjroduction  coloniale 
tenu  à  roccasion  de  l'exposition,  et  c'est  ce 
que  celle-ci   dénu)nlre  avec  éclat. 

L'attention  du  visiteur  est  d'abord  a|)|)(dé(' 
par  un  grand  palais  consacré  aux  industries 
françaises  d'cxporlation  ;  c'est  là  <jue  sont 
réunis  les  produits  (pii  font  l'expansion  de 
la  France  au  dehors.  Disséminées  à  <lroite 
et  à  gauche,  se  dressent  les  constructions  ré- 
MTvées  à  cha(|ue  colonie  ;  chacune  de  celles- 
ci  a  son  domaine  propre  el  s'y  nnmifeste  avec 
ses  cara<"tère5  es^enliels. 


Les  colonies  alViraines  occupent,  comme 
de  Juste,  par  leur  nombre  et  par  leur  im- 
porlance,  la  place  la  plus  étendue.  Ce  sont 
d'abord  c(dle-  de  l'Afrique  du  Nord,  l'Algérie, 
la  Tunisie,  le  Maroc,  qui  sont  le  prolonge- 
ni(  ni  (lirecl  de  la  métropole.  Non  loin,  c'est 
Madagascai',  (pu  montre  sa  progression  un 
peu  lente.  Mais,  c'est  le  groupe  des  colonies 
de  l'Afriipie  occidentale  (pii  domine  les  au- 
tres par  léclal  et  I  harmonie  (jui  ont  pié-iilé 
à   linslallalion   de  ses  produits. 

I  n  \asle  [taiais  à  la  façade  barbare,  mais 
(loiil  l'intérieur  est  agencé  avec  un  art  1res 
el(''gaiil,  ré'iMiit  dans  un  grand  bail  autour 
(Itiipiel  elles  sont  réparties  conccntri(piement, 
les  huit  ('(donies  qui  forment  ce  groupe  :  Sé- 
négal. (iuin('-e.  Côte  d'Ivoire,  Dahomey,  Sou- 
dan, llau|e-\  (illa,  Mauritanie,  lerriloire  du 
Niger.  Pour  cha(pie  colonie,  sont  groupées 
avec  méthode  les  produits  naturels  et  ceux 
des  cultures^  ceux  des  industries  rudinn  c.. 
taires,  rehaussés  par  des  tableaux  très  éb. 
quents  sur  laetivilé  agricole  et  com- 
merciale. Ces  tableaux  montrent  conduen 
cette  acli\ité  progresse,  malgré  les  diffuullés 
(pi'elle  remontre.  Comme  de  juste,  une  place 
importante  est  réservée  aux  forets  et  aux 
lK>is  :  M.  Laurent  Rigotard  l'a  indiqué  récem- 
ment ici  (\\°  <ln  5  août). 

Le  palais  consacré  à  llndochinc  esl  la  re- 
production du  fameux  tem|de  d'Angkor,  au 
Candiodge  (fig.  i2)  :  c'est  à  juste  litre  l'une 
des  principales  allractions  de  l'Exposition. 
Dans  s(>s  h))prc'<si(>n!<  (h'  voyofir  d'un  .\{iri- 
t'iillenvà  tntrcrs  If  monde  (1).  notre  excellent 
(•ollalMual(>ur   M.    r/aston   Pageot  en   a   ilécrit 

(i)  Librairie  agiicole.   •■(I.   rue  Jacob,  à  Piui-. 


PARTIE    OFFICIELLE 


219 


.sommairement  l'imposante  allure  en  ces  ter- 
mes :  «  La  foret  vierge  nous  enveloppe  et, 
pendant  quelques  heures,  nous  voyageons  à 
l'ombre  des  grands  arbres.  Tout  à  coup  le 
rideau  se  déchire  et,  en  face  de  nous,  entouré 
de  bassins  immenses,  de  nappes  d'eau,  surgit 
un  édifice  d'une  incomparable  grandeur. 
Jamais  plus  merveilleuse  ruine  n'était  appa- 
rue à  nos  yeux  ;  c'est  énorme,  gigantesque, 
et  (•(qxMulant  d'une  harmonie  parfaite,  d'une 


de  l'Exposition  coloniale,  a  organisé,  au  cours 
des  derniers  mois,  des  séries  d'expositions  et 
de  concours  temporaires  qui  ont  formé  un 
nouvel  attrait  pour  les  visiteurs.  Ce  fut  d'a- 
bord uïi  concours  relatif  aux  procédés  de  pro- 
jection et  de  lutte  contre  les  incendies  de 
forêts,  si  néfastes  en  Provence.  Ce  furent  en- 
suite des  concours  de  légumes  et  fruits  de 
jirimeurs.  dt>  vins,  d'huile  d'olive,  etc.,  ac- 
compagnés d'un  congrès  de  la  Confédération 


^^■'i^-!^H 


Fig.  42.  —  Le  temple  d"Angkor,  au  Cambodge. 


.*;upr»'me  élégance...  r(i.u\rc  jjcut  être  com- 
parée aux  plu>  iicllc-  créations  du  génie  hu- 
main. »  Lt"  temple  c.-l  rc[)rotluil,  à  Marseille, 
dans  .ses  vastes  dimensions,  avec  ses  ])assins 
et  se.s  nappes  deau.  A  l 'intérieur,  la  profu- 
sion des  jnoduits  ilc  rindustrie  cl  des  arts 
de  l'Annam  constitue  un  limséc  dune  ri- 
chesse exceptionnelle. 

Le  Commissariat  agricole  et  horticole,  qui 
a  assuré,  avec  succrs,  rorncmcntation  florale 


des  primeurs  do  France.  Au  début  de  ce  moi> 
(le  septembre,  se  sont. tenus  un  concours  de 
fruits  de  saison,  acompacgné  d'un  deuxième 
congrès  lie  la  Confédération  des  primeurs  et 
d'un  concours  de  matériel  d'emballage.  Dans 
la  deuxième  f[uinzaine  de  ce  môme  mois  se 
tiendront  utie  exposition  nationale  d'Apicul- 
lure  et  un  Congrès  international  d'Apicul- 
ture. Ces  manifestations  font  honneur  à  leurs 
organisateurs.  II.  S. 


PARTIE  OFFICIELLE 


Arrêté  du  ministre  de  l'Agriculture,  en  date 
du  24  août  1922,  relatif  au  taux  d'extraction 
des  farines  (dérogations). 

Art.  i'"".  —  Les  dcTniuitius  d'autorisulion  de  fa- 
bricalion  Je  farines  ii  un  taux  d'extraction  infé- 
rieur à  erlui  fixé  par  rarliclc  i®''  du  décret  du 
■j8  juillet  IIJJ2,  doivent  èlrc  formulées  par  écrit 
<t  adressées  au  ministère  de  l'Agrieulture,  Office 
do  renseignements  agricoles,  par  les  meuniers  in- 
téressés. Elles  seront  accompagnées  de  la  déclara- 


lion  de  l'induslriel  en  faveur  duquel  une  cii'roga- 
lion  est  susceptible  d'être  accordée.  Ci'lle  décla- 
ration devra  ètie  visée  avec  avis  favorable  par 
le  groupement  professionnel  chargé  par  le  n.i- 
nislre  de  rAgrieullr.rc  du  contrôle  de  eelti'  in- 
dustrie. 

Art.  2.  —  L'industrie  de  la  biscuiterie  est  au- 
torisée à  employer  des  farines  tirées  au  moins  à. 
G5  p.  loo  d'exiraetion.  Le  contingent  total  l'Iillsé 
pour  les  fabrications  de  cette  industrie  ne  pourra 


LE  TRAFIC  DES  l'.LÉS  TARDIFS  DU  NORD  DANS  LA  RKGION  MÉRIDIONALE 


220 

<Jépii-^-i  I  ;iiiiiii(lleiiu'j]|  5ou  doo  quintaiiv  il«  f;.- 
liui-. 

Le  \is^a  cIls  iliVlaralions  dos  iiiduslricls  <Ji'  la 
biscuilci if  sera  délivré  par  le  Syndical  do  la  Li^- 
ciiitvric  fiançaisc,  3,  rue  de  Paleslro,  à  Paris. 

Art  3.  —  L'industrie  des  produits  de  régime 
est  aulori^ée  à  employer  des  farines  tirées  ;:u 
moins  à  70  p.  100  d'extraction.  Le  conlin;,'i'iil 
total  utilisé  pour  le?  fabrications  do  cetle  indus- 
Irie  ne  pourra  dépasser  annuelloinenl  ^o  fH^o  quin- 
taux de  farine. 

Le  vi<ii  des  déclarations  de~  industriels  faLri- 
ipiant  lies  produits  de  régime  sera  délivré  jj.ir  le 
Ssudical  des  fabricants  de  produits  de  régime,  3, 
rue  do  Palosiro,  à  Paris. 

Art.  4.  —  Le  dircrtcur  de  rAgricullure  <•<> 
chargé  de  l'exécution  du  présent  arrêté. 


Arrêté  du  24  août  1922  relatif  à  la  consti- 
tution des  Commissions  départementales 
d'utilisation   du  blé. 

-1/7.  1".  —  L.i  ■Clommissiou  piéviio  à  l'article 
3  du  décret  du  liS  juillet  ly.rj  est  instituée  par 
arrêté  préfectoial.  Les  membics  sont  ciioisis  sur 
une    liste  de  présentation  établie   : 

1°  En  ce  qui  concerne  les  agriculteurs,  par 
l'Office  départeinenlal,  après  cousultiilion  <lts 
l)rincipaux  groupements  professioiuiels  agricoles  ; 

2°  En  ce  qui  concerne  le  meunier  et  le  boulan- 
ger, par  la  Chambre  de  commerce  après  cons'ilta- 
tion,  s'il  en  existe,  des  Chambres  syndicales  des 
professions  intéressées. 

La  liste  do  présentation  comprendra  deux  fois 
jilus   de    noms  qu'il   y   a   de  sièges   à   pourvoir. 

Art.  2.  —  Le  directeur  de  l'Agriculture  est 
chargé  de   l'exécnlion   du   présent   arrêté. 


LE  TRAFIC  DES  BLES  TARDIFS  DU  NORD 

DANS   LA   RÉGION  MÉRIDIONALE 


Il  est  aujourd'hui  bien  acquis  dans  les 
niilioux  agricoles,  que  la  culture  des  céréales 
est  conditionnée,  pour  l'avenir,  par  l'emploi 
(h'  senicMces  meilleures  et  de  variétés  plus 
|ir<«du(li\es.   Celte   vérité  ne   se  discute  plus. 

Mais,  au  moment  où,  pour  répondre  aux 
besoins  des  agriculteurs,  se  poursuivent  un 
|icu  [lartout  des  recherches  intéressantes  que 
l'on  ne  saurail  trop  encourager,  on  voit  aussi 
se,  mauilesler  par  contre,  de  la  part  de 
ccrlaiMS  commerçants  peu  scrupuleux,  une 
tendance  regrettable  à  l 'exploitation  de  ces 
idées  nouvelles. 

De  nond)reu\  agents  à  la  solde  de  maisons 
imiKDrlanles  sillonnent  les  campagnes  et  vont, 
de  ferme  en  ferme,  préscriter  aux  agricul- 
teurs, qu'ils  s'attachent  à  éblouir,  des  épis 
su[)erl)cs.  —  des  grains  merveilleux,  —  soi- 
Liicusemenl  agencés  dans  de  snjjerbes  boîtes. 
Ils  leiir  en  oltrenl,  à  chers  deniers,  des  se- 
mences dont  leurs  habiles  boniments  font  res- 
sortir le  caractère  de  panacées  inédites  et 
j)leincs  de  promesses. 

Tels  serdut,  par  exemple  :  des  spécimens 
merveilleusemenl  réussis  de  Vilheimina  ou 
double  Waleorn,  de  Cerès  ou  autres  variétés 
diverses  du  \f)rd  de  la  France  ou  de  l'Angle- 
terre. 

Cultivés  dans  notre  sud-ouest,  où  nous 
avons  à  compter  avec  Téchaudage,  ces  HIés 
tardifs  ne  iieuvenl  donner  que  des  déboirw-... 

Les  maisons  se  livrant  à  ce  trafic  ne  s'y 
trompent  pa«.   Elles  savent  très  bien  que  ta 


condition  première  dune  culture  profitable 
est  l'adaptation  aux  conditions  spéciales  de 
sol  et  le  climat  ;  •  elles  savent  Ir^s  bien 
(ju'un  Blé  du  Ncu'd  ne  produira  rien  dans  les 
cultures  du  Sud-Ouest  où  elles  le  répandent. 
Leur  grand  souci  est  de  conclure  beaucoup 
d'atïaires  et  d'en  retirer  le  plus  grand  profit  ; 
que  leur  importe  la  réussite  des  nouvelles 
variétés  ;  ayant  fait  des  dupes  dans  une  ré- 
gion, ils  passeront  à  une  autre  à  la  campa- 
gne suivante. 

C'est  déjà  trop  que  certains  agriculteurs 
mal  informés  puissent  être  victimes  de  cette 
fraude  d'un  nouveau  genre,  plus  dangereuse 
{jue  beaucoup  d'aulres.  Le  grand  mal  est 
surtout  que,  déçus  dans  leurs  espérances  et 
découragés  par  des  insuccès  inévitables,  ces 
agriculteurs  risqueront  de  devenir,  par  la 
suite,  réfractai res  à  l'emploi  des  semences  ap- 
propriées (jue  l'on  travaille  à  préparer  pour 
eux. 

Mettons  en  garde  les  culti\ateurs  contre 
l'emploi  inconsidéré  de  variétés,  si  produc- 
tives qu'elles  paraissent,  sans  qu'il  soit  tenu 
suffisamment  com|)te  des  particularités  de 
sol  et  de  climat. 

Aux  Offices  cl  à  tous  cultivateurs  instruit^ 
de  prolégtT  la  culttire  contre  les  entreprises 
de  ces  commerçants  dont  l'esprit  exagéré  de 
lucre  risque  de  mettre  en  p'-ril  les  intérêts 
généraux  de  la  production  agricole  et  du 
Pays  tout  entier.  SEnI^, 

f'rofrsseur  d'A(;ricullurc 
à  Villcfranciic  de  Laoragai». 


CORRESPONDANCE  -  CONSEILS  PRATIQUES 


221 


CORRESPONDANCE  -  CONSEILS  PRATIQUES 


—  M.  B.  (Constantine).  —  Vous  vouk-z  créer 
tlaiis  ks  terrains  granitiques  de  la  Haute-Creuse 
des  pâturages  permanents,  les  terres  sont  d'as- 
sez bonne  qualité  et  ont  du  fond. 

Vous  pourriez  employer  le  mélange  suivant,  à 
l'hectare  :  trèfle  violet,  2  kilogr.;  trèfle  hybride,  4 
kilogr.  ;  trèfle  blanc,  5  kilogr.  ;  minette,  2  kilogr.; 
ray-grass  anglais,  12  kilogr.  ;  dactyle  pelotonné,  3 
kilogr.  ;  fléole  des  prés,  5  kilogr.  ;  paturin  des 
prés,  2  kilogr.  ;  fétuque  des  prés,  5  kilogr. 

Nous  ne  vous  conseillons  pas  de  semer  ce  mé- 
lange à  l'automne  sous  le  climat  du  Massif  central; 
les  hivers  sont  rigoureux  et  les  jeunes  plantes  ris- 
quent de  geler.  Mieux  vaut  semer  au  printemps. 
-  (H.  H.) 

—  M.  C.  .1.  (Espagne).  —  Pour  emmagasiner 
de  l'eau  de  pluie  destinée  aux  usages  domesti- 
ques (^boisson,  cuisine,  etc.),  vous  vous  proposez 
d'utiliser  comme  citerne,  oir  réservoir,  un  fou- 
di"e  d'une  contenance  de  200  hectolitres  qui  a  déjà 
servi  à  loger  du  vin  ;  nous  supposons  que  le  fou- 
dre en  question  est  abrité  dans  une  construction. 
Nous  ne  voyons  aucun  inconvénient  à  cet  em- 
ploi, après  nettoyage  complet  du  foudre  par  un 
des  procédés  connus.  Mais,  comme  pour  les  citer- 
nes destinées  à  recevoir  l'eau,  pluviale  pour  l'ali- 
mentation, il  serait  bon  de  n'y  admettre  que  de 
l'eau  aussi  propre  que  possible,  en  installant  un 
appareil  éliminant  automatiquement  les  premières 
eaux  de  pluie  qui  lavent  les  toits  en  entraînant 
l«s  poussières,  les  feuilles,  les  fientes  d'oiseaux, 
€tc.  Puis  ,il  serait  désirable  de  faire  passer  l'eau 
de  pluie  sur  un  filtre  à  sable  avant  de  l'admettre 
dans  le  foudre,  enfin,  ajouter  au  foudre,  de  temps 
à  autre,  un  peu  de  braise  de  boulanger  ou  de 
charbon  de  bois  concassé,  jouant  le  rôle  de  déso- 
dorisant. —  (M.  R.) 

—  N°  8018  (Jura).  —  Les  épis  de  Blé  que  vous 
nous  avez  adressés  sont  attaqués  par  la  maladie 
dite  de  la  Carie,  déteiminéc  par  un  champignon, 
du  groupe  des  Ustilaginacées,  le  TUletia  Caries 
Tul.  ou  T.  Tritici  (Bjerk.)  Wint.  Pour  s'en  pré- 
server, traiter  les  semences,  soit  par  les  sels  de 
cuivre,  soit  par  le  Formol. 

Traitements  aux  sels  de  cuivre.  —  Le  sulfate 
de  cuivre  peut  être  employé,  soit  par  aspersion, 
soit  par  immersion. 

Aspersion.  —  Ce  procédé  est  certainement  de 
beaucoup  le  plus  communément  employé  en 
France.  La  méthode  usitée  est  la  suivante  : 

1°  Disposer  les  grains  à  traiter  en  las,  sur 
une  aire  ; 

2°  Les  asperger  à  l'aide  d'une  solution  de  sul- 
fate de  cuivre  à   i  0/0  ; 

3°  Remuer  toute  la  m.isse  à  la  pelle  jusqu'à  ce 
que  les  grains  soient  complètement  humectés  ; 
'Je  mieux  est  de  retourner  le  blé  aussi  rapidement 
que  possible,  de  manière  à  ce  que  le  premier  tas 
soit  remplacé  par  un  second  qui  disparaîtra  à  son 
tour  pour  faire  place  à  un  troisième). 


4°  Ajouk^r  petit  à  petit  la  quantité  de  solution 
nécessaire  pour  que  les  grains  soient  uniformé- 
ment mouillés,   mais   non   trempés    ; 

5°  Saupoudrer  la  semence  à  l'aide  de  chaux 
fraîchement  éteinte,  il  se  constitue  ainsi  à  la  sur- 
face des  grains   un  épais  revêtement  prolecteur. 

Mais,  naême  lorsqu'il  est  bien  appliqué,  et  c'est 
rarement  le  cas,  ce  procédé  présente  d'assez  gra- 
ves  inconvénients. 

a)  Les  grains  cariés  ne  sont  pas  éliminés,  ils 
ne  sont  pas  forcément  rompus,  ils  subsistent"  donc 
au  milieu  des  autres,  et  peuvent  se  briser  plus 
fard,  de  façon  à  émettre  des  spores  qui  détermi- 
nent l'infection.  Il  est  vrai  que  les  grains  sains 
sont,  en  général,  protégés  par  leur  revêlement  de 
cuivre,  mais  il  convient  de  ne  pas  trop  compter 
sur  la  présence  de  cette  couche,  qui  peut  dispa- 
raître sous  l'action  du  frottement  ou  de  la  dessic- 
cation. 

b)  Le  pclletage  le  plus  énergique  n'arrive  pas  à 
disloquer  certains  groupes  de  grains.  Or,  entre 
ces  derniers  restent  incluses  des  bulles  d'air  et 
les  spores  qui  sont  logées  sous  ce  revêtement  ga- 
zeux, sont  parfaitement  protégées  contre  l'action 
du  sulfate  de  cuivre.  H  en  est  de  même  pour  cel- 
les qui  sont  comprises  dans  les  bulles  d'air  rete- 
nues par  la  touffe  des  poils  qui  surmonte  le  grain. 

Mais  la  technique  de  l'aspersion  laisse  trop  sou- 
vent à  désirer.  Le  pellctage  et  l'arrosag^e  sont  fré- 
quemment insuffisants,  si  bien  que  de  nombreux 
grains   ne   sont  pas   humectés. 

Immersion.  —  Grâce  à  ce  procédé,  on  assure 
un  contact  beaucoup  plus  intime  entre  la  se- 
mence et  le  hquide,  surtout  si  l'on  a  la  précau- 
tion de  brasser  les  grains.  On  élimine  ainsi  les 
bulles  d'air  qui  remontent  à  la  surface,  en  même 
temps  que  les  grains  cariés,  les  spores,  les  insec- 
tes de  toutes  sortes.  Ces  derniers  éléments  peu- 
vent être  facilement  recueillis  à  l'aide  d'un  tamis. 

Ce  procédé  présente,  au  contraire,  l'inconvé- 
nient d'exiger  un  matériel  plus  compliqué,  phii' 
encombrant,   de  plus  longues  opérations. 

Parmi  les  nombreux  systèmes  de  trempage, 
nous  recommandons  celui  préconisé  par  M.  le 
professeur  Schribau»  :  «  i4,  i5  à  20  litres  de 
grain,  au  plus,  sont  disposés  dans  une  corbeille 
cylindrique  à  claire-voie  et  assez  large,  qu'on  pla- 
ce dan»  un  cuvicr,  dans  un  tonneau  à  pétrole 
coupé  en  deux,  par  exemple,  renfermant  du  sul- 
fate de  cuivre  à  2  0/0.  La  solution  doit  submer- 
ger entièrement  les  semences.  On  agite  d'aboid 
vigoureusement  la  masse  ;  les  grains  cariés  avor- 
tés cl  les  bulles  d'air  remontent  à  la  surface,  et 
un  tamis  permet  d'extraire  ce  qui  surnage.  On 
continue  ensuite,  pendant  quelques  instants,  à 
frotter  les  semences  <'ntre  les  mains,  î^cmcnces 
qui  subissent  de  ce  fait  une  sorte  de  lavage  dont 
l'action  mécanique  s'ajoute  à  l'action  chimique 
du  sel  de  cuivre.  On  retire  la  corbeille,  et  après 
l'avoir   laissée  s'égouttcr    un    instant    seulement, 


222 


L.V  SE.M.\1NE  MÉTÉOROLOGIQUE 


on  la  ploiiyt-  à  plusifiirs  nprisis  ihm<  un  se- 
cuiid  envier,  reufi-rnianl  du  lail  de  chaux  à 
3-A  no.  Après  égoultagc.  on  étale  le  grain  pour 
le  faire  sécher  ». 

Traitement  au  Formol.  —  On  se  serl  d'une 
dilution  de  la  solution  commerciale  d'aldéhyde 
foimique  à   /|0  ojo. 

Placer  un  quart  de  litre  de  la  solution  com- 
merciale d'aldéhyile  forniique  dans  un  hectolitre 
d'eau. 

Plonger  dans  ce  liquide  un  sac  contenant  i8  à 
KO  kilogr.  de  grains.  Helirer  ce  sac.  Le  laisser 
s'égoulter  pendant  une  minute  ou  deux  et  le 
plonger  de  nouveau.  Hépéter  à  plusieurs  reprises 
celt<'  opération,  de  façon  à  être  sûr  que  tout  grain 
esl  mouillé.  Ensinle,  retirer  le  sac,  laisser 
la  solution  couler  dan*  le  récipient  et  maintenir 
les  grains  dans  d  s  su-  mouillés  pendant  dix 
à  douze  heures,  (mi  lii(  ti  entasser  le  grain  en  piie 
el  le  recouvrir  d'une  liàelie  en  toile  propre,  i)eu- 
dant  lo  a  la  heures.  Ensuite  semer  immédiat' - 
ment  ou  étaler  poiii    faire  sécher. 

Celte  méthode  donne  satisfaction  si  l'on  ne 
traite  qu'ime  faihie  quantité  de  grains,  et  si  les 
grains  cariés  qui  flottent  sur  le  liquide  ont  été 
préalahlement    éliminés. 

A  l'étranger,  on  a  réalisé  des  ma<liines  poui' 
le    traitement   de   grandes    quantités    (h;    semences. 

L'eflieaeité  du  traitement  au  formol  est  sans 
doute  légèrement  supérieure  à  celle  du  procédé 
au  sulfate  de  cuivre.  Toutefois,  lorsqu'elle  c*t 
bien  appliquée,  celte  dernière  méthode  donne 
lies  résultats  satisfaisants.  —  (F..  F.) 

—  M.   F.   X.   M.   (Calrfidos).  —  Suivant   le«   rr 


gions,  on  donne  le  nom  d'onglet  à  des  affec- 
tions différentes  de  i'ieil  :  ophtalmie  contagieuse, 
kératite  conlagituse,  inflammation  du  corps  cli- 
gnotant. La  forme  qui  donne  une  taie  sur  l'œil 
est  ordinairement  la  résultante  d'une  ophtalmie 
ou  d'une  kératite  contagieuse,  c'tst-à-dire  que  ces 
affections  sévissent  souvent  sur  plusieurs  ani- 
maux à  la  fois. 

Il  est  généralement  facile  d'éviter  les  compli- 
cations de  taies  sur  l'œil  en  traitant  les  ophtal- 
mies et  surtout  les  kératites  dès  le  début  par  des 
collyres  au  ni  rate  d'argent.  On  évite  la  diffusion 
de  l'affection  et  on  ohtienl  la  guérison  en  uni- 
quinzaine   ou    moins. 

Dans  la  forme  où  il  y  a  inflammation  du  corps 
clignotant,  cet  organe  fait  saillie  dans  le  coin 
inlerne  des  p;mpières,  sous  forme  d'une  sorte  de 
petile  tumeur  rougcàtre.  Il  faut  alors  recourir  à 
une  opération  chirurgicale  d'ablation.  —  (G.   M.) 

—  N°  073.'<,  ù  B.  — Pour  nettoyer  votre  grenier 
([ui  a  été  infesté  par  l'alucite  des  grains,  faites 
exi'euler  d'aliord  un  balayage  soigneux.  Les  pous- 
sières et  débris  seront  recueillis  et  brûlés  ;  faites 
ensuite  ébouillanter  le  plancher  el  la  base  des 
p;irois  et  des  murs  avec  de  l'eau  bouillante.  En- 
fin, après  avoir  obturé  hermétiquement  toutes  le* 
ouvertures,  faites  brûler  dans  le  grenier  du  sou- 
fre à  raison  de  .'^  kilogr.  i)ar  loo  mètres  cubes 
d'espace,  en  ajoulanl  aoo  grammes  de  salpêtre 
pour  faciliter  li,i  combustion.  Au  bout  de  48  heu- 
res, ouvrir  le  grenier  et  aérer.  En  outre,  il  est 
bon,  cfiaqne  année,  de  badigeonner  murs  et  pou- 
tres avec  un  lait  <le  chaux  additionné  de  pétrole. 
-  (P.  L.) 


LA  SEMAINE  MÉTÉOROLOCxTQUE 

Semaine  du  27  août  au  2  septembre  1922  {OBSERVA  TOI  RE  DU  PARC  SAINT-MA  UR) 


JOURS 

ET    DATES 

S 

FEMPÉP 

ATLRE 

V 

c 
s 

Écart 
sur 

Vent 

2 

-      « 

3      's 

1 
RE.\lARUtKS  DIVERSES 

= 

o 

la  nor- 
male 

-. 

X 

millim. 

lieuros 

iiiilllni. 

Dim...     27  août 

762.5 

7^9 

23.4 

16^0 

-  0O6 

SE 

12.9 

•' 

Beau  temps. 

Lundi..     2S     — 

757  1 

13.7 

21.3 

16  S 

-+-  0.1 

S 

1.6 

0.6 

Pluie  le  matin. 

Mardi..     29    — 

755.8 

11.5 

21.8 

18  8 

+  2  2 

SO 

5.5 

33.0 

Pluie,  tonnerre. 

Mercredi  30    — 

754.2 

15.0 

20.4 

16.6 

+  0.1 

S 

3  5 

0.3 

Un  peu  de  pluie  le  uialio. 

Jeudi..    31     — 

755.1 

10.0 

20.1 

13.7 

-  3.1 

s 

4.9 

3.4 

llnsée.  Un  peu  de  p'uie. 

Vendredi  1t  sept. 

757.1 

8.0 

17.4 

12.0 

-  4.5 

s 

4.6 

12.8 

Rosée.  Nuageux.  Orage  le  soir. 

Samedi.  2      — 

757.4 

10.6 

16.9 

12.4 

—   1.0 

N 

0  1 

10.9 

Pluie  le  malin  et  vers  20  h.  30 

Moyennes  et  loUux  . . 

757.  U 

11.4 

20.6 

15.--' 

„ 

„ 

3M 

58.0 

Pluie  depuis  le  1«'  janvier: 

Erarl»  sur  la  normalo 

-.„ 

_().4 

-  2.2 

-1.1 

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<Ih<  Ihof 

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En  1922 53.3nim 

Normale 396 

EVUE  COMMERCIALE 


223 


REVUE  COMMERCIALE 


Situation  agricole.  —  Le  temps  s'est  montré, 
en  général,  beaucoup  moins  beau  cette  semaine 
et  de  nombreuses  pluies  ont  contrarié  les  derniers 
tiavaux  de  la  moisson,  plus  spécialement  dans  le 
Nord  et  dans  l'Est.  Les  battages,  qui  se  terminent 
<jans  le  Midi,  n'ont  pas  encore,  dans  les  autres 
régions,  toute  l'activité  qui  serait  souhaitable.  La 
pénurie  de  main-d'œuvre  se  fait  d'ailleurs  sentir 
dans  de  nombreuses  exploitations. 

Les  opinions  sur  la  qualité  des  blés  sont,  le  plus 
souvent,  contradictoires,  en  raison  des  différences 
sensibles  que  l'on  rencontre  dans  un  même  rayon. 
La  qualité  des  avoines  paraît  satisfaisante.  Par 
contre,  les  orges  et  les  escourgeons  donnent  des 
déceptions.  Les  sarrasins  et  les  mais  se  présenlenl 
bien. 

La  vigne  est  belle  en  toutes  régions  ;  on  a  com- 
mencé à  vendanger  dans  le  Languedoc  et  le  Rous- 
si) Ion. 

Blés.  —  Sur  les  marchés  des  départements,  les 
offies  en  blés  ne  sont  pas  très  abondantes  et,  à  la 
réunion  qui  s'est  tenue  à  Dijon,  les  affaires  ont 
été  calmes  et  les  prix  soutenus.  Pour  la  plupart 
des  provenances,  les  cours  sont  nominaux  et  va- 
rient de  7G  à  78  francs,  selon  la  qualité. 

On  cote  le  blé,  aux  100  kilogr.  :  75  fr.  à  Abbe- 
ville  ;  74  à  75  fr.  à  Angers  ;  79  à  80  fr.  à  Arras  ; 
75  fr.  à  Blois  ;  78  à  79  fr.  à  Chalon-sur-Saône  ; 
80  fr.  à  Laon  ;  78  fr.  au  Puy  ;  76  à  77  fr.  à  La 
Rochelle  ;  77  à  79,00  à  Lyon  ;  74  fr.  à  Mayenne  ; 
75  fr.  à  Niort  ;  73  à  75  fr.  à  Quimper  ;  76  fr.  à 
Roanne  ;  76  à  79  fr.  à  Rouen  ;  78  à  80  fr.  à 
Troyes. 

A  la  Bourse  de  Commerce  de  Paris,  la  cote  offi- 
cielle du  blé  a  été  fixée  au  marché  réglementé,  de 
78,20  à  79  fr.,  en  baisse  sur  la  semaine  dernière. 
Les  offres  étaient  assez  suivies. 

La  cote  des  blés  étrangers  montre  moins  di; 
fermeté.  On  cote  le  quintal,  en  tenant  compte  du 
change  :  5i,63  à  Buenos- Ayres  ;  48.99  à  Chicago  , 
57,16  à  New-York.  Les  affaires  sont  lui  peu  plus 
actives. 

Farines.  . —  Les  farines  de  consommation  de 
la  meunerie  de  Paris  et  du  département  de  [a 
Seine  se  cotent,  en  disponible,  102  fr.  76  les 
100  kilogr.,  rendus  chambre  dans  Paris.  Le  mar- 
ché  est   généralement  calme. 

Sons.  —  Il  y  a  peu  de  transactions  en  ce  qui 
concerne  les  sons  et  la  tendance  fléchit  de  nou- 
veau. La  plupart  des  prix  n'ont  qu'une  valeur 
nominale.  Les  sons  de  Corbeil  valent  de  33  à 
35  francs  en  disponible.  Les  offres  sont  nulles  en 
provenances  de   l'Est. 

Seigles.  —  Malgré  la  bonne  qualité  générale  de 
la  récolte,  les  affaires  sont  peu  actives  en  seigles 
et  les  prix  restent  à  peu  près  inchangés,  de  (jS 
à  49  fr.  en  disponible  et   livrable. 

Avoines.  —  La  situation  du  marché  des  avoines 
reste  stationnaire  et  les  transactions  sont  très  cal- 
mes. 

Les  noires  du  Poitou  et  du  Centre  valent  59  u 
59.50  en  disponible.  Les  grises  d'hiver  de  ces  mê- 
mes provenances  sont  tenues  65  à  67  francs,  selon 
qualités,  sans  acheteurs  à  ces  prix  qui  sont  consi- 
dérés comme  exagérés. 


Orges  et  escourgeons.  —  En  orges,  peu  ou  pas 
de  transactions  ;  on  les  tient  de  58  à  58, 5o  départ 
Beauce,  Gàtinais  et  Sartlie.  Les  escourgeons  sont 
tenus   58   fr.    en    livrable. 

Maïs.  —  Les  affaires  sont  calmes  en  maïs,  les 
prix  restent  fermes.  Les  Plata  jaunes  disponibles 
sont  tenus  60  à  61  francs,  livrables  55  à  06  fr. 
;icquilté   Dunkerque. 

Fourrages.  —  Le  marché  de  La  Cliapelle  a  été 
assez  bien  approvisionné  et  les  prix  sont  restés 
fermes.  On  a  payé,  aux  100  bottes  de  5  kilogr., 
n  ndues  à  Paris,  domicile  de  l'acheteur,  droit 
d'entrée  et  frais  de  camionnage  compris  :  luzerne 
■220  à  260  fr.  ;  foin  s  10  à  200  fr.  ;  regain  200  à 
ii45  francs. 

Pailles.  —  Au  marché  de  La  Chapelle,  on  a 
rolé  aux  100  bottes  rendues  à  Paris,  domicile  de 
l'acheteur  :  pailles  de  blé  80  à  io5  fr.  ;  de  seigle 
90  à  120  fr.  ;  d'avoine  90  à  no  fr.  Les  pailles  de 
blé  ont  baissé  d'environ  5  à  10  fr.  sur  ceux  en- 
registrés il  y  a  huit  jours  ;  les  pailles  de  seigle 
;ont  sans  variations  ;  les  pailles  d'avoine  sont  en 
plus-value  de  5  francs. 

Bétail.  —  Au  marché  de  La  Villettc  du  lundi 
i  septembre,  il  y  a  eu  des  arrivages  suffisants  en 
gros  bétail,  veaux  et  moutons,  forts  en  porcs. 
Cours  en  hausse  de  10  à  20  francs  sur  le  gros  bé- 
tail et  les  moutons,  prix  inchangés  sur  les  veaux 
et  vente  difficile  principalement  sur  les  gros 
veaux.  Baisse  de  20  à  4o  francs  sur  les  porcs. 

On  a  coté  :  Bœufs  choix  3,i5  ;  Limousins,  Nor- 
mands et  Nivernais  3, 10  ;  blanc  gris  et  Manceaux 
3  fr.  ;  Choletais,  Nantais,  Vendéens  2,60. 

Veaux  choix  3,75  ;  ordinaires  3,5o  ;  Champe- 
nois, Manceaux  3  fr.  ;  Gournayeux  et  Picards 
1   fr.    75. 

Moutons  choix  et  agneaux  5,6o  ;  Nivernais, 
Bourbonnais,  Berrichons  5,i5  ;  Albigeois,  Limou- 
sins 3,85  ;  Sarthc,  Vendée  3,90. 

Porcs  Ouest,  Vendée,  Centre  ^  fr.  ;  Limousin, 
Auvergne  3  fr.  70. 


Marché  du  jeudiSi  août 


Entrées  directes 
aux  abattoirs 

Amenés        I^a  Vill.      Vaiig 


Réserves 
la  vTîr     Vaûs 


tètes 


têtes 


tètes 


tètes 


287 


ns 

243 

2  a 

678 


863 

433 

020 
220 


234 

180 
940 

2bO 


tètes 
Bœufs....  1  7î^2 
Vaches...  920 

Taureaux.         260 
Veaux....       1  418       1   127 
Moutons. .       9  663       2  127 

Porcs 3  014  895 

Prix  maxiraa  du  kilogramme 
Au  poids  net  Au  poids  vif 

!'•  quai.     2*^  quai.     3*  quai.        Prix  extrêmes 

Rœufs 5.90 

Vaches  ....  5.70 

TaurediJX  . .  4.60 

Veaux 7  .30 

Moutons  ..  10.10 

Porcs.    ....  8    » 


5     .. 

3.90 

1.25 

3  98 

4  60 

3.40 

1.25 

3.98 

4.10 

.3.40 

1.20 

2.69 

6  50 

5.50 

1  60 

4  68 

7.80 

6.50 

2  40 

fi  10 

7.72 

7  42 

3.90 

5  70 

221 


REVUE    COMiMERCIALE 


Marché  du  lundi  4  septembre 


Enirées 

directes 

aux  abattoirs 

Réserves 

Anien(^R 

UVill. 

Vaug. 

LaVill.       Yaug. 

lôlf» 

I6tcs 

tètes 

lèles          têtes 

Bœufs 

3  048  1 

Vaches. . . 

1  794 

94 

195 

705             I9i 

Taureaux  . 

366  > 

Veaux  .... 

2  004 

1  66S 

400 

535              118 

Moutons .. 

14  131 

3  471 

2  239 

2  020        1  190 

Porcs  .... 

4  261 

1  312 

1   176 

430            530 

Pni 

mavima 

au  kilogramme 

Au  poids  net 

Au  poids  vif 

i"  qua 

.     2'  4ual. 

3'  (|ual. 

PriK  extrêmes 

Bœufs . . 
Vaches  . . 
Taureaux 
Veaux  .  . 
Moutons  . 
Porc*  


6.10 
5 .  90 
4.70 
7.40 
10.40 
7  72 


5.20 
4  80 
4.20 
6  50 
8  » 
7.42 


4  .. 
3.50 
3.40 
5.50 
6  80 
714. 


1.25  à 

1.25 

1.25 

1  98 

2.4 

3.7 


3  90 
3.90 
3.25 
4.74 
6  21 
5.50 


Dans  les  dépnitonionls,  on  cote   : 

Bordeaux,  par  kilogramme  poid.s  vif  :  bœufs 
1  .Ho  à  3,3o  ;  veaux  3,6o  à  8,90  ;  moutons  3,35 
•I  .'j  francs.  ' 

C.htirlres.  par  kilogrninnic  j)(>i<ls  iici  :  veaux  6 
il   7   francs. 

Cholet,  par  kilogramme  poids  vif  :  bœrfof  i,5o 
à  2,5o  ;  vaches  i,4o  à  2, .'10  ;  taureaux  i,4o  à  2,4o; 
veaux  3  fr.  à  3,5o  ;  porcs  5  francs. 

Dijon,  par  kilogramme  poids  net  :  moutons  6,5o 
à  9,75  ;  par  kiiogr.  poids  vif  :  veaux  3,6o  à  4)2o; 
jinrcs  5,.'|0  à  5,8«t. 

lÀlle,  par  kilogramme  poids  net  :  bœufs  /|  fi. 
à  6,10  ;  lauieyiix  3,20  à  5  fr.  ;  veaux  5,20  à 
S  fr.  ;  moutons  7  fr.  à  S,5o  ;  porcs  5  à  8  fr. 

Lyon-Vaise,  par  kilogramme  poids  vif  :  bœufs 
u.rw)  à  5,3o  ;  veaux  3,5o  à  8,90  ;  par  kiiogr.  poids 
nef    :   moutons  6.5o  à   8,5o. 

t\a»tes,  par  kilogramme  poids  vif  :  bœufs  2.5o 
à  2.90  ;  veaux  3,5(>  à  /j,2n  ;  motiton-^  /i.'^»  à  '1.7'); 
poris  4>75  à  5,20. 

Aancy,  par  kilogramme  poids  net  :  bœufs  'i,5o 
à  0,ao  ;  vrvcbes  3  à  6,20  ;  taun^ux  /i,3o  à  '1.60  ; 
niniitoiis  7  à  9,5(i   ;  porcs  5, 60  à  5.90. 

Metz,  p;ir  kiiogr.  poids  net  :  bœufs  5  à  6  fr.  ; 
veaux  6  à  8  fr.  ;  mniilons  8  à  9  fr.  ;  porcs  6  fr. 
à   7   fr.   80. 

Vins.  —  Au  marché  parisiiii  de  Bercy,  pendant 
la  dernière  huitaine,  il  n'a  été  enregistré  que  des 
ordieti  de  réapprovisionnement.  Les  affaiies  pré- 
sentent peu  d'activité,  les  aclieteurs  espérant 
qu'avi'c  la  nouvelle  récolte,  les  prix  seront  moins 
élevés. 

A  Montpellier,  la  cote  officielle  de  la  Cliauiliro 
de  commerce,  pom-  le  vin  rouge  de  8  a  9  degrés 
et  demi,  est  de  8f»  à  100  fr.  l'hertolitre  nu.  pris  à 
la   |iropriété.  scion  degré. 

Dans  l'Hérault,  les  vins  rouges  du  Minervois. 
de  8  à  9  d«-grés,  «ont  tenus  de  98  à  loô  fr.  ;  les 
9  à  10  degréj  valent  io5  à  112  fr.  l'heclo  nu. 
pris  à  la  propriété. 

A  Perpignan,  l'heelo  nu.  pii<  à  la  j)r()i)riété,  est 
roté  75  à  ino  fr.  pnui  !<s  7  à  100  degrés,  en  vins 
rouges. 

Les  cours  officiels  de-i  vins  rouges  du  Beaujolais 
varient  de  3oo  à  55o  fr.  la  pièce,  à  Lyon.  Les 
Maçonnais  valent  3oo  à  /|on  fr.  ;  les  Bourgogne 
^no  à  7^0  francs,  le  tout  non  logé. 


Sucres.  —  A  la  Bourse  de  Commerce  de  Paris, 
le  sucre  blanc  n"  3  a  été  coté  officiellement  iGS 
à  171  fr.,  septembre  ;  i/ri,5o  à  i43,5o,  octobre  ; 
i.'li   fr.,    'i  d'oclobre. 

Pommes  de  terre.  —  Peu  d'affaires  à  Paris.  On 
cote  :  ï?aint-.Ma!o,  20  fr.  ;  ronde  jaune  de  la  Sar- 
the  24  fr.  ;  Royal  Kidney  du  Nord  i4  à  i5  fr.  ; 
Industrie  d'Als;iee  20  à  21  fr.  ;  Beauvais  de  la 
Sarthe  22  à  2^  fr.  ;  Saucisse  du  Loiret  26  à  27 
francs,  le  tout  aux  100  kiiogr.  sur  wagon  départ. 

A  Dreux,  les  pommes  de  terre  valent  3o  fr.  les 
100  kiiogr.    ;  à  Quimpcr,   18  à   20  fr. 

Fécules.  —  Les  fécules  premières  en  grains  res- 
tent cott-cs  à  Paiis,  170  fr.  en  disponible,  gares 
des  féculeries.  .Mèrne  prix  pour  la  fécule  première 
des  Vosges,  à  Epinal. 

Cidres  et  fruits  à  cidre.  —  Dans  le  Finistère, 
les  pommes  à  cidre  sont  cotées  100  fr.  les  1.000 
kiiogr.  On  cote  les  pommes  de  la  Vallée  d'Auge, 
i55  à  200  fr. ,  suivant  époque  de  livraison  ;  celles 
de  la  Seine-Inférieure  valent  de   i-]b  à   190  francs. 

Graines  fourragères.  —  On  cote,  au  Mans  : 
graine  de  trèfle  incarnat  hâtif  4oo  fr.  ;  tardif 
rouge  700  fr.  ;  blanc  85o  fr.  ;  ray-grass  d'Italie 
160  à  i65  fr.  les  100  kiiogr.  Le  trèfle  violet  vaut 
35o  à  :'too  fr.  à  Metz  ;  5oo  fr.  à  Bergues  et  à  Va- 
lence. 

Miels  et  cires.  —  On  cote,  à  Paris,  aux  100  ki- 
logrammes, miels  surfins  de  table,  4oo  à  4iô  fr.  ; 
surfins  du  Gâtinais  35o  à  4oo  fr.  ;  fins  3oo  à  35o 
francs.  Les  cires  sont  tenues  de  55o  à  600  fr. 

Suifs.  —  La  cote  officielle  du  suif  frais  fondu 
Boucherie  a  été  établie,  à  Paris,  à  2o5  fr.  les  100 
kiiogr.,  franco  quai  ou  gare  Paris.  Le  suif  en 
branches  au  rendement  de  70  pour  cent  ressort  à 
I '|3  fr.  5n  les  100  kiiogr.,  frais  de  fonte  non  com- 
pris. 

Houblons.  —  Du  retard  dans  la  cueillette  du 
houblon  est  constaté  un  peu  partout.  \  Lille,  on 
cote  :  Nord  1921,  280  à  3oo  fr.  ;  1922,  226  à  24o 
francs  ;  Bourgogne  1921  45o  à  5oo  fr.  ;  Alsace 
19^1,  520  à  690  francs. 

B.   Durand. 

Engrais.  —  L«-s  icx)  kiiogr.  dépail.  par  lixiai- 
son   (le    1(1. ono  kilogianinie,*. 

Mil  «le  lie  soinle   1 5   16   %  d'azclr.  66      )>   à      68  5o 

Ml  raie  de  pnla<*r 11  '1      »  à    i.3S  » 

(".i  Miiiiui:'''   .*^.l'.  \.    L;ramii:''e    19  ■>  i 

d'azi^lc    82  )» 

('.iaiiaini''i'       (■:'       pouilii'       17    kj 

d'azril  •    (>.i  )■> 

Niliali'   (if  il|i'\    l.'i   .0  il'.izole..  65  ..c» 
\ilral(    trainmoiiiaipn'  .îo  à   .'^'i   % 

d'aïiOle    

Suifale    d'ainMidniaipii'    S7      »  à     9^  » 

Slipel  pli(>s[iliale   I '1  o  •'  (lin  .  pllo<- 

plioritju     17      »  à      19  5<i 

Seori4'<  de  dépliospliinalii'ii .   |S  %  i5  3o 

Pdudre  d'tK  dégel.    :<S  ",,    ac  plwis.  .'S      d   à      32  » 

Siilfale   de  ciii\re i.'>i      »   i\    l33  » 

Suifale  de  fer  («•ristaiix  I    i5  » 

Sulfali     (le    fer    (|i(indr(i    i5  5o 

Soufre    liihiii'    '|6      »  à      5«)  » 

Soufre  -uliliin'     56  » 

Le  Cirant  :  P.  Davt. 
Imp.  A.  DAVY  et  FILS  Atné,  62,  r.  Madame.  Pari» 


CHRONIQUE  AGRICOLE 

CHRONIQUE  AGRICOLE 


225 


Accentuation  des  déceptions  relatives  à  la  récolte  du  blé.  —  Prolongation  de  la  période  de  la  moisson 

—  L'avenir  de  l'approvisionnement.  —  Allures  des   réunions   commerciales.  \rrèté   relatif   aii 

commerce  des  noix.  —  Nécrologie  ;  M.  Paul  Messier.  M.  Just  Aumiot.  —  Elèves  diplômés  des 
Ecoles  nationales  d'.\griculture  de  Grignon  et  de  Montpellier.  —  Le  commerce  du  lait  et  des  pro- 
duits laitiers  pendant  le  deuxième  trimestre.    —  Programme  de   la   prochaine  Journée  du  Lait  à 

Paris.  —  Concours  de   vacheries  laiteries  dans   le   département  de  Seine-et-Oise.  La   durée   du 

service  militaire  pour  les  jeunes  cultivateurs.  —  Vœu  du  Conseil  général  des  Basses-Pyrénées  — 
Expositions  avicoles  ambulantes  sur  le  réseau  de  Paris-Orléans.  —  Concours  de  la  Société  des 
Ecuries  du  Hainaut.  —  Essais  d'arrachage  mécanique  des  pommes  de  terre  à  Rue.  —  Concours  de 
la  .Société  Frisonne  d'Agriculture.  —  Concours  départemental  de  la  race  Percheronne  dans  l'3rne 

—  Concours  agricoles  à  Evreux.  —  Programmes   des   journées  agricoles  organisées  à  Montauban. 

—  Prochain  concours  départemental  à  Saint-Lô.  —  Prévisions  météorologiques. 

suffirait  qu'une  nouvelle  baisse  se  manifes- 
tât sur  les  marchés  d'exportation  pour 
qu'une  influence  déprimante  se  fit  sentir  sur 
nos  marchés.  Il  convient  donc  de  surveiller 
de  près  ces  oscillations,  afin  qu'une  mau- 
vaise récolte  ne  soit  pas  suivie  d'un  désastre 
pour  les  cultivateurs. 

On  comprend  facilement  que,  dans  ce? 
conditions,  les  réunions  commerciales  qui 
se  sont  tenues  en  août  sur  les  différents 
points  du  pays  aient  montré  beaucoup  de 
calme.  Les  acheteius,  commerçants  et  meu- 
niers, se  sont  tenus  sur  une  prudente  ré- 
serve. Il  appartient  aux  cultivateurs  de  suivre 
la  même  tactique  et  de  se.  garder  d'offres 
excessives,  dont  ils  pourraient  être  les  pre- 
mières victimes. 


La  récolte  du  Blé. 
On  se  préoccupe  partout  des  résultats  de  la 
moisson  et  des  conditions  qui  domineront  le 
commerce  du  Blé.  Sans  doute,  il  serait  té- 
méraire de  vouloir  présenter  une  apprécia- 
tion chiffrée  sur  le  rendement  de  l'ensemble 
de  la  récolte  en  France  ;  mais,  il  est  permis 
de  dégager  une  conclusion  de  la  réunion 
^  des  impressions  venues  des  différentes  ré- 
gions. Déjà,  il  y  a  deux  mois,  on  prévoyait 
de  vives  déceptions  ;  celles-ci  se  sont  con- 
firmées, et  même  elles  se  sont  aggravées. 
Sans  doute,  dans  quelques  rayons  privilé- 
giés, la  coupe  et  la  rentrée  des  gerbes  ont 
pu  s'effectuer  dans  des  conditions  normales  ; 
mais,  trop  souvent,  les  caractères  de  la  sai- 
son ont  été  tels  que  ces  opérations  se  sont 
poursuivies  lentement  et  péniblement,  si 
bien  qu'elles  étaient  à  peine  achevées  à  la 
fin  d'août  ;  la  qualité  du  grain  en  a  subi 
les  conséquences  funestes.  Quant  aux  rende- 
ments, s'ils  sont  relativement  assez  bons 
dans  une  partie  des  régions  du  Nord,  de 
l'Ouest  et  du  Centre,  ailleurs  surtout  dans 
la  région  de  l'Est,  ils  sont  médiocres  et  même 
franchement  mauvais  ;  des  résultats  lamen- 
tables nous  sont  signalés  de  divers  côtés. 

Que  conclure  au  point  de  vue  de  l'appro- 
visionnement général  du  pays  ?  Le  déficit  est 
certain  ;  il  a  provo(|ué  les  mesures  indiquées 
dans  nos  précédents  numéros.  Mais  ces  me- 
sures ne  pourront  pas  empêcher  qu'il  soit 
nécessaire  de  recourir  à  l'importation.  Depuis 
la  moisson  de  1021,  il  n'avait  guère  été 
importé  que  les  reliquats  des  achats  opérés 
antérieurement  par  le  Service  du  Ravitaille- 
ment ;  mais  depuis  quelques  semaines  les 
allures  commerciales  se  sont  modifiées.  La 
bais«e  survenue  sur  les  marchés  américains 
permet  d'offrir  actuellement  dans  les  ports 
français  du  blé  à  des  prix  oscillant  autour 
de  60  fr.  par  quintal  métrique  :  si  l'on  y 
ajoute  le  tarif  douanier  de  14  fr..  le  prix 
rie  ce  Blé  dans  l'intérieur  du  pays  corres- 
pond aux  prix  actuels  des  Blés  indigènes.  Il 
16  Se  ptembrc  1922.  —  N»  37 


Commerce  des  noix. 
Les  noix  de  quelques  régions  de  la  France, 
notamment  celles  du  Dauphiné  et  du  Péri- 
gord,  jouissent,  dans  le  commerce  d'expor- 
tation, d'une  faveur  légitime  qu'il  importe 
de  sauvegarder.  C'est  pour  atteindre  ce  but 
qu'un  arrêté,  dont  on  trouvera  le  texte  plus 
loin  (p.  239),  a  fixé  les  règles  destinées  à  pro- 
téger les  appellations  d'origine  de  ces  fruits. 
C'est  une  heureuse  application  de  la  loi  du 
V  aoiit  1905  sur  la  répression  des  fraudes. 

Nécrologie. 
C'est  avec  un  très  vif  regret  que  nous  an- 
nonçons la  mort  de  M.  Paul  Messier,  député 
de  Seine-et-Oise,  secrétaire  général  de  la 
Société  nationale  d'encouragement  à  l'Agri- 
culture, décédé  presque  subitement  le  5  sep- 
tembre, dans  sa  quarante-cinquième  année. 
Ancien  élève  de  Grignon,  il  a  consacré  toute 
sa  carrière  à  l'étude  des  questions  agricoles  ; 
esprit  vif  et  alerte,  il  attirait  la  sympathie 
par  l'ardeur  qu'il  apportait  à  soutenir  ses 
opinions.  A  la  Chambre  des  Députés  où  il 
était  entré  en  1919  et  où  il  appartenait  au 
groupe  des  défenseurs  des  intérêts  agricoles, 
il  s'est  signalé  par  son  activité  et  sori  assi- 
duité. 

Tome  II.  —  12 


226 


CHRONIQUE  AGRICOLE 


Nous  avons  le  regret  d'annoncer  la  mort 
cit'  M.  Juït  Aiirniot,  instituteur,  doctcur-ès- 
sciences,  décédé  le  26  août  à  Lyon-Villeur- 
lianne,  dans  sa  ririquante-troisième  année. 
M.  Aumiot  s'est  livré,  pendant  une  impor- 
tante sérii;  d'années,  à  des  études  et  des  ex- 
périences très  intéressantes  sur  les  variations 
(It'5  earacltres  et  sur  l'iivltridation  de  la 
}*omme  de  terre  ;  nous  avons  publié  quel- 
i(ues-uns  des  résultats  curieux  qu'il  a  ob- 
tenus. Ses  études  lui  avaient  valu  des  récom- 
penses de  l'Académie  d'Agriculture  et  de 
l'Académie  des  Sciences.  Il  était,  en  dernier 
lieu,  directeur  du  Centre  d'expérimentation 
(le  la  Pomme  de  terre  créé  par  l'Office  agri- 
cole régional  de  l'Fst-Central. 

Ecoles  nationales  d'Agricultures. 

Le  Jrninud  Officiel  du  2  septembre  a  pu- 
blié la  liste  des  élèves  des  Ecoles  nationales 
d'Agriculture  ayant  obtenu  le  diplôme  d'In- 
génieur agricole  à  la  suite  des  examens  de 
sortie  : 

Ecole  nationale  d'Agriculture  de  Grignon. 
MM.  Mercier,  Schad,  Lccocq,  Lathuraz,  Pouil- 
lange,  Arvaux,  Daumont,  Champion,  Herbault, 
Millier,  Cavenel,  Barthe,  Perrin,  Aubon,  Largil- 
lier,  Walbaum,'  Roclio,  Gondouin,  Rittor,  Me- 
ikitI,  Cnuliol,  Ludct,  Breton,  Faroul,  Dumont, 
Leroy,  Lubineau,  d'IIuleau,  Grandsarl,  Flodérer, 
I^d)a(!ii>,  Dclacourt,  Orliac,  Sengelin,  Robillard, 
Gaidc't,  ChalxTl,  Berger,  Qucro,  Vomarne,  Gon- 
lard,  Gelb't;,  Ileliard,  Bock,  Aiibert,  Dclocourt, 
M^iriollc,  Torcol,  Paycn  de  la  Garanderie,  Boulin, 
Mnrat,   Selioiithecr,   Bi'thcuil,   Tisscrant,   Rebut. 

('Inssi'inenl  spécial  diix  élèves  ayant  été  mobilisés 
l'ii  i-ijurs  d'études.  —  MM.  LiirclK'vrqiic,  Doize, 
Boulay. 

KCOLE     WTIONAI.E    D'AGRICULTURE     DE     MoNTl'KLLIKR. 

MM.  Maiict,  Bichct,  Nayrac,  Faure  (Jules),  Virc- 
lizicr,  Rancoule,  Bouhet,  Croset,  Casteran,  Pou- 
Iciiiird,  Clauzel,  Vassal,  Rumeau,  Salha,  Labus- 
sière,  Renaud,  Nouis.  Delcos,  Vadon,  Poulain, 
Servière,  F^innn,  Barafjnon,  Audinot,  Cliaulel,  De- 
vaux,  Brocq,  Miiiliii  Kslmltaud,  Diman<bc.  Dr;*- 
Lrnu>se<,  Mêle.  S;iuvageot,  Leenhardl,  Bnutic, 
Plilziiig  I-,  Kluiuuoutz,  Lardât,  Bcrnardcl,  Barbe, 
IViynaud,  Goûteur. 

l.a  lisjc  dis  élèves  dipIniiK's  de  l'iùolc  de 
Hennés  ii   été   insérée  dans   le  n°   du   20  août 

(p.  lOS). 

Lait  et  produits  laitiers. 

I.'luion  Sui'ise  des  Paysans  a  publié  ré- 
ceinmcnl  son  rapport  sur  la  production  et 
le  conmicnc  du  lait  et  des  produit  laitiers 
pendant  le  deuxièm(  trimestre  de  1022.  En 
voici   la  conclusion    : 

Rien  quf,  l'an  dernier  déjà,  le  départ  de  la 
\-'^'ét,i)iou  ;dl  été  assez  tardif,  le  changement  d'af- 


fouragement s'esl  opéré  cette  année  encore  nota- 
bleaient  plus  tard  qu'au  printemps  1921.  La  ré- 
coite de  foin  de  l'iùirope  n'a  été  quantitaliveincnt 
que  moyenne  à  faible.  Cîcllc  de  l'Amérique  du 
Nord  a  été  bonne.  La  protiuction  laitière  de  la 
fin  de  l'hiver  et  du  premier  printemps  ayant  été 
assez  abondante,  les  prix  du  lait,  du  fromage  et 
du  beurre  ont  subi  de  nouveaux  reculs  en  avril 
et  en  mai.  En  juin,  surtout  dans  les  régions  eu- 
ropéennes de  production,  la  sécheresse  et  la  pé- 
nurie fourragère  qui  en  est  résultée»  ont  provo- 
qué une  diminution  prématurée  de  la  production 
laitière.  II  s'en  est  suivi  un  raffermissement  géné- 
ral des  prix.  En  Europe  tant  qu'en  Amérique  du 
Nord,  les  marchés  du  fromage  et  du  beurre  dé- 
notaient vers  la  fin  du  trimestre  une  tendance 
forme,  voire  en  légère  hausse. 

Les  perspectives  pour  le  trimestre  prochain  sont 
notablement  plus  favorables  qu'il  y  a  trois  mois. 
En  .\ulriche  et  en  Allemagne,  les  prix  continue- 
ront à  hausser  fortement.  Dans  les  autre*  pays 
européens  ainsi  qu'aux  Etats-Unis  et  au  Canada, 
la  tendance  est  ferme,  voire  en  légère  hausse. 
On  peut  sans  doute  compter  que  le  marché  des 
laits  et  des  produits  laitiers  restera  ferme  jusqu'à 
la   fin   de   l'année. 

l.c  retard  dans  le  développement  des  bcr- 
bes  au  priiiteniiis  paraît  avoir  été  la  prin- 
cipale cause  des  tbictiiafions  indiquées  dans 
cette  note. 

La  Journée  du  Lait. 

Nous  avons  publié  (n°  du  26  août,  p.  100) 
le  programme  de  la  Journée  du  Lait,  orga- 
nisée sous  la  présidence  de  M.  Marcel  Donon, 
sénateur.  Celte  réunion  se  tiendra  le  19 
sei)lcnibrc.  Les  questions  suivantes  y  seront 
traitées  : 

Prix  de  revient  du  lait,  par  M.  Henry  Girard, 
agriculleur,  membre  de  l'Académie  d'Agriculture. 

Modifications  à  apporter  à  la  production  du  lait 
en  vue  d'en  réduire  le  prix  de  revient  ou  d'en 
améliorer  la  valeur  hygiénique,  par  M.  Porcher, 
professeur  à  l'Ecole  vétérinaire  de  Lyon. 

Lois  et  règlements  concernant  la  vente  du  lait, 
pai'  M.  Cnsunova,  avocat. 

Amélioration  des  conditions  de  transport  du 
lait,  par  M.  E.  Poher,  ingénieur  des  Services  com- 
merciaux de  la  Cie  de  Paris  à  Orléans. 

Contrôle  sanitaire  du  lait,  par  M.  Monvoisin, 
chef  de  travaux  à  l'Ecole  vétérinaire  d'Alfort. 

Les  réimions  se  tiendront  à  l'bôtel  de  la 
Société  Nationale  dllorliculture,  à  Paris 
(Si,   rue  de  Grenelle). 

Concours  de  vacheries-lailf  ries. 

In  concours  de  vacheries-laiteries  est  or- 
ganisé par  le  Comité  départemental  de  l'éle- 
vage dans  le  déparlement  de  Seine-et-Oise. 
On  trouvera  plus  loin  (p.  232)  le  program- 
me de  ce  concours,  rédigé  par  M.  \ndré 
Leroy,  secrétaire  de  ce  Comité.  Il  est  inutile 


CHRONIQUE 

d'insister  sur  l'intérêt  présenté  par  cette  ini- 
tiative, surtout  à  un  moment  où  l'attention 
générale  est  attirée  sur  tout"  ce  qui  concerne 
le  lait. 

Le  service  militaire  des  cultivateurs. 

Le  Conseil  général  des  Basses-Pyrénées  a 
été  saisi,  dans  sa  séance  du  24  août  dernier, 
d'un  vœu  présenté  par  MM.  Argacha  et 
Camille  Scrvat,  dans  les  termes  suivants  : 

Le  Conseil  général,  frappé  de  ce  que,  à  leur 
reîour  du  régiment,  de  nombreux  jeunes  gens 
ayant  été  élevés  à  la  campagne,  désertent  celle-ci; 

ReL-herchant,  dans  l'intérêt  de  l'Agriculture,  les 
moyens  de  les  retenir  aux  champs  ; 

Signalant  qu'une  réduction  de  la  durée  du  ser- 
vice militaire  fut,  en  d'autres  circonstances, 
adoptée  en  faveur  des^eunes  gens  se  destinant  à 
l'enseignement  et  que  cette  faveur  donna,  à  de 
rares  exceptions  près,  les  résultats  qu'on  atten- 
dait d'elle   ; 

Emet  le  vœu   : 

1°  Que  les  jeunes  cultivateurs,  ouvriers  agri- 
coles et  ouvriers  de  professions  utiles  à  l'Agricul- 
ture, —  charrons,  forgerons,  etc.,  ■ —  résidant 
dans  les  campagnes  et  travaillant  aux  professions 
sus-énoncées,  bénéficient  d'une  réduction  de  ser- 
vice militaire  de  six  mois  au  moins,  à  condition 
qu'ils  sjgnent  un  engagement  d'exercer,  à  leur 
retour  du  régiment  et  pendant  une  durée  de  dix 
années,  les  professions  agricoles  ou  connexes  à 
l'Agriculture  qu'ils  exerçaient  avant  d'y  partir   ; 

2°  Que,  en  cas  de  rupture  dudit  engagement 
décennal,  ils  soient,  dès  cette  rupture,  tenus  d'ac- 
complir la  durée  de  service  militaire  dont  ils  au- 
raient été  dispensés. 

Ce  vœu  a  été  adopté  à  l'unanimité  par  le 
Conseil  Général.  Sa  réalisation  pourrait  cer- 
tainement contribuer  à  provoquer  le  retour 
à  la  terre  des  conscrits  qui  en  sont  trop 
souvent  détournés. 

Expositions  avicoles  ambulantes. 

La  Compagnie  (lu  chemin  de  fer  de  Paris 
à  Orléans  nous  annonce  qu'elle  organise,  en 
collai)oration  avec  la  Société  centrale  d'Avi- 
culture de  France  et  le  Centre  national  d'Ex- 
périmentation zootechnique,  une  série  d'ex- 
positions avicoles  ambulantes  dans  diverses 
régions  desservies  par  ses  lignes.  Un  certain 
nomiire  de  manifestations  auront  lieu  pro- 
chainement dans  le  Gàtinais,  avec  le  con- 
cours de  la  direction  des  Services  agricoles 
du  Loiret,  de  l'Office  agricole  de  ce  dépar- 
tement et   du    ((   Gàtinais-Club   français    ». 

r)cux  vagons  de  grand  modèle,  l'un  con- 
tenant les  divers  types  de  matériel  avicole 
moderne  :  couveuses,  sécheuses,  éleveuses, 
gaveuscs,  etc.,  l'autre  des  lots  primés  de 
volailles  de  races  sélectionnées,  circuleront 
fin  septembre  sur  les  lignes  P.-O.  du  Centre, 


AGRICOLE 


227 


s'arrêtant  dans  des  gares  bien  choisies,  no- 
tamment les  jours  de  foire  ou  de  marché 
en  vue  de  permettre  aux  agriculteurs  de  ve- 
nir en  grand  nombre  visiter  l'exposition.  Ces 
présentations  de  volailles  et  de  matériel  se- 
ront complétées  par  des  causeries  sur  les 
améliorations  à  apporter  à  l'élevage  dans  ces 
régions. 

L'arrachage  des  pommes  de  terre. 

Des  essais  publics  d'arracheuses  méca- 
niques de  Pommes  de  terre  sont  organisés 
par  le  Syndicat  agricole  de  Marquenterre 
(Somme),  sous  les  auspices  de  l'Office  agri- 
cole départemental.  Les  essais  auront  lieu, 
le  23  sejjtembre,   près  de  Rue. 

Les  adhésions  doivent  être  adressées  à 
M.  Charlet,  secrétaire  du  Syndicat,  à  Rue. 

Les  «  Ecuries  du  Hainaut  ». 

La  Société  provinciale  des  éleveurs  du 
cheval  de  trait  Belge,  dite  :  Les  Ecuries  du 
Hainaut,  reprend  la  série  de  ses  concours 
annuels  interrompue  pendant  la  guerre. 
Cette  province  est,  comme  on  sait,  réputée 
comme  le  principal  centre  de  la  production 
de  cette  belle  race,  qui  reprend  rapidemenl 
son  ancienne  ampleur. 

Le  prochain  concours  se  tiendra  le  29 
septembre  à  Mons  ;  il  est  ouvert  pour  les 
poulains  et  les  pouliches  de  18  mois  et  pour 
les  étalons  raceurs,  qui  se  distinguent  par 
la  valeur  de  leurs  produits  ;  il  est  exclusi- 
vement réservé  aux  animaux  appartenant  à 
des  éleveurs  du  Hainaut  et  inscrits  au  Stud- 
book  Belge.  M.  Alexandre  Lonay,  secrétaire 
général  de  la  Société,  à  Mons  (25,  boulevard 
des  Etats-Unis),  fournit  tous  les  renseigne- 
ments nécessaires  pour  les  visiteurs  de  ce 
concours. 

Exposition  Frisonne  de  bétail. 

A  l'occasion  de  son  70*'  anniversaire,  la  So- 
ciété Frisonne  d'Agriculture  (Pays-Bas)  orga- 
nise une  semaine  d'Agriculture  qui  se  tien 
dra  à  Leeuwai'den  du  25  au  20  septembre. 

Les  parties  les  plus  importantes  en  seront 
un  concours  de  bétail  bovin  qui  sera  ouvert 
le  27  septembre,  et  une  exposition  de  che- 
vaux qui  aura  lieu  le  lendemain  28.  On 
compte  que  plus  de  500  bètes  de  la  race 
Frisonne,  qui  constitue  le  type  le  plus  par- 
fait de  la  race  bovine  Hollandaise,  figureront 
à  ce  concours. 

La  race  Percheronne  dans  l'Orne. 

Un  concours  réservé  aux  étalons,  juroc-nts 
et  pouliches  de  race  percheronne,  inscrits 
au  Stud-Book  Percheron,  appartenant  exclu- 
sivement à  des  propriétaires  habitant  le  dé- 


228  CHRONIQUE 

parlement  de  l'Oi'iie,  aura  lieu  à  Nonant-le- 
Pin,  le  22  septenibre,  sur  le  champ  de  foire. 
Plus  de  lu  UUO  fr.  de  prix  seront  attribués 
à  ce  concours.  En  outre,  des  objets  d'art  se- 
ront réser\»'s  au  meilleur  loi  d'animaux  mâ- 
les et  ail  meilleur  loi  d'animaux  femelles. 
Le  i-liampionnat  dé|Jarlen»ental  sera  décerné 
à  l'animal  jujLré  le  nu'illeur  du  concours. 

Concours  agricole  à  Évreux. 

A  I  occasion  des  concours  spéciaux  de  la 
race  li'(.)vine  .Normande,  de  la  race  ovine 
DishIey-.Mérinos  v[  de  la  race  porcine  Nor- 
mande, qui  se  tiendra  à  Evreux  du  21  au 
2i.  septembre,  le  Comice  agricole  des  deux 
canlons  d'Evreux  organise  im  concours  im- 
[Kiilant  de  produits  agricoles.  En  même 
temps  auront  lieu  un  concours  départemen- 
tal d'étalons  et  de  juments  de  gros  trait, 
doté  de  i  000  fr.  de  prix,  et  un  concours  de 
motoculture   a\ec    iléinoiislralions    jiratiijues. 

Journées  agricoles  à  Montauban. 

L'Office  agricole  départemental  de  Tarn- 
et-Garonne  organise,  avec  le  concours  de  la 
Société  départementale  d'Agriculture,  le 
Syndical  d'encouragement  à  la  Culture  mé- 
raniipie,  le  Syndicat  général  des  Agricul- 
teurs lie  Tarn-el-Garonne,  le  Herd-Book  de 
la  race  bovine  du  Quercy,  TAssociation  des 
Primeurislos,  et  IL  nion  horticole  et  maraî- 
elièie,  des  journées  agricoles  les  29,  30  sep- 
tembre et  1""  octobre.  La  note  suivante  en 
résume  le  programme   : 

Foire  do  jeunes  veaux,  concours  départemental 
de  la  race  du  Qjucrey  ci  des  nicos  laitières,  expo- 
>ilion  d'Horticulture,  d'Aviculture,  de  raisins  de 
liible  cl  à  vin,  de  produits  agricoles,  exposition 
de  luucliiues  cl  dénionstralions  d'appareils  d'ar- 
rosage. 

Pour  l'exposition  des  machines  agricoles  cl  les 
•  iémonslrations  d'appareils  d'arrosage,  des  avan- 
l;i;,'es  pécuniaires  seront  accordés  aux  construc- 
kurs  qui  participeront  à  ces  journées. 

Les     négocianls    :     niarchands-^'iainiers,     d'en 
i:rais  et   de   produits  aiilii  lypto^Muiiijuis,   ptiiveut 
;,'aleinenl  exposer. 

Pour  tous  renseignements,  on  doit  s'adres- 
ser à  M.  Dcmarly.  directeur  des  Services 
Agricoles,  l."3,  rue  de  la  Banque,  ii  Monlau- 
l'an.  Les  fornniles  de  déclaratitm  sont  adres- 
sées gratuilenuMit  sur  demande,  avec  le  pro- 
gramme des  journées  agricoles. 

Concours  agricole  à  Saiot-Lô. 
La  Société  dci»arlemenlale  d'Agriculture 
de  la  Manche,  présidée  par  M.  Damccour,  sé- 
nateur, organise  un  concours  (jui  se  tiendra 
à  Saint-Lô  du  5  au  8  octobre.  En-  voici  les 
détails  : 


AGRICOLE 

I.  —  Grand  com-ours-foire  des  races  du  dépar- 
tement :  o)  race  bovine,  avec  environ  700  tètes 
d'animaux  (^taureaux  de  di\ erses  catégories,  35o  ; 
génisses  et  vaches,  également  35o)  ;  b)  race  ovine, 
de  200  à  3oo  ;  c)  race  porcine,  100  ;  d)  race  clie- 
vaiine,  35o  (poulielics  de  3  ans,  i5o  ;  poulinières 
suitées,   i5o   ;  non  suilées,   5o). 

Les  animaux  présentés  à  ce  concours  ont  pres- 
que tous  déjà  obtenu  des  prix  dans  les  Comices 
cantonaux  et  les  Sociétés  agricoles  de  chaque  ar- 
rondissement, c'est  donc  l'élite  de  l'élevage  et  du 
eheptel    du  département. 

IL  —  Pour  la  première  fois,  grand  coneours 
laitier  et  beurrier,  avec  épreuves  pendant  2  jours 
et  3  traites  chaque  jour,  suivies  de  pesage  de  lait, 
analyses  et  le  troisième  jour,  de  baratage. 

m.  —  Exposition  d'Apiculture,  d'Aviculture, 
de  Cuniculturc,  de  tous  produits,  notamment,  cé- 
réales, semences,  beurres,  fromages,  fruits,  ci- 
dres, eaux-de-vie,  légumes,  etc.,  etc. 

IV.  —  Exposition  de  tous  instruments  agricoles. 

Prix  distribués  :   102  000  francs. 

La  distribution  des  récompenses  aura  lieu 
le  S  octobre,  et  sera  suivie  d'un  banquet 
présidé  par  M.  Chéron,  ministre  de  l'Agri- 
culture accompagné  de  M.  Dior,  ministre  du 
Commerce,  et  de  M.  Le  Trooquer,  ministre 
des  Travaux  Publics. 

On  peut  demander  les  [u'ograninrcs,  les 
feuilles  de  déclaration  et  conditions  diverses, 
à  la  direction  des  Services  Agricoles,  à  Sainl- 
Lù  (10,  rue  de  la  Marne). 

Prévisions  météorologiques. 

On  a  lu  dans  le  n°  du  0  juillet  (page  39) 
la  circulaire  du  ministre  de  l'Agriculture 
relative  à  l'émission  par  la  tour  Eiffel,  à 
Paris,  des  prévisions  météorologiques  à  des 
heures  régulières  chaque  jour  (4  h.  50, 
12  h.  15  et  18  h.  10,  heures  d'été).  Chacun 
peut  recevoir  ces  émissions,  à  /la  condition 
de  se  munir  de  l'apiiareil  nécessaire.  Afin  de 
faciliter  cette  installation,  le  colonel  Del- 
caml)re,  directeur  de  l'Office  national  météo- 
rologique, a  publié,  sous  le  titre  :  La  récep- 
tion par  téléphonie  sans  fit  des  prévisions 
tnéfé(>rolo(iiques,  ime  instruction  prati(iue 
sur  la  construction  et  le  montage  des  appa- 
reils de  télé[)honie  sans  fil  à  galène.  Cette 
brochure  est  en  vente  à  la  librairie  Etienne 
Chiron,  'lO,  rue  de  Seine,  à  Paris,  au  prix 
de  2  fraïu-s.  Elle  fait  ressortir  qu'une  instal- 
lation régulière  permet  de  recevoir  très  net- 
tement les  prévisions  météorologitpu's  à  une 
distance   supérieure  à  500  kilomètres. 

Les  prévisions  reçues  à  la  mairie  des  com- 
mune*  rurales  seront  transmises  aux  fermes 
par  un  système  conventionnel  de  sonneries 
des  cloches  de  l'cglisc. 

Henry   Sagmer. 


PRIX  A  LA.  CULTURK  ET  RENDEMENTS  DU  RLÉ  AUX  ÉTATS-UNIS 


229 


PRIX  A  LA  CULTURE  ET  RENDEMENTS  DU  BLÉ 

AUX    ÉTATS-UNIS 


Le  déparlement  de  rAgriculture  a  publié 
au  cours  de  ces  dernières  années  plusieurs 
bulletins  qui  donnent  de  très  intéressants 
renseignements  techniques  et  économiques 
sur  la  culture  du  Blé  dans  la  grande  Répu- 
lili(}ue  Américaine. 

L'un  de  ces  bulletins  (n°  154  )  résume  en 
autant  de  tableaux  qu'il  y  a  d'Etats,  les  ren- 
dements du  Blé  à  l'acre  et  le  prix  en  cents, 


auquel  il  a  été  payé  à  la  culture  au  cours 
des  cinquante  années  qui  se  sont  écoulées 
de  1866  à  1915.  Dans  ce  bulletin  ces  don- 
nées se  trouvent  ainsi  résimiées  par  pério- 
des décennales  et  par  grandes  régions.  Ce 
sont  ces  résumés  qui  font  l'objet  du  tableau 
ci-dessous,  dans  lequel  nous  avons  transformé 
les  surfaces  en  hectares  et  les  valeurs  en 
francs-or. 


Prix  en  francs-or  payé  au  cultivateur  et  rendement  a  l'hectare  du  Blé  auv  Etats-Unis 

DE  i8GG  a  1915. 

Nord  central        Nord  ceii  Irai  Sud 
^esl                       ouest                atlantique 

rend.        prix       rend.        prix       rend 


Atlanlii|ue 
nord 


rend. 


prix 


priv 


Sud  central 
rend.       prix 


Far  West 
rend.        prix 


Moyenne  des 
Elals-t  nis 


18C6-I810  .. 
187ti-l»<85... 
1880-18115... 
1896-l!i0r)... 
1906-1015... 


0.18 
9.47 
9.51 
It  .81 
la.l.f 


26.50 
21.43 
15.05 

15.40 
18  23 


8.13 
9.31 
9.-24 

8.87 
10.92 


20  05 
18.00 
13.50 
14.40 
17.70 


9.05 
8.04 
8.31 
8.78 
9.11 


15.20 
14.70 
11.50 
12.05 
13. 9S 


6.63 
5.96 
5.90 

7.24 
8.71 


26.15 
21.10 
15.90 
16. 2J 
19.50 


5.70 
5.30 
6.43 

7.77 
8.31 


22.70 
18.75 
14.10 
14  30 
17.55 


l'..02 

9.4- 

9  51 

11.59 

15.01 


21.00 
18.10 
13.05 
13.00 
15.30 


rend. 

7.0: 


prix 


20.55 
8.24  17.60 
8.51  13.00 
9.05  13. 20 
10.05       16.50 


Le  tableau  ci-dessus  nous  montre  qu'après 
une  légère  baisse  des  rendements  dans  quel- 
ques Etats  due  très  probablement  à  l'épuise- 
ment du  sol  occasionné  par  des  cultures  inin- 
terrompues et  à  la  mise  en  culture  de  terres 
nouvelles,  dans  des  districts  moins  riches 
que  les  premiers  colonisés,  les  rendements 
se  sont  constamment  accrus.  Dans  la  statis- 
tique par  Etat,  nous  avons  relevé  des  ac- 
C'"oi<-sements  de  rendements  dans  quarant''- 
quatre  Etats  sur  48. 

Et  chose  intéressante  pour  nos  posses- 
sions nord-africaines,  c'est  en  particulier, 
lorsque  la  culture  du  Blé  à  pris  de  l'exten- 
sion dans  les  Etats  du  Far-West  (1),  dont  Ve 
climat  ressemble  le  plus  au  leur  et  c'est  lors- 
que le^  procédés  de  culture  connus  là-bas 
sous  le  nom  de  dry  farming  y  ont  été  ap- 
pliijués,  que  la  moyenne  des  rendements  des 
Etat^-lnis  a  fait  les  plus  grands  progrès.  C'est 
du  reste,  dans  ces  Etats  du  Far-West  dont  la 
plupart  sont  à  climat  très  sec  et  à  pluies 
hivernales  qu'ont  été  obtenus  les  rendements 
de  15  fjuintaux  à  l'heclarc,  alors  que  l'Atlan- 
tique nord,  si  abondamment  arrosé,  qui  ar- 
rive ensuite,  n'a  un  rendement  que  de  12 
quintaux  13  à  l'hectare. 

.\utro  fait  intéressant  pour  le  Nord  africain 
surtout  :  alors  que  dans  le  Far-West,  les 
rendements  déclinent  pendant  la  seconde  dé- 
cade et  restent  presque  stationnaires  pendant 

(i)  Montana,  Wyoming,  Colorado.  New-Mexico, 
Arizona.  Utah.  Nevada,  Idaho,  \\ashington,  Oré- 
gon,  Cilifornie. 


la  3",  ils  prennent  un  vigoureux  accroisse- 
ment la  quatrième  et  plus  grand  encore  la 
cinquième  et  tandis  que  pendant  ces  deux 
décades,  les  rendements  moyens  de  l'ensem- 
ble des  Etats-Unis  progressent  de  18  0/0,  dans 
le  Far-West  ils  progressent  de  près  de  58  Ô/O 
Mais  c'est  précisénient  la  période  où  les  prin- 
cipes du  dry  farming  sont  mis  en  applica- 
tion et  dont  l'usage  devient  de  plus  en  plus 
général,  tant  sous  la  poussée  du  Service  de 
propagande  du  département  de  l'Agriculture, 
des  associations  agricoles,  des  compagnies  de 
chemins  de  fer  que  des  résultats  obtenus. 

En  résumé,  pour  l'ensemble  des  Etats-Lhiis, 
le  rendement  moyen  du  Blé  qui  n'était  en 
1866  à  1875  que  de  7  quintaux  97,  est  passé 
successivement  de  décade  eu  décade  à  8  quin- 
taux 24,  8  qx  50,  9  qx  05  et  finalement  pour 
celle  de  1006  à  1915  à  10  qx  05  à  l'hectare. 

Pendant  ce  temps,  nous  voyons  le  prix  du 
Blé  baisser  constamment  pendant  les  trois 
premières  décades,  puis  se  relever  légèrement 
la  quatrième  et  beaucoup  plus  fortement  la 
cinquième. 

Si  nous  tranformons  le  prix  du  blé  pen- 
dant la  dernière  décade  en  francs-papier,  en 
(loimai)t  au  dollar  une  valeur  moyenne  de 
12  francs,  nous  obtenons  pour  les  diverses 
régions  les  prix  approximatifs  suivants  : 


Aliiuiti-  N.  cent.  N.cenl. 
iioril         csl         ouest 


Sud 
allant. 


Sud 
central 


Far     Moyen,  de  s 
west    Klats-Unis 


41.91)       40.70       36  00       44.80       40,35       35.10       38.00 

Ces    prix  n'ont   guère    été    influencés    par 
ceux  des  années  1914  et  1915.  En  effet,  pour 


230  LE  CONCOURS  DE  CIIATEAU-SALINS  (MOSELIE 

l'ensoinble   des   Etàts-L  iiis,    les   années    190G 


à  l'.Mo  auraient  donné  une  moyenne  de 
ir;  fr.  au  lieu  de  10  fr.  50;  soit  36  fr.  80 
papier  au  li«'u  de  38  fr. 

Si  nous  ,1  joutons  à  ce  prix  ilf  MS  fr.  iiii<» 
somme  ctaventionnelle  de  ô  fr.  pour  frais  et 
transpttrt  à  la  rote.  5  fr.  pour  fret  et  déchar- 
gement et  1  I  fr.  de  droits  de  douane,  nous 
obtenons  un  total  île  62  fr.  qui  paraît  être 
le  prix  minimum  au(piel  le  Blé  américain 
pourrait  entrer  en  Fianee,  en  se  l)asant  sur 
les  prix  du  lîlé  en  Amérique  en  1915.  Mais 
«lepuis  lors,  tout  a  renchéri  aux  Etats-Unis, 
et  une  brochure    dont  nous  donnerons  ulté- 


rieurement l'analyse,  qui  résume  les  résultats 
d'une  enquête  oflicielle  faite  dans  iSl  fermes 
de  la  région  centrale  productrice  du  Blé,  éva- 
lue à  î2  fr.  60  le  prix  de  revient  moyen  du 
Blé  d'hiver  et  à  50  fr.  15  papier  celui  du  Blé 
de  printemps,  ce  qui  remettrait  ces  Blés  ren- 
dus en  France  respectivement  à  66  fr.  60  et 
74  fr.  15,  au  minimum,  sans  laisser  à  ce 
prix  aucun  bénéfice  au  fermier  américain, 
ni  aux  intermédiaires.  (>  sont  là  des  données 
encourageantes  dont  on  pourra  tenir  compte 
pour  les  prochaines  emblavures. 

R.  Marès. 


LE  CONCOURS  DE  CIIATFAL-SALINS 

(MOSELLE) 


(!i'  cunct)urs  agricole  a  été  la  première  ma- 
iiifestation  du  Comice  de  l'arrondissemenl 
depuis  ISTO  :  à  ce  titre  »léjà,  il  mériterait  une 
mention  dans  ce  journal,  mais  bien  que  sim- 
ple concours  d'arrondissement,  il  présentait 
en  outre,  au  point  de  vue  agricole,  un  inté- 
rêt particulier  (pii  mérite  un  bref  compte 
rejidu. 

Les  terres  de  la  Lorraine  sont  dures,  le 
climat  I  st  rude  ;  aussi,  ne  voit-on  pas  en 
traversant  ce  pays  les  récoltes  plantureuses 
et  variées  (pie  portent  les  régions  plus  favo- 
risées. Le  cultivateur  de  la  Moselle  a  donc 
un  mérite  particulier  à  obtenir  des  produits 
de  choix.  Lingratitude  relative  des  conditions 
agrologiipics  fait  (pie  le  sol  s'y  morcelle 
peu,  et  <pie  la  culture  se  fait  surtout  en 
grandes  ou,  loul  au  inoiii<,  eu  moyennes  ex- 
ploilations. 

('es  considtMalioiis  nous  [lerinetlent  de 
comprendre  laspect  général  d'un  concours 
ouvert  dans  un  tel  arrondissement.  Beaucoup 
moins  de  [dites  expositions  particulières  que 
dauîî  la  I  luj.'arl  de  nos  concours  fran<,ais, 
(pielipies  très  belles  présentations  d'horticul- 
teurs (t  tout  le  conc(turs  réservé  au  gros 
bétail  et  aux  \\n>  (pii  iim'i  ileiaieiit  (l'('tre 
mieux  connus  en    Kraiu c 

Le  départemenl  de  la  Moselle  pidiluil,  en 
effet,  des  vins  agréabb  s.  assez  différents  selon 
([ii'iU  |)rovieniH  ni  du  nord  on  du  sud  du 
département,  mais  tous  méritaiil  de  trouver 
une  clieniile  française,  puisipie  la  clientèle 
allemande  h  iir  échappe,  et  ]  uisqu'ils  con- 
viennent beaucon|i  mieux  au  goùl  français 
nemlanl  la  j  ériode  d'été  surl<iut,  qu'ils  n'ont 
j.nnais  pu  convenir  au  goût  allemand. 

Airt'sle  \iii.  l'ex  i  ;  i^iliou  l'iaif   pres.|U(>  en- 


tièrement composée  de  gros  bétail.  Le  con- 
cours bovin  nous  présentait  trois  races  : 
qucdques  bcles  <}ualifiées  Durham  et  qui 
n'ont  avec  cette  race  améliorée  qu'un  cousi- 
nage assez  éloigné,  ce  qui  s'explique,  puis- 
({u'en  Allemagne  il  n'y  avait  pas  décuries 
de  cette  race  pour  assurer  le  renouvellement, 
mais  surtout  un  chainp  nombreux  de  Sim- 
nienthal  et  de  Hollandaises  avec  une  prépon- 
dérance des  llollaiulaises.  Ceci  semble  dénoter 
que  la  Moselle  étant  allée  chercher  ses  amé- 
liorateurs,  partie  en  Hollande,  partie  en  Alle- 
magne et  en  Suisse,  semble  avoir  une  pré- 
férence pour  la  Hollandaise,  car  la  vente  du 
lait  en  nature  est  ici  le  ]:)rinci[)al  débouché 
de   la   production  laitière. 

En  se  plaçant  au  point  de  vue  agronomi- 
que, je  ne  sais  si  l'avcMiii-  répoiulra  aux  espé- 
rances des  cultivateurs  de  la  Moselle.  Si  les 
animaux  sjiécialemeiit  préparés  p>our  le  con- 
cours, connne  les  taureaux  par  exemple, 
étaient  magnifiipies  dans  riine  et  l'autre  race 
et  susceptibles  de  coiuourir  n'imiiorte  où.  il 
semble  en  examinant  ceux  des  animaux  (|ui 
demeurent  sur  l'exi'loitafion  et  (pii  n'étaient 
pas  pré|)arés  pour  la  vente,  comme  les  \aches 
laitières,  (juc  le  Simnientbal  s'adapte  mieux 
aux  conditions  du  pays. 

Mais,  si  le  concours  du  JKiail  était  trè.'« 
beau  et  |>ern)etlait  l'hésitation  pour  trouver 
les  meilleurs  sujets,  le  concours  des  chevaux 
le  dépassait  certainement. 

Le  cultivateur  lorrain  élève  le  cheviil  de 
trait,  et  aujotn'd'hni,  c'est  le  pcMit  Belge  gé- 
néralement appelé  Vrdennais,  (pioicpi'il  n'ait 
aucune  analogie  av(>c  le  cheval  Ardennais  que 
les  anciens  ont  connu,  qui  seul  est  élevé 
dans    le    pays.     I H     lot     i?nportanl     de     l'ou- 


LE  CO.NCOuUS  DE  CHATEAU-SALINS  (MOSELLE) 


lains  entiers,  de  3  ans,  attirait  l'œil  par  son 
homogénéité  et  par  la  qualité  des  produits. 
La  France  trouvera  là  un  réservoir  intéressant 
de  reproducteurs  et  de  chevaux  de  service, 
moins  exigeants  que  le  cheval  Belge  du  Nord. 

Si  nous  avons  spécialement  signalé  le  lot 
des  étalons  de  3  ans,  c'est  qu'ils  étaient 
vraiment  la  production  du  pays,  tandis  que, 
parmi  les  chevaux  plus  âgés,  quelques-uns 
provenaient  des  restitutions  de  l'Allemagne, 
et  pourraient  faire  dire  qu'ils  n'étaient  pas 
la  représentation  exacte  de  ce  que  le  pays 
est  capable  de  produire. 

Le  palmarès  des  éleveurs  serait  certaine- 
ment intéressant  à  publier  pour  suivre  dans 
l'avenir  un  élevage  qui  s'annonce  si  beau  ; 
souhaitons  que  les  soins  attentifs  donnés 
|:ar  le  cultivateur  lorrain  à  ses  chevaux  ne 
le  soient  pas  au  détriment  du  bétail  à  cornes, 
comme  cela  est  arrivé  dans  d'aulres  régions 
de  France. 

-Mais  la  partie  la  plus  importante  de  cette 
manifestation,  la  plus  impatiemment  atten- 
due des  innombrables  assistants,  était  les  dis- 
cours qui  devaient  se  prononcer  à  la  fin  du 
hanquet.  Plus  de  600  personnes  y  assistaient 
sous  la  présidence  de  AL  Chéron,  ministre 
de  l'Agriculture,  ayant  à  ses  côtés  M.  Bastien, 
président  du  Comice,  et  tous  les  parlemen- 
taires du  département.  Pour  la  première 
réunion  d'agriculteurs  lorrains  sous  la  pré- 
sidence de  leur  ministre,  d'importantes  dé- 
^'larations  devaient  être  faites. 

Comme  l'Alsace,  la  Lorraine  est  obligée  de 
rester  quelque  temps  encore  sous  un  régime 
particulier  qui  facilite  la  transition  entre  les 
lois  allemandes  et  les  lois  françaises.  Avec 
le  patriotisme  qu'ils  ont  si  vaillamment 
prouvé,  les  Lorrains  souhaitent  revenir  le 
plus  tôt  possible  dans  le  giron  français,  et 
leurs  mœurs,  leurs  habitudes,  leurs  coutumes 
les  apparentent  de  si  près  aux  populations 
de  la  région  de  Nancy,  qu'il  semble  que 
l'adaptation  doive  être  plus  rapide  pour  eux 
•que  pour  les  Alsaciens.  Presque  tous  les  dis- 
cours prononcés  ont  eu  pour  thème  la  mani-- 
festation  de  ce  désir. 

Le  très  distingué  secrétaire  général  du  haut 
Commissariat,  avec  une  clarté  parfaite,  a  mis 
en  garde  les  agriculteurs  mosellans  contre 
les  illusions  qu'ils  se  font,  et,  tout  en  les 
louant  de  la  manifestation  d'un  désir  si  légi- 
time, leur  a  montré  clairement  que,  loin 
d'rtre  des  agriculteurs  de  deuxième  zone,  ils 
sont  plutôt  des  agriculteurs  de  zone  excep- 
tionnelle. Ne  peut-on  pas  craindre  qu'ils  ne 
'souhaitent  les  avantages  réservés  aux  autres 
tout  en    conservant   les    privilèges  qu'ils   ont 


2  1 

déjà,  et  il  faut  le  reconnaître,  au  point  de 
vue  de  l'enseignement  en  particulier,  ils  ont 
de  sérieux  privilèges  sur  le  reste  de  '  la 
France. 

Ce  département  possède  7  professeurs 
d'agriculture,  et  nous  n'avons  pas  besoin 
d'insister  sur  la  différence  de  traitement  à 
ce  point  de  vue  avec  les  autres  départements 
français.  Il  possède  en  outre,  à  Chateau-Salins 
même,  une  très  remarquable  école  d'agricul- 
ture, où  le  régime  allemand  donnait  l'ensei- 
gnement secondaire  adapté  à  l'agriculture,  ce 
qui  a  permis  la  formation  de  la  si  intéres- 
sante génération  d'agriculteurs  qui  nous  ap- 
porte la  preuve  de  sa  valeur.  Quand  cette 
école  sera  soumise  au  régime  français,  que 
deviendra-t-elle  ?  Simple  école  d'enseigne- 
ment primaire  supérieur  ou  simple  école 
pratique  d'agriculture.  Rendra-t-elle  alors,  les 
services  auxquels  on  est  habitué  ?  On  peut 
se  le  demander,  et  l'on  ne  peut  s'empêcher 
de  penser,  une  fois  de  plus,  à  notre  grand 
fabuliste,  et  de  conseiller  aux  Lorrains  de 
relire  une  de  ses  fables  qui  s'adapte  peut- 
être  à  la  circonstance. 

Après  ces  instructifs  exposés  des  revendi- 
cations mosellannes  parmi  lesquels,  il  faut 
noter  spécialement  ceux  de  M.  Bastien  et  de 
M.  Sérot,  ingénieur-agronome,  député  de  la 
Moselle.  M.  Chéron,  ministre  de  l'Agricul- 
ture, a  prononcé  un  très  beau  et  très  impor- 
tant discours.  Nous  n'avons  pas  besoin  d'ap- 
prendre à  nos  lecteurs  avec  quel  soin  les 
discours  du  ministre  de  l'Agriculture  sont 
construits,  ni  combien  ils  sont  nourris 
d'idées  ;  l'analyse  en  est  difficile  parce  qu'on 
serait  forcé  de  négliger  des  détails  qui  ont 
tous  leur  valeur,  mais  on  peut  isoler,  pour 
la  relater,  la  très  importante  déclaration  qu'il 
a  faite  à  propos  de  la  loi  de  8  heures,  et  de 
la  récente  décision  de  la  Cour  de  La  Haye. 
Il  a  affirmé,  avec  énergie,  sa  volonté  de  ne 
pas  toucher  pour  le  moment  à  la  durée  du 
travail  agricole,  il  a  montré  que,  faute  d'agir 
ainsi,  la  France  risquerait  de  ne  pas  manger 
tous  les  jours,  et  aux  acclamations  unanimes 
d'une  réunion  d'agriculteurs  connus  cepen- 
dant pour  la  modération  avec  laquelle,  ils 
expriment  leur  satisfaction,  il  a  conclu  en 
promettant  que  le  Gouvernement  français  ne 
saurait  accepter  la  recommandation  du  Bu- 
reau int«M'national  du  Travail  sur  cette  qncs- 
lion  caf)itale  jinur  l'avenir  de  notre  pays. 

L'enthonsiasme  des  agriculteurs  lorrains 
aiu'a  un  écho  dans  toute  la  France,  et  iioi:> 
sommes  reconnaissants  au  ministre  d'avoir 
choisi  une  si  excellente  occasion  d'affirmer 
ses  directives.   Pourquoi   faut-il   qu'un  repré- 


232 


UN  CONCOURS  DE  L 


sentant  de  la  France  à  la  Société  des  Nations 
soit  conslanient  désavoué  par  le  Gouverne- 
ment? C.omnirnt  expliqiie-t-on  qu'un  honinm, 
d'une  intelligence  remarquable  du  reste,  et 
possédai! I  un  don  de  liersuasion  dangereux, 
soit  nuiintenu  à  ce  poste,  alors  qu'il  est 
prouvé  que,  faute  d'expérience  pratique, 
toutes  les  idées  de  sa  jeunesse  restent  vivaces 
en  lui.  sans  correctifs  et  sans  atféiuiations, 
et  l'aveuglent  au  point  que  ni  l'opportunité 
fl'mi  geste,  ni  le  fonds  même  de  l'affaire,  ne 
peuvent    être  perçus   par   lui,   et   ne   peuvent 


AIT  PROPRE  ET  SAIN 

l'empêcher  d'exprimer  des  idées  générales 
dont  nos  adversairse  se  font  une  arme  contre 
nous. 

Que  le  Gouvernement  refuse  de  suivre  le 
Bureau  International,  c'est  bien,  mais,  au 
moins  pendant  la  période  de  reconstruction 
ne  pourrait-on  pas  éviter  cette  cause  d'agi- 
tation malsaine,  ce  jjrétexte  à  conflits  offert 
aux  fauteurs  île  Iroulile. 

P.   DE   Mo.MCAULT, 

Membre  de  l'Aradriiiip  d'Agricullurc, 
Dt'>|uilc  (Je  lAru. 


UiN  CONCOURS  DE  LAIT  PROPRE  ET  SAIN 


Il  c-t  peu  de  questions  qui  intéressent 
autant  l'hygiène  publique  que  celle  de  la 
jMoprelé  du  lait  recueilli  en  vue  de  sa  con- 
sommation en  nature.  Ce  précieux  produit, 
aliment  de  choix  pour  l'enfant  et  le  malade, 
n'est  pas  toujours  traité  avec  tout  le  soin 
désirable,  et  c'est  incontestablement  faire 
une  œuvre  utile  que  de  chercher  à  vulgariser 
le  plus  possible  l'emploi  des  moyens  qui 
permettent  de  le  récoller  dans  les  meilleures 
conditions  de  propreté. 

Si  quelques-uns  de  ces  procédés,  tels  que 
la  stérilisation  ou  la  pasteurisation,  exigent 
des  appareils  spéciaux,  quebpie  peu  l'oûleux, 
qui  ne  trouvent  pas  toujours  leur  place  dans 
les  petites  entrejn-ises,  il  n'en  est  pas  de 
même  des  autres,  ({ui  sont  d'une  efficacité 
certaine  et  peuvent  être  employés  partout. 
Ces  derniers  consistent  simiilement  dans  d(^ 
strictes  mesures  de  propreté,  appliquées  à 
la  bonne  tenue  de  l'étable,  à  l'entretien  des 
instruments  qui  servent  à  recueillir  ou  à 
con.server  le  lait,  à  l'hygiène  du  bétail,  sans 
oublier  non  plus  les  soins  que  les  vachers 
doivent  juendre  de  leurs  vêtements  et  de 
leurs  mains  avant  de  traire. 

Il  existe  certainement  rie  nombreuses  va- 
«hei'ies  dans  lesquelles  ces  précautions  sont 
prises;  d'autres  nourrisseurs,  malheureuse- 
ment, ne  paraissent  pas  se  soucier  au  même 
dcLM-é  (le  eelte  imjK)rtante  question,  et  livrent 
à  la  consommation  un  produit  de  valeur 
hygiénique  douteuse,  (pii  peut  même,  dans 
cert-iins  cas,  devenir  dangereux. 

pour  enrourager,  dans  le  dé|)artement  de 
Seine-et-Oise,  les  producteurs  de  lait  à  sur- 
veiller l;i  propreté  de  leurs  opérations  et  en- 
treprendre, ainsi  une  campagne  effective  en 
faveur  du  lait  propre  et  sain,  le  Comité  dé- 
partemental de  rrirvage,  créé  sous  le  patro- 
nat-'c  de  l'Offiee  déparlemenlal  agricole,  or- 
paAi'e  cette  aimée  entre  lr<!   propriétaires  di' 


vaches  à  lait  du  département,  quel  que  soit 
d'ailleurs  le  nombre  des  animaux  qu'ils  ex- 
ploitent, un  concours  de  visites  d'étables, 
doté  de  prix  très  importants. 

Ce  concours  est  organisé  de  la  manière  sui- 
vante : 

Il  est  ouvert  entre  tous  les  agriculteurs 
ou  laitiers-nourrisséurs  de  Seine-et-Oisc,  ven- 
dant du  lait  frais  à  leur  clientèle,  pour  la 
consommation  en  nature.  Pour  être  admis 
à  participer  aux  épreuves,  il  suffira  aux  can- 
didats de  se  faire  inscrire,  avant  le  30  sep- 
tembre prochain,  en  donnant  leur  nom,  leur 
adresse  et  le  nombre  de  têtes  de  bétail  qui 
se  trouvent  dans  leur  étable  ;  ils  s'engageront 
en  outre  à  se  tenir  prêts  à  recevoir  la  visite 
de  la  Commission  de  classement  à  partir  du 
lo  octobre. 

Les  membres  de  cette  (Commission  se  pré- 
senteront dans  les  exploitations  concurrentes 
sans  avoir  prévenu  les  intéressés  du  jour 
exact  de  leur  \isile.  Le  personnel  des  fer- 
miers ou  des  nourrisseurs  devra  recevoir  de? 
ordres  en  consécpience  pour  faciliter  leiu'  ins- 
p<'(tion,  en  cas  d'absence  du  propriétaire. 

L'inspection  portera  à  la  fois  sur  l'état  de 
santé  et  sur  la  propreté  des  vaches  laitières, 
sur  l'aménagement  de  l'étable,  ainsi  que  sur 
la  tenue  de  celle-ci,  sur  l'état  des  instruments 
destine''»;  à  recueillir  et  à  conserver  le  lait, 
el  enlin  sur  le  procédé  de  conservation  du 
lait  utilisé  avant  la  mise  en  vente.  Les  juges 
chargés  de  l'inspeclion  se  serviront,  au  coiu's 
de  leurs  opérations,  d'une  échelle  de  pointage 
d'après  le  modèle  ei-dessous.  Cette  table  de 
notation  a  été  établie  de  telle  sorte  que  le 
Jury  puisse  fonctionner  h  n'importe  quel  mo- 
ment de  la  journée,  même  en  dehors  des 
heures  de  traite. 

A.  —  Logement  ilrs  Animniix.  —  i**  Construc- 
tion, npenremonl.  néralion,  éclnirapc  et  tcmpc- 
rntiire  de  l'ctiiblc.  Note  de  o  à  lo. 


GAZOGÈNES  AU  CHARBON  DE  BOIS  POUR  MOTEURS  AGRICOLES 


233 


2°  Mode  de  distribution  des  aliments  et  des 
boissons,  évacuation  des  résidus  (fumier,  purin, 
etc...).  Note  de  o  à  lo. 

3°  Tenue  générale  des  étables,  soins  journa- 
liers, désinfection,  entretien.  Note  de  o  à  lo. 

B.  —  Les  Animaux.  —  i°  Etat  de  santé  :  le 
maximum  de  points  ne  pourra  être  accordé  que 
si  les  animaux  sont  îuberculinés  et  les  vaches  qui 
réagissent  éliminées.  Note  de  o  à  lo. 

2°  Alimentation  :  nature  et  qualité  des  ali- 
mertls,  constitution  et  poids  de  la  ration.  Abreu- 
vemcnt  :  qualité  et  pureté  de  l'eau  de  boisson. 
Note  de  o  à    lo. 

3°  Propreté  corporelle  d&s  animaux  :  le  maxi- 
mum de  points  ne  pourra  être  accordé  que  si  le 
pansage  est  exécuté  d'une  manière  méthodique 
et  si  des  précautions  sont  prises  pour  éviter  les 
souillures  du  lait  pendant  la  traite.  Note  de  o  à  lo. 

C.  —  La  Laiterie.  —  i°  Construction,  aménage- 
ment, agencement  en  vue  de  la  conservation  mo- 
mentanée et  de  la  distribution  du  lait.  Note  de 
o  à   lo. 

2°  Propreté  de  la  Laiterie,  propreté  des  instru- 
ments, seaux  à  traire,  bacs,  pots  et  carafes  à  lait, 
etc.,  le  maximum  de  points  ne  pourra  être  ac- 
cordé que  si  les  pots,  bacs,  carafes,  etc.,  sont 
stérilisés  par  un  procédé  piatiquement  efficace. 
Note  de  o  à  lo. 

D.  —  Précautions  prises  pour  l'ensemencement 
du  lait  et  le  développement  ultérieur  des  germes. 
La  note  méritée  sera  d'autant  plus  forte  que  les 
procédés  de  conservation  employés  maintiendront 
le  lait  le  plus  près  possible  de  l'état  de  nature  et 
le  plus  pauvre  possible  en  germes  microbiens  jus- 
qu'à la  remise  entre  les  mains  du  consommateur. 
Note  de  o  à  20. 

L'on  voit  que,  d'après  cette  échelle,  une 
exploitation  parfaitement  tenue,  pourvue  de 
bêtes  en  excellent  état,  mériterait  un  maxi- 
mum de  100  points. 

Le  pointage  opéré  par  les  membres  de  la 


Commission  servira  à  établir  le  classement 
des  concurrents.  L'exploitation  qui  aura  bé- 
néficié du  nombre  de  pioints  le  plus  élevé 
rapportera  à  son  propriétaire  le  premier  prix, 
qui  sera  de  2  000  fr.  en  espèces,  accompagnés 
d  une  plaquette  d'argent  grand  module. 

Les  autres  récompenses  prévues  sont  les 
suivantes  : 

Deux  seconds  prix,  de  1  000  fr.  chacun  ; 
plus  une  médaille  d'argent  grand  module. 

Quatre  troisièmes  prix,  de  500  fr.  chacun, 
[dus  une  médaille  d'argent  petit  module, 

En  outre,  des  primes  en  espèces  seront 
décernées  aux  vachers  les  plus  méritants  fai- 
sant partie  du  personnel  des  exploitations 
concurrentes.  Leur  montant  variera  entre  50 
et  200  francs. 

Pour  obtenir  de  plus  amples  renseigne- 
ments concernant  l'organisation  de  ce  con- 
cours, les  intéressés  pourront  écrire  à  M.  An- 
dré Leroy,  secrétaire  du  Comité  de  l'Elevage 
de  Seine-et-Oi?e,  Institut  Agronomique,  16, 
rue  Claude-Bernard,  Paris. 

A^DRÉ  Leroy. 

Modèle  de  demande  d'inscription 

Envoyer  la  présente  demande  à  M.  André 
Leroy,  Institut  Agronomique,  16,  rue  Claude- 
Bernard,  Paris. 

Je,     soussigné,     agriculteur,    laitier-nourrisseur 

(I),    à ,     rue.......     département    de    Seine-et- 

Oise,  propriétaire  de  ...  vaches  laitières,  demande 
à  participer  au  concours  de  vacheries-laiteries, 
organisé  par  les  soins  du  Comité  de  l'Elevage  de 
Seine-et-Oise. 

.Te  m'engage  à  faciliter  la  visite  de  mon  exploi- 
tation aux  membres  du  Jury  de  ce  concours. 

(Signature). 


GAZOGENES  AU  CHARBON  DE  BOIS 

POUR  MOTEURS  AGRICOLES 


Nous  avoiis  parlé  dans  le  n°  29  du  2^d 
juillet  dernier,  des  essais  sur  place  des  mo- 
teurs actionnés  par  des  gazogènes  à  charbon 
de  bois,  qui  ont  eu  lieu  dans  le  courant  de 
juin  et  juillet  au  laboratoire  de  r.\utomobile- 
Club  de  France,  à  Neuilly    (Seine). 

Les  épreuves  étant  terminées,  nous  don- 
nons ci-dessous,  en  chiffres  ronds  et  en  citant 
les  moteurs  par  ordre  de  puissances  consta- 
tées, les  consommations  par  cheval-heure 
pour  les  différentes  marques  de  gazogènes 
ayant  pris  part  aux  essais. 

Le  Gazogène  de  la  Sociélé  du  gaz  pauvre 
et  ses  applications  alimenlait  un  moteur  Snu- 


rer  qui  a  donné  15  chevaux  et  a  consommé 
0  kg.  88  de  charbon  de  bois  et  0  1.  40  d'eau. 

Le  Gazogène  de  la  Société  Lion  alimentait 
un  moteur  Saui'er  qui  a  fourni  16  chevaux  en 
consommant  0  kg,  89  de  charbon  de  bois  et 
0  I.  ()0  d'eau. 

Le  (iazogèno  de  la  Société  Gazes  alimenlait 
un  moteur  Brasier,  ayant  donné  20  chevaux, 
on  consommant  0  kg.  66  de  charbon  de  bois 
ri.  0  1.  20  d'eau. 

Le  GaiHjgrne  de  la  Maison  Thoruycrofl  ali- 

(i)  Rayer  celle  des  deux  indications  qui  ne  con- 
vient pas  à  l'intéressé. 


231 


CHARRUE  BRABANT-DOUBLE 


mentait  un  moteur  Thornycroft  qui  a  donné 
24  chevaux  et  a  consommé  0  kg.  82  de  char- 
bon de  bois  et  0  I.  40  d'eau. 

Le  Gazogt.ne  de  la  Société  française  de 
Matériel  .\<jricoh'  et  Industriel  de  Vierzon 
alimentait  dans  un  premier  essai  un  moteur 
Delnufjère  qui  a  l'ourni  15  chevaux,  et,  dans 
un  deuxit'-me  essai,  un  moteur  Scenda  qui  a 
fourni  20  chevaux.  Ces  deux  moteurs  onl 
consommé  chacun  par  cheval-heure  1  kg. 
d'un  mélange  de  bois  et  de  rharl)on  de  bois, 
ce  dernier  représentant  environ  20  pour  100 
en  poids  de  la  charge  totale. 

Lc<  chiffres  ci-dessus  correspondent  aux  es- 
sais à  pleine  charge,  chaque  moteur  tour- 
nant à  la  vitesse  de  régime  [lour  laquelle 
il   a  été  construit. 


Nous  avons  déjà  indiqué  l'énorme  intérêt 
que  présente,  tant  pour  notre  pays  que  pour 
les  agriculeurs,  l'emploi  des  gazogènes  au' 
charbon  de  bois. 

Ces  appareils  sont  actuellement  ;"i  la  portée 
de  toutes  les  entreprises  utilisant  des  tracteurs 
et  des  poids  lourds. 

Leur  amortissement  rapide  et  leur  fonc- 
tionnement des  plus  simples  font  que  de  nom- 
breux véhicules  en  sont  actuellement  munis^ 

Le  rapport  relatif  aux  essais  sur  route  avec 
des  camions  dont  les  moteurs  sont  actionnés 
par  ces  gazogènes  n'est  pas  encore  publié  ; 
nous  tiendrons  les  lecteurs  au  courant  de> 
résiiltals  qui  auront  été  constatés. 

F.  Pettué, 

Ing^'nicur  agronomo. 


CHARRUE  RRARANT-DOURLE 


Un  se  préoccupait  beaucoup,  pendait  la 
guerre,  de  fonder  des  usines  bien  outillées, 
capables  de  notis  assurer,  dès  la  fin  des  hosti- 
lités, la  production  du  matériel  agricole  né- 


se  créa,  eu  l'.JlS,  la  Société  Lyonimisc  de 
Construction  de  Machines  agricoles,  dont  le 
siège  est  23 i,  cours  Lafayetle,  à  Lyon,  avec 
une  grande  usine  à  Oullins  (Rhône). 


Fig.  13.  —  Cliarruf  brabaiit-ilouble  Libellule,  Mie  du  côtô  des  versoirs 


cessaire  à  l'oeuvre  de  reconsijlutiijn  des  ré- 
gion>  dévastées,  car,  à  défaut  de  ces  ateliers 
nationaux  préparés  d'avance,  on  serait  acculé 
à  l'achat  des  machines  à  l'étranger,  avec  une 
cxi>ortation  correspondante  de  notre  or. 

Cédant  à  celle  demande,  une  Société  im- 
portante s'est  constituée  à  Lyon  er>  prenant 
pour  base  les  anciens  Etablissements  Plis- 
bonnier  d'ime  ré|)iitalion  connue,  surtout 
dan-  toute  la  vallér>  du  Rhône  ;  c'est  ainsi  que 


Parmi  les  noinhrciiscs  machines  construi- 
tes par  la  Société  Lyonnaise,  charrues,  cul- 
tivateurs, faucheuses,  moulins  à  vent,  etc., 
nous  ne  voulons  pour  l'instant  parler  que  des 
charrues  brabant-double  et,  parmi  ces  der- 
nières du  type  désigné  sous  le  nom  commer- 
cial de  Liliellule  ipic  rcprésentr'nt  les  figures 
'(3  et  4i. 

Les  roues,  montées  avec  moyeux  dils  Pa- 
tents,  pour  graissage  à  l'huile,  tournent  sur 


CHARRUE  BRADANT -DOUBLE 


23S 


des  fusées  de  demi-essieux  qui  peuvent  cou- 
lisser horizontalement,  afin  qu'on  puisse  fa- 
cilement en  ré/^ler  l'écartement,  suivant  les 
dimensions  du  labour,  pour  que  la  roue  rou- 
lant dans  la  raie  bordaye  toujours,  sans  exa- 
gération, le  pied  de  la  muraille. 

La  vis  de  tersage,  qu'on  peut  faire  tourner 
par  un  volant  horizontal  situé  sous  le  porte- 
fouet  avec  porte-guides,  déplace  verticale- 
ment l'écamoussurc  qui  reçoit  la  tête  de 
l'âge,  le  support  du  régulateur  et  les  men- 
tonnefs  ou  clichets  permettant  de  régler 
l'aplomb  des  étançons,  qui  doivent  être  tou- 
jours perpendiculaires  à  la  surface  du  terrain 
à  labourer. 


les   conditions   dans   lesquelles   la   charrue   a 
travaillé  dans  les  champs,   ainsi  que  les  ré 
sultats  qui  ont  été  constatés. 

Les  quatre  numéros  de  construction  de  la 
charrue  Libellule  pèsent  respectivement  envi- 
ron 110,  122,  142  et  156  kilog.  avec  les  socs 
ordinaires;  les  deux  pointes  mobiles  aug- 
mentent le  poids  de  6,  7,  10  et  14  kilog.  ; 
les  deux  rasettes  pèsent  environ  8  kilog., 
sauf  pour  le  grand  modèle  (156  kilog.),  pour 
lequel  elles  sont  de  10  kilog. 

C'est  le  modèle  n°  3,  avec  pointe  mobile 
et  rasettes,  qui  a  été  expérimenté  par  la  Sta- 
tion d'Essais  de  Machines  ;  le  poids  de  ce 
brabanf-double  était  de  174  kilog. 


Fig.  44.   —  La  même  cliarrue,  vue  du  côté  des  élançons. 


Le?  rasettes  et  les  contres  sont  fixés  sur 
Tage  par  des  élriers  très  simples  serrés  par 
deux  boulons  verticaux  du  côté  des  versoirs 
et  par  une  vis  horizontale  du  côté  des  étan- 
çons. 

Le  régulateur,  renforcé  par  des  tirants  la- 
téraux, se  raccorde  avec  la  tringle  de  tractiop. 
articulée  à  l'âge  en  avant  des  étançons  anté- 
rieurs. 

Les  versoirs  sont  du  type  cylindrique, 
ainsi  qu'on  le  voit  très  bien  sur  la  figure  i'i, 
laquelle  montre  en  même  temps  )a  disposi- 
tion classique  du  levier  de  manœuvre  pour 
le  retournement  des  corps  de  charrue  à  l'ex- 
trémité de  la  raie. 

Cette  charrue  peut  recevoir  une  pointe 
mobile  et  un  de  ces  modèles  a  été  soumis 
récemment  à  la  Station  d'Essais  de  Machines 
dont  le  Bulletin    d'expériences   relate    toutes 


Les  essais  ont  eu  lieu  dans  une  terre  en 
bon  état  de  culture,  contenant  16.5  pour  100 
d'eau.  Sans  les  rasettes,  la  traction  était  très 
faible,  44  kilog.  par  décimètre  carré  ;  avec 
les  rasettes  réglées  pour  travailler  à  2  cen- 
linièlres  de  profondeur,  la  traction  était  aug- 
mentée de  8  pour  100  ;  mais  aucune  herbe 
ne  restait  à  la  surface  du  labour,  ce  qui  est 
important  pour  la  dernière  façon  à  donner 
au  sol. 

Les  qualités  de  cette  machine  sont  dues  à 
sa  construction  soignée,  surtout  à  l'applica- 
tion de  la  pointe  mobile  et  aux  versoirs  cy- 
lindriques qui  présentent  toujours  une  éco- 
nomie de  traction  sur  les  versoirs  hélicoïdaux 
travaillant  dans  les  mêmes  conditions  de 
sol, 

G.  Maniun. 


-236 


BAUX  A  FFJ{\JE    ET  BAUX  A  LOVKR 


LE  BLÉ  ROUGE  D'ECOSSE 


Je  siii<  prciprii'lairt',  dans  la  Haute-Vienne, 
•depuis  une  tjuarantaine  d'années,  d'un  do- 
maine de  100  hectares  exploité  par  métayers. 
Nous  avons  essayé  un  grand  nomlirc  d'espèces 
(le  Rlé,  et  nous  avons  constaté  que  le  Blé 
qui  nous  a  dtmué  les  meilleurs  résultats  de- 
puis "^'0  ans,  et  d'une  manière  régulière,  est 
le  Rouge  d'Ecosse. 

Ce  blé  rustique  réu^ssil  très  liien  dans  notre 
terrain  argilo-siiieeux.  Il  ne  craint  pas  la 
verse  et  résiste  mieux  que  les  autres  aux  di- 
verses maladies  tt  notamment  à  l'échaudage. 
Son  grain,  tout  en  étant  un  peu  petit,  est 
apprécié  par  tous  les  minotiers. 


-l'aurais  \(»uhi  le  signaler  à  M.  Schrihaux, 
dont  je  lis  les  articles  avec  le  plus  grand 
intérêt. 

Ce  vieux  Hit"  d'Ecosse,  quoique  n'étant  pour 
ainsi  dire  jdus  connu,  mériterait,  à  mon  avis, 
d'être  essayé  comparativement  avec  les  es- 
pèces qui  sont  aujourd'hui  plus  à  la  mode. 

Je  me  permets  donc  de  le  recommander 
aux  [)ersonnes  ([ui  sDccupent  de  l'améliora- 
tion des  seuiences. 

A.  PÉnicHO.x. 

Agriciillpiir  à  bour(l(>la>. 
par  Sainl-Vrieix  (llaule-Viennc). 


BAUX  A  FERME  ET  BAUX  A  LOYER 

COMMENT  LES  DISTINGUER  AU  SUJET  DE  LA  PROROGATION 


La  (jueslion  a  été  posée  de  savoir  si  le 
locataire  d'une  maison  d'habitation  compre- 
nant des  terres  ou  des  herbages  pouvait  in- 
voquer la  loi  du  9  mars  1918  et  réclamer  la 
prorogation  prévue  par  l'article  50  de  la 
dite  loi. 

Il  peut  y  avoir  là  des  cas  d'espèces  et  on 
ne  saurait  résoudre  la  question  par  une  dé- 
cision de  principe.  C'est  dans  cet  esprit  qu'en 
a  décidé  la  Couunission  arbitrale  des  loyers 
du  Havre  (.5"  Hurcau)  en  son  jugement  du 
8  mars  1921. 

Essentielleinent,  cette  Cowimission  a  estimé 
que  lorsqu'un  bail  comprend  à  la  fois  une 
niaLson  d'habitation  et  des  herbages,  les  ju- 
ges [)eu\eut,  cji  tenant  compte  de  la  situa- 
tion des  lieux  et  de  l'étendue  des  herbages, 
décider  qu'il  s'agit  d'un  bail  à  ferme,  non 
d'un  bail  à  lo>er  et  que,  par  suite,  le  fermier 
est  sans  droit  pour  obtenir  la  prorogation  du 
bail  cil  \erlu  de  l'article  50  d»'  la  loi  du  9 
mars  1918. 

Les  juridictions  appelées  ù  se  prononcer 
doivent  donc  s'en  référer  à  la  nature  même 
de?  rontrats  qui  échiireront  très  exactement 
sur  riiiteiition  des  parties.  Il  s'agit,  en  effet, 
de  voir  si  eu  loul  état  de  cause  la  location 
prinripalc  est  à  usage  d'babitatioii  ou  à  usage 
a^ricrtle. 


Pareillement,    le  Tribunal   civil   de   Melun 
.V  .;i   -,  «c  prononcer  sur  le  cas  suivant  :  Un 


Icrniier  (jiii  avait  installé  sur  une  partie  des 
terrains  loués  une  distillerie  réclamait  le  bé- 
néfice de  la  prorogation  au  titre  industriel. 

Le  Tribunal  ne  l'a  pas  ainsi  entendu  et  le 
jugement  a  été  confirmé  dans  les  termes  sui- 
vants (1)   : 

<(   La  Cour  ; 

('  Statuant  sur  l'appel  d  un  jugement  ren- 
du par  le  Tribunal  civil  de  Melun  le  13  mai 
1921  ; 

((  Considérant  que  les  premiers  juges  ont 
fait  une  exacte  appréciation  des  faits  de  la 
cause  et  de  la  situation  juridicjue  des  parfies  ; 
(ju'en  effet,  il  est  constant  que  le  bail  passé  à 
la  date  du  1*""  juin  1900,  devant  L...,  notaire  à 
Paris  et  C...,  notaire  à  Brie-Comte-Robert,  est 
un  bail  à  ferme;  (pic  la  faculté  stipulée  a»i  pro- 
fit du  fermier  d'installer,  sur  deux  parties  du 
terrain  loué  une  distillerie,  n'en  a  pas  changé 
le  caractère  essentiel  cl  fait  un  bail  indus- 
triel ; 

(I  Que  le  fait  par  le  fermier  d'avoir  usé  de  la 
faculté  qui  lui  était  ainsi  reconiuie,  n'a  pu 
modifier  en  cours  de  jouissance  la  nature  et 
le  caractère  de  son  droit  ; 

((  Que,  d'ailleius,  il  est  de  principe  que  I  ac- 
ci'ssoire  suit  le  sf)rt  du  jirincipal  et  qu'il  est 
hors  de  doute  que  rexj)loitation  de  la  distil- 
lerie n'est  qu'un  accessoire  de  l'exploitation 
agricole,  j'i  laquelle  elle  a  été  rattachée  ; 

«  Adoiitaut  en  outre  les  motifs  non  con- 
traires des  premi(>rs  juges  ; 

(i)  Cour  <l'iip|K>l  (le  Paris,  i3  juillet  1932. 


CHARIOT  DES  MOERES 


2*7 


«  Par  ces  motifs, 

«  Confirme  \e  jugement  dont  est  appel.  » 

Ces  deux  jugements  fixent  un  point  de  ju- 


risprudence par  la  souveraine  application  de 
la  règle,  Accessoriiim  sequitur  principale. 

Abel  Beckerich. 


CHARIOT  DES  MOERES 


A  l'est  de  Dunkerque,  dans  la  zone  com- 
prise entre  Dunkerque,  Bergues  et  Furnes, 
se  trouve  une  dépression  occupant  une  sur- 
face d'environ  22  000  hectares.  Ce  territoire 
était  autrefois  complètement  couvert  par  les 
eaux  de  la  mer,  ainsi  que  l'attestent  des 
noms  d'un  grand  nombre  de  villages.  Après 
l'établissement  des  Watteringaes,  deux  lacs 
marécageux,  nommés  les  Moëres  subsistè- 
rent longtemps  :  ces  deux  lacs,  de  cinq 
lieues  de  tour,  formaient  un  cloaque  infect 
et  constituaient  un  danger  permanent  pour 
la  salubrité  publique  ;  c'est  ainsi  que  Ber- 
gues fut  longtemps  réputée  jDour  cire  un  sé- 
jour malsain  et  que  sa  population,  ainsi 
d'ailleurs  que  celles  de  Dunkerque  et  de 
Furnes,  furent  souvent  décimées  par  des  fiè- 
vres désastreuses.  A  la  suite  de  plaintes  de 
plus  en  plus  vives  de  la  part  de  la  popula- 
tion, le  dessèchement  des  Moëres  fut  décidé, 
mais  les  guerres  qui  désolèrent  le  pays,  et 
l'incurie  et  la  négligence  de  l'administration 
ont  fait  que  ce  travail  dût  être  repris  cinq 
fois  depuis  le  xii^  siècle.  Ce  n'est  qu'au  bout 
de  la  cinquième  fois  (1815-1829)  qu'il  put 
être  complètement  terminé  et  maintenu.  Ac- 
tuellement, tout  ce  territoire,  dont  une  par- 
tie est  française  et  l'autre  belge,  se  trouve  à 
l'abri  des  eaux  grâce  aux  digues,  aux  wa- 
tergands  (rigoles  d'évacuation),  aux  canaux 
et  aux  écluses  que  l'on  y  a  établis  ;  on  y 
cultive  surtout  les  céréales  et  la  betterave. 

Toute  cette  région  est  donc  particulière- 
ment plate  et  cette  configuration  spéciale  du 
sol  a  conduit  les  agriculteurs  à  utiliser  pour 
leurs  transports  un  type  de  chariot  tout  à 
fait  particulier. 

Les  chevaux  sont  exclilsivement  employés 
pour  les  transports  :  ils  sont  attelés  au  collier 
et  généralement  les  traits  sont  en  corde.  On 
se  sert  soit  de  grands  chariots,  soit  de  tom- 
bereaux à  trois  roues.  Pendant  longtemps  les 
routes  ont  été  simplement  à  l'état  de  sol 
naturel. 

La  figure  45  donne  la  vue  générale  d'un 
de  ces  chariots.  Il  comprend  un  avant-train 
et  un  arrière-train,  réunis  par  la  longe,  as- 
semblée elle-même  avec  l'avant-train  par  la 
cheville  ouvrière.  La  présence  de  la  longe  en 
fait  une  voiture  à  tournant  limité.  Néan- 
moins, la  disposition  de  la  caisse  et  la  hau- 


teur   de    la    sellette    permettent  d'augmenter 
beaucoup  l'angle  de  braquage. 


L'avant-train  se  compose  de  deux  armons- 
fixes  entre  l'encastrure  de  l'essieu  et  la  sel- 
lette qui  est  de  grande  hauteur.  Les  armons 


238 


LA  RÉGLEMENTATION  DU  TRAVAIL  AGRICOLE 


^cmt  réunis  à  leur  extrémité  postérieure  par 
la  sourie,  laquelle  prend  appui  sous  la  longe 
et  maintient  1  avant-train  horizontal.  En 
avant,  les  deux  armons  se  rapprochent  et  se 
terminera  par  une  fourche  disposée  vertica- 
lemeut  {ui  supporte  la  volée  de  l'attelage, 
maintenue  par  une  broche. 

Ce  qui  fait  la  particularité  de  ce  type  de 
chariot,  c'est  qu'il  n'y  a  pas  de  timon  :  la 
direction  est  assurée  par  la  traction  de  l'atte- 
lage (|ui  oriente  l'avant-train  et  le  place  dans 
la  direction  des  traits.  Celui-ci  est  à  deux 
chevaux  de  front,  ayant  chacun  un  collier 
auquel  sont  fixés  deux  traits  en  corde  pas- 
sant dans  des  gaines  {wrtées  par  un  surdos 
et  une  sous-vcntricre.  Les  traits  sont  accro- 
chés aux  palonniers  suspendus  à  la  volée. 

On  voit  que  c'est  le  même  harnachemeni 
qui  est  utilisé  pour  la  traction  des  machi- 
nes agricoles,  charrues,  herses,  etc.  Le  con- 
ducteur qui  agit  sur  la  direction  de  l'attelage 
au  moyen  d'un  cordeau  se  déplace  à  pied, 
entre  la  volée  et  l'avant-train.  Dans  ce  but, 
les  armons  ont  une  longueur  suffisante  pour 
lui  laisser  un  esj>ace  assez  grand  pour  mar- 
cher à  son  aise,  sans  avoir  à  craindre  d'être 
poussé  par  la  roue  gauche  de  l'avant-train. 
Cette  disposition  permet  de  passer  commo- 
dément dans  des  chemins  étroits  dont  la  lar- 
geur est  égale  à  la  voie  du  chariot  :  le  con- 
ducteur se  déplace  sur  le  milieu  du  chemin, 
c'est-à-dire  sur  la  partie  la  meilleure. 

Ce  mode  d'attelage  a  évidemment  l'avan- 
tage de  simplifier  le  harnachement,  puisqu'il 
n'y  a  ni  sellette,  ni  avaloire  ;  il  permet  de 
tourner  dans  un"  espace  plus  restreint  puis- 
que  l'on  n'a  pas  l'encombrement  du   timon 


j  et  que  les  animaux  peuvent  s'obliquer  par 
i  rapport  à  la  direction  de  l'avant-train.  Mais, 
bien  entendu,  il  ne  peut  être  utilisé  que  dans 
une  région  complètement  plate  et  même 
pourvue  de  chemins  médiocres,  car  il  ne 
faut  jamais  que  le  chariot,  qui  ne  possède 
pas  de  frein,  par  suite  de  la  gravité  ou  de 
la  vitesse  acquise,  prenne  de  l'avance  sur 
l'attelage,  ce  qui  aurait  des  conséquences  fu- 
nestes, à  la  fois  pour  celui-ci  et  pour  le  con- 
ducteur. 

L'arrière-train  ne  présente  rien  de  parti- 
j  culier.  Nous  retrouvons  le  corps  d'essieu 
réuni  à  l'essieu  par  des  étriers  que  l'on  aper- 
çoit sur  la  figure  i5.  Le  corps  d'essieu  est 
assemblé  iivec  l'extrémité  postérieure  de  la 
longe. 

La  caisse  est  supportée  par  quatre  porte- 
fonds,  un  disposé  sur  la  sellette  de  l'avant- 
train,  un  autre  sur  le  corps  d'essieu  de  l'ar- 
rière-lrain  et  les  deux  autres  au  milieu.  Dans 
le  but  de  rendre  les  tournants  plus  faciles, 
la  caisse  est  rétrécie  à  l'avant.  A  la  partie 
antérieure,  elle  ne  possède  pas  de  hayon,  le 
conducteur  peut  s'asseoir  alors  en  avant  en 
laissant  pendre  ses  jambes,  lorsque  le  cha- 
riot se  déplace  à  vide.  On  limite  l'écartement 
des  panneaux  par  une  trésaille  ;  ces  deux 
panneaux  sont  à  claire-voie  vers  l'avant  et 
celui  de  gauche  dont  le  bord  supérieur  est 
incurvé,  est  surmonté  d'une  hausse.  L'enlè- 
vement de  celle  liausse  facilite  le  charge- 
ment. 

Enfin,  hv'^  roues  de  grand  diamètre  ren- 
dent la  voiture  plus  roulante  en  diminuant 
la  faligue  (1(>  l'altelage.  G'.  Passelègle, 

Inirriiieur  ni;roiion!0. 


LA  REGLEMENTATION  DU  TRAVAIL  AGRICOLE 


M.  Henry  Choron,  ministre  de  rAgrioulturc,  a 
déclaré  avec  énergie  que  le  (Joiiverncmeut  fran- 
t^ah  ne  s'inclinerait  pas  devant  l'arrèl  récent  de 
la  Cour  pcrnianenle  de  Jiistiee  jnti  rnalionale,  tiié- 
t-'eant  à  La  Haye,  qui  a  admis  la  compéicnce  du 
Rureau  inlernalional  du  Travail  en  matière  agri- 
cole (  voir  le  n"  du  2  septembre,  p.  i.S5j.  Cette 
déclaration  siiflit  aux  agriculteurs.  Cependant,  il 
n'est  pas  icnulil<>  de  montrer  que  ci-lte  piolesla- 
lion  n'est  pas  isolée.  C'est  pourquoi  nous  repro- 
duisons, sur  lu  demande  de  l'Union  Suisse  des 
Paysans,  l'appel  qu'elle  vient  de  publier  dans  son 
organe  offiei.!,  Ltt  Paysiin  Suisse,  de  septembre. 

La  Cour  internationale  de  .Justice  de  La 
Haye  a  déclaré  ((  que  la  compétence  de  l'Or- 
ganisation internationale  du  Travail  s'étend  à 
la    rèrrlem.iitiiiiiui    ii'i'rnationale   des   condi- 


tions du  travail  des  personnes  employée>  ilans 
l'agricultiue  ».  Elle  a  donc  doimé  tort  à  la 
France.  M.  le  profe'sseur  Huber,  représenlant 
de  la  Suisse  à  la  Cour  de  Justice,  se  trouvait 
absent  pour  cause  de  maladie  et  n'a  p>u,  en 
consé((ncnce,  piendre  part  aux  travaux  de 
la  Cour.  Noii^  sommes  persuadé  qu'il  se  sc- 
iait rallié  à  la  niinorltt'  (jui  n'a  [lU  souscrire 
à  cette  interprélalion  du  Traité  de  Versailles, 
('et  avis  de  la  Cour  de  Justice  a  ipielque 
clK)se  de  tragiipie  pour  la  France.  Pendant 
la  guerre,  les  pavsiiiis  se  trouvaient  dans  les 
tranchées.  Les  ouvriers  étaient  en  majcMire 
partie  occupés  daiis  les  fabriques  et  gagnaient 
[•lus  qu'ils  n'avaient  jamais  obtenu  aupara- 
vant. Au  moment  de  la  conclusion  de  la  paix, 


LES  TERRES  ABANDONNÉES  PENDANT  LA  GUERRE 


239 


les  ouvriers  surent  s'assurer  à  titre  de  <(  tro- 
pliée  »  la  journée  de  liuit  heures.  Les  paysans 
et  leurs  chefs  étaient  encore  sur  le  théâtre  de 
la  lutte,  de  sorte  que  nul  d'gntre  eux  ne  put 
se  charger  de  défendre  leurs  intérêts  dans 
la  préparation  du  Traité  de  Versailles.  Ils  ne 
pensaient  qu'à  leur  patrie  et  non  pas  à  eux- 
mêmes.  Pendant  ce  temps,  les  avocats  des  in- 
térêts ouvriers  se  concertaient  et  jetèrent  les 
bases  du  Bureau  international  du  Travail  et 
même  les  principes  devant  permettre  d'impo- 
ser une  fois  la  journée  de  huit  heures  aux 
agriculteurs.  Mais  ils  ne  parlèrent  que  de 
l'industrie  et  ne  firent  allusion  que  dans  des 
séances  secrètes  au  fait  que  par  ((  industrie  », 
il  fallait  entendre  aussi  l'agriculture.  Il  est 
pour  le  moins  étrange  que,  dans  une  question 
d'une  portée  aussi  considérable,  on  n'ait  pas 
écarté  foute  possibilité  de  malentendu.  Le  fait 
est  si  inouï  que  l'on  en  est  presque  à  se 
demander  si  limprécision  n'était  pas  voulue 
et  si  elle  n'était  pas  destinée  à  masquer  ce  qui 
se  préparait.  Les  chefs  d'Etat  qui  discutè- 
rent  le  traité  ne    purent   soupçonner   l'exis- 


tence d'un  mystère  et  ils  ne  savaient  pas  sana 
doute  ce  dont  les  «  experts  ouvriers  »  étaient 
convenus.  Et  aujourd'hui  c'est  la  France  elle- 
même  qui  doit  recourir  contre  le  Traité  de 
Versailles  et  se  voir  déboutée  de  sa  demande 
sur  la  base  des  procès-verbaux  secrets  de 
ces  séances  d'experts. 

Les  agriculteurs  du  monde  entier  se  doi- 
vent de  protester  contre  cet  avis  de  la  Cour. 
L'extension  à  l'agriculture  de  l'activité  du. 
Bureau  international  du  Travail  n'a  pas  été 
obtenue  ouvertement,  mais  grâce  à  un  texte 
consciemment  ou  inconsciemment  équivo- 
que. Si  lors  de  l'examen  du  Traité  de  Ver- 
sailles, on  avait  dit  loyalement  que  l'on  se 
proposait  de  soumettre  l'agriculture  au  Bu- 
reau du  Travail,  jamais  pareille  disposition 
n'eût  vu  le  jour. 

Les  agriculteurs  de  tous  les  pays  auront 
pour  tâche  d'empêcher  que  le  Bureau  inlei*- 
national  du  Travail,  à  Genève,  ne  puisse 
faire  usage  d'un  droit  acquis  par  ces  moyens. 

E.  L. 


PARTIE  OFFICIELLE 


Arrêté  du  ministre  de  l'Agriculture,  en  date 
du  6  septembre  1922,  concernant  le  com- 
oierce  des  noix. 

Ali.  i".  —  Il  est  interdit  de  vendre,  de  mettre 
en  vente,  de  faire  circuler ^  d'importer  ou  d'ex- 
porter des  noix  d'une  provenance  quelconque  ou 
(les  noix  mélcingées,  de  provenances  diverses,  sous 
une  fausse  dénomination  d'origine. 

Les  inspecteurs  et  agcnis  du  Service  de  la  répres- 
sion des  fraudes  procéderont  à  tous  prélèvements 
et  à  toutes  constatations  utiles  pour  déférer  aux 
tribunaux  par  application  des  lois  du  i*^""  août  igoô 
rt  du  6  mai  igio^  ceux  qui  contreviendront  à 
<ctte    règle. 

Art.  i.  —  Les  inspecteurs  départementaux  d<'  la 


répression  des  fraudes  délivreront  aux  producteurs 
ou  commerçants,  qui  leur  en  feront  la  demande/ 
un  certificat  constatant  qu'un  lot  de  noix  expé- 
diées par  eux,  comme  noix  d'une  origine  définie 
conformément  aux  lois  en  vigueur,  a  bien  la  pro- 
venance indiquée  et  ne  contient  pas  de  noix  d'une 
autre  origine. 

Les  producteurs  ou  commerçants  qui  deman- 
deront la  délivrance  d'un  tel  certificat  devront 
foiu-nir,  au  préalable,  à  l'inspecteur  toutes  justifi- 
cations qu'il  jugera  nécessaires  et  notamment  la 
communication  des  factures,  livres  de  comptabi- 
lité, papiers  de  commerce. 

Art.  3.  —  Le  directeur  des  Services  sanitaires 
et  scientifiques  et  de  la  répression  'des  fraudes  est 
chargé    de    l'application    du   présent    arrêté. 


LES  TERRES  ARANDONINÉES  PENDANT  LA  GUERRE 


Le  ministre  de  l'Agriculture  a  publié  au 
Journal  Officiel  le  rapport  qu'il  a  adressé  au 
Président  de  la  Bépublique,  à  la  date  du 
1"  août,  sur  le  fonctionnement  de  la  loi  du 
i  mai  1918  sur  la  mise  en  culture  des  terres 
abandonnées.  Aux  termes  de  cette  loi,  con- 
nue sous  le  nom  de  loi  Compère-Morel,  un 
crédit  de  100  millions  avait  été  ouvert  au 
profit  des  Offices-  départementaux  d'Action 
<igricolc  en  vue  d'avances  remboursables  à 
répartir 'pour  la  culture  des  terres  aban- 
données.   L'Office    national    du   Crédit   agri- 


cole est  chargé  aujourd'hui  de  la  lâche  déli- 
cate de  provoquer  le  remboursement  de  ces 
avances  qui,  aux  termes  de  la  loi,  aurait 
dû  être  actuellement  achevé. 

Là  somme  totale  de  100  millions  a  été  ré- 
partie, très  inégalement  d'ailleurs,  entre  les 
Offices  déparlementauJt  ;  le  nombre  des  prêts 
a  été  de  3  281,  s'appliquant  à  la  remise  en 
culture  de  160  202  hectares,  dans  77  dépar- 
tcmnets.  Le  raport  constate  que^  dans  un 
trop  grand  nombre  de  cas,  les  prêts  ont  été 
contractés  sans  que  les  garanties  nécc^^snircs 


240 


BIBLIOGRAPHIE 


aioiil  élé  prises  pour  en  assurer  le  rcnibour- 
senienl  ;  néanmoins  les  remboursements 
consfalés  jusqu'ici  ont  atteint  presque  la 
moitié  >U'<  prêts,  car  ils  s'élèvent  à  !'.♦  mil- 
lions Si  i  800  l'r,  environ.  Le  rapport  cons- 
tate i]iie,  sur  ce  total,  plus  de  25  millions 
ont  été  remboursés  par  des  cultivateurs  des 
régions  envahies  qtii  étaient  réfugiés  dans 
d'autres  départements  et  y  avaient  repris  tem- 
porairement des  exploitations  qu'ils  ont  re- 
mises en  valeur.  Il  y  là  un  exemple  sugges- 
tif, <pii  II  a  pas  été  suivi  partout.  L'examen 
de  la  répartition  des  prêts  entre  les  dépar- 
tements  mnnlK'.   <n   effet,   (pie   souvent  c'est 


là  où  les  prêts  ont  été  particulièrement  im- 
portants que  les  remboursements  sont  pro- 
portionnellement  jusqu'ici   les   plus   faibles. 

Le  rapport  du  ministre  de  l'Agriculture 
constate  (lu'actuellement  les  créances  liti- 
geuses  et  peut-être  irrécouvrables  s'élèvent 
à  près  de  10  millions  (exactement  9  972  625 
francs),  mais  il  ajoute  :  <(  Il  est  à  prévoir 
(pià  la  fin  des  opérations  le  chiffre  des  non- 
\;il(iiis  devra  être  encore  augmenté  dans 
d'assez  notables  proportions  ». 

Cette  conclusion  sévère  se  passe  de  com- 
meiit;iires. 

G.  Gaudot. 


BIBLIOGRAPHIE 


Questions  agricoles  d'après-guerre,  par  lo  D^ 
All>erl  -Mauti.n.  président  de  la  Société  d'Agri- 
culture de  la  Seine-Inférieure.  —  Un  volume 
II  1/2  X  18  de  200  pages  avec  un  appendice. 
—  Au  bureau  du  Syndicat  Agricole.  37.  rue 
Thiers,  Rouen.  Franeo  par  la  poste  5,5o. 

Il  n'est  pas  besoin  de  faire  l'éloge  des  initiatives 
du  D""  Martin  qui,  dans  celte  région,  est  un  véri- 
table apôlre  de  l'Agricnllurc.  La  dédicace  de  son 
livre,  le  prouve  d'ailleurs,  qui  est  ainsi  conçue  : 
«(  A  mon  fils,  agrieulleur,  pour  la  grande  joie 
qu'il  m'a  donnée  en  revenant  à  la  terre  de  ses 
aïeux  ». 

Le  I)""  Albert  Martin,  dans  une  série  d'articles 
I)nbliés  par  le  BuUelin  du  Syndicat  Agricole,  a 
traité  les  questions  d'aelUalilé  qui  s'imposaient  à 
rallention  publique  au  lendemain  de  la  guerre. 
Il  étudie  succcissivement  les'  Syndicats  agricoles, 
les  œuvres  pour  le  retour  à  la  terre,  les  industries 
rurales,  la  pratique  agrieole  et  rurale,  le  pro- 
gramme agraire,  les  ouvriers,  leur  salaire  et  leur 
lo^'ement,  la  modernisation  du  matériel  et  des 
industries,  leè  cinémas  agricoles  et  l'clectrification 
des   campagnes. 

M.  Mélinc  a  donné  une  préface  très  élogieuse 
à  cet  ouvrage  dont,  comme  le  dit  l'ancien  mi- 
nistre de  l'Agrieulture,  le  succès  est  trop  assuré 
pour  qu'il  soit  besoin  de  le  soubaitcr. 

La  connaissance  du  lait  par  Marc  Fouassieb, 
de  rlnslilul  Pasteur.  —  Lue  brochure  11, 5^18 
de  i3G  pages  avec  ligures.  —  Librairie  Agri- 
cole de  la  Maison  Rustique.  —  3  fr.  ôo  ;  franco, 
4  francs. 

O  petit  ouvrage  étudie  successivement  les  élé- 
ments constituant  le  lait,  les  microbes,  les  Iraite- 
nienls  du  lait,  l'analyse  sommaire  du  lait,  avec 
Un  extrait  des  textes  législatifs  coneernani,  cette 
ni. il  lire   (If    première    in'cessité. 

Dispositif  d'un  domaine  (Arcliitecture  ruraht), 
par  Jules  Tixier,  architecte.  —  Une  brochure 
lOxaôdc  2J  pages  avec  figures,  plan  et  cro- 
quis.—  Librairie  Agricole  de  la  Maison  Rusti- 
que. —  :•.  francs  ;  franco,  2  fr.  5o. 

M.  Tixirr.  qui  babile  le  Limousin,  a  eu  sou- 
v<  ni  l'occnsion  d'étudier  et  de  réaliser  des  fermes 


avec  les  perfectionnements  modernes.  Il  était  donc 
spécialement  qualifié  pour  mener  à  bien  le  pré- 
sent travail,  destiné  à  un  concours  sur  les  cons- 
liuctions  rurales,  organisé  avec  la  colkiboration 
lies  Sociétés  d'Agriculture  de  la  Haute-Vienne,  de 
la  Creuse,  de  la  Corrèze.  Le  programme  compre- 
nait le  mode  d'exploitation  par  métayage  qiii  im- 
pose des  dispositions  particulières.  M.  Tixier  a 
sn  résoudre  les  différentes  questions  posées  par 
ce  concours  de  la  façon  la  plus  élégante. 

Dans  sa  brocluue.  il  donne  des  renseignements 
très  pratiques  sur  les  espaces  à  prévoir  pour  les 
différentes  constcuctions  rurales  d'après  les  ré- 
eoltes,  le  cube  d'air  nécessaire  aux  animaux,  etc. 
Cette  brochure  rendra  certainement  des  services. 

Les  aliments  du  bétail  et  les  intoxications 
alimentaires.  —  In  volume  12x19  de  250 
pages  avec  C5  figures,  par  R.  Gouix.  —  Librai- 
rie Agricole  de  la  Maison  Rustique.  —  10  francs; 
franco  11  francs. 

M.  R.  (iouiu,  qid  est  bien  connu  d<'s  lecteurs  de 
ce  joinnal,  a  dû  refondre  lomplèlement  son  ou- 
vrajre  s.i!ir  l'alimentation  ratioainelle  des  animaux 
(ioines'tiques,  les  dilïên'utes  parties  de  cet  ouvrage 
ayant  été  très  développtVs.  L'auteur  a  donc  fait  un 
volume  spécial,  l'objet  de  cette  présente  note, 
pour  traiter  des  aliments  du  bétail  et  des  intoxica- 
tions  alimentaires. 

Dans  ce  no\wr|  ou\raye.  l'auteur  expose 
d'abord  comment  on  doit  établir  les  rations  jour- 
nalières. l<'s  diverses  métluxles  d'appréciation  de 
di'  la  \al('ur  nutritive  des  aliments  qui  permettent, 
piir  (lis  substitutions  équivalentes,  d'arriver  aux 
l'drinules    les   plus  économiqui's. 

Puis  il  étudie  successivement  les  fourrages, 
les  racines,  les  grains,  les  sous-produits  offerts 
par  les  industries  ;  il  signale  les  circonstances 
et  les  espèces  pour  lesquelles  leur  usage  est  recom- 
mandé  ou  contrc-indifpié. 

Cet  examen  le  conduit  nal\irellement  à  faire 
connaître  les  modes  de  préparation  qu'il  con- 
vient d'employer.  Il  a  pensé  que,  pour  être  com- 
|ilcl.  il  était  nécessaire  de  mettre  les  nourrisseurs 
d'animaux  en  garde  contre  les  substances  dange- 
reuses  qui    pi'uvenf    se    trouver    introduites  fortui- 


CORRESPONDANCE  —  CONSEILS  PRATIQUES 

tment  dans  les  aliments,  ou  les  altérations  nui- 
sibles que  ceux-ci  ont  pu  subir,  les  conséquences 
dans  les  deux  cas  étant  des  intoxications  plus  ou 
moins   graves. 

Enfin,  ce  volume  e*t  terminé  par  la  publica- 
tion des  tables  de  composition  moyenne  des  ali- 
ments et  de  celles  de  rationnement  publiées  par 
Ma  lièvre,  d'après  celles  de  Kellner. 

Bulletin  da  Syndicat  des  Fabricants  de  sucre 
de  France  (Travaux  du  Laboratoire  Syndical). 
—  Lue  brochure  21X27  de  60  pagea.  —  16, 
rue  du  Croissant. 

Ce    premier    bulletin   tp^ii    paraîtra   trimestriellc- 


2<11 

ment,  réunit  les  travaux  du  Laboratoire  syndical 
dirigé  par  M.  Emile  Saillard,  avec  une  activité  in- 
lassable, et  les  notes  bibliographiques  du  Syndicat 
des  Fabricants  de  sucre  de  France.  Il  comprend  des 
notes  sur  la  densité  saccharine  des  betteraves,  Va 
composition  des  betteraves  sauvages,  des  observa- 
tions et  recherches  du  professeur  Mvmerali  sur  les 
betterave*  à  suciv,  des  essais  cutturaux,  l'étude  des 
questions  techniques  de  fabrication  du  sucre,  une 
foule  de  questions  spécialement  intéressantes  pour 
toutes  les  personnes  s'occupant  de  celte  industrie: 
agricole  qui  tient  une  si  grande  place  dans  notre 
pays.  Ad.-J.  Cn. 


CORRESPONDANCE  -  CONSEILS  PRATIQUES 


—  N°  7220.  (Haute-Vienne).  . —  Vous  avez  une 
terre  infestée  de  chiendent,  d'avoine  à  chapelet  ; 
pour  vous  en  débarrasser,  vous  avez,  aussitôt  la 
récolte,  passé  l'extirpateur  dans  le  champ,  hersé, 
etc.  C'est  le  meilleur  procédé  à  suivre  et  il  y  aura 
lieu  de  répéter  l'opération  à  plusieurs  reprises, 
chaque  fois  que  de  nouvelles  pousses  vertes  au- 
ront reparu,  de  façon  à  épuiser  la  plante. 

Quant  à  Vemphi  du  crud  ammoniac,  nous 
ne  saurions  vous  le  recommander  comme  réelle- 
ment efficace,  car  la  comi)o.sition  de  ce  sel  est 
beaucoup   trop  variable. 

Si  votre  terre  est  suffisamment  profonde,  vous 
auriez  avantage  à  donner  un  labour  très  profond 
qui  mette  dans  le  fond  de  la  raie  toutes  les  racines 
et  tiges  souterraines  du  chiendent,  après  les  fa- 
çons superficielles  à  l'extirpateur.  La  plante  ne 
possédera  plus  les  réserves  suffisantes  pour  déve- 
lopper ses  tiges  jusqu'à  la  surface  et  sera  ainsi 
détruite.  —  (H.   H.) 

—  M.  F.  B.  (Hte-Loire).  —  Comme  variétés  de 
blé,  dans  des  terres  de  qualité  moyenne,  sous 
votre  climat  assez  rude,  à  une  altitude  de  85o  mè- 
tres, nous  vous  conseillerions  le  blé  rouge  d'Al- 
sace, et  si  vous  pouvez  vous  les  procurer,  les  blés 
améliorés  du  Jura  suisse  (Vuitebœuf  et  Brelon- 
nières  XXII).  A  défaut  de  ces  derniers,  vous  pour- 
riez employer  le  Goldendrop.  Mélanger  ces  blés 
par  tiers  ou  moitié.  Mais  le  Rouge  d'Alsace,  prin- 
cipalement, devra  vous  donner  de  bons  résultats. 

La  fumure  que  vous  nous  indiquez  pour  votre 
blé  est  plutôt  forte  et  nous  vous  conseillerions  de 
remplacer  les  35o  kilogr.  de  nitrate  de  soude  par 
100  kilogr.  de  sulfate  d'ammoniaque  à  l'automne, 
et  100  kilogr.  de  nitrate  de  soude  au  printemps.  — 
(H.    II.) 

—  .)/.  H.  L.  (Calvados).  —  Le  botlelage  des 
fourrages  dans  votre  région  nécessitant  un 
travail  rendu  difficile  aujourd'hui  par  suite  de  la 
pénurie  de  main-d'œuvre  et  de  ses  exigences, 
vous  cherchez  des  botteleuses  à  bras,  pouvant 
confectionner  des  bottes  pesant  de  5  à  10  kilogr. 
selon  les  habitudes  locales.  Ces  machines  étaieut 
proposées  dès  1878,  jusqu'en  1900,  mais  n'eurent 
nucun  succès,  vu  les  conditions  économiques  de 
l'époque,  de   sorte   que   la  construction  cn  a  été 


abandonnée,  alors  que,  selon  vous,  elle  pourrait 
être  utilement  reprise  peu-  un  mécanicien  au  cou- 
rant des  besoins  de   votre   région. 

D'ailleurs,  la  construction  de  ces  machines, 
dont  il  existait  divers  types,  est  des  plus  simples, 
et  peut  se  faire  avec  un  outillage  assez  rudimen- 
taire.  Quelles  sont,  d'une  façon  approximative, 
les  dimensions  de  vos  bottes  de  foin,  et  quel  est 
le  nombre  de  liens  ?  —  (M.  R.) 

—  M.  P.  F.  (Bouches-du-Rhône).  —  Vous  pou- 
vez vous  procurer  des  nids-trappes  en  vous 
adressant  à  M.  A.  Adam,  rue  des  Maréchaux,  à 
Manie  j(Seine-et-Oise).  Vous  pouvez  également  en 
fabriquer  vous-même  en  suivant  les  instructions 
qui  sont  données  dans  le  livre  Poules  qui  pondent. 
Poules  qui  paient  (Méthodes  d'aviculture  anglo- 
américaines),  édité  par  la  Librairie  agricole  de  la 
Maison  Rustique,  26,  rue  Jacob,  Paris.  —  (Ad.-J. 
Ch.). 

—  M.  de  M.  (Indre-et-Loire).  —  Vous  demandez 
quel  prix  il  faut  donner  à  un  maréchal  pour  la 
ferrure  à  forfait  d'un  cheval  de  culture,  en 
ajoutant  que  vous  avez  18  chevaux  et  que  le 
maréchal  aurait  5  kilomètres  de  trajet  pour  faire 
son  travail  ? 

Les  prix  de  la  ferrure  varient  beaucoup,  en  ce 
moment,  de  région  à  région  ;  aussi  est-il  fort  dif- 
ficile de  vous  répondre  avec  précision.  Dans  les 
villages,  donc  sans  déplacement,  les  pieds  des 
chevaux  étant  tenus  par  un  employé  du  proprié- 
taire, —  c'est-à-dire  le  maréchal-ferrant  ne  four- 
nissant pas  le  teneur  de  pieds  —  le  prix  pour  les 
quatre  fers  varie  ordinairement  entre  i5  et  18  fr. 
Le  déplacement  imposé  à  l'ouvrier  augmentera 
sensiblement  ce  prix,  en  raison  de  la  perte  de 
temps.  D'autre  part,  il  faut  compter,  en  moyenne, 
une  fiMTure  par  mois.  Sur  ces  bases,  vous  pouvez 
calculer  un  prix  à  forfait  par  an  et  par  cheval. 
Ce  prix,  que  je  ne  peux  déterminer  exactement, 
ne  connaissant  pas  les  conditions  ordinaires  du 
travail  dans  votre  région,  me  semble  devoir  être 
compris  entre  200  et  y/lo  francs  par  an.  —  (P.  D.) 

—  M.  X.  à  Y.  —  Vous  désirez  empoissonner 
un  petit  étang.  Les  renseignements  sur  ce  sujet 
ont  été  donnés  dans  la  Correspondance  du  19  août, 
en  réponse  à  M.  B.  (Constanline). 


242 


LA  SEMAINE  MÉTÉOROLOGIQUE 


En  ce  qui  conocriK.  I;i  gratuité  des  alevins 
dislribués  par  1<-  ministère  do  lAgiiciiUuie,  voici 
la  réponse  que  nous  font  les  services  compétent^  : 
«  Un  cert;i;ii  nombre  de  Stations  de  Samoni- 
culturo  ?i'Mt  gérées  par  l'Administration  dos  Eaux 
et  Forêt-.  Mais  les  alevins  en  provenant  sont  im- 
mergés par  les  soins  ou  sous  le  contrôle  des  agents 
do  cotte  Administration,  ils  ne  sont  pas  mis  gra- 
tuitement à  la  disposition  des  particuliers.  »  (Ad.- 
J.    Cu.). 

—  NO  7u83  au  M.  D.  (Puy-de-Dôme).  —  Lors- 
qu'un verrat  d'un  an,  non  malade,  en  élaî 
suffisant  d'embonpoint,  se  montre  incapable  de 
r.  nipiir  son  rôle  de  mâle,  il  n'y  a  pas  lieu  do  le 
conserver,  ni  do  le  soumettre  à  un  traitement 
spécial  qui.  d'ailleurs,  n'aurait  que  dos  chances 
1res  problémaliqucs  de  succès.  La  seule  chose  à 
faire  osl  de  le  présenter  au  vétérinaire  de  votro 
localité,  pour  le  cas  où  il  y  aurait  une  anomalie 
de  conformation,  à  laquelle  il  serait  possible  do 
nmédior  par  une  intervention  chirurgicale.  Le 
çeul  régime  alimentaire  inoffonsif  auquel  vous 
pourriez  le  soumettre,  couï^islerait  tout  simplement 
à  adilitionner  à  sa  ration  de  l'avoine,  do  bonne 
qualité,  à  la  dose  progressive  de  i  à  2  litres  par 
jour,  durant  quelques  semaines.  —  (G.  M.) 

—  N°  e.'jgS  {Côle-d'Or).  —  Les  semoirs  à  cuil- 
lères donnent  une  distribution  et  une  répartition 
dos  graines  très  uniformes,  lorsque  la  construction 
est  très  bien  faite  ;  leur  grand  avantage  est  de  ne 
casser  aucune  graine  ;  par  contro,  ils  conduisent 
à  l'emploi  d'un  grand  nombre  de  roues  dentées 
de  rochang.'.  pour  obtenir  dos  débits  différents  à 


l'hectare  avec  les  différentes  graines  à  semer  ;  ce- 
l)ondant,  cet  inconvénient  dos  roues  dentées  de 
rechange  esl  supprimé  dans  les  systèmes  à  cuil- 
lères extensibles. 

Los  distributeurs  à  cannelures  sont  plus  sim- 
ples ;  ils  ne  nécessitent  pas  de  roues  dentées  de 
rechange,  le  réglage  de  la  distribution  s'offoctuant 
on  modifiant  la  longueur  d'action  des  cannelures 
des  distributeurs  de  chaque  rang  ;  on  risque  de 
casser  un  certain  nombre  de  graines  et,  si  la  ma- 
chine n'est  pas  bien  construite,  on  constate  de 
grandes  variations  dans  la  quantité  distribuée  aux 
différentes  lignes.  —  (M.   R.) 

—  M.  L.  S.  (Manche).  —  La  même  question 
nous  a  été  posée,  récemment,  du  Calvados,  où  l'on 
a  l'habiludo  do  botteler  le  foin,  travail  ass<'Z  pé- 
nible qui  présente  achielleiiiiiil  des  tlifficultés  aveu 
iino  main-d'œuvre  rare  et  difficile.  Il  vous  fau- 
drait do  petites  botteleuses  à  bras,  donnant  des 
bottes  de  5  à  10  kilogr.  ;  si  l'on  pouvait  se  pro- 
curer de  semblables  machines,  légères  et  d'un  ma- 
niement facile,  elles  se  i-épandraient  très  rapiiK - 
mont  chez  vous. 

Ces  botteleuses  existaient  dès  1878,  jusqu'en 
i8()8,  mais  elles  ne  se  sont  pas  proj^agées  et  on 
n'en  construit  plus  d'une  façon  courante.  11  con- 
viendrait d'engager  dans  cette  fabrication  un  cons- 
tructeur local  qui  en  comprendrait  tout   l'intérêt. 

Dans  son  rapport  sur  ses  essais  spéciaux  de  Lizy- 
sur-Ourcq,  M.  Ringelniann  a  montré  qu'une  sem- 
blable boltcleusc  permetlail  de  confectionner  des 
bottes  posant  de  80  à  près  de  100  kilogr.  au  mè- 
tre cube,  tandis  que  le  même  volume  de  boîtes 
faites  à  la  main  pèse  environ  Oo  kilogr.  —  (M.  R.) 


LA  SEMAINE  MÉTÉOROLOGIQUE 

Seynaine  du  3  au  9  septembre  1922  {OBSERVA  TOI  RE  DU  PARC  SAINT-MA  UR) 


TEMf'ÉRATLRE 

1 

JOL'RS 

0  c. 

Écart 

0    « 

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ET    DATES 

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RE.MARQUIiS  DIVERSES 

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millim. 

lieures 

millim. 

Dira...     3  sept. 

762.5 

9^3 

19.4 

1308 

—  206 

N 

4.0 

0.2 

Pluie  le  malin,  nuageux  l'aprés- 

Lundi..     4    — 

766  5 

9  7 

18.0 

14.0 

—  2.3 

N 

1.6 

4.2 

[midi 
Rosée.  Très  nuagen.T.    Plnin  le 

Mardi..     5    — 

766.1 

13.6 

20.0 

15.7 

-  0.5 

NE 

1.3 

4.4 

^sidr. 
Pluie  le  matin  et   Tjprés  midi. 

Mercredi  6    — 

768.0 

9.4 

19.4 

13.5 

-  2.6 

NE 

6  7 

•' 

Rosée.  Temps  nuageux. 

Jeudi..     7    — 

769.0 

8.4 

19.1 

13.2 

—  2. S 

NE 

6.3 

» 

Rosée.  Temps  nuageux. 

Vendredi  8   — 

768.6 

7.3 

18.0 

13.0 

-  2.8 

NE 

6.7 

0.2 

Hosée.  Nua.^ou.x.  Pluie  le  soir. 

Samedi.  9    — 

7G6.5 

8  8 

16.4 

12.5 

-  3.2 

N 

4  0 

0.0 

Rosée.  Pluie  fine  l'aprés  midi. 

Uorenim  el  lolaux  .. 

766.7 

9.b 

18.6 

13.7 

» 

.. 

W.6 

9.0 

t^luie  depuis  le  1*'  janvier: 

Écarls  sur  la  normale 

-  3.9 

-1.7 

—  3.5 

-2.4 

» 

» 

'M  ,^ 

.iMl    th.-  M 

>• 

En  1922 542nim 

Normale   ...    408 

REVUE  COMMERCIALE 


•243 


REVUE  COMMERCIALE 


Situation  agricole.  —  Une  température  scnsi- 
blenienl  plus  fraîche,  d'abondantes  pluies  dans 
certains  endroits,  quelques  éclaircies  dans  d'autres, 
peu  de  vent,  telles  ont  été  les  caractéristiques  de 
la  dernière  huitaine.  Dans  beaucoup  de  régions, 
notamment  l'Auvergne,  le  Dauphiné,  le  Bour- 
bonnais, le  Limousin,  on  a  signalé  des  dégâts  im- 
portants dans  les  récoltes  encore  en  terre,  causés 
par  de»  orages  de  grêle.  Betteraves,  pommes  de 
terre,  légumes,  maïs,  vignes  et  vergers  ont  souf- 
fert sur  de  nombreux  points. 

Il  faut  espérer  qu'une  température  plus  chaude 
et  plus  clémente  surviendra  dans  nos  régions.  On 
active  les  déchaumages  qui  sont  déjà  assez  avan- 
cés dans  le  Midi,  le  Centre   et   l'Ouest. 

Blés.  —  Les  offres  ont  été  un  peu  plus  actives 
sur  les  marchés  de  la  région  du  Nord.  A  la 
Bourse  de  Commerce  de  Paris,  la  cote  officielle  du 
blé  a  été  fixée  au  marché  réglementé  à  76  francs. 
On  a  coté  :  Beauce,  77  fr.  ;  Orléanais,  77  fr  aS  , 
Touraine  et   Poitou,  77   à   77,26   ;   Maine-et-Loire, 

76  francs  ;  Sarthe  et  Mayenne,  75, 5o  ;  Eure,  77 
francs  ;  Oise,   76,75  à   77  francs. 

On  cote  le  blé,  aux  100  kilogr.  :  à  Arras,  70  fr.; 
à  Angervillc,  76,60  à  77,60  ;  à  Abbeville,  76  fr.; 
à  Auneau,  76  fr.  ;  à  Blois,  76  fr.  ;  à  Beaumont- 
sur-Sarthe,  7/»  à  76  fr.  ;  à  Bernay,  78  fr.  ;  à  Cam- 
brai, 70  à  76  fr.  ;  à  Castelsarrasin,  76  à  78  fr.  ; 
à  Chàtellerault,  76  à  77  fr.  ;  à  Chartres,  76  fr.; 
à   Coulommiers,    76,60   à   77,60    ;   à   Dreux,    76  à 

77  fr.  ;  à  Gournay,  76  à  78  fr.  ;  à  Houdan,  76,60; 
à  Laon,  79  à  80  fr.   ;  à  Lille,  76  à  77  fr.  ;  à  Lyon, 

78  fr.  ;  à  Metz,  76  à  78  fr.  à  Quimper,  72  à  7^  fr.  ; 
à  Rouen,  76  à  79  fr.  ;  à  Troyes,  78  à  79  fr.  ;  à 
Brienon,  77  à  78  fr.  ;  à  Meaux,  76  à  76  fr. 

La  cote  des  blés  étrangers  est  actuellement,  par 
quintal,  en  tenant  compte  du  change  :  61  fr.  18  à 
Buenos-Ayres  ;  48  fr.  10  à  Chicago  ;  66  fr.  3o  à 
New-York. 

Farines.  —  Les  farines  de  consommation  de  la 
meunerie  de  Paris  et  du  département  de  la  Seine 
se  cotent,  en  disponible,  io4  fr.  les  100  kilogr., 
rendu  chambre  dans  Paris.  La  cote  de  la  semaine 
dernière  était  de  102  fr.  76. 

Solis.  —  Les  affaires  en  sons  continuent  à 
manquer  totalement  d'activité  et  la  tendance  reste 
très  calme  ;  les  sons  de  Corbeil  sont  tenus  de 
3o  à  3o,5o  ;  les  gros  sons  valent  3i  à  34  fr.  ;  les 
bonnes  recoupettes,  36  à  38  fr.  ;  les  recoupettes 
ordinaires,  33  à  36  fr. 

Seigles.  —  La  situation  ne  se  modifie  pas  en 
ce  qui  concerne  les  seigles.  La  demande  est  très 
calme  et  les  prix  se  tiennent,  suivant  provenance, 
do  48,5o  à   49  fr.   départ. 

Avoines.  —  Les  avoines  encore  en  cours  de 
récolte  ont  souffert  des  mauvais  temps  qui  en  ont 
gêné  ou  retardé  la  rentrée.  Les  affaires  sont,  en 
général,  modérées  et  la  tendance  est  calme.  On 
tient  les  grises  de  Beauce  et  de  Brie  66  fr.  5o  ; 
les  noires  du  Centre  valent  67,60  à  68  fr.  ;  les 
grises  d'hiver  du  Poitou  68  à  69  fr.  Les  blan- 
ches et  jaunes  de  Seine-et-Oise  et  de  Scine-et- 
Marnc  sont  tenues  à  67  francs. 


Orges  et  escourgeons.  —  Par  suite  de  l'inacti- 
vité de  la  mallerie,  les  affaires  en  orges  sont  très 
calmes.  La  tendance  des  cours  est  faible.  Les  orges 
du  Gàlinais  sont  tenues  à  67,60  et  les  provenances 
de  Beauce  à  66  fr.   5o. 

Les  escourgeons  sont  tenus  de  53  à  64  fr.  gare 
de  départ,  selon  provenance. 

Sarrasins.   —  La  récolte   s'annonce  bien  et  on 

ne  tardera  pas  à  couper  les  sarrasins  en  Bretagne 

et   en    Normandie.    Il   y   a   eu   vendeurs  sur   scp- 

j    tembre-octobre  à  63  fr.   les  100  kilogr.   net,  gares 

I    de   départ. 

j  Mais.  —  La  tendance  est  soutenue,  par  suite 
de  la  rareté  des  offres.  Les  Plata  jaunes  disponi- 
bles sont  tenus  de  69  à  60  fr.  et  la  marchandise  à 

!    livrer  n'est  qu'au  cours  de  56, 5o  à  56  fr.  acquitté 

!    Dunkcrque. 

j  Fourrages.  —  La  vente  a  été  très  active  au 
marché  de  La  Chapelle.  On  a  payé,  aux  100  bottes 
j  de  5  kilogr.  rendues  à  Paris,  au  domicile  de 
1  l'acheteur  :  pailles  de  blé  80  à  100  fr.  ;  d'avoine, 
I    240  fr.   ;  foin,   190  à  aSo  fr. 

j        Pailles.  —  Au  marché  de  La  Chapelle,  on  a  coté 

i    aux     100    bottes    rendues    à    Paris,    domicile    de 

l'acheteur  :  pailles  de  blé,  80  à  100  fr.  ;  d'avoine, 

80  à  100  fr.    ;  de  seigle,  90  à  no  fr.  La  vente  a 

été  1res  active  sur  toutes  les  pailles. 

Bétail.  —  Au  marché  de  La  Villette  du  lundi 
II  septembre,  les  cours  du  gros  bétail  ont  accusé 
de  la  fermeté.  Par  demi-kilogramme  net,  on  a  coié 
les  bœufs  de  l'Allier,  de  la  Nièvre  et  de  Saône- 
et-Loire  3  à  3,25  ;  de  la  Haute-Vienne  3, 10  à  3,25; 
de  l'Orne  et  du  Calvados  3, 20  à  3,26  ;  de  la 
Mayenne  et  de  la  Sarthe  2,70  à  3, 10  ;  de  Maine-et- 
Loire  et  de  la  Loire-Inférieure  2,60  à  2,76  ;  de 
la  Vendée  2,26  à  2,70  ;  du  Cantal  2,45  à  2,80  ;  les 
génisses  3,i5  à  3,25  ;  les  bons  taureaux  1,90  à 
2,60. 

Les  cours  des  veaux  ont  eu  tendance  à  la  baisse. 
Au  demi-kilogramme  net,  on  a  coté  :  veaux  d'Eu- 
re-et-Loir, Seine-et-Marne,  Yonne,  Loiret,  3,70 
à  3,90  ;  de  la  Sarthe  3  à  3,4o  ;  de  l'Aube  3,66  à 
3,80  ;  de  l'Ouest  2,90  à  3,36. 

Sur  les  moutons,  vente  calme  à  des  prix  sta- 
tionnaires.  On  a  payé  au  demi-kilogramme  net  : 
agneaux  6,70  ;  moutons  de  l'Allier  et  de  la  Niè- 
vre 6,i5  à  6.4o  ;  du  Cher  6  à  5,3o  ;  du  Midi  3,25 
à  4  fr.  ;  brebis  du  Midi  3  à  3,76. 

Les  porcs  ont  eu  des  prix  sans  changement.  Au 
demi-kilogramme  vif,  on  a  vendu  :  porcs  gras 
2.55  à  2,70  ;  coches  1,90  à   î,io. 

Marché  du  jeudi  7  sej  f,  mire 


Amenés 

Entrées  directes 
aux  abattoirs 

La  Vill.       Vaug. 

Réserves 
UVÏÏr'^"'VaiJg" 

lôt.es 

lôtes 

Idtes 

lilea 

tôles 

Bœufs.... 
Vaches.. . 

l   191  1 

706  [ 

171 

179 

858 

178 

Taureaux. 
Veaux.  . 
Moutons.. 
P  rcs 

135  ) 

1  397 
7  162 

2  A62 

1  400   . 

2  318 

7G8 

231 

1  348 

916 

504 
580 
350 

150 

1  145 

350 

211 


REVUE    COMMERCIALE 


Pru  maiima  du  kilop^ramine 

Au  poids  nel Au  poids  vif 

r'qual.      2' quai.      3' quai.         Prix  eulrômcs 

Bœufs 6.10  5.20  5.00  1.25à:-\90 

Vaches 5.!")  4  8)  3.50.  1.25      3.90 

Taureaux  ...  4.80  4.10  3. "70  1.2?)      3.30 

Veiuic 7  30  6  40  5  40  1.60      4.60 

Moutons....  10.40  7  50  6.70  2.35      6.20 

Porcs  7.70  7  40  7.10  4  70      5.50 

Marché  du  lundi  il  septembre 
Eiilrt'ps  dirrcles 
a<>x  abattoirs Réserves 

Amenés  La  Vil'.       Vaog.     La  Vil I.      Vaug 

Mies  lôtes  tiles  tôles  lôtes 

Bœufs n  UTl   \ 

Vaches...  1  ^12  (  161  184  507  733 
Taureaux.            357  \ 

Veaux...  2  346  1813  386  528  145 

Moutons  .  15  202  2  723  1  715  2  100  1  300 

Porcs 4  454  1251  1  103  260  418 

Prix  niaxima  du  kilopramme 

Au  poids  nei  Au  poids  rif 

1"  quai.     2'  quai.     3'  quai.  Prix  extrême 

Bœufs 6  20  5.40  4.20  1.2ô  à  3.96 

Vaches 6    »  5     »  3.70  1.25  à  3.9^ 

Taureaux...  1.90  4.40  3.70  1.25      3.3o 

Veaux 7  10  6  20  5.10  1.68      4.6,, 

Moutons 10.60  8    »  6  70  2  35      6  3J 

Porcs 7.72  7.42  7.11  3.70      5.5q 

Dans  les  départements,  on  cote   : 

Bordeaux,  par  kilogramme  poids  vif  :  bœufs 
i,8o  à  3.5o  ;  veaux  :  .80  à  3. 90  ;  moutons  2,80 
à  3,85. 

Cliolct.  par  kilogramme  poids  vif  :  bœufs  1,60 
à  2,60  ;  vaches  i,5o  à  2,5o  ;  taureaux  i  ,5o  à  2,5o: 
génisses  ■.t.-o  ;  porcs  5  francs. 

Le  Havre,   par   kilogramme   poids  net    :   bœuf? 

4  à  6.5o  ;  veaux  6,5o  à  8,5o  ;  moutons  7  à  9  fr. 
Lyon-Vaise,  par  kilogramme  poids  net   :  bœufs 

4.10  à  5,5o   ;   veaux  3,5o  à   3, 80    ;  moutons  8   à 
9  francs. 

Miirseille,  par  kilogramme  poids  net  :  bœufs 
A  à  5.3o  ;  vaches  3,5o  à  5,25  ;  poids  vif  :  porcs 

5  à   5,25. 

Monlargis,  par  kilogramme  poids  net  :  veaux 
7  à  S,5o  ;  montons  8  à  9  francs. 

Metz,  par  kilogramme  poids  net  :  bœufs  5  à 
5,80  ;  vaches  3,5o  à  0,20  ;  taureaux  4  à  4,8o  ; 
veaux  6,5o  à  8,5o  ;  porcs  7,20  à  7,60. 

^'ancy,  par  kilogramme  poids  net  :  bœufs  5  à 
6,20  ;  vaches  3  à  5  fr.  ;  taureaux  4  à  /|,5o  ;  mou- 
lons 7  à  9,5o  ;  poids  vif  :  porcs  5,/|0  à  5, 60  ; 
▼eaux  /«,4o  à  5  francs. 

Orléans,  par  kilogramme  poids  vif  :  bœufs 
1 .3o  à  3  fr.  ;  vaches  i  ,3o  à  3  fr.  ;  taureaux  1,20  h 
a,3o  ;  veaux  3,85  à  4,35  ;  moutons  3,55  à  5. 10  ; 
porcs  5,/|o  à  6  francs. 

Villers-Bocage,  par  kilogramme  poids  vif  : 
bœufs  2  à  3  fr.  ;  vaches  1,75  à  3  fr.  ;  veaux  2,5o 
.'i  '1  fi.  ;  porcs  2,a5  à  3,5o. 

Vi"3-  —  Les  affaires,  à  l'entrepôt  parisien  de 
Bercy,  ont  été  n'usez  nombreuses,  mais  elles  n'ont 
porté  que  mr  d.-  petits  lots.  Il  en  résulte  que  les 
cours  n'ont  que  pfu  fléchi.  Des  vins  rouges  du 
Midi.  7  degrés,  ont  été  payés  83  fr.  ;  dos  9  de- 
grés, de  110  à  ii5  francs. 

Les  vendanges  commencent  à  se  généraliser  dans 
le  Midi.  Les  vins  vieux  de  7  à  9°5  sont  à  9  fr.   le 


degré  à  Béziers  ;  on  a  payé  à  Narbonne  70  à  95  fr. 
l'hecto  nu,  pris  à   la  propriété. 

Dans  les  Charentes.  quelques  affaires  en  vins 
blancs  ont  été  traitées  sur  souche  à  85  cl  90  fr. 
l'hecto  nu,  pris  à  la  propriété. 

En  Champagne,  on  compte  commencer  les  ven- 
danges du  20  au  25  septembre. 

Sucres.  —  A  la  Bourse  de  Commerce  de  Paris, 
le  sucre  blanc  n°  3  a  été  coté  officiellement  188 
à  190  fr.  Les  affaire*  sont  généralement  plutôt 
calmes. 

Pommes  de  terre.  —  Dans  la  région  parisienne, 
les  prix  pratiqués  en  culture  sont,  pour  les  pom- 
mes de  terre  à  chair  blanche,  de  16  à  18  fr.  les 
100  kilogr.  et,  pour  les  sortes  à  chair  jaune  et 
les  saucisses  rouges,  de  21  à  23  francs. 

Aux  Halles  centrales  de  Paris,  la  cote  du  demi- 
gros  s'entend  comme  suit  aux  100  kilogr.  :  Hol- 
lande commune  3o  à  37  fr.  ;  saucisse  rouge  28  à 
3î  fr.  ;  rondes  à  chair  jaune  20  à  3o  fr.  ;  pommes 
de   terre  à  chair  blanche   18  à   20  fr. 

Los  pommes  de  terre  sont  cotées  12  à  i5  fr. 
les  100  kilogr.  à  Bergues  ;  3o  fr.  à  Dreux  ;  45  à 
5o  fr.  à  Gournay  ;  18  à  20  fr.  à  Quimper. 

Cidres  et  fruits  à  cidre.  —  Les  pommes  à  cidre 
de  la  prochaine  récolte  sont  tenues  à  des  prix  éle- 
vés par  les  cultivateurs  de  la  Basse-Normandie.  Ils 
demandent  actuellement  aSo  fr.  des  i.ooo  kilogr. 
Au  Mans,  les  pommes  de  la  Sarthe  sont  tenues  à 
200  fr.  les  i.ooo  kilogr.,  à  livrer  au  début  de 
novembre.  Dans  l'Oise,  on  ne  peut  guère  compter 
que  sur  une  année  moyenne  ;  les  prix  n'ont  pas 
de  fermeté  en  ce  moment. 

Graines  fourragères.  —  Les  nouvelles  des  ré- 
coltes ne  sont  pas  brillantes  en  ce  qui  concerne 
les  graines  fourragères  et  les  transactions  man- 
quent généralement  d'activité.  On  cote,  à  Paris  : 
trèfle  violet  430  à  600  fr.  ;  luzerne  3oo  à  425  fr.: 
minette  i5o  à  200  fr.  ;  sainfoin  i3o  à  i5o  fr.  , 
ray-grass  anglais  220  à  240  fr. ;  ray-grass  d'Italie 
165  à  175  fr.  ;  trèfle  blanc  700  à  1.200  fr.  ;  trèfle 
hybride  45o  à  55o  fr.  ;  t;irdif  blanc  760  à  85o  fr.; 
tardif  rouge  65o  à  760  fr.  Le  trèfle  incarnai  et  lo 
luzerne  valent  4oo  fr.  à  Nîmes. 

Miels,  cires'.  —  La  tendance  est  calme  et  le 
marché  est  inaclif  à  Paris.  Les  miels  surfins  sont 
cotés  suivant  qualité  et  provenance  de  35o  à  4i5 
francs  ;  le?  miels  fins  de  3oo  à  35o  fr.  Quant  aux 
cires,  les  100  kilogr.  valent  de  55o  à  600  fr.  A 
Lyon,  la  cire  d'abeilles  est  cotée  nominalement 
565  francs. 

Noix,  cerneaux.  —  Les  premières  noix  commen- 
cent à  faire  leur  apparition.  On  signale  une  ré- 
rolte  excellente  dans   l'Allier, 

Gibiers.  —  Voici  les  prix  pratiqués  pour  les 
différentes  sorte*  de  gibier  aux  Halles  centrale?  de 
Paris  :  railles  i  ,5o  à  4.-^o  ;  lapin?  de  garenne  3  à 
-  f I .   ;  lièvri's  '^o  à  .'^11  fr.   ;  perdn'aux  3  à  10  fr. 

Beurres  et  œufs.  —  La  vente  des  beurre?  est 
active  à  Pari?  et   1rs  cours  sont  fermes. 

En  œufs,  les  arrivages  ne  ?onl  pa?  très  impor- 
tant? et  les  transactions  manquent  plutôt  d'acti- 
vité.  Les  cours   reifcnl    soutenus. 

n    DinANn. 


Le  Gérant  :  P.   Davt. 


Imp.  A.  DAVY  et  FILS  Aîné,  Sa.  r.  Madame.  Pari? 


CHRONIQUE  AGRICOLE 


215 


CHRONIQUE  AGRICOLE 


La  luUe  contre  la  dégénérescence  de  la  pomme  de  terre.  —  Méthode  de  contrôle  suivie  par  la  Société 
d'Agriculture  de  l'Avcyron.  — *  La  suspension  du  tarif  douanier  sur  le  sulfate  d'ammouiaqiie.j — 
Recherches  de  M.  Brioux  sur  l'emploi  des  craies  pulvérisées  pour  le  chaulage.  —  Applicationen 
Normandie.  —  Les  sorties  de  vins  pendant  les  onze  premiers  mois  de  la  campagne.  —  Régime 
des  exportations  de  vins  en  Allemagne.  — •  Contingents  fixés  pour  cette  année.  —  Appel  de 
l'Union  des  Syndicats  agricoles  des  Alpes  et  de  Provence  en  faveur  de  l'olivier.  —  Concours  dé- 
partemental à  Rennes.  —  Congrès  national  de  l'industrie  laitière.  —  Vœux  émis  par  le  Congrès' 
pomologique  tenu  à  Paris.  —  Concours  national  de  ponte.  —  Résultats  à  la  lin  de  la  onzième 
période.  —  Evolution  de  la  fièvre  aphteuse  pendant  le  mois  d'août.  —  Disparition  de  la  maladie 
en  Grande-Bretagne.  —  L'enseignement  ménager  à  l'Ecole  Mathieu  de  Dombasle.  —  Examens  à 
l'Ecole  d'Agriculture  des  Trois-Croix.  —  Congrès  de  la  Fédération  agricole  du  Centre  Sud  à  Brive. 
Prochain  Congrès  des  céréales  à  Marseille.  —  Concours  des  races  chevalines  de  gros  trait  à  Mou- 
lins. —  Série  de  concours  spéciaux  à  Landerneau.  —  Société  nationale  de  laiterie  de  Belgique. 


Dégénérescence  des  pommes  de  terre. 

On  sait  que  le  contrôle  des  plants  de  pom- 
mes de  terre  destinés  à  fournir  des  tubercu- 
les de  semence  est  la  meilleure  méthode  pour 
lutter  contre  la  dégénéresceuce  dont  on  cons- 
tate les  effets  nuisibles  dans  plusieurs  régions. 
Des  exemples  de  l'efficacité  de  ce  contrôle  ont 
été  donnes  dans  nos  colonnes. 

La  Société  centrale  d'Agriculture  de  l'Avey- 
ron,  présidée  par  M.  Ch.  de  Rodât,  a  pris 
l'excellente  initiative  d'organiser,  cette  an- 
née, le  contrôle  des  champs  de  pommes  de 
terre  dans  ce  département.  D'après  le  pro- 
granmie  établi  par  M.  Louis  Rolland,  ingé- 
nieur agronome,  ce  contrôle  s'exerce  sur  les 
champs  dos  agriculteurs  qui  en  ont  fait  la 
demande  et  paient  une  redevance  de  20  fi . 
par  hectare.  Deux  ou  trois  visites  ont  lieu  en 
cours  de  végétation.  Afin  d'éviter  la  conta- 
mination, les  contrôleurs  font  arracher  les 
plants  qui  paraissent  les  plus  malades  ;  un 
champ  qui,  à  la  première  inspection,  n'aura 
pas  obtenu  la  note  70  sur  le  maximum  100 
est  éliminé  définitivement.  La  récolte  des 
parcelles  approuvée?  doit  être  logée  dans  un 
local  spécial,  afin  d'éviter  le  mélange  avec 
celle  des  parcelles  non  contrôlées. 

Après  l'arrachage,  le  cultivateur  fera  con- 
naître le  poids  de  la  récolte  obtenue,  ainsi 
que  la  quantité  dont  il  pourra  disposer  pour 
être  vendue  par  les  soins  de  la  Société  cen- 
trale d'Agriculture  à  titre  de  semences  con- 
trôlées. Celle-ci  publiera  la  liste  des  proprié- 
taires ou  exploitants  dont  les  champs  auront 
été  approuvés  par  son  Service  de  contrôle, 
ainsi  que  la  quantité  de  semences  garanties 
que  chacun  d'eux  pourra  fournir  à  la  vente. 
Les  semences  approuvées  seront  vendues  avec 
une  étiquette  indiquant  le  nom  et  l'adresse 
du  producteur  ;  chaque  sac  sera  muni  d'un 
cerfilicat  de  garantie,  délivré  par  la  Société 
d'Airriculture,  indiquant  la  noie  moyenne 
attribuée  à  la  culture  par  le  Service  de  con- 
trôle. 

23  Septembre  1022.  —  N»  38 


Ces  précautions  devront  assurer  une  va- 
leur spéciale  aux  semences  garanties  contre 
la  dégénérescence  ;  cette  valeur  sera  la  légi- 
time récompense  des  cultivateurs  qui  se  se- 
ront soumis  au  contrôle. 

Sulfate  d'ammoniaque. 

M.  Guénier,  président  de  l'Office  agricole 
de  l'Yonne,  nous  demande  si  le  décret  du 
6  septembre,  qui  a  suspendu  le  tarif  doua- 
nier sur  le  sulfate  d'ammoniaque,  est  suscep- 
tible de  modifier  le  prix  de  cet  engrais  ;  il 
ajoute  que  les  contrats  passés  depuis  cette 
date  avec  des  détenteurs  de  sulfate  d'ammo- 
niaque ne  font  pas  mention  d'une  diminution 
quelconque  sur  les  prix. 

Cette  préoccupation  se  comprend  facile- 
ment. Mais  il  convient  de  rappeler  que  la 
suspension  du  droit  d'entrée  s'applique  ex- 
clusivement au  tarif  général,  aucun  droit  ne 
figurant  au  tarif  minimum.  Or,  l'Allemagne 
est  le  seul  pays  qui  soit  soumis  actuellement, 
pour  cet  engrais,  au  tarif  général.  C'est  donc 
exclusivement  au  sulfate  d'ammoniaque 
qu'elle  livre  en  exécution  du  traité  de  paix, 
que  s'applique  la  suspension  du  tarif  doua- 
nier. 

Comme,  d'autre  part,  la  majeure  partie  du 
sulfate  d'ammoniaque  introduit  actuellement 
en  France  provient  de  ces  livraisons,  il  n'est 
pas  douteux,  à  nos  yeux,  que  le  Gouverne- 
ment, qui  a  le  contrôle  de  ces  livraisons, 
veillera  à  ce  que  la  suspension  du  tarif  doua- 
nier produise  son  effet.  Cet  effet  devra  exer- 
cer une  répercussion  sur  les  autres  provenan- 
ces. Tojitefois,  ce  n'est  pas  en  quelques  se- 
maines que  cette  conséquence  peut  se  pro- 
duire. 

Le  chaulage  des  terres. 

On  a  déjà  signalé  dans  nos  colonnes  les 
intéressantes  études  de  M.  Charles  Brioux, 
directeur  de  la  Station  agronomique  de  la 
Seine-înférieure,  sur  l'emploi  de  la  craie  pul- 
vérisée en  remplacement  de  la  chaux  comme 
amendement    de?    terres.    Les   conditions    du 

Tome  ir.  —  '3 


216 


CHRONIQUE  AGRICOLE 


comnicrcc  tle  la  chaux,  dont  le  prix  est  de- 
venu excessif  depuis  quelques  années,  ont 
entraîné,  dans  un  très  grand  nombre  de  cir- 
constances, un  ralentissement  très  marqué 
dans  lusagc  de  la  chaux,  avec  toutes  ses 
conséquences  sur  le  rendement  des  récoltes, 
n'ajirès  les  essais  poursuivis  par  M. 
Rrioux,  la  craie  pulvérisée  possède,  à  dose 
égale  de  chaux,  une  activité  chimique  scnsi- 
hlemenl  égale  à  celle  des  chaux  vives  ou  des 
chaux  éteintes  du  commerce  ;  dès  lors,  il 
est  possible  d'utiliser,  concurremment  à  la 
chaux,  dos  marnes  broyées  qui,  à  dose  rela- 
tivemeiil  faible,  peuvent  saturer  rapidement 
l'aciilité  du  sol  et  produire  leur  effet  dès  la 
première  année  de  leur  ayjplication.  Sans 
doute,  il  convient  d'employer  des  quantités 
doubles  de  calcaire  broyé  que  de  chaux, 
puisque  le  carbonate  de  chaux  ne  renferme 
que  50  0/0  de  chaux  pure,  mais  le  prix  de 
revient  est  beaucoup  moins  élevé. 

M.  Brioux  cite,  à  cet  égard,  dans  les  An- 
nales de  In  Science  agronomique,  des  faits 
constatés  en  Normandie   : 

Dans  le  département  de  SLinc-Inférieure,  deux 
induslricls  commencent  à  livrer  de  la  craie  pul- 
vérisée au  prix  de  35  fr.  la  tonne. 

En  Seine-Inférieure,  on  pourrait  recommander 
une  dose  de  3  ooo  kiiogr.  de  craie  broyée  poui 
une  durée  de  3  ans,  sans  compter  la  quantité  né- 
cessaire pour  saluror  l'acidité  du  sol,  déterminée 
par   l'analyse. 

Il  est  possible  d'utiliser  dans  le  même  but  les 
rraies  phosphatées  pauvres,  réduites  en  poudre 
fine,  ainsi  que  les  résidus  provenant  de  l'enri- 
<lii*seinent  des  craies  phosphatées  par  l'irriga- 
tion. 

DevaiU  ces  faits,  la  Société  centrale  d'Agricul- 
ture de  la  Seine-Inférieure  a  demandé  au  minis- 
tère de  r.\gricullure  de  faire  étudier  par  le  ser- 
vice du  Génie  rural,  la  création  de  coopératives  de 
marnage. 

Elle  a  en  outre  décidé  d'accorder  une  subven- 
tion a«sez  élevée  pour  l'achat  d'un  broyeur  spé- 
cial. 

l'iie  ferme  du  pays  de  Caux  possède  maintenant 
un  broyeur  américain  pesant  5oo  kiiogr.  et  pou- 
vant broyer  8oo  ;\  i  ooo  kiiogr.  de  craie  par  heure. 

Il  ajoute  qu'en  Amérique  la  préparation 
des  marnes  broyées  est  pratiquée  sur  une 
grande  échelle,  et  que  leur  emploi  se  déve- 
loppe concurremment  avec  celui  des  chaux 
agricoles. 

Commerce  des  vins. 
\()i<  i  le  réniuié  des  documcnis  fournis  par 
la  Direction  générale  des  contributions  indi 
recles  stir  les  sorties  de  vins  des  caves  des 
réc<^":»nts  pendant  les  onze  premiers  mois  de 
la  campagne  en  cours. 


En  France,  les  sorties  se  sont  élevées  à 
1  603  0.J1  hectolitres  on  août,  et  à  35  128  204 
d'octobre  à  fin  août.  Pendant  cette  période . 
39  587  564  hectolitres  ont  été  soumis  au 
droit  de  circulation. 

En  Alsace  et  Lorraine,  l'es  sorties  ont  été 
de  5  373  hectolitres  en  août  et  de  235  711  du 
V  octobre  au  31  août  ;  95i  879  hectolitres 
ont  été  soumis  au  droit  de  circulation. 

En  Algérie,  les  sorties  ont  port^  sur  75  325 
hectolitres  en  août  et  sur  4  907  343  pendant 
les  onze  mois. 

Au  31  août,  le  stock  commercial  chez  les 
marchands  en  gros  était  de  8  957  425  hectoli- 
tres en  France,  de  227  469  en  Alsace  et  Lor- 
raine et  de  218  282  en  Algérie. 

A  la  même  date  de  l'année  1921,  les  sorties 
de  vins  avaient  été  de  .36  708  000  hectolitres 
en  France  et  de  5  898  000  en  Algérie  ;  le 
stock  commercial  était  de  S  826  000  hectoli- 
tres en  France  et  de  244  000  en  Algérie. 
Exportations  en  Allemagne. 

Les  importations  en  Allemagne,  de  quel- 
que pays  qu'elles  proviennent,  sont  soumises 
à  un  régime  d'autorisations  spéciales.  L'am- 
bassadeur de  France  à  Berlin  a  fait  connaître 
que  le  Gouvernement  allemand  vient  d'attri- 
buer à  la  France  un  cerlain  nombre  de  con- 
tingents spéciaux  d'importation  précédem- 
ment obtenus  par  l'Italie,  savoir  : 

1°  4o  ooo  hectolitres  de  vin  rouge  de  coupage, 
lo  ooo  hectolitres  de  vin   rouge  de  table   ; 

Ce  contingent  est  réparti  en  trois  tranches,  dont 
la  première,  comprenant  ï4  ooo  et  4  ooo  hectoli- 
tres des  deux  sortes  de  vin  indiquées  plus  haut, 
devra  être  importée  avant  le  3i  octobre  prochain  ; 

î°  8o  000  hectolitres  de  vin  à  distiller,  répartis 
en  trois  tranches,  dont  la  première  de  28  000  hec- 
tolitres, valable  jusqu'au  3i  octobre  ; 

3°  3  000  quintaux  métriques  de  fleurs  fraîches; 

180  000  quintaux  d'oranges  et  de  mandarines  ; 

5  000   quintaux  d'huile  d'olive  ; 

5  000  quintaux  d'autres  huiles  végétales. 

Le  délai  d'importation  pour  ces  quatre  derniers 
contingents  expirera  le  28  février  iQaS. 

Les  vins  d'Alsace,  qui  jouissent,  en  vertu 
du  traité  de  Versailles,  d'un  régime  «pécial 
en  Allemagne,  ne  sont  pas  compris  dans  ces 
contingents. 

Pour  l'olivier. 

L'Union  des  Syndicats  agricoles  des  Alpes 
et  de  Provence  nous  communique  la  note 
suivante   : 

L'Oléiculture  provençale  subit  une  crise  grave  ; 
elle  n'intéresse  pas  seulement  les  i5o  000  famille» 
d'apriculteurs-propriétaires  d'oliviers  ;  c'est  aussi 
une  menace  de  ruine  pour  la  viticulture  et  le 
commerce.  Il  faut  mener  une  action  énergique, 
immédiate,  et  d'en^embie,  pour  sauver  l'arbre  qui 


CHRONIQUE 

fut  la  richesse  et  la  parure  séculaire  de  la  Pi'o- 
vence,  l'arbre  de  la  paix,  dont  nous  souhaitons 
tant  que  les  rameaux  s'étendent  sur  toute  la  terre 
de  France. 

Les  Alpes  et  la  Provence,  organe  régional  des 
Syndicats  et  Associations  agricoles,  a  publié  dans 
son  dernier  numéro  (septembre)  qui  vient  de  pa- 
raître, l'important  rapport  présenté  au  Congrès 
de  l'Union  des  Syndicats  agricoles  des  Alpes  et  de 
Provence,  du  i6  juillet,  à  Marseille,  par  M.  de 
Garidel,  président  du  Syndicat  des  Oléiculteurs  des 
Bouches-du-Rhône,  sur  La  Crise  de  VOléiciillure 
provençale. 

La  même  publication  renferme  aussi  des 
études  qvii  seront  consultées  avec  profit. 

Concours  départemental  à  Rennes. 

On  a  lu,  dans  le  numéro  du  2  septembre 
(p.  ISS),  le  programme  du  concours  dépar- 
temental organisé  à  Rennes,  et  qui  se  tien- 
dra du  6  au  8  octobre.  L'Office  agricole 
d'Ille-et-Vilaine  nous  prie  de  rappeler  que  ce 
concours  comprendra  une  exposition  de  ma 
chines  et  instruments  agricoles  et  une  expo- 
sition-foire de  semences,  à  laquelle  pourront 
prendre  part  tous  les  constructeurs,  com- 
merçants et  agriculteurs.  Pour  être  admis  à 
exposer,  il  suffit  d'en  faire  la  demande  avant 
le  20  septembre  pour  l'exposition-foire  de 
semences  et  le  24  septembre  pour  les  machi- 
nes, à  M.  Pic,  directeur  des  Services  agrico- 
les, à  Rennes,  en  ayant  soin  d'indiquer  la 
nature  des  instruments  agricoles  et  des  se- 
mences à  exposer  et  les  dimensions  de  l'em- 
placement nécessaii'e. 

En  mcme  temps,  un  Congres  national  d'in- 
dustrie laitière  se  tiendra  à  Rennes  du  6  ou 
8  octobre.  Ce  congrès  est  organisé  par  la  So- 
ciété d'encouragement  à  l'industrie  laitière 
el  les  Chemins  de  fer  de  l'Etat. 

Congrès  pomologique. 

La  Société  Pomologique  de  France  a  tenu 
son  Congrès  annuel  à  Paris,  du  11  au  13  sep- 
tembre, sous  la  présidence  de  M.  Viger,  an- 
cien ministre  de  l'Agriculture.  En  dehors  de 
la  discussion  des  questions  techniques,  le 
Congrès  a  émis  les  vœux  suivants  : 

1°  Que  dans  chaque  milieu  de  production  les 
Syndicats  et  les  Sociétés  agricoles  et  horticoles 
s'occupent  activement  de  donner  lous  conseils  aux 
cultivateurs  pour  la  date  de  la  récolte  des  fruits 
de.-tinés  à  l'expédition  et  à  l'exportation,  et  sur 
les  graves  inconvénients  qu'il  y  a  à  vendre  des 
fruit?  trop  verts  qui  ne  mûrissent  pas  et  qui  arrê- 
tent toute  vente  et  toute  consommation  en  temps 
normal  de  maturité 

2°  Que  l'arboriculture  fruitière  soit  traitée  avec 
la  même  faveur  que  la  viticulture,  pour  laquelle; 
1rs  compagnies  ont  abaissé  les  prix  de  transport  de 
5o  o/o  l'an  dernier  ; 


AGRICOLE  247 

3°  Que  des  Stations  expérimentales  soient  créées 
dans  les  principaux  centres  de  production  pour 
expérimenter  et  vulgariser  l^s  meilleures  méthodes 
de  culture,  l'organisation  de  l'achat  des  matières 
premières  et  de  la  vente  des  produits  par  la  coopé- 
ration. 

L'accroissement  de  la  production  fruitière 
dans  plusieurs  régions  donne  à  ces  vœux  un 
intérêt  qui  ne  manquera  pas  d'attirer  l'at- 
lention. 

Concours  national  de  pente. 
La  onzième  période  du  deuxième  concours 
national  de  ponte,  aux  Vaulx-de-Cernay,  s'est 
déroulée  du  16  juillet  au  12  août.  Les  lots 
les  mieux  classés  à  la  fin  de  cette  période 
étaient  les  suivants  : 

Race  Total  des  a'iif's    Poids  mojcn 

Bresse  noire..! 834  55  gr. 

Bourbourg 555  Go'  — 

Leghorn  blanche 781  64  — 

Wyandotte  blanche GgS  67  — 

Dans  le  classement  individuel,  les  poules 
occupant  les  premiers  rangs  à  la  fin  de  cette 
période,  appartiennent  aux  races  suivantes   : 

Total  des  œufs      Poids  moyeu 

Bresse  noire 200  55  gv, 

—  i53  63  — 

Géline  de  Touraine 142  62  — 

Faverolles i58  56  — 

Leghorn-blanche 212  5o  — 

—  175  58  — 

Bhode  Island 147  67  — 

Wyandotte  blanche  ......  181  54  — 

La  douzième  période  de  quatre  semaines., 
par  laquelle  se  termine  le  deuxième  con- 
cours, a  été  close  le  9  septembre.  Le  troi- 
sième concours  s'ouvrira  le  9  octobre,  dans 
les  conditions  précédemment  indiquées. 
La  fièvre  aphteuse. 

Voici  quelle  a  été,  d'après  le  Bulletin  sani- 
taire du  Ministère  de  l'Agriculture,  l'évolu- 
tion de  la  fièvre  aphteuse  pendant  le  mois 
d'août  : 

Communes 

Fojers  l'oycrs 

Pc^'i'iodes  Déparlemenls  anciens  nouveaux 

•  —  —  — 

i'^'"  au  10  août 39  112  21 

II  au  20    »     4o  107  25 

21  au  3i    ))     . . .    .  36  96  25 

Depuis  le  30  juin,  aucun  nouveau  cas  de 
lièvre  aphteuse  n'a  été  signalé  dans  la 
Grande-Bretagne.  Les  restrictions  imposées 
à  la  circulation  du  bétail  ont  été  successive- 
ment  levées   dans   les   divers   comk's. 

Enseignement  ménager. 

^\.  Thiry,  directeur  de  l'Ecole  d'.\gricu!- 
turc  Mathieu  de  Dombasle,  à  Tomblainc, 
près  Nancy,  avait  organisé,  quelques  années 


218 


CHRONIQUE  AGRICOLE 


avant  ia  guerre,  un  cours  Icniporaire  de  lai- 
terie et  denseigncment  ménager  pour  les 
jeunes  filles.  Ce  cours,  qui  se  tenait  durant 
les  vacances  annuelles  des  élèves,  avait  ob- 
leriu  un  légitime  succès.  Il  est  repris  celle 
année,  pour  durer  du  'J]  scplendjrc  au  21  oc- 
tobre. Il  n'est  pas  douteux  qu'il  sera  apiirccié 
comme  il    le   mérite. 

Ecoles  d'Agriculture. 
On  nous  informe  que  quelques  places,  ainsi 
que  des  hourses,  étant  encore  disponibles  à 
l'Ecole  d'Agriculture  des  Trois-Croix,  à  Ren- 
nes (Ille-el- Vilaine),  un  examen  complémen- 
taire y  aura  lieu  le  10  octobre.  Pour  tous  ren- 
seignements, on  doit  s'adresser  au  directeur. 

Fédération  agricole  du  Centre-Sud. 

Le  Coiigrès  régional  organisé'par  la  Fédé- 
ration agricole  du  Centre-Sud  s'est  tenu  à 
Brive  (Corrèze)  dans  les  derniers  jours  du 
mois  d'aoïlt.  Les  principales  questions  qui  y 
ont  été  étudiées  se  rapportent  à  l'extension  de 
l'élevage  sélectionné,  à  la  main-d'œuvre,  à 
la  culture  mécanique,  à  l'arlioriculture  et  à 
la  production  des  légumes  de  primeurs,  au 
reboisement,  à  la  création  de  coopératives  de 
production,  etc. 

Au  banquet  clôturant  le  Congrès,  M.  Henry 
Chéron,  ministre  de  l'Agriculture,  qui  le  pré- 
sidait, a  fait  connaître  qu'il  présenterait  pro- 
chainement, d'accord  avec  le  ministre  des 
Finances,  un  projet  de  loi  destiné  à  j>crmettre 
d'utiliser  dtes  sommes  très  importantes  pour 
les  travaux  relatifs  à  la  diffusion  de  l'éner- 
gie électrique  dans  les  campagnes.  Ce  projet 
ne  peut  qu'être  accueilli  avec  la  plus  grande 
faveur   par   les   populations   rurales. 

Congrès  des  céréales  à  Marseille. 

In  Ct)ngrès  des  Céréales,  organisé  par 
rinslitut  colonial  de  Marseille,  se  tiendra  à 
l'Exposition  coloniale  de  Marseille  du  27  au 
30  septembre.  Au  programme  de  ce  congrès 
figurent  les  questions  relatives  à  la  sélection 
botanique  et  à  la  sélection  mécanique  des 
céréales,  à  la  culture,  aux  naodes  de  vente 
des  récoltes,  etc.  Dans  une  Section  indus- 
trielle, on  étudiera  la  détermination  de  la 
valeur  industrielle  des  grains  et  des  farines, 
ainsi  (juc  les  diverses  industries  qui  trans- 
forment les  céréales. 

Ce  Congrès  coïncidera  avec  celui  de  la 
meunerie,  qui  se  tiendra  h  Marseille,  à  la 
même  date,  sous  la  direction  de  l'Association 
nationalt;  de  la  .Meunerie  française. 

Concours  de  races  chevalines. 
La   Société  d'Agrirulturc  de  l'Allier  orga- 


nise un  concours  de  pouliches  et  de  juments 
de  gros  trait  de  toutes  races,  qui  se  tiendra 
les  21  et  22  octobre,  à  Moulins.  Les  animaux 
a])parlenant  aux  agriculteurs  de  ce  dc|;;irte- 
ment  y   seront   seuls  admis. 

Le  programme  de  ce  concours  sera  envoyé 
sur  demande  adressée  à  M.  de  Garidel,  pré- 
sident de  la  Société,  à  Beaumont,  par  Agou- 
ges  (Allier),  ou  au  secrétaire  de  la  Société, 
rue  Paul-Bert,  à  Moulins.  Les  déclarations 
seront   reçues  jusqu'au  25  septembre. 

Concours  spéciaux  à  Landerneau. 

L'Office  agricole  départemental  et  la  So- 
ciété départementale  d'agriculture  du  Finis- 
tère organisent  un  concours  spécial  de  la 
race  bovine  Armoricaine  et  un  concours  dé- 
partemental de  la  race  Durham  français,  qui 
se  tiendront  à  Landerneau,  les  P"",  2  et  3  oc- 
tobre. Il  y  sera  attribué  30  000  francs  de 
primes. 

A  ces  deux  concours  seront  annexées   : 

1°  Une  foire-exposition  de  semences  de 
blé  et  de  semences  de  pommes  de  terre. 
Seuls,  les  lauréats  du  concours  du  blé  orga- 
nisé en  1922  dans  le  département  et  les  pro- 
ducteurs de  jjommes  de  terre  de  semences 
contrôlées  officiellement,  pourront  présenter 
leurs  produits. 

2°  Une  exposition  de  machines  agricoles. 

A  la  même  date,  auront  lieu  à  Lander- 
neau :  1°  le  29  septembre,  le  championnat 
épreuve  d'étalons  postiers  ;  2°  le  30  septem- 
bre, un  concours  départemental  d'étalons  de 
trait;  3°  les  l**",  2,  3  et  4  octobre,  des  achats 
d'étalons  par  l'Administration  des  Haras. 

Ces  manifestations  donneront  une  idée 
exacte   de   l'importance   de   l'élevage   breton. 

Pour  tous  renseignements,  on  doit  s'adres- 
ser à  M.  E.  Souliôre,  directeur  des  Services 
agricoles,  27,  rue  de  Douarnenez,  à  Quimper. 

Société  de  Laiterie  de  Belgique. 

La  Société  nationale  de  Laiterie  de  Bel- 
gique, présidée  par  .M.  Jules  Maenhaut,  a  dé- 
cidé de  fêter  le  25®  anniversaire  de  sa  foi\da- 
tion  par  une  exposition  et  une  séance  solen- 
nelle qui  se  tiendront  à  Bruxelles  les  30  sep- 
tembre et  l"'  octobre.  En  même  temps,  se 
tiendra  une  réunion  du  comité  de  la  Fédé- 
ration  internationale    de    laiterie. 

L'industrie  laitière,  qui  a\ait  réalisé  des 
progrès  remarquables,  a  été  fortement  éprou- 
vée par  les  quatre  années  d'invasion  subies 
par  la  Belgique  ;  la  manifestation  organisée 
à  Bruxelles  a  pour  but  de  montrer  les  efforts 
qu'elle  poursuit  [)Our  reprendre  son  impor- 
tance. Henry  Sagnier. 


PROPAGANDE  POUR  LA  PRODUCTION  DU  BLÉ 


219 


PROPAGANDE  POUR  LA  PRODUCTION  DU  RLÉ 


Dans  la  sûance  du  5  juillet  1922,  sur  la  pro- 
position lie  -M.  le  ministre  de  l'Agriculiure,  le 
Comité  national  du  Blé  a  retenu  deux  points 
essentiels  pour  améliorer,  augmenter  et  encou- 
rager la  production  du  blé  en  France  :  les  moyens 
teciiuiques   et   la   propagande. 

En  ce  qui  concerne;  ce  dernier  point,  nous  signa- 
lerons les  concours  du  blé,  le  rôle  de  l'action 
corporative  et  les  moyens  variés  de  vulgarisa- 
tion des  bonnes   méthodes  cultuiales. 

Nous  reprendrons,  en  la  circonstance,  une  par- 
tie du  programme  d'action  que  nous  avions  pré- 
senté à  l'assemblée  générale  du  18  décembre  1920, 
en  tenant  compte  à  la  fois  de  l'expérience  acquise 
et  des  besoins  du   moment. 

D'ailleurs,  il  ne  suffît  pas  de  produire  ;  il 
faut  vendre,  et  nou^  tenons  à  appeler  l'attention 
du  C'  mité  sur  l'intérêt  des  blés,  étude  qui  pour- 
rait être  poursuivie  par  la  cinquième  section  du 
Comité,  présidée  par  M.  Ricard. 

1.  —  Concours  de  blés.  —  Les  concours  de 
culture  du  blé  ont  obtenu  un  réel  succès  :  26  con- 
cours départementaux  ont  été  ouverts  en  1920, 
3o  concours  en  1921,  et  les  promoteurs  poursui- 
vent  leur  œuvre  en  1922. 

Dans  ces  concours,  les  cultivateurs  sont  répar- 
tis en  plusieurs  catégories,  suivant  l'importance  de 
leur  exploitation,  et  le  jury  tient  compte  de  la 
nature  du  sol,  de  l'étendue  emblavée  sur  les  ter- 
rc<5  labourables,  des  variétés  cultivées,  de  l'ab- 
sence de  mauvaises  herbes  et  de  maladies,  de  la 
pureté  el  de  la  régularité  de  la  récolte,  du  ren- 
dement présumé. 

Ces  concours  mettent  en  lumière  les  meilleures 
pratiques  locales  de  fumure,  d'assolement,  de  tra- 
vail du  sol  et  des  soins  d'entretien.  Ils  permet- 
tent de  récompenser  les  producteurs  les  plus  mé- 
ritants et  de  choisir  sur  pied  les  meilleures  va- 
riétés à  réserver  pour  la  semence. 

L'initiative  de  l'organisation  des  concours  de 
blés  est  prise  par  les  Offices  agricoles,  les  Comités 
départementaux  du  blé  et  les  Associations  qui  in- 
citent les  intéressés  à  y  prendre  part. 

t?i  les  ressources  budgétaires  le  permettent,  il 
serait  utile  de  doter  chaque  concours  départe- 
mental de  blés,  d'un  prix  d'honneur  à  décerner 
au  nom  du  ministre  de  l'Agriculture,  de  façon  à 
reiiausser  encore  l'éclat  de  manifestations  d'une 
grande  poitée  pratique. 

II.  —  liôle  des  Associdliaiis.  —  Les  Associa- 
tions agricoles  sous  leurs  formes  multiples  :  Asso- 
ciations d'éludé  et  d'encouragement  comme  les 
ScM'iétés  d'Agriculture  et  les  Comices,  Associa- 
tion* de  coopération  comme  les  Syndicats  agrico- 
les et  les  Coopératives  de  production.  Associations 
mutuelles  pour  la  protection  contre  les  consé- 
quences des   accidents   du  travail,   de    la   grêle,  de 

•    fi)    Rapport  adopté    par    le   Comité    national    du 
Blé. 


l'incendie,  etc.,  peuvent  intervenir  de  façons  va- 
riées en  vue  de  l'intensification  de  la  culture  du 
blé. 

Leur  action  peut  se  concréter,  comme  elle  Va 
déjà  fait  par  des  ventes  aux  enchères  de  blés  de 
semences,  des  expositions  et  marchés  de  semen- 
ces, des  achats  en  commun  d'engrais,  de  semen- 
ces, de  machines,  de  charbons  de  battage,  etc. 

Certains  Syndicats  ou  Coopératives  d'outillage 
agricole  achètent  à  l'usage  de  leurs  membres,  des 
machines  coûteuses  et  d'un  emploi  peu  prolongé 
dans  les  petites  et  moyennes  exploitations  :  dis- 
tributeurs d'engrais,  semoirs,  houes  multiples, 
sulfateuses  à  grand  travail,  batteuses,  trieurs  à 
grains,  etc. 

Une  forme  nouvelle  d'Association  pourrait  con- 
liibucr  grandement  au  but  que  nous  poursuivons: 
la  coopérative  de  production  des  semences  grou- 
pant dix,  vingt,  trente  cultivateurs  d'avant-garde 
de  chaque  canton,  disposant  d'une  ferme  de  sélec- 
tion généalogique  et  d'un  atelier  central  de  tria- 
ge et  d'expédition.  Par  un  contrôle  des  blés  sur 
pied  et  un  contrôle  au  battage,  il  serait  possible 
de  livrer  une  ou  deux  variétés  avec  un  maximum 
de  garanties. 
^  Notre  collègue,  M.  Chaslcs,  président  de  l'Asso- 
ciation nationale  de  la  Meunerie  française,  a  pris 
l'initiative  d'une  organisation  de  ce  genre  en 
Seine-et-Marne  et  nous  devons  l'en  féliciter.  Cette 
organisation,  qui  a  donné  de  beaux  résultats  dans 
divers  pays,  notcimment  en  Hollande,  est  appelée 
à  nous  rendre  de  grands  services.  Les  Offices  agii- 
coles  et  les  groupements  corporatifs  pourraient 
faciliter  les  débuts  de  ces  Coopératives  de  se- 
mences. • 

III-  —  Moyens  de  vulgarisation.  —  La  propa- 
gande pourrait  être  continuée  par  l'almanach, 
l'affiche,  la  carte  postale,  les  causeries,  les  expo- 
sitions. VAlmanach  du  blé,  complété,  dans  la  me- 
sure du  possible,  par  des  notices  détachées  à  ré- 
pandre largement,  sera  publié  à  nouveau  en  1922 
par  la  Confédération  nationale  des  Associations 
Agricoles.  Il  serait  possible  d'examiner  la  réali- 
sation d'un  Congrès  national  des  producteurs  de 
blé,  organisé  sous  le  haut  patronage  du  ministre 
(le  l'Agriculture  et  du  Comité  national  du  blé  et 
dans  lequel  les  agriculteurs,  les  techniciens,  les 
spécialistes  étudieraient  les  questions  relatives  aux 
variétés,  aux  semeiieis,  aux  engrais,  à  la  récolle, 
à  la  conservation,   à  la   vente,   etc. 

Une  première  luanifeslalion  dans  ce  sens  a 
été  réalisée  en  janvier  1922,  à  Paris,  en  ce  qi;i 
concerne  la  recherche  des  merlleurs  blés,  [iiii'  une 
(jonférencc  interprofessionnelle  des  agricuileuis, 
nicunieis,  négociants  et  boulangers. 

D'un  autre  côté,  des  foires  aux  semences  de 
blé,  départementales  ou  régionales,  seraient  à  or- 
ganiser avec  le  conconrj  des  Offices  agricoles. 

Nous  demandions,    en    décembre    1920,    l'orga- 


25  J 


LE  RE.MEVIBREMENÏ  DANS  LES  RÉGIONS   DÉVASTÉES 


nisaliou  à  Park  d'une  foiix-  nalionale  des  semen- 
ces de  blé  ver*  la  mi-siplenibre.. Celle  foire  nalio- 
nale a  élé  ouverle  en  1921  avec  plein  succès.  Si 
elle  ne  peut  èlie  renouvelée  cet  été,  elle  pourrait 
f'tre  reprisf  en   igsS. 

M.  le  niinislre  a  nionli<''  le  but  des  dispositions 
législatives  nouvelles  permellanl  line  meilleure 
utilisation  du  b!c  et  interdisant  l'emploi  du  fro- 
ment pour  la  nourriture  du  bétail.  Au  point  de 
vue  économique  et  social,  M.  Becbman  a  signalé 
l'intérêt  moral  qui  s'atlacbe  à  une  propagande 
appelant  l'attention  du  public  sur  la  nécessité 
d'économiser  le  jwin  ;  des  pancartes  simples  pour- 
raient ôlrc  placées  dans  les  restaurants,  les  éco- 
les, les  casernes. 

AL  Donon  a  demandé  la  publication  d'une  note 
très  claire  sur  les  diminutions  procliaines  dan> 
les  tarifs  de  transport  des  divers  engrais. 

M.  Jules  Gautier  a  rappelé  l'utilité  de  champ- 
d'essais  ou  de  démonstration  sur  les  engrais,  les 
variétés  de  blé,  les  assolements,  champs  à  orga- 
niser par  les  Offices  et  les  Syndicats  dans  des  ex- 
ploitations bien  tenues  et  d'un  accès  facile. 

Le  Comité  national  du  blé  est  tout  acquis  à 
ces  divers  moyens  tle  propagande,  mais  il  ne  faut 
pas  perdre  de  vue  que  le  Comité  est  un  organe 
consultatif  ne  disposant  pas  de  ressources  propres. 
Il  est,  par  suite,  nécessaire,  pour  arriver  à  une 
réalisation,  de  faire  appel  à  divers  organismes, 
Associations,  Offices  agricoles.  Comités  départe- 
mentaux du  blé,  qui,  avec  le  concours  éclairé  des 
directeurs  des  Services  agricoles,  décentralisent 
l'action,  la  mulliplient,  l'adaptent  aux  conditions 
régionales  de  sol,  de  climat,  de  culture,  si  variées 
dans  notre  pays.  Sans  bruit,  un  effort  considé- 
rable est  déjà  poursuivi  dans  ce  sens. 

En  outre,  la  presse,  les  compagnies  de  Che- 
mins de  f'T.  1(«  membres  de  l'enseignement,  les 


bureaux  d'études  sur  les  engrais,  les  meuniers, 
les  négociants,  ont  apporté  à  notre  piupagande 
une  collaboration  dont  nous  devons  les  remercier.- 

Toutefois,  pour  maintenir  un  lien  utile  entre 
les  initiatives  et  pour  répondre  à  un  désir  expri- 
mé par  M.  le  minisire,  le  Comité  national  pour- 
rait communiquer  aux  organismes  réalisateurs 
les  vues  d'ensemble  qui  résultent  de  ses  travaux. 

Le  Comité  national  centraliserait  ensuite  les 
résultats  obtenus  dans  chaque  département,  pour 
les  mettre  en  évidence  et  donner  les  meilleurs 
en  exemple. 

En  résumé,  nous  proposons   : 

1°  La  création  d'un  prix  d'honneur,  à  liicerner 
au  nom  du  ministre  de  l'Agriculture,  ilans  les 
concours  départementaux  de  culture  du  blé  ; 

2°  La  création  de  Coopératives  de  production  de 
semences  et   de  Syndicats  d'outillage  agricole   ; 

3°  L'extension  des  ventes  de  semences  et  des 
Foires  aux  semences  oiganisées  par  les  Associa- 
tions et  les  Offices  agricoles   ; 

4°  La  multiplication  des  champs  de  démonstra- 
tion installés  dans  de  bonnes  fermes  d'un  accès 
facile  et  l'envoi  aux  présidents  des  Syndicats  agri- 
coles d'une  lettre  ministérielle  sur  l'installation  de 
ces  champs  ; 

5°  La  continuation  de  la  propagande  écrite  par 
VAlmnnach  du  blé  et  par  des  tracts  simples,  adap- 
tés aux  conditions   locales  de  la  culture   ; 

6°  L'organisation  d'un  congrè,s  du  blé  ; 

7°  L'envoi  aux  Offices  agricoles  et  aux  Comités 
départementaux  du  blé  des  rapports  présentés  au 
Comité   national    ; 

8°  La  centralisation  au  Comité  national  du  blé. 
des  études  et  résultats  réalisés  dans  les  départe- 
ments. 

E.  Rabaté, 

ln*poclciii-  gt'iii'ial  (le  l'A^i  iculliirc- 


LE  HEMEMimEMENT  DANS  LES  nEG10>S  DEVASTEES 


RésuUats  obtenus  en  Meurthe-et-Moselle. 

Le  H"  'Congrès  de  iWgriculturc  française, 
qui  a  ri'k'cmmcnt  tenu  ses  assises  à  Nancy,  a 
adoplé,  sur  la  proposilion  de  M.  le  sénateur 
Lebrun,  ancien  ministre,  le  vœu  suivant 
conccrjianl  le  remembrement  : 

«  Que  la  législation  en  vigueur  dans  les 
régions  dévastées,  s'étanl  montrée  pratique 
à  ru.«;age,  soit  applicaJjlc  avec  les  modalités 
nécessaires,  au  territoire  national  tout  en- 
tier ». 

Cette  législation  est  celle  instaurée  par  la 
loi  du  i  mars  1019  sur  la  délimitation,  le 
Iidis^rmcnt  cl  le  remcmLrement  des  proprié- 
lés  foncières  dans  les  régions  dévastées  par 
le  fait  de  la  guerre,  cl  le  décret  du  10  sep- 
tcmlire  V.yJO  i^>rl;ml  règlement  d'adminis- 
Iralion  pnlil1<(uo  jxnir  son   application. 

Pour  nu  lire  en  valeur  tout   \v  bron   fondé 


du  vœu  émis  i)ar  le  Congrès  de  Nancy,  jKiut- 
ètre  n'est-il  pas  inutile  de  relater  succincte- 
ment les  résultats  acquis  à  ce  jour  dans  un 
de  nos  départements  envahis.  Ils  sont  d'ail- 
leurs suffisamment  éloquents  par  eux-mêmes 
pour  se  passer  de  longs  commentaires. 

En  Meurtlie-ct-Mosellc,  il  est  110  communes 
sfir  le  territoire  desquelles  «  les  limites  des 
parcelles  individuelles  de  propriétés  non  bà 
lies  ont  été,  d'une  façon  générale,  suppri 
mées  ou  confondues  »  par  le  fait  de  la  guerre, 
et  auxqiielles  la  loi  du  4  mars  1910  est  par 
conséquent  applicable. 

Dans  chacune  d'elles,  il  a  donc  été  créé 
une  Coimmission  communale  de  Reconstitu- 
tion foncière  chargée  :  1°  de  rechercher  ou 
de  rétablir  les  limites  disparues  ;  2°  de  pro- 
voquer les  o[X^rations  d'échanges  et  de  re- 
momhremcnt  amiables  qui  pourraient  être 
réalisées  en   raison   des  circonstances. 


LE  REMEMBREMENT  DANS  LES  REGIONS  DÉVASTÉES 


251 


Trente-trois  commissions  ont  simplement 
réclamé  le  rétablissement  des  anciennes  li- 
mites ;  74,  usant  de  la  faculté  que  leur  donne 
la  loi  du  4  mars,  ont  demandé  qu'il  soit  pro- 
cédé à  un  nouveau  lotissement  des  terres, 
c'est-à-dire  à  un  véritatle  remembrement  ; 
les  9  autres  n'ont  encore  pris  aucune  décision 
ferme  (1). 

Grâce  au  concours  diligent  d'un  Service 
départemental  de  Reconstitution  foncière  créé 
fin  mars  1919,  mais  qui  ne  put  effectivement 
commencer  à  fonctionner  qu'au  début  de 
1920,  les  opérations  de  remembrement  sont 
actuellement  complètement  terminées  dans 
15  communes  ;  dans  12,  elles  sont  en  cours 
d'exécution  et  il  est  permis  d'espérer  que  fin 
1922  le  nouveau  lotissement  sera  définitif 
dians  une  trentaine  de  communes. 

Dans  les  15  coanmunes  remembrées,  l'en- 
semble des  résultats  oibtenus  est  le  suivant  : 

Superficie  soumise  au  remembrement, 
6  597  hectares  ; 

Nombre  de  parcelles  avant  l'opération, 
24  359  ; 

Nombre  de  parcelles  après  l'opération, 
5  911  ; 

Pourcentage  moyen  de  réduction,  75.73 
pour  100. 


Le  pourcentage  de  réduction  n'est  qu'uaie 
seule  fois  inférieur  à  50  0/0  (Ville-au-Montôis, 
où  le  travail  n'a  été  demandé  que  sur  une 
superficie  du  territoire',  45  0/0)  ;  daîis^l2  cas 
sur  15,  il  est  égal  ou  supérieur  à  75  0/0  ;  il 
atteint  87  0/0  dans  deux  cas  (Xonville  et 
Dommar  t  i  1 1  - 1  a  -Chaussée) . 

Il  est  intéressant  de  signaler  que  dans  deux 
communes  limitrophes,  Dam'pvitoux  et  Dom- 
martin-la-Chaussée,  il  a  pu  être  fait  appli- 
cation en  Meurthe-et-Moselle,  pour  la  premiè- 
re fois  en  France,  de  l'article  34  du  décret  du 
10  septembre  1920,  qui  permet  d'autoriser 
l'exécution  en  commun  des  opérations  de  le 
tissement,  les  territoires  à  remembrer  étant 
englohés  dans  le  même  périmètre. 

Ainsi,  il  a  été  possible,  non  seulement  de 
réduire  de  façon  considérable  le  morcelle- 
ment (79  0/0  à  Dampvitoux  et  87  0/0  à  Dom- 
martin),  mais  encore  d'assurer  un  bien  meil- 
leur groupement  dés  iproipriétés  en  attribuant 
parfois  aux  intéressés  des  terres  dont  l'assiette 
a  été  changée  de  commune.  Ces  oipérations 
ont   donné  complète  satisfaction. 

Le  tableau  ci-après  indique  les  résultats  dé- 
taillés oibtenus  dans  neuf  communes,  non  pas 
spécialement  choisies,  mais  prises  dans  l'or- 
dre d'achèvement  des  travaux   : 


Ville  au  Les 

Xjiiville     Moutois    Domprix       iMeiiils    Beuvillers    Puxieux    Sponville 


Superficie  soumise  au  remem- 
brement (Hectares) G68 

Nombre  de  propriétaires  inté- 
ressés dans  l'opération io4 

Nombre     de      parcelles    avant 

l'opération 2  1^5 

Nombre     de     parcelles      après 

l'opération 2G7 

Nombre  de  parcelles  suppri- 
mées        1S78 

Pourcentage  de  ri'duction 87% 

Superficie  moyenne  des  par- 
celles avant  l'opération  (en 
ares) 01 

Superficie  moyenne  des  par- 
celles après  l'opération  (en 
ares) ■ 25o 

Nombre  moyen  de  parcelles  par 
propriétaire  avant  l'opéra- 
tion           21 

Nombre  moyen  de  parcelles 
pir  propriétaire  après  l'opé- 
ration    2.J 

Nombre  de  ré'clamations  de- 
vant la  Commission  com- 
munale    5 

Noiiiljre  de  pourvois  devant  la 

Commission  départementale.  o 


269         740         796 

i5G  Si         24a 

1009       19O8       3539 


5G5 


712 


458 


G. 3 
3 


io43   2S27 
71%   80% 


38 


2'l 


23 


4io 
102 

1219 

272 

78% 
33 


027 

98 

2020 

4/.9 

i5G4 

78° 

33 


693 
200 

3272 
8GG 

2/(0G 

là% 


80 


Laii'lrc 

568 

98 

25GG 

427 

2l3  ) 

83% 


i33 


Wonligny 
sur  Cluers 


3i5 

72 
1272 

2S7 
985 

y  '    /o 
2G 


i5 
9 


22 
4 


,,,.,..,,  I  Pour  apprécier  sainement  la  valeur  de  la 

pouV,c'd4'6.^T«l;„'=,^.S.'^^sslcc,';rd:./.'t  -Hh^lo  o™plo>ée.   m  paraît  logique  e,  ,a. 

inlérosscs  ne  pourront  réclamer  le  bénéfice  de  la  I  "Winel  de  prendre  comme  critérium  le  nom- 

irraluilé  des  travaux  (Loi  du  12  avril  1922).  |  bre  de  réclamations  formulées  à  lu  Commis- 


2d2 


LE  REMEMBREMENT  DANS   LES  RÉGIONS   DÉVASTÉES 


sion  coinxuunaJe  de  K-ecouslitution  foncière 
d'abord,  à  la  Conanai&sion  dépairtcmentale 
fonctionnant  com.me  juridiction  d'appel,  en- 
suite, 

Ixîs  récJani;i  lions  [K>rlce3  en  premier  res- 
sort devant  la  Commission  communale  peu- 
vent, dans  certains  cas,  paraître  relativement 
n<wn'lireuse8.  Mais  il  est  à  reimarquier  que 
nombre  d'cnlrç  elles  ne  vont  pas  plus  avant, 
ce  (pu  prooive  toute  l'utililé  de  cet  organisme. 

Une  Commission  comiiuiniale  n'hésite  ja- 
juais  à  aocueillir  favorablement  les  réclama- 
tions ilont  elle  reeoainaît  le  bien-fondé.  Dans 
le  cas  cwitraiirc,  elle  réuissit  presque  toujours 
à  convaincxe  les  mécontents  qu'ils  ne  sont 
pas  on  droit  de  se  plaindre. 

Partout  oti  les  Commissions  communales 
reiriplisMint  très  exactement  le  rôle  qui  leur 
est  dévolu  par  la  loi,  c'est-à-dire  partout  oij 
elles  diéciident  elles-mcmes  le  lo-tissoment,  eu 
laissant  î»  l'homme  de  l'art  qui  dirige  les  tra- 
vaux 1-i*  scuile  responsabilité  dies  oi>érati'Oms 
lopogiikphiques,  les  réclaaixaticwis  sont  nulles 
ou  du  moins  peu  nombreuses. 

Ebi  ponnirrait-il  être  autreiment  avec  dts 
membres  ayant  généraJeiuient  une  parfaite 
coHMiiiissaitee  du  terroir,  prenant  le  soin  d'en- 
tendre chaque  intéressé  puur  lui  demander 
ses  préférences,  provoquant  des  ententes 
amiables,  lotissant  d'abord  à  proximité  du 
village  les  petits  propriétaires,  ensuite  les 
moyens,  ne  s'ocjcupant  qu'en  dernier  lieu  des 
granils  exploitants  qui  trouvent  d'ailleurs  la 
chose  parfaitement  normale  et  raisonnable. 

Malheureusement,  soit  par  manque  de 
Il  inps,  soit  par  indifférence,  il  arrive  parfois 
que  les  membres  de  la  Commission  se  désin- 
téressent un  peu  trop  de  leur  mission,  et  le 
technicien  livré  à  lui  seul  reste  alors  le  grand 
maîtn'  de  la  situation. 

IIâton«-nous  de  déclarer  que  si  le  fait  n'a 
pus  ju3({u'alors  provoqué  de  mécomptes,  c'ost 
que  le  Service  de  la  Reconstitution  foncière 
|H»ssc-de  un  corps  de  jeunes  agents  extrême- 
ment consciencieux,  connaissant  bien  leur 
métier  de  géomètres  et  qui  ont  eu  la  chance 
«l'oïK-rer  surtout  dans  une  région  de  plateaux, 
<jù  le  lotissement  est  facilité  par  l'homogé- 
néjl/,  des  terrains  . 

^^ais  il  faut  néanmoins  reconnaître  fpi'il 
iuan(pi(!  i)arfois  ù  ces  jeunes  gens  une  con- 
naissance suflisante  des  particularités  agrolo- 
gii|ues  que  peuvent  présenter  les  divers  bans 
d'un  torriloire.  Dans  leur  fomiation  très  ra- 
pidie  (l),    rétu<1e  des  sols,   des  améliorations 

(i)  Le  noyau  ihi  pcrsami.l  a  olé  formé  dan?  une 
Eeolf  de  GéomèUcs  que  lu  Chambre  de  Commerce 


foncières,  de  l'aménagement  des  eaux  n'a  pu. 
tenir  qu'une  faible  place.  Certes,  on  ne  sau- 
rait leur  en  faire  grief,  mais  on  peut  du  moins 
le  rcsTiT-'Iter,  cai'.  lors«pi'ils  ne  sont  pas  suffi- 
samnient  éclairés  et  guidés  par  les  proipi'ié- 
taires,  ils  risquent  de  commettre  des  erreurs 
qwi  peuvent  avoir  de  graves  conséquences  et 
compromettre  irrémédiablement  la  cause  du 
rememibrement  dans  toute  une  région. 

Pour  que  celte  opération  se  vulgarise  et  se 
dévoliopipe,  il  faut  qu'aucun  imipair  ne  soit 
commis  ;  il  est  jiar  conséquent  nécessaire 
d'assurer  la  formation  de  géofm-ètrcs  complets 
qui  soient  nom  seulement  dessinateurs  habiles 
et  arpenteurs  experts,  mais  qui  jx)ssèdent  en 
outre  de  très  sérieuses  connaissances  agrono- 
miques. 

Souhaitons  donc  que  les  coure  spéciaux  ré- 
cemment institués  près  de  l'Ecole  supérieure- 
de  Génie  rural  en  Aiae  de  la  préparation  de 
géomètres  speialistes  du  remembrement 
soient  suivis  par  de  noimbreux  candidats. 
Ceux-ci  sont  assures  de  trxMver  dans  celte 
branche  une  occupation  liicrative  et  fort  at- 
trayante. 

Tout  intéressé  aux  opérations  de  lotisse- 
ment effectuées  par  une  Commission  com- 
munale peut  exercer  devant  la  Commission 
départementale  de  Reconstitution  foncière  un 
recours  contre  les  résultats  de  cette  oipération. 

Les  décisions  rendues  par  l^a  Commission 
déipartementale  sont  d'ailleurs  définitives  à 
l'égard  de  tous  les  intéressés,  et  les  recour» 
au  Conseil  d'Etat  ne  sont  reicevabl'cs  que  pour 
incompétcnice,  excès  de  pouvoir  ou  violation 
de  la  loi.  C'est  dire  le  soin  minutieux  avec 
lequel  elles  sont  étudiées. 

Nous  avons  participé  sur  place  à  l'instruc- 
lion  de  tous  les  pourvois,  nous  avons  entendu 
tous  les  réclamants,  peu  nombreux,  il  e«t 
vrai,  ainsi  que  le  montre  le  tableau  ci-des- 
sus. Presque  partout,  les  griefs  formulés  sont 
du  même  ordre. 

11  y  a  d'aJ)0'rd  les  optposants  de  prin)ci'i>e,  se 
refusant  de  croire  à  l'existence  d'une  pai'eille 
loi  et  donnant  comme  seul  argument  que  nui 
ne  peut  avoir  le  cLioit  de  toucher  à  leurs 
biens.  Pour  eux,  elle  est  vraiment  trop  si'm- 
ple,  cette  législation  qui  ne  met  en  œuvre 
ni  tribunaux  ni  même  jurys  d'expropriation. 

Il  y  a  parfois  les  propriétaires  non  exploi- 
tants qui  songent  à  mie  vente  future  et  sup- 
jiosenl  —  certain(>ment  à  lort  —  que  le  mor- 
celleiuenl  leur  assurant  beaucoup  de  voisins 

de  Nancv  a  eu  l'heureuse  idée  île  créer  dans  cette 
ville. 


LE   VIGNOBLE  DE   L'ILE-VERIE  (GIRONDE) 


leur  proicuï'era  un  plus  grand  noaiibre  d'ac- 
quéreurs éventuels. 

Il  y  a  aussi  les  sentinienlaux  qui  \eulent 
conserver  les  biens  légués  par  leurs  ancêtres, 
la  parcelle  qu'ils  ont  acquise  au  prix  de  tant 
de  peines,  le  petit  champ  qu'ils  cultivent  avec 
amour  et  qu'ils  sont  enclins  à  croire  meiilleur 
que  celui  du  voisin.  Nous  comprenons  ces 
raisons,  certes  respeiclables,  mais  nous  ne 
pouvons  cependant  les  admettre,  car  le  mor- 
cellement apporte  une  telle  entrave  à  la  pro- 
duction qu'il  doit  oibligatoii^ement  dispa- 
raître. 

Il  y  a  enfin  les  jaloux,  qui  reconnaissent 
n'être  nullement  lésés,  mais  réclament  néan- 
moins, parce  qu'à  leurs  dires  certains  de 
leurs  voisins  ont  été  plus  avantagés  qu'eux. 

En    toute  loyauté,   nous   pouvons   déclarer 


253 

que  les  recours  fondés  sur  des  griefs  sérieux 
sont  extrêmement  rares.  Quand  la  Commis- 
sion déparleanentale  estime  qu'il  convient  de 
les  accepter,  ou  bien  eiJe  modifie  elle-même 
le  lotissement,  ou  bien  elle  le  renvoie  à  la 
Coimmission  communale  en  lui.  indiquant  le 
sens  général  des  moidifications  à  y  opérer. 

Dans  l'un  ou  l'autre  cas,  il  est  générale- 
ment possible  d«  trouver  une  solution  qui 
donne  satisfaction  à  l'intéressé. 

En  constatant  les  résultats  vraiment  ma- 
gnifiques obtenus  par  le  Service  de  la  Re- 
constitution foncière,  nous  somnies  donc  au- 
torisés à  conclure  que  la  loi  du  4  mars  1919. 
très  simple  et  très  souple,  s'est  en  effet  mon- 
trée pratique  à  l'usage. 

(/i  suivre  )  A.  Gay, 

Diroclcur  des  Services  apricnles 
de  Meurllie-ot-MosoUe. 


EMPLOI  DU  LYSOL  CONTRE  LA  CARIE 


Après  lecture,  dans  le  numéro  du  9  septembre 
(p.  191),  de  la  réponse  au  n°  801S  (Jura),  je  crois 
utile  de  signaler  le  traitement  au  lysoL 

Depuis  quatre  ans  que  j'emploie  ce  procédé  en 
solution  à  5  0^0  (200  gr.  lysol  +  /i  litres  eau,  par 
hectolitre  de  blé),  avec  le  procédé  du  «  pelle- 
tage  »,  je  n'ai  pas  trouvé  de  carie.  Opérant  en 
comparaison  avec  du  blé  sulfaté,  dans  la  même 
pièce  (6  hectares  en  1919,  8  hectares  en  1920),  où 
l'on  semait,  une  attelée  sur  deux,  du  blé  sulfaté  et 
l'autre  du  blé  lysolé,  le  blé  lysolé  levait  de  i  à  3 
jours  plus  tard  (ceci  tenait  à  la  plus  grande  hu- 
midité du  grain  sulfaté  :  100  gr.  sulfate -|- 10  litres 
eau,  par  hectoliti-e  de  grain),  mais  après  l'hiver, 
ou  à  la  maturité,  on  ne  pouvait  plus  constater  de 
différence  entre  les  pieds.  Les  bandes  sulfa- 
tées, notamment  en  1920,  avaient  été  beaucoup 
plus  sensibles  aux  dégâts  des  corbeaux.  Je  dois 
cependant  constater  que  ma  dernière  récolte, 
où  tout  avait  été  lysolé,  a  été  fortement  endom- 
magée, surtout  après  la  levée. 

Le  prix  de  revient  est  un  peu  plus  élevé,  mais 
l'emploi  en  est  plus  commode  et  l'on  peut  faci 
lement  semer  le  soir  du  grain  lysolé  le  malin. 
La  bonne  proportion  de  désinfectant  est  micu;* 
assurée  qu'avec  le  sulfate  de  cuivre,  car  le  lysol  se 
mélange  facilement  à  l'eau,  tandis  que  le  sel  de 
cuivre  exige  un  peu  de  soin  et  plus  de  temps  ; 
un    patron    le    fait   bien  ;    avec    un    ouvrier,    on 


retrouve  presque  toujours  du  sulfate  de  cuivre 
dans  la  semence.  Une  teinte  acajou  clair,  bien 
uniforme,  est  l'indice  d'une  bonne  préparation  ; 
on  obtient  ce  résultat  après  4  pelletages  énergi- 
ques, dans  l'intervalle  desquels  le  lysol  est  répandu 
à  l'aide  d'un  arrosoir  à  pompe,  et  mieux  encore, 
d'un  pulvérisateur.  Il  ne  reste  à  terre,  sur  du  ci- 
ment, qu'une  trace  d'humidité,  mais  pas  de  li- 
quide. Pour  le  peiletage,  lorsque  les  circonstances 
s'y  prêtent,  on  obtient  un  bon  résultat  en  jetant 
chaque  pelletée  contre  un  min,  à  une  hauteur  de 
o  m.  60  à  I  mètre. 

D'autre  part,  et  ceci  dit  dans  un  intérêt  gé- 
néral, j'ai  pu  voir,  au  dernier  concours  agricole 
de  Compiègne,  un  appareil  à  sulfater  les  semences, 
construit  par  un  Français,  à  Rouvres,  par  Betz 
(Oise).  Cet  appareil,  qui  n'était  pas  définitif,  avait 
servi  l'an  dernier  dans  une  exploitation.  Il  peut 
débiter,  paraît-il,  10  qtx  à  l'heure. 

C'est  un  bac  dans  lequel  tourne  une  vis  sans 
fin,  amenant  le  blé  d'une  trémie  de  distribution 
à  une  autre  vis  sans  fin,  plus  ou  moins  inclinée, 
qui  élève  le  grain  et  l'égoutte  grosso  modo,  au 
sortir  du  bain  de  sulfatage  dans  lequel  il  a  été 
tourné  et  retourné.  Cet  appareil,  un  peu  primitif 
encore,  peut  cependant  rendre  de  grands  services 
par  économie  de  désinfectant  et  de  main-d'œuvre. 

René  Bouillard, 
Agi'iculiciir,  à  Bussy  (Oiso)_ 


LE  VIGNOBLE  DE  L'ILE-VERTE 

(GIRONDE) 


Au-dessous  du  conlUienl  de  la  Dordogne  et 
de  la  Garonne  au  Bec-d'Ambès,  la  Gironde 
prend  les  allures  d'un  fleuve  majestueux,  dont 


les  îles  qui  le  parsèment  accentuent  le  carac- 
tère. En  descendant  le  courant,  on  rencontre 
une  île  formée  par  la  réunion  de  trois  îles. 


LE  VIGNOBLE  DE    LILE-VERTE    GIRONDE) 


254 

nie  Cazeaux,  111e  du  .Nord  c-t  TUe- Verte.  Dans 
cette  dernière  île,  a  été  créé,  il  y  a  une  qua- 
rantaine d'années,  par  M.  Laurent,  un  vigno- 
ble exlrùmcinent  intéressant,  auquel  le  pro- 
priétaire a  ajouté  ultérieurement  une  partie 
de  l'île  du  -Nord.  Ce  vignoble  est  actuellement 
,>nlre  les  mains  d'une  Société  formée  et  diri- 
créc  par  M.  Edmond  Fouret,  l'éleveur  réputé, 
qui  déploie  dans  cette  nouvelle  entreprise  les 
m.'n.es  qualités  que  dans  Texploitation  de  son 
célèbre   troupeau  de  moutons  ?outhdown. 

Le   vignoble   de   nie-Verte,    dans   son  étal 
actuel,  a  une  superficie  de  154  hectares  en- 
^iron  ;  long  et  étroit  (fig.  46),  il  est  rattache 
administrativcmcnt  à  la  commune  de  Plassac. 
dans  l'arrondissement  de  Blayc,  à  laquelle  il 
fait  face.  Le  domaine  a  été  formé  par  la  réu- 
nion de  l'ancienne  Ile-Verte,  d'une  étendue  de 
150  hectares,  et  de  la  petite  Ile-du-Nord,  de 
16  hectares.  Le  chenal  qui  les  séparait  a  ete 
-olmaté  ;   l'opération    a   été   si    parfaitement 
exécutée    que   l'on    passe    de   l'une    à   l'autre 
sans  s'en  apercevoir,  si  l'on  n'est  pas  prévenu. 
Toutefois,    les   deux   anciennes   îles    forment 
deux  exploitations,   dont  chacune  a  son  ré- 
gisseur. A  rilc-Verte,  c'est  M.  Antoine  Simon, 
qui    va  opérer,    cette    année,    sa    cinquante- 
troisième  vendange  sur  le  domaine  ;  à  1  Ilc- 
du-Nord,  c'est  son  frère  plus  jeune,  M.  Jules 
Simon  ;  l'un  et  l'autre  appartiennent  à  cette 
élite  de  vignerons  passionnés  qui  contribue 
à  la  gloire  de  la  vilicullure  Bordelaise.  i 

Ce'^ne  fut  pas  sans  difficultés  que  fut  or- 
ganisé le  vignoble  de  rile-Verte.  Consliluée 
par  les  alluvions  limoneuses  de  la  Gironde, 
l'île  n'offrait  qu'une  faible  résistance  aux 
assauts  journaliers  du  flux  et  du  reflux  de  la 
marée.  Il  fut  nécessaire  de  la  délimiter  par  de 
fortes  digues,  larges  de  plusieurs  mètres,  em- 
pierrées du  côté  du  fleuve.  Les  plantations 
arbustives  qui  garnissent  ces  digues,  et  qui 
sont  extrêmement  vigoureuses,  contribuent  à 
en  accroître  la  solidité.  Les  terrassements 
furent  opérés  avec  des  terres  prélevées  à 
l'intérieur,  si  bien  que  le  niveau,  au  moins 
dans  certaines  parties,  est  inférieur  à  celui  des 
hautes  marées. 

Au  moment  de  la  création  du  vignoblr. 
le  phylloxéra  rongeait  les  vignes  du  Bordelais; 
pour  y  échapper  dans  une  telle  situation, 
il  était  tout  indiqué  de  recourir  à  la  sub- 
mersion. Cette  mélhode  se  trouvait,  d'ailleurs, 
singidièrement  simplifiée  par  le  fait  que 
le  mnnvem'nt  quotidien  du  ihix  et  du  reflux 
permettait  d'ameiirr  ou  de  refouler  l'eau  sans 
dépense  d'iii'^tallalions  mécaniques,  toujours 
.coûteuses.  Il  a  suffi,  en  effet,  d'ouvrir,  sur 
des  points  déterminés,  des  saignées  dans  les 


LE 


L'une  des  pr 


VlGrOP.LE  L'E  L  ILE-VERTE  (GIRtiNDE)  255 

digues,  et  de  les  fermer  par  de 
solides  martelières  (fig.  47).  Quand 
il  s'agit  d'opérer  la  submersion, 
les  martelières  sont  ouvertes  pen- 
dant la  montée  de  la  marée  et  fer- 
mées pendant  la  descente  de  celle- 
ci  ;  l'eau  pénètre  rapidement  au- 
delà  des  digues.  Pendant  la  durée 
de  la  svibmcrsion,  les  martelières 
restent  fermées.  A  la  fin  de  l'opé- 
ration, elles  sont  ouvertes  pendant 
le  reflux,  mais  fermées  pendant  le 
flux  ;  l'évacuation  de  l'eau  se  fait 
régulièrement. 

C'est  dans  ces  conditions  que  fu- 
rent plantés  106  hectares  de  vi- 
gnes. Un  nivellement  parfait,  la 
création  de  digues  transversales  à 
l'intérieur,  la  division  des  carrés 
de  vignes  par  de  larges  allées  fa- 
cilitant les  travaux,  furent  exécu- 
tés sous  la  direction  de  M.  Antoin'.^ 
Simon  avec  une  méthode  et  une 
précision  qui  lui  font  le  plus  grand 
honneur. 

Un  tel  ensemble  ne  va  pas  sans 
un  personnel  nombreux  et  sans  des 
bâtiments  d'exploitation  importants 
il  fallut  y  pourvoir,  d'autant  plus 
que,  séparé  de  la  terre  ferme,  le  do- 
maixie  doit  compter  sur  lui-même. 

onde  pour  la  sulmierlions  des  vignes 


Fi„.  /,s.  _  Pait'.e  des  maisons  conslruiles  pour  les  familles  d\uyricrs  à  l'Ile  Ycilc. 


12c,  G 


CIIAMI'KiN  »N  DESTRLCTEL'K  DES  CllAHPENTES 


Aliu  de  pourvoir  aux  besoins,  outre  la  mai- 
son de  maître,  ou  chàleau,  et  la  maison  du 
réj^MSseur  qui  renferme  une  vaste  cuisine  pour 
préparer  les  repas  des  vendaiigeurs,  trente 
deux  maisons  ont  été  construites  pour  les 
familles  d'ouvriers  (Wg.  'i8),  qui  ont,  en 
outre,  à  leur  disposition  de  petits  jardins  et 
de  petites  basses-cours,  et  plus  au  centre  de 
la  propriété,  dans  un  bâtiment  dit  «  la  mé- 
tairie ».  un  logement  pour  trois  familles.  Ln 
puits  artésien  a  été  creusé  i)our  fournir  l'eau 
d'alimentation  et  pourvoir  un  lavoir.  Les 
88  personnes  employées  à  demeure  sont  aiu«i 
placées  dans  d'excellentes  conditions  hygié- 
niques ;  ces  familles  respirent  la  santé  et  la 
viiïuenr.   Quant  aux  vendangeurs,   qui  vien- 


jicnt  au  nombre  de  160  à  180,  ils  ^mt  logés 
dans  les  bàlimcnls  d'exploitation. 

Ces  J^âtimeiits,  en  dehors  des  cuvicr>  cl  des 
chai*  é<ml  il  sera  parié  plus  loin,  compren- 
nent, au  centre  de  l'exploitation,  une  écurie 
contenant  huit  chevaux,  une  vacherie  jjour 
six  bcte»;,  les  remises  et  hangars,  un  atelier 
de  charrouage  et  une  forge,  et  à  la  métairie 
une  écurie  p<>ur  six  chevaux  et  des  bouveries. 
Deux  iMjrts,  un  de  chaque  côté  de  l'île, 
8cr\ent  aux  communications  avec  la  terre 
{vitae  ;  celles-ci  sont  assurées  par  une  Hotille 
de  quatre  à  cinq  bateaux,  dont  un  canot  à 
moteur. 

Parcourons   maintenant  les    \jgius. 

{A  suhrc.)  He.nry  Sacmer. 


CHAMIMGNON  DESTRUCTEUR  DES  CHARPENTES 


MM.  L.  Mangin  et  N.  Patouillard  ont  com- 
muniqué à  l'Académie  des  Sciences  (28  août 
1922)  une  note  relative  à  un  champignon 
{Phellinus  cryptafuni)  qui  détruit  les  char- 
pentes de  certaines  parties  du  château  de 
Versailles.  M.  Mangin  avait  précédemment 
reçu,  à  son  Laboratoire  de  Cryptogamie  du 
Muséum,  une  poutre  de  chêne  détruite  ]  ai 
le  même  champignon  ;  elle  provenait  d'un 
plafond  effondré  par  la  pourriture  dans  une 
pièce  obscure,  humide,  inhabitée  depuis 
quinze  ans  et  non  aérée,  de  l'Ecole  commu- 
nale de  la  Forèt-Sainte-Croix,  près  d'Etampes. 

On  connaissait  les  attaques  ducs  à  la  Mé- 
rule  (Gyrophatm  lacrymans)  et  les  moyens 
de  les  enrayer  :  emploi  du  carbonyle,  aéra- 
tion des  bois  conduisant  à  leur  dessiccation, 
éclairement. 

Le  champignon  Plieliinus  a  été  constaté 
au  château  de  Versailles  dans  la  vieille  aile 
dite  de  Louis  XIII,  dont  les  poutres  en  chêne 
étaient  noyées  dans  le  plâtre,  lequel  avait 
reçu  un  enduit  imperméable,  renouvelé  pro- 
bablement plusieurs  fois  ;  il  en  est  résulté 
que  le  bois  était  soustrait  depuis  longtemps 
à  l'action  de  la  lumière  et  de  l'air,  tout  en 
conservant  beaucoup  d'humidité,  et  consti- 
tuait ainsi  un  milieu  des  plus  favorables  au 
dévelopijcment  du  champignon. 

Les  poutres,  y  compris  les  extrémités  bien 
encastrées  dans  la  maçonnerie,  étaient  ré- 
duites en  une  sorte  de  charpie  sans  consis- 
tance. 

La  présence  d'autres  champignons,  moins 
dangereux,  a  été  constatée  par  M.  Mangir», 
ainsi  que  celle  d'insectes  attirés  par  b's  mycé- 
liums développés  dans  les  boi«. 

Le   bois   attaqué    par  le   Phellitius   crypia- 


ruin  se  présente  sous  l'aspect  de  masses  très 
légères,  s'elïritant  aisément,  en  portions  al- 
longées, fibrillaires,  qui  s'aplatissent  sous  la 
pression  sans  se  réduire  en  poudre  ou  farine, 
comme  c'est  le  cas  pour  les  fragments  rési- 
nif ormes  des  bois  attaqués  par  la  Mérule. 

La  transformation  du  bois  en  charpie  fi- 
brillaire  est  due  à  ce  qu'il  reste,  dans  les 
parties  décom[)osées,  de  longs  cordons  de 
membranes  encore  lignifiées  occupant  les 
ang^Ifi*  des  cellyles  reliées  entre  elles  par  des 
barres  transversales  ayant  aussi  conservé 
presque  leur  constitution  normale.  Les 
rayons  médullaires  résistent  plus  longtemps 
à  la  destruction  ;tls  laissent  de  grandes  lames 
au  milieu  des  tissus  décomposés  dans  les<juels 
la  lignine  et  les  éléments  celluloso-pectosi- 
ques  ont  disparu,  ayant  été  utilisés  pour  le 
développement  du  mycélium. 

Il  est  probable  que  les  pièces  de  charpente 
observées  par  MM.  Mangin  et  Patouillard 
avaient  conservé  leur  forme  et  leur  aspect 
extérieur,  ce  qui  constitue  un  grand  danger, 
car  l'on  croit  se  trouver  en  présence  d'une 
pièce  qu'on  suppose  encore  résistante,  alors 
qu'elle  peut  s'effondrer  brusquement  sous  la 
moindre  charge  supplémentaire, 

J'eji  ai  eu  un  exemple  en  démolissant,  il 
y  a  quelques  années,  à  Picpus,  un  |>etit  bâ- 
timent qui  fut  construit  avant  la  Révolu- 
tion (sous  Louis  XV  ou  Louis  XVI)  à  ime 
date  que  je  n'ai  pu  retrouver  ;  cette  cons- 
truction était  inhabitée  depuis  douze  ans  au 
moins  :  les  planchers  vibraient  d'une  façon 
très  irnpiiélanle  ;  lors  de  la  démolitioi)  du 
plafond  en  filâtre,  les  poutres  tombèrent 
brusquement  en  risquant  d'.occasionner  des 
accidents  aux  ouvriers  et,  en  tombant,  elles 


LINDUSTKIE   DU  JUS   DE  RAISIN  FRAIS 


257 


se  divisèrent  eu  de  nombreux  petits  i'rag- 
nients  que  j'ai  comparés  à  du  coton  forte- 
ment tassé.  Jusqu'avant  la  démolition,  c'était 
donc  le  plâtre  seul  qui  maintenait  le  plan- 
cher, et  cependant,  au  moment  de  la  démo- 
lition, il  me  semblait  que  les  poutres  avaient, 
extérieurement,  leurs  dimensions  primitives 
que  j'ai  retrouvées  dans  leurs  encastrements 
et  leurs  assemblages  d'enchevêtrure. 

Comme  ces  champignons  ne  se  dévelop- 
pent que  dans  un  milieu  humide,  non  éclai- 
ré, il  faut  éviter  de  constituer  ce  milieu  dans 
les  constructions,  quelle  que  soit  la  nature 
des  bois  employés.  Le  calage  des  extrémités 
des  bois  dans  la  maçonnerie  doit  seulement 
niveler  et  maintenir  les  pièces  pendant  la 
confection  du  plancher,  ce  dernier,  une  fois 
terminé,  assurant  la  liaison  des  pièces  ;  il 
n'y  â  pas  lieu  de  faire  un  encastrement  com- 
plet en  noyant  ou  en  calfeutrant  soigneuse- 
ment, avec  du  mortier,  les  extrémités  dans 
la  maçonnerie  ;  il  faut  permettre  une  faible 
circulation  d'air,  afin  d'enlever  l'humidité, 
précaution  qu'il  est  surtout  indispensable  de 
prendre  dans  les  parties  obscures  des  cons- 
tructions. 

Les  poutres  et   solives    laissées   apparentes 


sont  donc  dans  de  bien  meilleures  conditions 
de  conservation  que  celles  dont  la  partie  in- 
férieure est  cachée  par  un  plafond  en  terre 
ou  en  plâtre. 

Les  pièces  posées  verticalement,  ou  obli- 
quement, dans  un  pan  de  bois,  risquent 
moins  l'attaque  destructive  des  champignons, 
que  ces  pièces  soient  apparentes  sur  une  face, 
ou  même  noyées  dans  la  maçonnerie  comme 
cela  se  rencontre  dans  une  foule  de  très  an- 
ciennes maisons  de  Paris.  Il  semble  donc 
qu'une  pièce  de  bois  placée  verticalement 
s'assèche  plus  facilement  et,  par  suite,  plus 
rapidement,  qu'une  pièce  mise  horizontale- 
mont  dans  la  construction.  Pour  ce  motif, 
j'ai  toujours  recommandé  dans  mon  cours., 
et  appliqué  à  mes  constructions,  la  pose  des 
bois  avec  leur  fil  vertical  et  non  mis  horizon- 
talement, comme  on  le  pratique  pour  les 
clinf;. 

Enfin,  un  local  habité,  ou  utilisé,  est  tou- 
jours aéré,  alors  qu'un  autre  inhabité  pen- 
dant plusieurs  années  reste  humide  et  se 
trouve  placé  dans  les  conditions  les  plus  fai- 
vorables  pour  le  développement  des  champi- 
gnons destructeurs  des  bois. 

]\L\.X    RiNGELMANN. 


L'INDUSTRIE  DU  JUS  DE  RAISIN  FRAIS 


Le  développement  des  utilisations  du  rai- 
sin est  un  moyen  de  parer  aux  aléas  de  l'in- 
dustrie et  du  commerce  vinicoles. 

Dans  les  régions  spécialement  vilicoles, 
il  y  aurait  intérêt  à  tirer  parti  des  débouchés 
offerts  au  jus  de  raisin  stérilisé  et  au  jus  dt 
raisin  concentré. 

Le  jus  de  raisin  pur,  stérilisé,  est  vendu 
comme  médicament,  dans  les  cliniques  et 
dans  les  hôpitaux.  L'Angleterre  demande  le 
jus  de  raisin  non  fermenté  ;  on  y  apprécie 
les  propriétés  thérapeutiques  de  ce  produit, 
que  le  corps  médical  prescrit  aux  malades 
de  l'estomac  ou  de  l'intestin,  qui  ne  peuvent 
sup{X)rter  l'alcool  contenu  dans  le  vin. 

C'est  en  Bourgogne,  et  plus  particulière- 
ment dans  la  côte  nuitonne,  que  prit  nais- 
sance, en  1910,  l'industrie  du  jus  de  raisin 
frais  stérilisé,  sur  l'initiative  de  M.  Challand, 
habile  vigneron  de  Nuits-Saint-Georges  (Côtc- 
d'Or\  M.  Vercier,  professeur  d'horticulture 
de  la  Cple-d'Or,  a  signalé  les  avantages  offerts 
par  ce  produit  obtenu  également  en  Suisse. 

.\ctuellement  se  crée,  à  Carcassonne,  l'in- 
dustrie du  jus  de  raisin  concentré,  laquelle 
est   appelée  à  disposer  de  débouchés  encore 


plus  nombreux  en  France  et  à  l'étranger  que 
celle  du  jus  de  raisin  stérilisé  et  doit,  à  ce 
litre,  retenir  l'attention  des  capitalistes. 

1.  —  Jus  DE  KAisiN  STÉRILISÉ.  —  Indus- 
triellement, le  jus  de  raisin  stérilisé  est  pré- 
[laré  de  la  manière  suivante,  indiquée  par 
M.  Vercier  : 

Les  raisins  sont  d'abord  passés  au  cylindxe, 
puis  au  pressoir,  comme  pour  faire  le  vin 
blanc.  Le  moût  est  aspiré  et  refoulé,  par 
une  pompe  centrifuge,  jusqu'aux  foudres  des- 
tinés à  le  recevoir.  Il  est  dirigé  ensuite  dans 
un  pasteurisateur  ordinaire,  où  il  est  soumis 
à  l'action  de  la  chaleur.  Les  spires  du  pas- 
teurisateur sont  disposées  de  telle  sorte  que  le 
liquide  sortant  réchauffe  le  liquide  entrant  ; 
il  a  alors  sensiblement  la  même  tem.pérature 
à  l'arrivée  et  au  départ  du  récupérateur. 

Ce  jus,  pasteurisé  par  suite  de  la  tempéra- 
ture obtenue  à  l'aide  d'un  jet  de  vapeur 
(90°  au  maximum),  ne  peut  fermenter,  ses 
levures  sont  détruites  et  il  suffit  de  soustraire 
à  l'action  des  levures  étrangères  le  moût  ainsi 
chauffé,  iiour  que  toute  fermentation  soit  ren- 
due impossible.  \  cet  effet,  le  jus  est  en- 
tonné  dans   des   fûts   neufs  aseptisés  ;   il   s'y 


2ji  DES  AÉIiO 

conserve  ainsi  faeilenient  en  cave.  Toutefois, 
une  fermentation  {touvant  survenir  dans  cer- 
tains fûts,  qui  ne  tarderaient  pas  à  éclater, 
afin  d'éviter  toute  perte  de  jus,  on  visite, 
chaque  jour,  les  fûts  engerbés  en  cave.  Il 
suflil  d'écouter  attentivement,  et  on  entend 
(c  souffler  »  les  fuis  fuyards  ;  on  s'empresse 
alors  de  les  vider. 

Le  jus  transvasé  est  vinifié  en  blanc.  Au 
fur  et  à  mesure  des  besoins,  il  est  prélevé 
dans  les  fûts,  pour  être  mis  en  bouteilles, 
pasteurisé  à  nouveau,  filtré  si  cela  est  né- 
cessaire, après  quoi  les  bouteilles  sont  em- 
ballées et  expédiées. 

Bien  préparé,  le  jus  de  raisin  stérilisé  doit 
être  clair,  ni  trop  sucré,  ni  trop  vert  et  bien 
fruité,  qualités  que  l'on  obtient  au  plus  haut 
degré  avec  les  moûts  des  raisins  de  cépages 
cultivés  en  Bourgogne. 

D'après  une  analyse  relevée  par  M.  Yercier 
à  Nuits-Saint-Georges,  ce  jus  de  raisin  frais 
stérilisé  présente  la  composition  suivante  : 

.\lcool absence  totale 

Acidité  totale 6  gr.   20 

Extrait  sec 197     »     )> 

Crème  de  tartre 3     »     » 

Matières     réductrices    (glucose- 
sucre) i>^7     »     » 

Antiseptique  (.\cide  salicvlique).  absence 

Antiseptique  (Saccharine) absence 

Ce  jus  de  raisin  stérilisé,  comparé  au  lait 


klectk:(jles 

de  femme,  au  point  de  vue  de  la  valeur  nu- 
tritive, accuse  une  supériorité  attestée  par 
les  analyses  comparatives  ci-dessous  : 

Jus  de  Raisin       Lait    <U>  lu it; 


0/0  o;o 

Eau 75  à  83  87 

Matières     albuminoïdes, 

azotées,   etc   1.7  i.5 

Substances  minérales. . .  i.3  o./J 

Sucres,  gommes,   etc..      12  à  20  11 

Les  ventes  du  jus  de  raisin  à  1  étranger  se 
font    par   milliers   de    caisses   de    bouteilles. 

Actuellement,  au  mas  de  la  Ville,  près 
d" Arles,  on  le  vend  à  raison  de  0  francs  la 
bouteille. 

11,   Jus.    \)E    UVISIN    MOLSSKLX.   Ccst   CU 

1921  que  M,  Challand,  de  Nuits-Saint-Geor- 
ges, s'est  appliqué  à  résoudre  le  problème  du 
«  vin  mousseux  sans  alcool  ».  Il  y  a  parfai- 
tement réussi  en  l'aisant  dissoudre  une  forte 
dose  d'acide  carbonique  dans  le  jus  de  raisin 
non  fermenté,  soumis  à  la  pasteurisation.  Ce 
jus  est  mis  en  bouteilles  pouvant  résister  à 
une  pression  de  6  atmosphères.  Ces  bou- 
teilles sont  bouchées  et  habillées  comme  les 
bouteilles  contenant  le  vin  de  Champagne. 

Dans  un  autre  article,   nous  examinerons 
les  conditions   dans  lesquelles  doit  se   prati- 
quer l'industrie  du  jus   de   raisin  concentré 
I    ou  tniel  de  rnii^in. 

Henri  Blin. 


DES  AÉBO  ÉLECTRIQUES 


Les  moulins  à  vent  sont  utilisés  le  plus 
souvent  pour  élever  de  l'eau.  Ils  peuvent 
servir  aussi  à  actionner  différentes  machines 
dont  l'emploi  n'exige  pas  une  vitesse  abso- 
lument régulière.  Enfin,  au  moyen  d'une 
transmission  appropriée  les  reliant  à  une 
dynamo  spéciale,  ils  fourniront  l'éclairage 
électrique  aux  bâtiments  de  l'exploitation. 

Depuis  longtemps,  et  à  plusieurs  reprises, 
des  études  et  des  documents  ont  été  donnés 
dans  le  .Journal  d'Agricultare  pratique  sur 
les  moulins  à  vent  fournissant  l'électricité 
à  des  installations  particulières,  et  à  des  com- 
munes rurales. 

Nou>  donnons  ci-dessous,  à  titre  docunicn 
taire,  le  relevé  officiel  des  nombres  d'heures 
par  mois  pour  différentes  vitesses  du  vent 
observées  dans  le  Kansas  (Etats-l  nis),  où  la 
force  motrice  des  moulins  à  vent  est  em- 
ployée à  la  production  de  l'électricité  (les 
mesures  américaines  sont  liansformées  en 
mesures  mélri(pies  dans  le  tableau  suivant). 


Vitesses  eu  kiloniclres  par  Leur  • 

"  """~~      ^      "    ~~        :  S  Pt  " 

Mois  II  il  s      y  il  10       ITilii      23  il  o2  au  ilossus 

Janvier 70  221  286  124  ç)3 

Février 2O  118  221  107  i5o 

Mars 82  175  2i3  i44  i3o 

Avril 3o  198  23C  i40  iio 

Mai 21  83  217  187  236 

Juin Ô2  25G  28/»  97  3i 

Juillet 58  2G4  253  119  5o 

Août 54  i85  253  iCo  92 

Scp'embre  .  .  <>9  2^7  20C)  i38  Co 

;).lobre...    .  loG  277  2i4  100  47 

Novembre...  loi  194  207  m  107 

Décembre...  '19  180  298  1Ù7  5o 

Avec  les  moidins  de  construction  améri- 
caine destinés  à  la  production  d'un  courant 
électrique,  la  vitesse  du  vent  doit  être  d'au 
moins  0  kilomètres  à  l'heure  (2  m.  50  par 
seconde).  Au-dessous  de  celte  valeur,  les  dy- 
namos ne  fournissent  plus  un  voltage  suffi- 
sant. En  admettant  que  l'on  trouve  d'assez 
longues  i>ériodes  de  vent  inférieur  à  2  m.  50 
par  seconde,  il  est  facile  de  {irévoir  des  bat- 


Lk  RESTAURATION  AGRICOLE  DE  LA  FLANDRE  OCCIDENTALE 


259 


telles  d'accumulateurs,  de  capacité  assez 
grande,  pour  emmagasiner  par  grands  vents 
la  réserve  d'énergie  nécessaire  aux  besoins  de 
l'éclairage. 

La  génératrice,  actionnée  par  les  moteurs 
aériens,  doit  être  de  construction  spéciale 
(dynamo  Compound),  de  façon  à  fournir  un 
voltage  à  peu  près  constant  avec  des  vitesses 
de  rotation  différentes.  Un  relai  automati- 
que permet  d'ailleurs  de  charger  les  batteries 
d'accumulateurs,  sous  différentes  tensions. 

Il  convient  de  placer  la  génératrice  dans 
un  endroit  la  mettant  à  labrl  des  Intempéries, 
permettant  de  réduire  au  minimum  son  en- 
tretien (graissage)  et  de^  simplifier  les  trans- 
missions. 


Nous  signalerons  une  disposition  avanta- 
geuse qui  consiste  à  enfermer  la  dynamo  dans 
un  carter  étanche  fixé  au  sommet  du  pylône, 
dans  le  carter  qui  reçoit  l'arbre  de  la  roue 
du  moulin  à  vent.  Les  paliers  et  les  engre- 
nages cylindriques  reliant  la  roue  à  la  géné- 
ratrice baignent  dans  l'huile.  Des  câbles  con- 
ducteurs font  communiquer,  par  l'Intermé- 
diaire d'une  bague  collectrice,  les  bornes  de 
la  dynamo  avec  le  tableau  de  distribution  et 
les  accumulateurs  logés  dans  une  construc- 
tion ou  un  local  qui  peut  être  plus  ou  moins 
éloigné  du  pylône  du  moulin  à  vent. 

F.  Pettré, 

Ing(''iiieur-a"rononio. 


LA  RESTAURATION  AGRiCOLE 

DE  LA  FLANDRE  OCCIDENTALE 


Parmi  les  régions  dévastées  par  la  guerre 
que  l'Allemagne  a  déchaînée,  la  province  de 
la  Flandre  Occidentale  a  été  une  des  plus 
éprouvées.  C'était  une  des  parties  les  plus  ri- 
ches et  les  plus  prospères  de  la  Belgique. 
Pendant  quatre  années,  des  combats  achar- 
nés s'y  sont  succédé,  pour  conserver  à  l'hé- 
roïque pays  ce  dernier  lambeau  de  son 
territoire.  Les  noms  de  Nleuport,  de  Dlxmu- 
de,  d'Ypres,  de  l'Yser,  sont  devenus  et  reste- 
ront légendaires,  La  dévastation  s'est  étendue 
sur  près  de  1  300  kilomètres  carrés. 

Dans  quelles  conditions  la  restauration,  ou 
suivant  le  terme  consacré  en  Belgique,  la  re- 
construction, a-t-elle  pu  s'opérer  ?  C'est  ce 
que  nous  apprend  un  exposé  présenté  à  la 
IX*  Exposition  de  machines  agricoles  à 
Bruxelles,  au  mois  de  février  dernier,  par 
M.  L.  Boercboom,  inspecteur  général  de 
l'Agriculture,  directeur  du  Service  de  la  re- 
construction agricole  de  la  Flandre.  Cet  ex- 
posé, donné  sous  forme  de  conférence  à  l'As- 
sociation des  ingénieurs  sortis  de  l'Institut 
agronomique  de  Louvain,  a  été  publié  par  la 
Revue  générale  açironomique.  Il  renferme  des 
détails  du  plus  haut  intérêt. 

M,  Boereboom  décrit  d'abord  sommaire- 
ment les  ravages  constatés  au  lendemain  de 
l'armistice    : 

Le  tiers  environ  do  la  Flandre  Occidcnlalo  était 
transformé  en  un  vaste  désert  chaotique,  où  toute 
trace  de  vie  avait  disparu. 

Dans  la  partie  Nord  des  nappes  d'eau  saumâtrc 
recouvraient  h  perte  de  vue  les  prairies  réputées 
du   Furncs-Ambacht. 

Dans  la  partie  Sud,  les  routes  provisoires,  tra- 
cées pour  le  passage  de  nos  armées  victorieuses, 


traversaient  des  champs  livrés  aux  roseaux  et  aux 
orties. 

Le  sol  était  bouleversé  jusqu'à  des  profondeurs 
invraisemblables. 

Sur  l'horizon  se  détachaient  sl-u1s  quelques  tron- 
çons d'arbres  déchiquetés,  d'immenses  abris  bé- 
tonnés ou  des  débris  de  tanks  embourbés. 

Rien  ne  troublait  le  silence  de  mort  que  les  cris 
des  corbeaux  à  la  recherche  de  leur  proie. 

Au  printemps  de  1919,  le  président  VVilson 
vint  visiter  nos  champs  de  bataille.  Dans  l'iti- 
néraire, on  avait  prévu  un  arrêt  à  Poelcapelle, 
avant  la  guerre  un  village  florissant  do  k  000 
âmes. 

Comme  point  de  repère,  les  autorités  anglaises 
y  avaient  planté,  au  côté  droit  de  l'église  détruite, 
un  poteau  avec  l'inscription  :  «  Ici  Poelcapelle  ». 
Le  cortège  présidentiel  traversa  la  foret  d'Hou- 
thulst,  passa  par  le  village  de  Poelcapelle  et  par- 
vint à  Ypres  sans  arrêt.  Le  poteau  avait  été  ren- 
versé et  personne  dans  la  suite  du  Président 
n'avait  découvert  la  moindre  trace  pou\ant  dé- 
celer les  ruines  d'une  habitation  quelconque,  et 
cependant  l'on  avait  traversé  les  emplacements 
de  deux  villages  jadis  prospères. 

Telle  était  la  dévastation,  que,  au  cours  de  nos 
travaux,  les  ouvriers  nivelèrent  souvent  les  ter- 
rains des  bâtiments  de  fermes  importantes,  sans 
même  pouvoir  distinguer  ces  terrains  des  champs 
environnants. 

Les  pessimistes  déclaraient  le  mal  irrépa- 
rable. En  effet,  pour  arrêter  l'envahisseur, 
les  écluses  de  Nieuport  avaient  été  détruites, 
la  mer  avait  envahi  les  riches  herbages  et 
les  terres  cultivées  de  la  vallée  de  l'Yser,  et 
le  sol  s'était  imprégné  d'une  forte  proportion 
de  sel  ;  les  cultivateurs  redoutaient  qu'il  fût 
devenu  infertile.  Pour  trouver  la  solution  de 
ce  grave  problème,  M,  Boereboom  établit,  en 


26) 


LA  RESTALKATION  AGKICOLK   DE  LA  PLA.NDKE  UCGIDENIALE 


lUl'.t,  dès  que  les  leires  eurent  été  asséchées 
par  le  rétabllssemenl  des  écluses  et  la  remise 
en  état  des  cours  d'eau,  quelques  champs 
d'expériences  dans  lesquels  la  projMjrliun  de 
sel  fut  déterminée.  Le  tableau  suivant  in- 
dique les  résultats  des  aitalyses  elïeetuées 
comparativement  en  1010  et  en  10:^^1,  sur 
cinq   parcelles  : 


(Chlorure  de  soJnitn 
jHrtirlOOO  dé  k-ifé  sC-clie 

en  l'JlO  L-ii  l'Jil 

à  n*!,";     à  o»;!0       iiO*i,">     ào^ao 
(ieprof.    lie  pruf.      «U- praf.    <le  prof. 


./. 


Nuliii-e 
du 


U.97      2.24        o.i5      o.i/i     Labouré,  non  chaulé 
A. 03      0.29        o.i5      o.i4         Labouré,  chaulé 
5.53      3.5o        o.i5      o.iô  Labouré 


i5.i5      4.5a        2.7G      3.90     )  p    . 

4,-.  .>  o  o  r  t  '  X  X  u  1 

.03      3.29         2.bl       2.aj      ) 


ainos 


Sur  lune  de  ces  parcelles,  il  a  été  récolté 
2'i.  quintaux  de  blé  à  l'hectare  en  1021.  Ces 
résidldts  permettent  de  prévoir  la  disparition 
du  sel  marin  dans  un  avenir  peu  éloigné. 

Dès  le  premier  jour  de  la  libération,  deux 
modes  de  restauration  des  terres  furent  adop- 
tés :  le  travail  par  les  particuliers  et  le  tra- 
vail par  un  Service  officiel. 

Pour  le  travail  par  les  particuliers,  des 
contrats  sont  intervenus  par  lesquels  l'Etat 
s'est  engagé  à  payer,  à  des  dates  fixes,  les 
frais  de  restauration  déterminés  par  une  ex- 
pertise. Au  31  décembre  1021,  il  avait  'été 
conclu  5  770  contrats  pour  une  surface  de 
15  085  hectares,  au  prix  total  d'un  peu  plus 
de  27  millions  de  francs,  soit  1  700  francs 
par  hectare  ;  3  0i2  contrats  étaient  terminés 
à  cette  date.  Dans  les  communes  limitrophes 
du  front,  où  les  dommages  étaient  moins  im- 
portants, un  grand  nombre  de  cultivateurs 
s<;  mirent  à  l'œuvre  sang  délai,  sans  attendre 
le  paienu'nt  de  leurs  avances  ;  3i  702  hecta- 
res ont  été  ainsi  restaurés.  L'importance  de 
rcs  lra\aux  est  beaucoup  plus  élevée  qu'elle 
-l'apiiaraîl  par  ces  nombres,  car  le  contrôle 
n'en  n'est  pas  encore  achevé. 

La  restauration  par  le  Service  d'Ltat  n'a 
jias  été  moins  rapide.  Au  31  décembre  1021, 
ce  Ser\iie  avait  restauré  directement  17  500 
hectares,  au  prix  de  près  de  ÎSl  millions  de 
francs,  ou  environ  i  600  francs  par  hectare. 
r,c  priv  est  beaucoup  plus  élevé  que  celui  de 
la  restauration  par  les  particuliers,  La  cause 
en  est  que  les  terres  restaurées  par  l'Ktat 
élaiefit  les  plus  dévastées  et  que  de  nom- 
breux travaux  :  création  de  routes,  creuse- 
ment de  cours  d'eau,  etc.,  furent  exécutés  en 
Mu^nie  temps.  M.  lioerelioom  s'exprime  ainsi 
<\\r  ce   sujet    : 

l'ii   ilc<   grands  aléaî  du?  cnlrqMi<c«   él;iit  coii^- 


lilué  par  lu  daug(  r  lésuilant  d'innombrables  ex- 
plosifs :  obus,  grenades,  fusées,  etc.,  qui  gisaient 
sur  le  terrain  ou  étaient  enfouis  dans  le  sol. 

Pour  avoir  une  idée  de  l'invraisemblable  quan- 
tité de  débris  de  mitraille  rencontrés,  je  vous  di- 
rai que  pai'  le  nivellement  d'un  lieclarc  de  terre, 
nous  avons  recueilli  jusque  5  000  kilogr.  d'éclats 
et  de  têtes  d'obus,  non  compris  les  obus  complets 
et  tes  grosses  mitrailles  diverses,  cl  la  partie  re- 
cueillie ne  représente  qu'une  faible  proportion  de 
ce  qui  reste  dans  le  sol. 

Les  travaux  de  reconstitution  par  les  par- 
ticuliers ont  été  exécutés  surtout  avec  des 
animaux,  parfois  même  à  la  pelle  dans  les 
très  petites  exploitations.  Le  ministère  de 
l'Agriculture  acheta  des  chevaux  et  des  mu- 
lets provenant  de  la  démobilisation  de  l'ar- 
mée anglaise  et  les  céda  aux  cultivateurs  ; 
d'autre  part,  les  juments  de  gros  trait  appar- 
tenant à  l'armée  belge  furent  réservées  aux 
régions  dévastées.  Quant  au  Service  d'Etat, 
il  opéra  surtout  avec  des  tracteurs  ;  il  en  a 
employé  120  environ  ;  an  cours  de  l'année 
1021,  ses  tracteurs  ont  labouré  plus  de  7  300 
hectares  ;  ils  sont  utilisés  également  comme 
force  motrice,  notamment  pour  les  battages. 

M.  Boereboom  donne,  d'autre  part,  des  dé- 
tails sur  la  reconstitution  du  cheptel  animal, 
tant  par  la  récupération  d'animaux  volés  par 
les  Allemands  que  par  des  dons  provenant 
d'Angleterre  et  de  Suisse.  11  insiste  aussi  sur 
les  changements  survenus  dans  la  popula- 
tion des  régions  dévastées.  Cette  population 
représente  actuellement  4  cinquièmes  environ 
de  ce  qu'elle  était  en  101-4  ;  mais  les  élé- 
ments n'en  sont  plus  les  mêmes.  Si  beau- 
coup de  familles  ont  repris  possession  de 
leurs  anciennes  exploitations,  de  nombreux 
étrangers  ont  pris  la  place  des  indigènes  qui 
ne  sont  pas  revenus.  On  donne  ce  nom  à  des 
colons  venus  des  régions  sablonneuses  de  la 
Belgique  ;  c'est  surtout  sur  les  grandes  ex- 
idoilations  qu'ils  ont  trouvé  leur  place.  «  Au 
point  de  vue  de  la  population  indigène,  dit 
M.  Boereboom,  ces  situations  sont  évidem- 
ment  regrettables,  mais  au  point  de  vue  gé- 
néral cette  introduction  de  colons  entrepre- 
nants et  actifs  pourrait  être  un  bienfait,  et 
on  ijcul  prévoir  que  dans  la  région  du  front, 
d'où  tous  les  éléments  faibles  auront  été  éli- 
minés, il  se  constituera  une  race  nouvelle, 
plus  forte  et  plus  auilacieuse.    » 

En  résumé,  M.  Boereboom  conclut  que 
sur  les  126  600  hectares  dévastés,  3  400  hec- 
tares de  terres  et  bois  étaient  encore  à  res- 
taurer au  déluit  de  l'année  1022,  et  qu'ils 
seraient  remis  en  état  et  probablement  cul- 
tivés au  cours  de  raiinée.  Il  termine  en  ren- 
dant    un    (b'ubli'     hommage    à    M.     le  barf>n 


CORRESPONDANCE  —  CONSEILS  PRATIQUES 


Ruzette,  ministre  de  l'Agriculture,  et  aux 
populations  de  la  Flandre  Occidentale. 

Ces  magnifiques  résultats  sont  dus  d'abord  à 
raction  continue  et  tenace  de  notre  ministre  de 
l'Agriculture. 

Seconde  par  son  personnel  qui,  jusqu'au  plus 
humble  agent,  s'est  attelé  avec  ardeur  à  la  belle 
œuvre  de  la  restauialion,  il  a  su  trouver  les  meil- 
leures méthodes  pour  arriver  le  plus  rapidement 
possible  à  une  reconstitution   complète. 

Connaissant  à  fond  et  les  besoins  de  son  pays 
natal  et  la  mentalité  de  la  population,  il  a  su 
communiquer  son  onlhousiasme  à  tous  ses  subor- 
donnés, qui,  confiants  dans  sa  direction,  ont  ac- 
compli leur  tâche  avec  une  foi  inébranlable  dans 
le  succès. 

La  restauration  rapide  est  due  aussi,  cl  surlout. 


à  notre  brave  et  courageux  paysan  flamand,  doul 
l'ardeur  au  travail  a  fait  l'admiration  de  tous 
ceux  qui  l'ont  vu  à  l'œuvre.  Bravant  toutes  les 
intempéries,  logé  dans  des  huttes  et  des  taudis,  il 
a,  au  prix  de  sacrifices  indescriptibles,  repris  pied 
à  pied,  possession  de  sa  terre  natale  qu'il  aime 
d'un  amour  si  ardent. 

Il  en  a  guéri  les  atroces  blessures  et  fait  de 
cette  zone  si  ravagée,  et  que  tant  de  ses  braves  en- 
fants avaient  défendue  héroïquement  au  prix  de 
leur  sang,  une  terre  à  nouveau  si  belle  et  dont 
l'avenir  s'annonce    si    brillant. 

Les  efforts  et  les  résultats  qu'on  vient  de 
résumer  ne  peuvent  nous  laisser  indifférents, 
car  ce  qui  intéresse  la  Belgique  intéresse  éga- 
lement la  France.  G.  Gaudot. 


BIBLIOGRAPHIE 


Les  Blés  cultivas,  par  De.\aiffe  et  Colle,  Agri- 
culteurs, Marchands  -  Gr  ainiers,  et  Sirodot, 
Directeu'  de  la  Statio/i  Agronomique  de  la 
Graineterie  Denaiffe.  —  Une  brochure  i4X25 
de  i'>2  piges,  avec  i(35  figures  intercalées  dans 
le  texte.  — A  la  Librairie  Agricole  de  la  Maison 
Rustique,  2G,  rue  Jacob,  Paris.  —  Prix  :  4fr.  76; 
franco  :  5  fr.  4o. 

La  première  partie  de  cet  ouvrage  comprend  une 
nouvelle  méthode  de  sélection,  d'amélioration  et 
de  détermination  pratique  des  blés  cultivés,  avec 
un    tableau    synoptique,    d'après    le   système    des 


flores,  qui  permet  de  déterminer  les  variétés  culti- 
vées en  France.  La  méthode  du  D''  Ohlmer  avec 
ses  modifications  est  spécialement  suivie.  La  se- 
conde partie  est  consacrée  à  l'étude  de  la  forme 
de  l'épi  :  rachis,  principales  formes  des  glumcs, 
glaucescence,  nervationis,  empreintes  internes, 
poils  et  duvets  internes,  glumelles,  arêtes  et  bar- 
bes, forme  des  épillets,  épillets  culminants,  subor- 
dination des  caractères  au  point  de  vue  de  la  for- 
me des  gîumes,  des  glumelles  et  du  grain. 

Ce   volume   sei'a   une    aide   efficace   pour   déter- 
miner les  variétés  de  blé.  Ad.-J.   Cii. 


CORRESPONDANCE  -  CONSEILS  [PRATIQUES 


—  N°  C612  (Gers).  —  La  destruction  des  mau- 
vaises herbes  dans  les  couru  et  les  allées  peut 
être  réalisée  par  l'emploi  de  différents  agents.  Il 
convient  de  recourir  à  celui  c|ui  est,  à  la  fois, 
efficace  et  le  plus  économique.  A  cet  égaid  le 
sel  dénaturé  se  recommande  ;  on  le  répand  en 
arrosages  de  solutions  concentrées.  La  préférence 
doit  être  donnée  au  sel  dénaturé  à  la  naphtaline. 

—  N°  7416  {Vienne').  —  Par  suite  de  la  séche- 
resse persistante  qui  a  sévi  dans  votre  région  de- 
puis deux  ans,  vos  semis  de  prairies  artificielles 
et  temporaires  de  prinlemps  sont  complètement 
manques. 

Vous  demandez  s'il  serait  possible  dans  votre 
région,  sur  un  plateau  calcaire  au  sud  de  Poitiers, 
de  semer  en  septembre,  sans  que  les  gelées  les 
détruisent  :  luzerne,  sainfoin,  trèfles,  minette, 
ray-grass,  dactyle,  fromental,  qui,  en  année  nor- 
male, réussissent  très  bien  dans  vos  terres. 

La  question  que  vous  nous  posez  est  très  déli- 
cate, et  ce  sont,  évidemment,  les  observations  lo- 
cales qui  permettent  de  la  résoudre.  D'une  façon 
générMle,  sous  les  climats  tempérés  et  dans  le  Mi- 
di, les  semis  d'automne  réussissent  même  mieux 
que  les  semis  de  printemps  ;  toutefois,  les  Légu- 
mineuses, dans  les  premiers  mois  de  leur  exis- 
tence, se  montrent  plus  sensibles  au  froid  que  les 


jeunes  Graminées  ;  en  terres  saines  et  sèches,  sous 
votre  climat,  les  semis  d'automne  de  Graminées 
devraient  réussir,  mais  cependant,  nous  hésitons  à 
vous  les  conseiller  dans  des  terres  calcaires,  car 
les  jeunes  plantes  seraient  trop  exposées  au  dé- 
chaussement. 

Parmi  les  Légumineuses,  en  terres  saines,  vous 
pourriez  semer,  à  l'automne,  Vanthyllide  ou  trèfle 
jaune  des  Sables,  qui,  malheureusement,  ne  don- 
ne qu'une  coupe  l'année  suivante,  mais  serait 
néanmoins  une   importante   ressource  fourragère. 

Pour  avoir  du  fourrage  vert  plus  précoce,  se- 
mez, le  plus  tôt  possible,  des  trèfles  incarnats, 
puis  des  vesces  d'hiver,  vous  pourriez  aussi  ré- 
colter une  partie  de  la  vesce  comme  fourrage  sec. 
-  (H.  H.) 

—  N°  6271  (Ain).  —  Vous  avez  été  imposé  pour 
vos  contributions  foncières  et  votre  bénéfice 
agricole  sur  des  bases  que  vous  jugez  erronées  et 
tout  à  fait  exagérées.  Nous  supposons  que  vous  avez 
usé  de  vos  droits  de  réclamation  régulièrement, 
c'est-à-dire  en  adressant,  dans  le  délai  requis,  vo- 
tre demande  de  dégrèvement  partiel  au  contrôleur 
des  Contributions,  demande  établie  sur  papier 
liml)ré.  Vous  avez  dû  recevoir  récépissé  de  cette 
demande.  Les  lettres  que  vous  avez  écrites  au  pré- 
fet ne  sauraiint  suffire,  car  il  existe  une  procédure 


462 


L.\  SEMAINE  MKfÉOHOLOGIQLE 


rigoureuse  exigée  par  raJministration.  —  Si  vous 
n'avez  pas  fait  \olrc  domande  régulière,  et  si  le 
délai  csl  expiré,  adressez-la  immédiatement  au  pré- 
fet, en  même  temps  qu'au  directeur  des  Contribu- 
tions direelis  déparlem<ntal.  en  y  joignant  tous 
les  renseignomenis  détaillés  vous  concernant,  en 
offrant  toutes  preuves  et  aussi  tous  témoignage? 
de  personnes  vous  connaissant.  —  (M.  D.) 

—  M.  F.  D.  [Haute- Loire).  —  Vous  demandez 
quelles  sont  les  conditions  de  travail  d'un  avant- 
train  tracteur  Agro.  et  s'il  est  susceptible  d'ef- 
fectuer, le  eas  échéant,  avec  un  seul  soc,  des  la- 
bours de  20  cenlimètrcs  de  profondeur  ?  11  est 
très  probable  que  la  machine  en  question  peut 
exécuter  le  travail  demandé,  mais  nous  ne  pou- 
vons rien  affirmer,  pour  deux  raisons  :  la  pre- 
mière est  que,  n'ayant  pas  encore  eu  l'occasion 
de  procéder  à  des  essais  sur  la  machine,  nous  ne 
connaissons  pas  la  puissance  disponible  pour  la 
traction  de  la  charrue  à  remorquer  ;  la  seconde 
csl  que  vous  ne  nous  donnez  aucune  indication 
sur  la  nature  des  terres  à  travailler  et  la  profon- 
deur ordinaire  des  labours  qui  y  ont  élc  effectués, 
afin  de  voir  l'épaisseur  du  sous-sol  qu'il  faudra 
remuer  pour  arriver  à  la  profondeur  de  25  centi- 
mètres. Le  mieux  serait  de  demander  au  cons- 
tructeur de  procéder  à  un  essai  chez  vous,  avant 
d'en  conclure  l'achat.  —  (M.  R) 

—  N°  10073  {Meuse).  —  1°  Vous  demandez 
l'adresse  d'une  usine  fabriquant  spécialement  des 
carreaux  pour  châssis  maraîchers  ayant  les  di- 
mensions de  I  "^  3o  sur  i  "  35.  Vous  pouvez  vous 
adresser  à  M.  Dumas,  G,  quai  du  Marche-Neuf,  à 
"Paris. 


■2°  Pour  vous  procurer  des  cloches  dites  maraî- 
chères, adressez-vous  à  M.  Poiigor,  38,  faubourg 
Sainl-Anloine,  à  Paris. 

—  M.  E.  S.  (Aabc).  —  Vous  demamiez  s'il  existe 
un  livre,  ou  un  journal,  contenant  les  gravures  de 
tous  les  semoirs  inventés  jusqu'à  ce  jour? 

Vous  trouverez  des  documents  dans  les  ouvrage» 
suivants  à  la  Librairie  agricole  de  la  Maison  Rus- 
tique, 26,  rue  Jacob,  à  Paris  (6®)  :  La  Maison 
rustique  du  xix*  siècle,  tome  I  ;  Cours  d'Agricm- 
lure,  par  de  Gasparin,  tome  111  ;  enfin  dans  toute. 
la  collection  des  80  dernières  années  du  Journal 
d'Agriculture  pratique,  c'est-à-dire  de  1837  à  nos 
jours. 

Une  étude  d'ensemble  a  été  donnée  à  l'Académie 
d'Agiicullure,  le  7  juin  1899,  par  M.  Ringclmann; 
un  résumé  de  celte  étude,  avec  i3  figures,  a  été 
publié  par  la  Revue  de  Mécanique  dans  son  numé- 
ro de  juillet  1899.  —  (M.  R.) 

