Secrétaire perpétuel de l'Académie d'AgricljIturo, *
Ancien rédacleur en clief du Jju^nal de l'A^ic^fCur^, Membre du Goœeirsupérieur dje l'Agriculture
Secrétaire de la Rédaction :- R^aymond DUPRE, ^,
Ingénieur agronome r
84" ANNÉE. — 1920, [-"' SEMESTRE
I\'oaveIlê Sërle. — TOME 33
Tome 144 de la collection co'mplétk do Journal b'Aoriculturk pbatiqdb
PARIS
LIBRAIRIE AGRICOLE DE LA MAISON RUSTIQUI
LIBRAIRIE DE L'ACADÉMIE D'AGRICULTURE
2^, RDE JACOB, 26
1920
Jll
MBRARy OF THE NEjy YORK BOTAMcXl
GART)V:\'
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JOURNAL
D'AGRICULTURE PRATIQUE
.1 JOURNAL DE L'AGIÎICULIURE
FUSIONNÉ AVEC LE JOURNAL D'AGRICULTURE PRATIQUE EN 1909
84 ANNÉE -1920, I" SEMESTRE
.\ouvelle série. — TOMI 3 3
Tome 1-^i de la collection complète du Jourx.' l d'Agriculthre prati^^ije '. •'
PRINCIPAUX COLLABORATEURS
DU JOURNAL D'AGRICULTURE PRATIQUE
H. rl'Anchald, ingénieur agricole.
f. Andouard. directeur de Station ngrnnomiqnc
P. Antoine, ingénieur agronome.
James Aguet «■I^. agriculteur (Italie).
Ardouin-Dumazet Sï. inil>liciste.
Octave Andebert, viticulteur (Gironde'.
Henri Aymé, apiculteur Vaucluse .
G. Barbé, méti'-orologiste au Bureau central.
L. Barillot ift, artiste peintre.
Fernand de Barrau, agriculteur (Aveyron).
Maurice Beau, ingénieur agronome.
A. Beckerich, ingénieur agricole.
Berthault Pierre), ingénieur agricole.
C. Bodmer, dessinateur.
E. Boulet. Présid. du Syndicat agricole du Roumois.
A. Bourilly. professeur à l'école d agriculture d'IIyères.
A. Bourgne. D' des Services agricoles de l'Eure.
L. Bourguignon, ïï, ancien directeur du .lonrufil
(l Afiiicullure pritlique.
L. Bréchemin, aviculteur.
V. Bréheret ft. inspecteur général de l'Agriculture.
L. Brétignière, professeur à Grignon.
F. Briot, conservateur des Eaux et Forêts en retraite.
Raymond Brunet, ingénieur agronome.
J. M. Buisson *, mandataire aux Halles centrales.
L. Bussard it, s-directeurde la Stat. d'es. de semenc.
Georges Carie, directeur de l'Agricult. à Madagascar.
Caziot (Pierre , ingénieur agronome.
Chapelle, anc. directeur du Service de l'Oléiculture .
Chervin, sous-directeur de l'Agriculture (Alger;.
E. Chomet ft, propriétaire-éleveur (Nièvre).
A.L. Clément Sï, naturaliste, dessinateur.
F. Couvert Sï. ancien professeur à l'Institut agronom.
G.Couanon,O.Sï, insp.génér. honor. de la viticulture.
G. Coupan, ing. agr., répétiteur à l'Institut agron.
F. Couston, ingénieur agricole, agriculteur (Algérie).
J. Crevât, agriculteur (Ain).
J. Crochetelle, directeur de Station agronomique.
P. Dechambre, professeur à Alfortet à Grignon.
A. Demolon.direcleurde la Station agron. de l'Aisne.
H. Devaux,prof. à la Faculté des sciences (Bordeaux).
V. Ducoinet, professeur à l'école 'd'Agr. de Grignon.
Ferrouillat ^, dir. bon. de l'école nat. de Montpellier.
Fleurentfiî.prof. au Conservatoire des arts et métiers.
E. Foëx, direct, de la Station de pathologie végétale.
G. Fron, maitre de conférences à l'Institut agronom.
Garola Sï, dir. de la Station agronom. d'Eure-et-Loir.
U. Gayon, O.iS. direct. de la Station agr.de Bordeaux.
A.-Ch. Girard, 0. i», professeur à l'Institut agronom.
Henry Girard®, agriculteur.
André Gouin, de l'Académie d'Agriculture.
Raoul Gouin ^, ingénieur agronome.]
Alfred Gran, ingénieur agronome.
G. T.-Grignau. publiciste agricole.
H.Grosjean, O.iR, Inspecteur général de l'agriculture.
Ch. Gnflroy, ingénieur agronome.
J.-M. Guillon,!ft, inspecteur général de la viticulture.
H. Hitler ift, maitre de conférences à l'Institut agron.
J -seph Hitier, professeur à l'Institut agronomique.
Jacquot (J.-B.) agriculteur (Vosges).
E. Kayser, !ft, direct, du laboratoire des fermentations.
Labargerie, agriculteur (Vienne).
S. G. de Laharpe, profess. d'agriculture (Charente).
G. Bulharowski, ingénieur agronome.
K. Clerc, ingénieur agronome.
M. Laplaud '■ ià, ingénieur agronome, agriculteur.
H. de Lapparent.O. ®, insp. gén. bon. de l'Agric.
S. lie Larclause. ;R, de 1 Académie d'Agriculture.
Lemasson La Moriniére. professeur d'agriculture.
Erne>t Lemoine, ii. aviculteur.
Eug. Leroux, ilirect. de l'école de Fayl-Billot.
F. Lesourd, |uibliciste agricole.
Pierre Lesne, assistant au Muséum
L. Lindet, (). !ft, de lAcadémie d'.Agriculture. profes-
seur à l'insticut agronomique.
J.-E. Lucas, ingénieur-agronome.
F. Main, ingénieur agronome,
1.. Malpeaux, dir. de l'école d'agr. de Berthonval.
II. Mamelle, maitre de Conférences à Grignon.
Louis Mangin, C. S;, de l'Institut et de lAi-. d'.Agric.
'.Maurice Mangin Sï, inspecteur des Eaux et Forêts.
I)"^ Marchai ?#, île l'Institut et de lAc. d'Agric.
II. Marié Davy, ingénieur agronome.
Francis Marre, chimiste expert.
L. Mathieu, directeur de Station œnologique.
P. Mazé ift.chel de service à l'Institut Pasteur.
J. Méline. sénateur.
Ménard G.:, ingénieur agronome.
\. Menegaux. assistant au Muséum.
Mercier des Rochettes. ingén. agron., agriculteur.
E. Miége. chef de travaux it l'école de Rennes.
N. Minangoin. Insp. honor. de 1 agricult. (Tunisie).
Pierre de Monicault, ingénieur agronome, député.
S. Mottet. à Verrières Seine-et-Oise).
D' G. Moussu ?ii, professeur à l'école d'Alfort.
Paul Muller, agriculteur à Eguisheim Haut-Rhin).
J. Nanot.O.iS, direct, de l'école d'hortic. de Versailles
E. Noffray, botaniste cryptogamiste.
U. Olry, ingénieur agronome.
lUeul Faisant, du Comité de la vente du blé.
G. Pageot. 5t. agriculteur (Sarthe).
D'' G. Patrigeon. Sï, viticulteur (Indrel.
G. Paturel, directeur de Station agronomique.
Le baron Peers, agriculteur (Belgique).
J. Pellissier. professeur d'agriculture ',Lot-et-Gar.).
Emile Pluchet, de l'Académie d'Agric. ancien pré-
sident de la Société des Agriculteurs de F'rance.
Eugène Pluchet, de l'Académie d'agriculture.
E. Rabaté. inspecteur général de l'Agriculture.
L. et M. Rigotard. ingénieurs agronomes.
M. Ringelmann S;, professeur à l'Institut agronom.
Ernest Robert, président du comice de St-Quentin.
A, Rolet, ingénieur agronome.
Eugène Ronart, propriét. viticult. (Haute-Garonne).
E. Rousseanx ft, D^àc Station agronomique.
L. de Roussen, viticulteur.
Paul Roux, agriculteur (Puy-de-Dôme).
Emile Saillard !ft, professeur à l'école de Douai.
Comte de Saint-Quentin, de l'Académie d'Agriculture.
T. Sarazin, professeur d agriculture.
E. Schribaux, 0. iR, professeur ,^ l'Institut agronom.
L. Tardy î;, maître de conférences à l'inst. agron.
Eug. Tisserand, G. 0. Sï, membre de l'Institut.
A. Truelle, de l'Académie d'agriculture.
J. Van der Vaeren, insp, de l'agriculture (Belgique).
J.-L. Vidal, directeur de laStation viticole Charente).
Jacqiie> de Vilmorin, agronome.
P. Vimeux, ingénieur agronome.
L. Vuafluart, directeur de Station agronomique.
G. 'Warcollier, X)'' de la Station pomologique.
G. 'Wery, ïfc, directeur de l'Institut agronomique.
E. Zacharewicz, dir. des Services agric. Vaucluse).
D. Zolla ft, professeur à l'école de Grignon.
JOURNAL
lATIOLl
FONDE EN 1837 PAR ALEXANDRE BISIO
et JOURNAL DE L'AGRICULTURE
FONDÉ EN 1366, FUSIONNÉ AVEC LE JOURNAL D'AGRICULTURE PRATlQUElEN 1909
RÉDACTEUR EN CHEF :
Henry SAGMER, 0. »
Secrétaire perpétuel do l'Académie d'Agriculture,
Ancien rédacteur ea clief du Journal de i Agriculture^ Meuabre du Conseil supc^rîeur de l'Agriculture
Secrétaire de la Rédaction : Raymond DUPRÉ, Vî, #
Inirénieur agronome
Si» ANNEE. — 19 20, !■■ SEMESTRE
Rionvellc Série. — TOME 33
Tome 144 de la collection complète uo Journal d'Agricultube pratique
tlVOINV.LOa
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BOTANICAJ.
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PARIS
LIBRAIRIE AGRICOLE DE LA MAISON RUSTIQUE
LIBRAIRIE DE L'ACADÉMIEjD AGRICULTURE
26, RUE JACOB, 26
1920
JOURNAL
D'AGRICULTURE PRATIQUE
CHRONIQUE AGRICOLE
L'.-ijnée 1920. — Nécessité des réparations. — Les conseils inutiles. — Projets de loi transmis au Sénat. —
Création J'un Office central d'expansion nationale. — Enquête du Syndicat des Fabricants de sucre sur
la production probable di: la campasnc 1919-1920. — Décret relevant les pri.\ de vente du sucre par le
Service du Ravitaillement. — Exteusion de l'épizootie de fièvre aphteuse en France et dans les pays
voisins — Publication du compte rendu des travaux du Congrès de l'Agriculture française. — Prochaine
exposition internationale d'.\viculture. — Décrets prohibant la sortie des lins bruts et des pommes de
terre dt semence. — Nomination du directeur du Muséum d'histoire naturelle. — L'inspection des asso-
ciations et des institutions de crédit. — Ecoles nationales d'Agriculture." — Nécrologie : mort de M. Salis.
— Les engrais potassiques en Allemagne. — Prochain concours-foire de la race bovine Normande
daus la Manche. — Situation des territoires du Sud en Algérie. — Rapport de la Fédération des Syndi-
cats d'élevage de la race tachetée rouge en Suisse. — Observations relatives à la constitution d'un
Herd-book de cette race. — Fédération des Associations agricoles de la Haute-Provence. — In.spection
générale des Eaux-et-Forèts. — Décret sur l'élection des Chambres d'Agriculture.
L'année nouvelle.
L'année qui s'achève n'a pas été favorable
pour la plupart des productions du sol ; l'irré-
gularité des saisons a nui à un grand nombre
de récoltes, elle a même nui à la préparation
des recolles pour l'année qui s'ouvre.
Celte année devra inaugurer l'ère des ré-
parations qui sont nécessaires dans toutes les
parties du pays. La cote est dure à monter;
ni le courage ni la patience ne font défaut
aux agriculteurs, mais ils subissent les
difficultés qui s'imposent à toutes les bran-
ches du travail national. Des docteurs so-
lennels les incitent presque chaque jour à
produire davantage; ces conseils provien-
nent dune ignorance complète des réalilés
agricoles. Dans le monde des champs, cha-
cun multiplie les eflorts et travaille sans re-
lâche, parce que chacun sait que le travail
acharné est la première condition du succès.
Projets de loi devant le Sénat.
Le ministre de i'.\griculture et du Ravitail-
lement a transmis au Sénat, dans sa séance
du 18 décembre, deu.v projets de loi votés
par la précédente Chambre des Députés avant
sa séparation.
Le premier projet est relatif au choi-\ et à
la surveillance des taureau.\ employés à la
reproduction. Le deuxième se rapporte au
crédit mutuel et à la coopération agricole.
Ces deux projets ont été renvoyés aux bu-
reaux en vue de la nomination de Commis-
sions spéciales.
Office d'expansion nationale.
Un décret en date du 7 décembre a créé
auprès de la Présidence du Conseil des mi-
1'" Janvier 1920. — N» 1.
nistres un Office central d'expansion natio-
nale, dont la mission consiste à coordonner
les efforts des divers départements ministé-
riels et ceux des .\ssociations d'initiative
privée en vue de développer l'action française
au delà des frontières. Le but principal de
cette création est d'accroître les résultats de
la propagande à l'extérieur en établissant
une liaison entre les différents modes de
cette propagande au point di' vue écono-
mique, scientifique, artistique, etc.
M. Edmond Chaix a été nommé directeur
général de l'Office central d'expansion natio-
nale.
La production et le prix du sucre.
Le Syndicat des Fabricants de sucre de
France s'est livré, du G au 17 décembre, à
une enquête sur la production en betteraves
et en sucre pendant la campagne 1919-1920,
comparativement à la campagne précédente.
Les 30 fabriques qui ont répondu à, l'en-
quête ont eu 1 105 861 tonnes de betteraves à
travailler, soit 246 71.'5 tonnes ou 28.7 0,0
de plus qu'en 1918-1919. La production pré-
vue en sucre est de 138 31."> tonnes (en raf-
finé), soit il 025 tonnes ou 52.1 0/0 de plus.
Si l'on applique le même excédent aux fa-
briques qui n'ont pas répondu à l'enquête, la
production totale de toutes les fabriques at-
teindrait environ 132 000 tonnes.
— Un décret en date du 20 décembre a re-
levé le prix du sucre réparti par le Service
du Ravitaillement pour la consommation fa-
miliale. Dans le rapport qui l'a provoquée, le
ministre de l'Agriculture et du Ravitaille-
ment justifie cette mesure en ces termes :
Le décret du 6 juin 1010 ayant rétabli la li-
Tome I. — 1
CHRONIQUE AGKICOLE
oeilé dim[.>ortation des sucres d'oriijine ou de
provenance élrangère, les droits de douane sur
les sucres sont passés de G fr. à 20 Ir. par
100 kilogr.
En outre, les prix d'acliat du sucre sur les
marchés d'origine se soûl élevés dans des pro-
portions considéraMis par suite de rinsuflisancp
de la récolte mondiale et de la hausse des
changes.
Pour ces diverses raisons, le prix aciuel de
vente du sucre réparti par l'Administration du
Ravitaillement pour la consommation familiale
n'est plus en harmonie avec le coût de la raar-
chaudise.
U convient donc de fixer, fpour la vente en
gros du sucre, des prix nouveaux correspondant
au prix de revient réel et de mettre le compte
spécial du ravitaillement à l'abri de toute perle.
Les prix de vente en gros au commerce,
fixés par ce décret, varient, y compris le
droit de consommation, entre 286 fr. 50 et
2StO fr. pour les sucres raffmés et entre 270
et 273 fr. i>our les sucres cristallisés ou
granuiKS.
Les prix de vente au détail sont fixés dans
les déparlements par les préfets; ils varient
avec les conditions locales de transport et
autres. A Paris, un arrêté du préfet de Police,
an. date du 22 décembre, a fixé ces prix
comme il suit : sucres raffmés, ."5 fr. 10 à
3 fr. 20 par kilogramme; sucre cristallisé ou
i;ranulé, 3 fr.
La fièvre aphteuse.
, L'épiiootie de lièvre aphteuse a pris des
proportions exceptionnelles au cours du mois
de novembre. C'est ce qui résulte du résumé
suivant des ^documents insérés au Bulletin
sanitaire du ministère de l'Agriculture :
Coin
IIUIIOS.
Uépar-
Foyers
Foyers
IcMiienls.
anciens.
nouveau x
1"
au Itt ciovembre
54
1061
520
11
au 20 —
64
1382
81.^
21
au 30 — ....
10
2231
.S93
ic-i
au 10 décembre.
1T
2919
911
Dans la première période de décembre,
13 743 exploitations étaient signalées comme
contaminées.
La maladie sévit dans !a plupart des ré-
gions, suivant des proportions assez varia-
bles. Celles de l'Est et du Nord paraissent
particulièrement atteintes.
La Suisse est éprouvée dans d'assez fortes
proportions. On a pu voir, dans notre prècé-
deale Chronique, que l'Angleterre n'est pas
indemne de fièvre aphteuse.
Congrès de l'Agriculture.
Le Comité d'organisation du Congrès de
V A fjricuturr française, qui s est Iimiu à Paris
du 30 juin au .'{juillet, vient de publier le
comple rendu des travaux de ce Congrès,
précédé des détails nécessaires sur son orga-
nisation. Ce compte rendu très complet
donne l'image exacte des discussions qui s'y
sont succédé et des résolutions (|ui ont été
adoptées; il restera comme l'exposé vivant
do l'élaboration de la Confédération natio-
tionale des Associations agricoles à laquelle
il a donné naissance. Le volume est terminé
par l'exposé de l'organisation de cette Confé-
dération, ses statuts et son règlement. Nous
avons indiqué précédemment que le Bureau
en a été élu au mois d'octobre.
On trouve le compte rendu du Congrès de
l'Agriculture française au siège du Comité
d'organisation, à Paris (55, rue de Belle-
chasse).
Exposition internationale d Aviculture.
La 41' Exposition internationale d'.\vicul-
ture, organisée par la Société centrale d'.\vi-
culture de France (Société des Aviculteurs
français et Société nationale d'Aviculture de
France réunies), aura lieu à Paris, au Grand
Palais des Champs-Elysées, du 'i au 0 fé-
vrier.
Cette grande exposition de coqs, ])uules,
canards, oies, dindons, lapins, pigeons, vo-
lailles mortes est dotée d'un grand nombre
de prix en espèces, d'un objet d'art du Prési-
dent de la République, d'une subvention du
ministère de l'Agriculture, de médailles, etc.
La clôture des engagements est fixée au.'i jan-
vier. La Société se charge de la réception, de
la nourriture, de l'entretien et de la réexpé-
dition des animaux.
Le programme, contenant tous les rensei-
gnements relatifs à cette exposition, est à la
disposition des personnes qui en feront la
demande au siège social de la Société,
34, rue de Lille, Paris (7").
Exportation du lin.
Un décret en date du 10 décembre a pro-
hibé la sortie, ainsi que la réexportation du
lin brut, peigne, teille ou en étuupe. Cette
mesure a été inspirée par la nécessité de ré-
server à l'industrie nationale la totalité des
matières premières existant dans le pays.
Exportation des pommes de terre.
Les pommes de terre apparliennent à la
catégorie des produits dont l'exportation es!
prohibée; toutefois, des autorisations pou-
vaient être accordées pour la sortie des tu-
bercules de semence et des pommes de terre
primeurs. La dernière récolte accusant uc
CHKONiyUE AGtilCOLE
iJélicil assez inipcirtanl, un décret en date du
:23 décembre a rapporté la dérogation prévue
par le décret du 19 juillet 1919 en faveur des
tubercules de semence ; seules, les pommes
de terre primeurs pourront désormais être
exportées.
Au Muséum d'histoire naturelle.
M. Louis Mangin, znembre de l'Institut et
de r,\cadémie d'Agriculture, a été nommé
directeur du Muséum d'iiistoire naturelle de
Paris oîi il occupe brillamment la chaire de
Botanique cryplogamique. Xous nous féli-
citons du succès de notre éminent collabora-
teur.
Services du Crédit agricole.
Par décret en date du 9 décembre, M. Charles
Desigauz, inspecteur des Associations agri-
coles et des institutions de Crédit, a été
nommé, à dater du 4 décembre, inspecteur
général adjoint du Service de l'inspection
générale des Associations agricoles et des
institutions de Crédit.
Par décret en date du 16 décembre,
MM. Peyssounerie, Brasart et Cocjuard, ins-
pecteurs au Crédit foncier de France, ont été
nommés, à dater du 9 décembre 1919, inspec-
teurs du même Service.
Ecoles nationales d Agriculture.
M. Vital Ducomet, qui était professeur de
botanique et de sylviculture à l'Ecole natio-
nale d'Agriculture de Rennes, a été nommé
professeur de botanique et de physiologie
végétale à l'Ecole nationale de tirignou.
Nécrologie.
On a annoncé récemment la mort, à làge
de soixante-et-onze ans, de M. Salis, qui fut
député de l'Hérault de 1880 à 1910. Pendant
cette longue période, il joua un rôle impor-
tant dans ks discussions, alors nom-
breuses, sur les questions viticoles.
Les engrais potassiques eu Allemagne.
• On nous communique la traduction d'une
note publiée le '.iO novembre par un journal
de Berlin, le T'igliche Rundschau :
A une question posée par les milieux agricoles
au sujet de rapprovisionnement de la potasse
mise à la disposition de l'agriculture, le « Kali-
synJikat » a répondu le 30 novembre 1019 par la
déclaration suivante :
Les conditions de livraison de la - Ivaïiiite »
dépendent de la région où elle doit être livrée.
L'Allemagne du .Sud, la Turinge, la province de
Hesse-Nassau et les pays Rhénans sont favorisés.
Les commandes de la Haute-.Silésie exigent un
délai Je trois mois pour être satisfaites. Celles
de la Basse-Silésie, du Brandebourg, de la pro-
vince de Saxe, de l'Etat libre de Saxe, du Meck-
lembourg, de la Poiiiéiauie et de la Prusse Occi-
dentale ne seront exécutées que dans un délai
de trois h six mois. Quant à la Prusse Orientale,
des traius spéciaux, à destination de Stettin, se-
ront probablement mis à sa disposition et les
marchandises seront réexpédiées par voie d'eau
aux ports de l'Allemagne orientale. Pour les par-
ties du Nord-iJaest de l'Allemagne, il faudra
compter un délai de livraison de trois ù quatre
mois. Les commandes de sels de potasse 20, 30
et 40 0/0, ainsi que de sulfate de potasse, ne
pourront être acceptées. Celles de chlorure de
potassium ne seront satisfaites ijue dans un
délai de quinze mois.
11 faut croire que les mines de potasse al-
lemandes ne sont pas dans le meilleur état.
Les pourparlers entre le < Kalisyndikal » de
Berlin et les Etats-Unis, au sujet de la four-
niture de potasse, auraient été rompus. Nos
mines d'Alsace ont ainsi de beaux jours en
perspective.
Concours départemental dans la Manche.
Suivant le roulement traditionnel, le Con-
cours-foire de taureaux, génisses et vaches
de race Normande, organisé annuellement
dans le département de la Manche, se tiendra
le 9 janvier à Coutances. Ce concours est
réservé exclusivement aux éleveurs de ce
département.
Une section de verrats et de truies de race
Normande est annexée à ce Concours.
Le directeur des Services agricoles de la
Manche, commissaire général du Concours,
est chargé de fournir tous les renseigne-
ments nécessaires aux visiteurs et aux ache-
teurs des autres départements.
Le Sud Algérien.
Le Gouvernement général de l'Algérie a
publié récemment le rapport d'ensemble sur
la situation des territoires du Sud de l'Algérie
pendant les années 1916, 1917 et 1918, rap-
port présenté par M. Jonnart. alors gouver-
neur général.
Celte vaste région est à peu près exclusi-
vement peuplée par les tribus indigènes.
L'élevage des moutons et des chameaux et
la culture des dattiers constituent la base de
la production agricole ; dans la partie sep-
tentrionale seulement, la culture des céréales
présente quelque importance. Des efforts
sont poursuivis pour provoquer le dévelop-
pement des diverses branches de la produc-
tion; des Stations techniques ont été créées,
et un Service agricole technique général des
territoires du Sud a été créé à partir du mois
de mai 1918. Ce Service est placé sous la di-
rection de notre collaborateur M. Couston,
A l'IiOPOS ÙE< IMPOTS UEs (UJLTIVATEUR-
ingénieur agricole, depuis longtemps fixé en
Algérie.
La race tachetée rouge en Suisse.
Le rapport pour l'année l'JlSde la l-'édé-
ralion des Syndicats d'élevage de la race bo-
vine tachetée rouge a été publié récemment.
A la fin de celte année, la Fédération comp-
tait 405 syndicats avec 13001 membres; le
nombre des animaux inscrits au registre
s'élevait à 1 113 mâles et 35 490 femelles.
Après avoir enregistré les opérations au
cours de l'année, le rapport conclut ainsi :
Parmi les tàcties les plus importantes dont la
solution est urgente, on peut c.ter tout d'abord
la création d'un Herd-Book suisse pour la race
tachetée rouge (prototype Simmental). Mais
cette œuvre considérable ne peut être accomplie
par notre Fédération à elle seule; pour arriver
à bien, la collaboration dt-s canlons intéressés
est nécessaire. Lors de la création du certificat
fédéral et de la marque métallique fédérale, on
n'a malheureusement pas constitué dès le début
des bases suffisantes en vue de la création du
Herd-Book officiel.
Ju>qn'à ce qu'un Herd-Book suisse ait pu
être constitué, on s'efforcera à réunir les don-
nées généalogiques relatives aux meilleures li-
gnées de sang, afin que les résultats puissent
servir aux éleveurs. Quoi qu'il en soit, nous de-
vons, pour la zone d'élevage de notre race, arri-
ver aussitôt que possible à faire un pas en avant
dans cette importante question.
Il n'est pas douteux que la création d'un
llerd-Book se substituerait avantageusement
aux registres organisés par les Syndicats
d'élevage isolés.
Fédérations d'Associations agricoles.
Le mouvement d'union entre les Associa-
tions agricoles locales s'accentue de plus en
plus. Aujourd'hui, nous avon- à signaler la
constitution d'une Fédération des Associa-
tions agricoles de la Haute-Provence, créée
dans le département des Basses-Mpes sur
l'initialive de M. Fondard, directeur des Ser-
vices agricoles, el de M. d'Ilerbès, président
du Syndicat départemental agricole à Ma-
nosqiie. Dés sa création, elle a compté prés
de 3'i0 associations ; syndicats, caisses de
crédit iiiuluel, assurances mutuelles, etc.
Inspection générale des Eaux et Forêts.
l'ar décret en date du 28 novembre, M. La-
fosse illenry), inspecteur général des Eaux
et Forêts el de l'Agriculture d'Alsace et de
Lorraine, a été admis à faire valoir ses
droits à la retraite et a reçu le titre d'inspec-
teur général honoraire des Eaux et F'oréts.
Par décret de la même date, M. Mougin
(Paul-Louis), conservateur des Eaux et Forêts
à Metz, a été nommé inspecteur général à
Paris, en remplacement de M. Lafosse.
Les Chambres d'Agriculture.
Le Juurnal Officiel du 27 décembre a pro-
mulgué un décret relatif à l'établissement
des listes électorales en vue de l'élection des
membres des Chambres d'Agriculture,
.\ux termes de ce décret, dont nous pu-
blierons le texte dans notre prochain nu-
méro, les déclarations des électeurs doivent
être faites à la mairie de leur commune
avant le 25 janvier. La liste sera déposée à
la mairie le 30 du même mois, et les récla-
mations, s'il y en a, devront être produites
dans un délai de trente jours. La clôture dé-
finitive de la liste sera prononcée le 31 mars.
Le délai fixé par la loi pour la constitution
des Chambres d.Vgriculture est ainsi pro-
longé L'élection ne pourra avoir lieu, au
plus tôt, que dans le courant du mois d'avril.
On doil ajouter que la procédure à suivre
pour la désignation des délégués des Asso-
ciations el des Syndicats agricoles n'est pas
encore lixée.
He.nry Sagnier.
A PROPOS DES IMPOTS DES CULTIVATEURS
Un groupe de commerçants et d'industriels
lyonnais envoie à tous les députés une bro-
chure à propos de la loi de l'impôt sur les
bénéfices de guerre. Ce tract n'étant pas si-
gné et n'ayant la référence d'aucune impri-
merie, je suis obligé d'emprunter la voie des
journaux pour leur répondre.
Nous pourrions être d'accord avec les au-
teurs anonymes sur bien des points de leurs
observations, mais ils rééditent au sujet de
l'agriculture une erreur monstrueuse qui se
colporte d'une façon dangereuse en ce mo-
ment, et qui trouve d'autant plus de faveur
que l'ignorance des classes cultivées est frap-
pante en ce qui concerne l'agriculture. 11 se-
rait dangereux pour la paix publique d'exci-
ter des jalousies de cet ordre, sans bases
certaines, car le cultivateur, qui est le véri-
table électeur du 16 novembre 1!)19, ne se-
rait pas d'humeur à se laisser brimer aus.->i
facilement qu'autrefois.
Les auteurs de celte brochure demandent
à la page (3 si l'on ne pourrait pas frapper
l'agriculture d'un impôt extraordinaire do
guerre, et font ressortir la situation privilé-
giée à leurs yeux de nos cultivateurs dans un
ANALV.SES DES TERRES
tableau où les sommes produites par la cé-
dule des bénéfices agricoles sont opposées
aux sommes produites par les bénéfices in-
dustriels.
C'est toute l'économie rurale qu'il faudrait
apprendre à ces commerçants et industriels
pour leur montrer l'énormilé de l'erreur.
Qu'il suffise ici de faire ressortir les points
suivants pour demander à l'avenir un peu
plus de réflexion avant d'écrire.
Les cultivateurs ont payé et paient encore
des impôts de guerre proportioimellement
• plus élevés que quiconque. Ils ont d'abord
supporté toutes les réquisitions portant non
seulement sur leurs produits destinés à la
vente, mais sur les denrées nécessaires à la
proiluetion quand ces denrées étaient chez
eux prêtes à ître consommées. Ces réquisi-
tions, sous prétexte d'enrayer la hausse, ont
été faites à un tarif inférieur de près d'un
tiers au cours. En outre, la politique du blé
et du pain suivie jusqu'ici est telle que le
cultivateur qui fait son pain -l'obtient à
0 fr. 23 au-dessus du prix qu'il le paierait
chez le boulanger. 11 paie donc un impôt de
0 fr. 23 par kilogr. de pain consommé. Déjà
cette même politique l'empêche de vendre
son blé aussi cher que le libre jeu de l'offre
et de la demande le permettrait, et cepen-
dant il n'obtient aucune compensation dans
les achats qu'il doit faire pour produire; il est
contraint de supporter la hausse cons-tante
des engrais, des machines, de la main-
d'œuvre, tandis que son blé est taxé toujours
au même prix et que son seigle vient d'être
taxé au-dessous du cours, cet été.
Si les auteurs de la brochure veulent
prendre lapeine de faire le calcul des charges
ainsi supportée?, alors qu'aucune autre caté-
gorie de citoyens n'en supporte d'analogues,
ils verront quelle somme énorme de millions
atteignant l'ordre des milliards l'agriculture
a payé sous cette forme. Nous préférons ne
pas publier le chilTre pour ne pas ciéer une
émotion dangereuse.
Pour le surplus, l'enrichissement des cul-
tivateurs est plus apparent que réel, surtout
si l'on procède par comparaison. Cet enrichis-
sement provient en grande partie d'une réa-
lisation du capital d'exploitation. 11 y a plus
d'argent, c'est-à-dire de billets de banque,
mais des terres moins bien tenues, des trou-
peaux moins beaux, des réserves de four-
rages nulles, etc.. Cet enrichissement appa-
raît, parce qu'à l'inver.<e de l'ouvrier qui
dépense au fur et à mesure, le cultivateur
accumule son gain jusqu'à ce qu'il atteigne
un chifTre suffisant pour permettre l'achat de
la terre. Avec la journée de huit heures,
l'ouvrier, l'emploM- dépensent tous les jours;
le cultivateur ne peut dépenser que le jour
où il sort pour le marclié ou pour la foire.
Enfin, le cultivateur a quelquefois l'air de
jeter l'argent par les fenêtres lorsqu'il paie
la terre ou le bétail, ou un objet quelconque
plus cher que ne ferait le citadin. C'est que
ce cultivateur n'a aucune confiance dans le
maintien de la valeur du papier. Il y a eu
des banqueroutes nationales dont il se sou-
vient, et voyant le Gouvernement jongler
avec les millions, il n'a qu'une idée, c'est de
changer le plus vite possible le papier contre
un objet d'échange plus sur et surtout qui,
entre ses mains, rapportera.
Il serait bon qu'on sache ces choses, et
que de très bons esprits évitent de compro-
mettre leur cause par des arguments inexacts
qui lèsent toute une catégorie de citoyens et
font peser sur eux une injuste suspicion.
P. HE MONICAULT,
IiiL^'iih-ur .Tgronotne, Ji'puté Ue l'Ain
ANALYSES DES TERRES
L'étude de la terre arable présente un in-
térêt primordial. C'est dans le sol que les
plantes viennent puiser l'azote nécessaire à
leur développement; c'est là qu'elles trou-
vent les éléments minéraux utiles à la créa-
tion des composés organiques. La connais-
sance du sol et des éléments qui le consti-
tuent est donc indispensable.
L'analyse qui nous renseigne n'a pas tou-
jours disposé des moyens d'investigaiion
précis que possèdent aujourd'hui les chi-
mistes. Comme toute science elle a pro-
gressé, les méthodes se sont perfectionnées;
c'est ainsi que dans ces dernières années, on
est arrivé à effectuer des analyses très déli-
cates. Nous citerons à titre d'exemple les
travaux de M. Schlœsing fils sur les solu-
tions minérales extrêmement diluées qui
circulent dans le sol, travaux qui ont ap-
porté une contribution précieuse à l'établis-
sement de la théorie sur la nutrition végé-
tale.
Notre intention n'e.?t pas d'entrer dans
tous les détails des travaux remarquables
qui ont été entrepris sur la composition des
terres; nous en signalons simplement l'im-
portance.
En ce moment, la lâche des agriculteurs
10
ANALYSES DES TKUKES
est d'obtenir les rendemeals les plus élevés
pour nous permettre de satisfaire à tous nos
besoins sans avoir recours à l'importation.
Les prix rémunérateurs obtenus semblent de
nature à favoriser la culture intensive: mais
le problème de la production n'en reste pas
moins des plus difliciles à résoudre. La ra-
reté de la main-d'ciuvre, la hausse des sa-
laires, les pri.x excessifs des engrais rendent
la culture très dispendieuse en même temps
qu'elle est aléatoire; puisqu'elle est sous la
dépendance étroite des conditions atmos-
phériques trop souvent défavorables.
La culture intensive exige des façons cul-
turales multiples pour obtenir un sol bien
meuble, débarrassé de plantes adventices. Il
en résulte aujourd'hui une grosse cause de
dépense, mais la plus importante à envisager
réside encore dans l'achat des engrais des-
tinés à compléter l'action des fumures au
fumier de ferme.
Les cours très élevés des engrais obligent
à n'engager que les dépenses absolument
indispensables pour obtenir les résultats
recherchés. L'emploi judicieux des engrais
dépend des exigences des diverses plantes
cultivées, exigences qui nous sont connues,
et^ de la teneur de la terre arable en éléments
fertilisants, teneur très variable qui nous est
donnée par l'analyse.
Le chimiste dosera tous les éléments utiles
qu'il importe de connaître et il déduira de
son analyse la nature et les quantités d'en-
grais qu'il convient d'employer. Mais l'agri-
culteur aura pour premier rôle de fournir
l'échantillon de terre dont le prélèvement
doit être entouré des plus grandes précau-
tions. On ne saurait trop insister sur ce
point.
Il est tout à fait exceptionnel que le sol
d'un domaine présente partout même appa-
rence et même nature. On y trouve des terres
légères où les façons culturales sont aisées
et d'autres plus fortes et plus difficiles à tra-
vailler. Dans les régions calcaires, on recon-
naîtra à la vue des variations dans la qualité
des terrains et leur teneur relative en cal-
caire. Il en résultera une diflérence de
richesse en éléments fertilisants. Dans un
prélèvement de terre, on ne doit jamais mé-
langer des sols d'aspect différent.
Le classement des terres d'une exploita-
tion est la première opération qui s'impose.
On peut arriver facilement à ramener h
quelques types (deux ou trois habituellement)
les terres de nature différente dans lesquelles
il importe de distinguer le sol du sous-sol.
Le sol est la partie retournée à chaque
labour ; sa protondeur est de '20 à 25 centi-
mètres. C'est la couche particulièrement
active de la terre; là se font les décompo-
sitions microbiennes qui mettent les éléments
fertilisants sous une forme solubie à la dis-
position des végétaux.
L'échantillon de terre devra représenter la
composition moyenne de ce sol. A cet effet,
la partie superticiélle ayant été débarrassée
au préalable de l'herbe et des débris végé-
taux qui peuvent s'y trouver, on enlèvera à
l'aide d'une bêche des tranches de terre
allant de la surface à 20 à 25 centimètres de
profondeur.
On effectue;a, en des points différents,
quatre ou cinq de ces prélèvements pour une
surface de 1 à 2 hectares. On mélangera avec
soin la terre ainsi prélevée et on prendra 2 à
3 kilogr. qui constitueront l'échantillon
moyen à analyser.
Il est bien entendu que les cailloux ne doi-
vent pas être enlevés. Ils ne jouent évidem-
ment aucun rôle fertilisant, mais les résultais
de l'analyse étant exprimés par rapport à 10(1
parties de l'échantillon total, leur suppres-
sion conduirait à des résultats trop élevés.
Toutefois, lorsque la terre est très caillou-
teuse, ou peut faire la séparation en détermi-
nant au préalable le poids total de l'échantil-
lon, puis ensuite celui des cailloux enlevés.
Le renseignement sera communiqué au chi-
miste qui en tiendra compte dans ses calculs.
11 y a lieu aussi de faire connaître les cul-
Inres qui seront pratiquées et dont il l'aiil
améliorer le rendement.
11 importe encore d'indiquer l'état phy-
sique du sol, c'est-à-dire son degré plus ou
moins grand de compacité.
Dans les laboratoires agricoles on effectue
sur les terres l'analyse chimique qui comporte
le dosage des éléments fertilisants princi-
paux : azote, acide phosphorique, chaux, ma-
gnésie, potasse. Les résultats permettent,
étant fixé sur l'état physique de la terre,
d'indiquer les cultures qui peuvent y être
pratiquées en même temps que la nature i>t
la quantité d'engrais qu'il y a lieu d'employer
pour augmenter les rendements.
A défaut d'indications sur la compacité du
sol, il y aura lieu de procéder à l'analyse
physique comprenant les dosages du sable,
de l'argile, du calcaire, des débris organiques
et de l'humus. La proportion de ces divers
éléments joue un rùle important dans la dé-
composition et la nitrification des engrais
organiques azotés. Le choix de ces engrais
sera déterminé de telle manière que la plante
puisse toujours trouver à toute époque de
SiTUATlOX AGRICOLE DANS L'AVEYRO.N
son développement l'azote assimilable qui lui
est nécessaire.
L'analyse physique est encore utile lors-
qu'il s'agit, d'entreprendre des cultures nou-
velles pour lesquelles on ne possède aucun
résultat dû à l'expérience. Une question nous
est souvent posée, de savoir si l'on peut en-
treprendre avec avantage la culture du blé
dans une terre légère où l'on a coutume de ne
cultiver que du seigle. La proportion d'argile,
de débris organiques et d'humus nous dicte
la réponse.
La connaissance exacte de l'état physique
du sol est également nécessaire s'il s'agit de
constitution de vignobles ou de création de
vergers. 11 y a lieu, dans ce cas, de pratiquer
à la fois l'analyse physique du sol et celle
du sous-sol.
On obtient l'échantillon normal de terre
du sous-sol en prélevant des tranches de
terre entre 0"'.25 et O'^.tiO de profondeur et
en homogénéisant comme il a été dit pour le
sol.
Les méthodes d'analyse des terres ne sont
pas les mêmes dans les divers pays euro-
péens. En France, on utilise exclusivement
la méthode Scblœsing. Elle a servi de base
aux travaux des agronomes et notamment
de MM. Risler, .Joulie, Grandeau, Garola...
Leurs expériences culturales ont été pour-
suivies en parlant des résultats d'analyses
fournis par la méthode Schlœsing. C'est
d'après celte méthode qu'on établit aujour-
d'hui la richesse normale d'une bonne terre
de culture et qu'on détermine la nature et la
quantité d'engrais qu'il convient d'appliquer
quand l'un ou l'autre des éléments fertili-
sants se trouve en déficit.
A titre d'exemple, nous donnons quelques
compositions centésimales de terre :
A t:. C D K
Azote 0.10 O.Ui 0.20 u.30 0.15
Acide pbosplior.. O.IQ 0.05 0.10 0.08 0.15
Chaux 1.00 3.00 2.00 O.oO 2.00
Potasse 0.23 0.25 0.30 0.15 0.23
L'échantillon .A a une composition qui
représente le type d'une bonne ferre de cul-
ture, avec teneur normale en éléments ferti-
lisants permettant d'assurer le développe-
ment régulier des végétaux.
Le deuxième échantillon B manque d'acide
phosphorique. L'emploi du superphosphate
comme engrais complémentaire du fumier
de ferme est tout indiqué.
L'échantillon C a la même teneur en acide
phosphorique que l'échantillon A. L'azote et
la potasse s'y trouvent en excès. Lo super-
phosphate sera utile pour assurer le déve-
loppement normal des céréales.
L'échantillon D présente un fort excédent
d'azote, mais tous les autres éléments fertili-
sants sont en déficit. 11 nous donne la com-
position la plus commune du sol des prés
liumides. L'épandage de scories de déphos-
phoration et de sels de potasse s'impose,
leur application donnera d'excellents résul-
tats.
Dans le dernier échantillon E, l'emploi des
engrais dépendra de la nature des cultures
que l'on veut pratiquer. Les céréales pour-
ront être cultivées sans apport d'engrais; par
contre les plantes exportant beaucoup de
potasse, telles que la vigne, la betterave, la
pomme de terre, donneront un meilleur ren-
dement en employant des engrais potas-
siques.
Nous pourrions multiplier ces exemples.
Les cas à résoudre sont quelquefois délicats,
mais c'est le rôle du chimiste agronome qui
etTectue l'analyse d'en tirer les conclusions.
L'expérience en a prouvé l'exactitude et la
nécessité, surtout après l'état de délaisse-
ment du sol depuis 191 i.
H. GuILLIN,
Liirecteur du Laboratoire de la Société
des Aî2TicuILenrs de France.
SITUATION AGRICOLE DANS L'AVEYRON
13 décembre 1919.
Ces jours derniers, pour la première fois de-
puis environ deux mois, on a pu ensemencer
quelques champs de froment et de seij^le. C'est
dire qu'il en reste beaucoup, beaucoup à cou-
vrir.
Plusieurs chefs d'exploitations , grandes ,
moyennes ou petites, m'ont dit : « C'est la moitié
à peu près de notre assolement habituel que
nous avons à faire. » Les pluies, les gelées pré-
coces, la neige, les intempéries sévirent sacs
discontinuer : telle est la cause de ce lamen-
table retard.
Si le Ciel nous octroyait environ deux se-
maines de beau temps en cette fin de décembre,
on pourrait encore réparer en partie le mal. Il
n'est pas rare dans notre pays de voir des blés
semés aux environs de No'l donner une abon-
dante récolte. Si les semis tardifs ne peuven'
se faire jpartout, d'où la France tirera-l-elle sou
pain l'année prochaine"?
Dans nos foires, le bétail est toujours fort
RAJEUNISSEMENT ET PEKKECTIdNNEMENT DE LA l'U.MMt; DE TEUHK
12
cher. Les bons bœufs de travail, de noire race
d'Aubrac, se paient de 4 000 à 4 300 fr. la paire;
les vaches, 3 000 à 3 500 fr. la paire. Les veaux
de boucherie valent 4 fr. à 4 fr. aO le kilosr. de
poids vif ; les porcs gras. 325 à 350 fr. le quintal
de 50 kilogr.
Les brebis prêtes à agnelcr sont fort recher-
chées à 180 fr., 200 fr. par tête, et au-dessus. La
campagne fromagère va commencer à Roquefort.
Le lait de brebis se paie 150 fr. ! hectolitre. A ces
conditions, il n'est pjs étonnant ([ue les bonnes
brebis laitières soient cotées à des prix très
('levés.
Un annonce pour ces jours-ci l'inauguration el
la mise en train de l'abattoir légional avec usine
frigorifique qui vient d'être créé à Kodez par
l'Union des Associatious agricoles du Plateau Cen-
Iral.
Le Rouergue, de même que l'Auvergne et
autres pays voisins, attendent beauc<aip de bien
de cette création.
FEK.NA.ND UE liAllHAU.
RAJEUNISSEMENT ET PERFECTIONNEMENT
DE LA POMME DE TERRE i
Mes expériences, en lf»l9, ont porté essen-
tiellement sur les semis de graines, la fécon-
dation artificielle entre variétés ou espèces
et les mutations des Solanum.
\. Semis de graines. — J'ai semé, du 9 au
13 avril, environ 10000 graines de pommes
de terre, en pots sur couche chaude et sous
châssis, à la pépinière du Parc de la Tête
d'Or, à Lyon. La presque totalité de ces
graines résultait de croisements entre va-
Fij;. 1. — l'nmines de terre de semis au l'arc ilc la Tùle-d <-ir. à Lyon [i août I91'J).
riétés cultivées, quelques autres d'hybrida-
tions entre .S'. Cominersonii, S. Maglia sau-
vages et la pomme de terre commune; enfin
une petite quantité provenait de féconda-
tions naturelles.
.l'ai obtenu 3117 plantules qui ont toutes
été repiquées une première fois en pots et
sous châssis; i83 d'entre elles ont été repi-
(1; Extrait, d'une communication à l'Acadcmic
d'AL'iicuUure.
quées une deuxième fois dans les mêmes
conditions, avant d'être mises en pleine
terre. La plus grande partie de ces plantes
ont été cultivées à l'Asile départemental de
Bron, le reste au Parc de la Tète d'Or et à
Anse. Malgré quelques avaries de transport,
la reprise â été parfaite; par contre, les dé-
prédateurs, courtilières et vers blancs, ont
pratiqué dans mes plantations de regret-
tables éclaircies.
Mes jeunes plantes ont fait preuve d'une
RAJELNISSEMENT ET PEUFECTIONNEMENT DE LA POMME DE TERRE
rusticité et d'une vigueur remarquables pen-
dant la longue sécheresse qui en a précédé
et suivi la plantation. Leur végétation a été
inouïe, particulièrement à Anse et au Parc
de la Tète d'Or, ainsi que le montre la pho-
tographie ci-jointe (fig. 1). Les tiges, d'où
partaient de nombreuses et fortes ramifica-
lions dressées, mesuraient de l'".40 à 1".70
de long et jusqu'à 2U millimètres de dia-
mètre à leur base. Des fruits nombreux ont
succédé à une floraison prolongée et e.itrê-
mement abondante. Quelques échantillons
comprennent deux cymes, entre autres, dont
l'une porte oo et l'autre 09 fleurs en bou-
tons.
La récolte effectuée à plusieurs dates,
d'après 1 ordre de précocité, m correspondu
chez un grand nombre de plantes à la puis-
sance de végétation.
Mes semis comprennent '24 croisements
enire 10 variétés de pommes de terre culti-
vées et un hybride : .S'. Maglin ;\ S. tuhero-
sum var. Enowflack. La vigueur el la pro-
ductivité des métis sont infiniment supé-
rieures à celles des plantes provenant de
fécondations naturelles et elles sont d'autant
plus grandes que les deux géniteurs diffèrent
davantage par leurs caractères. Depuis son
origine, la pomme de terre se reproduit
presque exclusivement par ses tubercules ;
c'est là, sans doute, le motif de la végéta-
tion extraordinaire des plantes métisses chez
lesquelles les effets du croisement s'ajoutent
à ceux de la régénération par graine.
La vigueur et la productivité ne sont pas
les seuls caractères que nous avons à envi-
sager au point de vue du perfeclionnemeni
de la plante. Toutes les modillcations con-
cernant la forme, la couleur du tubercule et
de sa chair peuvent être assez facilement
obtenues; plusieurs croisements par Boli-
vienne 10 bis sont indemnes de pourriture et
de Phijtophtora infistans, bien qu'ils aient
séjourné jusqu'au 7 novembre dans la teire
boueuse et riche en humus de la pépinière
du Parc de la Tête d'Or où ces deux maladies
ont causé de grands dégâts; les époques de
maturité s'annoncent très différentes: enfin,
si j'ai dû rejeter un certain nombre de plantes
trop slolonifères, beaucoup d'autres ont
leurs tubercules convenablement ou très bien
groupés.
Je joins à cette note une photographie
(fi g. 2) de S. MagliaX.S. tulerosum var.
Enoirflack. Par l'ensemble de ses caractères,
celte plante est intermédiaire entre ses deux
géniteurs, mais se rapproche davantage de
5. luberosum que de 5. Muglia. Pour neuf
fleurs pollinisées par Beurre y. Maréchal
Vaillant, i'ai obtenu six baies : deux autres
ont noué sans mon intervention. La remar-
quable fertilité de cet hybride '^ el les mu-
tations de 5. Maglia sauvage en .S", lubero-
sum cultivé semblent bien établir l'étroite
parenté de ces deux espèces. L'arrachage a
eu lieu le 9 octobre. Vingt-deux tubercules,
sous-moyens à minuscules, ronds ou en
amande, peu aplatis; à yeux à peine appa-
rents; peau légèrement rose, non lenticellée;
l-'iu
Hybridation de 8. Mur/tin X •?■ tuberosum
var. Enowfltick.
chair jaunâtre ; stolons de 2 à 20 centimètres.
B. Croisements et hybridniions.-- .Vai opéré
1 370 pollinisations et enregistré 458 réus-
sites cette année.
J'ai fait entrer dans mes combinaisons :
15 variétés cultivées en Europe : Indus-
trie, Institut de Beauvais, Professeur Maerker,
Président Krûger, Early Rose, Doctiur Lu-
cius, Beurre, Garibaidi, Heine des Farineuses,
Géante bleue. Semis 1915 (à tuberculesjaunes,
longs), Enoicflack, Prince de Galles, La Tour
d' Auvergne, Jaune Safranée de Malte;
3 variétés boliviennes : les n°' 6, 10 bis
et 17;
HAUSSE DES PUIX Dl' MATERIKt. ACHICOI.E ET DES CONSTRUCTIONS
I mutante : S. CommersouH, mule 191";
II métis de l'année : Beurre 'X^ Mariklial
VaiUanl, Beurre X Jaune d'Or de Norrèije,
Beurre X Blanchard, Beurre X Bolivienne
10 bis, Bolivienne 6 X Beurre, Blanchard X
Enou'flack, Blanchard y^^ Beurre, Enoi/'flach
X Beurre, Enow/luct,- X BoUviunne 10 />«s,
h'noti'/lacky^ Bolivienne 17, Jaune d'Or de
Norvège X Beurre ;
1 hybride : 5. Maglia X -S- luhemsum (var.
Enowflack):
3 formes sauvages: .S. Maglia Schlcrlit;
iS". Conimersonii Dun., .9. Cnldasii Kuntii:
I forme d'origine douteuse, le S. luberosum
de Sutton.
Des circonstances défavorables ou des
accidents d'expériences m'ont empêché de
conduire à fructification quelques variétés
justement appréciées; j'ai le ferme espoir
(l'y parvenir. Mon matériel d'essais s'accroit
rapidement en même temps que je perfec-
tionne mon apprentissage; jo résumerai
ultérieurement mes observations intéressant
la génétique.
.1. AUMIOT,
A Villruri>annt* (Rhône).
HAUSSE DES PRIX DU MATERIEL AGRICOLE
ET DES CONSTRUt'/nONS
La Chronique agricole du 13 novembre der-
nier (page 822) renferme la phrase suivante
à propos des attaques contre les agriculteurs.
auxquelles se livrent bon nombre de jour-
naux cherchant à rendre les cultivateurs
seuls responsables de toutes les difficultés
de la vie : « Les produits que les agriculteurs
portent aux marchés ont un prix de revient
exagéré parce que tout ce qu'ils achètent :
instruments et machines, engrais, vêtements
pour leur famille, etc., leur sont vendus
quatre ou cinq fois plus cher qu'avant la
guerre. »
Les machines, qui valaient autrefois, au
prix fort, 1 fr. et 1 fr. 20 le kilogr. sont pro-
posées jusqu'à i fr. le kilogr.; des charrues
lorraines„qui étaient vendues 120 fr. avant la
guerre, ont été achetées au prix de 475 fr.;
les déchaumeuses de 200 à près de 300 fr.:
les distributeurs d'engrais, de 500 à 1 200 fr.;
les semoirs en lignes à 15 rangs, de 2 mètres
à 2™. 20 de largeur, valant, en 101 'i, 43 fr. le
rang, soit (J75 à 680 fr., sont aujourd'hui à
120 fr. le rang, c'est-à-dire qu'on se les pro-
cure moyennant 1 800 fr. Les faucheuses à
deux chevaux passent de 350 à 825 fr., et
encore] on a très diflicilement des pièces de
rechange pour les anciens modèles capables,
de faire un peu de service. Les moteurs de
t)00 fr. montent à 2 000 fr.; les locomobiles à
vapeur, de 8 chevaux, passent de 6 500 à
liOOO fr., représentant un prix d'environ
•i fr. iO le kilogr.; les batteuses subissent les
hausses suivantes : de 2 700 à 7 100 fr., de
:5 iOO à 8 100 fr., de 4 700 à près de 12 000 fr.;
les aplatisseurs, de 350 à 575 fr.; les cuiseurs
pour aliments du bétail, de 290 à 530 fr., etc.
De nombreux motifs sont invoqués pour
justifier ou expliquer ces hausses, en parti-
culier la loi du 23 avril 1919, malheureuse-
ment votée bien avant son heure. L'augmen-
tation de prix qui résulte de l'application de
la loi de 8 heures varie de 13 à 25 0/0. Ajou-
tons qu'en' se basant sur un arrêt du Conseil
d'Etat du 10 janvier 1908 (M. Tardieu, com-
missaire du Gouvernement), les entrepreneurs
et fournisseurs ayant avec l'Etat un marché
en cours lors de la promulgation d'une loi
se tradui.=ant par une augmentation des frais
de main-d'o'uvre, ne sont pas fondés, en
droit, à réclamer un supplément de prix.
Pour les marchés passés avec l'Etat après le
23 avril 1919, on a admis une hausse variant
de 10 à 15 0/0.
Non seulement l'agriculteur paye ses ma-
chines bien plus cher qu'avant la guerre,
mais il doit en régler le montant à plus cour!
terme.
La baisse des prix des machines agricoles
ne pourra commencer qu'après la constitu-
tion des stocks di' matières premières, houille,
acier, fonte et bronze. L'importance des
stocks visibles, existant sur le marché, et
surtout lorsqu'ils s'approchent du pouvoir
d'achat de la consommation, limite la hausse'
des matières premières nécessaires aux indus-
triels, et permet à ces derniers de travailler'
avec sécurité. Comme, actuellement, on a
beaucoup de difficultés à vivre pour ainsi'
dire au jour le jour, on ne peut songer à
constituer des approvisionnements; il nous
fa'udra attendre peut-être plus de quatre ou
cinq ans, et il est impossible d'établir une
prévision à ce sujet, que nous avions fait en-
trevoir dans notre communication du 2 dé-
cembre 1914 à l'Académie d'Agriculture,
alors qu'on ne prévoyait pas une si longue
durée à la guerre.
La machine agricole achetée à un haut prix
exerce une autre iniluence que celle d'une
L'OUTILLAGE AlirUCoLE DANS LE SLD-OLE>T
marchandise Irts coûteuse consommée à
court délai; kt machine doit durer de sept à
dix ans, pendant lesquels son service sera
forlement grevé par le capital engagé; il en
résultera une augmentation des frais de pro-
duction pendant plusieurs années.
Comme conséquence, on achète le moins
possible de machines et l'on cherche à répa-
rer tant bien que mal le vieux matériel qui,
n'ayant pu être entretenu pendant la guerre,
se trouve en bien mauvais état. Dans ces
conditions, l'agriculteur se trouve :n pré-
sence d'une autre difficulté due au prix exa-
géré demandé pour les réparations.
Un de nos amis nous a raconté que, cette
année, en Touraine, un charron-forgeron
de village, syndiqué, lui a déclaré ga.uner
100 fr. par jour en n'ayant déboursé qu'une
vingtaine de francs de marchandises; en sui-
vant les prix de son Syndicat, sa journée de
travail lui rapportait 80 fr. ; on juge à quel
taux il devait faire payer les réparations! Il
arrivera fatalement que l'agriculteur dimi-
nuera le nombre de réparations à faire faire
au charron; il se limitera ù ce qui est rigou-
reusement indispensable, quitte à abréger la
période d'utilisation de son matériel. En
augmentant outre mesure ses prix, le char-
ron-forgeron aura des journées de chômage
et, plus tard, son travail diminuera, car il y a
lieu d'espérer que l'agriculteur aura appris à
procéder lui-même aux réparations de sou
matériel- et se perfectionnera dans ce travail;
une fois qu'il sera suffisamment habile, qu'il
aura complété ses approvisionnements fer-
raille, boulons, lirefonds, vis, etc.), et le
petit outillage qui est nécessaire, il ne re-
tournera plus que très rarement chez le char-
ron-forgeron, a moins que ce dernier baisse
très notablement ses prix, et nous doutons
que cela soit de sitôt.
Ce que nous disons à propos du matériel,
se constate pour les travaux de bâtiment. En
1914, à Paris, une maison ordinaire de cinq
étages revenait environ à 1 400 fr. le mètre
carré de base, soit, en moyenne, 280 fr. par
méire carré et par étage : aujourd'hui, il
faudrait dépenser au moins 6 300 fr. pour
les mêmes travaux ; comme conséquence, on
ne construit pasflj', on n'achève même pas
les constructions commencées un peu avani
la guerre, car il ne serait pas possible di' re-
tirer l'intérêt du capital consacré aux tra-
vaux : de même, on n'entretient plus les bâti-
ments, surtout les toitures et les souches de
cheminées dont beaucoup constituent actuel-
lement un danger.
Le même fait se passe à la campagne;
notre ami avait fait procéder cet été à quel-
ques réparations urgentes à une maison en
Touraine; le maçon, syndiqué, avec lequel il
est en excellents termes, lui a déclaré se
faire des journées de 20 fr.; les fournitures
ont suivi égalemeni la hausse. Il en est ré-
sulté qu'on n'a fait faire que ce qui était
strictement indispensable, en laissant de
côté les entreliens et les améliorations qu'on
avait en vue. A la campagne, quand on fai-
sait venir le macou pour un ouvrage, on le
gardait plusieurs jours de suite pour des tra-
vaux d'améliorations: actuellement, on l'em-
ploie le moins possible. Comme le charron-
forgeron, et pour le même motif, le maçon
constatera une forte augmentation de ses
journées de chômage. Il est à prévoir que
l'agriculteur s'ingénie et apprenne à faire
lui-même, avec son personnel, de nom-
breuses petites réparations à ses construc-
tions rurales.
En un mot, l'agriculteur deviendra de plus
en plus le réparateur de son matériel et de
ses bâtiments; les ouvriers de métier, ayant
moins d'ouvrage à la campagne, iront cher-
cher leur vie ailleurs.
Max Uincelma.nn.
L'OUTILLAGE AGRICOLE DANS LE SUD-OUEST
Lecteur trè^ assidu de votre journal depuis
longtemps, je lis. dans le numéro du 4 dé-
cembre, un article de M. Guy de Montard
qui, sans vouloir le faire, induirait en erreur
beaucoup de praticiens.
11 cite qu'aux essais de Périgueux un trac-
(I; Avant la gi.erre. on constriiisail chaque année,
à Paris, des logements pour 20.000 à S-2.000 per-
sonnes, représentant l'accroissement moyen annuel
de la populattoa de la Capitale.
teur Case mal conduit empéclia la vente de
ces machines. Cet ingénieur est mal rensei-
gné; il s'en vendit un 9-l.S, et un autre
marché s'amorça pour un 13-25 qui fut
conclu plus tard puisque la machine marche
actuellement.
Le Syndicat de culture mécanique de Sen-
cenac Puy-de-Fourche. dont je suis admi-
nistrateur, décida de participer à cette dé-
monstration de Périgueux, et i;i litre amicaj
16
ACADÉMIE D'AGRICULTURE DE FRANCE
nous en avisâmes l;i maison Case. Le jour de
la présentation des machines, il plut à tor-
rent. Le soir, les repré.sentants de deux des
maisonsprésentes il y en avait trois et nous,
avec 5 machines, vinrent me trouver et me
dire qu'avec ce temps elles ne pouvaient
marcher aux démonstrations du lendemain,
je leur répondis que je marcherais.
Le lendemain en eU'et, à 10 heures, j'étais
seul à évoluer sur le champ. M. Lachaud,
.secrétaire général, me fil voir les lots des-
tinés aux machines, et je choisis le plus
mauvais, le plus humide, pour le Case, afin de
permettre aux autres de venir et de figurer.
J'enlisai une lois et en sortis par mes
propres moyens: d'autres enlisèrent et ne
purent sortir. .Je ne suis pas représentant de
la maison Case, ni d'autres; je présentais
cette machine dans l'intérêt des agriculteurs.
Le travail fut reconnu parfait, mais forcé-
ment lisfé, puisque c'était trop mouillé.
Mais d'autres motifs empêchèrent la vente
des Case. Le petit Case se vendait 12 000 fr.,
et on ne le voyait pas. Or, ceux sur les lieux
se vendaient de 8 000 à 12 000. Il n'y a pas
six fermes en Dordogne qui puissent em-
ployer le gros Case, et on le cotait 18 000 fr.
On dit aussi que les rasettes manquent
aux brabants en Dordogne. J'arrive de
Seine-et-Marne où, comme le signataire de
l'article, j'ai admiré le travail des rasettes;
j'en fis poser à mes brabants. Je fus obligé
de les enlever le jour même, la pierre qui se
lève en labourant le sous-sol, venant passer
entre le coutre et la rasetie, arrête très sou-
vent le laboureur; aussi ne vcrroz-vous pas
de rasette dans ma région, et les cultivateurs
ont raison.
Les pulvériseurs, dit-on, ne sont pas assez
répandus. Un de nos voisins en a un, et il ne
peut s'en servir, car un disque inonlani sur
une de ces pierres (et il y en a pas mal, il y
en aura toujours, puisqu'il s'en lève conti-
nuelli'ment) soulève le pulvériseur et cet
instrument ne produit plus son etlel.
J'ai moi-même une bineuse à betterave
Bajac.à rangs multiples, qui dans nos ter-
rains argilo-calcaires pierreux ne peut me
servir que rarement.
Dans un article de 1917, M. Ringelmann,
dont on ne peut nier la science, dit qu'il ne
croyait pas que le Case pût traîner à la fois
une lieuse de r".oO et une de 2"', 40. M. La-
chaud et M. Bacon, directeur des Services
agricoles, sont venus le 11 août dernier, et
ont vu pourtant ces instruments fonctionner
dans une récolte ordinaire, avec des penif s à
monter ]donl les acoups étaient de 10 0 0,
et faire 10 hectares par jour.
Croyez bien que notre outillage ne reste
pas stationnaire, mais en agriculture les
règles remplissent quelques lignes ; les ex-
ceptions garnissent la page.
Comme votre rédacteur, je suis partisan
de beaucoup de démonstrations; mais, pour
conclure, il faut rester plus d'une ligure dans
un champ; autrement, avec la meilleure vo-
lonté, on risque de se tromper.
BiKABEN,
à Laborif-Fricard (Dordogne).
ACADÉiMIE D'AGRICUIJURE DE FRANCE
Séan-e du 17 décembre 1919. — Présidence
de M. Viger.
Sur les animaux domestiques de la Syrie.
M. Dechambre (irésente à l'Académie une
note de M. Edmond Dechambre, sur les ani-
maux domestiques Je la Syrie. La connaissance
des divers aspects Je la production animale et
des ressources qu'elle peut otTrir est indispen-
sable, maintenant que la Syrie est pays d'in-
fluence française. Des améliorations impor-
tantes sont nécessaires ; toulelois le milieu chaud
et sec a une action si marquée qu'elles ue seront
pas appelées à l'aire sentir leurs effets avant
l.)ngtemps. Seuls les moutons paraissent pouvoir
fournir dès maintenant des ressources utili-
sables. Cependant, pour que cela réussit, il
faudrait éviter le retour des difficultés qui se
sont produites en juillet dernier, en revisant les
décrets de 1892, qui régissent les exportations
Ju bétail vivant venaut de Syiie. Cette revision
reste loutetois subordonnée à l'état sanitaire du
troupeau et notamment à l'existence Je la peste
liovine dans la région.
Réglementation sur la monte des taureaux.
A la JeinanJe de M. René Benje, l'Acadéniie
complète par ce paragraphe les conclusions
adoptées lors de la précédente séance à propos
de la réglementation sur la monte des taureaux :
« (') Lorsqu'une race possédera un llerj-book
régulier, tous les taureaux inscrits à ce Herd-
book seront autorisés; pourront seuls être re-
commandés lestaureaux inscrits au llerd-book. »
Sur l'application de la loi du 25 octobre 1919
concernant les Chambres d'Agriculture.
M. De!:coiirs-Desacri s à propos [de la loi Ju
2.'î octobre qui crée et organise les Chambre?
J'Agriculture, souligne certaines ohscurilés qui
ACADEMIE DAGHICULTIjKE DE FKANCE
s'y rencontrent, et sur lesquelles il serait bien
nécessaire que jetât un peu de lumière le règle-
ment d'administration publique destiné à déter-
miner les détails d'application de la loi. Par
exemple — nous lisons à l'article 6 ce qui suit;
" Art. 6. — Les Chambres départemenlales
d'.^griculture et les Comités départementaux
prévus par l'article .") sont composés :
« 1° De membres élus au scrutin de liste par
arrondissement, en nombre égal à celui des can-
tons du département, par un collège électoral
composé des personnes énumérées dansTai-
ticleS;
« 2" D'un délégué des Sociétés et Syndicats
agricoles de chaque arrondissement, conslitués
depuis dix ans et percevant effectivement des
cotisations de leurs membres. »
Trois questions se posent concernant ce der-
nier paragraphe :
(Jue sera ce délégué? (Juelles sont ces Sociétés
et Syndicats agricoles? Quel mode de vote leur
sera appliqué?
Dans le titre II, relatif au mode d'élection,
M. Descours-Uesacres note encore :
A l'article 13, paragraphe 1"', l'indication d'un
« dernier délai de quinze jours » qui ne répond
en aucune façon au te.xte qui précède.
A l'article 18, paragraphe 4, la mention d'une
réunion possible de plusieuis communes, en
vue du vote, sans qu'aucune précision soit don-
née â l'effet d'y parvenir;
A l'article 20. paiagraplie l'='', l'indication des
moyens de pourvoir aux vacances qui se seraient
produites parmi les membres des Chambres
d'Agriculture. Seuls, d'après le texte de cet ar-
tic'e, seront convoqués les électeurs du " can-
ton ■> où il y aura lieu de pourvoir à une va-
cance ; or, le vote se faisant « au scrutin de liste
par arrondissement " {art. 6 et 2), il conviendrait
d'écrire : « les électeurs de l'arrondissement. »
M. Descours signale encore une erreur à l'ar-
ticle 43, paragraphe 1", et les conlradiciions des
articles 23 et 60 relativement au nombre mini-
mum de réunions à tenir annuellement, etc., etc.
A l'heure actuelle, dans tous les cas, l'agri-
culture s'inquiète de ne comprendre que diffi-
cilement les dispositions de la loi. Elle s'inquiète
également, de façon très vive, de savoir que les
premières élections ont été fixées à une date
trop prochaine.
M. Jules Méiine estime que ces critiques sont
en grande partie fondées; mais bon nombre dts
dispositions critiquées ou simplement signalées
ù l'attention pourront faire l'objet d'un règle-
ment d'administration publique. La loi pourra
être ainsi amendée et remaniée sans qu il soit
nécessaire de la refondre entièrement. Dans le
monde agricole on se préoccupe, en ce momint,
de la date tixée pour l'application delà loi. Cette
date est i'ixée à trois mois, c'est-à-dire que
la loi devrait être ajipliquée pour le 25 jan-
vier.
Or, de toutes parts, surgissent des difficultés
presque insurmontables : les électeurs n'auront
pas le temps de s'y préparer, de faire leur choix.
Il est donc de nécessité presque absolue de sus-
pendre l'application de la loi pendant un cer-
tain temps, au moins pour la constitution du
corps électoral.
M. le comte de Saint-Quentin, M. Viger, .\l. le
marquis île Vogui se rallient à cette opinion.
L'Académie adopte l'avis suivant :
" L'Académie d'Agriculture émet l'avis qu'en
raison de l'impossibilité de constituer le corps
électoral des Chambres d'Agriculture avant le
25 janvier, M. le ministre de l'Agriculture trouve
le moyen de prolonger de trois mois le délai
fix'' pour les élections. »
Sur l'amélioration de la betterave sucrière
en France.
M. Maurice Gaillot, ingénieur agronome, après
avoir rappelé que l'avenir de nos légions du
Nord est lié à la prospérité de notre industrie
sucrière, et que de grands progrès sont à réa-
liser pour relever l'infériorité trop souvent
constatée de notie production culturale, re-
cherche à quoi était ^due cette infériorité. U
l'explique par ce fait que nous étions tributaires
de l'étranger pour nos semences de .betteraves
et que nous ne recevions alors que des semences
de qualité inférieure.
Il faut faire en France nos graines de bette-
raves, nous pouvons en produire d'excellentes,
aussi bonnes au moins qu'en Allemagne.
M. Maurice Gaillot recherche les procédés à
suivre pour y arriver. Il insiste sur la nécessité
de renoncer au procédé de sélection en masse,
condamné aujourd'hui, pour prendre comme
critérium, au contraire, la capacité héréditaire
des sujets.
M. Gaillot entre alors dans les détails de la
méthode suivie dans le Soissonnais depuis 1909
pour l'obtention de races adaptées réellement
aux conditions du milieu de cette région de la
France.
Dans ce long travail. M, Gaillot a été amené ù
faire des observations très intéressantes, notam-
ment au point de vue du rôle du croisement
dans la fécondation de la betterave ; nous y re-
viendrons dans un prochain compte rendu.
Et il tf-rmine ainsi : « Il faut de longues an-
nées d'un travail très assidu pour atteindre, à
partir des premiers débuts, un résultat positif
dans l'amélioration de la betterave sucrière,
mais il y a là matière à quantité de recherches
fort intéressantes; nous les poursuivons dans
l'espoir que nos efforts serviront à assurer notre
indépendance nationale, tout en donnant à nos
producteurs de betteraves et aux industriels qui
les travaillent une sécurité nécessaire dans l'ac-
croissement progressif des lendements de sucre
à l'hectare. »
II. HiTiE:i.
18
COKKESPONDANCE
CORRESPONDANCE
— >■" 62:i;i [Pai-ilc-Calal^ . — Il est probable
lue le Sapin de Douglas et le Sapin de Van-
couver pourront s'accommoder Jes conditions de
sol et de climat que vous indiquez (terrain
très argileux, non calcaire, à 'j kilomètres de la
mer et exposé aux vents). Nous ne saurions, tou-
tefois, vous l'aflirmer, faute d'exemple positif.
Dans ces conditions, le mieux serait de procé-
der à des essais limités à quelques dizaines
d'exemplaires. En attendant, voici d'autres es-
sences forestières ri''putées résistantes au climat
marin : Pin maritime, l'in Laricio, un des plus
recommandables pour sa vigueur et sa robusti-
cité, Pin du l.ord. Pin de Banks et enfin Pin
d'Alep, dont la vésétrtiou est lente et la ramure
trop développée, .\ioutons-y le Cupressiis macro-
carpa, dont la végétation est rapide et l'adapta-
tion parfaite ; sa ramure fine et compacte en fait
une excellente essence pour former des brise-
vents; comme, d'ailleurs, le Cyprès commun
dansleMidi. — (S. M.'i
— N" 9035 (Espagne). ~ Pour pulvériser les
coquilles d'huîtres, il faut préalablement les
faire l'ien sécber; mais le travail est bien plus
facile et expéditif quand on a fait chauiïer la
coquille sur un fourneau; vous pouvez vous en
rendre compte vous-même. Pour traiter une
grande quantité de coquilles d'Iiuitres, vous
pourriez préalablement les cuire, en quelque
sorte, sur des plaques de fonte posées sur des
murettes en pierres et chauffées en dessous avec
des bi-anchages. La farine de coquilles d'huîtres
peut très bien convenir à vos prés. — (M. R.)
— N" 7296 Mf/(,çei. — Disposant, pour nour-
rir des brebis mères, de foin, betterave, tour-
teaux de colza, paille^ blé et avoine, bonne qua-
lité, vous demandez quelle quantité ou peut
donner de chaque matière pour des brebis mè-
res d'un poids moyeu de 40 kilogr.
Vous composerez une bonne ration pour brebis
mères, pesant en moyenne 40 kilogr., en pre-
nant les bases suivantes : foin, 1 kilogr. à
i kil. 100 ; betteraves, 2 kil. 500; paille, oOO gr.;
tourteau de colza, 200 à 400 grammes. — (P. D.)
— N° 8399 (Parts). — Les vaches d'un culti-
vateur de votre commune étant atteintes de
fièvre aphteuse, leur propriétaire a contrevenu
aux prescriptions administratives, affichées à la
mairie, en laissant errer son chien, au lieu de
l'enfermer comme il aurait dû le faire. L'animal
pénétra dans de nombreuses maisons, notam-
ment dans la votre; de ce fait votre troupeau a
été atteint à son tour par la contagion. Or,
comme aux ternies de l'article 1385 du Code ci-
vil, le propriétaire d'un animal est responsable
du dommage causé par cet animal, même dans
le cas où ce dernier se soif égaré ou échappé,
vous êtes fondé à introduire une action en dom-
mages-intérêts pour le préjudice certain et
prouvé qui vous a été causé.
Vous devez établir, par tous témoignages, la
corrélation étroite existant entre le fait de dé-
rogation du chien, et le moment où la maladie
s'est déclarée. Votre action ne sérail pas rece-
vable si ce lien de droit n'existait pas, s'il n'y
avait preuve établie de cause à effet. Cette preuve
peut être assez difficile, sauf si au lieu d'une
action individuelle et isolée, il vous était pos-
siblCj avec d'autres plaignants, de former une
action collective. Le juge de paix est compétent.
— (M. D.^
— N° 6270 (Pai-ile-Calaiti' . — Vous demaiule/
des renseignements sur la valeur alimentaire
de la mélasse de sucrerie et sur la meilleure
méthode à employer pour la mélanger aux four-
rages, pailles de blé, d'avoine ou de pois?
La mélasse de sucrerie contient en moyenne
40 à 44 0/0 de sucre. La meilleure façon de
l'employer est de la mélanger à de la paille
hachée. On peut mélanger 45 kilogr. de mélasse
à 55 kilogr. de paille hachée. Il faut un bras-
sage énergique, car le mélange est difficile à
froid. Les usines qui préparent les pailles nié-
lassées travaillent à chaud. Vous pouvez égale-
ment utiliser des balles propres et bien criblées,
soit seules, soit avec de la paille hachée. Je ne
conseille pas le mélange au foin ni aux ]iailles
de pois.
Avis important.
Au début de l'année, nous prions nos abonné>
de tenir exactement compte de toutes les re-
commandations suivantes :
1° Adresser sor(s enveloppe, an nom du Secré-
taire de la Hédaction, 26, bue Jacob, toute de-
mande de renseignements.
Souvent nos abonnés profitent du renouvelle-
ment de leur abonnement pour adresser en
même temps, sur la même lettre, une demande
de renseignemenl. Celte manière de procéder
occasionne des complications fâcheuses; elle
peut causer des erreurs, et elle amène toujours
des retards.
On peut à la rigueur profiter de la même enve-
loppe, mais il faut alors avoir soin d'écrire sur
une feuille à part la demande de renseignement.
2° Joindre à toute demande de rcnseignemeiil<
la bande d'adresse sous laquelle le journal est
envoyé, et qui porte le numéro d'abonnement.
3° iNe nous adresser qu'une seule question à
la fois. Si exceptionnellement on a deux ques-
tions à nous poser, écrire chacune d'elles sur
une feuille à part.
4° iVe jamais nous fixer un délai quelconque
pour la réponse, et encore moins nous demander de
répondre dans le prochain numéro, ce qui est le
plus souvent impossible.
5" Ne jamais nous renvoyer à une lettre précé-
dente.
0° iN'e nous adesser que ce t/ue nous pouvons dé-
truire après ravoir ht.
REVUE COMMERCIALE
LA SEMAINE MÉTÉOROLOGIQUE
Semaine du il au 27 d'-remhre 1919 (OBSERVATOIRE DU PARC SAINT-MAUR)
JOURS
ET DATES
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REM.\ROUES DIVERSES
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Écart
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la nor-
male.
Biiliibars.
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millim.
Dim 21 ciéc.
1013.:;
1^7
lO'-N
8.4
+6 0
0
0.0
•2.0
Temps couvert, pluie li' -ioir.
Lundi 22 —
Mardi .... 2:; —
1017.1
1007.5
:5.2
s. 4
N.4
12.3
5.9
10.9
+3.3
-f,S.6
0
s 1)
1.3
0.0
6.9
1.4
Beau le mat., couvert à 12 h.,
pluie le soir.
l'Iuie la nuit et après midi.
Mercredi.. 24 —
1010.3
'i.9
11.2
S. 4
+6 1
s 0
3.4
6.1
l'iuie la nuit, teuips clair le s.