—  N°  8726  {Jura).  —  Vous  demauiie?.  quelles 
sont  les  prescriptions  relatives  aux  pratiques  de 
la  vinification,  et  quelles  sont  les  manipulations 
licites  el  ecllis  qui  sont  considérées  comme  frau- 
duleuses. Ces  pratiques  et  manipulations  ont  été 
établies  el  fixées  par  le  décret  du  19  août  1921.  Ce 
décret  a  remplacé  les  décrets  antérieurs  qui  ont 
élc  abrogés.  Vous  en  trouverez  le  texte  complet 
dans  les  n°^  du  journal  du  3  et  du  10  septembre 
1921.  Ce  décret  s'applique  aux  vins,  aux  vins 
mousseux   et  aux   eaux-de-vie. 

Quant  à  la  déclaration  de  récolte,  les  délais 
dans  lesquels  elle  doit  être  faite  sont  fixés  chaque 
année,  dans  chaque  département,  par  un  arrêté 
préfectoral. 


LA  SEMAINE  MÉTÉOROLOGIQUE 


Semaiyie  du  10  au  10  septembre  1922  {OBSERVA  TOI  RE  DU  PARC  SAINT-MA  UR) 


JOURS 

5  cr 

. 

TEiMI'ÉI 

{ATIRK 

3 

-è 

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Écart 

ET    DATES 

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sur 

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3     £ 

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KI-.MAKULliS   DIVERSES 

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et 

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la  nor- 
male 

.-3 

millim. 

heures 

millim. 

Dim...     10  sept. 

763.3 

5"C 

1:^.1 

9»4 

—  G''2 

iNO 

2.4 

G   0 

Uosée.   Temps   nu'igeux.    Pluie 
[vers  midi. 

Lundi..     11  — 

701  'J 

C  4 

14.7 

lu  8 

-  4.6 

N 

7.0 

0.0 

Husée.    Pluie  le    matin.    Ompe 
[le  soir. 

Mardi..     12  — 

751.7 

8.1 

17. U 

12  0 

-  3  3 

SO 

3.  G 

4.4 

Rosée.  Averse  à  midi.   Pluie  le 
[soir. 

.Mercredi  \'.\  — 

741.0 

IP.l 

)o.7 

12.7 

-  2.4 

so 

6  0 

3.5 

N'ua.;eux    P  uie  le  .«oir. 

Jeudi..     H  — 

717.2 

10.2 

15. U 

11.7 

-  3.3 

so 

0.7 

6.5 

Nuageux.  Pluie    le  matin   et  le 
[soir. 

Vendredi  1')  — 

758.2 

10.4 

15.1 

11.8 

-  3.0 

NO 

'l.'i 

4  2 

Pluie   le    matin.    .Nuagetix    *-x\- 
[suile. 

Samedi.    IG  — 

7':.7.y 

7  4 

18.3 

11.3 

—  3.4 

() 

6  7 

» 

Kosée.  Temps  nuageux. 

Mofennci  et  loUux  . . 

756.7 

s..-^ 

15.7 

l!.l 

.. 

.. 

26.8 

21.6 

Pluie  depuis  le  I"  janvier: 

Écarts  »ur  la  normale 

-  6.2 

-2.0 

—  5.4 

-3.7 

» 

» 

nH  ,  ',1 
iltii  ttlC'r 

» 

En  1922 .'■66ram 

Normale....     420 

REVUE  COMMERCIALE 

REVUE  COMMERCIALE 


263 


Situation  agricole.  —  Dans  la  région  pari- 
sienne, le  temps  se  maintient  froid  et  pluvieux  ; 
le  régime  humide  a  créé  des  difficultés  pour  la 
rentrée  des  avoines.  Il  y  a  eu,  en  maints  endroits, 
des  grains  germes. 

Dans  le  Centre,  l'Ouest  et  le  Nord-Ouest,  la 
récolte  des  sarrasins  est  commencée  ;  on  présume 
que  le  rendement  sera  normal. 

Les  betteraves  fourragères  ont  partout  une  belle 
apparence  et  donneront  une  abondante  récolte. 
Celle  de  pommes  de  terre  sera  assez  inégale. 

On  continue  l'exécution  des  déchaumages  et  le 
battage  des  blés,  dont  les  offres  acquièrent  de 
jour  en  jour  plus  d'importance  sur  les  marchés. 

Blés.  —  Les  battages  sont  régulièrement  et  acti- 
vement exécutés  ;  les  off^res  de  blés  deviennent  un 
peu  plus  importantes  et,  depuis  la  semaine  der- 
nière, les  cours  ont  légèrement  baisse. 

Sur  les  marches  départementaux,  on  paie,  aux 
loo  kilogr.  :  78  fr.  à  Arras,  78  à  78,60  à  Albi, 
78  à  81  fr.  à  Aix,  80  fr.  à  Bar-le-Duc,  7/i  fr.  à 
Blois,  76  à   77   fr.   à  Bourges,   78  fr.  à   Besançon, 

76  à  76  fr.  à  Brienon,  7/j,5o  à  76  fr.  à  Chartres, 
73  fr.  à  Caen,  7^  à  77  fr.  à  Chaumont,  75  à  80  fr. 
à    Clermont-Ferrand,    76   à  76  fr.   à  Chàteauroux, 

77  à  78  fr.  à  Laon,  72  à  78  fr.  à  Laval,  76  à  77  fr. 
à  La  Rochelle,  78  à  74  fr.  au  Mans,  72  à  78  fr.  à 
Lille,  76  à  78  fr.  à  Mâcon,  ^lijbo  à  Niort,  75  à 
76  fr.  à  Nantes,  76  à  76  fr.  à  Orléans,  77  à  79  fr. 
à  Nevers,  72  à  74  fr.  à  Quimper,  76  fr.  à  Péri- 
gueux,  74  à  75  fr.  à  Saint-Brieuc  et  à  Rouen,  77 
à  79  fr.  à  Troyes,  77  à  79  fr.  à  Versailles. 

A  la  Bourse  de  Commerce  de  Paris,  la  cote  du 
blé,  au  marché  réglementé,  a  été  établie  officiel- 
lement à  76,25  les  100  kilogr.,  sans  changement 
notable  sur  celle  du  mercredi  précédent.  La  meu- 
nerie a  traité  à  des  prix  un  peu  moins  élevés  que 
la  semaine  dernière,  soit  par  100  kilogr.  départ  : 
blés  de  l'Indre  76  à  76,50  ;  du  Cher  et  de  la  Niè- 
vre 77, 5o  à  78  fr.  ;  du  Nord  71  fr.  ;  du  Loiret  et 
de  l'Eure-et-Loir  75, 5o  à  76  fr.  ;  de  Loir-et-Cher  et 
de    l'Indre-et-Loire    76   à    75, 5o. 

Les  cours  des  blés  étrangers  restent  fermes.  On 
cote  aux  100  kilogr.,  en  tenant  compte  du  change: 
55,48  à  New- York,  49,43  à  Chicago,  5o,5o  à  Bue- 
nos-Ayres.  Ces  prix  sont  li'op  élevés  pour  donner 
lieu  à  des  exportations. 

Farines.  —  Les  moulins  sont  en  pleine  activité 
et  livrent  les  farines  à  des  prix  variant  de  96  à 
98  fr.  5o  le  quintal  départ.  Les  boulangers  de 
Paris  paient  io4  fr.  les  100  kilogr.  rendus. 

Sons.  —  En  raison  de  la_  persistance  du  mau- 
vais temps,  on  assiste  à  une  reprise  de  la  demanda 
€t  à  une  hausse  des  cours. .On  paie  aux  100  kilogr. 
départ  du  moulin  :  sons  de  Corbeil  82  à  33, 5o  ; 
recoupcttes  35  à  89  fr. 

Seigles.  —  Cette  céréale,  peu  demandée,  ne 
donne  lieu  qu'à  un  petit  nombre  d'affaires  à  des 
prix  très  calmes.  Aux  100  kilogr.  départ,  on  paie 
de  47  à  48  fr.  5o. 

Avoines.  —  La  rentrée  des  avoines  s'étant  ef- 
fectuée- lentement  et  péniblement,  la  qualité  du 
grain  sera  très  inégale  ;  il  y  a  en  divers  endroits 
des  grains  gormés.  Ventes  régulières,  actives,  à 
des  prix  stationnaircs.  On  cote  aux  100  kilogr. 
dépnrt  :  avoines  grises  d'Eure-et-Loir,  Seine-et- 
Marne,  Eure,  Loiret,  55. 5o  à  56  fr.  ;  avoines  noi- 
res du   Centre  57, 5o  à  58  fr.    ;  avoines  blanches 


du  Nord  53  à  54  fr.  ;  avoines  grises  d'hiver  63  à 
63  fr.  5o. 

Orges.  —  Ventes  peu  actives  à  des  prix  accu- 
sant de  la  faiblesse.  Aux  100  kilogr.  départ,  on 
paie  les  orges  de  brasserie  du  Loiret  et  de  Seine- 
et-Marne  57,60  à  58  fr.  ;  d'Eure-et-Loir  55, 5o  à 
56  fr.  ;  de  l'Aube  et  de  la  Marne  56  à  67  fr.;  de 
la  Mayenne  et  de  la  Sarthe  56,5o. 

On  paie  les  escourgeons  du  Loiret,  de  l'Yonne 
et  de  l'Eure-et-Loir  53  à  54  fr.  ;  des  Charcutes  et 
du  Poitou  52, 5o  à  58  fr.  ;  de  la  Marne  53  fr. 

Céréales  diverses.  —  En  Normandie  et  en  Bre- 
tagne, on  escompte  un  rendement  satisfaisant  en 
sarrasin.  Les  rares  lots  disponibles  de  l'an  der- 
nier valent  de  68  à  69  fr.  le  quintal  départ.  Pour 
les  sarrasins  de  la  prochaine  récolte,  on  paie  les 
provenances  de  Normandie  64  à  65  fr.  ;  celles  de 
Bietagne  63  à  64  fr.   les  100  kilogr.  départ. 

Le  maïs  vaut,  aux  100  kilogr.,  60  à  65  fr.  à 
Lectoure,  70  fr.  à  Toulouse  ;  le  millet  de  la  Ven- 
dée de  ii5  à   120  fr.  à  Nantes. 

Fourrages.  —  Au  marché  de  La  Chapelle,  cours 
très  fermes  sur  la  luzerne,  stationnaircs  sur  les 
autres  sortes.  On  paie  aux  100  bottes  de  5  kilogr. 
rendues  à  Paris,  domicile  de  l'acheteur,  droit  d'en- 
trée et  frais  de  camionnage  compris  :  foin  190  à 
24o  fr.  ;  regain  200  à  240  fr.  ;  luzerne  200  à  i5o 
francs. 

On  vend  aux  100  kilogr.  les  foins,  de  26  à 
3i  fr.  dans  les  régions  de  l'Est  et  du  Sud-Est. 

Pailles.  —  Prix  soutenus  sur  la  paille  d'avoine, 
très  demandée,  sans  changement  pour  les  autres. 
Au  marché  de  La  Chapelle,  on  cote  aux  100  bot- 
tes rendues  à  Paris  :  paille  de  blé  80  à  100  fr.  ; 
paille  d'avoine  80  à  100  fr.  ;  paille  de  seigle  90 
à  iio  fr. 

On  cote  aux  100  kilogr.,  dans  nombre  de  dépar- 
tements :  paille  de  blé  en  gerbes  9'à  11  fr.  ;  paille 
pfessée  11  à  i3  fr. 

Bétail.  —  Au  marché  de  La  Villette  du  lundi 
18  septembre,  la  vente  du  gros  bétail  a  laissé  à 
désirer,  par  suite  de  la  surabondance  de  l'offre.  La 
baisse  a  été  sensible  surtout  sur  les  animaux 
moyens  et  médiocres. 

Au  demi- kilogramme  net,  on  a  coté  :  bœufs  de 
l'Orne,  du  Calvados,  de  la  Seine-Inférieure  2,76  à 
8,10  ;  de  l'Allier,  de  la  Nièvre  et  du  Cher  2,80  à 
3,10  ;  de  la  Sarthe  2,76  à  2,96  ;  de  Maine-et-Loire 
et  de  la  Loire-Inférieure  2,26  à  2,55  ;  de  la  Vendée 
2,35  à  2,5o  ;  les  bons  taureaux  2,1 5  à  2,3o  ;  les 
génisses  3  à  8,20. 

Légère  plus-value  sur  les  veaux,  cotés  comme 
suit  au  demi-kilogramme  net  :  veaux  d'Eure-et- 
Loir,  Seine-et-Marne,  Loiret,  Yonne  8,76  à  4, 10  ; 
de  l'Aube  et  de  la  Marne  3,35  à  8,90  ;  de  la  Sar- 
the 8,20  à  3,60  ;  du  Puy-de-Dôme  i  fr.  5o  ;  de 
Bretagne  3  francs. 

Marché  du  jeudili  Seplenhre 

Enlr(^es  ditecles 

aux  abattoirs  Rc'-serves 

Amenés      'uTmr'^'Vaûg'.        La  Vill.     Vaug. 
Ii^lfs  lôtes  tfiles  têtes  tôtes 


142 


Bœufs.... 

1  7.31  1 

Vaches. . . 

i   016  [ 

■  168 

207 

630 

Taureaux. 

205  ) 

Veaux 

1  326 

1  083 

318 

7-?8 

Moutons.. 

8  4.57 

3  622 

104 

1  820 

Porcs 

2  583 

730 

800 

160 

262 
68  J 
320 


204 


REVUE    COMMERCIALE 


Prix  maxima  du  kilogramme 

Au  poiils  net  Au  poids  vif 

1"  quai.      i'=  quai.      Saquai.  Prix  extrêmes 

Bœufs 6.20        5  10        4.10  1.25      3  96 

Vaches 6     ■■        5     -        3.60  1.25      3. 96 

Taureaux...      4.90        4.40        3.6iJ  1.25      3.38 

Veaux 7  30       6  30        5.10  l.i>.^      4.64 

Moutons....     10.60        8     »        6.b0  2  i.")      6-38 

Porcs 7.72        7.42        7  14  3.70      5  50 

Marché  du  lundi  18  sepleo  hre 
Enlr^cs  direclcs 

aux  abaltoir»  Réserves 

Amenés        LaVill.        \  aua.  LaVill 


BœuTs. . . . 
Vaches. .. 
Taureaux  . 

Veaux  

Moutons .. 
Porcs 


(«les 

4  060 
?  5<'7 
416 
2  143 
21  056 
4  558 


t«tes 
147 

2  091 

3  313 

1  238 


\au^ 
lAtes 

222 

403 
1  577 
1  248 


tètes 
564 

635 

1  865 
150 


Vaug. 


226 

231 
720 
SCO 


Prix  maxima  au  kilogramme 


Au  poi'ls  net 


Au  poids  vif 


1"  quai.     2*  quai.     3'  quai.  Prix   exlrôme' 


..   à  3  66 

..       3.66 

..       3.12 

4.74 

6    .. 

5.5C- 

bœufs 


Bœufs 5.70  4  80  3.60  l 

Vaches 5.70  4.40  3    »  1     » 

Taureaux 4.40  4.40  3.10  1     » 

Veaux 7.30  6^0  5.10  165 

Moutons 10.10  7.50  6    ■>  2     » 

Porcs 7  72  7.42  7.14  3.10 

Dans  les  départements,  on  cote  : 

Bordeaux,   par   kilogramme    poids  vif    : 
1,70  à  3,5o   ;  vaches   i,5o  à  2,60  ;  veaux  2,70  à 
3,80  ;  porcs  ^,^0  à  .4,80. 

Chartres,  par  kilogramme  poids  net  :  veaux 
7  à  7  fr.  5o. 

Dijon,  par  kilogramme  poids  vif  :  veaux  3,90 
à  4,5o  ;  par  kilogr.  net,  moulons  7  à  10  fr.  ; 
porcs  5,ao  à  5,6o. 

Lille,  par  kilogramme  poids  net  :  boeufs  et  va- 
ches 4  à  5.90  ;  veaux  5  à  8  fr.  ;  mouton?  7  à  8  fr»: 
porcs  5  à  8  francs. 

Lyon-Vaise,  par  kilogramme  poids  vif  :  bœufc 
2,3o  à  3,20  ;  veaux  2,70  à  3, 60  ;  porcs  4.20  à 
4,80  ;  par  kilogr.  net,  moutons  8  à  9  francs. 

Marseille',    par  kilogramme    poids  net    :    bœufs 

4  à  5,4o   ;  vaches  3.5o  à  5, 20  ;  moulons  6.70  à 
7,80  ;  par  kilogr.  vif,  porcs  4,75  à  5  fr. 

I\ancy,  par  kilogramme  poids  vif  :  veaux  4,20 
à  4,80  ;  porcs  5,3o  ù  0,60  ;  par  kilogr.  nef  :  bœuf* 

5  à  C,ao  ;  moulons  6  à  9,5o. 

Sanles,  par  kilogramme  poids  vif  :  bœufs  et 
vaches  2,4o  à  2,80  ;  veaux  3, 20  à  3, 80  ;  moulons 
4,i5  ù  4,75  ;  porcs  4,5o  à  4,90. 

Rouen,  par  kilogramme  poids  net  :  bœufs  4  à  6 
franc,  ;  vaches  4^6  fr.  ;  moulons  6  à  9,5o. 

Bétail  de  trait  et  d'élevage.  —  A  Angers,  les 
porcs  laitons  valent  de  i25  à  180  fr.  el  les  cou- 
reurs de  3oo  h  34o  fr. 

Dans  l'Allier,  à  Gannat,  les  vaches  pleines  ou 
ù  lait  se  vendent  de  i.ooo  à  2.200  fr.  pièce. 

A  Viller.s-Bocagc.  on  vend  à  la  pièce  :  vaches 
laitières  i.ooo  h  3.5oo  fr.  ;  génisses  800  à  i.5oo 
francs  ;  vcaiix  de  huit  jours  75  à  i5o  francs. 

Dan»  le  Cher,  h  Sainl-Amand,  on  cote  à  la 
pièce  :  vaches  «uitées  i.3oo  à  2.260  fr.  :  vaches 
maigres  700  5  i.4oo  fr.  ;  génisses  600  à  i.8on  fr.  ; 
porcs  d'élevage  85  h  175  fr.  ;  ;\  la  paire,  bœufs 
de  trait  3.5oo  i  5.5oo  francs. 

A  Gournay  (Eure),  !.<  v.nrhcs  herbarrr-n^i  v.nlent 
de  5oo  à  1.200  franc?. 


Suifs.  —  A  Paris,  la  cote  officielle  du  suif  fraij 
fondu  a  été  établie  à  2o5  fr.  les  loo  kilogr. 

Vins.  —  On  est  en  pleine  période  de  vendange 
dans  le  Midi,  el  celle-ci,  favorisée  jusqu'ici  par 
un  temps  sec,  s'effectue  dans  les  meilleures  con- 
ditions ;  le  raisin  est  sain,  pas  la  moindre  trace 
de  pourriture,  mais  le  rendement  est  inférieur  aux 
espérances  dans  Ie<  principaux  départements  vili- 
coles. 

Les  cours  des  vins  continuent  à  fléchir.  On  cote 
les  vins  rouges,  au  degré-hectolitre:  7,5o  à  8  fr.  5o 
à  Bézicrs  ;  7,60  à  8  fr.  à  Montp<'llier  ;  7  à  7,60 
à  Perpignan.  A  l'hectolilBe  nu,  on  vend  de  68  à 
83  fr.  à  Nîmes.  Ces  prix  se  rapportent  aux  vins 
de  la  récolle  1922.  En  vins  de  1921,  on  paie  les 
vins  rouges,  par  hectolitre  :  65  à  90  fr.  à  Nar- 
bonne. 

A  Chalon-sur-Saône,  affaires  calmes  et  cours  en 
baisse.  On  cote  à  l'hectolitre  :  vins  rouges  120  à 
125  fr.    ;  vins  blancs   i35' à  i4o  francs. 

Cidres  et  fruits  à  cidre.  —  Cours  soutenus  sur 
les  cidres,  moins  fermes  sur  les  pommes. 

On  cote  aux  1.000  kilogr.  départ  :  160  fr.  dans 
le  Finistère,  200  fr.  dans  les  Côle5-du-Nord  ;  i25  à 
i35  fr.  dans  la  Seine-Inférieure,  i4o  à  i5o  fr. 
dans  l'Oise,  i4o  à  i5o  fr.  dans  le  Calvados,  120  à 
i3o  fr.  dans  l'Eure.  Les  poires  à  cidre  valent  de 
80  à  90  fr.  à  Lisieux,  de  75  à  96  fr.  à  Gournay, 
les  i.ooo  kilogr. 

Fleurs  de  lavande.  —  Elles  valent  de  4o  à  5o  fr. 
les  100  kilogr.  à  Apt  (Vaucluse). 

Sucres.  —  A  la  Bourse  de  Commerce  de  Paris, 
le  sucre  blanc  n<*  3  est  coté  officiellement  177  fr 
les  100  kilogr.,  en  baisse  sur  la  cote  de  la  semai- 
ne dernière.  Les  transactions  sont  moins  actives. 

Betteraves  fourragères.  —  Elles  valent  70  fr. 
loi   i.ooo   kilogr.   dt'pnrt   de  l'Est. 

B.  Dl'r.\nd. 


Engrais.  —  Les  100  kilogr.  départ, 
de  10.000  kilogrammes. 
Nitrate  de  soude   i5/i6  %  d'azote.  66 

Nitrate    de    potasse    ii4 

Cianamide  S. P. A.  granulée  19/21 

d'azote  

fManamide      en      poudre       17/10 

d'azote  

Tîilrate  de  chaux  i3  0/0  d'azote., 
l'fitrate  d'ammoniaque  33  à  34  0/0 

d'azote  

Sulfate    d'ammoniaque     87 

Superphosphat<}  i4  %  d'ac.  phos- 

phorique    17 

Sœries  de  déphosphoration,  18  % 
foudre  d'os  dégel.  28  %  ac.  phos.   28 

■ulfate  de  cuivre   . . . ._ i4o 

Sulfate  de  fer  (cristaux)  

Sulfate  de   fer  (poudre)    

Soufre    trituré    46 

Soufre  sublimé 

Entrais  radioactifs    

Sylvinife  riche  ao/aa  %  de  potasse 

l'unité    

Chlorure  de   polassium.   l'unité.. 

Sulfate   de    potasse    

Dniomagnésie   28/83   0/0  de   ma- 
gnésie     

Sylvinile   12  i^   16  o/n  de  potasse. 
Crude  ammoniac,  l'unité  d'azote. 


par  livraison 

))  à     68  5o 
))  à   i38     » 

82     » 

63     » 
65     » 


^     9à 


i^ 

10  5o 

i5  îo 

à 

3a  » 

à 

l42   » 

i5  5 

i5  5o 

^ 

5o  n 

53  » 

T25   » 

0  54 

0  9C 

71  5o 

l'y     » 

0  45 

2  3o 

Le  Gérant  :  P.  Davt. 


[mp.  A.  DWY  et  FILS  Aîné.  5a.  r.  Madirme.  Pari» 


CHRONIQUE  AGRICOLE 


2C5 


CHRONIQUE  AGRICOLE 


Session  extraordinaire  du  Parlement.  —  Le  projet  relatif  aux  Chambres  d'Agriculture  devant  le  Sénat. 

Rapport  de   M.  Emile  Chomet.  —   La  constitution  du  corps  électoral.  —   Nouvelles  discussions 

probables.  Date  du  deuxième  Salon  de  la  Machine  agricole.  —  Exposition  internationale  d'Avi- 
culture au  Grand-Palais.  —  Expositions  annexes.  —  Le  trempage  des  semences.  —  Conclusions  du 
rapport  de  M.  Guillaumin  au  Congrès  horticole.  —  Le  Bulletin  économique  de  Madagascar.  — 
Elèves  diplômés  de  l'Institut  d'Agronomie  coloniale.  —  Concours  du  cheval  de  trait  Ardennais 
à  Bar-le-Duc.  —  Caractères  de  ce  type.  —  Création  d'un  Syndicat  d'élevage.  —  Société  d'Agri- 
culture de  l'Arrondissement  de  Verdun.  —  Prochain  concours  du  Syndicat  des  éleveurs  nivernais. 

—  Concours  départemental  dans  la  "Savoie.  —  Concours  du  Syndicat  des  Agriculteurs  de  la 
Mayenne. —  Foire  aux  semences  à  Tours.  —  Concours  de  la  race  bovine  Flamande  à  Hazebrouck. 

—  Congrès  des  combustibles  minéraux.  —  Développement  des  Syndicats  d'élevage  en  Suisse.  — 
Décoration  dans  la  Légion  d'Honneur.  —  Exposition  d'Aviculture  à  Tunis. —  La  prochaine  semaine 
de  Motoculture  à  Lyon. 


Chambres  d'Agriculture. 

Le  Parlement  est  convoqué  pour  la  session 
extraordinaire  qui  s'ouvrira  le  12  octobre.  Si 
la  Chambre  des  Députés  devra  tout  d'abord 
aborder  la  discussion  du  budget  pour  l'année 
1923,  le  Sénat  aura  à  examiner  difféi-ents  pro- 
jets dont  la  solution  paraît  urgente.  Parmi 
ces  projets,  il  en  est  deux  qui  intéressent  di- 
rectement les  agriculteurs  :  le  projet  sur  le 
régime  de  l'alcool  et  le  projet  sur  l'organi- 
sation des  Chambres  d'Agriculture.  Ces  pro- 
jets ont  été  discutés  par  la  Chambre  des  Dé- 
putés, et  les  solutions  définitives  doivent  in- 
tervenir avant  le  31  décembre  prochain.  Nous 
nous  bornerons  aujourd'hui  à  examiner  la  si- 
tuation en  ce  qui  concerne  les  Chambres 
d'Agriculture. 

On  sait  qu'une  loi  du  25  octobre  1919  avait 
paru  assurer  l'organisation  des  Chambres 
d'Agriculture  ;  mais  rai>phcation  de  ses  dis- 
positions rencontra  de  telles  difficultés  qu'il 
fallut  la  suspendre  et  remettre  tout  le  pro- 
blème en  discussion.  Cette  prorogation  a  été 
renouvelée  à  diverses  reprises,  au  cours  des 
dteux  dernières  années,  jusqu'au  jour  où  la 
Chambre  des  Députés  ayant  adopté,  en  dé- 
cembre 1921,  un  nouveau  projet,  la  date  de 
l'abrogation  définitive  a  été  fixée  à  la  fin  de 
l'année  1922. 

Le  texte  adopté  par  la  Chambre,  transmis 
au  Sénat,  fut  renvoyé  à  sa  Commission  de 
l'Agriculture.  Celie-ci  s'est  livrée  à  une  étude 
approfondie  du  problème,  et  elle  a  chargé  M. 
Emile  Chomet  d'établir  le  rapport  sur  lequel 
la  discussion  s'ouvrira  devant  la  Haute  As- 
semblée. Ce  rapport,  que  nous  avons  sous  les 
yeux,  a  é'é  rédigé  avec  un  soin  scrupuleux  ; 
toutes  les  explications  sur  les  différentes  me- 
sures préconisées  par  la  Commission  sont 
ditnnéos  avec  clarté  et  précision.  On  doit  donc 
féliciter  et  remercier  M.  Chomet  du  travail 
qu'il  a  accompli. 

Toutefois,  si  le  texte  de  la  Commission  du 
Sénat,  ne  comportant  que  M  articles  au  lieu 
30  Septembre  1922.  —  N»  R9 


de  69,  est  plus  condensé  que  celui  de  la 
Chambre,  il  en  diffère  sur  un  point  essentiel 
qui  a  été,  depuis  près  de  quarante  ans,  la 
pierre  d'achoppement  des  nombreux  projets 
sur  les  Chambres  d'Agriculture  qui  se  sont 
succédé  sans  qu'aucun  ait  pu  aboutir.  Il 
s'agit  de  la  composition  du  corps  électoral. 

La  Chambre  des  Députés  n'a  considéré 
comme  électeiirs  que  les  seuls  agriculteurs 
exploitants  directs,  quelle  que  soit  l'impor- 
tance de  leur  exploitation.  La  Commission  de 
l'Agriculture  du  Sénat  y  ajoute  les  ouvriers, 
à  la  journée  ou  à  gages  ;  elle  admet  des  pré- 
cautions en  exigeant  qu'ils  exercent  habituel- 
lement et  effectivement  la  profession  agricole 
depuis  cinq  ans  consécutifs  sur  le  territoire 
de  la  commune  où  ils  demanderont  leur  ins- 
cription- M.  Chomet  tente  d'expliquer  cette 
anomalie,  en  disant  que  les  ouvriers  ont, 
comme  les  exploitants,  des  intérêts  profession- 
nels à  défendre  et  qu'il  serait  injuste  de  ne 
pas  leur  reconnaître  les  moyens  de  le  faire  ; 
or,  dans  le  rôle  des  Chambres  d'Agriculture, 
rien  n'est  prévu  de  ce  qui  concerne  les  rela- 
tions entre  les  exploitants  et  leurs  ouvriers. 

Il  est  donc  proljable  que  cette  disposition 
suscitera  des  divergences  qui  relarderont  l'is- 
sue de  la  discussion.  Pour  notre  part,  nous 
regrettons  viveflient  cette  malheureuse  addi- 
tion au  texte  voté  par  la  Chambre,  car  elle 
est  contraire  aux  principes  que  nous  avons 
toujours  soutenus  sur  ce  sujet. 

Le  Salon  de  la  Machiae  agricole. 

Le  Comité  d'organisation  du  deuxième 
Salon  de  la  Machine  agricole  fait  connaître 
([ue  cette  exposition  se  tiendra  du  20  au  28 
janvier  1923,  au  Grand-Palais  des  Champs- 
Elysées,  à  Paris.  Elle  est  réservée  aux  ma- 
chines, appareils  el  instruments  à  destination 
nettement  agricole,  vilicole,  horticole  ou  fo- 
restière, de  construction  française  ou  fabri- 
qués dans  les  pays  qui,  pendant  la  guerre, 
étaient   alliés,    associés  ou    neuires.   On   nous 

Tnme  11    —  H 


2  6 


CHRONIQUE  AGRICOLE 


annonce  que  700  demandes  d'inscription  sont 
parvenues  au  Comité  d'organisation,  La  liste 
des  inscriptions  sera  close  le  15  octobre.  Elles 
sont  reçues  par  le  Commissariat  généra]  du 
Salon  de  la  Machine  agricole,  à  Paris  (8,  rue 
Jean-Goujon). 

En  mrme  temps,  se  tiendra  la  Foire  aux 
Semences  organisée  sous  la  direction  de  l'Of- 
fice agricole  d/'parlemental  de  la  Seine. 

Exposition  d'Aviculture. 

Le  Salon  de  la  Machine  agricole  sera  suivi, 
au  Grand-Palais  des  Champs-Elysées,  en  fé- 
vrier 1923,  par  une  exposition  organisée  par 
la  SotMÔlé  centrale  d'Aviculture  de  France, 
présidée  par  M.  J-  Méline.  Cette  exposition 
comjuendra  un  concours  international  d'ani- 
maux de  basse-cour  et  de  matériel  avicole, 
pour  lequel  40  000  fr.   dte  prix  sont  prévus. 

Plusieurs  autres  expositions  y  seront  an- 
nexées : 

Une  exposition  de  fleuns,  fruits  e(  légumes  ; 

Une  exposition  des  sujets  des  plus  belles  races 
de  bovins  élevés  en  France  ; 

Une  foire  au  miel  organisée  par  la  Société  cen- 
trale d'Apiculture  de  France  ; 

Une  exposition  des  produits  de  laiterie  présentés 
par  le  Comité  agricole  et  horticole  français  dos 
Expositions  ; 

Des  expositions  des  prodinls  de  l'oléiniltiire  el 
des   vins. 

On  peut  demander  tous  renseignements  au 
secrétariat  de  la  Société  centrale  d'Aviculture 
de  France,  3'i,   rue  de  Lille,   à  Paris. 

Trempage  des  semences. 

\a\  (juestion  de  l'efficacité  du  trempage  des 
semences  était  portée  au  programme  du 
Congrès  tenu  récemment  par  la  Société  natio- 
nale d'Horticulture.  Cette  question  a  été  étu- 
diée dans  un  rapport  très  documenté,  pré- 
senté par  M.   A.  G'uillaumin. 

Le  trempage  est  préconisé,  soit  pour  pro- 
léger les  graines  contre  les  parasites,  soit 
pour  en  accroître  la  vigueur  et  le  rendement. 
Après  avoir  rappelé  les  méthodes  suivies  avec 
succès  pour  protéger  les  semences  contre 
leurs  ennemis  végétaux  ou  animaux,  M. 
Guillaumin  a  étudié  avec  soin  les  procédés 
préconisés  pour  fertiliser  les  semences.  Ces 
procédés  sont  extrêmement  nombreux  ;  il  en 
est  qui  ont  été  présentés  comme  des  décou- 
verte^ de  la  plus  haute  utilité-  Il  est  donc  in- 
téressant de  reproduire  les  conclusions  du 
rapport  de  M.  Guillaumin.  En  voici  le  texte  : 

1°  Le  trempnge  des  semences  pour  protéger  les 
graines  conlrc  leurs  ennemis  végétaux  ou  nnimnux 
a  fait  ses  preuves  ;  eVsi  une  pratique  à  reeom- 
ninnder,  mais  qui  nécessite  crrtaines  précautions 
si  l'on  vent  qu'cll.-  w  ^oil  pas  nuisible. 


2°  Le  trempage  des  semences  dans  l'eau  pure 
pour  hâter  la  germination  est  également  à  encou- 
rager. 

3°  Le  trempage  des  semences  pour  les  fcitiliser 
u'rsl  pas  au  point,  et  il  y  a  lieu  «  de  mettre  les 
cultivateurs  en  garde  contre  des  espoirs  exagérés 
qui  pourraient  se  traduire  par  de  grosses  décep- 
tions »  ; 

fl)  Il  faut  rejeter  les  drogues  de  composition 
inconnue  ; 

b)  Les.  recherches  doivent  être  orientées,  scm- 
ble-t-il,  vers  l'emploi  de  doses  très  faibles  de  sels 
minéraux  et  !'ulilis;ilion  des  bactéries  nitrifiantes 
et  des  auximones. 

Cette  dernière  conclusion  appelle  quelques 
réserves,  en  ce  qui  concerne  les  auximones. 
On  donne,  en  effet,  ce  nom  à  des  produits 
mal  définis,  qui  n'ont  pas  encore  été  séparés 
et  dont  l'action  est  parfois  invoquée,  dans  les 
essais  de  laboratoire,  pour  expliquer  des  ré- 
sultats inattendus. 

Documents  sur  Madagascar. 

M.  Eug.  Jaeglé,  ingénieur  d"  Vgricnlture  co- 
loniale, chargé  du  Bulletin  économique  de 
Madagascar,  a  publié  récemment,  le  fasci- 
cule du  troisième  trimestre  de  l'année  1921. 
Cette  .publication  a  pris  une  importance  ex- 
ceptionnelle, comme  le  montre  une  analyse 
sommaire. 

Ce  fascicule  renferme  d'abord  des  mono- 
graphies de  la  province  de  Tuléar  et  de  celle 
de  Nossi-Bé  et  des  tableaux  très  complets  des 
exportations  et  des  importations  de  la  colo- 
nie. On  y  trouve  ensuite  des  notes  et  des  ren- 
seignements détaillés,  notamment  sur  les 
bois  de  Madagascar  el  leurs  emplois,  sur  les 
cultures,  sur  les  matières  premières  utilisées 
ou  utilisables,  etc.  Cet  ensemble  de  docu- 
ments fait  honneur  à  ceux  qui  les  réunissent. 

Inslitut  d'Agronomie  coloniale. 

Par  arrêté  du  ministre  des  Colonies,  en 
date  du  7  août,  le  diplôme  d'ingénieur 
d'agronomie  coloniale,  a  été  conféré  aux  élè- 
ves de  la  Section  agronomique  ci-après  dé- 
signés :  MM.  Guillaume,  Havard  dit  Duclos, 
Laffond,  d'Hubert,  Dubos,  Borel,  Meyneng, 
Menard,  Danree,  Petitdidier,  Isak,  Régnier, 
Jacquet,  Chambolle,   Witte. 

Par  la  même  décision,  le  diplôme  d'in- 
génieur d'Agriculture  coloniale  a  été  conféré 
à  :  MM-  Pacilly,  Nème,  Dalfort,  Legrand,  Re- 
gnault,  Deringère,  Meney,  Néant,  Haure- 
Placé,  élèves  de  la  section  agricole. 

Le  cheval  Ardennais  dans  la  Meuse. 
Pour  la  première  fois  depuis  191 'i,  la  Fé- 
dération   des    Associations   agricoles   de   l'ar- 
rondissement de  Rar-le-Duc  (Meuse)  a  tenu, 
dans  cette  ville,   nu   concours  important   de 


CHRONIQUE  AGRICOLE 


161 


la  race  clievaline  Ardennaise,  qui  était  déjà 
répandue  dans  cet  arrondissement  avant  la 
guerre.  Une  centaine  d'animaux  y  montraient 
l'uniformité  des  caractères  que  M.  Patriat, 
directeur  des  Services  vétérinaires  de  la  Meu- 
se, a  définis  en  ces  termes   : 

Les  caractères  de  race  relevés  sur  la  plupart  des 
sujets  étaient  très  nets  et  peuvent  fi€  lésumcr 
ainsi  :  tète  le  plus  généralement  camuse,  oreilles 
relativement  petites  et  assez  rapprochées,  face  de 
longueur  moyenne  plutôt  sèche,  encolure  rouée, 
forme j  assez  amples,  poitrail  large,  poitrine  pro- 
fonde et  bien  descendue,  côte  ronde,  dos  et  reins 
soutenus,  hanches  arrondies,  croupe  double  fôl^te- 
ment  musclée,  membres  nets  et  forts,  articulations 
solides. 

La  4aille  oscillait  entre  i  m.  55  et  i  m.  60.  Les 
robe<  rencontrées  le  plus  fréquemment  étaient  : 
le  rouan,  l'aubère,  le  gris-fer  cap  de  Maure,  l'ale- 
zan foncé  ou  brûlé,  le  bai-cerise. 

Les  lots  d'ensemble  présentés  par  plusieurs 
éleveurs  ont  été  fort  appréciés.  Une  médaille 
de  vermeil  a  été  décernée  à  M.  Georges  Col- 
let, à  Lisle-en-Barrois,  et  une  médaille  d'ar- 
gent à  M.  Cyrille  Desoutter,  à  Noyers-le-Val, 
pour  leurs  lots  d'étalons  et  de  juments. 

L'n  Syndicat  d'élevage  du  cheval  de  trait 
Ardennais,  dans  l'arrondissement  de  Bar-le- 
Duc,  a  été  constitué  avant  ce  concours,  et 
M.  Desoutter  en  a  été  élu  président.  Sous 
l'active  direction  de  cet  habile  éleveur,  l'ave- 
nir du  Syndicat  est  assuré  ;  il  imprimera  à 
lé  levage  un  essor  éminemment  utile. 

Société  d'Agriculture  de  Verdun. 

Malgré  les  désastres  subis  dans  sa  circons- 
criiition,  la  Société  d'Agriculture  de  l'arron- 
dissement de  Verdun  a  repris  son  activité. 
Un  concours  de  l'espèce  chevaline  se  tiendra 
dans  cette  ville  le  8  octobre.  Un  crédit  de 
2  500  fr.  a  été  mis  à  la  disposition  de  la  So- 
ciété par  l'Office  agricole  départemental 
pour  ce  concours. 

Dans    une   réunion    récente,    la    Société    a 
décidé  la  création  d'un  Syndicat  d'élevage  du 
cheval  de  trait  Ardennais  pour  l'arrondisse 
ment.  Un  éleveur  bien  cormu,  M.  Lieutaud,  a 
été  élu  président  de  ce  Syndicat, 

Concours  départemental  de  la  Savoie. 

Le  concours  départemental  de  la  Savoie, 
qui  a  été  déjà  signalé  d'ans  nos  colonnes,  se 
tiendra  à  Chambéry  du  19  au  22  octobre. 

La  principale  partie  en  sera  la  race  bovine 
de  la  Tarentaise,  qui  se  tiendra  les  21  et  22 
octobre  ;  le  montant  des  prix  prévus  au  pro- 
gramme s'élève  à  20  000  francs. 

Les  autres  parties  du  concours  sont  réser- 
vées aux  fromages  et  aux  beurres,  aux  vins 
et  eaux-dc-vie,  aux  miels  et  cires,   aux  ma- 


chines agricoles,  aux  forêts,  à  la  chasse  et  à 
la  pèche- 
Syndicat  des  Eleveurs  Nivernais. 

Le  Syndicat  des  éleveurs  nivernais,  présidé 
par  M.  le  sénateur  Chomet,  désireux  de  faci- 
liter les  achats  de  reproducteurs  bovins  effec- 
tués à  l'automne  par  les  Offices  agricoles,  les 
Syndicats  et  les  particuliers,  reprend  sa  foire- 
concours  annuelle  qui  avait  été  supprimée 
pendant  la  guerre.  La  date  de  cette  réunion 
a  été  fixée  au  samedi  28  octobre  prochain. 
De  nombreuses  primes  seront  affectées  aux 
meilleurs  reproducteurs  bovins  mâles  et  fe- 
melles de  race  Charolaise,  ainsi  qu'à  ceux 
de  l'espèce  chevaline  qui  participeront  éga- 
lement à  ce  concours.  Seront  admis  à  con- 
courir : 

Bovins  :  1°  les  veaux  mâles  de  l'année  inscrits 
au  Herd-Book  ;  2°  les  veaux  mâles  de  l'année  non 
inscrits  au  Herd-Book  ;  3°  les  veaux  femelles  de 
l'année  inscrits  au  Herd-Book  ;  4°  les  veaux  fe- 
melles de  l'année  non  inscrits  aux  Herd-Book. 

Chevaux  :  1°  les  poulains  mâles  ou  femelles  de 
l'année  ;  2°  les  juments  suitées  ;  3°  les  juments 
non  suitées. 

Ce  concours  est  exclusivement  réservé  aux 
éleveurs  du  département  de  la  Nièvre.  Le  pro- 
gramme détaillé  se  trouve  au  siège  du  Syn- 
dicat (17,    rue  Gambetta,   à   \evers). 

Syndicat  des  Agriculteurs  de  la  Mayenne. 

Le  Syndicat  des  Agriculteurs  de  la  Mayen- 
ne a  tenu  son  concours  annuel  du  29  au  31 
août,  à  Château-Gontier. 

Ce  concours  a  mis  en  valeur,  une  fois  de 
plus,  les  grandes  qualités  de  la  race  Maine- 
Anjou  (issue,  comme  on  sait,  des  croisements 
Durham-Manceaux),  dont  l'arrondissement 
de  Chàloau-Gontier  est  le  principal  centre 
d'élevage.  On  y  comptait  150  animaux  de 
cette  race,  qui  ont  représenté  les  meilleurs 
types  de  cet  élevage.  Les  prix  de  champion- 
nat ont  été  décernés,  pour  les  mâles,  à  M, 
Boulay,  à  Longuefuye,  et  pour  les  femelles., 
à  M.  Mouchet,  à  Saint-Loup-du-Dorat  ;  le  prix 
d'ensemble  a  été  remporté  par  M.  Langlois, 
à  Ballée-  Dans  l'exposition  de  la  race  Durham, 
moins  nombreuse,  le  prix  de  championnat 
des  mâles  a  été  attribué  à  M.  le  comte  de 
Quatrebarbes,  à  Niafles,  et  celui  des  femelles 
à  M,  Lecomte,  à  Congrier.  Quelques  éleveurs 
de  la  partie  septentrionale  du  département 
avaient  envoyé  de  bons  animaux  de  race  Nor- 
mande ;  le  prix  d'ensemble  a  été  attribué  à 
M.  Ileslot,  à  Mayenne- 
La  race  porcine  Craonnaise  était  dans  son 
grand  centre  ;  M.  Boisseau,  à  Laubrières,  a 
remporté  le  prix  d'ensemble. 


268  CHRONIQLE 

Les  progrès  de  la  produclion  dans  le  dé- 
partement du  cheval  de  trait  du  type  Per- 
cheron ont  encore  été  démontrés  par  cet  im- 
portant concours. 

Foire  aux  semences  à  Tours. 

La  deuxième  foire  au\  semences  de  blé  de 
Touraine  a  eu  lieii  à  Tours  sous  la  présidence 
de  M.  Germain,  président  de  l'Office  a^nicole. 

Plusieurs  cultivateurs  avaient  présenté  de 
beaux  lots  de  semences-  On  a  remarqué  éga- 
lement une  belle  exposition  de  la  Coopérative 
de  Melun.  Des  affaires  intéressantes  ont  été 
traitées. 

A  la  fin  des  opérations,  M.  ^hirtin,  direc- 
teur des  Services  agricoles  d'Indre-et-Loire, 
dans  une  conférence  qui  fut  très  appréciée, 
exposa  très  clairement  les  moyens  d'intensi- 
fier la  production  du  blé. 

La  race  bovine  Flamande. 

Le  huitième  Concours-foire  de  taurillons 
et  de  génisses  de  la  race  Flamande,  organisé 
par  la  Société  d'Agriculture  d'Hazebrouck 
(Nord),  se  tiendra  dans  cette  ville  le  lundi 
2  octobre.  Ce  concours  est  réservé  aux  éle- 
veurs des  arrondissements  d'IIazebrouck  et 
de  Dunkcrque  ;  le  but  en  est  de  faire  connaî- 
tre les  meilleurs  reproducteurs  de  cette  belle 
race,  en  les  réunissant  pour  en  faciliter  l'exa- 
men et  la  vente. 

Le  comité  d'organisation  du  concours  se 
met  à  la  disposition  des  visiteurs  pour  leur 
faciliter  leur  voyage  et  leur  séjour.  Pour 
renseignements  plus  détaillés,  on  doit  s'adres- 
ser à  M.  Joseph  Pattein,  secrétaire  de  la  So- 
ciété d'Agriculture,  26,  rue  d'Aire,  à  Haze- 
brouck. 

Congrès  des  combustibles  liquides. 

La  Société  de  Chimie  industrielle  organise 
un  Congrès  international  des  combustibles 
liquides,  qui  se  tiendra  à  Paris  du  0  au  lô 
octobre.  Ce  congrès  sera  divisé  en  six  sec- 
tions :  la  cinquième  sera  consacrée  à  l'alcool, 
et  la  sixième  aux  huiles  végétales. 

Les  adhésions  (cotisation  :  20  fr.)  sont  re- 
çues par  le  Secrétaire  général  de  la  Sociéié. 
à  Paris  (19,  rue  des  Mathurins). 

Syndicats  d'éltvage  en  Suisse. 

Le  rajiport  lie  ^^estion  pour  1V>21  de  la  Fé- 
dération Suisse  dos  Syndicats  d'élevage  de 
la  race  bovine  tachetée  rouge  montre  une 
fois  de  plus  !(  d/MlopiMinrtil  de  ces  Syn- 
dicats. 

.\u  1"  jan\i<r  !  '.  I ,  (III  (omptait  -iiO  Syn- 
dicats fédérés  ;  ce  nombre  s'est  accru  de  28  ; 
mais    quelques-uns    ont    disparu    par    disso- 


AGRICOLE 

lution  ou  fusion,  de  sorte,  (ju'ù  la  fin  de 
l'année,  la  Fédération  en  conqjtait  j62.  A 
cette  dernière  date,  ces  Syndicats  réunissaient 
15  002  adhérents,  avec  1331  animaux  mâles 
et  43  125  animaux  femelles  inscrits  au  re- 
gistre. Au  cours  de  l'année,  le  nombre  dés 
bctes  femelles  inscrites  au  registre  généalo- 
gique s'est  accru  de  8  7i2  têtes. 

Décoration  dans  la  Légion  d  Honneur. 

Par  un  décret  en  date  du  2  septembre, 
rcnilu  sur  la  proposition  du  ministre  de 
l'Agriculture,  M.  Corlay  (Jean-Marie),  maire 
de  Loguivry-Plougras  (Cùtes-du-Nord),  fon- 
dateur et  président  d'une  Société  d'assurances 
mutuelles  contre  la  mortalité  des  chevaux 
et  d'une  Caisse  de  crédit  agricole,  a  été  nom- 
mé chevalier  de  la  Légion  d  Honneur. 

Exposition  d  Aviculture  à  Tunis. 

La  Société  des  Aviculteurs  de  Tunis,  qui  est 
la  seule  Association  de  cette  nature  dans 
l'Afrique  du  Nord,  nous  transmet  la  note 
suivante   : 

La  II*'  exposition  orgaiiiséo  par  la  Société  des 
Aviculleurs  de  Tunis  conipiondra  : 

1°  Une  foh"o  aux  volailles  les  i8  et  19  dé- 
cembre ; 

■2°  Un  concours  avicole,  du  21  au  aô  décembre; 

3°  Une  exposition  de  fruit*  de  Siiison,  du  21  au 
25  décembre   ; 

\°  Une  exposition  de  volailles  de  lablc.  le  22 
iléceinbre    ; 

5°  Une  exposition  apicole,  du  21  au  Jtô  dé- 
c(mit>re    ; 

6°   Un  concours  de  chiens,  je  22  décembre  ; 

7"  Un  concours  de  clièvres,  le  sS  décembre   ; 

8°  Un  concours  de  cliats,  le  24  décembre. 

Pour  tous  renseignements,  on  doit  s'adres- 
ser au  commissaire  général,  M.  W.  Chene- 
vard,  8,  rue  Annibal,  à  Tunis.  Les  envois  des 
exposants  de  France  feront  l'objet  d'un  grou- 
page à  Marseille. 

Culture  mécanique. 

On  nous  inlornic  (pu-  la  Semains  de  mo- 
toculture organisée  par  la  Chambre  Syndi- 
cale de  Motoculture  de  France  et  la  Cham- 
bre Syndicale  du  matériel  de  motoculture, 
se  lifiidra  à   Lyon. 

Celte  réunion  aura  lieu  a\ec  la  collabo- 
ration du  Comité  lie  la  Foire  de  Lyon,  du 
<S  au  15  octobre,  dans  la  banlieue  de  cette 
ville,  à  Lyon-Venissieux.  Elle  consistera  en 
ilémoustralions  pratiques  de  culture  méca- 
niipie  auxipiellcs  une  ipiarantaine  de  mar- 
ques  françaises   et    étrangères    particii»eront. 

lltxKY   Sag.meh. 


LA  SÉLECTION  DANS  LA  PRODUCTION  AGRICOLE 


ÎG9 


LA  SÉLEr.TIOJN  DANS  LA  PRODUCTION  AGRICOLE 

COMMENT  ON  LA  PRATIQUE  EN  ALSACE 


Lorsque  l'on  visile  les  diverses  régions  de 
la  France,  en  particulier  celles  qui,  pen- 
dant longtemps,  ont  passé  pour  les  plus  pau- 
vres, de  culture  arriérée,  très  extensive,  telle 
la  Bretagne  par  exemple,  on  est  frappé  d'y 
rencontrer  aujourd'hui,  et  en  grand  nombre, 
des  expldilations  à  culture  très  intensive,  dans 
lesqueUes  l'emploi  des  engrais  est  courant  et 
se  pratique  sur  une  vaste  échelle,  dans  les- 
quelles existent  un  outillage  agricole  très  com- 
plet et  même  des  machines  qu'on  ne  trouve 
pas  dans  les  fermes  des  pays  les  plus  réputés 
pour  jour  agriculture  (1). 

Mais  dans  ces  mêmes  régions  les  variétés 
de  plantes  cultivées  sont-elles  bien  toujours 
celles  capal)los  d'utiliser  au  mieux  des  terres 
maintenant  aussi  parfaitement  fertilisées  et 
travaillées  ?  Les  races  animales  entretenues 
sont-elles  bien  celles  capables  d'utiliser  au 
mieux  les  ressources  fourragères  maintenant 
produites  sur  ces  terres  ?  Il  est  permis  d'eu 
douter. 

Et  ainsi  il  apparaît  que  l'un  des  progrès 
les  plus  importants  à  réaliser  par  notre  agri- 
culture, à  l'époque  actuelle,  est  la  sélec- 
tion de  la  plante  et  de  l'animal,  c'est-à-dire 
que  dans  chacune  de  nos  régions  naturelles, 
l'on  ne  cultive  que  la  plante,  l'on  n'exploite 
que  l'animal  doué  de  qualités  telles  que,  pour 
ce  milieu  donné,  les  agriculteurs  puissent  en 
tirer   le  maximum  de  profit. 

De  tous  côtés  en  France  l'agriculture, 
sans  aucun  doute,  s'oriente  dans  cette  voie  ; 
mais  s'il  est  des  i)ays  où  les  agriculteurs  sont 
bien  fixés  sur  le  choix  des  races  végétales  et 
animales  à  exploiter,  il  en  est  d'autres  où, 
malheureusement,  ils  sont  encore  loin  de 
l'être,  et  où  alors  règne  une  grande  confu- 
sion. On  les  voit,  par  exemple,  en  Bretagne, 
exploiter  comme  bêtes  bovines  des  animaux 
appartenant  aux  races  Bretonne  pie  noire,  Ar- 
moricaine, Durham,  Froment  du  Léon,  Nor- 
mande, etc.,  aux  croisements  de  ces  diverse» 
ri\rr>   enire   elles,    cela   souvent  sans   qu'ime 

(il  Dans  un  cerlain  noniljic  ilo  formes  dos  Côles- 
du-Nord.  par  oxcmpio,  existonf,  entre  autres  ins- 
trumonls  agricoles,  de*  pulvériscurs  à  traction  ani- 
male pour  le  traitement  dos  céréales  à  l'acide  snl- 
furique,  afin  de  délruirc  dans  les  champs,  à 
la  sortie  de  l'hiver  o1  au  printemps,  vesces  et  gesses 
sauvages.  coqu(;lieols,  bleuets,  sanves,  ravenelles, 
etc.,  etc. 


raison  bien  nette  puisse  être  indiquée  de  tel 
ou  tel  choix.  On  voit  un  peu  partout  en  Fran- 
ce acheter  et  acheter  très  cher  comme  semen- 
ces de  céréales,  de  blés  en  particulier,  des  va- 
riétés soi-disant  sélectionnées  à  grands  rende- 
ments qui,  peut-être  en  effet  dans  certains 
milieux,  sont  très  productives,  mais  qui,  dans 
d'autres  milieux,  parce  qu'elles  ne  sont  adap- 
tées ni  aux  sols  ni  au  climat,  ne  donneront 
que  des  insuccès,  que  des  déboires  à  ceux  qui 
les  auront  employées.  Dans  un  récent  article 
de  ce  journal  (numéro  du  9  septembre  1922), 
M.  Serin  n'en  cilait-il  pas  un  cas  à  propos 
de  ((  trafic  des  blés  tardifs  du  Nord  dans  la 
région   méridionale  ». 

Au  début  de  juillet  dernier,  nous  avons  eu 
la  bonne  fortune  de  faire  en  Lorraine  et  en 
Alsace  une  excursion  agricole,  et  nous  avons 
été  très  vivement  frappés  de  la  façon  très 
simple  et  pratique  dont  nos  collègues,  les 
agriculteurs  alsaciens  et  lorrains,  avaient 
compris  tout  le  parti  à  tirer  d'une  sélection 
bien  comprise,  qu'il  s'agisse  des  plantes  à 
cultiver,  des  animaux  à  entretenir  dans  leurs 
étables  et  écuries  ;  aussi,  voudrions-nous  très 
simplement  faire  part  aux  lecteurs  de  ce 
journal  des  observations  que,  à  ce  point  de 
vue,  nous  avons  recueillies  en  Moselle,  dans 
le  Haut  et  le  Bas-Rhin  (1). 

Les  agriculteurs  d'Alsace  et  de  Lorraine, 
vers  la  fin  du  dix-neuvième  siècle,  avaient 
fait  venir  d'Angleterre,  de  Suède,  d'Allema- 

(i)  Los  ingénieurs  agronomes  et  agricoles  faisant 
partie  de  la  section  d'application  (Enseignement) 
ont  effectué,  au  début  de  juillet,  une  excui'sion 
on  Alsace  et  en  Lorraine.  Cette  excursion  avait 
été  admirablement  préparée  par  le  très  distingué 
directeur  de  l'Agriculture  de  l'Alsace  et  de  la  Lor- 
raine, M.  Hommoil  ;  auprès  de  lui,  comme  auprès 
de  MM.  Grand,  directeur  des  Services  agricoles  de 
la  Moselle,  do  Tinsse,  dirocteiu'  des  Services  agricn- 
ies  du  Haut-Rhin,  do  M.  Couin,  président  du  grou- 
pement des  Comices  agricoles  à  Metz,  de  M.  Bin- 
gcr,  directeur  de  l'Associalion  des  Viticulteurs 
d'Alsace,  à  Coimar,  les  ingénieurs  agronomes  et 
agricoles  ont  reçu  le  plus  sympathique  accueil. 
Giiidés  par  ces  messieurs,  ils  ont  pu  visiter  un 
certain  nombre  des  très  belles  exploitations  agri- 
coles et  viticolos,  la  magnifique  Ecole  d'Agricul- 
lurc  <le  Rouffacli,  etc.;  partout ,  ils  o'nt  trouvé  la 
plus  cordiale  hospitalité  et,  en  mémo  temps,  ils  ont 
pu  recueillir  des  renseignements  du  plus  haut  in- 
térêt. 


27  J 


LA  SÉLECTION   DANS  LA  PRODUCTION  AGRICOLE 


gne  du  Nord,  otc.,  un  certain  nombre  de 
variélés  nouvelles  de  blé,  réputées  dans 
leurs  pays  d'origine  comme  très  productives. 
Ces  blés  leur  causèrent  toutes  sortes  de  dé- 
ceptions, soit  qu'ils  ne  supportent  pas  les 
hivers  rigoureux  des  régions  de  l'Est,  soit 
que  ces  blés  demandent  des  terres  très  fer- 
tiles et  enrichies  d'engrais,  etc.,  etc. 

(Vest  alors  que  les  agriculleurs  d'Alsace  et 
de  Lorraine  décidèreni  <(  de  créer  un  éta- 
blissement scienlifiquc  qui  aurait  pour  but 
de  produire,  au  moyen  d'une  élude  systéma- 
tique des  plantes  agricoles,  des  variétés  nou- 
velles oti  améliorées,  à  grand  rendement  et 
de  meilleure   qualité   »   (1). 

Ils  s'adressèrent  d'al)ord  à  la  Station  agro- 
nomique de  Colmar  ;  celle-ci,  sur  l'initia- 
tive et  à  la  demande  même  des  cultivateurs 
alsaciens,  débuta  par  l'amélioration  des  va- 
riétés indigènes  des  blés  du  ivays  ;  parmi  les 
nombreuses  formes  de  ces  l)lés.  elle  s'efforça 
de  réaliser  une  sélection  idéale  des  plantes 
destinées  à  faire  souche,  capaldes  de  fournir 
d'une  façon  régulière  des  rendements  élevés 
et  des  i)roduits  de  haute  qualité. 

I.i'<  travaux  de  sélection  prirent  rajndc- 
nicnt  une  grande  extension.  I.es  terrains  de 
culture  de  la  Station  l'iiicnt  reconnus  insuf- 
fisants et  alors  s(>  coiistitna,  en  1009,  une 
Société  lorraine  (pii  marcha  la  main  dans  la 
main  avec  le  directeur  de  la  Station  agrono- 
mique de  Metz  :  l'année  sui\ante,  nue  St)ciété 
aîsacienne  se  forma  également,  qui  marcha 
de  concert  a\('c  la  Station  agronomique  de 
Colmar. 

Les  deux  Sociétés  ]io\nsMi\rni  le  même  but 
que,  comme  rii:ili(pie  M.  Ib-inricli,  est  le 
suivant  : 

1°  Secondei'  li-s  ^talion-  ilan-  leurs  tra- 
vaux de  sélection  ; 

2°  Favoriser  et  multiplier  la  culture  ab- 
fohnnent  pure  des  i)|é<  sélectionnés  par  la 
Station  ; 

'\°  Les  \uli:ariser  dans  la  masse  des  ciilli- 
va  leurs. 

Le  piiiicipal  type  de  blé  de  pays  sélec- 
tionné pour  la  Lorraine  et  choisi  entre  cent 
est  le  type,  dit  type  ,j,  d'origine  lorraine,  et 
qui  se  montra  le  mieux  adapté  au  terrain  et 
au  climat  <le  la  région.  Povu'  l'Alsace,  c'est 
le  type  22,  (pii  l'a  emjiorlé  sur  de<  centaines 
de  er.ncurrenls.  Lors  des  primes  domiées  aux 
!>lés  étudié?  comjiaralix  eTUriil ,  il  a  eu  le  plus 


'i)SiM-  la  séliTlion  ilcs  variétés  de  blé  en  Alsace 
>l  Lorraiiio,  rapport  <lc  M.  Hcinridi,  h  la  section 
.l'A:.-iniionnc  du  congrès  de  Strasbourg,  pour 
['\\;mrinirnl  d(  s  Sci<  nccs  (1921). 


de  points  comme  qualité,  rendement,  ainsi 
que  pour  la  résistance  à  la  verse  et  à  la 
rouille.  Il  provient  d'une  descendance  de 
l'ancien  blé  rouge  Altkirch,  connu  sous  le 
nom  de  Mutti. 

Ces  deux  blés  «  ô  »  et  «  22  »  supportent  les 
liivers  les  plus  rigoureux. 

Le  blé  rouge  d'Alsace  a  22  »  a  pris  surtout 
beaucoup  d'extension  dans  le  pays.  Nous  en 
avons  admiré,  au  cours  de  notre  excursion 
en  Alsace,  de  très  l>caux  champs,  et  nous 
avons  été  [larticulièrement  frappés  de  la  fa- 
çon dont  il  résistait  à  la  verse  ;  dans  les  en- 
virons de  Paris,  semé  comparativement  avec 
d'autres  blés,  nous  avions,  en  effet,  presque 
toujours  remarqué  que  le  blé  rouge  d'Alsace, 
au  moins  le  type  que  l'on  y  cultivait,  versait 
très  facilement.  Dans  les  bonnes  cultures  de 
la  plaine  d'Alsace,  les  rendements  île  35 
quintaux  avec  la  sélection  ((  22  »  ne  sont  pas 
exceptionnels. 

A  côté  de  ce  blé  d'Alsace,  originaire  du 
pays,  suivant  les  milieux  naturels,  malgré 
tout  encore  assez  différents  dans  la  plaine 
même,  suivant  surtout  les  qualités  îles  sols, 
d'autres  variétés  de  blé  sont  également  culti- 
vées sortant  des  sélections  de  la  Slaliin  de 
Colmar. 

ïn  Square-IIead,  d'origine  anglaise.  .so«- 
(•/((•  2'iO,  est  recherché  })our  les  cultures  in- 
tensives, les  terres  les  plus  riches  et  les  plus 
fertiles  ;  ce  «  2iO  »  a  donné  jusqu'à  i8  ipiin- 
taux  à  l'hectare,  et  cultivé  avec  d'autres  blés 
à  épi  carré  introduits  à  titre  d'essai,  comme 
étant  les  meilleurs,  il  s'est  toujours  montré 
supérieur,  ce  qui  est  une  preuve  du  bon  tra- 
vail de  sélection  poursuivi  à  la  Station. 

Enfin,  pour  les  terrains  moins  riches,  plu- 
tôt secs,  à  la  fois  comme  blé  de  printemps 
et  blé  d'automne,  certaines  exploitations  cul 
tivcnt  exclusivement  une  sélection  de  blé  du 
Bordeaux,  solicite  115  ;  ces  dernières  années, 
les  conditions  météorologiques  ont  été  parti- 
culièrement fiivorables  en  Alsace  pour  <e  blé 
de   Bordeaux. 

Ces  trois  variétés  tendent,  très  heureuse- 
ment, de  plus  en  plus,  à  être  les  seules  culti- 
vées, au  moins  dans  les  boimes  exploitations 
de  la  plaine  d'Alsace  ;  nous  avons  remarqué 
combien  les  champs  semés  ainsi  avec  ces 
types  sélectioimés  se  montraient  nettement 
supérieurs  aux  antres  champs  de  blé-  com- 
posés  de   mélanges   quelconques. 

Celte  année,  la  Station  de  Colmar  avait 
consacré  cinq  hectares  à  la  culture  du  blé, 
dont  un  hectare  j)our  le  champ  destiné  à  la 
(ulture  par  pediuree.  les  quatre  antre-  à  la 
eidlure  des  ihanips  d'i'lite.   La  semenee  ain-i 


L'ABRICOTIER  DANS  LA  VALLEE  DU  RHONE 


271 


•obtenue  a  été  multipliée  dans  les  Stations  de 
multiplication  de  MM.  Steib,  à  Wihr-en- 
Plaine,  Urban,  à  Hurtigheim,  et  Heinrich,  à 
Spechbach-le-Bas.  Ces  agriculteurs  ont  à  leur 


tour  cédé  la  semence  qu'ils  ont  obtenue  aux 
membres  de  l'Association  alsacienne  damé- 
lioralion  des  semences^ 

(.1   suivre.)  ■  H.  Hitiek. 


L'ABRICOTIER  DANS  LA  VALLÉE  DU  RHOJNE 


Rien  que  nous  n'ayons  déjà  vu  depuis  30 
ans  dans  la  vallée  du  Rhône. 

Toutes  les  terres  alluvionnaires  de  Lyon  à 
Saint-Rambert  d'Ambon,  influencées  par  des 
variations  du  niveau  des  eaux  du  Rhône,  por- 
tent des  abricotiers  en  voie  de  dessèchement 
ou  desséchés  avec  gommoso  généralisée  et 
attaques  parasitaires  à  déterminer  !!! 

D'une  façon  générale,  de  la  première  ma 
nifestation  de  la  maladie  au  dessèchement, 
il  s'écoule  une  période  de  deux  ou  trois  ans. 
Dans  les  années  où  les  crues  du  Rhône 
■sont  multiples,  les  arbres  peuvent  disparaître 
la  même  année. 

Les  dégâts  sont  surtout  très  apparents  entre 

Lyon  et  Peyraud,  et  Lyon  et  Saint-Rambert. 

Lorsque  le  niveau  des  cultures  est  surélevé 

-ou  en  côtes,  comme  cela  existe  entre  Vienne 

et  Valence,  les  dégâts  sont  insignifiants. 

En  coteaux,  c'est-à-dire  en  terrains  secs, 
la  maladie  est  à  peu  près  inexistante.  Dans 
toute  la  vallée,  ce  sont  les  abricotiers  les 
plus  âgés  qui  sont  atteints.  Les  abricotiers 
■en  voie  de  dépérissement  présentent  fréquem- 
•■ment,  la  première  année,  le  caractère  très 
curieux  d'avoir  sur  le  même  pied  des  parties 
saines  et  des  parties  en  voie  de  se  dessécher. 
(Caractères  du  pourridié  et  d'une  maladie  du 
châtaignier). 

L'année  suivante,  l'arbre  se  dessèche  en  en- 
tier. 

Nous  avons  constaté  que  c'est  dans  les  an- 
ciennes terres  à  mûriers,  que  la  maladie  est 
la  plus  généralisée.  Un  exemple  frappant 
existe  à  ce  sujet  à  Serve-Erome  (Drôme). 

Dans  toute  la  région  de  Lyon  à  Valence, 
rive  gauche,  nous  n'avons  pas  vu  plus  de 
ooO  à  450  abricotiers  desséchés  sur  plusieurs 
milliers  existants. 

Autour  d'Avigiion,  jusqu'à  Tarascon,  rien 
d'anormal. 

La  culture  du  pêcher  ne  présente  rien  de 
particulier,  si  ce  n'est  quelque  cas  de  chlo- 
rose. 

Les  cerisiers  sont  quelquefois  en  mauvaise 
postuce  dans  les  terres  fréquemment  inon- 
dées, conlme  dans  les  terrains  excessivement 
secs.  Par  suite  d'un  excès  d'humidité  ou  d'une 
mauvaise  adaptation,  ces  arbres  dépérissent 
assez  rapidement. 


Par  contre,  le  voyageur  qui  descend  'a 
vallée  du  Rhône  remarque  immédiatement  la 
bonne  tenue  des  poiriers. 

Des  cas  isolés  de  dépérissement  des  abri- 
cotiers existent  en  sols  schisteux  frais,  à 
Saint-Jean  de  Maurienne  (Savoie). 

Les  caractères  de  la  maladie  sont  identiques 
à  ceux  relevés  dans  la  vallée  du  Rhône. 

Nous  avons  eu  à  nous  occuper  de  ce  dé- 
périssement des  abricotiers,  lorsque  nous 
étions  professeur  d'Agriculture  de  l'arrondis- 
sement de  Tournon  (Ardèche)  de  1901  à  1013. 
Nous  n'avons  rien  à  modifier  de  nos  cons- 
tatations de  jadis,  à  savoir  que  le  dépérisse- 
ment est  dû  : 

1°)  A  un  champignon  ou  une  bactérie  en- 
vahissant les  racines  et  le  bois  (cambium  et 
liber)  ou  le  bois  seulement  avec  gommose. 
La  repousse  s'effectue  quelquefois  en-dessous 
du  point  de  greffage. 

2°)  Les  arbres  atteints  ont  une  végétation 
ralentie,  ce  qui  les  prédisposent  aux  attaques 
du  «  Scolytes  Pruni  ».  Rejeter  complètement 
le  prunier  comme  porte-greffe,  à  moins  de 
Il  planter  sur  butte. 

3°)  Les  atteintes  du  mal  sont  très  fréquentes 
en  sols  ayant  porté  des  mûriers  (même  secs). 
4°  Dans  les  cuvettes  à  pourridié  (terrains 
punais)  des  vignobles  de  Côte-Rotie,  llermi- 
tage  et  Chaml)éry,  l'abricotier  a  totalement 
disparu. 

5°)  Dans  les  sols  infectés,  avoir  recours  au 
pêcher,  cerisier  et  poirier  pour  les  plantations 
nouvelles. 

6°)  Un  assolement  arboricole  s'impose  dans 
tous  les  sols  de  la  vallée  du  Rhône. 

7°)  Pour  les  plantations  nouvelles,  jiiunter 
l'abricotier  en  sol  neuf. 

8°)  Dans  tons  Jes  sols  plus  ou  moins  inon- 
dés ou  infectés,  planter  les  arbres  k  sur 
hutte  »  c'est-à-dire  au  niveau  du,  sol  et  recou- 
vrir les  racines  par  une  butte  de  terre  d'un 
minimum,  de  1  mètre  de  largeur  sur  0  m.  50 
de  hauteur. 

En  attendant  que  nos  spécialistes  aient 
trouvé  la  cause  du  dépérissement,  il  faut  tour- 
ner l'obstacle.  En  suivant  nos  conseils,  le 
praticien  est  assuré  du  succès. 

Arthur  Cadoriît, 

Dirccleur  des  Services  a^i  i^^los 
de  la  Savoie, 


272 


LE  Vl(. NOBLE  DE    L  ILE-VERTE  'GIRONDE) 


LE  YIGJNOBLE  DE  L4LE-VERTE  ^ 

((.IHONDE) 


Sur  les  106  licctares  de  vignes,  100  sont 
«il  pli-iiic  procliutiuM  ;  les  vignes  vieilles  ont 
été  iirrachées  sur  0  hectares  qui  sont  actuel- 
lenii-nt  en  culture  pour  être  remis  plus  lard 
on  \ignes.  Ces  lUO  hectares  forment  deux 
groupes  :  25  en  répages  blancs,  à  l'exti'é- 
milc  occidentale  de  l'île,  et  75  en  cépages 
rouges.  Ces  cépages  sont  ceux  du  Bordelais  : 
Semlllon     el     Sauvignon     pour     les     hlancs  ; 


cheresse  prolongée,  ijui  le  fendille  en  moites 
dures.  D'après  les  analyses  qui  en  ont  été 
lailcs,  il  est  bien  pourvu  en  azote,  en  acidi 
pliosiihorique  et  en  chaux.  M  fumiers  ni  en- 
grais minéraux  n'ont  été  employés  jusqu'ici. 
Comme  la  ipialité  est  plus  recherchée  que  la 
quantité,  on  ne  pousse  pas  à  de  fortes  fumu- 
res- Par  contre,  les  soufrages  et  les  sulfatages- 
sont    pratiqués   avec    régularité.    A    la    fin    du 


Fip.  41».  —  l.aljjiir  d'une  \  i:;iip  rpr<'|)pe  ii  l'Ile-Verle. 


Cabernet-Sau\ignon,  Merlot,  Pc|it-\  erdot, 
.Mallicc  pour  les  rouges.  Le  mode  de  plan 
talion  est  niiilormi-  ;  il  comporte  i  500  pieds 
à  I  hectare.  Les  lignes  sont  espacées  de 
1  m.  50  environ,  alin  de  permettre  le  pas- 
sage des  charrues  et  des  houes  attelées.  Les 
souches  sont  taillées  sur  trois  bras,  l'un  ver- 
tical, les  antres  horizontaux,  conduits  sur  fils 
de  fer. 

La  végétation  est  trc>  vigoureuse.  Le  sol 
est,  en  effet,  d'c\ccllcnli-  (pi;ilité.  Provenant 
prestpie  exclusi\,  lutnl  du  limon  entraîné  par 
la  Cirondc.  il  c-t  formé  de  sable  argilo-cal- 
r;iire.    facile   à    tra\ ailler,    sauf  après   tme  -é- 

(.1     Vciir  II*  n°  ilii    •;;  m  [.t mbrc,  p.  y53. 


mois  de  jiiillcl  (jcrniei',  un  ne  coiistatail  pas 
d  in\asion  de  maladie,  [las  plus  d'ailleurs  que 
d"invasic»n  dinsecles  ;  l'aspect  des  vignes  per- 
mcllaitde  compter  sur  une  récolle  saine, 
point  cs-^enticl  pour  une  bonne  vinification. 

Le-  \  ignés  soumises  à  la  submersion, 
qu'elles  >t>ienl  franches  ou  greffées,  s'affai- 
blissent quand  elles  ont  atteint  une  trentaine 
d'années,  nième  dans  les  terres  riches  comme 
celles  de  !  Ile-^erte.  \lhi  d'éviter  une  r»q)ture 
dan^  l'équilibre  de  la  production,  une  rota- 
tion a  é'|('  décidée  pour  le  rajeunissement  pro- 
gressif (le>  pièces  de  vignes.  Cette  série  d'opé- 
lations  est  commencée.  L'arrachage  des  sou- 
«  hes  el  la  mise  en  culture  a\anl  une  nouvelle 


LE   VIGNOBLE  DE   L'ILE-VERTE  (GIRONDE) 

jjlanlation,  ou  bien  le.recépage  (fig.  49),  sont 
les  méthodes  employées. 

Pour  les  vendanges,  des  voies  Decauville 
sont  réparties  dans  les  allées  afin  d'enlever 
rapidement  la  récolte. 

Dans  un  vignoble  d'une  telle 
importance,  de  vastes  construc- 
tions pour  la  vinification  étaienl 
nécessaires.  Deux  cuviers  (fig.  50 
€t  51)  sont  consacrés  au  vin  rou- 
ge :  l'un  renfermant  23  cuve»; 
d'une  contenance  de  90  barri 
ques  environ,  l'autre  20  cuves 
d'une  contenance  de  130  barri- 
(jues  chacune.  Les  chais  sont  au 
nombre  de  cinq  :  trois  pour  le 
vin  rouge  pouvant  contenir 
4  400  barriques,  deux  pour  le 
vin  ])lanc  pouvant  contenir 
1  600  barriques.  Des  lampes  élec- 
triques permettront  désormais 
d'éclairer  toutes  les  parties  de 
ces  bâtiments. 

Jusqu'ici  la  vendange,  élevée  à 
l'étage  supérieur  du  cuvier,  était  déversée  sur 
des  claies  sur  lesquelles  se  pratiquait  l'égrappa- 
ge.  Cette  méthode  sera  remplacée,  aux  pro- 
chaines vendanges,  par  une  installation  méca- 
nique fort  ingénieuse.  Dans  un  petit  bâtimeni 
construit  de  l'autre  côté  de  la  route  qui  longe 
les  cuviers  ont  été  installés  un  fouloir- 
égrappoir  et  une  pompe  à  refouler  la  ven 
dange,  que  surmonte  un  palan  électrique, 
et   qui   fonctionne   également   à    l'électricité 


2:3 

dans  le  fouloir-égrappoir.  \  la  sortie  de  cet 
appareil,  les  rafles  sont  rejetées  derrière  le 
bâtiment,  à  portée  dc-s  charrettes  destinées 
à  les  enlever,  tandis  que  le  moût  tombe  dans 
une  fosse  en  ciment  dans  laquelle  plonge  la 


Fig.  31.  —  Etage  supérieur  du  niOme  cuvior. 

Un'  train  de  vagonnets  Decauville  porte 
les  doails  renfermant  la  vendange.  Le  douii 
est  élevé  par  le  palan  à  la  hauteur  de 
3  m.  50  environ  et  basculé  au-dessus  d'une 
large  trémie  en  bois  qui  déverse  la  vendange 


Fig.  oO.J — ^Vue  de  l'un[des:  cuviers  à  l'Ile-Verte. 

pompe  qui  refoule  la  vendange  dans  une  ca- 
nalisation courant  au-dessus  des  cuves.  Cette 
organisation  doit  assurer  la  régularité  du 
travail,  tout  en  réduisant  notablement  les 
frais  de  main-d'œuvre. 

Ces  explications  montrent  avec  quels  soins 
est   administrée   l'Ile-Verte.    Les   mêmes   mé- 
thodes  sont  appliquées   sur  l'exploitation  de 
rile-du-Nord.  Celle-ci,  sur  une  superficie  de 
46  hectares,  compte  36  hectares  de  vignes  en 
cépages    rouges.    Les    bâtiments 
(-oniprennent,  outre  le  logement 
du    chef    de    culture,    dix    loge- 
ments   pour    les    familles    d'ou- 
vriers, écurie,  bouverie,  hangar, 
cuisine    pour    les    vendangeurs. 
Le    nombre    de    personnes    em- 
ployées est  de  34  ;  deux  chevaux, 
un  âne  et  quatre  bœufs  servent 
aux   travaux.    Le   cuvier   renfer- 
mant 22  cuves  pouvant  contenir 
chacune  75  barriques.  Le  chai  est 
fail    pour   1  950   barriques. 

Le    domaine   de  la   Société   se 

compicte,  sur  la  rive  gauche  de 

la  Gironde,   dans  le  Médoc,  par 

deux   propriétés,    d'une   étendue 

totale  de  28  hectares  :  le  château 

'   Abel    Laurent,     à    Margaux,     et 

h 'château    Boyd-Cantenac    (3''    grand    cru 

classé),  à  Cantenac.  Des  chefs  de  culture  sont 

placés  à  la  tête  de  chaque  propriété. 

C'est  avec  une  vive  satisfaction  que  j'ai  pu 
visiter  cette  vaste  entreprise.  Sans  doute,  tout 


27i 


DEUX  BONNES  POIRES  D  HIVER 


n'y  est  pas  parfait,  et  l'on  doit  y  compter, 
comme  partout  dans  le  Bordelais,  sur  les  dif- 
ficultés rencontrées  par  la  vetite  normale  des 


vins.  Mais  l'esprit  de  méthode  et  de  précision, 
qui  anime  la  direction  constitue  des  garanties- 
précieuses  pour  l'avenir.      Henry  Sagmer. 


DEUX  BO.NiNES  FOIRES  D'HIVEH 


Après  les  deux  bonnes  poires  d'automne 
que  nous  signalions  dernièrement  \l)  à  I  at- 
tention de  nos  lecteurs,  voici  aujourd'hui 
deux  parfaites  poires  d'hiver,  dont  la  matu- 
rité, s'échelonnant  de  décembre  à  avril,  à  la 
suite  du  Doyenne  du  Comice  et  de  la  Duches- 
se ilWngouh'me,  permet  aux  gourmets  de 
déguster  pendant  la  mauvaise  saison  des 
fruits  succulents  et  aux  cultivateurs  d'oiïrir 
ù  leur  clientèle  des  produits  de  premier  choix. 

La  l'asse-Crassane  est,  en  effet,  l'une  des 
variétés  de  poires  tardives  les  plus  précieuses 
pour  la  consommation  et  pour  la  spéculation. 
Très  recherchée  pour  sa  beauté,  sa  forme  et 
sa  grosseur,  cette  poire  est  particulièrement 
cultivée  aux  environs  de  Paris,  à  Montreuil- 
sous-Bois  et  à  Bagnolet,  pour  la  vente  à  la 
pièce  à  l'arrière-saison  aux  Halles,  où  se  la 
disputent  à  prix  d'or  (2)  les  grands  restau- 
rateurs et  les  commerçant^  des  quartiers  ri- 
ches, dont  les  clients  apprécient  fort  la  chair 
fine,  fondante,  bien  sucrée,  acidulée,  par- 
fumée, très  juteuse. 

L'arijre,  de  vigueur  moyenne,  mais  de 
grande  fertilité,  se  met  ù  fruit  très  promptc- 
ment  :  il  réussit  sous  toutes  les  formes  :  py- 
ramides, fuseaux,  palmeltes,  surfont  palmet- 
tes  Verrier  à  quatre  branches  ;  enfin  toutes 
le-  expositions,  sauf  celle  du  Nord,  lui  con- 
vienfient.  Dans  les  sols  très  fertiles,  greffé  sur 
crignassier,  il  prend  parfois  un  très  grand 
développement  ;  dans  des  circonstances 
moins  favorables,  pour  augmenter  sa  vigueur 
défaillante,  il  y  a  lieu  de  recourir  au  sur- 
f/reffage  sur  ime  variété  plus  vigoureuse, 
telle  que  le  licui'ré  DicI  (Hriirn'  iniKjnifique) 
et  le  Curé. 

Depuis  son  obtention,  en  "  IS.V^.  par  M. 
Hoisbunel,  pépiniériste  à  Rouen,  la  Passe- 
Crassane  a  vu,  en  raison  de  ses  multiples 
qualités,  sa  culture  prendre  une  extension 
toujours  plus  grande,  non  seulement  en 
France,  mais  à  l'étranger,  siiilont  <mi    \n,i:le- 

I     Voir   le  Journal  d'AgriciiUure  pratique,    du 
17   juin   1922,   page   186. 

(2)  On  cn[ç  coiiramrnonl  aux  Halles,  pour  !c3 
fniil<  fin«,  sans  lâches  cl  on  année  movc^nnc,  de 
2  il  ô  fr.  la  pièce  pour  ceux  île  t'ion  à  700  «.'r.inunes 
(!'•  I  à  .^  fr.  la  pi^r€  pour  ceux  tic  ijoo  grammes 
«t  d"  Tm  à  Sr>  fr.  le  cent  pour  le«  petits  do  200  à  3oo 


terre  el  en  Allemagne,  où  elle  est  très  goûtée.. 

Sa  conservation  facile,  sa  faculté  de  voya- 
ger sans  subir  de  dégâts,  la  font  de  plus  en 
plus  rechercher  par  le  commerce  qui  l'achète 
toujours  très  cher,  si  l'on  a  soin  de  la  lui 
présenter  en  parfait  état  :  aussi  devra-t-on 
craindre  de  la  cueillir  trop  lot  pour  é\iter 
qu'elle  se  flétrisse  au  fruitier  :  au  déclin, 
d'octobre,  sous  le  climat  de  Paris,  à  moins 
que  des  gelées  soient  à  redouter. 

Cette  faveur  du  public,  la  Passe-Crassune 
la  partage  avec  le  Doyenné  d'hiver,  qui  offre 
les  mêmes  avantages  de  culture  et  de  pro- 
duction, et  dont  la  chair  est  peut-être  encore 
plus  délicieusement  parfumée. 

Beaucoup  plus  ancienne  que  la  précédente,. 
puis(ju'e!le  date  du  milieu  du  dix-huitième 
siècle  (1),  la  poire  Doyenné  d'hiver,  dite  aussi. 
Bergamote  de  la  Pentecôte,  est  aussi  un  peu. 
plus  tardive,  et  on  peut  la  consommer  jus- 
qu'en fin  avril,  voire  jusqu'au  15  mai,  soit 
un  mois  et  plus  que  sa  rivale,  dont  la  robe, 
plus  rude,  (-hagrinée,  jaune  fauve  maculé  de 
roux,  le  cède  à  la  sienne,  plus  brillante  el 
plus  claire. 

Mais  leurs  autres  mérites  s'égalent  et  pour 
la  spéculation  l'on  n'aura,  entre  ces  deux  va- 
riétés d'élite,  que  l'embarras  du  choix  :  ce- 
pendant, dans  une  plantation  commerciale 
l)ien  comprise,  à  la  Passe-Crassane,  plus  rus- 
tique, s'accommodant  bien  du  plein  air,  on 
réservera  les  contre-espaliers  ou  les  petite'^ 
formes  de  plein  vent,  fuseaux  et  pyramides, 
tandis  que  le  Doyenné  d'hiver,  sujet  à  la 
lavelure,  se  comportera  mieux  en  espalier 
abrité,  à  bonne  exposition. 

Pour  obtenir  ces  deux  fruits  plus  gros,  on 
les  éclaircit  :  pour  les  rendre  plus  fin<  et 
le<  proléger  de  la  tavelure  ou  de  toute  |ii- 
([ûre,  on  les  met  en  sacs  ;  puis,  pour  les- 
faire  colorer,  on  effeuille  en  temps  voulu,  de 
façon  à  les  exposer  progressivement  aux 
rayons  du  soleil  :  certains  praticiens  arrivent 
même  à  faire  colorer  le  Doyenné  dltiver. 


(i)  Elle  serait,  paraît-il.  originaire  de  Belgique 
et  aurait  o\é  ohtoniK'  <linis  le  jardin  do  l'Universi'i.' 
de  Louvain.  En  i8o5,  M.  Ilervy.  directeur  do  la 
Pépinière  de«  auriens  Chartreux,  à  Pari*,  qui  en 
avait  eu  des  preffes  en  Belgique,  u  la  juge;»  iinu- 
velle  et  lui  donna  le  nom  de  Dc»V'Vi/ïJ  d'//"<'r  n. 


LA  JOURNEE  DU  LMT  A  PARIS 


27  > 


Et  c'est  grâce  à  tous  ces  soins  qu'on  ob-  i   dent  ces  deux  excellentes  variétés  dignes  de 
tient  ces  magnifiques  spécimens  qui  font  cha-  figurer  aussi  bien  dans  le  fruitier  de  l 'arna- 
que année,  aux  expositions  parisiennes  d'au-  teur  qu'au   verger  commercial. 
tornne,  l'admiration  des  visiteurs  et  qui  ren-  I                                                     Cii.   Arranger. 

LA  JOURNÉE  DU  LAIT  A  PARIS 


La  Juurnée  du  Lait,  dont  Iheureuse  ini- 
tiative revient  à  M.  Marcel  Donon,  sénateur 
du  Loiret,  président  du  Comité  d'organisa- 
tion, a  obtenu  un  très  grand  succès.  350 
adhérents  environ,  agriculteurs,  délégués  des 
Associations  agricoles,  médecins,  vétérinai- 
re?, industriels  laitiers,  crémiers,  consomma- 
teiirs,  ont  assisté  aux  deux  séances  tenues  le 
mardi  19  septembre,  dans  la  grande  salle 
de  la  Société  Nationale  d'Horticulture,  à 
Paris. 

Le  problème  du  lait  ayant  à  la  fois  une  im- 
pi)rtanc(.'  économique  et  une  importance  so- 
ciale de  premier  ordre,  le  Gouvernement  était 
représenté  à  celte  imposante  manifestation 
par  les  deux  ministres  intéressés  :  M.  Henry 
Chéron,  ministre  de  l'Agriculture,  et  M- 
Strauss,  ministre  de  l'Hygiène.  On  remar- 
quait en  outre  la  présence  de  nombreuses 
personnalités  appartenant  au  Parlement,  au 
Conseil  municipal  de  Paris,  aux  grandes  ad- 
ministrations, à  la  science  et  à  l'industrie  lai- 
tière» 

1™  séance. 

M.  Marcel  Donon  inaugure  les  travaux  par 
un  im|X)rtant  discours,  dont  le  journal  re- 
produit les  principales  parties  (p.  277),  dans 
lequel  il  expose  les  aspects  multiples  du  pro- 
lilème  du  lait  et  les  efforts  que  sa  solution 
exigera.  Ce  discours  est  interrompu,  à  diver- 
ses reprises,  par  de  chaleureux  applaudis- 
sements. 

Le  programme  est  abordé  sans  délais. 

I.  —  Amélioration 
des    conditions   de    transport    du   lait. 

M.  foher,  ingénieur  agronome,  ingénieur 
des  Services  commerciaux  de  la  Compagnie 
d'Orléans,  donne  lecture  d'un  très  intéressant 
rapport  où  il  expose  la  technique  du  ramas 
sage  rapide  du  lait  et  les  améliorations  à  réa- 
liser en  vue  d'en  assurer,  à  partir  de  la  traite, 
une  meilleure  conservation. 

U  insiste  sur  l'utilisation  de  la  glace  à  la 
ferme  et  envisage  la  possibilité  de  la  réfrigé- 
ration du  lait  en  commun  dans  un  dépôt 
glaciaire  à  établir  dans  chaque  commune- 
Aï.  Poher  suggère  l'idée  de  la  combinaison  du 
frriid  et  de  la  pasteurisation  pour  le  traile- 
nii-nl  du  lait,  propose  l'emploi  des  camions 


automobiles  pour  accélérer  le  ramassage, 
tout  au  moins  entre  les  dépôts  et  les  gares 
expéditrices.  Enfin,  le  rapporteur  demande 
l'abaissement  des  tarifs  de  transport  et  l'ho- 
mologation du  nouveau  tarif  G.  Y.  3-103  pro- 
posé par  les  réseaux. 

M.  Porcher  signale  qu'aux  Etats-Unis,  où 
les  pays  laitiers  sont  situés  sous  un  climat 
rude,  à  hivers  très  rigoureux,  les  cultiva- 
teurs font  aisément  des  réserves  de  glace  et 
refroidissent  le  lait  à  la  ferme.  En  France, 
où  l'on  n'a  pas  les  mêmes  facilités,  l'emploi 
de  la  glace  ne  serait  pas  possible  à  la  ferme. 
mais  il  recommande  aux  producteurs  d'uti- 
liser l'eau  pour  la  réfrigération. 

L'abaissement  des  tarifs  donne  lieu  à  une 
discussion  vive  et  un  peu  confuse,  à  laquelle 
prennent  part  MM.  Bouctot,  sénateur,  Raguet, 
Bloch,  Poher,  etc.  Les  tarifs  soumis  à  l'ho- 
mologation étant  différents  suivant  les  ré- 
seaux, l'assemblée  proteste  contre  cette  iné- 
galité et  demande  qu'ils  soient  uniformes 
pour  toute  la  France. 

Finalement,  les  conclusions  suivantes  sont 
adoptées  : 

En  ce  qui  concerne  l'amélioration  des  condi- 
tions de  tratisport,  qu'un  tarif  uniforme  sur  tou? 
les  réseaux  soit  promulgué  en  ce  qui  concerne  le 
transport  du  lait  sur  la  base  du  tarif  le  plus 
bas  d 'avant-guerre  multiplié  par  le  coefficient  voté 
par  le  Parlement. 

Elle  appelle,  en  outre,  l'attention  des  Sociétés 
et  Coopératives  laitières  sur  l'intérêt  qui  s'attaclK; 
pour  elles  à  étudier,  dès  à  présent,  la  possibilité 
de  mettre  en  application  les  procédés  de  conser- 
vation du  lait  par  le  froid,  tant  au  dépôt  d<;  ra- 
massage que  durant  le  transport,  notamment  par 
l'utilisation  des  vagons  isothermes  ou  réfrigé- 
rants. 

Elle  demande  aux  Pouvoirs  publics  d'entre- 
prendre dans  les  milieux  agricoles,  une  campagne 
auprès  des  agriculteurs,  en  vue  de  leur  éducation 
pour  la  production  d'un  lait  susceptible  d'être  li- 
vré sans  danger  à  la  consommation,  par  la  seule 
application  du  froid. 

II.  —  Prix  de  revient  du  lait 
Notre  distingué  collaborateur.  M-  Henry 
Girard,  agriculteur,  membre  de  l'Académie 
d'Agriculture,  avait  à  traiter  une  question 
extrêmement  délicate  et  très  ardue  :  le  prix 
de  revient  du  lait. 


27ù 


L.V  JDLUNÉE  DU  LAIT  A  PARIS 


LV'tablisseincnl  ilii  luix  dv  revient  du  lait 
a  un  intérêt  capital,  en  ce  sens  qu'il  per- 
mettra aux  cultivateurs  dcclairer  les  consom- 
mateurs qui  ne  se  rendent  pas  compte  des 
frais  élevés  de  la  production  et  croient  tou- 
jours payer  le  lait  tiop  cher.  II.  permettra, 
en  outre,  aux  cullivaleuTs  de  se  défendre 
contre  les  attiiques  injustes  et  parfois  violen- 
tes dirigées  contre  eux  dans  certains  milieux 
urbains. 

M.  Henry  Girard  a  eu  ce  grand  mérite  de 
présenter  simplement  et  clairement  une 
question  difiicile  ;  il  indique  les  facteurs 
d'ordre  /uuteclmique  et  d'ordre  économique 
à  faire  intervenir  dans  le  calcul  du  prix  de 
revient  du  lait.  Puis,  il  montre,  par  un  exem- 
ple, en  prenant  des  chiffres  moyens  se  rap- 
portant au  département  de  l'Oise,  la  manière 
d'évaluer  le  coût  du  litre  de  lait  à  la  ferme. 
Le  prix  de  revient  variant  avec  les  régions 
et  avec  les  exploitations,  le  rapporteur  invite 
ses  collègues  à  faire  des  évaluations  et  à  cn- 
^(>v(•r  leuis  renselyneminls  à  la  Confédéra- 
tion générale  des  producteurs  de  lait. 

En  ajoutant  à  ce  prix  de  revient  une  som- 
me raisonnable,  constituant  le  bénéfice  lé- 
gitime du  producteur,  le  prix  de  vente  s'éta- 
blira normalement.  Actuellement,  il  y  a  deux 
prix  de  vente,  l'un  pour  l'été,  l'autre,  plus 
élevé,  pour  l'hiver.  De  là  des  discussions,  des 
tiraillements,  des  marchandages  qui  se  re- 
nouvellent chaque  année  et  seraient  éyités  si, 
comme  le  demande  M.  Girard,  le  prix  restait 
le  même  pendant  toute  Tannée. 

M-  Marcel  Donun  félicite  chaleureusement 
le  rapjjortcur  ^xjur  l'exposé  si  remarquable 
qu'il  a  présenté  d'une  (jnestion  délicate,  et 
l'assemblée  s'associe,  par  ses  applaudisse- 
ments,  aux   félicitations  du   président. 

M.  Lufille,  de  Reims,  fournit  quelques 
précisions  sur  les  frais  qu'entraîne  la  produc- 
tion du  lait  dans  son  exploitation  ;  avec  M. 
Henry  Girard,  il  invite  les  cultivateurs  à  éta- 
blir des  i>rix  de  revient  et  exprime  le  vœu 
(pic  les  producteurs  soient  consultés  par  le 
préfet  de  police  de  l'aris  au  sujet  des  prix 
de  vente  du  lait, 

M.  Knffrulh,  délégué  beige,  indicjue  les 
bons  résultats  obtenus  dans  son  [jays,  durant 
la  période  transitoire,  par  la  création  d'une 
Commission  arbitrale,  chargée  d€  fixer  le 
prix  (lu  lait  ;  cette  Commission  comprenait 
des  protlucteurs,  des  intermédiaires  et  des 
fonctionnaires  de  l'Administration.  Aujour- 
hui,  la  Belgi(pie  cj^t  soumise  au  régime  de 
la  libre  concurrence. 

Sur   la    prop"-''''"M    'l-'    M.   Henry    Girard, 


l'assemblée    émet,    à    l'iuianimité,    les    vœux 
suivants  : 

1°  Que  le  marche  du  lait  soit  libre  ;  que,  si 
c'est  nécessaire,  des  cartes  de  priorité  et  le  cas 
échéant,  des  cartes  de  lait  à  prix  réduit,  aux  frais 
de  la  collectivité,  soient  ulilisées  là  où  le  be>oiii 
s'en  fait  sentir. 

2°  Que  les  Pouvoirs  publics,  en  vue  de  se  docu- 
menter sur  toutes  le.-,  questions  relatives  à  la 
production  du  lait,  coiislilueiil  uu  Office  du  lait, 
comprenant,  en  proportion  équiluble,  des  délégués 
de  groupements  de  producteurs  ;  cet  Office  devant 
être  ultérieurement  consulté,  a\ant  toutes  déci- 
sions officielles  concernant  le  lait  et  les  produits 
qui  en  dérivent. 

3°  Que  dès  mainlenanl,  par  les  soins  des  Offices 
agricoles  et  de  la  Confédération  générale  du  Lait, 
des  renseignements  périodiques  sur  le  coût  de  pro- 
duction du  lait,  établis  suivant  un  plan  et  une 
méthode  semblable,  soient  adressés  à  l'Office  du 
lait  et  à  la  G.  G.  L.,  qui  constitueront  ainsi  une 
documentation  des  plus  utiles  pour  l'avenir. 

4°  Que  MM.  les  ministres  de  l'Agriculture,  de 
l'Hygiène  et  de  l'Instruction  publique  veuillent 
bien  faire,  chacun  dans  leiu'  ressort,  la  plus  active 
propagande  en  faveur  de  1'  «  Afficfie  du  Lait  », 
de  façon  à  encourager  les  producteurs  à  éciaircr 
les  consommateurs  et,  en  particuUei",  la  jeunesse 
française. 

2«  Séance. 

Cette  séance  est  présidée  par  M.  Henry 
Chéron,  ministre  de  l'Agriculture,  qu'accom- 
pagne M.  Strauss,  ministre  de  l'Hygiène. 

M-  Doiion  exprime  au  ministre  de  l'Agri- 
culture la  sympathie  dés  cultivateurs  et  lui 
demande  de  rendre  aux  producteurs  la  liber- 
té commerciale.  S'adressant  ensuite  au  mi- 
nistre de  l'Hygiène,  il  salue  en  lui  l'apôtre 
de  toutes  les  œ'uvres  d'assistance. 

M.  Roéland,  conseiller  municipal  de  Paris, 
vice-président  de  la  Ligue  du  Lait,  signale 
toute  l'importance  qu'attache  à  la  question 
du  lait  la  municipalité  j)arisienne. 

M.  Chéron  apporte  aux  organisateurs  de  la 
Journée  du  Lait,  et  en  particulier  à  l'initia- 
teur, M.  Donon,  les  remerciements  et  les  fé- 
licitations du  Gouvernement.  Il  déplore  la 
crise  de  la  main-d'ccuvre  qui  rend  presque 
imposible  le  recrutement  des  vachers,  et 
prêche  le  retour  à  la  terre. 

Se  plaçant  au  point  de  vue  de  l'hygiène, 
M.  Strauss  invite  tous  les  éléments,  produc- 
teurs, inteiniédiaires,  commerçants,  à  s'en- 
tendre |mur  donner  le  bon  lait  grâce  auquel 
r(Mifancc    sera    protégée. 

On  reprend  ensuite  les  travaux. 

(.1   suivre)  F.   Lesolrd. 


LA  JOURNEE  DU  LAIT  A  PARIS 


217 


Extrait  du  discours  de  M.  Marcel  Donon, 
Sénateur  du  Loiret,  Président  du  Co- 
mité d'organisation. 

Nous  avons  riutcntioii,  au  cours  de  celle  joui 
née,  de  discuter  les  intérêts  corporatifs  des  pro- 
ducteurs et  des  industriels  laitiiirs,  mais  à  aucun 
moment,  nous  n'avons  eu  la  pensée,  je  tiens  à  le 
déihuer  d'une  façon  catégorique,  de  compliquer 
encore  la  tâche  des  Pou\oirs  Publics  pendant  cette 
période  de  vie  chère. 

ïSous  serions  criminels  d'essayer  de  troubler 
la  paijc  sociale  dont  jouit  notre  pays.  Nous  vou- 
lons, au  contraire,  nous  employer  à  dissiper  le 
malentendu  qui  semble  exister  entre  les  produc- 
teurs et  les  consommateurs. 

Aiu  uns,  nous  vouloirs  demander  de  faire  un 
effort  pour  abaisser  leur  prix  de  revient  par  une 
augmentation  des  rendements  ;  aux  autres,  nous 
désirons  faire  connaître  les  difficultés  de  la  pro- 
duction laitière  quHls  paraissent  totalement  igno 
rer. 

On  croit  communément  à  la  ville  que  l'entretien 
des  vaches  laitières  dans  les  fermes  s'obtient  à 
bon  compte.  Ne  mangent-elles  pas  de  l'herbe  qui 
pousse  toute  seule  ? 

Sur  les  problèmes  complexes  posés  par  l'ali- 
mentation du  bétail  pendant  la  mauvaise  saison, 
sur  les  problèmes  plus  graves  encore  du  recrute- 
ment de  la  main-d'œuvre,  les  consommateurs  ne 
possèdent  aucun  élément  d'appréciation.  Aussi,  ne 
faut-il  pas  s'étonner  de  les  voir  protester  contre 
les  pii\  actuels  et  accuser  les  cultivateurs  d'abuser 
de  la  situation  en  faisant,  à  leurs  dépens,  des 
bénéfices   exagérés. 

Malmenés  par  l'opinion,  tracassés,  pour  ne  pas 
dire  pkis,  par  les  Pouvoirs  Publics,  qui  font  jouer 
contre  eux,  d'une  manière  sévère,  la  loi  sur  les 
spéculations  illicites,  les  laitiers  ont  maints  sujets 
de  se  plaindre,  car  ils  ne  méritent  pas,  je  tiens  à 
le  proclamer  bien  haut,  la  responsabilité  qu'on 
leur  attribue  dans  la  persistance  de  la  vie  chère. 

C'est  ce  malentendu  existant  entre  les  produc- 
teurs et  les  consommateurs  qu'il  importe  avant 
tout  de  faire  cesser,  afin  d'étudier  ensuite  avec  le 
calme  qui  convient,  les  moyens  à  utiliser  pour 
ié<ondre  au  mieux  des  intérêts  de  tous,  le  grave 
problème  du  ravitaillement  en   lait. 

AoHs  voulons  essayer  de  convaincre  le  consom- 
mnU'ur  qu'il  est  un  prix  de  vente  au-dessous  du- 
quel il  ne  faut  point  descendre  sans  risquer  de 
compromettre  son  approvisionnement  en  lait  quo- 
tidien. 

Et  puis...  notre  ambition  est  plus  grande.  Nous 
avons  voulu  commencer  mic  croisade  en  faveur 
du  lait,  aliment  dont  l'utilité  est  incontestable  et 
iticonlestée,  mais  dont  la  véritable  valeur  est  ccr- 
laincmcnt  méconnue  par  la  grande  masse  des  in- 
téressés. , 

Trop  souvent,  le  lait  mis  en  vente  est  défec- 
1  lieux  ;  des  efforts  sérieux  ont  été  réalisés  pour 
améliorer  sa  composition  chimique,  mais  rien 
n'a  été  tenté,  jusqu'ici,  d'appréciable  en  ce  qui 
concerne  son  contrôle  sanitaire.  On  frémit  à  la 
pensée  que  cet  aliment  presque  exclusif  à  la  pre- 


mière enfance    peut  contenir  des  germes  de  graves 
maladies. 

Nous  avons  tous  le  désir,  l^^ygiénistes,  industriels 
et  producteurs,  d'obtenir  une  amélioration  rapide 
des  conditions  de  la  récolte  du  lait,  pour  aboutir 
à  la  mise  en  vente  exclusive  d'un  aliment  conte- 
nant tous  les  éléments  nécessaires  à  la  vie,  mais 
débarrassé  de  tous  les  germes  de  mort. 

Si  notre  Journée  trouve  sa  base  et  sa  justifica- 
tion dans  l'importance  des  questions  économiques 
soulevées  par  la  production  du  lait,  elle  présente 
donc  aussi  un  caractère  éminemment  social. 

Importance  économique  de  la  production  lai- 
tière. —  Il  me  paraît  utile  de  rappeler,  au  début 
de  nos  travaux,  l'importance  économique  de  la 
production  laitière  dans  notre  pays. 

D'après  les  récentes  istatisliques  du  ministère 
de  l'Agriculture,  les  quantités  de  lait  de  vache 
produites  annuellement  atteignent,  en  chiffres 
ronds,  90  millions  d'hectolitres,  d'une  valeur  to- 
tale approximative  de  4  milliards  5oo  millions. 

Le  lait  représente  donc  le  i/i3^  de  l'ensem- 
ble de  la  production  agricole  totale  de  la  France ^ 
évaluée  pour  l'année  1921  à  60  milliards,  soit 
trois  fois   plus   qu'avant   guerre. 

Sur  cette  quantité,  i^  millions  d'hectolitres  ser- 
vent à  l'alimentation  des  veaux  ;  18  millions 
d'hectolitres  sont  absorbés  pour  la  production  des 
fromages  ;  3o  millions  d'hectolitres  sont  conver- 
tis en  beurre. 

Il  reste  pour  la  vente  en  nature  environ  3o  mil- 
lions d'hectolitre,  ce  qui  correspond  à  une  con- 
sommation annuelle  de  75  litres  par  habitant,  soit 
o  litre  20  par  lête  et  par  jour. 

La  production  laitière  se  classe  au  li"^  rang,  après 
la  production   : 

de   la    viande    8  milliards 

du  vin    5  milliards  900  millions 

du  blé G  milliards 

La  production  laitière  représente  donc  une  part 
importante  dans  la  création  des  richesses  agri- 
coles ;  elle  nous  est  donnée  par  d'innombrables 
paysans  et  paysannes.  Elle  est  le  résultat  d'un  tra- 
vail de  tous  les  jours,  qui  ne  connaît  ni  la  loi  de 
huit  heures,  ni  l'interruption  dominicale,  ni  les 
vacances  chères   aux   citadins. 

Si  l'on  compare  les  prix  de  vente  à  la  produc- 
tion, pendant  les  années  igiS  et  1922,  le  lait  appa- 
raît comme  l'un  des  produits  dont  la  valeur  a 
le  moins  augmenté   : 


PRIX    COMPARATIFS    A   LA    PRODUCTION 


1913 


\<Mi 


Indice 


Blé  .... 
Lait..  .  . 
Viande. 
Vin.... 


27  frs  le  quintal  76  2.7 

o.i/i  le  litre  0.42  3 

i.5o  le  kilog.  5  3.33 

3o  frs  l'hect.  i5o  5 


L;i  liaussc  des  prix  résultant  de  la  guerre  n'est 
pas  le  fait  des  producteurs.  Elle  est  la  consé- 
quence déplorable  des  gaspillages  qu'une  crise 
mondiale,  sans  précédent  dans  l'Histoire,  a  pro- 
voqués et  de  l'élévation  de  toijs  les  frais  nécessités 
par  la  production  du  lait. 


2;» 


LA  JOURNEE  DU  LAIT  A  PAIUS 


•Comment  résoudre  le  problème  du  lait.  — 
Ces  solutions  peuvent  se  lésoudic  facilement  en 
une  série  de  devoirs  qui  s'imposent  successive- 
ment, aux  producteurs  d'abord  .aux  Pouvoirs  pu- 
blics ensuite,  et  finalement  aux  consommateurs. 

Devoirs  des  producteurs.  —  Aux  producteurs, 
nous  demandons  de  moderniser  leur  méthode  de 
production  pour  arriver  à  la  réduction  de  leur 
prix  de  revient.  Ils  ont  l'obligation  de  mieux 
choisir  les  sujets  de  leurs  élables,  de  mettre  en 
évidence,  par  le  contrôle  laitier,  les  meilleures  lai- 
tières et  de  conserver  pour  la  reproduction,  en 
vue  d'une  sélection  féconde  en  résultats,  les  des- 
cendants de  ces  bonnes  vaches.  Ils  doivent  s'ins- 
pirer davantage  dos  règles  de  l'alimentation  ration- 
nelle  et  distribuer  à  leurs  animaux  une  nourri- 
ture (.11  rapport  avec  les  efforts  qu'ils  leur  deman- 
dent. 

Mais  il  ne  suffit  pas  de  considérer  la  question 
de  notre  approvisionnement  national  en  lait  sous 
son  aspect  quantitatif  ;  il  importe,  en  outre,  et  au 
premier  chef,  de  l'examiner  sous  un  autre  angle, 
et  de  se  préoccuper  d'améliorer  la  valeur  hygiéni- 
que des  laits. 

Agir  ainsi,  c'est  rendre  aux  consommateurs  un 
service  beaucoup  plus  grand  qu'en  leur  fournis- 
sant le  moyen  de  payer  le  lait  quelques  sous  moins 
cher  par  litre. 

Ce  n'est  pas  faire  injure  a\ix  agriculteurs  que  de 
leur  dire  que  le  lait  qu'ils  produisent  n'est  pas 
toujours  recueilli  avec  toutes  les  précautions  dé- 
sirables ;  de  ce  côté,  d'immenses  progrès  pour- 
raient être  réalisés,  avec  un  peu  de  bonne  volonté. 
Trop  souvent,  entre  le  moment  de  la  traite  et 
le  passage  du  ramasseur  qui  emmène  le  lait  à 
l'usine  de  pasteurisation,  les  récipients  renfer- 
mant le  précieux  liquide  sont  maintenus  à  une 
température  trop  élevée,  favorable  au  développe- 
ment des  microbes  de  toutes  sortes,  dont  les  laits 
récoltés  et  conservés  sans  précaution  sont  la  proie. 
Les  producteurs  et  les  industriels  laitiers  feiont 
bien  de  s'intéresser  à  la  solution  de  ce  problème. 
La  vulgarisation  dans  les  campagnes  de  l'utilité 
de>  préciuilions  élémentaires,  comme  la  stérilisa- 
tion des  récipients  servant  à  recueillir  et  à  con- 
-erver  le  lait,  le  lavage  des  mains  du  vacher  et  du 
|)is  de  la  vache,  la  réfrigération  immédiatement 
iprès  la  traite,  est  susceptible  de  donner,  dans  cet 
ordre  d'idées,  des  résultats  certains. 

L'emploi  du  froid  devra-t-il  supplanter  dans 
l'avenir  la  pasteurisation,  telle  que  nous  la  pré- 
conisons aeluellemenl  ?  Je  ne  veux  pas  me  pro- 
noncer sur  cette  question  avant  d'avoir  lu  le  rap- 
port, si  clair  cl  si  dorumenté.  de  M.  Poher,  qui 
•  xaniiue  l'opportunité  de  vulgariser  l'emploi  de 
la  glace  ,ifiu  d'améliorer  les  conditions  hygiéni- 
ques de  la  récolte  et  du  transport  des  laits  de 
raniass:\pe,  qui  constituent  la  fraction  la  plus 
importante  du  lait  destiné  aux  petits  enfants  de 
nos  grandes  villes. 

Les  protluclcurs  doivent  aussi  s'intéresser  à  la 
production  de  laits  spéciaux,  récollés  avec  des 
-nins  lK'a\icoup  plus  gr.mds  que  les  laits  courants 
Ju    commerce,    proven;int    de    bêles    exemptes   <\c 


maladies  et  manipulés  avec  toutes  les  garanties 
que  réclament  nos  connaissances  sur  l'hygiène. 

Ces  laits  doivent  être  soumis  à  un  contrôle  sa- 
tinaire,  non  seulement  chimique,  mais  biologi- 
que, à  l'imitation  de  ce  qui  se  fait  depuis  long- 
temps aux  Etals-Unis.  Mous  avons  pour  devoir 
impérieux  d'organiser  le  contrôle  sanitaire  des 
laits  et  d'inscrire  cette  question  du  lait  pur  et 
sain  au  programme  de  notre  ordre  du  jour. 

Je  laisserai  tout-à-1 'heure,  sur  ce  chapitre,  la 
parole  à  notre  éminent  maître,  M.  le  Professeur 
Porcher,  le  grand  spécialiste  des  questions  lai- 
tières, qui  voudra  bien  nous  dire  quelles  sont 
les  méthodes  à  employer  pour  organiser  maté- 
riellement ce  contrôle,  et  quels  sont  les  bénéfices 
que  la  collectivité  retirerait  d'une  semblable  or- 
ganisation. 

En  agissant  ainsi,  les  producteurs  montreraient 
aux  consommateurs  qu'ils  ne  poursuivent  pas  un 
but  strictement  égoïste,  mais  qu'ils  savent  aussi 
tenir  compte  des  nécessités  d'un  ordre  supérieur, 
comme  celles  qui  sont  inspirées  par  le  souci  de 
protéger  la  vie  des  nouveau-nés,  et  de  contribuer 
ainsi  h  pallier  U's  déplorables  effets  de  la  décrois- 
sance  de   notre  natalité. 

Devoirs  des  Pouvoirs  publics.  —  Aux  Pou- 
\oirs  publics,  nous  avons  aussi  à  présenter  une 
liste  de  revendications.  Mais  celles-ci  n'ont  rien 
de  révolutionnaire  ;  elles  ne  sont  nullement  sus- 
ceptibles de  troubler  la  paix  sociale  dont  jouit 
heureusement  notre  pays. 

La  logique  seule  nous  les  dicte  et,  en  les  for- 
nmlant,  nous  avons  nettement  conscience  de  ne 
pas  réclamer  l'impossible  et  de  ne  pas  outrepasser 
les  droits  des  producteurs  de  lait,  au  détriment 
de   la   eonmiunauté. 

Nous  nous  attaquerons  d'abord  à  la  loi  sur  les 
spéculations  illicites  ou  tout  au  moins  à  la  ma- 
nière dont  elle  est  appliquée.  Si  l'on  ne  peut 
nous  accorder  son  abrogation  pure  et  simple,  ce 
qui  serait  pourtant  une  heureuse  modification, 
que  l'on  en  rende  au  moins  les  effets  uniformes 
jjarloul,  et  que  l'on  prenne  des  mesures  pour  pro- 
téger, mieux  qu'il  ne  l'est,  le  producteur  Ao  bonne 
foi. 

M*  Casanova,  qui  est  int<'rvenu  a\ec  tant  d'élo- 
quence pour  défendre,  à  maintes  reprises,  devant 
les  tribunaux,  les  droits  de  nombreux  agricul- 
teurs, va  nous  dire  tout  à  l'heure  quelles  sont  les 
anomalies  de  la  législation  du  lait,  et  dans  (jnel 
sens  il  conviendrait  de  la  motlifier,  afin  de  sau- 
vegarder mieux,  à  ce  point  de  vue,  la  liberté  des 
agriculteurs. 

Nous  denuimliin^  au<-i,  ;in  nom  de  tous  les 
producteurs  de  lait,  la  liberté  pour  eux  de  mettre 
leur  prix  de  vente  en  harmonie  avec  leur  coût  de 
I)roduction. 

C'est  à  la  libre  eonenrrence  qu'il  faut  laisser  le 
soin  de  fixer  le  prix  du  lait  ;  la  loi  de  l'offre  et 
de  la  ilemande,  malgré  son  ancienneté,  compte 
encore  parmi  le<  plus  vraies  des  lois  économiques. 
Il  est  ilonc  inutile  <le  fausser  les  rouage*  de  son 
mécanisme,  el  d'inipo'^er  au  pro<luclenr  de»  tarifs 
arbilraitemeiit  rlirii>.is.  En   l'état  actuel  des  choses, 


LA  JOURNÉE  DU  LAIT  A  PARIS 


2-9 


grâce  au  travail  de  nos  paysans,  la  collectivité 
des  consommateurs  n'a  pas  à  redouter  l'élévation 
excessive  des  prix  du  lait,  même  dans  l'hypothèse 
du  rétablissement  du  régime  de  la  liberté  des 
prix. 

La  sagesse  de  nos  pères  disait  avec  raison  : 
«  Cherté  foisonne   ». 

Les  conditions  iavorables  d'un  marché  appel- 
lent les  offres  et  font  rapidement  baisser  les  cours. 
Par  conséquent,  les  consommateurs  peuvent  être 
assurés  de  recevoir  à  un  taux  raisonnable,  les 
quantités  de  lait  dont  ils  ont  besoin,  sans  qu'il  soit 
nécessaire  de  les  protéger  par  des  mesures  admi- 
nistratives. 

Je  conviens  d'ailleurs,  avec  bonne  grâce,  qu'il 
est  nécessaire  de  réprimer  les  abus,  mais  il  faut 
le  faire  avec  mesure.  C'est  dans  le  but  d'éclairer 
les  pouvoirs  publics  et  d'attirer  leur  attention  sur 
le  prix  du  lait  chez  les  producteurs,  que  cette 
question  des  prix  de  revient,  malgré  la  com- 
plexité des  problèmes  qu'elle  soulève,  figure  à 
l'ordre  du  jour  de  notre  Journée. 

Nous  tenons  à  remercier  ici  M.  Henry  Girard, 
agriculteur,  membre  de  l'Académie  d'Agriculture, 
d'avoir  eu  le  courage  de  l'aborder  en  toute  fran- 
chise, et  d'avoir  contribué  ainsi  à  renseigner  l'opi- 
nion sur  une  question  qui  lui  échappe,  en  raison 
de  ce  qu'elle  conditionne  plus  que  toute  autre 
chose  l'importance  des  quantités  journalières  de 
lait  qui  lui  sont  destinées. 

Leé  Pouvoirs  publics  travailleraient  aussi  uti- 
lement, dans  l'intérêt  des  producteurs- et  des  con- 
sommateurs, en  participant  à  l'œuvre  de  vulgari- 
sation en  faveur  de  l'amélioration  des  conditions 
hygiéniques  de  la  récolte  du  lait.  Nous  nous  per- 
mettons de  leur  signaler  une  initiative  heureuse 
récemment  prise  par  l'Office  départemental  de 
Seine-ct-Oise  et  dont  l'utilité  ne  leur  échappera 
certainement  pas. 

Il  s'agit  du  Concours  du  lait  propre  et  sain, 
organisé  par  le  Comité  de  l'Elevage  de  Seine-et- 
Oise,  sous  les  auspices  de  cet  Office. 

Ce  concours,  dont  le  règlement  original  fait 
l'objet  en  ce  moment  même  d'une  publicité  dans 
les  principaux  journaux  agricoles,  est  un  con- 
cours itinérant  ;  les  laitiers-nourrisscurs  de  la 
banlieue  de  Paris  et  les  agriculteurs  du  départe- 
ment peuvent  concourir  au  même  titre.  Une  Com- 
mission compétente  examinera  les  établcs  des  con- 
currents ;  à  la  suite  de  ces  visites,  les  membres 
de  la  Commission  résumeront  par  une  note  d'en- 
semble leur  appréciation  sur  la  tenue  de  chacune 
des  exploilalious  en  queslinn,  et  les  laitiers  qui 
sortiront  vainqueurs  de  ce  singulier  tournoi  se- 
ront ceux  qui  apporteront  le  maxinnam  de  soins  à 
la  ré'coltc  et  à  la  conservation  du  lait  de  leurs 
vaches. 

Il  faut  encourager  de  semblables  initiatives, 
parce  qu'elles  sont  destinées  à  attirer  l'attention 
des  producteurs  sur  l'importante  question  de  la 
récolte  hygiénique  des  laits. 

Nous  souhaitons  à  ce  Concours  de  Seine-et-Oise 
un  heureux  succès  et  nous  espérons  que  des  ma- 
nifestations du  même  ordre  seront  organisées  dans 


les   autres   départements,   sur   la    recomniamlation 
des  autorités  administratives. 

Nous  demandons  aussi  à  ces  autorités  de  tolérer 
et  tVcncourager  la  production  de  laiterie  soumise 
à  un  contrôle  sanitaire,  fournissant  un  lait  pro- 
prement recueilli,  destiné  spécialement  aux  noi|r- 
rissons  et  vendu  à  un  prix  échappant  à  toute  taxe. 

11  convient,  en  effet,  de  signaler  que  parmi  les 
précautions  que  l'éleveur  peut  employer  pour  ser- 
vir à  sa  clientèle  un  lait  de  qualité,  exempt  de 
germes  dangereux,  il  en  est  qui  sont  onéreuses. 

L'on  peut  citer,  ainsi,  par  exemple,  la  tuber- 
culination  périodique  de  l'effectif  des  vaches,  et 
l'élimination  des  bêtes  qui  ont  l'éagi  à  cette 
épreuve. 

En  raison  de  la  diffusion  de  la  tuberculose 
bovine,  cette  manière  d'opérer  est  très  coûteuse, 
parce  qu'elle  conduit  au  renouvellement  assez  fré- 
quent des  vaches  laitières  qui  a  pour  conséquence 
la  perte,  librement  consentie  par  le  propriétaire, 
d'une  somme  importante  pour  chaque  tête  d'ani- 
mal  éliminé. 

Les  précautions  exceptionnelles  que  l'on  préco- 
nise aussi  dans  le  but  d'obtenir  un  lait  irrépro- 
chable, comme  le  savonnage  avant  la  traite  du  pis 
et  de  l 'arrière-train  de  la  vache,  l'attribution  au 
vacher  de  sarraux  propres,  revêtus  seulement  au 
moment  de  la  traite,  etc.,  exigent  l'emploi  d'une 
main-d'œuvre  spécialement  entraînée,  coûteuse  à 
rétribuer  et  plus  exigeante  que  la  main-d'nmvre 
habituelle  des  fermes. 

En  un  mot,  le  lait  pur,  idéal,  tel  que  le  récla- 
ment les  médecins  et  les  hygiénistes,  coûte  beau- 
coup plus  cher  à  obtenir  que  le  lait  de  ramassage 
proprement  dit  qui  constitue  le  produit  de  qua- 
lité courante  de  nos  exploitations  agricoles. 

Actuellement,  l'organisation  de  laiteries  spécia- 
les où  ces  précautions  sei'aient  prises,  est  rendue 
très  difficile,  pour  ne  pas  dire  plus,  parce  que 
le  lait  de  choix  qui  sortirait  de  ces  établissements 
ne  pourrait  pas  être  vendu  à  un  prix  suffisam- 
ment rémunérateur  en  raison  de  la  législation 
actuelle  sur  les  prix  limite  dos  denrées. 

Il  y  a  certes,  là,  des  réformes  à  accomplir.  Nous 
réclamons,  si  possible,  la  création  de  deux  caté- 
gories de  lait.  La  première,  la  plus  abondaule, 
serait  la  qualité  ordinaire,  commerciale,  con«- 
fituée  par  les  laits  de  ramassage.  La  seconde  ferait 
partie  des  laits  spéciaux  récoltés  avec  des  précau- 
tions minutieuses  et  soumis  à  un  contrôle  sani- 
taire, soit  de  la  part  des  autorités  administratives, 
soit  de  la  part  d'organismes  spéciaux,  rattachés 
aux  Offices  départementaux. 

Cette  deuxième  solution  a  déjà  été  adoptée  par 
l'Office  départemental  de  Seine-et-Oise,  dont  nous 
avons  eu  l'occasion  de  signaler  plus  haut  l'esprit 
d'iuiliative.  Le  Comité  de  l'Elevage  de  ce  dépar- 
tement vient,  en  effet,  de  constituer  une  Commis- 
sion (le  Laiteries  contrôlées,  chargée  de  la  sur- 
veillance des  exploitations  dont  les  chefs  en  ont 
fait  la  demande,  en  s'engageant  à  livrer  à  la  con 
sommation  un  lait  indemne  de  tuberculose,  con- 
venablement  récolté  et  traité. 

Les    laits    ainsi    obtenus   pourront    être   vendus, 


.-0 


LN  DKSASTUE  EN  ALGÉRIE 


u\ec  garantie,  à  des  prix  différents  de  ceux  du  lait 
or>linaire. 

Il  faut  généraliser,  à  notre  avis,  cette  façon 
(l'agir  et  organi><'r  d'une  manière  niélhodiqni'  le 
«onlrôio  sanitaire  des  laits. 

Il  faut  auisi  que  les  Pouxoirs  pulilies  nous  \ieii- 
Mcnl  en  aide  et  interviennent  auprès  des  Com- 
paguiis  de  transport  pour  qu'elles  consentent  à 
niluir.'  les  tarifs  qui  sont  actuellement  appliquera 
au  lait.  Avant  1914.  ces  tarifs  étaient  tellement  ré- 
duits que  les  frais  de  transport  i>ar  voie  ferrée 
M  intiM- venaient  que  pour  quelques  niillimes  dans 
le  c<iloul  du  pri.x  du  lait  vendu  à  la  clientèle  des 
grandes  villes. 

Mais  il  n'en  est  plus  de  même  aujourd'hui,  et 
nous  réclamons  le  retour  de  l'ancien  état  de  cho- 
«\s  pour  que  le  consommateur  puisse  bénéficier 
de  cflle  réduction  du  prix  de  revient. 

Kiifin.  nous  demandons  aux  Pouvoirs  publics 
de  favoriser  la  propagande  en  faveur  du  lait  afin 
«i'eniou rager  la  consommation  de  ce  précieux 
liquide.  Il  faut  que  l'on  fasse  comprendre  à  tous 
les  écoliers  de  France  que  le  lait  e*t  un  aliment 
qui  ne  doit  pas  être  seulement  l'apanage  des  tout 
prlils  et  des  malades,  mais  qu'il  doit  entrer  abon- 
damment dans  raBmentalion  des  humains  de 
tous  les   âges. 

A  ce  point  de  vue,  la  reproduction  à  de  nom- 
breux exemplaires  de  l'affiche  ^éjue  vous  avez  sous 
les  yeux  paraît  susceptible  de  servir  ulilemei.î  no- 
tre cause.  Par  l'affiche  ou  par  le  tract,  il  faut 
lépamlre  dan<  le  publie  le  goût  du  bon  lait. 

Devoirs  des  consdininateiirs.  —  Après  les  pro- 
ducteurs, après  les  Pouvoirs  publics,  nous  nous 
tiotirnoas  vers  les  consommaleurs  et  nous  les 
prions  de  ne  pas  nous  en  vouloir,  de  ne  pas  nous 
accuser  de  parti-pris  et  d'égoïsme,  sans  prendre 
.  nnnaissance  de  nos  arguments.  Evidemment, 
.11  ce  qui  concerne  celte  irritante  question  des 
]irix.  lems  intérêts  sont  contraires  aux  nôtres. 
Mais  il  faut  qu'il  apprennent  qu'il  n'y  a  pas  un 
lait,  comme  disait  Duclaux.  mais  qu'il  y  a  des 
laits,  c'est-à-dire  que  le  produit  qui  leur  est  vendu 
sou*  le  même  nom  possède  une  composition  çt 
une  valeur  hygiénique  très  différentes.  Leiu  édu- 
.  ition  est  à  faire,  à  ce  point  de  vue,  ils  doivent 
apprendre  à  distinguer  un  kiit  pur,  proprement 
lecucilli.  exempt  de  germes  dangereux,  avec  les 
laits  de  qualité  ordinaire,  récoltés  sans  précaution 
-péciale. 

Ils  doivent  encoiuager  les  producteurs  qui  en- 
treprendront celte  tâche  difficile  de  procurer  à 
leurs  enfants  le  lait  idéal  réclamé  par  les  hygié- 
nistes, et  pour  cola,  il*  doivent  consentir  à  payer 
de<  |)rix  plus  rémunérateurs,  en  rapport  avec  les 
soin*  que  l'oblenlion  de  ces  laits  exige. 


Les  consommateurs  ont  aussi  pour  devoir  de 
s'intéresser  davantage  aux  choses  de  la  terre  et  de 
connaître,  dans  leurs  grandes  lignes,  les  diffé- 
rents problèmes  que  doit  résoudre  chaque  jour  le 
laitier  consciencieux,  afin  de  nourrir  ses  vaches, 
d'amortir  le  capital  qu'elle*  représentent  et  de  se 
procurer  la  main-d'œuvre  dont  il  a  besoin.  En 
buvant  leur  lait  le  lundi  matin,  ils  réfléchiront 
au  travail  que  les  vachers  faisaient  la  veille  pen- 
dant le  repos  du  dimanche. 

Mieux  instruits,  ils  seront  moins  tentés  d'accu- 
ser en  bloc  les  agriculteurs  d'abuser  de  la  situa- 
tion cl  de  maintenir  à  leur  détriment  la  vie 
chère.  Le  malentendu  qui  sépare,  à  ce  point,  pro- 
ducteur* et  consommateurs,  se  dissipera  certai- 
nement par  ce  moyen  et  avec  de  la  bonne  vo- 
lonté mutuelle,  en  faisant  des  efforts  de  part  et 
d'autre  de  la  biuricade,  une  cordiale  entente  ne 
pourra  manquer  de  s'établir  entre  les  deux  grou- 
pes d'opposiinls  ;  rien  ne  vaut,  pour  s'entendre, 
de  se  mieux  connaître. 

H  est  beaucoup  plus  facile  ensuite  de  discuter 
avcMî  fruit,  au  mieux  des  intérêts  de  chacun. 

Conclusion.  —  En  résumé,  comme  vous  le 
voyez,  Messieurs,  les  buts  de  la  Journée  du  Lait 
sont  relativement  simples,  ils  s'efforcent  de  conci- 
lier, à  la  fois,  les  points  de  vue  des  consomma- 
teurs et  de*  agriculteurs,  sans  sacrifier  aux  uns 
les  intérêts  des  autres,  mais  en  réalisant,  au  con- 
traire, un  équilibie  entre  les  respectives  et  légi- 
times préoccupations. 

Mais,  il  serait  dommage,  vraiment,  de  borner 
nos  efforts  à  l'organisation  de  cette  Journée,  sans 
nous  préoccuper  d'organiser  l'avenir.  Je  vous  de- 
mande donc,  en  terminant,  de  vouloir  bien  met- 
tre à  l'ordre  du  jour  de  notre  nianifestation  la 
création  d'un  Office  du  Lait,  qui  aurait  pour  mis- 
sion d'étudier  à  la  fois  les  conditions  de  l'augmen- 
tation de  la  production  laitière  et  Je  perfection- 
nement des  méthodes  de  récolte  et  de  conserva- 
tion de  ce  précieux  liquide,  et  cela,  dans  le  but 
d'assurer  en  abondance  à  tous,  et  plus  particu- 
lièrement aux  enfants,  aux  malades  et  aux  vieil- 
lards, un  lait  liche.  pur.  propre  et  sain  ;  cet 
Office  soutiendrait  et  encouragerait  toutes  ces  œu- 
vres si  utiles  et  d'une  si  haute  portée  sociale  : 
Maternités,  Ciouttes  de  lait.  Œuvre  du  verre  de 
lait  dans  les  écoles,  à  l'imitation  de  ce  qui  se 
fait  dans  d'autres  pays.  En  agissant  ainsi,  en  nous 
groupant  pour  diriger  dans  ce  sens  nos  efforts, 
nous  réaliserons,  nous  aussi,  une  œuvre  d'un  in- 
térêt véritablement  national,  et  nous  assurerons, 
d'une  façon  définitive,  la  paix  entre  les  produc- 
leins  de  lait  et  la  collectivité  des  con  sommai  eu  i-s. 


UN  DÉSASTRE  EN  ALGÉRIE 


Appel  de  la  Confédération  des  Agricul- 
teurs du  département  d'Alger  aux 
Associations  Agricoles,  aux  Colons. 

1  '    V'i  août  l'.t:Jj  iii.uiiuera  mu-  iliile  iiéfa>|e 


pour  la  région  de  IVuès  ;  \in  Ireniblcnionl  rie 
lorrc  d'une  violence  cxccptioniu'Ilc  lui  a  fait 
éiiroMver  d'iinporlanls  dominagos. 

Le  village  (le  Cavaignac,  qui  •^e  dislingnail 


BIBLIOGRAPHIE 


281 


par  le  labeur  et  la  vaillance  de  ses  colons, 
a  été  entièrement  détruit.  En  quelques  mi- 
nutes, le  fléau  a  anéanti  ses  installations  et 
ses  demeures.  A  cette  heure,  les  colons  de 
Cavaignac,  au  milieu  des  ruines,  sont  hors 
d'état  de  reprendre  le  cours  de  leurs  travaux 
habituels. 

La  Confédération  des  Agriculteurs  s'en  est 
douloureusement  émue,  car  la  catastrophe 
atteint  les  meilleurs  parmi  ceux  qui  colla- 
borent à  l'essor  de  la  colonisation,  dans  les 
régions  où  la  nature  exige  encore  plus  de 
travail  et  plus  de  résistance  devant  les 
épreuves. 

Notre  groupement  considère  que  son  im- 
périeux devoir  est  de  manifester,  par  un  acte 


de  solidarité  effective,  l'intérêt  qu'il  attache 
au  relèvement  de  ce  centre  si  durement 
éprouvé.  C'est  dans  cette  pensée  que  la  Con- 
fédération adresse  à  toutes  les  Associations 
agricoles,  à  tous  les  agriculteurs,  à  tous  les 
artisans  de  l'œuvre  de  mise  en  valeur  de  la 
colonie,  ainsi  qu'à  tous  ceux  qu'émeuvent  les 
grandes  détresses,  un  appel  pressant  à  leur 
générosité.  Il  s'agit  d'aider  promptement  les 
colons  de  Cavaignac  à  rétablir  leur  foyer . 
détruit,  et  à  reprendre  leur  tâche  quotidienne. 
Prière  d'envoyer  les  souscriptions  à  l'adres- 
se du  li'ésorier  de  la  Confédération  des  Agri- 
culteurs du  Département  d'Alger,  1,  boule- 
vard  de   la   République,    à   Alger. 

Le    président,   E.   IIukebelle. 


BIBLIOGRAPHIE 


Annuaire  Lambert  {Statistique  des  engrais  et 
proclaits  chimiques  destinés  à  l'Agriculture,  2° 
année  1919-1920).  i  volume  19X28  de  344  pa- 
ges comprenant  3oo  tableaux  statistiques.  —  A 
la  Librairie  Agricole,  2G,  rue  Jacob.  Prix  : 
35  francs;  franco,  36  fr.  5o. 

Le.  premier  volume,  paru  en  19 12,  avait  reçu 
un  accueil  favoi'able  des  économistes,  des  publi- 
cistcs,  des  hommes  politiques,  des  administra- 
teiu's  qui  ont  besoin  d'une  documentation  précise. 
Ce  nouvel  ouvrage  donne  doa  renseignements  de 
même  nature  et  que  l'on  ne  trouverait  nulle  part 
ailleurs  sur  l'importance  de  la  production,  de  la 
consommation  et  du  mouvement  dans  le  monde 
des  matières  minérales  et  chimiques  utiles  à 
l'Agriculture. 


Drainage  et  assainissement  des  terres,   par 

E.  KisLER  et  G.  Wery,  directeur  de  l'Institut 
national  agronomique,  4*^  édition  entièrement 
refondue,  1922.  Un  volume  in  16  de  384  pages 
avec  129  figures.  A  la  Librairie  Agricole  de  la 
Maison  Rustique,  26,  rue  Jacob,  Paris.  —  Prix  : 
10  francs  ;  franco,  11  francs. 

Ce  volume  faisait  naguère  partie  de  l'ouvrage 
Drainag'e  et  Irrigation,  des  mêmes  auteurs.  En 
raison  du  perfectionnement  du  matériel  employé, 
on  a  pensé  que  le  drainage  seul  comportait  au- 
jourd'hui la  matière  d'une  étude  intéressante . 

Les  propriétaires  ou  exploitants  des  terrains  gor- 
gés d'eau  ou  à  sous-sol  imperméable  trouveront 
dans  l'ouvrage  de  MM.  Risicr  ei  Wery  les  rensei- 
gnements les  plus  complets  pour  assainir  leurs 
terres  et  leur  donner  ainsi  le  maximum  de  ferti- 
lité. 

Rapports  sur  les  fermes  expérimentales  et  les 
champs  de   démonstrations  d'Eure-et  Loir, 

publiés  sous  la  direction  de  M.  (jarola,  Direc- 
teur des  Services  Ai^'ricoles,  et  P.  Bailly.  Pro- 
fesseur d'Agriculture  adjoint.  —  Une  brochure 


16x24  de  92  pages. —  A  l'Imprimerie  Durand, 
rue  Fulbert  à  Chartres. 

Ces  rapports  décrivent  les  différents  essais  ten- 
tés dans  l'année  1920-1921,  par  l'Office  agricole 
départemental  d'Eure-et-Loir.  I]  est  à  peine  besoin 
de  dire,  étant  donnée  la  personnalité  de  M.  Ga- 
rda, qui  a  inspira  les  travaux  de  l'Office  agri- 
cole, l'intérêt  que  présente  chacune  des  parties  de 
ce  travail.  La  table  des  matières,  entre  autres  cho- 
ses, comprend  des  essais  d 'électromotoculture, 
des  semis  de  blé  à  différents  écartements,  la  fer- 
tilisation préalable  des  semences,  des  essais  com- 
paratifs de  variétés  d'orge  diverses,  des  cultures 
de  blé  en  bandes  avec  binages  et  sarclages  et 
différents   essais   d'engrais   sur  plusieurs   plantes. 

Une  mission  Agricole  en  Pays-Bas,  par  Louis 
Rolland,  Ingénieur  Agronome.  —  Une  bro- 
chure x4X23  de  66  pages  avec  une  carte  et  des 
gravures  hors-texte.  —  A  i'Imprimerie  Car- 
rera à  Rodez. 

L'intéressante  étude  que  donne  M.  Louis  Rol- 
land a  d'abord  été  présentée  en  rapport  à  la  So- 
ciété  centrale  d'Agriculture   de   l'Aveyron. 

L'auteur  a  suivi  en  Hollande  différents  aspects 
de  l'activité  agricole  de  ce  pays  et  montre  dans 
sa  brochure  les  parties  de  cette  activité  qui  méri- 
tent d'être  retenues.  Il  y  signale  notamment  l'Uni- 
versité de  WageningeiL,  l'Institut  de  Pathologie 
végétale  et  les  expériences  de  Quanjer,  les  études 
du  Professeur  Quanjer  sur  le  développement  de 
la  pomme  de  terre,  la  Hollande  du  Nord,  la  So- 
ciété d'Agriculture  Frisonne,  la  sélection  et  le 
contrôle  sur  pied  de  la  pomme  de  terre  en  Frise, 
la  Société  Hollandaise  d'Agriculture,  la  Hollande 
méridionale.  On  sait  qu'en  Hollande,  la  sélection 
des  pommes  de  terre  se  fait  avec  beaucoup  d'at- 
tention dans  certains  districts.  Il  y  a  donc,  spécia- 
lement sur  ce  point,  des  vues  d'intérêt  actuel  dans 
la  brochure  de  M.  Louis  Rolland. 

Ad.-J.-Cxju 


282 


LA  SEMAINE  METÉOUOLOGIQLE 


CORRESPONDANCE  -  CONSEILS  PRATIQUES 


A/.  //.  y...  <'i  S'-L.  I Loiret).  —   i°  Vous  a^.z 

de:*  maïs  que  ^on<  \oiiilrii'Z  ensiler.  Le  maïs  s'tii- 
silf  bien,  mai-  cola  demande  des  précautions  piir- 
liculières^;  le  mieux  est  do  le  hacher  aupaia%aiil . 
de  sorte  qu'il  soit  facile  de  le  tasser  vigourm- 
sumenl  ;  si  vous  ne  le  hachez  pas.  il  est  néce?saiiv 
de  l'ensiler,  les  tiges  parallèles  les  unes  aux  autre*. 
et  encore  de  bien  le  tasser  ;  nous  ne  vous  conseil- 
lons pas.  du  rest.',  un  ensilage  à  l'air  libre,  mais 
dans  une  fosse  canstr\iile  à  cet  effet. 

Ine  \aehe  peut  toiisommer  25  à  35  k.  de  maïs 
ensilé  par  jour. 

u°  Les  fanes  de  topinambours  ne  sont  pas  un 
bon  foin  rage,  même  ensilé;  nous  ne  vous  eonseil- 
ion-'  doue  pas  de  les  couper,  mais  attendez  que  la 
gelée  les  ait  détruites  pour  les  couper.  Il  est  alors 
inutile  d'apporter  aucun  engrais  à  la  terre,  sous  le 
prétexte  de  faire  grossir  les  tubercules.  —  (H. IL). 

—  N°  7(>/|5  {Saône -et-Loire).  —  Il  est  certain 
que  l'opinion  des  praticiens  de  voire  région  est 
erronée  ;  comme  vous  le  dites  très  justement, 
l'avoine  ne  pi-ut  pas  <e  transformer  eu  ivraie.  Si, 
iii:ilgré  le  si'uiis  d'avoine  propre,  préalab'emenl 
passée  au  trieur,  une  partie  du  terrain  a  été  en- 
\ allie  par  l'ivraie,  cela  tient  à  ce  que  le  terrain 
contenait  des  graines  de  cette  mauvaise  phvnte. 
Pour  beaucoup  d'espèces  nuisibles,  il  arrive  que 
des  graines  se  conservent  dans  le  sol,  sans  germer, 
pendant  plusietns  années  et  se  développent  en- 
suite lorsque  les  circonstances  deviennent  favora- 
bles. D'où  la  •nécessité  de  bien  nettoyer  les  terres 
et  de   luitter  contre  les  plantes  nuisibles.  (F.   L.). 


—  N"  Go'io  lOrne).  —  Nous  n'osons  pas  vous 
<on<eiliii  d'aj)pliquer  à  la  destruction  des  cada- 
vres animaux  le  procédé  indiqué  par  Aimé  Gi- 
rard et  qui  consiste  à  dissoudre  ceux-ci  au  moyen 
de  l'acide  sulfurique  et  à  fabriquer  avec  l'acide 
ain*i  chargé  de  matières  azotées  du  superphos- 
phate. Il  vous  faut,  même  pour  200  animaux  par 
an.  une  installation  importante  ;  car  il  peut  se 
faire  que  vous  rec<-\ iez  deux  animaux  par  jour 
et  la  dissolution,  surtout  en  hiver,  demande  plu- 
sieius  journées.  En  été,  elle  est  naturellement  plus 
rapide,  mais  l'odeur  dégagée  est  intolérable.  En- 
lin,  la  manutention  d'une  telle  quantité  d'acide 
sulfurique.  que  vous  êtes  obligé  d'aller  chercher 
en  gare  de  B —  est  da'ngereusc  et  onéreuse,  et  le 
superphosphate  se  fabrique  difficilement,  san- 
api)areil  ;  il  sèche  mal.  Nous  ne  connaissons  pas 
(Taballoirs  qui  tra^aillenl  encore  par  ce  procédé. 
Plusieurs  l'ont  abandonné,  à  <'aus«'  des  inconvé- 
nients que  nous  venons  de  signaler.  —  (L.  L.). 

—  N°  ^646  (Lot-et-Garonne).  —  Pour  détruire 
les  algues  qui  se  développent  dans  les  tuyaux 
de  plonil)  dune  source,  la  meilleure  méthode  me 
parait  être  de  faire  passer,  de  temps  en  temps, 
dans  cette  dernière  une  solution  de  permanganate 
de  potassium  à  2  p.  i.ooo  (2  grammes  par  litre 
d'eau).  Ce  corps  est  un  oxydant  énergique  qui  se 
décompose  en  agissant  ;  de  plus,  il  est  très  solu- 
ble;  aussi,  est-il  rapidement  entraîné  par  les  eaux. 
Dans  CCS  conditions,  la  source  redevient  utilisable 
très  peu  de  tcmp*  rquelques  heures)  après  le  trai- 
tement. —  (E.  F.) 


LA  SEMAINE  METEOROLOCxIQUE 


Semaine  du  ]1  au  23  septembre 

1922 

OBSERVATOIRE  DU  PARC  SAINT-MAUR) 

JOLRS 

ET    DATES 

2:   -^ 

0  r. 

TEMPÉI 

UTURE 

c 
ô 

■s 

Vent 

5 

e;     5 

■^     0 

-      1 

3      ■  = 

â 

1 
REMAHOlItiS  DIVERSES 

<8 
S 

'5 
â 

E 

M 

■a 

Écart 
sur 
la  nor- 
male 

millim. 

heures 

millim. 

Dim...     17  sept. 

764.1 

8-2 

15.7 

VSH 

-   104 

SO 

0.9 

0.4 

Rosée.   Pli.ie  à  midi  et  le  soir. 

Lundi..     18  — 

770.1 

5.2 

16.1 

11.3 

—  3.1 

NO 

7.8 

•• 

Rosée.  Temps  nuagf  ux. 

Mardi..     19  - 

772.9 

4.1 

16.2 

11.5 

-  2.7 

SO 

0.5 

•• 

Rosée.  Temps  très  nuageux. 

Mercredi  20  — 

770.0 

12.9 

20.4 

16.6 

+  2.5 

0 

0.6 

» 

Rasée.  Temps  nuageux. 

Jeudi..    21  — 

771.4 

13.0 

21.8 

16.6 

-f  2.6 

Varia. 

2.2 

» 

Brouillard  le  matin.  Beau  temps 

Vendredi  22  — 
Samedi.  2.3  — 

766.2 
7o3.7 

11.1 
13.0 

26.7 

20.7 

18.2 
17.0 

+  4.2 
-^  3.2 

0 

NE 

6.9 
2  3 

0.0 

Brouillard  le  matin.  Tempsnua- 
[geux. 
Rosée.  Très  nuageux.  Gouttes. 

Moyennes  et  toUui . 

768.4 

e.6 

19.7 

14.  y 

.. 

» 

21.2 

0.4 

Pluie  depuis  le  l»'  janvier: 

Écarts  sur  !•  norcnalc 

-+-  5.6 

-O.l 

-  0.7 

-fO.8 

» 

» 

>0." 

iIhi  th<-or 

En  1922 5t')7mm 

Normale 4.3"..' 

REVUE  COMMERCIALE 


283 


REVUE  COMMERCIALE 


Situation  agricole.  —  Les  pluies  continuelles 
ont  occasionné  un  grand  retard  dans  la  rentrée 
<les  avoines  et  l'exécution  des  déchaumages.  Fort 
heureusement,  la  situation  tend  à  s'améliorer  ; 
•depuis  quelques  jours,  dans  la  région  parisienne, 
le  temps  s'est  mis  au  beau,  les  journées  sont  enso- 
leillées, parfois  un  peu  chaudes  pour  la  saison. 

La  moisson  du  mais  et  du  sorgho  est  tcrmim'i' 
dans  le  Midi  ;  on  continue  la  récolte  des  sarra- 
sins en  Normandie  et  en  Bretagne.  En  maintes 
régions,  on  rentre  les  regains  ;  la  seconde  coupe 
■est  assez  abondante. 

Les  battages  se  poursuivent  ;  sur  les  marchés, 
les  offres  de  blé  sont  nombreuses  et  régulières. 
La  qualité  des  grains  paraît  u'n  peu  inégale  : 
il  en  est  qui,  rentrés  dans  de  mauvaises  condi- 
tions, manquent  de  siccité. 

Blés.  —  Les  transactions  sont  partout  assez  ac- 
tives et  le  mouvement  de  baisse  qui  avait  atteint 
de  75  centimes  à  i  fr.  semble  enrayé,  du  moins 
provisoirement.  Les  cours  ont  tendance  à  se  main- 
tenir. 

Sur  les  marchés  des  départements,  on  vend,  aux 
100  kilogr.  :  72,^0  à  73,60  à  Angers,  77,60  à  78 
francs  à  Albi,  77  fr.  à  Angoulème,  76  fr.  à  Bor- 
deaux, 70  fr.  à  Bergues,  74  fr.  à  Beauvais,  76  fr. 
à  Brienon,  74  fr.  à  Blois,  76  à  77  fr.  à  Bourges, 
•77  à  77  fr.  5o  à  Bar-le-Duc,  76  à  77,60  à  Chà- 
teauroux,  74  à  76  fr.  à  Chartres,  76  à  78  fr.  à 
Dijon,  74  fr.  à  Evreux,  78  à  74  fr.  au  Mans,  83 
francs  à  Montpellier,  76  à  78  fr.  à  Mâcon,  76  à 
77  fr.  à  Metz,  76  fr.  à  Nogent-sur-Seine,  74  fr.  i\ 
Niort,  76  fr.  à  Nantes,  74  à  76  fr.  à  Orléans,  76  à 
77  fr.  à  Périgueux,  74  à  76  fr.  à  Poitiers,  72  à 
74  fr.  à  Quimper,  71  à  74  fr.  à  Rouen,  70  fr.  à 
Rennes,  78  à  74  fr.  à  Saint-Bricuc.  76  à  76  fr.  à 
To.urs,  79  à  80  fr.  à  Troyes,  78  à  80  fr.  à  Tou- 
louse, 76  fr.  à  Vesoul,  76  à  76,60  à  Versailles,  78 
à  78  fr.  à  Nîmes,  76  à  78  fr.  à  Rodez,  78  fr.  au 
Puy. 

A  la  Bourse  de  Commerce  de  Paris,  la  cote  du 
blé,  au  marché  réglementé,  a  été  établie  de  77,76 
a  78  fr.  le  quintal.  Les  affaires  traitéos  par  la 
meunerie  ont  eu  lieu  à  des  prix  accusant  de  la 
fermeté,  variant  de  71  à  78  fr.  le  quintal  départ, 
suivant  provenance  et  qualité.  Aux  100  kilogr.  dé- 
part, on  a  coté  :  les  blés  de  l'Yonne,  de  l'Aube  et 
de  la  Côte-d'Or  77  à  78  ff.  ;  du  Loiret  76  à  76,76; 
d'Eure-et-Loir,  d'Indre-et-Loire,  du  Loir-et-Chci 
76.26  à  76  fr.  ;  des  Deux-Sèvres,  de  la  Vendée,  de 
Maine-et-Loire,  de  la  Loire-Inférieure  76  à  76,60  ; 
de  l'Oise,  de  la  Somme  et  de  l'Aisne  74  à  76  fr.  ; 
du  Nord  71  francs. 

La  hausse  s'est  encore  accentuée  sur  les  mar- 
chés américains  011,  en  tenant  compte  du  change, 
■on  cote  a'ux  100  kilogr.  :  69,46  à  New- York,  5i,65 
à  Chicago,  5i,4i  à  Bucnos-Ayres.  Les  blés  étran- 
gers sont  cotés  de  60  à  61  fr.,  ports  de  France, 
droit  de  douane  non  compris. 

Farines.  —  Ventes  calmes  à  des  prix  à  peu  près 
«tationnnires,  soit  de  96  à  98  fr.  le  quintal  départ 
du  moulin.  Les  boulangers  de  Paris  paient  io4  fr. 
les  100  kilogr.  rendus. 

Sons.  —  Transactions  plus  actives  à  des  cours 
1res  fermes.   On  vend  aux  100  kilogr.   départ,  les 
sons  de  Corbeil  34  à  36  fr.  ;  de  l'Est  34  à  36  fr.  ;  ' 
les  recoupettes  34  à  89  fr.  5o. 


Avoines.  —  Affaires  calmes  et  prix  sans  chan- 
gement notable.  Aux  100  kilogr.  départ,  on  vend 
les  avoines  noires  de  la  Vienne  66  fr.  ;  les  grises 
d'Eure-et-Loir  et  de  l'Eure  64  à  64,76  ;  de  Seine- 
et-Marne  et  du  Loiret  54, 60  à  66  fr.  ;  les  grises 
d'hiver  62  fr.  ;  les  blanches  du  Nord  56  fr. 

Orges.  —  Le  temps  froid  a  été  défavorable  à 
la  vente  des  orges  de  brasserie,  dont  les  cours  sont 
en  baisse  de  76  centimes  à  i  franc.  On  cote,  aux 
100  kilogr.  départ  :  orges  de  brasserie  de  la 
Mayenne  et  de  la  Sarthe  63  à  64  fr.  ;  de  l'Aube 
et  de  la  Marne  66  à  66  fr.  ;  d'Eure-et-Loir  64  à  65 
francs  ;  de  la  Vienne  63, 60  à  54  fr.  ;  de  l'Oise  et 
de  la  Somme  53  fr.   ;  les  escourgeons  62  à  58  fr. 

Céréales  diverses  —  On  tient  aux  100  kilogr. 
départ,  les  sarrasins  à  livrer  :  Normandie  62  fr.  ; 
Bretagne  61  fr.  Le  mais  vaut  68  à  69  fr.  à  Tou- 
louse. 

Fourrages.  —  Au  marché  de  La  Chapelle,  vente 
normale  à  des  prix  stationnaires  sur  toutes  les  sor- 
tes. Aux  100  bottes  de  5  kilogr.  rendues  à  Paris, 
domicile  de  l'acheteur,  on  a  payé  :  foin  190  à 
24o  fr.  ;  regain  200  à  24o  fr.  ;  luzerne  200  à 
260  francs. 

Aux  100  kilogr.  sur  vagon  départ,  le  foin  vaut 
26  à  28  fr.  dans  le  Doubs,  29  à  3i  fr.  dans  l'Isère, 
56  à  28  fr.  en  Savoie. 

Pailles.  —  Au  marché  de  La  Chapelle,  les  cours 
de  la  paille  de  blé  ont  subi  une  hausse  de  6  fr. 
tandis  que  ceux  de  la  paille  d'avoine  ont  fléchi  de 

10  francs.  On  a  payé  les  100  bottes,  rendues  à 
Paris,  domicile  de  l'acheteur  :  paille  de  blé  80 
à  io5  fr.  ;  paille  d'avoine  70  à  96  fr.  ;  paille  de 
seigle  90  à  iio  francs. 

On  vend,  dans  les  départements,  aux  100  kilogr. 
sur  vagon   départ    :  paille   de   blé   en  gerbes   9  à 

11  fr.  ;  pressée  11  à  i3  fr.  ;  paille  d'avoine  8 
à  9  francs. 

BétaiL  —  Au  marché  de  La  Villette  du  hrndi 
26  septembre,  les  cours  du  gros  bétail  se  sont 
maintenus.  On  a  coté  par  demi-kilogramme  net: 
bœufs  de  la  Nièvre  et  de  Saône-et-Loire,  2,76  à 
3  ;  de  la  Haute-Vienne,  3  ;  de  l'Orne  et  du  Cal- 
vados, 2.80  à  2,90  ;  de  la  Mayenne  et  de  la  Sar- 
the, 2,26  à  2.60  ;  du  Cantal,  2  à  2,60  ;  de  Maine- 
et-Loire  et  de  la  Loire-Inférieure.  1,96  à  2,45  ; 
de  la  Vendée,  1,70  à  2,26  ;  les  génisses,  8  ;  les 
taureaux,   1,60   à    2,60. 

Les  cours  des  veaux  ont  eu  tendance  à  la 
baisse.  On  a  coté  :  veaux  Eure-et-Loir,  Sei'ne-et- 
Marne,  Loiret,  8,26  à  8,5o  ;  Sarthe,  2,80  à  3, 80  ; 
Aube  et  Marne,  8.3o  à  3, 60  ;  Ouest,   2,76  à  8.20. 

Vente  facile  sur  les  porcg.  Au  demi-kilogram- 
me vif.  on  a  coté  :  porcs  gras,  2,4o  à  2,60  ; 
coches,  1,80  à   2   fr. 

Marché  du  jeudi  21  se)/,  mbre 


Entrées  c 

irecles 

aux  abaUoirs 

Réserves 

Amenés 

UVÏÏT^ 

Vaug. 

La  ViU. 

Vaug^ 

ifi'es 

léles 

lèles 

lîles 

léles 

Bœufs 

1  400 

Vaches . . . 

976 

1F4 

181 

992 

234 

Taureaux. 

23.3 

Veaux 

1  600 

1  284 

326 

472 

245 

Moutons 

11  230 

1  ?.S9 

?i82 

690 

840 

Porcs 

2  907 

985 

076 

330 

260 

2-1 


REVUE    COMMERCIALE 


Prix  inaiima  du  LiloKramme 

Au  poids  nol Au  poids  vif 

1"  <|ual.      2*  quai.      3' quai.         Prix  extrêmes 

BoBufs 5.o0  4.70  3.^  1     »  à  -.60 

Vaches n.O)  4. .30  3.40  1     -•      3.60 

Taureaux...  4  30  3.90  3     »  1     »      3.05 

Veaux (i.-O  5.80  4.10  1.50      4.38 

Moutons....  10     »  7.40  5.90  2     »      5.99 

Porcs 8.58  7.14  6.80  3  69      5.40 

Marché  du  lundi  25  septembre 

Entr(^r«  dirccles 
aux  abattoirs Réserves 

Amenés  La  ViM.       Vaug.     La  Vill.      Vaug 

létei  t£les  léles  tôles  tètes 

Bœufs 2  385  ) 

Vaches...  1  917  [  1481  255  585  280 
Taureaux.            412  i 

Veaux....  2  216  1295  1032  2  960  160 

Moutons  .  15  9!8  1  672  887  510  1  5U0 

Porcs...  4  316  111  904  280  550 

Prix  maxima  du  kilo<;ramme 

Au  poids  net  Au  poids  vif 

1"  quai.     2'  quai.     3'  quai.  Prix  exlrôrae 

Bœufs 5  40  4.50  3.20  1     »  à  3.54 

Vaches 5.40  4  10  2.90  1     «à  3.54 

Taureaux...  4.20  3.80  2.90  1     »      2.9? 

Veaux 6  9D  6     »  4.80  1.65      4.5Ô 

Moutons 10    »  7  40  6    »  2    »      6  0^ 

Fores 7.58  7.14  0.86  3.70      b.4Q 

Dans  les  départements,  on  cote  : 

Bordeaux,  par    kilogramme   poids   vif    :    bœufs 

1  ,Go  ù  3,3o   ;  vaches  i,3o  à  2,60   ;  veaux   2,70  à 
3  fr.  80. 

Charolles.   par   kilogramme   poids   vif    :    bœufs 

2  à  2,70  ;  veaux  3  à  3,90  ;  moutons  3,5o  à  4,5o  ; 
porcs  àÀo  à  4,5o. 

Chalet,  par  kilogramme  poids  vif  :  bœufs  i,5o 
à  2,5o  ;  vaches  i ,4o  à  2,4o  ;  veaux  3,5o  à  3,76  ; 
porcs  5  francs. 

Dijon,  par  kilogramme  poids  vif  :  veaux  3,90 
à  /|  fr.  ;  porcs  5  à  5,5o  ;  par  kilogr.  ncl,  mou- 
lons 7  à  10  fr. 

Lille,  par  kilogramme  net  :  bœufs  4  à  5,90  ; 
\caux  5  à  8  fr.  ;  moutons  7  à  8  fr.  ;  porrs  5  à 
^  fnmcs. 

Lynn-Vaise,  par  kilogramme  poids  vif  :  bœufs 
.3f)  à  3,20  ;  veaux  2,70  à  3, 60  ;  porcs  4.4o  à 
•  fr.    ;  par  kilogr.   net,  moutons  8  à  9  fr. 

Marseille,  par  kilogramme  poids  net  :  bœufs 
h->^^  à  5,25  ;  moutons  6.76  à  7,16  ;  par  kilogr. 
^if.  porcs  4,4o  à  4,5o. 

Vincy,  pjii  kilogrnnim.'  poids  vif  :  \c;ni\  'i.',n 
•'  5, '10  ;  porcs  5,3o  à  5, 60  ;  par  kilogr.  net  :  bœufs 
>r>o  h  6  fr.  ;  vaches  3  à  5.5n  ;  moutons  7,60  à 
in  francs. 

Rouen,  par  kilogramme  poids  net  :  bœufs  et 
vaches  3,70  à  5.70  ;  moutons  6  à  9  fr.  5o. 

Suifs.  _  \  ];,  Bourse  do  Commerce  de  Pari<.  la 
rôle  offi.irllc  du  suif  frais  fondu  a  é[è  établie  à 
5n5  fr.   les   100  kilogr. 

Bétail  de  trait  et  délevage.  _  ,\  |;,  fojre  d<- 
lMf..rl.  on  a  payi'-  |o^  bœufs  de  trait.  3.ooo  à  4.000 
fr.  la  paire  ;  le»  vaches  lailicns  1.600  à  2.200  fr  • 
l.s  jrrniss^.s  pnMi-s  -,  f„i,,.  veau  i./.o,,  à  -..o....  (i. 
a  pI^ce  ;  les  porr.l.(<  nourrain?  260  à  ?8r.  fr.  • 
lailons  i85  h  ?5.^  fr.  In  paire. 


Dans  riîurc.  au  Noubourg.  on  vend  :  vaches 
laitières  1,200  à  2.400  fr.  :  vaches  amouillantes 
1.400  à  2.100  fr.  ;  vaches  herbagères  5oo  à  i.ooo 
francs  ;  porcs  de  lait   100  à  170  francs. 

En  Saônc-et-Loiro,  à  Charolles,  on  cote  :  banifs 
4.000  à  5.5oo  fr.  la  paire  :  vaches  laitières  1.700 
à  2.3oo  fr.  ;  génisses  i.ioo  à  i.3oo  fr.  ;  porcelets 
120  à  200  fr.  la  pièce. 

Dans  l'Allier,  à  Vichy,  on  vend  :  vaches  lai- 
tières i.5oo  à  2.5oo  fr.  ;  génisses  800  à  i.ooo  fr.  ; 
porcs  laitons  76  à  i5o  fr.  la  pièce  ;  bœufs  3.5oo 
à  5.000  fr.  la  paire. 

Sucres.  —  Ventes  actives  à  des  prix  très  fer- 
mes. A  la  Bourse  de  Commerce  de  Paris,  le  sucre 
blanc  n°  3  est  coté  de  i54  à  i57  fr.  5o  les  100  kg. 

Pommes  de  terre  et  fécules.  —  La  maladie  étant 
sii^naléc  tians  les  principaux  centres  de  produc- 
/idii,  ks  achats  ne  portent  que  sur  des  quantités 
modérées.  Aux  100  kilogr.  vagon  départ,  on  cote  : 
Saucisse  rouge  22  à  25  fr.  ;  Ronde  jaune  21  à 
9.9  fr.  ;  Fin  de  siècle  16  à  18  fr.  ;  Industrie  17  à 
18  francs.   La  féculerie  paie  de   11   à   12  fr. 

A  Epinal,  la  fécule  première  est  cotée  io5  fr. 
Ks    100    kilogr.    gares  dos   féculeries. 

Graines  fourragères.  —  La  région  du  Midi  est 
assez  favorisée  au  point  de  vue  du  rendement  en 
graine  de  trèfle  violet,  lequel  est  faible  dans  les 
autres  régions. 

On  cote  aux  100  kilogr.  départ  :  luzerne  de 
Provence  ?>-5  à  4oo  fr.  ;  trèfle  violet  38o  à  4i5 
francs  ;  lupuline  260  à  3oo  fr.  ;  sainfoin  120  à 
i3o  fr.  ;  ray-grass  anglais  220  à  240  fr.  ;  ray-grass 
irilalie  170  à  180  fr.  ;  trèfle  blanc  700  à  1.175  f r.  ; 
t relie  hybrido  45o  à  55o  fr.  ;  moutarde  blanche 
■j.oo  à   23o   fr. 

Noix.  —  Dans  la  Dordogno.  k'S  premières  noix 
apportées  sur  le  marché  de  Sarlat  ont  été  payées 
de  iio  à  i3o  fr.  l'hectolifro.  En  Maine-et-Loire, 
on  vend  i5o  fr,  les  100  kilogr. 

Laines.  —  Dans  les  Basses-Alpes,  à  Forcalquier, 
les  laines  on  suint  valent  de  4  fr.  5o  à  5  fr.  le 
kilogr. 

A  la  dernière  vente  aux  laines  de  Di.jon.  les 
prix  suivants  ont  été  payés  :  mérinos  6  fr.  45  ; 
croisé  mérinos  6,90  à  6,25  ;  croisés  5,3o  à  6,75 
lo  kilogr. 

Houblons.  —  .\  Lille,  affaires  calnios  à  dos  prix 
prcsonlanf  de  grandes  variations  dépendant  des 
qualités.  On  paie  aux  5o  kilogr.  :  Nord  175  à 
iS5  fr.  ;  Bourgogne  260  à  .3o5  f  1 .  ;  Alsace  275  à 
35o  fr.   ;  Saaz  45o  à  49^  fr. 

Graines  oléagineuses.  —  Dans,  le  Nord,  à  Haze- 
brnuck,  on  cote  aux  100  kilogr.  :  graine  d 'œillette 
180  fr.  ;  de  lin  95  fr.  A  Lille,  la  graine  do  lin 
vaut  de  100  à  ii5  fr.  ;  à  Pilhiviors,  la  graine  de 
navette  i4o  à  i5o  fr.  Sur  divers  marchés,  la 
graine  do  colza  vaut  i8n  fr.  le  quintal. 

Tourteaux.  —  A  Marseille,  on  paie,  aux  ion  ki- 
logrammes, les  tourteaux  alimentaires  en  plaques: 
arachides  Rufisqur  extra  blancs  63  fr.  ;  blancs 
prcniior  choix  supérieur  58  fr.  ;  blancs  57  fr.  ; 
blancs  courant  54  fr.  5o  ;  Coromandol  5i  fr.  ;  lin 
7."^  fr.  ;  sésame  blanc  jaimc  56  fr.  ;  coprah  demi- 
Cdohin  65  fr.  ;  Crylan  60  fr.  ;  demi-blanc  55  fr.  ; 
courant  en  pains  ronds  4o  fr.  ;  en  pains  carrés 
.')!  fr.  nu  ;  palmistes  16  fr.  ;  maïs  jaunes  60  fr.: 
blancs  6t  francs. 

B.  Dt'n.\Nn. 

, Le  Gérnni  :  P.  T)\y^ . 

Imp.  A.  nWY  et  Fil  S  Aîné.  52.  r.  Madame  Parii 


CHROiNlQUE  AGRICOLE 

CHRONIQUE  AGRICOLE 


285 


Les  évaluations  sur  le  rendement  de  la  récolte  du  blé.  —  Déclaration  du   Minisjtre de  l'Aoriculture  au 

Congrès  de  la  meunerie  à  ivlarseille.  —  Conséquences  du   déficit  dans  la   récolte.  \'avenir  des 

prix  de  vente.    —  Evaluations    officielles   sur  le   rendement   des   principales   céréales.   Décret 

autorisant  l'entrée  en  franchise  du  blé  du    Maroc.  — Importation  du  bétail  de  l'Europe  centrale. 

—  Production  de  l'alcool  jusqu'au    3i  aoiH.  —  Les  promesses   de   la  récolte   des  betteraves.  À 

propos  du  Code  de  la  Route.  —  Lettre  de  M.  Darblay   au   Ministre  des  Travaux  publics.  Publi- 
cation relative  aux  territoires  du  Sud  de  l'Algérie.  —  Le  grand  marché-concours  delà  race  bovine 

tachetée  rouge  a  Berne.  —  Concours  de  la   race  chevaline   Ardennaise   dans   l'Aube.  Examen 

d'admission  à  l'Ecole  supérieure  d'Agriculture  d'Angers.  —  Ecole  de  bergers  à  Rambouillet.' 

de  pâles  alimentaires,  dc\  raient  tous  se  mettre 
élroitement  d'accord  pour  appuyer  le  ministre  de 
l'Agriculture  et  surtout  les  cultivateurs  da'ns  leur 
effort,  afin  que  la  France  produise  tout  son  pain 
et  cesse  d'être  tributaire  de  l'étranger. 

Et  c'est  l'intérêt  des  consoQimateurs  eux-mêmes, 
qui  ne  peuvent  trouver  l'abaisscmenl  normal  du 
coilt  de  la  vie  que  dans  l'abondance  de  la  produc- 
tion nationale. 


La  récolte  du  blé  eu  France. 

Des  efforts  ont  été  tentés,  au  cours  des 
dernières  semaines,  pour  répandre  l'opinion 
que  la  récolte  du  blé  en  France  dépassterait 
sensiblement  les  proportion^  .que  les  appa- 
rences des  cultures  permettaient  d'espérer. 
On  répétait  à  satiété  que  les  résultats  des 
premiers  battages  venaient  à  l'appui  de  ces 
affirmations.  Sans  doute,  il  y  a  eu,  dans 
quelques  régions,  des  surpi-ises  agréables  à 
cet  égard,  mais  le  fait  est  loin  d'avoir  été 
général  ;  nous  connaissons,  pour  notre 
part,  comme  nous  l'avons  déjà  dit,  des  ré- 
sultats réellement  déplorables. 

Il  était  donc  de  la  plus  haute  utilité  que 
les  résultats  des  enquêtes  officielles  fussent 
connus.  C'est  pourquoi  M.  Henry  Chéron, 
ministre  de  l'Agriculture,  présidant  le  29  sep- 
tembre le  banquet  du  29"  Congrès  de  l'As- 
sociation nationale  de  la  Meunerie  française, 
a  profité  de  l'occasion  pour  exposer  briève- 
ment les  chiffres  foiirnis  par  ces  enquêtes  et 
pour  en  indiquer  les  conséquences  dans  les 
termes  suivants  : 

Il  faul  que  la  France  aiiivc  à  vivre  sur  son 
propre  sol.  Or,  la  base  même  de  l'alimentation  des 
Français  est  le  pain.  Pour  produire  notre  pain,  il 
nous  faudrait,  en  France,  récolter  9^  millions  de 
quintaux  de  froment.  Avec  5  5oo  000  hectares  de 
superficie  emblavée,  nous  toucherions  au  but.  Or, 
nous  en  aAons  en  5  022.000  en  1921. 

Mais  voici  qu'en  1922,  par  suite  du  mauvais 
temps  et  de  tous  les  obstacles  que  l'agriculture  a 
rencontrés  à  la  iîn  de  l'année  dornière,  notre  pro- 
duction, sur  une  superficie  de  5  i4o  000  hectare* 
seulement,  n'atteindra,  d'après  les  dernières  sta- 
tistiques du  ministère  de  l'Agriculture,  que  6/|  mil- 
lions 5-  ooo"  quintaux.  C^est  un  gros  déficit.  Il  no 
faut  pas  qu'il  se  renouvelle. 

Nous  venons  d'adresser,  pour  la  campagne  pro- 
chaine, un  appel  à  nos  agrimltcurs.  Nous  savons 
qu'ils  se  disposent  à  y  répondre.  Mais,  pour  qu'ils 
puissent  Ir  faire,  il  est  nécessaire  qu'ils  vendent 
leur  blé  à  un  prix  qui  les  récompense  de  leurs  dé- 
bours et  de  leurs  efforts.  La  politique  du  blé  à  bon 
marché,  en  France,  ne  nous  conduirait  qu'à  ache- 
ter le  blé  cher  à  l'étranger. 

Les  producteurs  de  blé,  lc«  courtiers  qui  le  ven- 
dent,  les   meuniers,  les   boulangers,   les   fabricants 

7  Octobre  1922.  —  N»  40 


La  récolte  de  1921  a  pu,  avec  les  excédents 
des  importations  du  Service  du  Ravitaille- 
ment, subvenir  aux  besoins  de  la  consom- 
mation pendant  la  campagne  qui  vient  de 
s'achever,  La  nouvelle  campagne  sera,  au 
contraire,  en  déficit  dans  des  proportions 
assez  élevées.,  la  récolte  de  1922  n'atteignant 
que  les  trois  quarts  de  la  précédente.  Il  sera 
donc  nécessaire  de  recourir  à  des  blés  étran- 
gers. Il  est  difficile,  pour  ne  pas  dire  im- 
possible, d'indiquer  quel  sera  le  montant  de 
ces  importations,  car  on  ne  peut  pas  savoir 
dans  quelle  mesure  seront  efficaces  les  dis- 
positions de  la  loi  du  15  juillet  dernier  : 
mais  on  doit  prévoir  qu'elles  seront  impor- 
tantes. 

Quant  aux  prix,  il  paraît  probable  qu'ils 
différeront  peu  des  cours  actuels  sur  les 
marchés  intérieurs.  En  effet,  il  résulte  des 
doeimients  réunis  par  l'Institut  international 
d'Agriculture,  que  dans  tous  les  pays  d'Eu- 
rope la  nouvelle  récolte  est  inférieure  à  celle 
de  1921  ;  ils  auront  donc  des  besoins  plus 
impérieux  auxquels  les  pays  èxpor'tateurs 
de^"^ront  satisfaire  ;  les  blés  de  l'Inde,  des 
Etals-Uifis  et  du  Canada  auront  ainsi  des 
marchés  phas  «tendus,  et  ils  seront  incités  à 
maintenir  lerrrs  prix.  Dans  le  cas  où  cette 
hypotthèse  ne  se  réaliserait  pa«,  le  Gouver- 
nement a  -entre  Ifvs  mains  les  moyens  do  sau- 
vegarder les  intérêts  légitimées  des  agricul- 
teurs si  bien  exposés  plus  Tiaut  par  M.  Henry 
Chéron  ;  il  n'est  pas  douteux  qu'il  saura  en 
jjsoT  en  tc^nips  rcnvenable. 

Les  récoltes  de  céréales.. 

Lo  minislère  de  l'Agriculture  a  publié  au 
Journal  Offiriel  du  30  septembre  les  résul- 
tants   de    son    enquête    sur    les    récoltes    des 

Tome  IT.  —  15 


28i  CHRONIQLE  AGRICOLE 

principales  céréales.  En  voici  les  chiffres  glo 
baux  : 

1022  192t  DilT^reiiu' 


'juinlaux  i|uinlaiix  (|iiiiiluiix 

Blé    t.'i  o57  ;oo     88  o34  290     —  20  977  oyo 

Seigle    9553550     II  27O  iio     —    I  722  50o 

Métcil    I  171  120       I  54t'>  470     —       475350 

Avoine  ...   4i  838  710     35  482  qôo     +     6  355  760 
Orge  8  G07  G20       8  3^2  85o     +        26/i  770 

l'uiir  Iniilcs  les  cultures,  sauf  pour  l'avoine 
tl  pour  l'orge,  les  rendements  sont  infé- 
rieurs à  ceux  (ie  l'année  précédente.  Le  reii- 
deini'iit  inovcn  pour  le  blé  n'est  que  de 
l'^  (piinl.  i()  par  hectare,  au  lieu  de  lG,o5 
en  IUlM.  il  iini)ortc,  d'autre  part,  d'observer 
que  ces  premiers  résultats  ressortent  des 
premiers  battages  effectués  ;  or,  la  moisson 
s'étant  prolongée  dans  dos  conditions  diffi- 
ciles juscpie  dans  la  deuxième  quinzaine  de 
septembre,  les  évaluations  définitives  seront 
très  probablement  inféri<^ures  à  ces  pre- 
mières données. 

On  trouvera  plus  loin  (p.  288)  les  tableaux 
complets  relatifs  aux  récoltes  du  blé,  du 
méteil  et  du  seigle.  Notre  pro(-]iain  numéro 
renfermera  les  mêmes  documents  pour 
l'avoine  et  pour  l'orge. 

Blés  du  Maroc. 

I  II  (iécift  ilu  IC»  septembre  a  décidé  qu'une 
tpiaiitité  de  200  000  quinlaux  de  blé  en 
grains,  originaire  et  provenant  de  la  zone 
française  de  l'empire  Chérifien,  pourra  être 
admi'se  en  franchise  à  l'entrée  en  France,  du 
15  août  1922  au  l*""  janvier  1923. 

II  sera  justifié  de  l'origine  de  ces  blés  par 
des  certificats  des  autorités  françaises  du 
Protectorat,  visés  par  la  douane  du  port 
d'embarquement. 

Police  sanitaire  du  bétail. 

l  II  arrêté  du  i."3  décenibrc  1021  a  autorisé 
l'importation  du  bétail  en  provenance  de 
l'Autriche,  de  la  Tchéco-Slovaquie,  de  la 
Hoii^'rie,  du  royaume  des  Serbes,  Croates  et 
Slovènes  et  de  la  Roumanie,  à  destination 
directe  de  certains  abattoirs.  Mais  un  rapport 
du  directeur  de  l'Agriculture  d'Alsace  et 
Lorraine  a  signalé  la  constatation  de  plusieurs 
cas  de  fièvre  aphteuse  et  de  clavelée  sur  des 
animaux  importés  de  l'Europe  centrale. 

En  ronsêquence,  un  nouvel  arrêté,  en  date 
du  20  septembre,  a  suspendu  provisoirement 
les  dispositions  de  l'arrêté  du  15  décembre 
1921,  sauf  on  ce  qui  concerne  les  importa- 
tions par  voie  do  mor. 

Production  de  l'alcool. 
I.a    Direction    générale    des    Contributions 
indirectes  a  fait  connaître  le  relevé  de  la  pro- 


duction et  du  mouvement  des  alcools  pen- 
dant les  onze  premiers  mois  de  la  campagne 
en  cours,  c'est-à-dire  jusqu'au  31  août.  En 
\oici  le  résumé   : 

1921-1922         I9i0-I92l         DifTérenco 


heclolitics       lierlolilrcs         liecloliires 

89  8G0       181  4i6  —  91  556 

232  783         94  025   -f  i38  758 


194  884     —48  900 


Vins 

Cidres  et  poirés. 

Marcs,    lies      et 

fruits. i45  984 

Substances  fari- 
neuses         189  i53       149  094     -f4o  059 

Betteraves 5G5  7G9       5Go  845     -f   4  924 

Mélasses 273  832       25i    193     -1-22  G39 

Autres  subs- 
tances      I    375  2    002       027 

Totaux...    I  498  75G    i  433  459     -hG5  297' 
Le    stock    effectif    au    31    août    s'élevait    à 
1  082  819  hectolitres,  dont  871  613  hectolitres 
réservés  à  l'Etat. 

Betteraves  à  sucre. 
Le  développement  des  betteraves  à  sucre 
se  poursuit  normalement.  D'après  les  résul- 
tats des  analyses  effectuées  le  28  septembre 
au  laboratoire  du  Syndicat  des  fabricants  de 
sucre,  le  poids  des  racines  et  leur  richesse 
augmentent  régulièrement. 

En  effet,  pour  22  champs  d'essai,  le 
poids  moyen  des  racines  décolletées  était  do 
574  grammes,  au  lieu  de  450  grammes  à  la 
même  date  de  l'année  précédtMite  et  de  468 
grammes  pour  la  moyenne  des  dix  années 
1904-1913.  Quant  à  la  richesse  saccharim» 
moyenne,  elle  était  de  16,32  0/0  au  lieu  de 
15,43  0/0  en  I92l'  et  de  16,00  0/0  pour  la 
moyenne  des  années  1904-1913. 

Le  Code  de  la  Route. 

Nous  avons  fait  connaître  (numéro  du  9 
septembre,  p.  205)  les  dispositions  temporai- 
res adoptées  en  attendant  une  réforme  plus 
complète  du  décret  du  27  mai  1921,  afin 
d'en  atténuer  les  effets  néfastes  pour  les  agri- 
culteurs. A  cette  occasion,  M.  Darblay,  dé- 
puté et  président  du  Syndicat  des  Agricul- 
teurs du  Loiret,  a  adressé  au  ministre  des 
Travaux  publics  la  lettre  suivante  : 

Les  journaux  ont  fait  oonniiître  qiiolque>;-iinos 
des  motlifications  que  vous  vous  p;  nposez  d'appor- 
ter au  nouveau  Code  de  la  route,  niodificalions  très 
utiles,  réclamées  par  rafjrieullnre  qui  travaille  et 
qui  produit. 

Toutefois,  ces  moilificiitions  n'ont  trait  qu'aux 
seuls  chemins  ruraux  et  vicinaux,  en  ce  qui  eon- 
rerne  IVoIairage  des  véhicules  agricoles  se  ren- 
dant de  la  ferme  aux  clianips  et  des  champs  à  la 
f(rmc. 

Or,  vous  ne  pouvez  ignorer  qiic  des  milliers 
(If  champs  exploités  n'ont  de  sortie  que  sur  le!» 
routes  nationales    et    départementales. 

D'autre    part,    les    chemins    ruraux    et   vicinaux 


CHRONIQUE  AGRICOLE 


287 


s'embranchent  tous  sur  les  routes  nationales  et 
départementales,  qui  traversent  les  villages  et  ha- 
meaux où  se  trouvent  la  majorité  des  maisons  de 
culture,  d'où  partent  chaque  matin  avant  lu  jour, 
et  où  rentrent  chaque  soir  à  la  nuit  tombante,  les 
véhicules  agricoles. 

Comment  voulez-vous  obtenir  d'un  laboureur 
qu'il  soit  pourvu  d'une  lumière  sur  la  route  natio- 
nale ou  départementale,  qu'il  n'emprunte  souvent 
que  sur  quelques  hectomètres,  tandis  que  sur  les 
chemins  il  en  sera  dispensé  ? 

Inutile  de  vous  rappeler  les  difficultés  qu'il  aura 
à  allumer  sa  lanterne  dans  la  plaine  et  souvent  par 
le  mauvais  temps,  car  nos  appareils  agricoles  ne 
sont  pas  pourvus  de  l'éclairage  électrique,  vous  le 
savez.  D'autre  part,  les  dangers  d'incendie  du 
chargement  seront  grands,  à  l'époque  de  la  mois- 
son et  de  la  fenaison. 

Au  nom  des  travailleurs  agricoles,  et  mandaté 
par  un  Syndicat  agricole  de  42  000  membres  dont 
j'ai  l'honneur  d'être  le  président.  Syndicat  affilié 
à  la  Fédération  des  agriculteurs  du  Centre,  qui 
compte  actuellement  plus  de  i4o  000  membres, 
je  vit'ns  vous  prier  d'assimiler  les  routes  nationales 
et  départementales  aux  chemins  ruraux  et  vici- 
naux en  ce  qui  concerne  l'éclairage  des  véhicules 
agricoles. 

Les  automobilistes  qui  empruntent  les  grandes 
routes  ont  tous  sur  leurs  voitures  des  moyens 
d'éclairage  puissants,  qui  éclairent  la  route  au 
loin,  devant  eux. 

Ne  molestez  pas  dans  leur  travail  les  producteurs 
laborieux  de  nos  campagnes  dont  la  France  a  si 
grand  besoin,  et  réglementez  sévèrement  les  im- 
prudences de  quelques  oisifs  insouciants  qui  ont 
la  folie  de  la  vitesse  et  recherchent  l'ivresse  de 
l'air.  Les  travailleurs  qui  nourrissent  le  pays  vous 
en  seront  reconnaissants. 

Les  réclamations  formulées  par  M.  Dar- 
blay  sont  trop  justifiées  pour  ne  pas  rece- 
voir satisfaction. 

Les  territoires  du  Sud  Algérien. 

Le  Gouvernement  général  de  l'Algérie  a 
publié  récemment  la  première  partie  d'un 
ouvrage  consacré,  sous  le  titre  Les  territoires 
du  Sud  de  VAlgérie,  à  l'organisation  de  cette 
vaste  zone  qui  s'étend  au  sud  des  trois  dé- 
partements de  Constantine,  d'Alger  et  d'Oran, 
sur  une  superficie  de  2  millions  de  kilomètres 
carrés  environ. 

Celte  première  partie  est  une  véritablt 
géographie  de  ces  territoires,  établie  par  les 
agents  de  l'Administration.  Elle  comprend, 
après  la  description  des  limites,  celle  des  di- 
verses parties  de  ces  territoires,  une  étude 
géologique,  des  notes  sur  la  climatologie  et 
sur  les  populations.  De  nombreuses  cartes 
accompagnent  le  texte.  La  deuxième  partie 
de  l'ouvrage  sera  consacrée  à  l'œuvre  accom- 
plie depuis  vingt  ans  dans  ces  territoires,  qui 
paraissent  intéressants,  au  point  de  vue  agri- 


cole, surtout  par  les  troupeaux  de  moutons 
que  les  indigènes  y  entretiennent. 
Marché-concours  de  Berne. 
Le  marché-concours  de  taureaux  de  la  race, 
tachetée  rouge  de  Suisse  s'est  tenu  à  Berne- 
Ostermundingen,  du  30  août  au  P""  septem- 
bre. Il  comptait  environ  800  têtes,  représen- 
tant, suivant  l'habitude,  les  meilleurs  types- 
des  nombreux  Syndicats  d'élevage  de  cette 
race.  472  animaux  ont  reçu  les  primes  pré- 
vues au  programme.  Les  ventes  ont  été  assez 
actives  ;  mais,  comme  les  années  précéden- 
tes, celles  pour  l'exportation  ont  été  rendues 
difficiles  par  la  situation  monétaire.  A  la 
fin  du  marché,  435  taureaux  avaient  été 
déclarés  comme  vendus  ;  le  prix  moyen  a 
été  de  1  150  fr.,  contre  1  740  en  1921  ;  les 
prix  les  plus  élevés  ont  atteint  3  000  à 
4  500  fr.  pour  des  taureaux  de  10  à  15  mois. 

La  race  Ardennaise  dans  l'Aube 

Nous  avons  signalé  l'activité  prise  par  les 
Syndicats  d'élevage  de  la  race  chevaline  Ar- 
dennaise dans  le  département  de  la  Meuse. 
Des  efforts  analogues  sont  poursuivis  dans 
le  département  de  l'Aube.  Sous  le  patronage 
de  la  Fédération  des  Associations  agricoles, 
deux  concours-foires  de  cette  race  ont  été 
organisés  à  Bienne-le-Château,  le  8  octobre, 
et  à  Jeugny,  le  15  octobre.  Les  animaux  pri- 
més, répondant  au  type  adopté,  doivent  être 
inscrits  au  Stud-book  de  la  race  Ardennaise 
(Section  de  l'Aube). 

Ecole  d'Agriculture  d'Angers. 

On  nous  invite  à  faire  connaître  que  les 
jeunes  gens  désirant  se  présenter  à  l'examen 
d'entrée  de  l'Ecole  supérieure  libre  d'Agri- 
culture et  de  Viticulture  d'Angers  sont  aver- 
tis que  les  épreuves  écrites  et  orales  commen- 
ceront le  jeudi  19  octobre,  à  7  heures,  et  se 
poursuivront  les  jours  suivants. 

Pour  tous  renseignements,  on  doit  s'adres- 
ser au  directeur  de  l'Ecole,  2,  rue  Volney, 
Angers. 

Ecole  de  Bergers  de  Rambouillet. 

Les  examens  d'admission  à  la  nouvelle 
école  de  bergers  créée  sur  le  domaine  de  la 
Bergerie  nationale  de  Rambouillet  ont  eu 
lieu  le  25  septembre,  et  l'école  est  en  plein 
fonctionnement.  Quelques  places  et  quelques 
bourses  restent  encore  disponibles  ;  les 
candidats  peuvent  se  faire  inscrire  jusqu'au 
30  octobre.  On  doit  s'adresser  pour  tous  ren- 
seignements à  M.  Hilsont,  directeur  de  la 
Bergerie  nationale  et  de  l'Ecole  de  bergers 
de  Rambouillet  (Seine-et-Oise). 

Henry  Sagmer. 


\ 


2KS  HK^L'LTATS  APPROXIMATIFS  DES  RÉCOLTES  DU  FROMENT,  DU  METEIL  ET  DU  SEIGLE  EN  1922 

HKSULTATS    APPROXIMATIFS    DES    RÉCOLTES 
DU    FROMENT,   DU  MÉTEIL  ET  DU   SEIGLE   EN  19^^ 


DEPARTEMENTS 


Siirlaccs 

ouse- 
ineiic^-es 

lleclarcti 


IKO.MK.M 


I-ROOIIT   EN   GRAINS 


Hnc- 

lolili'.'s 


l^oiife 
inovcu 

de 
I'Ih'cIo- 

lilrc 


IJuiulaii\ 
mùlriquas 


Surfaces 

ense- 
mcnct^es 

Moclares 


.MJiTi;il 


pnoDi'iT  g:«  liRAl.^s 


lolitns. 


Pouls 

moyen 

de 

riit'cto- 

lilro 


Ouintaux 
ni^'lvhfues 


Suriace» 

ense- 
niciici-es 

llcclares 


SEIGLE 


l'BODLIT    EN    i.nAINS 


lleclo- 
litres. 


l'oidsi 
moyeu 

(le 

l'Iiccto- 

litie 


l'REMliRE   RÉGION   (NORD) 


Aisne 

103  000 

Calvados 

35  000 
tI8  000 

Eure-el-Loir 

103  (150 
'   2!>  500 

Nord 

127  000 
S7  l'Oit 

16   650 

i'as-de-Calais. . .  . 

1 i4  OUO 
1  790 

Scine-lnfi''rieure  . 
Scinp-el-Marnc  . . 
Seine-el-Oise. . . . 

05  000 
lO'.t  000 

74  000 
toi  901) 

Totaux. 

1  OS'.i  3;'0 

i   274 

030 

77 

717 

500 

70 

1  4i0 

250 

79 

2  S78 

.170 

78  5 

511 

330 

75 

3  ;.si 

400 

78 

2  IHi 

750 

77 

152 

100 

76 

2  S52 

ono 

77  5 

38 

410 

7o  6 

2  125 

iiiiii 

2  Dis 

2liii 

77 

i   oUi 

7:iti 

'  / 

i   0h8 

050 

76 

26  5oX 

110 

77  2 

l  751 

000 

„ 

545 

300 

50 

1  lî'i 

000 

'    „ 

2  259 

520 

25(1 

3H3 

5U0 

2  8U0 

2  793 

490 

„ 

1  OJ.Î 

000 

2011 

;(i3 

600 

•J  700 

2  210 

.100 

I  250 

44 

".50 

,1 

1  615 

000 

n 

2  244 

750 

j;.o 

1  961 

000 

350 

1  587 

600 

■i   020 

20  514 

810 

9  770 

„ 

„ 

950 

75 

5 

830 

76 

39' 

200 

74 

4 

SnO 

75 

35 

480 

74 

23 

750 

75 

» 

• 

1 

860 

rj 

II) 

670 

75 

40 

480 

73 

164 

OiO 

74 

6 

Ardenncs 

.\ulic 

Terr.  de  iiclforl. 

Jlanie 

Manie  Tlatile  . . . 
Meurllie-el-Mos. . 

Meuse 

Saùnc  (llaule-).. 
Vosges 

Totaux. 

Moselle 

IMiin  (lia-) 

Khiu  (Haut-) 

Tulaax . 

Totaux    sr^in^raux 
lie  la  1'^  ri'Kioa 


DEUXIÈME  RÉGION  (EST) 


30  200 

422  800 

75 

317  100 

100 

..4  500 

708  500 

77  5 

549  090 

„ 

2  510 

40  160 

73 

■iC    120 

230 

>0  OOO 

1  3()0  000 

79 

1  074  400 

800 

32  700 

427  400 

44 

316  28( 

„ 

43  500 

426  -iTO 

76  5 

326  25(1 

40 

45  800 

467  160 

76 

355  040 

» 

47  050 

554  2:  0 

73 

404  600 

2  200 

29  7  20 

277  2!>0 

75 

207  970 

2  900 

3s.S  ftSO 

5  684  o:iii 

-6  4 

M  58(1  K50 

6  27  0 

65  300 

679  120 

76 

516  130 

6  150 

34  6110 

516  880 

77 

308  000 

2  510 

21  470 

32S  ;i40 

"'•' 

257  810 

2  310 

I2t  .46(1 

1  5JJ  :!ti. 

7(i  ;i 

1  171  yio 

10  '.J'O 

507  440 

6  206  370 

76  5 

4  752  790 

17  240 

4  450 
29  tiO 

3  600 
27  000 
17  810 


I   400 

8  050 

30  .Î60 


122  500 


il 

OdO 

1 

-«00 

6 

000 

a 

810 

1 

400 

8 

000 

J 

300 

3 

500 

S 

500 

110 

5 

000 

4 

000 

7 

000 

8 

490 

76 

110 

1  750 

74 

» 

1  300 

3  230 

72 

•1   310 

15  500 

"" 

12  000 

530 

74  5 

400 

9 

i< 

36  670 

72 

26  400 

33  500 

73 

26  006 

93  180 

73  i 

68  410 

83  730 

"6 

Ûi   520 

29  580 

7« 

-  22  680 

36  37ii 

11 

28  120 

14H  6S(l 

-n  3 

114  320 

242  860 

75  2 

182  730 

187  000 

72 

32  400 

"3 

144  000 

76 

131  5()0 

75 

18  5oo 

72 

194  590 

74 

145  200 

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72 

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73 

169  800 

74 

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9  000 

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10  000 

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702  000 

3  000 

43  350 

5  200 

84  760 

4  350 

71  400 

8  000 

123  940 

9  000 

139  500 

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1  542  430 

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75 


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140 

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000 

13 

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129 

220 

569 

140 

1  717 

800 

('ôlcs-du-Nord . . 

Finistère 

Ille-el-Vilaine..  . 
l,oircTul"'Tiuure.' 
Maiiie-el-lAiire.. 

Maxenne 

.Morbihan 

Sarthc 

S'vrc»  (Uouk-). 

Vend<''c 

Vicune 

ToLauv 


Allier 

Cher 

Creuse 

Iiirtrc 

Indre-et-Loire. .  . 

Loir-ul-ChcT 

Loiret 

Nièvre 

Vienne  (Haa(c-). 
Youac 

Totaux. 


158  000 
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131  120 
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1  658 

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1  384 

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1  133 

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1  556 

330 

1  7(i7 

900 

TROISIÈME   RÉGION   (OUEST) 

72 
70 
73 


2 

50O 

2 

550 

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2 

100 

3 

000 

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8 

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25 

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43 

500 

47 

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3 

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35 

700 

46 

000 

3 

520 

144 

000 

90 

OiiO 

36 

800 

4  49 

940 

IJU.VTRIÉME    RÉGION  (CENTRE) 


80 

933  890 

77 

927  0\0 

75 

390  000 

78 

983  580 

79 

1  092  100 

78  8 

1  136  o40 

78 

1  2k7  870 

10 

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78 

472  870 

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2  000 
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1  200 

3  300 


400 


31 

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33 

150 

2 

230 

27 

670 

34 

500 

2 

750 

10« 

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29 

210 

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8  17.0 

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75 

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2 

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10 

000 

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16 

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11 

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16 

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160 

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20 

000 

48 

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73 
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146 

620 

199 

510 

41 

440 

337 

440 

U3 

000 

,1  138 

130 

RÉSULTATS  APPROXIMATIFS  DES  RÉCOLTES  DU  FROMENT,  DU  MÉTEIL  ET  DU  SEIGLE  EN  1922 


289 


DEPARTEMENTS 


FKOMENT 

-'"■■i>   -^ 

Surfaces 

PRODUIT  EN  (. 

ense- 

 -». 

mencées 

Poids 

Hec- 

moyen 

tolilres 

riieclo- 

lloclaros 

hlve 

(.Uiinlaux 
nu'trii|iies 


Surfaces 

ense- 
mencées 

lloclavcs 


METEIL 


PliODUIT    EN    lill.MNS 


Ilec- 
tolilres 


Poids 

moven 

de 

riiccio- 

lilro 


Quintaux 
mélrii(ues 


Surfttces 
eqse- 


S  BIGLE 


PRODUIT    EN    GHAINS 


llec- 

tolilres 


Poids 
nioven 

de 
riietlo- 

litre 


(juinlauv 
méli'ii|ues 


CINQIUIÈME    RÉGION    (EST-CENTRAL) 


A.n 

Alpes  (Haule«). . 

Côle-d'Or 

Doubs 

Isère 

Jura 

Rhône 

Saône-et-Loirc. . 

Savoie 

Savoie  (Haute)  . 

Totaux 


74 

520 

15 

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84 

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73 

000 

28 

500 

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850 

73 

750 

13 

000 

20 

820 

431 

290 

782  460 
164  840 
095  960 
310  160 

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342  000 
353  290 
848  120 
Jt6  580 
374  760 


75 

586  840 

75 

123  030 

77 

843  890 

76 

235  720 

78 

657  600 

73 

236  510 

76 

268  500 

76 

^44  579 

78 

168  930 

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1  200 

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1  300 

790 

5  700 

12 

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6 

480 

5 

480 

12 

780 

5 

860 

23 

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13 

430 

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4 

670 
800 

4 

000 

9 

600 

4 

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16 

900 

10 

070 

58 

540 

5 

520 

5 

000 

5 

500 

500 

6 

500 

1 

800 

6 

600 

13 

400 

6 

000 

380 

51 

100 

6C  190 

70 

58  000 

73 

80  670 

73 

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74 

27  000 

73 

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75 

201  000 

71 

106  800 

73 

7  600 

72 

725  060 

72  8 

46 

330 

42 

5110 

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300 

4 

500 

52 

000 

20 

250 

75 

900 

l'i-2 

710 

78 

000 

5 

470 

528 

160 

DIXIEME    REGION   (SUD-OUEST) 


Arièjre 

27  000 

Charonic 

78  500 

Charcnle-Iul'ér.  .  . 

75  OOo 

Dortlo^ne 

114  8oO 

Garonne  (Haule^ 

78  (H)0 

81  200 

Gironde 

51  800 

28  600 

Lot-et-(iaronnc  . . 

82  000 

Pyr^'-nées  (Basses! 

39  000 

Pvrénée*iHaules) 

23  500 

Tarn-el -Garonne. 

62  050 

Totaux. 

743  210 

221 

600 

>-24 

250 

1  012 

300 

1  448 

230 

880 

320 

893 

200 

828 

80(1 

243 

100 

820 

000 

466 

100 

306 

250 

558 

439 

8  502 

820 

168 

420 

2  250 

642 

910 

330 

789 

73(1 

II 

1  138 

600 

1  840 

691 

050 

1  950 

696 

7(10 

100 

62) 

600 

» 

179 

890 

800 

639 

COO 

>i 

349 

570 

» 

229 

690 

1  100 

418 

840 

2  870 

6  586 

620 

12  460 

19 

120 

4 

400 

32 

08u 

24 

120 

1 

400 

» 

12 

600 

13 

200 

34 

500 

141 

420 

14  .340 

3  800 

3  160 

4  200 

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800 

24  700 

10  170 

18  130 

2  480 

830 

500 

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19  800 

9  070 

37  300 

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5  OnO 

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2-SO 

9  770 

1  300 

24  490 

97(1 

104  490 

77  570 

34  200 

29 

400 

12 

000 

142 

380 

32 

240 

4 

000 

151 

200 

242 

430 

60 

000 

3 

380 

13 

600 

10 

720 

75 

70 
74 
76 
73 
69 
74 
70 
70 
74 
74 
11 


24 

059 

20 

580 

8 

880 

108 

210 

23 

530 

2 

760 

121 

890 

169 

710 

42 

000 

2 

3n(t 

11 

oiO 

7 

720 

333 

970 

SEPTIEME    REGION    (MASSIF    CENTRAL) 


Aveyron 

Cantal 

Corrèze 

Loire 

Loire  (Haute-").. 

Loi 

Lozère 

Puy-de-Dôme. . . 
Tarn 

Totaux 


70 

000 

7 

670 

20 

200 

47 

230 

18 

000 

51 

300 

0 

800 

31 

O.iO 

76 

000 

348 

230 

805 

000 

92 

100 

303 

000 

567 

000 

288 

000 

410 

400 

74 

SuO 

918 

540 

798 

000 

4  250 

840 

78 

627  900 

73 

69  070 

77 

233  310 

75 

423  230 

76 

218  880 

78 

320  110 

77 

37  600 

78 

716  460 

78 

622  440 

77  3 

3  291  020 

7  000 

1   530 

3  200 

900 

3  000 
1  000 

4  000 
220 

3  000 


23  970 


84 

000 

21 

700 

44 

800 

10 

800 

51 

OÛO 

8 

000 

57 

400 

3 

600 

36 

600 

317 

300 

63 

840 

16 

060 

33 

600 

7 

670 

33 

700 

6 

080 

43 

050 

3 

700 

27 

360 

236 

060 

12 

000 

22 

230 

30 

700 

33 

600 

40 

000 

5 

800 

13 

000 

37 

160 

12 

000 

228 

310 

144 

000 

422 

750 

709 

80(( 

470 

40O 

720 

000 

46 

400 

210 

000 

631 

720 

136 

000 

3  511 

070 

Alpes  (Basses-)  .  . 
Alpe3-.\Iarili(nos  . 

Ardèehe 

Aude 

Bouches-du-Rli.. . 

Corse 

Drôme 

Gard 

Hérault.  > 

Pvr6nécs-0rienl  . 

Vàr 

Vaucluse 

Totaux. 


27 

500 

.] 

100 

16 

200 

26 

840 

19 

350 

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52 

500 

7 

31  »0 

3 

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13 

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31 

490 

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810 

310  5-0 

73 

51  OOO 

76 

19i  400 

7< 

375  760 

79 

232  200 

77 

47  000 

75 

555  970 

76  5 

119  720 

77 

40  260 

77 

37  910 

77 

136  500 

78 

483  490 

77  96 

640  7)t0 

77  1 

HUITIEME    REGION    (MIDI) 


1  4λ0  70 

2  250  73 
1  200  74 

3  710 


271  930 

110 

38  760 

200 

151  630 

100 

296  850 

260 

178  790 

„ 

35  25" 

20 

423  320 

100 

92  180 

» 

31  000 

>i 

29  190 

470 

186  470 

„ 

376  930 

20 

2  037  300 

1  280 

160 


900 
280 


73 


1 

040 

1 

640 

890 

2 

820 

1) 

120 

1 

0.50 

5 

900 

» 

20  1 

ii 

660 

000 

8  570 

380 

4  570 

18  000 

216  000 

1  720 

25  800 

230 

2  500 

4  lOO 

03  510 

1  600 

26  880 

900 

12  060 

7  410 

103  000 

60 

710 

160 

2  470 

35  2uO 

468  870 

>14  670 

13  106  340 

72 
75 

72 
71 
70 
71 
7.'-, 
65 
73 

72 


6 
3 

00» 
240 

155 

520 

19 

3Ô0 

» 

1 

860 

45 

100 

18 

800 

8 

:.6o 

79 

40  1 

460 

1 

820 

340 

o;,o 

Totaux  j^énérauxl 

(évaluât.) 15  liO  130 


032  780   77  1  164  057  2601  106  430  [l  583  580    73  8  11  171  120 


;2  9  |9  553 


1921  (1)  . 

1920 

1919 

1918 

1913 


RAPPEL    DES   QUATRE    DERNIÈRES   ANNÉES    ET    DE    L'ANNÉE  1913    (CHIFFRES   DÉFINITIFS) 


382  270 
093  570 
603  710 
448  710 
542  230 


113  0.34  030 
85  291  020 
64  !57  270 
78  689  890 

113  U0  920 


77  86 

75  60 
77  37 

'78  07 

76  83 


88  834  290 
6i  48  i  180 
49  (i53  700 
(51  435  840 
86  919  050 


(l)  V  compris  l'Alsace  et  la  Lorraine. 


114  150 

112  370 

96  420 

83  535 

123  050 


12  085  828 
1  733  680 

!l  306  800 
1  282  080 
1  994  330 


70  21 
72  89 
74  00 
74  86 
74  84 


t  546  470 

1  289  870 

967  940 

959  820 

1  490  640 


901  080 
869  170 
771  380 
706  470 
1  173  7J0 


14  347  928 
12  24S  766 
10  024  990 
10  021  060 
17  426910 


73  461 II  2"'6H0 

71  32  8  161  390 
t:  81  7  ^99  370 
73  35  7  349  868 

72  90|l2  714  750 


290 


LA  SÉLECTION  DANS  LA  rRODLCTION  AGRICOLE 


LA  SÉLECTION  DANS  LA  PRODUCTION  AGRICOLE 

COMMEiNT  ON  LA  PRATIQUE  EN   ALSACE  (1) 


Quciqiifs-uiis  des  articles  des  statuts  de 
telle  Association  alsacienne  d'amélioration 
des  semences  nous  paraissent  utiles  à  faire 
connaître. 

L'article  [)remier,  tout  d'abord,  qui  définit 
le  but   même  de  l'Association    : 

L'AssfK'ialion  alsacienne  d'amélioration  des  se- 
mences a  pour  but  de  cultiver,  dans  les  terres  alsa- 
cieiuies,  des  piaules  éprouvées  et  de  garantir  la 
iturelé  el  l'originalité  des  variétés  destinées  à  four- 
nir des  tcmences,  de  servir  d'intermédiaire  pour  la 
vente  de  ces  scmenc-es  et  d'en  encourager  la  cul- 
ture dans  le  pays.  L'Association  a  son  siège  à  Col- 
mar. 

.•lr<(c/e  2.  —  Tout  agriculteur  honnête  et  indé- 
(jendant  peut  devenir  membre  de  cette  Association; 
il  doit  se  conformer  aux  règlements... 

Suit  une  série  d'articles  relatifs  à  la  cons- 
litution  et  au  fonctionnement  du  Conseil 
il'administralion,  de  l'assemblée  générale  et 
de  la  Commission  de  contrôle  des  semences. 
Celle  dernière  Commission  a  naturellement 
un  rôle  des  plus  importants  ;  les  articles  8 
cl  '.)  des  slaluls  la  concernent  : 

.4r/ic/e  8".  —  La  Commission  de  contrôle  des 
-I  menées  doit  sr  composer  de  trois  membres  : 
uu  i-résidenl  el  ùi.ii.\  adjoints  et  pour  chacun  un 
remplaçant.  Les  membres  de  cette  Commission 
sont  élus  poiu'  trois  ans  par  l'Assemblée  générale, 
à   la  majorité  relative... 

Article  9".  —  a)  La  Commission  de  contrôle  des 
M  menées  a  le  devoir  de  contrôler  les  cultures  pour 
semences  appartenant  aux  membres  de  l'Associa- 
tion. 

h)  Elle  décide-  si  la  vente  des  semences  obtenues 
jiina  lieu  avec  la  garantie  de  l'Association.  Les 
décisions  sont  prises  à  la  majorité  relative.  Pour 
une  décision  valable,  le  consentement  de  deux 
membres  est  nécessaire. 

<•)  Les  décisions  prises  dan*  ces  conditions  par  la 
<  nnnnisofion   lient    l'A<sociation. 

<l)  La  Commission  des  semences  doit  faire  son 
•  iintrôle  p' u  de  temps  avant  la  moisson. 

•')  K!lc  doit  rédiger  un  procès-verbal  de  ses  opé- 
I  al  ions. 

/)  Les  membres  de  l'Association  s'engagent  à 
Kceplcr  les  décisions  de  la  Commission  de  con- 
trôle des  sf-mcnces. 

ij)  V.n  cas  <le  dissentiments  de  toute  espèce,  les 
/!<'■(  i-i<.n«  de  la  Commission  des  semences  font  au- 
torité. 

Une  série  d'autres  articles  Irailcnt  des  obli- 
L'alions   auxtiucllcs   sont   tenus    les   membres 


(i)  Voir  le  11°  du   3o  scplembrc.  p.  :.G9. 


de  l'Association.  C'est  ainsi  que  (arlitlc  U) 
chaque  membre  est  tenu  de  ne  cultiver  que 
les  variétés  reconnues  par  l'Association,  (jue 
les  semences  nécessaires  pour  les  différentes 
exploitations  (article  12)  ne  peuvent  être 
fournies  que  par  l'Association.  Pour  ne  pas 
mélanger  les  différentes  variétés,  il  ne  devra 
(article  lu)  être  [jlanté  dans  chaque  exploi- 
tation qu'une  seule  variété  d'une  espèce  ;  là 
où  les  situations  le  permettront,  le  Conseil 
peut  cependant  autoriser  la  culture  de  plu- 
sieurs variétés  (1). 

La  vente  des  semences  cultivées  par  les 
membres  ne  doit  être  faite  que  par  l'Office 
de  vente  de  l'Association,  et  toutes  les  se- 
mences vendues  doivent  être  approuvée?  par 
la  Station  agronomique  de  Colmar  après 
contrôle  de  la  valeur  des  semences  (faculté 
germinative,   pureté,  etc.). 

Avant  la  moisson,  cette  année,  la  Comniis- 
sion  de  contrôle  des  semences  a  visité  tous  les 
champs  qui  avaient  été  déclarés  par  les  so- 
ciétaires en  vue  de  la  reconnaissance  des  se- 
mences, en  tout  une  cintiuantaine  d'exploi- 
tations, avec  près  de  400  hectares  de  céréales 
déclarés  en  vue  de  l'approbation  comme  se- 
mence reconnue.  Les  champs  ont  été  exami- 
nés par  rapport  à  la  pureté  de  la  variété  dé- 
clarée, aux  mauvaises  herbes,  à  la  présence 
de  maladies  cryptogamiques,  surtout  de  la 
carie,  à  l'assolement,  à  la  régularité  de  vé- 
gétation, etc.,  etc. 

Ces  tournées  d'inspection,  nous  faisait  ob- 
server le  très  distingué  directeur  des  Services 
agricoles  du  Haut-Rhin.  M.  Tliisse,  ont  exercé 
une  influence  profonde  sur  le  développement 
de  l'Association,  dont  le  nombre  de  mem- 
bres a  triplé  depuis  l'armistice,  el  sur  l'agri- 
culture alsacienne  en  général,  et  il  ajoutait  : 
{(  Les  membres  deviennent  de  vrais  pion- 
niers dans  leur  région  et  contribuent  ii 
l'éducation  de  leurs  voisins  au  point  de  vue 
de  l'emploi  des  semences  sélectionnées  d'ori- 
gine pure.  C'est  ainsi  que  dans  certaines 
communes,  la  souche  «  22  »  9  éliminé  pres- 
que   romplèh^nent   les    vieilles    variétés    jdus 

(i)  Les  exploitations  agricoles  en  .\lsace  sont  de 
petite  et  moyenne  étendue,  celles  de  cinquante 
be<Mares  «ont  l'exception  tout  à  fait  et  elles  com- 
portent, en  général,  un  grand  nombre  de  par- 
celles. 


LA  CRISE  DES  VINS  FINS 


291 


extensives.  Si  ce  mouvement  heureux  con- 
tinue, il  y  a  lieu  de  prévoir  que  de  vastes 
contrées  n'auront  bientôt  plus  que  les  sou- 
ches 22,  2-iO,   115  et  5.   » 


En  dehors  des  blés,  la  Station  de  Colmar 
a  poursuivi  également  des  sélections  minu- 
tieuses pour  les  orges  de  brasserie  ;  une  va- 
riété du  pays  a  été  isolée  et  reconnue  supé- 
rieure aux  variétés  étrangères  qui  étaient  im- 
portées surtout  de  Bohême.  INous  avons  pu 
voir,  dans  différentes  exploitations,  des 
champs  magnifiques  d'orge,  souche  164,  re- 
marquables par  la  précocité,  la  beauté  des 
grains  et  le  rendement  élevé.  Il  est  vrai 
que  chez  ces  cultivateurs  la  culture  de 
l'orge  est  très  bien  conduite.  On  sème  cette 
•céréale  toujours  après  une  plante  sarclée,  la 
betterave  de  préférence,  et  en  employant 
comme  engrais  à  l'hectare,  500  kilogr.  de 
scories  et  500  kilogr.  de  sels  de  potasse. 

Les  résultats  obtenus  par  la  sélection  des 
céréales  ont  frappé  l'attention  de  tous  les 
agriculteurs,  et  maintenant  ceux-ci  utilisent 
les  procédés  de  sélection  dans  les  cultures  les 
plus  variées,  le  houblon,  la  vigne,  etc.,  etc. 

L'Alsace,  grâce  aux  essais,  puis  aux  patients 
efforts  que  Stambach  a  poursuivis  pour  pro- 
duire, par  une  sélection  sévère,  de  nouvelles 
variétés  de  houblon  plus  résistantes  aux  in- 
tempéries et  aux  maladies,  possède  deux  va- 
riétés fines  :  le  strissels  palier  et  le  semis 
n°  1,  qui  ont  contribué  à  propager  rapide- 
ment la  renommée  et  la  solide  qualité  du 
houblon  d'Alsace. 

Les  replants  destinés  aux  nouvelles  plan- 
talions  sont  choisis  parmi  les  plantes  d'élite 
bien  acclimatées.  Aussi,  un  lot  de  houblon 
d'Alsace  de  5  23Û  kilogr.  (récolte  1921)  a  été, 
cette  année,  payé  par  une  brasserie  de 
Bruxelles,   720   fr.   les  50  kilogr.,   alors  que 


les    houblons    de    Bohème    étaient  offerts   à 
700  francs. 

Quant  à  la  vigne,  le  magnifique  Institut 
viticole  Oberlin,  de  Colmar,  n'est-il  pas  un 
vaste  champ  de  sélection,  ainsi  que  l'Institut 
de  Laquenay,  en  Lorraine.  En  Alsace,  dans 
nombre  de  vignobles,  lors  des  vendanges,  les 
viticulteurs  prennent  soin  de  noter  les  meil- 
leurs ceps  pour  en  prendre  des  plants,  de 
même  que  les  plus  mauvais  sont  aussi  notés 
pour  les  arracher.  C'est  ainsi  que  M.  Schlum- 
berger,  dans  son  très  beau  vignoble  de 
Guebwiller,  un  des  plus  étendus  des  vigno- 
bles d'Alsace-Lorraine,  puisqu'il  comprend 
85  hectares  de  vignes,  prend  toujours  sur  les 
meilleurs  ceps  ces  boutures,  et  sur  les  nou- 
veaux plants  obtenus  encore  les  boutures  sur 
les  meilleurs,  tandis  qu'il  élimine  systémati- 
quement tous  les  plants  défectueux. 

A  Hoerdt,  ce  village  si  prospère  de  la  ban- 
lieue de  Strasbourg,  par  les  cultures  maraî- 
chères et  surtout  l'asperge,  puisque,  cette 
année,  60  hectares  de  ce  précieux  légume, 
appartenant  à  40<3  planteurs,  ont  rapporté 
plus  d'un  demi  million  de  francs,  la  sélec- 
tion est  pratiquée  avec  le  plus  grand  soiuv 
pour  le  choix  des  griffes,  etc.,  etc.       , 

Faire  choix  d'un  petit  nombre,  d'un  très 
petit  nombre  de  variétés  de  chaque  espèce, 
en  poursuivre  la  sélection  avec  grand  es- 
prit de  continuité  et  de  persévérance,  tel  est 
un  des  plus  sûrs  moyens  d'accroître  les  ren- 
dements de  nos  plantes  cultivées  ;  mais,  ne 
l'oublions  pas,  l'emploi  des  semences  et  des 
plantes  sélectionnées  ne  donnera  les  résultats 
économiques  que  l'on  est  en  droit  d'en  atten- 
dre que  là  où  la  terre  aura  été  d'abord  con- 
venablement préparée  pour  les  recevoir, 
c'est-à-dire  débarrassée  des  mauvaises  herbes, 
bien  travaillée  et  enfin  pourvue  des  engrais 
nécessaires. 

Henri  Hitier. 


LA  CRISE  DES  VIINS  FINS 


Pour  développer  la  vente  des  vins  fins 
en  bouteilles 

Si  la  taxe  de  luxe  était  supprimée,  con- 
formément aux  vœux  de  la  Propriété  et  du 
Commerce  bordelais,  d'autres  questions  éga- 
lement importantes  s'imposeraient  à  leur  at- 
tention pour  essayer  de  ramener  les  consom- 
mateurs vers  les  vins  fins. 

Il  faut,  avant  tout,  faire  une  propagande 
active  en  faveur  de  la  vente  en  bouteilles,  car 
les  grands  vins  ne  peuvent  être  pleinement 


appréciés  qu'après  qu'ils  ont  suffisamment 
vieilli  en  bouteilles  où  se  développent  leur 
bouquet  et  la  saveur  qui  les  distinguent  v\  les 
font  rechercher.  Ce  n'est  généralement  que 
par  les  soins  des  spécialistes  expérimeulés 
que  la  mise  en  bouteilles  a  lieu  au  moment 
précis,  le  plus  favorable,  et  dans  les  condi- 
tions qui  assureront  au  vin  le  maximum  de 
qualité. 

La  taxe  de  luxe,   et  aussi,  il  faut  bien  le 
dire,  les  prix  trop  élevés  demandés  par  cer- 


292 


L\  CRISK  DES  VINS  FiXS 


laui3  intta'BtttHliairea,  ont  paiié  te  plus  graïul 
tort  à  la  vente  des  vins  en  bouleiHea.  Jl  in>- 
lt»orle  dont-  (|iie  la  propriété  et  le  comnîercL' 
se  préoicupt-nt  des  conditions  do  veiUe  chez 
k-g  dél;»illaia.ls,  et  surèoul  dans  les  hôleU  et 
les   reatauraiits. 

De  vénlaWes  abus  éloigntuil,  de  [lius  en 
plus,  le  client  des  grands  viias  et  le  rejellMit 
\iis  de*  vin»  qiii^lcunquci,  mais  île  i>ri\  plus 
altordaUks.  La  question  de^  apiKdlalioiis  dori- 
jtriue  aya,nt  éjé  rést>lue  par  in  Uw  du  0  mai 
i'.'Ut,  d'autres  jM:>ints  dovront  èti/e  réglés  }»our 
rélaid ir  la  c(u*»Uance  des  acheteurs,  notam- 
ment en  ce  qui  concerne  la  contenance  des 
liciuleilles,  l'à^e  du  \in  et  la  valeur  réelle  de 
la  bouteille  (|ui  lui  est  offerte  j>ar  un  vendeur, 
d»inl  il  y  a  lieu,  parfois,  de  redouter  les  pré- 
I.  •dious  exeesejves. 

Il  serait  désirable  que,  daiks  chaque  régixjn 
\iuicole,  les  bouteilles  aient  une  capacité  à 
pi'U  près  uniforme,  tout  au  moins  pour  celles 
qui  stmt  destinées  à  êlre  vendues  en  France. 

Les  Syndicats  du  comn^erce  devraient  émet- 
tre à  ce  sujet  des  avis  que  le  décret  prévu 
pyr  la  loi  du  1*""  aoiPit  1905  pourrait  rendre 
obligatoires.  L'âge  du  vin,  ou  plutôt  l'an- 
nt'c  de  sa  ruise  en  bouteilles,  devrait  être 
comme  des  aclieteurs. 

Cette  indieation  serait  fournie  par  les  3oins, 
soit  du  récoltant  (|uand  il  a  procédé  au  ti- 
rage pour  son  compte,  soit  du  négociant  ac- 
(juéreur  de  tout  c)u  partie  de  la  récolte  en 
ijarriques,  sur  les  (juantités  qu'il  fait  mettre 
en  bouteilles.  I>ans  ce  dernior  cas,  une  vi- 
gnette contiendra,  à  côté  du  millésime,  le 
nojn  et  l'adresse  du  négociant  ou  sa  raison 
sociale-  Mais  la  mesure  la  plus  efficace,  iK)ur 
mettre  lin  aux  pratiques  dont  se  plaignent  les 
aeUeleurs  de  vins  de  cru,  serait  l'obligation 
d'inscrire  sur  chaque  bouteille  son  prix  de 
vente  maximum  à  |a  consonunatLon  en  Fran- 
ce, tout  comme  l'éditeur  inditpic  sur  un  livre 
le  prix  qu'il  doit  être  vendu.  Ce  prix  serait 
ii\é  avant  Ja  mise  en  circulation  des  bou- 
teilles par  celui,  récollant  ou  négociant,  au- 
{juel  elles  appartiennent.  Pour  le  déterminer, 
il  faudrait  d'abord  établir  le  prix  de  revient 
à  la  date  du  tirage. 

.Iiisqn'à  la  vente  des  bouteilles,  leur  pro- 
[iriéiaire  serait  libre  d'indiquer  tel  prix  qui 
lui  conviendrait.  II  no  serait  tenu  de  mellro 
les  vignettes  indicatrices  <(ue  lorscjue  les 
raissev  s(trl iraient  de  son  cbai. 

Dans  le  prix  de  vente,  entreraicfVt  les  bé- 
néfices raisonnables  des  divers  inteithédiaires 
habituels  pl^'és  eidre  le  vendeur  qui  fixe  ce 
prix  cl  le  eOnsommaleur.  Il  faudrait  y  com- 
prendre (également   le*   droits  de  régie,   soit 


U.iô  par  lx>uloil!e,  et  les  frais  de  transixjrt 
jusqu'aux  Houx  de  consommation,  qui  repré- 
sentent 0.2t^  à  0.50  par  bouteille  environ,  se- 
lon la  distance,  pour  la  vente  en  France. 

Le  prix  inilicpié  pour  les  détaillarits  (le\ra 
ilonc  laisser  une  marge  swflisante  pour  que 
chacnn  des  intermédiaires  ait  la  ]x>ssibilité  de 
prélever  son  bénéfice  normal.  Pour  les  ventes 
en  gv(>»,  les  ciétenteurs  successifs  du  vin  fe- 
raient à  leurs  acheteurs  des  ristournes  qui 
Aarieraienl  selon  la  loi  de  l'orire  et  de  la 
demande- 

Comme  indemnité  de  vieillissement  du  vin, 
une  majoration  du  ])rix  mariiué  serait  pré- 
vue pour  chaque  année  courue  depuis  la  mise 
en  b()ul(ùlles.  Lnc  augmentation  de  10  0/0 
par  an  couvrirait  l'intérêt  des  avances,  les 
frais  de  garde  et  les  risques. 

L'ap{x>silion  sur  une  bouteille  du  nom 
d'une  maison  honorablement  connue,  qui 
certifiera  l'âge  du  vin  et  sa  valeur,  guidera 
l'acheteur. 

Les  maisons  qui  ont  une  réputation  bien 
établie  la  conserveront  en  livrant  des  vins 
d'une  qualité  en  rapport  avec  le  prix  in- 
diiiué.  Des  maisons  nouvelles  se  feront  con- 
nailre  par  l'excellence  de  leurs  fournitures. 
I!  ne  s'agit  pas,  bien  entendu,  de  faire  avant 
tout  du  lion  marché,  mais  de  donner  aux 
clients  une  marchandise  irréprochable  et  à 
sa  valeur  réelle.  Ceux-ci  auront  une  base  sé- 
rieuse pour  apprécier  si  le  prix  demandé  est 
ou  non  justifié.  Dans  les  conditions  actuel- 
les, ils  sojtt  incai>ables  de  s'en  rendre  comp- 
te ;  de  .sorte  qu'il  est  facile  aux  détaillants, 
peu   scrupuleux,   d'exploiter   leur  ignorance. 

Ramener  la  confiance  du  consommateur 
doit  être  l'objet  de  tous  nos  soins. 

Les  mesuivs  (jue  je  viens  d'indiquer  y  con- 
lrib,uerant  puissamment  si  les  intéressés  le 
veulent  bien,  et  peut-être  verrons-nous  la 
vente  des  vins  fins  en  boideilles  prendre  le 
développement  attendu  d'une  jiropagande  ac- 
ti\e   et   intelligente. 

L'idée  étonnera  le  commerce,  au  premier 
abord.  File  a  été  cependant  mise  en  pratique 
depuis  longtemps  pour  un  très  grand  ncun- 
bre  trarlicles  les  plus  divers,  dont  les  prix 
de  vente  au  détail  sont  inscrits  sur  les  objets 
eux-mêmes  ou  sur  les  catalogues  et  prix- 
courants  répandus  dans  le  public-  Parmi  ces 
objets,  il  faut  citer  les  journaux,  tant  quo- 
tidiens i[ue  périodicjnes,  les  ouvrages  de  li- 
brairie, la  pbi|iarl  di's  spécialités  pharma- 
ceutiques, etc.,  que  les  dépositaires  doivent 
vendre  au  prix  fixé  jiar  les  fabricants  ou  pro- 
priétaires des  mareliandises. 

On    voit   la    ]ierturbation    profonile   qui  se- 


LA  JOURNÉE  DU  LAIT  A  PARIS 


lait  apportée  dans  l'exploitation  du  journal 
V,  de  la  revue  X,  du  sirop  Y  ou  chocolat  Z, 
si  chaque  détaillant  pouvait  revendre  ces 
articles  à  un  prix  aussi  élevé  qu'il  lui  con- 
viendrait. 

Or,  telle  est  la  situation  présente  du  com- 
merce des  vins  en  bouteilles,  qui  ne  peut  que 
péricliter  de  plus  en  plus,  s'il  n'est  pas  mis 
lin  au  plus  tôt  à  des  pratiques  fâcheuses. 

Par  la  mention  du  nom  de  celui  qui  a  mis 
le  vin  en  bouteilles,  ces  dernières  deviennent 
une  propriété  particulière  qui  sera  défendue 
comme   se   défendent   toutes    les    propriétés. 

Mais  les  transactions  sur  les  vins  en  fûts 
continueront  à  s'effectuer,  suivant  les  usages 
actuels  du  commerce.  On  sait  que  ces  usages 
sont  favorables  à  l'abondance  de  la  produc- 
tion, plutôt  qu'à  sa  qualité.  Les  prescriptions 
ci-dessus  auraient  pour  effet  d'enrayer  une 
tendance  regrettable. 

Il  y  a  une  dizaine  d'années,  la  mode  dans  la 
Gironde,  comame  dans  les  centres  vinicoles 
réputés',  était  aux  achats  de  récoites  à  livrer. 
On  appelait  a  abonnement  »  ces  marchés  où 
l'on  stipulait  un  prix  ferme  sans  savoir  quelle 
serait  la  quantité  de  vin  à  enlever,  ni  sa 
qualité. 

Dans  le  projet  que  je  présente,  il  n'est  éta- 
bli de  prix  que  lorsque  le  vendeur  a  pu  ap- 
précier la  qualité  du  vin  et  calculer  exacte- 
ment les  quantités  qui  seront  apportées  sur 
le  marché. 

Il  lui  sera  toujours  facile,  en  augmentant 
ou  en  diminuant  le  taux  de  la  ristourne,  de 
•se  mettre  d'accord  avec  les  acheteurs. 


293 

Voici,  en  résumé,  les  disposiliuus  à  pren- 
dre pour  développer  la  vente  des  vins  fins  en 
bouteilles.  Elles  pourraient  être  rendues  obli- 
gatoires, conformément  à  la  loi  du  1'"'  août 
1005,  qui  prévoit  des^  décrets  en  vue  d'as- 
surer la  loyauté  de  la  vente  ou  de  la  mise 
en  vente  de»  m-arehandises. 

1°  Ees  vins  offerts  à  la  cons;ormiialion  on  Fiance 
en  bouteil'les  cachetées  ou  capsulées  seront  con- 
temis  dtms  dos  récl|3icn^s  d'une  capacité  uniformo 
pour  une  même  région.  Ces  récipients  dovront 
porter  en  caractères  très  appai-ents,  en  plus  des 
indications  de  cru  d'origine  et  d'autres  mentions 
que  les  intéressés  pourront  y  apposer,  le  nom  de 
celui,  récolliarat  o-u;  négociant,  qui- a  fait  mettre  le 
vin  en  bouteilles  pour  son  compte. 

2°  Avant  la  mise  en  circulation  des  bouleilks, 
le  récoltant  ou  le  négociant  désigné  ci-avant»  d<.>- 
vra  y  apposer  une  \ignette  spéciale  indiquant 
l'année  du  tirage  et  le  prix  maximum  do  vente 
à  l-a  consommation  en  France. 

3°  Les  enlrepositalres  et  ks  détailknts  pourioni 
majoa'er  ce  prix  de  lo  o/o  pour  chaque  année 
cou'Eue  après  la  mise  en  bouteilles. 

Tels  sont  les  moyens  qui  me  semblent  de 
nature  à  donner  à  la  consommation  des  vins 
fins  en  bouteilles,  aussi  bien  ceux  de  Bor- 
deaux que  ceux  de  toutes  les  régions  répu- 
tées, le  développement  que  devrait  leur  as- 
surer leur  qualité  lorsque  l'acheteur  sera 
certain  de  ne  pas  se  méprendre  sur  leur  va- 
leur marchande  véritable. 

Octave  Audebert, 

Président  de  la  Fédévrttlon  des 
Associations  Agricoles  de  la  Gironde, 
Vice-Présideat  de  TCnion  de  la  Propriété 
et  du  Commerce  pour  la  défense  du  vin 
de  Bordeaux. 


LA  JOURNEE  DU  LAIT  A  PARIS 


(1) 


2^  séance. 
III.  —  Modijicalions  à  apporter  à  la  produc- 

iion   (la  lait 'en  vue   d'en   réduire   le   prix 

de  reoient  et  d'en  améliorer  la  valeur  hy- 

(jiénique. 

M.  Porcher,  professeur  à  l'Ecole  vétéri- 
naire de  Lyon,  donne  aux  éleveurs  de  sages 
conseils.  La  réduction  du  prix  de  revient 
s'obtiendra  par  l'augmciitation  du  rende- 
ment et  la  diminution  des  pertes.  L'accrois- 
sement de  la  production  implique  le  con-  » 
trôlc  laitier  qui  aboutit  à  la  sélection  des 
bonnes  laitières  ;  un  contrôle  sommaire  peut 
s'effectuer  à  la  ferme  i?ar  la  pesée  du  lait 
de  chaque  vache  après  la  traite. 

(i)  Voir  le  numéro  du  3o  septembre,  page  276. 


Pour  éviter  les  pertes,  M.  Porcher  insiste 
sur  la  propreté,  de  laquelle  résultera  l'amé- 
lioration de  la  valeur  hygiénique  du  lait.  Le 
rapporteur  estime  qu'il  faudi'ait  faire,  sur  ce 
point,  l'éducation  du  producteur  ;  il  sug- 
gère l'idée  de  la  vente  du  lait  d'après  la 
propreté,  en  tenant  compte,  pour  commen- 
cer, du  degré  d'acidité.  Tous  les  efforts', 
dit-il,  doivent  tendre  à  obtenir  du  lait  pro- 
pre, comme  lait  commercial  courant  et,  de 
plus,  du  lait  aseptique,  soumis  au  contrôle 
et  d'un  prix  de  vente  plus  élevé. 

M.  Donon,  pour  le  Loiret,  et  M.  Plessy, 
pour  Seine-et-Marne,  signalent,  à  la  suite 
de  l'exposé  quelque  peu  pessimiste  de  M.  le 
professeur  Porcher  sur  les  conditions  ac- 
tuelles   de    la    production    du    lait,    que    des 


294 


LA  JOURNÉE  DU  LAIT  A  PARIS 


améliorations  sérieuses  ont  déjà  été  réalisées 
et  que  les  étables  sont  devenues  beaucoup 
plus  propres.  M.  Plcssy  ajoute  que  les  sai- 
sies d'animaux  tuberculeux  deviennent  de 
plus  en  plus  rares  à  l'abattoir  de  Melun. 

Comme  puériculteur,  M.  le  professeur  Pi- 
nard applaudit  aux  efforts  entrepris  pour 
produire  beaucoup  de  bon  lait,  cet  aliment 
indispensable,  dont  la  consommation  atté- 
nuera la  mortalité  infantile,  malheureuse- 
ment trop  élevée. 

A  la  suite  de  cette  discussion,  rassemblée 
a  émis  les  vœux  : 

1°  Que  lus  Pouvoirs  l'ublics  fa\onsenl  par  les 
moyens  ilonl  ils  dispost-iit.  notamment  par  l'inler- 
njéiliaire  des  OflicfS  agricoles  liépaitementaux  et 
régionaux,  la  sélection  des  animaux  au  moyen  du 
contrôle  laitier  et  de  subventions  accordées  aux 
reproducteurs  de   choix. 

2°  Que  les  Pouvoirs  Publics  favorisent  la  vulga- 
risation des  connaissances  relatives  à  la  produc- 
tion d'un  lait  propre  et  sain  et  qu'ils  étudient 
en  outre  les  conditions  les  plus  pratiques  de  l'or- 
ganisation du  contrôle  biologique  des  laits. 

IV.  —  Lois  et  règlements  relatifs  à  la  vente 
du  lait. 

Avec  M'  Casanova,  ingénieur  agronome, 
avocat  à  la  Cour  d'appel,  dont  on  applaudit 
l'éloquence,  nous  avons  revécu  les  tribula- 
tions des  producteurs  de  lait,  poursuivis  et 
condamnés  durant  les  cinq  dernières  années 
pour  spéculation  illicite  et  pour  vente  au- 
dessus  du  cours.  Le  texte  autorisant  ces 
|jnur*uites  va  heureusement  cesser  d'être  en 
vii/ucur  le  23  octobre  prochain. 

A  ]>artir  de  cette  date,  les  producteurs 
auront  la  faculté  de  fixer  individaellement 
le  prix  du  lait  ;  mais,  dit  M®  Casanova, 
ils  ne  pourront  le  fixer  colleciivement,  car 
l'article  419  du  Code  pénal  envisage  les  dé- 
lits de  coalition  et  de  suroffre. 

M*  Casanova  demande,  en  terminant,  la 
liberté  de  la  vente  du   lait  écrémé. 

Af.  Hoiix,  directeur  des  Services  sanitaires 
et  seientifiques,  annonce  qu'un  décret  auto- 
risant et  réglementant  la  vente  du  lait  écré- 
mé interviendra  prochainement. 

I/a«sembléc  émoi  les  vœux  : 

Que  Mon?iinr  le  garde  des  Seeaiix  in\ite  les 
Parquet-  à  n<-  plus  ronsidéror  les  membres  d'un 
Syndical  df  Initier*  comme  «  les  principaux  dé- 
tenteurs do  la  denrée  »  au  sons  de  l'article  'iir»  du 
Code  Pénal,  et  ù  se  montrer  pins  eircon«pecN 
dans  les  ponrsuites  pour  <o;tlilion  contre  les  meni- 
l'res  des  dits  Syndicats. 


Que  les  contre-prélèvements  de  cxunparaison 
soient  toujours  opérés  quelques  jours  au  plus  tard 
après  le  prélèvements  litigieux  et  qu'en  ce  quL 
concerne  les  producteurs,  ils  portent  sur  la  traite 
de  différentes  vaches  de  l'établc,  notamment  sur 
la  traite  de  celles  que  le  producteur  désignera. 

Que  les  agents  ou  les  gendarmes  chargés  d'avi- 
ser le  laitier  qu'il  est  inculpé,  observent  ks  pres- 
criptions des  décrets,  c'est-à-dire,  donnent  à  l'in- 
culpé communication  des  conclusions  du  Labo- 
ratoire, l'avisent  qu'il  a  un  délai  de  trois  jours 
pour  demander  l'expertise  cantradictoire  et  sur- 
tout s'abstiennent  de  faire  pression  sur  lui,  pour 
qu'il  renonce  à  cette  mesure  d'instruction  qui  est 
sa  sauvegarde. 


Le  soir,  à  l'Hôtel  Lutétia,  a  eu  lieu  un 
grand  banquet,  sous  la  présidence  de  M. 
Henry  Chéron,  ministre  de  l'Agriculture, 
M.  Strauss,  ministre  de  l'Hygiène,  était  re- 
I)résenté  par  M.  Hudelo,  directeur  de  l'Hy 
giène.  Dans  l'assistance,  on  remarquait,  in- 
dépendamment des  personnes  déjà  citées, 
M.  Boret,  ancien  ministre,  M.  le  préfet  de 
poliée,  le  représentant  du  préfet  de  la  Seine^ 
M.  Cauvin,  sénateur,  etc. 

Au  dessert,  des  discours  ont  été  pronon-r 
ces  par  M.  Donon,  qui  a  remercié  le  minis- 
tre de  l'Agriculture  et  les  personnalités  pré- 
sentes ;  par  M.  Boéland,  qui  a  préconisé 
l'union  sacrée  du  producteur  et  du  con- 
sommateur ;  par  M.  Boret,  qui  a  proclamé 
que  la  France  se  relèvera  par  son  agricul- 
ture et  la  nécessité,  pour  les  citadins,  de 
payer  le  lait  un  prix  convenable. 

M.  Chéron,  dans  un  discours  plein  de 
verve,  a  'loué  l'effort  des  producteurs  de 
lait  et  promis  de  soutenir  leurs  revendica- 
tions, notamment  en  ce  qui  concerne  la 
liberté  du  commerce  et  l'abaissement  des 
larifs   de   transport. 

La  création  d'un  Office  du  lait,  qui  au- 
rait pour  mission  de  continuer  les  travaux 
amorcés  à  la  Journée  du  Lait,  ayant  été  de- 
mandée par  M.  Donon,  ]\L  Chéron  a  pro- 
po>;é  qu'en  attendant  la  constitution  de  cet 
Office  par  voie  législative,  il  soit  formé  par 
les  organisateurs  de  la  manifestation,  un- 
organe   consultatif  du    lait. 

Une  soirée  artistique  comportant  un  pro- 
gramme cinématographique  (tilms  se  rap- 
portant à  l'industrie  laitière)  et  un  pro- 
gramme musical  a  terminé  cette  laborieuse 
journée. 

F.  Lesourd. 


CULTIVATEUR  A  RELEVAGE  AUTOMATIQUE 


29S 


CULTIVATEUR  A  RELEVAGE  AUTOMATIQUE 


Beaucoup  de  façons  culturales  peuvent  être 
effectuées  avec  des  cultivateurs  à  dents  rigi- 
des ou  à  dents  flexibles  ;  on  peut  ainsi  exé- 
cuter économiquement  des  déchaumages  et 
même  remplacer  des  labours  à  la  charrue.  A 
c<^  point  de  vue,  l'utilisation  des  tracteurs 
est  tout  indiquée  pour  un  certain  nombre 
d'opérations. 


vage  et  pour  l'enterrage  automatique  en  ef- 
fectuant une  simple  traction  sur  la  corde  qui 
relie  le  levier  de  manœuvre  du  cultivateur 
au  siège  du  tracteur,  et  sur  laquelle  le  méca- 
nicien agit  au  moment  voulu. 

Dans  la  figure  52,  le  cultivateur  se  trouve 
en  position  de  travail  ;  les  secteurs  excen- 
trés D  sont  relevés,  la  barre  A  ayant  été  libé- 


Fig.  52.  —  Cultivateur  Bajac,  à  relevage  automatique,  en  position  de  travail . 


Nous  avons  déjà  eu  l'occasion  de  signaler 
dernièrement,  dans  le  Journal  d'Agriculture 
pratique,  les  charrues  multiples,  ou  à  plu- 
sieurs raies,  proposées  par  la  maison  Bajac, 
de  Liancourt  (Oise),  pour  la  culture  méca- 
nique, charrues  qui  sont  disposées  avec  un 
système    de    relevage    automatique,    que    le 


rée  par  la  traction  sur  la  corde  et  le  levier  B,. 
les  roues  arrière  C  prennent  leur  position  la 
plus  haute,  déterminée  .par  le  réglage  préala 
ble,  corresiJondant  à  celui  des  roues  de 
l'avant- train,  et  les  dents  pénètrent  en  terre  à 
la  profondeur  voulue- 

Arrivé  au  bout  du  ravage,   le  mécanicien, 


Fig.  .13   —  f^remiiM'o  phase  du  relevage  aulomatiiiuc  du  culli\alcur  Bajac. 


môme  constructeur  avait  antérieurement  ap- 
pliqué  à   ses   fortes   charrues-balance. 

Le  système  de  relevage  automatique  a  été 
monté,  avec  le  même  succès,  sur  des  cultiva- 
teurs opérant  sur  ime  grande  largeur  et  des- 
tinés à  être  tirés  dans  les  champs  par  des 
tracteurs. 

Les  figures  52,  53  et  54  représentent  Tap- 
plication  du  dispositif  proposé  pour  le  rele- 


exerçant  une  traction  sur  la  corde,  et,  par 
suite,  sur  le  levier  B  (fig.  53),  ce  dernier,  dans 
son  petit  mouvement  de  rotation  autour  de 
son  axe,  déplace  le  verrou  qui  retenait  le.s 
cames  D,  montées  à  chaque  extrémité  de 
l'essieu  sur  la  traverse  arrière  du  châssis.  Les 
cames  D,  ainsi  libérées,  tombent  sur  le  sol 
par  leur  propre  poids  ;  elles  s'y  ancrent  par 
les    petites  cornières  dont    leurs   jantes   sont 


296 


LE  K&MEMBIIEMENT  DANS  LES  KtGloNS  DKVASTEES 


jnuniL'.-:,  tt,  loiiiiiiu  rllcs  suiil  excentrées,  leur 
axe,  solidaire  de  l'essieu  et  du  châssis,  ae  sou- 
lève par  rapport  au  sol,  en  laissant  toujours 
les  roues  arrière  eu  contact  du  terrain. 

On  voit  qoe  le  f élevage  da  ♦luUsis  porte- 
ilents  ne  s'elfedHe  pas  paraiiièlcûienl  au  sol, 
mais  umcjuenient  par  larrière  ;  c'est  powr 
ce  motif  «|ue  le  iiK)nlant  it«  l'essieu  de 
l'avanl-liain,   jouant  le   rôle  éc  cheville  ou- 


délerininaiit  h-  mouvement  d'élévation  du 
châssis  et  le  déterrage  des  dents.  A  fond  de 
course,  le  système  s'cnclanche  automatique- 
ment avec  les  verrous  de  retenue,  et  ne  pour- 
ru  être  libéré  que  par  ur>e  traction  effectuée 
avee  la  corde,  sur  le  leiier  B,  traction  qui 
permet  au  châstsis  de  se  rapprocher  du  sol 
en  faisant  péiRHrer  en  terre  ley  t!ents  dans 
leur   p<)i»ition   de  travail. 


Fig^.  54.  —  Ueuxièmc  pliase  du  relcvajre  auloniali<|ae  du  cullivaleur  Uajac. 


vrière,  e«t  fortement  déporté  en  avant  de  la 
traverse  antérieure  portant  les  premières 
dents   du   cultivateur. 

Lorsque  les  secteurs* sont  arrivés  à  fin  de 
ciiurse,  comme  on  le  voit  sur  la  figure  5i, 
c'est-à-dire  quand  le  châssis  porte-dents  a^  été 
remonté  au  maximum  prévu  par  le  construc- 
teur, deux  béquilles  E,  articulées  aux  sec- 
teurs,  tombent   et  s'agrij>|>ent  .srrr  lo   sol  en 


Le  modèle  de  construction  courante  pèse 
de  860  à  900  kilogr.  ;  il  travaille  sur  une  lar- 
geur de  3  mètres  et  ses  trois  traverses  portent 
17  dents,  ouvrant  chacune  des  raies  à  un 
écartcment  d'environ  0  m.  18.  Mais  le  châssis 
peut  recevoir  un  nombre  variable  de  pièces 
travaillantes  de  diverses  formes,  suivant  la 
nature  de  l'ouvrage  à  effectuer. 

R.  Dessaismx. 


LE  REMEMBREMENT   DANS   LES   RÉGIONS    DÉVASTÉES 


(i) 


Résultats  obtenus  en  Meurthe-et-Moselle. 

En  examinant  les  résultats  donnés  eji 
Meurthe-et-Moselle  par  la  loi  du  i  mars  1919, 
quehjues  atrabilaires  ne  manqueront  pas  de 
les  trouver  vraiment  par  trop  beaux.  Comme 
ils  ne  [Mjurront  les  mettre  en  doute,  ils  les 
rattacheront  à  une  situation  toute  particuliè- 
re, toute  locale,  cl  croiront  ensuite  pouvoir 
;tf fumer  en  conscience  que  l'application  gé- 
iii'-i'alisée  de  cette  législation  est  vouée  à  un 
échec  certain. 

r)<''jà  nous  avons  entendu  quchjucs  mani- 
festJitions  de  ce  scepticisme.  C)n  dira  que  le 
paysan  lorrain  c^t  familiarisé  de  longue  date 
avec  l'iUée  dii  remembrement  ;  on  prétendra 
que  les  opérations  dans  les  régions  dévastées 
sont  grandenienl  facilihVs  du  fait  de  la  rou- 

(i)  Vuir  le  n°  du  20  >ij)iciiibrc,  p;igo  25o. 


fusion  des  limites  et  de  l'état  d'inculture  du 
st)l  ;  on  insinuera  même  qu'une  législation 
aussi  simple,  aussi  rudimen taire  prcsi[ue,  ne 
peut  pas  assurer  une  sauvegarde  suffisante  du 
droit  de  propriété  ;  et  on  affirmera  surtout 
que  la  gratuité  des  opérations  est  le  seul  mo- 
bile déterminant  racceptation  c\c<  intéressés. 

Il  nous  paraît  utile  de  discuter  chacun  de 
ces  arguments  et  de  déterminer  la  part  d'in- 
Iluencc  qui  peut  lui  être  attribuée. 

Certes,  l'idée  n'est  pas  neuve  en  Lorraine, 
puisque  c'est  en  1770  que  furent  exécutés  les 
rememhrements  de  Roville  et  de  Neuviller- 
sur-Mosclle.  Déjà,  à  cette  époque,  il  y  avait 
des  opposants.  Mathieu  de  Dombasle  rapporte 
en  effet,  dans  ses  Annales  de  HoviUe,  qu'un 
habitant  de  la  localité  refusait  de  consentir  à 
l'opération  et  v  apj)ort<iit  un  tel  entêtement 
(pie   M.    (le   la   Galaizière,   seigneur  du   lieu, 


LE  REMEMBREMENT  DANS  LES  REGIONS  DÉVASTÉES 


297 


lut  amené  —  à  défaut  de  contrainte  possi- 
ble — -  à  lui  offrir  sur  ses  deniers  personnels 
une  indemnité  de  600  francs.  L'intéressé  en 
exigea  le  double  et  les  reçut  en  beaux  écus 
sonnants  :  «  Vingt  ans  après,  le  même  hom- 
me répétait  souvent  que  si  on  lui  pi'oposait 
encore  1  200  autres  francs  pour  céder  les 
terrains  qu'il  avait  reçus  dans  le  nouveau 
partage  et  reprendre  ses  anciennes  propriétés, 
il  se  garderait  bien  d'y  consentir,  » 

La  réunion  n'avait  donc  pas  produit  de 
trop  mauvais  offcls,  Lt  l'histoire  n'est  bien, 
en  vérité,  qu'un  éternel  recommencement 
puisque  nous  connaissons  nombre  de  pro- 
priétaires qui,  après  avoir  été  farouches  con- 
temi)teurs  du  remembrement,  en  sont  deve- 
nus, après  en  avoir  apprécié  les  bienfaits, 
d'ardents   propagandistes. 

Plus  près  de  nous,  en  1882,  la  commune 
de  Sommerviller  procéda  à  cette  opération, 
puis  Puinoy,  Laneuvelotte,  Flainval,  Bey, 
etc.  Immédiatement  avant  la  guerre,  des  réu- 
nions dirigées  par  le  Service  des  améliora- 
tions agricoles  étaient  en  cours  dans  plu- 
sieurs communes. 

Bref,  en  Meurthe-et-Moselle,  plus  de  qua- 
rante conmiunes  avaient  alors  fait  l'objet  de 
remaniements  collectifs  portant  sur  environ 
ooOOO  hectares  et  150  000  parcelles.  Mais, 
en  labsence  de  législation  î^p«propriée,  ces 
remaniements  étaient  surtout  des  aborne- 
ments  dont  on  profitait  pour  réduire  le  nom- 
bre des  parcelles,  créer  des  chemins  d'ex- 
ploitation et  supprimer  des  servitudes  ;  le 
pourcentage  de  réductian,  oscillait  générale- 
ment entre  15,  20  et  25  0/0  et  à  notre  con- 
naissance, du  moins,  n'a  dépassé  qu'une 
seule  fois  50  (Puinoy  5.4  0/0).  Nous  sommes 
loin  de  la  moyenne  actuelle  de  70  0/0. 

Nous  serions  vraiment  mal  fondés  à  mettre 
çn  doute  l 'in flue>nce  du  passé.  Il  nous  est,  3lu 
contraire,  particulièrement  agréaWe  de  re- 
connaître l'action  j^jxofonde  qu'ont  exercée 
déinineuts  géomètres  tels  que  les  GoJ'ce,  les 
BarcUn.  les  Houzé.  Avant  eux,  Mathieu  de 
Dombasie  n'avail-il  pas  écrit  :  «  C'est  une 
cii'conslance  rcmarquai)le  et  toute  caractéris- 
tique, relativement  aux  réunions  territoriales 
forcées,  que  les  personnes  qui  ont  épxouvé 
ou  observé  de  près  les  opérations  de  ce  genxc 
les  approuveB.t,  ks  défendent,  et  que,  parmi 
elles,  se  trouvent  les  plus  ^élés  i>artisans  de 
l'extension  du  système,  n 

Mais  si  elle  est  primordiale,  l'influence  de 
l'exemple,  s'il  suffit  de  mettre  sous^  les  yeux 
des  populations  rurales  un  remembrement 
bien  fait  pour  dissiper  tous  les  préjugés  et 
déclencher    un    mouvement    de    réalisation, 


pourquoi  donc  ne  pas  établir  un  remembre- 
ment-type dans  chaque  département,  dajis 
chaque  arrondissement,  partout  oii  le  mor- 
cellement est  excessif.  Le  concours  du  Génie 
rural  est  certainement  acquis  à  l'avance  ; 
avec  l'aide  de  l'Etal,  des  Offices  agricoles,  des 
Associations  agricoles,  la  chose  doit  être  aisé- 
ment possible. 

Quant  à  prétendre  que  les  opérations  de 
remembrement  sont  rendues  plus  faciles  dans 
les  régions  dévastées  du  fait  de  la  confusion 
ou  de  la  disparition  des  limites  et  de  l'état 
d'inculture  des  terres,  nous  n'hésitons  pas  à 
affirnier  que  le  fait  est  pertinemment  inexact. 
Allant  même  plus  loin,  nous  disons  au  con- 
traire que  celte  situation  est  une  source  de 
grosses  difficultés  supplémentaires. 

Si  les  opérations  avaient  pu  être  exécutées 
aussitôt  après  rarraistice,  avant  la  reprise  de 
la  vie  agricole,  la  question  se  serait  en  effet 
présentée  sous  un  jour  différent.  Mais,  efi 
lait,  le  Service  de  la  Beconstitution  foncière, 
faute  de  personnel,  n'a  commencé  ses  travaux 
qu'au  début  de  1020  et  ce  n'est  pas  avant 
plusieurs  an*iées  qu'ils  pourront  être  achevés. 

Or,  dès  n  présent,  en  Meurthe-et-Moselle, 
par  exemple,  plus  des  trois  quarts  des  terres 
bouleversées,  ou  restées  en  friches  du  fait  de 
la  guerre,  sont  rendues  à  la  culture  et  tel 
propriétaire  chez  lequel  la  remise  en  état  du 
sol  est  complètement  terminée,  n'a  nullement 
la  certitude,  lorsqu'il  verse  à  la  masse  com- 
mune son  apport  î)ersonnel,  de  ne  pas  rece- 
voir en  échange  une  part  de  terres  encore 
en  friches. 

/Mais,  dira-t-on,  il  y  a  les  indemnités  de 
dommages  de  guerre,  dont  Téquifable  par- 
tage doit  permettre  de  rétablir  l'équilibre. 
C'est  exact,  en  principe.  Il  n'empêche  que 
le  Uiouvel  attributaire  devra  exécuter  lui- 
même  la  i^iaaise  en  culture  lorsqu'elle  n'est 
pas  CBiCore  faite.  Il  sera,  la  plupart  du  temps, 
dans  l'impossibilité  absolue  de  trouver  un 
entreiM-eneur  pour  faire  ce  travail  ;  souvent 
—  quoi  qu'on  en  dise  —  la  modicité  de  l'in- 
demnité qui  lui  est  allouée  pour  les  façons 
culturales,  ne  le  lui  permettrait  pas  ;  de  plus 
eatrepreneurs,  ouvriers  ou  tàchercnis,  ne  sont 
nulilennent  séduits  par  la  perspective  de  re- 
tourner à  ehacjue  raie  de  charrue  nui  obus 
ou  une  grenade  ayant  é<.'happé  aux  artifi- 
ciers. 

Malgré  tout,  des  d'etnand^s  Ae  remembre- 
tnent  conluTuent  à  être  déposées-  et  nombre 
[le  com«iU'ues  se  rendant  compitt?  des  résultats 
obtenus  chez  leurs  voisina,  regrettent  amè- 
rement de  s'être  bornées  à  demander  le  sim- 
ple rétablissement  de  leurs  anciennes  limites. 


298 


LE  REMEMBREMENT  DANS  LES  RÉtîlONS  DÉVASTÉES 


N'y  a-t-il  pas  aussi  des  gens  qui  trouvent 
que  H  cela  va  trop  vite  ».  Comment,  disent- 
ils,  il  n'y  a  pas  plus  de  formalités  que  cela  ! 
Parfois,  on  ne  procède  même  pas  à  l'estima- 
tion de  la  valeur  vénale  de  chaque  parcelle 
et  on  prend  simplement  pour  base  la  classi- 
fication cadastrale  telle  qu'elle  existe,  en  at- 
tribuant à  chaque  classe  une  vaheur  plus  ou 
moins  conventionnelle  1  Avec  le  concours 
d'un  seul  géoiuMre,  on  effectue  en  quelques 
semaines  le  remembrement  de  tout  un  terri- 
toire 1  Où  allons-nous,  grands  Dieux,  et  que 
\;i-t-il  arriver  par  la  suite  ? 

Il  n'arrivera  rien  du  tout  de  désastreux  ! 
Puisque  ce  sont  1res  souvent  les  intéressés 
riix-mèmes  qui  demandent  l'apiilication  des 
plus  simples  des  formalités  légales,  il  ne  faut 
cependant  pas  être  plus  royaliste  que  le  roi. 
Au  demeurant,  toutes  mesures  sont  prises 
pour  la  sauvegarde  du  droit  des  tiers,  le  trans- 
fert et  la  transcription  des  droits  hypothé- 
caires. 

Rien  entendu,  après  l'achèvement  des  opé- 
rations, la  revision  du  cadastre  sera  effectuée 
d'accord  avec  le  ministre  des  Ffciances.  Pour 
plus  de  sécurité  encore,  cette  revision  pourra 
même  ne  pas  être  limitée  exactement  aux 
territoires  remembrés  et  s'étendre  aux  terri- 
toires voisins,  lorsque  l'utilité  en  sera  re- 
connue. 

Alors  ?  Que  faut-il  exiger  d'autre  ? 

Reste  enfin  la  grosse  cpiestion  de  la  gra- 
tuité. 

La  loi  sur  les  dommages  de  guerre  dit  en 
effet  :  «  Les  frais  de  réfection  du  cadas- 
tre, de  délimitation,  et,  s'il  y  a  lieu,  de  re- 
membrement, nécessités  par  les  faits  de  la 
guerre,  sont  à  la  charge  de  l'Etat.   » 

Certes,  nous  ne  supposons  pas  qu'il  vienne 
à  l'idée  de  personne  de  contester  la  légitimité 
(le  cette  disposition,  pas  plus  que  de  deman- 
<ler  son  extension  à  la  France  tout  entière.  Ce 
serait  cependant  une  dépense  à  coup  sur 
fructueuse,  si  notre  situation  financière  nous 
la  permettait,  car  énorme  serait  la  répercus- 
sion du  remembrement  sur  l'augmentation 
de  notr(»   iiroduction. 

Evideninwnl,  nous  reeomiaissons  volontiers 
que  la  prise  en  charge  par  l'Etat  de  tous  les 
frais  des  opérations  a  contribué  pour  une 
part,  disons  même  pour  une  part  très  large, 
à  faire  naître  les  di'inande'i. 

Nous  affirmons  cependant  que  la  graluitt' 
n'a  pa*!  toujours  été  le  mobile  déterminant. 
Une  affirmation  se  prouve.  Celte  preuve  ne 
réside-t-clle  pas  dans  le  fait  qu'il  est  en  Meiir- 
the-él-Moselle  d'autres  rrinenil.rement<  en 
cours,  non   plua  celle   fois  à  la  faveur  de  la 


loi  du  4  mars,  avec  l'aide  du  Service  de  la 
Reconstitution  foncière,  mais  bien  sous  la 
direction  du  Service  du  Génie  rural  et  au 
titre  de  la  loi  du  27  novembre  1918,  non  gra- 
tuite celle-là. 

Il  ne  s'agit  d'ailleurs  pas  de  simples  pro- 
jets, puisque,  dans  deux  communes,  les  tra- 
vaux peuvent  être  considérés  comme  à  peu 
près  terminés,  lu  nouveau  lotissement  des 
terres  a  été  effectué  à  Drouville,  sur  505  hec- 
tares, et  à  Courbesseaux,  sur  380.  D'impor- 
tants travaux  d'améliorations  connexes  (créa- 
tion de  chemins  ruraux,  curage  et  rectifica- 
tion de  citurs  d'eau,  construction  d'aqueducs, 
etc..)  ont  été  en  même  temps  exécutés. 

Nous  pouvons  aussi  ajouter  que  l'une  au 
moins  de  ces  communes  eût  peut-être  été  en 
droit  de  prétendre  au  bénéfice  de  la  loi  du 
i  mars.  Si  elle  n'a  pas  essayé  de  le  faire,  c'est 
qu'elle  avait  commencé  les  travaux  avant 
guerre,  avec  le  concours  des  Améliorations 
agricoles  —  devenu  entre  temps  le  Génie  ru- 
ral —  et  qu'elle  a  tenu  à  les  achever  sous  la 
même  direction,  tout  en  mettant  à  profit  les 
dispositions  de  la   Ici  Chauveau. 

Cet  exemple,  en  même  temps  qu'il  met  en 
valeur  la  façon  dont  sont  appréciés  les  ser- 
vices du  Génie  rural,  démontre  aussi  que  ce 
n'est  pas  le  seul  appât  de  la  gratuité  qui  dé- 
cide les  cultivateurs  à  opérer  le  remem- 
îtrement. 

A  Drouville,  comme  à  Courbesseaux, 
comme  aussi  dans  plusieurs  autres  commu- 
nes où  les  projets  sont  à  l'étude,  les  proprié- 
taires fonciers  n'ont  pas  hésité  un  instant  à 
prendre  à  leur  charge  la  part  de  dépenses 
qui  leur  incombe  et  qui,  d'ailleurs,  semble 
devoir  rester  inférieure  à  100  francs  par  hec- 
tare de  terres  remembrées. 

Non,  à  vrai  dire,  la  question  est  beaucoup 
plus  haute.  En  raison  de  difficultés  de  tous 
oitlres  et  nt)taninient  de  main-d'aMivre,  les 
conditions  d'exploitation  du  sol  sont  actuelle- 
ment telles  que  le  morcellement  est  absolu- 
ment incompatible  avec  tout  système  de  cul- 
turc  rémunératrice. 

Nulle  amélioration  ne  peut,  autant  (juc  le 
remembrement,  contribuer  à  la  remise  en 
culture  des  immenses  étendues  qui,  un  jieu 
partout,  restent  actuellement  en  friches,  à 
l'augmentation  de  la  |iroduction  en  même 
lenips  qu'à  la  diminution  des  prix  de  revient. 

Il  répond  à  un  imj)érieux  besoin  ;  il  cons- 
titue une  inéluctable  nécessité.  Et  il  convient 
de  ne  pas  chercher  ailleurs  les  raisons  de  la 
faveur  dont  i|  jouit  en  Meurthe-et-Moselle. 

Pourquoi  n'en  serait-il  pas  de  nirnie  sur  le 
I   lerriloiri-   national   tout  entier  ? 


LINDUSTHIE  DU  MOLT  DE  RAISIN  C0NCEN1RÉ 


299 


Que  l'on  mette  de  suite  à  l'étude  le  vœu 
•émis  par  le  IV*  Congrès  de  l'Agriculture  fran- 
çaise ;  qu'il  reçoive  prompte  satisfaction,  dût- 
on,  pour  cela,  porter  une  entorse  légère  aux 


principes  généraux  de  notre  Droit.  Et  le  pro- 
blème sera  beaucoup  plus  facile  à  résoudre. 

A.  Gay, 

Directeur  des  Services  agricoles 
de  Meurlhe-et-MosclIe. 


L'INDUSTRIE  DU  MOUT  DE  RAISIN  CONCENTRÉ 


Le  viticulteur,  tout  en  consacrant  des  ca- 
pitaux à  l'accroissement  de  sa  production, 
au  besoin  en  donnant  plus  d'importance  au 
vignoble,  doit  avoir  aussi  pour  objectif 
d'augmenter  son  bénéfice  par  hectolitre,  et 
de  s'assurer,  quelle  que  soit  l'année,  bonne 
ou  mauvaise,  une  plus  large  rémunération 
de  ses  capitaux. 

A  côté  de  l'industrie  du  moût  de  raisin 
frais,  stérilisé,  que  nous  avons  décrite  som 
mairement  dans  un  article  précédent  (1),  doit 
se  placer  l'industrie  du  moût  de  raisin  con- 
centré, qui  offre  des  avantages  encore  plus 
importants. 

En  effet,  bien  que  le  jus  de  raisin  frais, 
stérilisé,  jouisse  d'une  grande  faveur,  il  est 
surpassé,  au  point  de  vue  des  résultats  éco- 
nomiques, par  le  moût  de  raisin  concentré, 
qui  est  un  jus  pur,  de  conservation  facile, 
puisque  l'on  a  éliminé  la  plus  grande  partie 
de  son  eau  de  constitution,  ce  qui  le  réduit 
au  tiers  ou  au  cinquième  de  son  volume.  Sous 
cette  forme,  il  est  infermentescible,  ne  né- 
cessite qu'un  logement  réduit,  peut  voyager 
économiquement.  Les  frais  de  concentration 
du  moût  sont  largement  compensés  par  la 
différence  entre  les  frais  de  transport  du  jus 
normal  et  ceux  du  jus  concentré. 

Une  Société  industrielle  d'utilisation  des 
raisins  et  autres  fruits  a  pris  à  tâche  de  doter 
la  viticulture  française  de  l'industrie  du 
moût  de  raisin  concentré.  Cette  Société,  dont 
le  siège  est  à  Carcassonne,  a  déjà  poursuivi 
des  études  qui  ont  abouti  à  des  résultats  ex- 
trêmement intéressants,  qui  permettent  de 
retenir  que  les  viticulteurs  retireront  de  leur 
participation  à  une  semblable  entreprise, 
d'abord  le  bénéfice  actuel  provenant  de  la 
vente  du  vin  ou  du  raisin,  sans  subir  les 
aléas  dé  la  conservation  du  vin  en  cave,  en- 
suite le  bénéfice  provenant  de  la  vente  du 
moût  concentré,  c'est-à-dire  un  revenu  sup- 
plémentaire. 

Cette  nouvelle  industrie  intéressera  notam- 
ment les  régions  —  comme  celle  des  Pyré- 
nées-Orientales —  où  l'on  cultive  des  cépa- 
ges variés  et  à  haute  teneur  en  sucre. 

(i)  Voir  le  n°  du  Journal  (PAgriculiure  prati- 
que, du  23  septembre,  page   267. 


Dans  la  région  de  Banyuls,  par  exemple, 
le  raisin  contient  des  principes  alimentaires 
très  intéressants  en  thérapeutique,  indépen- 
damment du  sucre.  Depuis  quelques  années, 
le  vin  de  Banyuls  ne  se  vend  que  difficile- 
ment, et  déjà  les  viticulteurs  ont  pris  1  ha- 
bitude de  vendre  leurs  raisins  au  lieu  de  les 
vinifier. 

La  concentration  du  moût  de  raisin  et  des 
jus  d'autres  fruits,  pour  obtenir  un  produit 
se  prêtant  à  de  nombreux  usages  alimentai- 
res, a  été  mise  au  point  récemment  par  un 
ingénieur,  M.  J.  Guyon,  de  Carcassonne, 
qui  a  réussi  à  perfectionner  le  procédé  indus- 
triel imaginé  par  le  professeur  italien 
Monti,  propagateur  dudit  procédé  aux  Etats- 
Unis. 

Le  perfectionnement  est  caractérisé  par  le 
fait  que  la  concentration  du  moût  de  raisin, 
et  même  du  lait,  est  réalisée  sans  recourir 
à  la  stérilisation  et  sans  détruire  les  vita- 
mines. 

Le  procédé  Guyon  est  basé  sur  ce  principe 
qu'un  produit  dans  lequel  les  vitamines  exis- 
tent, où  tous  les  éléments  n'ont  pas  été  dé- 
truits, se  conserve  très  facilement,  du  mo- 
ment que  l'on  ne  modifie  pas  le  milieu,  non 
seulement  chimique,  mais  physiologique,  et 
que,  dans  ces  conditions,  il  conserve  toute 
sa   valeur  alimentaire. 

Le  jus  de  raisin  concentré,  dans  lequel  les 
ferments  ne  sont  pas  tués,  constitue  donc  un 
produit  vivant,  de  bonne  garde.  Amené  vers 
iO°  Baume,  il  cristallise,  au  bout  d'un  cer- 
tain temps,  absolument  comme  le  miel 
d'abeille,  par  suite  des  mêmes  proportions  de 
saccharose,  glucose  et  lévulose. 

Ce  miel  de  raisin  a  toutes  les  propriétés 
physiologiques  du  jus  de  raisin  frais.  En 
poussant  moins  loin  la  concentration,  on  ob- 
tient un  sirop  très  agréable.  En  épuisant  les 
marcs  non  fermentes,  on  peut  préparer  des 
gelées.  Les  marcs  de  pommes  peuvent  être, 
(le  même,  traités  avantageusement  par  ce 
procédé. 

Le  jus  concentré  n'est  pas  altéré  dans  sa 
composition  :  les  matières  protéiques,  les  vi- 
tamines, les  enzymes  subsistent  ;  on  a  donc 
un  aliment  de  grande  valeur  et  hygiénique. 


EXPOSITION  AGUICOLE  A  MELLX 


Le  trailement  de  25  ÛÛO  hectolitres  de  moût 
donne  0  ôOO  quintaux  de  miel  de  raisin  et  ûOO 
quintaux  de  sirop,  avec  un  njoùt  de  richesse 
nio\t'n»ie,  i)ouvH'nt  donner  un  vin  de  10°. 

Le  miel  de  raisin,  additionné  d'eau,  donne 
le  jus  df  raisin  Irais.  Par  sa  propriété  dissol- 
vante, il  peut  fiervir  à  piéparer  de  nombreu- 
ses spécialités  alimentaires  et  pharinacculi- 
ques  ;  on  peut  y  incorporer  de  la  pulpe  de 
viande,  des  œnfs,  du  lail  entier,  du  lait 
écrémé,  du  sanjr,  etc.  ;  remployer  à  la  pré- 
jiaration  des  confits,  des  pains  depices,  des 
^ràleari.x.  au  mieJ,  et  en  coiiliserie,  etc.  Ce  miel 
de  raisin  «',  m  outre,  la  propriélé  de  dissou- 
dre 1rs  extraits  incdicamenteux  d'un  usage 
courant. 

n'aulrc  part,  le  sirop  de  raisin  offre  des 
délwnirliés  impoi'ta-nts  à  cette  industrie  nou- 
vdle,  notamment  chus  h^  pays  où  les  lois 
dv  prohibition  ou  de  restriction  de  la  con- 
somiTuition  des  hoissons  alcooliques  foiil  re- 
cbcrrher  les  produits  dérivés  des  fruits, 
comme  c'est  le  cas  aux  Ktats-Unis,  au  Canada 
(oïl  la  concurrence  de  la  Californie  n'est  pas 
à  craindre,  car  la  qualité  des  raisins  produits 
dans  ce  pays  est  inférieure  à  celle  des  raisins 
français).  L'Angleterre,  laTîoHande,  la  Suède, 
la  Norvéïre,  la  Suisse,  etc.,  offrent  aussi  des 
déboncliés  très  intéressants. 

Avec  le  miel  de  raisin,  on  a  la  possibilité 
de  faire  une  cure  de  raisin,  non  pas  setilc- 
menl  au  moment  des  Tcndanees,  mais  à  toute 
époque  de  l'année. 

On  esllnie  que,  pour  le  trailement  de  25-GOO 
heetolilres  de  mofit  de  raisin  donnant  6  500 
quintaux  de  miel  ef  500  quintaux  de  sirop, 
il  faut  rompler  S.'WWK)  francs  do  frais  de 
fabricatifvn  et  frai*  di-xers  ;  2  000<)00  de 
friuics  pour  achat  de  moût  (25  000  hectolitres 
à  raison  de  80  francs  rhectfxlitre),  soit,  en 
f^épenses  totales,  2  830  000  francs. 


La   production   est  évaluée   comme   suit    : 

1  500  quintaux  de  miel  de  raisin  vendus  en 
France  à  raison  de  5  francs  le  kilogramme, 
soit  une  recette  de  750  000  francs  ; 

5  000  quintaux  de  miel  de  raisin  vendus  à 
létranger  (exportation)  à  raison  de  6  francs 
le  kilogramme,  soit  une  recelle  de  3  000  000 
de   francs  ; 

500  quintaux  de  sirop,  vendus  au  prix 
moyen  de  5  francs  le  kilogramme,  soit  une 
recette  de  250  000  francs. 

Chiffre  global  des  recettes  :  4  000  000  de 
francs. 

Le  bénéfice  brut  annuel  ressortirait  donc  à 
4-000  000  —  2  830  000  =  1  170  000  francs, 
pour  25  000  hectolitres  de  moût  traité. 

Dans  celle  estimai  ion,  n'est  pas  comprise 
lî  valeur  des  sous-produits,  représentée  par 
environ  200  tonnes  de  marc  de  raisin  sec  non 
fermenté,  vendu  au  minimum  50  francs  lu 
tonne,  soît  10  000  francs,  et  5  000  à  10  000 
kilogrammes  de  crème  de  tartre  vendue  à 
raison  de  3  francs  le  kilogramme,  soît,  en 
moyenne,  20  OOO  francs. 

Les  viticulteurs,  en  s'intéressant  à  cette  in- 
dustrie, auront  un  moyen  de  se  prémunir 
contre  les  crises  résultant  des  fluctuations 
des  cours  du  vin  et  de  la  mévente  en  année 
de  surproduction  ou  même  de  production  dé- 
ficilaire  ;  la  transformation  d'une  partie  de. 
la  surproduction  en  miel  et  en  sirop  aura 
pour  conséquence  de  diminuer  la  quantité  de 
vin  et,  par  suite,  d'en  stabiliser,  d'en  régu- 
lariser le  cours. 

Les  viticulteurs,  en  fournissant  la  matière 
première  à  l'usine,  trouveront  donc,  dans 
l'industrie  du  miel  de  raisin  ou  moût  de  rai- 
sin concentré,  un  débouché  très  rémunéra- 
teur qui  s'accroîtra  au  fur  et  à  mesure  que 
se  développera  cette  nouvelle  industrie. 

Henri  Blin. 


EXPOSITION  AGRICOLE  A  MELUN 


Ou  :>.'.>.  au  2ii  sopicnilirc  dernier  eurent  lîcu,  îi 
Mi'liin  cl  â  Savigny-le-TempIc  (Scinc-ot-Marne),  une 
oxpo«i<»f)n  aîîrifolc  et  horticofle  .et  des  démonstra- 
tions d'apjiarcilfi  (la  cuUiire  mécanique. 

f'etli-  manifeslation  fut  en  tous  points  réussie  ; 
on  piMil  seulement  rejrr(;tli(!r  de  la'avoir  pas  vu 
ffrtniionni'f,  cobuul'  J'^nupuçnii  le  prograaime, 
des  ii'iict<uii'«  foucliouna'Jil  au.x  huiles  lourdes,  à 
IVroilrieil.'.  nii  paz  pauvre  de  chaibon  de  bois 
oi  il  la  naphtaline. 

La  Sorii'lt-  fianvaisp  de  Mad'r'uil  (uiricolc  cl  in- 
thislrifl.  de  Vierzon  (Cher),  présentait  un  traclciir 
Tilan  el  un  camion  riumi*  chacun  d'un  gazogène 
fonetion-nant    aMr    nu     mélanpe    de    bois    t?l    de 


cliiubon  de  hois.  Cet  apyjareU  ,a  déjà  élc  décrit  dans 
le  Journal  d' Agriculture  pratique..  Pour  le  fonc- 
tionnomenl  du  gazogène  de  la  Soeiélé  française  de 
matériel  agricole,  à  loo  kg.  de  bois  il  faut  ajouter 
de  27  à  ^^  kg.  <le  charbo'n  de  Itois.  Ainsi,  en 
moyenne.  100  kg.  de  eombusiible  employés  rom- 
preiuient  77  kg.  de  Itoi-i  el  r>3  kg.  de  chnrlx>n  de 
bois  ou   de   braiselle. 

rarmi  les  Iraeleurs  fon<lionnaul  à  l'essence,  ii 
convient  de  citer  l'avant-train  tracteur  VAgro,  19, 
rue  Bayanl.  à  Paris  (8*").  Celle  maoliLne  semble 
répondre  particulièrement  aux  besoins  des  petites 
et  d«js  moyennes  exploitations.  "Entre  autres  avan- 
tages (simplicité  de  coiMstruclion,  d'entretien  et  de- 


CORRESPONDANCE  —  CONSEILS  PRATIOUES 


301 


coiidiiite)^  l'Agio  permet  de  réduire  la  largeur  des 
fourrières  aiU'  ruinimum  par  un  dispositif  spécial 
de  commande  des  roues  motiices. 

La  nmi^GM  CHi^oën,.  iro  à  r45,  quai  de  Javel,  à 
Paris,  présentait  une  voiture  automobile  à  che- 
nilles, du  type  Kegresse-Hinstin,  remorquant  une 
déchaumeuse.  L'ensemble  constitue  u'ne  machine 
bien  délicate,  an  point  de  vue  de  l'entretien,  pour 
être  utifeée  d'une  façon  pratique  par  l'agricul- 
teur. 

Nous  eitei'ons,  pour  terminer,  les  tracteurs  de  la 
maison  ReiiauU,  à  Billancourt  (Seine),  et  ceu'x  de 
la  Compagnie  Internationale  de  machiner;  agri- 
coles, i55,  avenue  du  Général  Michel-Bizot  à  Pa- 
ris. 

Comme  nous   l'avons   indiqué  en   commençant. 


le  programme  annoncé  n'a  pu  être  réalisé  complè- 
tement. 

La  question  des  carburants  étaat  pour  notre 
pays  de  première  importance,  il  aurait  été  dési- 
rable de  voir  fonctionnel  des  machines  utilisant 
la   naphtaline. 

Des  expériences  ont  eu  lieu  la  semaine  dernière 
à  la  Station  d'Essais  de  Machines  sous  la  direc- 
tion de  M.  Ringelniann.  L'appareil  utilisant  la 
naphtaline  brute,  de  MM.  Balachowsky  et  Caire, 
56,  avenue  Rouget-de-l'Isle,  à  Vitry-sur-Seine,.  était 
adapté  à  un  tracteur  Gray,  de  l'American- 
Tractor,  7  bis,  rue  du  Louvre,  à  Paris  ;  il  a  sem- 
blé donner  des  résultats  très  satisfaisants. 

F.  Pettré, 

Ingénieur   agronome. 


UN  NOUVEAU  SINDICAT  DANS  LE  NORD-EST 


Ln  certain  nombre  de  cultivateurs  de 
l'Aisue,  des  Ajdennes  et  de  la  Manie  ont 
décidé,,  le  2  septembre,  de  constituer  un 
Syndicat  qui  prend  le  titre  de  <(  Syndicat  de 
défense  dtes  intérêts  agricoles  des  cultiva- 
teurs et  propriétaires  de  l'a'  pégi^n  de  la 
Marne,  de  l'Aisne  et  des  Ardennes  ».  Ses 
moyens  d'action  consistent  en  publication 
de  bulletins,  conférences,  démarches  auprès 
des  Pouvoirs  publics  et  de  toutes  les  admi- 
nistrations' et  adoption  de  toutes  mesures 
amiables  et  judiciaii'es. 

Dans  cette  première  séance  tni  certain 
nombre  d'affaires  ont  été  examinées  et  le 
Bureau   du    Syndicat  a  décidé   d'entrer   sans 


délai  en  pourparlers  avec  les  Pouvoirs  pu- 
blics. 11  s'agit  d'occupation  temporaire  pour 
les  réseaux  électriques,  pour  les  déblaie- 
ments,, les  voies  de  0  m.  60,  les  façons  pré- 
culturales,  l'occupation  des  terrains  par  les 
camps  pendant  la  guerre,  etc. 

Le  bureau  du  Syndicat  a  été  constitué  sous 
la  présidence  de  M.  Georges  Charpentier, 
président  de  la  Coopérative  de  Reconstruc- 
tion de  Bétheny. 

Un  exemplaire  des  statuts  et  des  formules 
d'adkésion  seront  adressés  sur  demande  faite 
auj  président,  M.  Charpentier,  70,  uue  de 
Talleyrand,   à  Reims. 

X. 


CORRESPONDANCE  -  CONSEILS  PRATIQUES 


—  >'°  82^4  {Seine -et-Oise).  —  Vous  voulez  rem- 
placer les  vitres  pour  les  fenêtseS'  d'écuries  pai 
une  substance  transparente  ou  translucide;  dans  cet 
ordre  d'idées  il  y  a. le  vitrex  que  vous  trouverez 
chez  M.  Ch.  Klein,  98,  rue  Marcadet,  à  Paris,  18*. 
-  (M.  R.). 

—  N°  G243  (Seine).  —  De  gros  châtaigniers, 
dans  le  département  de  la  Creuse,  périssent  par 
la  tète,  et,  très  probablement,  par  la  m.aladie,  dite 
de  l'encre.  Y  a-t-il  un  moyen  de  les  sauver  ? 

Il  n'existe  pas  jusqu'ici  de  remède  contre  celte 
maladie.  Voyez  Parasites  végétaux  des  plantes  cul- 
tivées, par  Louis  Mangin,  tome  II,  à  la  Libraiiic 
agricole,  26,  rue  Jacob-;  à  Paris. 

—  M.  iV.  (Hie-Vienni').  —  Les  dispositions  re- 
latives aux  exhaussements  d'un  mur  mitoyen 
sont  réglemenlt'es  par  les  articles  G58  et  suivants 
du  Code  Civil.  Celui  qui  exhausse  supporte  seul 
les  frais  de  son  travail,,  et  s'engage  à  toutes  les 
réparations  futures.  Il  doit  de  plus  une  indemnité 
de  surcharge  à  son  voisin.  Mais,  dans  le  cas  qui 
nous  semble  être  le  vôtre,  où  le  mur  en  entier 
est  reconstruit  par  la  personne  qui  désire  exhaus- 
ser, aucune  indemnité  de  surcharge  ne  doit  être 


payée,  ce  qui  est  justice.  —  Si,  d'autre  part,  le 
voisin^  usant  de  ses  droils,  a  appuyé  sur  ce  mur 
une  construction  légère,  hangar  ou  autre,  la 
personne  qui  entreprend  les  travaux,  et  commence 
par  la  démolition  du  mur,  est  tenue  de  supporter 
tous  les  frais  d'étayage  nécessaires,  et  le  cas 
échéant  sa  responsabilité  peut  être  engagée.  — 
Enfin,  pour  l'exécution  des  travaux,  les  ouvriers 
n'ont  pas  le  droit  absolu  de  passer  par  le  terrain 
du  voisin.  Mais  en  pratique,  et  par  suite  d'entente 
.'éciproque,  il  est  de  l'intérêt  des  deux  proprié- 
taires de  terminer  Ite  plus  tôt  possible  les  dits 
travaux,  et  en  conséquence  de  les  faciliter.  — 
fM.  D.). 

—  N°  8018  (Aisne).  —  Tous  les  trèfles  consti- 
tuent des  aliments  très  nutritifs,  mai»  ayant  à 
l'état  vert,  le  défaut  d'exposer  les  animaux  à  la 
météorisation.  Il  y  a  donc  quelques  précautions 
à   prendre. 

Il  est  impossible,  à  l'aide  de  quelques  feuilles, 
de  reconnaître  l'espèce  de  trèfle  qui  domine  actuel- 
lement dans  votre  pâture.  Pour  en  effectuer  la  dé- 
termination, il  faudrait  avoir  un  échantillon  com- 
plet, en  pleine  floraison. 


3U2 


LA  SEMAINE  .METEOROLOGIQUE 


Vous  nous  demandez  à  quoi  poul  tenir  le  dé- 
veloppement excesïif  de  ce  trèfle.  Il  paraît  dû  à 
l'emploi  exclusif  des  scories  de  déphosphoration. 
Pour  atténuer  la  propaj^ation  des  Légumineuses  en 
général,  des  trèfles  en  particulier,  dans  les  prai- 
ries, il  faut  réduire  ou  suspendre  l'emploi  des  en- 
grais phosphatés  et  forcer  la  dose  d'engrais  azo- 
tés. Vous  pourriez,  en  février,  appliquer  seulennul 
i5o  kilog.  de  nitrate  de  soude  par  hectare  ;  cet  cn- 
■rrais  favorisera  le  développement  des  Graminées 
fourragères,  —  (F.   L.). 

N°  9716  (Pas-de-Calais).  —  Vous  demandez  quel- 
les sont  les  obligations  auxquelles  est  assujettie  la 
fabrication  de  la  bière  de  ménage.  La  réponse 
est  assez  délicate.  La  silualion  est  différente  sui- 
vant qu'il  s'agit  des  cultivateurs  récoltants  ou  des 
partici.liers  non  récoltants. 

Dans  tes  deux  cas,  on  est,  d'après  les  règles 
admises  i-ar  la  Régie,  astreint  à  la  déclaration 
préalable  à  la  recette  buraliste.  S'il  s'agit  de  cul- 
tivateurs ayaiit  récolté  orge  et  houblon,  ils  doi- 
vent simplement  faire  la  déclaration,  mais  ils  sont 
exempts  de  payer  les  droits  si  les  grains  ont  été 
malles  chez  eux  et  si  le  produit  fabriqué  ne  sort 
pas  de  leur  domicile.  Quant  aux  particuliers  qui 
achètent  du  malt  pour  préparer  la  bière  de  mé- 
nage, ils  doivent  à  la  fois  faire  la  déclaration  et 
payer  la  taxe  de  2  fr.  par  degré-hcclolitre  fixée 
par  la  loi. 

—  N°  Gii5  (Deux-Sèvres).  —  Pour  traiter  le? 
semences  de  céréales  contre  la  Carie  par  immer- 
sion dans  une  solution  de  «ulfate  de  cuivre,  le 
liquide  doit  être   froid. 


Il  n'y  a  aucun  incon\éni(;nt  à  faire  d'abord  une 
solution  concentrée  cl  à  la  diluer  ensuite. 

On  peut  dire  que  la  concentration  de  la  solu- 
tion doit  être  inversement  proportionnelle  à  la 
durée  du  traitement. 

Par  exemple,  dans  une  solution  à  o.5  p.  100, 
le  grain  pourra  séjourner  une  demi-heure  à  une 
heure.  Dans  une  solution  à  i  p.  100,  la  semence 
ne  devra  pas  tremper  pendant  plus  d'un  quart 
d'heure  ou  vingt  minutes  au  maximum.  La  duré« 
d'action  du  traitement  à  2  p.  100  ne  devra  pas 
excL'der  une  dizaine  de  minutes. 

Une  solution  à  i  p.  100  contient  10  gr.  de 
sulfate   de  cuivre  par  litre. 

Voici  une  bonne  méthode  de  trempage,  qui  est 
préconisée  par  le  M.  le  professeur  Schribaux  ; 
((  i4,  i5  à  20  litres  de  grain,  au  plus,  sont  dis- 
posés dans  une  corbeille  cylindrique  à  claire-voie 
et  assez  large,  qu'on  place  dans  un  cuvier,  dans 
un  tonneau  à  pétrole  coupé  en  deux,  par  exem- 
ple, renfermant  du  sidfafc  de  cuivre  à  2  p.  100. 
La  solution  doit  submerger  entièrement  les  se- 
mences. On  agite  d'abord  vigoureusement  la 
masse;  les  grains  c-aiiés,  avorlés  et  les  l)iil!es  il'air 
remontent  à  la  surface,  et  un  tamis  permet  d'ex- 
traire ce  qui  surnage.  On  continue  ensuite,  pen- 
dant qui'lques  instants,  à  frotter  entre  les  mains 
les  semences,  qui  subissent  de  ce  fait  une  sorte 
de  lavage  dont  l'action  mécanique  s'ajoute  à  l'ac- 
tion chimique  du  sel  de  cuivre.  On  retire  la  cor- 
beille, et  après  l'avoir  laissée  s'égoutter  un  ins- 
tant seulement,  on  la  plonge  à  plusieurs  reprises 
dans  un  second  cuvier  renfermant  du  lait  de  chaux 
à  3-4  p.  100.  Après  égouttage,  on  étale  le  grain 
pour  le   faire  sécher.   »  —  (E.   F.) 


LA  SEMAINE  MÉTÉOROLOGIQUE 

Semaine  du  24  au  30  septembre  1922  {OBSERVA  TOIRE  DU  PARC  SAINT-MA  UR) 


JOLR.S 

ET    DATES 

o  r. 
'f  .s 

u     = 

oc      - 

a.    .=a 

TEMPÉRATURE 

Écarl 

sur 

la  nor- 

Vent 

5 

o    "5 

'C    ° 

X 

REMARQUES  DIVERSES 

' 

% 

s 

a 
a 
a 

o 

male 

millim. 

heures 

niillim. 

Dim...     24  sept. 

758.9 

13"! 

17.9 

iD»! 

+  l<>6 

Varia. 

0.0 

6.7 

Pluie  le  matin. 

Lundi..     25  — 

759.3 

12.6 

19.4 

15  2 

+   1.0 

S 

4.4 

» 

Brouillaid.  Temps  nuageux. 

Mardi..     26  — 

754.4 

12.0 

21.4 

16.2 

-+-  3.0 

S 

4.8 

1.3 

Rosée.  Pluie  le  soir. 

Mercredi  27  — 

752.3 

II. 0 

16.3 

13.3 

+  0.3 

S 

0.0 

6.1 

Pluie. 

Jeudi..     28  — 

757.0 

9.8 

17.4 

12.8 

-  0.1 

N 

1.4 

» 

Rosée.  Brouillard.  Beau  le  soir. 

Vendredi  29  — 

765.1 

6.4 

17.8 

12.3 

—  0.5 

NO 

5.3 

» 

Rosée.  Beau  temps. 

Samedi.  30  — 

7G9.7 
759.5 

3  6 

16.0 

9.9 

-  2.7 

NO 

7.5 

•' 

Rosée.  Brouillard.  Beau  temps. 

.Moyennes  et  toUui  . . 

9.8 

18.0 

13.5 

» 

» 

23.4 

auliriidr 

s.l.i 

.Ihi  tl..-..r 

14.4 

Pluie  depuis  le  1"  janvier: 

Fi-art5  sur  la  normalp 

-  3.8 

-^0.8 

-  1.0 

L0.5 

» 

» 

•' 

En  1922 581mm 

Normale 411 

REVUE    COMMERCIALE 

REVUE  COMMERCIALE 


303 


Situation  agricole.  —  Le  temps  a  été  irrégulier 
pendant  la  huitaine  ;  aux  belles  journées  enso- 
leillées a  succédé,  à  la  fin  de  la  semaine  écoulée, 
un  temps  pluvieux,  parfois  accompagné  d'un  vent 
violent.  En  Seine-et-Marne,  l'ouragan  qui  s'est 
déchaîné  sur  la  région  de  Melun  a  ravage  les  cul 
turcs  et  occasionné  des  pertes  importantes. 

La  récolte  des  sarrasins  est  très  avancée.  Autant 
que  l'état  de  l'atmosphère  le  permet,  on  continue 
la  préparation  des  terres  cl  les  semailles  de  blé 
commencent.  On  poursuit  les  arrachages  de  pom- 
mes de  terre  et  de  betteraves.  Les  secondes  cou- 
pes de  trèfle  et  de  luzerne  ont  fourni  un  rende- 
ment  satisfaisant. 

Les  vendanges,  terminées  dans  le  Midi,  sont  en 
pleine  activité  dans  le  Bordelais  et  commencent  en 
Bourgogne. 

Blés.  —  La  situation  ne  s'est  pas  sensiblement 
modifiée  pendant  la  huitaine  ;  les  offres  sont  nor- 
males et  régulières  et,  dans  la  plupart  des  ré- 
gions, les  cours  se  maintiennent  sans  change- 
ment. On  note  cependant  une  légère  hausse  sur 
quelques   marchés. 

Sur  les  marchés  départementaux,  on  cote,  aux 
100  kilogr.  départ  :  72  à  78  fr.  à  Angers,  72  fr. 
à  Arras,  72  à  76  fr.  à  Auch,  77  à  78  fr.  à  Bar- 
le-Duc,  76  à  77  fr.  à  Bourges,  7^  fr.  à  Beauvais, 

74  fr.  à  Blois,  75  à  76  fr.  à  Besançon,  75  à  81  fr. 
à  Châlons-sur-Marne,  76  à  76,60  à  Chartres,  76  à 
76  fr.  à  Châteauroux,  7^  fr.  à  Laon,  72  fr.  à 
■Caen,  77  378  fr.  à  Dijon,  78  fr.  à  Laval,  76  fr. 
à  La  Rochelle,  74  à  76  fr.  5o  à  Lyon,  72  fr.  à 
Lille,  76  à  77  fr.  à  Metz,  78  à  74  fr.  au  Mans,  83 
francs  à  Montpellier,  76  à  78  fr.  à  Nevers,  76  fr. 
à  Nantes,  76  à  78  fr.  à  Mâcon,  68  à  70  fr.  à 
<5uimper,    76   à    78   fr.   (tuzelle   et  saissette),    78   à 

75  fr.  (aubaine),  78  à  80  fr.  (blé  dur  de  Médéah) 
à  Nîmes,  76  fr.  à  Périgueux,  76  à  75,60  à  Poi- 
tiers, 72  à  74  fr.  à  Rennes,  70  à  78  fr.  à  Rouen, 
72  à  78  fr.  à  Saint-Bricuc,  78  à  80  fr.  à  Stras- 
bourg, 76  à  78  fr.  à  Troyes,  76  à  77  fr.  à  Tours, 
74,60  à  76  fr.  à  Toulouse. 

A  la  Bourse  de  Commerce  de  Paris,  la  cote 
officielle  du  blé,  au  marché  réglementé,  a  été 
établie  de  78,60  à  78  fr.  76  les  100  kilogr.  Les 
transactions  ont  eu  lieu  à  peu  près  aux  mêmes 
prix  que  le  mercredi  précédent,  soit,  aux  100  ki- 
logr. départ  :  blés  de  l'Yonne  et  de  la  Côte-d'Or 
76,60  h  77,60  ;  de  l'Oise,  de  l'Aisne  et  de  la 
Somme  74.60  à  76,26  ;  de  la  Mayenne  et  de  la 
Sarthe  74  à  74,60  ;  de  l'Indre-et-Loire  76  à  76,60, 
du  Nord  et  du  Pas-de-Calais  70  à  72  francs. 

Sur  les  marchés  américains,  peu  de  change- 
Tnent,  comparativement  à  la  semaine  dernière.  On 
cote  aux  100  kilogr  :  60  fr.  à  New-York,  62,26  à 
Chicago.  62,54  à  Buenos-Ayres.  Les  cours  en 
baisse  légère  à  New- York,  sont  en  hausse  sur  les 
deux  antres  marchés.  Ces  blés  sont  coté  de  68,60  à 
64  fr.  75  le  quintal,  ports  de  France,  droit  de 
douane  de  i4  francs  non  compris. 

Farines.  —  On  note  un  travail  soutenu  dans 
les  moulins.  Les  prix  sont  stationnaires.  On  vend 
de  96  à  98  fr.  le  quintal  pris  au  moulin  et  les  bou- 
langers de  Paris  paient  io4  fr.  le  quintal  rendu. 

Sons.  —  Demande  calme  ef,  les  disponibilités 
augmentant,  cours  en  baisse.  On  paie,  aux  100 
Ttilogr.  départ  du  moulin  :  sons  de  la  région  pari- 
sienne 82  à  88  francs  ;  de  l'Est  88,76  à  86  fr.  ; 
recoupettcs  34  à  88  francs. 


Avoines.  —  Les  transactions,  d'abord  actives,  se 
sont  un  peu  ralenties  ;  elles  se  font  à  des  prix 
sans  grand  changement.  Aux  100  kilogr.  départ, 
on  cote  :  avoines  noires  56  à  56, 60  ;  avoines  gri- 
ses de  Brie  et  de  Bcauce  55, 60  à  66  fr.  ;  rouges 
de  mêines  provenances  53,26  à  54  fr.  ;  avoines 
blanches  et  jaunes  de  la  région  du  Nord  63  à  54 
francs. 

Orges.  —  Affaires  calmes  à  des  prix  soutenus. 
Aux  100  kilogr.  départ,  on  cote  :  orges  de  bras- 
serie du  Loiret,  de  Seine-et-Marne  56  à  67  fr.  , 
d'Eure-et-Loir  et  de  Seine-et-Oise,  55  à  56  fr.  ;  de 
l'Aube  54, 5o  à  55  fr.  ;  de  la  Mayenne  et  de  la 
Sarthe  62  à  53, 5o,  de  la  Vienne  53  à  54  fr.  ; 
les  escourgeons  de  Brie  et  de  Champagne  62,60  ; 
d'Eure-et-Loir  et  du  Loiret  63  fr.  ;  de  la  Vienne 
5i  à  62  francs. 

Céréales  diverses.  —  La  récolte  des  sarrasins, 
terminée  dans  l'Ouest,  se  poursuit  dans  le  Centre. 
On  traite  à  des  prix  faiblement  tenus,  de  61  à 
6s  fr.  le  quintal  départ,  pour  les  livraisons  du 
début  d'octobre. 

Le  maïs  est  coté  de  70  à  72  fr.  à  Orthez,  dans 
les  Basses-Pyrénées. 

Fourrages.  —  Au  marché  de  La  Chapelle,  offre 
modérée,  vente  à  des  cours  sans  changement.  On 
cote,  aux  100  bottes  de  5  kilogr.,  rendues  à  Pa- 
ris, domicile  de  l'acheteur,  droit  d'entrée  et  frais 
de  camionnage  compris  :  foin  190  à  200  francs  ; 
luzerne  200  à  260  fr.     ;  regain  200  à  24o  francs. 

On  cote,  aux  100  kilogr.  :  le  foin  20  à  22  fr. 
dans  le  Tarn-et-Garonne,  20  à  28  fr.  dans  la  Loire- 
Inférieure,  28  à  80  fr.  dans  la  Loire,  20  fr.  dans 
la  Vendée,  26  à  28  fr.  dans  le  Doubs,  18  à  22  fr. 
dans  l'Allier. 

Pailles.  —  Au  marché  de  La  Chapelle,  demande 
active  en  pailles  ;  prix  sans  changement,  pour  la 
paille  de  blé,  en  hausse  de  5  fr.  pour  les  pailles 
de  seigle  et  d'avoine.  On  paie  les  100  bottes  de  5 
kilogr..  rendues  à  Paris,  domicile  de  l'acheteur  : 
paille  de  blé  80  à  io5  fr.  ;  paille  d'avoine  76  à 
100  fr.   ;  paille  de  seigle  90  à  ii5  fr. 

On  paie,  aux  100  kilogr.,  dans  nombre  de  dé- 
partements :  paille  de  blé  en  gerbes,  9  à  11  fr.  ; 
paille  d'avoine  8  à  9  fr.  ;  paille  de  seigle  10  à  i4 
francs. 

Bétail.  —  Au  marché  de  la  ViUette  du  lundi 
2  octobre,  les  cours  du  gros  bétail  se  sont  main- 
tenus. Par  demi-kilogramme  net,  on  a  payé  les 
bœufs  de  l'Allier,  de  la  Nièvre,  de  la  Haute-Vienne 
2,76  à  3\  ;  de  la  Mayenne  et  de  la  Sarthe  2,80 
•à  2,80  ;  de  l'Orne  et  du  Calvados  2,76  à  2,90  ;  de 
Maine-et-Loire  et  de  la  Loire-Inférieure  2  à  2,66  ; 
de  la  Vendée  1,76  à  2,4o  ;  les  génisses  8.  ;  les 
taureaux  i,65  à  2,80. 

A  la  suite  d'une  offre  excessive,  vente  difficile 
sur  les  veaux  et  baisse  de  i5  à  26  centimes  par 
demi-kilogramme  net.  On  a  coté  les  veaux  d'Eure- 
et-Loir,  Seine-et-Marne,  Loiret,  Yonne  8,76  à  4.26  ; 
de  la  Sarthe  3  à  3,5o  ;  de  l'Aube  et  de  la  Marne 
3,5o  à  4,  ;  du  Midi  8  à  8,26. 

Sur  les  moutons,  dont  les  arrivages  dépassaient 
les  besoins,  cours  en  baisse  de  20  à  26  centimes 
par  demi-kilogramme  net.  On  a  coté  :  agneaux 
5,5o  ;  moutons  de  l'Allier,  de  la  Nièvre,  du  Cher 
4,76  à  5,26  ;  du  Midi  3  à  3,5o  brebis  du  Midi 
2  à  3. 

Cours  stationnaires  sur  les  porcs  cotés  comme 
suit  au  demi-kilogramme  vif  :  porcs  gras  2,4o  à 
2,60    coches  1,85  à  2,06. 


KEVUE    COMMERCIALE 


Marché  du  jeudi  28  Seplenbre 

Entrf'cs  directes 

aux  abattoirs  Ri^sorvcs 

Amenas        La  Yill.       Vaug.        La  Yill.     Vaus 


iek«« 

t«i«t 

l£tos 

têtes 

teifs 

Bœufs  — 

1  .357  1 

Vaches  .. 

711  ( 

233 

188 

163 

280 

Taureaux. 

221  ) 

Veaux 

1  006 

1  OOO 

351 

324 

110 

Moutons.. 

7  523 

2  090 

641 

1  880 

950 

Porcs 

2  728 

1  247 

942 

190 

300 

Prix 

maxima  .ii 

kilopramme 

Vu  poiiii)  n 

.^p^ual. 

Au  po 
Prix  ex 

ids  vif 

1"  quai 

i''  quaJ. 

Ironies  . 

Bœufs 

.       5.60 

4  70 

3.45 

K10~ 

"  3.60 

Vaches  . .. 

..       5.60 

4.40 

3.10 

1.10 

3.60 

Taureaux  . 

. .       4.40 

4     » 

3.10 

1.10 

3.05 

Veaux  

".80 

6  50 

5.30 

1.92 

5.12 

Moutons  . . 

..     10.50 

8     » 

6.80 

2  50 

6..S2 

Porcs 

..       7.58 

7.14 

6  86 

3.70 

5  40 

Marché  du  lund 

i  2  octobre 

Entrées  directes 

Amenés 

aux  abattoirs 
La  Vmr^^-TaugT 

Réserves 

La  Vil  1. 

Yaug. 

tête» 

tôt«s 

tâtes 

têtes 

têtes 

Bœufs 

3  G04  j 

1  801  [ 

31 1) 

Vaches. . . 

209 

16i 

354 

199 

Taureaux  . 

Veaux .... 

2  610 

1  724 

3é3 

414 

85 

Moutons .. 

19  282 

2  830 

826 

1  570 

601 

Porcs  .... 

4  380 

1  335 

1  451 

200 

380 

Prix  Diaxima  au  kilogramme 

Au  poids  net  Au  poids  vif 

.     2'  quai,     i'  quai.  Prix  extrôme* 


4.70 

3.40 

1.10 

4.40 

3.10 

l.iu 

4    » 

3.10 

1.10 

6  20 

5     .. 

1  65 

7.80 

6.60 

2.50 

7.14 

6.86 

3.70 

3.60 
3.i>5 
4.80 
6.21 
5.40 


1"  quai. 

Bœufs 5.60 

Vaches 5.60 

Taureaux 4.40 

Veaux 7.40 

Moutons 10.30 

Porcs 7  58 

Dans  les  départements,  on  cote  : 

Bordeaux,  par  kilogramme  poids  vif  :  bœufs 
i,6o  à  3,io  ;  vaches  1,20  à  2,îo  ;  veaux  2,60  à 
3,60  ;  porcs  4,4o  à  5,3o. 

Cholet,  par  kilogramme  poids  vif  :  bœufs  i,5o 
à  2,5o  ;  vaches  i,4o  à  2,4o  ;  veaux  3,76  ;  porcs 
5  francs. 

Dijon,  par  kilogramme  poids  vif  :  veaux,  3, 60 
à  4.20  ;  porcs  5  à  5,5o  ;  par  kilogr.  net,  mou- 
tons G,5o  à  9,5o. 

tiourrujy,  par  kilogramme  poids  vif  :  vaclic? 
2,75  à  3,ao  ;  porcs  6,20  à  5,3o  ;  par  kilogr.  net. 
veaux  5,5o  à  7,50.' 

Ulle,  par  kilogramme  poids  net  ;  bœufs  4i90 
à  5,65  ;  veaux  6  à  S  fr.  ;  moutons  5  à  8,  25  ; 
porcs  8  francs. 

Lyon-Vaise,  par  kilogramme  poids  vif  :  bœufs 
n.io  à  3  fr.  ;  veaux  2,5n  à  3,20  ;  porcs  4. 20  à 
4.80  ;  par  kilogr.  net,  moutons  8  à  9  francs. 

Marseille,  par  kilogramme  poids  net  :  bœufs 
4.25  à  5,10  ;  vache»  3,5n  à  4,75  ;  moutons  6,5o 
h  7  francs  ;  par  kilogr.  vif,  porcs  4.3o  à  4  fr.  5o. 

Aancy,  par  kilogramme  poids  vif  :  veaux  3, 20 
à  4,20  ;  porcs  5.3r.  ù  5,Go  ;  pur  kilogr.  net  :  bœufs 
5,4o  à  5.8n  ;  vaches  3  à  3.5o   ;  moutons  5  à  9  fr. 

Nantes,  par  kilogramme  poids  vif  :  bœufs  et 
vache?  2,.')o  à  3,70  ;  veaux  3.8o  à  4,40  ;  moutons 
4.Î0  à  4  fr.   7.'>. 

Suifs.  — -  A  la  Bourse  de  Commerce  de  Paris,  la 
rolf  officielle  du  «iiif  frai<  fnn.ln  n  .'l.'.  (^tnblic  ii 
?<>')   francs   les   100  kilogr. 


Bétail  de  trait  et  d'élevage.  —  A  la  foire  de 
Bourbon-Lancy  (Saône-et-Loire),  on  a  payé,  à  la 
pièce  :  vaches  i.ooo  à  i.5oo  fr.  ;  génisses  900  9 
i.ioo  fr.  :  porcelets   100  à  i5o  francs. 

Dans  rindro.  au  Blanc,  on  vend  à  la  paire  : 
bœufs  de  travail  3.5oo  à  4.200  fr.  ;  à  la  pièce, 
vaches  i.ooo  à  1.200  fr.  ;  porcs  laitons  90  à  12c 
francs. 

Dans  l'Eure,  à  Gournay.  on  vend  :  vaches  plei- 
nes ou  à  lait  i.5oo  à  2.000  francs  ;  vaches  maigre? 
800  à  1.200  fr.  ;  porcs  de  lait  90  à  180  francs. 

Chevaux  de  trait.  —  A  la  foire  de  Louhans 
(Saône-et-Loire),  les  prix  suivants  ont  été  prati- 
qués :  chevaux  800  à  4.ooo  fr.  ;  poulains  de  iS 
mois  2.000  à  2.800  fr.  ;  poulains  de  6  mois  600 
à  800  francs. 

A  Gournay,  on  cote  :  chevaux  900  à  2.5oo  fr.; 
poulains  800  à  i.sBo  fr. 

Vins.  —  Toute  l'activité  porte  sur  les  vendanges 
et  la  préparation  des  vins,  dont  la  qualité  sera 
sans  doute  irrégulière.  Pour  le  moment,  les  ventes 
sont  peu  nombreuses  et  les  cours  sfationnaires. 
On  cote,  au  degré-hectolitre,  les  vins  rouges  :  S 
francs  à  Cette  et  à  Carcassonne,  7.60  à  8  fr.  à  Nar- 
bonne.  A  l'hectolitre  :  70  à  80  fr.  à  Montpellier. 
68  à  65  fr.  à  Nimes. 

En  Haute-Garonne,  quelques  petites  affaires  se 
traitent  do  8  à  8.5o  le  degré-hectolitre. 

Dans  la  Loire-Tnférieure.  pour  les  vins  de  192 1. 
on  cote  la  barrique  de  226  litres  nue,  prise  à  la 
propriété  :  muscadet  premier  choix  56o  à  600 
francs  ;  deuxième  choix  5oo  à  55o  fr.  ;  gros  plant 
premier  choix  280  à  32o  fr.  :  deuxième  choix  24o 
à  260  fr. 

En  Tunisie,  on  cote  les  vins  rouges  de  5  à  5.5o 
le  degré-hcclolitre,  à  Tunis. 

A  Alger,  on  cote,  au  degré-hectolitre  :  vins  rou- 
ges de  premier  choix  6.25  à  6,5o  ;  2"  choix  5,s5  à 
6  francs. 

Miels.  —  En  Vaucluse.  à  Apt.  le  miel  vaut  5  fr. 
le  kilogr. 

Lins  et  chanvres.  —  A  Lille,  les  prix  restent 
fermes  et  se  maintiennent  entre  G,5o  et  7.70  pour 
les  rouis  à  terre,  6,5o  a  8  fr.  pour  lins  rouis  à 
l'eau,  7,75  à  8,75  pour  les  lins  jaunes,  7,60  à 
9  fr.  pour  les  bleus.  Les  lins  en  paille  valent  de 
o  fr.  45  à  I  fr.   10  le  kilogr. 

Dans  la  Sarthe,  le  chanvre  vaut  de  4o  à  70  fr. 
les  5o  kilogr. 

Noix.  —  Dans  l'Ardèchc,  on  paie  90  à  100  fr. 
les  100  kilogr.  La  noix  de  Grenoble  se  vend  70 
à  80  fr.  l'hectolitre.  On  paie  à  l'hectolitre  70  à  80 
francs  à  Bergerac. 

Produits  de  laiterie.  —  Aux  Halles  Centrales  de 
Paiis.  on  cote  les  beurres  centrifuges  des  Charen- 
tes  et  de  Tourainc  11  à  i3  fr.  20  ;  de  Normandie 
io,5o  à  10,20  ;  du  Nord  et  de  l'Est  io.5o  à  iî  fr.; 
de  Bretagne  io,5o  à  i2,5o  le  tout  au  kilogr.  Les 
beurres  en  Jivres  valent,  au  kilogr.,  de  9  à  10, 25. 

Au  cent,  on  cote  :  Camemberts  de  Normandie 
i4o  à  175  fr.  ;  Coulommiers  double  crème  275  à 
4oo  fr.  ;  divers  4o  à  170  fr.  ;  Lisieux  100  h  3oo 
francs  ;  Ponf-l'Evêque  4o  h  180  fr.  ;  Mont-d'Or 
80  à  100  fr.  Aux  100  kilogr.  :  Gruyère  Comté  470 
à  720  fr.  ;  Cantal  48o  fr.  ;  Roquefort  800  fr.  : 
fromage  bleu  5oo  à  700  fr.  ;  Mun«ter  55o  à  760  fr. 

B.  DunA>-D. 

Le  Gérant  :  P.  Davy. 
Imp.  .\.  DWY  et  FILS  Aîné,  5a.  r.  M:idame.  Pan» 


CHRONIQUI]  AGRICOLE 

CHRONIQUE  AGRICOLE 


30B 


Royneau.  —  Congrès  des  céréales  à  Marseille.  —  Résolutions  adoptées.  —  Les  indemnités  pour  la 
remise  du  sol  en  état  de  productivité.  —  Invasion   de   la   Cochenille  de  l'Oranger  en   Alo-éri.;   — 

Syndicat  de  défense  des  orangeries  de  la  Mitidja.  —  Ecole  supérieure  d'Agriculture  d'\n"-ers   

Institut  agricole  d'Alger.  —  Ecoles  d'Agriculture  d'hiver.  -    Admissions  l  l'école  de  Nantua   et 

à  celle  de  Clermont-l'Hérault.  —  Section  de  mécaniciens  viticoles  à  l'Ecole  pratique  de  Béziers    

—  Institut  technique  de  pratique  agricole  à  Paris.  —  Primes  à  la  natalité  données  par  la  Société 
d'Agriculture  de  l'Orne.  —  Prochain  Congrès  de  la  Fédération  du  Centre  à  Chartres.  —  Concours 
départementaux  d 'étalons  de  gros  trait  dans  le  Nord. 


Commerce  frauduleux  des  semences. 

Dans  notre  numéro  du  9  septembre,  M. 
Serin,  professeur  d'Agriculture  à  Villefran- 
che-de-Lauragais,  signalait  le  trafic  pratiqué 
par  certaines  courtiers  qui  parcourent  les  fer- 
mes dans  la  région  méridionale,  en  offrant 
aux  cultivateurs,  à  des  prix  naturellement 
très  élevés,  des  semences  dont  ils  aflirmenl 
les  qualités  exceptionnelles.  La  propagande 
poursuivie  en  faveur  de  l'extension  des  se- 
mences sélectionnées  sert  de  prétexte  à  ces 
manœuvres  malhonnêtes  et  dangereuses.  Il 
est  donc  nécessaire  de  mettre  les  agriculteurs 
en  garde,  car  les  faits  signalés  paraissent  se 
multiplier. 

C'est  ainsi  que  M.  Eugène  Garnier,  direc- 
teur des  Services  agricoles  de  la  Vienne,  si- 
gnale, dans  le  Bullelin  du  Syndicat  des  Agri- 
culteurs de  ce  département,  l'exploitation 
dont  des  cultivateurs,  décidés  à  utiliser  les 
semences  sélectionnées,  sont  l'objet  de  la  pari 
de  courtiers  sans  scrupules,  qu'il  s'agisse  de 
semences  de  céréales  ou  de  plants  de  pommes 
de  terre.  «  Les  blés,  dit-il,  baptisés  des 
noms  les  plus  mirifiques  et  les  plus  sensa- 
tionnels, les  plants  de  pommes  de  terre  dits 
«  de  semis  »,  etc.,  sont  vend^us  à  des  prix  fan- 
tasliques,  sous  le  couvert  <(  d'un  supplément 
de  'lO,  50,  60  et  même  65  francs  au-dessus 
du  cours  ».  Inutile  d'ajouter  que  —  malheu- 
reusement —  semences  et  plants  sont  loin  — 
très  loin  —  de  présenter,  à  l'expérience,  les 
qualités  qu'on  leur  attribue  si  complaisam- 
ment-  »  Les  cultivateurs  ne  s'aperçoivent  de 
la  tromperie  qu'après  de  longs  mois  :  les 
courtiers  ont  alors  disparu. 

(comment  combattre  ces  manœuvres  ?  Il 
appartient  aux  Associations  agricoles  locales 
de  les  signaler  et  d'éveiller  ainsi  la  méfiance 
des  agriculteurs.  Il  appartient  aux  Syndicats 
de  prendre  en  main  la  diffusion  des  semen- 
ces sélectionnées,  comme  ils  l'ont  fait  naguère 
pour  les  engrais.  Leur  action  a  porté  un  coup 
décisif  au  commerce  interlope  des  engrais  ; 
dans  le  cas  présent,  elle  ne  serait  pas  moins 
efficace. 

11  Octobre  1922.  —  N"  41 


La  récolte  du  blé. 

Après  avoir  donné  dans  la  précédente 
Chronique  un  aperçu  général  sur  la  récolte 
du  blé  et  les  évaluations  officielles  de  cette 
récolte,  il  n'est  pas  inutile  de  rechercher 
comment  elle  se  répari it  entre  les  diverses 
régions.  Le  tableau  suivant  réunit  les  élé- 
ments de  cette  comparaison  : 


Produclioii 

c|uinlauv 

Nord     2o  5i4  8io 

lî-^f 4  75s  790 

Oue.-;t     i/;  41)"  35o 

Centre    8  33o  50n 

Est-Central    407/(810 

Sud-Ouest    6  586  820 

Massif   Central    8291020 

Midi     2  087  3oo 


Poids 
Bendcmeiil  moyen  de 
par  licclare    1  lieclol. 


(|uiiilau\ 

i8.84 
9.38 
i3.i7 
II. So 
945 
8.84 
9.4G 
9-47 


kiloB 


Tôt.  et  moy.  gén.  64057260  12.46  77.1 
Si  l'on  compare  ces  résultats  à  ceux  de 
l'année  précédente,  on  constate  que  l'infé- 
riorité malheureuse,  qui  ressort,  tient  à  deux 
causes  principales  :  la  diminution  dans  le 
rendement  et  la  qualité  médiocre  du  grain. 
Si  la  réduction  des  ensemencements  a  joué 
un  certain  rôle,  ce  rôle  est  secondaire  ;  cette 
réduction  n'a  été,  en  effet,  que  de  4  0/0  dans 
l'ensemble  du  pays,  alors  que  la  production 
est  inférieure  de  37  0/0  à  celle  de  1921.  Dans 
toutes  les  régions,  le  rendement  moyen  à 
l'hectare  a  très  sensiblement  diminué  ;  c'est 
!a  conséquence  des  influences  météorologi- 
ques néfastes  qui  se  sont  succédé  depuis  le 
moment  des  semailles.  Les  mômes  influences 
se  sont  fait  sentir  sur  la  qualité  du  grain  ; 
au  lieu  de  78  kilogr.  32  à  l'hectolitre  en  1921, 
le  poids  moyen  n'e&t  que  de  77  kilogr.  1. 

Quelques  régions  sont  cependant  moins 
mal  partagées  que  l'ensemble  du  pays.  La  ré- 
gion du  Nord  et  celle  de  l'Ouest  ont  donné 
ensemble  près  de  35  millions  de  quintaux, 
soiti  plus  de  la  moitié  de  la  production  to- 
tale. Une  dernière  observation  :  la  région  du 
Nord  est  la  seule  dans  laquelle  les  surfaces 
ensemencées     accusent     un     accroissement  ; 

Tome  II.  —  16 


3j3  CHRONIQUE 

cesl   la   suite   de   la   conquOlc   achanice    des 
terres  ravagée?  par  la  guerre. 

Les  récoltes  d'orge  et  d'avoine. 

(^11  troineru  plus  loin  (p.  310)  le  tableau 
des  évaluations  ofOcielles  des  récoltes  d'orge 
et  d'avoine. 

L'avoine  est,  comme  chacun  le  sait,  la  cé- 
réale la  plus  importante,  après  le  blé.  La  ré- 
colte peut,  cette  année,  être  considérée  com- 
me moyenne.  Ce  n'est  pas  que  les  surfaces 
qui  lui  oui  été  consacrées  aient  augmenté  ; 
elles  sont,  au  contraire,  inférieures  de  90  000 
hectares  à  celles  de  l'année  précédente.  L'ac- 
croissement de  plus  de  6  millions  de  quin- 
taux dans  l'ensemble  de  la  production  est 
dû  exclusivement  à  un  meilleur  rendement 
dans  la  plupart  des  régions  ;  la  production 
moyenne  à  l'hectare,  pour  l'ensemble  du 
pays,  ressort,  en  effet,  à  12  quintaux  61,  au 
lieu  de  10.il  eii  l'J21.  La  qualité  du  grain  est 
supérieure. 

Les  mêmes  observations  s'imposent  pour 
l'orge.  Quoique  les  ensemencements  aient 
diminué  de  près  de  13  000  hectares,  la  pro- 
duction dépasse  celle  de  1921  de  26  i  OOO 
quintaux.  Le  motif  en  est  dans  le  relèvement 
de  la  production  ;  le  rendement  moyen  res- 
sort, vu  effet,  à  1''  quintaux  08  à  l'hectare, 
au  lieu  de  12.20  en  1921.  La  qualité  du  grain 
e-f   gt'nér;il(Miienl    bonne. 

Conseil  supérieur  de  l'Agriculture. 

lii  (li'i  rcl  en  date  du  11  mars  (voir  le 
numéro  du  2Ô  mars,  p.  238)  a  réorganisé  le 
Conseil  supérieur  de  l'Agriculture  sur  de 
nouvelles  bases.  Aux  termes  de  ce  décret,  le 
Conseil  se  composera,  en  dehors  des  mem- 
bres de  droit  (anciens  ministres  de  l'Agrictil- 
lure  et  chefs  de  service  à  l'Administration 
centrale),  de  80  membres,  dont  40  élus  par 
les  Offices  agricoles  régionaux,  et  de  iO 
membres  nommés  par  décret.  On  trouvera 
plus  loin  (p.  315)  la  liste  de  ces  membres  ti- 
tulaires. 

En  mrme  temps,  ont  été  nommés  80  mem- 
bres correspondants,  appelés  à  prendre  part 
aux  travaux  du  Conseil  supérieur,  avec  voix 
consultative. 

Les  moûts  acides, 
l  n  arrêté  du  ministre  do  l'Agricidlure,  en 
daff  du  5  ((Ctobre,  a  autorisé  exceptionnelle- 
ment jusqu'au  31  décembre  1922,  dans  toute 
l'étendue  du  vignoble  français,  l'addition  de 
carbonate  de  «;hau\  commercialement  pur  ou 
de  tartrale  neutre  de  potasse  pur,  aux  moûts 
de  raisin  trop  acides,  en  vue  de  ramener 
leur  acidité  à  l'aritlité  moyenne  des  moûts  de 
la    même   rétrion   ru   année   normale.    Seront 


AGRICOLE 

considérés  comme  trop  acides  les  moûts  de 
raisin  présentant  une  acidité  supérieure  à 
celle  qui  correspond  à  l'acidité  d'une  solu- 
tion de  9  gr.  d'acide  sulfurique  par  litre. 

En  aucun  cas,  les  quantités  employées  ne 
devront  déjjasser,  par  hectolitre  de  moût  : 
Carbonate  de  chaux,  200  grammes  ;  tartrale 
neutre  de  potasse,  1.000  grammes. 

Nécrologie. 
Nous  apprenons  avec  regret  la  mort  de  M, 
le  baron  Haoul  d'Astier  de  la  \  igerie,  prési- 
ilcnl  d'honneur  de  la  Société  d'agriculture 
de  l'Indre,  décédé  le  'i  octobre  au  château 
de  Rançay.  Agriculteur  avide  de  progrès,  il 
a  présidé  pendant  nu  (juart  de  siècle  «ette 
importante  Association  et  il  lui  a  donné  nue 
impulsion  q\ii  a  puissamment  contribué  aux 
progrès  réalisés  dans  cette -partie  du  Berri. 
11  était  correspondant  de  l'Académie  d'Agri- 
culture dans  la  Section  de  Grande  Culture. 

M.  Albert  Royneau,  sénateur  d'Eure-et- 
Loir,  président  du  Comice  de  l'arrondisse- 
ment de  Chartres,  est  mort  ù  Chartres,  le  6 
octobre,  à  l'âge  de  56  ans-  Sa  carrière  a  été 
consacrée  tout  entière  à  l'agriculture  ;  il  était 
au  premier  rang  des  meilleurs  agriculteurs 
de  la  Beauce. 

Congrès  des  céréales  à  Marseille. 

Nous  avons  annoncé  qu'un  Congrès  des  cé- 
réales se  tiendrait  à  Marseille,  dans  les  der- 
niers jours  de  septembre,  en  même  temps 
que  l'assemblée  générale  de  l'Association  na- 
tionale de  la  Meunerie  française.  Voici  les 
l^rincipales  conclusions  adoptées  : 

j"  Qu'une  entente  soit  réalisée  entre  les  ser- 
vices botaniques  et  d'expérimonlation  agricole 
des  possessions  françaises  nord-africaines  et  oo- 
loniali?  pour  établir  la  description  générale  et 
la  synonymie  des  sortes  de  cén-ales  indigènes  ou 
récemment   introduites  ; 

2°  Que  soit  créé  un  Comité  d'industriels  de  la 
métropole  et  des  possessions  françaises  nord- 
africaines  et  coloniales  poiu-  indiquer  aux  agrieul- 
leurs  et  sélectionneurs  les  qualités  industrielles 
déterminant  la  valeur  comparative  des  diverses 
sortes  de  céréales  ; 

3**  Que  les  organisations  agricoles  officielles  ou 
privées  de  la  métropole  ou  des  colonies  assurent, 
par  un  contrôle  à  organiser,  la  propagation  et 
le  maintien  de  la  pureté  des  variétés,  sortes  ou 
lignées  améliorées  des  céréales  ; 

h°  Constate  qu'un  grand  effort  a  été  fait  dans 
les  possessions  françaises  nord-afrieaines  poiu"  le 
classement  des  céréaUs  ;  émet  le  vœu  que  dans  les 
règlements  qui  seront  pris  par  l'administration 
ou  les  contrats  types  qui  seront  établis  par  les 
assemblées  corporatives,  agricoles,  commerciales 
et  industrielles  pour  le  règlement  de  leurs  trans- 
action*, une  classification  plu*  précise  soit   établie 


CHRONIQUE  AGRICOLE 


307 


do  manière  à  rendre  plus  faciles  ces  transactions    . 
et  offrir  plus  de  garantie  à   la  fois  aux   vendeurs 
et  aux  acheteurs  ; 

5°  Estime  que  le  moment  est  venu,  pour  les 
transactions  relatives  aux  céréales  coloniales,  où 
il  est  possible,  de  chercher  à  introduire  dans  les 
contrats  types  des  termes  désignant  d'une  ma- 
nière précise  la  céréale  qui  en  fait  l'objet  «  tu- 
zellc  d'Oran  »,  «  riz  de  Gocong  »,  etc.  ; 

Dans  ce  but,  émet  le  vœu  que  les  organismes 
qui  se  consacreront  à  la  détermination  de  la  va- 
leur industrielle  et  cullurale  des  céréales  déter- 
minent en  même  temps  la  constitution  des  mé- 
langes composant   les   sortes  commerciales. 

Oïl  voit  que  le  Congrès  s'est  surtout  occupé 
de  la  production  et  du  commerce  des  céréales 
coloniales.  En  ce  qui  concerne  les  blés,  ce 
sont  svirtout  les  variétés  de  blés  durs  qui  for- 
ment la  grande  masse  de  la  production  dans 
l'Afrique  du  Nord,  aussi  bien  en  Algérie 
qu'en  Tunisie  et  au  .Maroc  ;  le  motif  semble 
en  être  dans  les  traditions  alimentaires  des 
indigènes. 

Dans  les  régions  dévastées. 

Le  ministre  des  Régions  libérées  a  adressé 
récemment  aux  préfets  des  départements  at- 
teints par  la  guerre  des  instructions  relatives 
à  l'emploi  des  indcmnitt's  accordées  pour  la 
remise  du  sol  en  état  de  productivité  : 

A  plusieurs  reprises  déjà,  les  Associations  agri- 
coles des  régions  dévastées  m'ont  signalé  que 
les  services  de  contrôle  du  remploi  n'exigeraient 
pas  toujours  des  sinistrés  agriculteurs  le  remploi 
sur  place  des  indemnités  qui  leur  sont  accordées 
pour  la  remise  de  leurs  terres  dans  leur  état  d'ex- 
ploitation et  de  productivité  antérieures  et  ad- 
mettraient que  ces  indemnités  fussent  affectées  à 
une  autre  destination. 

Je  tiens  à  appeler  votre  attention  sur  le  fait 
que  de  tels  errements,  s'ils  ont  été  suivis,  sont 
nettement  contraires  aux  prescriptions  de  l'article 
5  §  iS'de  la  loi  du  17  avril  1919,  qui  subordonne 
à  la  reprise  de  l'exploitation  l'altiibution  des 
frais  supplémentaires  correspondant  aux  dépenses 
de  remise  en  état  du  sol. 

Contraire  à  la  loi,  l'interprétation  qui  m'a  été 
sij;aalée  présenterait,  en  oulre,  au  point  de  vue 
pratique,  les  plus  sérieux  inconvénients  :  elle 
compromettrait  la  reconstitution  des  ferres  dans 
le?  régions  dévastées  et  risquerait  de  rendre  vain 
le  sacrifice  consenti  par  l'Etat  dans  le  but  d'assu- 
rer la  remise  en  état  de  productivité  des  terres. 

Ces  règles,  conformes  à  la  lettre  et  à  l'es- 
prit de  la  loi,   ne   peuvent  qu'être   bien  ac- 
cueillies   par  tous   ceux   qui   se    soucient   de. 
l'avenir  de  la  reconstitution  agricole. 
La  Cochenille    de   l'Oranger  en   Algérie. 

La  présence  de  la  Cochenille  d  l'Oranger 
(Icerya  Purchasi),  qui  a  provoqué  des  rava- 
ges énormes  dans  maints  pays,  a  été  constat'c 
dans  les  Alpes-Maritimes  depuis  une  quinzai- 


ne d'années  ;  elle  y  a  été  combattue  par  des 
procédés  énergiques,  et  par  la  multiplication 
de  sou  parasite,  le  ^'ovius  cardinalis.  Voici 
qu'aujourd'hui,  le  parasite  a  envahi  les  cultu- 
res d'orangers  dans  la  plaine  de  la  Mitidja,  en 
Algérie. 

D'après  un  rapport  présenté  à  la  Chambre 
d'Agriculture  d'Alger  par  M.  Bousbacher, 
dans  sa  séance  du  31  mars  dernier,  la  pré- 
sence de  la  cochenille  a  été  signalée  en  1920 
à  Boufarik  et  à  la  Chiffa,  à  la  suite  d  impor- 
tation de  mimosas  italiens  pourvus  de  certi- 
ficats d'origine  français  (ce  qui  paraît  assez 
étrange)  ;  d'autres  foyers  ont  été  constatés 
en  1921  et  au  début  de  l'année  actuelle.  Pour 
lutter  contre  ce  fléau,  un  Syndicat  de  défense 
des  oranfjeries  de  la  Mitidja  a  été  constitué  au 
mois  de  mars.  La  Chambre  d'Agriculture 
d'Alger  lui  a  alloué  une  subvention  de  500 
francs,  et  le  Gouverneur  général  a  promis  de 
lui  attribuer  une  allocation  égale  aux  cotisa- 
tions recouvrées  de  ses  membres. 

Ecole  d'Agriculture  d'Angers. 
Nous  avons  annoncé  (numéro  du  7  octo- 
bre, page  287),  la  date  des  examens  d'admis- 
sion à  l'Ecole  supérieure  d'Agriculture  et  de 
Viticulture  d'Angers.  On  nous  apprend  que 
les  cours  reprendront  le  vendredi  3  novem- 
bre, dans  les  nouveaux  locaux  de  l'Ecole,  33, 
rue  Rabelais. 

Pour  tous  renseignements,  on  doit  s'adres- 
ser au  directeur,  2,  rue  Volney,  à  Angers. 
Institut  Agricole  d'Algérie. 
Nous  avons  reçu  la  note  suivante  : 
A   la   suite   des   examens   de   fins   d'études,    27 
élèves  de    la    promotion   1920-1922    ont   obtenu   le 
diplôme    d'Ingénieur    de    l'Institut  Agricole   d'Al- 
gérie   et    20    de    leurs    camarades    le    diplôme   du 
même   établissement.    Parmi   ces  47    jeunes   gens, 
19  sont  originaires  de  la  Métropole,   28  de  l'Afri- 
que du  Nord  et  5  de  pays  étrangers. 

D'autre  part,  parmi  les  élèves  admis  en  i^  an- 
née, tant  à  la  suite  du  dernier  concours  d'admis- 
sion qui  réunissait  i35  candidats  que  directe- 
ment, en  raison  de  leurs  titres,  nous  notons  62 
candidats  Métropolitains,  2^  de  l'Afrique  du  Nord 
et  4  de  Pays  étrangers. 

Ces  chiffres  font  nettement  ressortir  l'orienta- 
tion de  plus  en  plus  marquée  de  la  jeunesse  vers 
la  mise  en  valeur  du  sol  de  nos  possessions  d'ou- 
tre-mer. 

Ils  soulignent,  en  même  temps,  le  succès  crois- 
sant de  l'Institut  Agricole  de  Maison-Carrée  (Al- 
ger) qui,  par  ses  aménagements  des  plus  moder- 
ne? et  les  moyens  d'études  qu'il  offre,  se  classe 
incontestablement,  parmi  les  établissements  de 
l'espèce  les  plus  importants  et  les  mieux  conçus, 
ainsi  d'ailleurs  que  M.  le  ministre  de  l'Agricul- 
ture a  tenu  à  l'affirmer,  lors  du  voyage  prési- 
dentiel en  Afrique  du  Nord. 


30ti 


UIRONIQLE  AGRICOLE 


On  doit  souhaiter  le  développement  d'nn 
L'iabiissenieiit  appelt'-  à  rendre  les  plus  grands 
servii.e>:  en  Algérie- 

Ecoles  dAgriculture  d  hiver. 

Le  nombre  des  Ecoles  d'Agricullure  dlii- 
ver  s"actroît  d'année  en  année.  Ces  écoles, 
qui  ne  retiennent  les  jeunes  gens  que  pen- 
dant quatre  mois  de  l'année,  sont  de  plus 
en  plus  appréciées  dans  les  régions  où  elles 
fonctionnent. 

On  nous  fait  connaître  que  les  cours  com- 
menceront le  13  novcniljre  à  l'Kcole  d'hiver 
de  Nantua  (Ain),  ix)ur  se  terminer  le  11  mars 
1023.  Les  examens  pour  les  candidats  non 
pourvus  du  certificat  d'études  primaires  ou 
sollicitant  une  bourse,  auront  lieu  :  le  23 
octobre  à  Nantua,  le  24  à  Gex,  le  25  à  Bourg, 
le  20  à  Belley,  le  27  à  Chàtillon-sur-Chala- 
ronne. 

L'ouverture  de  l'Ecole  d'hiver  d'Agricul- 
ture  et  de  Viticulture  de  Clermont  l'Hérault 
(.Hérault)  est  fixée  au  3  novembre.  Les  ins- 
criptions sont  reçues  juscpiau  20  octobre. 

Mécaniciens  viticoles. 

Les  ouvriers  aptes  à  diriger  l'outillage  d'un 
grand  vignoble  sont  devenus  de  plus  en  plus 
rares  dans  la  région  méridionale.  C'est  pour- 
quoi les  groupements  viticoles  de  la  région 
du  Midi  ont  pris  l'initiative  de  créer,  à  l'Ecole 
jiratique.de  Héziers,  une  section  de  mécani- 
ciens agricoles,  initiés  aux  méthodes  actuelles 
de  vinification,  à  la  direction  d'une  cave  et 
à  la  conduite  des  appareils  de  distillation. 
Cette  section,  logée  à  l'Ecole  pratique  et  nor- 
malement placée  sous  la  direction  du  même 
directeur,  y  conservera  son  autonomie  d'en- 
peigiicment  et  de  budget. 
Institut  technique  de   Pratique  agricole. 

Sous  ce  nom,  fonctionne  depuis  un  an,  à 
l^aris,  un  établissement  d'enseignement  libre 
destiné  à  permettre  aux  personnes  des  deux 
sexes  et  de  tout  âge,  possédant  un  enseigne- 
ment général  ou  professionnel  suffisamment 
développé,  d'acquérir,  en  quatre  mois,  les 
notions  de  technique  agricole  nécessaires 
pour  diriger  une  exploitation.  Les  résultats  de 
la  premit're  session  ont  été  encourageants- 
Les  cours  reprendront  le  15  octobre. 

Potir  tous  renseignements,  on  doit  s'adres- 
ser à  la  direction,  à  Paris,    iO,  rue  Cambon. 

Primes  à  la  natalité. 

La  Société  d'Agricullure  de  l'Orne  et  Fon- 
dations Loutreuil  a  décidé  d'attribuer,  celte 
année,  sous  forme  fie  primes  à  la  natalité,  les 
sommes  qu'elle  alloue  pour  encouragements 
aux  familles  o\Jvricres  agricoles  nombreuses. 
Ces  primes  seront  attribuées  comme  il  suit  : 


Pour  obtenir  les  primes  de  la  Société,  les  fa- 
milles doivent  1°  exercer  une  profession  csseu- 
lifilement  agricole  ou  se  rallachant  à  l'agricul- 
liue  ;  s"  être  considérées  comme  nécessiteuses, 
c'esl-à-dirc  être  inscrites  sur  l'une,  au  moins, 
des  quatre  listes  d'assistance  départementale  ;  3° 
justifier  de  trois  ans  de  résidence  dans  le  départe- 
ment de  l'Orne. 

Le  montant  des  primes  à  distribuer,  pour  l'an- 
née courante,  est  fixé  pour  chaque  enfant  né  ou 
à  naître  du  i*»"  janvier  ou  3i  décembre  1922, 
de  5o  à  5oo  francs  suivant  le  nombre  des  enfants 
que  compte  la  famille. 

Les  primes  de  5o  francs  et  de  100  francs  se- 
ront versées  aux  familles  dans  les  trois  mois  qui 
suivront  la  naissance  de  l'enfant  sur  production 
du  certificat  de  vie  de  ce  dernier  ;  les  primes  de 
i5o  francs  et  au-dessus  seront  versées,  à  concur- 
rence de  moitié,  dans  les  trois  mois  de  la  nais- 
sance de  l'enfant,  et,  pour  l'autre  moitié,  un 
an  après  sa  naissance  sur  production  du  certi- 
ficat de  vie. 

En  cas  de  naissance  de  jumeaux,  la  prime  sera 
doublée. 

Les  familles  ouvrières  agricoles  du  dépar- 
tement, réunissant  les  conditions  ci-dessus, 
doivent  se  faire  connaître  au  Secrétariat  de 
la  Société  d'Agnicullure  de  l'Orne,  à  Alençon, 
en  indiquant  les  prénoms  et  dates  de  nais- 
sance de  leurs  enfants,  y  compris  celui  né 
depuis  le  1®""  janvier  1922. 

Congrès  agricole  à  Chartres. 
La  Fédération  régionale  des  Associations 
agricoles  du  Centre  tiendra  son  prochain 
congrès  à  Chartres,  le  21  octobre.  Le  secré- 
tariat de  la  Fédération  invite  les  AssociatioRs 
affiliées  à  lui  envoyer  leurs  motions  et  leurs 
vœux  en  vue  de  la  préparation  du  program- 
me de  celte  réunion- 
Concours  d'étalons  de  gros  trait. 

Deux  concours  d'étalons  de  gros  trait  au- 
ront lieu  dans  le  département  du  Nord'. 

Le  premier  concours,  exclusivement  réser- 
vé aux  cbcvaux  de  la  race  Boulonnaise,  quel 
que  soit  l'arrondissement  qu'habitent  leurs 
propriétaires,  aura  lieu  à  Hazcbrouck.  le  22 
octobre. 

L'autre  concours,  exclusivement  réservé 
aux  chevaux  de  la  race  de  trait  du  Nord,  quel 
que  soit  l'arrondissement  (piliabitent  leurs 
pr(q)riétaires,  aura  lieu  à  Lille  le  8  no- 
vembre. 

Les  demandes  d'admission  aux  concours 
devront  être  adressées  directement  au  direc- 
teur départemental  des  Services  vétérinaires, 
commissaire  général  des  Concours,  annexes 
de  la  préfecture,  7i,  rue  Jacqiiemars-Giélée, 
i\  Lille. 

Hknuy   Sac.mer. 


L'ALIMENTATION  DES  VACHES  LAITIÈRES 


309 


L'ALIMENTATION  DES  VACHES  LAITIÈRES 


Dans  une  étude  sur  l'alimentation  des  va- 
ches laitières,  qui  est  eiï  cours  de  publica- 
tion, M.  Girard,  professeur  de  zootechnie  à 
l'Ecole  vétérinaire  de  Toulouse,  vient  d'émet- 
tre une  théorie  dont  nous  avons  été  fort  sur- 
pris. Il  enseigne  qu'en  outre  de  la  quantité  de 
protéine  nécessaire  au  renouvellement  des 
tissus  du  corps,  qu'il  évalue  à  60  grammes 
par  100  kilogr.  de  ce  dernier,  et  aussi  de 
colle  qui  entre  dans  la  composition  du  lait, 
l'organisme  a  besoin  d'un  supplément  de 
protéine  d'une  importance  égale  aux  5/7^^  de 
celle  du  lait,  afin  d'assurer  la  transformation 
de  la  matière  azotée  fournie  par  les  aliments 
en  protéine  du  lait.  Il  n'apporte  aucune  preu- 
ve à  l'appui  de  son  affirmation,  se  conten- 
tant de  dire  qu'elle  découle  de  l'expérience. 
Ce   n'est  vraiment   pas  suffisant. 

Quand  on  interroge  la  pratique,  on  voit 
qu'elle  indique  précisément  le  contraire. 

S'il  était  nécessaire  de  donner  à  la  vache 
laitière  le  supplément  important  de  matières 
azotées  que  le  professeur  Girard  estime  indis- 
pensable, la  relation  nutritive  ne  pourrait 
ff'élever  au-dessus  de  la  proportion  de  1  à  6. 
Or,  il  est  certain  qu'en  général  cette  pro- 
portion est  largement  dépassée,  même  pour 
les  vaches  qui  produisent  le  plus  de  lait. 
Ceci  est  déjà  loin  do  s'accorder  avec  sa 
théorie. 

Hion  pou  d'observations  ont  été  faites  sur 
les  vaches  laitières,  avec  une  précision  suf- 
fisante pour  permettre  d'en  tirer  des  conclu- 
sions certaines.  Il  en  est  une,  pourtant,  dont 
les  chiffres  semblent  à  l'abri  de  toute  contes- 
talion  ;  c'est  celle  à  laquelle  s'est  livrée  la 
Station  d'expériences  zootechniques  de  l'Ohio, 
aux   Etats-Unis. 

Cette  Station,  comme  il  y  on  a  peu,  est 
dotée  de  larges  ressources,  elle  possède  une 
installation  des  plus  complètes  et  dispose  d'un 
personnel  scientifique  assez  nombreux,  pour 
pouvoir  entreprendre  les  études  les  plus  com- 
pliquées. Parmi  les  recherches  qu'elle  a  me- 
nées à  bien,  figure  celle  de  l'influence  qu'une 
modification  dans  le  régime  alimentaire  est 
susceptible  d'apporter  dans  la  production  et 
la  composition  du  lait. 

Ses  observations  ont  porté  sur  six  vaches, 
avec  une  durée  de  59  jours  pour  trois  d'entre 
elles,  de  50  jours  pour  les  trois  autres.  La 
Station  a  fait  l'analyse  la  plus  complète  de 
la  matière  organique  dans  les  aliments,  le 
lait,  les  excréments  et  l'urine.  Elle  ne  s'en 
n'est  pas  tenue  là.  Elle  a  dosé  aussi,  à  l'entrée 


et  à  la  sortie,  la  soude,  la  potasse,  la  chaux, 
la  magnésie,  le  soufre,  le  chlore,  le  phospho- 
re et  enfin  la  silice-  JNous  ne  croyons  pas  que, 
nulle  part  ailleurs,  un  travail  aussi  sérieux 
ait  jamais  été  accompli. 

Nous  nous  bornerons  à  indiquer  ici  les 
moyennes  qui  ressortent  de  leur  ensemble. 

Le  poids  des  six  vaches  n'atteignait  que 
■i2G  kilogr.  Elles  produisaient  par  jour  IG  345 
grammes  d'un  lait  ne  contenant  que  328 
grammes  de  protéine.  C'étaient  dos  animaux 
du  Holstoin,  race  au  lait  abondant,  mais  d'une 
richesse  fort  médiocre. 

D'après  le  professeur  Girard,  la  ration  au- 
rait dû  fournir  à  l'organisme  un  supplément 
de  protéine  de  235  grammes  (les  5/7^^  de 
328)  pour  permettre  à  ceux-ci  d'entrer  dans 
la  composition  du  lait.  D'autre  part,  la  pro- 
téine nécessaire  pom-  assurer  le  renouvelle- 
ment des  tissus  du  corps  s'élèverait  à  250 
grammes  (426  kilogr.  x  60  par  l'OO  kilogr.). 

Tout  l'azote  provenant  de  ces  deux  sources 
de  protéine,  soit  41  grammes  pour  l'azote  du 
renouvellement  du  corps,  37  grammes  pour 
celui  de  la  protéine  supplémentaire,  n'a  d'au- 
tre sortie  que  la  voie  urinaire.  Or,  l'urine 
contenait  seulement  42  grammes  d'azote^  à 
peu  près  rien  de  plus  que  l'azote  du  renou- 
vellement. Les  animaux  ont  donc  été  com- 
plètement privés  du  supplément  d'azote  que 
l'on  prescrit  à  Toulouse-  L'abondance  de  leur 
lactation,  qui  n'a  cessé  de  se  maintenir  à  un 
bon  niveau,  ne  permet  pas  de  prétendre  que 
ce   supplément  avait  son  utilité. 

Nous  ajouterons  que,  pendant  le  cours  de 
l'expérience,  le  poids  moyen  des  vaches  a 
passé  de  420  à  437  kilogr.  Cela  est  loin  de 
montrer  qu'elles  ont  eu  besoin  d'emprunter 
à  leur  propre  substance,  une  jaartie  des  élé- 
ments organiques  contenus  dans  le  lait. 

Dans  le  même  article,  un  modèle  de  ra- 
tion est  proposé.  Il  ne  nous  paraît  pas  à 
l'abri  de  la  critique.  Mais,  comme  ce  mo- 
dèle s'applique  à  des  vaches  d'un  poids  de 
700  kilogr.,  produisant  par  jour  25  litres 
d'un  lait  riche  à  3.5  0/0  de  protéine,  nous 
ne  croyons  pas  utile  de  nous  y  arrêter,  de 
semblables  animaux  ne  devant  pas  se  ren- 
contrer bien  souvent. 

Nous  tenions  seulement  à  prévenir  des 
gaspillages  d'azote  et  à  éviter  à  l'éleveur  (!<• 
so  lancer  dans  les  dépenses  inutiles  auxquelles 
il  était  convié.  Cet  article  n'avait  pas  d'au- 
tre but. 

Anoui':  Goii.x- 


310 


HH>LLTATS  APPROXIMATIFS  DES  RÉCOLTES  DK  L'ORGE  ET  DE  L'AVOLNE  EN  1922 


RÉSULTATS  APPROXIMATIFS  DES  RÉCOLTES 

DE  L'ORGE  ET  DE  L'AVOINE  EN   1022 


DÉPARTEMENTS 


(iKi.F. 


Visur 

(alva-lus 

Knre • 

l-.ure-N-Loir  .    . . 

Maiii  ho 

Nord 

(lise 

Orne 

I'a»-de-(°alais .. . 

Seine 

?eiiic-lnf<rieure. 
Scine-pl-Mamc  . 
Seiiie-el-Oife. . . 
Somme 


Toi  au  \. 


Anlenne» 

Aube 

Hclforl  (Terriloiie  de). 

Marne 

Marne  {Kaule-Î 

Meurlhc-cl-iMosclle..  ,  . 

Meuse 

Saône  (Uau(e-) 

Vosscs 


Tolauv . 


Moselle 

hliin  (Bas-)    

Kh.n  illaui-) 

Totaux  et  moyennes. 


Toltux 

de  la 


nuiveuncs     géni^i'ales 
r<^t:iou 


Coi<-'-<li;-Nor.L. 

!■  iiii-lère 

llle-el-Vilaine.  .  . 
l.oirr-liiVrli  urc  . 
Maini'-rl-l.oire. . . 

MawMine 

Murliiliin  ... 

Sarlhe 

S*'vre<»  ^Dru\-K 

Vendre 

Vienne , 


lolai.1. 


Allier... 

Cher 

Creuse 

Indre  

Indre  el-l.oire. 
l.oir-rl-Clier . . 

I.oirel 

Nil  \ri> 

Vieillie  (Haul<  ' 
^  cm  e 

T.  lai 


StRKAiES 

ensemencées. 


lleclarcs 


«  000 
16  OOn 

8  000 
23  090 
15  000 
Il  000 

8  000 

9  2*0 

:  000 

7ii 

2  .SOO 
R  500 
0  000 
7  050 


133  0.50 


ir4  850 


PROULIT   EN    r.RAINS 


Heclolilrog' 


l'oids 
moyen 

de 
l'hcclo- 
lilre. 


Quinl.  ni(Mr. 


19 

000 

14 

01  lO 

22 

000 

3 

800 

9 

700 

44  COO 

i 

3oO 

17 

01  lO 

11 

200 

/ 

.,00 

11 

000 

:i 

i;:!0 

II 

000 

6 

OuO 

17 

800 

^ 

300 

10 

500 

1" 

F  no 

700 

1     110 

3:hi 

l'HEMIKRE  REGION  (NORD) 


1^4  OOO 
3K4  oOO 
224  000 
541  OOO 
300  OOO 
374  000 
179  200 
198  910 
197  000 
2  100 
44  000 
296  140 
.100  000 
1C2  150 


65 

119  6u0 

63 

241  92'* 

66 

1.7  X40 

64 

24C  240 

6". 

195  000 

63 

235  620 

67 

120  060 

65 

129  310 

63 

124  490 

60 

1  200 

68 

29  920 

64 

189  530 

65 

19«  900 

65 

105  4(10 

64  3;i 

2  185  030 

DEUXIEME  REGION  (EST) 


4 

500 

99  000 

17 

300 

415  200 

110 

2  130 

21 

OOO 

572  ;'00 

9 

500 

42  oOO 

j 

000 

112  OeC 

4 

200 

79  800 

4 

500 

i>2  710 

1 

550 

28  070 

Cl 

;iio 

1  5:f*  .!I0 

,j 

7;j(i 

95  120 

2ô 

lOii 

489  750 

10 

050 

287  300 

47 

970 

872  170 

409 

:8o 

2  306  480 

65 

64  350 

62 

257  4-JO 

«0 

1  ;8o 

re 

378  380 

02 

26  350 

r.3 

70  5fi0 

.3 

50  270 

62 

S>1  280 

62 

17  770 

6;(  9x 

917  liC.H 

bo 

i;i  830 

08 

:i33  030 

67 

192  490 

67  34 

5><7  a50 

65  25 

1  505  010 

TROISIEME  REGION  (OUEST) 


39.1 

460 

■MX 

810 

air. 

400 

58 

570 

203 

700 

9;.o 

9(10 

81 

700 

391 

000 

156 

800 

120 

000 

171 

i;o(i 

a  229 

940 

247 

880 

i38 

650 

199 

000 

38 

080 

133 

4i0  - 

023 

280 

58 

820 

250 

240 

97 

220 

70 

800 

108 

110 

2  005 

7;jo 

AVOINE 


I     03  9 


QUATRIÈME   REGION  (CENTRE) 


63 
61 
63 
64 
65 
63 
6R 
65 
63 
05 


389 

340 

105 

000 

90 

000 

231 

400 

92 

750 

s:  9 

400 

507 

liOO 

156 

OOO 

8 

lOo 

243 

040 

1   J  124 

130 

24S 

"90 

100 

050 

:iO 

700 

ii8 

100 

60 

290 

1  ..5 

610 

345 

170 

101 

790 

.T 

290 

1Ô8 

a:o 

1  a8i> 

760 

SI  UKAlES 

ensemenc<'cs. 


lleclarcs 


88  500 

26  500 

66  000 

120  990 

12  200 

62  700 

95  000 

37  170 

111  ôOO 

1  250 

65  000 

95  roo 

75  000 
105  200 


962  710 


83 

000 

54 

500 

55 

000 

20 

700 

23 

400 

19 

800 

32 

Ot'O 

39 

500 

46 

.500 

25 

000 

80 

00(1 

479 

400 

!0 

33(1 

78 

OdO 

25 

000 

KO 

0(»o 

55 

OOO 

80 

030 

88 

100 

55 

500 

18 

oOO 

01 

0(1(1 

.•',10 

^1  II 

I'nOD(  IT  EN  r.RAINS 


Ilcctolilres 


4  >07  500 

689  000 

2  152  000 

4  602  460 

306  000 

2  633  40  I 

3  325  000 

1  238  880 

2  230  OOO 

70  700 

2  015  000 

4  785  000 

3  300  000 
3  055  280 


35  289  520 


1  770  ;oo 

I  3:>2  250 

1  072  500 
496  180 
5.38  200 
554  500 
.■.76  000 

1  066  500 
aol  500 
375  OOO 

1   32(1  000 


9  ;ii  7:-'o 


f05  280 

1  482 

000 

575 

000 

1  537 

100 

852 

500 

2  i:'6 

kOO 

2  787 

200 

1  3:-2 

000 

l'iiO 

000 

1  9(io 

250 

i::  77i 

i:;(i 

Poids 
nioven 

de 

Ih'clo- 

litre. 


45 

(00 

350  000 

58 

3i-0 

749  RdO 

1 

*00 

45  000 

100 

?00 

0V9  790 

69  600 

311  -100 

M 

000 

:i-26  000 

56 

2oO 

374  000 

40 

000 

178  550 

38 

030 

882  30(1 

155 

l3o 

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:t(i5  84o 

76 

li.Ml 

Toi  liM 

14 

!>oii 

:!J6  250 

12 

450 

207  (i70 

103 

OOO 

2 

595  550 

558 

730' 

15 

(jOI  390 

2 

3»I5 

OTii 

323 

830 

1 

031 

880 

4 

117 

1.30 

170 

2o0 

l 

237 

700 

1 

(-.29 

250 

,594 

660 

958 

900 

35 

000 

1 

•0' 

500 

? 

206 

>00 

Î 

050 

>00 

1 

435 

980 

10 

876 

900 

j  50 

i.:5  000 

47 

>32  030 

;  4g 

21  bOO 

49 

2  004  000 

»6 

(03  1,50 

46 

60  9  vOO 

!  45 

618  340 

[  *« 

4  95  000 

1  « 

379  :><'0 

1   4ii 

81 

.,  -Ji'S  470 

50 

S.O  810 

48 

156  000 

48 

128  180 

1   49 

48 

1  135  890 

1 

1  47 

20 

7  301  360 

49 

45 

48 

(6 

50  5 

48 

47 

48 

V9 

47 

46 

46  8 


45 
10 
47 
45 
43 

47 

50 
45 

48 
18 


870 

340 

599 

510 

514 

800 

228 

240 

269 

910 

2K6 

110 

270 

7:0 

511 

9!0 

296 

200 

l76 

250 

6o7 

200 

4  554 

360 

362 

380 

(iSl 

7:'0 

270 

250 

691 

:oo 

:W3 

020 

1  oos 

300 

t  393 

OOO 

59:» 

400 

l»2 

800 

193  000 

0  174 

778 

RESULTATS  APPROXIMATIFS  DES  RÉCOLTES  DE  L'ORGE  ET  DE  L'AVOINE  EN  1922 


311 


DEPARTEMENTS 


Ain 

Alpes   (Hautes-) 

Côte-d'Or 

Doubs 

Isère 

Jura 

Rhône 

Saône-et -Loire 

Savoie 

Savoie  (Haule-) 

Totaux 

Ariège 

Charente 

Charente-Inférieure 

Dordogne 

Garonne  (Haute-) 

Gers 

Gironde 

Landes 

Lot-el-Garonne 

Pyrénées  (Bass  s-) 

Pyrénées    Hauti  s-) 

Târn-et-Garonne 

Totaux 

Aveyron 

Cantal 

Corrèze 

Loire     

Loire  (Haute-) 

Lot 

Lozère 

Puy-de  Dôme 

Tarn 

Tolaui 

Alpes  (  Basses-) 

Alpes-Marilime° 

Ardèche  

Aude 

Bouches-du-Rhône 

Corse 

Drôme 

Gard 

Hérault 

Pyrénées-Orientales 

Var 

Vauclusc 

Totaux 

Totaux   généraux     et     moyennes 
générales 


1921  (1 
1920... 
1919.... 
1918... 
lîil.3.    ., 


SLRFACÏS 

ensemencées 


Hectares. 


3  000 

2  710 
200 

t   570 

lo  000 

700 

3  540 
y  2S0 
2  500 


38  500 


2  710 

1  050 

8  OGO 

1  (170 

i   150 

4  700 

130 

4  350 

1  700 

1  750 

29  450 

2 

300 

240 

9 

950 

4 

640 

4  900 

2 

800 

4 

500 

12 

400 

080 

440 

220 

3 

400 

:i9 

670 

1 

000 

0 

000 

16 

000 

1 

030 

4 

450 

1 

200 

200 

1 

100 

1 

300 

1 

720 

33 

000 

ORGE 


PRODUIT    EN    GRAms 


Hecloliires 


Poids 
moyen 

de 
l  hecto- 
litre. 


Quint,    môtr. 


AVOINE 


SURFACES 

ensemencées. 


Hectares. 


PRODUIT    EN   GRAINS 


Hectolitres. 


CINQUIEME  RÉGION  (EST-CENTRAL) 

55  S30 
12  910 

174  900 
38  :i40 
28  590 
10  400 
32  IGO 

56  550 
34  600 
28  000 


60 

33  .-îOO 

63 

8  390 

04 

tu  970 

05 

24  920 

liO 

17  150 

(.0 

62  040 

66 

1  430 

03 

35  030 

59 

20  390 

63 

17  920 

535  240 


62  2  I 


20 

910 

4 

630 

80 

000 

16 

150 

23 

500 

15 

150 

8 

390 

31 

300 

6 

000 

7 

120 

213 

180 

351 

790 

85 

650 

2  332 

800 

33» 

280 

034 

750 

303 

000 

1<4 

580 

532 

100 

159 

600 

178 

000 

5  006 

550 

SIXIÈME    REGION    (SUD-OUEST) 


8  000 
50  000 
2«8  000 
10  300 
71  200 
16  800 

2  600 

15  360 

23  920 

24  080 


3  360 

9  500 

32  000 

42  000 

172  800 

41  400 

0  700 

19  910 

44  860 

33  700 

10  580 

2  1  000 

„ 

7  800 

1  200 

3  800 

» 

16  000 

9  680 

6  hOO 

14  350 

4  000 

15  650 

24  250 

313  180 

230  160 

509  660   I  01  4 


SEPTIÈME  RÉGION  (MASSIF  CENTRAL 


24  000 

67  750 

4  000 
21  980 

225  OOn 

5  600 

49  560 
167  040 

50  000 


014  930 


37 

500 

3 

160 

38 

350 

102 

080 

73 

500 

16 

800 

73 

500 

272 

800 

8 

160 

6 

340 

2 

420 

67 

18U 

701 

090 

HUITIÈME  RÉGION  (MIDI) 

60 
65 


65 

58 
65 
61 
63 
60 
73 
62 
62  O'; 


62  3 


22  500 

A   200 

1  400 

580 

23  780 

8  900 

06  350 

20  950 

42  630 

11  3.-iO 

10  920 

1  500 

45  020 

19  700 

171  860 

20  000 

4  900 

9  000 

4  630 

3  240 

1  500 

7  250 

41  700 

8  260 

437  190   I 


104  500 
420  000 
021  000 
318  560 
674  OCO 
315  000 

151  000 
45  600 

256  000 

152  320 
84  000 

834  009 


13  920 

30  000 

240  000 

42  680 

7  710 

177  330 

2  600 

3  880 

68  400 

13  850 

21  000 

337  000 

141  750 

27  000 

432  000 

3  750 

12  500 

175  000 

30  230 

6  550 

78  600 

108  580 

31  910 

765  840 

30  000 

27  000 

675  000 

387  360 

167  470 

2  969  170 

58  800 

5  800 

160  200 

523  750 

158  900 

18  000 

503  330 

480  000 

54  uOO 

49  250 

87  000 

172  470 


Poids 
moyen 

de 
l'hecto- 
litre. 


(Juint.  metr. 


42 

147  730 

48 

b 

41  540 

48 

1  119  740 

48 

258  370 

48 

163  560 

48 

145  440 

4; 

86  750 

49 

260  730 

45 

71  820 

48 

85  440 

47 

5 

2  331  140 

3  631  980  I  48  1 


40 
48 
45 
46 
45 
48 
43 
45 
47 


50 

160 

201 

OOU 

291 

080 

139 

280 

330 

260 

148 

030 

70 

200 

21 

430 

123 

440 

71 

590 

39 

480 

232 

800 

1  748 

370 

48 

50 
47 
43 
43 
49 
43 
48 
48 
49  09 


274  300   I   47  9 


96  000 
85  120 
30  780 
164  220 
194  400 
84  000 
33  800 
344  630 
317  250 


45  4  I   1  330  200 


28  220 

2  780 

76  900 

261  870 

74  680 

8  100 

226  500 

235  200 

24  300 

23  640 

41  7Ô0 

84  660 


I  088  610 


13  414  600 


64  161  8  607  620 


41  838  710 


RAPPEL  DES  QUATRE   DERNIERES   ANNÉES  (CHIFFRES  DÉFINITIFS) 


679  600 

13  032  080 

G3  91 

S  342  ^  50 

3  407  790 

73  947^350 

46  72 

35  482  <.>:i<) 

603  910 

13  086  410 

63  85 

8  350  880 

3^350  260 

89  810  330 

47  10 

42  297  820 

561  180 

7  951  170 

62  88 

4  999  840 

2  853  350 

53  442"330 

4.1  65 

2'i-  935  8411 

554  860 

9  333  430 

64  09 

5  9S2  000 

2  719  840 

55  3861250 
109  651*110 

16  25 

23  (119  7iO 

760  205 

16  231  250 

64  40 

1  )  438  000 

.31979  :;70 

17  2i 

51  8  6  010 

1)  Y  compris  l'Alsace  et  la  Lorraine. 


lŒuloXS   Ati  IICOLES 


RÉGIONS  AGRICOLES 


Le  Graisivaudan. 

Les  journaux  ont  récemment  publié  une 
n<ik'  inquiétante  au  sujet  de  l'Istre  ;  elle 
ferait  croire  qu'un  danger  vient  siiontané- 
inciil  (le  <e  manifester  dans  la  vallée  en 
aniiiiit  de  Grenoble,  splendide  région  appe- 
lée le  Graiîsivaudan,  la  plus  belle  de  France 
p<.Mil-ètre  au  jîoint  de  vue  agricole  par  la 
variété   et    la    richesse   de   ses   cultures. 

il  en  est  jn-u  de  plus  merveilleuse.  Ample, 
huiiiuiMi-e,  la  >allée  s'ouvre  entre  les  gigan- 
tes(pies  escarpen^ents  du  massif  de  la  Grande- 
Giiarlreuse  se  dressant  au-dessus  d'un  pié- 
destal de  terrasses  successives  portant  des  vil- 
la^'cs  culourés  de  champs,  de  vergers  ot  de 
bois,  et  le  puissant  chaînon  de  Belledonne, 
doMi  les  cimes,  surgissant  au-dessus  des  alpa- 
ge<  l't  des  forets  de  sapins,  sont  presque  tou- 
jours couvertes  de  neige.  Aucune  autre  par- 
tic  de  l'Europe  n'offre  autant  de  splendeur 
t\\ir  cet  an<-ien  bassin  lacustre,  dont  Greno- 
ble f)ccupc  l'issue,  ou  mieux,  le  centre,  si 
Ton  étend  à  la  vallée  en  aval  le  nom  de 
Ba>-Graisivaudan  que  ne  lui  donnent  pas  les 
géographes,  mais  (pii  est  une  expression  ha- 
biliielle  aux  habitanl>  tle  cette  partie  du 
1  )aupliiné. 

<  a-  devait  cire  un  lulilcau  merveilleux  que 
le  lac  préhistorique  où  se  reflétaient  tant 
<lc  hautes  et  admirables  montagnes.  Son  lit, 
vidé  par  l'effoit  séculaire  des  eauxà  qui  ont 
érodc  peu  à  [)eu  les  assises  de  marne  et  les 
bancs  de  calcaire,  est  maintenant  une  plaine 
superbe  et  IVililc,  ;i  Iravcrs  laquelle  descend 
riscre  en  bruscjucs  replis  qui  lui  ont  valu 
dans  le  passé  le  surnom  de  serpent,  tandis  que 
son  grand  et  furicuv  aflluenl,  le  Drac,  est  le 
ilnKjon.  Les  eaux  grises  courent,  pressées, 
étroitement  contenues  entre  les  digues  qui  ont 
permis  de  con(|uérir  les  bras  morts,  les  ma- 
rais, les  champs  de  giavier,  et  de  les  trans- 
fomn-r,  par  un  pro<ligieux  labeur,  en  cultu- 
res qui  sont  le  triomphe  du  petit  cultivateur. 

Mais  cet  endiguemenl  de  l'Isère,  entrepris 
au  début  du  xix"  siècle,  a  été  conçu  avec 
trop  de  souci  «le  dérober  aux  eaux  de  crues 
une  plus  grande  partie  des  terres  des  bords. 
Au  lieu  de  laisser  de  larges  espaces  où  le 
floi  ^uialMJiulant  pourrait  s'étaler,  on  ne  lui 
a  donné  fpi'une  largeur  de  112  mètres  en 
moyenne.  Or,  la  puissante  rivière  débite,  h 
son  entrée  à  Crenf)ble.  trois  fois  plus  d'eau 
(pie  la  Seiiu"  à  Pari<   !  Malgré  la  forte  pente 


du  thalweg  qui  assure  un  écoulement  ra- 
pide, cette  largeur  est  insuflisante  pour  les- 
apports  pendant  la  fonle  des  neiges  ou  la 
saison  des  pluies.  De  là  de  désastreuses 
inondations. 

Le  mal  est  accru  par  la  nature  du  bassin. 
L'Isère  reçoit,  en  amont  de  Grenoble,  toutes 
lies  eaux  de  la  Savoie,  venues  de  la  ïaren- 
taise  et  de  la  Maurienne,  et  celles  moins- 
abondantes  descendues  du  versant  occiden- 
tal de  Belledonne.  Les  rivières  et  les  torrents 
alimentés  par  les  neiges  et  les  glaces  éter- 
nelles entraînent  d'immenses  quantités  de  ro- 
chers que  le  flot  roule,  brise,  réduit  en  gra- 
viers qui  suivent  le  courant-  Jadis,  les- 
crues  refoulaient  <;es  masses  dans  le  large  lit 
secondaire  qui  leur  était  réservé  ;  désormais, 
ces  débris  des  monts  doivent  se  maintenir 
dans  le  chenal  dessiné  par  les  levées  ;  le- 
courant  est  insuffisant  pour  les  pousser  vers 
le  Rhône  par  un  parcours  où  les  cailloux 
usés,  frottés,  menuisés,  pourraient  se  trana- 
fcrmer  en  sable  et  en  limon  comme  on  le 
constate  dans  le  Rhône  au-dessous  d'Avignon. 
Ces  limons  sent  ceux  qui  ont  comblé  les- 
étangs  d'Arles  et  du  Languedoc,  où  les  Ro- 
mains avaient  leurs  *^meilleurs  ports  des 
Gaules,  et  formé  la  grande  île  de  la  Ca- 
margue. 

Les  cailloux,  ne  pouvant  tous  suivre  le 
courant,  s'amassent  au  fond  de  la  cuvette 
et  l'exhaussent  peu  à  peu  ;  le  niveau  de  la 
rivière  s'élève  au-dessus  de  la  vallée,  phéno- 
mène que  l'on  constate  avec  plus  de  puis- 
sance dans  la  vallée  du  Pô,  où  le  fleuve 
domine  les  campagnes  riveraines. 

Actuellement,  si  l'on  en  croit  la  dépè- 
che de  Grenoble  [tubliée  par  la  presse,  le 
danger  s'accroîtrait  rapidement.  L'exhaus- 
sement du  fond  du  lit  serait  de  10  à  15  centi- 
mètres par  an.  La  rivière  dépasserait  ainsi 
le  niveau  de  la  vallée,  les  eaux  filtrant  à 
travers  les  levées  en  périodes  normales,  se 
déversant  par  dessus  lors  des  inondations, 
rendrait  les  cultures  impossibles  sur  bien  des 
points.  On  voit  convertir  en. marais,  nous 
dit-on,  «  terres  à  joncs,  la  grasse  plaine 
((  limitrophe  où  il  y  a  (pielques  années  sen- 
te lement,  prospéraient  les  plus  exigeantes 
((  cultures,  le  tabac,  le  chanvre  et  les  plan- 
«  tes  maraîchères.  » 

Et  la  noie  ajoute  :  «  Actuellement,  les 
«  plus   avisés   des   cultivateurs   transforment 


CONCOURS  DE  L.\  RACE  JURASSIQUE  TACHETÉE  ROUGE 


313 


«  €n  saulaies  ou  en  plantations  de  peupliers 
«  les  fertiles  terres  de  naguère,  qui  ne  sont 
u  plus  que  de  mauvaises  prairies.   » 

Je  ne  sais  jusqu'à  quel  point  ces  informa- 
tions sont  exactes,  il  est  peu  probable  que 
le  mal  se  soit  manifesté  brusquement, 
l'exhaussement  du  lit  ne  saurait  avoir  pris 
si  rapidement  un  caractère  aussi  menaçant  ; 
il  s'est  produit  dès  le  jour  où  la  grande  ri- 
vière a  vu  ses  flots  maintenus  dans  un  che- 
nal insuffisant.  Grâce  aux  levées,  on  avait 
pu  conquérir  toute  l'étendue  où,  jadis,  di- 
vaguait le  flot  de  crues,  l'Isère  cherche  à 
reprendre  les  espaces  qui  lui  furent  arra- 
chés. Pour  enrayer  le  mal,  il  faudrait  ren- 
dre   ces    espaces    au    flot,    le    remède    serait 


pire  que  la  situation  actuelle,  si  affligeante 
soit-elle. 

Ramener  le  fleuve  alpin  à  son  niveau 
d'autrefois  n'est  cepehdant  pas  impossible, 
c'est  l'affaire  'des  ingénieurs  qui,  par  des 
dragages,  pourraient  créer  des  rapides  assez 
violents  pour  enlraîner  au-dessous  de  Gre- 
noble une  partie  des  graviers  accumulés.  Il 
semble  qu'après  le  confluent  du  Drac,  tor- 
rent qui  vient  de  recevoir  la  puissante  Ro- 
manche et  est  encore  plus  impétueux  que 
l'Isère,  la  descente  est  assez  rapide  pour  en- 
traîner les  galets  et,  par  le  frottement  entre 
eux,  en  réduire  une  notable  partie  à  l'état  de 
limon  et  de  sable. 

{A   suivre.)  Ardouin-Dumazet.  '" 


CONCOURS  DE  LA  RACE  JURASSIQUE  tTACHETÉE  ROUGE 


Le  Concours  spécial  de  la  race  Jurassique 
tachetée  rouge,  tenu  à  Lons-le-Saunier,  les 
15,   16  et  17  septembre,  fut  un  réel   succès. 

Il  faut  féliciter'  sans  réserve  les  expo- 
sants venus  de  tous  les  départements  de 
l'Est-Central  pour  dresser  l'inventaire  des 
résultats  acquis  par  leurs  longs  efforts. 
Qu'ils  viennent  des  régions  montagneuses 
du  Doubs,  de  la  plaine  de  Gex,  des  rives 
célèbres  du  Léman  ou  des  autres  régions 
de  l'est  jurassique,  il  faut  saluer  en  eux  les 
sélectionneurs  patients  et  tenaces  de  ce  bé- 
tail pie  rouge  de  lest,  qui  se  révèle,  par  ses 
aptitudes  mixtes  à  la  production  de  la 
viande,  du  travail  et  du  lait,  et  auasi  par 
un«  remarquable  faculté  d'expansion,  une 
des   premières   races    bovines   françaises. 

Les  80  exposants  qui  avaient  répondu  à 
l'appel  des  organisateurs  avaient  amené  en- 
viron 251  tètes.  190  primes  furent  décernées- 

Ces  primes  furent  attribuées  d'après  le 
tableau  de  pointage  suivant,  arrêté  par 
l'Office  régional  de  l'Est-Central    : 

Coefficients 

Organes  et  qualités  Cote  ma-  Tau-       Gé- 

à  coiisJdérer  xima     reaux  nisses  Vaclies 

Tète,   cornag<',    oncolure    .  .      lo       lo         5         5 

Epaule    et    poitrine     lo       lo       lo       lo 

Sangh-   el    côtes     lo        lo        lo        lo 

Dessus    : 

Reins,  flancs,  lignes  du  dos, 

attache    de    la    queue....      lo       i5       lo       lo 

Bassin    et    culolti'    lo       i5       i5       lo 

Mli.'n)brcs,     apionibs    ict    al- 
lures          lo         5        .5         5 

Développ<'mcnt    générai: 

Harmonie   des   formes,    pré- 
cocité           10       i5       i5       10 

Caractères  laitiers; 


Ecusson,  finesse,  onctuo- 
sité et  souplesse  de  la 
peau     lo        lo        20       oo 

Robe    et   pigmentation    ....      lo       lo       lo       lo 

Total    loo     loo     loo 

Trois  classes  de  primes  ont  été  attribuées  : 
V  classe  (85  points  ou  plus),  100  à  600  fr. 
suivant  les  sections  ;  2*  classe  (80  à  85  points), 
60  à  360  fr.  ;  3"  classe  (75  à  80  points),  20  à 
120  fr.  L'ensemble  se  répartit  ainsi  entre  les 
éleveurs  ayant  pris  part  au  concours  : 

AnimauK       Animaux 
amenés  primés 

Monlbéliard     87  27 

Gex     29  27 

Abondance     iG  i3 

Jura   i3/t  100 

Haute-Saône    28  17 

Saônc-et-Loire     6  5 

Isère     »...  I  I 

Il  ne  faut  pas  faire  dire  à  ces  chiffres  plus 
qu'ils  ne  peuvent. 

Les  éleveurs  du  Jura,  plus  proches  que  les 
autres,  avaient  amené  plus  d'animaux.  Po'Ur 
cette  raison  précisément,  leur  ensemble  était 
moins  homogène  que  les  lots  de  Montbé- 
liard,  de  Gex  et  d'Abondance,  lesquels  re- 
présentaient  des   élites   triées   avec   soin. 

Si  Ion  borne  la  comparaison  aux  ani- 
maux de  première  classe,  c'est-à-dire  ayant 
obtenu  85  points  ou  plus,  on  peut  dresser 
le  tableau  suivant  : 

Taureaux     Céiiisses     Vaclies 

Monthéliard     ....  2  h  ;> 

Gex     4  I  4 

Abondance    2  »  i 

Jura    3  3  i 

Haute-Saône    ....  i  »  a 


3U 


CONCOURS  DE  LA  RACE  JURASSIQUE  TACHETÉE  KOUGE 


On  vuit  que  le  Jura  fait  dans  cet  ensem- 
ble très  bonne  figure  ;  on  voit  aussi  les 
Ge.<siens  arriver  en  tète  pour  lélite  des  tau- 
reaux, ce  qui  justifie  la  décision  prise  par 
la  Société  bovine  du  Jura,  d'importer  pour 
ses  croisements  améliorateurs,  des  taurea'ix 
Gessiens  ou  Simmenlhal. 

An  banquet  (jui  clôtura  le  concours  le 
dimanche  17,  les  orateurs  ont  abondamment 
et  justement  rappelé  les  services  rendus  dans 
ce  sens  par  la  Société  bovine  du  Jura  et  par 
son  président  fondateur,  M.  Brocard.  Il  faut 
reconnaître  qu'un  grand  jnis  a  été  fait  pr'ur 
l'amélioration  de  l'extérieur  et  du  format  ; 
mais  il  faut  proclamer  que  le  format  uré- 
scnte  surtout  de  l'importance  pour  -a  pro- 
duction de  la  viande  et  celle  du  trav;jil. 
Comme  n'a  pas  manqué  de  le  faire  ressor- 
tir M.  Régnier,  inspecteur  général,  repré- 
sentant au  Concours  M.  le  Ministre  de  l'Agri- 
cullure,  dans  les  départements  laitiers  de 
l'Est-Central,  l'essentiel  n'a  pas  encore  été 
abordé,  c'est-à-dire  la  sélection  basée  uni- 
quement sur  la  puissance  laitière.  Les  ré- 
gions d'Amérique,  d'Allemagne  et  de  Hol- 
lande, où  la  production  laitière  est  primor- 
diale, nous  montrent  l'exemple.  Les  carac- 
tères laitiers  y  occupent  à  peu  près  seuls  les 
tables  de  pointage  ;  le  contrôle  de  la  pro- 
duction laitière  et  beurrière  y  est  sévèrement 
organisé,  et  c'est  là,  certainement,  un  des 
facteurs  essentiels  (réserve  faite  de  l'action 
d'autres  facteurs  importants  tels  que  l'ali- 
mentation, le  sol  et  le  climat)  de  l'obten- 
tion de  ces  rendements  élevés  (14  000  à 
10  000  litre?  de  lait  par  an)  qui  frappent  de 
stupeur  les  éleveurs  de  nos  régions. 

Il  faut  s'y  résigner,  et  la  Normandie 
d'ailleurs  nous  a  montré  la  voie.  Désormais, 
nos  concours  devront  cesser  d'être  des  con- 
cours dextéricur.  Sur  le  terrain  du  concours, 
il  faudra,  comme  à  Rouen,  traire  les  vaches 
et  faire  le  beurre,  puis  donner  les  récompen- 
ses aux  machines  à  lait  à  plus  grand  ren- 
dement. 

La  méthode  des  importations  de  taureaux 
devra,  elle  aussi,  évoluer  ;  J'importation, 
en  longues  théories,  de  taureaux  achetés 
néit'N..nii,-ment  à  des  prix  aussi  bas  que  pos- 
sible et  sans  puissance  laitière  connue,  a  pu 
être  utile  dans  les  obscurités  du  début,  maïs 
elle  II  c-i  plus  en  harmonie  avec  nos  con- 
nais«anre'<  actuelles  sur  l'hérédité.  I]  faut 
confcnlrer  les  efforts  financiers  sur  quel- 
ques télcs  à  puissance  laitière  reconnue  et 
accumulée  par  l'ascendance  et  créer  dans  le 
pays  avec  ces  individus  exceptionnels  des 
pépinières  de  reproducteurs. 


C'est  d'ailleurs  la  méthode  adoptée  désor- 
mais par  les  jeunes  Syndicats  départemen- 
taux ovin  et  porcin  en  ce  qui  concerne  les 
vocations  spéciales  de  ces  espèces. 

A  la  lumière  de  ces  considérations,  les  dis- 
cussions qui  s'élèvent  dans  l'Dsi  sur  les  ques- 
tions de  robe  et  de  formai  entre  éleveurs 
de  -Montbéliard,  de  Gex  et  d'ailleurs  appa- 
raissent bien  puériles,  et  l'unité  d'une  mé- 
thode scientifique  aiiplicable  à  toute  la  race 
Jurassicfue  saule  aux  yeux  comme  une  né- 
cessité. 

D'ailleurs,  la  race  Jurassique  n'est  pa& 
une  notion  théorique  ni  une  invention  de 
l'administration.  Sanson,  qui  fut  à  un  mo- 
ment donné  le  maître  de  la  zootechnie, 
rattachait  tout  le  bétail  tacheté  de  I  Eu- 
rope Centrale,  de  l'Allemagne,  de  la  Suisse 
et  de  l'Est  de  la  France,  à  un  môme  type 
ethnique  dont  il  plaçait  l'origine  à  l'extré- 
mité sud  des  Monts  Jura,  vers  les  plateaux 
de  la  Bresse  et  qu'il  appelait  Bos  jnrassicus. 

Certains  auteurs  modernes,  notamment  en 
Suisse,  considèrent  le  bétail  brun  comme 
seul  indigène,  alors  que  le  bétail  tacheté 
aurait  été  importé  au  ni*  siècle  par  des  mi- 
grations de  Burgondes  venus  de  Scandina- 
vie. Quoi  qu'il  en  soif,  c'est  actuellement 
dans  les  pays  jurassiques  le  type  busqué- 
rouge  à  taches  blanches  qui  gagne  du  ter- 
rain, et  quelle  que  soit  son  origine,  il  nous^ 
paraît  préférable,  en  raison  de  son  habitat  ac- 
tuel, de  le  ranger  sous  la  dénomination  de 
race  Jurassique  primitivement  adoptée  par 
Sanson. 

Lorsqu'on  remonte  ainsi  aux  types  ethni- 
(fues    originels    el*  ([u'on    étudie    leur    dis- 
persion,  les  dénominations  locales  apparais- 
sent  comme   du   particularisme   sans   fonde 
ment  scientifique  et  sans  utilité  réelle. 

Il  fut  un  temps  où  Picards,  Bretons,  Bour- 
guignons, etc.  dissemblables  en  apparence, 
ignorant  leurs  origines  et  leurs  destinées 
comnumes,  se  jalousaient  et  se  combat- 
taient.. Réunis  un  jour,  ils  trouvèrent  sous 
le  nom  de  Français,  sans  rien  perdre  de 
leurs  physionomies  particulières,  les  règles 
qui  firent  d  eux  une  nation  qui  compte- 
dans  le  monde.  Dans  son  discours  à  la  dis 
tribution  des  récomi)ense^,  M.  Lebrun, 
maire  de  Ix)ns-le-Saunicr,  a  fort  spirituelle- 
ment fait  remarquer  que  les  divers  batail- 
lons d'un  même  régiment,  marchent  cha- 
cun avec  son  fanion,  mais  sous  un  seul  dra- 
peau, à  la  victoire  commune.  De  même  les 
ty|)es  bovins  pie  rouge  de  MontbéHard ,  de 
Gex,  d'AhotuInnce,  du  Jura,  de  la  Haute- 
Saône,    de   Saône-ei-Lo\re   et    de    l'Isère,    au- 


PARTIE  OFFICIELLE 


315 


jourd'hui  frères  qui  s'ignorent  ou  même  se 
combattent,  peuvent  trouver  demain,  $ous 
la  dénomination  commune  qui  leur  est  pro- 
posée, une  formule  zootochnique  plus  ra- 
tionnelle, plus  scientifique  et  par  conséquent 
plus  puissante.  Partis  du  même  point,  ils 
marchent  vers  le  même  but  :  la  production 
laitière.  La  base  de  leur  sélection,  c'est  la 
conformation  laitière  et  le  contrôle  laitier  , 


Jurassique  ?  Le  mot  ne  cache  aucun  plan 
machiavélique  ;  la  dénomination  a  poux 
elle  d'être  la  première  adoptée  par  les  zoo- 
techniciens. Elle  désigaie  la  région  géologi- 
que et  climatérique  qui  dessine  précisé- 
ment l'habitat  et  l'aire  d'expansion  du  bé- 
tail pie  rouge.  C'est  une  région  qui  a  der- 
rière elle  des  siècles  d'un  travail  obscur, 
obstiné  et  patient,  jalonné  ça  et  là  par  des 


Fi;^   55.  —  Vaclie  de  race  Jurassi((ue  tachetée  rouge,  appartenant  à  la  Fédération  des  Associations  agricoles  de  Gex  (Ain) 
F'rix  de  Chanipioiinat  au  Concours  de  Lons-le-Saunier. 


sur  ce  point,  la  règle  zootechnique  est  la 
même,  qu'on  aille  de  Belfort  à  Bourg,  de 
Dijon  à  Gex. 

C'est  donc  bien  une  réunion  de  famille 
qui  s'est  tenue  sous  les  ombrages  du  champ 
de  foire  de  Lons-le-Saunier,  proche  des  co- 
teaux où  mûrissent  les  crus  célèbres  qui  ont 
égayé  au  banquet  du  17  septembre  le  baptême 
de  la  race  Jurassique. 


gloires  très  pures.  Pourrait-il  donc  déplaire 
à  quelqu'un  que  le  mouvement  d'organisa- 
tion définitive  de  la  race  Jurassique  ait 
trouvé  son  point  de  départ  dans  la  char- 
mante, enthousiaste  et  laborieuse  patrie  de 
Rouget-de-l'Isle  et  de  Pasteur   ? 

J.    SiMONOT, 


Professeur  d'Agriculture 
à  Lons-le-Saunier. 


PARTIE  OFFICIELLE 


Par  décret  en  date  du  23  septembre,  le 
Conseil  supérieur  de  l'Agriculture  est  ainsi 
composé  (membres  titulaires)  pour  trois  an- 
nées, à  dater  du  1"  septembre  1922  : 

MEMBRES    ÉLUS    CHOISIS    PAR    LES    OFFICES 
RÉGIO.NAtJX    AGRICOLES 

I.  —  Office  agricole  régional  du  ^ord. 
MM.    licné    Berge,   président    de    l'Office    agricole 
réyional. 


Macarcz,  député,  vice-président  de  l'Office  agri- 
cole régional. 

Egassc,  vice-piésideat  de  l'Office  agricole  régio- 
nal. 

Potié,  sénateur  du  Nord,  délégué  de  l'Office 
agricole  départemental  du  Nord  à  l'Office  agri- 
cole régional. 

Rémy,  délégué  de  l'Office  agricole  déparlemenlal 
de  l'Oise  à  l'Office  agricole  régional. 


316 


PAHTIE   OFFiaELLE 


lit 


•lie- 


II.  —  Ojfice  (lyrkole  régional  de  VEst. 

MM.    Louis  Michel,  sénateur,   présidenl  de  la   Fé- 
dération dos  Aî^ï^ocialions  agricoles  de  l'Est. 

Théveny    député,    président    de    l'Ofliee    a^Micole 
régional  do  l'Est. 

CuriK-au,  président  du  Slud-Book  de 
valine   Ardenuaisc. 

Dti   Launay,   président    du   Comice   dé[)arkiuenlal 
agricole  de   l'Aube. 

Laneelot,  vice-président  de  l'Office  agricole  régio- 
nal, i)résidonl  de  rOffice  de  la  Marne, 
m.  —  Office  agricole  régioiutl  de  VOut'xt. 

MM.    Desprès,    président    de    l'Office   agricole    ré- 
gional. 

Ue    Hou^'é,    sénateur,    vici-président     de     roilke 
agricole  régional. 

Lefeuvre,    membre    de    l'Office    agricole    départe- 
mental de  la   Loire-Inférieure. 

Le   Marié,    membre    de    l'Office    agricole   départe- 
mental de   la   Mayenne. 

Sagot,  membre  de  l'Office  agricole  départemental 
des  Ueux-Sèvres. 
IV.  —  Office  agricole  régional  du  Centre. 

MM.    le  marquis  de  Vogiié,  président  de   l'Office 
agricole  régional. 

Chomet,  vice-président  de  l'Office  agricole  régio- 
nal, sénateur. 

Trouard-Riolle,  vice-président  de  l'Office  agricole 
régional. 

Gestat,   secrétaire  de   l'Office  agricole  régional. 

Delpeyrou,    président    de    l'Office    agricole    de    la 
Ilaute-Viennc. 
V.  —  Office  agricole  régional  de  rEst  Central. 

MM.  Brocard,  eénateur,  président  de  l'Office  agri- 
cole départemental  du  Jura. 

Chauveau,  sénateur,  président  de  l'Office  agricole 
départemental  de  la  Côte-d'Or. 

Plissonnier,  député,  président  de  l'Office  agricole 
régional. 

Machet,   sénateur,    président   de    l'Office    agricole 
départemental  de  la  Savoie. 

Régnier,  inspecteur  général  de  l'Agriculture. 
VI.  —  Office  agricole  régional  du  Sud-Ouesl. 

MM.    Rouart,  président  de  l'Office  agricole  régio- 
nal. 

Maxwell,    président   de    l'Office 
mental  de  la  Gironde. 

Maillebiau,  président  de  l'Office 
mental  des  Basses-Pyrénées. 

Delpeyroy,  président  de  l'Office  agricole  départe- 
mental de  Tarn-el-Garonne. 

De  Poy ferré,  membre  de  l'Office  agricole  départe- 
mental des  Landes. 

VU.  —  Office  agricole  régional 

du  Massif  Central. 

MM.    VigiiT,  président  de   l'Office  agricole  régio- 

n;il. 
Boiy.  vice-préMdenl  de  l'Office  agricole  régional. 
De   Roilal,  vice-président  de   l'Office  agricole   ré- 
gional. 


agricole  départe- 
agricolc  départc- 


\ujol,  membre  de  l'Office  agricole  départemental 
de  la  Corrèze  et  de  l'Office  régional. 

Brassart,  membre  ilc  l'Office  agricole  départemen- 
tal de  la  Loire  et  de  l'Office  agricole  régional. 

Mil.   —  Office   agricole   régional  du   Midi. 

MM.  I<;  docteur  .\stier,  vice-président  de  l'Office 
agricole  légional. 

.\ussel,  membre  de  l'Office  agricole  des  Alpes- 
Maritimes. 

Condjemale,  vice-président  de  l'Office  agricole 
régional,  vice-président  de  la  Confédération  gé- 
néral  des  Vignerons. 

Granaud,  membre  de  l'Office  agricole  des  Bou- 
ches-du-Rhône. 

ïacussel,   président   do 
cluse. 


l'Office    agricole    de    Vau- 


Le 


MEMBRES    UE    IJUOIT 

anciens  ministres  et    anciens 


sous-secrelaires 
d'Etat  du   ministère  de    l'Agriculture  ; 

Les  directeurs  de  l'administration  centrale  du 
ministère  de  l'Agriculture. 

Le  directeur  général  de  l'Office  national  du  Cré- 
dit agricole  ; 

L'inspecteur  général  chef  du  service  de  l'inepec- 
tion  des  Associations  agricoles  et  des  institu- 
tions de  crédit  ; 

Le  chef  du  Service  de  la  main-d'œuvre  agricole. 

MEMBRES    DU    PARLEME.NT 

MM.  Marcel  Donon,  Duchein,  Jean  Durand,  Lu- 
cien  Hubert,  Lcbert,   sénateurs. 

Capus,  pixisident  du  groupe  de  défense  paysanne, 
Castel  (Léon),  Gavoly,  Georges  Leygues.  Thom- 
son, députés. 

REPRÉSE.NTANTS    DES    CORPS    CONSTnUÉS 
KT    DES    GKOUPEMEiNT.S    AURICOI^S 

MM.  Via  la,  membre  de  l'Académie  des  Sciences, 
député. 

ïlenry  Sagnier,  secrétaire  perpétuel  de  l'Académie 
d'Agriculture. 

Jules  Gautier,  conseiller  d'Etat,  ancien  président 
de  la  Confédération  nationale  des  Associations 
agricoles. 

Henri  Hiticr,  administrateur  général  de  la  So- 
ciété des  Agriculteurs  de  France,  membre  de 
l'Académie   d'Agriculture. 

Vimeux,  secrétaire  général  de  la  Fédération  na- 
tionale de  la  coopération  et  de  la  m\itualitê 
agricoles. 

Emile  Loubct,  président  d'honneur  de  la  Société 
nationale  d'Encouragement  à  l'Agriculture,  an- 
cien  Président  de   la   République. 

Comte  Ru'derer,  commissaire  de  la  Société  d'en- 
couragement pour  l'amélioration  des  races  de 
chevaux  en  France,  membre  de  l'Académie 
d'Agriculture. 

Martial  Laplaud.  membre  du  Comité  directeur  de 
la  Société  française  pour  la  protection  de  la 
main-d'œuvre  agricole. 

Prosper  Gervais,   président   de   la   Société  des  Vi- 


REVUE  DE  L'ÉTRANGER 


31T 


licultciirs   de    France,    président   de    l'Académie 
d'Agriculture. 
Komblot,   secrétaire    général   de    la    Société   natio- 
nale d'Horticulture. 

>OT.\BILITÉS    DE    LA   PRATIQUE    AGKICOLE 

MM.  Gazelles  (Jean),  propriétaire  viliculleiii .  sé- 
nateur du   Gard. 

Corbière,  vice-président  de  la  Société  des  Agri- 
culteurs de  l'Orne. 

Cosnier,  ingénieur  agronome,  sénateur  de  l'In- 
dre. 

Damecour,  sénateur  de   la   Manche. 

Le  Prévost  de  la  Moissonnière,  agriculteur  éle- 
veur. 

Lormier,  pwîsident  du  Syndicat  agricole  cl  de  la 
Société  centrale  d'Agriculture  de  la  Seine-Infé- 
rieure. 

Massé,  propriétaire  éleveur,  ancien  ministre,  sé- 
nateur,  membre  de   l'Académie  d'Agriculture. 

De  Monicault  de  Villardeau,  agriculteur,  député 
de  l'Ain,  membre  de  l'Académie  d'Agricultiue. 

Riverain,  président  de  la  Fédération  régionale 
des  Associations  agricoles  du  Ccnire,  membre 
de   l'Académio   d'Agriculture. 

L'>e  Saint-Quentin,  sénateur  membre,  de  l'Acadé- 
mie d'Agriculture. 


'     NOTABILITES      DES      SCIENCES      ÉCONOMIQUES,      SOCIALES 
ou    APPLIQUÉES   A   L 'AGRICULTURE 

MM.    Beaumont,  vétérinaire,  «énateur   de  l'Allier. 

Carrère,  ingénieur  agricoK-,  sénateur  de  Lot-el- 
Garonne. 

Deloncle  (Charles i.  sénaleiir  de  la  Seine,  ingé- 
nieur agronome. 

Fleurent,  professeur  au  Conservatoire  national 
des  arts  et  métiers. 

Leclainche,  inspecteur  géné-^ral  des  services  vété- 
rinaires. 

Le  docteur  Emile  Roux,  membre  de  l'Académie 
des  Sciences,  de  l'Académie  de  Médecine  et  de 
l'Académie  d'Agriculture,  directeur  de  l'Insti- 
tut Pasteur. 

Schribaux  (Emile),  membre  de  l'Académie  d'A- 
griculture, professeur  à  l'Institut  national  agro- 
nomique, directeur  de  la  Station  d'essais  de  se- 
mences. 

Liiidet.  membre  de  l'Acadi'mie  des  Sciences  et 
de  l'Académie  d'Agriculture,  professeur  à  l'Ins- 
titut  agronomique. 

Tissei-and,  membre  de  l'Académie  des  Sciences  et 
de  l'Académie  d'Agriculture. 

Maquenne,  professeur  au  Muséum,  membre  de 
l'Académie  des  Sciences  et  de  l'Académie  d'A- 
■ïriculture. 


REVUE  DE  L'ETRANGER 


Le  marquage  des  porcs  (Mexique).  — 
La  Uevisla  Agricole  de  Mexico  donne  plu- 
sieurs systèmes  pour  marquer  les  porcs  élevés 
en  grands  troupeaux.  Le  système  du  numé- 
rotage à  l'oreille  par  œillets  a  grand  recou- 
vrement avec  numéro  d'ordre  est  trouvé  dé- 
fectueux   car   il    arrive  que   les   animaux   sc 


^-^  v-^  ^--;  ^-^ 


t-^  ^M  ^^  ^-^  \^ 


t^  ^^  ^^>v7  ^-^ 


16 


^-1'  ^^  ^-f  ^-^  ^-^ 


30  lAO  50  60  70 

^-^  t^^  Iv^  •^-:?  IrY] 


80 


90 


100 


300 


v<?  ^-^  \>-<?  ^^  t^ 


Hff.  t>i>.  —  .Systùiut  (lo  niari|ua{,'e  des  porcs 
employé  au  Mexique  (Slieldon). 

(léljarrassent  de  cet  appareil  de  contrôle.  Au 
Mexique,  le  système  en  faveur  consiste  en 
perfoialions  sur  les  hords  de  l'oreille,  chaque 


perforation  correspondant  à  un  chiffre 
donné  (fig.   50), 

Le  système  aplpiqué  par  M.  H.  O.  Sheldon, 
du  Ranch's  Deming,  à  Oswege,  Kas,  est 
décrit   : 

Une  perforation  sur  le  bord  extérieur  de 
l'oreille  droite  correspond  à  1  ;  2  perfora- 
tions =2. 

Sur  le  bord  interne  de  la  même  oreille, 
une  perforation  correspond  à  3  ;  2  perfora- 
lions  =  G  ;  3  =  9. 

Le  dix  ou  la  dizaine  est  une  perforation 
sur  le  bord  externe  de  l'oreille  gauche,  mais- 
(m  bas  de  cette  oreille. 

Trente  (par  analogie  avec  3)  une  perfora- 
tion sur  le  bord  interne  de  l'oreille  gauche. 

Cent,  une  perforation  au  sommet  de  l'oreil- 
le droite  ;  deux  cents,  perforation  au  sommet 
de  l'oreille  droite,  avec  deux  crans  sur  la 
partie  supérieure  du  bord  externe  ;  trois 
cents,  perforation  du  sommet  des  2  oreilles. 

Statistique  agricole  de  1922  pour  l'An- 
gleterre ET  LE  Pays  de  Galles.  —  Le  mi- 
nistère de  l'Agriculture  et  de  la  Pèche  a  don- 
luj  sa  statistique  uunuelle,  arrêtée  au  3  juin 
1922.  20  millions  d'acres  ont  été  cultivés, 
soit  120000  acres  de  moins  que  l'année  der- 
nière. Ces  chiffres  comprennent  les  cultures 
et  les  prairies.   Les  terres  labourées  ont  été 


318 


LES  RÉCOLTES  DANS  LES  VOSGES 


réduites  de  309  ÙOO  acres,  elles  sont  cepen- 
dant de  311  acres  supérieures  à  celles  de 
lUli.  Même  surface  de  blé  qu'en  1921,  un 
peu  moins  en  orge,  un  peu  plus  en  avoine. 
Déclin  dans  l'élevage  du  cheval,  83  UOO  pou- 
lains seulement,  soit  8  500  en  moins  que 
l'année  dernière  et  18  300  en  moins  qu'en 
191  i.  Accroissement  des  bètes  à  cornes  : 
205  000  do  plus  que  l'an  dernier  sur  un 
troupeau  de  5  721  800  tètes.  395  000  mou- 
tons en  moins  sur  un  effectif  global  de  13 
millions  1/2  de  lètes.  L'élevage  des  porcs  qui, 
en  1921,  s'était  considérablement  accru,  a 
diminué  de  200  000  sur  1921,  soit  10  0/0  en- 
viron, mais  dépasse  encore  de  :^)00  000  tètes 
r,.|foclif    .le    1920. 

Le  guiu  de  lapin  e>  Alsïuai.ie.  —  On  a 
déjà  signalé  pendant  la  guerre  l'emploi  du 
cuir  de  lapin  en  Allemagne  pour  la  fabrica- 
tion des  chaussures.  Mais  cet  emploi  des 
peaux  fut  alors  considéré  comme  un  expé- 
dient provisoire. 

Il  fui  ccpendani  reniar.jué  que  ce  cuir  de 
lapin,  à  condition  ilemployer  des  peaux  de 
mâles  adultes,  était  en  excellente  condition 
après  deux  pnnées  d'usage.  En  Australie,  où 
les  lapins  pullulent  à  tel  point  qu'il  faut 
user  de  poison  pour  en  préserver  les  cultures, 
vient  de  se  constituer,  à  Greelong,  une  so- 
ciété pour  l'exploitation  du  cuir  de  lapin. 
On  fabrique,  en  effet,  à  Melbourne,  sur  une 
grande  échelle,  des  chaussures  d'enfants  et 
de  dames  et  des  chaussures  légères  d'hom- 
mes en  cuir  de  lapin. 

RECirEUCUKS     SCIENTIFIQUES     EN     FAVEUR     DE 

i.'iNDi  STKiE  AVICOLE.  (Angleterre).  —  En  An- 
gleterre, de  nombreuses  subventions  sont  ac- 
cordées pour  des  recherches  zootechnicjues. 
Mais  on  a  trop  oublié  —  du  côté  officiel, 
comme  on  le  fait  en  France  —  l'importance 


de  l'aviculture  traitée  en  parente  pauvre. 
Notre  confrère,  le  Poultry  World,  à  ce  pro- 
pos, fait  les  réflexions  suivantes  dont  nous 
aurions  grand  intérêt  à  nous  inspirer. 

«  L'industrie  avicole  a  fait  de  grands  pro- 
grès l'année  dernière.  Mais  les  chercheurs 
manquent  de  fonds  et  de  moyens  d'investiga- 
tion. Si  l'industrie  de  la  volaille  doit  pro- 
gresser de  pair  avec  les  autres  élevages,  il  est 
clair  que  nous  devons  avoir  nos  Stations  de 
recherches    spécialisées. 

((  Les  hommes  de  laboratoire  se  servent 
des  volailles  comme  instruments  pour  con- 
firmer leurs  théories  au  regard  des  bovidés 
et  des  é(juidés.  Nous  les  remercions  des  con- 
luiissances  obtenues  de  cette  manière  indi- 
recte, mais  nous  devons  exiger  des  savants 
qui  travaillent  pour  nous  seuls  :  un  Institut 
de  la  volaille.  Nous  ne  voulons  pas  des  miet- 
tes qui  tombent  de  la  table  du  riche.  Les 
autres  branches  de  lagricullure  sont  admi- 
rablement pourvues  de  Stations  expérimen-- 
tales  officielles,  pourquoi  notre  industrie  ne 
serait-elle  pas  traitée  sur  un  pied  d'égalité.  » 

Ces  lignes,  vraies  pour  l'Angleterre,  sont 
encore  plus  vraies  pour  la  France,  où  tout 
est  à  faire  en  matière  avicole».  Evidemment, 
l'aigle  ne  chasse  pas  les  mouches.  Que  nos 
officiels  daignent,  cependant,  jeter  les  yeux 
sur  le  montant  annuel  des  produits  île  la 
\olaille  en  France  et,  avec  leur  contumier 
bon  sens,  ils  ne  tarderont  pas  à  se  convaincre 
que,  si  la  poule  ne  veut  pas  se  faire  aussi 
gros.se  que  le  bœuf,  les  poules  françaises  sont 
tout  de  même,  dans  leur  ensemble,  en  bonne 
place  (Mimme  créatrices  de  richesses.  In  Ins- 
titut (le  la  volaille,  à  l'heure  actuelle,  serait 
probablement  celui  (jui  donnerait  les  résul- 
tats les  plus  immédiats  et  les  plus  importants. 

\n.-J.    ClIAUON. 


LES  RÉCOLTES  DANS  LES  VOSGES 


Crcmanvi'.lcrs-Vagney,    i"  octobre  1922. 

Le  beau  temps  par  lequel  s'ouvrait  la  renin'c 
des  ri'gains  fui  de  durée  très  courte,  septembre 
ayanl  été  constamment  pluvieux  et  froid.  Les  jour- 
iK'es  rares  d'un  soleil  presque  toujours  peu  bril- 
lant ont  permis  de  rentrer  le  fourrage  souvent 
avarii'  |)ar  un  séjour  trop  long  sur  le  terrain,  et 
jamais  dans  l'étal  de  siceité  assez  complet  pour 
le  parfait  étal  de  bonne  conservation.  El  la  lutte 
contre  les  éléments  contraires  continue,  la  ré- 
rollf  n'étant  pa*  partout  terminée.  La  dessicca- 
tion, même  par  un  temps  passîible,  se  fait  de  plus 
en  plus  difficilement,  la  saison  n'étant  plus  fa- 
vorable surtout  dans  certaines  vallées  ou   versant* 


de  montagne  mal  exposés.  Les  masses  importan- 
tes de  ce  fourrrage  trop  fortement  tassées  par  les 
nécessités  du  travail  sont  aptes  à  une  fermenta- 
lion  exagérée  nuisant  à  la  qualité  du  fourrage. 
Ou  a  vu  de  ces  cas  d'échauffement  allant  jusqu'à 
la  combustion  et  allumer  des  incendies.  Cette 
considération  devra  exciter  à  une  surveillance  at- 
tentive dans  certaines  fermes,  afin  d'éviter  ces 
terribles  accidents. 

Les  pommes  de  terre  doul  l'arrachage  est  com- 
mencé promettent  un  bon  rendement,  bien  qu'un 
certain  nombre  de  variétés  fussent  très  atteintes 
par  la  "pourriture.  Ces  variétés,  heureusement,  ne 
sont.  ici.  j'nlijcl  rpir  d'une  cullure  très  nstninle. 

J.   B.  .Iac  .;  ot. 


LA  SÉLECTION  DES  POMMES  DE  TERRE 


319 


PROCÉDÉS  DE  DESTRUCTION  DES  CRIQUETS 


Réponse  au  n°  741G  (Vienne) 

Les  principaux  procédés  de  destruction  des 
criquets  en  France,  tels  qu'ils  résultent  de 
l'expérience  de  la  campagne  de  1920,  con- 
duite dans  la  Crau  contre  le  criquet  maro- 
•cain  {Sti'auro7iotus  inaroccanus),  par  M. 
Paul  Vayssière  (1),  sont  les  suivants  : 

1°  Destruction  par  les  lance-flammes. 

Les  lance-flammes  de  l'armée,  du  modèle 
P^  et  d'une  contenance  de  13  litres,  alimen- 
tés à  l'huile  lourde  de  houille,  sont  ceux  qui 
ont  été  principalement  utilisés.  Ils  balaient 
chacun  une  surface  de  200  à  500  mètres 
carrés. 

Avant  de  mettre  le  lance-flammes  en  ac- 
tion, quatre  ou  cinq  hommes,  armés  de  bran- 
ches ou  de  toiles  de  sacs,  ont  rabattu  lente- 
ment les  criquets  vers  un  point  donné.  Une 
fois  ce  résultat  obtenu,  ils  s'écartent,  et  le 
spécialiste,  armé  du  lance-flammes,  peut  en 
quelques  secondes  détruire  la  masse  des  in- 
sectes ainsi  rassemblés.  L'action  simultanée 
de  deux  ou  de  plusieurs  opérateurs  n'est  re- 
commandée que  dans  le  cas  de  banques  de 
jeunes  criquets  s'étendant  sur  dés  centaines 
de  mètres  de  longueur. 

Malgré  son  prix  de  revient  élevé  (255  fr.  à 
l'hectare  en  1920),  cette  méthode  est  excel- 
lente pour  débarrasser  des  bandes  de  criquets 
de  vastes  espaces  incultes- 

2°  Méthode  des  appâts  empoisonnés. 

On  mélange,  à  sec,  dans  un  baquet,  avec 
beaucoup  de  soin,  après  s'être  coiffé  d'un 
masque,  10  à  12  kilogr.  de  son,  500  gram- 
mes de  sel  marin  et  500  grammes  d'acide 
arsénieux.  Après  avoir  ajouté  2  litres  d'eau  et 
2  litres  de  mélasse,  on  remue  encore  le  tout 
assez  longtemps  pour  obtenir  une  masse 
bien  également  humectée.  Une  fois  la  pré- 
paration achevée,  se  laver  soigneusement  les 
j;îains. 

L'appât  ainsi  préparé,  immédiatement 
avant  d'en  faire  usage,  est  semé  à  la  volée 
dans  les  cultures,  de  bon  matin  ou  le  soir  à 


la  tombée  de  la  nuit.  On  en  répand  de  30  à 
60  kilogr.  à  riieclare,  suivant  l'importance 
des  bandes  de  criquets  qu'il  s'agit  de  com- 
battre. 

L'effet  se  produit  dès  le  lendemain  de 
l'application  et  la  mortalité  atteint  son 
maximum  dès  le  troisième  jour  qui  suit  ce- 
lui du  traitement.  Ce  procédé  est  d'une  gran- 
de efficacité.  Son  prix  de  revient  a  été  de 
42  fr.  25  à  l'hectare  en  1920. 

Veiller  à  ce  que  les  volailles  n'absorbent 
pas  une  trop  grande  quantité  de  criquets  em- 
poisonnés- 

3°  Récolte  à  la  toile. 

On  se  sert  de  préférence  de  toiles  de  8  mè- 
tres de  longueur  sur  environ  4  mètres  de 
largeur,  et  l'on  opère  soit  de  7  à  10  heures  du 
matin,  soit  de  15  à  19  heures,  à  l'époque  de 
l'année  où  les  criquets  n'ont  pas  encore  ac- 
quis les  organes  du  vol. 

Des  ouvriers,  armés  de  branches  feuillues 
et  de  petites  toiles,  se  disposent  en  V  ou  en 
arc  de  cercle,  de  façon  à  rabattre  une  bande 
d'insectes  sur  la  toile,  distante  de  leur 
groupe  de  4  à  5  mètres.  Cette  toile  est  éten- 
due à  terre  dans  toute  sa  longueur,  mais 
seulement  sur  la  moitié  de  sa  largeur,  l'autre 
moitié  étant  tenue  verticale  par  deux  hom- 
mes placés  à  chaque  bout  de  la  toile  ;  un 
troisième  opérateur  se  déplace  d'un  bout  à 
l'autre  du  pan  vertical  et  fait  retomber  les 
criquets  qui  essaient  de  franchir  l'obstacle. 

Les  insectes  ayant  été  ramenés  peu  à  peu 
sur  la  toile,  celle-ci  est  repliée  sur  elle-mêmu, 
on  rassemble  les  criquets  vers  son  centre  et 
on  les  verse  dans  un  sac.  l.)n  peut  ainsi  en 
recueillir  jusqu'à  40  kilogr.  en  dix  minutes. 

Au  bout  d'une  douzaine  d'heures,  les  in- 
sectes enfermés  dans  le  sac  périssent  par  as- 
phyxie. On  verse  alors  le  contenu  du  sac 
dans  une  tranchée  et  on  le  recouvre  de  terre. 
Ces  cadiavres  de  criquets  peuvent  ensuite 
fournir  un  excellent  compost. 

P.  Lesne, 

Assistanl  au  Muséum. 


LA  SÉLECTION  DES  POMMES  DE  TERRE 


La   note   suivante   résume   l'inspection  des  ' 
cultures  de  pommes  de  terre  dans  le  départe- 
ment de  la  T.oire,  on  1022  : 

Ci)  Le  mémoire  de  M.  P.  Vayssière  a  paru  dans 
les  Annales   des  Epiphylies,  lomc   VII,    1921. 


En  vue  d'obtenir  de  bonnes  semences  de  pom- 
mes de  terre,  l'Office  agricole  de  la  Loire  a  fait 
opérer  des  visites  de  cultures  <Ian&  plusieurs  can- 
tons clés  montagnes  du  Forez.  Cette  inspection, 
qui  fonctionne  pour  la  troisième  année,  a  été 
effectuée    par    un    groupe    de    moniteurs   opérant 


32U 


At;ADÉMIE  D'AGRICULTURE  DE  FRANCE 


soii>  la  conduite  de  .M.  Pcncl,  directeur  de  la 
Station  cxpéiunenlale  do  Merle  (Loire). 

En  igai,  trois  variétés  ont  été  soumises  au 
contrôle  sur  pied  :  la  V  io/e//e  du  Forez,  la  lUnuje 
ou  Merveille  dWmcrique  cl  VIndustrie.. 

Pour  la  première  de  ces  variétés,  le  barènio 
d'appréciation  est  le  suivant  :  on  retient  seule- 
ment pour  la  semence  la  récolte  de?  champs 
offrant  un  minimum  de  Sa  pieds  >igOMrou\  sur 
/lo. 

Piès  de  2ÔO  champs  étapes  entre  700  m.  et 
I700  m.  d'altitude  ont  pu  être  ainsi  notés  en  \  ne 
(le  la  multiplii-ation. 

A  signaler  que  le  PhyUj[>hlor(i  iiifeshms  a  ét(^ 
très    rare   dans   \i\.  Loire  e|    que    les    tnlxreules    re- 


ttnus,    indemme?   de    pourriture,    sont    de   Lonne 
consej  vation. 

Le  flétrissement  prématuré  des  pieds  avec  tu- 
hercules  mous,  observé  cette  année  dans  quel- 
ques régions  sèches  du  G^ntrc,  n'intéresse  pas  la 
zone  montagneuse  où  a  été  pratiquée  l'insp.ction. 

On  a  vil  précrcloninuMit  (luinuTo  du  17  dé- 
ccmlirc  l'.):.^!,  paire  i'.K!)  comment  celte  ins- 
pection des  cultures  a  été  inaugurée  en  1920 
par  M.  Perret,  pour  la  première  fois  en  Fran- 
co. Cette  méthode  a  été  ado[)tt'e  dans  d'autres 
réiri()ti>^,  (M>muu'  i|  ;i  éli'  cviiosé  dans  nos  co- 
lonnes. 

G.  Gaudot. 


ACADEMIE  D'AGRICULTURE  DE  FRANCE 


Stuiicc   du  k   oclubre   1922.   —  Présidence 
de  M^  Prosper  Gervais. 

Réception  de  M.  Worms." 

M.  le  niinisUc  de  l'Agriculture  a  Irausmis,  pon- 
dant les  vacances  de  l'Académie,  l'ampliation  du 
décret  approuvant  l'élection  de  M.  René  ^^orms 
comme  membre  titulaire  dans  la  section  d'Econo- 
mie, Statistique  et  Législation  agricoles. 

M.  Heiié  Worms  est  introduit.  ]\L  le  Président 
lui  souhaite  la  bienvenue  et  l'invite  à  prendre 
place   parmi  ses   nouveaux  confrères. 

M.    le    Secrétaire    perpétuel    passe    en    revue   la 
nombreuse  correspondance  envoyée  à  l'Académie. 
Mort  de  M.  Auguste  Souchon. 

M.  le  Présideitl  rappelle  à  l' Académie  combien 
elle  a  été  frappée  cruellement  pendant  les  vacan- 
ces. .M.  Auguste  Souchon  a  été  enlevé  par  un  mal 
impitoyable.  L'Académie  s'est  associée  tout  en- 
tière au  deuil  qui  l'a  frappée  très  doiiloureuse- 
m<-nt. 

M.  le  Secrétaire  perpétuel  lit  une  notice  qui 
n-nd  à  la  mémoire  de  M.  Auguste  Souchon  l'hom- 
mage que  méritent  ses  importants  travaux.  Son 
talent  et  son  caractère  lui  a\ aient  acquis  nue  hau- 
te autorité,  à  l'iustilul,  à  la  Faculté  de  Droit,  à 
l'Institut  agronomique,  au  Conseil  consultatif 
d'Alsace  et  Lorraine,  à  la  Société  des  Agriculteurs 
de  France,  à  l'Académie  d'Agriculture.  M.  IL  Sa- 
gnier  termine  ainsi  son   éloquente   notice   : 

«  Toutes  les  sympalliics  allaient  spontanément 
\ers  lui.  C'est  qu'aux  hautes  qualités  du  profes- 
seur et  de  l'économiste  éminent,  Souchon  ajou- 
tait les  qualités  plus  délicates  d'un  cœur  chaud 
et  généreux.  Eminemment  bon,  il  aimait  à  faire 
le  bien,  toujours  avec  une  aménité  souriante.  Mo- 
<le«te  à  l'excès,  lorsqu'il  sentit  venir  la  fin,  il 
voulut  disparaître  sans  pompe  et  sans  éflal,  mais 
se«  confrères  lui  doivent  de  rappeler  la  belle 
place  qu'il  occupait  dans  leui-s  rangs,  les  services 
qu'il  a  rendus  et  d'exprimer  les  profonds  regrets 
que  sa   jierte  leur  inspire.   » 

Mort  d'ua  correspondant. 

\t.  le  Secrétilire  jierpéluel  a  le  regret  d'annoncer 
la    nioil    du    baron    Raoul    d'Astier    de    la    Vise- 


rie,  décédé  le  00  septembre,  au  i  liàt<au  de  Ran- 
cay  (Indre). 

Api-î'S  avoir  commencé  sa  carrière  dans  l'armée, 
il  s'est  adonné  avec  ardeur  à  l'ajiplication  et  à 
la  propagation  des  meilleures  méthodes  cultu- 
rales.  Appelé  en  1892  a  présitler  la  Société  d'Agri- 
ciritinc  de  l'Indre,  il  a,  pendant  plus  d'un  quart 
de  siècle,  donné  luie  vive  impulsion  aux  tmvaiTx 
de  cette  Société  et  contribué  ainsi  à  fépandre  le 
piogiès  dans  le  Berry. 

Il  avait  été  élu  correspondant  de  l'Académie 
dans   la   Sivtion  de  Grande  Culture,  en   190S. 

Félicitations  à  M.  Méline. 

U.  le  l'résideitt  rappelle  que.  pendant  les  va- 
cances de  l'Académie,  a  été  fêlé  le  cinquantenaire 
de  notre  vénéré  confrère  M.  Méline.  L'Académie 
n'a  pu  s'associer  comme  elle  l'aurait  voulu  puis- 
qu'il ce  moment  elle  était  en  vacances.  M.  Pros- 
per (Servais  prie  M.  Méline  d'agriH^-r,  au  nom  de 
l'Acailémie  tout  entière,  ses  félicitations  respec- 
tueuses ;  r.\cadéniie  s'unit  ainsi  aux  hommages 
qui  ont  été  rendus  à  M.  Méline,  à  cette  occasion. 

M.  Jules  Méline  se  déclare  aussi  surpris  que 
flatté  d\\  nouvel  hommage  que  lui  adresse  le 
Président  de  l'Académie.  La  cérémonie  dont  il  a 
été  lionoré  avait  un  caractère  plutôt  politique 
ipi'agricole.  mais  il  reconnaît  volontiers  que 
l'Agricultuic  eu  faisait  le  fond,  puisqu'elle  fait 
le  fond  de  sa   \ie. 

Félicitations  à  M.  Maquenne. 

)/.  le  Président  adresse  les  félicitations  de 
l'Académie  à  M.  Maquenne.  qui  a  été  promu  au 
grade  d'officier  de  la  Légion  irilonneiu'. 

Application  de  la  culture  mécanique 
à  la  plantation  des  Pommes  de  terre. 

M.  Pingehnann  ])résenle  à  l'Acailémie  une  note 
de  M.  Tony  Rallu  sin-  la  plantation  des  pommes 
de  terre  à  la  charrue  tirée  par  un  tracteur. 

Sur  un  groupe  de  deux  charrues  à  trois  corp>. 
remorquées  par  un  tracteur  à  quatre  roues  mo- 
trices, M.  Tony  Ballu  a  installé  des  caisses  et  des 
paniers  pleins  de  pommes  de  terre,  et  à  côté  de 
ces  paniers,  deux  hommes  assis. 

Les  deux  charrues  travaillant  six  raies  à  la  fois. 


CORRESPONDANCE.  —  CONSEILS  PRATIQUES 


321 


■chaque  planteur  était  chargé  de  laisser  tomber  les 
pommes  de  terre  -toutes  les  deux  raies.  Pour  dé- 
charger les  planteurs  de  la  préoccupation  de 
bien  placer  leurs  plants,  M.  Tony  Ballu  disposa 
sur  les  charrues  de  vulgaires  tuyaux  de  poêle, 
dans  lesquels  les  planteurs  n'ont  qu'à  laisser  tom- 
ber leurs  plants  et  pour  fixer  la  cadence  à  laquelle 
les  planteurs  devaient  laisser  tomber  les  pommes 
de  terre  dans  les  tuyaux  de  poêle,  il  avait  disposé 
à  chaque  tiers  des  roues  de  droite  de  la  charrue 
(mesurant  64  centimètres  de  diamètre)  un  chiifon 
blanc  :  les  planteurs  n'ont  qu'à  laisser  tomber  la 
pomme  de  terre  dans  le  tuyau,  chaque  fois  qu'ils 
aperçoivent  un  de  ces  chiffons.  Les  tubercules 
sont  ainsi  placés  à  70  centimètres  environ  les  uns 
des  autres. 

M.  Ringeimann  estime  que  le  dispositif  très 
simple  de  M.  Ballu  s'adapterait  encore  mieux  à 
une  charrue  à  quatre  raies,  traînée  par  des  trac- 
teurs plus  légers  ;  en  tous  cas,  les  virages  se- 
raient  plus  faciles. 

Annuaire  économique  du  Maroc. 
M.  Henry  Sagnier  signale  la  publication  de 
VAnnaaire  économique  et  financier  du  Maroc 
1921-1922.  Ce  volume,  très  important,  renferme 
les  documents  les  plus  complets  sur  les  diverses 
formes  de  la  production  et  sur  l'activité  écono- 
mique déployée  sur  l'initiative  et  sous  la  haute 
direction   du    maréchal   Lyautey. 

L'Agriculture  tient  naturellement  une  large 
place  dans  cet  annuaire.  Les  documents  qui  la 
concernent,  sont  précédés  de  cette  déclaration  : 
«  L'Agriculture  constitue  la  principale  ressource 
du  Maroc,  elle  est  à  la  base  de  son  avenir  écono- 
mique ». 

Les  surfaces  ensemencées  en  192 1  ont  été  de 
2  182  000   hectares,   dont  55  000  hectares  par  les 


Européens.  Sur  ce  total  ensemencé,  990  000  hec- 
tares ont  été  consacrés  à  l'orge,  793  000  au  blé, 
puis  viennent  le  maïs,  le  sorgho,  les  fèves,  etc. 

Parmi  les  arbres  fruitiers,  l'olivier  tient  le  pre- 
mier rang  :  on  a  recensé,  en  1921,  pour  le  Maroc 
occidental,  2  188  000  oliviers. 

Le  bétail  constitue  une  des  principales  ressour- 
ces des  indigènes  :  on  a  recensé,  en  1921,  notam- 
ment, 98  000  chameaux,  490  000  ânes,  200  000 
chevaux  et  mulets,  i  5oo  000  bovins,  2  millions 
de  chèvres,  ii5ooo  porcs  et  6700000  moulons. 
Les  forêts,  dans  la  zone  agricole,  ont  une  sur- 
face évaluée  à   i  5oo  000  hectares. 

Parmi  les  produits  d'exportation,  il  convient  de 
signaler  les  œufs  de  volailles,  dont  l'exportation  a 
atteint  8  6:; 6  000  kilogr.  en   1919. 

M.  H.  Sagnier  signale  les  institutions  destinées 
à  provoquer  les  progrès  agricoles  et  donnant  les 
nmyens  de  les  réaliser  :  centre  d'élevage  à  Casa- 
blanca, création  de  cinq  fermes  expérimentales, 
de  jardins  d'essais,  etc.,  création  de  deux  Cham- 
bres d'Agriculture,  développement  régulier  de 
Caisses  de  crédit,  d'Assurances  mutuelles  agricoles 
pour  les  indigènes,  etc.  Ce  résumé  sommaire  mon- 
tre l'activité  qui  préside  à  la  vie  agricole  du  Ma- 
roc et  qui  est  la  meilleure  garantie  de  son  avenir. 

Prorogation  des  parasites  végétaux 
par  les  Plantes  spontanées. 

M.  Vabbé  E.  Noffruy,  correspondant,  fait  hom- 
mage d'une  étude  exposant  les  résultats  de  plus 
de  trente  années  de  recherches  cryptogamiques. 
Il  y  montre  la  nécessité  de  détruire  les  plantes 
spontanées,  susceptibles  d'être  attaquées  par  les 
mêmes  parasites  que  ceux  qui  envahissent  les 
plantes  cultivées  du  même  genre  botanique  ;  il 
appelle  l'attention  sur  un  grand  nombre  de  ces 
1    foyers  d'infection.  H.  Hitier. 


CORRESPONDANCE  -  CONSEILS  PRATIQUES 


—  N°  6271  (Ain).  —  Lorsqu'un  cheval  tousse, 
avec  jetage,  depuis  plusieurs  mois,  tout  en  con- 
servant les  apparences  de  la  santé,  il  faut  songer 
à  la  bronchite  chronique  ou  à  une  affection  plus 
profonde  du  poumon  ;  il  faut  même  songer  à  la 
morve  chronique.  Comme  cette  affection  est  con- 
tagieuse en  même  temps  que  fort  dangereuse, 
il  est  nécessaire  de  demander  l'avis  de  votre  vé- 
térinaire sur  ce  premier  point.  S'il  ne  s'agit  pas 
de  morve,  mais  seulement  de  bronchite  chronique 
ou  d'emphysème  pulmonaire,  il  n'y  a  pas  de 
danger  de  contamination  des  autres  chevaux  vi- 
vant dans  la  nième  écurie  ;  mais  il  est  néanmoins 
recommandé  de  mettre  les  malades  à  l'extrémité 
d'une  rangée,  afin  de  pouvoir  plus  commodé- 
ment  leur  administrer   un    régime    particulier. 

Pour  les  poussifs,  jamais  de  fourrages  pous- 
siéreux, p>eu  de  foin,  de  la  paille  de  bonne  qua- 
lité. Les  aliments  mélasses  sont  tout  particuliè- 
rement recommandés,  de  même  que  le  régime  du 
pâturage  ou  le  régime  du  vert  durant  l'été. 
Comme  boisson,  de  l'eau  de  goudron  (goudron 
de  bois),  différentes  spécialités  sont  recomman- 
dées   pour    les  chevaux    poussifs,    l'Arsécaline,   la 


Vergotinine,  etc.  Consultez  votre  vétérinaire  sur 
le  choix  du  médicament  à  employer  d'après  l'état 
de  votre  bête.  —  (G.  M.). 

—  M.  V.  A.  (Indre).  —  Autant  le  mode  de 
chauffage  à  l'eau  chaude  des  habitations  est 
recommandable  en  principe,  autant  il  est  en- 
nuyeux au  sujet  des  réparations.  Il  y  a  peu  de 
constructeurs  en  France  de  ce  matériel,  et  ces 
derniers  font  payer  cher  les  éléments  de  rechange 
de  la  chaudière  à  un  prix  exorbitant,  tout  en 
augmentant  énormément  les  délais  de  livraison. 
Pour  nous,  personnellement,  du  matériel  com- 
mandé en  mai  de  cette  année  n'est  pas  encore 
livré  au  début  d'octobre.  Il  faut  donc  vous  en- 
toiuer  de  très  sérieuses  garanties,  si  toutefois 
cela  est  possible,  dans  le  choix  du  constiucteur 
de  la  chaudière  et  des  radiateurs,  car  les  tuyavix 
et  les  robinets  se  trouvent  facilement  et  rapide- 
ment dans  le  commerce.  En  résumé,  les  ennuis 
sont  tels,  qu'il  y  a  lieu  d'hésiter  à  recommander 
pour  les  constructions  rurales  l'adoption  de  ces 
bons  systèmes  de  chauffage.  —  (M.   R.). 

—   N"   6828   (Allier).   —  Au  sujet   de   la    force 


322 


LA  SEMAINE  MÉTÉOROLOGIQUE 


néc<.'ssairc  pour  aclîonncr  les  diverses  machine^ 
accessoires  de  la  baUcuse  dont  vous  parlez  : 
engraineur  automatique,  botteleuse  à  un  ou 
(l(  u\  liiii>.  élévateur  de  balles,  nous  ne  pouvoii* 
vous  donner  aucun  chiffre,  attendu  que  nous 
n'avons  pas  d'essais  précis  sur  ces  machine*  ac- 
cessoires. Il  convient  donc,  quant  à  présent,  de  se 
baser  sur  les  indications  fournies  par  les  cons- 
tructeurs en  les  considérant  comme  des  niininia. 
Pour  la  force  totale  dont  on  vous  parle  poui'  ac- 
tionner tout  le  système,  demandez  une  garantie 
à  \olre  vendeur.  Tout  dépend,  d'ailleurs,  du  poids 
total  des  gerbes,  c'est-à-dire  du  grain  et  de  !" 
paille,  à  passer  par  heure  à  la  machine  ;  celle 
indication  d'ordre  général  pourrait  peut-être  nous 
pernu-ttre  de  vous  dire  si  le  moteur  spécifié  de 
i5  chevaux  serait  sufhsant,  surtout  si  nous  avions 
les  caractéristiques  du  dit  moteur  qui  ne  peut 
peut-être  pas  fournir   i5  chevaux.  —  (M.   R.). 

—  M.  P.  E.  {Cher).  —  La  graine  d 'aubépine . 
dont  la  durée  de  faculté  geiniinative  est  de  /| 
à  5  ans.  met  souvent  deux  ans  à  lever.  On  peut 
la  récolter  en  octobre,  la  mettre  en  stratification 
dans  du  sable  frais  et  la  semer  dru,  en  rayons, 
dans  une  terre  légère,  au  printemps  suivant. 
Elle  est  recouverte  de  trois  centimètres  de  terre 
au  plus  et  le  terrain  est  arrosé  pendant  les  gran- 
des sécheresses.  Telle  est  l'ancienne  méthode,  en- 
core en  usage. 

Aujourtriiui.  on  procède  différemment,  sur- 
tout chez  les  pépiniéristes.  On  a  observé  que  les 
graines  sont  bien  formées  et  aptes  à  germer  en 
août,  alors  que  l'enveloppe  n'est  pas  encore  co- 
lorée. Les  graines  ou  osselets  d'aubépine  sont 
donc  récoltés  au  mois  d'août  et  semés  aussitôt. 
Les    plnie.:    irauloniiie    e|    les    gelées    d'hiver    en 


favorisent  la  germination  ;  la  levée  a  lieu  régu- 
lièrement au  j)iintenips  et  l'on  obtient  ainsi  des 
plants  aussi  robustes  que  par  le  premier  procédé. 
-  (F.  L.). 

—  M.  E.  C.  {Haale-Saône).  —  Les  expériences 
de  G.  Bertrand.  Brocq-Rousscu  et  Dassonville 
ont  montré  que  la  rhloropicrine  est  un  excellent 
agent  de  destruction  des  punaises.  Le  liquide 
est  pulvérisé  dans  les  pièces  à  désinfecter  à  la 
dose  de  /j  à  lo  gr.  par  mètre  cube  d'espace,  et 
le  traitement  doit  être  renouvelé  au  bout  d'une 
quinzaine.  Mais  ce  procédé  ne  peut-être  appliqué 
que  par  une  équijx"  d'opérateurs  spc-cialistes,  et 
seulement  dans  le  cas  où  le  local  peut  être 
évacué  lors  de  chaque  traitement. 

Vn  autre  procédé  consiste  à  remettre  à  ncul 
l'appartement  en  posant  du  nouveau  papier  et  en 
nnouvclant  la  peinture.  Les  bois  ou  les  fers  de 
lit  doivent  être  badigeonnés  soit  au  pétrole,  soit 
à  lu  ln'nzinc,  soit  à  l'essence  île  léiébenthine  et 
lu  literie  passée  à  l'étuvc.  Si  cette  dernière  opé- 
ration n'est  pas  réalisable,  badigeonner  largement 
au  pinceau  trempé  dans  la  benzine  ou  même  ar- 
roser avec  ce  liquide  tous  les  plis,  coins,  coutures 
cl  en  général  tous  les  points  des  matelas,  som- 
miers, oreillers,  traversins,  susceptibles  de  four- 
nir un  abri  aux  insectes  ou  de  receler  œufs  et 
jeunes.  Dans  le  cas  où  la  réfection  des  papiers 
it  peinture  ne  peut  être  exécutée,  faire  brûler 
dans  rappiulenient  du  soufre  à  raison  de  3  kilogr. 
par  loo  nièlres  cubes  d'air  en  l'additionnant 
d'une  petite  quantité  de  salpêtre.  On  aura  préa- 
lablenienl  obturé  hermétiquement  les  fontes  des 
portes  et  fenêtres  en  y  collant'  des  bandes  de 
papier.  Au  bout  do  /|8  hem'es.  ouvrir  et  aérer.  — 
(P.  L.). 


LA  SEMAINE  MÉTÉOROLOGÎQTJE 

Semaine  du  1"  aul  ortohre  W22  (OBSERVATOIRE  DU  PARC  SAINT-MAUR) 


JOURS 

TEMPÉRATURE 

Écart 

5 

t.        OJ 

1 

ET    DATES 

''À  -à 

w     = 

S 
'5 

14 

c 
c 
9 
o 

•S. 

sur 
la  nor- 
male 

Vent 

3    _5 

ri 

REMARUUKS  DIVERSES 

millim. 

heures 

millim. 

Dim...     1"-  oct. 

767  .0 

9-2 

14.5 

12<'2 

—  0"2 

S 

0.0 

3.0 

Ttmps  pluvieux. 

Lundi..       2  — 

765.3 

It  8 

18  0 

14.9 

4-  2.6 

Varia. 

2.0 

1  0 

Pluie  la  nuit.   Beau  le  soir. 

Mardi..      3  — 

764.9 

10.6 

19.8 

14.5 

+  2.4 

SO 

2.7 

» 

Rosée.  Temps  nuageux. 

Mercredi    4  — 

765.2 

11.'. 

18.1 

14.1 

+  2.3 

SO 

0.0 

u 

Rosée.  Brouillard.    Temps  cou- 
[vert. 

Jeudi. .      5  — 

761.6 

11.2 

17.8 

14.2 

+  2.4 

SO 

1.2 

5.2 

Pluie  par  moments. 

Vendredi    6  — 

758.7 

11.0 

11.9 

12.4 

+  0.7 

Varia 

2.3 

6.7 

Pluie  la  nuit.  Averse  après-midi. 

Samedi .     7  — 

764.1 

5.8 

12.2 

16.5 

9.9 

—  1.6 

N 

0  7 

0.2 

Pluie  le  malin.  Temps  nuagiux. 

Moyennes  et  loUui . . 

763.8 

10. 1 

13.2 

» 

» 

8.0 

16.1 

Pluie  depuis  le  l»'  janvier: 

Écarts  lur  It  normale 

+  2.0 

-h2.2 

-  0.4 

fl.2 

» 

» 

iliii  thc.c 

» 

En  1922 59Tnni 

Normale  . . ..  '  457 

REVUE    COMMERCIALE 


323 


REVUE  COMMERCIALE 


Situation  agricole.  —  On  continue  à  déplorer 
les  allures  capricieuses  de  la  saison.  Alors  que 
dans  le  Midi,  une  sécheresse  prolongée  rend  très 
difficile  le  travail  du  sol,  dans  la  région  du  Nord, 
les  mêmes  difficultés  se  présentent  du  fait  de  la 
persistance  de  l'humidité.  Dans  le  Centre  et  aux 
environs  de  Paris,  les  pluies  alternent  avec  les 
éclaircies  malheureusement  très  rares. 

Les  arrachages  de  betteraves  et  de  pommes  de 
terre  se  poursuivent  ;  la  maladie  a,  sur  de  nom- 
breux points,  attaqué  les  tubercules.  Entravée  par 
les  pluies,  la  récolte  des  sarrasins  s'est  achevée 
dans  l'Ouest  par  quelques  belles  journées.  En  di- 
vers endroits,  les  averses  continuelles  ont  retardé 
la  rentrée  des  regains. 

Blés.  —  Le  marché  est  calme  ;  on  constate  une 
demande  modérée  de  la  part  de  la  meunerie  et, 
comme  contre-partie,  des  offres  moyennes  par  la 
culture.  Les  transactions  se  font  à  des  prix  sta- 
tionnaires,  en  hausse  légère  même,  sur  certains 
marchés. 

Sur  les  marchés  départementaux,  on  paie  aux 
100  kilogr.  :  ik  à  76  fr.  à  Amiens  ;  71  à  78  fr. 
à  Angers  ;  78  fr.  à  Agen  ;  81  à  85  fr.  à  Alger  ; 
78,50    à    82, 5o    à    Avignon  ;    7/i    fr.    à    Beauvais  ; 

75  à  76  fr.  à  Besançon  ;  74  à  75  fr.  à  Brienon  ; 
74  fr.  à  74, 5o  à  Blois  ;  74,5o  à  76,50  à  Bordeaux  ; 

76  à  77  fr.  à  Bourges  ;  77  à  78  fr.  à  Bar-le-Duc  ; 
76  à  80  fr.  à  Châlons-sur-Marne  ;  74j5o  à  75  fr.  à 
Chartres  79  à  80  fr.  (blé  blanc)  et  74  à  75  fr. 
(blé  godelle)  à  Clermont-Fcrrand  ;  78  fr.  à  Col- 
mar  ;  77,50  à  Dijon  ;  7^  a  74, 5o  à  Evreux  ;  72 
à  78  fr.  à  Lille  ;  76  fr.  à  La  Rochelle  ;  75  à  77  fr. 
à  Limoges  ;  74  fr.  au  Mans  et  à  Laon  ;  77  à  78  fr. 
à  Mâcon  ;' 76  à  77  fr.  à  Metz  ;  75,5o  à  76  fr.  à 
Nantes;  78,50  à  74  fr.  à  Niort;  76  à  78  fr.  (tuzclle 
blanche  ou  saissette),  78  à  75  fr.  (aubaine),  78  à 
80  fr.  (blé  dur  de  Médéah),  à  Nîmes  ;  74  à  76  fr. 
à  Nevers  ;  75  à  76  fr.  à  Poitiers  ;  75  à  75,60  à 
Orléans  ;  70  à  72  fr.  à  Quimper  ;  72  à  74  fr.  à 
Rennes  ;  69  à  72  fr.  à  Rouen  ;  76  à  78  fr.  à 
Strasbourg  ;  72  à  78  fr.  à  Saint-Brieuc  ;  77,60  à 
78,60  à  Saint-Etienne  ;  77  fr.  à  Troyes  ;  77,60  à 
78  fr.  à  Toulouse. 

A  la  Bourse  de  Commerce  de  Paris,  la  cote  du 
blé  a  été  établie  de  77,60  à  78,60  les  100  kilogr. 
La  meunerie  a  payé  aux  100  kilogr.  départ  :  blés 
de  l'Aube,  de  l'Yonne,  de  la  Marne,  77,60  ;  de 
Seine-et-Oiso,  du  Loiret,  de  Seine-et-Marne,  d'Eu- 
re-et-Loir, 76  à  76,60  ;  de  la  Mayenne  et  de  la 
Sarthe  76  fr.  ;  du  Nord  71  à  72  fr.  ;  de  ly 
Somme  74  fr.  Les  blés  étrangers  reviennent  au 
moins  à  77  ou  78  fr.  les  100  kilogr.,  ports  de 
France,  y  compris  le  droit  de  douane  de   i4  fr. 

Sur  les  marchés  étrangers,  o'n  cote  aux  100  ki- 
logr. :  61, 4o  à  New-York  ;  62, 4i  a  Chicago  ;  62,76 
à    Bucnos-Ayros. 

Farines.  —  Transactions  un  peu  plus  actives  à 
des  prix  soutenus.  On  paie  de  97  à  99  fr.  les  100 
kilogr.  dépail  rliî  moulin.  La  livraison  aux  bou- 
langers de  Paris  a  lieu  au  prix  de  io4  à  106  fi'. 
le   quintal    rendu. 

Sons.  —  La  demande  est  des  plus  modérées  ; 
les  cours  sont  en  baisse.  On  paie  aux  100  kilogr. 
8épart  du  moulin  :  les  beaux  sans  82  à  34  fr.  ; 
les  sons  ordinaires  29  à  Si  fr.  ;  les  recoupettcs 
35  à  36  francs. 


Seigles.  —  Cette  céréale  ne  fait  l'objet  que 
d'un  petit  nombre  de  transactions  à  des  prix  va- 
riant aux  100  kilogr.  départ  :  de  48  à  48, 5o  pour 
les  provenances  du  Centre  et  de  l'Est,  de  45  à 
46  fr.  pour  celles  de  l'Ouest. 

Avoines.  —  Affaires  plus  actives  en  avoines 
dont  les  cours  sont  en  hausse  de  i  fr.  par  quintal 
sur  ceux  de  la  huitaine  précédente.  On  cote  aux 
100  kilogr.  départ  :  les  avoines  grises  d'hiver  de 
la  Vienne,  62  fr.  ;  les  noires  du  Centre,  56,5o  à 
67,60  ;  les  grises  de  Brie  et  de  Beauce,  56  à 
66,60  ;  les  blanches  du  Nord,  54  à  56  francs. 

Orges.  —  Les  ventes  manquent  toujours  d'ac- 
tivité ;  néanmoins,  les  prix  se  maintiennent.  On 
cote  aux  100  kilogr.  les  orges  de  brasserie  :  Loi- 
ret et  Seine-et-Marne,  67  à  68  fr.  ;  Aube,  Marne, 
Eure-et-Loir,  56  fr.  ;  Mayenne  et  Sarthe,  53  à 
54  fr.  ;  escourgeons,  53,5o  à  54  fr.  ;  orges  de 
mouture,  49  à  00  francs. 

Céréales  diverses.  —  Les  sarrasins,  abondam- 
ment offerts  ont  des  prix  en  baisse.  On  cote  aux 
100  kilogr.  départ  :  Bretagne,  56  à  67  fr.  ;  Orne, 
Manche  et  Mayenne,  67  à  69  fr.  ;  Limousin, 
69   francs. 

Le  maïs  vaut  69  fr.   à  Toulouse. 

Fourrages.  —  Au  marché  de  La  Chapelle,  ar- 
rivages peu  importants,  vente  facile  à  des  prix 
soutenus.  On  a  payé  aux  100  bottes  de  5  kilogr. 
rendues  à  Paris,  au  domicile  de  l'acheteur,  droit 
d'entrée  et  frais  de  camionnage  compris  :  luzer- 
ne, 200  à  260  fr.  ;  regain,  200  à  240  fr.  ;  foin, 
190  à  240  francs. 

On  cote  aux  100  kilogr.  sur  vagon  départ,  le 
foin  :  Isère  29  à  3i  fr.  ;  Franche-Comté,  27  à 
28  fr.  ;  Savoie,  27  à  29  francs. 

Pailles.  —  En  raison  de  la  modération  de  l'of- 
fre,  les  cours  des  pailles  ont  subi  une  hausse  de 

10  à  i5  fr.  par  cent  bottes  au  dernier  marché  de 
La  Chapelle.  On  a  coté  les  100  bottes  de  5  kilogr. 
rendues  à  Paris,  au  domicile  de  l'acheteur,  droit 
d'entrée  et  frais  de  camionnage  compris  :  paille 
de  blé,  96  à  120  fr.  ;  paille  d'avoine,  86  à  no  fr.; 
paille  de  seigle,  100  à   126  francs. 

On  cote  aux   100  kilos  sur  wagon  départ   : 
Paille  de  blé  en  gerbes   :  Franche-Comté,   10  à 

11  fr.  ;    Bourgogne,    10    à    11    fr.  ;    Loire,    11    à 

12  francs. 

Paille  d'avoine  en  gerbes  :  Franche-Comté,  9 
à   10  francs. 

Paille  de  seigle  :  Loire,  Haute-Loire,  12  à  i4  fr.; 
Jura,  II  à  12  fr.  ;  Limousin,  12  à  i3  fr. 

Bétail.  —  Au  marché  de  La  Vllletle  du  lundi 
9  octobre,  les  cours  du  gros  bétail  ont  acquis  plus 
de  fermeté.  Au  demi-kilogramme  net,  on  a  payé, 
les  bœufs  de  la  Nièvre  et  de  Saône-et-Loire  2,76  à 
3  fr.  ;  de  la  Haute- Vienne  2,80  à  3  fr.  ;  de  l'Orne 
et  du  Calvados  8  fr.  ;  de  la  Mayenne  et  de  la 
Sarthe  i,3o  à  2,80  ;  du  Cantal,  de  Maine-et-Loire 
et  de  la  Loire-Inférieure  2,10  à  2,70  ;  de  la  Ven- 
dée 1,80  à  2,5o  ;  les  taureaux  1,60  à  2,4o  ;  les  gé- 
nisses 3  francs. 

Cours  soutenus  sur  les  veaux  cotes  comme  suit 
au  demi-kilogramme  net  :  veaux  d'Eure-et-Loir, 
Seine-et-Marne,  Seine-et-Oise,  Loiret,  Yonne  8,76 
>  4  fr,  ;  de  la  Sarthe  3  à  3, 60  ;  de  la  Marne  et  de 
l'Aube  8,70  à  4,10  ;  de  l'Eure  8,76  ;  de  Maine- 
(  t-Loire  8,26  à  8,76   ;  de  l'Ouest  3  à   3.25. 


324 


REVUE    COMMERCIALE 


Vente  facile  à  des  prix  soutenus  sur  les  mou- 
lons. On  a  payé,  au  demi-kilogramme  net  : 
agneaux  5,70  ;  moutons  de  l'Allier,  de  la  Nièvre, 
du  Cher  4,75  à  5,25  ;  du  Midi  3  à  3,75  ;  brebis 
du    Midi    2.5o   à   3    fr. 

Cours  slationnaires  sur  les  porcs,  soit  au  demi- 
kilogramme  vif  :  porcs  gras  2,4o  à  2, Go  ;  coches 
1,85  à   2  fr.  o5. 

Marché  du  jeudi  5  octobre 

Hclrées  directes 
aux  abattoirs  K(^serve8 

Amenés        La  Vill.       Vaug        La  Vill.       Vaug. 


Bœufs 

Vaches... 
Taureaux. 
Veaux..., 
Moutons 
Porcs 


tôtes 

1  G23 
925 
216 

1  414 
10  261 

2  763 


I6te»          lUes  tâtes          Ktes 

216            229  762        150 

1  943     529  525    143 

1  J93     778  2  560   750 

784     921  220   350 

Prix  maiima  du  kilofrramme 

Au  poids  net Au  poids  vif 

l"qual.      3*  quai.      3"  quai.  Prix  extrêmes 


Bœufs 

Vaches.. . . 
Taureaux  . 

Veaux 

Moutons  . , 
Porcs  


5.60        4.70 


5.60 
4.40 


10 


.58 


4.40 
4  » 
6  » 
7.60 
7.14 


3.40 
3.10 
3  10 
4.90 
6  40 
6.86 


1  10  à  3.60 


1  10 

1  10 
1.Ô5 

2  50 

3  80 


3.60 
3.05 
4.68 
6  21 
5.40 


Marché  du  lundi  9  octobre 


Entrées  directes 
anx  abattoirs 


Bœufs. ... 
Vaches.. . 
Taureaux . 

Veaux 

Moutons.. 
Porcs  . . . . 


Amenés 

télés 

3  761 
2  031 

360 

2  339 

18  079 

4  469 


La  Vil!. 


Vaus. 


Réserves 
La  Vill.      Vaug 


lôtes  têtes        tôles  tôles 

232        247  476  210 


1  721  266 
1  835  794 
1  832  1  698 


528 
840 
320 


80 
633 
490 


Prix  maxima  du  kilogramme 

Au  poids  vif 
Prix  extrême. 


Au  poids  nei 
quai,      i'  quai.     3<  quai 


Bœufs 

Vaches  . . . 
Taureaux . 

Veaux  

Moutons .. 
Porcs 


5  60 
5.Ô0 
4.40 
7  5) 
10  .- 
7.58 


4.70 
4  40 
4    » 

6  50 

7  60 
7.14 


3.40 
3.10 
3.10 
5.20 
6  40 
6.86 


1.10  à  3.60 
1.10  à  3.60 
1.10  3.05 
1.65  4.92 
2  50  6  32 
3.70      5.40 


Dans  les  départements,  on  cote  : 
Bordeaux,   par   kilogramme   poids  vif    :   bœufs 
1.60   à  3,10  ;   vaches    1,20  à   2,4o  ;   veaux    2,80   à 
4   fr.  ;  moutans  2,5o  à  3,5o. 

Cliarolles,  par  kilogramme  poids  vif  :  veaux 
if ,80  à  3,5o  ;  moutons  3  fr.  à  4,5o  ;  porcs  4,70  à 
4,80  ;  par  kilogr.  net  :  bœufs  et  vaches  4  fi-  •' 
5,So. 

Dijon,  par  kilogramme  poids  vif  :  veaux  3. Go 
à  4.20  ;  porcs  5  fr.  à  5,5o  ;  par  kilogr.  nef,  mou- 
tons G  à  9  francs. 

Le  Havre,  par  kilogramme  poids  net  :  bœufs 
4.10  à  ô.oo  ;  vaches  4  fr.  à  5, 10  ;  veaux  6,5o  à 
^  fr.  ;  moutons  7,5o  à  8,5o. 

Lille,  par  kilogramme  poids  net  :  bœufs  4  fr. 
à  4.75  ;  >aohcs  4  fr.  à  5.75  ;  veaux  G  fr.  à  8,5o  ; 
moulons  5  fr.  à  8,5o  ;  porcs  5  à  S  fr. 

Lyon-Vtiise,  par  kilogramme  poi<ls  vif  :  bœufs 
2.20  à  y.'io  ;  veaux  3, 20  à  3,90  ;  porcs  4,20  à 
4.80  ;  par  kilogr.  net,  moutons  7  à  9  francs. 


Marseille,  par  kilogramme  poids  net  :  bœufs^ 
4  fr.  à  4,75  ;  vaches  4  fr.  à  4,5o  ;  moutons  5,5o- 
à  6  fr.  ;  par  kilogr.  vif,  porcs  4,3o  à  4)5o. 

Nancy,  par  kilogramme  poids  vif  :  veaux  4  fr. 
à  4.80  ;  porcs  5.3o  à  5,70  ;  par  kilo  net  :  bœufs 
4.80  à  5,5o  ;  vaches  2,75  à  5  fr.  ;  moutons  5  à 
9  fra-ncs. 

Nantes,  par  kilogranmie  poids  vif  :  bœufs  2,4o 

A  2, Go  ;  veaux  3.4o  à  4  fr.  ;  moutons  4,25  à  4.75. 

Suifs.   —  A   la   Bourse   de  Commerce  de  Paris, 

la  cote  officielle  du  suif  a  été  établie  à  2o5  fr.  les 

100  kilogr. 

Bétail  de  trait  et  d'élevage.  —  A  la  Foire  de 
Louhans  (Saônc-et-Loire),  on  a  payé  :  bœufs  de 
trait  2.000  à  3. 200  fr.  la  paire  ;  taureaux  600  à 
Qoo  fr.  vaches  laitières  700  à  1.200  fr.  ;  génis- 
ses 45o  à  i.ooo  fr.  ;  vaches  pleines  600  à  i.5oo 
fr.  ;  truies  pleines  Goo  à  S5o  fr.  ;  porcs  nourrains 
210  à  250  fr.  la  pièce.  A  Autun,  on  paie  :  vaches 
laitières  i.Goo  à  2.3oo  fr.  ;  porcs  laitons  85  à 
iGo  fr.  pièce. 

Lins  et  chanvres.  —  Dans  le  Nord,  les  qualités 
étant  très  variables,  on  paie  les  lins  en  pailles 
de  o  fr.  3o  à  I  fr.   10  le  kilogr. 

Dans  le  Lot-et-Garonne,  le  chanvre  vaut  de  100 
à   io5  fr.   les  100  kilogr. 

Chevaux  de  boucherie.  —  A  Paris,  les  chevaux 
de  boucherie  se  vendent  de  600  à  i.ioo  fr.  ;  on 
paie  de  i  fr.  o5  à  i  fr.  80  le  kilo  vif,  suiva'nt 
âge  et  qualité. 

Fromages.  —  Les  prix  des  fromages  de  gruyère 
comtois  ont  varié  dans  le  Jura  de  535  à  58o  fr. 
100  kilos  avec  étrennes  allant  de  5o  à  4oo  fr.  aux 
fromageries  et  de  3o  à  100  fr.  aux  fromagers 
tous  frais  en  sus.  Dans  les  départements  voisins, 
on  a  payé  de  54o  à  Sgo  fr.  avec  étrennes  de  loo  à 
800  fr.  aux  fromageries  et  de  3o  à  i5o  fr.  aux  fro- 
magers, tous  frais  en  sus. 

B.  Durand. 


5o 


Engrais.  —  Les  100  kilogr.  départ,  par 
de  10.000  kilogrammes. 
Nitrate  de  soude  i5/iG  %  d'azote  71     » 

Nitrate   de    potasse    1 14     » 

(lianamide  S. P. A.  granulée  19/21 

d'azote  

Cianamid»      en      poudre       17/19 

d'azote  

Nitrate  de  chaux  i3  0/0  d'azote.. 
Nitrate  d'ammoniaque  33  à  34  0/0 

d'azote  

Sulfate    d'ammoniaque    

Superphosphate  i4  %  d'ac.  phos- 

phorique    

Scories  de  déphosphoration.  18  % 
l'ondrc  d'os  dégel.  28  %  ac.  phos.   28 

Sulfate  de  cuivre i^i 

Sulfate  de  fer  (cristaux) 

Sulfate  de  fer  (poudre)    

Soufre    trituré    46 

Soufre  sublimé 

Engrais  radioactifs    

Sylvinitc  riche  20/22  %  de  potasse 

l'unité   

Chlorure  de  potassium,  l'unité.. 

Sulfate   de    potasse    

Dolomagnésie    28/32    0/0  de   ma- 
gnésie     

Sylvinitc  12  à   16  0/0  de  potasse. 


livraison 

à     73  5o 
à  i38     » 


63     » 
65     » 


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54 

0 

9C 

71 

5o 

o  43 


Le  Gérant  :  P.   Davv. 


Imp.  A.  DAVY  et  FILS  Aîné.  52.  r.  Madame.  Pari» 


CH'RiOMQBS  AGRICOLE 


3^5 


CHRONIQUE  AGRICOLE  . 

Rentrée  du  Parlement.  — •  Les  Chambres  d'Agriculture  au  Sénat.  —  Ho.mmaîres  rendus  à  M.  Albert 
Royneau  et  à  M.  Paul  Messier.  —  Liberté  d'exportation  des  fourrages.  —  Travaux  du  Comité 
national  du  Blé.  —  Procliaine  Foire  nationale  de  semences  à  Paris.  —  Evolution  de  la  fièvre 
aphteuse  en  septembre.  — Concours  du  plus  bel  épi  de  miïs  à  Bordeaux.  —  Emploi  des  mélasses 
pour  les  usages  agricoles  pendant  la  campagne  1921-1922.  —  Appréjiations  de  la  Confédération 
générale  des  Vignerons  sur  la  récolte.  —  Caractères  de  cette  récolte.  —  Discours  de  M  Victor 
Boret  au  Congrès  agricole  de  Spa.  — Nouveau  décret   relatif  à  la   lutte   contre   le   Doryphora.  • 

—  L'enseignement  agricole  par  correspondance  à  l'Union  du  Sud-Est  des  Syndicats  ao-ricoles.  — 
Reprise  des  cours  d'enseignement  par  l'Union  des  Alpes  et  de  Provence.  —  Exposition"  des  appli 
cations  de  l'électricité  organisée  à  Brive  par  la  Compagnie  du  chemin   de   fer  de  Paris  à  Orléans- 

—  Emploi  de  la  uitragine  comme  engrais.  —  Exemples  de  résultats  obtenus.  —  Prochains  cours 
d 'Œnologie  à  Beaune.  —  Recensement  annuel  du  bétail  en  Angleterre. 


Session  extraordinaire  du  Parlement. 

Le  Sénat  et  la  Chambre  des  Députés  ont 
été  réunis  le  12  octobre  en  session  extraor- 
dinaire. Sur  l'invitation  du  ministre  de 
l'Agriculture,  le  Sénat  a  décidé  de  commen- 
cer, dans  sa  séance  du  19  octobre,  la  dis- 
cussion du  projet  sur  les  Chambres  d'Agri- 
culture- Quant  à  la  Chambre  des  Députés, 
elle  a  abordé  une  série  d'interpellations  qui 
retarderont  inévitablement  l'examen  du 
budget  pour  1923,  devenu  cependant  urgent. 

Au  Sénat,  M.  Léon  Bourgeois,  président,  a 
rendu  hommage,  en  ces  termes,  à  la  mé- 
moire de  M.  Albert  Royneau   : 

Albert  Royneau  ne  siégeait  au  Sénat  que  de- 
puis le  mois  de  janvier  1920,  mais  il  avait  suffi 
de  ce  court  délai  à  sa  bonne  humeur,  à  sa  belle 
franchise,  à  la  générosité  de  son  cœur  pour  ga- 
gner toutes   les  sympathies. 

Fils  d'agriculteur,  gros  agriculteur  lui-même, 
président  du  Comice  agricole  de  Chartres,  formé 
par  de  solides  études  et  par  d'instructifs  voyages, 
sa  mod-estie  l'eât  volontiers  conduit  à  réserver  aux 
habitants  de  sa  petite  comTnuae  d'Ollé,  dont  il 
était  le  maire  depuis  22  ans,  le  fruit  de  son  expé- 
rience et  de  son  activité. 

Longtemps,  il  avait  décliné  tout  autre  mandat 
et  il  avait  fallu  vivement  insister  auprès  de  lui 
pour  qfu'il  acceptât,  en  rgiA,  une  candidature  à 
la  députation  et,  en  1920,  la  candidature  à  notre 
Assemblée. 

La  guerre  l'avait  d'ailleurs  amené,  entre  temps, 
à  mettre  au  service  de  la  cause  commune  son 
ardeur  patriotique  et  ses  connaissances  techniques: 
elles  le  désignèrent  pour  d'importantes  fonctions 
ayant  trait  au  ravil-aîHement,  à  la  mise  en  culture 
des  terres  abandonnées,  dont  il  s'acquitta  avec 
un  inlassable  dévouement. 

Les  suffrages  réunis  sur  son  nom  en  1920  et 
au  renouvellement  de  1921,  témoignent  de  Testi- 
mc  et  de  la  sympathie  dont  ses  concitoyens,  si 
justement,  l'entouraient.  Sur  son  nom  «''était 
faite   l'union    de   tous  les  républicains. 

A    notre   Commision   de    l'AgricultuTe,    î]    avait 
immédiatement   donné   sa    mesure.    La    mort,   qui 
l'a  frappé  à  .%  ans,  en  pleine  vigueur,  rend  plus 
lourde   notre  perte  et  avive   nos  Tegrrts. 
21  Octobre  1922.  —  N»  42 


A  la  Chambre  des  Députés,  M.  Raoul 
Péret,  président,  a  rappelé  la  trop  courte 
carrière  de  M.   Paul  Messier  : 

Paul  Messier,  député  de  Seine-et-Oise,  élu  en 
1-919,  meurt  à  quarante-quatre  ans.  Quelle  sui-pri- 
se  doubureuse  pour  ceux  qui  l'avaient  vu,  à  la 
fin  de  notre  dernière  session,  plein  d'ardeur  com- 
bative, venant,  avec  une  indiscutable  compétence, 
exposer  à  la  tribune  les  questions  agricoles  !  Mais 
sa  santé  ne  lui  permettait  pas  de  supporter  les 
fatigues  qu'il  s'était  imposées.  Messier  ne  se  con- 
lentait  pas,  en  effet,  d'accomplir  sa  besogne  lé= 
gislative  ;  publiciste,  conférencier,  il  se  donnait 
de  plein  cœur  à  son  œuvre  de  propagande  et  celle- 
ci  autant  que  celle-là  avait  épuisé  sa  force  de 
résistance. 

L'Agricxdture  perd  en  lui  un  défenseur  éclairé 
et  convaincu  et,  tous,  nous  regretterons  ce  collè- 
gue aimable  et  bienveillant.  En  votre  nom,  je 
prie  ceux  qui  le  pleurent  de  recevoir  le  témoi- 
gna,ge  ému  de  notre  sympathie  attristée. 

M.  Raoul  Péret  a  donné  également  un 
souvenir  ému  à  M.  Eugène  Cuven,  député 
des  Côtes-du-Nord,  agriculteur  distingué, 
mort  dans  sa  quarante-huitième  année, 
qu'une  rare  modestie  avait  tenu  éloigné  des 
débats  de  la  tribune   parlementaire. 

L'exportation  des  fourrages. 

Par  décision  ministérielle  du  12  octobre, 
et  par  dérogation  aux  dispositions  du  décret 
du  12  j;u'illet  1919,  l'exportation  des  four- 
rages pourra  se  faire  désormais,  jusqu'à 
î70uvel  avis,  sans  autorisation  préalable. 
Comité  national  du  Blé. 

Le  Confite  national  du  Rlé  a  été  réuni  le 
9  octobre,  sous  la  présidence  de  M.  Henry 
(Ihéron,  ministre  de  l' Agriculture. 

Dans  \m  rapport  très  important,  qui  sera 
reproduit  dans  nos  colonnes,  ]\I.  Rabaté, 
inspecteur  général  de  l'Agriculture,  a  dé- 
veloppé les  .mesures  à  prendre  pour  inten- 
sifier la  production  en  Franco.  Les  conclu- 
sions de  ct>  rai)porl  ont  été  unanimement 
approuvées.  Le  Comilé  a  exprimé  l'avis  que 
les    Offices   agricotes    consacrent    des    crédits 

Tome  IL  —  17 


32  i  CHRONIQUE 

iiussi  élevés  que  i)ossible  à  l'utilisation  des 
variétés  pures  de  blé,  acclimatées,  adaptées 
suivant  les  régions  et  nettoyées  ;  à  favoriser 
l'emploi  des  engrais,  notamment  des  engrais 
phospliatés,  à  préconiser  la  destruction  des 
mauvaises  herl)es. 

A  l'occasion  de  la  diffusion  de  Icmjjloi  des 
engrais,  le  Comité  a  exprimé  le  Aoeu  que  les 
projets  de  lois  sur  le  régime  des  mines  de 
potasse  et  sur  la  faluicallon  des  engrais  azotés 
synthéliipics  viennent  en  discussion,  le  plus 
lô|  possible,  devant  le  Paricnienl. 

Foire  nationale  de  semences. 

V.u  même  temps  que  le  Deuxième  Salon  de 
la  Machine  agricole,  une  Foire  nationale  de 
Semences,  organisée  par  les  Offices  régional 
du  Nord  cl  départemental  de  la  Seine,  sous  la 
[)résidence  trhonneur  du  ministre  de  l'Agri- 
niKure,  aura  lieu  au  Grand-Palais  des 
Champs-Elysées,  du  s?0  au  28  janvier  1923. 

Cette  foire  sera  ouverte  aux  Associations, 
aux  producteurs  et  aux  commerçants.  Elle 
comprendra  toutes  les  semences  :  céréales, 
piaules  fourragères,  industrielles,  potagères, 
horticoles,  ainsi  que  les  essences  forestières. 

Les  demandes  d'admission  devront  parve- 
nir le  l*"""  novembre,  au  jilus  tard,  à  M.  Rous- 
sel, directeur  des  Services  agricoles  de  la 
Seine,  commissaire  général  de  la  Foire,  63, 
rue  de   Varenne,   à   Paris. 

Concours  d  épis  de  Maï:^. 

Après  les  succès  obtenus  par  les  concours 
du  plus  bel  épi  de  blé,  ses  promoteurs  ont 
résolu  d'ouvrir  le  concours  du  plus  bel  épi 
aux  envois  d'éfiis  de  maïs  les  plus  précoces 
et  les  plus  régulièrement  garnis  de  grains 
mûrs. 

Les  concurrents  devront  adresser  ces  épis 
a\ant  le  l.o  novembre,  franco,  avi  Concours 
'Im  Plus  bel  Kpi.  I^alais  de  la  Poiirse,  à  bor- 
deaux, accompagnés  d'une  note  indiquant  les 
noms,  qualités,  conditions  de  culture  et  quan- 
tité  d'épis  ai\alogucs  disponibles. 

La  fièvre   aphteuse. 
Voici  le  résumé  des  indications  doimées  par 
!<•   Bulletin  sanitaire  du   miiiistère  de  l'Xgri 
rnllnre  sur  l'évolution  de  la    fièvre  ajibletise 
pendant   le  mois  de  septembre   : 

C.oiiinitinos 


, 

Fo\  prs 

Fovers 

1'  :  o'e-              ri 

i')iai|cMi 

PIlU 

anciens 

nouveaux 

I"  iiu   lo  Sfptrmhff* 

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Of> 

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II    nii    sn          — 

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2  S 

82 

38 

AGRICOLE 

Emplois  agricoles  des  mélasses. 
Le  ministère  des  Finances  a  publié  le  ta- 
bleau des  mélasses  destinées  aux  usages  agii- 
coles  après  dénaturation  et  avec  franchise  de 
taxe,  pendant  la  campagne  1921-1'.)22.  En 
voici  le  résumé  : 

I92l-I9»i      I'.i20-I9il      Dinéitnces 

loiines  tonnes  luunrs 

Mélasses  de  sucreries. 
Expéditions    des 

fabriques    3  8o3         3  4iS        -(-        385 

—     des  dépôts . .     43  197       28  G28       +  ly  5G9 


Totaux...      47000       27040        -f  19954 

Mélasses    de    raffineries. 

Expéditions  des 
fabriques     11  G5i  8002        -f     3  699 

Expéditions  des 
dépôts    1 5  55o       II  067       -H     4  483 


On   ne   signalait    plus,    à   la    fin    du    mois, 
que   .317   exploitation?    contaminées. 


Totaux  ..  27  201  19  119  +  8082 
La  plus  forte  proportion  des  mélasses  a  été 
employée  en  mélanges  avec  des  substances 
alimentaires  ;  les  quantités  livrées  en  nature 
directement  aux  agriculteurs,  n'ont  pas  dé- 
passé 15  000  tonnes  pendant  la  campagne 
1921-1022. 

La  récolte  des  vins. 

La  Confédération  générale  des  Vignerons, 
présidée  par  le  colonel  Mirepoix,  vient  de 
faire  connaître  ses  appréciations  sur  les  ré 
sultats  des  vendanges.  Après  avoir  constaté 
que  rien  ne  peut  être  arrêté  de  façon  pré- 
cise, la  déclaration  de  récolte  pouvant  s'ule 
donner  des  chiffres  certains,  ce  docun'cnl 
ajoute    : 

Il  est  un  fait  indéniable,  c'est  que  pour  i'Iii- 
rault,  les  vignes  de  plaine  accusent  une  dimi- 
nution parfois  très  sensible  sur  la  recolle  de 
l'an  passé,  mais  les  coteaux  sont  plutôt  en  aug- 
miiitation,  du  moins  dans  certaines  régions.  Dans 
l'ensemble  du  département,  les  f^n-léis  de  no- 
vembre, la  gièlc,  la  s«';chcrcsse  et  les  insectes  ont 
donné  bien  des  déboires.  Nous  pensons  don<-  que 
la  récolte  sera  plutôt  infériiiire  à  celle  de  l'an 
passé. 

Pour  r.Vude.  même  obscrvatioti  ih^^-  légère 
au{ïmentati<ui  dans  les  arrfindissemeiits  tie  Car- 
cassoime   et    de  Limoiix. 

Pour  les  Pyrénées-Orientales.  |é<rère  au^Miieida- 
lion  sur   1921. 

Dans  le  Gard,  au  contraiie.  <litiiinulioii  pro- 
bable. 

En  somme,  les  quatre  départements  :  Aude, 
Gard,  Hérault  et  Pyrénées-Orientales  paraissent 
devoir  donner  une  récolte  moyenne,  ii  peu  près 
identique  à  la  précédente. 

Dans  le  Var,  récolte  moyenne,  un  peu  supé- 
rieure à  celle  de   192 1   qui  avait   été  déficitaire. 

En  Algérie,  les  évaluations  données  dernière- 
ment  à   la  suite  du  «iroco,  prévoient   une  récolte 


CHRONIQUE  AGRICOLE 


3ï7 


d'environ  7  5oo  uoo  hectolitres,  ce  qui,  en  dédui- 
sant la  consommation  taxée  et  la  consommation 
en  franchise,  laisserait  environ  6  000  000  d'hecto- 
litres pour  l'exportation. 

Quant  au  reste  de  la  France,  en  supposant  mê- 
me une  température  très  favorable,  la  récolle 
n'aura  pas  le  caractère  exccptionnnel  que  certains 
ont   voulu  lui  donner. 

En  résumé,  l'ensemble  de  la  récolte  de  i9'^2 
en  France  et  en  Algérie  ne  paraît  pas  devoir  dé- 
passer les  proportions  d'une  récolle   moyenne. 

La  campagne  débute  avec  un  stock  presque  nul 
à  la  propriété  et  des  plus  restreints  au  commerce; 
le-  vins  faits  jusqu'à  présent  sont  excellents  et 
de  bonne  tenue  et  les  quantités  récoltées  ou  à 
récolter  peuvent  être  aisément  absorbées  par  la 
consommation. 

Ces  appréciations  diffèrent  assez  sensible- 
ment de  celles  données  récemment  dans  nos 
cohmnes   par  M.   Octave   Audebert. 

Congrès  agricole  à  Spa. 

Un  Congrès  agraire,  organisé  par  la  Dé- 
fense agricole  belge  et  les  Unions  provincia- 
les agricoles  de  Belgique,  s'est  réuni  à  Spa, 
le  15  octobre. 

M.  Victor  Boret,  ancien  ministre  de  l'Agri- 
culture, président  de  la  Société  nationale 
d'encouragement  à  l'Agriculture,  y  a  préco- 
nisé la  formation  d'une  Association  interna- 
tionale agraire,  qui  assurerait  la  défense  des 
iiitt'rr'ts  professionnels  des  ruraux- 
la  lutte  contie  le  Doryphora. 

Un  décret  en  date  du  l"  septembre,  pro- 
mulgué au  Journal  Officiel  du  11  octobre, 
ordonne  que  ((  les  dispositions  du  titre  II  du 
décret  du  26  décembre  1878,  relatives  aux 
mesures  à  prendre  pour  arrêter  les  progrès 
du  doryphora,  sont  applicables  aux  plantes 
cultivées,  autres  que  la  pomme  de  terre,  lors- 
que ces  plantes  ont  été,  par  arrêté  du  ministre 
de  l'Agriculture,  pris  dans  les  formes  pres- 
crites par  l'article  premier  de  la  loi  du  13 
juillet  1922,  déclarées  susceptibles  dl'être  at- 
taquées par  le  doryphora.  » 

Les  dispositions  dont  il  est  question  s'ap- 
pliijuent  à  l'interdiction  des  champs  envahis 
par  l'insecte  et  des'  champs  environnants,  à 
la  constatation  contradictoire  de  l'état  des 
lieux,  qui  doit  servir  au  paiement  des  indem- 
nités dues  pour  la  destruction  des  récoltes, 
ainsi  qu'aux  traitements  qui  doivent  être 
exécutes  sans  relard. 

Le  tabac,  la  tomate,  et  en  général  les  So- 
lanées,  paraissent  être  les  cultures  qui  sont 
attaquées,  comme  la  pomme  de  terre,  par 
le   redoutable  insccic. 

Enseignement  agricole. 
L'Union    du    Sud-Est    des    Syndicats    agri- 


coles nous  informe  qu'elle  reprend  ses 
cours  d'enseignement  pratique  agricole  par 
correspondance  et  la  publication  de  sa  feuille 
mensuelle  contenant  les  devoirs  à  faire,  les 
leçons  à  apprendre,  le  programme  des  excur- 
sions et  des  expériences  instructives,  la  cor- 
rection des  problèmes  et  les  notes  obtenues. 

La  notice  suivante  rappelle  les  efforts  pour- 
suivis pour  répandre  l'instruction  dans  les 
campagnes  : 

Depuis  25  ans,  l'Union  du  Sud-Est  a  organisé 
l'enseignement  agricole  et  ménager  dans  les  éco- 
les primaires  et  les  résultats  obtenus  sont  fort 
encourageants,  mais  beaucoup  de  maîtres  et  maî- 
tresses n'osent  ou  ne  peuvent  entreprendre  ce 
travail  supplémentaire. 

Aussi,  il  y  a  10  ans,  l'Union  du  Sud-Est  a 
institué  un  Cours  spécial  d'Agriculture  dit  : 
Cours  post-scolaire  agricole  pratique  par  corres- 
pondance, qui  complète  les  études  faites  à  l'école 
primaire. 

Depuis  sa  création,  ce  cours  n'a  pas  cessé 
d'avoir  un  nombre  croissant  d'élèves  qui  s'as- 
treignent à  envoyer  chaque  mois,  les  devoirs  faits 
à  la  veillée,  une  fois  le  travail  journalier  ter- 
miné, et  il  est  fort  réconfortant  de  voir  ces  jeu- 
nes gens  et  jeunes  filles  s'inscrire  d'eux-mêmes 
pour  une  deuxième  et  même  parfois  une  troi- 
sième année  de  cours. 

Les  listes  d'inscription  devaient  être  closes  le 
i^""  octobre,  mais  devant  le  grand  nombre  de 
demandes  de  renseignements  qui  nous  parvien- 
nent, prouvant  combien  notre  initiative  est  utile 
et  répond  à  un  véritable  besoin,  nous  avons  dé- 
cidé d'attendre  quelques  jours  encore,  afin  de 
permettre  aux  retardataires  de  s'inscrire  et  pro- 
filer, dès  cette  année,   de  notre  organisation. 

Le  coût  de  l'inscription  n'est  que  de  10  fr. 
par  élève,  et  tous  renseignements  et  brochu- 
res seront  envoyés  aux  personnes  qui  en  fe- 
ront la  demande  à  l'Union  du  Sud- Est,  21, 
rue  d'Algérie,  à  Lyon. 

La  même  méthode  est  suivie  par  l'Union 
des  Syndicats  agricoles  des  Alpes  et  de  Pro- 
vence, dont  le  siège  est  à  Marseille  (34,  rue 
de  l'Arsenal).  Elle  a  repris,  k  partir  du  mois 
d'octobre,  son  cours  d'enseignement  agri- 
cole par  correspondance,  qui  a  fonctionné 
{icndant  les  deux  dernières  années,  en  don- 
nant d'excellents  résultats- 

L'éleciricité  en  Agricultuie 

La  Compagnie  du  chemin  de  fer  de  Paris 
à  Orléans  avait  organisé,  à  l'occasion  du 
Congrès  agricole  de  Brive,  une  exposition 
destinée  à  faire  connaître  les  diverses  utili- 
sations de  l'électricité  en  agriculture.  Nous 
recevons,   sur  ce  sujet,   la  note  suivaiile   : 

Celte  Exposition  comprenait  plusieurs  stands 
pour  l'installation  desquels  la  Compagnie  d'Or- 
léans s'était  acquis  la  collaboration  d'imporlantos 


328 


CHRONIQUE 


maisons  françaises  de  moteurs  et  d'appaaciilagc 
éloctiiques. 

Dans  un  premier  stand  étaient  réunis  les  appa- 
reils de  généraliaa,  trausfurniulioii  cl  transport 
du  courant  électrique  :  dynamos,  transforma- 
teurs, disjoncteurs,  fils  et  poteaux  aériens  ;  — 
un  grand  tableau  montrait  d'autre  part  aux  visi- 
teurs le  schéma  d'une  instalIation-tN-pe  d''usinc 
hydro-él<xtrique. 

Dans  un  deuxième  stand,  celni  de  la  lumière, 
se  trouvaient  des  lampes  de  toute  nature,  aToc 
l'appareillage  approprié  :  applique- .  coupe-cir- 
cuits, interrupteurs,   eic... 

Une  présentation  d'appareils  de  sonnerie  et  de 
téléphonie  coinplélait  ce  stand  pour  la  déiaons- 
Iration  de  rulililé  pour  l'agricult^^ur  de  commu- 
niquer rapidement  soit  avec  l'exléiieur,  soit  avec 
les  différent,  s  pallies  de  son  exploitation  (champs 
cl  jardins,  banverie,  écurie,  laiterie,  grenierâ). 

Le  stand  voisin  présentait  une  série  de  mo- 
teurs électriques  de  diiïércates  fojrces  pour  la  mise 
en  action  des  machines  agricoles.  Certain  était 
accouplé  à  un  concassour,  un  autre  à  uaue  bat- 
teuse, etc. 

Le  slaud  de  l'arrosage  coaipreuait  des  grou|>e6 
moto-pompes  et  des  moteurs  éloctiiques  action- 
naiit  des  pompes  des  différents  types. 

Enfin  un  stand,  plus  spacieux,  organisé  avec 
le  concours  de  l'Office  national  météorologique 
était  affecté  à  la  téléphonie  sans  fil.  C'est  ainsi 
qu'au  cours  de  l'exposition,  les  visiteurs  ont  pu 
recevoir  du  poste  émetteur  de  la  Tour  Eiffel,  ou- 
tre les  prévisions  météorologiques,  communica- 
tion des  cours  du  marché  des  Halles  centrales  de 
Paris,  de  la  Villctte  et  de  Covent  Garden  (Lon- 
dres). 

On  doit  féliciter  la  Compagnie  d'Orléans 
de  ces  manifestations  qui  ont  vivement  in- 
téressé les  nombreux  visiteurs  de  l'expo- 
sition. 

La  nitragine. 

On  nous  demande  de  divers  côtés  des  ren- 
seignements sur  l'emploi  de  la  nitragine 
comme  engrais.  On  sait  que  ce  nom  est  don- 
né à  des  cultures  microbiennes  susceptibles 
de  remplacer  les  engrais  azotés,  et  d'assurer, 
concurremment  avec  les  engrais  phosphatés. 
de  fortes  augmentations  dans  les  rendements. 
Voilà  une  vingtaine  d'années  rjuo  des  essais 
ont  été  exécutés  en  France  avec  la  nitragine  ; 
ils  donncrent  de  bons  résultats,  mais  tombè- 
rent assez  vite  dans  l'oubli.  Au  cours  des  der- 
nières années,  une  propagande  active  a  été 
reprise  en  faveur  de  cette  formule,  et  des  ré- 
sultats concordants  ont  été  observés  par  un 
certain  nombre  de  cultivateurs.  Nous  citerons 
quelques-uns  de  '•«  nx  venus  à  notre  connais- 
sance. 

M.  Gouillon,  directeur  de  l'Ecole  d'Agri- 
culture et  de  Viticulture  de  FoTitaines  (Saône- 


AGRICOLE 

ct-Loire),  a  obtenu  les  résultats  suivants,  par 
hectare,  sur  une  culture  de  blé  : 

Grain  l'aille 

tilo-.  Ulop. 

Avec  nitragine 2  '600         [\  900 

Sans  niti  agine i  %ôo        3  800 

-M.  Ribairon,  à  Albigny-sur-Rliône,  em- 
ployant la  nitragine  dans  un  verger  de  poi- 
riers NN  illiam,  a  obtenu  une  végétation  supé- 
rieure de  15  à  20  0/0  à  celle  de  la  parcelle 
témoin.  Il  en  a  été  de  même,  dans  une  plus 
forte  proportion,  sur  des  vignes. 

Il  sera  utile  que  des  essais  bien  contrôlés 
lixent  les  meilleures  conditions  d'application 
de  cette  forme  de  fumure. 

Cours  d'œnologie  à  Beaune. 

Lne  série  de  cours  et  exercices  pratiques 
d'œnologie  générale,  d'une  durée  de  dix 
jours,  aura  lieu  à  la  Station  œnologique  de 
Bourgogne,  à  Beaune  (Côlc-dOr),  du  5  au  15 
décembre  prochain. 

Ces  cours  s'adressent  aux  viticulteurs  et 
aux  négociants  en  vins.  Ils  ont  powr  but  : 
1°  de  donner  les  connaissances  théoriques 
nécessaires  pour  diriger  les  opérations  de  la 
fermentation  et  de  la  conservation  des  vins  ; 
2°  de  familiariser  avec  l'emploi  des  procédés 
de  dosage  ou  de  recherches  les  plus  indis{>en- 
sables  à  la  direction  de  ces  opérations  (do- 
sages de  sucre,  d'alcool,  des  diverses  acidités, 
examens  microscopiques,  etc.). 

Le  programme  de  ces  cours  est  envoyé  fran- 
co sur  demande. 

Le  bétail  en  Angleterre. 
Le  ministère  de  l'Agriculture  de  Lonlres 
a  publié  les  résruHats  du  recensement  annuel 
du  bétail  opéré  le  3  juin  en  Angleterre  et 
dans  le  pays  de  Galles.  Voici  ces  résultats 
globaux,  comparés  à  ceux  du  précédent  re- 
censement  : 

19-.'2  1921 

Chevaux    employés     en 

agriculture i  3^o  3oo  i  384  600 

Espèce  bovine 5  721  800  5  5i6  700 

Espèce  ovine i3  430  700  i3  83i  5oo 

Espèce  porcine 2  296  000  2  5o5  5oo 

L'espèce  bovine  a  accusé  une  augmenli- 
tion  de  205  100  têtes,  qui  a  porté  surtout  sur 
les  jeunes  animaux.  Les  autres  espèces  ont 
subi  une  diminution,  qui  paraît  surtout  im- 
{Kjrlante  pour  les  porcs. 

Depuis  le  30  juin,  aucun  nouveau  cas  de 
fièvre  aphteuse  n'a  été  signalé  dans  la 
Grande-Bretagne.  Les  restrictions  imposéo^ 
à  la  circulation  du  bétail  ont  été  successive- 
ment levées  dans  les  divers  comtés. 

Henry  Sagnier. 


REGIONS   AGRICOLES 


329 


REGIONS  AGRICOLES 


Le   Graisivaudan   (1) 

Mais  ce  n'est  ^as  au  point  de  vue  des 
dangers  accumulés  par  sa  rivière  que  je 
viens  à  parler  du  Graisivaudan.  C'est  pour 
dire  la  splendeur  agricole  de  ce  splendide 
couloir  ouvert  entre  les  monts.  Le  fond  de  la 
vallée,  tel  que  les  levées  latérales,  ont  per- 
mis de  l'arracher  au  flot  d'inondation  et  à 
la  divagation  des  coulées,  est  un  immense 
et  somptueux  jardin  ou,  plutôt,  un  damier 
de  jardins.  Pas  de  vastes  charAps,  pas  de 
cultures  étendues,  mais  d'étroits  domaines 
où  toutes  les  récoltes  méridionales  sauf  celles 
de  l'olivier  et  de  l'oranger  se  rencontrent. 
—  Encore  trouve-t-on  des  oliviers  dans  les 
paitios  bien  exposées  de  la  banlieue  de  Gre- 
noble, dans  la  ville  même,  sur  les  pentes  du 
mont  Radiais  et  à  la  Tronche.  —  Les  gran- 
des hampes  de  maïs  disent  que  l'on  appro- 
che du  plein  midi.  La  vigne  croît  partout, 
disposée  en  hautins  sur  les  érables  et  les 
cerisiers,  reliant  ces  arbres  par  leurs  vi- 
goureuses lanibrusques.  Ces  guirlandes  où, 
nombreuses,  se  pressent  les  grappes,  sont  la 
caractéristique   de    ces    campagnes. 

Ainsi  encadrés,  les  champs  exigus,  car 
c'est  ici  le  type  parfait  de  la  petite  cul- 
ture, donnent  une  extrême  impression  de 
vie  heureuse,  bien  que  les  habitations  soient 
rares  à&ns  ces  terrains  conquis  il  y  a  si  peu 
de  temps.  La  population  s'est  maintenue  à 
la  base  des  monts,  en  des  villages  et  des 
hameaux  très  rapprochés,  soudés  entre  eux, 
et  dont  beaucoup,  par  l 'utilisation  de  ia 
houille  blanche  inépuisable  autant  qu'abon- 
danle,  se  transforment  en  centres  industriels. 
L'électricité  est  partout,  éclairant  la  plupart 
dos  maison-s,  même  isolées,  actionnant  les 
métiers  de  gantiers  qui  travaillent  pour  Gre- 
noble. 

De  grands  espaces  restent  encore  dans 
l'état  primitif,  marais  de  joncs  et  de  ro- 
seaux, oseraies  ou  saulaies,  flaques  d'eau, 
qui  portent  le  nom  de  «  délaissés  ».  Mais, 
en  somme,  les  cultures  jardinécs  dominent 
Le  tabac  croît  à  merveille,  ce  serait  la  pro- 
duction principale  si  le  maïs  ne  lui  dispu- 
tait ce  rang.  Jadis  la,  plante  maîtresse  était 
le  chanvre.  On  en  cultive  encore  beaucoup, 
mais  il  a  bien  perdu  du  terrain,  comme  en 
d'autres  parties  de  la  France.   A  côté  de  ces 


(i)  Voir  le  n"   du    i4  oilohrr,   p; 


3j' 


cultures  on  trouve  encore  les  céréales,  la 
luzerne,  un  peu  de  colza,  lui  aussi  délaissé, 
les  haricots,  les  pommes  de  terre  surtout 
auxquelles  convient  ce  sol  léger  de  marne 
argileuse,  le  sablon  amené  par  les  torrents 
descendus  du  massif  de  Belledonne.  Toutes 
ces  plantes  sont  d'une  extrême  vigueur  et 
assurent  aux  habitants  une  aisance  accrue 
par  les  productions  des  collines  et  des  val- 
lées latérales.  Même  les  plantes  de  marais, 
appelées  ici  des  bauches,  sont  d'un  excel- 
lent revenu,  ce  sont  pour  la  plupart  des  ca- 
rex,  très  recherchés  comme  litière  et  aussi 
par  la  grosse  vannerie  et  pour  le  rempail- 
lage des  chaises.  Quand  M.  Risler  publiait 
sa  Géoî&gie  agricole,  il  y  a  25  ans,  on  éva- 
luait la  récolte  d'un  hectare  à  10  000  kilo- 
gram-mes  de  litière,  valant  4  francs  les  cent 
kilos. 

Comme  dans  tous  les  environs  de  Greno- 
ble, l'écobuage  est  une  pratique  générale. 
Les  chaumes  et  les  herbes  enlevées  à  la  houe 
ou  à  la  charrue  avec  la  racine  en  motte  sont 
disposés  régulièrement  en  petits  tas  auxquels 
on  met  le  feu.  A  l'automne,  tout  le  pays 
se  couvre  de  fumée  répandant  une  odeur  pé- 
nétrante. Les  cendres  sont  ensuite  étalées 
sur  le  sol  pour  être  enfouies  par  le  labour. 
Les  ordures  ménagères  et .  les  vidanges  de 
Grenoble,  ville  qui,  avec  la  Tronche,  son  vé- 
ritable faubourg,  compte  plus  de  80  000  ha- 
bitants, contribuent  pour  une  grande  part 
à  maintenir  la  fertilité  de  ces  campagnes 
auxquelles  les  eaux  souterraines  assurent  une 
fraîcheur  constante,  même  pendant  les  étés 
les  plus  Jbrûlants. 

La  base  des  monts,  les  cône»  de  déjection 
des  torrents  ne  sont  pas  moins  riches,  ils 
laissent  au  voyageur,  même  à  celui  qui  ne 
fait  que  le  frôler  rapidement  par  le  chemin 
de  fer  de  la  rive  gauche  ou  par  la  ligne 
électrique  de  la  rive  droite,  une  impression 
d'extrême  richesse.  Là  prospèrent  le  mûrier 
et  les  arbres  fruitiers  dés  vergers  ;  le  noyer 
fonaie  des  groupes  rappelant  les  belles 
noyeraies  de  la  vallée  inférieure,  vers  Tul- 
lins  et  Vinay  ;  le  châtaignier,  d'un  port  su- 
perbe, fournit  des  fruits  qui  sont  parmi  les 
plus  beaux  et  les  plus  savoureux  des  mar- 
rons de  Lyon.  La  sériciculture  s'est  mainte- 
nue ;  elle  est,  avec  la  ganterie  et  le  tissage 
domestique  de  la  soie,  une  des  petites  indus- 
liies    rurales   qui  assurent   l'aisance   des   po- 


3:o 


GENIE  RURAL  EN  SUISSE 


pulation*.  Dans  les  partie  supérieures,  on 
cultive  les  céréales,  les  pommes  de  terre, 
même  à  une  grande  altitude,  car  il  est  en- 
core des  champs  de  ces  tubercules  ou  de 
seigle  sur  des  parois  bien  ensoleillées  à  1  TÛO 
mètres.  Au-il(s>us,  le  pâturage  domine  où 
vit  une  belle  population  bovine  assurant 
l'existence  do  Iruilières.  Jusqu'à  1  000  mè- 
tres plus  haul  inénic,  du  côté  de  Belledonne, 
s'éparpillent  le-  iianieaux  dépendant  de  cen- 
tres commniiiiiix  assis  sur  la  croupe  entre 
deux  valléts,  au  sein  de  paysages  superbes 
dominés  i)ar  dc>  somniels  que  la  neige  re- 
couvre pendaul  dix  ou  onze  mois  de  l'an- 
née, où  les  névés  remplissent  perpétuelle- 
ment les  creux. 

Sur  le  versant  opposé,  les  paysages  ont 
moins  de  douceur,  mais  ils  sont  d'une  éton- 
nante grandeur  par  la  puissance  des  escar- 
pements calcaires  de  la  Grande-Chartreuse, 
colorés  chaudement  par  le  soleil.  Une  ran- 
gée presque  ininterrompue  de  hameaux 
borde  la  roule  jusqu'en  Savoie  ;  sur  les  ter- 
rasses et  les  versants  de  la  montagne,  vi- 
gnes, mûriers,  noyers,  châtaigniers,  sont 
d'une  admirable  viguorn-  ;  de  beaux  villages 


sont  assis,  souvent  égayés  ou  vivifiés  par 
quelque  ruisseau  tombant  en  blanche  cas- 
cade du  haut  des  parois.  De  ces  bourgs  haul 
perchés,  la  vue  est  incomparable  sur  la 
merveilleuse  vallée,  la  chaîne  de  Belledonne 
et  des  grands  monts  qui  marquent  l'en- 
trée de  rOisans  et  portent  le  plateau  de  la 
Mateysine,  où  dorment  de  beaux  lacs. 

Telle  est  celte  vallée  supérieure  du  Graisi- 
vaudan,  où  l'on  chercherait  vainement  les 
grands  espaces  cultivés,  c'est  un  jardin  dont 
Louis  XII,  qui  le  parcourut  en  allant  guer- 
royer en  Italie,  disait  (juc  c'était  le  jardin 
de  la  France.  Cependant,  ce  prince,  comme 
Inus  ceux  de  sa  race,  avait  résidé  en  Tou- 
raine.  En  dépit  des  craintes  suscitées  joar 
l'exhaussement  du  lit  de  l'Isère,  la  vallée 
mérite  toujours  celte  épithèle,  malgré  l'in- 
dustrie (pii  fait  développer  Domène,  Lancey, 
Brignoud,  Froges  et  Pontcharra.  Mais  la 
force  motrice  n'est  pas  de  celles  qui  exigent 
la  fumée  de  la  houille  et  si  la  grandeur  des 
usines  surprend,  on  ne  voit  pas  flotter  des 
nuages  sombres  au-dessus  des  campagne*. 

Ardouin-Dumazet. 


(iEJME  RURAL   EN  SUISSE 


Chaque  année,  sons  les  signatures  de  son 
directeur,  M.  le  D""  Krnest  Laur,  et  de  ses 
deux  assistants  :  M.M.  Henri  Nater,  adjoint, 
et  Fritz  Zaugg,  chef  de  la  Division,  le  Secré 
(nrial  des  Paysans  suisses  publie  un  rapport 
inlilulé  Heclierrltes  n'Iatircs  à  la  lenlabilité 
(le  rAfjricuiture. 

J'ai  déjà  eu  l'occasion  de  donner,  dans  le 
Journal  dWiii icnUnre  pratique,  des  extraits 
de  ces  rapports  en  ce  qui  concerne  le  Génie 
Uiiral  (1),  car  ils  nous  fournissent  de  précieux 
documents  relatifs  à  une  foule  de  questions 
(|ui  nous  intéressent  à  ce  point  de  vue  ;  il 
est  regrettable  de  ne  pas  en  trouver  l'équiva- 
lent chez  nous,  alors  que  le  système  fonc- 
tionne parfaitement  bien  en  Suisse,  par  l'ini- 
tiative privée,  depuis  près  d'un  quart  de 
siècle  ;  il  est  basé  sur  le  dépouillement  des 
comptabilités  agricoles  tenues  suivant  cer- 
tains principes  très  simples  adoptés  par  le 
Secrétariat  des  Paysans. 

Ce  qui  suit  est  extrait  du  Haiiport  de  l'exer- 
<'i(C  l'.>"J0-10"Jl,  qui  \ieiil   de   paraître- 


Ccnstructions    rurales.    —    Cl 


lez     nous, 


i;  N"  N,  (le  iQiO'  P''?<'  5i  ;  ii''  ii  du  iS  mars 
ior»2,  page  aaS  ;  n"  lo  du  i*'''  avril  1922,  pago 
2G6. 


dans  l'estinialion  de  la  valeur  ttilale  d  un 
domaine,  on  s'occupe  peu  des  constructions 
rurales,  ces  dernières  devant  être  supposées 
suffisantes  pour  l'exploitation  des  terres. 
Comme  pour  les  constructions  urbaines,  il 
doit  cei)eudaut  evisler  un  loyer  des  cons- 
tructions rurales,  de  même  qu'il  y  a  un  loyer 
pour  l'ulilisation  des  terres. 

J'ai  eu  l'occasion  d'étudier  cette  (juestion 
du  loyer  des  constructions  rurales  dans  le 
Journal  d\'\(iriculture  pratique  (1800,  tome 
II,  page  276),  en  me  basant  sur  ce  qu'un 
domaine  agricole  comprend  une  certaine 
étendue  de  terres  et  des  constructions  desti 
nées  à  permettre  leur  exploitation.  Les  bâti- 
ments d'une  ferme  doivent  donc  .être  en 
rapport  avec  le  domaine  ;  ils  y  jouent  un 
rôle  important  et  représentent  une  certaine 
part  du  capital  foncier.  Plus  le  domaine  est 
étendu  et  mieux  cultivé,  moins  les  bâtiments 
de  la  ferme  out  de  valeur  par  rapport  à  la 
terre.  J'ai  relevé,  dans  une  ancienne  étude 
faite  en  Angleterre,  (jue,  pour  les  petits  do- 
maiues,  la  valeur  des  l)ûtiments  représentait 
sept  fois  le  fermage,  tandis  qti'elle  s'abais- 
sait à  quatre  et  à  trois  fois  la  rente  pour  les 
grands  domaines.  Ce  sont  des  indications 
bien   vagues  ;  elles  sont  cependant   nécessai- 


LES  CONCOURS  D'ÉVREUX 


res   pour  l'établissement  des   primes   d'assu- 
rances contre   l'incendie. 

De  la  valeur  des  constructions  rurales,  on 
peut  déduire  leur  loyer,  qui  doit  grever 
les  frais  totaux  de  production  par  hectare 
cultivé,  selon  des  règles  un  peu  différentes 
de  celles  à  appliquer  pour  déterminer  le 
loyer  des  constructions  urbaines. 

Les  bâtiments  ruraux  doivent  être  consi- 
dérés comme  un  moyen  de  culture  ;  à  ce 
point  de  vue,  il  convient  d'apporter  la  plus 
stricte  économie  dans  leur  établissement, 
tout  en  les  élevant  d'une  façon  rationnelle 
afin  qu'ils  puissent  remplir  convenablement 
les  différents  services  auxquels  ils  sont  des- 
tinés. 

Alors  que  l'intérêt  des  capitaux  engagés  eu 
agriculture,  en  Suisse,  est  compté,  en  1920, 
à  5  0/0  (le  taux  admis  antérieurement  n'étant 
que  de  4  0/0),  l'intérêt  du  capital  construc- 
tions rurales  ne  ressort  qu'à  4.5  0/0. 

Dans  les  frais  de  production,  par  hectare 
cultivé,  l'amortissement  du  capital  bâtiments 
est  de  34  fr.  84  ;  l'entretien  et  les  réparations 
s'élèvent  à  24  fr.  21,  de  sorte  que  l'en 
semble  revient  à  59  fr.  05  par  an  et  par 
hectare  pour  la  moyenne  de  toutes  les  ex- 
ploitations étudiées,  qui  sont  au  nombre  de 
380. 

La  somme  ci-dessus  indiquée,  de  59  francs, 
représenterait  ainsi  le  loyer  des  constructions 
rurales  par  hectare  cultivé,  tandis  que  le 
même  nombre  ne  serait  que  de  36  fr.  68  pour 
la  moyenne  des  années  1908  à  1920. 

Si  l'on  fait  le  détail  selon  l'étendue  des 
exploitations,  on  trouve,  par  hectare  cultivé, 
les  frais  suivants  pour  l'année  1920  : 

Petites  exploitations  (de  3  à  5  hectares)   : 

Amoitissoment    62.80 

Réparations    28.90 

Total    81.70 

Petites  exploitations  paysannes  (de  5  à  10  hec- 
tares)   : 

Amortissement    89. 25 

Réparations    27.20 


Total    66. /i5 

Exploitations  paysannes  (de  10  à  i5  hectares) 

Amortissement    3i.3,4 

Réparafions    23. o3 


Grandes    exploitations    paysannes   (de    i5 
hectares)   : 

Amortissement    26.96 

Réparations    20. 20 


331 
3d 


Total    47.16 

Grandes  exploitatiuiLs  (plus  de  3o  hectares)   : 

Amortissemoni    25.78 

Réparations    16. 63 


Total 


54.37 


Total    39.36 

Si  l'on  rapporte  l'amortissement  à  100  fr. 
du  capital  constructions  rurales,  on  trouve 
les  taux  suivants  pour  1920  :  Petites  exploi- 
tations, 1  fr.  70  ;  Petites  exploitations  pay- 
sannes, 1  fr.  82  ;  Exploitations  paysannes, 
1  fr.  78  ;  Grandes  exploitations  paysannes, 
1  fr.  78  ;  Grandes  exploitations,  1  fr.  77.  La 
moyenne  générale  ressort  à  un  taux  d'amor- 
tissement de  1  fr.  79  par  100  francs  diu  ca- 
pital engagé,  et  les  chiffres  ci-dessus  mon- 
trent que  ce  taux  est  pour  ainsi  dire  indé- 
pendant de  l'étendue  des  exploitations. 

Si  l'on  considère  l'ensemble  des  frais  de 
production,  on  voit  que  l'amortissement  du 
capital  bâtiments  varie  de  la  façon  sui- 
vant, en  diminuant  avec  l'étendue  des  ex- 
ploitations :  Petites  exploitations,  2-44  0/0 
de  l'ensemble  des  frais  de  production  ;  Petites 
exploitations  paysannes,  2.25  0/0  ;  Exploita- 
tions paysannes,  2.02  0/0  ;  Grandes  exploita- 
tions paysannes,  1 .96  0/0  ;  Grandes  exploita- 
tions, 1.84  0/0.  La  moyenne  générale  de  tou- 
tes les  exploitations  représente  2  fr.  15  par 
100  francs  de  frais  d'exploitation. 

Les  frais  de  réparations  aux  bâtiments 
sont,  en  moyenne  générale,  de  1  fr.  49  pour 
100  francs  des  frais  de  production,  avec  très 
peu  de  variation,  suivant  les  étendues  des 
exploitations. 

En  1920,  à  1  000  francs  du  capital  terres, 
il  faut  ajouter  756  fr.  91  pour  le  capital  bâ- 
timents ;  ou  bien,  sur  un  ensemble  de  1  000 
francs  de  capital  englobant  la  valeur  des  ter- 
res et  d'es  constructions  (en  laissant  de  côté 
la  valeur  des  améliorations,  des  plantations 
et  le  fonds  de  roulement),  la  terre  représente 
571  francs,  et  les  bâtiments  nécessaires  à  son 
exploitation  429  francs.  Il  y  a  donc  lieu 
d'apporter  la  plus  grande  attention  aux  Cons- 
truction rurales. 

(1    fniivrc.)  Max    Ringelmann. 


LES  CONCOURS  D'EVREUX 


La  ville  d'Evreux  avait  été  chfjisic  celte 
année  pour  être  le  siège  des  trois  impor- 
tants  concours   spéciaux   de   la   race   bovine 


Normande,  de  la  race  ovine  Dislhey-Mérinos 
et  de  la  race  porcine  Normande.  A  ces  con- 
cours   spéciaux    du    ministère    de    l'Agricul- 


332  LES  (:UX<:(>L 

ture,  la  Société  Hippique  de  l'Eure  avait 
ajouté  un  concours  de  poulinières  de  demi- 
sang  et  le  Comice  agricole  des  deux  cantons 
d'Evreux,  un  concours  de  chevaux  et  juments 
de  gros  trait.  Le  succès  complet  remporté 
par  celle  imposante  manifestation  a,i;ricole, 
qui  s'est  déroulée  du  ~^1  au  5i.  septembre, 
fait  le  plus  grand,  honneur  a  tous  ceux  qui 
s'étaient   chargés   de    son   organisation. 

Le  concours  spécial  de  la  rave  bovine  Nor- 
mande a  présenté,  celte  année,  un  intérêt 
tout  particulier.  l*\us  de  300  animaux,  venus 
de  tous  les  poirtls  de  l'aire  géographique  de 
la  race  Normande,  depuis  le  Val  de  Saire  et 
la  Hague  '  jusqu'à  la  région  parisienne,  en 
passant  'fmr  le  Bessin,  le  Pays  de  Caux  et  le 
l.ieuvin,  se  sont  trouvé  réunis  sur  le  Pré  du 
Hel-Ebat,  magnifique  emplacement  situé  aux 
uortes    d'Evreux    et    parfaitement    aménagé. 

On  avait  prévu  notamment  up  vaste  ring 
de  présentation  en  face  des  tribunes,  et  plu- 
sieurs rings  d'examen,  destinés  à  faciliter  les 
opérations  des  jurys,  en  les  isolant  de  la 
foule  des  visiteurs. 

Une  première  constatation  nous  a  frappé, 
c'est  le  grand  nombre  d'animaux  inscrits  au 
Herd-book  Normand  et  la  mention  assez  fré- 
quente sur  le  catalogue  du  nom  et  souvent 
au.ssi  des  oHçiines  des  sujets  présentés.  Il  y 
a  là  une  lcndan('e  extrêmement  intéressante, 
à  signaler  et  à  encourager.  D'ailleurs,  un  bu- 
reau du  Ilerd-book  Normand  était  installé  à 
l'entrée  du  conc-ours  et  une  Commission 
d'inscription  a  fonctionné  à  la  suite  d'es 
opérations  des  jurys-  D'autre  part,  nous 
avons  essayé  de  comparer,  dans  le  relevé 
suivant,  la  proportion  des  animaux  présen- 
tés par  chaque  département  et  le  pourcentage 
des  récompenses  obtenues  sur  l'ensemble  des 
prix  offerts   :  \ 

Proportion  \ 

0/0  des  animaini  Proportion 

pr/«!eui<és     oy  0  d,Q»  fn% 

Miinrlif     4?  6o 

Calvados  21.5  i6.4 

Elire   19  7 

Seinc; Inférieure    7  " 

Orne  ' à  5 

S?inc-cl-Oi«c    i.5  0.6 

100  100 

Les  éleveurs  de  la  Manche  ont  donc  réalisé 
un  très  sérieux  effort  pour  amener  jusqu'à 
Evronx  un  lot  aussi  considérable,  et  ils  ont 
obtenu,  comme  toujours,  une  très  forte  pro- 
portion des  récompenses.  Mais  il  convient 
de  noter  l'importance  relative  des  succès  de 
la  Seine-Tnférieurc,  qui,  après  avoir  tenu 
une  plac<»  fort  honorable  l'an  dernier  à 
Sainf-Lô,     s'est     affirmée    encore     davantage 


lis  b'KVREUX 

cette  aniiée  à  Evreux,  notamment  par  la  qua- 
lité des  prix  obtenus,  l-'our  20  animaux  ame- 
nés, la  Seine-Inférieure  a  remporté  17  prix,, 
dont  un  prix  de  chamiîionnat  et  le  prix 
d'ensemble. 

Les  mâles  formaient  un  fort  bel  ensemble; 
toutefois,  la  section  des  jeunes  taureaux  était 
sensiblement  inférieure  à   celle  des  adultes. 

Le  prix  de  championnat  a  été  remporté 
par  un  superbe  animal  de  3  ans  1/2,  Espoir, 
à  M.  Albert  Laliorde,  de  Réthonville  (Man^ 
che),  unissant  dans  un  ensemble  harmo- 
nieux d'excellentes  «pialités  de  poids  et  de 
finesse.  Nous  regrettons  seulement  que  le  ca- 
talogue  Roil   muet   sur   ses  origines. 

Par  contre,  les  renseignements  généalogi- 
ques fournis  pour  d'autres  lauréats  permet- 
tent de  faire  des  constatations  du  plus  haut 
intérêt,  mettarit  en  évidence  d'une  manièrt^ 
indiscutable  ks  qualités  de  raoeurs  de  cer- 
tains reproducteurs  déjà  connus  k  titre  in- 
dividuel. C'est  ainsi  que  le  taureau  Aslro- 
nome,  titulaire  du  4®  prix  des  vieux  tau- 
reaux, a  produit  plusieurs  animaux  primés  : 
Invariable,  8*  prix,  et  Bon  Espoir,  9*  prix 
de  la  première  catégorie  ;  Chicago,  1*'  prix  ; 
Champagne,  3"  prix  de  la  2*  section  ;  Sylvio- 
Pellieo,  3^  prix.  As  d'Atout,  b"  prix  et  Boi 
d'Atout,  O*"  prix  de  la  4®  section;  enfin. 
Perle  Fine,  11"  prix  de  la  5^  section  des  fe- 
melles. 

Autre  exemple  :  Badoteur  II,  le  champion 
de  l'an  dernier,  a  produit  de  son  vMé  :  Ado- 
nis, 4^  prix  et  Aristo,  8*  prix  de  la  l''*  section 
des  mâles  ;  h'anfaise,  1*''  prix  de  la  F®  sec- 
tion des  femelles  ;  Naïade,  l®'"  prix  de  la  2* 
section  des  femelles. 

Le  rôle  essentiel  du  taureau  chef  de  famille 
d'élite  est  donc  confirmé  une  fois  de  plus. 

Dans  la  catégorie  des  femelles,  le  prix  de 
championnat  a  été  attribué  à  la  vache  Cas- 
quette, 1*^  prix  de  la  section  fies  adultes, 
aiipartenant  à  MM-  Lavoinne  frères.  Cette 
vache,  née  dans  l'arrondissement  d'Yvetot, 
a,  par»  son  père  Veto,  du  sang  de  Belle  Pa- 
risienne, prix  d'honneur  de  Paris  1904,  et  de 
Silencieux,  prix  d'honneur  de  Paris  1W3^ 
Par  sa  mère  Basque t te,  elle  remonte  au  su- 
perbe taureau  Fi'li.r,  concurrent  redoutable 
de  Silencieux  aux  concours  de  1003  et  1904. 

Le  l"  prix  de  bande  a  été  également  obte- 
nu par  MM.  E.  et  A.  Lavoinne,  pour  quatre 
vaches,  dont  Irois  sont  nées  en  Seine-Tnfé- 
fienre  :  Casquette,  Villelte,  arrière-petite-fille 
de  Prince  Yo/r,  prix  de  championnat  à  Paris 
en  1007,  cl  Normande,  possédant  dans  son 
origine  à  deux  reprises  au  moins  du  sang  de 
Silencieux. 


LES  f:GNCOURS  D'ËVREUX 


sm 


Enfin,  deux  magnifiques  lots'  de  cinq  ani- 
maux, l'un  à  M.  François  rsoel,  de  Coigny 
(Manche),  l'autre  à  MM.  E,  et  A.  Lavoinne, 
se  disputèrent  le  prix  d'ensemble.  Il  fut  at- 
tribué à  l'élevage  du  Bosc-aux-Moines,  qui, 
de  l'avis  unanime,  présentait  une  très  réelle 
supériorité. 

Des  divers  enseignements  qui  se  dégagent 
de  ce  palmarès,  nous  retiendrons  d'abord  la 
preuve  que  l'animal  d'élite  ne  s'dbtient  pres- 
que jamais  par  l'effet  du  hasard,  mais  bim 
par  un  élovairt'  raisonné  et  >uivi.  juir  un  do- 


ties  exceptionnelles  qu'ils  sont  aujourd'hui 
capables  de  fournir  à  leurs  acheteurs,  n'ar- 
rivent dans  un  avenir  prochain  à  conquérir 
une  place  prépondérante  sur  les  marchés 
étrangers. 


* 

4c  * 


C'est  vraisemblablement  la  dernière  fois 
que  la  race  ovine  Dislhey-Mérinos  se  présente 
dans  nu  conconr?  pcu«  sa  dénomiîtation  ha- 
bituelle qui  souligne  fâcheusement  un  croi- 


Fig.  37.  —  Casquette,  vache  de  G  ans  1/2,  par    Veto  et  Basquelle,  à  MM.  I.avoirme  frères,  à  Bosc-aux-Moines  (Seine-lnlerieure), 
prix  de  chainpiounal  au  concours  spécial  de  la  race  uormande,  à  Evreux,  e»    192i. 


sage  méthodique  du  sang  des  grands  repro- 
ducteurs de  la  race.  En  outre,  les  résultats 
obtenus  dans  le  Pays  de  Caux  tendent  à  dé- 
montrer que  la  puissance  héréditaire,  bien 
fixée,  est  capable  de  dominer  dans  une  largo 
mesure  les  conditions  de  milieu. 

Enfin,  d'une  manière  générale,  l'ensemble 
des  animaux  réunis  sur  le  champ  du  Bol 
Ebat  a  donné  à  tous  les  visiteurs  l'impres»- 
sion  très  nette  d'une  race  qui,  ayant  atteint 
déjà  un  degré  de  perfection  avancé,  tend  à 
progresser  encore  par  l'application  persévé- 
rante des  procédés  de  sélection  méthodique. 

Dans  ces  conditions,  il  n'est  pas  douteux 
que  les  éleveurs  Sormands,  grâce  à  l'émula- 
tion féconde  qui  règne  entre  les  divers  cen- 
tres de  production,  et  en  présence  des  garan- 


semcnt  d'ailleurs  fort  ancien  et  qui  contraste 
singulièrement  avec  la  parfaite  homogénéité 
des  magnifiques  lots  exposés  à  Evreux, 

Une  centaine  d'animaux  représentaient 
les  meilleures  bergeries  de  l'Oise,  de  l'Eure 
et  dJ'Eure-et-Loir,  et  ce  n'est  qu'à  la  suite 
d'un  examen  des  plus  minutieux  que  le  jury 
a  pu  distinguer  les  lauréats,  parmi  tant  de 
mérites   exceptionnels. 

Le  prix  de  championnat  des  mâles  a  été 
remporté  par  M,  Constant  Dhuicque,  qui 
s'est  vu  attribuer  également  le  prix  d'ensem- 
ble, tandis  que  M,  Lucien  Boisseau  enlevait 
de  haute  lutte  le  prix  d'ensemble  des  brebis. 

Tous  ces  béliers  et  brebis  étaient  fort  re- 
marquables, et  outre  ,  leur  valeur  pro- 
pre, nous  avons  fort  admiré  leur  élégante  et 


331 


PRIME  D'HONNEUR  ET  PRIX  CLLTLRALX  DANS  SEINE-ET-OISE 


impeccable  présentation,  pour  laquelle  nos 
éleveurs   sont   vraiment    passés   maîtres. 

Espérons  donc  que,  sous  les  auspices  du 
Syndicat  des  éleveurs  de  la  race  de  Grignon, 
dont  le  nom  universellement  connu  n'évo- 
quera plus  les  idées  de  croisement,  de  varia- 
tion désordonnée  et  de  retour  en  arrière,  que 
nos  voisins  d'oulre-Manche  avaient  soigneu- 
sement écartées  dans  les  appellations  de  leurs 
moulons,  cette  belle  race  bien  française  verra 
son  aire  d'expansion  dépasser  nos  frontières 
pour  se  répandre  jusqu'au  delà  des  mers. 

Si  l'exposition  des  moutons  était  remar- 
qutble,  tant  par  le  nombre  que  par  la  qua- 
lité des  animaux,  li  faut  reconnaître  que 
celle  des  porcs  ne  présentait  qu'un  médiocre 
inlén-t-  Une  quarantaine  de  sujets  seulement, 
parmi  lesquels  des  produits  de  croisements 
divers  et  relativement  peu  de  reproducteurs 
offrant  dans  toute  leur  pureté  les  caractères 
spécifiques  de  la  race  porcine  Normande. 

L'ensemble  donnait  au  visiteur  l'impres- 
sion d'un  élevage  décousu,  manquant  de  di- 
rectives précises.  Nous  sommes  persuadé 
d'ailleur*  que   ce   concours   ne   reflétait   que 


très  imparfaitement  la  situation  réelle  de 
l'élevage  porcin  en  Normandie,  en  raison  du 
trop  petit  nombre  d'exposants. 

Les  prix  de  championnat  et  le  prix  d'en- 
semble ont  été  remportés  par  M-  Albert  Des- 
vages,    à    Tess\ -sur- Vire  (Manche). 

En  résumé,  la  belle  manifestation  d'Evrcux 
a  été  féconde  en  précieux  enseignements,  et 
si  nous  avons  particulièrement  insisté  sur 
l'intérêt  de  la  question  origines,  trop  négli- 
gée jusqu'à  ce  jour  dans  l'élevage  bovin,  c'est 
pour  attirer  l'attention  des  éleveurs  de  toutes 
nos  excellentes  races  bovines  françaises  sur 
l'importance  des  principes  directeurs  sans 
lesquels  on  ne  peut  que  piétiner  sur  place 
ou  même  reculer. 

D'autre  part,  le  succès  remporté  par  ces 
concours  spéciaux  de  races  souligne  une 
fois  de  plus  la  nécessité  de  rétablir  sans  tar- 
der le  Concours  général  de  Paris,  qui,  plus 
que  jamais,  doit  couronner  la  hiérarchie  de 
nos  concours  de  tous  degrés,  par  la  mise  erb 
valeur  de  l'élite  de  notre  élevage  national. 

Georges  Janmn. 


PRIME  D'HO^NELR  ET  PRIX  CLLTURALX 

DANS  SEINE-ET-OISE   (1) 


Prime  d'honneur. 

llappel  de  prime  triwnneur  :  M.  Laureau,  à 
la   MarlinitTc,   par  Saciny. 

/'nnu'   irhoiineur   (objet   d'arl    de    3  ooo    fr.)    : 
M.  Benoist  (Camille),  à  Orgerus. 
Prix  culturaux. 

Rappel  de  prix  cultural  :  M.  Fié,  à  Fonlenay- 
le-Fleury. 

Grande  culture  (catégorie  des  propriétaires)  : 
objet  d'art  de  5oo  fr.  et  2  000  fr.,  M.  le  comte 
de  Villefranche  (Ilonri),  à  Villarccaux,  commune 
de  Chaiissy  ;  —  objet  d'art  de  5on  fr.,  M.  F'ourel 
(F.dmond),  à  la  Norvilic 

Grande  culture  (catégorie  des  fermiers)  :  2  00& 
francs.  M.  Benoist  (Camille),  lauréat  de  la  prime 
d'honneur  ;  —  objet  d'art  de  5oo  fr.,  M.  Beau- 
ciié.  à  Maule. 

Culture  familiale  :  objet  d'art  de  5oo  fr.  cl 
5oo  fr.,  M.  Videcocq  (Henri),  à  Monligiiy-le- 
Rn-tonncux  ;  —  4oo  fr. .  M.  Fa\ivet  (Victor),  a 
Tliillay  ;  —  .-^oo  fr.,  M.  IVnir  CAdolphc),  à  Tilly  ; 
900  fr..  M.  Fonlainr  ("Eiigi-'iie).  à  Montlhéry  ;  — 
;o<i  fr.,  M.  Bréhérel  (Anatole),  à  Moullhéiy. 

Prix  de  spéciahtés. 

nhjrl  d'art  :  M.  le  D"-  Iltiiii  d<-  Mothseliild.  à 
Auffargis. 

Médailles   dr   vcrmel!    (frnnd    mfidule    :   Etablis- 

fi)  Récompenses  proclaméuî  le  S  octobre,  à  Ver- 
£ail!e$. 


semeiits  Vilmorin-Aiulrieux,  à  Vcrrières-le-Buis- 
son  ;  —  M.  (iilbert  (G.),  à  Monligny-lc-Breton- 
nciix. 

Diplômes  de  médaille  de  vermeil  grand  moduler 
Ferme  de  Champagne,  centre  de  rééducation  des^ 
mutilés  ;  —  Commune  de  Nozay,  représentée  par 
son  maire,  M.   Ratel. 

Prix  spéciaux  pour  l'outillage  agricole. 

Objet  d'art  :  M.  Gilbert  G.),  à  Montigny-le- 
Brelonneux. 

Prix  d'Horticulture. 

Diplôme  de  médaille  de  vern}eil  grand  module: 
Ecole  départementale  de  préservation  morale 
Tiiéophile  Rotisscl,  à  Montesson  (directeur,  M.  A. 
Le    Bouclier). 

Objets  d'art  de  3oo  fr.  :  et  /joo  fr.,  M.  Lécolier 
(Paul),  pépiniériste  à  La  Cellc-Sainl-Cloud  ;  —  et 
.3oo  fr..  M.  Cou ib ton  i'\lpIion<e-Victor),  fleuriste 
à    liougivai. 

Médttillcs  de  bronze  grand  module  :  ot  'lOo  fr., 
M.    Barberot   (Marie-Paul),    maraîcher  à   Méréville;; 

—  et    Son  f r. ,  M.    lùifer  (  Victor-Ilenri),   arboricul- 
teur au  Pcrray. 

Médailles  de  bronze  :  et  3oo  fr..  M.  Elle  1  Char- 
les), pépiniériste  à  Ponthévrard  ;  M.  Gaigne 
(François),  fleuriste  à  Saint-Gcrmain-cn-Laye  ;  — 
et    200   fr.,   M.   Souhaite,   arboriculteur,   à  Méré    ; 

—  et  i5o  fr.,  M.  Letaillcur  (Edmond-René),  ma- 
raîcher    à    Saint-Germain-en-Layc    ;    M.    Fontaine 

I    (T''rançois-Jean-Marie),    à    Croissy-sur-Seinc. 


FIXATION  DES  DUNES  EN  ANNAM 


33^ 


EXPOSITION   DES  COMBUSTIBLES  LIQLIDES 


Une  très  intéressante  exposition  des  Combusti- 
bles liquides  et  des  appareils  pouvant  les  utiliser 
(moteurs,  fours  divers,  appareils  d'éclairage,  etc.), 
organisée  par  la  Société  de  Chimie  industrielle, 
a  eu  lieu,  du  4  au  i5  octobre  1922,  à  Paris,  sur 
l'Esplanade  des  Invalides.  Plusieurs  conférences 
ont  été  données  au  cours  de  l'exposition. 

On  peut  classer  les  combustibles  exposés,  de 
la  manière  suivante   : 

1°  Les  produits  et  résidus  de  distillation  du  pé- 
trole brut  (i),  c'est-à-dire  les  essences,  les  huiles 
lampantes  et  les  huiles  lourdes  (mazout,  gasoil, 
etc.). 

2°  Les  huiles  obtenues  par  la  distillation  de  la 
houille  et  du  goudron  de  houille  (benzol,  huiles 
de  goudron,  naphtaline  solide  à  la  température 
ordinaire  et  liquide  vers  80°). 

3°  Les  huiles  provenant  de  la  distillation  des 
schistes  (i). 

4°   Les  huiles  animales  et   végétales. 

5°  L'alcool. 

6"  Des  mélanges  divers  dans  lesquels  rentrent 
l'essence,  le  pétrole,  l'alcool,  le  benzol,  la  naphta- 
line,  les   huiles  de   goudrons,   etc. 

Le  pétrole  et  ses  dérives  sont  des  produits  étran- 
gers, et  par  conséquent  onéreux  pour  notre  pays. 
On  connaît  le  prix  de  l'essence  et  du  pétrole  qui 
rend  actuellement  peu  économique  l'emploi  des 
tracteurs  agricoles  et  des  automobiles  dites  de 
poiil>  lourds,  employant  ces  combustibles. 

Le-;  Iniiic?  lourdes  sont  actuellement  utilisées 
d'une  f;içon  pratique  par  les  chaudières  à  vapeur 
et  pour  des  moteurs  spéciaux  à  auto-combustion, 
du  type  dit  Diesel.  La  nécessité  d'avoir  des  machi- 
nes robustes  fait  que  par  rapport  aux  moteurs  à 
essence  de  même  puissance,  ces  appareils  sont  vo- 
lumineux, lourds  et  encombrants.  Ils  sont  pres- 
que imiqucment  employés  dans  les  installations 
fixes.  Ils  ont,  en  outre,  l'inconvénient  générai 
de  demander  beaucoup  de  soins  pour  leur  con- 
duite et  leur  entretien,  d'où  nécessité  d'avoir  un 
personnel  suffisamment  expérimenté. 

Nous  citerons,  parmi  ces  moteurs  figurant  à 
l'exposition,  le  type  locomobile  à  deux  temps, 
de  i4  chevaux,  de  la  Société  La  Chaléassière ,  de 
Si -Etienne  (Loire),  et  ceux  montés  sur  chariot,  de 
la  Soei(''té  DeUmnay-BellevUle,  à  St-Denis  (Seine). 
Bien  avant  la  guerre,  on  avait  songé  à  utiliser 
l'alenol  comme  eaiburant,  soit  seul,  soit  ajouté 
nu  h'Tizol. 


Les  premières  recherches  furent  faites  par  M, 
Ringelmann,  en  1897,  puis  en  1901  et  en  1902, 
à  la  Station  d'Essais  de  Machines,  surtout  lors 
des  concours  organisés  par  le  Ministère  de  l'Agri- 
cultme,  et  dont  il  avait  eu  la  charge  technique. 

Nous  ne  pensons  pas  que  l'alcool,  considéré 
comme  produit  direct  de  la  culture  de  la  bette- 
rave, déjà  très  onéreuse,  doive  être  classé  comme 
un  combustible  économique  à  généraliser.  Il  fau- 
drait que  la  source  de  sa  fabrication  soit  cherchée 
ailleurs  que  dans  la  distillation  des  jus  sucrés  de 
betteraves  (alcool  de  synthèse,  alcool  provenarn 
des  fruits  exotiques,  traitement  de  la  cellulose, 
etc.). 

La  Direction  des  Poudres  (Service  des  alcools) 
mettait  en  vente  l'ancien  produit,  composé  d'al- 
cool et  benzol  à  5o  0/0,  et  un  nouveau  mélange 
d'alcool  absolu  45  0/0,  pétrole  45  o/o  et  éther 
10  0/0. 

La  Société  Bernard-Moteurs,  28,  rue  Henri-Re- 
gnault,  à  Suresnes  (Seine),  présentait  trois  types 
de  moteurs  (3,  8  et  i5  chevaux),  pouvant  fonc- 
tionner à  l'alcool  ou  à  l'essence.  Ces  moteurs  om 
été  décrits  dans  ce  Journal.  Leur  construction 
simple  et  robuste  fait  qu'ils  sont  très  appréciés. 
Nous  avons  déjà  indiqué  dans  un  numéro  de 
ce  Journal  que  des  essais  très  satisfaisants  avec 
un  tracteur  fonctionnant  à  la  naphtaline  brute 
avaient  eu  lieu  à  la  Station  d'Essais  de  Machines. 
La  Société  Brion-Faullumel,  i3,  rue  Couchot, 
à  Billancourt  (Seine),  exposait  un  moteur  fonc- 
tionnant avec  un  carburateur  à  naphtaline  brute, 
tlont  le  principe  est  de  rendre  et  de  maintenir  la 
naphtaline  liquide  jusqu'à  l'admission,  au  moyen 
d'une  circulation  d'eau  chaude. 

La  Société  dite  du  Carburant  français,  la  Cos- 
moline,  24,  boulevard  des  Capucines,  à  Paris, 
propose  de  vendre  un  profluit  composé  d'une  so- 
iulion  stable  de  naphtaline  dans  du  benzol,  de 
l'essence,  ou  dans  le  mélange  benzol-alcool,  à 
5o  0/0. 

Sans  préjuger  des  bons  résultats  que  pourra 
donner  l'emploi  de  la  naphtaline  pour  les  mo- 
teurs agricoles,  il  faut  souhaiter,  dès  maintenant, 
que  ce  produit  vienne,  à  côté  du  gaz  pauvre 
des  gazogènes  employant  du  charbon  de  bois, 
contribuer  avec  lui  à  augmenter  l'emploi  de  la 
traction  mécanique  et  à  réduire  nos  importations 
en   combustibles  étrangers.  F.  Pettré, 

Iii'>-(''iiirur  affroiiome. 


FIXATION  DES  DUNES  EN   ANNAM 


Dans   le  Bulletin   Economique  de     Vlndo- 

I  '  Voir  Moteurs  thermiques  et  gaz  applica- 
/'/•'.s  à  V  Agriculture.  Librairie  agricole  de  la 
Maison  rustique,   2O,  rue  Jacob,  à  Paris. 


Chine,  M.  Bcaunionl  (A.),  garde  général  des 
forêts,  chef  du  cantonnement  'de  Ben  Thuy 
(Annam)  a  donné  une  étude  extrêmement 
complète  sur  la  fixation  des  dunes  par  le 
Filao  (CaSuarina). 


336 


FIXATION  DES  DUNES  EN  ANNaM 


Nous  croyons  intéresser  nos  lecteurs  en 
résumant  ce  long  et  beau  travail  qui  montre 
les  judicieux  efforts  faits  dans  nos  colonies 
pour  en  accroître  les  ricliesses  forestières. 

En  l'.*i:^.  le  ><Tvi("t>  forestier  tenta  les  prc- 


:.  58.  —  Duue  en  voie  ilc  (ixatiori  ii  Cua-Lo.   Les  ap|iorls  ilc  sable  du  rivage 

sont  arrùlés  par  le  rideau  de  l-'iluo!j. 

Fig.  59.  —  Fixation  par  des  liaies  pour  ariôler  le  sable  venant  de  terre. 

Fig.  OO.  —  i'Ianlalion  de  six  mois.  Au  premier  plan  côté  de  terre. 


mièrcs  plantations  en  terrains  de  montagne. 
Ces  tentatives  ne  furent  pas  couronnées  de 
succès,  car,  çn  saison  chaude,  à  l'éiJoque  des 
\ents  du  Laos,  ces  tcirains  secs  et  surchauf- 
fés ne  porniiltaicnt  pas  au  filao  de  végéter. 
Sur  15  000  sujets  transplantés,  2  OOO 
seulement  résistèrent,  principalement  ceux 
situés  dans   les  endroits   les   jtlus   bas,   où   le 


terrain  conservait  une  certaine  humidité. 
En  effet,  le  Filao  fait  une  très  grande 
consommation  d'eau.  On  a  pu  remarquer, 
dans  les  plantations  des  dunes  sur  la  plage, 
M  la  suite  de  sondages  effectués  pour  avoir 
de  l'eau  potable,  que  cette  eau, 
avant  la  constitution  du  boise- 
ment, se  trouvait  à  1  m.  50  ou 
2  mètres  de  profondeur.  Après 
le  boisement,  la  nappe  d'eau 
était  descendue  à  3  m.  50  ou 
4  mètres.  On  a  dû  refaire  tous 
les  anciens  puits. 

En  1914,  les  2  000  sujets  qui 
avaient  résisté  périrent  à  leux 
tour.  Le  Service  forestier  décida 
alors  que  des  essais  seraient  ten- 
tés dans  le  sable  des  dunes  de 
Cua-Lo. 

Cette  tentaliv-e  donna  de  très 
bons  résultats.  Les  sujets  trans- 
plantés en  octobre  1914  mesu- 
raient plus  d'un  mètre  de  hau- 
teur en  1915. 

Pour  faire  ce  travail  utile- 
ment, il  s'agissait  d'abord  de 
fixer  le  sable  des  dunes-  On 
avait,  en  effet,  remarqué  que 
les  jeunes  sujets  mis  en  place 
pouvaient  être,  suivant  la  direc- 
tion du  vent  (vent  venant  de  la 
terre  ou  vent  venant  de  la  mer), 
un  jour  complètement  déchaus- 
sés et  un  autre  complètement 
enfouis.  Il  n'est  pas  rare,  à 
l'époque  du  grand  vent  chaud, 
de  trouver  des  sujets  de  1  mètre 
à  1  m.  50,  entièrement  recou- 
verts par  le  sable,  n'ayant  plus 
à  l'air  que  l'extrémité  de  leurs 
tiges.  Entre  le  15  mai  et  le  15 
juillet,  le  vent  de  terre,  ou  vent 
du  Laos,  bat  son  plein,  apporte 
la  sécheresse,  provoque  les 
transports  de  sable  et  dessèche 
complètement  les  jeunes  planta- 
tions. Parfois,  au  contraire,  les 
choses  changent  brusquement, 
le  vent  de  mer  remet  les  choses 
en  place,  les  jeunes  arbres  sont 
dégarnis  et  reprennent  toute  leur  vigueur. 
Mais  si  ce  vent  souffle  en  tempête,  il  cause 
des  dégàls  plus  graves  encore  que  ceux  dus 
aux   vents   de   terre. 

Il  fallut  donc  protéger  les  surfaces  plantées. 
On  le  fit  par  des  obstacles  qui  consistaient  en 
clayonnages  de  bambou  tressés  solidement, 
hauts  de  0  m.  60  à  0  m.  70,  ou  en  une  haie 


FIXATION  DES  DUNES  EN  ANNAM 


337 


de  roseaux  de  la  même  hauteur.  Les  premiers 
clayonnages  sont  placés  face  à  la  côte,  aussi 
pi'ès  que  possible  de  la  limite  atteinte  par 
les  hautes  marées.  Ce  clayonnage  est  enfoncé 
de  25  à  30  centimètres,  il  est  soutenu  tous 
les  4  mètres  par  de  forts  piquets  de  bam- 
bous. Au  fur  et  à  mesure  que  le  sable  s'ac- 
cumule et  que  les  dunes  montent,  le  clayon- 
nage  est  remonté  avec  les  piquets  de  sou- 
tien. 


transporter  les  matériaux,  les  engrais  et  fa- 
ciliter la  surveillance  des  plantations.  La 
dune  littorale  est  érigée  de  telle  façon  qu'elle 
servira  plus  tard  pour  établir  la  route  qui 
rejoindra  Cua-Lo  à  Cua  Hoi. 

L'expérience  a  démontré  qu'il  n'est  pas  né- 
cessaire, sauf  pour  la  dune  littorale,  d'exé- 
cuter les  travaux  de  fixation  des  sables  long- 
temps avant  de  commencer  les  travaux  de 
reboisement.  Ces  deux  opérations  doivent  se 


Fig.  61.  —  Peuplement  de  quatre  ans,  a\  ce  d<îs  sujels  ayant  un  an  de  pépinière.  Aueieiines  dunes  procJies  do   la  mer. 


Par  ailleurs,  pour  protéger  contre  le  vent 
de  terre  en  arrière,  des  haies  de  roseaux  sont 
enterrées  à  40  centimètres,  dépassant  le  sol 
de  60  à  80  centimètres.  Ces  haies  sont  écar- 
tées de  5  mètres  les  unes  des  autres. 

Gros  inconvénient  :  le  transport  des  bam- 
bous et  des  roseaux  coûte  fort  cher,  mais  au 
bout  de  quelques  années,  quand  la  planta- 
tion de  Filao  est  constituée,  on  se  sert  des 
branches  basses  mises  en  fagots  pour  faire 
les,  haies  protectrices^  Peu  à  peu,  les  sables 
recouvrent  ces  haies  et  forment  une  petite 
dunC'  ;  les  haies  enfoncées  restent  sur  place 
et  d'autres  haies  sont  constituées  jusqu'à  ce 
que  les  dunes  soient  assez  hautes  pour  ser- 
vir d'arrêt  au  mouvement  des  sables  et 
d'abris  aux  aFbres. 

Pour  lixer  cette  dune,  des  haies  moins 
im[M)rtantes  sont  établies  de  la  base  au  som- 
met et  des  plantations  de  Graminées  sont 
immédiatement  commencées.  Le  haut  est 
arasé  en  plate-forme  et  sert  de  chemin  pour 


sujvre  à  quelques  semaines  près,  si  l'on  ne 
veut  pas  courir  le  risque  de  perdre  son  temps 
et  son  argent. 

En  effet,  il  ne  faut  pas  perdre  de  vue  que 
le  travail  de  fixation  a  pour  but  unique  de 
protéger  au  déchaussem-ent  et  de  reosable- 
ment  cwnpiet  les  jeunes  sujets  mis  on  place, 
et  ceci  pour  un  laps  de  temps  minimum  de 
12  à  18  mois. 

La  rapidité  de  croissance  du  Eilao  dan& 
les  sables  est  telle  qu'à  la  deuxième  aanée  de 
plantation  les  arbres,  hauts  déjà  de  2  mè- 
tres, se  protègent  mutuellement  et  que  toute 
crainte  de  déchaussement  ou  d'eii'fouisae- 
mcnt  a  disparu,  à  condition^  biea  entendu, 
que  tous  les  sujets  soient  assez  rapprochés 
les  uns  des  autres,  2  m.  50  sur  le  littoral, 
3  à  4  mètres  dans  l'intérieur. 

Les  graines  sont  prises  sur  des  arbres  vi- 
goureux, de  préférence  sur  des  sujets  âgés 
de  10  à  12  ans.  Les  arbres  plus  vieux  don- 
nent de  moins  bons  résultats.  La  récolte  de& 


338 


LA  PROTECTION  DE 


graines  se  fait  au  moment  où  les  fruits 
commencent  à  jaunir  et  où  quelques  alvéoles 
s'ouvrent  pour  laisser  partir  les  graines.  On 
sème  en  pépinière  dans  des  lorrains  qui  ont 
reçu  2  kilos  de  terreau  par  mètre  carré.  Des 
arrosages  sont  donnés  à  la  pépinière,  ainsi 
que  différents  soins  de  préservation  contre 
les  rigueurs  du  soleil. 

Trois  mois  après  la  germination  des  grai- 
nes, aussitôt  que  les  jeunes  brins  ont  leurs 
premières  feuilles,  on  commence  le  repiqua- 
ge, opération  extrêmement  délicate  et  qui  se 
fait  dans  des  plates-bandes,  à  proximité  des 
terrains  de  semis.  Ces  brins  sont  placés  à 
0  m.  25  les  uns  des  autres.  Les  serriis  faits 
à  fin  septembre  peuvent  donner  des  jeunes 
brins  qui  seront  bons  à  repiquer  en  décem- 
bre suivant.  Ces  jeunes  brins  passent  une 
année  en  pépinière  ;  fin  septembre  de  l'an- 
née suivante,  ils  sont  devenus  de  jeunes 
plants  bons  à  mettre  on  place. 

Quand  la  plantation  définitive  est  faite,  il 
reste  indispensable  de  la  visiter  très  attenti- 
vement, surtout  à  l'époque  des  vents  chauds. 
Il  faut  relever  les  tiges,  recouvrir  les  racines 
déchaussées  :  sur  d'autres  points,  dégager 
les  sujets  qui  sont  tellement  enfouis  sous 
les  sables.  Bien  plantés,  bien  surveillés,  le» 
arbres  ne  tardent  pas  à  se  développer.  Un 
exemple  :  dans  un  peuplement  de  six  ans, 
tous  les  sujets  étaient  vigoureux,  avec  une 
belle  forme  pyramidale,  lo  plus  haut  attei- 
gnait une  hauteur  de  16  à  18  mètres  et  la 
moyenne,  en  tenant  compte  des  malingres, 
était  de  16  mètres. 

Cette  croissance  on  hauteur  s'est  ralentie 
en  1921.  En  revanoho,  la  croissance  en  dia- 


LA  NOIX  FRANÇAISE 

mètre  s'accélère.  L'accroissement  en  hauteur 
est  surtout  rapide  dans  la  jeunesse,  les  su- 
jets ont  gagné  jusqu'à  2  mètres  entre  lu 
deuxième  et  la  troisième  année,  tandis  que 
vers  la  sixième  année,  cet  accroissement  sem- 
ble se  ralentir.  Le  maximum  de  la  croissance 
en  hauteur  se  trouve  donc  placé  entre  la 
deuxième  et  la  sixième  année  et  la  taille  dé- 
finitive paraît  atteinte  vers  la  quinzième  an- 
née. L'accroissoment  reste  à  peu  pro>  uni- 
forme toute  l'année. 

Le  Filao  ne  semble  pas  devoir  \i\n'  plus 
de  25  ans,  30  ans  au  maximum  :  passé 
25  ans,  il  ne  profite  plus. 

La  première  coupe  devrait  avoir  lieu  lors- 
que le  peuplement  est  âgé  de  20  ans  envi- 
ron et  on  estime  que  la  récolte  totale  at- 
teindrait 1  i25  piastres  à  l'hectare.  Lt>  ter- 
rain en  dune  de  Cua-Lo  a  une  surfa<e  ap- 
proximative de  900  hectares  :  il  représente 
donc  un  capital  de  plus  d'un  million  de 
piastres. 

Le  bois  de  Filao  peut  être  employé  en 
charpente  légère  ot  même  en  charronnage  ; 
il  est  merveilleux  comme  bois  de  chauffage. 

Dans  les  tra\aux  envisagés,  de  1915  à 
1921,  156  300  Filaos  ont  été  repiqués  ;  dé- 
duction des  pertes  survenues  et  des  malin- 
gres, on  peut  estimer  à  150  000  le  nombre 
d'arbres  actuellement  sur  pied. 

Les  dépenses  ont  atteint  depuis  le  com- 
mencement des  travaux  seulement  5  790  pias- 
tres. On  voit  que  l'initiative  du  Service  des 
forêts  de  nos  possessions  coloniales  est  par- 
ticulièrement intéressante  et  qu'elle  mérite 
d'être  encouragée. 

Ad-J.      CllARON. 


LA  PROTECTION  DE  LA  NOIX  FRANÇAISE 


L'arrêté  du  ministre  de  l'Agriculture,  en 
date  du  6  septembre  1922,  concernant  le 
commerce  des  noix,  a  élô  publié  dans  les 
colonnes  de  ce  journal  (n°  37,  10  septem- 
bre, p.  239).  Il  favorisera  notre  commerce 
d'exportation,  ainsi  que  M.  Sagnier  en  ex- 
primait l'espoir  dans  la  Chronique  agricole 
du  même  numéro.  En  effet,  le  Gouverne- 
ment des  Etats-Unis,  notre  principal  ache- 
teur de  cette  marchandise,  exigerait  que  les 
noix  françaises  présentées  à  I  importation 
dans  ce  [)ays.  fussent  accompagnées  d'une 
déclaration  de  l'exportateur  français  affir- 
mant que  les  noix  dont  il  s'agit  sont  bien 
d'origine  française  ot  ne  contiennent  aucun 
mélange  de  noix  exotiques.  Le  certificat 
d'origine,   institué  par   l'article  2  de   l'arrêté 


à  titre  facultatif,  corroborera  utilement  cette 
affirmation. 

Cet  arrêté  a  été  pris  à  la  suite  ili<  faits 
suivants.  Le  Consul  américain  à  Lnuu.  au 
nom  de  ses  ressortissants  de  New-iork.  a 
adressé,  le  28  février  1922,  aux  divers  Syn- 
dicats de  producteurs  de  noix  et  aux  négo- 
ciants du  Bas-Graisivaudan,  une  circulaire 
les  informant  que,  cette  année  spécialement, 
des  noix  étrangères  provenant  de  Mand^ 
chourie,  de  Serbie,  de  Roumanie  et  de  d*. 
vers  autres  pays,  notamment  de  Turquie, 
avaient  été  expédiées  à  New-York  sous  la 
dr-nnmination  de  ((  noix  de  Grenoble  »,  et 
(pio  certains  négociants  avaient  mélangé  ces 
Unix  exotiques  aux  ((  noix  maycttes  »  pour 
les  ex|)édier  ensuite  sous  l'étiquette   d    noix 


LA  PROTECTION  DE  LA  XOL\  FRANÇAISE 


339 


de  Grenoble,  première  qualité  ».  Cette  circu- 
laire avait  légitimement  ému  la  Chambre 
<!(•  commerce  de  Grenoble,  qui,  dans  sa 
séance  du  11  avril  1922,  avait  chargé  M.  Jo- 
seph Cholat,  négociant,  de  lui  présenter  un 
rapport  sur  cette  question.  De  ce  rapport, 
adopté  k  9  mai,  nous  détachons  le  passage 
suivant   : 

Ces  manœuvres  frauduleuses,  pratiquées  au 
moment  où,  grâce  aux  efforts  incessants  de  nos 
producteurs,  nos  produits  acquièrent  en  Améri- 
que une  réputation  justifiée,  vont  aboutir  à  ce 
résultat  déplorable  que  nos  clients  de  New-York 
cesseront,  dans  un  avenir  prochain,  de  s'adresser 
aux  fournisseurs  de  France  pour  leurs  achats.  Il 
est  facile  de  comprendre  quelle  perte  subiront 
nos  agriculteurs  qui  seront  ainsi  écartés  de  leur 
principal   débouché... 

\  la  suite  de  la  protestation  des  producteurs 
Californiens  contre  la  concurrence  française  qui 
menaçait  de  les  supplanter  sur  les  marchés  de 
l'Est  des  Etats-Unis,  le  Gouvernement  Fédéral  a 
obtenu  le  vote  d'une  loi  quintuplant  les  droits 
de  douane  sur  les  noix  françaises.  Pour  que  nous 
puissions  continuer  de  vendre  nos  produits,  il 
est  nécessaire  que  leur  qualité  et  leur  provenance 
testent  indiscutables.  Il  faut  donc  que  cessent 
les  manœuvres  frauduleuses  que  nous-  avons  si- 
gnalées au  début  de  cet  exposé.  Cela  est  néces- 
saire pour  la  prospi-rité  de  nos  agriculteurs, 
comme  pour  la  bonne  renommée  commerciale 
des  négociants   français. 

Précédemment,  dans  sa  séance  du  4  mars 
1922,  la  Chambre  de  commerce  de  Péri- 
^«■ucux  s'était  occupée  de  la  question.  Le 
passage  suivant  est  le  plus  essentiel  du  rap- 
{>ort  présenté   : 

Si  les  noix  et  cerneaux  de  Roumanie,  de  Mand- 
chourie  ou  d'ailleurs  peuvent  être  importés  en 
.Amérique,  y  concurrencer  celles  de  la  France,  ce 
ne  doit  être  que  sous  leur  dénomination  propre, 
et  le  seul  moyen  de  faire  échec  à  cette  concur- 
rence avec  les  nôtres  et  de  conserver  le  bénéfice 
qui  nous  est  créé  par  leur  qualité  reconnue  et 
constatée,  c'est  de  veiller  jalousement  à  ce  qu'il 
n'y  soit  pas  porté  atteinte  par  un  mélange  ou  uno 
substitution  qui  ne  pourraient  être  que  fraudu- 
leux. 

Les  fraudes  signalées  ne  doivent  pas  être 
importantes,  car  nos  importations  sont  bien 
inférieures  à  nos  exportations,  ainsi  que  le 
montre  le  taiilcau  ci-dessous,  où  les  chiffres 
iii<li(piiiil    ilr-    (|niiitiiux    métriques    : 

1921  1920  Kil9  l'.'.3 


Exporlalioiis 

Imporlalions       (com- 
morce  spécial; 


loi  («iS       ISS  752       90  088       2)3  ;i7iJ 
13  ,iij7  2  222        3  203         lu  tMil 

Comme  le  reconnaissent  les  rapports  pré- 
cités, l'importalion  des  noix  étrangères  en 
France  ne  doit  pas  être  interdite,  car,  dit 
M.   Cholat,   CCS  noix   peuvent  avoir  leur  uti- 


lité, dans  l'huilerie  par  exemple.  A  Péri- 
gueux,  cetie  utilité  a  été  également  envisa- 
gée ;  le  rapporteur  a  même  ajouté  : 

Que  des  maisons  françaises  d'exportation,  au 
cours  d'une  année  déficitaire,  et  n'en  trouvant 
plus  en  France,  en  fassent  venir  de  l'étranger 
et,  pour  conserver  le  contact  avec  leur  clientèle, 
les  transforment  en  cerneaux,  on  ne  saurait  y 
voir  d'inconvénient,  pourvu,  et  à  cette  seule  con- 
dition, que  ces  cerneaux  ainsi  réexportés  soient 
vendus  et  livrés  sous  la  dénomination  qui  leur 
convient,  la  responsabilité  et  la  marque  person- 
nelle de  leurs  vendeurs. 

11  ressort  des  chiffres  précédents  que  si 
fraude  il  y  a  (et  elle  est  loin  d'être  démon- 
trée), elle  est  forcément  très  limitée.  Il  pa- 
raît exact  que  des  négociants  de  la  Dordo- 
gne  et  de  la  Corrèze  ont  acheté,  pendant 
la  campagne  1921-1922,  à  des  importateurs 
marseillais,  des  noix  des  Balkans,  qui  ont 
été  mélangées  dans  leurs  ateliers  à  des  noix 
françaises  ;  mais,  le  plus  généralement,  le 
tout  a  été  envoyé  dans  les  pays  de  consom- 
mation, tels  que  l'Amérique,  l'Angleterre,  la 
Suisse  et  l'Algérie,  sous  la  dénomination  de 
«  cerneaux  extra  franco-roumains  ».  Ces 
cerneaux  ont  été  livrés  à  un  prix  inférieur 
aux  cerneaux  d'origine  française.  Les  négo- 
ciants qui  avaient  accumulé  de  gros  stocks 
de  noix  françaises  dans  l'espoir  d'une  hausse 
ont  eu  des  difficultés  pour  écouler  leur 
marchandise  au  moment  de  la  baisse.  Aussi 
csl-il  permis  de  penser  que  l'avis  donné  par 
les  Consuls  des  Etats-Unis  à  leur  Gouverne- 
ment a  peut-être  été  suggéré  par  eux. 

Quand  certains  exportateurs  ont  certifié 
que  les  cerneaux  qu'ils  ont  expédiés  en  Amé- 
rique étaient  des  «  cerneaux  de  Bordeaux  », 
alors  que  ceux-ci  renfermaient  des  noix 
exotiques,  ils  ont  évidemment  commis  une 
fraude,  et,  avant  comme  depuis  l'arrêté  du 
6  septembre  dernier,  ils  devaient  être  dé- 
férés aux  tribunaux  par  application  des  lois 
du  r--  août  1905  et  du  6  mai  1919.  Car  il  a 
toujours  été  «  interdit  de  vendre,  de  mettre 
en  vente,  de  faire  circuler,  ou  d'importer 
ou  d'exporter  des  noix  d'une  provenance 
quelconque  ou  des  noix  mélangées,  de  pro- 
venances diverses,  sous  une  fausse  dénomi- 
nation d'origine  »,  et  il  a  toujours  été  du 
devoir  des  u  inspecteurs  et  agents  du  service 
de  la  répression  des  fraudes  de  procéder  à 
tous  prélèvements  et  à  toutes  constatations 
utiles  »  pour  rechercher  les  contrevenants  à 
cette  règle.  L'article  l*""  de  l'arrêté  n'ap- 
porte donc  pas  d'innovation  en  la  matière. 
Mais  leurs  prélèvements  auraient  pour  effet 
de  transmettre  les  échanlillons  de  noix  pré- 


310 


ACAJOÉMIE  D'AGHICULTUHE  DJÎ  FRANCE 


levés  à  un  Jabcnaloire  de  triage,  puis  à  des 
experts,  au  ca<6  où  le  premier  aurait  trouvé 
une  pré.<oniptiou  de  fraude.  Le  directeur  dr 
laboratoire  et  les  experts  seraient,  le  plus  sou- 
vent, bien  embarrassés  pour  reconnaître  si 
les  cerneaux  souinis  à  leur  examen  ont  été 
ou  non  pré|)arés  avec  des  utMX  exotiques. 

Copendunl,  notre  client  principal,  1  Amé- 
rique, ne  s'y  trompe  pas,  parail-il  ;  les  négo- 
ciants imiwrtatcurs  de  >ew-York  ont  fondé 
une  sorte  de  comité  de  défense  corporative 
qui  a  pris  le  nom  de  «  Dried  fruit  associa- 
lion  <>f  NcAv-York  )),  qui  a  dressé  un  standard 
ou  étalon  des  qualités  à  envisager  et  à 
exiger  des  exportateurs  français.  A  l'occa- 
sion <lii  Congrès  de  la  noix,  organisé  par 
le  r.-L.-M.  en  1920,  une  collection  de  noix 
de  diverses  provenances  a  été  constituée. 
Elle  existe  encore  à  Saint-MarceJlin.  Des 
collections  de  ce  genre  auraient  pu  utile- 
ment être  organisées  dans  les  centres  de  pro- 
duction et  d'exportation  et  être  mises  à  la 
disposition  des  experts. 

Les  inspecteurs  de  la  répression  des  frau- 
des auraient  eu  un  autre  domaine  d'investi- 
gation plus  efficace  :  l'examen  des  livres  des 
commerçants  ;  malheureusement,  ils  n'ont 
pas  qualité  pour  se  faire  communiquer  d'of- 
fice cette  importante  source  de  documents. 

Cette  communication,  qui  ne  peut  être 
obligatoire,  sera  bénévole  ;  elle  sera  une 
condition  pour  que  les  expoftateurs  puissent 
obtenir  des  inspecteurs  déparlementaux  do 
la  répression  des  fraudes  le  certificat  prévvi  ; 
en  effet,  dit  le  deuxième  paragraphe  de  l'ar- 
ticle 2,  «  les  producteurs  ou  commerçants 
qui  demanderont  la  délivraTice  d'un  certi- 
ficat devront  fournir,  au  préalable,  à  l'ins- 
perteur  toutes  justifications  qu  il  jugera  né- 


cessaires, et  notamment  la  communication 
des  iactures,  livres  de  comptabilité,  papiers 
de  Qonimerce  ».  C'est  là  l'innovation,  la 
partie  ititjéressaiite  de  l'arrêté. 

Après  celte  enquête,  les  inspecteurs  de  la 
répression  des  fraudes  poairont  seuiexiaent 
certifier  que  les  noix  vendues  comme  «  noix 
d'origine  française  »  ont  bien  cette  prove- 
nance. C'est  là  jusqu'ici  la  seule  appellation 
d'origine   ayant    un  sens  légalement   défini. 

D'après  la  loi  du  6  mai  1910,  il  ne  .peut 
plus  être  procédé  par  voie  administrative  à 
des  délimitations  d  ai)pel]ali<»ns  régionales. 
Celles-ci  doivent  être  dorénavant  définies  par 
les  tribunaux. 

La  Dried  frull  association  a  établi  <|uc  les 
pays  de  production  de  France  se  divisent  en 
deux  groupes  principaux  :  1°  région  de  Bor- 
deaux, comprenant  les  départements  de  la 
Dordogne,  du  Lot,  de  la  Corrèze,  de  l'Avey- 
ron  et  des  Charentes  ;  2°  région  de  Grenoble, 
comprenant  les  départements  de  l'Isère,  de 
la  Drôme  et  de  la  Savoie. 

Ces  appellations  d'origine,  reconnues 
comme  valables  par  notre  principal  ache- 
teur, ne  pourront  être  certifiées  par  les  ins- 
pe<^teurs  départementaux  de  la  répression 
d<'s  fraudes,  tant  qu'elles  n'auront  pas  été 
l'objet  d'une  définition  judiciaire.  Il  appar- 
tiendra donc  aux  intéressés,  particuliers  ou 
Syndicats,  de  provoquer  devant  les  tribu- 
naux civils  des  actions  qui  auront  pour  objet 
do  définir  des  expressions  telles  que  «  noix 
de  Grenoble  »,  en  utilisant  la  procédure  fixée 
par  la  loi  du  6  mai  1919  sur  la  protecTion 
des  appellations  d'origine, 

G.  Thom/VS, 

Jugéniour  ajaronome. 


ACAPÉMIE  D'AGRICULTURE  DE  FRANCE 


Séance  du   ii   octobre  1922.  —  Présidence 
de  M.   Prosper  Gervai^. 

La  Production  agricole 
dans  l'Afrique  occidentale  française. 

M.  Merlin,  gouvtiJiuur  ,g<'ucral  de  l'Aiiiqiie  oc- 
cidentale française,  adresse  une  lettre  relative  à 
son  programme  agricole. 

A  ses  yeux,  si  la  production  de  noire  grande 
colonie  africaine  a  fait  peu  de  progrès,  c'est  qu<' 
l'autorité  administrative  mise  tout  entière  au 
scrrice  di-  l'inlensificalion  des  cultures,  sous  sa 
forme  hnbiluelle.  ne  parvient  qu'à  accroître  la 
pro<lni  lion  de  peu  cl  passagèrement.  Il  faut  au- 
tre  chose. 

Ca'IU:  autre  chose  cVst  :  d'abord,  la  transfor- 
mation   de   l'agriculture  indigène   par    l'éducidion 


du  paysan  cl  rinstitution  du  crcciil  mutuel  agri- 
cole ;  ensuite,  rimplanlation  de  cultures  et  d'in- 
dustries agricoles  sous  contrôle  européen,  auquel 
revient  naturellement  le  soin  de  remplir  une  par- 
tie du  programme.  Dans  le  premier  cas,  c'est  imc 
évolution  j)rogrcssive  et  assez  rapide  que  nous  vou- 
lons obtenir;  dans  le  second,  c'est  l'adoption  des 
méthodes  modernes  de  travail  qui  s'impose,  par  le 
fait  de   la  concurrence. 

M.  Merlin  s'est  donc  occupé  de  donner  aux  per- 
snnnels  technique  et  scientifique  qui  avaient  dé- 
serté les  cadres,  la  certitude  d'une  carrière  offrant 
des  avantages  matériels  et  moraux  équivalents  à 
ceux  de  la  Métroj)ole,  puis  il  a  donné  tous  ses 
soins  à  l'organisation  de  l'expcrimentalion  agri- 
cole, en  créant  des  établissements  spécialisés,  con- 
çus dans  une  forme  qui,  tout  eu  les  tenant  étroi- 


CORRESPUNDANCE.  —  CONSEILS  PRATIQUES 


341 


temcnt  attachés  aux  conditions  du  milieu  afri- 
cain, leur  crée  un  lien  effectif  avec  les  éléments 
métropolitains  directement  inéressés  à  chacune 
des  grandes  productions  :  arachide,  palmier  à 
huile,  coton.  Déjà,  une  série  de  brochures 
qu'adresse  M.  Merlin  montre  l'effort  réalisé. 

M.  Merlin  ne  se  dissimule  pas  combien  exigera 
de  temps  et  de  persévérante  énergie  l'exécution 
d'un  tel  programme  agricole  ;  aux  colonies,  la 
notion  de  continuité  est  encore  imprécise,  et  les 
races  noires  n'offrent  pas,  dans  la  vulgarisation 
du  progrès,  une  réceptivité  analogue  à  celle  des 
populations  rurales  en  France. 

Les  essais  de  blé  daas  le  Tarn. 
Af.  Jacques  de  Vilmorin  expose  les  résultats  des 
travaux  de  M.  Mtiff,  directeur  des  Services  agri- 
coles du  Tarn,  sur  l'amélioration  des  blés  dans 
ce  département.  M.  Muff  a  déterminé  un  mélange 
Je  variétés  de  blés,  très  intéressant  pour  sa  ré- 
gioD.  M.  Jacques  de  Vilmorin  et  son  collabora- 
teur M,  Meunissier  oat  pu  le  constater  à  diverses 
reprises,  en  allant  dans  le  Tarn  et  en  apportant  à 
M.   Muff  une  collaboration  du  reste  assidue. 

La  culture  du  blé  occupe  dans  le  Tarn  une  très 
grande  étendue,  et  constitue,  en  somme,  dans 
bien  des  cas,  la  base  des  bénéfices  réalisés  par 
l'Agriculture.  En  1886,  lors  de  l'arrivée  de  M. 
Muff  dans  le  Tarn,  deux  blés  étaient  surtout  cul- 
tivés, le  blé  fin  et  la  bladelte  de  Puylaurens,  mais 
M.  Muff  reconnut  bientôt,  comme  le  lui  avait  in- 
diqué M.  Henry  de  Vilmorin,  qu'il  n'y  avait  rien 
à  faire  pour  ces  deux  variétés,  leur  paille  étant 
très  peu  rigide. 

Il  faut,  dans  le  Tarn,  des  blés  hâtifs,  pouvant 
résister  à  un  vent  local  appelé  vent  d'autan  qui 
est  brûlant  et  comparable  au  sirocco,  il  faut  aussi 
des  blés  tallant  peu.  Après  beaucoup  d'essais, 
d'études  comparatives  entreprises  avec  M.  Henry 
de  Vilmorin,  M.  Muff  a  pu  finalement  adopter  un 
mélange  de  blés  qui  lui  donne  satisfaction  : 

Blés  rouge  prolifique  barbu,  4o  p.  100  ;  bla- 
delte de  Besplas,  3o  p.  100;  Gironde,  3o  p.  100. 

A  côté  de  ce  mélange,  bien  des  propriétaires, 
tout  en  l'adoptant  d'abord,  y  ont  ajouté  ensuite 
d'autres  composants,  surtout  du  Bon  Fermier. 

M.  Muff  enfin  a  soumis  à  l'expérience  en  grand 
divers  nouveaux  hybrides  que  lui  a  envoyés  M. 
Jacques  de  Vilmorin  :  le  blé  hybride  des  Balkans, 
Besplas  X  Rieti,  etc.,  etc. 

M.  Muff  fait,  en  terminant  sa  note,  la  judicieu- 
se obsei-vation  suivante  t 

«  Dans  cette  région,  les  blés  qui  sont  un  peu 
trop  forts  avant  l'hiver  ne  sont  pas  ceux  qui  don- 
nent toujours  les  meilleurs  rendements.  Pour  em- 
ployer un  terme  vulgaire,  on  peut  presque  dire 
que   ces   blés   se   dépensent   trop   avant   l'hiver   et 


qu'ils  sont  trop  fatigués  pour  reprendre  vite  une 
végétation  active  au  printemps. 

«  On  peut  d'ailleurs,  grâce  à  l'emploi  d'engrais 
ooimplémeQtaircs,  comme  le  nitrate  de  soude,  don- 
ner une  telle  vigueur  aux  blés  au  printemps  qu'en 
ce  moment,  je  me  préoccupe  uniquement  d'obte- 
nir du  blé  bien  né,  avant  l'automne,  sachant  que 
l'engrais  complémentaire  lui  permettra,  au  prin- 
temps, de  se  développer  vigoureusement  et  de 
dépasser  souvent  ses  voisins,  bien  plus  avancés 
que  lui  avant  l'hiver. 

«  Les  écartements  des  semis  de  18  à  25  centi- 
mètres sont  ceux  destinés  à  donner  les  meilleurs 
résultats  ;  d'autant  plus  qu'avec  ces  écartetnents, 
le  sarclage  est  possible  et  qu'à  défaut  de  sar- 
clage, de  bons  hersages  permettent  de  débarrasser 
le  sol  d'une  certaine  quantité  de  mauvaises  her- 
bes.  » 

Les  conclusions  que  M.  Jacques  de  Vilmorin  li- 
re de  ce  travail  sont  que  les  directeurs  des  Ser- 
vices agricoles  peuvent  beaucoup  pour  l'améliora- 
tion des  semences  de  blé  dans  leur  région.  M. 
Muff,  par  sa  persévérance  seule,  presque  sans  cré- 
dits au  début,  a  pu  déterminer  les  meilleures  fa- 
çons culturales  pour  sa  région,  préconiser  les  en- 
grais, et  surtout  étudier  avec  passion  les  blés  ap- 
propriés à  son  département.  Cet  exemple  mérite 
dètre  suivi  et  encouragé. 

Protection  des  enfants  étrangers. 

M.  de  Lapparent  présente  une  note  de  Mlle  Glai- 
re Ducreux,  infirmière  de  la  Croix-Rouge  françai- 
se, chargée  de  plusieurs  missions  en  Tchéco-Slo- 
vaquie,  à  Salonique  et  sur  les  confins  de  la  Rus- 
sie, au  sujet  de  l'adoption  d'orphelins  étrangers 
en  France,  notamment  d'orphelins  des  contrées 
de  l'Europe  orientale  que  la  guerre  et  la  famine 
ont   tant   éprouvées   dans  ces   dernières  années. 

Mlle  Claire  Ducreux  constate  d'abord  qu'en 
France  certaines  oeuvres  et  des  particuliers  s'occu- 
pent de  cette  question,  que  les  agriculteurs  s'in- 
téressent surtout  à  la  question,  qu'il  y  a  offre 
d'une  part,  demande  d'autre  part.  Pomtant  l'im- 
possibilité demeure  de  les  faire  pratiquement  coïn- 
cider. Aussi,  Mlle  Glaire  Ducreux  estime  qu'il  im- 
porterait de  créer  un  organisme  qui,  asso- 
ciant tous  les  efforts,  recueillerait  les  dons,  rece- 
vrait les  demandes,  réglerait  la  venue  des  orphe- 
lins, en  organiserait  les  conditions  pratiques,  ré- 
partition, transport,  etc.  Pour  éviter  toute  pert^ 
de  temps,  il  lui  a  semblé  que,  tout  au  moins  au. 
début,  on  pourrait  faire  appel  à  la  Croix-Rouge,  et 
qu'ensuite  l'organisme  créé  pourrait  être  rattaché 
à  la  Croix-Rouge  de  la  Jeunesse,  qui  vient  d'être 
fondée  en  France  et  est  une  nouvelle  section  de 
la  Croix-Rouge  française. 

H.     HiTIER. 


CORRESPONDANCE  -  CONSEILS  PRATIQUES 


—  N°  7810  (Aveyron).  —  Vous  voudriez  dé- 
truire des  touffes  d'Armoise,  qui,  dans  vos  ter- 
rains riches  du  bord  du  Lot,  sont  d'une  végéta- 
lion  extrêmement  luxuriante.   Vous  aviez  pensé  à 


l'emploi  du  crud  ammoniac,  nous  ne  vous  con- 
seillons pas  cet  engrais,  de  composition  trop  va- 
riable comme  causticité.  Le  moyen  le  plus  radical 
est  le  défrichement,  opération  longue  et  coûteuse. 


342 


LA  SEMAINE  MÉÏEUUOLOGIQUL 


sans  doute,  muis  qui  pornu'l  de  mettre  à  nu  le? 
racines  et  de  les  ramasser.  Kssayoz,  d'autre  part, 
d'épuiser  la  plante  en  fauchant  les  tige?  à  plu- 
sieurs reprises,  au  fur  et  à  mesure  qu'elles  appa- 
raissent. —  (H.  H.) 

SI,  E.  F.  (Gironde).  —  Lr  moteur  dont  \oui 

parlez  coiisomnurail,  à  pleine  charge,  35o  gram- 
mes d'essence  minérale  par  cheval  et  par  heure. 
Ce  chiffre  nous  paraît  tout  à  fait  exact  ;  mais, 
par  contre,  il  nous  paraît  tout  à  fait  iuoxa<t  de 
dire  que  ce  même  moteur,  à  pleine  tliaigc  ne 
consommerait  que  3j5  grammes  de  naplilaliiic  pu- 
rifiée par  cheval-heure.  Pour  ol)lenii  le  inrnir  li:i- 
vail.  il  faut  dépenser  lo  kg.  d'cs<(ii(c  (.11  ilc  priro;. 
contre   i3  kg.  de  naphtaline. 

La  naphtaline  e.-l  un  combuslihle  inlénssanl  ; 
c'est  un  r.?idu  de  la  fabrication  du  gaz  d'cei.ii- 
ra^^e  ;  le  produit  étant  à  l'étiU  solide  présente 
plus  de  facilités  pour  les  transports  que  les  com- 
bustibles liquides.  Il  existe  des  moteurs  dont  le 
carburateur  spécial  permet  d'utiliser  la  naphta- 
line brute  dont  le  prix  est  bien  inférieur  à  celui 
Je  lu  naphtaline  purifiée.  —  (M.  R.). 

—  M.  R.  M.  (Gironde).  —  Voliv  inteiiliou 
d'employer  un  mélange  de  tourbe  et  de  phos- 
phate pour  ain(''ii(ii  iT  des  Icrres  sablenscs  îles 
Landes  est  très  ralidunelle.  Nous  vous  conscil- 
iuns  toutefois  de  pré[)arrr  le  mélange  longtemps 
à  l'avance  et  d'y  incorporer  des  feuilles  d'arbres 
(non  résineux).  Il  se  produira  une  fermentation 
active  et  vous  obtiendrez  une  tourbe  phosphatée 
homogène,  dont  l'action  sera  activée  par  suite 
d'une  humification  de  la  tourbe  et  d'une  soliilu- 
lisation  partielle  du  phosphate.  —  (M.  S.") 

—  N°  75G6  (Vii-nni').  —  Les  fours  à  chaux  oui 


élé  étudiés  avec  détails  dans  le  Journal  d'Ayri- 
culture  prati(iue  (n°^  17  et  18,  de  igo'i.  jwges  554 
et  58o,  avec  11  figures).  Vous  pourn  z  peut-être 
NOUS  procurer  ces  numéros  à  la  Librairie  agricole 
de  la  Maison   rustique,   26,   rue  Jacob,   Paris. 

Le  choix  du  genre  de  four  à  chaux  dépend  de 
la  nature  du  combustible  employé  et  du  débit  à 
obtenir  en  2^  heures,  ce  que  vous  n'indiquez  pas. 
—  (M.   H.) 

—  N°  t)7i9  (Isi'-rc).  —  Le  modèle  d'abreuvoir 
de  vacherie,  disposé  sous  la  crèche,  représenté 
j)ar  la  fi^anc  86  du  volume  Ecuries  et  Etahles,  de 
M.  Uingelmann,  a  été  relevé  en  Suisse,  aux  envi- 
rons de  Zurich.  .Nous  n'en  connaissons  pas  d'ap- 
{ilicalion  chez  nous,  et  c'est  pour  ce  motif  que 
ie  (lisj)()<ilif  a  élé  décrit  avec  une  figure  explic."- 
liNr.    -      M.    H.) 

—  M.  I{.  (Isère).  —  Le  Thym  serpolet  se  déve- 
loppe surtout  dans  les  prairies  sèches,  en  terres 
ini(le<  cl  (iiniviis  ;  il  devient  parfois  très  cnva- 
hissiinl  et  Ks  animaux,  même  les  moutons,  ne 
le  mangranl  pa-;.  il  y  a  intérêt  à  le  faire  dispa- 
raître. 

Pour  1rs  pclilcs  étendues,  l'arrachage  à  la 
(lioilie   ou   au   râteau  est  à  conseiller. 

Si  l'étendue  est  assez  importante,  il  y  ainait 
lieu,  en  fin  février,  d'appliquer  des  engrais  miné- 
raux (superphosphate,  sylvinite.  un  peii  de  ni- 
trate de  soude)  et  de  donner  ensuite  deux  hersa- 
ges croisés  énergiques.  La  herse  soulèvera  les  li- 
ges rampantes  du  serpolet  et  arrachera  une  partie 
(l 'S  planl('<  I  iirariin'is  sii|irrfieie!lement.  Les  en- 
grais apportés  favoriseroiil  le  (!i'\  l'opprment  des 
bonnes  espèces. 

Il  iTcxi-;!!'  aucun  proeé(i(''  rliiiiiii|uc  |)onr  la 
i!r<!rr.r|:(  n   fie  celle  mauvais-'   lurlir.   —  (]•".   L.) 


LA  SEMAINE  MÉTÉOROLOGIOIJE 


Semaine  du  8  au  14  octobre  IS 

22  {OBSEh 

VA  TOI  HE 

DU  PARC  SAINT-MAUR) 

JOURS 

ET    DATES 

0   r. 

E 

'c 

TEMPÉI 

S 
« 

UTIJRE 

0; 
c 
c 
«î 

Écart 

sur 

la  noi- 

mali! 

Vent 

5 

"r      0 

a.  -S 

■-     c 

3      "Z 

S,  — 

3       — 

X 

1 
REMARUi:fc:S  DIVERSES 

millim. 

heures 

inillini. 

Dim...      8  oct. 

765.8 

L"l 

13.0 

S'-J 

—   2<>8 

NE 

6  8 

« 

Rosée,  temps  imagfuy. 

Lundi..       9  — 

764  8 

6.1 

12  5 

•J  0 

—  2.2 

N 

2   1 

» 

lîosée,  iiinps   nuageux. 

Mardi.       10  — 
Mercredi  11  — 

762.6 
762.6 

6.5 
i.ï 

12.2 
13.7 

8  8 
7.9 

—  2  2 

-  3.0 

NE 

S 

1.0 
15 

» 

llesée,  brciuillarJ,   temp«   n'  a 
[?cux. 
Brouillai  d.    Temps  nuageux. 

Jeudi..     12  — 

767.5 

2.1 

15.3 

7.8 

—  2.',» 

SE 

7.4 

» 

Ilosée,  1)  ouill.rJ,  b- nu  temps. 

Vendredi  1 ^  — 

768.8 

3.6 

ld.8 

10.0 

-  0.1 

E 

9.3 

" 

Hosée,  beau  temps. 

Samedi.   14  — 

767.1 

3  9 

17.0 

9.9 

—  (t  5 

E 

9  2 

" 

hosi^c,  beau  temps. 

Moyennes  et  totaux  . . 

765.6 

4.6 

14.4 

8  S 

.. 

.. 

37.6 

niilirudr 

77.. t 
<lur  tlic.r 

M 

Pluie  depuis  le  1"  janvier: 

Écarts  sur  la  Dormale 

+  4.1 

-2.1 

-  1.2 

-2.0 

» 

» 

" 

En  1922 E,97mm 

Normale    . . .     470 

REVUE    COMMERCIALE 


343 


REYUE  COMMERCIALE 


Situation  agricole.  —  Les  pluies  qui  donnaient 
lieu  à  des  récriminations  nombreuses  ont  cessé 
depuis  une  huitaine  de  jours  dans  la  région  de 
Paris,  où  le  temps  sec,  un  peu  froid  même  cer- 
tains jours,  a  favorisé  les  travaux  des  champs  : 
labours,  semailles,  arrachages  de  betteraves  et  de 
pommes  de  terre. 

Les  semailles  de  blé,  presque  terminées  dans  le 
Midi,  avancent  dans  le  Centre.  Dans  le  Centre- 
Nord,  les  vendanges  s'effectuent  par  un  temps  fa- 
vorable. 

Blés.  —  Les  travaux  des  champs  absorbant  tou- 
te l'activité  des  agriculteurs,  les  marchés  sont  peu 
fiéquentés.  On  continue  à  enregistrer  la  modéra- 
tion des  offres  ;  la  f ermite  des  prix  en  est  la 
conséquence. 

Sur  les  marchés  des  départements,  on  vend, 
aux  100  kilogr.  :  76  à  76  fr.  à  Avallon,  74  à  76 
francs  à  Angers,  76  à  80  fr.  à  Auch,  92  à  97  fr. 
;_blé  dur),  bi  à  8tJ  fr.  (blé  tendre),  à  Alger,  78,50 
à  Arras,  -o  fr.  à  Blois,  78  à  76  fr.  à  Brienon,  71 
francs  à  Caen,  76  à  77,76  à  Chàteauroux,  76,60  à 
77,60  à  Dijon,  76  fr.  à  Evreux,  76  fr.  à  La  Roche- 
sur- Yon,  77  à  80  fr.  à  Lyon,  76  à  78  fr.  à  Ma- 
çon, 78  à  79  fr.  à  Moulins,  83  fr.  à  Montpellier, 
76  à  76  fr.  à  Orléans,  76  à  77  fr.  à  Poitiers,  78 
à  74  fr.  au  Mans,  7;  fr.  à  Rennes,  70  à  72  fr.  à 
Rouen,  71  à  72  fr.  "à  Saint-Brieuc,  76  à  78  fr.  à 
Strasbourg,  76  à  76,60  à  Tours,  77  à  79  fr.  à 
Troyes,  77  à  79  fr.  à  Toulouse,  76  à  77  fr.  à  Ver- 
sailles, 74  à  76  fr.  à  Veisoul. 

A  la  Bourse  de  Commerce  de  Paris,  la  cote 
officielle  du  blé  a  été  fixée  de  78,76  à  79,26  les 
100  kilogr.  La  meunerie  a  traité  à  des  prix  en 
hausse  de  60  centimes  à  i  fr.,  soit,  aux  100  ki- 
logr. départ  :  blé  d'Indre-et-Loire,  de  Seine-et-  j 
Marne,  Seine-et-Oise,  Eure-et-Loir  77  à  77,26  ;  de 
l'Oise  et  de  la  Somme  74  à  76,60  ;  de  l'Yonne,  de 
la  Côte-d'Or,  de  l'Allier  77,60  à  78  fr.  ;  de  Nor- 
mandie 72  à  78  francs. 

Sur  les  marchés  américains,  les  cours  sont  en 
hausse.  Aux  100  kilogr.,  on  cote,  en  tenant 
compte  du  change  :  64, 21  à  New-York,  68,87  ^ 
Chicago,  66,86  à  Buenos-Ayres.  Ces  blés  revien- 
nent de  78  à  79  fr.  les  100  kilogr.  ports  de  Fran- 
ce, y  compris  le  droit  de  douane. 

Farines.  —  Demande  active  et  cours  en  hausse. 
On  cote  98  fr.  60  le  quintal  départ  du  moulin,  ou 
de  106  à  106  fr.  rendu  chez  les  boulangers  de 
Paris. 

Sons.  —  Une  certaine  reprise  se  manifeste  sur 
le  commerce  des  sons,  dont  les  cours  accusent  de 
la  fermeté.  Aux  100  kilogr.  départ  du  moulin, 
on  paie  :  sons  de  choix  34  à  36  fr.  ;  sons  ordi- 
naires  3o   à   82   francs. 

Seigles.  —  Ventes  peu  nombreuses  ;  néanmoins 
les  cours  ont  progressé  de  60  centimes  par  quin- 
tal. On  paie  maintenant  de  48, 5o  à  49  fr.  les  100 
kilogr.  départ  de  Champagne  et  du  Centre. 

Avoines.  —  A  Paris,  la  hausse  a  fait  de  nou- 
veaux progrès  et  les  derniers  cours  accusent  une 
plns-vnhip  de  60  centimes  sur  ceux  de  la  semaine 
dernière.  La  marchandise  est  peu  offerte.  Aux  100 
kilogr.  départ,  on  paie  :  avoines  noires  58  fr.  ; 
avoines  grises  d'hiver  du  Poitou  62  à  68  fr.  ;  gri- 
ses de  printemps  67  fr.  ;  blanche  de  Ligowo  55, 60 
à   56,5o. 


On  cote  sur  les  marchés  des  départements  : 
55  fr  à  Evreux  ;  avoine  noire  68  à  69  fr.  à  Mou- 
lins ;  grise  d'hiver  62  à  63  fr.  à  Moulins  ;  avoine 
noire  66  fr.  à  Orléans  ;  blanche  du  pays  55  fr. 
à  Rouen. 

Orges.  —  Les  transactions  manquent  d'activité, 
la  saison  ayant  été  défavorable  à  la  consommation 
de  la  bière.  Aux  100  kilogr.  départ,  on  vend  les 
orges  de  brasserie  du  Loiret,  de  l'Yonne,  de  Sei- 
ne-et-Marne 67  à  68  fr.  ;  d'Eure-et-Loir,  de 
l'Aube  66  fr.  ;  de  la  Mayenne  et  de  la  Sarthe  54 
à  54  fr.  5o  ;  les  escourgeons  64  à  65  fr.  ;  les 
orges  de  mouture  48  à  5o  fr. 

Céréales  diverses.  —  Affaires  régulières  en  sar- 
rasins à  des  prix  soutenus.  Aux  100  kilogr.  dé- 
part, on  paie  :  sarrasins  de  la  Mayenne  et  de  la 
Manche  55, 5o  à  67  fr.  ;  de  l'Orne  67,60  à  68  fr.; 
de  Bretagne  64  a  66,60  ;  de  la  Haute-Vienne  68 
à   59  francs. 

On  cote  le  mais  68  à  69  fr.  à  Toulouse,  72  à 
74  fr.  à  Orthez. 

Fourrages.  —  Cours  stationnaires  sur  les  four- 
rage-s  au  marché  de  La  Chapelle,  oîi  l'on  a  payé 
les  100  bottes  de  5  kilogr.  rendues  à  Paris,  droit 
d'entrée  et  frais  de  camionnage  compris  :  luzerne 
200  à  260  fr.  ;  regain  200  à  24o  fr.  ;  foin  190  à 
24o  francs. 

On  vend  le  foin,  aux  100  kilogr.  sur  vagon  dé- 
part :  Isère  29  à  81  fr.  ;  Doubs  27  à  28  fr.  ;  Sa- 
voie 27  à  59  fr.  ;  Vendée  16  fr.  ;  Bretagne  i4 
à   16  francs. 

Pailles.  —  Les  cours  dos  pailles  ont  subi  une 
nouvelle  hausse  de  5  à  10  fr.  par  100  bottes,  au 
marché  de  La  Chapelle.  On  a  payé  :  paille  de 
blé  110  à  180  fr.  ;  paille  d'avoine  100  à  120  fr.; 
paille  de  seigle  iio  à   i36  fr. 

Aux  100  kilogr.  sur  vagon  départ,  on  cote  : 
paille  de  seigle  11  à  i4  fr.  ;  paille  de  blé  en 
gerbes  10  à   i4   francs. 

Bétail.  —  Au  marché  de  La  Villette  du  lundi 
16  octobre,  des  arrivages  excessifs  ont  déterminé 
la  baisse  des  cours  du  gros  bétail  ;  les  prix  ont 
fléchi  de  16  à  20  centimes  par  demi-kilogramme 
net.  On  a  payé  les  bœufs  de  l'Allier  et  de  la  Niè- 
vre 2,5o  à  2,70;  de  la  Haute-Vienne  2,60  à  2,70; 
de  l'Orne  et  du  Calvados  2,66  à  2,70;  de  la  Mayen- 
ne et  de  la  Sarthe  2  à  2,5o  ;  de  Maine-et-Loire  et 
de  la  Loire-Inférieure  1,80  à  2,26  ;  de  la  Vendée 
i,5o  à  2,20;  les  géniss^es  2,70;  les  taureaux  1,10 
à  2,10. 

Les  veaux  se  sont  mal  vendu,  à  des  cours  en 
baisse  de  10  à  i5  centimes  par  demi-kilogramme 
net.  On  a  coté  les  veaux  d'Eure-et-Loir,  Seine-et- 
Marne,  Loiret,  Yonne  8,70  à  4, 10;  de  l'Aube  et 
de  la  Marne  3, 60  à  3, 80;  de  la  Sarthe  5,90  à  8,26; 
de  l'Ouest  3  francs. 

Les  cours  des  moutons  ont  fléchi  de  5  à  10  cen- 
times par  demi-kilogramme  net.  On  a  coté  les 
agneaux  5,5o;  moutons  de  l'Allier  et  de  la  Nièvre 
4,86  à  5,20;  du  Cher  4,5o  à  5  fr.  ;  de  l'Aveyron, 
de  la  Haute-Garonne  8  à  3,4o;  du  Tarn  8  à  3,5o; 
los  brebis  du  Midi  2,60  à  3  fr. 

Vente  facile  sur  les  porcs  à  des  cours  en  hausse 
de  6  centimes  par  dtmi-kilogr.  vif.  On  a  payé  : 
porcs  gras  2,60  à  2,65;  coches  i)90  à  2,76. 


314 


REVUE    CaM.MERCTALE 


Marché    du 

jeudi 
Enlri'es 

i-2    Oclc 
directes 

hre 

aux  abattoirs 

Resserves 

Arncn(*s 

U  Vill. 

Vaug-- 

La  VÏÏT^ 

Vaug 

Idleg 

tôles 

têtes 

lôlos 

tôles 

Bœufs... 

2    Vn6    1 

Vaches  . 

1    l'..2 

198 

228  . 

713 

262 

Taureaux 

216  ) 

Veaux.. . 

1  706 

1   2^ 

270 

3«3 

121 

Moutons. 

10  .348 

2  7.St 

1  425 

2  060 

895 

Porcs 

3  135 

920 

1  09  S 

150 

360 

~J 

Prix 

niaxima  au 

kilogramme 

u  pouls 

ici 

.      3»  quai. 

Au  po 
Prix  ex 

ids  vif 

1"  quai. 

i"  qua 

Irémes 

Bœufi)  . . . 

...       5.10 

i.bO 

3.20 

1.00 

3.48 

Vaches  .. 

...        .'J.IO 

4.20 

2.90 

1.00 

3.48 

Taureaux 

. ..       4.20 

3.80 

2.90 

1.00 

2.92 

Vaaux  . . . 

...       "50 

6  20 

5.00 

1.65 

4.94 

Moutons  . 

9.90 

7.60 

6.40 

2  50 

6  05 

Porcs 

..       7  58 

7.44 

6  86 

3.70 

5.40 

Marché  du  lundi  16  octobre 
Entrées  directes 
aux  abattoirs  Réserves 

Amenés         La  Vill.        Vaug.       La  Vill.       Vaug. 


Bœufs.... 
Vaches. .. 
Taureaux  . 
Veaux  . . . . 
.Moutons .. 
Porcs  .... 


tôles 
4  520 
2  409 
372 
2  598 
18  185 
4  390 


tôles 

188 

1  897 

224 

1  708 


têtes 

286 

39:j 
1  315 
1  696 


têtes 

707 

530 
190 
180 


219 

130 
685 
520 


Prix  maxima  au  kilogramme 

Au  poids  net  Au  poids  vif 

1"  quai.    2'  qvial.     3"  (lual.  Prix  extrême' 


Bœufs . . . 
Vaches  . . 
Taureaux 
Veaux  . . . 
Moutons  . 
Porcs  


5     .. 

4  30 

3     » 

1     .. 

5    .. 

4     » 

2.80 

1     .. 

4.09 

3  80 

2.90 

1     .. 

7.20 

6    «, 

4  80 

1  5i 

9.60 

7. 20 

6.10 

2    .. 

7  70 

7.28 

7     .. 

3.30 

3  30 
3.30 
2.92 
4.88 
6. 88 
5.50 


Dans  les  départements,  on  cote   : 

Bordeaux,  par  kilogramme  poids  vif  :  veaux, 
3,90  ;  bœufs  1,60  à  3, 20  ;  vaches  2,20  à  4 180. 

Dijon,  par  kilogramme  poids  vif  :  veaux  4  à 
4,60  ;  porcs  5  à  5,5o  ;  par  kjlogr.  net,  moutons 
6  à  9  francs. 

Gournay,  par  kilogramme  poids  vif  :  bœufs  ot 
vaches  2  à  3  fr.  ;  porcs  5,x.5  à  5,23  ;  par  kilogr. 
net,  veaux  6  à  8  fr. 

Lille,  par  kilogramme  poids  net  :  bœufs  et  va- 
ches 2  à  4.75  ;  veaux  6  à  8,5o  ;  moulons  5  à 
8  fr.  ;  porcs  5  à  8  fr. 

Lyon-Vaise,  par  kilogramme  poids  vif  :  bœufs 
2,10  à  3,20  ;  veaux  3,4o  à  4  fr.  ;  porcs  4)4o  à 
5  fr.   ;  par  kilogr.  net,  moutons  8  à  9  fr. 

Marseille,  par  kilogramme  poids  net  :  bœufs 
el  vaches  4  à  5,5o  ;  moulons  7,20  à  7,40  ;  par 
kilogr.    vif,   porcs  4,3o   à   4)5o. 

Moulins,  par  kilogiummc  poids  vif  :  bœufs  2,20 
à  2,90  ;  porcs  4, 60  à  4, 80  ;  veaux  3,5o  à  3,8q  ; 
moutons   3    à    5   francs. 

Nnncy,  p^ir  kilogramme?  poids  vif  :  veaux  4,5o 
à  5  fr.  ;  porcs  5.4o  h  5.60  ;  par  kilogr.  net  : 
boHifs  5  î\  6  fr.  ;  vaches  3  à  6  f«»nc?. 

Nantex,  par  kilograrmirve  poids  vif  :  bœufs  2,5o 
à  3,70  ;  veaux  fi,bo  à  5  fr.  ;  rrroiitons  4.26  à  4,76  ; 
porcs  4.40  à  4.80. 

S«««f».  —  La  cote  officielle  do  suif  frais  fondu 
a  éié  établie  à  ?i5  fr.  le»  100  kilogr.  à  la  BoitTFe 
do  Commerce  do  Pajris, 


Bétail  de  trait  et  d'élevage.  —  A  Besançon,  on 
paie  à  la  paire  :  bœufs  de  travail  3.4oo  à  4-5oo 
francs  ;  vaches  pleines  ou  à  lait  i.ioo  à  1.900  fr. 
la  pièce. 

Dans  l'Allier,  à  Moulins,  on  cote  :  bœufs  de 
trait  3.000  à  5. 000  fr.  la  paire  ;  génisses  700  à 
i.ioo  fr.  ;  vaclies  suitécs  i.ioo  à  1.600  fr.  la 
pièce. 

A  Charolles,  on  cote  :  bœufs  de  travail  3.5oo 
à  6.000  fr.  ;  à  la  pièce  :  vaches  laitières  1.700 
à  2.3oo  fr.  ;  génisses  i.3oo  à  i.5oo  fr.  ;  porcelets 
100  à  170  fr. 

Dans  l'Oise,  à  Formerie,  on  paie  à  la  pièce  : 
vaches  amouillantcs  i.5oo  à  î.ooo  fr.  ;  vaches 
herbagères  600  à  i.too  fr.  ;  porcs  de  lait  11 5  à 
i35  £r.   ;  porcs  courerrs  i4o  à  35o  fr. 

Vins.  —  Les  affaires  sont  calmes  et  les  prix 
stationnaires  sur  les  marchés  méridionaux.  On 
cote  à  l'hectolitre  nu  les  vins  rouges  :  60  à  76  fr. 
à  Montpellier.  65  à  82  fr.  à  Nîmes,  60  à  80  fr. 
à  Narbonne,  60  à  84  fr.  à  Perpignan,  6b  à  80  fr. 
à  Béziers.  00  à  70  fr.  à  Valencc-d'Agen.  Au  de- 
gré-hectolitre, on  cote  7  à  7  fr.  5o  à  Carcassonnc. 

A  Poitiers,  on  vend  :  vins  rouges  4o  à  45  fr.  ; 
vins  blancs  45  à  5o  fr. 

Dans  les  Basses- Alpes,  les  vins  rouges  s'enlè- 
vent  à   80   fr.   l'hectolitre,   pris  au   pressoir. 

En  Loir-et-Cher  et  dans  l'Indre-et-Loire,  les 
cours  débutent  de   4o  à   45  fr.    l'hectolitre. 

Dans  le  Loirct,  les  bons  vins  de  cépages  locaux 
se  paient  de   110  à   ii5  fr.  la  pièce. 

Dans  le  Bhône,  on  paie,  suivant  proverrance, 
de   100  à   i5o  fr.   l'hectolitre. 

On  cote,  dans  le  Gers,  de  i3  à  i5  fr.  le  degré- 
barrique. 

A  Alger,  on  vend  :  premier  choix  6.5o  à  7  fr.; 
2®.  6,35  à  6.5o  ;  3*  5.75  à  6  fr. ,  le  tout  par  degré- 
hectolitre. 

Fruits  à  cidre  et  cidres.  —  On  cote  aux  mille 
kilqgr. ,  les  pommes  à  cidre,  ibo  fr.  à  Vire  (Cal- 
vados), iio  fr.  à  Vernon  (Eure),  180  à  200  fr.  à 
Morhiix  (Finistère),  90  à  120  fr.  à  Bennes,  76  à 
8n  fr.  à  Rouen,  rro  à  120  fr.  à  Beauvais.  Les 
poires  à  cidre  valent  80  à  90  fr.  à  Beauvais,  45  à 
5o  fr.  à  Vernon. 

Le  cidre  vaut,  à  la  barrique,  de  55  à  6b  fr.  à 
Carerrtan.  et  de  90  à  95  fr.  à  La  Ferté-Bernard. 

Sucres.  —  A  la  Bourse  de  Commerce  de  Paris, 
le  sucre  blanc  n*  3  est  coté  i4o  fr.  les  100  kilogr. 

Noix  et  cerneaux.  —  A  Voiron  (Isère),  on  cote. 
aux  100  kilogr.  :  noix  mayotfps  aSo  à  260  fr.  ; 
noix  chflberfces  120  à  t4o  fr.  ;  cerneaux  nouveaux 
85o  à  900  fr.  ;  noyairc  pour  l'huilerie  poo  à 
25o  francs. 

Dan.s  la  Drôme,  les  noix  valent  de  i4o  à  175  fr. 
les   100  kilogx. 

Dans  la  Dordogne,  on  colc  aux  100  kilogr.  : 
cerneaux  extra  i.ioo  fr.  ;  à  l 'hectolitre,  noix  90 
à    ion   fr. 

Pommes  de  terre  et  fécules.  —  Cours  soutenus, 
tant  daiK  les  centres  de  production  qu'aux  Halles 
cenlralt's  de  ParL«. 

On  paie  aux  100  kilogr.  sur  vagon  départ  : 
Hollande  08  à  3n  fr.  ;  Mar.jolin  3i  h  34  fr.  ;  Belle 
de  Fonti-nay  'in  à  45  fr.  ;  Sairri<<se  rouge  17  à 
a3  fr.  ;  Rfmdf  h  clmir  jaune  i5  à  18  fr.  ;  Fkniek 
f4  à  i5  fr.  ;  Institut  de  Beauvais  18  it  18, 5o  ; 
ÇU-^mto  bleue,    i"2   fr*ncs. 

B.   Dun.\>n. 

Le  Gémnl  :  P.   Davt. 


'    Imp.  A.  DAVY  et  FILS  Aîné.  52,  r.  Madame,  Paris 


CHROiNlQUE  AGRICOLE 


CHRONIQUE  AGRICOLE 


discussion  au  Sénat  sur  le  projet  de  loi  relatif  aux  Chambres  d'Agriculture^.  —  Exposé  présenté  par 
M.  Cliomet  sur  les  principales  dispositions.  —  Intervention  de  M.  le  D^  Cliauveau. —  Déclarations 
du  ministre  de  l'Agriculture.  —  Note  du  bureau  de  la  Confédération  des  Associations  agricoles 
sur  la  limitation  des  importations  de  blé.  —  Critique.  —  Projets  de  loi  relatifs  aux  partages  de 
biens  ruraux  et  à  la  cinémotçgraphic  dans  les  communes  rurales.  —  Création  de  Comités  dépar- 
tementaux du  Retour  à  la  terre.  —  Préparation  du  Congrès  international  d'Agriculture.  —  Les 
sorties  de  vins  des  caves  des  récoltants  pendant  la  campagne  1921-1922. —  Vœu  de  la  Société 
d'Agriculture  du  Gard  relatif  aux  appréciations  sur  la  récolte  des  vins.  —  L'importation  des  ani- 
maux et  des  viandes  de  Suisse.  —  Admissions  à  l'Ecole  nationale  d'Agronomie  coloniale.  —  Ecole 
d'Agriculture  d'hiver  à  Beauvais.  —  Centenaire  de  Roville  organisé  par  la  Société  d'Agriculture 
de  Meurthe-et-Moselle.  —  Vente  d'animaux  de  basse-cour  aux  Vaulx-de-Cernay.  —  Exposilion 
d'Aviculture  à  Caen.  —  Prochaine  exposition  de  la  Société  de  mécanique  et  d'industries  agricoles  à 
Bruxelles.  —  Etude  de  M.  Martin  sur  la  culture  du  tabac  à  Madagascar. 


Les  Chambres  dAgriculture. 

Le  Sénat  a  abordé,  dans  sa  séance  du  19  oc- 
tobre, la  discussion  du  projet  de  loi  relatif 
aux  Chambres  d'Agriculture.  Ainsi  que  nous 
l'avons  exposé  précédemment,  la  Commis- 
sion de  rAgricullure  a  apporté  des  modifica- 
tions importantes  au  texte  adopté  par  la 
Chambre  des  Députés  pour  remplacer  la  loi 
du  25  octobre  1919,  dont  l'application  a  ren- 
contré des  difficultés  inextricables  et  qui  est 
appelée  à  disparaître. 

Au  début  de  la  discussion  générale,  M. 
Chomet,  rapporteur  de  la  Commission  de 
l'Agriculture,  a  exposé,  avec  une  grande  clar- 
té, les  principales  dispositions  du  projet  pré- 
senté par  celle-ci.  La  circonscription  à  donner 
aux  Chambres  d'Agriculture  a  soulevé  na- 
guère d'assez  vifs  débats  ;  au  lieu  de  la  régioii 
proposée  par  quelques-uns,  la  Commission 
propose  le  département  ;  les  Chambres  se- 
raient donc  départementales,  mais  elles  pour- 
raient, pour  donner  satisfaction  à  certains  in- 
térêts, déléguer  spontanément  quelques-uns 
de  leurs  membres  pour  former  une  Chambre 
régionale. 

La  <'onstitution  du  corps  électoral  a  tou- 
jours été  la  [lierre  d'achoppement  des  anciens 
projets.  Dans  le  texte  adopté  par  la  Chambre 
des  Députés,  ce  corps  serait  exclusivement 
professionnel.  La  Commission  du  Sénat  pro- 
pose d'y  introduire  certaines  catégories  d'ou- 
vriers agri(;oles.  Les  arguments  présentés  à  ce 
Bujet  par  M.  Chomet.  tant  dans  .son  rappori 
qu  à  la  tribune,  ne  nous  paraissent  pas  con- 
vaincants ;  ainsi  que  nous  l'avons  déjà  dit, 
il  y  a  là  un  danger  sérieux  pour  l'accord 
entre  les  deux  assemblées. 