Jeudi 23 —
1005.9
4 . -J
N.9
6.4
+ 4.1
1 p
1.9
1.1
Nuageux, pluie après midi.
iVendredi. 26 —
Samedi.. . 27 —
1020.8
1008.0
—0.3
i . 4
4. s
+:; 3
7.4
112
10. 0
4 0
10. 0
+ 1.S
+7. S
s 0
s II
'1 7
0.0
6.3
3.0
26.8
Gelée bL le matin, pluie aprè^
16 heures.
Pluie la nuit et le soir.
t!i;«iiiiis 00 tttaos
îtarts sir U «iraali
1012.2
-6 1
7.7
+ 3.4
:
w
9.3
ao IfeBilt
:û b. 4
Jor. tbtir.
Pluie depuis le l" jauvier :
En 1919 621""
Normale 38'^ j
(1) Voir à !a page 518 du numéro du 24 juillet l'explication de cette nouvelle mesure.
REVUE COMMERCIALE
Situation agricole. — Lhumidite domine et la tem-
pérature se maintient au-dessus de la normale. On
ne peut continuer les travaux daus les champs et
toute la main-d'œuvre disponible est utilisée aux tra-
vaux d'intérieur. Des inondations sont signalées.
A la faveur du réfjime doux, les mauvaises herbes
commencent à prendre de l'extension ; on observe le
jaunissement des blés dans les parties basses. P;'r-
tout ailleurs, les céréales d'automne ont une appa-
rence satisfaisante; elles sont vigoureuses, parfois
même trop exubérantes.
Blés et farines. — Rien à signaler au sujet des
|irix. les taxes étant partout appliquées. 11 y a des
plaintes concernant la répartition des blés entre les
moulins.
Aux Etats-Unis, le prix du quintal de blé, en te-
nant compte du change, est de 105 fr. 46 à New-
York, ce qui correspond à 113 fr. 46 ports français.
Céréales diverses. — Les cours des avoines, qui
avaient fortement augmenté, ont fléchi : on paie
maintenant de 84 à 87 fr. le quintal départ suivant
provenance et qualité.
Les orges ont des cours stationnaires.
Prix sans changement, soit de 79 à 80 fr., avec
tendance ferme, sur les sarrasins.
Les cours des sorghos sont en baisse; on paie de
38 à 39 fr. les 100 kilogr. départ.
Les céréales étrangères, rendues dans nos ports,
reviennent aux prix suivants, par quintal ; avoine
d'Amérique, 93.50 à 100.50; de la Plata, 82.30 à 87.75;
d'Algérie, 80 à 86 fr.; mais de la Plata. 81 à 85.30;
orges d'Algérie, 79 à 86 fr.; de Californie, 110 à
116 fr.
Sons. — Les alîaires se traitent aux conditions de
la circulaire ministérielle.
Fourrages. — Cours soutenus sur la luzerne, en
baisse sur les autres sortes. Par 104 liottes de 5 ki-
lugr. rendues à Paris, au domicile de l'acheteur, on
a pavé au marché de La Chapelle : luzerne. 310 à
330 fr.; regain, 290 à 310 fr.; foin, 280 à 293 fr.
Pailles. — Au dernier marché de La Chapelle, les
cours ont lléchi d'une dizaine de francs par 104 bottes.
On a Coté comme suit : paille de blé. 180 à 190 fr.;
paille d'avoine, 280 à 220 fr.; paille de seigle. 180 à
190 fr.
Graines fourragères. — Cours en hausse sur les
graines de trèfle et de luzerne, stationnaires sur les
autres sortes. On paie aux 100 kilogr. départ : trètle
violet. 9:;o à 1150 fr.; luzerne de Provence, 720 à
760 fr.; de pays, 600 à 700 fr.
Bétail. — Au marché de La Villette du lund
22 décembre, à la faveur d'une ollre modérée, le
gros bétail a eu une vente meilleure; les cours se
sont relevés de 15 à 20 centimes par demi-kilo-
gramme net.
On a payé les bœufs de Normandie et du Charo-
lais, 2.85 à 3 fr.; de la Haute-Vienne. 3 à 3.05; du
Cantal, 2.50 à 2.60; de la Mayenne et de la Sarthe.
2.30 à 2.75; de l'Ouest, 2.40 à 2.70; les génisses, 2.80
à 3 fr.; les vaches 2.10 à 2.75; les taureaux 2 à 2.40
le demi-kilogramme net.
Les veaux de choix ont eu des prix stationnaires ;
sur les autres sortes, cours faiblement tenus. On a
pavé les veaux de la région parisienne, de l'Eiire-et-
Lo'ir, du Loiret et de l'Yonne. 5.25 à 3.60; de l'Aube
20
HEVUK COMMKHCIAI.K
.20:
et de la Sai'the, 4.75 à 5.50 ; du Centre, .3."j5 à
de Normandie. :î.75 à 1 fi.
La vente des moutons a étr un peu moins facile.
On a coté, par demi-kilogr. net : agneaux, 5.7.5 à
3.90; moulons du Centre, 5.25 à 5.50; métis. l.ôO à
5 fr.; moutons du .Midi, 4.50 à 5 fr.; brebis, ■J.SO à
4.25
Cours slationnaires sur les porcs que 1 on a ven-
dus, par demi-kilogramme vif : porcs gras, :;.40 à
3.30; coches, 2.75 à 3 fr.
Voici le relevé du mouvement des marchés des
lundi 22 et jeudi 25 décembre.
Marché du lundi 22 décembre.
Entrées directes
aux abattoirs. Réserves
Amenés
LaV.ll.
Vaug.
La Vill.
Vaug.
têtes
tèles
têtes
têtes
têtes
Bœufs....
2 2,S3
\'"
Vaches . . .
1 ;4i
i::>
0)7
140
Taureaux.
3o8
Veaux
1 979
9: S
314
3il
Ô8
Moutons . .
18 79S
1 703
517
1 98Ù
498
Porcs
.i ÎOD
1 081
67i
360
■230
Vr\\ inaxiiiia du kîlogramnie.
I-"
B.eufs Ô.8S
Vaclies. 5.88
Taureaux .. 4.50
Veaux 1 1 . 10
Moutons . .. 11.00
Porcs 10.00
Vu ((ùids
let.
Au poids vif.
. ■>' q.
3' q.
Prix extrêmes
3 5.50
4.65
1.50 à 3.66
< i.îtà
4.56
1.50 3.06
4.3)
4.00
1.50 2.88
10.. Ml
9.00
3.00 6.90
) 10.00
9.00
3.36 ."..66
9. 86 9.70
4.56 7.00
Marrlié du jeudi 25 décembre.
Entrées directes
aux abattoirs. Réserves
Aaieués. I.aViU. Vaug. La Vill. Vaug.
léles têtes (êtes têtes lêles
Bœufs I ili2 1
Vaclies.... Sn V 173 79 136 90
Taureaux.. H2 )
Veaux 9,S0 833 110 278 58
Moutons.. 7 60! 2 171 452 2 490 380
Porcs 1 112 646 394 170 110
Prix raaxima du kilogramme.
.\u poids net. Au poids vif.
!'■ q. 2" q. 3' q. Prixextrêmes.
Bœufs 6 00 5 46 4 90 1.50 à 3.06
Vaches 6 01 5 4'i 4 70 1.50 3.66
Taureaux... 4 80 4 .ïO 4 10 l..">0 2.88
Veaux 11 60 11 00 'J 30 2.75 6.96
Moutons 10*0 ;9 70 s 70 3.36 5.66
Porcs 10 Ou 9 86 '.i 70 5.16 7.00
Dans les départements, on cote :
Bordeaux, p&r kilogr. poids vif: bœufs, 2 à 1 fr.;
vaches, 1.60 à 3.20; par kil.>gr. poids net : moutons
S à 10 fr.; veaux, 8 à 10 fr.
Dijon, par kilogr. poids vif : veaux, 5.20 k 5.80
porcs, 6.93 à 7.15.
LyonVaise, par kilogr. poids vif : bœufs, 5.30
à_5.93; veaux, 5.80 à 6.20: porcs, 6.40 à 7 fr.; par
kilogr. poids net : moutons, 9 à 12 fr.
Marseille, par kilogr. poids vif : porcs, 7.45 à 7.50;
moutons, 4 à 5.50; par kilogr. poids net : bœufs et
vaches.
à C.2S.
Vins et eaux-de-vie. — Cours un peu plus fermes
dans le Midi où l'on paie en rouges, par hectolitre
nu : à Narbonne et à Perpignan, SS à 110 fr.; à
Nîmes, 100 à 112 fr.; à Béziers, 93 à 110 fr.; à Mout-
peUier, 100 à 113 ff. Lee blancs valent de 110 à
140 fr.
Daus la Charente, on paie les vins pour la distil-
lation 14 à l.'i fr. le degré hectolitre, el ceux pour la
consommation de 275 à 290 fr. la barrique rie
2;5 litres. Les eaux-de-vie valent de 1 025 à 1 050 fr.
l'hectolitre.
Bois. — On paie au mètre cube en grume : Chênes
de l'".tiO à 2 mètres de circonférence moyenne 120 à
130 fr.; de 2m. 10 et au-dessus, 150 à 200 fr.; de 1">.20
à lui.SO, 80 à HO fr.; de Om.75 à li^.eS, 75 fr.
Le Hêtre de l'n.90 et au-dessus vaut de 70 à 75 fr.;
de lm.20 à 1".80, 60 à 65 fr.; au-dessous, de 50 à
60 Ir. le uiètie cube.
Le Pin sylvestre de O^^.SO de tour et au dessus se
vend de 70 à 73 fr. le mètre cube ; les Sapins de
0™.20 de diamètre et plus, de 65 à 75 fr.
On vend les Peupliers de 1".30 et plus de tour, 60
à 80 fr.; de l'>'.oo à Im.SO, 50 à 65 fr.: de 0".80 à
l'".15, 43 à 50 fr. le mètre cube.
Les Xoyers valent de 150 à 250 fr. le mètre cube,
suivant grosseur et qualité.
On cote au stère : rondin de boi* dur, 27 à 35 fr.;
quartier, 30 à 40 fr.; rondin de bois blanc, 20 à 23 fr.;
quartier, 24 à 25 fi'.; charboonette, 20 à 25 fr. Le
charbon de bois vaut 43 à 55 fr. le^ 100 kilogr.
Ces prix s'entendent pour des bois abattus ren-
dus en gares de déport.
Fruits à cidre et Cidres. — Le? plaintes conti-
nuent aa sujet des difficultés d'expéditions de pom-
mes et de lidres. Des fruits pourrissent ; il en ré-
sulte une baisse des prix, saut pour ceux sur vagon
qui bénéfii ient d'une sensible plus-value.
Aux 1 000 kilogr. on cote sur vagon départ : Cal-
vados, ISO à 190 fr.: Seine-Inférieure, 160 à 170 fr.;
Orne et Manche, 100 fr. Quant aux pommes à prendre
chez le récollant, elles sont cotées de N'i à 90 fr. la
tonne.
Les cidres de Normandie sont cotés de 37 à 40 fr.
l'hectolitre. En Bretagne, on paie de 140 à 150 fr.
la barrique.
Pammes de terre. — Cours sans changement sur
ceux (ie la huitaine précédente. On cote [ar 100 kil.
départ et par vagon de 5 000 kilogr. : Hollande, 65 à
70 fr. ; Saucisse rouge, 49 à 55 fr. ; Chardon, 34 à
35 fr. ; Institut de Beauvais, 33 à 40 fr. ; Richter
Imperator, 35 à 36 fr.; Géante bleue, 26 à 28 fr.
Chanvres. — On les cote
100 kilogr. dans la Sarthe.
de ISO à 200 fr. les
on cote :
370 fr. les
Noix et cerneaux. — Dans l'Isère
Moyette, 373 fr. ; noix commerciales,
100 kilogr. Les cerneaux valent de 1 000 à 1 200 fr
le quintal et l'huile de noix 900 fr. les 100 kilogr.
B. DlHANI).
Le Gérant : Chables Dltheiï.
Pans. — L. Maketueux, inipi-imeur, I. rue Cassette.
CHHOMyUK AtiHICuLE
CHRONIQUE AGRICOLE
Le prix du blé et le piix du ixiin. — Déclaralion du minière de lAsiicullure et du lirivitaillement au nom
du Gouvernement. — Mesures adoptées. — Leurs conséquences. — Discussions financières devant le
Parlemeut. — Réclamations produites au nom des Régions sinistrées. — Promesse dun nouveau pro-
gramme. — Prorogation du régime provisoire de l'alcool. — Les bouilleurs de cru mobilisés. — Nécro-
logie : M. Jean Dupuy. — Les achats de graines de betteraves à sucre en Al'emagne. — Protestation
légitime au nom des producteurs fiançais de graines. — La campagne sucrière à la date du m décembre.
— Retraite de M. Grosjean. inspecteur généra! de l'Agriculture. — Nomination de M. lUvaz comme
directeur de l'Ecole nationale d'Agriculture de Montpellier. — Mise eu vente par le ministère de l'Agri-
culture des stocks de sulfate de cuivre. — Les subventions pour l'achat d'«ppareils de culture mec.a-
nique. — Nouveau décret relatif à la distillation des poirés et des lies. — Voyage d'études piscicoles
en Alsace el en Lorraine. — Observations de M. Descombes sur la condensation de l'eau atmosphé-
rique par les arbres. — Vente de taureaux par le Syndicat des Agriculteurs de la Sarthe. — Comice de
Luneville.
La politique du blé.
Les journaux politiques discutaient pres-
que chaque jour sur les intentions du (jou-
vernenient relativement au maintien ou au
relèvement du prix du pain. La question s'est
éclaircie lorsque, le 31 décembre, M. Nou-
lenn, ministre de l'Agriculture, a exposé les
vues du Gouvernement à la Commission des
crédits do la Chambre des Députés.
Ses déclarations se résument en ceci. .V
partir du mois de février prochain, la liberté
serait rendue au commerce du blé, et leCJou-
vernement livrerait aux meuniers le blé
étranger au prix de 73 fr. par 100 kilogr. Le
prix du blé indigène devenu libre resterait
fatalement au même taux. Le prix du pain se-
rait dès lors corrélatif au prix du blé.
Quelques-uns s'imaginent qu'il s'agit de
créer une taxe sur le pain. 11 y a là une idée
absolument fausse, une erreur que l'on a le
devoir de combattre énergiquement.
Le prix actuel du pain est un prix artifi-
ciel; il ne se maintient à son taux que par
les sacrifices pécuniaires que l'Etat s'impose
depuis cinq ans; ces sacrifices lui ont coûté
des milliards, et ont ainsi contribué à aug-
menter les difficultés linancières dans les-
quelles il se débat. LTne telle situation ne
peut plus se prolonger, d'autant plus qu'elle
a les conséquences les plus malheureuses au
point de vue agricole. Il faut qu'on se sou-
vienne constamment que l'Etal, en livrant
aux meuniers le blé qu'il importe à des prix
inférieurs à ceux qu'il a payés, comme en
payant le blé indigène à un prix inférieur à
celui des blés étrangers, a créé une situation
inextricable, non seulement à raison des sa-
crifices qu'il s'est imposés, mais aussi en in-
citant les agriculteurs, par le fait même, à
s'adonner à des cultures plus lucratives que
celle du blé. En se dégageant des liens dans
lesquels il s'est empêtré, l'Etat ne créera pas
une taxe sur le pain, il laissera simplement
8 Janvier I92Q. — N" 2.
les prix reprendre le cours normal qu'il
avait suspendu jusqu'ici.
Il n'y aura, dans le fait, contraireir.ent à
ce qui est parfois affirmé, aucun avantage
concédé aux agriculteurs; il n'y aura que
l'allégement des sacrilices que l'Etat s'est
imposés. Nulle part au monde, comme je le
rappelais récemment, le pain n'est livré aux
consommateurs à aussi bas prix qu'en
France; quand on examine froidement les
faits, on doit convenir qu'une telle anomalie
s'est prolongée trop longtemps.
' Dans les régions ravagées.
Le Parlement a consacré ses dernières
séances du mois de décembre à la discussion
de crédits supplémenlaires demandés par le
Gouvernemput pour l'exercice 1919, à l'adop-
tion des douzièmes provisoires pour le pre-
mier trimestre de l'année 1920 etau vote d'un
projet d'emprunt destiné à consolider une
partie de l'énorme dette flottante qui pèse sur
le pays. A cette occasion, M. Klolz, ministre
des Finances, a fait connaîlre que le Gou-
vernement présenterait à brève échéance le
programme des accroissements d'impôts qui
sont nécessaires pour rétablir, dans les
finances publiques, l'équilibre que la guerre
a malheureusement détruit
Au cours de ces discussions, à la Chambre
des Députés comme au Sénat, des protesta-
tions parfois véhémentes se sont élevées
contre l'incohérence qui règne dans la réor-
ganisation des régions libérées. De toutes
les explications qui ont été échangées, il est
résulté que si les populations sont admirables
de patience et de courage, si elles multiplient
les efiforts pour reconstituer leurs foyers
dévastés, elles ne trouvent qu'une aide insuf-
fisante de la part de ceux qui devraient les
soutenir. On a pu affirmer à la tribune que
tout ce qui est fait par l'Administration n'est
que du provisoire et du temporaire, que c'est
Tome I. — 2
CHKO.MQUK AGHIUOLK
du lt;nij)s cl de l'iiigent perdus. \ ces proles-
t.itions, M. André Tardieu, ministre des Ré-
gions libérées, a répondu qu'il travaille en
e mouienl à établir un programme de
reconstitution et que, dans le courant de
janvier, le Parlement aura l'occasion d'exa-
miner l'ensemble de ce programme.
Il est vraiment étrange qu'on en soit ré-
duit aujourd'liui à proniellre une fois de
plus do formuler un programme d'action.
C'est l'aveu du désordre qui a régné |usqu'ici,
désordre dunt les populations ont été et
restent les malheureuses victimes. C'est la
justification des plaintes de la Fédération
des Associations agricoles des Régions libé-
rées, qui ont été signalées ici à plusieurs
reprises, et dont nous trouvons l'écho dans
toutes les nouvelles qui nous parviennent
de ces régions.
Le régime de l'alcool.
On a dit plus haut (jue, dans sa séance du
27 décembre, la Chambre des Députés a
adopté un projet sur l'ouverture de crédits
compli-mentaires sur l'exercice 1919. L'arti-
cle 21 de ce projet comportait la prorogation
des dispositions de l'article i de la loi du
30 juin I91fi sur le régime provisoire de l'al-
cool. La disjonction de cet article, demandée
par M. Delpii-rre, député de l'Oise, a été re-
poussée; mais une disposition applicable aux
bouilleurs de cru qui ont été mobilisés a été
adoptéH en ces termes :
Le bénéfice de l'allocation en franchise est
élen'lu aux exploitants qui auront été sous les
drapeaux entre le i"' août 1914 et le 31 dé-
cembre 1919, pour toutes les exploitations qu'ils
posséderont à un tilrt^ quelconque avant le
1" janvier 1920.
Au cours de la discussion, M. Klotz, mi-
nistre des Finances, a exprimé l'espoir que le
Sénat aura statué au mois de septembre sur
le projet relatif au régime définitif de l'al-
cool industriel, précédemment adopté par la
Chambre. 11 est peu probable que cet espoir
soit réalisé, car le Sénat parait peu favorable
aux dispositions renfermées dans ce projet.
Mort de M. Jean Dupuy.
M. Jean Dupuy, sénateur, ancien ministre,
membre de l'Académie d'Agriculture, a suc-
combé le 31 décembre, dans sa soixante-
seizième année, à la suite d'une assez longue
maladie.
Sa carrière a été des plus actives et des
plus fécondes. S'il exerça une action bril-
lante en qualité de directeur du Pi'lil Parisien
et président du Syndicat de la Presse pari-
sienne, il appartenait à l'agricullure par des
liens étroits l'ropriétaire dans les Hautes-
Pyrénées qu'il représentait au Sénat depuis
1891, il mit son domaine de Villeuibits à la
disposition dol'Ltal pour l'orguiisation d'une
Ecole pratique d'Agriculture; viticulteur
dans la Gironde, il y donna l'exemple de
l'application raisonnée des meilleures mé-
thodes. Ministre de l'Agriculture de 1899 à
1902, il montra, dans ce pa'-sagf aux afi'aires,
"les hautes qualités d'un esprit droit et fernu-
poursuivant toujours les solutions les plus
conformes au bien public.
A propos des graines de betteraves.
On a lu, dans le numéro du 18 décembre,
p. 92.j), l'article dans lequel M. Emile Saillard
signalait l'intention qu'aurait le Gouverne-
ment français d'acheter en Allemagne des
grainesde belteravessucrières. Ce projet n'est
pas de nature à donner satisfaction aux pro-
ducteurs français de ces graines. Pour ce
motif, l'Union commerciale et économique
des horticulteurs et marchands-grainiers de
France a adressé, à la date du 23 décembre,
la protestation suivante au ministre de
l'Agriculture et du Ravitaillement :
Plusieurs membres de l'Union commerciale se
sont émus de renseignements qu ils auraient
reç'iS sur un projet d'achats en Allemagne, par
le Gouvernement, de semences de yraines de
betteraves sucrières.
En conséquence, notre Société, saisie par eux,
a émi.s le vœu suivant que je me permets de
soumettre à votre bienveillante attention.
« L'Union commerciale des horticulteurs et
marchands grainiersde France,
i< Considérant que les producteurs français de
graines de betteraves sucrières ont été fréquem-
ment invités et encouragés par les pouvoirs pu-
blics à produire des semences en quantité siffi-
sante pour éviter que l'Af^riculture française ne
rest-- tributaire del'étranfier.
« Que, malgré les diflicultés de toutes sortes
rencontrées pendant la guerre par les produc-
teurs de ces semences, et grâce aux sacrifices
par eux consentis, ils sont parvenus à en cons-
tituer un stock important.
« Emet le vœu qu'aucun achat de semences
de betteraves sucrières ne soit effectué à
l'étranger, et notamment en Allemagne, par
les pouvoirs publics, avant que la production
française de 1918 et 1919 ait été épuisée, n
11 est certain que si la mesure envisagée
avait pour ell'et de reléguer les graines de
betteraves produites en France, elle aurait
des conséquences désastreuses, tant dans le
présent que dans l'avenir. Si, en eOet, les
quantité'^ importantes de graines récoltées en
1918 et 1919 ne trouvaient pas un débouché
sur lequel les producteurs étaient en droit
ghhoniquh: aghicoi.e
23
de compter, la premii re conséquence serait
(ju'ils se décourageraient; dès lors, le pays
retomberait à nouveau dans la servitude
contre laquelle on a si souvent protesté. Il ne
faut pas que les ell'orts poursuivis au cours
des dernières années soient perdus, par une
malheureuse initiative de ceux qui les ont
encouragés.
Production du sucre.
La Direciion générale des Contributions
indirectes a publié les résultais, à la date du
13 décembre, de la campagne suciière en
cours.
Les travaux de défécation étaient achevés
dans 33 sucreries, sur 17 qui ont travaillé les
betteraves de la dernière récolte. [
A cette date, la quantité de sucre extraite
des turliines, c'est-à-dire produite, s'élevait ]
à 125 6(10 tonnes (en raftlné), contre 85 681 ton- '
nés à la même date de la campagne précé- I
dente.
Inspection de l'Agriculture.
Par arrêté en date du 27 décembre,
M. Grosjean (Henry , inspecteur général de
rAsriculture, directeur de l'Agriculture d'Al-
sace-et-Lorraine, a été admis à faire valoir
ses droils à la retraite à partir du 31 dé-
cembre.
Il serait injuste de laisser partir M. Gros-
Jean sans rappeler les éminentes qualiié«
dont il a donné les preuves dans le cours
d'une brillante carrière. La sympathie de
tous les agriculteurs qui l'ont vu à l'œuvre
le suivra dans sa retraite.
Écoles nationales d'Agriculture.
Par arrêté du 2'f décembre, M. Havaz
(Etienne-t.ouis), profi'sseur de viticulture à
1 Ecole nationale d'Agriculture de Montpel-
lier, a été nommé directeur de cet établisse-
ment, en remplacement de M. Ferrouillat
(Paul-Albcrl), admis à faire valoir ses droits
à la retraite.
Tous les agriculteurs applaudiront à cette
nomination hautement justifiée par les émi-
nents services que M. Ravaz a rendus et
rend chaque jour à la viticulture.
Les stocks de sulfate de cuivre.
Le ministère de l'Agriculture met en vente
les slo ks importants de sulfate de cuivre
qui sont encore en sa possession. Il a publié,
sur ce su.iel, un avis dont voici les parties
principales :
Les 13 22S tonnes de sulfate de cuivre, restées
au compte de l'Office central des produits chi-
miques agricoles, à la lin de la campagne 1018-
1919, et n présentant la totalité de ses stocks,
seront mises en vente, au prix de 160 fr. les
100 kilogr. dans les conditions suivantes :
Les commandes devront être adre-sf'e.s, avant
le 15 janvier 1920, à M. Origet, t, rue de Pea-
ttiièvre, Pari^;, chargé des expéditions pour le
compte de l'Office central.
En raison des diltlcultés de transport, les
expéditions ne peuvent être acceptées que par
vagons coii^plets, de dix tonnes, chaque vagon
ayant un seul destinataire et une seido tjare
de destination. Elles se feront aussitôt que
possilde et suivant l'ordre d'inscription des
commandes.
Seules seront prises eu considération les
commandes émanant d'associations agricoles
ou de municipalités, qui devront les faire préa-
lablement viser par le directeur des Services
agricoles du di^partement.
Le prix de 160 fr. s'entend par sac de 100 ki-
logr. brut pour net, pris à l'usine sur vagon ;
sulfate de cuivre cristaux 98/99, correspondant
à environ 25 kilogr. de cuivre, métal.
Le stock à liquider, se trouvant réparli dans
un certain nombre de dépôts, le service com-
merci:il s'efforcera de faire opérer les expédi-
tions par le dépôt le plus rapproché du lieu de
destination.
Dans le cas où, à la date du 15 janvier, els
demandes dépasseraient les disponibiliiés,
une réduction sera opérée, et avis en sera
donné aux intéressés; ceux-ci auront à
confirmer leur commande pour la (Quantité
indiquée.
Culture mécanique.
On trouvera plus loin (p. 2(')) un arrêlé
qui ii\e les conditions dans lesi|uelles seront
attribuées désormais les subventions aux
groupements agricoles pour l'achat d'appa-
reils de culture mécanique. Ces nouvelles
dispositions remplarent toutes les mesures
qui av.iient été prises jusqu'ici.
Le montant de la subvention ne dépassera
pas en général 25 0/0, mais pourra atteindre
30 0/0 pour les appareils de construction
française; il s'appliquera aux appareils de
labour aussi bien qu'aux tracteurs. La sub-
vention pour l'achat d'appareils de fabri-
cation étrangère est réduite à 10 et 13 0/0.
Cela vaut mieux que la suppression complète
dont les agriculteurs avaient été menacés;
néanmoins, on doit maintenir hs observa-
tions présentées dans les Chroniques du i et
du 18 décembre sur ce sujet.
Distillation des cidres et des poirés.
Un décret en date du 29 décembre a mo-
difié comme il suit les dispositions des dé-
crets des 10 et 26 septembre sur la distilla-
tion des cidres et des poirés.
Désormais, l'interdiction de la distillation
des poirés est rapportée, et la proportion des
lies dont la distillation est autorisée est
24 CHHONIQLE
portée de 10 à 20 p. 100 en ce qui concerne
les récollants et à 10 p. 100 en ce qui con-
cerne les bouilleurs de profession, les mar-
chands en gros et les débitants pour les
cidres et, poirés ne provenant pas de leur
fabrication.
Etudes piscicoles en Alsace et Lorraine.
Nous avons signalé les divers voyages
d'études organisés dans les dcmiprs temps
parlaCompagnie du chemin de fer d'Orléans.
Une nouvelle initiative a été prise en organi-
sant) avec la collaboration de M. Roule, pro-
fesseur au Muséum d'IIi-.!loire naturelle, une
mission composée des représentants des dif-
férentes associations de la Fédération natio-
nale des Syndicats de l'Etang, pour la visite
des principaux établissements piscicoles
d'Alsace et de Lorraine. Nous recevons sur ce
sujet la note suivante :
Celte délégation s'est rendue successivement
dans les régions de Strasbourg, SarreboupR et
Dieuze, où elle a procédé à un examen détaillé
des conditions d'exploitation de ces établisse-
ments, particulièrement en ce qui concerne la
spécialisation fies élangs, leur entretien, les ra-
ces de carpes, les divers modes d'alevinage et
d'élevage, les procédés de pêche et de vente du
poisson.
Elle a pu apprécier, notamment, les remar-
quables résultats obtenus chez MM. Barbier et
Hann, importants pisciculteurs lorrains, par
simple sélection de la race locale (à écailles)
dont la beauté égale celle des plus beaux types
<i Cuir » et « Miroir » importés de l'élranger.
Des essais d'acclimataiion de ces races lor-
raines vont être entrepiis, sous les auspices du
Service commercial de la Compagnie d'Orléans,
par la Fédération nationale des Syndicats de
l'Etang, avec le concours df? la Direction des
Eaux et Forêts et du laboratoire de Pisciculture
du Muséum d'Histoire naturelle.
On doit souhaiter que les essais dont il est
parlé dans cette note soient poursuivis avec
la persévérance nécessaire pour donner des
résultats.
Les arbres et l'eau atmosphérique.
On sait que les arbres exercent une action
régulatrice pour retenir les eaux des pluies.
Dans une note présentée à l'.Xcadémie des
sciences (séance du 8 décembre), M. Paul
Descombes, président de l'.Xssociaiion cen-
trale pour l'aménagement des montagnes, a
appelé l'attenlion sur un autre rôle des
arbres. Ce rôle consiste à soutirer à l'atmos-
phère, en dehors des chutes de pluie, l'eau
qui y est contenue à l'état de vapeur. A l'ap-
pui, M. Descombes cite des observations qui
ont été faites dans divers p'iys et notamment
AGRICOLE
dans la région montagneuse des Pyrénées,
sur des terrains diversement revêtus de vé-
gétation.
Dans cette région, il a pu constater i]ue la
tranche totale des eaux déversées et conden-
sées annuellement serait de 1°.I6 sur un
sol complètement dénudé, de l^.al sur un
sol possédant 5 0/0 de bois et -"i 0/0 de brous-
sailles, de2"".ll7sur un sol boisé à 30 0/0 et de
l^.Gâ sur un terrain embroussaillé h 50 0/0.
L'accroissement de l'apport des eaux atmos-
phériques serait augmenté de loti 0/0 par le
reboisement normal et de 'lO 0/0 par l'em-
broussaillemenl d'une moitié.
S'inquiétant de l'approvisionnement en
eau pour la houille blanche, M. Descombes
conclut que les expériences effectuées par
r.\ssoeiation centrale pour l'aménagement
des montagnes montrent qu'il sullit d'évin-
cer pendant cinq ans les chèvres et les mou-
lons étrangers pour faire reparaître des bois
insoupçonnés et pour embroussailler jus-
qu'aux rochers, sans privation ni gêne pour
les habitants et leur bétail.
Vente d'animaux reproducteurs.
Le Syndicat des Agriculteurs de la Sarthe,
dont M. Brière est le directeur, a procédé le
17 décembre à une vente de jeunes taureaux
de race iSormande et de race Maine-.\njon.
Celte vente a porté sur 27 animaux, dont 22
de race .\ormande et 5 de race Maine-Anjou.
Les premiers, Agés de six à vingt mois, ont
été adjugés aux prix de I 000 à i 00(1 fr.; les
seconds, âgés de douze iï vingt-quatre mois,
ont été adjugés aux prix de 1 100 à 1 820 fr.
Un fait à signaler, c'est que douze taureaux
ont été achetés pour le compte de divers
Comices du déparleinent.
Comice de Lunéville
Dans son assemblée générale du 17 dé-
cembre, l'important Comice de l'arrondisse-
ment de Lunéville (Meurthe-et-Moselle),
après avoir proclamé les récompenses du
concours tenu à Bayon en 191V a procédé à
léleclion de son bureau pour 1920. M. Paul
Genay, qui a brillamment dirigé le ('omice
pendant une longue période d'années, se
retirant, M. Paul Suisse, vice-président, a
été élu président.
Dans celte réunion, M. Paul Suisse a rendu
hommage aux membres du Comice et à leurs
fils tombés au champ d'honneur, ainsi qu'aux
victimes civiles fusillées par les Allemands
ou décédées en captivité. Ce martyrologe ne
comprend pas moins de 75 noms auxquels
un hommage ému a été rendu.
Henry Sagnier.
PARTIE (iKFIClliLLK
PARTIE OFFICIELLE
Décret du 25 décembre 1919 portant règlement
d'administration publique pour lapplication de
la loi du 25 octobre 1919 : r , et relatif à l'éta-
blissement et à la revision des listes électo-
rales pour l'élection des membres des Cham-
bres d'Agriculture.
Chapitre 1'-''. — Etabliisemml des listes
élecloniles.
Art. i". — Dès la publicali-on du présent dé-
cret, les préfets feront afficher dans chaque
commune un avis annonçant les opérations
d'établissement des listes électorales pour l'élec-
tion des membres des Chambres d'Agriculture
et invitant toutes personnes prétendant à l'exer-
cice du droit de vote dans la commune à en
faire la déclaration à la mairie avant le 2j jan-
vier 1920.
Ledit avis contiendra l'énumération des di-
verses catégories de personnes jouissant, en
vertu de l'article 8 de la loi du 25 octobre 1910,
du droit électoral.
La déclaration à souscrire par les électeurs
sera établie sur une formule arrêtée par le mi-
nistre de l'Agriculture et mentionnant :
1° Nom et prénoms du déclarant;
2" La date elle lieu de naissance;
3° La commune de la résidence pour les caté-
gories d'électeurs autres que ceux prévus au 3°
dudit article 8 ;
i" La catégorie d'électeurs au titre de laquelle
l'inscription est demandée.
La [déclaration spécitlera en outre que l'élec-
teur ne jouit du droit électoral que dans la com-
mune ou, s'il le possède également dans d'autres
communes, qu'il ne l'y e.xercera pas et qu'il
s'abstient et s'abstiendra de demander son ins-
cription dans ces autres communes.
Art. 2. — A cette déclaration sont jointes,
s'il y a lieu, toutes pièces de nature à justifier
de la capacité électorale. Notamment pour les
catégories d'électeurs des deux sexes visés aux
1°, 2°, 3° et 4" de l'article 8 de la loi, sont pro-
duites les juslilicalions suivantes, savoir :
1" Pour les catégories visées aux 1", 3» et 4°,
et quand le fonds rural ou forestier servant de
base à l'inscription est siiué hors de la com-
mune: Feuillesd'avertissemenlde lacontribution
foncière ou de l'impôt sur les bénéfices de l'ex-
ploitation agricole, ou, le cas échéant, attesta-
tion du maire de la commune où est situé ledit
fonds ;
2» Pour la catégorie visée au 2° dudit article 8 :
a) Quand il s'agit d'ouvriers agricoles n'ayant
exercé habituellement cette profession depuis
trois ans que dans la commune :
Certificats des employeurs indiquant le com-
mencement et la fin de chacune des périodes de
travail ;
(1) Voir les numéros des 13 et 20 novembre 1919.
Il] Quaud il s'agit d'ouvriers agricoles ayant
exercé habituellement celte profession depuis
trois ans dans d'autres communes :
Certificats des divers employeurs, lesdits cer-
tificats établis comme il vient d'être dit, et cor-
roborés en outre par le maire de la commune
où l'ouvrier a exercé sa profession.
Ail. 3. — Sur le vu desdiles déclarations ou, à
défaut, pour les électeurs dont la capacité élec-
torale lui est connue, la Commission prévue à
l'article 10 de la loi dresse la liste des électeurs
en y inscrivant tant ceux qui remplissent les
conditions requises que ceux qui acquerront les
conditions d'âge et d'habitation avant la clôture
définitive de la liste.
Art. 4. — La liste éltctorale 'est diessée par
ordre alphabétique et contient, dans des co-
lonnes distinctes, les indications qui, en vertu
de l'article 1'' du présent décret, doivent figurer
sur les déclarations à souscrire par l'électeur.
Elle est établie en deux exemplaires, dont
l'un est immédiatement transmis au préfet. j
A Paris, la liste électorale est dressée pai
arrondissement et, dans les villes comprenant
plusieuis cantons, elle est dressée par canton.
Alt. D. — La liste sera déposée à la mairie de
la commune au plus tard le 31 janvier 1920; le
dépôt en sera annoncé le jour même par affi-
ches, conformément à l'article 11 de la loi.
Les réclamations aux fins d'inscription qui
seront formées par les intéressés ou par les
tiers dans le délai de trente jours imparti par
l'article 12 de la loi devront présenter les mêmes
indications et être appuyées des mêmes justih-
cations que les déclarations prévues par l'ar-
ticle 1^'' du présent décret.
Art. 6. — La Commission visée à l'article lu
de la loi statuera sur chacune des réclamations
déposées en exécution de l'article 12 de ladite
loi dans la quinzaine du dépôt.
Dans la huilaine de la décision intervenue, le
maire transmet les réclamations écartées par la
Commission au juge de paix, qui statue comme
il est dit à l'article 13 de la loi.
Art- 7. — La clôture définitive de la liste dans
les conditions déterminées à l'article 16 de la
loi sera prononcée le 31 mars 1920, sous réserve
des changements résultant des décisions de jus-
tice.
Copie du tableau récapitulatif est transmise
au prélet.
Chapitre II. — Revision annuelle
des listes électorales.
Art. 8. — La revision annuelle des listes élec-
torales à laquelle il sera procédé, à partir de
1021, sera opérée suivant les formes et condi-
tions ci-dessus déterminées, en observant les
dates fixées parla loi du 25 octobre 1919.
Les électeurs antérieurement inscrits dans
une autre commune devront, tout en souscri-
26
vanl la déclaration prévue par l'uiiiclt; !''■' du
présent décret, justifier de leur radiation dans
cette autre commune.
Art. 0. — Le ministre de l'Agriculture et du
Ravitiiilli^moiit est cliarf^é de l'exécution du pré-
sent ilécret, qui sfra publié au Journal (tfftciel
de la lîépublique française el inséré au Bulletin
des lois.
l'AlllIE OFKICIKLLI-:
Arrêté du ministre de lAgricultore et du Ravi-
taillement, en date du 26 décembre, relatif à
la concession des subventions pour 1 achat en
commun des appareils destinés à la culture
mécanique
Arl. l". — Les groupements professionnels
agricoles, viticoles, borticolns, maraîcliers, etc.,
comptant au moins sept participant^, peuvent
reci'voir des subventions pour l'achat en com-
mun des appareils destinés à la culture méca-
nique et devant être utilisés conformément aux
règles ci-après.
Ces subventions peuvent èlre également ac-
cordéfs, dans les mêmes conditions, aux dépar-
tements, aux communes ou S3ndicats de com
rauiies, ainsi qu'aux écoles d'agricullure.
Art. 2. — Les demandes de subventions sont
adressées au minisire de l'Aj/ricullure, par l'in-
termédiaire du préfet et avec son avis. Elles
sont accompagnées des pièces suivantes, vé-
rifiées par le directeur des Services agricoles :
1° Description du matériel, avec indication
de son prix et du mode de libération consenti
par le fouinisseur;
2" S'il s'agit d'un groupement professionnel:
Deux exemplaires des statuts de l'a-^sociatinn
et ni>te indiquant le nombre des adhérents, la
surface exploitée par chacun d'eux, les res-
sources dont ils disposent et les bases de répar-
tition des dépenses et charges communes.
S'il s'a..;it d'un département, d'une commune
ou d'un syndicat de communes :
Délibératicin d\i Conseil général, du Conseil
municipal ou du Comité du Syndicat intercom-
munal, autorisant l'opération et déterminant
les ressources destinée» à y faire face.
3° Itèglement intérieur relatif aux conditions
d'emploi de l'appareil par les adhérents;
4° Wlan prévisionnel de l'entreprise;
b° Kapport sommaire faisant connaître les
caractères géologiques, topographiques et agro-
logiques de la région, la superficie à cultiver,
son état de morcellement;
6° Engagement prévu aux articles 3 ou 4 ci-
après ;
7° Bons de commande ou leur duplicata cer-
tifiés;
8° Délibération de l'a- semblée générale ou
conseil (suivant les statuts), volant l'achat du
matériel, et indiquant l'origine des ressources;
9» Pièces justificatives des mouvements d-;
fonds elîeclués ou prévus; modes et délais de
remboursement.
En outre, pourront être exigées toutes pièces
justificatives complémentaires.
.1;'/. 3. — Les subventions pour l'achat en
commun des appareils de culture mécanique
S'Toni calculées comme suit :
Pour les tracteurs directs, tracteurs toueurs,
tracteurs à treuil double, matériels de labourage
à vapeur ou électrique :
a) 25 0/0 pour les appareils fabriqués en
France ;
6) 10 0 0 po'jr les appareils d'importation
étrangère.
Les groupements d'achat en commun qui ob-
tiennent des subventions, doivent s'engager, au
nom de leurs adhérents bénéficiaires individuels
ou colleclifs, à employer, pendant au moins
trois ans l's tracteurs ne dépassant pas 2") H P,
pendant cinq ans les tracteurs dont la puissance
est supérieure à 2y HP, ainsi que les matériels
de labourage à vapeur ou électrique.
Les groupements bénéficiaires devront justi-
fier, en outre, que les tracteurs d'une puissance
supérieure à 25 HP sont utilisés, chaque année,
sur les terres de trois exploitants au moins. Les
appareils dépassant 50 HP, ainsi queles matériels
à vapeur ou électrique, devront être utilisés sur
les terres de cinq exploitants au moins.
Art. i. — Lorsque les groupements acquéreurs
de matériels de culture mécanique seront des
coopératives organisées en vue de l'utilisation en
commun de leurs appareils, les subventions pour-
ro'it être majorées de 10 C^^O pour les appareils
fabriqués en France et de 0 0 pour ceux d'im-
portation étrangère.
Tous ces appareils devront éti'e utilisés en
commun, coufoiinéraent aux dispositions du
règlement intérieur, et à l'aide d'un personnel
spécialisé, salarié par la coopérative.
Les coopératives bénéliciair-es de ces subven-
tions devront grouper au moins vingt membres
actifs et contracter un engagement analogue à
celui prévu à l'article 3, en ce qui concerne la
durée d'exploitation du matériel.
Art. 5. — En même temps que les matériels
ci-dessus énumérés, pourront bénéficier d'une
subvention calculée sur les mêmes bases, suivant
qu'ils seront fabiiqués en France ou d'importa-
tion étrangère, ou qu'ils seront utilisés dans les
conditions prévues aux articles 3 ou 4, les ins-
truments de culture ou accessoires suivants :
1° Avec les tracteurs : une charrue par
appareil ;
2° Avec les groupes de 10 tracteurs au moins:
1 charrue par tracteur, 1 atelier volant de
réparation ;
3° Avec les tracteurs de plus de 80 HP et à
treuil double : 2 charrues ilont l'une devant
servir exclusivement aux tcivaux de défonce-
ment, 2 câbles de ti-action, 1 atelier volant de lé-
paralion ;
4° Avec, les matériels de labourage à vapeur :
2 charrues dont lune devant servir exclusive-
ment aux travaux de défoncemeut, 2 câbles d-j
traction, 1 atelier volant de réparation;
AL' ■■,i::;!ioiK de cleme.nceau
0° Avpc les matériels de labourage t^lecirique,
t transformateur; 3 kilomètres au maximum de
lignes volantes ou câbles électriques d'alimenta-
tion; 2 charrues dont l'une devant servir exclu-
sivement aux labours de défoncement; 2 câbles
de traction; 1 atelier volant de réparation.
Art. 6. — Les subventions seront imputées sur
le chapitre des encouraitements à l'agriculture.
Art. 7. — Les versements des subventions ne
seront edectués qu'après que les bénéticiaires
auront justilié de l'acquisition et de la livraison
des appareils et du payement de la partie de la
dépense à leur chaige.
Art. 8. — Les bénéficiaires des subventions
seront inspectés par des ^lélégués du ministre de
l'Agriculture qui vérifieront la comptabilité, le
fonctionnement des ateliers de réparation,
l'ordre de tournées des matériels et leur utilisa-
lion suivant les dispositions des articles 3 et 4.
En cas d'inexécution des conditions prescrites par
le présent arrêté, les subventions seront rever-
sées au Trésor.
Art. 9. — Le directeur des Services agricoles
présentera chaque année au ministre de
l'Agriculture et du Ravitaillement un rapport sur
les résultats fournis par les matériels qui auront
fait l'objet de subventions dans son département.
Art. 10. — Les arrêtés des 7 septembre 1915,
8 octobre 1917, 23 octobre )91b, 17 février
1919 et 16 juillet 1919 sont rapportés.
An. H. — Toutefois, à litre transitoire, le ré-
gime des subventions, tel qu'il est défini par
l'arrêié du 16 juillet 1919, sub'ii-itera jusqu'à ce
jour, pour les dossiers parvenus et enregistrés
au ministère de l'Agriculture avant la date du
présent arrêté (26 décembre 1919) et transmis
avec l'avis du préfet et du directeur des Services
agricoles.
Art. 12. — Le Directeur de l'Agriculture est
chargé de l'exécution du présent arrêté.
AU TERROIR DE CLEMENCEAU
I. Le Bocage.
Tout ce qui touclieaiix liomme.s illuslrps,
à ceux dont le nom restera éleriicllenient vi-
vant, intéresse l'opinion. A ce point do vue,
nul grand citoyen, pas même Thiers ou Gam-
bella, pour prendre les exemples dans notre
siècle, n'aura joui d'une popularité aussi
grande et aussi légitime, disons même d'une
vénération comparable à celle qui entoure
iM. Clemenceau. Son action pendant la
guerre, la confiance, la volonté, l'ardeur, la
foi en la victoire finale lui ont rallié les plus
hostiles dans son passé.
Dans le monde agricole, il y a une curio-
sité tournée vers le pays qui vit naître celui
qui, mieux encore que Carnol, mérite le
litre d'organisateur de la victoire. On sait que
M. Clemetrceau est originaire d'une contrée
de paysans, uniquement de paysans, car la
Vendée n'a pas d'industrie, pas de grandes
villes. La guerre à laquelle elle donna son
nom, il y a plus d'un siècle, nous apparaît
comme une révolte de métayers et de fer-
miers conduits par leurs maîtres, les anciens
seigneurs.
El ce n'est pas le fait le moins curieux
dans l'histoire de ce petit pays que d'avoir
donné le jour à l'homme qui incarna un
moment les idées les plus contraires à ce
que l'on peut appeler l'esprit vendéen. Mais
n'oublions pas que le futur chef de la France
au jour du plus grand péril qu'elle ait jamais
couru est fils de cette bourgeoisie de petites
villes du Poitou et de Bretagne qui épousa
la cause de la Révolution et qui devint « les
Biens », par opposition aux Blancs.
Ce qui intéresse le public agricole, c'est la
jihysiunomie du pays d'oii nous vint le fu-
tur libérateur. C^n s:iU qu..' la Vendée autre-
lois SI termée, de mœur-. ti ifiroucbes, où
toute idée de progrès semblait condamnée à
avorter, est devenue une des réî;ions les plus
prospères de la France, une de celles qui
sont le plus largement ouvertes aux méthodes
cullurales et commerciales.
Nulle part, chez nous, il n'y eut épanouis-
sement comparable. La Vendée est devenue
un producteur de beurre rivalisant avec la
Normandie et la Bretagne, autrement déve-
loppé même, car on trouve ici une renrar-
quable application du système de la coopé-
ration pour l'induslrie laitière. Seuls ses
voisins, Deux-Sèvres el Charente-Inférieure,
peuvent être mis en parallèle avec elle.
En même temps, la production pour le
bétail bovin de boucherie s'est accrue dans
des proportions véritablement étonnantes.
La Vendée propre et, à ses confins, la ré-
gion angevine de Cholet, la région poitevine
de Bressuire sont les principaux pourvoyeurs
de viande pour Paris et les grands centres
de l'Ouest. Il y eut là translormation vrai-
ment prodigieuse. Ceux qui, sur la foi des
récits relatifs à ce qu'on appela la Grande
Guerre, c'est-à-dire l'insurrection dite ven-
déenne, s'imaginent un pays arriéré, hostile
à toutes les méthodes modernes, se trompent
d'une façon singulière.
Nulle part, la culture ne s'est plus trans-
AU TERUOllt DF. CLKMENCEAL'
forinéo en vue de l'alimentation du bétail,
nulle part le cultivateur ne s'est mieux
adapté aux conditions imposées par le sol. On
sait que le Bas-Poitou, c'est-à-dire la Vendée
actuelle, comprend trois régions bien tran-
chées: le Marais, terre basse, humide, coupée
d'une infinité de canaux oit la prairie natu-
relle domine. Là, s'est plus particulièrement
développée la production laitière; la Plaine,
terre nue analogue aux Champagnes des
Deux-Sèvres et ,des Charentes ; enfin, le
Bocage, partie la plus pittoresque, la seule
accidentée, contrée où domine l'élevage en
vue de la vente des bœufs de travail et de
boucherie.
C'est dans le Bocage que naquit M. Cle-
menceau. Son village, ou mieux une façon
de ville minuscule, Mouilleron-en-Pareds, est
le centre principal d'une petite région, an-
cien pagus de l'époque mérovingienne, le
Pagiis Aiperiensis devenu, de déformation en
déformation, le Pareds. 11 est aux contins du
département et de celui des Deux-Sèvres
entre les deux villes de la Châtaigneraie et
de Chantonnay. La capitale primitive, Pa-
reds, n'est plus qu'un pauvre hameau de la
commune de la Jaudonnière ; il occupe une
heureuse situation sur une ride bordant la
petite rivière de Louing et dominée par un
long chaînon de gracieuses collines cou-
vertes d'une multitude de hameaux enve-
loppés de vergers de cerisiers et de châtai-
gneraies. La commune de la Caillère est le
centre d'un commerce assez considérable de
cerises et de châtaignes expédiées dans les
grandes villes des bords de la Loire et à
Paris.
Mouilleronen-Pareds s'étend sur un che-
min conduisant de la Caillère à Kéaumur,
village qui donna son nom au grand physi-
cien. C'est le centre principal du Pareds,
bâti dans une situation heureuse, à l'extré- !
mité d'une longue colline rocheuse, creusée
de carrières, du sommet de laquelle on dé-
couvre une grande partie du Bocage, ver-
doyante contrée où les métairie^ se dissimu-
lent entre les grands arbres au milieu de
cultures où le chou-fourrage tient une place
prépondérante.
Cette plante est la caractéristique de l'agri-
culture dans le Bocage veildéen et une par-
tie de la Bretagne et de l'Anjou, au sud de
la Loire. Elle joue un rôle important presque
capital. Dans ce climat doux pendant l'hiver,
le chou-fourrage, n'ayant pas à craindre les
gelées trop rudes, on peut récolter les feuilles
de l'automne au printemps. .\ partir de la
Siint-Michel jusqu'au 1" m li, c'e-t la grande
la nourriture du bétail à
ressource pour
l'élable.
Les dernières statistiques ne permettent
pas de se rendre un compte exact de la sur-
face actuellement occupée par le chou moel-
lier. 11 y a vingt ans, la Vendée donnait plus
du tiers des 18 millions de quintaux de
leuilles récoltées chaque année : C 986 127;
elle cultivait la précieuse Oucifére sur
;ii313 hectares. Maine-et-Loire, qui lui con-
sacrait 33 604 hectares, n'en relirait que
a 337 862 quintaux. Et la Loire-Inférieure
avait la même surface couverte par celte
plante dans ses variétés dites chou à moelle
et [chou mille tètes. En dehors de ces trois
départements aux hivers doux, le ciiou- four-
rage est une exception.
La plante est loin de couvrir tout le terrain
cultivable; elle est épuisante; aussi ne la fait-
on revenir sur le même champ que tous les
cinq ans. Le sol granitique est privé de po-
tasse dont le chou est avide. Cette particula-
rité a fait naître un courant commercial in-
téressant entre le Bocage et le Akirais. Alors
que la potasse d'Alsace était inconnue — elle
n'est d'ailleurs pas encore employée en Ven-
dée — les cultivateurs du Bocage donnaient
l'engrais potassique sous forme de cendres
amenées du Marais. Tous les foyers maraî-
chins recueillent soigneusement leurs cen-
dres obtenues par la combustion des galettes
de bouse de vache; en outre, on brûle sur le
pâturage même les bouses en excédent. Les
innombrables barques du réseau extraordi-
nairement étendu de canaux amènent ces
cendres au port de Lucon où le chemin de
fer les prend pour les répartir à travers le
Bocage.
L'efTet de cet amendement-engrais est ex-
cellent. Les paysans l'expliquent en disant
que les cendres « tiennent la terre fraîche ».
On les répand dans les rangées de choux qui
ont élé repiquées, vers la Saint-.Iean, c'est-à-
dire à la tin de juin.
La rotation obligée pour la culture du
chou donne à la campagne une grande va-
riété d'aspect. Après la Crucifère fourrage on
fait soit une culture sarclée : pommes de
terre, betteraves, maïs-fourrage ou carottes,
parfois du sarrasin ou du millet, celui-ci ré-
pandu surtout autour de la Roche-sur- Yon
où il couvre 600 lieclares dans le canton, le
département entier lui consacrant "2 000 hec-
tares qui produisent 17 000 quintaux de
graines. La troisième année se fait une cul-
ture de froment, en parti fauché en vert pour
la nourriture des bœufs; la quatrième année
voit récolter jarosse ou trèfle auxquels, de
al; TF.lilKllIÎ DE CLEMENiJvUI
29
l'espace i^
nouveau, succède le blé. Puis le chou re-
prend son lour. Mais beaucoup de culliva-
leurs s'en liennent encore à l'assolement
triennal.
Ces cliamps sont curieux par leur disposi-
tion, encadrés de haies épaisses où s^e dres-
sent des grands arbres que l'élagage régulier
tous les sept ans ou tous les trois ans a ren-
dus singulièrement difformes et noueux. Il
semble que celte puissante et haute ceinture
doit donner une ombre nuisible à la culture,
mais, tout autour du terrain labouré, entre
celui-ci et la haie, on réserve une bande her-
beuse, la cheinlre, vouée au pacage; le soleil
parvient donc par
tout sur
cultivé.
Ces enclos sont
invisibles pour le
voyageur qui par-
court le pajs par
les routes maî-
tresses, dites stra-
tégiques, du 3S à .Na-
poléon 1"', ou paj-
le beau réseau de
roules secondai-
res ou de chemins
vicinaux dont le
département s'est
doté. Au cours
desexcursionsque
je fis à travers le
Bocage, je pou-
vais, bien sou-
vent, me croire au
milieu d'une foièt
épaisse de chênes
et de frênes, les
constructions des métairies se dissimulant
derrière ce rideau.
Tout ce pays est d'ailleurs fr.iis et char-
mant, l'animation est due aux beaux atte-
lages de bœul's qui, lentement, amènent aux
étables et aux granges les fourra:4es, les ra-
cines ou les gerbes. Parfois le rideau des
haies s'enlr'ouvre et l'on voit se dresser, va-
poreuses, les collines du Pareds au sud,
celles des Alpes vendéennes au nord. Bien
humbles Alpes, ces riantes collines où se
profilent encore les moulins à vent qui ser-
vaient aux Vendéens, par la disposition des
ailes, à donner des indications à leurs états-
majors!
Les hauteurs du Pareds, comme celles des
« Alpes ", sont gentiment sauvages; l'ajonc,
le genêt, les plantes odoriférantes croissent
entre les roches et les creux se peuplent d'as-
phodèles dont le haut thyrse violacé est d'une
si grande élégance.
La roche est activement exploitée pour
matériaux d'empierrement. Ces pilloresques
hauteurs ont ainsi permis la crration du ré-
seau routier vendèiMi, si complet. Lapierre à
macadam n'est pas seulement utilisée dans
le Bocage, elle trouve surtout son emploi
dans le Marais où les matériaux résistants
font complètement, défaut, et dans les îles,
telles que Xoiriiioutiers et Bonin, également
privées de roches, sauf la pointe nord de
Noirmoutiers.
Pour en revenir à l'élevage dans le Bocage,
l'in
l'aille i\ un Lluuuii Je eliuj-lwiiudt;
il fiuit signaler que celui-ci a pour but l'en-
graissement; les bœufs ne sont pas soumis
longtemps au travail ; entre quatre et six ans
on les engraisse à l'étable, principalement à
laide du chou-fourrage. De février à avril on
vend les animaux pour la boucherie, soit à
des commissionnaires de plus eu plus nom-
breux d'année en année, soit dans les foires
et marchés, encore importants. La plus
grande partie va à Paris où. l'on reçoit envi-
ron 30 000 bœufs vendéens, plus du dixième
de la quantité envoyée à la Villette.
Les vaches, au nombre de 140 000 sur
400 000 tètes de bovins possédées par la 'Ven-
dée, sont également engraissées, dès qu'elles
cessent de donner veaux et lait en quantité
satisfaisante. Leur rôle est surtout important
dans le Marais où sont les riches laiteries
coopératives dont il me reste à parler.
30
I.AUTOMXE DE 1919
comme je dois parler aussi de la zone litto-
rale aux cultures si variées et parfois curieu-
ses. Ce n'est plus le pays proprement dit de
M. Clemenceau, mais c'est la partie du dé-
partement cil le président du Conseil se
plaît le mieux, sur ces rivages bas, indécis,
mais étrangement u prenants » pour les visi-
teurs.
Ardouin-Di'MAzet.
L'AUTOMNE DE 1919
L'automne de 1919 a été froid et sec dans
le Nord et le Centre de la France, frais et
abondamment pluvieux dans le Sud. On
trouvera dans le tableau ci-dessous les va-
leurs des principaux éléuienls météorolo-
giques dans nos diverses régions.
STATIONS
Paris (St-Maur)....
Brest
Nantes
Lyun
Clermmt-I'errand .
lîaj;nèi'esd''-Bij;or''
Pb' pignaii
TEMl^ÉRATURE
Moyennes des
'."8
.S 7
.'i.S
.';.9
4.9
9.3
i:!»7
15.5
1,1.3
1 i . 4
l.'i.S
14. S
n 1
9.2
12.1
10.6
10.2
10. H
10 1
Maxima al>solus
et dates.
MInirna alisolu
et dates.
-300 les 12, 1(1 iiov.
1.0 les 12, 13, 14 n.
-4.0 le !3 nov.
-4 2 le 13 nov.
-7.2 le 13 nov.
-4.1 le 13 nov.
-1.0 le 3 nov.
32 "7 le 11 sept.
30 0 le 10 sept.
33.0 le 10 sept.
32.6 le 11 sept.
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31 0 le .S sept.
:i2.3 le 7 sept.
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Les moyennes de tempérai ure sont toutes
inférii'ures aux normales. Le déficit est
faible à Clermont-Ferrand;jl dépasse 1 "|d:ins
les autres stations, notamment à Paris, et
atteint presque 2° à Lyon et à Bagnère~-de-
Bigorre. Ce caractère de fraîcheur marqué
provient siirlout des froids prématurés qui
se produisirent dans les deux derniers mois,
car septembre a été chaud dans toute la
France; le-; moyennes thermiques présentent
des excès voisins de 3° dans le Centre et
l'Est, où ce mois apparaît comme l'un des
plus chauds qu'un ait eus depuis quarante
ans. Dans toutes les régions, le thermomètre
atteint ou dépasse 30°, ce qui est peu fréquent
en septembre. Cette période chaude prend
fin peu après le 15 septembre; cependant, la
température se maintient voisine de celle de
la saison jusque vers le 7 octobre, mais à
partir du S, commence une période de jour-
nées fraîches ou froides qui dure sans inter-
ruption Jusqu'au 17 novembre et constitue
un record de durée d'une quarantaine de
jours. Les gelées sont fréquentes; on en
comple 22 jours dans le tlenlre, 19 dans
rtlsl et le Nord, Lj dans l'Ouesl. Les gelées
d'octobre sont faibles; elles deviennent plus
fortes vers le 13 novembre, qui apparaît
comme la journée la plus froide de la saison
dans la plus grande p:u-lie de la France.
Au mois chaud de septembre a succédé un
mois d'octobre très froid. I^es mo.\ennes de
température sont en fort déficit; l'écart est
voisin de •4° à Lyon, de 3" dans les autres
stations, sauf à Brest où il n'est que de 1°.
C'est l'un des mois d'octobre les plus froids
que l'on connaisse. Novembre a présenté un
caractère hivern.1I très marqué, non pas seu-
lement par l'abiiissement de la lempérature
qui est inférieure de 1° à 2" dans toutes les
régions, mais aussi par la fréquence sans pré-
cédent des chutes de neige qui ont été obser-
vées; commencées dans les dertiiers jours
d'octobre, elles ont repris souvent dans le
courant du mois et quelques-unes ont été
abondantes : celle qui survint à Paris dans
la nuit du 14 au 13 novembre a recouvert le
sol d'une couche épaisse de 24 centimètres.
Les quantités d'eau provenant de la pluie
et de la fonte de la neige sont inférieures aux
quantités habituelles de l'automne dans le
Nord et le Centre de la France, tandis qu'el-
les présentent desexcès considérables dans le
Sud (2110 millimèlres à Perpignan, 130 milli-
mètres à Bagnères-de-Bigorrc;. Seplembr!-
et octobre ont été relativement secs, sauf
dans le Sud; novembre a éié fortement-plu-
vieux ou neigeux dans toute la France.
ASSAINISSEMENT DES HABITATIONS RURALES
31
Ces caracLères anormaux delà saison n'ont
pas exercé une influence trop nuisible à
l'agriculture, sauf en ce qui concerm^ la
vendange dans les régions vilicoles, ainsi que
la préparation de*! ierres, et les ensemen-
cements d'automne dans les réglons septen-
trionales que la neige a recouvertes pen-
dant plusieurs jours.
G. Bahi!i':,
M(-léi.rul.jt-i-,(e au nnr.vuL Central
ASSAINISSEMENT DES HABITATIONS RURALES
Lorsqu'on est obligé de construire une ha-
bitation sur un terrain humide, il faut avoir
recours à différents procédés d'assèchement
que nous pouvons résumer ainsi : ouverture
de fossés de ceinture autour de l'emplace-
ment des bâtiments (ainsi qu'on le voit si
fréquemment en Bretagne); surélévation du
rez-de chaussée de la maison sur un remblai
en matériaux perméables ou liltrants (cail-
loux, pierres cassées et déchets de carrières,
gravier, sable, mâchefer); drains diveis :
tuyaux de terre cuite; drains à pierres per-
dues (fig. 4) (1), drains confectionnés avec
des pierres plates ou avec cli>s briques, à sec-
lion triangulaire (fig. 0) ou à section rec-
tangulaire (fig. 3), drains de fagots ou fas-
cines dont la durée varie d'une dizaine à
une quinzaine d'années. Ces drains sont pla-
cés autour de la maison, à "2 mètres de dis-
tance des murs et au moins à O^.IS ou 0°'.'È()
en dessous des premières assises des fonda-
lions.
On peut avoir à assainir un bâtiment exis-
tant; dans ce cas, il faut procéder à l'exté-
rieur de la construction et non en dedans. Il
est facile d'observer fréquemment des cons-
tructions, telles que A B (fig. 7), établies
sur un sol légèrement en penle suivant a h.
Fig. 1. — Coupe en Ir.ivers
d'un drain
à pierres perdues.
Fi^. j. — Coupe en li-avei-.'
d'un drain
â serlinn reclangulaire.
Fis.
(;. — Coupe [eu travers
liui di'ain en bii^ues.
qui sont très humides et malsaines pour
l'homme, pour les animaux et pour les ré-
coltes qu'on y abrite. Les murs s'effritent,
se salprtreni, comme on dit ; le local est im-
possible à chautri-r et à assécher. Pour remé-
dier à cette mauvaise condition, les archi-
tectes font généralement procéder à des
travaux intérieurs : on cimente ie mur sur
une certaine hauteur; on le garnit de briques
émaillées; on l'enduit de silicate de potasse,
ou, à une certaine distance de la paroi inté-
rieure, on en élève une autre, soit en ma-
çonnerie, soit en bois {lambris); tous ces
travaux ne sont que des palliatifs qui revien-
(1) La précaution à observer pour es draitis, est
de ne pas employer des cequilles de mollusques à la
place de pierres ; ces coquilles sont peu à peu dis-
soutes par l'eau de drainage contenant généralement
une forte proportion d'acide carbonique.
nent à un prix élevé et dont l'eflicacité e.sl
toujours temporaire.
Le procédé radical à suivre est tout autre;
au lieu de chercher à empêcher, par dilTé-
renls moyens, l'humidité du mur de pénétrer
dans l'intérieur du local, ce qui est impos-
sible, il faut chercher à ce que l'humidité
du terrain ne pénètre pns dans l'épaisseur
des maçonneries. L'examen du sol environ-
nant montre que l'humidité provient de
l'amont a (fig. 7), et qu'il suffit de dériver la
nappe souterraine ns dont le niveau varie
avec les saisons. L'eau de celte nappe, s'éle-
vant en hiver, remonte jusqu'au plan des
fondations, d'où elle continue son chemin
dans les murs, par capillarité. La hauteur
d'élévation de cette nappe souterraine varie
évidemment avec la nature des matériaux
constitutifs de la maçonnerie, mais d'une
quiintilô qui n'a pas encore élé
d'une façon précise.
Il suffit de creuser en / (fis. 7: un lossé
coupant la nappe n s, et la déri-
vant sur un des côtés du bâtiment
A B, ce fossé, tracé à 3 mètres ou
au plus à 10 mètres de la cons-
truction, peut rester ouvert avec
les talus maçonnés ;'i pierres sè-
ches, en garnissant l'arrière du
revélemenl ou perré aval u d'un
corroi c d'argile, ou en maçonnant
au mortier hydraulique ce perré
d'aval; quand on peut donner une
faible pente au.x talus du fossé,
il n'y a pas lieu de Ihs maçonner,
mais il est recommandable de les garnir
d'arbres et d'arbustes chargés de consommer
une certaine quantité d'eau. Si le fossé per-
manent constituait unegènepourles services,
on le remplacerait par un drain d'un des ty-
pes indiqués précédejiiment, éloigné des ar-
PfCNUKIE UU i.\n
mesurée
bres et des arbustes; un collecteur, ou aque-
duc, doit offrir au.\ eaux d'amonl un écoii-
leiiienl aussi facili' que possible vpis l'aval v
l-'ig. I. — l'riiiri|ii' ilr I .issérlieuifjil d'une coc-lnu-lidn.
(fig. 7); le collpcle\ir ne doit jamais passer
au dessous des bâtiments A li, atin qu'on
puisse le découvrir facilement s'il f^'Uail
procéder ;\ une réparation à la suite d'une
obstruction.
Ma.v IIingi i.mann.
PÉNURIE DU LAIT
L'Académie de Médecine, dans sa séance
du 2.5 novembre, a émis le vceu qu'il soil in-
terdit de faire des veaux gras, et même, si
j'ai bien compris, qu'il soit interdit de livrer
à la boucherie les veaux quels qu'ils soient,
ce qui reviendrait du reste à peu près au
même, un veau insuffisamment nourri ne
devant guère tenter les bouchers et encore
moins leurs clients.
N'allez pas croire, comme cela parait plau-
sible à première vue, que cette mesure soit
préconisée en vue de favoriser la reconstitu-
tion du cheptel en conservant pour la repro-
duction les jeunes animaux sacrifiés ordinai-
rement à un âge où ils sont encore inaptes à
se reproduire.
Non, les motifs invoqués par l'Académie
de Médecine sont tout autres, et ils doivent
étonner d'autant plus les éleveurs qu'ils
viennent d'une compagnie sachant ou de-
vant savoir ce qu'est l'allaitement maternel,
aussi bien pour les espèces animales que
pour l'enfant.
L'interdiction de sacrifier les veaux aurait
pour but, selon l'Académie de Médecine, de
diminaer la consommation du lait de vache
par les veaux et par conséquent d'en laisser
une plus grande quantité à la disposition
d,es enfants, des vieillards, des malades, de
la consommation humaine en un mot.
Eh bien, n'en déplaise à cette réunion de
savants, plus médecins qu'agronomes, c'est
le contraire qui se produirait.
11 faut, disent-ils, 800 litres de lait pour
amener un veau à l'état d'embonpoint né-
cessaire pour que sa viande soil bonne à être
consommée. J'adu)els qu'il faille en-ftron
celle quantité de lait, mais si l'on veut réser-
ver pour les biberons de nos enfants ces
800 litres nécessaires à un veau qui sera tué
à huit ou dix semaines, que va-l-on faire du
veau naissant? Le supprimer dès sa nais-
sance? L'élever par des moyens artificiels :
lait écrémé, farines, etc.?
Le supprimer dès sa naissance, mais alors
il faudra, d'un côlé, indemniser le proprié-
taire de la vache, et d'tin autre côlé, pourvoir
au remplacement des ressources alimentaires
détruites par la suppression du veau im-
propre à la consommation, du veau qui, huit
à dix semaines plus tard, aurait fourni CO,
70 ou 80 kilogr. de viande. L'Académie de
Médecine ne parle pas de celle suppression
du veau ; c'est donc qu'elle pense que le pro-
priétaire d'une vache ayant mis bas devra
élever le veau de cette vache sans lui faire
consommer de lait puisque l'interdiction de
la vente de la viande de veau n'aurait qu'un
but : réserver le lait à l'alimentation hu-
maine.
Eh bien, certainement, la mesure préconi-
sée par l'Académie irail tout à l'enconlre de
TUACIELR (jLUBE
■n
son bul; car, règle générale, avec des excep-
tions je le sais, le moyen employé pour avoir
du lait, c'est de vendre les veaux à la bouche-
rie quand ils ont tété pendant jiuit ou dix se-
maines, ensuite de quoilii mère peut fournir
8 ou 10 litres de lait pendant 6 à 7 mois en-
core. Autre règle générale, avec aussi des
exceptions, je le sais, un veau qui n'est pas
vendu à la boucherie doit téter, ou tout au
moins recevoir du lait pendant environ six
mois, et au bout de ce temps, il n'y a guère à
compter sur le lait de la mère. L'élevage du
veau est à la rigueur, po-siblesans lait, mais
s'il n'est pas à conseiller au point de vue
économique, il l'est encore moins au point
de vue de l'avenir de la race, pas plus, du
reste, que l'alimentation du tout jeune enfant
par des farines ou des panades.
Donc l'Académie de Médecine se trompe ;
contrairement à ce qu'elle croit, en pous-
sant à l'abatage des veaux de boucherie,
elle pousserait, pour un temps du moins,
à l'augmentation de la quantité de lait|dis-
ponible. Je dis, pour un temps du moins,
je devrais dire pour nn court temps, car il
est évident que si l'on mangeait beaucoup
plus de veaux qu'il n'en est mangé actuelle-
ment, la source du lait Unirait par se tarir
serait vite tarie.
D' l'ELLEHlX.
LE MOKCELLEMENT PAKCELLAIRE EN FRANCE
Dans la séance du 10 décembre; M. Arthur
Girault, professeur à la Faculté de Droit de Poi-
tiers, a fait devant l'AcaJéniie d'A.i:iiculture,
une communication sur le morcellement par-
cellaire en France d'après les nouveaux états
des sections dans les communes recadastrees.
Cette étude mérite une analyse spéciale.
La confection du cadastre parcellaire dans la
première moitié du xix" siècle a fait apparaître
en chiffres ronds liii millions de parcelle?. Ce
nombre a-t-il augmenté ou diminué? Autrement
dit, si demain on refaisait le cadastre dans toutes
les communes de France, trouverait-on plus ou
moins de parcelles qu'il n'y eu avait il y a bien-
tôt cent ans? Dans quelques communes, le ca-
dastre a été refait; là, par conséquent, on peut
comparer le nouvel état des sections à l'ancien,
et on voit imniédialement si le premier contient
plus ou moins de parcelles que le second. On
trouve dans ce travail des renseignements trop
peu nombreux sans doute, mais absolument sûrs.
M. Girault a poursuivi une minutieuse enquête
auprès de cent communes dont le cadastre a ainsi
été refait dans différentes régions de la France,
et voici les conclusions auxquelles il a abouti :
1» Toutes choses égales d'ailleurs, le nombre
des parcelles augmente par suite du développe-
'ment de la vie urbaine et de l'accroissement de
population qui entraiue des constructionsnouvelles.
Le nombre des parcelles augmente aussi dans la
banlieue des vdles, sur les bords de la mer, daus
les villes d'eau qui attirent pendant la saison les
touristes et les gens qui villégiaturent. Mais cette
cause d'accroissement du nombre de parcelles
est sans intérêt, sans signilication au point de
vue agricole, et il faudrait, à ce point de vue,
pouvoir eu faire abstraction;
2° Le développement des voies de communica-
tion et, en particulier, la construction des chemins
de fer, est une cause de multiplication des par-
celles qui n'a pas de contre-partie ; toutes
choses égales d'ailleurs, le nombre des parcelles
doit augmenter dans un pays dont l'outillage se
développe.
Les chemins de fer en parliculier créent de
nombreuses parcelles, puisqu'ils coupent, le plus
souvent en biais, nombre de parcelles, formant
deux triangles là où il y avait auparavant une
seule parcelle rectangulaire. Le nombre des par-
celles double ainsi sur le parcours de la voie
ferrée, parce que la voie ferrée elle-même en-
gendre de nombreuses parcelles. Dans une gare,
combien d'éléments forment de uouvelles par-
celles! Or, il y a en France ti 4o2 communea
traversées par une voie ferrée (évaluation t'es
propriésïo non bàlie:> de i9IO), d'où quelques
millions de parcelles nouvelles.
Mais cet accroissement de parcelles n'a rien
d'inquiétant au point de vue agricole, et il fau-
drait encore en faire abstraction.
11 faudrait faire abstraction des parcelles nou-
velles ayant cette double oriyine et ne retenir
que les augmentations ou diminutions du nom-
bre des parcelles dues à l'action des proprié-
taires eux-mêmes.
11 semble bien que là oit le nombre des parcelles
est sujjérieure d la moyenne (2.36 par hectare), et
en particulier dans le nord-est de la France
(Bourgogne, Champagne, Lorraine), la tendance
à la diminution l'emporte.
Les communes où le morcellement augmente
(les moins nombreuses) se rencontrent de préfé-
rence parmi celles où le nombre des parcelles
est inférieur à la moyenne.
D'où une tendance générale, très imparfaite
d'ailleurs, à un nivellement du nombre des par-
celles.
H. HiTIER.
TRACTEUR GLOBE
La ligure 8 donne, d'après une photogra-
phie prise aux démonstrations d'automne de
Sentis, la vue générale du tracteur Globe (28,
rue Saint-Lazare, à Paris), remorquant une
LES ULCULTES UE 1919 EN lUUJMANlE
charrue américaine, à relevage aulomolicjue.
Le moteur du tracteur Globe a une puis-
sance de 18 chevaux; il comprend deux
cylindres horizontaux opposés, de O^.l^i.j
d'alésage; les pistons ont une course de
O^.ISO et la vitesse de régime est de 7-20 tours
par minute. C'est un moteur à marclie lente,
pourvu d'un régulateur à force centrifuge
qui permet d'actionner diverses machines au
moyen dune courroie, par une poulie calée
sur l'arbre du moteur et ayant 0"'.330 de
diamètre et 0"'.1G0 de largeur de limbe; on
voit celte poulie dans la hgurc 8.
L'arbre du moteur est parallèle à l'essieu
des roues arrière, de sorte que la transmis-
sion a lieu par engrenages droits, dont le
rendement est toujours meilleur que celui
des engrenages coniques, ou roues d'angle.
"Le différentiel est enfermé dans un carter ;\
bain d'iiuile.
Les deux roues motrices (l'".4() de dia-
mèlre et O^.GO de largeur de bandage) por-
l''ii;. ij. — TracUdi' Cilnijc
lent, chacune, une grande couronne à den-
ture intérieure, composée d'un certain
nombre de secteurs fixés près de la face
interne du bandage.
Dans le plan longitudinal et vertical pas-
sant par la roue motrice de droite, se trouve
l'unique roue directrice de O^'-SS de dia-
mètre et dont le bandage est large de O^.lo.
Le châssis est formé d'une seule pièce en
acier coulé; l;i barre d'attelage est articulée
au milieu de l'essieu des roues motrices et
peut s'obliquer dans le plan liorizonlal.
Comme pièces d'adhérence, les bandages des
roues motrices peuvent recevoir des ogives
ou des cornières; une des roues et la roue
directrice peuvent rouler dans la raie, mais
la machine fonctionne aussi avec les trois
roues passant sur le guérel.
La consommation d'essence minérale va-
rierait, d'après les vendeurs, de 5 à 7 litres
par heure
La machine n'a qu'une seule vitesse avant,
de 4 500 mètres environ par heure, et une
marche arrière.
L'encombrement général est de 3'". 53 de
long et 1°'.73 de large; le poids total est de
2 200 kilogr. environ.
R. DiiSSAISAlX.
LES RECOLTES DE 11)19 EN ROUMANIE
L'Office commercial français en Roumanie | sur les principales cultures, à l'exception du
communi (ue les renseignements suivants maïs; pour cette céréale dont la recolle est
l'IlE.NO.MÈNES DE LA FASCIATION
33
plus tardive, la production sera indiquée i
ultérieurement. Ces documents s'appliquent [
exclusivement à l'ancien royaume, c'est-à- '
Saii'aoe cuUivt'
Blé d'automne
Blé de printemps.
Seigle
Orge
Avoine
Colza
Lin,
Petits pois
1919
liectares
1 189 306
10 4.j2
SS 732
237 580
241 711
79 000
12 391
3 325
D'après une enquéle faite par la Direction
générale de la Statistique auprès des grands
propriétaires et des coopératives, l.i produc-
tion des vins est évaluée provisoirement à
666 Uli hectolitres en 1919 contre 1 million
337 933 eu 1913, soit une moyenne de 1 i hec-
dire abstraction faite des territoires impor-
tants rattachés après la guerre au pays Rou-
main :
;. Hendemetit.