Quel  serait  le  budget  des  Chambres  d'Agri- 
culture ?  La  Commission  du  Sénat  propose 
qu'il  soit  formé  exclusivement  des  subven- 
tions de  l'Etat,  des  départements  et  des  com- 
munes, et  des  dons  qui  leur  seraient  faits.  M. 
le  D""  Cliauveau  s'est  élevé  contre  cette  mé- 
thode ;  à  ses  yeux,  pour  être  indépendantes, 
28  Octobre  1922.  —  N»  43 


elles  doivent  jouir  d'un  budget  autonome.  A 
cet  effet,  elles  devraient  avoir  le  droit  de  fixer, 
dans  des  limites  déterminées  par  la  loi,  une 
contribution  spéciale  destinée  directement  à 
luie  œuvre  d'intérêt  agricole  locale,  c'est-à- 
dire  dans  leur  circonscription.  Ce  serait, 
pour  lui,  la  meilleure  méthode  pour  coor- 
tlonner  la  marche  des  Chambres  d'Agricul- 
ture et  celle  des  Offices  agricoles  qui  doivent 
subsister. 

Intervenant  sans  délai  dans  la  discussion, 
M.  lleni-A^'  Chéron,  ministre  de  l'Agriculture, 
a  voulu  donner  immédiatement  l'avis  du 
GouA  ernement  sur  les  trois  points  principaux 
du  projet  :  composition  du  corps  électoral 
des  Chambres  d'Agriculture,  ressources  dont 
elles  disposeront  pour  établir  leur  budget, 
leurs  rapports  avec  les  Offices  agricoles  dé- 
parlcntcntaux  et  régionaux. 

Sur  le  premier  point,  M.  Henry  Chéron 
partage  lavis  de  la  Commission  sur  l'admis- 
sion, dans  le  corps  électoral,  des  ouvmers, 
*(  dès  lors  que,  par  un  long  stage,  ils  au- 
ront prouvé  leur  attachement  à  la  terre  et 
leur  esprit  de  stabilité  »  ;  il  demande,  en 
oiilre,  que  soient  admis  les  propriétaires  non 
exploitants,  ceux  qui  louent  leurs  terres  à  des 
fermiers.  Ce  serait  malheureusement  enlever 
aux  Chambres  d'Agriculture  leur  caractère 
exclusivement  professionnel. 

En  ce  qui  concerne  les  ressources  des 
Chambres  d'Agriculture,  M.  Henry  Chéron 
se  prononce  très  nettement  en  faveur  de 
taxes  spéciales,  soit  de  centimes  additionnels, 
dont  le  nombre  serait  autorisé  chaque  année 
par  la  loi  de  finances. 

Quant  aux  Offices  agricoles,  le  ministre  de 
l'Agriculture  a  exprimé  l'avis  que  ces  orga- 
nisin«'s  ont  fait  leurs  preuves  et  qu'il  est  ini- 
possible  de  les  laisser  absorber  par  les  Cham- 
bres d'Agriculture,  les  deux  institutions 
ayant  des  rôles  différents  à  remplir.  Il  a  ter- 
miné en   ces  termes    : 

Les  agiiculteurs  ont  besoin  de  trouver  daus  la 
Tome  H.  —  18 


CHRONIQUE  AGRICOLE 


Icyi^lalion  de  la  République  tous  les  moyens  de 
défendre   leurs  intérêts   et  de  les  faire  prévaloir. 

Kii  donnant  à  l'Agriculture,  qui  est  la  pre- 
mière <le  (ouïes  nos  industries,  les  mêmes  instru- 
ments de  délibération  et  d'action  que  ceux  que 
\o\}<  donnez  au  commerce,  vous  aurez  accompli 
un  acte  de  justice  et,  en  même  temp-,  un  acte 
de  prévoyance  sociale. 

.*<i  des  citoyens  mérilenl.  en  elïel,  le  droit  de 
délibérer  et  d'agir  sur  les  intérêts  généraux  de 
leur  profession,  ce  sont  assurément  nos  agricul- 
teui>.  Leur  sagesse  les  met  en  garde  contre  les 
entraînements  irréfléchis.  Vous  trouverez  vous- 
mêmes,  dans  leur  représentation  profesisionnelle, 
ri'guiièrement  organisée,  le  guide  le  plus  sûr. 
en  même  temps  que  l'appui  le  plu<  solirie  de 
l'ordre  j)ublic  et  de  I.:  paix  sociale. 

Ces  paroles  ont  été  accueillies  par  de  cha- 
leureux applaudissements.  Puis  le  Sénat  a 
renvoyé  la  suite  de  la  discussion  à  quinzaine, 
afin  de  permettre  à  la  Coniniission  d'exami- 
ner  les  amendements  qui  onl   été   présentés. 

L'importation  du  blé 
Dans  une  réunion  tenue  le  '.)  octobre,  la 
Commission  instituée  pour  étudier  la  meil- 
leure utilisation  du  blé  a  émis  un  avis  favo- 
rable en  principe  à  la  réglementation  des 
importations  de  blé  par  décisions  ministé- 
rielles. Sur  ce  sujet,  on  nous  a  communiqué 
la  note  suivante   : 

En  présence  du  déficit  de  la  récolte  en  blé,  le 
bureau  de  la  Confédération  nationale  des  Associa- 
tions agricoles  vient  de  procéder  à  un  examen  de 
la  situation.  Il  a  estimé  que  les  Associations  agri- 
coles devaient  rester  fidèles  au  principe  de  la  li- 
berté commerciale,  qu'elles  onl  énergiquernent  ré- 
clamée au  cours  des  années  précédentes.  En  consé- 
quence, il  a  été  d'avis  qu'il  n'y  avait  pas  lieu  de 
donner  suite  au  projet  de  limitation  des  impor- 
tations dont  il  a  été  question,  mais  plutôt  de  déve- 
lopfX'r  les  ententes  interprofessionnelles,  comme 
il  en  existe  déjà  dans  diverses  régions. 

D'autre  part,  il  a  insisté  sur  la  nécessité  de  met- 
tre à  la  disposition  de  l'Agriculture  française  les 
quantités  d'engrais,  et  notamment  d'azote,  néces- 
saires, au  plus  bas  prix  possible.  Un  projet  de 
loi  est  prévu  en  ce  sens.  Le  biueau  confédéral  en 
demande  la  discussion  d'urgence. 

Enfin,  il  a  pris  acte  de  la  déclaialion  par  la- 
quelle l<is  réseaux  ont  admis  au  Conseil  supérieur 
des  chemins  de  fer  le  déclassement  des  engrais. 

On  ne  peut  qu'appuyer  l'opinion  exprimée 
dans  celte  nnk-.  II  est  difficile,  en  effet,  de 
conifirendre  comment  pourrait  fonctionner 
désormais  la  limitation  des  importations.  En 
deluirs  môme  de  la  question  de  principe,  il 
suffit  de  rf>nslater  les  faits.  Il  est  nolnire 
qu'en  raison  dti  déficit  de  la  récolte  en  Fran 
ce,  des  achats  importants  de  blé,  que  certains 
évaluent    à    phisieur>    millions    de    qiiintanv,    1 


ont  été  elTecInés  pour  être  livrés  au  courant 
do  l'automne  et  de  l'hiver  ;  les  importateurs 
onl  dû  évidemnit'Ml  sV-ii  assurer  la  vente 
dans  la  minoterie.  On  ne  voit  pas  comment 
on  pourrait  arbitrairement  annuler  ces  con- 
trats,  conclus   (le   bonne    foi. 

Nous  avons  dit  précédenmient  que  le  Cou- 
\ ornement  avait  entre  les  mains  l'arme  né- 
cessaire pour  arrêter  l'influence  désastreuse 
que  la  baisse  des  conis  sur  les  marchés  d'ex- 
[lorlation  pourrai!  exercer  sur  les  marchés 
inb'iieurs.  Ce  procédé  n'est  aiitre  que  le  re- 
lèvement du  coctlicient  du  tarif  douanier 
qui  p(<ut  être  réalisé  par  décret  sans  discus- 
sion préalable,  au  moment  qui  paraîtrait  né- 
cessaire ;  l'application  simultanée  de  la  loi 
dite  du  cafU-nas  en  rendrait  roftititacité  im- 
médiale.  La  solution  cs|  entre  les  mains  du 
ministre  do  l'Aj^tiiculhire,  dont  la  vigilance 
égaie  la  bonne  volonté. 

Projets  de  loi  agricoles. 

Lo  compic  rendu  du  (.lonseil  des  ministres 
fait  connaître  que  deux  projets  de  loi  qui 
intéressent  les  agriculteurs  ont  été  soumis 
à  la  signature  du  Président  de  la  République. 

Le  premier,  présenté  par  MM.  Colrat,  gar- 
de des  sceaux,  et  Henn  Chéron,  ministre  de 
l'Agriculture,  tend  à  modifier  l'article  832 
du  Code  civil,  afin  de  permetlre  au  coparta- 
geant  qui  exploile  mi  bien  rural  de  le  faire 
comprendre  dans  son  lot  et  d'éviter  ainsi  les 
licilations  ou  partages  de  la  propriété  ru- 
rale. Ce  projet  a  été  déposé  au  Sénat  le 
19  octobre. 

Le  deuxième  projet,  présenté  par  le  minis- 
tre de  l'Agriculture,  a  pour  objel  d'autoriser 
un  prélèvement  de  500  000  francs  sur  les 
fonds  du  pari  mutuel  pour  installer  daas  les 
établissements  d'enseignement  agricole  et 
dans  les  communes  rurales  des  appareils  ci- 
nématographiques destinés  à  la  vulgarisation 
de  la  science  agricole. 

Le  Retour  à  la  Terre. 

Ln  décret  en  date  du  17  oc^tobrc,  rendu 
sur  la  proposition  de  M.  Henry  Chéron.  ins- 
titue dans  chaque  déparlemeni  un  «  Comité 
(In  [(ioiir  à  la  terre  ».  On  en  trouvera  le  texte 
pliH  loin  (p.  356).  Ce  Comité  aura  pour 
uiission  de  faciliter  aux  exploitants  et  aux 
travailleurs  agricoles  la  recherche  de  pro- 
priétés h  faire  valoir  ou  d'emplois  à  occu- 
per ;  il  facilitera  le  patronage  des  ouvriers 
et  ouvrières  agricoles.  D'une  manière  géné- 
rale, il  devra  susciter  toutes  les  initiatives 
publiques  on  privées  qui  peuvent  contribuer 
au  retour  ;\  la  terre  et  au  bien-èiro  des  popu- 
lations  rurales. 


CHRONIQUE  AGRICOLE 


347 


Congrès  international  d'Agriculture. 

On  sait  que  la  Commission  internationale 
d'Agriculture  a  décidé  qu'un  Congrès  inter- 
iiiitional  se  tiendrait  à  Paris  en  1923-  Le  Co- 
niité  d'organisation,  présidé  par  M.  Méline, 
a,  dans  une  première  réunion  tenue  au  mois 
de  juillet,  formé  son  bureau  par  les  repré- 
sentants des  grandes  Associations  agricoles 
(voir  le  numéro  du  22  juillet,  page  66).  Dans 
doux  séances  tenues  le  18  et  le  25  octobre,  il 
a  d'abord  fixé  la  date  de  la  réunion  du  Con- 
grès ;  celui-ci  se  tiendra  du  22  au  26  mai. 
Le  Comité  s'est  ensuite  livré  à  l'étude  du  rè- 
glement et  du  programme  dont  nous  publie- 
ruus   les  principales  dispositions. 

Sur  la  proposition  de  M.  Victor  Boret,  pré- 
sident, la  Commission  de  l'Agriculture  à  la 
Chambre  des  Députés  a  décidé  de  demander 
au  Gouvernement  de  doter  le  Congrès  dé  cré- 
dits qui  permettent  de  donner  à  cette  grande 
manifestation  tous  les  développements  qu'elle 
comporte,  et  d'en  obtenir  les  résultats  qu'il 
est    permis   d'en   espérer. 

Commerce  des  vins. 

LAJministration  des  contributions  indi- 
rectes a  publié  le  relevé  des  sorties  de  vins 
des  caves  des  récoltants  pendant  le  mois  de 
septembre.  Ce  tableau  clôt  la  campagne  1921- 
1922.   En  voici  le  résumé   : 

En  France,  les  sorties  de  vins  se  sont  éle 
vées  à  1  189  078  hectolitres  en  septembre  et 
à  36  317  373  pendant  les  douze  mois  de  la 
campagne.  En  outre,  la  quantité  de  vins 
nouveaux  (récolte  de  1922)  sortis  en  septem- 
bre, a  atteint  1  236  142  hectolitres.  Au  cours 
de  la  campagne,  ■12  899  196  hectolitres  ont 
été  soumis  au  droit  de  circulation. 

En  Alsace  et  Lorraine,  10  802  hectolitres 
sont  sortis  des  caves  des  récoltants  en  sep- 
tembre, et  246  513  pendant  les  douze  mois. 
Le  droit  de  circulation  a  porté  sur  1  021  681 
hectolitres. 

En  Algérie,  les  sorties  ont  été  de  25  752 
hectolitres  en  septembre  et  de  -4  933  095  pen- 
dant la  campagne.  La  quantité  de  vins  nou- 
veaux (récolte  de  1922)  livrés  au  commerce 
en  septembre    a  atteint  1  136  882  hectolitres. 

Au  30  septembre,  le  stock  commercial  chez 
!es  marchands  en  gros  était  de  9  034  010  hec- 
tolitres en  France,  de  223  599  en  Alsace  et 
Lorraine,  et  de  690  659  en  Algérie. 

Sur  la  récolte  des  vins. 

Dans  sa  séance  du  9  octobre,  la  Société 
centrale  d'Agriculture  du  Gard,  présidée  par 
M.   André  Pallier,  a  émis  le  vœu   suivant    . 

Considérant    que    les    renseignements   erronés, 


le  plus  souvent  répandus  par  la  grande  presse  et 
la  presse  de  province,  sur  la  récolte  et  isur  les 
cours  des  vins  en  France,  favorisent  la  spécuialioji 
et  portent,  ainsi,  un  grand  préjudice  à  la  Viticul- 
ture et  an  Commerce  des  vins  ; 

La  Société  centrale  d'Agriculture  du  Gard  émei 
le  vœu  :  Que  la  Confédération  Générale  des  Vigne- 
rons procède  d'urgence  à  une  enquête  pour  déter- 
miner dans  quelles  conditions  ces  nouvelles  ten- 
dancieuses sont  recueillies  cl  publiées  par  les 
agences. 

Dans  la  même  séance,  la  Société  a  émis 
le  vœu  que  la  population  rurale  et  la  popu- 
lation urbaine  soient  proportionnellement  re- 
présentées lors  des  futures  élections  législa- 
tives. 

Police  sanitaire  du  bétail. 

Par  arrêté  ministériel  en  date  du  17  octo- 
bre, le  bureau  de  douane  de  Délie  (gare  et 
route),  sur  la  frontière  de  Suisse,  a  été  ou- 
vert temporairement  à  l'importation  des  ani- 
maux et  des  viandes. 

M.  Louis  (Jean),  vétérinaire  à  Délie,  est 
chargé,  à  titre  provisoire,  de  l'inspection  sa- 
nitaire des  animaux  et  des  viandes  importés 
par  ce  bureau. 

Ecole  a'Agronomie  Colonia'e. 

Ln  arrêté  du  ministre  des  Colonies  a  iiv'; 
comme  il  suit  le  nombre  des  élèves  à  admet- 
tre en  1922  à  l'Ecole  nationale  d'Agronomie 
coloniale   : 

Section  agronomique.  — ■  20  places  dont  : 
9  réservées  aux  ingénieurs  agronomes,  7  ré- 
servées aux  ingénieurs  agricoles,  -4  réservées 
aux  candidats  reçus  à  la  suite  du  concours 
d'admission  dans  cette  section. 

Section  agricole.  —  20  places,  dont  :  3  ré- 
servées aux  élèves  diplômés  de  l'Ecole  nu 
tionale  d'Horticulture,  7  réservées  aux  élèves 
de  l'Institut  agricole  d'Algérie,  10  réservées 
aux  candidats  reçus  à  la  suite  diu  concours 
d'admission  dans  cette  section. 

Ecoles  d'Agriculture. 

L'Ecole  d'Agriculture  d'hiver  annexée  au 
lycée  de  Beauvais  (Oise)  ouvrira  ses  cours  le 
17  novembre.  Ces  cours  d^urent  quatre  mois  ; 
ils  se  termineront  le  15  mars  suivant.  Le  cycle 
des  éludes  comprend  deux  hivers.  Cet  en- 
seignement s'adresse  aux  fils  des  moyens  et 
des  petits  cultivateurs  qui  ne  peuvent  se  sé- 
parer de  leurs  enfants  pendant  toute  l'année. 
La  notice  suivante  en  précise  l'organisation  : 

En  plus  des  conuaissanoes  générales  qui  sont 
données  aux  élèves  par  des  professeurs  du  lycée 
et  de  l'Keolc  supérieure  professionnelle,  l'enseigne- 
ment comprend  des  cours  techniques  sur  l'Agri- 
culture, l'élevage,  l'analyse  des  produits  agricoles, 
l'horticulture,    les    machines    agricoles,  etc.;    ces 


!18 


GHllOMQL'E  AGRICOLE 


LOur<,  professés  par  le  diivrkui  des  Services  agri- 
coles, le  professeur  d'Agrieullure  qui  lui  est  ad- 
joint, le  vélérinairc  départomental,  un  professeur 
d'ilorliculture,  sont  complétés  par  dos  excursions 
qui  ont  lieu  régulièrement  tous  les  jeudis. 

L'école,  qui  a  été  créée  eu  1920,  a  compté 
immédialemcat  une  promotion  de  21  élèves  ; 
la  seconde  promotion,  en  l'J21,  comptait  23 
élèves.  Kilo  prend  des  pensionnaires,  de^ 
donii-pensionnaires,  des  exiernes  surveillés 
cl  des  externes  libres.  Des  bourses  sont  pré- 
vues pour  les  moins  favorisés. 

Pour  les  inscriptions  et  renseignements, 
on  doit  s'adresser,  avant  le  1"  novembre, 
soit  au  proviseur  du  lycée  de  Peauvais,  soit 
au  direcleur  des  Services  agricoles  de  l'Oise, 
à   Beauvais. 

Ceuleuaire   de  Roville. 

La  Société  centrale  d'Agriculture  de  Meur- 
thc-cl-Moselle  a  décidé,  d'accord  avec  l'Asso- 
ciation amicale  des  anciens  élèves  de  Gri- 
gnon,  de  célébrer  le  centenaire  de  l'Ecole 
d'Agriculture  de  Roville,  créée  par  .Alathieu 
de  Dombasle,  en  1822.  Ce  fut,  comme  ou 
sait,  la  première  école  d'Agriculture  qui  ait 
existé  en  France.  L'hommage  rendu  à  son 
créateur  est  donc  une  initiative  heureuse  à 
laquelle  on   doit   ai)plaudir. 

Vente  d  oiseaux  de  basse-cour. 

Le  vaste  domaine  des  ^'aulx-de-Cerna\ 
(Seine-et-Oise),  dans  lequel  se  poursuivent  les 
concours  nationaux  de  ponte,  renferme,  dans 
les  diverses  fermes  qui  le  composent,  d'im- 
portantes basses-cours  décrites  dans  un  très 
intéressant  catalogue  illustré  que  vient  de 
publier  M.  Lapland.  administrateur  du  do- 
maine, à  .\uffargis.  Ces  basses-cours  renfer- 
ment de  vrais  Irou^joaux  de  coqs  et  poules, 
de  canards  et  d'oies. 

Une  vente  publique  de  volailles  de  races 
pures  a  eu  lieu  le  20  octobre,  aux  Vaulx- 
de-Cernay.  Cette  vente  a  porté,  pour  les  races 
françaises,  sur  35  lots  de  Bresse  noire,  11)  de 
Bresse  blanche,  17  de  Bresse  grise,  7  de  Bour- 
bonnais, 13  de  Houdan,  3  du  Mans,  1  de 
Faverolles  ;  pour  les  races  étrangères,  sur 
3  lots  d'Orpingtons  blancs,  1  d'Orpingtons 
fauves,  3  de  Leghorn  blanche,  2  de  Campine 
dorée,  10  de  Hambourg.  Pour  les  canards,  la 
Tente  a  compté  25  lots  de  canards  d'Ayles- 
bury  et  20  lots  de  canards  Pékin  ;  pour  les 
oies,  20  lots  d'oies  de  Toulouse  et  12  lots 
d'oies  Idanches  liu  Poitou.  Les  amateurs  ont 
pu  y  trouver  d'excellents  types,  dont  un 
certain  nombre  ont  remporté  de  hautes  ré- 
compenses dans  les  expositions  d'Aviculture 
de   celte   année- 


Exposition  d'Aviculture. 

La  Société  d'Aviculture  de  Basse-.Nornian- 
die  a  décidé  d'organiser  à  Caen  une  exposi- 
tion d'Aviculture  qui  se  tiendra  du  o  au  6 
novembre.  Cette  exjKDsition  comprendra  le? 
animaux  de  basse-cour,  le  matériel  d'incuba- 
tion et  d"éle\agc,  les  matières  premières  et  le? 
produits  a\icoks.  On  devra  demander  les 
bulletins  d'inscription  à  M.  Rosette,  secré- 
taire,  à  Caen  (2i2,   rue  Saint-Jean). 

Kii  même  temps,  se  tiendra  la  S8®  exposi- 
tion horticole  organisé  par  la  Société  centrale 
d'IIorlii  ulture   de    Caen    et    du    Calvados. 

Exposition  belge  de  machines  agricoles. 
La  Société  de  mécanique  et  d'industries 
agricoles  tiendra  sa  X"  exposition  de  machi- 
nes agricoles  au  Palais  du  Cinquantenaire, 
à  Bruxelles,  du  17  au  26  février  1923.  De- 
puis la  première,  qui  eut  lieu  en  1909.  ces 
manifestations  ont  vu  leur  importance  croî- 
tre d'année  en  année.  Cette  exposition  sera 
internationale.  Les  constructeurs  désireux 
d'y  participer  doivent  en  demander  le  règle- 
ment à  M-  A.  Carlier,  secrétaire  de  la  Société, 
29,  rue  de  Spa,  à  Bruxelles. 

Le  tabac  à  Madagascar. 

Des  essais  assez  nombreux  ont  été  pour- 
suivis, au  cours  des  dernières  années,  pour 
développer  la  culture  du  tabac  dans  les  co- 
lonies. Ces  essais  paraissent  n'avoir  donné 
que  des  résultats  assez  médiocres  en  Indo- 
chine. Il  semble  qu'il  n'eu  a  pas  été  de 
même  à  Madagascar.  En  effet,  dans  une  bro- 
chure qu'il  a  publiée  récemment,  M.  P-  Mar- 
tin, contrôleur  principal  des  taliacs,  afiirrae 
que  ((  l'île  de  Madagascar  est  certainement 
apte  à  produire,  pom*  l'exportation,  des  quan- 
tités très  importantes  de  tabacs,  et  de  qua- 
lités parfaitement  acceptables  par  le  con- 
sommateur européen  ;  elle  pourra  même, 
dans  certains  centres,  produire  des  feuilles 
de  ton!  premier  choix,  dès  qu'un  système  de 
culture  et  de  dessiccation  s'adaptant  bien  aux 
terrains  et  aux  climats,  pourra  être  exacte- 
ment déterminé  ». 

C'est  pour  atteindre  ce  i)ut  que  M.  Martin, 
dans  celte  brochure,  intitulée  :  «  La  culture 
du  tabac  à  Madagascar  »,  a  réuni  les  conseil? 
pratiques  sur  la  classification  des  tabacs,  sur 
les  phases  de  la  culture  et  sur  celles  de  la 
préparation  des  feuilles  récoltées.  II  conclu! 
que  la  culture  du  tabac  peut  être,  dans  un 
avenir  prochain,  une  source  importante  de 
richesses  pour  la  colonie,  à  la  condition  que 
les  efforts  soient  coordonnée  pour  déterminer 
les  meilleures  variétés  à  cultiver. 

Henry  Sagnieb. 


UN  NOUVEL  ASPECT  DE  LA  QIRSTIOX  DU  LAIT 


349 


UN  NOUVEL  ASPECT  DE  LA  QUESTION  DU  LAIT 


La  récente  Journée  du  Lait  a  attiré  de  nou-   \ 
veau  l'attention  sur  la  question  de  l'appro-   | 
visionnement  des  villes  en  lait,  qui  présente   ! 
un  caractère  d'urgence  plus  grave  qu'on  ne 
le  pense. 

La  désertion  des  campagnes  s'accentue  ra- 
pidement cette  année,  et  il  est  indiscutable 
que  le  découragement  des  jeunes  cultivateurs 
est  né  en  partie  dé  l'influence  des  mouve- 
ments de  l'opinion  publique  sur  le  prix  de  la 
production  agricole. 

Pour  le  lait,  qui  exige  beaucoup  de  main- 
d'ceuvre,  la  question  du  prix  de  vente  est 
envisagée  par  le  consommateur  au  rebours 
de  l'intérêt  des  enfants  et  des  malades.  Tou- 
tes les  mesures  qui  sont  prises  pour  obtenir 
la  baisse  du  prix  du  lait,  non  seulement  en 
diminuent  la  quantité  et  obligent  les  villes  à 
étendre  de  plus  en  plus  leur  rayon  d'appro- 
visionnement, mais  comme  cette  baisse  doit 
être  supportée  partiellement  au  moins  par 
l'intermédiaire,  elle  contribue  à  diminuer  la 
qualité  du  lait.  Celle-ci  dépend,  en  effet,  sur- 
tout des  intermédiaii'ts  enserrés  entre  le  prix 
de  revient  et  la  surveillance  du  Service  des 
fraudes. 

L'effet  le  plus  visible  de  l'application  de 
la  loi  sur  les  fraudes  et  de  la  façon  dont  elle 
est  appliquée  à  l'Administration,  a  été  de 
provoquer  chez  les  intermédiaires  des  mani- 
pulations de  plus  en  plus  nombreuses  qui  per- 
mettent à  ceux-ci,  en  amenant  le  lait  à  la  ri- 
chesse type,  d'utiliser  la  crème  que  le  culti- 
vateur leur  envoie  en  surplus.  Beaucoup  de 
grandes  organisations  de  vente  du  lait  agis- 
sent comme  les  marchands  de  vins,  elles  font, 
par  mélanges  et  par  dosages,  un  lait  correct 
au  point  de  vue  de  l'Administration  des 
Fraudes,  mais  qui  n'est  pas  exactement  le  lait 
te!  qu'il  sort  de  l'étable. 

Cet  inronvénient  no  serait  pa?  grand,  s'il 
ne  comportait  pas  des  conséquences  graves 
pour  la  santé  publique.  Ces  manipulations 
entraînent,  en  effet,  le  contact  fréquent  du 
lait  avec  l'air  ambiant  et  facilitent  par  con- 
séquent son  ensemencement  en  bactérie?  de 
toutes  sortes.  Or,  pour  la  santé  publique, 
pour  les  enfants  et  pour  les  malades  surtout, 
ce  qui  importe  peut-être  plus  que  la  richesse 
du  lait,  c'est  sa  pureté.  Si,  à  ces  manipnla- 
tion«...  industrielles,  on  ajoute  les  manipu- 
lations au  cours  des  différentes  livraisons  en 
gros,  domi-gros,  et  au  détail,  on  peut  sup- 
[intor  Ifs  chances  de  contaminations. 


De  ce  côté- là,  il  ne  semble  pas  que  rien 
ail  été  fait  pour  la  masse  des  consommateurs. 
Auprès  des  très  grandes  villes,  il  s'est  bien 
créé  quelques  exploitations  mettant  le  lait  en 
bouteilles  ;i  la  ferme  et  l'expédiant  ainsi  abrité 
aux  consommateurs,  mais  malgré  le  prix 
élevé  auquel  ce  lait  est  vendu,  il  ne  laisse 
pas  à  l'expéditeur  d'aussi  gros  bénéfices 
qu'on  pourrait  le  croire,  et  surtout  il  exige 
un  matériel  d'une  telle  valeur  et  vm  person- 
nel si  nombi'eux  que  le  lait  ne  peut  être  ven- 
du sous  cette  forme  à  la  masse  des  consom- 
mateurs. 

Y  a-t-il  un  procédé  de  transport  et  de  li- 
vraison qui,  au  point  de  vue  hygiénique, 
puisse  économiquement  se  substituer  à  la 
vente  en  bouteilles  en  gardant  ses  avantages 
hygiéniques  et  financiers  ?  Nous  pensons  que 
oui,  et  c'est  l'idée  d'une  organisation  remplis- 
sant ce  but    que  nous  voulons  exposer  ici. 

Nous  estimons  que  deux  principes  de- 
vraient guider  l'organisation  que  nous  pré- 
voyons. Le  premier,  c'est  que,  au  lieu  de 
pasteurisation  ou  de  stérilisation,  c'est  l'asep- 
sie qu'il  faut  envisager.  La  médecine  et  I? 
chirurgie,  après  les  découvertes  de  Pasteur, 
ont  commencé  par  l'antisepsie,  et  le  progrès 
scientifique  les  a  amenées  à  l'asepsie.  Il  nous 
semble  que  le  même  processus  doit  être  suivi 
pour  le  lait.  Les  études  nombreuses  qui  sont 
faites  sur  le  lait  pasteurisé  et  stérilisé  mon- 
trent qu'il  y  a  plus  d'inconvénients  dans  ces 
procédés  qu'on  ne  le  pensait  au  début.  Même 
en  laissant  à  part  la  question  des  vitamines, 
qui  n'est  pas  encore  complètement  éclaircie, 
il  est  prouvé  que  les  bactéries  se  développent 
plus  rapidement  après  un  certain  délai  dans 
le  lait  pasteurisé  que  dans  le  lait  naturel.  Au 
contraire,  le  lait  refroidi  en  vase  clos  con- 
serve bien  plus  longtemps  sa  pureté  relative 
au  point  de  vue  bactériologique. 

Le  second  principe  serait  l'établissement 
d'un  prix  moyen  du  lait  pour  toute  l'année. 

Il  est  impossible  de  faire  admettre  aux  con- 
sommatcin's  la  différence  considérable  qui 
existe  entre  le  prix  do  revient  du  lait  l'hiver 
el  l'été  et  jamais  on  ne  pourra  obtenir  à  la 
ville  que  le  lait  soit  payé  en  hiver  à  son  prix 
de  revient-  Dans  ces  conditions,  la  seule  façon 
d'encourager  le  producteur,  c'est  de  lui  payer 
le  lait  en  été  plus  cher  que  son  prix  de  revient 
pour  que  la  balance  s'établisse  tout  le  long 
de  l'iinnée.  Dans  l'étal  actuel  de  l'opinion  et 
des  usages.  In  rho^e  n'est  pas  possible,  parce 


350 


SLH   L'IN'TEXSIFlCATl.jN   DE  LA   PRODUCTION   DV   BLK 


qu'on  a  l'.aijiluc  le  consommateur  à  payer  un 
prix  inférieur  en  été  quen  hi\er  ;  mais,  puis- 
que les  laits  de  marque  vendus  en  bouteilles 
sont  payés  sans  récrimination  le  nicme  prix 
q:ic!Ic  (]uc  soit  la  période  de  l'année,  non- 
somnice  .on vaincus  que  les  laits  qui  scraieni 
vendus  jiar  un  [irocédé  analoy[ue  Irouveraienl 
également  acheteurs  à  un  cours  qui  ne  va- 
rierait plus  périodiquement. 

Les  observations  faites,  les  éludes  nombreu- 
ses qui  s'accumulent  nous  ont  permis  d'en- 
visager un  ensemble  de  dispositifs  dont  nous 
ne  voulons  ici  donner  que  les  très  grandes 
lignes,  laissant  aux  intéressés,  constructeurs 
comme  producteurs  de  lait,  le  soin  d'imagi- 
ner telle  ou  telle  application  qui  leur  sem- 
blerait   préférable. 

Il  faut,  pour  s'approcher  le  plus  possible 
de  la  pratique  de  la  vente  en  bouteilles,  que 
nous  précoiiisons  comme  la  plus  hygiénique, 
que  le  lait  soit  enfermé  dans  un  récipient  à 
ral>ri  du  contact  des  poussières  dès  sa  sortie 
de  !a  ferme,  et  qu'il  soit  distribué  aux  con- 
sommateurs sans  aucune  manipulation. 

Pour  obtenir  ce  résultat,  il  faudrait  qu'au 
moment  de  la  traite,  le  lait  soit  versé  dans  les 
bidons  actuellement  en  usage  pour  ne  pas 
occasionner  une  dépense  supplémentaire, 
mais  en  nninissant  ceux-ci,  à  la  place  du 
couvercle,  d'un  appareil  à  soupape  permet- 
tant de  vider  le  lait  dans  le  bidon  et  inter- 
ceptant le  contact  avec  l'air  extérieur  aussitôt 
que  le  liquide  serait  tombé  dans  le  bidon. 
Dans  ce  récipient,  le  lait  devrait  être  trans- 
porté jusqu'au  consommateur,  en  passant 
par  le  centre  d'expédition  où  il  pourrait  être 
refroidi  pour  assurer  la  meilleure  conserva- 
tion de  son  contenu  pendant  le  transport. 

La  vente  au  consommateur  pourrait  se 
faire  sans  aucun  contact  du  lait  avec  l'air 
si  nous  essayions  de  nous  rapprocher  des  mé- 
thodes utilisées  maintenant  pour  l'essence, 
et  c'est  le  point  sur  lequel  nous  voulons  plus 
particulièrement   attirer  l'attention. 

A  tous  les  coins  de  rue,  aujourd'hui,  nous 
voyons  installés  des  appareils  qui  permettent 
de  distribuer  rigoureusement  la  quantité  vou- 
lue d'essence  sans  que  ni  la  pluie  ni  les  pous- 
sières ne  puissent  venir  souiller  cette  essence 
au  mfinii'nt  de  la  distribution. 

Ne  pourrait-on  pas  faire  pour  le  lait,  den- 
rée a\ilr( ment  importante,   ce  qui   a  été   fail 


pour  l'essence,  cl  ne  pourrait-on  pas  imagi- 
ner des  modèles  en  réduction  de  c<î^  appa- 
reils distributeurs  qui  pourraie;:!  jc  lixcr  sur 
les  bido.MS  et  d;'bi|eraienl  le  liit  dar.s  les  con- 
ditions hygiéiii(]ues  les  jniilleures  ?  (J:i  é\  lie- 
rait ce  transvasement  SKccessif  ojK-ré  «  n  jilei- 
ne  poussière  des  villes  cl  d.ins  le-^  inilieux 
les  plus  contaminés,  on  éviterait  que  le  lait 
soit  distribué  à  la  clientèle  en  le  puisant 
avec  une  mesure  qui  n'est  jamais  la\ée  ou 
qui,  au  moins  pendant  toute  la  distribution, 
reçoit  toutes  les  pf)ussières  de  la  rue,  et  on 
éviterait  que  les  récipients  qui  contiennent 
le  lait  restent  ouverts  dans  des  locaux  quel- 
conques pendant  tout  le  temps  que  dme  la 
venle. 

L  ne  Association  dr  pixKlucteurs  de  lait,  une 
Société  qui  lancerait  ce  nouveau  système  en 
préparant  l'opinion  publique,  obtiendrait  cer- 
tainement un  prix  plus  élevé  au  litre  de  lait. 
Ce  prix  compenserait  le  manque  à  gagmi  qui 
résulterait  de  l'impossibilité  de  prékner  la 
quantité  de  crème  qui  peut  s'y  trouver  en 
supplément  de  la  norme  fixée  par  l'Admi- 
nistration, et  ce  prix,  établi  pour  un  service 
exceptionnel,  pourrait  être  maintenu  même 
en  été,  époque  la  plus  dangereuse  pour  la 
contamination  du  lait. 

Si  ce  sont  des  Syndicats  de  producbins  de 
lait  qui  font  cette  organisation,  ils  peuvent 
y  ajouter  bien  des  garanties  qui  doivent  en- 
core tenter  le  consommateur  un  peu  averti. 
Ce  sont  ces  idées  qui  doivent  faire  l'objet  de 
la  réunion  qui  se  tiendra  à  Lyon  la  veille  de 
l'assemblée  générale  de  l'Union  du  Sud-Est. 

Il  ne  s'agit  pas  d'une  réalisation  immé- 
diate encore,  mais  on  peut  la  prévoir  pour 
demain,  car  l'essai  n'est  pas  difficile,  il  suffit 
d'ime  initiative.  Le  matériel  existe,  peut-on 
dire,  car,  sous  ré.»erve  d'une  licence  ou  dune 
entente,  il  n'y  a  que  peu  de  modifications  à 
apporter  aux  appareils  distributeurs  d'essence 
qui  se  sont  généralisés  en  quelques  semaines. 

Les  grandes  villes,  si  pressées  de  critiquer 
le  producteur,  ont  les  moyens  de  susciter  une 
organisation  de  ce  genre,  et  elles  auraient  fait 
faire  un  grand  pas  à  l'hygiène  publique.  Mais^ 
pour,les  cultivateurs,  je  .souhaite  à  tous  points 
de  vue  que   l'initiative   vienne   d'eux. 

P.  DE  MONICAULT. 


M.'ni 


f  (le  l'Araili^inic  il  Afri  ii-iilliire 


Sll{    L'INTENSIIICATIOX    DE    LA    PHODl  CTION    DU    lU.É 


Ci  culaire  du  ministre  de  l'Agriculture. 
Pur  ma  circulaire  du  4  août  1922,  relative  à  la 
(tolitiqiic  d'ink'n^ificalion  de  la  production  du  b!c, 


à  laquelle  s'atlachi'  le  Gouvernement,  je  vous  ai 
demandé  de  constituer  un  Comité  d'action  chargé 
d'éiiiMir  le  programme  des  efforts  nécessaires  pour 


SLR  L'INTENSIFICATION  DE  LA  PRODUCTION  DU  BLÉ 


2'1 


obtenir,  dans  votre  département,  le  maximum 
dus  résultats  possibles. 

La  centralisation  des  programmes  d'intensifica- 
tion élaborés  sur  l'ensemble  du  territoire  a  été 
el'fix:tuée  par  mon  département. 

Leur  dépouillement  a  permis  à  M.  l'inspecteur 
général  de  l'Agriculture  Rabaté  de  mettre  en  lu- 
mière, dans  le  rapport  d'ensemble  ci-après,  des 
conclusions  particulièrement  intéressantes,  qui  ont 
été  approuvées  à  l'unanimité  par  le  Comité  na- 
tional du  Blé  dans  sa  séance  du  9  octobre  courant. 

Je  suis  persuadé  que  vous  prendrez  connaissance 
de  ce  rapport  avec  le  plus  vif  intérêt  et  que  vous 
vous  inspirerez  de  ses  données  pour  poursuivre 
l'oiuvre  de  propagande  à  laquelle  vous  vous  êtes 
déjà  consacré  avec  un  zè!e  des  plus  louables,  dont 
je  tiens  à  vous  remercier  au  nom  du  pays. 

J'ai  le  ferme  espoir  que  l'application  de  ces  don- 
nées, généralisée  sur  l'ensemble  du  territoire,  aura, 
dès  la  campagne  prochaine,  les  heureux  résultats 
que  le  Gouvernement  est  en  droit  d'attendre  du 
labeur  incessant  de  nos  populations  rurales. 

Je  vous  renouvelle  mes  remerciements  pour  vo- 
tre concours.  Grâce  à  votre  collaboration,  la  Fran- 
ce atteindra,  j'en  ai  la  conviction,  le  but  vers  le- 
quel doivent  tendre  nos  efforts  :  assurer,  seule, 
son  ravitaillement. 

Fait  à  Paris,  le  12  octobre  1922. 

Henry  Ciiéron. 

Programme  d'intensification  de  la  culture  du 
blé  en  France,  présenté  au  Comité  national 
du  Blé. 

Pour  répondre  à  l'initiative  prise  par  M.  le 
ministre  de  l'Agriculture,  nous  venons  vous  pro- 
poser un  ensemble  de  mesures  qui  pourraient 
constituer,  pour  1923,  un  programme  d'intensifi- 
cation de  la  culture  du  blé  en  France. 

Nous  retiendrons,  en  la  circonstance,  diverses 
suggestions  déjà  présentées  au  Comité,  et  nous 
nous  attacherons  tout  parlieulièrement  à  l'enquête 
pr<:;scrite,  en  août  et  septembre  1925,  par  M.  le  mi- 
nistre de  l'Agriculture.  Les  préfets,  les  Offices 
agricoles,  les  Comités  départementaux  du  blé,  les 
.\ssociations  agricoles  ont  largement  répondu  à 
l'appel  et,  une  fois  de  plus,  l'activité  toujours 
en  éveil  des  directeurs  des  Services  agricoles  a 
coordonné  les  observations  recueillies  dans  chaque 
département. 

E>ans  le  présent  rapport,  il  nous  a  semblé  diffi- 
cile d'adopter,  à  moins  de  multiples  répétitions, 
une  revue  des  projets  des  90  départements  et  il 
nous  a  paru  préférable  de  rechercher,  d'abord, 
une  viie  d'ensemble  sur  je  sujet  qui  nous  occupe. 

Pour  faire  mieux,  pour  produire  plus,  il  faut 
du  savoir,  du  travail  et  des  capitaux.  En  Agricul- 
ture le  meilleur  savoir  s'acquiert  par  formation 
percjonnelle,  par  la  pratique,  l'observation,  les 
comparaisons,  les  essais. 

Cette  expérience  individuelle  est  particulière- 
ment précieuse,  mais  elle  n'est  pas  toujours  suffi- 
sanle  et  il  nous  faut  bien,  pour  augmenter  nos 
connaissances,  faire  confiance  à  celles  des  aulrc=. 

Seulement,  comme  l'Agriculture  est  uno  ledini- 


que  de  localités,  il  est  nécessaire  d'éviter  tout  em- 
ballement, toute  généralisation  prématurée.  Il  est 
prudent  de  ne  pas  appliquer  en  grand,  et  d'un 
seul  coup,  les  conseils  donnés,  s'ils  ne  sont  pas 
le  fruit  d'une  expérience  locale. 

L'expérimentation  sera  toujours  nécessaire,  et  si 
elle  retarde  parfois  d'un  an  ou  deux  l'introduc- 
tion d'une  bonne  pratique,  elle  a  par  contre 
l'avantage  de  bien  préciser  l'adaptation  de  chaque 
procédé,  engrais,  variété  ou  machine  aux  condi- 
tions locales.  Elle  évite  des  mécomptes  susceptibles 
de  retarder  le  progrès  poursuivi. 

Aux  conseils  de  la  tradition,  qui  comportent  une 
part  de  préjugés  et  une  autre  d'observations  justes 
précisées  au  cours  changeant  des  saisons,  il  faut 
joindre  aujourd'hui  les  leçons  de  l'expérience, 
poursuivie  avec  méthode  et  ténacité.  La  propa- 
gande que  nous  préconisons  nous  rendrait  un  bien 
mauvais  service  si  elle  ne  laissait  pas  à  l'expéri- 
mentation sa  place,  la  première. 

Le  Comité  national  du  Blé,  organe  consultatif, 
ne  saurait  oublier  que  le  ministre  de  l'Agriculture 
peut  intervenir  et  intervient  utilement  en  c^  qui 
concerne  les  recherches,  la  vulgarisation  et  l'ensei- 
gnement, les  encouragements,  la  protection  et  le 
contrôle,  les  mesures  législatives.  Il  n'oublie  pas^ 
non  plus,  que  des  organismes  d'heureuse  décentra- 
lisation, les  Offices  agricoles  départementaux  et  ré- 
gionaux, ont  entrepris,  pour  nous  donner  plus  de 
blé,  une  œuvre  considérable  et  des  plus  efficaces. 

C'est  dans  cet  esprit  que  nous  venons  vous  sou- 
mettre un  avis  motivé,  mais  brièvement  motivé, 
sur  les  mesures  et  moyens  techniques  et  économi- 
ques susceptibles  d'augmenter  notre  production 
en  blé. 

I.  —  Mesures  techniques. 

Pour  augmenter  nos  récoltes  de  blé,  deux  séries 
de  moyens  peuvent  être  envisagées  : 
1°  Etendre  les  surfaces  ensemencées; 
2°  Elever  le  rendement  à  l'hectare. 

A.  —  Les  surfaces  emblavées. 

Nos  emblavures  de  1921-1922  ont  été  un  peu  ré- 
duites par  suite  de  la  sécheresse  extrême  qui  n'a 
{las  permis  partout  une  préparation  suffisante  des 
terres.  Les  gelées  d'hiver  ont  cause  des  dégâts 
dans  l'Est. 

La  baisse  des  cours  du  blé,  à  l'époque  des  se- 
mailles, n'a  pas  incité  à  étendre  les  ensemence- 
ments. Et,  dès  le  début  de  cette  étude,  nous  ren- 
controns le  critérium  de  toutes  les  améliorations  ; 
pour  qu'une  culture  puisse  se  développer,  pour 
qu'un  procédé,  une  fumure,  une  machine  puissent 
être  adoptés,  il  faut  que  le  service  rendu  paye, 
et  un  peu  au  delà,  la  dépense  engagée. 

La  même  raison  économique  a  fait  «  coucher  en 
herbe  »  des  terres  froides  et  même  des  terres  fran- 
ches dans  le  Cantal,  le  Cher,  la  Manche,  le  Cal- 
vados, etc.  L'élevage  du  bétail  demande  peu  de 
main-d'œuvre;  il  présente  moins  de  risques  que 
la  culture,  et  les  fluctuations  des  cours  de  la  vian- 
de sont  moins  accentuées  que  celles  de  beaucoup 
d'autres  denrées.  Dans  les  terres  propres  à  porter 


352 


SLR  LINTENSIFICATION  DE  LA  PRODUCTION  DV  BLÉ 


des  herbages,  il  ne  iauL  pas,  pour  le  moment,  es- 
pérer reprendre  à  la  prairie  le  terrain  qu'elle  a 
enlevé  au  blé. 

D'un  autre  eôlé,  les  assolements  judicieux  sont 
ceux  qui  conduisent  à  une  succession  de  cultures 
où  le  blé  revient  tous  les  trois  ans  et  mieux  tous 
les  quatre  ans  dans  le  même  clianip.  De  ce  côté 
encore,  une  économie  bien  comprise  cuLiaîne  une 
réduction  des  embla\urcs  qui  sont,  il  est  vrai, 
mieux  préparées,  mieux  fumées,  pbjs  protiuctives. 

Sans  nous  arrêter  à  une  critique  toujours  pos- 
>ible  des  statistiques  communales,  dont  les  résul- 
lat^i  forcément  approximatifs  *ont  cepLiidant  les 
iculs  que  nous  possédions,  nous  signalerons  que 
les  cmblavures  d'avant-guerre  figuraient  parfois 
avec  un  chiffre  exagéré,  les  secrétaires  de  mairie 
ne  tenant  pas  toujours  compte  d'une  évolution 
herbagère  déjà  commencée,  tandis  que.  par  con- 
tre, ]K'ndaut  la  guerre,  dans  l'espoir  d'atténuer  les 
réquisitions,  cert;ùnes  superficies  étaient  déclai'écs 
avec  des  chifïi^es  trop  faibles. 

G:  qu'il  nous  faut  retenir,  ce  sont  les  grands 
cornants  et  la  résultante  d'évolutions  culturalc? 
provo({uées  ou  amplifiées  par  la  guerre. 

Hcmembrement.  —  Nous  devons  signaler  une 
mesure  d'ordre  généra]  qui  est  de  nature  à  favo- 
riser la  remise  en  labour  de  Icnes  en  friches  et 
par  suite  étendre  la  culture  du  blé  :  c'est  le  re- 
membrement. 

La  loi  du  4  mars  1919  sur  le  remembrement  des 
propriétés  foncières  dans  les  régions  dévastées  par 
le  fait  de  la  guerre  a  donné  de  trè<  heureux  résul- 
tats en  Meurthe-et-Moselle.  Dans  21  communes, 
sur  9  160  hectares,  le  nombre  des  parcelles  a  été 
réduit  de  35  845  à  8  3i/|,  de  sorte  que  la  su- 
perficie moyenne  d'une  parcelle  est  passée  de 
26  ares  56  centiares  à  i  hectare  10  ares.  Au 
total,  82  communes  ont  demandé  à  ce  qu'il  soit 
procédé  à  un  nouveau  lotissement  de  leur  terri- 
toire. 

Aussi,  avec  le  4*  Congrès  de  l'Agriculture  fran- 
çaise, pourrions-nous  retenir  le  vœu  que  «  la  légis- 
lation sur  le  remembrement  en  vigueur  dans  les 
régions  dévastées,  s'étant  montrée  pratique  à 
l'usage,  soit  applicable  avec  les  modalités  nécessai- 
res au  territoire  national  tout  entier  ». 

Primes  à  la  culture.  —  Pour  la  moisson  de 
1920,  la  loi  du  19  août  1920  a  alloué  une  prime 
de  200  fr.  par  hectare  cultivé  en  blé  dans  les  ré- 
gions dévastées. 

Puis,  une  loi  du  16  mai  1922  a  alloué,  poin-  la 
récolte  effectuée  en  1921,  c'est-à-dire  huit  mois 
plus  tôt,  une  prime  de  100  à  200  fr.  par  hectare 
cultivé  en  blé  sur  les  terres  improductives  du  fait 
de  la  guerre  et  qui  portaient,  pour  la  première  fois 
depuis  le  11  novembre  1918,  une  recoltc  en  1921. 

Ck»  primes  ont  constitué  une  compens^ition  légi- 
1im4*  pour  les  diffirultés  matérielles  supplémenfai- 
n-s  et  le  faible  rendement  des  cmblavures  dans  des 
terres  salies  et  appauvries  par  une  incnllurc  pro- 
longée. 

Mais,  d'après  les  réponses  envoyées  dos  Ardcnncs 
et   de    Meurthc-ct-Moselle,    ces    primes   annoncées 


longtemps  après  ks  semailles  n'ont  pas  eu  d'effet 
appréciable  sur  l'importance  des  surfaces  embla- 
vées. En  outre,  ces  primes  ne  tiennent  pas  compte 
du  rendement  à  l'hectare  et  elles  prêtent  à  des 
fraudes,  le  contrôle  étant  dil'Qcile. 

Il  semble  que  des  résultats  meilleurs  seraient  à 
e>pérer  si  les  primes  pour  la  culture  du  blé  dans 
les  régions  dévastées  étaient  dès  à  présent  connues 
pour  les  surfaces  à  récolter  en  1928  et  1924. 

Dans  l'ensemble,  il  ne  faut  pas  espérer  rev<iiir 
aux  surfaces  emblavées  <1 'avant-guerre.  Mais  nos 
cmblavures  peuvent  se  st^ibiliser  et  même  s'accroî- 
tre un  peu  si  les  conditions  climatériques  et  écono- 
miques restent  favorables. 


B. 


Augmentation  du  rendement  à  i'hectiire. 


Les  améliorations  à  appliquer  {>euvent  porter 
sur  : 

1°  Le  travail,  le  nettoiement  et  la  fertilisation  Je 
la  terre; 

2"  La  plante  chargée  de  mettre  en  œuvre  les  ré- 
serves du  sol  ; 

3°  Les  soins  d'entretien. 

I.  —  Travail,  ketioikment  et  fertilisation  ui 
SOL.  —  Les  i)raticiens  s'accordent  à  reconnaître 
que  le  labour  profond  augmente  l'épaisseur  de  la 
masse  ameublie  qui  retient  l'eau  comme  une  épon- 
ge, en  même  temps  que  l'infiltration  plus  rapide 
des  eaux  pluviales  abaisse  le  plan  d'eau.  Dans  le 
Sud-Ouest,  il  est  depuis  longtemps  admis  que  le 
laboui-  profond  est  l'un  des  principaux  progrès  à 
réaliser. 

Seulement,  il  faut  bien  signaler  aux  agriculteurs 
que  ce  labour  profond  ne  tloit  pas  êti^e  effectué  i>'u 
de  temps  avant  les  semailles  :  la  terre,  restée  creu- 
se, manquant  de  Uaison,  serait  très  défavorahle 
pour  le  blé. 

Kn  principe,  le  labour  profond  est  effectué  avant 
la  culture  sarclée  (betteraves,  maïs-grains,  tabac) 
qui  précède  le  blé  et  qui  reçoit  le  fumier.  Un  gros 
et  unique  labour  peut  encore  être  effectué  un  moi» 
avant  les  semailles,  comme  défriche  de  trèHe  violet 
ou  de  prairie  temporaire.  On  utilise  alors  un  br.i- 
bant  muni  de  rasettes,  puis  les  creux  du  labour 
sont  comblés  avec  soin  par  passages  croisés  du 
cultivateur  canadien  et  du  pulvériseur  à  disques 

D'ailleurs,  dans  certaines  terres  à  sous-sol  pier- 
reux, comme  la  Champagne,  le  Berry,  le  labour 
profond  n'est  plus  à  conseiller.  L'Office  du  Doiibs 
déclare  que  les  labours  profonds  ne  sauraient  cmi- 
venir  aux  terres  de  son  département,  .\illcurs,  lea 
sous-solages  sont  préférés.  C'est  une  question  <le 
localités  qui  sera  résolue  sur  place  par  des  essais 
culturaux. 

Le  travail  de  la  jacbère,  avec  ses  trois  labours, 
peut  être  simplifié  ou  mieux  complété,  fd  le  temps 
cl  les  attelages  le  permettent,  avec  la  herse,  le  pul- 
vériseur à  disques,  le  canadien  ef  le  rouleau,  d-' 
façon  à  réaliser  un  guéret  propre  et  plein.  Si  des 
chardons  et  de^  herbes  bien  enracinés  paraissent 
les  labours  de  retranchagc  resteront  néressain'?.. 
en  les  terminant  un  mois  avant  les  semailles,  pour 
que  la  terre  puisse  se  rasseoir. 


SUR  LINTENSIFICATIOX  DE  LA  PKODL':;T!ON  DU  BLK 


353 


Les  essais  publics  de  machines  pour  le  travail 
du  sol  :  brabant,  disque,  canadien,  *?tc.,  sont  à 
multiplier,  de  même  que  les  remises  consenties  par 
les  Offices  agricole?  pour  les  achats  de  ces  instru- 
ments par  les  Syndicats  et  les  particuliers. 

Fertilisation  de  la  terre.  —  Le  chauluge,  le 
mnrnage,  l'emploi  de  calcaires  finement  moulus 
sont  à  conseiller  dans  beaucoup  de  tei-res  à  réac- 
tion acide  ou  décalcifiées  par  suite  du  prélève- 
mont  des  récoltes  ou  du  lessivage  par  les  eaux 
qui   gagnent  les  couches   profondes. 

L'extension  des  prairies  artificielles  de  luzerne, 
lotiei-,  sainfoin,  minette,  trèfle  violet,  mais  de 
luz<'rnc  surtout  enrichira  la  terre  en  azote  et 
donnei-a  du  fumier  plus  abondant  et  plus  riche. 
Les  Commissions  des  concours  tle  culture  auraient 
à  eu  tenir  le  plus  grand  compte. 

Les  progrès  dans  la  tenue  des  fumiers  et  des 
purins  sont  toujours  peu  sensibles.  Avec  de  gros- 
ses dé{>enses  de  charrois,  le  cultivateur  conduit 
souvent  dans  sa  terre  de  la  paille  mal  décompo- 
sée ou  du  terreau  lavé.  Un  effort  sérieux  est  a 
entreprendre  dans  ce  sens  :  concours  locaux  d'ins- 
Udlations  pratiques  à  donner  en  exemple,  primes 
à  la  construction  des  fosses  et  plates-formes. 

Le»  engrais  phosphatés  sont  toujours  utiles  aux 
remailles,  scories  en  sol  manquant  de  chaux, 
fniift  et  riches  en  humus,  le  superphosphate  dans 
les  autres  terrains.  Les  engrais  azotés  peuvent 
rendjc  de  grands  services,  le  sulfate  d'ammonia- 
que aux  semailles,  les  nitrate?  en  couverture  iu 
printemps.  Pour  éviter  une  action  défavorable, 
les  sels  de  potasse  d'Alsace,  lorsque  leur  utilité 
a  été  reconnue,  doivent  être  enfouis  un  mois  au 
moins  à  l'avance. 

Piirtoul,  'le  nombreux  champs  de  dérnonst/a- 
tion  ont  été  installés  sur  l'initiative  des  Offices 
agricoles  pour  éclairer  les  cultivateurs  sur  le 
choix  des  engrais  complémentaires,  les  époqu 'S 
d'épandage,  les  doses  les  plus  avantageuses,  les 
proportions  à  observer  pour  obtenir  une  fumure 
bien  équilibrée  qui  donne  un  blé  non  verse,  ri 
rouillé,  mais  touffu  et  frisant  la  verse. 

Ces  essais  sont  à  poursuivre  et  à  multiplier. 
Les  Offices  et  Association?  continueront  à  y  ap- 
[Ktrler  tous  leurs  soins,  comme  ils  ont  déjà,  dd.is 
le  même  but,  entrepris  une  campagne  de  vulgari- 
sation par  les  tracts,  l'affiche,  le?  conférences, 
.te. 

2.  —  Les  semences.  —  Les  blés  de  pays.  — 
Pour  augmenter  les  rendements,  il  ne  suffit  pas 
d'améliorer  le  sol  par  des  labours,  des  engrais  et 
dcï  assolements  judicieux. 

il  faut  encore  utiliser  des  variétés  qui  Sdiout 
.irelimatées,  c'est-à-dire  résistantes  aux  gelées 
d'hiver,  souvent  intenses  dans  l'est  de  la  France; 
à  l'échaudage,  si  fréquent  avec  le  vent  d'autan 
du  Sud-Ouest;  à  la  rouille,  sous  le  climat  hu- 
mide de  l'Ouest.  Ce  premier  point  est  essentiel  et 
conduit  à  une  large  élimination  de  variétés. 

n  est  nécessaire  aussi  que  les  blés  soient  i  dap- 
fé?    aux    terrains   secs    ou    humides,    calcaires    ou 


non,  fertiles  ou  médiocres,  poiu'  fournir,  en  dé- 
finitive, d'une  façon  régulière,  des  rendement? 
élevés  et  des  grains  de  bonne  qualité. 

Ces  deux  raisons  montï-enl  suffisamment  tout 
l'intérêt  qui  s'attache  à  l'emploi  et  à  l'améliora- 
tion de  variétés  locales  qui  ont  fait  leurs  preu- 
ves depuis  longtemps,  comme  le  blé  rouge  d'Al- 
sace, le  blanc  mouton,  le?  poulettes,  le  rampil- 
lon  dans  l'Est  et  la  Bourgogne  ;  le  raclin  et 
divers  anciens  blés  non  dénommés  du  Berry.  ac- 
tuellement soumis  à  la  sélection;  les  saissettes 
en  Provence;  le  besplas.  le  puylaurcns,  le  rous- 
sillon,  l'cdaondance  dans  le  Languedoc  et  la  Gas- 
cogne, etc. 

Amélioralioii  dt:s  blés.  —  Il  est  ainsi  facile  de 
comprendre  l'importance  qui  s'attache  à  la  re- 
cherche, à  la  sélection  méthodique  et  à  la  cul- 
ture de  lignées  pures  partant  chacune  d'une  bon- 
ne plante,  productive  et  bien  caractérisée.  Des 
travaux  de  cet  ordre  ont  été  entrepris,  sous  l'ini- 
tiative des  Offices,  à  Capelle  (Nord),  à  Colmar, 
à  Besançon,  à  Dijon,  à  Clermont-Ferrand,  à 
Troyes,  à  l'école  d'Ondes,  à  l'école  du  Chesnoy, 
etc. 

Les  iTiellIeuris  résultats  sont  à  attendre  de  cette 
recherche  expérimentale,  qui  peut  largement 
porter  ses  fruits  dans  quelques  années.  Déjà,  la 
Station  de  Colmar  a  fourni  des  sélections  intéres- 
santes, comme  le  Colmar  22  ou  blé  d'Alsace  et 
le  Colmar  5  ou  blé  de  Lorraine. 

Néanmoins,  dans  cette  voie,  comme  dans  tou- 
teç  les  autres,  il  sera  nécessaire  d'éviter  toute 
généralisation  hâtive.  Ainsi,  Vuitebœuf,  de  la 
Station  de  Lausanne,  a  généralement  donné  de 
bons  résultats,  tandis  que  Bretonnières  était  in- 
férieur comme  rendement  dan?  î'Vube  et  très 
roaillé  dans  la  Moselle. 

Blés  améliorés.  —  Dan?  les  bonne?  terres,  les 
blés  de  pays  craignent  souvent  la  verse,  dès 
qu'on  force  li-s  funnue?  pour  arriver  à  de  hauts 
rendements. 

Si  la  gelée  et  réchaudag(>  no  sont  pas  trop  à 
redouter,  il  est  alors  possible  d'avoir  recours  à 
des  variétés  plus  solides  et  plus  productives,  com- 
me le  bon  fermier,  le  hâtif  inversable,  le  ja- 
phet,  le  trésor,  le  blé  de  Gironde,  le  Colmar  22. 

Dans  les  terre?  très  riches  et  très  fraîches,  mê- 
me en  été,  de  haut?  rendements  sont  obtenus  avec 
des  variétés  à  épi  carré,  comme  le  wilhelmine 
ou  double  wakorn. 

Enfin,  il  ne  faut  pas  oublier  que  des  savants, 
rares,  il  est  vrai,  comme  nos  collègues  MM. 
Schribaux  et  Jacques  de  Vilmorin,  continuent, 
par  des  hybridations  et  des  cultures  méthodiques, 
à  nous  fabriquer  de  nouvelles  variétés  producti- 
ves, adaptées  à  nos  diverses  régions.  Il  y  a  là 
un  labeur  énorme,  discret  et  utile,  que  nous  te- 
non? à  mettre  en  lumière. 

(.1  suivre.)  E.  Rabaté, 

Iii-porUnir  fféiii^ral  do  l'AKi'rulluro. 


ï.l 


LA  SÉLECTION  DliS  IIACF.S  ANIMALES  EN  ALSACE  ET  EN  L<Jl(l{\].\E 


LA  SÉLECTION  DES  RACES  ANIMALES 

EN  ALSACE  ET  EiN  LORRAINE 


La  séleclion  eu  itgriculturo  ne  sV-tcnd  pas 
seulement  aijx  espèces  végétales  ;  plus  en- 
core peut-être  et,  certainement  depuis  plus 
longtemps,  elle  s'est  exercée  en  faveur  des 
races  animales  (ju'exjiloile  le  cultivateur  ; 
l'.Alsace  et  la  Lorraine  nous  en  fomnissent 
de  nouveaux  exemples  (jui  nous  paraissent 
de  nature  à  compléter  ce  (pic,  ici  même, 
nous  avons  déjà  dit  <lu  rôle  de  la  sélection 
dans  ces  régions  de  l'Kst  de  la  France. 

Dans  son  rapport  au  directeur  de  l'Agri- 
oullure  d'Alsace  et  Lorraine  sur  la  gestion 
(*|  je  fcufticnncmenl  du  haras  de  Strasbourg 
[tendant  l'année  1921,  le  très  distingué  di- 
recteur de  ce  haras,  M.  Sthème,  retrace 
tout  d'abord  l'historicpie  de  ce  qui  a  été 
entrei)ris  au  cours  du  siècle  dernier  pour 
l'amélioration  du  clieval  en  Alsace  et  en 
Lorraine.  Bien  qu'en  1<S<*)6.  déjà,  certains 
é-lcveuis  romuicncèrent  à  réclamer  des  éta- 
lons de  Irait,  durant  la  période  aulérieurc 
à  1870  le  (iouvcrnement  français  s'efforça 
d'améliorer  les  éléments  du  pays  en  Alsace 
crt  en  Lorraine  jiresque  exclusivement,  par 
Tintervention  d'étalons  de  races  de  sang, 
dans  le  luit  de  produire  un  nombre  aussi 
considérable  que  possible  de  chevaux  pro- 
pres au  service  de  l'année  ;  mais  «  malgré 
tout  ce  qui  avait  été  fait,  on  doit  convenir 
que  l'élevage  du  cheval  de  sang,  le  seul  qui 
a.vait  été  encouragé  jusque  là,  n'était  pas 
très  florissant.  Ni  dans  l'une  ni  dans  l'autre 
de  CCS  régions  un  n'était  arrivé  à  améliorer 
d'uiK'  manière  générale  la  race  indigène  et, 
•i  pari  (pielques  éleveurs  qui  surent  tirer  un 
bon  parti  des  bons  étalons  de  demi-sang  qui 
avaient  été  mis  à  leur  disiK)sition,  cet  éle- 
vage n'avait  pas  réussi  à  prendre  pied  dans 
Yv.  i>ays.  »  Ainsi  s'exprime  M.  Sthèmc  dans 
son   rapport. 

En  1870,  au  haras  de  Strasbourg,  sur  34 
étalons,  .30  étaient  des  chevaux  anglo-nor- 
mands, 4  des  chevaux  de  pur  sang  anglais. 

Le  Gouvernement  allemand  continua 
({'al)<)rd  les  mêmes  errements;  en  1889  encore, 
reffeciif  du  haras  de  Strasbourg  ne  comp- 
tait que  i  étalons  de  trait  sur  un  effectif  de 
fV'i  reproducteurs.  Il  est  vrai  cependant  que, 
dès  cette  époque,  la  Ixirraine  n'employait 
plus  pour  la  repnxluction  que  des  étalons 
de  trait  ;  ceux-ci  fmenl  bientôt,  après  des 
ffxpérîmces    qui     p;ouri'nt     loiicluanles     aux 


éleveurs,  exclusivement  des  chevaux  de  trait 
Ardennais.  Au  haras  de  Strasbourg  lui-même, 
en  1914,  sur  77  animaux,  60  étaient  des 
étalons  de  Irait   Ardennais. 

Cette  évolution  de  l'élevage  en  faveur  du 
cheval  de  trait,  remarque  M.  Sthème,  s'est 
du  reste  produite  non  seulement  en  Alsace 
et  en  Ixïrraine,  mais  aussi  dans  les  contrées 
voisines  dont  les  conditions  climalériques, 
géographiques  et  écon<  nuques  sont  à  peu 
près  semblables.  C'est  ainsi  qu'en  Prusse 
rhénane  l'élevage  du  cbeval  de  sang  a  été 
abandonné  peu  à  peu  pour  la  production 
du  che\al  de  Irait  et  que  le  dépôt  de  Wic- 
kralb,  (pii  dessert  cette  province  et  ne  com- 
prenait autrefois  que  des  chevaux  de 
sang,  ne  compte  plus  actuellement  que 
des  chevaux  de  trait,  la  plupart  d'origine 
belge.  On  sait,  d'autre  part,  la  place  qu'oc- 
cupait déjà  en  101  i  l'élevage  du  cheval  Ar- 
dennais-Lorrain  en  Meurthe-et-Moselle. 

«  Quand  l'Adrhinistration  française  est  ren- 
trée en  possession  du  haras  de  Straslxmrg, 
à  l'armistice,  la  voie  lui  était  donc  tracée 
d'avance  :  continuer  à  soutenir  l'élevage  du 
cheval  de  demi-sang  dans  les  centres  où  les 
éleveurs  Alsaciens  s'y  adonnent  encore  uti- 
lement et  volontiers,  et  partout  ailleurs,  en- 
courager par  tous  les  moyens  dont  elle  dis- 
pose, l'emploi  de  l'étalon  de  trait  Ardennais, 
qui  répond  plus  jjarticulièrement  aux  be- 
soins des  populations  agricoles  d'Alsace  et 
de  Lorraine,  et  dont  les  qualités  de  rejjro- 
ductcurs  se  sont  déjà  affirmées  avec  succès 
dans  ce  pays.  >»  (M.  Sthème). 

Sur  un  effectif  de  0.")  animaux  en  1922,  le 
haras  de  Strasbourg  comple  'i9  étalons  de  trait 
Ardennais.  En  Lorraine,  le  déparlement  de  la 
Moselle  n'utilise  que  des  reiiroducteurs  de 
trait  Ardennais,  dont  10  (le>;  haras  répartis  en 
8  stations.  Si  le-  étalons  de  l'Etal  sont 
si  peu  nombreux,  c'est  <pu»  l'étalonnage  par- 
ticulier en  Lorraine,  comme  nous  le  verrons 
plus  loin,  est  très  florissant  ;  la  plupart 
des  grandes  fermes  qu'on  y  rencontre  possè- 
dent un  étalon  ;  l'élevage  du  cheval  est 
en  outre  stimulé  dans  le  département  par 
des  Syndicats  très  actifs,  subventionnes  du 
reste  jiar  lElal,  dont  le  groujiemeni  cons- 
titue l'Association  des  Syndicats  d'élevage  du 
chevtti  Ardeiwiais-Lorrain  de  la  L(;rraine. 
Cette  a^-'ocialion  a  procédé,  depuis  trr)i~  ans, 


LA  SELECTION  DES  U.VCES  ANIMALES  EN  ALSACE  ET  EN  LOURALNË 


355 


à  de  nombreuses  importations  d'étalons,  de 
poulains  entiers  et  de  pouliches,  contribuant 
uinsi  pour  une  large  part  au  relèvement  de 
l'élevage  du  cheval,  qui  avait  particulière- 
ment souffert  de  la  guerre  dans  cette  ré- 
gion (1). 

L'étalon  Ardennais  reste  aussi  la  base  de 
l'amélioration  chevaline  dans  l'ensemble  du 
département  du  Bas-Rhin  ;  il  l'est  également 
dans  le  Haut-Rhin,  où,  bien  que  l'industrie 
chevaline  soit  moins  florissante,  il  y  a  ac- 
tuellement tendance  à  développer  l'élevage 
du  cheval  de  trait. 

Somme  toute,  on  se  rend  facilement 
compte  qu'en  Alsace  et  surtout  en  Lorraine, 
maintenant  l'élevage  du  cheval  est  nette- 
ment orienté  vers  la  production  du  cheval 
de  trait  Ardennais  dont  on  cherche  de  plus 
en  plus  à  fixer  un  type  convenant  bien  au 
milieu  locaL 

Les  étalons  de  l'Etat,  nous  l'avons  déjà 
dit,  surfout  en  Lorraine,  ne  sont  que  le 
très  petit  nombre  ;  à  côté  d'eux  sont  utilisés 
les  étalons  particuliers  dont  l'emploi  est  ré- 
glementé par  la  loi  locale  du  5  avril  1880, 
complétée  par  celle  du  3  mai  de  la  même 
année. 

Contrairement  à  la  loi  de  1885,  qui  ré- 
glemente l'étalonnage  français  et  qui  n'éli- 
mine  que   les   animaux   atteints  de  cornage 

(i)  De  très  grands  efforts  ^oat  réalisés  en  même 
temps  dans  le  département  voisin,  en  Meurthe-et- 
Moselle,  pour  rendre  à  l'élevage  du  cheval 
Ardennais-Lorrain  qui  convient  si  bien  au  pays, 
toute  l'impulsion  désirable  et  pour  que  tous  \en 
■éleveurs  fassent  le  même  type  de  cheval.  A  ce 
sujet,  nous  lisons  dans  la  Lorraine  agricole  du 
:4  septembre,  un  appel  bien  suggestif  :  Un  clas- 
scnient  de  nos  étalons,  il  aura  lieu  le  3o  octobre 
prochain  à  Lunéville  '■  Avant  la  guerre,  l'achat  des 
étalons  se  faisait  en  général  par  la  Commission  du 
Syndicat  d'élevage,  depuis  la  guerre,  le  mode 
d'achat  des  étalons  a  changé.  Chaque  propriétaire 
achète  lui-même  pour  son  compte  l'étalon  qui  lui 
plaît  soit  chez  les  éleveurs,  ^oit  au  commerce, 
soit  aussi  en  Belgique.  C'est  bien  entendu,  tou- 
jours un  Ardennais,  mais  dont  le  format  peut 
différer,  quant  à  la  taille  ou  à  la  corpulence.  Et 
cette  différence  peut  être  énorme  et  entraîner  im 
élcTcur  dans  une  voie  sinon  néfaste,  du  moins 
très  diffuse. 

Pour  obvier  à  ce  giave  inconvénient,  le  bureau 
du  Syndicat  d'élevage  de  Lunéville  a  décidé  d'or- 
ganiser, le  matin  même  de  la  visite  des  étalons 
par  la  direction  des  Haras,  non  pas  un  concours, 
mais  un  clasîcment,  en  trois  catégories,  des  étalons. 

Seront  classés  en  première  ligne,  les  chevaux 
répondant  le  mieux  à  la  conformation  convenant 
aux  juments,  au  sol,  au  climat  du  pays.  Le  clas- 
sement sera  pour  les  éleveurs  une  indication 
d'acheter  de  préférence  les  étalons  du  modèle  re- 
commandé en  première  ligue.  Le  bureau  du  Syn- 
dicat attend  1<'«  meilleurs  résultais  de  ce  classe- 
ment-concours. 


ou  de  fluxion  périodique,  la  loi  locale  donne 
à  la  Commission  chargée  d'examiner  les  ani- 
maux, des  pouvoirs  plus  étendus,  car  elle 
exige  non  seulement  l'exemption  de  tares  et 
de  vices  rédhibitoires,  mais  encore  la  pré- 
sence de  qualités  propres  à  améliorer  la  race 
envisagée,  à  l'exemple  de  ce  qui  se  passe 
en  Belgique.  M.  Sthème  estime  que  cette 
loi  est  précieuse  ;  il  souhaite  son  maintien 
jusqu'à  ce  que  le  projet  de  inodification  de 
la  loi  française  dans  un  sens  analogue  soit 
réalisé. 

En  application  de  la  loi  du  5  avril  ISSO, 
236  étalons'  ont  été  présentés  à  la  Commis- 
sion d'examen,  sur  lesquels  45  ont  été  re- 
fuses et  195  admis  pour  la  monte  de  1021. 
Sur  ces  195  reproducteurs  admis,  54  seule- 
ment ont  été  approuvés,  c'est-à-dire,  recon- 
nus susceptibles  de  recevoir  une  prime.  Le 
tahleau  ci-dessous  indique,  par  départements, 
la  répartition  des  étalons  de  chaque  catégo- 
rie qui  ont  fait  la  monte  en  1921,  dans  la 
circonscription  du  haras  de  Strasbourg  : 


Elaloiis         Etalons 
lie  l'Rlat     approuve^* 


Moselle 

lias-Rhin 

Haut-Rhin 


i6 

44 

5 


19 

7 


Elalons 
admis 

126 
9 

i3 


Tolauv 


161 


70 
25 


Lu  Lorrame  est  particulièrement  remar- 
quable pour  son  élevage  du  cheval  ;  au  der- 
nier concours  de  Château-Salins,  notre  ex- 
cellent confrère,  M.  Pierre  de  Monicault, 
avec  la  compétence  qui  lui  appartient,  le 
constatait  :  un  lot  important  de  poulains 
entiers  de  trois  ans  attirait  l'œil  par  son 
homogénéité  et  la  qualité  de  ses  produits 
(Voir  le  journal  du  16  septembre  1922). 

Pour  l'élevage  bovin,  il  y  a  encore  un 
certain  flottement,  au  moins  en  Lorraine  ; 
les  Hollandaises  prédominent  sans  doute  cji 
Mos(!li(',  près  des  grands  centres  industriels 
surlout,  car  la  vente  du  lait  en  nature, 
comme  le  fait  remarquer  M.  de  Monicault, 
est  ici  le  principal  débouché.  Nous  avons 
vu,  nous-méme,  dans  l'excursitui  que  nouç 
avons  faite  icn  juillet  dernier,  uniquement  des 
vaches  Hollandaises  dans  les  belles  fermes  de 
l'arrondissement  de  Metz  que  nous  avons  été 
amenés  à  \isiter,  mais  ailleurs,  dans  le  dépar- 
tement,  on  élève  encore  des  Sinimenthal. 

C'est  cette  race  Simiîienthal  que,  presque 
exclusivement,  nous  avons  rencontrée  dans  la 
plaine  d'Alsace.  Nous  devons  encore,  à  ce 
sujet,  des  remerciements  au  D*"  Tliisse,  di- 
recteur des  Services  agricoles  du  Haut-Rhin, 
qui,  non  seulement  a  bien  voulu  nous  gui- 
der   dans    nos    visites    des    étable«    d  \Kace, 


PARTIE  OFFICIELLE 


iiiiii-  iiou-  iuuriiii'  U>  itlii>  précieuses  iiidi- 
talMjûs  sur  liiibtorique  de  laniélioratioii  du 
bétail  bovin. 

\m  race  de  la  plaine  d'Alsace  élail  jadis 
une  race  tacheléc  pie  rouge,  rustique,  de 
taille  moyenne  lorsqu'elle  se  trouvait  dans 
d«'  bonnes  conditions.  .Mais,  en  général,  elle 
était  plutôt  petite  et  légère.  Le  jioiiis  luoven 
dune  vache  adulte  s'élevait  raremenl  au- 
dessus  de  300  kilos.  Les  aniniau.\  étaient 
entretenus  surtout  a\i  point  de  vue  du  lait 
et  (in  travail,  la  production  laitière,  loute- 
l'oi»:,  laissait  beaucoup  à  dé&iier  ;  à  côté  de 
celte  race  pie  rouge  on  rencontrait  des  ani- 
maux très  divers,  de  races  Friboui'geoise, 
.Sinimeullial,  conunt'  aussi  des  régions  voisi- 
ne~  et  naturellement  des  produits  issus  des 
croisements  les  plus  divers  ;  aussi  reprochait- 
on  avec  raison  à  l'.XLsaco  d'avoir  un  trop 
grand  mélange  de  races  dans  son  cheptel 
bo\ in. 

L'Alsace  a  cherché  à  améliorer  ce  cheptel  ; 
elle  est  dans  la  bonne  voie  actuellement, 
bien  que  de  grands  progrès  lui  restent  à 
accomplir.  Tout  d'abord,  pour  la  plaine,  elle 
i  intnKluit  systématiquement  des  reproduc- 
teurs Simmenllial,  venant  de  Suisse  ou  du 
<lucl»«^  de  Bàde  :  en  même  temps,  elle  amé- 
liorait les  conditions  d'élevage,  notaninienl 
au  point  de  vue  de  l'alimentation. 

Nous  trouvons,  ici  encore,  mic  inlerven- 
tion  de  l'Etat  plus  directe  que  celle  dont 
nous  avons  l'habitude  en  France  :  les  me- 
sures adoptées  en  Alsace-Lorraine  ont,  tou- 
tefois, donné  des  résultats  tels  qu'à  la 
demande  de  MM.  Méline,  Alfred  Massé,  De- 
rliambre.  de  Lafipareiit.  l'Académie  d'.\gri- 
cullure,  en  1010,  émettait  l'avis  que  l'insti- 
tution du  taureau  communal,  par  exemple, 
fût  étendue  à  toute  la  France  lorsque  les 
Syndicat-  d'élevage  seraient  en  nombre  suf- 
li-iant. 

<^'diaque  propriétaire  est  libre,  bien  enten- 
du, d'avoir,  pour  les  l)e.soins  de  son  trou- 
[Kîau,  un  ou  plusieurs  taureaux  qu'il  choisit 
comme  il  l'enlend.  Mais  pour  le  service 
dt  »  petites  exploitations  —  qui  sont  la  rè- 
gle «'n  Alsace  —  il  doit  y  avoir  dans  chaque 
iMc.ilit»'    prrnr'  StO  vnrhc«  nu  génisse^^.  un  tau- 


reau approuvé  par  une  Commission  spé- 
ciale et  soumis  périodiquement  à  une  visite 
sanitaire.  L'achat  et  l'entretien  du  taureau 
ou  de  ce&  taureaux  inconibent  obligatoire- 
ment à  la  commune  qui  peut,  d'une  part, 
rentrer  dans  ses  Irais,  au  moyen  d'une  taxe 
prélevée  par  tète  de  vache  ou  de  génisse, 
de  l'autre,  traiter  avec  des  Syndicats  d'éle- 
vage ou  des  particuliers  qui  se  substituent 
à  elle  alors  pour  remplir  ses  obligations. 

Il  faut,  du  reste,  que  les  taureaux  appar- 
tiennent à  la  race  prédominante  dans  la  con- 
trée et  possèdent  les  qualités  demandées  à 
un  bon  reproducteur.  En  fait,  aujourd'hui, 
les  taureaux  appartiennent,  dans  la  plaine, 
à  la  race  Simmenthal  ;  plus  de  3(X)  tau- 
reaux du  Simirienlhal  mèaïc  ont  été  imjjor- 
tés  en  Alsace  depuis  l'armistice. 

Aussi,  grâce  à  cette  sélection,  à  ces  croi- 
sements systématiques,  on  rencontre  aujour- 
d'hui dans  la  plaine  d'Alsaie  »m  bétail  qui 
se  dislingue  fortement  de  l'ancienne  race  du 
pays,  beaucoup  plus  lourd,  et  avec  des  apti- 
tudes laitières  meilleures,  somme  toute,  un 
Simmenthal  adapté  aux  conditions  d'élevage 
en  Alsace. 

A  l'avenir,  nous  disait  M.  le  1)"^  Thisse, 
nous  voulons  travailler  de  la  façon  suivante  : 
introduction  d'un  nombre  restreint  de  tau- 
reaux reproducteurs  d'origine  jiure,  c'esl-à- 
dirc  achetés  dans  le  Simmenthal  même, 
mais  de  toute  première'qualité.  Ces  animaux 
d'élite  seront  confiés  aux  Syndicats  d'éle- 
vage ou  aux  communes  les  plus  avancées 
comme  élevage.  Pour  les  autres  communes, 
r'esl-à-dire,  pour  la  grande  masse,  nous 
(berchcrons  à  leur  faire  acheter  un  taureau 
dans  la  plaine  d'Alsace  même  auprès  des 
Syndicats  d'élevage,  dont  nous  voulons  faire 
ainsi,  pour  le  reste  du  pays,  de  vraies  pépi- 
iiièies. 

Aux  points  de  vue  de  la  production  végé- 
tale e[  de  la  production  animale,  nous  ren- 
contrions donc  en  Alsace  et  en  Lorraine  des 
exemples  que  nous  devons  connaître  dans'  le 
reste  de  la  France.  I^  sélection,  de  plus  en 
plus,  s'imposera  à  notre  agriculture,  il  s'a- 
git de  bien  l'adapter  aux  milieux  si  variés 
que  présente  la  France.  H.  Hitier. 


PARTIE  OFFICIET.LE 


Décret  du  17  oclobre  1922  instituant,  dans 
chaque  département,  un  Comité  du  Fetour 
à  la  Terre. 

Art.    I'^    —  Il   est   créé,  dans  chaque   départe- 
m.nl,  sous  la  présidence  du  préfet  et  sous  l'au- 


torité  du  ministre  de  l'Agriculture,  un  Comité  du 
Hetour  à   la   Terre. 

Art.  2.  —  Ce  Comité  est  nomme  par  arrêté  du 
ministre  de  l'Ai^ricuIturc.  Il  est  composé  de  vingt- 
deux  membres,  dont  dix  nommés  par  le  ministre 


CONCOURS  DU  PLUS  BEL  ÉPI  DE  15LÉ 


â57 


Je  l'Agriculture,  sur  la  proposition  du  préfet,  et 
dix  élus  par  les  As^ocialions  agricoles  du  départe- 
ment, dans  les  conditions  qui  seront  déterminées 
par  un  arrêté  ministériel.  L'inspecteur  général  de 
l'Agriculture  de  la  région  et  le  directeur  des  Ser 
\ices  agricoles  en  font,  en  outre,  partie  de  plein 
droit. 

Art.  3.  —  Ce  Comité  élit  dans  son  .-cin  un  vice- 
président  et  un  secrétaire. 

Art.  4.  —  Ce  Comité  a  pour  mission  de  faire 
ou  de  provoquer  la  propagande  nécessaire  pour  le 
ictour  à  la  terre,  de  faciliter  aux  exploitants  et 
aux  travailleurs  agricoles  la  recherche  de  pro- 
priétés à  faire  valoir,  ou  d'emplois  à  occuper.  Il 
se  met  en  rapport  avec  les  Offices  publics  de  pla- 
cement et  les  bureaux  de  main-d'œuvre  agricole, 
là  où  ils  existent.  Il  facilite  le  patronage  des  ou- 
vriers et  ouvrières  agricoles  ;  il  vulgarise  les  lois 
de  prévoyance,  d'assurance  sociales  et  d'accession 
à  la  propriété.  Il  se  préoccupe  enfin,  en  secondant 
l'action    des   Offices    publics   d'habitations    à    bon 


marché,  d'assurer  un  logement  convenable  et  sain 
aux  familles  d'ouvriers  agricoles. 

D'une  manière  générale,  il  suscite  toutes  les 
initiatives  publiques  ou  privées  qui  peuvent  con- 
tribuer au  retour  à  la  terre  et  au  bien-être  des 
populations  rurales. 

Art.  5.  —  Chaque  année,  le  préfet  adresse  au 
ministre  de  l'Agriculture  un  rapport  sur  les  tra- 
vaux du  Comité  dans  son  département. 

Art.  6.  —  Un  des  iservices  de  la  préfecture  doit 
être  chargé  de  seconder  les  travaux  du  Comité  et 
un  local  doit  être  mis  à  sa  disposition  par  le  pré- 
fet pour  la  tenue  de  ses  séances. 

Art.  7.  —  Des  récompenses  dans  l'ordre  du  Mé- 
rite agricole  seront  spécialement  décernées  aux 
membres  des  Comités  qui  a  «nom  fait  preuve  de 
la  plus  grande  activité  et  obtenu  les  meilleurs  ré- 
sultats dans  l'accomplissement  de  la  mission  dé- 
finie par  le  présent  dé^cret. 

Art.  8.  —  Le  ministre  de  l'Agriculture  est  char- 
gé  de   l'exécution   du  présent  décret. 


SYNDICATS  D'ELEVAGE 

DES  ESPÈCES   OVINE  ET  PORCINE  DANS  LE  JURA 


A  l'occasion  du  Concours  de  la  race  bovine 
Jurassique  tachetée  rouge,  dont  le  compte  rendu 
a  paru  dans  le  n"  du  i4  octobre  (page  3i3),  les 
Syndicats  départementaux  d'élevage  des  espèces 
ovine  et  porcine  dans  le  Jura  avaient  organisé  une 
exposition  de  leurs  meilleurs  reproducteurs,  et  la 
Société  hippique  du  Jura  présentait  huit  remar- 
quables étalons  de  trait. 

Le  Syndicat  porcin  plaçait  en  première  ligne 
d'excellents  reproducteurs  de  race  Large  White 
Vorkshire. 

Le  Syndicat  ovin  plaçait  en  lèle  des  béliers 
SouthdoAvn,  Dishley-Méiinos,  Charmoise,  ainsi 
que  des  lots  de  brebis  lierrichonnes. 


La  méthode  adoptée  par  ces  deux  Syndicats  est 
la  suivante  :  en  vue  de  fournir  aux  éleveurs'  du 
pays,  détenteurs  de  brebis  ou  de  truies  de  race 
rustique  locale,  des  béliers  ou  verrats  améliora- 
teurs,  il  est  fait  acquisition,  même  à  des  prix 
élevés,  de  reproducteurs  de  grande  race,  achetés 
aux  meilleures  souches.  Ces  reproducteurs  seront 
entretenus  dans  quelques  centres,  véritables  pé- 
pinières, qui  seront  alors  en  mesure  de  fournir 
dans  la  suite  aux  éleveurs  de  la  région,  à  des  prix 
abordables  même  aux  plus  petits,  des  descendants 
acclimatés  et   possédant   de   l'ascendance. 

J.     SiMûNOT. 


CONCOURS  DU  PLUS  BEL  ÉPI  DE  BLÉ 


Le  troisième  Concours  du  Plus  bel  Epi,  or- 
giiuisé  clans  une  des  salles  de  la  Bourse  de 
Commerce  de  Bordeaux,  a  réuni  celte  année 
107  concurrents  des  diverses  régions  de  la 
France-  La  figure  G2,  rcpréscnlanl  une  des 
vues  d'ensemble  de  la  salle  d  exposition,  per- 
met de  se  rendre  compte  de  l'impoilance  et 
de  l'intérêt  du  concours. 

Cette  compétition  a  ceci  d'original  qu'elle 
ne  se  borne  pas  à  une  simple  constatation, 
mais  qu'elle  comporte  une  épreuve  démons- 
lialive  dont  les  résultats  complètcnl  la  pre- 
mière appréciation  du  jury. 

Ce  jury,  composé  de  profef.sionnels  du 
commerce  des  grains,  de  la  meunerie,  de  la 
boulangerie  el  de  la  culture,  a  pour  mission, 


en  même  temps  que  dapprécier,  chacun  m 
point  de  vue  de  sa  spécialité,  les  épis  qui  lui 
sont  soumis,  de  choisir  aussi  dans  chaque  h,c 
les  trois  épis  jugés  les  meilleurs. 

Un  de  ces  épis  est  conservé  comme  témoin 
spus  enveloppe  cachetée,  un  second  envoyé 
à  l'obtenteur  pour  culture  dans  le  milieu 
d'origine,  le  troisième  est  réservé  pour  la 
culture  dans  le  champ  d'épreuve  du  concours 
où  tous  les  épis  choisis  sont  serhés  grain  à 
grain  le  môme  jour,  et  cultivés  dans  des  con- 
ditions identiques  pour  observations  compa- 
ratives. 

Les  produits  des  cultures  de  l'obtenteur  et 
ceux  du  champ  d'épreuve  sont  à  nouveau  sou- 
mis au  jury.   Un  classement  définitif  en  ré- 


3o> 


CONCOURS  DU  PLUS  BEL  ÉPI  DE  BLÉ 


Fijf-  02.  —  Vue  d'une  partie   de    l'exposition  du  Plus  bel  Fpi  de  ÏMô  h  Dordeaus.  en  oetubre  1922. 


h.'     i.i.  _ 


Oroujc  dos  /-pis  provonnni  on  VJii  de  la'cullurc  de  1  «'pi 
cliiii'i  piir  le  ju-j   en   l'.'il . 


suite  au  VU  des  résultats  obtenus 
par  la  culture  comparée. 

La  figure  63  met  en  évidence 
une  gerbée  de  360  épis  issus  de 
la  culture  de  l'épi  choisi  par  le 
jury  de  1921,  dans  le  lot  de  M, 
Abadie,  près  Mirande  (Gers)-  Le 
producteur  déclare  que,  malgré 
le  semis  tardif  (décembre),  la 
production  correspond  à  380 
épis  de  60  grains  en  moyenne  au 
mètre  carré.  Cela  donnerait  100 
hectolitres  à  l'hectare,  si  l'on 
disposait  de  10  000  épis  sembla- 
lilos  jx)ur  l'cn-seni  en  cernent. 

D'autres  concurrents  ont  ob- 
tenu (le  l'épi  type  :  M.  Bertrand, 
à  Kombas,  3'5.5  éj)is  murs  ;  M. 
Mauri,  à  Grenade  (Haute-Garon- 
ne), 327  épis  ;  M.  Obrech,  à 
Felzthcim  (.\lsace),  320  épis,, 
etc.,    etc.. 

Ce  sont  là  d(>s  résultats  sug- 
gestifs des  avantages  de  la  sé- 
lection spiculaire  dont  nou;? 
avons  pour  but  de  populariser 
lu  pratique  appliquée  à  l'amélio- 
latinn  des  races  locales  les  mieux 
adaptées- 

La  [)hntograp1iic  duu  des  plu? 


CUNGOL'HS  DU  PLUS  lŒL  EPI  DE  BLÉ 


359 


beaux  épis  de  1922  (iig.  64)  montre  que  dans 
les  blés  locaux  (comme  le  blé  de  la  Réole, 
dont  il  est  choisi,  par  M.  Mussote,  cultivateur 
à  Aui<:)s)  ueuvcut  èlre  dégagés  des  types  vrai- 
ment [)roliiiques  en  beaux  giaius  de  bonne 
qualité  meunière,  méritant  de  servir  de  sou 
cho  à  des  lignées  améliorées  dont  la  multipli- 
cation augmenterait  fortement  le  rendement 
de  no^  emblaves  en  grain,  farine  et  pain,  le 
triple  point  de  vue  auquel  non.- 
envisageons   la   sélection. 

Dès  celte  année,  nous  allons 
pouvoir  compléter  par  épreuves 
de  moulure  et  de  panification 
le  résultat  positif  des  sélections 
soumises  à  notre  premier  con- 
cours en  1919.  Ce  sera  la  sanc- 
tion pi'atique  des  premiers  ef- 
forts que  nous  avons  voulu  sus- 
citer en  vue  de  la  sélection  de 
types  de  blés  assuiant  la  pro- 
duction du  maximum  de  bon 
pain  à  l'unité  de  surface. 

I.e*  types  de  bons  blés  rusti- 
ques, féconds  et  productifs,  qui 
seront  ainsi  révéliés,  pourront 
dè>.  lors  être  multipliés  par  les 
obtenteurs,  sous  le  couvert  d'une 
marque  collective  que  nou> 
a\"ns  déposée  (à  défaut  d'autre 
protection  légale  pour  les  pro- 
duelein>  de  semence  délite)  el 
dont  ils  disposeront  pour  garan- 
ti] i'ideulilé  des  semences  pro- 
duite-,  sous   notre   contrôle. 

Dès  aujourd'hui,  de  nom- 
breux concurrents  soumettent 
avec  confiance  au  jury  du  con- 
cours du  Plus  bel  Epi  l'appré- 
ciation définitive  de  leurs  sé- 
lections et  le  choix  des  épis  les 
plus  réussis  dignes  de  consti- 
tuer la  souche  de  semenceaux 
délite. 

D'autres  vont  plus  loin,  et  comme  M.  Pi- 
chereau,  d'Ousilly  (Vienne),  qui  cultive  et 
sélectionne  plus  de  50  types  de  froments 
améliorés,  nous  confient  des  épis  hybrides, 
atin  d'en  suivre  la  descendance  et  d'y  choi- 
sir iMi  type  perfectionné. 

Ul'ost  la  preuve  d'une  collaboration  heu- 
reuse entre  les  concurrents  du  Plus  bel  Epi, 
le  jury  et  les  organisateurs.  Chaque  année, 
les  eiiltivateurs  de  progrès  ont  répondu  plus 
nombreux  à  notre  ap|)el  et  se  prêtent  bénévo- 
b'meitt  à  des  observations  précises  dont  nos 
cultures  d'épreuve  constituent  une  contre- 
partie jusqu'ici  concordante. 


Aous  n'avons  qu'une  crainte,  celle  de  ne 
pouvoir,  avec  les  seules  ressources  de  bonne 
volonté  dont  nous  disposons,  suivre  comme 
il  conviendrait,  le  développement  croissant 
tle  cette  organisation.  En  prévoyant  l'impor- 
tance, nous  avions  demandé  au  ministère  de 
l'Agriculture  de  l'adopter.  M.  Victor  Boret  y 
accorda  son  patronage  et  voulut  bien  délé- 
guer M.  le  P''  Schribaux  à  son  contrôle.  La 


Fig.  ai.  —  Le  plus  l/cl  cpi  <lu  concours  de  1922  :  lariélé  de  B16  de  Gironde  dit 
blanc  de  la  Réole.  Longeur  de  l'épi,  0  m.  22:  nombre  de  {jrains,  104.  — 
OldeiUeur  ;  M.  Mussote,  cultivateur  à  Auros  (Gironde). 


Ligue  Française  aida  notre  première  manifes- 
tation, délégua  M.  le  P''  Mangin,  directeur 
du  Muséum,  à  son  inauguration  et  dota  de 
diplômes  les  premiers  lauréats.  Sous  l'impul- 
sion des  faits,  le  concours  que  nous  avions 
prévu  bisannuel  devint  annuel  et  continu 
pour  suivre  le  développement  comparé  des 
premières  sélections-  Pour  le  doter  des  prix 
nécessaiies  à  une  élémentaire  rétribution  et 
à  un  effectif  encouragement  des  lauréats,  les 
Associations  professionnelles  de  la  meunerie 
et  du  commerce  des  grains,  notamment, 
souscrivirent  plus  de  1  000  francs  de  prix, 
auxquels  s'ajoutèrent  quelques  contributions 


360 


LM:Rr.OT  DL'  BLE  DANS   L'AIN 


comme  cl-Ho  de  100  francs  par  l'Oflice  agri- 
oole  de  la  Gironde,  cl  divers  dons  particuliers 
portant  à  près  de  2  000  francs  les  disponibi- 
lités du  jury.  Nous  avons  ainsi  la  satisfaction 
d'avoir  réalisé  une  collaboration  inter-pro- 
fcssionnelle  de  la  production  et  de  l'induslric 
des  grains,  qui,  par  ailleurs,  fut  le  germe 
il'unc  coopération  nécessaire  entre  la  culture 


et  la  meunerie  intéressée  à  favoriser  le  déve- 
loppement de  la  production  nationale  en 
grains,  non  scidement  pour  l'économie  publi- 
que, mais  aussi  pour  la  mise  en  œuvre  d'un 
matériel  d'industrie  dont  la  puissance  dépasse 
les  disponibilité-;  en   rnulirres  premières. 

Hachel  Sévehin. 


L'EKGOT  DU  HLE  DANS  L'AIN 


Lors  d  un  voyage  que  j'effectuais  dans  le 
.Nord  de  la  Bresse  de  Bourg,  le  13  juillet  der- 
nier, je  fus  frappé  de  trouver,  dans  la  com- 
mune de  Beaupont,  au  hameau  de  la  Ferrière, 
un  champ  de  blé  envahi  par  l'ergot  dans  d'as- 
sez fortes  proportions.  Le  fait  étant  assez 
rare,  je  croyais  tout  d'abord  à  une  erreur  de 
ma  part  ;  mais,  après  un  examen  plus  appro- 
fondi des  épis,  ma  conviction  fut  fermement 
établie. 

La  parcelle  de  blé  que  je  visitais  avait  une 
superhcie  totale  de  4  hectares,  dont  : 

1/2  hectare  en  blé  de  Noé, 

2  hectares  en  Mottet  du  Pays, 

1/2  hectare  en  blé  dit  «  Bénéfactor  », 

1/2  hectare  en  Carré  Vaudois, 

1/2  hectare  en  blé  d'Alsace. 

Seul,  de  toutes  ces  variétés,  le  blé  Carré 
\  audois  présentait  des  scléroles. 

L'exploitation  visitée  est  entièrement  sur  le 
pliocène,  sur  une  assise  de  marnes  argileuses 
et  de  sables  lins  ;  une  partie  est  sur  une  cou- 
che de  cailloux  roulis,  provenant  vraisembla- 
blement du  ravinement  ou  démantellement 
(les  alluvions  glaciaires.  La  parcelle  qui  nous 
intéresse  spécialement  est  constituée  par  un 
sol  silico-argileux,  dans  lequel  la  silice  domi- 
ne, mais  ;\  un  état  tellement  ténu,  qu'elle 
vient  exagérer  les  défauts  de  l'argile.  Les  cul- 
tivateurs désignent  ces  sols  sous  le  nom  de 
((  terrains  blancs  ».  La  blancheur  du  terrain 
pourrait,  à  première  vue,  faire  supposer  la 
j)résence  de  calcaire,  il  n'en  est  rien,  cet  élé- 
ment est  en  proportion  insignifiante  et  sou- 
v('nt  nulle.  Le  sol  est  très  imperméable,  sans 
écoulement,  l'humidité  (;st  accrue  par  la  pré- 
sence de  buissons  de  clôture,  épais,  tels  qu'on 
les  rencontre  dans  la  grande  majorité  des  ex- 
ploitations bressanes.  Ces  terres  sont  pauvres 
en  éléments  fertilisants,  et  l'assolement  bien- 
nal dit  (I  ciilluie  de  deux  mains  »  est  épuisant. 

L'humidité  excessive  provoque  parfois  l'ap- 
[iarilion  de  mousses  h  la  surface  du  sol.  Pour 
combattre  l'imperméabilité  et  assurer  un  as- 
ainisscment  tf)'.!t  à  fait  relatif,  le  cultiv;iteur 
doit  créer  un  relief  du  sol  artificiel,  qui  l'assu-  I 


jettit  pendant  une  partie  de  la  mauvaise  sai- 
son à  des  travaux  fort  pénibles,  établissement 
de  fossés,  de  «  baragnons  »,  de  «  chaîntres  », 
établissement  de  planches  de  largeur  varia- 
ble, fortement  bombées. 

Malgré  toutes  ces  précautions,  lors  de  no- 
tre visite,  les  chaîntres  étaient  encore  pleines 
d'eau  stagnante. 

En  conséquence,  toutes  les  récoltes  qui  se 
trouvent  : 

1°  A  proximité  des  buissons  ; 
2°  De  chaque  coté  des  chaîntres,  et  sur  une 
profondeur  variable,  souffrent  d'un  excès 
d'humidité,  celle-ci  allant  en  décroissant  au 
fur  et  à  mesure  que  l'on  atteint  le  sommet 
de  la  planche. 

Ce  sont  ces  parties  dans  lesquelles  on  trou- 
ve souvent  de  la  carie,  du  charbon,  et  ce  sont 
celles  où  les  sclérotes  étaient  le  plus  denses. 
L'assolement  n'est  pas  sans  doute  sans  in- 
fluence sur  l'évolution  de  ces  maladies  cryp- 
togamiques  ;  la  culture  de  «  deux  mains  »  est 
la  règle,  et  comme  le  ma'is  demande  une 
main-d'<jeuvre  considérable,  l'exploitant  fait, 
depuis  plusieurs  années,  blé  sur  avoine  de 
printemps. 

La  l'écolte  de  blé  terminée,  le  sol  n'est  pas 
déchaumé,  une  végétation  maigre  suit  ;  c'est 
«  le  champoyage  »  bressan,  cause  de  l'en- 
vahissement des  parcelles  par  une  quantité 
considérable  de  mauvaises  herbes. 

Les  fumures  au  fumier  de  ferme  sont  peu 
abondantes  :  12  000  kilogr.  à  l'hectare.  Te: 
lefois,  en  ce  qui  concerne  ces  parccll''- 
d'expérience,  les  engrais  complémentaires 
n'avaient  pas  été  épargnés  :  300  kilogr.  de 
sylvinite  ;  500  kilogr.  de  scories  àe  déphos- 
phorisation  ;  100  kilogr.  de  nitrate  de  soud^\ 
Les  blés  ensemencés  fin  octobre,  sauf  pour 
le  Carré  Vaudois  (7  novembre),  étaient  pro- 
pres ;  les  semis  ont  été  faits  à  raison  de  20<) 
kilogrammes  à  l'hectare,  mais  aucun  d'eux 
n'avaitt'été  traité  au  sulfate  de  cuivre- 

\  la  récolte,  on  relevait  les  observations 
suivantes  :  blés  pas  propres,  présence  de  re- 
noncule scélérate,  avoine  à  chapelet,   chien- 


PniME  D'HOiNNEUR  ET  PRIX  CLLTLRÂLX  DANS  LE  DEPARTEMENT  DU  DOUBS 


3GI 


dent,  agroslis,  de  seigle  même.  Présence  d'er- 
.^ot  dans  le  Carré  Vaiidois,  seul,  à  raison 
de  1  épi  sur  10  environ,  dans  la  bordure  des 
jjianches,  sur  une  profondeur  de  2  à  3  nir- 
lies  ;  la  densité  des  sclérotes  est  faible  :  1  éjii 
f>ur  80  environ  au  centre  des  planches. 

Une  i)arcelle  de  Carré  Vaudois  cultivée  à 
"Mainte-Colombe,  près  Marboz,  soit  à  quehpn  > 
kilomètres  de  la  Perrière,  ne  présente  pas  do 
traces  d'ergot. 

Malgré  les  recherches  auxquelles  je  me  suis 
livré,  je  n'ai  pas  rencontré  d'ergot  sur  les 
Graminées  voisines,  telles  que  :  ivraie,  vul- 
|iin,  dactyle,  f louve,  etc.,  sur  lesquelles 
l'ergot  peut  se  propager,  ainsi  que  l'indique 
M.  Noffray  dans  son  étude  approfondie  sur 
lés  dangers  de  l'ergot  dans  le  Journal  d'Agri- 
culture pratique  des  28  avril  et  5  mai  1910. 
Seul,  ai-je  trouvé  un  épi  de  seigle  ergoté  dans 
le  champ  de  la  Perrière. 

Diverses  publications  ont  été  faites  con- 
sécutivement aux  observations  que  j'avais  fai- 
tes, et  l'attention  des  cultivateurs  de  l'Ain 
a  été  attirée  sur  la  présence  possible  de  l'er- 
got dans  leurs  blés.  Ils  ignoraient  totalement 
cette  maladie.  J'ai  pu  réunir  plusieurs  ger- 
bes de  blé  ergoté  et  des  échantillons  ont  été 
adressés  à  la  Station  de  semences  de  Paris, 
des  sclérotes  ont  été  ensuite  adressés  à  cette 
même  station  et  à  M.  Eberhardt,  professeur  à 
la  Faculté  des  sciences,  directeur  de  la  Sta- 
tion de  semences  de  Besançon. 

Depuis  cette  date,  l'ergot  du  blé  a  été  si- 
gnalé dans  plusieurs  localités,  semblables  à 
celle  de  Beaupont,  et  par  le  mode  de  culture 
et  par  leurs  sols.  C'est  ainsi  que  dans  la  com- 
mune de  Béreyziat,  on  a  retrouvé  de  l'ergot 
sur  le  blé  d'Abondance,  et  il  est  fort  probable 


que  le  fait  n'est  pas  unique.  Nous  avons  re- 
trouvé des  grains  ergotes  dans  des  lots  de  blés 
présentés  à  la  Foire-concours  de  semences  du 
13  septembre,  à  Bourg. 

M.  Pellissier,  professeur  d'Agriculture  à 
Bclley,  me  signale  également  la  présence 
de  l'ergot  dans  cette  région,  sur  de  l'orge  ; 
tout  récemment,  il  m'en  était  signalé  dans  la 
commune  de  Saint-Trivier-de-Courtes. 

Le  volume  des  sclérotes  récoltés  est  fort 
variable  :  quelques-uns  atteignent  près  de 
2  centimètres,  beaucoup  dépassent  1  centimè- 
tre ;  les  poids  les  plus  élevés  atteignent 
0  fr.  155  milligrammes  ;  le  poids  de  10  ergots 
de  moyenne  taille  est  de  1  gr.  22. 

Les  représentants  autorisés  de  la  meunerie 
n'ont  jamais  constaté  le  fait  dans  la  région, 
et  j'ai  attiré  leur  attention  sur  cette  situation, 
en  leur  adressant  avec  des  échantillons  une 
étude  de  la  question. 

.Te  n'ai  pas  connaissance  du  moindre  acci- 
dent. Il  y  a  tout  lieu  de  penser  qu'en  raison 
de  la  faible  proportion  d'ergots,  il  n'en  sur- 
viendra pas,  mais,  bien  que,  à  maturité  les 
ergots  se  détachent  avec  une  extrême  facilité 
de  l'épi,  et  par  conséquent  tombent  sur  le 
sol,  lors  des  moissons,  il  est  toujours  néces- 
saire de  prévenir  les  agriculteurs  d'une  part, 
la  meunerie  de  l'autre,  des  effets  toxiques 
pouvant  résulter  de  l'ingestion  des  blés  er- 
gotes, dans  une  région  oij  la  volaille  erre  fort 
loin  des  exploitations  rurales,  et  où  l'on  em- 
ploie sur  une  grande  échelle  les  «  criblurcs  » 
ou  déchets  de  blés,  dans  l'alimentation  du 
bétail. 

L.  Duc, 

Infi-^niour  ai;ronoiiie. 

Dirocteur  dos  «oi-rices  agricoles 

clo  l'Ain. 


PRIME  D^HONNEUR  ET  PRIX  CULTURAUX 

DANS  LE  DÉPARTEMENT  DU  DOUBS  (I) 


Prime  d'Honneur. 

objet  d'art  de  3  ooo  fr.  :  M.  Francis  Manict, 
inopriétaire  aux  Fins. 

Prix  culturaux. 

Grande  callare  (catégorie  dos  propriétaires)  :  M. 
FrarMîis  Mamet,  lauréat  de   la   prime  d'honneur. 

Grande  culture  (catégorie  des  fermiers)  :  objet 
d'art  de  5oo  fr.  et  2  ooo  fr.,  M.  Charles  Duquel,  à 
Saô-ne;  —  objet  d'art  de  5oo  fr. ,  M.  Joiscph  lireuii. 
i'^t.  à  Flangebouche;  —  médailles  de  vermeil  grand 
module  :  et  /Joo  fr.,  M.  Eugène  Boucard,  à  Mont- 
l»inoit;  et  5oo  fr.,  M.  Charles  Macler,  à  Ecurcey; 

(i)  liécompenses  proclamées  au  concours  de  la 
Sociélé  d'Ayricuiture  du  Doubs. 


—  médaille  d'argent  et  3oo  fr.,  M.  Fernand  Bou- 
quet, à  Chedelotte. 

Moyenne  culture  (catégorie  des  propriétaires)  : 
objet  d'art  de  5oo  fr.  et  i  ooo  fr.,  M.  Fritz  Goll,  à 
Grand-Charmont ;  —  objet  d'art  de  5oo  fr.,  MM. 
Retiouvey,  à  Boussières;  —  médailles  d'argent 
grand  module  et  25o  fr.,  M.  ClianibcUand,  M.  Ar- 
thur Mourey,  à  Cusscy-sur-l'Ognon  ;  —  médailles 
d'argent  et  25o  fr. ,  M.  Maurice  Jacquot,  à  Vieux- 
Charmant;  M.  Joseph  Bolot,  à  la  Longeville;  — 
médailles  de  bronze  et  200  fr.,  Mme  Vve  Baveret, 
M.  Maurice  Bousscy. 

Culture  famiale  :  objet  d'art  de  5oo  fr.  et  5oo 
francs,  M.  Paul  Berlin,  à  Verrières-de-Joux  ;  — 
/joo  fr.,  M.  Henri  Schorchavez,  à  Nommay  ;  — 
35o  fr.,  M.  Alphonse  Hcnriot-Colin,  à  Marchaux; 


-362 


LE5  FHICIIES.  LEURS  AVANTAGES  ET  LEURS  INCONVÉMENTS 


—  ooo  fr..  M.  Claude  Bielof,  à  Villors-le-Sor  ;  — 
25o  fr.,  M.  Jules  Pouix-lii'l,  à  la  Chaux;  —  200  fr., 
M.  Julo<  Iliilii^r,  à   Arbouans. 

Prix  spécial. 

Diplôme  d'Iionneur  :  Kcoh?  nationale  d'indu-- 
Irie  laiti«'rt>  de  Mamirollc  —  Objet  d'art  :  M.  Fa- 
rines, dinrteur  de  l'Ek^olc. 

Prix  de  spécialités. 

Mt'dailles  de  vermeil  <jrand  modale  :  M.  Sté- 
phane Parrot,  à  Verrièros-dc-Joux,  pour  se?  prai- 
ries ;  M.  Garncrcl,  à  Luxiol,  pour  ses  cultures  de 
blé;  M.  Charles,  à  Longemaison,  pour  son  bétail. 

Médailles  de  vermeil  :  M.  Nélillard,  à  Roehe- 
les-Blaniont,  pour  son  élevage;  M.  Joseph  Dcmon- 
geot,  à  Lods,  pour  ses  vignes  et  ses  vergers;  M. 
Laurent  Maillot,  à  Grandcombe-dcs-Bois,  pour 
construction  de  ilnmins  et  emploi  de  macliini? 
perfectionnées. 

Médailles  d'argent  gruml  module  :  M.  Eugène 
Rouard,  à  Montbenoit,  pour  amélioration  de  bâti- 
ments; M.  Hon(«le  Martin,  à  Cerméfontaine,  pour 


>KS  planlaticiiu  il't'-pict'vts ;  M.  Louis  CIciiiiot.  ii 
Kchevannes,  pour  création  d'un  Syndicat  d'élc- 
xaf^e;  M.  Juk'<  Louvricr,  à  Verrières-de-Jou\.  pour 
dffriilicnicni  «n  montagne;  Mme  Chauvin,  à  Pon- 
larlier,  pour  amélioration  de  coiistruefion*  ;  M. 
1  rédéric  Madcr.  ii  (  liàtilUm-Ie-Duc.  pour  *on  l)é- 
lail;  Im  M'irrnUi-,  Société  coopérative  poui  la  fa- 
brication  du   kilM-ll. 

Médailles  d'argent  :  M.  Arthur  Prioui,  ii  Mont- 
gesoyc,  pour  ses  études  sur  les  hybrides;  M.  Xavier 
Viennel.  à  Epeiioy.  pour  plantations  d'épi<é;is; 
Syndicat  d'élevairc  dr  Mouliner,  pour  eréati'Mi  de 
pâture  syndicale. 

Médailles  de  broa-e  .  M.  Médéric  Morel,  à  Sau- 
les, pour  SCS  culluies  et  ses  bovins;  M.  Léon  Les- 
chennc,  à  La  Chevillolle,  pour  son  bétail  :  M. 
Adéodat  Laurent,  à  Fertans,  pour  sa  cullmc  de 
vifrue:  M.  Othon  Bernard,  à  Pierrefontaine-ies- 
lîîaïuoul.  pour  création  d'un  verger;  M.  Sylvain 
Régnier,  à  Eerologue,  pour  son  bétail  ;  M.  Claude 
Brelcl,  à  Villers-le-Soc,  pour  ses  cultures  sarclée^  ; 
—  Commune  de  Fougcrans,  pour  la  réglemiiila- 
lion  des  fiuniers  l'I   in  création  de  rigoles  p;nér-;. 


LES  FRICHES 

LEIRS  AVANTAGES  ET  LEURS  INCONVÉ.MENTS 


La  culture  ixtcusivc,  très  usitée  autrefois; 
restreinte  actucliomenl  aux  contrées  dont  le 
sol  est  pauvre,  ouiploie  dans  une  exploita- 
lion  une  surface  considérable  de  terres  en- 
trant dans  un  assolement  de  cinq  à  huit  ans. 
Elles  sont  cnscnu-ncées  trois  à  ijuatre  ans  et 
se  reposent  deux  ou  trois  ans  ;  ce  sont  là  les 
friches,  nommées  encore  jachères,  pâtis-ja 
chères. 

Les  cultivateurs,  partisans  de  ces  sols  lais- 
sés en  repos,  donnent  les  raisons  suivantes 
de  leur  conduite  :  ils  n'ont  pas  les  ressources 
nécessaires  pour  emblaver  des  grandes  éten- 
dues, l'engrais  coûte  fort  cher  ;  après  avoir 
pris  une  série  de  récoltes,  la  terre  est  épuisée, 
en  ne  la  travaillant  pas,  elle  se  repose,  elle 
s'enherbe  et  procure  un  su[)plément  de  pa- 
cage aux  animaux,  maigre  pacage  sans  dou- 
te, mais  il  leur  rend  service.  Ils  y  mènent  de 
temps  à  autre  les  vaches  et  les  moutons,  ne 
fût-ce  que  pour  leur  éviter  la  stabulation 
complète. 

Pour  bien  juger  de  la  valeur  des  friches, 
il  faut  se  rendre  compte  de  la  composition 
de  leur  végétation,  des  herbages  fourragers 
qui  y  croissent,  des  plantes  sans  valeur  ou 
nuisibles  à  tout  sol  destiné  à  devenir  un  pâ- 
turage. Il  faut  examiner,  d'après  cette  con- 
naissance plus  approfondie,  si  les  friches 
reposent  la  terre,  s'il  n'y  a  pas  lieu  de  les 
supprimer  et  comment  on  peut  les  rem- 
placer. Pans  me?  exrtwsious  botaniques,  j'ai 


parcouru  plus  d'une  centaine  d'hectarc>  de 
friches,  j'ai  noté  soigneusement  les  plantes 
qui  les  cou\rcnl  et  je  donne  ici  le  résultat 
de  mes  multiples  observations. 

Trois  agents  contribuent  •  à  enheilier  les 
friches  :  1°  les  irraim^s  Je  plantes  annuflles 
fructifiées  avant  la  moisson  ou  dans  les  chau- 
mes, et  les  plantes  bisannuelles  qui  n'ont 
pas  terminé  leur  cycle  végétatif  ou  qui,  ayant 
fructifié  dans  l'année,  se  reproduiront  de 
leurs  graines  ;  J"  les  vivaces,  que  rien  ne 
gênera  pendant  trois  ans  ;  3°  la  végéfalinn 
ambiante  qui  est  susceptible  d'introiliiirc 
des  plantes  de  ces  trois  catégoi'ies. 

Nous  allons  assister  à  une  véritable  lui  le 
pour  la  vie.  Quelle  sera  la  durée  des  lutteu- 
ses ?  Quelles  seront  les  victorieuses  ?  Heiher- 
chons  d'abord  les  «sujets  fourrager>  ipidii 
renconin'  ;  ils  sont  les  plus  intéressants  à 
connaître  au    point  de   vue   du   pacage- 

Coiiiposifion  jourragère  des  friches.  —  La 
composition  fourragère  varie  suivant  les  dil- 
férentes  sortes  de  terrain.  L'adaptation  [iro 
viilcnlielle  de  l'espèce  au  sol  s'y  affirme  plus 
qu'ailleurs.  Le  degré  plus  ou  moins  grand 
d'humidité  habituelle  y  est  aussi  un  facloir 
d'abondance  ou  de  stérilité. 

Quelle  que  soit  la  nature  des  terrains,  il 
est  clair,  poiu'  tous  ceux  qui  ont  visité  les 
friches,  que  la  majeure  partie  des  plantes 
annuelh's  n'y  trouvent  pas  un  milieu  favo- 
rable à  la   Lreiniiniition   de  leurs  graine«.  Les 


ACADEMIE  D'AGRICULTURE  DE  FRANGE 


J(3} 


meilleures  l'ouiragères  sont  les  plus  rares. 
Parmi  les  Légumineuses  qui  ont  crû  et  fruc- 
tifié dans  les  céréales,  on  compte  facilement 
dans  les  friches  les  Gesses  anguleuses  {Lathy- 
nis  angulalus),  la  Gesse  à  feuille  de  Phague 
(L.  Aphaca),  la  Gesse  de  Nisolle  (L.  ISissolia), 
les  Lentilles  ou  Jardriaux,  les  Vesces  ongui- 
culées ou  cultivées.  Les  Crucifères  ne  sont 
pas  mieux  partagées.  Les  Moutardes  (Sanves), 
les  Ravenelles  y  forment  la  première  année 
des  carrés  plus  ou  moins  étendus,  suivant 
qu'elles  ont  plus  ou  moins  dominé  dans  la 
céréale  précédente  ;  elles  se  raréfient  la  se 
conde  année  ;  la  troisième  ce  ne  sont  plus 
que  des  pieds  isolés.  Bon  fourrage  donné  en 
temps  opportun  ;  les  Crucifères  sont  laissées 
quand  elles  ont  fructifié  et  durci  leurs  tiges- 
On  remarque  pendant  un  an  des  carrés  de 
Primatocarpus  Veneris  (Miroir  de  Vénus), 
d'Adonides  [Adonis  estivalis  et  autumnalis), 
de  Dauphinelle  {Delphinium  consolida),  de 
Nigelles  des  champs  (^igella  arvensis),  puis 
ils  ne  poussent  plus  qu'à  l'état  isolé.  Les 
Flouves  de  Puel  (Anthoxanthum,  Puelli),  le 
Vulpin  des  champs  croissent  parfois  en 
abondance  la  première  année,  par  une  tem- 
pérature normale,  et  cette  abondance  indi- 
que la  preuve  des  torts  occasionnés  par  elles 
dans  les  céréales.  Ces  Graminées  annuelles  ne 
persistent  pas  davantage. 

Les    piaule?    bisannuelles    de    vraie    valeur 


sont  très  peu  nombreuses  après  les  cultures  ; 
quelques  Mélilots  officinaux,  très  élevés,  o)i 
blancs  [Melilotas  officinalis,  altissima,  (dho), 
se  remarquent  en  certaines  parties  des  fri- 
ches, suivant  la  qualité  du  terrain.  On  y 
rencontre  des  Barbarées  en  rosette,  des 
Choux-Giroflées  (Brassica  Cheiranthus)  en 
sol  siliceux. 

Les  plantes  vivaces  ne  contribuent  pas 
elles-mêmes  à  la  richesse  de  l'herbage,  et  elles 
contribuent  à  stériliser  la  terre.  Dans  les  cal- 
caires, la  Gesse  tubéreuse  (Lnthyrus  fube- 
rosiis)  offre  une  pâture  saine  et  friande. 
L'Agropyre  rampant  (Agropyrum  repens), 
l'Agrostis  stolonifère  (Agrosfis  stolouifem) 
produisent  un  gazon  recherché  des  bestiaux, 
le  Chiendent  vulgaire  (Cynodon  daciylon) 
cnherbe  des  carrés  d'une  étendue  toujours 
trop  grande.  Le  Fromental  bulbeux  et  le 
Fromental  plus  élancé  (Avena  bulbosa,  A. 
clotior),  la  Fétuque  des  prés,  dans  les  parties 
fraîches  et  humides,  la  Fétuque  durette  (Fes- 
taca  duriusciila)  dans  les  sols  siliceux  et 
sains,  la  Flouve  odorante  (Anthoxanihum 
odoraluni),  le  Ray-grass  d'Italie,  échappé  des 
artificiels  voisins,  se  rencontrent  çà  et  là  ; 
mais  ce  sont  des  touffes  isolées  ou  à  peine 
suffisantes  en  se  rapprochant  pour  faire  des 
carrés  d'un  mètre. 

(.4  suivre.)  E.  Noffray. 


BIBLIOGRAPHIE 


Le  livre  de  l'Abeille,  (Truite  Pratique  cVApicul- 
fure),  par  E.  Alphandery,  directeur  de  la  «  Ga- 
zette Apicole  »,  président  de  l'Abeille  de  la 
Vallée  du  Rhône.  —  Préface  d'Edouard  Petit, 
inspecteur  général  de  l'Instruction  Publique. 
—  Un  volume  i3xi8.5  de  3oo  pages.  —  Li- 
brairie Agricole  de  la  Maison  I^ustique,  26,  rue 
Jacob,  Paris.  —  9  francs  ;  franco,  9  fr.  90. 

Par  son  abondante  illustration,  moderne  et 
complète,  ce  livre  s'imposera  à  l'attention  de 
tous  les  amateurs  d'abeilles.  En  effet,  s'il  n'y  a 
pas  d'enseignement  aussi  efficace  que  l'exemple, 
les  gravures,  véritable  lumière  des  textes,  ont 
aussi  une  influenc<.'  capitale  pour  la  pratique  ra- 
pide et  bien  comprise  des  manipulations. 

M.  Alphandery  a  suivi,  en  outre,  dans  son  li- 
vre, un  plan  méthodique  qui  en  rend  la  lecture 
reposante.  D'abord,  les  généralités  sur  les  abeil- 
les, puis  l'étude  des  ruches  si  diverses,  issues  des 


cerveaux   apicoles    toujours   à   l'affût,    des   rensei- 
gnements pratiques   sur   leur  construction. 

Une  seconde  partie  est  consacrée  au  matériel 
de  travail,  au  calendrier  apicole,  aux  signe?  cli- 
niques de  l'état  bon  ou  mauvais  des  colonies,  aux 
maladies  des  abeilles,  aux  accidents  des  ruches. 

Un  exposé  de  la  flore  apicole  ajoute  à  l'attrait 
de  tous  ces  renseignements  divers.  Enfin,  le  mii  I 
et  ses  sous-produits  sont  compendieusement  étu- 
diés. Législation  apicole  et  statistiques  diverses 
font  lie  cet  ouvrage  un  tout  complet.  Ce  tout  est 
simple,  en  dépit  des  statistiques;  ce  n'est  pas  une 
des  moindres  qualités  de  ce  livre  que  liront  avec 
profit  les  amis  si  nombreux  des  abeilles. 

En  outre,  M.  Alphandery  décrit  de  nouveaux 
procédés,  donne  de  nouveaux  documents,  de  noii- 
ve-aux  renseignements  dont  doivent  Wnéficier  les 
lecteurs  de  son  ouvrage. 

Ad.-J.  Gh. 


ACADÉMIE  D'AGRICULTURE  DE  FRANCE 


Séuncc  du  18  octobre  1922.  —  Présidence 
de  M.   Prosper  Gervais. 

Présentation  d'ouvrage. 

M.  L.  Mdiicjiii  présente  à  l'Académie  un  ouvrage 


de  .M.  Gnivel,   professeur  au  Muséum,   inlilulé    : 
lùn  Norvège,  l^induxlrie  des  pêches. 

M.  Gruvtl  inonire  l'effort  considérable  fail  pin- 
ce pays  de  moins  de  trois  millions  d'habil;!iils 
pour   le    iléveloppcment  des    recherches    siiiniiii- 


361 


ACADEMIE  D'AGHICLLTLHE  DE  FRANCK 


que-  appliquées  à  l'induslrio  dos  pèches.  M.  Gru- 
vpI  éliulic  ensuite  les  pèches  journalières  et  les 
pèches  saisonnières  (spral,  hareng,  morue)  qui 
prennent  là-bas  une  imporlancc  énorme.  Il  mon- 
tre l'organisai  ion  des  marehés.  la  fabrication  des 
sons-produits  (guano,  huile  de  foie,  huile,  rogue, 
vessie,  langue,  etc.),  la  pêche  aux  cétacés  et  aux 
plioijues;  enfin,  il  termine  par  un  chapitre  des 
plu<  intéressants  sur  l'apjdieation  <li'  certaines 
méthodes  norvégiennes  ù  l'exploitation  dcs  pèches 
coloniales  (bateaux  à  moteur,  senne  de  surface, 
sous-produits). 

Le  Congrès  national  laitier  à  Bennes. 

M.  L.  Lindel  rend  compte  du  congrès  que  la 
Société  d'Encouragement  à  l'industrie  laitière  a 
tenu  à  Rennes,  du  6  au  lo  octobre,  et  qu'il 
a  présidé,  en  rahsi-nce  de  M.  Viger,  retenu  on  cr 
momont  par  une  indisposition. 

bonnes  avait  été  choisie  sur  les  instances  de  M. 
Cliarrière,  ingénieur  agronome,  ingénieur  des 
Chemins  de  for  de  l'Etal;  et  il  avait  obtenu  de 
suite  les  concours  de  MM.  Kollaml,  inspecteur  gé- 
néral de  l'Agriculture,  Le  Rouzio,  dir<>cteur  do 
l'Ecole  nationale  d'Agriculture  de  Rennes,  etc.  ; 
c'est  que  si  de  très  grands  progrès  ont  été  réali- 
sés en  Bretagne  au  point  di'  vue  agricole,  des 
améliorations  des  plus  importantes  doivent  être 
entreprises  au  point  de  vue  zootoehnique  :  faire 
un  choix  judicieux  dos  race?  à  exploiter,  puis  dos 
bonnes  laitières,  enfin  fabriquer  du  bon  beurre 
avec  les  soins  J(i  propreté  voulus. 

MM.  Moussu,  Deehambre,  Voitollior,  I.odoux, 
l'inspecteur  général  ont  traité  la  question  dos 
races  à  exploiter,  qui  nalurellement  doivent  varier 
suivant  les  qualités  mêmes  des  sols  dans  les  di- 
verses régions  de  la  BreUigne  et  les  améliorations 
culturales.  Si  dans  le  Finistère,  par  exemple,  les 
croisements  Durham  réussissent,  dans  les  envi- 
rons de  Rennes,  ce  sont  les  croisen>ents  continus 
normands  qui  donnent  les  meilleurs  résultais: 
mais  alor~  M.  Moussu  a  appelé  l'attention  sur  les 
aoeideuts  do  parturiUoii  qui  arrivent  fatalement 
quand  on  croise  des  mùlos  do  forto  raoo  avec  do-; 
femelles  do  petite  espèce. 

I.i!  contrôle  beurrier,  pour  assurer  le  choix  ii<s 
mrilloures  laitières,  l'emploi  des  lourloanx  d'ara- 
chides, ont  donné  lieu  à  dos  communications  d'un 
j,'iand  inlérôl  de  la  part  de  MM.  Labounoux  et 
Jannin,dc  M.  André  Gouin. 

.M.  Crépin  a  parlé  de  la  chèvre  laitière,  M. 
Mercier  des  coopératives,  et  le  congrès  s'est  termi- 
né  par  une  magistrale  conférence  de  M.  Kay<er 
sur  l'action  des  microbes  dans  les  induslri«'s  du 
lait  et  la  nécessité  de  la  propreté.  M.  Lindel  si- 
gnal.' que,  celle  conférence  était  d'autant  plus 
ulih'  que  les  congrcssist<>s  ont  été  amenés  à  vi'sitrr 
une  laiterio-beurrerie  où  l'on  est  obligé  de  réno- 
ver il«s  Innirres  rances  produits  dans  des  formes 
on. (HO  mal  outillées  et  où  l'on  est  obligé  de  retiror 
par  dis  appareils  spik-iaux  lo<  poils  qui,  faute  de 
fillrag.'  préalable  <lu  lait,  se  trouvent  dans  des 
bourros. 

Annales  de  l'Institut   national  agronomique. 

\/    <;,    w.rv  ,,ii,,     ,     'N,  ,.|,'.,nic  le  tomo  XVI  de 


la  2^  série  des  Annales  de  l'Institut  national  agro- 
nomique. Ce  volume  s'ouvre  par  la  notice  biogra- 
phique que  M.  Georges  Charan,  secrétaire  de 
l'Institut  agronomique,  a  consacré  à  M.  Charles 
Muret,  ancien  professeur  de  dessin  et  topoora- 
phie;  puis  il  renferme  d'importants  mémoires  de 
M.  Kayser,  uno  monographie  de  M.  Ménard  sur 
l'oasis  saharienne  de  Laghouat,  un  mémoire  de 
M.  Ringolmann  .sur  la  répartition  des  journées  de 
la  main-d'œuvre  et  dos  attelages  dans  les  travaux 
de  la  ferme;  les  résultats  dos  recherches  de  M. 
Notlin  sur  l'amélioralion  de  la  fabrication  de  la 
ievure,  gnke  à  une  meilleure  conduite  de  la  sac- 
charification  du  maïs.  Enfin,  M.  Passelègue  ter- 
mine le  tome  XVl  des  Annales  en  décrivant  les 
études  qu'il  a  failt-S;  à  la  .Station  d'Essais  de  ma- 
chines sur  les  moteurs  de  quelques  appareil?  de 
culture  mécanique. 

Une  maladie  grave  de  la  Pomme  de  terre. 

M.  L.  Mangin  appelle  l'attention  de  l'Académie 
sur  note  dans  laquelle  M.  C.  Grépin,  chef  de 
travaux  a  l'Ecole  nationale  d'Agricultine  de  Gri- 
gnon,  décrit  une  maladie  de  la  pomme  de  terre 
qui  sévit  dans  le  nord  du  département  de  la 
Loire. 

Voici  les  symptômes  de  cette  maladie  :  ils  appa- 
raissent v(!rs  l'époque  de  la  floraison  et  se  mani- 
fesloiit  d'abord  par  l'enroulement  des  fouilles  du 
sommet;  tivs  rapid.'inent,  le?  fouilles  du  milieu 
de  la  tigo,  puis  celles  de  la  base  s'enroulent  à 
leur  tour;  si  alors  il  fait  un  temps  sec  et  chaud, 
la  piaule  est  tuée  en  quelques  jours,  la  dessicca- 
tion commençant  par  les  fouilles  de  base  qui  re- 
tombent le  long  de  la  tige;  si  le  ciel  est  couvert 
ou  si  lo  sol  est  suffisamment  humide,  la  plante 
peut  rester  vivante  très  longtemps  :  toutes  les 
feuilles  enroulées  donnent  alors  au  champ  une 
physionomie  particulière;  de  loin,  on  pourrait 
croire  avoir  affaire  à  la  maladie  connue  sou*  le 
nom  d'Enroulement  (leptonécrose  de  Quanjer); 
dans  celte  dernière  maladie,  l'enroulement  débute 
par  les  feuilles  de  base,  les  feuilles  enroulées  sont 
dures,  cassantes  et  elles  ont  tendance  à  se  rednps- 
ser,  surtout  chez  certaines  variétés. 

Dans  la  maladie  que  nous  signalons  aujour- 
d'hui, l'onroul.'iuenl  débute  p;u-  les  feuilles  du 
sommet;  les  feuilles  restent  molles,  flasques  et,  au 
lieu  de  se  redresser,  elles  se  recourbent  vers  le 
sol.  Si  le  stade  «  enroulement  flasque  »  persista 
assez  longtemp*,  c'est-à-dire  si  la  mort  n'est  pas 
rapide,  les  tiges  et  les  feuilles  perdent  peu  à  peu 
leur  chlorophylle,  elles  deviennent  jaune  verdà- 
Ire;  il.-  plus,  les  bovu'goons  axillairos  des  tiges  se 
«lévolopp.iit  en  autant  de  petits  a.xes  qui  se  ren- 
flent j)lus  ou  moins  selon  les  variétés. 

On  observe  à  la  loupe  alors,  dans  l'intérieur  du 
tubercule,  mie  multitude  de  petits  points  noirs 
qui  soûl  autant  de  soléroles  appartenant  à  un 
ch.impiguon  découvert  et  étudié  par  M.  Ducomet, 
en  190S  :  le  Vermiciilaria  varians. 

Depuis  1908,  Ce  champignon  n'avait  plus  fait 
parler  de  lui,  en  France. 

M.  Mangin  estime  qu'il  n'y  a  probablement  pn< 


CORRESPONDANCE.  —  CONSEILS  PRATIQUES 


3€5 


lieu    d'espérer    grands    résultats    de    traitements, 
mais  comme  le  conseille  M.  Crépin  : 

1°  Il  y  aurait  lieu  d'installer,  dans  les  régions 
où  le  mal  sévit  (une  enquête  en  1920  serait  né- 
cessaire pour  préciser  ces  régions),  un  ou  plusieurs 
champs  d'expérience  où  l'on  grouperait  un  certain 
nombre  de  variétés  de  grande  culture  pour  éprou- 
ver leur  degré  de  résistance. 


2°  Les  pieds  malades  ont  une  physionomie  par- 
ticulière; un  œil  non  exercé  les  prend  pour  des 
pieds  atteints  d'Enroulement;  la  confusion  a  déjà 
été  faite.  Eu  vue  de  la  lutte  contre  l'Enroulement, 
il  faut  absolument,  dans  ces  régions,  faire  la  sé- 
lection (piquetage,  arrachage)  avant  la  floraison, 
avant  que  l'enroulement  flasque  ne  vienne  mas- 
quer rEnroulemeut  vrai.  H.  Hitier. 


CORRESPONDANCE  -  CONSEILS  PRATIQUES 


—  N°  6612  (Gers).  —  Un  négociant  en  vins 
achète  à  un  propriétaire  une  certaine  quantité 
de  barriques  de  vin,  et  il  est  stipulé  expressément 
dans  le  contrat  intervenu  que  le  prix  sera  de 
deux  cents  francs  la  barrique.  D'autre  part,  la 
vente  est  convenue  à  terme,  et  il  se  trouve  qu'au 
moment  où  le  négociant  doit  prendre  livraison 
de  l'objet  du  marché,  le  cours  commercial  du 
vin  a  notablement  baissé.  Le  négociant  ne  peut 
aucunement  arguer  de  cette  baisse  pour  émettre 
la  prétention  de  payer  un  prix  moindre.  La  clause 
du  prix  a  été  librement  débattue  et  consentie,  et 
le  contrat  lie  les  parties.  Le  négociant,  le  cas 
échéant,  serait  contraint  d'effectuer  le  paiement, 
et  une  décision  judiciaire  pourrait  être  rendue  en 
ce  sens,  pour  l'y  obliger.  —  (M.  D.) 

—  M.  H.  de  K.  (Morbihan).  —  Deux  moyens 
peuvent  être  mis  en  pratique  contre  le  vice  des 
vaches  qui  boivent  leur  lait.  Le  premier  con- 
siste à  attacher  les  vaches  avec  un  licol  têtière 
comme  un  cheval,  et  à  fixer  à  ce  licol,  d'un  côté 
quelconque,  un  bâton  solide  et  rigide  qui,  par 
son  autre  extrémité,  se  trouve  solidement  fixé  à 
une  sangle  surfaix,  passant  en  arrière  des  épau- 
les; tous  les  mouvements  d'abaissement  ou  d'élé- 
vation de  la  tète  sont  possibles,  mais  non  les 
mouvements  de  flexion  latérale.  Le  second  consiste 
à  mettre  une  muselière,  aussitôt  après  les  repas; 
mais  il  est  très  important  que  cette  muselière  ne 
gêne  en  aucune  façon  les  mouvements  des  mâ- 
choires pour   la    rumination. 

Il  serait  enfin  possible  d'utiliser  encore  un 
petit  collier  de  bois,  analogue  à  ceux  que  l'on 
applique  parfois  aux  chevaux  dans  quelques  cir- 
constances spéciales;  tout  mouvement  de  flexion 
latérale  de  l'encolure  est  ainsi  rendu  impossible; 
mais  la  pratique  en  est  difficile  chez  les  bovins. 

C'est,  en  somme,  le  premier  moyen  qui  est 
le  plus  simple  et  le  plus  efficace,  sous  la  condi- 
tion qu'il  soit  correctement  appliqué.  —  (G.  M.) 

—  N°  G980  (Puy-de-Dôme).  —  Désirant  planter 
des  pommiers  de  table  ou  à  cidre,  de  plein 
vent,  à  une  altitude  de  i  000  à  1  100  mètres,  dans 
un  terrain  volcanique,  basaltique  ou  granitique, 
vous  demandez  qu'on  vous  indique  des  variétés 
pouvant  se  développer  dans  ces  conditions. 

1°  Il  y  en  a  peu  qui  peuvent  s'y  adapter  ;  ce- 
pendant, on  cultive  de  temps  immémorial,  dans 
tout  le  département  des  Hautes-Alpes,  /usgu'à 
l'altitude  de  1  Aoo  mètres,  les  variétés  de  table 
suivantes    :    Heinelte    du    Canada,   Calville    rouge, 


Calville  blanc,  pomme  aigre  ou  pointue,  Court- 
Pendu,  Jean  Gaillard,  Pomme  d'Adam.  D'autre 
part,  la  pratique  a  montré  que  Transparente  de 
Croncels,  Reinette  Baumann,  R.  de  Caux  et  R.  de 
Cuzy  résistent  suffisamment  aux  grands  froids  et 
aux  altitudes  élevées.  Il  y  aurait  lieu,  par  suite, 
de  tenter  de  préférence  la  culture  des  pommes 
dont  les  noms  sont  en  italique.  Toutefois,  étant 
donnée  la  nature  de  votre  terrain,  il  serait  utile, 
pour  faciliter  leur  résistance  au  froid  en  même 
temps  que  leur  fructification,  d'enfouir  dans  le 
sol,  au  moment  de  leur  plantation,  i  kilogr.  5oo 
de  sulfate  de  potasse  et  i  kilogr.  200  de  scories 
finement  pulvérisées,  par  are. 

2°  Quant  aux  pommiers  à  cidre,  on  ne  saurait 
vous  recommander  de  variétés  pouvant  réussir 
dans  les  conditions  sus-indiquées,  parce  que  les 
plateaux  les  plus  élevés  les  pays  cidricoles  sont 
loin  de  l'altitude  de  i  000  à  i  100  mètres. 

3°  Voius  trouverez  les  variétés  précitées  chez 
touft  pépiniériste  connu,  notamment  MM.  Noni- 
blot-Bruneau,  à  Bourg-la-Reine  (Seine),  doux  et 
fils,  à  Châtenay  (Seine),  André  Leroy,  Levava» 
seur,  à  Angers  (Maine-et-Loire),  F.  Delaunay,  à 
Doué-la-Fontaine  (M.-et-L.),  etc.  —  (A.  T.) 

—  N°  8899  (Paris).  —  Vous  possédez  une  pro- 
priété en  bordure  d'un  bois  communal,  et 
vous  récoltez  du  bois  aux  abords  de  votre  bien. 
Cette  pratique  ne  présente  aucun  caractère  de 
légalité  basée  sur  une  loi  générale  ou  règlement 
quelconque  existant  pour  toute  la  France.  Elle  ne 
saurait  résulter  que  d'une  coutume  passée  en 
force  d'usage  local,  comme  le  fait  se  produit  sou- 
vent dans  de  nombreuses  localités  rurales.  Le  juge 
de  paix  du  canton  peut  être  utilement  consulté 
par  vous  à  ce  sujet.  —  (M.  D.) 

—  M.  L.  C.  (Indre-et-Loire).  —  Vous  dîtes 
qu'un  représentant  d'une  maison  de  construction 
vous  indique,  pour  le  radiateur  d'une  voiture 
automobile,  de  remplacer  l'eau  par  du  pétiole 
lampant,  afin  d'éviter  la  gelée.  Le  point  de  con- 
gélation du  pétrole  est  très  bas  et  il  n'y  aurait 
rien  à  craindre  à  ce  sujet  ;  d'autre  part,  il  pré- 
sente un  nombre  élevé  de  calories  de  chaleur  la- 
tente et  convient  très  bien  pour  le  rôle  indiqué; 
mais  son  utilisation  serait  très  coûteuse,  étant 
donné  le  prix  du  litre,  et  il  présenterait  des  dan- 
gers ou  risques  d'incendie. 

En  pratique,  si  l'on  ne  veut  pas  s'astreindrf  à 
vider   l'eau  de   la   voiture  chaque   soir,   de   la  fin 


366 


LA  SEMAINE  MÉTÉOROLOGIQUE 


de   l'automne    au  début    du    printemps,   on    peut 
a\oir  recours  à  un  des  procédés  suivants   : 

Ajouter  à  l'eau  du  radiateur,  2  litres  à  2  litres 
et  demi  d'alcool  inélhylique  ou  esprit  do  boi;^, 
ou  d'alcool  viniquc  dénaturé,  par  10  litres  d'eau. 
—  Ou  I  litre  de  j:lycérin.'  par  10  litres  d'eau, 
mais  il  convient  de  neutraliser  par  un  peu  de 
carbonate  de  soude  la  glycérine  du  commerce  qui 
c>t  toujours  acide.  —  Ou  2  kilogr.  à  2  k.  200 
de  chlorure  de  calcium  par  10  litres  d'eau.  Ce 
dernier  mélange  sera  le  plus  économique,  la  gly- 
cérine étant  à  un  prix  élevé  comme  l'alcool  mé- 
lliylique,  qu'on  peut  remplacer  par  l'alcool  vini- 
quc dénaturé,  qui  a  le  défaut  de  s'évaporer  peu 
à  peu,  le  point  d'ébullition  étant  aux  environs 
de  80°.  alors  que  la  température  de  l'eau  du 
radiateur  est  portée  souvent  à  près  de  100  degrés. 
Le  sel  marin  dénaturé  et  le  carbonate  de  soude 
ajoutés  à  l'eau  en  abaissent  le  point  de  congéla- 
tion, mais  risquent  d'altérer  la  peinture  et  Ii: 
vernis  de  la  carrosserie  de  la  voilure.  —  (M.  R.  ) 

—  M.  B.  (Finistère).  —  Vous  avez  un  ouvrier 
agricole  auquel  un  accident  est  survenu  le  21 
septembre  dernier.  Une  incapacité  de  travail  en 
a  été  la  conséquence,  et  vous  avez  rempli  toutes 
les  formalités  nécessaires  en  pareilles  circonstan- 
ces, vls-à-vis  de  la  Compagnie  d'assurances  à  la- 
quelle vous  étiez  assuré.  Or,  le  contrat  de  travail 
de  cet  ouvrier  venait  à  expiration  le  premier  oc- 
tobie.  date  à  laquelle  il  vous  a  quitté  de  sa  pro- 
pre autorité.  Vous  devez  prévenir  la  compagnie 
d'assurances  de  ce  fait.  En  principe,  vous  demeu- 
rez responsable  de  l'incapacité  de  travail,  ou  de 
la  diminution  de  travail  survenue-;  par  suite  de 
l'accideiil.  même  après  la  date  de  la  cessation 
du  contrai  de  travail.   Il  en  est  de  même  ici   que 


pour   l'incapacité  totale  quand  celle-ci  vient  à  se 
produire,   —  (M.   D.) 

—  M.  J.  M.  (Bouches-du-Rliône).  —  Vous  de- 
mandez quelle  est  la  meilleure  et  la  plus  écono- 
mique des  clôtures  pour  parcs  à  porcs.  Il  nou* 
est  impossible  de  vous  répondre  de  Paris  avec  pré- 
cision, car  le  choix  dépend  des  matériaux  dont 
vous  pouvez  disposer,  et  de  leurs  prix;  le  bois, 
les  pierres  plates,  la  maçonnerie  fHîuvent  être  uti- 
lisés; des  détails  d'exécution  ont  été  donnés  dans 
l'ouvrage  de  M.  I\ingelm;mn  sur  les  Bergeries  et 
Porcheries,  constituant  le  ^'^  volume  sur  les  Loge- 
ments des  animaux,  pidjlié  par  la  Librairie  agri- 
cole de  la  Maison  rustique.  2O,  rue  Jacob,  à  Paris. 
Il  est  probab'c  que  de  fortes  planches,  disposées 
horizontalement  ou  verticalement,  reviendront  au 
plus  bas  prix  d'achat  et  de  pose.  —  (M.  R.) 

—  M.  J.  V.  (Aisne).  —  Il  n'existe  aucune  loi 
qui  interdis<-  de  mettre  des  bestiaux  dans  un 
bois  dont  les  arbres  ont  été  pi-éalablement  cou- 
j)és,  do  façon  à  ce  que  le  bois  ne  puisse  plus  pous- 
ser. Nous  ne  connaissons  également  aucun  règle- 
ment d'Administration  publique  en  c<:  sens.  Peut- 
èlre  des  us^iges  locaux  pourraient-ils  s'occuper  de 
la  question.  Nous  ne  pouvons  vous  documenter 
sur  les  coutumes  régionales,  et  nous  vous  enga- 
geons à  vous  renseigner  à  M.  le  Juge  de  Paix  qur 
pourra  vous  répondre  avec  certitude.  —  (M.  D.) 

Avis    impoi'tnnt. 

1°  [(tresser  sous  enveloppe,  au  nom  du  Secré- 
taire de  la  Rédaction,  26,  rue  Jacob,  toute  de- 
mande de  renseignements. 

9°  A"e  nous  adresser  que  ce  que  nous  pouvons 
détruire  après  l^avoir  lu  ;  nous  ne  pouvons  ren- 
voyer aucune  pièce,  et  nous  déclinons  toute  res- 
ponsabilité en  cas  de  perte. 


LA  SEMAINE  METEOROLOGIQUE 


Semaine  du 

15  au 

21  octobre  1922  {OBSERVATOIRE  DU 

PARC  SAINT-MAUR)  £3 

JOUKS 

ET    DATES 

0   :;:. 
C    .a 

a 
S 
'b 

TEMPÉl 

£ 
a 

a 

NATURE 

u 

0 

Écart 
sur 
la  nor- 
male 

Venl 

2 
0    "S 

5  i 

3    "H. 
3 

1 

REMARUIES   DIVERSES 

millim. 

heures 

millim. 

Dim.. .     15  oct. 

763.0 

4»0 

16.8 

900 

-  007 

E 

8.5 

» 

Brume,  beau  temps. 

Lundi..     16  — 

761.0 

4  8 

15.2 

8  8 

-  1.2 

NE 

9.4 

- 

Rosée,   beau  temps. 

Mardi.      17  — 

760.1 

3.2 

'J.3 

6.0 

—  3.9 

NE 

0.0 

» 

Rosée,   brouillard,  temps    cou- 

Mercredi  18  — 

760.7 

2.0 

12.2 

6.8 

-  2.9 

NE 

7.8 

„ 

[vert. 
Première  gelée  blanche,   bt-au 

Jeudi..     10  — 

760.0 

3.4 

7.0 

5.5 

-4.1 

NE 

0.0 

» 

[temps. 
Rosée,  temps  couvert. 

Vendredi  20  — 

7(30.7 

4.5 

8.2 

6.1 

-  3.3 

N 

0.9 

' 

Rosée,  temps  rouvtrt. 

Samedi,   i"!  — 

7o0.4 

0  4 

9  9 

1.9 

-  4.3 

NE 

4  2 

' 

GeléeblaDche,brouill.iid,  temps 
[nuageux. 

Hoyennet  et  lotaui . . 

760.8 

3.2 

11.2 

6.8 

,. 

» 

30.8 

" 

Pluie  depuis  le  l*'  janvier: 

Écart  «  sur  la  normale 

-  0.5 

-2.4 

-  3.0 

-2.9 

9 

» 

7V.4 

(iHr  lh*ot 

•' 

En  1922 59Tnin 

Normale 4*^3 

REVUE    COMMERCIALE 


30"! 


Rb:Y[]E  COMMERCIALE 


Situation  agricole.  —  Le  temps  sec,  mais  un 
.peu  froiil,  qui  ;i  caractérisé  la  semaine  écoulée 
a  été  très  favorable  à  l'exécution  des  semailles, 
qui  avancent  rapidement  en  lieauce.  Les  arra- 
■chage^  de  betteraves  et  de  pommos  de  terre  sont 
poursuivie  activement  dans  la  région  du  N'ord. 

Dans  le  Centre-Sud,  la  levée  des  premiers  hli's 
t'St    régulière. 

Les  veuilanges  ont  été  terminées  par  un  beau 
4emps  ;  en  Touraine,  dans  les  Charenh's,  en  Loir- 
et-Cher,   la   récolte  est   abondante. 

Blés.  —  La  culture,  profitant  des  Ijelh.'s  jour- 
nées pour  activer  les  semailles,  n'a  guère  le  temps 
de  fréquenter  h  s  marchés;  les  offres  sont  mniir- 
rées  et  le  mouvement  de  hausse  s'accentue. 

On  paie,  aux  loo  kilogr.,  sur  les  marchés  des 
départements  :  79  fr.  à  Angoulême,  72  à  76  fr. 
à  Angers,  81  à  80  fr.  à  Alger,  7^  à  70  fr.  à  Auch, 
79  à  Sii  fr.  à  .\vignon,  76  à  76  fr.  à  Blois,  77  à 
78  fr.  à  Bourges,  70  à  7(1  fr.  à  Brienon,  76  à  78 
francs  à  Bar-lo-Duc,  77  à  80  fr.  à  Chàlon^-snr- 
Marne,  76  à  77  fr.  à  Chartres,  71  à  72  fr.  à  Cacn, 
75  fr.  à  Chàteauroux,  76  à  80  fr.  à  Clermont- 
Ferrand,  7G,5o  à  77  fr.  à  Dijon,  75  fr.  à  Evrcux, 
74  à  76  fr.   à  Laval,  70,00  à   77   fr.   à  Laon,  72  à 

74  fr.  à  Lille,  7C  fr.  à  La  Rochc-sur-Yon,  77  fr.  à 
La  Rochelle,  7.'». 20  à  77.00  à  Lyon,  78  à  80  fr.  à 
Mâcon,  85  fr.  à  Montpellier,  78  à  80  fr.  à  Ncvers, 

75  fr.  à  Niort,  77  à  78  fr.  à  Metz,  7/4  à  7/1.00  au 
Mans,  76  à  77  fr.  à  Orléans,  78  à  7^  fr.  à  Ren- 
nes, 70  à  72  fr.  à  Rouen,  71  à  72  fr.  à  Saint- 
Brieuc,  78  à  80  fr.  à  Strasbourg;  blé  tuzelle  blan- 
che 7G  à  78  fr.,  aubaine  78  à  76  fr.,  blé  dur  78 
à  80  fr.  à  Nîmes. 

A  la  Bourse  de  Commerce  de  Paris,  le  blé  a 
été  coté  de  80, 5o  à  81.25  les  100  kilogr.,  en 
hausse  de  i  fr.  5o  sur  la  précédente  cote.  Les 
affaires  ont  été  traitées  à  des  prix  en  hausse 
de  I  fr.  à  1 ,25  sur  ceux  pratiques  il  y  a  huit 
jours.  On  a  payé,  aux  100  kilogr.  départ  :  les 
blés  de  l'Eure-et-Loir  et  Seine-et-Oise  78  fr.  ;  de 
l'Yonne,  de  l'Indre,  de  la  Côte-d'Or  78  à  78,50; 
des  Deux-Sèvres  et  de  la  Vienne  77.50;  de  l'Oise 
77. 5o;  de  la  Mayenne  et  de  la  Sarthe  76  à  76,50; 
du  Nord,  du  Pas-de-Calais,  de  la  Seinc-Infé- 
ricurc  74  à  75  fr. 

Sur  les  marchés  étrangers,  cours  en  hausse; 
on  cote,  en  tenant  compte  du  change  :  69,96  a 
New- York.  58.34  à  Chicago,  57,60  à  Bucnos- 
Ayres.  Les  blés  américains  reviennent  à  8n  fr.  le 
quintal,   ports   de   France,  droit   de   douane   payé. 

Farines.  —  La  fermeté  se  maintient.  On  paie 
de  98  à  100  fr.  le  quintal  départ  du  moulin  ou 
de  io5  à  106  fr.  rendu,  chez  les  boulangers  de 
Paris. 

Sons.  —  Demande  régulière  et  cours  en  haus- 
se. Aux  100  kilogr.  départ  du  moulin,  on  paie 
les  gros  sons  35  à  87  fr.  ;  les  sons  ordinaires  3i 
à  33  fr.  ;  les  remoulages  4o  à  5o  fr. 

Seigles.  —  Transactions  calmes  à  des  prix  ^ 
hausse  de  5o  centimes  à  i  franc.  Aux  100  kilogr. 
départ,  on  cote  les  seigles  de  Champagne  49  à  5o 
francs;  ceux  de  l'Orléanais  et  de  l'Yonne  18  à 
49   fr.    25. 

Avoines.  —  Aifaire>  peu  actives  à  des  cours 
accusant  une  nouvelle  plus-value  de  5o  centimes 
à    I    franc    par  quintal.    Aux    100   kilogr.    départ. 


74   fr.   à   Orthez,   So  fr. 
Vendée  est  coté  de   ii5 


on  cote  :  avoines  grises  de  Brie  et  de  Beauce  58 
à  58, 5o;  avoines  grises  d'hiver  du  Poitou  62  u 
63  fr.  ;  avoines  jaunes  du^Nord  58  à  59.26; 
avoines  blanche*  de  même  provenance  56  à  57 
francs. 

Céréales    diverses.    —   Ventes   assez   actives   sur 
les    sarrasins,    dont    le?    cours    accusent    de    la    fer- 
I    meté.   Aux  100  kilogr.  départ,  on  paie   :  sarrasins 
de   Bretagne  56, 5o;   de  Normandie   07,50;   du   Li- 
mousin  60   à   60, 5o. 

Le   maïs  vaut   de   72   à 
à  Valence  d'Agen. 

A   Nantes,  lu   millet   dt 
à   i-?n  fr.   les   ir-o  kilogr. 

Fourrages.  —  Cour?  stationnaires  sur  les  four- 
rages. Au  marché  de  La  Chapelle,  on  a  payé  aux 
100  boites,  rendues  à  Paris,  domicile  de  l'ache- 
teur, droit  d'entré û  et  frais  de  camionnage  com- 
pris :  luzerne  200  à  25o  fr.  ;  regain  200  à  24o  fr.  ; 
foin   190  à  24o  fr. 

On  cote  aux  100  kilogr.  sur  vagon  gare  de 
départ  :  foin  de  la  Loire  et  de  la  Haute-Loire 
en  vrac  3o  à  3i  fr.  ;  pressé  3i  à  32  fr.  ;  de  Fran- 
che-Comté pressé  28  à  29  fr.  ;  du  Sud-Est  29  à 
01   francs. 

Pailles.  —  Offre  faible  et  prix  en  nouvelle 
hausse  de  5  à  10  fr.  Au  marché  de  La  Chapelle, 
on  a  vendu,  par  100  bottes,  rendues  à  Paris,  do- 
micile de  l'acheteur,  droit  d'entrée  et  frais  de 
camionnage  compris  :  paille  de  blé  120  à  i45  f r.  ; 
paille  d'avoine  110  à  i35  fr.  ;  paille  de  seigle 
120  à   i45  fr. 

Bétail.  —  Au  marché  de  La  Villette  du  lundi 
:(3  octobre,  arrivages  beaucoup  trop  considérables 
en  gros  bétail;  de  ià,  vente  difficile  à  des  prix 
faiblement  tenus.  On  a  coté,  au  demi-kilogramme 
net  :  bœufs  de  l'Allier  et  de  la  Nièvre  2,5o  à  3  fr.  ; 
du  Calvados  et  de  l'Orne  2,75  à  2,90;  de  la 
Mayenne  et  de  la  Sarthe  2,60  à  2,76;  de  Maine-et- 
Loire  et  de  la  Loire-Inférieure  2,1 5  à  2,5o;  de  la 
Vendée  2  à  2,25;  génisses  2,80  à  3  fr.  ;  taureaux 
1 .75  à  2  fr.  35. 

Vente  meilleure  sur  les  veaux,  prix  plus  fermes. 
Au  demi-kilogramme  vif,  on  a  payé  :  veaux  d'Eu- 
re-et-Loir. Seine-et-Marne.  Seine-et-Oisc,  Loiret, 
Yonne  4  à  4,5o;  Aube  et  Marne  3,5o  à  4-i5;  Sar- 
the 3.5n  à  3,90;  Eure  3,75;  Midi  2,5o  à  2,76. 

Transactions  calmes  sur  les  moutons,  aux  prix 
suivants  :  agneaux  5  à  5,5o;  moutons  de  l'Allier, 
1  du  Cher  et  de  la  Nièvre  5  à  5, 20;  du  Midi  3.76  à 
3  fr.  90. 

Au  demi-kilogramme  vif,  on  a  payé  :  porc* 
gras  2,5o  à  2,70;  coches  1,90  à  2,o5. 

Marché  du  jeudi  19  octobre 

Entrées  directos 
aux  abattoirs  Réserves 

Amenés         L-i  V'ill.       Vaug.        t,a  Vill.        Vaug. 


Bœufs..  ..  1   93(1 

Vaches...  1   119 

Taureaux.  251 

Veaux.   .  .  1  911 

VIontoDs  .  0  (MH 

l'.jfcs 2  199 


lôles 


168 


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lôtCf 


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97 


719      no 


Ifil 

290 

705 

148 

2  PGl 

981 

1  750 

F85 

1  040 

d  C03 

150 

.340 

'J6H 


UKVL'E    CO.MMEUCIALE 


l'ri\   niakiiiia  <lii  kilo;:raiiiiiiu 
Au  poids  ni'l  Au  poids  vif^ 


1"  quai. 

ï"  i|ual. 

3'  '|ual. 

Pni  c\ 

trôliips 

Bœufs 

..     'i.D 

4.  lit 

3.2  ) 

1       >. 

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Vachea.. . . 

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4.40 

3     .. 

1      .. 

3.36 

Taureaux  . 

'*.2il 

3.40 

2.90 

1      •• 

2.92 

Veiux 

"      » 

5  S') 

4.5) 

1..37 

4.80 

Moutons  .. 

9.30 

7.30 

6.10 

2     » 

r,.94 

Porcs  

...       7.70 

7.28 

7     ..  ■ 

3  80 

5.50 

Marché  du 

lundi 

Enlr.V 

23  uclol, 
>  dircTie* 

e 

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— 

— -^^^B^_, 

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1 1 

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La  Vill. 

VauK 

iMes 

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Iô(es 

l«les 

UHos 

Bœufs 

3  l.iT 
2  -.:i 

Vaches. . . 

IC.^ 

151 

583 

248 

Taureaux. 

3():;  ^ 

Veaux. . . . 

2  219 

1  487 

272 

G14 

1"? 

Moutons  . 

17  612 

1  887 

717 

1  341 

9U0 

Porcs  

4  4!1 

3  298 

1  868 

480 

600 

1' 


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Veaux  .  . . . 
Moutons  . , 
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;i  30  4.50  3.40 

.'5. 20  4  20  3.30 

4.30  3.!K)  3  20 

7  4  1  6     »  4.50 

10     ..  7  .-lO  6.30 

7.70  7.28  7     » 


1  ..  à  3.36 
1     ..  à  3.  36 

1  »  3  .. 
1.92  5.10 
2.40  6  05 
3.80       5  50 


Dans   los  dcp.irtcments,    on   cote   : 

Bordeaux,  par  kilogramme  poids  vif  :  veaux 
3  à  3,90;  bœufs  i,Go  à  3, 20;  porcs  4, 60  à  5, 20. 

Cholet,  par  kilogramme  poids  vif  :  bœufs  i  ,5o 
à    2,5o;    vaclies    i  .4o   à    2,/|o;   veaux    3,5o;    porcs 

Dijon,  par  kilogramme  poids  vif  :  veaux  0,90  à 
/t,bo;  porcs  5  à  5.5o;  par  kilogr.  net,  moutons 
6  à  9  fr. 

Lille,  par  kilogramme  poids  net  :  bœufs  .'1  à 
5,60  ;  veaux  6  à  8.5o;  moulons  5  à  8,.'|o;  pores 
5  à  8  fr. 

I.yon-Vaise,  par  kilogramme  poids  vif  :  ba'ufs 
:'.  à  3  fr.  ;  veaux  3,3o  à  3,8o;  porcs  4,4o  à  5  fr.  ; 
par  kilogr.  net,  moutons  7  à  8,5o. 

Marseille,  par  kilogramme  poids  net  :  bœufs 
.'i.-!0  à  5  fr.  ;  mouton*  6  à  6,90;  par  kilogr.  vif, 
porcs  /|,5o  à  4,70. 

Nancy,  par  kilogramme  poids  vif  :  veaux  3, 80 
;i  4.80;  porcs  5,3o  à  5.ôo;  par  kilogr.  nel.  mou- 
lons 5  à   9,5o. 

lîoueii.  par  kilogramme  poids  iiel  :  Ixeiifs  ,'^.6o 
.1  5,Go;  moulons  5.90  à  8,90. 

Suifs.  —  A  la  Bourse  de  Cx)mmerce  di'  Paris, 
la  cote  officielle  du  suif  frais  fondu  a  l'-lé  éfa- 
l)lîe  à   220  fr.   les   100  kilogr. 

Bétail  de  trait  et  d'élevage.  —  Dans  l'Allier,  à 
Liip.disH'.  nn  vend  :  vaches  maigres  Ooo  à  i.ooo 
francs;  vaches  pleines  ou  à   lait   i.5oo  à   2.000  fr. 

A  Gournay  (Eure),  on  vend  :  vaches  maigres 
600  à  i.too  fr.  :  vaches  pleines  ou  à  lail  i.^oo 
à   2.000  fr. 

A  Bclfort.  on  vend  :  boîufs  do  travail  3.noo  à 
%.200  fr.  la  paire;  à  la  pièce  :  vaches  laitières 
i.ooo  il  2.000  fr.  ;  génisses  i.4oo  h.  1.800;  à  la 
paire  :  porcelets  nourrains  200  h.  335  fr.  ;  laitons 
2t5  à   235  fr. 

Vins.  —  Lp<  ventes  son!  assez  calme*  e|  les 
prix  faiblement  tenu<i  sur  les  marches  méridio- 
naux oi'i   l'on  cote  à  riieetolilro.  le*  vin*  rou^e*   : 


.")5  à  So  fr.  à  Carcassonnc,  07  à  80  fr.  à  Béziers, 
55  à  So  fr.  à  Montpellier  et  à  Narbonne,  62  à  80 
fr.  à  Nîmes,  57  à  So  fr.  à  Perpignan.  45  à  5o  fr. 
à   Lcctoure,  4o  à  60  fr.   à  Valence  d'.\gcn. 

Dans  les  Deux-Sèvres,  on  cote  à  l'hectolitre  : 
vins  rouges  5o  à  80  fr.  :   vins  blancs  90  à   100  fr. 

Dans  le  Loiret,  les  vins  d'Auvernat  ou  Gris 
meunier  valent  de  100  à  no  fr.  la  pièce-  de  23S 
litres,  a  la  sortie  de  la  cuve. 

A  Alger,  on  cote,  au  dogré-heclo litre,  les  vins 
rouge*  :  premier  choix  6,25  à  G,5o;  2"  :  5,76  à 
G  fr.  ;  S""  5.25  à  5,5o. 

Cidres  et  fruits  à  cidre.  —  On  vend  à  la  bar- 
rique :  35  à  45  fr.  dans  la  Loire-Inférieure,  4o 
francs  dans  le  Finistère.  60  à  80  fr.  en  Maine-et- 
Loire,  4o  à  5o  fr.  dans  la  Mayenne. 

On  vend,  aux  mille  kilogr.  les  pommes  à  ci- 
dre :  120  à  i3o  fr.  à  Brienon  (Yonne),  100  fr.  à 
Rouen.  120  à  i3o  fr.  à  Rennes.  i25  fr.  à  Vernon, 
i3o  fr.  à  Vire,  90  à  100  fr.  à  Laval  et  à  Ploermel. 

Sucres.  —  A  la  Bourse  de  Commerce  de  Paris. 
le  sucre  blanc  n°  3  esl  coté  de  i43  à  i46  fr.  les 
ion   kilogr.  ;   cours   en   hausse. 

Pommes  de  terre  et  fécules.  —  L'abaissement 
de  la  température  a  une  influence  favorable  sur 
la  vente  ;  les  cours  se  raffermissent. 

Aux  100  kilogr.  sur  vagon  départ,  on  cote  : 
Belle  de  Fontenay  45  fr.  ;  Marjolin  28  à  35  fr.  ; 
Saucisse  rouge  18  à  22  fr.  ;  Rondes  à  chair  jau- 
ne i/|  à  19  fr.  ;  Flouck  i4  à  i5  fr.  ;  Institut  de 
Beauvais   i8.5o  à  21, 5o;   Géante  bleue  12  à   12. 5o. 

Aux  Halles  centrales  de  Paris,  on  paie  los  100 
kilogr.  :  Hollande  commune,  32  à  42  francs;  sau- 
cisse rouge  20  à  28  fr.  ;  rondes  jaimcs,  à  chair 
jaune  22  à  26  fr.  ;  variétés  à  chair  blanche  18  à 
22  francs. 

.\  Epinai.  la  fécule  première  des  Vosges  dispo- 
nible ni  cotée   100   fr.   les    100   kilogr. 

Graines  fourragères.  —  Assez  grande  anima- 
lion  à  la  foire  de  Poitiers,  où  le  trèfle  violet  a 
fait  l'objet  de  transactions  nombreuses.  On  a 
payé  aux  100  kilogr.  :  trèfle  violet  45o  à  65o  fr.  ; 
luzerne  de  Provence  475  à  5oo  fr.  ;  luzerne  de 
pays  35o  à  45o  fr.  ;  sainfoin  à  deux  coupes  120 
à   125  fr.  ;   vesccs  80  à   too  fr. 

Dans  la  Mayenne',  on  cote  :  trèfle  violet  45o 
à  ooo  fr.  ;  hipuliiie  en  cosses  120  à  i3o  fr.  ;  ray- 
grass  d'Italie  180  à  i85  fr.  :  vosees  d'hiver  90 
à    110  francs. 

Noix  et  cerneaux.  —  Dan*  le  Puy-doDôme. 
où  la  récolte  esl  très  abondante,  les  noix  valent 
Tio  fr.  les  100  kilogr.  Dans  î'Aveyron.  on  paie 
de  Go  à  85  fr.   l'hcciolitrc. 

On  paie  dans  '"I-èn  .  à  Sainl-Mareellin  :  mayet- 
le*  fraîches  70  f  ; .  l'hectolitre;  mayettes  scch<'S 
'|oo  fr.  ;  cerneaux  de  mayettes  i.too  fr.  ;  de  eha- 
bertes   900  fr.    les    100  kilogr. 

Graines    oléagineuses.   —  Les    grnincs   de    colza 


les   100  kilogr. 
graine   do   colza   200   f  r.  : 
à  Rennes,  graine  de  lin. 


valent   de  i4o  5    200   fr. 

A  Auxerre.  on  cote  : 
de  navette  200  ^  '>i,'î  fr. 
i5o  francs. 

Essence  de  lavande.  —  A  la  fnire  do  Digne. 
Ie»i  transactions  en  essence  de  lavande  5e  sont 
engagée*  sur  la  base  de  2  fr.  le  degré,  pour  W 
essences  titrant  jusqu'à  38°;  le  prix  a  été  infé- 
rieur iioTir  cille*  nllani   jusqu'à  45  et   5o  degrés. 

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Le  Gérant  :  P.  Davy. 
Imp.  A.  DAVY  et  FILS  Aîné.  52.  r.  Madame.  Pari» 


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30  novembre  1922  et  sous  réserve  d'un  parcours 
simple  de  100  kilomètres  au  minimum,  soit  200  ki- 
lomètres aller  et  retour,  aux  ouvriers  agricoles  se 
rendant  d'une  gare  ("luelccnque  du  réseau  d'Or- 
léans à  une  gare  quelconque  des  iections  de  :  Ju- 
vlsy  à  Orléans;  Bréligny  à  Tours;  Anneau  k 
Etampes;   Etampes  à  Bellegarde-Quiers;  Orléans  k 


MalesherU.es  ;  Orléans  à  Montargis;  Orléans  à 
Glen- ;  Orléans  à  Tours;  Orléans  à  Argenton  ; 
Tours  à  Saincaizc;  Tours  à  Châteauroux;  Tours  à 
Port-de-Piles;  Port-de-Piles  à  Argenton;  Château- 
roux  et  Argenton  à  La  Châtre. 

Les  ouvriers  paieront  place  entière  à  l'aller,  mais 
lors  de  leur  voyage  de  retour,  qui  devra  s'effec- 
tuer dans  un  délai  minimum  de  quinze  jours  et 
maximum  de  deux  mois,  ils  seront  transportés  gra- 
tuitement sur  présentation  d'un  certificat  visé  par 
le  Maire  do  la  commune  où  ils  auront  été  em- 
ployés,  constatant  qu'ils  sont  ouvriers  agricoles. 


I  P  C\lCî  1-*  RIOI  OOlOï  IF  '"®  cycle  de  lazote  est  certainement  très  intéressa-t, 
L^C  w  I  wL<l-.  L>lvyLfV'vJiV^4Jl-(  Je  cycle  Ju  phosphore  aussi,  le  cycle  de  toutes  les 
maticres  plus  ou  moins  simples  également,  mais  le  cycle  biologique  l'est  évidemment  beaucoup  plus. 

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Parce  qu'il  éclaire  mieux  la  question.  Parce  qu'il  fait  faire  de  véritables  progrés.  Parce  quil  fait  faire 
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qu'on  dénigre  stupilement,  votre  fumier  produit  en  quantité  parallèle  à  vos  exploitations,  vos  travaux 
du  sol  répétés  et  jamais  économisés. 

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Ouverture  de  la  discussion,  à  la  Chambre  des  Députés,  du  budget  pour  ig^aS.  —  Principales  modifica- 
tions apportées  au  projet   de   budget  du  ministère  de  l'Agriculture.  —   Réduction   de  crédits. 

Premières  protestations.  —  Délibérations  du  Groupe  agricole  du  Sénat.  —  Tableau  de  la  produc- 
tion de  l'alcool  pendant  la  campagne  1921-1922.  —  Accroissement  du  stock.  —  Nouveau  projet 
sur  les  primes  pour  la  culture  du  blé  dans  les  régions  dévastées.  —  Homologation  des  réductions 
de  tarifs  pour  le  transport  des  engrais.  —  Majoration  des  tarifs  douaniers  sur  les  chevaux  et  les 
ânes.  —  Achat  en  Bretagne  d'étalons  pour  la  remonte  des  Haras  nationaux.  —  Société  d'Ao-ricul- 
ture  de  la  Manche.  —  Concours  départemental  à  Saint-Lô.  —  Explications  de  M.  Damecour  sur  les 
méthodes  d'extension  de  la  race  bovine  Normande.  —  Création  d'une  coopérative  de  vente  de 
fruits  par  l'Union  des  Paysans  de  l'Yonne.  —  25«  anniversaire  de  la  Société  nationale  de  laiterie 
en  Belgique.  —  Prochain  concours  de  la  race  ovine  Corse.  —  L'enseignement  agricole  d'hiver 
dans  le  département  de  Seine-et-Marne.  —  Congrès  de  la  Confédération  des  Associations  viticoles 
de  Bourgogne. 


Le  budget  pour  1923. 

La  Chambre  des  Députés  a  commencé, 
dans  sa  séance  du  2i  octobre,  la  discussion 
générale  du  budget  des  dépenses  et  des  re- 
cettes de  l'exercice  1923.  On  doit  espérer  que 
cette  discussion  se  poursuivra  sans  interrup- 
tion, de  telle  sorte  que  la  loi  de  finances  soit 
votée  au  plus  lard  le  oi  décembre  et  que  Tex- 
pédient  des  douzièmes  provisoires  soit  évité 
comme  il  l'a  été  pour  l'exercice  en  cours. 

Le  rapport  spécial  de  M.  Queuille  sur  le 
budget  du  ministère  de  l'Agriculture,  comme 
le  rapport  général  présenté  par  M.  Boka- 
nowski  au  nom  de  la  Commission  des  Finan- 
ces, renferment  la  comparaison  des  crédits 
inscrits  au  projet  du  Gouvernement  et  de 
ceux  proposés  par  cette  Commission.  Le 
projet  présenté  par  le  ministre  de  l'Agri- 
cullure  s'élevait  au  total  de  164  millions 
et  demi,  après  une  forte  compression  des 
crédits  votés  ponr  1922  ;  la  Commission 
des  Finances  a  réduit  ce  total  à  156  mil- 
lions et  demi,  soit  une  diminution  de  8  n>il- 
iions  environ.  Les  crédits  volés  pour  l'exer- 
cice 1922  s'élevaient  à  168  millions  et  demi  ; 
la  différence  réelle  d'une  année  à  l'autre  se- 
rait donc  de  12  millions  en  moins. 

Les  réductions  de  crédits  ont  porté  sur  la 
plupart  des  chapitres  ;  il  convient  de  mon- 
trer celles  dont  les  proportions  ont  la  plus 
grande  importance.  C'est  ainsi  que  le  crédit 
du  chapitre  des  encouragements  à  l'Agri- 
culture serait  réduit  de  4  60OC00  fr.  en  1922 
à  1  350  000  fr.,  soit  3  250  000  fr.  en  moins. 
Le  crédit  des  Offices  agricoles  descendrait 
de  16  à  12  millions.  Les  encouragements  à 
l'industrie  chevaline  seraient  diminués  de 
50  0<X)  fr.,  les  travaux  d'hydraulique  et  de 
génie  rural  à  la  charge  de  l'Etat  de  100  000 
francs,  les  crédits  pour  la  pèche  et  la  pisci- 
culture de  20  000  fr.,-les  crédits  pour  la  dcs- 
trucfion  des  loups  et  des  sangliers  de  36  000 
franc*,  les  indemnités  aux  fonctionnaires  en 
résidence  dans  les  région*  dévastées  de 
1  Novembre  1922.  —  N"  4J 


600  OÛO  fr.  Les  primes  à  la  culture  du  lin  et 
du  chanvre,  ainsi  que  celles  à  la  culture  de 
l'olivier,  les  allocations  pour  la  reconstitution 
des  vignobles,  celles  pour  secours  aux  agri- 
culteurs victimes  de  calamités  ou  dtes  intem- 
péries, supprimées  en  1922,  ne  sont  pas;  ré- 
tablies  dans   le   projet  de  budget- 

Il  est  probable  qu'un  certain  nombre  de  ces 
réductions,  notamment  celle  relative  aux  Of- 
fices agricoles,  donneront  lieu  à  de  vifs  dé- 
bats devant  la  Chambre. 

C'est  ainsi  que  la  Société  nationale  d'encou- 
ragement à  l'Agriculture  a,  sous  la  pré  i- 
dence  de  M.  Victor  Boret,  ancien  ministre  de 
l'Agriculture,  émis  le  vœu  que  les  crédits  ré- 
servés aux  Offices  agricoles  ne  subissent  au- 
cune réduction.  Elle  a,  d'autre  part,  pro- 
testé contre  la  suppression,  par  la  Commis- 
sion des  Finances,  du  crédit  demandé  par  le 
Gouvernement  pour  rétablir  en  1923  le  con- 
cours général   agricole  de   Paris. 

Groupe  agricole  du  Sénat. 
Dans  une  récente  réunion,  le  Groupe 
agricole  du  Sénat,  présidé  par  M.  Gomot,  a 
entendu  un  exposé  de  M.  Donon  sur  l'établis- 
sement des  réseaux  ruraux  de  distribution 
de  force  motrice  et  d'électricité,  et  sur  la  si- 
tuation du  marché  des  engrais,  ainsi  que  des 
observations  de  MM.  Louis  Michel,  Berlhou- 
lat,  Faure,  Plichon,  Henri  Roy.  Il  a  décidé 
de  demander  au  Gouvernement  : 

1°  De  faire  mettre  immédiatement  à  l'ordre 
du  jour  de  la  Chambre  les  projets  de  loi  relatifs 
à  l'exploitation  des  mines  de  potasse  dWlsace  et 
à  l'installation  en  France  d'usines  de  fabrication 
des  engrais  azotés  synthétiques; 

a°  De  déposer  un  projet  de  loi  en  vue  de 
l'attribution  à  l'Office  national  du  Crédit  agricole 
d'une  avance  destinée  à  encourager  rétablissement 
des  réseaux  ruraux  d'' électricité. 

Le  groupe  a  chargé  M.  Donon  de  déposer 
une  demande  d'interpellation  sur  la  politi- 
que agricole  du  Gouvernement  et  notamment 
sur  les  mesures  que  compte  prendre  le  mi- 
Tome  \\.  —  19 


370 


:hronique  agricole 


nistre  de  l'Agriculture  pour  faciliter  aux  cul- 
tivateurs leur  approvisionnement  en  matières 
fertilisantes. 

Production  de  l'alcool. 

Le  tableau  de  l;i  production  de  l'alcool  ji^n- 
diint  le  mois  de  septembre  est  le  dernier  de 
la  campagne  1921-1922.  Les  résultats  de 
uettc  campagne  et  de  la  précédente  sont  ré- 
sumés dans  le  tableau  suivant   : 

1921-1922        1920-1921        Diiït'-rence 


hpclolilrcs       liccloliires        licptolilrcs 

()5  694   1S7  282  —  91  588 

253  G82   io4  854  +148  S28 


Vins 

CiiJres  et  poirés. 

Marcs,    lies      et 

fruits i57  923       204  Goi     — 46  G78 

Substances  fari- 
neuses        20G  38o       iG3  946     -f42  434 

Betterave? 5G6  ggô       5G2  6i4     +   4  38i 

Mélasses 282  725       2G6  824     +i5  901 

Autres  subs- 
tances    I   432  2  o38     —       G27 

Totaux...    I  564  83i    i  492  169     +72  672 

Au  30  septembre,  le  stock  général  de  l'al- 
cool était  de  1  007  279  bcctolitres,  dont 
801  286  réservés  à  l'Etat.  Au  30  septembre 
1921,  le  stock  effectif  n'était  que  de  501  019 
liectolitres,  soit  moitié  moins. 

Les  primes  dans  la  régions  dévastées. 

La  ici  du  9  août  1920  a  décidé  que  des 
primes  seraient  allouées  aux  agriculteurs  des 
régions  dévastées  pour  les  terres  cultivées  en 
blé,  méteil  ou  seigle  pendant  Tannée  1920, 
et  un  crédit  de  66  99 i  874  fr.  36  a  été  ou- 
vert par  la  loi  du  16  juillet  1921  jiour  payer 
ces  primes  d'après  les  déclarations  des  in- 
téressés. 

Mais  il  est  arrivé  que  des  cultivateurs  mal 
informés  n'ont  fotirni  leurs  déclarations 
«fu'après  les  délais  consentis  pour  l'accom- 
plissement de  cette  formalité.  Dans  d'autres 
cas,  les  déclarations  n'ont  pas  été  transmises 
par  les  maires  ou  des  erreurs  ont  été  commi- 
ses dans  l'établissement  des  états  récapitula- 
tifs par  suite  d'une  insuffisance  de  vérifi- 
cation et  de  contrôle  dans  le  département. 
A  lin  de  réparer  ces  omissions,  qui  ont  eu 
pour  effet  de  priver  certains  agriculteurs  de* 
primes  auxquelles  ils  avaient  droit,  le  Gou- 
vcrnfnncnf  a  déposé,  dans  la  séance  de  la 
Chambrr-  des  Députés  du  12  octobre,  un 
projet  de  loi  ayant  pour  objet  de  demander 
au  Parlemenl  un  nouveau  crédit  de  466  299 
francs  08. 

C'est  -surtout  dans  les  déparlements  du 
Nord,  du  Pas-de-Calais,  de  l'Aisne  et  de  la 
Somme,  que  ces  crédits  seraient  employés 
pr.iir  les   r.'jinr;itiiin=   r],  i,;    ;i    c'inrj} 


Le  transport  des  engrais. 

On  nous  demande  d'indiquer  quels  sont  les 
résultats  obtenus  dans  la  revision  des  tarifs 
de  transport  des  engrais.  Le  nouveau  tarif 
commun  P.  V.  22-122,  qui  s'applique  aux  en- 
grais et  amendements,  a  été  promulgué  au 
Journal  Officiel  du  2  septembre,  pour  être 
appliqué  à  partir  du  30  septembre  dernier 
pour  une  période  qui,  sauf  prorogation, 
prendra  tin  au  |)liis  tard  le  1"  janvier  1924. 

Pour  un  grand  noml)re  d'engrais,  les  ba- 
rèmes appliqués  jusque-là  ont  été  remplacés 
par  des  barèmes  plus  réduits  ;  en  outre, 
pour  un  certain  nombre,  le  nouveau  tarif 
spécial  est  applicable  par  vagons  de  5  tonnes, 
en  dérogation  à  la  règle  générale  qui  n'ap- 
plique ce  tarif  qu'aux  vagons  complets  de 
10  tonnes.  Ln  abaissement  très  notable  est 
appliqué  aux  transports  de  sylvinite. 

Voici,  d'ailleurs,  les  termes  de  cette  bomo- 
logation  : 

1°  Le  sulfale  Je  fer  sera  maintenu  dans  le 
tarif  P.  V.  n°  22-122,  avec  le  barème  2G  par 
10  000    kilogr.    ; 

2°  Les  sylvinites,  quelle  que  soit  leur  teneur 
en  potasse  pure,  seront  taxées  au  barème  26  par 
10  000  kilogr,    ; 

3°  Les  marchandises  admises  au  l)é'néfice  de 
la  tarification  par  vapons  de  5  tonnes  seront 
taxées  comme   suit   : 

a)  Le  chlorure  de  potassium,  la  cyanamide  cal- 
cique.  les  déchets  de  cuir,  les  déchets  de  peau 
humides  ou  secs,  les  déchets  de  tannerie,  les 
nitrates  et  les  nitrites  de  chaux,  de  potasse,  de 
soude,  les  os  en  poudre,  les  déchets  et  râpures 
de  cornes  et  d'os,  le  sans:  desséché,  la  viande 
desséchée,  le  sulfate  d'ammoniaque,  le  sulfate 
de  potasse,  le  sulfocarbonale  de  potasse  ou  de 
soude,  au  barème  21  au  lieu  du  barème  19   ; 

b)  Les  os  l)rut-;  on  ronrassés,  dégélatinés  ou 
'non  défrélaliné<.  iiu  barème  23  au  lieu  du  ba- 
7'ème  r>i.  r\;\n[  entendu  que  bénéficieront  épa- 
li'ment  de  celte  tarilicalion  les  sylvinites,  quelle 
que  soit  leur  teneur  <'n  potasse  ])ure,  et  le  sul- 
fate de   f<'r   ; 

4°  Le  superpliosphate  île  eliaux  et  les  engrais 
enuiposés  bénéficieront  d'une  réduction  ite  20 
p.  loo  pour  l'exportation,  <omme  les  sylvinites 
e|    le*   scorie*  de  déphosplioi  alinn   moulues   ; 

La  limitation  de  la  réduction  de  20  p.  100  à 
une  zone  terrestre  ne  sera  homologuée  qu'à  lilre 
provisoire,  cette  question  devant  faire  l'nhjef 
d'un  examen  d'ensemble  pour  tous  les  tarifs 
homoloirués    où     fipurc     \\n    zonape    analogue. 

On  jionrra  remarquer  que  si  une  réduction 
de  20  0/0  est  accordée  aux  superpbospbafes 
et  aux  engrais  composés  destinés  à  l'expor- 
tation, au  lieu  de  la  réduction  générale  de 
10  0/0  pour  foiiles  les  marcbandises,  aucune 


CHRONIQUE 

réduction    n'a    été    apportée    aux    tarifs    de 
transport  de  ces  engrais  à  l'intérieur- 

Tarifs  douaniers  des  chevaux  et  des  ânes. 
Un  décret  du  29  juin  1921  a  rétabli  les 
tarifs  douaniers  sur  les  chevaux,  les  ânes  et 
les  mulets,  qui  avaient  été  suspendus  pendant 
la  période  de  guerre.  Un  décret  en  date  du  24 
octobre  vient  de  fixer  les  coefficients  de  ma- 
joration applicables  désormais  à  ces  tarifs. 
Ces  coefficients  sont  de  2.ô  pour  les  che- 
vaux (autres  que  ceux  destinés  à  la  bouche- 
rie;, les  mules  et  mulets,  les  ânes  el  ànesses. 

Achats  d'étalons  par  lEtat. 

Les  commissions  de  l'Administration  des 
Haras  nationaux  procèdent  actuellement  aux 
achats  annuels  d'étalons  pour  la  remonte  des 
dépôts  de  l'Etat. 

Des  achats  importants  d'étalons  de  trait 
ont  été  opérés  en  Bretagne,  à  la  réunion  de 
Landerneau  :  23 i  étalons  de  trait  bretons  y 
ont  été  présentés  et  84  étalons  ont  été  ache- 
tés pour  la  somme  de  816  000  francs,  soit 
en  moyenne  9  710  fr.  environ.  A  la  même 
réunion,  sur  113  étalons  postiers  qui  ont 
été  présentés,  44  ont  été  achetéspour  502  000 
francs,  soit  11  400  fr.  en  moyenne  par  tète. 

Concours  à  Saint-lô. 

La  Société  d'Agriculture  de  la  Manche,  ré- 
cemment créée  et  présidée  par  M-  Damecour, 
sénateur,  a  organisé  un  grand  concours  dé- 
partemental à  Saiut-Lô.  Le  département  de 
la  Manche  étant  le  principal  centre  de  l'éle- 
vag'e  de  la  race  liovine  Normande,  cette  race 
devait  y  occuper  la  première  place  ;  on  y 
comptait,  en  effet,  o'iO  animaux  de  cette  belle 
race,  dont  140  taureaux  et  I.jO  génisses,  ame- 
nés par  de  nombreux  éleveurs,  parmi  lesquels 
figuraient  ceux  qui  sont  le  plus  réputés. 
Nous  ne  pouvons  indiquer  que  les  prix  de 
championnat,  consistant  en  médailles  de  ver- 
meil, qui  ont  élé  ainsi  attribués    : 

Taureaux  sans  dcnls  cl  de.  deux  ans  :  M.  Lc- 
paiilniicr,   à   Sainl-Côinr-ilii-Monl ,   pour   Brésilien. 

Taureaux  de  quatre  et  six  dciils  :  M.  Liibordc, 
à   Réttioville,  pour  Espair. 

Femelles  sans  dents  et  de  deux  dents  :  M.  Cli. 
Diivoinois,   à  Turquo\ili(',   pour   tSiantaise. 

Femelles  de  quatre  dents  et  vaches  :  M.  Fran- 
çois  Noël,   à   Coigny. 

Provoquer  de  nouveaux  progrès  dans  l'éle- 
vage et  faciliter  le  commerce  des  animaux 
de  choix,  tel  est  un  des  principaux  buts  de 
la  i^'ociété.  C'est  ce  que  M.  Damecour  a  ex- 
posé en  ces  termes  : 

(  »iif   se   propo?c-l-ollc   en   effet  ? 
Fixer    notre    belle    race    bovine    Normande,    dé- 
terminer  ses   caractères,   la   sectionner  ensuite   la 


AGRICOLE 


371 


propager  par  l'exportation  au  dcliors  du  départe- 
ment et  à  l'étranger. 

Si  vous  parcourez  les  régions  où  régnent  les 
races  Limousine  et  Ni^:ernaise,  vous  êtes  frappé 
de  la  similitude  des  animaux,  même  conforma- 
tion ou  mêmes  têtes,  mêmes  lobes,  et  de  suite 
vous  les  distinguez  entre  elles. 

S'agit-il  de  la  race  Normande,  vous  êtes  en 
présence  de  sujets  divers,  les  uns  conformés 
pour  la  viande,  les  autres  pour  le  lait  et  le  beurre  ; 
vous  constatez  à  l'infini  des  diversités  de  têtes, 
ici,  blanches,  là,  '  bringées,  de  grandes  diver- 
gences dans  le  pelage.  Si  bien  que  le  plus  gros 
reproche  adressé  à  notre  race,  c'est  qu'on  ne 
sait  pas  bien  où  elle  commence  et  où  elle  finit. 
En  un  mot,  la  race  Normande  n'a  pas  de  carac- 
tères  bien   définis. 

Ce  défaut,  qu'on  lui  reproclie  avec  jnsle  rai- 
son, nous  nous  emploierons  à  ce  qu'elle  ne  Tcn- 
coure  plus.  Et  cela  au  moyen  d'un  grand  concours 
central,  qui  se  tiendra  chaque  année,  où  tous  les 
animaux  primés  dans  les  cantons  cl  les  arron- 
dissements viendront  se  préseiilcr  tous  ensem- 
ble. Vn  jury  spécialement  choisi  [)ar  nos  com- 
pétences aura  pour  mission  de  les  classer  par 
ordre  de  mérite,  d'après  des  méthodes  arrêtées, 
en  vue  de  créer  la  race  Normande  homogène, 
qui  en  présentera  tous  les  caractères  bien  déter- 
minés par  nos  distingués  praticiens. 

Lorsque  ce  classement  annuel  sera  opéré,  notre 
Société  publiera  les  palmarès,  où  seront  plioto- 
graphiés  nos  sujets  d'élite,  en  remettra  des 
exemplaires  au  sein  du  ministère  de  l'Agricul- 
ture qui  les  communiquera  à  tous  les  acheteurs 
de  nos  beaux  animaux. 

La  Manche  est  un  pays  où  naissent,  chaque 
année,  au  moins  Oo.ooo  veaux,  puisciu'ellc 
compte  Go.ooo  vaches,  autant  que  l'Orne  et  le 
Calvados  réunis.  Elle  ne  peut  tout  garder,  il 
faut   poiuvoir   à   l'écoulement   de   ses   produits. 

l^our  cet  écoulement,  aucune  institution  n'exis- 
te. Les  marchands,  acheteurs,  errent  à  l'aven- 
ture de  ferme  en  ferme  et  perdent  ainsi  un  temps 
précieux.  Notre  Société,  avec  ses  catalogues,  cun- 
naissant  les  adresses  de  nos  éleveurs,  leur  four- 
nira ces  renseignements  précieux. 

Et.  quant  à  l'étranger,  jusqu'ici  l'exportation 
n'a  eu  lieu  que  sur  l'initiative  de  quelques  éle- 
veurs, très  limitée  dans  son  action,  laissant  le 
clianip  IIImc  aux  races  Limousine  et  Nivcrnaise 
])ui<saminent  organisées,  à  l'Angleterre,  qui 
s'attribuait    ainsi    un   quasi-monopole. 

Alors  que  la  race  Normande  possède  la  pré- 
cneilé,  la  rusticité,  des  aptitudes  laitières  et  lieur- 
rières  incomparables,  une  facilité  prodigieuse 
d'engraissement,  alors  qu'elle  est,  en  réalité,  la 
première  du  monde,  elle  n'a  joué  jusqu'ici  qu'u!» 
rôle  secondaire.  Ce  rôle  secondaire  ne  peut  nous 
suffire,  nous  voulons  le  premier,  et  bien  organisés, 
nous  l'aurons. 

Ne  m'a-t-on  dit  un  jour  que  je  n'oublicraî 
jamais  :  «  Dans  la  Manche,  vous  avez  le  ber- 
ceau de  la  race,  mais  aous  ne  savez  pas  en 
tirer   parti,   vous  êtes  en   relard   de   20  ans.    » 


372  CHRONIQUE 

Nous  ne  pouvions  plus  longtemps  nous  lais- 
fcr  traiter  en  gens  arriérés  et  inintellipouts.  Nous 
avons  résolu  d'obtenir  le  premier  rang,  et  nous 
avons  fondé,  dans  cv  but,  Ja  Société  inanguixie 
en  ce  jouj. 

Le  concours  de  Sain(-Lô  a  reçu  la  visite 
de  M.  Ilcnry  Chéron,  ministre  de  l'Agricul- 
lUF'^,  et  (ie  M.  Dior,  ministre  du  C.ommeire. 
I.'un  et  l'aiilri'  ont  tenu  à  rontlrc  liummagc 
aux  efforts  des  éleveurs  et  à  ceux  de  la  So- 
riél»'    <!'  Agrieullure. 

Coopératives  agricoles. 
1/lnion  des  l'aypans  <le  l'Yonne,  qui  a  créé 
en  1921  une  Copérativc  pour  la  vente  du  blé 
dont  le  succès  a  été  remarquable,  vient  de 
prendre  inie  autre  initiative  qui  n'offre  pas 
moins  d'intérêt. 

Le  pay?  d'Othe,  dans  ce  département,  est 
lî^putë  pouT  son  innK)rtante  production  de 
fliiLt#,  «iurtout  de  fruits  à  cidre.  Des  ache- 
teurs nombreux  des  autres  départements  vien- 
nent s'y  approvisionner.  En  vue  de  rétruia- 
ris<'r  les  ventes,  l'Union  des  Paysans  a 
fondé  ime  Coopérative  de  vente  de  fruits 
à  cidre,  de  fruits  à  couteau  et  de  cidre,  et 
elle  a  fixé  des  prix  de  vente  pour  les  achats 
faits  ]iar  ses  soins  ; 

Pommes,  i35  fr.  les  i  ooo  kp..  garantissant  u'n 
rendement  de  5  lieelol.  5d  de  cidre;  Poins,  go  fr. 
les  I  ooo  kg.,  garantissant  un  rendement  de 
fi  boctol.  de  poiré.  Le  tout  rendu  sur  va^on  en 
gare  de  Tbeil  on  de  Vulaines.  La  réH?eptioii  sera 
assurée  par  un  délégué  de  l'Union  des  Paysans. 
Cidre.  3r>  fr.  les  l 'lO  litres,  pris  au  pressoir. 
Toutes  les  commandes  sont  reçues  par  M. 
Vallée,  président  de  l'Union  des  Paysans,  di- 
recteur de  la  Coopérative  de  vente  de  fruits, 
à  Foissy-snr-Vannc   (Yonne). 

La  laiterie  en  Belgique. 
La  Société  nationale  de  Laiterie  de  Belgi- 
que a  célébré  récemment  le  25*  anniversaire 
(le  sa  création  par  une  exposition  organisée 
à  T^ruxelles,  dont  le  succès  a  été  complet. 
Lait,  beurres,  fromages  et  matériel  de  lai- 
terie mettaient  en  évidence  les  efforts  pour- 
suivis pour  réparer  les  dommages  causés  par 
la  guerre  à  cette  industrie  qui  occupe  une 
place  très  imix)rtante  dans  l'agriculture  du 
pays. 

A  la  réunion  solennelle  de  la  Société,  M. 
Jules  Macnhaut,  qui  la  préside  avec  un  dé- 
vouement sans  bornes,  a  rappelé  ces  doulou- 
reuses péripéties,  et  il  a  rendu  un  hommage 
applaudi  à  M.  le  baron  Ruzctte,  ministre  de 
IWgricuIlurr.  qu'il  a  appelé  le  «  vrai  minis- 
tre de  la  laiterie  »,  car  il  a  relevé  celle-ci 
«[très  la  guerre  dans  les  régions  dévastées  et 
a  permis,  par  ses  subsides,  de  sauver  la  lai- 


AGRICOLE 

lorie  belge  toute  entière  qui  iJériclitait.  on 
sulnenlionnant  le  service  d'inspection  orga- 
nisé par  la  Société  nationale  de  Laiterie,  ainsi 
que  le  contrôle  du  beurre,  dont  les  effets  se 
font  vivement  sentir. 

Concours  de  la  race  ovine  Corse. 

On  lira  plus  loin  ip.  ;177)  les  résultats  du 
premier  ccjncours  itinérant  de  brebis  de  la 
lace  Corse-  Lu  deuxième  concours  de  même 
genre  est  organisé  dans  deux  arrondissements 
de  ce  département,  en  vue  de  rechercher,  par 
le  contrôle  du  rendement  en  lait,  les  animaux 
possédant  l'aptitude  laitière  la  plus  dévelop- 
pée. Ce  concours  aura  lieu  au  début  de 
la  campagne  laitière  11)22-1920,  du  20  au 
30  novembre,  dans  les  arrondissements 
d'Ajaccio  et  de  Calvi. 

Pour  être  admis  à  concourir,  les  éleveurs 
bergers  devront  adresser  leur  déclaration  à 
la  direction  des  Services  agricoles,  13,  rue 
du  Roi-de-Rome,  à  Ajaccio,  15  jours  avant  la 
date  fixée  pour  le  contrôle  laitier. 

Enseignement  agricole  d'hiver. 

l  u  cours  d'agriculture  destiné  aux  culti- 
vateurs, horticulteurs,  viticulteurs,  maraî- 
chers, etc..,  et  aux  jeunes  gens  âgés  de 
16  ans  au  moins,  sera  institué  cette  année  à 
Meaux  (Seine-et-Oise).  Ce  cours  commencera 
le  jeudi  1(3  novembre  et  sera  continué  chaque 
jeudi   pendant  deux  hivers   consécutifs. 

Les  leçons  seront  données  dans  la  salle  de 
la  Société  d'Agriculture  par  des  professeurs 
d'agriculture,  d'horticulture  et  des  spécialis- 
tes de  la  région.  Elles  seront  complétées  par 
des  exercices  pratiques  dans  une  ferme  voi- 
sine de  Meaux  et  par  des  excursions. 

D'autre  part,  la  deuxième  session  d»i  cours 
du  même  genre,  qui  avait  été  organisé  l'an 
dernier  à  Melun,  aura  lien  au  collège  de  cette 
ville  à  partir  du  jeudi  23  novembre. 
Questions  viticoles. 

La  Confédération  viticole  de  Bourgogne 
a  tenu  récemment  son  Congrès  annuel  à  ^il- 
lefranche-sur-Saône. 

Parmi  les  voeux  qui  ont  été  adoptés  dans 
cette  importante  réunion,  on  doit  signaler 
ceux  qui  demandent  l'abaissement  à  5  fr. 
par  hectolitre  de  la  taxe  de  circulation  sur 
les  vins,  l'interdiction  de  la  circidation  des 
piquettes  et  des  vins  de  sucre.  Le  Congrès 
a  demandé  que  la  taxe  d'appellation  d'ori- 
gine ne  soit  appliquée  qu'une  seule  fois  pour 
les  ])roduils  délimités  (vins  et  eaux-de-vie) 
(pii  n'auront  soulevé  aucune  contestation 
]iendanl  trois  aimées  après  la  publication 
an  Journal  Officiel. 

He.nry  Sacmer. 


REGIONS  AGRICOLES 


373 


REGIONS  AGRICOLES 


Le  Bas-Graisivaudan. 

^i  la  vallée  du  Haul-Gruibivaudau  (1),  c'est- 
à-dire  la  vallée  de  l'Isère  en  amont  de  Gre- 
noble, est  d'une  indicible  grandeur  par  son 
cadre  de  montagnes,  dont  quelques-unes  gar- 
dent toute  l'année  un  revêtement  de  neige  et 
de  glace,  le  Bas-Graisivaudan,  en  aval  de  la 
capitale  dauphinoise,  ne  mérite  pas  moins 
l'admiration.  Ici,  il  est  vrai,  les  monts  ne 
sont  pas  dune  altitude  comparable,  ils  ne  se 
dressent  que  sur  un  des  versants  — '  à  l'Est  — 
tandis  que  du  côté  opposé,  ce  n'est  quun  ri- 
deau de  collines,  mais  hautes  encore  et  revê- 
tues d'une  végétation  superbe,  qui  fait  de  la 
région  comprise  entre  Moirans  et  la  campa- 
gne de  Saint-Marcellin  un  des  terroirs  agri- 
coles les  plus  opulents  et  les  plus  variés  de  la 
France  entière- 
L'Isère,  en  s'échappanl  du  couloir  formé 
par  les  montagnes  de  la  Grande-Chartreuse 
et  celles  du  Villars-de-Lans,  pénètre  dans  le 
large  bassin  ensoleillé  au  cœur  duquel  la 
petite  ville  de  Moirans  s'encastre  entre  Ica 
chemins  de  fer  de  Lyon  et  de  Valence  et  la 
rivière  travailleuse  de  la  Morge.  La  végéta- 
tion exubérante  semble  plus  fraîche  encore 
par  le  contraste  avec  les  parois  calcaires  des 
monts,  à  pics  de  hauteur  prodigieuse,  et 
d'une  extrême  noblesse  de  lignes,  surtout  le 
puissant  promontoire  dit  Bec-de-l'Echaillon, 
creusé  de  carrières  d'une  pierre  à  grain  fin, 
projeté  par  les  monts  de  Lans.  Partout  où 
les  arbres  ont  pu  s'accrocher  sur  ces  pentes 
abruptes,  ils  croissent  avec  vigueur,  ils  se 
relient  aux  forêts  qu'encadre  le  plateau  de 
pâturages  oîi  se  préparent  des  fromages  ré- 
putés en  Dauphiné  sous  le  nom  de  Sassenage, 
bourg  des  bords  de  l'Isère,  ou  de  fromage 
bleu,  analogue  au  Roquefort,  mais  de  pâte 
moins  fine  et  d'une  saveur  particulière.  Je 
mènerai  un  jour  nos  lecteurs  sur  cet  inté- 
ressant plateau  de  Lans. 

Moirans,  même  pour  qui  vient  des  parties 
chaudes  de  la  vallée  supérieure,  est  comme 
le  vestibule  du  Midi  par  la  lumière  et  les 
nombreux  mûriers  qui  peuplent  encore  ses 
campagnes  et  décèlent  (jue  la  sérirîculfure  se 
maintient  un  peu.  Mais  bien  des  plantations 
de  mûriers  ont  disparu  pour  faire  place  au 
noyer,  l'arbre  dominateur  jusqii'au  Rhône 
qui  mérite,  plus  encore  que  le  i)iii  des  Lan- 


II  Ji'iirnnl  li'  [iiricuUiii't    [iKiliijiii    de?    14  «.1    .m 
octobre. 


des,  l'épilhèle  d'arbre  d'or  ;  c'est  lui  qui 
fait  la  richesse  de  ce  pays  où  le  cultivateur 
l'associe  au  mais  et  au  tabac. 

Dans  tout  le  Dauphiné,  le  noyer  abonde, 
mais  dans  le  Bas-Graisivaudan  seulement,  il 
est  l'objet  d'une  exploitation  rationnelle  que 
Ion  ne  trouve  nulle  part  ailleurs  en  France. 
Même  au  débouché  de  la  vallée  d'Oisans,  à 
Vizille,  dont  les  noix  ont  cependïint  la  répu- 
tation d'être  les  plus  belles  et  les  meilleures, 
on  se  borne  à  des  arbres  ou  des  groupes  iso- 
lés, sans  chercher  à  créer  des  plantations  ré- 
gulières, tandis  qu'à  partir  de  Moirans  ce 
sont  de  véritables  vergers  de  noyers  auxquels 
on  peut  donner  le  nom  de  noyeraies.  Ils  sont 
plantés  en  rangées  successives,  entretenus  ;  le 
sol   est  labouré  avec  soin. 

Ces  champs  de  noyers  se  pressent  surtout 
au  fond  de  la  vallée  ;  au  flanc  des  monts  el 
des  collines,  les  arbres  sont  plus  capricieu- 
sement répartis  autour  des  cultures  et  des 
fermes,  au  long  des  chemins  ;  ils  y  sont  mul- 
titude encore  et  se  mêlent  volontiers  aux 
châtaigniers,  qui  }>euplent  les  combes,  c'est- 
à-dire  les  petits  vallons.  Ces  beaux  arbres 
sont  l'ornement  et  la  grâce  du  massif  à  tra- 
vers lequel  s'élève,  par  un  tracé  extrême- 
ment sinueux,  le  chemin  de  fer  de  Lyon  pour 
aller  traverser  l'immense  plaine  de  Bièvre, 
judis  presque  inculte  et  fertilisée  par  les.  ef- 
forts des  populations  concentrées  au  pied  des 
hauteurs  qui  la  bordent-  Ces  collines  de  cein- 
ture sont  aussi  revêtues  d'arbres  que  la  plai- 
ne est  dénudée,  elles  se  creusent  de  vallons, 
dont  un,  parcouru  par  la  Fure,  issue  du  beau 
lac  de  Paladru,  est  une  gorge  verdoyante. 

Aux  abords  de  la  plaine,  près  de  l'indus- 
trieux bourg  de  Rives,  le  village  de  Beau- 
croissant  a  un  rôle  important  dans  la  vie 
rurale  du  Dauphiné.  Ses  foires  aux  chevaux 
et  aux  mulets  attirent,  en  avril,  les  cultiva- 
teurs des  diverses  régions  naturelles  qui  se 
soudent  aux  environs  :  Terresfroides,  Bièvre, 
Grande-Chartreuse,  Graisivaudan,  monts  de 
Lans  et  Vercors.  La  plaine  est  presque  dé- 
serte à  l'intérieur,  ou  n'y  trouve  ni  villages 
ni  hameaux,  mais  seulement  des  fermes  : 
mas,  granges,  maisons  situées  à  grande  dis- 
tance l'une  de  l'autre.  Par  contre,  la  région 
des  collines  est  peuplée  de  beaux  villages 
entre  lesquels  s'éparpillent  à  l'infini  des  ha- 
bitations piMipléçs  d'ouvriers  cultivateurs, 
soit  employés  dans  les  usines  des  bords  de  la 
Fure,  soit  travaillant  à  domicile  pour  les  mai- 


374 


GÉNIE  RURAL  EN  SUSSE 


sons  lyonnaises  de  soieries.  L'extension  de 
la  force  électrique  maintient  dans  toute  la 
contrée  cette  population  ardente  au  travail 
à  qui  les  productions  naturelles  ne  deman- 
dent pas  de  labeur  excessif  :  noix,  châtaignes 
assurent  l'aisauce,  tout  en  permettant  le  tra- 
vail  industriel. 

.  Ce  rideau  de  collines,  entre  lesquels  la 
Furc  se  livre  passage,  serait,  partout  ailleurs 
qu'à  ce  voisinage  des  grandes  cimes  alpestres, 
considéré  comme  de  belles  montagnes.  Les 
croupes   dominent    de  600   à   700   mètres    le 


fond  de  la  vallée  de  l'Isère,  des  bois  les  re- 
Aètent,  des  combes  les  frangent  ;  sur  les  res- 
sauts, de  jolis  villages  s'abritent  sous  les 
noyers  et  les  châtaigniers,  hameaux  et  fer- 
mes isolées,  en  multitude,  égaient  ce  paysage 
d'où  les  vue?  sont  d'une  grandeur  saisissante. 
Les  monts  de  Lans  et  le  Vercors  se  profilent, 
fiers,  avec  une  netteté  merveilleuse  sur  un 
ciel  presque  toujours  pur.  L ne  des  montagnes 
se  découpe  en  figure  de  médaille  où  l'on 
croit  voir  une  tète  de  Minerve. 

(.4   saiiire.)  Ardouin-Dtmxzet. 


GEME  RURAL  EN  SUISSE 


(1) 


Main-d'œuvre  —  Sur  l'ensemble  des  frais 
«il-  jiiiuludion  par  hectare  cultivé,  s'élevant. 
en  moyenne  générale,  à  1  620  fr.  43,  les  frais 
de  main-d'œuvre  représentent  737  fr.  81, 
cest-ù-dire  im  peu  ])lus  des  4  dixièmes  du 
total,  ce  qui  montre  qu'une  importante  main- 
d'œuvre  est  utilisée  par  les  exploitations  de 
la  Suisse  considérées  dans  la  statistique  étu- 
diée. 

En  effet,  on  compte  par  hectare  cultivé 
une  moyenne  de  81  journées  de  travail,  dont 
4  i  fournies  par  les  membres  de  la  famille 
rt  37  par  les  salariés. 

La  décomposition,  d'après  les  étendues  des 
exploitations,  est  la  sviivante  pour  les  joui- 
nées  employées  par  hectare  (membres  de  la 
famille  et  salariés)  : 

de  3  à  5  hectares  120  journées 

5       10      —  loS         — 

10       i5      —  S() 

i5       3o      —  73         — 

plus  de  3o      —  5G         — 

Les  frais  de  la  main-d'œuvre  par  hectare 
cultivé,  comprenant  les  salariés  et  la  rému- 
nération des  membres  de  la  famille,  sont  in- 
diqués ci-dessous   pour  les  exploitations    : 

de  3  à  5  hectares     loOO.Sa 

5       10      —  (S35.39 

1.3       i5      —         085.34 

TO         .Su        —  505.96 

;:.       3o      —  Ji88.8'i 

Moyenne   p<'n«'rale    707. 8A 

Il  est  intéressant  de  donner  un  aperçu  des 
salaires  moyens  alloués  aux  ouvriers  agrico- 
les d"  îa  Suisse,  en  1020  : 

fl-.liirs 

Pur  simninr  :  — 

Vachers    .    22. S6 

Charreli»'!?    20.37 

Domestique-    i5.,'io 

riorçons  do  ferme   8.43 

Filles  de   ferme    m. 39 


Par  jour  :  — 

JouriialiiTs,  avec  entrelien, 

pendant    les    récolles    7.29 

le  reste   du    temps    5.i!7 

Journaliers,   sans   entretien, 

pendant    les    réeoltes     10. 50 

Je    reste    du    temps    8.o5 

Journalières,   avec   entretien . 

pendant    les    récoltes    li.:>.8 

le    reste    du    tcmp:^    S.O.'j 

.louniaiièrcs,   sans  entretien. 

pendant    les    récoltes     7.10 

le    reste   du   temps    0.33 

Les  salaires,  en  espèces,  des  domestiques 
et  journaliers  agricoles  ont  subi,  en  1920, 
une  nouvelle  et  sensible  majoration,  et  il  ne 
faut  pas  s'attendre  à  un  recul  prochain  par- 
ce que  le  niveau  actuel  des  salaires  agricoles 
est  modique  par  rapport  à  ceux  des  ouvriers 
de  l'industrie. 

L'augmentation  des  salaires  en  l'J20  est  de 
7  <i  0  par  rap[)ort  aux  chiffres  relevés  en  1919; 
la  majoration  affecte  également  les  membres 
de  la  famille,  dont  le  renchérissement  s'ex- 
plique par  le  relèvement  du  supplément 
compté  pour  la  direction  de  rexploilation. 

Ajoutons  que  sur  ItiO  francs  de  frais  de 
main-d'œuvre  des  exploitations  suisses,  les 
membres  de  la  famille  figurent  |)our  63  fr.  62 
et   les  salariés   pom*  36  fr.   28. 

Machines  agricoles.  —  En  1020,  la  valeur 
des  niacliiiit-  et  iii^lruuients  agricoles  im- 
portés en  Suisse  a  r\r  de  II  ISdOOO  francs, 
alors  qu'elle  n'étail  que  de  N  301  000  fiancs 
en  T.tlO  et  .seulement  de  4  125  000  francs 
comme  moyenne  d(>  la  période  1906-1913. 

A  titre  de  comparaison,  l'ensemble  des 
importations  de  matières  utiles  h  l'agricul- 
ture, V  compris  les  machines  agricoles  (en- 
L'rais,  fourrages,  ])ailles,  semences,  volailles 
et  abeilles,  bétail  de  rente),  s'élevait  à 
70  051  000  francs  en   1920,  contre  143  mil- 

[i  )    Viiii     le    luiiiH'rn    du    ''I    oeloliii'.    p.    3Sn. 


LZS  FRICHES.  LEURS  AVAiNTAGES  ET  LEURS  INCONVÉNIENTS 


375 


lions  306  000  francs  en  1919  et  58  781000 
francs  pour  la  moyenne  de  1906  à  1913. 

Comme  pour  les  Constnactions  rurales, 
l'emploi  du  matériel  agricole  doit  se  traduire 
par  un  loyer  d'une  certaine  valeur-  A  ce 
point  de  vue,  l'enquête  suisse  peut  nous 
fournir  quelques  indications. 

Dans  l'ensemble  des  frais  de  production 
par  hectare  cultivé,  en  1920,  l'amortisse- 
ment du  matériel  (cheptel  mort)  est  compté 
en  moyenne  à  23  fr.  93,  et  les  réparations 
à  29  fr.  69,  soit,  au  total,  53  fr.  62  par  hec- 
tare cultivé. 

Selon  l'étendue  des  exploitations,  on  relève 
les  chiffres   suivants    : 


Etendue 
des  exploitations 

Frais  par  liectare  cuit 

vé 

(hectares  1 

Atiiortissemeiil 

Ri'paralious 

Total   _r"_l 

de  3  à  5 

27.00 

32.15 

59.62 

5  à  10 

2ii.20 

07.87 

52.07 

lo  à  i5 

25.^9 

32.45 

57-94 

i5  à  3o 

22.17 

3o.o5 

52.22 

plus  de  3o 

I9.G7 

28.54 

48.21 

Par     hectare 

cultivé, 

les     frais 

annuels 

d'amortissement,  d'entretien  et  de  répara- 
tions du  matériel  varient  de  4S  à  près  de  60 
francs. 

L'amortissement  du  cheptel  mort  s'est 
élevé,  en  moyenne  générale,  pour  1920,  à 
6  fr.  02  pour  100  francs  du  capital  engagé, 
alors  qu'il  n'était  que  de  5  fr.  06  pour  la 
I>ériode  1908-1910,  et  5  fr.  17  pour  la  moyen- 
ne de  1911-1913. 

Le  rapport  ajoute,  qu'en  1920,  ((  le  cheptel 
mort  est  amorti  quelque  peu  plus  rapidement 
qu'auparavant,  car  les  intéressés  s'efforcent 
de  ramener,  dans  la  mesure  du  possible,  à 
des  valeurs  normales  les  éléments  du  cheptel 
mort  achetés  aux  hauts  prix  de  la  période  de 
guerre  ». 

Les  frais  de  réparation  ont  été,  en  moyen- 
ne, de  7  fr.  46  pour  100  francs  de  capital, 
en  1920-  Ces  frais  passent  de  6  fr.  54,  peut 
les  exploitations  de  5  à  10  hectares,  à 
10  fr.  73  pour  celles  ayant  plus  de  30  hec- 
tares. 

Pour  100  francs  des  frais  de  production, 
les  dépenses  annuelles,  relatives  à  1920, 
sont  de  1  fr.  48  pour  l'amortissement  du 
cheptel  mort  et  de  1  fr.  83  pour  les  répara- 


tions qu'il  nécessite,  soit,  au  total,  3  fr.  31 
en  moyenne  générale  pour  toutes  les  ex- 
ploitations dont  la  comptabilité  a  été  étudiée. 
Le  rapport  donne  ie^  indications  suivan- 
tes au  sujet  du  prix  de  la  location  du  maté- 
riel par  100  francs  de  son  capital,  dont  l'in- 
térêt est  compté  à  5  0!0,  plus  l'impôt  et  l'as- 
surace  à  0.20  0/0  :  16  0/0  pour  la  période 
1908-1910  ;  16.22  0/0  pour  1911-1913,  et 
18.35  0/0  pour  1920,  en  légère  diminution 
depuis  1918. 

Les  transports,  que  je  qualifie  d'exporta- 
tion de  la  ferme,  sont  désignés,  je  pense, 
sous  le  nom  de  voiturages,  dans  la  statisti- 
que étudiée  ;  ils  représenteraient  en  moyen- 
ne la  modique  somme  de  7  fr.  20  par  hectare 
cultivé,  ou  0  fr.  47  0/0  de  l'ensemble  des 
frais  de  production-  Comme  je  le  suppose,  il 
ne  doit  s'agir  ici  que  des  transports  des  pro- 
d!uits  de  la  ferme  au  marché  voisin,  ce  qui 
cadrerait  à  peu  près  avec  les  chiffres  donnés 
dans  mon  mémoire  sur  les  Travaux  de  la 
Ferme,  publié  dans  le  dernier  fascicule  des 
Annales  de  l'Institut  national  Agronomique, 
donnant  les  indications  suivantes  pour  l'ex- 
]j]oitation  de  M.  Henry  Girard,  à  Bertrand- 
fosse  (moyennes  de  trois  années)  :  sur  l'en- 
semble des  journées  d'animaux  employées 
par  an  aux  divers  transports  de  la  ferme 
22  0/0  sont  affectés  aux  services  des  fumier^, 
du  purin  et  des  amendements  ;  30  0/0  aux 
transports  des  récoltes  des  champs  à  la  fer- 
me ;  26  0/0  aux  menus  transports  divers  ; 
y  0/0  aux  transports  d'importation,  de  la 
gare  à  la  ferme,  et  19  0/0  aux  transports 
d'exportation  de  la  ferme  à  la  gare. 

La  force  motrice  figure  dans  la  statistique 
suisse  pour  une  dépense  moyenne  de  9  fr.  S9 
par  liectare  cultivé,  représentant  0  fr.  37  par 
]00  francs  des  frais  de  production.  C'est  une 
sojiime  bien  faible,  mais  il  faut  se  rappeler 
qu'il  s'agit  surtout  ici  de  petits  moteurs  élec- 
triques, que  le  courant  est  fourni  à  plus  bas 
prix  en  Suisse  que  chez  nous,  et,  enfin,  que 
rétendue  moyenne  des  exploitations  contrô- 
lées en  1920  par  le  Secrétariat  des  Paysans 
puisses  est  aux  environs  de  14  hectares,  fê- 
tant que  je  puis  la  calculer. 

(1   sut  ne.)  ÎMax  Rinoelmann. 


LES  FRICHES 

LEURS  AVANTAGES  ET  LEURS  INCONVÉNIENTS  (1 


Voilà,   énumérée  aussi   succinctement  que      dans  je  pâturage    des  friches.  Elles  ne  com- 
possible,    la   série  des   fourragères  estimables       j-osent  pas  toute  la  végétation-  J'aurai  l'occa- 

^ioîi    do  démontrer    tout    à    l'heure   que    les 


(i)  Voir   \c   niiiiK'-ro   du    :i8  oclolir( 


30  2. 


plantes     sans    valeur    [)rédominent    on     plus 


375  LES  FIUCUES, 

duue  partie  et  restreignent  l'éteudue  vraie 
du  pacage.  Si  les  fourragères  signalées  se 
nourrissent  du  reste  des  engrais  laissés  par 
la  demicrt!  culture,  elles  procurent  du  moins 
une  conipeusatiou. 

Il  résulte  donc  de  Texamen  de  la  végétation 
dos  friches  :  1°  qu'elles  n'offrent  pas  un  pa- 
cage sérieux  ;  2°  qu'elles  ne  reposent  pas  la 
terre  ;  3"   qu'elles  la   laissent  appauvrir  ;  4° 
qu'elles  contiennent    des   foyers    permanents 
de  mauvaises  herbes  et  préparent  les  inva- 
sions futures  des  céréales.  Elles  ont  été  jus- 
qu'ici   la   conséquence   de   la   culture   exten» 
sive  qui  tend  à  disparaître  de  plus  en  plus. 
Elles  doivent  être  supprimées.  C'est  ce  qui  a 
été  pratiqué  dans  les  régions  qui  ont  adopté  la 
culture  intensive.  Mais  il  est  des  contrées  qui 
les  conservent  encore,  même  avec  la  pratique 
des  cultures  intensives.  Pendant  quatre  à  cinq 
ans  les  terres  reçoivent  engrais  de  ferme,  en- 
grais chimiques,  rien  n'est  négligé  pour  as- 
surer le  succès  des  cultures,  et  pendant  trois 
ans,    ces   mêmes    terres    reprennent   l'aspect 
désolé  des  friches.  Je  connais  des  domaines 
de  Sologne  qui  ont  encore  50  à  60  hectares 
de  friches  sur  500  à  60O  hectares  dont  ils 
se  composent.  Il  n'est  pas  rare  qu'une  bonne 
ferme  garde,  bon  an  mal  an,  7  à  9  hectares 
de  ces  terres. 

Est-il  possible  de   les  remplacer  ?  La  pra- 
tique   des    régions    qui    les   ont   supprimées 
nous   montre  qu'elles   sont  remplacées   avec 
avantage  ;  l'abaissement  des  prix  causés  par 
Id  surproduction  nationale  et  étrangère  né- 
cessiterait leur  disparition,   et  la  principale 
raison  invoquée  par  les  partisans  des  friches, 
c'est  qu'ils  trouveront  en  elles  des  pâturages 
supplémentaires,  et  cette  raison  militent  en 
leur  faveur  depuis  les  années   de  la   guerre 
mondiale  que  nous  avons  supportée.  Un  hec- 
tare de  bonne  pâture,  qui  a  un  herbage  nour- 
rissant et   abondant,    vaut   mieux   que    trois 
hectares  de   friches.    Si  ses   prairies   ne   lui 
fournissent  pas  le  pâturage  permanent  qu'il 
dét.ire,   le  cultivateur  avisé  crée  des  pâtures 
artificielles,  comme  pacages  supplémentaires 
de  ces  prés  naturels.   Les  terres  qu'il  aurait 
laissées  en,  friches  s'offrent  à  lui  après  le  dé- 
chaumage.  Ou  il  augmente  la  superficie  des 
artificiels  purs  ou  mélangés  que  ses  bestiaux 
pâtureront    la    troisième    année,    alors   qu'ils 
seront  épuisés  pour  le  rapport  en  foin,  ou  il 
sème    des    compositions    d'herbages    avanta- 
geux dan«;  un  pacage  important.  Voici  quel- 
ques Gonij)nsiti()ns  rcconmiandécs   : 

Artificiels  purs  on  mélangés,  donnant  deux  ré- 
icltfs   et   un   nn   el   demi    de   pacage,   c'est-à-dire 


LEURS  AVANTAGES  ET  LEURS  IXCONVÉXlEXfS 


après  la  deuxième  récolta:.  —  Purs  :  Ray  grass- 
d'Italie,  Minette,  Anthyllide,  Trèfle  rouge. 

Ray-grass  d'Italie  et  houlque   laiaeuse. 

Uay-giass  et  Vulpin  des  champs. 

Ray-grass  et  Fromental  bulbeux  et  Trèfle  élé- 
gant. 

Sainfoin  et  Trèfle  rouge. 

Pâtures  artificielles  jamais  fauchées.  —  Ray- 
grass  pérenne. 

Rrome  mollet,  hoiiUjUL-  laineuse,  ray-grass  pé- 
reu'iie,  trèfle  blanc  (rampant). 

Brome  élevé,  fléole  des  prés,  dactyle  pelotonné, 
lotier   corniculé,   trèfle   des  prés,    fromental   élevé, 

Fétuque  des  près,  fléole  tardive,  lioulque  lai- 
neuse, ray-grass  péreoue,  trèfle  bvbridi'.  lotier 
à  petits  feuilles  (fonds  humides). 

Je  pourrais  multiplier  à  plaisir  ce»  compo- 
sitions ;  l'herbage  qu'elles  renferment  doit 
appartenir  aux  vivaces,  nourrissants  et  pour- 
vus de  bonne  touffes. 

En  dehors  de  ces  artificiels  et  pâtures  rai- 
sonnées  pour  trois  ans,  le  cultivateur  peut 
prendre  sur  ses  friches  des  terres  prêtant  le 
mieux  à  des  cultures  dérobées,  telles  que  la 
navette,  le  colza,  la  moutarde  blanche,  les 
sarrazins.  En  grandissant  ses  réserves  d'hiver 
et  la  quantité  des  rations  vertes  à  l'étable 
et  en  pacage,  il  est  à  môme  d'augmenter  les 
unités  de  ses  troupeaux,  il  n'est  jamais  à 
court  d'expédients  pour  l'alimentation  du 
bétail. 

La  petite  et  la  moyenne  culture  en  ma- 
jeure partie  ne  laissent  jamais  de  friches,  et 
les  terres  qui  sont  de  même  qualité  que  celle 
de  la  grande  culture,  leur  rapportent  conti- 
nuellement. Pourquoi  n'en  serait-il  pas  ainsi 
dans  les  grands  domaines  ? 

L'engrais  coûte  cher,  clament  les  routi- 
niers, les  fermiers  des  contrées  pauvres  ne 
font  la  culture  intensive  que  selon  leurs 
moyens  ;  les  frais  de  fumure  dépassent  leurs 
ressources  pour  cultiver  les  friches.  Si  elles 
leur  rapportent  peu,  le  peu  qu'elles  produi- 
sent est  un  supplément  de  pacage  venu  sans 
dépense. 

Ceux  qui  parlent  ainsi  n'ont  aucune  idée 
de  I»  sidération,  ou  fumure  par  engrais  vert. 
II  existe  des  plantes  azotées,  des  plantes  fixa- 
trices de  l'azote  qui  fournissent  les  moyens 
d'utiliser  les  friches  en  les  enrichissant  de 
principes  nutritifs  procuré  par  leur  enfouis- 
sement ài'état  frais.  Dans  les  terres,  l'azote 
provenant  des  plantes  vertes  enfouies  s'assi- 
mile promptement  au  sol,  et  suffit  pour  plus 
d'un  genre  de  culture,  ('eux  qui  n'ont  ja- 
mais pratiqué  la  sidération  jetteraient  les 
hauts  cris  s'ils  voyaient  enterrer  par  la  char- 
rue des  trèfles  incarnats,  des  lupins,  ou  dû 
le  spergule  et  du  sarrasin  ;  et  cependant,  ces 


L'EXPLOITATION  DU  MOUTON  EN  CORSE 


3--7 


quatre  plantes  fourragères,  pour  me  borner 
à  celles-ià,  ont  rendu  de  vrais  services  dans 
les  contrées  qui  les  ont  essayées-   La  serra- 
•delle,  la  moutarde  blanche  ont  été  employées 
■dans  ce  but.  Les  artificiels  en  Légumineuses  ; 
luzerne,    trèfle  moyen,    sainfoin,    anthyllède 
•ont  été  sacrifiés  pour  la  sidération.  Il  n'entre 
pas  dans  le  cadre  de  cette  étude  d'exposer 
les  sortes  de  cultures  favorisées  par  l'enfouis- 
sement des  engrais  verts  ;  elle  est  destinée  à 
montrer  quel  parti  on  peut  tirer  des  friches, 
et    les   avantages    que    nous   avons    signalés 
dans  leur  remplacement  par  des  pâtures  ar- 
tificielles,   des    cultures    dérobées   et    par   la 
sidération,  sont  bien  propres  à  suggérer  leur 
suppression.    Nous   sommes   dans   un   temps 
de  surproduction,  tant  par  suite  de  l'exten- 
sion  de   l'aire   des   cultures   en    France  et  à 
l'étranger,  que   par   suite  des   progrès  de  la 
■science   agricole.   Tous   les   éléments   du   sol 
■ont  été  dosés,  analysés,  de  leur  combinaison 
dépendent    la    fertilité    ou    la    stérilité  ;    or, 
la  combinaison  favorisant  la  fertilité  est  tou- 
jours ou  presque  toujours  possible  par  l'ap- 
port d'engrais  appropriés  et  les  cultures  con- 
venables. Aux  yeux  de  ceux  qui  savent  ap- 
précier, entretenir,  augmenter  la  force  pro- 
ductrice  du  sol,   la   présence  de  friches  dé- 
note ou  un  domaine  négligé,  ou  un  domaine 
•sans  valeur.  Les  deux  alternatives  ne  sont  pas 
à  l'avantage  du  fermier  et  du  propriétaire. 
Ainsi,   les  friches  ont  été   cause  du  maigre 
revenu   des   domaines,    sans  elles  trouverait- 
on   des   propriétés  de  700  hectares  qui  sont 
parfois    estimées   au-dessous    de    700    francs 
l'hectare  ? 

Pour  arriver  à  cette  suppression,  le  meil- 
leur moven  serait  de  revenir  au  métayage  et 


de  cesser  le  fermage  dans  la  plupart  des  cas. 
Il  faudrait  que  les  grands  propriétaires,  in- 
timement convaincus  de  la"  dépréciation  cau- 
sée par  les  friches,  s'occupassent  les  premiers 
de  leur  disparition  ;  il  y  aura  sans  doute  une 
mise  de  fonds  pour  l'achat  dengrais.  de 
graines,  pour  l'établissement  des  pâtures  ar- 
tificielles, pour  l'augmentation  inévitable  des 
animaux.  S'ils  ont  des  cultivateurs  intelli- 
gents dans  leur  exploitation,  et  s'ils  savent 
eux-mêmes  les  diriger,  leur  imposer  leurs 
projets  d'amélioration,  ils  placeront  leur 
argent  à  de  gros  intérêts.  Les  fermiers-mé- 
tayers gagneront  largement  leur  vie  ;  les  pro- 
priétaires gagneront  plus  qu'eux,  propor- 
tion gardée.  J'ai  connu  une  propriété  de  plus 
de  1  000  hectares  qui,  grâce  à  la  suppression 
des  friches,  à  l'établissement  de  pâturages 
d'élevage,  aux  améliorations  des  cultures,  a 
plus  que  doublé  de  valeur  en  douze  ans, 
ainsi  que  l'a  prouvé  le  prix  d'achat  et  celui 
de  sa  vente. 

Le  banquier  ne  laisse  pas  reposer  les  fonds 
dans  sa  caisse,  les  écus  qui  dorment  ne  lui 
rapportent  rien  ;  il  les  place,  les  replace  et 
leur  demande  son  gain  et  sa  vie. 

La  terre  est  une  banque  merveilleusement 
appropriée  pour  recevoir,  en  la  fournissant 
des  fonds  de  ses  soins,  de  ses  culture-,  de 
ses  améliorations,  en  lui  restituant  ce  qu'il 
lui  aura  pris,  elle  ne  fera  jamais  banqueroute 
aux  espérances  de  l'agriculteur.  Le  vieil 
adage  de  la  sagesse  antique  est  toujours 
vrai  :  «  Travaillez,  travaillez,  c'est  le  fonds 
qui  manque  le  moins.  »  Donnez  à  la  terre  les 
moyens  de  produire  et  elle  produira  sans 
cesse. 

E.    NOFFBAY. 


L'EXPLOITATION  DU  MOUTON  EN  CORSE 


Le  Bulletin  trimestriel  de  l'Office  agricole 
régional  du  .Midi  renferme  (numéro  de  juillet 
1922)  une  importante  étude  sur  l'élevage  du 
mouton  en  Corse  et  sur  les  efforts  |X)ursuivis 
en  vue  de  son  amélioration.  Cette  étude  est 
due  à  MM  Léon  Boyer,  directeur  des  Services 
agricoles  de  la  Corse,  et  P.  Sajoux,  directeur 
du  Laboratoire  départemental  d'Ajaccio.  Les 
principaux  faits  qu'elle  signale  méritent  de 
fixer  l'attention. 

Le  mouton  est,  pour  la  Corse,  une  des 
principales  sources  du  revenu  agricole.  Pas- 
-sant  toute  l'année  en  plein  air  sur  des  pâtu- 
rages médiocres,  le  plus  souvent  escarpés,  ne 
recevant  pas  de  supplément  de  nourriture,  il 
est  d'une  rusticité   à   toute  épreuve-   Mais  il 


est  de  petite  taille,  haut  sur  jambes  ;  son 
corps  est  régulier,  avec  un  dos  droit,  mais 
la  croupe  est  étroite  et  le  gigot  peu  développé. 
La  toison  est  composée  d'une  laine  grossière, 
tantôt  noire,  tantôt  blanche,  tombant  en  lon- 
gues mèches  pointues.  D'après  M.  Paul  De- 
chambre,  à  qui  nous  empruntons  ces  caractè- 
res, le  poids  vif  des  brebis  ne  dépasse  pas 
25  à  30  kilogr.  ;  elles  donnent  12  à  15  kilogr. 
de  viande. 

D'après  CCS  allures,  le  moutn  Corse  ne  pré- 
senterait qu'un  assez  maigre  intérêt,  mais  ses 
défauts  sont  balancés  par  la  qualité  laitière 
des  brebis.  C'est  cette  qualité  qui  permet  do 
tirer  parti  d'un  troupeau  nombreux-  par  la 
création  d'une  industrie  dont  la  prospérité, 


378 


L'EXPLOITATION  DV 


jeune  encore,  s'accroît  rapidement  ;  c'est  l'in- 
dustrie de  la  préparation  de  la  pâte  du  fro- 
mage de  Roquefort.  C'est  ce  qui  explique  cdiu- 
ment,  avec  un  troupeau  de  257  CmJO  tôt»'?,  d mt 
les  brebis  forment  plus  des  4  cinquiènu  ^,  la 
Corse  se  place,  pour  la  iX)pulation  o\ine,  au 
troisième  rang  parmi  les  département  fran- 
r.ii-.  On  estime  que  le  troupeau  scïl  arcru  de 
il 'Il  IK.HJ  tètes  au  cours  des  vingt  dcrnière>  an- 
nées. 

Le-  Iroupcanx  corses  apiiarticnnent  aux 
licrirers.  Ceux-ci  louent  des  pâturages  sur  les- 
quels ils  mènent  paître  leurs  animaux,  dans 


MOLTOX  EX  CORSE 

Celle  dernière  industrie  est  d'origine  rela- 
tivement récente.  La  première  laiterie  indus- 
trielle fut  créée  en  1893,  par  M.  Louis  Ri- 
gal,  pour  la  préparation  et  l'exportation  de 
la  pâte  de  fromage  envoyée,  pour  s'affiner, 
aux  ca\es  de  Roquefort,  Son  exemple  fut 
bientôt  si'ivi.  Arjourd'hui,  on  compte,  dans 
lîli',  15J<  laiteries  induslrielles.  La  concur- 
rciict'  naturel  le  enlie  elles  a  provoqué  une 
hausse  raititle  du  prix  du  lait  qui  a  alleint 
les  taux  de  1  fr.  2.")  à  1  fr.  50  le  litre  ilans 
les  dernières  années,  alors  qu'il  n'était  (pic 
de  U  fr.   18  au  début. 


Ki;.'.  Il  i.  —  liî'liers  de  la  race  de  Corse 


la  [ilaine  [lendant  la  mauvaise  saison,  sur  les 
platt'iMix  cl  dans  la  montagne  à  partir  du 
priiilf-nips  Jusijn'à  rautomne.  Ce  régime  pri- 
niilif  tend  à  devenir  moins  général,  les  ber- 
ger* cherchant  de  plus  en  plus  à  devenir  pro- 
priétaires  des   pàluragrs   qu'ils   e\|)loilcnl. 

Le  laij  (les  breliis  sert  d'ur.<>  part  pour  la 
(■on<omnialion  des  centres  urbains,  d'autre 
piirt  pour  la  fabrication  des  fromages  et  pour 
< cllf  du  beurre  obtenu  de  la  crème  prélevée 
partiellement.  MM.  Léon  Rover  et  Sajoux  es- 
tiin.ril  ;i  G0  0CK3  hertolitres  la  quantité  de  lait 
employée  ;\  la  consommation  et  à  la  fabrica- 
tion des  fromages  dits  de  pays,  qui  sont 
consommés  sur  place,  l'ne  quantité  égale  de 
lait  est  absorbée  annuellement  jionr  la  fabri- 
cation du  fromage  de  Roquefort. 


La  prospérité  qui  a  été,  pour  les  bergers, 
la  con>é({uence  de  cette  hausse.  ',:s  a  naturel- 
lement incités  à  co:i;pir:i:î.  ••  'a  nécessité 
d'améliorer  leurs  trou|:eaux  pont  en  accroître 
le  profil.  Ce  n'est  pas  que  des  eli'orls  n'aient 
pas  été  tentés  au  eo>n"s  du  siècle  précédent, 
en  vue  de  celle  amélioration,  mais  ils  sem- 
blent n'avoir  donné  que  des  résultats  médio- 
cres ;  >piel(iues-uns  furent,  d'ailleurs,  dirigé- 
dans  un  sens  asez  peu  pratique.  Il  faut  arri- 
ver à  l'initiative  du  Syndicat  agricole  de  la 
Corso  poni  trouver  une  voie  régulièrement 
suivie,  celle  de  la  sélection  exercée  spéciale- 
ment en  vue  du  perfectionnement  de  l'apti- 
tude laitière.  Ce  Syndicat  organisa  en  1007 
un  concours  spécial  daus  ce  sens,  sui\i 
d'autres  concours  qui  se  succédèrent  régniiè- 


L'EXPLOITATION  DU  MOUTON  EN  COUSE 


379 


rement  jusqu'à  la  guerre,  et  dont  le  résultat 
principal  paraît  être  d'avoir  fait  ressortir  des 
différences  très  grandes  entre  les  qualités  lai- 
tières des  brebis. 


importantes  de  l'Etat  (3  000  fr.),  du  départe- 
ment (2  000  fr.),  et  de  l'Office  agricole  dépar- 
temental (10  000  fr.).  Le  premier  concours, 
présidé  par  M-  Albert  Laurent,  inspecteur  gé- 


Fig.  fJC.  —    Troupeau  à  la  montagne  sous  la  garde  dune  bergère. 


Fig.  (17.  _  Troupeau  réuni  dans  la  cour  dune   ferme,  dans   la  plaine. 


Les  encouragements  à  la  sélection  ont  été 
repris  avec  une  méthode  rigoureuse  à  partir 
de  l'année  1921,  Les  concours  spéciaux  de  la 
race  ovine  Corse  ont  été  dotés  de  subventions 


néral  de  lAgriculturc,  a  eu  lieu  en  1921-22. 
C'était  un  concours  itinérant,  c'est-à-dire  avec 
déplacement  du  jury  sur  des  points  détermi- 
nés, et  avec  contrôle  laitier  des  brebis  présca- 


380 


SUR  LINIENSIFIGATION  DE  LA  PRODUCTION  DU  BLE 


tées.  Ces  épreuves  ont  eu  lieu  du  4  au  IS  jan- 
vier dernier  ;  elles  ont  porté  sur  ITU  brebis 
appartenant  à  trcnle-trois  bergers  exploitant 
un  etl'ectif  total  d'environ  0  000  tctea.  Sur  ce 
concours,  .M.M.  Léon  Boyer  et  Sajoux,  qui  en 
furent  les  directeurs,  fouruisaent  les  rensei- 
gnements les  plus  intéressants. 

Le  contrôle  laitier  fit  ressortir  des  différen- 
ces très  importantes  entre  les  rendements  des 
i)rebis,  suivant  leurs  qualités  individuelles  et 
même  suivant  les  régions  d'élevage.  Si  on 
laisse  à  part  la  région  de  Sartène,  éprouvée 
par  des  intempérie?  exceptionnelles  lors  du 
passage  du  jury,  le  rendement  journalier  a  dé- 
passé parfois  1  litre  de  lait  par  brebis  (il  a 
même  atteint  1  litre  28  dans  un  cas),  sans 
tomber  au-dessous  de  338  centimètres  cubes. 

Les  rendements  moyens  pour  l'ensemble  des 
brebis  présentées  ont  été,  suivant  les  régions  : 
Ajaccio,  624  centimètres  cubes  ;  Caivi,  615  ; 
Corte,  580  ;  Bastia,  563.  La  proportion  du 
nombre  des  brebis  ayant  donné  moins  de 
un  demi-litre  de  lait  en  vingt-quatre  heures  a 
été  de  28  0/0  dans  la  région  de  Bastia,  30  0/0 
dans  celle  d'Ajaccio,  30.5  0/0  dans  celle  de 
Corte  et  de  43  0/0  dans  celle  de  Calvi.  .MM. 
Louis  Boyer  et  Sajoux  concluent  de  ces  faits 
que  la  brebis  Corse  se  montre,  malgré  les 
conditions  défectueuses  de  son  élevage,  aussi 
laitière  que  la  brebis  du  Larzac.  la  plus  ré- 
putée en  France  à  cet  égard. 

A  la  suite  de  ce  concours,  l'Office  agricole 
départemental  a  constitué,  sur  le  domaine 
expérimental  de  Castelluccio,  im  troupeau-pé- 
])inicre  formé  avec  les  meilleures  brebis  pri- 
mées- L'effectif  de  ce  troupeau  est  de  34  tètes, 
dont  31  brebis,  1  antenais  et  2  béliers.  Les  bre- 
bis y  sont  soumises  à  un  contrôle  laitier  pro- 
longé, afin  d'arriver,  par  éliminations  succès-  i 

r 

SUR   L'INTENSIFICATION  DE  LA  PRODUCTION  DU  RLE 


sives,  à  constituer  une  souche  de  sujets  d'élite 
tant  par  leur  conformation  régulière  que  par 
leurs  aptitudes  laitières  et  beurrières  recon- 
nues, pouvant  fournir  des  reproducteurs  de 
choix  pour  l'amélioration  de  la  race. 

Cette  Cfuvre  de  sélection  est  une  entreprise 
de  longue  haleine  ;  si  elle  est  poursuivie  avec 
la  perséAérance  nécessaire,  elle  assurera  sans 
aucun  doute  l'accroissement  du  rendement 
laitier  normal  des  brebis,  qui  est  le  but  à 
atteindre.  A  cet  effet,  MM.  Léon  Boyer  et 
Sajoux  préconisent  la  création  de  Syndicats 
d'élevage,  et  ils  concluent  en  ces  termes  : 

Ces  Syndicats  sont  appelés  à  se  substituer  peu 
à  peu  à  l'Office  départemental  pour  l'exécution 
du  programme  d'amélioration  élaboré  par  cet  or- 
ganisme. 

Par  la  mise  en  duvro  des  moyens  qui  y  ^nt 
prévu?  :  concours  ovins,  syndicats  d'élevagie.  con- 
trôle laitier,  production  de  béliers  améliorateurs 
au  troupeau  pépinière  ,  tenue  de  livres  généalogi- 
ques, on  arrivera,  au  bout  d'un  certain  nombre 
d'années,  à  créer  une  sorte  pure,  stable,  ayani 
conservé  *on  caractère  rustique  ,mais  à  rendement 
moyen  élevé  et  héréditaire. 

Si  l'on  s'attache  à  amélioier,  en  même  temps, 
les  conditions  actuelles  du  troupeau  par  la  créa- 
tion de  j'éscrves  fourragère*  .d'iJjris,  etc.,  —  et 
la  cho*e  sera  d'autant  plus  facile  que  le  berger 
deviendra  propriétaire  des  pâturages  servant  à 
l'entretien  de  son  trooipeau,  ou  bien  pourra  béné- 
ficier de  baux  à  long  terme .  —  il  sera  possible 
d'amélioi'er  la  race  au  point  de  vue  précocité  et 
aptitude  à  la  production  de  la  viande. 

Dans  l'état  actuel  des  choses,  la  produc- 
tion du  troupeau  ovin  de  la  Corse  est  évaluée, 
tant  pour  la  consommation  intérieure  que 
pour  l'exportation  de  la  laine  et  de  la  i>âte  de 
Roquefort,  à  près  de  25  millions  de  franc- 
par  an.  L'accroissement  de  cette  production 
accroîtra  d'autant  l'essor  agricole  de  l'île. 

G.  Gaudot. 


Production  des  semences.  —  Les  bons  blés 
étant  connus,  et,  dès  à  prés«.'nt,  il  est  bien  rare 
que  les  Associations  agricoles  n'en  puissent  indi- 
fjuer  au  moins  quelques-uns  pour  les  diverses  si- 
tuations de  chaque  département,  il  faut  s'assu- 
ler  de  semences  pures,  puis  le?  faire  multiplier 
dans  des  exploitations  soumises  à  un  contrôle  des 
<  uitures  en  végétation  et  à  un  contrôle  lors  du 
hMagc, 

Dtps  chaque  département,  quelque*  grandes 
fermes,  sérieusement  orientées  vers  la  produc- 
tion d' s  semences,  permellraient  de  \ulgariser 
rapidement  le»  bonnes  variétés  dans  la  masse 
de?  .ultivateurs.    L'Office   de   la   Marne  e*t  nelte- 

,i;  Voir  le  nuiuéro  du  2S  octobre,  p.  35o. 


ment  entré  dans  celte  voie.  Les  Offices  agiicoles 
et  surtout  les  Coopératives  de  cultures  de  semen- 
ces peuvent  rendre,  à  00  point  de  vue,  de  grands 
service?. 

Commerce  des  semences.  —  Une  ombre  à  ce 
tableau  doit  vous  être  signalée.  Notre  propagande 
et  celle  des  Offices  et  des  Comités  départementaux 
n'ont  pas  été  entendues  seulement  des  cultiva- 
teurs. Quelqui^  pro<tucteurs  de  semences,  plus 
négociants  qn'ajïnçnllems.  ont  habilement  orga- 
nisé des  tromperies  sur  la  nature  et  sur  le  prix 
de  vente  des  blés  que  des  courtiers  vont  offrir, 
longtemps  avant  la  moisson,  au  domicile  même 
du  cultivateur  qui  se  laisse  tenter  par  les  beaux 
épis  présentés. 

Crtaincs  variétés  anciennes  sont  offertes  sous 


SUR  L'INTENSIFICATION  DE  LA  PRODUCTION  DU  BLÉ 


381 


des  noms  nouveaux  et  séduisants,  en  vue  d'oL- 
tunif.  au  moin;  pendant  quelques  années,  les 
prix  réservés  aux  variétés  vraiment  nouvelles. 
Parfois  aussi,  la  semence  livrée  est  un  mélange 
quelconque  de  blé  de  commerce,  passé  au  trieur 
et  vendu  souj  le  nom  de  sélectionné.  Il  semble 
que  cette  appellation  devrait  être  réservée  aux. 
variétés  pures,  de  façon  à  éviter  une  confusion 
voulue  et  souvent  préjudiciable  à  l'acheteur  qui 
reçoit  des  blé<  mélangés,  simplement  nettoyés  ou 
triés. 

Le  Comité  de  la  Vendée  demande  que  des  Sta- 
tions officielles  puissent  recevoir  des  échantil- 
lons, de  façon  à  contrôler  par  la  culture  l'iden- 
tité de  la  variété  vendue,  puis  déterminer  ses 
qualités  et  défauts  pour  la  meunerie  et  la  bou- 
langerie. 

D'un  autre  côté,  sur  les  contrats  de  vente, 
signés  chez  les  cultivateurs,  nous  avons  noté  un 
prix  ainsi  présenté  :  82  fr.  les  100  kilogr.  logés 
et  franco  votre  gare  (ce  qui  ne  paraît  pas  cher)  ; 
mais  il  faut  lire,  ensuit*,  en  petits  caractères, 
«  prix  au-dessus  du  cours  des  blés  de  première 
qualité  du  marché  de  Paris  au  jour  de  la  livrai- 
son )3,  ce  qui  représente  environ  160  fr.  pour 
de;  variétés  ou  des  mélanges  dont  les  avantages 
ne  sont  pas  du  tout  certains. 

L)i\erses  associations,  notamment  le  Syndicit 
dei  agriculteurs  des  Basses-Pyrénées,  ont  pensé 
qu'il  y  avait  là  au  moins  un  bénéfice  illicite,  si- 
non une  escroquerie.  Ce  Syndicat  a  déposé  une 
plainte  et  demandé  des  poursuites  correction- 
nelles. 

Pour  la  moralisation  du  commerce  des  semen- 
ces, des  mesures  appropriées  poiuraient  sans  dou- 
te être  envisagées. 

Giùupements  des  producteurs  el  groupements 
des  acheteurs.  —  Ces  pratiques  regrettables  se- 
raient évitées  si,  d'une  part,  les  cultivateurs  qui 
produisent  des  semences  étaient  groupés  et  or- 
ganisés pour  vendre  eux-mêmes  leurs  produits 
avec  garantie,  et  si.  d'autre  part,  les  acheteurs 
disséminés  confiaient  à  leurs  Syndicats  ou  à  leurs 
Coopératives  le  soin  de  grouper  les  demandes  et 
de  les  transmettre  à  des  vendeurs  connus  pour 
leur  loyauté  et  pour  la  qualité  de  leurs  blés.  Les 
0£fî.ces  agricoles  encouragent  largement,  par  ris- 
tournes et  subventions,  les  achats  et  cessions  de 
Semences  pures. 

Nettoyage,  triage  et  calibrage  des  semences.  — 
Les  avantages  des  semences  nettes  de  mauvaises 
graines  et  de  grains  ratatinés  ou  cassés,  bien  triés 
et  de  grosseur  uniforme,  sont  aiijourd'hui  con- 
nus. 

L'n  gros  effort  a  été  réalisé  par  le«  Offices 
agricoles  pour  vulgariser  le  triage  des  semences. 
Dms  le  Puy-de-Dôme,  plus  de  trois  cents  trieurs 
ont  été  achetés  par  les  Syndicats  agricoles.  Dans 
beaucoup  de  départements,  des  subventions  sont 
accordées  pour  les  achats  de  trieurs,  souvent  10 
à  20  p.  100  aux  particuliers.  20  à  io  p.  100  aux 
Syndicats  ou  Coopératives.  Des  primes  de  i  à  a 
franc?  sont  parfois  allouées  par  quintal  métrique 
de  blé  trié  dans  les  ateliers  coopératifs. 


La  préparation  mécanique  des  semences  est  en 
bonne  voie  de  généralisation  et  il  siiffit  de  pour- 
suivre les  mesures  déjà  adoptées. 

Mélang-e  de  semtaces.  —  S^.les  mélanges  d.'i 
variétés  inconnues  sont  à  rejeter,  il  n'en  est  pas 
de  même  des  mélanges  établis  avec  deux  ou  trois 
variétés  acclimatées  et  adaptées  ayant  des  exigen- 
ces et  des  résistances  différentes,  mais  sensible- 
ment la  même  période  de  maturité. 

De  nombreux  exemples  de  mélanges  ont  été- 
donnés.  Rappelons  celui  que  le  directeur  des  Ser- 
vices agricoles  du  Tarn  préconise  pour  son  dépar- 
tement :  rouge  prolifique  barbu,  4o  p.  100;  bla- 
dette  de  Besplas,  3o  p.  loo;  blé  de  Gironde,  3o. 
p^  100. 

Etabli  chaque  année  avec  des  sortes  pures  culti- 
vées séparément,  un  mélange  judicieux  résiste 
mieux  à  la  verse,  à  la  rouille,  à  l'échaudage  et 
donne  un  rendement  plus  régulier  et  plus  élevé 
que  les  mêmes  variétés  cultivées  séparément.  D'au- 
tres mélanges  sont  parfois  employés,  comme  le 
«  panaché  »,  en  faveur  dams  l'Ariège,  formé  de 
froment  et  d'avoine  d'hiver;  le  méteil,  mélange 
de  froment  et  de  seigle.  D'ailleurs,  le  seigle  est 
une  céréale  panifiable  trop  oubliée  et  qui  rend  de 
grands  services  dans  le  Morbihan,  la  Creuse,  la 
Haute-Vienne,  les  Landes,  la  Marne,  etc. 

3.  —  SoiKs  d'entretien.  —  La  carie.  —  La  carie 
qui  transforme  l'amande  du  grain  de  blé  en  une 
poussière  noirâtre  et  fétide  a  fait  perdre  dans  beau- 
coup  de  champs  5,  10  et  parfois  20  p.  100  de  la 
récolte  en  blé. 

D'après  M.  Schribaux,  le  trempage  du  blé  de 
semence,  bien  remué  pendant  dix  minutes,  dans 
une  solution  de  sulfate  de  cuivre  à.  i  ou  2  kilogr, 
par  100  litres  d'eau  préserve  le  blé  de  la  carie. 
Un  trempage  immédiat  dans  un  lait  de  chaux  est 
ensuite  nécessaire  pour  neutraliser  l'excès  de  sul- 
fate. Il  sera  bon  d'essayer  sur  de  petits  lots  la: 
faculté  germiuative  avant  et  après  le  trempage- 
au  sulfate  de  cuivre  à  2  p.  100.  En  effet,  les  ma- 
chines à  grand  travail,  avec  élévateur  à  palettes, 
provoquent  souvent  dans  les  grains  des  fissures  où- 
pénètre  le  sulfate  de  cuivre  qui  tue  le  germe.  En 
Eure-et-Loir,  on  a  reconnu  que  cet  inconvénient 
n'existait  pas  avec  des  grains  intacts. 

Il  faudrait,  pour  la  préparation  des  semences, 
renoncer  aux  machines  à  chocs  violents;  il  fau- 
drait aussi  forcer  la  quantité  de  semences  quand 
la  faculté  germinative  est  diminuée. 

Les  camjjagnols,  pies  et  corheaua:.  —  Suivant 
les  circomstances,  les  Offices  agricoles  ont  orga- 
nisé la  destruction  des  campagnols  avec  la  noix  vo- 
mique,  le  gaz  sulfureux,  les  virus;  la  destruction 
des  pies  et  des  corbeaux  avec  le  grain  de  maïs 
imprégné  de  strychnine;  par  ce  procédé,  plus  de 
100  000  pies  ont  été  tuées  dans  le  (lernier  hiver, 
en  Lot-et-Garonne, 

Les  insectes.  —  Ailleurs,  des  essais  ont  été  en- 
trepris contre  la  larve  du  taupin  qui  coupe  sous 
terre  les  jeunes  pieds  du  blé,  contre  la  noctuelle 
ou  vert  gris  du  grain,  etc. 

Les  mauvaises  herbes.  —  Mais  les  résultats  de 
beaucoup   les  plus   importants  seront  réalisés  par 


382 


la  lutte  contre  les  mauvaises  herbes,  soit  aver  les 
hersages  de  printemps  qui  ne  sufficent  pas  tou- 
jours, soit  par  le  binage  des  blés  en  lignes  qui 
n'u^t  pas  toujours  possible  en  raison  de  i  humi- 
dité de  la  terre  et  de  la  pénurie  de  main  !  œuvre, 
soit  enfin  par  l'emploi  de  solutions  caustique?,  par- 
ticulièrement les  solutions  d'acide  sulfurique  ob- 
tenues avec  6  à  12  litres  d'acide  à  65°  ou  bien  lo 
à  20  litres  d'acide  à  52°  par  loo  litres  d'eau. 

Ce  dernier  procédé  donne  toute  satisfaction  de- 
puis quinze  ans.  Il  a  fait  ses  preuves.  Il  permet 
de  détruire  les  ravenelles,  renoncules,  vesces,  co- 
quelicots, bleuets  encore  jeunes.  Il  a  déjà  rendu 
d'importants  services.  Beaucoup  d'Offices  agrico- 
les s'emploient  à  le  vulgariser.  Utilisé  dans  tous 
les  champs  où  il  peut  être  nécessaire,  ce  procédé 
de  ntttoyage  et  de  fertilisation  à  l'acide  sulfurique 
aucmenlerait  notre  récolte  de  froment  'de  quel- 
ques millions  de  quintaux. 


CONGRÈS  NATIONAL  D'INDISTRIE  LAITIÈRE 

Les  souis  de  j/rintemps.  —  Suivant  l'état  du  sol 


et  suivant  la  v: dotation  de  la  plante,  les  soins  de 
printemps  sont  complétés  par  des  hersages,  rou- 
lages et  s;irclages  et  par  un  épandage  de  nitrate, 
souvent  trop  tardif. 

Encore  une  fois,  ce  sont  là  des  pratiques  lo- 
cales que  l'expérimentation  multipliée  permettia 
de  préciser,  puis  de  vulgariser. 

En  résumé,  au  point  de  vue  technique,  trois  ter- 
mes pourraient  actuellement  former  un  program- 
me appelant  tous  les  efforts  :  les  semences,  les 
engrais,  le  nettoyage  du  sol. 

Ce  programme  peut  paraître  simple  :  les  pra- 
ticiens éclairés  reconnaîtront  volontiers  que  sur 
ces  trois  points  il  reste  encore  beaucoup  à  ap- 
prendre. 


(A   suivre). 


E.   Rabaté, 

Inspecteur  géiiûral  de  l'Agricullurc. 


CONGRÈS  NATIONAL  D'INDUSTRIE  LAITIÈRE 


Le  Congrès  national  d'Industrie  laitière  or- 
ganisé par  la  Société  française  d'Encourage- 
ment à  l'Industrie  laitière  et  les  Chemins  de 
fer  de  l'Etat,  vient  de  tenir  ses  assises  à  Ren- 
nes, du  6  au  8  octobre,  sous  la  présidence 
do  MM.  Paul  Cabaret,  président  honoraire  de 
la  Société  dEncouragement,  Paul  Mercier, 
déjiuté,  el  Lindet,  membre  de  l'Institut  et 
de  l'Académie  d'Agriculture. 

Il  a  groupé,  d'une  part,  des  agriculteurs, 
des  éleveurs,  des  coopérateurs  et  des  indus- 
trieh-laitiers  des  divers  départements  brc-. 
tons  et  normands  et  de  la  région  des  Cha- 
lentes  et  du  Poitou,  et,  d'autre  part,  les 
tt'cliniciens  et  les  maîtres  les  plus  compétents 
<  n   matière  de  zootechnie  et  de   technologie. 

Le  programme  du  Congrès  réservait,  en 
'■iïet,  à  coté  des  questions  purement  indus- 
Jrielle^.  une  très  large  place  à  l'étude  des  pro- 
blèmes relatifs  à  l'intensification  de  la  pro- 
duction  lailièr(!     dans   l'Ouest   de   la   France. 

Le  poini  de  vue  zuolechnique  a  été  traité 
d'une  manière  fort  complète  dans  les  rap- 
p'irts  de  MM.  Dechambre,  professeur  à  l'Ecole 
de  Grignon  et  à  l'Ecole  d'Alfort  ;  Voilellier, 
•.rof«"*-;fiir  à  l'Institut  agronomi(jue,  et  Geor- 
'."•e  Mou-su,  profcs^our  à  l'Ecole  d'Alfort. 

[tes  races  auioddone.a  et  des  autres  races  : 
.lersytiise.  ^nrniniiile  ï)urhani,  quelle  es! 
relie  qu'il  ronrieni  d'enrournqer  pins  pnrli- 
nilièremctil  en  Brelnqne,  en  Iniant  compte 
de  la  situation  géographicpic.  cliruatérijpie  i-t 
géologique  de  ce  pays  ?  Tel  h-  fsl  la  question 
qui  avait  été  posée  à  M.  Dechambre,  el  qui 
a   fait   r».'bjel   de  son   rapporl. 

Après  îivoii    rvrin.  -m'  »>ii  détail    la   sihialion 


actuelle  des  diverses  régions  de  la  Bretagne, 
le  savant  professeur  a  conclu  qu'en  Bretagne 
proprement  dite,  il  semble  que  l'on  doive 
avant  tout  conserver  la  race  indigène  parfai- 
tement adaptée  aux  conditions  locales.  Tou- 
tefois, des  croisements  de  première  généra- 
tion pour  la  production  de  la  viande  seraient 
indiqués  dans  les  régions  les  plus  améliorées 
au  point  de  vue  cultural,  tandis  que  lélevage 
des  races  Normande,  Mancelle,  Parthenaise, 
Ijourrait  cire  développé  dans  les  régions  li- 
mitrophes. 

Les  conclusions  de  l'exposé  dé  M.  Voitel- 
lier  sur  la  Production  du  lait  dans  ses  rap- 
ports avec  l'économie  rurale  et  les  races  les 
mieux  adaptées  à  cette  production  en  Bre- 
tagne, sont  analogues.  La  solution  se  trouve- 
rail  dans  raiiiplilicalion  de  la  race  Brelonne, 
l'idéal  élanl  représenté  par  la  bète  de  350 
à  ,400  kilogr.,  sans  préjudice  de  l'extension 
des  croisements  Durham  de  première  généra- 
tion dans  les  meilleurs  milieux. 

Au  cours  de  la  discussion  (pii  a  suivi  la 
Ituture  de  ces  deux  raj^p^trls,  M.  l'inspecteur 
général  de  r.\griculture  Rolland  a  fait  ob- 
server (jue  dans  la  région  nord  du  Finistère, 
où  les  progrès  culluraux  ont  été  considéra- 
bles, les  Associations  agricoles  ont  décidé 
d'adopter  l'élevage  du  Durham  laitier,  obtenu 
par  croisement  continu  sous  le  nom  de  race 
Armoricaine.  Des  reproducteurs  ont  été 
achetés  en  Angleterre,  au  sein  des  meilleures 
famillrs  laitières,  et  les  résultats  déjà  obtenus 
et  mis  en  relief  au  dernier  concours  de  Lan- 
drrneau      seraient,    paraît-il,    encourageants. 

Mais  ces  croisemenls  ne  sauraient  être  rca- 


CONGRÈS  NATIONAL  D1NDC6TR1E  LAITIÈRE 


383 


lises  sans  risques,  en  raison  de  la  différence 
de  format  existant  entre  les  races  indigènes 
et  les  races  importées. 

C'est  le  problème  examiné  par  le  P""  Mous- 
su, dans  son  rapport  qui  répondait  à  cette 
question  :  Tenant  compte  des  accidents  de 
parturition  à  redouter  du  fait  de  l'importation 
de  taureaux  à  grand  format  :  Dur  ha  m  et 
Mormand,  notamment,  quel  serait  le  mode  le 
plus  sûr  pour  réaliser  la  substitution  pro- 
gressive d'une  race  à  grand  rendement  aux 
petites    races    indigènes  ? 

L'expérience  aurait  prouvé  que,  contrai- 
rement aux  prévisions  basées  sur  la  confor- 
mation des  deux  races,  les  accidents  seraient 
moins  fréquents  avec  les  taureaux  de  race 
Durham  qu'avec  les  taureaux  Normands,  la 
race  Bretonne  raçant  davantage  avec  la  pre- 
mière. D'autre  part,  le  D""  Moussu,  dans  des 
<;roisements  de  ce  genre,  conseille  l'accou- 
plement de  mâles  jeunes  et  de  format  moyen 
avec  des  femelles  adultes  ayant  déjà  mis  bas 
dans  des  conditions  normales. 

Les  questions  d'alimentation  n'ont  pas  été 
oubliées  grâce  aux  communications  de  MM. 
André  Gouin,  membre  de  l'Académie  d'Agri- 
culture, sur  le  rôle  des  tourteaux  dans  l'aug- 
mentation de  la  production  économique  du 
lait,  et  du  P""  Moussu,  sur  le  rôle  du  lait  écré- 
mé dans  l'alimentation  du  porc.  Ce  rôle  serait 
de  première  importance  pour  corriger  la  ra- 
tion des  animaux  en  voie  de  croissance,  grâce 
aux  acides  aminés,  lysine  et  tryptophane,  aux 
vitamines  et  aux  sels  de  chaux,  que  le  lait 
écrémé  renferme  en  proportion  notable. 

Après  la  discussion  du  rapport  de  M.  André 
Gouin,  et  à  la  suite  de  l'intervention  de  M. 
Rolland,  montrant  qu'en  raison  de  la  défa- 
veur dont  souffre,  à  tort  selon  M.  André 
Gouin,  le  tourteau  d'arachide  gris,  dit  de 
Coromandcl,  les  huileries  ne  peuvent  actuel- 
lement trouver  de  débouchés  suffisants  en 
France,  le  Congrès  a  émis  les  vœux  suivants  : 

l**  Qu'à  l'exemple  des  agriculteurs  d'une 
partie  de  la  Loire-Inférieure,  tous  les  Syndi- 
cats agricoles  et  les  Offices  agricoles  insti- 
tuent ou  multiplient  les  expériences  de  nu- 
trition comparée  avec  les  tourteaux  d'ani 
chide    blancs   et   gris. 

2°  Que  l<  >  huileries,  dont  les  intérêts  ne 
sont  nullement  menacés  en  l'espèce,  pren- 
nent et  maintiennent  le  contact  avec  les  or 
ganisations  syndicales  agricoles  pour  assurer 
chez  ces  dernières  récouîement  de  la  totalité 
de  leur  production  de  tourteaux. 

3"  Qu'il  reste  infiniment  désirable  d'ame- 
ner les  pouvoirs  publics  à  ne  plus  tolérer  la 
sortie,  même  en  faible  proportion,  des  tour- 


teaux d'arachide,  ddnt  l'importance  est  pri- 
mordiale au  point  de  vue  du  relèvement  de 
la  production  laitière. 

Après  les  communications  de  M-  Paul  Mer- 
cier, sur  les  bienfaits  de  la  coopération  en 
industrie  laitière,  et  de  M.  Lindet,  sur  la  va- 
riation des  fromages  en  fonction  du  mode  de 
récolte  du.  caillé,  la  question  de  la  sélection 
par  le  contrôle  laitier  a  été  abordée  avec  les 
rapports  de  MM.  Paul  Labounoux,  Georges 
Jannin  et  Porcher. 

M.  Georges  Jannin,  professeur  d'agriculture 
à  Rouen,  a  présenté  au  nom  de  M.  Labou- 
noux, directeur  des  Services  agricoles  de  la 
Seine-Inférieure,  un  compte  rendu  très  docu- 
menlé  sur  les  résultats  obtenus  en  Seine-In- 
férieure par  les  concours  beurriers  et  les  So- 
ciétés de  contrôle  laitier  du  Pays  de  Caux 
et  da  Pays  de  Bray,  en  insistant  particuliè- 
rement sur  la  création  de  familles  beurrières, 
et  sur  l'influence  prépondérante  du  taureau 
issu  lui-même  de  sujets  à  aptitude  beurrière 
reconiuie.  La  parfaite  concordance  entre  les 
résultats  obtenus  aux  concours  et  au  contrôle 
mensuel  des  étables  a  également  été  mis  en 
évidence.  Le  rapporteur  a  voulu,  en  outre, 
signaler  les  difficultés  très  réelles  de  réalisa- 
lion  et  rendre  hommage  aux  promoteurs  de 
l'introduction  du  contrôle  laitier  en  France, 
iNIM.  René  Berge,  Félix  Laurent,  Charles 
Brioux,  Gustave  Lange. 

M.  Georges  Jannin  a  présenté  ensuite  une 
communication  personnelle  sur  l'organisa- 
linn  matérielle  d'un  concours  beurrier,  des- 
tinée à  servir  de  guide  aux  Associations  agri- 
coles qui  désirent  entreprendre  ce  genre  de 
manifestation  dont  le  rôle  de  démonstration 
et  de  propagande  a  été  si  fécond  en  Seine- 
Inférieure- 

En  attendant  qu'il  soit  possible  de  cons- 
tater officiellement  l'augmentation  de  pro- 
duction des  étables  contrôlées,  M.  Jannin  a 
souligné  le  premier  résultat  économique  ra- 
pidement obtenu  par  l'accroissement  sensible 
de  la  valeur  commerciale  des  sujets  contrôlés 
ou  primés,  grâce  aux  soins  minutieux  ap- 
portés dans  les  épreuves  des  concours  et  à  la 
parfaite  organisation  et  à  l'indépendance  des 
Sociétés  de  contrôle,  qui  confèrent  une  haute 
valeur  aux  certificats  de  lactation  délivrés 
aux  éleveurs. 

M.  Porcher,  professeur  à  l'Ecole  vétérinai- 
re de  Lyon,  a  traité  ensuite  la  question  du 
contrôle  Initier,  au  point  de  vue  physiologi- 
(jue,  d'après  les  méthodes  américaines,  en 
signalant  la  nécessité  d'y  joindre  le  contrôle 
(le  l'aliinetitation.  Il  a  examiné  également  les 
diverses  modalités  de  périodicité  des  épreu- 


38i 


BIBLIOGRAPUIE 


ves  et  a  commenté  les  résultats  obtenus  dans 
les  divers  pays  du  monde,  et  qui  sont  tous 
con  cordant  <. 

Le  Congrès  a  été  clôturé  par  une  l'tnl  inté- 
ressante conl'érence  dv  M.  Kayscr,  directeur 
du  Laboratoire  de  fermentation  de  l'Institut 
agronomique,  sur  les  micohcs  en  industrie 
laitière. 

Le  8  octobre,  un  certain  nombre  de  con- 
gressistes sont  jjarlis  en  voyage  d'étude  dans 
la  région  des  Cliarcntos  et  du  Poitou,   sous 


•  la  direction  de  M.  Charrière,  ingénieur  des 
Chemins  de  fer  de  l'Etat.  Ils  ont  visité  suc- 
cessivement la  Station  d'industrie  laitière 
de  Surgères  et  les  laiteries  coopératives  de 
Surgères,  d'Echiré  et  de  la  Mothe-Saint-Hé- 
ray,  la  Coopérative  de  chèvres  de  Bougon,  et 
plusieurs  haras  mulassiers.  Ce  voyage  d'étu- 
des, parfaitement  organisé,  a  permis  aux 
congressistes  des  diverses  régions  de  rappor- 
ter une  précieuse  documentation  profession- 
nelle. Georges  Jannin. 


LE  BÉTAIL  BOVIN  A  MADAGASCAR 


Le  Bulletin  économique  de  Madagascar 
pour  le  i*  trimestre  1921,  public  récemment, 
renferme,  comme  le  précédent,  un  certain 
nombre  de  documents  importants,  parmi 
lesquels  on  doit  signaler  le  recensement  du 
bétail  à  la  fin  de  1921,  dont  il  est  intéressant 
de  donner  ici  un  résumé: 

Un  impôt  spécial  étant  établi  sur  les  bo- 
vidés, le  recensement  établi  d'après  les  rôles 
de  cet  impôt  donne  des  résultats  aussi  ap- 
proximatifs que  possible.  Ces  résultats  se 
répartissent  ainsi   : 


Région    Nord 672  755  têtes- 

liégion   Est 349  832     — 

l^égiou  Sud    I  920  253     — 

Région    Ouest    3  179  o5a     — 

Région    Centrale   i  443  622     — 

Région  Moramanya 373  GG9     — 


Total    7  829  189  têtes 

D'après  ce  tableau,  les  régions  de  l'Ouest 
et  du  Sud,  dans  lesquelles  les  pâturages 
naturels  paraissent  être  les  plus  étendus, 
sont  les  plus  riches  en  bétail. 

X... 


BIBLIOGRAPHIE 


Congrès  National  de  la  Mutualité  et  de  la 
Coopération  Agricoles.  —  Une  brochure  i6-5 
de  243  pages.  —  Imprimeries  Réunies,  /j6.  rue 
Burette,  Reims. 

Cette  brochure  publie  les  rapports  et  le  comp- 
te rendu  du  Congrès  qui  eut  lieu  à  Reims,  du 
9  au  12  juin  1921,  «t  qui  traita  principalement 
du  Crédit  agricole,  des  sociétés  tiers-maudatuiies, 
dos  Coopératives  d'approvisionnement,  des  Asso- 
ciations viticoles,  de  la  Coopération  dans  les  ré- 
gions dévastées,  des  magasins  à  blé  coopératifs 
et  de  l'assurance  contre  la  grêle.  Les  travaux  de 
ce  Congrès  ont  apporté  dos  préiisions  extrême- 
ment intéressantes  sur  toutes  ces  questions  à  l'or- 
dre du  jour. 

Larousse  Agricole.  Kncyclopédle  A<jricole  11- 
Iiislr>'r  piiblii'c  sous  la  direction  de  ïl.  Cua.n- 
cnrN.  inspecteur  (Jénéral  de  PAgricuIture  et  de 
R.  DuMONT.  professeur  d'Agriculture.  —  Deux 
volumes  32x3t  comprenant  i  700  pages,  5 000 
articles,  5  216  gravures,  4o  planches  en  cou- 
leurs. —  A  la  Librairie  Agricole  de  la  Maison 
Rustique,  2G,  rue  Jacob.  —  Broché,  190  francs  : 
franco,  ig4  francs;  relié  demi-chagrin,  aaô  fr., 
franco,  a3o  fr. 

Ou  sait  mal  ce  que  représente  l'élaboratiou 
d'un  dictionaairc,  spécialement  d'un  dictionnaire 
technique  qiii,  pour  n'[>ondre  à  son  progranune, 
est  obhgé  de  suivre  piis  à  pas  des  progrès  inces- 
saots,   surtout  ou    Agriculture.    Auteurs,  dessina- 


teurs, typographes  doivent  se  donner  la  main  dans 
une  harmonieuse  collaboration  pour  mener  à  bien 
une  œuvre  si  longue  et  si  diflicile.  La  seule  docu- 
mentation relative  aux  gravmcs  est  déjà  un  travail 
énorme.  Aussi  peut-on  féliciter  la  direction  de 
l'Encyclopédie  agricole  illustrée  d'avoir  mené  a 
bien  un  tel  labeur  dont  l'exécution  est  tiès 
réussie. 

Cet  ouvrage,  s'il  ne  remplace  pas  les  traités  spé- 
ciaux où  tout  un  corps  de  doctrine  est  méthodi- 
quement exposé,  permet  à  l'agriculteur,  à  l'éle- 
veur, au  propriétaire,  au  praticien  de  trouver  à 
l'instant   le  renseignement   qui   lui  manque. 

Les  articles  divers  intéressant  chacini  des  as- 
pects et  chacune  des  pailles  de  la  culture  pro- 
prement dite,  de  l'horticulture,  de  la  \iliculture 
et  de  t^es  annexes,  de  la  science  forestière,  des 
multiples  industries  agricoles,  de  l'économie  do- 
,  mestique,  de  l'élevage,  de  l'art  vétérinaire,  du 
génie  rural  et  du  machinisme  agricole  du  droit 
rural,  de  la  météorologie,  de  la  botanique  et  de 
la  géologie  sont  présentés  dans  leur  ordn-  alpha- 
bétique. 

Le  côté  technique  de  cette  entreprise  a  été  con- 
çu dans  un  sens  tout  à  fait  moderne.  Plus  de  cent 
collaborateurs  choisis  ont  résunviî  leurs  travaux 
pour  ce  dictionnaire  de  l'Agriculture,  mettant  ain- 
si à  la  portée  do  tous  le  haut  enseignement  donne 
à    une  élite  ])rivilégiée. 

La  plupart    dos   articles   sont    abondamment  il- 


ACADEMIE  D'AGRICULTURE  DE  FRANCE 


385 


lustrés,  nous  serions  presque  tenU:s  de  nous  sei"- 
vir  de  l'expiession  anglaise  ;  illustrés  à  «  profu- 
sion ». 

La  photographie,  le  dessin  le  plus  clair,  les  res- 
sources des  couleurs  vives  pour  les  planches  eu 
■couleurs  au  nombre  do  4o,  ont  été  employés  et 
rendent  l'ouvrage  particulièrement  attrayant. 

Un  exemple  pris  au  hasard.  Le  mot  :  Courge. 
Un  article  de  près  de  200  lignes  décrit  les  différen- 
tes variétés  de  courge  (potirons,  gi'osses  courges, 
^iraumons,  coloquintes,  etc.),  leur  culture  ordi- 
naire, leur  culture  maraîchère,  la  culture  cham- 
pêtre et  les  maladies.  Une  photographie  montre 
les  fleurs  mâles  et  les  Heurs  femelles  de  la  courge, 


une  autre  d'une  demi-page  présente  en  scène  de 
genre  la  récolte  des  courges  cultivées  en  grand. 
Quatre  dessins  à  la  plume  montrent  les  formes 
de  diverses  variétés  de  courge.  Ceci  est  d'autant 
plus  typique  que  la  culture  des  courges  est  une 
culture  de  troisième  ordre  en  France. 

En  viticulture,  quantité  de  cépages  sont  illus- 
trés par  la  photographie  d'une  grappe  et  d'une 
feuille. 

Nous  pourrions  nous  étendre  indéfiniment  sur 
oe  sujet.  Résumons-nous.  Le  Larousse  Agricole  fait 
honneur  à  la  vieille  maison  qui  l'a  entrepris.  Cet 
ouvrage  justifie  pleinement  son  sous-titre  :  Ency- 
clopédie Agricole  illustrée.  Ad.-J.  Ch. 


ACADÉMIE  D'AGRICULTURE  DE  FRANCE 


Séance  du.  25  octobre   1922.  —  Présidence 
de  M.  Prosper  G  errais. 

Mort  d'ua  correspondant. 

M.  le  Secrétaire  perpétuel  a  le  regret  d'annoncer 
à  l'Académie  la  mort  d'un  de  ses  correspondants  : 
M.  Roger  Graffin,  décédé  à  Belval-Bois-des-Dames 
(.\rdeones).  M.  Graffin  était  un  propriétaire  fores- 
tier du  plus  grand  mérite  qui,  soit  dans  la  Marne, 
soit  dans  les  Ardennes,  donna  les  plus  beaux  exem- 
ples d'aménagement  et  de  reboisement. 

Nos  emblavures  en  blé. 

M.  H.  Hitler,  devant  la  réduction  de  nos  embla- 
vures en  blé,  5  000  000  hectares  environ  depuis 
l'armistice,  au  lieu  de  6  5oo  000,  en  igiS,  se  de- 
mande s'il  faut  espérer  voir  une  nouvelle  augmen- 
tation des  emblavures,  au  contraire,  se  réaliser  à 
l'avenir.  Analysant,  à  cet  égard,  les  chiffres  four- 
nis par  les  statistiques  du  Ministère,  il  montre  que 
les  réductions  dans  les  cultures  en  blé  ont  été  sur- 
tout importantes,  dans  les  pays  d'herbage,  comme 
l'Orne,  la  Manche,  Saône-et-Loire,  etc.,  dans  les 
pays  vignobles,  comme  le  Gard,  l'Hérault,  etc., 
•dans  les  pays  qui  souffrent  le  plus  de  la  crise  de 
main-d'œuvre  comme  la  Marne,  la  Haute-Marne, 
l'Aube,  etc.;  il  ne  faudrait  pas,  dès  lors,  espérer 
revenir  aux  emblavures  d'avant -guerre.  Mais  com- 
me c'est  une  nécessité  pour  la  France  de  produire 
sur  le  tenitoire  national  tout  le  blé  qui  nous  est 
nécessaire,  il  faut  diriger  les  efforts,  avant  tout, 
^ur  une  augmentation  des  rendements  à  l'hectare. 

M.  Henry  Sagnier  se  rallie  aux  conclusions  de 
M.  Hitier.  Il  est  incontestable  que  l'augmenUition 
■des  rendements  est  une  nécessité  vitale  pour  notre 
pays  et  M.  Sagnier  estime  que  l'un  des  meilleurs 
moyens  d'y  parvenir,  ce  serait  de  semer  des  va- 
riétés de  blé  bien  adaptées  aux  sols  et  au  climat 
de  chaque  région  naturelle. 

Organisation  de  la  lutte  contre  la  fausse 
chenille  du  Pêcher  dans  la  vallée  du  Rhône. 

M.  le  professeur  Marchai  présente  une  note  de 
M.  A.  Paillot,  directeur  de  la  Station  entomolo- 
gique  de  Saint-Genis-Laval,  dans  laquelle  l'auteur 
fait  connaître  les  heureux  résultats  obtenus  par 
les  mesures  énergiques  prises  pour  combattre 
l'invasion  de  Neurotoma  n^moralis  qui  s'étendait, 


en  1921,  sur  la  presque  totalité  des  plantations  de 
pêchers  de  Saint-Désuret  et  sur  plus  de  20  hec- 
tares, dans  la  commune  de  Saint-Rambert  d'AI- 
bon.  Cette  invasion  menaçait  de  détruire,  en 
1922,  la  plus  grande  partie  de  la  récolte  des  pè- 
ches dans  ces  deux  communes. 

Grâce  à  la  collaboration  des  Offices  agricoles  de 
la  Drôme  et  de  l'Ardèche,  des  Senices  agricoles 
de  la  Cie  P.  L.  M.,  un  programme  élaboré  pour 
la  campagne  1922  a  pu  être' rempli  intégralement 
et  les  résultats  enregistrés  dépassent  les  prévisions 
les  plus  optimistes. 

Les  méthodes  d'application  préconisées  par  le 
Service  des  Stations  de  recherches  des  Epiphyties 
ont  été  mises  en  oeuvre  et  l'une  des  pompes  améri- 
caines acquises  récemment  à  cet  effet  par  l'Office 
agricole  de  la  Drôme,  fut  mise  à  la  disposition  dés 
propriétaires   de  Saint-Rambert. 

Les  essais  de  traitement  avec  bouillie  à  l'arsé- 
niate  de  plomb  ont  donné  des  résultats  très  satis- 
faisants et  tels  que  le  pêcher  a  été,  depuis  le  mois 
de  juillet  dernier,  compris  sur  la  liste  des  arbres 
fiTiitiers  pour  lesquels  l'emploi  des  arsenicaux  in- 
solubles est  autorisé,  jusqu'à  cinq  semaines  après 
la  floraison. 

La  destruction  des  insectes  nuisibles 
par  leurs  parasites. 

M.  Léopold  Le  MouU,  ingénieur  des  Ponls-et- 
Chaussées,  en  retraite  à  Nevers,  fait  connaître  à 
l'Académie  que,  grâce  à  l'envoi  qui  lui  a  été  fait 
d'un  certain  nombre  de  vers  blancs  momifiés,  pro- 
venant des  terrains  qu'il  avait  traités,  il  y  a  3o 
ans,  dans  la  Mayenne,  au  moyen  de  Vlsaria  densa, 
il  a  pu  reprendre  la  culture  du  parasite  du  han- 
neton ;  actuellement,  il  a,  da'ns  son  laboratoire, 
des  cultures  suffisantes  pour  donner  à  ses  expé- 
riences toute  l'ampleur  désirable. 

M.  Le  Moult  insiste  à  nouveau  sur  ce  fait  que 
la  plupart  des  insectes  ennemis  de  nos  récoltes  ont 
aujourd'hui  des  parasites  connus.  La  question  de 
leur  utilisation  est,  d'autre  part,  bien  près  d'être 
pratiquement  résolue.  Grâce  à  des  échanges  faits 
avec  des  savants  étrangers,  M.  Le  Moult  lui-même 
possède  i3  parasites  avec  lesquels  il  pourra  atta- 
qiior  tous  les  insectes  nuisibles. 

H.  Hitier. 


3»6 


LA  SEMAINE  MÉTEOUOLOGIQLL 


CORRESPONDANCE  —  CONSEILS  FRATIOUES 


.N°  7^05  ^l'iiy-ile-DùntC).  —  i°  Voici,  succinck- 
iiioiit,  coniinenl  il  faut  procéder  pour  rendre 
le  cidre  mousseux  on  bouteilles  : 

i'  Clioisir  un  Iciups  clair,  beau  et  lioiJ,  le 
baruniitre  élaiil  haut  ;  2°  Opérer  sur  un  cidre 
très  limpide,  s'il  ne  l'e^t  pas,  le  coller  avec 
!..  ;jv.  de  caséine  pure  par  lieclulitre  ;  3°  Pren- 
dre la  densité  qui.  selon  le  genre  de  cidre 
mousseux  que  l'on  veut  obtenir,  doit  être  com- 
|)rise  entre  1  020  et  .  1  018,  cidre,  très  mous- 
t'iMix.  I  017  à  1  01. '|.  mousseux  ;  i  oi3  à  i  010, 
légèrement  mousseux  ;  i  009  à  i  oo5.  pétillant  ; 
4"  Employer  des  bouteilles  eliam|)cnoises  pour 
le-  trois  premiers  genres,  et  des  bouteilles  à 
eaux  minérales  pour  le  dernier,  les  remplir  jus- 
qu'à la  nais-^ance  du  col;  ô°  Choisir  des  bouchons 
d'ixccllente  qualité,  les  faire  tremper  au  mo- 
noiit  de  leur  usage  dan<  un  jm  u  d'ean-de-vie 
d<'  \h).  puis  les  enfoncer  à  la  machine  et  les 
assujettir  ensuite  avec  un  fil  dr  fer  et  les  pa- 
raffiner si  la  cave  est  humide,  jKiur  éviter  les 
moississures  ;  6°  Dans  une  cave  chaude,  il  sera 
prudent  de  maintenir  debout,  pendant  une  di- 
z.iine  de  jours.  les  bouteilles  dont  le  cidre  pè- 
serait entre  i  020  et  i  01 '1  :  anlnnienl.  on  peut 
les   coucher  de   suitf. 

2°  Les  bondes  automatiques  déclinées  à  bou- 
cher les  fùU  de  cidiv.  lont  <  11  peiiuettanl  aux  gaz 
de  s'échapper  quand  ils  excèdiiil  nm  certaine 
pression,  ont  été  construites  pai  l.i  maison  Paul 
Noël,  9.  rue  d'Odessa,  Paris,  mais  ou  <Icit  en  j 
lioMvir   elicz    les    marchands    d'articles    de    cave.    ; 


notamment  clic^  H.  Thiriun,  10-11?.  rue  Fabre- 
d"Eglantine,    Paris.    —   (A.    T.) 

—  N"^  7'ii!s  ^Juiu).  —  Vous  désirez  semer  dans 
les  meilleures  conditions  quelques  noix  récol- 
tées sur  le  Noyer  d'Amérique  iJuyUms  iiigra). 
Pour  les  conscr\cr  et  é\iter  qu'elles  ne  se  dessè- 
chent, ne  moisissent  et  ne  perdent  leurs  facultés 
germinal i\ es.  il  convient  de  les  mettre  en  stra- 
tification. En  rai<on  de  la  petite  quantité  dont 
vous  disposez,  il  -uflira  d'u'n  pot  à  fleur.  Au 
fond  du  pot.  on  incl  un  lit  de  tessons  de  i  à  2 
cenlimèlres  d'(''p;ii.i<(  nr,  tpii  assurera  le  drainage, 
pui-  un  lit  (1,.  Icir,.  de  3  ou  \  centimètre? 
d'épaisseur  à  la  smlacc  ducpicl  on  pose  les  noix 
à  3  OTi  '1  ccnlimètres  de  dislance.  On  recouvre 
ks  noix  d'un  nouveau  lit  île  terre,  sur  lequel 
on  étend  (h'  nouvelles  noix.  On  arrose  et  l'on 
met  les  pots  dans  un  local  abiité  des  gelées, 
une  cave'  on  un  eelljer  j)ar  cxenqde.  Il  est  pru- 
dent de  ne  pas,  Se  scrxir  de  pots  trop  profonds, 
pour  évil<'r  que  les  noix  placées  loin  de  la  sui*- 
face  ne  se  trouvent  dans  nu  milieu  trop  humide 
qui   les   exposerait   à  pourrir. 

Au  mois  de  mars,  les  noix  stratifiées  seront 
sorties  UMC  précaution  et  semées  en  pépinière, 
dans  i],-<  .cillons  larges  ej  profonds  de  o  m.  i5, 
distants  de  o  m.  Oo  à  o  m.  70  ;  elles  seront  plan- 
tées à  o  m.  5o  de  distance  et  à  o  m.  07  ou 
o  m.  08  de  profondiMir;  il  y  aura  lieu  do  les 
eomdier  siu"  le  côté  et  d'éviter  de  les  placer 
In  pointe  en  haut,  car  la  racine  sort  dan?  le 
\oisinage  du  muero'n.  —  (F.   L.). 


LA  SEMAINE  MÉTÉOROLOGÎQUE 

Semame  du  22  au  28  oclobrc  19'2-2  (OBSERVA  TOllil:   1>U  PARC  SA/NT-MA  UH, 


JOLKS 

ET    DATES 

l'RliSSION 
à  midi  (1) 

TE.MI'É 

R.VTLRR 

S' 

Écart 
sur 
la  nor- 
male 

Vent 

a    3 
"i     0 

n 

1 
KEMAHOl K?   DIVKKSES            j 

es 

millim. 

lieurcs 

millim. 

Dim...     22  oct. 

757.0 

0"0 

•J.2 

400 

-  501 

NE 

9.3 

» 

Gelée  blaiiclK,  beau  tenip?. 

Lundi..     23  — 

7:0.5 

1  2 

10.6 

3.9 

-  5.0 

NE 

9.5 

♦ 

G^lée  blanche,  beau  temps. 

'.Mardi..     21  — 

762.  r, 

0.8 

10. 1 

4.2 

—   1.6 

NE 

7.9 

Gelée  blanche,  beau  temps. 

Mercredi  25  — 

703.1 

2.0 

.s.  2 

2.3 

-  6.3 

NE 

S  4 

" 

Brouillard  bas,  b<  on  temps. 

Jeudi.,    20  — 
Vendredi  27  — 

761.2 

3.3 
1.5 

7.1 
5.3 

0.9 
1.9 

—  7.6 

-  6.1 

NE 
Varia. 

7.9 
(J.O 

" 

(leléc  blanche,  brouillard,  beau 

[temps. 1 

Geiéeblanehe,  brouilla»d,  tem|)s 

[couverl. 

batnedi.  58  — 

760.9 

3  8 

7  8 

1.1 

—  ''1.7 

NE 

7  0 

^ 

Geiéeblanehe,  beau  temps. 

Moyennas  et  toUux  . . 
Écarts  sur  l«  normale 

759.4 
-  1.9 

1.8 

-<;.7 

^.3 

2.7 

-6.0 

» 

» 

7.l\6 

71  .<• 

<Ihi    llK'uf 

M 

Pluie  depuis  le  l*'  janvier  : 

En  ]Q-22 597nim 

Normale   . . .     496 

REVUE   COMMERCIALE 


REYUE  COMMERCIALE 


Situation  agricole.  —  Le  temps  froid  et  sec  s'es» 
maintenu  durant  la  iiuitaine;  il  a  permis  de  con- 
tinuer, dans  de  bonnes  conditions,  les  arrachages 
de  betteraves  et  de  pommes  de  terre,  de  pour- 
suivre les  semailles  de  blé.  Quelques  journées 
pluvieuses  viennent  do  succéder  au  régime  sec. 

Le  rendement  des  cultures  de  betteraves  four- 
ragères est  très  élevé;  pour  les  variétés  sucrières, 
les  résultats  sont  satisfaisants,  au  double  point  de 
vue  du  poids  et  de  la  densité. 

Dans  plusieurs  régions,  les  étendues  consacrées 
;iu  blé  paraissent  en  augmentation  notable  et  les 
premiers  semis  ont  une   levée  régulière. 

Blés.  —  A  la  faveur  de  la  modération  des  of- 
fres et  du  taux  élevé  du  change,  qui  maintient  à 
un  haut  prix  les  blés  exotiques,  les  cours  des  blés 
indigènes  progressent. 

Sur  les  marchés  départementaux,  on  cote,  aux 
loo  kilogr.  départ  :  74  à  77  fr.  à  Auch,  7G  à 
77.00  à  Bar-le-Duc,  77  à  78  fr.  à  Bourges,  74  à 
76  fr.  à  Besançon,  76  fr.  à  Blois,  ~ô  à  76  fr.  à 
Brienon,  77  à  77,00  à  Chartres,  77,60  à  78.50  à 
Dijon.  78  fr.  à  La  Rochelle.  76  à  79  fr.  à  Lyon, 
72,50  à  74, 5o  à  Lille,  76  fr.  au  Mans,  78  à  80  fr. 
à  Metz,  78  à  80  fr.  à  Nevers,  77  à  78  fr.  à  Poi- 
tiers, 70  à  72  fr.  à  Quimper,  70  fr.  à  Rennes,  72 
à  74  fr.  à  Rouen,  70  à  71  fr.  à  Saint-Brieuc,  78 
à  So  fr.  à  Strasbourg,  77  à  78  fr.  à  Tours,  76  à 
78  fr.  à  Troyes. 

A  la  Bourse  de  Commerce  de  Paris,  la  cote  du 
blé  a  été  établie  de  80,75  à  Si  fr.  les  100  kilogr. 
Les  affaires  ont  été  traitées  à  des  cours  en  nou- 
velle hausse  de  5o  centimes  par  quintal.  On  a 
payé  les  blés  de  l'Allier,  de  l'Yonne,  du  Loiret, 
de  Seine-et-Marne,  de  la  Vienne  78  à  78,50;  de 
l'Ouest  et  du  Nord-Ouest  76. 5o  à  76  fr.  ;  de  l'Au- 
be et  de  la  Marne  78,60  à  79  fr.  ;  du  Nord  74  à 
75  fr. 

Sur  les  marchés  étrangers,  on  cote  aux  100  ki- 
logr., en  tenant  compte  du  change  :  70,06  à 
New-York,  55,46  à  Buenos- Ayres,  68.76  à  Chi- 
cago. 

Farines.  —  Cours  en  hausse.  On  paie  de  98  à 
io4  fr.  le  quintal  départ  du  moulin,  ou  de  106  à 
106  fr.  les  100  kilogr.  rendus  chez  les  boulan- 
gers de  Paris. 

Sons.  —  Demande  plus  active  et  cours  en  haus- 
se. Aux  100  kilogr.  départ,  on  cote,  les  sons  de 
choix,  .18  à  4o  fr.  ;  les  sons  ordinaires  34  à  36 
francs;  les  sortes  moyennes  32  à  33  fr. 

Seigles.  —  Les  demandes  sont  peu  nombreuses 
<t  l(  s  ventes  se  font  à  des  prix  soutenus,  soit  aux 
100  kilogr.  départ  :  seigles  de  r.\ube,  de  la  Mar- 
ne, de  Seine-et-Marne  49  à  5o  fr.  ;  du  Loiret,  de 
rFure-et-Loir,  de  l'Allier  48.26  à  49-5o;  de 
l'on. 'M  47  à   48  fr. 

Avoines.  —  Offres  peu  importantes,  ventes  ac- 
tive? à  des  cours  en  hausse  <le  5o  centimes  par 
quintal.  Aux  loo  kilogr.  départ,  on  cote  les  avoi- 
nes grises  de  printemps  du  Loiret,  de  Seine-et- 
Marne,  d'Eure-et-Loir  68  à  58. 60;  de  Bretagne 
50  à  57  fr.  ;  de  la  .Somme  et  de  l'Oise  58  à  58, .60; 
les  noires  de  l'Y'onne,  de  l'Allier,  58, 5o  à  69  fr.  ; 
les  blanches  et  jaunes  de  la  région  du  Nord  66 
à  58  fr. 