' 1911 1915
ticctojitrcs
28 501 COI
1 300 000
9 090 740
9 599 348
567 822
138 130
276 lit
toi. 7 par hectare au lieu de 36.9 en 1913.
La moyenne varie par département, en
1919 entre 10 et 20 hectolitres, tandis qu'en
1913, dans le district de Putnu, le plus im-
portant au point de vue viticole, elle s'élevait
à 47 hectolitres et demi. P. Floreint.
1911-1915
hectares
1 927
733
107
000
338
5S9
432 764
63
975
18
878
18
999
1919
liectolilre.s
7 538
96 i
130
248
1 244
682
4 142
701
4 991
937
765
063
74
380
86
320
BIBLIOGRAPHIE
L'Alimentation rationnelle des Bétes bovines, par
MoREAL'-HiîLuLi.iiN, ingénieur aginnoiiie, professeur
d'Agriculluie. Un volume in-16 de 160 pages, avec
12 figures. — Librairie agricole de la .Maison Rus
tique, 26, rue .lacob, à Paris. — Pri.\ : 2 fr. 30.
Ce volume de \a. Nouvelle Bibliothciiue du Culti-
vateur correspond à l'un des problèmes les plus
importants de l'heure aciuelle; on doit si' préoc-
cuper, en effet, de restaurer aussi rapidement
que possibb" les vides provoqués par la guerre
dans le cheptel. Pour tirer le meilleur parli des
animaux, il convient de leur donner une alimen-
tation raisonnée d'après le but que l'on poursuit.
Si M. Moreau-liérilloii a fait ses preuves comme
professeur disert, il a montré une expérience
habile dans la conduite d'étables importâmes; il
était donc parfailement placé pour réunir et
condenser les principes et la pratique de
1 alimentation raisonnée des bêtes bovines.
Dans le livre qu'il vient de publier, il [lasse en
revue, après l'exposé des notions générales sur
l'alimenlation, les meilleures méthodes pour
fixer les rations qui sont le mieux appropriées
aux diverses phases de l'existence des animaux
et suivant les produits qu'on veut en tirer. Les
règles à suivre dans l'alimeatation des jeunes
élèves, des vaches laitières, des bœufs de
travail, des bêtes à l'engraissement, sont exposés
avec une clarté et une précision qui font de ce
livre un guide précieux pour le cultivateur dans
toutes les circonstances.
R. D.
PHÉNOMÈNES DE LA FASCIATION
La f.isciation est une monstruosité qui atteint
la tige principale et souvent aussi les rameaux,
aussi bien chez les plantes ligneuses que chez les
plantes herbacées. Elle déforme de telle manière
l'organe atteint qu'au lieu d'être cylindrique ou
prismatique il s'aplatit, devient rubané, s'élargit
souvent de façon à devenir méconnaissable, et
prend l'aspect d'une bandelette, fascia en latin.
On voit sur l'organe t'ascié, du moins généra-
lement, des cannelures rapprochées, parallèles
ou légèrement divergentes à partir de la base du
rameau. Parfois, à l'extrémité de la fascie, elles
forment autant de rameaux disposés côte à côte.
On remarque aussi dans certains cas des torsions
irrégulières de la partie supérieure de l'une ou
de l'antre face de cette fascie.
Les fasciations portent des feuilles nombreuses
à peu près normales, quoique un peu plus pe-
tites, disposées sans ordre apparent, et d'une
durée plus courte qu'à l'état normal. On cons-
ate aussi des anomalies variables sur les Heurs
des rameaux fasciés quand ils éclosent. On
trouve des cas de la première sur les Chicorées
sauvages, les Antcmis cotula, les Vipérines, les
Acacias, les Frênes, les Hosiers, les Fusains du
Japon; nous en avons vu un cas terminant la
cime d'un Pin maritime. On remarque des cas
de la seconde dans les Asperges, les Pélargo-
niunis, la vigne, sur les arbres des forêts.
La fasciation est due à diverses causes physio-
logiques ; l'abondance de nourriture serait
Une raison pour laquelle les végétaux cultivés
en seraient plus affectés ; un phénomène d'héré-
dité s'y ajoutant, comme on l'a observé pour
plusieurs plantes bisannuelles, à la blessure du
bourgeon terminal.
Elle est due aussi au parasitisme produit par
des insectes ; telles sont les fasciations du Genêt
à balai, Sarothannus scoparàts, des Genêts d'Es-
pagne, Sarothamnus hispanicus, occasionnées par
des Acariens du genre Phytuptus.
IJes fasciations peuvent se montrer également
36
ACADÉMIE D'ACltlLl'l
à la suite de pluies sur les pieds de maïs et de
fève cultivés dans l'eau ou ailleurs, sur les ra-
cines du tabac. Des plantes raccourcies pendant
leur plein développement ont donné ces mons-
truosités à leurs rameaux émis sous l'influence
de la sève nutritive.
Quelques plantes présentent d'une façon nor-
male la fascialiou en crête, telle l'Amaranthe à
crête (Ce/cn'a cristala); on remarque aussi très
fréquemment des phénomènes de soudure chez
les plantes : soudure de la bractée oscillante et
,TUIiK l)K kha.\(;k
du pédoncule de l'inllorescence des Tilleuls
soudure des tiges avec les rameaux, les pétioles,
les pédoncules floraux chez les Solaiiées, lesVer-
bascées.
La fasciation disparaît par l'extirpation de
toute la partie affectée; le bourgeon latéral qui
se développe ensuite, donne généralement un
rameau normal. C'est le cas pour les Uosiers,
[es Acacias, les Frênes, les Fusains du Japon,
affectés de ces monstruosités.
E. NOFFRAY.
ACADÉMIE D'AGRICULTURE DE FRANCE
Séance du 24 décembre 1919.
Présidence de ili. Viger.
Sur lamélioration de la betterave à sucre
en France.
M. Schribaux expose devant l'Académie quels
sont les renseignements qui, suivant lui, peu-
vent se dégager de la très intéressante commu-
nication faite par M. Caillot dans la dernière
séance, à propos de ses expériences sur l'auto -
fécondation chez la betterave.
Si la sélection généalogique préconisée par
Louis de Vilmorin a rendu les plus grands ser-
vices et n'a pas dit [son dernier mot, d'autres
mesures offrent quelques chances de faire pro-
gresser la betterave sucrière.
Parmi celles-ci, M. Schribaux signale comme
lui paraissant devoir solliciter spécialement l'at-
tention :
1° La création de lignées pures par autofécon-
dation ; deux lignées pures étant obtenues, on
en mélangera les semences en vue de réaliser
des croisements de première génération aux-
quels nous donnerons désormais, comme en
zootechnie, le nom de croisements industriels
alin de bien marquer qu'ils visent seulement
l'obtention non de reproducteurs, de porte-
graines, mais de betteraves destinées à la su-
crerie.
2" La pratique des croisements industriels
entre les meilleures variétés actuellement li-
vrées à la culture.
Chez la betterave, par suite du défaut de con-
cordance dans le développement des organes
sexuels, la fécondation croisée est la règle. Ainsi
nos familles de betteraves à sucre, même les
plus perfectionnées, ne sont pas homogènes;
elles ne sont pas autre chose que des popula-
tions composées de métis. De là leur instabilité,
qui rend si laborieuse la tâche du sélectionneur,
et l'oblige à ne jamais interrompre son travail,
sous peine de voir baisser rapidement la qualité
des racines.
L'idée de substituer la fécondation directe ar-
tilicielle à la fécondai ion croisée en vue d'obtenir
des lignées pures, stables, par conséquent, a dû
se présenter à l'esprit de nombre de sélection-
neurs avertis; M. Caillot l'a mise en pratique,
A priori, les résultats de ses e.'cpérieii.c.es.^e pa-
raissent pas encourageants,
Alin d'augmenter les chances de succès,
voici, d'après M. Schribaux, comment il con-
viendrait d'opérer :
1" Rechercher, par l'expérience directe, les
individus qui sont le moins alléclés par l'auto-
fécondation, ceux chez lesquels la dégénéres-
cence se manifeste au moindre dejjré.
2° Imaginer un dispositif expérimental per-
mettant de maintenir les plantes dans des condi-
tions normales, dans un milieu bien éclairé, et
où circule de l'air préalablement filtré et dé-
pouillé de pollen étranger;
3" Une betterave entière n'étant pas un indi-
vidu, mais une colonie, afin d'arriver plus vite à
épurer les familles, opérer sur des boutures à
un œil, obtenues comme l'a indiqué M. Hélot.
Dans les générations successives, ne retenir
que les individus vraiment méiitants;
4° En possession des deux familles A et B,
représentées chacune par une lignée pure, on
en mélangera les semences afin de favoriser,
autant que possible, l'entrecroisement des
plantes appartenant à des familles différentes.
Les semences de l'hybride de première généra-
tion de F,, comme disent les génélisles, seraient
livrées comme des graines commerciales.
Ce que nous savons du maïs, plante à féconda-
tion croisée comme la betterave, autorise à pen-
ser que les plantes hybrides F, de lignées pures
seront, non seulement normales, mais d'une
valeur au moins égale à celles issues des parents
soumis à la fécondation croisée.
M. Schribaux rappelle, à ce propos, les très
remarquables expériences poursuivies depuis
une dizaine d'années aux Etats-Unis sur le-
effets de la fécondation directe et de la fécon-
dation croisée.
En ce qui concerne la fécondation directe, on
a constaté notamment :
1° Que le fléchissement constaté dans la vi-
gueur des individus autofécondés varie d'une
plante à l'autre, entre des limites assez éloi-
gnées ;
2" Très marquée dans les premières généra-
tions, la dégénérescence diminue progressive-
ment, à mesure que se manifeste davantage la
constance des caractères de la lignée;
,3° Si deux lignées issues d'autofécondations
répétées se croisent entre elles, fait remarquable,
COHHKSPONUANCE
37
le retour à la fécondation croisée, c'est-à-dire à
des conditions naturelles, rend imnipdiatement
aux hybiides de F, la vifiueur initiale des pa-
rents et parfois une vigueur supérieure.
En ce qui concerne les croisements entre va-
riétés normales non autofécoiidé^'s, qui se pra-
tiquent davantage en Amérique, les hyhrides
de ces croisements industriels du mais se dis-
tinguent par les qualité >uivantes :
1" Rendement plus élevé;
2" Uniformité égale à celle des parents;
3° Qualité intermédiaire entre celles des pa-
rents ;
4° Résistance plus grande aux maladies et au-
tres conditions défavorables, ce qui permet d'en
étendre l'aire de culture.
Les avantages pratiques des hybrides F, se-
raient tels qu'en Air.érique les fermiers en
acbèteraient couramment les semences à des
producteurs spécialisés et n'hésiteraient pas à
les payer à un prix très élevé.
Projet d'organisation
d'un jardin alpin au Revard.
M. Mougenot communique une note de M. Briot
correspondant, dans laquelle l'auteur expose à
l'Académie d'Agriculture le projet d'organisa-
tion par la Société d'Histoire naturelle de Cham-
béry d'un jardin alpin au Itevard, montagne qui
domine Ais-les-Rains.
Le but principal est de fonder une Station
ayant pour objet la production de graines des
meilleures plantes fourragères alpestres et la
réalisation d'essais en vue de l'augmentation de
la teneur des pâturages en espèces précieuses.
Uans le champ d'étude sera aussi compris un
Arboretum où seront planlées, par pieds isolés
ou en petits massifs, toutes les essences exo-
tiques que l'on suppose susceptibles d'être intro-
duites avec succès dans la région alpestre.
L'ensemble de la Station comprendra donc :
1° une pépinière fourragère alpestre; 2" un jar-
din botanique; .j" un Arboretum forestier.
Influence du bolchevisrae
sur l'industrie sucrière en Russie,
particulièrement en Ukraine.
M. Charles Fischman, fabricant de sucre à
Kieff, d'après ce qu'il a vu et appris en
Ulcraine depuis la Révolution de 1917 jusqu'à fin
mai 1910, expose les conséquences néfastes du
bolchevisme pour l'industrie sucrière et pour
l'agriculture en Ukraine.
Lorsqu'en octobre 1917 le régime bolchevique
a remplacé à Pétrograd et à Moscou le r.ouver-
nement provisoire, les bolcheviques, qui consi-
déraient toutes les terres comme propriété na-
tionale, décrétèrent que la culture des champs
devait, dorénavant, se taire sur le principe de la
communauté. Or, depuis l'alTranchissement des
paysans en 1862, les paysans ukrainiens exploi-
taient iudividuellemeut.
Le résultat de l'exploitation communautaire
ne se fit pas attendre : dès 1919, au printemps,
à peine 20 0/0 de la totalité globale des parcelles
destinées à la culture des céréales de printemps
furent ensemencées.
Quant aux betteraves, dès 1918-1919 on ne
récolta que 28.5 0/0 du poids des betteraves
récoltées en 1914-1918 et on ne produ-isit que
13.1 0/0 de la quantité de sucre produite en
1914-1915.
Aussi M. Fischman prévoit pour la Russie,
auparavant pays exportateur de blé et de sucre,
la disette prochaine du blé et du sucre, et dans
l'intérêt de la production mondiale, il estime que
les autres peuples doivent intervenir énergiqiie-
ment dans les iilTaires intérieures de Russie,
cela s'impose encore pour empéciier le bolche-
visme de a'.^ tendre au delà des l'rontières de la
Russie.
Election d'un vice-président
et d'un vice-secrétaire pour l'année 1920.
L'Aeadé-mie procède à l'élection d'un vice-
président et d'un vice-secrétaire pour l'an-
née 1920. Sont élus ; vice-président, M. Adolphe
Carnot; vice -secrétaire, M. Hitier.
Constitution du bureau.
Le bureau pour l'année 1920 est ainsi consti-
tué : président, M. Viger; vice-président, M. Car-
not; secrétaire pepétucl, M. Henry Sagnier; tré-
sorier perpétuel, M. le comte Rœderer;uice-secîe-
taire, M. 11. Hitier.
H. HlTl'ÎH.
CORRESPONDANCE
— N" 7095 {'ieine-fnferieiire). — Vous occupez
une exploitation rurale, appartenant à votre
commune, suivant bail se terminant en 1922.
Vous pouvez, vu votre mobilisation, deman-
der dès aujourd'hui à la Commission canto-
nale la prorogation à laquelle vous pouvez
prétendre. Mais il n'y a aucun inc(jnvénient à ce
que cette question ne soit réglée seulement qu'à
l'expiration du bail. Nous estimons que vous
devez préférableraent conclure araiablement et
actuellement, avec le maire, pris en sa qualité
d'administrateur communal, un arrangement
tendantà la prolongation de jouissance. — (M. D.)
— N» 10002 [Gers). — Nous avons examiné
votre projet. Il n'est pas possible d'installer un
ou deux élévateurs et transporteurs de foin,
même en apportant des modifications onéreuses
à la charpente; enfin, la longueur (24 mètres,
est trop élevée pour n'être desservie que par une
seule extrémité, au pignon du bâtiment. Voyez
dans la Correspondance du n° 40 du 18 décembre
dernier, page 937, la figure 230 qui donne le
profil-type d'un fenil bien établi pour utiliser
l'appareil.
38
Dans voire cas particulier, sans modifier la
charpenio, il faudrait employer un élévatiur à
cliaine sans tin, alimenté de loin déchargé à la
lourche, el un transbordeur .'i courroie, le tout
actionné par un manège ou un p^tit moteur à
essence minérale, dans le genre de certaines
installations employées en Suisse, mais aulre-
meiit combinée, car nous reprochons aux sys-
tèmes construits en Suisse de frotter et d'altérer
le foin par usure. — (M. R.)
— N" 7259 Haute- Marne). — Nous ne con-
naissons pas de porles domestiques spécialement
construits pour brûler la sciure de bois; il n'y
a que des l'oy.MS industiiels, en particulier pour
les chaudières à vapeur, et dont vous trouverez
la desciiption détaillée dans le Génie liunil
appliqué aux Colonies et à de nombreuses régions
de la France.
Le pouvoir calorifique de la sciure de bois
est, par kilogramme, le même que celui du bois
dont elle i.rovient; c'est-à-dire qu'il varie de
2 400 (pin), à .! 400 (chêne); la sciure de bois
brûln lentement et très diflicilement. Pour com-
paraison, 1 Udogr. de homlle peut dégav:er de
0 000 à 7 000 calories, alors que les chiffres
s'élèvent de 7 000 à 7 500 pour ranthracile.
-(M. R.)
— N" 9440 [Marne). — Les silos américains,
dont vous parlez, sont des tours cylindriques
très hautes, ayant jusqu'à 5 mètres de diamètre.
On n'y ensile jamais d'herbes ou de fourrages
verts, mais uniquement du maï-* après l'enlève-
menl des épis, c'est-à-dire lorsque les tiges et
les feuilles .mt déjà subi un commencement
de dessiccation. Les mais sont passés à un fort
hach-'-paille réglé à 4 cenlimètn-s au plus de
longueur de coupe, et envoyés en haut de la
tour par un élévateur à courant d'air ou avec
une coiirroii'. Le maïs ensilé, sans épis, aurait
la composition suivante d'après des analyses
américaines : matière sèche, 25 à 26 0/0; azote,
0.16 à 0.25 0/0; matière grasse, 0.4 à 0.8 0/0;
cellulose brute, 7.3 à 10 O/d; rnalières minérales
1.2 à 1.6 0/0; cxlraclifs non azotés, 12 ;i 10 0/0.
- (M. H.)
— iN" 7320 [Nièurc). — Quand un compte
prend fin, quelle que soit la cause de son ori-
gine, le timbre de quittance doit être calculé
sur la base de 0.20 0/0. — Si le compte dont il
s'agit ne levêt que le caractère de compte-cou-
rant, le timbre de déi harye de 0 fr. 10 suffit.
Dans votre cas, votre contrat de mé'.ayage conti-
nuant, c'est le timbre do 0 fr. 10 que vous appo-
serez. — (iVl. D.)
— N" 6886 (Côte-d'Or). — Le tourteau d'à' a-
chidi'S est extrêmement chargé d'azote. L'an
dernier, vos porcs ont pu soufl'rir d'une nouiri-
ture azotée à l'excès. Jadis nous avons eu un
exemple pour le veau.
.\ l'inver-e des aliments qui ne permettent
qu'une progression lente, les tourteaux et les
grains ne contiennent pas le^ éléments miné-
raux néces^ares à la formation des os, alors
COKRESPONDANCK
qu'à une croissance plus rapide correspondeiit
des besoins minéraux plus grands.
Pendant toute leur croissance, 5 ou 6 litres de
lait écrémé suffiront pour apporter à vos porcs
le phosphate de chaux qui leur est iudis|ien-
sable. Si vous ne disposez p:^s de cette quantité,
ajoutez à leur ration une poignée de pouilre d'os
verts des marchands d'engrais ou de farine d'os
dégélatinés. Vous pouvez demander cette der-
nière aux Etablissements Coignel, fabrique de
gélatine, à Lyon.
La poudre d'os, le phosphate d'os ou encore
quelque produit affublé d'un nom s'en rappro-
chant, c'est exactement la môme chose,, dont les
marchands arrivent à modifier l'aspect 1 1 chan-
gent l'appellation, pour arriver à en tirer plus
d'argent.
A cinq litres de lait écrémé, ajoutez à discré-
tion une ralion composée pour un tiers de tour-
teaux d'arachides, pour les deux tiers de tour-
teaux de palmiste qui est faiblement azoté, ou
de grains, de caroubes, de manioc, et vous
n'aurez pas à craindre le retour des mêmes acci-
dents.
Vous pouvez ren' placer palmiste, ^'rains, etc.,
par des pommes de terre, en quantité ijuatre
fois plus grande que celle des produits rempla-
cés
Le lait vous manquant, la ralion ci-dessus
devra être plus copieuse, et vous y ajouterez
une bnnne poignée de poudre d'os.
Eu ce moment, sous l'impulsion donnée par
l'Office agricole régional de l'Ouest, plus de
80 petits cultivateurs de la région sont en train
d'élever des porcs avec plein succès, sans autre
nouirilure que des tourteaux d'arachides et de
palmiste additionnés ou non de lait écrémé. —
(Â. C)
— .X" 8164 {ScIne-et-Oise). — L'impôt sur le
revenu, dont le principe a été établi par la loi
du 15 juillet 1914, a classé les diiliMcnles sour-
ces de revenus en cédules nettement détermi-
nées. Chaque revenu afférant à l'une de ces caté-
goi'ies est classé suivant des barèmes souvent
dillérenls, et doit faire l'objet d'une déclaration
particulière. Puis, en dehors de ces déclarations
détaillées, rm doit établir une décliration glo-
bale qui porte sur l'eusenible de tous les reve-
nus, quels qu'i's soient. En ce qui concerne
l'impAt sur les bénéfices de guerre, il fait l'objet
de dii-positions spéciales mises en vigueur pos-
térieurement.
Vous trouverez les meilleurs ouvrages résu-
més sui' ces questions d'interprétation assez diffi-
cile à la libiairie du Journal de.i .Avocats, 6, rue
de Mézières, à Paris, laquelle a édité Ifs meil-
leurs commentaires dus à la collaboration de
M. Mercier, ancien contrôleur principal des con-
tributions directes.
Pour l'aire votre déclaration, vous pouvez vous
adresser directement au contrôleur' de votre res-
sort, en lui demandant les impiiinés tenus à la
disposilion des contribuables. — (M. f).)
tlt-NLh; CU.MMEItClALli
39
LA SEMAINE MÉTÉOHOLOGIQUE
Semai7ie du 28 décem/j. au 3 janvier lt»-20 {OBSERVATOIRE DU PARC SAIM-MAUR)
JOURS
ET DATES
i PRESSION (1)
^ à midi.
T
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E.MPÉF
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REMARQUES DIVERSES
Écart
sur
la nor
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Dim 28 déc.
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12 0
8.9
4-c 7
S
0.0
1.3 . 3
Pluie kl nuit et le soir.
Lundi 20 -
1007.-
11.4
13.7
12.3
+10.4
s (1
0 0
0.2
Br.iinele m., temps couvert.
Mardi . . :iO -
1010. a
10.1
11.x
11.0
+ 8.9
s <l
0.0
Gouttes de pluie, temps couv.
Mercredi 31 —
1000..^;
3. G
10.4
7.4
+.3 ;i
s u
2.3
2 4
Pluie par moments.
Jeudi !'■'■ j.
986.7
3.1
e 1
0 0
+ 2.9
E
0 0
23.0
Pluie continue.
Vendredi 2 —
Samedi . 3 —
1013.9
1003.6
lOÛj.o!
1
-13 3
— 1 8
—2.9
4.7
1 3
1 s
—0.1
6.6
+4..=;
— 0.3
2 -^
»
N
S E
4 8
0.0
2.2
45.3
Pluie le mat., beau, hrouill. et
gelée blanche le soir.
Gelée bl., givre le mat.,tenipî
couvert.
Mijenoes on totaoi
learts sar U normal*
4.4
+3 6
8.6
+2 8
m
n
7 1
an lieg de
57 b. 7
dDr. tblor.
Pluie depuis le !•■' janvier :
En 1920 27'""'
Normal»^ 4
(1) Voir à la page 318 du numéro du 24 juillet l'explication de cette nouvelle mesure.
RKVUE (OMMEHCIAIE
Situation agricole. — L'humidilé a d. niiiié au
cours de la huilalne; des pluies abondiutes et conti-
nuelles ont amené la crue et le débordement d'un
certain nombre de cours d'eau. Dans le fond des
vallées, des récoltes sont submergées.
Les terres étiint détrempées, les labours et les
clnrroisdf fumiei smit interrompus.
A la faveui- du temps doux et humide, la végéta-
tion des cércales d'automne a fait des progrès cons-
tants, leur vigueur est, en général, e.xcessive pour la
saison. Mais. les conditions atmosphériques ont été,
en m'''me temps, favoiables au développement des
mauvaises herbes, qui cnmmencent à puduler et à
la multiplication des limaces, qui causent quelques
dégâts
Le retour d'un lemps sec est ardemment désiré
par la culture.
Blés et Farines. — Les ventes de blés ont lieu au
tau.\ le 11 taxe et les livraisons aux minoteries sont
à peine suffisantes. En Amérique, aux Etals-L'nis, le
prix du blé a i marché de New-York atteint, en te-
nant compte du change, 103 fr. 43.
Dan5 la région parisienne, les farines de consom-
mation sont livrées aux boulangeries au prix de
63 fr le sas de 137 kilogr., soit 41 fr. 40 le quintal.
Sons. — On traite aux conditions fixées par la cir-
culaire ministérielle, mais les livraisons sont lentes,
par suite des difficultés du transport.
Céréales diverses. — Les avoines ont des prix
fermement tenus, mais sans grand changement sur
ceux de la semaine dernière. Par quintal départ, on
cote les provenances du Centre 83 à 87 fr. et celles
de l'Ouest 84 à 80 Ir.
Sur les orges, les cours accusent une baisse d'en-
viron 30 centiu)es. On paie aux 100 kilogr. départ :
orges de Champagne, 91 à 91.30; de lu Mayenne et
de la Sarthe, 93. i5 a 94.5"; de l'Ouest, 86 à 88.50.
Les sarrasins valent île 81 à 82.50 le quintal départ.
On cote aux 100 kilogr. le! céréales étrangères
rendues dans nos poris ; avoine de la Plata, 84 à
88 -'5; d'Algérie et de Tunisie, 80 a 86.3"; le ma'is
de la Plata, 81 à 84.23; les orges de Californie, 113 à
117 fr. •
Fourrages — Au marché de La Chapelle, les cours
pratiqués la semaine dernière se sont maintenus,
soit par 104 buttes rendues à Paris : luzerne, 310 à
330 fr..; regain, 290 à 310 fr.; foin, 280 à 310 fr.
Dans les départements, le foin vaut 33 à 48 fr. les
100 kilogr.
Pailles. — Cours slationnaires au marché de La
Chapelle où l'on cote comme suit par 104 bottes ren-
dues à Paris : paille de blé, 180 à 190 fr. ; paille
d'avoine, 210 à 220 fr.; paille de seigle, 180 à 190 fr
Graines fourragères. — Cours en hausse sur les
graines de luzerne, très termes sur celles de Irèfie.
On paie aux 100 kilogr. : Irèfle violet. 930 à 1 150 fr.;
luzerne de p.iys. 600 à 700 fr ; luzerne de Provence,
720 à 760 fr.; trèfle blanc, 800 à 1 100 fr.; anthyllide
1 000 à 1 500 fr. ; lotier, 800 à 1 000 fr.
Bétail. — Au marché de La Villette du lundi
29 décembre, l'offre a été modérée ; il eu est résulté
une vente assez facile à des prix sans grand chan-
gement.
0 1 a payé, par demi-kiingramme net : les meil-
leurs bœufs de l'Allier, de la Nièvre, de Saône-et-
Loire, de l'Orne, du Calvados et de la Haute-Vienne
40
KKVUE COMMKKCIALIi
2.95 à 3.15: les sortes ordinaires, 2.73 à 2.85: de la
Mayenne et de la Sarttie, 2.10 à 2.90: de la Vendée,
de Maine-et-Loire et de la Loirt-lnférieure, 2.:;o à
2.95 : les génisses, J à 3.15 ; les taureau.x, 2.10 à
2.60.
Les veaux ont eu des prix soutenus. On a coté les
veaux d'Eure-et-Lciir, Seine-et-Marne. Seine-et-Oise,
du Loiret et de l'Yonne, 5.15 à 5.90; de l'Aube,
5.70 à 0.85; du Cantal et du Puy-de Dôme, '. à 4.30;
de la Mayenne et dp la Sarlhe, 5.50 à 5.80 : de
l'Ouest, 4.80 à 5.25 le demi-kilogramme net.
Sur les moulons, cours très fermes. On a payé
comme suit, par demi-kilogramme net : moutons du
Centre, 5.25 à 5.65; agneaux, 5.90; moutons lurtis,
4.50 à 5.05; moulons du Midi, 4.50 à 5 fr.; brebis
de même provenance, 3.50 à 4.30.
Cours slationnaires sur les porcs, soit 3.40 à 3.30
pour les poi es gras et 2.75 à 3.05 pour les coches,
par dtmi-kilogramme vif.
Voici le relevé du mouvement des marchés des
lundi 29 décembre et jeudi !«'• janvier.
Marche du lundi 29 décembre.
Entrées directes
aux abattoirs.
Réserves
Amenés. LaVill. Vaug, La Vill. Vaug.
têtes tétos têtes têtes têtes
Bœufs -2 58-2 \
Vaches..,. 1836 Ç l;l 104 Qéi [.90
Taureaux.. 316 )
Veaux 1 937 1 373 558 292 58
Moutons.. 15 87S 2 813 437 2 850 480
Porcs •2 7-23 486 582 2-0 178
Prix maxima du kilogramme.
Au poids net.
Au poiils vif.
1" q. 2' q. 3' q. Prix extrêmes.
Breufs 5.90 5.40 4.80 1.50 à 3.78
Vaches 5.90 5.40 i.lO 1.50 3.78
Taure.-iux.. .1.70 4.40 4.00 1.50 3.05
Veaux 11.60 11.00 9.30 3.00 7.20
Moulons... 10.80 9.(i0 8.60 3.12 5.61
Porcs 10.00 9.86 9.70 6.00 7.00
Marché du jeudi \''' janvier,
Entrées directes •
aux abattoirs. Réserves
Amenés
LaVill
Vaug.
La Vill.
Vaug.
lêles
têtes
têtes
têtes
têtes
Bœufs
1 iil'J
J
Vaches
891
251
100
273
63
Taureaux..
156
Veaux
853
785
57
176
Moutons . .
8 708
2 !<42
526
800
320
Porcs
1 198
715
449
210
40
P
ix
niaxima
net.
du kilogr
Au p<
anime.
Au poi
ds
)ids vil.
!'• q. 2' q. 3* q. Prixextrèmes.
Bœuts. ... 6 10 5 60 5 00 1.50 à 3.84
Vaches 6 20 5 60 4 90 1.50 3.81
Taureaux.. -4 90 4 60 4 20 1.50 3.18
Veaux 1160 1100 9 30 3. 00 7.20
Moulons.. 10 1-0 9 60 8 rO 3.12 5.61
Porcs 10 00 9 86 9 70 6.00 7.00
Dans les départements, on cote ;
Besançon, par kilogr. poids vif: veaux, a à 5.40;
par kilogr. poids net : moutons.
8.50 à 8.75.
à 8 fr. ; porcs,
Bordeaux, par kilogr. poids vif: bœufs, 2 à i fr.;
vaches, 1.60 à 3.20; par kilogr. poids net : moutons,
8 à 10 fr.; veaux, 8 à 10 fr.
Caen. par kilogr. poids vif : bœufs et vaches,
2.40 à 2.90; veaux, 4 à 4.75.
Chartres, par kilogr. poids net : veaux, 11.75
à 12.50; par kilogr. poids vif : porcs, 6 à 7 fr.
Cholel, par kilogr. poids vif : bœufs, 2.15 à 2.63;
vaclies, 2.15 à 2.65; veaux, 4.30 à 3 fr.; porcs, G. 50
à 7 fr.
Li/on-Vaise, par kilogr. poids net :
à 6 fr.; moutons, 9 à 12 fr.; par kilog
veaux, 5.90 à 6.45.
bœufs, 4.10
. poids vif :
4.30 à 5.80
par kilogr.
Nancij, par kilogr. poids net : bœufs,
vaches, 4.: 0 à 3.80 ; moutons, 9 à 11 fr.
poids vif : veaux, 3.50 à 6.30.
Vins, alcools et eaux-de vie. — Les cours restent
fermes. Dans le Mid', on paie les vins rouges : 100 à
115 fr. à Moiitpfllier et à Béziers; les vins blancs de
123 à 133 fr. l'hectolitre.
Dans la Loire-Inférieure, on paie, par pièce de
223 lilres : muscailet de choix, 400 à 425 fr.; ordi-
naire, 373 à 400 fr.; les vins de gros plants, 273 à
325 fr.
En Loir-et-Cher, les vins rouges sont cotés de
110 à 115 fr. et les blancs de 135 à 110 fr. l'hecto-
litre nu.
En A'gérie, à Alger, les vins rouges valcntde 108 à
113 fr. l'hectolitre nu.
On paie dans le Midi le 3/6 de vin 86 degrés 973 à
I 000 fr.; le 3/6 de marc, 730 fr.; l'eau-de-vie de vin
32°. 623 à 650 fr.; l'eau-de-vie de marc, 430 fr.
Fruits à cidre. — Situation inchangée pour les
transports. Sur la place, en Normandie, on paie 83 à
90 fr. la tonne et de 130 à 140 fr. sur viigon dépait.
Olives et huiles d'olives. — Dans le Sud-Est, le
olives valent de Is à 20 fr. le dounle-décalilre el
l'huile d'olive, 8 à 10 fr. le l.tre.
Fromages. — Les ventes de Gruyère de Franche-
Comté ont eu lieu récemment à des prix variant de
.320 à 3"i3 fr. les 50 kilogr.
Miels et cires. — Cours sans changement. On
conlinui- à payer les miels blancs 650 fr., et les
miels de Brclagnc 550 à 600 fr. les 100 kilogr.
Les cires valent 800 fr. les 100 kilogr.
Tourteaux. — A Mars' il!e, on paie en disponible;
touileau d'Arachide liuQsque, 73 à 8li fr.; Coro-
inaiidel, 65 fr ; de sésame, 62 fr., de coprah, 70 à
73 fr.
Truffes. — Dans le Périgord, les tmlTes valent de
24 à 28 fr. le kilogr., et en Vauc us.- de 20 n 33 fr.
Beurres et Œufs. — Aux Halles centrales de Paris,
les beurres cenlrlfuges valent de 15 à 13.80, el les
beurres mirchands de 12.80 à 13.80 le kilogr.
Les œufs sont cotés de 620 à 693 r. le mille.
B. DUKAND.
I.e Gérant : Charles Ditrbix.
Pans.
L. Mahetheux. imprimeur
CHKUNiyUE AGhICOLE
CBRGNIQUE AGRICOLE
Les l'ournilures d'erigra,is pour la saison de piiiitemps. — Nécesiilé d'abréger la durée des Iranfpoits. —
Conclusions adoptées par l'Académie d'Agricullure. — Les mesure^ annoncées relaliveinent au com-
merce du blé. — Erreur à adresser. — Maintien du pri.x fi.^é pour la récolte de l'.U'i. — Les élections
des délégués de^ Associalions rigricoles aux Chambres d'Agricullure. — L'exUnsion de la licvre aphteuse.
— Caractère grave de la maladie. — Mesures prises au marché de La Villelte et daus le département
de la Seine. — L'inquictude en Suisse. — Prévisions de l'iuslitut international d'Agriculture sur les
approvisionnements eu céréales. — Travaux d« la Commission officielle de.-- graines de betteraves à
sucre. — Li Semaine de motoculture du printemps de 1920. — Cbangements ai'porlés dans les méthodes.
— Production et commerce des tourteaux. — Comparaison avec les années précédentes. — Le nitrate
de soude. — Iniluence du fret et du change. — Excursion organisée par la Compagnie d'Orléans pour
étudier les cultures de porte-graines. — Les terres restées en friche dau^ les régions occupées pa!
l'ennemi. — Appréciation oriicielle. — Observations de M. Gaston Bonuier sur ladaptalion des plantes
aux milieux. — Erratum.
A propos des engrais.
Les agriculteurs qui n'ont pu recevoir
qu'en quantité limitée les engrais qui leur
élaienl nécessaires pour les ensemencements
d'automne, s'inquiètent de savoir s'ils pour-
ront recevoir jiourles cultures de prinleinps
les quantités dont le besoin est urgent. La
réponse est problématique. Si l'on prend des
renseignements auprès des fabricants ou des
commerçants, on se trouve en présence des
mêmes affirmations. Tout dépend des moyens
de transport. S'il s'agit des engrais fabriqués
en Prancft, comme les superphosphates, les
approvisionnements en matières preinières
(phosphates et pyrites) sont sous la dépen-
dance des arrivHg-^s qui se font avec lenteur.
S'il s'agit des engrais importés, comme le
nitrate de soude, les marchandises débar-
quées restent en souffrance dans les ports.
Rien ne permet de prévoir que cette situa-
tion lamentable s'améliore, si des mesures
énergiques ne sont pas prises sans dé!ai.
Ces mesures dépendent de l'Etat; il doit
les prendre. On sait qu'à raison des difficultés
actuelles des transports par voies ferrées, les
marchandises sont classées par catégories,
et que la priorité est donnée à celles placées
dansla première dite la catégorie. 4. Jusqu'ici,
les engrais n'y tigurent pas; on doit les y
placer. Ce n'est pas ici qu'il est nécessaire de
fa/ire ressortir que l'emploi des engrais est
indispensable pour relever la production du
sol, et que, s'ils viennent à faire défaut au
printemps comme ils ont manqué à l'au-
tomne, l'année 1920 comptera encore au
nombre des années déficitaires.
Pour ces motifs, l'Académie d'Agriculture,
dans sa séance du 7 janvier, a décidé de
transmettre au ministre de l'Agriculture une
d-emande instante pour que les transports des
engrais soient classés an même rang que
ceux des denrées du ravitaillement. Cette de-
là Janvier 1P20.
N»
monde doit être écoutée sans tarder, car elle
répond à un besoin urgent. Les saisons
n'attendent pas le bon plaisir des hommes.
La politique du blé.
On a lu, dans la Chronique du 8 janvier
(p. 21), le résumé des déclarations faites par
le ministre de l'Agriculture relativement aux
vues du Gouvernement sur le commerce du
blé. D'après l'affirmation que la liberté
serait rendue à ce commerce, certains or.t
conclu, contrairement à ce qui a été dit ici,
que les cultivateurs pourraient, à partir du
moment où le Gouvernement ne donnerait
plus de ristourne aux meuniers, vendre leur
blé au-dessus du taux de 73 fr. par quintal
fixé pour la récolte de 1919. 11 y a là une
erreur qu'il importe de dissiper.
En effet, d'après les renseignements pris
aux meilleures sources, le décret fixant le
prix de vente du blé par les récoltants serait
maintenu. A ceux qui refuseraient de céder
à ce prix leur blé acheté par les meuniers ou
les commerçants, la réquisition serait appli-
quée.
Il n'y aura donc, comme nous le disions,
en ce qui concerne la récolte de 1919, aucun
avantage concédé aux agriculteurs.
Elections aux Chambres d'Agriculture.
On a lu dans le n° du 8 janvier (p. 25) le
décret relatif à la formation des listes élec-
torales pour l'élection des Chambres d'Agri-
culture. Ce décret est muet au sujet de l'élec-
tion des délégués des Associations agricoles
qui doivent entrer dans les Chambres d'Agri-
cultnre. Dans nombre de départements, on
s'inquiète de la méthode à suivre pour la dé-
signation de ces délégués et de la nature
même des Associations appelées à prendre
part à cette nomination. On peut espérer
qu'un nouveau décret fixera à bref délai
l'opinion sur ce sujet.
Tome I. — 3
42 • CHRONIQUE AGHICOLE
La fièvre aphteuse.
On a vu récemment, dan» nos colonnes,
l'analyse des documents officiels sur la dis-
persion de la fièvre aphteuse dans une grande
partie de la France. D'après les renseigne-
ments qui nous sont parvenus, la maladie
prend actuellement un caraclèTe particuliè-
rement insidieux; les cas foudroyants et
même mortels ne seraient pas rares. 11 est
donc nécessaire que chacun prenne toutes
les précautions nécessaires pour se mettre à
l'abri de la contagion el applique strictement
les prescriptions de la police sanitaire.
A la suite de la constatation de cas de
fièvre aphteuse au marché de La Villette, un
arrêté du Préfet de police a prescrit des me-
sures rigoureuses sur la circulation du bé-
tail dans le département de la Seine et la
réexpédition des animaux vivants.
Aux termes de cet arrêté, le marché de
La Villette n'est ouvert qu'aux transactions
porlant sur les animaux destinés à la bou-
cherie. Cps animaux ne pourront sortir du
marché, ainsi que du département de la Seine,
qu'accompagnés d'un laissez-passer délivré
par le Service vétérinaire sanitaire. L'expé-
dition à destination des départements autres
que l'Alsace-Lorraine et ceux énumérés au
décret du 22 mai 1918 (Seine-et-Oise, Seine-
et-Marne, Oise, Somme, Aisne, Nord, Pas-
de Calais, Ârdennes, Meuse, Meurthe-et-
Moselle, Marne et le territoire de Eelfort) est
interdite.
Dans toute l'étendue du déparlement de
la Seine, il est interdit d'iiéberger dans les
auberges, étables ou porcheries du bétail
sortant du marché de La Villette. 11 est éga-
lement interdit d héberger ou de vendre du
bétail de boucherie ailleurs qu'au marché
aux bestiaux de La Villette. Tout marcliand
qui introduit dans ses élables des animaux
des espèces bovine, ovine, caprine ou por-
cine doit en faire la déclaration dans les
douze heures. Ces animaux ne peuvent en
sortir avant cinq jours et qu'après constata-
tion par le Service vétérinaire de la Seine
qu'ils sont complètement indemnes de fièvre
aphteuse.
L'inquiétude est grande en Suisse. DéjA, il
y a quelques mois, le Secrétariat des Pay-
sans suisses a publié un avis pour inciter les
agriculteurs à prendre des précautions méti-
culeuses contre la maladie. « Si nous insis-
tons, disait-il, sur ces mesures de précau-
tions, c'est parce que chaque agriculteur doit
se pénétrer delà convi'ction que jamais cert>^s
le troupeau suisse ne s'est Iroiivé sons 1'
coup dune au?>i grave menace que l'est
cette forme, en nombre de cas mortelle, de
la fièvre aphteuse. »
L'approvisionnement eu céréales.
Le Bulletin de Statistique de l'Institut
international d'Agriculture pour le mois de
décembre présente des prévisions sur l'ap-
provisionnement en céréales pour l'année.
Il est utile de faire connaître ces prévi-
sions :
Pendant les six dernières semaines, un nouvel
afTaissemenl s'est produit dans les cours du
change entraînant une majoration de 10 0/0 du
coût des céréales importées de l'Amérique du
Nord et du Sud dans les principaux pays de
l'Europe, à l'e.xception toutefois des puissances
neutres (l'Espagne, les Pays Bas, la Scandinavie
et la Suisse) qui ont niaiulenu un change favo-
rable.
Kn plus d une ou de deux données supplémen-
taires pour le Danemark, la Moravie, etc., le
présent Bulletin de l'Iiislilul international con-
firme les données relatives aux récoltes dans
l'Hémisphère septentrional des froment, seigle,
orge, avoine et maïs, publiées dans nos précé-
dents Bulletins...
Les prévisions des récoltes de céréales pour la
prochaine saison sont généralement favorables,
' en tant qu'il s'agisse des travaux d automne au
Danemark, en France, Grande-Bretagne, Italie,
j au CanaJa, Japon et en Egypte, bien qu'en
I Ecosse, en Irlande el en Slovaquie les condilious
! furent moins favorables en novembre.
Un rapport sur l'excédent disponible du fro-
ment que les Etats-L'nis peuvent exporter montre
qu'au 8 novembre tOtO cet e.vcédeiit était de
/.'} iiiillions lie quintanx par rapport à 60 mil-
//oïis au 8 novembre 1918; dans ces chiffres, on
a tenu compte du stock normal de vieux froment
respectivement au moment de la moisson des
récoltes. La quantité totale de froment et de
farine que les Etats-Unis ont exportée pendant
la saison passée, du i" août 1017 au 31 juillet
1918, a été de 36 millions de quintaux.
En souhaitant que ces prévisions se réali-
i sent, il est permis de constater que, pour
I l'ensemble des pays dont la production
figure dans les tableaux publiés par l'Insti-
tut international d'.Xgriculture, la récolte de
blé en 1919 est évaluée à otii millions et
demi de quintaux, contre 609 en 1918. 11 serait
fort heureux que la récolte dans l'hémisphère
méridional, particulièrement en Argentine,
permît de combler ce déficit.
Graines de betteraves à sucre.
La Commission officielle des graines de
betteraves à sucre s'est réunie, au ministère
j de l'Agriculture, sous la présidence de M. Vi-
ger, sénateur, ancien ministre de l'Agrîcul-
CHHONiyUE
lure. Voici le résumé de ses discussions :
La Commission a enleodu le rapport de
M. Emile Saillard, son secrétaire général, sur
les essais et travaux poursuivis pendant l'annép,
suivant le programme arrêté au cours de la der-
nière réunion : essais au laboratoire de sélec-
tion, essais sur la conservation des betteraves,
essais de fumure, etc.
Elle s'est occupée également des deux con-
cours qu'elle avait institués piécédemment :
concours entre les maisons de production de
graines, concours d'appareils à sécher les graines.
Ce dernier concours aura lieu à Paris, à l'occa-
sion du Concours général agricole, en mars 1921,
il est doté de deu.x prix : un de 30 000 fr. et un
de iO 000 fr.
Etaut donné le nombre très restreint des mai-
sons de constiuction françaises qui se sont fait
inscrire jusqu'à ce jour, la question s"e-t pospe
de savoir s'il y avait lieu d'admi-ttre à ce con-
cours les maisons étrangères. La Commission a
été d'avis qu'avant d'étudier cette évenlualitf', il
fallait adresser un nouvel ajpel aux maisons
françaises.
Il est à souhaiter que cet appel soit en-
tendu par les ingénieurs et constructeurs
nalionaux.
Culture mécanique.
La Chambre syndicale de la Motoculture
de France annonce que, pour la prochaine
Semaine de printemps, elle a modilié le pro-
gramme qu'elle avait suivi jusqu'ici.
La Semaine de printemps commencera le
6 mars prochain, à Paris, par une exposition
sur la terrasse des Tuileries. Les parlicipants
exposeront sur la terrasse du Lord de l'eau
leurs tracteurs, motoculteurs, ainsi que les
charrues automobiles et tous engins agri-
coles.
La Chambre syndicale n'ayant pas re-
cherché un terrain pour les essais, chaque
exposant aura la faculté de conduire visi-
teurs et acheteurs à son propre terrain d'ex-
périences, aux environs de Paris.
A l'exposition fixe d'appareils de motocul-
ture, tenue aux Tuileries, seront adjointes
une section d'outillage complémentaire et
une section d'engrais, d'amendemenis, de se-
mences et de plantes sélectionnées.
Production et commerce des tourteaux.
Quoiqu'elle ail repris une partie de son
activité, l'industrie de l'huilerie est encore
loin d'avoir retrouvé ses proportions d'avant
la guerre. Il est permis d'en juger approxi-
mativement d'après les importations de
graines et de fruits oléagineux. En suivant
cette mélhoJe, l'Institut international d'Agri-
culture de Rome, dans une notice sur le
mouvement international des aliments con-
AGRICOLE 43
centrés pour le bélail, évalue ainsi la pro-
duction en France pour les huit premiers
mois de 1919, comparativement à l'anr.ée
1918 et à l'année 191.j :
1919 1918 1915
Tourteaux. (Iiuil mois). (anaôe/. (ann<^e;.
quintaux quintaux quiiU.-iu^
Aracllides 699 000 371000 187^000
Sésame 19 000 1j dOO 418 001)-
Colza 142 000 10 000 24" 000
Lin 487 000 iOS 000 246 000
Palmiste 211000 227 000 103 000
Coprati 61000 84 000 S24 000
D';iprès ces chiffres, on peut compter que la
production aura atteint à la hn de l'année un
peu plus de la moitié des proportions qu'elle
avait encore en 1913.
Quoique l'exportation des tourteaux soit
prohibée, les documents de la Direction gé-
nérale des Douanes font connaître que, pen-
dant les dix premiers mois de l'ann°e 1919,
cette exportation a atteint 85 000 quintaux;
pendant la même période de l'année précii-
dente, elle n'avait pas dépassé 23 000 quin-
taux. Les dérogations jouent malheureuse-
ment un rôle néfaste, en présence de la di-
minution dans la production.
Le nitrate de soude.
Le nitrate de soude conserve la faveur
dont il a joui depuis longtemps auprès des
cultivateurs. La Délégation française des pro-
ducteurs de nitrate de soude du Chili nous
communique une note sur les difficultés ren-
contrées par ce commerce. Après avoir cons-
taté que les importateurs sont obligés de
recouiir au fret étranger, cette note ajoute :
Ce fret, qui valait, avant la guerre, de 18 à
22 shillings la tonne, est coté aujourd'hui
2.oO shillings. .Mais, à ce prix, il faut ajouter la
prime de change, qui est énorme. De soi te que
le transport de 100 kilogr. de niirate, fret et
change seulement, revient actuellement à près
de 60 fr. Si l'on ajoute à cela le prix du produit
— lui aussi majoré de la prime de change —
l'assurance, les frais de déchargement — avec la
main-d'œuvre très chère — les frais éventuels de
surestaries et de magasinage, on arrive au prix
exceptionnellement élevé et néanmoins très
justifié, de 102 à lO'J fr. minimum le quintal
métrique, marchandise sur vagon poit d'arrivée.
Même à ce prix élevé, les cultivateurs ne
renonceraient pas à l'emploi d'un produit
dont ils apprécient la valeur.
Production des semences.
A la propagande active poursuivie par la
Compagnie du Chemin de fer de Paris à Or-
léans dans des directions qui ont été signa-
lées à diverses reprises dans nos colonnes,
a
CHHd.N'InUE AGUICOLE
il convient d'ajouter une excursion organisée
pour l'élude de la production des graines de
semences. La note suivante expose l'organi-
sation de celle excursion :
Afin de libérer notre pays de la concurrence
t'trangère concernant la fourniture à l'asiricul-
lure d«s semences pota;;èrfs et surtout des se-
raences de betteraves à sucre séiectiorau-es, les
Services commerciaux de la Compagnie d'Or-
léans organisaient récemment une mission,
composée d'aariculleurs du Sud-Ouest, dans le
but d'étudier les métliodes de culture de porle-
graines dans les cenlres réputés des environs de
Paris et d'Angers.
Une conférence de M. tîussaid. directeur-
adjoint de la S-tation d'Essais de semences du
ministère de r.\griculture, précisait au d<;butdes
travaux de la délégation les dill'érents résultats
à obtenir, nolamnient l'intérêt qu'il y aurait à
introduire cescultnres spéciales dans les vallées
de la Garonne et de ses afiluents. Outre la Sta-
tion <rEssais de semences, cette mission visitait
les installations à Paris d'une maison de vente
(le graines et ses cultures de Verrières (Seine-
et-Oise) ainsi que les cultures des vallées de
l'Aulhion et de la Loire.
Les nombreux renseignements recueillis à
celte occasion ont été condensés en une élégante
brochure, éditée par les soins des Services com-
merciaux de la Compagnie d'Orb-ans. pour être
mise gracieusement à la disposition des Sociétés
agricoles et des agriculteurs des ri'gious desser-
vies par cette Compagnie.
La brochure signalée dans cette note a
été rédigée avec clarté et précision par
M. Mahoux, directeur des Services agricoles
de Lot-et-Garonne.
Dans les régions ravagées.
Parmi les problèmes posés par la reconsti-
tution du sol dans les région.s ravagées par la
guerre, ceiui des indemnités pour les terres
restées en friche est assez délicat. A une
question sur ce sujet qui lui était posée par
j\L Léon Escoftier, député du .Nord, le ministre
des Régions libérées a répondu en ces termes :
Les terres voisines du front, d«meuTées en
fi'iche, par une conséquence dii'ecte des laits de
guerre, c'est-à-dire parce qu'elles étaient com-
prises dans la zone de feu ou parce que le< lo-
calités avaient été évacuées par ordre et que de
ce fait la culture n'était plus possible, ou encore
psrce que l'autorité ennemie a expulsé ou évacué
l'exploitant ou l'a empêché de cultiver, ont subi,
du l'ait de cet éiat d'abandua, un dommage qui
doit être compris dans lindemnité de remise en
élat de productivité prévue par l'article "i de la
loi du 17 avril 1919. — Dan.s tout antre cas, la
non culture, ne résultant pas directement et im-
médiatement d'un fait de guerre, constitue un
dommage indirect qui ne peut donner lieu à lé-
paration aux termes île la loi précitée.
Si la distinction peut, à la rigueur, être
appréciée pour les territoires non envahis,
elle parait d'une applicalii)n difficile dans
ceux qui ont été occiipés par l'ennemi pen-
dant |)lusieurs années.
L'adaptation des plantes aux milieux.
Dans une des séances récentes de l'Acadé-
mie des Sciences, M. Gaston Bonnier a lait
connaître les observa!ions intéress<mles aux-
quelles il s'est livré snr les modifications ap-
portée* au développement des végétaux .sui-
vant l'altitude à laquelle ils sont placés. Ces
observations comparatives ont porté sur des
plantes de même espèce culti.vées d'une part
à la Station végétale de Fontainebleau, cl
d'autre part à diverses altitudes dans ks Py-
rénées.
Dans des cultures de plantes vivaces éta-
blies depuis 18^*8, les végétaux nés dans lit
plaine, puis transportés dans les stations su-
périeures,sont devenus tout à fait semblables
aux plantes indigènes de même espèce crois-
sant naturellement à ces altitudes. En li*iiH).
M. Gaston Bonnier fit exécuter le même jour
des semis des mêmes espèces, sur le même
sol transporté de Fontainebleau jusqu'à la
station de culture située à 2 (100 raèlres d'al-
tiiude sur le pic du Midi. Les plantes issues
de ces .semis comparés ont manifesté, diis le
début de leur végétation, certains caractères
alpins, tels qu'un revêtement de puils proté-
geant les feuilles contre les brusques chan-
gements de tempéi-alure, production plus
grande de la substance rou,ge colorant les
feuilles, et dés la première saison, toutes les
piaules sonl devenues plus ou moins naines
ou aplaties sur le sol.
Les résultats de toutes ces expéri«nees
montrent comment les plantes peuvenl se
modifier suivant les milieux dans lesquels
elles se développent. La conclusion tirée par
M. (iaston Bonnier est que toutes ses obscr-
valions concordent avec les conclusions e.v-
primées naguère par Lamark.
Erratum.
On nous signale uni' erreur typographi(|ue
qui s'est glissée dans la légende de la Hg. 2
(page 13 du n° du 1'"^ janvier'. .\a lieu de
Emiit'-Flacl;, il faut lire Snoir Flacke (Flocon
dB Neige).
Nous recommandons û nouveau à nos col-
laborateurs de reviser avec soin les épreuves
qui leur sont communiquées : c'est le seul
moyen d'éviter des erreurs, toujours désa-
gréables.
Nenhv Sacxuîb.
M. MÉLINE AU COMICE D£ llEMIREilONT
M. MÉLINE AU COMICE DE REMIREMOM
Une réunion importante a été organisée
le 30 décembre par le Comice agricole de
rarrondisst^menl de Fîemiremont (Vosges)
donl M. iVIéline est le président depuis uae
quarantaine d'années.
M. Méline y a prononcé un discours^pro-
gramme, dans lequel il a examiné tous les
problèmes qui s'imposent pour la reconstitu-
tion de la France, problèmes financiers et
problèmes économiques à la solution des-
quels toutes les branches du travail national
doivent concourir. Nous ne pouvons repro-
duire que la partie qui concerne l'Agricul-
ture :
Nous possédons heureusement, à côté de l'Iu-
duslrie et du Commerce, un instrument merveil-
leu.x de richesse, une véritable mine d'or dont
nous n'avons tiré, jusqu'à présent, qu'un revenu
de beaucoup inférieur à sa capacité de produc-
tion; notre bonne terre de France, qui est cer-
tainement une des premières du monde.
Elle a tout pour elle, une situation péopra-
phique incomparable, un climat [admir:ible par
sa douceur et sa variété, des spécialités de pro-
duction qui soaL recherctiéos dans le monde en-
tier et, pour mettre tous ces trésors eu valeur,
une population agricole aclmruée an travail et
amoureuse de la Teire. Nos agiiculteurs n'ont
(]u'uB défaut. Us sont trop modestes, ils ont peu
de besoins, sont très économes et vivent de peu;
voilà-pouriiuoi ils n'ont pas demandé jusqu'à ce
jour à la Terre tout ce qu'elle pouvait leur don-
ner, bien qu'ils aient réalisé, surtout dans cer-
tains départements, d'immenses progrès. On au-
rait dit qn'ils avaient peur d'être riches.
La «uerre a changé leur esprit et les a rendus
plus exigeants; ils veulent, eux aussi, gagn<-r de
largent, devenir riches et il faut s'en féliciter,
car ils ne peuvent s'enrichir qu'en forçant la
terre à produire davantage, Rien ne leur sera
pins facile le jour où ils le voudront, car les
agronomes les plus avertis, ceux qui ont étudié
à fond les ressources agricoles de la France
n'hé>iten,t pas à aftirmer qu'elle pourrait, si elle
voulait, ne laisser aucune parcelle de sol en
friche et lui appliquer les Tnéthodes de tiavail
les plus perfectionnées, nourrir une population
de '60 à 70 millions dliabitants.
L'Allemapne y est arrivée sur une surface à
peu près égale et avec une terre qui ne vaut pas
la nôtre.
Supposez le miracle réalisé ; notre revenu
agricole, qui n'est que de 20 milliards, pourrait
monter aisément comiue celui de l'Allemague,
de la Belgique, de la Hollande, du Danemark et
atteindre 40 ou 30 milliards; avec un pareil ap-
port, nous arriverions aisément à équilibrer nos
budgets et à gager nos emprunts.
La vie chère.
Ce n'est pas tout; nous résoudrions du même
coup le problème le plus angoissant de l'heure
actuelle, celui de la vie chère, qui est avant tout
un problème alimentaire. Car nous ne pouvons
plus compter que tur nous-mêmes pom- le ré-
soudre; tous les pays du monde sont plus ou
moins affamés, et il ne faut pas compter sur
eux pour venir séiieusement à notre secours, il
ne faut compter que sur nous-mêmes.
l.a Terre est de tous les instruments de travail
celui qui, après l'hoiiible guerre, sera peut-étre-
le plus vite reconstitué et il l'est déjà en grande
partie; il n'y a plus qu'à lui donner son plein
rendement en intensifiant partout la productiou
agricole.
L'intensification agricole et le programme
de 1 avenir.
L'intensitlcation, voilà le mot qui dit tout et
qui résume tout le programme de l'avenir, qu' 1
faut aujourd'hui dresser avec un soin particu-
lier; il est nécessaire que tout le monde y tra-
vaille, les agriculteurs et nos Syndicats, les So-
ciétés d'a;^riculture, les savants et le Couverne-
iiient.
Je me garderai bien de le tracer et même de
l'analyser, car il est immense et touche à tout.
Je me borne à en indiquer en passant quelques
tètes de chapitres. Le plus important est, à mou
avis, la création d'un enseignement profession-
nel complet qui nous a toujours manqué; nous
nous sommes contentés de créer des savants,
des agronomes, au lieu de faire l'éducation delà
masse de nos agriculteurs, jeunes et vieux. 11
faut les former dès l'enfance à l'école, après
l'école, par l'enseignement post-scolaire, tt
quand ils sont devenus chefs d'exploitation, il
faut leui- faire toucher du doigt les merveilleu.\
résullats des méthodes peifectioniiées par les
champs de démonstration, qu'il y aura lieu de
créer dans chaque commune, et par des fermes
modèles.
Quand l'agriculteur saura comment on peut
doubler, tripler la production, il ne resttra plus
qu'à l'aider à se procurer tous les moyens, tous
les instruments di- production, semences, en-
grais, machines, argent. Pour les engrais qui
sont la clef de voûte de l'intensificaition, je note
en passant que nous allons êtr-e, après la guerre,
dans une situation infiniment meilleure
qu'avant ; nous n'aurons pas seulement 1-es po-
tasses d'Alsace; les usines de guei're qui ont
tant développé l'industrie chimique vont pouvoir
nous livrer en abondance les nitrates et bien
d'antres fertilisants.
De ce côté, notre situation est tout à fait en-
courageante.
Le crédit agricole permettra à nos agriculteurs
de se procurer toutes les avances qui leur seron
40
M. MELINE AU COMICE DE ItEMIRF.MONT
né-essaires. Si au crédit agricole nous ajoutons
l'assurance sous toutes ses formes pour donner à
l'agriculteur la sécuiilé qui lui manque, nous
aurons fait de l'induslrie agricole non seulement
une des plus fructueuses, mais une des plus
sûres.
11 n'y aura plus, pour retenir les ai.'rii:ulteurs
h la Terre et pour y attirer les bourgeois de la
ville, qu'à transformer nos villages en les em-
bellissant et en y introduisant les distractions de
la ville, ce qui d'^vient de plus en plus facile.
La houille blanche.
Je note enfin, pour être complet, au premier
rang des progrès que l'avenir nous réserve, l'uti-
lisation de ce nouveau facteur de ricbesse agri-
cole et industrielle qui s'appelle la houille
blanche, c'est-à-dire l'exploitation de nos forces
bvdrauliques pour le transport de la force,
l'électricilé, la mise en marche de toutes les
machines. La France, ici encore, est au premier
rang dans le monde avec ses 9 millions de che-
vaux-vapeur en face de l'Allemagne qui n'en pos-
sède pas plus d'un million et demi. Si on calcule
que chaque cheval-vapeur représente le travail
de 24 hommes, on peut se laiie une idée des
prodiges que la France de demain sera eu état
d'accomplir et des bénéfices incalculables qu'elle
réalisera. Ce sont des milliards à ramasser.
Les Associations agricoles.
I.e levier tout-puissant de ce grand mouve-
ment de rénovation sera dans nos Syndicats et
Associations agricoles grandes et petites qui au-
ront là une tâche patriotique à remplir et qui,
j'en suis convaincu, seront à la hauteur de leur
mission; ce sont elles qui doivent à la fois gui-
der nos agriculteurs et les défendre ; mais il faut
aussi pour cela qu'ils aillent à elles et que dès
demain il n'y ait plus un seul agriculteur qui ne
soit enrégimenté dans un Syndicat ou une So-
ciété d'Agriculture.
Toutes ces Associations vont du reste avoir un
centre d'action, d'organisation et de déteuse
dans les Chambres d'Agriculture, surtout dans
les Chambres régionales qui viennent d'être
créées par une loi dont j'ai été, et j'en suis fier,
un des premiers, je pourrais dire presque le pre-
mier initiateur.
Programme agricole Tosgien.
Mais ce n'est pas assez de constituer le pro-
gramme général d'intensification de la produc-
tion agricole pour toute la France; il faut, pour
obtenir partout des résultats sérieux et immé-
diats, en faire ensuite l'application particulière
à chaque département.
C'est à cette tâche que je convie aujourd'hui
tous les Syndicats, toutes les Associations agii-
coles de notre département et en particulier
notre Comice, avec lequel je vais me mettre au
travail. Mon invitation ne s'adresse pas seule-
ment aux agriculteurs, mais aux vaillantes
femmes ou filles d'agriculteurs qui, pendant la
guerre, nous ont siuvés de la famine! .Nous de-
vons désormais les mettre à la première place
partout. Voilà du vrai et bon féminisme.
Il faut enfin que chacun de nos arrondisse-
ments, dont les genres de culture varient, en
fassent autant et dressent aussi leui' programme.
11 y aura lieu, ensuite, de réunir une délégation
générale de touies les Sociétés, pour fondre les
projets particuliers, et en dégager le programme
départemental.
Nous ferons appel, pour nous aider dans cette
œuvre d'ensemble si complexe, à notre excell-nt
et si dévoué directeur des Services agricoles,
M. Perette, qui esl un apôtre du progrès agri-
cole.
Je me garderai bien d'entrer, aujourd'hui,
dans l'analyse de ce programme, mais, d'avance,
je déclare que le principal article devra porter
sur la reconstitution de notre magnifique race
de bétail Vosgienne.'que nous avons laissé dégé-
nérer par la faute du législateur. Celte lacune
est aujourd'hui comblée par la loi sur la monte
des taureaux, que j'ai déposée comme ministre
de l'Agriculture, et qui sera bientôt votée par le
Sénat, après la Chambre. Je n'ai pas besoin de
dire que j'y veillerai.
Quand chaque départeiuent aura fait ce que
je vous propose, et il f.iut que cela soit fait tout
de suite, en vue de la prochaine récolte, qui esl,
cette année, d'une importance capiiale, je ne
doute pas que nous ne voyions monter à vue
d'œil la production nationale agricole et, en
même temps, descendre les prix qu'une spécu-
lation insensée cherche à maintenir.
Nous n'en finirons avec la famine qu'à force
de travail, et il faut que tout le ;r.onde s'y em-
ploie.
Je m'arrête, et vous demande pardon de vous
avoir retenu si longtemps, mais j'ai pensé
qu'après une si longue séparation, j'avais le de-
voir de vous dire ce que je pense de la situation
actuelle de la France, des questions angois-
santes qui se posent devant nous, des solutions
qui me paraissent les meilleures et de l'avenir
qu'elles nous réservent.
Ces solutions ne sont réalisables, on ne sau-
rait trop le répéter, que par le travail de tous et
par l'union étroite de tous les Français, qui
implique la trêve des partis politiques et la fin
des querelles religieuses, afin de concentrer
toutes les forces vives de la nation sur les ré-
formes pratiques, qui doivent faire de la France
un des pays les mieux organisés et les plus pros-
pères.
C'est parce que cette politique de conciliation
et de travail fécond, qui vient de triompher aux
élections législatives, a toujours été la mienne,
que je ne me suis pas cru le droit de me retirer
en ce moment de la vie publique. J'y avais un
instant songé, pour laisser la place à de plus
jeunes, mais vous m'avez entouré et vous m'avez
dit que, s'il était bon d'avoir une jeune avant-
garde, il n'était pas moins utile de faire appel
LES PRODL'CTIONS AGRICOLES DE L AUSTRALIE
47
aux anciens de la République, pour éclairer leur
roule et le? aider à résoudre les formidables
problèmes avec lesquels ils vont être aux prises.
Aux premiers rangs de ceux-là ligure le pro-
blème agricole, qui a fait l'objet des études de
toute ma vie. Je n'ai pas besoin d'ajouter que, si
je reviens au Sénat, il sera le premier de tous
pour moi et pour mes deux collègues avec les-
quels j'ai toujours marché la main dans la
main.
J'avais une dernière raison de céder ;\ vos
amicales instances, c'était de rester fidèle à
moi-même, et de pratiquer les conseils que j'ai
donnés aux autres, dans le livre que j'ai publié
récemment et qui est à la fois mon testament
agricole et politique. J'y ai imprimé ce qui suit
sur les devoirs de tous les Français qui ont eu le
I bonheur de survivre à l'horrible guerre :
j « Aujourd'hui, il n'y a plus de vieux, il ne
I peut plus y en avoir, car il faut que tous les
j Français, sans exception, Iravaillenl désormais
j jusqu'à leur dernier jour. Qu'ils n'oublient pas,
, s'ils étaient tentés de faiblir, qu'ils ne font que
I payer leur dette aux héros qui ont sauvé la
France du déshonneur et de la ruine, ii
I Voilà pourquoi, mes chers amis, je ne me suis
I pas cru le droit de me dérober à vos pressant» s
I instancfs, j'aurai ainsi la satisfaction, si vous me
renouvelez le témoignage de votre confiance, de
, mourir, moi aussi, sur la brèche.
LES PRODLCTIOXS AGRICOLES DE L'AUSTRALIE
Nous connaissons tous le magnifique con-
cours militaire donné par les Australiens
pendant la guerre; entre la France et l'Aus-
tralie se sont créés des liens d'une amitié
vive et sincère. Resserrer celle amitié, pré-
parer sur le terrain commercial, intellectuel
et -ocial des relations d'après-guerre fécondes
et profitables de part et d'autre, tel fut le
but de la Mission française qui, en 1918, à
l'invitation du Gduvernement australien, se
rendit en .\ustralie.
Celle mission fut constituée d'abord sous la
direction de M. Albert Mélin, député, ancien
minisire; à la suite de sa mort subite et
tragique à San Francisco, à la veille de s'em-
barquer pour Sydney, elle eut à sa tête le
général Pau. Elle comprenait un certain
nombre de spécialistes et entre autres,
comme spécialiste agricole, M. Henri Cor-
bière.
De septembre à décembre 1018, elle visita
tous les Etats[de la Commonwealth (Ij, rece-
vanl partout un merveilleux accueil, et pou-
vant se rendre compte des ressources magni-
fiques de ce grand continent.
Sous le titre : ■< Les Relations économiques
de la France et de l'Australie », les membres
de la Mission française viennent de faire pa-
raître un très intéressant rapport qui ren-
ferme sur la production australienne, el par-
ticulièrement la production de l'agriculture,
des renseignements du plus haut intérêt;
nous voudrions ici en présenter une courte
analyse.
(1) C'est en 1901 que la Coufédération australienne
[Cnmmonweallh of Auslrali'i) fut constituée par 1 en-
tente de-i divers États australiens aotérieureoient
existants : Nouvelle-Galles du Sud,|Victoriu, Queens-
land, Sad-Anstralie, Tasaianie, Australie occidentale
et enSn le Territoire du Nord.
La valeur respective des difTérente? bran-
ches de la production australienne pour l'an-
née 1913(2) était estimée parM. G. -H. Knibbs,
statisticien officiel de la Confédération, à
2181G10Û0 £, dont : production agricole (cul-
ture), 46162 000 £, soit 21.1 0/0; production
pastorale (élevage et ses dérivés), 78 207 000£,
soit 3.5.9 0,0; production forestière et pêche-
ries, 6 338 000 £, soit 3 0/0.
On voit immédiatement que l'agriculture
dans son ensemble (culture proprement dite,
élevage, forêts) constitue près de 60 0/0 de
la production totale.
L'Australie doit donc être considérée essen-
tiellement comme un pays agricole. Dans
cette production agricole elle-même, c'est
sans aucun doute la production pastorale qui
prédomine, en entendant par là l'élexage
sous toutes ses formes el les industries qui
en dérivent : viande, laine, laiterie, beurre,
fromage. La culture proprement dite ne vient
qu'au second plan, de telle sorte que l'Aus-
tralie reste en somme aujourd'hui ce qu'elle
était au début de son histoire, un pays d'éle-
vage.
Cela tient, du reste, aux conditions géo-
graphiques et économiques. La forme mas-
sive du continent australien, aux côtes peu
découpées, se prête mal à la pénétration ; les
rivières sont rares el de faible débit. La cul-
ture proprement dite n'est possible, à cause
de l'écoulement des produits, qu'à proximité
des lignes de chemins de fer. En même
temps el surtout, la sécheresse el l'irrégu-
larité des pluies li.milent également les ré-
(1; 1H13 est une année moyenne d'avant-guerre;
la hausse désordonnée des prix, survenue depuis
lors, est de nature à donner des iniprojsiuns
ire-Hactes.
LES PRODUCTIONS AGUICOLES Uiù LAiS'JKALlE
g-i<3ns où l'on peut faire de la culture pro-
prement diite.
Enfin, l'Australie est un des contineuts du
raonde ie moins peuplé ; 4 935 000 habitants
pour une superficie d« 70^5 000 kilomètres
carriés: (!>gale environ auK trois quarts de
l'Europe, de plus cette très faible population
très inégalement répartie, principalement
sur les cotes du Sud-Est et la région en bor-
dure de ces côtes, est concentrée dans les
villes, au point que sIn des grandes villes
auslralienne» ont, à elles seules, i Û4."j 713 lia-
bitanls, soit -11.03 0/Û de la population to-
tale.
Somme toute, les conditions du milieu
naturel et économique l'ont que l'Australie a
été et semble devoir rester essentiellement
un pays d'élevage. Du reste, sur un continent
au climat aussi doux, où l'hiver est en somme
inexistant, les soins à donner au bétail se
réduisent pour ainsi dire à rien. Les ani-
maux vivent, se reproduisent en liberté; on
ne les réunit qu'à de rares intervalles, soit
pour tondre les moutons et castrer les
agneaux, ou les soumettre à un bain anti-
septique, soit (s'il s'agit du bétail) castrer les
jeunes, les marquer au fer rouge, enfin sé-
parer les animaux destinés à la boticlierie.
La main-d'œuvre est ainsi limitée au strict
miuimum : le personnel d'une e.xploitation
de 20000 hectares, par exemple, sera tout au
plus d'une dizaine d'hommes montés, dont
les fonctions consisteront principalement à
faire le tour des enclos, à en boucher les brè-
ches, à détruire les lapins. Les grands éle-
veurs, appelés squatters, constituent en Aus-
tralie une sorte d'aristocratie traditionnelle.
Le pays se prêtant admii-ablement à l'élevage
dans les conditions oi'i ils le font, ilse-ouffrent
certainement moins que tous les autres pro-
ducteurs des difficultés climatériques ou éco-
BOBiiqoes rappelées plus haut.
Celles-ci existent néanmoins et ont sur
l'élevage une influence dont on peut juger
par la seule comparaison dos statistiques du
nombre des moutons à quelques années d'iu-
lerralîe.
'D'après les statistiques officielles austra-
liennes, le nombre total des moutons, qui
était en 1^1 1 de 92 7 i2 000, est tombé en
1915, par suite de la sécheresse, à (YA "81 000.
ll*tait remonté, en lUlH, à 84O00O(H3. Les
races exploitées sont le mérinos et, de pliis
eu plus, des croisements mérinos avec des
animaux capables de fournir plus de viande.
Tou-'liefois, la laine reste toujours le principal
produit du troupeau australien.
Pendant la saison 1917-18, la production
de laine a été de l 'MiUiiUi balles, passées aux
cstiuiatioûs du << Ceoti-al Wool Coiumittee».
Sur cette quantité, on comptait 82 292 balles
de laines de peaux lavées soil 4.2 0 0 'de
IV^nsemble) et 120 022 balles de laines lavées
autres que les laines de peaux (soit 6.* 0 0
de l'ensemble;.
Le « Central Wool Committee », nommé
par le Gouvernement australien et compre-
nant des l'eprésenUuits de tous les inléi'éts
lainiers, tels qu'ils existaient avant la guerre
(producteurs, courtiers, achetcuis et con-
sommateurs), est chargé des achats pour le
compte du Gouvernement britannique. Celui-
ci, en ell'et, s'est rendu acquéreur, d'accord
avec le Gouvernement australien, de toute h;
production lainière australienne — les be-
soins locaux de la Commonwealth étant
préalablement servis — pendant la durée de
la guerre et pendant une année lainière com-
plète (l""^ juillet à tin juin) après la déclara-
tion de la paix.
11 eu résulte évidemment pour la l'rance
et notre industrie lainière une situation déli-
cate et d'une réelle gravité, car nous étions,
avant la guerre, le plus gros acheteur du
Continent et peut-être de l'Europe en fait de
laines australiennes. Du reste, les Austra-
liens savent bien que nous étions parmi
leurs meilleurs clients, que nous devons
continuer à l'être, aussi ils auraient mani-
festé aux membres de la Mission la plus
large bonne volonté et le plus sincère désir
d'aider la France a reconstituer sa belle
industrie du Nord.
L'Australie n'exporte pas seulement la
laine de s«es moutons, elle exporte les car-
casses de moutons à l'état congelé, et c'est là
une part importimte de son commerce d'ex-
portation de viande.
La viande (moutons et bceufs) entrait dans
les exportations australiennes de 1013 pour
7 71ti 000, soit 0.8 0 0 de l'ensemble.
D'après le^ stntisi iques officielles, le nombre
de têtes de bétail (bovins) serait en Australie
de 10 400 000, chifl're qui ne semble guère
avoir progressé depuis vingt à vingt-cinq
ans. L'ékvage des bovidés est principale-
ment <oncentré dans deux Etats, le Queens-
laud d'abord qui possède près de 40 0/0 de
l'ensemble du bétail australien, puis la Nou-
velle-Galles du Sud, avec 20 0/0. L'Etal de
Victoria, qui vient ensuite avec 11 0/0, est
en décroissance marquée à cet égard depuis
quin7je ans.
La production australienne de viande et
|iroduils annexes, suifs, cuirs. pIc, («t fort,
importante. Or, l'Australie, avant la gu-eire.
l'RÉPARATlaN DES PLANTS DE POMMES DE TEKRE
veadait presque exclusivement son bœuf et
son mouton frigorifiés à l'Angleterre. Elle
commençait seutement à trouver un débou-
ché dans l'Afrique du Sud, dans les Philip-
pines, aux Etals-Unis, en Egypte et, en Alle-
magne; la France n'y était pas acheteur de
viande frigoritiée. La guerre a fortement
rittiré l'aLlention de la consommation mon-
diale sur la viande australienne et il n'y a
pas Jde doute que. dans l'avenir, celle-ci ne
soit appelée à jouer un rôle important sur
les marchés du monde. L'Australie, en tous
cas, vise maintenant à conserver les débou-
chés que la guerre lui a créés.
Sans avoir atteint le développement de la
Nouvelle-Zélande, l'Australie, en ce qui con-
cerne l'industrie laitière, a réalisé de sen-
sibles progrès : l'adoption de méthodes plus
scientifiques pour le soin des animaux et la
fabrication du beurre, l'organisation d'une
surveillance plus efl'eclive de la pari de l'Etat
y ont grandement contribué. Mais, d'une
part, la rareté de la main-d'ieuvre risque
de confiner la production laitière entre les
mains des petits fermiers travaillant exclu-
sivement ar^'ec leurs propres enfants ;
d'autre part, !a difficulté de se procurer
de l'eau dans nombre de districts, ainsi
que le manque de moyens pratiques do
transports, risquent de réduire assez sérieu-
sement les régions où les vaches à lait ont
chance de prospérer. En fait, les laiteries ne
se rencontrent guère que sur les côtes, le
long des vallées ou dans le voisinage des
villes et des gares de chemins de fer.
Le nombre des fermiers faisant le beurre
eux-mêmes diminue rapidement. Les beurres
australiens sont toujours légèrement salés.
Le seule type de fromage que l'on fabrique
est du type « Cheddar ». En 1916-17, l'Au-
stralie a exporté 7.j millions 360 000 -livres
poids anglaises de beurre dont l'Angleterre
a pris la presque totalité et 10 300 000 livres
poids anglaises de fromage dont les 9 dixiè-
mes ont été pris par l'Angleterre et la pres-
que totalité du reste par l'Inde britannique.
L'auteur du rapport que nous analysons
ajoute': « Sans qu'on ait explicitement ex-
primé le désir de trouver en [France un dé-
bouché pour les beurres et fromages aus-
traliens, il est vraisemblable que l'Australie
cherchera un jour ou l'autre de noUYeaux
débouchés pour sa production dans ces ar-
ticles. »
(.1 suivre.) H. îlrriEn.
PRÉPARATIOX DES PLANTS DE P03IMES DE TERRE
.\a cours de plusieurs articles parus dans
•ce Journal durant ^ces dernières années,
nous avons entretenu les lecteurs des divers
soins qu'exige la Pomme de terre et nous
avons fait ressortir l'importance de ces soins
pour en obtenir les rendements élevés et ré-
munérateurs qu'on est en droit d'attendre
de sa culture.
De ces divers soins, il n'en est pas de plus
importants que ceux qu'exigent le choix et la
conservation des semences; la vigueur, l'état
de santé des plantes et leur rendement final
en dépendent en grande partie. Nous avons
déjà consacré un article à ce sujet anquel les
lecteurs intéressés voudront bien se repor-
ter (1).
Nous voudrions simplement leur rappeler
quelques-uns des principaux soins que les
loisirs des mauvais jours el les longues soi-
rées leur permettent de consacrer à la prépa-
ration de la future semence. Le temps n'est
plus où le cultivateur se contentait de
prendre sa semence sur ce qvii restait du tas
(Il C/wl.i- et conseruatioii îles plants île Pommes
lie terre. — Voir Journal d'.-igTicuUure pratique,
,1 mars et i .-wril 1918.
de consommation au moment de la plan-
tation ; il employait ainsi des plants flétris,
échaulTés par leur séjour en las et éborgnés,
parfois plusieurs fois. Opérer ainsi, c'est
aller au-devant d'un appauvrissement rapide
el certain el d'une récolte réduite de moitié
ou parfois plus. Les variétés actuelles, quoi-
que les plus robustes et susceptibles de
produire les rendements les plus élevés, sont
beaucoup plus exigeantes que les anciennes.
En fait, c'est dès la pleine floraison qu'a
dû commencer le choix des semences par
celui des plantes les plus vigoureuses el les
plus saines. Si ce travail a été fait et que les
tubercules de ces plantes aient été simple-
ment laissés en tas sous abri, il faut au plus
tôt les reviser pour en retirer ceux qui sont
trop petits, ne pesant au moins •'SO à 60 gr.,
tous ceux qui sont pourris ou moindrement
malades, enfin pour les aérer. L'air, la lu-
mière et la basse température sont, en effet,
les principaux agents de la bonne conserva-
tion des plants de Pomme de terre.
Si la quantité est trop grande pour ("qu'on
ne puisse les placer debout dans des clayet-
tes, comme on le fait pour les variétés de
so
M. .i:an dli'ly
première saison, il faut au moins les dispo-
ser en couche très mince, sur un sol sec ou
mieux des planches ou des étagères, tenir le
local très aéré et à une température basse, en
se contentant simplement d'en exclure la ge-
lée. Grâce à l'élat de ce milieu, les tuber-
cules restent fermes, verdissent et ne ger-
mei't que très lentement, toutes conditions
extrêmement importantes pour la vigueur de
la plante à laquelle ils donneront naissance.
Nous ne saurions trop insister sur l'impor-
tance exceptionnelle de ces soins de conser-
vation, pour prolongt-r la vitalité des se-
mences locales. Le prix élevé des semences
étrangères, la difficulté et les aléas des trans-
ports les rendent plus impérieux encore.
Les gros tubercules qu'on livre générale-
ment à la consommation ou à la vente, cons-
tituent d'excellents plants parce que leur vo-
lume assure leur provenance de plantes vi-
goureuses et probablement saines. Leur cou-
page, fait longtemps à l'avance, en tranches
de poids équivalente celui que nous venons
d'indiquer, ofTre l'avantage de permettre d'éli-
miner tous ceux apparemment sains à l'exté-
rieur, mais dont la chair présente les moin-
dres taches de décomposition. Ces tuber-
cules, évidemment infestés par la maladie, ne
produiraient ([ue des plantes chétives et des
tubercules rares et petits. Le coupage durant
l'hiver offre encore cet avantage de permettre
de les éliminer alors qu'ils sont encore utili-
sables, au moins pour la nourriture du bé-
tail. En outre, les yeux de la base des tuber-
cules étant plus petits et plus lents à se dé-
velopper que ceux du sommet, le coupage
hâte leur grossissement. La pourriture n'est
pas à craindre si les tubercules sectionnés
sont placés en couche très mince et dans un
endroit bien ventilé. Grâce à l'amidon qu'elles
renferment, les cellules sectioimées forment
rapidement, en desséchant, une croûte iso-
lante qui s'oppose bientôt à la déperdition
de l'eau que renferme le tubercule.
A défaut de tubercules provenant de plan-
tes choisies durant le cours de la végétation,
il vaudrait mieux faire venir des semences
d'une région située toujours au nord que de
s'obstiner à vouloir replanter des tubercules
obtenus dans la propriété, surtout si les
plantes ont été malades et la production très
faible, car on peut être certain que les se-
mences nouvellement importées donneront
un produit plus que double de celui_^des se-
mences locales.
Quelque peine et "quelque prix que puisse
coûter au cultivateur le renouvellement de
sa semence, il y trouvera toujours un très
gros bénéfice ; tous les frais de culture et la
valeur locative de la terre restent les^mémes,
quelle que soit la nature des semences. C'est
là un autre fait sur lequel nous attirons
tout particulièrement l'altenlion des culti-
vateurs, aujourd'hui surtout ,'que les frais
d'exploitation des terres sont devenus extrê-
mement coûteux.
A quoi bon, en effet, faire des labours
profonds, répandre des engrais très coûteux,
donner ensuite, plusieurs binages non moins
onéreux si l'on sait par avance que l^s se-
mence s que l'on va confier à cette terre sont
appauvries et incapables d'en tirer tout ce
qu'elle peut leur fournir en éléments nutri-
tifs?
Si malgré tout on se décide à employer
ses propres semences, il faut au moins leur
accorder tous les soins qu'elles exigent et
dont nous venons d'indiquer les principaux.
Lorsque ces vérités seront entrées dans
l'esprit de tous les cultivateurs et surlout
des petits propriétaires, pour qui les acliais
de bonni s semences sont plus pénibles, la
production agricole, en général, et celle de la
Pomme de terre en particulier, se trouvera
singulièrement augmentée, car beaucoup de
cultures ne rendent pas la moitié de ce
(ju'elles pourraient fournir si toutes leurs
exigences étaient complètement satisfaites.
Ajoutons pour terminer que lorsqu'on se
trouve amené à renouveler ses semences de
Pommes de terre, et il y a toujours intérêt à
le faire tous les deux ou trois ans au plus, il
y a grand avantage à les recevoir de très
bonne heure, de façon à pouvoir les soigner
comme elles doivent l'être.
Les Hollandais qui s'adonnent à la culture
de la Pomme de terre pour l'exportation
viennent de fonder une Société coopérative
pour la production des plants de pommes de
terre. La routine reslera-t-elle donc éternel-
lement notre guide?
S. MOTTET.
M. JEAN DUPUY
Un des hommes qui ont, au cours des l et dans la presse politique, M. Jean Dupuy,
trente dernières années, exercé la plus grande est mort à Paris le 31 décembre dernier,
inlluence dans les assemblées pailementaires ! Né le 1" octobre 1844, il était dans sa
M .11: AN DLl'LY
soixante-seizième année. Elu en 1801 séna-
teur des Hautes-Pyrénées, il fut suecessive-
ment ministre de l'Agriculture, minisire du
Commerce, ministre des Travaux publics, et
enfin ministre d'Etat pendant la guerre. Di-
recteur du Petit Parisien, il était président
du Syndicat de la Presse parisienne.
A. ces divers titres il en joignait un, qui
fut généralement peu connu; ce fut d'être
un agriculteur et un viticulteur de premier
ordre. Celte qualité lui ouvrit les portes de
r.\cadémie d'A-
griculture ; il y
fut élu en 1906
membre titulaire
dans la Section
des Cullures spé-
ciales.
Ce n'était ni le
sénateur , ni le
président du
puissant Syndi-
cat de la Presse
parisienne. ni
même l'ancien
ministre de l'A-
griculture , qui
avait fixé l'atten-
tion sur son nom.
C'est à la valeur
personnelle du
propriétaire -
agriculteur , de
l'éleveur, du vi-
ticulteur que
l'Académie avait
voulu rendre la
justice qu'elle
méritait.
Si l'autorité
dont Jean Du-
puy jouissait
dans la presse lui avait créé un haut prestige
à Paris, c'est surtout l'importance des ser-
vices rendus comme propriétaire-agi'iciilteur
dans le département des Hautes-Pyrénées
qui lui valut son premier mandat de séna-
teur en 1891.
En efîet, portant un intérêt passionné aux
affaires agricoles, il avait organisé à Villem-
bits, dans l'arrondissement de Taibes, un
domaine modèle, à la fois par la création de
prairies irriguées, par celle d'un haras de la
célèbre race chevaline tarbaise et par la re-
constitution de vignes détruites par le phyl-
loxéra; la pépinière qu'il y établit avec les
meilleurs plants du pays fut éminemment
utile pour la rénovation du vignoble dans la
Fig. y. — Portrait de Al. .ItA.N Uupuy ^lSi4-ltfiaj
région. Soucieux du progrès par l'enseigne-
ment, il mit une partie de ce domaine à la
disposition de l'Etat, à titre gratuit, pour
l'organisation d'une Ecole pratique d'agri-
culture. C'est dans le môme esprit de propa-
gande du progrès qu'il créa un journal agri-
cole populaire, VAgricullure nouvelle, qu'il
fit i)roti(er de la puissante organisation du
Petit Parisien.
Désireux de contribuer à relever les ruines
provoquées par le phylloxéra dans les parties
les plus célèl)res
du vignoble
français, il entre-
prit de donner
l'exemple de
l'application des
meilleures mé-
thodes à suivre
pour triompher
de cette crise.
Son choi.x se
porta sur deux
domaines impor-
tants, arrivés au
dernier degré
du dépérisse-
ment ; l'un est
situé dans les
Charenles, c'est
le domaine de
Gibaud, dans la
commune de
Fouilloux , ar-
rondissement de
.lonzac. L'autre
est le château Se-
gonzac, à Blaye,
dans les palus
de la Gironde.
La tache était
ardue, elle ne
rebula pas Jean Dupuy; avec la rigoureuse
méthode qui caractérisait son esprit d'ini-
tiative, son audace piaidente, sa ténacité qui
ne reculait devant aucune surprise, il réalis;i
son programme avec une régularité qui sou-
vent étonna ceux qui en furent les^témoins.
Ces deux créations, car ce furent de vérita-
bles créations, comptent, à juste litre, parmi
les succès les plus remarquables des pion-
niers de la viliculture moderne. On n'eut pas
à s'étonner que la Société des Viticulteurs
de France l'appelât un jour à sa présidence.
Lorsque Jean Dupuy entra au Sénat, il
avait donné déjà les preuves de son expé-
rience des affaires agricoles : il acquit bien-
tôt une haute autorité dans ce domaine. La
ÏKACTICUH AVh.liY
précision et la clarté des ra|iports dont il ;
était chargé, le sang-froid qu'il déployait I
dans les discussions, la sincérité de ses con-
victions, étaient autant d'éléments de succès
pour les causes dont il se faisait l'avocat.
Après avoir été plusieurs fois rapporteur
pour le budget de l'Agriculture, il entra au
ministère de l'Agriculture en 1899, pour y
rester durant trois années. Dans ces fonc-
tions, comme toujours, ses qualités de déci-
sion et de fermeté, mêlées d'une exquise
douceur, lui conquirent l'estime et l'affection
des populations rurales; il lit beaucoup de
bien, mais n'aima jamais à s'en targuer. .Vu
cours de cette période, il eut à poursuivre
l'étude et la soIutLoo de quelques-uns de»
problèmes les plus diélicals de la législation
douanière; il apporta dans ces circonstances
une nouvelle preuve de la netteté die son ju-
gement et de sa volonté tenace de Caire
aboutir les solutions les plus coatormes à
Tintérôt bien compris du pays. S'il a'en fut
pas l'auleur, il défendit et fit aboutir le pro-
jet sur la création des Caisses régionales de
Crédit agricole mutuel. D'autre part, il tra-
vailla à donner une vive impulsion aux em-
plois industriels de l'alcool.
Lorsqu'il quitta le minisière de l'Agricul-
ture, il ne cessa pas de s'intéresser aux
affaires agricoles. Au Conseil supérieur de
r.\griculture, au Conseil supérieur des IFa-
ras, à la Société naliouale (J'encourngeuienl
à r.\gricullure dont il était vice-président,
ses avis étaient écoulés avec déférence, car
ils étaient toujours inspirés par le souci du
bien général.
Tel fut riiom'me d'Mtat éminent dont nous
saluons le départ avec émotion. Porté par
sou talent et son énergie à une situation e\-
ceptionBelle, il' conserva toujours la simpli-
cité et la douce aménité qui caractérisaient
sa nature.
Sans empiéter sur les autres aspects de la
brillaate carrière de .leaii Diipuy, l'Agricul-
ture a l'e droit de le revendiqvier comme un
de ses champions les plus dévoués. Elle s'in-
cline avec respect devant sa mémoire et elle
conservera le souvi'uir dos services qu'il lui
a rendus.
IIk.nhv Sacnirh.
LA >[L\ERALÎSATÏON DU LAIT ÉCRÉMÉ
MM. André Gouin et AHdoiiaoîd! expriment,
dans le journal du S diécemfece, l'opinion
que j'ai affirmé à la légère la séparation par
ïikréinafie cenlrifuqx d'une partie du phos-
phate de chaux contenu dans le lait ;je ne
parle pas du petit-lait résultant de l'ècrémage
spontané). Je répooidirai à cela que j,e me
suis basé sur mes expériences personn'elles,
laites pendant vingt aos, ea suivant au
laboratoire toutes les opérations d'une lai-
terie centrifuge travaillant en moyenne
20 000 litres de lait par jour.
Mes contradicteurs établissent un bilan de
fabrication du beurre qui, comme bien
d'autres, n'a qu'un défaut, c'estd'ètre incom-
plet; ils n'y font figurer ni les boues d'écré-
meuse, ni le babeurre, ni le petit-lait du
malaxage. Je me contenterai de les prier de
réfléchir à l'origine du phosphate de chaux
que l'on trouve dans les boues d'écrémeuse,
et dont la proportion est d'ailleurs fort va-
riable selon le degré d'acidilication du lait,
l'ancienneté de la traite, la vitesse et le débit
du bol, etc.
En ce qui concerne l'élevage des veaux, je
ferai remarquer à M.André Gouin que .si, dès
ses premières expériences, il a préconisé les
a.liitneats complémentaires riches en plios-
phates (viande desséchée, poudre d'os), c'est
que sans doute il s'était aperçu que le ration-
nement au lait écrémé élail déficient.
Enfiim, pouT donner k mon expérience per-
sonnelle quelque valeur, je suis lieureux ào
pouvoir en référer à l'autorité de mon savant
maitre le professeur Duciaux, qui mieux que
quiconque a étudié les questions laitières et
perfectionné les méthodes d'analyse du lait
pour leur donner une plus grande précision.
« La paroi du tambour se recouvre pendant
le travail d'une couche glaireuse grisâtre,
d'aspect peu appétissant, et qui contient,
avec toutes les impuretés du lait, un excé-
dent de caséine dû à la caséine à l'étal de
fins grumeaux que le mouvement rolaloire
expulse à la périphérie, et le phosphate d'.
chaux en suspension ». (Principes.de laiterie
de Duciaux.)
Raoitl Gocik,
Ingénieur sgronomo.
TRACTEUR AYERY
Le petit tracteur Avery, présenté par la l est surtout proposé pour la culture des vi-
maison Th. Piller, ^24, rue Alibert, à Paris, ' gnes; il a déjà fonctionné pratiquement aux
SITUATION AGRICOLE OANS LES VOSGES
essais de Metlray; dans des essais de Gri
gnon, ce pelit tracteur déplaçait très facile-
ment \ine moissonneuse-lieuse Wood.
La photographie ci-jointe, prise à Senlis
(Hj;. 10), représente ce .tracteur dont le mo-
teur, à 4 cylindres verticaux (C^.OTG d'alé-
sage ; course du piston 0"'.1U0), tourne à rai-
son de 1 200 tours par minute. Le moteur ac-
tionne, par un plateau, une roue à friction
solidaire d'un arbre carré; ce dernier est
chargé d'entraîner l'arbre intermédiaire,
dont les pignons extrêmes commandent les
roues motrices par des couronnes dentées
intérieurement.
La vitesse iravancement peut varier de
1 000 à 6 000 mètres à l'heure ; elle est déter-
minée, comme la marche arrière, par la po-
sition -de la roiue à friction relativement à
l'axe du plateau solidaire de l'arbre intermé-
diaire.
Les roues motrices ont leur bandage garni
de saillies (comme celles des roues de fau-
cheuses); pour le travail, on leur ajoute laté-
ralement un bandage supplémentaire, sur
lequel on fixe les cornières d'adhérence.
Les roues motrices ont 0™.0j de diamètre
et une largeur de bandage de 0°.i30 (roule-
ment sur mute ou O'^.^ioO (en travail). Les
deux roues avant, très rapprochées, onl
un diamètre de 0°'.70O et un bandage large de
It). — Tracteur Avei'v.
0"'.120. L'empattement est de 2 mètres.
L'ensemble a pour dimensions extrêmes :
longueur, 2''.70j largeur, l"'.2o , hauteur,
1"".20. Le poids total est de 1 dOÛ .kiJogr.,
dont 700 sur les roues motrices qui exercent
une trèsfaible pression sur le sol.
D'après les essais de M. Ringelmann, le
tracteur exerçant un effort moyen de 447 ki-
logr., à la vitesse de i"'.Q'J par seconde, pré-
sente une consommation horaire de 2 kil. 76
d'essence minérale. Dans un autre essai, à la
vitesse moyenne de 1 mètre par seconde, la
traction moyenne pratiquement utilisable
était de 492 kilogr.
Dans la ligure 10, le ti'acteur Avery est at-
telé à une charrue du siège de laquelle le
conducteur dirige l'appareil (à cet effet,
l'arbre du volant de direction est prolongé
en arriére du tracteur) : inutile d'ajouter que
la charrue peut être remplacée par toute
autre machine de culture ou de récolte.
R. Dessaisaix.
SITUATION AGRICOLE DANS LES VOSGES
Gréuianviliere-Vagiiey. 2'J décembre VH'^).
Les pluies et neiges continuelles que nous
subissons depuis deux longs mois se sont grave-
ment accentuées pendant cette dernière quin-
zaine. L'iûondation du 24 aUeignit le maximum
cûunu qui n'avait plus eu liew depuis 1893, d'après
54
LSS ENNEMIS DES GIIAINS EMJli.VNGES
ce qu'en dit un journal d Epinal en rendant
compte de TirrupliMn des eaux dans les parties
basses de la ville. Là, comme en d'autres loca-
lités, les provisions en caves des points envahis
sont perdues, ce qui n'atténuera point les
difrioullés de la vie qui vont toujours en augmen-
tant.
D'un autre côté, que de dommages dans les
champs trop nombreux qui sont fortement ra-
vinés! Les champs fraîchement labourés, ense-
mencés sont, naturellement, plus endommag'^s.
Par ces intempérie.*, les céréales sont d'un as-
pect chétif. Il faudrait un temps plus sec avec
température fivorable pour laffermirles racines
et donner de l'essor aux tiges avant l'arrivée des
froids.
Sous l'action des eaux, il s'est produit de
nombreux accidents matériels dont les répara-
tions vont nécessiter bien des dépenses et du
travail. .Aujourd'hui, les débordements sont en-
core à des niveaux considérables et le temps
reste à la piuie.
J -B. .Ur.rjuOT.
LES ENNEMIS DES GR.\LNS ENGRANGES
Si le cullivaleur peut avoir intérêt à
vendre ses grains à la récolte, il peut se faire
aussi qu'il ait avantage à les conserver pen-
dant un cerlain temps, jusqu'à ce que, par
exemple, le relèvement des cours lui per-
mette une opération avantageuse. Il laul
donc, en attendant, qu'il dépose ses céréa'es
dans un local spécial, où des soins particu-
liers de pelletage et d'aéralion puissent leur
être donnés. 11 faut également qu'il se préoc-
cape de la lutte contre les ennemis des
crains, insectes et rongeurs, susceptibles de
lui infliger des pertes sensibles durant cette
période d'attente.
Le plus redoutable des premiers est assu-
rément le charançon du blé, plus connu sous
le nom vulgaire de calandre, qui dérive d'ail-
leurs de son nom scientitique, Calendra ç/ra-
naria. C'est un petit curculionide de l'ordre
des Coléoptères, dont les ravages dans les
greniers sont connus depuis fort longtemps.
Ce minuscule insecte brun mesure à peine 3
à 4 millimètres de longueur et 1 millimètre
de large. On le caractérise facilement grâce à
son prothorax énorme et à son rostre bien
développé, exactement placé dans le prolon-
gement de la tète, et qui porte deux anten-
nes, généralement coudées à la séparation
des deux arlicles. Le corselet, très net, est
sensiblement aussi long et aussi large que
les élytres, qui sont à la fois marquées de
stries et de ponctualions.
Ce Coléoptère hiverne dans le moindre trou
de mur ou la plus petite fissure de plancher,
et il apparaît au printemps, dés que la tem-
pérature atteint 10 degrés, c'est-à-dire en
avril ou mai suivant le climat local. L'accou-
jilemenl a lieu et la femelle fécondée se
préoccupe aussiiôt de trouver un abri qui
soit en même temps un magasin à vivres
pour chacun des 6 000 individus qu'elle est
susceptible de procréer dans une seule sai-
son. A cet effet, elle creuse un petit trou
invisible à l'ceil nu, au niveau du sillon des
grains, dépose dans cette cavité un œuf mi-
croscopique, puis obture la cachette à l'aide
d'une sécrétion cireuse [qui se tiouve être de
la même couleur que l'enveloppe de la graine.
De cet œuf nail, dans la semaine, une larve
blanchâtre, allongée en neuf anneaux, au
bout desquels ,se trouve une petite tête cor-
née dont les mandibules puissantes atta-
quent la farine en se dirigeant vers le centre
et vidant lentement le grain, dont elles ne
respectent que le son. Par suite, rien ne tra-
hit extérieurement la présence du parasite.
En trois semaines, environ, le magasin est
épuisé et la larve s'immobilise à l'élal, de
nymphe pendant une quinzaine pour sortir
de cet état intermédiaire à l'état d'insecte
parfait qui va s'accoupler aussitôt et recom-
mencer le cycle précédent autant de fois que
la durée de la belle saison le permettra.
Sous le climat de Paris, la température
cessant d'être favorable vers septembre, et le
cycle demandant de quarante à quarante-
cinq jours pour se dérouler, on n'observe
guère que trois générations annuelles; mais
sous les climats plus chauds, on en compte
parfois le double ; on conçoit dès lors que les
dégâts puissent être considérables en raison
de la fécondité des fi-melles. Les mâles meu-
rent après l'accouplement et les femelles
succombent une fois leur ponte terminée,
mais il n'en reste pas moins que ces deux
calandres ont assuré la naissance de io à
30 000 individus, pouvant représenter autant
de grains détruits.
Le charançon du blé est donc particulière-
ment à craindre et on doit n'épargner aucun
des moyens susceptibles d'assurer leur des-
truction ou d'entraver leur énorme dévelop-
pement. Leurs mœurs mêmes nous fournis-
sent à ce point de vue des indications pré-
cieuses. Les entomologistes enseignent, en
effet, q'ie cet in=ecte aime la quiétude, un^
LE BLE ET LE PAIN EN TUNISIE
chaleur douce et s'accommode mal de la
lumière et des odeurs fortes. On troublera
donc son repos par des pellelages fréquents,
qui ont, en outre, l'avanlage d'aérer les tas
et d'abaisser la tempéralure; on laissera de
plus pénétrer la lumière qui les met en fuite.
Entre deux opérations, on peut parfumer
fortement l'almosphére à l'aide de plantes
qui, comme l'absinllie, l'ail, la lavande, la
rue,ranis,lafleurde houblon; le sureau, etc.,
ont une odeur très accusée.
On a recommandé lorsqu'un grenier est
envahi par les charançons, de le vider et de
n'y remettre du grain qu'un an après, atin de
laisser mourir d'inanition les insectes exis-
tants. Encore faut-il ne l'emplir à nouveau
qu'après avoir supprimé lous les refuges pos-
sibles pourle repos hivernal. Leplancherdoil
ètie soigneusement vérifié au point de vue
des joints, et il est même recommandable de
1 elablir sur plafond plein et de le recouvrir
d'une coulée d'asphalte. Les murs, passés à
la chaux ou au plâtre, doivent être bien lis-
ses. Les lignes d'interseclion du plancher et
des parois ne doivent laisser aucun vide et il
est prudent d'assurer la liaison par une pe-
tite zone de ciment.
Quant aux grains envahis, on peut les trai-
ter par le sulfure de carbone, qui a pour effet
d'axphyxier les larves. D ms ce but, on
verse le grain dans un tonneau, on ajoute de
20 à 50 grammes de sulfure par hectolitre, on
roule quelques instants le tonneau pour assu-
rer la bonne dissémination des vapeurs et on
abandonne au repos pendant 24 heures. A
défaut de sulfure de carbone, on peut em-
ployer l'aride sulfureux liquide qu'on trouve
actuellement dans le commerce; on peut
aussi utiliser la chaleur, car à partir de 30 de-
grés les charançons sont détruits, adultes
et larves, et à celte tempéralure la f.tcullè
germi native n'est pas altérée à la condition
cependant qu'on n'opère que sur du blé bien
sec. Il existe des étuves et des fours rotatifs
permettant d'atteindre ce but.
Il est enfin possible d'éliminer les grains
vides, en tout ou partie, par la calandre, à
l'aide de tarares à grande vitesse, dont le
tambour en bois est muni d'arêtes Les grains
attaqués sont broyés et passent avec les cri-
blures, tandis que Ips grains sains résistent
parfaiienient.
Mais on conçoit que mieux vaut prévenir
que guérir. Aussi est-ce sur le grenier lui-
même que doit porter toute l'attention.
Avant d'y introduire le grain, il est toujours
prudent de détruire les insectes qui peuvent
1 habiter, à l'aide de sulfure de carbone ou,
plus aisément, avec de l'acide sulfureux. 11
suffit de bien clore les issues et d'y faire
briller du soufre à raison de 300 à 500 gram-
mes par 10 mètres cubes. On ajoute de 30 à
100 grammes de salpêtre pour faciliter la
combustion et quaranle-liuit heures après on
aère largement.
L'ensilage bien fait donne des résultais
parfaits, mais il ne répond pas à un besoin
réel pour les grains qui ne séjournent jamais
longtemps chez le producteur.
(.4 suivre.} Francis Marre.
LE BLE ET LE PAL\ E\ TUMSIE
On sait maintenant où nous a conduits la poli-
tique du pain pendant la ^'uerre : gaspillage et
diminution de la production du blé, exportation
exagérée de capitaux, dépenses extraordinaires
évaluées pour 1919 à 2 600 millions.
Le luxe de précautions que prend actuellement
le Gouvernement français pour modifier cette
politique et la ramener vers une voie plus nor-
male semble provoqué par des inquiétudes qui,
pour un esprit averti, sont rien moins qu'exa-
gérées.
Aussi serait-il particulièrement intéressant, à
l'heure actuelle, d'exposer la répercussion que
les variations de la taxe du pain ont provoquée
sur l'esprit des populations dans les pays où
l'équilibre entre le prix du pain et le prix du blé
a été rétabli depuis l'armistice.
La Tunisie en fournit un saisissant exemple
que nous essaierons d'analyser ci-dessous.
A l'époque de l'armistice, le prix du blé chez
le producteur était fixé à 60 fr. Les mino'iers re-
cevaient du Gouvernement, en vertu de l'arrêté
du 3 avril 1918, une rislourne de 6 fr. 80 par
quintal de blé moulu, qui les oblif^paità livrer.la
farine aux boulangers à 67 fr. les 100 kilogr., et
le prix du p.iin de ménage était fixé à 0 fr. 6d.
Les pains de fantaisie n'étaient pas taxés, et les
boulangers les vendaient à un prix variant entre
0 fr. 75 et 0 fr. 8o le kilogr. Quoiqu'd n'y eût
qu'une seule qualité de farine, que pain de fan-
taisie et de ménage fussent tirés du même pé-
trin, et ne différent que par la forme — la forme
ronde étaut réservée aux pains de ména;^e — la
population européenne consommait, malgré son
prix, environ cinq fois plus de pain de fantaisie
que de pain de ménage.
La rislourne aux minotiers était payée sur les
bénéfices réalisés par l'État tunisien sur les
ventes de blé qu'il avait consenties à la métro-
pole.
Ces bénéfices ayant laissé des excédents de
recelles, les ristournes aux minotiers furent por
56
EMPLOI DE LA YESCE BLANCHE DANS LA DÉCOUATION DES Al'l'AUTEMENT.S
tées par arrêté du 27 novembre 1918 à 11 fr. 75
par quintal de lilé; le prix du quintal de farine
fut réduit à 01 fr. les 160 krlogr. et celui du pain
à 0 fr. 60 le kiloyr.
Cette mesure passa totalement inaperçue de la
population comme de la presse qui se boiiia à
enregistrer les termes de l'arrêté.
Dès son arrivée, M. Flandin, Hé.sident géuéraJ,
sentit la nécessité d'assainir la situation cora-
mïrciale, de ne pas imposer aux linances tuni-
siennes une forte dépense que la métropole re-
fuserait d'assumer plus loiigtemp.«, enfin de ne
pa;s avilir le pain en le maintenant à un prix
artiûciel. inférieur à. celui que devaient bientôt
atteindre orge, avoine et fèves en grains.
iNéanmoins le Riîsidenl général attachait une
grande importance h ne pas grever de charges
nouvelles le budget des ménages pauvres ou éco-
nomes; aussi fit-il étudier par ses services les
moyens qui permrttraient — tout en dégageant
les finances de l'Etat — de maintenir sinon tous
les produits de la boulangerie, du moins quel-
ques-uns d'entre eu.\ à un piix sensHilfment
égal à celui qui avait été pratiqué jusqu'alors, et
ceci de la façon la plus libérale, sans recourir à
la création de caries ou de listes d'indigents et
de nécessiteux.
On sait qu'en Tunisie la population indigène
consomme plus particulièrement de la semoule,
fabriquée avec le blé dur, alors que la |iopula-
tion européet)ne consomme du pain de fariue
de blé tendre.
Or, au coui-s de la fabrication de la semoule^
une parlie du blé est réduite en farine. Jus-
qu'alors ces farines avaient été obligatoirement
incorporées à la farine de blé tendre.
Ces farines dures, lorsqu'elles ne sont pas mé-
langées de farines bises, donnent un excellent
pain doré, fort nourris.sant, et d'un goût des
plus agréables, ayant l'avantage de ne rassir
qu'au bout de deu.x ou trois jours. La question
du pain à bon marché fut doue résolue grâce à
l'usage des farines dures sans mélange.
11 fut décidéj que toute ristourne sur le
pris du blé serait désormais supprimée. Au
lieu d'un seul pain, les boulangers seraient au
torisés à l'avenir à en fabriquer deux : l'un de
farine de blé tendre qui serait vendu 0 fr. 80,
l'autre de farine dure qui serait vendu 0 fr. 0';.
A cet ''fl'et, les boulangers qui en leraient la
demande seraient autorisés à recevoirdes farines
dures non mélangées, qui leur seraient délivrées
à un prix tel que la panification leur- laissât
un bénélice au moins égal à celui qu'ils reli-
raient des panilicalions ordinaires.
Ces mesures furent sanctionnées par'des arrêtés
du S.j octobre 1919.
Ainsi donc, à dater du l"' novembre 1919, la
Tunisie ne déboui-sait plus un sou poui- sa poli-
tique du pain et elle mettait à la disposition de
sa population :
1" Un pain de farine de blé dui- au prix de
0 fr. Oj, d'excellente qualité, particulièrement
nourrissant et de fort bon goût, bien que de cou-
leur légèrement accusée, non pas bise, mais
dorée;
2° L'n pain de farine tendre qui devait être
vendu sous la forme ronde an prix de 0 fr. 80
le kilosramme avec pesage obligatoire, et tous
les autres formes, à la pièce, de sorte que
son prix de revient moyen ressort alors à 1 fr.
environ le kiloi-'ramme.
Cet arrêté laissa la population ouvrière sur-
tout aussi indifférente que celui qui l'avait
abaissé. Les faits suivants en sont la confirma-
tion. La consommation journalière du pain dans
les grandes villes du nord de la Tunùsie est
à peu près de 90 000 kilogr. Elle se décompose
comme suit : 20 000 kilogr. environ de pain rond
de farine de blé tendre, au prix de la taxe, à
0 fr. 80; 70 000 de pain de fantaisie, ressortant
à <inviron 1 fr. le kilogramme, et /iU(( cents kilo-
grammes de pain de blé doi- à 0 fr. C^.
Or, les salaires de ii et 0 fr. par jour sont en-
core les plus courants en Tunisie; les chiffres
ci-dessus n'en sont donc que plus topiques. La
population européenne n'attache aucune impor-
tance au prix du pain. Ce qu'elle veut, ce n'est
pas seulement du pain blanc, c'est du pain de
luxe. \.
E31PL0I DE LA YESCE BLANCHE DANS LA DÉCORATION
DES APPARTEMENTS
Celle plante i Vicia alha) est surloul cultivée
du.ns le sud-ouest comme fourrage ou pour son
grainblancquieslemploy-équelquefoispourla
nourriture de l'homme et des pigeons. Elle a
une autre qualité : celle de pouvoir servir à
la décoration des apparlements en hiver.
On prend quelques-unes de ces graines
qui sont blanches el grosses comme une len-
liUe. On les sème dans des pots contenant de
la lerre ordinair'e. On les arrose et on les
place à l'obscurilé à une température assez
douce. Les graines g-ernient et les plantes,
sous l'influence de l'humidité et de l'obscu-
rité, s'étiolent, puis se ramifient et produi-
sent un feuillage léger.
Quand on juge les plantes suffisamment
grandes, 0'".iO ou O^'.oO, on les place au.\
endroits qu'on veut décorer. Ces potées for-
ment alors des touffes toute blanches qui, soit
seules, soit iissociées arec d'autres plantes à
fleurs, oflrenl un aspect fort agréable.
Ces toufFes blanches durent un mois, un
mois et demi; elles verdissent ensuite, puis
deviennent bonnes à jeter. Mais on conçoit
qu'il soit aisé de préparer ù l'avance cies
polées éclielonnées. 1 kilogr. de graines
suffit amplement pour la provision de tout
un hiver.
Quinze à trente graines sont néces-
ACADÉMIE D'AGRICULTURE DE FRAiN'CE
de
•in
saires 'par pot et_l kilogr. contient îoOOO
graines environ.
11 faut ajouter c[ue le prix de ces graines,
qu'il est facile de se procurer, est relative-
ment bas. Raymond Dupré.
RECONSTITUTIOX DU CHEPTEL EN BELGIQUE
On a signalé précédemment ici les me-sures
adoptées en Belgique en vue de favoriser le
développement de l'élevage. Au cours de cette
année, un des soucis primordiaux a été de
combler les vides faits dans le cheptel par les
réquisitions pendant l'occupation allemande.
Dans une séance de la Chambre des repré-
sentants, le baron Ruzette, ministre d^ l'Agri-
culture, a indiqué en ces termes ce qui a été
réalisé jusqu'ici : '
Le Département de l'Agriculture a acquis et
réparti : 31 clliô chevaux appartenant à l'armée
anglaise et à l'armée canadienne ,eu deliors des
milliers de chevau.x et mules vendus directement
pîr l'armée anglaise, après accord avec le Gou-
vernement) ; 1 0j9 exceltentes juments de trait et
2 694 chevaux dits « butin de guerre > de l'armée
belge; 1 3oO tètes enviion (clievau.t, bétail, mou-
tons, porcs) repris aux établissemenlsd'inialides
belles en France et au parc de bétail de l'armée;
6'i étalons récupérés en Allemagne en vertu de
l'armistice; (i'j juments et 10 poulains achetés
dans le grand-duché de l.uxemboui-g. De prove-
nance anglaise : riOi génisses, vaches et taureaux
de la race Uairy Slioi'thorn; 2 S'-io vaches et gé-
nisses, presque loutes en état de gestation:
20 taureaux, 400 moutons, tOO porcelets prove-
nant de Hollande.
De son côté, le Département du Ravitaillement
a acquis 489 bêtes canadiennes miigres pour l'en-
graissement.
Ont été répartis également : 070 bovidés,
6o6 porcs, 606 moutons, 409 chèvres, 3 000 ani-
maux de basse-cour, etc., constituant le don fait
par l'« Agricultural Itelief of Alliées « et réser-
vés, conformément au désir des donateurs, aux
régions dévastées.
tCnfin, le Dépui'tement a appuyé, auprès du
Département de l'Agriculture des Pays-Bas,
70'J demandes des communes de la région dite
des étapes, sollicitant l'obtention de permis d'ex-
portation pour un total de 42 OoO bovidés et
2 350 moulons.
En résumé, le Département de l'Agriculture est
intervenu pour l'acquisition et la répartition de
33 494 chevaux, 38 183 bovid'^s, 4 035 moutons,
937 porcs et 3 111 tètes de petit bétail, soit donc
101 760 tètes.
D'autre part, en vertu du traité de Ver-
sailles, il est attribué à la Belgique, sur les
récupérations exigées en nature de l'Alle-
magne : 9U000 têtes de bétail bovin (35 ÛÛO
génisses pleines, 23 000 vaches pleines,
0 000 vaches à lait, 25 000 jeunes génisses,
2 OOO taureaux), 10 00 J juments et pouliches
et 200 étalons, 20 000 brebis et 200 béliers,
13 000 truies; mais, à raison de l'épidémie
de trichinose qui sévit en Allemagne, ces
derniers seront remplacés par des chèvres et
des volailles. La récupération de ce bétail a
commencé à la date du 13 octobre.
G, Gaudot.
ACADEMIE D'AGRICULTURE DE FRANCE
Séance du 24 décembre 1019 îsuite).
Les Eucalyptus rouges ou Faux Acajou.
M. duignard présente une note .le M. le doc-
teur Trabut, correspondant, sur la valeur de cer-
taines espèces d'Eucalyptus.
Depuis 1873, M. le docteur T.rabut étudie nos
Eucalyptus acclimatés à la réi;ioii méditer-
ranéenne, et dont le développement est en
moyenne cinq fois plus rapide que celui des
autres arbres indigènes ou acclimatés.
Il attire spécialement l'attenlion sur une caté-
gorie d'Eucalyptus que les Australiens nomment
Red Gurn ou Faux acajou, les Eucalyptus à bois
rose ou rouge.
Ces espèces, aujourd'hui assez répan'ues,
peuvent déjà être exploitées. Milheureusement,
pendant la guerre, beaucoup d'arbres ont été
utilisés comme combustible.
Les Eucalyptus à bois rouge peuvent être em-
ployés pour la confection de très beaux meubles
ayant toute l'apparence et la valeur de meubles
en Acajou.
L's espèces d'Eucalyptus pouvant fournir un
bois rose ou rouge, un simili-acajou, et déj^i
communs dans les cultures sont :
E. rostrata et une forme hybride, E. Ahjcrien-
sis; E. cotrijoides, faux-acajou des .Australiens, et
un hybride E. coti i/oides \ roslrata, E. Trabuti
Vilm., etc.
Toules ces espèces sont de culture facile dans
le nord de l'Afrique. L'E. Algeriensi^ s'est même
naturalisé; on le trouve, assez souvent, aux
bords des cours d'eau à l'état subspontané.
IL HiTIER.
58
CORRESPONDANCE
CORRESPONDANCE
— .>/. J. J. {Orléans). — Pour prendre un bre-
vet d'invention, la loi oblige à observer cer-
taines dinjeiisions et détails dans les dessins et
dans le texte. Vous pouvez vous adresser à
MM. Dupont et EUuin, ingénieurs-conseils, 42,
boulevard Bonne-Nouvclle, à Paris.— M. R.)
— N" 6030 [Charente). — La figure II donne
la vue en plan d'un char lorrain à liraonières
dont vous avez pu apprécier, pendant la guerre,
les qualités de légèreté et de solidité. En voici
la légende : h, essieu du Irain avant; g g', roues
avant; a a', longe, articulée en l et reposant sur
la payolte jf maintenue par les armons ii' reliés
par la traverse m; les liraonières pp', 77', as-
semblées par la traverse n sont reliées aux ar-
mons par la broche /;; d, sellette supportant la
fonçurc de la caisse; la longe au' est reliée à
l'essieu arrière c par les fourchas 6 et 6' ; /' /', roues
arrière.
Voici les dimensions principales ordinaire-
ment adoptées :
Petit char, à limonières : diamètre des roues,
avant O^.Sb, arrière i"..30; bandages, O^.OO de
large et 0".02 d'épaisseur; écarlement des roue.s
sur leur essieu [voie), 1™.34 à 1".38; écarlement
des essieux '(empattement), 2™. 50; longe, 3°". 80
de long et 0"'.12 de diamètre; fonçure de la
caisse, 3™. 80 de long et {".lO à i^.Ia de large.
Grand char, à flèche : diamètre des roues, avant
O^.Oa à 1 mèlr"", arrière l".*» à 1".50; bandages,
G".!! de large et O^.OS d'épaisseur; voie, 1" 38;
empattement, 3"". 35 à 3". 60; longe, i'^.y.i de
long et O^.IS à 0°>. 14 de diamètre ; tonçure, 4". 90
de long et 1°'.10 à l^^.lo de lar;;e.
Ces (^ars conviennent très bien pour y adap-
ter un chargeur automatique de foin. Re-
portez-vous aux aiticles parus dans les u°' 21
page 657) et 22 (page G87; de 1014 sur le tnnail
des chargeurs de foin, et au n" 17, du 23 août 1017
page 327) sur un tombereau pour chargeur de
foin employé en Angleterre. — (M. R.)
Fig. 11. — Vue en plan d'un char lorrain.
— M. L. C. {Sotmnc). — Quel est le capital ac-
tuellement nécessaire pour l'installation et la
miseentruin d'une ferme de iOO hectares'! Comment
se décompose ce capital au point de vue, animau.r,
instrumentf, fonds de roulemeuf]
11 n'est pas possible de répondre à votre ques-
tion sans connaître les conditions d'exploitatiuii
de la ferme que vous avez en vue. Est-ce une
ferme où prédominera la culture des céréales,
l'élevage; combien y a-t-il de prés? Doit-on y
faire de la culture intensive, des plantes indus-
trielles ou de la culture extensive des céréales
et de la, jachère?
En tous cas, aujourd'hui, la reprise d'une
ferme à culture de céréales avec betteraves et
prairies artificielles n'exige guère un capital
moindre de 2 000 fr. par hectare.'— (H. II.)
_ ]^o 724i [Marne). — Un bail de ferme ex-
pirant le 1" mars 1910 a été prorogé de trois
années par tacite reconduction, le propriélaire
ayant omis de prévenir le preneur six mois à
l'avance.
Le fermier a été mobilisé. Le moratorinm exis-
tcra-t-il pour cette propriété et le propriétaire
pourra-t-il reprendre jouissance de son bien le
l«r mars 1922? Sans aucun doute, dans l'état
actuel de la législation; la loi du 9 mars 1018 ne
s'applique pas en ell'et aux baux ruiaux.mais
uniquement aux b ux à loyer. Le propriétaire
' par conséquent pourra reprendre jouissance de
, son bien. — (H. IL)
I — N'o 7342 (Orne). — Vous avez des he: bagcs que
vous songeriez à louer à un berger qui y
viendrait, faire pâturer ses moutons pendant la
; belle saison?
Quelle location demander au berger?ou quelle
combinaison tinancière lui proposer?
Vous pourriez vous fixer sur le prix de location
des pâturages pour y nourrir des bœufs, en
vous basant sur ce fait que l'on peut entretenir
10 moutons là où l'on entretient un bœuf. —
(H. H.)
— N» 7468 [Seine-et-Marne'). — Dans une terre tle
marne et d'argile, xous voudriez créer un pâturage
pour les moutons; voici quel mélange vous
pourriez semer à l'hectare :
Trèlle violet 2k Fétuque des prés.. 14"
_ blanc i Vulpin des pv^s 3
Lotier corniculé . 2 Paturin des prés. . . 3
Ray-grass anglais. 8 — commun^.. 1
Fléule des prés... 3 (H. H.)
— N» 6337 [Yonne). — Vous demandez s'il est
préférable de donner aux vaches laitières du
seigle cuit, ou simplement passé au concasseur?
Quel qu'en soit le mode d'emploi, le seigle
convient mieux à l'engraisfement qu'à la pro-
duction du lait. Même dans ce dernier cas. la
cuisson est pri^férable au concassage. — (P. D.
REVUE COMMERCIALE
59
LA SEMAINE MÉTÉOUOLOGIOLE
Seviaine du i au 10 janvier 1920 [OBSERVATOIRE DU PARC SAIIST-MAUR)
JOURS
ET DATES
^
— -
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5
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pillibars.
TEMr'KRAiUHK
Dim 4 jan. 1000.1 -10 1»9
Lundi 3 - 10-2;î 3 —0.7 i.i
Mardi .... 0 — 1018.1 —1.9 '-0
I I
Mercredi 7 — ,1018.1 —1.2
I I
Jeudi S — 1006 9 —0.5
Vendredi 9 — 1011.6 1.3
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Samedi .. 10 — 1094.0 3.1
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sur
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3.8
REM.4RQUES DIVERSES
Gelée bl., temps niiag., couv.
le soir.
Temps couvert.
Te iijis couvert.
Temps couvert, brumfin.
Couvert, pluie et neif{' le mat.
Couvert et pluie le jour, beau
et fjelée bl. le soir.
Plavieux.
Pluie depuis le !"■ janvier :
En 1920 33"'"
Normale 13
(1) Voir à la page 518 du numéro du 24 juillet l'explication de cette nouvelle mesure.
REVUE COMMERCIALE
Situation agricole. — Les désirs dts populatious
en gêné: al et de- cuhivaleurs, en particulier, se
Siint réalisés. La pluie a cessé, le temps est devenu
froid et sec; à la suite de ce revirement, le niveau
des cours d'eau a léirèremeut baissé. Il y a donc
tout lieu d'espérer que les inondations seront moins
redoutables qu'en 1910; elles n'en ont pas moins
causé, sur de nombreux points du territoire, des dé-
gâts assez importants.
Les travaux des champs n'ont pas encore repris,
mais si le régime sec el froid revient tout à fait, on
aura .bientôt la possibilité de continuer la prépa-
ration des terres à ensemencer au printemps.
La question des engrais continue à préoccuper vi-
vement la culture; elle éprouve malheureusement
de sérieuses difficultés pour s'en procurer.
Blés et farines. — Les marchés de province ont
été un peu mieux approvisionnés en blé, par suite
de la reprise des battages. On traite au taux ds la
taxe. Aux Etats-Unis, Us prix du blé, en tenant
compte du chang»', atteignent 109 fr. 49 1^ quintal
s ir le marché de New-lork.
Les prix de cession des farines aux boulangeries
sont sans changement.
Sons. — Les offres sont insignifiantes, de sorle
que les besoius ne peuvent être satisfaits. On paie
au prix établi par la circulaire ministérielle.
Céréales diverses. — Les disponibilités eu avoines
indigènes se raréfient et ne permettent pas de faire
face aux demandes ; il en résulte une nouvelle
hausse. On paie les provenance du Cenire de S.S à
89 fr. et parfois plus, le quintal départ. Les avoines
de la Plata disponibles valent de 86 à 86.50 le quin-
tal sur vagon Dunkerque.
Transactions peu importantes en orges dont les
prix sont stationnaires. Par quintal départ, on paie":
orses de la Mayenne et de la Saithe, 93.23 à 94.50;
de"Chan]pagne,"91 à 91.50; de l'Ouest, 86 à 88.50.
Les sarrasins valent de 80 à 81 fr.' et le sorgho
60 fr. le quiutal départ.
Fourrages. — Au marché de La Chapelle, les arri-
vages ayant été modérés, les prix de la semaine der-
nière se sont maintenus sans changement.
Dans les départements, on paie le foin de 33 à 48 fr.
les 100 kilogr.
Pailles. — Prix plus fermes sur la paille de blé. On
a vendu, par 104 bottes de S kilogr. au marché de
La Chapelle : paille de blé, 190 à 200 fr.; paille
d avoine, 200 à 220 fr.; paille de seigle, 180 à 190 fr.
Sur les marchés déparicmenlaux, la paille de blé
est cotée de 20 à 30 fr. les 100 kilogr.
Graines fourragères. — La fermeté se maintient
sur les cours des trèlUs et dts luzernes. On paie aux
100 kilogr. départ : trèlle violet, 950 à 1 150 fr.; lu-
zerne de Provence, 720 à 760 fr.; luzerne de pays,
600 à 700 fr.; lupu'ine, 350 à. 450 fr.; anthyllide, 800
à 950 fr.; vesres, 100 à 125 fr.; lotier, 800 à 1 000 fr.;
ray-grass, 155 à 175 fr.
Bétail. — -Au marché de La ViUelte du lundi
5 janvier, grâce à la modération des arrivages et à
lactivilé de la demande, la vente du gros bétail a eu
lieu à des cours en haasse de 20 centim s par
demi-kilogramme uet.
0 1 a payé les bœufs de l'Allier, de la Nièvre, de
Saône-et-Loire, de 1 Orne et du Calvados, 3.25 à 3.40
en choix. 2.95 à 3.10 en sortes ordinaires; de la
Mayenne et de la Sarîhe, 2.83 à 3.15; de Ma:ne-et
eo
KEVUE COilMEKUlALfc
Loire, de 'la \encl -e et de la Loire-Inférieure, i' s:>
à :).10; du CantaL 2. 00 à 2.95; les génisses, 2.75 à
3.10; [les vaches. 1.73 à 3 fr.; Its taureau.v, 1.7.-J à
2.S5 le demi-kilr'gramme net.
Cours en hau.^se de 5 à 10 centimes sur les veaux
de première qualité, fermement tenus sur les autres
sortes. On a coté les veaux de la réi; on parisii nne.
de l'Eure-et-Loir, du Loiret et de TYonne, 5 sa à
6.15; |de l'Aube et de la Sarlhe, 3.So à .5.9;i ; de
Norm.indie et du Limousin, 4..';o à 5 fr. le demi-
kilogramme net.
L'oQ'i-e en moutons étant insuffisante pour satis-
faire les besoins, il en est résulté une vente tr's
facile à des cours en hausse de 2.'i à 40 centimes par
demi-kilogramme net. On a vendu les agneaux,
6.2o à G. 50 ; les moutons du lie rry et du Bourbon-
nais, 5.75 à 6 fr.: les moutons du Midi, 5 à 5.50 ; les
métis, 5.'25 à 5.75; les brebi', 3.S0 à 4.73 le demi-
kilogramme net.
La vente des porcs a eu lieu à des prix soutenus,
mais sans changement notable sur ceux du marché
précédent. On a vendu Jes porcs gras 3.40 à 3.ÙO,les
coches, 2.60 à o fr. le demi-kilogramme vif.
Voici le relevé du mouvement des marchés des
lundi 5 et jeudi S janvier.
Marché du lundi 5 Janvier.
Enirées directes
aux abattoirs. Réserves
Acienés
LaVill.
Vaug.
La Vill.
Vaug.
têles
têtes
têles
tètes
têtes
Boeufs
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Vaches . .
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1 0-29
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KiiograDiiiie.
.\u poids vif.
1" q. -' q. 3' q. Prix extrêmes.
Bœuf.s 6.60 6.10 5.30 1.70 à 'i. 02
Taches 6.66 6.10 0.70 1.70 4.02
Taureaux.. S. 00 5.C0 4.60 1.70 3.35
Veaux i2.0O 11.40 9.60 3.00 7.28
MoutoDS... 15.00 11.00 10.00 3.36 6.C0
Porcs 10.00 9.S6 9.70 6.00 7.00
Marché du Jeudi S janvier.
Jïiiti-^es directes
aux abattoirs. Réserves
A menés.
IjaVill. Veug.
LaViU.
Vaug.
têtes
têtes tètes
têtes
tètes
Bœufs
1 528
J
Vaches ....
1 08-2
?.;2 u:
l-2i
38
Taureaux..
11)9
\
Voaujc
1 4D2
661 186
115
23
Montoiïs . .
8 38-2
307 ii;
6oO
125
Porcs
1 265
77 i 5f3
i80
954
Prix nia.xima
du kilogramme.
Au poids net.
Au poids vit.
1
• q. 2' q. 3' q.
Prix extrèraas.
. —
Bœuts..
6
72 6 30 5 90
1.70 à
4.14
Vaches.
6
-i 6 30 5 90
1.70
j.ll
Taureaux. . .
5
50 5 10 5 10
1.70
3.42
Veau.x..
2
12
00 11 ;0 9 60
£0 U M 11 50
3.80
3.84
7.4>
Moulons
6.b;
Porcs. .
10 00 9 66 9 70
6.00
7. ,00
Dans les départements, on cote :
Besançon, par kilogr. poids vif: veaux. 5 à 5.40:
par kilogr. poids net : moutons. 7.75 à S.23 ; porcs.
8.50 à S. 75.
Bordeatir. -pur kilogr. poids vif: bœufs, 2 à 4 fr.;
vaches, i.tidà 3.20; par kilogr. poids net : moutons,
S à 10 fr.; veaux, 8 à 10 fr.
Cholet, par kilogr; poids vif : bœufs, 2.30 à 2.65;
vaches, 2.13 à 2.55; veaux, 4.30 à 3 fr.; porcs, 6.50
à 7 fr.
Dijon, par kilogr. poids net : bœufs, 5.40 à 5.80;
par kiloyr. poids vif: veaux, 5.4ti à 5.8C : pures,
7.20 à 7.25.
LyonVaise, par kilogr. poids vit : bœufs. 1.30 à
3.S3 ; veaux, 5.20 à 6.35.
Marseille, par kilogr. poids net : bœufs, 5 é 5.75 ;
varlies, 4 à 5 fr.: moulons et brebis, 0 50 à 10.25 ;
par kilogr. puids vif : porcs, 6.60 à 0.80.
Vins. — La fermeté des prix se maintient sur les
marchés méridionaux, mais la hausse n'a pas fait
de nouveaux progrès. On paie à l'hectolitre nu les
vins rouges : loO à Ho fr. à Montpellier, 100 à
lis fr. à Béziers, P5 à 112 fr. .4 N.irbùone. 100 à
120 fr. à Nimes; 05 à 113 fr. à Perpignan. Les vins
blancs valent de 120 à 145 fr. l'hectolitre.
Les vins rouges d'.VIgérie sont cotés de 100 à
120 fr. l'hectolitre, à Alger.
Fruits à cidre et cidres. — Les difficultés d'e.xpé-
dition font que I' s cours sont très variatdes. On paie,
en Normandie, de Uo à 120 fr. la tonne sur vagon
et 90 à 95 fr. chez le producteur.
Dans l'Oise, on paie de 120 à 135 fr.; dans l'IUe-et-
Yilaine, 11)0 fr. les 1 000 kilogr. La saison de veiite
louche à sa lin.
Dans le Calvados, les cidres valent en gros de 36 à
39 fr. et 42 fr. en détail, Ibectolitre.
Fécules. — A Paris, la lécule est cotée de 183 .i
190 fr.; dans les ^'osges, la fécule 1": disponible vaut
185 fr. le quintal départ.
Houblons. — En Alsace, à Colmar, les houblons
sont cotés de 430 à 300 fr. les 50 kilogr.
Pommes de terre. — Prix fermement tenus. Aux
100 kilogr. départ, on este : Hollande, 65 à 70 fr.;
Saucisse rouge, 48 à 52 fr.; Roudes jaunes, 36 à
42 fr.; Institut de Baaurais, 33 à 40 fr ; Magnum
Bonum. 3s à 39 fr.; llichter Imperator, 33 à 36 fr.
' Engrais. — Le nitrate de soude livrable au prin-
temps est coté de 105 à lOS fr. les 100 kilogr. I.i
cianamide S. P. A. dosant 17 0,0 d'azote vaut 70 fr.
et c lie dosant 19 0,0, SO fr. les 100 kilogr. Le su-
perphosphate titrant 14 0 0 d'acide phosphorique est
cote 21 Ir. 75 le quintal.
Le kilogriimme de potasse est coté 0 fr. 333 dans
lasylvinile; 0 fr. 43 dans la sylvinite riche el0fr.ii2
dans le chlorure de potassium.
Les engrais radioactifs valent 80 fr. les 100 kilogr.
Les lenteurs observées dans le transport des sels
potassiques d'Alsace tiennent à linsuffisance du
nombre de vagons.
B. DUR.\ND.
Le Gérant : Chabi.es Ditkeix.
Pans. — L Mahethelx, imprimeur, 4, rue Cassette.
CHRONIQUE AGKICOLE
61
CHRONIQUE AGRICOLE
Fin de la série des iMections politiques. — Caractères de ces manifestations. — L'union des bonnes
volontés. — La fâche à remplir, d'après M. Léon Bourgeois. — Election du Président de la Répu-
blique. — La poli'.ique du blé. — Noie du sous-secré(aire d'Etat du Ravitaillement. — Note du ministre
des Travau.v publics relalivemfnt au tran,sport des engrais. — Relevé de la récolte du vin en 1919.
Sorties de vins de-« caves des récoltants jusqu'au 31 déceuibre. — La Fuire au.K vins d'Anjou. — Appré-
ciations du D' Sigaud. — Succès de l'Union des viticulteurs de Waine-et-Loire. — Extension croissante
de la fièvre aphteuse, — Dans l'inspection générale de l'Agriculture. — Discussion relative aux plans
du P.ilais des Expositions agricoles. — Les subventions pour les Syndicals de culture mécanique. —
Protestation contre l'arrêté du 26 décembre. — organisation d'une Fédération des Syndicats de moto-
culture. — Décret rendant la liberté à la distillation des njclasses. — Programme des concours de la
Société hippique française en 1920. —Nécrologie : mort de I\I. Dufay. —Restrictions à la circulation
des piquettes. — La prorogition des baux des fermiers mobilisés. — Importation en France du bétail
niaiocain. — Libert>> rendue à la distillation des cidre?.
La tâche actuelle.
La période des élections lé^^islalives, mu-
nicipales, départeinènlales et sénnloriaies
s'est aclievée le 17 janvier par l'éleclion du
Président de la République, le souffle géné-
leux qui a inspiré la France en août 1914 au
moment de l'agression "-auvage de TAIie-
iiiagne a exercé la même influence dans la
plupart de ces manifeslalions. L'esprit d'union
pour assurer la restauration du pays domine
acluellemenl toutes les aspiialions; il doit se
maintenir, garder toute sa vigueur, afin d'ac-
complir l'œuvre gigantesque qui s'impose, et
que M. Léon Bourgois, élu président du nou-
veau Sénat, a fort nettement résumée : réta-
blir les finances de la France, exiger les ri-
goureuses économies nécessaires, créer les
ressources indispensables â l'équilibre vrai
des budgets el, à cet elTel, élal>lir courageu-
sement tous les impôts nécessaires, organi-
ser le travail dans les conditions les plus ra-
tionnelles.
Celte union est encore nécessaire pour
l'exécution du traité de paix avec l'Allemagne
qui, signé le 28 juin dernier, n'a été ratifié
que le 10 janvier; celle exécution, ajoutait
M. Bourgeois, doit être exacte et rigoureuse,
assurer le paiement de notre créance, le dé-
sarmement de l'ennemi, et par suite, la sécu-
rité de la France el la paix du monde. « C'est
ainsi, terminait-il, que nous fonderons cette
puissante unité morale qui est dans le vœu
unanime du pays, que nous rendrons le seul
hommage digne d'elle à cette grande armée
dont les chefs et les soldats ont sauvé la
liberté et porté au plus haut sommet la gloire
de la France et de la République, et que nous
prouverons notre fidélité à ceux qui sont
morts pour elles. »
Le nouveau Parlement devra être à la hau-
teur de cette triche. De légitimes espérances
sont fondées sur son aciivilê et sur la fécon-
dité de son labeur; il y répondia assurément
22 Janvier 192i).
N»
s'il s'inspire des nobles sentiments qu'on
vient de rappeler.
M. Raymond Poincaré, au moment d'ache-
ver son mandai qu'il a rempli avec la plus
haute dignité, a été élu sénateur de la Meuse.
L'Assemblée nationale a appelé M. Paul
De-clianel à la présidence de la Répulilique.
M. Clemenceau s'est retiré de la vie publique,
suivi, dans sa retraite, par la reconnaissance
de la France ; elle gardera un éternel souve-
nir des immenses services qu'il lui a rendus
pendant les heures les plus tragiques.
La politique du blé.
M. Vilgrain, sous-secrétaire d'Etat du Ra-
vitaillement, a adressé aux préfets la circu-
laire qui suit ;
Certains renseignements de presse ayant
donné lieu à fausse interprétation, veuillez faire
connaître à vos adminislrés ce qui suit :
-Vu moment (iù le (joiivernenient se propose de
relever le prix de vente du pain pour diminuer
les charges de l'Iitat, on ne saurait augmenter
le prix d'achat du blé sans aggraver les dépenses
qu'il est indispensable de réduire.
En conséquence, tous les blés de la récolte
1919-1920 resteront soumis au prix maximum
de 73 francs. Les producteurs qui s'abstiennent
de livrer les blés de leur récolte en escomptant
un prix supérieur commettent une erreur préju-
diciable à l'intérêt du pays.
J-- rappelle qu'à défaut de livraison amiable, il
vous appartient de procéder par voie de réquisi-
tion aux réalisations de grains panifiables néces-
saires à l'alimentalioD publique.
Les indications données dans nos Chro-
niques du 8 et du 15 janvier sont ainsi con-
firniées officiellement.
Les transports d'engrais.
On a lu, dans notre dernière Chronique
(page 41), nos observations sur les retards
dans les transports d'engrais. Le ministre
des Travaux publics a ndressé, à la date du
Tome I. — 4
62
CHRONlyUE AGUICOLK
15 janvier, la noie suivante aux direcieurs
des réseaux de chemins de fer :
J'ai eu l'occasion de constaler que certaines
gares refusent d'accepter les expéditions d'en-
grais sou> le prétexte que les transports df l'es-
pèce sont repris dans la division H.
Dans sa séance du 12 janvier 1020, le Comité
provisoire d'exploitation des chemins de fer,
ayant rei-onnu la nécessiœ J'assurer exaitenient
l'exécution des pr.>yiamrnos notifiés par le mi-
nistère de l'Agriculture pour le transport des
engrais, il y a intérêt, de manière à éviter le re-
tour des incidents du genre de ceux que j'ai été
amené à constater, de prescrire par instructions
formelles aux j^ares que ces transports n'aient
jamais à être dill'érés.
Il convieni au surplus de leur préciser que
l'acceptation au transport doit avoir lieu dans le
plus court délai après la demande de matériel
par l'expéditeur et par conséquent sans qu'il y
ait lieu de tenir compte du classement des
engrais dans la division B.
11 serait plus rationnel de placer les engrais
dans la division ou catégorie A. On éviterait
ainsi les inlerprctalions arbitraires.
La récolte des vins.
La Direction générale des Contributions
indirectes a publié le relevé, d'après les dé-
clarations de recolle, de la production des
vins en France en 1!H9 et 1918. En voici le
résumé :
1919 1918 DUKreine.
Iiectolitres lieclolllrcs licctolilros
Quantités' ré-
COltée.» 51 161 887 42 264 136 4 9 197 7'>1
Stoclcs 1021034 2 008 977 — 9719.1:1
Totaux... 52 493 911 44 273 113 -f8 222 798
Nous publierons, dans noire prochain nu-
méro, le tableau complet par départemenls.
Commerce des vins.
Voici le relevé des quantités de vins enle-
vées des caves des recollants pendant le mois
de décembre et les trois premiers mois de la
campagne.
En France (y compris l'Alsace-Lorraine),
ces quantités ont été de 3 110 323 hectolitres
en décembre, et de 9 790 322 pendanl les
trois premiers mois de la campagne Durant
celle période, les quantités soumises au
droit de circulation onl été 9 571 5'il hecto-
litres.
En Algérie, les sorties onl été de 723 080
hectolitres en décembre, et de 3 390 01)2 du
l" octobre à fin décembre.
Au 31 décembre, le stock commercial chez
les marchands en gros était de 8 OO'i 125 hec-
tolitres dans l'ancienne France, de 201 319
j en Alsace eï Lorraine et de 1 Il8.'i8'i eu
Algérie.
Foire aux vins d'Anjou.
La Foire annuelle aux \ius d'Anjou, fatale-
ment interrompue pendanl la guerre, a été,
pour la preiiiière fois depuis six ans, ouverte
le 10 janvier à Angers. Celte foire est orga-
nisée par l'Union des Viticulleursde Maine-et-
Loire, qui groupe les autres Syndicats vili-
coles (Syndicats du canton de Thoiiarcé, des
coteaux deSaumur, de Doué-la-Fontaine). Le
succès en a été d'autant plus complet ijue,
comme nous l'écrit le D'' l'aul Sigaud, secré-
taire général de l'Union, « les vins de 1919
en Anjou onl élé très remar^juahles comme
qualité; il f.iul remonter aux années 1893 et
1870 pour trouver des vins d'une aussi grande
finesse; presque toute la récolte des vins
blancs a été vendue à des prix très élevés,
inconnus jusqu'ici en Anjou ».
A la cérémonie d'inauguration, M. Massi-
gnon, prc-ident de l'Union, M. Bordeaux-
Montrieux, président de la Société Indus-
trielle et Agricole d'.\ngers, le D"^ Maison-
neuve, directeur de la Station ampélogra-
pliique de Sauiiiur, se sont félicités du retour
des jours meilleurs. M. Massi^non a exposé
le programme des travaux que les Syndicats
vont entreprendre pour donner un nouvel
essora la production viticole.
L'Union des Viticulteurs avait ouvert un
concours qui a été signalé naguère ici. C'est
le concours du verre n vw d\\njuu, destiné i\
créer un type de verre à boire spécial à ce
vin délicat. Le b' Maisonneuse a proclamé les
résultats de ce concours : h; premier prix a
été allrihué ;\ M. Mignot, viticulteur à Uoche-
forl-sur-Loire; le deuxième, à M. Jouberl,
négociant en cristaux à Angers; le Iroisiéme
à un artiste tourangeau.
La fièvre aphteuse.
Aux indications données dans noire der-
nière Chronique (p. 43), il convient d'ajouter-
l'analyse des documents réunis dans le bul-
letin sanitaire du ministère de l'.Xgricullure.
Au 31 décembre, la fièvre aphteuse sévis-
sait dans 82 départements. Le développement
qu'elle avait pris pendant ce mois ressort du
tableau suivant :
Communes.
l"au 10 décembre.
1 1 au 20 —
21 au :u —
Dépar-
tements.
77
80
82
l-'oyors
anciens.
2919
3453
405S
Foyers
nouveaux.
911
979
1 024
A la fin de décembre, les départements du
CHHONlyUE
Finistère et du Morbihan, d'une part, eleeux ]
du Canlaletdu Lot, d'autre part, étaient seuls
l'onsidérés comme non contaminés.
Inspection de l'Agriculture.
Dans la Chronique du K janvier (p. 23),
nous avons fait connaître que M. Henry
lirosjean, inspecteur général de l'Agricul-
ture, avait été admis à faire valoir ses droits
à la retraite. Le Journal Officiel avait omis
d'annoncer qu'il avait été nommé en même
temps inspecteur général honoraire. Cette
omission a été réparée. 11 eût été souveraine-
ment inju^te que ce litre ne couronnât pas
une carrière trop tôt interrompue.
Le Palais des Expositions agricoles.
Le minisière de l'.Xgriculture a trauhmis à
l'Administration de la Ville de Paris un plan
du Palais des Expositions agricoles et hippi-
i[uesqui, d'après la loi votée en avril 1919,
doit être éditié par celle-ci sur les terrains
dépendant des anciennes fortifications. D'ac-
cord avec le ministère de l'Agriculture, le
Conseil municipal a invité le Préfet de la
Seine à saisir de ce projet le Comité tech-
nique et d'esthétique, institué auprès de la
préfecture. Ce Comité s'est prononcé en
laveur de l'ouverture d'un concours pour
l'établissement d'un projet définitif.
Si un concours doit être ouvert, il est né-
cessaire qu'il ait lieu le plus tôt possible 11
serait, en outre, important qu'il y fût imposé
des conditions propres à sauvegarder les
intérêts des expositions auxquelles le fulur
Palais est destiné. Il convient enfin de rappe-
ler qu'aux termes de la loi un délai de quatre
ans a été fixé pour en achever ta construc-
tion; il n'y a plus de temps à perdre.
A propos des Syndicats de Motoculture.
L'application de l'arrêté du 26 décembre
dernier sur les allocations aux groupements
de culture mécanique, publié dans notre nu-
méro du 8 janvier (p. 25), parait devoir sus-
citer des difficultés assez délicates. C'est ce
qui est expliqué très nettement dans l'extrait
suivant d'une lettre que nous avons reçue
d'un directeur de Syndicat de Motoculture :
L'arrêté du 20 décembie dernier était exécu-
toire le 27 du même mois. Or, il se produit que
(.les dossiers établis pour l'obtention de subven-
tion pour un Syndicat de Motoculture, était pré-
cisément dans les bureaux de la préfecture pour
établissement d'un rappurt par le directeur des
Services agricoles et avis du Préfet dans la jour-
née du 26 décembre 1910, mais qu'il n'a pu être
au ministère de l'Agriculture le 27 du môme
mois.
Les intéressés se demandent ce qui va adve-
AGHICOLE
63
nir: loucheront-ils la subvention de bO 0/0 qui
(Hait prévue ou cette subvention ne sera-t-elle
que de 10 0/0, les appaieils étant de provenance
étrangère, étant donné que les mai^ons fran-
r:aises demandent des délais considihables pour
livraison.
Dans ce cas, il y aurait pour les acheteurs une
surprise très désagrénble, car quoi qu'on en
dise et qu'on en pense en liant lieu, les agricul-
teurs sont loin de rouler tous sur l'or, témoins
ceux qui entreprennent aujourd'hui une ferme et
qui sont oblij^és de sortir des centaines de mille
francs pour e.isploiter 100 ou 200 hectares. Sans
compter que la question de main-d'œuvre, tou-
jours irrésolue, ne laio';e pas de les inquiéter de
plus en plus, s irtoutdans la région betleravière.
Le groupement qui m'a confié sa direction se-
rait très heureux d'avoir votre avis sur ce sujcl
et de recevoir de votre journal les renseigne-
ments utiles pour le faire sortir de l'impasse où
il craint de se voir acculé.
11 nous semble logique que tous les Syndi-
cats ou associations de culture mécanique,
dont les dossiers ont été déposi^s régulière-
ment à leur préfecture avant l'arrêté du 2G dé-
cembre dernier, soient régis par les règle-
ments antérieurs et qu'on ne peut pas leur
appliquer ce dernier arrêté. 11 serait abusif
qu'un retard administratif les privât du bé-
néfice de l'article 11 de cet arrêté.
On nous annonce que des Syndicats de
culture, émus de cet arrêté du 26 décembre,
ont décidé de créer une Fédération nationale
des Syndicats de culture mécanique, afin de
défendre leurs intérêts qu'ils considèrent
ajuste titre comme lésés. Le siège de cette
Fédération est provisoirement 2.o, rue Tait-
bout, à Paris.
Distillation des mélasses.
Un décret en date du 6 janvier a abrogé,
en ce qui concerne les mélasses produites
postérieurement au l"' octobre dernier, les
dispositions du décret du 2 avril 1918, qui
en interdisaient l'utilisation pour la fabrica-
tion de l'alcool.
Le rapport du ministre de l'Agriculture
motivant celte mesure fait valoir que cette
interdiction avait été prise pour suppléer à
l'insuffisance des stocks d'avoine par la fa-
brication de produits mélasses destinés
à la nourriture des chevaux de l'armée :
des dérogations avaient été accordées seule-
ment pour la fabrication de l'alcool destiné
au service des poudres. La cessation des
hostilités et la démobilisation ayant sup-
primé ces besoins, il est devenu nécessaire
de débarrasser les sucreries et les raffineries
des excédents de mélasses que la fabrication
des fourrages mélasses ne peut pas absorber.
f'i CHRONIQUE AGHICOI.K
Concours de la Société hippique française.
iM. le baron du Tell, pr.*sidenlde la Société
hippique française, nous communique l'avis
suivant :
Le Comité de la Société lii[ipi(|ue française
vient de se réunir pour examiner toutes les
questions touchant la réorganisation des Con-
cours en 1920.
En raison des graves difficult'^s qu'il est impos-
sible de résoudre avant la date habituelle de
BorJeaux dans la première quinzainp de février,
ce Concours ne pourra cetle année avoir lieu
dans les mêmes conditions qu'avant la guerre.
Mais afin de ne pas léser les intérêts des éle-
veurs de cette circonscription, le Comité a décidé
d'organiser dans celte ville à une date qui sera
ultérieurement fixée, probablement fin avril ou
commencement de mai, un Concours pour les
poulains de .3 ans (aptitude selle) et pour les
chevaux de selle de 4, 5 et 6 ans, ainsi (jue des
épreuves d'extérieur au galop avec obstacles
pour ces derniers.
Les Concours de Nantes, de Paris, de Vichy
et de Deauville auront lieu aux dales piécé-
denimentadoptées dans les conditions générales
d'avant-guerre.
Les programmes de ces quatre Concours
seront arrêtés le plus tôt possible, mais dès
maintenant on peut prévoir que les allocations
aux classes de chevaux de selle et aux épreuves
d'extérieur, ainsi que les encouragements aux
Ecoles de dressage seront plus importants
qu'avant la guerre.
Les programmes de ces quatre Concours com-
prendront des épreuves d'obstacles pour che-
vaux français et des épreuves internationahs,
ainsi que des épreuves militaires.
A Paris, ils comprendront également des
présentations d'attelages et do chevaux de selle
internationaux.
Dans celle réunion, le Comité a procédé à
l'élection de deux membres. Ont été élus :
M. Ollivier, inspecteur général honoraire des
Haras, en remplacement du comte de Terves,
et M. Papin, président de la Société Sportive
d'Encouragement, en remplacement du comte
de Bryas.
Nécrologie.
Nous apprenons avec regret la mort de
M. Eugène-Isidore Dufay, agriculteur et fa-
bricant de sucre à Clievry-Cossigny fSeine-et-
Marne), décédé le .t janvier danssa soixante-
dix-neuvième année. Dans sa longue et active
carrière, M. Dufay a donné des exemples
remarquables de tous les progrès dans une
vaste exploitation qu'il dirigeait avec uni-
rare habileté.
Circulation des piquettes.
Pour répondre à des questions qui nous
ont (Mé adressées, il est utile de rappeler
que la loi du 29 septembre 1917 n'a autorisé
la circulation des piquettes pour la vente
que jusqu'à la cessation des hostilités. Or,
cette cessation a été délinie par la loi du
23 octobre 1910. Dès lors, les exceptions
établies en 1917 ont disparu, la eiiculalion
des piquettes n'est plus autorisée que dans
les limites fixées antérieurement.
Les baux des mobilisés.
Le Journal Officiel a publié l'échange de
questions et de réponses qui suit enire
M. Lamy, député, et le ministre de l'Agri-
culture.
M. Ernest Lamy, député, demande à M. le mi-
nistre de l'Agriculture et du Havitaillement :
1° si la prorogation des baux à feime prévue
par le décret du 3 novembre t019, au prolit des
fermiers et métayers qui ont été mobilisés,
s'étend aux veuves de ces mobilisés et aux
femmes des disparus; 2" si la femme d'un fer-
mier disparu qui a reçu congé de son proprié-
taire pour le i"' mars 1920 et qui n'a pas fait les
déclarations exigi^es par le décret du 3 no-
vembre 1910, peut être obligée de quitter la
ferme.
/iéponse — 1° Oui, à moins qu'il n'y ait un bail
nouveau au nom de la veuve. 2° D'une manière
générale, pour bénéficier des décrets sur la pro-
rogation des baux ruraux, le fermier ou, à son
défaut, l'un des membres de sa famille partici-
pant à l'exploitation de la ferme doit faire une
déclaration soixante jours au moins avant l'ex-
piration de son bail : 1° au propriétaire, par
lettre recommandée, avec avis de réception ;
2" au grefle de la .lustice de Paix. Eu cas de cir-
constances exceptionnelles, le juge de paix est
compétent pour relever les intéressés de la dé-
chéance encourue du fait Je déclaralion tardive.
La question délicate est, pour le juge de
paix, de déterminer en équité la nature des
circonstances exceptionnelles.
Importation de bétail du Maroc.
L'importation de 20 000 bètes bovines de
provenance marocaine a été autorisée pour
les derniers moij de l'année 1919. Pour des
motifs divers, ce total n'a pas été exporté
dans les délais prévus. C'est pourquoi un
nouveau décret a prorogé jusqu'au 31 uiars
prochain le délai pendant lequel le contingent
de 20 000 bêtes pourra être atteint.
Ditillaticn des cidres.
Un décret du 10 janvier a abrogé toutes
les mesures prises relativement à la distilla-
lion des cidres et des poirés. Celle distilla-
tion est redevenue libre.
Henry Sagnier.