Dans  le  Tarn-et-Caronne,  les  avoines  blanches 
et  gri-es  se  paient  de  63  à  68  fr.  les  100  kilogr. 

Orges.  —  Ventes  un  peu  plus  actives  à  des 
cours  rn  hausse.  On  paie,  aux   100  kilogr.  les  or- 


I  ges  de  brasserie  :  Mayenne  et  Sarthe  60  à  60, 5o; 
I  Loiret,  Yonne,  Allier,  Puy-de-Dôi^e  60  à  61  f r.  ; 
Aube  57,75  à  69,60;  Poitou  56,76  à  67,76;  es- 
'    courgeons  56  à  67  fr. 

Céréales  diverses.  —  Demandes  régulières, 
transactions  plus  nombreuses  à  des  prix  soutenus. 
Aux  100  kilogr.  départ,  on  paie  :  sarrasins  de 
Bretagne  56, 60  à  67  fr.  ;  de  Normandie  et  de  la 
Haute-Vienne  68  à  60  fr. 

Le  maïs  vaut  de  74  à  76  fr.  dans  les  Basses- 
Pyrénées,  60  à  62  fr.  en  Saône-et-Loire,  les  100 
kilogr. 

Fourrages.  —  Cours  sans  changement  au  mar- 
ché de  La  Chapelle,  soit,  aux  100  bottes  de  6  ki- 
logr. rendues  à  Paris  :  luzerne  200  à  260  fr.  ; 
regain  200  à  24o  fr.  ;  foin  190  à  24o  fr. 

Pailles.  —  Les  prix  accusent  une  baisse  de  5 
à  10  fr.  Au  marché  de  La  Chapelle,  on  a  payé, 
les  100  bottes  rendues  à  Paris,  domicile  de  l'ache- 
teur, droit  d'entrée  et  frais  de  camionnage  com- 
pris :  paille  de  blé  120  à  i36  f  r.  ;  paille  d'avoine 
iio  à   i3o  fr.  ;  paille  de  seigle  116  à   i4o  fr. 

Bétail.  —  Au  marché  de  La  Villette  du  lundi 
3o  octobre,  les  cours  du  gros  bétail  ont  fléchi  de 
5  à  10  centimes  par  demi-kilogramme  net.  On  a 
payé  les  bœufs  de  l'Allier  et  de  la  Nièvre  2,60 
à  2,76;  de  la  Haute-Vienne  2,60  à  2,76;  de  l'Orne 
et  du  Calvados  2,56  à  2,65;  de  la  Sarthe  2,20  à 
2,55;  de  Maine-et-Loire  et  de  la  Loire-Inférieure 
1,85  à  2,4o  ;  de  la  Vendée  1,70  à  2,3o;  les  génis- 
ses 2,76  à   2,80;  les  taureaux  i,5o  à  2,36. 

Vente  facile  à  des  prix  soutenus  pour  les  veaux 
de  choix;  cours  en  baisse  sur  les  sortes  médio- 
cres. On  a  coté,  au  demi-kilogramme  net  :  vccux 
d'Eure-et-Loir,  Seine-et-Marne,  Seine-et-Oise,  Loi- 
ret. Yvonne,  3,76  à  4,3o;  de  l'Aube  et  de  la  Marne 
3,76  à  4,16;  de  la  Sarthe  3,25  à  3,66;  de  l'Ouest 
2,76  à  3,20. 

Prix  stationnaires  sur  les  moutons  de  choix, 
en  baisse  de  5  à  10  centimes  sur  les  sortes  moyen- 
nes et  médiocres.  On  a  coté,  au  demi-kilogramme 
net  :  agneaux  6,26  à  6,5o;  moutons  de  l'Allier, 
du  Cher,  de  la  Nièvre  4>8o  à  6,26;  l.febis  de 
mêmes  provenances  3,76;  moutons  du  Midi  3  à 
3.60;   brebis  du  Midi   2,20  à  3  francs. 

Hausse  de  6  centimes  par  demi-kilogramme  vrf 
sur  les  porcs.  On  a  coté  :  porcs  gras  2,55  à  2  76  ; 
coches  2  à  2,70. 

Marché    du   jeudi    26    Octobre 

Entr('es  directes 

aux  abattoirs  Ri5serves 

Amenés        La  Vill.      Vaug.        La  Vill.     Vaiig 


tôles 

tôtes 

têtes 

tôtes 

têtt-s 

Bœufs  — 

2  282   1 

Vaches  .. 

1  -^îo  [ 

.352 

256 

807 

,3.39 

Taureaux. 

201   ) 

Vcanx 

1  415 

9f)'^ 

281 

.3«4 

144 

Moutons  . 

:i  VJO 

2 

48fi 

«57 

2  n.5n 

6^0 

Porcs 

•2  642 

ï 

186 

895 

240 

260 

Prix  raaxiraa  au  kilogramme 
Au  poids  net  Au  poids  vif 

quai,      i'^  quai.     Saquai.         Prix  extrêmes 


Rœufa ,.  5.30 

Vaches 0.20 

Taureaux...  4.30 

Vonux 7  50 

Moutons  ....  10    » 

Porcs 7  10 


i.bO 

3.40 

1     . 

3  36 

4.20 

3.30 

1     .. 

3.. 36 

3.90 

3.20 

1     » 

2.99 

6  20 

4.70 

1.48 

5.16 

7.3D 

6.30 

2  40 

6.05 

7.08 

7     » 

3.79 

5.50 

388 


REVUE    COMMERCIALE 


Marché  du  lundi  30  octobre 


Entrées  directes 
aux  abattoirs 


Bœufs 

Vaches. . . 
Taureaux. 

Veaux 

Moutons.. 
Porcs .... 


Aoicués 

l#les 
4  178 
2  239 
329 

2  281 
18  045 

3  638 


La  Vill. 


Vauc 


Ri/f-orveg 
La  Vill.       Vaug. 


179        211 


2  517 
2  355 

1  4'Jl 


317 

571 

1  525 


617 

4GI 

1  650 

520 


lites 

380 

72 
14(X) 

500 


f'rix  niaxima  du  kilogramme 

Au  poids  net Au  poids  vif 


Bœufs  — 

Vaches  . . 
Taureaux , 
Veaux  — 
Moutons . 
Porcs 


1"  quai. 

5  30 
.■i.30 
4.30 
7.5) 
9  80 
7.86 


quai.     3*  quai. 


Prix  extrême 


4.50 
4.20 
3.90 

6  20 

7  20 
7.42 


3.40 
3.50 
3.20 
4.70 
6  » 
7.14 


1     .. 
1     .. 

1  » 
1.37 

2  .. 
3.90 


à  3.36 
à  3.36 
3  .. 
5.16 
5  91 
5.60 


Dans  les  départements,  on  cote  : 
Bordeaux,   par  kilogramme   poids   vif    :    bœufs 
i,6o  à  3,20;  veaux  2,70  à  0.90;  moulons  2.O0  à 

3  fr.  5o. 

Dijon,  par  kilogramme  poids  vif  :  veaux  0,80 
à  4.40;  porcs  5,10  à  5,5o;  par  kilogr.  net,  mou- 
tons 6  à  9  francs. 

Gournay,  par  kilogramme  poids  vif  :  vaches 
2,5o  à  2,90;  porcs  5.25  à  5,35. 

LUk,  par  kilogramme  poids  net  :  bœufs  4  ù 
5.35;  veaux  7  à  8,5o;  porcs  6  à  8  fr.  ;  moutons 
5  à  8,75. 

Lyon-Vaise,  par  kilogramme  poids  vif  :  bœufs 
2  à  3  f  ■.  ;  veaux  2.60  à  3.70;  porcs  l^,l^o  à  5  f r.  ; 
par  kilogr.  net,  moutons  5  à  7  fr. 

Marseille,  par  kilogramme  poids  net  :  bœufs  !i 
à  4.75;  vaches  3  à  Aj^o;  moutons  7  à  7,25;  par 
kilogr.  vif,  porcs  4,60  à  ii,70. 

Aancy,  par  kilogramme  poids  vif  :  veaux  4,20 
à  5  fr.  ;  porcs  5, 60  à  5,90;  par  kilogr.  net,  bœufs 

4  à  5.5o;  vaches  a,5o  à  5,5o;  moutons  5  à  9  fr. 
Orléans,  par  kilogramme  poids  vif  :  bœufs  i  .20 

à    2.70;  vaches   1,20  à   2,80;   veaux   4,25  à  4,75; 
moutons  3,35  à  5, 10;  porcs  4.90  à  5,5o. 

Poitiers,  par  kilogramme  poids  vif  :  bœufs 
2.:^5;   veaux  3.5o;   porcs  4, 00. 

Suifs.  —  A  Paris,  la  cote  officielle  du  suif  frais 
fr.iiclu  a  été  établie  à   220  fr.   les  100  kilogr. 

Bétail  de  trait  et  d'élevage.  —  A  Pou.  on  vend, 
à  la  paire  :  bœufs  de  travail  2.000  à  3. 000  fr.  ; 
à  la  pièce,  vaches  de  travail  i.5oo  à  2.000  fr.  ; 
vaches  pleines  ou  à  lait  800  à  1.200  fr. 

A  Gournay  (Eure),  on  paie  :  vaches  maigres 
700  à  1.200  fr.  ;  vaches  pleines  ou  à  lait  i.ooo  à 
1.900  francs. 

A  Cholet,  les  porcelets  valent  de  loa  à  200  fr. 
la  pièce. 

On  cote,  à  la  paire,  à  Bdfort  :  bœufs  de  tra- 
vail 3.000  à  3.200  fr.  ;  à  la  pièce  :  vaches  lai- 
tières 1.000  à  2.000  fr.  ;  génisses  pleines  i.4oo  à 
i.8on  f  r.  ;  à  la  paire  :  porcelets  nourrains  260 
à  335  fr.  ;  laitons  2i5  à  235  francs. 

.\  Limoges,  on  paie,  à  la  paire  :  bœufs  de  tra- 
vail 2.5oo  à  3.800  fr.  :  variies  de  travail  snitccs 
2.5oo  à  4-000  f  r.  ;  varhes  lailièi-es  i.ioo  à  2.200 
franc-;  i^  la  pièce,  porcelets  75  à  i3o  francs. 

Chevaux  de  trait.  —  Aux  dernières  foires,  of- 
fres a*siz   nombreuse;   oV  ventes   très  difficiles. 

.\  Semur  fCAle-d'Oi  i.  on  a  payé  ;  poulains  de 
18  mois   1.70'     '       '■        fr.  ;  pouliches  de   18  mois 


i.5oo  à  1.900  fr.  ;  de  3o  mois,  2.000  à  2.5oo  fr.  : 
juments  de  travail  2.5oo  à  4-ooo  fr.  ;  poulains  de 
5  à  8  mois  75o  à   i.i5o  fr. 

A  Moulins  :  chevaux  adultes  i.ooo  à  4.200  fr.  ;- 
pouliches  et  poulains  de  quelques  mois  45o  à 
i.ooo  fr.  ;  ânes  4oo  à  800  fr. 

A  Limoges,  bons  chevaux  2.200  à  2.800  fr. 

A    Belfort    :    bons  chevaux    2.5oo   à  4-5oo    fr.  j    1 
chevaux    ordinaires     i.ôoo    à    3. 000    fr.  ;    mulets 
i.5oo  à   ?.5i)o  fr.  ;  poulains,  5oo  à   i.ooo  fr. 

Chevaux  de  boucherie.  —  A  Paris,  on  paie,  à 
la  pièce,  de  45o  à  i.i5o  fr.  Au  kilogr.  vif,  de  ï,6o 
à   1.90, 

A  Belfort,  aux  100  kilogr.  vifs  :  première  qua- 
lité i5o  fr.    ;  2*  et  3*,  5o  à  60  fr. 

Vins.  —  On  ne  signale  qu'un  petit  nombre  de 
ventes  à  des  prix  en  baisse  dans  le  Midi,  où  l'on 
cote,  à  l'hectolitre,  les  vins  rouges  :  55  à  78  fr.  • 
à  Nîmes,  52  à  80  fr.  à  Perpignan,  5o  à  76  fr.  à 
Montpellier,  55  à  80  fr.  à  Narbonne,  52  à  80  fr. 
à  Béziers,  52  à  78  fr.  à  Carcassonne,  5o  à  65  fr. 
à  Valence-d'Agen. 

En  Saône-et-Loire,  à  Chalon-sur-Saône,  on  cote 
à  l'hectolitre  :  vins  rouges  95  à  io5  fr.  ;  vins 
blancs  iio  à  120  fr.  ;  on  signale  quelques  affaire* 
en  rouges,  au  prix  -de  i4o  à  160  fr.  la  pièce.  A 
Buxy.  des  excédents  ont  été  vendus  de  i5o  à  i65 
francs  les  228  litres. 

Dans  la  Loire-Inférieure,  les  prix  ne  sont  pas 
encore  établis  ;  on  met  en  avant  le  prix  de  5o  fr. 
la  pièce.  En  Tourainc,  des  cxcédentis  ont  été  payés 
de  3c   à  4o  fr.  l'hectolitre. 

Dans  le  Puy-de-Dôme,  on  a  coté  les  excédents 
i5  à  16  fr.  le  pot  de  i5  litres  en  rouges,  20  à 
22  fr.  en  blancs.. 

Houblons.  —  Prix  soutenus  à  Lille,  où  l'on 
cote  aux  5o  kilogr.  :  Nord  100  à  160  fr.  ;  Bour- 
gogne 200  à  260  fr.  ;  Alôaco   190  à  210  fr. 

B.  Durand. 

Engrais.  —  Les  100  kilogr.  départ,  par  livraison 
de  10.000  kilogrammes. 
Nitrate  do  soude  i5/i6  %  d'azote  73     »  à     75     » 

Nitrate  de  potasse 119     »  à  iSa     » 

Ciianamide  S.P.A.  granulée  19/21 

d'azote  82     » 

Cianamide      en      poudre      17/19 

d'azote 63     » 

Nitrate  de  chaux  i3  0/0  d'azote. .  62  5o 

Nitrate  d'ammoniaque  33  à  34  0/0 

d'azote  

Sulfate  d'ammoniaque 100     »  à  io5     > 

Superphosphate  i4  %  d'ac.  phos- 

phorique    1 7  5o  à     20     » 

Scories  de  déphosphoration ,  18  %  i5  3o 

Poudre  d'os  dégel.  28  %  ac.  phos.  28     »  à     82     » 

Sulfate  de  cuivre i3i     »  à  i33     » 

Sulfate  de  fer  (cristaux") i5  5o  à     16     » 

Sulfate  de  fer  (poudre)    i5  5o 

Soufre    trituré    46     »  à     5o     « 

Soufre  sublimé 53     » 

Engrais  radioactifs    1 25     » 

Sylvinite  riche  20/aa  %  de  potasse 

l'unité   o  54 

Chlorure  de  potassium,  l'unité..  o  9c 

Siilfat.'   <le    potasse    7°     » 

Dolomagnésie   28/3a   0/0  de  ma- 
gnésie      lî"     » 

Sylvinite  12  à   16  0/0  de  potasse.  o  43 


Le  Gérant  :  P.  Davt. 


Imp.  A.  DAVY  et  FILS  Aîné.  52.  r.  Madame.  Pari» 


f 


CHRONIQUE  AGRICOLE 


CHRONIQUE  AGRICOLE 


389 


Evalaations  sur  la  production  du  bit'  en  1922  dans  l'hémisphère  septentrional.  —  Comparaison  avec 
les  résultats  de  l'année  préccdeQte.  —  Total  des  ressources.  —  Nouvelles  instances  du  ministre 
de  l'Agriculture  en  vue  d'éviter  le  gaspillage  du  pam.  —  L'emploi  des  succédanés  dans  la  pani- 
fication. —  Opposition  injustifiée  de  la  Commission  de  l'utilisation  du  blé.  —  Observations  de 
M.  Henry  Chéron  sur  les  conséquences  de  la  spéculation  sur  le  change.  —  Emploi  de  l'alcool 
comme  carburant. —  Initiative  de  la  Direction  des  poudres.  —  Les  questions  ao-ricoles  à  la  Con- 
férence internationale  du  Travail.  —  Attitude  des  délégués  français.  —  Projet  de  loi  relatif  à  la 
distribution  de  l'énergie  électrique  dans  les  campagnes.  —  Principales  dispositions  de  ce  projet. 
—  Congrès  de  la  Fédération  des  Associations  agricoles  du  Centre  à  Chartres.  —  Principaux  vœux 
adoptés  dans  cette  réunion.  —  Concours  d'animaux  reproducteurs  de  la  race  bovine  Vos^^ienne  à 
Schirmeck.  —  Services,  rendus  par  cette  race.  —  Concours  de  la  race  porcine  à  Aubairne.  No- 
tice de  l'Association  des  sélectionneurs  Suisses  ^jr  les  meilleures  variétés  de  blés  sélectionnés.  

Annales  de  l'Institut  national  agronomique.  —  Protestation  du  Groupe  viticole  de  la  Chambre  des 
députés  contre  la  taxe  de  luxe  sur  les  vins.  —  Exposition  et  vente  des  vins  fins  des  hospices  de 
Beaune.  —  Prochaine  assemblée  géiiérale  de  l'Union  du  Sud-Est  des  syndicats  agricoles. 


Production  et  commerce  du  blé. 

L>n  connaît  désormais  les  évaluations  sur 
la  dernière  récolte  de  blé  fournies  à  l'Institut 
international  d'Agriculture  par  tous  les  pays, 
sauf  ceux  de  l'Amérique  méridionale  et  de 
l'Australie,  où  la  moisson  ne  commencera 
qu'au  début  de  l'année  1923. 

De  l'ensemble  de  ces  documents,  il  résulte 
que  dans  tous  les  pays  d'Europe,  à  l'excep- 
tion de  la  Roumanie,  la  récolte  a  été  déiîci- 
taire  par  rapport  à  l'année  1921  ;  si  la  Rou- 
manie n'est  pas  en  déficit,  elle  accuse  seule- 
ment une  récolte  à  peu  près  égale  à  la  pré- 
cédente. Il  y  a  eu  également  une  diminution 
très  importante  dans  la  récolte  pour  l'Afri- 
que du  Nord.  Ces  diminutions  ont  été  com- 
pensée? par  des  excédents  importants  dans 
l'Amérique  du  pNord  (Canada  et  Etats-Unis) 
et  dans  l'Inde.  Il  en  résulte  que,  dans  l'état 
actuel  des  choses,  les  ressources  générales 
en  blé  s'élèvent  jusqu'ici,  pour  la  campagne 
en  cours  et  d'après  l'ensemble  des  évalua- 
tions officielles,  à  698  914  000  quintaux,  au 
lieu  de  609  672  000  à  la  même  date  de  1921  ; 
ce  serait  un  excédent  de  89  242  000  quin- 
taux- Les  ressources  de  l'Amérique  méridio- 
nale et  de  l'Australie  sont  encore  indécises  ; 
au  printemps  dernier,  ces  pays  ont  récolté 
environ  99  millions  de  quintaux  ;  si  leur 
production  est  la  même  pour  cette  campa- 
gne, l'excédent  actuel  sera  encore  largement 
augmenté. 

Ces  comparaisons  montrent  que,  abs 
traction  faite  de  la  Russie,  qui  reste  toujours 
en  dehors  des  transactions  internationales, 
l'abondance  est  grande  et  qu'il  n'y  aura  pas 
de  discite  à  redouter.  Toulefois,  un  facteur 
important  est  à  considérer.  La  spéculation  ef- 
frénée sur  le  change  et  ks  difficultés  de 
transport  signalées  aux  Etats- L'nis  ont  eu 
pour  résultat  d'élever  les  prix  dans  les  ports 
d'exportation  à  un  taux  qu'on  ne  prévoyait 
pa»;  naguère  ;  actucnement,  la  cote  de  New 
11  Novembre  1922.  —  N»  45 


York,  convertie  en  francs,  fait  ressortir  le 
prix  du  blé  à  plus  de  75  francs  par  quintal 
métrique.  Il  y  a  là  une  garantie  pour  les 
cultivateurs  français,  garantie  dont  la  dturée 
ne  peut  actuellement  être  prévue,  mais  qu'il 
est  utile  de  signaler.  ' 

Dans  une  nouvelle  circulaire  adressée  aux 
préfets,  le  ministre  de  l'Agriculture  a  rap- 
pelé ses  instructions  antérieures  sur  la  né- 
cessité d'éviter  le  gaspillage  du  pain.  «  Ne 
négligez,  dit-il,  aucun  moyen  de  vulgarisa- 
tion, afin  de  permettre  à  la  nation,  dans  la 
mesure  cla  possible,  de  remédier  au  déficit 
de  la  récolte  de  blé  de  cette  année.  »  C'est 
l'évidence  même  ;  des  importations  sont  né- 
cessaires, mais  il  importe  qu'elles  soient  ré- 
duites autant  que  possible,  non  par  des 
prohibitions,  comme  certains  l'ont  demandé, 
mais  par  une  bonne  organisation  intérieure. 
Le  moment  paraît  venu  de  procéder  à  cette 
organisation. 

C'est  pourquoi  nous  ne  comprenons  pas  la 
décision  prise,  ces  jours-ci,  par  la  Commis- 
sion de  l'utilisation  du  blé.  Hypnotisée  par 
le  préjugé  du  pain  blanc,  cette  Commission 
s'est  refusée  à  ce  que  fût  rendu  désormais 
obligatoire  le  mélange  de  farines  de  succé- 
danés (seigle  ou  riz)  à  la  farine  de  froment  ; 
elle  n'a  consenti  qu'à  l'adjonction  faculta- 
tive, dans  certains  départements  produc- 
teurs de  seigle,  de  10  0/0  de  farine  de  seigle 
à  la  farine  de  froment  dans  la  fabrication  du 
pain.  Pour  quiconque  compare  le  rendement 
de  la  dernière  moisosn  aux  besoins  de  la 
consommation  intérieure,  il  ne  saurait  être 
douteux  que  le  recours  aux  succédanés  est 
le  seul  procédé  qui  permettra  de  restreindre 
sérieusement  les  importations  nécessaires  et 
de  sauver  des  centaines  de  millions  pour  la 
richesse  nationale. 

A  l'exposition  des  Chysanthémes. 
La     Société     nationale     d'Horticulture     de 
France  a  ouvert,  du  27  octobre  au  5  novem- 

Tome  H.  —  20 


390  CHRONIQUE 

bre,  sous  la  direction  de  son  président,  M. 
Viger,  sa  grande  exposition  d'automne  donl 
les  chrysanthèmes  forment  la  superbe  parure. 

Le  banquet  traditionnel  a  fourni  à  M. 
Henr^'  Chéron,  ministre  de  l'Agriculture, 
l'occasion  de  prononcer  un  de  ces  vil>rants 
appels  à  l'énergie  du  travail,  ilont  il  a  le 
secret  : 

Si  jamais  on  a  pu  tcimprcndrc  combien  nous 
avons  raison  «io  combattre  les  importations  do 
denrées  alimentaires  et  d'organiser  une  France 
agricole  pour  vivre  sur  notre  propre  sol,  c'est  bien 
à  une  heure  comme  celle  que  nous  traversons. 
Au  cours  actuel  de  la  livre,  nous  «ichetons  65  fr. 
au  dehors  ce  qui  vaudrait  25  francs  chez  nous. 
On  voit  ce  qu'il  en  coûte  d'être  tributaire  des 
autres.  Que  «ont  les  légers  sacrifices  qu'il  faudrait 
faire  pour  équiper  la  terre  de  France  à  côté  de 
tout  cet  or  que  nous  portons  aux  autres  pays  ? 
Que  l'effort  national  nous  aide  donc  à  défendre 
l'agriculture  française  et  secoue  le  joug  de  tous 
les  mercanlis  du  change.  Soyons  maîtres  chez 
luiiis.  n'allons  plus  chorchor  notre  pain  à  l'étran- 
ger. 

La  spéculation  effrénée  sur  lo  change  des 
monnaies  est  une  des  plaies  de  noire  épo- 
que ;  l'acci-oissement  dans  sa  production  agri- 
cole et  industrielle  csl  le  seul  moyen,  pour 
notre  pays,  de  s'affranchir  de  sa  désastreuse 
influence. 

Le  carburant  national. 

La  Direction  des  Poudres  (Service  des  al- 
cools) communique  l'avis  suivant   : 

On  -sait  que  la  Société  des  Transports  en  com- 
mun de  la  Région  parisienne  utilise,  depuis  le 
mois  d'août  1921,  un  carburant  composé  par  par- 
tics  égales  de  benzol  et  d'alcool.  Les  autobus  de 
Paris  ont  accompli  depuis  cette  date  un  trajet 
de  75  millions  de  kilomètres.  Un  grand  nombre 
d'autres  utilisateurs  emploient  ce  carburant  à 
leur  entière  satisfaction. 

La  Direction  des  Poudres  (Service  des  alcools) 
met  en  vente  ce  carburant  aux  conditions  sui- 
vantes : 

Par  vagons-réservoirs   :   100  fr.   l'hectolitre. 
En  fûts  prêtés  de  /|  hcctol.  :  112  fr.  l'hectolitre 
par  fûts  isolés;   107  fr.  l'hectolitre  pour  les  expé- 
ditions de  5  000  kilogr.  minimum. 

En  fûts  de  l'acheteur  :  iio  fr.  l'hectolitre  par 
fûts  isolés;  io5  fr.  l'hectolitre  pour  les  expé<]itions 
de  5  000   kilogr.    mininmm. 

Ces  prix  s'entend<nt  sur  vagon  départ  La  Mail- 
leraye-sur-Seine  (S<Mne-Tnférieure). 

Des  vagons-réservoirs  peuvent  être  mis  à  la 
disposition  des  acheteurs  à  raison  de  o  fr.  o5 
l'hectoliln'-jour  depuis  la  mise  en  gare  jusqu'au 
retour  du   véhicule  franco  gare  I-.a  Mailleraye. 

Les   fûts    pnMés   doivent   être  restitués   dans    le 
délai   d'un    mois,   passé   lequel  la   location   en  est 
facturée  au  prix  do  o  fr.  o5  par  jour  et  par  fût. 
Les  commandes  sont  reçues  au  Service  des 


AGRICOLE 

alcools,  238,  boulevard  Saint-Germain,  à 
Paris.  Elles  doivent  être  accompagnées  de 
leur  montant  en  chèques  barrés  ou  virements 
à  l'ordre  du  Trésor  ])ublic. 

Conférences  internationale  du  Travail. 

La  Conférence  annuelle  de  1  Organisation 
internationale  du  Travail  s'est  tenue  récem- 
ment à  Genève.  M.  le  marquis  de  Vogué, 
président  de  la  Société  des  Agriculteurs  die 
France,  y  représentait  le  Gouvernement  fran- 
çais comme  conseiller  technique  agricole. 
La  note  suivante  indique  dans  quelles  condi- 
tions cette  conférence  s'est  déroulée   : 

Le  ministre  de  l'Agriculture  a  reçu  le  marquis 
de  Vogiié,  délégué  de  la  France  à  la  quatrième 
Conférence  internationale  du  Travail,  qui  est  venu 
lui  rendre  compte  des  travaux  de  cette  Conférence 
au  point  de  vue  agricole. 

Le  délégué  de  la  France,  en  présence  de  l'avis 
de  la  Cour  permanente  de  justice  internationale, 
a  prêté  loyalement  sa  collaboration  à  la  eonfé- 
rence,  mais  il  a  formulé  toutes  les  réserves  né- 
cessaires et  il  est  pleinement  d'accord  avec  le  mi- 
nistre de  l'Agriculture  pour  estimer   : 

1°  Que  la  question  de  la  journée  de  huit  heures 
dans  l'Agriculture  ne  peut  même  pas  se  poser.  Il 
a  d'ailleurs  rapporté  l'impression  que  c'était  l'avis 
presque  unanime  de  la  conférence; 

2°  Qu'aucune  atteinte  ne  sjuiraif  être  portée  à 
la  liberté  du  travail  de  nos  agriculteurs. 

C'est  sous  la  réserve  formelle  du  respi.'ct  de  ces 
deux  principes  que  les  délégués  de  la  France  con- 
tinueront de  prendre  part  aux  travaux  de  l'Orga- 
nisation internationale  du  Travail. 

Il  résulte  de  cette  note  que  la  France  main- 
tient son  altitude  à  l'encontre  des  prétentions 
du  Bureau  international  du  Travail. 

L'électricité  dans  les  campagnes. 

Dans  la  réunion  du  Conseil  des  ministres 
du  31  octobre,  le  ministre  de  IWgriculture 
a  présenté  un  projet  de  loi  relatif  à  la  dis- 
tribution de  l'énergie  électrique  dans  les 
campagnes.  La  note  suivante  en  résume  les 
dispositions   : 

Ce  projet,  qui  fait  suite  aux  travaux  de  la 
Commission  teehniquc  instituée  par  le  ministre 
de  l'Agriculture,  vise  à  la  fois  les  prêts  aux 
communes,  aux  Syndicats  de  communes  et  aux 
Associations  syndicales  autorisées  et  les  avances 
à  l'Offiec  national  du  Crédit  agrieole  pour  l'at- 
tribution par  celui-ci,  avec  l'intermédiaire  des 
Glisses  régionales,  de  prêts  de  même  nature  aux 
Sociétés  coopératives  agricoles  et  aux  Sk)ciété9 
d'intérêt  collectif  agricoles.  Le  taux  des  prêts  sera 
de  4  0/0.  Ils  seront  accordés  avec  la  garantie  des 
départements,  dans  des  conditions  analogues  à 
ce  qui  se  passe  pour  les  Offices  d'habitations  à 
bon   marché. 

Afin  d'éviter  un  appel  au  budget  ou  à  la 
trésorerie    de   l'Etal    pour    le   montant   des    avan- 


CHRONIQUE  AGRICOLE 


391 


C€S,  le  ministre  des  finances  sera  autorisé  à  s« 
procurer  les  fonds  auprès  de  la  Caisse  des  dépôts 
et  consignations,  au  fur  et  à  mesure  des  besoins, 
dans  les  limites  déterminées  chaque  année  par  la 
loi  de  finances  et  jusqu'à  concurrence  d'un 
maximum   total  de  600  millions. 

Pour  l'Etat,  la  charge  sera  celle  d'une  simple 
différence  annuelle  d'intérêts,  qui,  dans  l'année 
la  plus  défavorable,  c'est-à-dire  celle  où  la  tota- 
lité des  avances  aura  été  consentie  avant  qu'au- 
cune ne  soit  remboursée,  sera  d'une  quinzaine 
de  millions  environ. 

Ce  projet  ne  porte  aucune  atteinte  au  régime 
des  subventions  figurant  au  budget.  Il  permettra 
aux  communes  et  aux  cbllectivités  agricoles  énu- 
mérées  par  la  loi  du  5  août  1920  de  réaliser  pro- 
gressivement, dans  sa  partie  essenlielle,  le  pro- 
gramme de  la  distribution  de  l'énergie  électrique 
dans  les  campagnes. 

Comme  les  prêts  ne  seront  accordés  aux  collec- 
tivités que  si  elles  font  un  sacrifice  au  moins  égal 
à  l'avance  de  l'Etat,  c'est  un  programme  de  tra- 
vaux de  I  milliard  200  millions  qui  pourra  être 
progressivement  réalisé  pour  électrifier  les  com- 
munes rurales. 

Le  Gouvernement  a  considéré  que  cet  effort 
était  à  la  base  de  la  rénovation  agricole  de  la 
France  et  qu'il  était  une  des  conditions  essen- 
tielles de  l'accroissement  de  la  production  agricole 
nationale. 

Ce  projet  a  été  présenté  à  la  Chambre  des 
Députés  dans  la  séance  du  3  novembre.  Il 
est  à  souhaiter  que  sa  réalisation  ne  subisse 
pas  de  trop  longs  retards. 

Les  Associations  agricoles  du  Centre. 

La  Fédération  des  Associations  agricoles  du 
Centre  a  tenu,  le  21  octobre,  son  Congrès  pé- 
riodique à  Chartres.  On  nous  communique 
le  texte  des  vœux  émis  dans  cette  réunion  ; 
voici  les  principaux,  que  nous  reproduisons 
sans  commentaires   : 

Importation  de  blé  :  Que  l'importation  des  blés 
soit  limitée  aux  quantités  strictement  nécessaires 
pour  faire  l'appoint  indispensable  à  l'alimenta- 
tion du  pays. 

Que  le  ministre  de  l'Agriculture  soit  chargé 
de  réglementer  ces  importations,  en  accord  avec 
la  Commission  de  l'utilisation  des  blés.  Commis- 
sion qui  comprend  des  meuniers,  des  boulangers, 
des    agriculteurs   et   des  consommateurs. 

Qu'en  tout  cas,  toute  importation  soit  toujours 
interdite  depuis  la  récolte  jusqu'au  i*^*"  janvier  de 
chaque  année. 

Transport  des  céréales  et  des  fourrages  :  Que 
les  tarifs  P.  V.  pour  les  principales  denrées  ali- 
mentaires telles  que  les  blés,  farines,  orges,  avoi- 
nes, pailles  et  fourrages,  qui  ont  tous  été  plus 
que  triplés  depuis  la  guerre  soient  ramenés  sim- 
plement au  double  en  attendant  le  retour  aux 
anciens  tarifs. 

Commerce  du  lait  :  1°  Que  le  commerce  du 
lait  soit  libre. 


2°  Que  l'Office  national  du  Crédit  agricole 
dispose  de  ressources  suffisantes  pour  lui  permet- 
tre d'accorder  aux  Coopératives  en  formation  les 
avances  qui  sont  nécessaires  à  leur  installation  et 
à  leur  fonctionnement  de  début. 

Familles  nombreuses  :  Le  Congrès  rappelle  que 
la  «  dénatalité  »  et  notamment  la  «  dénatalité  >i 
des  campagnes  constitue  pour  la  vie  même  de 
noire   pays   un   danger  extrêmement   grave; 

I>emande  que  les  Pouvoirs  publics  rentrent 
dans  la  voie  des  réalisations  et  que  le  Parlement 
vote  sans  délai,  et  en  tout  cas  avant  la  fin  de  la 
législature  en  cours,  des  mesures  propres  à  venir 
en  aide  aux  familles  nombreuses  et  au  relèvement 
de  la  natalité. 

Des  vœux  ont  été  émis  en  faveur  de  ren- 
seignement agricole  dans  les  écoles  primaires, 
ainsi  que  de  la  réduction  des  tarifs  de  trans 
port  des  engrais,  des  animaux  vivants,  etc, 

M.  Riverain  a  été  réélu  président  de  la  Fé 
dération.   Le  prochain  Congrès  se  tiendra  à 
Orléans. 

la  race  bovine  Vosgienne. 

La  race  bovine  Vosgienne,  précieuse  dans 
la  région  montagneuse  des  Vosges,  est  l'objet 
dans  les  vallées  alsaciennes,  d'une  sélection 
qui  paraît  avoir  donné  jusqu'ici  les  meil- 
leurs résultats  dans  la  vallée  de  Munster.  La 
section  de  Schirmeck  du  Comice  agricole  de 
Molsheim  (Bas-Rhin)  a  inauguré,  le  11  oc- 
tobre, un  concours  de  cette  race,  destiné  à 
mettre  en  valeur  les  efforts  poursuivis  dans 
cette  région.  Ce  concours,  auquel  une  tren- 
taine d'éleveurs  ont  pris  part,  a  remporté 
un  succès  qui  a  récompensé  l'initiative  prise 
par  M.  VValter,  président  de  la  section  de 
Schirmeck- 

M.  Hommell,  directeur  de  l'Agriculture  en 
Alsace  et  Lorraine,  a  rappelé,  au  banquet 
qui  a  suivi  le  concours,  les  qualités  de  la 
l'ace  Vosgienne  en  ces  termes  :  «  Toutes  les 
tentatives  de  croisements  d'autres  races  avec 
celle-ci  seraient  fatalement  condamnées  à 
des  échecs  qui  se  révéleraient  tôt  ou  tard. 
La  race  Vosgienne  s'est  conservée  dans  le 
cours  des  siècles  dans  ces  régions  pauvres  en 
calcaire- et  s'y  est  bien  acclimatée.  Il  s'agit  de 
commencer  par  une  sélection  assidue  et  pour- 
suivie, et  réserver  à  tout  prix  pour  l'élevage 
les  veaux  les  plus  robustes,  qui  sont  envoyé» 
de  préférence  à  la  boucherie  parce  qu'ils 
sont  mieux  payés-  »  II  a  ajouté,  avec  raison, 
que  le  but  ne  peut  être  complètement  atteint 
qu'à  l'aide  du  fourrage  ;  on  doit  viser  à  l'amé- 
lioration des  prairies  et  des  pâturages,  sur- 
tout par  d'abondantes  fumures  phosphatées. 

Le  porc  dans  les  Bouches-du-Rhôtie. 

Depuis  quelques  années,  l'élevage  du  porc 


392 


CHROMQLE  AGBiCGLE 


a  pris  une.  importance  croissante  dans-  le  dé- 
partement des  Boaches-du-Rhôiie,  particuliè- 
rement dans  la  banlieue  de  Marseille.  L'Oflicc 
agricole  départemental  a  tenu  à  encourager 
cet  élevage  ;  c'est  pour  atteindre  ce  but  qu'il 
a  organisé  des  concours  d'animaux  reproduc- 
teurs qui  se  tiennent  à  Aubagnc.  Le  premier 
concours  a  eu  lieu  l 'année  dernière,  le  deuxiè- 
nie  a  ^té  tenu  le  22  octobre.  Il  a  réuni  un 
^'rand  nombre  d'animaux,  tant  de  la  race 
Marseillaise  que  de  races  croisées. 

Le  |H-ix  d'ensemble  (300  fr.)  a  été  décem<^ 
à  M.  René  Pernelle  pour  un  lot  de  truies 
Marseillaises.  M.  Gabriel  Royèro  a  reçu  une 
médaille  d'argent  du  ministère  de  l'Agricul- 
ture pour  son  lot  de  verrats  et  de  truies,  et 
M-  Estrangih  une  médaille  de  bronze  pour 
un  Terrât. 

La  sélection  des  blés  en  Suisse. 

L'Association  Suisse  des  sélectionneurs,  à 
Lausanne,  a  publié  récemment,  sous  le  titre 
Les  meilleurs  blés,  une  notice  sur  les  blés 
sélectionnés,  avec  le  concours  et  sous  la  di- 
rection de  la  Station  fédérale  d'essais  de  se- 
mences, dirigée  par  M.  Martinet.  Ces  blés 
sont  issus  d'anciennes  et  bonnes  variétés  du 
pays,  dont  la  sélection  a  renforcé  les  quali- 
tés. Ils  conviennent  surtout  pour  les  cultures 
en  altitudes  élevées.  Cette  notice  en  décrit 
treize  variétés,  avec  les  caractères  spéciaux  à 
chacune  d'elles  ;  dans  le  nombre  figurent  le 
blé  Vuitebœuf  et  le  blé  Brctonnières,  qui  ont 
été  essayés  avec  succès  dans  les  régions  éle- 
vées de  l'Est  de  la  France,  et  qui  paraissent 
appelés  à  s'y  propager. 

Institut  national  Agronomique. 

Le  lonie  \M  de  la  2*  série  des  Annales  de 
nnsiUnl  milionnl  at}ronx)mique  a  été  publié 
récemment  ;  comme  les  précédents,  il  ren- 
ferme un  certain  nombre  de  mémoires  qu'il 
convient  de  signaler. 

Ce  sont  d'abord  deux  mémoires  d«  M.  E. 
Kayser,  directeur  du  laboratoire  de  fermen- 
tation. Le  premier  renferme  les  nombreuses 
«■jiptM'iiL'iK'es  auxquelles,  il  s'est  livré  dans 
l'éUuU;  des  Azotobacter  (microbes  fixateurs 
d-'ttKJto  dtms  le  sol  ;  le  deuxième,  en  collal^o- 
nUion  Ki\ee  M.  H.  Délavai,  est  consacré  à  des 
phénomènes  symbiotiques  des  ferments  al- 
cooiicjues  et  lactiques. 

.\près  une  monographie  consacrée  par  M. 
G.  IVlrnards  ingénieur  agronome,  à  l'oasis  de 
Laffhoiiat  dans  les  territoires  du  Sud  de  l'Al- 
gério,  le  vninrae  renferme  une  im|X)rtantc 
élude  de  M.  Hingelmann  sur  les  travaux  de  la 
ferme,  dans  latpielle  sont  réunies  d'importan- 
tes observations  sur  l'utilisatiou  des  attelages. 


Dans  une  autre  étude,  M.  G.  Piasselègue,  chef 
de  travaux  à  la  Station  d'essais  de  machines, 
expose  les  résultats  de  recherches  sur  les  mo- 
teurs d'appareils  de  culture  mécanique. 

Le  volume  est  complété  par  une  note  de 
M.  P.  Nottin,  chef  de  travaux,  sur  la  saccha- 
rifîcaLion  du  mais  dans  la  fabrication  des 
levures,  et  par  nue  notice  biographique  sur 
M.  Charles  .Muret,  an-cien  profcsse\ir  de  ttypo- 
graphie,  par  M.  Georges  Chaitm. 

La  taxe  de  luxe  sur  les  vins. 

Nous  avons  signalé  les  manifestations  qui 
so  sont  produites,  iiolanmient  à  Bordeaux, 
pour  demander  la  suppression  de  la  taxe  de 
luxe  sur  les  vins-  Dans  une  récente  réunion 
du  Groupe  viticole  de  la  Chambre  des  Dé- 
putés, M.  Joseph  Capus,  député  de  la  Giron- 
de,, a  exposé  le  préjudice  que  le  maintien  de 
cette  taxe  causerait  au  développement  de 
l'activité  nationale,  A  ruiiaiiimité,  le  Groupe 
a  décidé  de  soutenir  ces  revendications 
et,  pour  démontrer  la  solidité  de  ces 
180  membres,  il  a  chargé  son  président,  M. 
Barthe,  de  se  joindre  à  la  délégation  qui  ira 
porter  leurs  réclamations  au  Gouvernemenl. 
Solennités  viticoles  à  Beaune. 

Le  Comité  d'Agricukure  de  Beaune  orga- 
nise sa  59*  exposition  des  vins  de  Bourgogne. 
Cette  exposition  se  tiendra  le  12  novembre. 

Le  même  jour,  aura  lieu  la  vente  des  vins 
fins  de  la  récolte  de  1922  des  Hospices  civils 
de  Beaune.  Cette  vente  portera,  cette  année, 
sur  196  fûts  (451  hectol-  44)  de  vins  rouges 
de  Beaune,  Pommard,  Meursault,  Volney, 
Savigny,  Aloxe-Corton ,  et  sur  76  fûts  (176 
hectolitres  70)  de  vins  blancs  de  Meursault. 
L'adjudication  se  fera  pai"  lots,  sur  le  prix 
de  la  queue  ('t56  litres). 

Syndicats  agricoles. 

LTJnion  du  Sud-Est  des  Syndicats  agrico 
les,    à    laquelle    sont   affiliés    814   Syndicats, 
tiendra  son  assemblée  générale  les  19  et  20 
novembre  à   Lyon. 

Le  premier  jour  sera  consacré  à  une  Jour- 
née du  Lait  du  Sud-Ksi  ;  le  deuxième  jour  à 
l'assemblée  générale  et  à  une  séance  solen- 
nelle dans  laquelle  M.  Joseph  Capus,  déjuité, 
traitera  de  la  cédule  des  bénéfices  commer- 
ciaux et  de  celle  des  bénéfices  agricoles. 

A  l'assemblée  générale,  à  la  suite  du  ra[)- 
port  de  M.  A.  de  Fonlgalland,  président,  des 
vœux  seront  présentés  sur  les  mesures  ten- 
dant à  faciliter  la  transmission  et  la  conser- 
vation des  jjropriétés  rurales,  sur  le  régime 
de  l'alcool,  sur  les  appellations  d'origine,  sur 
le  lait  et  sur  la  citasse. 

Henry  Sacivier. 


VARIÉTÉS  DE  POMMES  DE  TERRE  ET  GALLE  VERRUQUEUSE 


39? 


VARIETES  DE  POMMES  DE  TERRE 

ET  GALLE  VERRUQUEUSE 


11  resuite  d'essais  faits  en  Angleterre,  aux 
Etats-Unis  et  en  Allemagne,  que  de  nom- 
breuses variétés  communément  cultivées  en 
France  sont  sensibles  à  la  galle  verruqueuse. 
Citons  notamment  :  Express,  Victor,  Royal 
Kidiu'y.  Early  rose,  Fin  de  Siècle,  Magnum 
bonum,  Industrie,  Iniperutor^  Wohltmann. 
J'ajouterai,  parmi  celles  dont  la  culture  a  été 
quelquefois  conseillée  ou  essayée,  plusieurs 
variétés  allemandes  :  Bismarcti-,  Primel,  Si- 
iésia.  Déodara,  Erfolg,  Gertrud,  et  quelques 
anglaises  :  Pionneer^  May  queen,  King 
Edward. 

Cette  année,  M.  Freeman  Weiss,  directeur 
de  la  Station  de  recherches  de  Freeland 
(Pensylvanie),  a  constaté  la  sensibilité  de 
VInstitui  de  Beawvais,  de  la  Violette  d'Au- 
vergne et  de  la  Saucisse  ;  la  J<iune  ronde  de 
la  iarthe  a  été  attaquée,  mais  à  un  moindre 
degré. 

A  la  Station  expérimentale  d'Ormskirk 
(Ecosse),  dirigée  par  M.  John  Snell,  quelques 
vieiles  variétés  telles  que  Saint-Malo  ou  Flu- 
he  géante,  Royale  de  Jersey,  Flocon  de  neige 
et  Boule  de  farine,  se  sont  montrées  résis- 
tante?. 

En  Fcmsylvanie,  la  Czarine  et  la  Hollande 
de  Ro$coff  n'ont  pas  été  attaquées  cette  an- 
née, mais  les  essais  que  M.  Weiss  a  bien 
voulu  entreprendre,  sur  l'initiative  de  M. 
Foëx  et  d'après  des  matériaux  que  je  lui  ai 
fait  parvenir,  demandent  à  être  continués 
pour  permettre  une  conclusion  ferme. 

D'après  les  observations  faites  en  West- 
phalie  et  les  essais  entrepris  depuis  1917  à 
Rostock,  dans  le  Mecklembourg,  la  Juli  de 
Paulscn,  la  Prof  essor  Maercker  d^e  Richter, 
Arnika  et  Hndenburg,  de  von  Kamcke,  se- 
raient résistantes. 

Nous  manquons  de  renseignements  pour 
les  variétés  teHes  que  Belle  de  Fontenay, 
Mayctle,  Hollande  du  Gâtinois,  Rosa,  Mer- 
veille d'Amérique,  Chardon,  Géante  bleue, 
etc.  Nous  n'en  n'avons  pas  davantage  pour 
luie  vari<}té  allemande,  la  Ferdinand  Heine, 
dont  la  culture  semble  devoir  s'étendre  dans 
les  Vosges,  en  raison  de  sa  résistance  rela- 
tive aux  maladies  de  dégénérescence,  pour 
la  CJiarles  XH,  introduite  cette  année  de 
Suède,  pays  à  galle  verruqueuse  encore.  Ils 
nous  font  totalement  défaut  pour  des  hollan- 
daises, telles  qu'Eigenheirner  et  Roode  Star, 


deiuK  variétés  bien  connues,  Thorbeohe,  va- 
riété industrielle  qui  est  expérimentée  depuis 
deux  ans  dans  plusieurs  pays  à  fécule  ;  Ëers- 
telling,  introduite  jusque  dans  la  région  pa- 
risienne par  des  cultivateurs  de  pommes  de 
terre  précoces.  L'existence  de  la  ga'ile  dan:? 
le  Nord-Est  des  Pays-Ras,  depuis  six  ans, 
doit  cependant  avoir  permis  l'épreuve  de  ces 
quatre  variétés  qui  comptent  parmi  les  plus 
répandues. 

Les  résultats  obtenus  à  Ormakirk  et  à 
Freeland  sont  tels  qu'il  est  bien  à  craindre 
que  la  pjlupart  des  variétés  actuelles  soient 
sensibles.  Les  observations  rapportées  dans 
les  revues  allemandes  paraissent  moins  déce- 
vantes. Malheureusement,  les  contradictions 
notées  quant  aux  résultats  obtenus  ûsms  les 
divers  champs  d'essais,  contradictions  rele- 
vées d'ailleurs  dans  les  annales  de  l'Institut 
allemand  de  recherches  sur  la  culture  de  la 
pomme  de  terre,  prêtent  â  réflexion.  La 
Précoce  de  Zwickau  ou  Zeppelin,  de  Richter, 
par  exemple,  est  donnée  pour  résistante  en 
Westpbalie  ;  elle  figure  ailleurs  dans  la  ca- 
tégorie des  variétés  fortement  attaquées. 

Quoi  qu'il  en  soit,  tous  les  essais  faits  jus- 
qu'ici montient  que  la  sensibilité  est  autre- 
ment commune  que  la  résistance.  Cette  cons- 
tatation, j-ointe  à  l'ignorance  des  procédés 
pratifqiues  de  préservation,  a  motivé,  surtout 
en  Angleterre,  la  création  par  voie  de  croi- 
sement de  nombreuses  variétés  nouvelles  qui 
sont  soumises  à  l'épreuve  de  la  résistance 
pendaait  une  durée  de  trois  ans. 

Outre  des  variétés  allemandes,  telles  que 
Arnika  et  Hindenburg,  des  variétés  améiicai- 
nes  telles  que  Green  Mountain  et  Irish  Cob 
bler,  nous  avons  introduit  à  Grignon,  l'an- 
née dejmière  et  cette  annéie,  une  vingtaine 
de  variétés  considérées  par  les  Anglais  com- 
me immunes  et  non  pas  seulement  comme 
douées  d'une  haute  résistance.  Plusieurs  ont 
été  cultivées  en  même  temps  dans  le  Lot- 
et-Garonne,  dans  la  Loire  et  dans  les  Vogges. 
■La  |)lupar4  d'entre  elles  ont  été  de  même  in- 
troduites à  Rennes  par  les  soins  de  mon  collè- 
gue de  l'Ecole  nationale  d'Agriculture,  M. 
Duboys.  Quelques-unes,  d'ailleurs,  ont  été 
cultivées  çà  et  là,  introduites  et  livrées  à  la 
culture  sous  des  noms  fantaisistes  rsouvcnt. 

Des  essais  d'un  an  ou  même  de  deux  ang 
ne  suffisent  évidemment  pas  pour  permettre 


394 


VARIÉTÉS  DE  POMMES  DE  TERRE  ET  GALLE  VERRUQUEUSE 


de  porter  un  jugement  définitif  sur  la  valeur 
intrinsèque  des  variétés,  leurs  aptitudes, 
leurs  exigences,  leur  rapacité  d'accommoda- 
tion au  milieu.  Néanmoins,  vu  les  résultat 
obtenus  au  cours  de  deux  années  essentiel- 
lemci\t  différentes  au  point  de  vue  météoro- 
logique, il  me  paraît  intéressant  d'attirer 
l'attention  sur  quelques-unes  d'entre  elles. 
Nous  sommes  plus  que  jamais  menacés  par 
la  galle  verruqueuse  ;  nous  l'introduirons  un 
jour  ou  l'autre  avec  les  semences  anglaises, 
allemandes,  hollandaises  ou  autres.  La  cul 
ture  à  titre  d'essai  des  variétés  les  plus  mé- 
ritantes parmi  celles  dont  la  résistance  a  été 
éprou^ée  me  parait  devoir  être  conseillée 
dans  des  milieux  variés.  Nous  ne  serons  ja- 
mais trop  exactement  documentés  le  jour  où 
le  nouveau  fléau  se  sera  abattu  sur  nos  cul- 
tures. Je  classerai  volontiers  en  première  li- 
gne la  Great  Scot,  variété  demi-tardive,  à  tu 
bercules  blancs  et  ronds.  En  outre  de  sa  ré- 
sistance à  la  galle,  de  sa  robustesse,  de  sa 
productivité,  cette  variété  présente  le  grand 
avantage  d'être  l'une  des  plus  résistantes  aux 
maladies  de  dégénérescence,  enroulement 
cl  frisolée.  C'est  l'opinion  de  Cotton,  en  An- 
gleterre, de  Murphy,  en  Irlande.  Cette  ré- 
sistance relative  a  été  confirmée  par  mes 
cultures  expérimentales  de  Grignon,  qui  ont 
porté  sur  des  plants  originaires  d'Ecosse, 
d'Irlande  et  du  Sud  de  l'Angleterre. 

Une  autre  variété  plutôt  tardive,  à  tuber- 
cules roses  ou  rouges,  la  Kerr's  Pink,  paraît 
également  fort  intéressante,  bien  que  plus 
sensible  à  l'enroulement  que  Great  Scot.  Elle 
est  certainement  plus  rustique,  moins  exi- 
geante, plus  résistante  à  la  sécheresse. 

l'ne  autre  Aariété  blanche,  demi-tardive, 
V  \t}nn(]ance,  doit  aussi  être  signalée.  Sa  résis- 
tance à  la  galle  a  été  établie  dès  1909  ;  elle 
n'a  pas  faibli  depuis  cette  date.  Elle  est 
peut-être  un  peu  moins  rustique  que  Great 
Scot.  plus  exigeante  sous  le  rapport  de  l'hu- 
midité du  sol  et  de  l'atmosphère.  Elle  est 
aussi   plus  sensible  à   l'enroulement. 

Une  variété  tardive  i)lus  récente,  Rhidc- 
ricJi  Dhn,  me  paraît  également  devoir  être 
essayée  ;  elle  est  jirobablemenl  plus  rusti- 
que  qu'Ahundance. 

J'ajouterai   une   variété   à    tubcrcu'es    vio- 
lais, V  \rraii  Virinry,  qui  est  issue  de  VAbun 
dance.   Je  la  classerais  volontiers  à   côt*^  de 
Kerr's  Pink  sous  le  rapport  de  la  rusticité  et 
de  la  productivité. 

Toutes  ces  variétés  sont  à  chair  blanche, 
mais  il  en  est  une  à  chair  jaune  pàlo,  à  tu 
bercules  allongés,  un  pou  du  type  Hollande, 
la  Bishop^  qui  me  j)araît  devoir  retenir  l'at 


tention.  C'est  celle  qui  serait  le  plus  facile- 
ment acceptée  au  titre  de  substitution  sur 
nos  grands  marchés  urbains.  Elle  est  mal- 
heureusement un  peu  trop  tardive  et  elle  pa- 
raît assez  sensible  à  l'enroulement,  peut-être 
autant  que  la  Fin  de  Siècle,  l'une  des  variétés 
parentes. 

En  résumé,  Great  Scot,  Abundance,  Rho- 
derick  Dliu,  parmi  les  blanches,  Kerr's  Pink 
parmi  les  rouges,  Arrau  Victory  parmi  les 
violettes,  Bishop  parmi  les  jaunes,  me  pa- 
raissent les  plus  intéressantes  pour  l'instant. 
J'ajouterai,  à  titre  de  renseignement  com- 
plémentaire, qu'au  point  de  vue  de  la  résis- 
tance au  Phytophtora,  ces  variétés  se  sont 
classées  à  Grignon  dans  l'ordre  suivant  : 
Kerr's  Pink  (1),  Rhoderick  Dhu,  Arrau  Vic- 
tory, Great  Scot,  Abundance  et  Bishop. 

Ces  variétés  ne  répondent  évidemment  pas 
à   tous   nos   désirs    : 

1°  Elles  ne  sont  pas  assez  précoces  (2)  ; 
2°  Leur   qualité    laisse   à   désirer  ;   aucune 
d'entre   elles   n'est  franchement  jaune  ; 

3°  Leur  capacité  productive  est  peut-être 
un  peu  inférieure  à  celle  des  variétés  simi- 
laires- 
Mais  la  résistance  absolue  à  la  galle  c-^t 
une  qualité  qui  prime  bien  des  défauts.  GrCt- 
ce  à  ces  variétés,  d'ailleurs,  nous  possédons 
des  éléments  génétiques  susceptibles  de  nous 
conduire  à  l'obtention  de  formes  meilleures 
répondant  mieux  aux  besoins  de  la  culture 
et  aux  exigences  du  marché.  A  ce  point  de 
vue,  les  expériences  faites  par  les  génétistes 
anglais  sont  à  retenir. 

Bien  que  la  sensibilité  se  comporte  comme 
un  caractère  dominant,  une  variété  résis- 
tante peut  être  obtenue  par  croisement  d'une 
variété  sensible  avec  une  variété  immune. 
C'est  le  cas  pour  Bishop,  issue  d'un  croise- 
ment de  Wilson  entre  Rector  (résistant)  et 
Fin  de  Siècle  (sensible).  Les  résultats  obte- 
nus à  Cambridge  par  Salaman  sont  d'ailleurs 
tels  qu'il  semble  bien  que  résistance  et  sen- 
sibilité soient  liées  à  des  facteurs  associés  dans 

(i)  Kerr's-Pijik  s'est  tout  do  même  montiéo  infé- 
rieure à  Irish  Chieftain,  dont  la  résistance  .i  été 
pratiquement  absolue.  Celle  résistance  '  st  d'ail- 
leurs bien  connue  en  Irlande.  Malheureusement, 
Irisli  Chieftain,  qui  est  également  résistante  à  la 
palle,  est  une  variété  t;irdivc,  grossière;  elle  ne 
présente  qu'un  intérêt  fourrager. 

(a)  Jusqu'à  présent,  je  ne  vois  pas  de  variété» 
anglaises  précoc^^s,  d'une  valeur  comparable  à  celle 
de  la  Jiili  de  Paulsen,  reconnue  résistante  à  Is 
Station  d'eswus  de  Roslock  et  dont  la  culture  est 
aelueilement  faite  en  prand  pour  fournir  de  la 
somenco  aux  régions  allemandes  infectées.  La  JuH 
(«f,  malheunusement.  s<"nsible  à  l'enroulement  et 
plus  encore  peut-être  à  la  vcrlicilliose. 


SUR  L'INrENSIFICATlO.N  DE  LA  PRODUCTION  DU  BLÉ 


39b 


l'organisme  et  susceptibles  de  se  disjoindre 
par  semis.  Le  semis  d'une  variété  imniune 
peut  engendrer  à  la  fois  des  produits  sensi- 
bles et  des  produits  doués  d'immunité  ;  une 
variété  sensible  pourra  peut-être  engendrer 
de  même  des  produits  résistants. 

J'ai  d'ailleurs  envoyé  à  l'expérimentation. 
en  Pensylvanie,  un  descendant  direct  de 
Beaiivais,  en  même  temps  que  la  variété 
génératrice.  Cette  dernière  a  été  très  grave- 
ment atteinte,  alors  qu'aucune  trace  de  ver- 
rues n'a  été  constatée  par  M.  Weiss  sur  les 
tubercules  de  la  variété  fille.  Mais  il  reste 
à  voir  -il  ne  s'agit  pas  d'une  simple  coin 
icidence. 


Malgré  tout,  il  est  logique  de  compter  sur 
le  croisement  plus  que  sur  le  semis  simple. 
Plusieurs  croisements  o>nt  été  effectués  à 
Grignon  entre  variétés  anglaises  résistantes 
et  variétés  potagères,  de  grande  consomma- 
tion ou  féculières  communément  cultivées 
en  France-  On  a  également  fait  intervenir 
plusieurs  variétés  allemandes,  dont  Hinden- 
harg,  tenue  pour  résistante,  et  Wohlimann, 
dont  les  diverses  formes  paraissent  sensibles, 
cela  en  raison  de  leurs  grands  mérites  au 
point  de  vue  industriel  et  fourrager. 

L'avenir  dira  si  nos  espoirs  étaient  réelle- 
ment fondés. 

V.    DUCOMET. 


SUR   L'INTENSIFICATION  DE  LA  PRODUCTION  DU  BLÉ 


(1 


H.  —  Mesures  économiques. 

Nous  retiendrons  sous  ce  titre  les  mesures  rela- 
li\cs  à  la  propagande,  aux  encouragements,  aux 
Tissocialions,  aux  prix  de  transport  des  engrais  tt 
du  blé. 

Propagande.  —  Elle  peut  être  poursuivie  par 
l'exemple  et,  de  tous  les  moyens,  c'est  le  plus 
efficace.  Les  champs  de  démonstration  sur  l'em- 
ploi des  engrais  et  sur  la  culture  comparée  de  plu- 
sieurs variétés  de  blé  constituent  toujours  un  en- 
seignement concret   très  profitable. 

Les  visites  de  fermes  bien  tenues,  les  excursiops 
dans  les  régions  de  culture  soignée  présentent 
aussi  un  réel  intérêt. 

Ces  moyens  seront  complétés  par  la  propagande 
orale  :  leçons  dans  les  écoles,  conférences  et 
causeries  aux  praticiens,  congrès  du  blé;  par  la 
propagande  écrite  :  almanach  du  blé,  affiches,  pla- 
cards, images,  tracts  simples  et  précis  sur  l'emploi 
des  engrais,  tracts  sur  des  questions  de  pratique 
locale,  articles  dans  les  bulletins  agricoles,  notes 
lépétécs  et  variées  dans  la  presse  locale  et  régio- 
nale. 

Avec  persévérance  et  succès,  les  directeurs  des 
Services  agricoles  et  les  professeurs  d'Agriculture 
poursuivent  déjà  cette  œuvre  de  vulgarisation.  Ils 
y  sont  aidés  par  de  nombreux  agriculteurs  et  col- 
ilaborateurs  de  bonne  volonté. 

Encouragements.  —  Les  concours  de  blé  permet- 
lunt  un  contrôle  sur  place  des  cultures  qui  peu- 
vent fournir  des  semences  pures  pour  l'automne 
suivant.  Us  mettent  en  lumière  les  pratiques  les 
plus  rccommandables  de  chaque  région.  Ils  susci- 
tent une  émulation  qui  se  traduit  par  un  nombre 
élevé  de  concurrents.  Ils  permettent  enfin  de  ré- 
compenser les  meilleurs  et  de  les  donner  en  exem- 
ple. Ces  concours  doivent  être  maintenus  et  éten- 
dus. 

La  cnkilion  d'un  prix  d'honneur  de  la  culture 
du  blé,  à  décerner  au  nom  du  ministre  de  l'Agri- 

(i)  Voir  les  n°"  du  28  octobre,  p.  35o,  et  du 
.'1  novembre,  p.  38o. 


culture  dans  les  concours  départementaux  ou  d'ar- 
rondissement, a  déjà  été  proposée  au  Comité  natio- 
nal du  Blé.  Elle  est  demandée  aujourd'hui  par  de 
nombreux  Comités  départementaux.  Cette  mesure, 
peu  onéreuse,  viendrait  rehausiscr  encore  l'intérêt 
des  concours  spéciaux  de  bonne  culture  du  blé. 

Ces  concours  permettent  aussi  de  signaler  les 
bons  producteurs  de  semences,  qui  sont  appelés 
tout  spécialement  à  des  foires-expositions,  où  les 
blés  présentés  en  grains  et  en  gerbes  fournissent 
une  leçon  de  choses  des  plus  profits,!. les. 

Associations.  —  Les  Syndicats  de  productt.ars 
de  semences,  comme  ceux  de  Colmar,  Dijon,  Me- 
!un,  Bourbourg  (Nord),  etc.,  méritent  d'être  en- 
couragés et  imités.  Une  Fédération  générale  des 
groupements  locaux  pourrait  assurer  un  contrôle 
efficace  des  cultures  et  donner  aux  acheteurs  des 
garanties  analogues  à  celles  des  coopératives  hol- 
landaises de  commerce  des  semences. 

Les  Syndicats  et  Coopératives  agricoles  de  l'en- 
semble du  territoire  peuvent  étendre  leurs  services 
d'achats  d'engrais  et  de  semences,  de  triage  des 
grains,  d'emploi  collectif  de  batteuses,  distribu- 
teurs d'engrais,  semoirs,  houes,  pulvérisateurs  à 
traction,  tous  moyens  d'une  utilité  immédiate  ia- 
con  testa  b  le. 

Certaines  Associations  se  préoccupent  de  recher- 
cher de  la  main-d'œuvre  et  d'unifier  les  contrats 
de  travail;  ce  n'est  pas  le  moindre  service  qu'elles 
rendent  à  leurs  adhérents. 

D'autres  groupements  procurent  aux  cultivateurs 
les  capitaux  d'exploitation  dont  ils  ont  besoin, 
comme  les  Caisses  de  crédit,  ou  bien  s'occupent 
d'une  utilisation  plus  avantageuse  du  grain  ré- 
colté, comme  les  Coopératives  de  vente  des  grains, 
les  Coopératives  de  meunerie  et  de  boulangerie. 

L'action  des  diverses  associations  pourrait  d'ail- 
leurs être  coordonnée  et  développée,  dans  chaque 
(lépiiiti  ment,  suivant  un  programme  établi  d'ac- 
cord entre  ces  groupements,  l'Office  agricole  et 
le  Comité  départemental  du  blé. 

Transports.  —  Beaucoup  d 'associations  estiment, 
dans   l'iir   réponse  an   ministre,  que   les   tarifs   de 


396 


RÉGIONS  AGRICOLES 


lniii>pori  sont  trop  t'-Ievéï,  au  moins  en  ce  (jui  con- 
cerne le  blé,  les  engrais  et  la  chaux.  Elles  deman- 
dent iiu^'n  que  <les  vagon-*  couverfc?  soient  fouini-^ 
pottu  le  transport  des  blés. 

prix  de.s  engrais.  —  Les  mêmes  vœux  se  relrou- 
venJ.  multiples  et  concordants,  en  ce  qui  concerne 
le  prix  des  engrais  que  les  prodmleua-ss  de  blé 
voudraient  voir  diminuer. 

Il  est  certain  qu'un  sac  de  superpliospliatc  ré- 
jundu  aux  semailles  se  traduit  au  moins  par  un 
-.M  de  blé  à  la  moisson.  Les  sacrifices  consentis 
[.iiur  utiliser  plus  largement  nos  ressources  en 
phosphates  de  Tunisie  et  du  Maroc  diminueraient 
.1  "autant  nos  importations  de  blés  américains, 
li.tyées  tn  or  it  à  chers  deniirs. 

L'œuvre  entreprise  dans  ce  sens  par  les  Offices 
igriroli»  suffirait  largement  à  justifier  les  subsi- 
.Ifi  alloués  par  l'Etal  à  ces  utiles  institutions. 

l'rix  du  blé.  —  Enfin,  répétons-le  avec  les 
irroujR-mcnts  professionnnels  consultés,  le  vérita- 
M."  stimulant  de  la  culture  du  blé  ost  le  main- 
tien d'un  prix  de  vente  suffisamment  rémimé- 
raleur. 

Et  il  faut  cnifcndre  par  là  que  les  cultivateurs 
désirent  éviter  toute  majoration  excessive  con- 
' luisant  à  une  hausse  anormale  du  prix  du  pain, 
linsi  qu«"  toute  diminution  décourageante,  com- 
me celle  qui  avait  abaissé,  il  n'y  a  pas  bien 
lon^trnips,  le  prix  du  blé  au-dossous  de  celui  de 
l'iji'.'t    ou  de  l'avoine. 

La  -nlution  d'un  tel  problème  ist  évidemnitiil 
<lé!icalr.  Mais  en  ce  qui  concerne'  les  importa- 
lion*,  les  droits  de  douane,  la  protection  néces- 
«liri'.  k'%  réglemenLitions  à  appli(|uiM.  les  Asso- 
riiilinns  agricoles  et  les  Comités  départemonlaux 
font  toute  confiance  au  ministre  de  I ' Agriculture 
«lont    il-  connaissent   —  c'est   leur   expression   — 


la  sollicitude  ponr  la  défense   dos  inlérèls  ruraux 
et  de  la  paix  sociale. 

Co>CLLSIOX. 

En  résumé,  nous  proposons  au  Comité  national 
ilu    Hlé  d 'émet lie  les   vœux  suivants    : 

1°  Que  les  Offices  départementaux,  secondés 
par  le»'  Associations  et  les  agrieuUeurs,  consacrent 
ties  crédits  aussi  élevés  que  possible  à  l'amélio- 
ration de  notre  récolte  en  blé,  notamment  : 

a)  Par  l'utilisation  de  variétés  purcs,  acclima- 
tées, adaptées  et  nettoyées; 

b)  Par  l'emploi  simultané  d'engrais,  et  des  en- 
grais  phosphatés    surtout  ; 

c)  Par  la  destruction  des  mauvaises  herbes; 

■j.°  Que  la  dotation  actuelle  des  Offices  agricoles, 
dont  l'œuvre  est  en  pleine  période  de  mdisation 
utile,  ne  soit  pas  diminuée; 

3°  Que  des  mesures  soient  prises  pour  proléger 
les  cultivateurs  contre  les  trompi-ries  dans  les 
achats  de  semences; 

l[°  Que  les  travaux  des  centres  de  sélection 
soient  coordoonés,  de  même  que  ceux  des  Syn- 
dicats de  producteurs  de  semences; 

5°  Que  la  propagande  eu  cours  pour  la  pix>- 
duclion  du  blé  soit  continuée  d'une  façon  soute- 
nue; 

6°  Que  les  concours  de  culture  du  froment  et 
les  foires  aux  semences  soient  multipliés  et  qu'il 
soit  créé,  pour  chaqiie  département,  un  prix 
d'honneur  de  la  culture  du  blé,  à  décernei:  au 
nom  du  ministre; 

7°  Que  des  mesure;»  adaxuu^raLivcâ  et  législa- 
tives soient  prises  en  vue  de  diminuer  le  prix 
des  engrais  et  de  maintenir,  sans  exagération,  les 
coiu's  du  blé  français  à  im  t;uix  rémunérateur. 

E.  Rabaté, 

liispecleur  ^Orn'Tal  dLe  l'Agriculluie. 


REGIONS  AGRICOLES 


Le  Bas-Graisivaudan  (1). 

I.a  Kurc,  sortie  de  son  défilé,  court  à 
travers  la  vallée,  large  et  régulière  ici  comme 
une  plaine  et  couverte  en  entier  de  planta- 
lion^s  de  noyers  donnant  à  la  campagne  l'as- 
pcct  d'une  forèl  en  futaie  dont  les  arbres  se- 
naienl  régulièrement  alignés  et  espacés  et 
dont  le  sous-hois  serait  labouré  et  n'accep- 
li  rail  ancnn  arbuste.  La  grande  production 
«ommtMue  à  oo  débouché  de  la  Fiire  et  se 
<-/)nlinue  au-delà  de  Sainl-Marceliin,  très 
nîofïesle  chef-lieu  d'un  riche  arrondissement. 
Les  noyeraies  se  continuent  de  l'autre  côté 
<le  rïisçre,  où  l'espace  entre  les  monts  et  la 
ri\jère  est  moins  grand,  mais  les  n(;yers  cou- 
vrent encore  les  pentes  inférieures  des  nionls. 
La  Fure  est  franchie  par  la  voie  ferrée  et 
un  pont  (le  route  nationale  aux  abords  du- 
quel s'est  créé  un  gros  village  iidustriel, 
Fnre;j,  dépendant  de  la  petite  ville  de  Tullins, 

[])   Voir   le   i\°  du   .'i   no\enibre,   page   373. 


située  à  un  kiloniètre.  Tullins  est  un  des 
grands  marchés  pour  les  noix,  un  des  points 
d'embarquement  de  ces  amandes,  soit  en  co- 
que, soit  en  cerneaux.  Ses  commerçants  ont 
prodigieusement  étendu  leurs  affaires  en  un 
demi  siècle,  leurs  relations  se  font  surtout 
avec  l'Amérique  du  Nord,  avec  laquelle  ils 
communicpienl  par  le  port  de.  Bordeaux. 
L'Angleterre,  aussi,  est  un  client  imporlanl, 
de  même  que  les  pays  du  Nord.  j^Vvant.  la 
guerre,  l'-Mlemagne  demaadait  également 
beaucoup  de  noix. 

Hien  (pie  la  jjroduction  soit  vendl'e  sous 
le  nom  de  noix  de  Grenoble,  il  y  a  diverses 
variétés,  pour  lesquelles  les  prix  varient. 
En  tête,  vient  la  mayette,  espèce  que  l'on 
récolte  d'abord  à  'V'izille,  où  elle  mûrit  dix 
jours  avant  celle  de  Tullins,  mais  celle  der- 
nière ville  et  sa  voisine,  Vinay,  en  sont  le 
marché.  C'est  une  noix  ronde,  renflée  à  la 
base,  aux  stries  peu  iirouoncées,  de  teinte 
claire.  Après  la  mayette,  vient  la  franquette, 


GENIE  RURAL  EN  SUISSE 


397 


longue,  à  la  piOinte  piquante.  C'est  elle  que 
l'on  appelle  corne  en  Périgord.  Ensuite,  la 
parisienne,  renilâe,  courte,  aux  stries  très 
nettes,  de  teinte  plus  sombre  que  celle  des 
autres. 

La  noix  d'exportation  est  vendue  en  bal- 
les de  100  à  120  kilogr.  Je  n'ai  pas  les  chif- 
fres récents  pour  les  quantités  remises  aux 
g-ares,  niais  il  y  a  20  ans  on  me  disait  que 
les  trois  plus  grands  commerçants  de  la  ré- 
gion expédiaient  ensemble  25  000  balles-  Les 
principaux  centres  d'expédition  sont  TuUins, 
Poliénas,    l'Albenc   et   Vinay,    puis,    ensuite, 
Saint-Marcellin.     Ces    gares    sont    au    cœur 
même  des  plantations  les  plus  considérables. 
Certes,  il  est  d'autres  pays  producteurs  de 
noix  en  France  ;  le  -Périgord,  le  Quercy,  le 
Bas-Limousin  font  aussi  un  commerce  con- 
sidérable   d'exportation,    mais    Je    Bas-Grai- 
sivaudan  a  pour  lui  la  précocité  dans  la  pro- 
dudtion  et  aussi   la   qualité.    Cette  précocité 
est  due  au  climat,  la  vaUé.e  basse  de  l'Isère 
€st  déjà  presque  méridionale,  et  s'expose  lar- 
genxent  au  soleil.  Certaines  pentes  pourraient 
sans    doute    recevoir    l'olivior,    si    le    noyer 
n'était  d'un  ^rapport  autrement  giand  et  cer- 
tain.  Les  voyageurs  qui  ne   fout  que   passer 
ont  quelquefois   l'impression   d'être  en   Pro- 
venccv    mais   une    Provence    qui    serait   om- 
bcettse.     Une    romancière,     Mme    Clémence 
Robert,   si  naes  souvenirs  sont  exacts,   avait 
choisi   cette  région   de  Saint-Marcellin   pour 
situer  ses  personnages  ;  elle  les  fait  agir  non 
seulement  sous  les  oliviers  —  absents  —  mais 
encore  entre  les  orangers  !  La  grande  lumière 
et  le  soleil  excusent  cette  audacieuse  descrip- 
tiofl  du   paysage. 

Une  route  parallèle  au  chemin  de  fer 
suit,  depuis  Tullins,  la  base  des  collines  sans 
cesse  ombragée  de  noyers  sous  lesquels  s'abri- 
tent des  hameaux  dont  tîhaque  ferme  a  son 
grenier  à  noix,  ses  charpentes  oii  sèchent  les 
grappes  de  maïs,  ses  cages  où  mûrit  lente- 
ment le  fromage  de  Saint-Marcellin,  autre 
source  de  bien-être  pour  le  pays.  C'est  un 
petit  fromage  de  chèvre,  à  pâte  onctueuse, 
le  meilleur  et  le  plus  parfumé,  sans  doute, 
de  tous  les  produits  de  l'espèce,  supérieur 
même  pour  beaucoup  de  gourmets  lyonnais, 
à  la  rigotte  de  Coudrieu,  obtenue  autour  du 
vignoble  de  Côte-Rôtie.  Tous  les  cultivateurs 


ont  des  chèvres  et  font  du  fromage,  mais  la 
production  la  plus  importante  est  dans  les 
montagnes  de  la  rive  gauche. 

Vinay,  gentille  ville  au  débouché  d'un 
vallon,  a  ses  grands  commerçants  en  noix, 
et  ses  commissionnaires  en  fromages.  Mais 
pour  ceux-ci,  Saint-Marcellin,  qui  leur  donne 
son  nom,  est  plus  important.  La  ville,  d'ail- 
leurs, se  développe  au  point  de  vue  éco- 
nomique. Ses  campagnes  ne  sont  pas  seu- 
lement riches  en  noix,  elles  ont  beaucoup 
d'autres  arbres  fruitiers  dont  les  produits 
sont  centralisés  par  des  maisons  de  commis- 
sion. La  plaine,  jusqu'à  Ilsère,  est  un  opu- 
lent verger,  où  le  noyer  domine,  les  .collines 
sont  couvertes  de  champs  de  tabac,  dont  les 
feuilles  sont  livrées  à  un  vaste  magasin  des 
manufactures  de  l'Etat,  installé  dans  la  ville. 
Un  chemin  de  fer  à  voie  étroite,  .d'un  tracé 
très  accidenté,  qui  gravit  les  pentes  suppor 
tant  le  plateau  et  la  forêt  de  Chambaran, 
assure  le  transport  du  tabac  récolté  sur  cha- 
que versant,  car  le  canton  de  Roybon,  au 
Nord,  se  livre  à  cette  culture. 

Les  environs  de  Saint-Marcellin  sont  très 
vivants,  grâce  au  nombre  des  hameaux  et  des 
fermes  isolées  qui  les  peuplent.  C'est  comme 
un  parc  où  l'ombrage  est  dû  au  noyer, 
sillonné  de  chemins,  véritables  allées,  au 
bord  desquels  se  suivent  les  rustiques  demeu- 
res respirant  l'aisance.  Le  noyer  est  cause  de 
ce  bien-être,  sa  production,  à  elle  seule,  per- 
met au  fermier  de  payer  son  fermage,  le  petit 
propriétaire  vit  de  sa  récolte,  à  laquelle 
s'ajoutent  les  autres  productions.  La  noix 
fournit  l'huile,  demeurée  une  des  bases  de 
l'alimentation.  Les  moulins  à  huile  sont 
nombreux,  ils  font  face  non  seulement  aux 
besoins  locaux,  mais  encore  à  un  commerce 
étendu  ;  l'huile  du  Dauphiné  a  un  large  dé- 
bouché en  Suisse.  Les  huiles  obtenues  par 
les  produits  coloniaux  font  maintenant  quel- 
que tort  à  celle-ci. 

Après  Saint-Marcellin,  le  pays  est  riche 
encore,  mais  n'a  jxlus  un  tel  caractère  d'opu- 
lence. La  vallée  s'élargit  pour  aller,  au-delà 
de  Romans,  se  confondre  avec  celle  du  Rhô- 
ne. C'est  un  tout  autre  paysage,  moins  ver- 
doyant, mais  grandiose  encore  par  le  rideau 
majestueux  des  montagnes  du  Royannais  et 
du  Vercors.  Ardouin-Dumazet. 


GÉNIE  RURAL  Ei\  SUISSE 


(1) 


Sociétés  coopératives.  —  La  Société  coo- 
pérative est  l'auxiliaire  à  l'aide  dtiquel  l'agri- 

(i)   Voir   les  no»  du   21   octobre,   p.    33o,   et   du 
i  novembre,  p.  37/1, 


cul  leur  cherche  à  s'assurer  les  avantages  de 
la  grande  entreprise  là  où  celle-ci  est  vrai- 
ment supérieure  à  la  petite  culture. 

Membre  de  la   coopérative  pour  certaines 


3J8 


DEUX  POMMES  POPULAIRES 


opérations,  ragricullour  consacre  son  activité 
individuelle  à  la  partie  de  la  production  pour 
laquelle  l'intérêt  privé,  si  développe  dans 
la  petite  et  dans  la  moyenne  culture,  est  une 
condition  primordiale  du  succès  de  lentre- 
prise. 

Le  rapport  du  l)""  l^aur  montre  que,  com- 
parativement aux  autres  Etats,  la  Suisse  est 
le  pays  qui  possède  le  plus  de  sociétés  coopé- 
ratives, ainsi  qu'il  ressort  d'une  ancienne  sta- 
tistique de  l'.tll-llU2,  indiquant  combien 
l'on  comptait  d'habitants  par  société  coopé- 
rative dans  différents  Etats  : 


Suisse    ... 
Danemark 
Norvège    . . 
Finlande 
Autriche     . 
Ailemaornc 


4Si   habitants 

5a      — 

777  — 

i585  — 

1726  — 

2124  — 


En  1020,  il  y  avait,  en  Suisse,  8  899  so- 
ciétés coopératives  agricoles  (contre  5  441  en 
1910),  englobant  441  544  exploitations,  soit, 
en  moyenne  générale,  49.4  exploitations  par 
coopérative. 

Ce  qui  suit  nous  intéresse  dans  cet  en- 
semble : 

Battages  :  270  coopératives  réunissant 
9  814  exploitations,  soit,  en  moyenne,  36  3 
fermes  par  coopérative. 

UtUisntion    des   machines   agricoles   autres 
que  les  liatleuses  :  10  coopératives  et  600  ex 
ploitations,  soit,  en  moyenne,  32  fermes  par 
coopérative. 

Moulins  iiiiriroles  :  'il  coopératives  pour 
7  117  exploitations,  soit,  en  moyenne,  173.6 
fermes  par  coopérative. 

Boulangeries  rurales  :  16  coopératives  pour 


1  988  exploitations,   soit,  en  moyenne  124.2 
fermes  par  coopérative. 

Améliorations  agricoles  et  irrigati'jus  :  191 
coopératives  pour  il  060  exploitations,  ^oit, 
en  moyenne,  57.9  fermes  par  coopérative. 

Suivant  l'importance  des  groupeiiituls,  au 
point  de  vue  du  nombre  et  non  de  l'-îendue 
des  exploitations,  au  sujet  de  laquelle  on  ne 
dbnne  malheureusement  pas  d'indications, 
on  a  l'ordre  croissant  suivant  :  Coopératives 
d'utilisation  en  commun  de  machines  agri- 
coles autres  que  les  batteuses  ;  de  battages  ; 
d'améliorations  foncières  et  d'irrigations  ;  de 
boulangeries  rurales,  et  enfin  de  moulins 
agricoles. 

Le  rapport  du  D"^  Laur  ajoute  que  le  dé- 
veloppement de  la  coopération  en  matière 
agricole  est  encore  fort  éloigné  de  son  terme. 
Le  nombre  des  sociétés  coopératives  ne  peut 
que  s'accroître  et  l'agriculteur  se  verra  con- 
traint d'adhérer  à  plusieurs  d'entre  elles, 
ayatit  chacune  des  buts  et  des  programmes 
différents  ;  en  pratique,  on  peut  donc  dire 
que  l'évolution  de  ces  coopératives  agricoles 
peut    être    considérée    comme    illimitée- 

11  convient  de  rappeler,  dit  avec  raison  le 
D""  Laur,  que  la  coopération  constitue  le  fon- 
dement de  l'organisation  agricole  en  même 
t(nnps  que  le  secret  de  la  force  de  résistance 
de  la  classe  paysanne.  Son  importance  s'étend 
bien  au-delà  du  domaine  purement  économi- 
que ;  elle  cultive  et  développe  chez  l'agri- 
culteur l'esprit  d'association  et,  en  lui  fai- 
sant prendre  conscience  de  la  puissance  de 
l'effort  commun,  revêt  une  portée  politique 
et  morale  sur  laquelle  il  est  inutile  d'in- 
sister. Max  Ringelmann. 


DEUX  POMMES  POPULAIRES 


l)e  tou^  le^^  fruits,  la  |K)mme  est  un  de  ceux 
(jui  supportent  le  mieux  les  manipulations 
et  les  transports,  et  cpji  peuvent  se  conserver 
le  plus  longtemps,  sans  qu'il  soit  besoin, 
connue'  pour  les  poires,  de  recourir  au  fri 
gorifique.  Les  débouchés  pour  la  vente  des 
I><)mmes  de  table  en  France  et  à  l'étranger 
sont  presque  illimités  et  les  fruits  ordinaires, 
aussi  bien  rpie  les  fruits  de  choix,  trouvent 
facilement  acheteurs  sur  les  marchés  des 
irrande*;  villes.  .\ux  environs  de  Paris,  le^ 
irrodurirurs  vendent  leurs  pommes  extra  de 
('.alville  blanc  et  de  Reinette  du  Canada,  ces 
deux  pommes  populaires  par  excellence,  à  la 
pièce,  i'i  des  prix  fort  élevés,  allant  de  1  fr. 
ju-qu'à  3  francs. 


D'origine  inconnue  et  très  ancienne  (1),. 
la  Calville  blanc  est  la  pomme  supérieure 
la  plus  recherchée  dans  le  commerce,  dans  la 
consommation  de  luxe,  surtout  quand,  de 
bonne  grosseur,  elle  s'adome  d'un  portrait 
ou  d'un  emblème,  par  un  procédé  bien  sim- 
ple, très  pratiqué  dans  la  région  de  Mon- 
tnMiil-sous-Rois,  dont  elle  constitue  un  arti- 
cle fructueux  d'exportation.  Mais  cette  spé- 
culation ne  peut  porter  que  sur  des  arbres 
eu   basse  tige   :  gobelet  ou  vase,   et  cordon, 

(i)  Certains  auteurs  le  prétendent  originaire  du 
.Tardin  dos  Tuileries,  à  Paris.  so\is  Henri  IV;  d'au- 
tros  lui  attribuent  comme  lien  de  naissance  Ic: 
villaf^'e  d,.  Calleville,  dans  l'Eure;  quçlquos-uns- 
le  font  remonter  i  l'époque  romaine. 


DEUX  P0MME2  POPULAIRES 


399 


horizontal  de  préférence,  surtout  dans  les 
terrains  frais,  car  l'arbre  et  le  fruit  sont  su- 
jets à  la  tavelure  et  au  chancre.  L'arbre, 
de  bonne  vigueur  et  de  fertilité  très  grande, 
accepte  toutes  les  formes,  mais  ne  donne  de 
vraiment  bons  résultats  qu'en  espalier,  en 
petite  treille,  ou  en  cordon  horizontal,  en 
avant  d'un  mur  d'espalier,  exposé  du  Sud 
à  l'Est. 

Tout  le  monde  connaît  ce  beau  fruit,  gros, 
parfois  très  gros,  pesant  de  100  à  300  gram- 
mes, parfois  400  et  500  grammes,  plus  large 
à  la  base  qu'au  sommet,  et  présentant  des 
côtes  fortement  saillantes  parlant  du  voisi- 
nage d^e  l'œil  ;  la  peau  est  fine,  lisse,  onc- 
tueuse, d'un  vert  clair,  passant  au  jaune 
paille,  ayant  l'aspect  de  la  cire  à  complète 
maturité,  souvent  lavé  de  carmin  à  l'insola- 
tion :  la  chair  est  fine,  d'un  blanc  jaunâtre, 
très  tendre,  sucrée,  juteuse,  acidulée,  relevée 
d'un  parfum  distingué  rappelant  un  peu 
celui  de  l'ananas-  Maturité  de  décembre  à 
avril.  Les  beaux  fruits  de  commerce  sont 
toujc'urs  ensachés  de  bonne  heure  et  ne  sont 
mis  en  vente  qu'avec  un  épidémie  absolu- 
ment indemne  de  tout  coloris,  surtout  s'ils 
doivent  être  illustrés  par  le  procédé  de  la  pho- 
tographie sur  fruits,  qui  en  double  la  valeur. 

Si  le  Calville  blanc  est  considéré  comme 
la  meilleure  de  toutes  les  pommes,  la  Rei- 
nette du  Canada  blanche,  d'origine  aussi  peu 
précise,  n'est  pas  moins  recommandable 
pour  le  spéculateur  et  le  consommateur,  e; 
Ion  ne  peut  guère  reprocher  à  cette  variété 
que  sa  fertilité  irrégulière  ;  plus  sujette  à 
l'alternat,  sa  production  est  parfois  très 
grande,  comme  sa  vigueur,  et  cela,  sous 
toutes  les  formes  ;  plus  rustique,  l'arbre  se 
prête  mieux  à  la  haute  tige  et  aussi  à  la  cul- 
ture en  montagne,  oii  l'on  a  remarqué  que 
le  fruit  gagnait  un  aspect  plus  robuste  et 
une   [ilus    longue   conservation. 

Le  fruit,  de  première  grosseur,  large  et 
aplati,  à  surface  bosselée,  présente  sotivent 
des  côtes  assez  prononcées  ;  la  peau  en  est 
jaune  herbacé,  fouetté  de  points  gris,  macu- 
lé de  brun- fauve,  et  frappé  de  cinabre  à 
l'insolation  ;  la  chair  est  blanc  jaunâtre,  fine, 
tendre,  un  peu  sucrée,  assez  juteuse,  parfu- 
mée et  acidulée  agréablement.  Maturité,  de 
décembre   à   mars  et  parfois  au-delà. 

Pour  la  culture  commerciale  de  ces  deux 
variétés,  il  y  a  lieu  de  donner  aux  arbres 
une  forme  pratique  permettant  l'exploita- 
tion économique  du  verger  ;  une  des  meil- 
leures est  le  cordon  horizontal  à  deux  étages 
qui  facilite  une  rapide  mise  à  fruit.  Les  su- 


jets greffés  de  préférence  sur  Paradis  (1), 
sont  plantés  à  1  mètre  sur  la  ligne  et  établis 
alternativement  au  premier  et  au  deuxième 
rang  sur  deux  fils  de  fpr  placés  l'un  à  30 
centimètres  au-dessus  du  sol  et  l'autre  à  70 
centimètres. 

Une  forme  encore  à  recommander,  pour  le 
contre-espalier,  est  celle  dite  à  croisillons, 
qui  donne  une  plus  grande  longueur  des 
branches  charpentières,  dont  le  développe- 
ment est  obtenu  facilement  dans  les  cultures 
fruitières  intensives  en  donnant  des  fumures 
régulières  et  abondantes.  Dans  ces  condi- 
tions, l'hectare  peut  recvoir  jusqu'à  13  000 
arbres  ayant  chacun  deux  branches  de 
1  m.  50  à  2  mètres  de  longueur  ;  en  tablant 
sur  une  moyenne  de  1  à  2  kilogr.  de  fruits 
par  arbre,  on  peut  récolter  sur  un  hectare  de 
verger  de  15  000  à  25  000  kilogr.  de  pommes. 

Nos  pommes  Calville,  dont  la  production 
s'est  spécialisée  avec  tant  de  succès  à  Mon- 
treuil-sous-Bois,  Bagnolet,  Romainville,  Fon- 
tenay-sous-Bois,  sont  actuellement  concur- 
rencées sur  les  marchés  de  l'Europe  centrale 
par  le  Calville  blanc  de  Méran,  dans  le  Tyrol, 
ofi  une  Société  d'exportation  a  entrepris  cette 
culture  dans  des  plantations  contenant  plu- 
sieurs centaines  de  milliers  de  cordons  ou 
buissons  et  s'est  surtout  préoccupée  d'assurer 
des  débouchés  aux  fruits  d'après  une  mé- 
thode rationnelle  de  vente  reposant  sur  deu.v 
bases  principales,  l'assortiment  des  fruits 
(triés  et  répartis  en  trois  classes  établies 
d'après  leur  grosseur,  leur  qualité  et  leur 
beauté),  et  l'emballage  pour  l'exportation, 
d'autant  mieux  soigné  qu'en  est  plus  belle  la 
qualité.  D'ailleurs,  dans  la  région  de  Mon- 
treuil,  on  opère  de  même,  mais  peut-être 
moins  rigoureusement  :  les  fruits  sont  em- 
ballés en  caissettes  de  18  ou  24,  reposant  sur 
un  lit  de  frisure  et  séparés  entre  eux  par 
des  bourrelets  de  ouate  ou  de  frisure  :  ils 
peuvent  ainsi  faire  de  longs  voyages.  Ils  s'ex- 
pédiaient jadis  beaucoup  en  Allemagne  et  en 
Russie,  oii  les  fruits  armoriés  étaient  particu- 
lièrement  recherchés  à   la   cour  du   tsar. 

En  résumé,  si  le  Calville  blanc  et  la  Rei- 
nette du  Canada  blanche  constituent  les  deux 
meilleures  pommes  d'hiver  pour  le  verger 
du  spéculateur,  à  ce  même  titre,  elles  devront 
prendre  au  jardin  de  l'amateur  la  toute  pre 
mièrc   place.  Ch.   Arranger. 

(i)  Le  Paradis  est  le  porte-greffe  préféré  pour 
le«  formes  en  basse  tige  qui  conviennent  mieux 
à  la  Calville,  mais  on  lui  substitue  volontiers  le 
Doiicin,  plus  robuste  et  plus  vigoureux  dans  les 
sols  arides  ou  trop  calcaires,  et  le  Franc,  s'il 
s'agit,  comme  pour  la  Reinelle  du  Canada,  de  for- 
me à  haute  lisre. 


4t)0 


LES  UONGOLRS  DE  CllAMBÉRY 


SEMENCES  DE  POMMES  DE  TERRE 

COiNïaOLKES  SlîR  PIED 


Le  i<.r\ice  de  contrôle  organisé  en  i\)J2  piw 
la  Société  ctinl^ak;  d'AgriculLuxe  .de  l'Avcyron  ;i 
l'honneur  de  faire  connaîti'c  qu'il  Lient,  dès 
maintenant,  à  la  di^^position  du  public  les  quan- 
tités approximatives  de  semences  de  iioninics  de 
terre  inspectées  sur  pied   : 

KilOp'.  Nolo 

Institut  de   Biaii\aib   i3o  ooo  (7^9) 

Chardon    23  ooo  (7^9) 

Jaune  d'Auver{.Mie 5  ooo  1^7  et  8) 

Violette  du   Forez    3  000            (8) 

Géante    Bleue    i  5ou             (.8) 

Rose  de  Bretagne    i  5oo            (9) 

Magnum    bonum    1  5oo            (7) 

Great   Scot    1  100            (9) 

Scotsche    Muis    5oo            (8) 

Eigenheimca-  i  000            (9) 

Roode  Star 3oo            (9) 

La  jQOte  9  correspond  à  des  cliamps  qui  ne 
contenaient  pour  ainsi  dire  pas  de  plantes  ma- 
lades ;  les  notes  8  et  7  correspondent  à  des  champs 
contenant  de  3  à  10  pour  100  de  plantes  malades 
qui  ont  été  arrachées  avec  soin  au  cours  de  la 
période  de  végétation. 

Toutes  les  semences  vendues  par  l'intermédiai- 
re du  Service  de  contrôle  proviennent  de  champs 
qui  ont  été  inspectés  au  moins  deux  l'ois  pendant 
la  période  de  végétation,  au  point  de  vue  de  leur 
état  sanitaire  (mosaïque,  enroulement,  Streak, 
VerlicilUuin,  crinkle,  jambe   noire,  Rhizocionia). 

Voici  les  prix  aux  100  kilogr.  demandés  pour 
les  semences  contrôlées  de  l'Aveyron   : 

1°  Variétés  françaises  (Beauvais,  Chardon,  Jau- 
ne d'Auvergne,  Violette  du  Forez,  Géante  Bleue, 
Magnum,  Rose  de  Bretagne)  : 

Note  7   55  fr. 

Note  8    f)o  f r. 

Note  9   (35  fr. 


1!°  Vuriélcs  élraïujiircs  : 

Eigenheimer  et    Hoode    Star    76  fr. 

(Jreat    Scot    85  fr. 

Scotsche   Muis  (var.  extra-précoce)    ....    100  fr. 

Tous  ces  prix  s'entendent  pour  semences  livrées 
en  sacs  de  bonne  qualité  et  remis  à  la  gare  la 
plus  proche  du  domicile  du   producteur. 

Des  réductions  *le  prix  seront  consenties  p^ir 
les  vendeurs  si  les  acheteurs  fournissent  les  sucs 
nécessaires  ou  bien  s'ils  prennent  livraison  en 
vrac  (pour  de  grosses  quantités),  ou  encore  s'ils 
prennent  livraison  .lu  domicile  même  du  produc- 
teur. 

Chaque  lot  de  semences  livré  à  un  même  ache- 
teur est  accompagné  d'un  certificat  de  contrôle, 
délivré  par  la  Société  centrale  d'Agriculture  de 
l'Aveyron. 

Les  semences  sont  vendues  sous  la  ix;sponsdbi- 
lite  des  producteurs,  la  responsabilité  de  la  So- 
ciété d'Agriculture  n'est  pas  engagée  pécuniai- 
rement. 

Les  prix  indiqués  ci-dessus  sont  valables  jour 
ks  semences  livrées  avant  l'iiiver;  la  Société 
d'Agriculture  de  l'Aveyron  ne  saurait  trop  en- 
courager les  cultivateurs  à  faire  leurs  comuiindcs 
de  semences  dès  maintenant,  car  au  print«mps, 
les  meilleures  qualités  seront  vraisemblabi  ".nx^nl 
épuisées,  et  les  prix  seront  probablement  majorés 
à  cette  époque. 

Toutes  les  commandes  ou  demandes  de  rensei- 
gnements concernant  les  semences  contrôlées  de 
l'Aveyron  doivent  être  adressées  à  la  Société  cen- 
trale d'Agriculture  de  l'Aveyron,  aS,  rue  BéteîUe, 
à  Rodez. 

La  Société  se  chargera  de  centraliser  les  <-.om- 
mandes  et  de  les  répartir  entre  les  différents  pro- 
ducteurs de  semences  contrôlées. 

Louis  Rolland,  Ch.  de  Bodat, 


tii;;énieiir  agronome. 
Chef  (lu  Scrriee  do   (loulrùlc. 


Président   ilp  la  Soi-ic'-lé 
Ceiilrole  d'Aupicullure 

(If  l'.VvCJFOU. 


LES  CONCOURS  DE  CHAMBERY 


C'est  à  Chambéry,  l'ancienne  capitale  de 
la  Savoie,  qu'a  eu  lieu  cette  aimée,  les  21  et 
22  octoljre,  Je  Concours  spécial  de  la  race 
bovine  de  Tarentaise,  subventionné  par  le 
Gîouvemement  et  l'Office  a^'ricolc  et  complé- 
té par  le  Concours  déparlemenlal  agricole 
de  la  .Savoie,  organisé  de  son  côlo  avec  la 
collaboration  de  l'Office,  du  Conseil  général, 
de  la  Société  CeiiLiale  d'Agriculture,  ainsi 
<jue  des  Sociétés  horticole  et  horto-agricole- 
Inlcntionnelleracnt  et  très  heureusement,  ces 
mani/eslalions  coïncidaient  avec  la  Foire-ex- 
position de  Chambéry. 


Le  succès  en  fut  très  grand,  aussi  bien  par 
le  nombre,  la  qualité  et  la  diversité  des  pro- 
duits exposés  que  par  la  foule  des  visiteurs. 
Les  quelques  40  000  personnes  qui  circulè- 
rent, durant  ces  deux  jours,  à  travers  ces 
expositions,  ne  purent  cacher  leur  admira - 
lion,  parfois  même  leur  élonnement,  devant 
les  remarquables  résultai.-^  atteints  grâce  auv 
efforts  des  laborieuses  populations  monta- 
gnardes savoyardes,  qui  ont  su  mellre  à  pro- 
fit les  derniers  enseignements  du  progrès 
scientifique. 

L'organisation    fut    parfaite.    Ses    auteurs 


LES-  CONCOURS  DE  CETAMBÉRY 


401' 


ont  droit  aux  plus  grands  éloges,  notamment 
le  si  compétent  et  actif  directeur  des  Servi- 
ces agricoles  de  la  Savoie,  M.  Arthur  Cadoret. 
Le  Concours  spécial,  de  la  race  bovine,  de 
Tarentaise,  dite  également  race  Tarine,  pré- 
sentait une  importance  toute  spéciale  :  230 
animaux,  dont  Si  taureaux,  47  génisses  et 
W  vacheSj  étaient  exposés  dans  les  manèges 
du  quartier  de  cavalerie,  mis  aimablement 
à  la  disposition  des  agriculteurs  par  le  gou- 
verneur militaire.  C'était  un  concours  de 
deuxième    degré,    eu    ce    seus    q>ue   n'avaient 


grâce  à  son  centre  de  gravité  abaissé  par  ses^ 
courtes  pattes,  jusqu'à  plus  de  2  000  mètres, 
donnant  une  moyenne  de.  plue  de  2  000  litres 
de  lait  et  fournissant  unes  excellente  viande, 
il  n'est  évidemment  pas  d'estiné  aux  riches 
vallées,  mais  devient  tout  à  fait  remarquable 
pour  la  mise  en  valeur  des  alpages.  De  fait, 
il  a  concurrencé  avec  k  plus  grand  succès 
les  autres  races  existant  dans  la  région.  C'est 
ainsi  qu'il  se  rencontre  en  Savoie  au  nombre 
de  125  000  individus  sur  un  troupeau  de 
130000  bovins.  On  le  trouve  dans  22  dépar- 


Fig.  ijS.  —  Vaclie  de  la  race  de  Tareiilaise,  placée  en  1"  classe  au  concours  spécial  de  Cliamborj'. 


droit  d'y  prendre  part  que  des  bêtes  ayant 
déjà  été  primées  dans  des  concours  locaux 
antérieurs  ;  mais  il  était  ouvert  à  tous 
les  éle^^^urs  de  cette  race  résidant  en  France 
et  en   Algérie. 

A  Feutrée  du  manège,  l'oreille  résonnant 
agréablement  du  tintement  de  la  grosse  clo- 
ohelte  que  chaque  animal  porte  au  cou,  at- 
tachée à  un  large  collier  de  cuir,  nous  avons 
été  fiappé  de  la  parfaite  homogénéité  présen- 
tée pai  \('<  bêles  exposées,  aussi  bien  dans 
leur  rob<5  froment  aux  muqueuses  noires, 
que  dans  leur  cornage  en  lyre,  rejeté  en  ar- 
rière. On  a  de  suite  l'impression  d'être  en 
j)résenc<:  d'une  race  bien  fixée  sur  laquelle 
se  sont  concentrés  depm's  longtemps  déjà 
les  efforts  de  sélection  des  éleveurs.  C'est 
([u'on  effet  le  Tarin  s'est  révélé  comme  le 
bovin  particulièrement  bien  adapté  aux  ré- 
gion*    montagneuses.     Rustique,     montant. 


temenls,  gagnant  notamment  en  Ardèche, 
dans  les.  Basses  et  les  Hautes- Alpes,  l'Isère  et 
certains  points  du  Massif  Central.  On  l'ex- 
pédie aussi  dans  les  pays  chauds,  en  Tunisie 
notamment,  où  la  faculté  qu'il  possède  de 
tenir  longtemps  son  rendement  en  lait,  mal- 
gré la  sécheresse,  le  fait  apprécier.  On  com- 
prend alors  le  soin  qu'apportent  les  cultiva- 
teurs à  1/amélioration  de  cett£  race.  Un 
Hcrd-book  fonctionne  très  régulièrement  de- 
puis cette  année,  accueilli  avec  entrain  par 
les  éleveurs  qui  en  ont  compris  toute  l'utilité. 

Le  Concours  montrait  des  ensembles  su- 
perbes de  femelles  et  de  mâles- 

Le  jury  opéra  sa  classification  à  l'aide  dies^ 
tables  de  pointage  de  la  race  Tarine,  utili- 
sées dans  les  concours  de  Savoie,  dont  il  est 
intéressant  de  donner  la  composition.  Les 
notes  allaient  de  0  à  20  et  étaient  multipliées 
par  lés  coefficients  suivants  : 


iiJ2 


LES  CONCOURS 


Caractères 


Mùlcs 


FpiixîIIps 


1°  Purolé  (le  race  et  ascx-ndanco     o.5  u..") 

2°  Conformation  grnérale;  finesse 
du  squeictle;  ligne  du  dos; 
largeur  des  hanches;  membres 

<t    aplombs    i.5         j'   J.5 

3°   Poitrine,   finesse  de   la   cuisse     i.o  i  >> 
4°  Finesse  du  squelette  ;   finesse  , 
et  souplesse  de  la  peau;   écus- 
sons,  épis   cl  signes   beurriers.     2                 » 
4  bis  Caractères  laitiers;  mamelles 
et    trayons;    veines    et    fontai- 
nes;    écussons;     signes     beur- 
riers      »                2 

Ainsi  que  l'on  peut  le  constater,  la  race 
est  orientée  vers  la  production  laitière.  Les 
éleveurs  s'efforcent  maintenant  d'obtenir  une 
cuisse  plus  fine  et  le  développement  anté- 
rieur du  pis,  qui  porte  d'ailleurs  très  fré- 
quemment des  trayons  supplémentaires.  Nul 
doute  qu'ils  ne  parviennent  à  améliorer  en- 
core les  résultats  déjà  acquis- 

Voici,  à  titre  d'indication,  la  copie  du  pal- 
marès, donnant  les  noms  et  adresses  des 
éleveurs  ayant  eu  des  bêtes  plac-ées  en  pre- 
mière classe,  c'est-à-dire  ayant  obtenu  au 
minimum  90  points  sur  100, 

Nombre  de 
pciiiits  obtenus 

I.  —  Mâles  ;  1 '"'^  calégoric  (^10  mois 
au  moins,  sans  dent  de  reniplaeement): 

MM. 

Jovet    Camille,    à    Montailleur     92 

Gaden  .\uguste,  à  St-Pancrace 92 

Miédan    Francis,    à    Bourg-St-Maurioe.  .  90 

Marjollct   Constant,   à  Lescheraines    ..  90 

Syndicat  d'élevage  de  La  Chambre  ...  90 

2*  catégorie  (2  dents  de  remplace- 
ment) : 

BerthoUet  Jules,  à   Bioliay,   Chambéry.  g5 

Quey  Joseph,  à   Bourg-St-Maiiriee   9.^.5 

Genoux   frères,   à  Thoiry    9^ 

Bullière  Jean,  à  Fonteouverte 9^ 

Syndicat  d'élevagnc  de  Grignoii 91 

Jovet  Jean,  à  Gn-sy-sur-lsère    91 

Maraud  Jules,  ù   Arith    9'>.iJ 

3"  catégorie  (/j  dénis  de  rempla- 
cement au  plus)  : 

Miédan  Francis,  à  Bourg-Sl-Mauricc    .  .  93,5 

Voiron  Emile,  à  La  Kavoire 91. 5 

4*  catégorie  (Plus  de  4  dents  de 
remplacement)  : 

Berthûliel   Jules,    à    Biollay    Chambéry.  97 

Miédan  Francis,  à   Bourg-St-Mauriee   .  .  95,5 

Jaequin    Pierre,    à    (>hanibéry-l(-Vieux.  93 

Thomas  Joseph,   i  Méry    91 .5 

H.  —  Fkmei.ler.  —  i"  catégorie  (m 
mois  au  moins,  sans  denl  de  rempla- 
cement) : 

Jovet  Camille,  à   Monliiillcur    93 

Burd<'l  Gaston,  à  Cliarn[)agiiy 92 

Méraudfin,  à  Champagiiy    91.5 

Miédan   Francis,  à   Boiirg-Sl-Mauriee   . .  91 

Quey  Jos<-ph,  à   Bourp-St-Maurico    .,..  90 

Ancenay   Camille,  à    (îrand-Crmr    ,,,.  90 

Miédan     Adolphe,    :"i    Bourg-Sl-Maurice.  90 


DE  CHAMBERY 

2«   catégorie     (^2   dents   de    remplace- 
ment) : 
Miédan  Francis,  à  Bourg-St-Mauriei;    .,        tu. 5 

Jovet  Camille,  à    Montailleur    t,i 

Burdet    Gaston,    à    Champagny    90 

3«   catégorie     {!i    dents   de    remplace- 
ment) : 

Miédan  Francis,  à  Bourg-St-Maurice   ,  ,  95,5 

Gacon  Joseph,  à  Bourg-Sl-Maurice 93.5 

Voiron   Emile,   à    La   Bavoire    92 

Jovet   Camille,   à  Montailleur    91.5 

Burdet   (iaslon,    à    Champagny    91 

Miédan  Francis,  à  Bourg-St-Mauricc  . .  90.5 

Garçon   Alphonse,  à  Peisey    90 

/j*"  cdtéij'oric     (^Vaches    manifesti  nient 
pleines  ou  à  lait)  : 

Berlliollel  Jules,  à  Chambéry  94 

Beitliollet    Jules,    à    Chambéry    9?. 5 

Miédan   Francis,  à   Bourg-St-Mauriee    .  .  yj 

Sylvin   Justin,   à   Gilly-sur-Isère    90,5 

Foray    Michel,    à    Aix-les-Bains    90.5 

Rullier  Constant,  à   Albertville    90 

Jovet  Jean,  à  Bellecombe 90 

Sylvin   Justin,  à  Gilly-sur-Isère    90 

Sylvin   Justin,  à  Gilly-sur-Isère    90 

Miédan   Adolphe,  à   Bourg-St-Mauji<'e.  .  on 

Mollard    Marie,    à    Challes-les-Eaux.     ..  911 

De  sou  coté,  le  Concours  départemental 
agricole  de  la  Savoie  présentait  au  visiteur  le 
plus  caiitivant  intérêt.  Sans  avoir  la  préten- 
tion d'en  faire  le  c(jmpte  rendu  détaillé,  nous 
estimons  ijuil  convient  de  citer  ici  les  pro- 
duits spéciaux  qui  sont  une  source  de  ri- 
chesse pour  le  département. 

La  première  section  :  horticulture  et  ar- 
boriculture, offrait  aux  yeux  une  superbe 
(îollection  de  poires  et  de  pommes.  La  Sa- 
voie produit  en  effet  annuellement  une 
moyenne  de  350  000  quintaux  de  pommes  à 
cidre  et  150  000  quintaux  de  pommes  de 
reinettes.  Nous  avons  admiré  également  les 
liges  blanches  ol  moelleuses  du  cardon,  si 
apprécié  dans  la  région  de  Chambéry. 

La  deuxième  section  :  fromages  et  beurre, 
avait  pris  tout  naturellement  un  développe- 
ment considérable  par  suite  de  l'essor  du 
troupi'au  bovin.  Les  grosses  meules  de  froma- 
ges de  gruyère  s'étalaient,  serrées  les  unes 
contre  les  autres.  Confectionnées  dans  les 
chalets  de  l'alpage  même,  durant  l'été,  avec 
le  lait  très  riche  en  caséine  de  la  race  de 
Tarentaise,  elles  sont  ensuite  descendues,  fin 
septembre,  dans  les  fruitières  où  elles  achè- 
vent leur  maturité.  Les  aromatiques  plantes 
alpestres  leur  commimiquent  une  saveur  de 
fine  noisette  fort  appréciée  ;  aussi,  le  com- 
merce s'efforce-l-il  en  ce  moment  de  créer 
une  marque  pour  ce  produit  et  sans  doute 
le  Tan'iiial  sera-t-il  bientôt  connu  et  ré- 
clamé  (les   gourmets. 

L'exposition  des  vins,  cidres  et  caux-de-vie, 
composiint    la    troisième    section,    était    fnit 


PARTIE  OFFICIELLE 


403 


importante.  La- Savoie  produit  des  vins  sa- 
voureux. L'emploi  du  bisulfite  a  rendu  là 
d'immenses  services-  Nous  avons  goûté  à 
d'excellents  crus  encore  trop  peu  connus, 
ainsi  qu'à  de  légers  mousseux  fabriqués  par 
application  de  la  méthode  champenoise.  A 
signaler  également  les  jolies  grappes  de  rai- 
sins d'un  producteur  direct,  le  7  120,  dont 
l'emploi  se  répand  de  plus  en  plus  dans  la 
région.  Ne  réclamant  aucun  soufrage  ni  sul- 
fatage, donnant  des  repousses  fructifères  après 
des  gelées,  il  réussit  très  bien  jusqu'à  la  cote 
450,  surtout  greffé  sur  3  309,  et  fournit  un 
bon  vin  marchand. 

De  très  nombreux  constructeurs  avaient, 
dans  la  sixième  section,  réalisé  une  exposi- 
tion très  réussie  de  machines  agricoles,  aux- 
quelles les  cultivateurs  ont  de  plus  en  plus 
recours.  Les  moteurs  Diesel  et  semi-Diesel, 
dont  un  spécimen  figurait  au  concours,  sem- 
blent retenir  spécialement  l'attention  à  cause 
du  bas  prix  du  combustible.  A  signaler  éga- 
lement la  réalisation  de  treuils  spéciaux  pour 
permettre  le  labour  en  coteaux  et  utiliser 
surtout  l'énergie  électrique  qui  s'étend  si 
rapidement  en  montagne. 

Pour  donner  un  aperçu  complet  de  ce  que 


fut  cette  belle  manifestation,  il  nous  faut 
encore  citer  les  expositions  des  miels  et  cires 
savoyardes,  des  produits  des  forêts  :  chasse, 
champignons  ;  des  rivières  :  pêche,  ainsi 
qu'un  concours  de  chiens  de  chasse  et  de 
bergers. 

La  Maison  des  Agriculteurs,  splendidement 
organisée  dans  des  bâtiments  dépendant  au- 
trefois du  château  de  Chambéry,  abritait 
une  partie  de  ces  produits.  Ses  portes  gran- 
des ouvertes  invitaient  le  public  à  venir  se 
rendre  compte  de  la  prospérité  des  oeuvres 
agricoles  et  des  féconds  résultats  de  tous 
ordres  obtenus  grâce  au  groupement  des 
ruraux. 

Pour  terminer,  ajoutons  qu'un  banquet 
réunit,  le  dimanche  22  octobre,  sous  la  pré- 
sidence de  M.  Chiron,  maire  de  Chambéry, 
un  grand  nombre  de  cultivateurs  et  d'éle- 
veurs, ainsi  que  des  commerçants,  des  indus- 
triels et  des  personnalités  civiles  et  militai- 
res. Les  nombreux  orateurs  rendirent  un 
éclatant  hommage  au  labeur  acharné  du 
paysan  et  dénoncèrent  les  calomnies  dont  il 
a   été  l'objet  depuis   la   guerre. 

J.     PONSARD. 


PARTIE  OFFICIELLE 


Arrêtéjdu  28Joctobre51922  créant 
une  Commission|consultative  des  grands  crus. 

Art.  i*^"".  —  Il  est  institué,  au  ministère  de 
r Agriculture,  sous  la  présidence  du  ministre  de 
l'Agriculture,  une  Commission  consultative  des 
grands  crus. 

Art.  2.  —  Sont  désignés  pour  faire  partie  de 
cotte  Commission   : 

MM. 

J.-H.  Ricard,  ancien  ministre  de  l'Agriculture, 
vice-président  de   la  Commission. 

Maxwell  (James-E.-P.),  président  de  l'Office 
agricole  départemental  de  la  Gironde,  président 
du  Syndicat  de  la  région  de  Sauternes. 

Capus,  président  du  Comice  agricole  de  Ca- 
dillac. 

Vayssièrc,  président  du  Syndicat  viticole  des 
Graves. 

de  Roquette  Buisson,  président  de  l'Union  gi- 
rondine des  Syndicats  agricoles,  propriétaire  à  St- 
Emilion. 

de  Ferrand,  président  des  Grands  crus  classés 
du  Médoc,  propriétaire  à  Pauillac. 

Combrouzc,  maire  de  Saint-Emilion. 

Savot,  président  de  la  Confédération  viticole  de 
Bourgogne,  à  Dijon. 

Camuzx't,  viticulteur  à  Vosne-Romanée. 

d'Angerville,  président  du  Comité  d'Agriculture 
de  Bcaunc,  à  Volnay. 


Vieillard,  président  de  la  Société  vigneronne,  à 
Beaune. 

Laroze,  vice-président  du  Syndicat  viticole  de 
Gevrey-Chambertin. 

Bertrand  de  Mun,  président  du  Comité  de  pro- 
pagande des  vins  de  Champagne,  président  du 
Syndicat  du  commerce  des  vins  de  Champagne, 

Philbert,  vice-président  du  Comité  de  propa- 
gande des  vins  de  Champagne,  president  du  Syn- 
dicat général  des  vignerons  de  la  Champagne  déli- 
mitée. 

Alphonse  Perrin,  secrétaire  général  du  Syndi- 
cat   des    vignerons    de   la    Champagne    délimitée. 

Philipponnat,  président  de  l'Association  viticole 
d'Ay. 

Martin  Flot,  président  de  la  Société  vigneronne 
d'Avize. 

Olivier  de  Rougé,  président  du  Syndicat  agri- 
cole et  viticole  de  l'Anjou. 

de    Grandmaison,    propriétaire-viticulteur. 

Massignon,  président  de  l'Union  des  Viticulteurs 
de  l'Anjou. 

Paul  Germain,  président  de  l'Union  viticole 
d'Indre-et-Loire. 

Kocnigwarter,  pixSsident  du  Syndicat  de  défense 
des  crus  de  Vouvray. 

Fillet-Archamhault,  président  du  Syndicat  agri- 
cole et  viticole  de  Montlouis. 

René  Beyer,  propriétaire  viticulteur  à  F.guis- 
heim  (Haut-Rhin). 


401 


BIBLIOGRAPHIE 


Guillon,  mspectietrr  général  de  rAgriculluro. 

La  Commission  comprendra,  on  outre,  comme 
membres  de  droit   : 

Le  conseiller  d'Etat,  directeur  des  Services  sa- 
nitaires, scientifiques  et  de  la  répression  des  frau- 
des; 

Le  dùecleur  de  l'Agriculture. 

Art.  0.  —  Sont  appelés  à  suivre  les  délibérations 
de  lu  Commission  avec  voi\  consultative  : 

Le  clief  de  l'Office  de  renseignements  agricoles; 

Le  chef  du  service  du  contentieux  à  la  Drrec- 
tion  dOs  Service  siinitaires,  scientifiques  et  de  la 
répi^ession  des  fraudes. 

Art.  4.  —  M.  Grivot,  chef  de  section  à  l'Office 
de  re&seignements  agricoles  et  M.  Lecart,  agent 
technique  à  l'Office  des  renseignements  agricoles, 
sont  nommés  respoclivement  secrétaire  et  secré- 
tiiire  adjoint  de  la  Commission. 


Arrêté  du  25  octobre  relatif  à  la  fabrication 
des  pâtes  alimentaires. 

Ali.  !*■■.  —  L'industrie  des  pâles  alimentaires 
sèches  sera  autorisée  à  employer  : 

1°  Dm  semowles  de  blés  durs  tirées  au  moins  à 
.'io-')?»  p.  roc  d'extraction; 


2°  Des  semoules  ou  des  farines  de  blés  tendres 
tirées  au  moins  à  5o-55  p,   loo  d'extraction. 

Ee  contingvnt  total  utilisé  pour  les  fabrications 
do  cette  industrie  ne  pourra  dépasser  annuelle- 
ment  : 

2  75o  ooo  quintaux  pour  k!s  semoules  de  blés 
durs, 

Et  375  000  quintaux  pour  les  semoules  ou  faiù- 
nes  de  blés   tendres. 

Art.  -?.  —  L'industrie  des  pâles  alimentaires 
fraîches  sera  autorisée  à  employer  annuellement 
5o  000  quintaux  de  farine  tirée  au  moins  à  65 
p.    roo  d'extraction. 

Art.  3.  —  Les  demandes  d'autorisation  de  fabri- 
cation de  farines  ou  de  semoules,  à  un  taux  d'ex- 
traction inférieur  à  celui  fixé  par  l'article  i^""  du 
décret  du  28  juillet  1922,  doivent  être  formulées 
par  écrit,  et  adressées  au  ministère  de  l'Agricul- 
ture, Office  des  renseignements  agricoles,  par  les 
meuniers  ou  scmouliers  intéressés.  Elles  seront 
accompagnées  de  la  déclaration  de  l'industriel  en 
faveur  duquel  une  dérogation  est  susceptible  d'être 
accordée.  Cette  déclaration  devra  être  visée,  avec 
avis  faTorablc,  par  la  Fédération  des  Syndicats  de 
Fabricants  de  pâles  alimentaires  (8,  rue  Jean- 
Goujon,  à  Paris,  ou  9,  rue  de  la  Lanterne,  à  Lyon). 


BIBLIOGRAPHIE 


La  vie  pastorale  dans  les  Alpes  françaises  : 

Etude  de  Géograptiie  Humaine,  par  Philippe 
Ar«os.  docteur  ès-letlres,  maître  de  Conférences 
à  l'I  niversité  de  Clermont-Ferrand.  — Un  vo- 
lume in-8  raisin  iCx2>  de  717  pages,  avec 
i.'i  planches  hors  texte,  54  figures  dans  le  texte 
et  2-  planches  hors  texte  en  couleurs.  —  Librai- 
rie Agricole  de  la  Maison  Rustique,  26,  rue 
Jacob.  s8  frarncsv^  franco,  3o  francs. 

Les  montagnes  couvrent  une  portion  impor- 
tante ih»  territoire  français.  Elles  sont,  la  plu- 
part du  temps,  utilisées  comme  pâturages.  Il  est 
donc  particulièrement  intéressant  d'étudier,  com- 
me l'a  fait  M.  Arbos,  les  conditions  do  la  vie 
pastorale  dans  les  pâtuiages  d'altitude.  Tout 
d'abord,  que  l'on  ne  s'effraye  point  du  sous- 
titre  de  oj  travail.  Sur  ce  milieu  qu'est  la  terre,  il 
y  a  la  vie  et  celte  vie  se  nui  n  if  este  sous  des  as- 
pects variés  et  particulièrement  attachants.  L'au- 
teur a,  en  effet,  consacré  la  plus  grande  partie  de 
.son  travail  à  la  \ie  pastorale,  à  la  transhumance. 
Comme  un  agriculteur,  il  met  en  jeu  rétcrnellc 
luUe  de  la  prairie  4't  de  la  forèl  pour  montrer 
k-ur  influence  sur   la   nature  et   sur  l'homme. 

D«>s  lore,  J«îs  conditions  économiques  apparais- 
sent et  les  formes  divers^-*  de  la  propriété  des 
piltura<rt's  provoquent  une  élude  et  des  discrimina- 
lions.  Dans  ce  milieu,  l'acliAité  humaine  va  se 
manifester.  M.  Arbos  l'étudié,  en  plusieurs  cha- 
pitres où  ><)nl  décrits  la  fauehaison  dans  la  zone 
pastorale,  les  cultures  et  riiabital  permnnent 
«lans  ces  régions,  la  combinaison  de  l'agriculture 
«l    de    l'élevage. 


Les  facilités  de  transports  imposent  certaines 
façons  de  vie  et  de  travail.  M.  Arbos  les  examine 
avec   une  science  avisée  et  une  parfaite   logique. 

Le  second  livre  de  ce  travail  considérable  est 
une  revue  historique,  à  la  fois  rétrospective  et 
actuelle,  de  l'exploitation  du  bétail.  On  retro.ive 
là  les  monastèi'es  comme  centres  d'élevage,  on 
assiste  à  la  répartition  géographique  des  espèces 
animales.  Puis  interviennent  l'introduction  des 
prairies  arttiriciclles,  les  soins  meilleurs  donnés  au 
bétail  et  le  perfectionnemenl  des  races. 

Le  troisième  livre  est  plus  spécialement  con- 
sacré à  l'homme.  Il  passe  en  revue  la  vie  d(s 
montagnes  :  l'estivage  et  l'hivernage,  l'inalpage, 
la  vie  dans  les  montagnes,  la  décadence  de  là  vie 
pastorale,  les  migrations,  le  genre  de  vie  dans 
chacune  des  Alpes. 

Enfin,  cette  cons<'iencieuso  élude  se  termine  par 
l'examen  de  lu  vie  pastorale  dans  ses  rapports 
avec  l'habitaL  et  aAcc  la  circulatien.  Un  chapitre 
traite  du  commerce  du  bétail  et  dos  produits  lai- 
tiers. 

Cette  oeuvre,  digne  d'un  bénédictin,  se  recom- 
mande d'elle-même  à  tous  ceux  qu'intéresse  l'éle- 
vage cl  plus  particulièrement  la  vie  pastorale  en 
montagne.  Le  travail  de  M.  Arbos  est,  en  mîme 
temps,  celui  d'un  érudit,  d'un  observateur  et  d'un 
ami  de  l'Agriculture.  L'auteur  permettra  à  une 
nio<h'sle  voix  du  monde  agricole  de  le  féliciter 
ide    celte    enquête    jKirticulièrcnKiil     liciinMise. 

Ad.-.I.  Ch. 


CORRESPONDANCE.  —  CONSEILS  PRATIQUES 


405 


DEUXIÈME  CONCOURS  NATIONAL  DE  PONTE 


La  douzième  période  de  quatre  semaines, 
du  13  août  au  9  septembre,  a  clos  le  deuxiè- 
me concours  national  de  ponte  aux  Vaulx-de- 
Cernay  (Seine-et-Oise).  Le  rapport  constate 
que,  pendant  cette  période,  le  nonxbre  d'oeufs 
pondus  a  été  de  3  OM,  au  lieu  de  2  775  pen- 
dant la  période  précédente,  et  que  la  produc- 
tion des  poules  les  inieux  classées  s  est  main- 
tenue au  même  niveau. 

Dans  l'ensemble,  la  production  a  été,  pen- 
dant les  48  semaines  du  concours,  bien  supé- 


rieure à  celle  du  concours  précédent-  Huit 
poules  ont  donné  plus  de  200  œufs.  Une 
poule  Bresse  noire  rient  en  tête  du  classe- 
ment général,  avec  216  œufs,  suivi  de  près 
par  une  Leghorn  blanche,  avec  232  œufs  du 
poids  moyen  Irop  faible  de  50  grammes. 
Vingt-quatie  poules,  qui  ont  obtenu  plus  de 
180  points,  ont  été  classées  comme  il  suit  : 
Les  2i  poules  classées  ont  continué  à  être 
soumises  au  contrôle  en  vue  de.  l'établisse- 
ment des  records  annuels. 


Races  françaises. 


Bresse  noire 


La  Flèche 


LeîîTiorn    blanche 


Minorque 
Leghorn    blancho 


Minorque 
Lcj^horn    blanche 


Mollti    Elias    

Mme  Brun  de  Brcssv 

Molle    Elias    '. 

Mme  Altert  Telller   . 


Minorque 

VVyandotte   blanche 
Rhode   Island 
Wyandoltc   blanche 
Rhode  Island 
Mendel  noire 
Wyandotte   blanche 

Les  principales  récompenses  accordées  par 
la  Société  centrale  d'Aviculture  de  France 
ont  été  attribuées  comme  il  suit  : 

Concours  par  lots.  —  Grand  Prix  (objet  d'art 
offert  par  le  Président  de  la  République),  au  lot 
de  Bresse  noire,  appartenant  à  M.  Molle  Elias,  à 
Sauvagnat,  par  Coudes  (Puy-de-Dôme). 

Palmes  de  vermeil,  au  lot  de  Leghorn  blanche 
appartenant   à    M.    le    comte   d'Autichamp,    à    La 


Races  étrangèfes. 

Comte    d'Autichamp     

Antheaume    

Geemans    

Gœmans    

Antheaume    

Vives     , 

Vicomtesse    de    Catheiincaii 

Antheaume    

Comte    d'Autichamp     

Comte    d'Autichamp     

Vicomtesse    de    Cathelin-eau 

Vives    

Gœmans    

Vicomtesse    de    Cathelineau 

Bridoux    

Vicomtesse   de  Pinieux    .  . . 

Pierre  Passy 

Vicomtesse   de    Pinieux    . .  . 

Delacour 

Pierre  Passv   


Nombre 

Poids 

(i  ueufs 

moyen 

2l6 

55 

173 

63 

i85 

55 

149 

65 

202 

00 

1^3 

58 

168 

66 

200 

55 

t88 

59 

175 

62 

177 

62 

19k 

56 

191 

55 

191 

55 

175 

58 

i58 

62 

1/I7 

65 

167 

58 

182 

58 

i55 

67 

190 

5A 

180 

57 

172 

60 

170 

58 

Lande,  par  Souesmes  (Loir-et-Cher)  ;  —  au  lot 
de  Wyandotte  blanche  appartenant  à  M,  Pierre 
Passy,  au  Désert  de  Retz,  à  Chambourcy  (Seine- 
et-Oise). 

Concours  individuel.  —  Bagues  d'or  :  Bresse 
noire,  à  M.  Molle  Elias,  précité;  —  Leghorn 
blanche,  à  M.   le  comte  d'Autichamp,  précité. 

Le  troisième  concours  de  ponte  a  com- 
mencé le  S  octobre.  G.  Gaudot. 


CORRESPONDANCE  -  CONSEILS  I^RATIQUES 


—  M.  E.  F.  (Gironde).  —  La  vigne  dont  la 
végétation  active  est  très  développée  et  qui  exporte 
beaucoup  est  très  sensible  à  l'action  des  engrais, 
quel   que   soit   le   terrain   sur   lequel   elle  croît. 

L'azote  trop  rapidement  assimilable  pousse  à 
la  formation  des  tiges  au  détriment  du  fruit. 
On  recommande  l'emploi  d'azotés  organiques,  à 
décomposition  espacée  :  fumiers  et  déchets  azotés 
divers,    répandiJs  et    enfouis  par   le    labour    d'au- 


tomne. Vous  devriez  obtenir  de  bons  résultats 
par  l'emploi  :  1"  de  fumier  et  bourres  de  laine, 
complétés,  si  nécessaire,  par  du  sulfate  d'ammo- 
niaque jusqu'à  environ  Go  kilogr.  d'azote  ;  2°  de 
scories  de  déphosphoralion  (600  kilogr.)  ;  3°  de 
sylvinite  (200  kilogr.)  ;  4°  de  plâtre  qui  mobilise 
les  éléments  nutritifs  du  sol  (3oo  kilogr.). 

Quant  aux    nitrates,   ils  ne   sont   pas   indisj)rii- 
sablcs  avec  une  bonne  fumure  azotée  d'automn'c. 


406 


LA  SE.MA1NE  MÉTÉOROLOGIQUE 


Leur  emploi  scruit  indiqué  si  la  végétation  est 
chélivc,  mais  le  plus  souvent  on  a  une  végétation 
trop  abondante,  dont  les  mauvais  effets  sont  com- 
battus par  l'acide  phosphorique.  —  (M.  S.) 

>'o  y8-2  (Vendée).  —  Vous  demandez  com- 
ment éviter  le  retour  des  tumeurs  provoquées  au 
printemps  sur  le  dos  et  sur  les  reins  des  bœufs  et 
des  vaches,  par  les  varrons. 

Ces  varrons  sont  les  larves  de  l'Œstre  ou  Hypo 
derme  du  bœuf  {Hypoderma  bovis);  elles  pro- 
viennent des  œufs  déposés  pur  la  femelle  sur  les 
poils  des  animaux,  en  él«,  et  qui  sont  absorbés 
par  ceux-ci  en  se  léchant.  Les  larves  sortant  de 
ces  œufs  évoluent  dans  l'organisme,  et  elles  sui- 
vent les  vaisseaux  et  les  interstices  des  muscles, 
p<jur  se  loger  définitivement  sous  la  peau  où  elles 
produisent  une  inflammation  circonscrite  qui 
s'accroît  avec  leur  développement.  Lorsque  ce  dé- 
veloppement est  achevé,  les  larves  sortent  de  la 
tumeur  et  elles  se  laissent  tomber  sur  le  sol  où 
elles  s'enfouissent  pour  se  transformer  en  nym- 
phes qui  donnent  naissance  aux  insectes  parfaits, 
dont  la  vie  est  très  courte. 

Il  n'y  a  qu'un  moyen  pratique  de  se  débarrasser 
de  cet  insecte,  c'est  d'enlever  les  larves  ou  de 
pratiquer  Vélarvemenl.  Cette  opération  se  fait 
par  une  pression  latérale  exercée  par  les  mains 
sur  la  tumeur,  afin  de  faire  sortir  la  larve  ou  de 
l'écraser,  ou  bien  en  employant  une  petite  pince 
pénétrant  dans  l'ouverture  que  présente  le  centre 
de  la   tumeur. 

Cette  méthode  a  permis  de  faire  disparaître  à 
peu  près  complètement  les  Œstres  dans  quelques 
pays,  notamment  en  Danemark,  où  ils  étaient 
très  abondants. 


—  N°  735o  [Bouches-du-Rhône).  —  Vous  vous 
proposez  de  planter  des  boutures  ou  racines  d'un 
cépage  européen  pur  et  vous  nous  demandez 
quels  inconvénients  il  peut  résulter  de  cette  plan- 
tation de  Vinifera  direct. 

Comme  vous  le  prévoyez,  ces  plants  sont  expo- 
sés à  succomber  au  phylloxéra.  Ils  peuvent  périr 
rapidement  et  (suivant  le  milieu  et  les  circonstan- 
ces) peut-être  avant  d'avoir  réellement  produit. 

Contrairement  à  ce  que  vous  pensez,  la  multi- 
plication par  greffage,  qui  nécessite  un  œil  seu- 
lement par  sujet,  seru  plus  rapide  que  par  bou- 
turage. 

Si,  par  économie  et  pour  avoir  l'absolue  cer- 
titude de  l'authenticité  de  vos  plants,  vous  hé- 
sitez à  avoir  recours  aux  pépiniéristes,  faites  vos 
greffes  vous-même. 

Mais,  à  notre  avis,  il  serait  imprudent  de  vou- 
loir cultiver  des  Vinifera  directs  et  nous  vous  con- 
seillons de  les  gieffer  sur  porte-greffe  américain 
ou  franco-américain.  —  (J.-L.  V.) 

—  N°  7893  (Gers).  —  Le  marc  de  raisin  épuisé 
est  riche  en  potasse,  souvent  assez  riche  en  azote, 
mais  moins  bien  pourvu  en  acide  phosphorique. 
Ces  éléments  fertilisants  sont  très  lentement  so- 
lubilisés, car  le  marc  de  raisin  se  décompose  dif- 
ficilement. C'est  pour  ce  motif  qu'il  est  bon  d'en 
constituer  des  composts  que  l'on  enrichit  en 
acide  phosphorique,  par  mélange  avec  des  phos- 
phates naturels.  La  fermentation  qui  envahit  la 
masse  désagrège  les  tissus  et  rend  le  produit  plus 
actif,  parce  que  plus  rapidement  transformé  dans 
le  sol.  On  l'emploie  alors  comme  le  fumier  ordi- 
naire. Il  convient  très  bien  à  la  fumure  de  la 
vigne.  —  (M.  S.) 


LA  SEMAINE  METEOROLOGIQUE 

Semaine  du  29  octobre  au  4  novembre  1922  {OBSERVATOIRE  DU  PARC  SAINT-MA  UR) 


JOURS 

ET    DATES 

0     Cl 

TEMPÉI 

UTL'RR 

s 
« 

0 

s 

Écart 
sur 
la  nor- 
male 

Vent 

,5 

<d 

X 

1 
REMAROLKS  DIVERSES 

ê 

S 

S 

M 

S 

raillim. 

heures 

millim. 

Dim...     29  oct. 
Lundi..     30  — 

751.0 

745.8 

0-3 
2  0 

3.8 
9  9 

6  5 

-  e»! 

-  1.3 

NE 

Varia. 

0.0 
0.0 

16  0 
8  9 

Pluie  avec    neige    et   grésil    le 
^matin. 
Brouillard  et  pluie. 

Mardi..     31  — 

761.4 

2.4 

9.1 

4  8 

-29 

NO 

1.7 

C.7 

Pluie  lemalin.brouillard  le  soir. 

Mercredi  1"  i  ov. 

759.8 

0.6 

10.0 

5.9 

-  1.7 

S 

0.4 

10.2 

Gelée  blanch--,  pluie  après  midi 

Jeudi..      2  — 
Vendredi    3  — 

7«i0.3 
749.3 

0.8 
0.9 

8.9 
II  4 

5.7 
5.6 

-  1.8 

-  1.8 

Varia. 

S 

7.0 
0.0 

0.6 
5.6 

Pluie  la  nuit,  brouillard  le  ma- 
[lin 
Temps  pluvieux. 

Samedi.     1  — 

756.3 
754.8 

0  7 

10  1 

5.5 

-  1.8 

NO 

4  0 

5  0 

Pluie  la  nuit,  lonips  nuageux 

Moyennes  et  loUux  . . 

0.8 

9.1 

5  1 

» 

., 

13.1 

53.0 

Pluie  depuis  le  l"  janvier: 

Ecarts  sur  la  normale 

—  »).G 

-3.6 

-  3.0 

-2.5 

» 

» 

08.8 

dur  théof 

» 

En  1922 (50nim 

Normale    ...     508 

REVUE   COMMERCIALE 


4<7 


REVUE  COMMERCIALE 


Situation  agricole.  —  T,c  temps  est  très  irrégu- 
Jier.  Les  régions  mériui'onalcs  sont  toujours 
éprouvées  par  la  sécheresse,  tandis  que  dans  lé 
Centre,  l'Ouest,  les  environs  de  Paris  et  la  région 
du  Nord,  la  pluie  tombe  en  abondance,  entravant 
les  arrachages  de  betteraves  et  de  pommes  de 
terre,  ainsi  que  l'exécution  des  semailles.  Il  est 
même  tombé  un  peu  de  neige  dans  la  région  pa- 
risienne. 

La  récolte  de  betteraves  sucrières  et  fourragè- 
res est  très  satisfaisante  et  les  premiers  blés  se- 
més ont  une  levée  régulière;  il  en  est  de  même 
pour  les  seigles  et  les  escourgeons. 

Les  apparences  des  récoltes  en  terre  sont  bonnes 
en  Argentine,  passables  ou  médiocres  en  Austra- 
iie. 

Blés.  —  En  raison  des  fêtes  de  la  Toussaint, 
les  marchés  ont  été  peu  fréquentés  ;  les  offres 
restent  modérées  et,  en  raison  des  hauts  prix  du 
change,  la  meunerie  éteint  obligée  de  s'approvi- 
sionner en  blés  indigènes,  les  cours  se  raffermis- 
sent. 

On  paie,  aux  loo  kilogr.  départ,  sur  les  mar- 
chés des  départements  :  77,60  à  78  fr.  à  Albi  : 
76  fr.  à  Angers  ;  78  à  79  fr.  à  Amiens  ;  75  à  76 
•francs  à  Auxcrre;  79  à  84  fr.  à  Avignon;  82  à 
84  fr.  à  Aix  ;  78  à  79  fr.  à  Bourges  ;  78  fr.  à 
Blois  ;  78  à  79  fr.  à  Bordeaux  ;  76  à  78  fr.  à  Bar- 
Ic-Duc  ;  77  à  79  fr.  5o  à  Chàteauroux;  77,60  à 
78,60  à  Chaumont;  78  à  79  fr.  à  La  Rochelle;  78 
à  79  fr.  à  Limoges;  77,60  à  79  fr.  à  Nantes;  76 
à  80  fr.  à  Nevers;  77  fr.  à  Niort;  74  à  70,60  à 
Lille;  76  à  77,60  à  Nogent-sur-Seine ;  79  à  80  fr. 
à  Orléans;  77,60  à  78  fr.  à  Périgueux  ;  72  à  74  fr. 
à  Quimper;  76  à  77  fr.  à  Rennes;  76  à  77  fr.  à 
Rouen;  77  à  78  fr.  à  Tours;  76,60  à  78  fr.  à 
Toulouse;   80  à  81   fr.  à  Saint-Etienne. 

A  la  Bourse  de  Commerce  de  Paris,  la  cote 
officielle  du  blé  a  été  établie  de  82,76  à  83  fr. 
ies  100  kilogr.,  en  hausse  de  i  fr.  60  sur  celle 
de  la   huitaine  précédente. 

Par  suite  de  la  faible  importance  des  offres, 
les  prix  du  blé  ont  fait  un  nouveau  bond  de  1  fr. 
à  i,5o  par  quintal.  On  a  payé  aux  100  kilogr. 
départ  :  les  blés  de  Seine-et-Marne,  d'Eure-et- 
Loir,  du  Loiret,  de  Seine-ct-Oisc,  de  l'Yonne,  de 
la  Côte-d'Or,  de  la  Vienne,  d'Indre-et-Loire  80 
à  80  fr.  60;  du  Nord  78  à  76,60;  de  l'Ouest  70 
à   76,60. 

Les  prix  sont  en  nouvelle  hausse  sur  les  mar- 
chés américains,  où  l'on  cote,  aux  100  kilogr.  : 
74,34  à  New-York,  66,63  à  Buenos-Ayrcs,  64,o8 
à  Chicago.  Ces  blés  revenant  à  85  ou  86  fr.  ren- 
<ius  dans  nos  ports,  ori  n'effectue  plus  d'achats 
à  l'étranger. 

Farines.  —  Ventes  plus  actives  à  des  cours  en 
Tiausse  de  i  fr.  ;  on  paie  de  99,60  à  io3  fr.  le 
quintal  départ  du  moulin,  ou  io4  à  108  fr.  les 
100  kilogr.  rendus  chez  les  boulangers. 

Sons.  —  En  raison  des  demandes  de  plus  en 
pins  nombreuses,  les  cours  sont  en  nouvelle  haus- 
se. On  paie,  aux  100  kilogr.  Paris  :  gros  son  42 
a  45  fr.  ;  son  ordinaire  36  à  4o  fr.  ;  rocoupettes 
33  à  39  fr.  ;  remoulagcs  42  à  55  francs. 

Aux  100  kilogr.  départ,  les  sons  valent  de  38 
ii  4o  fr.  en  choix  et  de  82  à  35  fr.  en  sortes  ordi- 
naires. 


Seigles.  —  Transactions  toujours  modérées  à 
des  prix  en  hausse  de  i  fr.  5o  à  2  francs.  Aux 
100  kilogr.  départ,  on  cote  :  seigles  de  Champa- 
gne, de  l'Yonne  et  du  Loiret  5i,5o  à  62  fr.  ;  de 
l'Ouest  48  à  60  francs. 

Avoines.  —  Sur  les  avoines,  peu  offertes,  on 
note  une  nouvelle  plus-value,  allant  de  76  centi- 
mes à  I  fr.  60  par  quintiil,  suivant  les  variétés. 
Aux  100  kilogr.  départ,  on  cote  :  avoines  grises 
d'hiver  du  Poitou  et  du  Centre  69  à  60  fr.  ;  avoi- 
nes grises  de  printemps  d'Eure-et-Loir,  Seine-et- 
Marne,  Normandie,  69  à  69,60;  avoines  noires  du 
Centre  60  fr.  ;  avoines  blanches  et  jaunes  67  à 
59  francs. 

Orges.  —  Les  cours  des  orges  sont  en  hausse 
de  o  fr.  76  à  i  fr.  26  par  quintal.  Aux  100  kilogr. 
départ,  on  cote  les  orges  de  brasserie  du  Loiret 
63  fr.  ;  de  l'Eure-et-Loir  Go  à  Gi  fr.  ;  de  la 
Mayenne  et  de  la  Sarthe  60  fr.  ;  de  l'Aube  et  de 
la  Marne  69  à  60  fr.  ;  les  escourgeons  66  à  69  fr. 

Céréales  diverses.  —  Cours  en  hausse  de  5o 
centimes  à  i  franc.  Aux  100  kilogr.  départ,  on 
vend  les  sarrasins  de  Normandie  69,60  à  Go  fr.  ; 
de  Bretagne  58, oo;  du  Limousin  G2  fr. 

Le  maïs  vaut  80  à  85  fr.  dans  le  Tarn-et-Garon- 
ne,   68  à   70   fr.   dans  les  Basses-Pyrénées. 

Fourrages.  —  Au  marché  de  La  Chapelle,  très 
peu  d'arrivages  et  prix  soutenus.  On  a  payé,  aux 
100  bottes  rendues  à  Paris,  domicile  de  l'ache- 
teur, droit  d'entrée  et  frais  de  camionnnagc  com- 
pris :  luzerne  220  à  24o  fr.  ;  regain  210  à  235  fr.  ; 
i    foin  210  à  23o  fr. 

Aux  io4  bottes,  on  vend  le  foin  :  220  à  280  fr. 
dans  la  Vienne,  i5o  à  176  fr.  dans  l'Eure,  180 
francs  dans  l'Ille-et-Vilainc,  160  à  176  fr.  dans 
l'Allier,   i4o  à   160  fr.   dans  la  Sarthe. 

Pailles.  —  Au  marché  de  La  Chapelle,  on  cote 
aux  100  bottes  :  paille  de  blé  i3o  à  i5o  fr.  ;  paille 
de  seigle  i3o  à  i5o  fr.  ;  paille  d'avoine  120  à  i4o 
francs. 

Bétail.  —  Au  marché  de  La  Villctle  du  lundi 
6  novembre,  l'offre  en  gros  bétail  ayant  diminué, 
la  vente  s'est  améliorée  et  les  cours  ont  progressé 
de  10  centimes  par  demi-kilogramme  net.  On  a 
coté  :  bœufs  de  l'Orne,  du  Calvados  2.76  à  2,86; 
de  l'Allier,  de  la  Nièvre,  du  Cher,  de  la  Haute- 
Vienne  2,76  à  3  fr.  ;  de  la  Mayenne  et  de  la  Sar- 
the 2,45  à  2,76;  de  Maine-et-Loire  et  de  la  Loire- 
Inférieure,  du  Cantal  2,16  à  2,60;  de  la  Vendée 
1,90  à  2,5o;  les  génisses  2,90  à  2,96;  les  taureaux 
1,80  à  2,4o. 

Cours  soutenus  sur  les  veaux,  cotés  comme 
suit  au  demi-kilogramme  net  :  veaux  du  Loiret, 
Yonne,  Seine-et-Marne,  Eure-et-Loir  3,85  à  4,4o; 
de  l'Aube  et  de  la  Marne  3,85  à  4,26;  de  la  Sar- 
the 3,4o  à  3,76;  de  l'Ouest  3  à  3,5o. 

Sur  les  moutons,  plus-value  de  5  à  10  centi- 
mes. Au  demi-kilogr.  net,  on  a  payé  :  agneaux 
5,5o  à  6,85;  moutons  de  l'Allier,  de  la  Nièvre, 
du  Cher  4, 80  à  6,26;  du  Tarn  3,5o  à  3,76;  de  la 
Haute-Garonne  et  de  l'Avcyron  3  à  3,5o;  brebis 
du  Midi  2,10  à  3,10;  moutons  de  la  Haute-Loire 
3,80  à  3,90. 

Cours  sans  changement  sur  les  porcs.  On  a 
payé  au  demi-kilogr.  vif  :  porcs  gras  2,60  à  2,70; 
coches  1 .96  à  2  fr.  20. 


408' 


REVUE    COilMERCrALE 


Marché  du  jeudi  2  noiemln-e 


Entrées  directea 
aui  abattoirs 


Ain«né«        La  VjU. 


Vaujr. 


Réserves 
f.aVill.        Vaug. 


Bœufs 

Vaches. .. 
Taureaux 
Veaux  . . . , 
Moutons  .. 
Porc»  


tôle» 
\   819 
<.>85 
215 

1  2l3 
9  900 

2  391 


1"  quai 


192 

i  100 
2  36S 
1  022 


142   1  638 


27  i 


1-10 
751 
671 


73 
721 
372 


Prii  maxima  au 
Au  poids  net 

jual.     i'  quai 


606 

440 

170 
kilogramme 
Au  poids  vif 
Pril   extrèire 


Bœufs  .  . . . 
Vaches  . . . 
Taureaux  , 

Veaux  

Moutons  . . 
Porcs  


5.50 
5.40 
4. .30 

7.70 
9.70 
7  85 


4  70 
4.40 
3.90 
6.30 
7.10 
7.42 


3.50 
3.40 
3.40 
4. 80 
5.90 
7.14 


1  .. 
1  .. 
1  .. 
1  43 
2 
3, 


90 


à  3.48 
3.43 
3  « 
5.23 
5.80 
5.62 


Marché  du  lundi  6  novembre 


Entrées  directes 
aux  abattoirs 

Amenés        La  Vill.       Vaug. 


Réserves 
La  Vill.       Vaua 


Bœufs 

Vaches . . . 
Taureaux. 

Veaux 

MoutoDS  . 
P>rcs 


têtes 

3  580  \ 
1  941  [ 

278  1 
2  179 
16  088' 

4  399 


119 


186 


teies 

627 


tètes 

278 


1  C87  183  317  54 

2  47  ">  466      1  594        950 
1  939         1  623  510        300 

Prix  mai  i  ma  du  kilogramme 

Au  poids  net Au  poids  vif 

fijual.      2«  quai.      3' quai.         Pru  extrêmes 

Bœufs 5.60        4.90        3.80  1.10  à  3.48 

Vaches 5.50        4.50        3.60  1.10      3.48 

Taureaux...       4.70        4.10        3.30  1.18      3.12 

Veaux 8     »        6  60        o.lO  1.65      5.52 

Moutons....     10    *        7.50        6.30  2.10      6.05 

Porcs 7.86        7.48        7.14  3  90      5.60 

Dans  les  départements,  on  cot€  : 

Bordeaux,  par  kilogramme  poids  vif  :  porcs  ë 
à  6,6o;  bœufs  i,6o  à  3,4o;  vaches  2,60  à  3,90. 

Charolles,  par  kilogramme  poids  vif  :  mou- 
lons 3,5o  à  4j7o;   veaux   ij  à  4, 60;  porcs  4,8o  à 

5  fr.  ;  par  kilogr.   net  :  bœufs  à  à  b,lio;   vaches 
4  à   5,35. 

Dijon,  par  kilogramme  poids  vif  :  veaux  3, 80  à 
4./jo;  porcs  5, 20  à  5. 60;  par  kilogr.  net  "■  mou- 
tons 6  à  9  fr. 

Lille,  par  kilogramme  poids  net  :  bœufs  4,25  à 
5,5o;  veaux  6.26  à  9  fr.  ;  moutons  5  à  8,5o;  porcs 

6  à  8  fr. 

Lyon-Vai$e,  par  kilogramme  poids  vif  :  bœufs 
a, 10  à  3,10;  veaux  2,60  à  4, 10;  porcs  4,4o  à  5 
francs;  par  kilogr  net.  moulons  738  francs. 

Marseille,  par  kilogramme  poids  net  :  bœufs  4 
i'i  5  fr.  ;  moulons  7  à  7,25;  brebis  6,20  à  6,5o; 
par  kilogr.  vif.  porcs  4  à  4,30. 

.Vancy,  par  kilogramme  poids  vif  :  porcs  5,5o 
à  5.70;  Tcaux  l^.Ho  h  5.5o;  par  kih^-.  net.  bœufs 
4.5o  à  5,5o;  vaches  3  à  5  fr.  ;  moutons  6  à  9  fr. 

Parties,  par  kilogramme  poid«;  vif  :  bœufs  2.3o 
5  2,5o;  veaux  4,i5  à  4.85;  moulons  4,25  à  4.75; 
porrp  4.4o  à  4.8n. 

rtnuen,  f>ar  kilojrrammc  poids  net  :  bœufs  3.20 
;i  .'1  fr.  :  mouton*  7^9  fr.  5o. 


Suifs.  —  .\  la  Bourse  de  Commerce  de  Paris, 
la  cote  officielle  du  suif  frais  fondu  a  été  établie 
à  235  fr.   les  100  kilogr. 

Vins.  —  Transactions  calmes  à  des  prix  faible- 
ment tenus.  On  paie  à  l'hectolitre  nu,  les  vins 
rouges  sur  les  marchés  méridionaux  :  48  à  75  fr. 
à  Béziers,  02  à  78  fr.  à  Carcassonne,  5o  à  75  fr. 
à  Montpellier  et  à  Narbonne,  5o  à  78  fr.  à 
Nîmes^,  47  à  78  fr.  à  Perpignan. 

En  VaucJuse,  à  Vaison.  on  cote  :  vins  rouges, 
80  à  100  fr.  ;  vins  blancs  90  à  no  fr.   l'hectolitre. 

Dans  la  Vienne,  les  vins  blancs  se  sont  payés, 
à  la  sortie  du  pressoir,  25  fr.  l'hectolitre. 

Dans  le  Tarn-et-Garonne,  à  Valence  d'Agen, 
on  vend  les  vins  rouges  de  5o  à  70  fr.  l'hecto- 
litre. 

On  paie,  à  l'hcclolitre,  dans  les  Deux-Sèvres» 
vins  rouges  3o  à  35  fr.  ;  vins  blancs  75  à  85  fr. 

Dans  les  Basses-Pyrénées,  quelques  ventes  au 
prix  de  175  à  200  fr.  les  3oo  litres. 

I>a'ns  la  Loire,  des  pourparlers  s'engagent  sur 
la  hase  de  80  à   roo  fr.   l'hectolitre. 

En  .\lsace,  à  Colmar,  les  affaires  paraissent  ap- 
pelées à  débuter  au  prix  de  100  fr.  l'hectolitre. 

Cidres  et  fruits  à  cidre.  —  On  vend  les  cidres, 
à  la  barrique  :  90  à  100  fr.  dans  la  Sarthe,  55  à 
Qo  fr.  dans  l'Orne,  45  à  5o  fr.  dans  la  Manche. 

On  cote,  aux  mille  kilogr.  les  pommes  à  cidre  : 
i35  à  i4o  fr.  au  Mans;  io5  à  110  fr.  à  St-Lô; 
120  à  i3o  fr.  à  Vitré;  ii5  à  120  fr.  à  Beauvais; 
120  à  125  fr.  à  Rennes;  ii5  à  lao  fr.  à  Carentan  ; 
100  fr.  à  Laval;  110  fr.  îi  Neufchâtel  ;  i3o  à  i38 
francs  à  Pont-l'Evêquc. 

Pommes  de  terre  et  fécules.  —  Bien  que  l'hu- 
midité ait  quelque  peu  ralenti  le  courant  des 
ventes,  les  prix  accusent  de  la  hausse.  Aux  100 
kilogr.  départ,  on  paie  :  Hollande  rose  38  à  4o 
fr.  ;  Saucisse  rouge  21  à  23  fr.  ;  Ronde  jaune  i5  à 
20  fr.  ;  Flucke  16  f r.  ;  Early  rose  4o  à  43  fr.  ;  Ins- 
titut de  Beauvais  20  à  22  fr.  ;  variétés  féculières 
8,5o  à    i3  fr. 

On  paie,  aux  100  kilogr.  la  fécule  première 
disponible  110  à  11 5  fr.  départ  de  Paris  et  de 
l'Oise,  no  fr.  départ  des  Vosges. 

Produits  de  laiterie.  —  Aux  Halles  centrales  de 
Paris,  on  vend,  au  kilogr.  les  beurres  en  mottes 
centrifuges  :  Normandie  n  à  i3  fr.  20;  Cliaren- 
tcs  11,20  à  i3,2o;  Nord  et  Est  9,76  à  12,60;  les 
beurres  en  livres  10  à  10,80. 

A  la  dizjiine  :  Bric  laitiers  4o  à  170  fr.  ;  au 
cent  :  Camemberts  de  Normandie  80  à  200  fr.  ; 
divers  5o  à  no  fr.  ;  Coulommiers  double  crème 
35o  à  375  fr.  ;  divers  5o  à  25o  fr.  ;  Lisieux  en  vrac 
5o  à  280  fr.  ;  Mont-d'Or  70  à  90  fr.  ;  Gournay  35 
à  80  fr.  ;  Pont-l'Evcque  5o  à  180  fr.  ;  aux  100 
kilogr.  :  Gruyère  35o  à  800  fr.  ;  Roquefort  900 
francs;  fromage  bleu  3oo  à  700  fr.  ;  Munster  680 
à  800  fr.  ;  Géromé  5oo  fr.  ;  Port-Salut  3oo  à 
85o  francs. 

Noix  et  cerneaux.  —  Dans  la  Corrèze,  à  Brive, 
les  noix  valent  de  i?o  à  180  fr.  les  10^  kilogr.; 
dans  la  Vienne  i5o  fr.  les  100  kilogr.  ;  dans  la 
Dordogne  80  à  85  fr.  l'hectolitre.  Dans  l'Isère,  à 
Saint-STarcellin.  on  paie  :  noix  mayettcs  de  Gre- 
noble 35o  à  36o  fr.  ;  commerciales  3io  à  320  fr.  ; 
cerneaux  de  mayettes  1.000  fr.  ;  chabertes  900  fr. 
les  100  kilogr.  B.    Durand. 

Le  Gérant  :  P.  Davy. 

Imp.  A.  DAVY  et  FILS  Aîné.  62.  r.  Madame,  Pari» 


CHRONIQUE  AGRICOLE 


4('9 


CHRONIQUE  AGRICOLE 


Après  les  vendanges.  —  Désillusions   qu'elles  ont  apportées.   —  La  baisse  dans  les   prix  du   vin.   — 
Réclamations  contre  la  taxe  de  luxe.  —  Application  aux  Caisses  de  crédit  agricole  de  l'impôt  sur 

le  chiffre  d'affaires.  —  Instructions   aux   greffiers  sur    les   droits  qu'ils    peuvent   percevoir.  Le 

crédit    pour    les    Sociétés   d'électricité.  —  Fonctionnement  du    Herd-book  Vendéen   en    igar.  -- 

Coopérative  de  vente  du  blé  à  Brienne-le-Chàteau. —  Résultats  de  sa  première  année  d'exercice. 

Organisation  des  essais  de  tracteurs  agricoles  mobilisables.  —  Conditions  de  ces  essais. Expo- 
sitions de  vins  d'hybrides  à  Chalon-sur-Saône  et  à  Toulouse.  —  Les  récoltes  de  céréales  en  Angle- 
terre. —  Efforts  poursuivis   afin  d'améliorer  la  culture  du  tatoac  dans   les  colonies.   Les  terri- 

\,oires  du   Sud  Algérien.  —   Leurs   productions.  —  Stations    d'élevage  et  d'expériences.  " Les 

marchés  réglementés  des  céréales  à  Paris.  —  Les  admissions  à  l'Institut  agronomique  et  aux 
Ecoles  nationales  d'Agriculture.  — Ecoles  d'Agriculture  d'hiver  fixes  ou  ambulantes.  —  Ecole  de 
mécanique  agricole  à  Mons.  —  Le  fonttionnemeat  du  Foyer  rural.  —  Renseignements  sur  la 
marche  de  la  fièvre  aphteuse  pendant  le  mois  d'octobre.  —  Recherches  de  M.  Beauverie  sur  la 
période  critique  dans  la  végétation  du  blé.  —  Résultats  de  ces  observations. 


La  crise  du   vio. 

Une  année  qui  vit  éetore  des  espoirs  excep- 
tionnels dans  la  plupart  des  régions  viticoles 
de  la  France  s'achève  au  milieu  de  cruelles 
déceptions.  Sans  doute,  la  récolte  est,  dans 
son  ensemble,  abondante,  quoiqu'elle  ne  ré- 
ponde pas  partout  à  des  espérances  qui  pa- 
raissaient légitimes,  mais  !a  qualité  laisse 
trop  souvent  à  désirer,  surtout  dans  quelques 
parties  de  la  région  du  bassin  de  la  Loire.  Les 
caractères  irréguliers  de  la  saison  pendant 
l'été  paraissent  avoir  exercé,  à  cet  égard, 
leur  fimeste  influence. 

Lu  fait  domine  aujourd'hui  la  situation  : 
c'est  la  baisse  des  prix  qui  sest  manifestée  au 
début  des  vendanges  et  qui  s'est  accentuée  de 
jour  en  jour.  Les  plaintes  sont  générales  à 
cet  égard  :  on  ne  peut  pas  dire  qu'eUes  ne 
soient  pas  ju,stifiées.  Les  frais  de  culture 
de  la  vigne  n'ont  pas  diminué  d'une  année 
à  l'autre  ;  une  réduction  de  plus  du  tiers  dans 
les  prix  de  vente  met  le  vigneron  dans  une 
fâcheuse  posture.  Plus  que  jamais,  pour 
compenser  partiellement  cette  perte,  la  ré- 
forme des  tarifs  de  transport  s'impose. 

La  suppression  de  la  taxe  de  lux£  sur  les 
vins  de  crus  est  réclamée  avec  instance.  Des 
démarches  pressantes  ont  été  faites  auprès 
du  ministre  des  Finances  pour  lui  arracher 
cette  concession.  Celui-ci  ne  paraît  pas  s'y 
opposer,  mais  il  voudrait  la  faire  compenser 
par  le  relèvement  du  droit  de  circulation  sur 
tous  les  vins.  Ce  n'est  peut-être  pas  la  meil- 
leure solution. 

Crédit  agricole. 

Des  difficultés  ont  été  soulevées  au  sujet 
de  l'application  aux  Caisses  d'e  Crédit  agri- 
cole de  l'impôt  sur  le  chiffre  d'affaires.  A  la 
suite  de  l'intervention  du  minisire  de  l'Agri- 
culture, ces  difficultés  Ont  été  écartées.  C'est 
ce  qui  résulte  de  la  circulaire  suivante  adres- 
sée par  M.  L-ouis  Tardy,  directeur  général  de 
18  Novembre  1922.  —  N»  46 


l'Offioe  national  du  Crédit  agricole,  aux  pré- 
sidents des  Caisses  régionales    : 

J'ai  l'honneur  de  vous  informer  qu'à  la  suite 
d'une  importante  correspondance  échangée  par 
M.  le  ministre  de  l'Agriculture  et  l'Office  natio- 
nal du  Crédit  agricole  avec  M.  le  ministre  des 
Finances  au  sujet  de  la  dispense  de  l'impôt  sur  le 
chiffre  d'affaires  pour  les  Caisses  de  Crédit  agri- 
cole, une  solution  favorable  vient  d'intervenir. 

M.  le  ministre  des  Finances  a  bien  voulu  re- 
connaître, er<  effet,  que  par  application  de  l'auti- 
ele  6o-4°  de  Ia  loi  du  aS  juin  1920,  les  Caisses 
de  Crédit  agricole  doivent  être  exonérées  de  L'im- 
pôt sur  le  chiffre  d'affaires  pour  toutes  celles  de 
leurs  opérations  qui  comportent  pour  elles  un  in- 
térêt limité  par  la  loi  ou  les  règlements. 

Il  en  est  ainsi  des  différentes  sortes  de  prêts 
que"  les  Caisses  sont  appelées  à  réaliser  puisque 
le  taux  des  prêts  à  long  terme  est  fixé  à  i  ou 
à  2  0/0  et  que  celui  des  prêts  à  court  et  à  moyen 
terme  ne  peut  être  supérieur  de  i  0/0  au  taux 
d'escompte  de  la  Banque  de  France. 

Par  contre,  les  Caisses  de  Crédit  agricole  res- 
tent passibles  de  l'impôt  sur  le  chiffre  d'affaires 
pour  les  opérations  susceptibles  de  leur  procurer 
un  intérêt  ou  un  profit  dont  le  montant  n'a  pas 
été  fixé  ou  limité  par  les  textes.  Tel  est  surtout 
le  cas  des  bénéfices  réalisés  sur  les  dépôts. 

Pour  mettre  fin  aux  abus  commis  par  cer- 
tains greffiers  de  justice  de  paix  à  propos  des 
documents  que  les  Caisses  de  Crédit  agricole 
doivent  déposer,  le  Garde  des  Sceaux,  par 
une  circulaire  du  24  octobre^  a  rappelé  que 
les  greffiers  doivent  se  conformer  strictement 
aux  instructions  données  en  1908  qui  leur  in- 
terdisent de  percevoir  aucun  autre  droit  que 
celui  afférent  au  timbre  des  récépissés  qu'ils 
délivrent. 

On  a  lu,  dans  la  précédente  Chronique 
(page  390),  l'analyse  du  projet  de  loi  pré- 
senté par  le  Gouvernement  sur  l'énergie  élec- 
trique dans  les  campagnes.  Le  conseil  d'ad 
minisfration  de  l'Office  national  du  Crédit 
agricole  a  pris  la  résolution  de  réserver  toute 
décisioa    accordant    son    concours    financier 

Tome  H.  —  21 


4  0 


CHRONIQUE  AGRICOLE 


aux  Sociétés  d'électricité,  tant  que  ce  projet 
n'aurait  pas  été  adopté  par  le  Parlement  et 
que  les  ressources  dont  il  pourrait  disposer 
en  faveur  de  ces  Sociétés  ne  seraient  pas 
fixées. 

Her-d-book  Vendéen. 

Nous  avons  signalé  à  di\orses  reprises  le 
soin  qui  préside,  dans  le  département  de  la 
Vendée,  à  la  sélection  de  la  race  bovine  lo- 
cale, qu'on  peut  considérer  comme  une  bran- 
che de  la  race  Parfheuaisc.  In  livre  généa- 
logique spécial,  dit  Hcrd-book  Vendéen,  a 
été  créé  et  est  tenu  avec  une  grande  régula- 
rité depuis  une  douzaine  d'années.  C'est 
ce  que  montre  le  récent  rapport  de  M. 
C.  Biguef,  directeur  des  Services  agricoles 
de  la  Vendée,  sur  les  opérations  de  l'année 
1921.  La  Commission  du  Herd-book  s'est 
transportée,  au  cours  de  cette  année,  dans 
21  localités  qui  servaient  de  centres  de  ras- 
seniltlemenl  pour  les  animaux  à  lui  présen- 
ter. Elle  y  a  classé  lii  taureaux,  dont  50  ont 
été  confirmés  et  94  approuvés,  et  21  vaches  ; 
ces  animaux  ont  reçu  des  primes  de  présen- 
tation et  des  primes  de  conservation.  Le  rap- 
port est  suivi  de  la  liste  des  animaux  figu- 
rant actuellement  au  livre  généalogique  ;  ils 
se  répartissent  entre  137  éleveurs,  ce  qui 
prouve  combien  celte  institution  est  appré- 
ciée. 

Depuis  trois  ans,  l'Office  agricole  départe 
mental  a  acheté,  à  chaque  automne,  une 
quarantaine  de  taureaux  dans  quelques-unes 
des  meilleures  étables  des  Deux-Sèvres  et  les 
a  cédés  à  prix  réduits  à  des  éleveurs  affiliés 
aux  Syndicats  d'élevage.  Les  descendants  des 
taureaux  achetés  au  début  se  placent  parmi 
ceux  pour  lesquels  l'appréciation  du  jury 
a  été  la  plus  favorable. 

Coopérative  de  vente  du  blé. 
Aux  exemples  déjà  signalés  dans  nos  co 
tonnes  de  la  coopération  dans  la  vente  du 
blé,  il  convient  d'ajouter  aujourd'hui  celui 
de  la  Coopérative  de  Brienne-le-Chûteau 
(.\ube).  Créée  en  mars  1921,  sous  l'impulsion 
de  M.  G.  Royer,  avec  380  adhérents,  elle  en 
comptait,  au  mois  d'octobre  1922,  758  ré- 
partis entre  25  Syndicats.  C'est  que  le  ré- 
sultat de  son  premier  exercice  a  été  extrême- 
mont  encourageant.  Fn  effet,  les  opérations 
ont  porté,  au  cours  de  cet  exercice,  sur  plus 
de  5i  600  quintaux  de  blé,  dont  32  000  ven- 
dus au  commerce  et  le  reste  transformé  en 
farine  dans  un  moulin  acheté  par  la  Coopé- 
rative. L'excédent  des  recetics  sur  les  dépen- 
ses a  atteint  126  560  fr.  80.  Dans  l'assemblée 
générale   teii nr   le   ??   rw|M}ir'^     los   adhérents 


ont  décidé  de  verser  à  la  réserve  la  part  do 
cet  excédent  qui  pouvait  leur  revenir  comme 
ristourne. 

Dans  cette  assemblée  générale,  il  a  été  dé- 
cidé qu'à  partir  du  P""  novembre,  tous  les 
blés,  à  qualité  égale,  seraient  livrés  à  la 
Coopérative  sur  la  base  d'un  prix  unique. 
Lors  des  livraisons,  les  adhérents  recevront 
un  acompte  ;  en  fin  d'année,  ils  toucheront 
la  différence  entre  cet  acompte  et  le  prix 
moyen  des  ventes,  déduction  faite  des  frais 
généraux.    Une    prime    de    conservation    de 

0  fr.  50  par  mois  et  par  quintal  sera  donnée 
à  partir  du  P""  janvier.  Au  cas  où  les  prix 
des  ventes  effectuées  augmenteraient  sensi- 
blement, les  adhérents  pourront  recevoir,  en 
cours  d'année,  un  complément  d'acompte. 

Tracteurs  agricoles  mobilisables. 

Ainsi  que  nous  l'avons  annoncé,  le  minis- 
tère de  la  Guerre  fait  procéder,  dans  cette 
deuxième  quinzaine  de  novembre,  aux  essais 
de  tracteurs  agricoles  lourds  et  légers  suscep- 
tibles de  remplacer  les  attelages  de  chevaux 
pour  la  traction  du  matériel  d'artillerie.  Ces 
tracteurs  doivent  remorquer  des  charges  de 

1  500  à  3  000  kilogr.  dans  tous  les  terrains 
accessibles  à  l'artillerie  hippomobile,  en  par- 
ticulier dans  les  terrains  de  médiocre  consis- 
tance ou  bouleversés  par  un  bombardement. 

Ces  expériences  se  poursuivent  dans  le  dé- 
partement de  l'Aisne,  dans  la  région  du  Che- 
min-des-Dames.  Le  terrain  comprend  les 
terres  complètement  retournées  qui  existent 
près  du  Moulin-de-Laffaux,  ainsi  que  des  pas- 
sages sur  roule. 

On  sait  que  le  ministère  de  la  Guerre  fait 
connaître  les  appareils  ayant  satisfait  à  ces 
concours,  et  que  les  acheteurs  de  modèles 
similaires  ont  droit  à  une  prime  versée  dans 
les  conditions  fixées  par  un  arrêté  du  2  sep- 
tembre 1921  (voir  le  numéro  du  l*""  octobre 
1921,  page  266). 

Expositions  de  vins  d'hybrides. 

A  l'occasion  de  son  29*  concours  annuel 
des  vins  de  la  Côte  Chalonnaise,  qui  aura  lieu 
à  l'Hôtel  de  Ville  de  Chalon-sur-Saône  le 
26  no\eml)re,  Il  nion  agricole  et  v'ticole  de 
l'arrondissemeul  de  Chalon-sur-Saône  (Saône- 
et-Loire)  organise  tmc  exposition  de  vins  de 
producteurs  directs  de  toute  provenance  et 
de  plants,  ainsi  que  d'instruments  et  produits 
vinicoles,  ponijies,  alambics,  filtres,  outils 
de  cave,  tonnellerie,  foudres,  etc.  On  peut 
s'adresser,  jKDur  tous  renseignements,  à  M. 
Tacnet,  secrétaire  de  l'Union  agricole  et  vi- 
ticole,   à  la   sous-préfecture  de  Chalon. 


CHRONIQUE 

—  Comme  les  années  précédentes,  le  Syn- 
dicat agricole  de  la  Haute-Garonne  organise, 
d'accord  avec  les  Associations  agricoles  dont 
le  siège  est  à  Toulouse,  une  exposition  de 
vins  d'hybrides  purs  ou  en  mélanges.  Des 
récompenses  seront  décernées  aux  lots  les 
plus  intéressants.  Un  avis  ultérieur  indiquera 
la  date  de  cette  exposition,  qui  aura  lieu  vrai- 
semblablement vers  la  fin  de  janvier.  Les 
échantillons  de  vins  doivent  être  envoyés  au 
siège  du  Syndicat,  à  Toulouse  (63,  boulevard 
Carnot)- 

Les  récoltes  en  Angleterre. 

On  a  remarqué  depuis  deux  ans  que  l'élan 
provoqué  en  Angleterre,  pendant  la  période 
(le  guerre,  vers  la  production  des  céréales  ali- 
mentaires s'est  ralenti  rapidement  et  a  été 
remplacé  par  une  réduction  dans  les  surfaces 
consacrées  à  ces  cultures.  C'est  ce  que  mon- 
trent encore  les  relevés  que  vient  de  publier 
le  ministère  de  l'Agriculture  de  Londres,  sur 
les  récoltes  de  cette  année  en  Angleterre  et 
dans  le  Pays  de  Galles. 

Ces  relevés  montrent,  en  effet,  que  les  trois 
principales  céréales  (froment,  avoine  et  orge) 
ont  perdu,  par  rapport  à  l'année  1921,  un 
total  de  82  000  acres  ;  par  contre,  les  cultures 
de  fèves  et  de  pois  ont  gagné  52  000  acres. 
En  même  temps,  les  prairies  permanentes 
ont  retrouvé  plus  de  300  000  acres.  La  con- 
clusion qui  ressort  de  ces  comparaisons  est 
que  les  besoins  impérieux,  qui  n'ont  été,  il 
est  vrai,  que  transitoires,  n'ont  pas  provoqué 
les  changements  que  l'on  pouvait  escompter 
dans  l'ensemble  de  la  production. 

Les  rendements  de  toutes  les  céréales  ont 
été  inférieurs  à  ceux  de  l'année  1921,  non 
pas  seulement  à  raison  de  la  réduction  dans 
les  surfaces  qui  leur  ont  été  affectées,  mais 
aussi  par  suite  des  caractères  de  la  saison  qui 
ont  été  surtout  défavorables  à  l'orge  et  à 
l'avoine. 

Le  tabac  dans  les  colonies  françaises. 

A  la  suite  des  indications  données  sur  le 
tabac  à  Madagascar  dans  la  Chronique  du 
28  octobre  (p-  348),  nous  avons  reçu  des  ren- 
seignements complémentaires  que  nous  enre- 
gistrons avec  plaisir. 

Pendant  longtemps,  nos  colonies  (l'Algérie 
exceptée)  n'ont  pas  fourni  de  tabacs  intéres- 
sants pour  la  consommation  française  ;  mais, 
depuis  quelques  années,  elles  font  de  grands 
et  louables  efforts  pour  l'amélioration  de  leur 
production.  I^s  ministères  des  Finances  et 
des  Colonies  prêtent  la  plus  vive  attention  à 
ces  efforts,  les  encouragent,  les  secondent  et 
les  orientent  de  leur  mieux.   Déjà,  des  pro- 


AGRICOLE 


411 


grès  très  sérieux  sont  constatés  et,  non  seu- 
lement à  Madagascar,  mais  notamment  en 
Indo-Chine,  des  résultats  pleins  de  promesses 
.paraissent  acquis.  On  entrevbit  comme  possi- 
ble que  plusieurs  de  nos  colonies  parvien- 
nent à  pounoir  la  métropole  de  diverses  es- 
pèces de  feuilles  que  celle-ci  est  actuellement 
dans  l'obligation  d'acheter  sur  les  marchés 
étrangers. 

Les  territoires  du  Sud  Algérien. 

Dans  le  numéro  du  7  octobre  dernier 
(page  287),  on  a  annoncé  la  publication  par 
le  Gouvernement  général  de  l'Algérie,  du  pre- 
mier volume  d'un  important  ouvrage  :  Les 
territoires  da  Sud  de  l'Algérie,  destiné  à  ex- 
poser la  situation  de  celte  vaste  partie  de  la 
colonie.  Le  premier  volume  était  consacré  à 
la  description  de  ces  territoires  ;  le  deuxième, 
qui  a  paru  récemment,  est  destiné  à  l'œuvre 
accomplie  de  1903  à  1921. 

L'Vgriculture  y  occupe  une  place  impor- 
tante, quoiqu'elle  n'ait  aucune  équivalence 
avec  celle  du  reste  de  l'Algérie.  En  effet,  sur 
les  200  millions  d'hectares  représentés  par 
les  territoires  d'Aïn-Sefra,  de  Ghardaïa,  de 
Touggourt  et  des  Oasis  sahariennes,  on  ne 
compte  guère  que  70  000  hectares  en  terres  à 
céréales,  50  000  en  palmeraies  et  jardins,  20 
millions  d'hectares  environ  en  pâturages,  120 
hectares  au  plus  en  forêts  ;  le  reste  de  la  sur- 
face totale  consiste  en  une  zone  désertique 
dont  les  ressources  sont  à  peu  près  nulles. 
Les  richesses  agricoles  se  classent  en  quatre 
grandes  catégories  qui  sont,  par  ordre  d'im- 
portance :  le  bétail,  les  dattiers,  les  céréales 
(blé  et  surtout  orge),  l'alfa. 

En  ce  qui  concerne  le  bétail,  les  moutons 
et  les  chameaux  forment  la  partie  capitale 
du  cheptel  ;  les  recensements  opérés  pour  la 
perception  de  l'impôt  spécial  du  zekkat  mon- 
trent que  les  effectifs  varient  dans  de  très 
grandes  proportions  suivant  que  la  séche- 
resse est  plus  ou  moins  intense.  Des  primes 
à  l'élevage  sont  attribuées  chaque  année  aux 
meilleurs  éleveurs  ;  elles  ont  atteint  21  300 
francs  en  1921.  Une  Station  d'élevage  du 
mouton  a  été  créée  à  Tadmit,  dans  les  der- 
nières années  ;  à  la  fin  de  1921,  elle  renfer- 
mait un  troupeau  de  2  2S0  têtes  provenant 
des  tribus  dont  les  troupeaux  sont  considérés 
comme  renfermant  les  plus  beaux  types.  A 
côté,  un  essai  d'acclimatation  de  la  race  bo- 
vine de  Guelma  est  poursuivi  dans  la  même 
Station. 

D'autre  part,  des  Stations  expérimentales 
du  palmier-dattier  et  des  cultures  saharien- 
nes ont  été  organisées  sous  la  direction  du 


412 


CHRONIQUE  AGRICOLE 


D'  TraLut,  chef  du  Service  botanique  de 
l'Algérie.  Un  laboratoire  de  recherches  de 
biologie  saharienne  est  en  voie  d'organisa- 
tion, avec  le  concours  de  l'Université  d'Alger, 
ù  la  Station  d'KI-Arfiane. 
Les  marchés  réglementés  des  céréales. 

Le  Journal  Officiel  du  7  novembre  a  pu- 
blié une  série  d'arrêtés  qui  niudificnt  les  rè- 
glements des  marchés  *du  blé,  du  seigle  cl 
des  avoines  à  la  Bourse  de  Commerce  de 
Paris.  Il  n'y  a  pas  lieu  de  les  reproduire, 
car  ils  intéressent  surtout  les  négociants  et 
les  courtiers. 

Enseigaernent  agricole. 

Les  examens  récents  d'admission  à  l'Insti- 
tut agronomique  et  aux  Ecoles  nationales 
d'Agriculture  ont  montré  une  fois  de  plus 
rempre-ssement  avec  lequel  les  jeunes  gens 
se  dirigent  vers  ces  établissements. 

A    l'Institut    agronomique,    366   candidai 
se  sont  présentés,  et  90  ont  été  admis. 

Sur  382  candidats  aux  Ecoles  nationales 
de  Grignon,  de  Montpellier  et  de  Rennes,  172 
ont  été  admis  et  répartis  entre  les  trois  Eco'es 

A  ce  recrutement  viennent  s'ajouter  de- 
étrangers.  C'est  ainsi  qu'à  l'Ecole  nationale 
de  Rennes,  on  a  compté  12  élèves  étrangers 
en  1921  et  6  en  1922. 

Les  écoles  d'Agriculture  d  hiver. 

Dans  son  rapport  sur  le  budget  du  minis- 
tère  de   l'Agriculture,    M.    Queuille,    député 
fournit  d'intéressants  détails  sur  le  fonction 
nement  de  l'enseignement  agricole.  Nous  en 
retiendrons  aujourd'hui  ce  qui  concerne  les 
écoles  d'hiver. 

Ces  écoles  constituent  un  des  types  les 
plus  utiles  :  leur  recrutement,  et  par  suite 
leur  influence,  paraissent  se  développer.  On 
en  comptait  27  dans  autant  de  départements 
pendant  l'hiver  1^21-1922  ;  d'autres  dépar- 
tements demandent  à  en  être  dotés,  mais  la 
situation  financière  ne  permet  pas  de  donner 
satisfaction    à   toutes   ces   aspirations. 

On  compte,  en  outre,  16  écoles  d'hiver  am- 
bulantes. Les  leçons  y  .sont  données  dans 
l'après-midi  du  dimanche  ou  du  jeudi  de 
chaque  semaine,  pendant  les  mois  d'hiver. 

Ecole  de  mécanique  agricole. 
L'Ecole  provinciale  de  Mécanique  agricole, 
fondée  à  Mons,  en  1902,  fera  sa  réouverture 
annuelle  le  1"  décembre.  Cet  établissement 
e-'it  dr^itiné  aux  liclges  et  aux  étrangers,  de 
tout  Tige,  qui  veulent  connaître  les  divers 
systèmes  d'instruments,  machines,  moteurs  et 
Iracleiirs  agricoles,  savoir  les  conduire  et  les 
réparer,   savoir  comment   doivent   s'installer 


les  moteurs  ou  l'électricité,  les  transmissions 
et  les  appareils  à  faire  marcher  dans  une 
ferme. 

Sur  demande  qui  lui  est  adressée,  M. 
Alexandre  Lonay,  directeur,  25,  boulevard 
des  Etats-Unis,  à  Mons  (Hainaut,  Belgique), 
envoie  les  règlements  et  les  renseignements 
nécessaires- 

Le  Foyer  rural. 

La  sixième  année  des  cours  du  Foyer  rural, 
à  Paris,  s'ouvrira  le  22  novembre  au  siège 
du  Syndicat  central  des  Agriculteurs  de 
France.  Le  programme  comprend,  comme 
les  années  précédentes,  des  leçons  théoriques 
avec  démonstrations  pratiques  et  visites  d'aj)- 
plication.  L'accroissement  progressif  du  nom- 
bre des  auditeurs,  constaté  chaque  année, 
constitue  la  meilleure  preuve  de  l'intérêt 
qu'ils  présentent  et  des  services  qu'ils  ren- 
dent, surtout  eu  vue  du  retour  à  la  terre. 

Pour  les  renseignements  complémentaiivs, 
on  doit  s'adresser  à  Mlle  Zeys,  secrétaire  gé- 
nérale,  12,  rue  du  Louvre,  à  Paris. 

La  fièvre   aphteuse. 

\oici  le  résumé  des  renseignements  don- 
nés par  le  Bulletin  sanitaire  du  ministère  de 
l'Agriculture  sur  l'évolution  de  la  fièvre 
aphteuse   pendant   le   mois  d'octobre    : 

Communes 


Périodes 

1"  au  io|octobrf, 
II  au  20         — 
21  au  3 I         — 


Foj  ers 
Déparleuientâ  anciens 


Foyers 
nouveaux 


29 

3o 
34 


io5 

I20 

i39 


43 

47 
34 


L'état  sanitaire  subit  peu  de  changements. 
A  la  fin  du  mois,  228  exploitations  étaierrt 
signalées  comme  contaminées. 

La  période  critique  du  blé. 

Dans  la  séance  de  l'Académie  des  Sciences 
du  16  octobre.  M-  Gaston  Bonnier  a  présenté 
une  note  importante  de  M.  Bcauverie,  pro- 
fesseur à  la  Faculté  des  Sciences  de  Cler- 
mont-Ferrand,  directeur  de  la  Station  de 
sélection  des  semences,  sur  la  période  cri- 
tique du  blé,  nom  donné  par  le  professeur 
Azzi  à  la  période  qui  précède  l'épiage  et  »|ui 
en  accompagne  les  débuts.  C'-^M  pendant 
l'épiage  que  s'accomplit  la  floraison  avec  la  fé- 
condation; celle-ci  précède  l'épanouissement 
de  l'épi;  d'après  le  [irofesseur  Azzi,  le  rende- 
ment en  grains  est  en  relation  directe  avec 
les  pluies  pendant  la  période  critique,  les 
pluies  ultfMieures  n'ayant  que  peu  d'in- 
fluence. 

M.  Bcauverie  a  voulu  contrôler  ces  affir- 
mations, d'après  les  observations  qu'il  a  réu- 


NOS  EMBLAVtJRES  EN  BLÉ 


413 


nies  dans  le  département  du  Puy-de-Dôme 
en  1921  et  en  1922,  Ces  observations  ont 
porté  d'une  part  sur  50  variétés  ou  lignées 
cultivées  au  Jardin  botanique  de  Clermont- 
Ferrand,  et,  d'autre  part,  sur  les  diverses 
variétés  cultivées  dans  le  département.  La 
période  d'épiage  commence  généralement 
entre  le  25  mai  et  le  10  juin  pour  se  terminer 
du  5  au  20  juin,  la  plus  grande  fréquence 
corre*; pondant  à  la  première  décade  de  juin. 

Aprt-ç  avoir  établi  les  moyennes  des  pluies 
durant  vingt  ans  par  décades,  en  mai  et  juin, 
M.  Beauverie  expose  ainsi  ses  observations   . 

L'année  192 1  fut  celle  de  rendements  qui 
n'avait'nt  encore  jamais  été  atteints;  en  1922, 
au  contraire,  le  rendement  est  inférieur  de  ijk 
an  précédent.  Or,  la  comparaison  des  précipita- 
tions atmosphériques  au  cours  des  périodes  cri- 
tiques di'S  deux  années  nous  montre  ceci  :  En 
1921  1rs  quatre  décades  pié'cédant  et  accompa- 
frnant  l'épiage  (trois  de  mai  et  la  première  de 
juin)  furent  fort  «  humides  »  (par  définition,  une 
décide  ((  humide  »  est  celle  oii  il  est  tombé  plus 
do  5  mm.  d'eau),  soit  respectivement  :  22  mm.  2; 
fio  mm.  9;  65  mm.  6;  12  mm.  6.  Pour  la  moiO- 
tagne,  les  chiffres  sont  plus  élevés  encore  que 
pour  lii  plaine.  Par  conséquent,  toutes  les  décades 


sont  u  humides  »,  aucuxie  n'est  «  sèche  »,  pour 
employer  la  terminologie  de  Azzi,  Il  ne  tombe  plus 
ensuite  une  goutte  d'eau  jusqu'à  la  récolte. 

Durant  l'année  1922,  noms  trouvons  pour  les 
quatre  décades  de  la  période  critique  les  hauteurs 
de  pluie  suivantes  :  k  mm.  5;  20  mm.  i  ;  o  mm.  ; 
43  mm.  Il  y  eut  donc  deux  décades  sèches  sur 
les  trois  premières,  la  quatrième  vient  heureuse- 
ment sauver  la  situation;  ensuite,  jusqu'à  la  ré- 
colte iK)us  rencontrons  beaucoup  de  décades  hu- 
mides, mais  l'eau  n'est  pas  survenue  au  moment 
favorable.  Tirons  encore  cette  conclusion  que 
l'échaudage  ne  paraît  pas  à  craindre  si  la  période 
critique  a  comporté  ses  quatre  décades  humides. 

M.  Beauverie  conclut  que,  dans  la  région 
considérée,  il  convient  de  donner  comme 
but  à  la  sélection  de  faire  coïncider  la  période 
critique  du  blé  avec  les  trois  premières  déca- 
des de  mai  ;  les  probabilités  de  sécheresse 
augmentent  brusquement  après  cette  date, 
en  montagne  comme  en  plaine. 

Des  observations  semblables  seraient  très 
utiles  dans  les  autres  régions  ;  mais  les  sé- 
ries de  documents  météorologiques  prolon- 
gés sont  relativement  assez  rares. 

Henry  Sagmer. 


NOS  EMBLAYURES  EN  BLE 


(1^ 


Notre  récolte  de  blé  de  1922  est  mauvaise, 
puisqvie  nous  n'avons  obtenu,  d'après  les  ré- 
sultais approximatifs  publiés  par  le  minis- 
tère de  l'Agriculture  à  VOfficiel  du  30  sep- 
tembre 1922,  que  6i  millions  de  quintaux  au 
lieu  de  SS  millions  de  quintaux  en  1921.  Ce 
déficit  était  malheureusement  prévu  depuis 
longtemps  ;  il  est  dû  aux  conditions  parti- 
culièrement défectueuses  dans  lesquelles  se 
sont  faites  les  semailles,  et  s'est  poursuivie 
ensuite  la  végétation  du  blé  au  cours  de  la 
campagne  1921-1922. 

Semé  dans  des  terres  exceptionnellement 
sèches,  à  tel  point  qu'un  certain  nombre  de 
ces  terres  destinées  à  la  culture  du  blé  n'ont 
même  pas  pu  cire  laboyrées,  le  blé,  à  l'au- 
tomne de  1921,  à  peine  germé,  a  eu  sa  levée 
arrèliV  j>ar  des  gelées  très  précoces  ;  puis  des 
gels  et  dégels  ont,  dans  maintes  régions,  dé- 
truit quantité  de  p-lants  qui  se  trouvaient  dans 
des  soiss  déjà  soulevés  et  en  poussière  ;  enfin, 
un  printemps  exces.sivement  humide  a  fait 
germer  une  multitude  de  mauvaises  herbes, 
([ui.  dans  les  régions  de  l'Est,  entre  autres,  ont 
littéralement  étouffé  les  plants  de  blé  qui 
s'étaient  maintenus. 

Aussi,  sauf  dans  'a  région  du  Nord  et  les 
environs  de  Paris,   les  rendements  sont  très 


bas  :  au-dessous  de  10  quintaux  dans  les  ré- 
gions Est,  Est  Central,  Sud-Ouest,  Massif 
Central,  Midi. 

On  s'est  beaucoup,  et  avec  juste  raison,  in- 
quiété, tous  ces  temps-ci,  de  la  diminution 
que  présentent,  depuis  la  guerre,  nos  em- 
blavures  en  blé. 

Pendant  la  période  antérieure  à  1914  (2) 
nous  consacrions  au  blé  6  500  000  hectares 
en  chiffre  rond  (6  542  230  hectares  en  1913). 
Or,  si  l'on  fait  abstraction  de  la  période  des 
hostilités  proprement  dites  et  de  l'année  qui 
a  suivi  l'armistice,  nous  constatons  que  nous 
n'avons  ensemencé  en  blé,  y  compris  l'Alsace 
et  la  Lorraine,  que  5  093  570  hectares  en 
1920,  5  382  270  hectares  en  1921,  5  140  130 
hectares  en  1922, 

En  somme,  la  réduction  des  surfaces  que 
les  agriculteurs  français  consacrent  au  blé 
se  maintient  et  semble  devoir  -se  maintenir. 

Nous  n'ensemençons  plus  guère  en  blé,  ces 
dernières  années,  que  78  0/0  des  étendues 
de  1913. 

(i)  Communication  à  l'Académie  d'Agriculture, 
(2)  Le  mouvement  de  diminution  de  nos  om- 
blavures  en  blé  date,  en  réalité,  depuis  plus  long- 
temps; encore  en  1902,  la  moyenne  décennale 
était  de  6  864  58o  hectares  et  elle  n'était  plus  en 
1912  que  de  6  533  i5o  hectares. 


414 


NOS  EMBLAVURES  EN  BLÉ 


Celle  réduclion  des  emblavures  en  blé  est 
générale  et  s'étend  à  toutes  les  régions  entre 
lesquelles  le  ministère  de  l'Agriculture  par- 
tage la  France-  Mais  cette  réduction  est  très 
inégal.'   d'une   région   à    l'autre. 

Si  elle  correspond  à  la  moyenne  observée 
pour  l'ensemble  de  la  France  dans  les  ré- 
gions Centre  et  Massif  Central,  elle  est  bien 
moindre  dans  la  grande  région  à  blé  de 
1  Ouest,  où  l'on  a  encore  ensemencé  en  blé, 
en  1V>2I-10:!?2,  89  0/0  des  surfaces  consacrées 
au  blé  en  HU3,  elle  est  moindre  également 
dans  l'autre  grande  région  à  blé,  celle  du 
-Nord,  qui  a  ensemencé  en  blé,  en  1921-1922, 
81  0/0  des  surfaces  de  1913. 

Celte  réduclion  est,  par  contre,  beaucoup 
plus  sensible  dans  la  région  du  Midi,  qui  ne 
consaci'e  plus  au  blé  que  53  0/0  des  étendues 
qui  étaient  réservées  à  cette  même  céréale  en 
1013,  beaucoup  plus  sensible  aussi  dans  la 
région  Est,  où  les  emblavures  en  blé  en  1921- 
1922  n'ont  atteint  que  06  0/0  des  emblavures 
de  1913. 

Les  déparlements  groupés  dans  la  ré- 
gion Ouest  (Côles-du-Nord,  Finistère,  111e- 
ft-Vilaine,  Loire-Inférieure,  Maine-et-Loire, 
Mayenne,  Morbihan,  Sartlie,  Deux-Sèvres, 
Nendée,  Menne)  ont  ensemencé  en  blé,  en 
1921-1922,  1  097  720  hectares  au  lieu  de 
1230  000  hectares  en  1913;  c'est,  somme 
loule,  une  diminution  faible  et  qui  provient 
surtout  des  réductions  d'emblavures  en 
Maine-et-Loire  et  dans  la  Sarthc  qui  n'ont 
plus  ensemencé  que  69  et  72  0/0  des  surfaces 
en  blé  de  1913  (respectivement  111  200  hec- 
tares au  lieu  de  1  i9  000  et  56  500  hectares 
au  lieu  de  78  20O  hectares)  ;  mais  en  Vendée, 
dans  la  Vienne,  les  emblavures  se  sont  main- 
tenues autour  de  148  000  et  125  000  hecta- 
res ;  on  constate  môme  une  augmentation  des 
emblavures  dans  le  Finistère,  61  000  hectares 
eu  1921  1922  au  lieu  de  59  600  hectares  en 
1913. 

Les  départements  groupés  dans  la  région 
Nord  (.et  qui  comprennent  Aisne,  Calvados, 
Kure,  Eure-et-Loir,  Manche,  Nord,  Oise, 
Orne,  Pas-de-Calais,  Seine,  Seine-Inférieure, 
Seine-et-Marne,  Seinc-et-Oise,  Somme)  ont 
consacré  au  blé,  en  1921-1922,  1  089  390  hec- 
tares au  lieu  de  1  333  850  hectares.  C'est  aussi 
une  faible  diminution  si  l'on  songe  que  cette 
ré^'ion  Nord  comprend  les  départements  en- 
\ahis,  théâtre  des  ravages  de  guerre  que  l'on 
connaît  ;  cl  disons  tout  de  suite  ici,  —  ce 
qui  est  le  [dus  éclatant  témoignage  des  efforts 
accomplis  par  nos  vaillants  agriculteurs  de 
cette  région,  —  c'est  que  le  déparlement 
même  du  Nord  a  ensemencé  en  blé  en  1921- 


1922  une  plus  grande  surface  qu'en  1913  : 
127  000  hectares  au  lieu  de  125  000,  et  ces 
127  000  hectares  ont  donné  2  793  490  quin- 
taux, soit  une  moyenne  de  rendement  de 
22.8  quintaux  à  l'hectare. 

En  réalité,  la  réduclion  des  emblavures 
dans  la  région  Nord  se  constate  surtout  dans 
l'Orne  et  la  Manche,  qui  n'ont  cultivé  le  blé 
que  sur  48  à  52  0/0  des  étendues  de  1913, 
respectivemcnl  28  650  cl  29  500  hectares  au 
lieu  de  59  OU{J  et  56  (X)0  hectares. 

La  région  du  Midi  ne  consacre  plus  au  blé 
en  1921-1922  que  53  0/0  des  surfaces  consa- 
crées à  cette  môme  céréale  en  1913  :  214  810 
hectares,  au  lieu  de  400  900  hectares,  La  ré- 
duction est  particulièrement  sensible  dans  le 
Gard  (20  0/0  des  surfaces  de  1913),  dans  l'Hé- 
rault 37  0/0,  dans  les  Bouches-du-Rhone 
49  0/0. 

La  région  de  France  où  l'on  enregistre  en- 
suite la  plus  grande  diminution  est  celle  de 
l'Est,  comme  je  l'ai  indiqué  il  y  a  un 
instant  ;  les  départements  des  Ardennes,  de 
l'Aube,  de  la  Marne,  de  la  Haute-Marne,  de 
Meurthe-et-Moselle,  de  la  Meuse,  de  la  Haute- 
Saône,  des  Vosges,  n'ont  plus  cultivé  le  blé 
en  1921-1922  que  sur  385  000  hectares  au  lieu 
de  576  400. 

Une  question  se   pose  tout  nalurelienient, 
lorsque  l'on  analyse  d'un  peu  près  toutes  ces 
statistiques.   Quelles  sont  les  causes  de  cette 
réduction  générale  des  emblavures  ?  Elle  s'est 
surtout  accentuée,  on  le  remarque  déjà,  dans 
les  pays  où  la  nature  dtu  sol  permet  la  créa- 
tion d'herbages,  de  prairies,  et  dans  les  pays  où 
la  ciillure  de  la  vigne  peut  être  faite  avec  pro- 
fil.   Partout    où    la    nature    du    sol    permet 
la  mise  en  prairies,  comme  cette  transforma- 
tion   supprime    de   la    main-d'œuvre,    et    au 
prix  actuel  des  animaux  laisse  entrevoir  des 
bénéfices    moins    aléatoires   que    ceux   de    la 
culture  du  blé,  on  a  «  couché  en  herbes  »  le 
plus  grihid  nombre  possible  de  terres  labou- 
rables ;  aussi  avons-nous  constaté  des  réduc- 
tions surtout  grandes  des  emblavures  en  blé, 
dans  la  Manche,   dans  l'Orne,   la  Sarthe,   le 
Maine-et-Loire  ;  nous  constaterions  le  môme 
phénomène    en    Saône-el-Ix)ire,    dans    la    ré-   . 
gion  Est-Central,  où  l'on  n'a  plus  cultivé  en 
blé  que  73  500  hectares  au  lieu  de  134  800  en 
1913  ;  dans  la  Nièvre,  de  la  région  Centre,  où 
les  surfaces  en  blé  ne  représentent  plus  que 
70  0/0  de  celles  de  1913  :  57  800  hectares  au 
lieu  de  81  000  hectares. 

Dans  les  départements  de  l'Est,  où  sévit 
avec  une  intensité  plus  forte  que  partout  ail- 
leurs peut-être  la  crise  de  la  main-d'œuvre, 
où  déjà  bien   avant  la   guerre  M.   Caziot  si- 


DOSAGE  DE  L'AZOTE  ASSIMILABLE  DANS  LES  ENGRAIS 
gnalait    la  mauvaise    situation    des   exploita 


4  5 


tiens  agricoles,  morcellement  excessif,  dépo-  ' 
pulation,  etc.,  pour  lesquels  il  employait  cette 
expression  de  pays  usés,  pour  les  qualifiei, 
on  a  abandonné  la  cidture  du  blé,  et  on 
l'abandonne  de  plus  en  plus,  on  crée  des 
parcs,  on  laisse  l'iierbe  envahir  lee  terrains. 

Enfin,  dans  le  Midi,  il  est  incontestable 
que  dans  le  Gard,  l'Hérault,  les  Bouches-du- 
Rhône,  on  a  planté  de  la  vigne  partout  où  la 
vigne  pouvait  être  plantée,  et  surtout  là  oij  il 
y  avait  une  terre  profonde,  c'est-à-dire  là  où 
elle  pouvait  donner  les  plus  gros  rende- 
ments. Ainsi,  s'est  trouvée  réduite  la  culture 
du  blé. 

Faut-il,  dans  ces  conditions,  envisager  ac- 
tuellement l'augmentation  des  surfaces  con- 
sacrées au  blé,  peut-on  l'espérer  et  voir  le 
blé  couvrir  les  mêmes  surfaces  qu'avant  la 
guerre  en  France  ?  Très  franchement,  nous 
ne  le  croyons  pas,  ou  dans  une  mesure  très 
restreinte.  Il  y  a  des  terres,  du  reste,  où  la 
culture  du  blé  ne  peut  être  rémunératrice  avec 
les  frais  actuels  de  culture  à  moins  de  sup- 


poser le  quintal  de  blé  à  un  prix  tel  que  les 
agriculteurs  ne  sauraient  l'envisager,  étant 
donnée  la  répercussion  sur  le  prix  du  pain. 

Et  cependant,  la  France  doit  produire  sur 
son  propre  territoire  le  blé  dont  elle  a  be- 
soin. C'est  là  luie  nécessité  que  chacun  re- 
connaît plus  (  iuirement  après  les  terribles 
bouleversements  que  nous  avons  dû  subir, 
c'est  une  nécessité  au  point  de  vue  de  notre 
sécurité  nationale,  c'est  une  nécessité  au 
point  de  vue  de  nos  finances  ;  nous  devons 
ne  plus  avoir  besoin  d'acheter  du  lilé  à 
l'étranger.  Dès  lors,  il  nous  apparaît  que  tous 
les  efforts  doivent  tendre  vers  une  augmen- 
tation des  surfaces  sans  doute,  mais  avant 
tout  sur  une  augmentation  des  rendements 
à  l'hectare.  C'est  de  ce  côté,  du  côté  de  l'aug- 
mentation des  rendements  à  l'hectare,  à 
notre  avis,  tout  au  moins,  qu'il  faut  cher- 
cher la  solution  du  problème  d'un  intérêt 
vital  pour  la  France  :  produire  sur  le  terri- 
toire national  tout  le  blé  qui  nous  est  néces- 
saire. 

H.    HiTIER. 


DOSAGE  DE  L'A/OTE  ASSIMILABLE  DANS  LES  ENGRAIS 


(Méthode   américaine) 

La  méthode  américaine  relative  au  dosage 
de  l'azote  soluble  dans  le  permanganate  de 
potasse,  qui  est  considérée  par  certains  com- 
me donnant  l'azote  assimilable  des  engrais 
organiques,  est  théoriquement  fausse  ;  aussi, 
nous  avons  toujours  refusé  d'effectuer  ce  do- 
sage demandé  par  quelques  commerçants  en 
engrais- 

Il  est  évident  que  si  l'on  maintient  une 
matière  organique  dans  le  puissant  oxydant 
qu'est  le  permanganate  de  potasse,  on  amè- 
nera toujours  sa  décomposition  et  sa  solu- 
bilisation.  La  réaction  sera  d'autant  plus  ra- 
pide que  la  matière  organique  sera  plus  fuie  ; 
mais  la  nature  d'un  engrais,  son  assimilabi- 
Hté,  autrement  dit  sa  valeur  fertilisante,  n'in- 
terviennent pas  dans  cette  transformation. 

Le  travail  de  décomposition  des  matières 
organiques  azotées  dans  le  sol  est  le  résultai 
de  l'action  d'êtres  organisés,  animalcules  et 
microbes  ;  il  n'a  aucun  raj)port  avec  la  com- 
bustion chimique  produite  par  un  réactif 
rjuelconque  :  permanganate  de  potasse,  acide 
sulfuri([ue  ou  auli'e. 

Récemment,  un  commerçant  auquel  nous 
avions  refusé  de  fournir  le  dosage  par  bi 
méthode  américaine,  nous  a  communiqué 
par  la  suite  les  résultats  donnes  par  un  chi- 


miste dans  une  analyse  de  sang  desséché  et 
de  cuir  torréfié.  Les  chiffres  obtenus  démon- 
trent l'erreur  qu'on  commettrait  en  se  basant 
sur  cette  méthode  pour  apprécier  l'assimi- 
labilité  des  engrais  organiques  azotés.  En 
effet,  l'azote  du  sang  avait  accusé  une  solu- 
bilité dans  le  permanganate  de  70  0  0  et 
l'azote  du  cuir  de  86  0/0. 

Les  agriculteurs  et  commerçants  savent 
bien  que  le  cuir  torréfié  est  moins  assimila- 
blé  que  le  sang  desséché.  Pour  préciser  leur 
valeur  fertilisante,  nous  avons  entrepris  au- 
trefois des  recherches  de  nitrification  com- 
parée et  iious  avons  constaté  que  la  valeur 
du  cuir  torréfié  est  de  10  à  11  fois  plus  faible 
que  celle  du  sang  desséché. 

Un  agriculteur  nous  a  demandé  ces  jours 
derniers  notre  opinion  motivée  sur  la  métho- 
de américaine  ;  avant  de  lui  répondre,  nous 
avons  tenu  à  rexpérimenter  sur  des  prépara- 
lions  d'engrais  qui  nous  avaient  servi  autre- 
fois à  des  études  de  nitrification. 

Voici,  tout  d'abord,  l'exposé  dte  cette  mé- 
thode dans  le  récent  ouvrage  :  Des  engrais, 
de  M.  Demoussy,  page  79,  sous  le  titre  :  Do- 
sage  de  l'azote  assimilable,  méthode  amé- 
ricaine. 

<(  Dans  un  verre  de  iOO  centimètres  cubes, 
on  introduit  un  poids  d'engrais  représentant 
environ  0  fr.  075  d'azote-  On  ajoute  125  ccn- 


416 


LE  SAFIN  DE  DOUGLAS 


timt'tJes  cubes  de  porrnaiiganale  à  15  giain- 
iiies  par  litre  ;  on  chaulf*?  au  bain-marie  peii- 
daiil  30  minutes  eu  agitant  toutes  les  10  mi- 
nutes ;  on  ajoute  llHj  cenlimètres  cubes  d'eau 
Iroide,  puis  on  filtre  et  on  lave  avec  2UU  cen- 
tiuii'tres  cubes  d'eau  froide.  Sur  le  résidu, 
on  dose  l'azote  insoluble  par  la  méthode 
Kjeldahl.  La  différence  avec  l'azote  total  don- 
ne l'azute  assimilable  (si  rcn,i.'rais  est  acide, 
iiii  hue  à  l'eau  a\aiil  le  trailenveni  par  le 
permanganate).   » 

-Nous  avons  appliqué  cette  méthode  à  deux 
inftrai*,  la  poudre  de  galalilhe  et  la  poudre 
de  cuir  chromé  dont  nous  connaissions  lassi- 
inilahililé  par  dosage  du  nitrate  produit  dans 
II'  «il  au  cours  de  leur  décomposition  (voir 
notre  livre,  Analyses  iujncoles,  2"  édition, 
pages  72-73). 

La  galalithe  incorporée  à  la  terre  nous  avait 
donné,  au  bout  de  3  et  ô  mois,  une  quantité 
de  nitrate  analogue  à  celle  fournie  dans  le 
même  temps  par  le  sang  desséché  ;  la  seule 
remarque  que  nous  avions  faite  était  qu'après 
un  mois  d'incorporation  au  sol,  la  nitrifica- 
lii)ii  de  ce  produit  était  très  faible  ;  ce  qui 
>'e\|ilique  par  la  lenteur  avec  laquelle  la 
poudre    de    galalitkc    absorbe    l'eau,    causant 


ainsi  un  léger  relard  dans  l'action  micro 
bienni'  ;  mais,  en  déiinitive,  c'est  un  bon  en- 
grais oi*ganique  azoté. 

Le  cuir  chromé,  par  contre,  s'était  montré 
tout  à  fait  iiiassimilable,  ne  produisant  pas^ 
de  nitrate  après  5  mois  d'incorporation  à  la 
terre  (il  en  est  de  mente  de  la  poudre  de 
cuir  tani>é).  lin  outre,  la  petite  quantité  de' 
ses<iui<»\yde  de  elirome  apportée  par  le  cuir 
détruit  chimi(|ueiuent  les  nitrates  contenH:* 
nornialenienl  dans  le  sol  et  le  stérilise.  Ce  fait 
n'est  pas  discutable,  car,  après  l'avoir  décou- 
vert au  cours  de  nos  recherches  de  labora- 
toire, nous  en  avons  obtenu  conlirmation  par 
des  exjiéncnces  culturales. 

En  appliquant  la  méthode  américaine, 
l'azote  de  la  galalithe  a  accusé  une  assimila- 
hililé  de  77  OO  et  l'azote  du  cuir  chromé  de 
92  0/0. 

Ces  chiffres-  se  passent  de  commentaire  ; 
ils  ne  peu-venf  que  nous  inciter  à  aviser  les 
agriculteurs  qu'ils  ne  doivent  pas  se  laisser 
tromper  sur  la  valeur  fertilisante  de  la  ma- 
tière organique  contenue  dans  leurs  engrais, 
basée  sur  le  dosage  de  l'azote  soluble  dans  le 
permanganate  de  potasse  d'après  la  méthode 
dite  amérieaÎTie.  R.  Gcillin- 


LE  SAPIN  DE  DOLGLAS 


Sous  la  signature  autorisée  de  son  sympa- 
thique .secrétaire  général,  M.  R.  Ilickel, 
membre  de  l'Académie  d'Agriculture,  le 
liuUetin  de  In  Sœiété  dendrologique  de 
Fiance  {\)  vient  de  publier  une  étude  très 
imi>ortante  et  des  plus  documentées  sur  le 
Sapin  de  Douglas  {Pseudotsu(ju  Douglasii). 

Cette  étude,    qui   constitue   sans   doute   fa 
contribution  la  plus  complète  à  l'histoire  de 
la    meilleure     dos    essences   forestières   dont 
nous  ait  doté  le  nouveau  monde,   traite,  en 
effet,  cette  essence  aux  divers  points  de  vue  : 
historique,     botanique,     géographique,     etc. 
Des    tableaux    dichotomi(jues    permettent    de 
di^tiiit'uer  aisément  le>  l'semlotsago  [larmi  les 
principaux   genres   de   Conifères   et   les   deux 
Iiriueipah's   ♦•spèces   de    l'sritdulsufid    :    les   P. 
]>i<iiifl()sii  (type  vert)   e|    /^   I).    ijlnuca   (lyjx' 
bleui,  dit  :  «  du  Colorado  d.  Tous  deux  sont 
déjà   largement  répandus  dans   les  forêts  et 
h"  parc-,  re  dernier  surtout,  en  raison  de  la 
belle  teinte  de  son   feuillage.   Un  long  cha- 
pitre  en    indique    les   divers   habitats   et    les 
e-iseme»  avec  lesquelles  ils  voisinent  au  Ca- 
nada  et   dans  1rs  Etats  des  Etals-Unis,   indi- 

''i)  N"  i4,  i5  août  ifyy,  pp.  5i  à  79,  une  c^rte 
^''ojç-raphique. 


cations   que   complète    une   carte   géographi- 
que. 

\  ieut  ensuite  une  étude  biologique  <hr 
Douglas  aux  di\ers  points  de  vue  de  son  enra- 
cineinenl,  de  sa  croissance,  tenijjérament,  lon- 
gévité, dimensions,  etc.,  et  enfin,  plusieurs 
chapitres  faisant  connaître  ses  exigences  cul- 
turales en  tant  que  sol,  exposition,  séche- 
resse, gelées,  parasites,  etc.  Un  dernier  cha- 
pitre fait  connaître  les  rpialifés  du  bois. 

En  raison  du  grand  intérêt  scientifujut"  cl 
pratique  que  présente  cette  monographie 
]K>ur  la  connaissance  plus  parfaite  de  cette 
essence  précieuse  entre  toutes  et  pour  8<t 
plus  grande  diffusion  dans  notre  pays,  nous 
croyons  devoir  en  jiublier  tjucbiues  extraits 
qui  en  feront  comprendre  la  haute  portée 
en  même  temps  (pi'ils  solliciteront  l'atten- 
tion  des    planteins    forestiers. 

La  [jremière  introduction  du  ."^apin  de 
Doufrla«  remonte  à  |S".?7.  A  celte  époque, 
on  le  désignait  sous  le  nom  de  l'inua  taa:i- 
folia  ;  il  ])assa  ensuite  dans  les  genres  Abics. 
Pici'd  et  TsiKja  et,  vers  1865,  Carrière  créa 
fMiur  lui  un  genre  spécial  sous  le  nom  de 
PscudolsiKid  Uouqliisii,  généralement  adopté 
depuis. 


LE  SAPIN  DE  DOUGLAS 

On  le  distingué  srisément  des  genres  préci- 
tés à  son  feuillage  fin  et  léger,  tantôt  vert 
blond,  tantôt  bleuté,  à  ses  cônes  pendants, 
ne  se  désagrégeant  pas,  longs  de  8  à  10 
cent.,  pointus,  à  écailles  pourvues  sur  le  dos 
d'une  longue  bractée  trifide  à  pointe  forte- 
ment saillante,  leur  donnant  un  asi>ect  parti- 
culier. 

Le  Sapin  de  Douglas,  en  comprenant  sa 
forme  glauque,  est  très  largement  dispersé 
<icpuij  le  Canada,  principalement  sur  le  ver- 
!^ant  du  Pacifique,  jusqu'en  Californie  et  au 
Mec^iquc,  et  son  altitude  va  du  niveau  de  la 
mer  jusqu'à  1  000  et  1  100  mètres.  Tantôt 
il  forme  des  peuplements  purs,  tantôt  il  voi- 
sine avec  quelques-unes  des  principales  es- 
sences américaines,  notamment  l'ibies  gran- 
dis, le  Pinus  Lambeftiana,  le  iMi'ix  occiden- 
talis,  le  Thuya  gigantea,  le  Séquoia  seni- 
pervirens,   etc. 

Les  deux  espèces  de  Douglas,  le  vert  et 
le  blmi,  présentent  de  très  grandes  différen- 
ces de  croissance.  A  âge  égal,  ce  dernier 
n'atteint  guère  en  hauteur  que  la  moitié  du 
type  vert.  «  Il  lui  faut  2oO  ans  ans  pour 
acquérir  les  dimensions  qu'un  Douglas  vert 
atteint  en  moins  de  40  ans  ».  De  cette  indi- 
cation importante,  il  découle  naturellement 
qu'ij  ne  faut  planter  que  du  Douglas  vert 
au  point  de  vue  forestier. 

«  Dès  la  première  année»  dit  M.  Hickel,  le 
Douglas  vert  affirme  sa  supériorité  sur 
J'Epicéa,  le  Pin  sylvestre  et  surtout  le  Sapin 
pectine,  seul  le  Mélèze  peut  lui  être  com- 
paré, mais  pas  au-delà  de  la  troisième  an- 
née. A  trois  ans,  les  plants  ont  50  à  60  cent.; 
la  quatrième  année,  la  pousse  annuelle  atteint 
souvent  50  à  60  cent.,  et  dès  la  cinquième 
aimée,  les  pousses  de  1  mètre  et  plus  sont 
fréquentes  ;  une  moyenne  de  1  m.  20  n'est 
pas  exceptioimellc.  La  plus  longue  pousse 
dûment  constatée  a  été  signalée  par  M.  A. 
Barbey-,  dans  le  canton  de  Vaud,  à  550  m. 
d'alti(ude,  sur  un  iDouglas  de  16  ans,  dont 
la  flèche  avait  atteint  1  m.  80  (1). 

Le  Douglas  vert  est,  un  arbre  colossal. 
La  plus  grande  hauteur  constatée  a  été 
115  I».  80,  un  diamètre  de  5  mètres  et 
2i0  mètres  cubes  de  bois.  On  a  compté  jus- 


(ij  Dans  l'Arborotum  de  Mme  de  Vilmorin,  en 
Charolais,  où  le  Douglas  vient  très  bien,  et  d'au- 
tant plus  vite  que  la  terre  est  plus  profonde  et 
plus  fraîctic,  un  premier  éclaircissagc  d'une  plan- 
talion,  âgée  de  i5  ans,  a  donné  des  sujets  ayant 
8  à  lo  m.  de  hauteur  et  4o  à  6o  centimètres  de 
circonférence  à  i  m.  de  hauteur.  La  plus  longue 
pousse  atteignait,  en  iQig,  i  m.  3o  de  hauteur  ; 
la  moyenne  des  5  dernières  anm;cs  est  d'environ 
I  m.  par  an  ;  l'allongement  annuel  dépend,  en 
grande  partie,  de  l'abondance  des  pluies.      (S.  M.) 


417 

qu'à  700  couches  annuelles,  et  les  arbres  de 
400  ans  sont  communs. 

Quant  au  Douglas  bleu,  dans  les  condi- 
tions les  plus  favorables,  il  dépasse  rare- 
ment 50  mètres  sur  1  m.  30  de  diamètre. 

Le  Douglas  supporte  mal  l'ombrage  pro- 
longé ;  c'est  un  arbre  de  pleine  lumière  ; 
il  faut  qu'il  ait  sa  flèche  libre  de  tout  cou- 
vert, sans  quoi  il  languit.  Une  herbe 
épaisse  est  particulièrement  nuisible  aux 
très  jeunes  plants,  dont  beaucoup  périssent. 
Par  contre,  l'ombrage  latéral  lui  est  très 
favorable  en  ce  qu'il  facilite  son  allonge, 
ment  et  l'élagage  naturel.  Il  s'en  suit  que 
l'état  serré,  au  moins  pendant  un  certain 
nombre  d'années,  est  une  condition  favora- 
ble. 

L'humidité  est  une  condition  primaire  de 
la  rapidité  de  sa  croissance  ;  dans  une  at- 
mosphère sèche,  la  croissance  est  plus  lente 
et  la  hauteur  moindre.  Le  Douglas  préfère 
les  sols  profonds  et  frais  ;  il  redoute  les  sa- 
bles secs  aussi  bien  que  les  argiles  com- 
pactes. Les  terrains  marécageux  ne  lui  con- 
viennent pas.  Le  calcaire,  qu'on  l'accuse  de 
craindre,  semble  ne  jouer  qu'un  rôle  secon- 
daire, car  on  cite  des  plantations  de  belle 
venue  en  terrains  calcaires,  mais  frais.  Il  est 
donc  jjlutôt  indifférent  aux  conditions  du  sol, 
si  toutefois  le  climat  lui  convient. 

Le  Douglas  souffre  beaucoup  moins  des 
gelées  tardives  que  bien  des  espèces  indigè- 
nes et  sa  rusticité  est  complète.  En  Prusse, 
il  a  supporté  des  gelées  de  31  et  32°.  Il  ré- 
pare avec  une  facilité  extraordinaire  les  dé- 
gâts de  toutes  sortes  :  blessures,  traces  de 
gelées,  et  en  particulier  la  perte  de  sa  flèche. 

Malgré  sa  préférence  pour  les  climats  hu- 
mides et  son  enracinement  superficiel,  le 
Douglas  ne  s'est  pas  montré  particulière- 
ment sensible  à  la  sécheresse,  en  tout  cas 
moins  que  les  pins  et  surtout  les  épicéas, 
qui  ont  partout  payé  un  lourd  tribut  à  la 
sécheresse  de  1921  (1).  Le  Douglas  bleu  ré- 
siste d'ordinaire  encore  mieux. 

Le  Douglas  ne  craint  guère  les  incendies 
que  dans  sa  jeunesse,  son  couvert  débarras- 
sant plus  tarid)  le'  sol  des  herbes  qui  pro- 
pagent le  feu.  Il  réparc  les  plaies  d'éla- 
gagc  presque  aussi  facilement  que  les  feuil- 
les. Le  gibier  peut,  lui  aussi,  causer  des 
dégâts,  mais  la  facilité  avec  laquelle  il  rem- 
place sa  flèche  en  rend  la  réparation  plus 
rapide  que  chez  les  autres  Conifères- 

Le  nombre  des  parasites,   animaux  et  vé- 

(i)  Aucun  Douglas  n'a  péri  dans  l'Arborclum 
de  Pézanin,  même  dans  les  côtes  exposées  au  midi 
et  très  sèches  en  été. 


418 


L.N  TREUIL  ELECTRIQUE  A  FLÈCHE  DANCRAGE  AMORTISSEUR 


gétaux  susceptibles  de  s'attaquer  au  Douglas 
■st  irduit  et  leurs  dégàls  bien  moindres  que 
chez  les  autres  résineux  forestiers.  L'énumé- 
ralion  complète  qu'en  donne  M.  Hickel  nous 
entraînerait  hors  du  cadre  de  cette  note.  Il 
ajoute:  «  En  somme,  sauf  peut-être  le  Cherm-es 
(looleyi,  aucun  insecte  ne  menace  sérieuse- 
ment en  Europe  le  Douglas,  et  c'est  là  un  cas 
vraiment  exceptionnel  pour  un  Conifère.  » 

Au  Canada,  comme  aux  Etats-Unis,  les 
-sais  ont  donné  au  bois  le  premier  rang 
pour  la  résistance,  la  conijiicssion.  l'élasti- 
cité. Sa  légèreté  relative,  la  rectitude  du  fil, 
sa  résistance  aux  inicmpérics  et  dans  le  sol, 
la  facilité  avec  laquelle  il  s'injecte,  le  vert 
surtout,  forment  un  ensemble  de  qualités 
remarquables.  Le  bois  de  Douglas  est  consi- 
déré comme  le  plus  important  des  bois 
américains  ;  à  âge  égal,  il  est  aussi  dur  que 
celui  du  Mélèze.  En  Amérique,  il  sert  à  une 
foule  d'usages  qu'on  lira  dans  l'original  de 
i  oltc    note.     L'auteur    le    dit    supérieur    au 


Pitchpin  pour  l'ameublement  ;  enfin,  le  Ser- 
vice des  postes,  télégraphes  et  téléphones  a 
accepté  des  poteaux  provenant  du  Doubs. 

Les  indications  qui  précèdent  confirment 
l'opinion  déjà  prévalente  de  la  haute  valeur 
forestière  du  Sapin  de  Douglas.  Qu'il  nous 
soit  permis  de  le  dire,  elle  renforce  celle 
que  nous  avons  émise  ici-même  (1),  basée 
sur  son  évolution  dans  le  Haut-Charolais,  où 
il  domine,  et  de  beaucoup,  toutes  les  autres 
essences,  même  le  Mélèze,  considéré  jusqu'ici 
comme  la  meilleure.  Jusque  dans  le  Haut- 
Lyonnais,  il  conserve  toute  sa  valeur,  mais 
dès  qu'on  entre  dans  la  vallée  du  Rhône, 
calcaire,  chaude  et  surtout  sèche,  il  cède  le 
pas  au  Cèdre  de  l'Atlas,  que  nous  avons  si- 
gnalé ici  même  (2)  comme  une  essence  de 
première  valeur  pour  la  région  méridionale. 

L'auteur  de  cette  importante  monographie 
doit  publier  une  suite,  probablement  cultu- 
rale,  dont  nous  ne  manquerons  pas  de  don- 
ner un  résumé.  S.  Mottet. 


ABREUVOIRS 


Une  communication  très  complète  sur  les 
abreuvoirs  militaires  (quartiers,  casernes  et 
camps)  a  été  faite  en  juin  1922,  par  le  D""  E. 
Nicolas,  vétérinaire  principal,  à  la  Société 
renlrale  de  Médecine  vétérinaire.  Les  don- 
nées suivantes,  extraites  de  cette  communi- 
cation insérée  dans  le  Rcciieit  de  Médecine 
vétérinaire,  peuvent  présenter  un  certain  in- 
lénM  jiour  nos  applications  rurales.  En  voici 
le  résumé. 

La  longueur  d'abreuvoir  nécessaire  à  un 
cheval,  l'homme  étant  monté  ou  à  pied,  est 
de  0  m.  70. 

La  quantité  d'eau  nécessaire  par  jour  et 
par  cheval  varie,  selon  les  auteurs,  de  20  à 
M)  litres,  dans  la  zone  tempérée  ;  à  35  litres 
fil  Tunisie,  et  môme  à  60  par  temps  de  siroco. 
l.c  volume  maximum  absorbé  en  une  seule 
fuis  aurait  atteint  iO  litres  (dans  le  Midi  de 
la  l'Vance)  ;  en  moyenne  pratique,  il  serait, 
MI  plus,  de  18  litres  d'après  les  observations 
de  M.  Nicolas. 

Les  règlements  militaires  allouent  par  che- 


val, en  campagne,   40  litres,  et  50  litres  en 
casernements,  se  décomposant  ainsi  : 

Douches    et    bains    20     — 

Pansage    10     — 

Boisson    20  litres 

Les  20  litres  d'eau  de  boisson  ne  peuvent 
pas  être  répartis  exactement  dans  les  deux 
périodes  d'abreuvement,  le  cheval  étant  gé- 
néralement plus  assoiffé  le  matin  que  le  soir, 
de  sorte  qu'au  lieu  de  compter  sur  10  et  10 
litres,  il  faut  permettre  à  l'animal  d'absorber, 
par  exemple,  15  litres  le  matin  et  5  litres  le 
soir. 

Il  est  recommandable  d'avoir  une  épais- 
seur d'eau  d'au  moins  0  m.  12,  assurant 
l'abreuvage  complet  et  afin  que  les  chevaux, 
garnis  ou  non  de  la  bride,  puissent  boire  à 
l'aise,  en  plongeant,  si  cela  leur  plaît,  les  lè- 
vres jusqu'aux  commissures  ;  avec  une  plus 
faible  épaisseur  de  couche  d'eau,  il  y  a  à  re- 
douter que   les  anîmaux   absorbent  de  l'air. 


Max   RiNGELMANN. 


UN  TREUIL  ÉLECTRIQUE 

A  FLFXHE   DANCHAGb:   AMORTISSEUR 


L'Office    Agricote    de    la    région    du    Sud- 
Ouest  décida,    il   y  a   deux   ans,   d'organiser 

Ci)    Voir  Journal  d'Agriculture   pratique,    1919, 
37  mars,  p.  17^. 

(î)  toc.  cit.,   1920,  29  janvier,  p.  92. 


des  démonstrations  publiques  de  labourage 
électrique  et  d'utilisation  de  l'électricité  dans 
la  ferme  à  l'Ecole  régionale  d'Agriculture 
d'Ondes  (Haute-Garonne). 

Je   fus  chargé  d'établir  le   projet  d'instal- 


UN  TREUIL  ÉLECTRIQUE  A  FLÈCHE  D'ANCRAGE  AMORTISi-EUR 

Joigne  fixe 


4!9 


-  \\\  H-    charrue  ba: 


Ll^ne^i 


Fig.  6''. —  Schéma  d'un  chantier  de  laliouia^e  i>lccli-ii|ue  avec 
deux  treuils  T'  et  T-,  lirant  alleniativemeiil  une  charrue  bas- 
cule avec  un  câble  en  fds  o'atier. 


lation  de  l'énergie  électri- 
que, et  d'organiser  les  ex- 
périences d'électro-moto- 
culture,  qui  eurent  lieu  du 
12  au  19  octobre  1921. 

D'intéressantes  expérien- 
ces de  labourage  électri- 
que par  câble  de  traction 
furent  faites  avec  des 
treuil*. 

Le  mode  de  labourage 
électrique  avec  des  treuils 
est  entré  dans  la  pratique 
agricole.  Il  a  profité  de 
l'expérience  acquise  dans 
les  chantiers  de  latx)uragc 
èi  va{>eur  durant  trois 
quarts  de  siècle. 

Les  chantiers  d'Ondte  se 
composaient  de  deux  treuils 


électriques  T^  et  Tg  (fig.  69j,  mobiles  sur 
deux  fourrières  opposées  du  champ,  tirant 
alternativement  une  charrue  bascule  au 
moyen  d'un  câble  en  fîls  d'acier,  s'en- 
roulant  sur  les  tambours  x  des  treuils.  Un 
câble  souple  formé  de  trois  conducteurs  iso- 
lés et  enveloppés  d'une  gaine  en  cuir,  est 
accroché  à  la  ligne  fixe  placée  en  bordure 
du  champ  et   alimente  le  moteur  du  treuil. 

Parmi    les    treuils    expérimentés,    on    doit 
citer  les  treuils  Estrade,  de  la  Société  d'Elec- 
Iro-mofoculture   de   Carcassonne,    remarqua 
blés   par    leur    dispositif    d'ancrage  automa- 
tique. 

Treuils  Estrade  de  la  Société  d'Electro- 
MoTocuLTURE.  —  Lcs  dcux  treuils  T^  et  T^ 
sont  identiques,  quant  au  principe.  Ils  tirent 
alternativement  une  charrue  bascule  à  trois 
socs    (Guyot-Carrière,    de    Carcassonne). 

Les  caractéristiques  des  treuils  sont  les  sui- 
vantes :  ' 

Treml  1\,  type  1919)  —  Poids  total  du 
treuil,  5  000  kilogr.,  moteur  triphasé  asyn- 
chrone, 500  volts,  50  HP  ;  châssis  monté  sur 
quatre  roues  ;  deux  forment  avant- train,  et 
deux  deviennent  motrices  pour  le  déplace- 
ment sur  la  fourrière  après  chaque  rayage  ; 
le  tambour  sur  lequel  s'enroule  le  câble  de 
traction  est  à  axe  horizontal  ;  il  est  com- 
mandé par  courroie  et  engrenages  réduc- 
teurs de  vitesse. 

Treuil  T^  (type  1921)  (fig.  70).  —  Poids 
total  du  treuil,  3  000  kilogr.;  moteur  triphasé 
asynchrone,  50  volts,  35  HP  ;  châssis  monté 
sur  quatre  roues  de  1  mètre  de  diamètre  v 
deux  forment  avant-train  et  deux  deviennent 
motrices  pour  le  déplacement  sur  la  four- 
rière après  chaque  rayage. 


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HjH 

F  g.  7ii.  —  Trcud    Ksliadc  do  la  Socirté  d'ElectioniolocullurL', 
dis;)0Si'  pjur  le  traii|)orl  sur  roule.  (Type  1921). 


4ï0 


UN  TKKLIL  KLI.CTKIMLK  A  ILL'JU!-:  D'AXCUAGE  AMORTISSEUR 


lij.  "1.  —  Tieuil  Estrade  aiii\iiiU  au  LhaiiUcr  de  laLouidi 


■  f'K-  '}■--  Kli^rlio  Jaiicra;;»  amortisseur,    ilu   li-i-iiil   Kstrudc,  de 
la  SvciéU-  d  Elecirumoluculturc         Détail  de  la  llcche. 


Le  tambour  T  sur  lequel  s'enroule  le  cà- 
Ijle  (.le  traction  est  à  axe  horizontal  ;  il  est 
coniniandé  par  engrenages  réducteurs  doi 
vitesse  logés  dans  le  tambour  formant  car- 
ter, qu'on  remplit  d'huile.  I^^es  dimensions 
du  tambour  sont  :  diamètre  des  joues, 
1  m.  10  ;  petit  diamètre,  0  m.  80  ;  largeur, 
0  m.  13.  Le  diamètre  est  grand  comparé  à 
sa  largeur,  ce  qui  permet  de  simplifier  la 
construction,  en  supprimant  le  mécanisme 
enrouleur  habituellement  employé. 

Le  transport  du  treuil  au  chantier  de 
labourage  se  fait  avec  des  animaux  (fig.  71), 
en  fixant  au  treuil  une  flèche  ou  des  limo- 
nières. 

Ancraçje  automatique,  système  Estrade. 
—  Le  câble  C  (fig.  70)  passe  directement,  du 
tambour  T  sur  une  poulie-guick  P,  à  gorge 
profonde  et  de  grand  diamètre,  portée  à  I'ck- 
trémité  d-'une  flèche  mobile  F  (fig.  72). 

La  chape  de  celte  {joulie  pivote  arutour 
d'un  axe  tangent  à  la  circonférence  moyenne 
du  tambour,  ce  qui  assure  un  l»on  guiila'go 
du  câble,  quelle  que  soit  l'orientation  du 
tieuil  par  rapport  à  la  direction  du  labowr. 

La  llèchc  mobile  F,  articulée  au  châssis, 
et  qrii  constitue  l'originalité  du  treuil,  est 
constamment  sollicitée  au  relevage  par  le 
jeu  de  deux  pistons  que  la  flèche,  en  s'abais- 
sant,  enfonce  dans  deux  cylindres  ou  bou- 
teilles en  comprimant  de  l'azote  ;  entre  les 


L'ACCROISSEMENT  f)ES  RENDEMENTS  DU  BLÉ 


421 


pistons  et  Tazole,  de  la  glycérine  est  inter- 
posée, 

La  traction  du  câble,  au  contraire,  tend 
à  abaisser  la  flèche. 

L'elïct  de  CCS  deux  tendances  contraires 
se  traduit  à  chaque  instant  par  un  état 
d'équilibre  de  la  flèche,  dont  l'extrémité  est 
à  iMie  hauteur  au-dessus  du  sol  qui  varie, 
selon  la  traction  de  la  charrue.  Si  la  ti'ac- 
tion  augmente,  cette  hauteur  diminue  et 
inversement  ;  il  en  résulte  que  la  flèche 
cc)n>titu<'  un  amortisseur  très  efficace  des 
accroissements  brusques  de  traction  pendant 
le  labourage. 

Les  deux  roues  situées  du  côté  où  s'exer- 
ce la  traction,  sont  munies  de  disques  cou- 
pant-  faits  avec  des  cornières  qui  pénètrent 


dans  le  sol.  Ces  disques  ne  doivent  pas  être 
établis  à  l'extérieur  de  la  jante,  mais  placés 
à  rinlérieur  ;  la  cornière  s'enfonce  sous  le 
poids  du  treuil,  et  la  consistance  du  sol 
s'accroît  par  la  compression  du  prisme  de 
terre  emprisonné  entre  la  cornière  et  la 
janle. 

Avec  la  flèche  mohile  F,  M.  Estrade  utilise 
la  résultante  R  du  poids  P  du  treuil  et  de 
la  traction  T  exercée  sur  le  câble  pour  fixer 
les  treuils  au  sol  ;  ils  peuvent  donc  être 
légers  sans  être  exixvsés  à  glisser  vers  la 
charrue. 


(.1     .S(UC/'t'.) 


J.-H.    Sot  RUISSEAU, 


Jlaîlre  d',-  (lonfTeiKîes 
il  la  FaculU''  îles  Science-  ilc  Toulouse, 
Dii-ecleur  n-e  ki  Stalioii  de  M6caui(|ue  agricole. 


DECORATIONS  DU  MERITE  AGRICOLE 


Par  décret  en  date  du  2  novembre  1922, 
rendu  sur  la  proposition  du  ministre  de 
l'Agriculture,  la  décoration  du  Mérite  agri- 
cole a  été  conférée  aux  personnes  ci-après  dé- 
signéi^    : 

Grade  de  Cutniiiandcur. 

MM.  1°      MÉTROPOLE. 

l'.i'iTy   ( Airiiusle),  horliculleur  à   Nice  (Alpes-Miiri- 

linies). 
iJLifhw]    .\ntoine),   agiicultcur  à  Mcythct   (Haute- 
Savoie). 
Ikisiiicôt    (Ghark'S-ArmaiiJ),    dirt'ctcui-    do    l'Ecole 

natioualo    vtHériaaire    de    Toidouse    illauli -(ia- 

loaiiv). 
BlancUier  i Louis),  agriculteur   à   Vitrac-Saint-Vin- 

ceut   'Charente). 
l>ou^.'Mi    (Paul),    cultivaluur   à    Clharlres    (^Eure-ct- 

Loii  I. 
Caroull-:     Albert- Achille-Emmanuel),     agriculteur 

à   Hue  (Somme). 
C.arriei,  directeur  généra]   des   Eaux   et  Forèls   au 

ministère  de   l'Agriculture. 
Charlc-   (Michel),  horticulteur  à  INînies  (Gaid). 
(]o<'z  iFaul),  agriculteur  à  Lille  (Nord). 
Cuel   (Joachim),     agriculteur     à     Forges-les-Eaux 

(Seint-lnférieure). 
Dariac  (Léonce-Jean),  inspecteur  général  de  l'Agri- 

cuitine  au  ministère  de  l'Agriculture,  à  Paris. 
Delélis  ( A upuste- Jean-Baptiste),  agriculteur  à  San- 

coiiis  (Cher). 
Desoimeaux     (AIphon.se-Ambroise-Julien),      publi- 

ci*t<;   agricole  à   Clichy  (Seine). 
Devanjoy     (Emile),     cultivateur      à      Chevremont 

(Ili.ul-Rhin). 


Dubrulle  (Gwrges-Iieuri) ,  professeur  d'Agricultu- 
re au  collège  d'Epcrnay  '^Marne). 

Ferle  (Paul),  agriculteur  à  Coucy-la-Ville  (Aisne). 

Gaby  (Joseph-Isidore),  vétérinaire  à  Montignac 
(Dordogne). 

(îèze  (Jean-Bapliste-Marie-Louis),  professeur  d'Agri- 
culture à   Montpellier  (Hérault). 

Jacquet  (Léopold),  agriculteur  et  publiciste  agri- 
cole  à    Parthenay   (L)eux-Sèvres). 

Lullemenl  (Edmond),  vétérinaire  à  Mauhe:rt-Fan- 
taine  (Ardennes). 

Lcsage  (Jean-Maurice),  directeur  de  l'Agriculture 
au  ministère   de  l'Agriculture. 

Loubat  (Marcel- Jean),  agriculteur  à  Libourne  (Gi- 
ronde) . 

Moubert  (Henri-Louis),  vétérinaire  à  Saint-Calais 
(Sarlhe). 

Noël  (François),  directeur  Je  l'Ecole  d'Agriculture 
de  Coigny  (^Manche). 

Picollet  (Noé),  agriculteur  à  Saint- Jean-de-Mau- 
riennc   (Savoie). 

Rivière  (Ernest-Stanislas-Maurice),  agriculteur  à 
Furigny,  par  Neuvdle-du-Poitou  (Vienne). 

Roux  (Eugène),  directeur  du  Service  de  la  Répres- 
sion des  fraudes  et  des  Services  scientifiques  et 
sanitaires  au  ministère  de  l'Agriculture. 

Taboury  (Martial-François),  vice-président  de  la 
Sociélé  d'Horticulture  de  la  Haule-Viennc  à  Cou- 
zeix. 

■.>■'    AU    TITRE     DE    L'aLGÉRIE,     TUMSU:,    COLO>rES    ET 
PAYS     DE     PROTECTORAT. 

Gliampsaur      (Marie-Gabriel-Léon),       conservateur 

des  Eaux  et  Forêts  à  Oran  (Algérie). 
Sof  (Ivan),   ingénieur  agronome,  à  Tunis. 


L^ACCHOISSEMENT  DES  RENDEMENTS  DU  BLÉ 

PAR  LES  FUMURES  INTENSIVES  ET  BIEN  ÉQUILIBRÉES 

La    véritable   solution  du   problème   de   la  ■    notre    production  agricole,    dans    l'accroisse- 
vie  chère  est  surtout  dans  l'augmentation  de      ment  du   rendement   à  l'hectare.   C'est  dans 


422 


L  ACCROltSLMEM  DES  KEiNDEMtNTS  Dl  BLE 


ce  sens  que  doivent  s»^  porter  nos  plus  cons- 
tants efforts.  Le  relèvement  national  dépend 
de  notre  activité,  de  notre  ardeur  au  travail 
cl  de  notre  esprit  progressiste. 

Un  peut  poser  en  principe  que  nous  n'em- 
ployons pas  assez  d'engrais,  et  que  d'une 
façon  générale  les  fumures  sont  incomi)lctcs, 
mal  équilibrées  :  elles  manquent  notamment 
d'acide  phosphorique  et  de  potasse. 

Cependant,  pour  porter  au  maximum,  par 
hectare,  les  rendements  cidtwraux,  il  faut 
revenir  à  l'application  de  fumures  raisonnécs. 
Cela  est  d'autant  plus  nécessaire  que,  durant 
ces  dernières  années,  soit  par  imiDossibilité 
résultant  des  difficultés  de  transport,  soit  par 
économie,  d'ailleurs  mal  comprise,  on  a  trop 
négligé  la  loi  de  restitution  qui  veut  que  la 
terre  récupère,  par  les  engrais,  les  éléments 
enlevés   par  les   récoltes  successives. 

Il  est  incontestable  qu'en  dehors  d'une  con- 
ception plus  méfhodi(jue  du  choix  des  va- 
riétés de  céréales  (blé)  et  aussi  des  semences, 
l'emploi  moins  parcimonieux  des  engrais  ra- 
tionnellement appliqués  permettrait  d'obte- 
nir ra[tidemenl  en  France  une  moyenne  de 
rendement  supérieur  à  ^0  (juiulaux  par  hec- 
tare. En  augmentant  les  rendements  seulement 
de  iOO  kilogr.  de  grain  par  hectare,  c'est  la 
nourriture  de  deux  hommes  assurée  pour  une 
année  ;  c'est  40O  kilogr.  de  grains  de  moins  à 
importer,  représentant  ime  valeur  de  270  fr. 
au  moins  récupérée  par  la  production  agri- 
cole nationale. 

Quand  on  parle  de  fumures,  évidemment 
on  pense  à  ce  bon  fumier  qui,  bien  traité, 
constitue  l'engrais  de  fond,  dont  l'insuflisan- 
ce  quantitative  des  éléments  fertilisants  est 
complétée  par  l'emploi  d'engrais  minéraux. 
C'est  devenu  un  paradoxe  que  de  dire  et  de 
redire  que  le  manque  de  soins  apportés  dans 
la  préparation  et  la  conservation  du  fumier 
lui  fait  [lerdre  la  plus  grande  partie  de  se-^ 
propriétés  fertilisantes  en  causant  annuelle- 
ment à  l'agriculture  un  préjudice  dont  on 
ne  peut  de  prime  abord  se  faire  ime  idée, 
car  il  dépasse  certainement  pour  la  France 
2  milliards  par  an. 

On  a  dit  que  le  cultivateur  qui  laisse  per- 
dre le  purin  se  prive  ainsi  de  la  quintessence 
de  son  fumier.  Il  faut,  à  ce  sujet,  rappeler 
cette  comparaison  imagée  :  le  cultivateur 
qui  laisse  perdre  le  purin  est  comme  la  mé- 
nagère qui,  pour  faire  son  café,  en  poussant 
d'abord  à  l'ébullition  celui-ci,  jetterait  la  pre- 
mière infusion  et  se  servirait  de  marc  épuisé, 
histoire  de  jouer  imc  maJivaisc  farce  à  ses 
invités,  l'n  fumier  riche,  dont  on  complète 
'l'action  par  un  emploi  judicieux  des  engrais 


minéraux,  voilà  le  moyen  d'obtenir  le  maxi- 
mum de  rendement,  avec  le  minimum  de  dé- 
penses- Appliquer  au  sol  de  bonnes  fumures 
ainsi  constituées,  c'est  placer  de  l'argent  à 
gros  intérêts. 

Toutes  les  cultures  exigent  une  somme  de 
dépenses  en  loyer  de  la  terre,  achat  de  se- 
mences, frais  de  culture  et  de  récolte.  Si  l'on 
ne  donne  au  sul  qu'une  médiocre  fumure 
et  à  plus  forte  raison  si  on  ne  lui  en  donne 
pas  tlu  tout,  les  récoltes  pourront  ne  pro- 
duire qu'un  rendement  à  peine  suffisant  pour 
rembourser  les  dépenses  qu'elles  auront  oc- 
casionnées. Mais,  en  revanche,  tout  supplé- 
ment d'engrais  employé  rationnellement  se 
traduira  toujours  par  un  rendement  plus  éle- 
vé laissant  un  bénéfice  appréciable. 

On  pourrait  certes,  multiplier  les  exemples 
à  l'infini.  I!ii  voici  (juelques-uns  assez  typiques 
cités  par  M.  Faucillon,  et  qui  montrent  à 
(pii  \eut  se  donner  la  peine  de  se  rendre 
compte  des  résultats  qu'on  peut  obtenir,  les 
intérêts  usuraires  que  peut  procurer  l'emploi 
(les  engrais,   malgré  leur  cherté. 

1)11  cultivateur  a  semé  sur  un  trèfle,  ert 
l'.HO,  oOO  kilogr.  de  superphosphate  ayant  né- 
cessité une  dépense  de  'JO  fr.  L'augmentation 
a  atteint,  dès  la  première  coupe,  81)0  à  1  OCHD 
kilogr.,  \al;inl  à  l'époque,  280  à  300  fr.  Ainsi 
tous  frais  déduits,  le  bénéfice  se  chiffrait  par 
190  à  200  fr.,  se  traduisant  par  un  rapport  de 
plus  de  20(^  pour  cent  en  cinq  mois  au  plus. 

Sur  du  l)!é,  le  même  cultivateur  emploie 
.KM)  kilogr.  de  sujjerphosphate  et  100  kilogr.  de 
nitrate.  En  rapportant  la  dépense  et  la  valeur 
supplémentaire  de  récolte,  même  en  se  basant 
sur  les  prix  actuels  et  des  engrais  et  du  grain 
et  de  la  paille  qui  sont  les  uns  et  les  autres 
inférieurs  à  a^  qu'ils  étaient  en  1910,  on 
obtient,  pour  une  dépense  de  1  iO  fr.,  un  sup- 
|)léiiiciil  (le  'lOO  kilogr.  de  ^ain  et  de  1  000 
kilogr.  de  paille,  valant  ^îôo  fr.  environ.  Ce 
serait  encore  de  l'argent  bien  placé  ayant 
rapjiorté  en  7  ou  8  mois  plus  de  150  pour 
cent.  Comparez  les  résultats  h.  celui  que  don- 
ne, eu  un  an,  le  placement  de  pareille  somme 
à   la   caisse   d'épargne. 

Il  est  évident  que  l'argent  employé,  même 
actuelieineul,  à  la  fumure  des  terres  est  de 
beaucoup  le  i)lus  productif,  ce  qui  autorise 
à  dire  que  la  terre  est  la  meilleure  des  ban- 
ques. Il  est  un  fait  indéniable,  c'est  que  d'une 
façon  générale  nous  employons  des  quantités 
d'engrais  qui  sont  de  beaucoup  inférieures 
aux  besoins  du  sol  et  aux  exigences  de  nos 
cultures.  Mais  il  faut  aussi  envisager  la  ques- 
tion à  im  antre  point  de  vue  et  non  des  moins 
importants   qua'tt  à  sa  répercussion   sur  les 


L'ACCROISSEMENT  DEri  RENDEMENTS  DU  BLÉ 


423 


rendements  ;  si  les  fumures  sont  insuffisantes 
le  plus  souvent,  elles  sont  dans  la  plupart 
des  cas  mal  équilibrées.  Elles  pèchent  pres- 
que toujours  par  un  défaut  d'acide  phos- 
phorique  et  de  potasse  et  quelquefois  même, 
en  présence  de  ce  manque  de  ces  deux  der- 
niers éléments,  par  un  excès  d'azote. 

Il  arrive  assez  fréquemment  en  effet,  qu'on 
fait  un  abus  des  engrais  azotés  sans  avoir 
soin  d'employer,  suivant  les  besoins  du  sol 
et  les  exigences  de  la  récolte,  des  doses  cor- 
respondantes d'engrais  phosphatés  et  d'en- 
grais de  potasse. 

On  ne  saurait  trop  s'élever,  dans  de  telles 
conditions  de  répartition  des  éléments 
fertilisants,  contre  l'abus  des  engrais  azotés, 
surtout  en  ce  qui  concerne  la  culture  des 
céréales.  Assurément,  il  est  toujours  facile, 
par  un  apport  inconsidéré  d'engrais  azotés, 
organiques  ou  chimiques,  de  provoquer  une 
végétation  herbacée  qui  appelle  l'admiration 
du  passant  mal  averti.  Mais,  il  l'est  moins  d'a- 
mener cette  végétation  à  sa  fin  normale  régu- 
lière, à  une  fructification  qui  donne  la  quan- 
tité, à  une  maturation  qui  assure  la  valeur 
marchande  de  la  récolte.  Trop  souvent,  il  est 
donné  de  voir  des  blés  passant  du  vert  au 
jaune  plus  ou  moins  pâle,  en  quelques  jours, 
anémiés,  et  plus  tard  échaudés.  On  accuse  la 
température,  alors  qu'une  terre  voisine,  plus 
rationnellement  fumée,  donne  une  moisson 
dorée  et  normale.  Le  cultivateur  pourrait  ce- 
pendant, se  considérer  le  plus  souvent  comme 
l'auteur  involontaire  du  désastre  ;  il  a  rompu 
l'équilibre  entre  les  éléments  fertilisants  en 
faisant  une  trop  grande  part  à  l'azote,  trop 
réduite  à  l'acide  phosphorique  et  nulle  à  la 
potasse. 

De  l'avis  des  agronomes  et  des  praticiens 
les  plus  distingués,  les  accidents  de  végéta- 
tion se  produisent  lorsque  la  fumure  du  blé 
est  mal  équilibrée  :  tel  est  le  cas  qui  se  pro- 
duit généralement  lorsqu'on  a  fait  de  gros 
apports  de  fumier  de  ferme,  en  pensant  qu'il 
est  inutile  d'avoir  recours  aux  engrais  chi- 
miques complémentaires. 

Il  faut  admettre  sans  conteste,  et  telle  est 
l'opinion  de  M.  Lavallée,  le  distingué  direc- 
teur de  la  ferme  d'Avrille,  près  Angers,  que 
plus  une  ferme  entretient  de  bétail,  plus  elle 
produit  de  fumier,  mais  aussi  plus  son  sol 
s'appauvrit  en  éléments  minéraux  et  notam- 
ment en  phosphate  de  chaux. Aussi,  dans  ces 
conditions  comme  dans  les  conditions  ordi- 
naires de  la  culture,  l'emploi  des  engrais 
phospliatés  doit-il  largement  intervenir  dans 
la  culture  du  blé. 

Les  gros  apports  directs  de  fumier  ne  sont 


jamais  favorables  à  l'obtention  de  grands 
rendements.  On  les  obtient  plutôt  avec  une 
arrière  fumure  de  fumier  complétée  par  des 
engrais  chimqiues. 

Il  ne  faut  pas  oublier  que  le  blé  éprouve 
un  besoin  particulier  de  phosphate  de  chaux 
et  d'azote  pour  organiser  son  système  radi- 
culaire  ;  aussi  favorisera-t-on  son  premier  dé- 
veloppement par  un  apport  d'engrais  phos- 
phatés sous  forme  de  superphosphate  et  d'en- 
grais azotés  sous  forme  de  sulfate  d'ammo- 
niaque. Mais,  c'est  au  réveil  de  la  végétation, 
au  moment  du  tallage,  que  l'absorption  des 
éléments  nutritifs  se  poursuit  avec  activité 
et  se  continue  ensuite  jusqu'à  la  floraison.  En 
un  peu  plus  de  deux  mois,  le  blé  qui  occupe 
le  sol  pendant  neuf  mois  absorbe  69  0/0  de 
son  azote  et  de  son  acide  phosphorique,  81  0/0 
de  sa  chaux  et  94  0/0  de  sa  potasse. 

On  comprend  ainsi  combien  il  est  néces- 
saire d'approvisionner  copieusement  en  élé- 
ments solubles  ou  susceptibles  de  le  devenir, 
le  sol  occupé  par  le  froment.  Le  mieux  con- 
siste à  intervenir  au  moyen  d'une  fumure 
complète,  en  admettant  même  qu'un  élément 
existe  en  quantité  normale  dans  le  sol,  car  il 
peut  ne  pas  se  trouver  utilisable  au  moment 
voulu.  On  pourra  tout  au  plus  en  réduire 
quelque  peu  la  dose.  Chaque  élément  ferti- 
lisant, en  dehors  du  rôle  général  qu'il  joue 
dans  le  dévelopempent  de  la  récolte,  joue 
un  rôle  particulier  favorable  à  la  production. 
C'est  ainsi  que  l'acide  phosphorique  assure 
plus  de  rigidité  aux  pailles,  augmente  la  ré- 
sistance aux  maladies,  favorise  la  fécondation 
et  la  maturation.  La  potasse  précipite  la  for- 
mation de  l'amidbn  dans  les  grains.  Un  excès 
de  ces  deux  éléments  ne  peut  avoir  de  consé- 
quence défavorable  à  la   végétation. 

On  poura  objecter  que  le  manque  d'avan- 
ces met  le  cultivateur  dans  l'impossibilité  de 
faire  appel  aux  fumures  intensives.  L'objec- 
tion tombe  devant  la  facilité  avec  laquelle  il 
pourra  se  procurer,  moyennant  un  faible  in- 
térct,  le?  capitaux  qui  lui  sont  indispensables 
pour  ses  achats  d'engrais,  en  s'adressant  à  la 
Caisse  locale  de  crédit  agricole.  Mais,  comme 
le  cultivateur  se  procure  le  plus  souvent  ses 
engrais  par  l'intermédiaire  du  Syndicat  agri- 
cole, c'est  le  Syndicat  qui  s'adressera  à  la 
Caisse  de  crédit  agricole. 

C'est  ainsi  qu'on  résoudra  le  problème  : 
faire  produire  de  gros  intérêts  à  l'argent  em- 
prunté, et  cela  pour  le  plus  grand  avantage 
du  producteur  comme  de  la  collectivité. 

P.  Hoc, 

Iiiffi'-nifiir  auricolo, 
l'iofcssi'iir  d'as'riciillure  lioi;oraii'0. 


i24 


REVLE  DE  F;KÏHA\GER 


ÉTAT  DES  RÉCOLTES  DANS  LES  VOSGES 


Crémnnvillers-Vagm'y,  ô  novembre   j\}:>.:>. 

Ce  !»•  fui  que  vas  le  lâ  oclobic  que  les  der- 
niers ngaiii<  purent  être  rculiés,  et  cela  eu  très 
inau\ui>»e*  coiulilions j  une  partie  lie  ee  fourrage 
Mia  peu  [iroprc  à  la  consommation.  L'on  en  voit 
iicori'.  tr.'s  peu,  il  est  vrai,  dont  on  n'a  pas  en- 
iii-e  d*4>jiiiassé  le  terrain.  On  signale  deux  incen- 
dies dans  Ui  région,  que  l'on  attiibue  à  une  fer- 
mentation trop  vive  de  ce  regain,  emmagasiné 
peu  s».i;,  parfois  liuBÙde. 

Les  joujaées  de  bciiu  tempe  «©al,  depuis  deux 
mois,  très  rares;  les  pluies,  en  ces  derniers  Itmps, 
sont  devenues  plus  aiondaules  et  onl  amené  quel- 
que* crues  assez  fortes. 

I.<  «   pommes   de    terre   ont    donné    une    récolte 


aboQidaule,  mais  il  y  a  à  craindre  pour  leur 
cons4n\ation.  Quelques  lubercules,  peut-être  plus 
nombreux  qu'on  ne  le  croit,  sont  alteinls  d'une 
pourrilure  à  l'intérieur,  impercepLible  lors  de  la 
récolle,  sinon  par  leur  son  creux  que  n'ont  pas 
les  sujets  légèrement  atteints.  Les  semailles  onl 
du  retard,  causé  par  les  intempéries  régnantes. 

L'année  est  l'une  des  pln<  fnietifèros  pour  tou- 
tes sortes  de  Tegétaux,  les  grands  arbies  et  les 
plus  infimes  arbrisseaux. 

Depuis  Je  i8  octobre,  la  neige  a  blanchi  nos 
hauteurs  cinq  ou  six  fods,  à  chaque  saule  de  vent 
à  l'ouest,  Bord-ouest  et  nord.  Le  froid  est  souvent 
assea  vif;  le  thermomètiv  s'est  glissé  ane  fois  à 
G  degrés  au-dessous  de  zéro. 

J.-B.  Jacqvot. 


PHOTECTION  DES  HECOLTES  CONTRE  LE  GIBIER 


.M.  Léon  Roland,  sénateur,  a  demandé  au 
minisire  de  l'Agriculture  si  le  décret  prohi- 
liarit  l'emploi  du  blé  i)Our  l'ulimenlation  des 
animaux  ne  doit  pas  avoir  comme  corollaire 
logique  l'interdicfion  de  laisser  manger  le 
lilé  en  lierhe  par  les  animaux  ou  par  le  gibier, 
et  si,  plus  particulièrement,  les  propriétaires 
ou  Jotataires  de  cliasses  ne  doivent  pas  être 
astreinlï  à  prendre  toutes  les  mesures  utiles 
jiour  empêcher  le  gibier  de  manger  les  ré- 
coltes «ur  les  propriétés  avoisinantes.  II  a 
rt'i;u  la  réponse  suivante.  {Journal  Officiel 
du  S  novembre)  : 

A  difféientes  reprises,  des  instruclions  onl  été 
adressées  par  le  ministre  de  l'Agriculture  aux 
préfets  pour  les  inviter  à  prescrire  les  mesures 
nécessaires  en  vue  d'assurer  la  protection  des 
reçoit*?  contre  les  animaux   nuisibU-s. 

i'aruii  les  gibiers,  c'est  smtoul  Ir  lapin  qui 
>'a(lajque  au  blé  en  herlx'.  Aus<i  a-t-nii  recom- 
mandé aux  préfets,  en  cas  de  dégâts  causés  par 
les  lapine,  d'aulorisijr  leur  capture  à  l'aide  de  tous 
les  pièges,  autres  que  les  lacets  ou  collets,  et  d'in- 
linsifiei  Ui  destruction  df  ces  rongeurs  par  la  mise 
m  a-n\ii  de  tous  les  movens  que  la  loi  permet 
<rrmpln\.  r.    Il  est,   notamment,   prescrit  aux  pré- 


fets de  faire  savoir  aux  propriétaires  et  locataires 
de  chasse?  que  hi  protection  des  récoltes  est  d'un 
inlérôt  essentiel  et  que  leur  devoir  est  de  dé- 
trnirc  les  laipiiïs  qui  se  sont  multipliés  sur  leurs 
terrains  de  chasse;  au  cas  où  ces  avertissements 
restent  vains,  les  préfet»  dxjivent  inviter  les  mai- 
res à  organiser  des  battues  municipales,  après 
avoir  informé  les  déliiiteuis  du  droit  de  chasse 
que  leur  opposition  aggraverait  leur  lesponsabi- 
lité,  dans  le  cas  où  les  cultivateurs  les  actionne- 
raient en  réparation  de  dommages  causés  aux 
récoltes  par   le   gibier. 

Ces  instructions  seront  rappelées  à  tous  les  pré- 
fets au  naoment  de  la  préparation  des  arrêtés 
relatifs  à  k  clôtuDe  de  la  chasse,  afin  que  ces 
airèlés  donnent  toutes  facilités  aux  propriéUiires 
ou  détenteurs  du  droit  de  chasse  pour  la  destruc- 
tion du  lapin,  en  temps  de  fermeture. 

Les  sangliers,  les  cerfs  et  les  biches  occasion- 
nent aussi  des  dégâts  dans  les  blés,  mais  ces  ani- 
maux peuvent  être  repoussés  et  détruits  en  tout 
temps  et  par  tous  moyens,  par  les  propriétaires 
ou  fermiers  des  champs  dévastés,  par  application 
de  l'article  9  de  la  loi  du  3  mai  i8.'i/i.  La  destruc- 
tion des  sangliers  est,  d'ailk'ur«,  poursuivie  acti- 
vement dans  tous  les  départements,  sous  la  di- 
rection des  lieutenants  de   i(>n\r|i  rir. 


REVUE  DE  L'ÉTRA^GER 


\KrA«m.     I'0(  K    CLASSER     LES    l'UMMES    COM- 

MKKciALBMENT  PAR  (;KossEi R  (Angleterre).  — 
l  n  de».  f»bstacles  au  commerce  des  pommes 
indigeue>,  en  Angleterre,  était  labsence  d'un 
moyen  pralif^ue  et  rapide  de  les  classer  par 
grosseur',  uniformes  conmie  l'exigent  les  ba- 
bil udes  du  marché. 


M.  .1.  Stoddiut,  du  ministère  de  l'Agri- 
culture et  des  Pêcheries,  a  inventé  un  appa- 
reil simple,  rapide,  peu  coûteux  et  facile- 
ment Iransporlablc. 

Il  se  compose  en  principe  d'une  rainure 
semi-circulaire  dont  les  deux  parois  s'éloi- 
gnent progressivement. 


CORRESPONDANCE.  — 

Les  pommes  sont  acheminées  du  côté  le 
plus  étroit  de  cette  rainure  et  tombent  dans 
une  toile  divisée  en  cinq  secteurs  dès  qu'elles 
ont  pu  passer  dans  une  partie  de  la  raiinuc 
correspondant   à   leur  taille. 

Le  principal  mérite  de  ce  système,  c'est  (]ue 
cette  classilication  peut  être  faite  presque  ma- 
chinalement par  l'opérateur  dont  l'attention 
est  ainsi  réservée  à  l'examen  extérieur  des 
pommes.  Les  ouvertures  de  chaque  secteur 
varient   de   six  millimètres- 

EtLDE  des  ÉCIIA.NGES  RESPIRATOIRES  Dl  R  VNT 
LES      VVITAMI.MTES    AIGLES     (E.  U.   A).     MM. 

R.  J.  Anderson  et  \V.  L.  Kulp,  de  la  Slalion 
ex:périmentale  d'Ay^riculluie  de  .New- York 
(Geneva),  ont  éîtalié  spécialement  sur  la  vo- 
laille l'était  des  échanges  respiratoires  en' 
l'absence  de  vitamines.  Voici  leurs  conclu- 
sions en  ce  qu'elles  intéressent  l'élevage  : 

Le  régime  du  riz  poM  (privé  de  vitamines) 
a  pour  premier  effet  une  perte  d'appétit  el 
une  diminution  d'absorption  de  nourriture, 
jusqu'au  refus  complet  de  nourriture. 

La  perte  de  poids  est  graduelle  et  continue; 
même  observation  en  ce  qui  concerne  la 
chaleur. 

Pratiquement,  durant  la  polynévrite  sub- 
séquente, la  digestion  et  1  assimilation  ces- 
sent. 

Du  riz  non  digéré  a  été  trouvé  dans  le 
gésier  plus  d'une  semaine  après  la  dernière 
ingestion  de  cet  aliment. 

Lorsque  l'animal  se  rétablit  de  sa  polyné- 
vrite, la  production  de  la  chaleur  s'élève  ra- 
pidement, mais  l'appétit  reste  pauvre  et  le 
gain  en  poids  est  très  bas. 

Une  plante  qui  se  signale  par  ses  empoi- 
sonnements (Ecosse).  —  Les  mois  derniers, 
de   nombreux   cas  mortels   survenus   sur  des 


CONSEILS  PRATIQUES  425 

bêtes  à  cornes  d'Ayrshire  attirèrent  l'atten- 
tion de  l'inspecteur  vétérinaire  du  comté. 
Après  quelques  autopsies  et  examen  des  pâ- 
turages, on  découvrit  qu,e  les  animaux  avaient 
succombé  à  l'ingestion  d'une  plante  toxique  : 
Raniinculm  Flammula.  Le  même  fait  s'est 
produit,  il  y  a  quei([ues  mois,  dans  le  dis- 
trict de  Lockerbie. 

Les  éleveurs  et  le  commerce  des  bestiaux 
EN  Amérique  (Argentine).  —  Suivant  les  der- 
nières nouvelles,  le  commerce  du  hétail  est  à 
un  pciint  mort  en  Argentine.  Les  importa- 
teurs de  repï'od'ucleurs  sélectionnés  sont  ab- 
solumiMU  dégoûtés.  li)a«?  beaucoup  de  cas. 
l(^s  prix  de  ^vnte  He  coûvïTnt  pas,  de  loin,  le 
prix  d'achat,  l'assurance  et  le  transport. 

Les  éleveurs  ont  été  très  éprouvés  par  la 
fièvre  aphteuse,  mais  une  maladie  plus  grave 
qui  peut  emporter  des  milliers  d'animaux  a 
fait  des  ravages  cette  saison.  D'après  une  in- 
formation, un  seul  estanciero  a  perdu  4  000 
têtes  de  bétail.  Cette  maladie  est  donc  encore 
[dus  redoutable  que  la  fièvre  aphteuse. 

Population  agricole  des  Etats-Unis.  — - 
Un  tiers  seulement  de  la  population  des 
Etats-Unis,  exactement  29.9  0/0,  vit  directe- 
ment de  la  terre,  d'après  le  recensement  du 
1"  janvier  1920. 

Les  chiffres  précédents  étaient  : 

En  1820  87.1   % 

En   i8/io 77.5   % 

En   1870   47.5   % 

En   1880    444   % 

En  1890   39.2   % 

En  1900    35.7  % 

En  1910   32.9  % 

C'est  un  tableau  frappant  de  la  transforma- 
tion, (jui  a  lieu  dans  ce  pays,  d'une  popula- 
tion agricole  en  population  industrielle- 

Ad.-J.  Charon. 


CORRESPONDANCE  -  CONSEILS  PRATIQUES^ 


—  N°  7220  (Hiiule-Vienne).  —  Vous  exploitez 
un  domaine  en  terres  silico-argileuses,  de  bon- 
ne qualité,  composé  de  i5  hectares  de  prairies  et 
22  hectares  de  terres  labourables;  vous  désirez  y 
entretenir  Je  plus  de  bovins  possible  et  une  cin- 
quantaine de  brebis  pour  lu  vente  d'aç'neaux  gras. 
Vous  vous  proposez  de  semer  l'assolement  suivant: 
i"*  année  :  plantes  sarclées,  betteraves  et  pom- 
mes de  terre;  2®  année  :  blé  sur  la  moitié  de  la 
sole,  avoine  et  orge  sur  l'autre  moitié;  3°  et  4* 
années  :  prairies  temporaires  fauchées,  puis  pà- 
tiirées  par  les  brebis;  5"  année  :  blé. 

Cet  assolement  est  rationnel,  mais  il  suppose  que 
vous  êtes  sûr  de  semer  avec  chances  de  succès  les 
prairies  temporaires,  au  printemps,  dans  le  blé; 
par  conséquent  de  pouvoir  herser,  rouler  ces  blés; 
en  outre,  la  ô^  année,  vous  fuites  vos  blés  sur  prai- 


ries temporaires  que  vous  voulez  pâturer  jusqu'en 
octobre  ;  vous  aurez  bien  peu  de  temps  pour  pré- 
parer alors  les  terres  en  vue  de  ces  semailles, 
d'autant  plus  que  vous  aurez  déjà  à  semer  le  blé 
sur  des  betteraves  et  pomm-es  de  terre. 

Dans  des  conditions  analogues  aux  vôtres,  on 
adopte  souvent  un  assolement  de  cinq  ans,  qui 
est  le  suivant  : 

i""*  ainiéM'.  jachère  occupée  par  des  fourraf^cs 
annuels,  maïs,  vesces,  etc.,  ou  par  des  plantes 
sarclées,  pommes   de   terre,  betteraves,  etc. 

2"  année  :  blé. 

o"  année  :  avoine  et  orge,  avec  semis  de  trè- 
fle et  ray-grass. 

4®,  5*  années,  prairie  temporaire  de  trèfle  et 
ray-grass. 

Duns    le    Limousin,    pour    faire  revenir  le    blé 


4:6 


LA  SEMAINE  MÉTÉOROLOGIQLL 


plus  ><.)U\oi)t,  vous  >aMZ  que  l'on  adopte  un  as*o- 
kniout  très  intensif  :  plantes  sarclées;  blé;  four- 
rajîo  annuel  ;  blé  ;  raeines  ;  blé  ou  avoine  ;  trèfle  ; 
blé,  etc.,  avec  prairie  teni^>oraire  d'une  duré<.>  de 
!i  à  j  ans,  en  dehors.  —  Comme  prairie  lempo- 
ratro  de  deux  ans,  vous  pourriez  adopter  le  mé- 
lanyt-,  li-ès  simple  et  peu  coûteux  de  jo  kilogr. 
de  trèfle  violet,  avec  20  kilogr.  de  ray-grass  an- 
glais et  30  kilogr.  de  ray-grass  d'Italie.  —  (.H.  H.) 

—  M.  P.  H.  [Ain).  —  L'enlèvement  de  la 
poussière  des  balles  de  céréales  i.~t  assez  dif- 
ficile à  réaliser  économiquonHUt,  en  pratique.  Il 
existait  autrefois,  il  y  a  Ho  ans.  des  secoueurs  ro- 
tatifs pour  balles  et  paille  hachée;  leur  construc- 
tion était  très  simple.  La  séparation  des  pous- 
sières des  balles  ne  peut  bien  se  faire  que  par  une 
agitation  dans  un  courant  d'air  ou  par  des  se- 
cousses. Essayez  l'emploi  d'un  tarare  en  incli- 
nant fortement  les  grilles  du  côté  du  ventilateur, 
et  en  employant  des  grilles  à  petites  mailles.  Si 
des  ■HXHnisses  seules  étaient  suffisantes,  on  pour- 
rait {H'ut-étre  utiliser  le  trieur  à  pommes  de  terre 
de  M.  Tanvez,  à  Guingamp  (^Côtes-du-Nord\  en 
modifiant  les  grilles  des  secoueurs.  —  (M.   R."* 

—  M.  E.  F.  {Seine^et-Oise^.  —  Vous  demandez 
quel  serait  le  meilleur  supplément  de  ration  à 
donner  à  des  vaches  laiticrts  dont  le  régime  est 
basé  sur  la  consommation  de  balles  de  froment  et 
menues  pailles,  mélangées  à  de  la  betterave.  In- 
contestablement et  pour  le  point  de  vue  rende- 
ment, il  y  a  intérêt  à  donner  du  tourteau,  de  pré- 
férence à  du  fourrage  :  tourteau  de  lin,  ou  tour- 
teau d'arachides,  ou  même  tourteau  de  sésame, 
à  la  dose  de  a  kilogr.  par  jour,  dose  à  atteindre 
progressivement.  —  (G.  M.) 


—  M.  de  L.  T.  [^Scin,:-Inférieure).  —  L'article 
sur  les  aéro-électriques,  de  M.  F.  Pettré  yn°  38. 
jKige-  a5i>),  était  relatif  à  des  machines  améri- 
caines de  la  Perkins  Corporation,  de  Mishavvaka, 
Iiuliana  \^Etals-l'nis).  au  sujet  desquelles  nous 
avions  reçu  de  nombreux  documenta  d'ordiv  ad- 
ministratif. Nous  attendons  des  Etals-Unis  cer- 
tains renseignements  demandés,  et,  s'il  y  a  lieu, 
on  les  portera  à  la  connaissance  des  lecteui-s  du 
Journal  d'Agriculture  pratique.  —  En  attendant, 
nous  pouvons  vous  dire  que,  depuis  quelques  an- 
nées, des  installations  sont  étudiée*  par  M.  Ca- 
ruelle.    constructeur,     10,    rue    Lasson,    à     Paris 

la*).   auquel    vous    pourriez    vous    adresser    pour 
avoir  un  devis.  —  (M.   R.^i 

—  M.  \V.  T.  [Gironde").  —  Rica  qu'il  \  ait  des 
appareils  de  culture  mécanique  des  vignes. 
capables  de  travailler  dans  des  écartements  de 
i  m.  5o,  mais  avec  risques  de  détériorer  des  sjir- 
ments,  nous  croyons  que  les  nouvelles  planta- 
tions doivent  être  faites  à  a  niètres  d'écartemenl 
^^au  lieu  de  i  m.  80  dont  vous  parlez),  et,  surtout, 
qu'on  réserve  à  l'exli-émité  tics  lignes,  une  four- 
rière de  3  mètres  de  largeur,  afin  de  faciliter  les 
virages  sans  accrocher  les  ceps  situés  sur  la  rive; 
ces  fomrières  serviront  de  chemins  j)Our  l 'enlève- 
ment de  la  vendange.  D'autre  part,  ces  largeurs 
de  a  et  de  3  mètres  sont  aussi  nécessaires  aux 
ap|xueils,  lors  de  leur  emploi  pour  les  divei-s 
traitements  (liquides  ou  poudres)  qui  s'effectuent 
lorsque  les  vignes,  en  pleine  végétation,  sont  gar- 
nies do  pampres  qu'il  faut  éviter  de  blesser  et 
qui  réduisent  les  largeurs  disponibles  pour  les 
manœuvres.  —  ^^M.  R.) 


LA  SEMAINE  MÉTÉOROLOCIOIE 

Semaine  du  Z<  au  \l  novemlire  1922  (OBSE KVATOIHE  DU  PARC  S.\l.\rMAUR) 


JOURS 

ET    DATES 

1:3 

c 

s 

TEMrÈ 

a 

» 
S 

K.MLHE 

« 

c 

s 

o" 

S 

Écart 

sur 

la  nor- 

mile 

Venl 

5 

5     S 
S 

1 
REMAROIES  DIVERSES 

milliin. 

lieurcs 

niillini. 

Dira.. .       J  luv. 

766.6 

1-2 

9.8 

306 

-  3»6 

S 

5  S 

.* 

Gilée  blanche,  brouil'ar.l  temps 

Lundi..       6  — 

750  9 

2  8 

13  i 

8.1 

+   1.1 

S 

0  6 

7  8 

nuagreux.' 
Pluie. 

Mardi.        7  - 

754.4 

7.1 

12.8 

9  6 

-t-  2  7 

so 

1.3 

0.7 

Nuageux,  averse*. 

Mercredi   8  — 

758.5 

7.0 

9.0 

8.1- 

-f  1.3 

s 

0  0 

12  0 

Pluie  de  '.0  h.  4J  à  18  h.  30. 

Jeudi..      0  _ 

767.6 

1.6 

11.9 

7.6 

+  0.9 

NO 

1.3 

> 

Brouillard. 

Vendredi  10  — 

767.1 

1.2 

6.0 

4.2 

-  2.3 

S 

0.0 

1.9 

Brouillard  le  matin,  pluie  le  soir. 

Samedi.  11  — 

766.1 

5  6 

10.0 

7.8 

f  1.4 

s 

0.0 

3  9 

Tt-mp-  pluvifux. 

Moyennes  et  toUoT  . . 
ÉcaHs  sur  la  Dormalr 

S 

761.6 

-  0.0 

3.4 

-I.l 

10.4 
—  0.9 

7.0 

+0.2 

m 
• 

» 

9.0 

•  ulirudr 

•itiO 
ilnr  thfoi 

26.3 

Pluie  depuis  le  l*'  jauvier: 

En  1922 (.7(511111 

Normale    ...     My 

REVUE   CO.MAIERCIALE 


427 


RliVUE  COMMERCIALE 


Situation  agricole.  —  Des  pluies  bienfaisantes 
sont  tombées  dans  le  Midi  ofi  elles  ont  facilité 
ic6  travaux  du  sol.  Dans  la  région  parisienne ,  le 
régime  humide  a  persisté,  entravant  la  rentrée 
des  betteraves;  il  reste  environ  les  a/S  des  terres 
à  ensemencer  en  blé  dans  quelques  départements. 
Le  retour  du  beau  temps  est  ardemment  désiré, 
afin  de  continuer  activement  les  ensemenc<:ments 
d'automne. 

Dans  la  vallée  du  Rhône,  les  crues  du  Rhône  et 
de  la  Saône  ont  occasionné  quelques  dégâts  aux 
champs  situés  sur  les  parties  riveraines. 

La  levée  des  premiers  blés  semés  s'est  effectuée 
régulièrement. 

Aux  Etats-Unis,  les  perspectives  de  récoltes  pa- 
raissent moins  satisfaisantes. 

Blés.  —  Les  offres  restent  modérées,  la  culture 
ayant  été  retenue  par  les  travaux  et  les  battages 
étant  peu  avancés.  Le  mouvement  de  hausse  s'est 
accentué. 

On  paie,  aux  loo  kilogr.,  sur  les  marchés  dépar- 
tementaux :  83  fr.  à  Angoulême,  77,60  à  78  fr.  à 
Albi,  74  à  76  fr.  à  Besançon,  So  à  81  fr.  à  Beau- 
ne,  80  fr.  à  Blois,  79  à  80  fr.  à  Bourges,  77  à  78 
fr.  à  Brienon,  80,26  à  81,26  à  Chartres,  79  à  80 
fr.  à  Chaumont,  80  à  81  fr.  à  Clermont-Fcrrand, 

79  à   Si   fr.  à  Châteauroux,   79   à  80  fr.   à   Dijon, 

80  fr.  à  Evreux,  76  à  77  fr.  à  Lille,  80  fr.  à  La 
Rochelle,  80  à  82,60  à  Lyon,  79  à  81  fr.  à  Metz, 
So  à  81  fr.  à  Moulins,  88  fr.  à  Montpellier,  78  à 

79  fr.  à  Niort,  78  à  80  fr.  à  Nevcrs,  76  à  78  fr.  a 
Montereau,  78  à  79  fr.  à  Poitiers,  80  à  81  fr.  à 
Orléans,  78  à  80  fr.  à  Rennes,  76  à  78  fr.  à  Rouen, 
72   fr.    à   Saint-Brieuc,   82   à   84  fr.   à   Strasbourg, 

80  à  82  fr.  à  Tours,  78  à  81  fr.  à  Troyes,  79  à  81 
francs  à  Toulouse,  79  à  80  fr.  à  Vesoul. 

A  la  Bourse  de  Commerce  de  Paris,  la  cote  offi- 
cielle du  blé  a  été  établie  de  85  à  85, 5o  les  100 
kilogr.,  en  hausse  de  i  fr.  76  à  2  fr.  sur  celle 
de  la  semaine  précédente. 

Les  transactions  de  la  meunerie  ont  eu  lieu, 
suivant  provenance  et  qualité,  à  des  prix  variant 
de  81  à  84  fr.  le  quintal  départ,  ce  qui  représente 
une  importante  plus-value,  comparativement  aux 
prix  du  précédent  marché.  Aux  100  kilogr.  dé- 
part, on  cote  les  blés  de  Seine-et-Marne,  Seinc-et- 
Oise,  Eure-et-Loir,  Loiret,  Vienne,  Loir-et-Cher, 
Indre-et-Loire,  Yonne,  Marne,  83  à  83, 60;  des 
Deux-Sèvres  et  de  Maine-et-Loire  81, 5o  à  82;  de 
Normandie  Si  fr.  ;  du  Nord  80  à  81  francs. 

Les  cours  se  maintiennent  à  un  niveau  élevé 
sur  les  marchés  américains,  où  l'on  cote  :  '/f\,~b 
à  New-York,  C3,29  à  Chicago,  64,62  à  Buenos- 
Ayres. 

Farines.  —  Cours  en  hausse  de  2  à  3  francs. 
On  paie  de  102  à  io5  fr.  les  100  kilogr.  départ  du 
moulin  ou  112  fr.  le  quintal  rendu  chez  les  bou- 
langers de  Paris.  Les  farines  de  seigle  valent  85 
francs  le  quintal  rendu. 

Sons.  —  Affaires  moyennement  actives  à  des 
prix  soutenus.  Aux  100  kilogr.  départ,  on  cote  : 
gros  sons  36  à  Sg  fr.   ;  autres  sortes,  33  à  36  fr. 

Seigles.  —  Los  seigles,  jusqu'à  ces  derniers 
temps  fort  négligés,  sont  actuellement  très  de- 
mandés ;  les  cours  sont  en  hausse  de  4  à  5  fr. 
par  quintal  sur  ceux  de  la  semaine  dernière.  On 
vend,  aux  100  kilogr.  départ  :  seigles  de  l'Aube, 
de  la   Marne,  du   Loiret,  de   l'Yonne  67   à  58  fr.  ; 


de   la   Haute-Vienne   56   fr.  ;   de   Bretagne   55   fr.  ; 
d'Indre-et-Loire  56  fr.  5o. 

Avoines.  —  Les  cours  tendent  à  se  niveler;  il 
y  a  peu  de  différence  entre  les  diverses  variétés. 
La  fermeté  s'accentue.  Aux  100  kilogr.  départ, 
on  cote  les  avoines  grises  d'hiver  du  Poitou  et 
du  Centre  65  à  66  fr.  ;  les  grises  de  printemps  de 
Brie  et  de  Beauce  61,60  à  62  fr.  ;  les  noires  du 
Centre  62  à  62,76;  les  blanches  et  jaunes  du  Nord 
62  à  63  francs. 

Dans  le  Midi,  l'avoine  grise  d'hiver  vaut  de 
03  à  65  fr.  à  Toulouse,  de  72  à  78  fr.  à  Orthez. 

Orges.  —  Les  transactions  devenant  plus  nom- 
breuses, les  cours  sont  eu  hausse.  On  cote,  aux 
100  kilogr.  départ,  les  orges  de  brasserie  de  l'Al- 
lier, du  Loiret,  de  l'Yonne  65  à  66  fr.  ;  de  l'Aube 
et  de  la  Marne  63  fr.  ;  de  la  Mayenne  et  de  la 
Sarthe  62  fr.  ;  de  la  Vienne  et  de  la  Charente  61  ; 
les  orges  de  mouture  62  à  54  ;  les  escourgeons  69 
à  64  francs. 

Céréales  diverses.  —  Les  cours  accusent  de  la 
hausse.  On  paie,  aux  100  kilogr.  départ,  les  sar- 
rasins de  Normandie  62  fr.  ;  de  Bretagne  61  fr.  ; 
du  Limousin  65  fr. 

Aux  100  kilogr.,  on  vend  le  maïs,  70  fr.  à  Tou- 
louse, 80  à  90  fr.  à  Valence  d'Agcn,  70  à  76  fr. 
à  Lcctoure,  60  à  62  fr.  à  Chalon-sur-Saône,  70  à 
72  fr.  à  Orthez. 

La  graine  de  sorgho  à  balais  vaut  35  fr.  les  100 
kilogr.  dans  le  Tarn-et-Garonne. 

Fourrages.  —  Au  marché  de  La  Chapelle,  cours 
en  hausse  sur  la  luzerne,  stalionnaires  sur  les  au- 
tres fourrages.  On  vend,  aux  100  bottes  de  6 
kilogr.  rendues  à  Paris,  droit  d'entrée  et  frais 
de  camionnage  compris  :  luzerne  210  à  260  fr.  ; 
regain  200  à  24o  fr.  ;   foin   190  à  24o  fr. 

On  cote  aux  100  kilogr.  sur  vagon  gare  de  dé- 
part, dans   les  départements   : 

Foin  pressé  :  Isère,  Savoie,  32  à  33  francs  ; 
Puy-de-Dôme,  3o  à  3i  fr.  ;  Languedoc  3o  à  32  fr.  ; 
Limousin,  3i  à  33  francs. 

Pailles.  —  Au  marché  La  Chapelle,  les  prix  des 
pailles  de  seigle  et  d'avoine  sont  un  peu  plus 
fermes.  On  paie,  aux  100  bottes  de  5  kilogr.  ren- 
dues à  Paris,  droit  d'entrée  et  frais  de  camionnage 
compris  :  paille  de  blé  xi5  à  i4o  fr;  paille 
d'avoine  ii5  à  i4o  fr.  ;  paille  de  seigle,  120  à 
i5o  francs. 

Dans  les  départements,  on  cote,  aux  100  kilogr. 
sur  vagon  gare  :  Paille  de  blé  :  Languedoc  11  à 
12  francs;  Auvergne  10  à  11  fr.  ;  Loire  12  à  i3 
francs.  Paille  de  seigle  :  Loire,  Haute-Loire,  i3  à 
i5  francs. 

Bétail.  —  Au  marché  de  La  Villette  du  lundi 
iS  novembre,  cours  soutenus  sur  le  gros  bétail, 
coté  comme  suit  au  demi-kilogramme  net  :  bœufs 
de  l'Allier,  la  Nièvre,  Saône-et-Loire  2,70  à  2,86; 
de  l'Orne,  du  Calvados  et  de  la  Haute-Vienne  2,80 
à  2,85;  de  la  Mayenne  et  de  la  Sarthe  2,3o  à  2,65; 
de  Maine-et-Loire  et  de  la  Loire-Inférieure  2,26  à 
2,60;  du  Cantal  2,16  à  2,65;  de  la  Vendée  1,90  à 
2,5o;  les  génisses  2,85;  les  taureaux  1.90  à  2,4o. 

Les  cours  des  veaux  ont  accusé  de  la  fermeté.  On 
a  payé  au  demi-kilogramme  net  :  veaux  d'Eure-et- 
Loir,  Seine-et-Marne,  Seine-el-Oise.  Loiret,  Yon- 
ne 4  à  4.60;  de  l'Aube,  de  la  Marne  4  à  4,26; 
de  la  Sarthe  3,26  à  3,76;  de  Bretagne  3  à  3,5o; 
veaux  médioar?s  de  toutes  provenances  2,60  à 
3,10. 


428 


REVUE    COMMERCIALE 


(".ours  en  liaussc  de  lo  à  20  ccnlimes  par  demi- 
kilopramme  net  sur  les  moulons.  On  a  coté  ; 
.'f.'111'.iux  5,5o;  moulons  de  l'Allier,  de  la  Nièvre, 
lu  Cher  5  à  5,5o;  du  Midi  3.25  à  '3,75;  brebis  du 
Midi  2,75. 

Sur  les  pores,  plus-value  de  6  à  10  cenlime?  ; 
on  a  cofé  au  dcmi-kilojrrflmme  vif  :  porcs  gros 
.'..*>5  à  2,70;  coches  1.95  à   2,26. 

Marché  du  jeudi  9  noteinbre 

Entrées  dirpcles 
am  abattoirs Réserves 

Amenés  La  Vill.       Vaug.     La  Vill.      Vau  g 


♦Al«s 

tètes 

(«les 

tètes          tètes 

Bœufs. .. 

2  C<J8  ) 

Vaches.. 

1   1U9  [ 

188 

154 

874           758 

Taureaux 

223  \ 

Veaux. . . 

1  807 

1  4,89 

.^16 

33U            81 

Moutons. 

10  171 

2  945 

1  2(51 

1  540          »-jO 

Porcs  .... 

3  030 

1  156 

1  330 

310          203 

Prix  m 

Kima  du 

kilogramme 

A 

u  poids  nei 

Au  poids  vif 

1"  quai. 

2*  quai. 

3'  quai. 

Prix  extrême 

Bœufs  ... 

. . .       5"30 

4.70 

3.80 

1   10  à  3.42 

Vaches  . . 

...       5.20 

4.30 

3.40 

1.10  à  8.42 

Taureaux 

..       4.50 

4.10 

3.80 

1   10      3.12 

Veaux  . .. 

..       8     .. 

6.50 

4.80 

1  51      5.52 

Moutons  . 

. . .      9  80 

7.30 

6. lu 

2     ..      5.91 

Porcs  

...       7.70 

7.28 

7     .. 

3.80      5.50 

Marché    du 

lundi  /.î  Noveir 

hre 

Entrées  directes 

aux  ahaUoirs 

Réserves 

Amenés 

'LaTÏÏrT"" 

Vaujr 

"La  YÏÏT'^'Vaïig^ 

léles 

tètes 

tètes 

tètes          tèlfs 

Bœufs  — 

3  491    J 

Vaches.. . 

2  095 

263 

213 

952            252 

Taureaux 

3d4  1 

Veaux 

2  534 

1  888 

339 

5S2            181 

Moutons.. 

14  5i6 

2  498 

833 

2  520        1  200 

Porcs 

3  9:^ 

1  558 

5SS 

3;0            326 

Pril  rr 

aiiina  ati 

kilogramme 

1 

u  poids  ne 

Au  poids  vif 

1"  quai. 

i"  quai. 

.3*  quai 

Prix  citrômes 

Bœufs  .. . 

...      5.40 

4.60 

3.80 

1  60      3.48 

Vaches  . . 

...       5.20 

4.20 

3.60 

1     »      3.48 

Taureaux 

...      4.40 

4     .. 

3.70 

1     ..      3  05 

Veaux  . . . 

...      8    .. 

6  50 

4.80 

1.54      5.52 

Moutons  . 

. ..     10    » 

7.90 

6.50 

2  20      6  05 

Porcs 

. . .      7  8« 

7.42 

7.14 

3.90      5.60 

Dans  les  départements,  on  cote  : 

Bordeaux,  par  kilogramme  poids  vif  :  bœufs 
1,60  à  3,10;  veaux  3  à  8,90;  moutons  2,4o  «i  3, 60; 
porcs  4.80  à  5,3o. 

Dijon,  par  kilogramme  poids  vif  :  veaux  3, 80 
1  'i..'jo;  porcs  5, 10  5  5,5o;  par  kilogr.  net,  mou- 
tons 6  à  9  fr. 

<',r,nrnay,  par  kilogramme  poids  vif  :  vaches 
?.6o  à  2,76;  porcs  5,55  5  5,65;  par  kilogr.  net. 
veaux  6  à  8  fr, 

Lille,  par  kilogramme  poids  net  :  boeufs  et  va- 
ches /|,25  à  5,25;  veaux  5.25  à  9  fr.  ;  moutons 
^  à  8.5o;  porcs  6.5o  à  8,25. 

I.yoïi-Vaixe.  par  kilogramme  poids  vif  :  bœufs 
1.90  à  a.po;  v<-aux  3  à  /t,7o;  porcs,  /j,4o  à  5  fr.  ; 
par  kilogr.  nol,  moutons  7  à  8  fr. 

MnrsrUle.  par  kilogramme  poids  net  :  bœufs 
/i  à  5  fr.  ;  vaches  3,Bo  à  /1.75;  moutons  7  à  7,80; 
brebis  C.5o  i\  6,8„;  pa,  kilogr.  vif.  porcs,  4,6o  à 
'i.8<.. 

Voficy,  par  kilogramme  poids  vif  :  veaux  3,5n 
1  .'1.60;  porcs  3.4o  h  5,60;  par  kilogr.  net  :  va- 
Ii<*  a,5o  à  5,5o;   moulons  5  à  8.5o. 


Nantes,  par  kilograninu'  poids  %if  :  bœufs  et 
vaches  2,3o  à  2.5o;  veaux  4,i5  à  /|,85;  moutons 
/i.25  à  4.75;  porcs  4.4o  à  4,8o. 

Hennés,  par  kilogramme  poids  vif  :  porcs  gras 
.1,80  à  5,20;  veaux,  4.70  à  4,90. 

Bétail  de  trait  et  d'élevage.  —  A  Forgcs-les- 
lÀuiv  t^Stiue-Iiiférieurc),  on  cote,  à  la  pièce  :  porcs 
coureurs  220  à  4oo  fr.  ;  porcs  de  lait  iio  à  160 
frauGS. 

Daos  la  ILiule-VLeimc,  à  Bel  lac  :  bœufs  de  trait 
3.000  fr.  la  paire;  vaches  de  trait,  2.5oo  fr.  la 
p^ise;  porcs  iKMirrains,  100  à  220  fr.  pièce. 

A  Belfort  :  bœufs  de  travail  3. 000  à  3.5oo  fr. 
la  paire;  vaches  laitières  de  choix  9.000  à  2.5oo 
francs;  autres  sortes  1.200  à  i.Coo  fr.  ;  génisses 
pleines  i.iioo  à  1.800  fr.  ;  jeuni^  génisses  4oo  à 
600  fr.  :  la  pièce  :  porcelets  nourrains  280  à  870 
francs;    laitons   170  à    24o  fr,    la   paire. 

A  Moulins,  on  vend  à  la  pièce  :  génisses  65o  à 
i.ooo  fr.  ;  vaches  suilécs  i.ooo  à  1.600  fr.  ;  va- 
ches maigres  860  à  i.ooo  francs. 

Suifs.  —  La  cote  officielle  du  suif  frais  fondu 
a  été  établie  à  235  fr.  les  100  kilogr.,  à  la  Bourse 
de  Commerce  de  Paris. 

Vins.  —  Les  ventes  sont  calmes.  En  Champa- 
gne, les  vins  des  grands  crus  sont  atteints  par 
la  mévente  diiie  à  l'application  du  régime  sec  dans 
nombre  de  pays  étrangers.  On  note  un  nouveau 
fléchissement*  sur  les  marchés  méridionaux,  où 
l'on  paie,  à  l'hectolitre,  les  vins  rouges  :  48  à  72 
francs  à  Montpellier,  45  à  78  fr.  à  Perpignan,  4? 
à  76  fr.  à  Nîmes,  40  à  72  fr.  à  Narbonne,  44 
à  72  fr.  à  Béziers,  45  à  72  fr.  à  Carcassonne. 

A  Arbois,  dans  le  Jura,  les  vins  blancs  se  sont 
vendus,  à  la  sortie  du  pressoir,  de  100  à  i25  fr. 
i'hcclolitre. 

Dans  l'Indrc-ct-Loire,  on  paie  les  vins  ordinai- 
res 4o  fr.  ;  pas  encore  de  cours  pour  les  vins  su- 
périeurs, dont  on  demandera  probablement  de  5o 
à  60  fr.   par  hectolitre. 

Dans  l'Yonne,  à  Auxerre,  on  paie  de  70  à  80  fr, 
la  feuillette  de  i36  litres. 

A  Roanne  (Loire),  on  cote  les  vins  rouges  75  à 
80  fr.  l'hectolitre  pris  à  la  propriété. 

A  Chalon-sur-Saône,  vins  rouges  90  à  100  fr.  ; 
blancs   100  à   110  fr.  l'hectolitre. 

Dans  les  Deux-Sèvres,  à  Thouars  :  vins  rouge» 
5o  à   75  fr.  ;   vins  blancs  75  à  85  fr.   l'hectolitre. 

Lins  et  chanvres.  —  A  Tréguier  (Côtes-du-Nord), 
le  lin,  récolte  de  1921,  vaut  680  à  690  fr.  ;  celui 
de  1922,  de  660  à  670  fr.  les  5oo  kilogr.  La  grai- 
ne de  lin  est  tenue  de  90  à  96  fr.   les  100  kilogr. 

Dans  le  Nord,  peu  d'affaires  en  lins  en  paille, 
que  l'on  cote  de  0  fr.  45  à  i  fr.  10  le  kilogr.  sui- 
vant  qualité. 

On  cote,  aux  100  kilogr.  le  chanvre  :  80  à  170 
francs  au  Mans,  100  à  i4o  fr.  à  Beaumont-sur- 
Sarthe. 

Beurres.  —  Dans  les  départements,  on  paie  au 
kilogr.  :  i3  fr.  à  Falaise,  t3  i\  i4  fr.  à  Langres, 
10  fr.  5o  à  Loiihans  et  h  Mamers,  10  fr.  à  Blois, 
1  r>  à  i3  fr.  à  Brienon.  17  fr.  5o  à  Evreux,  i4  fr. 
à  Bray-sur-Seine. 

Œufs.  —  On  vend,  à  la  douzaine  :  8  fr.  h  Blois 
et  à  Mamers;  7  fr.  5o  à  Falaise.  6  fr.  à  Bergerac  et 
à   I.ecloure,  6  à   7   fr.   dans  l'Isère.         B.  Duranh. 

Le  Gérant  :  P.  Davy. 
Imp.  A.  DAVY  ef  FILS  Aîné.  62.  r.  Madame,  Parif 


CHRONIQUE  AGRICOLE 


429 


CHRONIQUE  AGRICOLE 


Le  budget  de  l'année  rgaS  devant  la  Chambre  des  Députés.   —  Manœuvre   pour  un  retard  de  vote.  