I.E TFJUÎOIR DE CLEMENCEAU
65
LE TERROni DE CLE^IENCEAU
(')
II. — La région littorale.
Pendant les courts séjours qu'il fait dans
sa Vendée natale, le président du Conseil
visite moins le Pareds, c'est-à-dire le Bocage
dont nous avons vu les particularités agri-
coles (1), que le Marai.s et surtout le littoral,
peu fréquenté de la foule, compris entre les
Sables-d'Olonne et l'anse de l'Aiguillon. C'est
dans le iMarais que le montrent le plus volon-
tiers les journaux illustrés et dans les pa-
rages de la Tranche, village maritime qui,
par delà le pertuis breton, regarde l'île de Ré.
Pays intiniinent pittoresque dans sa mé-
lancolie profonde et sa solitude, qui devient
aujourd'hui une contrée prospère et riche
grâce au développement de l'industrie lai-
tière, excité par la coopération. C'est aussi
un pays intéressant au point de vue agricole
par les cultures qui le disputent aux pâtu-
rages et donnent lieu à un commerce fort
actif auxquels les petits ports de la côte et
les estuaires doivent un mouvement assez
remarquable.
Deux parties de la Vendée portent ce nom
de Marais, elles sont de 'physionomie assez
différente. Au' Nord, c'est le Marais; breton,
conquis rapidement sur la mer par les
atlerrissements qui ont enlevé à l'île de
Bouin son caractère insulaire et qui tendent
à relier au continent la longue lie de Noir-
moutiers, terre agricole enrichie par la cul-
ture de la pomme de terre de primeur. Au
Sud, c'est le Marais poitevin ou, plus sinjple-
ment, le Marais, contrée singulière qui rap-
pelle avec plus de couleur et de vie les sva-
leringues des Flandres. Entre les deux, le
Bocage vient jusqu'à l'Océan, séparé de lui
par un étroit cordon de dunes. Cette région
s'étend entre les ports de Saint-Gilles- sur-
Vie et des Sables-d'Olonne.
Le Mirais breton présente moins d'intérêt
que le Marais poitevin, ses productions sont
moins variées, mais le pays est riche cepen-
dant. Il cultive beaucoup de céréales et une
grande quantité de féveroles. Le marché de
Challans concentre le commerce de celte
graine cultivée dans le département sur une
surface qui varie, selon les évaluations,
entre o 000 et 7 000 hectares et une prodiic-
lioii totale de 90 000 quintaux. Celte petite
ville de Cliallans eSl un des grands centres
(1) Voir le numéro du i'- janvier, p. 27.
commercia\ix de l'Ouest. Elle voit affluer sur
son champ de foire poulains et chevaux
élevés en grand nombre dans le Marais. Un
bourg voisin, la Garnache, est également
très fréquenté par éleveurs et maquignons.
Challans est aussi, pour celle contrée, le
centre des transactions en animaux gras.
Enfin les canards, produits en multitude
dans le Marais, sont amenés sur son marché.
Challans se groupe sur une hauteur du
Bocage qui fui rivage il y a peu de siècles et
d'où elle contemple 1 immense étendue de la
plaine due aux atlerrissements. Celle situa-
lion aux contins de deux régions si diffé-
rentes au point de vue économique explique
lercMe commercial de la ville. Elle est le cen-
tre d'attraction pour tout ce pays du Marais
où l'on ne trouve guère qu'un vilhige, le
Perrier, encore est-il minuscule. La popu-
lation, très nombreuse, s'éparpille en d'in-
nombrables métairies isolées, les habitations
ne se pressent que vers le littoral, au revers
des hautes dunes boisées, jadis séjours de
grands troupeaux de moulons. Celte région
arén.icée, dite pays de Monts, est encore
pacagée par les bêles ovines en bien moins
grande quantité qu'autrefois. Pour'elle aussi,
Challans e^t le marché.
Ce Marais du Nord, pour prospère qu'il
soit par l'agricullure, ne saurait se comparer
à celui du Sud, car il n'a pas encore connu
le développement inouï dû à l'industrie lai-
tière. La populalion qui l'habile n'a pas les
qualités sociables qui ont fait le succès des
coopératives de laiterie dans la région de
Luçon. Celle-ci est habitée par des gens que
la nécessité a depuis longtemps dressés à
s'unir, h s esprits étaient préparés à l'asso-
ciation. Ce Marais a été plus rapidement
encore gagné sur la mer que celui dont le
Perrier est le cœur, mais l'homme a beau-
coup aidé la nature en consolidant les vases
un peu ralîermies, en les soudant aux buttes,
anciennes îles, en hâtant la conquête par des
digues, en évacuant les eaux par un réseau
de canaux, si nombreux que toutes les com-
municaiions, tous les transports se firent par
la navigation.
Pour accomplir ces travaux, pour les
entretenir, pour empêcher le retour offensif
des éléments, il a fallu que les habitants,
longtemps isolés, quelque peu sauvages, que
l'on appelait les colliberts, s'entendissent,
unissent leurs efforts. L'œuvre a été com-
G6
LE TERROIR DE CLEMENCEAU
mune, ce fut la coopération — avant l'emploi
usuel de ce mot.
L'union en faveur des laiteries coopéra-
tives fut donc facile. On s'était entendu pour
la conquête du sol, on s'est vile entendu
pour mettre en commun le lait abondam-
ment fourni sur ces prairies opulentes grâce
au sol et à l'humidilé ambiante. La preuiière
coopérative fut créée à Ciiampagné en 1890;
elles se sont multipliées, on en comptait,
quinze ans après, IS affiliées à la grande
association qui groupe la production de la
presque totalité de ces établissements dans
la Vendée, les deux Cliarenles et les Deux-
Sèvres. Et des entreprises particulières ont
parallèlement réussi.
Ce sujet des laiteries mérite d'être traité à
part. Je me borne donc à signaler le rôle
immense joué par la coopération dans ce
pays aquatique qui n'aurait pu espérer jouir
du bien-être qu'il possède aujourd'hui.
La contrée est un lacis, en apparence inex-
tricable, de canaux le découpant en tous
sens, en centaines, en milliers d'îles qui sont
autant de prairies et de pâturages. On n'y
parvient, le bétail n'y est conduit qu'en ba-
teau, sauf dans les parties desservies par
routes ou chemins. Ci'S lies, ou plutôt un
groupe de ces îles, constituent le domaine,
appelé la cabane. Une cabane, ce n'est donc
pas un logis, mais l'ensemble du terrain dé-
pendant de la ferme. Celle-ci, d'ailleurs, se
nomme aussi la cabane et les habitants sont
des cnbaniers. Ils entourent le logis de jar-
dins où l'artichaut tient souvent une place
prépondérante, car ce légume entre pour une
grande part dans l'alimentation; on le mange
cru, à la croque au sel. Les canaux fournis-
sent en abondance une autre nourriture, les
anguilles, pour lesquelles on installe des
viviers.
Les canards sont en multitude, ce qui ne
saurait surprendre en ces domaines à demi-
aqualiques. Nombreux aussi les dindons qui
mettent une grande animation autour des
demeures.
Les bovins peuplent ces cabanes; avec eux
sont beaucoup de chevaux, car le pays de
Luçon est un grand producteur de demi-sang
propres au carrosse et à l'artillerie. Toutefois
les vaches sont, de beaucoup, l'élément do-
minant.
Donc peu de cultures dans le Marais, mais
dès que le sol se relève en intumescences
qui furent des îles, on rencontre champs et
jardins. Et, là, c'est une grande variété; si
l'on ne trouve pas le chou-fourrage comme
dans le Bocage, on voit des champs étendus
déplantes légumières ou oléagineuses. Vix,
qui occupe une ancienne île entre le petit
port de Marans sur la Sèvre et la cité épisco-
pale déchue de Maillezais, cultive encore le
lin et le chanvre, productions qui tendent à
disparaître de tant de contrées. Elles dimi-
nuent d'ailleurs, mais l'active population de
la commune a entrepris la culliire de l'ail, à
laquelle elle consacre plus de '20 hectares. 11
serait curieux de connaître comment on a
été amené à cultiver l'ail en cette partie du
Marais qui est une des plus inextricables par
le nombre des chenaux et les fourrés d'arbres
aquatiques.
Peut-être l'exemple est-il venu d'une autre
zone du Marais, celle dont le port de l'Ai-
guillon est le centre et que parcourt le petit
fleuve du Lay, estuaire qui sert à l'expédition
des produits de la contrée. A la pointe qui
porte la Tranche, au pied des dunes, se dé-
veloppe sans cesse la culture maraîchère
consacrée plus spécialement à l'ail, à l'oignon
et à l'échalote. La notice consacrée aux pro-
duits agricoles, publiée par le ministère en
1903, évaluait â plus de 100 hectares la sur-
face occupée par ces plantes près de la Tran-
che et à 10 000 quintaux la quantité de bul-
bes annuellement récoltés. Vix obtenait
1 000 quintaux.
Dans la pHrtie nord de la région marai-
chine, les cantons de Moutiers-!es-Maux faits
et de Talmont, moins mouillés, plateau dé-
coupé par des vallons palustres, on rencontre
d'autres cultures tlorissantes, notamment le
colza qui est cependant en décroissance et
surtout les haricots. Cette Légumineuse, qui
couvre .j 000 hectares dans la Vendée, est
particulièrement répandue autour de Tal-
mont. Le département est au quatrième rang
pour cette production. Plus grande encore
est la superficie couverte par les fèves et
féveroles.
On voit combien est variée la production
de celte étroite zone de la vieille France. On
pourrait signaler encore l'importance de la
récolte du pissenlit vers Vix, Velluire et dans
la direction de Fontenay le-Comte. Le Marais,
en hiver, alimente les halles de Paris pour
cette salade populaire ne demandant aucun
autre travail que la cueillette.
Quand on connaît celte prospérité agricole,
on s'explique la densité du réseau ferré dans
ce pays vendéen que l'on s'imagine si sou-
vent comme arriéré. Les chemins de fer
emmènent vers les ports, les villes et surtout
à Paris, bétail, bœufs, fromages. Ils empor-
tent, vers le Midi girondin et la Loire, de
grandes quantités de céréales sans avoir
A PHOPOS D'UN ASSOl EMENT
67
beaucoup lesUeint. l'aclivilé des ports dont
celui desSables-d'Olonneestle plus considé-
rable.
Ces petits organismes maritimes résistent
et font un commerce actif avec les ports
bretons et l'île de lié. Il serait intéressant
d'examiner riictivilé des son ies des produits
du sol, si la guerre n'avait complètement en-
rayé le mouvement maritime. 11 faut remon-
ter loin pour se rendre compte des services
que rendent à l'agriculture non seulementdes
élablisseiiieiits comme les Sables-d'OIonne,
mais des ports de médiocre importance tels
que Luçon, Marans, r.M^uillon et Port-iMoricq,
par lesquels les campagm's maraichines
expédient en partie leurs produits sur tout
le littoral français de l'Océan et de la Manche.
Il faudra longtemps, peut-être, avant que la
vie reprenne son cours normal pour les rela-
tions avec les petits ports bretons. Actuelle-
ment les rapports restent actifs avec la Ro-
chelle, Rochefort, les îles de Ré et d'Oléron.
La création d'un réseau secondaire de
lignes ferrées à voie d'un mètre ou de tram-
w.iys a d'ailleurs modilié les conditions
d'existence de ces intéressants mais menus
organismes. Une partie des produits qui
empruntaient la voie de mer font sollicités
vers l'intérieur, mais, en même temps, des
liàvres comme l'Aiguillon pourront recevoir
plus farilement les produits destinés aux
ilea ou aux ports charentais. l'n service
régulier relie l'Aiguillon à SaintMartin et à
la Flotte, dans l'île de Ré. (_'.e port, bien que
desservi seulement par un tramway le reliant
à Ijiicon, a un mouvement de marchandises
supérieur à celui de Marans, ville ci pendant
située sur la grande ligne de Bordeaux à
Nanie'^,au terminus d'un réseau à vnie étroite
la reliant à Angoulème. Alors qu'en 1913 les
cargaisons reçues ou expédiées par Marans
s'élevai^■nt à seulement 12 000 quintaux,
l'Aiguillon atteignait .'Î2 000. Dans ce mou-
vi^mpnt est compris celui de Moricq situé à
l'( kilomètres en amont, sur le Lay qui,
disent les ingénieurs hydrographes, « rend
de grands services à l'agriculture, par suite
de sa position avancée dans les terres ».
Kn 1913, malgré la gueri'e, IHi navires sont
entrés dans le Lay, à l'Aiguillon.
A ce mouvement ofllciellement constaté
par la douane, il faudrait ajouter celui,
autiemenl considérable, qui a lieu par le
réseau des canaux et chenaux, sur les cours
navigables de la Sèvre, du Lay, de la Ven-
dée et de l'Antise. Il y a là une activité
extrême, uniquement due aux produits agri-
coles, au\ engrais et aux bois, mai> toute
statistique précise fait défaut.
AunOUIN-DUMAZET.
A PROPOS D'UN ASSOLEMENT
Réponse au n" 7070 (liuhe).
Un de nos honorables correspondants de
l'Indre nous écrit, à propos de l'assolement
qu'il suit jusqu'ici, dans sa ferme, la lettre
que voici :
Je suis un assolement do 12 ans qui commence
ainsi :
1° Betteraves, 2° avoine, 3° Irèlle, 4° blé,
.■)" prairie temporaire, etc.
Serait-il plus avantageux de le modifier ainsi :
1» Betterave, 2° avoine, 3" trèfle, 4" avoine,
'.t" blé, 6° prairie temporaire, etc.
Dans son Traité d'Aj,'riculture, Mathieu de
Oombasle, parlant de la place du blé dans la lo-
lation, dit :
Il Le froment peut aussi se placer après une
avoine qui succède à un trèfle, il n'est pas de
place dans l'assolement où une récolte d'avoine
^oit plus assurée, et où l'on puisse en attendre
un proiiuit plus abondant qu'après une récolle
.le trède ; mais on obtiendra aus^i, dans la plu-
part des cas, une récolte plus abondante de fro-
inent après l'avoine qui succède à un trèfle
qu'en plaçant le froment immédiatement après
e Irèlle. »
Je cultive des terres silico-argileuses; généra-
lement le blé réussit bien après Irèlle, mais on
éprouve souvent de f.;randes difficultés à opérer
le labour par suite de la sécheresse de la terre à
rau'omne, tandis qu'après une avoine hâtive
^uivie de déchauniage, la terre se trempe à la
moindre pluie, et il serait plus facile de la tra-
vailler.
iMes terres très favorables à la pousse des
fourra;.'es conviennent peu au blé, je le cultive
en petite quantité, et dois le faire dans les con-
ditions les plus favorables à la réussite.
Comme le remarque Mathieu de Dombnsle,
l'avoine après trèfle réussit très bien; mais
obtient-on, dans la plupart des cas, une ré-
colte plus abondante de froment après
l'avoine qui succède à un trèfle qu'en plaçant
le froment immédiatement après le trèfle'.'
Cela nous paraît beaucoup moins certain.
Aujourd'hui où l'on peut, après trèfle, pré-
parer convenablement la terre au point de
vue physique et au point de vue chimique,
on obtient après trèfle de beaux rendements
de blé. 11 s'agit, pour cela, de ne pas semer
68
LES ENNEMIS DES (;KAI.\S hN JKANliES
le blé sur terre creuse, mais au contraire sur
sol rassis, en roulant énergiquemeat ou
mieux en crosskilant la terre derrière le la-
bour de défrichement du trèfle, en hersant
ensuite à plusieurs reprises ce cliamp, et le
roulant encore avant le semis. Au point de
vue chimique, si le trèfle a eu une belle végé-
tation et, par conséquent, a enrichi le sol eu
azote, il suffira le plus souvent de répandre
avant ou après le hibour de défrichement
500 kilogr. par hectare de superphosphate
ou de scories, et 200 à 300 kilogr. de kaïnite
ou sylvinite.
Seulement vous faites cette observation
très juste que, sous votre climat, on éprouve
fréquemment de grandes difficullés à opérer
le labour après Irèlle en temps voulu, suffi-
samment tôt avant les semailles de blé à
l'automne. Au contraire, on peut pendant
l'hiver très bien préparer la terre pour une
avoine de printemps.
A faire succéder à cette avoine un hlé,
avec la rotation que vous proposez : trèfle
avoine, blé, prairie temporaire, nous pré-
voyons un inconvénient, ce sera très souvent
la difficulté d'effectuer, dans de bonnes con-
ditions, au printemps dans le blé en végéta-
tion les semis de petites graines (jui doivent
constituer la prairie temporaire.
Puisque vous ne cultivez le blé que sur
une faible étendue, et que vous désirez alors
le faire dans les conditions les plus favo-
rables à la réussite, pourquoi ne pas adopter
l'assolement suivant ?
Betteraves, blé, avoine, trèfle, avoine ou
orge, prairie temporaire.
Le blé, après betteraves ou toute autre
plante racine et culture sarclée, vient dans
les meilleures conditions, sur terre fumée,
ameublie, débarrassée de mauvaises herbes.
Il peut se semer plus tard en saison qu'après
trèfle.
L'avoine en deuxième céréale après blé sur
betteraves donne encore de belles récoltes.
Après trèfle vous ferez une avoine ou
orge dont la réussite est assurée, et dans
cette orge ou avoine au printemps en pré-
parant la terre pour ces semailles, il vous
sera facile de semer les petites graines de la
priurie temporaiie avec tous les soins voulus.
H. HlTIE«.
LES ENNEMIS DES GRAINS ENGRANGÉS
L'alucite cause des dommages impor-
tants sur les seigles et les blés et parfois
aussi sur l'avoine, l'orge et le mais. C'est un
Lépidoptère de la famille des Tinéides, petit
papillon nocturne de couleur café »u lait.
Fig. 12. — Alucile
vue en dessus
(fortement grossie).
dans le sillon du grain ; elle préfère le
point d'insertion des barbes sur l'orge.
Une semaine après, il en sort de petites
larves de un demi-centimètre qui percent le
grain de leurs fortes mandibules et le minent
peu à peu en rongeant la farine.' Ce
travail lui demande trois semaines
environ, sans que rien ne le trahisse
à l'extérieur. Avant de prendre la
forme nymphe, elle trace un petit
cercle à l'intérieur de l'écorce, dé-
coupant presque complètement une
calotte qu'une simple poussée du pa-
l)illoii fera tomber pour lui livrer
passage. L'accouplement se fait aus-
sitôt et la femelle pond alors sur les
^. , , ., , ,., tas qui sont formés en ce moment.
Fis. 1 J. — Alu'ile vue de piolil , . , • >,
(fortement f:rossie) - Mâle et Le même cycle recommence jusqu à
femelle de grandeur naturelle. ce que vienne l'hiver qu'elle passe à
l'état de chrvsalid
aux ailes pointues frangées et garnies de
poils aux extrémités, repliées en toit sur le
corps au repos. Long de 0 à 10 millimètres,
VAlucila cerealla compte au moins deux gé-
nérations par saison. La première pond sur
les blés sur pied, peu avant la moisson, dé-
posant des œufs rouges, extrêmement petits.
(1) Voir le numéro du 13 janvier, page 54.
irysalKie.
Signalée pour la première fois vers 1730,
dans les Charenles, elle a commis des dégâts
importants surtout de 1830 à 1850. Mais de-
puis l'usage des machines ù battre fonction-
nant à des vitesses assez grandes, les ravages
causés par l'alucite ont notablement dimi-
nué. Toutefois, une femelle pondant jusqu'à
80 leufs, dès la deuxième génération, elle a
L'ÈLECTKICIIÉ ET LES T
procréé 3 000 individus, ce qui la rend parti-
culièrement dangereuse. Aussi convient-il de
lutter sans merci, d'autant plus que des
grains alucités résulte une farine dangereuse
dont le pain lui-même pourra conserver les
propriétés vésicantes de l'insecte et détermi-
ner des inllamrnations.
Une autre Tinéide, la teigne des grains, de
couleur grise, à hachures noires, qu'on voit
voler du printemps à l'au-
tomne, pond également
ses œufs sur les tas de
blé. Les larves ronp;ent
incomplètement les grains ^
qu'elles agglomèrent dans
une gaine soyeuse géné-
ralement tachée de points
excrémenlitiels blanclià-
Ires. Quand vient l'hiver,
elle abandonne son four-
reau pour aller se ehry-
salider dans les fissures
du grenier.
Les mêmes moyens de
lutte indiqués pour le
charançon sont à em-
ployer contre ces deux
teignes qui sont surtout
abondantes dans le bassin de la Loire.
Plus au Sud, et surtout en Algérie, on
rencontre un polit Goléoptère, la cfidelle,
RWXIX DE CCI.TUliE 69
barrasse d'elles comme des précédentes. Il
ne semble pas Icutefois jusqu'ici qu'on
puisse leur attribuer des dommages bien
considérables. Mais néanmoins, le même
trailement assurant la destruction de tous
les in.-ectes. il y a lieu d'agir dès qu'on cons-
tate la présence d'un certain nombre
d'enlre eux.
(Tuant aux rats et souris, il faut bien con-
Y
Kig. l."j.' — Teigne îles grains de
grandeui' n.itiirelle et l'oiie-
meut grossie.
Fig. m.
feigne des grains,
vue de profil.
d'un brun noirâtre , aux antennes bien
développées et aux mandibules peu allon-
gées, qui, vers juillet-août, dépose ses œufs
sur les grains. Les larves qui en résultent
hivernent aussi dans les fissures et on se dé-
Fig. 14. — Tas de grains allaqués par l'alucite.
venir que la seule négligence permet leurs ra-
vages. Trop souvent, en efl'et, les grains sont
engrangés chez les petits cultivateurs dans
de vieux locaux mal entretenus et tombant
presque en ruine, sur de mauvaises planches
reposant sur des solives que supporte un pla-
fond latlé et entre lesquels pullulent naturel-
lement les rongeurs, ayant à la fois un ex-
cellent abri et des vivres abondants. En sup-
primant tout vide entre
le plafond et le plancher,
en entretenant ce der-
nier avec soin, on rendra
difficile l'existence des
rats que, d'autre part,
on fera pourchasser par
des chats à qui l'on ne
<ionnera que de l'eau pour toute nourriture.
Ce sont là des ennemis dont on n'a à dé-
plorer les déprédalions que parce qu'on le
veut bien, car il est facile de s'en débarrasser.
Francis Marrh.
17. — Grains
attaqués
par la teigne.
L'ÉLECTRICITÉ ET LES TRAVAUX DE CULTURE
Les Coopératives agricoles d'électricité se i nissent la lumière aux agglomérations et la
multiplient dans les campagnes; elles four- I force motrice à diverses fermes de leur \oi-
LKI.KCTKICITK ET LES TRAVAUX DE CULTURE
sinage. Nous ne connaissons pas les résul-
tats financiers de ces intéressantes entre-
prises, mais nous savons qu il y a certaines
de ces Coopératives qui fonctionnent bien
depuis plusieurs années, d'où nous concluons
que le nombre des adliérents ue diminue pas
et que les recettes couvrent an moins les dc-
pen>es. Les adhérents doivent trouver, dans
l'emploi de l'électricité, plus de confort et
plus de facilités pour 1 exécution de leurs
travaux, surtout le battage des céréales.
L'usine génératrice, prévue pour le maxi-
mum de consommation (qu'on appelle la
puinlei, correspondant a l'allumage presque
simultané de la plus grande partie des lam-
pes branchées sur le réseau, est certaine-
ment trop puissante pour le débit diurne
destiné aux moteurs ruraux, ces tierniers,
dans la ferme, ne fonclioimant qu'un petit
nombre de jours par an et, souvent, qu'un
petit nombre d'heures par jour.
Il est venu à l'idée des Coopératives agri-
coles d'électricité de chercher d'autres dé-
bouchés, et l'on a envisagé lutilisation
diurne du courant pour les travaux de cul-
ture et même de récolle. Plusieurs personnes
nous ont demandé notre avis à ce sujet.
En étudiant l'Exposition internationale
d'Eleclricilé de Paris, en 1881 (alors que les
unités de mesure étaient dans l'enfance),
nous entrevîmes la possibilité des applica-
tions agricoles de l'énergie électrique. Il
n était d'ailleurs pas difficile d'admettre
qu'une grande ferme pourrait, dans un ave-
nir prochain, avoir le même intérêt écono-
mique qu'une grande usine à installer, pour
ses propres besoins, un groupe électrogène
plus ou moins puissant. Il n'était pas non
plus difficile de supposer que le jour où de
grandes fabriques d'électricité, qu'on appelle
aujourd'hui des Centrâtes, établiraient de
longues lignes de distribution pour débiter
leur énergie sur une grande étendue, que
ces lignes devraient forcément longer des
roules, traverser des champs, et passer ainsi
à proximité de nombreuses exploitations ru-
rales qui se présenteraient alors comme des
consommateurs bien placés.
C'est après avoir étudié toutes ces ques-
tions que nous avons publié, dans le Journal
d'Agriculture pratique, une série d'articles
que la Librairie agricole de la Maison rustique
lit réunir en un petit volume intitulé l'Elec-
tricité dans la Ferme, dont l'édition était
épuisée en 189!).
iNous nous souvenons de l'accueil qui fut
fait à ce livre : ce n'était pas de l'hostilité,
mais on souriait avec une pointe d'ironie de-
vant notre idée d'appliqu-r, plus ou moins
pro. hainement, l'électricité aux différents
besoins des exploitations rurales. Les ingé-
nieurs-constructeurs, comme les ('lectriciens,
n'envisageaient alors que les grandes appli-
■ ations industrielles, ce qu'ils appellent la
belle mécanique, et se seraient crus amoin
dris, pour ne pas dire plus, s'ils s'étaient
occupés d'appli -alions agricoles. Il semble
qu'il n en est plus de même aujourd'hui.
On trouvera dans la colleclinn du 'ournal
d'Agriculture pratique de nombreux articles
(depuis 1879, t. I, p. 78i) consacrés aux essais
(Ih labourage électrique, à l'éclairage, aux
usines et applications rurales de l'électri-
cité.
Pour la question posée : emploi de l'élec-
tricité aux travaux de culture, la solution
mécanique existe depuis les essais de
MM. Chrétien et Félix, en 1878, dans les
terres attenantes à leur sucrerie de Sermaize
(Marne); la solution économique est encore
à trouver.
Le dispositif le plus simple consiste dans
l'emploi de deux locomotives-treuils, ana-
logues à celles du labourage à vapeur, dans
lesquelles la chaudière et le moteur à vapeur
S'nt remplacés par une réceptrice d'une ma-
nœuvre très facile. Mais il faut deux machines,
deux mécaniciens, e! accepter les ennuis du
déroulage dans le champ, et de l'enroulage,
des câbles amenant le courant de sa prise
directe sur la ligne, ou d'un transformateur
placé sur la fourrière. Pour le déplacement
du matériel sur roule, on utilise un moteur à
essence actionnant les roues motrices de la
locomotive, ou des attelages, ce qui augmente
le personnel et les dépenses du chantier de
labourage. En résumé, on éprouve tous les
inconvénients des systèmes funiculaires;
cependant, c'est actuellement le système le
plus pratique, convenable aux grandes pièces
de terre, à la condition qu'on ne cherche pas
à exagérer la puissance des réceptrices.
Le système roundahoul, avec une récep-
trice rendue fixe pendant le labour d'un
champ, ne convient, comme le même sys-
tème à vapeur, que pour les travaux d'amé-
liorations foncières; de nombreux essais ont
été effectués avec ces systèmes en Italie, en
particulier par le comte de Asarla.
Plus récemment, chez, nous, près d'Arca-
chon, on utilisa une locomotive à double
treuil avec une poulie de renvoi portée par
un chariot-ancre se déplaçant sur la four-
rière opposée.
LA STATISTIQUE DES DROITS DE MLTATION
L'emploi d'une cliarrue-balance-loueuse
l'uL montré en novembre 1896 par M. A. Ma-
guin, conslrucleur à Charmes (Aisne), Pur
les terres de M. Landrin, à Berteaucouri-
Epourdon. Le défaut de l'appareil résidait
dans la lourde chaîne calibrée qui servait au
tou.ige de la charrue, mais il avait un dispo-
sitif liés ingénieux de prise de courant, par
un trolley, sur deux conducteurs qui se dé-
portaient automatiquement sur le guéret;
nous en avons donné la description dans le
Journal d'Af/ricullure pratique (1896, t. 11,
p. 82^2).
Le tracteur électrique, que beaucoup entre-
voient, n'aura jamais la liberté d'action,
dans le champ ou sur route, que présente le
tracteur à pétrole; il lui faudra prendre
l'énergie par un trolley qui sera dépendant
des conducteurs dont l'installation deman-
dera de la main-d'ieuvre. Inutile de dire
qu'il ne faut pas songer à l'emploi économique
d'aecumulaleiirs, bien qu'un peu avant la
Guerre on parla beaucoup d'un magnifique
accumulateur, très léger et à bas prix, in-
venté par Edison; il n'est plus question de
cette merveille qui devait trouver de belles
applications dans les automobiles, d'oii l'on
aurait pu les étendre aux tracteurs.
Un système a été proposé récemment en
Italie : le tracteur travaille en tournant au-
tour d'un mât avec lequel il est relié par les
câbles conducteurs tendus automatiquement
sur un tambour.
On pense encore utiliser la transmission
sans fil, analogue à la télégraphie sans fil. 11
est vraisemblable que cela soit la solution
de l'avenir, mais nous craignons que cet
avenir ne soit encore éloigné.
M.AX RlNGELMANN.
LA STATISTIQUE DES DROITS DE 3IUTATI0rV
Les journaux ont publié récemment une
statistique intéressante : le produit des droits
de 7 0/0 sur les ventes d'immeubles qui était
de 18;i 208 500 fr. en 1913 et de 20i 813 OOOfr.
eu 1918 dépasse le 1,2 milliard en 1919 et
atteint 538 290 500 fr. Les nouveaux proprié-
taires se comptent par centaines de mille
dans les campagnes. Le fait inspire quelques
rértexions.
Un sentiment de joie domine : « Le paysan
s'est atTranchi. Il achète sa terre ou la libère.
Jamais les promesses de prospérité n'ont été
plus solides en France car nous sommes
dans un pays oii tout va quand la terre
va (1). )>
Certains voient avec raison dans cette ac-
cession de la masse paysanne à la propriété
rurale une nouvelle assurance du pays contre
une révolution à la mode russe. On sait que
1.1 C. G. T. a élaboré un programme agraire.
Mais là où la propagande réussit, il y a ma-
lentendu : si dans les pays de grandes pro-
priétés l'ouvrier agricole désire le morcelle-
ment de celles-ci, le rêve collectiviste est
hostile à toute propriété. On sait qu'en
Russie, depuis février 1918, le droit de pro-
priété est aboli ; la terre est donnée en jouis-
sance à ceux qui la travaillent personnelle-
ment. Ce régime a tué naturellement toute
ardeur au travail et les radios du 22 octobre
dernier nous annonçaient que le travail de
(1) Ch. Maiirras, l'^ci(on française, iS décembre
t'J19.
12 heures par jour venait il'étre rendu obli-
gatoire pour tous (2).
Il y a aussi quelques lamentations : la créa-
tion de nouveaux propriétaires se fait aux
dépens de la main-d'œuvre agricole salariée
et des métayers. « Comment cultivera-t-on?
Où trouvera-t-on des ouvriers? » La réponse
sera peut-être donnée queli[uefoispar l'intro-
duction de main-d o?uvre étrangère ou colo-
niale. On peut croire que plus souvent la so-
lution sera apportée par ceux-là mêmes qui se
lamentent et qui se ressaisiront.
« C'est un très grand honneur déposséder
un champ >■, a dit le poète Ch. de Pomaiiols.
A beaucoup decontrées on peut appliquer les
observations du D' Labat en Gascogne :
toutes les classes de la population y sont pay-
sannes et terriennes, au moins à leur ori-
gine (.'}■). Parla force des choses, beaucoup re-
(2; Le socialisme partageur des ouvriers agricoles
ne date pas d'aujourd'hui. C est celui de Jacquon le
Croquant, le roman p^rigourdin d'Eugène Le Roy. —
Sur le lualenteadu entre la prop.igande socialiste et
les théories, voir l'article de M. llodée, secrétaire de
la Fédération des travailleurs de l'Agriculture, dans
la Revue du Travail du mois de novembre. Sur le
bolchevisme et son influence sur la culture, voir
Journal d'Ai/ricullure pratique, 8 janvier 1920, p. '37,
communicalion de M. Fisclimann à l'Académie
d'Agriculture (-24 déc. 1919.)
(3) D'' E. Labat, V Ame paysanne (Delagrave, éditeur).
« il n'y a ici que des paysans et des bourgeois avec
cette remarque quela liourgeoisie est rurale, issue le
plus souvent de générations qui ont travaillé la
terre... De la bourgeoisie je ne distinguerai pas la
noblesse, parce qu'elle est rurale aussi... La popula-
72
PKOTECTION DES TRACTEUliS CONTRE L\ IJEI-KE
prendront le travail de la terre qui donna l'ai-
sance aux ancêtres. Les progrès de la méca-
nique en ont rendu la culture plus attrayante
et moins pénible. Plus d'un propriétaire
conduit maintenant son tracteur et vit plus
intimement avec sa terre qu'au temps où il
donnait simplement des ordres à un régisseur
ou à des bouviers. De l'initiative, une
nouvelle organisation du travail, le dévelop-
pement de l'outillage favoriseront la forma-
lion d'une bourgeoisie rurale active rempla-
çant ce que M. Labat appelle la bourgeoisie
rentière de la terrj. Les conseils suivants qui
terminent un livre récent semble bien sages :
« Pour de longues années, l'état de rentier
sera difficile, sinon intenable. Le travail ne
sera pas seulement un devoir national, mais
une nécessité indivitluelle... Celui qui reçoit
en partage de la bonne terre de France, qu'il
la fasse valoir lui-même. Elle lui rendra vile
ses soins (1;. »
Guy ue Mo.ntard.
PROTECTION DES TRACTEURS CONTRE LA GELÉE
La congélation de l'eau de refroidisse-
ment des moteurs de tracteurs ou d'automo-
biles, par suite de l'abaissement de la tempé-
rature extérieure, provoque des accidents
graves tels que des fissures dans le radiateur
ou la rupture de la chemise d'eau des cylin-
dres, nécessitant des réparations coûteuses
et occasionnant une indisponibililé plus ou
moins longue.
Le procédé le plus simple consiste à vider
le radiateur chaque fois qu'il gèle, ou que
l'on suppose qu'il va geler, à la condition
toutefois que la personne qui est chargée de
ce travail ne l'oublie pas ou ne fasse pas
une prévision erronée.
On a conseillé, pour abaisser le point de
congélation, de mélanger à l'eau du radia-
teur certains produits, tels que de la glycé-
rine, de l'alcool méthylique ou du chlorure
de calcium (2). La glycérine a l'inconvénient
d'encrasser les tuyauteries et la pompe en
diminuant le pouvoir refroidissant du ra-
diateur. L'alcool méthylique, ou esprit de
bois, disparait peu à peu par évaporation (le
point d'ébuUilion est de 80" centigrades). Le
carbure de calcium, qui donnerait les meil-
leurs résultats, employé à la dose de 220 gr.
par litre d'eau, abaisse le poinl de congéla-
tion à — 10° centigrades.
M. Fabien Gesbron, ingénieur-construc-
teur, 37, rue de Brissac, à Angers (Maine-et-
Loire), a imaginé un appareil appelé le
Frigon (fig. 18) assurant la vidange automa-
tique du radiateur avant que l'eau qu'il con-
tient ne soit congelée. L'appareil, de petites
dimensions (0'".145 X 0°'.104), communique
tioD est véritablement et profondément terrienne.
La terre a Dourri la race, etc.. » (p. 30).
(1) Jacques Bainville, Comment placer sa fortune,
(Nouvelle Librairie nationale), ch. xvi : Tâches et
besoins du Temps présent.
(2) Journal U'Agriculiure pratique, 1911, tome II,
page 818.
avec le radiateur, au point le plus bas de
celui-ci, par le raccord 13, débouchant dans
une chambre /, fermée à sa partie inférieure
par une soupape 2, maintenue appliquée sur
Kig. IS. — Appareil de proleclion
du radiateur des tracteurs contre la gelée.
son siège par un ressort de rappel agissant
sur le levier .'>.
L'appareil comporte un serpentin en cuivre
rouge, 6, de ()"'.0O4 de diamètre intérieur;
l'exlrérailé inférieure de celui-ci est fermée
par un piston dont l'embase S s'appuie sur
le levier 3.
Pour mettre l'appareil en service, on en-
lève le bouchon fileté 7, jusqu'à ce que l'eau
vienne s'écouler goutte à goutte à l'extré-
mité du serpentin. Cela indique que celui-ci,
qui est alimenté par une nourrice le mettant
ESTAIS Siru (,.\ CULTUUE DE LV BETTERAVE .V SUCliE
en communication avec la eliamijre /, esL
73
rempli d'eau et que l'appareil eslpr(M. à l'onc-
lionner.
Lorsque la tempéra tare extérieure s'abaisse,
l'eau du serpentin, en raison de son petit
volume (5 cent, cubes) et de la grande con-
ductibilité de la paroi, st- refroidit plus rapi-
dement que celle du radiateur. De sorte que
l'eau se congèle dans le serpentin, alors que
l'eau du radiateur se trouve encore à l'état
liquide. L'augmentation de volume produite
par la congélation de l'eau du serpentin
repousse le piston (|ui, en agissant sur le le-
vier 3, provoque- l'ouverlure de la soupape 2,
et par suite la vidange de l'eau du radiateur.
Les expéi'iences, qui ont été faites par
M. Ringelmann à la Station d'Essais de Ma-
cliines, ont montré ([ue l'appareil fonctionne
alors que l'eau du radiateur se trouve encore
à -j- 3° centigrades. La congélation de l'eau
dans le serpentin produit un déplacement
du piston variant de 2 à 4 millimètres L'ap-
pareil, placé sur le radiateur d'une automo-
bile Mors de 17 chevaux, l'a vidé de toute
l'eau qu'il est possible d'évacuer par le bou-
chon de vidange, et avant que celle-ci ne
fût congelée.
Pour préserver les récipients qui risquent
d'être détériorés par la gelée, tels que les
pompes, les réservoirs et les canalisations
d'eau, on pourrait employer cet appareil
qui ne nécessite, une fois posé, aucun en-
tretien.
G. Passelègue,
lDgt5nieur agronome.
ESSAIS SUR LA CULTURE DE LA REFrERAYL A SUCRE
La Commission des graines de betteraves
du ministère de l'Agriculture vient de se
réunir sous la présidence de .\1. Viger.
Parmi les communications faites à la
Commissicm, je crois devoir, dès maintenant,
appeler l'attention sur un fort intéressant rap-
p(>rt présenté par M. Krug.
II s'agit d'un essai fait à Éirépagny (Eure)
sur la meilleure date d'emploi du fumier.
Kaul-il appliquer le fumier à la céréale qui
précède la betterave? Ou bien faut-il l'appli-
quer au printemps, c'est-à-dire peu de temps
avant les semailles ?
Il s'agit là d'une question éminemment
pratique, dont l'étude avait été décidée par
la Commission.
On verra dans le rapport de M. Krug com-
ment l'essai a été conduit et quels résultats
il a donnés.
De ces résultats, il y a deux constatations
importantes à retenir, à savoir que la parcelle
ayant reçu le fumier avant l'hiver a donné
une récolle plus abondante (5 000 kilogr. de
plus par hectare) et des betteraves moins ra-
cineuses que la parcelle ayant reçu le fumier
au printemps.
Il est dommage que la parcelle correspon-
dant à l'eaiploi du fumier, sur la sole
d'avoine, ait dû être réensemencée et ne
puisse pas permettre de conclusions.
Néanmoins, la Commission s'est vivement
intéressée k l'essai de M. Krug. Elle a été
d'avis qu'il serait à désirer que cet essai fût
fait par d'autres agriculteurs ayant leur ferme
dans d'autres régions.
On se plaint souvent que les rendements
français de la betterave à sucre sont infé-
rienrs aux rendements allemands et que les
betteraves françaises sont plus racineus^s et
donnent plus de terre à transporter. Ces
plaintes sont fondées. Il faut donc faire tous
les etiorts pour y remédier.
Si des agriculteurs étaient disposés à ré-
péter l'es.sai de M. Krug, ce à quoi je les en-
gage vivement, qu'ils nous le fassent savoir,
je leur enverrai les indications nécessaires.
M. de Cornois, membre de la Commission,
agriculteur dans l'Oise, veut l'entreprendre
de son côté.
11 convient de féliciter M. Krug de l'effort
qu'il a fait et des intéressants résultats qu'il
a obtenus.
Qui dit emploi du fumier avant l'hiver, dit
aussi labour profond avant l'hiver. Avec de
la terre homogène comme tassement et
comme ameublissement (pendant l'hiver la
terre se tasse) on obtient plus facilement des
betteraves non racineuses.
Emile Saill.\rd,
Secrétaire général de la Gommission
des graines de betteraves à sucre
du ministère de l'.Vgricuiture.
Champ d'essai sur l'emploi du fumier
; en vue de la culture betteravière.
Suivant la décision de la Commission, il a
été institué un champ d'expérience ayant
pour but de se rendre compte de l'impor-
tance que pourrait avoir sur la quantité et la
qualité delà récolte des betteraves l'époque
d'enfouissement du fumier, d'après les don-
nées suivantes :
-; ESSAIS SUH l.A CULTURE DE
1" Appori de l'uinier à la sole prûcédanl
celle de la betterave;
2" Appori du fumier aussitôt après la sole
précédant celle de la betterave et avant
l'hiver;
3° Apport de fumier dans les premiers
mois de l'année de la sole betterave.
L'emploi des autres engrais restant iden-
tique flans les trois cas et appliqués au prin-
temps, avant les semailles, l'essai com-
mença au printemps 1918 sur une pièce de
terre de 10 Hectares bien homogène. Elle
avait porté du blé en 1917, et fut destinée à
être ensemencée en avoine en 1918 en vue de
la betterave en 1919.
Elle fut partagée en trois parcelles d'égale
surface :
ParcfUe n" 1. — l-'iiuiier enfoui en janvier 191S
pour la sole avoine 19i8 et pour la sole betterave
1919.
Engrais cliiiiiiques au printemps de 1 année 1919.
Ensemencée le 9 mai.
Réensemencée le 2i mai.
A donné une récolle de 16 4o4 kilogr. île bette-
raves à une densité moyenne de 8°8.
Parcelle n" 2. — Fumier enfoui après la récolte
d'avoine en septembre 1918 ponr la sole bett- rave
1919.
Engrais cbimii|ues donnés au printemps 1919.
Ensemencée le 10 mai.
A doiné une récolte de 20 154 kilogr, de bette-
raves à une densité moyenne de %"')(>■
l'arcelle n" 3. — Fumier enfoui en février 191'.
pour la sole betterave 1919.
Engrais chimiques donnés au printemps 1919.
Ensemencée le 11 mai.
A donné une récolte de 20 90j kilogr. de betteraves
à une densité moyenne de 9". 02.
La première parcelle reçut donc un apport
de 30 000 kilogr. de fumier à l'hectare en
janvier 1918, et les deux aulres rien.
La récolte d'avoine sur la parcelle fumée
fut naturellement supérieure à celle des deux
autres.
Après le déchaumage de la pièce entière,
la parcelle n° 2 reçut le même fumier que
celle du n" 1 et, après un léger binotage, ce
fumier fut enfoui à O^'.aO environ fin sep-
tembre 1918. La parcelle n° 1 reçut le même
labour profond, mais la parcelle n" 3 resta
sur le déchaumage jusqu'en janvier 1919 où
elle reçut à son tour l'apport de la même fu-
mure (en fumier), avec enfouissement dans
la première quinzaine de février.
Comme complément d'engrais, il fut ré-
pandu sur les trois parcelles avant les ense-
mencements en betteraves (par conséquent
au printemps de 1919) ;
300 kilogr. de sull'ate d'ammoniaque par h(^c-
tare.
l.A liUTTUKAVE A SL'CRE
OOi) kilogr. de superphosphate minéral à 14 0/0.
200 kilogr. de nitrate.
Nous n'avons pu recevoir en temps l'en-
grais potassique. Les ensemencemenis eu-
rent lieu après une période pluvieuse du 19
au 21 mai avec la même sorte de graines.
Pour une raison inconnue, la levée de la
parcelle n° 1, qui avait reçu la fumure pour
la sole avoine, fnt défectueuse el dut être
resemôe le 24 mai, ce qui fut regrettable
pour l'ensemble du champ d'expérience.
Depuis le mois de mai jusqu'en octobre,
les conditions môléorologii|ues furent loin
d'être favorables au di'veloppement de la
betterave. 11 tomba en :
Mai 1919...
Juin
Juillet
-\oùt
Septembre.
Octobre.. . .
TcmpiSratuio
moyenne
Plme.
journalière.
—
—
millimclrcs
21
14<>6
1 1 2
16. r.
47
15.8
34
19.2
21 1/2
15.3
37
6.7
Total .
113
Au lieu de 'lOO miilimèlrcs environ dans
les années de bonne production.
Ces périodes de sécheresse furent nui-
sibles à la végétation et la recolle beltera-
vière fut déficilaire.
La récolle a eu lieu au même moment
pour les trois parcelles, c'est-à-dire du 1"> au
25 novembre.
La parcelle n° l.qui avait reçu la fumure
avant l'avoine précédente el qui dut être
resemée, ne produisit que Kî itH kilogr. de
betteraves ii l'hectare à 8°8 de densité.
La parcelle n° 2, fumée en septembre 1918,
donna une récolte de 26 154 kilogr. à 8°96.
La parcelle n° 3, fumée en février 1919,
produisit seulement 20 90.". kilogr. à 9''02.
Malgré l'expérience incomplète, il ressort
de la comparaison des récolles des deux pre-
mières parcelles un résultat nettement favo-
rable à l'emploi du fumier avant l'hiver.
La richesse de la betterave a été à peu
près identique dans les trois cas.
Il est à noter cependant, que la parcelle
n° 3, correspondant à l'enfouissement tardif
du fumier au printemps, a donné des bette-
raves beaucoup plus racineuses que celles des
deux autres parcelles.
La parcelle n" 2 avait la meilleure germi-
nalion.
Ces essais demandent naturellement à être
repris et poursuivis dans diverses régions.
Remarque intéressante : c'est que la par-
celle n" I, réensemencée quinze jours plus
tard que les deux autres, subit un délicit de
près de 10 000 kilogr. sur la parcelle n° 2 et
BIBLIOGRAPHIE Vi
de près de 4 500 kilogr. sur la parc(41e n° ,'j,
parce qu'elle tomba en pleine période sèche.
Krug,
Agriculleur à Elrepagny (Eure).
DÉCORATIONS DANS LA LÉGION D'HONNEUR
Par décrets du Président de la République
en date du 15 janvier 1!)20, rendus sur la
proposition du ministre de l'Agriculture et
du llavitaillement, ont été promus ou nom-
més dans l'Ordre national de la Légion
d'honneur:
-lu grade de commandeur.
M. Leroy (Paul René), sous-directeur au minis-
lère lie l'Agriculture, chargé de la diieclion
des services du cabinet du minislre Je l'Agri-
cullure et du Ravitaillement.
.4!( grade d'officier.
.MM. (jAULTiER (Victor-Paul-Louis), secrétaire
général de l'Union française.
I.AUREM (Félix-Marie-Joseph), directeur au mi-
nistère de l'Agi iculture.
Au grade de chevalier.
MM. Moussu (Guy- Louis-Stanislas), bibliolliccaire-
archiviste au ministère de l'Agriculture.
Smntk-Mabie (Edouard), chef de bureau de mi-
nistère de l'Agriculture.
Théron (Auguste-Albert), inspecteur des Eaux et
Forêts, chef de section au ministère de l'Agri-
culture.
Launay (Maurice-Nicolas), chef de bureau au
ministère de l'Agriculture.
ScHAEFFER (fjeorges- lleuri-Andréj, conservateur
des Eaux et Forêts à Vesoul (Haute-Saône).
Bklla.my (Georges), inspecteur général des haras.
BiMEs (Dominique), professeur à l'école vétéri-
naire de Toulouse Haute-Garonne).
Mathieu (Louis Joseph), directeur de la Station
UMiologique et agronomique de Bordeaux (Gi-
ronde).
Dupuy (Charles), président du Syndicat commer-
cial et industriel à Oian (Algérie).
Delfort (Emile), administrateur délégué de la
Siiciélé d'alimentation l'Epargne, à Toulouse
(Haute-Garonne).
Féron (Louis-Tliéodiile-Emile), propriétaire-éle-
v> ur à 'Yvetot (Seine-Inférieure).
Du Bos (Auguste-Alexandre), commissaire de la
Société des steeple-chases, à Paris.
BouissoN (Pierre-Félix-Faustin), président de l,i
Commission de réception du ravitaillement à
Oloron (Basses-Pyréuées).
CouBARD (Eugène-Désiré), propriétaire viticulteur
à Joué-les-Tours (Indre-et-Loire), président de
nombreuses sociétés agiieoles et viticoles.
IsAAC- Bfnédic (Léon), vice-président de la
Chambre syndirale des entrepreneurs de sub-
sistances militaires à Paris.
Vidal-Galland (Eugène), agriculteur et président
de groupements agricoles au Puy (Haute-
Loire).
Soulière (Ernest-Joseph), directeur des Services
agricoles du Finistère.
Ledoux (Jules-Félix), professeur de zootechnie à
l'Ecole nationale d'agriculture de Rennes (Ille-
et-Vilaine).
D'Herbès (Rarlhélemy-Henry), président du Syn-
dicat agricole bas-alpin, à Manosque (Basses-
Alpes.
Laurens (Thomas-Joseph-Honoré- Ferdinand),
propriétaire viticulteur, maire de Riscle (GersV
RIRLIOGRAPHIE
Les maladies cryptogamiques des plantes agricoles
et leur traitement, par Jakoh Ekiksson. professeur
et chef de ta Section botaaique de l'Institut central
d'expériences agricoles de Stookliolm. — [ntro-
duction de L. Blaiingtiem. — Ln volume iu-S de
25i pages, avec 132 figures et 3 planches coloriées.
Librairie agricole de la .Maison Rustique. 20, rue
Jacob, à Paris. — Prix : 12 fr.
La réputation du professeur Jakob Eriksson
est universelle; il jouit d'une haute autorité par
les travaux qu'on lui doit sur la pathologie vé-
gétale, et par l'activité qu'il a déployée pendant
une longue série d'années pour propager les
meilleurs procédés de lutte contre les parasites.
Ses recherches sur les rouilles et sur d'autres
champignons sont classiques.
L'ouvrage qui vient de paraître a été traduit
du suédois par M""» Signe Hagman. C'est une
véritable encyclopédie des maladies des plantes
agricoles, c'est à-dire des plantes cultivées dans
les champs. On y trouve la description de plus
de 200 espèces de maladies différentes qui
attaquent les céréales, les Graminées fourra-
gères, la pomme de terre, la betterave et les
autres plantes cultivées pour leurs racines (ca-
rotte, rave, chou-navet, topinambour, etc.), les
Légumineuses cultivées pour leurs grains (pois,
haricot, vesce, lentille), les Légumineuses four-
ragères (trèfle, luzerne, sainfoin, gesse, anthyl-
lide, lotier, etc.), le sarrasin, le colza, le lin, le
chanvre, le houblon, le tabac, etc. Celte énumé-
ration, tout incomplète qu'elle soit, montre
l'importance de l'ouvrage.
Pour chaque maladie, après la description des
76
ACADEMIE D'A(;UIC;UI/njRE IlE KHANCE
.iltéralions qu'elle provoque, M. liriksson in-
dique les traitements à adopter pour ia com-
battre. Des f^ravures exécutées avec scia aicom-
pagnent le texte et complèteni. pour le lecteur
les descriptions minutieuses et précises données
par l'auteur.
Pomologie et cidrerie, par C. Wabcûi.lieh, directeur
de ia Station poiiiologi((ue de Caen. — Un volume
ia-18 de BUU pages avec 4l'0 figures. Librairie Bail-
lière, à l'aris. — Prix : 1 fr. KO.
Ce livre est la deuxième édition d'un ouvrage
qui a été analysé ici il y a quelques années. 11
est inutile de revenir sur le talent avec lequel
M. Warcollier y expose tout ce qui concerne la
culture du pommier à cidre et la cidrerie. Les
conseils qu'd donne sont appréciés et toujours
suivis avec succès, ce qui explique facilement
la confiance qu'il inspire.
Agenda aide-mémoire agricole, par G. Weby, direc-
teur de rin.stltut national agronomique. — 1 vol.
in 18 de i:i2 pages. — Prix : 3 fr. 50. — Librairie
J.-B. Hdliière et fds.
Cet agenda est une nouvelle édition de celui
que publiait avant la guerre le distinf;ué direc-
teur de l'Institut agronomiciue. 11 a été augmenté
de toute la législation relative aux iinportalions
et exportations, d'un tableau indiquant le pri-K
des engrais en 1919.
Le praticien trouvera dans cet ouvrage tous
les renseignements susceptibles de l'intéresser
et dont il peut avoir subitement besoin, soit dans
son bureau, soit dans ses champs.
R. D.
ACADEMIE D'AGRICULTURE DE FRANCE
Séance du 7 janvier 1920. — Piciidence
de M. Viger.
Installation du bureau pour 1920.
M. le Piéfi lent donne lecture d'une lettre de
M. Gauwain, exprimant tous ses regrets de
n'avoir pu exercer ses fonctions de président. En
remettant ses pouvoirs à .M. Viger, appelé à lui
succéder comme président pour l'année 1920, il
le prie d'êtreson interprète auprès des membres
de l'Académie et de leur exprimer ses remercie-
ments et sa reconnaissance.
.M. Viger, au nom de l'Académie, adiesse à
M. (iauwain les vœux les plus sincères pour le
rétablissement de sa santé. Il invite M. Adolphe
Carnot, élu vice-président, à prendre place au
bureau, ainsi que M. Henri Hitler, élu vice-secré-
taire.
Mort de M. Jean Dupuy.
M. le Président a la douleur d'annoncer à
l'Académie la perle cruelle qui vient de la frap-
per en la personne de M. Jean Dupuy, membre
titulaire dans la Section des cultures spéciales ;
il rappelle en particulier les services rendus par
M. Jean Dupuy lorsque, ministie du Commerce,
il eut à faire voter par le Parlement le tarif doua-
nier de 1910.
M. le Secrétaire perpétuel donne lecture d'une
notice sur notre très regretté collègue dans la-
quelle il rend hommage au propriétaire agricul-
teur de Villemliits (Hautes-l'yrénées), de Gibaud
et Segonzac'en Charente et Gironde,]cn signalant
l'œuvre agricole très importante qu'il sut ac-
complir dans ces différents domaines (voir le
numéro du lo janvier, p. 50).
Sur les transports des engrais.
M. le Secrétaire perpétuel communique une
lettre du directeur généial des Alfaires commer-
ciales à la Compagnie de Saint-Cobain. Celui-ci
insiste sur les graves inconvénients, pour les
agriculteurs, du désordre qui règne dans les
transpoits d'engrais, et il demande à l'Académie
de s'associer aux conclusions suivantes :
1° Que les engrais soient classés dans la ca-
tégorie privilégiée ;
2° Qu'ils soient assimilés, pour la répartition
des vagons, aux produits du ravitaillement na-
tional;
3° Que les transports d'engrais soient effec-
tués sur tous les réseaux, et même de réseau à
réseau, alors même que le trafic intérieur serait
momentanément suspendu pour les autres mar-
chandises.
Ces conclusions sont approuvées par l'Acadé-
mie et adoptées, à raiso.i de l'urgence.
Sur les graines de betteraves à sucre.
L'Union commerciale et économique des horticul-
teurs et marrhands-grainii rs de France adresse
à l'Académie communication de la lettre qu'elle
a remise au ministre de l'Agriculture, alin de
protester contre le projet, prêté au Gouverne-
ment, d'acheter en Allemagne des graines de
betteraves sucrières.
L'Union émet le vœu qu'aucun achat de se-
mences de betteraves sucrières ne soit effectué à
l'étranger et notamment en Allemagne, par les
Pouvoirs publics, avant que la production
française de 1918 et 1919 ait élé épuisée.
A ce propos, M. Henry Sagnier présente les
observations que voici :
« 11 n'irst pas douteux que si la mesure envi-
sagée dans cette lettre était réellement prise, elle
aurait des conséquences néfastes tant dans le
présent que dans l'avenir. 11 existe actuellement,
d'après les renseignements qui m'ont été donnés,
plusieurs centaines de tonnes de betteraves à
sucre récoltées en France en 1918 et en 1019
avec les soins les plus minutieux. Si ces graines
ne trouvaient pas les débouchés sur lisquels les
producteurs sont en droit de compter, la pre-
mière conséquence serait que ceux-ci se décou-
rageraient. Dès lors, le pays retomberait à nou-
CORUESPONOANCE
11
veau dans la .sfiviliule conlie laquelle ou a si
souvent prolesté. H serait vraiment mallieureux
que les efTorts poursuivis au cours des dernières
années soient perdus. »
La question est renvoyée à Texameii de la
Section des cultures spéciales.
Organisation du Bureau de l'Industrie animale
aux Etats-Unis.
M. Moussu au nom de son collègue, M. Dou-
ville, professeur à l'Ecole vétérinaire de Lyon,
qui a eu l'occasion de remplir plusieurs missions
récentes aux Etals-Unis, pré?enle à l'Académie
une (Hude fort intéressante concernant le fonc-
tionnement du Rureau de l'Industrie animale en
Amérique du Nord.
M. Moussu résume brièvement devant l'Aca-
démie cet important travail :
Le principe de l'organisation est le suivant :
Tout ce qui concerne Cexploitatiou des animaux
est groupé sous la direction d'une adminisl ration
[Bureau of Animal Induslrij) : élevage, améliora-
tions des races, maladies, état sanitaire, inspec-
tion des produits animaux et sous-produits de
transformation.
C'est la mise en application utilitaire directe
des connaissances d'anatomie, de physiologie et
de pathologie par des hommes spécialisés dans
les éludes de biologie animale, au même titre
que sont utilisées les coniiais-ances de ceux qui
se sont spécialisés en biologie végétale dans le
Bureau of Plant [mluslry.
Le lîureau de l'Iodustiie animale, depuis sa
fondation en 1884, a toujours été dirigé par un
vétérinaire (actuellement J.-H. Mohier). Ses
principales sections sont les suivantes :
1° Lutte contre les maladies contagieuses ;
2° Kecherches sur les maladies des animaux;
3° Inspection des animaux à l'exportation et
à l'importation ;
4° Contrôle de la préparation et du commerce
des vaccins et sérums;
5° Inspection des produits carnés;
6" Production du bétail : 1 production de la
viande, production du bétail laitier, lait et
produits dérivés.
M. Moussu entre dans quelques détails sur les
travaux de ces diflérentes sections, et cite des
résultats souvent remarquables obtenus, par
exemple, à propos de la lutte contre les maladies
contagieuses, etc.; il rappelle les sommes consi-
dérables mises à la disposition des laboratoires
de recherches, et il conclut ainsi :
M Douville termine son travail en déclarant
avec quelque trislose que nous aurions besoin
de faire d'assez nombreux emprunts à nos an-
ciens alliés, pour moderni^er quelque peu nos
moyens d'action. Kous avons bien des organi-
sations aussi chez nous, mais combien bureau-
cratiques et peu agissantes vers un but utilitaire.
Pour les maladies des animaux, nous n'avons
pas de Stations de recherches dans les centres
d'élevage où régnent des maladies déterminées.
Des hommes de recherches devraient pouvoir
se consacrer entièrement à leurs travaux. Ac-
tuellement, avec les budgets alloués, le prix des
animaux et le prix des fourrages, nous ne pou-
vons seulement pas entretenir les malades qui
seraient si nécessaires à l'instruction de nos
élèves. Gomment, dans ces eondilions, poursui-
vre des recherches d'études, alors qu'il n'existe
qu'un teul Centre de recherches à personnel
très limité.
Si nous voulons faiie qutique chose dans
l'avenir, il y a lieu de modilier notre organisa-
tion; à l'exemple des Etals-Unis, il nous faut,
avec le concours de grandes associations agri-
coles, créer des Stations de recherches dans les
Centres qui en ont besoin. On ne peut toujours
tout demander à l'Etat, les intéressés, c'est-à-
dire les Eleveurs ou mieux les Associations agri-
coles, doivent contribuer pour une large part
aux sacrifices liuanciers et autres nécessaires à
la réalisation du progrès, puisque ce sont eux
qui sont appelés à en bénéticier.
Conseil supérieur des Stations agronomiques.
MM. Lindet et l'rosper Gervais sont réélus à
l'unanimité comme délégués de l'Académie.
II. IIITIER.
CORRESPONDANCE
— N» 6048 [Dordogne). — 1° Il est fort pro-
bable que vos brebis ont maigri par suite
d'une alimentation insuffisante ou d'une ration
mal combinée. Le chiffie de 60 mères et de
4 béliers pour 115 hectares n'est nullement
excessif. Il est toujours utile d'établir des sépa-
rations dans l'intérieur de la bergerie avec des
làteliers doubles; les animaux sont ainsi plus
tranquilles, et c'est une chose très facile à faire. ;
D'autre part, si — fait bien connu — les tout ;
petits troupeaux de brebis appartenant à de très
petits propriétaires sont toujours en bon état,
c'est que les animaux sont bien soignés, indivi-
duellement surveillés et traités et que, outre la
nouriiture qu'ils prennent à la bergerie, ils sont '
conduits dehors oii ils consomment générale-
ment un supplément appréciable.
2° Toutes les indications détaillées concer-
nant les doses et le mode d'emploi des tour-
teaux d'arachide (liovidés, brebis, porcs) vous
seront fournies par une brochure Les Tourteaux
oléagineux dans V alimentation des animaux (ara-
chide, coprah, palmiste) que vient d'éditer la
librairie Ghallamel, 17, rue Jacob.
En résumé, voici quelques indications utiles :
Bovins. — Le tourteau se donne à la dose de
1 kilogr. 500 à 2 kilogr.iJOO, suivant lepoidsde
l'animal. Le meilleur mode de distribution est
la soupe ou la pâtée dans laquelle le tourteau
broyé est mélangé à de la paille hachée, des
CORRESPONDANCE
betteraves divi-,('es el une pelile iiuaiiUli' d'eau.
Brebis et moutons. — Dose : 0 kilogr. 200 à
0 kilogr. 400 en mélange au.\ iiieiiue.s pailles et
aux betteraves ou lopinambouis.
Porc. — Uuse : 0 kilogr. 240 à 0 kilogr. 500.
Donner en biivée en délayant dans l'eau ou en
mélange avec les aulies aliments. — (P. D )
— L. F. [Belqiquc]. — Le bail, auquel vous
laites allusion dans voire lettre, se rapporte à
une ferme située en région dévastée par In guerre,
en Francp. Dans ces conditions spéciales, étant
données les difficultés de remise en étal du sol,
les difficultés de logement les premières années,
le propriétaire a laissé au fermier entrant les
terres sans exiger de fermage pendant trois
ans, et ensuite un loyer progressif a été établi
jiendant les six années suivantes.
D'autre part, le fermier ne pouvait s'engager à
entreprendre la reconstitution do la culture,
immobiliser de gros capitaux, etc., que s'il était
assuré d'un bail de longue durée. Cette durée a
été fixée à vingt-sept ans.
Mais, comme dans les circonstances actuelles
il était impossible d'arrêter le taux du fermage
pour une aussi longue période, nul ne pouvant
prévoir quels seraient les cours des produits
agricoles dans quinze ans, vingt ans, etc., le
bdil spécifie que. au bout de la première période
de neuf ans, deux experts, l'un désigné par le
propriétaire, l'autre par le fermier, fixeront,
d'après les cours des baux dans la région à ce
moment, quel sera le prix du loyer pour les
trois années suivantes, et ainsi de trois ans en
trois ans si l'une des parties demande une revi-
sion du prix du fermage. — (H. H.)
— N° 6i8o (/sèce'i. — A la suite de pluies
abondantes, un éboulement de terrain se pro-
duit et obstrue en partie le chemin vicinal con-
tigu. L'enlèvement des terres incombe au
maire, pris en sa qualité d'administrateur com-
munal, sauf, de sa paît, la possibilité de se re-
tourner contre toute personne dont la respon-
sabilité pourrait être engagée. Nous ne connais-
sons pas de jurisprudence particulière à ce
sujet. Nous ne comprenons pas quel est précisé-
ment l'objet du procès-verbal dont vous parlez,
et contre qui il a été dressé. En principe, ce
procès-verbal nous parait purement abusif. —
(M. D.)
— N''72ll [Lot-et-G'iroiine). — La contribution
directe de la patente, régie principalement par
les lois du i.'i juillet 1880 et lïl avril 1905, frappe
le produit du travail de tous les citoyens qui
exercent en France un commerce, une industrie
ou certaines professions spécialement énuiné-
rées. Mais, en |)rincipe, il faut qu'il y ait acte de
commerce habituel et mise en vente publique.
Le cultivateur qui, par suite du mauvais temps,
utilise les capacités de ses ouvriers pour monter
de petites machines simples en vue de les vendre
et d'en tirer un profit, tombe sous le coup des
dispositions de cet impôt, s'il s'est adonné à
cette fabrication d'une manière continue, et s'il
a fait connaître la vente de ses produits, soit par
réclame ou autrement. — Si. par contre, cetle
fabrication n'a été que d'un caractère passager,
et si l'écoulement des produits s'est opéré d'une
manière peu ébruitée, nous estimons que cet
impôt ne peut être perçu, lout au moins pour
la première fois oii les faits exposi^s se sunt
passés. — (M. D.)
— N" IHTS {l'aris). — Le Blé Marquis n'a pas
réalisé toutes espérances. Il ne s'est pas mon lié
supérieur en rendement au ]<lé ch- Manituba; il
en est d'ailleurs tellement voisin qu'on ne l'en
distingue que difficilement. Les deux se sont
d'ailleurs trouvés mélangés dans divers lots im-
portés du Cmada par le Ravitaillement. Vous
pouvez donc semer du Manitoba en lieu et place
parce qu'il est bien plus facile de s'en procurer.
Si vos terres sont propices à la culture des blés
d'automne, nous ne voyons pas pourquoi elles
ne le seraient pas pour celle des blés de prin-
temps s'ils sont faits dans de bonnes conditions.
Bien qu'on puisse semer les variétés très hâtives
comme le Manitoba jusqu'en fin raars-avril,
n'oubliez pas que le rendement sera d'autant
plus élevé que vous aurez semé plus tôt. Donc,
n'hésitez pas à semer dès la fin de février si le
temps et l'état de vos terres le permettent. Les
blés de printemps tallant peu, il fautsenif-r dru.
1,'iO kilogr. au semoir et 200 kilogr. à la volée à
l'hectiire. Nous vous engageons à essayer le Blé
Aurore, de la maison Vilmorin, qui s'est montré
partout aussi hâtif et bien supérieur en rende-
ment au Manitoba et ù tous autres Blés de
printemps. — (S. .M.'
— N" 7248 (Marne). — Vous ave/, une prairie
occupant le fond d'un ancien étang. Par suite
de réparations qui n'ont pu être laitt-s, des van-
nes ne fonctionnent plus ; pendant l'hiver,
votre prairie se trouve alternativement inondée
et asséchée par périodts de cinq à six jours.
Cela peut-il nuire à la qualité de l'herbe et à sa
durée'?
Pendant la période d'hiver, non, mais à condi-
tion que, par temps de forte gelée, l'eau ne se
prenne pas en glace sur la prairie.
Au printemps et en été, évidemment, ces inon-
dations périodiques seraient nuisibles. — (H. H.)
— N° 8003 (Paris). — Le tannage des peaux à
l'alun et au sel, dont nous vous avons donné
l'indication dans la Correspondance (n° 42, du
20 novembre dernier, p. 85"), a très bien réussi,
mais vos peaux sèches ne sont pas souples; il en
serait de même avec une autie méthode de tan-
nage. L'assouplissement d'une peau tannée
se fait de diverses façons suivant sa destination :
après grattage et nettoyage, on étend la peau
sur une table et on y verse, du côté chair, un
peu de suif fondu, très chaud, qu'on fait pé-
nétrer en frottant avec un tampon de laine; au
lieu de la mise en suif, on emploie un mélange
d'huile de poisson et de potasse (appelé dégras) ;
d'autres fois, on frotte la peau sur un bois rond,
le côté chair étant appuyé sur le bois, afin de
briser les fibres au détriment de la résistance
du cuir. — (M. R.)
REVUE COMMEHCIALE
LA SEMAINE MErEOH()I.O(;i(jrE
Sflmnine du 11 au [1 janvier 1^-20 [OBSE H\ ATOI HE l>l ''Aht SAIP^T MAUR)
^-^
TEMPÉRATURE
JOURS
ET DATES
2 -
es
1
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Écart
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1 a REMARQUES DIVERSES
iiiillib.irs.
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millim.
Dlm 11 jan.
999.7
9»4
14"S
12.0
+ 9.8
S 0
0.0
5.4 Temps couverl, pluie le soir.
Lundi 12 —
1014.0
9.0
12.6
10.9
+8.7
so
0.0
2.6 Temps couvert, pluvieux.
Mardi 13 —
1020.4
9.5
13.4
12.0
+ 9.8
s 0
0.0
3.4 Temps couvert, pluie le soir.
Mercredi.. 14 —
1027.1
-0.2
9.5
5. S
+ 3.6
N 0
1.0
2.8 Plu'e 1,1 nuit, temps clair et
gelée bl. le soir.
Jeudi 15 —
1037.8
—0.9
7 8
3.8
+ 1.6
S
:;.3
1) , Gelée bl. le mat., temps nua-
geux.
Vendredi. 16 —
1038.7
1.2
11.3
3.3
+ 3.0
S
7 S
1) Gelée bl. le m., beau temps.
Samedi.. . 17 —
1032.8
1024.4
—0.1
11 G
4..1
+•2.0
s
8.0
20.1
.> Gelée bl. le m., beau temps.
MijeDiies OQ lotani
4.1
11.6
7.7
»
»
14.2 Pluie depuis le l" janvier :
Eearu; sor la normal*
+ 6.2
1
+ 4.7
4-T 1
+ 5.5
■•
au lien dn
flûr. th*ûr.
Kn 1920 t7'"n.
M.Tmaie 23
(1) Voir à !a page 318 du numéro du 24 juillet l'explication de cette nouvelle mesure.
KEVllE roM^lEHrui 1^
Situation agricole. — Le temps a été capricieux
au ciMjrs de la huitaine. Des pluies abondantes sont
tombées pendant quelques jours faisant craindre de
nouvelles inon'lations; pui-i. le beau temps est re-
venu et la température s'est abaissée sensiblement.
La situation des céréales ta terre est, en général,
satisfaisante; les plantes sont vigoureuses, mais les
mauvaises Ueibes apparaissent parfois en giand
nombre. D'autre part, dans la région du Nord, on
se pi .int de- d"gàts causés par les campagnols et de
la lenteur avec laquelle les pn^dnits nécessaires
pour leur desirucliou sont mis à la disposition de la
culture.
Les difficullés lencontrées pour obtenir des se-
mences et des engiais, par suite du mauvais fonc-
tionne nent des transports, sont toujours aussi
grandes.
Blés et Farines. — L'activité des moulins laisse à
désirer par suite de l'insuffisance des livraisons de
blé. On vend au taux de la taxe (73 fr. les 100 ki-
logr.).
L'approvisii nnement des boulangeries en farine
s'effectue régulièrement à l'aide des provenances des
Etats-Unis.
Sons. — Faibles disponibilités rajddement enle-
vées au prix établi par la circulaire ministérielle.
Céréales diverses. — Les seigles deviennent rares
et se vendent au prix établi par la taxe. En raison
des faib es quantités offertes, la hausse s'est accen-
tuée sur les avoines dont les prix s'établissent
comme suit, par quintal départ : noires de Bretagne,
92 à 93 fr.; grises de même provenance, 88 à 90 fr.;
grises de Beauce, 93 à 93 fr.; blanches de l'Est, 90 à
91 francs.
On a'Sî'iste à une reprise de l'activité des transac
lions sur les orges, dont les cours ont fait un nou
veau bond Par quintal départ, on pa e : org' s de
Champagne, 93 à 95.50; île la Mayenne et de la-
Sarthe, 95. an à 96.50; du Puy-de-Dùuie, 97 à 98 fr.;
de I Ouest, 90 à 92 fr.
Ilausit' sur les sarrasins cotés de 82 à 83 fr. le
quintal départ; les sorghos du Midi valent t2 à 63 fr.
les 100 kilogr.
En disponible rendu dans nos ports, on cote les
céréales étrangère* : avoines i!e la (Mata, 92 à 97 fr.;
orges d'Algérre et de Tunisie, 78 à 87 fr., o'Amé-
rique, 118 à 120 fr.; mais, 83 a 86 (r.
Fourrages. — Cours eu hausse d'une vingtaine de
francs par 104 hoties au dernier marché de La Cha-
pelle, rt p. ris, soit : luzerne, 300 à 330 fr.; regain.
290 à 310 fr.; foin, i80 à 310 fr.
Pailles. — Hausse sur la paille de blé au marché
de l.a Chapelle ; prix faiblement tenus sur les antres
sorte-. Par lOi boites de 5 kilngr., rendues à Paris,
on a pa\é : pail e de blé, 200 à 220 fr.; paille
d'avoine, l'^O a 210 fr.; paille de seigle, 180 à 200 fr.
Graines fourragères. — Demande active, prix fer-
mement t' nn.«, mais sans nouvelle hausse sur ceux
pratiqués la semaine dernière.
Les besoins sont importants, mais ne peuvent être
STtislaits par suite de l'insuffisance et de la lenteur
des transports.
Bétail. — Au m.-irché de La Villette du lundi
12 janvier, en raison de l'abondance des arrivages, la
vente du gros bétail a élé moins facile et les prix ont
tiéchi de 10 à 13 centimr s par demi-kilogramme
net.
Oa a payé les meilleurs bœufs de l'Allier, de la
80
KKVUE CO.MMEHCIALE
Nièvre et de Saône-et-Loire, 3 à 3.25 ; les sortes
ordinaires. 2.90 à 3 fr.; les brrufs de la Haiile-
Vienne, 3,25 à 3.40; de la Mayenne et de la Sarllie,
2.85 à 3 fr.; de lOiiest, 2 75 à 3.25: du Cantal, 2.60
à 2.80; les génisses, 3.30 à 3.40; les vaches, 2. .50 à
3 fr.; les taiin aux, 1.70 à 2.80 I" demi-kilogr. nel.
Les cours des veaux ont été faiblement tenus. On
a coté par demi-kilogramme net : les veaux d'Eure-
et-Loir, Seine-et-Marne, Seine et-Oise, Loiret et
Yonne, 6 ,à K.20; de l'Aube et de la Sarthe, 5.50 à
6 fr.; du Centre, 5 à 5.50.
Sur les moulons, baisse de 25 à 30 centimes pro-
voquée par l'abondance de l'offre. On a vendu les
agneaux 6 à 6.30; les moutons du Berry et du Bou-
lonnais, 5.75 à 6.25; les métis, 5 à 5.75; les moutons
du Midi, 4.75 à 5.25 le demi-kilogramme net.
Les cours des porcs ont bénéficié d'une hausse de
10 à 15 centicni's par demi-kilogramme vif. On a
coté les porcs gr.is 3.5» à 3.60 et les coches 3 à 3.30
le demi kilogramme vif.
Voici le relevé des marchés des lundi 12 et jeudi
15 janvier :
Marché du lundi 12 janvier.
Entrées directes
aux abattoirs. Réserves
Bœufs
Vaches . . . .
Taureaux. .
Veaux
Moutons . .
Porcs
Amenés. LaVilI.
têtes têles
3 084 )
5 99-2 [ Î7.i
399 )
1 674
16 676
•2 (i04
•28-2
365
Vaug.
têtes
246
SIS
879
La Vill.
têles
439
l S90
360
Vau"
IKO
[6*
460
376
Prix niaxima du kilogramme.
Au poids net. Au poids vif.
1" q. 2' q. 3' q. Prix exlrcmos.
Bœufs 6.30 b.re 5,30 1.6Sà4.08
Vaches 6.3ô 5.;6 5.00 1.65 4.08
Taureaux.. 5.36 ft.fO 4.50 1.65 3 36
Veaux 11.90 11.30 9. -20 3.00 '7.44
Moutons... 1-2.00 11.03 10.00 3.84 6.54
Porcs ;i0.30 10.14 10.00 6. -20 7. -21
Marché du jeudi 15 janvier.
Entrées directes
aux abattoirs. Réserves
Bœufs. . ..
Vaches...
Taureaux.
Veaux. . . .
Moutons .
Porcs
Amenés. La Vill.
têles
1 g:.9
1 07S
Î56
1 369
U 227
1 331
Vaug.
lètes
44-2
177
2 157
214
130
317
335
La Vill.
têtes
630
3ie
1 .320
430
Vaug.
tdtes
99
350
616
Prix maxima du kilogramme.
net- An poids vif.
l-^q.
Bœufs 6 l 'i
Vaches 6 -20
Taureaux.. . 5 10
Veaux 1191
Moulons 11 SO
Porcs 10 30
Au poi
2.q.
3' q. Prixexlrèmes.
5 56
5 56
4 80
U 30
11 80
10 l'i
4 90
4 70
4 -20
9 10
9 SO
10 00
l.t'Q
1.60
l.OÙ
2.63
3.84
6.19
à 3.96
3.96
S.riO
7.38
6.-21
7.21
Dans les départements, on cote :
Besançon, par kilogr. poids vif
.50; par kilogr. poids net ; moutons.
vif: r bœufs, 2.S0 à
à 7.60 ; par kilogr.
veaux, U à 12 fr.
net : veaux, 11.75
6.50; veaux
9 à 10 fr.
llordeati.r, par kilogr. poids
4.30; vaches, 2 à 3.40; porcs,
poids net : moutons, 10 à 12 fr.
Chartres, par kilogr. poids
à 12.50.
Cholet, par kilogr. poids vif : bœufs, 2.25 à 2.65;
veaux, 4 à 5 fr.; porcs, 6.30 à 6.75.
Dijon, par kilogr. poids net : moutons, 9 à U fr.;
par kilogr. poids vif : veaux, 5.80 à 6.20 ; porcs,
7.25.
Lyon-Vaise, par kilogr. poids net : bœufs, 5.40 à
6.30 ; moutons, 9. .'10 à 10 fr.; par kilogr. poids vif :
porcs. 6.80 à 7.25; veaux, 5.50 à 6.65.
Marseille, par kilogr. poids net : bœufs, 5.75 à 6.50;
vaches, 4.75 à 5.50 ; moulons, 10 à 10.75; par ki-
logr. poids vif : porcs, 6.50 à 6.70.
Vins. — Prix fermement tenus, mais sans chan-
gement notable sur les marchés méridionaux oii
l'on cote comme suit, par hectolitre nu, les vins
ronges : 95 à 115 fr. à Nat bonne. 110 à 118 fr. à Bé-
ziers, 100 à 115 fr. à Montpellier, 103 à 115 fr. à
Nimes, 95 à 120 fr. àPerpignan.
Dans le Centre, on paie dans l'Indre de 120 à 123 fr.
les vins rouges et les blancs 5 fr. de plus par hecto-
litre.
En Algérie, on vend de 100
nu.
120 fr. l'hectolitre
bœufs 4.
Cidres. — Les cours sont en légère hausse, et
atteignent en Normandie de 3'* à 42 fr. l'he tolitre
pour les cidris titrant 5 degrés. La liberté a été
rendue à la disiillation des cidres et des poirés.
Produits forestiers — Par mètre cube en grame,
on cote, dans l'Yonne : chênes de plus de lin.SO de
tour, 110 à 115 fr.; de 1 mètre à 1"".50, 80 à 95 Ir.;
au-des^snus de 1 mètre, 60 à 65 fr. Ces prix sont no-
tablement dépassés dans le Cher, où l'on cote
comme suit : 2 mètres et plus de tour, 200 fr. ;
1"'.50, 140 à 150 fr. ; 1 mètre, 80 fr.
Les peupliers de l'°.5Q de tour valent 60 fr. et
ceux de moins d'un mètre 40 fr. le mètre cube dans
l'Indre-et-Loire.
Les hois de chaull'age valent, suivonl provenance
et qualité, de 17 à 27 fr. le stère.
Légunes secs. — Par quintal départ, on paie
Haricots flageolets blancs, 240 fr. ; Chevriers, 345 Ir.;
Pois verts, 175 à 210 fr. ; Pois cassés. 300 fr.
Noix et cerneaux. — Dans l'Isère, on vend la
Noix .Mayelte, 400 fr. ; les autres sortes, 300 à 375 fr.;
les cerneaux de choix, 1 lOO à 1 200 fr.: les cerneaux
pour huderie, 300 fr.
Les Noix Marbot valent 100 fr.. et les Noix Cornes,
liO fr. l'hectolitre.
L'huile de noix est cotée 10 fr. le kilogr.
Cossettes da chicorée. — Dans la région du Nord,
on paie de 115 à 120 fr. les 100 kilogr.
Laines. — Dans le Puy-de-Dôme, les laines en
suint sont cotées 3 fr. 50. et les lavé-s à dos 7 fr.
le kilogr. Dans le Cher, pour les laines lavées, on
paie de 10 à 12 fr. le kilogr.
B. Durand.
Le Gérani : Charles Ditreii.
Pans. — L. Màbethklx, imprimeur, 1, rue Cassette.
CflKOiNKJUE AGlilGOLE
SI
CHRONIQUE AGRICOLE
Formation ilun nouveau cabinel sous la présidence de M. MillerauJ. — DistriIjuUon des porlefeuillcs.
Déclaration ministérielle. — Hommage rendu aux cultivateurs. — Galiinet du ministre de l'Agricnllure
— Projet de création d'une Commission de lAgricullnre au Sénat. — Nominations dans l'ordre du
Mérite agricole. — La promotion des cultivatrices de la guerre. — Décorations dans la Légion d'hon-
neur. — Suppression des Commissaires à l'Agriculture. — Déciet abrogeant les mesures sur la distil-
lation des cidres. — Propagande pour le développement de la production fruitière. ^ Note de la Direc-
tion du chemin de fer d'Orléans. — Les niagaras électriqiies dans le Beaujolais. — Déclaration de
M. Cliatillon. — ,Le prochain concours de Nevers. — Cours d Agricullure d'hiver au collège de Coulom-
miers. — Bureau de la Société d'Agriculture de la Gironde. — Les impôts dans les régions libérées. —
Protestation de la Société des Agriculteurs du Nord. — Remplacement des batteries de battage. —
Récupération du matériel agricole dans les régions libérées. — Centres de réparations . — Le prix
de la betterave à sucre en 1920.
Un nouveau Ministère.
Conformément aux déclarations qu'il avait
faites depuis longtemps, M. Clemenceau a
remis, le lendemain de l'élection du Prési-
dent de la République, la démission du cabi-
net qu'il présidait depuis le IG novem-
bre 1917. iM.Milleraïul, député de la Seine, a
été chargé de constituer un cabinet.
Dans ce nouveau ministère, formé le
20 janvier, M. Millerand, président du Con-
seil, prend le portefeuille des AlTaires étran-
gères. M. Steeg, sénateur de la Seine, est mi-
nistre de rinlérieur; M. Henri Ricard, ingé-
nieur agronome, secrétaire général d.e la
Confédération nationale des Associations
agricoles, est ministre de l'Agriculture, et
M. Queuille, député de la Corrèze, est sous-
secrétaire à l'Agricullure ; M. Isaac, député
du Rhône, est ministre du Commerce, et
M. Thoumyre, député de la Seine-Inférieure,
est sous-secrétaire d'Etat au Ravitaillement,
qui est distrait du ministère de l'Agriculture ;
M. François iMarsal, banquier, est ministre
des Finances; M. Ogier, secrétaire général
au ministère des Régions libérées, est chargé
de ce ministère.
Le '22 janvier, M. Millerand, président du
Conseil, et M. Lhopiteau, ministre de la Jus-
tice, ont donné lecture à la Chambre des
députés et au Sénat de la déclaration qui
contient le programme sérieux et substantiel
du nouveau ministère.
Ce programme pourrait se résumer en
quelques mots : labeur immense imposé pour
la restauration du pays, pour résoudre les
difficultés financières et économiques, néces-
sité d'économiser et de travailler davantage
dans l'union de toutes les forces du pays. Ces
idées sont celles qui ont inspiré les élections
législatives et sénatoriales ; elles doivent donc
être partagées par le Parlement.
Au cours de cette déclaration, M. Millerand
n'a fait qu'une courte allusion à l'Agriculture,
29 Janvier 1920. — N» 5.
mais il l'a faite dans des termes qu'on doit
reproduire ici : « Sitôt revenus de l'armée,
a-t-il dit, nos paysans se sont remis à leur
besogne avec une énergie et une passion
admirables. » On ne pouvait mieux leur
rendre Injustice qu'ils méritent et les donner
en exemple.
Cabinet du Ministre de l'Agriculture.
Le ministre de l'Agriculture a constitué
son Cabinet comme il suit : chef du cabinet,
M. Pierre Caziot, ingénieur agronome, ins-
pecteur principal du Crédit foncier ; chef ad-
joint, M. Canserlet, maître des requêtes au
Conseil d'Etat ; chef du secrétariat particulier,
M. Garnier, ingénieur agricole, directeur des
Services agricoles de la Vienne.
Au Sénat.
Dans la séance du 20 janvier, MM. Méline,
Gomot et Chauveau ont présenté une propo-
sition de résolution tendant à la création
d'une Commission générale de l'Agriculture.
Accueillie avec faveur, cette proposition a
été renvoyée aux bureaux.
Le Mérite agricole.
Le Journal Officiel du 20 janvier a publié
un décret en date du 28 mai 1914 qui a porté
de 2.o0 à 300 le contingent de croix d'of-
ficier dans l'ordre du Mérite agricole à attri-
buer à chaque promotion semestrielle.
Ce décret est suivi de la liste des promo-
tions et nominations faites en 191i avant la
période de guerre et d'un certain nombre de
nominations faites au cours des hostilités,
surtout en Alsace et dans les colonies.
Par des décrets en date du 17 et du 21 jan-
vier, M. Victor Boret et M. Nouiens, anciens
ministres de l'Agriculture, ont été nommés
commandeurs.
Avant de quitler le ministère de l'Agricul-
ture, M. Noulens a tenu à efTectuer une pro-
motion spéciale dans l'ordre du Mérite agri-
Tome I. — 5
82
CHHOiNlQUE AGl'.ICOLE
cole en faveur « d'agriculteurs, iemmos, en-
fanls, vieillards, qui. pendant la guerre, ont
réussi, dans des conditions particulièrement
difficiles, à suppléer, pour la direction ou
l'exécution des travaux agricoles, les hommes
appelés sous les drapeaux, de manière à
obtenir les meilleurs rendements. » Cette
promotion a été insérée au Journal Officiel
du 21 et du 23janvier; elle comporte 89 croix
d'oflicier et 3 494 croix de chevalier attri-
buées à 2 589 femmes et 994 hommes.
Décorations dans la Légion d Honneur.
A la liste des décorations, publiée dans
notre dernier numéro, il convient d'en ajou-
ter quelques autres.
M. Chapsal, directeur au ministère de
l'Agriculture et du Ravitaillement, a été
promu à la dignité de ijrand-croix. Depuis le
mois d'août 191 i, il a été chargé d'organiser
et de diriger les services du ravitaillement.
Sur la proposition du ministre de l'Ins-
truction publique, M. Léon Robelin, secrétaire
général de la Ligue de l'Enseignement, a été
promu au grade de commandeur. Cette pro-
motion est hautement justifiée par les servi-
ces qu'a rendus le délégué général de l'Union
des grandes Associations françaises.
Sur la proposition du ministre de l'Inté-
rieur, M. Charles Brunel, directeur de l'Agri-
culture, du Commerce et de la Colonisation
au Gouvernement général de l'Algérie, a été
nommé chevalier de la Légion d'Honneur.
Commissaires à l'Agriculture.
Par décret en date du 14 janvier, les mis-
sions temporaires confiées à MM. Cosnier et
Le Rouzic, à titre de Commissaires à l'Agri-
culture, ont pris fin à dater du 31 décembre
dernier.
Distillation des cidres.
On a vu dans notre dernière Chronique
(p. 04) qu'un décret est intervenu pour abro-
ger toutes les restrictions imposées relative-
ment à la distillation des cidres. Ainsi se
trouvent supprimées les causes d'une émo-
tion profonde soulevée en Normandie et en
Bretagne. Dans une grande réunion tenue à
Lisieux, les bouilleurs de cru du déparle-
ment du Calvados avaient, avant la publica-
tion de ce décret, protesté vigoureusement
contre la suppression de la distillation. La
nouvelle mesure leur a donné la satisfaction
à laquelle ils avaient droit, car cette suppres-
sion menaçait de provoquer la perte d'une
importante proportion de la récolte de fruits
à cidre.
La production fruitière.
On se préoccupe d'accroître de plus en
plus la production fruitière qui pourrait pro-
curer dans maintes circonstances des profits
importants. .Mais la provision de plants a
été considérablement réduite pendant la
guerre et l'on s'inquiète des moyens de l'ac-
croître suffisamment pour répondre à de
nouveaux besoins. Sur-ce sujet, la Direction
du chemin de fer d'Orléans nous transmet la
note suivante :
Le meilleur moyen d'arriver rapidement à
d'importants résultats semble être que les pro-
priétaires, projetant des plantations importantes
sur leur domaine, produisent eux-mêmes les
arbres nécessaires à ces plantations, ce qui exige
de leur part une certaine éducation arboricole.
La Compagnie d'Orléans qui s'occupe si active-
ment du développement des cultures horticoles
dans les régions desservies par ses lif-'nes l'a
bien compris : depuis quelques années ses ins-
pecteurs commerciaux, spécialisés dans les
questions agricoles, parcourent les départe-
ments du .Sud-Ouest, non seulement pour donner
des conseils aux agriculteurs sur le choix des
variétés commerciales à cultiver, les plants
porte-grefiés à utiliser, mais encore pour faire
des cours pratiques de sretfage et de taille en
vue d'obtenir, dans d'excellentes conditions de
prix, des sujets bien faits dont on peut attendre
de bons rendements.
La voie ainsi tracée est largement ouverte à
l'initiative de tous ceux qni peuvent guider uti-
lement le producteur : Offices départementaux
ou Chambres d'agriculture. Sociétés agricoles et
horticoles, professeurs d'Horticulture et d'Agri-
culture, etc.
Le pépiniériste pourrait ^;ans crainte collabo-
rer à cette œuvre intéressante. Comme par le
passé, il se spécialiserait au point de vue frui-
tier dans la production des variétés de choix en
formes dirigées : pyramides, cordons, quenouilles,
palniettes, etc , pour lesquelles il a une clientèle
spéciale. En outre, dans les régions favorable-
ment situées, et en collaboration avec les agri-
culteurs dont il serait l'instructeur entendu, il
pourrait assurer une production en grand et à
bon marché de plants, arbres tiges et demi-
tiges, dont notre Agriculture a un si grand be-
soin.
Dans ces conditions, non seulement les plan-
tations fruitières se développeraient rapidement
dans les régions favorisées du pays, notamment
dans le Sud -Ouest, mais encore dans les autres
régions, et la France pourrait devenir ce qu'elle
devrait être : un immense verger fournisseur
principal du marché européen.
Les suggestions que renferme celte note
méritent de fixer l'attention.
La défense contre la grêle.
On savait que les niagaras électriques, ins-
CHRONIQUE AGKICOLE
83
(allés à grands frais dans le Beaujolais pour
lutter contre lagi'êle, n'avaient donné que de
piètres résultats. Dans une assemblée géné-
rale, tenue récemment par l'Union Beaujo-
laise, son président, M. Chatillon, a constaté
en ces termes les déboires éprouvés :
Hélas! nous sommes obligés de reconnaître
aujourd'hui que les Niagaras électriques n'ont
donné aucun résultat. Maintes fois la grêle a
frappé jusque sur leur tête. Cette expérience
voulue par tout le monde, et tentée selon le plan
et les instructions de leur inventeur, ne nous
laisse qu'une amère déception. Allons-nous ré-
instaurer la défense avec les canons ou les
fusées, dont nous avions été si satisfaits? Il se-
rait prématuré de le dire. Avec les canons, il y
a trop de vignes arrachées ou incultes et les dé-
penses seraient bien élevées. Peut-être pourrait-
on mieux réussir avec les fusées qui nécessitent
moins de postes et moins de frais"? Déjà quelques
viticulteurs ont manifesté le désir de recommen-
cer la lutte.
Il convient d'enregistrer ce témoignage
d'autant plus important que les vignerons du
Beaujolais avaient accueilli avec enthou-
siasme les promesses qui leur avaient été
prodiguées.
Concours agricole de Nevers.
Nous rappelons que le Concours annuel
d'animaux reproducteurs de la Société
d'agriculture de la iS'ièvre se tiendra du ven-
dredi l.'l au dimanche IS février. Outre l'im-
portante exhibition habituelle de taureaux à
robe blanche, sortant des vacheries les plus
renommées du Nivernais, le concours com-
prendra une exposition d'étalons de gros
trait de race nivej-naise à robe noire, de
béliers et verrats, de machines agricoles.
Ce concours sera ouvert au public pour la
vente à l'amiable des animaux exposés, le
13 février, à partir de midi.
Cours d'Agriculture d'hiver.
Les Ecoles d'Agriculture d'hiver tendent à
se multiplier. C'est ainsi qu'un cours d'Agri-
culture d'hiver a été institué au collège de
Coulommiers sur l'initiative de la Direction
des Services agricoles de Seine-et-Marne.
Les matières du programme seront ensei-
gnées en deux périodes de quatre mois cha-
cune (l*"' novembre au 31 mars) par des pro-
fesseurs d'agriculture du département avec
le concours de spécialistes locaux pour l'art
vétérinaire, l'arboriculture, l'hygiène hu-
maine, le droit rural, l'arpentage et le nivel-
lement, et d'un ingénieur de l'hydraulique
agricole pour le génie rural.
Ce cours a lieu tous les mercredis, jours
de marché. Vingt agriculteurs ou fils d'agri-
culteurs de plus de seize ans en suivent assi-
dûment les leçons.
Société d'Agriculture de la Gironde.
La Société d'Agriculture de la Gironde a
procédé, le H janvier, au renouvellement de
son bureau.
Ont été élus : prrsident, M. Rozier (Audré);
vice-pri'sidents, MM. Chariot (Raoul) et Dau-
rel (Georges); secrélaire général, M. Grand
(Emile): secrélaires adjoints, MM. Feuilhade
de Chauvin (A.) et Pouchet (Raoul); trcso-
rier, M. Mortier (J.-.l.j; i:n-chivisle, M. Bacon
de la \ergne.
Les impôts dans les légions sinistrées.
Dans sa séance mensuelle de janvier, la
Société des Agriculteurs du Nord a adopté,
sur le rapport de M. Merchier, secrétaire gé-
néral, la délibération suivante :
La Société des .agriculteurs du .Nord, considé-
rant qu'en matière agricole, la matière impo-
sable a disparu pendant toute la durée de
l'occupation, que pendant l'année 1919, employée
à la reconstitution de sa production, celte ma-
tière n'a fait que lenaître,
Tout en proclamant le principe de l'égalité des
Français devant l'impôt,
Tout en déclarant que ses membres sont
décidés à travailler avec énergie au développe-
ment de la production agricole nationale et à
supporter !a part d'impôt qui, en équité, doit
leur être attribuée,
Constate qu'il est impossible de frapper,
pendant l'occupation, et pendant l'année qui l'a
suivie, des profits inexistants, d'un impôt quel
qu'il soit,
Confie à son bureau le soin d'exposer au Gou-
vernement et aux Commissions compétentes de
la Chambre et du Sénat l'iniquité flagrante que
présenteraient semblables taxes, visant, pendant
cette périiide, les cultivateurs des régions oc-
cupées.
On ne saurait exposer en termes plus me-
surés une protestation aussi motivée contre
les prétentions qui tendent à réclamer ac-
tuellement les impôts échus pendant l'occu-
pation ennemie.
Les battages dans les régions sinistrées.
Un avis du ministère des Régions libérées
fait connaître que, pour remplacer leurs
appareils détruits par faits de guerre, les en-
trepreneurs de battage pourront recevoir, à
titre d'avance minima, une somme égale à,
deux fois la valeur, au i"' août 1914, de leur
matériel. Au cas où cette avance serait recon-
nue insuffisante, le montant pourra en être
élevé jusqu'à concurrence des chiffres
maxima fixés par la circulaire du 4 dé-
cembre 1919. Ces chiffres sont les suivants
84
RÉCOLTE DES VINS EN FRA'NCE EN 1919 ET EN 1918
francs
Matériels île battage à faible puissance (bat-
teuse avec Ificomobile ou batteuse av.cc
moteur de 3-G HP .15 000
Matériels de battage à grande puissance
{batteuses et locomobiles de 8 à 12 H P
avec botte leuse) 23 000
Matériels de battage à très grande puissance
(sans presse) genre Lanz, Ransome, Garrett 35 000
Matériels de battage à très grande puissance
(avec presse) 42 000
La procédure à suivre est la même que
pour les demandes d'avances faites par les
agriculteurs.
Le matériel dans les régions libérées.
Dans les départements ravaftés par la
guerre, d'importantes quantités de machines
et d'instruments agricoles ont été retrouvées
sur les terrains reconquis. Dès l'année 1917,
on s'occupa de recueillir ce matériel et d'en
commencer la réparation;' ce travail s'est
poursuivi dans les années suivantes par la
création de parcs de rassemblement et de
centres de répyrations placés sous la direc-
tion de l'Office de reconstitution agricole.
Les instruments dont les propriétaires
ne sont pas connus sont cédés, après répara-
tions, aux cultivateurs de la région.
A la tin de 1919 il existait encore 59 parcs
de rassemblement répartis entre les dépar-
tements libérés. Ces pares contiennent plu-
sieurs milliers de machines représentant des
valeurs importantes. Les centres de répara-
tions auxquels le matériel est envoyé efTec-
tuenl eux-mêmes les réparations ou les font
exécuter par des ateliers privés qui appar-
tiennent à des constructeurs réintégrés. On
compte actuellement 30 centres et 52 ateliers
privés travaillant pour son compte. Les 30 .
centres de l'Office ont réparé jusqu'ici
26 672 instruments aratoires et monté LS 775
faucheuses, moissonneuses ou charrues de
provenance américaine
Le prix de la betterave à sucre en 1920.
On se souvient que, dans une lettre adres-
sée le 17 décembre au Syndicat des fabri-
cants de sucre, M. Noulens, ministre de
l'Agriculture, a déclaré (voir le numéro du
25 décembre 1919, page 942) qu'il avait dé-
cidé de rétablir pour la campagne 1920-21 la
liberté tant de la fabrication que du com-
merce du sucre. « Le Gouvernement, disait-
il, n'aura donc pas à intervenir ni dans la
fixation du prix d'achat de la betterave, ni
dans celle du prix de vente du sucre. »
Celte déclaration doit être considérée
comme définitive. Dès lors, les agriculteurs
se préoccupent du prix qui servira de base
aux achats de betteraves par les fabricants
de sucre. Ces |_derniers, parait-il, n'offri-
raient que 80 fr. la tonne à la densité de
7''o. Or, ce prix est considéré comme trop bas
par les producteurs, à raison du relèvement
des frais de culture de la betterave. Dans
une réunion tenue par un certain nombre
d'agriculteurs de Seine-et-Marne, il a été
décidé que la betterave devrait être payée
150 fr. la tonne à 7''5, le cours du sucre étant
à 200 fr. ; dans le cas où (il dépasserait
200 fr., la plus-value serait partagée par
moitiés.
Henry Sagmer.
RÉCOLTE DES VJNS EN FRANCE EN 1019 ET 1918
DÉPARTEMENTS
Ain
Aisne
Allier
Alpes (Basses-). .
Alpes(Hautes-). .
Alpes-Maritimes
Ardéche
Ariètse
ANÎVÉE 1919
Sloc
;.
11
eclolitres
6
906
2
550
602
132
1
991
4
718
1
084
R iicoLTE
Quanlilé
déclarties.)
Iicclolitrcs
460
089
23
729
389
893
24
953
21
586
41
933
414
737
;!:;
679
Total.
^rtolilres
466 995
23 729
392 443
25 5o5
21 718
43 924
419 435
36 763
stock.
liectolitres
9 Ofil
1 560
126
18
2 286
4 213
665
ANNÉE 1918
RÉCOLTE
(Quantités
déclarées.)
hectolitres
321 423
3 811
239 SHl
33 978
21 749
.SI 680
413 648
41 220
Total.
hectolitres
330 486
3 811
241 434
34 104
21 767
53 966
417 861
41 883
SUBDIVISION
Je la récolte Je 1919.
Quantités
'le vin
rejïréseu
tées
par les ven-
danges
e.xpédiées.
Quant
u-s
viniH
■es
sur pi.
ice
hectol
1res
480
0S9
23
729
389
893
24
922
21
386
41
233
414
241
33
679
liectolitres
700
406
Nota. — Les résultats pojr l'Alsace-Lorraine et l'Algérie seront publiés prochainement.
RÉGULTE DES VINS EN FRANCE EN 1919 ET EN 1918
85
DLOPAUTEMENTS
Aube
Aude
AveyroD
Bouches-du-Rhôiie.
Cantal
Charente
diarente-lnférieufe.
Cher
Corrèze
Cùte-d'Or
Creuse
Dordogne
Doubs
Drôme
Eure
Eure-et-Loir
Gard
Garonne i Haute-) . . .
Gers
Gironde
Hérault
Indre
Indre-et-Loire
Isère
Jura
Landes
Loir-et-Clier
Loire
Loire (Haute-)
Loire-luférieure. . . .
Loiret
Lot
Lot-et-Garonne
Lozère
Maine-et- Loire
Marne
Marne (Haute-)
Mayenne
Meurthe-et-Moselle .
Meuse
Morbihan
Nièvre
Puy-de-Dôme
Pyrénées (Bas.ses-) . .
Pyrénées (Hautes-) .
Pyrénées-Orientales
Rhône
Saône (Haute-)
Saône-et-Loire
Sarthe
Savoie
Savoie (Haute-)
Seine
Seine-et-Marne
Seine-et-Oise
Sèvres(Deux-)
Tarn
Tarn-et-Garonne
Var
Vaucluse
Vendée
Vienne
Vienne (Haute-)
A'osges
Yonne
Totaux : France. . .
.•\NNK1': 191
1
A.N.NliE l?l
S^L'ilDIVISION
de la r(''col
te de 1919.
Quantités
R!*:COLTE
RECOLTE
Quantités
de vin
stock.
(Quantitùs
Total.
Stock.
(QuaiUité-S
Total.
vinifiées
représen-
tées
par les ven-
iléclarées )
d/'darées )
sur place.
danges
e.\-pédiécs.
liectohLrcs
liectolitres
hectoUtres
liectolitres
hectolitres
hectolitres
hectolitres
hectolitres
6 688
159 296
165 984
5 044
120 793
125 839
159 253
43
cil 086
5 087 420
5 144 506
331 113
3 880 861
4 212 034
5 087 420
2 668
209 485
212 133
1 895
206 883
208 778
209 485
„
26 890
739 750
766 6411
14 246
813 779
830 025
713 032
26 718
"
1 885
1 885
1 6 43
1 643
1 885
7 585
886 443
894 028
27 246
699 913
727 161
886 320
123
16 623
1 721 I9t
1 737 817
52 897
1 262 709
1 315 606
1 721 041
153
2 460
237 055
259 513
2 1.39
169 630
171 789
257 044
11
562
54 497
55 059
339
41 002
41 341
54 497
24 578
424 352
448 930
29 473
307 547
337 020
406 499
17 S53
u
8
8
„
8
8
8
8 414
852 120
860 331
29 375
622 885
652 260
852 120
„
176
10 381
10 757
332
3 323
3 677
10 391
190
4 454
233 199
237 633
3 70)
251 750
253 451
• 251 855
1 344
1
43
44
i>
36
36
43
45
5 622
3 667
49
2 939
2 988
5 622
„
25 769
2 764 577
2 790 346
26 933
2 810 344
2 837 499
2 738 940
23 637
18 103
476 711
494 814
12 975
495 662
508 637
476 293
418
26 484
828 709
855 193
14 .326
906 92H
921 452
828 709
371 301
3 096 200
3 467 701
590 074
3 762 117
4 352 191
5 096 200
„
111 451
11 044 687
11 156 138
430 130
9 894 320
10 324 430
11 042 438
2 249
3 887
411 763
415 650
4 280
305 161
309 441
411 763
»
21 142
1 742 537
1 763 699
44 562
1 166 SOI
1 211 363
1 742 557
B
2 920
662 310
665 230
3 697
479 494
483 191
662 302
8
7 231
189 314
196 713
8 133
134 001
142 134
189 157
337
8 714
213 340
224 034
S 169
233 967
242 136
215 340
9 919
1 519 969
1 529 88.S
26 766
974 301
1 001 207
1 319 969
„
2 004
337 004
339 008
3 OM)
221 890
224 970
337 004
„
93
15 796
13 H91
58
11 S7I
11 929
15 796
„
9 341
766 393
773 736
25 217
307 228
532 445
766 395
„
5 057
339 643
344 700
3 204
2S7 701
292 903
339 643
„
3 940
281 048
284 9SS
7 194
180 634
187 Si8
281 04S
„
9 951
634 196
664 147
15 220
536 136
531 376
6.54 071
123
72
23 074
23 l'iO
169
22 339
22 708
23 074
12 581
868 043
880 62 i
13 934
598 798
612 732
868 043
»
7 204
238 172
245 376
7 008
103 431
110 439
235 219
2 953
608
45 244
45 832
474
32 965
33 439
45 237
7
5
3 567
3 372
9
1 649
1 638
3 567
„
1 .358
63 973
65 531
1 340
56 247
57 587
63 973
»
81
3 143
3 224
2 409
2 409
3 143
„
23
1 996
2 021
71
2 255
2 326
1 996
,1
2 579
164 737
167 316
1 813
108 594
110 407
164 718
19
2 892
341 142
344 034
2 023
166 941
168 964
341 142
„
10 613
103 915
114 330
5 422
154 369
139 991
103 915
»
1 637
65 070
66 707
1 037
66 689
67 726
65 070
»
34 031
3 683 031
3 717 062
38 567
2 712 280
2 750 847
3 680 952.
. 2 079
21 656
733 327
755 183
40 696
580 723
621 419
733 527
„
513
32 867
33 .14:'
306
27 833
28 341
30 515
2 352
33 985
1 084 310
1 118 295
54 426
781 969
836 393
1 084 065
245
1 375
113 755
115 130
1 390
53 804
57 194
113 755
»
3 698
364 484
368 182
3 381
302 881
306 262
364 484
»
801
81 506
82 307
740
74 878
73 618
SI 506
»
4
179
183
12
82
91
179
»
361
6 886
7 247
221
4 633
4 8U
6 868
18
238
10 121
10 359
189
4 570
4 739
10 121
1.
3 135
156 133
159 270
1 937
137 799
139 796
154 884
1 261
13 490
576 525
590 013
17 482
630 319
647 801
576 525
.1
7 775
350 019
357 794
3 756
302 869
306 625
349 785
234
17 362
1 046 322
1 063 684
10 621
1 277 248
1 287 869
1 030 197
16 125
16 473
366 681
383 154
13 527
505 215
518 742
275 309
91 372
4 448
.526 818
531 266
13 835
367 745
381 580
526 768
50
7 552
537 297
544 849
17 946
460 209
4'"8 153
531 765
5 532
1
2 008
2 099
14
2 067
2 0?1
2 098
»
42
3 166
3 208
„
3 260
3 260
3 099
67
13 445
142 116
435 561
14 253
288 538
302 791
442 113
3
1 034 024
51 461 887
52 495 911
2 008 977
42 264 i::!6
44 273 113
51 263 124
198 763
S6
LES PKODUCTIONS AGRICOLES DE L'AL'STlîAMI':
LES PRODUCTIONS AGRICOLES DE L'AUSTRALIE
(1)
Pendant les dix dernières années, la super
ticie cultivée en blé a été en moyenne de
8 232 000 acres. Trois étals — Nouvelle-Galles
du Sud, Victoria, Sud-Australie — fournis-
sent à eux seuls 85 0/0 de la superficie totale
cultivée en blé.
Le rendement moyen 'pour les dix der-
nières années est seulement de 7 quint. 1/2.
à l'hectare, c'est que l'Australie reste toujours
un pays de culture extensive, où le fumier de
ferme n'existe pas et où la sécheresse de-
meure toujours une menace. Les variations
dans les rendements sont, du reste, énormes
du fait précisément de celte culture exten-
sive et de l'intluence prépondérante des
conditions météorologiques. Ainsi, en 1914,
année de sécheresse, l'Australie ne récolta
que 24 892 000 quintaux de blé ; en 1917, des
pluies vinrent à temps, la récolte monta à
115 237000 boisseaux (31 millions de quin-
taux.)
Quoi qu'il ensoil, l'Australie est un pays ex-
portateur de blé ; si l'exportation tomba en
1914 ào 239 900 boisseaux, elle atteignit en
1917-1918, 09 807 482 boisseaux : « et la
Commonwealth est assurée de jouer sur le
marché mondial un rôle toujours important,
non seulement parce que son surplus ex-
portable de blés est considérable, mais
parce que ces blés, récoltés généralement
très secs, sont d'une conservation satisfai-
sante et jouissent , d'une excellente réputa-
tion. »
Parmi les productions seccndaires que
l'Australie cherche à développer, non seule-
ment pour le marché local, 'mais pour l'expor-
tation, se trouvent celles des fruits, le dou-
vernement fédéral, les Gouvernements d'Ëtats
s!y emploient avec activité. Le fait que la
saison australienne des fruits commence au
moment où se termine celle de l'Europe,
conslitue pour l'exportation de ces produits
vers l'Europe un notable avantage; mais,
jusqu'iY présent, la consommation des fruits
en Australie suffirait à absorber la plus
grande partie de la production locale, ex-
ception faite pour celle de la Tasmanie qui
est largement exportatrice.
En fasmanie réussissent bien les fruits des
climats tempérés, les pommes en particulier,
qui y fournissent les quatre cinquièmes de la
production; viennent ensuite les groseilles et
les l'rambroises.
(1) Voir le numiTu du lo j;invier, p. fi.
lîn Victoria, en Nouvelle-Galles du Sud, en
Sud-Australie, réussissent également, au
moins dans certaines parties, les principales
espèces de nos fruits d'Europe, pommes,
prunes, pèches, abricots, cerises, etc., tandis
que dans les parties de ces mêmes Etats dont
le climat s'approche déjà de celui des tro-
liiquessont récollés oranges et citrons. Il en
est de même dans le Queensland où se culti-
vent en outre bananes et ananas, etc.
De nombreuses régions de l'Australie se
|)nHent en définitive à la culture fruitière;
mais cette culture, de ménu' que toutes les
autres productions, souffre de la rareté delà
main-d'oeuvre. Les vergers doivent être
entre les mains de petits cultivateurs qui les
exploitent en famille.
L'exportation australienne de fruits frais
a été jusqu'ici dirigée vers l'Angleterre, T.M-
lemagne, la iNouvelle-Zélande, les Indes, dont
les demandes ont aisément suffi à absorber
l'excédent de la production disponible. L'in-
dustrie de la confiture a pris, pendant ces
cinq dernières années, un grand essordu fait
des commandes énormes des Gouvernements
alliés pour leurs armées. Les exportations de
confitures qui étaient de 79 000 £ en 1913, ont
passé ;\ 428 000 en 1910 et à 942 000 en 1917.
Les hauts cours pratiqués pendant la guerre
ont permis aux fabricantsaustraliens de pro-
duire avec bénéfice, malgré le prix élevé du
sucre. « Les demandes mondiales de confi-
tures risquent maintenant de baisser, aussi
les Australiens se préoccupent-ils de trouver
des débouchés, ou plutôt de conserver, en
vue de ventes à la consommation civile, les
marchés sur lesquels ils avaient surtout
servi les armées. >>
La vigne rencontre dans plusieurs Étals
de l'Australie des conditions de sol et de
climat très favorables à sa végétation; des
vignobles importants ont été créés spécia-
lement dans l'Australie du Sud. Le vin est
consommé sur place, mais trouve aussi des
débouchés sur le marché anglais et celui
d'autres pays.
Enfin, certaines cultures seraient suscep-
tibles de développement en Australie : le
coton et la canne à sucre, par exemple dans
toute la partie septentrionale de l'Australie,
région tropicale magnifique qui se prêterait
aisément à leur production. Mais ces cul-
tures exigent une main-d'œuvre qui fait sou-
vent défaut ou demande des salaires tels que
que l'on a dû en réduire l'étendue.
LES PRODUCTIONS AGRICOLES DE L'ALSTliALlÈ
87
Somme loiite, la difficulté de trouver de la
main-d'ieuvre reste plus que Jamais un des
obstacles à l'intensiiication delà pcoduclion
agricole en Australie. Les auteurs de la bro-
chure que nous analysons le répètent à pro-
pos de chaque culture, et à propos de l'ex-
ploitation du bétail, s'il s'agit de l'industrie
laitière : « Actuellement, bien que les
salaires ruraux soient élevés (JO shillings en
moyenne par jour avec nourriture et loge-
ment), les fermiers australiens ont grand
peine, soit à attirer des travailleurs, soit à
les retenir à la campagne, car les grandes
villes exercent là-bas la môme dangereuse
attraction que chez nous.
« L'exploitation agricole devient, dans ces
conditions, assez difficile. Ce n'est pas que
les fermiers australiens, qui sont énergiques,
n'y réussissent pas! Non, mais il faul qu'ils
mettent beaucoup la main à la pâte et, dans
nombre de cas, fassent tout ou presque tout
eux-mêmes. Ceux qui s'en tirent le mieux
sont les fermiers qui exploitent avec l'aide
d'une nombreuse famille. »
Ainsi aux antipodes constate-t-on exacte-
ment ce que nous constatons chaque jour en
France méree dans toutes nos régions.
Le commerce extérieur de l'Australie, eu
prenant les chiffres de 1913, se montait à
158 321 milliers de livres starlings, dont
79 749 milliers à l'importation et 78 572 mil-
liers à l'exportation. Les grands produits de
l'exportation étaient la laine, les grains, la
viande, les peaux et les beurres. L'étude du
commerce d'exportation de l'Australie permet
de se rendre , compte que ce pays joue et ne
peut manquer de jouer dans l'avenir un rôle
très important sur les marchés mondiaux.
Les Australiens en sont justement fiers.
Nous, Français, nous étions avant la guerre
(l'Angleterre naturellement exceptée) les
meilleurs clients de l'Australie. En 19J3,
nous lui avons acheté encore pour 96 843 62 £
de produits divers. Malheureusement, en
face de ce chiffre, nos ventes en Australie
étaient bien faibles, d'une valeur seulement
en 1913 de 2 222 631 V, bien inférieures aux
ventes de l'Angleterre bien entendu, mais
encore des» Etats-Unis et de l'Allemagne.
La plus grande partie du rappoi't de la
Mission française est consacrée au commerce
franco-australien et aux moyens de le déve-
lopper, notamment en ce qui concerne les
importations de produits français en .Vus-
tralie.
Le protectionnisme est et demeurera, il ne
faut pas en douter, la base de la politique
douanière australienne; en oulre, le tarif
australien comprend un tarif général unique
avec colonne préférentielle pour l'Angleti^rre
lui accordant un dégrèvement d'environ 5 à
10 0/0.,« En dehors de ce tarif qui n'a été jus-
qu'ici accordé qu'à l'Angleterre ou à certaines
de ses colonies, l'Australie applique à loutes
les puissances étrangères son tarif général.
C'est le trailement appliquée la l''rance,qiii île
son côté applique son larif maximum à l'Aus-
tralie. Mais la France souffre beaucoup plus
de cette situation que l'Australie, car relle-
ci nous vend surtout (saufTexceplion impor-
tante de la viande congelée et diverses
autres) des produits qui entrent en franchise,
alors que la presque totalité de nos ventes
sont frappées, à leur entrée dans la Com-
monwealtli, de droits parfois énormes et tou-
jours élevés. »
Tel est le cas, par exemple, pour nos vins;
les droits, depuis la guerre, sont même de-
venus quasi-prohibitifs, surtout pour les
qualités moyennes, puisque le tarif ne fait
pas de distinction entre les qualités supé-
rieures et les qualités ordinaires. Toutefois,
de l'avis des personnes compétentes, le re-
tour au droit d'avant guerre (8 shillings par
gallon), bien qu'encore fort élevé, permettrait
à nos affaires do reprendre dans de bonnes
proportions. <i L'armée autralienne a pris en
France le goût de nos crus et les relations
plus intimes qui sont probables entre n<is
deux pays peuvent avoir pour effet de redon-
ner à nos vins la place qu'ils méritent d'oc-
cuper. ■>
r,e droit sur les vins mousseux, énorme
avant la guerre, doublé depuis (8 shillings
4 pence par bouteille), n'empêche pas tout a
fait l'entrée des champagnes de grande
marque, qui seront toujours demandés, sur-
tout dans les périodes de prospérité, mais est
absolument prohibitif pour les vins mous-
seux autres que nos champagnes, qui ge
trouvent en outre en concurrence avec des
vins mousseux australiens.
En ce qui concerne les cognacs, le droit
considérable a le mè'me caractère que celui
sur les champagnes. L'industrie locale n'est
pas arrivée à faire un article qui ait réussi à
supplanter notre cognac français : celui-ci
conlinue à provoquer une demande impor-
tante, bien que la consommation, surtout la
consommation populaire, tende à se détour-
ner du cognac en faveur du wisky.
Parmi les produits agricoles dont nous
pourrions encore développer les ventes en
Australie, le rapport de la Mission signale
les semences, en particulier les graines po-
RÉCLAMATIONS DES ACilUCL LTEUBS DtS RÉGIONS LIBÉRÉES
S S
légères et les semences de lleurs. Malgré les
coDCurrences américaine et anglaise, qui
sont sérieuses, la France pourrait se mettre
sur les rangs.
Enfin, nos potasses des gisements d'Alsace
devront remplacer la kaïnile que les Austra-
liens achetaient à l'Allemagne, surtout pour
leurs vergers.
Avant cette guerre, le contact direct entre
l'Australie et la France n'existait pour ainsi
dire pas, on ne nous connaissait pas. Ce
n'est plus vrai : la guerre a répandu à tra-
vers le monde le prestige du nom français et
nulle part ce prestige n'est plus éclatant
qu'en Australie. Il suffit d'y dire qu'on est
Français pour que toutes les portes s'ouvrent
aussitôt. Les soldats^australiens qui ont com-
battu en France (ils sont plusieurs centaines
de mille) font et feront en notre faveur une
propagande spontanée dont le prix est im-
mense.
Au même moment, la coti' de nos en-
nemis est au plus bas, et il leur sera difficile
de reprendre pied. La méfiance qu'on a
d'eux, la mésestime qu'ils ont provoquée au-
ront une répercussion certaine dans les
affaires. A prix égal,.on sera enchanté en Aus-
tralie d'acheter aux Français, mm seulement
par préférence aux Allemands, mais même
par préférence à tout autre vendeur. C'est un
sentiment qui a été maintes fois exprimé,
devant la Mission, dans les milieux commer-
ciaux. Les Australiens savent le rôle que
nous avons joué dans la guerre et dans la
victoire : ils nous en savent gré et désirent
nous le témoigner.
« Mais, il faut agir vite. >■
11. IIITIIK.
RECLAMATIONS DES AGRICULTEURS
DES RÉGIONS LIBÉRÉES
La Confédération générale des Associa-
lions agricoles des régions .dévastées, prési-
dée par M. Bertrand, a remis au ministre des
Régions libérées la note suivante sur les
désirs des agriculteurs de ces régions :
Les agriculteurs des Régions sinistrées ont à
taire face à des difficultés sans nombre. Ils ne
peuvent surtout remettre leurs terres en culture,
parce qu'ils ne trouvent qu'une main-d'u'uvre
très insufllsante qu'ils doivent disputer aux Ser-
vices de reconstitution.
Pour remédier à cet état de choses, nous
avons l'honneur d'appeler votre attention sur
quelques réformes que nous considérons comme
urgentes, et de vous proposer une série de me-
sures à l'appui desquelles nous vous remettons
un dossier.
A) Suppression des S. 7". E. qui accaparent et
gaspillent la main-d'œuvre, sans s'occuper de
son utilisation et qui, chose incroyable et trop
vraie, sont arrivés à démoraliser et à dégoûter
de la terre et du travail l'ouvrier agricole qui,
pendant quatre ans, avait s-i superbement ré-
sisté aux influences néfastes de l'envahisseur.
Il ne faut pas les remplacer par un Service
ayant un nom différent, mais les mêmes attri-
butions.
Le dossier qui vous est remis prouve l'œuvre
néfaste de ces Services, et contient quelques
faits précis et attestés entre mille, qui pourront
vous édifier sur la valeur de cet organisme.
Nous proposons la mesure suivante :
Les Coopératives, Syndicats agricoles ou par-
ticuliers obtiendront de l'Etat une indemnité
forfaitaire qui leur permettra de faire Ips tra-
vaux actuellement exécutés par les S. T. E., et
parles moyens qu'ils jugeront les plus écono-
miques.
Par cette méthode, l'Etat trouvera, à n'en pas
douter, de grands avantages pécuniaires, et la
main-d'œuvre retournera à la terre.
B) Suppression de la motoculture d'Etal, dont le
rendement est inférieur à tout ce qu'on peut
imaginer.
Nous croyons pouvoir affirmer que le rapport
officiel du département de l'Aisne signale que
les 449 tracteurs occupés dans ce département
ont labouré chacun, dans l'année, 30 hectares,
soit à peine le travail d un mois, puisque chaque
tracteur doit faire au minimum! hectare par jour.
Il serait utile de comparer le rendement ob-
tenu avec, les sommes dépensées.
Nous proposons que les crédits alloués à ce
Service soient mis à la disposition des Syndicats
et Coopératives agricoles, pour leur permettre
d'acheter des tracteurs, d'installer des ateliers
de réparation et magasins de pièces de re-
change.
G) SubissanI la concurrence de toutes les entre-
prises de reconstitution quelles qu'elles soient,
nous sommes obligés de donner ù nos ouvriers
agricoles des salaires disprnportioimés aux re-
cettes que nous pouvons espérer de l'exploitation
de nos leires épuisées.
Nous sommes ainsi dans un état d'infériorité
notoire vis-à-vis de nos collègues de l'intérieur.
il est iudiscutuble que, pour ramener les ou-
vriers agricoles à la terre et empêcher ceux qui
sont restés de l'abandonner, il faut améliorer
leur sort et, en un mot, leur donner les avan-
tages qu'ils trouvent ailleurs. Si, dans un délai
très court, nous n'agissions pas ainsi, les ou-
HECON>TltL'CïlUN DES AGGLOMÉI! A'Ili i.\S KUHAI.ES
vriers déserteraient nos fermes
plus
pour
jamais revenir.
Pour atteindre ce but, nous vous inions, Mon-
sieur le Ministre, de bien vouloir examiner avec
bienveillance les propositions suivantes :
1° De lixer, pour les régions sinistrées, le
prix minimum du blé à 0.'; fr. pendant cinq an-
nées ;
■2" D'adopter un ensemble de quatre njesures
correspondant à un avanta^'e au quintal de blé
d'environ 12 fr., à savoir :
a) Que les agriculteurs sinistrés soient exo-
nérés de tout impôt direct et sur le revenu pen-
dant la période de reconstitulion, c'est-à-dire
pendant cinq années.
6) Que toutes les sommes dues pur l'Etat aux
exploitants du sol pour la réparation de la perte
suljie, à l'exception de celles dues pour les dom-
mages causés aux maisons de plaisance et aux
meubles visés au paragraphe 2 de l'article 13 de
la loi des dommages, produisent un intérêt de
5 0 0 l'an, non pas à partir du II novembre 1918,
mais à partir de la date de l'invasion;
c) Que l'on rembourse aux propriétaires du
sol, qu'ils soient exploitants ou non, les ter-
mages des années d'occupation, y compris
l'année 1919, pendant lesquelles la terre n'a pas
produit;
d] Que l'Etat prenne à sa charge le montant
des inlérêts moratoires, toutes les fois que le
débiteur sera lui-même un sinistré des Hégions
'■nvahies.
L'ensemble de ces mesures qui, avec le prix
minimum de 93 fr. demandés, porte la recelte
par quintal de blé produit dans les Régions si-
nistrées à 107 fr. pendant cinq années, se trouve
justifié dans un rapport détaillé qui fait partie
du dossier que nous avons l'honneur de vous
remettre.
Ce prix de 107 fr. sera encore inférieur à
celui auquel revient le ble importé d Amérique.
Le cultivateur encouragé pro luira et !d France
gardera son argent.
89
D) Main-ir,nirre clraivjcre. — Etant donné nos
perles en hommes pendant la «uerre et notre
faible natalité, l'Agricultuie ne retrouvera
qu'une faible partie de ses ouvriers.
Pour rétablir l'équilibre, il faudra nécessaire-
ment faire appel à la main-d'œuvre étrani^'ère.
Les travailleurs du dehors doivent être l'objet
d'une sélection dans leurs pays mêmes, avant
d'être emliauchés.
Il ne faut pas que cette tâche soit conhée à
des racoleurs quelconques qui n'ont d'autres
foucis que de rassembler le plus de tètes pos-
sible avec le minimum de frais.
Le remède serait alors pire que le mal, et les
Régions libérées deviendraient bientôt le rendez-
vous des indésirables du monde entier.
-Nous demandons :
1° Que des agriculteurs désignés par leurs
Associations professionnelles fassent partie des
Commissions de recrutement, alln qu'ils puis-
sent sélectionner leurs ouvriers et empêcher lin-
duslrie d'accaparer la main-d'œuvre spécialisée
dans les travaux agricoles;
■1" Que, dans les traités de nation à nation, il
soit tenu compte du change dans la fixation des
salaires;
.3° Que les 80 000 Polonais, dont l'arrivée en
France est annoncée comme prochaine, ne
soient pas attribués aux S. T. E., même pour
partie.
Nous avons joint an dossier le résumé d'une
conférence sur la main-d'œuvre polonaise, faite
par M. .Michel, président de la Société centrale
d'Agricultuie de MeurIbe-et-Jloselle.
Telles sont, Monsieur le Ministre, les proposi-
tions que la Confédération générale des Asso-
ciations agricoles des Régions dévastées a l'hon-
neur de vous soumettre, et elle espère que vous
voudrez bien les examiner avec bienveillance.
Elle se met tout entière à votre disposition
pour apporter son concours à l'Œuvre de re-
constitution agricole.
RECONSTRUCTION DES AGGLOMÉRATIONS RURALES
La loi du l't mars 1919 intéresse beaucoup
les cOQimunes rurales, les villages et les
hameaux.
L'article 2 de la loi en question dit que,
lorsqu'une agglomération, quel que soil le
chiffre de sa population, a été totalement ou
partiellement détruite, par suite de faits de
guerre, d'incendie, de trembleraenl de terre
ou de tout autre cataclysme, le préfet prend
un arrêté d'après lequel la municipalité est
tenue de faire établir, dans le délai de
trois mois, un plan général d'alignement et
de nivellenaent des parties à reconstruire. Le
plan, qui est prévu par la loi municipale
du 3 avril 1885, doit être accompagné d'une
étude sommaire du projet d'aménagement, et
même d'embellissement et d'extension.
Tant que le plan d'alignement et de nivel-
lement n'est pas approuvé, aucune construc-
tion, sauf des abris provisoires, ne peut être
efifectuée sans autorisation du préfet après
avis de la Commission départementale d'amé-
nagement et d'extension des villes et villa-
ges.^
L'étude du plan doit èlre confiée par le
Conseil municipal à un homme de l'art, à un
architecte, à un urbaniste ou à une société
qualifiée. Si le Conseil municipal ne désignait
pas la personne ou la société qu'il charge de
l'étude et de la confection des plans et pro-
!)0
OISEAl'X UTILES
lui el ferait
jets, le préfel se substituerait
cette désignation d'office.
Pour les communes sinistrées, les frais des
plans et projets prévus par la loi du l 'i mars
1919 sont à la charge de l'Etat.
Après examen du plan et avis favorable de
la Commission départementale d'aménage-
ment et d'extension des villes et villages,
pour ce qui concerne les localités ayant moins
de 10 000 habitants, le préfet approuve le
plan, par arrêté, et en déclare Vulilitd pu-
blique, avec ses conséquences d'expropria-
tion, d'interdiction de bàlir, etc. Les muni-
cipalités disposent ainsi du moyen d'amé-
liorer les voies d'accès, comme alignements
et pentes, d'augmenter la largeur des virages,
d'assurer l'assainissement et surtout l'alimen-
tation en eau potable des villages, en faisant
application de la loi du lo février 190"2(1) sur
la protection de la santé publique.
Il faut espérer qu'on a|ipliquera la nouvelle
législation à la reconstruction rationnelle des
nombreuses agglomérations rurales détruites
par la guerre. M. H.
OISEAUX UTILES
Le Chardonneret, le Verdier,
et les Becs-Croisés.
Le Chardonneret élégant ou ordinaire
[Carduclis carduelis Linné) a un bec très
pointu, un peu lléchi en avant. Les ailes
sont courtes, les première, deuxième et troi-
sième rémiges sont à peu près égales et les
plus longues. I^e dos el le croupion sont en
partie d'un brun roussâtre ; une large bande
autour du bec et dépassant légèrement l'o-il
est rouge cramoisi, sauf aux bords qui sont
noirs. Entre le rouge et le noir, sur les côtés
de la tête, on trouve un large bandeau blanc
qui remonte à la gorge. Les ailes el la queue
sont en majeure partie noires, les grandes
couvertures et la moitié basilaire de toutes
les rémiges sont jaunes et forment un large
triangle transversal. Les rémiges et les rec-
trices sont plus ou moins tachetées de blanc
vers le bout. Le bec est blanchâtre, mais noi-
râtre à la pointe: les pieds sont brunâtres et
l'iris brun.
La longueur totale est 15 centimètres; l'aile
a 8 centimètres, la queue i centim. 7, le
bec de 1.2 à 1.3 centimètres.
On trouve souvent des sujets plus ou moins
blancs ou isabelles.
L'espèce habile depuis le milieu de la Suède
jusqu'aux régions méditerranéennes. On con-
sidère comme appartenant à des formes spé-
ciales, les individus qui habitent la Sardai-
gne, la Corse, le nord del'.Vfrique. En Sibérie,
on trouve une forme un peu ditïérente.
Le Chardonneret est bien connu par son
chant agréable et par sa jolie livrée, car il
vit dans les jardins et les vergers, dans les
campagnes et sur la lisière des bois. On le
Irouve rarement dans les forêts de Conifères.
(1) Au sujet des applications rurales de cette loi,
voir : l'uils, Sondarjes, el Sources, p. 26\i; Ainénage-
laenl des Fumiers et des Purins, p. i^^.
Il cherche sa nourriture sur les arbres, dans
les buissons et les hautes herbes sauvages,
mais pas sur le sol. Il aime surtout les graines
de Chardon, et tant qu'il trouve celles de
Chardon, de Cirse, de Centaurée, de Chicorée,
de Laitue, de Dent-de-Lion, il dédaigne les
autres. Parfois il mange les graines du Co-
quelicot. Ces oiseaux chassent aussi les in-
sectes, pour [en nourrir leurs petits, sur les
peupliers, les ormes, les pommiers et les
poiriers. Ils ne leur donnent des grains dé-
cortiqués que lorsque les poussins sont près
de s'envoler. Parfois ils attaquent aussi les
graines germées, les fleurs et les fruits ten-
dres. Ils se déplacent rapidement d'un vol
onduleux et leur chant, dit rapidement en
se balançant à droite et à gauche, est com-
posé de trilles et de petits accords avec les
syllabes pini:, pin/,-, plus ou moins répétées.
En hiver et au printemps, ils recueillent
sur le sol les graines tombées et, malgré la
neige, ils réussissent â se nourrir avec les
graines d'orme et de bouleau. Ils se réunis-
sent alors en société avec les Mésanges
bleues.
Des individus hivernent dans nos pays,
d'autres émigrent vers la lin de septembre
pour revenir en mars. C'est aussi à cette
époque que l'on peut voir des bandes de mi-
grateurs qui traversent notre pays.
Le nid du Chardonneret, établi près du
bout des branches, forme une belle coupe
construite de mousses, de lichens, de radicel-
les, de brins d'herbes sèches, de crins et de
toiles d'araignée avec garniture intérieure de
plumes et de duvets végétaux. Dans cette
coupe, la femelle pond deux fois, fin avril et
f]n juin, ou quelques jours plus tard. La ponte
est de quatre ou cinq œufs qui sont blanc
bleuâtre, avec taches plus ou moins nom-
breuses, petites ou moyennes. Ils mesurent
16"™ X 1^°"°-
Librairie Arfrlcole i)e la .liai. ion Ilii.tlujue
Journal ii'Ai]ricullnre pralu-jiie
Otjcatix uliU\i
Cl.niJ-Jonnirii — li^-c crui.u' — l'i'i-JiiT
OISEAUX
Les ('.haidoniierets vivent facilement en I
captivité; si on leur donne du chènevis écrasé,
des graines de chardon et de la verdure. Ils
boivent volontiers, mais se baignent rare-
ment.
Le Vekdier [Uçjurimis chloris Linné) a le
bec conique, fort, assez large à la base et
au moins aussi haut que large; les ailes sont
effilées et dépassent légèrement le milieu de
la queue; la première rémige est plus ou-
verte et la deuxième plus longue que la troi-
nième. La livrée est nuancée de verdâtre, de
jaunâtre et de gris. Les deux tiers basilaires
de la queue sont jaunes, ainsi qu'une large
bordure aux rémiges primaires qui sont
noires et terminées de gris. Les quatre rec-
trices médianes sont, comme le bout de la
queue, noires frangées de gris; sur la femelle,
les couleurs sont plus p;\les. On trouve des
variétés blanches et plus ou moins maculées.
Le bec el les pieds sont couleur de chair^
l'iris est brun noirâtre. La longueur totale est
de lo centimètres; l'aile a 87 millimètres, la
queue 6 centimètres et le bec environ 13 mil-
limètres.
Le Verdier habite toute l'Europe jusqu'au
65'' degré de latitude nord; dans le Sud-
Ouest, il est représenté par le Verdier à
ventre doré {L. ch. aurantiiveniris Cabanis).
L'espèce type se trouve aussi en Italie, dans
les Balkans, en Asie-Mineure, dans le nord
de la Perse et du Turkestan.
Le Verdier, dans l'Europe moyenne, est
abondant partout, en plaine et en montagne.
Beaucoup d'individus émigrent en octobre ou
novembre et reviennent en mars par bandes
nombreuses.
Dans les contrées basses, on en trouve de
sédentaires pendant tout l'hiver. Ils errent
dans les jardins ou les champs plantés d'ar-
bres, cherchant des graines sur le sol ou sur
les arbres. Us adorent le chènevis et peuvent
dévaster en peu de temps des champs entiers
de chanvre; ils mangent aussi les graines du
chou, de la moutarde, du lin et cherchent à
terre celles de chicorée et de chardon. Ils ne
mangent les graines amylacées que par né-
cessité, ainsi que des baies et des bourgeons.
En hiver, ils se rapprochent des habitations.
Au printemps, ils se rendent volontiers
dans les plates-bandes semées pour y dévorer
les graines germées du chou, du navet, de la
salade et même les cotylédons des pois.
Le chant du mâle en amours est assez
varié et rappelle un peu celui du Canari.
C'est une sorte de trille soutenue qu'on peut
traduire par qurrurrurr... viridvirid... geng-
geng. , ^
UTILES
91
Le nid est généralement bien caché sur un
arbre ou dans un buisson élevé; il est en
coupe moins profonde et un peu moins artis-
tement fait que celui du Pinson, quoique des
mêmes matériaux. La femelle y pond deux
fois l'an, lin avril et fin juin, quatre ou cinq
œufs ovales, allongés, blancs, teintés de
bleuâtre avec des points d'un gris bleu et
des traits bruns au gros bout. Ils mesurent
20X14""'". 5.
Ils vivent bien en captivité, mais ils y
pondent assez diflicilement. Ils sont faciles
à entretenir avec des graines de navette, de
pavot, du chènevis et de la verdure.
Les LoxiES ou Becs-croisés {Loxin) sont
reconnaissables au premier coup d'œil à leur
bec robuste, ayant des mandibules plus ou
moins allongées, courbées l'une vers l'autre,
pincées et plus ou moins croisées en avant
suivant l'âge. Ce sont des Oiseaux propres sur-
tout aux régions septentrionales de l'Ancien
et du Nouveau Monde; on les trouve aussi
dans les régions boisées et élevées des ré-
gions tempérées. Ce genre comprend trois
espèces :
Le Bec-croisé curvirostre ou ordinaire
I L. curvirosfra Linné) qu'on trouve dans
toute l'Europe jusqu'au 70" degré de latitude
nord et dans les contrées montagneuses. En
Italie, en Corse, ainsi qu'en Sibérie, il est
représenté par des formes spéciales.
Le Bec-croisé perroquet {Loxia pyty-
opsillacus Borkhausen), qui habite surtout le
nord de l'Europe, et ne se trouve plus au
sud que comme hibernant.
Le Bec-croisé à ailes blanches (L. Icucop-
lera Ginelin) de l'Amérique, qui est repré-
senté dans l'Europe moyenne par le Bec-
croisé bifascié {L. l. bifasciata Brehm) assez
rare et caractérisé par deux larges bandes
blanches sur l'aile.
Toutes ces espèces ont les mêmes mœurs.
La plus commune est le Bec-croisé ordinaire
qui se dilîérencie du Bec-croisé perroquet
par son bec allongé, plus mince et par ses
ailes qui n'atteignent pas 10 centimètres. J^es
parties supérieures et inférieures sont d'un
roux vermillon avec le dos nuancé de bru-
nâtre. Le bas ventre est blanc comme les
sous-caudales qui sont en plus tachetées de
rose et de brun. Les ailes et la queue sont
(i'un brun foncé. Le bec est brun corné, les
pieds bruns et l'iris brun noirâtre. La fe-
melle est d'un brun olivâtre avec le crou-
pion jaune.
Les individus varient assez souvent sous
le rapport des dimensions. Les formes
d'Amérique sont plus petites que celles de
92
l'Ancien Monde. La longueur totale du Bec-
croisé ordinaire est de 17 centimètres; l'aile
pliée a 9.5 centimètres, la queue 6 et le bec
2 centimètres.
Cette espèce se livre ù des pérégrinations
inattendues; on la voit disparaître en cer-
tains endroits et se montrer abondante là où
l'année précédente elle n'existait qu'en petit
nombre. On la trouve dans toutes les forêts
de Conifères, et ses déplacements inex-
pliqués sont probablement liés à la plus ou
moins grande abondance des graines de Co-
nifères dans une région. Les individus .se
tiennent en petites ou en grandes troupes, et
ne se montrent pas méfiants. Ce sont de gros
mangeurs, aussi les voit-on toujours au som-
met des pins, des sapins, des épicéas et des
mélèzes pour en couper les cùnes non mûrs,
les porter sur un autre arbr^ afin d'en ex-
traire les graines dont il font presque exclu-
sivement leur nourriture. Dans les mauva'ses
années, on les voit cueillir les fruits à noyau,
sorbes, alises, les samares de l'Erable, les
LES CliDUEs Ai: 1' H.VT DE VUK l-oKEsTIhU
fruits de l'aune, du chêne, etc. Le Bec croisé
s'attaque parfois aux bourgeons, et il dé-
truit aussi de nombreux insectes, surtout des
pucerons, lin volant, il répète joyeusement
son cri h'iji. Kip, crulp, cruip. etc.
Un fait curieux, c'est qu'il niche en hiver;
il fait deux nichées entre la fin de décembre
et le commencement d'avril. Les paires qui
restent en plaine nichent plus tardivement.
Pourtant, il y a une certaine irrégularité, car
on a signalé des nichées dans tous les mois
de l'année. Brehm affirme même avoir trouvé
des nids occupés pendant la mue.
Le nicl placé très haut dans une enfour-
chure, sous l'abri d'un rameau, forme une
coupe profonde chaude, à parois épaisses,
formée de brindilles de sapins et de pins,
ainsi que de mousses. Les œufs, au nombre
de 4 ou 5 (3 pour la seconde ponte) sont
ovales, blanc bleuâtres avec quelques taches
éparses lie de vin et des traits brun viola^'é
foncé. Ils mesurent 22 X 17 millimètres.
A. Me.xkgalx.
LES ŒDKES AL POLM DE YLE FORESTIER
Trois espèces principales de Cèdres se par
tagent la totalité des représentants de ce
beau genre de Conifères. Ce sont: le Cèdre du
Liban (Cedius Libaiii), le Cèdre de l'Atlas
{Cedrus Adaniica) dont les noms indiquent
l'origine, et le Cèdre Deodar {Cedrus Duo-
dnra) qui est originaire de l'Himalaya.
Tous trois sont introduits depuis long-
temps et largement répandus dans les parcs
et les grands jardins comme arbres de haut
ornement; le premier uniquement sous sa
forme typique, les deux derniers souvent
sous celles de diverses variétés, nées dans
les cultures, dont une des variétés du Cèdre
de l'Atlas, dite bleue ou glauque, est une de
nos plus belles Conifères d'ornement et des
plus recherchées. On ne connaît qu'une seule
forme, d'origine spontanée, du Cèdre du
Liban : le Cèdre de Chypre (Cedrus Libani
hrevifolia), très distinct du type par son
feuillage très court et sa petile taille qui de-
vrait lui fairi' accorder la préférence lorsque
l'espace fait défaut. Quoique connu depuis
1879, cette intéressante variété est encore
fort rare dans les jardins.
Si, botaniquement, ces trois espèces de
Cèdres se confondent faute de caractères
bien tranchés, au point que certams descrip-
teurs n'y voient que des formes géographi-
ques d'une seule espèce, il n'en est pas de
même au point de vue physique, car leur
allure et plusieurs de leurs caractères se-
condaires sont suffisamment nets et, d'ail-
leurs, leur port comme aussi leurs aptitudes
végétatives les séparent en lant qu'utilisa-
tion.
Le Cèdre du Liban, le géant du genre,
dont les grands et forts exemplaires cente-
naires sont fréquents dans les jardins, est
l'arbre à port massif et stature imposante
par la puissance de sa ramure. 11 se ramifie
souvent de bonne heure, et même lorsque sa
tige est restée simple, elle se couronne pres-
que toujours lorsque l'arbre atteint la soixan-
taine et une vingtaine de mètres; ses bran-
ches terminales s'allongent alors horizonta-
lement dans l'espace et lui donnent im port
en parasol caractéristique. Bien que son bois
ait une certaine valeur, en raison surtout de
sa nature peu putrescible, le Cèdre du Liban
n'offre aucun intérêt comme essence fores-
tière, sa ramure étant beaucoup trop déve-
loppée.
Le Cèdre de l'Atlas se distingue du précé-
dent par plusieurs caractères plus ou moins
bien tranchés, selon les individus, dont le
prinripal réside dans sa nature toujours
ascendante, sa tendance à filer droit sans
se couronner à un âge avancé, sauf par ac-
cident; ses branches sont généralement as-
cendantes, bien moins développées et leur
ramure non palmée et plus légère ; le
LES CEDHES AU l'iJlM DE VLE FUKESÏIEli
l'euillage en est plus fin et d'un vert bien plus
clair, souvent glaucescent. enfin ses cônes
sont bien plus petits.
Bien qu'il n'ait été décrit qu'eu 1844, le
Cèdre de l'Atlas semble avoir été introduit
longtemps auparavant dans les cultures, car
les exemplaires semblant approcher de la
centaine et atteignant 2o à 30 mètres ne sont
pas rares dans les plantations; celui du parc
de Trianon,qui dépasse 40 mèlres,est un des
témoins les plus remarquables de l'ancien-
neté de sa cuUure, de sa puissance de végéta-
tion et de sa haute valeur à la fois ornemen-
tale et forestière. Le Cèdre de l'Atlas a pro-
duit un assez grand nombre de variétés.
Outre sa variété bleue, précitée on en con-
naît des formes fastigiées et pendantes hau-
tement pittoresques.
Le Cèdre Deodar est également un très
grand arbre, au moins dans l'Himalaya, où il
atteint, dit-on, jusqu'à 50 et 60 mètres. ^Bien
que son introduction remonte à [HH, que sa
végétation soit très rapide et son port égale-
ment élancé, au moins dans le Jeune âge, il
n'en existe pas de forts exemplaires dansfle
nord de la France où la plupart périssent du-
Fig. 19. - Cèdres lie lAUas plaïU.'S dans la Drome eu ISsO. atteignaul aclLielleuiL'uL l'i iiiulit
(Agauclie, un Cèdre du Liban raiiiilié, niontranl la grande diUérence de port et de taille.)
rant les hivers exceptionnellement rigou-
reux. Dans le Midi seulement, il croît en
sûreté et atteint l'état fructifère. A cet âge,
son grand feuillage blond si caractéristique
durant sa jeunesse se réduit et se fonce, et sa
cime se couronne fréquemment comme celle
du Cèdre du Liban. Le Cèdre Déodar a éga-
lement produit un assez grand nombre de
variétés horticoles. Malgré sa croissance très
rapide et sa grande valeur ornementale à
l'état juvénile, il reste bien inférieur au
Cèdre de l'Atlas à l'état adulte, même dans le
Midi.
A ce dernier point de vue, le Cèdre de
l'Atlas est donc et de beaucoup le plus im-
portant du genre, puisqu'il une valeur au
celle de ses congénères en
moms égale à
tant qu'ornement, il unit une valeur fores-
tière beaucoup plusgr.inde, et nous ne crai-
gnons pas de dire supérieure à celle de la
plupart des autres Conifères spontanées ou
cultivées dans le midi de la France, grâce à
la force de sa végétation et à son aptitude à
filer droit. Sa valeur s'augmente, en outre,
de ce fait qu'il supporte parfaitement le cal-
caire, la chaleur et la sécheresse usuelles
dans ces régions. Dans la vallée du Rhône
notamment, on voit dans la plupart des pro-
priétés boisées des Cèdres de l'Atlas et,
presque partout, ils dominent les Conifères
et autres arbres du voisinage paraissant con-
temporains.
94 APt'AltEIL
Dans les terres caillouteuses des bords
du Rhône, propices seulemenl à la Vigne, le
Cèdre de l'Atlas s'implante avec autant de
facilité que cette dernière et, arrivé à l'âge
fructiière, il s'y ressème de lui-même. Le
grouped'arbres montré parla fig.;19 fait partie
d'une plantation efTectuée vers 1880 dans les
conditions de sol que nous venons d'indi-
quer. Ces arbres, espacés de i mètres envi-
ron en tous sens, atteignent aujourd'hui 12 à
1-4 mètres de hauteur et 1 mètre à r".20 de
circonférence à 1 mètre du sol. Tous sont
droits comme des I, non bifurques et leur
ramure courte leur donne plutôt un port
fusiforme que pyramidal. Fertiles depuis
longtemps, leurs graines ont donné nais-
sance à de nombreux plants qui languissent
sous leur ombrage.
Une partie de cette futaie, abattue avant la
guerre^ s'est repeuplée de jeunes Cèdres,
hauts d'une cinquantaine de centimètres et
tellement drus qu'ils se gênent déjà. Un
marchand de bois local a évalué ces arbres à
2.')-3() fr. pièce sur pied. Ces détails indiquent
le rendement forestier que peut donner le
Cèdre de l'Atlas, à la cinquantaine, dans un
sol pauvre, caillouteux et très sec. Ce rende
ment est très supérieur à celui des autres
Conifères prospérant dans le Midi, notam-
ment à celui du Pin noir d'Autriche. En sol
plus fertile et plus frais, le développement
du Cèdre de l'Atlas est bien plus rapide. A
Verrières, notamment, des sujets plantés en
ligne par M. Ph. L. de Vilmorin, vers 1903, à
l'état de jeunes arbres de 1". 50 environ, en
bonne terre de jardin, atteignent aujourd'hui
10 à 11 mètres, et le plus fort H". 60. On peut
donc considérer que le développement de ce
Cèdre est en moyenne de 0°'.40 à O^.GO par
an, selon la nature et la fertilité du sol.
Bien que sa résistance au froid soit très
grande, il ne semble pas que ce Cèdre puisse j
BtEM.VN
convenir en montagne, moms sans doulepar
défaut de rusticité que par la somme an-
nuelle de chaleur qu'il semble exiger pour
atteindre son maximum de développement.
Nous en jugeons du moins par les exem-
plaires plantés en colonies dans l'Arboretum
de M"" Ph. L. de Vilmorin, en Charolais,
dont l'altitude eçt d'environ -450 mètres.
Leurs ramifications courtes et touffues mon-
trent visiblement que la somme annuelle de
chaleur et peut-être aussi la profondeur de
sol (très rocheux en cet endroit) sont insulfi-
sanls pour leurs exigences. Malgré tout, leur
hauteur est bien supérieure à celle des Pins
du voisinage et n'est dépassée que par celle
des AOies grandis dont nous avons entretenu
les lecteurs dernièrement. Plantés en ^1908,
ils atteignent aujourd'hui environ 6 mètres
de hauteur.
En résumé, nous considérons le Cèdre de
i'.Mlas comme une essence forestière beau-
coup trop négligée jusqu'ici, de premier
ordre pour les régions sèches et calcaires
du .Midi, et dont nous recommandons vive-
ment la plantation dans les terrains peu
productifs ou difficiles à cultiver. Par les
temps de main-d'œuvre rare et chère que
nous traversons, il convient peut-être de
rappeler qu'avant guerre les planlations
forestières passaient pour payer, en moins
de trente années, la valeur foncière et loca-
live des terres consacrées à leur culture, les
frais de plantation, d'abattage, etc., capital
et intérêts compris, si bien qu'au bout de ce
temps le planteur se trouvait indemnisé de
tous ses débours et propriétaire de la terre.
La guerre a donné une nouvelle force à ce
principe par l'augmentation singulière des
bois de toute nature. N'est-ce pas là le plus
beau placement qu'un père de famille puisse
faire?
S. MOTTET.
APPAREIL BEEMAN
Le petit appareil désigné sous le nom de
Beeman (l'homme-abeille ou l'homme-tra-
vailleur) est construit par la Garden Trac-
tor C°, de Minneapolis Minnesota); il fut
présenté l'an dernier aux démonstrations de
Senlis par la Société la Traction el le .Maté-
riel agraire, 18, rue de Mogador, à Paris.
L'appareil appartient à la catégorie des
machines-brouettes automobiles : sur le
châssis porté par deux roues motrices, se
trouve le moteur avec ses accessoires et la
boîte du changement de vitesse; en arrière,
deux mancherons permettent de diriger la
machine; on attèle à l'essieu les pièces tra-
vaillantes : une charrue, comme on le voit
dans la photographie représentée par la
figure 20, un pulvériseur, un semoir spéciale-
ment construit à cet efTet, un bâti portant
des lames de houe ou un buttoir, etc. 11
s'agit donc d'un appareil pouvant, comme
les avant-trains tracteurs, subir diverses
transformations afin d'être utilisé à dill'érents
travaux.
Le moteur vertical, monocylindriqur, a une
LA TACHE DES PObVOlliS
puissance déclarée de 4 à 6 chevaux (alésage
du cylindre, 0"'.089 ; course du piston,
O"'.llo); il porte une poulie afin qu'on puisse
l'employer pour actionner diverses petites
machines k l'aide d'une courroie.
Le diamètre des roues motrices est de
0'".64 et la largeur de bandage de 0"'.10.
Sur route, la vitesse peut atteindre
.■■) 000 mètres à l'heure ; en travail dans les
champs, la vitesse est réduite aux environs
de 2 000 à 3 000 mètres à l'heure, qu'on ne
peut dépasser, car l'homme doit suivre à
pied, en dirigeant l'appareil avec les man-
cherons dont les poignées portent, l'une la
PUBLICS ET L'AClilCn.TUUE 9u
, manette de l'avance à l'allumage, l'autre
I celle qui commande le débrayage.
! Les dimensions principales sont:longueur,
t O^'.Sa sans les mancherons, 2". 10 avec les
1 mancherons ; largeur, 0"'.io ; hauteur, I mè-
! Ire. Le poids en ordre de marche est voisin
de 300 kilogr.
Dans la figure 20, l'appareil Bceman dé-
place une charrue k une raie, avec relevage
automatique, charrue qui exigerait un atte-
lage de deux à quatre chevaux suivant la té-
nacité du sol et les dimensions du labour.
Les virages se font presque sur place ; l'ap-
pareil pivote rapideï-.ent sur une des roues
/
*^^^
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tet:-
«fW*"**?*'*''^ •
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^^^i^Td^ ^^Tîs*
P^^éi^
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t^ "^^Sw^Ss^^ "^S
¥fj. 20.
liroueltc automobile systèini' Becinaii.
motrices, de sorte qu'il peut trouver son em-
ploi dans la culture des vignes et dans les
cultures maraîchères.
Les vendeurs annoncent une consomma-
tion variant de 0 lit. 75 à 1 lit. 2S par heure
suivant l'importance des travaux demandés
à l'appareil.
R. DiiSSAiSAix.
LA TACHE DES POUVOIRS PUBLICS ET L'AGRICULTURE
La baisse de notre change devient une ques-
tion angoissante pour notre pays.
Chacune des liranches de l'activité nationale
doit s'efîorcer, dans la mesure de ses moyens, de
remédier à cette situation. Parmi ces derniers,
l'Agriculture peut, sans ambition comme sans
crainte, prendre la tête du relèvement écono-
mique de la nation. Donc, produire assez de blé
et de viande pour nourrir le pays, tel est le pre-
mier devoir. Or, jamais occasion n'a été plus
propice pour atteindre ce résultat, si l'on vou-
lait donner au cultivateur les moyens néces-
saires.
L'expérience que nous avons acquise au sein
des Syndicats nous autorise à affirmer ce fait :
le Syndicat agricole vulgarise l'emploi des en-
crais et met ces derniers à la disposition de ses
adhérents à des prix réduits; partant, il aug-
mente la production.
D'autre part, grâce à l'union des Syndicats
1)6
ACADEMIE U'A(.K1CLLTL;HE UE EKAiNCE
communaux qui, dans plusieurs régions au
moins, englobent actuellement la presque tota-
lité des agriculteurs, et, par l'eflet du contact
permanent existant entre eux, l'action syndi-
cale se manifeste rapidement, d'abord par la
propagation et l'emploi des fertilisants, ensuite
par l'emploi de ces derniers à doses plus mas-
sives. Les résultats sont concluants. Tel cultiva-
teur à qui l'on vante à juste titre les bienfaits de
la potasse sur les pommes de terre, sur les prai-
ries, etc., sans hésiter, accepte d'en faire l'essai.
Ainsi, par la confiance que le paysan syndiqué
met dans l'homme qu'il a choisi pour le repré-
senter, il est vite acquis à l'idée d'une culture
raisonnée et plus industrielle. Ce pas, si difficile
à franchir, est aujourd'hui chose faite.
Toutefois, il est fâcheux de constater que le
Syndicat se butte à l'impossibilité de se procurer
des engrais. C'est notre cas au Syndicat central
d'Albi.
Pourtant, on a beaucoup parlé et écrit, on a
lancé invitations et appels aux agriculteurs, les
incitant à produire davantage, et on a oublié de
les aider pratiquement en mettant les engrais à
leur disposition.
On a même classé, ce qui est pire encore, les
engrais dans la 6'= catégorie, alors qu'ils de-
vraient être d'urgence acheminés des premiers.
Avec ce nouveau classement, si ces produits
arrivent, ils parviendront au moment où leur
emploi ne sera plus judicieux.
Cependant, si les scories ne nous étaient pas
délivrées avec une parcimonie telle (qui fait
diminuer les demandes de 40 0/0), nous fertili-
serions nos prairies, augmenterions notre cheptel
et, par voie de conséquence, la viande devien-
drait plus abondante.