Les  impôts  payés  par  les  agriculteurs.  —  Nouvelles  attaques  sur  ce  sujet.  —  Discussion  générale 
sur  le  budget  du  ministère  de  l'Agriculture.  --  Les  crédits  pour  les  encouragemints  à  l'Agricul- 
ture et  pour  les  Offices  agricoles.  —  Allocalions  de  farines  pour  les  produits  de  réf^ime.  ^Décret 

relatif  à  l'adjonction  de  farine  de  seigle  à  la  farine  de  froment.  —  Les  élections  pour  les  Comités 
de  retour  à  la  terre.  —  Promotion  dans  l'ordre  du  Alérite  agricole  de  cultivatrices  mères  de  fa- 
mille nombreuse.  —    La  fièvre  aphteuse  dans  les  Pays-Bas   et   en    Suisse.  —   Sorties  de    vins  des 

caves  des  récoltants  pendant  le  mois  d'octobre.  —  Expositions  des  vins  de  Bourgogne  à  Beaune. 

Rapport  du  jury  sur  la  récolte  de  1922.  —  Vente  des  vins  fins  des  hospices  de  Beaune.  —  Date 
du  concours  agricole  de  Nevers.  —  Le  régime  des  importations  du  Maroc  en  France  et  en  Algérie. 

—  Mécent  concours  de  la  race  Charolaise  à  Moulins.  —  Principales  récompenses.  —  Extrait  dii 
discours  de  M.  de  Garidel.  —  Prochaine    assemblée  générale    du   Syndicat  agricole    du    Roumois. 

—  Organisation  d'un  Office  du  Lait. 


Le  budget  en  1923. 
Après?  une  louiruc  discussioti,  trop  souvent 
confuse,  la  ClianiJjre  des  Députés  a  décidé, 
dans  sa  séance  du  13  novembre,  de  poursui- 
vre l'examen  de  ce  budget  et  d'aborder 
l'étnde  des  dépenses  des  diverses  administra- 
tions. Une  forte  majorité  s'est  prononcée 
dans  ce  sens  ;  mais  un  spectacle  au  moins 
étrange  a  été  donné  à  cette  occasion,  celui 
du  rapp<irfour  général  de  la  Commission  des 
Finances  demandant  à  la  Chambre»  de  ren- 
voyer au  (jouvernement  le  budget  que  lui- 
même  avait  rapporté  et  d'interrompre  ainsi 


questions  très  variées  ;  nous  ne  pouvons  que 
les   signaler. 

M.  Macarez  s'est  incpuiété  du  sort  d'une 
proposition  de  loi  relative  à  la  surveillance 
des  étalons  cl  de  celui  de  l'Ecole  des  Indus- 
tries agricoles  de  Douai.  M.  Ambroise  Rendu 
a  appelé  l'atleution  sur  les  réformes  néces- 
saires pour  arrêter  l'excès  du  morcellement 
du  sol,  M.  Barthe  a  réclamé  une  répression 
plus  énergique  des  fraudes.  M.  Courtier  a 
iïisisté  sur  lii  prod'urtion  des  engrais  azotés, 
M'.  Donssaud  sur  le  développement  de  l'en- 
seig-nemont     agricole,     M.     Gom  père- More! , 


une  discussion  déjà  trop  tardive.  M.  de  Las-  ]   sommairement,   et  M.   Valière,   plus   longue 


teyrie,  ministre  des  Finances,  n'a  pas  eu  de 
peine  pour  déjouer  le  complot  dénoncé  par 
cette  manœuvre. 

Il  n'y  aurait  pas  eu  à  insister  ici  sur  cet  ii. 
cident  si  ce  rap{X)rleur  général,  M-  Boka- 
nowski,  n'avait  pas,  entre  autres  motifs  qu'il 
arguait,  invoqué  l'insuffisance  des  impôts 
payés  par  les  cultivateurs,  comparativeinenl 
aux  charges  qui  pèsent  sur  les  autres  contri- 
buables. C'était  apporter  l'autoriti'  du  rôle 
qu'il  avait  à  remplir  aux  affirmations  calorn- 
nieusi's  maintes  fois  réfutées  et  <pii  sont  in- 
dignes di!  la  tribune  du  Parlement-  Ce&  ac- 
cusatiof4s  ont  été  énergiqucmenl  relevées. 
M.  Vietor  liorel  a  répli(pié  heureusemonf  que 
si  la  cédule  des  bénéfices  agricoles  rapporte 
relativement  peu  à  l'Etat,  c'est  parce  (^ju'il 
n'y  a  pas  de  bénéfices,  et  que  les  agriculteurs 
ne  déserleraienl  pas  la  terre  s'ils  gagnai^-nt 
tant  d'îugent.  M.  Henry  Chéron,  ministre  de 
rAgriculliire.  a  été  vivement  a|:plaudi  quand 
il  a  répliqué  que  les  intérêts  ruraux  se  con- 
fondent avec  les  intérêts  généraux  du  pays. 
«  II  est  pénible,  a-t-il  ajouté,  d'entendre 
dres«er  un  réquisitoire  contre  les  agriculteurs 
qui  travaillent  chaque  jour  avec  tant  d'ardeur 
et  taîit  (]>•  mérite  è  la  production  de  la  ri- 
rhes*;e  nationale.   » 

La  di'^eussion   du   budget   du   ministère  de 
l'Agrirulture    a    été.    comme    toujours,    l'oc- 
casion   de   nombreuses   observations    sur   des 
2.")  Novemlir*»  1922.  —  N»  47 


ment,  ont  exposé  le  programme  du  socia- 
lisme agraire.  Aux  uns  et  aux  autres,  le  mi- 
nistre de  l'Agriculture  a  répondu  en  rap- 
pelant les  actes  accomplis  en  faveur  des  agri- 
culteurs et  en  exposant  le  programme  des 
projets  qu'il  prépare.  «  Respectons  et  ai- 
dons les  hommes  de  la  terre,  a-t-il  conclu. 
Ils  sont  les  plus  solides  artisans  de  la  pros- 
périté nationale.  » 

Dans  l'examen  des  chapitres  du  budget, 
le  crédit  dfes  encouragements  à  l'agri-cnl- 
ture  a  été  relevé'  ta  4'  millions  de  francs  ;  le 
sort  du  Concours  général  agricole  de  Paris 
a  été  sauvé. 

Ce  fut  la  principale  modffi'ca4ion  apportée 
aux  propositions  de  la  Commission  de?  Finan- 
ces. Quelques  relèvements  de  crédits  ont  été 
effértuées  sut  divers  chapitres,  notamment  en 
ce  qui  concerne  les  services  d'inspection  des 
maladies  des  plantes,  de  la  répression  des 
fraudes  dont  les  ressources  étaient  manifeste- 
ment, insuffisantes.  Com.me  chaque  année, 
une  lutte  assez,  ardente  s'éleva,  à  propos  des 
services  des  haras  et  des  étalons,  nalionaax, 
sans  que  des  changement.^  sérieux  aient  été 
apportés.  Des  relèvements  de  crédit  ont  été 
votés  en  faveur  des  services  du  Génie  rural. 
Les  incendies  de  forêts  ont  donné  lieu  à  des 
échanges  d'observ'ations  intéressantes. 

Nous  avons  annoncé  que  la  Commission 
des  Fiiumces  de  la  Chambre  proposait  de  ré- 
Tome  II.  —  22 


430  CHRONIQUE 

duire  dans  de  forle?  proportions  le  crédit 
pour  les  Offices  airricoles.  Dans  sa  réiKui^' 
à  un  dé2>ulé  qui  l'inlerrogeait  sur  ce  sujet. 
M.  Henry  Chéron  a  déclaré  (Journal  Officiel 
du  li  novembre)  que  le  ministre  de  l'Agri- 
culture réclamerait  le  maintien  du  créilit  de 
16  millions  accordé  en  1922  et  demandé  par 
le  Gouvernement  pour  1023-  Ce  chapitre  â  été 
réservé  |)our  une  discussion  nltf'rieure. 

Les  produits  dits  «  de  régime  ». 
Un  arrêté  du  2'i  août  dernier  a  déterminé 
les  industries  qui  pourraient  être  autorisées 
à  fabriquer  de  la  farine  à  un  taux  d'extrac- 
tion inférieur  à  celui  de  la  farine  entière- 
Un  nouvel  arrêté  en  date  du  10  novembre  a 
autorisé  l'industrie  des  produits  de  régime 
à  employer  des  farines  tirées  au  moins  à 
70  0/0  d'extraction.  Le  contingent  total  uti- 
lisé pour  les  fabrications  de  cette  industrie 
ne  pourra  dépasser  annuellement  iO  000 
quintaux  de  farine. 

Le  Seigle  dans  la  panification. 

Ainsi  que  nous  l'avons  annoncé  précédem- 
ment (Chronique  du  11  novemlire),  la  Com- 
mission de  l'utilisation  du  blé,  hypnotisée 
par  le  préjugé  du  pain  l»lanc,  s'est  refusée 
jusqu'ici  à  formuler  un  avis  favorable  à  l'em- 
ploi, dans  la  panification,  des  succédanés 
de  la  farine  de  blé  ;  elle  a  tout  au  plus  admis 
l'addition  facultative  de  farine  de  seigle.  Le 
ministre  de  l'Agriculture  s'est  empressé  de 
provoquer  un  décret  sanctionnant  cet  avis. 
Voici  Iç  texte  de  ce  décret  qui  porte  la  date 
au   10  novembre   : 

Les  prcfcts  pourront,  après  avis  de  la  Commis- 
sion consiilt;itivc  dcparUnicnlalc  instituée  par 
l'article  3  du  décret  du  28  juillet  1922,  autoriser 
l'addition,  dans  la  limite  maxima  de  10  p.  100, 
de  farine  de  seigle  à  la  farine  de  froment  pour 
la  fabrication  du  pain. 

C'est  là  un  premier  pas,  Irrij)  liniide  à  notre 
avis,  qu'on  doit  néanmoins  ai)prouver.  Si 
l'on  veut  enrayer  sérieusement  les  besoins  de 
blé  étranger,  on  derra  prendre  des  mesures 
plus  énergiques.  Plus  on  tardera,  et  moin< 
efficaces  seront  ces  mesures. 

Les  Comités  du  Retour  à  la  Terrp. 
On  a  vu,  dans  le  numéro  du  28  octobre 
(page  35fi),  un  décret  instituant  dans  chaque 
déparlement  un  Comité  de  l^elour  à  la  Terre. 
Dans  cha<pie  Comité  figureront  dix  membres 
élus  par  les  Associations  agricoles  du  dépar 
tcmcfil  pour  une  période  de  cinq  ans.  Un  ar- 
rêlc  du  ministre  de  l'Agriculture,  en  date  du 
9  novembre,  a  fixé  les  conditions  dans  les- 
quelles ces  élections  auront  lieu.  On  trouvera 
plus  loin  (page  îil)  le  texte  de  cet  arrêté. 


AGRICOLE 

Mérite  agiicole. 

Le  Journal  Officiel  du  17  novembre  a  in- 
séré une  promotion  exceptionnelle  en  fa- 
veur des  mères  de  famille  nombreuse,  culti- 
vatrices ou  ouvrières  agricoles,  dont  les  en- 
fants sont  demeurés  à  la  terre.  Celte  promo- 
tion comprend  87  noms,  un  par  départe- 
ment. Les  citations  qui  accompagnent  cha- 
que nom  font  ressortir  des  mérites  aussi  éle- 
vés que  modestes  dans  la  forme. 

En  réalisant  cette  pensée,  le  mini>-trc  de 
l'Agriculture  a  été  inspiré  par  un  sentiment 
généreux.  Il  n'y  a  pas  à  l'en  féliciter,  mais 
on  doit  se  réjouir  que  les  admirables  femmes 
qui  donnent  ces  exemples  de  fidélité  à  la  terre 
française  soient  ainsi  portées  à  l'honneur. 

Police  sanitaire  du  bétail. 

L'existence  de  la  fièvre  aphteuse  a  été  cons- 
tatée officiellement  sur  le  marché  de  Rot- 
terdam. En  conséquence,  le  ministre  de 
l'Agriculture,  sur  l'avis  du  Comité  consul- 
tatif des  épizooties,  a  pris,  à  la  date  du  lo 
novembre,  un  arrêté  interdisant  l'importa- 
tion en  France  des  animaux  des  espèces  bo- 
vine, ovine,  caprine  et  porcine  en  prove- 
nance des  Pays-Ras. 

On  annonce  de  Suisse  que  la  fièvre  aphteu- 
se a  pris  des  proportions  nouvelles  dans  le 
canton  de  Neuchâtcl  ;  des  abalages  assez  im- 
portants d'animaux  ont  été  opérés  aux  envi- 
rons de  Verrières,  non  loin  de  la  frontière  de 
France.  La  maladie  est  signalée  aussi  aux 
environs  dTverdon,  dans  le  canton  de  Vaud. 

Commerce  des  vins. 

La  Direction  générale  des  Conlrilnitions 
indirectes  a  publié  le  résumé  des  sorties  de 
vins  des  caves  des  récoltants  pendant  le  mois 
d'octobre,  premier  mois  de  la  nouvelle  ("am- 
pagne. 

En  France,  les  sorties,  tant  en  octobre 
qu'antérieurement,  se  sont  élevées  à  i  mil- 
lions i67  508  hectolitres,  dont  171  068  repré- 
sentés par  des  vendanges  expédiées.  Le  droit 
de  circulation  a  été  appliqué,  pendant  ce 
mois,  à  3  66'i  'i20  hectolitres. 

En  Alsace  cl  Ixirraine,  les  sorties  ont  été 
de  12'i  291  hectolitres  vinifiés  sur  place,  et 
de  8  5î8  représentés  par  des  vendanges  ex- 
pédiées. 108  912  hectolitres  ont  été  soimiis 
au  droit   de  circidation. 

En  Alsace,  les  sorties  ont  atteint  2  080  '«13 
hectolitres,  dont  59i  234  représentés  par  des 
expéditions  de  vendanges. 

Au  31  octobre,  le  stock  commercial  chez 
les  marchands  en  gros  était  de  9  570  09't  hec- 
tolitres en  France,  28i  219  en  Alsace  et  Lor- 
raine et  758  678  en   Algérie. 


CHRONIQUE  AGRICOLE 


Les  vins  de  Bourgogne  ea  1922. 

L'exposition  des  vins  nouveaux  de  la  Bour- 
gogne, organisée  à  Beaune  par  le  Comité 
d'Agriculture  et  de  Viticulture  de  la  Côte- 
d'Ûr,  11?  11  et  12  novembre,  a  présenté  la 
même  importance  que  les  précédentes  ;  elle 
renfermait  près  de  2  000  échantillons.  Voici 
le  rapport  présenté  par  le  jury  après  son 
examen  : 

En  ig2_'.  lo  printemps  et  une  partie  de  l'été 
favorisèrent  la  végétation  de  la  vigne  et  permi- 
rent à  celle-ci  d'échapper  aux  maladies  cryptoga- 
miques. 

La  floraiîon   se   fit   par   un   temps  mervcilloux. 

Cependant,  la  fraîcheur  de  la  fin  de  l'été  re- 
tarda la  maturité  que  les  pluies  du  début  de  sep- 
tembre faillirent   même  compromettre. 

Une  reprise  du  beau  temps,  heureusement  sur- 
venue, permit  de  surseoir  à  la  récolte  et  les  vins 
nouveaux,  vendangés  tardivement,  sont  caracté- 
risés par  une  couleur  suffisante,  de  la  finesse, 
du  bouquet,  une  complète  franchise  de  goût, 
qui  en  font  des  vins  de  bonne  constitution. 

Le  Jury  se  plaît  à  reconnaître  cet  ensemble  de 
mérites  à  la  récolte  de  1922. 

Les  vins  blancs  fins,  admirablement  réussis, 
possèdent,  avec  un  degré  élevé,  un  parfum  pré- 
cieux et  distingué. 

Cette  même  appréciation  s'applique  aux  vins 
de  Chablis  et  du  Maçonnais,  ainsi  qu'aux  vins 
blancs  de   crus  secondaires. 

Les  vins  du  Beaujolais,  de  la  Côte  Chalonnaisc, 
de  la  Côte-d'Or,  du  Maçonnais,  de  l'Yonne,  re- 
présentés à  l'Exposition  par  de  nombreux  échan- 
tillons, ont  été  appréciés  par  le  Jury  qui  a  pu 
constater  leurs   mérites. 

La  qualité  des  vins  ordinaires  et  grands  or- 
dinaires  donne  également  satisfaction. 

L'importance  de  la  récolte  de  1922  semble  de- 
voir être  un  peu  au-dessus  de  la  moyenne  de  cel- 
le des  années  précédentes,  sans  pouvoir  cepen- 
dant être  qualifiée  de  très  abondante. 

Dans  une  intéressante  conférence,  M.  de 
Mun,  président  de  la  Commission  d'expor- 
tation des  vins,  a  exposé  les  efforts  poursui- 
vis afin  de  rendre  quelque  activité  au  com- 
merce des  vins  fins. 

Les  vins  des  hospices  de  Beaune. 

La  célèbre  vente  des  vins  fins  nouveaux 
des  hosi'iccs  civiles  de  Beaune  a  eu  lieu  aux 
enchères  publiques  le  12  novembre,  en  pré- 
sence de  M.  Dior,  ministre  du  Commerce- 
Les  cuvées  de  vins  rouges  de  Savigny, 
Meursault,  Beaune,  Pommard,  Aloxe-Gorton, 
étaient  réparties  en  dix-neuf  lots,  dont  un 
certain  nombre  étaient  dédoublés.  Les  prix 
des  adjudications  opt  varié  de  1  620  fr.  à 
4  000  fr.  la  queue  (456  litres).  Le  total  de 
la  vente,   qui   portait  sur   195  pièces  4   fcuil- 


431 
a    produit 


lettes    (soit    448    hectolitres 
253  347  fr.  50. 

Les  six  cuvées  de  vins  blancs  de  Meur- 
sault ont  été  adjugées  de  1  700  fr.  à 
2  640  fr.  la  queue.  La  vente  a  produit  79  260 
francs  pour  75  pièces  3  feuillettes  (174  hec- 
tolitres 42). 

Six  feuillettes  d'eau-de-vie  de  marc  de  1921 
ont  été  adjugées  de  1220  fr.  à  2  420  fr- 
l'hectolitre,  en  tout  8  835  fr. 

Le  total  général  de  la  vente  s'est  élevé  à 
3il  442  fr.  50,  au  lieu  de  337  279  fr.  60  en 
1921,  011  les  quantités  offertes  avaient  été 
moindres.  On  n'a  plus  revu  le  prix  de  6  000 
francs  la  queue  atteint  dans  quelques-unes 
des  adjudications  précédentes. 

Le  commerce  avec  le  Maroc. 

La  Chambre  des  Députés  a  adopté,  dans  sa 
séance  du  15  novembre,  un  projet  de  loi  qui 
était  depuis  longtemps  en  suspens.  Il  s'agit 
du  régime  douanier  applicable  aux  produits 
du  Maroc  importés  en  France  et  en  Algérie. 
Le  régime  consacré  par  ce  projet  "<[  celui 
appliqué  à  la  Tunisie  ;  il  se  résume  en  deux 
dispositions   principales. 

Seront  admis  en  franchise  de  douane,  en 
France  et  en  Algérie,  un  certain  nombre  de 
produits  originaires  et  importés  directement 
de  la  zone  française  du  Maroc,  dans  les  li- 
mites d'un  contingent  fixé  chaque  année 
par  décrets.  Les  principaux,  parmi  ces  pro- 
duits, sont  :  les  animaux  domestiques  vi- 
vants, les  volailles  vivantes,  les  volailles  mor- 
tes, les  œufs  de  volaille  et  de  gibier,  les 
viandes  fraîches  ou  conservées  par  un  pro- 
cédé frigorifi(]ue,  les  laines,  les  céréales  en 
grains,  les  légumes  secs,  les  fruits  frais  ou 
secs  à  l'exception  des  raisins  sous  quelque 
forme  que  ce  soit,  les  huiles  d'olive,  les  bois 
communs  exotiques,   etc.. 

Les  autres  produits  acquitteront  les  droits 
les  plus  favorables  perçus  sur  les  produits  si- 
milaires étrangers. 

L'importation  en  France  et,  par  mer,  en 
Algérie  ne  pourra  se  faire  que  sous  pavillon 
français   ou   marocain. 

Concours  agricole  de  Nevers  en  1922. 

Le  grand  Concours  annuel  d'animaux  re- 
producteurs mâles  et  femelles  et  d'animaux 
de  boucherie  de  la  Société  départementale 
d'Agriculture  de  la  Mèvre,  aura  lieu  à  Ne- 
vers,  en  1923,  du  P""  au  4  février.  A  ce  con- 
cours, dont  la  réputation  est  universelle,  sont 
annexées  une  importante  exhibition  d'éta- 
lons de  gros  trait  à  robe  noire  et  des  exposi- 
tions de  fromages,  beurres,  vins  de  la  Niè- 
vre, machines,  instruments  et  produits  agri- 


432 


CHRONIQLE  AGRICOLE 


cdle^^.  l.a  Société  d'Aviculture  fera  son  expo- 
sition   en    même    temps. 

Les  exposants  de  toute  la  France  sont  ad- 
mis à  concourir.  Les  déclaratioiiis  des  expo- 
sants seront  reçues  au  secrétariat  de  la  So- 
ciété d'Agriculture  de  la  Nièvre,  à  .Nevers, 
d'ici  au  31  décembre  prochain.  Pour  rece- 
voir franco  le  projLrrannne  du  concours  et 
des  formules  de  déclaration,  il  suffit  d'en 
adresser  la  demande  au  Secrétariat  de  la  So- 
ciété d'Agriculture  de  la  Mèvre,  17,  rue 
Gambetta,  ù  Nevers- 

La  race  charolaise  à  Moulins. 

Lu  concours  spécial  de  la  race  bo\inc  clia- 
rolaise  a  été  organisé  à  Moulins,  du  19  au  22 
octobre,  par  la  Société  d'Agriculture  de  l'Al- 
lier, sous  la  direction  de  1  Office  agricole  dé- 
partemental- On  y  comptait  112  animaux 
provenant  de  l'Allier,  du  Cher,  de  la  Nièvre 
et  de  Saône-et-Loire.  Les  prix  de  famille  ont 
été  décernés  comme  il  suit  :  l*""  prix  (objet 
d'art),  M.  Louis  Soucacliet,  à  Sainl-Mcnoux 
(Allier)  ;  2*  prix,  le  baron  de  Larouillère,  à 
Chevagnes  (Allier)  ;  3*,  Mme  Vve  François 
Mercier,  à  Tronges  (Allier).  Le  prix  de  cham- 
pionnat des  mâles  a  été  attribué  à  M.  Léon 
Goby,  à  Mars-sur-Allier  (Nièvre),  celui  des 
femelles  à  M.  Auguste  Besson,  à  Saincaize 
(Nièvre). 

Une  exposition  de  pouliches  et  de  juments 
poulinières  de  gros  trait,  qui  comptait  une 
cinquantaine  d'animaux,  était  annexée  à  ce 
concours.  Ln  diplôme  d'honneur  pour  l'en- 
semble des  animaux  exposés  a  été  attribué 
à  M.  Charles  Advenier,  à  Chevagnes. 

M.  Henry  Chéron,  ministre  de  l'Agricul- 
ture, et  M-  Peyronnet,  ministre  du  Travail, 
ont  visité  le  concours.  L'éminent  président 
de  la  Société  d'Agriculture,  M.  de  Garidel, 
a  rappelé,  à  l'occasion  de  la  propagande  en 
faveur-  du  blé,  que  l'intérêt  du  cultivateur 
domine  tous  les  conseils  d'ordre  technique  : 

Go  qu'il  faut,  avant  tout,  pour  amener  le  cul- 
liNutt'Ur  à  intensifier  lu  culture  du  blé,  c'est  que 
le  prix  des  engrais  soit  fortement  diminué  ;  qu'il 
en  soit  de  même  du  prix  des  machines  et  insti'u- 
mcnts  agricoles,  soit  pour  leur  achat  initial,  soit 
plus  encore  pour  l'entretien,  dont  la  cherté  est 
exorbitante;  c'est  que  la  dépopulation  de  la  cam- 
pagne ne  s'accentue  pas  chaque  jour  davanliige, 
soit  par  la  décroissance  de  la  natalité,  soit  par 
l'iitt nation  excrciie  sur  les  paysans  par  la  vie  à  la 
ville,  la  journée  <le  huit  heures  et  les  hauts  sa- 
laires; c'ci»t  que  les  tarifs  de  chemins  de  fer 
soient  ramenés  à  un  taux  supporliible,  au  lieu 
de  ne  servir  qu'à  surélever  le  prix  de  vente  de 
toute»  les  choses  indispensables  à  lu  vie  et  à  la 
culture. 

Le  jour  où'  ces   améliorations   seront    réalisées, 


le  cultivateur  s'empressera  d"appieudre  et  d'ap- 
piijliKr  les  méthodes  culturalcs  et  il  fera  monter 
le  rendement  de  ses  récoltes;  sinon,  on  auia  beau 
lui  prodiguer  les  meilleurs  enseigueiuents  et  les 
meilleurs  conseils  techniques,  leur  application  lui 
apparaîtra  trop  coûteuse  et  il  se  tournera  de  plus 
en  plus,  surtout  dans  nos  régions,  vers  la  pro- 
duction de  la  viande.  Il  délaissera  Jes  oéréaks  et 
développera  à  leur  détriment  la  culture  fourra- 
gère et  le  bétail,  dont  le  prix  de  revient,  étant 
moins  élevé,  le  mettra  à  l'abri  de  la  cherté  et  de 
la  rareté  de  la  main-d'œuvre. 

Ces  vérités  sont  au  nombre  de  celles  qu'il 
est   toujours   utile  de  mettre  en  relief. 

Office  du  Lait. 

Dans  le  discours  qu'il  a  prononcé  en  inau- 
gurant la  u  Journée  du  Lait  »  qui  s'est  tenue 
à  Paris  au  mois  de  septerrihre.  M-  Marcel 
Donon,  sénateur,  président  du  Comité  d  or- 
ganisation, a  suggéré  la  pensée  d'organiser 
J 'avenir  en  créant  un  «  OfUce  du  Lait  »,  qui 
I>ourauivrait  l'œuvre  entreprise  (voir  le  nu-, 
méro  du  30  septembre,  page  280). 

Dans  le  but  de  réaliser  ce  projet,  le  Co- 
mité d'organisation,  rétnii  le  15  novembre,  a 
décidé  la  création  d'un  Institut  ou  Office  du 
Lait,  dont  l'objet  sera  d'étudier  les  conditions 
économiques  de  l'augmentation  de  la  pro- 
duction laitière  et  le  perfectionnement  des 
méthodes  usitées,  par  l'association  raisonnée 
de  la  science  et  de  la  pratique.  Une  propa- 
gande sera  faite  auprès  des  producteurs  pour 
les  amener  à  améliorer  leurs  procédés  de  ré- 
colte, et  auprès  des  consommateurs  pour  les 
convaincre  de  la  grande  valeur  nutritive  du 
lait.  L'Institut  ou  Office  du  Lait  commencera 
à  fonctionner  le  V  janvier  1923  et  publiera 
un  organe  mensuel  de  vulgarisation. 

Syndicats  agricoles. 

Le  Syndicat  agricdle  du  Roumois  (Eure)  a 
décidé,  sur  la  proposition  de  son  président, 
M.  Emmanuel  Boulet,  qu'une  exposition  po- 
mologique,  très  complète,  aura  lieu  en  1023 
à  Routot.  De  très  nombreuses  récompenses 
y  seront  décernées.  Tous  les  renseignements 
peuvent  être  demandés  à  M.  Georges  Foucard, 
vice-président  du  Syndicat,  à  Bourgthcroulde 
(Eure). 

A  cette  occasion,  aura  lieu  un  concours  de 
vergers  ;  des  récompenses  seront  décernées 
aux  propriétaires  et  aux  fermiers  ayant  les 
arbres  les  mieux  soignés-  Les  membres  du 
Syndicat  désirant  concourir  doivent  en  faire 
la  déclaration,  au  plus  tard  à  l'assemblée  gé- 
nérale du  Syndicat  qui  aura  lieu  le  21  jan- 
vier, à  l'Hôtel  de  Ville,  à  Bourgtheroulde. 

Henry  Sagnier. 


LA  FÉCULE  DE  POMMES  DE  TERRE  AUX  PAY^S-BAS 


433 


LA  FÉCULE  DE  POMMES  DE  TERRE  AUX  PAYS-RAS 


L'industrie  de  la  fécule  de  pommes  de 
lerre  aux  Pays-Bas  s'est  développée  depuis 
la  dernière  moitié  du  dix-neuvième  siècle 
dans  les  terrains  tourbeux  des  provinces  de 
Graningue,  Drenthe,  Overyssel  et  Frise,  où 
les  circonstances  étaient  particulièrement  fa- 
vorables à  l'extension  de  cette  industrie.  Au- 
trefois, ces  provinces  renfermaient  de  vastes 
bruyères  presque  inhabitées,  des  terrains 
couverts  d'une  couche  de  tourbe  de  quelques 
mètres    d'épaisseur. 

Au  dix-septième  siècle  déjà,  l'exploitation 
de  ces  tourbières  a  été  entamée.  Depuis,  on  y 
a  creusé  de?  centaines  de  canaux,  créant  ain- 
si des  excellentes  voies  de  communication 
fluviale.  Après  l'extraction  de  la  tourbe,  on 
égalisait  les  terrains,  les  fumait  et  les  culti- 
vait. C'est  surtout  à  l'aide  de  l'agriculture, 
suivant  le  défrichement  des  tourbières, 
qu'une  population  nombreuse  et  prospère  a 
pu  succéder  aux  habitants  primitifs,  assez 
rates  et  plutôt  pauvres. 

Après  une  fumure  appropriée,  notamment 
aux  engrais  azotés  et  aux  sels  de  potasse,  ces 
terres,  dénommées  «  colonies  tourbières  », 
se  prêtaient  particulièrement  à  la  culture  des 
pommes  de  terre,  les  matières  premières  pour 
rinduslric  de  la  fécule-  Ajoutons  que  les  ou- 
vriers des  tourbières  constituaient  une  main- 
d'œuvre  assez  habile,  pas  trop  chère.  Il  est 
clair  que  la  co'incidence  de  cette  production 
agricole  au  voisinage  d'un  réseau  superbe  de 
voies  navigables,  tout  près  dune  exploita- 
tion de  combustibles  à  bas  prix,  et  dé  la 
dem.ande  toujours  croissante  de  la  fécule  de 
différents  végétaux,  a  été  très  favorable  au 
dévelopiiemcnt  de  cette  industrie  dans  les  co- 
lonies tourbières,  qui  devinrent  en  peu  de 
Hernps  de  vrais  districts  industriels. 

Ce  fut  en  1840  qu'on  inaugura  dans  ces 
contrées  la  première  fabrique  de  fécule  de 
pommes   de   terre. 

De  nombreuses  usines  y  ont  été  construites 
depuis.  Les  fabricants  W.  A.  Scholten  et  G. 
Dutali^  ont  contribué  d'une  manière  remar- 
quable à  la  fondation  et  à  l'extension  de  cette 
industrie.  Plus  tard,  le  nombre  de  fabricants 
a  augmenté  régulièrement. 

Aprè«  1890,  des  conflits  fréquents  entre  les 
cultivateurs  et  les  fabricants  de  fécule,  à 
propos  du  prix  des  pommes  de  terre,  onit 
donné  lieu  à  la  fondation  de  différentes  usi- 
nes à  base  coopérative.  Depuis,  l'idée  coopé- 
rative s'est  développée  de   plus  en   plus,   de 


sorte  que  maintenant  la  .plupart  des  fabri- 
ques sont  coopératives.  L'organisation  de  ces 
coopératives  agricoles-ind^istrielles  est,  en 
général,  la  même  que  celle  des  fabriques 
coopératives  de  carton  de  paille,  mention- 
née dans  le  Journal  d'Agriculture  pratique 
du  21  janvier  1922  dans  ma  notice  sur  l'em- 
ploi de  la  paille  pour  la  fabrication  de  car- 
ton aux  Pays-Bas-  Les  membres  de  la  coopé- 
rative sont  obligés,  en  quelque  sorte,  à  li- 
vrer des  quantités  de  pommes  de  terre  à 
l'usine,  à  proportion  des  actions  qu'ils  pos- 
sèdent, et  ils  sont  responsables  collective- 
ment des  dettes  de  la  coopérative  dans  la 
même  proportion.  Il  n'est  question  ni  d'un 
prix  d'achat  des  pommes  de  terre,  ni  d'une 
répartition  de  dividendes.  A  la  fin  de  l'an- 
née financière,  chaque  actionnaire  touche  sa 
quote-part  des  recettes  provenant  de  la  vente 
de  la  fécule,  diminuée  des  frais  de  fabrica- 
tion. La  quantité  de  pommes  de  terre  livrée 
n'est  pas  le  seul  facteur  dont  on  tient  compte 
en  calculant  les  quote-parts  ;  la  teneur  en 
fécule  entre  également  en  ligne  de  compte. 

Le  capital  nécessaire  à  la  construction 
dl'une  grande  usine  moderne  d'un  rendement 
d'environ  10  000  tonnes  de  fécule  peut  êtr( 
évalué  à  1  200  000  florins  néerlandais.  A  ce 
montant,  il  faut  ajouter  un  capital  d'exploi- 
tation  d'à    peu    près   750  OOO   florins. 

Les  fabriques  de  fécule  de  pommes  de 
terre  dans  les  Pays-Bas  dépassent  la  trentai- 
ne. La  plupart  des  coopératives  ont  d'abord 
formé  l'Association  des  usines  de  fécule  des 
cultivateurs,  tandis  que  les  autres  ont  orga- 
nisé l'Association  des  fabricants  de  fécule 
particuliers. 

Ces  Associations  ont  été  créées  essentielle- 
ment afin  de  répondre  au  besoin,  pour  les  fa- 
bricants, de  s'éclairer  et  de  s'aider  mutuelle- 
ment ;  elles  ne  s'occupaient  point  de  la  vente. 
La  création  du  Bureau  coopératif  de  vente 
de  la  fécule  de  pommes  de  terre,  en  actobre 
1019,  a  changé  le  système  de  la  vente  par 
fabrique.  Presque  toutes  les  usines  coopéra- 
tives ont  adhéré  à  ce  Bureau,  qui,  jusqu'à 
l'heure  actuelle,  a  su  s'acquitter  de  sa  tâche 
à  leur  satisfaction.  Il  prend  à  tache  de  vendre 
Ja  fécule  de  ses  membres  de  la  manière  la 
plus  économique  et  la  plus  avantageuse  et 
d'assister  les  fabricants  pour  résoudre  les 
questions  concernant  l'amélioration  des  mé- 
thodes de  production,  le  relèvement  du  ren- 
dement, etc-  Les  agriculteurs  intéressés  sont 


«4 


LA  FÉCULE  UE  POMMES  DE 


d'a\is  qu'en  général  les  usines  coopératives 
réunies  ont  beaucoup  plus  d'influence  sur  le 
marché  que  jadis  et  que  celte  position  avan- 
tageuse est  due  principalement  à  l'action  du 
Bureau  coopératif  de  vente.  Par  le  dévelop 
pcmcnl  de  ce  Bureau,  l'Association  des  usines 
de  fécule  des  cultivateurs  devenait  de  plus  en 
plus  superflue  ;  elle  a  été   liquidée. 

Tandis  que  la  plupart  des  industries  néer- 
landaises se  ressentent  au  plus  haut  degré 
de  la  crise  mondiale  et  du  malaise  général, 
les  féculerics  coopératives  n'ont,  en  général, 
point  sujet  de  se  plaindre.  La  quantité  de 
pommes  de  terre  soumise  à  la  trituration  a 
été  assez  considérahlc  dans  les  dernières  an 
nées,  surtout  en  1010-20  et  1920-21,  et  les 
prix  de  la  fécide  ont  été  rémunérateurs. 

Ce  sont  surtout  les  coopérativ(>s  qui  ont 
profité  de  ces  circonstances  plutôt  favorables. 
car  les  autres  fabriques  n'ont  souvent  pu 
obtenir  que  de  haute  lutte  les  quantités  néces 
saires  de  matières  premières.  Les  coopéra- 
tives ne  connaissent  pas  celte  peine,  grâce  à 
l'obligation  à  livrer  imposée  à  leurs  membres. 

Aux  colonies  tourbières,  une  étendue  den- 
v.îron  30  000  hectares  a  été  plantée  en  pom- 
mes de  terre  dans  les  dernières  années  ;  le 
rendement  y  est  de  300  à  350  et  iOO  hecto- 
litres par  hectare  fl  hectolitre  =  61  kilogr.). 
Il  n'y  a  qu'une  petite  partie  de  la  récolte 
qui  sert  à  la  consommation  et  à  la  nourri- 
turc  du  bétail  ;  la  plus  grande  part  est  sou- 
mise au  travail  des  féculeries,  à  moins 
qu'une  mativaise  récolte  ou  une  autre  crise 
dans  le  voisinage  rehausse  la  demande  de 
vivres  de  façon  anormale. 

Les  fabriqiies  néerlandaises  réunies  pei 
vent  recevoir  à  peu  près  00  000  tonnes  de 
pommes  de  terre  par  semaine.  Elles  ne  soit 
en  pleine  activité  qu'à  la  récolte  et  pendant 
les  mois  qui  suivent,  c'est-à-dire  en  octobre, 
Hovcmbre  et  décembre.  Il  y  a  quand  même 
quelques  fabriques  qui  commencent  déjà  au 
début  de  septembre  et  finissent  en  janvier. 
Pendant  les  autres  mois,  les  résidus  de  la 
première  trituration  sont  soumis  à  une 
deuxième  et  troisième  manipulations  ;  c'est 
ainsi  que  les  qualités  de  fécule  moins  blan- 
ches et  composées  de  grains  d'amidon  plus 
petits,  dites  «  première-seconde  »,  «  se- 
conde »  et  «  troisième  »,  sont  fabriquées.  La 
U;cu\c  produite  à  la  première  trituration  est, 
(Paprès  la  couleur  et  la  grosseur  des  grains 
dont  elle  est  composée,  de  qualité  «  supé- 
rieure »,  ((  première  »  ou  a  première  dé- 
viée ». 

Les  quantités  de  pommes  de  terre  livrées 
aux  féculerics  les  dernières  années  sont  les 
suivantes   : 


TEIUΠ ALX  PAYS-BAS 

Féculeries  Autres 

Aiuiéfs  coopéralivfS      IVcuU'ncs  Total 

inillicri  nilllUrs  uiilliers 

il'licclolili-cs  il'lipcloiilies    ti'lieclolili'e> 

lyio-ii  4  Goo  5  ooo  9  ooo 

i9ii-i'.f  3760  3  25o  G  000 

ly  1:2-10  G  Gôo  G  yfclô  10  G35. 

iiji3-i/|  G  585  G  2i5  i.!  800 

lyi.'riJ  G  975  3  o55  10  o3o 

1915-1G  ......  8  55o  /|  425  12  97& 

191G-17  6890  2400  9290 

1917-18  4  i5o  I  o4o  5190. 

H)i8-iy  1  4Go  I  160  •>.  G20 

1919-20  8575  1285  9  8G0 

1920-21  8  340  916  9255 

1921-22  5395  235  5  63o 

La  production  annuelle  de  l'industrie  de 
la  fécule  peut  cire  évaluée  sur  la  base  d'un 
rendement  supposé  de  10  1/2  kilogr.  de  fé- 
cule par  hectolitre  de  pommes  de  terre.  Livré 
aux  féculeries.  Dans  les  années  normales,  à 
peu  près  250  000  sacs  de  100  kilogr.  de  fécules 
sont  nécessaires  à  la  consommation  inté- 
rieure du  pays. 

Durant  les  années  de  la  guerre  mondiale, 
les  quantités  de  pommes  de  terre  livrées  aux 
féculeries  ont  été  peu  considérables,  parce 
que  le  Gouvernement  néerlandais  voulait 
réserver  ces  vivres,  nonobstant  la  qualité  in- 
férieure, à  la  consommation,  à  cause  de  la 
raréfaction  des  denrées  alitnentaircs. 

Les  chiffres  du  commerce  de  la  fécule  in- 
diquent   : 

Kxporlalions  linpor  tairons 

tonnes  tonnes 

1910  82863  28735 

19 11  87923  27284 

i<) 1 2  97  01 1  25  454 

1913  100822  •  2O  C90 

1 0 1 4  1 1 7  070  1 5  702 

lyij  109  714  35 

lyiG  69  43i  5 

1917  10  3G3.5  » 

19  iS  12.5  0.7 

1919  12077.5        610.9 

1920  73  197. 1        57 

1921    86  5oi.8  222.4 

Les  principaux  pays  importateurs  étaient 
autrefois  la  Grande-Bretagne,  la  Belgique, 
l'Italie,  l'Espagne,  le  Danemark,  la  Norvège. 
Dans  les  dernières  années,  les  princijuiux 
clients  étaient  l'Allemagne,  la  Grande-Bre- 
tagne, la  Belgique,  la  France,  l'Espagne, 
l'Italie  et  les  Etats-Unis. 

On  fabrique  aux  Pays-Bas,  avec  la  fécule 
qui  n'est  pas  exportée,  différents  dérivés  tels 
que  :  dextrine,  glucose,  sirop  noir,  sagou 
artificiel,  etc.  La  majeure  partie  de  la  dex- 
trine s'exporte,  comme  la  fécule,  dans  les 
pays  ayant  une  forte  industrie  textile,  pour 
autant  que  l'importation  n'y  trouve  pas  d'en- 
traves par  suite  de  droits  d'entrée  Ireq^  élevés. 


LES  COMBUSTIBLES  LIQUIDES 


^35 


Les  autres  dérivés  de  la  fécule  se  vendent 
presqu'exclusivement  à  l'intérieur  du  pays- 
L'exportation  de  la  dextrine  s'élevait,  en 
1917  à  peu  près  à  125  tonnes,  en  1918  à 
100  kilogr.,    en    1919   à   1  818,5   tonnes,    en 

1920  à  6  609.3  tonnes,  et  en  1921  à  5  799.3 
tonnes.  Les  principaux  pays  importateurs  en 

1921  étaient  la  Grande-Bretagne,  la  Belgique, 
1  Espagne  et  les  Etats-Lnis. 

L'industrie  de  la  glucose  a  débuté  aux 
Pays-Bas,  il  y  a  une  quarantaine  d'années. 
Grâce  aux  progrès  des  sciences  techniques 
et  chimiques,  elle  s'est  développée  rapide- 
ment.  Maintenant,   dix  fabriques  produisent 


la  glucose  liquide  (sirop  blanc)  aussi  bien 
que  la  glucose  solide  (sucre  de  raisin).  Ces 
articles  s'emploient  dans  la  confiserie,  la  pâ- 
tisserie, la  fabrication  de  bonbons,  de  con- 
fitures, de  gelées,  les  b^fasseries,  l'industrie 
textile,  les  décortiqueries  de  riz,  etc.  La  glu- 
cose néerlandaise  est  de  qualité  supérieure. 
On  emploie  néanmoins  presque  toute  la  pro- 
duction dans  le  pays  même,  l'exportation 
étant  très  entravée  par  les  droits  d'entrée  des 
pays  limitrophes- 

Th.-J.  Mansholt, 

Inspecteur  au  ministère  de  l'Ag-ricullure 
des  Pays-Bas. 


LES  COMBUSTIBLES  LIQUIDES 


L'exposition  des  Combustibles  liquides,  or-  i 
ganisée  dernièrement  sur  l'Esplanade  des  In-  | 
valides  par  la  Société  de  Chimie  industrielle, 
était  fort  bien  présentée  au  public.  M.  F. 
Pettré  en  a  donné  un  aperçu  général  dans 
le  numéro  42,  du  21  octobre  1922,  page  335- 
Nous  revenons  sur  la  question  à  la  suite  de 
demandes  de  plusieurs  lecteurs  du  Journal 
tV Agriculture  pratique,  qui  espèrent  une  uti- 
lisation économique  de  ces  combustibles  pour 
leurs  moteurs  et  appareils  de  culture  méca- 
nique. 

Pendant  l'exposition,  il  y  eut  un  Congrès 
dans  lequel  furent  présentées  plusieurs  intéres- 
santes communications.  Le  Congrès  était  di- 
visé en  six  sections,  bien  qu'il  n'y  en  eût  que 
cinq  relatives  aux  combustibles  liquides  : 
pétrole  et  dérivés  —  huiles  de  schistes  — 
benzols  et  goudrons  —  alcools  —  huiles 
d'origine  végétale  —  tourbes  et  lignites. 

Certains  hydrocarbures  à  l'état  solide  à 
la  température  ordinaire  peuvent  être  trans- 
formés, av'  V  plus  ou  moins  de  déchet,  en 
hydrocarbures  liquides,  même  très  volatiles, 
par  divers  procédés  (action  de  la  chaleur,  ou 
craking,  hydrogénation,  décomposition  en 
présence,  sous  certaines  conditions,  d'un 
corps  catalyseur,  suivant  des  principes  qui 
ont  été  posés  par  M.  Sabatier,  membre  de 
l'Institut,  profes.seur  à  l'Université  de  Tou- 
louse, à  qui  ses  travaux  ont  valu  le  prix 
Nobel). 

De  l'ensemble  des  indications  fournies,  il 
y  a  relativement  bien  peu  de  choses  à  tirer 
pour  les  applications  agricoles  dans  les  cir- 
constances actuelles  ;  il  convient  donc  d'être 
très  réservé,  jusqu'à  plus  ample  informé,  sur 
l'emploi  de  différents  combustibles  liquides 
en   d(!hors  de   ceux   d'un   usage   courant. 

Presque    tous    les    combustibles    énumérés 


plus  haut  sont  connus  depuis  longtemps.  ]' 
faut  se  défier  de  certaines  utilisations,  car, 
avec  des  combustions  toujours  en  partie  in- 
complètes en  pratique,  certains  liquides  pro- 
posés occasionnent  des  productions  analogues 
à  du  bitume  ou  de  l'asphalte,  ou  donnent  des 
résidus  ayant  de  l'analogie  avec  du  caout- 
chouc, d'autres  produisent  des  acides  d'au- 
tant plus  nuisibles  qu'ils  sont  portés  à  une 
température  très  élevée.  Pour  l'application 
de  plusieurs  de  ces  combustibles  aux  moteurs, 
il  convient  donc  de  faire  fonctionner  ces 
derniers  avant  leur  arrêt  pendant  5  à  10  mi- 
nutes avec  de  l'essence  minérale  ou  du  pé- 
trole, afin  de  produire  une  sorte  de  balayage 
des  cylindres,  pistons  et  segments,  et  pour 
faciliter  la   mise  en   route  suivante. 

Si  l'exposition  était  très  belle,  certaines 
choses  fondamentales  manquaient  ;  cela 
était  d'autant  plus  surprenant  que  l'organi- 
satrice était  la  Société  de  Chimie  industrielle. 
On  y  voyait  bien  des  échantillons  de  nom- 
breux combustibles  liquides,  et  même  d'au- 
tres solides,  comme  la  tourbe  et  la  naphta- 
line ;  on  y  voyait  aussi  des  fours  divers  et 
des  moteurs  utilisant  ces  divers  combustibles. 
Par  contre,  il  manquait,  pour  chaque  com- 
bustible proposé,  les  indications  scientifi- 
ques indispensables  suivantes  :  la  densité  à 
15  degrés  centigrades  ;  la  composition  chi- 
mique ;  le  pouvoir  calorifique  au  kilogram- 
me ;  le  point  d'éclair  ;  la  température  d'éluil- 
lition  ;  enfin,  et  surtout,  le  prix  de  vente 
au  lieu  de  production  ou  dans  les  dépôts  des 
diverses  régions  de  la  France- 
Ces  données  auraient  permis  de  se  rendre 
compte  à  quel  prix  reviennent  les  calories 
fournies  par  les  différents  combustibles  pré- 
sentés au  public,  d'oii  l'on  pouvait  déduire, 
approximativement,    le    prix    de    revient    du 


436 


ANNUAiRK.  ECONOMIQUE  DU  MAROC 


Uauflage  ou  de  la  force  motrice,  car  lulili- 
sarion  pratique  d'un  combustible  quelcon- 
cju«\   -ulide,  liquide  ou  ^--azeux,  se  résume  à 


la  question  diu  prix  de  revient  de  la  quan- 
tité de  chaleur  que  peut  fournir  ce  com- 
bustible. R.    DESSAIS>1tIX. 


ANNUAIRE  ÉCONOMIQUE  DU  MAROC 


Suus  le  litre  ;  Annuaire  économique  el  fi- 
iiaiicii'r  du  Maroc  lU21-rJ22,  l'Administra 
lion  du  Protectorat  français  a  publié  récem- 
ment un  volume  très  important  cftii  renferme 
lr>i  documents  les  plus  complels  sur  les  di- 
verses formes  de  la  production,  et  sur  l'ac- 
tivité économique  déployée  sur  l'initiative  et 
sous  la  haute  direction  du  maréchal  Lyautey, 
commissaire  résident  général,  dont  il  est  inu- 
tile de  rappeler  ici  les  éminentes  qualités. 

L'agriculture  tient  naturellement  une  large 
pla(<'  dans  cet  Annuaire.  Les  documents  qui 
la  concernent  sont  précédés  de  cette  déclara- 
tion :  «  L'Agriculture  constitue  la  principale 
rt's«.ource  du  Maroc,  elle  est  à  la  base  de  son 
a\enir  économique.  »  Il  est  donc  à  souhaiter 
(]uc  l'on  puisse  faire  ressortir  les  éléments 
(If  et  tte  richesse  et  les  progrès  réalisés.  Tel 
est  le  but  poursuivi  par  l'Annuaire  ;  mais  les 
éléments  d'investigation  sont  encore  trop 
précaires  pour  donner  des  résultats  absolu 
nient  positifs  ;  on  doit  se  contenter  d'éva- 
luation-^ approximatives.  C'est  ainsi  que, 
pour  le-  superficies  ensemencées  et  pour  leur 
produclitm,  les  seules  indications  positives 
sont  celles  fournies  par  les  Commissions  char- 
gées d'asseoir  l'impôt  du  fcrlib,  c'est-à-dire 
l'impôt  ilirecl  perçu  sur  les  récoltes  annuel- 
les, sur  les  arbres  fruitiers  et  sur  le  cheptel  ; 
cet  impôt  est  basé  sur  les  déclarations  des 
contribuables,  qui  sont  contrôlées  au  moment 
le  |jlus  opportun. 

On  di-tingue,  dans  le  territoire  agricole, 
tpiaire  soites  de  propriétés  :  les  propriétés 
ini'lU,  apparterumt  à  un  individu  et  suscep- 
tibles de  transactions  libres  ;  les  propriétés 
eollectives  ou  de  tribus,  inaliénables  ;  les  jjro- 
priétés  nnihhsen,  qui  forment  le  domaine  privé 
de  l'Etat  ;  les  propriété-  li(thous,  affectées  a 
des  fondations  pieuses.  Les  terrains  disjKjni- 
liles  pour  la  colonisation  sont  ceux  qui  ap- 
partiennent à  la  première  et  à  la  troisième 
(le  ces  catégories.  Il  est  encore  impossible  de 
léterminer  la  i>art  qui  revient  à  chacune  de 
'S  eali'L'ories  dans  l'enseudde  du  territoire 
soumis  au  jjrotectorat  français,  qui  représen- 
te environ  2lij  000  kilomètres  carrés,  car  le 
régime  foncier  était  naguère  dans  le  chaos. 
L'immatriculation  sur  les  registres  fonciers, 
ordonnée  par  un  ihihir  du  12  août  1913,  mar- 
(  he   1res  lentement  ;  les  indigènes,   en  effet, 


paraissent  peu  enclins,  surtout  pour  les  im- 
meubles ruraux,  à  rechercher  des  litres  fon- 
ciers inattaquables  ;  ces  titres  sont  recherché» 
à  peu  près  exclusivement  par  les  Européens. 

Actuellement,  c'est-à-dire  à  la  fin  de  l'année 
1921,  on  compte  dcins  le  Maroc  occidental, 
environ  400  coIotis,  possédant  180  000  hec- 
tares ;  quelques  Sociétés  possèdent  des  éten- 
dues assez  considérables,  dont  l'ensemble  ne 
dépasse  guère  60  000  hectares.  Dans  le  Maroc 
oriental,  limitrophe  de  l'Algérie,  on  compte 
environ  90  colons  jxjssédant  ensemble  plus 
de  30  000  hecUtres.  Ces  chiffres  s'appliquent 
exclusivement  aux  cultures  directes  et  ne 
s'appliquent  pas  à  celles  faites  en  association 
avec  des  indigènes,  qui  cultivent  les  ter-res 
moyennant  un  partage  des  produits  en  natu- 
re ;  car,  dans  ce  dernier  cas,  c'est  l'indigène 
(pii  paie  l'impôt  du  tertib. 

Sur  le  périmètre  soumis  au  protectorat  de 
la  France,  la  zone  agricole  est  évaluée  à 
9  500  000  hectares  environ  qui  se  répartissent 
c(jnime  il  suit  : 

lleclarcs 

TciTes   en    rotation    2  200  000 

Vergers,  vignobles,  jardins 5o  000 

Terres  à  défiichcr a  noo  ooo- 

Merdjii    80  000 

Piirconrs    4  700  00a 

Foi  èts  470  000 

L'Annuaire  renferme  les  données  recueil- 
lies pour  les  quatre  années  1918  à  1921  inclu- 
sivement. 

Les  surfaces  ensemencées  pendant  ces  qua- 
tre années  se  répartissaienl  comme  il  suit  : 

EuroptScns  li}digèii(<i>  'l'otaux 

Imctarcs  lieclarcs  licclares 

if)iS  ....  ft?.  001  >  I  997  000  2  oSg  000 

1919  ....  5/|  (X)o  2  09/1  000  2  i/i8  000 

1920  ....  /i9  000  2  086  000  2  i35  000 

1921  ....  55  000  2  127  000  2  182  000 

Les  quatre  cinipiièmes  de  ces  étendues  sont 
consacrés  à  deux  céréales  :  d'abord  l'orge, 
puis  le  blé.  On  a  recensé,  en  effet,  dans-  ces 
quatre  années   : 

Kurop^-cns  ludi;76DC8  Totaux 

licclares  hectares  liei'tare& 

Orge. 

191S  ....    9  000      878  000  867  000 

1919  ....    it)  000      917  000  927  000 

1920  ....    10  000     .  987000  947000 

1921  ....    II  000      987000  990000 


ANNUAIRE  ɀONO 
Européeus  Indigcneâ  Tèlaux 

hectares  hectares  liectares 

Blé. 

1918  ....    17000  788000  755000 

1919  ....    26  000  83o  000  856  000 

1920  ....    22  000  785  000  807  000 

1921  ....    20000  7G8  000  798000 

Les  variétés  de  blé  dur  sont  presque  ex- 
clusivement cultivées  ;  en  1920  et  1921,  il  n'a 
été  i-ecensé  que  15  OOO  à  20  000  hectares  en 
blé  tendre,  surtout  dans  les  cultures  des  Eu- 
ropéens, 

Parmi  les  autres  céréales,  le  mais  vient  en 
troisième  rang,  avec  146  000  hectares  en 
1921,  puis  le  sorgho  avec  102  000  hectares  ; 
l'avoine  a  atteint  à  peine  9  000  hectares.  Les 
autres  cultures  alimentaires  se  répartissaient 
ainsi  :  fèves,  60  000  hectares  ;  pois  chiches, 
30  000  ;  lentilles,  5  000  ;  cultures  maraîchè- 
res, 6  000.  La  seule  culture  industrielle  rele- 
vée est  celle  du  lin,  avec  des  chiffres  assez 
variables  :  39  000  hectares  en  1920  et  18  000 
en  1921. 

Les  rendements  sont  assez  variables  suivant 
les  régions.  Pour  le  blé,  ils  ont  atteint  par- 
fois 10  à  11  quintaux  par  hectare  ;  le  rende- 
ment moyen  pour  l'ensemble  des  cultures  a 
été  de  6  quintaux  en  1920  et  de  8  en  1921. 
Pour  l'orge,  ce  rendement  a  été  de  près  de 
8  quintaux  en  1920  et  de  10  en  1921. 

Parmi  les  arbres  fruitiers,  l'olivier  tient  le 
premier  rang  ;  le  nombre  des  arbres  recensés 
est  passé,  dans  le  Maroc  occidental,  de  1  mil- 
lion 761000  en  1919  à  2  188  000  en  1921. 
Les  figuiers,  les  orangers,  les  amandiers,  les 
palmiers  dans  les  oasis  se  rangent  ensuite  par 
ordre  d'importance.  La  vigne  européenne 
ne  compte  pas  plus  de  1  500  hectares  en 
1921  ;  les  vignes  indigènes  renferment 
5  367  000  pieds. 

Le  bétail  constitue  une  des  principales  res- 
sources des  indigènes. 

Le  tableau  suivant  résume  le  montant  du 
cheptel  soumis  au  tertib  : 

1018  1919  1920  (921 

lôles  léles  tôles  Icîles 

Chameaux 68  285  73  513  98  495  98  252 

Anes 337  998  66(i'  493  444  600  420  232 

Chevaux  et  mulets . .  105  300  i73  004  193  547  202  000 

Bovins 1172  891  1322  173  1404  073  1S17  117 

Chèvres 1158  327  1628  874  2  087  658  2  040  301 

Porcins 102  743  126  598  132  240  115  036 

Ovins 4  19*048  3  07S  620  6  70«  748  6  733  022 

Un  ser\ice  de  l'élevage,  dont  le  centre  est 
à  Casablanca,  est  chargé  de  toutes  les  mesu- 
res propres  à  conserver,  améliorer  et  déve- 
lopper le  troupeau  marocain.  Les  laines,  en 
suint  surtout,  les  peaux,  de  chèvres,  de  bœufs 
et  de  moutons  constituent  les  principaux 
produits  animaux   d'exportation. 


MIQUE  DU  MAROC 


437 


Il  convient  de  ne  pas  omettre  les  œufs  de 
volailles,  dont  l'exportation  a  atteint  8  mil- 
lions 626  000  kilogrammes,  d'une  valeur  de 
45   millions   de   francs,    en   1919. 

Si  les  forêts  n'occupenrque  470  000  hecta- 
res dans  la  zone  agricole,  leur  surface  est 
évaluée  à  1  500  000  hectares  dans  la  zone 
française.  Les  principales  essences  sont  :  l'ar- 
ganier  (400  000  hectares),  le  thuya  (350  000 
hectares),  le  chêne-liège  (250  000  hectares), 
le  chêne  vert  (200  000  hectares),  le  cèdre  pur 
ou  en  mélange  (150  000  hectares),  les  pins 
et  autres  essences  (200  000  hectares).  La  plus 
grande  partie  des  massifs  forestiers  se  trou- 
vent en  montagnes  dans  la  zone  non  encore 
pacifiée. 

Il  faut  signaler  encore  les  gisements  de 
phosphates,  qui  paraissent  très  importants, 
surtout  sur  le  plateau  des  Oulad-Abdoun.  La 
recherche  et  l'exploitation  de  ces  gisements 
sont  réservées  exclusivement  à  l'Office  ché- 
rifien  des  phosphates.  La  rapidité  de  cette 
exploitation  est  subordonnée  à  la  construction 
du  chemin  de  fer  qui  doit  relier  les  gisements 
au  port  de  Casablanca.  Du  l"  janvier  au  30 
septembre  1022,  l'exportation  des  phosphates 
a  été  de  45  908  tonnes. 

L'Annuaire  économique  fournit  encore  des 
renseignements  sur  les  institutions  destinées 
à  provoquer  les  progrès  et  à  donner  les 
moyens  de  les  réaliser.  Ces  institutions  sont 
rattachées  à  la  Direction  générale  de  l'Agri- 
culture créée  en  1914  par  le  maréchal  Lyau- 
tey  à  l'Administration  du  Protectorat.  Celle- 
ci  comprend,  outre  le  Service  de  l'élevage 
déjà  signalé,  le  Service  de  l'Agriculture  et 
des  améliorations  agricoles  et  le  Service  de 
la  colonisation. 

Cinq  fermes  expérimentales  ont  été  créées. 
Celle  de  Fez  est  consacrée  aux  cultures  de 
céréales,  celle  de  Mazagan  à  l'étude  des  plan- 
tes fourragères  et  des  cultures  arbustives,  cel- 
le de  Marrakech  à  la  recherche  des  quantités 
d'eau  d'irrigation  nécessaires  aux  différentes 
cultures  de  la  région,  celle  de  Casablanca  à 
la  vigne,  aux  cultures  maraîchères  et  à  l'éle- 
vage du  porc  en  stabulation,  celle  d'Oudjda 
à  l'étude  de  la  production  du  mulet.  Eu 
outre,  des  jardins  d'essais  à  Rabat,  à  Meknès 
et  à  Marrakech  servent  à  des  recherches  sur 
les  cultures  fruitières  et  potagères,  sur  les 
essences  de  boisement,   etc. 

Deux  Chambres  d'Agriculture,  élues  par  les 
colons  inscrits,  existent  à  Rabat  et  à  Casa- 
blanca- Des  Chambres  mixtes  de  Commerce 
et  d'Agriculture  sont  au  nombre  de  cinq. 
Des  caisses  de  Crédit'  agricole,  des  Assuran- 


438 


UN  TREUIL  ELECTRIQUE  A  FLÈCHE  D'ANCRAGE  AMORTISSEUR 


ces  mutuelles  agricoles  pour  les  indigènes  se 
développent   réguliî'rement. 

Ce  résumé  sommaire  montre  l'activité  qui 


préside  à  la  vie  agricole  au  Maroc  et  qui  est 
la  meilleure  garantie  de  son  avenir. 

Henry  Sagmer. 


Ui\  THELIL  ELECTHIOUE 

A  FLbXHE   D'AXCRAGb:   AMORTISSEUR  (1) 


.Si  la  traction  est  nulle,  le  poids  P  du 
treuil  appliqué  au  centre  de  gravité,  se  ré- 
partit également  sur  chacune  des  roues  qr-' 

P 

supporte   -  . 

i^lupposons  que  la  traction 
s'exerce,  et  la  flèche  fixée  dans 
la  position  F  (fig.  73),  la  résul- 
tante Ri  de  la  traction  T^  et  du 
poids  P,  atteint  la  jante  des  deux 
riiues.  du  côté  de  la  traction  au 
point  J  ;  à  partir  de  ce  moment, 
tout  le  poids  porte  sur  ces  deux 
roues  ;  chacune  en  porte  la  moi- 
tié ;  l'ancrage  est  établi.  Faisons 
croître  la  traction,  et  soit  Tj  sa  ' 
valeur  ;  il  est  visible,  par  la  po- 
sition de  la  résultante  R'i,  que  la 
traction  aurait  pour  effet  de  ren- 
verser le  treuil. 

Mais  libérons  la  flèche,  sous 
l'effort  de  la  traction  T,  ;  elle  se 
met  en  é<piilibre  en  Fj,  et  la  ré- 
sultante Ha,  passe  de  nouveau  au 
point  J,  bord  interne  de  la  jante, 
où  la  sécurité  contre  le  renver- 
sement est  assurée  par  toute  la 
largeur  de  la  jante.  L'effort  T. 
augmentant  encore,  son  point 
d  application  continuera  à  des- 
cendre, mais  la  résultante  restera 
attachée  au  point  J  et  la  jant- 
s'encastrera  de  plus  en  plus  dans 
le  sol,  suivant  la  direction  de  la 
ré-ullante,  en  emprisonnant  un 
prisme   de   terre  r:omprimée  Jmi 

Tout  déplacement  de  la  roue  dans  le  sens 
(If  la  composante  horizontale,  s'il  était  pos- 
sible, ne  pourrait  se  faire  que  par  un  glis- 
.«emenl  sur  la  surface  iiir  du  prisme  ou  sur 
un  plan  quelconque  à  travers  le  terrain 
loin  primé.  Mais  dans  l'un  ou  l'autre  cas, 
ce  iic  serait  plus  le  coeflicicnt  de  frottement 
ordii-aire  /  de  «  fer  sur  terre  »,  qui  serait 
apj  licaltle,  mais  un  coefficient  de  frottement 
beaui  «)up  |ilus  grand  de  c  U-nc  comprimée 
sur  terre  comprimée  h. 

Il  Voir  le  n"  du  i8  no\cnibrc,  page  4i8. 


Hans  le  cas  d'un  treuil  ordinaire  (Cg.  7-4, 
I),  si  l'on  appelle  P  le  poids  du  treuil,  T 
l'effort  de  traction  horizontal  exercé  sur  lui, 
^^  la  résultante  de  ces  deux  forces  faisant 

avec  la  verticale  un  angle  a,  on  a  :  tga=  - 


?ï'-v^'';'?i5*<>'^'*3?*^'7^^ 


Fi!,'     73      — 
il  aclion  de 


Kli'clic   ilaLCin^o    aniorlisseur  du  treuil   Ksirade    —    Mode 
la  IhVlie. 


Le  poids  du  treuil  étant  constant,  si  T 
augmente,  l'angle  a  et  sa  tangente  doivent 
augmenter,  et  quand  ig  a  atteint  la  valeur  /, 
il  y  a  glissement  de  la  jante  des  roues  sur 
le  sol  ;  à  ce  moment-là,  on  a  T  =  Pf  ;  f  coef- 
ficient de  frottement  du  fer  des  jantes  contre 
la  terre  n'est  jamais  supérieur  à  0.50  ;  il 
en  résulte  que  l'effort  de  traction  exercé  sur 
le  càblo,  ne  peut  pas  dépasser  0.50-fP, 
c'est-à-dire  la  moitié  du  poids  du  treuil, 
sans  provoquer  le  glissement  de  celui-ci. 

Nous    avons    vu    que    la    flèche    d'ancrage 


UN  TREUIL  ÉLECTRIQUE  A  FLÈCHE  D'ANCRAGE  AMORTISSEUR 


439 


II 


Hg.  74.  —  Mode  d  aclion  des  disques  coupants  fixés  sur  les 
janlcs  dts  roues  dos  Irouils,  pour  ciiipcclier  le  ripage 
laléral 

Estrade,  oblige  la  résultante  R  de  l'effort  de 
traction  T  et  du  poids  du  treuil  P  à  passer 
toujours  par  le  bord  J  des  jantes  des  deux 
roues  ;  de  ce  fait,  ces  deux  roues  supportent 
le  poids  P   pendant  la  durée  du  travail,  les 


deux    autres    roues   touchant   simplement    le 
sol. 

Soit  AB  la  jante  de  la  roue  (fîg.  6,  II),  AC 
la  joue  verticale  de  la  cornière  ;  AD  la  di- 
rection de  la  résultante  R  du  poids  P  du 
treuil  et  de  l'effort  de  traction  T  ;  a  l'angle 
de  cette  résultante  avec  la  verticale    :  on  a 

T 

comme  nous  1  avons  vu,  -  =tg  a  ;  il  y  aurait 

glissement  dans  le  cas  d'un  treuil  ordinaire 

T 

pour  —=0.50. 

Avec  le  matériel  de  la  Société  d'Electro- 
Motoculture,  le  glissement  s'effectuera  terre 
contre  terre,  suivant  le  plan  CB  qui  fait 
avec  l'horizon  un  angle  b   dont  la  tangente 

-     ,     .   CA 

est  égale  a  -t-77- 

AB 

D'après  M.  Cornac,  inspecteur  général  des 
Ponts  et  Chaussées,  décomposons  la  résul- 
tante R  en  deux  composantes  :  l'une  T'  qui 
tendra  à  faire  glisser  le  treuil  suivant  CB, 
et  l'autre  P'  suivant  une  normale  à  CB  ; 
on  a 

T' 

-=tg  (a— b) 

On  voit  que  T'  est  plus  petit  que  T  et  que 
P'  est  plus  grand  que  P  ;  les  dispositions 
adoptées,  ont  donc  pour  effet  de  diminuer 
la  force  qui  tend  à  faire  glisser  le  treuil,  (t 
augmenter  celle  qui  tend  à  le  maintenir  ; 
en  appelant  c  l'angle  de  frottement  terre 
contre  terre,  le  mouvement  de  glissement 
suivant  CB  ne  pourra  se  produire  que  lor?- 
([u'on  aura  tg  ( — l))  =  lg  c,  c'est-à-dire  a  = 
l.  +  c. 


Fig.  75.  —  Treuil  Kstrade  au  travail.  La  charrue  a  terminé  son  ravage,  la  flèche  d'ancrafîe  est  releviîe. 


410 


VENTE  DE  VOLAILLES  AUX  VALLX-DE-CERNAY 


A  ce  momeut-là,    Teflort   de   traction   sur 
le    treuil   T=P    tga   sera   T  =  P    tg   (b  +  c)- 

1— tg  b  Ig  c  * 

Dans    le    treuil    soumis    aux    expériences, 

=tgD=  -. 

BA        ^         2 


D'où    T^P 


l  +  2tgc 


2-lge 
Le  coefficient  de  frottement  de  terre  contre 

2 
terre,  tgc,  est  égal  on  moyenne  à  -  dans  les 

terrains  naturels  ordinaire»,  et  exceptionnel- 
lement à  1.  Suivant  que  l'on  prend  l'une  ou 
l'autre  de  ces  deux  valeurs  de  tgc,  on  trouve  : 

2 
T=1.75  P,  si  tg  c=  -  ,  etï  =  3.  P  si  tg  c  =1, 

Les  conclusions  de  cette  étude  théorique 
sont  confirmées  par  l'expérience  ;  le  rapport 

T 

—    est    devenu    pratiquement    1,5    pour    les 

treuils  légers  de  la  Société  d'Electro-Moto- 
culture. 

Essais  (fîg-  75).  —  Le  sol,  formé  d'allu- 
vions  de  la  Gafonne,  est  argilo-siliceux.  La 
sécheresse  exceptionnelle  de  l'année  l'avait 
durci,  et  l'effort  de  traction  par  décimètre 
carré  de  section  de  labour,  pour  un  labour 


de  0  m.  22  de  profondeur  et  de  0  m.  90  de 
large,  a  été  de  86  kilogr.  en  moyenne,  avec 
des  pointes  de  113  kilogr.  La  vitesse  de  la 
charrue  était  de  1  m.  10  à  la  seconde  ;  la 
consommation  moyenne  par  hectare  de  77 
kwh.  (kilowatt-heure). 

Il  faut  emiron  3  heures  pour  labourer 
1  hectare. 

Ces  treuils  légers,  de  puissance  moyenne, 
conviennent  pour  les  exploitations  de  moyen- 
nes et  grandes  étendues. 

On  pourra  les  employer  : 

1°  Pour  des  défoncements  ou  des  labours 
profonds  avec  fouillage,  en  utilisant  une 
charrue  bascule  légère,  qui,  ouvrira  la  raie 
avec  deux  socs  placés  l'un  derrière  l'autre  ; 
le  corps  de  la  charrue  qui  approfondit  la 
raie  étant,  dans  le  cas  du  fouillage,  rem- 
placé par  des  griffes  fouilleuses. 

2°  Pour  des  labours  ordinaires,  en  utili- 
sant une  charrue  bascule  légère  à  3  socs  ; 

3°  Pour  la  culture  des  vignes  ou  autres 
plantes  arbustives  et  des  plantes  sarclées,  en 
utilisant  des  charrues  polysocs,  houes  et 
cultivateurs,  spécialement  construits  pour  la 
traction  par  câble  et  treuil. 

(/l  suivre.)  J.-H.  Sourrisseau, 

Maître  de  ConfiTonces 
à  la  Faculté  des  Sciences  de  Toulouse, 
Directeur  de  la  Station  de  .M6canic|uc  agricole. 


VENTE  DE  VOLAILLES  AUX  VAULX-DE-CERNAY 


La  première  vente  publique  de  volailles  orga-  j 
nisée,  en  Frunce,  pur  un  propriéluire  sur  son  do- 
niuiue,  a  remporté,  le  26  octobre  dernier,  un 
t'elalant  succès  aux  Vaulx-de-Gernay  (Seine-ct-Oi- 
se);  elle  a  démontré  l'intérêt  que  les  éleveui-s  peu- 
vent accorder  à  des  manifestations  de  ce  genre. 

Q)nstatant,  à  la  fin  de  la  guerre,  que  l'Avicul- 
ture avait  été  beaucoup  trop  délaissée,  le  docteur 
Henri  de  Rollischild  décida  de  travailler,  sur  son 
domaine  des  Vaulx-de-Ceruay,  ù  la  sélection  et  à 
la  reconstitution  des  races  d'utilité,  spécialemeul 
des  races  françaises  à  aptitudes  mixtes,  produc- 
trices ù  la  fois  d'œufs  et  de  chair,  races  réelle- 
ment agricoles,  convenant  bien  aux  piopriétair«6, 
aux  fcruiieii*  et  aux  métayers. 

D'autre  part,  à  tiLre  expérimental,  afiji  de  pei'- 
niellre  leur  élud<;  par  le  Centre  national  d'expéri- 
nieutalion  zootechnique  des  Vaulx-de-Gernay,  cer- 
Liiries  race»  étranger*»  sont  élevées  sur  le  do- 
maine. 

La  \ente  de  ce,s  Nulailles  sélectionnées  a  porté 
sui-  35  loi»  de  Bresse  noire,  19  de  Bresse  blanche, 
17  de  Bresse  {frise,  7  de  Bourbonnais,  i3  de  Hou- 
dau,  i3  du  Mans,  4  de  FaveroUes,  pour  le»  races 
françaises,  et  sur  3  lots  d*l)rj)in^'lon  blanc,  i 
d'Orpington   fauve,   3  de  Legliorn   blanche,  2  de   | 


Canipine  dorée,  10  de  Hambourg,  pour  les  races 
étrangères.  Les  palmipèdes  étaient  représentés 
par  25  lots  de  canards  d'Aylesbury,  20  lots  de 
canards  de  Pékin,  20  lots  d'oies  de  Toulouse  et  la 
lots  d'oies  blanches  du  Poitou. 

Pour  montrer  tout  l'intérêt  que  porte  le  chel 
du  Gouvernement  au  cheptel  avicole  français  et 
à  la  race  française  qui  s'est  classée  en  tête  du 
concours  de  ponte  (grand  prix  du  Président  de 
la  République),  Mme  Millerand  a  fait  acheter  pour 
le  château  de  la  Présidence  de  la  République,  à 
Rambouillet,  les  six  premiers  lois  de  Bresse  noire 
mis  en  vente  et  qui  provenaient  d'un  magnifique 
lot  d'oiseaux  contrôlés  au  nid-trappe. 

De  nombieux  acheteurs  étaient  venus  de  diffé- 
rentes régions  de  la  France.  On  comptait  aussi 
quelques  étrangers.  Parmi  le»  enchéricseurs,  ont 
figuré  :  Mme  Dubonnet,  MM.  X.  \Mlkinson,  le 
docteur  Luys,  Chambéraud-Leroy,  LetliLas,  Bri- 
dou.\,  Angeli,  l'Etablissement  avicole  du  Plaiiet, 
etc.. 

La  prochaine  vente  publique  aura  lieu  au  prin- 
temps et  comprendra  des  bovins,  des  ovin»  et  des 
oiseaux  de  basse-cour. 

G.  Galdot. 


CONGRÈS  ET  CONCOURS  POMOLOGIQUES  A  QUIMPER 


441 


PARTIE  OFFICIELLE 


Arrêté  du  Ministre  de  l'Agriculture  en  date  du 
9  novembre,  sur  les  élections  aux  Comités 
du  Retour  à  la  Terre. 

Alt.  i^"".  —  Toutes  les  Associations  agricolc<« 
légaleni<;nt  constilutos  (_Sociét«s,  Comices,  Syndi- 
culs,  :>oclétés  d" Assurances  mutuelles,  Associations 
syndicales,  Caisses  de  Crédit  agricole,  Sociétés  Coo- 
pératives^ ayant  leur  siège  dans  le  département, 
peuvent  prendre  part  au  vote  pour  l'élection  de 
10  membres  des  Comités  de  Retour  à  la  Terre. 

Cliaque  Association  a  droit  à  une  voix. 

Art.   2.  —  Le  vote  a  lieu  par  correspondance. 

Avant  le  i5  décembre  1922  au  plus  tard,  cha- 
que Association  enven^  son  bulletin  de  vote,  sous 
double  enveloppe,  à  la  préfecture   : 

La  premièie  enveloppe  portant  le  nom  du  des- 
tinataire :  1°  la  mention  «  élection  du  Comité  de 
Retour  à  la  Terre  »;  2°  la  désignation  de  l'Asso- 
ciation votante,  l'indication  de  son  siège  socia! 
et  11*  nom   de  son  président. 

La  deuxième  enveloppe  ne  portant  extérieure- 
ment aucune  indication  et  contenant,  à  l'exclu- 
sion de  tout  autre  mention  ou  signe,  dix  noms 
d'agriculteurs  exploitant   dans   le   département. 

Art.  3.  —  Le  jour  et  l'heure  des  opérations  du 
scrutin  seront  fixés  par  le  préfet  et  publiés  par 
ses  soins. 

Les  opérations  auront  lieu  en  séance  publique, 
sous  la  présidence  d'un  conseiller  de  préfecture 
désigné  par  le  préfet,  et  assisté  du  président  de 
l'Office  départemental  agricole  et  du  directeur  des 
Services  agricoles  ou  de  leurs  délégués. 

Elle?  se  feront  de  la  manière  suivante  : 

r"  Relevé,  d'après  les  indications  portées  sur 
les    premières   enveloppes,  des  noms   des   associa- 


tions votantes  et  ouverture  desdites  enveloppes; 

2°  Mise  en  urne  des  enveloppes  n"  2  ; 

3°  Exfcr-àction  de  l'urne  d'une  enveloppe  n°  2, 
ouverture,  notation  des  votes  y  contenus; 

à"  Répétition  de  cette  opération  pour  toutes  les 
enveloppes  n°  2  prises  une  à  une  et  jusqu'à  épui- 
sement de  l'urne. 

Art.  4.  —  Seront  élues  les  10  personnes  dont 
les  noms  auront  obtenu  le  plus  grand  nombre  de 
voix. 

En  cas  d'égalité  entre  candidats  venant  au  10* 
rang,  le  plus  âgé  d'entre  eux  sera  désigné. 

Art,  5.  —  Le  président,  après  en  avoir  délibéré 
avec  ses  assesseui'«,  statue  sur  toutes  les  difficultés 
qui  pourraient  se  présenter  au  cours  des  opéra- 
tion, notamment  sur  les  contestations  relatives  au 
droit  électoral  de  chaque  Association. 

Art.  6.  —  Le  texte  du  présent  arrêté  sera  adres- 
sé par  le  préfet  aux  maires  de  toutes  les  commu- 
nes et  affiché  par  leurs  soins  à  la  porte  de  la 
mairie. 

Il  ne  sera  admis  aucune  réclamation  fondée  sur 
l'ignorance  dans  laquelle  une  Association  agricole 
aura  pu  être  de  ses  dispositions. 

Art.  7.  —  Les  membres  des  Comités  de  Retour 
à  la  Terre  sont  élus  par  les  Associations  agricoles 
ou  nommés  par  le  ministre  de  l'Agriculture  pour 
une  période  de  cinq  années. 

Art.  8.  —  Chaque  Comité  de  Retour  à  la  Terre 
se  réunit  au  moins  ime  fois  par  mois  et  aussi 
souvent  que  le  président  le  juge  utile.  Dans  le 
délai  de  quinze  jours,  un  compte  rendu  sommaire 
de  chaque  séance  est  adressé  au  préfet. 

Art.  g.  —  Le  directeur  de  l'Agriculture  est 
chargé   de  l'exécution  du   présent   iirrèté. 


CONGRÈS  ET  CONCOURS  POMOLOGIQUES  A  QUJMPER 


L'Association  Française  Pomologiquc  a 
tenu,  en  octobre,  son  32^  Congrès  et  son 
3P  Concours  annuel  dans  la  ville  de 
Quimpcr. 

Le  Concours  était  installé  dans  la  grande 
salle  du  gymnase,  où  étaient  exposées  les 
collections  de  fruits  et  dès  nombreux  échan- 
tillons de  cidres,  de  poirés,  d"eaux-de-vie,  de 
confitures  et  de  produits  divers  dérivés  de 
la  pomme. 

La  salle  du  rez-de-chaussée  offrait  un  coup 
d'œil  ravissant  ;  de  nombreuses  variétés  de 
fruits  à  cidre  provenant  des  départements 
autres  que  le  Finistère,  y  étaient  exposées 
par  les  meilleurs  pomologues  de  Normandie 
et  de  Bretagne  ;  les  plus  belles  collections 
provenaient  des  vergers  du  département  de 
lEure. 


Le  Syndicat  agricole  du  Roumois,  qui  a 
formé  une  section  de  l'Association  Pomolo- 
gique,  présentait  à  lui  seul,  en  collectivité, 
plus  de  mille  échantillons  de  fruits  provenant 
des  exploitations  de  ses  principaux  adhérents. 

C'est  à  M.  P'estel,  propriétaire  à  Mai'ques, 
par  Aumale  (Seine-Inférieure),  qu'est  revenu 
la  médaille  d'or  accordée  à  l'exposant  de  la 
collection  de  fruits  de  pressoir  reconnue  la 
meilleure,  la  plus  complète  de  tout  le  con- 
cours. 

Une  section  spéciale  avait  été  réservée  au.ï 
variétés  de  fruits  qui  sont  jusqu'ici  considé- 
rées par  l'Asocisation  Pomologique  comme 
les  plus  recommandables. 

Pour  la  première  fois  au  progranime  du 
concours  figurait  une  section  de  pommes  à 
deux  fins.  Elle  a  réuni  plusieurs  expositions 


442 

dans  lesquelles  on  remarquait  les  variétés  : 
Double  bon  pommier,  Bmbant  gris,  Beiu- 
rière,  Chàtai(inier,  Colapais,  Reinette  Far- 
del,  etc. 

Au  premier  étage,  se  trouvaiciil  exposées 
les  variétés  de  fruits  spéciales  au  Finistère. 
En  réalité,  c'est  surtout  la  région  de  Foues- 
nant  qui  a  contribué  au  succès  de  cette  sec- 
tion. Les  variétés  bien  connues  qui  font  la 
renommée  du  cidre  de  Foucsnaiit  liguraieni 
dans  la  plupart  des  lots- 
Sur  la  demande  de  la  municipalité  de 
Quimper,  une  section  spéciale  de  fruits  de 
table  avait  été  créée.  Les  exi)osants  n'ont  pas 
été  nombreux,  mais  les  produits  présentés 
étaient  de  toute  beauté  :  ceux  de  M.  Harly  et 
de  M.  Bénac,  propriétaire  à  Beg-Meil,  ont 
fait  l'admiration  des  visiteurs. 

L'exposition  de  fruits  était  non  seulement 
intéressante  par  la  valeur  des  variétés  expo- 
sées, elle  était  surtout  caractérisée  par  un  éti- 
quetage soigné,  donnant  d'utiles  renseigne- 
ments sur  la  floraison,  la  maturité,  la  vi- 
gueur et  la  rusticité  des  variétés. 

La  section  des  cidres  et  caux-de-vie  com- 
prenait d'excellents  échantillons.  C'est  à  M. 
Suriray,  de  Saint-Germain-le-Vasson  (Calva- 
dos), qu'est  revenu  le  premier  prix  de  cidres 
en  bouteilles- 

L'exposition  des  fruits  avait  été  ahondam- 
ment  décorée  par  les  soins  du  jardinier-chef 
de  l'Orphelinat  agricole  de  Kcrbénès. 

Sur  le  quai  Dupleix  et  dans  la  cour  du 
gvmnase,  étaient  exposées  des  machines  di- 
verses intéressant  la  fabrication  et  la  distil- 
lation du  cidre.  Parmi  les  expositions  les  plus 
complètes,  il  faut  citer  celles  de  MM.  Simon, 
à  Cherbourg,  Deroy,  à  Paris,  Tanvez,  à  Guin- 
gamp. 

Parfaitement  installées  par  les  soins  de  M. 
Soulière,  directeur  des  Services  agricoles  du 
Finistère,  les  diverses  expositions  avaient 
pour  cadre  le  délicieux  jardin  du  théâtre  qui 
.avait,  pour  la  circonstance,  revêtu  sa  toilette 
des  grands  jours. 

La  Société  d'Agriculture  du  Finistère  avait 
profité  de  l'occasion  pour  faire  une  exposi- 
tion de  semences  de  blé,  de  pommes  de  terre 
et  de  produits  maraîchers  (pii  a  été  très  ap-  , 
préciée   des  visiteurs. 

Au  cours  de  l'exposition,  M.  Lecœur,  phar- 


SITUATION  AGRICOLE  DANS  L'AVEYROX 


macien  à  Pierres  (Eure-et-Loir),  a  fait  une 
conférence  promenade  sur  les  fruits  de  pres- 
soir provenant  du  Finistère,  et  M.  Jourdain, 
secrétaire  général  de  l'Association,  a  fait  une 
causerie  sur  les  fruits  de  table. 

Le  Congrès  a  été  ouvert  par  M.  Leneveu, 
sénateur  de  l'Orne,  président  de  l'Association 
Française  Pomologique.  M-  l^  Hars,  séna- 
teur, maire  de  Quimper,  M.  Louppe,  séna- 
teur, président  du  Conseil  général,  M.  Le  Bail, 
député,  ont  tenu  à  honorer  le  Congrès  de 
leur  présence. 

M.  Leveneu  était  entouré  du  bureau  de  l'As- 
sociation et  en  particulier  de  >L  VVarcollier, 
directeur  de  la  Station  pomologique  de 
Caen  ;  M.  Perrier,  professeur  de  la  Faculté 
(les  sciences  de  Rennes  ;  M.  Corbière,  agricul- 
teur, éleveur  à  Nonanl-le-Pin,  vice-présidents 
(le  l'Association  ;  de  M.  Jourdain,  secrétaire 
général  ;  de  MM.  Foucard,  Desprez,  secré- 
taires. 

M.  Leneveu  a  tenu  à  mettre  en  relief  l'ac- 
tion de  l'Association  Pomologique  et  a  si- 
gnalé les  améliorations  qu'il  est  souhaitable 
de  voir  réaliser  dans  la  production  des  fruits 
de  pressoir  comme  dans  la  fabrication  du 
cidre- 

Le  Congrès  a  donné  lieu  à  de  très  instruc- 
tives communications  sur  la  création  de  ver- 
gers d'études,  les  concours  de  vergers,  sur 
l'adaptation  des  variétés  de  fruits  recomman- 
dées par  l'Association,  et  enfin  sur  la  fermen- 
tation du  cidre.  MM.  VVarcollier  ;  Vincent, 
directeur  de  la  Station  agronomique  de 
Quimper  ;  Marhin,  ingénieur  au  Farouet  ; 
Lecœur,  Foucart,  Jourdain,  Magnan,  secré- 
taire de  la  Société  horticole  de  rAul)e,  ont 
présenté  d'intéressants  rapports. 

Pendant  lo  séjour  de  l'Association  Fran- 
çaise Pomologique  à  Quimper,  M.  Soulière 
a  eu  l'amabilité  d'organiser  plusieurs  excur- 
sions qui  ont  obtenu  le  plus  vif  succès  et  dont 
les  congressistes  ont  emporté  le  meilleur  sou- 
venir. La  visite  de  la  Pointe  du  Raz,  de  la 
région  de  Foucsnant,  de  Beg-Meil  et  surtout 
l'admirable  excursion  sur  la  rivière  de  l'Odct 
les  ont  vivement  intéressés. 

L'asemblée  générale  de  l'Association  a  dé- 
cidé de  tenir  son  prochain  congrès  de  1923 
h    Nogenl-le-Rotrou. 

G. 


SITUATION  AGRICOLE  DANS  L'AYEYRON 


i6  novembre   1922. 
On   nous    roconimando    tous    les  jours   d'écono- 
miser le  pain,  ot  on  fait  bien.   Car  la   récolte  d»; 
blé,  en  Avcyron,  coninic  tlans-   IodU'  la   France,  a 


('•II-  faillie,  l'n  lit  T.*  on  moins  environ  qu'on  lO'i- 
L'avoine,  lo  seigle  on|  gônéialoniont  mieux  réussi. 
Mais  il    n'y  a    pas  conijK'nsalion. 

Par    lioiilicur.    1rs    ponnnc-;    ilc   lono.    iiiilre   ?c- 


ACADEMIE  D'AGRICULTURE  DE  FRANGE 


443 


cond  pain,  se  sont  beaucoup  mieux  comportées 
que  le  blé.  Chez  la  grande  majorité  de  nos  cul- 
tivateurs, le  rendement  des  pommes  de  terre  a  été 
assez  bon,  et  souvent  bon  :  huit,  dix,  douze  pour 
une,  parfois  davantage;  alors  que  l'année  précé- 
dente, c'était  trois,  quatre  pour  une.  La  Société 
centrale  d'Agriculture  de  l'Aveyron,  les  ingé- 
nieurs agronomes  du  Plateau  Central,  la  direc- 
tion des  Services  agricoles  de  notre  département 
déploient  beaucoup  d'activité,  en  vue  d'améliorer 
nos  cultures  en  général,  spécialement  celle  des 
pommes  de  terre.  Cette  activité,  ce  zèle  donnent 
déjà  des   résultats   très  appréciables  chez   nous. 

Pendant  la  seconde  moitié  de  septembre  et  la 
première  moitié  d'octobre,  le  temps  fut  très  fa- 
vorable à  nos  semailles.  Et  on  en  profita  bien. 
Puis,  le  temps  se  mit  à  la  pluie.  Ces  dernières 
semaines,  les  travaux  ont  été  souvent  contrariés, 
suspendus.  Cependant,  chez  la  plupart  de  nos 
cultivateurs,  l'aspect  des  jeunes  semis  est  satis- 
faisant. 

Les  récoltes  fruitières  furent  passables  ou  assez 
bonnes,  suivant  nos  différentes  régions.  Pas  mal 
de  pommes;  des  noix,  des  châtaignes,  pas  en 
quantité. 

Quant  à  nos  vallons  où  se  cultive  la  vigne,  la 


surprise  fut  grande.  La  plupart  des  propriétaires 
ont  l'écolté  sensiblement  plus  de  raisin  qu'ils 
ne  le  prévoyaient  à  la  fin  d'août  et  au  commen- 
cement de  scpLembrc.  Cela,  grâce  au  temps  très 
favorable  des  débuts  de  l'automne.  Les  caves  de 
nos  vignerons  sont  bien  garnies  d'un  vin  de 
bonne  qualité. 

La  question  du  lait  de  brebis  préoccupe  vive- 
ment, à  l'heure  actuelle,  tout  notre  pays.  Ce  lait, 
qui  sert  à  fabriquer  le  «  roi  des  fromages  »  sc 
payait,  ces  dernières  années,  170  fr.  l'hectolitre. 
Pour  la  campagne  1922,  le  prix  tombe  à  100  fr. 
El  on  parle  déjà  de  5o  fr.  pour  la  campagne  de 
1923  1 

Motif  :  le  Roquefort  ne  s'écoule  plus;  les  Etats- 
Unis  qui  en  importaient  beaucoup  n'en  prennent 
plus,  par  suite  des  droits  de  douane  prohibitifs 
établis  dans  ce  pays.  Et  puis,  partout,  en  France 
et  à  l'étranger,  avec  du  lait  de  vache  et  de  chèvre, 
on  fait  du  simili-Roquefort  qui  se  vend  bien  meil- 
leur marché,  et  l'authentique  Roquefort  nous 
reste  pour  compte. 

Il  y  a  là  une  question  de  très  haute  impor- 
tance pour  toute  la  région  qui  alimente  nos 
Caves  de  Roquefort. 

Fernand  de  Barrau. 


ACADEMIE  D'AGRICULTURE  DE  FRANCE 


Séance  du  8  novembre  1922.  —  Présidence 
de  M.  Prosper  Gervais. 

Un  ennemi  des  épicéas 
dans  la  région  parisienne. 

M.  Bouvier,  en  son  nom  et  au  nom  de  M.  Pierre 
Lesne,  fait  part  à  l'Académie  des  observations 
qu'ils  ont  été  amenés  à  faire  sur  le  dépérissement 
d'épicéas  dans  la  région  de  Paris. 

Dans  notre  pays,  l'épicéa  se  plaît  et  pousse  na- 
turellement dans  les  montagnes,  surtout  dans  les 
Vosges  et  le  Jura,  mais  on  l'a  introduit  comme 
essence  ornementale  dans  les  environs  de  Paris. 

Dans  la  région  forestière  de  l'Est  où  il  est  au- 
tochtone, l'épicéa  est  en  butte  aux  ravages  de 
nombreux  insectes  qui  y  sévissent  à  l'état  de 
fléaux.  Jusqu'ici,  ces  ennemis  de  l'épicéa  étaient 
étrangers  à  la  plaine,  mais  ils  peuvent  y  arriver 
au  vol,  ou  transportés  dans  des  souches  ou  bran- 
ches   malades. 

C'est  ce  que  MM.  Bouvier  et  Lesne  ont  observé 
récemment  dans  le  parc  de  Maisons-Laffitte. 
Ayant  constaté  que  certains  épicéas  de  ce  domaine 
étaient  morts  ou  dépérissaient,  les  administrateurs 
du  Parc  les  consultèrent  et  il  ne  fut  pas  difficile 
à  MM.  Bouvier  et  Lesne  de  voir  que  les  arbres 
morts  ou  malades  étaient  attaqués  par  des  Scolyti- 
dcs;  à  la  surface  de  leur  écorce,  on  voyait  des 
milliers  de  trous  et  dans  l'écorce  elle-même,  au 
contact  du  bois,  un  enchevêtrement  extraordi- 
naire de  galeries.  L'invasion  était  grave,  car  cha- 
cun des  pieds  atteints  avait  dû  héberger  des  pa- 
rasites par  myriades;  la  forme  des  galeries  et 
l'examen    des    adultes    qui    s'y    trouvaient    encore 


nichés  leur  permirent  de  constater  que  le  travail 
malfaisant  était  l'œuvre  d'un  Hylésinicn  noirâtre 
de   petite   taille,   le   Polygraphus   pubescens. 

Les  Scolytides  s'attaquent  de  préférence  aux 
arbres  dépérissants  ou  à  ceux  qui  viennent  d'êtrt. 
abattus,  après  quoi,  faute  de  ces  derniers,  ils  se 
répandent  sur  les  arbres  sains.  A  Maisons-Laffitte 
le  parasite  avait,  suivant  toute  vraisemblance,  at- 
taqué les  épicéas  malingres  qui  forment  un  petit 
massif  vers  le  milieu  de  l'avenue  Voltaire.  De  là 
l'espèce  avait  dû  se  répandre  sur  les  arbres  sains 
et  vigoureux;  elle  en  a  fait  périr  plusieurs  dans 
une  avenue  qui  présente  une  belle  bordure  d'épi- 
céas et,  au  dire  des  administrateurs,  dans  la  plu- 
part des  jardins  du  Parc. 

Si  des  parasites  naturels  ne  viennent  pas  entra- 
ver le  développement  du  fléau  en  faisant  périr 
le  Polygraphc,  les  autres  épicéas  du  Parc  se  trou- 
veront en  grand  péril  à  cause  des  milliers  de  para- 
sites produits  par  les  arbres  déjà  frappés.  On  ne 
saurait  songer  à  poursuivre  l'insecte  devenu  libre 
ou  à  l'atteindre  dans  ses  galeries.  Afin  de  limiter 
autant  que  possible  l'extension  du  mal,  il  faut 
détruire  l'insecte  des  arbres  morts  ou  attaqués, 
en  abattant  ces  arbres  et  en  les  brûlant  tout  en- 
tiers. 

M.  R.  Hickel  a  constaté,  en  1920,  dans  le  Loi- 
ret, l'insecte  signalé  par  M.  Bouvier.  Il  n'y  a 
causé  que  des  dégâts  peu   importants. 

Les  pouvoirs  des  Préfets 
en  matière  de  battues. 

M.  René  Worms  atlire  l'atlcntion  de  l'Acadé- 
mie  sur   une   décision   récente  du   Conseil   d'Etat, 


444 


ACADÉMIE  DAGRICLLTUHE  DE  FRANCE 


relative  aux  pouvoirs  dos  préfets  en  matière  de 
baltuij  pour  purger  les  campagnes  des  animaux 
nuisibles. 

Le  \il  février  1950.  le  prcfcl  de  la  Marne  pre- 
nait un  arrêté  qu'où  peut  analystr  comme  ?uit. 
«  Sur  la  demande  du  maire  de  Cemoh,  vu  l'avis 
du  eon?(i  valeur  des  forêts,  le  lieutfnïint  de  lou- 
veteric  f-ra,  SUr  le  territoire  de  Corntfn,  d'ici  au 
j5  avril,  six  battues  pour  la  destruction  des  ani- 
maux nuisibles  autres  que  le  lapin,  le  cerf  et  la 
biclic;  ces  battues  s'opéreront  «ous  la  survcillanee 
du  service  ft>l-esticr  et  de  U»  gendarmerie.  »  Un 
propiiétnire  de  la  ccsnmunc  protesta.  -Il  -s'adfcssa 
au  ministre  do  l'Agriculliirc,  en  disant  que  ces 
battuis  étaient  inutiles  cl,  en  ce  qui  le  concernait, 
vcxaloires. 

Le  Conseil  fl'Etat  a  rejeté  la  demande.  Il  est  à 
penser  qu'en  consacrant  par  son  arr<>t  les  pou- 
voirs des  préfets,  la  haute  assemblée  s'est  dit  que 
ces  derniers  tiendraient,  dans  l'ustige  qu'ils  en 
feraient,  à  Tnéna^r  autant  que  possible  les  légi- 
times intérêts  de  la  propriété  privée,  s'inspirant 
en  cela  des  circulaires  que  le  ministre  de  l'Agri- 
culture leur  a  envoyées  aux  dates  du  i4  septem- 
bre 1915  et  4  septembre  1916.  Sans  doute  aussi 
lui  a-t-il  paru  que  rintervontion  des  agents  fo- 
restiers dans  les  battues  ordonnées  par  le  préfet 
était  une  sérieuse  garantie  :  intervention  double, 
puisqu'elle  doit  «'cxerccr  €Ui'  la  décision  du  pré- 
fet, par  l'avis  du  conservateur  des  forêts,  et  sur 
la  conduite  même  de  la  battue,  par  la  présence 
de  l'inspecteur  des  forêts  ou  de  son  représentant. 
Il  appartient  à  celle  administration  de  jouer  un 
rôle  très  utile  en  une  telle  matière  :  elle  pourra 
être  l'arbitre  des  intérêts  privés  en  conflits,  et 
saura  dégager  la  notion  de  l'intérêt  général  et 
faire  j.-jni  ter  les   principes  du   droit. 

La  Dartrose  de  la  Pomme  de  terre. 
M.  L.  Mangin  présente  une  noie  île  M.  FJt. 
Foi'x,  direcleiu-  de  la  Station  de  Pathologie  wgé- 
tale,  sur  une  maladie  de  la  pomme  de  terre  que 
M.  Cn'pin,  ohef  des  travaux  de  botanique  à  Gri- 
gnon,  n  étudiée  sur  place  dans  la  Loire,  et  dont 
'les  srvniplômes  caractériel iq\i es  sont  :  'feuilles  en- 
roulées, molles,  port  pendant,  jaunissant  pour  se 
couvrir  de  taches  brunes.  La  plante  finit  par  se 
■flélrir  et  il  suflit  d'une  légî're  traction  pour  l'ar- 
racher. 

"La  part  il'  souterraine  est  généralement  très  al- 
térée :  lige  entièrement  ou  partiell(>menl  sè- 
che, alni-s  craquelée,  fissurée  et  creuse;  stolons 
c*!  Tarinis.  dorït  l'ccorce  est  déchirée  et  tend  à 
s'exfolier  pour  mettre  le  cylindre  central  fi  nu; 
tubcrrulcv  souterrains  souvent  petits,  irrégu- 
liers, mous  à  anneau  vasc\daire  jaune  ou  à  chair 
j)arrourue  par  \\n  réseau  brun. 

Les  agents  de  la  maladie  seraient  le  Vermicu- 
Inria  rarians,  décrit  en  1908  par  M.  Ducomet,  et 
!<•  siivant  professeur  a  dénommé  la  maladie  Dar- 
Irnsc. 

I-^es  cultures  tardives  seraient  moins  atteintes 
que  les  hâtives;  d'autre  part,  l'inniience  du  mi- 
lien  serait  manifeste.  La  Dartrose  s'est  mani- 
festée, colle  année,  comme  une   maladie   très   ré- 


pandue en  France  et  dont  la  gravité  résulte  non 
seulement  de  ce  qu'elle  apporte  une  réduction 
dans  les  rendements,  mais  de  ce  qu'elle  diminue 
notablement  la  qualité  de  la  récolte.  Il  est  dif- 
fieilo  de  dresser  dès  à  présent  un  plan  de  cam- 
p.agnc  contre  une  maladie  dont  l'origine  et  les 
conditions  de  développement  sont  si  mal  connues. 

Sachant  par  les  travaux  de  M.  Ducomet  que  le 
Vermiculariu  vnriuns  passe  du  tubercule  aux  pous- 
ses qu'émet  ce  dernier,  le  bon  sens  prescrit  d'évi. 
for  de  puiser  la  sefnencc  dans  les  champs  ou 
même  dans  les  localités  où  la  maladie  a  sévi. 
Malheui-cusement ,  nous  ne  savons  que  bien  im- 
parfaitement quelles  ont  été  ces  dernières. 

La  désinfection  des  lubercules  par  les  méthodes 
usitées  contre  les  gales  et  le  Rhizoctone  devra 
être  tentée.  L'incinération  des  fanes  pourra  être 
envisagée  dans  l'avenir. 

Il  conviendra  de  rechercher,  en  igaS,  les  pre- 
mières manifestations  de  la  Dartrose  et  d'étudier 
avec  le  plus  grand  soin  l'évolution,  les  conditions 
de  développement  aussi  bien  que  les  effets  de 
celte  maladie. 

La  dessiccation  prématurée  des  pieds 
de  Pommes  de  terre. 

M.  Mangin  signale  aussi  une  maladie  de  la  pom- 
me de  terre  que  M.  Charles  Perret,  chargé  par 
l'Office  agricole  de  la  Loire  de  l'inspection  des 
cultures  en  moiltagne.a  ob«cr\'^c  en  1921  et  1922. 
Il  s'agit  d'une  dessiccation  prématurée  de  la 
pomme  de  terre  qui  est 'produite  par  l'altération 
des  racines.  Là  encore,  la  plante  malade  cède  au 
plus  léger  effort  de  traction;  les  incurvations 
indiquent  que  le  végcUil,  avant  de  périr,  a  es- 
sayé de  réagir  pour  diminuer  l'évaporation.  Les 
tubercules  aérii-ns  montrent  enfin  que  la  migra- 
tion de  l'amidon  par  la  voie  naturelle  a  été  en- 
tra \ée. 

lui  sélectionnant  les  pieds  indemnes,  les  agri- 
culteurs arrivent  à  se  procurer  des  semences  pour 
la   plantation. 

Election  d'un  correspondant. 

M.  Louis  RoUey  est  élu  correspondant  national 
dans  la  «ection  de  Génie  rural   .         II.   Hitier. 


Séiincc    (la    i5    novembre    1922.    —  Présidence 
de.  M.  Pro^per  Gervais. 

Sur  les  vins  de  1922. 

M.  I'rosi>cr  Gervais  comnniniijue  à  l'Académie 
une  note  de  M.  le  D""  "Fonze-Diacon,  professeur  à 
rUniversité  de  Monpollier  siu'  les  vins  de  1922. 
Celte  note  complète  les  pré-cédentes  observa- 
tions du  s;ivant  professeur  sur  les  vins  anor- 
maux de  1920-1921. 

De  celle  étude  sur  les  vins  de  la  région  méri- 
dionale, poursuivie  ainsi  pendant  trois  ans, 
M.  le  D""  Fonze-Diacon  conclut  que  les  vins  ré- 
coltés en  année  sèche  présenteront  une  acidité 
larlrique  d'autant  plus  élevée  que  les  pluies  au- 
ront été  moins  abondantes,  notamment  à  l'épo- 
que de  la  véraison  ;  les  vins  n'en  seront  que 
meilleurs. 


ACA.DEMIE  D'AGRICULTURE  DE  FRANGE 


445 


IX;  grandes  pluios  suuv€iiant  à  celte  même 
époque  pourront  faire  prédominer  la  potasse 
sur  l'acide  taitrique  et  les  vins  qui  en  résulteront 
auront  une  constitution  défectueuse,  entraînant 
une  moindre  résistance  aux  atteintes  des  mala- 
die microbiennes;  c''est  ce  qm  s'''est  produit  en 
1921. 

En  ce  qui  concerne  la  récolte  méridionale  de 
1922,  elle  présentera  les  caractères  de  celles  de 
1920  :  titre  alcoolixjue  assez  élevé,  belle  couleur 
eacore  avivée  pax  an  excès  pLus  ou  moins 
grand  d'acide  tarlrique  libre,  exceUente  consti- 
tution. 

Poui'  peu  que  ces  vins  reçoivent  les  soins  ha- 
bituels, ils  pourront  être  consei-vés  toute  l'an- 
née sans  subir  d'altération  microbienne,  leur 
acidité  tartiique  et  leur  teneur  eu  tanin  leur 
assurant  une  parfaite    tenue. 

Du  point  de  vue  de  la  répression  des  fraudes, 
quelques  laboratoires  pourront  être  surpris  par 
leur  teneur  élevée  en  acide  tartrique  libre  et, 
pour  peu  que  quelques-uns  de  ces  vins  —  ils  se- 
ront fort  rares  dans  le  Midi  cette  année  — •  i^ré- 
sentent  une  composition  légèrement  faible,  des 
poursuites  pomront  être  intentées  pour  mouil- 
lage   dissimulé    par   addition    d'acide    tartrique. 

Ces  lignes,  en  éveillant  l'attention  des  experts, 
éviteront  sans    doute  de   telles  erreurs. 

Le  viticulteur  pourra  tirer  de  ce  travail  une 
indication  précieuse  sur  l'opportunité  d'ajouter 
de  l'acide  tartrique  à  la  cuve  dans  les  années 
chaudes  et  pluvieuses,  surtout  si  des  pluies  abon- 
dantes se  sont  produites  à  l'époque  de  la  vérai- 
son  ;  alors  que  cette  addition  sera  sans  grande 
utilité  dans  les  années  sèches,  surtout  si  la  tem- 
pérature n'a  pas  été  trop  élevée  dans  la  der- 
nière période  de  la  maturation  du  raisin,  comme 
cela   s'est    produit    en    1922. 

Le  Congrès  des  combustibles  liquides 
et  l'Agriculture. 

M.  Lindet  rappelle  que  la  Société  de  Chimie 
industrielle  vient  de  donner  une  nouvelle  preuve 
de  son  activité  en  organisant,  du  10  au  i4  octo- 
bre, un  congrès,  dit  des  combustibles,  en  même 
temps  qu'une  exposition  où  chacun  pouvait 
constater  que  l'on  peut,  pour  le  moment  du 
moins,  et  dans  une  certaine  mesure,  s'affran- 
chir des  pétroles  étrangers  en  ayant  recours  à 
nos  pétroles,  à  nos  schistes  et  lignites,  et  sur- 
tout à  nos  alcools  et  à  nos  huiles.  M.  Lindet  en- 
tretient l'Académie  de  ces  deux  derniers  pro- 
duits   qui    intéressent    directement    ra,griculturo. 

L'emploi  de  l'alcool  seul,  qui  est  un  excellent 
combustible,  ne  peut  être  adopté  parce  qu'il 
nous  en  faudrait  10  millions  d'hectolitres  et 
nous  en  produisons  i  million.  L'emploi  de  l'al- 
cool mélangé  par  parties  égales  avec  le  benzol  a 
fait  ses  preuves,  mais  nos  usines  ne  produisent 
que  lôoooo  hectolitres  de  benzol. 

On  a  aloi-s  émis  l'idée  d'ajouter  simplement  à 
l'essence  10  p.  100  d'alcool,  —  l'essence  n'en 
dissout  pas  davantage  et  le  mélange  encore  est- 
il  instable  à  moins  d'utiliser  de  l'alcool  anhydre; 
dans  ce  cas  l'essence   dissout  jusqu'à   5o   p.    100 


d'alcool.  Or,  M.  Loriette,  ingénieur  principal 
des  poudres,  IVliM.  Mariller  et  Van  Riymbeck,  in- 
dustriels constructeurs,  par  des  procédés  diffé- 
rents, sont  aa-rivés  à  résoudre  industriellement 
le   problème    de   la  production  s  d'alcool    anhydre. 

Quelle  sera  maintenant  la  source  de  l'alcool.^ 
Les  grains  et  mélasses  sont  à  peu  près  à  éliminer; 
la  betiterave  reste  en  ce  moment  la  principale 
tnatière  preHQiiîèiie,  mais  elle  n'a  dola^^é  que 
C5o  000  hectolitres  d'alcool  en  1921-1922,  alors 
que   des  millioins  d'hectolitres  sont  nécessaires. 

Le  bois  a  attiré  spécialement  l'attention  du  con- 
grès, d'autant  que  de  grands  progrès  ont  été  réa- 
lisés par  le  procédé  Prodar,  employant  l'acide 
chlorhydrique  froid  et  concenti-é,  par  le  procédé 
Georges  Meunier,  saehant  tirer  grand  parti  des 
sous-produits.  On  arriverait  à  obtenir  25o  litres 
d'alcool  par  tonne  de  bois.  Quant  à  l'alcool  de 
synthèse,  sa  production  industrielle  parait  au- 
jourd'hui trop  coûteuse;  on  semble,  par  contre, 
s'arrêter  à  la  première  phase  de  l'opération 
fournissant  de  la  paradéhyde  qui  est  un  liquide 
très   bon,    très  dissolvant. 

MM.  de  Loisy  et  Damiens,  en  reprenant  la  réac- 
tion de  Berthelot,  préparent  de  l'acide  sulfo- 
vinique,   dont  il  est  facile  de   retirer   de   l'alcool. 

Des  huiles  coloniales,  huiles  de  lin,  d'arachi- 
des, de  palmes,  les  travaux  récents  ont  enfin 
montré  qu'on  pouvait  les  transformer  en  pétrole. 

Somme  toute,  une  somme  d'efforts  considéra- 
bles a  été  fournie  surtout  depuis  191/1,  pendant 
la  guerre,  et  devant  l'immense  consommation 
des  pétroles,  dont  on  prévoit  l'épuisement  dans 
soixante  ans. 

L'arséniate  diplombique. 

M.  E.  DufiUio,  docteur  en  pharmacie,  à  la 
demande  de  MM.  les  professeurs  Marchai  et  Fey- 
taud,  a  entrepris  l'étude  physicochimique  des  ar- 
séniates  de  plomb. 

Les  poudres  composées  du  commerce  français 
donnent  toutes,  au  contact  de  l'eau,  de  l'arsé- 
niate triplombique.  Les  résultats  obtenus,  avec 
ce  produit,  dans  les  champs  d'expériences  de  la 
Station  Entomologique  de  Bordeaux,  ayant  étô 
reconnus  insuffisants,  il  s'agissait  de  préparer  de 
l'arséniate  diplombique  sous  une  forme  aussi 
stable,  aussi  légère,  et  aussi  adhérente  que  pos- 
sible. 

M.  Dufilho  a  obtenu  de  l'arséniate  de  plomb 
par  double  décomposition,  molécule  à  molécule, 
de  l'arséniate  de  soude  et  du  nitrate  de  plomb, 
à  une  température  inférieure  à  5o°.  Cet  arsé- 
niate,  se  présente  en  poudre,  aussi  voisin  que 
possible  de    l'arséniate   diplombique   pur. 

Comme  insecticide  inermc,  il  doit  être  utilisé 
.-ious  sa  forme  pâteuse,  renfermant  75  p.  100 
d'humidité,  et  dilué  dans  des  proportins  conve- 
nables. Il  reste  en  suspension  pendant  un  temps 
assez  long  pour  faciliter  son  épandage  homogène 
par  pulvérisation  sur  les  végétaux,  et  possède 
une  adhérence  supérieure  à  celle  des  autres  arsé- 
niates  de  plomb. 

(A  suivre.)  -  H,  .Hitieb,, 


44*5 


L.\  SE.MAINE  MÉTÉOHOLOGIQLL 


CORRESPONDANCE  -  CONSEILS  PRATIQUES 


—  M.  P.  B.  [Aisne).  —  La  luzerne  csl  très 
etiisible  à  l'action  de  la  potasse  et  de  l'acide 
[iltosphorique  el  il  est  nécossairo  que  ces  deux 
l'Iémeiils  existent  dans  le  sol  en  quantité  sufli- 
sanle  {tour  que   la  végétation   soit  vigoureuse. 

En  principe,  ces  éléments  apportés  sour  forme 
d'engrais  doivent  être  incorporés  au  sol  avant  In 
semis.  Si  le  sol  est  suffisanimcnl  calcaire,  vous 
pouvez,  dès  maintenanl,  faire  un  épandage  de 
sylvinile  ou  mieux  de  chlorure  de  potassium,  en 
couverture  sur  vos  luzernes  peu  vigoureuses. 
L'humidité  permettra  la  pénétration  de  cet  en- 
grais. Nous  vous  conseillons  d'épandre  une  quan- 
tité relativement  faible,  soit  loo  kilogr.  de  chlo- 
rure de  potassium  à  5o  ofo  de  potasse  ou  la  quan- 
tité correspondante  de  sylvinitc  (environ  260  ki- 
logr.) et  de  renouveler  cet  apport,  chaque  année, 
.«i  cela  est  nécessaire.  —  (M.   S.) 

—  N°  801 3  (Paris).  —  1°  Les  droits  d'octroi 
pour  Paris  sont,  aux  100  bottes  de  5  kilogr.,  de 
7  fr.  5o  pour  les  fourrages  et  de  5  fr.  pour  les 
pailles. 

3°  Pour  ce  qui  est  des  frais  de  camionnage, 
nous  ne  pouvons  vous  donner  de  chiffres  précis, 
ce  service  étant  effectué  par  des  industries  pri- 
vées, 

3°  De  même,  pour  le  pressage,  le  coût  du  tra- 
vail dépend  des  conditions  dans  lesquelles  l'opo- 
ralion  est  effectuée.  Les  pailles  pressées  étant 
moins  encombrantes  que  les  pailles  en  bottes  sont 
d'un  transport  plus  facile  et  moins  onéreux.  — 
(F.  L.) 


—  N°  7/102  [Ille-el-V Haine).  —  Vous  trouverez, 
des  machines  à  tricoter  la  laine  aux  adresses 
suivantes  :  Beyroux,  19,  rue  Albouy,  Paris,  10^; 
1'".  Jenni,  17,  boulevaid  Jules-Ferry,  Paris,  11*;. 
Le  Filé  Bonneterie,  5i,  rue  de  Paradis,  à  Paris.  — 
(M.   R.) 

—  M.  J.  C.  {.Aisne).  —  Pour  les  pièces  de  re- 
change de  l'appareil  de  labourage  à  vapeur  qui 
vous  a  été  fourni  par  le  ministère  des  Régions  li- 
bérées, il  faut  vous  adresser  au  constructeur  . 
A.  Heuckc,  à  Gatersleben,  près  Magdebourg,. 
Saxe.  —  (M.   R.) 

—  M.  E.  R.  L.  (Dordognc).  —  Pour  une  cana- 
lisation d'eau,  vous  avez  l'intention  d'utiliser 
des  tubes  en  acier,  de  2  millimètres  d'épaisseur, 
de  46  à  66  millimètres  de  diamètre  intérieur, 
longs  de  4  à  5  mètres;  ces  tubes  provenant  d'an- 
ciennes chaudières  de  locomotives,  vous  revien- 
draient à  2  ou  3  francs  le  mètre.  Ces  tubes,  en- 
core en  bon  état,  seraient  utilisés  pour  une  cana- 
lisation souterraine,  travaillant  sous  une  charge 
de  2  mètres  d'eau. 

Le  mieux  serait  de  leur  passer,  à  l'extérieur, 
une  ou  deux  couches  de  coaltar,  après  un  simple 
nettoyage  à  la  brosse  métallique.  Toute  la  diffi- 
culté réside  dans  les  joints  qui  pourraient  être 
établis  comme  vous  l'indiquez,  en  noyant  le  rac- 
cord de  chaque  joint,  plus  o  m.  20  de  long  (soit 
o  m.  10  à  un  bout  et  o  m  .10  à  l'autre),  dans 
un  petit  massif  de  mortier  de  sable  fin  et  de  ci- 
ment à  prise  lente,  posé  après  la  mise  en  place 
(le  la  conduite.  —  (M.  R.) 


LA  SEMAINE  MÉTÉOROLOGIQUE 

Semaine  du  12  au  18  novembre  1922  (OBSERVATOIRE  DU  PARC  SAINT-MA  UR) 


JOURS 

ET    DATES 

§ 

'5 

TEMF'É 

.■s 

« 

RATURE 

0 

c 

Écart 
sur 
la  nor- 
male 

Vent 

0 

1 
REMARQUES  DIVERSES 

millim. 

heures 

millim. 

Dim.. .     12  Lov. 

771.9 

2-7 

7.9 

£01 

—    Iû2 

NE 

0.0 

" 

Brouillard,  temps  couvert. 

Lundi..     13  — 

773  8 

2  2 

4   1 

:î  0 

—  3  2 

NE 

0.0 

" 

Gulée  blanche,  brouillard. 

Mardi..     Il  — 

7<5.1 

0.3 

2.2 

1.4 

—   16 

NE 

0  0 

■> 

Brume,  temps  couvert. 

Mercredi  15  — 

777.1 

-1.8 

G. 9 

2.4 

-  3.5 

NE 

3  8 

-> 

Brouillard,  éclaircies. 

Jeudi.  .     16  — 

77'J.3 

0..') 

7.Ô 

3.7 

-  2.1 

NE 

G.O 

" 

Gelée  blanche,  temps  n.iagcux. 

Vendredi  17  — 

776.1 

-0.2 

4.8 

2.0 

-  3.1 

NE 

0.0 

0.2 

Gelée  blanche,    brouillard. 

Samedi.   18  — 

768.0 

4  1 

9  6 

6.5 

f  1.0 

Varia. 

0  0 

0  2 

Boséc,  un  pi  u  de  plue. 

Moyennes  el  loUux  . . 

77.1.6 

1.1 

C.l 

3.5 

» 

» 

9.8 

iIhi  Ihcur 

0.1 

Pluie  depuis  le  1"  janvier: 

Ecarl»  »nr  la  normale 

-f  12  C 

-2.7 

—  4.1 

-2.4 

» 

» 

» 

En  1922 (.77nim 

Normale....     530                1 

REVUE   COMMERCIALE 


■U7 


REYUE  COMMERCIALE 


Situation  agricole.  —  Toutes  les  récoltes  d'ar- 
rière-saison sont  rentrées;  on  a  continué,  dans  la 
mesure  où  le  temps  et  l'état  du  sol  l'ont  permis, 
les  semailles  de  blé  qui  sont  assez  en  retard  dans 
plusieurs  départements  des  régions  de  Paris  et 
du  Nord. 

La  température  s'est,  de  nouveau,  abaissée: 
nous  avons,  depuis  quelques  jours,  un  temps 
froid  et  brumeux. 

Il  se  confirme  que  les  premiers  blés  semés  ont 
levé  régulièrement. 

Blés.  —  Les  battages  ont  repris  dans  la  plu- 
part des  régions  et  les  offres  se  font  plus  nom- 
breuses. La  hausse  des  blés  n'a  pas  fait  de  nou- 
veaux progrès. 

Dans  les  départements,  on  cote  :  78  à  80  fr. 
à  Auxerre ;  81  à  82  fr.  à  Angers;  8h  à  87  fr.  à 
Aix;  87  fr.  (blé  saissette  et  blé  tuzelle),  81  fr. 
(blé  buisson  et  aubaine)  à  Avignon  ;  87  à  89  fr. 
(blé  tendre)  98  à  102  fr.  (blé  dur)  à  Alger;  78  à 
83, 5o  à  Bordeaux;  79  à  80  fr.  à  Bar-le-Duc;  76 
à  76  fr.  à  Besançon;  81  à  82  fr.  à  Blois;  80  a 
82  fr.  à  Bourges;  78  à  80  fr.  à  Brienon,  81  à 
81,70  à  Chartres,  80  à  83  fr.  à  Clermont-Fcrrand  ; 
80  à  83  fr.  à  Chàteauroux;  80  à  82  fr.  à  Laon  ;  80 
francs  à  La  Roche-sur-Yon  ;  80  fr.  à  La  Rochelle  ; 
80  à  81  fr.  à  Màcon  ;  80  à  86  fr.  à  Metz;  82  à 
85  fr.  à  Nîmes;  81  à  82,60  à  Nantes;  80  à  81  fr, 
à  Orléans;  82  à  83  fr.  à  Poitiers;  79  à  80  fr.  à 
Rennes;  76  à  78  fr.  à  Rouen;  79  à  82  fr.  à 
Troyes  ;  78  à  78,26  à  Toulouse;  79  à  80  fr.  à 
Saint-Brieuc. 

A  la  Bourse  de  Commerce  de  Paris,  la  cote 
officielle  du  blé  a  été  établie  de  82,60  à  83,26 
les  100  kilogr.,  en  baisse  de  2  fr.  sur  celle  de 
la  huitaine  précédente. 

Les  prix  payés  par  la  meunerie  sont  en  baisse  de 
5o  centimes  à  i  franc.  A  Paris,  on  a  coté,  aux 
100  kilogr.  départ,  les  blés  du  Loiret  et  de  l'Eu- 
re-et-Loir 82  fr.  ;  de  l'Yonne,  de  la  Marne,  de  la 
Côte-d'Or  82  à  82,60;  de  l'Allier  et  du  Puy-de- 
Dôme  82  à  83  fr.  ;  de  l'Aube  81,76  à  82  fr.  ;  de 
la  Mayenne  et  de  la  Sarthe  80  à  81  fr.  ;  du 
Nord,  de  la  Somme,  de  l'Oise  80  à  81  fr.  ;  de 
Bretagne  77  à  79  fr. 

Nouvelle  hausse  sur  les  marchés  étrangers  oii 
l'on  cote,  aux  100  kilogr  :  66,17  à  Chicago,  76,69 
à  New-York,  66,22  à  Buenos- Ayres. 

Farines.  —  On  paie  les  farines  de  io4  à  106  fr. 
le  quintal  départ  du  moulin  et  112  fr.  les  100 
kilogr.  rendus  chez  les  boulangers  de  Paris. 

Sons.  —  Cours  soutenus.  Aux  100  kilogr.  dé- 
part, on  cote  les  beaux  sons  34, 60  à  37  fr.  ;  les 
recoupeftcs  33  à  36  fr.  ;  les  remoulages  44  à  5o 
francs. 

Seigles.  —  Pendant  la  huitaine,  les  cours  des 
seigles  ont,  de  nouveau,  légèrement  progressé. 
On  cole.  aux  100  kilogr.  départ  :  Aube,  Marne, 
Seine-et-Marne  67,60  à  68  f r.  ;  Loiret,  Yonne, 
Loir-et-Cher  67  à  67,60;  Ouest  65  à  66  francs. 

Avoines.  —  Les  offres  deviennent  plus  suivies 
et  les  affaires  continuent  à  se  traiter  à  des  prix 
fermement  tenus.  Aux  100  kilogr.  départ,  on 
cote  :  avoines  noires  du  Centre  62  à  63  fr.  ;  avoi- 
nes grises  d'hiver  du  Poitou  64  à  65  fr.  ;  avoines 


grises  de  printemps  de  Brie  et  d~e  Beauce  61,60  à 
62  fr.  ;  avoines  blanches  de  la  région  parisienne 
et  du  Nord  63  cà  64  francs. 

Orges'.  —  Cours  soutenus  sur  les  orges.  On  vend 
les  orges  de  brasserie  :  Eure-et-Loir,  Seine-et- 
Marne  63  à  64  fr.  ;  Aube  62,60  à  63  fr.  ;  Loiret, 
Allier,  Yonne,  Cantal  65  à  66  fr.  ;  Mayenne  ei 
Sarthe  61,60  à  62  fr.  ;  Ouest  64  à  65  fr.  ;  orges  de 
mouture   53   à  54   fr.  ;   escourgeons  67  à  61    fr. 

Céréales  diverses.  —  Transactions  plus  actives 
à  des  prix  stationnaires.  On  paie  les  sarrasins  de 
Normandie  61,60  à  62  fr.  ;  de  Bretagne  60  à  61 
francs  ;   du  Limousin  64  à  65  fr. 

On  vend,  aux  100  kilogr.,  le  maïs  70  à  76  fr.  à 
Lectoure,  68  à  66  fr.  à  Chalon-sur-Saône,  80  à 
90  fr.  à  Valence  d'Agen. 

Fourrages.  —  Offre  faible,  demande  active  et 
hausse  de  5  à  10  fr.  par  100  bottes,  au  marché 
de  La  Chapelle,  où  l'on  a  coté  :  foin  200  à  260 
francs;  regain  210  à  260  fr.  ;  luzerne  220  à  260 
francs. 

Aux  100  bottes,  on  paie  les  fourrages  en  bottes, 
gares  de  Paris  :  foin  190  à  200  fr.  ;  luzerne  190  à 
210  fr.  Aux  100  kilogr.  les  fourrages  pressés  en 
gare   :  foin  38  à  4o  fr.  ;  luzerne  4o  à  42  fr. 

On  paie,  aux  100  kilogr.  sur  vagon  gare  les 
foins  pressés  :  Isère,  Savoie  3i  à  33  fr.  ;  Puy-de- 
Dôme  3i  à  32  fr.  ;  Languedoc  3i  à  33  fr.  ;  Limou- 
sin 3i   à  33  fr.  ;  Indre  33  à  36  fr. 

Pailles.  —  Vente  facile  à  des  cours  en  hausse 
au  marché  de  La  Chapelle.  On  a  payé  les  lou 
bottes  de  5  kilogr.  rendues  à  Paris,  domicile  de 
l'acheteur,  droit  d'entrée  et  frais  de  camionnage 
compris  :  paille  de  blé  i3o  à  i55  fr.  ;  paille  de 
seigle  i3o  à  iGo  fr.  ;  paille  d'avoine  120  à  160  fr. 

Dans  les  départements,  on  cote,  aux  100  ki- 
logr., sur  vagon  gare,  la  paille  de  blé  :  Langue- 
doc, Auvergne,  11   à  12  fr.  ;  Loire  i3  à   i4  fi"- 

Bétail.  —  Au  marché  de  La  Villctte  du  lundi 
20  novembre,  en  raison  de  l'abondance  de  l'offre, 
les  cours  du  gros  bétail  ont  fléchi  de  10  à  1 5  cen- 
times par  demi-kilogramme  net.  On  a  coté  les 
bœufs  de  l'Allier,  de'la  Nièvre,  de  Saône-et-Loire, 
2,60  à  276  ;  de  la  Haute-Vienne,  2,60  à  2,80  ; 
dé  l'Orne,  du  Calvados,  de  la  Seine-Inférieure, 
2,76  ;  de  l'a  Mayenne  et  de  la  Sarthe,  2,20  à  2,55  ; 
dû  Maine-et-Loire  e(  de  la  Loire-Inférieure,  1,96 
à  2,5o  ;  de  la  Vendée,  1,80  à  2,4o  ;  les  génisses, 
2,80   ;  les  taureaux,   1,80  à  2,3o. 

Cours  stationnaires  sur  les  veaux,  cotés  comme 
suit  au  demi-kilogramme  net  :  veaux  d'Eure-et- 
Loir,  Seine-et-Oisc,  Loiret.  Yonne,  4,20  à  4,75  ; 
Aube  et  Marne,  4,i5  à  4,55  ;  Sarthe.  3,6o  à  3,76  ; 
Indre-et-Loire,  4,25  à  4,7"  ;  Haute-Garonne,  3  fr. 
à  3,26. 

Les  cours  des  moutons  ont  fléchi  de  10  à  20 
centimes  par  demi-kilogramm(>  net.  On  a. vendu  : 
agneaux,  5, 60  ;  moutons  de  l'Allier,  la  Nièvre, 
Cher,  5  à  5,5o  ;  Yonne,  Aube,  Haute-Marne,  4  fr. 
à  4,26  ;  Îlaute-Loire,  3,5o  à  3,76.;  Aveyron, 
Htc-Garonne,  3,26  à  3, 80  ;  Tarn,  4  fr.  à  4,20  ; 
brebis  du  Midi,  2,60  à  3,35. 

Prix  sans  changement  sur  les  porcs,  soit  au 
demi-kilogramme  vif,  porcs  gras,  2,55  à  2,70  ; 
coches,   1,96  à   2,26. 


REVUE    COMMERCIALE 


Marché  du  jeudi  16  noiembra 
Entrées  directe» 
aux  abattoirs  Réserves 

Amenés         LaVill.        Vaug.       LaVill.        Vaug. 

létes  têtes  têtes  têtes  têtes 
Bœiifs....      2  0261 

Vaches...       1  OSTS  228  1(37  8C>5  195 
Taureaux  .264' 

Veaux...       1185  892  255  380  152 

Moulons..      8  123      2  40S  691       1  680  '   915 

Porcs....      3  045  903  t)19  150  98 

Prix  maxima  au  kilogramme 

Au  poiJs  net  Au  poids  vif 

1"  quai,     f  c(ual.     3'  quai.  Prix   extrêm  a 

Bœufs 5.40  4.60  3.S0  1     »  à  3.48 

Vaches 5.20  4  20  3.60  1     •>      3.4S 

Taureaux 4.40  4.00  3.72  1     »      3  05 

Veaux 8.30  6.70  5.00  165      5.7ii 

Moutons 10.25  8.10  6.80  2  58      6  72 

Porcs 7  86  7.42  7.14  3.90      5.60 

Marché  du  lundi  20  novembre 

Entrées  directes 
aux  abattoirs  Réserves 

Amenés        LaVill.       Vaug.       LaVill.       Vaug. 

tôies  têtes  têtes  têtes  têtes 

Bœuf»....  4  23Î1 

Vaches...  2  311  j  246  2JG  705  310 

Taureaux.  465  ' 

Veaux.   . .  2  263  1  511  286  463  105 

Montons  16  127  2  6?0  1  379  1  890  1  250 

Porcs 3  990  2  138  1  ôlO  400  280 

Pnx  maiima  du  kilogramme 

Au  poids  net Au  poids  rif 

U'qual.     2«  quai.      3' quâl.         Pris  extrêmes 

Bœufs 5.20  4.iO  3  60  1.00  à  3.36 

Vache.* 5.00  4.00  3.40  1.00      3.36 

Taureaux...  4.20  3.80  3.50  1.00      2.92 

Veîux 8.r0  6  70  4.80  1.50      5.70 

Moutons....  10.20  7.90  6  60  2.25      6.16 

Pjrcs 7.86  7.42  7.14  3  90      5.60 

Dans  les  départements,  on  cote  : 

Bordeaux,  par  kilogramme  poids  vif  :  bœufs 
1.60  à  3,20;  veaux  2,5o  à  3, 60;  porcs  5  à  5, 20; 
par  kilogrr.  net,  moutons  5  à  7  fr. 

Besançon,  par  kilogramme  poids  vif  :  bœufs 
2.10  à  2,5o;  veaux  4)5o  à  4.90;  porcs  5,5o  à  C 
francs;  par  kilogr.  net,  moulons  6  à  7  fr. 

C/io/p<,  par  kilogramme  poids  vif  :  bœufs  i,o5 
à  2  fr.  ;  veaux  3,75;  porcs  4-75. 

Dijon,  par  kilogramme  poids  vif  :  veaux  3,70 
?i  4,3o;  porcs  5. 10  à  5.5o;  par  kilogr.  net,  mou- 
lons 6  à  9  fr. 

Lille,  pur  kilogramme  poids  net  :  bœufs  et  va- 
«•li'js  4.5o  à  5,5o;  veniix   5,5o  à  10  fr.  ;  moutons 

5  :'i   8.5o;   porcs  7,60  à  8,5o. 

Lyon-Vaise,  par  kilogramme  poids  vif  :  bœufs 
:*  à  3.20;  veaux  3. 20  à  4. 60;  porcs  4.5o  à  5, 10; 
pnr  kilo;rr.   net,  moutons  5  à  9  fr. 

MnrseJUe,  par  kilogramme  poids  net   :  moutons 

6  h    -.i5;    bœufs    3,76   à    4.75;    par  kilogr.    vif. 
porcs  4.C0  à  4,80. 

ynnry,  par  kilogramme  poids  vif  :  veaux  4  à 
5  fr.  :  porcf!  5.3o  à  5.5o;  pnr  kilogr.  net,  bœufs 
3.80  à   5.4o;   moulons   5   à  8   fr. 

Bniirn,  par  kilonTMinm.'  poids  vif  :  veaux  2,60 
i'i  6  fr.  ;  porcs  5.5o  h  6. 85. 


Suifs.  —  A  la  Bourse  de  Commerce  de  Paris, 
!a  cote  officielle  du  suif  frais  fondu  a  été  établie 
à   24o  fr.   les  100  kilogr. 

Vins  et  eaux-de-vie.  —  Les  achats  restent  mo- 
dérés et  les  prix  se  maintiennent  à  peu  près  sans 
changement.  On  paie  à  l'hectolitre  nu,  les  vins 
rouges,  dans  le  Midi  :  45  à  72  fr.  à  Béziers  ;  48 
à  75  fr.  à  Lézignan  (Aude)  ;  45  à  78  fr.  à  Perpi- 
gnan ;  5o  à  72  fr.  à  Montpellier;  46  à  76  fr.  à 
Narbonne. 

Au  degré-hectolitre,  on  cote  les  vins  blancs 
6,5o  à  7  fr.  à  Béziers;  les  vins  rosés  6  fr.  à 
Béziers.  .\  Agde  (^Hérault),  ou  cote  au  degré-hec- 
tolitre :  vins  rouges  5,5o  à  6  fr.  ;  vins  blancs  6,5o 
à  7  fr.  ;  vins  rosés  6  à  C,5o. 

A  Bergerac,  les  petits  vins  se  vendent  de  4o 
à   60  fr.  I<î  degré-tonneau  pris  à  la  propriété. 

A  Chalon-sur-Saône,  on  cote  à  l'hectolitre  : 
vins  rouges  85  à  94  fr.  ;  vins  blancs  100  à  no  fr. 

En  Alsare,  à  Strasbourg,  on  cote  :  vins  blancs 
courants,  Haut-Rliin  100  à  120  fr.  ;  Bas-Rhin  80 
à  100  fr.  ;  vins  blancs  fins  i5o  à  180  fr. 

La  Fédération  des  Caves  Coopératives  (Mont- 
pellier) communique  les  prix  de  diverses  ventes 
de  la  région  : 

La  Cave  coopérative  de  Beaucaire  (Gard)  a  ven- 
du quelques  petits  lots  rouge  de  plaine  à  70  fr. 
l'hectolitre  nu,  pris  en  cave;  celle  de  Sainf-Na- 
zaire-de-Pezan  (Hérault)  a  vendu  un  petit  lot  au 
môme  prix.  La  Coopérative  de  distillation  de  Mau- 
guio  (Hérault)  vient  di'  vendre  4oo  hectolitres 
d'eau-de-vie  de  marc  02°  à  190  fr.  ;  celle  de 
Poussan  (Hérault)  a  vendu  3oo  hectolitres  d'eau- 
de-vie  de  marc,  Ixise  5^°.  à  190  fr.  ;  celle  de  Beau- 
caire TGard)  a  vendu  également  98  hectolitres 
d'eau-de-vie  de  marc,  base  52**.  190  fr.  l'hecto- 
litre nu,  pris  en  distillerie. 

Sucres.  —  A  la  Bourse  de  Commerce  de  Paris, 
la  cote  officielle  du  sucre  blanc  n°  3  a  été  établie 
de  ido  à   166  fr.  les  100  kilog 

Pommes  de  terre  et  fécules.  —  Affaires  calmes, 
cours  stationnaire?  sur  les  variétés  à  chair  jaune, 
en  hausse  de  quelque?  francs  sur  celles  à  chair 
blanche.  Aux  100  kilogr.  départ,  on  cote  :  Mar- 
jolin  ou  Hollande  du  Nord  4o  à  5o  fr.  ;  Saucisse 
rouge  20  à  25  fr.  ;  Ronde  jaime  16  à  22  fr.  ;  Royal 
Kidney  21  à  22  fr.  ;  Flouck  20  à  22  fr.  ;  Institut 
de  Beauvais  20  à  28  fr.  ;  Géante  bleue  12  à  i3  fr. 

Aux  Halles  centrales  de  Paris,  on  vend  aux 
100  kilogr.  :  Hollande  45  à  65  fr.  ;  Saucisse  rouge 
22  à  3o  fr.  ;  Ronde  jaime  22  à  26  fr.  ;  variétés  à 
chair  blanche  18  à  25  fr. 

La  fécule  première  disponible  des  Vosges  vaut 
no  fr.  les  100  kilogr.  gares  des  féculeries  des 
Vosges,  celle  de  l'Oise   no  à   n5  fr. 

Graines  fourragères.  —  Cour*  sans  grand  chan- 
gement. On  totc  aux  100  kilogr.  départ  :  luzerne 
de  Provence  475  à  5^5  fr.  ;  de  pays  4oo  à  45o  fr.  ; 
trèfle  violet  5oo  à  600  fr.  ;  lupuline  25o  à  325  f r.  ; 
trèfle  blanc  85o  à  1.200  fr.  :  tièfle  hybride  45o  à 
600  fr.  ;  ray-grass  anglais  260  à  280  fr.  ;  ray-grass 
d'IlaIil^  260  à  2-0  fr.  ;  vesces  de  printemps  100  à 
125   francs. 

.  Peaux  de  lapins.  —  \  la  foire  d<'  Clermont-Fcr- 
rand.  les  meilleurs  lnt«  de  peaux  de  la  région  oilt 
été  pavés   ,],■    t"^    •■!    T.'^.-^i  I0  kiloirr. 

R     Dtnv'Tr. 

Le  Gérnnt  :  P.   Davv. 
Imp.  A.  DWY  et  KM.S  Aîné.  52.  r.  Madame.  Pari» 


CHRONIQUE  AGRICOLE 


4i9 


CHRONIQUE  AGRICOLE 


Nouvelle  organisation  du  Conseil  supérieur  de  l'Agriculture.  —  Première  réunîon.  — Election  des 
vice-présidents  et  des  membres  de  la  Commission  permanente.  —  Vœux  émis  par  le  Conseil.  — 
Projet  de  loi  sur  la  suppression  de  la  taxe  de  luxe  sur  les  vins.  —  Le  projet  sur  les  accidents  du 
travail  en  Agriculture.  —  Réunion  de  la  Commission  plénière  de  l'Office  national  du  Crédit 
agricole.  —  Les  prêts  pour  les  distilleries  coopératives  de  betteraves.  —  Nécrologie  :  mort  du 
D'"  Emile  Rey.  —  Ecole  coloniale  d'Agriculture  de  Tunis.  —  Les  cours  d'Agriculture  au  Conser- 
vatoire national  des  Arts-et-Métiers.  —  Concours  national  de  boissons  et  eaux-de  vie  à  Paris.  — 
Enquête  sur  le  mildiou  par  la  Station  régionale  d'Avertissements  agricoles  de  Montpellier.  — 
Evaluations  de  la  récolte  des  betteraves  et  de  la  production  de  la  campagne  sucrière.  —  Rapport 
de  l'Union  Suisse  des  Paysans  sur  le  commerce  des  produits  laitiers  pendant  le  troisième  trimes- 
tre. —  Organisation  parla  Compagnie  du  chemin  de  fer  d'Orléans  de  démonstrations  d'apicul- 
ture. —  Exposition  viticole  à  Villefranche.  —  Etudes  de  M.  Kayser  sur  l'emploi  des  levures  sélec- 
tionnées en  cidrerie.  —  Union  des  Syndicats  des  Alpes  et  de  Provence.  —  Prockain  concours  de 
Moulins.  —  La  semaine  berrichonne  de  l'Indre  en  igaS.  —  Les  récoltes  en  1922. 


Cons?.il  supérieur  de  l'Agriculture.    _, 

Le  Conseil  supérieur  de  l'Agriculture,  réor- 
ganisé par  le  décret  du  11  mars  dernier,  a 
tenu  sa  première  séance  le  24  novembre, 
sous  la  présidence  de  M.  Henry  Chéron,  mi- 
nistre  de   l'Agriculture. 

En  installant  le  nouveau  Conseil,  M.  Henry 
Chéron  a  exposé  rapidement  les  avatars  suc- 
cessifs subis  par  cette  institution  depuis 
qu'elle  fut  créée,  en  1851,  et  il  a  insisté  sur 
le  nouveau  caractère  qu'il  présente  par  l'in- 
troduction de  l'élément  électif.  En  effet, 
il  est  composé  actuellement,  en  dehors  des 
membres  de  droit,  de  80  membres,  dont  40 
élus  par  les  Offices  agricoles  et  40  nommés 
par  décret  (voir  le  numéro  du  14  octobre, 
page  315).  En  terminant,  M.  Henry  Chéron 
a  exprimé  la  conviction  que  le  Conseil  supé- 
rieur contribuera  activement  à  la  réalisation 
de  l'idée  qui  lui  est  chère  :  sauver  la  terre 
pour  sauver  la  France. 

Dans  cette  première  séance,  le  Conseil 
avait  à  procéder  d'abord  à  l'élection  de 
deux  vice-présidents.  M.  Méline  et  M.  Vic- 
tor Boret  ont  été  élus,  aux  applaudissements 
unanimes. 

11  y  avait  lieu,  ensuite,  de  nommer  les 
membres  de  la  Commission  permanente. 
Celle-ci  doit  être  composée  de  vingt  mem- 
bres, dont  dix  choisis  par  le  ministre  de 
l'Agriculture  et  dix  élus  par  le  Conseil  su- 
périeur. Les  dix  membres  élus  par  telui-ci 
sont  :  MM.  René  Berge  (région  du  Nord), 
Comeau  (région  de  lEst),  Després  (région 
de  l'Ouest),  marquis  de  Vogiic  (région  du 
Centre),  Eugène  Rouart  (région  du  Sud- 
Ouest),  Vigier  (région  du  Massif  Central), 
Granaud  (région  du  Midi),  Henry  Sagnier, 
secrétaire  perpétuel  de  l'Académie  d'Agricul- 
ture, Viger,  ancien  ministre  de  l'Agricul- 
ture,Prosper  Gervais,  président  de  la  Société 
des  Viticulteurs  de  France-  Le  ministre  a 
désigné,  de  son  côté,  MM.  Damecour,  Donon, 
2  Décembre  1922.  —  N»  48 


Massé,  Louis  Michel,  de  Rougé,  sénateurs,  et 
MM.  Capus,  Gavoty,  Macarez,  de  Monicault, 
Viala,  députés. 

Dans  cette  première  .séance,  le  Conseil  su- 
périeur a  émis  quelques  vœux.  Il  a  demandé 
notamment  que  le  projet  de  loi  sur  l'électri- 
fication  des  campagnes  soit  adopté  le  plus 
tôt  possible,  et  que  les  tarifs  douaniers  sur 
le  bétail,  supprimés  depuis  le  début  de  la 
guerre,  soient  rétablis  avec  les  coefficients 
appropriés. 

La  taxe  de  luxe  sur  les  vins. 

Répondant  aux  sollicitations  qui  se  sont 
produites  de  toutes  parts,  le  rninistre  des 
Finances  a  présenté  à  la  Chambre  des  Dé- 
putés un  projet  de  loi  ayant  pour  objet  de 
supprimer  la  taxe  de  15  0/0  perçue  actuelle- 
ment sur  les  vins  classés  comme  étant  vins 
de    luxe. 

Pour  compenser  la  diminution  de  recettes 
qui  sera  la  conséquence  de  ce  dégrèvement, 
ce  projet  propose  de  relever  le  droit  de  cir- 
culation sur  l'ensemble  des  vins  et  des  ci- 
dres. Les  taxes  seraient  majorées,  au  profll 
de  l'Etat,  de  1  fr.  par  hectolitre  pour  les 
vins  et  de  0  fr.  50  pour  les  cidres. 

Les  accidents  du  travail. 

On  se  souvient  qu'un  projet  de  loi  sur  les 
accidents  du  travail  en  Agriculture  a  été 
adopté  par  le  Sénat  il  y  a  un  an  environ,  et 
qu'il  est  actuellement  soumis  à  la  Chambre 
des  Députés.  Les  deux  Commisisons  chargées 
de  l'examiner  ont  élé  réunies  le  22  novem- 
bre pour  entendre  les  observations  de  M. 
Henry  Chéron,  ministre  de  l'Agriculture. 
Celui-ci  a  insisté,  au  nom  du  Gouverne- 
ment, afin  qu'aucune  modification  ne  fût 
apportée  au  texte  du  Sénat.  Cette  suggestion 
a  été  admise,  et  M.  Néron  a  été  chargé  de 
préparer  le  rapport  et  de  le  déposer  sur  le 
iiuroau  de  la  Chambre  dans  le  plus  bref 
délai. 

Tome  II.  —  23 


450  CHRONIQUE 

Crédit  agricole. 

La  Commission  pléniL-rc  de  l'Office  natio- 
nal du  Crédit  agricole  a  tenu  sa  réunion 
semestrielle  le  vendredi  24  novembre,  sous 
la  présidence  de  M.  Henry  Chéron,  ministre 
de  l'Agriculture.  Après  avoir  ontencriu  le 
rapport  du  Conseil  d'administration  sur  sa 
gestion,  elle  a  adopté  le  projet  de  budget 
de  l'Office  pour  l'année  l'.>2.'-!.  Les  pouvoirs 
de  trois  membres  dVi  conseil  :  MM.  Victor 
Boret,  Léon  Gantier  et  Paul  Mercier,  qui 
étaient   expirés,    ont   été    renouvelés- 

L'ne  des  tjueslions  les  plus  délicates,  à 
l'heure  actuelle,  est  celle  des  emprunts  de- 
mandés à  rOfiicc  national  de  Crédit  agricole 
en  vue  de  la  création  de  distilleries  coopé- 
ratives de  betteraves.  Sur  ce  sujet,  M.  Louis 
Tardy,  directeur  général  de  l'Office,  a  adressé 
aux  présidents  des  Caisses  régionales,  une 
lettre   dont  voici  la   partie   principale    : 

Il  y  a  lieu  de  considérer  que,  depuis  la  guerre, 
la  produilion  de  l'alcool  d'iiuldstric  dépasse  no- 
tablement les  besoins  de  la  consomnialion  et  que 
l'Etat,  seul  acheteur  de  ce  produit  en  vcrlu  des 
lois  du  3o  juin  1916  et  du  16  juillet  1921,  dis- 
pose de  stocks  élevés  iralcool  dont  l'écoulement 
lent  et  difficile  ne*  lui  permettra  pas  d'assurer 
complètement  l'enlèvement  et  le  logement  de  la 
prochaine  récolte. 

Il  est  par  suite  à  craindre,  à  l'heure  actuelle, 
que  l'industrie  ne  souffre  de  cette  sil\iation  jus- 
qu'à ce  que  le  projet  de  loi  sur  le  régime  défini- 
tif de  l'alcool  ait  été  adopté  par  le  Parlement  . 

Dans  ces  conditions,  lo  Conseil  d'administration 
a  estimé,  en  s'inspirant  de  l'intérêt  même  des 
producteurs,  qu'il  était  préférable,  quant  à  pré- 
sent, de  ne  pas  les  encourager,  par  des  avances  à 
taux  réduit,  à  constituer  des  distilleries  coopéra- 
tives dont  l'avenir  immédiat  est  incertain  et 
aléatoire. 

Si  le  Parlement  réalisait  les  promesses 
qu'il  a  faites,  le  régime  définitif  de  l'alcool 
serait  réglé  avant  la  fin  de  cette  année  ; 
mais  on  doit  redouter  qu'il  n'en  soit  pas 
ainsi. 

Nécrologie. 

Nous  apprenons  la  mort  du  D""  Emile  Rey, 
décédé  à  Saint-Denis-Catus  (Lot),  dans  sa 
quaire-vingi-cinquième  anm'e.  Président  de 
la  Société  d'Agriculture  du  Lot  et  de  l'Office 
agricole  départemental,  le  D""  Rey  a  repré- 
senté son  département  pendant  une  longue 
série  d'années,  d'abord  h  la  Chambre  des 
Députés,  puis  au  Sénat,  où  sa  connaissance 
approfondie  des  affaires  agricoles  lui  avail 
acipiis  une  haute  autorité.  Agriculteur 
d'une  grande  %;il.ur.  il  avait  été  lauréat  de 
la  prime  d'honneur  en  ISSl  ;  on  lui  doit  un 
grand    nombre   d'études   et    de    rapports   sur 


AGRICOLE 

l'application  des  meilleures  méthodes  dan* 
sa  région.  Dcjmis  quelques  années,  il  s'était 
livré  à  des  applications  de  la  culture  sarclée 
du  blé,  dont  nous  avons  publié  les  résultats. 

Ecole  coloniale  de  Tunis. 

A  la  suite  du  dernier  concours  d'admis- 
sion, 64  élèves  ou  auditeurs  ont  été  reçus  à 
l'Ecole  coloniale  d'Agriculture  de  Tunis  ; 
l'effectif  de  l'Ecole,  pour  l'année  scolaire 
1922-23,  est  de  121  élèves,  dont  deux  jeu- 
lUîs  filles.  Au  sujet  de  cet  important  éta- 
blissement, nous  recevons  la  note  suivante  : 

Le  succès  de  l'Ecole  de  Tunis  vient  encore  de 
s'affirmer  par  les  résultats  que  six  de  ses  anciens 
élèves  viennent  d'obtenir,  en  fin  d'année  scolaire 
1921-1922,  à  leur  sortie  de  l'Institut  national 
d'Agronomie  coloniale.  Deux  -(rentre  eux,  admis 
après  concours  à  la  section  agronomique,  à  côté 
des  ingénieurs  agronomes  et  des  ingénieurs  agri- 
coles de  nos  grandes  Ecoli  s  de  France,  se  sont 
classés  à  leur  sortie  G*  cl  7°  sur  i5  élèves.  Les 
quatre  élèves  admis  en  section  agricole  occupent 
les  trois  premières  places,  ainsi  que  la  septième, 
sur  12  élèves. 

Nous  enregistrons  avec  plaisir  ces  preuves 
de  la  valeur  de  renseigncin4'nt  donné  à 
l'Ecole  de  Tunis. 

Conservatoire  des  Arts-et-Méliers. 

La  chaire  d'Agriculture  au  Conservatoire 
national  des  Arts-et-Métiers  a  été  transfor- 
mée et  reçoit  une  orientation  nouvelle  ;  elle 
porte  désormais  le  tilre  de  «  Cours  d'Agri- 
culture et  productions  agricoles  dans  leurs 
rapports  avec  l'Industrie  ».  M.  F.  Heim,  pro- 
fesseur, a  inauguré,  le  vendredi  24  novem- 
bre à  20  heures,  ce  cours  qui  se  continuera 
les  mardi  et  vendredi  à  la  même  heure. 
On  sait  que  les  cours  du  Conservatoire  sont 
publics   et   gratuits. 

D'autre  part,  M.  F.  Heim  fera,  au  Conser- 
vatoire, une  série  de  conférences  sur  les  pro- 
ductions agricoles  coloniales  nécessaires 
aux  industries  métropolitaines-  La  première 
série  de  ces  conférences  est  fixée  comme  il 
suit  :  le  26  novembre,  cacao  ;  le  3  décembre, 
coton  (généralités)  ;  le  7,  production  du  co- 
ton ;' le  10,  caoutchouc  (généralités)  ;  le  14, 
"production  du  coton  ;  le  21,  kapok. 
Concours  des  vins  et  boissons. 

La  deuxième  exposition  d'hiver,  qui  se 
tiendra  au  Grand-Palais  des  Champs-Elysées, 
à  Paris,  comprendra,  comme  on  sait,  du 
15  au  20  février,  des  expositions  d'avicidture 
cl  (le  produits  de  laiterie.  Une  nouvelle  sec- 
lion  y  sera  ajoutée.  C'est  un  concours  na- 
tional des  boissons  et  eaux-de-vie,  présent-é 
sous  le  patronage  du  Marché  aux  vins  de 
Paris. 


CHRONIQUE  AGRICOLE 


4ôl 


Ce  concours  comprendra  deux  divisions., 
l'une  pour  les  producteurs,  l'autre  pour  les 
commerçants,  chacune  étant  divisée  en  trois 
sections  :  1°  vins,  cidres,  poirés,  vins  doux 
naturels  et  vins  mousseux,  bières  ;  2°  vins  de 
liqueur,  mistelles  et  mutés  ;  3°  eaux-de-vie, 
cognacs  et  toutes  liqueurs  fabriquées  en 
Fi'ance.  Les  exposants  seront  groupés  par 
régions.  Des  récompenses  seront  décernées, 
dans  la  division  des  producteurs,  par  un 
jury  spécial.  Les  demandes  de  règlements 
doivent  être  adressées  à  M.  Marcel  Bonnet- 
Cros,  23  i,  boulevard  Raspail,  à  Paris.  Les 
feuilles  d'adhésion  doivent  être  envoyées 
avant   le   31    décembre. 

Le  mildiou  dans  Ja  région  méridionale. 

La  Station  régionale  d  avertissements  agri- 
coles de  Montpellier  ouvre  une  enquête  sur 
l'invasion  du  mildiou  en  1922  dans  la  région 
méridionale.  Cette  enquête  fait  partie  des 
études  que  la  Station  poursuit  dans  le  but 
de  préciser  les  conditions  suivant  lesquelles 
évoluent  les  parasites  de  la  vigne  et  d'arriver 
à  rendre  les  méthodes  de  défense  de  plus  en 
])lus  efficaces.  Bien  que  cette  année  les  dégâts 
causés  par  le  mildiou  n'aient  pas  eu,  pour 
l'ensemble  des  vignobles  de  cette  région, 
l'importance  atteinte  dans  certaines  années 
antérieures,  cette  maladie,  a  pu  dans  quel- 
ques endroits,  causer  des  pertes  sensibles  de 
récolte  ;  l'enquête  permettra  de  bien  limiter 
les  points  du  vignoble  les  plus  contaminés. 

Pour  atteindre  ce  but,  la  Station  a  dressé 
un  questionnaire  détaillé  sur  toutes  les  cir- 
constances de  l'invasion  du  mildiou-  Les  viti- 
culteurs désireux  d'apporter  leur  concours  à 
celle  enquête  peuvent  demander  ce  ques- 
tionnaire, ainsi  que  tous  les  renseignements 
complémentaires  à  M,  le  Directeur  de  la  Sta- 
tion régionale  d'avertissements  agricoles,  do- 
maine  de    Bel-Air,   à   Montpellier   (Hérault). 

Betteraves  et  sucres. 

Le  Syndicat  des  Fabricants  de  sucre  nous 
communique  le  résultat  de  l'enquête  opérée 
pendant  la  première  qiiinzaine  de  novembre 
sur  la  récolle  de  betteraves  à  sucre  et  sur  les 
prévisions  de  la  production  pendant  la  cam- 
pagne 1022-1923. 

Au  cours  de  celte  campagne,  89  sucreries 
sont  en  activité,   contre  80  en  1921-22. 

La  récolte  des  betteraves  est  évaluée,  pour 
l'ensemble  des  fabriques,  à  3  'j93  648  tonnes, 
au  lien  de  2  297  545  en  1921.  C'est  un  excé- 
dent de  52  0/0  qui  provient  à  la  fois  d'un 
accroissement  dans  les  surfaces  cultivées  e». 
betteraves  et  d'un  rendement  sensiblement 
pliis  élevé. 


Les  prévisions  de  la  production  pour  la 
nouvelle  campagne  accusent  427  365  tonnes 
(en  sucre  raffiné),  au  lieu  de  271  905  dans  la 
campagne  précédente.  C'est  un  accroissement 
de  57.1  0/0.  En  sucre  brut,  celte  production 
correspond  à  474  850  tonnes  en  1922-23  et  à 
302  116  en  1921-22. 

De  ces  renseignements,  il  résulte  que  la 
production  du  sucre  indigène  pourra,  à  par- 
tir de  la  nouvelle  campagne,  satisfaire  aux 
deux  tiers  de  la  consommation  du  pays.  C'est 
une  résurrection  qui  dépasse  les  espérances 
que  l'on  avait  pu  concevoir. 

Commerce  des  produits  de  laiterie. 

Voici  la  conclusion  du  rapport  de  l'Office 
des  renseignements  de  l'Lnion  Suisse  des 
Paysans  sur  le  marché  international  des  laits 
■et  des  produits  laitiers  pour  le  troisième  tri- 
mestre de  celte  année    : 

Les  pluies  fréquentes  ont  favorisé  le  dévelop- 
pement do  la  végétation  au  cours  du  troisième 
trimestre.  La  coupe  des  regains  a  été  presque  par- 
tout plus  satisfaisante  que  celle  des  foins.  La 
pâture  d'automne  de  même  est  généralement  fort 
satisfaisante.  Cependant  comme  la  récolte  des 
foins  avait  été  faible  presque  partout,  la  pénurie 
de  fourrages  se  fait  sentir  à  un  degré  plus  ou 
moins  prononcé  dans  toute  l'Europe.  —  Aux 
Etats-Unis  et  au  Canada  l'on  dispose  de  forts 
stocks  de   fourrage. 

La  production  laitière  a  été  un  peu  plus  forte 
au  trimestre  dernier  que  l'année  précédente. 
Comme  nous  l'avions  fait  prévoir  dans  notre 
dernier  rapport,  les  prix  du  lait  et  des  produits 
laitiers  se  sont  consolidés  presque  partout.  Tant 
sur  le  continent  européen  qu'en  Grande-Bretagne 
et  en  Amérique,  la  vente  «'est  effectuée  sans  diffi- 
culté et  à  des  prix  en  hausse.  On  peut  s'attendre 
à  ce  que  les  cours  i estent  fermes  partout  ou  mon- 
tent légèrement  pendant  l'hiver. 

Cette  dernière  conclusion  s'applique  en 
particulier  à  la  France. 

L' /apiculture  sur  le  réseau  d'Orléans. 

Le  Secrétaire  génér.al  de  la  Compagnie  du 
Chemin  de  fer  de  Paris  à  Orléans  nous  com- 
munique la  noie  suivante  : 

La  Compagnie  d'Orléans  poursuivant  l'œuvre 
d'éducation  pratique  entreprise  dès  après  la  guer- 
re, notarnment  par  l'organisation,  en  1920,  des 
((  Journées  de  Châteauroux  »,  prévoit  actuelle- 
ment une  Exposition  ambulante  apicole  qui  ne 
manquera  pas  d'attirer  l'attention  des  produc- 
teurs du  Centre  et  du  Sud-Ouest  de  notre  pays. 

Dans  deux  wagons  de  grand  modèle  s'arrêtanl 
chaque  jour  dans  un  centre  réputé  pour  sa  flore 
mellifère,  seront  placés  les  différents  types  de  ru- 
ches et  accessoires,  ainsi  que  des  tableaux  résu- 
mant l'histoire  naturelle  et  la  culture  de  l'abeille. 

Un  spécialiste  donnera  sur  place  toutes  indi- 
cations utiles   sur  l'Apiculture.  Cet  enseignement 


roi 


CHRONIQUE  AGRICOLE 


fiera  complété   le   soir,   par   dos  conférences  avec 
projections  lumineuses. 

Ces  manifestations  sont  prévues  dans  les  dépar- 
tements de  la  Ilaute-Vionne,  Dordoigne,  Creuse  et 
Charente.  Elles  se  feront  avec  le  concours  des  So- 
ciétés apicoles,  de  la  Fédération  des  Associations 
apicoles  du  Centre-Ouest  et  des  Directions  des 
Services   agricoles   de  ces   dcpaitenienls. 

Cette  propagande  devra  contribuer  acti- 
vemonl  au  développement  de  l'Apiculture 
dans  les  réglons  desservies  par  les  lignes  de 
la  Compagnie. 

Exposition  viticole  à  Villefranche. 

L'Lniun  horticole  et  viticole  de  Villefran- 
che (Rhône)  et  le  Comice  agricole  du  Beau- 
jolais organisent  un  concours-exposition  de 
vins  nouveaux,  qui  se  tiendra  à  Villefranche 
le  17  décembre. 

Ce  concours  comprendra  deux  catégories  : 
I"  vins  du  Beaujolais  ;  2°  vins  d'hybrides 
producteurs  directs  de  toutes  provenances. 
Des  récompenses  importantes  sont  prévues 
pour  chaque  catégorie.  Des  bulletins  d'adhé- 
sion seront  envoyés  aux  exposants,  sur  de- 
mande adressée  à  M.  Et.  Blondel,  secrétaire, 
ù   Anse  I Rhône). 

Les  levures  sélectioanées  en  cidrerie. 

Les  excellents  résultats  obtenus  par  l'em- 
ploi des  levures  sélectionnées  dans  la  vinifi- 
cation sont  bien  connus  ;  il  en  est  de  même 
dans  la  distillerie  et  dans  la  brasserie-  La 
question  n'est  pas  aussi  avancée  pour  la  ci- 
drerie ;  ce  n'est  pas  que  des  étudtes  n'aient 
pas  été  poursuivies  sur  ce  sujet,  mais  elles 
sont  peu  connues.  M.  E.  Kayser,  directeur 
du  laboratoire  de  fermentation  de  l'Institut 
agronomique,  a  donc  été  bien  inspiré  en  ap- 
portant au  Congrès  de  la  Pomme,  tenu  à 
Rennes  il  y  a  un  an,  un  rapport  complet  sur 
l'emploi  des  levures  sélectionnées  dans  la 
fabrication  du  cidre.  Il  y  passe  en  revue  les 
recherches  faites  sur  la  nature  des  levures 
qui  interviennent  dans  tfette  opération,  et  les 
résultats  qu'elles  ont  donnés.  Ces  résultats 
n'ont  pas  toujours  répondu  afUx  espérances, 
probablement  à  raison  de  l'imperfection  des 
modes  opératoires.  Mais  M.  Kayser  estime 
qu'il  est  permis  de  conclure  que  l'emploi  ju- 
dicieux des  levures  peut,  dans  beaucoup  de 
cas,  apporter  des  améliorations  sensibles  au 
point  de  vue  de  la  qualité  et  de  la  conser- 
Vbation  des  cidres  ;  il  expose,  en  s'api)uyant 
9*ir  son  expérience  personnelle,  les  méthodes 
appropriées. 

Syndicats  agricoles. 

LTnioii  des  Syndicats  agricoles  des  Alpes 
e!t  de  Provence  tiendra,  les  9  et  10  décembre. 


son  assemblée  générale  annuelle,  sous  la  di- 
rection de  M.  Raymond  Gavoty,  son  prési- 
dent. Cette  réunion  sera,  comme  toujours, 
une  imporlanfc  manifestation  des  Syndicats 
provençaux. 

Concours  de  Moulins  en  1923. 

La  Société  départementale  d'Agriculture 
de  l'Allier  tiendra,  à  Moulins,  du  8  au  11 
février  1923,  son  grand  Concours  général 
annuel  d'animaux  gras  et  danimaux  repro- 
ducteurs des  espèces  bovine,  ovine  et  por- 
cine, auquel  seront  annexées  des  expositions 
d'instruments  agricoles,  de  matériel  et  pro- 
duits de  l'apiculture  et  de  vins  du  dépar- 
tement. Il  y  sera  distribué  des  primes  en 
argent,  des  médailles  et  des  plaques  pour 
une  valeur  de  plus  de  13  000  francs. 

Pour  être  admis  à  exposer,  on  doit  en  faire 
la  diemande  par  écrit,  avant  le  30  décembre, 
délai  de  rigueur  absolue,  soit  à  M.  de  Ga- 
ridel,  président  de  la  Société  d'Agriculture 
de  l'Allier,  au  château  de  Beaumont,  par 
Agonges  (Allier),  soit  à  M.  Bretet,  secré- 
taire-adjoint, à  Moulins  (Allier). 

Semaine  Berrichonne  de  l'Indre. 

Sur  l'initiative  du  Conseil  général  de  l'In- 
die,  une  Grande  Semaine  agricole  et  indus- 
trielle sera  organisée  à  Châteauroux,  du  27 
mai  au  3  juin  1923.  Elle  comportera  une  im- 
portante exposition  de  machines  agricoles 
et   des   démonstrations  de  motoculture. 

Les  déclarations  des  constructeurs  désireux 
de  participer  à  cette  manifestation  sont  re- 
çues dès  maintenant  par  M.  Bonafé,  direc- 
teur des  Services  agricoles,  47,  place  Voltai- 
re, à  Châteauroux. 

Les  récoltes  en  1922. 

On  a  publié  précédemment  les  évaluations 
officielles  sur  la  production  des  principales 
céréales  en  France  en  1922  :  celles  relatives 
aux  autres  cultures  ont  été  insérées  au  Jour- 
nal Officiel  du  27  novembre. 

De  l'ensemble  de  ces  tableaux,  il  ressort 
que  la  production  globale,  pour  toutes  ces 
cultures,  est  supérieure,  dans  des  proportions 
variées,   à  celle  de  l'année  précédente. 

Pour  le  sarrasin,  on  accuse,  en  chiffres 
ronds,  4  147  000  quintaux  contre  2  518  000 
en  1921;  pour  le  maïs,  3  460  000  contre 
2  6'jOOOO.  La  récolte  des  pommes  de  terre 
atteindrait  des  proportions  inusitées  :  131 
milli<ins  de  quintaux  contre  S3  en  1921. 

La  production  des  betteraves  à  sucre  attein- 
drait 28  733  000  quintaux  ;  mais  ce  chiffre 
est  sensiblement  inférieur  à  celui  de  l'en- 
quête du  Syndicat  des  fabricants  de  sucre. 

Henry  Sagmer. 


LES  ALLOCATIONS  FAMILIALES  EN  HORTICULTURE 


4âi 


LES  ALLOCATIOi\S  FAMILIALES  EN  HGBTICULTURE 


I.    —   Principes    généraux. 

L'institution  des  allocations  familiales  a 
pris  naissance  dans  les  milieux  industriels  où 
des  Caisses  de  Compensation,  alimentées  par 
des  cotisations  patronales,  distribuent  aux 
ouvriers  cliefs  de  famille  des  primes  calculées 
en  raison  du  nombre  de  leurs  enfants. 

Ces  primes  viennent  s'ajouter  au  salaire 
auquel  elles  ne  sauraient  être  assimilées.  Le 
salaire  est,  en  effet,  déterminé  par  le  seul 
jeu  des  lois  économiques,  il  doit  rester  fonc- 
tion, notamment,  de  la  valeur  personnelle  de 
l'ouvrier.  L'allocation  familiale  a  pour  base 
des  considérations  sociales  et  vient  compenser 
l'infcrioriié  dans  laquelle  se  trouvent  placés,. 
au  regard  des  célibataires,  les  pères  de  fa- 
mille recevant,  pour  un  travail  identique,  un 
salaire  égal. 

Une  cinquantaine  de  Caisses  de  Compen- 
sation ou  d'Allocations  familiales  fonction- 
nent en  France  dans  les  principaux  centres 
industriels.  Là,  des  ouvriers  sont  réunis  en 
grand  nombre  d'une  manière  permanente  et 
il  est  facile  d'asseoir  des  organisations  sta- 
bles tant  pour  le  recouvrement  des  cotisations 
patronales  que  pour  le  paiement  des  alloca- 
tion?. 

On  conçoit,  en  effet,  que  les  chefs  d'entre- 
prise ne  pourraient  s'imposer  la  charge  de 
servir,  eux-mêmes,  sur  les  fonds  de  leur  en- 
treprise, des  allocations  à  leur  personnel 
sans  grever,  au  regard  de  leurs  concurrents, 
leurs  prix  de  revient.  D'ailleurs,  l'objet  même 
des  allocations  dépasse  le  cadre  des  affaires 
privées  et  il  appartient  aux  groupements  pro- 
fessionnels d'assumer  la  charge  des  primes 
familiales  en  la  répartissant  équilablement 
entre  les  entreprises  affiliées. 

En  agriculture,  même  ainsi  posé,  le  pro- 
blème n'est  pas  aussi  aisé  à  résoudre  en  rai- 
son de  la  très  grande  variabilité  du  person- 
nel des  exploitations  et  du  très  petit  nombre 
des  ouvriers  présents  sur  la  majorité  des 
domaines.  Aussi,  ne  faut-il  pas  s'étonner 
qu'au  regard  des  cinquante  caisses  industriel- 
les,  quatre  seulement  aient  été  créées  par  les 
agriculteurs-  L'une  fonctionne  à  Paris  pour 
les  agriculteurs  de  l'Ile-de-France  :  c'est  la 
Caisse  Mutuelle  syndicale  d'Assurance  et  de 
Prévoyance  de  l'Union  centrale  des  Syndi- 
cats des  Agriculteurs  de  France,  8,  rue 
d'Athènes  (M.  Cuniac,  directeur)  ;  une  autre 
a  ct^  créée  à  Bordeaux,  sous  le  nom  de  Caisse 
agricole   de  sursalaire   familial  de   la  région 


bordelaise,  29,  rue  Ferrère  ;  une  troisième, 
plus  récente,  fonctionne  à  Tours,  c'est  la 
Caisse  tourangelle  de  compensation  pour  al- 
locations aux  familles  ouvrières  agricoles^ 
A  bis,  rue  Jules-Favre,  à  Tours.  Enfin,  dans 
le  magistral  rapport  qu'il  présentait  au  Con- 
grès de  l'Agriculture,  à  Nancy,  en  avril  der- 
nier, M.  Henry  Girard,  membre  de  l'Acadé- 
mie d'Agriculture,  en  indiquait  une  qua- 
trième. 

L'idée  est  donc  maintenant  lancée  en  agri- 
culture. Là  comme  ailleurs,  c'est  le  premier 
pas  qui  coûte  et  les  premiers  résultats  sont 
d'ailleurs  assçz  encourageants  pour  que  l'on 
répande  la  bienfaisante  semence  qui  s'en 
dégage. 

«  Dans  la  région  parisienne,  disait  M. 
Henry  Girard  au  Congrès  de  l'Agriculture  (1), 
nous  avons  réussi  à  grouper  16  membres  ho- 
noraires, 35  membres  adhérents  exploitant 
9  249  hectares.  Nous  avons  encaissé  depuis 
notre  constitution  1  310  fr.  de  dons  et  28  279 
francs  de  cotisations.  Au  cours  des  deux  der- 
niers trimestres  de  l'an  dernier,  nous  avons 
distribué  15  383  fr.  70  d'allocations  et  3  367 
francs  85  d'indemnité  de  naissance  ;  119  fa- 
milles bénéficient  de  l'œuvre,  représentant 
559  enfants  dont  254  ayant  moins  de  14  ans. 

«  Notre  caisse  progresse  lentement  iriais 
régulièrement-  Chaque  mois  nous  apporte  un 
ou  deux  nouveaux  membres.  A  Bordeaux,  le 
groupement  fondé  par  M.  Roger  Cruse,  et 
dont  M-  le  comte  de  Ferrand  est  président, 
compte  28  adhérents  parmi  les  propriétaires 
des  grands  crus  classés  du  Médoc.  Ils  ont 
versé  51  439  fr.  en  1921  au  bénéfice  de  179 
pères  de  famille  et  de  233  enfants. 

((  La  Caisse  agricole  tourangelle  compte 
19  membres  sous  la  présidence  de  M.  le  baron 
de  Boucheporn,  maire  de  Louestault.  Pour 
le  deuxième  semestre  de  1921,  elle  a  distri- 
bué 34  francs  par  enfant  au-dessous  de 
14  ans.  » 

Quoi  qu'il  en  soit,  rhorticulture  non  plus 
n'est  pas  restée  en  arrière  de  ce  beau  mou- 
vement social  et  national.  Le  Comité  com- 
mercial horticole  de  la  Région  orléanaise 
vient,  en  effet,  sur  l'initiative  éclairée  de  son* 
président,  M.  René  Barbier,  de  fonder  une 
Caisse    horticole    d'allocations   familiales   de 

(i)  Consulter  le  rapport  de  M.  Henry  Girard - 
«  Les  a!lov\'ilion5  familiales  en  agiiculture  »,  au 
siège  de  la  Confédération  Nationale  des  Associa- 
lions  Agricoles,  89,  rue  d'Amsterdam,  Paris. 


-151 


LES  ALLOCATIONS  FAMILIALES  EN  HORTlClLTirtE 


la  Ré(jion  urlcdiuiisi',  ijoiir  les  ouvriers  jardi- 
niers des  membres  de  ee  Syndicat. 

Celle  (^li^sc  foneliimiie  depuis  le  I  ""  juin 
dernier.  Les  slaluts  et  le  règlement  très  bien 
étudiés  seront  utilisés  par  tous  les  groupe- 
ments horticoles  qui  voudront  imiter  cet 
exemple.  Celui-ci  mérite  d'autant  plus  d'être 
suivi  qu'il  contient  un  des  moyens  de  retenir 
à  la  terre  les  ouvriers  jardiniers  par  l'aide  aux 
familles  nombreuses  dont  le  nombre  décroît 
de  jour  en  jour. 

II.  —  La  Caisse  d'allocktions  familiales 

DE   LA   RÉGION    OULÉANAISE. 

a)  Le  régime  des  primes  et  allocations.  — 
Essentiellement,  la  nouvelle  Caisse  horticole 
d'allocations  familiales  accorde  aux  chefs 
de  famille  de  nationalité  française  travail- 
lant d'une  manière  permanente  dans  les  éta- 
blisseriients  horticoles  afférents  à  cette  Caisse 
des  primes  et  allocations  sur  les  bases  sui- 
vantes : 

1°  Primes  de  naissance  :  Pour  les  enfants 
légitimes  ou  naturels  reconnus,  100  fr.  pour 
l'aîné  et  75  fr.  pour  les  suivants,  sur  produc- 
tion du  bulletin  de  naissance  ou  du  livret  de 
famille.  Les  versements  se  font  en  deux  fois, 
le  premier  dans  les  huit  jours  qui  suivent  la 
naissance,  le  deuxième  un  mois  après  le 
premier  versement. 

Si  l'enfant  est  mort-né,  la  prime  est  réduite 
de  moitié  et  versée  en  une  seule  fois  huit 
jours  après  la  niissance. 

2°  Allocations  : 
Par   journée   de   travail 

Pour    I    enfant  o  fr.  iS  ' 

Pour  2  enfants    o  fr.  G5 

Pour  3  enfants   i  fr.  20 

Pour  4  enfants   i  fr.  80 

tl  do  o  fr.  70  par  enfant  au-dessus. 

En  principe,  il  n'est  fait  état  que  des  en- 
fants au-dessous  de  13  ans,  mais  cette  limite 
peut  être  portée  à  15  ans  pour  les  enfants  qui 
continuent  à  fréquenter  l'école  pour  y  pour- 
suivre leur  inslruclion. 

11  y  a  lieu  de  noter  que  l'allocation  n'est 
due  que  par  journée  de  travail  de  dix  heu- 
res pour  les  employés  de  bureau  et  de  ma- 
gasin, les  ouvriers  et  les  femmes,  sauf  na 
lurellement  absence  dûment  autorisée.  De 
plus,  les  employés  de  bureau,  de  magasin  et 
les  femmes  travaillant  moins  de  10  heures 
par  jour,  n'ont  droit  à  l'allocation  que  si 
«:lles  ont  fait  dans  le  mois  un  niiiiiniinn  de 
150  heures  de  travail- 

Les  allocations  se  calcnlcnl  donc  de  la  ma- 
nière suivant*',  lue  femme  ayant  travaillé 
170  lieiire?  daiH  un  mois,  ne  touchera  l'allo- 
cati'iii  que  pour  170  :  10  —  17  jours. 


L'allocataire  doit  avoir  au  moins  six  mois 
de  présence  dans  rétablissement.  S'il  change 
de  maison  et  entre  dans  une  autre  maison 
adhérente,  il  n'a  droit  à  l'allocation  qu'après 
un  stage  de  trois  mois  dans  sa  nouvelle  si- 
tuation. 

Si,  après  être  parti  ou  avoir  été  renvoyé 
de  chez  son  employeur  pendant  au  moins  un 
mois,  il  revient  chez  ce  même  employeur,  il 
n'a  droit  à  l'allocation  qu'après  un  nouveau 
stage  de  deux  mois. 

L'ensemble  de  ces  dispositions  est  dominé 
par  le  souci  de  ne  venir  en  aide  qu'aux  ou- 
vriers attachés  aux  établissements  et  four- 
nissant un  travail  soutenu.  Aussi,  lorsqu'un 
membre  du  personnel  fait  une  absence  non 
justifiée  et  non  autorisée,  il  est  déduit  de 
son  allocation  autant  de  fois  le  montant  d'une 
allocation  journalière  qu'il  a  de  journées 
d'absence.  Exemple  :  Un  ouvrier  travaille 
cinq  jours  dans  une  semaine,  il  ne  touche  pas 
le  sixième  jour  d'absence  non  autorisée  et  il 
lui  est  déduit  sur  les  cinq  jours  de  travail  un 
jour  d'allocation.  Il  ne  touche  donc  1  alloca- 
tion  que   pour  quatre  jours. 

Le  paiement  des  allocations  est  fait  chaque 
trimestre  par  un  comj){e  des  chèques  postaux 
à  domicile. 

Ces  allocations  n'ont  aucun  lien  avec  les 
salaires.  Par  suite,  aucun  arrêt  ou  saisie  ne 
peut  être  opéré  sur  elles-  Elles  n'engagent  en 
quoi  que  ce  soit  l'employeur  vis-à-vis  de  son 
persorinel. 

b)  Les  cotisations  p'UtJ'onales.  —  La  Caisse, 
constituée  en  Association,  comprend  des 
membres  actifs  et  des  membres  honoraires  ; 
les  premiers  ne  peuvent  être  pris  que  parmi 
les  adhérents  au  Comité  commercial  horticole 
de  la  Région  orléanaise,  qui,  lui-même,  est 
un  Syndicat.  C'est  dire  que  la  Caisse  est  une 
émanation  syndicale  au  même  titre  qu'un;- 
Caisse  de  Crédit  mutuel  et  c'est  là,  à  notre 
avis,  une  excellente  base  pour  garantir  la 
valeur  de  l'institution  dans  le  choix  rigou- 
reux des  membres  ayant  appris  à  se  connaî- 
tre et  à  s'apprécier  dans  le  sein  du  Comité. 

Les  cotisations  ne  sont  pas  basées  sur  la 
surface  des  exploitations  ou  sur  le  nombre  des 
ouvriers,  mais  elles  sont  fixées  par  l'établisse- 
ment ou  société  et  calculées  au  taux  de 
1.25  0/0  sur  le  montant  des  salaires  payés 
dans    le   mois    précédent. 

En  outre,  chaque  employeur  qui  adhère 
dès  la  formation  de  l'Association  comme 
membre  actif,  verse  au  moment  de  son  ad- 
mission, à  titre  de  droit  d'entrée,  une  somme 
supplémentaire  égale  au  montant  de  la  co|i- 


PRIX  DES  LÉGUMES  ORDINAIRES  AV\NT  L\  GUEKRE  ET  AUJOURD'HUI 


455 


sation  due  pour  le  premier  mois  ;  cette  som- 
me forme  une  réserve. 

Le  système  des  cotisations  est,  comme  on 
le  voit,  très  nettement  harmonisé.  Pour  per- 
mettre le  paiement  d'allocations  pour  ainsi 
dire  horaires,  on  demande  une  contribu- 
tion patronale  réglée  suivant  le  montant  des 
salaires,  qui,  en  définitive,  se  ramènent  à 
des  tarifs  horaires. 

Les  employeurs  admis  comme  membres  ac- 
tifs après  la  formation  de  l'Association,  ont  à 
verser  un  droit  d'entrée  triple  de  celui  fixé 
ci-dessus. 

Les  membres  honoraires  ou  bienfaiteurs  de 
l'Association  paient  une  cotisation  de  25  fr. 
par  an. 

Ces  membres  honoraires  ou  bienfaiteurs 
peuvent  assister  aux  assemblées  générales  où 
ils  ont  voix  consultative,  mais  ils  ne  peuvent 
prendre  part  aux  votes.  Ils  ne  peuvent  faire 
partie   du    Conseil    d'administration. 

L'Association  est  régie  par  un  Conseil  d'ad- 
ministration comprenant  un  président,  un 
vice-président,  un  secrétaire  trésorier,  deux 
administrateurs  qui  sont  rééligibles.  Leurs 
fonctions  sont  gratuites.  Seul  est  appointé  le 
trésorier-adjoint  nommé  par  le  conseil. 


Ce  trésorier-adjoint  tient  la  comptabilité, 
encaisse  les  cotisations,  en  fait  le  versement 
au  compte  de  chèques  postaux  de  l'Associa- 
tion, remplit  et  complète  les  feuilles  men- 
suelles fixant  le  montant  des  allocations  à 
verser  à  chaque  chef  de  famille  et  effectue 
ces  versements. 

Ajoutons  que  le  patrimoine  de  l'Association 
répond  seul  des  engagements  contractés  par 
elle  sans  qu'aucun  membre  de  cette  Associa- 
tion, même  ceux  participant  à  son  adminis- 
tration, puissent  en  être  tenu  responsables 
personnellement. 

Cette  Caisse  ne  fonctionnant  que  depuis  le 
mois. de  juin  dernier,  il  n'est  guère  possible 
de  dire  quels  en  seront  les  résultats,  d'autant 
moins  que  l'on  ne  peut  faire  état  à  l'avance 
des  primes  de  naissance  à  verser.  Mais  la 
nouvelle  institution  bien  conçue  et  bien  ad- 
ministrée saura  sortir  des  premières  années 
toujours  pénibles  avec  une  réserve  suffisam- 
ment importante  pour  augmenter  le  taux  un 
peu  bas  des  allocations  sans  trop  élever  le 
chiffre  des  cotisations  patronales.  F^t  c'est 
là  tout  le  but  à  atteindre. 

Abel  Beckerich, 

Ingénieur  agricolp. 


PRIX  DES  LÉGUMES  ORDINAIRES 

AVANT  LA  GUERRE  ET  AUJOURD'HUI 


Depuis  la  guerre,  il  est  de  mode  de  trouver 
les  denrées  alimentaires  hors  de  prix,  on  en- 
tend cet  éternel  refrain  :  que  c'est  cher  !  que 
tout  est  cher  !  Puis,  sans  vouloir  entendre 
raison,  ni  examiner  la  situation,  on  daube 
sur  le  cultivateur,  l'intermédiaire  et  le  dé- 
taillant qui,  tous,  doivent  faire  des  bénéfices 
scandaleux. 

Dans  le  but  de  plaire  aux  masses,  il  est 
même  regrettable  de  constater  qu'une  partie 
de  la  grande  presse,  ainsi  que  certains  parle- 
mentaires et  personnages  officiels,  se  fassent 
l'écho  de  ces  inexactitudes. 

Cours  officiels  en  main,  il  s'agit  ici  de  la 
mercuriale  pul)liée  aux  halles  centrales  par 
la  Préfecture  de  Police,  nous  allons  étudier 
les  cours  des  gros  légumes  :  carottes,  navets, 
poireaux,  choux,  pommes  de  terre  ordinaires 
et  dites  hollaiule,  pendant  le  mois  d'octobre 
des  années  1011,  1912  et  1013  ;  puis  les  com- 
parer à   ceux  du   mois  d'fjftobre   1922. 

Voici  la  moyenne  des  prix  obtenus  aux 
halles  centrales  pendant  Ic«  années  1011  h 
1913,  en  francs  et  centimes  : 


moyenne 
1911  1912  11H3       aes3ann(5es 

ù  la  boile  —  —  —  — 

Carotte    o.5o         o,265       0.21         0.825 

Navet 0.325       0.225       0.20         o.25 

Poireau   o.Go         0.22         o.38         o.4o 

à  la  pièce 

Chou    0.42         0.16         o.ii         0.28 

aux  lOÛkilo^. 

Pomme  de  terre 

ordinaire    ...    10    »       10    »        10    »        11     » 
Pomme  de  terre 

dite  Hollande   17    »       12    »       i3    »        i/i.oo 

Si  l'on  considère  que  le  pouvoir  d'achat 
était,  à  ces  époques,  de  plus  du  double  qu'en 
octobre  1922,  et  que  les  frais  de  culture  et 
frais  accessoires  supportés  par  le  producteur 
ont  plus  que  doublé,  logiquement  l'on  doit 
multiplier  les  prix  d'avant-guerre  par  3  poiu" 
obtenir  le  prix  normal  d'octobre  1922. 

Or,  toujours  d'après  la  mercuriale  de  la 
Préfecture  do  Police  en  octobre  1922,  le  prix 
moyen  a  été  de   : 

-Moyenne 
il  la  liolle  — 

Carotte     0.20  a    o.5o  o.3.^) 

Navet    0./40  h    0.90  o.Cf) 

Poireau  o.3o  à    0.90  0.70 


4:»G 

à  la  |)iice 

Chou  

aui  lUU  kilo^'. 

l'omme  do  t<;rre 
urdinuirc 

Pomme  de  toriv 
dite    llollimde 


CENTENAIRE  DE  L'ECOLE  DE  ROVILLE 


o.o5  il    0.4' 


20    M  a  2c 


3a    »  à  45    » 


Mojeniic 
0.2:'3 


24     » 


>9     >' 


Kn  apparence,  les  prix  de  ces  légumes  ont 
presque  donblé  ;  mais,  en  réalité,  étant  donné 
la  valeur  de  notre  franc,  ils  n'atteignent  pas 


tout  à  fait  les  cours  pratiqués  avant  la  guerre. 
Les  accusations  gratuitement  portées  con- 
tre les  cultivateurs,  intermédiaires  et  détail- 
lants tombent  d'elles-mêmes.  Ceux-ci  de- 
vraient être,  au  contraire,  félicités,  puisqu'ils 
arrivent  à  vendre  aux  mômes  prix  qu'avant 
la  guerre,  malgré  des  impôts,  des  transports, 
de  la  main-d'œuvre  et  des  frais  généraux  qui 
ont  plus  que  triplé. 

J.-M.  Buisson. 


CENTENAIRE  DE  UEGOLE  DE  ROVILLE 


La  première  Ecole  d'Agriculture  qui  ait  été 
créée  en  France  fut  fondée  par  Mathieu  de 
Dombasle  en  1822,  sur  la  ferme  de  Roville, 
non  loin  de  Nancy.  L'Association  amicale  des 
anciens  élèves  de  Grignon  s'est  concertée 
avec  la  Société  centrale  d'Agriculture  de 
.Meurthe-et-Moselle  pour  célébrer  le  cente- 
naire de  la  création  de  l'enseignement  agri- 
cole en  France,  Nous  avons  été  d'autant  plus 
heureux  de  participer  à  cette  fête  que  Mathieu 
de  Dombasle  fut  un  des  premiers  collabo- 
rateurs du  Journal  d'Agriculture  pratique  ; 
de  18138  jusqu'à  sa  mort  en  1843,  il  lui  donna 
nombre  d'articles  empreints  de  l'esprit  le  pJus 
élevé  et  de  l'expérience  la  plus  précieuse, 

La  cérémonie  s'est  déroulée  le  18  novem- 
bre, à  Nancy,  devant  la  statue  du  grand  agro- 
nome érigée  en  1850  sur  la  place  qui  porte 
son  nom. 

M.  Henry  Chéron,  ministre  de  l'Agricul- 
ture, présidait,  entouré  des  membres  du  bu- 
reay.  de  la  Société  centrale  d'Agriculture, 
de>s  délégués  des  Associations  agricoles  de  la 
région  et  de  toutes  les  autorités  du  départe- 
ment. M.  Georges  Wery,  directeur  de  l'Ins- 
titut agronomique,  et  M.  Jouvet,  directeur  de 
l'Ecole  nationale  d'Agriculture  de  Grignon, 
figuraient  aussi  dans  le  cortège. 

Trois  discours  orit  été   prononcés. 

M-  Louis  Michel,  sénateur,  jjrésid'ent  de  la 
Société  centrale  d'Agriculture  de  Meurthe-et- 
Moselle,  rappelle  les  services  rendus  par  Ma- 
thieu de  Dombasle,  l\  la  fois  par  la  création 
de  l'Efole  de  Roville,  par  les  exemples  qu'il  a 
ditilués.  par  ses  nombreux  écrits  sur  les  su- 
jets Ir^  plus  variés  des  sciences  et  de  la  pra- 
li(|Me  agricoles,  par  l'invention  d'instru- 
ments jierfectionnés  dont  la  charrue  Dom- 
basle a  été  le  type  le  plus  connu.  Cet  exposé 
itoniujaire  rt  vibrant  est  accueilli  par  de  vifs 
applaudissements. 

Il  en  est  de  même  pour  le  discours  de  M. 
Engèno  Rouart,  président  de  l'.Xssociation 
dr«   anciens  élever   de  Grignon.    Après  avoir 


rappelé  les  phases  de  la  vie  de  Mathieu  de 
Dombasle.  M.  Rouart  a  insisté  surtout  sur  !e  - 
caractère  de  l'Ecole  de  Roville  et  sur  les  ten- 
dances de  l'enseignement  qui  y  était  organisé 
afin  de  mettre  les  élèves  sur  la  voie  qui  devait 
les  conduire  à  devenir  d'habiles  praticiens. 
Un  grand  nombre  de  ses  anciens  élèves  ont 
compté,  en  effet,  parmi  les  meilleurs  agri- 
culteurs du  milieu  du  xix®  siècle. 

M.  Henry  Chéron,  dans  un  discours  em- 
preint d'une  grande  chaleur,  apporte  l'hom- 
mage du  Gouvernement  au  fondateur  de 
l'enseignement  agricole  et  exalte  les  hautes 
qualités  de  Mathieu  de  Dombasle,  dans  des 
termes  que  nous  sommes  heureux  de  repro- 
duire : 

Je  vous  remercie  d'avoir  convié  le  ministre  de 
i'Agricullurc  à  la  grandiose  solennité  organisée 
en  l'honneur  de  Mathieu  de  Dombasle  et  j'asso- 
cie à  l'hommage  qui  lui  était  rendu  il  n'y 
qu'un  inslaut  par  l'Association  des  anciens  Elèves 
de  l'Ecole  <le  Grignon  et  par  1  eminent  président 
de  la  Société  centrale  d'Agriculture  de  Meurthe- 
et-Moselle,  celui  du  Gouvernejnenl  de  la  Répu- 
blique. 

Honorer  Mathieu  de  Dombasle,  ce  n'est  pas 
seulement  saluer  toute  une  vie  consacrco  au  Lien 
public,  ce  n'est  pas  seulement  donner  en  exemple 
un  des^  rénovateurs  de  l'Agriculture  française, 
c'est  souligner  les  qualités  maîtresses  qui  s'ap- 
pellcnl  la  clairvoyance,  le  courage,  la  ténacité  et 
la    foi. 

Maliiieu  de  Dombasle  appartient  à  une  vieille 
famille  lorraine,  anoblie  depuis  1724,  en  récom- 
pense d'éminenls  services  rendus  au  pays.  Son 
grand'père,  puis  son  père  élaicut  grands  maîtres 
des  Eaux  et  Forêts,  foixtions  qu'ils  ont  r<'cuoillie 
comme  une  charge  héréditaire.  Elevé  dans  un 
milieu  de  devoir  et  de  Inulition,  le  jeune  Dom- 
basle s'adonne  aux  belles-iellres,  à  la  physique, 
à  la  chimie,  à  l'économie  rurale,  au  dessin.  Il 
consacre  ses  heures  de  loisirs  à  suivre  autour  de 
Nancy  les  travaux  des  cultivateurs. 

Il  va  succéder  à  son  père  en  1793,  quand  la 
Révolution  supprime  la  grande  maîtrise  des  Eaux 
et  Forêts. 


CîNTEXAIRE  DE  L'ÉCOLE  DE  RO VILLE 


4.7 


Il  lui  faut  choisir  une  autre  carrière.  Il  :o?t  à 
l'armée  du  Rhin.  Il  rentie  à  Nancy.  Il  se  niaiie. 
Quatre  ans  après,  la  mort  ravit  sa  jeune  femme 
-à  son  affection. 

D'autres  se  seraient  découragés  devant  les  dé- 
<;eptions  et  devant  la  douleur.  Mathieu  de  Dom- 
basle  se  recueille  et  c'est  dans  l'amour  de  la  Pa- 
trie qu'il  va  chercher  ses  consolations.  Il  cons- 
tate que  l'avenir  de  son  pays  est  dans  la  terre. 
Et  c'est  ici  qu'éclate  sa  clairvoyance. 


^Fig.  70.  —  Portrait  de  Mathieu  de  Dombasle, 
2o  février  1777-30  décembre  1»43. 


Depuis  de  longues  années,  en  effet,  qui  soaye 
à  l'Agriculture  ?  La  profession  de  cultivateur  est 
exercée  alors  par  la  fraction  la  plus  pauvre  et  la 
moins  éclairée  de  la  population.  Elle  donne  à 
peine  de  quoi  vivre  et  elle  est  entourée  du  dédain 
général. 

Mathieu  de  Dombasle  entreprend  de  lui  rendre 
la  prospérité  et  de  la  faire  honorer  comme  l'é'é- 
ment  essentiel  de  la  richesse  nationale. 

Il  crée  la  fabrication  du  sucre  indigène,  extrait 
de  la  bett^'rave.  Aux  portes  même  de  Nancy,  il 
acliète  le  petit  domaine  de  Monplaisir,  qu'il  amé- 
nage et  agrandit.  Il  installe  une  fabrique  qui,  en 
trois  ans,  produit  deux  cent  mille  kilogr.  de  su- 
cre; mais  celte  usine  est  détruite  par  l'invasion. 
Si  l'on  a  pu  anéantir'  son  industrie,  on  n'a  pas 
abattu  son  caractère.  Il  continue  son  effort.  Il 
poursuit  ses  recherches  su*  rières.  Il  trouve  le 
procédé  de  la  diffusion  qui  est  méconnu  en  Fran- 
ce, mais  que  l'étranger  adopte  et  qui  nous  revient 
quarante  ans  plus  tard.  Son  désintéressement  est 
tel  qu'il  ne  s'est  réservé  aucun  droit  sur  sa  mer- 


veilleuse découverte.  Il  n'en  aura,  de  son  vivant, 
ni  l'honneur  ni  le  profit. 

Que  dire  du  surplus  de  son  œuvre,  de  sa  théo- 
rie de  la  charrue  qui,  en  1819,  révolutionne  le 
monde  agricole?  On  lui  offre  sa  l'étranger,  où  sa 
notoriété  est  devenue  considérable,  tous  les  avan- 
tages. Il  les  décline.  Il  se  fait  tout  simplement 
fermier.  Il  loue  à  Roville,  en  1822,  une  ferme  de 
227  hectares  et  il  va  démontrer,  tout  à  la  fois, 
comme  savant,  ce  que  la  science  peut  tirer  de 
la  teiTe,  et  comme  grand  bourgeois, 
combien  le  métier  de  cultivateur,  jus- 
qu'alors méprisé,  est  digne  de  l'aclioa 
des  plus    nobles  citoyens. 

Pour  monter  sa  ferme,  il  emprunte 
45  000  francs.  Les  cultivateurs  des  en- 
virons souscrivent  avec  enthousiasme. 
Ses  débuts  sont  difficiles.  Ce  qu'il  veut 
faire,  c'est  une  ferme  modèle.  Et  lui, 
l'homme  isolé,  malade,  sans  fortune, 
sans  autres  forces  que  ses  connaissances 
et  son  énergie,  arrive  au  but.  Il  éclaire 
les  agriculteurs  sur  le  choix  des  assole- 
ments. Le  premier,  en  France,  il  préco- 
nise l'emploi  des  engrais,  vulgarise  en 
Lorraine  la  culture  des  pommes  de  ter- 
re, il  annexe  à  sa  ferme  une  fabrique 
d'instruments  aratoires. 

Il  met  au  point  la  charrue,  fait  con- 
^  naître  la  valeur  de  la  machine  à  battre. 
Il  s'occupe  de  ta  sélection  des  races  ani- 
males et  il  organise  à  Roville,  sous  le 
nom  de  «  Défi  des  charrues  »,  le  pre- 
mier concours  agricole,  en  1824.  C'est 
encore  à  Roville  qu'il  avait  fondé,  en 
,^  1822,  l'Ecole  d'agriculture  où  viennent 

bientôt  les  fils  des  premières  familles 
du  monde,  et  dont  c'est  aujourd'hui  le 
centenaire. 

M.   Tisserand,   l'éminent   membre    de 
l'Académie    des   Sciences,    a    pu    dire, 
avec  raison,  que  cette  creation  de  l'en- 
seignement  agricole   est  son   plus   grand   titre  de 
gloire. 

Ce  que  j'admire  le  plus  dans  la  vie  de  Mathieu 
de  Dombasle,  ce  n'est  pas  seulement  la  clair- 
voyance, la  science,  une  ténacité  sans  bornes, 
c'est  surtout  la  foi. 

Il  a  cru  à  l'Agriculture  comme  à  la  religion 
de  sa  Patrie.  Et  c'est  pourquoi  il  a  fondé  une 
grande  idée  et  une  grande  œuvre. 

On  ne  sert  pas  son  pays  dans  le  doute.  On 
n'entraîne  les  autres  que  si  l'on  est  profondément 
convaincu  soi-même  de  la  noblesse  du  but  qu'on 
poursuit. 

Il  s'agit  pour  nous,  aujourd'hui,  de  nous  ins- 
pirer des  illustres  souvenirs  que  nous  célébrons; 
il  s'agit  de  réveiller,  jusque  dans  les  villes,  l'âme 
rurale  de  la  France,  d'appeler  tous  les  citoyens 
au  travail  de  la  terre  qui  les  affranchira  défini- 
tivement de  l'étranger. 

Je  désire  que  le  plus  obscur  des  paysans  sache 
que  la  pensée  du  Gouvernement  de  la  Republique 
est  dans  son  foyer. 


458 


LE  SUCRAGE  DES  CIDRES  AVEC  LE  MIEL 


Quant  à  nous,  sachons  vaincre  les  obstacles  et 
continuons  notre  tâche.  On  ne  peut  rien  contre 
ceux  qui  croient  et  qui  veulent.  Soyons  comme 
Mathieu  de  Donibasle  :  ayons  la  foi  I 

Col  acte  de  foi  dans  l'avenir  de  l'Agricul- 
ture françai^<e,  au  pied  de  la  statue  de  Dom- 
basle,  a  été  t  haleureusement  salué  par  l'assis- 
lance. 

Co  senliment  a  été  la  conclusion  d'un  aulrt 
discours  prononcé  par  M.  Henry  Chéron  au 
banquet  qui  a  suivi  la  cérémonie.  Les  nom- 
breux toasts  qui  ont  été  prononcés  ont  exalté 


à  la  fois  Mathieu  de  Dombasle  et  les  agricul- 
teurs lorrains,  dont  l'énergie  et  la  vaillance 
sont  bien  connues. 

Le  même  jour,  la  Société  centrale  d'Agri- 
culture de  Meurthe-et-Moselle  a  tenu  sa 
séance  solennelle  de  rentrée  et  de  distribution 
des  récompenses  décernées  dans  ses  concours; 
nous  reviendrons  sur  C€tte  séance,  dians  la- 
quelle les  travaux  de  la  Société  ont  été  très 
heureusement  mis  en  relief  par  son  éminenl 
président,  M-  Louis  Michel. 

Hii.MiY  Sagnier. 


LE  SUCHACE  DES  CIDRES  AVEC  LE  MIEL 


Dans  les  régions  cidricoles,  les  cultiva- 
teurs-cidriers,  possesseurs  de  ruches,  ont 
tendance  à  sucrer  leurs  cidres  avec  du  miel, 
mais  il  est  arrivé  qu'ils  ont  reçu  de  la  clien- 
tèle des  plaintes  relatives  à  ce  que  le  fruité 
du  cidre  était  quelque  peu  altéré  par  une  sa- 
veur étrangère  qui,  dans  certains  cas,  était 
même  mielleuse.  Si  le  service  de  la  répression 
des  fraudes  avait  été  saisi  de  ces  plaintes,  l'ex- 
péditur  aurait  été,  probablement,  l'objet 
d'une  contravention,  ou,  tout  au  moins,  sou- 
mis au  traitement  fiscal  appliqué  au  vin  en 
pareil  cas,  car  il  importe  de  distinguer,  dans 
ce  mode  de  sucrage,  si  les  cidres  sont  destinés 
à  la  vente  ou  à  la  consommation  familiale. 

Cidres  conunerciaax.  —  Les  producteurs 
cidriers  ne  sont  que  trop  souvent  ignorants 
de  la  législation  qui  régit  les  boissons  et  spi- 
ritueux qu'ils  fabriquent,  et  le  cas  se  i)ré- 
sente  en  ce  qui  concerne  l'emploi  du  miel 
en  cidrerie.  En  effet,  bien  que  le  miel  pur 
soit  un  excellent  produit  sucré,  il  ne  peut 
servir  légalement  au  sucrage  des  cidres  ;  je 
me  hâte  d'ajouter,  des  cidres  destinés  au 
commerce,  parce  que,  comme  tels,  confor- 
mément à  l'article  4  du  décret  du  28  juillet 
1008,  ils  ne  doivent  être  sucrés  qu'avec  du 
saccharose,  c'est-à-dire  du  sucre  de  canne 
ou  de  betterave.  Or,  lo  miel,  dont  la  composi- 
tion est  variable,  contient,  en  moyenne, 
comme  sucres,  65  à  75  0/0  de  glucose  et  de 
lévulose,  et  seiiJcment  2  à  10  0/0  de  saccha- 
rose. Il  s'en  suit  donc  que  ce  mélange,  dans 
lequel  le  saccharose  entre  pour  une  aussi 
faible  proportion,  ne  répond  pas  à  la  pres- 
cription légale  et,  conséqucmment,  que  le 
miel  doit  être  exclu'  du  sucrage  des  cidres 
commerciaux. 

Si  le  cultivateur  ou  le  fabricant  passaient 
outre,  leur  c.t:  me  paraît  prévu,  implicite- 
ment, par  la  note  de  l'Administration  des 
Contribution'î  indirectes  du  If)  décembre 
100 'i.  relative  an  sucrage  des  vendanges.  Elle 


dispose  que  les  propriétaires  qui  ajout^ent  du 
miel  à  leur  récolte,  soit  en  première,  soit  en 
seconde  cuvée,  n'ont  aucune  déclaration  à 
faire.  Mais,  ce  faisant,  ils  arrivent  à  faire 
perdre  au  liquide  le  caractère  de  vin  naturel, 
en  altérant  le  rapport  normal  de  ses  élé- 
ments constitutifs  et  les  vins  ainsi  traités 
sont  considérés  comme  de  simples  dilutions 
alcooliques. 

Il  en  serait  de  même,  très  probablement, 
pour  le  cidre  ;  l'expéditeur,  au  lieu  de  payer 
le  droit  de  circulation,  présentement  de  7 
francs  par  hectolitre,  serait  exposé  à  payer 
dl'après  la  teneur  du  cidre  en  alcool,  au  taux 
actuel  de  1  000  fr.  l'hectolitre  d'alcool  pur. 
En  admettant  que  le  cidre  titre  5  0/0  ou  5  li- 
tres par  hectolitre,  le  droit  de  consomma- 
tion s'élèverait  à  50  francs  !  Il  y  a  là  matière 
à  retenir  sérieusement  l'attention  des  cidriers 
disposés  à  user  de  ce  genre  de  sucrage. 

Cidre  pour  In  consommation  familiale-  — 
Si  le  miel  est  proscrit  pour  les  cidres  com- 
merciaux, il  n'en  est  pas  de  même  pour 
ceux  qui  sont  destinés  à  la  consommation  fa- 
miliale et  des  employés  de  la  ferme,  et  no- 
tamment pour  les  petits  cidres  dont  on  veut 
relever  le  titre  alcoolique.  Le  miel  peut  alors 
rendre  un  véritable  service  Va  où  les  ruches 
sont  en  nombre  suffisant  pour  que  sa  récolte 
soit  assez  abondante.  Mais,  si  l'on  veut  que 
son  addition  ne  nuise  en  rien  au  fruité  natu- 
rel du  cidre,  il  est  indispensable  de  l'em- 
ployer comme  il  convient,  car  le  miel,  pour 
ne  point  laisser  trace  de  son  goût  dans  le 
cidre,  n'y  doit  entrer  qu'à  dose  modérée  pour 
y  fermenter  complètement.  Et  là  encore,  il 
y  a  lieu  d'établir  une  distinction  dans  le  but 
du  sucrage,  selon  qu'on  recherche  le  relè- 
vement alcoolique  du  cidre  ou,  simplement, 
son   édulcoration, 

Belèvement  du  iitre  alcoolique.  Mode  d'em- 
ploi du.  mirl,  —  II  faut  éliminer  les  miels 
artificiels,  les  miels  rouges  et  même  les  miels 


UN  TREUIL  ÉLECTRIQUE  A  FLÈCHE  D  ANCRAGE  AMORTISSEUR 


459 


blancs  renfermant  des  débris  de  cire,  car  ils 
communiqueraient  au  cidre  un  goût  cireux 
très  désagréable,  presque  impossible  à  enle- 
ver :  le  miel  blanc  pur  doit,  seul,  être  em- 
ployé. Mais  comme,  s'il  est  riche  en  sucres,  il 
est,  par  contre,  pauvre  en  levures  et  en  matiè- 
res nutritives,  notamment  en  principes  miné- 
raux et  azotés;  il  faut  donc,  pour  que  sa  fer- 
mentation soit  active,  ne  l'ajouter  au  jus  que 
lorsque  celui-ci  possède  le  plus  de  ferments, 
c'est-à-dire  au  moment  où  il  sort  du  pres- 
soir, ou  bien,  ce  qui  est  plus  délicat,  au  cidre 
qui  vient  de  subir  le  premier  soutirage. 

5ri  l'on  tient  à  ne  jias-  percevoir  le  goût  du 
miel,  sa  dose  doit  être  modérée,  et,  pour 
cela,  il  ne  faut  pas  vouloir  augmenter  le 
titre  alcoolique  de  plus  de  deux  degrés,  car, 
étant  donné  que  le  miel  contient  de  67  à  85  0/0 
de  son  poids  de  sucre  total,  il  en  faut  da- 
vantage que  de  sucre  de  canne  ou  de  bette- 
rave, qui  sont  purs  ou  ne  renferment  que 
quelques  centièmes  de  leur  poids  de  matiè- 
res étrangères.  Aussi,  tandis  que  pour  élever, 
pratiquement,  le  titre  d'une  boisson  d'un 
degré  par  hectolitre,  on  ne  met  en  œuvre 
que  1  kilogr.  800  à  1  kilogr.  870  des  deux 
sucres  précités,  2  kilogr.  200  à  2  kilogr.  300 
de  miel  sont  nécessaires. 

En  n'admettant  même  que  2  kilogr.  250 
pour  un  degré,  il  en  faudrait  donc  4  kil.  500 
pour  les  deux  degrés,  et  comme  ceux-ci  n'ap- 
porteraient avec  eux  que  très  peu  de  ferments 
et  de  matières  nutritives,  il  serait  indispen- 
sable que  le  jus  de  pommes  en  contînt  une 
assez  grande  quantité,  pour  faire  fermenter 
ces  sucres  additionnels  en  même  temps  que 
les  siens  propres.  Mais  comme  il  arrive  assez 
souvent  que  le  susdit  jus  n'en  renferme  qu'à 
peine  la  dose  nécessaire  pour  lui-même,  le 
meilleur  moyen  pour  obvier  à  cette  pénurie 
serait  de  procéder  de  la  façon  suivante. 

On  dissoudrait  la  quantité  de  miel  à  une 
douce  chaleur  dans  trois  fois  son  poids  de 
jus  de  mère  goutte,  si  possible,  bien  limpide, 
parce  qu'il  est  le  plus  parfumé,  on  verserait 
ce  sirop  dans  tout  le  volume  devant  être  su- 
cré où  on  le  mélangerait  par  un  vigoureux 
brassage  de  quelques  minutes,  brassage  qu'il 
serait  utile  de  répéter  matin  et  soir  jusqu'à 
ce  que  la  fermentation  soit  bien  déclarée,  afin 


d'augmenter  l'oxygène,  qui  joue  un  rôle  ca- 
pital dans  la  vie  de  la  levure  et  le  dédou- 
blement des  sucres.  En  outre,  pour  faciliter 
le  départ  de  la  fermentation,  il  y  aurait  lieu 
de  constituer  pour  les  ferments  un  milieu 
nutritif  optimum  en  ajoutant,  par  hectolitre 
de  jus,  20  grammes  de  phosphate  neutre 
d'ammoniaque  et,  si  le  jus  provenait  de 
pommes  douces,  40  grammes  d'acide  tartri- 
que.  La  température  devrait  être  maintenue 
entre  15  et  20  degrés,  sans  descendre  au- 
dessous  de  15°,  surtout  pendant  les  mois 
d'hiver.  La  fermentation  terminée,  si  le  ci- 
dre, après  soutirage,  n'était  pas  assez  limpide, 
on  le  collerait  d'abord  avec  10  ou  15  gram- 
mes de  tannin  à  l'alcool,  par  hectolitre,  et, 
en  cas  de  nécessité,  avec  10  grammes  de  ca- 
séine pure. 

Le  cidre  qui  se  prête  le  mieux  à  ce  su- 
crage est  celui  qui  provient  d'un  assorti- 
ment contenant  3/4  de  pommes  aigres  ou  à 
deux  fins,  et  1/4  de  pommes  douces  amères 
à  parfum  développé,  notamment  les  variétés 
Binet  rouge.  Blanc  Mollet,  Boutteville  (de), 
Bramtot,  Domaines  (des),  Doux-Lozon,  Ga- 
gne-Vin, Gros  Matois  rouge,  Joly  rouge, 
Saint-Martin,  etc. 

Pour  le  petit  cidre  obtenu  de  rémiages, 
comme  la  plus  grande  partie  des  ferments  a 
été  entraînée  avec  le  jus  pur,  la  fermenta- 
tion se  déclarerait  plus  sûrement  si  l'on  fai- 
sait cuver  préalablement  le  sirop  de  miel 
pendant  12  à  18  heures  avec  le  marc  fine- 
ment rebroyé-  Le  liquide  exprimé  serait  traité 
ensuite,  ainsi  qu'il  a  été  dit  plus  haut  ;  ce- 
pendant, si  la  fermentation  restait  languis- 
sante, on  l'activerait  par  une  addition  de 
80  grammes  de  levure  de  grain,  par  hec- 
tolitre. 

Edulcoration  da  cidre.  —  Lorsqu'il  s'agit 
simplement  d'édulcorer  k  cidre  ou  petit  ci- 
dre, la  quantité  de  miel  à  ajouter  est  subor- 
donnée au  goût  du  consommateur  ;  toutefois, 
la  saveur  sucrée  est  déjà  sensible  avec  10  à 
12  grammes  par  litrç.  L'addition  au  liquide 
désucré  par  une  fermentation  complète  doit 
avoir  lieu  avec  du  sirop  de  miel  bien  clarifié  • 
s'il  s'en  suit  un  trouble,  on  colle,  comme 
il  a  été  indiqué,  avec  le  tannin  et  la  caséine. 

A.  Truelle. 


UN  TREUIL  ÉLECTRIQUE 

A  FLÈCHE   D'ANGRAGb:   AMORTISSEUR  (4) 


Treuils  (type  1922).  —  M.  Estrade  pour- 
suivant avec  la  collaboration  de  M.  Roger 
Estrade,   l'étude  des  treuils,  pour  en   rendre 


la    construction    plus    facile,    la    manœuvre 

(i)  Voir  les  n°^  du  i8  novembre  (page  4i8)  et 
du   25  novembre  (p.  438). 


400 


CN  TRELIL  h.LECTl«lQUF::  A  FLÈCHE  D'ANCRAGE  AMORTISSEUR 


Fig.  T7.  —  Treuil  lislrade,  de  la  Sociclé  d'élcctro-molocullurc.  disposé  pour  le  transport  sur  route    type  I9îi). 


plus  commode,  et  le  prix  de  revient  moin- 
dre, apporte  au  type  de  1922  les  caractéris- 
tiques suivantes  : 


r-^ 


iSâ^CT& 


fsccurrtulaCeurA 


Y' 


-'£^e  f'' 


ixe         courant  continu 


m       TTZÏ 


chorrue-besciile 


/FîlJ.TS.—  Alimriiliilioii  de  deui  treuils  de  labourage  iMecIriiiuo 
avec  une  ballcne  d'accumulatears  placée  sur  un  chariot. 


Le  treuil  (fig.  77)  est  divisé  en  deux  carters 
séparés   : 

1°  Le  tambour  carter  réducteur  de  vi- 
tesse, pour  l'enroulement  du  câble  de  trac- 
tion qui  passe  sur  la  poulie  de  la  flèche 
d'ancrage  amortisseur  ; 

2°  Le  carter  réducteur  de  vitesse  pour  la 
translation  du  treuil. 

Le  tambour-carter  sera  commandé  par  un 
moteur  de  35  HP,  1  500  tours,  en  court- 
circuit,  ce  qui  permettra  de  supprimer  le 
combinateur  et  les  résistances.  La  vitesse 
moyenne  du  câble  de  traction  sera  de 
1  m.  10  à  la  seconde.  Une  2*  vitesse  de 
0  m.  80  à  la  seconde  sera  prévue  pour  les 
labours  profonds  ;  le  changement  de  vitesse 
se  fera  à  l'arrêt,  comme  pour  un  tour  paral- 
lèle ;  il  sera  très  simple. 

Le  deuxième  carter  sera  commandé  par 
un  moteur  de  5  IIP,  1  500  tours,  en  court- 
circuit  ;  il  agira  sur  l'essieu  arrière  pour  les 
déplacements  du  treuil. 

Treuils  de  labourage  utilisant  des 
accumulateurs   électriques. 

Dès  1913,  on  vil  en  Amérique  l'utilisation 
des  véhicules  électriques  à  accumulateurs 
construits  par  Edison,  lorsque  le  prix  des 
carburants  et  des  huiles  de  graissage  amena 
le  prix  de  la  tonne  kilométrique  à  un  taux 
anormal. 

Depuis,  les  essais  ont  continué  en  Angle- 
terre, en  Allemagne,  en  Suisse  ;  dans  ces 
différents  pays,  il  existe  un  nombre  élevé  de 
véhicules  électriques  en   service. 


REVUE  DE  L'ÉTRANGER 


461 


Comme  la  France  est  le  pays  où  l'essence 
coûte  le  plus  cher  et  l'un  de  ceux  dont  les 
ressources  hydro-électriques  sont  les  plus  im- 
portantes, il  paraît  certain  que  le  camion 
électrique  y  est  appelé  à  un  grand  succès. 
Son  emploi  réduira  nos  importations  d'es- 
sence et  permettra  des  transports  économi- 
ques, le  chargement  des  batteries  pouvant 
s'effectuer  la  nuit  ou  i^endant  les  heures 
creuses  de  la  journée,  au  prix  de  5  à  20 
centimes  le  kwh. 

Lc.^  établissements  Laporte,  de  Toulouse, 
ont  compris  tout  l'intérêt  que  présente  le 
camion  électrique  en  France,  et  vont  en  en- 
treprendre la  construction  en  série  ;  l'un  des 
véhicules  d'essai  a  participé  aux  démonstra- 


tions d'Electro-Motoculture  d'Ondes.  Ce  ca- 
mion, dont  le  poids  mort  avec  sa  batterie 
est  de  5  tonnés  environ,  porte  5  tonnes  de 
charge  utile. 

Lorsque  le  stage  sur  les  camions  aura  dé- 
montré que  les  accumulateurs  électriques 
sont  robustes,  résistent  aux  secousses,  aux 
courts-circuits  et  ont  une  durée  suffisante, 
on  devra  les  utiliser  sur  les  machines  qui  tra- 
vaillent dans  les  champs. 

Le  schéma  (fig-  78)  montre  une  organisa- 
tion possible  pour  un  chantier  de  labourage 
avec  deux  treuils. 

J.-H.     SOURKISSEAU, 

Maître  de  Conférences 
à  la  Faculté  des  Sciences  de  Toulouse, 
Directeur  de  la  Station  de  Mécanique  agricole. 


REVUE  DE  L'ÉTRANGER 


CkOISEMENT     du     buffle     AVES     les.  BOVINS 

COMMUNS  (Amérique).  —  La  vache  a  seule- 
ment treize  côtes  et  le  buffle  en  a  quatorze 
(de  chaque  côté).  En  croisant  ces  deux  espè- 
ces, le  colonel  Goodnight,  dans  le  Texas,  a 
produit  des  veaux  à  quatorze  côtes. 

Le  croisement  s'est  fait  avec  des  bovins  de 
la  rac€  Polled  Angus.  Après  beaucoup  de 
pertes  de.  temps  et  d'argent  le  croisement 
réussit- 

Ces  métis,,  quand  ils  proviennent  de  pa- 
rents i)ur  sang,  sont  à  peu  près  exempts  de 
toutes  les  maladies.  Dans  les  districts  à  ti- 
ques, ils  en  sont  exempts.  Ils  exigent  moins 
de  nourriture  que  les  autres  bovidés  pour 
produire  la  même  quantité  de  viande,  mais 
ils  ne  font  point  de  graisse. 

De  l'activité  de  plusieurs  phosphates 
(Angleterre).  —  Le  D""  Robertson,  de  l'Uni- 
versluî  de  Cambridge,  a  étudié  l'efficacité 
comparative  des  : 

1°  Scories  obtenues  par  l'ancien  procédé 
Ressemer  (33/42  de  phosphate)  solubilité  au 
citrate  80  à  95  0/0  ; 

2°  Les  scories  obtenues  par  le  procède  mo- 
derne à  four  ouvert  (15/30  de  phosphate),  so- 
lubilité de  80  à  95  0/0    ; 

3°  Les  scories  contenant  du  spath-fl^uor 
obtenues  par  le  procédé  à  four  ouvert  (15/32 
de  phosphate),  solubilité  de  6  à  50  0/0. 

Les  scories  de  ce  dernier  type  augmente- 
ront certainement  dans  l'avenir,  il  est  donc 
nécessaire  d'en  connaître  les  effets. 

Plusieurs  phosphates  naturels  peuvent  être 
comparés  aux  scories,  mais  leur  teneur  et 
leur  solubilité  dans  le  citrate  est  très  variable. 

Rappelons  simplement  que  le  type  de  ces 


phosphates  naturels  est  celui  de  Gafsa,  conte 
nant  56/64  de  phosphates,  ayant  une  solubi- 
lité de  38  0/0. 

Les  expériences  de  M.  Robertson,  qui  com- 
portaient 8  centres,  ont  été  faites  surtout  sur 
l'argile  de  Londres  et  l'argile  à  galets  et 
crayeuse. 

Les  applications  eurent  lieu  sur  des  prai- 
ries. Dès  1917,  la  première  année,  le  trèfle 
rouge  et  le  trèfle  blanc  se  multiplièrent  au 
point  que,  sur  plusieurs  lots,  ils  avaient  pres- 
que étouffé  le  gazon  en  1918. 

Voici  les  résultats  obtenus  : 

Foin  récolté 

■  par  acre 

eu  C  W  T  i  30  kg* 


21 
27 

i6 

27 
24 
25 


Scories  au  spoth-iluor 

Scories  basiques  à  four  ouvert 

Sans  fumure 

Pliosphate  de  Gafsa    

Phosphate  d'Egypte    

Phosphate  d'Algérie   

Des  autres  expériences,  il  résulta  que  le.^ 
scories  au  spath-fluor  ne  donnent  pas  d'aussi 
bons  résultats  que  les  scories  de  haute  solu- 
bilité. Cependant,  leur  valeur  est  plus  grande 
que  leur  solubilité  ne  le  laisserait  croire,  sur- 
tout en  sol  acide  et  en  année  humide. 

Les  phosphates  naturels  ont  eu,  dans  ces 
expériences,  une  plus  haute  valeur  fertilisante 
que  celle  généralement  admise.  En  sols  acides 
et  par  pluie  abondante,  ils  ont  même  été 
supérieurs  aux  meilleures  scories-  Les  phos- 
phates de  Gafsa  paraissent  les  plus  recom- 
mandablcs. 

Le  prix  nu  l.mt  en  Ecosse  (Grande-Breta- 
gne) —  Ces  temps  derniers,  un  meeting  a  été 
tenu'à  Glasgov^  entre  l'Union  des  Fermiers  et 
les  Sociétés  de  Crémiers  fédérés.  Dans  une  pré- 


462  REVUE  DE 

cédenle  rencontre,  les  répartiteurs  urbains  de 
lait  avaient  refusé  de  réajuster  les  prix,  il 
fut  donc  décidé  de  passer  outre. 

Les  répartit^nirs  seront  priés  d'admettre  le 
principe  d'un  contrat  obligatoire  annuel  aux 
prix  que  les  producteurs  offrent  d'accepté* 
et  qui  sont  les  suivants  : 

Par  gallon  1,41.  oS")  lo  litre 

Octobre  (1922) i/4  ou  i  fr.  65  ou  0.36 

Nov.  et  déc i/S  ou  2  fr.  o5  —  o45 

Janv.  et  févr.  (1928).  1/8  ou  2  fr.  o5  —  0.45 

Marselavr 1/2  ou  i  fr.  45  —  0.82 

Mai,  juin,  juil i/i>  ou  i  fr.  25  —  0.27 

Août  et  sept i/.'j  ou  i  fr.  G5  —  0.36 

Il  faut  tenir  compte  que  ces  prix  sont  cal- 
culés sur  les  bases  du  sbilling  au  pair,  et  que, 
en  toute  équité,  il  faudrait  multiplier  la  der- 
nière colonne  par  2  ix)ur  pouvoir  les  comparer 
à  ceux  que  nous  pratiquons  en  France. 

Tous  ces  prix  s'entendent  de  marchandises 
livrées  à  la  station  de  l'acheteur.  Autrement 
dit,  le  fermier  paye  le  transport,  qui  repré- 
sente actuellement  1  penny  1/2  par  gallon 
(4  litres  53),  soit  environ  3  centimes  par  litre. 

De  plus,  les  producteurs  doivent  accepter 
un  plus  bas  prix  pour  toutes  quantités  four- 
nies en  excès  de. 20  0/0  sur  les  quantités  four- 
nies de  novembre  à  février  inclus.  Ce  prix 
plus  bas  sera  déterminé  en  établissant  le 
prix  courant  des  fromages  importés  et  en  dé- 
duisant 2  pence  (0  fr.  20)  par  livre. 

L'iNFLUE.NCE      DU      FROID      SUR     LES      PLANTES 

(E.  U.  A.).  —  Le  froid  ne  serait  pas  une  cau- 
se suffisante,  d'après  M.  F.  V.  Colville,  de 
Pensylvanie,  pour  l'arrêt  de  la  végétation  ni 
la  chaleur  pour  son  départ  au  printemps. 

Des  arbres  et  des  plantes  conservés  à  la 
chaleur  pendant  l'hiver  ne  croissent  pas  au 
printemps,  il  fallut  parfois  une  année  en- 
tière pour  que  la  croissance  reprît. 

En  soumettant  une  partie  d'un  arbrisseau 
dormant  à  la  gelée  (0°  à  4°)  et  en  gardant 
l'autre  partie  à  la  chaleur,  la  portion  réfri- 
gérée se  couvrit  de  feuilles  et  de  fleurs,  l'autre 
portion   resta   en   sommeil. 

La  farine  de  luzerne  dans  la  ration  des 
voL\iLLEs  (Australie).  —  Le  ministère  de 
l'Agriculture,  pour  remplacer  le  son  et  les 
recoupes  devenus  rares,  a  fait  entreprendre 
des  recheri  hos  sur  différents  aliments.  T/ex- 
périence  fut  menée  au  Collège  d'AgriculInre 
d'Hawkesbury,  du  l"""  août  1021  au  81  mars 
1922,   soit  pendant  huit  mois. 

L'expérience  comprenait  six  groupes,  con- 
tenant chacun  viny^t  poulettes.  Deux  groupes 
témoins  recevaient  une  ration  contenant 
15  O'O  de  farine  de  luzerne  suivant  les  usages, 
du    Collège.    Pour   les   deux    autres    irronpcs. 


L'ETRANGER 

la  farine  de  luzerne  atteignait  30  0  0  avec 
20  0/0  de  farine  de  blé  pour  balancer  l'ab- 
sence d'hydrocarbonés  dans  la  luzerne  ;  le 
reste  de  la  ration  comprenait  les  éléments 
habituels. 

La  dose  de  15  0/0  donna  les  meilleurs  ré- 
sultais, avec  30  0/0  les  paules  prospérèrent, 
mais  produisirent  un  peu  moins  d'œufs.  Il 
est  donc  préférable,  sauf  quand  le  son  est 
très  rare,  de  ne  pas  dépasser  15  0/0  de  farine 
de  luzerne. 

L'Aviculture  a  l'école  seco.ndaihe  (Ca- 
nada). —  Des  rapports  sont  faits  par  les  élè- 
ves des  écoles  secondaires  d'enseignement 
agricole  sur  les  différentes  sections  dont  ils 
sont  chargés. 

N  oici  le  résumé  du  rapport  d'un  élève  de 
Chilliwack,  chargé  de  la  basse-cour. 

Cette  basse-cour  comprenait  :  2  \\\an- 
dottes  blanches  et  38  Orpingtons  fauves-  150 
poulets  furent  produits.  Les  oeufs  constituè- 
rent 49  0/0  du  total  des  recettes.  Les  recettes 
s'élevèrent  à  395  dollars  86.  Les  dépen- 
ses se  chiffraient  par  348  dollars  57.  Il 
restait  donc  un  bénéfice  de  47  dollars  29.  Il 
convient  de  remarquer  que  ce  rapport  n'em- 
brasse  qu'une  période  de  six  mois  (du  1""  juin 
1921  au  l""  janvier  1922).  Par  ailleurs, 
étaient  comptés  en  dépense  :  le  temps  passé 
à  2  fr.  l'heure  environ,  10  0/0  de  déprécia- 
tion sur  le  matériel  et  les  bâtiments.  5  0/0 
d'intérêt  sur  les  bâtiments,  6  0/0  sur  l'en- 
semble du  capital  engagé. 

Le  soleil  pour  ensilage  (Australie).  — 
Nous  avon-  déjà  attiré  l'attention  de  nos  lec- 
teurs sur  la  popularité  de  la  culture  du  so- 
leil {{Hi'Iunillms  anmius)  au  Canada  et  en 
Amérique- 

Il  en  est  île  même  en  Australie.  Une  ex- 
périence faite  en  1920-1921  à  la  Station  ex- 
périmentale de  Glen  Innés,  en  concurrence 
avec  du  maïs,  a  donné  les  résultats  suivants  :. 

La  récolte  fut  faite  avec  la  faucheuse  à 
mais,  quand  les  fleurs  de  soleil  commencè- 
rent à  s'incliner. 

La  récolte  par  ;K-re  fut,  en  tonnes  anglai- 
ses :  |)our  le  soleil  (Mamoth  Russe),  7  tonnes; 
pour   le   maïs,   3   tonnes   15. 

Les  analyses  de  l'ensilage  lui-mênir  di»nnè- 
rcnt    It*  it'sulliiH   -uivants    : 


Soleil 


Maïs 


Eau    

Albnmiuoïdos    

IlYilr;ili'.«  tle  carbone 

Acide  acétique 

Acide    laitique    

Exti.iit   ;i  i'éthcr    .  .  . 

Cendre?    

O.>lliilo*e     


75.20 

76-00 

r>A\ 

1.22 

1 1.8.-1 

I    >.7!> 

i.4.^> 

0.78 

2.02 

>.()0 

0.58 

(>.8S 

1-80 

i.iv"> 

11.8-^ 

I  '.7.) 

ACADEMIE  D'AGRICULTURE  DE  FRANCE 


4Ô3 


Ces  éléments,  calculés  en  matière  sèche, 
prouvent  que  le  soleil  est  beaucoup  plus  nu- 
tritif que  le  mais   : 

SoUil  Maïs 


Albuminoïdos   divers 
Extrait  à  l'éther   ... 


9.88 
10.40 


5.33 
3.82 


La  variété  de  soleil  qui  donna  les  meil- 
leurs résultats  fut  la  variété  Mamouth  Russe. 

Le  grain  seul-  pour  la  nourriture  des 
POULETS  (Australie;.  —  Au  Collège  d'Agri- 
culture d'Hawksbury,  150  poulets  furent  di- 
visés en  trois  lots  :  deux  élevés  aux  grains 
seulement   (pâtée    sèche)    et   le   dernier   avec 


la  pâtée  habituelle  d'Hawksbury.  Tous  reçu- 
rent de  la  nourriture  verte. 

Pesés  à  un  mois,  les  poulets  nourris  aux 
grains  seuls  pesaient  moitié  moins  que  les 
autres.  La  différence  en  faveur  de  la  pâtée 
humide  de  son,  farines  basses,  etc.,  fut  pres- 
que incroyable.  Cette  expérience  concorde  de 
tous  points  avec  les  résultats  obtenus  par  M- 
James  Hardlington,  expert  de  la  volaille  dans 
la  Nouvelle-Galle-du-Sud,  qui,  pendant  vingt 
ans,  a  élevé  sur  une  grande  échelle  des  pou- 
lets avec  de  la  pâtée  humide  à  base  de  lait. 

Ad.-J.  Charon. 


BIBLIOGRAPHIE 


Le  socialisme  et  l'Agriculture  Française,  par 
Maurice    Lair.    —    Une     brochure     d'environ 
100  pages.  —  Librairie  Agricole,  2G,  rue  Jacob, 
Paris,  G®.  —  2  fr.  5o,  franco  Sjfrancs. 
Tous  ceux  qui  désirent  savoir  en  peu  de  temps 
où    en    sont    exactement    les    rapports    du    parti 
socialiste   avec    le   monde   rural,   trouveront   dans 
cette  étude  une  analyse  très  complète,  très  inté- 
ressante cf   très  claire.  Par  sa  situation  au  Musée 
social,    M.    Maurice    Lair    a    en    mains    tous    les 
documents    lui    permettant    de    faire    une    mono- 
graphie   indiscutable.    C'est    à   dessein    que    nous 
employons   le   terme   de   monographie,   entendant 
rappeler   par   là   que   l'auteur  a   su   rester  absolu- 
ment  impartial,   ce   qui  est  rare  en   pareille   ma- 
tière. 


M.  Maurice  Lair  conclut  à  l'impossibilité  pour 
les  socialistes  de  faire  adopter  par  les  paysans 
la  doctrine  rigide  de  Karl  Marx.  Il  montre,  par 
contre,  que  les  candidats  aux  élections  pourront 
toujours,  sous  l'étiquette  socialiste,  fomenter 
la  haine  entre  possédants  et  non  possédants,  et 
suggère  à  juste  raison  que  le  monde  des  cam- 
pagnes mérite  une  prompte  et  effective  sollici- 
tude. 

Au  moment  où  le  Bureau  International  du 
Travail  prétend  aborder  vigoureusement  les  ques- 
tions agraires,  il  convient  d'être  renseigné,  et 
cet   ouvrage   vient  à   son   heure  ;   il   faut   le   lire. 

H.  G. 


ACADÉMIE  D'AGRICULTURE  DE  FRANGE 


Séance  du    i5    novembre  TSuite) 

Sur  la  diterminatioa  de  l'identité  des  bovidés 
d'après^l'empreinte  dejeur  mufle. 

i\f.  Alfred  Leroy,  chef  des  travaux  de  zootech- 
nie, à  l'Institut  agronomique,  a  cherché  à  éta- 
blir l'identité  des  animaux  en  se  servant  de  la 
disposition  des  rides  de  leur  peau  dans  les  par- 
ties dépourvues  de  poils.  Son  attention  s'est  por- 
tée sur  le  mufle  des  bovidés  dont  les  nombreuses 
striures  semblaient  se  prêter  particulièrement 
bien    à    l'inscription. 

M.  Dechambre  fait  passer  sous  les  yeux  des 
membres  de  l'Académie  un  certain  nombre  des 
empreintes  obtenues  par  ce  procédé,  afin  de  leur 
permettre  d'apprécier  la  diversité  qu'elles  pré- 
sentent. 

Il  y  a  là  un  mode  d'identification  des  ani- 
maux qui  peut  rendre  de  grands  services. 

Destruction  des  mauvaises  herbes 
par  l'acide  sulfurique. 

M.  E.  Poher,  ingénieur  des  Services  commer- 
ciaux de  la  Compagnie  du  Chemin  de  fer  de 
Paris  à  Orl«îans  fait  connaître  que  la  Compa- 
gnie    d'Orléans,   dont     la     propagande     agricole 


s'est  paiticulièrement  orientée,  dans  les  derniè- 
res années,  vers  les  moyens  d'accroître  la  pro- 
duction du  blé,  a  organisé,  cette  année,  des  dé- 
monstrations sur  la  destruction  des  mauvaises 
herbes  dans  les  emblavures  de  céréales  par  l'é- 
pandage  d'acide  sulfurique  dilué,  suivant  la 
méthode  indiquée  par  M.  E.  Rabaté.  inspecteur 
général   de   l'Agriculture. 

Ces  démonstrations  ont  donné  des  résultats 
tout  à  fait  convaincants.  Aussi  la  Compagnie  a 
fait  distribuer  largement  un  tract  résumant  les 
moyens  à  prendre  pour  utiliser  la  méthode  de 
M.   Rabaté. 

Election  d'un  correspondant. 

M.  Moreau  est  élu  correspondant  dans  la  sec- 
tion des  Cultures  spéciales. 


Séance  du  ?2  novembre  1922.  —  Présidence 
de  M.  Prosper  Gervals. 

Le  centenaire  de  Roville. 
M.    le   Secrétaire   perpétuel  a   représenté   l'Aca- 
démie   d'Agriculture    aux    fêtes    de    Mathieu    de 
Dombasie  et  à  la  cérémonie  du  centenaire  de  Ro- 
ville.   A   cette  occasion,    en    réalité    le   centenaire 


4Ci 


ACADEMIE  D'AGRICULTURE  DE  FRANCE 


de  la  fondation  de  reuseignemenl  agricole  en 
France,  le  ministre  de  l'Agriculture  a  pronon- 
cé une  émouvante  allucution  que  l'Académie  dé- 
cide  d'insérer  dans    son    Compte    rendu. 

Les  ressources  agricoles 
du   territoire   de   Niamey. 

M.  l'aiil  Dechambre  analyse  devant  l'Académie 
un  très  important  travail,  dû  à  M.  Malfruy  et  re- 
latif à  une  monographie  du  cercle  de  Niamey 
(territoire  militaire  du  Niger).  L'ouvrage,  manus- 
crit, comprend  trois  parties.  Dans  la  première, 
l'auteur  étudie  les  races  humaines  du  pays,  dans 
une  seconde  la  géographie  économique,  et  dans 
une  tioisième  l'élevage.  11  y  a  là  une  documen- 
tation des  plus  complètes. 

Bien  que  ce  cercle  soit  voisin  du  Dahomey,  ce- 
pendant c'est  vers  la  Nigérie  anglaise  que  se  fait 
tout  le- commerce,  et  au  fond,  le  motif  en  est 
que  les  ventes  se  paient  en  billets,  c'est-à-dire  en 
papier,  avec  le  Dahomey,  tandis  qu'elles  se  paient 
en   métal    dans  la  Nigérie  anglaise. 

bien  que  l'élevage  du  cheval  réussisse  dans  le 
territoire  de  Niamey,  l'auteur  n'estime  pas  qu'il 
faille  développer  cet  élevage,  car  la  production 
est  suffisante  \Hjur  les  débouchés  locaux,  mais  des 
efforts  seraient  à  faire  du  côlé  de  l'élevage  des  bo- 
vins et  ovins.  Le  tioui>eau  bovin  peut  être  estimé 
s'élever  à  3oo  ooo  tètes,  dont  60  000  sont  livrées 
à  la  boucherie.  Ce  sont  des  animaux  du  type  zé- 
bu. La  configuration  du  pays  et  ses  ressources 
sont  relativement  favorables  à  l'élevage;  pendant 
la  période  d'hivernage  y  viemicnt  même  des  ani 
maux -de  la  Nigérie. 

Quant  aux  ovins,  au  nombre  de  i5o  000,  ils  ap- 
partiennent à  la  race  à  poils  ras,  et  à  la  race  à 
laine.  11  semble  que  cet  élevage  soit  à  intensifier 
et  des  croisements  pourraient  être  suivis  avec  les 
moutons  à  laine  perfectionnés  de   la   Tunisie. 

Les  chèvres  sont  assez  abondantes  :  grande 
chèvre  du  Soudan,  et  chèvre  noire  de  Guinée. 

Les  ânes  assez  nombreux  dans  le  pays  sont  de 
petite  taille,  aussi  a-t-on  songé  à  y  produire  le 
mulet,  c'est  là  une  industrie  qui  peut  être  pros- 
père. M.  Malfroy  étudie  encore  d'autres  élevages, 
ceux  du  chameau,  de  l'autruche,  du  marabout,  etc. 
Somme  toute,  de  cette  monographie  ressort  cette 
conclusion  que  le  territoire  de  Niamey,  à  cli- 
mat chaud,  mais  sec,  renferme  des  ressources  qui 
sont  loin  d'êtiH,-  négligeables.  L'ouvrage  manuscrit 
de  M.  Malfioy  est  renvoyé  à  la  section  d'Economie 
du  bétail. 

L'Agriculture  et  l'Organisation 
Internationale  du  Travail. 

M.  le  marquis  de  Voyiit  expose  devant  l'Acadé- 
mie quelle  est  la  situation  actuelle  de  l'Agriculture, 
en  regard  de  l'Organij^liou  internationale  du 
Travail. 

«  En  créant  ce  qu'ils  ont  appelé  l'Organisation 
internationale  du  Travail,  les  négociateurs  du  trai- 
té de  Versailles  paraissent  avoir  été  guidés  par 
cette  pcnste  qu'une  ère  de  grande  activité  indus- 
trielle allai!  succéder  à  la  périotle  de  destruction 
qu'avait  été  la  guerre,  cl  qui!  fallait  empêcher 
que  le»  ouvriers  de  tous  k-s  pays  fussent  victimes 


de  l'ardente  concurrence  à  prévoir.  Ils  étaient  mus 
à  la  fois  par  un  sentiment  d'humanité  à  l'égard 
des  travailleurs  cl  par  le  désir  de  sauvegarder  la 
paix  sociale  que  les  déceptions  ou  les  exigences 
de  la  classe  ouvrière  auraient  pu  compromettre. 
Ces  préoccupations  ressortent  avec  évidence  du 
texte  même  du  traité,  et  il  semblait  naturel  d'en 
déduire  que  les  auteurs  n'avaient  pas  envisagé  le 
travail  agricole.  Ce  n'est  pas  que  leur  sollicitude 
humanitaire  ne  fût  pas  assez  large  pour  s'étendre 
aux  ouvriers  des  champs,  ni  que  ceux-ci  fussent 
moins  dignes  d'intérêt  que  leurs  camarades  d'in- 
dustrie, mais  dans  le  domaine  de  la  production 
agricole,  il  ne  peut  y  avoir  concurrence  comme 
sur  le  terrain  industriel;  et  d'autre  part,  le  tra- 
vail de  la  terre  est  i-églé  par  la  nature  des  choses 
et  ses  conditions  ne  sauraient  être  fixées,  de  par 
ic  monde,  dans  la  raideur  d'une  uniformité  toute 
artificielle. 

«  Aussi  les  surprises  et  l'inquiétude  furent-elles 
grandes  dans  le  monde  agricole,  épris  de  bon 
sens  et  de  logique,  conscient  des  nécessités  et  des 
difficultés  de  la  production,  lorsqu'il  vit  porter  à 
l'ordre  du  jour  de  la  IIP  Conférence  internatio- 
nale du  Travail,  l'année  dernière,  un  certain  nom- 
bre de  questions  relatives  au  travail  agricole  et 
notamment  à  la  limitation  de  sa  durée  ». 

M.  le  marquis  de  Vogiié,  qui  a  fait  partie  de 
les  incidents,  qui  aujourd'hui  n'ont  plus  qu'un 
intérêt  rétrospectif,  à  propos  de  la  compétence  du 
B.  I.  T.  en  matière  de  travail  agricole.  On  sait, 
en  effet,  que  l'avis  émis  par  la  Cour  permanente 
de  Justice  internationale  de  la  Haye,  le  18  août 
1922,  ne  fut  pas  conforme  à  la  thèse  que  soutenait 
l'Agriculture  française,  mais  le  Gouvernement 
avait  déclaré  qu'il  s'inclinerait  devant  la  décision 
de  la  Cour.  II  s'inclina  et  M.  de  Vogué  estime  qu'il 
a  raison  ;  pour  qu'un  doute  ne  pût  subsister 
sur  la  loyauté  de  son  adhésion,  le  Gouvernement  a 
délégué  des  représentants  de  l'Agriculture  à  la 
IV»  Conférence  internationale  du  Travail,  réunie 
à  Genève,  le  18  octobre  dernier. 

M.  le  marquis  do  Vogué  qui  a  fait  partie  de 
cette  délégation,  a  été  amené  ainsi  à  constater 
combien  le  geste  de  la  France  a  été  hautement 
apprécié  par  tous  les  membres  de  la  Conférence 
et  combien  il   lui  a  gagné  de  sympathie. 

L'avis  de  la  Cour  de  la  Haye  a  créé  une  situa- 
tion nouvelle;  l'Agriculture  l'acceptera  d'autant 
plus  qu'elle  a  montré  assez  clairement  sa  volonté 
de  ne  pas  laisser  porter  atteinte  aux  grands  inté- 
rêts de  la  France. 

Mais  quelle  est  exactement  cette  situation,  M. 
de  Vogué  l'expose  clairement,  en  montrant  com- 
ment, en  réalité,  est  constituée  l'Organisation  in- 
ternationale du  Travail,  avec  la  Conférence  inter- 
nationale du  Travail  et  le  Bureau  international  du 
Travail,  quels  sont  leurs  rôles  respectifs  :  la  Confé- 
rence internationale  du  Travail  tenant  une  assem- 
blée générale  une  fois  par  an  et  le  B.  I.  T.  étant 
un  organe  permanent,  placé  sous  le  contrôle  d'un 
Conseil  d'administration  et  devant,  avant  tout, 
n'unir  des  dooument5. 

Quand  il  s'est  agi  de  l'élude  des  quesiionf  agri- 
coles, le  Bureau  inlernalional  du  Travail  reconnut 


CORRESPONDANCE.  -  CONSEILS  PRATIQUES 


■de  suite  qu'il  ue  serait  pas  possible  de  s'en  tenir  à 
la  formule  paritaire  appliquée  à  l'Organisation  in- 
ternationale du  Travail  (2  délégués  par  gouverne- 
ment, I  délégué  des  employeurs,  i  délégué  des 
ouvriers).  Dans  certains  pays,  comme  la  France, 
le  Canada,  le  Danemark,  etc.,  la  grande  masse 
des  travailleurs  de  la  terre  ne  peut  se  ranger  com- 
plètement ni  dans  la  catégorie  «  employeurs  », 
ni  dans  la  catégorie  «  ouvriers  ». 

Le  Conseil  d'Administration  du  Burean  interna- 
tional du  Travail  jugea  qu'il  serait  préférable  de 
constituer  une  Commission  d'experts,  en  y  appe- 
lant des  spécialistes  des  questions  agricoles,  dési- 
gnés d'accord  avec  les  groupements  profession- 
nels internationaux  qui  se  sont  créés  dans  ces  der- 
niers temps. 

La  Commission  mixte  comprenant  3  membres 
de  l'Institut  de  Rome  et  3  membres  du  Conseil 
d'administration  du  B.  L  T.,  sera  chargée  d'étu- 
dier les  questions  relatives  aux  conditions  du 
travail  agricole;  elle  préparera  les  résolutions 
qu'il  y  aurait  lieu  de  soumettre  à  la  Conférence 
internationale  du  Travail,  elle  nommera  les  mem- 
bres de  la  Commission  des  experts. 

Il  y  a  là,  semble-t-il,  une  solution  de  nature  à 
calmer  les  appréhensions  des  pays  jaloux  de  main- 
tenir chez  eux  la  liberté  du  travail  agricole  et  les 
bienfaits  de  la  paix  sociale.  Du  reste,  M.  le  mar- 
quis de  Vogué  rappelle  que  l'article  4^7  du  traité 
de  Paix  admet  que  les  différences  de  climat,  de 
mœui-s,  d'usage,  d'opportunités  économique:»  et 
de  tradition  industrielle  s'opposent  à  une  régle- 
mentation uniforme  des  conditions  du  travail, 
qu'enfin  l'article  4o5  du  même  traité  laisse  cha- 
que pays  libre  de  la  suite  à  donner  aux  décisions 
de  la  Conférence. 

Après  avoir  montré  le  malentendu  qui  fait  con- 
sidérer pour  beaucoup  le  Bureau  international  du 
Travail  et  la  loi  de  huit  heures  comme  synony- 
mes, et  indiqué  combien,  au  contraire,  d'autres 
questions  peuvent  se  poser  que  le  Bureau  exami- 
nera, alors  que  la  question  des  heures  de  travail 
en  Agriculture  ne  le  sera  pas,  M.  le  marquis  de 
Vogué  conclut    : 


465 

a  De  plus  en  plus,  les  relations  des  nations  en- 
tre elles  deviennent  une  nécessité.  Au  point  de 
vue  économique,  comme  au  point  de  vue  social, 
les  peuples  se  trouvent  le  plus  souvent  en  face  des 
mêmes  problèmes,  et  sont  portés  vers  les  mêmes 
solutions.  Ils  sont  naturellement  conduits  à  les 
rechercher  ensemble.  Dans  cette  recherche,  la 
France  prendra  une  place  prépondérante  par  l'au- 
torité que  lui  donnent  les  progrès  qu'elle  a  déjà 
réalisés  dans  l'ordre  économique  et  la  stabilité 
qu'elle  montre  dans  l'ordre  social.  En  apportant 
sa  collaboration  loyale  aux  travaux  de  l'Organisa- 
tion internationale  du  Travail,  en  matière  agricole 
plus  encore  qu'en  matière  industrielle,  elle  sera 
en  mesure  de  faire  écouter  sa  voix,  de  propager 
ses  idées,  en  un  mot,  d'exercer  l'hégémonie  mo- 
rale qu'aucun  pays  ne  peut  disputer  à  son  génie, 
fait   de   clarté  et   de  raison  1  n 

M.  Méline  remercie  M.  de  Vogiié  d'avoir  accep- 
té une  mission  qui  lui  permettra  de  rendre  à 
l'Agriculture  française  les  plus  grands  services. 
Devant  le  Bureau  international  du  Travail,  il  faut 
un  défenseur  des  intérêts  agricoles  qui  ait,  à  la 
fois,  une  connaissance  approfondie  des.  questions 
agricoles,  et  de  l'énergie,  de  la  volonté,  un 
grand  tact  ;  des  problèmes  nouveaux  seront  cha- 
que jour  soulevés.  L'Agriculture  ne  pouvait  avoir 
de  meilleur  avocat  que  M.  le  marquis  de  Vogué, 
président  '  de  la  Société  des  Agriculteurs  de 
France. 

M.  Prosper  Gervais,  président  de  l'Académie, 
exprime  les  félicitations  et  les  remerciements  de 
l'Académie  à  M.  le  marquis  de  Vogiié. 

Présentation  d'ouvrage. 

M.  René  Berge  fait  le  plus  grand  éloge  d'un 
livre  de  M.  Marc  Fouassier  :  «  La  Connaissance 
du  Lait  »,  destiné  aux  éleveurs,  professionnels, 
laitiers,  chefs  de  dépôts  de  ramassage  du  lait. 

Election  d'un  correspondant. 

M.  Jean- Arthur  Ritte,  directeur  de  la  Société 
française  de  Matériel  agricole  et  industriel,  à  Vier- 
zon  (Cher),  est  élu  correspondant  national  dan-s" 
la  section  de  Génie  rural.  H.  Hitier. 


CORRESPONDANCE  -  CONSEILS  PRATIQUES 


—  N°  9183  (Espagne).  —  Votre  vin  de  1914,  à 
12°  d'alcool,  a  une  acidité  volatile  de  8  gr.  en 
acide  acétique  avec  un  goût  de  rancio.  Pourra- 
t-il   se  conserver  ? 

Tout  d'abord,  une  telle  acidité  volatile  rend  un 
vin  inconsommable  avec  un  goût  de  piqué  très 
exagéré;  mais  peut-être  ne  s'agit-il  que  de  8  dé- 
cigrammes,  —  ce  qui  serait  une  dose  n'ayant  rien 
d 'anormal . 

L'acescence  d'un  vin  piqué  est  arrêtée,  tant  que 
le  vin  est  rigoureusement  à  l'abri  de  l'air,  soit 
en  fûts  fréquemment  remplis,  soit  en  bouteilles 
couchées.  Par  contre,  si  la  piqûre  est  due  à  la 
fois  à  de  l'acescence  et  à  de  la  tourne,  cette  der- 
nière action  se  continue  à  l'abri  de  l'air,  on  ne 
peut  l'arrêter  que  par  la  pasteurisation  ou  des 
filtrations  répétées.  —  (L.  Mat.) 


—  M.  E.  T.  (Indre).  —  La  question  posée,  rela- 
tive à  une  élévation  d'eau,  est  intéressante, 
mais,  pour  son  étude,  il  nous  manque  certaines 
données.  La  source,  que  vous  indiquez  à  une 
profondeur  de  3  mètres  en  dessous  du  sol  du  bas 
du  coteau,  ne  coule  donc  pas  à  l'air  libre.»  Il 
s'agirait  alors  d'un  puits  .!>  La  pompe,  actionnée 
par  un  moteur  électrique,  dont  la  mise  en  marche 
se  ferait  d'en  haut,  ne  doit  pas  travailler  long- 
t(^mps  par  jour,  pour  remplir  le  réservoir 
d'amont;  il  convient  donc  d'établir  aussi  un  ré- 
servoir en  aval,  recevant  le  débit  de  la  source  et 
dont  le  trop-plein  irait  au  thalweg  voisin.  On 
peut  combiner  la  colonne  montante  pour  servir 
aussi  à  la  distribution,  à  la  condition  de  s'astrein- 
dre  à  des  manœuvres  lors  de  l'utilisation  de  l'eau. 
—  Vous  trouverez  des  pomjpes  avec  moteur  élec- 


466 


LA  SEMAINE  M 


trique,  chez  Japy  frères  et  Cie,  A7,  l'ue  du  Clià- 
teau-d'Eau,  à  Paris.  —  (M.  R.) 

—  N°  0868  (Ardennes).  —  Le  procédé  du 
panification  directe  auquel  vous  faites  allusion 
soulève  un  certain  nombre  d'objections  qui  ponr- 
ront  peut-être  un  jour  disparaître  devant  dtr 
progrès  nouveaux;  il  en  a  déjà  fait  d'intéressants. 
mais  il  présente  encore  trop  de  défauts  pour  être 
recommandé.  Attendez  donc  qu'il  soit  au  point. 
_  (L.  L.) 

—  M.  A.  à  R.  (Loire).  —  Les  pulpes  de 
pommes  de  terre  constituent  un  résidu  peu  nu- 
tritif cl  très  jiqneux,  très  altérable,  à  faire  con- 
sommer imméiliatement.  La  quantité  a  distribuer 
aux  animaux  de  l'espèce  bovine  ne  doit  pas  dé- 
passer 20  à  -jô  kilogr.  par  5oo  kilogr.  de  poids 
vif;  on  mélange  les  pulpes  à  des  aliments  secs. 
Données  en  trop  grande  quantité  (par  exemple  70 
à  80  kilogr.  par  5oo  kilogr.  de  poids  vif),  ces  ali- 
ments peuvent  déterminer  des  éruptions,  de  l'ec- 
zéma. S'il  s'agissait  de  pulpes  partiellement  dessé- 
chées, vous  pourriez  les  mélanger  à  de  la  paille 
ou  du  foin  haché  et  faire  consommer  de  3o  à  35 
kilogr.  par  vache  et  par  jour.  —  (F.   L.) 

—  N°  6^73  (  la(;(/<').  —  On  augmente  la  durée 
des  cordes  des  paillassons  pour  serres  et  châs- 
sis, en  les  protégeant  contre  l'humidité  ou  con- 
tre les  champignons  et  les  rongeurs  ;  dans  le 
premier  cas,  les  cordes  sont  goudronnées,  dans 
le  second,  elles  sont  passées  au  sulfate  de  cuivre; 
les  cordes  passées  au  bain  de  sulfate  de  cuivre  et 
de  savon,  comme  on  le  fait  pour  les  bâches,  ré- 
sistent également  à  l'humidité  et  sont  imputres- 
cibles. Vous  trouverez  de  ces  cordes  et  ficelle» 
chez  M.  Tissot,  7,  rue  du  Louvre,  à  Paris.  Les  cor- 
des se  vendent  par  pièces  de  75  mètres,  et  les  fi- 


ÉTÉOROLOGlQUt 

celles  à  paillassons  se  vendent  au  poids.  —  (M.  R.) 

—  N°  8260  (Seine-et-Oise).  —  1°  Il  est  extrême- 
ment  difficile  d'indiquer  des  prix  approximatifs 
pour  les  bois  sur  pied.  Ces  prix  dépendent,  en 
effet,  non  seulement  de  lu  nature  du  bois,  mais 
encore  des  dimensions,  de  la  région,  des  facilités 
plus  ou  moins  grandes  de  vidange  et  de  la  dis- 
tance de  la  forêt  à  la  gare.  Sous  cette  reserve,  nous 
pourrions  vous  dire  que  l'an  dernier,  des  chênes 
de  I  m.  5o  de  tour  et  au-dessus  se  sont  vendus 
<n  moyenne  5o  fr.  le  mètre  cube  sur  pied,  dans 
Jiombre  de  régions.  La  hausse  étant  de  i5  à  20 
p.  100  sur  les  prix  pratiqués  en  1921,  vous  pou- 
vez estimer  vos  arbres  à  57  ou  58  fr.  le  mètre 
cube  sur  pied.  Un  chêne  de  o  m.  5o  de  diamètre 
à  I  m.  /|0  du  sol,  cubant  environ  i  mètre  cube  26, 
vaudrait  donc  approximativement  72  à  73  fr. 

2°  Les  ormes  sur  pied  valent  approximative- 
ment en  ce  moment,  d'après  des  renseignements 
publiés  par  le  Comité  des  Forêts,  o  fr.  90  par 
centimètre  de  diamètre,  soit  45  fr.  pour  des 
ormes  de  o  m.   5o  de  diamètre.  —  (F.  L.) 

—  M.  H.  L.  (Aisne).  —  Vous  nous  demandez 
les  prix  ai^proxinialils  de  certaines  denrées,  en 
vue  de  l'évaluation  de  dommages  de  guerre  agri- 
coles. Voici  les  prix  approximatifs  pouvant  servir 
de  base  à  votre  estimation  :  oignons  (septembre 
igiii),  25  fr.  ;  oignons  (septembre  1916),  4o  fr.  ; 
graine  de  lin  (mars  1914),  3o  à  38  fr. ,  le  tout  aux 
100  kilogr.;  carottes  fourragères  (191/i),  4o  fr.  ; 
carottes  potagères  (191/1),  70  fr.  les  mille  kilogr. 
Vous  trouverez  de  nombreux  renseignements  dans 
l'ouvrage  intitulé  Doînmarjes  de  guerre  agricoles, 
guide  pour  leur  évaluation,  prix  :  2  francs,  à 
la  Librairie  agricole  de  la  Maison  rustique,  26,  rue 
Jacob,  Paris.  —  (F.  L.) 


LA  SEMAINE  MÉTÉOROLOGIQUE 


Semaine  du  19  au  2 

5  novembre  1922  {OBSERVATOIRE  DU  PARC  SAINP-MA  UR) 

JOURS 

ET    DATES 

0   r. 
0.   .* 

TEMPÉRATURE 

Vent 

S 
^  1 

S  'M. 

X 

1 
REMARQUES  DIVERSES 

et 

s 

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S 

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« 

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Écart 

sur 

la  nor- 

mjtlc 

millim. 

heures 

millim. 

Dim.. .     19  Lov. 

T69.U 

l-S 

8.0 

1^0 

—  O04 

N 

2  0 

0.1 

l'Iuie  la  nuit,  gelée  blanche. 

Lundi..     20  — 

770  0 

.3  0 

7  1 

5  1 

0.0 

Calme 

0.0 

» 

llosée,  brouillard. 

Mardi..     21  — 

772.7 

3.1 

11.6 

6.7 

+  1.6 

NE 

■>  9 

» 

Rosée,  brouillard. 

Mercredi  22  — 

773.0 

1.1 

9.1 

4.4 

-  0.6 

NE 

5  3 

» 

(ji  lée  blanche,  brouillard. 

Jeu.ii. .    2^i  — 

774.8 

-1.0 

7.2 

2.1 

-  2. S 

NE 

5.8 

" 

Gelée  blanche,  biouillard. 

Vendredi  21  — 

776.0 

-1.9 

5.9 

2.3 

-  2.4 

Cahne 

0.0 

0.2 

Gelée  blanche,br.)uillard, bruine. 

Samedi.  25  — 

778.8 
77.3.5 

-2  3 

7.0 

2.0 

-26 

NE 

f;,8 

" 

Gelée  blanche,  beau  temps. 

Moyennes  et  loUux  . . 

0.5 

8.0 

3.9 

.. 

.. 

21.8 

0.3 

Pluie  depuis  le  lef  janvier: 

Écart»  sur  la  norntalp 

+  10.9 

-2.1 

-  0.1 

-1.0 

» 

» 

iil.7 
dur  tlifor 

» 

En  1922 677tnm 

Normale 512 

REVUE   COMMERCIALE 


467 


REVUE  COMMERCIALE 


Situation  agricole.  —  Le  temps  reste  relative- 
ment doux  et  brumeux,  très  favorable  à  l 'exécu- 
tion des  semailles  de  blé,  partout  continuées  avec 
acti\il.é.  La  levée  des  premiers  blés  semés  s'étant 
elïectuée  régulièrement,  les  cmblavures  ont  une 
belle  apparence,  il  ressort  des  premiers  renseigne- 
ments recueillis  que  dans  nombre  de  départements 
du  Centre  et  du  Midi,  les  superficies  ensemencées 
en  blé  ont  au,gmcnté. 

En  Algérie,  des  pluies  abondantes  ont  trempé 
le  sol  et   favorisé   la  reprise  des  semailles. 

Blés.  —  On  note  partout  une  plus  grande  acti- 
vité des  battages  et  la  régularité  des  offres  sur  les 
marchés.  Les  prix  sont  faiblement  tenus. 

Sur  les  marchés  des  départements,  on  cote,  aux 
loo  kilogr.  départ  :  80  à  90  fr.  (blé  tuzelle),  88  à 
89  fr.  (blé  saisselte),  à  Avignon;  82  à  83  fr.  à  An- 
goulème  ;  77  fr.  à  Angers;  79,60  à  80  fr.  à  Albi  ; 

82  à  83, 5o  à  Bar-le-Duc;  80  fr.  à  Blois  ;  81  à  82 
francs  à  Bourges;  82  à  8^  fr.  à  Bordeaux;  77  à 
78  fr.  à  ChaumonI  ;  78  à  79  fr.  à  Chartres;  82  fr. 
à  Colmar  ;  80  à  81  fr.  à  Chàteauroux;  82  à  82,60 
à  Dijon  ;  78  fr.  à  Evreux  ;  86  fr.  à  Epinal  ;  80  fr. 
à  Laon;  81  fr.  à  La  Rochelle;  76  à  77  fr.  il 
Laval;  79  à  81  fr.  à  Lyon;  79  à  82  fr.  à  Lille; 
77  à  78  fr.  au  Mans;  84  à  85  fr.  à  Mâcon  ;  79,26  à 
79,60  à  Nantes;  78  à  82  fr.  à  Nevers;  80  à  81  fr. 
à  Niort;  74  à  76  fr.  à  Quimper;  80  à  86  fr.  à 
Metz;  82  à  85  fr.  à  Nîmes;  76  à  77  fr.  à  Rouen; 
84  à  86  fr.  à  Strasbourg  ;  78  à  79  fr.  à  St-Brieuc  ; 
80  à  82  fr.   à  Troyes;   81  à  82  fr.   à  Tours;  82  à 

83  fr.  à  Saint-Etienne. 

A  la  Bourse  de  Commerce  de  Paris,  la  cote  du 
blé  au  marche  réglementé  a  été  établie  de  80 
à  80,60,  en  baisse  de  i  franc. 

Les  affaires  traitées  par  la  meunerie  l'ont  été 
à  des  cours  en  baisse  sur  ceux  de  la  semaine 
précédente.  On  a  coté,  aux  100  kilogr.  départ  : 
blés  d'Indre-et-Loire  et  de  Loir-et-Cher  79  à  79,60; 
du  Loiret  et  de  l'Eure-et-Loir  78,60  à  79  fr.  ;  de 
l'Aube,  de  l'Yonne,  de  la  Marne  79  fr.  ;  de  la 
Vienne  et  de  Maine-et-Loire  78  à  79,60;  de  la 
Nièvre  79  à  79,60;  de  la  Mayenne  et  de  la  Sarthe 
77,76  à  78  fr.  ;  de  la  Somme,  de  l'Oise,  de  l'Aisne 
77.60  à   78  fr.  ;  de  l'Ouest  76,60  à   77  fr. 

Les  prix  ont  fléchi  sur  les  marchés  étrangers 
oii,  en  tenant  compte  du  change,  on  cote,  aux 
100  kilogr.  :  69,66  à  New-York;  6o,o4  à  Chicago; 
55  fr.  à  Buenos-Ayres.  Ces  blés  étrangers  revien- 
nent de  86  à  90  fr.  les  100  kilogr.,  ports  de 
France,  droits  acquittés  . 

Farines.  —  Les  cours  sont  en  baisse  ;  on  paie 
de  102  à  io4  fr.  les  100  kilogr.  départ  du  mou- 
lin, ou  110  fr.  le  quintal  rendu  chez  les  boulan- 
gers de  Paris. 

Sons.  —  La  demande  s'est  ralentie  et  les  prix 
dénotent  de  la  faiblesse.  Aux  100  kilogr.  départ, 
on  rote  :  sons  de  la  région  parisienne  36  à  36, 5o; 
de  l'Est  35  à  36, 60;  recoupetles  32  à  36  fr.  ;  re- 
moulages  'j4  à  5o  francs. 

Seigles.  —  La  hausse  n'a  p,as  fait  de  nouveaux 

progrès.  On  lient,  aux  100  kilogr.  départ  :  sei- 
gles do  l'Aube  et  de  Seine-ef-Marne  56, 5o  à  67  fr.  ; 
de  l'Allier,  de  l'Yonne,  de  l'Eure-et-Loir  56  à 
56, 5o;  de  la  Mayenne  et  de  la  Sarthe  55. 5n  à  56 
francs;  de  Bret^Tgnc  54  à  55  fr. 

Avoines.  —  En  raison  do  l'accroissement  des 
offre*,    les    transactions    prennent    plus    d'impor- 


tance; les  cours  ont  fléchi  pendant  la  huitaine. 
Aux  100  kilogr.  départ,  on  cote  :  avoines  noires 
du  Centre  69  à  60,26;  avoines  grises  de  Seine- 
et-Marne,  Eure-et-Loir,  Eure,  68,60  à  69,26;  avoi- 
nes grises  d'hiver  du  Centre  62  à  63  fr.  ;  avoines 
blanches  du  Nord  61   à  62  fr. 

Orges.  —  Demande  régulière  et  prix  soutenus. 
Aux  100  kilogr.  départ,  on  cote  les  orges  de  bras- 
serie :  Allier  et  Puy-de-Dôme  63  à  63, 5o;  Loiret 
et  Yonne  64  à  64, 60;  Eure-et-Loir,  Seine-et-Marne, 
Aube,  62,60  à  63  fr.  ;  Mayenne,  Sarthe,  61,26  à 
61,76;  Vendée  60  à  61  fr.  ;  escourgeons  67  a 
61    francs. 

Céréales  diverses.  —  Les  transactions  devien- 
nent plus  nombreuses;  cours  en  baisse.  Aux  100 
kilogr.  départ,  on  paie  :  sarrasins  de  Normandie 
61  à  62  fr.  ;  de  Bretagne  69  à  60  fr.  ;  du  Limou- 
sin 61,60  à  62  francs. 

Le  maïs  vaut  72  à  76  fr.  dans  le  Gers,  70  à 
72  fr.  les  100  kilogr.  dans  les  Basses-Pyrénées. 

La  graine  de  sorgho  est  cotée  35  fr.  les  65  ki- 
logr.  dans   le   Tarn-et-Garonnc. 

Fourrages.  —  Au  marché  de  La  Chapelle,  offre 
faible  et  prix  en  hausse  de  10  à  16  fr.  Aux  100 
bottes  de  5  kilogr.  rendues  à  Paris,  au  domicile 
de  l'acheteur,  on  cote  :  foin  220  à  266  fr.  ;  re- 
gain 23o  à  266  fr.  ;  luzerne  24o  à  280  francs. 

On  cote,  aux  100  kilogr.  sur  vagon  départ  : 
foin  pressé  de  l'Isère  et  de  la  Savoie  3i  à  33  fr.  ; 
Puy-de-Dôme  3i  à  32  fr.  ;  Languedoc  3i  à  33  fr.  ; 
Limousin  3i  à  33  francs. 

Pailles.  —  Cours  en  hausse  de  26  à  3o  fr.  au 
marché  de  La  Chapelle,  déterminée  par  la.  faible 
importance  des  offres.  On  paie  les  100  bottes  de 
5  kilogr.  rendues  à  Paris,  au  domicile  de  l'ache- 
teur, droit  d'entrée  et  frais  de  camionnage  com- 
pris :  paille  de  blé  160  à  190  fr.  ;  paille  d'avoine 
160  à  190  fr.  ;  paille  de  seigle  170  à  196  fr. 

Aux  100  kilogr.  départ,  on  cote  :  paille  de  blé 
du  Languedoc  et  d'Auvergne  11  à  12  fr.  ;  de  la 
Loire  i3  à  i4  fr.  ;  paille  de  seigle  de  la  Loire  et 
de  la  Haute-Loire  i5  à  16  francs. 

Bétail.  —  Au  marché  de  La  Villette  du  lundi 
27  novembre,  à  la  faveur  d'arrivages  modérés, 
les  cours  du  gros  bétail  ont  progressé  de  6  à  10 
centimes  par  demi-kilogramme"  net.  On  a  vendu 
les  bœufs  de  l'Allier  et  de  la  Nièvre  2,76  à  2,90; 
de  la  Haute-Vienne  2,80  à  2,96;  de  l'Orne,  du 
Calvados,  de  la  Seine-Inférieure  2,70  à  2,85; 
de  la  Mayenne  et  de  la  Sarthe  2,35  à  2,60;  du 
Cantal  2  à  2,65  ;  de  Maine-et-Loire  et  de  la  Loire- 
Inférieure  1,96  à  2,46;  de  la  Vendée  1,90  à  2,60; 
les  génisses  2,85  à  2,96;  les  taureaux  1,86  à  2,4o. 

Hausse  de  5  à  10  centimes  sur  les  veaux,  cotés 
comme  suit  au  demi-kilogramme  net  :  Eure-et- 
Loir,  Seine-et-Marne,  Loiret,  Yonne  4, 16  à  4,76; 
Aube  et  Marne  4  à  4,76;  Indre-et-Loire  4  fr.  ; 
Maine-et-Loire  3,70  à  4)25;  Sarthe  3,4o  à  3, 80; 
Ouest  3  à  3, Go. 

Cours  soutenus  slir  les  moutons.  On  a  payé 
au  demi-kilogr.  net  :  agneaux  5,i5  à  5,55  ;  mou- 
tons de  l'AlHoT,  de  la  Nièvre,  du  Cher  5  à  5,5o; 
Midi  3,25  à  4  fr.  ;  brebis  du  Midi  2,26  à  3,25. 

Les  porcs  ont  eu  des  cours  stationnaires.  On  a 
vendu  :  porcs  gras  2,55  à  2,76;  coches  2  à  2,26 
le  demi-kilogr.  vif. 


REVUE    COM.MERCIALE 


Marché  du  Jeudi  !•>  novembre 
Entri^cs  directes 


anx  abattoirs 

Ri^sorvog 

Anii-nés 

La  Vill. 

Vaug. 

La  Vill. 

Vaug 

If'les 

tôles 

lâtes 

tôles 

têtes 

Bœufs. ... 

Vaches... 

1  614 
960 

130 

.   145 

.^11 

177 

Taureaux. 

Veaux 

Moutons.. 
Porcs  .... 

247  \ 

1  471 
8  043 

2  503 

1  010 

2  2(-)0 
1  2S3 

188 
1  271 

305 

1  8!S0 

130 

90 
850 
520 

Au 

Prix  niaxinia  du 

kilogramme 

poids  nci 

3*  quai. 

Au  po 
'"priT' 

du  vif 

1"    quai. 

"2'  quai. 

•xlrérae 

Bœufs  — 
Vaches  . . . 
Taureaux. 
Veaux  .... 
Moutons  .. 
Porcs 

.       5.30 
.       5.i0 
.       4.40 
.       8.10 
.     10.20 
..       8    » 

4.60 
4.20 
4     » 
6.50 
7.50 
7.56 

3.80 
3.60 
3.70 
4.40 
6.20 
7.28 

1      .. 
1      .. 

1  .. 
1.50 

2  .. 
4     » 

à  3.48 
à  3.48 
3    .. 
5.58 
6  16 
5.70 

Marché    du   lundi  f5  Novernhre 
Enlri^es  directes 

aux  aballoirs  Réserves 

Amen^^s      "LmïïT'^aug'         La  Vill .     Vaug 


Bœufs  — 
Vaches. . . 
Taureaux. 

Veaux 

Moutons.. 
Porcs 


lôles 
3  270  1 

1  870  [ 

2  14n 
16  '.lie 

3  997 


I6les 
203 

1  088 

2  W7 
1   172 


té  les 

169 

27  0 

325 

1.446 


tôles 

594 

322 

1.735 

490 


tôtfS 

180 

93 

900 
460 


Prix  maxima  au  kilogramme 

Au  poids  vif 
Prix  exlrômes 


Au  poids  net 

quai.      38  quat 


1"  quai 

Bœuf» 5.50  4.30  4    »  1  »  3.54 

Vaches.   ...  5. .30  4.40  3.80  1  »  3.54 

Tauretiux...  4.60  4.20  3.90  1  »  3  12 

Veaux 8.20  6.50  4.40  1.30  5.70 

Moutons...  10.20  7.50  6.20  2  »  6.10 

Porcs 8    »  7.56  7.28  4  »  5.70 


Dans  les  départements,  on  cote  : 

Bordeaux,  par  kilogramme  poids  vif  :  bœufs 
i,6o  à  3,20 ;  veaux  3  à  ii,2o;  moutons  2,i5  à  3,6o. 

Dijon,  par  kilogramme  poids  vif  :  veaux  3,8o 
à  4,40;  porcs  4,90  à  5,3o;  par  kilogr.  net,  mou- 
lons 6  à  9  francs. 

Lille,  par  kilogramme  poids  net  :  bœufs  3,25  à 
5,3o;  veaux  6  à  9,5o;  moutons  6  à  9,60;  porcs 
5  à  8,5o. 

Lyon-Vaise,  par  kilogramme  poids  vif  :  bœufs 
a  à  3  fr.  ;  veaux  3, 80  à  4,70;  porcs  4,70  à  5,6o; 
par  kilogr.   net,  moutons  7  à  9  fr. 

Marseille,  par  kilogramme  poids  net  :  bœufs 
3,5o  à  4,5o;  vaches  3  à  4  fr.  ;  moutons  6,80  à 
7,a5;  par  kilogr.  vif,  porcs  4, 60  à  4i8o. 

.Vancy,  par  kilogramme  poids  vif  :  veaux  4>20 
à  5,20;  porcs  5,4o  à  6,70;  par  kilogr.  ncl,  mou- 
tons 5  à  8,75;  bœufs  5  &  5,8o;  vaches  3  à  5  fr. 

Sanles,  par  kilogramme  poids  vif  :  bœufs  a,3o 
h  a,5o;  veaux  4. 10  h  4,6o;  moutons  4,25  à  4»75; 
porc»  4.4o  h  4>8o. 

Rouen,  par  kilogramme  poids  net  :  vaches  3, 20 
à  5,ao;  moutons  7  à  9  fr. 

Suifs.  —  La  cote  officiole  du  suif  frais  fondu 
a  é\è  «'tablie  5  2,^5  fr.  les  100  kilogr..  h  la  Bourse 
d<"  Commerci-  de  Paris. 

BéUil  de  trait  et  d'élevage.  —  Dans  l'Indre,  à 
La  Châtre,  on  paie  à  la  pièce  :  vaches  suit^es  i.ooo 


à  1.800  (f.;  vaches  maigres  700  à  i.Soo  fr.  ;  porcs 
laitons  96  à  180  francs. 

A  Bourbon-Lancy  (Saône-et-Loire) ,  on  paie  à 
la  paire  :  bœufs  de  travail  3. 600  à  4-4oo  fr.  ;  à 
la  pièce,  vaches  i.ooo  à  1.200  f r.  ;  génisses  800 
à  i.ioo  francs. 

A  Bolfort,  on  vend  à  la  paire  :  bœufs  de  tra- 
vail 3.000  à  3.5oo  fr.  ;  à  la  pièce,  vaches  laitières 
i.4oo  à  2.000  fr.  ;  génisses  pleines  1.200  à  1.800 
francs;  à  la  paire,  porcelets  nourrains  290  à  43o 
francs;  laitons  210  à  290  fr. 

Chevaux  de  boucherie.  —  A  Paris,  on  vend 
les  chevaux  de  boucherie,  de  0,70  à  i  fr.  5o  le 
kilogr.  vif  ou  de  4oo  à  i.i5o  fr.  pièce. 

Vins.  —  On  note  une  légère  reprise  dans  les 
achats  et  le  raffermissement  des  prix  sur  les 
marches  méridionaux,  où  l'on  cote,  à  l'hectolitre, 
les  vins  rouges  :  48  à  75  fr.  à  Narbonne;  48  à  80 
francs  à  Perpignan;  62  à  76  fr.  à  Montpellier; 
5o  à  78  fr.  à  Carcassonne  et  à  Lézignan  ;  5o  à  78 
francs  à  Bézicrs.  Les  vins  rosés  s'enlèvent  de  6 
à  6,5o  et  les  vins  blancs  de  6,76  à  7  fr.  le  degré- 
hectolitre  à  Montpellier. 

Dans  le  Lot,  on  paie  de  180  à  210  fr.  la  barri- 
que de  220  litres. 

Dans  la  Charente,  des  affaires  ont  été  traitées 
de  4,5o  à  6  fr.  le  degré-hectolitre;  dans  le  Tarn, 
on  paie  de  60  à  70  fr.  l'hectolitre. 

A  Chalon-sur-Saône,  on  cote  à  l'hectolitre  :  vins 
rouges  90  à  95  f  r.  ;  vins  blancs  100  à  iio  francs. 

On  paie,  à  Thouars  (Deux-Sèvres)  :  vins  rou- 
ges 4o  à  60  fr.  :  vins  blancs  70  à  76  fr.  l'hec- 
tolitre. 

Sucres.  —  Cours  en  hausse  à  la  Bourse  de 
Bourgogne  2i5  à  276  fr.  ;  Alsace  276  à  34o  fr.  ; 
Commerce  de  Paris,  où  la  cote  officielle  a  été 
établie  à  170  fr.  les  100  kilogr. 

B.  Durand. 


livraison 


77      » 
à  i32     » 


86     y. 

63     » 
6a  5o 


106 


17  5o 


Engrais.  —  Les  100  kilogr.  départ,  par 
de  10.000  kilogrammes. 
Nitrate  de  soude  i5/i6  %  d'azote 

Nitrate  de  potasse 119     » 

(iianamide  S. P. A.  granulée  19/21 

d'azote    

Qanamide      en      poudre      17/19 

d 'azote 

Nitrate  de  chaux  i3  0/0  d'azote.. 
Nitrate  d'ammoniaque  33  à  34  0/0 

d'azote  

Sulfate  d'ammoniaque 

Superphosphate  ï4  %  d'ac.  phos- 

phorique    

Scories  de  déphosphoration,  18  % 
Poudre  d'os  dégel.  28  %  ac.  phos.   28 

Sulfate  de  cuivre i3i 

Sulfate  de  fer  (cristaux)  

Sulfate  de  fer  (poudre)    

Soufre    trituré    46 

Soufre  sublimé 

Engrais  radioactifs    

Sylvinitc  riche  20/23  %  de  potasse 

l'unité    

Chlorure  de  potassium,  l'unité.. 

Sulfate   de    potasse    

Dolomagnésie   28/32   0/0  de   ma- 
gnésie     

Sylvinitc  12  à   16  0/0  de  potasse. 

Le  Gérant  :  P.  Davt. 

Inip.  A.  DWY  el  Kils  Aîné,  52,  r.  Madan»  •,  Pnri> 


a 

20     » 

i5  3o 

à 

3a     » 

à 

i33     » 

i5     » 

i5  5o 

à 

5o     » 

53     » 

125      » 

0  5i 

0  9c 

70     » 

IV     yy 

0  43 

CHROiNlQUÏÏ  AGRICOLE 


409 


CHRONIQUE  AGRICOLE 


Une  grève  des  boulangers  à  Paris.  —  Caractère  criminel  de  cette  entreprise. —  Décret  relatif  au 
mélange  de  succédanés  du  blé  dans  la  farine  destinée  à  la  panification.  —  Nouvelle  mesure  des- 
tinée à  faciLitcT  le  crédit  aux  victimes  de  la  guerre.  —  La  remonte  de  l'armée.  —  Réduction  dans 
les  achats  de  chevaux.  —  Ses  conséquences.  —  La  récolte  du  vin  dans  la  région  méridionale.  — 
Mesures  relatives  à  l'importation  des  vins  en  Suisse.  —  La  protluction  de  l'alcool  pendant  le  mois 
d'octobre.  — Evaluations  de  la  proiluction  des  diverses  cultures  en  1922.  —  Comparaison  avec 
l'année  précédente.  —  Organisation  tl'une  Semaine  du  Blé  à  Paris.  —  Les  disponibilités  en  blé 
pour  la  campagne  actuelle  il 'après  l'Institut  international  d'Agriculture.  — Nouveaux  membres  de 
la  Commission  de  l'utilisation  du  blé.  —  Nécrologie  :  mort  de  M.  Joseph  Sempé.  —  Compte  rendu 
du  Congrès  des  plantes  médicinales  tenu  à  Bourges.  —  Elèves  de  l'Ecole  nationale  d'Horticulture 
de  Versailles.  —  Candidats  admis  à  1  Institut  national  d'Agronomie  coloniale.  —  Ouverture  de 
concours  pour  des  préparateurs  dans  les  laboratoires  rattachés  à  l'Institut  des  recherches  agrono- 
miques. —  Voyage  à  Paris  îles  représentants  des  Associations  agricoles  d'Alsace-et  Lorraine.  — 
Société  royale  tl'Agricultui-e  d'Angleterre.  —  Son  concours  en  1923.  —  Dernières  opérations  du 
Comité  agricole  de  secours  aux  Alliés. 


Excès  du  mercantilisme. 

iVoii?  n'aurions  pas  à  insister  ici  sur  la  grè- 
ve des  patrons  boulangers  qui  ont  privé  de 
pain  jieiulant  vingt-quatre  heures  la  popula- 
tion de  Paris  el  de  sa  banlieue,  si  ce  n'était 
pas  un  exemple  frappant  de  l'âpreté  au  gain 
qui  cararlérise  aujourd^iui  eerfaines  catégo- 
ries de  commerçants.  L'énergie  du  minis- 
tre de  r Agriculture  et  du  préfet  de  la  Seine 
ont  eu  rapidement  raison  de  cette  entreprise. 
Sans  motif  plausible,  uniquement  parée  que 
leurs  prétentions  abusives  ne  rencontraient 
pas  une  obéissance  passive,  alors  qu'ils  réa- 
lisent des  gains  dont  on  n'ose  pas  calculer 
I  imj)ortance,  les  lioulangers  se  sont  dressés 
contre  lintérèt  public  sous  la  forme  la  plus 
odieuse  et  la  pkis  révoltante.  Il  est  nécessaire 
que  des  sanctions  énergiques  punissent  ce 
vrritable  crime  ;  sinon,  les  mercantis,  déjà 
trop  puissants,  seraient  encouragés  dans  les 
manœuvres  qui  perpétuent  la  cherté  de  la 
vie. 

Les  succédanés  du  Blé. 

Le  Tournai  Officiel  du  3  décembre  a  pro- 
mulgué un  décret  relatif  à  l'addition  à  la 
fanne  entière  de  froment  de  farine  de  seigle 
ou  de  farine  de  riz. 

Aux  termes  de  ce  décret,  la  farine  destinée 
à  la  fabrication  du  pain  devra,  à  partir  du 
25  décembre  jusqu'au  31  août  1923,  être 
composée  de  90  0/0  de  farine  entière  de 
froment  et  soit  de  10  0/0  de  farine  de  sei- 
gle, soit  de  10  O'O  de  farine  de  riz.  Jus- 
({u'au  25  décembre,  cette  addition  sera  seu- 
b-ment  facultative. 

I  ne  note  du  ministère  de  l'Agriculture 
donne,  sur  ce  sujet,  les  explications  sui- 
vantes  : 

Lfs  cxpéj'ii'nccs  auxquelles  il  a  été  procédé  ont 
démontré  qu'avec  la  farine  de  riz  ou  obtenait  du 
pain  parfiiitement  blanc  et  très  appétissant.  Les 
con^nmmafetirs    ne    s'aporrovront     pas     pins     du 

0  Décembre  1922    —  N«  49 


changement.  qu'Us  ne  se  sont  aperçus  de  l'emploi 
de  la  farine  entière. 

Si  l'emploi  momentané  de  la  farine  de  seigle 
donne  un  pain  un  peu  moins  blanc,  il  sera 
'néanmoins  suffisamment  agréable. 

L'utilisation  du  seigle  pour  la  consommation 
humaine  devant  exercer  une  influence  sur  la  con- 
soinn^ation  animale,  la  liberté  d'exportation  des 
seigles  et  fourrages  est  suspendue  jusqu'à  nou- 
vel avis. 


(ht    trouvera 
de  ce  décret. 


plus    loin    (p.    484)    le    texte 


Le  crédit  pour  les  victimes  de  la  guerre. 

La  loi  du  5  août  l'.'20  sur  le  crédit  agricole 
a  prévu  l'allocation  de  prêts  à  long  terme  pour 
les  pensionnés  militaires  et  les  victimes  ci- 
viles de  la  guerre,  nxais  les  demandes  des  in- 
téressés devaient  être  transmises  par  une. 
Caisse  locale  de  crédit  à  une  Caisse  régionale. 
Or.  dans  des  circonstances  assez  fréquentes, 
il  n'existe  pas  de  Caisse  locale  susceptible 
d'examiner  et  de  transmettre  ces  demandes. 
Il  Y  avait  là  un  obstacle  sérieux  à  l'exteii- 
sion  de  cette  forme  de  crédit. 

C'est  pourquoi  un  projet  de  loi  a  été  pré- 
senté par  le  Gouvernement  en  vue  de  modi- 
fier les  articles  0  et  8  de  la  loi,  afin  de  leur 
donner  une  plus  grande  souplesse.  Le  Sénat 
a,  dans  sa  séance  du  30  novembre,  adopté 
ce  projet  dont  le  but  essentiel  est  de  donner 
aux  Caisses  régionales  le  droit  de  consentir 
directement  c^s^  prêts  en  Tabsence  de  Caisses 
locales  susceptibles  d'examiner  les  demandes. 

Le  projet  avait  été  déjà  vp)té  par  la  Cham- 
bre des  Députés  ;  il  est  ainsi  devenu  définitif, 

La  remonte  de  l'armée. 
Dans  la  discussion  du  budget  du  minis- 
tère de  la  Guerre  devant  la  Chambre  des 
Députés,  les  crédits  affectés  à  la  remonte  ont 
été  l'objet  d'ol)servalions  importantes  de  lu 
part  de  M.  de  Mr.nicault,  député  de  l'Ain. 
Celui-ci   a   demandé   comment    serait   opérée  n 

Tome  II.  —  24 


470 


CHRONIQUE 


la  itducliuii  daii*  Il<  a.  hais  de  chevaux  pré- 
vue par  suite  de  la  léduclion  des  crédits  ; 
cil  même  temps  il  a  insisté  sur  la  nécessité  de 
faire  connaître  à  l'avance  les  quantités  de 
(ihcvaux  que  lo  Servitr  des  remontes  achète- 
rait dans  une  période  de  trois  ans,  car  ce 
laps  de  temps  est  nécessaire  pour  élever  les 
chevaux  en  vue  de  la  vente  à  l'armée. 

il  lui  a  été  répondu,  sur  le  premier  point, 
(pie  la  réduction  opérée  porterait  jilutôl  sur 
les  chevaux  d'of liciers  cl  (]u"elle  correspon- 
dait à  1  acquisition  de  50  à  OU  ehcvaux  seu- 
lement. 

Ouaiit  au  deuxième  point,  il  n'a  pas  été 
apporté  de  réponse.  Ni  le  ministre  de  la 
GutMre,  ni  le  rapporteur  de  la  Commission 
des  Finances  n'ont  paru  comprendre  l'impor- 
tance de  la  question.  Cependant,  l'incertitude 
de  l'avenir  est  de  nature  à  détourner  les  éler 
veurs  de  la  production  du  cheval  en  vue  de 
l'armée. 

La  récolte  des  vins. 

1^1  IWrtclion  générale  des  Contributions 
indirectes  a  fait  connaître  les  chiffres  affé- 
rent*, d'a[)rès  les  déclarations  de  récolte,  à 
la  production  du  vin  dans  les  quatre  dépar- 
tements gros  producteurs  de  la  région  du 
Midi.  Voici  ces  résultats,  rapprochés  de  ceux 
de  l'année  précédente  .: 

1922  l'jJI 


licclolilres 

Aude    G  809  65o 

(Jarti     o  8/45  83/j 

Hérault    12  G28  287 

l'viéuéos-Orifntalcs.. .        /j  i33  5/j6 


lioclolilras 

5  787  285 

2  635  098 
12  21/1  097 

3  395  o59 


TolauN     2G /ii7  3i7         23981/459 

Si  l'on  ajoute  les  stocks  déclarés  par  les 
récoltants,  le  total  des  vins  disponibles  au 
moment  de  la  récolte  atteignait,  pour  ces 
quatre  déparlements,  27  103  217  hectolitres, 
au  lieu  dv  L>'i  '.Kilj  •»{)2  en  1921. 

L'importation  des  vins  en  Suisse. 

Lue  note  nflicicllc  fait  connaître  que  le 
Gouvernement  fédéral  a  décidé  de  subordon- 
ner à  un  {>crmis,  juscpi'à  nouvel  avis,  l'im- 
portation en  ^Juisse  du  vin  naturel  en  fûts, 
jusqu'à  13"  d'alcool  inclusivement  ainsi  que 
du  moùl.  Toutefois,  cette  mesure  n'est  pas 
applifpiée  aux  vins  français,  le  Conseil  fé- 
déral ayant  immédiatement  fait  bénéficier 
ceux-ci  d'une  aufori^-alion  générale  d'impor- 
I  al  ion. 

Peuvent  également  entrer  lilirement  en 
Suisse,  comme  jiar  le  passé,  les  vins  italiens 
ol  espagnol*-. 

Production  de  l'alcool. 
I.a  Direction  générale  des  Contributions  in- 


AGRICOLE 

directes  a  fait  connaître  le  mouvement  de  la 
production  de  l'alcool  pendant  le  mois  d'oc-  . 
tobre,    premier    mois    de    la    nouvelle    cam- 
pagne. 

Pendant  ce  mois,  la  production  s  est  éle 
vée  à  223  3i8  hectolitres,  au  lieu  de  lii  246 
en  actobre  l'J21.  La  plus  forte  part  de  l'aug- 
menlalion  revient  à  l'alcool  de  betteraves 
(111  ôiô  hectolitres,  au  lieu  de  43  801  en  oc- 
tobre l'.'2l).  Sur  le  total  de  celte  protluction, 
130UOI  hectolitres  sont  réservés  à  l'Etal,  ce 
sont  les  alcot)ls  d'industrie  provenant  des 
substances  farineuses,  betteraves  et  mélasses. 

Au  31  octobre,  le  stock  s'élevait  à  1  0*.»7  591 
hectolitres,  dont  867  827  réservés  à  l'Etat.  A 
la  même  date  de  l'année  précédente,  le  stock 
réservé  à  l'Etat  n'était  que  de  621  'i22  hecto- 
litres ;  il  s'est  accru,  au  cours  de  la  campa- 
gne, (le  2'(()(HKJ  hecloliires  environ. 

Les  récoltes  en  1922. 

Voici  le  résumé  des  tableaux  des  évalua- 
tions du  ministère  de  l'Agriculture  sur  les 
rendements  des  cultures  autres  que  le<  prin- 
cipales céréales  : 

l'Mî  19il 

<|iiinlau\  <|uiiiUux 

Sana~iii       '1  1/17  u8o  2  5i8  700 

Maïs    3  459  000  2  G39  990 

Millet 172  33o  G4  210 

Pommes    tie    terre    ....  i3i  i'dg  100  83  096  55o 

ïopinamboiHs    i3  834  i43  11  912  o4o 

Bettera\os   à   sucre    ....  y8  733  220  20  Go5  700 

Betteraves   de   distillerie.  5  S28  320  3  7G8  080 

Belttraves  fourragères  ..  2o5  G9G  lOo  143  061  56o 
Hulabagas       et       navets 

l'ourragers 3o  32/|  G90  19  718  '170 

(llioux    fonrragers     ....  5G  701  990  28  ddj  iSo 

Prairies    artificielles     ..  107  9i3  700  8G  334  020 

Prairii^s   temporaires. ...  10  ^96  55o  9  226  17O 

Fourr.    \<'rl5    annuels...  9G  .'121  7/10  G9  m  070 

Prés    naturels     i55  21 1  880  i33  7GG  820 

Houblon    70770  3o  i45 

Cliaiivre  1  filasse)    /jS  G80  58  221 

Lin   1  filasse)    i3G  920  1058/40 

Tabac    213470  288492 

Ilaricols    secs    i  oG5  35o  i  012  54o 

Lenlilles     4-?  020  32  G60 

Pois    secs    148470  i34  45o 

I-'èves    3G2  i5o  34i  48o 

Févcrole? 324  4Go  222  710 

On  remarquera  que  pour  toutes  ces  récoltés, 
h  l'exception  toutefois  de  celles  du  chanvre, 
du  lin  et  du  tabac,  les  évaluations  offii  ielle^ 
sont  supérieures,  parfois  dans  des  prc>por- 
tions  iniportanfes,  à  celles  de  l'année  pré- 
cédente. 

La  Semaine  nationale  du  Blé 
Le    Comité    d  (uganisation    «le    la    Semaine 
nalionale  du   Rlé,    présidé   par  M.   J.-H.    Ri- 
card,   ancien    ministre    de    l'Agriciiltiire,    a 
lixé    le   programme   de   cette   réunion    (jui   se 


CHRONIQUE  AGRICOLE. 


471 


lioridra  à  Paris,  au  sii'^ge  de  la  Ligue  de  l'En- 
îeigTiement  (o,  rue  Récamier),  du  23  au  2S 
janvier. 

Le  but  principal  de  celte  réunion  est  de 
recherclier  les  moyens  de  produire  en  France 
(avec  le  complément  de  l'Afrique  du  Nord) 
tout  le  blé  nécessaire  à  la  consommation 
liumaine  et  aux  usages  industriels,  puis  de 
faire  apparaître  (par  des  études  communes 
entre  prrxlucteurs,  techniciens,  meuniers, 
boulanirers)  les  meilleurs  blés  susceptibles 
de  rép<:)ndre  aux  diverses  exigences  du  mar- 
ché national.  Les  travaux  préparatoires  ont 
été  répartis  entre  cinq  commissions  :  pro- 
duction (président,  M.  Victor  Boret.  ancien 
ministre  de  l'Agriculture),  industries  trans- 
formant le  blé  (meunerie,  semoulerie,  ami- 
don de  bléj,  industries  transformant  la  fa- 
rine (boulangerie,  pâtes  alimentaires,  biscui- 
terie, pâtisserie),  commerce  intérieur  et  ex- 
térieur (président,  M.  Clémentel,  ancien  mi- 
nistre de  l'Agriculture  et  du  Commerce;, 
commission  de  l'Afrique  du  Nord  (présideni, 
-M.  Hunebclle.  président  de  la  Confédéra- 
tion des   Agriculteurs   d"Algerj. 

Dans  un  raport  général,  M.  G.  Lefebvrc, 
conseiller  du  Commerce  extérieur,  exposera 
les  voeux  des  Commissions  et  les  moyens  a 
adopter  pour  obtenir  au  plus  tôt  une  solution 
avantageuse  pour  tous. 

On  peu!  demander  le  prf)gramnic  à  M. 
Anselme  Laurence,  secrétaire  général,  23, 
rue  de  Messine,  à  Paris  (8'),  Les  adhésions 
et  les  cotisations  .sont  reçues  par  M.  Bossu, 
trésorier,  à  la  même  adresse. 

Le  cominerce  général  du  Blé. 