Les superphosphates, si précieux pour nos
fourrages artificiels et la culture de nos blés,
assureraient pour les erablavures d'automne
une récolte en céréales qui donnerait très rapi-
dement le blé nécessaire à notre consommation,
et cela même avec les seules surfaces emblavées.
Or, pour nous résumer, que constatons-nous
au moment même oîi les engrais devraient ar-
river en grande quantité pour être immédiate-
ment et efficacement employés ?
Nos commandes réduites de 40 0/0 par suite
de l'insuffisance de production des usines; un
règlement absurde classant les engrais en 6° ca-
tégorie, classement qui les mettra à pied
d'œuvre avec un tel letard qu'ils ne seraient
plus opérants.
Pendant ce temps, nous sommes menacés de
manquer de pain. Nous payons à l'Amérique
12t) fr. les 100 kilogr. de blé. D'un autre côté, la
viande augmente tons les jours et le change
atteint un taux qu'on n'avait jamais vu.
Pourtant, avec une compréheusion plus pro-
fonde et surtout avec le sens pratique des be-
soins du pays, on arriverait, croyons-nous, à
s'affranchir rapidement des fournitures de blé
et viandes exotiques; on améliorerait notre
change, en un mot, on porterait remède à celte
situation, si l'on procurait aux agriculteurs les
engrais indispensables et à temps opportun.
C'est aux terriens, propriétaires, fermiers.
métayers, qu'il faut demander de sauver notre
situai ion économique après la guerre comnie ils
ont sauvé notre situation militaire pendant la
guerre, et, pour cela, donnons-leur tous les
moyens.
C'est la tâche urgente des Pouvoirs publics.
Germain Thermes,
Président du Syndicat central agricole d'A.lbi.
ACADÉMIE D'AGRICULTURE DE FRANCE
Séance du 14 janvier 1020. — Présidence
de M. Viijer.
Mort d'un correspondant.
M. le Secrétaire perpélw l a le regret d'annon-
cer la mort de M. Uaphai-1 Puig y Valls, inspec-
teur général des Forêts en Espagne, décédé le
4 janvier à Tarragone. Il avait été élu en 1898
correspondant étranger dans la Section de syl-
viculture.
Sur les débouchés possibles
de 1 élevage normand par lexportation
des Reproducteurs.
M. Dechambre, au nom de l'auteur M. le pro-
fesseur J. Lignières, de Buenos-Aires, présente
le texte d'une conférence donnée récemment à
la Société centrale de la Seine-Inférieure sur
l'introduction du bétail français et spécialement
du bétail normand dans l'Amérique du Sud.
M. Dechambre, à cette occasion, trace les
grandes lignes du programme à réaliser pour
développer cette exportation.
I.e bétail français a des raisons valables de
trouver un débouché en Sud .\mérique, tant au
point lie vue de la production de la viande qu'à
celui de la production du lait.
Au point de vue de la viande, il est d'abord à
remarquer que si les éleveurs de l'Amérique du
Sud recherchent notre clientMe pour la vente
de viande frigorifiée, ils ont tout intérêt à nous
fournir de la viande qui corresponde à nos
goûts, et, à ce point de vue, la viande provenant
de nos races françaises nous donnera toute
satisfaction. Les affaires présenteront vraiment
alors le caractère bilatéral qui en assure la
réussite parce qu'il concilie les intérêts des
deux parties : les éleveurs étrangers gagneront à
nous envoyer leurs viandes et les éleveurs fran-
çais tireront profit en leur vendant des repro-
ducteurs.
Dans sa conférence, M. Liiiuières a plus spé-
cialement étudié ce qui a trait à la race nor-
mande considérée comme bête laitière.
En .\ri.'entine, l'industrie laitière a acquis un
CORRESPONDANCE
97
réel développement, et ce grand pays accentue
chaque année ses efforts pour donner de plus en
plus d'ampleur à celte industrie. Or, ii apparaît
bien que la race normande soit, entre toutes les
races, celle qui peut le mieux aider la produc-
tion laitière argentine à prendre un essor con-
sidérable.
Toutefois, pour établir un couravU sérieux
d'exportation en Amérique du Sud, certaines
règles sont à observer, auxquelles on ne saurait
se soustraire.
L'élevage argentin, par exemple, est parvenu
à un tel degré de perfection que ce pays ne peut
admettre rien qui ne soit supérieur. Les éleveurs
français doivent donc se garder d'y envoyer des
animaux médiocres qui feraient le plus grand
tort à notre élevage tout entier.
Il faut aussi attacher une importance capitale
au pedigree des reproducteurs. La parfaite tenue
du herdbook et la sévérité dans les inscriptions
sont les bases de la haute valeur que pourront
atteindre les animaux et de la confiance que
témoigneront à leurs vendeurs les acheteurs
étrangers. Ce point est très important et l'argu-
ment qu'il apporte vient s'ajouter à ceux qui
ont déjà été présentés pour imposer une orga-
nisation correcte et étendue de nos livres
généalogiques. Pour perpétuer et augmenter la
haute valeur laitière et beurrière de la rare nor-
mande, il y a lieu de poursuivre l'extension des
sociétés de contrôle qui assurent scientifique-
ment la sélection rationnelle des animaux.
La réussite des exportations est encore subor-
donnée à un autre point important, l'organifa-
tiou commerciale. U est indispensable que les
éleveurs se groupent en syndicats qui devront
diriger et surveiller l'exportation.
Enfin, il est un point qui, s'il n'était parfai-
tement résolu, suffirait à lui seul à annuler tous
les efforts; il s'agit de la question sanitaire.
M. Lignières assure même que c'est elle qui a
été la cause principale de l'éloignement de la
race normande du marché argentin; cela in-
dique que! prix on doit y attacher.
Toujours esl-il qu'actuellement un courant
d'exportation vers l'Amérique du Sud peut
s'établir largement et rendre à l'élevage français
un service signalé. Objecter que l'élevage français
ne peut pas exporter, afin de ne pas ralentir la
marche de la reconstitution du troupeau bovin,
est une grave erreur. Le commerce est le meil-
leur aiguillon de la production; et l'exportation
n'est-elle pas comme la consécration définitive
de la qualité d'un produit.
Extension des livres généalogiques et du con-
trôle du rendement, adaptation de la production
aux besoins du pays importateur, création de
syndicats et d'organisations commerciales, adop-
tion de mesures sanitaires fournissant toutes ga-
ranties nécessaires, telles sont les grandes
lignes du programme à réaliser.
M. le Président., h l'occasion de cette commu-
nication, rappelle le succès obtenu, il y a quelques
années, à une exposition internationale d'agri-
culture en Argentine, par un très beau lot
d'animaux de race cbarolaise qui y avaient été
envoyés par les soins du général de la Guiclie,
grand éleveur de cette race en France.
Tous les animaux furent achetés et très ap-
préciés.
Jardins ouvriers et familles nombreuses.
M. Henry Sagnier signale à l'Académie la très
heureuse initiative prise par M. Riverain pour
provoquer la création de jardins ouvriers aux
environs de la ville de Vendôme, près de laquelle
il habite.
11 met à la disposition des ménages ouvriers
une étendue de terre de deux hectares située à
proximité de la ville. <"e terrain, préalablement
labouré, est divisé en parcelles d'une boisselée
(5 ares 17).
Le prix de location de chaque parcelle sera de
lli fr.; mais il sera fait une réduction de 3 fr.
par enfant âgé de moins de quatorze ans.
Les sommes provenant de cette location se-
ront employées à l'achat d'engrais spéciaux à la
culture maraîchère, qui seront distribués au
printemps, et par parties égales, à tous les loca-
taires.
M. le Président se fait l'interprète de l'Aca-
démie en applaudissant à l'excellente initiative
prise par M. Riverain.
H. HlTl-ÎB.
CORRESPONDAÎSCE
— X*^ 10113 (fi/idne). — Vous voulez l'aire entrer
dans votre assolement une prairie temporaire,
à base de trèfles et sainfoin, devant durer deux
ans, votre terre est, d'après l'analyse, sèche et
calcaire.
Nous vous conseillons le mélange de : lOkMog.
trèfle violet, '60 kilogr. sainfoin, 3 kilogr. trèfle
hybride, 2 kilogr. lotier corniculé. — (H. H.î
— N» 620") [Grèce). — Pour les explosifs des-
tinés à des travaux de terrassements, voyez
les maisons suivantes : Société anonyme des
explosifs, 5, rue du Général-Foy, à Paiis; So-
ciété générale d'explosifs, 42, rue des Mathurins,
à Paris; Société générale pour la fabrication de
la dynamite, I57, boulevard Haussmann, à Paris.
Les maisons de vente délivrent aux acheteurs
des imprimés relatifs à la déclaration d'achat et
au bon de commande soumis à des réglemen-
tations. — (M. R.)
— N" 6159 (Rliône). — Les races françaises
indiquées pour l'introduction en Argentine en vue
de la production de la viande, et recomman-
dables par le développement de leur cuisse et de
leur fesse sont la Cbarolaise et la Limousine. La
première existe déjà en Argentine; la seconde est
surtout bien connue et appréciée au Brésil.
L'introduction doit porter sur des reproducteurs
jeunes, âgés de dix à quinze mois, leur acclima-
98
CORRESPONDANCE
lemont esl plus facile que celui de sujets plus
vieux. Le prix de revient de l'opéiation sera
relativement élevé : 1° parce que vous avez in-
térêt à choisir des animaux de bonne origine et
de belle confurmation ; 2° parce que les frais de
voyase et de transport sont assez coûteux. Vous
obtiendrez sur ce dernier point des indications
précises en vous adressant aux Compagnies de
navigation. — (P. D.)
— N» .3872 {Oise). — La loi du 16 octobre l',M9
sur l'utilisation de l'énergie hydraulique est
une loi d'ordre général qui établit les conditions
dans lesquelles doivent se faire les concessions
d'énergie hydraulique elle prévoit des avantages
pour les aménagements destinés à l'utilisation
des chutes d'eau. Une Commission a été nommée
ivoir le Journal d'Agriculture pratique du 13 no-
vembre, p. 824) en vue d'élaborer les projets de
règlement pour l'application de cette loi.
— N" (i916 (l)ordognc). — Vous pourrez vons
procurer au siège du Service de la liquidation
des stocks (10 bis,, boulevard Uelessert, à Parisi
tous les renseignements utiles sur les conditions
dans lesquelles on est admis à participer à
l'achat des diverses denrées qui forment les
stocks disponibles.
— N» 0880 [Côle-d'Or]. — Vous demandez ovi
l'on peut se procurer le texte du projet sur le
régime de l'alcool industriel adopté par la
Chambre des députés au mois d'août dernier.
C'est dans la séance du fi août que cette décision
a été prise, en disjoignant de l'ensemble dn
projet sur le régime de l'alcool les neuf articles
consacrant le monopole de la vente de l'alcool
industriel. Le numéro du 1 tioùtda Journal Officiel
renferme le compte lendu sténograpliique de
cette séance de la Chambre.
— N° 7259 (Haute-Marne). — Comme suite à la
Correspondance parue dans le n" 2 du 8 janvier
dernier, deux abonnés sont assez aimables de
nous faire connaître des adresses où l'on peut se
procurer des poêles à sciure de bois : 1° M. Ma-
ria, à Secondigiiy-en-C.ùtine (Deux-Sèvres), esl
l'inventeur d'un appareil pratique et écono-
mique; 2° le Lifo, 70, rue Taitbout, à Paris. —
(M. R.).
— N" 6299 (Calrados). — Il nous paraît diffi-
cile, et surtout onéreux, de prendre une presse
à fourrages à bras et d'y ajouter des organes
permettant de la faire fonctionner avec un petit
moteur de îj chevaux. Cela pourrait se faire avec
une presse dans laquelle le plateau agit sur la
charge par des chaînes s'enroulant sur deux
treuils qu'il faudrait actionner par roue et vis
sans fin débrayable facilement pour permettre
la remise en position du plateau. L'arbre garni
des vis sans lîn porterait des poulies fixe et folle
commandées par une courroie venant du moteur.
Voyez les petites presses de Marmonier, usine
Corne-de-Cerf, à Lyon (lUiône). — (.M. R.)
— N" 7135- (Loire). — L'Escargot Gros blanc
étant un animal très vorace, qui n'acquiert une
taille commerciale qu'à la fin de sa deuxième
année, son élevage complet occasionnerait de
graves mécomptes au point de vue financier.
D'autre part, la mortalité, toujours à craindre
lorsqu'on rassemble pendant longtemps de
nombreux individus sur une petite surface,
pourrait devenir énorme en cas d'épidémie. Ces
divers motifs font que l'élevage intensif de
l'Escargot n'est pas recommandable.
On peut seulement conseiller le ramassage, à
la fin de l'été (lin août commencement sep-
tembre), des Escargots adultes qui ont vécu en
liberté, pour les réunir dans des parcs où ils
operculent leur coquille à partir du début d'oc-
tobre. Ils sont ensuite conservés et expédiés sur
les marchés pendant tout l'hiver. Cette spécu-
lation est avantageuse dans les régions où l'on
a les facilités pour trouver ces Mollusques en
quantité suffisante.
Il n'y a pas possibilité de vous indiquer, dans
une simple correspondance, la manière d'ins-
taller les parcs, les modes de clôture, l'établis-
sement des abris, l'alimentation et les soins à
donner aux Escargots depuis leur récolte jus-
qu'au bouchai.'e. Vous trouverez ces renseigne-
ments dans l'ouvrage ['Escargot et la Grenouille
comestibles, par A. Tliévenot et F. Lesourd.
Prix 2 fr., à la Librairie agricole de la Maison
Rustique. — (F. L.)
— N° 6173 (Seine-et-Marne). — 1° Vous êtes
fermier d'une ferme dont le bail expire au
l" mars 1922. Vous avez été mobilisé d'août 1914
à mars 1919. Avez-vous droit à une prolongation
de baiH
Aucun texte législatif, actuellement, ne vous
donne droit à une prolongation de bail.
En effet, la loi du 0 mars 1918 prévoit bien
une prolongation de bail, mais elle s'applique
uniquement aux baux ù loyer, c'est-à-dire aux
baux de maison, appartements, usines, etc.
La loi du 17 août 1917 sur les baux ruraux,
qui vise la résiliation des baux ruraux ainsi que
les remises ou réductions de fermages par suite
de la guerre, est muette sur la prorogation.
2° Un bâtiment à usage de vacherie a été
détruit par un incendie dans votre corps de
ferme ; le propriétaire en a fait reconstruire un
autre pour le remplacer, mais moins bien amé-
nagé, et ne pouvant contenir que la moitié des
bêtes qu'abritait celui détruit. Pouvez-vous for-
cer le propriétaire à reconstruire un bâtiment
de tous points semblable au premier ?
Vous ne le pouvez pas; mais vous pourriez
avoir droit à une diminution du loyer. Lors-
qu'une partie des lieux loués a été détruite par
un incendie, et que le preneur a pu établir que
cet incendie provient d'un cas fortuit ou de
force majeure, ou de vice de la construc-
tion, etc., enfin d'un fait qui dégage sa respon-
sabilité (art. 1733 Gode civil), il a droit, soit à
la résiliation du bail, si la chose détruite cons-
titue l'objet principal du bail, soit tout au moins
àunediminulion duloyer (art. 1722 Code civil).
Si donc vous pouvez faire la preuve rappelée
plus haut, vous pouvez assigner votre proprié-
taire en diminution de loyer. — (II. H).
REVLE COMMERCIALE
99,
LA SEMAINE MÉTÉOROLOGIQUE
Semaine du 18 au
24 janvier
1920 [OBSERVATOIRE DU PARC SAL\T-MAUR)
JOURS
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TEMPKR.'VIUKK
Vent.
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RKM.\KQUES DIVERSES
Écart
ET DATES
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Dini 18 jan.
10-28.3
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+1.2
S
0.0
2.0
Temps pluvieux.
LunJi l'J —
1017.:,
3.1
8.4
H. 4
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CI
0.0
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Temps pluvieux.
Mardi 20 -
102.-;. 9
2.0
7.6
4. 7
+2.3
1)
0.0
2.0
Temps pluvieux.
Mercredi.. 21 —
1020..'!
4.3
11.3
".4
H- 3.0
0
3.3
2.1
Pluvieux le ninlin, beau après-
midi.
Jeudi 22 -
1031.1
— 1.0
7.4
2.6
tO.2
s
fi. 3
..
(jelée lil. le mat., beau temps.
Vendredi. 23 —
1026.1
— t. S
7.6
i^.O
-0.5
s
.3 9
"
Gelée bl. le mat., beau temps.
1
Samedi.. . 2i —
1020.1
— 1.2
10 8
4 .3
+ 1.8
s
7.1
0.2
Gelée bl. le matin, ciel clair,
4. S
pluie le soir.
XijeDDes OD totâui
102.J.O, 1.2
S. 8
■ k
»
22. N
11.0
Pluie depuis le l»' janvier :
JiarU sor la ooraalu
+ 5.-^ + l 1
+3.7
+2.4
•■
»
2(] \'m de
61 h. 9
Inr. thÉor.
En 1920 SSmm
Normale 32
(1) Voir à la page .ïl8 du numéro du 24 juillet l'e.xplicalion de cette nouvelle mesure.
REVUE COMMERCIALE
Situation agricole. — La semaine écoulée a éti
meilleure que les précédentes. Les pluies ont fait j
trêve; la culture a bénéficie de journées sèches et
un peu plus froides. On ne tardera pas à reprendre
activement les labours si ce temps favorable -e
maintient.
Les nouvelles concernant l'aspect des blés d'au-
tomne continuent à être, dans l'i'nsemble, satislai-
santes. On signale toulefois des plaintes au suj,"t du
développnment des mauvaises herbes et des dégâts
commis parles rongeurs; ces dégâts sont heureuse-
ment localisés.
,\u vignoble, on poursuit, .aussi rapidement que
possible, l'exécution de la taille.
Blés et Farines. — Transactions peu nombreuses
en blés, aux conditions de la taxe. Les moulins
étant faiblement approvisionnes, leur travail manque
d'activité. Les importations de farines américaines
permettent heureusement d'alimenter régulièrement
les boulangeries.
A Mew-York, le blé vaut, en tenant compte du
change, 117 fr. 0.5 le quintal.
Sons. — Les offres se faisant de plus en plus rares,
la culture éprouve de sérieuses difficultés pour se
procurer ce sous-produit, actuellement très de-
mandé.
Céréales diverses. — Offres insignifiantes en sei-
gles. Les cours des avoines ont subi une nouvelle
hausse. On cote, par quintal départ : avoines noires
du Loiret et d'Eure-et-Loir, 95. .30 à 96.30 ; noires de
Bretagne, 92 à 94.50; grises de même provenance, 88
à 89 fr.; avoines blanches de l'Est, 92 fr.
Les orges, peu offertes, s'enlèvent à des prix sou-
tenus, soit par quintal départ : orges de Champagne.
94 tV9.3 fr.: de la Mayenne et de la Sartlie, 9." à 97 fr.
de l'Ouest, 92 à 93 fr.
La fermeté des cours s'est maintenue sur les sar-
rasins, cotés comme suit [lar quintal départ ; Bre-
tagne, 82 à 82..50; Centre, 82.50 à 83.50.
Dans le Midi, le sorgho vaut de 58 à 59 fr. les
100 kilogr.
Fourrages. — Au marche de La Chapelle, les
cours des fourrages sont restés stationnaires. Par
104 bottes de 3 kilogr. rendues à Paris, on cote :
foin,' 280 à 310 fr.; regain, 290 à 310 fr.; luzerne, 300
à 330 fr.
Dans les départements, on vend de 30 à 48 fr. les
100 kilogr.
Pailles. — .Vu marché de Lj Chapelle, cours san
changement sur les pailles de blé et de seigle, en
hausse sur celle d'avoine. On a vendu aux 101 bottes
de 3 kilogr. rendues à Paris : paille de blé, 200 à
220 fr. : paille d'avoine, 200 à 220 fr. ; paille de
seigle, 180 à 200 fr.
Sur les marchés départementaux, on vend les
pailles de 25 à 30 fr. les 100 kilogr.
Graines fourragères. — On enregistre une nou-
velle hausse sur les graines de trètle et de luzerne;
les autres semences fourragères ont des prix sou-
tenus.
Par 100 kilogr. départ, on cote : trèfle violet, 950
à 1 300 fr. ; luzerne de Provence, 725 à 830 fr. ; lu-
zerne de pavs, 650 à 800 fr. ; trèfle blanc, 900 à
1 200 fr. ; anthyllide, 1 000 à 1 500 fr. ; lupuline,
400 à 500 fr. ; sainfoin, 165 à 175 fr. ; ray-grass, 135
à 173 fr. ; lotier, 800 à 1 000 fr.
BétaiL — Au marché de La Villette du lundi
19 janvier, les disponibilités en gros bétail dépas-
)0U
KEVUE CuMMtKClALË
Amenés. LaVill. Vaug.
l*lcs tèles tèles
B<eufs -au )
Vaches.... 1 8o5 > 50J 99
Tauroaiix.. 3S1 *
Veaux 1 761 767 227
Mouton»., n S91 1 615 S)S
Porcs •? 7S9 1 Oî: • 7S5
l.a Vill. TauR.
553
36
977 -3
1 340 360
930 939
rri.\ maxîraa du kilogramme.
Au poids net. Au poids vif.
1" q. •-'• q. 3* q. Pri.v extrêmes
Boeufs
Vachos
Taureaux ..
V«a«x
Moutons . . .
Porcs
6.H
6.20
5.00
11.90
11.10
,10.30
5.50
5.50
i.70
11.30
ÏO.30
10.14
4.70
4.50
i.lO
9.10
£9.40
10. OO
1.40 à 3.7S
1.40 S.7S
1.40
9.60
3.50
6.19
Marché du Jetuli 22 janvier.
Kulr^es directes
aux abattoirs.
t6les
Bwuf» I 169
Vaches S02
Taureaux.. 918
Veaux 1 Oo8
Moulous . . 10 61$
Porcs 9 130
Auieui^s. La Vill.
tètes
%
77
J34
492
Vaug.
lèles
3S
119
401
511
LaVUl.
tètes
496
117
410
Ml
55
960
179
Prix raaxima du kilogramme.
.\u poids vit.
.\u poids nel.
!•• q. 9« q. 3- q.
Bœuls
Vaches. ..,
Taureaux. .
Veaux
Uoutous...
Porcs
6 46
6 59
5 4S
19 Oi)
11 40
5 80
5 SO
5 00
U 50
10 90
10 30 10 00
5 18
5 OS
4 50
9 40
990
9 31
Prixoxlrèmes.
1.(0 à 4. OS
1.60 4.14
1.60 3.09
9.50 7.39
3.65 6.0O
6.18 7.90
sant les besoins, il en est léMillr un lU'chis^cment |
de 10 à 15 centinifs par deiui-kilograinaie net.
O.T a payé les baïufs de la Manche, du CalvaJos.
de l'Orne, de la Seiiie-InlVrieure, de l'.Mlier et de la
Nii^vre, 2.90 à 3 fr.: de la Mayenne et de la Sartlie,
2.73 à 2.70; de la llaute-Vieuiie, 3 à 3.20; de l Ouest.
2.UI à 2.90; les génisses, 3 à 3.20; les vaches, 2.40 à
3 fr.; les taureaux, 2 à 2.50 l« demi-kilogramme
net.
Les veaux ont eu îles cours faiblement tenus. On
a coté par deuii-kilogranime net : les veau.x d'Eure-
et-Loir, Seine-et-.Marne, Seine el-Oise, Loiret et
Yonne, 5.80 à (i.la; de l'Aube, 5.75 à 5.90; de la
Saithe, 5. -40 i\ 5.75; du Cantal, 4.25 à 4.75: de la
llaule-Vicnne, 4.50 à 5 fr.; du Calvados, 3.50 à 4 fr-
En raison de la recrudescence des arrivages, vente
mauvaise sur les moutons, dont les cours ont llêchi
de 25 centimes par demi-kilogramme net. On a
payé les agneaux, 5.95 à 6.15: les moutons du Ctier,
5.25 à 5 50; de l'Allier et de la Nièvre, 5.60 à 5.75;
les métis, 5.25 à 5.50; les moutons du Midi, 4.95 à
5.20 le demi kilogramuie net.
La fermeté s'est maintenue sur les cours des porcs.
On a coté comme suit par domikilogramme vif :
porcs gr.is. 3.50 à 3.60; coclies. 2.75 à 3.10.
Voici le relevé des marchés des lundi 19 et jeudi
22 janvier :
Aîarclie Uu lundi 19 jaia-ier.
Entrées directes
aux abattoirs. Réserves
3.60
7.3-'
5.ÏÎ0
-.21
Vaug.
têtes
118
Dans les départements, on cote :
Besa/ii'on, par kilogr. poids vif : veaux. 5.S0 à
6 fr.; porcs, 7 à 7 20; par kilogr. poids net : moutons.
S à 8.50.
Bordeaux, par kilogr. poids vif: 'bœufs, 2.40 à
3.90; vaches, 1.60 à 3.60; par kilogr. poids net :
moutons, 8 à H. 30; veaux, 9.50 à U fr.
Dijon, par kilogr. poids net : moutons. 9 à 11 fr.;
par kilogr. poids vif : veaux. 6 à 6.80 ; porcs,
7.40 à 7.50.
Lyon-Vaise. par kilogr. poids -net : bœufs, 5.70 «
6.16 ; moutons, 10.20 à ll.SO ; par kilogr. poids vif :
veaux, 5.80 à 6.30.
Marseille, par kilopr>poids net : bœufs, 5.75 à 6.50:
vaches, 5 à 5.70; moulons, 10.50 à U fr.; par ki-
logr. poids vif : porcs. 7.50 à 7.60.
Nancy, par kilogr. poids net : bœufs, 5.60 à 6.70;
vaches, 4..-0 à 6.50 ; par kilogr. poids vif : veaux.
5.80 à 6.80; porcs, 7.30 à 7.70.
Suifs. — La dernière cote officielle a été établie de
395 à 400 fr. les 100 kilogr.
Vins. — On rencontre toujours les mêmes difficul-
tés l'our l'expédition. La fermeté des prix se main-
tient sur les marchés méridionaux où l'on paie par
hectolitre nu, les vins rouges : 105 à 120 fr. à Bé-
ziers, 115 à 125 fr. dans le Var, 100 à 110 fr. à Mont-
pclliei-, 95 à 115 fr. à Narbonne, 105 à 115 fr. à Nimes.
Les vins blancs sont cotés 125 à 135 fr. l'hectolitre.
j Dans la Loire-Inférieure, on paie, par barrique de
225 litres : vins de nmscadel. 400 à 425 fr. en I" choix;
375 fr. en 2" choix; vins de gros plants, 275 à 325 fr.
' Produits de laiterie. — Eu Francbe-C •mté. des
fruit ères out vendu leur proluclion de gruyère de
495 à 515 fr. les 50 kilogr.
Graines oléagineuses. — Les graines de coUa
valent de ISO à 195 fr. et celles de lin 165 fr. les
!00 kilogr. Les graines de lin p'ur semence sont
cotées 350 fr. le quintal dans le Nord.
Pimmes de terre. — Vente moins active à des
cours ayant tendance à la baisse. On paie aux
100 kilogr. par vagon de 5 000 kilogr, départ : Hol-
lande, 65 il 70 fr. ; Saucisse rouge. 40 â 50 fr. ; Ronde
à chair jaune, 36 à 42 fr.: Institut de Beauvais, 36 à
42 fr.; Géante bleue. 27 à 2S fr.; Magnum bonum et
Kin de siècle, 37 à 39 fr.
Lins et chanvres. — Aux 100 kilogr., on paie : lin
de Normaulie, 1 800 à 2 200 fr. ; de Bretagne. 1 900 4
2 300 fr. ; chanvres de la Sarthe, ISO a 200 fr.
Noix et cerneaux. — Ou vend dans l'Isère, aux
100 kilogr. : noix .Mayelte, 380 à 390 tr. Dans la Dor-
dogue, on paie les uoix 150 fr. l'hectolitre.
Engrais — On vend aux 100 kilogr. par vagon de
5 ti.nnes rendu gare destinataire ; cianamide en
poudre disponible dosant 19.5 à 20.5 0 0 d'azote.
96 fr. ; cianamide en poudre livrable sur aviil, dosant
17 à l8 0,0 d'azote, 84 fr.; cianamiit- S. P. A. gra-
nulée, livrable sur mai-juin, dosant de 2U à 21 0 0
d'azote, 120 fr.
Les superphosphates dosant de 14 à 15 O'O d'acide
phosphoriipie valent de 22 50 à 23 fr. le quintal
départ, par grosses quantités.
B. DCKAKD.
Le Gérant : Charles Ditriii.
I . Mahktubc^x. imprimeur, 1, rue Cassette
CilKUMiyUE AGHICC'LE
lui
CHRONIQUE AGRICOLE
Encore le problème du transport des engrais. — Question de M. Peyronnet devant le Sénat et réponse du
ministre de l'Agriculture. — Les grandes Commissions parlementaires. — Projets reuvoyés à la Com-
mission de l'Agriculture. — La Commission des Douanes au Sénat. — Attributions du sous-secrétaire
d'Etat à l'.\gricullure. — Relevé du commerce extérieur de la France. — Influence de la hausse des
pri.x. — Résultats actuels de la production du sucre. — Fabrication de l'alcool pendant les trois pre-
miers mois de la campagne. — Congrès de la Fédération des Associations agricoles du Centre. — Réso-
lutions adoptées. — L'exportation des vins d'Alsace et de Lorraine. — Recherches de MM. Maquenne
elBfmoussy sur les migrations du cuivre dans les plantes. — Hapports entre fermiers et propriétaires
dans les régions sinistrées. — Récompeuses aux instituteurs et institutrices pour l'enseignement agri-
cole. — Initiative prise par la Société des Agriculteurs de l'Oise. — Etude de M. Ducellier sur la pTO-
Suction fourragère au Maroc. — Prochaine exposition internationale d'Aviculture. — Diminution du
poids des animaux de boucherie. — Constatations faites au marché de La Villelle.
Les transports des engrais.
A mesure que le temps s'écoule, l'émotion
née des diftîcultés d'approvisionnement en
engrais et en semences pour les cultures de
printemps prend de plus grandes propor-
tions. .\insi que nous disions dans une pré-
cédente Clironique (numéro du 15 janvier), la
solution du problème des transports, qui est
le. nœud à trancher, dépend du Gouverne-
ment ; il peut et il doit en finir sans délais.
Dans la séance du 20janvier, M. le sénateur
Peyronnet a posé très nettement la question
au ministre de l'Agriculture : il a démontré la
nécessité de classer immédiatement les en-
grais et les semences dans la catégorie des
transports privilégiés, dans la catégorie A, au
même titre que les denrées de ravitaillement.
« Le relèvement de l'agriculture française,
a-t-il rappelé en e.xcellents termes, est lié à
la promptitude que vous mettrez à fournir à
la masse des petits propriétaires ruraux et
des travailleurs du sol les moyens de féconder
la terre, frappée d'impuissance par un long
surmenage. » Le ministre a répondu qu'il
était d'accord avec son collègue des Travaux
publics pour donner la satisfaction unanime-
ment réclamée, et qu'un décret dans ce sens
était soumis au Conseil d'Etat. « J'espère, a-
t-il, ajouté, que dans un délai très restreint,
vous aurez pleine et entière satisfaction. »
Le Journal Officiel dn 1"' février a publié
un décret conforme à celte promesse ; nous
en donnerons le texte dans notre prochain
numéro.
Travaux parlementaires.
La Chambre des Députés a procédé à la
constitution des grandes Commissions per-
manentes chargées d'examiner les projets et
les propositions qui lui sont présentées.
Parmi ces Commissions, celle de l'Agricul-
ture nous intéresse directement.
Déjà une douzaine de projets ont été ren-
voyés à cette Commission, dont quelques-uns
3 Février 1920. — N» 6.
adoptés par le Sénat depuis nombre données
et qui sont restés en souffrance pendant plu-
sieurs législatures. La plupart de ces projets
ne sont pas d'ordre général. Toutefois, il con-
vient de signaler une proposition de M. Louis
Marin, di'nt l'objet est de modifier, en ma-
tière de défrichement, la loi du 25 oc-
tobre 1919 sur les Chambres d'Agriculture.
— Au Sénat, les Commissions permanentes
ont été reconstituées. A la Commission des
Douanes, le bureau a été formé comme il
suit : président^ M. Jean Morel; vice-présidents,
MM. Noël, Touron, Mascuraud, Fernand Da-
vid; rapporteurs^ MM. Louis Quesnel, Donon,
Eugène Chanal, lieutenant-colonel Plichon.
Sous-secrétariat à l'Agriculture.
On a vu que, dans la constitution du nou-
veau cabinet, M. Queuille, député de la Cor-
rèze, a été nommé sous-secrétaire d'Etrtt à
l'Agriculture. Son rôle a été fixé' par un dé-
cret en date du 26 janvier.
Aux termes de ce décret, il aura spéciale-
ment dans ses attributions, sous la haute
autorité du ministre, les services relevant
de la Direction générale des eaux et forêts
et de la Direction des haras, ainsi que les
établissements d'enseignement agricole.
Il a, en outre, la délégation permanente de
la signature du ministre pour toutes les
affaires des autres services que le ministre
renvoie à sa décision.
Commerce extérieur.
La Direction générale des Douanes a publié
le relevé du commerce extérieur de la France
pendant l'année 1919, en comparaison avec
l'année précédente. En 1919, les importa-
tions de l'étranger et des colonies se sont
élevées au total formidable de plus de 29 mil-
liards, tandis que les exportations ont à
peine dépassé 8 713 millions de francs.
Dans les importations, les objets d'alimen-
tation entrent pour 8 629 millions, contre
Tome I. — 6
102 CHRONIQUE
3 640 millions pendant l'année 1918. Celle
augmentation de [prosde 3 milliards est faite
pour étonner. Elle demande une [explication.
Sans doute, il y a eu accroissement dans les
quantités, mais les pri.\ se sont sensiblement
accrus d'une année à l'autre; tandis que
les quantités totales importées ont augmenté
de -42 0/0, la hausse des valeurs s'est élevée
à 53 0/0, principalement à raison de la
baisse du change au détriment de la France.
Cette hausse des valeurs se manifeste d'une
façon particulièrement remarquable pour
certaines denrées. En 1919(onze mois),il a été
importé à peine 1 million de quintaux de
céréales de plus que dans la même période
de 1913; or, la valeur de ces importations est
passée de 310 millions à 2 milliards. Le fait
est peut-être encore plus sensible pour les
œufs; en 1913, il en fut importé 309 OOOquin-
taux, et 134 000 seulement en 1919; la va-
leur est passée de 39 millions à 47 millions de
francs. La hausse des prix paraît être le
facteur principal dans les résultats attris-
tants de notre commerce.
La campagne sucrière.
Voici, d'après les tableaux publiés par la
Direction des Contributions indirectes, le
résumé de la production du sucre à la date
du 15 janvier.
Les opéralions^de défécation étaient ache-
vées dans37fabriques surGl qui ont travaillé.
La quantité totale de sucre extraite des
turbines s'élevait à 148 653 tonnes, au lieu
de 104 040 au 13 janvier 1919. C'est jusqu'ici
une augmentation de 44 613 tonnes par rap-
port à la campagne précédente.
Production de ralcool.
Le tableau suivant résume le relevé de la
production des alcools à la fin du mois de
décembre 1919, c'est-à-dire pour les trois
premiers mois de la campagne en cours :
1919-1920 1918-1919 Différence
liectol.
48 124
9 197
Vins
Cidres et poirés
Marcs, lies et
fruits 99 806
Substances fari-
neuses 28 8.ÏS
Betteraves 230 346
Mélasses 6 324
Autres subs-
tances ;;
hectol.
25 597
47
C2 281
hectol.
+ 22 527
+ 9 150
-I- 37 325
17 181 -h 11 674
138 691 4- 91 655
8 390 — 2 266
72
67
Totaux 442 637
272 459
-1-170 198
L'augmentation est générale, aussi bien
pour les alcools de vins, de cidres et de fruits
AGRICOLE
que pour les alcools industriels. Pour les
douze mois de l'année 1919, la production
totale a été de 821 216 hectolitres, en dimi-
nution de 10 342 hectolitres sur l'année 1918.
Avant la guerre, la production atteignait et
même parfois dépassait 2 millions d'hecto-
litres par an.
Co agrès agricole à Châteauroux.
La Fédération des Associations agricoles
du Centre a tenu à Châteauroux, le 25 janvier,
sous la direction de son président M. Rive-
rain, un Congrès important qui réunissait les
délégués des six déparlements appartenant à
la Fédération. Après avoir entendu MM. Ua-
touis de Limay, Léon Charpentier, Jules
Gautier, le Congrès a émis le vo?u suivant:
I. Politique du blé. — Considérant qu'en raison
de nos possibilités d'importations extrêmement
précaires et ruineuses pour nos finances, le pays
doit produire tout le blé nécessaire à ses besoins.
Que d'ailleurs l'aliment humain le plus indis-
pensable se trouve payé moins cher que les grains
(mais, avoine, sarrasin) destinés à l'alimentation
des animaux,
Que maintenir le prix de vente du blé au-
dessous de son prix de revient, équivaut à ré-
duire considérablement la production nationale
et à préparer la disette.
Emettent le vœu — dans l'intérêt supérieur du
pays plus que dans l'intérêt de l'Agriculture —
que le commerce du blé récolté en 1920 soit
complètement libre.
II. Impùla sur les bénéfices agricoles. — Affir-
mant la volonté des agriculteurs de contribuer,
par l'impôt, aux cliarj^es publiques dans toute la
mesure de leurs possibilités,
Convaincus que l'impôt le plus clairement
défini sera le plus] facilement accepté et payé, à
condition que de son assiette soient écartés
toute inquisition, tout arbitraire,
Emettent le vœu :
1° Que le taux de l'impôt sur les bénéfices
agricoles soit augmenté dans la mesure où les
npcessités budgétaires du pays l'exigent;
2° Que la base forfaitaire de cet impôt, établie
par la loi de fiuances 191", soit maintenue dans
son intégralité.
m. Encouragements à la motoculture. — Emet-
tent le vœu :
i° Que les demandes de subvention produites
par les Syndicats et les Coopératives de motocul-
ture, antérieurement à l'arrêté du 26 décembre
1919, soient solutionnées sur les bases de l'arrêté
de 1919 ;
2° Que le taux ancien des subventions (50 0/0
du prix d'achat) soit maintenu pour l'année 1920;
3° Que ces subventions soient accordées pour
tous les appareils achetés par les Syndicats et
les Coopératives de motoculture — que ces appa-
reils soient destinés à être exploités en commun
ou à être rétrocédés à leurs membres;
CHRONIQUE AGRICOLE
103
4° Que soient simplifiées les formalités impo-
sées aux Syndicats et aux Coopératives de moto-
culture qui désirent bénéficier des subventions
de l'Etat ;
S"Que|tous les règlements actuels, mal adaptés
à l'organisation sommaire de nos petits groupe-
ments agricoles, soient modifiés dans le plus bref
délai possible.
IV. Production et trnns-port des engrais — Vive-
ment émus d'apprendre qu'un grand nombre
d'usines de superphosphates ont suspendu leur
fabrication, par suite du manque de matières
premières (phosphates), de combustible, et ar-
rêté leurs expéditions par suite du retard dans
l'arrivée des emballages commandés depuis plu-
sieurs mois ;
Considérant que la produclion intensive de
l'Agriculture — si désirable pour notre relève-
ment économique — ne peut être obtenue que
si la culture est largement dotée de tous les élé-
ments qui lui sont indispensables et, notamment,
que si elle fait un très large emploi d'engrais
phosphatés.
Sollicitent de M. le ministre de l'Agriculture ;
1° Une intervention énergique en vue d'inten-
sifier la production de ces engrais, et tout
d'abord d'assurer l'approvisionnement d'extrême
urgence des usines qui ont dû arrêter leur fabri-
cation, faute de matières premières, de combus-
tible et de sacs;
2^ L'organisation d'un programme de trans-
ports régulier et intensif de phosphates algériens
et tunisiens vers les ports de la métropole et
leur acheminement rapide vers les usines de fa-
brication ;
5" Le classement dans la catégorie A de toutes
les matières premières pour engrais, des engrais
fabriqués et des sacs vides destinés à l'embal-
lage de ces derniers, c'est-à-dire leur assimila-
tion, pour la répartition des vagons, aux denrées
du ravitaillement national.
Il est permis d'affirmer que ces résolutions
répondent aux sentiments de tous les agri-
culteurs sur les problèmes d'actualité aux-
quels elles se rapportent.
Les vins alsaciens et lorrains.
Le Journal agricole d'Alsace et Lorraine a
publié les documents suivants sur l'exporta-
lions des vins d'Alsace et de Lorraine :
De la part de l'Administration française, tout a
été fait pour assurer et faciliter l'exportation des
vins. On aurait pu supposer que la dépréciation
du mark et les restrictions qu'elle impose à
l'acheteur allemand seraient une source d'incon-
vénients sérieux pour nos viticulteurs et négo-
ciants. 11 n'en a rien été. La consommation
locale, en attendant que nos crus aient fait leur
entrée à l'intérieur de la France, a augmenté
dans des proportions telles qu'il n'y a eu aucune
stagnation dans l'écoulement de la récolte e.'tcep-
tionnellement belle et abondante de 1919.
Enfin, tout exportateur avisé sait qu'en appor-
tant à ses vins les soins voulus, il trouverait, à
défaut de l'acheteur allemand, des débouchés
sérieux sur plusieurs marchés intéressants à
change élevé: la Belgique, la Hollande, les Pays
Scandinaves, la Grande-Bretagne et l'Irlande.
Grâce à la voie du Rhin, nous pouvons atteindre
ces pays sans être entravés par la crise des che-
mins de fer.
Le vigneron et le négociant en vins n'ont pas à
craindre l'avenir.
Ces appréciations répondent, par des faits,
à des conceptions alarmistes qui avaient été
répandues il y a quelques mois.
Le cuivre dans les plantes.
MM. L. Maquenne et E. Demoussy ont pré-
senté à l'Académie des sciences (séance du
12 janvier) les résultats de leurs recherches
analytiques sur la distribution et la migra-
tion du cuivre dans les tissus des plantes
vertes. On savait que le cuivre se rencontre
dans tous les végétaux, mais on ignorait
comment il se répartit naturellement entre
les différents organes. C'est sur cette répar-
tition qu'ont porté les études de MM. Ma-
quenne et Demoussy.
Leurs analyses ont été effectuées sur une
trentaine d'espèces herbacées ou arbustives
et sur leurs organes à différents degrés de
développement. La conclusion en est que « le
cuivre est chez les végétaux un élément es-
sentiellement dilTusible et migrateur, au
même titre que ceux dont ils se nourrissent
et qu'il suit dans leur déplacement ». Les
choses se passent donc comme si la plante
utilisait le cuivre à la formation de ses
organes et de ses réserves alimentaires. La
proportion du cuivre est d'ailleurs infime;
ainsi, dans le grain de blé, elle est de 4 mil-
ligrammes et demi par kilogramme de ma-
tière sèche.
Dans les régions sinistrées.
Des difficultés peuvent survenir entre pro-
priétaires et fermiers au sujet de la remise
en culture des exploitations. Le ministère
des Régions libérées fournit les renseigne-
ments suivants sur l'application de la loi du
25 octobre dernier :
La loi du 25 octobre 1919 réglant les droits
et les obligations résultant des baux d'im-
meubles atteints par faits de guerre ou situés
dans les localités évacuées ou envahies prévoit,
dans le but de mettre fln aux incertitudes, la fa-
culté, pour chacune des parties au bail, d'appe-
ler l'autre devant le Président de la Commission
arbitrale des loyers, en vue de préciser ses inten-
tions au sujet, soit de la résiliation du bail, soit
du remploi, soit de l'application même de la loi.
Dans le délai de quinzaine, le président, apiès
104
CHRONIQUE
audition des parties et en tenant compte de la si
tuation de chacune d'elles et des obstacles de
fait qui peuvent les empêcher de prendre parti,
fixe aux intéressés le délai de trois mois ou de
six mois, suivant qu'il s'agit de baux à ferme o\\
de baux à loyer, dans lequel ils seront tenus de
se notifier réciproquement leurs intentions.
Dans ce cas spécial, la même procédure est
applicable aux baux à ferme et aux baux à
oyer.
Enseignement agricole primaire.
On sait que, depuis l'année i890, des prix
.spéciaux annuels ont été institués pour être
décernés aux instituteurs et institutrices pri-
maires publics qui donnent avec le plus de
zèle et de succès, d'une manière théorique et
pratique, l'enseignement agricole et horticole
à leurs élèves. Un arrêté des ministres de
l'Instruction publique et de l'Agriculture a
établi, pour l'attribution de ces prix, un rou-
lement entre les départements classés par
régions.
C'est la région de l'Ouest qui a été appelée
à bénéficier de ces récompenses en 1919. Sur
la proposition de la Commission chargée
d'examiner les présentations des préfets et
d'arrêter la liste des lauréats, les récom-
penses ont été attribuées comme il suit :
Des lettres de félicitations ont été accor-
dées à 13 instituteurs pourvus de la croix
de chevalier du Mérite agricole et un rappel
de prix a été décerné à 3 instituteurs. Les
prix spéciaux ont été attribués comme il
suit : quatre prix de 300 fr., quatre de 250 fr.,
treize de 200 fr., cinq de ioO fr., trente de
100 fr. En outre,^ 73 instituteurs et institu-
trices ont reçu des rappels de médailles ou
des médailles en vermeil, en argent ou en
bronze, et 9 instituteurs ont reçu des men-
tions honorables.
Société des Agriculteurs de l'Oise.
La Société des Agriculteurs de l'Oise a pris
l'initiative d'adresser à tous ses membres
une circulaire à l'occasion des méthodes à
adopter pour retenir les ouvriers agricoles
dans les fermes. Elle leur recommande no-
tamment de donner aux ouvriers des avan-
tages en nature : logement convenable, jar-
din, facilité pour entretenir une basse-cour.
Elle préconise la fondation de coopératives
locales de consommation, afin de diminuer le
prix de la vie. Elle annonce aussi son inten-
tion d'organiser une association, la Familiale
Agricole de l'Oise, dont le but essentiel sérail,
grâce à une cotisation perçue chez les adhé-
rents au prorata du nombre d'hectares, d'en-
voyer aux associés pour être remis à leurs
AGRICOLE
ouvriers, un sursalaire familial, des indem-
nités de nais.sance, de mariage et de décès.
Ce sont là des projets don lia réalisation ne
peut donner que d'excellents résultats.
La production fourragère au Maroc.
Les pâturages occupent une grande place,
au Maroc, mais le rendement n'en est pas en
rapport avec la fertilité des terres; il est donc
important de chercher à l'accroître. Tel est
l'objet d'une étude que M. L. Ducellier, pro-
fesseur à l'Ecole d'.\griculture de Maison-
Carrée (Algérie), a publiée récemment sous
le titre : Les pâturages du Maroc, considéra-
tions générales sur l'amélioration de la pro-
duction fourragère dans l'Afrique du Nord. Il
y étudie avec soin la flore des pâturages dans
les diverses régions du pays, et il indique les
soins culturaux à leur donner en vue de les
améliorer; il insiste non moins sur l'utilité
que présenterait la sélection de certaines
espèces spontanées pour en accroître le ren-
dement. Cette étude ne peut être que très
utile pour les colons.
Exposition internationale d'Aviculture.
La Société centrale d'Aviculture de France,
formée récemment par la fusion des deux
Sociétés, la Société des Aviculteurs français
et la Société nationale d'Aviculture, sous la
présidence de M. Méline, organise une expo-
sition internationale. Cette exposition se
tiendra à Paris, au Grand-Palais des Qiamps-
Elysées, du 'i au 9 février.
Au marché de La Villette.
Un des meilleurs témoignages du fléchis-
sement de la production animale est apporté
par la comparaison du poids des animaux de
boucherie qui sont amenés sur les marchés.
Le tableau suivant renferme cette comparai-
son en ce qui concerne les constatations
faites au marché de La Villette, à Paris, sur
le poids moyen (quatre quartiers) des ani-
maux en 191-4 et en décembre 1919 :
1914 1919
kilogr. kil<«jr.
liœufs 409 330
Vaches 3S6 2B0
Taureaux 484 360
Veaux 96 70
Moutons 20 18'
Porcs 98 ■78
Sauf en ce qui concerne les moutons, la
diminution du poids est flagrante dans tou-
tes les .'sortes. Elle atteint en moyenne U 0/0
pour les bovidés. Les animaux jeunes for-
ment la grande masse des animaux abattus.
Henry Sagnieb.
SUii LES HYBRIDES PRODUCTEURS DIRECTS
105
A PROPOS DES ESSAIS SUR LA BETTERAVE A SUCRE
DATE DE LA FUMURE ET DATE DES LABOURS
Le numéro du Journal <ï Agriculture pra-
tiqiie du 22 janvier a publié un article extrê-
mement'intéressant de MM . Saillard et Krug :
Essais sur la culture de la betterave à sucre. Il
s'agissait de rechercher quelle est la meil-
leure date d'emploi du fumier, question,
comme le remarque justement M. Saillard,
éminemment pratique et qu'il y a le plus
grand intérêt à solutionner par de rigoureuses
expériences.
Des essais de M. Krug, faits à Etrépagny,
un résultat se dégage nettement favorable à
l'emploi du fumier avantl'hiver. Cette expé-
rience confirme ainsi le tien fondé de la
pratique la plus généralement suivie par nos
plus habiles praticiens, par ceux qui obtien-
nent les récoltes les plus régulièrement éle-
vées de betteraves.
Cependant, une observation est peut-être à
présenter à propos des expériences faites par
M. Krug. La date d'emploi du fumier inter-
vient-elle seule dans la comparaison des
rendements obtenus sur les parcelles n° 2 et
n" 3; et le nombre et la date des façons ara-
toires ne sont-ils pas aussi un facteur qui a
pu avoir sa part d'intluence ?
Après le déchaumage des deux parcelles, la
parcelle n" 2 reçut le fumier, et après un léger
hinotage, ce fumier (ni en foui à 0™.. 30 environ
fin septembre.
La parcelle n° .3 resta sur le déchaumage
jusqu'en janvier où elle reçut à son tour
l'apport de la même fumure (en fumier) avec
enfouissement dans la première quinzaine
de février.
Cette parcelle n" 3 donna à l'hectare
20 90.5 kilogr. à 9002 de densité, alors que la
parcelle n° 2 donna une récolle de 26 134 kil.
La parcelle n° 3 qui donna, somme toute,
une récolte plus faible de 3 000 Idlogr. à
l'hectare, avait reçu le fumier seulement en
février, elle n'avait pas eu après le déchau-
mage, en septembre, un biuotage et elle
n'avait pas reçu un gros labour ayani l'hiver .
Au point de vue de la préparation et des
façons données au sol, les deux parcelles ne
paraissent donc pas avoir été dans_^un état
exactement comparable.
A notre avis, les deux facteurs ont, somme
toute, dû agir dans le même sens : fumure
avant l'hiver et labour avant l'hiver, pour
assurer une plus forte récolte, un meilleur
ameublissement du sol, ^et l'obtention df
betteraves moins racineuses; mais il serait
très intéressant de dégager l'inlluence de
l'un et de l'autre de ces facteurs. |
Si les essais sur la pai-celle n° 1 avaient
réussi et si l'on avait pu en tirer des conclu-
sions, nous aurions eu là déjà des indications
intéressantes à ce point de vue.
Nul doute, du reste, que les nouvelles
expériences entreprises par les agriculteurs
sur les indications de M. Sailllard permet-
tront bientôt de résoudre le problème, et
nous devons remercier la Commission de*
graines de betteraves du ministère de l'Âgri-
griculture et M. Saillard de les avoir provo-
quées (1).
H. HlTIER.
SUR EES HYBRIDES PRODUCTEURS DIRECTS
Le relèvement du prix des tarifs de trans-
port par voie ferrée va forcément donner
plus de valeur aux produits consommés sur
place. Le vin, marchandise encombrante,
de transport difficile et coûteux, sera du
nombre.
La production de' son vin devient un
(I, M. Saillard a. du reste, très judicieusement
remarqué l'avantage de la fumure avant l'hiver,
quand il écrit dans la note précédant le comiite
rendu des essais de M. Krug : « ijui dit emploi du
fumier avant l'hiver, dit aussi labour profond
avant l'hiver. >>
problème extrêmement intéressant pour le
cultivateur.
Depuis la mévente qui a sévi il y a plus de
quinze ans, les petits vignobles des fermes
du Centre et de l'Est ont été abandonnés ; il
n'était plus économique de les cultiver, des
vins de qualité courante arrivaient facile-
ment dans les fermes les plus reculées du
Limousin, de la Nièvre ou du Doubs.
La situation a changé depuis la guerre
avec l'augmentation des droits de circula-
tion, la rareté de la vaisselle vinaire de
transport, l'àpreté au gain des. intermé-
103
ATÏKL.UÎK DES BOELFS
diaires, le prix de revient du vin dans la ré-
gion méridionale où une partie du vignoble
a péri et l'autre partie, bien exploitée dans
des centres de monoculture, est fonction de
la spéculation sur les produits cryptoga-
miques, les fourrages et les engrais.
Les capitaux engagés dans les exploita-
tions viticoles deviennent considérables et
les risques sont grands; une gelée trop
intense, un sulfatage retardé, une sécheresse
prolongée, peuvent réduire de beaucoup la
récolte, celle-ci équilibrant à peine les dé-
penses ou laissant de la perte. Sous une
apparence extraordinairement brillante, la
situalion du viticulteur n'est pas sans grands
aléas.
Heureusement, tandis que certains hom-
mes spéculaient sur les sulfates et les soufres,
les nitrates et les scories, d'autres s'appli-
quaient à remédier à la crise.
Ainsi se trouve-t-il souvent dans les so-
ciétés humaines, en face des pires excès
individuels, acceptés ou tolérés, des hommes
qui travaillent dans un but plus élevé.
Les savants et les viticulteurs passionnés
qui ont étudié et pratiqué l'hybridation de la
vigne ont obtenu d'admirables résultats,
dont la société épuisée par la guerre mon-
diale va bénéficier.
Une fois de plus, le travail patient de
l'observateur intelligent va réparer les extra-
vagances des spéculateurs et les folies de la
guerre.
Des plants nés de l'hybridation, obtenus
par MM. Seibel, Couderc, Berlhille Seyve,
Baco, Oberlin, un certain nombre peuvent
être cultivés comme Baco 1, Oberlin 393,
Seibel 5279, jusqu'à Rennes, la Haute-Marne
et l'Alsace-Lorraine, cela avec un minimum
de soins.
Alors qu'en 1915 et 1917, dans le Sud-
Ouest, certains viticulteurs devaient effec-
tuer jusqu'à douze sulfatages, les viticulteurs
d'avant-garde qui possédaient le 4121 de
Seibel ou son 2859, par exemple, conser-
vaient leur récolte sans sulfatages, ou avec
un seul traitement, comme mesure de pru-
dence.
Depuis plus de vingt ans, à la Société
centrale d'agriculture de la Haute-Garonne,
nous étudions ces cépages, nous avons
amassé une foule de documents.
L'extension de la culture des hybrides a
été retardée d'abord par la crise viticole;
ensuite, par l'exploitation éhontée de certains
pépiniéristes qui lancent sous des noms
retentissants des cépages médiocres, aussi
par la faiblesse de certains collectionneurs
qui, malgré eux, se laissent aller à traiter
trop souvent, s'abusent eux-mêmes, et abu-
sent les autres par l'encombrement de cé-
pages sans valeur réelle.
Certains viticulteurs se sont efforcés
d'éclaircir la question par des observations
consciencieuses. 11 est urgent qu'elles se
précisent.
A l'Office agricole de la région du Sud-
Ouest, dont j'ai l'honneur d'être le président,
nous avons décidé la création de champs
d'essais près de l'Ecole de l'Oisellerie en
Charente, et à Condom en Armagnac, deux
régions particulièrement éprouvées par le
mildiou et le black-rot. En Haute-Garonne,
nous établissons, en plus du jardin d'essais
de Toulouse et des belles collections parti-
culières qui y existent déjà, deux impor-
tantes plantations dans les domaines de
l'Institut agricole de la Faculté des sciences
et à l'Ecole d'agriculture d'Ondes.
Des observations sérieuses seront faites
chaque année pour dégager les cépages qui
méritent d'être propagés.
M. le professeur Ravaz, à qui tout le
monde viticole est si satisfait de voir confier
la direction de l'Ecole nationale d'Agriculture
de Montpellier, a l'intention d'étudier plus
spécialement la question pour la région mé-
ridionale.
Nul doute que, dans quelques années, le
viticulteur puisse planter presque partout, à
coup sûr, des hybrides. Dès maintenant, le
cultivateur non spécialisé dans la culture de
la vigne peut trouver dans les hybrides, des
cépages de sécurité, qui lui permettent d'as-
surer à peu de frais la production d'un bon
vin de consommation pour la ferme et cela à
une latitude où la vigne n'était pas cultivée.
Eugène Rouart,
Présiiienl de la Société centrale d'Agriculture
de la Haute-Garonne.
ATTELAGE DES BŒUFS
Dans la séance du 26 novembre dernier de
l'Académie d'Agriculture, M. Eugène Plu-
chet disait à propos de l'attelage des bœufs
de trait :
Je ne crois pas que le joug double (comme
celui représenté par la figure 21), que nous
employons, soit toujours à piéconiser. En effet,
si, par ce mode, les animaux ont ce que je
ATTELAGE DES BOEUFS
107
nomme une entente désirable pour accomplir
l'elTort demandé, ils se gênent Tun l'autre pour
donner toute leur énergie; ces animaux ainsi
accouplés sont fréquemment de force et d'al-
lure inégales, sou-
vent placés sur un
plan différent , et
l'un d'eux doit four-
nir un effort supé-
rieur à celui de son
camarade. Leur dé-
pendance absolue
est cause d'une fa-
tigue chez les deux
animaux, la somme
d'énergie fournie
en est diminuée.
Cet inconvénient
n'existe pas avec
des chevaux attelés
de front, mais dont
!e travail -"est indé-
pendant. Il est très
possible de l'obtenir
de même de bœufs
attelés au joug
simple (comme ce-
lui représenté par
la fig. 22), ainsi que
nous l'avons^ vu
usité dans de gran-
des exploitations de Saxe et en Moravie, soit
même au collier.
par M. Bouchon, de Nassandres, et par
M. Hélol, de Cambrai, qui en firent une
application générale .sur leur.s exploitations.
Ces jougs furent Irès remarqués lors du
Fig. 22. — Bœuf attelé nu joug simple, oujouguet.
Chez les bœufs, sur quelle partie du corps
réside plus spécialement la force? Est-ce sur le
col, sur la tête ou sur le garrot?
Le joug simple est très employé en Alsace
et en Suisse. Un modèle fut étudié chez nous
Fii;. il. — .\tti_'I.Tge de deux ha'ul's au jnug double.
Concours international d'arracheurs de bet-
teraves de Camlirai, qui s'est tenu en ISO.'s
sur les terres de
M. Ilélot, et nous
eûmes alors l'oc-
casion de les si-
gnaler dans le
compte rendu de
nos essais (1). .\
la suite du con-
cours de Cambrai,
M. A. Bajac , de
Liancourt (Oise),
entreprit la cons;
truction de ces
jougs simples
qu'il désigna sous
le nom de jou-
guets (fig. 22).
.\vec ces har-
nais, les bœufs
sont indépendants
l'un de l'autre, et
l'allelage ressem-
ble à un attelage
de chevaux relié
aux machines ou aux véhicules par des
traits, des palonniers et des balances ordi-
naires. D'ailleurs, chez M. Hélol, comme chez
(1) Journal d'Agricnllure pratique,
p. Ô12.
1895
t. Il,
IftS
A PROPOS DE LA KIKVKE APHTEUSE
M. lioiichoa, les voitures, les machines de
culture, lies imoissonneusL's-lieuses, etc., sont
indi&tincitemeût Urées par des ciievaux ou
par ides bueufs sans qu'on y apporte une mo-
dification quelconque suivant l'espèce de
moteur constituant l'attelage.
La plus grande puissance que peut déve-
lopper un bœuf, avec le minimum de fa-
tigue, est obtenue quand elle est appliquée
au garrot de l'animal.
Le joug double a l'avantage d'être le har-
nais le moins co&teux ; les .divers modèles
de joug double plus ou moins .articulés ne se
sont pas répandus dans la pratique; ils sont
d'un prix trop élevé, eu égard au faible avan-
tage qu'ils procurent par la facilité de l'atte-
lage à une .chaîne ou à une flèche de véhi-
cule. llUe jouguet est de beaucoup préférable:
mais le jouguet frontal, de fabrication cou-
rante, ne peut pas s'adapter à tous les ani-
maux des différentes races par suite de la
conformation 4e la tète et des cornes .
Le collier e&t le meilleur harnais, mais de
beaucoup le plus coûteux; il est plus cber
que le collier d'un cheval. Dans d'anciens
essais que nous avions faits à Grand-Jouan ,
sur de mêmes bœufs parthenais attelés au
joug double de nuque, et au collier, les ré-
sultats .constatés étaient à l'avantage de ce
dernier; le bœuf au collier donnait pres-
qu'autant d'énergie que deux bœufs attelé.-^
au joug double. Four ces essais, nous avions
pu nous procurer le collier par l'intermé-
diaire de M. Bouscasse, alors directeur de la
ferme-école de Puilboreau (Charente-Infé-
rieure). En définitive, l'unité de travail pra-
tique obtenu avec le bœuf attelé au collier
nécessitait moins d'aliments, dont l'excédent
pouvait iHre utilisé par l'animal pour son
entrelien ou pour son engraissement.
En Alsace et en Europe centrale, on n'em-
ploie pas le joug double parce que, nousa-t-on
dit, une loi de protection des animaux en
prodiibe l'emploi. Dans ces pays, on utilise
le collier qui permet au bœuf de prendre
une îi-iitesse comparable à celle des chevaux
de cMtiUi".e. Sous nous souvenons que Gus-
tave 'Heuzé attelait au collier un bœuf à un
tiilbury ; l'animal prenait le trot, bien qu'il
ne soit pas conformé pour cette allure.
On remplace aussi le collier par le joug de
garrot, très utilisé en Suisse, et par les indi-
gènes de plusieurs de nos colonies. Il nous
semble qu'avec le joug de garrot delà Suisse,
bien moins coûteux que le collier, on doit
obtenir les mêmes résultats qu'avec ce der-
nier liarnais.
Max Rtngelmank.
A PROPOS DE LA FIEVRE APHTEUSE
Au nombre des ravages causés, entretenus
et .prolongés ,par la guerre, il en est un qui
laissera un bien pénible souvenir à l'élevage
français, c'est celui causé par la fièvre aph-
teuse. Une épizootie antérieure était en voie
dexitinctjon lorsque la guerre éclata, mais i
les foyers en furent rapidement ravivés et
multipliés lorsqu'il fallut, dès le début, con-
c.entrer tout de suite des troupeaux dans les ,
parcs de ravitaillement. Sur de nombreiux
points du territoire, la majorité de ces parcs
fut visitée par l'affection et rien ne peut
mieux faire ressortir l'un des multiples in-
convénients de celle méthode surannée de
ravitaillement. Que de perles eussent été évi-
tées si, au lieu de ce procédé néfaste des
parcs ,à bétail, nous avions été outillés pour
abattre sur place et constituer les approvi-
sionnements nécessaires en viandes abat-
tues congelées ou non, transportées par va-
gons spéciaux ou vagons frigorifiques !
Malgré cela, on ne s'en inquiéta pas outre
mesure, parce que les pertes étant subies par
le budget militaire, c'est-à-dire par tout le
monde, l'atteinte portée à la fortune publique
était ressentie moins directement que lors
qu'elle touche les individualités. Il faut ajou-
ter d'ailleurs que comme cela se produit
toujours en lin d'épizootie, la gravité de la
maladie était alors moins grande que quel-
ques années auparavant. Réapparaissant sur
des 6iu|eits adultes qui, le plus souvent, en
avaient déjà s.ubi les atteintes antérieures, la
fièvre apbteuse se montra sous sa forme atté-
nuée, causant de l'aoïaigTissement, de la dé-
préciation économique, mais en réalité assez,
peu de mortalité directe.
Durant toute la guerre il en fut ainsi, îi^ro-
menée de droite et de gauche, du sud au
nord, de l'ouest à l'est, la fièvre aphteuse se
fit voir un peu partout, mais n'acquit nulle
part, durant cette période, la gravité excep-
tionnelle qui apparaît à certains moments,
sans que l'on sache au juste pourquoi.
Par contre, il en fut autrement en Italie.
iNotre voisine et alliée ne fut pas mieux par-
tagée, bien au contraire; dans ces dernières
années, la forme grave de la fièvre aphteuse
y fit son apparition et nombreux furent les
A l'IiOl'OS DE LA !■
cas de mort subite en cours de maladie ou ]
en période de convalescence.
Y a-t-il une relation entre cette situation
et ce qui vient de se passer cliez nous
durant ces derniers mois, il ne semble pas. |
Cependant ce qu'il y a de certain, c'est que, i
depuis le début de l'automne dernier, il n'y a :
pas eu chez nous seulement recrudescence {
d'intensité, mais aussi recrudescence de gra- !
vite. Le nombre des exploitations agricoles
qui ont été visitées plusieurs fois à des inter- :
valies assez courts est fort élevé, celui dc^ I
étables où la mortalité s'est affirmée au-
dessus de la moyenne est aussi fort élevé.
Alors que jusqu'en octobre dernier les bo-
vidés avaient à peu près seuls payé leur tribut,
depuis, les troupeaux de moutons ont été
fréquemment affectés et c'est incontestable-
ment une manifestation de gravité, parce que,
assez souvent, ils restent indemnes, même en
temps d'épizootie, s'ils ne sont pas directe-
ment exposés à la contagion. Les consé-
quences financières en sont graves, parce
que les brebis en gestation avortent souvent
ou parce que la mortalité emporte la majo-
rité des nouveau-nés si l'infection se fait en
période d'agnelage. Ce qu'il y a d'intéressant
à noter encore, c'est que les agneaux, même
les porcelets et les veaux, qui sont frappés
durant les premières semaines de leur exis-
tence, meurent rapidement, de la forme dite
septicémique, sans que l'autopsie révèle des
localisations classiques. Il arrive qu'en pré-
sence de cas semblables le possesseur hésite
sur les causes possibles de la mortalité des
jeunes, et ne croie pas, tout d'abord, devoir
la rapporter à la fièvre aphteuse. Cependant,
c'est une notion acquise depuis longtemps,
les mères peuvent être assez peu malades en
apparence et les jeunes succombent t-out de
même d'infection généralisée sans le moindre
doute.
Une autre notion, qui découle nettement
des observations générales que l'on a pu
faire dans le cours de ces dernières années,
c'est que la résistance conférée par une pre-
mière atteinte de lièvre aphteuse, c'est-à-dire
l'immunité acquise, est relativement fragile
et que les récidives sont, non seulement fré-
quentes, mais parfois assez rapprochées. C'est
justement, par comparaison avec qui ce
se passe pour d'autres maladies infectieuses,
qui fait ia gravité spéciale de celle-là.
D'une façon générale, on admettait que
cette immunité acquise à la suite de ma-
ladie naturelle persistait durant quelques
années, deux, trois, quatre et cinq ans; ou
si l'on aime mieux, qu'un bovidé ayant eu la
iEVRE A1>HTEUSE
109
fièvre aphteuse ne redevenait plus apte à la
contracter une seconde fois que quelques
années plus tard. On citait bien des excep-
tions, résultant surtout de l'expérimentation,
qui permettait, par inoculation directe de vi-
rus, de faire récidiver l'aflection après des
temps plus courts, mais cela ne modifiait en
rien la conception générale.
Et, de fait, quand une épizootie est ter-
minée, il semble que durant quelques années
le danger de réapparition d'une nouvelle
épizootie soit assez limité. Il est probable
que sur ce point encore il y aura lieu de for-
muler des réserves, liées à des facteurs encore
inconnus, tenant vraisemblablement à des
questions de virulence, c'est-à-dire de puis-
sance d'activité des produits d'infection.
J'ai fait récemment sous ce rapport une
constatation qui mérite d'être notée. La
fièvre aphteuse apparaît en mars 1919 dans
une exploitation renfermant une trentaine de
bœufs de travail, tous adultes au-dessus de
cinq à six ans; tous les animaux sans excep-
tion sont atteints de la forme ordinaire. Ré-
gulièrement soignés, bien traités au point de
vue hygiénique pour leurs lésions locales,
tous guérissent sans complications graves.
Par mesure de prudence, deux sujets de-
venus médiocres pour le travail sont réformés
et envoyés à l'abattoir en période de conva-
lescence, les autres sont conservés pour le
service courant. La levée de déclaration d'in-
fection est faite le 10 avril 1919.
Aucune autre modification n'est apportée
dans la constitution de l'étable.
En 1919 encore, le 1" novembre, sept
mois après cette première atteinte, la
fièvre aphteuse réapparaît dans la même ex-
ploitation; tous les mêmes animaux sont
atteints une seconde fois, à l'exception de
deux, parmi les plus âgés, qui restent in-
demnes bien qu'il n'y ait eu aucune mesure
spéciale d'isolement, et qu'ils aient séjourné
au milieu des autres durant toute la période
d'évolution de la maladie. Ces deux avaient
conservé par conséquent une immunité du-
rable suffisante pour les laisser à l'abri; mais
chez tous les autres, c'est-à-dire sur plus
d'une trentaine, cette immunité conférée
par la première évolution était déjà éteinte et
totalement disparue; car cette récidive ne fut
pratiquement pas plus atténuée dans ses ma-
nifestations que la première atteinte.
Je ne crois pas que l'observation de mani-
festations successives aussi rapprochées soit
fréquente dans les conditions de la pratique
ordinaire de l'élevage ou des exploitations
agricoles, mais elle suffit à démontrer en
110
POMME DE TERRE GROSSE DU GATIXAIS
tout cas que l'immunité conférée par une
première atteinte est assez faible et d'assez
courte durée, de plus courte durée qu'on ne
l'admet de façon classique.
Pour l'expliquer peut-être, il convient
d'ajouter que l'exploitation industrielle dont
il s'agit est journellement fréquentée par les
nourrisseurs de la banlieue-est de Paris, qui
viennent s'y approvisionner d'aliments pour
leur bétail; les animaux de travail de cette
exploitation s'y trouvent, par conséquent,
plus exposés aux chances d'infection par les
virus qui peuvent y être apportés de cette
ra<;on que dans toute autre exploitation pu-
rement agricole, mais enfin les constatations
sont là, et au point de vue scientifique elles
ont un intérêt réel :
La résistance conférée par une première
atteinte de maladie est de faible durée, de
plus faible durée qu'on ne serait tenté de le
croire, et ce n'est pas là une donnée qui
simplifie la solution de ce problème si com-
plexe et que l'on n'a pas encore résolu : im-
muniser préventivement contre la fièvre aph-
teuse.
G. Moussu.
POMME DE TERRE GROSSE DU GATINAIS
La Maison Vilmorin met cette année au
commerce une nouvelle variété de Pomme
de terre qu'il peut être intéressant de si-
cnaler à l'attention des lecteurs en raison de
sa grande productivité comme Pomme de
terre à la fois de ferme et féculiôre.
La Pomme de terre grosse du Gàlinais est
à tubercules ronds ou parfois méplats, jaunes.
-<■;> ■'
Fig. 23. —Tubercule ilc Pomme Je terre» grosse du Gàlinais
;\ peau rugueuse, germes violets, chair
blanche et fleurs blanches. Elle rentre ainsi
dans le groupe Imperator. Ses Heurs la sé-
parent toutefois nettement de cette dernière.
Sa richesse en fécule est plus élevée, pou-
vant atteindre jusqu'à 24 0/0, et son rende-
ment fluctue entre 30 000 et 35 000 iulogr. à
l'hectare. Elle est en outre très résistante à
la maladie.
Comme toutes les variétés de ce groupe,
elle est tardive et ses fanes très développées
indiquent qu'il faut la planter à grande dis-
tance. Enfin, longtemps expérimentée dans
les expériences de la Maison Vilmorin, elle n
LA PETITE VACHE BRETONNE
111
a maintenu sa grande vigueur et sa produc-
tivité, offrant ainsi le minimum de prise à la
dégénérescence, qualités maîtresses pour les
Pommes de terre de grande culture. Nous en
recommandons donc l'essai avec confiance
aux cultivateurs de Pommes de terre indus-
trielles et aux fermiers pour l'alimentation
du bétail en raison de la grande quantité de
fécule qu'elle renferme.
S. MOTTET.
LA PETITE YACHE BRETONNE
Il est peu d'agriculteurs qui ne connaissent
la petite vache bretonne pie noire. Cette
petite race française, excessivement sobre
et rustique, se rencontre dans bien des ex-
ploitations, en particulier là où les races bo-
vines ne sont pas laitières, c'est souvent elle
qui fournit le lait nécessaire à la consomma-
tion familiale. Dans les régions où les races
bovines sont très jailières; mais où le lait
produit n'est pas très crémeux, on y mé-
langera le lait de la petite bretonne afin
de faciliter récrémage, car le lait de la bre-
tonne renferme plus de globules butyreux et
ceux-ci sont plus gros.
En moyenne, on estime que son lait con-
tient environ -45 grammes de matière grasse
par litre, alors que le lait de la flamande et de
la hollandaise n'en contient que 30 grammes
environ, celui de la vache suisse de Simmen-
thal 38 grammes et celui de la normande iO
à 42 grammes. La teneur en graisse du lait
de la bretonne n'est dépassée que par celui
de la parthenaise (48 grammes) et de la jer-
syaise (30 grammes). Bien entendu, il s'agit
ici du rendement moyen et il peut exister à
ce sujet des écarts individuels très grands,
selon les conditions d'habitat, d'iiumidité,
d'alimentation, etc., mais ces écarts s'atté-
nuent lorsqu'on a affaire à un ensemble
d'animaux.
Quoi qu'il en soit, la vache bretonne est
très en faveur partout, tant par ses qualités
beurrières que par son peu d'exigence et son
tempérament robuste. Parmi les vaches lai-
tières, c'est celle qui supporte le mieux les
déplacements, en] particulier dans les pays
secs où les autres races laitières ne s'accli-
matent pas très bien.
Selon un proverbe bien connu des éle-
veurs, on n'a jamais intérêt à transporter un
animal « du pré dans la lande », mais il n'y
a généralement pas d'inconvénient à faire
l'inverse. Or, c'est la lande qui est le milieu
naturel de la petite vache bretonne; c'est là
que souvent elle est née et où par conséquent
elle a puisé des qualités natives d'endurance
et de sobriété.
Le berceau de la petite race bovine bre
tonne, son centre d'élevage, est en eiïet la
Cornouaille, ancien pays de France compris
entre les Côtes du-iNord, le Finistère et le
Morbihan. Ce pays n'est pas riche, tant s'en
faut, et le sol, d'origine essentiellement gra-
nitique, y est bien ingrat. Le rocher est sou-
vent à fleur de terre et la culture s'est con-
centrée autour des habitations, le reste étant
laissé à la végétation naturelle, bruyère, ge-
nêts et ajoncs, où va paître le troupeau. On
comprend que dans ces landes peu fertiles,
la race a dû s'accoutumer à se contenter
d'une maigre nourriture et le régime de
grand air auquel elle est soumise l'a habituée
à résister aux intempéries et aux change-
ments climatériques. De là aussi sa petitesse,
car l'ossature et l'organisme ne peuvent
pas prendre beaucoup de développement
avec des ressources fourragères aussi faibles
et qui, par ailleurs, ne peuvent contenir que
très peu d'acide phosphorique et de chaux,
à raison de la faible teneur du sol en ces élé-
ments indispensables à la formation du sque-
lette.
La taille de la vache bretonne de Cor-
nouaille est donc peu élevée : elle varie
entre 1 mètre et I^.IO. C'est dans le Morbi-
han que l'on trouve les sujets les moins
grands. Dans le Finistère et aux bords de la
mer, dans la fameuse ceinture dorée bre-
tonne, où le sol a été amélioré par l'apport
d'engrais marins, la taille est plus forte et
dépasse 1"'.13.
Comme physionomie, l'aspect de la bre-
tonne est des plus séduisants. La tête est
fînementsculptéeetportéeassez hautpar une
encolure souple et émaciée. Les yeux sont
très mobiles sous des arcades orbitaires sail-
lantes. La face est effilée vers la base avec
un mufle plutôt étroit. Le profil est très net-
tement rectiligne et la tête est du type doli-
chocéphale, c'est-à-dire que la distance des
yeux dépasse comme dimension la largeur
du front aux cornes. Celles-ci sont plantées
obliquement et se recourbent gracieusement
vers l'avant pour se diriger ensuite verticale-
ment en une belle ligne sinueuse, la pointe
s'incurvant en arrière.
Si l'expression de la tête est pleine de vi-
vacité, l'allure générale du corps est très élé-
112
LES NOUVEAUX MOTEURS DE TRACTEURS AMUCOLES
gante. La charpente est fine et élancée avec
des masses musculaires peu développées.
L'encolure mince et concave à la partie su-
périeure comme une encolure de cerf, s'ap-
puie sur un garrot sec et tranchant qui la sé-
pare d'un dos assez droit. Les épaules
sont maigres et la poitrine est peu large,
mais ample et profonde. L'arrière-train est
toujours plus large que Tavant-train, quoique
les fesses et les cuisses soient plaies et la
croupe avalée et pointue avec une attache de
queue assez saillante.