L  ne  étude  du  Bureau  do  la  Statistique  à 
l'Institut  international  d'Agriculture  établit 
comme  il  suit,  d'après  les  évaluations  re- 
cueillies dans  les  divers  pays,  la  situation 
des  disjionibilités  et  des  besoins  mondiaux 
du  blé  pendant  la  campagne  agricole  du  P"" 
août  1022  au  31  juillet  1023  : 

Los  quanlilés  que  les  pays  exportateurs  pour- 
lonl  cxptulcr  du  i"  août  1922  au  3i  juillet  1920 
sont  de  268  millions  de  quintaux. 

Quant  aux  pays  Importateurs,  leurs  productions 
connues  ont  été  inférieures  en  1922  de  G2.5  mil- 
lions de  quintaux  à  celles  de  192 1.  Pendant  la 
campag-ne  du  i""  août  1921  au  3i  juillet  1922  ils 
imporlèrt^nt  un  total  de  i8S.5  millions  de  quin- 
taux. On  peut  donc  dire  que  si  la  consommation 
des  pays  importateurs  se  maintient  pendant  la 
campagne  actuelle  au  même  niveau  de  la  con- 
sommation apparente  (production -f- importation) 
que  la  campagne  précédente,  ils  devront  importer 
du  i"''  août  1922  au  3i  juillet  1920,  201  millions 
de  quinliux. 


Calculées  sur  cette  base,  les  disponibilités  des 
pays  e.xportateurs  paraîtraient  telles  à  satisfaire  les 
besoins  des  pays  importateurs  jusqu'à  la  nouvelle 
récoite  de  riiéniisphère  septentrional,  en  laissant 
une  marge  d'environ  7  millions  de  quintaux. 

Cette  marge  constituerait  les  stocks  exportables 
avec  lesquels  on  commencerait  la  future  campa- 
gne du  i"  août  1923  au  3i  juillet  1924.  Les  stocks 
correspondant  au  commencement  de  la  campagne 
actuelle  étaient  d'environ  34  millions  de  quin- 
taux. 

Cependant,  il  est  à  prévoir  que  différents  pays 
diminueront  leur  consommation  par  rapport  à  la 
campagne  passée,  à  la  suite  de  mesures  législa- 
tives spéciales  (comme  en  France)  ou  par  suite 
(fe  la  difficulté  du  financement  des  acquisition* 
et  en  relation  avec  le  malaise  économique  d'une 
grande  partie  des  masses  consommatrices. 

F.n  outre,  il  est  probable  que  dans  quelques' 
pay-i  européens  les  stocks  au  i"  aoiît  1922  aient 
été  quelque  peu  supérieurs  à  ceux  existant  au  i" 
août  1921. 

Il  faut  donc  admettre  qu'en  fait  les  besoins 
des  pays  importateurs  se  marntîenncnt  dans  des 
limites  inférieures  aux  261  millions  de  quintaux 
qui  seraient  nécessaires,  en  prenant  pour  base  leur 
consommation  apparente  de  la  campagne  passée. 
Les  stocks  exportables  des  vieilles  récoltes  au  1" 
août  1923  seront  donc  probablement  supérieurs  à 
7  millicwis  de  quintaux.  Cette  prévision  est  d'au- 
tant plus  fondée,  si  la  récolte  de  l'Australie  (sup- 
posée seulement  moyenne)  va  donner  un  résultat 
supérieur  à  la  moyenne. 

La  tension  plus  ou  moins  grande  des  prix 
dépendra,  pour  le  reste  de  la  campagne,  dos 
quantités  de  blé  que  l'Argonlinc  et  l'Aus- 
tralie pourront  jeter  dan^  la  circulation  in- 
ternalionalo. 

Commission  de  lutilisation  du  Blé. 

Ln  arrêté  du  ministre  de  l'Agriculture  en 
date  du  28  novembre  a  nommé  quatre  nou- 
veaux membres  de  la  Commission  -chargée 
d  étudier  l'ensemble  du  problème  de  l'uti- 
lisation du  blé  :  MM.  Alquier,  secrétaire  gé- 
néral de  la  Société  d'hygiène  alimentaire.; 
Lapicque,  professeur  de  physiologie  à  la  Fa- 
culté des  sciences  de  Paris  ;  le  docteur  Len- 
g^lot.  membre  de  l'Académie  de  médecine, 
professeur  à  la  Faculté  de  médecine  ;  Raci- 
ne, président  du  .Syndicat  général  des  fabri- 
cants de  semoules  de  France. 

NJc'oIogie. 

Nous  apprenons  avec  regret  la  mort  pré- 
maturée de  M.  Joseph  Sempé,  député  des 
Hautes-Pyrénées,  décédé  à  Tarbcs  à  l'âge  de 
cinquanle-neuf  an<.  Ingénieur  agronome  et 
agriculteur-éleveur  ré[!uté,  il  était,  depuis 
plus  de  quinze  ans,  présiflont  du  .Syndical 
des  Agricullenrs  dos   Hantes-Pyrénées. 


•172 


CHRONIQUE  AGRICOLE 


Congrès  des  Plantes  médicinales. 

On  sait  ijuVii  cullaljoiulioii  avec  le  Coniilô 
iiitcrministérifl  des  Plantes  niédieinales  et  à 
essences,  la  ("«nnpagnie  du  chemin  de  fer  de 
Paris  à  Orléans  a  organise  an  nu)is  de  juin 
dernier,  à  Bonr^jcs,  le  deuxième  Congrès  na- 
tional de  la  culture  des  Planle^  médicinales. 

\je  premier  congrès,  tenu  à  Angers  en 
1019,  avait  étudié  principalenienl  les  ques- 
tions relatives  à  la  cainoniille.  Celui  de 
Bourges  s'est  plu.-  spécialeincnl  intéressé  à  la 
culture,  au  commerce  et  à  l'ulilisation  indus- 
trielle des  menthes,  ainsi  qu'au  séchage  et 
à  remhallagc  des  plantes  médicinales. 

Lc>  comptes  rendus  de  ce  dernier  congrès 
viennent  de  paraître  et  sont  mis,  par  la 
Compagnie  d'Orléans,  à  la  disposition  des 
agriculteurs  de  son  réseau.  On  doit  s'adresser 
à  M.  Pohcr,  ingénieur  des  Services  commer- 
ciaux,  1,   place  Valhuherl,   à  Paris  (13*). 

Ecole  nationale  d'Horticulture. 

A  la  suite  des  récents  examens  d'admis- 
sion, 3i  candidats,  dont  2  étrangers,  ont 
été  reçus  à  l'Ecole  nationale  d'Horticulture 
de  Versailles. 

Au  moment  de  l'ouverture  de  l'année  sco- 
laire 1022-1023,  l'effectif  des  élèves  est  le  sui- 
vant :  20  élèves  de  troisième  année,  22  de 
deuxième  année,  3'i  de  première  année  et  5 
auditeurs  liitre>.  Le  total  des  élè\es  présents 
est  donc  de  81  ;  il  tend  à  se  rapprocher  de 
leffectif  normal. 

Institut  d'Agronomie  coloniale. 
Par  im  arrêté  du  ministre  des  Colonies  en 
date  du  21  novembre,  36  élèves  ont  été  admis 
à  l'Institut  national  d'Agronomie  coloniale. 
Dans  la  section  agronomique  figurent  8  ingé- 
nieurs agronomes,  0  ingénieurs  agricoles,  2 
candidats  admis  au  concours  et  2  étrangers. 
T)ans  la  Section  agricole,  on  compte  1  ingé- 
nieur agricole,  1  (li|i!ômé  de  l'Ecole  nationale 
d'Horticulture,  'i  diplômés  de  l'Institut  agri- 
cole d  Algt'-rie  et  7  candidats  admis  après 
concours,  dont  3  sortant  tic  l'Ecole  coloniale 
<r  Xgrienltnre    de    Tunis. 

Institut  des  recherches  agronomiques. 

Trois  concours  s'ouvriront  respectivement 
les  l 'i,  15  et  17  janvier  1023,  au  ministère  de 
l'AgricuMure,  pour  le  recrutement  de  jnépa- 
râleurs  iliimisles  et  naturali<te<  auxiliaires 
temporaires  des  laboratoires  du  ministère  de 
r.Vyriculture  (Institut  des  Recherches  agro- 
nomiquesi),  savoir  :  10  préparateurs  chimis- 
tes, 2  préparateurs  entomologistes  et  1  pré- 
parateur de   pathologie  végétale. 

Le  coneours  pour  In   noniinalinn   .If   m   prépa- 


lakMirs  ehimisli'S  auxiliairos  temporaires  à  iiJïcc- 
ler  aux  stations  ci-après  désij^iiéos  :  stations  agro- 
nomiques (l'Amiens,  Auxerro,  Besançon,  Cliùlous 
Cliàtcauroux,  Lille  et  I\odoz  ;  stations  agionomi- 
qms  et  a-uologiques  de  Blois  et  Montpellier  ;  sta- 
tion oenologique  do  Narbonne,  s'ouvrira  le  là 
janvier. 

Le   concours   pour   la   nominal  ion   de  deux  pré- 
parali'ins    entomologistes    auxiliaires    temporaires 
l'irn  à  rinseclarium  de  Menton  (Alpes-Maritimes), 
l'antre     h     la     stiUion     entomologique    de    Rouen 
(Seine-Inférieure),    s'ouvrira    le    17   janvier. 

Le  coneoius  pour  la  nomination  d'un  prépa- 
rateur auxiliiare  tenq)oraire  à  la  station  de  patho- 
logie végétale  de  Paris  s'ouvrira  le  i5  janvier. 

Les  candidats  devront  adresser  leur  de- 
mande au  ministère  de  rAgricullure,  seivice 
des  laboratoires,  52  bis,  rue  de  Bourgogne, 
pour  le  31  décembre  1022,   au   plus  tard. 

Associations  agricoles  d'Alsace  etLorraine. 

Sur  l'initiative  de  notre  confrère  Le  Maiin, 
un  voyage  d'étutles  à  Paris  est  organisé  pour 
les  présidents  et  membres  des  Comices  et  As- 
sociations agricoles  d'Alsace  et  Lorraine.  La 
durée  en  est  fixée  du  16  au  20  décembre. 

Ce  voyage  comportera  la  visite  des  instituts 
scientifiques  el  agricoles  de  Paris  et  de  la  ré- 
gion parisienne,  une  réception  par  M.  Henry 
Chéron,  ministre  de  l'Agriculture,  et  mie  ré- 
ce[)tion  par  le  Conseil  municipal  de  Pai'is. 
Les  représentants  des  Associations  agricoles 
des  trois  départements  recouvrés  trouveront 
partout  l'accueil  le  plus  sympathi(iue. 

Société  royale  d'Angleterre. 

La  Société  royale  d'Agriculture  d'Angle- 
terre a  tenu  son  assemblée  générale  le  6  dé- 
cembre. Le  rapport  présenté  par  M.  J.-B. 
Turner,  secrétaire  du  Conseil,  fait  connaître 
les  dernières  opérations  du  ('omité  agricole 
de  secours  aux  Alliés.  C'est  surtout  en  Rou- 
manie et  en  France  que  les  distributions  ont 
eu  lieu  au  cours  de  l'année  1922.  En  Rouma- 
nie, le  Comité  a  envoyé  30  taureaux,  oS  gé- 
nisses, Li  veaux,  21  verrats,  6i  truies  et  510 
tètes  de  volailles.  En  France,  une  sonnne  de 
18  000  livres  sterling  provenani  du  Comité 
des  ambulances  britanniques  a  été  employée 
sous  forme  de  distribution  de  bétail  dans  les 
départements  de  l'Aisne,  du  Pas-de-Calais  et 
de  la  Marne  :  22  taureaux,  2(X>  génisses,  15 
verrats  et  75  truies,  10  béliers  et  302  brebis 
et  1  260  têtes  de  volailles.  De  vifs  sentiments 
de  reconnaissance  ont  été  evprimés  pour  ces 
dons  généreux. 

La  82*  exposition  annuelle  de  la  Société 
royale  aura  lieu  à  Newcastle-sur-Tyne.  La 
date  en  .'-1   fixée  du  3  au  7  juillet  10-J3. 

Henry  Sagmer. 


VARIATIONS  DANS  LA  COMPOSITION  DU  LAIT  DUNE  TRAITE  A  L'AUTRE 


47  j 


YARIATIONS  DANS  LA  COMPOSITION  DU  LAIT 

D'UNE  TRAITE  A  L'AUTRE 


Il  est  un  phénomène  constant  qui  n'est 
pas  suftîsamment  connu  des  experts  et  des 
producteurs,  je  dirai  même  des  médecinî, 
c'est  celui  qui  résulte  des  très  gi'andes  varia- 
tions de  composition  du  lait  dune  même  va- 
che, non  •  seulement  d'une  traite  à  laufre, 
mais  d'un  jour  au  jour  suivant. 

Lorsqu'un  lait  soumis  à  l'analyse  est  dou- 
teux, l'expert  décide  toujours  d'aller  recueil- 
lir ini  échantillon  authentique  au  moment 
do  la  traite.  Si  le  prélèvement  est  fait  sur 
l'ensemble  d'une  nombreuse  étable,  ou  dans 
le  cas  de  recherche  de  mouillage,  la  compa- 
raison de  la  composition  des  deux  laits  peut 
fournir  des  précisions  intéressantes,  mais 
dans  le  cas  d  ecrémage  d'un  lait  individuel  ou 
provenant  dun  très  petit  nombre  de  vaches, 
elle  ne  permet  aucune  conclusion. 

On  sait  depuis  longtemps  que  certaines 
conditions  influent  sur  la  sécrétion  du  lait  : 
les  perturbations  atmosphériques,  les  chan- 
gements de  régime,  l'apparition  des  chaleurs 
chez  la  femelle,  l'heure  de  la  traite,  celle  (tu 
matin  contenant  toujovu's  une  moindre  quan- 
tité d'extrait  sec.  Le  dernier  lait  sorti  de  la 
mamelle  est  beaucoup  plus  riche  en  crè- 
me ;  j'ai  trouvé  notammcïit  dans  une  ex- 
périence à  Courquetaine,  sur  une  vache  don- 
nant 20  litres,  un  dosage  de  12.5  grammes 
par  litre  au  début  contre  65  grammes  à  la 
hn.  On  comprend  toute  l'importance  qu'il  y 
a,  en  cas  d'expertise,  à  s'assurer  que  la  ma- 
melle est  vidée  à  fond,  et,  chose  dont  il  faut 
tenir  compte,  certaines  vaches  retiennent  leur 
lait  si  ce  n'est  pas  la  personne  à  laquelle  elles 
sont  accoutumées  qui  opère  la  mulsion.  En 
dehors  de  toutes  ces  causes  connues,  il  y  en 


Désignalion       8 
des  vaclies      soir 


mal. 


midi 


SOU" 


10 
mat.         midi 


a  d'autres,  encore  ignorées,  qui  amènent  tes 
modifications  profondes,  dont  je  vais  parler. 
Les  i>remfères  expériences  sur  ce  sujet 
remontent  à  1905  ;  elles  sont  dues  à  M.  Tou- 
chard,  directeur  de  l'Ecole  d'Agriculture  de 
Pétré  (Vendée).  Il  raconte  comment  il  fut 
amené  à  les  entreprendre  à  propos  d'une  ex- 
pertise contesiée.  Un  échantillon  de  lait  pro- 
venant d'une  seule  vache,  prélevé  sur  la  li- 
vraison d'un  fournisseur,  ne  dosant  que  31.4 
grammes  de  •  matière  grasse,  est  considéré 
comme  douteux  ;  le  lendemain,  à  la  traite  du 
soir,  on  fait  un  prélèvement  dont  l'analyse 
donne  46.8  grammes  :  conclusion,  le  lait  a 
été  écrémé.  Protestations  véhémentes  du 
fournisseur  ;  on  revient  trois  jours  de  suite 
et  chacun  des  laits  fournit  respectivement  à 
l'analyse  28-9,  30.95  et  38.1.  On  est  donc 
obligé  de  se  rendre  à  l'évidence  et  de  recon- 
naître que  la  vache  secrète  un  lait  de  com- 
position très  irrégulière.  M.  Touchard,  frappé 
de  cette  obseiTation,  se  demanda  si  l'on  se 
trouvait  en  présence  d'une  anomalie  indivi- 
duelle ou  si  le  phénomène  était  d'ordre  gé- 
néral ;  il  fît  plusieurs  expériences  sur  la  va- 
cherie de  l'Ecole,  toutes  furent  concluantes.  Je 
citerai  particulièrement  les  chiffres  obtenus 
dans  l'une  de  celles-ci  oii  toutes  les  condi- 
tions de  milieu  sont  restées  les  mêmes  ; 
c'était  en  mars  1904,  les  animaux  étaient  à 
l'étable  et  l'état  hygrométrique  de  l'atmo- 
sphère n'a  pas  sensiblement  varié  pendant  les 
quatre  jours  que  dura  l'observation. 

Voici  les  résultats  obtenus  sur  cinq  vacheS; 
deux  étaient  traites  trois  fois  par  joiu-,  deux 
autres  deux  fois  seulement,  enfin  la  troisième 
une  seule  fois. 


soir 


mat. 


soir 


mat. 


12 
midi         soir 


1.3 
mat. 


A  ... 
B... 
C  ... 
D... 
E  .. 


5I.()«*  29. P7  36.12  49.07  31. à2  40.29 

4<;.57  35.67  47.00  40.55  31.37  4I.:<:'. 

42.3?  39.77         —  40.34-  33  09  — 

4S.50  48.(0         —  50.(4  32.3:i  "  — 

—  43.44         —            ~  44.42  — 


—  29.44  53.04  41.30  3.5.12  47.45  47.91  43.88 

53.20  33.00  52.63  44.41  35.63  40.02  48. Oi  21.71 

47.56  34.63  —  42.38  40.32         —  UAô  33.0» 

r>U.  37  46.4»  —  57.24  51.  ('9         —  49.56  34.60 

_  44.93  _            _  42.35         —            —  31.50 


Ecliaiilil- 
lon  moyen 
desjsujf'ls        — 


33  23 


45.71       3S.3; 


47.44       33.00 


VaIU.VTIO    de    la   -MVIIÈIVE    (".RASSE.    Si    \c. 

lait  de  la  vache  .\  obtenu  le  1.1  mars  au  ma- 
lin avait  été  soumis  à  l'examen  d'un  expert, 
celui-ci,  étant  donnée  sa  faible  teneur  en  ma- 
tière grasse  (29.44  gr.),  aurait  sans  doute  cru 
iii'cessaire  de  faire  un  prélèvement  compa- 
ratif à  rétable  ;  dans  les  délais  les  plus  courts 


c'e.<t  le  13  au  malin  qu'il  aurait  [)ris  l'échan- 
tillon. En  constatant,  de  retour  au  labora- 
toire, un  dosage  de  43.88  gr.,  il  aurait  con- 
clu à  MU  ecrémage  de  30  0/0,  avec  d'autant 
plus  de  confiance  (jue  les  dosages  des  cendres 
et  de  la  lactose  étaient  un  peu  plus  élevés  le 
11    que  le  13.   La  (juantifé  de  lait  obtenue  à 


VAHIATIONS  DANS  LA  COMPOSITION  DU  LAIT  D'UNE  TRAITE  A  L  AUTHE 


4:4 

chacune  de  ces  deux  traites  ne  présente  pas 
un  écart  en  rapport  avec  les  différences  de 
richesse,  U  kil-  O'A)  le  11  contre  8  kil.  500 
le  13.  Mais  ce  renseignement,  l'expert  no 
peut  l'avoir,  car  aucun  laitier  ne  prend  soin 
de  peser  journcllenicMl  le  lait  de  chaque 
traite. 

Les  expt'iicMces  de  M.  Touchard  sont  à 
l'abri  de  toute  critique  par  la  niétliode  scien- 
tifique cl  le  soin  méticuleux  qu'il  apporte 
dans  tous  ses  travaux.  Quand  elles  ont  été 
I)ul. liées  en  1005,  elles  causèrent  un  véri- 
l.iMe  émoi  dans  le  camp  des  acheteurs  de  lail, 
dont  je  faisais  alors  partie.  Ils  se  voyaient 
désarmés  contre  une  fraude  trop  fréquente  ; 
aussi,  laissa-l-on  l'oubli  étendre  son  voile. 
CcpondanI,  deux  ans  plus  tard,  le  grand  con- 
cours laitier  organisé  à  Rouen  par  la  Société 
Centrale  d'Agriculture  de  la  Seine-Inférieure 
conlirnia  ram[)litnd('  de  ces  variations.  Voici 
une  vache  Normande,  exposée  sous  le  n°  36; 
dont  la  traite  du  vendredi  malin  titrait  83 
grammes  et  celle  du  samedi  29  gr.  5  ;  une 
Jersiaise  n°  93  passe  de  110  à  01.5.  Dans  les 
concours  laitiers  suivants,  à  Forges-les-Eaux, 
à  Yvetol,  etc.,  on  put  rclcxor  les  mêmes 
t-xemples.  (Jn  fera  à  ces  chiffres  une  objec- 
tion de  grande  valeur,  c'est  que  les  animaux, 
avant  voyagé,  dérangés  dans  leurs  habitudes 
et  dans  leurs  régimes,  réagissent  très  diffé- 
remment suivant  leur  tempérament,  et  que 
la  sécrétion  laitière  est  la  première  à  ressen- 
tir, en  quantité  et  en  qualité,  le  contre-couj) 
de  ces  changements.  C'est  évidemment  le  re- 
proche bien  fondé  que  l'on  peut  adresser  à 
ces  concours. 

Les  cxiiériences  de  l'Kcole  de  Pétré  ne 
présentaient  pas  cet  inconvénient,  et  de  plus 
fournissant  le  dosage  des  autres  éléments 
constitutifs  du  lait,  elles  vont  nous  permettre 
de  voir  si  les  variations  de  ceux-ci  ont  une 
roncordance  avec  celles  de  la  matière  grasse. 

Vmuvtions  m:  ia  ^tAT^\lu•:  skcue.  —  Il  est 
probable  que,  le  iicnrre  constituant  à  lui  seul  , 


environ  le  tiers  de  la  matière  sèche,  ses  va- 
riations se  répercuteront  sur  le  poids  de  celle- 
ci.  Et,  en  effet,  sur  plus  de  deux  cents  ana- 
lyses faites  à  Pétré,  on  constate  toujours  des 
oscillations  de  même  sens,  mais  plus  atté- 
nuées. Je  n'ai  relevé  que  deux  exceptions 
dues  à  ce  que  la  diminution  de  la  matière 
grasse  ayant  été  de  quelques  décigrannnes 
seulement,  se  trouvait  masquée  par  un  ac- 
croissement d'environ  1  gramme  de  lactose. 

Variations  de  l'extrait  sec  dégraissé.  — 
Si,  à  la  matière  sèche  totale,  nous  enlevons 
l'élément  extrêmement  variable,  nous  devons 
obtenir  des  quantités  relativement  fixes  chez 
le  même  sujet,  à  moins  que  les  deux  aùtrc> 
éléments  lactose  et  caséine  ne  subissent,  eux, 
des  changements  quantitatifs-  Quelle  que  soit  la 
traite  pour  un  même  animal,  les  oscillations 
ne  dépassent  pas  5  0/0.  Ce  dosage  peut  être 
d'un  grand  secours  pour  (h'célci'  le  mouil- 
lage ;  pour  I  écrémagc,  il  n  a  ancinu'  impor- 
tance. 

1)<>  ccUc  constance,  011  peut  déduire  en  ou- 
[vv  la  fixité  reJatixe  des  deux  éléments,  la  ca- 
sé'ine  cl  le  sneie  de  lait. 

Variations  de  la  l\ctose.  —  Je  viens  de 
dire  qu'elles  étaient  jieu  accentuées  ;  en 
effet,  sur  l'ensemble  dés  analyses  de  lait 
provenant  d'animairx  placés  exaelemenl  dans 
les  mêmes  conditions  d'existence,  le  mini- 
mum observé  est  de  4312  gr.  par  litre  et  le 
maximum  de  51.11  gr.  Mais  les  fluctuations 
n'ont  aucune  concordance  avec  celles  de  la 
matière  grasse,  elles,  sont  tantôt  de  même 
sens,  tantôt  inverses.  Ainsi,  chez  une  même 
vache,  à  la  traite  du  soir,  deux  jours  consé- 
cutifs, on  constate  une  diminution  de  beurre 
de  0  gr.  cl  une  augmentation  de  lactose  de 
1  gr.  Il  n'y  a  donc  pas  eu  dilution  du  lait.  11 
ne  semble  pas  non  plus  que  l'on  puisse  dé- 
duire imt>  règle  de  \ariation  suivant  riieiu'e 
de   la   traite.    \Oici   d'aillenis   un   (>\(Mnpl(>    : 


DZ-signalion    s  mars 
<lr  la  vache      soir 


0  mars 
midi 


lu  mars 
midi 


I  I   iii:ir< 
mat.  midi  soir 


I  .>  mars 
mat. 


n.\i      4ii..l-i       41..OO       4h.;'S       'H'.nO       45.70       'l'.'.'.u;       iO.SS       40. 0>       ;7.0I       4(1.38       45. K) 


V\ni\Tio\  nEs  cendres.  —  Ce  sont,  sans 
contredit,  le<  éléments  les  plus  fixes  du  lait, 
leur  dosage  peut  rendre  de  grands  services 
à  l'expert.  Pour  les  obtenir,  on  calcine  l'ex- 
tiail  sec;  il  importe  de  se  tenir  toujours  à  une 
lempéialine  convenable  jiour  effectuer  la  com- 
bustion de  tout  le  carbone,  mais  éviter  les 
réiiclion^  et   la  décrim|;osili(in  des  sels  miné- 


raux. Dans  la  série  d'expériences  que  j'ai 
sous  les  \eu\,  le  maxinnnn  par  litre  atteint 
S.O  gr.  et  le  mininunn  0.9  ;  si  Vou  considère 
le  même  individu,  les  variations  n'ont  point 
cette  amplitude,  le  plus  souvent,  roscillalion 
es|  de  0  déeitiiainiues.  Dans  ces  ceiulres,  la 
coiubiistion  ayant  fait  disparaître  toute  ma- 
tière o;'i:aniqne,   la'-|osc  c|  caséine,   il   ne  ic^le 


VARIATIONS  DANS  LA  COMPOSITION  DU  LAIT  D'UNE  TRAITE  A  LAL'TRE 


que  des  sels  minéraux  et  parmi  eux  il  faut 
■distinguer  ceux  qui  étaient  en  solution  d'ans 
l'eau,  des  phosphates  en  suspension.  Il  est 
très  probable  que  les  premiers  sont  en  quan- 
tité à  peu  près  invariable,  car  dérivant  des  li- 
quides de  l'organisme,  solutions  toujours  fixes, 
et  ayant  obéi  aux  lois  de  l'osmose  à  travers 
les  membranes  des  cellules,  il  ne  peut  y  avoir 
eu  ni  concentration  ni  dilution.  Ce  sont  des 
recherches  délicates  que  je  n'ai  pu  poursui- 
vre autrefois  étant  absoi'bé  par  la  direction 
de  ma  laiterie.  Je  serais  très  surpris  si  cette 
supposition  n'était  pas  confirmée  par  l'expé- 
rience. 11  résulterait  de  cette  certitude  une 
base  d'appréciation  très  sérieuse  dans  les  ex- 
pertises ;  il  est  vrai  d'observer  toutefois  que 
le  mouillage  ne  se  pratique  pas  à  l'eau  dis- 
tillée. 

Conclusions.  —  De  l'étude  précédente,  il 
résulte  donc  que  chaque  vache  fournit  un 
lait  dont  la  composition  est  extrêmement  va- 
riable au  point  de  vue  de  la  matière  grasse 
qu'il  contient.  Le  seul  moyen  d'obtenir  un 
taux  à  peu  près  fixe  réside  dans  le  mélange 
(les  laits,  je  ne  dirai  pas  des  traites,  parce 
que  là,  intervient  un  autre  facteur  :  la  fer- 
jnentalion  lactique.  Sur  une  vacherie  de 
douze  tètes,  en  dix  jours  d'observation,  la 
richesse  de  la  traite  du  matin  a  oscillé  de 
38-25  gr.  à  44.95,  et  celle  du  soir  de  44.10 
à  48.55.  Est-il  donc  à  conseiller,  comme  je 
l'ai  pratiqué  moi-même,  d'ailleurs,  il  y  a  une 
trentaine  d'années,  de  consacrer  le  lait  d'une 
seule  vache  à  la  noinriture  d'un  enfant,  en 
s'cxposant  à  hii  donner  un  liquide  dont  le 
taux  de  matière  grasse  peut  doubler  d'une 
lêlée  à  l'autre  P 

N'y  aurait-il  pas  là  l'explication  de  refus, 
de  diarrhées  et  même  d'alimentation  n'ayant 
pas  réussi  au  lait  cru,  tandis  que  le  nourris- 
son a  prospéré  au  lait  en  poudre  ou  concen- 
tré, ou  maternisé  ?  Un  grand  nombre  de  mé- 
decins ignorent  totalement  cette  variabilité 
de  l'aliment  frais.  Peut-être  ce  phénomène 
€st-il  la  conséquence  de  ce  que  par  l'excita- 
tion de  la  mamelle  en  dehors  des  besoins  na- 
turels du  jeune,  nous  avons  accru  la  produc- 
tion et  troublé  la  fonction.  Il  serait  intéres- 
sant de  savoir  si  la  même  irrégularité  peut 
«Hrc  observée  chez  des  femelles  satisfaisant 
exclusivement  à  l'alimentation  de  leur  petit. 
A  (  ôté  de  la  question  d'hygiène  alimentaire 
du  nourrisson,  et  même  du  malade,  car  je 
puis  malheureusement  parler  par  expérience 
de  tubes  digestifs  ne  supix)rtant  pas  les  laits 
riches  en  graisse,  se  pose  le  problème  de  la 
lépression  de  la   fraude  par  écrémage.   Il  est 


4-5 

indiscutable  que  l'expert  ne  dispose  daucune 
base  précise  pour  formuler  une  conclusion  et 
mettre  sa  conscience  à  l'abri. 

Je  citerai  les  paroles  de  mon  vénéré  maître 
Duclaux,  qui  a  consacré  ,une  partie  de  sa  vie 
à  l'étude  du  lait  et  l'a  fait  progresser  plus  que 
quiconque. 

«  Ceci  témoigne  combien  on  doit  être  pru- 
dent dans  ses  conclusions  relatives  à  la  frau- 
de, tant  qu'une  ordonnance  de  police  n'in- 
terviendra pas  pour  définir  les  proportions 
de  beurre,  de  caséine  et  de  sucre  qui  doivent 
entrer  dans  le  lait  à  vendre  sur  le  marché. 
(L'auteur  ne  dit  pas  de  lait  pur,  parce  que  ce 
terme  ne  précise  rien.) 

«  Le  jour  oîi  l'on  saura  qu'un  lait  marchand 
doit  contenir  tant  de  beurre  et  de  caséine, 
les  producteurs  se  tiendront  sur  leur  garde. 
S'ils  ont  dans  leur  exploitation  un  animal  qui 
ne  donne  pas  le  taux  voulu,  ils  le  supprime- 
ront ou  supprimeront  son  lait,  toutes  les  am- 
l)iguités  et  les  diflicultés  disparaîtront,  et  on 
ne  sera  pas  exposé  à  consommer,  sous  la  pro- 
tection de  la  loi,  du  lait  écrémé  ou  addi- 
tionné d'eau,  vendu  comme  pur  et  sacré  tel 
par  la  force  des  choses,  attendu  qu'aucun 
moyen  ne  permet  d'atteindre  sûrement  la 
fraude  et  qu'il  faut  dès  lors,  soit  la  punir  à 
l'aveuglette,  soit  la  laiser  s'étaler  en  liberté.  >) 
En  un  mot,  il  faut  que  l'on  vende  le  lait  à 
sa  richesse  minima  en  beurre,  soit  2,  3  ou 
•i  0/0. 

Certains  auteurs  préconisent  la  garan- 
tie en  extrait  sec.  C'est  un  terme,  à  mon 
avis,  qui  ne  serait  pas  compris  du  consom- 
mateur ni  du  producteur,  et  d'autre  part, 
nous  avons  vu  que  les  variations  en  caséine  et 
en  lactose  avaient  peu  d'amplitude.  D'ail- 
leurs, il  est  rare  que.  dans  les  grandes  villes, 
le  lait  vendu  au  détail  soit  à  un  taux  sensible- 
ment supérieur  à  la  limite  admise  par  le  la- 
boratoire de  la  région;  les  laitiers  savent  pai- 
faitement  apprécier  la  (pialilé  de  leur  mar- 
chandise, comme  le  vigneron  connaît  le 
degré  de  son  vin. 

Alors,  on  pourra  [loursuivre  impitoyable- 
ment tout  produit  ne  répondant  pas  à  la  ga- 
rantie donnée  par  le  vendeur,  mais  celui-ci 
fixera  son  prix  de  venle  en  proportion  de  la 
qualité  offerte. 

Les  engrais  sont  vendus  sur  dosage,  le  vin, 
les  liqueurs,  d'après  leur  litre  d'alcool,  le  lait 
sera  vendu  à  son  litre  en  iiciirre,  et  s'il  y  a 
une  plus  grande  facilité  [lour  le  contrôle, 
elle  est  en  faveur  du  lait. 

,;  Raoul  Goum, 

IrgnViir  Agroncmo. 


476 


L\  GALLE  VERRUQUELSE  DES  POMMES  DE  TERRE 


L'AVENIR  DU  CONCOURS  CENTRAL  DE  REPRODUCTEURS 


La  préparation  duii  lot  d'animaux  destiné 
à  subir  IVxanuii  d'un  jury  de  Concours  gé- 
néral n'c«t  pa^  affaire  d'un  jour,  ni  même 
d'un  mois.  Si  bien  tenue  que  soil  une  va- 
cherie, une  berj^erie,  une  porcherie,  l'éle- 
veur veut  toujours  mieux  faire,  car  l'éleveur 
est  plus  cpiun  counnerçanl  ou  un  industriel, 
c'est  un  ainali'ur,  un  passionné,  un  artiste  1 
Il  souffre  donc  cnornjénK'nt  de  l'incertitude 
qui  a  régné  chaque  année  deimis  la  guene 
sur  le  point  de  savoir  si,  oui  ou  non,  le 
Concours  général  d'animaux  reproducteurs 
serait  rétabli.  Jusqu'ici,  les  pouvoirs  publics 
ont  reculé  devant  la  déi>ense.  Admettons 
qu'ils  aient  aussi  voulu  laisser  le  temps  de  re- 
mettre sur  pied  les  exploitations  affaiblies 
par  quatre  années  d'épreuves. 

Cei>cndanl,  grâce  à  l'activité  des  Offices 
agricoles  épaulant  bien  souvent  les  Sociétés 
d'Agriculture,  depuis  deux  ou  trois  ans,  ont 
eu  lieu  régulièrement,  dans  la  plupart  des 
H.éparlements,  les  épreuves  connues  sous  le 
nom  de  Concours  itinérants.  Les  lauréats  de 
ces  concours  se  sont  vu  attribuer  des  primes 
d'entretien,  mais  ne  peuvent  généralement 
en  toucher  l'intégralité  que  s'ils  consentent 
à  envoyer  les  meilleurs  sujets  au  concours 
régional  annuel  ;  la  mesure  est  excellente. 
Ainsi  se  fait,  après  la  première  sélection  sur 
place,  im  choix  au  deuxième  degré  auquel  on 
flevrait  donner  une  grande  importance  en  le 
considérant  comme  l'éliminatoire,  en  quel- 
que sorte,  pour  le  Concours  central  où  serait 
envoyée  l'élite  de  l'élite. 

Toute  cette  conception  des  exhibitions  de 
reproducteurs  est  très  raisonnable  et  les  éle- 
veurs doivent  féliciter  l'Inspection  géné- 
rale de  l'Agriculture  d'avoir  fait  la  plus  ac- 
tive propagande  en  sa  faveur.  Il  reste  tou- 
tefois à  organiser  le  troisième  échelon.  La 
Chambre,  en  votant  le  budget  de  1923,  a  dé- 
ridé d'y  consacrer  1  aOO  000  fr.,  à  prélever 
sur  le  chai)itre  des  «  Encouragements  à 
•  'Agriculture  ».  Le  Sénat  n'émettra  probable- 
ment pas  un  vote  contraire  et  nous'  aurons 
un  Concours  général  l'année  ])rochaine,  sans 
<l<<u|e  en  mai-juin,  sur  l'Ksplanadt;  dos  Inva- 
lides. Les  éleveurs  sont  contents  ;  leurs 
vfïMix  «sont  enfin  exaucés  ;  ils  ont  en  ^L  Ih^n- 


ry  Chéron  un  défenseur  acharné  auquel  va 
leur  reconnaissance. 

Souhaitons  que  ce  concours  ait  tout  l'éclat 
désirable  et    à  ce  sujet,  qu'il  nous  soit  permis 
d'exprimer  une  idée  qui  ■_ —  on  peut  l'affir- 
mer —  est  dans  l'air.   Au   lieu  de  faire  dé- 
pendre d'un  crédit  budgétaire,  toujours  pro- 
lilématiquc    dans    l'état    de    nos    finances,    la 
grande   manifoslation    annuelle   de   l'élevage 
français,    pounpioi    ne   pas  constituer   à   cet 
effet  une   société   anonyme  entre  intéressés, 
à  l'instar  de  ce  qu'a  si  heureusement  réalisé 
l'Union  intersyndicale  des  exposants  de  ma- 
chines et  d'outillage  agricoles.  Dans  ces  co- 
lonnes, M.  Henry  ^agnier    proposait,  il  y  a 
quelque  temps,   de  confier  aux  Offices  agri- 
coles le  soin  d'organiser  le  Concours.  D'au- 
tres ont  pensé  que  telle  ou  telle  grande  As- 
sociation d'agriculteurs  pourrait  prendre  sem- 
blable   initiative.    De    tels    projets    méritent 
évidemment  de  retenir  l'attention,  mais  dans- 
le  premier  cas,  on  aurait  peut-être  à  redouter 
le  manque  d'unité  dans  l'effort  et  l'absence 
d'esprit  commercial  ;  dans  le  second,  le  grou- 
pement   responsable    aurait    une    tâche    très 
lourde  et  serait  poiu'tanl  envié  par   les   So- 
ciétés du  même  genre.  Si  la  corporation  des 
éleveurs  ci'éait  un  organisme  spécial  sous  te 
haut  patronage  du  ministère  de  l'Agriculture, 
ces  écueils  seraient  évités.  Le  règlement  du 
concours  serait  élaboré  par  les  plus  experts, 
les  opérations  des  jurys  seraient  très  sérieu- 
ses   et    il    appartiendrait    à    l'entreprise    de 
prendre  les  voies  et  moyens  pour  que  l'af- 
faire paye  sans  qu'il  en  coûte  rien  à  l'Etat. 
11  Y  aurait  bien  des  moyens  d'attirer  un  pu- 
blic nombreux  de  France  et  de  l'étranger,  les 
Syndicats  d'éleveurs  de  chaque  race  seraient 
renforcés,  les  Herd-books  seraient  mieux  te- 
tenus,     d'e     grandes     ventes     d'animaux     de 
choix   pourraient  clôturer   le   concours. 

Nous  avons  maintenant  un  Office  de  l'éle- 
vag^e,  et  il  était  récemment  question  de  créer 
un  Comité  d'expansion  des  races  françaises. 
Il  semble  qu'en  instituant  la  Société  du  Con- 
cours qénérol  de  re.productears,  nous  franchi- 
rions une  nouvelle  et  très  intéressante  étape 
de  l'organisation  professionnello. 

He!sry    Girard. 


LA   (,ALLE  VEUUIJOUEUSE  DES  POMMES  DE  TERRE 


On  a  lu,  dan*  nos  numéros  du  26  aoûfet 
du  1 1  novembre,  doux  éludes  importantes 
fur  la  galle  verruqueuse  des  pommes  de  ter- 


re. Dans  CCS  étudia,  M.  Etienne  Foëx,  direc- 
Icnr  do  la  Station  de  Pathologie  végétale, 
d'une  i»nrt,  et  M.  V.   Ducomet,  professeur  .\ 


LA.  GALLE  VERRUQUEUSE  DES  POMMES  DE  TERRE 


477 


Fig.  79.  —  Touffe  de   pomme    de  terre  Saucisse  iiUaquée  par  la  galle  verrui|ueiise. 

l'Ecole   nationale   d'Agriculture   de  Grignon,  j   pomme  de  terre.  Heureusement,  elle  n'a  pas 
ont  exposé  les  caractères  de  cette  maladie  et  j  été  jusqu'ici  signalée  en   France  ;  mais  elle 


Kig.  8ii.  —  Tonlle  de  pomme  do  lerie  Instilat  de  Beauvdis  aHai(iiéc  par  la  galle  v(>rruf[ueuse. 


les  dégâts  qu'elle  provoque  dans  le?  cultures. 
La  galle  verruqueuse  est  une  des  plus  gra- 
ves   parmi    les    maladies    qui    al  teignent    la 


c.xislo  aux  Etats-Unis,  ainsi  que  dans  plu- 
sieurs pays  d'Europe,  l'Angleterre,  l'Alle- 
magne,  les  Pays-Bas,   avec  lesquels  le  com- 


478 


46«  EXPOSITION  NATIONALE  D'AVICULTURE 


incrcc  dos  punîmes  de  lerre  présente  une  cer 
laine  ai'tivité. 

Tontes  les  variétés  ne  sont  pas  également 
sensibles  à  celte  maladie  ;  il  en  est  qui  en 
paraissent  indemnes.  Des  observations  sont 
poursuivies  sur  ce  sujet,  notamment  à  la 
Station  de  recherches  de  Freeland,  aux  Etats- 

I  ni-,  par  M.  Freeman  Weiss,  son  directeur. 
M.  \.  Diicomet  a  fait  connaître  (numéro  du 

II  noNcmbre)  qu'fl  a  envoyé  h  celui-ci  des 
cchanlillons  de  plusieurs  variétés  françaises, 
afin  qu'elles  soient  soumises  à  ces  observa- 
lion-.  Parmi  ces  variétés,  il  en  est  qui  se  sont 
montrées  sensibles  à  la  maladie,  tandis  que 
d'autres  ont  résisté. 

Le<  ili'iix   photo^jraphies  ci-jointes  (fig.  70 


el  Si}),  qui  nous  ont  été  communiquées  par 
M.  V.  Ducomet,  montrent  les  caractères  de 
la  galle  verruqueuse  sur  deux  variétés  très 
répandues  en  France,  la  pomme  de  terre 
Saucisse  et  VInstitut  de  Beauvais.  On  voit 
nettement  comment  les  tubercules  sont 
désorganisés  par  la  maladie  qui  les  tapisse 
d'une  masse  de  boursouflures  ou  verrues  irré- 
gulières, alors  que  de  rares  tubercules  peu- 
vent.rester  indenuu's  dans  la  touffe  envahie 
et  conserver  leur  aspect  normal. 

Ces  gravures  peuvent  être  très  utiles  pour 
éclairer  les  cultivateurs  dans  le  cas  où  la  ma- 
ladie viendrait  à  se  manifester  dans  leurs 
cultures. 

Henry  Sagmeu. 


46^  EXPOSITION  NATIONALE  D'AVICULTURE 


Au  nirunrnf  où  l'avioullure  priiid,  en  France, 
un  noiiM-l  essor,  loutcs  les  manifestations  avi- 
coles sont  les  bienvenues.  Celle-ci  est  du  nom- 
bre. 

Moins  gnuulo  el  moins  solennelle  que  le  Con- 
cours lie  Piinlenips,  l'Kxpositlon  de  novenibre 
a  se*  fidèles  el  ses  curieux.  On  y  achète  des  re- 
produch'uis  pour  la  compagne  prochaine.  On  y 
canliôle  les  efforts  faits  dans  l'amélioration  des 
races  pour  mesurer  ses  ehances  au  grana 
«  cvent  »    de    mars. 

.\iisii.  le  Palniarium  du  .lurdin  d'Acclimata- 
(ion  ;i  (u  *r;n  habituel  défi!é  tle  visiteurs  qui, 
ton-.  >"il-  Ml-  -^oiit  pas  des  aviculleins  profession- 
nels, ont  le  plus  \if  désir  d'élever  un  jour  ou 
l'autre  de  belles  volailles.  En  dehors  même  de 
l'ulilili-  immi'-diale,  il  y  a  donc  là  une  très  effi- 
cace   pr()|)agande. 

Près  de  :>.  âoo  animaux  de  basse-cour  étaient 
exposés.  Races  françaises,  races  étrangères,  races 
d'ulilili'î.  races  de  sport  :  tous  les  goûts  trou- 
vaient  à   so  satisfaire. 

Le  moins  intéressant  n'est  pas  la  conversa- 
tion des  visiteurs  qui  défilent.  Les  uns  sont 
(  rilliiiusjasles,  les  autres  sont  sceptiques  sur  les 
rrsiillats  financiers  tle  l'avicultiue.  Il  y  aurait 
peiil-ètrf,  en  ce  sens,  un  utile  prospectus  d'in- 
forniatioii  à  répanrlre  pour  montrer  que,  si  l'in- 
iluslric  a\icole  n'est  pas  ejuore  aussi  développée 
chez  nous  que  dans  les  pays  de  langue  anglaise, 
il  y  a  cependant  quantité  iravirulleurs  fran- 
çais qui  vivent  de  leur  métier. 

Lis  races  françaises  sont  toujours  bien  repré. 
seiit-'cs.  Au  surplus,  le  dernier  concours  de  pante 
a  mmiln-  que  même  nos  races  d'engraissement 
(I.JI  ^«viie,  en  l'espèce")  étaient  susceptibles  de 
«Innner  un  nombreu  d'œufs  fort  appréciable.  Il 
s'eu<uit  que  lu  plupart  des  races  exposées,  par 
une  ««'•leclion  judicieuse,  peuvent  avoir  dans 
quelque»  années  tmc  descendance  d'utilité.  Uti- 
!it'' -ponte    s'entend,    car    en    ce    qui    concerne    la 


pro<.lu(  tion    de    la    chair.,    nous    demeurons    bons 
premiers. 

Les  lapins  el  les  pigeons  étaient  égalemeïit  en 
nombre.  Ce  ne  furent  pas  les  moins  admirés. 

Parmi  les  races  françaises  dont  les  spécimens 
étaient  le<  plus  nombreux  par  ordre  d'impor- 
tance :  la  Bresse  noire,  la  Gàtinaise,  grandes  fa- 
vorites, 2)uis  la  Faverolles,  la  Flèche  et  la  Houdan. 

Races  étrangères  :  Leghorns,  Orpingtons, 
Wyandottes.  Hambourg  et  Andalouses. 

Les  oies    :   oies  de   Toulouse. 

Canards    :    Rouen   et  Coureurs   Indiens. 

Lapins  :  Argentés  de  Champagne,  Havane, 
Bevenii,   Angora,  Géant  des  Flandres,  Chinchilla. 

Quelques  prix  de  mise  en  vente  (parmi  les 
plus  élevés)    : 

Prii  moyei» 

Coqs  : 

Coqs    HoudiiM     200  fr.  loo  fr. 

Faverolles    loo  75 

Bresse  noire   r>on  100 

Gàtinaise    200  100 

Flèche     r>oo  100 

Orpinglori     200  ion 

Wyandolti'     i.^o  80 

Lefrhorn    200  1 75 

Oie    de  Toulouse    200  100 

Canards  de   Rouen    200  80 

Canards 

Coureurs  Indiiiis 200  100 

Orpington     100  5o 

Lnpinx   : 

Géant    des    Flandre*     ....  200  io<» 

Champagne     i5o  73 

Beveren     100  Go 

Anfïoia     i5n  80 

Havane     100  76 

Chinchilla     i5o  80 

Comme  de  coutume,  la  Société  Centrale  d'Avi- 
culture a  bien  fait  les  choses  et  servi  utilement 
les    intérêts    de    la    grande    confraternité    avicole. 

Ad.   .1.    Cm. 


PETIT  BRABANT-DOUBLE  POUR  JARDINS 


4-:  9- 


PETIT  BRABANT-DOUBLE  POUR  JARDINS 


Pour  la  culture  des  jardins  maraîchers  et 
pour  les  cultures  potagères  pratiquées  sur 
d'assez  grandes  étendues,  on  demandait  de^s 
charrues  d'un   petit  modèle  capable  d'effec- 


La  liguie  8:j  montre,  d'a-prr's  une  photogra- 
phie, la  petite  charrue  en  travail,  tirée  par 
un  âne,  et  se  tenant  seule  dans   le  sillon. 

Le  poids  du  hrabant-double  en  question  est 


Fis.  81. 


Brabaul-double  Ze  Muralcher.  des  Klablissenuuls  Bajuc. 


tuer    rapidement    les    labours    à    l'aide    d'un 
âne  ou  d'un  petit  cheval. 

Pour  répondre  à  ce  programme,  les  Efa- 
blissemenls  Ba.jac.  de  Liancourt  (Oise),  ont 
mis  en  fabrication  courante  un  petit  modèle 
de  charrue  brabant-double  désigné  sous  le 
nom  de  Maraîcher. 

La  figure  81  représente  ce  brabant-double^ 
établi  sur  le  principe  général  des  machines 
analogues  destinées  à  la  grande  culture,  mais 
avec  une  simplification  des  organes  :  l'âge, 
les  corps  de  charrue,  avec  leurs  contres  et 
leurs  rasettes,  ne  présentent  rien  de  i^articulier 
sur  les  modèles  courants,  sauf  leurs  dimen- 
sions ;  un  levier  permet  de  régler  la  position 
des  roues  du  support  suivant  la  profondeur 
du  labour  à  exécuter,  en  éloignant  plus  ou 
moin-»  l'essieu  de  la  pointe  du  soc  ;  un  autre 
levier  sert  à  l'cncliquelage  des  corps  de  char- 
rue avec  le  support. 

Le  régulateur  de  largeur,  qui  permet  de 
trouver  la  meilleure  position  de  l'attache  des 
traits  suivant  la  largeur  du  labour,  pour  con 
tiibuer  à  la  stabilité  de  la  machine,  dépour- 
vue de  mancherons,  ne  présente  rien  de  par- 
ticulier ;  il  est  fi.xé  directement  à  la  tète  de 
l'âge,  à  laquelle  il  transmet  l'effort  de 
traction. 


Vue  airiiMC  du  lirabanl-douljle  Le  i]raruichcr  en  liavail. 


480 


ENSILAGE  DES  FOURRAGES  VERTS 


voisin  de  75  kilogr.  ;  la  charrue  peut  ouvrir 
une  raie  de  0  m.  15  à  0  m-  20  de  largeur. 
Exceptionnelfemont,  avec  un  "bon  cheval,  on 


peut  atteindre  0  m,  15  à  Û  m.  20  de  profon- 
deur de  lal)Our  dans  certaines  terres  en  bon 
état  de  culture.  G.  -Ma>rin. 


PRALINAGE  DES  SEMENCES  DE  BLÉ 


Des  essais  ont  été  opérés  au  laboratoire 
nnuiicipal  du  Mans  à  l'aide  d'un  liquide  des- 
tiné à  praliner  les  semences  de  blé  en  vue 
de  les  protéger  contre  les  corbeaux. 

Voici  la  formule  du  liquide  :  6  litres  de 
goudron  ordinaire,  3  litit's  de  pétrole,  1  litre 
de  phénol. 

Les  résultats  ont  été  les  suivants  : 


l'raliuage 
...5  % 


lii-ains  germas 
après  une  semaine 

7*3  % 
^l  % 
36% 

o    O/ 


l""  Les  semences  de  blé,  employées  à  l'étal 


naturel,  donnèrent  au  germoir  à  20'^,  cent 
pour  cent  de  grains  germes  dès  le  deuxième 
jour  ; 

2°  Toutes  les  semences  pralinées  donnèrent 
naissance  à  des  germes  courts  et  grêles  ; 

3*  Les  semences  pralinées  à  1/2  0/0  restent 
comestibles  pour  les  souris  (n'ayant  pas  de 
corbeaux,  nous  n'avons  pu  faire  aucun  essai 
sur   ces  derniers). 

Conclusion.  —  Le  pralinage  des  semences 
de  blé  à  l'aide  du  produit  soumis  aux  ossai«! 
est  à  déconseiller. 

Marchadier, 

Directeur  du  Laboratoire  municipal 
du    Maus. 


ENSILAGE  DES  FOURRAGES  VERTS 


La  conservation  des  fourrages  par  la  mé- 
thude  de  l'ensilage,  est  parfois  nécessaire  : 
certaines  plantes  à  grand  rendement,  telles 
que  le  maïs,  le  trèfle  incarnat,  etc.,  se  fa- 
nent très  difficilement  et  il  arrive,  comme 
c'est  également  le  cas  pour  des  regains,  qu'en 
période  humide,  on  ne  peut  les  sécher.  Il  est 
donc  parfois  rationnel  d'envisager  l'ensilage 
comme  le  moyen  le  plus  pratique  de  conscr- 
v('r  des  fourrages  qui  seraient  perdus  sans 
celte  méthode.  II  est  possible  même  d'en  fai- 
re; un  mode  d'exploitation  normal  pour  aug- 
iiièult;r  le  stock  d'aliments  de  réserve  à  l'aide 
<ie  plantes  intercalées  dans  l'assolement  sous 
forme  dite  «  dérobée  »  (seigle  vert,  vesces, 
<'tc.,  etc.). 

Dans  tous  les  cas,  on  obtiendra  pour 
l'hiver  un  supplément  de  nourriture  permel- 
tant  de  limiter  les  achats  au  dehors,  tout  en 
eiitreteiiant  [larfois  un  nombre  plus  consi- 
dérable d'animaux. 

Mais,  d'une  façon  générale,  il  €«l  néces- 
saire de  ne  recourir  h  celte  méthode  qu'au 
Cils  où  le  proré<lé  par  dessi<ralion  est  inap- 
]ilieable,  et  alors  de  n'emj)loyer  que  le»  mé- 
thodes d'ensilage  les  plus  rationnelles. 

;Le  fourrage  ensilé  subit  des  transforma- 
tions par  suite  des  fermentations  actives  qui 
s'y  établissent.  Celles-ci  peuvent  donner  des 
produits  acidefl  où  domine  souvent  l'acide 
acéti<|ue  et  <>n  s'expose  à  de  graves  inconvé- 
nients si  on  les  fait  consommer  un  peu  abon- 


damment, îln  résumé,  la  fermentation  qui 
transforme  les  principes  nutritifs  des  plantes 
est  cause  d'une  perte  importante  de  la  valeur 
nutritive.  Des  auteurs  évaluent  ces  pertes  à 
25  0/0  et  même  à  35  et  50  0/0,  alors  que  le 
fanage    fait    perdre    en    général    moins    de 

10     OyO. 

Les  Américains,  qui  cmployent  des  silos 
perfectionnés,  bien  éfanches,  dans  lesquels 
le  tassement  est  régvdier,  indiquent  comme 
perte  à  l'ensilage,  environ  15  0/0-  Quelques- 
ims  de  ces  silos,  sous  forme  de  colonnes  exté- 
rieures, existent  dans  notre  pays.  Il  nous  a 
été   donné  d'examiner  les  produits  obtenus. 

^fous  en  donnons  ci-dessous  la  composi- 
tion. Il  s'agissait  d'un  mélange  de  50  0,0  de 
vesce  en  fleurs  et  50  0/0  de  seigle  vert  au 
début  de  l'épiage. 

En  voici  la  composition    : 

Mélange 
Mrlanire  ii         après 
0  0  do  malii'rc  sèclie  VHni  Irais        ensilage 

Matières    minérale*    9.16  >;^.'^S 

^L^tièrcs   grasses    3./j6  n.6rî 

Matières  protéiqiies   : 

Albumiiioïdes    11. 55  \)-ôc 

Non   albuminoïdcs    7.66  7.02 

r.xtraclifs  non  azotés  ....  38.49  3/1.72 

Cellulose  brute 29.68  33.76 

Ce  qui  apparaît  de  suite,  ce  sont  les  mo- 
difications subies  par  les  matières  grasses  et 
les  matières   protéiques. 

Il  v  a  une  élévation  des  matières  grasses 


REVUE  DE  L'ETRANGER 


481 


OU  mieux,  des  matières  solubles  dans  l'éther 
qui  comprennent  des  acides  gras  formés  en 
assez  grande  abondance.  C'est  que  les  fermen- 
tations du  milieu  sont  de  deux  sortes,  les  unes 
lactiques,  favorables,  les  autres  acétiques  nui- 
sibles. Il  faut  limiter  ces  dernières  en  rédui- 
sant le  Aolume  d'air.  Les  silos  américains 
semblent  oratiquement  atteindre  ce  but.  Ain- 
si, une  partie  très  acide  (1.25  0/0  en  acide 
sulfurique)  ne  contenait  que  0.3  0/0  d'acide 
volatil  acétique.  Dans  l'exemple  cité,  sur 
6-62  de  ((  matières  grasses  »,  2.2  seulement 
étaient  saponifiables  et  donnaient  ensuite  des 
acides  gras  solides. 

Pour  les  matières  protéiques,  on  constate 
un  abaissement  sensible  provenant  surtout  de 
la  transformation  des  albuminoïdes  en  azo- 
tés solubles  de  valeur  alimentaire  très  diffé- 
rente (amides). 

Les  extractifs  non  azotés  subissent  aussi  des 
transformations.  Nous  avons  trouvé  du  sucre 
en  proportion  sensible  et  des  traces  d'alcool. 

Si  l'on  tient  compte  des  modifications  et 
de  la  perte  en  poids,  le  déficit  serait  compris 
entre  15  et  20  0/0.  D'ailleurs,  le  produit  qui 
était  très  bien  accepté  par  les  animaux,  qui 
était  de  bon  aspect  et  d'odeur  agréable,  pou- 
vait être  consommé  presque  sans  perte. 

Il   est  probable  qu'après  un  apprentissage 


du  mode  opératoire,  il  sera  facile  d'obtenir 
un  produit  supérieur,  plus  doux,  quoiqu'il 
soit  très  difficile  de  ne  pas  avoir  de  fermen- 
tation acétique,  puisque  toutes  les  circons- 
tances qui  accompagnent  la  pratique  :  uti- 
lisation de  fourrages  aqueux,  grossiers,  par- 
fois mouillés  ,  intempéries,  etc.,  ne  permet- 
tent pas  de  pratiquer  toujours  des  tassages 
successifs   suffisants- 

Le  fourrage  ensilé  a-t-il  une  valeur  nutri- 
tive plus  élevée  ?  C'est  possible,  car  il  aban- 
donne à  l'eau  plus  de  matières  solubles  que 
le  fourrage  frais.  Sur  matière  sèche  et  dans 
des  conditions  identiques,  nous  avons  trou- 
vé des  extraits  de  1.2  0/0  en  moyenne  pour 
ce  dernier  et  de  7.9  pour  le  produit  ensilé-  Il 
semble  donc  possible  que  l'organisme  animal 
bénéficie  de  plus  d'énergie,  celle  nécessaire 
au  travail  intime  de  la  digestion  étant  sans 
doute  moindre  dans  le  second  cas. 

En  résumé,  si  les  conditions  économiques 
sont  favorables  à  l'adoption  de  la  méthode 
d'ensilage,  on  ne  devra  pas  hésiter  à  em- 
ployer les  silos  perfectionnés  avec  lesquels 
on  peut  espérer  limiter  les  pertes  à  moins 
de  10  0/0,  comme  le  signalent  les  construc- 
teurs. 

M.    SiROT, 

Directeur  du  Laboratoire  Grandeau 
à  Paris. 


REVUE  DE  L'ETRANGER 


La  conservation  des  pommes  de  terre  (Al- 
lemagne), —  La  récolte  des  pommes  de  terre 
a  été  cette  année  particulièrement  difficile 
et  la  conservation  des  tubercules  s'annonce 
comme  devant  être  très  délicate. 

De  nombreux  praticiens  allemands  em- 
ploient couramment  un  procédé  d'ensilage 
qui  leur  donne  entière  satisfaction. 

Les  pommes  de  terre  sont  mises  en  silo 
alors  que  la  température  ambiante  €st  basse, 
no  dépassant  pas  -1-3  à  +5  degrés  centigra- 
des. Cette  première  condition  est  primordiale, 
car  c'est  précisément  cette  température  queî 
conservera  l'air  enfermé  dans  le  silo.  En  se- 
cond lieu,  l'emploi  de  la  paille  pour  recouvrir 
direclement  les  tubercules  est  radicalement 
proscrit.  On  a  remarqué  en  effet  que  c'est  au 
contact  de  cette  dernière,  sur  laquelle  se  con- 
dense la  vapeur  d'eau,  que  la  pourriture  com- 
mence pour  gâter  ensuite  toute  la  masse- 
Les  pommes  de  terre  sont,  au  contraire, 
directemcut  recouvertes  de  terre,  en  couche 
de  15  à  20  cenlimèires  sur  toute  la  surface 
et  suffisamment  fine  pour  qu'il  n'existe  au- 
cun interstice.  Cette  terre,  milieu  naturel  de 


la  pomme  de  terre,  joue  le  rôle  d'absorbant 
de  l'humidité  et  de  cicatrisant. 

Le  silo  peut  rester  ainsi  jusqu'aux  gelées. 
Il  y  a  toutefois  intérêt  à  regarder  au  bout 
d'une  semaine  si  la  température  intérieur-^ 
ne  s'est  pas  élevée  ;  dans  ce  cas,  il  serait  né- 
cessaire d'ouvrir  et  d'aérer  par  temps  fro'd. 

A  l'arrivée  des  gelées,  on  recouvre  ciMlo 
première  couche  de  terre  d'un  lit  de  p-ùre 
sèche  de  50  centimètres  environ  ;  cette  paille 
peut  être  remplacée  au  besoin  par  des  bran- 
ches de  pin,  de  genévrier,  des  feuilles  de 
chêne.  Puis  l'on  termine  par  une  aouvelle 
couche  de  terre  de  30  à  40  centimètres.  Le  Ht 
de  paille  doit  être  aussi  peu  serré  que  possi- 
ble afin  de  contenir  beaucoup  d'air,  excellent 
isolant.  On  réalise  de  la  sorte  le  principe 
d'isolement  de  la  double  fenêtre. 

Des  silos  ainsi  faits  se  conservent  intacts 
tout  l'hiver  et  même  au  printemps,  grâce  à' 
leur  température  invariable. 

La  sf.lectton  des  porcs.  —  Depuis  la  guer- 
re, les  éleveurs  allemands  et  leurs  impor- 
tants groupements  ont  fait  les  plus  grands 


482 


SOCIÉTÉ  DAGRICULÏLRE  DE  MELKTHE-ET-MOSELLE 


elïort?  pour  reconstituer  le  troupeau  de  por- 
cins, particulièrement  décimé,  et  aussi  pour 
fixer  des  race?  intéressantes  et  les  améliorer 
par  sélection. 

Les  Stations  d'élevarre  de  races  types  i>our 
une  région,  créées,  peu  avant  l'Jli,  chez  le 
i:rands  cultivateurs  —  notamment  en  Silésic 
et  en  Prusse  orientale  —  ont  été  considéra- 
lilement  améliorées. 

Les  caractères  des  races  pures  ont  été  net- 
tement définis  par  les  -/roupemenls  d'éle- 
Ncurs,  après  quoi  intervint  la  sélection,  en 
>ue  d'obtenir  des  produits  luécoces,  proli- 
fiques, aptes  à  rengraisseiiiciil  cl  de  l'orme 
parfaite. 

Des  livres  géiiéalogi(]iie.s  fonrlioiiiM  nf.  Les 
jeunes  animaux,  avant  la  dispersion  de  la 
portée,  sont  marqués  du  numéro  de  leiu' 
mère  par  un  tatouage  à  l'oreille  gauche  ou 
droite,  miméro  parfois  suivi  de  celui  de 
létablc. 

I  ne  llonnnission  composée  d'éleveurs  in>- 
pecte  ensuite  l'élevage  et  détermine  les  ani- 
maux qui  seront  inscrits  au  li\re  généa- 
logique. Ce  numéro  est  alors  tatoué  sur 
loreille  non  encore  utilisée  avec  des  initia 
les  rappelanl  la  race  à  laquelle  l'animal  ap- 
partient. 

Ces  efforts  sont  actuellement  couronnés  de 
succès.  Les  porcs  d'élite  ain-^i  mar(piés  ob- 
tiennent une  plus-value  de  3U  à  50  0/0  sur 
les  marchés. 

Une  grande  projiagande  est  d'ailleurs  faite 
par  la  voix  de  la  presse,  l'édition  de  volumes 
Illustrés  faisant  connaître  les  qualités  des 
races,  leur  utilisation,  les  conditions  de  leur 
/•levage,  etc.  Les  producteurs  se  proposent  de 


faire  paraître  ces  volumes  en  langues  étran- 
gères afin  de  proclamer  les  qualités  de  leurs 
produits  et  d'en  développer  l'exportation. 

Utilisation  dks  tkai.ns  de  vac.on.nets  en 
AGRicuLTUuE.  —  Devant  l'élévation  du  prix 
des  animaux,  la  cherté  de  la  main-d'œuvre, 
ainsi  que  la  difficulté  de  se  procurer  des 
charretiers,  alors  que  Ton  s'efforce  au  con- 
traire de  tirer  de  la  terre  le  maximum  de 
produits,  les  maisons  de  construction,  en 
Allemagne,  ont  mis  au  point  \m  chemin  de 
fer  de  campagne  spécialement  étudié  en  vue 
de  simplifier  et  d'accélérer  les  transports  de 
matières  fertilisantes  et  des  récoltes  de  la 
ferme  aux   champs  et  vice-versa. 

La  voie,  très  légère  et  en  même  temps  très 
solide,  est  divisée  en  tronçons  de  deux  mè- 
tres qu'un  seul  homme  peut  poser  sur  le 
terrain.  Les  vagonnets  ont  été  spécialement 
t:onslruits,  les  uns  pour  transporter  du  fu- 
mier, les  autres  des  engrais  chimiques,  des 
betteraves,  du  foin,  etc...  leur  mode  de 
chargement  cl  de  déchargement  a  été  aussi 
siin]difié  que  possible.  Ils  sont  remorqués 
I»ar  une  petite  automotrice  actionnée  par  un 
moteur  à  essence  ou  à  benzol,  à  refroidisse- 
ment par  l'air.  Ce  mc>teur  ne  consomme  à 
l'heure  et  en  plein  travail,  que  3  litres  1/2 
d'essence  environ  et  entraîne  la  charge  équi- 
valente à  celle  de  5  tombereaux  ou  voitures 
,  à  chevaux  ordinaires. 

De  grandes  exploitations  de  Prusse  orien- 
tale et  de  Poméranie  ont  pu,  grâce  à  l'utili- 
sation de  ce  matériel,  étendre  leur  rayon 
d'action  jusqu'à   plus  de  30  kilomètres. 

J.     PONSARD. 


SOCIÉTÉ  D'AGRICULTURE  DE  MEURTHE-ET-MOSELLE 


Le  même  jour  que  la  célébration  du  cen- 
tenaire de  la  création  de  l'Ecole  de  Roville, 
«lont  il  a  été  rendu  compte  (numéro  du  2  dé- 
cembre, page  'i50),  la  Société  centrale 
d'.Xgriculture  de  Meurthe-et-Moselle  a  tenu 
«a  séance  solennelle  de  rentrée  [JOur  l'an- 
née in'22-23  et  de  distribution  des  récom- 
pensi's  pour  ses  c(jncours  de  l'année  actuelle. 
Celte  réunion  a\ail  attiré  une  véritable  foule 
d'agrieiilteurs  du   dé[iartement. 

Ce  fut  l'occasion,  pour  son  érnlMciit  |iré- 
■sidrnl,  M.  Louis  Michel,  sénateur,  et  un  des 
meilleurs  agriculteurs  de  Lorraine,  d'exposeï 
devant  le  minisire  de  rAgriculliire  le  résumé 
•dv>  efforts  |)<>nrsui\is  et  les  résultats  obtenus 
dans  les  «Ici  njéics  aimées  par  l'Office  dépar- 
iemenlal,   a\ec    le   concours   des    Associations 


agricoles.   Nous  aimons   à   en    i  iter   les   prin- 
cipaux extraits    : 

L'Office  poursuit  l"<\.  culion  ilo  son  progninnu." 
d'action  avec  la  coliaboralian  des  Sociétés  agri- 
coles du  déparlenieiil.  Ce  progranune  conipoilc. 
à  la  Ijasc,  la  fondation  dos  Syndicats  communaux 
ou  inlorconiniunaiix.  Depuis  trois  ans,  rOffid 
a  pro\oqiu'\  par  sa  ])ropagandc  et  ses  cncoura- 
penients,  la  création  de  y.-o  Syndicats  nouveaux 
snr  iv_>()  actiicllcnieiil  en  forictionneni«'nl.  Ces  grou- 
|)fnR'nls  professionnels,  i-n  liaison  élroile  avec  la 
Sociélé  Centrale  (l'AprieiiIlure  et  les  Coniicos  et 
Syndicats  d'arrondissement,  lui  pernicllont  de 
faire  iM'-nélrer  sur  tous  les  points  du  départe- 
ment à  la  fois  les  niélliodes  de  propres  qii'il  pré- 
conise et  de  (|é\elopper  les  instilidions  de  nui- 
InaMlé  iSyndieals  (réle\ape.  nniluetli'-bétail,  nui- 
llielli-ineiiidie.    cje..") 


LÉÏK  DE   1922 


483 


Blé.  Production  de  semences  pure  de  blé  rouge 
d\Alsace.  —  L'Office,  dès  sa  fondation,  a  entre- 
pris de  rechercher  les  meilleurs  producteurs  de 
semences  du  pays  pour  les  signaler  à  l'attention 
des  agriculteurs.  A  cet  effet,  il  a  organisé  chaque 
année  un  concours-visite  des  cultures  sur  pied 
de  blé  rouge  d'Alsace.  A  la  suite  de  ces  visites, 
la  liste  des  producteurs  de  semences  recomman- 
dées a  été  publiée  avec  indications  des  quantités 
et  des  prix,  ces  semences  étant  vendues  triées 
avec  la  garantie  de  l'Office. 

En  1920,  sur  /|4  cultivateurs  inscrits,  7  seule- 
ment ont  pu  être  retenus  pour  la  vente  de  i  o5o 
quintaux  de  blé  pur,  dont  5o  quintaux  de  blé 
généalogique    de    la    sélection    22    de    Colmar. 

En  192 1,  52  producteurs  inscrits  ;  26  classés  ; 
3  oioo  quintaux  de  semences  recommandées 
comme   pures,   dont    58o   quintaux   de   blé    22. 

En  1922  (très  mauvaise  année)  :  70  produc- 
teurs inscrits  ;  60  classés  ;  2  960  quintaux  de 
semences  pures  recommandées,  dont  i  5oo  quin- 
taux tle  blé  22  de  Colmar. 

Ces  chiffres  démontrent  les  progrès  réalisés 
dans  l'éducation  des  jjroducteurs  de  semences  et 
la  faveur  croissante  du  blé  rouge  d'Alsace  de 
sélection  généalogique  n°  22,  obtenu  par  la  mé- 
thode des  lignées  pures. 

L'intervention  de  l'Office  dans  la  production 
du   blé   rouge  d'Alsace  sera   continuée. 

L'Office  envisage,  pour  1928,  la  constitution 
d'une  Société  de  producteurs  de  semences  et  l'or- 
ganisation d'une  foire  de  semences  à  l'autonme 
prochain. 

Pommes  de  terre.  • —  L'Office  continuera  d'ins- 
rituer  des  centres  de  sélection  de  pommes  de  terre 


dans  lesquels  sont  supprimées,  en  cours  de  \é- 
gétation,  toutes  les  touffes  atteintes  dr  maladies 
de   dégénérescence. 

En  1922,  i3  centres  de  sélection  ont  fonc- 
tionné et  ont  permis  de  réaliser  environ  i  5oo 
quintaux  de  plants  bien  sains,  des  variétés  les 
plus  demandées  dans  la  région,  qui  seront  ven- 
dus directement  des  producteurs  aux  planteurs, 
avec  la  garantie  de  l'Office. 

Après  avoir  rappelé  les  résultats  poursuivis 
dans  la  vulgarisation  de  l'emploi  des  engrais 
et  de  l'oulillage  perfectionné,  dans  la  re- 
conslilution  viticole,  dans  la  reconstitution 
fruitière,  et  par  les  encouragements  au  boi- 
sement, M.  Louis  Michel  a  insisté  en  ces 
termes  sur  ce  qui  concerne  le  bétail  : 

La  reconstitution  du  cheptel  est  poursuivie  par 
l'Office  avec  esprit  de  suite  par  l'organisation 
méthodique  de  la  sélection  et  la  mise  en  prati- 
que  de  judicieux  procédés  d'élevage. 

La  Société  centrale  d'Agriculture  et  les  Syndi- 
cats d'élevage  d'arrondissement  lui  prêtent  leur 
précieux  concours  pour  l'amélioration  des  races 
par  l'importation,  la  propagation  et  la  conserva- 
tion de  reproducteurs  de  choix  de  la  race  cheva- 
line Ardennaise,  des  races  bovines  Tachetée  pie 
rouge  et  Hollandaise,  des  races  ovines  Southdown 
et  Dishley-Mérinos,  des  races  porcines  Craon- 
naise  ou  Yorkshire. 

Tous  ces  efforts  donneront,  d  année  en 
année,  des  résultats  de  plus  en  plus  complets, 
auxquels  on  sera  heureux  d'applaudir. 

H.   S. 


YAGONS  APICOLES  ET  YAGONS  AVICOLES 


Le  Journal  d^Agricullure  iiruluiue  a  fait  con- 
naître que  la  Cie  du  Chemin  de  fer  de  Paris  à 
Orléans  organisait  sur  son  léseau  di's  déniouslia- 
lion    d'apiculture    et    d'avicultuic. 

Nous  avons  visité  à  Paris,  en  gare  d'Auster- 
litz,  avant  leur  départ,  les  vagons  apicoles  et  les 
vagons  avicoles  destinés  à  ces  démonstrations. 

Pour  l'apiculture,  deux  grands  fourgons  sont 
spécialement  aménagés.  L'un  contient  les  prin- 
t"ipaux  modèles  de  ruches,  depuis  les  plus  primi- 
tives jusqu'aux  plus  perfectionnéis  :  ruches  en 
paille,  ruches  à  cadres  Dadant-Blalt,  Layons,  Ma- 
thieu, Voirnot,  ruchette  pour  le  transport  des 
^•ssaims,  etc.  L'autre  fourgon  renferme  le  maté- 
riel  apicole   :  extracteurs,   maturaleurs,   chaudière 


pour  la  fonte  de  la  cire,  seaux  à  miel,  petit  ou- 
tillage, ainsi  que  des  échantillons  de  miels  et  de 
cires  des  l'égions  desservies  par  le  réseau  (Gàti- 
nais,  Bretagne,  etc.).  Des  tableaux  d'apiculture 
sont  suspendus  aux  parois. 

Deux  fourgons  sont  également  affectés  à  ren- 
seignement de  l'aviculture  ambulante.  Dans  l'un 
se  trouvent  plusieurs  modèles  de  gaveuses  et  des 
cages  où  l'on  place  des  sujets  appartenant  aux 
meilleures  races  fie  poules  intéressant  la  région 
(Gàtinaise,  noire  du  Berry,  etc.).  Le  second  four- 
gon contient  les  principaux  types  de  couveuses 
et  d'clcveuses.  Des  tableaux  se  rapportant  à  l'avi- 
culture sont  fixés  aux  parois. 

F.      LeSOI  RD. 


L'ETE  DE  1922 


L'éli''  de  1022  a  |)résciilé  des  caraclères 
lui  peu  différents  suivant  les  régions.  Dans 
le  Nord-(Juest,  la  saiscjn  a  été  fraîche  dans 
son  ensemble  ;  en  Bretagne  et  dans  la  région 
parisienne,   la   température  moyenne  eslivah; 


est  en  déficit  de  0°S;  mais,  tandis  qu'à  Brest, 
on  re(-neille  1  i  millimèlres  de  pluie  de  moins 
que  la  normale,  Paris  accuse  un  excédent 
de  72  millimèlres,  soit  40  0/0  de  plus  d'eau 
météorique.   Dans  le  Centre  cl  l'Est,   l'été  a 


484 


PARTIE  OFFICIELLE 


ék'  nioyciuiL'incnl  cliautl,  mais  il  a  clé  uoi- 
nialemciit  pluvieux  dans  le  Centre  et  l'Esl, 
ser  dans  le  Nord-K?t.  où  Charlcville  accuse 
un  délk-it  de  pinie  de  i?  inillinit-tres.  Dans  lo 
Snd.  leté  a  été  plus  cliand  et  i)l»fs  sec  que 
dordinairc,  mais  ce  double  caractère  est 
moin<  accusé  dans  le  Sud-Ouest  que  dans  le 
Sud-Esl  ;  Marseille  présente  les  plus  grand? 
écarts  aux  valeurs  normales,  avec  un  excès 


de  température  de  U'"J  et  uu  déticit  de  pluie 
de  18  milUmètres. 

Les  pluies  ont  été  relativement  fréquentes, 
sauf  dans  le  .Miili  ;  elles  n'ont  été  abondante.- 
que  dahs  la  région  parisienne.  Les  orages 
ont  été  assez  rares  ;  cejiendant,  dans  l'Est, 
on  en  compte  12  à  Charlcville,  20  à  Bcîforl. 
On  n'a  signalé  qu'un  nombre  très  restreint 
de  chutes  de  gfrèFe. 


iTATtON 


Paris  (Pair  Saint-Maur).. 

C.li.-irlcville 

[5  -Iforl 

Rrpsi 

Angers 

Chàlcaulfoux 

Sl-An<1ri*-de-Cubiac 

MancUle 


Moypiin 

i 

« 

ç 

S" 

Jlofi 

M<.0 

i  6»  8 

11.2 

il. 2 

16.7 

11. i 

i2 . 0 

1G.9 

12.3 

19.0 

15.7 

11.3 

2Î.2 

17.3 

li.7 

21.2 

18.5 

13.3 

2.ï.'J 

19.6 

U.9 

26.0 

il. a 

ti:mi'i:r.\ti  KH 


.Miiiimiini  absolu 
et  dalo 


7«0  19  cl  30  juin 
4.2  16  aoùl 

6.4  24  août 
7.8  15  juin 
0.7  16  juillet 

7.5  19  juin 
8.0  19  juin 

1 1 . 1  27  août 


Alaxiinum  absolu 
et  date 


30"0  0jiiin 
32.7  le'juiu 
30.4  6  juin 
26.4  lèrjiiin 
32..=»  lE  juin 
33.0  21  juil.-21  août 
37.2  21   août 
3S.G  13  août 


-, 

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6.4 

242 

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177 

72 

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204 

74 

T.l 

141 

80 

5.8 

172 

60 

5. 5 

185 

65 

5.4 

l.ïl 

60 

3.1 

46 

NOAim;E 
de  jours 


c 

3 

cl 

S 

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37 

8 

0 

47 

12 

1 

39 

20 

1 

4» 

4 

(1 

31 

4 

1 

35 

6 

1 

r.i 

10 

0 

14 

5 

0 

Ce  qui  (Miactéiiso  l'été  de  1022,  c'est  le 
peu  d'écart  que  présentent  les  températures 
moyennes  des  trois  mois  qui  le  composent. 
Juin  a  été  plus  chaud  que  d'ordinaire,  dans 
renscmbic  du  pays*;  sauf  à  Brest,  où  Ton 
constate  un  très  léger  déticit,  toutes  les  sta- 
tions accusent  un  excès  qui  varie  de  O'^j  à 
Paris,  .\ngers,  à  1°3  ou  1°5  dans  le  Centre, 
I.-  Sud  et  l'Est,  et  qui  atteint  2°0  à  Charle- 
ville,  dansie  Nord-Est.  C'est  pendant  la  pre- 
mière décade  de  juin  qu'on  a  noté  les  tem- 
pératures les  plus  élevées  de  l'été  dans  la 
moitié  nord  de  la  France.  Ce  mois  a  été  plu- 
vieux dans  sa  deuxième  quinzaine,  ce  qui  a 
<|uelque   peu   gène  la   fenaison. 

.Inillet  a  été  frais  dans  toute  la  France  ;  les 
lenifiératures  moyennes  sont  en  déficit  de 
1°7  à  Paris,  1**3  h  Brest,  Charlcville,  Vn^-ers, 
CO    ù    Belforl,    Chàtcauroux,    Marseille,    0°i 


dans  le  Bordelais.  La  pluie  t'st  sensiblement 
normale  et  par  suite  assez  abondante  ;  en 
Bretagne,  elle  a  été  très  fréquente  (Brest; 
IS  jours"). 

Août  a  été  encore  frais,  surtout  en  Breta- 
gne, dans  l'Ouest  cl  à  Paris  ;  par  contre,  dans 
le  Midi,  la  température  a  été  élevée.  Dans  le 
Non!  et  l'Est,  on  ne  trouve  aucune  journée 
de  forte  chaleur,  tandis  que  dans  le  Sud,  le 
thermomètre  a  atteint  ou  dépassé  30°  pen- 
dant 11  jours  à  Marseille,  pendant  4  jours 
à  Saint-André-dc-Cubzac.  C'est  pendant  ce 
mois  que  les  orages  ont  été  les  plus  fréquents; 
on  eu  a  compté  7  à  Bel  fort,  5  à  Charlcville 
et  à  Saint-André-de-Cubzac. 

L'été  de  1922,  frais  et  humide,  a  été  préju- 
dieiale  aux  céréales  et  aux  fourrages. 


G.     B.VRBÉ. 


PARTIE  OFFICIELLE 


Décret  du  2  décembre  1922  relatif  à  laddition 
de  succédanés  à  la  farine  entière  de  fro- 
ment. 

Art.  i".  —  .\  parlir  de  la  promulgation  iln 
pn'-int  décret,  c«l  autorisée,  à  litre  facultatif,  l'ad- 
dilion,  à  lu  farine  entière  de  froment  desUiiée  à  la 
paiiificalioii,  de  lo  p.  loo  de  farine  de  seigle  ou 
de  lo  p.   i«»o  de  fariiw  de  ria. 

A  p;irlir  du  'j5  décembre  192a  inclusivement  et 
ju-^u'nu  3i  aoùl  ijjaS  incliHivemint,  la  farine  des- 
tinée à  la  panifie  ulion  devra  être  composée  obliga- 
toiremenl  d'ini  mélange  de  90  p.  mo  do  farine 
entière  de  froment  et  <o\\  de  10  p.  100  (k-  farine 
de  seigle,  soil  de  10  p.  100  de  farine  de  riz. 


Art.  2.  —  Le  ministre  de  l'Agriculture  est  char- 
gé  de  rexéoiilion   du   présent    décret. 


Avis  relatif   à    l'exportation   des    fourrages. 

Est  rapportée  la  dérogation  générale  consentie, 
par  avis  au  Juurnal  o/yicie/  du  i4  octobre  lO'^a, 
en  ce  qui  concerne  les  fourrages,  à  la  prolultition 
de  sortie  édictée  par  le  décret  du  12  juillet  if)io- 

En  conséquence,  cl  jusqu'à  nouvel  onb-e,  l'ex- 
portation des  fourrage?  est  prohibé*».  Seuls,  pour- 
ront être  autori.*és  à  francliir  la  frontière,  les 
fourrages  qu'on  justifiera  avoir  été  Hiargéi;  sur  va- 
gons  an  plus  lard  le  /)  décembre  1922. 


CORRESPONDANCE.  —  CONSEILS  PRATIQUES 


485 


ACADÉMIE  D'AGRICULTURE  DE  FRANCE 


Séance  du   29   novembre   1922.  —  Présidence        1 
de   M.   Prosper  Gervais. 

M.  le  Secrétaire  perpétuel  dépouille  la  corres- 
pondance et  signale  un  certain  nombre  d'ou- 
vrages reçus  par  l'Académie. 

Les    comptes   dans  la  ferme. 

M.  Henry  Girard  présente  à  l'Académie  un  ma- 
nuscrit de  M.  Sibille,  intitulé  :  Comment  je  tenais 
mes  comptes.  M.  Sibille  a  diiugé  pendant  vingt- 
cinq  ans  •  une  grande  exploitation  lIo  Seine-et- 
Marne,  qui  a  eu  la  prime  d'honneur.  Il  s'occupe 
actuellement  avec  un  grand  dévouement  de  la 
Société  d'Agriculture  de  Meaux  ;  mais  il  a  voulu 
étendre  son  rayon  d'action  en  exposant  à  tous 
ses  collègues  agriculteurs  comment,  dans  sa  vie 
de  praticien,  il  s'est  toujours  efforcé  de  voir 
<:lair  dans  ses  affaires  en  tenant  une  comptabilité 
simple,    mais  pratique. 

Le  travail  de  M.  Sibille  se  divise  en  deux 
parties.  Dans  la  première,  l'auteur  expose  ce 
qu'il  est  indispensable  de  savoir  dans  toute  ex- 
ploitation agricole  :  quelles  sont  les  recettes,  les 
dépenses,  leur  décomposition  par  nature  ;  quels 
sont  le  montant  du  capital  engagé  et  le  résultat 
obtenu  à  la  fin  de  chaque  campagne. 

Dans  la  seconde  partie,  M.  Sibille  indique  les 
moyens  de  bien  administrer  une  entreprise  agri- 
cole, qu'elle  soit  petite,  moyenne  ou  très  impor- 
tante. 

(>ette  étude  pourrait  avoir  pour  épigraphe,  dit 
M.  Henry  Girard,  la  maxime  de  Mathieu  de  Dom- 
basle  :  «  Dans  une  exploitation,  il  n'y  a  pas  de 
succès  sans  économie,  pas  d'économie  sans  ordre, 
et   pas   d'ordre    sans   comptabilité  !   » 

Il  faut  esi^érer  que  ce  manuscrit  de  M.  Sibille 
•<levienne  im  ouvrage  que  les  praticiens  poTirront 
<e    procurer. 

L'enseignement  par  la  cinématographie. 

M.  Paul  Drouord,  ingénieur  agronome,  entre- 
tient l'Académie  de  l'intérêt  que  présente  le  ciné- 
matographe employé  dans  la  vulgarisation  des 
choses  de  la  terre,  dans  les  recherches  scienti- 
liques  utiles  à  l'agriculture,  enfin,  pour  la  pré- 
-.ntation  dans  les  campagnes  de  spectacles  recréa- 
tifs. 


M.  Henry  Chéron,  ministre  de  l'Agriculture, 
a,  du  reste,  tout  récemment  demandé  au  Parle- 
ment l'autorisation  de  prélever  une  somme  de 
5oo  000  fr,  sur  les  fonds  qui  lui  sont  déjà  accor- 
dés et  qui  proviennent  des  encaissements  du  pari 
mutuel,  afin  de  permettre  à  l'Etat  de  coopérer 
dans  les  établissements  d'enseignement  et  dans 
les  communes  rurales,  à  l'installation  de  cours  et 
de  conférences  illustrés  par  le  film,  et  ausS'i  à 
l'organisation  de  spectacles  cinématographiques 
comportant  des  vues  récréatives  associées  à  des 
sujets  d'éducation  professionnelle,  d'hygiène  et 
d'économie  domestique. 

M.  Droaard  montre,  au  point  de  vue  scieutilî- 
quc  et  technique,  quelles  investigations  le  ciné- 
matographe, avec  les  perfectionnement  récents, 
a  permises  dans  le  monde  des  infiniment  petits, 
des  infiniment  rapides,  et  aussi  des  infinimenv 
ralentis.  Grâce  au  film,  il  est  désormais  possible, 
n'importe  où,  n'importe  quand,  d'examiner  dans 
le  détail  complet  de  leur  exécution  les  opérations 
culturales  de  toute  sorte. 

Le  cinéma  a  un  rôle  tout  indiqué  dans  la 
vulgarisation  des  nouvelles  méthodes  de  culture, 
des  procédés  pratiques  intéressants,  des  tours  de 
^iiain,  du  geste  professionnel  optimum,  geste 
que  l'on  peut  ralentir  ou  agrandir  à  volonté  sur 
l'écran  pour  mieux  en  faire  comprendre  les 
phases   nécessaires. 

M.  Dixjuard  indique  quels  sont  les  prix  rela- 
tivement bas  aux  quels  on  peut  aujourd'hui  se 
procurer  des  appareils  de  projection  d'enseigne- 
ment :  I  000  à  2  5oo  fr.  ;  la  location  des  films 
-est  aussi  à  des  prix  abordables. 

Après  cet  exposé  défilent  des  films  des  Eta- 
blissements Pathé  Consortium.  Gaumont,  Edi- 
lio'ii  française  cinématographique,  dont  voici  les 
titres  :  le  Dytique,  Hybridation  du  blé,  le  Mimé- 
tisme, les  Animaux-fleurs,  la  Garyocinèse  d'une 
cellule  vivitnte.  Germination  d'un  grain  tic  pol- 
len, les  Vendanges. 

Les  applaudissements  qui  accueillent  ce  défilé 
manifestent   l'intérêt  qu'il   suscite. 

M.  le  Président  félicite,  au  nom  de  l'Académie, 
les  ccynstructeurs  de  l'art  raffiné  qu'ils  ont  dé- 
pensé pour  fournir  un  spectacle  aussi  intéressaiit 
qu'instructif.  H.  Hitier. 


CORRESPONDANCE  -  CONSEILS  PRATIQUES 


—  N"  6612  (Gers).  —  Pour  détruire  la  mousse 
dans  les  prairies,  on  emploie  le  sulfate  de  fer  pul- 
\éris»'.  La  quantité  à  épandre  à  l'hectare  dépend 
de  l'âge  et  du  développement  de  la  mousse  ;  vous 
l'obtiendrez  (en  kilogranmies),  en  multipliant  par 
•o  la  hauteur  de  la  mousse  exprimée  en  milli- 
mètres. Par  exemple,  si  la  mousse  a  3o  milli- 
mètres de  hauteur,  il  faudra  employer  600  kilo- 
grammes de  sulfate  de  fer  par  hectare.  L'épan- 
dage   se   fait  en    février-mars    ;  on   herse  ensuite 


\igoureusement,  si  possible  en  long  et  en  travers. 
Il  serait  bon  aussi  d'appliquer  par  hectare  Goo  à 
800  kilogr.  de  scories  de  déphosphoration  et  3oo 
kilogr.  de  syhinite  ;  ces  engrais,  tout  en  évitaiit 
la  réapparition  de  la  mousse,  indice  de  la  pau- 
^  reté  du  sol,  provoqueraient  la  croissance  des  bon- 
nes espèces  d'heAes  et  augmenteraient  le  rende- 
ment. —  F.  L. 

—  .U.  .1.   G.  <Corrèze).  —  Dans  votre  départe- 
ment, le  bois  de  Châtaignier  destiné  à  la  fabri- 


486 


LA  SEMAINE  MÉTÉOROLOGIQUE 


cation  des  cMiaiU  laniiaiil*,  se  vend  actuellement 
4o  fr.  la  tonne  sur  vayon.  gare  départ,  ou  20  fr. 
le  ïtère,  rendu  sur  le  quai  de  la  gare  de  départ. 
Dans  l'Ardècho.  Ie<  usines  prenant  à  leur  charge 
tous  les  frais  d'exploitation  et  de  transport,  paient 
le  Châtaignier  en  moyenne  20  fr.  la  tonne.  Cei- 
laines  d'entre  elles  n'hésitent  pas  à  payer  ce  bols 
5o  fr.  la  tonne  quand  les  propriétaires  pren- 
u'-nl  à  leur  charg«  les  frais  d'exploitation  et  le 
charroi.   —  (F,   L.). 

—  M.  Z>...  Ait'iTt'i.  —  Los  préiiiulions  à  pren- 
dre contre  i  avorlement  épizootique  sont  les 
sui\antfs  :  1°  Isolement  dos  vaches  sur  le  point 
d'a\orler,  ou  récemment  avortées,  pour  éviter 
l'infection  de  l'établc  et  du  milieu  ;  2°  "Désin- 
fection de  l'élable  dans  laquelle  des  vaches  ont 
avorté.  Surveiller  la  qualité  des  boissons  distri- 
buées, et  en  particulier  éviter  d'abreuver  dans 
df-i  marcs  recevant  des  purins  des  cours  ou  des 
ctables   contaminées. 

l'ré\onli\onient,  pour  les  vaches  pleines,  en 
gi--tarion  plu<  ou  moins  avancée,  faire  de  la 
tlé«infeetion  génitale  par  l'introduction  de  bou- 
pii's  ou  d'ovules  antiseptiques  dans  la  cavité  va- 
ginale (Pharmacie  du  Contre,  46,  rue  des  Halles, 
ù  Tours  (L-ft-L.")  ;  une  bougie  par  semaine. 

Les  vaches  ayant  a^orté  restent  avec  un  con- 
duit génital  infecté  si  elles  ne  sont  pas  traitées  ; 
aussitôt  après  avortement  et  délivrance,  il  y  a 
intérêt  à  pratiquer  de  larges  irrigations  utérines 
à  l'eau  bouillie,  suivies  d'injection  d'eau  iodée 
faible  à  i  pour  2  000  et  répétées  à  quelques  jours 
d'intervalle,  durant  une  quinzaine.  L'infécondité, 
si  fréquente  à  la  suite  de  ravortomcnl    ■pizoolique, 


ne    se    produit    pas    si 
appliqué.  —  (G.  M.). 


le    traitement    a    été    bien 


—  N°  G635  iGirondi'). —  L<.'s  bourres  de  laine 
proviennent  des  industries  traitant  la  laine  et 
dont  le  centre  le  plus  important  est  à  Mazamot, 
dans  le  Tarn.  Lmployées  couramment  pour  hi 
fumure  de  la  vigne  dans  le  Midi,  on  les  trouve 
chez  les  marchands  d'engrais  de  cette  région. 
Adressez- vous  à  la  Sté  Cle  Lambert-Rivière,  21, 
Cours  du  Chapeau-Rouge,  à  Bordeaux,  ou  cliez 
Sablies-Crouzet,    rue    Clos-René,    à    Montpellier. 

Quant  aux  scories,  des  expériences  person- 
nelles nous  ont  montré  leur  action  efficace  en 
sables  d'alluvions.  Cette  action  constante  est 
maximum  lorsqu'on  leur  associe  des  engrais  01- 
ganiques  azotés,  tels  que  les  bouri-es  de  laine.  — 
(M.    S.). 

—  M.  D.  (Mi-vri').  —  ^(^us  demandez  si  le 
traitement  des  sanves  par  l'aride  sulfurique  est 
réeliojiient  efficace  pour  détruire  ces,  plantes,  et 
si  ce  traitomeiil  ne  nuit  pas  aux  Légumineuses 
semées  dans  une  a\oiiie  ou  une  orge  de  prin- 
temps et  qui  se  déNeloppeul  on  môme  temps  que 
les  sanves. 

Le  traitement  à  l'acide  sulfurique  pour  la  des- 
truction des  mauvaises  herbes  s'applique  aux  cé- 
réales d'hivt  r  ;  il  on  a  été  fait  des  expériences 
sur  des  céréales  de  printemps,  mais  ces  essais 
n'ont  pas  été  assez  nombreux  jusqu'ici  pour  que 
l'on  puisse  en  tirer  des  conclusions  positives.  Il 
est  donc  préférable  de  s'en  tenir  aux  procédés- 
bien  connus,  le  traitement  par  des  soluliohs  de 
sulfate   de   cuivre   à    3   ou    \    %. 


LA  SEMAINE  MÉTÉOROLOGIQUE 

Semaine  du  ir,  novembre  ou  2  décembre  1922  {OBSERVATOIRE  DU  PARC  SAINT-MA  UR, 


JOURS 

ET    DATES 

l'RESSIO.N 
k  midi  (1) 

5 

S 

TEMPE 

RATLRR 

a 
o' 

s 

Écart 
sur 
la  nor- 
male 

Venl 

5 

S)      a 

't     o 

£   .5 

_5    ^ 

REMAIÏIJIES   DIVËKSES 

millim. 

heures 

iiiiliim. 

Dim...     26  iiov. 

770.3 

-4-0 

6.9 

2<>0 

—   200 

varia. 

3.2 

3.8 

Gelée  blanche,  broi, illard, pluie. 

Lundi..     27  — 

770  7 

0.5 

5  0 

2.7 

-   1   6 

NO 

5.4 

•• 

Golée  bli  nche,  temps  nuageux. 

Mardi..     28  — 

769.2 

-2.1 

".».5 

3   1 

-08 

0 

0.0 

4.1 

Gelée  blun<  he,brc)uilla'-d  pluie. 

.Mercredi  29  — 

767.8 

5.9 

9.» 

8.9 

+  4.9 

0 

0.0 

" 

Brume,  temps  couveit. 

Jeudi. .     30  — 

771.3 

3.7 

6.8 

5.5 

+  1.6 

S 

0.0 

j9 

Rosée,  brouillard  épais. 

Vendredi  1er  dér. 

767  0 

3  1 

7  3 

5.4 

+  1.6 

S 

0.0 

0.4 

Brume,  pluie  tine. 

Samedi.    2  — 

767.8 
769.2 

0  2 
10 

6  0 

3.9 

-^  0  2 

Calme 

0  0 

0  1 

Gelée  blanche,   brouillard. 

Moyenne»  et  totaux  . . 

7.3 

4.5 

.. 

.. 

8.6 

siilirii  (Ir 

8.4 

Pluie  depuis  le  l«f  janvier: 

Ecart*  »ur  !»  normale 

+6.1 

-0.4 

^.. 

+0.4 

» 

» 

'10 . 0 
<lnr  tlir.>r 

" 

En  1922 r..S6'nm 

Normale   . . .     553 

REVUE   COMMERCIALE 


■iSl 


REVUE  COMMERCIALE 


Situation  agricole.  —  Le  temps  a  été  froid  et 
humide  pendant  la  huitaine  ;  des  pluies  assez  co- 
pieuses sont  tombées  dans  la  plupart  des  régions. 

Les  betteraves  fourragères  ont  donné  une  récolte 
abondante  ;  les  rendements  des  pommes  de  terre 
sont  généralement  élevés;  mais  la  conservation 
des  tubercules  laisse  à  désirer. 

Les  premiers  blés  semés  lèvent  régulièrement 
et  vigoureusement;  la  campagne  s'annonce  mieux 
que  la  précédente. 

Blés.  —  En  raison  de  la  reprise  des  battages, 
les  disponibilités  sont  devenues  plus  importantes, 
mais  les  offres  de  la  culture  étant  modérées  sur 
les  divers  marchés,  les  prix  restent  fermes. 

Sur  les  marchés  des  départements,  on  cote  :  75 
à  77.00  à  Auch  ;  80  à  81, 25  à  Albi;  75  à  77  fr. 
à  Besançon  ;  78  à  80  fr.  à  Bourges  ;  79  à  80  fr.  à 
Bar-le-Duc;  81  à  82  fr.  à  Bordeaux;  80  à  81  fr. 
à  Châteauroux;  75  fr.  à  Caen  ;  80  à  82  fr.  à  Châ- 
lons-sur- Marne  ;    78,60  à   79  fr.   à  Chartres;  78  à 

80  fr.  à  Chaumont;  82, 5o  à  8/j.5o  à  Clermont- 
Ferrand  ;   80  à  82  fr.   à  Dijon;   78  fr.   à  Evreux  ; 

81  fr.  à  La  Rochelle;  76  à  76  fr.  à  Laon  ;  77  à 
78,60  à  Lille;  77  à  78  fr.  au  Mans;  82  à  83  fr.  à 
Màcon;  80  à  82  fr.  à  Metz;  79  à  8i,5o  à  Lyon; 
78,60  à  79,5o  à  Nantes;  78  à  80  fr.  à  Nevers;  82 
à  Nancy;  80  à  85  fr.  à  Nîmes;  77  à  78  fr.  à  Or- 
léans; 81  fr.  au  Puy  ;  76  à  76  fr.  à  Rennes;  76  à 
77  fr.  à  Rouen;  79  à  79,60  à  Sens;  78  à  80  fr.  à 
Troyes  ;  80  à  81,26  à  Toulouse;  81  à  87  à  Vaison 
(Vaucluse). 

A  la  Bourse  de  Commerce  de  Paris,  la  cote 
du  blé  a  été  établie  de  82  à  82  fr.  26  les  100  ki- 
logr.,  en  hausse  de   i   fr.   5o. 

La  meunerie  a  effectué  ses  achats  à  des  cours 
en  hausse  de  5o  à  76  centimes  par  quintal.  On  a 
coté,  aux  100  kilogr.  départ  :  les  blés  de  l'Yonne, 
de  la  Marne,  de  l'Aube,  78,76  à  79  fr.  ;  de  l'Oise, 
de  l'Aisne,  de  la  Somme  77  à  78  fr.  ;  de  la 
Mayenne  et  de  la  Sarthe  78  à  78,60;  de  l'Allier, 
du  Cher,  de  la  Nièvre  81  à  82  fr.  ;  de  la  Charente 
77,76  à  78,26;  de  Loir-et-Cher  et  d'Indrc-et-Loire 
77  à   79,60;   de  l'Ouest   77  à  77,60. 

Sur  les  marchés  américains,  la  hausse  a  fait  des 
progrès.  On  cote  aux  100  kilogr.  en  tenant  comp- 
te du  chiangc  :  72  fr.  43  à  New-York;  63.66  à 
Chicago;  63,82  à  Buenos- Ayres. 

Farines.  —  Prix  plus  fermes.  On  paie  de  io3 
à  io5  fr.  le  quintal  départ  du  moulin  ou  iio  fr. 
les  100  kilogr.  rendus  chez  les  boulangers  de 
Paris. 

Seigles.  —  Offres  plus  importantes,  demandes 
moindres  et  prix  en  baisse  de  76  centimes  à  i  fr. 
On  paie,  aux  100  kilogr.  départ  :  Aube,  Marne, 
Eure-et-Loir,  Loiret  55  fr.  ;  Mayenne  et  Sarthe 
54  fr.  ;  Ouest  62  à  53  fr. 

Avoines,  —  Demande  active  et  offres  toujours 
restreintes  ;  il  s'ensuit  un  raffermissement  des 
cours  et  même,  sur  certaines  sortes,  une  hausse 
de  60  centimes  à  i  fr.  Aux  100  kilogr.  départ, 
on  paie  les  avoines  grises  d'hiver  du  Poitou  69,76 
à  60  fr.  ;  les  grises  de  printemps  d'Eure-et-Loir, 
Seine-et-Marne,  Eure  69,60  à  60  fr.  ;  les  blanches 
et  jaunes  du  Nord  62  à  63  fr. 

Orges.  —  Prix  fermement  tenus.  Aux  100  ki- 
logr. départ,  on  paie  les  orges  de  brasserie  du 
Loiret,  de  l'Yonne,  de  Seine-et-Marne  63  à  67  fr.  ; 


de  l'Aube  et  de  la  Marne  ,63  à  63, 5o;  de  la 
Mayenne  et  de  la  Sarthe  6i,5o  à  62  fr.  ;  de  l'Allier 
et  du  Puy-de-Dôme  65  à  66  fr.  ;  orges  de  mou- 
ture 54  à  67  fr.  ;  escourgeons  68  à  60  fr. 

Céréales  diverses.  —  Cours  à  peu  près  sans 
changement  sur  les  sarrasins  que  l'on  cote,  aux 
100  kilogr.  départ  :  Bretagne  69.60  à  60, 5o;  Nor- 
mandie 61    fr.  ;    Limousin   62    fr. 

Les  sorghos  du  Gard,  de  Vaucluse  et  de  la  Drô- 
me  valent  de  42  à  46  fr.  les  100  kilogr. 

Fourrages.  —  Au  marché  de  La  Chapelle,  cours 
slationnaires.  Ou  a  payé,  aux  100  bottes  de  5  ki- 
logr., rendues  à  Paris  au  domicile  de  l'acheteur, 
droit  d'octroi  et  frais  de  camionnage  compris  : 
foin  220  à  266  fr.  ;  regain  23o  à  266  fr.  ;  luzerne 
24o  à   280  fr. 

On  cote,  aux  100  kilogr.,  sur  vagon  gare  de 
départ,  les  foins  pressés  :  Isère,  Savoie  32  à  34 
francs;  Puy-de-Dôme,  3i  à  32  fr.  ;  Languedoc,  Li- 
mousin 32   à  34  francs. 

Pailles.  —  Offre  très  abondante  au  marché  de 
La   Chapelle  ;  prix  en  baisse  de  3o  à  35  fr. 

Aux  100  bottes  de  5  kilogr.  rendues  à  Paris  au 
domicle  de  l'acheteur,  on  paie  :  paille  de  blé 
126  à  i55  fr.  ;  paille  d'avoine  120  à  i5o  fr.  ;  paille 
de  seigle   i3o  à  160  francs. 

Bétail.  —  Au  marché  de  La  Villette  du  lundi 
4  décembre,  l'offre  en  gros  bétail  a  dépassé  légè- 
rement les  besoins;  la  vente  s'est  effectuée  lente- 
ment à  des  prix  faiblen.ent  tenus.  Au  demi-kilo- 
gramme net,  on  a  coté  ,'es  bœufs  de  l'Allier,  de 
la  Nièvre,  de  Saône-et-Loir  î  2,70  à  2.90;  de  l'Orne, 
du  Calvados,  de  la  Seine- Inférieure  2,76  à  2,90; 
de  la  Haute-Vienne  2,85  à  2,96;  de  la  Mayenne  et 
de  la  Sarthe  2,4o  à  2,70;  de  }^aine-et-Loire  et  de 
la  Loire-Inférieure  2,10  à  2,60;  de  la  Vendée  2  à 
2,60;  du  Cantal  2,1 5  à  2,65;  les  génisses  2,90  à 
2,96;  les  taureaux  2  à  2,4o. 

Cours  stationnaires  sur  ks  veaux  cotés  comme 
suit  au  demi- kilogramme  net  :  veaux  d'Eure-et- 
Loir,  Seine-et-Marne,  Seine-et-Oise.  Loiret,  Yonne 
4  à  4,85;  Aube  et  Marne  4  à  4,76;  Indre-et-Loire 
4,60  à  4,76;  Sarthe  3,85  à  4,5o;  Maine-et-Loire 
3,66  à  4,26;  Allier  3,90  à  4)2o;  Eure  3,5o  à  4  fr.  ; 
Bretagne  3  à  3,5o. 

Les  moutons  ont  eu  des  cours  soutenus.  Au  de- 
mi-kilogramme net,  on  a  payé  ;  agneaux  5, 60; 
moutons  de  l'Allier,  de  la  Nièvre,  du  Cher  5  à 
5,60;  de  l'Aveyron  et  de  la  Ilaute-Garonne  3,25  à 
3,96;  de  l'Aube  4.20  à  4,35;  de  la  Haute-Loire 
3,76  à  4  fr.  ;  du  Tarn  3,25  à  3,76;  brebis  du  Midi 
2,5o  à  3,5o. 

Cours  sans  changement  sur  les  porcs  cotés  aux 
prix  suivants,  le  demi-kilogramme  vif  :  porcs 
gras  2,55  à  2,76;   coches   2   à   2,3o. 

Marché  du  jeudi  30  novembre 
Enlrfes  directes 
aux  abattoirs  Réserves 

Amenés         La  Vill.        Vaug.        LaVilL        Vaug. 


Bœufs.. .. 
Vaches. . . 
Taureaux 

Veaux  

Moutons . 
Porcs  . . . , 


lélcs 

1  461 
925 
165 

1  185 

6  175 


tôtes 


227 


966 
2  495 


16  les 

209 

22.3 
93! 


têtes 


829 


2  004      1  165       1   197 


2.35 

2  090 
210 


têtes 

220 

49 
468 
330 


488 


REVUE    COMMERCIALE 


Prii  maxima  au  kilogramme 

Au  poids  net^ Au  poids  vif_ 

1"  quai.     2'  quai.     3'  quai.  Prii   extrôm  « 


BœufaT 5.i.0 

Vaches 5.30 

Taureaux 4.60 

Veaux 8.00 

M)utuns 10.30 

Porc? 8  00 


4  80      4.00  1     »  à  3.54 

4   10      3.80  1     ■>      3.54 

4.20      3.90  1     ■>      3  12 

6.20      4.20  1   10      5.6» 

7  70      6.60  2  .")2      6  16 

7.56      7.28  4.00      6.70 
Marché  du  lundi  1  Décembre 
Entrées  directos 

aux  aballoirs  K^servea^ 

Amenés        La  VÎîr'^~'vI^  U  Viil.       Vaug. 


Bœufs.... 
Vaches... 
Taureaux. 
Veaux — 
Moutons  . 


té  te» 
3  5i)ô  \ 
l  97S( 
386  ] 

2  l.">0 

14  'm 


Porcs 3  968 


lôles 
274 

1  357 

2  342 
1  600 


letes 
239 

328 
463 

"87 


tites 


lètes 


553        300 


435 

1  405 

410 


07 
900 

470 


Prix  maxima  du  kilogramme 


Au  poids  net 
l"qual.     2' quai.     3' 

Boeufs 5.50  4.80  4    »  1  00  à  3.54 

Vaches 5.30  4.40  3.80  1.00      3.54 

Taureaux...  4.60  4.20  3.90  1.00      3.42 

Veaux 8    »  0.40  4.40  1.50     5.61 

Moutons....  lu. 30  7.70  6  60  2.25      6.10 

Porcs 8    »  7,56  7.25  4    »      5.67 

Dan?  les  déparlomonts,  on  cote  : 

Bordeaux,  par  kilogramme  poids  vif  :  bœufs 
1  .Cf>  à  3,4o;  veauK  3  à  A.ôo;  moutons  2,4o  à 
3,0(1  ;  porcs  5  à  5.6o. 

Cholet,  par  kilogramme  poids  vif  :  boeufs  1,20 
îi  2.25;  vaches  1,10  à  2,i5;  veaux  3,5o;  porcs 
/•.75. 

Dijon,  par  kilogramme  poids  vif  :  veaux  3, 80 
à  Vi"  ;  porcs  5,-0  à  5.5u  :  par  kilogr.  net  :  mou- 
tons G  à  8  fr. 

LHIe,  par  kilogramme  poids  net  :  bœufs  3,25  à 
5.10;  veaux  6  à  9,5o;  moutons  G  à  9  fr.  ;  porcs  7 
à  8.5o. 

LvofJ-FaJse,  par  kilogramme  poids  vif  :  bœufs  2 
à  3,10;  veaux  3,90  à  6,80;  porcs  4. 80  à  5,3o; 
par  kilogr.  net,  moutons  6  à  9  fr. 

MnrsriUe,  par  kilogramme  poids  net  :  bœufs 
3.5o  à  4.00;  vaches  3  à  4  fr.  :  mouton*  7  à  7,60; 
par  kilogr.  vif,  porcs  4.70  à  5fr. 

IS'ancy,  par  kilogramme  poids  vif  :  veaux  4  à 
5.;!0;  porcs  5, 60  à  G  fr.  ;  par  kilogr.  net  :  bœufs 
/i  à  5. Go;  vaches  2,Go  à  5.('>o;  moutons  5.5o  a 
8,75. 

Rouen,  par  kilogramme  poids  net  :  bœufs  3.5o 
à  5.5o;  motitons  7  à  9,5o. 

Strasbourg,  par  kilogramme  poids  net  :  Ixrnfs 
h  à  5,4o;  vaches  3, 60  à  /i,8o;  veaux  7  à  S  fr.  ; 
porcs  7./|n  h  7,5o. 

Bétail  de  trait  et  d'élevage.  —  A  Charolles.  on 
p.'tii-  à  la  pièce  :  \a(li(s  lailitie*  i.Goo  à  i.85o  fr.  : 
g<'ni-i<es  800  à  i.ooo  f r.  ;  porcelets  120  à  iSô  fr.  ; 
à  la  paire  :  bœufs  3.5oo  à  5. 000  fr. 

A  Gournay  (Eure),  on  vend,  à  la  pièce  :  va- 
chf>«  f>Itiiirs  1,800  à  0.000  fr.  ;  vaches  maigres 
r»'''n  .'i  i.ioo  fr. 

Vins.  —  Dans  k  Midi,  ks  prix  restent  soutenus 
et  dm*  le  Centre,  où  les  excédents  sont  main- 
tenant logés,  les  cours  se  raffermissent. 

On  cote  à  l'heololitrc  nu,  sur  les  marchés  mé- 
ridionaux, en  vin?  roiig.s  ;  5o  à  78  fr.  à  Bézier* 
<•   "i    «'.arcassonn'^-    '      '    -"-•   fr.   à   Montpellier;  5n 


à  7S  fr.  à  Narbonne;  5o  à  80  fr.  à  Perpignan.  Les 
vins  rosé*  valent  de  G, 25  à  G,5o  à  Béziers;  de 
6,25  à  7  fr.  à  Montpellier;  les  blancs  de  6,75  à 
7  fr.  à  Béziers;  do  6,75  ù  7,26  à  Montpellier,  le 
tout   au    degré-hectolitre. 

Dans  la  Vienne,  on  offre  4o  à  45  fr.  de  l'hecto- 
litre aux  vignerons  ;   ceux-ci  demandent  5o  fr. 

Dans  rindre-et-Loire,  on  cote  les  vins  de  7  à 
8°.  .'10  fr.  ;  ceux  de  9°,  45  à  5o  fr.  l'hectolitre. 

On  signale  des  ventes  de  vins  rouges  des  Cha- 
rentes.  au  prix  de  i25  fr.  la  barrique;  les  cours 
des  vins  blanc*  \arient  de  5.25  à  G  fr.  le  degré- 
heelolitre. 

Dans  le  Loiret,  les  vins  d'Auverjiat  se  vendent 
i5o  fr.  la  pièce  de  23o  litres. 

Les  vins  blancs  de  Chablis  se  vendent,  suivant 
les  crus,  de  i5o  à  25o  fr.  la  feuillette  de  i36 
litres. 

En  Auvergne,  dans  le  Puy-de-Dôme,  on  paie 
de   12  à   iG  fr.   le  pot  de  i5  litres. 

Les  vins  rouges  et  blancs  de  l'Auxerrois  va- 
lent de  95  à  100  fr.  la  fcuilleltc. 

Dans  l'Aube,  aux  Riceys,  on  demande  de  65 
à  100  fr.  de  l'hectolitre. 

Le*  vins  du  Beaujolais  valent  de  175  à  23o  fr. 
le*  oi5  litres,  en  qualités  ordinaires;  de  276  à  4oo 
franc*  en   crus  cla*sés. 

Fruits  à  cidre.  —  On  paie,  aux  mille  kilogr,,. 
]e«  pommes  à  cidre  :  i5o  fr.  à  Mamcrs;  i3o  fr. 
à  Rouen;  100  à  130  fr.  à  Rennes;  100  fr.  à  La- 
val; iio  à  120  fr.  à  Gournay;  i35  à  i4o  fr,  à 
Beauvais;  95  à  100  fr.  dans  la  Loire-Inférieure. 

Sucres.  —  A  la  Bourse  de  Commerce  de  Paris^ 
le  sucre  blanc  n°  3  est  coté  de  177  à  182  fr.  5o 
les  100  kilogr.,  en  hausse  sur  les  prix  de  la  se- 
maine dernière. 

Houblons.  —  Les  cours  se  raffermissent.  A  Di- 
jon, les  houblons  de  premier  choix  sont  cotés  de 
iSo  à  i85  fr.  les  5o  kilogr. 

A  Lille,  on  cote  ;  houblons  du  Nord  iCo  à  175 
francs;  de  Bourgogne  225  à  270  fr.  ;  d'Alsace  35o 
à  095  fr.  les  5o  kilogr. 

A  Strasbourg  :  houblons  prima  25o  à  280  fr.  ; 
moyens   220  à    260  fr.  ;  ordinaires   i5o  à   i8o   fr. 

Noix  et  cerneaux.  —  Transactions  calmes  à  des 
prix  en  baisse  pour  les  exportations.  Dans  l'Isère, 
à  Saint-Marcellin,  on  paie,  aux  100  kilogr  :  noix 
mayclles  020  fr.  ;  commerciales  3oo  fr.  ;  cer- 
neaux de  mayetle?  i.ooo  fr.  ;  de  chabertes  800 
francs;  arlequins  5oo  fr.  ;  cerneaux  pour  l'hul' 
leric  25o  francs. 

A  Bordeaux,  on  cote  les  noix  en  sacs  :  Marbots 
i35  fr.  ;  cornes  142  fr,  les  5o  kilogr.  ;  cerneaux 
en  caisses,  extra  1.075  à  i.ioo  fr.  ;  invalides  775 
francs;  arlequins  525  francs. 

Dans  la  Dordogne.  à  Sarlal,  on  paie  :  cerneaux 
8G0  fr.  les  100  kilogr.  ;  noix  60  à  65  fr.  l'hec- 
iolilre. 

Graines  fourragères.  —  Cours  stalionnaires  sur 
le  trèfle  et  la  luzerne,  en  hausse  sur  l'anthyllide 
<'t  la  liipuline.  On  cote  aux  100  kilogr.  départ  : 

Trèfle  violet  5oo  à  Goo  fr.  ;  luzerne  de  pays  4oo 
à  \ôo  fr.  ;  luzerne  de  Provence  475  à  525  fr.  ;  hi- 
puline  275  à  .^4o  fr.  ;  ray-grass  d'Italie  260  à  270 
francs;  ray-prass  anglais  260  à  280  fr.  ;  trèfle 
blanc  900  à  i.3oo  fr.  ;  trèfle  hybride  45o  à  Goo  fr.  ; 
vesccs  100  à  125  fr.  ;  sainfoin  i25  à  175  fr. 

B.    DURAIVD. 

Lr  r.rniiil   :  P.   lUw. 
Iiiifi.    \.   l)\^^    et    l'ii*    \îm'.   f)?.   r.  Madame.   Paris, 


CHRONIQUE  AGRICOLE 


489 


CHRONIQUE  AGRICOLE 


Adoption  par  le  Sénat  du  projet  de  loi  sur  les  Chambres  d'Agriculture.  —  Principaux  caractères  de 
ce  projet.  —  Formation  du  corps  électoral.  —  Hessources  des  Chambres  d^'Agriculture.  —  Les 
Chambres  régionales.  —  Rapports  avec  les  Offices  agricoles.  —  Interdiction  d'exportation  ,des 
pailles.  —  Vote  de  la  loi  sur  les  accidents  du  travail  en  Agriculture.  —  Création  d'un  registre 
généalogique  des  semences  sélectionnées  et  d'un  Comité  de  contrôle.  —  Nécrologie  :  mort  de 
M.  bernand  Després.  —  Extension  des  expositions  d'hiver  au  Grand-Palais,  à  Paris.  —  Fixation 
des  prix  des  graines  de  betteraves  à  sucre  fournies  par  l'Allemagne.  —  Efforts  de  la  Chambre 
Syndicale  des  producteurs  des  graipes.  —  Le  délai  pour  la  déclaration  de  récolte  des  vins.  — 
Vœu  de  la  Société  départementale  d'encouragement  à  l'agriculture  de  l'Hérault  en  faveur  de  la 
protection  des  vins  français.  —  Exposition  des  vins  du  Maçonnais  ei  du  Beaujolais.  —  Rapport 
du  jury.  —  Récolte  en  Italie  et  en  Espagne.  — Foires  aux  vins  à  Angers  et  à  Tours.  —  Le  budget 
d'Alsace  et  Lorraine.  —  L'enseignement  manuel  à  l'Ecole  d'hiver  de  Vcsoul.  —  Etude  du  D'" 
Feytaud  sur  l'invasion  du  Doryphora  ea  Gironde.  —  Almanachs  et  Agendas. 


Les  Chambres  d'Agriculture. 

Le  Sénat  a  adopté,  dans  sa  séance  du  5 
dccombre,  le  projet  de  loi  sur  les  Cham- 
bres d'Agriculture,  dont  l'examen,  commen- 
cé il  y  a  quelques  semaines,  avait  été  ajour- 
né pour,  concilier  des  opinions  assez  diver- 
gentes, lue'  analyse  rapide  en  fera  ressortir 
les  principaux  caractères. 

Si  le  projet  devient  définitif,  les  Cham- 
bres d'Agriculture  seront  départementales, 
et  elles  seront  les  organes  consultatifs  et 
professionnels  des  intérêts  agricoles  de  leur 
circonscripiion.  Elles  seront  composées  de 
membres  élus-  au  scrutin  de  liste,  à  raison 
de  cinq  par  arrondissement,  pour  une  durée 
de  six  années.  Comme  pour  tous  les  projets 
antérieurs,  la  principale  discussion  a  porté 
sur  la  composition  du  corps  électoral.  Après 
l'adoption  d'amendements  présentés  par  M. 
Lafferre  et  par  M.  Léon  Roland,  l'article  5 
a  formulé  celte  composition  comme  il  suit  : 

Sont   électeurs  à   la  condition   : 
o)   D'être  inscrits  sur   une   liste   électorale  poli- 
tique ; 

b)  D'être  âgés  de  vingt-cinq  ans  révolus  au 
plus  tard  le  dernier  jour  du  délai  imparti  pour 
Tinscriplion  des  électeurs  sur  la  liste  spéciale  aux 
Chambres    d'agriculture  ; 

c)  D'être  Français  ou  naturalisés  Français  de- 
puis  dix   ans   au   moins    : 

1°  Les  propriétaires  et  les  usufruitiers  d'une 
exploitation  rurale  ou  forestière,  située  dans  la 
commune  sur  les  listes  de  laquelle  ils  demandent 
leur  inscription,  pourvu  que  l'acquisition  de  la 
propriété  ou  la  constitution  de  l'usufruit  remonte 
à  plu<  de  cinq  années; 

■.>°  Li's  fermiers,  les  métayers,  les  colons  par- 
tiairo*.  les  domaniers,  les  chefs  de  culture,  les  ré- 
gisseur* ; 

^i''  Les  ouvriers  à  la  journée  ou  à  gages,  ainsi 
que  le?  régisseurs  et  les  membres  de  la  famille 
du  eliof  d'exploit.ition  travaillant  avec  lui  à  con- 
dition qu'ils  exercent  habiliiellement  et  effecti- 
vement la  profession  agricole  depuis  cinq  ans 
eon«r(utif«  au  moins  sur  le  territoire  de  la  com- 
mune oi'i  ils  demandent  leur  inscription. 
.  16  Décembre  1922.  —  N»  50 


En  outre,  sont  électeurs  ceux  qui  n'exerçanl 
plus  la  profession  agricole,  mais  qui,  âgés  d'au 
moins  cinquante  ans,  ont  appartenu,  pendant  les 
dix  dernières  années  au  moins,  aux  catégories  vi- 
sées ci-dessus  (quelle  que  soit  la  commune  où  ils 
ont  rempli  les  conditions  imposées  pour  l'élec- 
torat). 

Sont  électrices  : 

Les  femmes,  chefs  d'exploitation  agricole,  qui 
possèdent  les  conditions  de  capacité  civile,  d'âge 
et  de  nationalité,  fixées  par  le  présent  article,  ain- 
si que  celles  qui,  au  cours  de  la  dernière  guerre, 
pondant  l'absence  de  leur  mari,  père  ou  frère, 
ont  dirigé  leur  exploitation  agricole  et  remplissent 
les  mêmes  conditions,  de  nationalité,  d'âge  et  de 
capacité. 

L'extension  ainsi  donnée  au  corps  électo- 
ral pourrait  susciter  d'importantes  objec- 
tions, mais  il  paraît  qu'elle  a  été  une  des 
principales  concessions  qui  ont  permis 
l'adoption  de  la  loi. 

Parmi  les  mandats  confiés  aux  Chambres 
d'Agriculture,  M.  Carrère  a  fait  adopter  la 
mission  de  codifier  les  coutumes  et  usages 
locaux  à  caractère  agricole  qui  servent  or- 
dinairement de  base  aux  décisions  judiciai- 
res, et  d'émettre  des  avis  sur  les  différends 
d'ordre  colleclif  entre  propriétaires,  exploi- 
tants et  ouvriers. 

Le  problème  des  ressources  que  les  Cham- 
bres d'Agriculture  pourront  se  procurer  a 
donné  lieu  à  une  assez  vive  discussion.  Il 
était  unanimement  reconnu  qu'elles  pour- 
raient recevoir  des  subventions  des  départe- 
ments, des  communes  et  de  l'Etat,  mais  quel- 
ques-uns voulaient  leur  donner  la  faculté 
de  percevoir  des  centimes  additionnels  à 
l'impôt  sur  la  propriété  non  bàlie.  Celle  con- 
ception a  été  écartée,  mais  les  Chambres 
pourront  percevoir  des  taxes  en  rémunéra- 
tion, des  services  qu'elles  rendront. 

Alix  termes  de  l'article  39  du  projet,  les 
Chambres  départementales  poin-ront  se 
concerter  pour  étudier  des  projets  communs 
à  ])hisieurs  départements,  et  même  se  cons- 
tituer en  unions,   sous  le  titre  de  Chambres 

Tome  II.  —  25 


490 


CHRONIQUE  AGRICOLE 


régionale?,  api'<'>  l'ii  avuir  avis*'  le  minis- 
tre <le  rAgricnlIuit'.  Mah  un  aniendonionl 
(le  M.  |)omini(jiit'  l.)clalia\e,  tendant  à  qua- 
lifier les  présidents  des  Cdianihres  pour  tenir 
.  des  assemblées,  n'a  pas  été  pris  en  consi- 
dération. 

I.e  texti-  du  projet  UKidifie  la  comj)Osilio(i 
des  Offiees  agricoles  et  en  règle  les  rapports 
avec  les  Chambres  d'Agricullure.  Les  Offices 
tiéparlementaux  se  composeront  désormais  : 
1°  de  trois  membres  élus  pur  le  Conseil  gé- 
néral ;  "2°  de  trois  membres  élus  en  séance 
pléniire  par  la  ("liambre  d'Agriculture  ;  3° 
du  directeur  des  Services  agricoles  du  dé- 
liarlcinent  et  du  directeur  des  Services  sani- 
taires vétérinaires,  avec  voix  consultative. 
Ils  sont  élus  pour  un  an  et  ils  sont  rééligi- 
bles.  Ia^s  budgets  et  les  comptes  des  Offices 
départementaux  seront  soumis  à  l'avis  et  à 
la  délibération  des  Chambres  d'Agriculture 
avant  d'être  approuvés  par  le  ministre  de 
rAgriculture.  Dans  les  circonscriptions  des 
Chambres  régionales,  les  Offices  régionaux 
ajjricoles  devront  soumettre  de  même  leurs 
budgets  et  leurs  comptes  à  l'approbation  des 
(  Ibandires  régionales. 

A  la  iin  de  la  discussion,  M.  Mélinc  a  cx- 
prinu'  l'espoir  (jue  la  (-hambre  des  Députés 
adopterait  le  projet,  malgré  ses  imperfec- 
tions, avant  la  fin  de  ce  mois,  et  que  dispa- 
raîtrait enfin  la  I(m  du  25  octobre  1919,  pro- 
rogée d'année  en  année.  Un  nouvel  échec 
compromettrait  peut-être  définitivement  le 
sort  des  Chambres  d'Agriculture  contre  les- 
quelles des  objections  de  nature  inavouable 
peuvent  seules  subsister. 

Exportation  des  pailles. 

Un  avis  inséré  au  Journal  Offirirl  du  0 
décembre  fait  connaître  que  la  proliibilion 
de  sortie  des  fourrages  (voir  le  numéro  du 
0  décembre,  page  'i8'j),  s'applique  également 
aux  pailles  qui,  au  point  de  vue  douanier, 
sont  considérées  comme  fourrages  et  com 
prises  dans  le  même  article  du  tarif  d'entrée. 
Les  accidents  du  travail  agricole. 

La  Chambre  des  DéjMilés  a  adopté,  dans  sa 
séance  du  7  déccnd)re,  le  projet  de  loi  relatif 
à  la  législation  sur  les  accidents  du  travail 
en  agriculture.  Aucun  changement  n'ayant 
été  ai)|)orté  au  texte  précédemment  établi 
par  le  Flénal.   ce  1.-x|e  est   deveini  définjlif. 

Les  semences  sélectionnées. 
La  création  de  nouvelles  variétés  de  plan- 
tes, qu'il  s'agisse  de  plantes  utiles  ou  de  plan 
tes  ornementales,  rprclles  soient  herbacées  ou 
ligneuses,  exige  un  travail  délicat,  de  longs  et 
patients  essais.     \u(  une    lé-i^lntion    ne    pro- 


tège celui  qui  les  a  créées  et  ne  lui  assure  la 
légilimo  rémunération  de  ses  elTorts  ;  bien 
plus,  il  arrive  qu'il  est  même  dépossédé  de 
la  notoriété  qui  devrait  s'attacher  à  son  suc- 
cès, par  le  fait  de  l'habileté  de  concurrents 
qui  s'approprient  Iç  fruit  de  ses  recherches. 
I>epuis  longtemps,  de  nombreuses  protes- 
tations se  sont  élevées  à  ce  sujet,  et  l'on  a 
cherché^  sans  y  parvenir,  les  moyens  de 
réagir  contre  ces  abus.  On  a  réclamé  notam- 
nieiif  l'institution  de  registres  de  contrôle 
ipii  -au\egardcraicnl  les  intérêts  en  souffran- 
ce. Le  ministre  de  l'Agriculture  vient  d'entrer 
dans  cette  voie  par  un  décret  dont  on  trou- 
vera le  texte  plus  loin  (p.  502),  Ce  décret 
a  pour  objet  de  créer  un  registre  généalogi- 
que des  semences  sélectionnées,  et  il  institue 
un  Comité  chargé  du  contrôle  de  ces  semen- 
ces. Il  y  a  là  un  effort  dont  on  doit  souhaitci 
le    succès. 

Nécrologie. 
\ous  apprenons  avec  regret  la  mort  d'un 
des  agriculteurs  les  plus  estimés  de  Bretagne, 
.M.  Fernand  Després,  président  de  l'Office 
agricole  régional  de  l'Ouest  et  de  l'Office  dé- 
partemental d'Ille-el-Vilaine.  Lauréat  de  la 
|)rime  d'honneur  pour  sa  ferme  du  Temple,  à 
la  Guerche-de-Brctagne,  il  a  activement  con- 
tribué aux  progrès  par  les  exemples  qu'il  a 
donnés  dans  la  culture  et  dans  l'élevage. 

Les  expositions  d'hiver  à  Paris. 

Nous  avons  annoncé  que  le  deuxième 
Salon  de  la  Machine  agricole  et  la  Ff)ire  na- 
tionale de  Semences  se  tiendront  au  Grand- 
Palais  des  (Ihamps-Elysées,  à  Paris,  du  20 
au  28  janvier,  et  qu'une  autre  exposition 
sera  ouverte  du  15  au  20  février.  Celte  der- 
nière exposition  a  pris  une  grande  impor- 
lanc»>  :  elle  comi)rendra   : 

1°  In  Concours  international  d';ininiaux  <li: 
hiisse-eour   et   de  matériel   avicoio. 

■j°  Une  exposition  de  fleurs,  fruits  et  légumes; 

3°  Des  sujets  des  plus  belles  races  de  bovins  élc- 
vrs  ,11  France  ; 

'\°  Cne  foire  au  miel  organisée  par  la  Société 
centrale   d'Apiculture   de  France; 

5°  Des  produits  de  laiterie  présentés  par  le 
Comité  de  la  Classe  /|0  du  Comité  agricole  et 
horticole  françnnis  des  Expositions; 

Ci°   Les  produits   de   l'oléiculture; 

7°  Les  vins. 

Le  programme  est  à  la  disposition  des  in- 
ti'-ressés  au  siège  de  la  Société  Centrale  d'Avi- 
culture de  France,  3'»,  rue  de  Lille,  Paris  (7*). 
la  clôture  des  engagements  est  irrévocable- 
ment fixée  au  .5  janvier  1923. 

Graines  de  betteravr s  à  sucre. 

On   sait   (juc   l'Allemagne  doit   ftuirnii'  à   la 


CHROiNlQUE   AGRICOLE 


4)1 


"France,  au  titre  des  réparations,  des  graines 
de  betteraves  à  sucre  ;  ces  graines  sont  ré- 
parties par  un  comptoir  de  vente  agréé  par 
le  ministère  de  l'Agriculture.  Par  un  arrêté 
ministériel  en  date  du  21  novembre,  les  prix 
de  vente  de  ces  graines  ont  été  fixés  comme 
il  suit  pour  la  campagne  lU'^^-^w^o  :  450  fr. 
par  100  kiiogr.  au  départ  d'Aix-la-Chapelle. 
et  -160  fr.  départ  des  Magasins  généraux. 

Nous  avons  déjà  signalé  les  efforts  pour- 
suivis en  France  afin  de  développer  la  pro 
duction  des  graines  de  betteraves  à  sucre. 
Une  Chambre  syndicale  des  producteurs  de 
graines  s'est  constituée  depuis  quatre  ans. 
Dans  une  note  qu'il  nous  communicjue,  son 
président,  M.  C.  Mennesson,  expose  que  les 
membres  de  cette  Association  ont  accru  leur 
production  de  graines  dans  des  proportions 
croissantes  d'année  eu  année  ;  ils  y  ont  con- 
sacré '2(JS  hectares  environ  en  11)18,  o40  en 
1919,  437  en  1920,  59i  en  1921,  1200  en 
1922,  dans  les  déparlements  suivants  :  Nord, 
Pas-de-Calais,  Aisne,  Marne,  Eure-et-Loir, 
Seine-et-Oise.  Basses-  Pyrénées,  Loiret,  Oise, 
Basses-Alpes,  Puy-de-Dôme.  Il  n'est  pas  dou- 
teux que  celte  progression  s'accélère  encore. 
En  effet,  les  cultivateurs  peuvent  compter 
sur  le  maintien  du  tarif  douanier  fixé  par 
le  décret  du  24  février  dernier,  dont  la  ra- 
tification est  actuellement  soumise  au  Parle- 
ment ;  aucun  motif  valable  ne  peut  être  op- 
posé à  ce  maintien.  La  Commission  des 
Douanes,  sur  le  ra}i[)ort  de  M.  Néron,  con- 
clut à  la  ratification. 

Questions  viticoles. 

On  trouvera  plus  loin  (p.  502;  le  texte  de 
la  nouvelle  loi  qui  fixe  la  limite  extrême  du 
délai  pour  la  déclaration  de  récolte  des  vins. 

Dans  sa  réunion  du  21  novembre,  la  So- 
ciété départementale  d'Agriculture  de  l'Hé- 
rault a  été  saisie  par  M.  Palazy,  son  prési 
dent,  d'une  comparaison  entre  les  importa 
tions  et  les  exportations  de  vins  pendant  la 
dernière  campagne  (octobre  1921  à  sejjlem- 
bre  1922)  ;  les  importations  de  vins  en  fûts 
ont  dépassé  3  722  000  hectolitres,  alors  que 
les  exportations  n'ont  atteint  que  1300  000 
hectolitres  ;  pendant  les  trois  mois  de  juil- 
let, août  et  septembre,  les  importations  se 
sont  élevées  à  1  897  (X)0  hectolitres.  Cet  ac- 
croissement paraît  dû  en  grande  partie  aux 
conventions  commerciales  conclues  récem- 
ment, notamment  avec  l'Espagne.  C'est 
pourquoi  M.  Palazy  a  conclu  en  demandant 
une  protection  plus  efficace  des  intérêts  vi- 
ticoles. Il  a  proposé  à  la  Société  d'émettre 
lo  vuMi  suivant   : 


Proteste  conlie  l'insuffisance  des  Uuifs  de  doua- 
ne sur  les  vins  étiangers ; 

Réclame  instamment  une  proteetion  plus  effi- 
cace des  intérêts  vilieoles  français  et,  à  cet  effet, 
demande  la  revision  des  traités  de  commerce  et 
plus  spécialement  la  dénonciation,  avant  le  i5 
janvier  prochain,  de  la  Convention  commerciale 
avec  l'Espagne. 

La  Société  a  adopté  ce  vœu  el  décidé,  en 
outre,  de  s'associer  à  toute  action  qui  sera 
exercée  dans  ce  sens. 

Vins  du  Maçonnais  et  du  Beaujolais. 

L  exposition  annuelle  des  vins  nouveaux 
du  Maçonnais  et  du  Beaujolais,  organisée 
par  la  Société  d'Agriculture  de  Màcon,  s'est 
tenue  dans  cette  ville  les  18  et  19  novembre. 
Comme  les  années  précédentes,  elle  a  ob- 
tenu un  légitime  succès.  Les  vins  rouges,  les 
vins  blancs  et  les  vins  gris  étaient  répartis 
en •  catégories  d'après  les  prix  de  vente  de- 
mandés. On  comptait  141  exposants  pour  les 
vins  rouges,  61  pour  les  vins  blancs  el  5 
pour  les  vins  gris.  Après  les  opérations  de 
dégustation  et  le  classement  des  vins,  le 
Vcipporteur  général  du  jury  a  exposé  dans  les 
termes  suivants  les  caractères  de  la  récolte  : 

La  récolle  1922  s'annonçait  au  printemps  sous 
les  plus  belles  apparences,  tant  au  j^oint  de  \u<: 
de  la  quantité  que  de  la  qualité,  notre  vignoble 
étant  exempt  de  maladies  cryptogamiques. 

Les  mauvais  temps  qui  ont  régné  en  juillet  et 
en  août  et  au  commencement  de  septembre  ont 
malheureusement  nui  au  développement  régulier 
de  la  maturité  du  raisin.  Les  premières  vendan- 
ges notamment,  se  sont  effectuées  avec  une  al- 
ternance de  pluie  el  de  Ijeau  temps  el  un  rai-^in 
insuftisamment   mûr. 

Cette  température  du  tlébul  de  septembre  peiil- 
elle  excuser  les  propriétaires  qui  se  sont  tzop  pres- 
sés de  vendanger  ? 

Toujours  est-il  qu'ils  seronl  les  premiers  à  en 
subir  les  conséquences. 

Les  premiers  vins  \endangés  sont,  en  etfel, 
îlpres  et  verts  avec  un  faible  degré  alcoolique.  Ce 
défaut  de  qualité  dû  à  l'insuffisanre  de  malurilé 
Se  présente  tout  parliiiilièrement  dans  les  vins 
blancs. 

Avec  le  retard  dans  la  vendange,  le  degré  a 
augmenté,  la  verdeur  a  diminué  et,  à  côté  des 
vins  trop  faibles  du  début,  nous  avons  trouve 
des  vins  beaucoup  plus  riches,  mieux  constitués, 
plus  souples,  plus  alcooliques,  avec  des  éléments 
offrant  toutes  les  garanties  d'un  vin  de  bonne 
qualité  courante. 

Pour  résumer,  les  vins  de  la  récolte  1922  se 
présentent  dans  l'ensemble  avec  des  irrégula- 
rités de  qualité  variant  suivant  l'époque  des  ven- 
danges. Ils  ne  s'en  caractérisent  pas  moins  pai' 
une  grande  netleli'  de  goût  qui  leur  assure  ime 
bonne   fin. 

Sans  avoir  la  qualité  des  vins  des  années  chau- 


492 


CHRONIQUE  AGRICOLE 


des,  on  pLiit  dire  qu'ils  sont  do  (lualité  nioyonnc. 
Très  francs  de  goût,  avec  beaucoup  de  fraîcheur, 
ils  seront  loul  parlicuUèrcmcnt  appréciés  après  les 
soutirages  et  principalement  au  cours  de   l'été. 

M.  Laprugnc,  direoleur  des  Services  agri 
rok's  (le  Saùnc-ct-Loire,  conslate,  dans  son 
rapport  sur  l'exposition,  que,  maigre  la  sta- 
gnation qui  paralyse  actuellement  le  com- 
merce des  vins,  des  affaires  assez  importan- 
tes ont  été  traitées,  et  que  le  concours  s'est 
tcrniim'   sons  uiu>  imiiression    favorable. 

Les  vins  en  Italie  et  en  Espagne. 

L'Institut  inloriialional  d'Agriculture  de 
Rome  a  publié  les  évaluations  suivantes  sur 
la  production  dos  vins  en  Italie  cl  en  Ks- 
pagnc  en  ]\K*'2. 

Kn  Italie,  la  récolle  atloindrait  ^îO  mil- 
lions d'hectolitres,  soit  approximativement 
le  même  taux  qu'en  1021  ;  en  Espagne,  elle 
serait  de  21580  000  hectolitres  environ,*  et 
soraif  assez  sensiblement  supérieure  à  la  pré- 
cédente. 

Foires  aux  vins. 

T.a  18'  Foire  aux  vins  d'Anjou,  organisée 
par  l'Union  des  Viticulteurs  de  Maine-et- 
l.oire,  se  tiendra  à  Angers  du  6  au  0  janvier. 
Klle  est  réservée  aux  membres  des  Syndicats 
\ilicoles  du  département. 

L'Union  viticole  d'Indre-ct-Loire  a  décidé 
que  sa  20®  Foire  aux  vins  de  Touraine,  se 
tiendrait  à  Tours  du  13  au  15  janvier. 

L'Agriculture  en  Alsace  et  Lorraine. 

Jusqu'ici,  les  Services  agricoles  des  dépar- 
tements lecouvrés  étaient  compris  dans  le 
budget  spécial  de  l'Alsace  et  Lorraine  et  réu- 
nis dans  une  Direction  de  l'Agriculture  dont 
le  siège  est  à  Strasl)Ourg.  Il  a  été  décidé  (pie 
le  rattachement  de  ces  Services  au  minis- 
tère de  l'Agriculture  aurait  lieu  à  partir  du 
1"  juillet  prochain'";  mais  le  ministre  a  eu 
.soin  d'ajouter  que  ce  rattachement  ne  saurait 
se  traduire  par  une  diminulion  quelconque 
des  avantages  dont  les  agricidlenrs  alsaciens 
et  lorrains  ont  joui  ju-i(ju  ici. 

Toutefois,  il  convient  d'ajouter  (]ne,  si  le 
rallaehemeuf  est  désiré  dans  le  département 
de  la  AIosollc,  il  paraît  susciter  des  suscep- 
tibililés  dans  ceux  du  Bas-Rhin  et  du  Haut- 
Rhin,  où  l'on  redoute  la  complication  et  la 
lenteur  des  mt>Jhodes  administratives  fran- 
çaises. Ces  suscep<ibilité3  f)nt  trouvé  leur 
écho  à  la  tribune  ;  on  doit  souhaiter  {|ui'  la 
pratique  ne  le«  justifie  pas. 

Ecoles  d'Agriculture  d'hiver. 
A   la   renliée   rérinlc  de   ri'cole  d'hiver  de 


Vesoul,  dirigée  par  M.  Carbonnel,  directeur 
des  Services  agricoles  de  la  Ilaute-Saône,  20 
élèves  nouveaux  de  première  année  ont  été 
admis.  On  peut  attribuer  cet  excellent  recru- 
leinent  à  une  heureuse  innovation,  l'an- 
nexion  d'un  enseignement  manuel  aux  le- 
çons théoriques,  La  note  suivante  en  montre 
l'organisation   : 

Des  ateliers  fort  bien  agencés  pormctlent  à  des 
professionnels    de   donner    leur   en^'igneniont. 

La  partie  maciiincs  agricoles  est  confiée  à  M. 
Dolle,  conslruele\ir  de  maciiincs  agricoles  qui, 
dans  ses  vaste*  ateliers,  n'aura  que  l'embarras  du 
choix  des  machines,  et  la  vannerie  à  M.  Chan- 
chevel,  de  Cilers,  mulilé  de  guerre,  ancien  élève 
de  l'Ecole  de  I^éédiicatinn  ile  Vannerie  de  Fave- 
Blllot. 

M.  Cocogne,  bourrelier-sellier,  professe  deptii? 
'.\  ans  avec  dévouement  et  habileté,  et  M.  Clerc, 
charron  à  Trésilley,  qui  a  débuté  l'année  dernière, 
ne  donnera  pas   de  moins  grandes  satisfactions. 

Une  autre  décision  heureuse,  c'est  d'avoir 
deux  surveillants  âgés  de  2i  et  26  ans,  cul- 
tivateurs, qui  s'assoient  comme  élèves  sur  les 
bancs  d'e  l'école  pour  tous  les  cours  et  tra- 
vaux. Ces  innovations  n'ont  pas  été  sans  fa- 
voriser le  recrutement  de  jeunes  gens  dont 
un  de  23  ans  et  ]ilusiours  de  IS  i\  20  ans. 

Le  Doryphora  dans  le  Bordelais. 

On  se  souvient  de  l'émotion  soulevée  par 
la  constatation  de  l'invasion  par  le  Dorypho- 
ra des  cultures  de  pommes  de  terre  aux  en- 
virons de  Bordeaux.  Dans  une  importante 
étude  publiée  par  la  Revue  de  Zoologie  agri- 
cole et  appliquée,  M.  le  D'  J.  Feytaud,  di- 
recteur de  la  Station  cnlomologique  de  Bor 
deaux,  donne  des  détails  complets  à  la  fois 
sur  les  moeurs  de  l'insecte  et  sur  les  ravages 
qu'il  exerce.  L'importance  de  l'invasion  dans 
la  Gironde  impose,  dit  l'auteur  avec  raison, 
le  devoir  de  bien  connaître  les  caractères 
de  l'ennemi.  Il  en  est  de  même  pour  les 
au  tics  régions  menacées. 

Annuaires  et  Agendas. 

L'.l///i(j7i(/c/i  de  la  Sociclé  des  AgrienUeurs 
de  France  pour  1023  vient  de  paraître.  C'est 
la  V-V  année  de  cette  intéressante  publica- 
tion (|ni  renfernu^  toujours  des  renseigne- 
ments   pratiques    éminemment    utiles. 

A  signaler  aussi  VAgenda  aidc-méinoiri' 
a<]ricole  pour  1023,  i>ar  M.  G.  Wery,  direc- 
teur de  rinslilut  national  Agrononiique. 
Comme  chaque  année,  cette  publication  st 
compose  sm-tout  de  tableaux  q«ii  fournissent 
des  indications  précises  sur  les  diverses  opé- 
rations de  la  ferme. 

Henry  Sagmer. 


MATHIEU  DE  DOMBASLE   ET  L'ENSElGNEMEiN  F  AGRICOLE 


493 


MATHIEU  DE  DOMBASLE  v^  L'ENSEIGNEMENT  AGRICOLE  ^'^ 


■  L'Association  dos  Anciens  Elèves  de  Grignon 
n'a  pas  voulu  laisser  se  terminer  l'année  1922, 
centenaire  de  la  fondalion  de  RovillCj  première 
école  d'agriculture  établie  sur  le  sol  de  France, 
sans   désirer    rendre    hommage   à    son    fondateur. 

Aucun  des  nôtres  attachés  à  notre  vieille  mai- 
son n'a  oublié  que,  visitant  Ro ville,  Polonccau, 
ingénieur  en  chef  du  département  de  Seine-cl- 
Oise,  et  son  ami  Auguste  Bella,  ancien  soldat  de 
la  République,  eurent  ensemble  l'intuitio'n  qu'une 
école  analogue  établie  dans  les  environs  de  Paris 
rendrait  les  plus  grands  services  à  la  nation. 

Notre  école  est  née  des  conversations  et  des 
discussions  qu'eurent  à  Roville  Mathieu  de  Dom- 
basle,  Polonceau  et  Bella,  et  nous  les  unisso'us 
toujours  dans  une  même  pensée  de  reconnais- 
sance. 

Les  mêmes  événements  historiques  ramènent 
les  mêmes  situations  économiques,  et  la  France 
de  1918  ou  même  de  1922,  couverte  de  gloire, 
mais  épuisée  de  sang  et  de  richesse,  n'est  pas 
très  différente  de  la  Fra'nce  de  181 5  riche  de 
gloire,  mais  ruinée  et  isolée  dans  une  Europe 
ravagée.  A  cent  ans  de  distance,  la  physiono- 
mie dp  Mathieu  de  Dombasle  prend  un  singulier 
relief,  et  le  temps  n'a  terni  ni  la  puissance,  ni 
la    beauté   de    son  caractère. 

Voici  un  homme  né  dans  une  famille  de 
grands  fonctionnaires,  anoblie  par  les  ducs  de 
Lorraine,  qui,  tout  enfant,  assiste  aux  convul- 
sions de  l'ancien  régime,  qui,  jeune  homme, 
voit  ses  études  interrompues  par  la  Révolution, 
est  envoyé  par  son  père  à  l'armée  du  Rhin 
comme  comptable  auxiliaire  dans  le  train  des 
équipages  militaires. 

Il  rentre  ensuite  à  jNancy  étudier  avec  passion 
la  chimie,  émerveillé  des  voies  ouvertes  par  le 
génie  de  Lavoisier.  Privé  prématmément'  de  sa 
mère,  il  arrive  en  étudiant  à  l'âge  d'homme,  il 
menait  alors  la  vie  un  peu  facile  de  l'époque. 
A  vingt-quatre  ans,  après  la  paix  de  Lunéville, 
il  fit  \e  voyage  de  Paris  dans  le  but  de  complé- 
ter ses  études  scientifiques,  mais,  à  peine  éloigné 
de  sa  ville  natale,  sa  santé  fut  altérée  ;  atteint 
d'une  maladie  nerveuse,  il  fut  défiguré  par  la 
petite  vérole  ;  sa  vue  en  demeura  très  affaiblie. 
Peu  de  temps  après,  un  malencontreux  accident 
de  voiture  survint,  il  fut  renversé,  les  roues  lui 
passèrent  sur  les  jambes,  l'une  d'elles  en  resta 
raccourcie. 

Le  physique  amoindri,  l'esprit  sembla  grandir 
encore,  et  la  mélancohe  qui  l'envahit  alors,  as- 
sez familière  aux  intellectuels  de  l'époque,  ne  fut 
cependant  pas  semblable  à  c^llc  de  son  aîné  d<' 
quelques  années,  le  vicomte  de  Chateaubriand, 
qui,  revenant  de  Combourg,  parle  de  la  chambre 
où  sa  mère  lui  avait  infligé  la  vie. 

fi)  Discours  prononcé  le  18  novembre  19^2, 
devant  la   Statue  de   Mathieu   de   Dombasle. 


Non,  Mathieu  de  Dombasle,  versé  dans  l'étude 
des  sciences  naturelles,  doué  de  cette  volonté 
soutenue,  qui  est  la  caractéristique  des  Lorrains, 
au  lieu  de  se  plaindre  de  la  vie,  s'acharne  davan- 
tage au  travail.  Une  éclaircie  dans  celte  existence 
sévère  fut  l'union  charmante,  mais  si  courte,  qui 
lui  laisse  au  bout  de  trois  ans  de  bonheur,  deux 
enfants  et  de  profonds  regrets.  Il  semble  que  la 
fatalité  s'abat  sur  cet  homme  débile  :  cette  fois 
encore,  c'est  au  travail  intellectuel  qu'il  demande 
le  secours  nécessaire  pour  distraire  sa  pensée  des 
tristesses  quotidiennes.  Il  étudie  les  langues 
étrangères,  se  familiarise  avec  l'anglais,  l'alle- 
mand, l'italien,  continue  à  s'intéresser  aux  scien- 
ces  naturelles,  à  la  chimie,  à  la  mécanique.  Li- 
sant les  auteurs  techniques  anglais  et  allemands, 
il  comprend  mieux  quel  parti  on  pourrait  tirer 
en    France  de    l'expérience   de  nos  voisins. 

11  eut  l'occasion  de  mettre  ses  connaissances 
théoriques  à  l'épreuve  pendant  le  blocus  conti- 
nental de  181 1,  qui  porta  à  des  prix  excessifs  le 
sucre  de  canne  importé  des  colonies  ;  il  créa  une 
sucrerie  de  betteraves  ;  il  dut  à  la  fois  mettre 
au  point  les  procédés  culturaux  et  ceux  de  la  fa- 
brication. Il  eut  d'abord  une  brillante  réussite, 
mais  en  18 15,  lorsqu'avec  la  paix  le  blocus  prit 
fin,  la  fabrication  du  sucre  de  betteraves  cessa 
d'être  rémunératrice. 

Après  la  ruine  de  son  industrie,  Mathieu  de 
Dombasle  vint  se  fixer  à  Nancy  ;  c'est  encore 
dans  l'activité  intellectuelle  qu'il  puisa  des  forces 
pour  ne  plus  penser  aux  revers  qu'il  avait  éprou- 
vés. Dès  cette  époque,  il  publia  une  série  do 
travaux  sur  des  questions  de  mécanique  agricole, 
sur  les  grains,  sur  la  boulangerie,  sur  la  fabri- 
cation du  sucre  de  betteraves,  sur  celle  des  caux- 
de-vie  de  grains  et  de  pommes  de  terre. 

Entre  temps,  à  la  suite  de  voyages  en  Allema- 
gne et  en  Angleterre,  il  traduisit  les  livres  de 
TJiaer  et  de  Sir  John  Sainclair. 

Plus  des  deux  tiers  de  la  vie  de  Mathieu  de 
Dombasle  s'étaient  écoulés  ainsi  au  milieu  de  tant 
d'événements  divers  et  de  travaux  assidus.  Le 
voilà  à  quarante-cinq  ans  en  pleine  maturité 
d'esprit,  à  un  âge  où  les  illusions  sont  tombées, 
où  l'ambition  facile  de  la  jeunesse  est  reposée  ; 
c'est  un  homme  qui  a  tôt  perdu  les  joies  qui  sont 
en  général  accordées  aux  humains  dans  la  pre- 
mière partie  de  leur  existence.  Voici  sa  pauvre 
figure  émaciée  et  marquée  par  la  maladie,  ce 
regard  voilé  par  les  douleurs  morales.  Après  tant 
de  tristesse,  les  revers  de  fortune  ne  l'ont  pas 
davantage  abattu  ;  son  esprit  s'est  constamment 
élevé  dans  le  recueillement  et  la  méditation. 

En  voyageant  et  comparant,  il  a  saisi  toutes 
les  possibilités  de  production  du  sol  de  France  ; 
de  ce  sol  que  les  féodaux  de  jadis  n'avaient  pas  le 
temps  de  mettre  en  valeur,  distraits  par  la  vie 
des  armes,  et  auquel  les  courtisans  de  Versailles 
étaient    plus    préoccupés    d'arracher    des    revenus 


494 


MATHIEU  DE  DOMBASLE   ET   L'ENSEIGNEMENT  AGRICOLE 


que  de  le  fertiliser  comme  l'avaient  déjà  leiilé 
à  cett*  époque  Taristocratie  terrienne  dAnglc- 
terre  et  d'Allemagne. 

A  cet  âge,  ce  cœur  épuisé,  par  une  \ie  doulou- 
reuse et  mouvementée,  semble  surtout  animé  du 
plu?  noble  désir  de  servir  le  pays,  de  le  relever  de 
la  détresse  où  il  se  trouve,  de  le  conduire  à  la  pros- 
péiité  économique,  et  il  est  couAaincn  que  l'agri- 
culture raisonnée,  seule,  peut  aboutir  à  ce  ré- 
sultat. 

C'est  alors  qu'il  songe  à  fonder  un  établisse- 
ment où  serait  donné  l'enseignement  agricole. 
Mal;.'ré  ses  rexers  de  fortune,  sa  situation  morale 
est  lellemrnt  grande,  sa  réputation  de  ticliniciin 
si  bien  établie,  qu'il  trouve  dans  son  entourage 
des  concours  précieux  lui  pernieltant  de  réaliser 
ses  întenirons. 

Malliieu  de  Dond)asle  est  entré  dans  sa  voie, 
.lusqu 'alors,  il  a  passé  sa  vie  à  étudier,  à  voya- 
ger, à  essayer  di"  réaliser,  à  soiiffrir,  puis  à  réflé- 
chir et  à  méditer.  Maintenant,  ses  soin<  sont 
employés  à  cultiver  le  sol  et  à  instruire  l;i  jiu- 
nessc  de  tout  ce  qu'il  a  vu,  appris  et  compris  ; 
il  s'efforce  à  éveiller  l'esprit  d<'  *es  élèves  sur  les 
n<laplalions   possibles   on    chaque    lieu, 

Lorsqu'o-n  jiarcourt  la  li<te  des  anciens  élève» 
de  Roville,  l'on  est  étonné  île  constater  que  ceux- 
ci  accouraient  de  tous  les  coins  de  France,  et 
paifois  même  de  l'étranger. 

*  (>  qu'il  y  avait  d'admirable  dans  l'enseigne- 
ment de  Dombasle,  c'est  que  lui,  imbus  cepen- 
dant du  plus  haut  esprit  scientifique,  avait  fait 
éclater  les  cloisons  étanches,  qui  trop  souvent 
séparent  les  sciences  pures,  pour  les  assouplir  en 
une  technique  supérieure  constamment  visée  par 
l'observation    des    faits. 

Lorsqu'on  parcourt  -es  li\res,  on  ne  peut 
qu'être  en  admiration  devant  une  pensée  si  liante, 
qui  déjà,  il  y  a  un  siècle,  avnit  compris  que  la 
sci.-nce  elle-même  n'est  que  relative  ;  cl,  chose 
curieuse,  qui  marque  la  profondeur  de  son  es- 
prit, <'es|  que  les  légèi-cs  restricticns  et  observa- 
tions de  ceux  qui  ont  célébré  son  centenaire,  il  y 
a  quarante-cinq  ans,  ont  certes,  à  nos  yeux,  infi- 
niment plus  vieilli  que  les  données  mêmes  de 
Mathieu  de  Dombasle. 

L'enseignement,  tel  qu'il  le  concevait,  avait 
ava'nl  tout  pour  but  de  conduire  les  teeliniciens 
à  tirer  profil  de«  enlrepiiici;  auxquelles  ils  se 
li\rent. 

Il  l'nlend  que  l 'enseigner lent  technique  doit 
ilr<'  théorique  et  pratique,  non  pas  que  la  prati- 
que ait  pour  objet  l'emploi  des  muscles  du  corps, 
mais  soit  fondée  *ur  ceitaine*  faculté*  de  l'intel- 
ligence qui  se  développent  par  l'exercice  et  l'ob- 
servation personnelle  de*  faits.  C'est,  dit-il,  ce 
que  l'on  peut  nommer  la  pratique  intellectuelle, 
«Ile  consiste  dan«  l'habilnde  de  l'application  des 
lliéorios. 

Il  est  nécess.nire  qu'on  inspire  aux  jeune*  élè- 
ve* des  idées  netteH  sur  l'importance  de  la  prn- 
fiqiio  et.  par  l'observation  souvent  répétée  des 
réalités  agricoles,  on  les  nulle  sur  la  voie  qui 
«loît    les    conduire    »    devenir    d 'habiles    pinlici-n». 


Alais,  dès  qu'on  arrive  à  l'instruction  qui  ré- 
sulte de  l'observation  des  faits  de  la  pratique, 
c'esi  sur  le  terrain  et  en  présence  de  ces  faits 
que  doit  se  donner  oe  genre  d'enseignemnt. 

Certes,  terrible  épreuve  pour  les  médiocres 
dont  l'enseignement  ne  comporte  pas  le  même 
effort  constant  que  celui  de  l'homme  d'action. 
On  ne  conçoit  que  trop  facilement  qu'une  telle 
métbode  ait  été  critiquée,  que  certains  aient  tenté 
de  noyer  l'enseignement  professionnel  sous  de 
faciles  formules  scientifiques,  vérités  du  jour,  er- 
reurs du  lendemain.  Prétentions  alourdies,  dont 
bienlôl  il  ne  reste  dans  l'esprit  du  cultivateur 
que  'e  regret  di-  leur  avoir  accordé  du  temps, 
alors  que  le  sens  d'observation,  de  raisonnement 
et  d'improvisation  à  cbaqu<'  effort  nouveau  de- 
\ienl    prépondérant. 

V  vrai  dire,  Mathieu  di'  L>ombaslc  est  un 
maître  par  la  pensée  duquel  s'ouvre  la  technique 
agricole  française  ;  et  ce  sont  cette  vie  de  souf- 
frances, ces  désillusions  fréquentes,  san  esprit 
d'observation,  mais  aussi  cette  ténacité  puissante, 
(pii  sont  la  marque  de  ceux  qui  veulent  mettre 
le  sol  en  valeur,  qui  ont  fait  l'intérêt  de  son 
enseignement.  C'est  une  source  d'énergie  que 
cette  volonté  lorraine  à  laquelle  peuvent  venir 
s'abreuver  les  hommes  qui  veulent  enseigner  la 
technique  agricole  ou  qui  veulent  cultiver  métho- 
diquement. 

Les  agiiculteurs  sachant  la  vanité  de  l'ensei- 
gnement libresqiie,  s'étant  heurtés  aux  difficulté)* 
quotidiennes  de  la  mise  en  valeur  du  sol  me  com- 
prendront. 

Lorsque  récemmeni,  par  la  confiance  qu'à  bien 
voulu  nous  li-nioigner  M.  le  Ministre  de  l'Agri- 
culture, nous  a\ons  été  chargés  de  la  remise  en 
culture  de  la  ferme  extérieure  de  l'Kcolc  de 
Ciignon  el  d'y  établir  un  Centre  national  d'ex- 
pi'i  imeiilalioii.  mous  avons  cherché  parmi  nous 
celui  qui  semblait  le  mieux  qualifié  pour  admi- 
nistrer ce  domaine  et  s'imposer  da'ns  le  milieu 
si  spécial  des  avisés  cultivateurs  de  la  région  de 
Palis;  tout  naturellement,  notre  pensée  s'est  ai"- 
rètée  sui  celui  dont  le  père  avait  été  l'élève  de 
Mathieu  de  Dombasle,  jjarc<'  que  nous  savions 
qu'il  y  avait  dans  cette  famille  de  grands  agri- 
culteurs, une  tradition  de  bon  ^ens  et  une  can- 
naissance  aiguë  des  réidilés  dont  riiérilage  re- 
montait   à    Roville. 

Et  Messieurs,  n'est-ce  pas  le  plus  bel  hom- 
mage fpie  l'Association  puisse  rendre  au  grand 
Lorrain  qui  a  fécondé  cette  maison  disparue,  de 
venir  vous  din-  que  iiarnil  ceux  d'entre  nous  qui 
se  livrent  à  la  pratique  agricole,  son  enseigne- 
ment est  resté  vénéré  cl  que  c'rst  en  quelque 
sorte  entre  les  mains  d'un  petit-fils  intellectuel 
de  Malhi(Mi  de  Dombasle,  que  nous  avons  remis 
les  destinées  du  Centre  d'exp<'rimentation  qui 
nous  est  confié  dans  une  é'poque  où  la  situation 
économique  de  la  Fra'nce  n'est  pas  moins  tragi- 
que qu'il  y  a  tni  siècle,  alors  que  Roville  s'on- 
\\,i\\    À    l'en-eitrneuient.  Eugène    RoL'\HT, 

l'résideiH  de  l'Assoriation  amicale 
des  .iiici<>:ls  Wves  (lo  (jri^non. 


FIXATION  DES  DUNES  SAHARIENNES 


495 


FIXATION  DES  DUNES  SAHARIENNES 


Le  Jourrud  d'AgricultiU'e  pratique  a  ré- 
cemment publié  (.])  une  notice  relative  à  la 
fixation  des  dunes  sur  le  littoral  de  l'Annam, 
L'intérêt  de  ce  travail  de  protection  des  ter- 
rains mobiles  apparaît  plus  grand  encore  si 
l'on  considère  qu'il  ramène  l'attention  vers 
la  possibilité  de  fixer  d'autres  dîmes  d'une 
formidable  étendue  ;  celles  qui  s'étendent 
dans  le  Sahara,  en  bordure  des  Hauts-Pla- 
teaux, depuis  la  côte  marocaine  de  l'Atlan- 
tique jusqu'à  la  côte  méditerranéenne  de  la 
Tunisie  méridionale,  c'est-à-dire  au  golfe  de 
(Jabès.  Ces  rangées  des  chapelets  de  dunes 
mobiles,  <|ui  n'ont  pas  moins  de  oUU  kilomè 
très  de  largeur  du  Nord  au  Sud,  à  peine  in- 
terrompues en  de  rares  points,  sont  appelées 
j)ar    les    indigènes    l'Areg. 

Les  dunes  constituent  le  principal  obstacle 
à  la  pénétration  dans  le  Sahara.  Tous  les  pro- 
jets de  voie  ferrée  ou  de  pistes  praticables  à 
l'automobile  doivent  tenir  compte  de  ce.f 
vagues  arénacées  formées  par  les  vents  et 
d'une  instabilité  que  rien  ne  semble  pouvoir 
neutraliser  ;  les  pluies  étant  rares,  ne  se  pro 
(luisant  souvent  qu'à  des  aimées  d'interval- 
le, aucune  végétation  naturelle  ne  peut 
semparer  du  sol,  si  Ihomme  ne  vient  pa^ 
fu  aide  à   la   nature. 

Le  sable  des  dunes  sahariennes  est  d'une  té- 
nuité extrême,  le  moindre  soufle  d'air  le  sou 
lève.  Cependant,  ces  dunes  ne  cheminent 
])as  dans  un  sens  régulier  comme  celles  des 
Landes  ;  si  le  vent  chasse  le  sable  d'un  côté, 
un  souffle  venu  de  la  direction  opposée  îe 
ramène,  mais  la  partie  déplacée  est  souvent 
épaisse,  toute  végétation  est  condamnée  à 
périr  au  début,  étant  alternativement  déchaus- 
sée ou  enfouie.  C'est  pourquoi  les  plantes 
qui  naissent  presque  spontanément,  après 
une  des  rares  pluies  de  la  région,  ne  lardent 
])as  à  disparaître  ou  sous  les  efforts  du  vent 
ou  sous  ceux  du  soleil  d'été,  qui  porte  par- 
fois jiis([u'à  70°  centigrades  la  lem]iérature 
\\r<   sables. 

Cependant,  il  est  possible  de  gagner  des 
(lunes  par  la  végétation.  On  l'a  entrepris  sur 
tpielques  points,  le  résultat  a  couronné  les 
•  •fff)rts.  Divers  postes  sahariens,  notamment 
\ïn-Sefijf  et  Onargla,  ont  vu  naître  à 
leurs  abords  des  ])etils  bois  ou  des  brous- 
sailles, des  sortes  de  pelouses  d'berbes  rèehes 
«pii  ont  arrêté  le  mouvement  des  sables  et 
formé  un  rideau  de  verdure,  joie  des  yeux  fn- 

•  i)  91  oclotiro. 


ligués  par  la  fulgurance  des  sables  rouges. 
Cette  transformation  est  l'oeuvre  d'officiers 
dont  le  nom  mériterait  d'être  tiré  de  l'oubli, 
<  ar  ils  ont  entrepris  la  tâche  sans  être  gui- 
dés, sans  connaître  les  procédés  de  la  sylvi- 
culture, ignorant  même  les  méthodes  qui  ont 
permis  à  Brémontier  et  à  ses  précur>eurs  ou 
à  ses  disciples,  de  conquérir  les  dunes  de 
Gascogne,  d'ailleurs  autrement  faciles  à 
fixer. 

J'ai  dans  mes  cartons,  depuis  bien  des 
années,  un  mémoire  écrit  en  18'J2  par  le  chef 
du  bureau  arabe  de  Gharda'ia,  le  capitaine 
(jodron,  cpie  je  connus  alors  que,  sous-lieute- 
nant, il  débutait  dans  les  affaires  indigènes. 
Le  mémoire  me  fut  remis  par  le  colonel 
Routan,  qui  avait  eu  S(jus  ses  ordres  M.  Go- 
dron.  Je  devais  signaler  l'oeuvre  m(?née  à  bien 
à  Aïn-Sefra,  mais  alors  je  ne  trouvai-  per- 
sonne à  intéresser  à  celte  tentative,  le  ma- 
nuscrit est  resté,   erois-je,   inédit. 

^L  Godron  avait  d'abord  entrepris  de  cou- 
\  rir  de  plantations  les  dunes  qui  assiègent 
l'oasis  et  le  ksar  —  village  fortifié  —  d'Aïn- 
Sefra,  dans  le  Sud-Oraj  ais.  aujourd  Inii  sta- 
tion du  chemin  de  fer  de  Colomb-Eéchar,  ;i 
JÔO  kilomètres  de  la  Médilerranée.  Le  problè- 
me paraissait  insoluble.  Les  indigènes,  me- 
nacés par  la  marche  des  sables,  avaient  bien 
tenté  de  les  arrêter  en  formant  des  clayonna- 
ges  de  lu'anches  de  palmiers  ou  de  lauriers- 
roses  au  sommet  des  dunes,  mais  les  sal)les 
ne  tardaient  pas  à  dépasser  l'obstacle  qu'il 
fallait  sans  cesse  exhausser.  Ces  barrit'rcs.  aj» 
pelées  selon  l'oasis,  s<donr  ou  zei'iba^  iinis- 
sai(?nt  même  par  être  dangereuses  :  cpiand 
un  monticule  a  beaucoup  gagné  en  hauteur, 
il  s'éboule  brusipiement  sur  le  versant  le 
plus  raide,  c'est-à-dire  celui-là  même  (pie  l'on 
a  voulu  proléger. 

Le  capitaine  Godron,  mis  à  la  tête  du  cercle 
d'Aïn-Sefra;  ter\ta  d'arrêter  le  va  et  vient 
des  sables  (jui  mena(;'aieiit  d'envahir  le  ksar, 
dont  les  murs,  formant  oiistacle,  étaient  sub- 
mergés à  un  moment  donné.  Malgré  les  objec- 
tions et  Vopinion  (pie  ri(Mi  ne  pouvait  croî- 
tre où  se  maiiilenir  sur  les  dnne-.  il  ne  tarda 
pas  à  se  eonvainere  (pie  le  sable  n'était  pas 
infertile  et  ([lie  l'on  pouvait  obtenir,  sur  les 
pent(^s  mouvantes,  les  vég(''lau\  croissant 
naturellement  dans  les  p  rlies  (|ni  ne  sont 
pas  soumises  au  travail  des  \enls.  Ces  piau- 
les, assez  nombreuses,  sont  parfois  arliores- 
cenles   comme   \o,   tamarix  (larfn   ou   arich)  ; 


496 


FIXATION  DES  DUiNES  SAHARIENNES 


quelf]ues-unc?,  tel  le  drinn,  sont  fourragères. 
Les  graines  sont  faciles  à  obtenir,  la  main- 
d'œuvre  est  suffisante.  Les  dunes,  à  une  fai- 
ble profondeur,  gardent,  pendant  l'été,  assez 
d'humidité  pour  assurer  la  vie  végétale.  Eu 
faisant  les  semis  dès  les  premières  pluies  d'au- 
tomne, relativement  altondantcs  dans  cette 
partie  du  ï^ahara,  on  voit  rapidement  germci- 
les  graines.  L'inconvénient,  et  il  est  énorme, 
est  dans  la  uiolàlité  des  sables  sans  cesse 
l)0ulcversés  par  les  vents. 

Le  capitaine  eut  l'idée  —  c'est  celle  qui  pré- 
side à  la  conquùlf  de  certaines  dunes  en 
France  et  de  la  vigne  des  sables  dans  le 
Gard  —  de  recouvrir  le  sol  avec  du  fumier 
ou  du  paillis  fourjii  par  le  drinn.  La  méthode, 
cmi>l()yée  d'abord  pour  protéger  le  jardin 
du  bureau  arabe,  que  murs  ou  palissades  ne 
pouvaient  préserver,  se  montra  cfiicace  ;  le 
pailli.-»,  répandu  en  avant  du  mur  de  clô- 
ture, empêcha  celui-ci  d'être  enseveli.  On 
étendit  le  système  à  la  dune  elle-même,  le 
succès  fut  immédiat.  Le  vent,  n'ayant  plus 
I>rise  sur  le  sable,  celui-ci  ne  roula  plus  ;  sous 
la  protection  du  paillis,  les  herbes  crurent  ra- 
pidement, des  arbres,  des  arbustes  poussè- 
rent avec  vigueur.  Kn  trois  ans,  de  1887  h 
1889,.  quarante  hectares  de  dunes  étaient 
immobilisés,  plus  de  50  000  arbres  ou  arbus 
les  des  essences  indigènes,  ou  peupliers,  sau- 
les et  tamaiix,  avaient  transformé  l'aspect  des 
alx)rds  d'Aïn-Sefra.  Leur  verdure  repose  la 
vue.  Le  Guide  .Toanne,  en  1903,  disait  : 

((  Lorsque  le  vent  souffle  du  Sud,  il  appor- 
te le  sable  en  grande  quantité  dans  les  rues 
et  .sur  les  places  d'Aïn-Sefra,  et  on  y  enfonce 
jusqu'à  la  cheville.  On  a  entrepris  de  lutter 
el  du  fixer  le  sable  par  des  plantations  d'ar- 
bres de  toutes  sortes,  qui  constituent  jjour 
Aïn-Sefra  le  plus  charmant  des  jardins. 
(Pour  s'y  rendre,  contourner  la  redoute  ;  il 
est  sévèrement  défendu  d'y  cueillir  quoi  qut 
ce  soit,  fut-ce  un  brin  d'herbe).  » 

La  tentative  a  donc  réussi  ;  plus  tard,  en- 
voyé au  commandement  du  bureau  arabe 
d'Ouargla,  le  capitaine  Godron  effectua  do 
semblables  travaux  avec  un  succès  pareil. 

La  notice  montre  d'ailleurs  que  la  réussite 
demande  beaucouf)  de  soins  el  d'allcnlion, 
une  connaissance  ])arfaile  du  climat  local,  du 
degré  de  résistance  des  plantes.  On  ne  saurait 
entreprendre  le  travail  sans  étude,  sans  con- 
naissances aussi.  Il  fallut  bien  des  tâtonne- 
ment? avant  de  voir  les  dunes  se  couvrir 
d'une  verdure  qui  paraîtrait  souffreteuse  à 
qui  vient  dp?  pays  tenii)éré?,  mais  qui  semble 
merveilleuse  dans  ce  paysage  désolé  d'Aïn- 
Scfra  aux  «able<  rouges.  M.  Godron,  d'essai 


en  essai,  en  arriva  à  effectuer,  avant  de  pla- 
cer le  paillis  composé  surtout  de  la  litière  des^ 
chevaux  de  la  garnison,  des  semis  d'orge  en 
automne,  de  pastèques  ou  autres  Cucurbita- 
cées  au  printemps.  Par  dessus,  on  dispose  le 
paillis.  L'orge  et  les  autres  graines,  à  qui  ce 
revêtement  assure  d'ailleurs  la  fraîcheur  et 
l'humidité,  croissenl  au  travers  ;  les  tiges^ 
d'orge  contriliucnt  à  maintenir  le  paillis,  à 
l'empêchei"  d  être  soulevé  par  les  vents  ;  le& 
larges  feuilles  des  Cucurbitacées,  les  tiges 
trav^antes,  ont  plus  d'effet  encore.  Le  sable 
gardant  de  la  fraîcheur,  se  tasse,  se  durcit,  el, 
restant  protégé,  résiste  aux  vents  les  plus  vio- 
lents. Sur  le  sol  ainsi  raffermi  et  conservant 
quelque  fraîcheur,  on  peut  ensuite  tenter  des 
iilantations  arbuslives. 

On  n'a  pu  entreprendre  les  ti'avaux  sur  de 
grands  espaces.  Un  peu  faute  de  crédits, 
beaucoup  par  prudence,  on  ne  gagnait  guère 
chaque  année  qu'une  largeur  de  100  à  300 
mètres  sur  les  parties  les  plus  exposées.  Le 
capitaine  Godron  fait  remarquer  que  cette 
étendue  est  celle  que  les  sables  ne  pourraient 
recouvrir  qu'eu  cent  ans,  ù  cause  de  l'alter- 
nance des  vents  contraires  qui  s'opposent  à 
la  marche  réelle  des  dunes.  Si  faible  que  soit 
le  gain  par  les  plantations,  il  assure  donc 
pour  un  siècle  la  sécurité  d'un  terrain  déter- 
miné. C'est  ainsi  que  l'on  a  protégé  les 
abords  d'Aïn-Sefra  et  d'Ouargla. 

Je  ne  puis  suivre  le  capitaine  Godron  dan& 
toute  son  étude  ;  il  examine  comment  on 
pourrait  étendre  les  conquêtes  de  dunes, 
quelles  sommes  seraient  nécessaires,  ce  qu'il 
faudrait  de  main-d'œuvre  et  de  bêtes  de 
sonmie  (chameaux)  pour  les  transports  de 
paillis,  de  graines  et  de  plants.  Ces  dépenses 
paraissent  relativement  faibles.  Elles  sera-ent 
évidemmeul  peu  rémunératrices  en  apparen- 
ce, mais  en  rendant  le  séjour  des  ksoar  (plu- 
riel de  ksar)  moins  précaire,  en  permettant 
de  créer  des  abris  d'arbres  autour  des  puits 
qui  jalonnent  les  pistes,  en  maintenant  quel- 
(|ue  population  dans  ces  solitudes  brûlantes 
le  jour,  souvent  glaciales  la  nuit,  elles  se  tra- 
duiraient en  réalité  par  de  sérieux  bénéfices, 
car  la  circulation  serait  plus  facile  et  moins 
onéreuse,  on  assurerait  la  vie  en  des  con- 
trées absolument  désertes  et  qui,  peut-être, 
réservent  des  surprises  aux  prospecteurs.  La 
géologie  a  à  peine  effleuré  ces  territoires 
où  des  richesses  doivent  dormir. 

Ces  travaux  de  protection  des  lieux  habités, 
des  puits,  des  sources,  des  mares  (r'dir) 
s'imposent  d'ailleurs  pour  la  pénétration  et 
la  traversée  du  Sahara.  Si  coûteux  qu'ils  a|)- 
paraisscnl  à  cause  de  l'énormilé  de  la  tâche 


LES  FRUITS  A  L  EXPOSITION  D'HORTICULTURE 


497 


€t  de  la  difficulté  des  transports  de  maté- 
riaux, ils  pourront  seuls  assurer  la  sécurité 
des  voies  de  communication,  telles  que  le 
chemin  de  fer  transsaharien,  depuis  si  long- 
temps projeté.  Le  déblaiement  répété  de  ces 
voies,    qu'une   seule   tempête   de    sable    peut 


ensevelir  sur  de  grandes  longueurs,  coû- 
terait infiniment  plus  cher  que  la  protec- 
tion définitive  des  points  menacés  et  des  pos- 
tes de  garde  et  de  ravitaillement. 

Ardoli-n-Dumazet. 


UNION  CENTRALE  DES  SYNDICATS  AGRICOLES 


La  Chambre  syndicale  de  rUnioii  centrale  des 
Syndicats  agricoles  de  France  a,  dans  sa  réunioa 
du  21  novembre,  éluilié  tout  spécialement  la  ques- 
tion du  blé  :  elle  a  entendu,  entre  autres,  un 
rapport  présenté  par  M.  de  Palaminy,.  représen- 
tant. l'Union  desi  Syndicats  agricoles  du  Sud- 
Ouest,  qui  plus  que  tout  autre,  est  atteinte  dans 
sa  production. 

Ce  rapport  propose  de  remédier  à  la  crise  ac- 
tuelle par  un.  projet  d'entente  interprofession- 
nelle régionale  comprenant  des  minotiers,  des 
boulangers,  des  agriculteurs  et  des  consomma- 
teurs qui  auront  pour  tâche  de  fixer  régionale- 
ment  le  prix  de  revient  du  blé,  et  d'autre  part, 
d'équilibrer  les  achats  de  façon  à  éviter  les 
ventes  trop  précipitées  qui  ont  pour  résultat  d'avi- 
lir le  prix  du  blé  et  d'en  décourager  la  culture. 

Le  rapport  prévoit  d'une  part  la  création  d'un 
Comptoir  d'achats  destiné  à  régulari>:er  le  mar- 
ché, et  d'autre  part,  le  siège  d'une  Commission 
mixte  composée  d'agriculteui's,  de  minotiers,  de 
boulangers,  chargée  d'établir  un  prix  moyen 
interrégional,  le  tout  reposant  sur  une  organisa- 
tion   hiérarchique    des    Syndicats. 

Peut-être  arrivera-t-on,  dan-s  un  avenir  i:»lus  ou 
moins   rapproché,    à   remédier    à    la   situation  ac- 


tuelle par  la  mise  au  point  des  nouveaux  procé- 
dés de  panification  directe  Pointe-Navarre,  etc., 
dont  l'étude  détaillée  a  été  renvoyée  à  la  Com- 
mission du  blé  de  l'Union  centrale  intéressée  de- 
puis longtemps  déjà  par  la  question  :  celle-ci  a 
émis  le  vœu  que  des  expériences  plus  concluantes 
soient  réalisées  et  exprime  le  désir  que  M.  le  mi- 
nistre de  l'Agriculture  intervierme  auprès  de  son 
collègue  de  la  Guerre  pour  que  l'Intendance  mi- 
litaire procède  elle-même  à  des  expériences  dans 
un  corps  de  troupe,  puisqu'il  est  d'ores  et  déjà 
établi  que  le  nouveau  pain  n'est  ni  plus  nocif 
ni   moins   nutritif  que   l'ancien. 

La  Chambre,  après  avoir  constaté  avec  plaisir 
que  M.  le  ministre  de  l'Agriculture  avait  pris  en 
considéi'ation  les  desiderata  qu'une  délégation  de 
l'Union  Centrale  lui  avait  exposés  le  25  octobre 
dernier,  affirma  à  nouveau  que  l'Agriculture  paie 
sa  part  des  impôts  nationaux.  A  ce  sujet.  M. 
Courtin,  secrétaire  général-adjoint,  a  chiffré  l'im- 
pôt prélevé  sur  l'Agriculture  au  cours  de  la  guer- 
re par  la  taxe  et  la  réquisition. 

Enfin,  la  Chambre  syndicale  décide  de  deman- 
der une  audience  à  M.  le  préfet  de  la  Seine  afin 
d'exposer  les  desiderata  des  agriculteurs  concer- 
nant la  réorganisation  des  abattoirs  de  la  Villette. 


LES  FRUITS  A  L'EXPOSITION  D'HORTICULTURE 


Si  la  grande  Exposition  organisée  chaque 
année,  à  l'automne,  par  la  .Société  Nationale 
d'Horticulture,  attire  surtout  l'attention  par 
l'éclat  et  la  variété  des-  plantes  fleuries,  en 
particulier  des  Chrysanthèmes,  elle  mérite 
au.^si  d'être  signalée  par  la  place  importante 
qu'y  occupent  les  fruits  d'automne  et  d'hi- 
ver. Là  aussi,  on  constate  les  efforts  qui  se 
jjoursuivent  pour  accroître  la  production. 

Dans  cette  section,  l'expor^ition  collective 
organisée  par  la  Compagnie  du  Chemin  de 
fer  de  Paris  à  Orléans  frappait  tout  d'abord 
les  yeux.  On  connaît  l'ardeur  avec  laquelle 
son  Service  commercial  travaille  à  activer 
la  production  fruitière  sur  son  réseau  et  à  lui 
faciliter  des  débouchés.  Les  résultats  de  cette 
propagande  étaient  rendus  visibles  dans  les 
collections  exposées  par  une  quinzaine  de 
Syndicats  et  quelques- particuliers.  Il  est  juste 
de  leur  rendre  justice  en  en  publiant  la  liste  : 


Fédération  des  Associations  agricoles  Corrézien- 
nes,  à  Tulle,  et  Société  d'Horticulture  du  Bas- 
Limousin,  à  Objat  :  Pommes,  poires,  noix,  ehà- 
taignes. 

Syndicat  horlieole  du  Périgord.  et  Syndicat 
d'Horticulture  de  la  Dordogne,  à  P>'rii;ui*jx  : 
Légumes. 

Syndicat  agricole  de  Massiac  (Cantal),  et  Syn- 
dicat agricole  du  canton  de  St-Martin-J'Auxigny: 
Pommes  et  poires. 

Syndicat  horticole  de  Loir-et-Cher,  à  Rlois  : 
Légumes  et  fruits. 

Société  d'agriculture  du  Lot  :  Raisins,  ;irbres 
conserves. 

M,  Marrasse,  à  Agen  :  Pruneaux  fourn's. 

M.  Viaud-Bruant,  à  Poitiers   :  Fruits  décoratifs. 

Mme  Cubaynes,  à  Cahors  :  Truffes,  conserves 
diverses. 

Fédération  des  Syndicats  de  producteurs  de 
fruits  et  primeurs  :  Raisins  et  fruits. 

Syndicat  de«  niaraiebers  d'Agen,  et  Syndicat 
des  maraîchers  de  Marmande   :  Légumes  divers. 


498 


LES  FRUITS  A  LRXPOSITION  DIIORTinLLTURE 


Fig.  S3.  —  \'nr  d'ensemble  >>  i  l'.sposilion  dos  f  uils  de  coUeclioii  à  l'Evposilion  d  Ilorticid  iir 


Fig.  8V.  -    Exposition  collccli\c  organisée  jiar  la  Com|iasiiic  du  Chemin  de  fer  de  Pari»  ù  Orléans. 


LE  SANG  DESSECHE  DANS  L'ALLMENTATION  DES  PORCS 


499- 


Syndicat  des  priincurisles  de  Moissac  et  Syndicat 
des  primeurisles  de  Moutauban  :  Raisin?. 

Syndicat  agiicole  de  Maurs  :  Pommes,  noix, 
châtaignes. 

M.  Naissant,  à  Agen  :  Pruneaux  el  conserves. 

Coopérative  maraîchère  d'Orléans  :  Légumes  di- 
vers . 

M.   Aubert-Maillé,   à   Tours   :   Phinles  fleuries. 

M.    Potin   Félix,   à   Paris    :   Conserves   diverses. 

La  partie  hi  plus  brillante  de  ees  collec- 
tions était  constituée  par  de  superbes  grap- 
pe-; de  Chasselas  doré  du  bassin  dç  la  Ga- 
ronne, dont  quelques-unes  groupées  avec  art 
re[)ré3entaient  les  initiales  P.  0.  de  la  Com- 
pagnie (fig.  84),  Porl-'Sainte-Marie.  Moissac, 
Montauban  et  Cahors  rivalisaient,  avec  des 
produits  de  toute  beauté.  Ce  laisin  a  con- 
quis depuis  une  quinzaine  d'années  la  fa- 
veur des  Parisiens  et  leur  assure  dès  septem- 
bre un  aliment  au  goût  excjuis  à  un  prix  mo- 
déré. Près  de  15  millions  de  kilogr.  sont  ainsi 
transportés  chaque  année  en  peu  de  semaines 
des  régions  de  la  Garonne  sur  les  marchés  de 
la  capitale.  Celte  année,  les  producteurs  ont 
cherché,  avec  des  résultats  satisfaisants,  à 
atteindre  le  marché  de  Londres.  D'autre  part, 
sous  la  direction  des  Services  commerciaux 
de    la    Compagnie    d'Orléans,    des   essais    de 


conservation  ont  lieu  actuellement  à  la  gare 
frigorifique  d'ivry,  en  vue  de  la  vente,  dur 
rant  l'hiver,  d'une  partie  de  la  récolte,  à  un 
moment  où  les  fruits  frais  sont  si  rares. 

Ces  efforts  et  ceux  des  autres  régions  frui- 
tières et  maraîchères  du  Sud-Ouest  ont  été 
récom[jensés  par  l'attribution  d'un  diplôme 
d'Honneur    et    d'une    grande    médaille    d'or. 

l  ne  autre  exposition  non  moins  intéres- 
sante était  celle  des  fruits  de  collection,  qui 
réunissait  im  grand  nombre  d'exposants 
dont  les  produits  étaient  fort  admirés.  On 
tloit  signaler  d'abord  l'exposition  collective 
(le  la  Sftciété  régionale  d'Horticulture  de 
Montreuil  (Seine),  (pii  réunissait  surtout  des 
poires  el  des  pommes  de  toute  beauté,  el 
celle  du  Syndicat  des  Viticulteurs  de  Tho- 
mery  (Seine-et-Marne),  qui,  à  côté  des  célè- 
bres chasselas  de  Fontainebleau,  exposait  de 
très  Ijclle  poires  et  pommes.  Parmi  les  expo- 
sants individuels,  M.  Salomon,  de  Thomery, 
montrait  une  collection  exceptionnelle  de 
raisins  de  table  ;  MM.  Nomblot-Bruneau, 
Croux  et  fils,  Moser  et  fils,  Pestel,  etc.,  pré- 
sentaient des  collections  de  fruits  dans  les- 
quelles les  variétés  se  comptaient  par  centai- 
nes. L'ensemble  faisait  le  plus  grand  hon- 
neur aux  uns  el  aux  autres,        G.    Gaudot. 


LE   SANG  DESSÉCHÉ  DANS  L'ALIMENTATION  DES  PORCS 


Beaucoup  de   maisons   offrent,    en   Argen- 
tine,   du  sang   desséché    pour   l'alimentation 
des  bestiaux.  L'Office  de  l'Inspection  alimen 
taire  de  Euenos-Aires  a  fait  c[uelques  recher- 
ches à  ce  sujet. 

Le  sang  bien  préparé  se  [irésenle  sous  l'as- 
pect d'une  poudre  de  légère  odeur  et  a  le 
goût  agréable   de   la   chair  salée. 

L'adjonction  du  sang  aux  aliments  a  don- 
né de  bons  résultats  mais  on  a  surtout  cher- 
ché à  en  déterminer  l'effet  quand  il  est  em- 
ployé avec  les  hydrates  de  carbone. 

On  a  opéré  surtout  avec  la  farine  de  maïs 
et  les  résidus  de  maïs. 

Vingt-huit  porcs  furent  divisés  en  lots  de 
sept  animaux  qui  faisaient  un  même  poids 
globaL 

Premier  essai.  Les  quatre  groupes  reçurent 
respectivement  :  le  premier,  des  résidus  de 
grains  ;  le  deuxième,  farine  de  maïs  ;  lo  troi- 
sième, résidus  de  blé  et  sang  desséché  ;  le 
{{uatrième,  farine  de  maïs  et  sang.  H  fui,  en 
outre,  ajouté  par  porc,  tous  les  jours,  14 
grammes  de  poudre  d'oeufs.  Le  sang  donné 
fut  do  57  grammes  par  animal  au  début 
pour   être   augmenté  jusqu'à    176   grammes  , 


graduellement,  ce  qui  domrait  une  moyenne 
de  lli!  grammes  par  jour  et  par  tète, 

Cl'.aque  groupe  reçut,  de  plus,  une  quan- 
tité supplémentaire  de  2  kilogr,  268  de  sang. 
Chaque  groupe  consomma  63  kilogr.  5<J0  de- 
sang  durant  les  onze  semaines  d'expérience- 

Les  premiers  jours,  les  animaux  suppor- 
taient difficilement  le  sang.  Mais  ils  ne  tar- 
daient pas  à  s'y  liabituer  et  furent  toujours 
aussi  dispos  que  le  groupe  témoin.  Au  bout 
de  onze  semaines,  on  eut  les  résultats  sui- 
vants : 

Tokls  (Je  Poids 

(lébul  terminal 


Kilo'^'.  ki'cy. 

i^r    gioupe    ....       178  -.i'-J. 

2®     groupe    , ,  .  ,      185.7  iS'i.o 

3"    groupe    ,..,      182.7  3ii./i 


Dill 

LTCllCC 

K 

I0-. 

-1- 

99 
j  (i 

-1- 

10S.7 

ff    groupe 


188.6 


282.8  -f-     9^-2 


Le  sec(jnd  groupe  avait  peu  de  goût  pour 
la  farine  de  maïs,  ce  qui  explique  sa  dimi- 
nution de  poids. 

Le  second  essai  a\ait  pour  but  de  cons- 
tater l'effet  d'un  appoint  de  fourrage  vert 
sur  ces  rations.  Chaque  groupe  fut  divisé  en 
deux  sous-groupes,  dont  l'un  reçut  pendants 


500 


ATTELAGE  A  DÉCROCHAGE  Af 


quatre  semaines  du  fourrage  vert,  taudis  que 
J'aulre  n'en  recevait  pas. 

Toujours,  sauf  dans  le  groupe  3,  il  y  cul 
une  auguienlation  sensible  de  poids  en  fa- 
veur des  auiniaux  ayant  reçu  du  fourrairc 
vert. 

En  somme,  le  sang-  a  permis  d'obtenir  une 
augmentation  de  poids  considérable  avec  une 
ration  de  résidus  de  blé,  et  une  augmenta- 


TOMATIQUE  POUR  TRACTELR 

lion  égale  à  celle  obtenue  avec  des  résidus 
de  graines,  (juand  il  était  mêlé  à  la  farine 
de  maïs,  trop  pauvre  elle-même  en  matière 
azotée.  Le  fourrage  vert,  même  en  petite 
quantité,  a  des  effets  favorables.  Dans  le  cas 
de  la  ration  du  troisième  groupe,  63  kil.  ÔIM) 
de  poudre  de  sang  ont  donné  une  augmenta- 
tion de  2*à  kilogr.  sur  le  groupe  qui  n'en 
avait  pas  reçu.  Ad.-J.  Charon. 


ATTELAGE  A  DÉCROCHAGE  AUTOMATIQUE 


POUR   TRACTEUR 


Lorsqu'on  demande  à  un  tracteur  d  exercer 
un  effort  de  traction,  même  momentané,  dé- 
passant une  certaine  limite,  le  moteur  s'ar- 
rête brusquement  ;  d'autres  fois,  quand  le 
moteur  est  très  puissant  relativement  à  la 
pression  des  roues  motrices  sur  le  sol,  ces 
dcruièics  tournant  sur  place  dans  un  terrain 
meuble,  s'enterrent  ou  se  taupent  avec  ra- 
pidité ;  dans  le  cas  contraire,  lorsque  le  sol 
est  dur,  le  tracteur  se  cabre,  souvent  à  tel 
point  qu'il  risque  de  se  renverser  complète- 
ment quand  l'avant-train  n'est  pas  suffisani 
ment  chargé.  A  ce  sujet,  M.  Ringelmann  a 
intliqué  qu'il  convenait  que  le  poids  lofai 
du  tracteur,  sur  plan  horizontal,  soit  réparti 
de  la  façon  suivante  :  deux  tiers  sur  la  ou 
les  roues  motrices,  et  un  tiers  sur  la  ou  le-: 
roues  directrices. 

Des  accidents  graves,  survenus  au  méca- 
nicien, dans  la  dernière  condition  indiquée 
ci-dessus,  ont  suggéré  l'idée  de  différents 
appareils  automatiques  de  sécurité  destinés  à 
couper  l'allumage  du  moteur  dès  que  le  trac- 
teur {)rend  mie  inclinaison  limite,  aussi  bien 
suivant  son  axe  longitudinal  (quand  le  trac- 
teur se  cabre),  que  suivant  son  axe  transver- 
sal, lorsque  la  machine  tend  à  se  coucher 
sur  le  côté  en  travaillant  dans  le  sens  des 
couriKîs  de  niveau  d'un  terrain  à  forte  incli- 
naison. 

Parmi  ces  appareils  automatiques  de  sécu- 
rité agis^^ant  lors  d'une  inclinaison  intem- 
pestive du  tracteur,  nous  iX)uvons  rappeler 
celui  de  M.  Emile  Feuillette,  (jui  a  été  dé- 
<rit,  avec  ligure  explicative,  dans  le  Journal 
4l'  \<in(ullure  pratique  in°  iO,  du  11  no- 
vembre l'.»20.  page  O'.tT)  ;  d'autres  ont  été 
I)n)|)03és  aux  Etals-Unis. 

Dans  beaucoup  d'appareils  de  culture  mé- 
canique, l'attelage  du  tracteur  à  la  charrue 
î^'effciliu»  par  une  cheville  de  bois  prise  entre 
di  ii\  plaques  d'acier.  la  traction  s'exiMce  par 
la   cheville  qui   travaille  au   cisaillement,    et 


(jui  doit  casser  dès  ([ue  l'effort  dépasse  sa 
limite  de  résistance  à  la  rupture.  Générale- 
ment, les  mécaniciens  conducteurs  ignorent 
cet  org-ane  de  sécurité  et,  en  voulant  exécuter 
des  travaux  dépassant  une  certaine  énergie, 
ennuyés  de  remettre  à  chaque  instant  une 
cheville  de  bois,  dont  la  rupture  leur  donne 
cependant  une  indication  utile,  mais  varia- 
ble suivant  la  nature  du  bois  employé  et  son 
degré  de  compression  selon  son  enfonce- 
ment plus  ou  moins  forcé  dans  les  trous  dis- 
posés à  cet  effet,  remplacent  la  cheville  de 
bois  par  un  boulon  ou  vme  broche  en  fer, 
qui  ne  casse  pas,  mais  qui  fait  tauper  ou 
cabrer  le  tracteur  en  occasionnant  des  pertes 
de  temps  ou  des  accidents. 

On  a  cherché  a  remédier  à  cet  inconvé- 
nient par  l'emploi  de  dispositifs  à  ressorts 
qui  opèrent  automatiquement  le  décrochage 
du  tracteur  dès  que  l'etïort  de  traction  dé- 
passe une  certaine  limite  réglabJe  à  volonté. 
Les  anciens  dispositifs,  assez  compliqués,  qui 
furent  présentés  il  y  a  longtemps,  alors  que 
les  tracteurs  n'étaient  pas  répandus,  ne  sont 
plus  employés. 

Par  contre,  nous  pouvons  parler  du  systè- 
me proposé  récemment  par  M.  Henri  Boi- 
chot,  27  bis,  boulevard  Verd-de-Saint-Julien; 
à  Bellevue  (Seine-et-Oise),  dont  plusieurs  mo- 
dèles ont  été  construits  et  appliqués  à  des 
appareils  de  cidture  mécanique. 

Les  fignres  85  et  80  représentent  en  éléva- 
tion l'attelage  Boichot,  dont  voici  la  descrip- 
tion succincte. 

l'ne  partie  do  l'appareil  est  reliée  h  la  barre 
d'attelage  t  du  tracteur  (ou  au  cable  dans  les 
systèmes  funiculaires)  par  la  fourche  /  et 
la  cheville  y  ;  celte  partie  //'  est  solidaire  : 
du  galet  a,  dont  la  monture  appuie  en  n 
sur  les  ressorts  R  travaillant  à  la  compresison, 
de  la  roue  incomjilètement  dentée  />  et  de 
l'axe  du  chien  d  maintenu  en  place  par  le 
re-sort  r.  Les  ressorts  Ft,  dont  on  peut  régler 


ATTELAGE  A  DÉCROCHAGE  AUTOMATIQUE  POUR  TRACTEUR 


501 


le  serrage  par  la  vis  v,  s'appuient  sur  la 
pièce  m,  solidaire  de  la  partie  de  l'appareil 
qui  peut  se  déplacer  par  rapport  à  l'axe  y 
d'une  quantité  dépendant  de  l'effort  de  trac- 
tion qui  est  exercé.  Cette  pièce  mobile  m  m', 
munie  à  sa  partie  inférieure  d'un  talon  m'g, 


traction    exigé    par    la    machine    de   cultunî 
attelée  en  f. 

Quand  l'ettort  de  traction  atteint  la  limite 
voulue,  le  déci'ochage  s'effectue  automati- 
quement de  la  façon  suivante,  les  pièces 
étant  alors  représentées   à  ce  moment  dans 


Fig.  85.  ^  Attelage  Boichol,  à  décrochage  automatii|ue. 


présentant  un  profil  spécial,  porte  l'axe  c 
d'une  pièce  d'arrêt  e,  maintenue  par  un  petit 
ressort  e'.  Le  talon  g  a  pour  rôle  de  retenir 
sur  le  plan  k,  solidaire  du  chien  d  et  de  la 
fourche  /,  l'axe  x  de  la  tige  V  reliée  à  la 
machine  tirée  par  le  tracteur. 

Tant  que  l'effort  de  traction  n'atteint  pas 
une  certaine  limite,  déterminée  par  les  di- 
mensions des  ressorts  R  et  leur  serrage  par 


la  figure  86,  dont  les  lettres  indicatives  cor- 
respondent à  celles  de  la  figure  précédente. 
Le  ressort  R  s'étant  comprimé  suivant  R\ 
l'axe  X  a  dépassé  l'extrémité  du  patin  k  sur 
lequel  il  s'appuyait,  et  est  chassé  de  haut  en 
bas  par  la  pièce  d'arrêt  e,  dont  la  branche 
supérieure  a  été  poussée  par  le  galet  a  en 
comprimant  le  petit  ressort  de  rappel  e'  ;  à 
ce  moment,  l'axe  a;  et  la  tige  f  se  séparent 


n        K' 


Fig.  80.  —  Appareil  Boicbol  lors  du  décrochage. 


la  vis  V;  la  pièce  mobile  m  m'  coulisse  dans 
l'autre,  l'axe  x  s'éloignant  plus  ou  moins  de 
l'axe  y,  mais  la  pièce  x  reste  toujours  en  pri- 
se, retenue  qu'elle  est  par  le  talon  g  et  le 
plan  k.  Dans  ce  déplacement,  une  crémaillè- 
re s,  solidaire  de  la  pièce  mobile  m  m',  en- 
grenant avec  la  roue  b,  fait  tourner  cette 
dernière,  de  sorte  qu'une  aiguille  h,  fixée  sur 
son  axe,  en  se  déplaçant  devant  un  arc  gra- 
dué j,  peut  donner  une  idée  de  l'effort  de 


de  la  monture  reliée  à  la  cheville  de  trac- 
tion y. 

Lors  du  décrochage,  les  pièces  de  la  por- 
tion reliée  au  tracteur  t  doivent  rester  ar- 
mées pour  faciliter  la  remise  en  place  après 
avoir,  bien  entendu,  déterré  la  charrue  ou 
toute  autre  machine,  afin  de  diminuer  sa  ré- 
sistance, et  après  recul  du  tracteur.  Les  piè- 
ces restent  armées  de  la  façon  suivante. 

La  roue  b,   incomplètement  dentée,   porte 


5<j2 


PARTIE  OFFICIELLE 


deux  boï^a-cs  ('  cl  (■  ;  lors  du  décrochage, 
J.>  bossage  i  lais-t-  lornonlcr  la  branche  in- 
férieure du  chien  d  sous  l'action  de  son  res- 
sort r,  qui  enipèihe  la  roue  /<  de  tourner, 
;dors  que  l'autre  Jiossage  i'  vient  faire  bulée 
sur  le  talon  de  la  partie  mobile  m  m'  à  l'ex- 
Iréinité  antérieure  de  la  crémaillère  s.  Quand 
la  roue  h  est  bloquée  ])ar  le  chien  d,  elle  est 
légèrement  déida<éc  xcrs  Taxe  y  et  frotte 
;di)is  sin-  la  partie  fixe  /"  Ar  la  monture, 
jouant   le    rôle    de    frein. 

pour  l'accrochage,  on  luel  en  place  l'axe  x, 
el,  en  faisant  reculer  le  liaeleur,  cet  axe 
;jppuie  sur  la  branche  suj^érienre  du  chien  d, 
<pii  cède  en  échapjiant  le  bossage  (  et,  en  lais- 
sanl  libre  la  roue  /',  la  monture  mobile  m  m' 
re\ienl  alors  vers  y,  sous  raclion  des  res- 
sorts   /.'. 

La  clieNille  \erlieale  y  et  une  autre  qu'on 
])eul  fixer  à  IVxtrémilé  de  la  pièce  /',  pcr- 
mettenl    à    l'appareil    de    S(>   déplacer   dans    le 


plan    horizontal,   afin    de   pouvoir    faire   un 
certain  angle  avec  les  attelages  t  et  /'. 

L'appareil,  qui  semble  un  peu  compliqué 
par  sa  description,  répond  bien  au  but  de 
linventeur  :  décrochage  automatique  lors- 
(ju'il  se  produit  un  effort  de  traction  exagéré 
alin  de  prévenir  une  rupture  ou  un  accident, 
les  pièces  restant  armées  pour  faciliter  le 
raccrochage  de  la  machine  au  tracteur  ou 
au  (  àble,  dan-  le  ciis  d  ai!plicati(»n  à  un  ap- 
jiareil  de  cullinc  niécani(]ue  d'un  des  syslè- 
nu's   funiculaiics. 

L'appareil  iîuicbol,  qu(;  nous  avons  vu  à 
la  Slation  d'Essais  de  Machines,  destiné  à  un 
elTort  limite  de  1  200  kilogr.,  comprend  deux 
gioujies  de  ressorts  mis  en  parallèle.  L'ap- 
pareil a  0  m.  20  de  long,  0  m.  11  de  large 
et  0  m.  15  de  haut  ;  il  pèse  9  kilogr..  aux- 
ipicls  il  faut  ajouter  805  grammes  pour  la 
|;iè(c  dailachc  dc  la  machine  attelée  à  Vny-- 
iiiiicil.  W.    Dkssmsaix. 


PARTIE  OFFICIELLE 


Loi  du  5  décembre  1922  réduisant  le  délai 
dans  lequel  doit  être  faite  la  déclaration  de 
récolte  de  vin. 

.l/7/i7<'  iiiiKiiic.  —  L'ii\;iii!-(lriirni-  piuiigraplu- 
(le  l'arlielo  picinii'i'  ilc  l;i  loi  ilii  :>(|  juin  kjo-  csI 
jDodifié    ainsi   qu'il    s\iil    : 

«  \).\n<  chaque  (iéparlcnienl,  le  délai  diuis  Ic- 
ipri'l  doivent  èlrc  faites  les  déclarations  sera  fixé 
jiuMuellenient  par  le  préfet,  après  avis  (lu  Con- 
seil yénéral,  à  une  époque  aussi  rapprochée  que 
jiii^sible  <!<;  la  fin  des  vendanges  et  écoulages.  el 
jui  plus   tard  le  5  décembre. 

«  Sous  îMicun  prétexte,  les  recollants  ne  pour- 
ninl  être  autorisés,  soit  iiidiv  i(luell<'nienl.  soil 
<olleclivemenl.  à  déelai'cr  leur  n'cdlle  ;iprès  i;i 
4l;ile     fixée     pii|-     l 'imièli'    du     pri'fel.     » 

Décret  du  S^décembre  1922  instituant  un  re- 
gistre des  plantes  sélectionnées  et  instituant 
un  Comité  de  contrôle  des  semences. 
.1/7.    i'.    —    loule   pei-onne  (pii    a    oMenu.   iii- 
\enlé,    d(Vou\erl    une    espèce   fin    satiTlc'    Mouxelie 
el   délerniinéc  de  piaule,  peul    demander  l'inscrip- 
lion    (le    celle   variété   ou  de   celle   e<|)èce    nouvelle 
il  I  «   l\<-j:i«lre  des  planles  sélectionnées  »   lenu  au 
niirnslère    de    rX^rieullure   (Office    des    rensei^/ne- 
ineiils  ajrricoles). 

■  \rl.  ■?.,  —  Toute  «limande  d 'iuseripliou  ddil  rlie 
aeroin|>a{,'née    ; 

1°  D'une  description  d.'-tailli'e  de  la  piaule  et 
de   ses   caraclérisliques    agricoles; 

••"  D'un  échjinlillon  de  la  plante  fsenicnce. 
bouline,    lultercule.    bulbe,    greffon); 

3"  It'iuilieations  aussi  pré«-ises  que  possiMe  «nr 
l'ori^/ine  de  \n  nouvelle  foinie.  airi-i  ipie  sur  le 
mode  il'oblenlion  ; 

't  "De  l'enuaffeiuenl  .l'euNoy.  r  aniiu-ll,  nienl   on 


jiéiiddiquemeiit,  selon  la  naliu-e  de  la  plante,  et 
sur  sinq)le  demande  de  l'Institut  des  recherches 
agronomi(iues,  im  nouvel  échantillon  de  plante 
(soinences.  tubercides,  etc.),  en  \ne  de  perinellre 
des    \érificalions    t( instantes    de    l'idenlilé; 

5°  De  l'engagement  de  donner,  dans  lous  les 
(•a<  lie  (■nateslalion,  libre  accès  des  cultures  dc 
produrliou  aux  représentants  de  radministration 
de  l'Agriculture  ; 

ti°  De  l'engaircnieiil  de  payer  les  liais  de  con- 
IrtMe; 

7"  Lors(pie  le  postulant  aura  salisfail  aux  con- 
ditions précédentes,  un  ou  plusieurs  niend)res 
désiiniés  par  la  Commission  de  conlriile,  prévue  à 
l'ailiele  (|,  se  jcndront  chez  c«lui-ic  en  temps 
iilile  alin  d'exaniinei'  sur  place  les  <-onditions 
iriililriilinii  cl  (le  mulli|)lieation  de  la  nouvelle 
\aiii'lé.  1.'—  Iiai<  lii'  déplacement  de  la  (lonuuis- 
-i(Ui    seront    à    la   charge   du  postulant. 

Ail.  ■>.  —  (hiiconque  désire  garder  secret  \in 
juoei'di''  jiartiiulier  de  |)roduction  doit  le  mention- 
ner <ur  -a  drmaiide.  Dans  ce  o^s,  renquèt(!  sera 
pniii<iii\  le  par-  di-;  di'h'gués  de  l'ailunnisl  ration . 
ipii  piniridiil,  à  lilre  eonl'idenliel,  demander  |niis 
reu-'eignemenls    utiles. 

t/7.  'r.  —  Pour  être  inscrite  sur  le  rcgi-^lic  des 
plaiilf-  -i''leelionni'e<.  la  Narit'té  doit  posséder, 
non  -eiileiiieiit  le  <'araelèic  (!<•  la  nouveauté,  mais 
pn'-entei.  en  (luIre.  des  mé'rilcs  indi^eulabh^s. 
nn'iiles  confirmés  par  les  essais  cultmaux  pti'vns 
à    l'arliele    5. 

1/7.  .'>.  —  Les  plantes,  semences,  bnllx's.  tuber- 
cule-;, boulines  ou  greffons  joints  à  la  demande 
d'in-ciiplion  «ont  soumis  à  un  essai  par  rinsliliif. 
des  recherches  agronomiques,  on  vue  de  vérifilr 
1.1  conformité  entre  les  car.nclérisliqnes  de  la  \a- 
rié|<'  cl   les   déclarations   de   rinventenr. 


Lk  LOI  SUR  LES  ACCIDENTS  DU  TRAVAIL  EN  MATIÈRE  AGRICOLE 


5J3 


A  Ja  fin  de  la  première  année  de  culture  pour 
les  plantes  annuelles,  ou  aussitôt  qu'il  est  possi- 
ble de  le  faire  pour  les  autres  plantes,  k  direc- 
teur de  rinslitut  des  recherches  agronomiques 
adresse  à  l'Office  des  renseignements  agricoles  le 
résultat  des  constatations  effectuées.  Suivant  ces 
constatations,  il  est  accordé  ou  refusé  un  certificat 
provisoire   d'inscription. 

A  la  fin  du  deuxième  cycle  d'évolution,  le 
certificat  provisoire  est  retiré,  ou  maintenu  et,  à 
la  fin  du  troisième  cycle,  il  peut  être  délivré  un 
certificat  définitif  d'inscriplion  après  avis  du  Co- 
mité de  contrôle.  Sur  avis  du  même  Comité,  la 
durée   des   essais  peut  être  léduite  à  deux  ans. 

Art.  »>.  —  Le  certificat  définitif  confère  si'ul 
Je  droit  à  l'usage  de  la  marque  officielle  qui  sera 
définie  par  arrêté  ministériel. 

Le  certificat  définitif  n'aura  d'effet  que  pen- 
dant douze  ans. 

Art.  7.  —  Au  cours  de  cette  période  de  douze 
années,  il  sera  procédé  à  des  essais  de  culture  sur 
chacune  des  variétés  pour  lesquelles  un  certificat 
définitif  aura  été  délivré.  Si  les  essais  font  cons- 
tater la  dégénérescence  de  la  variété,  la  radiation 
d'inscription  sera  prononcée  par  le  ministre  de 
l'Agricvdture,  après  avis  du  Comilc  pré\u  à  l'ar- 
ticle  9   ci-après. 

Art.  S.  —  Dès  qu'il  est  en  possession  de  l'accu- 
s«î  do  réception  de  la  demande  d'inscription,  le 
déposant  peut  rinendiquer  l'usage  exclusif  de  la 
dénomination  donnée  à  la  variété  nouvelle,  mai*. 
<lans  le  commeree  de  cette  variété,  il  ne  pourra 
faire  état  de  sa  demande  d'inscriplion  qu'après 
<|élivrance    <ln   certificat    définitif. 

La  reproduction  et  le  commerce  des  semences 
d'une  variété  inscrite  sont  autorisés  à  moins  d'in- 
tcnliclion  expresse   de  l'inventeur. 

Pour  !<■  commerce  des  semences,  l'inventeiii'  a 
seul  le  droit  de  se  réserver  la  mention  «  .Semences 
inscrites    an    registre   des   plantes    sélectionnées    ». 

Art.  9.  —  Il  e*l  insliliié  un  Comité  de  contrôle 
charge  : 

1°  De  donner  son  avis,  toutes  les  fois  qu'il  sera 
consulté  par  le  ministre  de  l'Agriculture; 


2°  De  suivre  les  essais  effectués  par  l'Institut 
des   recherches  agronomiques  ; 

3°  D'examiner  les  réclamations  qui  pourraient 
être  formulées  par  les  intéressés,  notamment  dans 
le  cas  de   radiation   de  l'inscription; 

4°  De  dresser  la  liste  des  différenles  variétés 
présentant  entre  elles  les  caractères  d'une  élioite 
parenté,  et  d'établir  un  catalogue  synonymiqui; 
qui  sera  publié  j)ar  les  soins  de  l'Office  îles  ren- 
seignements  agricoles  ; 

5°  De  faire  un  rapport  annuel  au  minisire  de 
l'Agriculture  sur  l'ensemble  des  opérations,  les 
résultats  obtenus  et  les  perfectionnements  sus- 
ceptibles d'être  apportés  au  fonelionuement  du 
ser  \  ice. 

Art.  10.  —  Le  Comité  de  contrôle  e^t  coniiios' 
de  membres  de  droit  et  de  douze  membres  nom- 
més pour  cinq  années  par  décret  contresigné  par 
le  ministre  de  l'Agriculture,  dont  la  moilié  par- 
mi les  notabilités  de  la  pratique  agricole  ou  de  la 
production  et  du  commerce  des  semences. 

Sont   membres  de   droit   : 

Le    directeur   de    l'Agriculture. 

Le  directeur  de  l'Institut  des  recherches  agro- 
nomiques. 

Le  chef  de  l'Office  des  renseignements  agricoles. 

Le  Comité  de  contrôle  a  son  siège  au  ministère 
de  l'Agriculture.  Les  fonctions  de  membres  du 
Comité  de  contrôle  sont  gratuites;  le  Comité  élit 
dans  son   sein  son  Jirésident. 

Un  chef  de  seclion  de  l'Office  des  renseigne- 
ments agricoles  et  un  sous-chef  de  bureau  de 
l'Institut  des  recherches  agronomiques  font  fonc- 
tions de  secrétaires. 

Art.  II.  —  Les  dispositions  du  présent  décret 
sont  applicables  au  blé  froment,  et  il  sera  statué, 
par  arrêté  du  ministre  de  l'Agriculture,  sur  l'ap- 
plication des  dispositions  du  présent  dé-cret  aux 
plantes  autres  que  le  blé. 

Art.  12.  -—  Un  arrêté  du  ministre  de  l'Agri- 
culture déterminera  les  conditions  d'application 
du   présent  décret. 

Art.  i3.  —  Le  ministre  de  l'Agriculture  <st 
chargé  de   l'exécution  du   présont  décret. 


LA  LOI  SUR  LES  ACCIDENTS  DU  TRAVAIL 

F.N  MATIÈRE   AGRICOLE 


Le  Chaiiiliio  des  i)é(nil('-s,  à  la  deniaiidc  du 
ministre  de  rAfriiculturc  et  sur  le  rapport 
de  M.  Edonard  Néron,  a  volé,  le  7  décem- 
l*re,  sans  modificalioiis.  le  jirojet  de  loi, 
ndoplé  par  le  .Sénat,  sur  rexfension  de  la 
législation  des  accidents  du  liavail  aux  ou- 
vriers agricoles. 

Ce  projet  a^ait  fait  Fol) jet  de  délibéra- 
lions  snccessivcs  des  deux  (jhamltres  depuis 
1006.  La  loi  va  devenir  maintenant  défi- 
nitive. 

Elle  ne  sera  applicable  que  dans  dix-huit 
mois,    puisqu'elle    ne    doit    lëtre    qu'un    an 


après  la  publication  des  décrets  qui  seront 
[iris  pour  son  exécution  et  que  ces  décrets 
ne  seront  rendus  eux-mêmes  que  dans  six 
mois. 

D'ici  là,  tous  les  icnseigiiemenls  utiles  se- 
ront bjurnis  aux  agriculteurs,  notamment 
sur-  la  manière  de  conlracler  nnc  assurance. 
Il  li'ur  est  reeommaiulé,  en  conséquence,  de 
se  tenir  en  garde  contre  les  démarches  pré- 
maturées qui  pourraient  être  faites  près 
d'eux  (?n  vue  de  leur  faire  accepter  des  con- 
trats d'assm'atH'C!  à  des  conditions  \vnp  on»'-- 
leiises. 


501 


ACADÉMIE  DE  LAGRICULTL'RE  DE  FRANGE 


La   loi   nouvelle  rt'alK-e   un   progrès  social 
depuis  longtemps  attendu. 

Tandis  que  les  ouvriers  de  l'industrie 
étaient,  eu  cas  d'accidents,  couverts  contre 
le  risque  professionnel  par  la  loi  du  9  avril 
1X98,  les  ouvriers  agricoles,  autres  que  ceux 
travaillant  avec  des  moteurs  inanimés,  de- 
meuraient assujettis  au  régime  du  Code 
ci\  il. 

La  loi  nouvelle  réalise  l'asismilation,  dans 


toute  la  mesure  où  elle  était  possible.  Elle 
[lermet,  en  outre,  aux  petits  exploitants,  non 
assujettis  à  la  loi,  de  contracter  eux-mêmes 
une  assurance. 

Ajoutons  enfin  que  les  ex[)loitants  qui  tra- 
vaillent d'ordinaire  seuls  ou  avec  l'aide  des 
membres  de  leur  famille,  ne  sont  pas  sou- 
mis à  la  loi,  même  s'ils  emploient  occasion- 
nellement un  ou  plusieurs  collaborateurs, 
salariés  ou  non.  (Communiqué.) 


ACADÉMIE  D'AGRICULTURE  DE  FRANCE 


Sciincc  du  C  décembre  1922.  —  Présidence 
de  M.  Prosper  Gervuis. 

Recherches  sur  l'alimentation. 

M.  P.  Declidiiibrc  a  uu  déjà  rcHxuisiuu  d'appc- 
IcT  l'allcntion  de  rAcadémic  sur  la  nécessité 
d'éliulicr  le  rôle  des  facteurs  complémentaires  de 
l:i  luitrition  on  vue  d'une  mise  au  point  de?  for- 
mules de  subslitulion.  Ce  que  nous  connaissons 
du  rùlc  de  ces  facteurs  coniplémcnlaiics  ordinai- 
joineul  désignés  sous  le  nom  de  vitamines,  expli- 
que certains  accidents  observés  au  cours  de 
l'alimentation  du  veau  par  des  régimes  arlificiels, 
ainsi  que  ccilains  ralcnlisscmonls  dans  la  crois- 
since  également  rencontrés  ay   coins  des  essais. 

Cette  élude  a  fait  l'objet  do  recherches  pour- 
suivies à  la  Station  expérimontalo  de  zootechnie 
annexée  au  laboratoire  do  M.  l>echand)re  à  Gri- 
gnon,  avec  la  collabornlion  de  M.   Mallerrc. 

Avant  de  travailler  sur  les  veaux,  MM.  Docham- 
bro  «.'l  Malterre  ont  procédé  à  une  sorte  do  udse 
au  point,  on  se  servant  de  rats  blancs. 

Leurs  essais  ont  porté  surtout  sur  la  recherche 
de  substances  capables  de  ralentir  ou  d'arrêter  les 
lésions  avilaminiqucs  et  cela,  en  vue  d'applications 
possibles  au  régime  des  veaux  noiuris  au  lait 
écrémé.  Un  mélange,  entre  autres,  leur  a  donné 
d'excellents  résultats,  contenant  :  poudre  de  vian- 
de, poudre  de  foin,  levure  de  bière,  etc.  Ce  mé- 
langé, préparé,  par  M.  H.  Sinionnel,  a  permis 
on  l'employant  en  très  petite,  quantité  (i  à  6  gr. 
par  vingl-quatre  heures)  de  remonter  des  rats 
carences    menacés    d'une    mort    inindnonte. 

Il  reste  à  MM.  Dechambre  et  Maltorre  à  expéri- 
ni<-ntor  ce  mélange  comme  adjuvant  au  lait  écré- 
m<'-   diins   ralimonlalion   dos   veaux. 

Sur  l'examen  de  la  mâchoire 
dans  le  choix  des  reproducteurs. 

M.  P.  DrrJKunbre  présente  uno  élude  do  M.  A. 
Grau,  infîénîeur  agronome,  sm*  l'opportunité 
«l'un  oxamon  de  la  mâchoire  dans  le  choix  des 
loproduolcurs.  Lîi  niAchoirc  est.  en  effet,  im  dos 
élf'moiiN   (lu   perfoclionnemoni    do   la   valeur   iixli- 

Aidurllr. 

I-'i  bojioho.  on  même  temps  qu'un  appareil  de 
préhrusion  4sl  un  orpranc  de  mastication  des  ali- 
meuU.  Or.  ohacun  snil  que  l'ingestion  cl  la  mas- 
tication ont  une  action  diroclo  et  immédiate  sur 
le  phénomène  do  l'a^-imiliilion.    Si  les  dents  ont 


bien  fonctionné,  si  les  mâchoires  sont  assez  fortes 
pour  leur  pormottrc  de  bien  broyer  les  aliments, 
si,  enfin,  l'insalivation  s'est  faite  abondamment, 
1.1  nourriture  est  mieux  assimilée  et  l'organisme 
on  tire  un  meilleur  parti. 

Il  est  aussi  à  remarquer  que,  d'une  manière 
générale,  le  développement  et  l'ampleur  des  for- 
mes, en  particulier  la  largeur  du  corps,  sont  tou- 
jours e'n  rapport  direct  avec  le  dévelopjxnnent, 
l'ampleur,  l'épaisseur  et  la  largeur  des  mâchoi- 
res. Cet  indice  peut  être  très  utile  pour  pronos- 
tiquer   quel    sera    l'avenir    d'un    jeune    sujet. 

Mais  on  peut,  du  reste,  ajouter  à  la  sélection 
des  reproducteurs,  l'entraînement  des  organes 
masticateurs  pour  les  fortifier  et  rendre  les  ani- 
maux plus  capables  de  profiter  do  leur  nourri- 
ture et  de  fournir  de  meilleurs  rendements.  Aussi 
pour  utiliser  ce  facteur  de  perfectionnement  qu'est 
la  gymnastique  fonctionnelle,  convient-il  de  ne 
pas  sevrer  les  jeunes  prématurément,  il  faut  les 
faire  téter  longtemps,  et  si  on  ne  fait  pas  téter, 
il  faut  se  servir  d'un  biberon  d'im  système  loi 
qu'il  provoque  un  effort  de  succion,  surtout  il 
fanl   no   pas  faire  boiro  au  baquet. 

Congrès  de  la  Pomme  en  1921. 
M.  L.  Lindet^  en  présentant  le  compte  rendu  du 
Congrès  de  la  Pomme  qui  eut  heu  à  Rennes,  en 
1921,  sur  l'initiative  de  M.  Charrière,  ingénieur 
agronome,  ingénieur  dos  chemins  de  fer  de  l'Elat, 
insiste  sur  les  progrès  inconteslables  qui  ont  été 
accomplis  en  Bretagne,  grâce  notamment  à  l'in- 
fhienco  et  à  l'esprit  do  propagautlo  di^  M.  War- 
collier.  Le  Congrès  a  l'éuni  un  certain  nombre  de 
conférenciers  qui  sont  venus  traiter  des  sujets 
qu'ils  connaissent,  si  bien  que  les  congressistes  ne 
Se  sont   pas   considérés   en  mesure   de   discuter. 

La  vie  pastorale  dans  les  Alpes  françaises. 
M.  H.  Hitler  présonle  à  l'Académie,  de  la  part 
de  M.  Arbos,  un  ouvrage  très  inqiorlant,  intitulé 
La  vie  pastorale  dans  les  Alpes  françaises^  mono- 
graphie des  plus  complètes  sur  les  régions  si  di- 
verses dont  l'ensomble  constitue  nos  Alpes,  au 
point  de  vue  des  sols,  des  climats,  du  genre  de 
vie  des  habitants,  de  l'élevage,  d(>  l'agriculture. 
L'i^volution  économique  résultant  du  fait  du  dé- 
veloppement dos  moyens  de  communic^ition,  a 
entraîné  une  véritable  révolution  agricole  dont 
M.    Arbos  montre  les  conséquences. 


CORRESPONDANCE.  —  CONSEILS  PRATIQUES 


il  5 


l'apparition  et  la  valeur  des  maniements 
chez  les  bovins  Charolais  et  Limousins  de 
2  à  4  ans. 

M.  René  Berge  présente  un  mémoire  de  MM. 
Laptaud  et  Brunet  renfermant  une  série  d'obser- 
Tations  sur  l'oi-dre  d'apparition  et  la  valeur  des 
nianements  chez  de  jeunes  bovins  des  raees  Clia- 
xolaise  et  Limousine. 

De  toutes  les  observ^ations  faites  par  ces  au- 
teurs, il  résulte  que  la  relation  entre  les  manie- 
ments et  le  rendement  ne  peut  se  traduire  par 
une  loi  générale.  Les  maniements  permettent  de 
se  rendre  compte  de  l'état  d'engraissement,  de 
la  densité  de  la  viande,  du  développement  de  cer- 
taines masses  musculaires,  mais  il  faut  une  gran- 
de habitude  pour  les  utiliser  avec  un  véritable 
profit.  Ils  ne  peuvent  que  compléter  l'examen 
de  l'animal,  de  sa  conformation,  de  son  ampleur. 
L'esprit  d'observation,  l'œil  et  l'habitude  sont 
toujours    les   meilleurs  auxiliaires. 

Le  marché  aux  bestiaux  de  la  Villette 
de  1914  à  1921. 

M.  F.  Rollln,  correspondant,  présente  à  l'Aca- 
démie une  série  de  tableaux  qui  résument  les 
quantités  d'animaux  introduits  au  marché  de  la 
Villette  et  les  prix  moyens  de  ces  animaux,  de 
1914   à   1921. 

De  1915  à  1920,  les  prix  ont  plus  que  quintu- 
plés ;  l'Agriculture,  remarque  M.  Rolliu,  a  certai- 
nement tiré  avantage  de  la  situation,  mais  on 
peut  dire  pourtant  qu'elle  n'a  jamais  marché  qu'à 
dislance. 

En  192 1,  les  cours  de  toutes  les  espèces 
ont  fléchi  de  3o  p.  100  environ  sur  le  taux  qu'ils 
«vaient  atteint  en  1920.  <(  Nous  voudrions  pouvoir 
relater  ici  que  le  consommateur  a  profité  de  cette 
baisse  comme  il  con\irn(haif.  Mais  le  commerce 
de  la  boucherie  et  de  la  charcuterie  nous  parait 
avoir  conservé  comme  base  presque  généralement 
les  cours  de  1920.  La  concurrence  en  cette  bran- 
che ne   Se  manifeste  pas  vite.    »  M.    RoUin  esti- 


me que  nous  ne  connaîtrons  des  prix  plus  doux 
que  sous  l'effet  d'une  production  de  plus  en  plus 
intense.  Nous  somnres  en  bonne  voie  ponr  le  gros 
bétail  ;  on  ne  peut  en  dire  autant  pour  les  mou- 
tons. Aussi  M.  Rollin  juge  qu'il  nous  faudrait 
des  importations  de  viandes  congelées  ou  frigo- 
rifiées de  cette  catégorie. 

Fixation   des   cours   à   la   Villette. 

M.  Jules  Méline  demande  à  M.  Rollin  comment 
sont  établis  les  cours  au  marché  de  la  Villette  et 
quelle  garantie  on  peut  avoir  qu'ils  correspondent 
bien  à  la  valeur  réelle  des  ventes  faiti^s  sur  ce 
marché. 

M.  Rollin  <^lonne  la  réponse  suivante  :  Un  ins- 
pecteur principal  de  la  police  parcourt  le  mar- 
ché; il  consulte  tous  ceux>qui  achètent  ou  vendent 
siu"  oe  marché,  par  espèces  d'animaux,  par  caté- 
gories dans  les  espèces  et  par  origine.  11  fait  le 
total  des  différents  prix  qu'il  l>  ainsi  recueillis, 
pour  dresser  ensuite  un  tableau  des  cours.  A  l'is- 
sue du  marché,  une  Commission,  désignée  par  le 
Préfet  de  police,  composée  de  propriétaires-mar- 
chands, de  bouchers,  de  commissionnaires,  de 
tous  les  intervenants  au  marché,  se  réunit  dans 
le  bureau  de  l'inspecteur.  Elle  discute  les  avis 
que  celui-ci  a  recueillis  et  finalement  on  adopte 
les  chiffres  qui  paraissent  être  le  plus  près  de  !a 
vérité. 

M.  Méline  constate  qu'au  fond  c'est  lui  fonc- 
tionnaire qui  établit  les  prix  auxquels  les  ani- 
maux auraient  été  vendus,  même  avec  l'aide  de 
la  commission  dont  parle  M.  Rollin,  quelle  garan- 
tie a-t-on  que  les  cours  fixés  ainsi  correspondent 
à  la  réalité  ?  II  faudrait  arriver  à  une  cote  olTi- 
cielle  du  bétail  à  la  Villette,  comme  il  y  a,  à  la 
Bourse,  une  cote  officielle  des  valeurs.  Les  ventes 
devraient  être  constatées  réellement. 

MM.  Henry  Girard,  de  Lapparent,  René  Berge, 
Edmond  Théry,  Tisserand,  expriment  la  même 
opinion. 

H.   IlniEii. 


CORRESPONDANCE  -  CONSEILS  PRATIQUES 


—  N°  (J3io  (Alger).  —  Vous  demande/  com- 
ment détruire  par  le  procédé  à  l'acide  sulfurique 
dilué  dans  l'eau,  les  Ravenelles  blanches  qiù 
infestent  vos  champs  de  céréales. 

L'efficacité  du  procédé  est  très  nettement  dé- 
montrée. Qua'ud  au  mode  opératoire,  vous  le 
trouverez  décrit  dans  tous  ses  détails  par  M.  Ra- 
baté,  l'auteur  du  procédé,  dans  le  n°  du  Journal 
d'Agriculture  pralique  du  12  février  1921.  M.  Ra- 
baté  a  publié  un  livre  comjjlet  sous  le  titre  : 
Destruction  des  mauvaises  herbes  (Librairie  Agri- 
cole de  la  Maison  Rustique,  26,  rue  Jacob,  à 
Paris). 

—  NO  9109  {Belgique).  —  Vos  pommiers  étant 
vigoureux,  il  est  probable  que  l'alimentation  azo- 
tée est  largement  assurée.  Si  vous  pensez  que  le 
retord  dans  la  mise  en  état  de  fructification  a 
pour  cause  une  insuffisance  d'éléments  fertilisants, 


il  faudra  fournir  au  sol  de  l'acide  phosphorique 
et  de  la  potasse.  Donnez,  par  are,  environ  5  ki- 
logr.  de  superphosphate  1/1/16  et  2  kilogr.  de 
chlorure  de  potassium.  Ces  engrais  seront  épan- 
dus  et  enfouis  en  tenant  compte  de  la  disposition 
'du  verger;  le  mieux  est  de  les  placer  dans  la  par- 
tie recouverte  par  chaque  arbre.  —  (M.  S.) 

—  N°  7255  (Dordogne).  —  Vous  exploitez  des 
vaches  bretonnes  de  grande  Udlle,  en  Dordo- 
gne, et  vous  demandez  quel  est  le  rendement  an- 
nuel  moyen   de  ces  vaches  laitières  ? 

Ce  rendement,  qui  présente  évidemment  des 
variations  avec  la  qualité  individuelle  des  femel- 
les, oscille  ordinairement  entre  i  Goo  et  i  800  li- 
tres. 

Les  résultats  favorables  que  vous  obtiendrez  par 
l'addition  de  tourteau  à  une  ration  qui  est  cons- 
tituée par  le  pacage  et  un  supplément  de  racines, 


iOi 


LA  SE.\I.\1NE  MÉTÉOROLOGIQUE 


ne  pcux.i.t  iM,  clii-  cl.ilfrcs  qiuinlil.iliNCinrnt 
avec  précision.  O'pLUtlaiit,  vous  pouvez  compUi 
qu'on  ration  île  production,  chez  de  bonnes  va- 
clies  en  pleine  laclalion  et  d'ajjrès  ce  que  j'ai  pu 
observer  sur  des  \aclici  normande?,  avec  i  kilo- 
gramme de  tourteau,  on  obtient  jusqu'à  deux  li- 
tres  de    lait    en    production    supplénientain'.    — 

(P.  P-) 

—  N°  0928  {Nordj.  —  Vous  désirez  savoir  où  en 
<<i  la  question  de  la  circulation  du  bétail  sur 
Un  routen,  à  la  suite  des  n'danialions  soulevées 
par  l'application  du  Code  de  la  Honte.  Ces  ré- 
clamations ont  eu  pour  résultat  de  faire  suspen- 
dre l'application  d.s  dispositions  relatives  à  la 
circulation  des  animaux  de  ferme,  jusqu'à  un 
nouveau  décret  qui  dtit  modifier  le  précédent, 
mai   ipii   n'a  pas  été   promuljLriié   jusqu'à  ce  jour. 

Xo    -,5,    ('/'(/ni).    —    Il    nous  est   difficile   de 

répondre  à  \os  questions  d'une  façon  précise  et 
certaine,  parce  que  nous  ne  connaissons  pas  les 
conditions  ni  surtout  la  végétation  environnantes. 
Ce  sont  les  arbres  qui  prospèrent  dans  votre  voi- 
sinagi.'  qui  pcuvetil  le  mieux  vous  servir  de  guide 
pour  les  plantations  que  vous  désirez  effectuer. 
Voici,  à  titre  de  simple  indication,  les  essences 
qui  pourraient  peut-èiro  conv-enir  pour  le  but 
que  vous  vous  proposez    : 

1°  S'il  existe  des  Pins  maritimes  dans  votre 
région,  vous  pourriez  employer  cette  espèce  pour 
créer  l'abri  que  vous  désirez.  Les  Cèdres  qui  pros- 
pèrent chez  vous  nous  semblent  non  moins  indi- 
qués, mais  de  préférence  le  Cèdre  de  l'Atlas  qui 
file  droit  et  forme  de  beaux  fûts.  L'Epicéa  peut 
être  intéressant  dans  votre  cas.  Enfin,  le  Pin 
Laricio,  s'il  vient  bien  dans  votre  voisinage,  vous 


ferait  égaleniriil  uu  bon  abri,  étant  planté  en 
plusieurs   lignes   espacées  d'en\iruM    j    mètres. 

-.''^  Il  est,  surprenant  que  les  Saules  aient  péri 
iliiu<  \nlre  i)ièce  humide.  Nous  vous  proposons 
d\  |)lanter  soit  des  Aulnes,  soit  préférablement 
des  l'eupliers  suisses  régénérés  dont  la  croissance 
(  <|  Ile-:  rapide  et  le  bois  employé  dans  l'indiis- 
Irii'.    iiolaniiiieiil    pr.iir  faire  de   la  pâle   à   papier. 

;>"  Les  Conifères  -'accommodent  mal  des  en- 
grais minéraux  <l  ;>iiinianx,  lorsqu'ils  sont  frais. 
Le  li'rrcaii  de  fimiirr  nu  de  feiiilli<.  bien  décom- 
posé, arri\é  à  l'état  d'humus,  ou  la  terre  de 
bruyère,  leur  convient  beaucoup  mieux.  On  p<'u! 
en  incorporer  une  certaine  qualililé  à  la  terre, 
soit  au  moment  de  la  plantation,  soit  en  surfac  , 
en  l'enfouissant  alors  par  un  labour.  Vous  pouv</. 
toutefois  couvrir  la  suiface  du  sol  sous  les  arbres 
avec   du  fumier  bii-n   fait.   —  (S.    M.) 

—  A''  7G55  (io/i/if).  —  Voici  les  indications 
qu'il  est  possible  de  donner  relalivemeni  au 
poids  d'un  mètre  cube  de  foin  et  de  paille. 
Mis  en  meules,  le  mètre  cube  de  foin  pèse,  en 
moyenne,  de  5o  à  60  kilogr..  alors  qu'on  n'a  qut 
35  à   /jo  kilogr.   pour   la   paille. 

Lorsque  le  foin  est  en  grande  masse,  le  poids 
moyen  par  mètre  cube  est  de  55  à  Go  kilogr., 
mais  Iv  pied  du  las.  plus  comprimé,  pèse  de  05  a 
70  kilogr. 

Lorsque  le  foin  est  bot  télé  à  la  main,  le  poids 
du  mètre  cube  bien  arrimé  est  de  55  à  67  kilogr.  : 
il  s'élève  à  60  et  62  kilogr.  da«s  le  cas  du  foin 
très  sec,  c'est-à-dire  âgé. 

Tous  ces  chiffres  dépendent  non  seulement  de 
la  nature  des  tiges,  mais  aussi  du  degré  de  tasse- 
ment qui  peut  avoir  été  exécuté  d'une  façon  plus 
ou    moins  énergique.   —  'M.    R.) 


LA  SEMAINE  MÉTEOROLOGÏOHE 

Semaine  du  3  au  0  décembre  1922  {OBSERVA  TOI  RE  DU  PARC  SAINT-MA  UR) 


JOURS 

ET    DATES 

TEMI'ÉI 

lATL'RK 

0' 

Venl 

3 
\     g 

g     '3. 
3       C 

1 
RE.MARQIKS  DIVERSES 

E 
ë 

:6 

Écart 
sur 
la  nor- 
male 

millim. 

heures 

iiiilliin. 

Dim...       .'i  déc. 

770.4 

2»9 

8.0 

5<*9 

+   2»3 

varia. 

0.0 

0.1 

Kosée,  brouillard  pluie  fine. 

Lundi..       l  — 

773.0 

6  4 

8  2 

7  2 

+  3.7 

N 

0.0 

" 

Rosée,  brume,  couvert. 

Mardi..      5  — 

773.8 

5.6 

8.0 

6.7 

+  3.3 

varia. 

0  0 

» 

Brouilla-'d. 

Mercredi    6  — 

769.0 

5.3 

0.0 

7.1 

^  4.1 

NO 

4.8 

0.3 

Pluie  la  nuit. 

Jeudi..      1  — 

770.7 

2.8 

7.1 

5.8 

+  2.5 

NO 

2.7 

0  1 

Brume,  pluie  le  soir. 

Vendredi    8  — 

764.1 

-0.8 

8.0 

4.9 

+  1.7 

N 

0.0 

1.2 

Pluie  la  ruit  et  le  malin. 

Samedi.     '.»  — 

767.0 

-2.5 

3.6 

0.0 

-  3.1 

Ca'me 

0  0 

1.7 

Gelée  blanche,  givre, brouillard. 

Moyennes  et  toUut  . . 

769.7 

2.8 

7.5 

[4 

.. 

., 

7.7 

oulini  de 

.5«.7 

•Ihi  tti^-or 

Pluie  depuis  le  1"  janvier: 

Ecaris  »ur  It  normale 

-ffi.2 

+2.0 

-^1.5 

-f  2.1 

> 

» 

» 

En  1922 r,S7'nm 

Normale    ...     563 

REVUE   COMMERCIALE 


507 


REYUE  COMMERCIALE 


Situation  agricole.  —  Un  temps  doux  et  bru- 
meux a  persisté  durant  toute  la  semaine.  Les  se- 
mailles de  blé  ont  été  continuées  dans  le  Centre 
et  aux  environs  de  Paris;  elles  ne  sont  pas  encore 
terminées. 

La  situation  des  premiers  blés  semés,  dont  la 
levée  a  été  uniforme,  est  bien  meilleure  que  Tan 
dernier  à  la  même  époque.  A  la  faveur  de  la 
température  douce  de  l'arrière-saison,  les  animaux 
sont  maintenus,  en  bien  des  endroits,  sur  les  pâ- 
turages. 

Blés.  —  Dans  toutes  les  régions,  les  offres  soni 
très  modérées  et  les  prix   soutenus. 

On  paie,  aux  loo  kilogr..  sur  les  marchés  des 
départements  :  80  fr.  à  Augoulême  ;  87  fr.  (sais- 
setfe  et  tuzelle^  et  83  fr.  (aubaine  et  buisson)  à 
Avignon;  75  à  77  fr.  à  Auch;  76  à  76  fr.  à  Be- 
(sançon  ;  78  à  79  fr.  à  Brienon  ;  79  à  80  fr.  à  Blois  ; 
60  à  84  fr.  à  Bar-le-Duc  ;  80  à  83  fr.  à  Bordeaux  ; 
80  à  81  fr.  à  Bourges;  76  à  77  fr.  à  Beauvais  ; 
7/1  fr.  à  Caen  ;  79  à  80  fr.  à  Châteauroux  ;  80  fr.  à 
Châlons-sur-Marne  ;  81  à  82  fr.  à  Dijon;  78  fr. 
à  Evreux  ;  77  fr.  à  Laval;  81  fr.  à  Limoges;  79 
à  83  fr.  à  Lyon  ;  81  fr.  à  La  Rochelle  ;  76  à  78  fr. 
à  Lille;  80  à  82  fr.  à  Metz;  81  à  82  fr.  à  Mou- 
lins; 81  à  86  fr.  (tuzelle),  à  Nîmes;  89  fr.  à 
Montpellier  ;  78  à  79, 5o  à  Nantes  ;  80  à  80. 5o  à 
Niort;  78  à  So  fr.  à  Ncvers  ;  79  fr.  à  Or'éans,  78 
à  80  fr.  à  Poitiers;  74  à  76  fr.  à  Quimper;  76  à 
77  fr.  à  Rouen  ;  80  à  82  fr.  à  Périgueux  ;  76  à  76 
francs  à  Rennes  ;  79  à  80  fr.  à  Troycs  ;  80  à 
82  fr.  à  Toulouse;  82  à  87  fr.  à  Vaison  (Vau- 
cluse). 

A  la  Bourse  de  Commerce  de  Paris,  la  cote  of- 
ficielle du  blé  a  été  établie  à  83,25  les  100  ki- 
logr. 

La  meunerie  a  payé  de  5o  à  76  centimes  de 
plus  que  la  semaine  dernière.  Aux  loo  kilogr.  dé- 
part, on  a  vendu  les  blés  de  l'Allier,  de  la  Niè- 
vre, du  Cher  82  à  83  fr.  ;  d'Eure-et-Loir  et  Seine- 
et-Marne  80,25  à  81  fr.  ;  de  l'Aube,  de  l'Yonne, 
de  la  Marne,  80  fr.  ;  de  la  Vienne  79  à  79.5o;  de 
la  Vendée  et  des  Deux-Sèvres  80. 5o  à  81  fr.  ;  du 
Nord   76  à  78  fr.  ;  de  l'Ouest   77,50  à  78  fr. 

Sur  les  marchés  étrangers,  en  tenant  compte 
du  change,  les  prix  sont  un  peu  moins  élevés. 
On  cote  aux  100  kilogr.  :  71  fr.  à  New-York  ; 
63, 5o  à  Chicago;   54,29  à  Bucnos-Ayrcs. 

Farines.  —  Affaires  calmes  à  des  piix  sans  gran- 
de variation,  un  peu  plus  fermes  toutefois.  On 
paie  aux  100  kilogr.  départ,  de  102  à  io5  fr.  ou 
de  iio  à  112  fr.  le  quintal  rendu  chez  les  bou- 
langers de  Paris. 

Seigles.  —  A  la  suite  de  l'autorisalion  de  l'em- 
ploi de  la  farine  de  seigle  dans  la  fabrication  du 
pain,  cette  céréale,  .jusqu'alors  délaissée  a  été 
l'ob.jet  d'une  demande  active.  Les  cours  ont  fait 
un  saut  considérable  pendant  la  huitaine,  G  à  8 
francs  par  quintal.  On  cote,  aux  100  kilogr.  dé- 
part :  seigles  de  l'Aube  et  de  la  Marne  62  à  (13 
francs;  de  l'Ouest  60  fr.  ;  de  la  Sarlhe  et  de  Loir- 
et-Cher  63  à  6/i  francs. 

Avoines.  —  Cette  céréale,  toujours  très  deman- 
dée, est  plus  libéralement  offerte;  les  cours  res- 
tent fermes. 


On  paie,  aux  100  kilogr,,  départ,  les  avoines 
noires  du  Centre  61  à  G2  fr.  ;  les  grises  d'hiver 
de  la  Vienne  64  à  64,5o;  les  grises  de  printemps 
62.50  à  63,5o;  les  avoines  de  Brie  et  de  Beaucb 
Gi  fr.  ;  les  noires  de  Bretagne  62  à  63  fr.  ;  les 
jaunes  et  blanches  du  Nord  Gi  à  62   fr. 

L"a\oinc  noire  de  Suède  est  cotée  de  G9  à  70 
francs  les   100  kilogr.,  rendus  Paris. 

Orges.  —  La  demande  reste  active,  les  prix  sou- 
tenus. Aux  100  kilogr.  départ,  on  paie  les  orges 
de  brasserie  :  Aube  et  Marne  G4  ir.  ;  Loiret  et 
Seine-et-Marne,  65  à  66  fr.  ;  Mayenne  et  Sarthc 
Gi.ôo;  Cher  et  Indre  62  à  .63  fr.  ;  Puy-de-Dôme  et 
Cantal  65  à  66  fr.  ;  Charcutes  61  à  Gi,5o;  orges 
de  mouture  57  à  58  fr.  ;  escourgeons  58  à  61   fr. 

Céréales  diverses.  —  En  sarrasins,  offres  rela- 
livenient  faibles;  la  fermeté  des  cours  est  la  note 
dominante.  Aux  100  kilogr.  départ,  on  cote  : 
sarrasins  de  Normandie  61  à  Gijîo;  de  Bretagne 
60  à  Go,5o;  du  Limousin  62  fr. 

On  paie  le  mais  :  72  à  74  fr  .à  Orthez;  70  ù  70 
francs  à  Lectoure;   70  à  72  fr.  à  Poitiers. 

La  graine  de  sorgho  vaut  de  35  à  '\o  fr.  les 
100  kilogr.  dans  le  Tarn-et-Garonnc. 

Bétail.  —  Au  marché  de  La  Villette  du  lundi 
II  décembre,  offres  abondantes  en  gros  bétail  et 
cours  en  baisse  de  5  à  10  centimes  par  demi-kilo- 
gramme net.  On  a  payé  les  bœufs  de  Saône-et- 
Loirc,  Allier,  Nièvre  2,60  à  2,90;  Haute-Vienne 
2,5o  à  2,65;  Orne,  Calvados,  Seine-Inférieure  2,65 
à  2,80;  Mayenne  et  Sarthc  2,20  à  2,60;  Maine- 
et-Loire  et  Loire-Inférieure  1.95  à  2.5o;  Cantal 
1.90  à  2,55;  Ouest  i,85  à  2,4o;  génisses  2,85; 
taureaux  1.80  à  2,3o. 

Prix  soutenus  sur  les  veaux  cotés  comme  suit 
au  demi-kilogramme  net  :  Eurc-el-Loir,  Seine-et- 
Marne,  Seine-et-Oise,  Loiret,  Yonne  4  à  4.70; 
Sarthe  3,25  à  3.85;  Aube,  Marne  4  à  4.5o. 

Cours  stationnaires  sur  les  moutons.  On  a  payé: 
agneaux  5, 60;  moutons  de  l'Allier,  du  Cher  et 
de  la  Nièvre  5  à  5,5o;  du  Sud-Ouest  3,25  à  3,85; 
brobi*  du  Midi  2  à  3,5o. 

Sur  les  porcs,  hausse  de  5  à  10  centimes  par 
demi-kilogramme  vif.  On  a  vendu  :  porcs  gras 
2,80  à  2,90;  coches  2,20  à  2,4o. 

%jrirché  du   jp-nrli  7  décernhre 
Enlr(^os  (liiocles 


a"x  abattoirs 

R^perveB 

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mil      

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Taureaux. 

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Veaux 

1  26:^ 

1 

133 

284 

342 

1-20 

Moutons.. 

7  8.-3 

2 

78  i 

712 

2  090 

760 

Porcs 

2  U\ 

918 

1  201 

200 

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Prix  ( 

•xlrôme 

Ra'iifs 

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Taureaux  ■  . 

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3.12 

Vraiix 

8. on 

G 

50 

4.60- 

1    50 

5.6i 

Mou'ons  . . 

.      10.. '^O 

7 

50 

C.40 

2.52 

6  16 

l'nrcs 

8  U 

8 

» 

7.83 

4.40 

5.80 

508 


REVUE   COMMERCIALE 


Marché   du   lundi    11  Décembre 


Entrées  directes 
au!c  abattoirs 


Bœufs  — 
Vaches... 
Taureauï. 

Veaux 

Moutons.. 
Porcs 


Amcni^s 

tdes 
4  iS'.  \ 
■2  331 

M  2  ] 
2  .373 
G  782 
13  527 


La  ViU. 
tôles 

281 

1  363 
3  259 

1  703 


Vaug 

l&les 

220 

344 

823 
\  5(13 


Ri^serves 
l,a  Vill.     Vaug 


809 

411 

1-650 

■130 


225 

124 

7.30 
40  J 


Prix  niatima  au  kilogramme 

Au  poids  vif 


Au  poids  net 


Saquai.         Prix  extrêmes 


Bœuf» 5.30  4.40 

Vaches 5.10  4.10 

Tauretlux...  4. .30  4    » 

Veaux 8    »  6  50 

Moutons....  10.30  7.50 

Porcs 8.28  8.14 


3.-70 
3.50 
3.70 
4.60 
6.40 
S     » 


0.90 
0.90 
0.90 
l.SO 
2.20 
4.40 


3.42 
3.42 
3  06 
5.64 
6  16 
5.91 


Dan?   les  déparlemenis.  on  cote    : 

Bordeaux,  par.  kilogramme  poids  vif  :  bœufs 
i.5o  f»  3,2o;  veaux  3,"Go  à  4.8o;  moutons  2,65  à 
3.6o;  porcs  5  à  5,5o. 

Cbokt,  par  kilogramme  poid?  vif  :  bœufs  i,io 
à  2.2o;  vaches  i  à  2.10;  veaux  3.5o;  porcs  4.75. 

Dijon,  par  kilogramme  poids  vif  :  veaux  5 
à  5.C0;  porcs  5,3o  à  5. 60;  par  kilogr.  net, "mou- 
tons 6  à  9  fr. 

Lille,  par  kilogramme  poids  net  :  bœufs  3.75 
h  5.70;  veaux  0.25  ;i  rn  fr.  ;  moulons  6  à  9  fr.  ; 
porcs  8.5o, 

Lyon-Vaise,  par  kilogramme  poids  vif  :  bœufs 
2.10  à  3.3o;  veaux  A  à  4.90:  porcs  f\,So  à  5. 80; 
par  kilogr.  net.  mouton?  7  à  8  fr. 

Marseille,  par  kilogramme  poids  net  :  bœufs 
3.5o  à  4.75:  vache?  3. 20  à  4.20;  moutons  6,5o 
à   7.80;   par   kilogr.   vif  :  porcs  5,5o  à   5,6o. 

Knncy,  par  kilogramme  poids  vif  :  veaux  f\,So 
h  5,60;  porcs  5,70  à  C  fr.  ;  par  kilogr.  net.  mou- 


ton? 5.00  a 


8.5o. 


Nantes,  par  kilogramme  poids  vif  :  bœufs  et  va- 
ches 2.20  à  2,4o;  veaux  3,90  à  4.4o;  moutons 
4.25  à   4.75;   porcs  4.5o  à   4-90. 

Bouen.  par  kilogramme  poids  net  :  bœufs  3,5o 
à  5. 'in;  moutons  7  h  9,20. 

Suifs.  —  A  la  Bourse  de  Commerce  de  Paris, 
le  «uif  fiais  fondu  e?|  coté  p'io  fr.  les  100  kilogr. 

Bétail  de  trait  et  d'élevage.  —  Dans  l'Allier. 
on  paie  le?  bœufs  dp  trait  2.800  à  4.5oo  fr.  la 
paire;  à  la  pièce  :  vaches  suitees  i.5oo  à  2.260  fr.  ; 
vache?  maigre?  800  à   1.200  fr. 

A  Belfort  :  vache?  laitière?,  choix,  1.600  à 
2.000  fr.  :  autre?  800  à  1.200  fr.  ;  g('ni?se?  pleine? 
1.200  à  2.000  fr.  ;  à  la  paire  :  bœuf?  de  travail 
3.V>o  à  '1.000  f r.  ;  porcelet?  nourrain?  3So  à  520 
franc?  ;   laiton?   25o  à   38o  fr. 

\  Charlrc«  :  vaches  laitière?  2.3oo  à  2.700  fr.  ; 
génisses.  2.5oo  à   3. 200  fr. 

.\  Oournay  Œure").  vaches  pleine?  l.'îoo  à  2.000 
franes;   maigres  600  ft   i.ooo   fr. 

Vins.  —  Les  transaction?  sont  rclalixcmiMit  cal- 
me» el,  après  le  moti\ement  do  haussp  que  nous 
nvon«  signal/',  les  cours  tendent  aciiiellemeni  h 
*'■   «tabilisfT. 

On  eole  à  riifelolilre  un.  les  vin?  rouges  : 
Ttn  h  78  fr.  h  R.'ziers  et  h  Carcassonne  ;  70  à  76 
francs  à  Monlpellior;  .'10  h  77  fr.  h  Narbonne;  49 
à  78  fr.  h  Perpignan  ;  5o  ?i  80  fr.  à  Nîme?.  Le? 
vins  rosés  valent  <Je  6.^5  à  7  fr.  à  Montpellier: 
'     '      ".   .■!  f>.5o  :,   r.     ■  1,^«  vins  blancs  dn  6.-!> 


à  7  fr.  à  Béziers  et  de  6,75  à  7,25  à  Montpellier^ 
le   tout  au  degré-hectolitre. 

Dans  le?  Deux-Sèvres,  à  Thouars.  on  paie,  à 
l'hectolitre  :  vins  rouges  70  à  70  fr.  ;  vin?  blancs 
80  à  90  fr. 

On  cote,  dan?  le  Loiret  et  le  Loir-et-Cher  :  vin 
rouge  de  pays  d',\uvernat  i3o  à  lOo  fr.  la  pièce 
nue;  vin  blanc  de  Sologne  ii5  fr.  ;  vin  blanc  de 
Bloi?  io5  fr.  la  pièce  de  228  litre?. 

Dans  le  Jura,  on  offre,  pour  les  vins  rougesj 
4o  à  5o  fr.  ;  pom-  le?  blancs  de  80  à  ii.5  francs 
l'hectolitre. 

On  traite,  dans  la  Charente,  de  5  à  6  fr.  le 
degré-hectolitre. 

Dans  le  Puy-de-Dôme,  on  vend  de  12  à  j5  fr. 
le  pot  dp   i5   litres. 

Dans  rindre-et-Loire  et  la  Haute-Marne,  on 
vend  de  35  à  4o  fr.   l'hectolitre. 

Dans  la  Loire-Inférieure,  on  paie  :  ^ins  de  mus- 
cadet 176  à  200  fr.  ;  de  gros  plants,  100  fr.  les 
225  litres. 

Fruits  à  cidre.  —  On  paie,  aux  mille  kilogr., 
les  pommes  à  cidre  100  à  i3o  fr.  dan?  la  Loire- 
Inférieure;  i5o  à  170  fr.  dans  la  Sarthe;  126  à 
i3o  fr.  dans  les  Côtes-du-Nord  ;  128  à  182  fr. 
dans  le  Calvados;  120  fr.  dan?  l'Eure;  120  à  126 
francs  dans  la  Seine-Inférieure;  i45  à  i5o  fr. 
dans  l'Oise. 

Sucres.  —  A  la  Bourse  de  Commerce  de  Pari?, 
le  sucre  blanc  n°  3  est  coté  de  186  à  187  fr.  5o 
Ip?  100  kilogr.,  en  hausse  de  5  fr.  sur  la  cote  de 
la  semaine  dernière. 

Pommes  de  terre  "et  fécules.  —  Les  affaires  sont 
calmes  et  les  prix  à  peu  près  stationnaires.  On 
paie,  aux  100  kilogr.  sur  vagon  départ  et  par  va- 
gon  complet  :  Hollande  45  à  58  fr.  ;  Saucisse  rou- 
ge 22  à  26  fr.  ;  Ronde?  à  chair  jaune  16  à  22  fr.  ; 
Royale  Kidney  21  à  24  fr.  ;  Institut  de  Beauvais 
20  à  29  fr.  ;  Flouck  20  à  23  fr.  ;  Géante  bleue,  12 
à  i3  francs. 

Aux  Halle?  centrales  de  Pari?,  la  cote  ?'élablit 
comme  suit  aux  100  kilogr.  :  Hollande  commune 
45  à  70  fr.  ;  5auei??e  rouge  24  à  3o  fr.  ;  rondes 
jaune?  à  chair  jaune  26  à  27  fr.  ;  pommes  de  terre 
à  chair  blanche  22  à  3o  fr.  ;  Rosa  65  à  75  fr.  ; 
nouvelles   d'Algérie   70   à    no   francs. 

La  fécule  est  cotée  120  francs  les  too  kilogr., 
gare?  des  féculeries  de  la  région  de  Paris  et  ii5 
francs,  di'part  de?  gares  des  Vosges. 

Graines  fourragères.  —  Cours  stationnaires  sur 
les  trèfles  et  le?  luzernes,  fermement  tenu?  sur  le 
trèfle  blanc.  On  cote  aux  100  kilogr.  départ  : 
Irèflp  violet,  de  5oo  à  600  fr.  ;  luzerne  de  pays 
/(oo  ri  45o  fr.  ;  luzerne  de  Provence  47^  à  626  fr.  ; 
lupuline  275  à  34o  fr.  ;  ray-grass  d'll,alie,  260  à 
280  fr.  ;  ray-grass  anglais  260  .t  280  fr.  ;  trèfle 
blanc  900  à  i..3oo  fr.  ;  trèfle  hybride  45o  à  600 
francs;  vesces  100  à  i25  fr.  ;  sainfoin  126  à  175 
francs. 

Graines  oléagineuses.  —  La  graine  de  colza  est 
cotée   TÔi"!  à    170  fr.   le?  100  kilogr.  départ. 

Paille  de  sorgho.  —  La  paille  de  sorgho  à  balais 
vaut,  aux  ion  kilogr.,  de  75  à  90  fr.  en  Van- 
cluse  et  de  70  à  75   fr.  dan?  l'Ardèche. 

Légumes  secs.  —  .\  Arpajon  fSeine-et-Oise").  on 
paie  aux  100  kilogr.  :  haricots  chevriers  3oo  h 
3,'^o  fr.  ;  rognons  de  coq,  iSo  fr.  ;  blancs  d'Etam- 
pes,    160  à    170   francs. 

B.    Dun.\ND. 

Le  Gérant  :  P.  D.\vy. 
Irnii.    \.  Dwv  et   Fus  .\îm':.  Ô2.  r.  Madame,  Paris. 


CHRONIQUE  AGRICOLE 


509 


CHRONIQUE  AGRICOLE 


Projet  de  loi  relatif  à  la  taxation  des  farines.  —  Sa  discussion  à  la  Chambre  des  Députés.  —  Carac- 
tères de  ces  tlispositions.  —  Corrélation  entre  les  prix  du  blé,  de  la  farine  ei  du  pain.  —  Précau- 
tions qu'elle  impose.  —  La  vaccination  contre  l'avortement  épizootique  des  vaches.  —  Interdic- 
tion de  l'importation  du  bétail  de  Belgique  et  du  Grand-Du.;hé  de  Luxembourg.  —  Evolution  de 
la  fièvre  aphteuse  pendant  le  mois  de  novembre.  —  Encouragements  à  la  culture  mécanique  en 
Algérie.  —  Résultats  des  épreuves  de  tracteurs  agricoles  susceptibles  d'être  primés.  —  Apprécia- 
tions de  l'ambassadeur  des  Etats-Unis  relativement  à  la  reconstitution  des  régions  dévastées.  — 
Prochain  concours  de  la  race  Gharolaise  à  Saint-Amand  et  à  Charolles.  —  Résultats  de  l'enquête 
sur  la  production  des  vers  à  soie  en  1922.  —  Comparaison  avec  les  années  précédentes.  —  [/éner- 
gie électrique  dans  les  campagnes.  —  Rapport  de  M.  Préaud  sur  les  études  poursuivies  dans  la 
région  Lorraine.  —  Les  éléments  de  la  statistique  agricole.  —  Conseils  donnés  par  M.  Arnal.  — 
Décoration  dans  la  Légion  d'Honneur.  —  Promotion  spéciale  dans  l'ordre  du  Mérite  agricole.  — 
Le  commerce  des  beurres.  —  La  loi  sur  les  accidents  du  travail  agricole.  —  Assemblée  générale 
de  l'Union  des  Syndicats  agricoles  des  Alpes  et  de  Provence. 


La  taxation  des  farines.  i 

On  se  souvient  que  le  ministre  de  l'Agri 
culture  a  présenté  à  la  Chambre  des  Députés, 
il  y  a  quelques  mois,  un  projet  de  loi  dont 
l'objet  est  de  donner  aux  préfets  le  droit  de 
fixer  des  prix-limites  pour  les  farines,  en 
d'autres  termes,  d'établir  la  taxation  des  fa- 
rines. Jusqu'ici,  le  pain  seid  est  soumis  à  M 
taxe  ;  or,  il  arrive  que  les  prix  des  farines 
sont  parfois  exagérés  au  point  de  supprimer 
la  corrélation  qui  doit  exister  naturellement 
entre  le  prix  du  blé  et  celui  du  pain.  La 
Chambre  des  Députés  a  consacré  plusieurs 
séances  à  la  discussion  de  ce  projet,  qui  a 
été  achevée  dans  celle  du  13  décembre. 

Cette  discussion  a  suscité  des  accusations 
assez  vives,  malheureusement  trop  souvent 
jusiifiées,  contre  les  spéculations  auxquelles 
certains  industriels  se  sont  livrés.  «  Il  ni' 
faut  plus,  a  très  justement  dit  M.  Courtier, 
l'un  des  rapporteurs,  comme  cela  s'est  pro- 
duit l'année  dernière  dans  certaines  régions, 
que  le  cultivateur  vende  son  grain  de  58  à 
65  fr.  et  que  la  farine  lui  soit  vendue  110  fr. 
ou  qu'il  paie  le  son  50  fr.  »  Sans  insister  sur 
les  opinions  contradictoires  formulées  par 
quelques  députés  sur  les  différences  de  com- 
position des  blés  et  sur  la  quantité  de  fa- 
rine qu'on  peut  en  extraire,  constatons  que 
l'esprit  du  projet  a  été  nettement  indique  par 
le  ministre  de  l'Agriculture.  Le  marché  du 
blé  doit  être  libre,  parce  que  le  nombre 
des  producteurs  assure  la  concurrence  ;  il 
doit  y  avoir  des  rapports  certains  entre  les 
coms  du  blé,  ceux  de  la  faiine  et  le  prix  du 
pain  ;  pour  établir  ces  rapports,  une  Com- 
mission dans  laquelle  tous  les  intérêts,  no- 
tamment les  meuniers,  étaient  représentés, 
a  établi  un  barêmc  "contre  lequel  aucune  ré- 
clamation n'a  été  soulevée  ;  or,  dans  la  pra- 
tique, ce  barème  n'a  pas  été  respecté  par 
les  meuniers.  «  Comme  la  loi  taxe  le  pain,  a 
ajouté  M.  Chéron,  si  l'autorilé  n'a  pas  entre 
\p^  mains  un  frein  à  l'égard  de-;  ronr«  des 
23  Décembre  1922.  —  N»  51 


farines,  tous  les  barèmes  qu'on  pourra  faire 
seront  dépourvus  de  sanction  et  la  taxation 
du  pain  aura  elle-même  un  caractère  arbi- 
traire. )) 

C'est  dans  ces  conditions  que  le  projet  a 
été  adopté.  L'article  premier  en  spécifie  net- 
tement le  caractère  en  ces  termes  :  «  Les  pré- 
fets peuvent  prendre  dans  tout  ou  partie  de 
leur  département  des  arrêtés  fixant  le  prix- 
limite,  qui  ne  pourra  être  dépassé,  pour  la 
vente  des  produits  de  mouture  du  blé  tendre 
{farines  et  sons).  Ils  peuvent  également, 
sans  qu'il  soil  dérogé  aux  pouvoirs  attribués 
aux  maires,  par  la  loi  du  19-22  juillet  1701, 
fixer  les  prix-limites,  qui  ne  pourront  être 
dépassés  dans  les  communes  indiquées  par 
l'arrêté,  pour  la  vente  au  détail  du  kilogram- 
me de  pain  de  consommation  courante.  »  Les 
autres  articles  déterminent  les  conditions 
dans  lesquelles  ces  dispositions  seront  ap- 
pliquées. 

M.  de  Monicault,  rapporteur  de  la  Commis- 
sion de  l'Agriculture,  a  proclamé,  au  nom 
de  cette  Commission,  son  adhésion  au  pro- 
jet, en  appelant  l'atlcntion  du  Gouverne- 
ment sur  les  précautions  à  prendre  pour  as- 
surer la  coordination  des  mesures  de  manière 
à  ne  pas  instituer  de  barrières  entre  les  dé- 
partements. Il  a  ajouté  avec  raison  qu'il 
convenait,  dans  l'intérêt  général,  de  sauve- 
garder, dans  l'application,  les  meuniers  dis- 
séminés dans  toute  la  France,  qui  exposent 
leurs  capitaux  en  leur  donnant  leur  nom. 
C'était  faire  allus.ion  aux  sociétés  finan- 
cières qui  se  caiéent  aujovwd'hui  en  vue  d'ar- 
river, sous  prétexte  de  sauvegarder  les  inté- 
rêts agricoles,  à  un  véritalrle  monopole  ; 
on  [leut  regretter  de  trouver  parmi  les  diri- 
geants de  ces  sociétés  les  noms  d'agricul- 
teiiis  égarés   par  un  mirage   trompeur. 

L'avortement  épizootique   des  vaches. 

La  Direction  des  Services  sanitaires  au  mi 
nistère  de  l'Agriculture  a  invité  1rs  vétérinai- 

Ttme  H.  -  20 


510 


CHRONIQUE  AGRICOLE 


res  (JéitiiilenitMitaiix  à  eiilifinendre  des  essais 
de  vaeciiiation  contre  ravdilenu'iil  épizooti- 
quc  chez  les  bovidés.  L  n  ï^ervice  spécial  a  été 
orj,'anisé,  à  cet  effet,  au  lalioraioire  de  recher- 
ches des  Services  vétérinaires.  Les  demandes 
de  renseignements  et  de  matériel  sont  reçues 
par  le  directeur  de  ce  lalmratoire,  1,  chemin 
du  Fort,  à  AI  fort  (Seine). 

Police  sanitaire. 

l  II  arrêté  du  10  mai  l'.'L'l  avait  autorisé 
l'importation  du  bétail  en  provenance  de  la 
Belgique  et  du  Grand-Duché  de  Luxem- 
bourg. Mais  un  avis  du  Comité  des  épizooties 
a  constaté  que  la  fièvre  aphteuse  a  pris  un  large 
dévelo|)p<'meiit  en  Belgique,  et  signale  la  né- 
cessité de  prohiber  l'importation  des  animaux 
de  ces  provenances  suscei)tibles  de  propager  la 
maladie.  En  conséquence,  un  nouvel  arrêté  en 
date  du  1  l  septembre  a  rapporté  celui  du  10 
mai  \'.y2\.  et  iirohibé  l'introduction  en  France 
des  animaux  des  espèces  bovine,  ovine,  ca- 
prine et  porcine  venant  de  Belgique  et  du 
Grand- Duché   de   Luxembourg. 

Voici  le  résumé  des  indications  fournies 
par  le  Bulletin  sanitaire  du  ministère  de 
l'Agriculture  sur  l'évolution  de  la  fièvre 
aphteuse  i:endaMl  le  mois  de  novembre   : 

Communes 


Périodes 


Koj  ers  ^_  ».  Foyers 
D>|iarleiiiciils  anciens         nouveaux 


I"  au 

lo  novembre. 

/»2 

123 

42 

II  au 

20     — 

4i 

ii3 

36 

21  au 

3..    —   . 

4i 

112 

3: 

Dans  la  drcnicre  décade  du  mois,  251  ex- 
ploitations étaient  signalées  comme  infectées, 
.lu  lieu  de  :^.TS  dans  la  première. 

La  culture  mécanique  en  Algérie. 

Un  arrêté  du  Gouverneur  général  de  l'Al- 
gérie, en  date  du  22  octobre,  a  remplacé  les 
dispositions  relatives  aux  encouragements  h 
la  culture  mécanique  dans  la  colonie.  Les 
groupements  constitués  à  partir  de  la  date  de 
cet  arrêté  doivent  prendre  la  forme  de  sociétés 
coopératives  agricoles  ;  ils  peu\ent.  dès  lors. 
rece\oir,  dan^  la  limite  des  disponibilités 
budgétaires,  d'une  part  une  subvention  égale 
au  quart  du  capital  versé,  et  d'autre  part 
une  avance  égale  à   la   moitié  de  ce  capital. 

Dans  une  circulaire  aux  préfet*,  le  Gouver- 
neur général  explique  que  l'inlervention  ad- 
ministrative s'exercera  seulement  par  les  ga- 
ranties do  constitution  et  de  fonctionnement 
régulier  des  Sociétés  rpi'exigera  le  Service  di. 
l-r«-(lil  a>.'rieiile,  et,  au  point  de  vue  techni- 
que, par  le.  contrôle  que  le*  agents  s|K'ciali- 
sés  des  •Services  airricoles,  notamment  h- 
persoiuiel    envciL'ii.ini    .l.-    rT?i<|i|ut    acrricole, 


seront  chargés  d'exercer  sur  le  fonctionne- 
ment des  Sociétés  ;  ces  agents  auront  aussi 
pour  mission  de  conseiller  les  groupement- 
en  formation  ou  en  picsence  de  difficultés. 
Les  tracteurs  mobilisables. 

Le  Journal  Officiel  du  14  décembre  a  pi. 
blié  la  liste  des  tracteurs  agricoles  déclarés 
aptes  à  recevoir  des  primes  du  ministère  de 
la  Guerre  à  la  suite  de  l'épreuve  d'endurance 
de  1022.  Comme  nous  l'avons  annoncé,  cette 
épreuve  s'est  poursuivie  au  Chemin-des- 
Dames  (.\isne),  dans  la  première  quinzaine 
de  novembre. 

Un  seul  tracteur  figure  sur  la  liste.  C'e-i  le 
tracteur  agricole  Renault,  type  H.I. 

Pour  le-3  régions  dévastées. 
Dans  une  cérémonie  récente,  M.  Myron  T. 
llerrick,  ambassadeur  des  Etats-l  nis  en 
France,  a  rendu  hommage,  sous  une  forme 
d'une  hante  éloquence,  aux  efforts  poursuivis 
par  les  populations  des  régions  dévastées 
pour  en  restaurer  les  ruines.  *"  '  piaroles  doi- 
vent être  enregistrées  : 

Le  courage  qiiolidien  ne  se  L.anifeslo  nulle  part 
aussi  magnifiquement,  à  mon  avis,  que  dan*  les 
(iépartemeiils  dévaslés  du  nord-est  de  la  FiiUicc. 
J'ai  été  hnpressionm',  impressionne  d'une  façon 
poignante  par  !a  bollo  humeur  des  Français,  liom- 
mee  ol  femmes,  qui  sont  retournés  à  leurs  foyor* 
détruits  et  son|  <'n  liiiin  de  les  remeltre  debout. 
C'est  là  que.  chaque  jour,  on  voit  germer,  fleurir 
cl  s'épuniiuir  le  vérilable  esprit  de  la  race  fran- 
çaise, créateur,  consirucleur,  —  les  yeux  tournés 
vers  l'avenir. 

Le  pessimisme  des  penseurs,  des  habitants  des 
cités,  de  ceux  qui  s'intéressent  surtout  à  observer 
et  non  à  agir,  ne  trouve  point  place  en  ces  ré- 
gions dévastées. 

Dévastées!  Désolées!  Elles  Tétaient.  Elles  ne  le 
sont  plus.  Le  travail,  le  labeur  infatigable  du  peu- 
pic,  aidé  par  le  Trésor  de  France,  les  a  presque 
restaurées  déjà,  bien  que  ce  ne  soit  pas  comme 
autrefois,  pas  avec  le  même  fini,  la  même  perfec- 
tion de  leur  vie  d'anlan.  Ce  sont  des  ruines,  oui, 
les  maisons  comme  le  sol.  mais  les  maisons  ont 
été  rendues  habitables  et  la  terre  a  été  en  partie 
ramenée  à  lu  \ie.  Que  c<!  soit  avec  les  sommes  im- 
menses qui  lui  sont  justement  dues,  ou  sans  cet 
argi'ul,  si  le  dislin  le  déerète  ainsi,  le  peuple  fran- 
çais achèvera  l'ceuvre. 

La  plus  belle  leçon  pour  qui -oiupie  mmiI  con- 
naîli'e  la  \aleur.  la  \  igueur  et  |;i  ]iuiss;uice  créa- 
trice itu  i)euple  français  est  de  visiter,  comme 
tant  d'Américains  l'ont  fait,  les  régions  de  France 
mutilées  par  la  guerre.  Les  doutes  et  les  appré- 
hensions s'évanouissent  dans  celte  réconfortante 
itniDsplière   de    labeur  et   de   confiance. 

F, a  reconstitution  trouve  malheureusement 
des  entraxes  dans  la  lenteur  qui  préside  à  la 
r-'-partition  des  indemnité*.  Les  représentants 


CHRONIQUE 

autorisés  des  populations  sinistrées  ne  cessent 
de   [irotester  contre   celle   lenteur. 

La  production  des  vers  à  soie. 

L'enquête  annuelle  sur  la  production  des 
éducations  de  vers  à  soie  a  été  publiée  au 
Journal  Officiel  du  6  décembre. 

Le  nombre  des  sériciculteurs,  déjà  très 
diminué  en  1921,  étant  tombé  à  48  924,  a 
été  encore  plus  faible,  puisqu'il  n'a  été  que 
de  48  052.  iMais  la  quantité  de  graines  mises 
en  incubation  s'est  élevée  à  56  256  onces 
(25  grammes),  au  lieu  de  " 'i  153  en  1921.  La 
production  totale  en  cocons  frais  a  atteint 
2  571  121  kilogr.  contre  2  524  149.  Le  ren- 
dement moyen  par  once  de  graines  a  été  de 
45  kilogr.  71,  au  lieu  de  46.61.  Quant  aux 
prix  moyens  des  cocons  frais,  ils  se  sont  heu- 
reusement relevés  :  14  fr.  41  par  kilogr.  au 
lieu  de  S  fr.  06  pour  les  cocons  vendus  pour 
la  filaliire.  et  13  fr.  10  au  lieu  de  11  fr.  36 
pour  les  cocons  vendus  pour  le  grainage. 

Le  tableau  suivant  résume  les  fluctuations 
de  la  [)roduclion  pendant  les  douze  dernières 
années  : 

F'roductioD 
Produclion  moyenne 

lolale  par'25  gr. 


AGRICOLE 


511 


Séri  iculleurs 

en  CO  ons 

de  graine 

lilù-r. 

kilogr. 

48  o52 

2  571  821 

45.710 

A8  924 

2  524  i49 

46.611 

G5  94<J 

3  23o  63i 

44.ii5 

52  4oi 

2  321  547 

40.675 

(Jo'^o57 

3  010  44o 

44.841 

55  9G3 

2  564  588 

41.897 

52.758 

2  820  037 

45.657 

43327 

I  738  5o4 

35.334 

83  825 

5  067  392 

46.5i4 

90  017 

4  423  o46 

34.915 

99  3tio 

•3  278  o54 

47.370 

102  ooo 

5  109  426 

36.o5o 

192:^  

1921  

1920  

1919  

191'^  

1917  

191''  

191^  

1914  

1910     

1912   

1911    

La  valeur  totale  de  la  production  s'est  éle- 
vée il  36  968  262  fr.,  au  lieu  de  20  510  286  fr. 
en  192  ;  mais  elle  avait  atteint  45  707  039  fr. 
en  1920.  Dans  le  total,  la  valeur  des  cocons 
frais  vendus  pour  la  filature  est  de  35  992  406 
francs  et  celle  des  cocons  vendus  pour  le 
grainage  est  de  975  8-56  francs. 

Concours  de  la  race  Charolaise. 

Nous  avons  annoncé  le*  dates  des  concours 
de  la  race  Clianviaise,  à  ^e^ers  et  à  Moulins. 
Les  deux  autres  concour*  annuels  de  cette 
race  se  tiendront  comme  il  suit  : 

Le  concours  d  animaux  tcproducleurs  de  !a 
race  Charolaise  et  des  étalons  de  gros  trait., 
organisé  par  le  Syndicat  des  Eleveurs  du 
Cher,  aura  lieu  du  27  au  29  janvier,  à  Saint- 
\mand.  Ce  concours  aura  un  intérêt  tout  par- 
ticulier par  suite  d'une  exposition  de  feniel- 
les  exclusivement  réservée  aux  animaux  ins- 


crits au  Herd-book  de  la  race  Charolaise.  A 
ce  concours  d'animaux,  sera  jointe  une  im- 
portante exhibition  de  produits  vinicoles, 
horticoles  et  d'instruments  dirigée  par  le 
Syndicat  viticole  de  Saint-Amand. 

Le  concours  départemental  organisé  à  Cha- 
rollcs  (Saône-et-Loire),  subventionné  par  le 
Con'jeil  général  et  par  l'Office  agricole,  se 
tiendra  du  19  au  21  janvier.  Il  compren- 
dra, comme  les  années  précédentes,  des  lots 
importants  de  reproducteurs  mâles  et  femel 
les  des  meilleures  établcs  de  la  région. 

L'énergie  électrique  dans  les  campagnes. 

Nous  avons  indiqué  les  principaux  carac- 
tères du  projet  de  loi  présenté  récemment 
p'ar  le  Gouvernement  à  la  Chambre  des  Dé- 
putés pour  faciliter  la  distribution  de  l'éner- 
gie électrique  dan<  les  campagnes.  Lorsque 
ce  projet  aura  été  adopté,  il  appartiendra  au.\' 
communes  ou  aux  Syndicats  de  communes, 
comme  aux  Associations  d'intérôt  collectif 
d'en  poursuivre  l'application  ;  il  y  aura  là 
d'importantes  études  locales  à  entreprendre 
et  à  mener  à  bonne  fin. 

L'Office  agricole  régional  de  l'Est  a  eu  l'ex- 
cellente initiative  de  prendre  les  devants  à  cet 
égard.  Il  a,  en  effet,  décidé  de  prendre  à  sa 
charge  l'établissement  d'un  plan  d'enseit  !.'e 
de  l'établisseriient  des  lignes  et  ouvrages  né- 
cessaires à  l'alimentalion  en  électricité  de^ 
zones  agricoles  dans  les  trois  départemoits 
de  la  .Meu.se,  de  Meurthe-et-iMoselle  et  des 
Vosges.  L'exécution  de  ce  plan  a  été  confiée 
à  M.  R.  Préaud,  ingénieur  en  chef  du  Génie 
rural.  Celui-ci  a  réuni  les  résultats  de  ses  rt, 
cherches  dans  une  imporfanlc  étude  publiée 
sous  le  titre  :  L'élahlisscment  des  réseaux  ru- 
raux de  distribuUofi  d'électricit-é  dans  la  ré- 
gion Lorraine.  A  côté  d'indications  générales 
sur  !a  technique  de  la  création  des  lignes  et 
des  moyens  financiers  de  réalisation,  M. 
Préaud  étudie  les  réseaux  ruraux  électriques 
établis  ou  en  voie  d'établissement  dans  les 
trois  départements  ;  il  fournit,  en  outre,  des 
détails  et  des  conseils  ^ur  l'emploi  de  l'éner- 
gie électrique,  non  seulement  pour  l'éclai- 
rage, mais  pour  les  travaux  de  la  ferme.  Il 
n'y  a  pas  lieu  d'insister  davantage  pour  faire 
ressortir  l'importance  et  l'utilité  de  ce  tra- 
vail qui  fait  honneur  à  son  auteur. 

Statistique  agricole. 

Il  n'est  i>as  nécessaire  de  rappeler  l'impor- 
tance des  statistif|ues  agricoles  bien  faites. 
C'est  iiourquoi  nous  croyons  utile  de  signa- 
ler l'initiative  prise,  à  cet  égard,  par  M.  Ar- 
nal,  directeur  des  Services  agricoles  du  ter- 
ritoire de  Bel  fort.   En  adressant  aux  maires 


CHRONIQUE  AGRICOLE 


512 

les  docunieuls  quiU  uni  à  irniplir,  il  leur  a 
donné  des  indicalioiis  lU'éciees  sur  la  mélhude 
ù  suivre  relativement  à  chaque  arlicle  des 
relevés,  cl  il  conclut  ainsi   : 

J 'insiste  auprù3  de  MM.  ks  maires  et  secrétaires 
de  mairie  pour  que  ce  travail  qui  présente  un 
réel  intérêt  soit  fait  de  la  manière  la  plus  conscien- 
cieuse; je  les  assure,  à  nouveau,  qu'il  ne  saurait 
en   résulter  aucun  emmi  pour  leurs  administres. 

Diles-vous  bien  que  ce  Iravaii  est  utile  cl  qu'il 
ne  doit  pas  être  niaehinalenient  copié  sur  celui  de 
l'année  precédente. 

Dites-vous  bien  «lue,  si,  dès  avant  la  guerre,  on 
avait  apporté  plus  de  soins  à  sa  préparation,  beau- 
coup de  mesures  abusives,  qui  out  contrarié  les 
cultivateurs,   n'auraient   pas  été  prises. 

Diles-vous  bien  que  vous  devez  collaborer  avec 
l'Administration  en  toute  confiance  et  sincérité. 

Di/es-eou5  bien  enfin  qu'étant  donné  les  cir- 
constances économiques  actuelles,  il  est  indispen- 
sable qu'on  sache,  pour  le  blé  notamment,  la 
céréale  sacrée,  trésor  de  la  Patrie,  l'étendue  exacte 
de  la  surface  qui  lui  est  consacrée. 

On  fXHit  soijhailer  que  l'on  s'inspire  par- 
lout  de  CCS  sages  conseils  et  cjne  t'impor- 
lance  du  Iravaii  qui  leur  est  demandé  soit 
bien  comprise  dans  toutes  les  mairic's. 

Décoration  dans  la  Légion  d  Honneur. 

[  n  décnl  du  U  décembre,  rendu  sur  la 
proposition  du  ministre  de  l'Agriculture,  a 
ecjnléré  le  grade  de  chevalier  de  la  Légion 
d'Honneur  à  M.  Davy  (Jean-Baplisle),  liorti 
culleur  à  Juvisy  (Seine-el-Oise).  M.  Davy  a 
fait  cultiver  pour  la  production  des  graines 
de  semences  plus  de  2  500  hectares  en  France 
et  plus  de  500  hectares  à  l'étranger,  et  il  a 
obtenu  de  très  intéressantes  nouveautés  de 
plantes  potagères  et  de  fleurs. 

Mérite  agricole. 

1  ne  loi  en  date  du  11  décembre  a  créé  au 
mini>ilère  de  l'Agrieullure  un  contingent  spé- 
cial de  200  croix  d'of licier  et  de  2  5Q0  croix 
de  chevalier  du  Mérite  agricole,  destinées  à 
récompenser  les  agriculteurs,  exploitants  ou 
ouvriers,  mutilés  on  réformés  de  la  guerre, 
(pii,  a>ant  au  moins  oO  0^0  d'invalidité,  so 
sont  rééduqués  ou  réadaptés  dans  l'agricul- 
ture et  se  sont  signalés  par  les  résultais  (ju'ils 
ont  obtemis. 

La'  pn)motion  des  cTievaliers  aura  lieu  au 
l"'  janvier  1U23,  celle  des  officiers  au  1*""  jan- 
vier u»2r>. 

Le  commerce  des  beurres. 
I.e  commerce  général  des  beurres  se  dé- 
place dejnii»  quelques  aniu'es.  C'est  ce  qui 
ré.sullc  de  l'analyse  suivante  d'une  nf)te  pu- 
bliée en  Danemark  sur  le»  expéditions  faites 
|i;,r  ],-<  p.(v«;  'Im  \-.wv,.,,i  Monde  : 


L'Argentine,  qui  oriente  de  plus  en  plus  son 
tiuupeau  de  plus  de  2  millions  de  vaches  vci-s  la 
production  laitière  a  considérablement  augmenté 
ses  expéditions  de  beurre  an  cours  de  ces  derniè- 
res années.  C'est  ainsi  qu'eu  igii!i,  elle  envoyait  à 
l'étranger  .i  53o  tonnes  de  beurre,  tandis  que 
I)eiulant  les  i  i  premieis  mois  de  1921,  18  79Q 
tonnes  sont  pailirs,  rien  que  pour  l'Anglelcrre. 

L'Australie  suit  le  même  chemin  et  a  vu  ses 
ventes  à  l'Angleterre  passer  de  2C  27/»  tonnes  eu 
i()i'r,  à  36  700  en  1921. 

La  Nouvelle-Zélande,  pays  parliculièremenl  fa- 
vorisé par  la  nalur,'  pour  l'élevage,  a  appliqué  les 
derniers  perfectionnements  stienlifiques  au  dé- 
veloppement de  sa  production  laitière  et  a  fouriu 
à  l'Europe  33  069  tonnes  en  1921,  contre  21  291  en 
1915. 

Progression  analogue  au  Canada  qui  a  expédié 
/t  i85  tonnes  de  beurre  à  l'étranger,  au  lieu  de  55ti 
en   1915. 

Les  Etats-Unis  exportent  bien  du  beurre,  mais 
surtout   du   lait  concentré. 

En  résumé,  l'Amérique  et  l'Auslralasie  font  donc 
une  concurrence  grandissante  à  l'Europe.  Leurs 
envois  ont  'non  seulement  conq)ensé  le  déficit 
résultant  de  la  cessation  des  exportations  russes, 
mais  encore  ont  obligé  les  producteurs  des  pays 
européens  à   diminuer   leurs  ventes  à  l'étranger 

Pour  no  citer  que  les  deux  principaux 
pays  d'Europe,  la  Suède  n'a  pas  exporté  de 
beurre  en  1921,  alors  qu'elle  en  avait  vendu 
à  l'étranger  18  000  tonnes  en  1914,  Le  Da- 
nemark a  vu  ses  expéditions  se  rcstreindftre 
de  près  de  50  0/0  :  48  000  tonnes  en  1921,  au 
lieu  de  90  000  en  19Ti. 

Les  accidents  du   travail  agricole. 

Le  Journal  Officiel  du  16  décembre  a  pro- 
mulgué, étendant  aux  exploitations  agricoles, 
la  législation  sur  les  accidents  du  travail. 
Nous  en  publierons  le  texte  ;  mais  il  convient 
d'appeler  l'attention  sur  les  termes  du  com- 
muniqué du  ministère  de  l'Agriculture  in- 
séré dans  notre  numéro  du  16  décembre 
(page  503). 

Syndicats  agricoles. 

L'Union  des  Syndicats  agricoles  des  Alpes 
et  do  Provence  a  tenu  son  assemblée  géné- 
rale, comme  nous  l'avons  annoncé,  Les  U  et 
10  décembre,  à  Marseille,  sous  la  direction 
do  M.  Raymond  Gavoty,  son  président. 

Parmi  les  rapi)orls  qui  ont  été  présentés, 
on  doit  signaler  celui  de  M.  llslrangin,  se- 
crétaire général  de  l'Union,  sur  la  défense 
des  forêts  de  Provence,  et  celui  de  M,  L. 
Fret,  président  du  Syndicat  de  défense  para- 
grèle  de  Montfort  (Var),  sur  les  Syndicats 
de  défense  contre  la   grèlc. 

Henry  Sagmer. 


LA  CONSOMMATION  DU  VIN  EN  FRANCE 


5i;^ 


LA  CONSOMMATION    DU  \  IN  EN  FRANCE 


Co>soMM.\rro.\  taxée.  —  Co-\sommatio>  en 

FRANCHISE  OU  NON  TAXKE.  QUANTITES  DIS- 
PONIBLES     POUR      LA      VENTE,      APKÈS      CHAQUE 

RÉCOLTE.  —  Dans  les  statistiques  officielles, 
les  vins  consommés  sont  répartis  en  deu\ 
groupes  :  consommation  taxée  et  consom- 
mation non   taxée. 

La  Consommation  taxée,  appelée  autre 
fois  c<'insomniation  imposée,  comprend  ex- 
clusivement les  quantités  de  vins  consom- 
mées après  avoir  acquitté  le  droit  de  circu- 
lation. Elle  varie  chaque  année  suivant  l'im- 
portance des  quantités  laissées  disponibles, 
pour  la  campagne,  par  la  consommation 
non  taxée.  Dans  les  vingt  dernières  année> 
elle  a  été  moyenne  de  42  millions  d'hecto- 
litres. 

Sous  le  titre  de  consomniaiioii  noti  taxée 
précédemment  consommation  en  franchise, 
la  Régie  réunit,  à  la  fin  de  chaque  cam- 
pagne, les  quantités  de  vin  déclarées  aux 
vendanges,  qui  n'ont  pas  été  soumises  au 
droit  de  circulation  durant  l'exercice  et  qui 
ne  se  retrouvent  pas  dans  les  stocks  à  la 
propriété,  notamment  les  quantités  dispa- 
rues par  la  consume  et  les  déchets  résultant 
des  manipulations,  les  quantités  distillées 
ou  converties  en  vinaigre  chez  les  proprié- 
taires, les  quantités  bues  par  les  récoltants 
et  par  les  ouvriers  attachés  aux  exploita- 
ticnis.  etc..  La  Régie  donne  par  départe- 
ment les  quantités  totales  consommées  en 
franchise,  .sans  distinguer  cnlr(>  les  divers 
éléments  qui  les  fournissent  et  qu'il  serait 
d'ailleurs  oiseaux  d'essayer  de  séparer. 

L'Alg-érie  ne  figure  pas  dans  le  tableau, 
.l'estime  que  sa  consommalion  en  franchise, 
peut  varier  entre  W)  OOO  et  8U0  000  hec- 
tolitres -elon  les  récoltes,  soit  S  0/0  de 
celles-ci, 

AprN  avoir  satisfait  sa  propre  consom- 
malinii  taxée,  notre  colonie  dispose,  pour 
l'exiiorlation  en  France,  de  75  à  80  Û/0  de  sa 
production  qui  est  en  moyenne  de  S  millions 
d'hectolitres.  Ce  sont  seulement  les  quanti- 
tés imjwrtées  qui  nous  intéressent,  parce 
que  ces  vins  s'ajouteront  aux  quantités  li- 
vrées par  les  récoltants  en  France  et  forme- 
lont.  avec  elles,  les  disponihiUtés  totales  pour 
la  vente,  que  la  consommation  taxée  absor- 
bera durant  la  campagne. 

J'ai  fait  connaître,  il  y  a  longtemps 
(\iin>:i<-i    de  la    Société    d' Aurimlture   de    la 


Gironde,  1900),  une  méthode  pratique  d'éva- 
luation au  début  de  l'exercice. 

A.  — ■  Quantités  disponibles  pour  la  con- 
sommation taxée, 

B.  —  Quantités  disparues  par  la  consom- 
mation en  franchise. 

Il  suffit  dte  multiplier  le  chiffre  des  exis- 
tences totales  à  la  propriété,  par  le  coeffi- 
cient correspondant.  Les  existences  totales 
sont  constituées  par  l'ensemble  des  déclara- 
tions de  récolte  et  de  stocks  relevés  chaque 
année,  après  les  vendanges,  par  le  ministère 
des  Finances. 

Au  cours  de  l'exercice,  la  comparaison 
des  quantités  disponibles  et  des  quantités 
enlevées  des  chais  des  récoltants,  données 
tous  les  mois  par  le  Journal  Officiel,  per- 
mettra de  voir  la  situation  exacte  du  marché 
des  vins. 


Coefficients 
de  la  con- 
sommudon  totale 
eu  frauctiise 
ou  non  taxée 

0.2/i 

0.245 

0.26 

0.255 

0.26 

0.265 

0.27 

0.275 

0.28 

0.285 

0.29 

Nota.  —  Ces  coefficients  sont  établis  pour 
des  existences  totales  comprises  entre  30  ei 
80  millions  d'hectolitres  011  les  vins  du  Midi 
et  d'Algérie  n'entrent  pas  ensemble  pour 
plus  de  moitié.  S'ils  dépassaient  cette  pro- 
.  portion,  les  coefficients  de  la  série  A  de- 
vraient être  majorés  de  un  centième  et  ceux 
de  la  série  B  diminuée  de  un  demi-centiCme 
pour  chaque  million  en  sus. 

La  somme  des  coefficients  correspondant 
aux  mêmes  quantités  dans  les  deux  séries, 
csl  inférieure  à  100.  La  différence  de  2  à 
8  c^'ulièmes  représente  les  stocks  probables 
chez  les  récoltants  en  fin  d'exercice. 

Comment  s'écoule  notive  production  vini- 
(Qijf  p  — .  La  consommation  en  franchise  cor- 
respondant à  l'ensemble  des  récoltes  peut 
être  facilement  connue  d'avance  par  l'emploi 


Evislences 

Coefficients  des 

totales  aux 

((uanlilés  totales 

vendanges  (France 

disponibles  (y  com- 

et Algérie)  d'ap 

rès 

pris  les  importations 

les  déclarations 

de 

d'Alpérie)  pour 

récolte  et  de  sto 

cks 

la  consommalion 

(en  millions  d'hectosj 

taxée  en  France 

,"0    millions 

0.7/i 

35    mittions 

0.73 

l\o    millions 

0.72 

45    millions 

0.71 

5o    millions 

0.70 

55    millions 

0.69 

60    millions 

0.68 

65    millions 

0.67 

70    millions 

0.66 

70    million'S 

0.65 

80   millions 

0.64 

ni 


LA  CONSOMMATION  DU  VIN  EN  FRANCE 


des  cocffirienls  ci-dessus,  que  j'ai  présentés 
pour  la  l"  fois  en  r.>i>5,  ol  qui,  corrigés  à 
|)lusicurs  icpriscs,  offrent  aujourd'hui  avec 
uno  grande  simplicité,  une  précision  très 
siiffisanU',  les  écarts  avec  les  chiffres  défi- 
nitifs, relevés  officiellement  après  la  clù- 
lurc  do  l'exercice,  n'ayant  jamais  dépassé  2 
à  3  0/0  par  rapport  aux  quantilés  récoltées. 
Ces  coefficient-  monlrenl.  en  outre,  -  com- 
ment s'écoulent,  durant  la  campagne  qui 
Miit,  le^  existences  totales  déclarées  aux  ven- 
danges. Sur  les  petites  récoltes,  la  consom- 
mation en  franchise  prélève  5  vingtièmess 
de  ces  existen«  e<.  laissant  15  vingtièmes, 
soit  trois  fois  plus,  \nnir  la  consommation 
taxée.  Après  les  grosses  récoltes,  la  consom- 
mation en  franchise  absorbe  0  \inglièmcs 
et  laisse  12  vingtièmes  ilisponildes,  soit  le 
double  seulement. 

Le.«  stocks  à  la  propriété  en  lin  d'exercice 
représentent   1   à  "J  xingtièmes. 

Consommation  e.\  ihanchise.  —  La  pro 
portion  de  la  consommation  en  franchise 
est  comprise  entre  2'i  et  20  0/0  des  existences 
corresjjondant  à  un  maximum  de  25  mil- 
lions et  à  un  minimum  de  5  millions,  en 
moyenne  15  millions  d'hectolitres.  Elle  re 
présente,  par  hectare  cultivé  en  vigne,  5  à 
15,  en  moyenne  10  hectolitres  selon  les  ré- 
iiions  l'f  l'abondance  des  récoltes. 

Depuis  la  réforme  du  régime  des  boissons 
il  y  a  \ingt  ans,  malgré  quelques  encombre- 
ments passagers  et  la  vente  des  vins  à  des 
prix  insuffisants  (pii.  trop  souvent,  mettaieni 
la  production  en  perte  sérieuse,  la  consom- 
mation nationale,  taxée  ou  non,  a  suffi  à 
écouler  la  totalité  de  chaque  récolte,  puisque 
les  <l<Mks  à  la  propriété  en  fin  de  campagne 
ne  dépassèrent  pas  1  à  2  vingtièmes  des 
existences  et  fpie  ceux  du  commerce  n'ont 
guère  \arié  d  une  anm'c  à  1  autre. 

La  distillation  ne  joue  plus  qu'un  rôle 
secondaire  dans  l'écoulement  des  récoltes, 
par  suite  de  la  modification  profonde  sur- 
\enue  dans  l'assiellr  du  vignoble  reconstitué, 
tîl  aussi  des  reslrittions  apiKjrtées  à  la  li- 
berté des  bouilleur-  de  cru  par  la  loi  d'i 
20  décembre  l'.Mii»,  piii<  pai'  celle  du  1"  juil- 
let 101  fi. 

Quant  aux  l'jixiildHons  à  Vi'lrang*'!',  si 
intéressantes  pour  les  \ins  fins,  les  vins  de 
Pordeanx  spécialement,  elles  n'ont  jamais  eu 
qu'une  importance  médiocre  avec  des  récol- 
tes de  fin  millions  d'hectolitres  et  plus.  Llle- 
ont  été  '-'énéralement  supérieures  à  2  mil- 
lions, sans  atteindre,  sauf  en  1875,  3  mil- 
lion»;   d'hectolitres,    dont   500  <'»00  hectolitres 


à  destination  de  l'Algérie  qui  ne  possédait 
pas  de  vignes,   alors. 

L'importation  des  vins  exotiques  est  peu 
considérable  maintenant,  les  droits  qui  les 
fraïqient  à  leur  entrée  en  France  étant  très 
élevés.  Elle  avait  eu,  [tendant  la  guerre,  luic 
certaine  activité  «pii  prit  fin  avec  celle-ci. 

I-.a  consommation  en  franchise  règle  donc 
seule,  aujourd'hui,  la  consommation  taxée 
en  limitant  les  ijuantités  de  vin  dont  elle 
pourra  disposer  au  cours  de  la  ca-  pagne  ; 
ce  sont  là  les  disponil)Hités,  c'est-à-dire  les 
([uantités  réellement  offertes  à  la  vente  qui 
sortiront  des  chais  des  propriétaires  et  aux- 
quelles s'ajouteront  les  vins  importés  d'Al- 
gérie. 

On  les  appelle  parfois  à  tort  existences, 
mot  à  réserver  aux  (juantités  qui  se  trouvent 
en  la  possession  des  récoltants,  qu'elles 
soient,  ou  non,  destinées  à  tMre  portées  sur  le 
marché. 

La  proportion  tles  disponibilités  varie  de 
6i  à  74  0/0  des  existences  totales  comprises 
entre  30  et  80  million-  d'hectolitres.  Ces  dis- 
ponibilités ont  été  au  maxinmm  de  51  mil- 
lions cl  sont  descendues  dans  certaines  an- 
nées au-dessous  de  -M)  iriillions  d'hectolitres. 

Consommation  taxée.  —  La  consommation 
taxée,  qui  sera  cette  année  de  43  millions 
environ,  avait  atteint  ÎS  et  49  millions  d'hec- 
tolitres après  les  grosses  récoltes  de  1907  et 
de  1908  quand  le  vin  était  à  vil  prix,  et 
était  deseendiie  à  30  et  34  millions  d'hecto- 
litres après  les  récoltes  déficitaires  de  1910 
et  de  1915. 

La  consommation  taxée  a  dépassé  onze  fois 
la  moyenne,  42  millions  d'hectolitres,  depuis 
1900.  Elle  lui  a  été  inférieure  dix  fois,  dont 
quatre   pendant   la  guerre. 

Ci-après  le  tableau  de  la  consommation 
moyenne  du  vin  pendant  un  siècle  par  pé- 
riodes de  20  années   : 

i>ii$unimaiion  laxôc 
firiodcs  moyenne  annuelle 

1901-1920 \i  millions  d'hectolitres. 

1881-1900  3o  millions  d'hectolitres. 

1861-iSSo  >G  millions  (l'hectolitre?. 

i84i-i8Go  17  millions  d'hectolitre?. 

i82i-i8'|0  i(  millions  d'hectolitre?. 

En  tolali-ant  le-  (piantilés  ci-dessus,  on 
trouve  qu'il  a  été  livié  à  la  consommation 
pendant  cent  ans,  une  (piantité  de  vin  de 
2  r)(ir»  millions  d'hectolitres  sur  lesquçl-,  la 
llt'gie  a    |)erçu   des   taxes  : 

(1   "^tiivre.)  Octave  .\i'debert. 


CONTROLE  SAMTAKΠ PERMANENT  DU  LAIT 


515 


CONTROLE  SANITAIRE  PER^JANENT  DU  LAIT 


Un  a  lu  dans  le  numéro  du  10  seplemhie 
dernier  (p.  232)  le  programme  d"un  con- 
cours du  lait  propre  et  sain,  organisé  par  le 
Comité  départemental  d  élevage,  sous  les  aus- 
pices de  l'Office  agricole  de  Seine-et-Oise.  La 
note  suivante  renferme  les  principales  disp.. 
sitions  du  règlement  d'une  autre  organisa- 
tion créée  par  cet  Office,  le  contrôle  perma- 
nent du  lait,  qu'il  a  confié  au  Comité  d'éle- 
vage. 

Principe  du  contrôle.  —  Le  contrôle  porte  sur 
le  lait  destiné  à  la  ronsommalion  publique.  II 
fonctionne  par  le  moyen  d'une  Commission  de 
cinq  membres,  nommés  eliaque  année  par  le 
Comité  et  qui  comprondr;i  au  moins  qnatre  mem- 
bres lui  api^artenanL 

Le  contrôle  institué  est  entièrement  facultatif. 
11  s'exerce  sur  les  exploitations  des  propriétaires, 
fermiers  ou  laiticrs-nourrisseurs  qui  en  auront 
fait  la  demande  et  auront  satisfait  aux  obligations 
prévues  dans  les  conditions  ci-après   : 

La  demande-  de  contrôle  est  adressée  au  Prési- 
dent de  l'Office  agricole  départemental,  qui  en 
accuse  réception  et  la  transmet  au  Comité  dépar- 
temental d'élevage.  Une  Commission  spéciale  dé- 
léguée par  le  Comité  visite  la  vaclierie  et  la  lai- 
terie du  demandeur.  Elle  apprécie  les'  caractéris- 
tiques de  chaque  établissement  en  se  servant  de 
réehellc  de  pointage  ci-dessous,  qui  correspond 
à  celle  utilisée  par  le  juiy  du  concours  annuel  du 
lail  propre  et  sain. 
Kluhle  de  M '';   

Nombre   de   tètes    de    \aclie<    'ailièirs    : 

Ma\irii;:ni 
|]Oini-alliil..i   i' 

4    —  Logement  des  uninuiux. 

1)  Construction,  agencenienl.  aéra- 
tion, éclairage  et  tcnipi'i  idure  de 
retable    lo 

■j.)  Mode  de  distribution  des  aliments 
et  des  boissons,  évacuation  di  ■-  rési- 
du-;  (fumier,   purin,   etc.)    lo 

.Sj  Tenui'  générale  des  étables.  .-cins 
Journaliers,    désinfeclion.    eulrelieii. .  .      lo 
li.   —  Les  Animaux. 

i)  Elat  de  santé  :  le' maximum  de 
points  ne  pourra  être  accordé  que  si 
les  animaux  sont  Inberculinés  et  les 
\a-hi'S   qui    réagissent  <'liniinécs    ....      lo 

■>.)  Alimentation  :  nature  et  qualité 
des  aliments,  constitution  et  poids  de 
la  ration.  Abreuvemenl  :  quai  lié  et 
pureté   de   l'eau    de    boisson    lo 

3)  Propreté  corporelle  des  animaux: 
U;  maximum  ne  pourra  être  accordé 
que  d  le  pansage  est  exécuté  d'une 
manière  mélliodique  et  si  des  précau- 
tions sont  pri«e«  pour  éviter  les  souil- 
lures   du    lait    jMiidant    la    traite    ....      lo 


C.  —  La  Laiterie. 

1)  Cons!:;:;'inn,  aménagement, 
ageucemeut  lu  \  ue  de  la  conserva- 
lion  momeuijuiée  et  de  la  distribution 

du  lait   10 

2)  Propreté  de  la  laiterie  et  des 
instruments,  seaux  à  traire,  bacs, 
pots  et  caiafes.  à  lait,-  etc.;  le  maxi- 
mum ne  pourra  être  accordé  que  si 
les  pots,  bacs,  carafes,  etc.,  sont  sté- 
rilisés par  un  procédé  pratiquement 
efficace    i  o 

D.  —  Prccaaliuns  prises  pour  éviter 
l'enaemencement  du  lait  et  le  déve- 
loppement ultérieur  des  germes. 

La  note  méritée  sera  d'autant  plus 
forte  que  les  procédés  de  conservation 
employés  maintiendront  le  lait  le 
plus  pi'è*  possible  de  l'état  de  nature 
et  le  plus  pauvre  possible  en  germes 
microbiens,  jusqu'à  la  remise  entre 
les  mains  du  consommateur 20 

Maximum  de   points    100 

,    le 192. 

Signature  : 

Les  éjablissements  qui  obtiendront  vui  mini- 
mum de  80  points  sur  100  seront  acceptés  par 
le  contrôle.  Il  ne  sera  pas  donné  suite  aux  de- 
mandes concernant  les  établissements  dont  les 
conditions  d'exploitation  seront  jugées  insufli-^au- 
les  par  la  Commission. 

Condilions  imj)0sées  aux  laitiers.  —  Pour  oli- 
tenir  le  contrôle  sanitaire  permanent  et  la  garan- 
tie qui  s'ensuit,  les  propriétaires,  fermiers,  nour- 
risscurs  devront  prendre  par  écrit  l'engagement 
(le  se  conformer  aux  conditions  ci-après   : 

1°  L'état  général  des  vaches  laitières  devra  èlre 
excellent.  En  particulier,  il  ne  devra  exister  daur? 
!a  vacherie  aucun  animal  tuberculeux.  Les  vaclu  s 
laitières  comprises  dans  l'exploitation  devront  ètr,- 
-soumises  à  répreuve  de  la  tubejculine,  par  un 
\élérinaire,  au  moins  une  fois  chaque  année.  Ce 
vétérinaire  dressera  un  tableau  portant  signale- 
ment complet  des  animaux,  avec  les  résullals  des 
luberculinalions.  Ce  tableau  devra  èlr'c  couslam- 
uient  tenu  à  jour,  et  le  double  eu  <eia  ii'nii<  à  !a 
Couimission   de   cunlrôle. 

Les  sujet-;  qui  auront  iiellenient  réagi  di\ioul, 
cite  élimin;'s  sans  délai;  ceux  qui  présenteront 
uni.'  réaction  douteuse  devront  être  immédiate- 
ment isolés  piiur  être  soumis  à  ime  nouvelle 
i'preu\e  dans  les  conditions  les  plu<  pi'oprcs  à- 
acqui'iir    la    cerlilude. 

•.)°  Toute  \aclie  laitière  nou\el!eu)ent  introduite 
dans  l'exploitalion  devra  d'abord  être  isolée  et 
soumisi'  à  l'examen  du  vétérinaire  et  à  l'épreuve 
de  la  tuberculine  au  plus  tard  dans  les  dix  jours 
cpii  ^ni\ri)iil  sou  entrée;  elle  ne  devra  èlr.'  ail- 
mise  ilaus  retable  commune  que  si  elle  c-l  n- 
connue  saine  à  tous  points  de  vue  par  le  M-lé- 
ririaire.    La    même  ;''pr<:uve   de   la    tubercnliuc   -era 


516 


CONFÉDÉRATION  GENERALE  AGRICOLE 


impoït'f  iiiix  uulros  bovidés  de  l'exploitaliou  s'il 
y  a  IJOi^^ibiIilé  de  contamination  de  ces  bovidés 
aux  vaches  laitières. 

o"  En  outtfe  <lc  la  luberculination  aoouelle  de 
tout  l'effectif  de  la  vacherie,  le  >étérinaire  pro- 
cédera à  l'examen  clinique  des  animaux  qu'elle 
contient,  une  foi<  au  moins  tous  les  trois  mois. 
Tout  animai  qui  présenterait  à  un  niomcul  quel- 
conque de  sou  utilisation  un  symptôme  suspect 
devrait  aussitôt  être  i^olé  et  soumis  à  une  épreuve 
révélatrice. 

La  Commission  <o  réserve  lu  dixtil  de  contrôle 
sur  ces  diverses  opérations. 

.i°  Le  propriétaire,  fermier  ou  luilier-nourris- 
scur  devra  s '.-it tacher  à  n'employer,  pour  l'entre- 
tien de  retable,  pour  les  soins  à  donner  aux  ani- 
maux, [MDur  le  service  de  la  laiterie,  la  récolte  ou 
la  manutention  du  lait,  aucune  personne  atteinte 
d'une    maladie  transmissible   par  le   lait. 

5°  Le  propriétaire,  fermier  ou  laitier-nourris- 
seur  ne  devra  mettre  en  vente  sous  la  garantie  de 
l'Office  que  du  lait  produit  dans  les  conditions 
énumérées  ci-dessus.  11  s'engage  à  ces«er,  dans  les 
trois  jours  de  la  notification  qui  lui  en  serait  faille 
par  l'Office  agricole  (lépartemeiil;il.  loule  publi- 
cité relative  à  cette  garantie. 

G°  Il  devra  adhérer  au  Service  départemental 
de  contrôle  laitier  organisé  par  le  Comité  d'éle- 
vage de  Sine-et-Oise,  et  dont  l'action  s'oriente 
vers  un  double  but  :  i°  contrôler,  par  des  exa- 
mens et  des  analyses,  les  conditions  de  rationne- 
ment des  vaches  laitières;  2°  indiquer  aux  inté- 
ressés, d'après  le  résultat  de  ces  examens  ou  ana- 
lyses, les  modifications  les  plus  propres  à  amé- 
liorer à  fous  points  de  vue  la  production  laitière. 

7°  A  cet  effet,  le  propriétaire,  fermier  oui  lai- 
tier-nourrisseur  devra  accepter  les  visites  d'un 
inspecteur  délégué  par  la  Comnii-;<ion  du  con- 
trôle sanitaire,  qui  remplira  auprès  de  lui  le  rôle 
de  collaborateur  bénévole  .Chaque  inspecteur  dé- 
légué ne  fera  pas  moins  d'une  visite  mensuelle 
diMK  chacune  des  exploitations  laitières  placées 
dan<  son  ressort  d'inspection.  Il  aura  le  droit  de 
prélever  l<<  échantillons  indi-pen<abl(*  pour  l'ana- 
lyse ;iu  laboratoire.  Il  communiquera  à  l'exploi- 
liinl  le  résultai  de  ses  examens  et  analyse*  et  exa- 
minera avec  lui.  le  cas  échéant,  les  remèdes  à 
appoifer  aux  défceluosilés  constatées  de  la  pro- 
■'"■  '"'t     'lu     lait.      L'inspecteur     délégué     rendra 


compte  à  la  Commissjoii  de  ses  visites  et  du  ré- 
sultat obtenu. 

Dans  le  eus  où  ce  résultat  serait  négatif,  c'est- 
à-dire  <laDs  Ile  cas  où,  en  présence  de  défectuosités 
certaim'S  dans  la  production  ou  la  manutention 
du  lait,  dûment  reconnues  piir  la  Commission 
après  enquête,  de  nature  à  faire  du  lait  livré 
au  consommateur  un  aliment  nirisible,  insuffisant 
ou  déloyal,  l'exploitant  se  refuserait  à  apporter  à 
s(»i  exploitation  le>  nimlifications  ou  améliora- 
Lions  jugt'cs  indispensables,  la  Commission  de 
contrôle  lui  signifierait,  sous  la  signature  de  son 
président.,  cl  par  liltie  rccomniandé'e,  les  mesures 
qu'il  devrait  prendre  oUligaluiremenl  dans  un 
délai  déterminé.  A  l'expiration  de  ce  délai,  la 
Commission  ferait  une  visite  de  contrôle,  et  si 
l'ixploilant  n'avait  pas  fait  foui  le  nécessaire,  elle 
prf)poserait  à  l'Office  agricole  départemental  le  re- 
trait de  la   garantie  précedemm(;nt  accordée. 

Avantiujes  reconnus  (uix  lailiers  conlrùlés.  — - 
Les  propriétaires,  f>ermiers  ou  lai  lier  s-nanrrisseuTs 
qui  auraient  été  agréés  par  lii  Commission  de 
contrôle  et  par  l'Office  agricole  déparicmental  dans 
les  conditions  ci-dessus  indicpiées,  recevront  do 
l'OfTice  agricole  l'autorisation  de  vendre  leur  lait 
sous  'l'estampille  suivante  :  «  Luit  intégral,  propre 
et  suin  jivocenant  irunc  exploitation  placée  sons 
le  contrôle  de  l'Office  agricole  départemental  de 
Seine-et-Oise.    » 

Hetrait  de  la  garantie.  —  Toute  publicitié  s'y 
rapportant  devra,  par  contre,  disparaître,  en  cas 
de  retrait  de  l'autorisation,  et  ce  dans  les  trois 
jours  qui  suivront  la  notification  de  ce  retrait, 
par  lettre  recommandée,  sous  la  signature  du 
président  de  rOffice  agricole  déparbemenlal. 

Fonctionnement  du  contrôle.  —  Les  frais  du 
fonctionnement  du  service  de  contrôle  seront  sup- 
portés à  la  fois  par  l'Office  agricole  dépairtcnien- 
lal  et  par  les  laitiers  intéressés.  Ceux-ci  aaquitte- 
ront,  après  leur  admission  au  contrôle,  vin  droit 
d'inscription  de  cinq  francs  par  vache  laitière  pré- 
sente dans  leur  étable,  puis  un  droit  annuel  de 
contrôle  égal  à  cinq  francs  par  tèle  de  vache 
laitière. 

Les  demandes  d'inscrij)tion  ainsi  que  les  de- 
mandes de  renseignements  complémentaires,  de- 
vront parvenir  à  M.  André  Leroy,  secrétaire  tech- 
nique du  Comité  dé>partemenlal  d'élevage  de 
Seine-et-Oise,  à  l'Institut  agronomiqTie.  ifi,  rue 
Claude-Bernaril,  à   Paris. 


C0> FÉDÉRATION  GÉNÉRALE  AGRICOLE 


Assemblée   générale  du  14  décembre. 

M.  failli  (le  la  liarrièrc,  secrélairc  général 
de  la  C.  (i.  \.,  r>t  un  iion  citoyen,  dévoué 
au  bi«-n  puMic  cl  ayaiil  conipris  lo  rùlc 
que  d«'\Hi,Mil  jouer  les  clas.sr«  ruralrs  dans  le 
Iiavs,  après  lo  cataclysme  qui  a  ravagé  le 
monde.  11  a  voulu,  m  unissant  les  bonnes 
T.. toutes  éparses,  montrer  aux  paysans  isolés 


la  force  qu'ils  pouvaient  tirer  du  g^roupe- 
incnl  ;  il  a  voulu  (jue  justice  soit  rendue 
à  leurs  mérites  et  ce,  pour  le  maintien  de 
I  é([uilil)re  social  in(lis|K'nsahle  à  la  jirospé- 
rité  nationale. 

L'initiative  de  M.  l'aliu  de  la  Barrière  était 
opportune,  h  en  juger  par  la  Valeur  des  hom- 
mes qui,  chaque  aniu'-e,  malgré  (.le  très  nom- 
lu-euscs  oceupalions,  se  réunissent  pour  cxa- 


CONFÉDÉRATrON  GÉNÉRALE  AGRICOLE 

miuer  avec  l'es  délégués  venus  des  quatre 
coins  de  la  France,  les  questions  agricoles 
d'actualité  les  plus  essentielles. 

C'est  M.  le  D""  Albert  Martin,  président  de 
la  ."société  centrale  d'Agriculture  de  la  Seine- 
Inférieure,  qui  a  pré'sidé  cette  fois  l'assem- 
blée générale.  Dans  une  brillante  allocution 
d'ouverture,  il  a  décrit  la  vie  pénible  du  cul- 
tivateur, soumis  à  l'imprévu  constant  du 
temps,  assujetti'  à  un  labeur  souvent  exces- 
cif  ;  puis,-  avec  sa  grande  compétence  mé- 
dicale, M.  Albert  Martin  a  rappelé  la  fré- 
quence, à  la  campagne,  des  affections  cardia- 
ques consécutives  à  une  usure  anormale  du 
moteur  humain. 

M.  A.  Ouvré,  député  de  Seine-et-Marne, 
a  présenté  ensuite  un  rapport  concis,  mais 
Complet,  sur  le  blé.  Les  vœux  qu'il  a  fait 
adopter  à  l'unanimité  tendent  :  1°  à  l'obten- 
Ifon  de  la  liberté  commerciale  à  l'intérieur  et 
d'une  protection  douanière  efficace  ;  2°  à 
l'encouragement  de  la  constitution  de  coopé- 
ratives de  vente  convenablement  dotées  de 
magasins  et  de  silos  ;  3°  à  l'organisation  de 
la  sélection  des  semences,  à  la  réduction  des 
frais  de  transport,  à  la  mise  à  la  disposition 
de  la  culture  d'engrais  azotés  fabriqués  en 
France. 

Les  délégués  d'Alsace  ont  demandé  l'addi- 
tion d'une  motion  concernant  la  main-d'œu- 
vre. Ils  ont  souligné  la  nécessité  pour  les 
pouvoirs  publics  de  veiller  à  l'exécution  par 
les  ouvriers  étrangers  des  contrats  signés  par 
eux  avec  les  agriculteurs.  M.  de  Monicault  a 
rappelé  l'état  de  la  question  et  le  bien  qu'on 
doit  attendre  de  l'unification  des  services 
d'immigration  dispersés  jusqu'ici  dans  cinq 
ministères  et  désormais  réunis  au  départe- 
nrient  des  Affaires  étrangères. 

Après  M,  Ouvré,  M.  Georges  Pouzin,  le 
très  actif  représentant  de  la  Drôme,  a  rap- 
pelé les  travaux  parlementaires  relatifs  à  la 
réforme  du  régime  des  bouilleurs  de  cru. 
Tous  ceux  qui  ont  entendu  M.  Pouzin  sont 
d'accord  pour  apprécier  non  seulement  sa 
compétence  technique,  mais  la  hauteur  de 
rses  vues  et  le  profond  dévouement  avec  le- 
quel il  défend  la  cause  des  terriens.  Sur  un 
sujet  aussi  difficile,  il  a  su  mettre  tout  le 
monde  d'accord  et  faire  approuver  im  texte 
tiré  du  projet  du  Gouvernement  et  de  la 
proposition  de  son  collègue,  M.  Taurines. 
"Ce  qui  caractériserait  notamment  le  nou- 
veau régime,  ce  serait  la  far-iilté  d'adopter 
telle  ou  telle  méthode  de  contrôle  des  opé- 
rations de  distillation  et  telle  ou  telle  sai- 
son pour  procéder  à  ces  distillations,  sui- 
vant    la     volonté     exprimée    dans     chaque 


517 

région  par  les  représentants  des  intéres- 
sés. Au  surplus,  la  question  est  trop  corn-, 
plexe  pour  que  nous  puissions  entrer  ici 
dans  plus  de  détails.  En  effet,  le  rapport 
de  M.  Pouzin  a  motivé  de  nombreuses  inter- 
ventions des  délégués  d'Alsace,  de  Bourgo- 
gne, du  Centre,  etc.,  de  sorte  que  le  temps 
réservé  à  la  communication  de  M.  de  Mo- 
nicault, député  de  l'Ain,  sur  les  causes  de 
la  désertion  des  campagnes  et  les  remèdes 
à  y  apporter  a  été  malheureusement  quelque 
peu  écourté. 

Nous  avons  tous  regretté  que  M.  de  Moni- 
cault n'ait  pas  eu  le  loisir  d'exprimer  plu.t, 
longuement  sesi  vues.  Toutefois,  'd!ans  le 
temps  qui  lui  a  été  départi,  notre  distingué 
collaborateur  et  ami  a  très  nettement  signalé 
les  causes  essentielles  de  l'abandon  de  la 
terre  et  les  quelques  remèdes  les  plus  oppor- 
tuns à  appliquer.  L'énumération  de  ces  der- 
niers constitue  la  i>artie  la  plus  pratique  du 
rapport.  Il  faut  que  les  cultivateurs  gagnent 
davantage  en  cultivant  mieux,  en  modifiant 
leurs  méthodes  et  leur  assolement,  pour  ré- 
duire la  part  de  la  main-d'œuvre  quand  c'est 
possible  ;  il  faut  qu'ils  retirent  à  leurs  fem- 
mes les  besognes  trop  dures,  il  faut  qu'ils 
s'organisent  pour  vendre  suivant  les  procédés 
des  commerçants.  Les  pères  ne  dloivent  plus 
décrier  leur  profession  devant  leurs  enfants 
et,  quand  ces  derniers  travaillent  avec  eux, 
ils  doivent  les  encourager,  les  payer  même, 
s'ils  veulent  les  voir  rester  ù  la  terre.  La  ré- 
forme du  régime  successoral,  des  facilités 
données  aux  jeunes  ménages  pour  accéder  à 
l'exploitation  comme  fermiers  ou.  métayers 
avant  de  devenir  propriétaires,  le  développe- 
ment de  l'enseignement  ménager  et  des  éco- 
les d'hiver,  la  réduction  du  coût  des  visites 
de  médecin,  le  développemeiît  de  l'automo- 
bilisme,  sont  autant  d'améliorations  qui, 
peu  à  peu,  se  complétant  les  unes  les  autres, 
arriveront  à  tempérer  le  mal  et  à  remettre 
en  honneur  la  plus  digne  vocation  de  l'hom- 
me. M.  de  Monicault  a  excellemment  dit  tout 
cela,  souhaitons  à  son  étude  une  très  large 
diffusion. 

Le  soir,  M.  Henry  Chéron,  ministre  de 
l'Agriciillure,  assisté  de  MM.  Victor  Boret, 
Damecour,  Capus,  etc.,  a  présidé  la  séance 
de  clôture,  séance  à  laquelle  les  assistant-^ 
sont  venus  très  nombreux  pour  entendre  M. 
Henri  de  Jouvenel,  sénateur  de  la  Corrèze, 
leprésentant  de  la  France  à  la  Société  des 
Nations.  La  Conférence  de  M.  de  Jouvenel 
[jeut  se  résumer  ainsi  :  Notre  défaut  est  dl'être 
toujours  divisés  ;  il  convient  de  faire  cesser 
ces   discussions   en   présence  du   péril  et  de 


5i; 


CHARRUE  A  BRAS 


coiislUucr,  i»ar  une  ûlito,  une  nation  île  ca- 
dres dans  laquelle  les  représentants  de  la 
production  devront  jouer  un  rôle  prépondé- 
rant, car  la  représentation  j)inenient  |)oliti- 
que,  la  représentation  des  seules  professions 
Kbérales,  est  discréditée  parce  qu'incomplète, 
ne  faisant  pas  de  place  aux  groupements 
économiques  devenus  très  bien  organisés  et 
très  puissants. 

Kst-ce  à  dire  que  les  paysans  doivent  dé- 
sirer l'avènement  d'un  parti  agraire,  voire 
même  d'une  dictature  agraire  ?  Non,  certes, 
ils  sont  trop   motlestes,   trop   prudents,    trop 


habitués  à  l'équilibre  des  cultures  et  des  sai- 
sons pour  souhaiter  l'omnipotence  d'une  ca- 
tégorie de  citoyens.  Cependant  —  et  préci- 
sément parce  que  tous  ont  confiance  en  leur 
sagesse  —  il  faut  souhaiter  de  les  voir  pren- 
dre leur  place  aux  affaires  publiques. 

M.  de  Jouvenel  a  recueilli  de  vifs  applau- 
dissements ;  mais  l'auditoire  en  a  réservé 
une  boiuie  part  ausi  à  M.  Chéron,  qui  sait 
toujours  si  bien,  en  quelques  mots,  toucher 
ceux  qui  l'écoutent  et  prouver  son  grand  dé- 
vouement à  l'agriculture. 

Henry  Girard. 


CHARRUE  A   RRAS 


On  a  proposé,  depuis  longtemps,  divers 
modèles  de  petites  charrues  à  bras,  destinée» 
à  cffecluer  les  labours  légers,  soit  pour  les 
cultures  maraîchères  sur  des  étendues  assez 
importantes,  soit  jjour  les  travaux  du  jardin 
potager  de  la  ferme  ;  nous  laissons  de  côté 
les  apj)lications  de  ces  charrues  aux  labours 
des  champs  d'expériences. 

Ces  charrues  étaient  montées  en   brouette, 


par  heure,  une  raie  longue  tie  'J  (MX)  à  3  000 
mètres.  Il  était  facile  d'accélérer  l'ouvrage, 
ou  de  travailler  dans  des  sols  résistants,  en 
employant  deux  hommes,  dont  l'un  i)ouvait 
tirer  la  charrue  avec  une  bricole.  La  ma- 
chine, très  employée  dans  les  cultures  ma- 
raîchères des  Etats-l'nis,  pouvait  labourer, 
rayonner,  chausser  ou  déchausser  les  plan- 
tes semées  en  lignes. 


Kig.  «7 


Cliamic  à  bras,  pour  jurdiii:?.  dus  éUiblisseiiicnIs  llaiao. 


avec  une  roue  a.\ant.  réglant  la  profondeur 
d(  la  culture,  en  arjière  de  hupiellc  se  trou- 
vait le  bâti,  supportant  l'étançon  d'un  i)elit 
versoir,  raccordé  avec  lieux  niiuiclics  ou  avec 
un  timon  recevant  une  traserse  formant 
deux  |)oij.'nres.  L'homme  poussait  la  ma- 
chine devant  lui.  D'après  ulie  constatation 
faite  autrefois  par  M.  Hingelmaun,  sur  une 
de  CCS  petites  machines  de  (•ouslru(  tioii 
américaine,  on  exécutait,  dans  de>  sols  lé- 
ger'* e|  en  bon  état  de  cidlure,  tui  labour  de 
0  m.  O.S  ;■(  (I  UK  lu  de  profondeur  sur  une 
largeur  d-'  n  ,,i.    1  I    -,  <»  ,,1.    lô  m   (,ii\i;iiit. 


Les  Etablissements  Hajac,  de  Liancourt 
(Oise),  construisent  de  petites  charrues  à 
bras,  poui-  jardins,  qui  travaillent  étant  ti- 
rées et  non  poussées  i  la  machine  est  ix?pré- 
sentée  dans  les  ligun>s  qui  accompagnent  cet 
article. 

La  |ielile  charrue  lîajac  se  compose 
(lig.  NT),  d'un  corps  de  charrue  dont  l'étan- 
ettn.  eu  lôle  d'acier,  le  raccorde  avec  un  âge 
obli(|Mc  ;  l;i  |ijiitie  antérieure  de  ce  dernier 
porte  une  lra\ersc  formant  deux  poignées;  en 
avant  du  soc  passe  une  roue  ayant  la  fusée 
(ixéc  à    l'âge    par    nu    nionliiiil    ruainterui    en 


CHARRUE  A  BRAS 


bl9 


place,    à    la    hauteur    voulue,    à    l'aide    d'un 
étrier. 

La  vue  de  face  de  la  petite  charrue  est 
donnée  par  la  figure  88.  On  y  voit  la  roue 
dont  le  plan  est  oblique  relativement  à  celui 
de  létançon,  et  dont  on  peut  régler  la  po- 
sition afin  de  modifier  la  profondeur  et  la 
largeur  du  labour  à  effectuer. 


Via.  88.  —  Cliarruc  à  bras,  vue  de  l'a^anl. 


m 


■mimMs^mm>M. 


Fi-.  89. 


\'ue  lie  face  de  la  cliairuo  à  bras. 


Si  l'on  se  reporte  à  la  figure  81),  le  corps 
de  charrue  étant,  vu  de  face,  représenté 
en  C,  le  plan  de  letançon  en  y  et  l'âge  en  «, 
la  roue  H,  reliée  à  l'âge  en  un  point  a  par  le 
mrmtant  m,  doit  rouler  dans  le  fond  a;'  de  la 
raie  ;  le  plan  de  la  roue  R  est  obli(jue  afin 
que  celte  dernière  ho'daye  ou  appuie  dans 
l 'angle  formé  par  la  muraille  et  le  fond  de 
la  raie  a'  pour  donner  de  la  stabilité  à  la 
charrue  cfiii  enlève  une  bande  de  terre  de  la 
profondeur  ox  sur  la  largeur  xb.  Cette  très 


bonne  disposition,  dont  on  retrouve  le  prin- 
cipe appliqué  aux  charrues  brabant-doubles 
ou  brabant-simples,  assure  la  stabilité  de  la 
machine  quand,  par  une  action  sur  les  poi- 
gnées, on  lui  donne  uije  légère  tendance, 
suivant  la  flèche  d,  à  prendre  de  la  largeur 
de  raie,  c'est-à-dire  du  rivotage  ;  dans  les 
charrues  attelées,  ce  môme  principe  est  ap- 
pliqué en  modifiant  le  point  d'attache  des 
traits  sur  le  régulateur  de  largeur. 


l'ig.  '.'0.  —  Ouvrier  maneuvraul  la  charrue  à  bras. 

La  figure  90  montre,  d'après  une  photo- 
graphie, l'ouvrier  manœuvrant  la  charrue 
en  question  ;  il  se  déplace  sur  le  guéret, 
marche  à  reculons  et  lire  à  lui  la  charrue  par 
secousses  successives  lorsque  le  sol  offre  une 
certaine  résistance.  Il  est  à  noter  que  le 
fonctionnement  en  tirant  est  plus  aisé  à 
l'homme  qu'en  poussant  la  charrue,  malgré 
qu'il   soit  obligé  de  se  déplacer  à  reculons- 

Pour  certains  travaux,  on  peut  ajouter  un 
contre  mainleuu  par  un  étrier  ;  le  contre  est 


î>2ù 


SLR  LAPPROVISrONNEMEXr  DU  SOL  EN'  tAL 


courbe  et   iacliniJ  fa   pointe   eu   ariùère,    alin 
de  présenter  un  Liscau  convexe. 

Le  cï»?p rarement  de  la  machine  :-ui  un 
sentier  ou  sur  un  chemïn  se  fait  en  aj)- 
puyant  sur  trs  poignées  pour  soulever  le 
corps  (le  charrue,  ou,  si  la  distance  à  par- 
courir esf  assez  g-rande,  on  monte  la  roue 
sur  l'age,  de  façon  à  ce  qu'elle  soit  à  l'opposé 


du  versoir,  Iccjucl  est  alors  en  l'air,  et  la 
machine  est  poussée  facilement  avec  tes 
poignées. 

Le  poids  de  celte  petite  charrue,  intéres- 
sante pour  les  jardins  potagers  et  pour  \c. 
culture  maraîchère,  est  d'environ  15  kjlogr., 
y  compris  le  contre  non  représenté  sur  les 
hgurcs  précédentes.  G.   Manrin. 


PARTIE  OFFICIELLE 


Loi  du  7  décembre  1922  portant  modification 
des  articles  6  et  8  de  la  loi  du  5  août  1920, 
sur  le  crédit  mutuel  et  la  coopération  agri- 
coles. 

.\ri.  !"'■.  —  L'article  (3  de  la  loi  du  5  août  1920, 
MU-  le  Crédit  muluel  cl  la  Coopération  agricoles, 
<"st  modifié  ainsi  quil  suit  : 

Il  est  ajouté  à  cet  article  un  dernier  alinéa 
ainsi  conçu  : 

«  Toutefois,  dans  le  cas  où  il  n'existe  pas  en- 
core de  Cuisse  locale  susceptible  d'examiner  les 
dtiuandes,  les  Caisses  régionales  peuvent,  à  titre 
txccplionnel,  consentir  directement  ces  divers  prêts 
lorsque  le  bénéficiaire  est  un  pensionné  militaire 
titulaire  soit  d'une  pension  viagère,  soit  d'une 
]iension  temporaire  ou  bien  une  victime  civile 
de  la  guerre  ». 

Arl.  3.  —  Le  quatrième  alinéa  de  l'article  8  de 
la  loi  du  5  août  1920,  sur  le  Credit  mutuel  et  la 
txxipéralion  agricoles,  est  supprimé  et  remplacé 
l>ai  le  suivant  : 

«  Lorsque  le  bénéficiaire  d'un  prêt  individuel 
à  long  terme  est  un  pensionné  militaire  titulaire 
soit  d'une  pension  viagère,  soit  d'une  pension 
temporaire,  ou  bien  une  victime  civile  de  la  guer- 
re, le  prêt  peut  être  également  consenti  par  une 
Société  de  Crédit  immobilier.  Le  taux  d'intérêt  est 
réduit  à  1  p.  100  et  une  bonification  annuelle  de 
0  fr.  5o  p.  100  est  versée  annuellement  par  l'Etat 
en  atténuation  des  annuités  à  servir  à  la  Société 
juêleuse  par  l'emprunteur,  à  raison  de  chaque 
4-nfant  légitime  vivant  et  âgé  de  moins  de  seize 
ans  qu'il  possède  au  moment  de  ré-chéance  de 
«  ha  que  annuité  d'amortissement  ». 


Loi  du  8  décembre  1922  accordant  aux  dé 
parlements  et  aux  communes  des  avan- 
ces spéciales  prélevées  sur  les  fonds  du 
crédit  agricole  et  destinées  à  faciliter  l'ap- 
plication de  la  loi  du  31  octobre  1919  sur 
l'accession  à  la  petite  propriété  des  tra- 
vailleurs et    des    familles   peu    fortunées. 

Art.  !*■■.  —  L'Office  national  du  Crédit  agricole 
est  autorisé  à  consentir  des  avances  spéciales  et 
exceptionnelles  aux  départements  et  aux  com- 
nunies  pour  leur  faciliter  les  opérations  prévues 
par  la  loi  du  3i  octobre  1919,  qui  leur  permet 
d'acquérir  des  terrains  et  des  domaines  ruraux, 
de  les  lotir  et  de  les  revendre  en  vue  de  faciliter 
l'accession  à  la  petite  propriété  des  travailleurs  et 
di's  familles  peu  fortunées. 

Art,  2.  —  Le  moulant  total  de  ces  avances  spé- 
ciales et  exceptionnelles  ne  pouna  pas  dépasser 
trois  millions  de  francs  (3  000  000  fr.). 

l^sdites  avances  seront  remboursables  à  l'Of- 
iice  national  du  Crédit  agricole,  dans  un  délai 
maximum  de  cinq  années.  Elles  porteront  intérêt 
au  taux  de  2  p.  100.  Leur  puyement  et  leur  re- 
couvrement seront  effectués  en  conformité  des  lois 
et  règlements  auxquels  est  soumis  l'Offic^î  natio- 
n:d  du  Crédit  agricole. 

Un  décret,  contresigné  par  le  ministre  de  l'Agri- 
cullure,  le  ministre  de  l'Intérieur,  le  ministre 
des  Finances  et  le  ministre  de  l'Hygiène,  de 
l'Assistance  et  de  la  Prévoyance  sociales,  fixera 
les  conditions  dans  lesquelles  ces  avances  devront 
être  demandées  et  garanties. 


SUR  L'APPROVISIONNEMENT  DU  SOL  EN  EAU 


La  terre,  a  dit  M.  Dehérain,  doit  nous  ap 
paraître  comme  un  réservoir  qui  ne  doit 
jamais  être  à  sec  ;  or,  l'eau  se  loge  dans 
les  espaces  vides  qiiv.  laissent  entre  elles  les 
Itarlicules  de  terre  ;  plus  ces  espaces  seront 
numbrcux  et  spacieux,  plus  les  réserves 
d'humidité  pourront  être  grandes  ;  le  sol  d'e- 
\  ra  donc  rire  d'autant  mieux  ameulili  que  l'a 
M-cheresse  sera  plus  à  craindre.  Si  des  pluies 
répétées  dissolvent  le  carbonate  de  chaux 
«oagulanl  de  Tarj^-ile,  celte  dernière  se  dé- 
laie,  ses  particules  se  soudent,    la  terre  de- 


vient imperméable,  l'ameublisscmcnt  est  dé- 
truit, d'où  nécessité  de  le  rétablir  par  des 
façons    culturales. 

Les  façons  culturales  susceptibles  d'aug- 
menter et  de  maintenir  les  réserves  dl'humi- 
dité  du  sol,  .sont  :  les  labours  profonds,  les 
labours  de  déchaumage,  la  jachère,  les  bina- 
ges et  sarclages. 

Lorsqu'on  fait  l'apologie  des  labours  pro 
fonds,  notamment  pour  les  terres  argileuses, 
beaucoup  de   praticiens   font  invariablement 
celte  réponse  :  Si  nous  labourons  plus  pro- 


SUR  L'APPROVISIONNEMENT  DU  SOL  EN  EAU 

fondement,  nous  mcltrons  la  bonne  terre 
en  dessous  et  nous  n'aurions  que  de  mauvais 
rendements. 

Considérant  que  cette  question  est  de  la 
plus  grande  importance,  et  cela  d'une  façon 
générale,  et  à  divers  points  de  vue,  et  plus 
particulièrement  en  vue  d'accroître  les  ré- 
serves en  eau  du  sol  et  du  sous-sol,  il  est  fa- 
cile de  réfuter  cette  objection- 

Généralement,  on  ne  laboure  et  on  fume 
le  sol  que  sur  une  faible  épaisseur  ;  rien 
d'étonnant  alors  que  la  surface  ainsi  cultivée 
soit  considérée  comme  bonne,  et  la  partie 
sou<-jacente,  plus  en  profondeur,  qui  n'a 
éié  ni  travaillée,  ni  fumée,  soit  mauvaise. 

Il  faut-  labourer  plus  profondément,  car 
les  labours  profonds  sont  un  des  facteurs 
d'accroissement  des  rendements  :  ils  permet- 
tx^iit  d'abord  l'incorporation  au  sol  d'une 
plus  grande  masse  de  matières  fertilisantes 
qui  n'est  jamais  perdue,  car  la  partie  dès 
éléments  qui  ne  sera  pas  immédiatement 
utilisée  par  les  récoltes,  sera  conservée  en 
resserve  par  le  pouvoir  absojbant  du  sol,  et 
d'autre  part,  résailtat  qui  a  une  importance 
capitale,  on  augmente  la  perméabilité  d(3 
ce  dernier.  De  ce  fait,  les  pluies  pénètrent 
plu^  profondément,  et  constituent  ainsi  des 
réserves  d'humidité,  dont  on  appréciera  d'au- 
tant mieux  les  effets  bienfaisants  que  la  c.ajii- 
pa.i;ne   qui   suivra   sera   plus  sèche. 

En  opérant  ainsi,  on  ne  s'expose  pas  à 
rester  à  la  merci  des  grandes  pluies  ou  de  la 
sécheresse,  car  dans  le  premier  cas,  l'eau  qui 
serait  en  excès  et  deviendrait  nuisible  si  la 
terre  n'avait  été  travaillée  que  superficielle- 
ment, pénètre  au  fond  de  la  terre  labourée, 
et  dans  le  second  cas,  les  plantes  ne  cessent 
de  bénéficier  de  celte  réserve  d  humidité, 
par  l'effet  de  la  capillarité,  le  moment  venu, 
appelant  constamment  l'eau  des  couches  pro- 
fondes vers  les  couches  superficielles.  Enfin, 
n'oublions  pas  non  plus  qu'en  année  nor- 
male au  point  de  vue  de  l'humiclité,  la 
terre  travaillée  assez  profondément  pour  ab- 
sorl><M-  la  totalité  des  pluies,  peut  ainsi  ré(-u- 
jM''rer,  sous  forme  d'ammoniaque  et  d'azolt'> 
nitrique,  une  quantité  d'azote  qui  peut  at- 
teindre an  moins  31  kilogr.  par  hectare,  et 
qui  ne  coûte  rien. 

On  ne  manquera  pas  d'objecter  que  l'exé- 
cution des  labours  profonds  nécessite  un 
outillage  et  des  attelages  appropriés  afin  de 
travailler  le  sol  à  la  profondeur  voulue.  Ce 
n'est  pas  là  une  objection  sérieuse  qui  doive 
faire  reculer  les  mieux  intentionnés.  En  effet, 
il  est  toujours  possible  d'ariiver  à  remuer  la 
terre  sur  une  profondeur  suffisante  et  dépas- 


521 

sant  celle  des  labours  ordinaires.  Il  suffit  de 
faire  suivre  la  charrue  d'une  fouilleuse  qui, 
suivant  la  raie  de  labour,  remue  la  terre  saos 
la  retourner,  et  sur  une  profondjeur  qui 
vient  s'ajouter  à  celle  du  labour.  Le  sol  ainsi 
travaillé  en  profondeur  sans  avoir  été  ramené 
à  la  surface,  sera  ameubli  et  susceptible 
d'emmagasiner  une  plus  grande  masse  d'eau; 
il  conservera  plus  longtemps  l'humidité  né- 
cessaire à  une  végétation  normale  des  ré- 
colles qui  seront  moins  exposées  à  souffrir 
de  la  sécheresse.  Leurs  racines  prendront  un 
développement  insoupçonné,  et  on  ne  peut 
contester  que  les  récoltes  les  mieux  enraci- 
nées sont  non  seulement  moins  exposées  à 
être  déchaussées,  mais  sont  aussi  les  plus 
abondantes. 

La  terre,  après  la  moisson,  couverte  de 
chaumes,  reste  durcie,  desséchée  et  se  cou- 
Are  par  place  de  plantes  adventices.  Cette 
végétation  offre  de  bien  maigres  pâturages 
qu'on  exploite  notamment  dans  les  pays  à 
moutons  par  le  libre  parcours  ou  par  le 
pacage. 

11  est  de  bonne  pratique,  et  du  reste  cette 
pratique  entre  de  plus  en  plus  dans  les  ha- 
bitudes courantes,  de  donner  aussitôt  après 
moisson   un    labour   de   déchaamage. 

Quel  que  soit  l'instrument  mis  en  action, 
il  brise  la  croûte  superficielle  durcie  par  la 
sécheresse  ;  il  ouvre  la  terre,  et,  en  outre, 
arrache  et  réracine  les  chaumes,  les  mau- 
vaises herbes  ;  l'ameublissement  superficiel 
ainsi  obtenu  exerce  une  influence  marquée 
sur  la  pénétration  de  l'eau  dans  le  sol.  A  ce 
sujet,  il  n'est  pas  sans  intérêt  de  rappeler 
que  de  jtous  les  instruments  employés  jus- 
qu'alors, le  pulvériseur  à  disques  alternatifs 
est  celui  qui  semble  réaliser  les  meilleures 
conditions  d'exécution  des  labours  de  dé- 
chaumage.  Bien  que  ces  labours  soient 
encore  trop  négligés,  ce  n'est  pas  cependant 
que  le  cultivateur  ne  considère  pas  le  tra- 
vail superficiel  du  sol  comme  une  des  plus 
importantes  parmi  les  opérations  culturales, 
puisque  dans  bon  nombre  de  régions,  dans 
celles  où  prédomine  l'assolement  triennal, 
l'usage  dé  la  jachère  se  per['élue  depuis  des 
siècles. 

(Jn  des  avantages  de  la  jachère  est  de  per- 
mettre un  très  bon  travail  du  sol  ;  les  façons 
répétées  peuvent,  jusqu'à  un  certain  point, 
compenser  la  pénurie  d'engrais,  assurer  le 
nettoiement  du  sol,  et  permettre  au  sol  et 
au  sous-sol  de  s'approvisionner  en  réserves 
d'humidité.  On  peut  même  affirmer  sans 
contredit  que  l'effet  physique  le  plus  impor- 
tant à  l'actif  dv.  la  jachère,  est  celui  qu'elle 


122 


L.\  ULLOLCllE   l'OLH    LES  FRUITS  DE  FUANGE 


a  sur  lu  tt-ncur  en  eau  de  la  terre.  Non  seu- 
lement le  sol  qui  a  été  en  jachère  est  plus 
humide  pendani  la  période  do  jachère,  mais 
il  est  plus  humide  encore  au  printemps  sui- 
vant t't  même  après  moisson  ;  et  fait  particu 
lif'r.  il  est  facile  de  constater  que  c'est  sur- 
tout dans  les  couclics  profondes  que  la  terre 
sans  \t'gétation  est  plus  hnmitlo  (pie  les  terres 
emblavées.  A  0  m.  00  même,  on  trouve  en- 
core des  différences  sensibles,  car  l'eau  s'in- 
filtre £j1us  aisément  dans  le  sol  travaillé  pen- 
dant la  période  de  jachère,  elle  pénètre  dans 
le  sous-sol  et  y  constitue  des  réserves  qui  se- 
ront particulièrement  profitables  au  blé  qui 
vient  <ur  jachère.  Du  reste,  le  grand  appro- 
visionnement en  eau  des  terres  en  jachère 
apparaît  très  clairement  par  le  volume  des 
eaux   de  draînagc  qui   en   proviennent- 

En  calculant,  d'après  les  données  de  M. 
nt'hérain.  résultant  de  ses  observations,  la 
ipiaiilité  d'eau  dans  une  couche  de  :30  cen- 
timètres d'épaisseur  en  tonnes,  par  hectare, 
en  année  normale,  pour  le  sol  cultivé  et  pour 
le  sol  en  jachère,  on  est  arrivé  à  un  gain 
d'eau  au  profit  de  la  jachère  de  plus  de  223 
tonnes. 

Enliii,  la  jachère  favorise  la  formation  des 
nitrates.  Mais,  ainsi  que  le  fait  remarquer 
M.  Dehérain,  une  objection  se  présente  a 
l'esprit  :  les  nitrates  formés  dans  une  terre 
sans  végétation  peinent  être  entraînés  par  les 
eaux  de  drainage.  Cette  objection  ne  vaut  pas 
si  l'on  veut  bien  tenir  compte  qu'au  moment 
du  grand  écoulement  des  eaux,  c'est-à-dire 
à  la  fin  de  l'automne,  le  blé  qui  succède  à 
la  jachère  a  émis  snflisïiniment  de  racines 
pour  retenir  en  totalité  ra-<ez  faible  (pian- 
tité  de  nitrates  foiinés. 

Malgré  tous  ses  avantages,  la  jachère  ne 
doit  pas  être  considérée  comme  d'une  néces- 
sité absolue.  I.a  (jnestion  est  entendue  et  la 
jachère  tend  à  di-paraîlre  à  notre  époque  de 
i-iiltuie  inten>i\c,  on  nous  disposons  en 
abondance  d'engiais  complémentaires,  et  où 
les  cultures  sarclées  ci  celle  des  plantes  four- 
ragères annuelles  mil  |)iis  dans  l'assolement 
la   place  marquée  (|ui   leur  revenait. 

Mans  tr»u-  les  cas,  il  ne  faut  pas  perdre  de 
vue  (pio  la  jachère  sera  eflieaee  et  ne  rem- 
plira tout  son  rôle,  (pie  vj  ja  terre  est  main- 
tenue constamment  projtre  et  bien  anieniilie. 
Cette   condifioii    N'iinp.ivc    d'iiiilanl    phi^    (pi'jl 


ne  faut  pas  oublier  que  c'est  le  blé  qui  suc- 
cède à  la  jachère.  Aussi,  est-il  intéressant 
de  ra[v|ielor  à  ce  sujet  les  judicieuses  recom- 
mandations de  M.  Hitler.  On  se  contente 
troj)  souvent,  dit  le  distingué  professeur,  de 
donner  pendant  l'année  de  jachère,  trois  la- 
bours, nu  au  ijriiilcm|)s,  un  avant  la  mois- 
son, un  troisième  a\ant  les  semailles,  mais 
aucune  autre  façon.  Il  y  a  mieux  à  faire  et 
on  obtiendra  de  meilleurs  résultats  en  se 
conlenlaiil  de  donner  un  seul  labour  en 
Icinps  Minlii.  cl  faire  suivre  ce  labour  de  pas- 
sages rt'-pch's  de  la  herse,  du  canadien,  de 
rexliipatcnr.  du  pulvériseur  à  disques,  peu 
impolie  iin-li  liment  pourvu  que  la  terre 
soit  iiiaiiilciiiie  en  surface  en  complet  état 
d'amenblisscinenl    et    de    propreté. 

Noii<  n'iiKi'Kjiici'ons  que  pour  mémoire  les 
hi.na<'ici>,  iloiil  le-  iiienfaits  ne  sont  plus  à 
démontrer. 

Il  Con\ieiil  loiileldis,  en  restant  jilacé  au 
point  de  \  lie  ipic  nous  avons  cm  isagé, 
c'esl-à-diie  l'accroissement  des  réserves  d  hu- 
midité du  sol,  de  bien  définir  l'action  du 
VinihKji'.  afin  de  combattre  l'idée  tout  à  fait 
préconçue  (pie  l'on  a  à  son  sujet. 

On  a  l'impression  que  le  tassement  tlu  sol 
par  le  roulage  accroît  l'humidité  du  sol.  Kvi- 
demment,  ce  tassement  relève  pour  un  cer- 
tain temps  la  t(>neur  en  eau  de  la  jioition 
ccjmprimée,  mais  c'est  aux  dépens  des  réser- 
ves des  couches  |iln<  profondes.  Ans-i,  le 
champ  roulé  devient  Inentôt,  dans  son  en- 
semble, moins  humide  à  cause  de  racc(''lé- 
ration  de  l'évaporalion  sur  la  surface  plom- 
bée, par  suite  de  l'augmentation  de  la  lapi- 
dité  de  déplacement  de  l'air  sur  cette  sur- 
face, et  cela  à  tel  point  qu'elle  peut  dépasser 
de  70  0/0  la  vitesse  constatée  sur  un  sol  non 
roulé.  Aussi,  est-il  de  bonne  pratique,  chaque 
foi.s  (]u'il  est  nécessaire  de  rouler  le  sol,  a|)rès 
lin  semis,  par  exemple,  pour  augmenter  le 
pourcentage  d'humidité  dans  la  couche  oc- 
cupée par  les  semences,  afin  d'en  hâter  la 
germination,  de  faire  suivre  le  roulage  d'un 
léger  hersage,  jKHir  rétablir  en  suiface  une 
mince  couche  de  terre  meuble  formant  un 
écran  capable  de  diminuer  réva|>oralion  et 
d'olpli'iiir   ainsi    du    loulage    un   effet    doiilile. 

p.  Hoc, 

liiSj'iiii'ur  agricole 
Professeur  d'agriculluro  iioiioraire. 


IN  I)J<;|{01  (:HI>  l>OUR  LES  1<^RUITS  DE  FRANCE 


I)ans  un  de  mes  derniers  voyages  en   D,. 
nemark,  j'ai  été  très   -mpris  de  voir  alleler 
an  train  qui  m'enimenail  à  travers  le  Sles\i" 


di'-aniie\i'-,  des  vagons  complets  de  fruits,  ve- 
nant d'Italie,  de  Suisse,  d'Allemagne. 

Notre   minisire    à    Copenhague   m'a    révélé 


LA  RACE  BOVINE  VOSGIENXE  D'ALSACE 


523 


que  le  peuple  Danois  était  très  friand  de 
fruits,  qu'il  se  consommait  chaque  année  au 
Danemark  des  quantités  de  fraises,  fram- 
boises, groseilles,  prunes,  melons,  pommes, 
poires,  raisins,  bananes,  dattes,  figues,  rai- 
sins   secs,    pruneaux. 

Les  fruils  d'été  sont  presque  tous  obtenus 
dans  le  pays,  ceux  d'automne,  d'hiver,  sont 
importés  ;  ils  vieiment  d'Allemagne,  de  la 
Suisse,  do  la  Hollande,  de  l'Italie,  de  l'Es- 
pagne. La  France  n'expédie  que  des  quan- 
tités insignifiantes,  quoique  ses  fruits  puis- 
sent supporter  avantageusement  la  concur- 
rence de  ceux  importés  des  pays  mentionnés 
plus  haut. 

S'ils  étaient  vendus  en  affichant  nettement 
leur  nationalité  et  avec  l'aide  d'une  réclame 
intelligente,    il    n'est    pas   douteux   qu'ils   au 


raient  la  préférence,  car  il  ne  faut  pas  oublier 
que  le  peuple  Danois  est  très  francophile.  Il 
est  évident  qu'il  existe  là  un  débouché  im- 
portant  pour   nos   fruits. 

Il  est  nécessaire  que  nos  organisations 
agricoles.  Syndicats  de  producteurs  de  fruits, 
Sociétés  d'arboriculture,  fassent  auprès  des 
autorités  de  notre  pays  des  démarches  pres- 
santes pour  obtenir  dés  Compagnies  de  che 
mins  de  fer  des  tarifs  réduits  et  des  Irans 
ports   accélérés. 

Il  existe  un  service  régulier  et  direct  entre 
Calais  et  Esberg,  qui  serait,  à  mon  avis,  le 
plus  pratique  pour  l'expédition  de  nos  fruits 
et  primeurs. 

A  titre  de  renseignements,  voici  quelques 
données  sur  l'importance  des  importations 
de   fruits   au   Danemark    : 


Nature  des  fruits  en  1920,  en  kilog. 


Pavs  d'origine 


Etats-Unis..  G63  3oo 

Italie  ......  Tii  7^6  fioo     22  700 

Suisse 2O3  4oo     i2  5oo 

Hollande...  112  5oo       4  900 

Allemagne..  83  3oo       6  3oo 

Angleterre..  5  700 

Autriche  ...  79  800     1 1  900 
Espagne. ...                                            32  3oo 
Syrie  ..... 

France 

Ce  tableau  doit  fixer  l'attention. 

Voici  les  tarifs  de  douane  à  l'entrée  au 
Danemark,  en  kouronnes  (la  kouronne  vaut 
I  fr.  39  au  pair)  :  poires,  pommes,  0  k.  01 
le  kilogr.  ;  raisins,  0  k.  25  le  kilogr.  ;  noix, 


Raishis 

ixaisiii 

lilaiics 

11011-9 

Toiuales 

l;anaiK'S 

Fig^ues 

Dalles 

3  700 

800 

3  Goo 

Soo 

I  4oo 

7  800 

i5  100 

I  3oo 

6  5oo 

4  100 

4  100 

Goo 

8  900 

67  000 

3oo 

48  5oo 

Raisins 


87  70-'>  299  000 


I  900 


8200  78  8  DO   I  4oo  73400 
5  Soo 

2  600   I  000 


I  Ç)0:- 


0  k.  05  le  kilogr.,  plus  35  0/0  du  prix  de 
revient  ;  amandes,  0  k.  20  le  kilogr.,  plus 
35  0/0  du   prix  de  revient. 

Marcel-HeiNri  Motte, 

iniï<''nicur-asrieole  ((iiif;noni 


LA  RACE  BOVINE  YOSGIENNE  D'ALSACE 


On  a  ra[)pclé  récemment  ici  les  efforLs 
poursuivis  en  Alsaic  pour  la  sélection  de  la 
race  bovine  Vosgienne.  Une  décision  récente 
de  la  Direction  de  l'Agriculture  au  Commis- 
sariat général  a  créé  un  Herd-book  officiel 
de  la  race  Vosgienne  d'Alsace.  Les  caractères 
distinclifs  de  la  race  sont  déterminés  comme 
i'  suit   : 

Crâne.  —  Brachycéplialie  très  accentuée  :  les  li- 
gnes droites  partant  de  la  base  des  cornes  pour 
aller  à  la  partie  saillante  des  orbites,  sont  paral- 
lèles, de  telle  sorte  que.  le  front  paraît  carré. 

Ch'ujnon.  —  Ligne  du  chignon  à  deux  sommets 
peu  éloignés  l'im  de  l'autre  et  fortement  sail- 
lants au-dessus  de  la  nuque. 

Cornes.  —  Noires  et  tout  au  moins  à  extrémités 
noires.  Elles  sont  de  longueur  moyenne,  à  section 
ronde,  insérées  dans  le  prolongement  de  la  ligne 
<lu  chignon,  s'élcvanl  en«nite  pour  se   recourber 


en   haut   avec  la  pointe  en   dehors  ou  e'u    aiiière. 

PniiU  et  face.  —  Profil  rectiligne.  Chanfrein 
droit,    l'ace  courte  et  aplatie.   Museau  large. 

Taille.  —  Minimum  des  taureaux  de  i5  à  18 
mois  au  garrot  i  m.  20,  de  2  à  3  ans  i  m.  25; 
des  vaches  de  3  ans  i  m.  20;  des  géiiis*es  de  i5  à 
18  mois  I  m.   1,3. 

l'elaye.  —  Nuir  d'i'hène  Iraiic  et  hlani'.  La  cou- 
leur noire  doit  être  prédominante.  Le  blanc  forme 
au  moins  une,  bande  sur  le  dos  depuis  la  tète 
jusqu'à  la  queue  ou  un  long  triangle  irn'gulièrc- 
ment  dentelé  dont  la  base  s'étend  sur  la  croupe  et 
recouvre  le  dos  et  les  lombes  ;  une  seconde  bande 
blanch(!  existe  du  poitrail  au  périnée  en  «'élargis- 
sant sous  le  ventre.  Les  côtés  du  cou  cl  du  tronc 
doivent  être  noirs,  ainsi  que  les  parties  siqiérieures 
des  membres  qui  sont  au  moins  mouchetés  et  donl 
les  extrémités  sont  blanches.  L'existence  de  mou- 
chetures noires  dans  les  parties  blanches  est  un 
caractère  à  rechercher. 


52i 


ACADEMIE  D'AGUICLîLTURE  DE  FRANCE 


Tt-lf  à  coidcur  blanclic  doniijianie  jusqu'au-des- 
sus des  or«'ilk>t;.  tiv<  soint-iil  avw  moin  lithn» 
uoiiLt-. 

Qucuc  blaiichc. 

■MuqueJUSies  4t  ouccrlur^is  nalurclles.  —  Le  mufle, 
IfS  pajyîUTc*,  les  rouquouseï  de  Tanus  et  do  la 
\ulvc  sont  j,'ri>  foncé  ou  noirs,  parfais  seuJenicnl 
larlietéo?  do  noir, 

J'i'uu.  —  Fine.  Miuplr,  douif  ini  ItMiiIni-,  poiI« 
(•f»inl*,  liiiscs  cl  brilLint*. 

Mamelles.  —  Gônrrah'nniil  imnci  lis  de  jioil* 
iilaiii».  lra\ons  généra Iouk  ni  noir*. 

(hifj4i>ns.  —  Noirs  mi  an  moins  sliit's  do  noîi . 

h^nsttnbJe  du  corfm.  —  li;nni«4rîq4i+',  brrvili'riio. 
La  profondeur  de  la  poitrine  doit  ètrK!-  au  moins  Iii 
moitié  de  la  hauteur  au  garrot.  La  largeur  do  la 
juiitrin*^  doit  èlro  nu  moins  ie  tiers,  la  lajgonr  du 
it.l^sin  Uoii  upprooju  r  du  Uj  r*.  «.le  oeJi<;  luiu<oui. 

Aplilu-des.  —  Suriout  JaitLèrof.  L«'  lait  «"Sl  ca- 
raolori«-  par  sa  rioliesse  tii  matière  grasse.  Race 
sobre  et  agile,  remarquablement  adaptée  au  sol 
granitique  ou  gréseux  dos  nionlagnos  \osgienncs. 


Animiiux  éiKTgicjuo*^^  iigiles,  résistants,  aptes  au 
tr;ivâji  à  1  tonne  allure, 

CuriirU;ri's  ei  déjitu.ls  à  éUmiMf.  —  i°  rormc 
doJioiiooépkalo  du  crjîno  ;  les  lignes  droites  par- 
tant de  la  base  dos  cornes  pour  aller  à  la  partie 
saillanle  des  orbites  sont  plus  ou  moins  obliques 
>n  dehors  et  par  suite  divergentes,  de  telle  sorte 
que  le  crâne  paraît  triangulaire  et  réinki  immé- 
diatem*'nt  au-de«>;us  de  la  base  des  cornes. 

2°  Tèt4'  4?n(îrreMient  noire  et  peiage  ne  pn'siMîr 
tant  pa#;  Li*s  ligïies  bJancljos  dorsale  et  ventrale. 

ÀJnéU'jrutioits  «  réaliser.  —  Sans  recheiclier 
un<'.  auipW'ur  d«e  formes  qui  ne  conviendrait  pas 
au  oiilieu  dans  lequel  lu  race  est  entretenue; 
s'attacher  à  Ja  corrf)ction  des  aplombs,  do  l'en- 
semble du  corps,  à  la  bonne  conformation  des 
mamelles  et  au  développement  des  écussons  spè- 
cialomenl   chez   les  taureaux. 

Le*  inscriptions  auront  lieu  au  Hitrc  du 
livre  d 'ori<Trino,  an  tilrc  des  concours  et  au 
litre  de  la  filiation.  La  clôlure  du  livre  d'ori- 
gine est  fixée  an  3]    décembre  1025. 


inBLIOGRAPHIE 


La  Sauvagine  en  France,  nos  oiseaux  do  mer. 
de  rivière  et  de  marais,  par  Louis  Termer.  — 
Un  volume  iG.5  x  25  de  5:4  pages,  orné  de 
120  gravures  d'après  nature  de  E.  Thivier, 
M.  Moisand  et  Louis  Ternier.  —  Librairie 
.\gricole  de  la  Maison  Rustique.  Broché.  3-5  fr., 
franco  30  fr.  5o. 

Cet  ouNuige  techniijuo  consacré  à  la  chasse,  à 
la  description  et  à  l'histoire  naturelle  des  oiseaux 
de  mor,  d<.'  rivière  cl  do  marais  \i\ant  dans  nos 
contrées,  était  do\enu  introuvable,  au  grand  dé- 
sespoir dos  chasseurs.  Quand  un  exemplaire  d'oc- 
ca-iou  était,  par  hasard,  off<rt  dans  inic  vente 
publicpie.  il  atteignait  des  prix  prohibitifs  pour 
les  bourM<  moyennes  et,  iu\iiriublement,  allait 
aux  <olle<tionnours.  Lno  inlilia!i\e  heureuse  a 
permis  tl.'  n'imprimer  cet  excolleju  travail.  Les 
(liMJpleb  de  .>aint-lluborl,  amateurs  de  chasse  au 
marai<.  \ont  se  réjouir. 

Iji  SniiriKjine  en  France  ])i  iniot  à  chaque  (  luis- 
«ur,  grài-e  à  des  descriptions  très  simples,  de 
délermir!'  I     tous    li'S    oi«eaux    qu'ils    peuvent    ren- 


oonlror  dans  leurs  chasses  et  de  les  classer  sans 
hésitation  dans  respèce  à  laquelle  ils  appartien- 
nent. 

Plusieurs  chapitres  sont  consacrés  à  l'habitat 
de  Ces  divers  oiseaux,  qu'il  soit  permanent  ou 
temporaire  :  marais,  prairies,  bancs  d'alluvions, 
étangs,  fleuves  et  riviiMes,  mer  et  rivages  mariti- 
mes. Munis  de  ex;  bon  livre,  les  Nemrods  seront  à 
même  de  profiter  de  toutes  leurs  chances  et  l'in- 
térêt du  sport  sera,  pour  eux,  doublé  des  satisfac- 
tions  du   naluralisle. 

Enquête  sur  les  hybrides  producteurs  directs, 
par  MM.  E.  Creuziî  et  Héron.  —  Une  brochure 
iGx24  de  32  pages.  —  A   la  Société   des   Agri- 
culteurs de  France,  8,  rue  d'Athènes,  2   francs. 
Les   producteurs  directs  tiinnont   trop   de  place 
dans  la   viticultiuc   française   pour  que  tout  nou- 
vel élément   d'appréciation    ne  soit   pas    bien    ;ic- 
cueilli.    Le    travail    des    auteurs    présenté    à    l'as- 
sonibléo  générale  de   1922  donne  de  précieux  ren- 
seignements que  les  vignerons  s'empresseront  de 
mettre  à   profit.  Ad.-J.  Cn. 


ACADÉMIE  D'AGRICULTURE  DE  FRANCE 


>"./i..     M/    i.i  iliremhr,:    iij:>'.   —   l'r,'si(lence 
tle  M.  Pmsper  (jerrais. 

Concours  de  la  fondatiou  du  Baron  Gérard. 
M.  Dichanihre,  <n  son  n^ni  it  au  nom  de  M. 
Henry  «iirard,  rend  eoni[>ti-  dos  inipressintis  qu'ils 
onl  a.  quivs  on  allant  \i«ilir  les  élablos  d<-«  éle- 
ycur^  du  .Nord  et  du  Pus-de-Cahus  qui  s'étaient  fait 
in^riro  an  conrour»  de  la  fondation  du  Baron  Gé- 
rard, pour  la  r«Ct;  Flamande  (Enconragemont  ù  la 


séle«lion  dis  laci»  Ijuxiiies  pures  françaises  laitiè- 
res et  de  boucherie).  En  parcourant  le  pays  fla- 
mand, depuis  Lille  jusqu'à  Hazobrouck  et  Casscl, 
<•[  puis  (U  re<lesc4'n(lant  dans  le  nord  du  Pas-de-Ca- 
lais, on  s<.'  trouve  dans  la  zone  qui  contient  le  plus 
grand  nombre  d'otablos  produisant  la  race  Fla- 
iu;iiide  j)nro. 

MM.  Decharnbre  (I  lleuiy  (iiranl  y  ont  cons- 
taté une  très  grande  acli\ilé  dans  l'élevage  et  ob- 
wrvé,  avec  une  vive  satisfaction,  en  même  temps 


ACADEMIE  D'AGRICULTURE  DE  FRANCE 


Ô25 


que  dans  un  compréhensible  sontimunl  de  fierté, 
que  les  éleveurs  éprouvés  par  l'invasion  s'atta- 
<;hent  à  la  reconstitution  de  leurs  étables  et  à  la 
recherche  des  meilleurs  individus  capables  de  re- 
lever numériquement  la  race  Flamande  a\  ec  tou- 
tes ses  qualités. 

Ils  ont  ainsi  trouvé  de  très  beaux  troupeaux 
chez  MM.  CoïKleville  René  à  Iloutkerque,  Didier, 
à.  Hondschoote,  Lidein  à  Pitgam,  Lesaffe  à  Pim- 
bome,  Schévère  à  Sainle-Marie-Cappel,  ^\  irquin 
à  Sainte-Folquin. 

Mais  de  ta  visite  de  la  Commission  dans  la  rc- 
gioa  d'élevage  doivent  se  dégager  des  enseigne- 
ments d'une  portée  gé»éiale  sur  l'exploitation  de 
la  race  dans  le  pays;  c'est  ce  que  MM.  Dechambre 
et  Henry  Girard  n'ont  pas  manqué  de  dégager. 
Leurs  observations  peuvent  se  résumer  ainsi  : 

1°  Organisation  du  Contrôle  laitier  et  beurrier; 

2°  Extension  des  inscriptions  au  Herd-book  fla- 
mand, car  beaucoup  d'animaux  méritent  dèlre 
inscrits  qui  ne  figurent  pas  encore  sur  les  contrôles 
du  livre  généalogique. 

L'aptitude  laitière  de  la  Flamande,  très  élevée 
comme  chacun  sait,  se  dénote  par  des  signes  exté- 
rieurs dont  ils  ont  rencontré  fréquemment  le 
dévclopiiement  remarquable.  La  richesse  de  l'irri- 
gation mammaire,  en  particulier,  les  a  souvent 
frappés  :  grosseur  et  flcxuosité  des  veines,  am- 
plification du  réseau,  etc.,  tous  ces  signes  déno- 
taient une  très  réelle  aptitude  à  la  production  lai- 
tière. 

Mais  ce  qui  fait  défaut,  dans  la  généralité  des 
élevages,  c'est  la  connaissances  précise  des  rende- 
meitts  laitiers.  On  possède  des  indications  sur  la 
quantité  de  lait  fournie  après  le  vêlage  et  dans  la 
période  qui  le  sidt  immédiatement  ;  telle  vache  a 
donné  oG-35  litres  par  jour  durant  plusieurs  jours 
après  son  vêlage  ;  telle  autre  a  fourni  dans  le  même 
temps  i8  litres  en  une  seule  traite;  une  autre  a  eu 
tel  rendement  journalier  maximum  à  son  premiei 
veau  et  tel  autre  rendement  à  son  second  veau, 
etc.  ;  rarement  on  peut  donner  le  rendement  total 
annuel.  C'est  en  consulta.nt  la  documentation  ras- 
semblée par  les  Ix^urrerics  que  Ton  est  exaclement 
avisé  de  la  qualité  beurrière  de  la  race  :  on  ap- 
prend ainsi  que  la  teneur  du  lait  en  matière  gras- 
se est  de  35  à  S-  grammes;  qu'il  faut  en  moyenne 
22  à  25  litres  do  lait  pour  fabriquer  un  kilogram- 
me de  beurre  ;  que  cette  quantité  varie  avec  les 
conditions  dans  lesquelles  se  trouvent  les  vaches 
suivant  le  moment  de  l'année,  et  par  conséquent 
suivant  qu'elles  sont  nourries  à  l'étable  ou  qu'elles 
sont  au  pâturage. 

Le  contrôle  laitier  peut  seul  fournir  des  pvik-i- 
sions  sur  la  valeur  invididuelle  des  animaux  et 
aussi  procurer  une  base  solide  à  l'appréciation  lai- 
tière de  l'ascendance  des  taureaux. 

Culture  continue  de  l'Angélique. 
M.  Chavuslclon,  doyiMi  de  la  Faculté  des  sciences 
de  l'Université  de  Clermont-Fcrrand.  signale  un 
jardin  de  Clermont-Ferrand,  aux  abords  de  la 
ville,  où  pendant  cinquante-sept  ans,  des  horticul- 
teurs ont  cultivé  l'Angélique  d'une  manière  con- 
tinue,   avec   un   rendement  presque   canstant    de 


ik  ooo  à  14  5oo  kilogr.  à  l'hectare.  11  est  vrai  que 
d'énormes  quantités  de  fumier,  en  deux  fois,  aus- 
sitôt la  récolte  et  en  janvier,  étaient  répandues 
chaque  année  et  que  des  arrosages  hebdomadaire^ 
étaient    pratiqués   à   partir   de    juin. 

Sur  la  Dotation  rurale 
des  pupilles  de  l'Assistance  publique. 

M.  Ambroisc  Rendu,  conseiller  général  de  la 
Seine,  fait  une  communication  des  plus  intéres- 
santes sur  la  campagne  qu'il  a  entreprise  pour  re- 
tenir à  la  terre  le  plus  grand  nombre  possible  des 
i4fO  à  i5o  ooo  pupilles  que  l'Assislanee  publique  a 
places  à  la  campagne  pour  leur  éducation  et  qui 
sont  élevés  dans  les  milieux  ruraux  jusqu'à  l'a"!' 
de  ai  ans.  Malheureusement,  lorsqu'ils  ont  atteint 
cet  àgc,  l'Assistance  publique  ne  s'en  occupe  plu*, 
le  plus  grand  nombre  quittent  alors  la  campa- 
gne, surtout  parmi  les  garçons,  pour  venir  et 
rester  à  la  ville. 

Lorsque  les  pupilles  ont  vingt-ct-un  ans,  aux 
termes  de  la  loi,  on  leur  donne  une  dot,  dot  de 
mai-iage,  qui  varie  de  5oo  a  loo  francs.  C'est  fiop 
peu,  et  il  est  à  craindre  que  certaines  de  ces 
dots  ne  s'évanouissent  en  festins. 

Il  faut  faire  plus,  la  loi  le  permet  :  M.  AmbrOise 
Rendu  a  donc  déposé  au  Conseil  général  de  la  Sei- 
ne une  motion  aux  termes  de  laquelle  rAssistance 
publique  donnerait  aux  filles,  —  ce  sont  elles  sur- 
tout qui  restent  dans  les  campagnes  et  qui  s'y  ma- 
rient —  un  petit  avoir  leur  permettant,  soit  de 
selablir.  soit  d'obtenir  les  avantages  de  la  loi 
Ribot  qui  favorise  cette  colonisation  à  l'intérieur 
que  nous  souhaitons  tous.  Dix  pupilles  vont  être 
choisies  avec  soin  par  les  agences  pai-mi  les  filles 
les  plus  méritantes  arrivées  à  Vàge  de  vingt-et-un 
ans  qui  songent  à  se  marier;  on  leur  offrira  5  ooo 
francs  pour  s'établir,  6  ooo  francs  si  elles  épou- 
sent un  pupille  de  la  Nation,  de  façon  à  faciliter 
l'installation  du  jeune  ménage.  Sur  l'avis  de  M. 
Brancher,  il  a  été  décidé  de  donner  à  cette  somme 
Il  ne  destination  générale,  de  ne  pas  la  limiter  h 
l'acquisition  d'une  terre,  mais  de  l'appliquer  à 
toute  e:sploitafion,  pourvu  qu'elle  fût  rurale.  Avec 
ces  6  ooo  francs,  le  jeune  ménage  pourra  donc 
s'établir  come  fermier  ou  métayer,  en  attendant 
que  les  bénéfices  de  l'exploitation  lui  permettent 
de  devenir  propriétaire. 

M.  Riverain  estime  que  le  jeune  ménage  ayant 
ce  petit  pécule  pourra  s'adresser  au  Crédit  agricole, 
qui  pourrait  lui  prêter  une  somme  à  peu  près 
égale.  Le  Crédit  agricole  n'hésite  jamais  à  le  faire 
quand  il  se  trouve  en  présence  de  jeunes  gens 
sérieux.  Il  a  toujours  prèle  dans  ces  conditions  et 
il  n'a  rien  perdu. 

M.  Alfred  Massé  aurait  souhaité  que  les  garçons 
fussent  encouragés,  eux  aussi,  à  rester  à  la  tcri'e, 
car  ce  sont  eux  surtout  qui,  après  leur  service  mili- 
taire, restent  à  la  ville  .En  tout  cas,  si  on  se  limite 
aux  filles,  il  faut  que  cette  dot  leur  soit  donnée 
pour  constituer  une  famille  et  la  maintenir  à  la 
terre;  pour  cela  il  faut  utiliser  la  loi  qui  constitue 
le  bien  de  famille,  loi  à  peine  connue  chez  nous, 
et  qui.  dans  d'autres  pays,  rend  de  grands  services. 
Les  pupilles  devraient  recevoir  le»  aranfagcs  indi- 


526 


LA  SEMAINE  METEUKULOGIQLE 


qiiés  par  M.  IWndu,  ii  condition  que  la  totalité  ou 
uno  partie  de  la  somme  sera  employée  à  l'acquisi- 
lion  dun  bien  di-  famille. 


M.   le  Prcsidenl,  au  nom  do  l'Académie,  félicite 
M.    Ambroisc    Rendu   de    sa    généreuse    initiative. 

II.     IIlTIER. 


CORRESPONDANCE  -  CONSEILS  PRATIQUES 


_  .\»  8aGo  [Srine-fl-Oise).  —  Vous  a\.'z  acheté 
uu  certain  nombre  I.'  porcelets  quevuu<  conser- 
vez une  diKiine  de  mois  a\ant  de  les  revendi-e. 
En  agissant  de  cette  manière,  vou<  faites  acte  de 
commerçant  au  sens  légal  du  mot,  et  c'est  à  bon 
droit  que  vous  vous  trouvez  assujetti  à  l'impôt  de 
la  jKilenle,  comme  \ous  le  serez  à  celui  sur  le 
chiffre  d'affaires.  Toute  rt-clamation  de  votre  part, 
lentlant  à  votre  radiation  du  rôle  des  patentes, 
n'aura,  iR-nsons-nous,  aucune  chance  de  succès. 
Miii^  \ous  pouvez  inlroiluire.  sui%anl  ja  procédure 
administrative  habituelle,  une  drmande  en  réduc- 
tioM.  un  dégrèvement  partiel,  si  vous  eslinu /.  (|ue 
lii  somme  stipulée  est  trop  élevée,  suivani  le-  ba- 
ses qui  ont  servi  à   l'établir.  —  'M.  U.) 

—  N°  8oi3  {Heinc-el-Oise).  —  A  la  suite  d'un 
maivhé  passé  concernant  des  graines  de  bette- 
raves, vous  avez  constaté  ([ne  la  marchandise 
f(.uriiii'  ne  correspondait  pas  au.\  eonvcnlions  sli- 
j)ulées.  Votre  fournisseur  lui-même  a  constat/' 
rexactitude  du  fait,  en  a  rc>conim  le  bien-fondé  et 
a  ac«'epté  de  \ous  ristourner  20  0/0  sur  sa  fac- 
ture. \ou>  estimez  que  cette  ristourne  i>sl  complc- 
tenii-nt  insuffisante.  Dans  ce  cas,  et  si  vous  ne 
pouvez  vous  entendre  amiablement  avec  ce  four- 
nisseur, vous  devez  faire  établir  un  constat  régu- 
lier. i|  appeler  en  justice  de  paix  de  votre  canton. 
11  est  vraisemblable  qu'vme  expertise  serait  ordon- 


née,   dont     les    frais     incomberaient    à     la    partie 
{>erdanle.  —  {M.  i).) 

—  M.  E.  T.  {Indre).  —  Si  la  source  coule  à 
l'air  libre,  on  pourrait  peut-être  installer  un  petit 
bélier  hydraulique  refoulant  une  partie  du  débit 
lie  la  source  dans  un  réservoir  placé  au  sommet 
(lu  coteau.  Quel  est  le  débit  de  la  source,  la  lon- 
gueur disponible  pour  placer  le  tuyau  de  batterie 
en  aval  du  point  d'écoulement  èi  l'air  libre  et  sur 
quelle  hauteur  do  chute  d'eau  on  pourrait  tabler  ? 
Vous  voyez  que  pour  recevoir,  par  correspondan- 
ce, un  renseignement  sérieux,  il  convient  de  four- 
nir préalablement  toutes  les  données  concernant 
I  installation  qu'on  a  en  vue.  —  (M.  H.) 

—  N°  87^6  {Huule-Murne).  —  11  est  exact  qu'uiK- 
disposition  spéciale  a  donné  aux  mobilisés  le  droit 
(le  jouir  du  bénéfice  des  bouilleurs  de  cru,  dans 
les  mêmes  conditions  que  les  [)ropriéfaires,  fer- 
miers ou  métayers  ayant  distillé  dans  la  période 
comprisi;  entre  le  i*""  janvier  1910  et  le  i*""  jan- 
vier KjiG.  Cotte  disposition  s'applique  à  tous  les 
mobilisés  durant  la  guerre,  quelle  qu'ait  été  la 
durée  de  leur  mobilisation,  et,  en  outre,  au  con- 
joint survivant  d'un  exploitant  qui  était  en  pos- 
session de  la  franchise  avant  la  mobilisation,  à  la 
condition  que  la  veuve  d'un  mobilisé  mort  pen- 
dant la  guerre  ne  se  soit  pas  remaricH".  Les  béné- 
ficiair<.'s  peuvent  demander,  à  toute  époque,  leur 
inscription  au  bureau  de  la  Régie  de  leur  canton. 


LA  SEMAINE  METEOROLOCîOtJE 

Semaine  du  10  au  10  décembre  1922  iOBSER  VA  TOI  RE  DU  PARC  SAIJST-MA  URj 


JOURS 

ET    DATES 

PRESSION 
à  miili  (1) 

'c 

TEMPE 

_£ 

X 

a 

S 

UTURE 

a 
« 

0" 

Écart 
sur 
la  nor- 
male 

Veut 

s 

^  1 

S 
■-     0 

5   = 

3     c 

n) 

X 

1 
REMAROIES  Ï)IVERSES 

millim. 

lieures 

millim. 

Dim...     10  déc. 

770.5 

0-3 

5.8 

304 

-h   O03 

N 

0  0 

0  5 

Pluie  la  nuit,  brouillard. 

Lundi..     Il  — 

773.6 

2  3 

6  0 

4.1 

+   1.1 

Ca'me 

0.6 

0.1 

Rroxiillard,  pluie  à  midi. 

Mardi.       \9.  - 

774.7 

-0.4 

5.0 

.•^.4 

+  0.£ 

S 

0  0 

» 

Urouilla-d. 

Mercredi  i:^  — 

77:^.7 

—2.0 

0.4 

-0.6 

—  3.5 

S 

2.4 

■> 

lielée  blanche,   brouillard. 

Jeudi. .     M  — 

770.1 

-4.0 

1.2 

—  !.8 

—  4.6 

s 

1.2 

(jilée  blaache,  brouillard. 

Vendredi  15  — 

767.9 

-4.4 

5.6 

-0.2 

-  2.9 

s 

6.5 

" 

Gelée  blanche,  givre,  brouillard. 

Samedi.   IG  — 

765.7 

-0.4 

5.3 

-3  2 

+  0.5 

s 

0  0 

0.0 

p.  tite  pluijs  1.1  nuit. 

Moyeniii-1  el  toLaux  , . 

770.9 

-1.1 

4.2 

1.6 

,. 

., 

10.7 

0.6 

Pluie  depuis  le  1"  janvier: 

Écarts  sur  la  normale 
_ ^. . r 

+  t3  v 

-1.-) 

-1.4 

-   1.2 

> 

» 

th<-or 

•' 

En  1922 CiSSmm 

Normale....     573 

{ 

r 

REVUE   COMMERCIALE 


527 


REVUE  COMMERCIALE 


situation  agricole.  —  Après  une  période  de  jour- 
nées douces  cl  saines,  à  la  faveur  desquelles  les» 
semailles  ont  été  continuées,  la  température  s'est 
abaissée  sensiblement.  L'exécution  des  labours  se 
poursuit  sans  arrêt.  . 

L'aspect  des  céréales  en  terre  est  bien  meilleur 
que  l'an  dernier  à  la  même  époque;  les  blés  ont 
levé  régulièrement  et  sont  actuellement  vigoureux. 

On  signale  des  pluies  abondantes  dans  l'Argen- 
tine. 

Blés.  —  Les  offres  sont  toujours  faibles,  et  il 
s'en  suit  que  les  transactions  ont  lieu  à  des  prix 
très  fermes. 

Sur  les  marchés  des  départements,  on  cote  aux 
loo  kilogr.  départ  :  82  à  83  fr.  à  Angouicme;  84 
francs  à  Bar-le-Duc  ;  80  à  82  fr.  à  Bourges  ;  80  fr. 
à  Blois;  8o,5o  à  82,60  à  Bordeaux;  7^  à  76  fr.  à 
Caen;  80, 5o  à  81  fr.  à  Chartres;  80  à  82  fr.  à 
Chaumont;  82  fr.  à  Colmar  ;  80  à  82,60  à  Châ- 
feauroux;  81  à  82  fr.  à  Dijon;  78  fr.  à  Laval; 
So.5o  à  83, 5o  à  Lyon;  83  fr.  à  Epinal  ;  80  à  81  fr. 
à  La  Rochelle;  76  à  78  fr.  à  Lille;  83  à  84  fr.  à 
Màcon;  89  fr.  à  Montpellier;  78  à  79  fr.  à  Nantes; 
78  à  80  fr.  à  Nevers;  80  à  81  fr.  à  Orléans;  78  à 
So  fr.  à  Rennes;  77  à  78  fr.  à  Rouen;  76  fr.  à 
Saint-Bricuc  ;  82  à  83  fr.  à  Tours;  80  fr.  à  Troyes; 

80  à  82  fr.  à  Versailles;  84  à  89  fr.   Vaison  (Vau- 
cluse). 

A  la  Bourse  du  Commerce  de  Paris,  le  blé  a  été 
<nté  de  83 ,60  à  83,76  les  100  kilogr.,  en  hausse 
de  20  centimes. 

Les  offres  de  blé  ont  été  peu  importantes;  les 
affaires  se  sont  engagées  à  des  prix  très  fermes. 
Aux  100  kilogr.  départ,  on  a  coté  les  blés  de  l'Al- 
lier, du  Cher,  de  la  Nièvre,  de  l'Indre  82,60  à 
83  fr.  ;  de  l'Yonne,  de  la  Côte-d'Or,  de  l'Aube  et 
de  la  Marne  81, 5o  à  82  fr.  ;  du  Loiret  et  du  Loir- 
et-Cher  81,26  à  82  fr.  ;  de  la  Vienne  82  à  82.60; 
des  Deux-Sèvres  81  à  81,26;  de  Seine-et-Marne 
8i,6o  à  82  fr.  ;  de  la  Somme,  de  l'Oise,  de  l'Aisne 

81  à  81,60;  du  Nord  78  à  79.76. 

Sur  les  m^'xhés  étrangers,  prix  soutenus.  On 
cote  aux  100  kilogr.,  en  tenant  compte  du  change: 
71.29  à  New-York;  64,68  à  Chicago;  54,63  à 
Buenos-Ayres. 

Farines.  —  Les  cours  restent  à  peu  près  station- 
naircs.  On  paie  la  farine  de  blé  102  à  106  fr.  le 
quintal  départ  du  moulin,  ou  iio  fr.  les  100  ki- 
logr.  rendus  chez  les  boulangers  de  Paris. 

La  farine  de  seigle  vaut  de  85  à  90  fr.  ;  celle  de 
riz.  de  90  à  91  fr.   le  quintal  départ. 

Sons.  —  Demande  faible  et  transaction?  lentes 
à  des  prix  faiblement  tenus.  Aux  100  kilogr.  dé- 
part, on  cote  les  sons  de  choix  87  à  4o  fr.  ;  les  sons 
ordinaires  35  à  36, 5o;  les  recoupettes  3o  h  36  fr.  ; 
les  rrmoulages  45  à  5o  francs. 

Seigles.  - —  A  l'emballement  de  la  semaine  der- 
nière a  succédé  une  période  plus  calme  ;  la  de- 
mande est  moins  active  et  les  cours  fléchissent. 
Aux  joo  kilngr.  départ,  on  cote  les  seigles  de 
l'Aube,  de  la  Marne,  de  Seine-et-Marne,  du  Loiret, 
du  Loir-et-Cher  61, 5o  à  62  fr.  ;  de  l'Ouest  60  à 
6t  francs. 

Avoines.  —  Offres  modérées,  demande  régu- 
lière; les  transactions  se  font  à  des  prix  ferme- 
ment tenus.  Aux  100  kilogr.  départ,  on  cote  :  les 
a\oines  gri<es  d'iiiver  du  Poitou  66  fr.  ;  les  avoi- 
nes grises  de  Brie  et  de  Beauce  61,60  à  62  fr.  ;  les 
avoines  noires  du  Centre  62  fr.  ;  les  blaneheï  et 
jaunes  du  Nord  62  ii  63  fr.  60. 


Orges.  —  Les  orges  ont  des  prix  soutenus.  On 
cote  aux  100  kilogr.  départj  les  orges  de  brasse- 
rie :  orges  du  Loiret,  de  Seine-et-Marne,  de  l'Al- 
lier 66  fr.  ;  de  l'Aube  et  de  la  Marne  63, 60;  de  la 
Mayenne  et  de  la  Sarthe  61  à  61, 5o;  de  la  Vienne 
et  des  Charentes  60  fr.  ;  les  orges  de  mouture  54 
à  56  fr.  ;  les  escourgeons  de  Beauce  et  de  Champa- 
gne 60  à  61  fr.  ;  de  l'Ouest  58  à  68,76. 

Céréales  diverses.    —    Les   cours    des    sarrasins 
sont  en  hausse  de  76  centimes  à  i  franc.  On  paie 
aux   loo  kilogr.  départ,   les  sarrasins  de  Norman-  . 
die  et  du  Limousin  61    à  62   fr.  ;  de  Bretagne   60 
à  61  francs. 

Le  maïs  vaut  68  à  60  fr.  à  Chalon-sur-Saône, 
76  à  77  fr.  à  Orthez. 

La  graine  de  sorgho  vaut  de  36  à  38  fr.  les  100 
kilogr.   à  Vaison  (Vaucluse). 

Fourrages.  —  Au  marché  de  La  Chapelle,  les 
cours  des  fourrages  ont  fléchi  de  6  fr.  On  a  payé 
les  100  bottes  de  5  kilogr.  rendues  à  Paris  au 
domicile  de  l'acheteur,  droit  d'entrée  et  frais  de 
camionnage  compris  :  foin  210  à  260  fr.  ;  regain 
210  à  260  fr.  ;  luzerne  .226  à  266  francs. 

On  cote  aux  100  kilogr.  sur  vagon  gare  de  dé- 
part. Foin  pressé  :  Isère,  Savoie  32  à  34  fr.  ;  Puy- 
de-Dôme  3i  à  32  fr.  ;  Languedoc,  Limousin  32  à 
34  francs. 

Pailles.  —  Les  offres  ayant  diminué,  la  vente 
s'est  un' peu  améliorée;  on  a  noté  une  plus-value 
de  6  francs.  On  a  coté  les  100  bottes  de  5  kilogr. 
rendues  à  Paris,  domicile  de  l'acheteur,  droit  d'en- 
trée et  frais  de  camionnage  compris  :  paille  de 
blé  90  à  ii5  fr.  ;  paille  d'avoine  90  à  ii5  fr.  ;  paille 
de  seigle  100  à  126  francs. 

Dans  les  départements,  on  paie  aux  100  kilogr. 
sur  vagon  gare  :  paille  de  blé  :  Languedoc,  Au- 
vergne II  à  12  fr.  ;  Loire  i5  à  16  fr.  ;  Jura  16  à 

17  fr.  Paille  de  seigle  :  Loire,  Haute-Loire  16  à  17 
francs;  Centre  i3  à  i4  fr. 

Bétail.   —   Au   marché  de  La  Villette  du   lundi 

18  décembre,  les  cours  officiels  ont  enregistré  une 
baisse  de  10  francs  aux  100  kilogr..  sur  la  troi- 
sième qualité  des  bœufs  ;  de  10  fr.  sur  la  deuxième 
et*  la  troisième  qualité  sur  les  vaches  et  les  tau- 
reaux, de  10  fr.  encore  sur  les  moutons;  de  10 
à  20  fr.  sur  les  porcs.  En  ce  qui  concerne  les 
veaux,  ils  étaient,  au  contraire,  en  plus-value  de 
4o  à  5o  francs. 

On  a  coté  aux  60  kilogr.  net  :  bœufs  de  pre- 
mier choix  2,96;  limousins,  normands  2,76;  va- 
ches d'âge  1,96;  taureaux  de  choix  2.35;  veaux  de 
choix  4.70;  veaux  ordinaires  4. 10;  moutons  pre- 
mier choix  5.80;  nivernais,  bourbonnais  et  berri- 
chons 5,3o;  brebis  métisses  3,4o;  porcs  de  l'Ouest 
et  de  Vendée  4.i4;  du  Centre  4,07;  limousins  et 
auvergnats,  4. 00. 


Marché  du  jeudi  14  décembre 


Entrées  directes 
aux  abattoirs 


Réserves 


Amenés         La  Vill.        Vaug.        LaVill. 


Vaiig. 
lôtes 


Rœufs..  . . 

1  '571 

\'nches.  .  . 

1  029  [ 

?nl 

212 

872 

21-0 

Taureaux  . 

315^ 

Veaux  

1  370 

984 

107 

299 

.36 

Moulons .. 

6  610 

2 

369 

657 

1 . 6 10 

600 

Pires  ... 

2  895 

2 

021 

766 

220 

280 

528 


REVUE    COMMERCIALE 


f'rii  niavima  au  kilogramme 

Au  poiils  ncl Au  poids  vif 

1"  quai.    2'  fjual.     3'  quai.  Prii  exlrôme 

Bœufs 5  :.0  4.60  3.80  0  9(1  à  3.54 

Vaches 5.30  4  40  3.50  0.95      3.54 

Taureaux 4.10  4.10  3.70  0.«)5      2.82 

Veaux 8.00  6.50  4.00  150      5.61 

Moutons 10.60  7  90  6.80  2..-i0      6.38 

Porc» 8.28  8.14  8.00  ,       1.50      5.90 

Marché  du  lundi  18  décembre 


Enlrées  direclos 
aux  abaUoirs 


Amenés        I>a  Vill. 


Vaug. 


Réserves 
LaVÏÏr     Vaug. 


têtes 


tètes 


têtes  létes 

Bœufs....  3  734  ) 

Vaches...  2  100  (        352           193          669        280 

Taureaux.  416  ) 

Veaux.   ..  1  837      1  137           347          317        120 

Moutons.  15  994      2  356        1156      1075        830 
Porcs.... 


4  150      1  777        1  367  325        460 

Prix  maiima  du  kilog:ramme 

Au  poids  net Au  ^oids  vif 

l"qual.     2' quai.      3*  qoal.         Prix  extrêmes 

Bœufs 5.50  4.00  3.70  0.95  à  3.54 

Vaches 5.20  4.30  3.40  0.95     3.54 

Taureaux...  4.40  4    »  3.60  0.95    _2.53 

Veaux 8  50  7    ..  5.00  1.75      5.88 

Moutons 10  50  7.80  6.70  2.50      6.3s 

Porcs 8.14  8     ..  7.72  4.30      5.80 

Dan?  les  départements,  on  cote  : 

Bordeaux,  par  kilogramme  poids  vif  :  bœufs 
i.5o  à  3,10 ;  voatix  3  à  [\  fr.  ;  par  kilogr.  nef,  mou- 
tons 5.3o  à  7  francs. 

.Chokt,  par  kilogramme  poids  vif  :  bœufs  i,?.o 
à  ?..3o;  vaches  i,io  à  3,io;  veaux  3,5o;  porcs  5  fr. 

Dijon,  par  kilogramme  poids  vif  :  veaux  4, 20  à 
/i.8o;  porcs  5,4o  à  5,8o;  par  kilogr.  net,  moutons 
0  il  9  francs. 

Gournny,  par  kilogramme  poids  vif  :  vaches 
2,75  à  3.10;  porc?  5.70  à  5.75;  par  kilogr.  net, 
vc.iux  7  à  8,5o. 

Lille,  par  kilogramme  poids  net  :  brtiifs  'i.to  à 
5.3o:  vaches  .'1  à  5. 20;  veaux  7  à  8.5o;  moutoijs  7 
h  0  francs. 

Lyon-Vaisc,  par  kilogramme  poids  vif  :  bœufs 
2.3o  à  3,5o;  veaux  /|,3o  à  5.3o;  porcs  5  à  5, Go; 
par  kilogr.  net.  moutons  7  à  9  fr. 

Marseille,  par  kilogramme  poids  net  :  bœufs 
3..5o  à  4.70;  moutons  7,60  à  8  fr.  ;  par  kilogr.  vif, 
pores  5,5o  à  5, 60. 

,V«ncy,  par  kilogramme  poids  vif  :  porcs  5,90  ù 
6.20J  veaux  It.^n  h  5,4o;  par  kilogr.  net  :  bœufs 
5  à  5.80;  moutons  G  à  9  francs. 

ytnites,  par  kilogramme  poids  vif  :  bœufs  2,10 
à  ?.3o:  veaux  3.90  à  '|.'|o:  moutons  '1.20  à  4,75. 

Suifs.  —  A  la  Rf.inse  dr  Commerce  de  Paris,  le 
suif  fr,ii<  fondu  est  cote  232  fr.  5o  les  100  kilogr. 

Vins  et  eaux-de-vie.  _  Los  affaires  ont  repris 
une  cerlainc  arlivilr  cl  «,-  traitent  à  des  prix  sans 
L'i.indc  variation. 

Nir  les  marcht's  méiidionaux.  on  eoir  à  i'iicc- 
'•'litTf  nu  :  les  vins  rouges,  5o  à  70  fr.  à  Monl- 
|i.|licr;  5o  à  78  fr.  à  Narbonne;  5o  à  80  fr.  à  M- 
mes;  ,'|R  .^  -7  fr.  h  Perpignan;  48  h  78  fr.  à  R.'- 
zici-s  cl  à  Care.n«onne.  On  cote  au  d.giV'-herloIitre. 
le*  vins  rosé*  G  à  fi, 20  à  Bt'ziers  ;  G  à  6,75  à  Afonl- 
pellier:  les  vins  binne*  fi.-5  .\  7,50  h  Montpellier 


Dans  le  Cher,  on  paie  de  35  à  43  fr.  riiecto- 
litro  nu. 

Dan?  la  Loire-Inférieure,  on  cote  les  vins  de 
muscadet  i5o  à  200  fr.  ;  ceux  de  gros  plants  80 
à  100  fr*  la  pièce  de  226  litres. 

On  paie,  dans  les  Charenles,  de  9,5o  à  10  fr.  le 
degré-barrique. 

A  Chalon-sur-Saùne,  on  vend  vins  rouges  80  à 
90  francs;  vins  blancs  iio  à  ii5  fr.  l 'hectolitre. 

A  Strasbourg,  on  cote  vins  d'Alsace  à  l'hecto- 
litre nu  :  blancs  courants  Haut-Rhin  gS  à  100  fr.  ; 
Ras-Rhin  65  à  100  fr.  ;  blancs  supérieurs  120  à 
160  francs;  blancs  fins  180  à  200  fr. 

On  cote,  à  l'hectolitre  nu.  5o°  :  les  eaux-de-vic 
d'Alsace  :  Quetsch,  65o  fr.  ;  kirsch,  i.ioo  fr.  ;  mi- 
rabelle  r.ioo  francs. 

Dans  le  Midi,  on  paie  l'eau-de-vic  de  vin  35o  fr. 
ù  Montpellier,  l 'eau-de-vie  de  marc  200  à  220  fr. 
à  Nîmes,  Montpellier  et  Narbonne. 

Graines  fourragères.  _  Affaires  plutôt  calmes. 
On  paie  aux  100  kilogr.  dépari  :  trèfle  violet,  5oo 
à  C4o  fr.  ;  luzerne  de  pays  38o  à  45o  fr.  ;  luzerne 
de  Provence  ft'jô  à  525  fr.  ;  lupuline  275  à  34o  fr.  ; 
ray-grass  d'Italie  260  à  280  f r.  ;  ray-grass  anglais 
260  à  280  fr.  ;  trèfle  blanc  i.Soo  fr.  ;  trèfle  hybride 
45o  à  Coo  fr.  ;  vesccs  100  à  i25  fr.  ;  sainfoin  i25  à 
175  francs. 

Pommes  de  terre  et  fécules.  —  Situation  sans 
changement.  On  vend  les  100  kilogr.  départ  ; 
Hollande  5o  ù  55  fr.  ;  Saucisse  rouge  22  à  25  fr.  ; 
Rondes  à  chair  jaune  i5  à  22  fr.  ;  Flouck  20  à 
23  fr.  ;  Institut  de  Reauvais  22  à  29  fr.  ;  Géante 
bleue  i5  à  16  francs. 

A  Paris,  les  affaires  en  fécules  sont  calmes.  La 
cote  de  la  fécule  première  grains  a  été  maintenue 
mercredi  dernier,  sans  changement,  à  120  fr.  les 
100  kilogr..  départ  gares  des  féculeries  du  rayon 
de  Paris,  Oise  et  du  Centre. 

A  Epinal.  on  cote  la  fécule  première  grains,  dis- 
ponible et  livrable,  120  francs  les  100  kilogr., 
gares  départ  des  féculeries  des  Vosges,  soit  sans 
changement  sur  la  cote  d'il  y  a  huit  jours. 

Fruits  à  cidre.  —  On  paie,  aux  mille  kilogr., 
les  pommes  à  cidre  95  à  io5  fr.  au  Mans;  90  à  100 
francs  à  Rennes,  l'io  fr.  à  Rouen,  i5o  fr.  à  Vire. 

Sucres.  —  A  la  Boiu-sc  de  Commerce  de  Paris, 
le  suere  blanc  n**  3  est  coté  de  188  à  190  fr;  les  100 
kilogr..  en  hausse  de  2  fr.  5o. 

Houblons.  —  Les  houblons  fins  sont  plus  de- 
mandés, les  prix  se  raffermissent.  A  Lille,  on  cote 
aux  5o  kilogr.  :  Nord  i55  à  175  fr.  ;  Bourgogne 
220  à   275  fr.  ;    \lsace  325  à  38o  francs. 

Peaux  de  petits  animaux.  —  La  demande  s'étant 
ralentie:  la  tendance  générale  s'est  affaiblie  et  les 
cours  accusent  un  recul  assez  sensible  sur  ceux 
pratiqués  il  y  a  huit  jours. 

\  Paris,  on  cote  approximativement  :  martres 
d'hiver  180  à  190  fr.  ;  fouines  ifio  à  170  fr.  ;  lou- 
tres 55  à  60  fr.  ;  renards  de  montagne  4o  à  45  fr.  ; 
renards  de  plaine  28  à  3o  fr.  ;  blaireaux  9  à  10  fr.  ; 
putois.  20  à  22  fr.  ;  taupes  i  fr.  à  i  fr.  3o  ;  chats 
sauvages.  -  fi  ç)  francs. 

Huiles  comestibles.  —  A  Lyon,  on  paie,  aux  100 
kilogr.  :  Imiles  d'olive  surfine  extra  620  à  G5o  fr.  ; 
d'olive  fine  58o  à  610  f  r.  ;  de  noix  G5o  ;i  750  fr.  ; 
d'arachide  :  surfine  3Gn  à  370  fr.  ;  fine  33o  h  34o 
francs;  de  sésame  :  surfine  36o  à  370  fr.  fine  33o  à 
.'^'io  fr.ini  -.  R.  Di'R.'VND. 

Le  Gérant  :  P.  Davt. 
Imp.  A.  Dwv  et  Fii.s  .\\\v.  52.  r.  Madame,  Paris. 


CHRONIQUE  AGRICOLE 


52'.» 


CHRONIQUE  AGRICOLE 

Projet  d'assurances  contre  les  calamités  et  les  Intetnpéries.  —  But  visé  par  ce  projet.  —  Cnmmissiou 
d'étude  de  ce  proj.-t.  —  Nouveau  décret  relatif  à  l'addition  de  farines  de  succéd mes  à  la  farine 
de  froment.  —  Circulaire  du  ministre  de  l'Agriculture  sur  ce  sujet.  —  Création  d'un  Office  fran- 
çais de  l'Elevage. —  Principales  dispositions   de  cet   organisme.   —Action    qu'il  doit  exercer.  — 

Relevé   des   sorties   de    vins   des   caves  des   récoltants   en   octobre    et    en    novembre.  Conférés 

mondial  de  laiterie  et  exposition  internationale  de  laiterie  aux  Etats-Unis.  —  Organisation"  en 
Hollande  d'un  Congrès  international  pour  l'élevage  de  l'espèce  bovine.  -  Assemblée  générale 
du  Syndicat  agricole  de  la  région  de  Paris. 


Assurances  contre  les  calamités. 
Une  Commission  inlerministériclle'  a  été 
chargée  d'étudier  le  problème  de  l'assurance 
contre  les  risques  qui  menacent  l'agriculture, 
et  notamment  contre  les  calamités  et  les  in- 
tempéries. Dans  le  rapport  au  Président  de  la 
République,  précédant  le  décret  qui  a  insti- 
tué cette  Commission,  le  ministre  de  lAgri- 
culture  s'exprime  en  ces  ternie<  : 

Chaque  année,  un  certain  nombre  de  calamités 
atteignent    gravement    nos   agriculteurs. 

En  quelques  instants,  un  ouragan,  la  grêle  dé- 
truisent le  résultat  de  leurs  efforts. 

Sans  doute,  la  mutualité  a-l-clle  essayé,  çà  et 
là,  d'atténuer  les  conséquences  de  pareils  désas- 
tres. Mais  ses  efforts  sont  insuffistmls. 

D'autre  part,  quelques  compa,gnies  privées  ont 
entrepris  de  réaliser  l'assurance  contre  de  tels 
risques,  mais  leurs  efforts  demeurent  isolés,  leurs 
indemnités  n'atteignent  souvent  qu'une  partie  de 
la  perte  et  leurs  primes  sont  très  élevées. 

11  est  indispensable,  au  moment  où  noire  pays 
tente  un  grand  effort  pour  le  réveil  de  l'acti- 
vité rurale  et  pour  l'accroissement  de  la  produc- 
tion nationale,  d'envisager  le  problème  dans  toute 
son  étendue. 

Le  nombre  même  des  agriculteurs  français, 
la  variété  des  risques  en  face  desquels  ils  se  trou- 
vent, leur  rendent  à  la  fois  relativement  aisée 
et  absolument  nécessaire,  une  organisation  d'assu- 
rance contre  les  périls  communs  qui  les  mena- 
cent. 

Nous  voulons  favoriser  les  efforts  de  l'initiative 
privée  et  il  ne  saurait  être  question  de  constituer 
un  organisme  d'Eltat,  mais  il  paraît  nécessaire 
d'étudier  sous  une  forme  générale  le  problème 
de  l'assurance  agricole,  afin  de  traduire,  dans  un 
projet  de  loi,  l'organisation  à  laquelle  cette  étude 
aura   permis  d'aboutir. 

La  Commission  comprendra,  sous  la  pré- 
sidence du  ministre  de  l'Agriculture  ou  de 
son  délégué  :  un  conseiller  d'Etal,  un  con- 
seiller à  la  Cour  des  Comptes  et  cinq  mem 
bres  désignés  par  chacun  des  ministères  des 
Finances,  do  l'Agriculture  et  du  Travail,  ou 
tre  cinq  re|)réscnlants  du  Conseil  supérieur 
de  l'Agriculture.  Celle  Commission  est  char- 
gée de  proposer  un  projet  de  loi  déterminant 
la  meilleure  organisation  à  établir  pour  pro- 
téger les  agriculteurs  contre  les  risques  qui 
les  menacent. 

30  Décembre  1922.  —  N»  52 


Les  succédanés  du  blé. 
On  a  lu,  dans  le  numéro  du  9  décembre 
(page  484),  le  décret  relatif  à  l'addition  de 
farines  de  succédanés  à  la  farine  entière  de 
fromenl.  Un  nouveau  décret,  en  date  du  l'.> 
décembre,  en  modifie  les  prescriptions  cuni- 
me  il  suit   : 

A  iiiutir  du  iô  décembre  1922,  inclusivement,  el 
jusqu'au  3i  août  igaS,  inclusivement,  la  farine,  a 
l'exclusion  de  celle  bénéficiant  d'une  dérogation  à 
l'article  premier  du  décrel  du  28  juillet  1922,  de- 
vra être  composée  obligatoirement  d'un  mélange 
de  90  0/0  de  farine  entière  et  soit  de  10  0/0  de 
.  farine  de  seigle,  soit  de  10  Oj'o  de  farine  de  riz, 
soit  de  10  0/0  tViin  mélange  en  po/7(>6-  égales  de 
farine  de  seigle  et  de  farine  de  riz. 

Le  décret  ajoute  que  l'addition  des  farines 
do  succédanés  à  la  farine  enlièro  de  fromenl 
devra  être  effectuée  avant  la  sortie  du  moulin. 

Dans  une  circulaire  adressée  aux  Préfets 
le  22  décembre,  le  ministre  de  l'Agriculture 
s'exprime  en  ces  termes  :  ((  Il  est  possible 
que,  pendant  un  certain  temps,  la  minoterie 
do  certains  départements  éprouve  des  diffi- 
cultés à  s'approvisionner  en  succédanés.  Il 
convient  loyalement  d'en  tenir  compte  dans 
une  application  progressive  du  décret.  Du 
reste,  mon  adminisiration  procède  à  une  en- 
quête on  vue  d'évaluer  les  stocks  de  seigle 
dans  chaque  déparlement,  et  les  résultats  en 
seront  j>ubliés  à  bref  délai  au  Journal  offi- 
ciel, afin  de  renseigner  tous  les  intéressés  sur 
les  régions  oi!i  ils  pourraient  s'approvisionner 
en  seigle.   » 

Office  français  d'Elevage. 

Cet  Office  a  tenu  sa  réiniion  constitutive 
à  Paris  le  15  décembre,  sous  la  présidence 
de  M.  Donon,  sénateur,  présideut  du  Co- 
mité d'organisation.  Environ  cinqanle  délé- 
gués des  principaux  groupements  d'éleveurs 
étaient  présents. 

Le  but  de  l'Office  est  de  fédérer  les  Socié- 
tés d'élevage,  les  Stud-books,  Herd-books, 
Clubs  avicoles  et  notabilités,  en  vue  de  l'ex- 
pansion des  races  françaises,  par  tous  les 
moyens.  Voici  les  principales  dispositions 
adoptées   : 

Le  budget  de  recettes  comportera  les  cotisations 
Tome  II.  -  27 


530 


CHRONIQUE  AGRICOLE 


annuelles  des  adhérents  cl  les  àubvcJiliojis  de 
l'Elat,  des  déparlements,  des  commuBcs.  Les  So- 
ciétés paieront  o  fr.  5o  par  membre  et,  au  mini- 
mum, 5o  fr.  pour  une  association  cantonale,  75 
francs  quand  elle  s'étend  sur  un  arrondissement, 
200  fr.  quand  elle  est  au  moins  départementale. 
IndiviJuellemeul,  on  peut  adhérer  moyennant 
5o  fr.  au  titre  de  membre  fondateur,  et  4o  fr. 
coran»e  membre  honoraire.  Les  Slud-boc-ks,  Herd- 
bookâ  paieront  une  cotisation  égale  à  i/io*  des 
droits  d'inscription  perçus  l'année  précédente, 
et  au  minimum,  000,  i  000  ou  2  000  fr.  suivant 
qu'il  s'agit  de  races  à  jx-lile,  moyeimc  ou  grande 
population. 

L'Oflice  est  dirigé  par  un  Comité  directeur 
composé  de  60  membres,  choisis  par  les  Sociétés 
adhérentes  et  de  10  conseillers  techniques. 

M.  le  professeur  Dechambre  a  été  élu  président; 
M.  A.  Grau,  s<x;rctaire  général;  M.  H.  Corbière, 
trésorier.  Le  siège  de  cet  Office  est  24,  rue  de 
Londres,  à  Paris. 

Il  était  très  utile  de  constituer  un  Office 
français  d'élevage.  Son  action  se  fera  cer- 
tainement très  heureusement  sentir.  Peut- 
être  un  jour  arrivera-t-il  à  organiser  des  ex- 
positions et  des  ventes  pul)liques  qui  auront 
un  grand  éclat  en  France  et  à  J'étranger. 
Souhaitons-lui  donc  le  brillant  avenir  que 
laisse  présager  la  qualité  de  ses  promoteurs, 
choisis  presque  en  totalité  parmi  les  éleveurs, 
présidents  d'Associations  régionales  impor- 
tantes. 

Commerce  des  vins. 

La  Diroclioii  gcn(':raJo  dc<  (ioulributions  in- 
directes a  publié  le  relevé  des  quantités  de 
vins  sorties  des  caves  des  récoltants  jusqu'au 
30  novembre,  pendant  les  deux  premiers 
mois  de  la  camjjagne  on  cours. 

En  France,  ces  quantités  se  sont  élevées,  en 
novembre,  à  3  274  981  hectolitres,  dont 
11  381  sous  forme  d'expéditions  de  vendan- 
ges, et  pendant  les  deux  mois  d'octobre  et 
de  novembre,  à  7  7-i2  i80  heclolitres,  dont 
182  iVJ  sous  forme  de  vendanges  expédiées. 
Lo  droit  de  circulation  a  porté  sur  7  405  717 
hectolitres. 

En  Alsace  et  L/jrraine,  les  sorties  ont  été, 
en  novembre,  do  8i  35i  hectolitres,  dont  202 
h  l'élat  d'expéditions  de  vendanges,  et  pen- 
dant les  deux  mois,  de  217  195  hectolitres, 
dont  8  750  sous  forme  d'expéditions  de  ven- 
danges. Pendant  cette  période,  211561  hec- 
tolitres ont  été  soumis  au  droit  de  circula- 
tion. 

En  Algérie,  les  sorties  ont  atteint  597  018 
hectolitres  en  novembre,  et  2C77  731,  dont 
069  261  i  l'état  de  vendanges  expédiées,  de- 
puis le  début  de  la  campagne. 

Au  oO  novembre,  le  stock,  commercial  chez 
les  marchands  en   gros   s'élevait  h  9  656  172 


hectolitres  en  France,   296  296  en  Alsace  et 
Lorraine,  et  795  653  en  Algérie. 

Congrès  de  laiterie  aux  Etats-Unis. 

Sous  les  auspices  du  Départemenl  de 
l'Agriculture  aux  Etats-Unis,  une  Association 
lEiui  Congrès  mondial  de  laiterie  {World's 
Dniry  Congrcss)  a  été  constituée,  en  vue  d'or- 
ganiser ce  Congrès  au  mois  d'octobre  1923. 

Le  programme  de  ce  Congrès  comporte  qua- 
tre sections  :  1°  recherches  et  enseignement  ; 
2°  industrie  et  questions  économiques  ;  3**  rè- 
glements et  contrôle  ;  4°  santé  publique.  Il 
sera  suivi  d'une  exposition  générale  de  l'in- 
dustrie laitière,  dirigée  par  l'Association  na- 
tionale de  Laiterie.  Une  propagande  active 
se  poursuit  en  vue  d'assurer  le  succès  de  ces 
manifestations. 

Les  commupications  relatives  à  ce  Congrès 
sont  reçues  par  M.  IL  E.  Van  Norman,,  pré- 
sident. 426,  Star  Building,  à  Washington. 

Congrès  de  l'élevage  à  La  Haye. 

Un  Congrès  international  pour  l'élevage  de 
l'espèce  bovine  se  tiendra  à  La  Haye  (Pays- 
Bas),  du  29  août  au  4  septembre  1923.  Il 
sera  divisé  en  quatre  sections  :  1°  section  de 
l'hérédité  et  de  l'alimentation  ;  2°  section  de 
l'enregistrement  ;  3°  section  concernant  l'in- 
tervention des  autorités  et  les  travaux  des  As- 
sociations ;  4°  section  économique.  Des  rap- 
ports préliminaires  seront  préparés  sur  cha- 
que question  du  programme. 

Les  adhérents  devront  verser  une  cotisa- 
tion de  12  florins,  qui  leur  donnera  le  droit 
de  recevoir  toutes  les  l'ublications  et  de  par- 
ticiper .aux  excursions.  Les  adhésions  sont 
reçues  par  M.  H.  G.  A.  Leignes  Bakhoven, 
secrétaire  du  Comité  exécutif,  Landbowhuis, 
à   Leeuwardon   (Pays-Bas). 

Syndicats  agricoles. 

Le  Syndicat  agricole  de  la  région  de  Paris 
a  lenu  son  assemblée  générale  le  13  décem- 
bre, .sous  la  présidence  de  M.  Monrnirel,  as- 
sisté de  MM.  Bémond,  Louis  Muret,  Mermil- 
liod,  Courcicr,   Demory,   Poisson,  etc. 

Après  une  allocution  du  président,  le  se- 
crétaire général  a  donné  lecture  du  rapport 
sur  l'état  du  Syndicat  au   cours  de   l'année. 

M.  Louis  Muret  a  fait  une  conférence  très 
documentée  sur  les  questions  fiscales  dont 
il  est  l'tni  (les  spécialistes  des  plus  compé- 
tents ;  M"  Casanova,  avocat  à  la  Cour,  a  parlé 
des  questions  juridiques  relatives  au  Code 
de  la  Route.  Enfm,  M.  Millot  a  traité  la  ques- 
tion des  assitrances,  et  donné  d'utiles  conseils 
aux  agriculti'tirs. 

Henry  Sagnibr. 


LE  CENTENAIRE  DU  PASTEUR 


531 


LE  CENTENAIRE  DE  PASTEUR 


Le  centenaire  de  Louis  Pasteur,  né  le  21 
décembre  1822,  a  été  célébré,  comme  il  con- 
venait, le  27  décembre,  à  l'Institut 'Pasteur, 
près  de  son  tombeau,  par  une  cérémonie 
émouvante  à  laquelle  ont  participé  toutes  les 
Académies  et  les  Sociétés  qui  se  flattent 
d'avoir  possédé  l'illustre  savant. 

L'Académie  d'Agriculture,   à  laquelle  il  a 
appartenu  pendant  près  d'un   quart  de  siè- 
cle,   a   apporta    l'hommage    des   agriculteurs 
dans   ce   concert 
d'admirations 
émues.  En  effet, 
si    l'humanité 
tout    entière    est 
tributaire  du  gé- 
nie   de    Pasteur, 
les  agriculteurs 
sont    privilégiés 
parmi  ceux  dont 
il  a  été  le  bien- 
faiteur. 

Je  ne  puis  que 
rappeler  briève- 
ment ici  les  éta- 
pes des  décou- 
vertes merveil 
leuses  de  cette 
carrière  extraor- 
dinaire qui  a 
suscité  l'étonnc- 
ment  du  monde 
civilisé. 

En  jetant  brus- 
quement une  lu- 
mière éclatante 
sur  les  phénomè 
nés  de  fermenta- 
tion, Pasteur  a 
non  seulemeul  déA'oilé  l'existence  des  fer- 
ments, mais  montré  qu'à  chaque  sorte  de 
fermentation  correspondent  des  ferments  dif- 
férents, spécifiques,  dont  la  pullulation  est  la 
cause  directe  et  unique  des  transformations 
constatées.  Ses  premières  découvertes  sur  les 
ferments  alcoolique,  lactique,  acéti(iue, 
l'amenèrent  à  étudier  les  causes  des  maladies 
des  vins,  à  dégager  le  ferment  spécial  à  cha- 
cune ;  il  trouva  le  procédé  propre  à  les  com 
battre  par  la  chaleur  ;  de  là,  le  chauffage  des 
vins  que  la  reconnaissance  a  baptisé  du  nom 
de  «  pasteurisation  h.  Dans  le  même  ordre 
d'idées,  il  fournissait  des  méthodes  prérieii- 
.  ses  pour  la  fabrication  des  bières. 


I.OUl 

ulire  182-2 


L^n  fléau  dk^solait  les  éducations  de  vers  à 
soie  dans  tout  le  bassin  de  la  Méditerranée  ; 
toutes  les  recherches  entreprises  pour  le  com- 
battre avaient  échoué.  Pasteur  en  entreprend 
l'étude,  et  bientôt  il  en  dégage  la  cause, 
une  maladie  contagieuse  et  héréditaire,  la 
pébrine  ou  maladie  des  corpuscules  ;  il  mon- 
tre qu'on  peut  la  faire  disparaître  par  le 
graiaage  cellulaire.  Appliquée  dans  tous  les 
pays,  cette  méthode  a  sauvé  la  sériciculture 

d'une  ruine  im- 
minente. 

Les  théories 
les  plus  contra- 
dictoires ré- 
gnaient sur  la 
nature  des  ma- 
ladies virulen- 
tes, lorsque  Pas- 
teur entreprit 
SCS  premières  re- 
cherches sur  le 
charbon  ou  sang 
de  rate.  Cette 
maladie  exerçait 
des  ravages  énor- 
m  e  s  sur  les 
troupeaux  ;  il  y 
avait  des  champs 
maudits  en 
Beauce,  des 
montagnes  dan- 
gereuses en  Au- 
vergne; les  trou- 
peaux menés  y 
pâturer  étaient 
invariablement 
„  décimés.    Après 

;-2s  septembre  i»i'5.  avoir   démontré, 

par  dès-  expériences-  de  laboratoire,  que  la 
bactéridie  naguère  étudiée  par  Davaine  était 
le  seul  et  unique  agent  du  charbon.  Pasteur 
rechercha  les  causes  de  cette  infection  des 
terres.  Par  une  série  d'observations  faites 
dans  une  ferme  des  environs  de  Chartres,  il 
constate  que  les  spores  de  la  bactéridie  prove- 
nant des  cadavres  des  animaux  enfouis  sont 
ramenées  par  les  lombrics  à  la  surface  de  la 
pâture,  dont  elles  maintiennent  ainsi  l'in- 
fection. On  assainira  les  champs  maudits  en 
cessant  d'y  enfouir  les  cadavres  des  animaux. 
Entre  temps,  dans  ses  recherches  sur  une 
autre  maladie,  le  choléra  des  poules,  Pasteur, 
après    en    avoir    isolé    le    microbe,    constata 


532 


LA  Consommai  ION  du  vin  en  France 


qu'en  cii  faisant  des  cultures  successives  dans 
un  milieu  appropri»^,  la  virulence  s'atténuait 
progressivement.  Cette  atténuation  transfor- 
mait le  microbe  en  vaccin,  si  bien  que  les 
poules  auxquelles  ce  vaccin  était  inoculé  ré- 
sistaient ensuite  aux  cultures  les  plus  viru- 
lents. C'était  la  victoire  décisive,  à  laquelle 
il  associa  les  noms  de  ses  collaborateurs, 
Chamb(?rland  et  Roux. 

l  ne  autre  victoire  devait  bientôt  surgir. 
Appliquant  sa  méthode  d'atténuation  des 
virus  aux  cultures  de  la  bactéridie  charbon- 
neuse, Pasteur  créait  un  vaccin  dont  l'ino- 
culation devait  rendre  les  animaux  réfractai- 
res  à  la  maladie  du  charbon.  Ceux  qui  ont 
vu  la  célèbre  démonstration  qui  fut  faite  en 


1881,    à    Pouilly-Ie-Fort,    se    sou^iennent    de 
l'énorme  retentissement  de  son  succès. 

Désormais,  la  méthode  était  créée.  Lappli- 
cation  que  ce  grand  génie  en  fit  à  la  rage 
porta  sa  gloire  à  son  point  culminant. 

L'école  pastorienne  a  puissamment  contri- 
bué, depuis  plus  d'un  quart  de  siècle,  a 
éclairer  les  problèmes  les  plus  ardus  de  la 
science  et  de  la  pratique  ;  elle  nous  a  appris 
que  la  terre  n'est  pas  une  masse  inerte,  mais 
que  la  vie  y  grouille,  et  que  la  meilleure 
agriculture  est  celle  qui  sait  tirer  parti  de 
cette  exubérance  de  vie  et  la  régulariser.  Les 
agriculteurs  n'oublierons  jamais  ce  iju'ils 
doivent  à  Pasteur  et  à  ses  élèves. 

Henry  Sagmer. 


A  CONSOMMATION    DU  VIN  EN  FFiANCE 


(') 


Quantités  dispombles  pour  la  consom- 
mation TAXÉE.  —  Dans  les  départements 
essentiellement  viticoles  :  les  4  déparlements 
grands  producteurs  du  Midi,  la  Gironde  et 
l'Algérie,  les  quantités  consommées  en  fran- 
chise représentent  10  à  15  0/0  des  récoltes^ 
tandis  que  dans  l'ensemble  des  72  autres 
départ. 'ments  où  la  vigne  est  cultivée,  mais 
ne  donne  qu'un  petit  rendement,  la  propor- 
tion est  généralement  s:i;)érioure  à  40  0/0 
et  atteint  même  50  et  55  0  0  après  les  an- 
nées abondantes.  Les  quantités  disponibles 
pour  la  vente  ressortent  donc  à  environ 
85  0/0  dans  le  1"  groupe  et  à  50  0/0  dans 
Je  deuxième. 

Dans  le  1"',  qui  renferme  723  340  hectares, 
les  récoltants  ont  livré  pendant  l'exercice 
1021  1922  qui  vient  de  se  terminer,  30  mil- 
lions 490  386  hectolitres  ;  dans  le  deuxième 
d'une  étendue  un  peu  plus  considérable, 
750  088  hectares,  les  livraisons  n'ont  été 
que  de   10  760  081   hectolitres. 

Après  la  récolte  de  1910,  les  disponibilités 
ne  s'élevèrent  qu'à  25  408  000  et  à  5  279  989 
hectolitres.  Cette  récolte  mit  fin  à  la  crise 
si  grave  qui  avait  suivi  les  grosses  récoltes 
de  1907  et  de  1908  où  les  disponibilités 
furent,  pour  les  deux  années  réunies,  de  70 
et  de  30  millions  d'hectolitres. 

La  récolte  de  1915,  plus  déficitaire  encore 
que  celle  de  1910,  laissa  dans  les  deux 
i.'n>uj>es  des  disponibilités  de  25  millions 
d'in'clolilres  seulement,  y  compris  5  millions 
en  Algérie.  Llle  é\ita  la  nouvelle  crise  que 
l»ou^ait  faire  craindre  la  récolte  de  1914 
veiiil.iiigéc  en  pleine  guerre,  et  (pii,  rien  que 

i)  Voir  Ir  11"  (lu  ■>.'^  (It'ccitibro,  pnge  5i3. 


dans  le  premier  groupe,  présentait  des  dispo- 
nibilités de  'lO  millions  d'hectolitres,  qui 
n'avaient  pas  été  atteintes  jusqu'alors  et  ne 
l'ont   pas  été  depuis. 

Les  existences  totales  (récolte  plus  stock) 
se  sont  élevées,  depuis  que  les  récoltants  sont 
tenus  de  les  déclarer  chaque  année,  c'est-à- 
dire  de  1907  à  1921  inclus,  à  900  millions 
d'iicctolitrcs  environ,  soit  en  moyenne  60 
millions  d'hectolitres,  laissant  des  disponibi 
lités  annuelles  de  40  millions.  Cette  quan- 
tité a  été  dépassée  en  1907,  1908,  1909,  1914, 
1919  et  1920,  avec  des  excédents  de  50  mil- 
lions d'hectolitres  pour  les  7  années  réunies. 
Les  disponibilités  de  45  millions  d'hectoli- 
tres n'ont  été  dépas.sées  que  quatre  fois,  et  les. 
excédents  sont  de  18  millions  d'hectolitres. 
Les  quantités  disponibles  de  45  millions  cor- 
respondent à  des  existences  de  70  millions 
qui  ont  été  constatées  trois  fois  dans  la  pé- 
riode envisagée. 

La  connaissance  des  disponibilités,  et  par 
const^quent  du  chiffre  de  la  consommation 
taxée  probable,  est  indispensable  aux  pro- 
ducteurs de  vin  de  consommation  courante 
et  aux  négociants  <|ui  achètent  leurs  réc<:>lles, 
pour  calculer  au  début  de  l'exercice  la  va- 
leur de  ces  vins  qui  est  en  fonction  de  la 
consommation  taxée.  Pendant  la  ranipagae, 
la  régularité  des  sorties  des  vins  de*  chais 
des  récoltants  indiquera  si  les  prix  priitiqués 
sont  bien  en  rapport  avec  les  quant ilé*  ré- 
servées à  la  vente. 

Thé(irir|uenient  les  sorties  devraient  être 
cliacpie  mois  de  8.3  0/0,  soit  25  0/0  par  tri- 
mestre, des  (jnantités  consommées  dans 
l'année.  Ln  fait,  d'après  les  observations  re- 
levées sur  'le  nombreux  exercices,  elles  sont 


VALEUR  FERTILISANTE  DES  CENDRES  VOLCANIQUES 


533 


un  i>eu  plus  fortes  dans  les  trois  premiers 
mois,  26.4  0/0,  et  un  peu  plus  faibles  dans 
les  deuxième  et  troisième  trimestres. 

Voici  résumé,  en  une  brève  formule, 
l'écoulement  des  vins  pour  des  existences 
moyennes  de  55  à  60  millions  d'hectolitres, 
où  les  vins  du  Midi  et  d'Algérie  n'entrent 
pas  ensemble  pour  plus  de  la  moitié  :  1/4 
à  la  consommation  non  taxée,  2/3  à  la  con- 
sommation taxée  ;  le  surplus  se  retrouvera 
en  stock  à  la  propriété,  à  la  fin  de  l'exercice. 

Les    cours    des    vins    ordinaires    sont    en 

RAISON     inverse     DES     QUANTITES     CONSOMMÉES. 

—  J'ai  montré  autrefois  (1)  les  variations 
normales  des  cours  selort  l'importance  des 
quantités  de  vin  restées  pour  la  consom- 
mation taxée.  Ces  cours,  qui  concernent  les 
vins  du  Midi  de  qualité  moyenne,  peuvent 
s'appliquer  à  tous  les  autres  vins  de  con- 
sommation courante  en  observant,  s'il  y  a 
lieu,  la  plus-value  habituelle  qu'obtiennent 
les  produits  de  telle  ou  telle  région. 

En  raison  de  la  diminution  de  la  valeur 
de  l'argent,  les  prix  indiqués,  pour  être  com- 
parables à  ceux  d'aujourd'hui,  doivent  être 
multipliés  par  un  coefficient  compris  entre 
3  et    j   (jui  représente  généralement  le  taux 


actuel  de  cette  diminution.  Si  l'on  prend  le 
coefficient  3.5,  le  tableau  des  prix  de  vente, 
à  la  propriété  des  vins  ordinaires  du  Midi, 
de  9  degrés,   s'établirait  comme  suit   : 


Quanlilés  de  vins 

disponibles  chez 
les  recollants  pour  la  consoni- 
matiou  tax<?e,  durant  rexcrcice 


Prix  de  (onlo 

moyens  à  la  pioiiriôlé 

des  vins  ordinaires 

du  M  di  dr  «j  degrés 

(l'heclolilrcnu) 


25  millions  d'hectolitres Fr.  i4o 

3o  millions  d'hectolitres  122. 5o 

35  millions  d'hectolitres  io5 

4o  millions  d'hectolitres  87.50 

45  millions  d'hectolitres  70 

5o  millions  d'hectolitres  52. 5o 

Les  chiffres  qui  précèdent  expliquent  les 
engorgements  périodiques  du  marché  des 
vins,  résultant  de  la  concentration  des  vi- 
gnobles dans  quelques  régions  à  grande  pro- 
duction, et  les  crises  que  provoque  l'écoule- 
ment des  fortes  récoltes.  Pour  prévenir  ces 
crises,  il  n'y  a  qu'un  moyen,  je  le  répète 
depuis  30  ans  que  j'ai  appelé  la  distilla- 
tion :  «  soupape  de  sûreté  de  la  viticulture 
française  »,  c'est  l'envoi  à  la  chaudière  des 
excédents  lorsque  les  quantités  disponibles 
dépassent  les  besoins  de  la  consommation 
taxée. 

Octave  Atjdebert. 


VALEUR  FERITLISANTE  DES  CENDRES  VOLCANIQUES 


Dans  son  cours  de  géologie  agricole,  notre 
grand  maître  Kisler  disait,  en  parlant  des 
cendres    volcaniques    : 

«  Il  est  prouvé  par  les  dépôts  de  poussières 
volcaniques  que  l'on  a  trouvés  sur  la  toiture 
de  l'observatoire  météorologique  du  Puy-de- 
Dôme,  que  ces  poussières  continuent  à  se 
répandre  de  temps  en  temps  aux  environs 
des  anciens  volcans  de  l'Auvergne,  et  il  doit 
en  résulter  pour  les  vallées  voisines  de  vé- 
ritables fumures  sidérales,  des  engrais  chi- 
miques qui  tombent  du  ciel.   » 

Nous  avons  reçu  cette  année  deux  échan- 
tillons de  cendres  volcaniques  pures,  suffi- 
samment importants  pour  nous  permettre 
d'en  faire  un  examen  physique  complet, 
ainsi  ([u'une  analyse  chimique  et  d'établir 
tout  l'intérêt  qu'elles  présentent  pour  le  dé- 
veloppement des  plantes. 

Ces  cendres  nous  ont  été  adressées  du 
Guatemala.  Elles  provenaient  du  volcan 
Santa-Maria,  qui  émet  des  poussières  vol- 
caniques presque  en  tout  temps  et  parfois  est 
sujet  à  des  éruptions  de  grandes  quantités 
de  cendres  qui  forment  sur  le  sol  des  dépôt- 

(i)  Annales  de  la  Société  d'Agriculture  de  la 
Gironde,  année  igiS,  pages  i38  et  suivantes. 


abondants,  ainsi  qu'en  témoignent  les  notes 
suivantes,    qui   accompagnaient   l'envoi. 

Echantillon  n°  1.  —  Cendres  rejetées  par 
le  volcan  Santa-Maria,  le  29  juin  1922,  sur 
le  domaine  San  Geromino  de  Costa  Cura, 
Guatemala  (1   kilogr.   par  mètre  carré). 

Echantillon  n°  2.  —  Cendres  rejetées  par 
le  volcan  Santa-Maria  le  30  juin  1922  (115 
grammes   par  mètre   carré). 

C'est  donc  un  épandage  de  11  000  kilogr. 
de  cendres  volcaniques  à  l'hectare,  épandage 
plus  ou  moins  régulier,  car  ces  fortes  émis- 
sions ne  se  font  pas  sans  être  accompagnées 
de  perturbations  atmosphériques  et  la  chute 
en  est  un  peu  analogue  à  celle  de  la  neige 
qui  s'accumule  dans  les  anfractuosités  du 
sol  et  au  fond  des  déclivités  du  terrain. 
C'est  d'ailleurs  grâce  à  ce  fait  qu'il  a  été 
possible  de  nous  soumettre  d'importants 
'  échantillons  de  cendres  pures. 

Au  cours  de  précédentes  éruptions,  on 
avait  observé  que  les  plantations  de  cannes 
à  sucre  qui,  dans  les  premiers  jours,  au- 
raient pu  souffrir  de  cette  forte  chute  de 
cendres,  n'en  paraissaient  pas  incommodées 
et  que,  par  la  suite,  leur  végétation  s'en 
trouvait  considérablement  améliorée. 


524  LA   \  ALELR  FERTILISANTE 

En  outre,  on  a  remarqué,  que  les  cannes 
plantées  dans  les  dépressions  où  s'étaient  ac- 
oumiilOes  les  cendres,  prenaient  un  déve- 
loppement excepliunuel.  Dans  ce  milieu 
leurs  racines  se  mullipliaiont,  s'enchevê- 
traient sans  vouluir  pénétrer  dans  la  terre 
environnante. 

Les  planteurs  se  sont  demandé  tout  na- 
turellement itjueUe  était  la  nature  de  l'en- 
grais dont  les  cannes  à  ancre  se  UTontraienl 
si  avides  et  ils  nous  ont  confié  l'analyse  de 
ces  cendres  volcaniques. 

Les  deux  lots  qui  nous  sont  parvennos  pré 
sentaient  la  même  teinte  gris-blanc,  mais 
avaient  une  finesse  et  un  poitls  sensiblement 
différents. 

.Nous  avons  déterminé  la  densité  de  chacun 
des  échantillons  et  constaté  qu'elle  était 
identique  :  soit  2,700  (nous  verrons  qu'ils 
présentent  la  même  composition  chimique)  ; 
mais  leur  état  de  finesse  n'étant  pas  le  même, 
le  poids  apparent  d'un  égal  volume  était 
sensiblement  différent  pour  les  deux  échan- 
tillons ;  un  litre  des  cendres  tombées  le  29 
juin  pesait  1  602  grammes,  alors  que  le 
même  volume  de  celles  recueillies  le  30 
juin  donnait  un  poids  de  1  334  grammes. 
Les  deux  lots  étaient  constitués  d'éléments 
ténus  assez  réguliers  ;  ceux  du  premier 
échantillon,  le  plus  lourd,  avaient  un  dia- 
mètre moyen  de  1/10"  à  2/10*"  de  millimè- 
tre, «t  ceux  du  second  présentaient,  pour  la 
|)liipart  des  dimensions  inférieures  à  1/100* 
de  millimètre,  accompagnés  de  grains  plus 
grossiers,  mais  ne  dépassant  pas  o/lOO'*  de 
millimètre. 

L'analyse  chinii(iue  nous  a  donné  la  com- 
lK>sition  suivante   : 

Cendres  volcauii|iifs  du  W  juin      ihi30juin 

.*?ili((' 55.70  55. 5o 

.\nhydridc    plioj])horique    ..  o.t8  o.i3 

Anhydride  sulfuritpie 0.08  0.08 

Chlorures    (en    HClj <;  o.oi  0.12 

Alumine   1G.98  17.22 

O.xyde  de  fer 10.72  10. 58 

Oxyde  de  manganèse   o.oq  0.08 

r.hnux    C'>-9o  7.12 

Miignéi'ie    ,4.15  4.25 

l'olasse    1.42  i.3o 

Soude  3.09  3.40 

Ces  deux  cendres  ont  une  composition  chi- 
mique presque  identique  ;  elles  ne  diffèrent 
donc  que  par  leur  état  physique,  leur  de- 
gré de  finesse.  On  peut  toutefois  faire  re- 
nianpier  cpie  l'analyse  chimique  a  révélé  en- 
tre les  deu.x  échantillons  une  teneur  en  chlo- 
rures différente  ;  on  n'en  trouve  qu'une  tra- 
ce «lans  la  cendre  grossière  tomljée  en  gran- 
de quantité  le  20  juin  ;  dans  celle  plus  ténue 
lecueillie  le  :J0  juin,  la  teneur  indiquée  par 


DES  CENDBES  VOLCANIQUES 

l'analyse  est  appréciable.  'On  peut  admetlrc 
ipae  les  cendres  légères  tombées  le  30  juin 
sont  restées  beaucoup  plus  longtemps  dans 
l'air  que  les  cendres  recueillies  le  29  juin 
et  qu'elles  ont  pu  s'imprégmer  de  quantités 
appréciables  de  vapeurs  de  cWorures,  émises 
suit  pair  le  volcan,  soit  par  la  mer.  Les  dcviv 
hypothèses  sont  ici  également  [jlausibles  ;  les 
\olcans  des  Andes  et  de  la  chaîne  centrale 
américaine  émettant  pour  la  plupart  des  va- 
peurs chlorurées  (en  Colombie,  le  rio  \  i- 
nagre,  qui  descend  du  volcan  Puracé,  est 
réputé  pour  l'acidité  chlorhydrique  de  ses 
eaux).  Seules  des  observations  sur  pla<;e  per- 
mettraient de  découvrir  la  source  exacte  de 
ces   chlorures. 

Quoi  qu'il  en  soit,  la  quantité  contenu* 
dans  ces  poussières  volcaniques  est  trop  fai- 
ble pour  nuire  à  'Ja  végétation. 

Ces  cendres  ne  constituent  pas  des  engrais 
tels  que  nous  les  concevons  ordinairement  ; 
en  effet,  elles  ne  renferment  que  de  faibles 
quantités  d'acide  pliosphorique  et  de  potasse, 
mais  elles  forment  une  poudre  de  silicates 
ba.si(fues  éminemment  dissociables,  dont  l'al- 
tération au  contact  des  agents  atmosphéri- 
ques. Jioftaiiniicnl  de  l'eau  et  de  l'acide  ear- 
boniciue,  met  à  la  disposition  des  racines  de 
la  silice  soluble,  de  la  chaux,  de  la  magné- 
sie, de  la  potasse  et  de  l'acide  phosphori- 
que,  c'est-à-dire  tous  les  éléments  minéraux 
nécessaires  au  développement  des  plantes. 

Les  échantillons  qui  nous  ont  été  en- 
voyés ont  été  recueillis  dans  des  flacons  de 
verre  aussitôt  après  l'éruption;  ils  ont,  de  ce 
fait,  échappé  aux  causes  d'altération  que 
nous  venons  de  signaler,  mais  ces  cendres 
présentent  quand  même  un  degré  de  solubi- 
lité appréciable,  ainsi  que  nous  l'avons  cons- 
taté. Si  on  les  traite  par  des  solutions  acides 
faibles,   elles  se  décomposent  aisément. 

On  conçoit  qu'un  épandage  naturel  de 
1  1  000  kilogr.  de  ces  cendres  par  hectare 
constitue  un  apport  considérable  d'éléments 
minéraux  nutritifs  et  qu'en  outre  l'action  des 
principes  salins  provenant  de  leur  décom- 
I)osition  favorise  beaucoup  la  nilrificati;>n 
dans  les  terres  à  cannes  généralement  très 
riches  en  matières  organiques. 

On  comprend  aussi  pourquoi  la  masse  de 
ces  cendres  forme  avec  les  fumures  organi- 
ques qui  y  sont  incorporées,  un  milieu  d'une 
fertilité  exceptionnelle  où  se  développejnl 
vigoureusement  et  s'enchevêtrent  les  racines 
des  cannes  à  sucre,  sans  jamais  chercher  à 
pénétrer  dans  les  couches  du  sol  envirr)n- 
nant. 

R.    GriLLiN. 


L.\  PRODUCTION  MÉTHODIQUE  DES  OEUFS 


535 


LA  PRODUCTlOrs  MÉTHODIQUE  DES  ŒUFS 


Ce  n'est  pas  pour  sacrifier  à  la  mode  que 
nous  donnons  un  graphique  dans  cet  article. 
Nous  savons  que  les  graphiques  sont  pres- 
que toujoxrrs  dune  lecture  difficile.  Essayez 
de  traduire  les  chiffre?  aux  points  darrèt, 
cest  un  véritable  casse-tête  chinois  et,  quand 
vous  aurez  réussi  pour  une  année,  vous  ne 
vous  souviendrez  plus  des  données  de  la  pré- 
cédente. 

Mais,  ce  graphique,  résumé  de  vingt 
années  de  concours  de  ponte,  permet,  par 
contre,  de  saisir,  d'un  coup  d'œil,  la  coïn- 
cidence»  dans  les  trois  catégories  envisagées, 
des  dépressions  et  des  augmentations  de  pro- 
duction. 


1 

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1 

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^ 

210 
2«0 

fSO 
JSO 
170 
160 
150 
140 
i30 
t20 
110 

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Parquets  les  plus  bas^  comme  ponte. 
Inlorprétation   du   graphique. 


Fi;.'.  (12.  —  Vin^t  annc'os  de  c  jncours  de  ponte  do  Ilawsk- 
burj   1  Australie). 

I  :  Nombre  tlceiifs  pondus  par  poule  dans  le*  10  mcilleais 
pavi(UPls  compri-nant  60  oi-eaiix. 

t  :  Nombre  d'œufs  (moyenne)  pondus  par  poule  dans  le 
concours  entier. 

3  :  Moyenne  d'œufs  par  pou'c  dan*les  parquets  classes  le> 
derniers. 

Ce  diagramme  donne  la  moyenne,  par 
année,  des  œufs  pondus  par  poule  à  l'Agri- 
ciiUural  Collège  d'IIawskbury  (Australie) 
diins   chacune   des  catégories   suivantes    : 

1°  Les  10  meilleurs  parquets  comprenant 
GO  oiseaux. 

2°  Tous  les  parquets. 


Moyenne  d  o^ufs 

pondus  par 

Movennc 

oiseau  dans  les  to 

du 

liari|uels  de  tèlc 

concours 

Parquets     les 

Anni'e- 

(0(1  oiseaux'' 

entier 

plus  bas 

I9o3     

160 

i3o 

98 

190/i     

203 

162 

125 

1905     

191 

j53 

117 

1906     

2o3 

i65 

128 

1907     .... 

218 

170 

129 

1908     

217 

173 

i36 

1909     

21C 

180 

i34 

1910     

218 

181 

i44 

191 I     .... 

199 

168 

123 

1912     

218 

i83 

i38 

1913     

2IG 

179 

i3G 

191/1     

208 

177 

i39 

1910     . . . . 

225 

180 

l32 

1 9 1 G    .... 

22Q 

190 

lAO 

1917  .... 

-ihk 

206 

160 

I 9 I 8    .... 

24o 

206 

170 

1919    

235 

195 

i55 

1920    

228 

193 

160 

1921    

239 

203 

170 

1922    

233 

-193 

i54 

Ce  qui  frappe,  à  première  vue,  c'est  l'aug- 
mentation rapide,  année  par  année,  de  la 
production  des  œufs  par  la  sélection.  Cette 
remarque  s'applique  aux  trois  catégories,  soit 
qu'il  s'agisse  des  meilleures  pondeuses,  de 
l'ensemble  du  concours  ou  des  pondeuses  mé- 
diocres. 

Si  nous  considérons,  par  exemple,  la  pro- 
duction moyenne  des  deux  premières  années, 
les  chiffres  respectifs  sont   : 


En  1900 
En  1904 


160 

203 


i3o 
162 


98  œufs 
125  œufs 


On  peut  conclure  que  cette  augmentation 
considérable  de  produits,  remarquable  sur- 
tout chez  les  sujets  inférieurs,  est  due  à  une 
sélection  régulière  des  oiseaux  concurrents. 
On  constate  également  une  chute  brusque 
et  générale  dans  les  années  1005-1911-1914. 
Elle  résulte  des  conditions  climatériqucb. 
L'aviculteur  débutant  ne  doit  pas  se  découra- 
ger quand  ces  voisins  ont  eu,  comme  lui,  une 
mauvaise  année.  Dans  toutes  les  branches  de 
l'agriculture  l'influence  du  temps  intervient 
toujours. 

Une  constatation  encore  plus  intéressante 
est  celle  que  provoquent  les  années  1918- 
1910-1920-1921-1922. 

On  sent  un  acheminement  vers  la  stabi- 
lisation :  vers  235  œufs  pour  les  meilleurs 
parquets,  vers  200  œufs  pour  l'ensemble  et 
vers  155  pour  les  moins  bons.  Les  gains  en 


536 

noinbro  sont  de  plus  en  plus  faibles  mais 
le  résultat  est  atteint  :  la  ponte  est  considé- 
rablement accrue. 

De  ces  faits,  il  ressort  :  1°  Que  la  moyenne 
lie  la  jjonte,  après  une  sélection  continue 
•  1  attentive  d'une  dizaine  d'années,  tend  à 
se  stabiliser,  n'est  pas  susccptil)le  de  s'ac- 
(  roître  indéfiniment  ;  2°  Que  la  moyenne 
des  p;ir(pu'ts  sélectionnés  peut  arriver  à 
atteindre  pratiquement  200  œufs  par  an  ; 
3°  Que  les  plus  pauvres  pondeuses  des  races 
itllenlivement  sélectUmné^s  atteignent  une 
liruduction  moyenne  de  150  œufs. 

Or,  nous  avons  établi  (1)  qu'une  produc- 
litin  de  ~0  œufs,  en  tout  état  de  cause, 
rouvre  les  dépenses  de  nourriture.  Remar- 
ipions  toutefois  que  les  chiffres  donnés  par 
Hawslcbury  sont  des  chiffres  de  première 
année  de  ponte.  La  seconde  année,  ils  au- 
raient été  moins  élevés. 

La  sélection  a  iloniu'-  à  Ilawskbury  des 
résultats   particuliéri'mcnt    instnictifii. 

La  moyenne  finale  des  plus  mauvais  par- 
quels  est  plus  élevée  (jue  la  moyenne  de 
rensembb'  des  parquets  dans  les  premières 
années.  La  moyenne  de  I  ensemble  des  par- 
quels  e>L  maintenant  plus  haute  que  la 
moyenne  des  meilleurs  parquets  du  début. 
Knfin,  J'ensemble  a  coiitinuellqiment  pro- 
•rressé   jusqu'en    l'.MN. 

Il  est  vraisemblable  que  Ion  ne  dépassera 
•.Mière  les  moyennes  actuelles  et  cela  volon- 
tairement. Les  Anglais,  les  Américains  et  les 
\uslralieiis  ont.  en  effet,  remarqué  que,  soit 
du  fait  d'une  consanguinilé  trop  longue, 
soit  par  suite  de  l'affaiblissement  des  géné- 
r.  leurs  par  une  ponte  excessive,  les  descen- 
dants de  lignées  continues  de  grands  cham 
picjiis  de  ponte  finissaient  par  manquer  de 
K  Staniina  »,  c'est-à-dire  de  rusticité  et  que 
inènu'  le  pourcentage  d'éclosion  était  en 
dégnssion. 

Lu  l'rance,  nous  avons  encore  de  la  marge, 
;i\iint  d'avoir  à  redouter  ces  inconvénients, 
I  uisque  nos  voisins  n'ont  commencé  à  s'en 
apercevoir  qu'après  trente  années  de  sélec- 
tion  continue. 


\l.  li.  .1.  I)a\ey  ilu  IJarpCr  Adums  A<jii- 
I-  ■.'Jurul  ('.nUè(ii\  où  tant  de  travaux  avicoles 
int  été  poursuivis  et  où  ont  lieu  les  con- 
1  I -r:-  de   ponte  les  jdus   réputés,   publie  ime 


■'iiulis  (fui  pinuknl.  Poules  <yui  paient.   Li- 
X'.'-icolc,   :>(\.   rue   .bicob,    Piiris.    Franco   : 


l.\  PRODUCTION  MÉTHODIQUE  DES  (ELFS 


étude  sur  la  lelation  entre  le  prix  de  la 
nourriture  e|  la  production  de  l'œuf.  Il  cons- 
tate que  la  cherté  de  la  nourriture  suit, 
mois  par  nieiis,  l'élévation  du  prix  des  œufs. 

Mais,  en  ce  (jui  nous  concerne,  les  chiffres 
donnés  sont  intéressants  surtout  parce  qu'ils 
indiquent,  par  mois,  la  moyenne  du  prix 
de  la  nourriture  d'une  poule  au  grand  con- 
cours de  ponte  de  Harpcr  Adams  A(jiicul- 
tural  Collège  ainsi  que  le  l'apport  moyen  par 
poule  soumise  à  ce  concours.  Ces  chiffres 
résultent  de  l'entrelicn  annuel  de  740  pon- 
deuses durant  deux  années  de  concours  qui 
ont  lieu  du  1'"''  novembre  au  ^30  octobre  de 
l'année  suivante. 

Voici  le  tableau  dans  lequel  nous  avons 
transformé  la  valeur  anglaise  en  valeur 
française  en  calculant  le  shelling  au  pair. 
Nous  avons  créé  les  deux  dernières  colonnes 
pour  montrer  la  différence  entre  la  valeur 
des  oMifs  et  celle  de  la  nourriture  et  calculé 
approximativement  le  nombre  d'œufs  obte- 
nus par  mois  en  nous  basant  sur  le  prix 
des  œufs  en  Angleterre. 


Novembre 
Déc<^'niljrc 
Janvier  . . 
Février    ,. 

Mais    

Avril    .... 

Mai     

Juin    

Juillet  ... 
Aoûl  . . . . 
Septembre 
Octobre    .. 


Valmir 

<;..ûl(l.'l;i 

lies  .iM.Cs 

iiuurriliire 

Nombre 

|i.ii'  mois 

par  mois 

DifTért  iii< 

•    a'œUfs 

/i.oS 

1-79 

2.2C) 

9 

."Kg  A 

2. II 

3.83 

12 

r..8o 

1.76 

5.o4 

i4 

(■•.5o 

1-79 

4.71 

16 

.■^.7/i 

i.5i 

4,23 

17 

5.1  A 

1.56 

3.58 

18 

-i4S 

1.61 

2.87 

i5 

.'../i8 

1.61 

2.87 

i5 

4.38 

1-49 

2.89 

i3 

4.i8 

1-49 

2. 69 

12 

\.iS 

i.5i 

2.77 

10 

/j.oS 

i.5i 

2.57 

8 

O0.08         19-74         4o.3'i 


lOo 


Ce  tableau  nous  permet  de  constater  : 

1°  Que  des  poules  sélectionnt'es,  dans  leur 
première  année  de  ponte,  peuvent  donner 
des  profits  très  appréciables. 

2°  Que  le  nombre  d'œufs,  caUulé  tout  à 
fait  approximalivcment  par  nous,  n'excède 
pas  les  données  acquises  par  les  enseigne- 
ments d 'Ilawskbury   ci-dessus  cités. 

Il  faut  toutefois  tenir  compte  que  la  nour- 
riture de  la  volaille  est  d'un  prix  nominal 
beaucoup  moins  élevé  en  Angleterre  qu'en 
France.  Par  ailleurs,  le  prix  des  œufs  est 
égaleinenl  moins  élevé.  I^  nourriture  en 
France  aurait  coûté  environ  36  fr.  :  les  160 
(lufs  auraient  été  vendus  80  fr.  :  la  diffé- 
rence aurait  été  sensiblement  la  même. 

Naturellement,  les  chiffres  de  moyenne  de 
ponte  d'un  concours,  où  sont  en  compéti- 
lidM    des    oiseaux    sélectionnés,    ne    peuvent 


JOURNEE  DU  LAIT  A  LYON 


537 


être  obtenus  sui-  le  champ  par  nos  éleveurs. 
Mais  ils  leur  montrent  la  voie  fructueuse  à 
suivre.   Il   n'est  pas  douteux  qu'en  s'y  enga- 


geant résolument,    et   en   persistant,    ils   ob- 
tiendront d'aussi  beaux  résultats, 

Ad.-J.  Charon. 


SITUATION  AGRICOLE  DANS  LKS  VOSGES 


Ciémanvillers-Vagaey,  16  décembre  192.. 

Di'puis  un  mois,  nous  sommes  sous  le  régime 
méléorologique  de  l'hiver,  avec  une  température 
sensiblement  supérieure  à  la  normale.  Seules,  les 
hauteurs  au  delà  de  700  mètres  sont  couvertes 
d'une  couche  de  neige  suffisante  pour  protéger  les 
terres  contre  des  froids  excessifs.  On  désirerait 
qu'il  en  fût  ainsi  dans  les  régions  plus  basses, 
bien  que  l'influence  des  gelées  soit  de  beaucoup 
plus  défavorable  au  printemps  qu'en  cette  «aison. 

Les  travaux  préparatoires  pour  l'irrigation  des 
prairies  se  terminent  :  l'arrosage  automnal,  au- 
quel on  tient  beaucoup,  s'est  fait  dans  de  bonnes 
conditions.  Par  la  fonte  des  neiges,  on  se  garde 
d'utiliser  les  eaux  autant  que  cela  est  possible. 

L'occupation  prédominante  actuelle  consiste 
dans  l'abatage  et  le  façonnage  des  bois,  soit  dans 
les  forêts,  soit  dans  les  propriétés  particulières  ; 
assez  nombreuses  sont  le?  fermes  ayant  leur  coin 
boisé,  petit  ou  grand. 


I  Un  usage  ancien,  tombé  en  oubli  de  nos  jours, 
consistait  à  n'abattre  les  bois  qu'en  une  >;iison 
déterminée,  et  cela  pour  leur  conservation  . 
c'était  à  partir  de  la  seconde  quinzaine  d'août  jus- 
qu'à la  seconde  d'octobre.  On  se  basait  ainsi  sur 
l'époque  de  la  maturité  des  fruits;  on  tenait  à 
la  devancer  même.  L'arbre  détaché  du  tronc 
était  laissé  tel,  avec  ses  branches  achevant  de  mû- 
rir. On  le  façonnait  plus  tard. 

Mes  observations,  déjà  longues,  justifieraient 
cette  méthode  ancienne,  ayant  vu  construire  des 
bâtiments,  il  y  a  60  ans  et  moins  dont  les  char- 
pentes ont  dû  être  remplacées,  du  moins  en  par- 
lie,  tandis  qu'à  côté,  dans  des  maisons  ayant  au 
moins  i5o  ans,  les  bois  sont  encore  debout.  Mais 
aujourrriiui,  l'industrie  et  le  commerce  sont  trop 
pétillants  pour  tenir  compte  de  ces  procédés  tom- 
bés en  désuétude.  Il  y  aurait  à  revenir  sur  cer- 
tains détails  de  cet  usage  anoestral. 

J.-B.  Jacqvot. 


JOURNÉE  DU  LAIT  A  LYON 


Une  Journée  du  Lait  a.  été  organisée  à 
Lyon,  le  19  novembre,  par  l'Union  du  Sud- 
Kst  des  Syndicats  agricoles.  Cette  réunion, 
(jui  avait  attiré  un  grand  nombre  de  produc- 
teurs de  lait  de  la  région,  était  présidée  par 
M.  de  Monicault,  député.  MM.  P.  Saint-Olive, 
le  D""  Petit,  le  D''  Porcher,  Touljeau  et  Char- 
les Genin  ont  exposé  les  divers  aspects  du 
prolilèm.e  de  la  production  et  de  la  vente  du 
lait,  en  vue  d'améliorer  la  situation  actuelle 
qui  suscite  des  réclamations  unanimes. 

Un  vœu  présenté  par  le  Syndicat  des  pro- 
ducrtcurs  de  lait  de  la  région  de  Grenoble 
a  été  adopté  dans  les  termes  suivants  : 

1°  Que  le  responsable  d'une  exploitation  agri- 
cole puisse  accompagner  chez  le  juge  d'instruc- 
tion le  membre  de  la  famille  ou  le  salarié  qui 
est  suspecté  de  fraudes  de  lait  provenant  de  ladite 
exploitation;  le  juge  d'instruction  peut,  en  effet, 
actuellement  accorder  ou  refuser  que  l'inculpé 
soit  accompagné  par  le  responsable  de  l'exploita- 
tion. 

2°  Que  les  procès-verbaux  de  prélèvement  trans- 
mis au  Parquet  donnent  un  détail  précis  des 
circonstances  du  dit  prélèvement,  état  de  la  tem- 
pérature, lieure  de  la  traite,  quantité  de  lait  pro- 
duit, molwules  de  beurre  à  la  surface  du  bidon, 
état  de  lactation  et  nourriture  de  In  vache,  etc., 
'le.,  comme  étant  «uscepliblcs  de  modifier  pro- 
fomli'nient     la    ({iinnlifé    de    la    matière    grasse    (I 


par    conséquent,    les   éléments    d'appréciation    du 

juge- 

3°  Renouvelle  sa  demande  antérieure,  à  savoir: 
que  les  contre-prélèvements  à  l'étable  soient  opé- 
rés dans  le  plus  bref  délai  possible,  après  le  prélè- 
vement initial. 

4°  Prie  M.  le  ministre  de  l'Agriculture  du  s'en- 
tendre avec  le  Garde  des  Sceaux  pour  attirer  l'at- 
tention des  Parquets  sur  les  grandes  difficultés 
de  la  détermination  réelle  de  la  fraude  et  pour 
le  prier  de  s'entourer  de  toutes  les  garanties  en 
vérifiant  minutieusement  les  conditions  néces- 
saires de  fraudes  indiquées  par  le  Service  de  ré- 
pression et  par  les  vœux  ci-dessus. 

D'autres  vœux  ont  été  émis  pour  deman- 
der l'interdiction  de  la  vente  du  lait  demi- 
édémé,  la  suppression  des  prélèvements  en 
jiiire  d'arrivée,  et  enfin  la  création,  à  Lyon, 
(l'un  organisme  destiné  à  centraliser  les  ren- 
seignements concernant  les  ventes  de  lait, 
les  cours  du  beurre  et  des  fromages,  les  va- 
riations de  la  production  et  de  la  consomma- 
tion, les  arrivaiics  de  lait  ;  cet  organisme  en- 
trerait rapidement  en  i dation  avec  les  orga- 
nismes semblables  déjà  créés  à  Pariv*  et  dans 
d'autres  villes  de  France,  de  façon  à  assurer 
par  un  contact  intime  la  défense  de<  ]mo- 
ducleurs  de  lait  devant  les  aclieleurs,  les 
pouvoirs  publics  cl  l'opinion. 

G".     GALDOi. 


ACADKMJE  D'AGKieULTURE  DE  FRANCE 


A  PROPOS  DE  TRACTEURS 


Le  i^O  sepleiubre  1907,  à  Clielles,  la  Société 
d'Agriculture  de  .Meaux  avait  organisé  des 
essais  d'automobiles  agricoles  pour  montrer 
•iiix  tultivateurs  qu'il  existait  déjà  quelques 
modèles  susceptibles  d'ap{)licalion  courante. 
i>ue  de  L-hemiu  parcouru  depuis  celte  épo- 
|ue,  et  que  de  données  nouNelle?  ont  été  si- 
.ua-léfs  !  Pourtant,  on  continue  les  étudjes. 

D'après  les  d«rnières  recherches  faites  aux 
l^ta(s-IJni«,  où  les  tracteurs  intéressent  tou- 
jours les  cultivateurs,  on  y  estime  que  la  du- 
rée moyenne  de  leur  vie  de  travail  est  au  mi- 
i.imuiii  de  4.2  ans  et  au  maximum  de  6.3 
iiis,  après  avoir  effectué  de  1  '^SV  hemes  de 
travail  à  -i  200  heures.  De  plus,  il  faut  comp- 
ter sur  Ù  i  jours  de  panne  par  an  pour  les 
tracteurs  neufs,  et  1 1.9  jours  pour  les  vieux. 

Sur  1-'R>  tracteurs  employés  pendant  9  mois, 
;8  n'ont  pas  eu  besoin  de  réparations  et  102 
Mut  occasionné  de  1   fr.  à  500  fr.  de  frais  ; 


d'autres  ont  exigé  77  fr.  25  de  réparations. 
La  moyenne  de  frais  occasioimés  par  les  ré 
parations  de  158  autres,  après  20  mois  de 
service,  a  été  de  25  fr,  35,  et  celle  de  34  au- 
tres tracteurs  ayant  servi  32  mois,  a  été  de 
400  fr.  85.  D''autrcs  données  ont  permis  enfin 
de  dire  que  la  dépense  moyenne  due  aux  ré- 
parations des  tracteurs  est  égale  à  3  0/0  de 
leur  prix  d'acha,t  pendant  les  trois  premières 
ann-ées,  et  plus  de  4  0/0  après  ce  laps  de 
temps^ 

Ces  qu'elques  chiffres,  concernant  les  trae- 
tenrs,  peuvent,  avec  ceux  qui  ont  été  déjà 
signalés,  faciliter  imc  décision  dans  la  re- 
cherche du  prix  de  revient  des  forces  mo- 
trices et  de  l'évaluation  de  leur  dépréciation, 
qui  est,  une  des  pierres  d'ajchoppement  de  la 
diffusion  des  tracteurs  chez  nous. 

Baron  Heinry  di'A.-schald» 


ACADÉMIE  D  AGRICULTURE  DE  FRANGE 


Sédiwe   du   20  iLcceinbre   192'^.  —  Présidence 
de  M.  Prosper  Gervuis. 

Sur  l'emploi  comme  engrais 
des  phosphates  naturels  du  Nord  de  l'Afrique. 

^/.  Schribaux  a])poll(;  une  fois  de  plus  l'altmilioii 
!'■  r Ai.atlt':iuie  sur  le?  grands  avaiilugcs  que  rt^li- 
l'-i.iit  l'ayiicullurc  fraiiç;iise  dé  l'emploi  direct  des 
]piiu>[/liali's  de  Gafsa  et  en  général  de  l'AfriqAie 
■  lu  \rjrd,  à  condition  d'une  pulvérisalron,  sufli- 
.iiitr.  L<;s  phosphates  algériens,  tunisiens,  maro- 
lins,  ont  une  assiniilahllilé  supérieuru  à  celle  des 
iioihilcs  dt.s  phosjihat(.-5  des  Ardennes  qui  ont  été 
autrefois  utilisés  avec  grand  profit. 

Toute»  lis  expériences  sont  d'aceord  pour  dé- 
nionlnr  que  la  valeur  des  phosphate*  bruts  <•<[ 
l'i'ii  >iqMii(jure  à  ce  que  l'on  croyait  jusqu'à  pr<'- 
-I  ni.  |);iii<  les  terrains  acides  et  qui  reçoivent 
li<'an<'Oii|i  de  pluie,  ils  peuvent  même  être  supé- 
rieur", aux  meilleurs  types  de  scories.  Or,  des 
!iir«i'nl>  phosphale-i.  c'est  celui  de  Gaf<a  q>ii 
-' mille  le  meilleur.  Les  Anglais  s'en  saiU  rendu 
conjpte.  Il  ne  faut  pas  leur  laisser  le  monopole 
'!>■  I"  t  iinploi. 

Il  i»l  à  souhaiter  que  les  sociétés  phosphiiliè- 
i>'  fournissent  aux  Stations  agronomiques  et  à 
110*  Offices  agricoles  dis  phosphates  très  finement 
'li\i-i'<,  afin  d'rnsliliier  des  essais  sur  un  grand 
noriiliro   de  poinl?   de   notre  territoire. 

M.  Selirihaux  estime  que  si  elles  sont  bien  con- 
rui-  »  l  bien  ronduilos,  elles  ne  peuvent  manquer 
<r.i\riir  les  p\u<  heureux  résultats. 


Essais  ie  blé  dans  le  département  de  l'Hérault 

M.  ScItri^au'X  présente,  sous  le  titre  :  Essais 
de  blé  dans  te  dépurlement  de  Vliérault,  de  la 
part  de  M.  J.-B.  Gèzc,  professeur  d'agriculture  à 
Montpellier,  des  observations  pt^rsannclles  que 
M.  Gèze  a  recueillies  lui-même  ou  aux  meilleures 
sources. 

C'est  le  travail  le  plus  complet  q^e  nous  possé- 
dons sur  les  blés  du  Sud  et  du  Sud-Est  de  la 
France.  On  peut,  d'après  les  résultats  constatés, 
attirer  l'attention  des  agriculteurs  de  la  région 
Mu'iidionale  siu'  les  variétés  suivantes    : 

1°  Terres  rxi-riitidiiiiclh'ini'nt  riches^  fraîches  : 
llàtif  inversahle,  lîon-l'eiinier,  Carlotta  Stram- 
peiii  ; 

9.°  Terres  riches,  assez  jrulclies  :  Bcsplas,  Rouge 
l)rolifique,    Carlotta    ; 

3°  Terres  de  richesse  moyenne,  ne  craignant; 
pa<  trop  la  si'-cheresse  :  Besjjlas,  Rouge  prolifique,. 
Gironde,    Riéli    ; 

.'\°  Terres  médiocres,  plus  ou  moins  sèches  : 
Hii'll.  Gironde  (?),  Saisselte  d'Arles,  Touzelle 
liLiinlic  de  Pertuis,  Mcdéah  (blé  dur,  barbu 
t'oimn*  tous  les  blés  durs,  à  épi  lisse,  brun  ou 
noir,  à  graiu  blanc  pointu,  corne,  riche  on  glu- 
ten, préconisé  par  M.  Vidal  qui  a  observe  à  l'Ecole 
d'agriculture  sa  résistance  à  l'échaudage,  mais  sa 
sensibilité  à   la   verse)    ; 

5°  Terres  humides,  froides,  mais  non  en  cli- 
mat froid,  assez  riclies  :  Foulard  d'Australie,  p'ut- 
ètre   Carlotta    : 


G°   Climat  de  montagne,  à  "hiver  froid 
toba  ou  Marquis. 

M.  Gèze  rappelle  que  les  mélanges  de  blés  don- 
nent en  général  des  rendement  plus  élevés  ou 
au  moins  plus  réguliers  que  les  variétés  isolées, 
mais  ils  obligent  à  renouveler  fréquemment  les 
semences. 

Da'ns  le  Midi,  il  faut  enfin  donner  au  sol  des 
labours  profonds  de  préparation  pour  emmaga- 
siner  dans  le  sol  une  réserve  d'eau  importante. 
Il  faut  aussi  semer  de  très  bonne  heure,  dans  le 
mois  de  septembre  si  possible,  dans  la  région 
montagneuse. 

Etudes  hydrologiques 
sur  les  eaux  potables  du  Havre." 

M.  Diénevt  dépose  sur  le  bureau  de  l'Académie 
un  travail  très  intéressant  de  M.  le  D'"  Sanarens, 
ingénieur  agronome,  directeur  du  Laboratoire  mu- 
nicipal du  Havre,  sur  l'hydrologie  des  eaux  de 
cette   ville. 


ACADEMIE  D'AGRICULTURE  DE  FRANGE 
Mani 


533 


Un  concours  d'arrondissement  réservé  aux 
seuls  animaux  inscrits  au  Herd-Book  de  la 
race  Normande.  ^ 

M.  le  baron  Gérard  informe  l'Académie  d'une 
-création  toute  récente,  peut-être  une  innovation 
en  France,  celle,  dans  le  Calvados,  d'un  concours 
annuel  bovin  d'arrondissement,  exclusivement  ré- 
servé à  des  animaux  inscrits  au  Herd  Book  de  leur 
race  et  composé  aussi  bien  de  vaches  que  de  tau- 
reaux ayant  atteint  l'âge  de  reproduire. 

Il  communique,  à  cette  occasion,  le  règlement 
dii  concours  du  Comice  bovin  des  cantons  de 
liayeux  et  de  Trévières,  et  examine  les  nouveautés 
du  programme  ;  seuls  admis,  les  animaux  en 
âge  de  produire  sont  individuellement  primés  et 
leurs  certificats  d'origine  sont  consultés  pour  éta- 
blir l'ascendance  comme  la  meilleure  garantie  de 
leurs  facultés  de  reproducteurs  ;  leur  conforma- 
tion n'est  plus  la  seule  base  des  points  attribués 
et  le  contrôle  laitier  officiellement  organisé  peut 
eonstituer  un  élément  important   pour   les  juges. 

M.  le  baron  Gérard  met  en  garde  contre  le 
danger  de  l'industrialisation  de  notre  production 
laitière,  qui  a  provoqué  parfois  dans  un  intérêt 
immédiat  si  mal  calculé  au  point  de  vue  natio- 
nal, l'importation  en  nombre  de  sujets  d'une  race 
laitière  de  grande  taille  qui,  si  elle  peut  se  trou- 
ver supérieure  par  la  iquantité  est,  par  contre, 
bien  inférieure  aux  nôtres  par  la  qualité  et  la 
richesse  du  lait.  La  France  n'a  rien  à  gagner  à 
l'introduction   de  ces   vaches   étrangères. 

Les  livres  généalogiques,  que  nos  concurrents 
pratiquent  aussi  depuis  longtemps,  avec  de  remar- 
quables résultats,  nous  offrent  le  principal  moyen 
de  sélection  et  rien  ne  sera  de  trop  pour  on  déve- 
lopper chez  nous  l'usage,  pour  en  démontrer  la 
nécessité  et  les  avantages. 

Le  deuxième  Congrès  national] 
de  la  culture  des  plantes  Médicinales. 

M.  II.   Hilier  offre  à  l'Académie  de  la  part  de 


M.  Poher,  au  nom  des  services  agricoles  de  la 
Compagnie  d'Orléans,  le  très  intéressant  volume 
contenant  les  mémoires  et  compte  rendus  du 
deuxième  Congrès  national  de  la  culture  des  plan- 
tes médicinales. 

Depuis  l'époque  où  la .,  Compagnie  d'Orléans 
organisait  à  Angers,  en  juillet  191 9,  une  mission 
aux  cultures  de  plantes  médicinales  de  l'Anjou  et 
un  premier  Congrès  à  Angers,  le  mouvement 
s'est  beaucoup  étendu  en  France  pour  la  récolte 
et   la  culture   des   plantes   médicinales.'- 

Aujourd'hui,  sans  témérité,  on  peut  *ïif fumer 
que  les  premiers  efforts  n'ont  pas  été'^'yain*. 
Grâce,  en  particulier,  à  l'admirable  action  dé  pro- 
pagande poursuivie  à  travers  tout  le  pays  ^ar 
les  Comités  régionaux,  un  nombre  de  plus  en 
plus  élevé  de  personnes  se  sont  adonnées  à  la 
cueillette,  et  certaines  même,  mieux  préparées  par 
leurs  occupations  habituelles,  ont  tenté  la  culture 
des  plantes  médicinales.  Les  résultats  ne  se  sont 
pas  fait  attendre  ;  sans  vouloir  rappeler  ici  le 
montant  des  récoltes  de  telle  école  ou  de  tel 
groupement,  il  importe  cependant  de  signaler  que 
le  commerce  français  de  la  droguerie  et  de  l'her- 
boristerie trouve  de  plus  en  plus  facilement  à 
s'approvisionner  chez  nous  de  certaines  espèces 
qu'il  était  contraint  de  demander  à  l'étranger. 
Aussi,  nos  importations  en  plantes  médicinales, 
qui  s'élevaient,  en  1919,  à  près  de  100  000  quin- 
taux, sont  tombées,  pour  l'année  1921,  au  chiffre 
de   53  887  quintaux. 

Après  une  léunion  tenue  à  la  Chambré  de 
commerce  de  Bourges,  le  19  juin  dernier,  les 
congressistes  firent  une  série  de  visites  aux  cul- 
tures agricoles  du  Berry,  de  l'Aveyron,  du  Tarn, 
du  Lyonnais.  -«^ 

Parmi  ces  visites,  celle  faite  dans  la  région  de 
Montbrison  ,aux  établissements  Durel,  Jay  et 
Naacke  mérite  une  mention  spéciale.  Ces  pro- 
ducteurs consacrent  plus  de  100  hectares  à  la 
culture  des  plantes  médicinales  :  bouillon  blanc, 
chardon  bénit,  datura,  menthe  poivrée,  souci, 
rose  de  Provins,  hysope,  etc.  A  tous  points  de 
vue,  ces  cultures  ont  paru  remarquables  à  tous 
les  congressistes;  l'effort  admirable  de  la  firme 
Durel,  Jay  et  Naacke  peut  être  donné  en  exemple 
à  tous,  et  les  résultats  que  celle-ci  a  obtenus  dan? 
ses  fermes  de  la  Bruyère  et  de  Vaure  prouvent 
que  dans  la  production  de  plantes  médicinales  les 
grandes  exploitations,  lorsqu'elles  sont  méthodi- 
quement menées,  connaissent  le  succès  au  même 
tilre  que  les  autres. 

Election  d'un  vice-président 
et  d'un  vice-secrétaire  pour  1923. 


19;^ 


l'irrre    Viala    est    élu    vice-président,    pour 
M.  Robert  Hickel  est  élu  vice-secrétaire. 


Date  de  la  prochaine  séance. 

Les  membres  de  l'Acudémic  devant  assister  le 
mercredi  27  décembre  à  la  solennité  du  cente- 
naire de  Pasteur,  la  prochaine  séance  est  fixée  au 
mercredi  10  janvier. 

H.  IIiTiEn. 


54i.> 


LA  SEMAINE  MÉTÉOROLOGIQUE 

CORRESPONDANCE  -  CONSEILS  PRATIQUES 


—  N"  8297  {Seine-et-Oise).  —  Vous  désirez 
ajouicr  du  lourU-au  à  une  ration  pour  vaches 
maigres,  csscntieik-ment  oompo>«''e  de  iKlleiaves 
founugères,  nuiuies  pailles  cl  paille  d'avoine. 
Vous  deniand.z  si  le  tourteau  d'arachides  est 
convenable,  à  quelle  .loso  on  ix-ul  l'eniplover  <l 
s'il  n'y  en  a  pas  de  plus  économique. 

1»  L'addition  de  tourteau  est  nécessaire.  —  2° 
Le  tourteau  d'arachides  vous  donnera  toute  sa- 
tisfaction sans  provoque!!-  d'accidents,  si  vous  fai- 
tes usage  de  lourteau  bien  conserve,  de  bonne 
qualité  el  pur.  L'addition  de  tourteau  de  lin  n'est 
pas  né>cessaire.  Si  cependant  vous  vouliez  em- 
ployer ce  dernier,  sa  dose  serait  du  quart  ou  du 
tiers  de  celle  du  tourteau  d'arachides.  —  3°  Cette 
dose  sera  progressivement  de  o  kil.  5oo  a  i>  kilogr. 
pour  des  vaches  d'un  poids  compris  entre  5oo 
et  Gno  kilogr.  —  4°  Vous  pouvez  faire  usage  de 
tourteaux  de  coprah  ou  de  palmiste  ;  mais  vous 
les  trouverez  moins  facilement  sur  le  marché  que 
les  tourteaux  d'arachides.  —  (P.  D.^ 

\l,  E.  B.  (Dordogne).  —  On  a  constiité  plu- 
sieur*  fois  que  la  foudre  tombe  sur  des  arbres  de 
haute  tige,  quand  ils  sont  isolés  dans  des  champs 
d'une  grande  étendue.  Mais  il  n'en  est  pas  de 
mi^mc  pour  les  arbres  voisins  d'une  aggloméra- 
tion de  bâtiments,  et  nous  avons  eu.  personnelle- 
ment, des  exemple,  entr'autres  celui  de  la  fou- 
dre tombant  sur  des  meules  très  basses,  entourées 
de  très  grands  arbres  et  au  bas  d'un  coteau  lui- 
même  garni  de  futaies.  Il  en  résulte  qu'il  y  a 
inlénM.  au  point  de  vue  de  la  couverture  et  des 
gouttières  des  bâtiments,  à  ce  que  les  grands   , 


arbres  ne  soient  pas  trop  rapprochés,  c'est-à-dire 
à  moins  d'une  dizaine  ou  d'une  quinzaine  de 
mètres  des  constructions.  Si  l'on  lient  à  conser- 
ver des  arbres  pi'ès  des  bâtiments,  pour  une  rai- 
son quelconque,  il  faut  s'astreindre  à  nettoyer  le* 
gouttières,  plusieui-s  fois  à  l'automne,  jusqu'à  la 
chute  complète  des  feuilles.  —  (M.  K.) 

—  M.  E.  S.  C.  {Espagne').  —  Vous  demander 
que  l'on  vous  indique  une  usine,  en  France,  qui 
prépare  le  sulfure  de  carbone,  spécialement  en 
vue  des  usages  agricoles.  Vous  pouvez  vous  adres- 
ser à  la  maison  Deiss  fils,  i5,  rue  Volta,  à  Paris. 

—  N°  7S19  (Haute-Vienne).  —  Pour  un  travail, 
accidentel  et  peu  important  (^défrichement  de 
landes  d'ajoncs  et  de  brande,  sur  six  hectares), 
il  n'est  pas  possible  d'établir  une  règle  relative 
au  prix  à  payer  pour  la  location  d'un  tracteur, 
Fordson  ou  autre.  Le  prix  est  à  débattre  entre 
les  deux  parties  contractantes.  Il  est  plus  simple 
de  ne  pas  louer  le  tracteur,  mais  de  faire  faire  à 
son  propriétaire  le  défrichement,  soit  à  forfait, 
soit  en  régie;  dans  ce  dernier  cas,  il  suffit  de  rem- 
bourser tous  les  frais  constatés  :  combustible, 
huile,  assurances,  conducteur  et  aide,  plus  20  à 
'.ni  pour  100  de  faux  frais  et.  sur  l'ensemble,  10 
pour  100  de  bénéfice. 

Pour  votre  exploitation  de  80  hectares,  n'em- 
ployant actuellement  que  trois  paires  de  bœufs, 
surchargées  de  travail,  vous  avez  tout  intérêt  k 
poss<nlcr  un  tracteur  en  propriété,  à  la  condition 
de  le  faire  fonctionner  avec  un  gazogène  à  char- 
bon de  bois,  ainsi  que  cela  a  été  exposé  à  maintes 
reprise  dans   le  Joiirnal.   - —  ('M.   R.) 


LA  SEMAINE  MÉTÉOROLOGIQUE 

Semaine  du  17  au  23  décembre  10-22  [OBS/SHVA  TOI  RE  DU  PARC  SAINT-MAUR) 


TEMPÉRATLRF. 

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JOURS 

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REMARUl  tIS   DIVERSBS 

millim. 

lieures 

millim. 

Dim.   .     n  dcc 

TCO.l 

4-6 

9.8 

70(5 

-(-   SoO 

S 

1.9 

13.3 

Pluie. 

Lundi..     IS  — 

750  5 

8  2 

12.2 

10.4 

-f-  7.9 

su 

0  0 

9.5 

Pluie. 

Mardi.       19  - 

751.  î( 

5.4 

9.0 

7.0 

+  45 

s 

3  4 

3  9 

Puie  le  malin. 

Mercredi  î>0  — 

741.5 

2.6 

9  0 

7.4 

-t-  5.0 

so 

0.8 

1.1 

Plu'e  le  matin. 

Jeu.li..     ?1  - 

760.0 

0.'-. 

7.4 

4.5 

+  2.1 

s 

7.1 

•• 

Gelée  blanelie,   bt-an  teinp«. 

Veodredi  22  — 

-52  l 

'1  8 

7.3 

6.0 

+  4.3 

s 

0  0 

1.4 

Pluie  le  matin  et  le  soir. 

Samedi.  2i  — 

7:;3.-; 

3  0 

6.9 

5  2 

+  2.9 

s 

2.0 

3.9 

Pluie. 

Mo<t«nne«  et  loUut  . . 

753.3 

\  •> 

8.9 

7.0 

. 

» 

15..') 

.33.1 

Pluie  depuis  le  l"  janvier: 

Kl    -  -.iir  I4  normalp 

-10.5 

r 

+  1  0 

f  i.r. 

» 

» 

57.1 

" 

En  1922 721  mm 

Normale ....     û83 

REVUE   COMMERCIALE 


541 


Rb:VUE  COMMERCIALE 


Situation  agricole.  —  L'humidité  a  dominé 
pondant  la  liuitainc;  dos  pluios  abondantes  sont 
tombées  dans  les  diverses  régions  et  la  température 
reste  assez  élevée  pour  la  saison.  Un  temps  plus 
froid,  avec  chutes  de  neige,  serait  mieux  accueilli. 

Les  premiers  blés  semés  ont  eu  une  levée  régu- 
lière et  une  croissance  rapide  ;  ils  ont  une  belle 
apparence. 

Le  mauvais  temps  a  ralenti  ou  interrompu  les 
travaux  extérieurs;  on  continue  le  baltage  des  cé- 
réales. 

Blés.  —  Les  offres  restent  modérées  et,  dans  la 
plupart  de?  régions,  les  cours  sont  faiblement  te- 
nus. 

Sur  les  marchés  des  départements,  on  paie,  aux 
100  kilogr.  :  78  à  79  fr.  à  Amiens;  79  à  80  fr.  à 
Auxorro  :  80  à  81,26  à  AIbi  ;  80, 5o  à  81, 5o  à  Bour- 
ges; 80  fr.  à  Blois ;  81, 5o  à  83  fr.  à  Bordeaux;  84 
à  85  fr.  à  CIcrmont-Ferrand  ;  76  fr.  à  Caen  ;  80, 5o 
à  81  fr.  à  Chartres;  80  à  81  fr.  à  Châteauroux; 
78.60  à  79  fr.  à  Dijon;  80  à  81  fr.  à  Evreux ;  81 
à  85  fr.  i  La  Rochelle;  81  à  82  fr.  au  Mans;  83 
francs  à  Mâcon  ;  80  à  81  fr.  à  Monlereau;  80  fr. 
à  Niort;  78.60  à  80  fr.  à  Nogent-sur-Seine  ;  79  à 
80  fr.  à  Nantes;  80  à  80, 5o  à  Orléans;  76  à  78  fr. 
à  Quimper;  78  à  79  fr.  à  Rennes;  76  à  79  fr.  à 
Rouen  ;  79  à  80  fr.  à  Troyes. 

A  la  Bourse  de  Commerce  de  Paris,  le  blé 
a  été  coté  82  fr.  les  100  kilogr.,  en  baisse  sen- 
sible sur  les  prix  de  la  semaine  précédente. 

Les  prix  payés  par  la  meunerie  ont  accusé  une 
baisse  de  5o  ccnlimos.  On  a  coté  les  blés  de 
r.\ube.  de  l'Yonne,  de  la  Marne,  81,26  à  81, 5o; 
de  l'Allier  et  de  la  Nièvre  81,76  à  82  fr.  ;  de  la 
Vienne  et  des  Deux-Sèvrcs  78,60  à  79  fr.  ;  de 
l'Oise,  de  la  Somme,  de  l'Aisne,  79,60  à  80  fr. 

Sur  les  marchés  américains,  le  blé  est  coté 
70  fr.  66  à  New-York.  68.97  ^^  Chica,go,  66,86  à 
Biienoi-Ayres. 

Farines.  —  Transactions  calmes  à  des  prix  à  peu 
près  «lationnaires.  On  paie  de  102  à  106  fr.  départ 
du  moulin,  ou  iio  fr.  le  quintal  rendu  chez  les 
boulangers  de  Paris. 

Sons.  —  Les  sons  abondamment  offerts  sont  peu 
demandés.  Aux  100  kilogr.  départ  du  moulin,  on 
cote,  les  beaux  sons  36  à  38  fr.  ;  les  sons  ordi- 
naire-5  3^  à  36  fr.  ;  les  recoupettes  3o  à  34  fr.  ;  les 
remonlages  'j6  à  5o  fr. 

Seigles.  —  Les  transactions  se  sont  ralenties  ; 
dan-  l'Ouest,  les  prix  ont  fléchi  .Aux  100  kilogr. 
départ,  on  cote  les  seigles  de  l'Aube,  de  la  Marne, 
du  Loiret,  du  Loir-et-Cher  61, 5o  à  62  fr.  ;  de 
r(~)iio-f  .^9  à  60  fr. 

Avoines.  —  Sur  les  avoines  toujours  peu  offer- 
tes, mais  moins  demandées,  cours  en  baisse  de 
26  centimes.  Aux  100  kilogr.  départ,  on  cote  les 
avoines  grises  d'hiver  du  Poitou  et  du  Centre  64, 60 
h  65  fr.  ;  les  grises  de  Brie  et  de  Beauce  61  à 
61.60;  les  noires  du  Centre  61  à  62  fr.  ;  les  avoines 
de  Bretagne  60  à  62  fr.  ;  les  blanches  et  jaunes 
de  la  région  du  Nord,  6i,5o  à  62,60. 

Orges.  —  Ventes  calmes  à  des  prix  en  baisse 
de  5o  centimes  à  i  fr.  Aux  100  kilogr.  départ,  on 
cote  les  orges  de  brasserie  du  Loiret,  de  l'Yonne, 
de  Seine-et-Marne  66  à  66, 5o;  de  l'Allier  et  du 
Puy-de-Dôme  65  fr.  ;  d'Eure-et-Loir  63, 5o  à  64 
francs;  de   l'Aube  et  de  la  Marne   63   f r.  ;  de   la 


Mayenne  et  de  la  Sarthe  60,60  à  61  fr.  ;  les  escour- 
geons 58  à  61  fr.  ;  les  orges  de  mouture,  54  à  65 
francs. 

Céréales  diverses.  —  Transactions  calmes  à  des 
prix  stationnairos  pour  les  sarrasins.  On  paie  les 
provenances  de  Normandie  61  à  62  fr.  ;  celles  de 
Bretagne  60  fr.  les  100  kilogr.  départ. 

La  graine  de  sorgho  vaut  de  36  à  38  fr.  les  65 
kilogr.  dans  le  Tarn-ct-Garonnc. 

Le  maïs  vaut  de  70  à  76  fr.  les  100  kilogr.  dans 
le  Gers  et  les   Basses-Pyrcuées. 

Fourrages.  —  Au  marché  de  La  Chapelle,  les 
fourrages  ont  eu  des  prix  stationnairos.  Aux  lou 
boites  de  5  kilogr.  rendues  à  Paris,  domicile  de 
l'acheteur,  on  a  coté  :  foin  210  à  260  fr.  ;  regain 
210  à  260  fr.  ;  luzerne  226  à  266  fr. 

Dans  les  départements,  on  cote  aux  100  kilogr. 
sur  vagon  gare  de  départ  :  foin  pressé,  Isère,  Sa- 
voie, Drôme,  33  à  3G  fr.  ;  Languedoc,  Limousin 
33  à  36  fr.  ;  Franche-Comté  82  à  35  fr. 

Pailles.  —  Baisse  de  10  fr.  sur  les  pailles,  au 
marché  de  La  Chapelle,  où  l'on  a  payé  les  loo- 
bottes  de  5  kilogr.,  rendues  à  Paris,  droit  d'en- 
trée et  frais  de  camionnage  compris  :  paille  de 
blé  96  à  120  fr.  ;  paille  d'avoine  90  à  ii5  fr.  ; 
paille  de  seigle  96  à   120  francs. 

On  cote,  aux  100  kilogr..  sur  vagon  gare,  dans 
les  départements  :  paille  do  blé,  Languedoc,  Au- 
vergne, i3  à  16  fr.  ;  Loire,  i5  à  16  fr.  ;  Jura,  16 
à  17  fr.  ;  Brie  et  Beauce  12  à  i4  fr.  ;  paille  de  sei- 
gle de  la  Loire  et  do  la  Ilautc-Loire  16  à  18  fr.  ;. 
du  Centre  i5  à   17  francs. 

Bétail.  —  Au  marché  de  La  Villolte  du  lundi 
26  décembre,  vente  facile  sur  le  gros  bétail,  à 
des  cours  de  5  à  10  centimes  par  demi-kilogr.  net. 
On  a  payé  les  bœufs  de  l'Allier,  2,76  ;  de  Ut 
Nièvre,  de  Saône-et-Loire,  2,4o  ;  de  la  Haute- 
Vienne,  2,80  de  la  Sarthe,  2,4o  ;  de  l'Orne,  du 
Calvados,  2,76  ;  de  Maine-et-Loire  et  de  la  Loire- 
Inférieure,  2,4o  ;  génisses  2,96  ;  taureaux  2,26  à 
2,35. 

Hausse  de  5  à  10  centimes  sur  les  veaux.  Oit 
a  payé  les  champenois,  3,66  ;  les  veaux  de  Brie 
et  de  Beauce,  4,26  à  4,86  de  la  Sarthe,  3,55  ; 
de   la   Somc,   3,i5. 

Sur   les   moutons, 
limes.   On    a   coté    : 
l'Allier  et  du  Cher,  6.35 
brebis   métisse,    8,70. 

Au  demi-kilogramme  vif,  on  a  payé  les  porcs 
gras,  2,4o  à  2,76;  les  coches,  2  fr.  à  2,3o. 

Marché  du  jeudi  21  dei^emhre 


plus-value  de  10  à  i5  cen- 
agneaux,  6,80  ;  moutons  de 
du  Midi.  3.60  à  8.70  : 


EnIrfT*  dirpcieg 

aiiK 

ibailoirs 

Réserves 

Amen/s 

l,aVÏÏÎ 

Vaug. 

LaVill.       Vaug. 

tète* 

tèles 

létes 

têtes         téle« 

Bœufs.. .. 

1   6101 

Vaches. . . 

894 

3:4 

148 

838            162 

Taureaux  . 

220 

Veaux  .... 

1  r.-29 

1   012 

206 

25'^             54 

Moulons .. 

0  000 

2  428 

770 

1.915           71U 

Porcs  .... 

■6  \n 

982 

1  m 

160           HDO' 

542 


Bœufs 5  -O 

Vaches 5-20 

Taureaux l-^O 

Veaux S.  50 

Moutons 10. ÇU 

Porcs  


REVUE    COMMERCIALE 
Prii  raaxima  au  kilogramme 


4  60 
4  30 

4     » 

7  .. 
rt     » 

8  '• 


3.70 
3.40 
3.  GO 
5    «• 

1  •' 
7.72 


8  14 
Marché  du  lundi  25  décembi-e 

Entrées  direcles 
aux  abattoirs 


0  95  à 
0.95 
0.95 

1  75 

2.60 
1.30 


3  51 
3.54 
3    » 

5.88 
6  50 
5.8J 


Amenés         La  Vill. 


Bœufs 

Vaches . . . 
Taureaux. 
Veaux — 
MoutoQS 


16 '.es 

2  573 

1   1:61 

26  0 

2  179 

10  218 


Porcs .3  129 


Bœufs 5.50 

Vache» 5.30 

Taureaux  ...  4.60 

Veaux 8.80 

Moutons....  10  80 

Porcs 8.14 


213 

1  501 

2  448 
1  c86 


Vaug. 
me» 
184 

338 
409 
449 


C04 

lOô 

1  560 

480 


Vaug . 
têtes 
303 

102 
800 
380 


Prix  niaiima  du  kilogramme 


4.90 
4.50 
4.20 
7.30 
8.80 
8     .. 


3  90 
3.60 
3.90 
5  20 

7  50 
7.72 


1.05  à 
1.05 
1.05 
1.75 

2.80 
4.30 


Dans  les  dcpartcmcnls,  on  cote  : 
Bordeaux,    par  kilogramme    poids 


vif    :    bœufs 


i,5o  à  3,20 ;   veaux  3,6o  à  5,4o;   moutons  2  à  4 

francs. 

Charollcs,  par  kilogramme  poids  vif  :  bœufs 
i,3o  à  1,55;  veaux  5  à  5,65;  moulons  3,5o  à 
./î.So;  porcs  5,70  à  5, 80. 

Cholet,  par  kilogramme  poids  vif  :  bœufs  i,3o 
à  2,3o;  vaches  1,20  à  2,20;  veaux  4,5o;  porcs  5 
francs. 

Dijon,  par  kilogramme  poids  vif  :  veaux  4,5o 
à  5,3o;  porcs  5, 60  à  6  fr.  ;  par  kilogr.  net,  mou- 
tons Gag  francs. 

Gournay,  par  kilogramme  poids  vif  :  porcs  5,85 
à  5,95;  vaches  2,5o  à  2,80;  par  kilogr.  net,  veaux 
7  à  9  francs. 

Lyon-Vaise,  par  kilogramme  poids  vif  :  bœufs 
2,20  à  3,3o;  veaux  4  à  5, 10;  porcs  h,ào  à  5,4o; 
par  kilogr.  net,  moulons  7  à  8,5o. 

Marseille,  par  kilogramme  poids  vif  :  porcs  5,4o 
à  5,60. 

^ancy,  par  kilogramme  poids  vif  :  porcs  6  à 
6,5o;  veaux  5  à  6  fr.  ;  par  kilogr.  net,  bœufs  5  à 
5,80;  moulons  6  à  9,25, 

Nantes,  par  kilogramme  poids  vif  :  bœufs  2,10 
à  2,3o;  veaux  4,i5  à  4,65;  moutons  4,25  à  4-75; 
porcs  4. Go  à  5,10. 

Suifs.  —  A  la  Bourse  de  Commerce  de  Paris, 
la  cote  officielle  du  suif  frais  fondu  indigène  a 
Ole  t5lablie  à  282  fr.  5o  les  100  kilogr. 

Vins.  —  Les  vins  de  choix,  à  haut  degré,  ont 
des  prix  soutenus,  tandis  que  les  qualités  moyen- 
nes cl  médiocres  à  d<'gré  faible  ont  des  co\us  en 
baisse.  Sur  les  marchés  du  Midi,  on  cote  à  l'hecto- 
lilrc  nu,  les  vins  ronges  :  48  à  68  fr.  à  Montpel- 
li'T.  ',8  à  78  fr.  h  Béziers,  47  à  78  fr.  à  Carcas- 
«onno,  49  h  So  fr.  à  Nîmes,  47  à  76  fr.  à  Perpi- 
gnan. Les  vins  blancs  valent  de  6,5o  à  7  fr.  le 
tlegré-hectolilrc  à  Montpellier,  de  6,76  à   7   fr.   h 


Béziers;  les  vins  rosés  6  à  6,5o  à  Montpellier.  6 
à  6,20  à  Béziers. 

Dans  les  Charentes,  on  paie  de  11  à  i3  fr.  le 
degix-barrique. 

Dans  la  Vienne,  les  vins  rouges  se  vendent  de 
5o  à  60  fr.  l 'hectolitre.  Dans  l'Indre-et-Loire,  les 
vins  blancs  sont  cotés  de  4o  à  45  fr.  l'hectoHlre 
nu. 

Dans  le  Gers,  on  signale  quelques  ventes  sur 
la  base  de  i4  à  i5  fr.  le  dcgré-bnrrique. 

A  Chalon-sur-Saône,  on  cote  à  l'hectolitre  :  vins 
rouges  85  à  90  fr.  ;  vins  blancs  100  à  ii5  fr. 

Dans  le  Loiret  cl  le  Loir-et-Cher,  on  vend  à  la 
pièce  :  vin  rougo  d'Auvcrnal  120  à  i5o  fr.  ;  vin 
blanc  de  Sologne,  i3o  fr.  ;  vin  blanc  de  Blois  120 
francs. 

Fruits  à  cidre.  —  Aux  mille  kilogr.,  on  paie 
les  pommes  à  cidre  :  i5o  fr.  à  Rouen,  i4o  fr.  à 
Quimper,  100  fr.  à  Renne?,  80  à  100  fr.  au  Mans. 

Fécules.  —  A  Epinal,  la  fécule  i*""  des  Vosges 
disponible  est  cotée  de  ii5  à  120  francs  les  100 
kilogr.  gares  des  féculeries. 

Sucres.  —  A  la  Bourse  de  Commerce  de  Paris, 
le  sucre  blanc  n°  3  est  coté  de  182  à  i83  fr.  les 
100  kilogr.,  en  baisse  de  G  fr.  sur  la  cote  de  la 
S(;maine  dernière. 

Pommes  de  terre.  —  Ventes  peu  nombreuses  à 
des  prix  slationnairc?.  On  paie  aux  100  kilogr., 
sur  vagon  départ  :  Hollande  45  fr.  ;  Saucisse  rouge 
20  à  22  fr.  ;  Ronde  jaune  i5  à  19  fr.  ;  Flouck,  22 
francs;  Institut  de  Beauvais,  26  francs. 

Graines  fourragères.  —  Cours  soutenus  sur  le 
trèfle  violet,  en  hausse  sur  le  ray-grass  d'Italie. 
On  cote,  aux  100  kilogr.  départ  :  Irèfle  violet,  5oo 
à  64o  fr.  ;  luzerne  de  Provence  475  à  525  fr.  ;  de 
pays  38o  à  45o  fr.  ;  lupuline  275  à  34o  fr.  ;  ray- 
grass  anglais  260  à  280  fr.  ;  ray-grass  d'Italie,  270 
à  290  fr.  ;  trèfle  blanc  i.3oo  fr.  ;  trèfle  hybride 
45o  à  600  f r.  ;  vesces  100  à  120  fr.  ;  sainfoin  i25 
à  175  francs. 

Noix  et  cerneaux.  —  A  Bordeaux,  on  cote  aux 
5o  kilogr.,  les  noix  en  sacs  :  marbots  iio  fr.  ; 
cornes  iio  fr.  Aux  100  kilogr.  :  cerneaux  extra 
775  fr.  ;  invalides  600  à  625  fr.  ;  arlequins,  4oo 
fnincs. 

Houblons.  —  Affaires  calmes  à  des  prix  soute- 
nus. A  Lille,  on  paie  les  5o  kilogr,  :  Nord  i5o  à 
175  francs;  Bourgogne  225  à  285  fr.  ;  Alsace  290 
à  36o  francs. 

Beurres.  —  Le  beurre  vaut,  au  kilogr.,  io,5o 
à  II  fr.  dans  la  Sarlhe,  12,60  dans  le  Calvados, 
i3  fr.  en  Saône-et-Loire,  11  à  12  fr.  dans  la 
Mayenne,  10, 5o  à  11  fr.  en  Loir-et-Cher. 

B.  Durand. 


Avis    iinportniif. 

1°  Adresser  sous  enveloppe,  au  nom  du  Secré- 
taire de  là  Rédaction,  26,  rue  Jacob,  fotite  de- 
mande de  renseignements. 

2°  A'c  nous  adresser  que  ce  que  nous  pouvons 
détruire  après  l'avoir  la  ;  nous  ne  pouvons  ren- 
voyer aucune  pièce,  et  nous  déclinons  toute  res- 
ponsabilité en  cas  de  perte. 


Le  Gérant  :  P.  Davy. 


Iinp.  A.  DAVY  et  Fils  Aîné,  52,  r.  Madame,  Paris 


TABLE  ALPIUBÉTIQUE  DES  AUTEURS 


54a 


TABLE  ALPHABÉTIQUE  DES  AUTEEBS 

DU  DEUXIÈME  VOLUME  DE  1922 


Anchald  i^Biuon  Henry  d").  —  L'âge  des  pon- 
deuses, i^o.  —  A  propos  de  tracteurs,,  538., 
Ardouin-Dunaazet.  —  La  Clialosso,  4.9..  —  Les  chefs 
noirs  dans  nos  champs,  i^Q. —  A  travers  la  cam- 
pagne de  Caen,  209.  —  Le  Graisivaudan,  3 12, 
02Q.  —  Le  Bas-Graisivaudan,  070,  SgG.  —  Fixa- 
lion  des  dunes  sahaiiemies,  49^. 
Arranger  (Ch.).   —  Deux    bonnes  poires   d'hiver, 

■j-4.    —  Deux  pommes    populanes,    398. 
Audebert  (Octave).  —  La  crise  des  vins  fins  de 
la   Gironde,   Si,,  62,.  291.   —  La  prochaine  ré- 
colle de  vin,  211.  —  La  con*onunalion  du  vin 
en  France,  5i3,  â32. 
Barbé  (G.).  —  Le  printemps  de  1922,  70.  —  L'été 
de  1922,  483.  —  La  Semaine  météologique,  22, 
42,  (32,  82,,  1.02,  122!,  i42,  1G2,   182,   202,  22-2, 
242,    262,    282,  3o2,   022,   342,   3(30,   386,   4o6, 
426,   440,  46G„  486,    5oG,  526. 
Barrau  (F.  de).  —  Situation  agricole  dans  l'Avey- 

lon,  442. 
Beckerich  (Abel).  —  Un  essai  de  colonisation  agri- 
cole, 109.  —  Baux  à  ferme  et  baux  à  loyer,  206. 
—  Allocations  familiales  eu  horticulture,  453. 
Berthault  (^Pierre).  —  Sur  la   loeaUsation  des  fu- 
mures, 129. 
Blin    Henri).  —  L'industrie  du  jus  de  raisin  frais, 

2Ô-  ;  du  moût  de  raijsi'n  concentré,   299,, 
BouîUard  ^^Ren^).    —   Emploi   du   iysol.  contre    la 

carie.  253. 
Bruno     Albert).   —   Protection    des  sacs   à   super- 
phosphate contre  la  corrosion  chimique,.  200. 
Buisson     J.-M.)w  —   Prix   des   légumes  ordinaires 

avant   la  guerre  et  aujourd'hui,  455. 
Cadoret  (Arthur).   —    L'Abricotier  dans  la  vallée 

du  Rhône,  271. 
Carré  (H.).  —  La  durée  de  la  période  contagieuse 

de  la  fièvre  aphteuse,  160. 
Charon  (Ad.-J.).  —  L'Oie  blanche  du  Poitou,  11. 
—  Société  nationale  d'Encouragement  à  l'Agri- 
culture, 36.  —  Concours  agricole  de  Compiè- 
gne,  57.  —  La  laiterie,  71.  —  La  main-d'œuvre 
et  la  production  du  lait  en  Angleterre,  172.  — 
Fixaiion  des  dunes  en  Annamt,  33âv  —  46" 
expositien  nationale  d'Aviculture,  478.  —  Le 
sang  desséché  dans  l'alimentation  des  porcs, 
499-  —  Blibliographie,  19,  81,  i4o,  24o,  261, 
281,  303,  384,  4o4,  —  Revue  de  l'étranger, 

i.'iS,   ^^17,  424,  46i,   524.  —  La  production  nié- 
llioclique  des  œufs,  535. 
Chéron   (Henry).   —  Circulaire   relative  aux  abat- 
toirs   coopéra-lifs,    29.    —   Circulaire   relative    à 
l'iuteiisification  do  la  production  dn  blé,  35i. 
Dessaisaix  (R.).   —  Charrue  à   relevage  automati- 
que,   i54i   —  Cultivateur   à   relevage  automati- 
que. 295.  —  Les  combustibles  liquides.  435.  — 
Attelage,    à    décrochage    automatique,    5oo. 
Dessouttèr.  —  Les  Cerises,  38. 

Donon  i>,L-D.).  —  La  Journée  du  Lait,   171,   277. 
Duc  [L.j.  --  L'ergot  du  blé  dans  l'Ain,  36o. 
Ducomet  (\.).  —  Variétés  de  pommes  de  terre  cl 

galli!   vorruqueuse,   SgS. 
Durand  (B.)   —   Revue   commerciale,    23,   43,   63, 
83'.  iio3„  123,  i43,.  l63,  i83,  2o3.,  223,  243,.  263, 
283.    3o3,  323,  3.'|3,   367,   387,  407,   427,   4''i7. 
4O7,    487,  5o7,   627. 


E.  L.  —  Réglementation  du  travail,  agricole,  2SS. 

F.  de  B.  —  Congrès  national  des  Syndicats  agri- 
coles, 1.4)  3.2. 

Foëx  (Etienne).  —  Les  gales  de  la  pomme  de  terre, 
70,  90,  III.  —  La  maladie  verruqueuse  de  la 
pomme  de  leiTe  ou:  gale  noire,  E74,  197.  —  Un 
charbon  de  l'orge,  i8r. 

Poussât  (J,.).  —  Lai  vie  ckèjte  et  les  bénéfices  agri- 
coles, i50,  171. 

G.  —  Congrès  et  concours  pomologiques  de  Quir». 
pcr,  44 I. 

Gaudot  (G.).  —  Une  semaine  agricole  au  Portu- 
gal, 98.  —  Blé  hybride  de  l'Argonne,  i53.  — 
Les  terres  abandonnées  pendant  la  guerre,  239. 
—  La  restauration  agricole  en  Flandre  occiden- 
tale^  209,.  —  La  sélection  des  pommes  de  terre, 
019.  —  L'exploitation  du  mouton  en  Corse ,^ 
377.  —  Deuxième  concours  nationale  de  ponte, 
4o5.  —  Vente  de  Volailles  aux  Vaux-de-Cernay, 
44o.  —  Les  fxuits;  à  l'Exposition  d 'Horticulture  ,^ 
497.  —  La  race  bovine  vosgienne  d'Alsace,,  523. 
-^  Journée  du  Lait  à  Lyon,  507. 

Gay  (A.).  —  Le  remembrement  dans  la  Meurthe- 
et-Moselle,  200,   29G. 

Gervaia  (Prosper).  —  Suc  lefr  conséquences  écono- 
miques dfe  guerre,.  8^. 

Girard  (Henry).  —  La  race  des  moutons  de  Gri- 
gnon,  i34.  —  L'avenir  du  Concours  central  de 
reproducteurs,  476,  —  Confédération  Générale- 
Agricole,    5 16. 

Gouin  (André).  —  L'alimentation  des  vaches  lai- 
tières, 309. 

Gouin  (Raoul).  —  Variation  dans  la  composition 
du  lait  d'une  traite  à  l'autre,  473. 

Guillin  (R.).  —  Dosage  de  l'azote  assimilable  dans 
les  engrais,,  4i5.  —  Valeur  fertilisante  des  cen- 
dres  volcaniques,   533. 

Hitler  (Henri).  —  Quand  avoh-  recours  à  la  ja- 
chère, 190.  —  La  sélection  dams  la  production 
agricole,  comment  on  la  pratique  en  Alsace, 
269,  290.  —  La  sélection  des  races  animales  en 
Alsace  et  en  Lorraine,  354.  —  Nos  emblavures 
en  blé,  4i3.  —  Comptes  rendus  des  séances 
de  TAcadémie  d'Agriculture,  19,  60,  99,  120^ 
320,  3/io,  304,  385,  as,  403,  485,  5o4,  524. 

Hoc  (P.).  —  Le  bon  foin,.  9.  —  Le  soufre  et  la 
solubilisation  des  phosphates  naturels,  r3o.  — 
L'accroissement  des  rendements  du  blé  par  ks- 
fumures  intensives  et  bien  équilibrées,  421.  — ■ 
Approvisionnement   du   sol  en  eau,    520. 

Hubert  (A.  d').  —  Rôle  nouveau  de  l'humus,  69. 

Hunebelle  (E.).  —  Un  désastre  en  Algérie,  280. 

Jacquot  (J.-B.).  —  Situation  agricole  dans  les  Vos- 
ges,  76',    2r7,   3t§,   424,   537. 

Jaunin  (Georges).  —  Un  cercle  agricole  sur  le 
plateau  du  Roumois,  2i3.  —  Les  Concours 
d'Evreux,  33 1.  —  Congrès  national  d'industrie 
laitière,  382. 

Labounoux  (P.). —  Concoius  beurrier  d^Yvetot,  91. 

Lebailly  (Charles).  —  La  durée  de  la  période  con- 
tagieuse dan3  la   fièvre  aphteuse,  17. 

Leroy  (André).  —  Un  concours  du  lait  propre  et 
sain,  232. 

Lesne  (P.).  —  Le  Doryphora  de  la  pomme  de 
terre,  76.  —  Destruction  dt^s  criquets,  iig. 


514 

Lesourd  (F.)-  —  La  Journée  du  Lait,  à  Paris,  275, 
2jj3.  —  Vagon?  agricoles  cl  vagons  avicoles,  ^83. 

Malabre  (J.).  —  Le  mouvement  agricole  en  Rhé- 
nanie, 198. 

Mangin  (L.).  —  Les  parasites  des  insectes  nuisi- 
bles,   116. 

Manrin  (G.).  —  Charrue  brabiinl-double,  234.  — 
l-.lil  brabant-double  pour  jardi'ns,  /i79.  — 
(  Iharrue  à   bras,   5i8. 

Mansholt  Th.-.!.).  —  La  fécule  de  pomme  de  Icrrc 
aux   Pays-Bas,   433. 

Marchadier.  —  Pralinage  des  scmcnc^'S  de  blé,  48o. 

Marin  (R.).  —  Prix  à  la  culture  et  rendement  du 
blé  aux  Etats-Unis,  229. 

Maupas  (Albert).  —  L'agriculture  allemande  et 
la   question   des  engrais  phosphatés,   191. 

Monicault  (P.  de).  —  L'ergot  du  blé,  169.  —  Le 
Concours  de  Château-Salins,  23o.  —  Un  nouvel 
aspect  de  la  question  du  lait,  344- 

Motte  Marcel  IL).  —  Un  débouché  pour  l<'s  fruits 
ili-   France,   622. 

Mottet  (S.).  —  Le  sapin  de  Douglas.  4 16. 

Noffray  (E.).  —  Plantes  nuisibles  et  encombrantes 
lies  prairies,  199.  —  Les  friches,  leurs  avantages 
.t   leurs  inconvénients,  362,  376. 

Passelègue  (G.).  —  Essais  d'arrachage  mécanique 
(lu  lin,  ii3.  —  Arracheurs  de  lin,  177,  196.  — 
Chariot  des  Moëres,   237. 

Perichon  (A.).  —  Le  blé  rouge  d'Ecosse,  236. 

Pettré  (F.).  —  Gazogènes  au  charbon  de  bois  pour 
moteurs  agricoles,  76,  233.  —  Des  aéro-électri- 
ques, 258.  —  Exposition  agricole  à  Melun,  3oo. 

—  Exposition  des  combustibles   liquides,   335. 
Pluchet  (Eugène).  —  Les  modes  d'emploi  des  en- 
grais. 97. 

Ponsard  (L).  —  Les  concours  de  Chambéry,  4oo. 

—  Revue  de  l'étranger,  48 1. 

Rabaté  (E.).  —  Propagande  pour  la  production  du 
blé,  249.  —  Programme  d'intcnsificalinn  de  la 
{.rodiiclioti   blé,  35i,  38o,   3o5. 

Rachel-Séverîn.  —  Concours  du  plus  bel  épi  de 
blé.   357. 

Rigolard  fLiiurenl).  —  Les  bois  coloniaux  à  l'ex- 
position de  Marseille,  117. 

Ringelmann  (Max).  —  Emmagasinage  du  pétrole. 
3ij  —  Note  sur  les  tracteurs,  38.  —  Garages 
d'automobiles    rurales,    94.    —    Porcheries    en 


TABLE  ALPHABÉTIQUE  DES  GUAVLllES  .NOIRES 


plein  air,  193.  —  Cheval-vapeur  et  cheval  vi- 
vant, :>i5.  —  Champignon  destructeur  des  cliar- 
pentes.  iî56.  —  Génie  rural  en  Suisse.  33o,  074, 
:i97.   —   Abreuvoirs,   4i8. 

Rodât  Ch.  de).  —  Semences  de  pommes  do  terre 
contrôlées  sur  pied,  4oo, 

Roger  (^R.i.  —  Les  runiex  dans  les  prairies^   102. 

Rolland  (L.).  —  Semences  de  pommes  de  terre 
contrôlées  sur  pied,  4oo. 

Rouart  ^Eugène).  —  Mathieu  de  Dombasle  et  l'en- 
seigmment  agricole,  493. 

Sagnier  (Henry).  —  Ecoles  d'Agriculture  pom 
jeunes  filles,  53.  —  L'œuvre  agricole  du  Prin- 
ce de  Monaco,  Sg.  —  Le  Doryphora  de  la  Pom- 
me de  terre,  76.  —  Les  méthodes  modernes  de 
r.\viculture,  ii4.  —  Mort  de  M.  Auguste  Sou- 
chon,  i36.  —  L'Institut  des  recherches  agrono- 
miques, 189.  —  \  l'Exposition  coloniale  de 
Marseille,  218.  —  Le  Vignoble  de  l'Ile  Verte, 
253.  272.  —  Annuaire  économique  du  Maroc, 
4.36.  —  Centenaire  de  l'Ecole  de  Roville,  456. 
—  La  Galle  verruqueusc  des  pommes  de  terre, 
476.  —  Société  centrale  d'Agriculture  de  Meur- 
llic-ii-Moselle,  '182.  —  Le  centenaire  de  Pas- 
teur, 53 1.  —  Chronique  agricole,  5,  25,  45, 
tiS,  <'^5.  io5,  2o5,  225,  245,  265,  285.  3o5,  325, 
l'tCu).    3S().    '|(>9.    420,    V'19.    'j^o,    '189.   009, 

Pour  accroître  nos  rendements 


'■>:>(). 
Schribaux  (E.). 

en  blé,  i5i,  179. 
Serin.   —  Le  trafic  des  blés   tardifs  du   Ncnd   dans 

la   région   méridionale,   220. 
Simonot  (.T.).   —  Concours  de  la  race  Jurassique 

tachetée  rouge,  3i3.  —  Syndicats  d'élevage  des 

espèces  ovine  et  porcine  dans  le  Jura,  357. 
Sirot  (M.).   —   Ensilage   des   fourrages  verts,   48o. 
Sourisseau  (J.-II.).  —  Un  treuil  électrique  à  flèche 

d'ancrage  amortisseur,  4i8,  438,  459. 
Thomas)  (G.).   —  Arboriculture  fruitière,  méthode 

(le  protection  contre  les  tromperies,  118.  —  La 

protection  de  la   noix  française,  338. 
Truelle   (A.).    —   Maladie   de  la    graisse   du  cidre, 
.  7().  —  Sucrage  des  cidres  avec  le  miel.  338. 
Vallée  (IL).  —  La  durée  de  la  période  contagieuse 

(le  la   fièvre  aphteuse.   160. 
Zacharewicz   (Ed.").    —   Semences  de  choix   de  blé 

dans  le  Vaucluse,  4i. 


TABLE  ALPHABÉTIQUE  DES  PLANCHES  HOBS  TEXTE 


Gales  de  la  Pomme  de  terre,  74. 
Galle  noire  de  la  Pomme  de  terre,  1-4. 
Poires  Passe-Crassnne  et  Doyenné  dlnv^r,  274. 


Pommes    Cuîcille    blanc    et    Reinette    du    Canmhi, 

3.,S. 


TABLE  ALPHABÉTIQUE  DES  GRAVURES  NOIRES 


Automobiles  rurales.  —  Emplacement  né-cessaire, 
95  ;  —  plans  d'un  garage  d'une  voiture,  95  ; 
— de  deux  voitures,   96    —  plan  gé-néral,  97. 

Blé.  —  Epi  de  blé  hybride  de  l'Argonne,    i54. 

Cercle-cinéma  agricole  de  Theillement,  21 4  ;  — 
tracteur    prcnluisant    l'électricité.    2i5. 

Chariot  utilisé  dans  les  Moëres,  ■.»37. 

Charrue.  —  Charrue  Bjijac  à  rclevage  automati- 
que, i54,  i55.  —  Charrue  brabant-double,  Li- 
bellule, 234,  235.  —  Charrue  brabant-do\ible 
Le  Manndier,  479.  —  Charrue  à  bras  povn  jar- 
dins DnJQc,  5i8,  519. 


Culti\aleur    Bajac    à    relevagc    antoniatitiih  .     mij, 

296. 
Doryphura  de  la  pomme  de  terre  aux  différentes 

pliases  de  son  existence,  77. 
Dunes    en    voie  de    fixation    à    Cua-Lo    (Annam), 

336,   337. 
Ecole  (l'Agriculture  pour  jeunes  filles  au  château 

(I,.    Relleville.   54,    55. 
Exposilions.  —  Exposition  du  plus  bel  épi  de  blé, 

\iie   d'une  partie  de   l'exposition,   358,   359.   — 

ll\|m«ilioii  (rildrlieiillure  :  exposition  des  fn'il* 


TABLE  ANALYTIQUE  DES  MATIÈRES 


•45 


de  collection,  .'498  ;  exposilian  collective  de  la 
Cie  P.   O.,    ^98- 

Galle  vcrruqueuse  de  la  pomme  de  terre,  touffe 
de  Saucisse  attaquée,  477;  —  touffe  d'Instilut 
lie  Beauvais  attaquée,  477- 

Labourage  électrique.  —  Schéma  d'un  chantier 
avec  deux  treuils,  liig;  —  treuil  Estrade  disposé 
pour  le  transport  sur  route  .419;  —  treuil  Es- 
trade arrivant  au  chantier  de  labourage,  4^0;  — 
f'èohe  d'ancrage  amortisseur,  détail  de  la  flè- 
che, 420;  —  mode  d'action  de  la  flèche,  438; 
—  mode  d'action  des  disques  coupants  pour 
empêcher  le  ripagc,  439;  —  treuil  Estrade  au 
travail,  409;  —  treuil  Estrade  disposé  pour  le 
transport  sur  route  (t)"pe  1922),  46o  ;  —  alimen- 
tation de  deux  treuils  de  labourage  électrique 
avec   une  batterie  d'accumulateurs,  46o. 

Lin.  —  Arracheur  Marshall,  178.  —  Arracheur 
Push-Tombyll,   196. 

Magasin-réservoir  à  pétrole,  coupe  verticale,  34. 

Mathieu  de  Dombasle,  portrait,  467. 

Moutons.  —  Un  bon  raceur  de  Chanlcmerle 
(Dishley-Mérinos),  i34.  —  Lot  d'agnelles  d'un 
an  chez  M.  Boisseau,  à  Chantcmerle,  i35.  — 
Béliers  de  la  race  de  Corse,  378.  —  Troupeau 
à  la  montagne,  sous  la  garde  d'une  bergère,  en 
Corse.  379.  —  Troupeau  réuni  dans  la  cour 
d'une  ferme,  dans  la  plaine,  en  Corse,  379. 

Oies  blanches  du  Poitou  :  reproducteurs  et  birons, 
12  ;  —  peaux  tannées,   i3. 

Pasteur.   —   Son   portrait,   591. 


Ponte.  —  Diagramme  de  vingt  années  du  con- 
cours d'Hawskbury,   355. 

Porcs.  —  Pâturage  à  cochons  de  Witzwill,  194;  — 
déversement  à  Witzwill  des  ordures  ménagères 
de  Berne,  igS.  —  Système  de  marquage  des 
porcs  employé  au  Mexique,  ,317. 

Poulailler.  —  Gra'nd  Poulailler  établi  iKuir  la 
ponte  d'hiver,    ii5. 

Roue  d'un  camion-tracteur  munie  de  chaînes  anti- 
dérapantes, 39. 

Rumex  à  feuilles  obtuses,  i33. 

Temple  d'Angkor,  au  Cambodge,  219. 

Tracteurs.  - —  Attelage  Boichot,  à  décrochage  auto- 
matique,  5oi. 

Treuils.  —  (Voir  Labourage  et  Roue). 

Vaches.  - —  Vache  de  race  Jurassique  tachetée 
rouge,  appartenant  à  la  Fédération  des  Associa- 
lions  agricoles  de  Gex,  3i5.  —  Vache  Gasquetle, 
prix  de  championnat  au  Concours  spécial  de  la 
race  Normande,  333.  —  Vache  de  la  race  de 
Tarentaise,  placée  en  première  classe  au  Con- 
cours spécial  de  Chambéry,   4oi. 

Vacherie.  —  Voie  étroite  et  wagonnet  destinés  au 
transport  de  la  nourriture,  173;  —  transporteur 
de  fumier  à  suspension,  173  ;  —  fumière  cou- 
verte et  transporteur  aérien,  174. 

Vigne.  —  Plan  du  domaine  viticole  de  l'Ile  Verte, 
sur  la  Gironde,  254;  —  une  des  prisés  sur  la 
Gironde  pour  la  submersion  des  vignes,  255;  — 
maisons  construites  pour  les  familles  d'ouvriers, 
255  ;  —  labour  d'une  vigne  recépée,  272  ;  — 
vues  de  l'un  des  cuviers,   278. 


TABLE  ANALYTIQUE  DES  MATIÈRES 


Abattoirs  coopératifs,  5,  20;  —  circulaire  du  mi- 
nistre de  l'Agriculture,  29. 

Abreuvoirs,  dans  la  vacherie,  342;  —  abreuvoirs 
militaires,   4i8. 

Abricotier  dans  la  vallée  du  Rhône,  271. 

Absinthe  et  liqueurs  similaires,  28. 

Académie  d'Agriculture.  - —  Election  d'un  membre 
titulaire,  Gi  ;  —  de  correspondants,  444,  463, 
465.  —  Félicitations  à  M.  Méline,  32o;  —  à 
M.  Maquenne,  320.  —  Mort  de  M.  A.  Hurion, 
20;  —  de  S.  A.  S.  le  prince  de  Monaco,  60;  — 
de  M.  David  Cannon,  60;  —  de  M.  Paul  Muller, 
60;  de  M.  A.  Souchon,  32o;  —  du  baron  Raoul 
Astior  de  la  Vigerie,  32o;  —  de  M.  Roger  Graf- 
fin,  385.  —  Obsèques  du  prince  de  Monaco,  99. 

—  PréstMitation  d'ouvrages,   100,  363,  465,  5o4. 

—  Présentation  de  manuscrit,  485.  —  Récep- 
tion de  M.  Worms,  320.  —  Comptes  rendus  des 
séances,  19,  60,  99,  120,  3)o,  3G3,  385,  443,  463, 
485,    5o4,    524. 

Accidents  du  travail,  366;  —  projet  de  loi,  449- 

—  loi,    5o3  ;    —   en    agriculture,    5i2. 
Acide  phosphorique  eu  luzerne,  446. 

Acide  sulfurique,  pour  la  destruction  des  mau- 
vaises herbes,  463  ;  —  des  sauves,  486  ;  de  la 
ravenelle  blanche,  5o5  ;  —  des  cadavres  d'ani- 
maux,   282. 

.Vfrique  occidentale  française.  —  Sa  production 
agricole,  34o. 

Agenda   aide-mémoire  agricole  pour   1923.  492- 

.Alcool,  sn  production,  8,  87,  206,  286,  370,  470. 
'  .Mgérir-.  —  Institut  agricole,  307.  —  Territoires  du 


Sud  algérien,  287,  4ii-  —  Un  désastre,  280.  — 
Cochenille  de  l'oranger,   007. 

Allemagne.  —  Engrais  phosphatés,  191.  —  Ex- 
portations en  Allemagne,  246.  —  Fourniture  du 
sulfate  d'ammoniaque,  6. 

Allocations  familiales  en  horticulture,  452. 

Almanach  de  la  Société  des  Agriculteurs  de  Fran- 
ce pour  1923,  492. 

Alucitc,  sa  destruction  dans  les  greniers,   222. 

Alsace  et  Lorraine,  direction  de  l'Agriculture, 
492.  —  i®""  Congrès  de  la  Fédération  agricole, 
108.  —  Enseignement  agricole,  45.  —  Lutte 
contre  les  moustiques, 45.  —  Sélection,  269, 
290,   354,  523. 

Amérique.  —  Commerce  du  bétail,  425. 

Anes,  tarifs  douaniers,  371. 

Angleterre,  recensement  du  bétail,  328;  —  récol- 
tes, 4ii;  —  recherches  scientifiques  d'Avicul- 
ture, 3i8;  —  fièvre  aphteuse,  87;  —  trafic  des 
fruits,  27,  125;  —  statistique  agricole  en  1922, 
317;  —  Société  royale  d'Agriculture,  472. 

Angélique.  —  Culture  contin\ie,   525. 

Annam.  —  Fixation  des  dunes,  335. 

Apiculture.  —  Exposition  ambulante,  45 1,  483. 

Appellation  d'origine.  —  «  Calvados  ",  100;  — 
circulaire  ministérielle,  137. 

Apprentissage  agricole.  —  Ferme  de  Bel-Air,  207. 

Arboriculture  fruitière.  —  Méthodes  de  protection 

.  contre  les  tromperies,   118;  —  lutte  contre  les 

fourmis,  182;  —  lutte  contre  la  chlorose,   162. 

Argentine.  —  Camp  expérimental  de  San-Justo, 
i38. 

Armoise,  sa  destruction  dans  les  champs,  34i. 

Arsenicaux.  —  Arsenicaux  en  Agriculture,  66;  — 
arrêté   du    7   juillet   1922,    73;  —   Arséniate   di- 


546 


TAlîLE  ANALVTIQUE  DES  MATIÈRES 
de  soude  el  stéri 


plonibique,  445;  —  Arsciiiat. 

Jisation  du  sol,  /it3. 
Associai  ion?.  —  Voyage  à   Paus  dos  Assocurtions 

a^ricoks  d'Alsace  el  de  Lorraine,  A?*-  —  Asso- 

cfation  pour  ravancemcnl  des  sciences,  16. 
Assolemenl,  pour  terres  silico-argileusea,  420. 
A^Muancesi   nuiluelies   agricoles    :    Répartition    ihs 

subvenlions.    '17.   —  l'iojel  d'assm-ana-   .nnlre 

les    calamiic-',    ^ag. 
Attelage  à  décrochage  automatique  pour  tracteur, 

ùoi. 

Aubépine,  germination  des  graines,  àJ2. 

Automobiles  rural.s,  kiiT*  garages,  94;  —  meen- 
aie  d'autoMiulule  dans  un  garage,  122;  protec- 
tion du  radiateur  contre  le  Iroid,  300. 

Aviculture  —  Méthodes  modernes,  ii4.  —  Con- 
cours national  de  ponte,  uhl  ;  —  emploi  des 
nids-trappes,  2IH  ;  —  l'Aviculture  à>  1  école  se- 
condaire, 4<Ja;  —  recherches  scientifiques  en 
Vn-^letene,  3 18.  —  Exposition  à  Tunis,  268.  — 
exposition  ambulanite,  227,  483.  —  4ti«  Exposi- 
tion nationale,  47S.  —  Exposition  à  Cacn,  348. 
Exposition  de  la  Société  centpale,  2(36'. 

Avit^minites  aiguës,  425;  —  aTilaniiimte,   5o4. 

Avoine  —  Résultats  approximatifs  de  la  récolte 
de  H)22,  3o6,  3io;  —  culluies  d  avoine  envahies 
par  i'ivraic,  282;  —  avoine  à  chapelet,  24i;  — 
sa  place  dans  l'assolement,  81. 

ATurl.iM.-n«  épizooliqine,  it><().  —  Dls  \arlRS,  ^09. 

n 

Bas-Gruisivaudan,  373,   oyO. 

Basse.cour  (Voir  Poules  et  Volailles). 

lialleusc,  ses  machines  accessoires,  822. 

Battue*.  —  Pouvoirs  des  préfets,  443. 

Bail  —  Progoralion,  42,  161.  —  Expiration  de 
bail  d^'  métayage,  62;  —  entrée  en  jouissance, 
14,  ;  __  baux  à  ferme  et  baux  à  loyers,  236. 

Belgique.  —  Société  nationale  de  laiterie,  248, 
3^2  ;  —  importation  de  viande  fraîche  de  porc, 
jliO;  —  exposition  de  machines  agricoles,  348. 

Bélier    hvdtaidiquc,    626. 

Bénéfices"  agricoles.   —  Excès   d'imposition,  261; 

—  bénéfices  agricoles  et  vie  chère,  i56,  171. 
Bergers.  —  Ecole  nationale,  208,  287. 

UJ.(ail.  —  Police  sanitaire,  286,  347,  '''3°;  —  re- 
censement, i46;  —  1*^?  grands  facteurs  de  sa 
production  au  Maroc,  lui.  —  Le  bétail  bovin  à 
Madagascar,  121,  384.  —  Le  béUiil  en  Angle- 
Iriiv,  328;  —  son  commerce  eh  Amérique,  420; 

—  sa  circulation  sur  Ic^  routes,  ôo6.  —  Marché 
de  la  Villetle,  5o5.  —  Ilerd-book  v«ndéen,  4ro. 

—  Sél<>crion  en  Alsace  <t  en  Lorraine,  354  ;  — 
races  Normande  au  Bré-il,  7.  (Voir  Alimenta- 
lion.  Concours,  Maladie*).  —  Race  bovine  vos- 
giciinc   d'Alsace.    5:>3. 

Betteraves,  porlc-graines,  M  :  —  ltitlriave<  et  su- 
cre on  Russie,  107;  —  production,  45i  ;  —  ri- 
chesse des  betteraves  à  sucre,  286  ;  graines  de 
be||<raves  à  sucre,  490. 

Beurre,  sa  fabrication,  81;  —  contrôle  beurrier 
dans   le    Bessin,    166  ;   —  coniinerc*-,   5i2. 

Bibliographie.  —  La  MulualU'é  agricole,  par  J.  Si- 
monot,  19  ;  —  Le  guide  du  Forestier,  par  Bou- 
qui't  de  la  Gryc,  81  ;  —  Les  landsdiaflen  el  leurs 
opi' rations  de  crédit  hypothécaire  en  Allema- 
gne, par  Tcherkynsky,  i4o;  —  Compte  rendu 
iliL  Congrès  des  Associulions  ngriroU's  des  régions 
dévastées,  i4r;  —  Une  mission  d'étude  des  éle- 
veurs d'oies  du  Sud~Ouest  en  Alsace,  par  PL  Vcr- 
dier,  i4r  ; —  La  Goutte  d\'nu ,  par  E.  Marogcr, 


i4i  ;  —  L'œuf  de  Poule ^  par  Maréchal, 
i4i  ;  —  Questions  agricoles  d'après  guerre,  par 
A.  Martin,  24o;  —  La  Connaissance  du  laif,  par 
Marc  Eouassier,  24o;  —  Dispositif  d'un  domai- 
ne, par  J.  rixier,  24o;  —  Aliments  du  bétail  et 
inioxicalion-i  alimentaires,  par   R.    Gouin,   24o; 

—  Bulletin  du  Syndicat  des  fabricants  de  Sucre 
de  France,  24 1  ;  —  Les  blés  cultivés,  par  Denaif- 
l'v.  Colle  el  Siiodot,  261  ;  —  Annuaire  Lambert, 
a8i  ;  —  Drainage  et  assainissement  des  terres, 
par  Risler  cl  Wéry,  281  ;  —  Hapports  sur  les  fer- 
mes expérimentales  et  les  champs  de  démons- 
tration d'Eivre-et-Luir,  par  Uarola  cl  Bailly,  281  ; 

—  Une  mission  agricole  en  Pays-Bas,  par  L. 
Rolland,  281;  —  Congrès  national  de  la  Mutua- 
lité et  de  la  Cuopcraliun  agricoles,  384  j  —  La- 
rousse agricole,  384;  —  Le  livre  de  l'abeille, 
par  E.  Alphandery,  363;  —  La  vie  pastorale 
dans  les  Alpes  françaises,  par  P.  Arbos,  4o4'  ',  ■ — 
Le  Socialisme  et  l'Agriculture  française,  par 
Maurice  Lair,  463  ;  —  La  Sauvagine  en  France, 
par  Louis  Ternier,  624  ;  —  Hybrides  produc- 
teurs directs,  par  E.   Creuzé  et  lléron,  524. 

Blé.  —  Projet  de  loi  relatif  à  son  utilisation,  5, 
■jô;  —  aEinences  de  choix  dans  le  Vaucluse,  4i  ; 

—  Comité  national  du  Blé,  45,  325.  —  Concours 
du  plus  bel  épi,  47,  307;  —  loi  sur  la  meilleure 
utilisation  des  l)lé  et  farine,  991;  —  décret  sur  la 
meilleure  utijisation  des  blé  et  farine,  118;  — 
blé  Carlotta  StrampeUi,  100  j  —  Essais  de  varié- 
tés de  blés  au  Maroc,  100;  —  Décision  relative 
à  la  moulure  cl  à  la  fabrication  du  pain,  io5; 

—  Circulaire  sur  l'intensification  de  sa  produc- 
tion, 125;  —  Semis  à  grands  ccarlemenls,  i38; 

—  sa  place  dans  l'assolement,  142;  —  Semaine 
nationale  du  blé,  i47,  470;  —  Pour  accroître 
nos  rendements  en  blé,  i5i,  179;  —  Blé  hy- 
bride de  l'Argonne,  i53;  —  Blé  cl  pain,  i65, 
4o5;  —  Affiche  de  propagande,  166;  —  Ergot 
du  blé,  169;  —  Arrêté  conc.  la  mouture,  178; — 
Mélanges  de  blés  pour  semis,  182;  —  Façons 
culturales,  202  ;  —  Arrêté  relatif  à  la  constitu- 
tion des  Commissions  départementales  d'utilisa- 
tion, 220;  —  Blés  tardifs  du  Nord,  220;  — 
Carie  du  blé,  221,  253,  3o2  ;  —  Récolte  de  1922, 
225,  285,  288,  3o5;  —  Prix  à  la  culture  cl  ren- 
dements aux  Etats-Unis,  229;  —  Blé  rouge 
d'Ecosse,  236;  —  Quelques  variétés,  24i  ;  — 
Propagande  pour  sa  production,  249;  —  Blés 
du  Maroc,  28O  ;  —  Importation  du  blé,  346;  — 
Int.uisification  de  sa  proJuction,  35o,  38o,  895 ; 

—  Ergol  du  blé  dans  l'Ain,  36o  ;  —  Essais  de 
blé  dans  le  Tarn,  34i  ;  —  Embiavures  de  1922, 
385,  4i3;  —  sa  production  cl  son  commerce, 
389';  —  sa  sélection  en  Suisse,  392;  —  Arrêté 
relatif  à  la  fabrication  des  pâles  alimentaires, 
4o4;  —  Coopérative  de  vente  de  blé,  4io;  — 
Période  critique  du  blé,  .\i2;  —  Accroiss<'ment 
de  ses  rendements,  421  ;  —  ses  succédanés,  469; 

—  Commission  de  l'utilisation  du  blé,  471  >  — 
son  commerce  général,  471;  —  Pralinage  des 
(Semences  de  blé,  48o  ;  —  Décrets  r<;latifs  à 
l'addition  de  succédanés  à  la  farine  entière, 
484,  529  ;  —  La  question  du  blé  à  ITiiion  Cen- 
trale  des   Syndicats   agricoles,    497- 

Bière  de  ménage,  3o2. 

Rois.  —  Récolte  (!<•  bois,  ?.65  ;  —  Pacage  dans  les 
bois,  360;  —  Prix  du  bois  sur  pied,  406;  — 
Rois  coloniaux  à  l'exposilion  de  Marseille,   117; 

—  Bois  de  châtaignier,  485;  —  Bois  de  chauf- 
fage,  161. 

Bottcleusc  à  fourrage,  24i,  242. 


TABLE  ANALYTIQUE  DES  MATIÈRES 


517 


Bouilleurs    de   ciii,    régime,    25,    52G. 

Boulangers.  Grève  à  Paris,  469. 

Bovins,  leur  croisement  avi>c  le  buffle,  46i  ;  — 
bovins  Gharolai^  et  Limousins,  valeur  des  ma- 
jiiemcnts,  5o5     (Voir  Bétail). 

Brésil.  —  Introduction  de  la  race  bovine  Nor- 
mande,   7. 

Budget  de   l'AgiicultTire,    ïo5,   oGy,   ii^g. 

Buffle,  son  croisement  avec  les  bovins  communs, 
46i. 

Cuis,  son  utilisation  en  haie,  iGi. 


Cadavres  d'>aminaux,  leur  destruction  par  l'acide 

snlfnrique,  282. 
<(  Calvados  ».   Appellation  d'origine,   100. 
Camp  expérimental  de  San-Justo  (Argentin^.'),  i38. 
Campagne  de  Caen,  209. 
Canali-salion  d'eau,  /i46. 
Carburant  national,  090. 

Carie  des  céréales,  253,  002;  —  Carie  du  blé,  221. 
Carreaux  pour  cliâssis   niaraîchci-s,   262. 
Cendres    volcaniques     :     leur    valeur    fertilisante, 

53o. 
Centenaire   de   Pasteur,    107,    53 1. 
Cercle  agricole  sur  le  plateau  du  Houmois,  2i3. 
Céréales.  —  Récolte  1922,  280;  —  Carie,  253,  3o2. 

—  au  Congrès  de  Marseille,  ooG  ;  — •  leurs  mar- 
chés réglementés,  /ii2;  —  enlèvement  des  pous- 
sières de  leurs  balles,  426. 

Cerises,  38. 

Chalossc,  49- 

Chambres  d'Agriculture,  365,  345,  489. 

Charbon  de  l'Orge,   181. 

Chariot  des  Maërcs,   207. 

Charpentes,  un  champignon  destructeur,  256. 

Charrue.  —  Charrue  rigoleusc,  82  ;  —  Charrue  à 

relevage  automatique,    i55;         Brabant-double, 

234  ;  —  Braba'nt-double  pour  jardins,   479  '>  — 

à  bras,  5i8. 
Chasse,    son   ouverture,    127. 
Châtaignier.   —  Maladie  de   l'encre,   Soi  ;   —  son 

bois,  485. 
Chaulage,  245. 

Chauffage  à  l'eau  chautle,  32 1. 
Chefs  noirs  dans  nos  champs,   i49. 
Cheval.    —  Cheval-vapeur  et  cheval    vivant,  210; 

—  Bronchite,  32i  ;  —  Tarifs  douaniers,  871  ;  — 
Remonte  de  l'armée,  469;  —  iFenêtres  d 'écurie. 
Soi  ;  —  Achat  d'étalons  par  l'Etat,  S71  ;  —  Ra- 
tion d'une  jument  trotteuse,  102.  (Voir  Con- 
cours). 

Chèvre.  —  Elevage  en  Colombie  britannique,  i3S; 

—  ^n  Hollande,  139. 
Chiendent.  34 1  • 

Chiens  raliers.   ■ —  Adresse  d'éleveurs,   42. 
Chloropicrinc.  - —  Destruction  des  punaises,  Saa. 
Chrysanthèmes.  —  Exposition,  889. 
Cidre.  — :  Maladie  de  la  graisse,  79;  —  mousseux, 
386;  —  emploi  des  levures  sélcatonnées,  452; 

—  Sucrage  avec  le  miel,  458. 
Cinématographe,     dans     l'enseignement    agricole, 

•485. 

Cinquantenaire  de  la  vie  politique  de  M.  Mélinc 
86,  126,  i45. 

Citernes,  221. 

Cloches  maraîchères,  262. 

Cochenilles  de  l'oranger,   181. 

Code  de  la  Route,  i25,  2o5,  286;  —  Circulation 
du  bétail,  5o6. 

Collaborateurs  principaux  du  Joariuil  d'Agricul- 
ture pratique,  2.' 


Colombie  britannique.  —  Elev^^ge  des  chèvres, 
i38. 

Goîonisalion  agricole.  —  Essai  en  France,   109. 

Combustibles  liquides.  —  Congrès  et  exposition, 
268,  335,  435,  445. 

Comice  agricole  de  Château-Salins,   i85. 

Comité  national  du  Blé,  325^ 

Commerce.  ■ —  Gonvention  commerciale  avec  l'Es- 
pagne, 65;  —  Commerce  du  blé,  889,  471;  — 
du  vin,  347,  43o;  —  des  protluits  de  laiterie, 
iiSi  ;  —  avec  le  Maroc,  43î  ;  —  des  bestiaux  en 
Amérique,  4^5;  —  Commerce  frauduk-ux  des 
eemences,  3o5;  —  des  noix,  225,  289;  —  du 
vin,  207,  246,  347,  43o.  —  Gommercc  -îles 
porcs,    52'6. 

Revue  Commerciale  dans  tous  les  numéros.  (Voir 
Importation  et  Exportation). 

Conmiissions.  internationale  d'Agriculture,  5,  26; 

—  déparlemenlales   d'utilisation  du  blé,    ■'•>o. 
Comptes,  à  la  ferme,  485. 

Concours,  agricole  de  Saiut-Lô,  187,  228,  871  ;  — 
Pouiliy-cn-Auxois,  187;  —  du  Mans,  188;  — 
de  Pithiviers,  167;  —  de  Besançon,  i48,  r68  ;  — 
de  Nevers,  43i  ;  —  de  Moulins  en  1923,  452  ;  — 
du  Comice  de  Soissoiis,  107;  —  de  Melun,  68; 

—  de  Marquion  (P.-de-C),  28;  —  de  Compiè- 
gne,  57;  —  de  Chambéry,  4oi  ;  —  de  Pontivy, 
208;  —  de  Montauban,  228;  —  de  Château-Sa- 
lins, 281  ;  —  d'Evreux,  228,  23i  ;  —  de  Rewnes, 
i48,  247;  — de  Chagny,  128. 

Concours  de  la  race  bovine  Parthcnaise  et  de  l'es- 
pèce mulassière,  à  Niort,  16;  —  de  la  race  ta- 
chetée rouge,  à  Berne,  287  ;  —  de  la  race  bovine 
Vosgiennc  ,  à  MdlsheLm,  Sgi  ;  —  des  races  bo- 
vines -Frisonne  et  Hollandaise,  227;  —  de  races 
bovines  à  Landerncau,  248;  —  de  la  race  Juras- 
sique, 7;  —  de  la  race  Tarine,  7;  —  de  la 
race  bovine  Maine- Anjou,  88  ;  de  taureaux,  à 
Berne,  108  ;  —  de  la  race  bovine  Normande,  à  St- 
Lô,  871  ;  —  de  la  race  Tarentaise,  à  Chambéry, 
4oi  ;  —  de  la  race  bovine  Flamande,  268;  — 
de  la  race  Jurassique  tachetée  rouge,  à  Lons-le- 
Saunier,  i48,  8i3;  —  de  la  «race  Charolaise.  à 
Moulins,  167,  482  ;  à  CharoUes  et  à  St-Aïuaud, 
5x1. 

Concours  des  races  ovines  du  littoral  de  la  Manche, 
à  Analogues,  i48;  —  de  la  race  ovine  Solognote, 
à  Salbris,  127;  —  des  races  ovines  et  porcines 
Normandes  et  de  brebis  'Dishley-Mértnos,  à 
Evreux,  127,  147;  —  de  la  race  ovine  en  Corse, 
372;  —  de  la  race  ovine  du  Larzac,  68. 

Concours  d'étalons  de  gros  trait  à  Hazebrouck, 
3o8;  —  de  la  race  chevaline  Ardennaisc,  dans 
l'Aube,  287;  —  de  races  chevalines,  \  Moulins, 
248;  —  de  là  race  Perc'heronnc ,  227;  —  des 
((  Ecuries  du  Hainaut  »,  227;  —  d'animaux  re- 
producteurs des  espèces  chevaline  et  bovine,  à 
Bcrgues,  48;  —  de  la  race  Boulonnaise,  7;  — 
de  la  race  chevaline  Ardcnnaise,  266;  —  du 
Cheval  de  trait  belge,  167;  —  de  la  Société 
hippique  Percheronne,  187. 

Concours  de  la  race  porcine  à  Aubagne,  891;  — 
national  de  ponte,  87,  247,  4o5  ;  —  de  vache- 
ries, laiteries,,  226;  —  du  lait  propre  et  sain, 
282;  —  beurrier  d'Yvetot,  61,  91;  —  poniolo- 
giques  à  Quimper,  208,  44i  ;  —  des  vins  et  bois- 
sons à  Paris,  45o;  —  du  plus  bel  épi  de  blé, 
357;  —  d'épis  de  mais,  326;  —  de  profits  pour 
jeunes  cultivateurs,  i4o;  —  militaires  de  trac- 
teurs, 2o5  ;  —  d'arrachage  mécanique  du  lin, 
47;  —  du  Syndicat  des  éleveurs  nivernais,  267; 
—  du  Syndicat  des  Agriculteurs  de  la  Mayenne, 


548 


TAULE  ANALYTIQUE  DES  àJATIKKES 


a6^;  _  de  la  Sociélé  d'Agriculture  de  l'Orne, 
G»;  —  départemental  de  la  Mayenne,  48;  —  dé- 
parlcnienlal  d'Ille-ct-Vilaine,  i88;  —  départe- 
in<nlal  de  la  Savoie,  OS,  267,  4oi  ;  —  Coneours- 
foire  de  Bar-lc-Due,  i^S;  —  de  Caen,  127;  — 
Coucours-exposilion  du  Var,  1G7;  —  Avenir  du 
(ioiuours  central  de  roprodiieteurs,  /J7G.  — 
Coiienurs  spéeial  de  bo\ins  inscrite*  au  llerd- 
l»OL)k  normand,  53g. 
Congrès,  de  l'Union  des  Syndicats  agricoles  des 
Alpes  et  de  Provence,  85;  —  de  la  Fédération 
de»  Associations  agricoles  du  Centre,  86;  —  de 
la  Fédération  agricole  d'Alsace  et  de  Lorraine, 
108;  —  de  l'Union  centrale  des  Syndicats  des 
Agriculleurs  de  France,  ù  Hodcz,  i4;  —  de  la 
Mutualité  et  de  la  Cooinialion  agricoles,  à  Niort, 
3G,  56,  61  ;  —  des  Associations  agricoles  du  Cen- 
tre, à  Chartres,  3o8,  Sgi  ;  —  de  la  Fédération 
agricole  du  Centre  Sud  à  Brive,  2^8;  —  de  la 
Confédéralion  xiticole  de  Bourgogne,  à  Villc- 
franche-sur-Siiône,  872;  —  Congrès  agricole  a 
Spa,  027  ;  —  Congrès  international  de  laite- 
rie aux  Etats-Unis.  —  Congrès  de  l'élevage  ho 
^in  à  La  Haye,  53o. 

Congrès  international  d'Agriculture,  66,  347;  — 
national  d'Industrie  laitière,  364,  382;  —  pomo- 
logique  à  Quimper,  208,  44i  ;  à  Paris,  247;  — 
de  la  pommes,  en  1921,  5o4  ;  —  des  céréales  à 
Mai-seille,  248,  3o6;  —  des  combustibles  liquides, 
268,  445  ;  —  des  plantes  médicinales,  472,  b'Sç)  ; 
— d'oléiculture   de   l'Afrique   du    Nord,    1S6. 

Confédéralion   Générale   Agricole,    5i6. 

Conifères,  leurs  engrais,  ooG. 

Conseil  supérieur  de  l'Agriculture,  3o6,  3i5,  449- 

Conséquences  économiques  de  la  guerre,  20,  89. 

Conservatoire  des  Arts  et  Métiers,  chaire  d'Agii- 
cullure,  45o. 

Contrat  de   vente,   365. 

Contributions  foncières,  demande  de  dé^r.'w- 
niiut,   261. 

Contrôle   beurrier   dans  le  Bessin,    166. 

Conventions  commerciale  avec   l'Espagne,   G5. 

Coopératives,  agricoles,  872  ;  —  de  vente  de  blé, 
4io. 

Cornadis  pour  étable,  loi. 

Corne    torréfiée   pour    vigne,    201. 

Corse.  —  Concours  race  ovine,  872;  —  exploita- 
tion du  mouton,  877. 

Courlilière,  destruction,  i4i. 

Craie    puhérisée    comme    amendement,    245. 

Crédit  agricole.  —  Offlce  national,  27;  —  Avances 
consenties,  i25;  —  et  les  victimes  de  la  guerre, 
106,  469;  —  et  les  distilleries  coopératives,  45o, 

—  Caisses  régionales  et  comptes  de  dépôt,   101  ; 

—  Caisses  '  régionales    et  impôt    sur  le    chiffre 
d'affaires,    409. 

Criquets,  destruction,  319. 

Cultivateur  à  relevage  automatique,   295. 

Culture  mécanique.  —  Comité  central,  106;  —  et 
les  résultats  culturaux,  142;  —  et  la  plantatioii 
di'-i  ponmies  de  terre,   3>o;  —  et   la  \i;.'iie.   '|v<': 

—  eu    Algérie,   5io. 

Cultiirr'  d<-  printemps.  —  leur  situation,  86,   106. 


D 


Darlro«<-  des  pommes   de    terre,   444- 

1V<  l.iialiou   de    récolte    des   vins.    —    Loi    sur    ses 

délais,  5oa. 
Di'liuiitalioii    des  régions  viticoles.    —   Circulaire, 

61. 
Piplitéri.     .ivi.iiv.  lu    tiailemenl,    iSq. 


Distilleries    coopératives    agricoles.    —   et   Crédit 

agricole,  45o. 
Dommages  de  guerre.   —  Evaluation,   466. 
Dorvphora,  76,  99,  827;  —  dans  la  Gironde,  65; 

—  dans  le   Bordelais,   46,   492. 

Douane.  —  Tarifs  douaniers  en  Italie,  48;  —  des 
produits  d'origine  espagnole,  5;  —  droits  sur 
les  ânes,  871  ;  —  sur  les  chevaux,  871. 

Droit.  —  Demande  de  dégrèvement  de  contribu- 
tions foncières,  261;  —  Contrat  de  vente,  865; 

—  Incendie  d'automobile  dans  un  garage,  122; 

—  Récolte  de  bois,  365;  —  Demande  de  dégrè- 
vement des  bénéfices  agricoles,  261  ;  —  Presta- 
tions, i4i  ;  —  Enti-ée  en  jouissance  de  bail, 
i4i;  —  Prorogation  de  bail,  4^,  161;  —  Acci- 
dents  de  travail,    366;  —   Mur   mitoyen,   Soi; 

—  Pacage  dans  les  bois,  866  ;  —  Baux  à  ferme 
et  baux  à  loyer,  286  ;  —  Garenne,  201  ;  — 
Moulin  hydraulique,  22;  —  Location  d'avant 
guerre,  4i  ;  —  Expiration  de  bail  de  métayage, 
62  ;  —  Commerce  de  porcs,  026  ;  —  Marché 
de  graines  de  betteraves,   526. 

Dunes.  —  Fixation  en  Annam,  835;  —  Fixation 
des  dunes  sahariennes,  495. 


Eau.  —  Appro\  isiccunt'inent  du  sol,  020.  —  Eaux 
d'alimentation  au  Havre,   538. 

Ecoles.  —  d'Agriculture  de  Montagnac,  208;  — 
de  Trois-Croix,  248;  —  d'Angers,  8,  188,  287, 
807;  —  de  Saiiit-Bon,  128;  —  de  l'Oisellerie, 
128;  —  de  Fontaines,  128;  —  de  Rennes,   168; 

—  de  Genouillac,  168;  —  de  la  Haute-Savoie, 
188;  —  de  Pétré,  47;  —  Mathieu  de  Dombasle, 
88;  —  de  Chàtillon-sur-Seine,  88;  —  de  Beau- 
ne,  88;  du  Paraclet,  88 ;  —  de  Clion,  88;  —  de 
la  Brosse,  8;  —  de  Tunis,  28,  1G8,  45o;  — 
de  Cibcins,  186. 

Ecoles  d'Agriculture  d'hiver,  4i2;  —  de  Nanlua, 
3o8  ;  —  de  Glermont-l'Héraidt,  3o8;  —  de 
Bcauvais,  847;  —  de  Vesoul,  492;  —  Ferme- 
école   de   Paris,   8. 

Ecoles  nationales  d'Agriculture.  128,  187,  226, 
412;  —  de  Montpellier,  8;  —  Préparation  des 
candidats,  207;  —  Ecole  nationale  de  bergers, 
20S,  287;  —  des  industries  agricoles,  68;  — 
des  Eaux-ct  Forêts,  88,  186;  —  Fxole  d'Agri- 
culture de  Roville,  centenaire,  848,  456,  463. 

Ecole  nationale  d'Horticulture,  108,  188,  472;  — 
Ecole  d'horticulture  d'Hyères,  168;  —  Ecole 
nationale   d'industries  agricoles  de   Douai,    188; 

—  Ecole  de  mécaniciens  viticoles,  3o8  ;  —  de 
mécanique  agricole  à  Mons,  4i2  ;  —  d'Agrono- 
mie coloniale,  847;  —  de  culture  et  d'élevage 
d'Ath,.io8;  —  d'osiéricullurc  et  de  vannerie  de 
Fayl-Billot,  108;  —  d'.\gricultine  pour  jeune» 
filles  (château  de  Belleville),  53;  —  profession- 
nelle de  laiterie,  207.  (Voir  Institut  et  Ensei- 
gnement.) 

Ecosse.  —  Forêts,  100;  —  prix  du  lait,  46i. 

Ecuries.  —  Fenêtres,  3oi. 

Electricité,  en  Agriculture,  i46,  827;  —  dans 
les  compagnes,  66,  890;  —  en  Seine-et-Marne. 
87;  —  treuils  électriques,  4i8,  438,  459;  — 
réseaux  ruraux,  869  ;  —  dans  la  région  lor- 
raine,   5ii. 

Elévation   d'eau,   465. 

Enfants  étrangers.   —  leur  protection,   84 1. 

Engrais,  leur  transport,  370;  —  sur  sols  argilo- 
cal<aires,  iGa;  —  leur  épandage  en  ligni-s  rap- 
prochées des  semences,  121  ;  —  pour  pom- 
miers, 5o5  ;   —   pour  conffères,   5oG  ;   —  pour 


ÏAB-LE  ANALYTIQUE  Dî  S  .XÎATiKUES 


549 


vigne,  /»o5  ;  —  sur  la  hizerne.  ^-W  ;  —  dosage 
de  l'azote  assimilable,  /ii5;  —  sulfate  d'ammo- 
niaque, 6,  97,  i6i,  2o5,  245;  —  phosphates, 
46 1  ;  —  engrais  phosphatés  et  agriculture  alle- 
mande, igi  ;  —  scories,  486;  —  alcalinité  des 
scories,  6i  ;  tourbe  et  phosphate,  o42;  —  Po- 
tasse, 21  ;  —  Potasse  d'Alsace,  869;  —  Matières 
de  vidanges,  21;  — -  Marc  de  raisin.  4o6  ;  — 
Bourres  de  laine,  486  ;  —  Corne  torréfiée  pour 
vigne,  201  ;  —  Soufre  et  solubilisation  des  phos- 
phates  naturels,   i3o;   —  nitragine,   828. 

Enseignement  agricole.  —  En  Alsace  et  en  Lor- 
raine, 45  ;  —  par  correspondance,  827  j  — 
I>ar  le  cinématographe,  485;  —  ('ours  d'hiver 
à  Meaux,  872;  —  Enseignement  ménager,  8, 
186,  247;  —  Diplôme  d'études  supérieures 
d'Agriculture  appliquée,  128;  —  Enseignement 
agricole  et  Mathieu  de  Doniba<le,  498.  Voir 
Ecole). 

Ensilage,  des  fourrages  verts,  48o  ;  —  du  maïs, 
282  ;    du    soleil,    462. 

Epi.  —  Concours  du  plus  bel  épi  de  blé,  47,  867; 

—  Concours  d'épis  de  maïs,  826. 
Epicéas,  un  ennemi.   443. 

Ergot  du  blé,    169,  36o. 

Espagne.  —  Tarifs  douaniers,  5  ;  —  Convention 
commerciale,  65;  —  production  des  vins  en 
1922,  492- 

Etalons.  —  Achat  par  l'Etat,  071.  (Voir  Cheval). 

Etiing.  —  Empoissonnement,   162,  24i- 

Etats-Unifct —  Population  agricole,  425;  —  Prix 
à  la  culture  et  rendements  du  blé,  229. 

Exportation,  en  Allemagne,  246;  —  des  vins, 
491;  —  des  pailles,  490;  —  des  fourrages.  826, 
484. 

Expositions  agricoles  au  Luxembourg,  208;  — 
à  Versailles,  127;  —  de  Melun,  3oo;  —  agri- 
cole et  industrielle  de  Châleauroux,  452;  — 
coloniale  à  Marseille,  219;  —  d'aviculture.  87, 
348.   478,    266;   —   d'aviculture   à    Tunis,    268; 

—  avicoles  ambulantes,  227  ;  —  des  combusti- 
bles liquides,  835;  —  des  chrysanthèmes,  889; 

—  pomologique  du  Syndicat  agricole  du  Rou- 
mois,  482  ;  —  horticole  et  viticole  de  Villefran- 
chc.  453;  —  des  vins  du  Maçonnais  et  du  Beau- 
jolais, 491  ;  —  des  vins  de  Bourgogne  à  Beau- 
ne,  898,  43i  ;  —  des  vins  d'hybrides  à  Chalon- 
sur-Saône,  4io  ;  —  Expositinn  (riimlieulturc  el 
les  fruits,  497;  —  Exposition  des  machines 
agricoles,  265.  '190;  —  en  Belgique.  848.  (Toir 
Concours). 

Familles  nombreuses.  —  Primes  de  natalité.  3o8. 

Farine,  el  produits  de  régime.  43o  ;  —  AiTêté 
relatif  à  son  taux  d^^xtraclion,  219;  —  Loi  as- 
surant une  meilleure  utilisation,  99;  —  Décret 
sur  son  utilisation,  118;  —  Farine  de  luzerne, 
462.   —  Taxation  des   farinr«.  .im). 

Ferrure,   à   forfait,    24i. 

Fièvre  aphteuse,  17,  66,  206,  247.  826.  4i2;  — 
Durée  de  la  période  contagieuse.  17.  160;  — 
en   Angleterre,  87. 

Foin.  —  Le  bon  foin.  9;  —  Chargeur,  loi  ;  — 
Poids  du  mètre  cube,  5o6.  (Voir  Fourrages). 

Foires,  aux  semences  de  Lille,  168;  —  aux  se- 
mences de  Tours,  268;  —  aux  semences  d'au- 
tomne, 106,  206;  —  nationale  des  «emences, 
826.  ioc;  —  aux  vins  d'Anjou,  492. 

Fondation   du   baron   Gérard.    524. 

Forêts,  en  Ecosse,  100;  —  Circulaire  relative  aux 
incendies,  186;  —  Décret  roncernant  le  pci^ 
sonnel   forestier,   128. 


Fosses   scptiques,    161. 

Four   à   chaux,    201. 

Fourmis,   leur  destruction,   182. 

Fourrage.  —  Botteleuse,  24i,  242;  —  Exporta- 
tion, 325,  484;  —  Octroi,  camionnage,  pres- 
sage, 446;  —  Ensilage  des  fourrages  verts,  48o. 

Foyer  rural,  4 12. 

Froid,  son  influence  sur  les  plantes,  462. 

Friches,  862,  875. 

Fruits.  —  Encouragement  à  leur  production,  i65; 

—  à  l'Exposition  d'horticulture,  497;  —  Trafic 
avec    l'Angleterre,    27,    i25.    —    Un    débouché, 

522. 

Fumures,  leur  localisation,  '129  ;  —  leur  action 
pour  l'accroissement  des  rendements  en  blé, 
421.  (Voir  Engrais). 

Gales    dr    la    pouinir    de  terre,    78,    98.    m. 
Galle,    vcrruqueuse  de    la    pomme  de    terre,   SgS, 

476;  —  noire  de  la  pomme  de  terre,   174,  197. 
Garenne.  —  Responsabilité  des  propriétaires,  201. 
Gazogènes  au  charbon  de  bois,  75.   233. 
Génie  rural,  son   <er\icc.    1S6;    —  en   Suisse,  33o, 

874,   897. 
Gesse    tubéreuse,  62. 
Gibier.  —  Protection  des  récoltes,   424. 
Goutte  chez  la  vache,  22. 
Graisivaudan,  812.  829. 
Greniers.  —  Destruction  de  i'alucite,  222. 
Groupe   de    Défmsc    paj-^anne    à    la    Chambre   des 

députés,   7.    . 

II 

Haies.   —  Tonte  à   la  faucheuse,   loi. 

Herd-book  vendéen,   4 10. 

Hollande.  —  Chèvres,   189. 

Huile  de  graines.  —  Nouvelle  presse,  100. 

Humus.  —  Un  rôle  nouveau,  69. 

I-  J 

He  Verte,  son  vignoble,  253,  272. 

Importation  du  blé,  846:  —  des  vins,  491;  — 
des  vins  en  Suisse,  470;  —  des  noix.  147;  — 
des  porcs  des  Pays-Bas,  28;  —  du  bétail  de 
l'Europe  centrale,  286;  —  des  animaux  en 
Suisse,  847;  —  des  animaux  des  Pays-Bas,  43o; 

—  de  viande  de  porc  en  Belgique,  166. 
Insectes.  —  Destruction  des  insectes  nuisibles  par 

leurs  parasites,  385. 

Institut  international  d'Agriculture,  99  ;  — 
technique  de  pratique  agricole,  3o8  ;  —  agri- 
cole d'Algérie,  207,  807;  —  des  recherches 
agronomiques.  189,  472;  —  d'agronomie  colo- 
niale, 266,  472;  —  national  agronomique,  67, 
187,  412;  —  Annales  de  l'Institut  national  agro. 
nomique,   364,   392. 

Inule  dysentérique,  201. 

Itiilie.  —  Droits  de  douane,  48;  —  Production 
des  vins  en  1922,  492;  —  Mise  en  culture  des 
Marais-Pontins,   21  ;  —  Vendange  de   1922.   166. 

Ivraie  envahissant   l'avoine,  382. 

Jachère,   sa   pratique.    190. 

î. 

Labourage  à  vapeur.  446. 
Laines.  —  Bourres  comme  engrais.  486. 
Lait.  —  .Tournée  du  Lait,  à  Paris,   166,   169,  206, 
.275,  898  ;  —  Journée  du  Sud-Est  à  Lyon.  .892, 
i        53.7 1  —  Congrès  national,  864.  882;  —  Office  du 


550 


TABLK  ANALYTIQUE  DES  MATIÈRES 


Lait  /|32;  —  sa  production  et  la  main-d'œuvre, 
j^2;'  —  son  prix  en  Ecosse,  /|Gi  ;  —  Concoui-s 
du  lait  propre  et  sain,  23a;  —  Variations  dans 
sa  composition,  473;  —  Nouvel  aspect  de  la 
question  du  lail,  349  5  —  Rapporl  de  rUnion 
des  Paysans  suisses,  226.  —  Laiterie,  coiiimcrct 
lie  SCS  produits,  /»5i  ;  —  Société  nationale  de 
laiterie  en  Belgique,  372  ;  —  Contrôle  sani- 
taire  permanent  du  Lait,  5i5. 

Lapin.  —  Ltiiisalion  do  son  cuir,  3i8. 

Légion   d'honneur,    212,   2OS,    5i2. 

Légumes.  —  Leur  prix  avant  guerre  et  aujour- 
d'hui, 455  . 

Lin.  —  Concours  d'arrachage  mécanique,  47  5  — 
Essais  d'arrachage  mécanique,  ii3;  —  Arra- 
cheurs,  177,   195. 

Liseron.  —  Destruction,  62. 

Lizier,  81. 

Lois  agricoles.  —  Projets,   34G. 

Luzerne,  ses  engrais,  446;  —  sa  farine  dans  la 
ration   des  volailles,   462. 

Luxembourg.  —  Exposition  agricole,  208. 

Lysol.  —  Contre  la  carie,  253. 

!\1 

Machines.  —  Salon  de  la  Machine  agricole.  2G5, 
490;  —  Machines  à  traire,  82;  —  à  tricoter, 
44G  ;  —  Exposition  belge  de  machines  agrico- 
les, 348. 

Madagascar.  —  Bélail  bovin.  121,  384;  —  Biillelin 
économique.  266;  —  Tabac,  348. 

Maïs.  —  Ensilage,  282;  —  Concours  d'épis,  326. 

Maladies  des  plantes.  —  Ergot  du  blé,   169,  36o; 

—  C'irie.  221,  253,  3o2 ;  —  Coulure  de  la  vi- 
gne. 301;  —  Rougcau  et  folletage,  202;  — 
Charbon  de  l'orge.  181  ;  —  Dartrose  de  la  pom- 
me de  terre,  444;  —  Gales  de  la  pomme  de 
terre,  73,  93,  m  ;  —  Galle  noire  de  la  pomme 
de  terre,  174,  197;  —  Galle  verruqueuse  de 
la  pomme  <le  terre.  3f)3,  47G;  —  Mildiou,  45i  ; 

—  Cochenille  de  l'oianger,  307;  —  Maladie 
grave  de  la  pomme  de  terre,  564;  —  Dessicca- 
tion des  pieds  de  la  pomme  de  terre.  444;  — 
sa  dégénérescence,    245. 

Maladies  des  animaux  :  Bronchite  du  cheval,  32i  ; 

—  Goutte  chez  la  vache,  22  ;  —  Diphtérie 
aviairc,  i39  ;  —  Œ'^slre  du  bœuf,  4o6  ;  —  On- 
glet, 222  ;  —  Choléra  des  poules,  101  ;  . — 
Avortemcnt   épizootique,    486. 

Maladies  des  produits   ;  Graisse  du  cidre,  79;   — 

Maladie   du   vin,   465. 
Maniements,  leur  valeur  chez  les  bovins  Chnrolais 

et  Limousins,  5o5. 
Marais-Ponlins,  leur  mise  en  culture,   21. 
Marc  de  raisin.   —   Engrais,   4o6. 
Marché.  —  de  la  Vill<tte,  5o5  ;  —  marchés  régle- 
mentés des  céréales,   4 12. 
Maroc.    —    Annuaire  économique,  32i,    436;    — 

Cx)mmcrce,  43i  ;  —  Blés  cultivés.  100,  286;  — 

Production   du  bélail,    loi. 
Mauvaises  herbes,  leur  destruction   dans  les  cours 

el   allées,  261  :  —  destruction   par  l'acide  sulfu- 

rique,   463. 
Milhien   do  Dombasle  el   rens(;ignemenl   agricole, 

493. 
MiVaniciens  viticoles,  3o8. 
Mélasses,  emplois  agricoles,  826. 
Mérite   agricole,    i^o.    208,   4oi_    43o,   5i2. 
Méieil.  —  Résultats  approximatifs  de  la  récolte  de 

1922,  288. 
Météorologie.   _  Printemps  de  1922,   70;  —  Eté 

de  ip52,  '|83  :  —  ses  prévisions.  078;  —  Service 


d'avertissements,  25,  39,  89.  (Voir  la  Semaine 
météorologique   dans   tous  les   numéros). 

Miel.  —  Sucrage  du  cidre,  458. 

Mildiou,  45 1. 

Moisson.  —  Premiers  aperçus  pour   1922,  85. 

Moteurs  à  naphtaline,  342;  —  gazogènes  au  char- 
bon de  bois,  75,  233. 

Moulin  hydraulique,  protection  des  berges,  22;  — 
aéro-éleciriques,   258,  426. 

Alousses,  destruction,  485. 

Moustiques.  —  Lutte  en  Alsace  et  Lorraine,  45. 

Moutons.  —  Race  de  Grignon,  i34;  —  Syndicat 
d'élevage  dans  le  Jura,  357;  —  Elevage  en 
Corse,  377;  —  Cornadis  pour  étable,  loi  ;  — 
Troupeau  français  au  3i  décembre  1921,  60. 
(Voir  Concours). 

Moûts    acides,    traitement,    3o6. 

Mouvement    ;vgricole   en   Rhénanie,    198. 

Mule.  —  Exemple  de  fécondité,   i38. 

Mur  mitoyen,  3oi. 

N-0 

Naphtaline,    sa    consommation    dans  les   moteurs, 

342. 
Nécrologie.    —   MM.    Jules   Lcgras,    8;   —   Prince 

Albert  de  Monaco,  26;  —  Alphonse  Colas,  ia6; 

—  Augusie  Souchon,  i36,  3 20;  —  Armand  Vi- 
vien, 206;  —  Paul  Messier,  225;  —  Baron 
Raoul  Astier  de  la  Vigeric,  3o6,  32o;  —  D' 
Emile  Rey,  45o;  —  Joseph  Scmpé,  471  ;  —  Fer- 
nand  .Després,    490. 

Nids-trappe,    24i. 

Nilragine,  328. 

Noix.  —  Importation,  147;  —  son  commerce, 
225;  —  Arrêté  le  concernant,  239;  —  Protec- 
tion de  la  noix  française,  338;  —  Noyer  d'Arné- 
riquc,  386. 

OEiiologie.   —  Cours  à   Bcaune.   328. 

Œstre  du  bœuf,  4o6. 

Œuvre  agricole  du  prince  de  Monaco,  59. 

Office  français  de   l'élevage,   sa   ennslilulion.  529. 

Oie  blanche  du  Poitou,  11. 

Oléiculture,  246. 

Onglet,  222. 

Oranger.  —   Cochenille,    307. 

Orge.  —  Un  charbon,   181;  —  Escourgeon,  201; 

—  Résultats  approximatifs  de  la  récolle  de 
1922,  3o6,  3io. 


Pacage  dans  les  bois,  366. 

Paillassons,  préservation   des  cordes,   466. 

Paille.  —  Exportation,  490;  —  Poids  du  mètre 
cube,  5o6. 

Panification   directe,   466. 

Parasites,  des  insectes  nuisibles,  116;  —  végé- 
taux, 321. 

Parlement,  session   extraordinaire,  325. 

Partie  officielle.  —  Arrêtés  :  relatif  aux  conditions 
d'emploi  des  arsenicaux  en  Agriculture,  73;  — 
eoneernanl  la  monture  du  bli',  17S  ;  —  relatif 
an  taux  d'extraction  des  farines,  219;  —  rela- 
tif Ji  la  constitution  des  Commissions  départe- 
menlales  d'nl ilisalion  i\\\  bli',  220  ;  —  concer- 
nant le  commerce  des  noix,  239;  —  portiint 
composition  du  Conseil  supérieur  de  l'Agricul- 
ture, 3i5;  — créant  une  Commission  consulta- 
tive des  grands  crus,  4o3  ;  —  relatif  à  la  fabri- 
cation des  p.'\tcs  alimentaires,  4n4  ;  —  concer- 
nant les  éleclicyns  aux  Comités  du  Retour  h  la 
Terre,   44 i- 

Partie    officielle.    —   Circulaires    :    concernant   la 


TABLE  ANALYTIQUE  DES  MATIÈRES 


procédure  à  suivre  en  matière  de  délimitation 
de  régions  viticoles,  5i  ;  — -  relative  aux  appel- 
lations d'origine,  187  • —  Avis  relatif  à  l'ex- 
portation  des  foiuTages,   484- 

Partie  officielle.  —  Décrets  :  concernant  une  meil- 
leure utilisation  du  blé  et  des  farines,  118;  — 
instituant  dans  chaque  dépai'tement  un  Comité 
du  Retour  à  la  terre,  356;  —  relatif  à  l'addition 
de  succédanés  à  la  fajine  entière  de  froment, 
484;  —  instituant  un  registre  des  plantes  sé- 
lectionnées et  un  Comité  4e  contrôle  des  se- 
mences, 5oi^ 

Partie  officielle.  —  Lois  :  assurant  une  meilleure 
utilisation  des  blés  et  farines,  99;  —  réduisant 
le  délai  dans  lequel  doit  être  faite  la  déclara- 
tion de  récolte  de  vin,  5o2.  —  Sur  le  Crédit 
Mutuel  et  la  cc)opér.alion  agricole,  Sao.  — • 
Avances  pour  faciliter  l'accession  à  la  petite 
propriété,    520. 

Pâturages  (Voir  Prairies). 

Pays-Bas.  —  Exportation  des  porcs,  28  ;  —  des 
animaux,  /jSo;  —  Fécule  de  pommes  de  terre, 
433. 

Pèche  fluviale.  —  Modificaitiom  de  la  loi,  48. 

Pêcher.  —  Fausse  clwniile  dans  la  vallée  du 
Rhône,  385. 

Petits  oiseaux.    —   Proteclipn,  46. 

Pétrole.  —  Emmagasinage,  34- 

Phosphates,  leur  activité,  46i;  — -  en  Allemagne, 
191  ;  —  et  tourbe,  342  ;  —  et  soufre,  i3o.  — 
Emploi   direct  des  phosphates  naturels,    538. 

Pins  maritimes,  5o6. 

Plantes  spontanées,  32 1;  —  Congrès  des  plantes 
médicinales,    472. 

Poires.  —  Deux  bonnes  poires  d'hiver,  274. 

Police  sanitaire.  —  Importation  des  porcs  en  pro- 
venance des  Pays-Bas,  28;  —  Importation  du 
bétail  de  l'Europe  centrale,  286;  —  Importa- 
tion des  animaux  en  Suisse,  34?  ;  —  Importa- 
tion des  animaux  en  Pays-Bas,  43o;  —  Impor- 
tations de  viandes  de  porc  fraîches,  en  Belgi- 
que,   i6<3  ;   —   Prohibition   d'importation,    5io. 

Pomme.  —  Deux  pommes  populaires,  398  ;  — 
Appareil  pour  leur  classement,  424;  —  Engrais 
pour  pommiers,  5o5;  —  Variétés  de  pommiers 
de  table  et  à  cidre,  365.  (Voir  Concours  et  Con- 
grès). 

Pommes  de  terre,  leur  conservation,  182,  48 1  ;  — 
Galle  noire,  174,  197;  —  Galle  verruqueuse, 
393,  476;  —  Une  maladie  grave,  364;  —  Dégé- 
nérescence, 245;  —  Arracheuses,  227;  —  Dar- 
trose,  444;  —  Sélection,  Sig;  —  Plantation 
par  la  culture  mécanique,  32o;  —  Semences 
contrôlées  sur  pied,  4oo  ;  —  Fécule  aux  Pays- 
Bas,  433;  —  Dessiccation  des  pieds,  444;  — 
Pulpe,  466. 

Population  agricole  des  Etats-Unis,  425. 

Porcs.  —  Auges  pour  porcs,  21  ;  —  leur  marqua- 
ge, 317;  —  leur  sélection,  .'\>^i;  —  Clôtures 
pour  porcs,  366;  —  Issues  de  riz  dans  l'alimen- 
tation, 122;  —  Verrat  infécond,  242;  —  Im- 
portation de  leur  viande  en  Belgique,  166;  — 
Parc  dans  les  Bouches-du-Rhône,  366  ;  —  Syn- 
dicats  d'élevage  dans  le  .lura,  357;  —  Sang 
desséché  dans  leur  alini(!nlation,  499;  —  Por- 
cheries en  plein  air,  193.  (Voir  Concours). 

Portugal.   —  Semaine  agricole,  98. 

Poules.  — Choléra,  121;  —  Diphtérie  aviaire,  109: 
—  A^e  des  pondeuses,  i4o;  —  Nids-trappes, 
24i  ;  —  Le  grain  seul  comme  nourriture  des 
poulets,  463;  —  Concours  national  de  ponte, 
87,    247,    4o5.    —    Production    méthodique    des 


bol 
■[    Avi- 


œuis  eu   Australie,   535.   (\  uir   Volaille; 

culture). 
Potasse  et  luzerne,  446;  —  Potasse  d'Alsace,  Sôg. 
Prairies.  —  Destruction  des  joncs  et  rose;iux,  121  ; 

—  Création  d'une  prairie  permanente  de  fau- 
che, 142;  —  Pâturage  permanent,  221  ;  —  Des- 
truction des  plantes  nuisibles  et  cncombr-antes, 
199;  —  Destruction  de  la  mcwasse,  485;  —  Se- 
rais manqué,  261;  —  Destiuction  du  rumex, 
102. 

Pralijiage  des   semences   de  blé,   48o. 

Presse  à  paille.  —  Liens,   161. 

Prestations,    i4i. 

Prévoyance.  —  Livret  agricole  de  prévoyance,  i46. 

Prime  d'iionneui"  et  prix  culturaux,  dans  les 
Deux-Sèvres,  18;  —  en  Seine-et-Oise,  334;  — 
dans  le  Doubs,  30 1. 

Produits  réfrigérés,   leur  valeur  alimentaire,   139. 

Pfoduction  agricole  en  Mrique  occidentale  fran- 
çaise, 34o. 

Professorat  d'Agriculture.   —   Nominations.   88. 

Pulvériseurs  à  disques,   i42. 

Punaises,  leur'  destruction,  322. 

Pupilles   de   l'Assistance   Fuibliquc,    dotation.   5r>5. 

Purin.    —  Dimension   des  citernes,   82. 

R 

Raisin.  —  Industrie  du  jus  frais,  267  ;  —  du  moût 
concentré,   299;  —  Marc  comme  engrais,  4o6. 

Ravenelle  blanche,  destruction  par  l'acide  sulfu- 
rique,  5o5. 

Récoltes,  dans  les  Vosges,  217,  3i8,  424,  537.  — 
Evaluation  pour  1921,  i47  ;  —  pour.  1922,  285, 
452,  470  ;  —  du  froment,  méteil  el  i*edgle  en 
1922,  288  ;  —  de  l'orge  et  de  l'avaine,  3o6, 
3io. 

Régions  agricoles.  —  En  Chalosse,  49  :  —  Cam- 
pagne de  Caen,  209;  —  Graisivaudan,  3i2, 
329  ;  —  Bas-Grésivaudan,   373,  396. 

Régions  dévastées.  —  Emploi  de  l'indemnité  pour 
la  remise  en  état  des  terres,  47  ;  —  Réunion  de 
la  Commission  de  la  C.  A.  R.  D. ,  47;  —  In- 
demnités,  307;   —   Remembrement,    25o,    296. 

—  Hommage  de  l'ambassadeur  de>  Elats-Unis, 
5io. 

Renoncule    flamniettc,    empoisonnements.    425. 
Reproducteurs,    leur    choix    par    l'examen    de    la 

mâchoire,   5o4. 
Restauration  agricole  en  Flandre,  259. 
Retour  à  la  terre.  —  Comités,  r*ô,  356,  43o,  44i. 
Revue  de  l'étranger,  i38,  3i7,  42a,  46i,  48i. 
Revue  commerciale,  dans  tous  les  numéros. 
Rhénanie.  —  Mouvement  agricole,  198. 
Riz.  —  Issues  dans  l'alimenlation  des  porcs,   122. 
Route.  —  (Voir  Code). 
Rumex  dans  les  prairies,    i32. 
Rupestris  du  Lot,  201. 
Russie.   —   Betteraves  et   sucre,    107. 


Sacs.  —  Protection  des  sacs  à  superphosphate, 
100,  200. 

Salon  de  la  Machine  agricole,  265,  490. 

Sang,  dans  l'alimentation  des  porcs,  499. 

Sanves.  —  Destruction  par  l'acide  sulfuriquc,  486. 

Sapin  de  Douglas,  4i6. 

Saules,  leur  remplacement,  5o6. 

Scolyte.   —  Destruction,  42. 

Scories  de  déphosphoration,  leur  alcalinité,  61; 
—  leur  association  aux  engrais  azotés,  486. 

Seigle.  —  Récolte  de  1922,  288;  dans  la  pani- 
fication, 43o. 


555 


TAULK  ANALVIIQL'E  DES  MATIElΉ 


Sélection,  des  pomme»  de  Une,  oig;  —  dos  pro- 
duits agricoles  en  Alsace,  269,  290;  —  des  ra- 
ces animales  en  Alsace  et  Lorraine,  354;  —  des 
blés  en  Suisse,  392;  —  des  porcs,  48i  ;  —  des 
semences,  rogislic  et  comité  de  contrôle,  490, 
5o2. 

Semaine  agricole  au  Portugal,  98;  —  nationale 
du  Blé,  i47,  470. 

Semences.  —  Trempage,  266;  —  son  trafic,  120; 

—  Commerce  frauduleux,  3o5;  —  Rt-gistre  et 
Comité  de  contrôle  des  semences  sélectionnées, 
490,  5o2  ;  —  Foire  de  Lille,  iGS;  —  Foire  de 
Tours,  26S;  —  Foire  d'automne  à  Chartres, 
lûG,   206;  —  F'oire  nationale,  326.  ,490. 

Semoirs  à  cuillères,  ?43,"  —  Publications  sur  les 
semoirs,  2G2. 

Séné,  82. 

Service  militaires  et  agriculteurs,   227. 

Situation  agricole  dans  les  Vosges,  76  ;^  dans 
l'Aveyron,   442. 

Sociétés.  —  nationale  d'Encouragement  à  l'Agri- 
culture, 36;  —  des  Agriculteurs  du  Nord,  108; 

—  nationale  de  laiterie  de  Belgique,  248,  872; 

—  d'Agriculture  de  Verdun,  267;  —  royale 
d'Agriculture  d'Angleterre,  472;  —  d'Agricul- 
ture de  Meurthe-et-Moselle,  482. 

Soleil.    —   Egrainage  des   capitules,   202. 

Soufre.  —  Solubilisation  des  phosphates  natu- 
rels, i3o. 

Slalisliques  agricoles.  —  Annuaire  international, 
107;  —  leur  publication,  121;  —  pour  l'An- 
glolcrre  en  192a,  317.  —  Initiative  prise  à 
Belfort,   5i2. 

Stérilisation  du  sol  par  l'arséniate  de  soude,  4*3. 

Sucre,  sa  production,  45,  206,  45i  ;  —  sa  con- 
sommation, 186;   —  en   Russie,    107. 

Suisse.  —  Rapport  de  l'Union  des  Paysans  sur  le 
lait,  22G;  —  Importation  d'animaux,  347;  — 
Sélection  des  blés,  392;  —  Génie  rural,  33o, 
374,  397;  —  Importation  des  vins,  470;  —  Syn- 
dicat d'élevage,  268;  —  25^  anniversaire  de 
l'Union  des  Paysans,  6. 

Sulfate  d'ammoniaque.  —  Fourniture  par 
magne,  6;  —  Tarif  douanier,  2o5,  245; 
emploi,   161.  (Voir  Engrais). 

Sulfure  de  carbone   pour   usages  agricoles, 

Superphosphate.  —  Protection  des  sacs,  200. 
Engrais). 

Syndical  des  vétérinaires  de  France,  67  ;  — 
d'élevage  en  Suisse,  268;  —  Nouveau  Syndical 
agricole  dans  le  Nord-Est,  3oi  ;  —  d'élevage 
«les  espèces  ovine  cl  porcine  dans  le  Jura.  357  ; 

—  de    la    région   de    Paris,   53o. 


Tabac,  à  Madagascar,  34S;  —  dans  les  colonies 
françiiises,  4ii. 

Tarifs  douaniers,  des  produits  d'origine  espagnole, 
5;  —  avec  l'Italie,  48;  —  du  sulfate  d'ammo- 
niaque, ao5,  245;  —  des  chevaux  cl  ânes,  371; 
—  des  vins  de  liqueurs  el  mislehes,  87. 

Taureau.  —  Infécondité,  10?.  (Voir  Bétail  et  Va- 
che). 

Téiéphonic   sans   fil,   201. 

Terres   abandonnées    pendant    la    guerre,   239. 

Territoire  de  Niamey.  —  Ressources  agricoles, 
464.  h  > 

Télraiiyqnos.   —  Dcslruction,    181. 

Thym  Rcrpolcl.  —  Destruction.  34?. 

Topiunmhoiirs.      -  Fanes,  282. 

Tourbe  el  pliosphalcs,  342. 


l'Alle- 
—  son 

54*1. 
(Voir 


'"ourleaux.   —   Emploi   dans   la   raliuii   de>   \aelie>" 
54o. 

Tracteur.  —  Bandages,  39;  —  Concours  mili- 
taire, 2o5  ;  —  agricoles  mobilisables,  4io;  — 
Avant-train  Agro,  462;  —  .Attelage  à  décro- 
chage automatique,  5oi  ;  —  Tracteurs  mobi- 
lisables, 5io.  —  Enquête  aux  Etats-Unis  sur 
le   rendement,    538. 

Trafic  des  fruits  sur  l'AngleteiTc,  27,  i25. 

Travail  agricole.  —  Réglementation,  238;  —  Or- 
ganisation  internationale,   464- 

Trèfles.   —  Développement  excessif,   3oi. 

Treuil  électrique  à  flèche  d'ancrage  amortisseur, 
4i8,  438,  459. 

Tunisie.  —  Exposition  d'aviculture,  2G8;  —  Ecole 
coloniale,  45o. 

Tuyaux  de  plomb,  leur  nettoyage,  282. 

u-v-vvz 

Union  Suisse  des  Paysans,  20^  ani\ersaiie,  (1  ;  — 
des  Syndicats  agricoles  des  Alpes  e(  de  Pro\  en- 
ce.  45y,  5i-2  ;  —  centrale  des  Syii(li<iits  agri- 
coles, 497- 

Vache.  —  Alimentation  des  vaches  laitières,  309; 

—  Abreuvoir,  342;  —  buvant  son  lait,  365;  — 
Pulpes  de  pomme  de  terre  dans  son  alimen- 
tation, 466  ;  —  Ration  des  vaches  laitières,  V'G, 
54i».  —  Avorlemenl  épizoolique,  48li  ;  —  Rcn- 
mcnl  des  vaches  Bretonnes,  5o5.  (V'iir  Concours 
et    Bétail). 

Vagonnets.  —  Train  de  vagonnets,  482. 

Veaux  mulots,  102. 

Vent.    —  Moulins   producteurs   d'électricité,    258. 

Vers  à   soie.   —  Production,   5ii. 

Vergers.  —  Destruction  des  insectes  par  lu  vo- 
laille,   139. 

Vétérinaire.  —  Diplôme  de  docteur,  126,1 45. 

Vigne.  —  Coulure,  201;  —  Rougeau  el  follelage, 
202;  —  Vignoble  de  l'Ile  Verte,  253,  272;  — 
Engrais,  4o5;  —  Cépage  européen,  4o6;  —  Cul- 
ture mécanique,  426;  —  Mildiou,  45i  ;  —  Marc 
de  raisin  comme  engrais,  4oG  ;  —  Rupeslris  du 
Lot,  20X. 

Vin.  —  Défoxagc  du  vin  de  Noah,  121  ;  —  Dé- 
claration de  récolte,  462,  5o2  ;  —  Récolle  de 
1922,  211,  326,  347,  470;  —  Taxe  de  luxe, 
3o2,  449;  —  Commerce,  207,  246,  347,  'iSo,  53o; 

—  Crise  des  vins,  409;  —  Crise  des  vins  fins, 
3i,  52,  291;  —  Exposition  de  vins  d'hybrides, 
4io;  —  Exposition  des  vins  de  Bourgogne,  43i  ; 

—  Exposition  des  vins  du  Maçonnais  cl  du 
Beaujolais,  491;  Moûts  acides,  3o6  ;  —  Maladie, 
465;  —  Cours  d'œnologie  à  Beaune,  828;  — 
Manifestation  à  Bordeaux,  io5;  —  Vins  de  1922, 
444;  —  Vinification,  462;  —  18"  foire  aux  vins 
d'Anjou,  492;  —  Vente  du  vin  des  Hospices  de 
Beaimc,  43i;  —  Commission  consultative  de» 
grands  crus,  4o3  ;  —  Importations  el  exporta- 
tions, 491;  —  Importations  en  Suisse,  470;  — 
Production  en  Italie  et  en  Espagne  en  1922, 
492;  —  Vendange  de  1922  en  Italie,  166;  — 
Rôlevé  des  sorties,  86;  —  Tarifs  douaniers  des 
vins  de  liqueur  et  mislelles,  87;  —  Levures, 
22;  —  Prix  de  revient  dans  l'Hérault,  20;  — 
dans  le  Var,  101.  —  Con^iminialiDn  iln  \in 
en   France,   5i3,   532. 

Vitamines,  425,  5o4. 

Volaille.  —  Vente  au  domaine  des  Vaux-de-Cer- 
nay,  3'i8,  44o  ;  —  Destruction  des  insectes  dans 
les  vergers,  189;  —  Farine  do  luzerne  dans  la 
ration.   462.    (Voir   Poule.    Aviculture). 


(•IN    m     KKIMÈME    VOLlMi;    DE    19'22 


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