En ajoutant que le tronc est porté par des
membres d'apparence délicate, mais qui ra-
chètent leur manque d'épaisseur par une
grande solidité, avec des onglons petits, très
durs, nous aurons passé en revue les carac-
tères essentiels de la vache bretonne. Nous
serions cependant incomplet si nous ne si-
gnalions pas la grande souplesse de la peau
et la linesse du poil court et soyeux, dont la
couleur est noire et blanche. Le plus souvent
la tète est noire avec l'étoile au front; le
mufle est également pigmenté de même que
le bord des paupières, les cornes (sauf à la
base) et les onglons. Dans le type pur de la
race, le manteau recouvrant l'encolure et le
dos est noir avec une écharpe blanche sur les
épaules et aussi sur les hanches, descendant
dans la majorité des cas jusqu'au ventre, le-
quel est presqu'entièrement blanc ainsi que
les jambes et le fouet. On estime que l'éten-
due des deux couleurs doit être à peu près
équivalente et que la ligne de séparation
doit être nette, sans aucune bordure grisâtre
intermédiaire.
La couleur jaune du pis et des muqueuses,
là Où il n'y a pas de pigmentation, est en cor-
rélation avec la richesse en crème du lait
dont, chez les bons sujets bien nourris,
20 litres suffisent pour donner le kilogramme
de beurre. La production en quantité d'une
bonne bretonne est naturellement en propor-
tion avec le faible poids du corps qui ne dé-
passe guère 200 à 250 kilogr., mais elle est
quand même relativement élevée puisqu'elle
peut atteindre de 1 200 à 1 300 litres et par-
fois davantage chez les sujets plus dévelop-
pés. Apres vêlage, elle donnera de S à 10 li-
tres, quelquefois plus et à la vente du veau,
à six semaines, elle donnera encore de 7 à
8 litres ; ce dernier chillre se maintient assez,
longtemps. Le poids du veau est de 20 à
23 kilogr. à la naissance et de .jO à 60 ki-
ogr.
SIX semaines.
On nous a demandé comment se pro-
curer la vache bretonne? Certainement, il
n'est pas indispensable de faire un voyage
spécial en Bretagne, à moins qu'il ne
s'agisse d'une acquisition importante. Ce
n'est pas toujours sur les marchés que l'ache-
teur rencontrera en grand nombre les meil-
leurs sujets. Le mieux sera de s'adresser à
un marchand ou a un commissionnaire s'oc-
cupant de ce genre de vente ou encore à un
vétérinaire spécialiste garantissant l'état de
santé des animaux.
Néanmoins, si l'acheteur se décide à se
rendre en Bretagne, dans la région d'Auray
ou de Quimperlé ou de Quimper, soit au
marché, soit chez des éleveurs dont la noto-
riété s'est affirmée dans les concours agri-
coles, il recherchera la bête fine, élancée,
respirant avec aisance, présentant un thorax
plein et un liane développé. La hauteur de la
poitrine doit dépasser de quinze centimètres
au moins la distance du tronc au sol; la cir-
conférence du thorax sera de l'^.ôû au pas-
sage des sangles et la largeur des hanches
sera de 0".41 à 0'".43. Le développement de
la poitrine est en rapport direct avec l'oxy-
génation du sang et par conséquent avec
l'activité des tissus glandulaires; la largeur
de l'arrière-train est en rapport direct avec
le volume et la production de la mamelle qui
sera le plus possible allongée en courbe sous
le ventre.
Que l'acheteur n'hésite pas à faire les
quelques mensurations indiquées. C'est une
pratique des plus faciles avec un mètre à
roulette que l'on emporte facilement en
poche et on n'aura pas lieu de la regretter,
car elle permettra de vérilier à coup sôr si
les difTérentes parties du corps sont bien
proportionnées pour le but qu'elles doivent
remplir.
Alfred Grau,
Ingéuieur agronome.
LES nou\i:aux moteurs de tracteurs agricoles
Parmi les enseignements de la Semaine de
Motoculture de Senlis, il est, quant aux mo-
teurs des tracteurs agricoles, une tendance
sur laquelle on n'a pas assez insisté. Cette
tendance porte sur deux points essentiels :
1° Augmentation de la puissance;
2° Augmentation de la vitesse angulaire.
Le tracteur agricole ne fait en cela que
suivre la même évolution que la voilure
automobile, il est à regretter pour l'agricul-
LES MANQUANTS DANS LES VIGNES GREFFÉES
tour que les construcleurs de U-ucteurs
n'aient pas profité de l'expérienue de la
traction automobile sur route.
Dominépar la question du prix de revient,
le tracteur fut doté à ses débuts dans presque
la totalité des firmes de moteurs de faible
puissance, chacun comptant diminuer ainsi
la dépense d'essence et le prix initial de
l'appareil. Mais en fait, il fallait vaincre
les résistances du sol sur la charrue, qui
sont, dans les régions de terres franches,
assez considérables ; en outre, l'état plus
ou moins humide du sol dans un iBÔme
champ fait varier ces résistances dans des
proportions de l à 10.
L'expérience montra rapidement que ces
tracteurs ne travaillaient que peu de jours
par an, arrêtés par la moindre jiluie; et
ayant à vaincre des résistances trop grandes
pour le moteur, ils calaient fréquemment et,
malgré la meilleure fabrication, ne lardaient
pas à être hoi's d',usage.
D'autre part, une tendance à travailler la
terre de plus en plus profond amena les
constructeurs à augmenter la puissance de
leurs moteurs. Aujourd'hui, les appareils les
plus répandus emploient des moleurs de 30
ii 40 IIP, j'entends puissance développée au
Irein et je ne veux pas parler des puissances
inscrites au catalogue.
iWais si J'eraploi des moleurs plus puis-
sants se généralise, il n'y a que peu d'appa-
reils qui portent des moteurs à grande vi-
tesse angulaire.
Au début de la motoculture, le problème
de l'adhérence au sol fixa le type du moteur.
Pour avoir une g.rande adhérence, on aug-
menta le poids des appareils, on pensa natu-
rellement utiliser ce poids dans le volant du
moteur, on fut amené à étudier, pour le trac-
teur, un moteur industriel à régime lent;
ceci permettait en outre de garder, pour la
conslructiom de nouveaux appareils, les pro-
cédés de fabrication de mécanique et d'en-
113
grenages grossiers des autres machines
agricoles.
Depuis, on a dû se rendre compte que le
problème demandait une étude particulière.
Le capital engagé, étant considérablement
plus important, imposait une période d'amor-
tissement plus longue. En outre, l'adhérence
au sol était solutionnée de multiples façons,
les appareils trop lourds se sont montrés
nuisibles à la culture, surtout par le tasse-
ment du sol aux fourrières; on a allégé l'ap-
pareil.
Pourquoi, dans bien des cas, avoir gardé
l'appareil à régime lent ?
Il suffit pourtant de constater, dans la
voiture automobile, les avantages nombreux
acquis par les moleurs à grande vitesse
angulaire. Le rendement mécanique sera
infiniment supérieur, le moteur est beaucoup
plus souple, son régime est plus régulier.
Aussi, je crois que la voie montrée par
quelques maisons sera suivie par tous. Il
faut abandonner les moteurs à régime lent
et installer sur nos tracteurs des moteurs
tournant à 1 100 ou 1 200 tours, il faut aban-
donner les engrenages en fonte ou en acier
peu résistant et, dans ce chapitre de la fabri-
cation, copier l'industrie automobile, donner
o ou 4 vitesses permettant au moteur de tra-
vailler toujours dans son régime normal, et
donnant à l'agriculteur une grande puis-
sance en première vitesse lui peruietlant de
donner les coups de collier durant les la-
bours.
Cependant, le constructeur trouvera à la
base du problème, celui de l'adhérence au
sol, l'appareil plus léger aura un rendement
mécanique plus économique. C'est la voie
que devront suivre les bureaux d'études de
construction des tracteurs agricoles, si tou-
tefois ces usines ont des bureaux d'études.
Toute solution nouvelle intéressante appor-
tée à l'adhérence au sol, permettra au cons-
tructeur les plus belles espérances.
G. DuvAi.,
Ingénieur agronome.
LES MANQUANTS DANS LES VIGNES GREFFÉES
Nombreuses sont les causes amenant la
disparition d'un certain nombre de ceps dans
les plantations : mauvaise adaptation du
porte-greffe, nécrose des tissus à la suite de
maladies diverses, mal néro, apoplexie, foUe-
lage. Dans l'intérêt du propriétaire, tant au
point de vue de 'la bonne tenue du vignoble
qu'à celui du rendement, la question du rem-
placement doit être envisagée. S'agit-il d'une
plantation récente, la solution la plus simple
est de remplacer le mKuquant par un plant
grelfé; mais, avec des vignes âgées, il n'en est
plus de même. Plusieurs moyens ont été
préconisés, mais la plupart d'entre eux né-
cessitent des soins trop délicats pour être
appliqués au vignoble. Après de longues et
114
CONCOURS DE SAINT-AMAND
nombreuses observations le provignage nous
semble tout indiqué comme donnant d'excel-
lents résultats. Très pratiqué autrefois et en-
core aujourd'hui, en Bourgogne, cette mé-
thode consiste à coucher dans le sol le cep
tout entier dans le but de multiplier le
nombre des souches. Dans le Sud-Ouest, on
adopte une autre façon de procéder.
Admettons qu'on ail à remplacer un man-
quant, et que sur la souche voisine se trouve
un rameau très long : ce sarment sera re-
courbé e t couché dans le sol à 15 ou 20 cen-
timètres de profondeur, de façon à occuper
la place de la souche disparue ; son extrémité
portant 2 ou 3 yeux sera palissée à l'aide
d'un tuteur; tous les autres yeux de l'inser-
tion du sarment à son entrée dans le sol,
ainsi que ceux de la partie enterrée seront
éborgnés. S'il arrivait que le sarment ne soit
pas assez long pour permettre le couchage,
tel qu'il est indiqué ci-dessus, on opérera de
la façon suivante : le sarment sera conduit
horizontalement sur une longueur de 0".40 à
O^.eO, puis après avoir été arqué à angle
droit, il sera conduit verticalement vers le
sol où il est fiché à une profondeur de 0'".20,
tous les bourgeons placés sur la partie hori-
zontale seront supprimés et on ne devra
conserver que 3 ou 'i bourgeons sur la partie
verticale. Dans l'un et l'autre cas, des ra-
cines se développent sur la partie enterrée,
mais il ne faut pas ici, comme dans le mar-
cottage, séparer ces nouveaux plants de la
souche mère.
L'examen des vignes grefTées, âgées, que
nous avons vu soumettre à ce procédé, nous
permet de dire qu'à part quelques rares ac-
cidents, les viticulteurs auraient le plus
grand intérêt à adopter cette pratique pour
effectuer le remplacement des manquants
dans les vignes âgées. Tout en étant d'une
exécution facile, le provignage, fait dans ces
conditions, assurera au propriétaire une
récolte régulière.
J. DE Fayard,
Directeur de la Station viticole de Cognac.
CONCOURS DE SAINT-AMAND
Le Concours de la race Charolaise organisé
à Saint-Amand par le Syndicat des Eleveurs
du Cher avait pris, comme on le sait, une très
grande extension avant la guerre; les sujets
exposés, nombreux et de très bonne qualité,
attiraient une foule de visiteurs et d'acheteurs
du Cher et des départements limitrophes.
La guerre terrible, dont les efiets ont été si
funestes pour toute l'agriculture, a eu sa réper-
cussion sur ce concours qui, pendant cinq an-
nées, est resté dans le silence; beaucoup d'éle-
veurs, par suite de leur mobilisation, ayant dû
abandonner leur exploitation, ne pouvaient s'oc-
cuper de leur élevage ; d'autres étaient en partie
privés du personnel également mobilisé, chargé
des soins particuliers que nécessitent ces ani-
maux de choix pour leur préparation et leur
présentation au concours.
Ces difficultés disparues, le Syndicat s'est em-
pressé de reprendre la tenue de son Concours
annuel, qui a eu lieu les 24, 2b et 26 janvier.
Le Concours a été moms nombreux que ses
devanciers d'avant-gaerre ; on peut en attribuer
les motifs d'abord à ce que l'élevage supporte
encore les conséquences de la guerre, puis à ce
que, actuellement, un pressant besoin de bons
reproducteurs se faisant sentir, beaucoup d'éle-
veurs, dans la crainte de ne pas trouver plus
tard les taureaux qu'ils désiraient, les ont
achetés à l'automne, alors que ces jeunes ani-
maux, non encore sevrés, étaient au pâturage
jivec les mères.
La qualité des sujets exposés a compensé dans
une large mesure la quantité, et, les acheteurs
étant venus en grand nombre, les transactions
furent des plus actives dès l'ouverture du Con-
cours ; à sa clôture, tous les taureaux avaient
été vendus à des prix très élevés, toujours au-
dessus de 2 000 fr., en moyenne à 3 000 fi ., et
jusqu'à 5 700 fr.
Parmi les achats importants, il est à citer
celui de l'Office départemental, qui a fait l'acqui-
sition de sept sujets destinés à être revendus
aux enchères par le Comice agricole d'Aubigny,
dont l'éminent président de la Société des Agri-
culteurs de France, M. le marquis de Vogué, est
également le sympathique et dévoué président.
Ces reproducteurs, très bien choisis par la
Commission d'achat et provenant des meilleures
vacheries de la vallée de Germigny, donneront
d'excellents résultats dans cette partie nord du
département oi'i, depuis plusieurs années déjà,
la race charolaise a pris beaucoup d'extension.
Le classement des animaux par le jury a été
assez difficile dans les dilTérentes sections, et
l'attribution du 1"' prix il'honneur fut particuliè-
rement délicate en présence de deux concur-
rents remarquables, l'un appartenant à M. Da-
guin, l'autre à M Soulier. Finalement, la vic-
toire est restée à M. Daguin pour son n" 6o, ani-
mal réunissant toutes les qualités exigées d'un
bon reproducteur ; développement, ligne de dos
impeccable, côtes profondes, bons aplombs,
distinction et grande aptitude à la viande.
M. Daguin s'est vu également attribuer le
1" prix d'ensemble pour quatre sujets de con-
formation superbe, et présentant à merveille
les mêmes caractères de famille.
ClIAHULE AUTU.MOBILE EXCELSIOK
Le 2* prix d'honneur et le -2' prix d'ensemble
ont été (Jécern(''s à M. Soulier, dont la vacherie
jouit d'une juste léputation, et le S' prix d'en-
semble à M. Derimay, dont les succès à ce Con-
cours sont à noter comme étant un nouvel éle-
veur et exposant pour la première fois.
Les autres principaux lauréats ont été
MM. Champelle, (iohin, Morand, Boutel, Massy,
du Colombier, Veriliaucl, Godi^^non, etc.
L'exposition des étalons de eros Irait com-
posés de deux sections : la première pour les
poulains de deux ans, la deuxième pour les éta-
lons plus âgés, était représentée par des sujets
de bonne qualité.
Le prix d'honneur a été attribué à M. Dalan-
dière de Baunegon pour un cheval très puissant,
âgé de huit ans, dont les produits sont déjà bien
connus dans la partie du département où il fait
la monte.
X.
CHARRUE AUTOMOBILE EXCELSIOR
La charrue aulomobile, dé.signée sous le
nom d'Fxcelsior, est construite à Mladâ Bo-
leslav, daub la nouvelle République Tchéco-
slovaque. La machine fut présentée par
M. A. Ravaud fi, rue des Italiens, à Paris)
aux démonstrations de Senlis, où la photo-
graphie représentée par la figure 2i a été
prise.
Le châssis triangulaire est porté en avant
par deux grandes roues motrices, à palettes,
Fig. 24. — Charrue automobile Excelsior.
de 1".76 de diamètre, et, en arrière, par une
roue directrice garnie d'une nervure circu-
laire dont le neltojage est assuré par un
ràcloir. En avant de l'essieu des roues mo-
trices se trouve le moteur vertical à 4 cy-
lindres, capable de développer une puissance
de 35 à 40 chevaux (alésage des cylindres,
O'^.IOO; course des pistons, 0".L50; vitesse,
1 200 tours par minute). Au-dessus du mo-
teur est disposé le réservoir à combustible
constitué par un cylindre à axe horizontal.
Le combustible employé est soit du benzol,
soit de l'essence minérale à raison d'environ
10 kilogr. par heure ; la consommation
d'huile de graissage serait voisine de 4 kilogr.
par journée de travail.
Deux poulies (fixe et folle) calées sur
l'arbre du moteur, en arrière de la manivelle
de mise en route, permettent d'actionner
diverses machines par une courroie.
Les vitesses sont au nombre de trois :
2 400, 3 400 pour le travail, et i 300 mètres à
l'heure lors des déplacements sur route; les
deux vitesses en marche arrière corres-
pondent à 2 400 et à 4 500 mètres à l'heure.
Pour les transports sur route, on laisse en
ilè
ACADEMIE D'AGRICULTURE DE FRANCE
place les palettes dadhérence fixées aux
roues motrices, et ou les entoure d'un ban-
dage spécial qui se pose assez rapidement.
La fusée de la roue directrice, disposée en
arrière du châssis, peut se déplacer vertica-
lement dans une monture afin de régler la
profondeur du labour et, en fin de raie,
déterrer les corps de charrue. Les manreuvres
du déplacement vertical de la roue directrice
sont assurées par le moteur, et se font auto-
matiquement lorsqu'on embraye sur la
marche arrière. Le déplacement horizontal
de la roue a lieu par un volant de direction
et une visisans fin.
Le siège,, rembourré, du conducteur cons-
titue le coffre à l'outillage.
Les trois corps de charrue (fig. 24) tra-
vaillent sur une largeur pouvant atteindre
l^.âO; la profondeur maximum du labour
est de 0™.3î.
Les dimensions générales de la charrue
automobile Excdsior sont : C"\20 de long et
2". 40 de large; l'écartement des roues mo-
trices est de l"'.o(i. La machine pèse environ
5 000 kilogr., et son prix de vente est de
35 (JOO fr.
En même temps que le labour, la machine
peut tirer une kerse; en enlevant les corps
de charrue, on peut atteler au châssis trois
cultivateurs ou d'autres machines de culture,
comme on le fait avec un tracteur ordinaire.
R. Dkssais.^ix.
ACADÉMIE D'AGRICULTURE DE FRANCE
Séance du 21 janvier 1920. — Présidence
de M. Vigcr.
Engrais et matières premières.
M. Hélot appelle à nouveau l'attention de
rAcadéraie sur la nécessité Mrgen te qu'il y a à
obtenir que les engrais soient placés dans la ca-
tégorie A, c'est-à-dire dans la première caté-
gorie poiur les transports; autrement, dans les
régions dévastées principalement, il va être
impossible de remettre les terres en culture.
M. le Directeur général des Affaires commer-
ciales de Saint-Go'bain. de son côté, écrit pour
signaler l'aggravation, par le manque de com-
bustible, des diflicultés rencontrées pour la fa-
brication des engrais.
M. le .Secrétaire perpétuel rappelle que, dans la
séance du 7 janvier, l'Académie a adopté sur
les transports des engrais une délibération dont
les conclusions sont identiques à celles déve-
loppées par notre confrère.
Le thé des colonies.
M. Dybowski signale, une fois de plus, les res-
sources que nous pourrions tirer de nos co-
lonies, et il prend comme exemple, un produit
qui peut, â priori, paraître secondaire, le thé.
Le thé, dont la consommation s'accroît chez
nous d'.une façon continue, était représenté, 'pour
la France, par une importation globale avant la
guerre (1913) de 5 500 000 kilogr.
Or, sur ce chiffre, les importations de nos co-
lonies ne montaient qu'à 400 000 kilogr., pro-
venant exclusivement de l'Indochine.
Les qualités du thé résident dans son parfum,
sa richesse en caféine et sa teneur plus ou
moins faible en tanin. Plus un tlié est agréable-
ment parfumé, plus il est riche en caféine, et
moins grande est la proportion de tanin, meil-
leur il est. Or, les thés de lludochine réunis-
sent précisément, lorsqu'ils sont bien préparés,
l'ensemble de ces qualités.
Dès lors, on peut se demander quelle est la
raison pour laquelle l'Indochine n'exporte
qu'une quantité relativement limitée de thé. La
cause en est double. C'est d'une part l'ignorance
dans laquelle on est de cette production et des
avantages sérieux qu'elle présente. C'est, de
l'autre, qu'aucun effort n'a été fait jusqu'à ce
jour pour grouper les producteurs et faire con-
naître leurs produits.
On en importe en France environ 400 000 kilogr.
par an. Réclamez chez n'importe quel marchand
du thé d'Indochine, et vous n'en trouverez pas.
Il est absorbé par le commerce qui s'en sert
pour améliorer les thés d'autres provenances.
Le thé d'Indo-Chine mérite de remplacer dans
notre consommation tous les autres thés d'im-
poi-tation étrangère, il leur est souvent supé-
rieur et pour le moins égal. Ce serait de ce fait
30 ou 40 millions de moins qui seraient exportés
à l'étranger.
Les tueries de jeunes veaux.
M. Deficours Desacres croit devoir signaler à
l'Académie, qui ne cesse de se préoccuper de
l'avenir incertain de notre cheptel bovin, des
pratiques nouvelles bien faites pour ajouter à
ses préoccupations.
Dans un certain nombre de régions d'élevage,
on abat actuellement la plus grande partie des
produits bovins à l'âge de huit à quinze jours;
des tueries spéciales, connues, ont été organi-
sées à cet effet. Chaque semaine, le jour du mar-
ché, les veaux nés au cours de celte semaine sont
amenés, vendus et livrés pour être tués. Les
prix payés varient entre 100 et 200 fr. par cha-
que animal sacrifié.
Nous devons ajouter, cela vaut d'être noté,
qu'à notre connaissance, on ne trouve pas de
semblables tueries dans les régions où il existe
une méthode judicieuse de sélection et dans les-
quelles fonctionne l'inscription régulière au
Herd-book.
Jusqu'à ce jour, la valeur du jeune veau était
CORRESPONDANCE
in
toujours en rapport avec ses qualités de confor-
mation et avec l'avenir présumé de sa crois-
sance; aujourd'hui, un élément nouveau d'ap-
préciation est venu primer les précédents, et cet
élément est de telle grandeur qu'il interdit l'ac-
quisition des mêmes animaux par d'autres ache-
teurs et en vue de l'élevage.
Compté de 17 à 20 fr. le kilogramme, le cuir
d'un jeune veau, pesant de 3 à 5 kilogr., donne
un produit de 50 à 100 fr., auquel vient s'ajouler
le produit de la viande, livrée le plus souvent à
la charcuterie pour une somme sensiblement
égale, soit, avons-nous dit, un produit total de
100 à 200 fr. par chaque tète sacrifiée. Un béné-
fice immédiat est offert au producteur alors que
la pénurie des aliments et leurs prix élevés ren-
dent improbables dans l'avenir aucun profit plus
intéressant.
M. Alfred Massé rappelle que, dès 1916, il si-
gnalait que dans nombre de localités, notam-
ment dans le voisinage des grandes villes, où
l'on recherche le lait à un prix élevé, on abat-
tait les veaux avant même qu'ils eussent atteint
l'âge de quinze jours ou de trois semaines et
que, parfois même, ou les enfouissait dans le
fumier. Pour remédier à cette situation, l'aba-
tage des veaux femelles avait été inteidit, c'est
la seule mesure efficace, à condition que l'on
tienne la main à ce que les règlements soient
observés.
Comme l'a constaté M. Descours Desacres,
dans les pays d'élevage où il existe un Herd-
book, où l'on se préoccupe de l'avenir de la race,
le décret est respecté; mais ailleurs, on a ten-
dance de plus en plus à abattre les jeunes veaux,
et, dans certaines grandes villes, on est frappé
de voir comment on tourne les prescriptions
ministérielles par l'usage de certificats en blanc
d'autorisation d'ahatage donnés par des maires.
Il faut renforcer encore le décret interdisant
l'abattage et surtout tenir à ce qu'il soit appli-
qué; mais alors il nous faut appeler l'attention
du ministre de l'Agriculture sur la nécessité de
créer des sanctions aux mesures prohibitoires
édictées dans le décret du 14 octobre 1915, et de
faire approuver ces sanctions par le Parlement,
sans quoi les tribunaux prononceront des ac-
quittements, et l'Administration n'aura que le
ridicule de brandir une épée de bois qui ne
frappera jamais personne.
M. Jules Méline appuie les observations pré-
sentées par M. Massé, convaincu, comme lui, que
si l'on avait tenu la main à l'exécution du dé-
cret interdisant l'abatage des veaux , notre
troupeau ne serait pas dans la situation désas-
treuse où il se trouve.
M. Emile Phicliel fait observer que dans les
régions où l'on exploite surtout les vaches en
vue de la vente du lait, les éleveurs pouvaient,
avant la guerre, nourrir leuisveaux, parce qu'ils
pouvaient facilement se procurer les tourteaux
et les farineux, qui leur manquent aujourd'hui.
Nos confrères ont parfaitement raison de dire
qu'il faut édicter des sanctions contre ceux qui
abattent leurs veaux avant l'âge utile; mais alors
il faut leur donner les moyens de les nourrir
jusqu'à cet âge, et leur permettre de se procurer
des farineux et des tourteaux, si vous voulez
qu'il reste du lait pour la consommation hu-
maine.
La question est renvoyée à l'étude de la Sec-
tion d'économie des animaux.
Culture du lin dans le nord de l'Afrique.
M. Schrihaux offre à l'Académie, de la part de
M. Ducellier, professeur à l'Ecole d'agriculture
de .Maison-Carrée, une brochure intitulée : Cul-
ture du lin dans le nord de l'Afrique.
Les conditions actuelles des prix des huiles,
des textiles, des tourteaux, etc., rendent la cul-
ture du lin des plus intéressantes et l'auteur
montre, dans son étude, la place que cette
plante est appelée à prendre dans nos régions
de l'Afrique du Nord où, trop souvent, la mono-
culture est fréquente.
Le prix du blé et les semailles de printemps.
M. Hitier appelle l'attention de l'Académie sur
les conséquences de la situation anormale et
irrégulière où se trouve aujourd'hui le commerce
du blé. Le blé taxé ne peut être vendu par les
producteurs français que 73 fr. le quintal, alors
qu'ils vendent avoine et orge 80 à 100 fr. le'
quintal. Dans ces conditions, ils sont invités à
donner ce printemps le plus d'orge et d'avoine
possible et à ne pas faire ou très peu de blés de
février et mars.
Il y a là pour le pays un véritable danger, et
le seul remède à y apporter serait d'assui'er les
agriculteurs que, pour la récolte de 1920, la
taxation du blé comme des autres céréales serait
enfin supprimée.
M. le Secrétaire perpétuel appuie cette conclu-
sion et l'Académie décide de la transmettre à
M. le ministre de l'Agriculture.
Election d'un correspondant national.
M. Jean Mascart est élu correspondant natio-
nal dans la Section des sciences physico-chi-
miques agricoles.
II. HiTlER.
CORRESPONDANCE
— N" 0047 [Dordogne). — Lorsque l'on entre-
tient phisieurs porcelets dans un même local,
il faut leur distribuer les aliments dans une
auge à compartiments, afin que chacun d'eux
prenne sa part sans être dérangé par les autres.
Ces auges se placent sur le sol, au milieu du
local; on les trouve facilement dans le com-
merce ; leur confection à la ferme n'est nulle-
ment compliquée. 11 faut ensuite pratiquer la
castration le plus tôt possible. Enfin, tout local
118
COKREbPONDANCE
d'élevage doit comporter une courette ou un
petit enclos dans lequel les animaux prennent
leurs ébats. L'application de toutes ces mesures
vous donnera, sans doute, toute satisfaction. —
(P.D.)
— M. A. D. [Aisne). — Le lait concentré
sucré, non écrémé, est préparé de manière
qu'un litre de lait ordinaire fournisse environ
:t40 grammes de lait condensé. Les boîtes pèsent
couramment une livre anglaise, soit 453 gr. ou
12 onces; cela correspond à environ 1 330 gr. de
lait pur; à 0 fr. 60 la boîte, ce prix est inté-
ressant.
Si l'altération dénoncée par le bombement du
couvercle n'est pas très marquée, veaux et porcs
peuvent prendre ce lait; cependant, il est préfé-
rable de le réserver aux porcs.
La semoule de manioc a une bonne valeur
nutritive. Elle s'emploie surtout dans l'alimen-
tation du veau comme correctif du lait écrémé
par doses croissantes allant de 60 grammes à
90 grammes par litre. La semoule est cuite, puis
mélangée au lait, et le tout [donné tiède. Elle
sert aussi utilement à l'élevage et à l'engraisse-
ment du porc. Mais au prix que vous indiquez,
l'usage en est moins intéressant, dans ce der-
nier cas, que celui des tourteaux. — (P. D.)
— N° 8047 (Parh). — 1» Le cultivateur a inté-
rêt à acheter des engrais concentrés; mais le
prix de 2 fr. 80 l'unité d'acide phosphorique est
élevé; dans les supers d'os ordinaires à 10 0/0,
l'acide phosphorique revient là moins de 2 fr.,
soit 30 à 32 fr. les 100 kilogr. (avec 0.5 0/0
d'azote).
2 sacs de 100 kilogr. contenant 32 kilogr.
d'acide phosphorique soluble eau et citrate coû-
teraient donc 60 fr. au départ.
■î" Le prix du nitrate de soude à 9i fr. n'est
pas exagéré en ce moment. — (E. R.)
— N° 7694 (Vienne). — Vous obtiendrez de bons
effets de la cianamide sur les cultuies aux-
quelles vous la destinez; mais il ne faut pas le
répandre en même temps que les semailles ou
la plantation. 11 convient de l'enfouir quelque
temps auparavant. — (E. H.)
— E. P. [Paris). — Vos questions sur les en-
grais convenant aux diverses natures de
sol sont extrêmement complexes.
En communiquant des renseignementsmoj/ens,
on risque d'induire en erreur, s'ils sont pris à
la lettre. La distinction des terres pauvres en
calcaire, suffisamment riches, et tout à fait cal-
caires, laisse de côté bien d'autres cas particu-
liers (terres plus ou moins argileuses, com-
pactes, sableuses, battantes, acides, etc.).
Les cas particuliers sont trop nombreux pour
adopter des moyennes. C'est au cultivateur à
demander conseil au professeur de son arron-
dissement ou de sa région, en lui fournissant
tous documents utiles, voire même s'il y a lieu
une analyse de terre.
Le professeur d'Agriculture, connaissant les
terres de sa circonscription, pourra être d'un
précieux concours dans la circonstance, pour
l'application judicieuse des améliorations cultu-
rales et des fumures aux diverses terres et aux
diverses cultures.
D'ailleurs, certains traités envisagent la plu-
part des cas qui peuvent se présenter. Je vous
signale entre autres Les Engrais, de Muntz et
(iirard, en 3 volumes (chez Fiimin-Didot), et les
Engi-ais, par Garola ichez Raillière). — (E. R.)
— N" 7345 [Orne]. — La construction, la vente
et l'emploi des pesons à ressort sont rigou-
reusement interdits en France par la loi depuis
plusieurs années. — (M. R.)
— N° 6187 [Vaucluse). — Nous n'avons pas
d'autres renseignements sur l'appareil à sécher
le foin que ceux qui ont été donnés dans le
n» 33 du 18 septembre 1919, page 671; écrivez
directement au constructeur de l'appareil, dont
l'adresse est indiquée dans l'article. — (M. R.
— N" 7070 [Indre). — Les dynamos et récep-
trices à'courant continu ont seules un collec-
teur et des balais; les machines à courants
alternatifs n'ont que des bagues, ou n'ont pas
de bagues suivant leur construction. Le rende-
ment des machines est indépendant de cette
question. — (M. R.)
— N» 7622 {Haute- Vienne). — Vous avez un
certain nombre de porcelets de 20 kilogr., que
vous êtes à même de vendre au prix de 12 fr. le
kilogramme; vous vous demandez si vous auriez
intérêt à les engraisser, et quels seraient les
aliments les plus avantageux.
Si vos porcs n'ont pas souffert pendant le pre-
mier âge, il ne vous faudra guère plus de quatre
mois pour les amener au poids de 100 kilogr.
Moins de 300 kilogr. d'aliments concentrés suffi-
ront pour cela.
Nourrissez-les à satiété d'un mélange de tour-
teaux, moitié arachides et moitié palmistes, ou
encore avec une ration fixe de 500 grammes
tourteau arachides et des cossettes de manioc a
volonté. Mais cela vous coûtera plus cher et ne
vaudra pas beaucoup mieux.
Dans les deux cas, ajoutez une forte poignée
de poudre d'os verts des marchands d'engrais,
tourteaux et manioc ne contenant pas les élé-
ments nécessaires au développement de l'ossa-
ture.
Achetez les tourteaux d'arachides les moins
beaux et non ceux dont le prix est le plus élevé.
Si la farine de palmiste déshuilée vous est
offerte avec un rabais de plus de 15 0/0 sur le
prix des tourteaux vrais, vous aurez avantage à
lui accorder la préférence.
Avec ces données, il devrait vous être facile
d'établir le prix de revient de vos animaux gras.
— (A. G.)
— i^'" 7135 (Loi)'-(,'(-C/ier). — Les renseignements
sur les prix des produits forestiers dans la
Revue commerciale se rapportent au cube réel.
Il ne faut jamais nous renvoyer à une lettre
précédente.
REVUE COMMERCIALE
H9
LA SEMAINE MÉTÉOROLOGIQUE
Semaine du 25 au 31 jaywier 19-20 ! OBSE RVATOIRE DU PARC SAIIST-MAUR]
JOURS
ET DATES
O 3
TEMPÉl
JAIUKE
i Écart
1 sur
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REMARQUES DIVERSES
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Dira 25 jan.
Lundi 26 —
1027.5
1016.1
2»7
3.4
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9.8
.^.7
6 . N
+ 3.2
+ 1.2
S E
S
0.0
O.'J
1.4
Beau, brouill. le malin, temps
couvert.
Temps nuageux, pluie le soir.
Mardi 27 —
Mercredi . 28 —
1016.9
lOOS.l
1 . .j
6.8
10.. i
12.0
6 . Tj
9.8
+ 3.9
+ T.2
S
s
4. 0
0.0
3.8
Beau, gelée bl. le mal. , couverl
le soir.
Temps pluvieux.
Jeudi 29 —
1017.7
4.1
;i.3
6-4
+ 3.7
so
7.8
"
Temps nuageux.
Vendredi , 30 —
1016.0
4.4
8.7
6 6
+ 3.9
s 0
0.0
4.9
Pluie, brouill. le soir.
Samedi .. 31 —
1022. S
j . 4
i:;.4
10. .;
+7.6
s 0
0 0
I.fi
Pluie la nuit et le soir.
MèjeDois m tolaDi
1017.9 4.0
10.2
7.4
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H
13.0
11.7
Pluie depuis le 1" janvier :
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1
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En 1920 70°""
Normale 41
(1) Voir à la page 318 du numéro du 24 juillet l'explication de cette nouvelle mesure.
REVUE COMMERCIALE
Situation agricole. — Les journées sèches alter-
nent avec les journées pluvieuses et la température
se maintient au-dessus de la normale. 11 faudrait
une période de belles journées un peu froides pour
assainir les terres humides, favoriser l'exLCution des
labours, et arrêter la végétation qui est, en général,
trop avancée pour la saison.
En ce qui concerne particulièrement les arbres
fruitiers, dont les boutons grossissent, on craint que
la floraison précoce ne soit détruite par les gelées.
Les blés continuent à avoir, dans la majorité des
départements, un aspect satisfaisant. Les prairies
sont verdoyantes.
La culture espère que les déclarations faites au
Sénat, par le ministre de l'Agricullure, relativement
au transport des engrais et des semences, seront
suivies d'effet; il n'y a pas un instant à perdre pour
que ces pruduils arrivent en temps utile.
Blés et Farines. — Aucun changement ù signaler.
Les moulins continuant à recevoir peu de blé, il
n'en sort que de faibles quantités de son et de fa-
rine. L'appoint des provenances américaines permet
de faire face aux besoins de la boulangerie.
En Amérique, à New-York, le prix du blé atteint,
en tenant compte du change, 120 fr. 73 les 100 kil.
Sons. — Oflres très faibles et prix dépassant par-
fois celui de la circulaire minis'.éiielle.
Céréales diverses. — Aucune offre en seigle. La
hausse s'est accentuée sur les avoines dont les dis.
ponibilités sont feu imporlanle.= . Par 100 kilogr. dé-
part, on paie : avoines noires de Bretagne. 95 à 96 fr.;
avoines grises du Loiret et d'Eure-et-Loir, 96 à 98 fr.;
du Centre, 94.50 à 93.30; avoines blanches de 1 Est
94.50 à 95 fr.
Les cours des forges ont progresse de quelques
francs ; on vend les provenances diverses de 93 à
100 fr. le quintal départ.
Sur les sarrasins, hausse de 2 fr. par quintal : on
cote de 84.75 à 83.50 les 100 kilogr. départ.
L'.s céréales de provenances étrangères sont co-
tées aux prix suivants, par 100 kilogr. ports fran-
çais : avoines Plata, 9G à 101 fr.; Algérie-Tunisie, 89
à 97 fr.: orges de Californie, 123 à 128 fr.; maïs
Plata, 83 à 89.73.
Fourrages. — Au marché de La Chapelle, arrivages
plus importants et cours en baisse. Par lOi bottes
rendues à Paris, on a payé : foin, 275 à 300 fr.; lu-
zerne, 300 à 310 fr.; regain, 280 à 300 fr.
Pailles. — Pour des raisons analogues à celles in-
diquées pour les fourrages, les cours des pailles ont
fléchi d'une dizaine de francs par 104 bottes. On a
vendu : paille de blé, 200 à 210 fr.; paille d'avoine,
190 à 210 fr.; paille de seigle, 180 à 190 fr.
Graines fourragères. — La demande est active et
la hausse fait de nouveaux progrès, notamment sur
le trèfle violet et le sainfoin. On cote par 100 kilogr.
départ : trèfle violet, 930 à 1 400 fr. ; luzerne de Pro-
vence, 730 à 873 fr.; luzerne de pays, 673 à 8J5 fr.;
lupuline, 400 à 300 fr.; trèlle hybride, 800 à 1 000 fr.;
trèfle blanc, 900 à 1 200 fr.; anthyllide, 1 000 à
1 500 fr.; lotier, 800 à 1 OOO fr.; sainfoin, 175 à 210 fr.;
vesces, 120 à 140 fr.; ray-grass, 155 à 175 fr.
Bétail. — Au marché de La Villette du lundi
26 janvier, la modération de l'offre a favorisé la
vente du gros bétail, dont les prix ont progressé de
5 à 10 centimes par demi-kilogramme net.
On a payé les bœufs de la Nièvre, de Saone-et-
Loire, de l'Orne et du Calvados, 3 à 3.10; de l'Allier,
120
KKVUE COMMEHCIALE
.Î.IO à 3.25; de la Mayenne et de la Sarthe, 2.80 à
•Î.IO; du Cantal, 2.:.-i à 2.80; de l'Ouest, 2.V; à 3 fr.;
les génisses, 3.25 à3..50; les vaches, 1.75 à3 fr.; les
taureau.x, 2. 50 à 3 fr. 1» demi-kilogramme net.
La fermeté s'est accentuée sur les cours des veaux,
que l'on a cotés comme suit, par demi-kilogramme
net : veaux d'Eure-et-Loir, Seine-et-Marne, Seine et-
Oise, Loiret et Yonne, 6 à (j.2û; de la Marne, 3.60 .a
3.85; de la Mayeune et de la Sarthe, 5.50 à 6 fr.; de
Bretagne, 3 à 5.50; de Normandie et du Limousin,
•4.50 à y fr.
Les arrivages de moutons ne dépassant guùre la
moitié du contingent mis en vente le lundi précé-
dent, la vente a été active et les prix en hausse de
de 40 à 50 centimes par demi-kilogramme net. On
a payé les moutons du Cher, 5.40 à 5.75; de l'Allier
et de la Niè\Te, 5.80 à 6 fr.; les métis, 5.23 fi 5.75;
les moutons du Midi, 5 à 3.25 ; les agneaux, 6.25 à
6.50 le demi-kilogramme net.
Vente calme, à des prix stationnaires, sur les
porcs, soit par demi-kilogramme vif : porcs gras,
3. DÛ à 3.60; coches, 2.85 à 3.20.
Voici le relevé des marchés des lundi 26 et jeudi
29 janvier :
Marché du lundi 26 janvier.
Entrées directes
aux abattoirs. Réserves
Âmeoés. LaVilI. Vaug. La Vill. Vaug.
têtes têtes têtes têtes têtes
Bœufs -2 148 )
Vaches.... 1 512 [ 107 359 261 68
Taureaux.. 318 )
Veaux 1 565 325 171 240 36
Moulons.. ^9 743 1224 315 1250 312
Porcs 2 140 851 69T 320 140
Prix maxima du kilogramme.
Au poids net. Au poids vif.
V' q. 2* q. 3" q. Prix extrêmes.
Bœufs 6.66 6.00 5.88 1.60 ù 4,12
Vaches.... 6.72 6.00 5.28 1.60 4.18
Taureaux.. 5.6S 5.23 4.70 1.60 3 56
Veaux 12.00 11.50 9.40 2.60 7.44
Moutons... 11.90 10.70 9.70 3.79 6.09
Porcs ^10.30 9.00 9.84 6.00 7.21
Marché du jeudi 29 janvier.
Kntrées directes
au.\ abattoirs. Réserves
Amenés
La Vill.
Vaug.
La Vill.
Vaug.
tête»
têtes
têtes
têtes
têtes
Bœufs
1 102
)
Vaches
802
[ 301
141
408
78
Taureaux..
162
S
Veaux
1 266
7.M
l!>7
224
5S
Moutons . .
.,7 596
1 581
17S
1 590
260
Porcs
1 598
434
437
320
136
Prix
maxima
du kllog
ramme.
Au poids net. Au poids vit.
' q. 2* q. 3* q. Prix extrêmes.
Bœufs
6 50
5 94
5 46
1.75 à 4.20
Vaches
6 60
6 00
5 40
1.75 i.29
Taureaux.. .
5 66
5 26
4 80
1.73 3.72
Veaux
12 OD
11 40
9 40
2.60 7.44
Moutons
12 90
11 10
10 OO
3 84 6.33
Porcs
10 30
10 li
10 00
6.78 7.21
Dans les départements, on cote :
Besançon, par kilogr. iioids net : veaux, 9 fi
12 fr.; porcs, 9 à 10 fr.
Bordeaux, par kilogr. poids vif : hœufs, 2 à
3.80; vaches, 1.60 à 3 fr.; par kilogr. poids net:
porcs, 10 à 11 fr.; veaux, 10 à 11 fr.
Chartres, par kilogr. poids net : veaux, 10,30
à 11.30 ; par kilogr. poids vif : porcs, 7 fr.
Dijon, par kilogr. poids net : moutons, 9 à 11 fr.;
par kilogr. poids vif : veaux, 5.40 à 6 fr.; porcs,
7.60 à 7.70.
Lyon-Vaise, par kilogr. poids vif : hœufs, 1.30 à
4.40 ; veaux, 4.50 à 6.40 ; par kilogr. poids net :
moutons, 8.75 à 12 fr.
Marseille, par kilogr. poids net : bœufs, 4 à 6 fr.;
vaches. 4 à 6 fr.; luoutons et brebis, 9.50 à U fr.
Nantes, par kilogr. vif : bœufs, 2.80 à 3 fr.; veaux,
3.10 à 6.10 ; montons, 5.83 à 6 fr.
Suifs. — A Paris, la dernière cote ofOcielle a été
établie de 395 à 410 fr. les 100 kilogr.
Vins. — Malgré les diflicultés éprouvées pour
faire les expéditions, la fermeté des cours des vins
se maintient; on observe même une légère hausse
sur un certain nombre de marchés méridionaux.
Les vins rouges sont cotés aux prix suivants par
hectolitre nu : 108 à 125 fr. à Montpellier, liO à 125 fr.
à Nîmes, 112 à 122 fr. à Béziers, 100 à 120 fr. à Nar-
bonne, 93 à 120 fr. à Perpignan. Les vins blancs
valent de 130 à 150 fr.
Dans la Cote-d'Or, les vins rouges ordinaires sont
cotés de 300 à 350 fr., et les blancs de 430 à 500 fr.
la pièce de 228 litres.
En Algérie, les vins rouges valent de 115 à 140 fr.
l'hectolitre.
Cidres. — En Normandie, les cidres de qualité
ordinaire s'enlèvent à des prix de 35 à 40 fr. l'hecto-
litre. Pour les crus de la vallée d Auge, il faut payer
30 francs.
Rendus à Paris, les cidres valent en gros de 60 à
70 fr. l'hectolitre.
Pommes de terre. — Les offres se font plus nom-
breuses, et les ventes ont lieu à des prix sans chan-
gement sur ceux publiés dans le dernier numéro.
Huiles. — Dans le Midi, l'huile d'olive vaut de
1 iOO à 1 200 fr. les 100 kilogr.: dans l'Isère, l'huile
de noix est cotée 1 100 fr. le quintal.
Fécules. — A Epinal, la fécule U» des Vosges est
cotée 180 fr. les 100 kilogr. A Paris, la fécule l"
vaut 200 l'r le quintal.
Tourteaux, — Expéditions difficiles et cours sta-
lionnaiies à Marseille oii l'un cote par quintal dé-
part : arachide lUifisque blanc. "3 à 80 fr.; cou-
rant, 70 fr. ; arachide Coromandel, 65 fr. : sé-
same; 64 fr. ; lin. 98 fr. : pavot blanc, 60 fr.; co-
prah, 70 à 73 fr.
Houblons. — En Bourgogne, on paie 825 fr. les
30 kilogr., et en Alsace de 823 à 850 fr.
B. Durand.
he Gérant : Charles Dutreix.
Pans. — !.. Mauktheux, imprimeur, 1, rue Cassette
CHRONIQUE AGRICOLE
121
CHRONIQUE AGRICOLE
Lf prix du blé et le prix du pain. — Conséquences des mesures prises depuis cinq ans. — Situation créée
par un nouveau décret. — Relèvement du prix du pain. — Ebauche de solution.— Nécessité d'annoncer
immédiatement la liberté du commerce du blé. — Décret relatif à la priorité en faveur des transports
d'engrais, de semences, etc. — Conditions d'application compl quées. — Fixation du prix de l'alcool
industriel fabriqué en 1920. — Bureau de la Commission d'Agriculture à la Chambre des députés. —
Recensement du bétail au U décembre 1918. — Les Syndicats d'élevage dans la iNièvre. — Les subven-
tions aux Syndicats de culture mécanique. — Protestation de la Société d'Agriculture de Meurthe-et-
Moselle. — La culture mécanique en Belgique. — Tableau de la production des cidres en 1919. — Décret
relatif à l'élection des délégués des Associations agricoles aux Chambres d'Agriculture. — Conseil supé-
rieur des Haras. — Les concours de prix ciilturaux en 1920. — Dates des déclarations à fdire pour ces
concours. — Tableau de la production des vins en Algérie. — Le nitrate d'ammoniaque. — Prochaine
exposition agricole à Boulogne-sur-Mer. — Souscription de la ville de Sarrebourg pour les régions
libérées. — Congrès mondial d'Aviculture à la Haye. — Programme des sections.
La politique du blé et du pain.
Depuis deux mois à peu prè.s, le Gouverne-
ment avait agité ropinion par des séries de
notes plus ou moins contradictoires sur ses
intentions relatives à la réforme du régime
imposé à la production du blé, d'une part, et
au prix du pain, d'autre part. Les deux pro-
blèmes sont connexes, mais sous certains
rapports on peut les considérer comme indé-
pendants l'un de l'autre. Le point de départ
de la politique de tous les ministères qui se
sont succédé depuis cinq ans a été de mettre
obstacle au relèvement du prix du pain ; c'est
la conséquence d'un vieux préjugé auquel les
masses se laissent assujettir. Cette politique
a réussi, en ce sens que la France est le pays
du monde où le pain est vendu aux consom-
mateurs au prix le plus bas ; mais elle a eu
deux résultats terribles contre lesquels ses
auteurs n'ont pas pu ou n'ont pas su se pré-
munir : elle a coiité au Trésor public un gas-
pillage de milliards qui a puissamment con-
tribué à accroître la dette publique, et d'un
autre côté, elle a compromis le relèvement
de la produclion nationale du blé.
Après nombre de tergiversations, le Gou-
\ernement vient de prendre une première
détermination. On trouvera plus loin (p. 132)
un décret qui fixe, à dater du 1" mars, le
relèvement des prix des blés livrés aux meu-
niers et des farines livrées aux boulangers.
La conséquence en est un relèvement pro-
portionnel du prix du pain.
Mais si les sacrifices du Trésor seront atté-
nués, ils atteindront encore des proportions
très élevées. En effet, c'est au taux payé par
l'Etat pour le blé indigène que le blé sera li-
vré aux meuniers ; de ce côtélà, l'équilibre
sera établi. Mais l'Etat paie beaucoup plus
cher le blé importé; or, comme dans les der-
niers mois de la campagne en cours, les
12 Février 1920. — N" 7.
moulins seront approvisionnés surtout, par-
fois même exclusivement, en blé importé, la
charge pour le Trésor ne disparaîtra pas, et
elle atteindra encore pendant ces derniers
mois, des sommes certainement supérieures
à plusieurs centaines de millions.
La solution actuelle n'est donc qu'une
ébauche de solution, au point de vue des in-
térêts du Trésor. Sous le rapport de la pro-
duction du blé, elle est tout à fait muette.
C'est cependant celle qui presse le plus.
L'Etat ne sortira de la situation quasi inex-
tricable dans laquelle il est embourbé qu'en
se rendant enfin compte que toutes les me-
sures prises dans les dernières années ont
abouti à un même résultat, entraver la cul-
ture du blé. On répète à satiété, ce qui est
absolument exact, que l'accroissement de la
production est le seul moyen de rétablir,
dans un certain temps, l'équilibre aujour-
d'hu! rompu; or, on a tout fait pour que
n'importe quelles cultures soient plus avan-
tageuses au cultivateur que celle du blé. Il est
donc nécessaire de rompre avec ces erre-
ments; le seul procédé pratique consiste à
rendre la liberté à la vente du blé.
Que l'on ne revienne pas actuellement sur
la taxation de la récolte de 1919, c'est tout
naturel; l'effet de cette mesure serait, d'ail-
leurs, à peu près nul. Mais il est indispen-
sable, si l'on veut qu'un effort vigoureux
pour la produclion du blé soit fait par les
cultivateurs, d'annoncer sans délai que le
régime de la liberté sera appliqué dès la
prochaine récolte. C'est, d'ailleurs, l'intention
que le ministre de l'Agriculture avait an-
noncée dès le mois d'octobre dernier.
Mais il paraît que les Services du Ravitail-
lement, jaloux de conserver leur dictature
prétendent que celte solution serait préma
turée, et cherchent à la faire renvoyer à la
Tome I. — 7
122 CHRONIQUE
récolte de 1921. Dans leur ignorance des i
affaires agricoles, ils ne se doulent pas que
la culture du blé ne s'improvise pas ; elle
exige une préparation des terres qui dure
pendant plusieurs mois.
D'ailleurs, qu'on en soit bien convaincu, le
cultivateur, après avoir été tant de fois
trompé, ne retrouvera son ancienne passion
pour la culture du blé, que lorsqu'il sera
certain d'y trouver les mêmes avantages que
dans les auti'es cultures. Plus on tarderait à
répondre aux vœux unanimes de l'universa-
lité des agriculteurs, plus on compromettrait
l'avenir.
Les transports agricoles.
On trouvera plus loin (p. 132) le décret qui
fixe les règles pour les transports par che-
mins de fer des engrais, des produits aiUipa-
rasilaires, des gi-aines et tubercules de se-
mence. Ces règles sont, comme tous les or-
ganismes agricoles le réclamaient, les mêmes
que celles fixées par le décret du 15 oc-
tobre 1919 pour le ravitaillement de l'en-
semble du territoire. L'application en est dé-
terminée jusqu'au 31 décembre 1920.
On devra lire avec attention la circulaire
qui suit le décret et qui en explique les con-
ditions d'application. Ces conditions sont un
peu compliquées; des délais assez prolongés
pourront en résulter. C'est un motif impé-
rieux pour que les Syndicats agricoles et les
Agriculteurs se hâtent, s'ils ne l'ont déjà fait,
de commander à leurs fournisseurs, soit les
engrais, soit les semences qui leur sont né-
cessaires.
11 est, en effet, à supposer que les expédi-
teurs, suivant le terme de la circulaire minis-
térielle, sont aussi bien les commerçants
auxquels les Agriculteurs ont l'habitude de
s'adresser que les fabricants d'engrais.
Le prix de ralcool en 1920.
Un arrêté du ministre des Finances, en
date du 5 février, a fixé les prix de l'alcool
industriel de fermentation, provenant de la
mise en œuvre, à partir du 1°'' janvier, des ma-
tières premières autres que la betteraves. Ces
prix sont de 130 fr. à 140 fr. pour les llegmes
suivant leur degré, et de 115 !r. pour les al-
cools rectifiés, le tout par hectolitre d'alcool
pur.
On est en droit de s'étonner que le prix de
l'alcool de betterave soit encore laissé dans
l'incertitude.
Travaux parlementaires.
La Commission de l'Agriculture ii la
Chambre des Députés a constitué son bu-
.\GKICOLE
reau comme il suit : président, M. Victor Bo-
ref, ancien ministre de r.\griculture; — vice-
présidents, M.Vl. Jean Durand, Pierre Viala,
Henri Laniel, Plissonnier, de Warren, Victor
Morel ; — secrétaires, MM. Narcisse Bou-
langer, Marc Doussaud, Henri Fougère,
Guilhaumon, Lavoinne, Paul Messier, de Mo-
nicault, Ambroise Rendu, Ternois.
Recensement du bétail.
Le Journal Officiel du 4 février a publié
les résultats globaux du recensement du bé-
tail au 31 décembre 1918. Voici ce docu-
ment, rapproché des recensements opérés au
31 décembre 1917 et au 30 juin 1918 :
31 décomljre 31 décembre
1917 30juin 1918. 1918.
Espèces : — — —
Chevaline. 2 303 400 " 2 232 930
Mulassit-re 113 99) » 139 070
Asiùe 31f> 900 » 3H 890
Bovine.... 12 241 9SI 13 314 866 12 250 820
Ovine 9 SS) S"0 9 196 393 9 061 110
Porcine... 4 1B3 ',00 4 020 897 4 377 020
Caprine... 1 160 990 .. l 197 490
Le dernier recensement justifie les ré-
serves qui avaient été présentées à l'occa-
sion de celui du milieu de l'année 1918.
D'une année à l'autre, les effectifs du bétail
bovin ont peu varié, celui du bétail ovin a
encore décru; il n'y aurait eu quelque amé-
lioration que pour l'espèiîe porcine.
Syndicats d'élevage.
.\. la suite d'une active propagande de
M. Girard, directeur des Services agricoles de
la Nièvre, de nombreux Syndicats d'élevage
communaux ont été formés dans ce départe-
ment. Une fédération de ces Syndicats s'est
constituée, dont le bureau a été élu comme
il suit : président, M. Alphonse Colas, à Saint-
Benin-d'Azy; — vica-présidents, MM. Dasvin,
à Saint-Père ; Bardin, à Chevenon; Figarol,
à .Monligny-en-Morvan ; — secrétaire-trésorier,
M. Prêtre, à Nevers.
Culture mécanique.
L'émotion soulevée par l'arrêlé du 26 dé-
cembre dernier sur la réduction des subven-
tions pour l'achat en commun des appareils
de culture mécanique est toujours aussi in-
tense; elle a pris des proportions spéciales
dans les régions libérées où le travail agri-
cole rencontre tant de diflicultés; on y trouve
étrange que, dans les régions non alteinte.s
par la guerre, les subventions aient eu leur
effet depuis quatre ans, tandis que, dans les
régions sinistrées, elles n'auraient été appli-
quées que pendant une année à peine. Dans sa
réunion du 24 janvier, la Société centrale
CHRONIQUE
d'Agriculture de MeurIhe-el-Moselle s'est faite
l'interprète de ces sentiments; elle a émis un
vœu fortement motiv*^ dont voici un extrait :
Considérant que dans beaucoup de régions des
pays libérés, la possibilité de mettre en culture
date seulement de quelques mois, que dans
tl'autres cas elle va seulement commencer et que
les intéressés n'ont pas eu le temps matériel de
prendre une décision dans une affaire de celtf
importance ;
Considérant d'autre part que la capacité de
production de nos industriels français est à
l'heure actuelle insuffisante pour donner à nos
agriculteurs des régions libérées les moyens ma-
tériels de se mettre à la culture du blé, culture
dont le développement est absolument indispen-
sable dans l'intérêt de notre cliange;
Considérant enfin que les coopératives d'au
moins vingt membres actifs seront d'une réali-
sation rare et, de plus, d'une administration très
compliquée ;
Proteste énergiquement contre celte mesure
et demande à la Confédération générale des
Associations agricoles des Régions dévastées de
bien vouloir intervenir auprès de M. le ministre
des Rpgions libérées pour que le régime du
IC juillet 1919 soit maintenu en faveur des ré-
gions libérées pendant une durée au moins
égale à celle pendant laquelle le reste du pays à
pu bénéficier de la dite subvention spécialement
en ce qui concerne :
1° La subvention de bO 0/0 pour les appareils
achetés par l'Office de reconstitution.
2" Le droit pour cet Office de rétrocéder de»
appareils aux petits groupements et aux culti-
vateurs isolés victimes de l'invasion.
Et que, de plus, le Service de la Motoculture,
dont le rendement est insuffisant eu égard aux
sommes énormes dépensées, cède petit à petit
la place à une organisation qui mettrait les cré-
dits à la disposition des Syndicats et des Coopé-
ratives agricoles et les aiderait à acheter des
tracteurs et à installer des ateliers de réparation
et magasins de pièces de rechange.
Ce vœu a été émis sur la proposition de
M. Louis Michel, président de la Société, élu
récemment sénateur.
Culture mécanique eu Belgique.
La Société nationale des Agriculteurs de
Belgique, créée en 1919, et le Royal Automo-
bile Club de Belgique organisent une manifes-
tation de motoculturp, qui comportera tous
les travaux de ferme tels qu'ils se pratiquent
suivant les circonstances de la saison. Elle
se poursuivra dans les différentes fermes du
domaine bien connu « Dumont de Chassart ».
La manifestation débutera par des essais de
charrues dansla seconde quinzaine de mars;
elle se prolongera pendant l'été et le début de
l'automne et finira par le labour d'hiver.
Outre les travaux de culture et la com-
AGKIGOLE 123
mande des appareils de ferme par le tracteur,
la manifestation comportera des essais com-
paratifs d'instruments divers tels que mou-
lins, hache-fourrage, concasseurs, batteuses,
appareils de laiterie, éclairage, etc.
Pour renseignements et inscriptions, qui
sont gratuites, on doit s'adresser par écrit au
bureau du Génie rural de la Société nationale
des Agriculteurs de Belgique, 1.^, avenue
Marni.x, à Bruxelles.
Production des cidres en 1919.
Leminislère de l'Agriculture (Office de ren-
seignements agricoles) a publié au Journal
Officiel du 5 février le relevé de la produc-
tion des pommes et poires à cidre en 1919,
ainsi qu'une évaluation de la fabrication des
cidres et poirés. Voici le résumé de ces docu-
ments :
Pommes Production
et ' des
poires cidres
à cidre. et poirés.
quintaux quintaux
l'Téyioi]. Nord 15 557 150 12 H4 iOO
2' — Est 557 700 304 490
■■>.- — Ouest 9 255 800 6 88S 600
4- — Ceotre 2 448 270 1675 600
S'' — Est-Ceiitral. 818 560 311 790
6- — Sutl-Otiest.. 306 380 171740
T — ■ iMassifcenl. 529 180 309 560
8'' — Midi 10 400 3 690
Totaux 29 483 440 21780 880
En 1918, la récolle des pommes à cidre
avait à peine dépassé 2 millions de quintaux ;
ce fut la plus faible qui ait été encore enre-
gistrée jusqu'ici. Mais cette production avait
atteint 34 millions de quintaux en 1917.
Chambres d'Agriculture.
Le mode d'élection des délégués des So-
ciétés d'Agriculture et des Syndicats agri-
coles aux Chambres d'Agriculture n'avait pas
été déterminé jusqu'ici. Cette lacune a été
comblée par un décret en date du 3 février,
dont on trouvera le texte dans ce numéro
(p. 135).
Conseil supérieur des Haras.
Par décret en date du 22 janvier, M. Nou-
lens, sénateur du Gers, ancien ministre de
l'Agriculture, a été nommé membre du Con-
seil supérieur des Haras.
Concours de prix de culture.
Nous rappelons que les concours de prix
culluraux (grande culture, culture moyenne,
culture familiale), de primes d'honneur et de
prix de spécialités, organisés par le minis-
tère de l'Agriculture, auront lieu en 1920
124
dans les huit départements suivants : Ai»?,
Basses-Alpes, Dordogne, Indre-et-Loire, Lo-
zère, Manche, Sarthe, Vmicluse. Les concur-
rents à ces concours doivent adresser leur
déclaration à la préfecture de leur départe-
ment, avant le 1" mars; ils peuvent s'y pro-
curer les questionnaires qu'ils sont appelés
à remplir avec leur déclaration.
Notre numéro du 4 décembre 1919 a publié
(p. 885) le programme complet de ces con-
cours.
Récolte des vins en Algérie.
Voici, pour l'Algérie, le relevé offieiel des
déclarations de récolte en 1919 et 1918 :
GHRONIQUE AGRICOLE
Déparlomenls.
Alger....
1»18
hCL-tol.
3 369 132
626 387
3 7S2 766
5 082
191»
lioclol.
2 699 417
753 305
2 886 482
Territoires du Sud et de
commandement
3 897
Totaux
7 7S3 367
6 343 101
A raison de la faiblesse des stocks au mo-
ment des dernières vendanges, les quantités
totales disponibles sont de 7 855 493 hecto-
litres en 1919; elles avaient été de (J 627 122
en 1918.
Le nitrate d'ammoniaque.
Le directeur de la Poudrerie nationale de
Toulouse fait connaître que celle-ci possède
actuellement un stock de 5 UOO tonnes envi-
ron de nilrale d'ammoniaque, dosant environ
33 0/0 d'azote, mis en totalité à la disposition
des agriculteurs. Cet engrais est cédé au prix
de 130 fr. les 100 kilogr. bruts, déduction de
15 0/0 pour la tare, logé en bloc en fûts per-
dus. Les expéditions ne peuvent être effectuées
que parvagons complets d'au moins 5 UOO kil.
On doit adresser les demandes à la Poudrerie
nationale de Toulouse.
Exposition agricole à Boulogne.
Une exposition de produits alimentaires
et de boissons pour l'exportation et l'appro-
visionnement des régions libérées se tiendra
du 21 au 2S mars à Boulogne-sur-Mer (Pas-
de-Calais). Une classe spéciale est réservée
au matériel agricole, ainsi qu'aux aliments
pour les animaux domestiques. Les de-
mandes d'admission doivent parvenir avant
le 15 février à M. Hervé du Lorin, organisa-
teur général, salle Jeanne-d'Arc, à Boulogne-
sur-Mer.
Dans les régions libérées.
La ville de Sarrebourg, en Lorraine recon-
quise, avait ouvert, pour venir en aide aux
régions libérées, particulièrement aux ré-
gions voisines du département de Meurthe-et-
Moselle, une souscription qui a donné des
résultats importants. Dans l'arrondissement
de Lunéville. les sommes ont été réparties
ainsi : 7 Mutuelles-Bétail ont reçu chacune
100 fr.; 6 Syndicats agricoles ont reçu chacun
100 fr. N'ont participé à cette répartition
que les Sociétés agricoles constituées dans la
région libérée, c'est-à-diredans celle qui était
envahie ou évacuée au jour de l'armistice.
D'autre part, il a été envoyé 400 fr. pour
parer aux dépenses d'intérêt général les plus
urgentes, à chacune des 59 communes qui se
trouvaient envahies ou évacuées au jour de
l'armistice.
Congrès international d'Aviculture.
Un Congrès mondial d'.\vicuUure doit se
tenir à La Haye en 1921. Un Comité français
s'est formé, qui, après avoir reçu, par l'in-
termédiaire de M. Ch. Voitellier, le pro-
gramme de ce Congrès, a désigné les rappor-
teurs suivants pour l'étude d'un certain
nombre de questions :
1" Section. — Action des Gouvernements, des
Ministères et des Sociétés aux points de vue du
liéveloppement de l'aviculture et de la reconsli-
tution des basses-cours. — M. Rolland, inspec-
teur général de l'Af^riculture;
2'= Section. — Bases scientifiques de l'avicul-
ture. Expériences et recherches. — M. le doc-
teur Loisel.
3° Section. — Enseignement pratique de l'avi-
culture. Hôle de la femme dans l'enseifjnemenl
avicole et dans la gestion des basses-cours. —
M. Chancrin et M. H. Fouquet.
4« Section. — Production des œufs et des
oiseaux de basse-cour de toutes espèces. —
M. Bréchemin.
5' Section. — Hygiène et maladies des oiseaux
de basse-cour. — M. Dechambre.
6' Section. — Organisation des expositions cl
des concours. Concours de ponte, etc. — M. Cau-
curte et M. H. l-'ouquet.
7' Section. — Organisation commerciale de
l'élevage. Matériels d'incubation, d'élevage et
d'engraissement. — M. le comte Delamarre et
M. André Leroy.
8« Section. — Commerce national et interna-
tional des œufs, de la volaille et des sous-pro-
duits. Coopératives avicoles. — M. Dayne et
M. Paul Mercier, député.
Le Comité fait appel aux aviculteurs et aux
personnes s'occupant des (|uestions scienti-
fiques qui se rattachent à l'aviculture. Cha-
cun des rapporteurs a pour mission de pro-
voquer l'envoi d'études rentrant dans le
programme de sa section et de se livrer aux
enquêtes nécessaires.
Henry Sagnier
LES PRODUCTIONS DU SUD-OUEST
125
LES PRODUCTIONS DU SUD-OUEST
Le Sorgho à balai,
Le Sud-Ouest, pays type de la polycul-
ture (1), voit ses champs occupés par des
plantes qui lui sont bien propres. A côté du
froment et des luzernes, le maïs, le sorgho à
balai (souvent dénommé faussement « mil-
let » par les paysans), le tabac, l'osier, les
arbres fruiliers, les primeurs se disputent la
place.
Certainement une des cultures les plus par-
ticulières de celte région est celle du sorgho
à balai. C'est même plutôt encore une culture
locale qu'une culture régionale, car on la
rencontre presqu'exclusivement dans les val-
lées fertiles du Tarn et de la Garonne.
Un autre centre de production de cette
plante, en France, s'étend le long du Rhône
dans les départements du Gard, de l'Ardèche
et du Vaucluse.
Cette plante est extrêmement intéressante ;
c'est d'abord, a-t-on dit quelque part,
presqu'une plante démocratique, car, récla-
mant une main-d'œuvre considérable, elle
ne peut être l'apanage que des familles nom-
breuses, qui cultivent le sol elles-mêmes,
soit comme propriétaires, soit comme mé-
tayers; en outre, les grains et pailles produits
sont d'une utilisation très importante.
La graine est employée, non seulement
pour la nourriture de la volaille, mais même
pour l'engraissement des agneaux et des
moutons destinés aux marchés de Toulouse,
bordeaux ou Paris et dont la production
constitue aussi une branche intéressante de
l'exploitation agricole. Cette graine fut une
des rares dont on ne se servit pas, ou que
peu, pendant la guerre, pour la panification
et sur laquelle donc le paysan put toujours
compter pour l'alimentation de son bétail.
Les pailles ou plutôt les panicules servent
à confectionner les balais, si précieux pour
les ménagères.
Cette plante donne enfin lieu à une indus-
trie fort intéressante locale et vraiment agri-
cole, la confection des balais.
Une petite quantité seulement des pani-
cules est, en efTet, emportée vers l'Ouest ou
le Nord par quelques fabricants de ces ré-
gions; la majorité de la production est utili-
sée dans le pays même, soit à domicile, soit
dans de petites fabriques dont les principales
(1) Voir Journal dAç/ricnltui'e pratique, n» 35 du
2 octobre 1919.
sont installées à Grisolles, Grenade et Mon-
tauban.
Cette production des balais a, en outre,
une répercussion, favorable aussi à la petite
industrie locale, c'est la fabrication des man-
ches. Les manches des balais sont faits en sa-
pin, trouvé sur place ou venu des Landes; ils
exigent, notons-le en passant, des arbres
sans nœuds.
La préparation des panicules pour la vente
23. — Pnniciiie de Soi'ijho à balai.
est un travail qui occupe les journées oi-
sives d'hiver, et l'arrachage de la gaine des
intlorescences, pour ne laisser que la tige et
le » balai », est un prétexte à réunions ami-
cales.
Cette culture donc ne peut guère être faite,
comme nous l'avons dit, que par les paysans
travaillant chez eux ou par les métayers aux
nombreuses familles, car elle exige une
main-d'œuvre considérable, non seulement
pour la préparation de la paille, mais pour
les soins d'entretien de la plante pendant sa
végétation. Binages fréquents et « piquages »,
buttages et surtout récolte en septembre ou
126
LES rÈCllEllS DE MuMRELIL. — 1. LES UHKJINES
octobre. 11 faut alors d'abord couper la tige
presqu'au ras du sol, puis la recouper en-
core au milieu, faisant deux parties, dont
l'une comporte la panicule et constituera la
récolte. Les autres ou manches sont placées
en travers des billons (par suite des buttages,
les champs finalement se trouvent cultivés
en billons), et forment des sortes de claies
sur lesquelles on dispose en petits tas les
inflorescences. Ces petits tas enfin sont re-
couverts des manches qui restent, et on ob-
tient ainsi des sortes de moyeltes autour des-
quelles et sous lesquelles l'air circule, per-
mettant un premier séchage de la récolte.
Avant les pluies, ces panicules sont ren-
trées pour je Ire ^battues à la machine et le
grain en est extrait.
Une fois battue, on procède à l'extraction
de la feuille engainante qui entoure la base
de l'infiorescence; on dispose ensuite les pa-
nicules debout le long de parois des greniers
ou des hangars, de façon à assurer une
bonne dessiccation et à éviter la moisissure.
On en fait enfin de petites gerbes de .50 ki-
logr. environ et la marchandise est prête à
partir. Les marchands locaux se déplacent
et vont dans les métairies faire leurs ofi'res
et leurs achats.
Il est malheureux que les familles proli-
fiques de l'Ouest ne soient pas à même de
pratiquer celle culture (mais le climat ne la
leur permet pas), car la main-d'œuvre abon-
dante dont elles disposent permellrait l'ex-
tension de cette production si rémunéra-
trice.
Ainsi le prix des 100 kilogr. de panicules
oscille cette année entre 125 et 135 fr. et
celui des 100 kilogr. de graine entre oO et
55. Or, 1 hectare de sorgho bien venu peut
rendre 1300 à 1600 kilogr. de graine et
1 200 à 1300 kilogr. de panicules. Le rende-
ment brut final peut donc osciller entre 2 000
et 3 000 fr. Une récolte de blé de 10 à 12 quin-
taux (belle récolle dans cette région!) ne
rendra que 950 fr. Evidemment, les frais de
culture du sorgho sont phis élevés que ceux
du blé, mais pour le paysan ou métayer, qui
cultive lui-même, celle question des frais est
sans importance, puisque c'est son temps et
celui de sa famille qu'il emploie.
.\u point de vue cuUural, bien que ce soit
un peu en dehors de notre sujet, nous note-
rons une simple particularité curieuse. La
pratique démontre que celle plante peut re-
venir plusieurs années de suite sur le même
terrain, deux et même trois ans ; fréquem-
ment même, la dernière année présente une
récolte supérieure aux autres. Dans leur
livre si documenté sur les cultures indus-
trielles, MM. llitierel de Saint-Maurice expli-
quent ce fait en disant que, » probablement,
la végétation herbacée, ralentie par un
moindre excès d'azote assimilable dans le
sol, donne en retour à la plante une maturité
plus hâtive, chose excellente pour la matu-
rité des cimes ».
Quoi qu'il en soit, le fait est là, et cette
culture est de celles qui peuvent être répé-
tées plusieurs années sur le même terrain.
Andbk Mercier des RocnETTES,
Ingénieur agronome.
LES PÊCHERS DE MONTREUIL
I. Les origines.
Les environs de Paris sont fertiles en sur-
prises pour l'agriculteur des provinces, peu
habitué à la concentration de cultures in-
tensives sur un étroit espace, et à des pro-
ductions dont l'immense marché de la capi-
tale explique seul la présence. Ce qui frappe
surtout, c'est le caractère presque industriel
de certains domaines consacrés à Ihorticul-
ture et à l'arboriculture. Les serres à lilas de
Vitry, les murs espaliers de Thomery, les
plantations de rosiers aux environs de Brie-
Comte-Robert ont causé bien des étonne-
ments.
La partie la plus curieuse sans doute de
cette campagne parisienne est le massif de
collines qui a pris le nom de Romainville,
bourg situé au point culminant, mais dont le
centre de population le plus considérable
est la très vaste ville de Montreuil, peuplée
de 43 000 habitants, laquelle d'ailleurs se
confond avec Vincennes et d'autres com-
munes en une cité énorme. .Montreuil est un
des foyers horticoles les plus intéressants de
la France entière, mais il a perdu son carac-
tère rural, c'est une grosse ville enveloppée
de jardins, les plus singuliers d'ailleurs que
l'on puisse voir.
Tout le pays oITre le même aspect, anciens
villages voués à la culture, envahis par l'in-
dustrie qui les a fait démesurément grandir,
mais s'obstinant à demeurer fidèles au tra-
vail du sol, tout en se spécialisant chacun
dans une production particulière, en utili-
sant le terrain jusque dans les parties sou-
LES PECHERS DE MONTREUIL. — I. LES URKjlNES
127
terraiaes. Ainsi Rosny-sous-Bois consai;re
les carrières de plâtre épuisées à la culture
des champignons de couche et à l'étiolement
de la barbe de capucin. Les collines aux
pentes douces, bien exposées, sont couvertes
de plantations d'arbres fruitiers. Jusqu'à
Noisy-le-Sec,ce ne sont que rangées d'arbres
à fruits disposés dans un ordre géométrique,
tenus bas, auxquelles on ne saurait donner
le nom de vergers, car rien ne rappelle
moins nos arbres ombrageant les pelouses.
C'est véritablement de la ■■ culture d'arbres »,
sur un sol bien nettoyé oii l'on obtient, outre
certains légumes, des fleurs pour la vente.
La zone fruitière comprend encore Fon-
tenay-sous-Bois et Bagnolel, puis Montreuil,
qui, en dépit de son surnom aux Pêches, ne
se confine pas exclusivement dans la plan-
tation du pécher. Ces coteaux fortunés, les
petits plateaux qu'ils supportent sont le ter-
rain idéal, me dit un horticulteur, « pour la
production des beaux calvilles, canadas,
doyennés du Comice, doyennés d'hiver, passe-
crassannes, et autres poires et pommes de
choix. » .\ côté des professionnels, il y a,
dans la région, de nombreux amateurs, ren-
tiers, retraités, anciens officiers, qui, ayant
suivi les cours de l'école du Luxembourg, en
appliquent les leçons dans leurs petits
domaines.
La route stratégique, qui relie les forts et
les batteries en courant au bord de la crêle
des collines, limite ce que l'on pourrait
appeler la zone des vergers libres. Dès qu'on
l'a dépassée, on pénètre dans le site le plus
extravagant que l'on puisse imaginer. Un
dédale en apparence inextricable de jardins
étroits, ayant de 3 à 4 mètres seulement en
largeur, séparés par des murs enduits de
plâtre, d'une blancheur éclalante quand ils
viennent d'être élevés ou recrépis à nouveau,
d'un gris sale quand le temps a passé. Des
ouvertures permettent de pénétrer d'un rec-
tangle à l'autre; l'ensemble de ces minus-
cules enclos dans un mur continu, avec
porte sur un chemin ou sur une sente, cons-
titue un domaine.
Ces murs sont tous des espaliers contre
lesquels sont appliqués des arbres fruitiers,
poiriers et pêchers, pêchers surtout. .Nous
sommes ici dans les fameuses cultures de la
pèche de Montreuil, gloire de l'horticulture
parisienne, une des gloires les moins discu-
tées de la France agricole.
La surface couverte par ces enclos est
immense; pentes douces, plateaux sont un
échiquier de ces cases blanches. L'impres-
sion causée par tous ces chaperons s'exhaus-
sant en gradins aux flancs de la colline, est
étrange. C'est par milliers que les murs, de
Fontenay sous-Bois à Rosny, Romainville et
Bagnolet, enveloppent ce qui était autrefois
la bourgade rurale de Montreuil.
Le développement de Montreuil et des
communes voisines, la création de quartiers
réguliers sur le plateau ont d'ailleurs res-
treint les surfaces occupées par les enclos à
pêchers, et la réduction continue. Sur bien
des murailles se montre l'écriteau offrant la
vente du terrain à des prix descendant par-
fois à 3 ou i fr. le mètre. La culture mon-
treuilloise fléchit donc. L'appàl d'une somme
en apparence considérable pour un petit
domaine séduit les uns, la concurrence des
pêches venues en vastes vergers de plein air,
sans murailles coûteuses, dans la vallée du
Ithône, en faisant une concurrence sérieuse
aux fruits de Montreuil, a découragé les
autres. Cependant, Montreuil et ses voisins
doivent encore leurs principale source de
bien-être aux pêchers, aux poiriers et, les
années où les fruits font défaut, aux cultures
de fleurs, de fraises, de primeurs obtenues
dans les cases exiguës.
Montreuil seul couvre de ses murs blancs
300 hectares. Les espaliers mis bout li bout
s'étendraient à (iOO kilomètres. Les com-
munes voisines possèdent 200 hectares de
pêcheraies : 70 à Bagnolel, iO à Fonlenay-
sous-Bois, 20 à Rosny, 13 à Romainville et
1 io dans les communes plus éloignées. Ce
sont les chiffres que M. Baltel a donnés dans
un de ses livres ; d'autres documents éva-
luent à 150 hectares seulemen' l'étendue des
pêcheraies à Montreuil. Il y a donc 1 000 ki-
lomètres de murs construits en mauvais ma-
tériaux et disposés pour le palissage à la
loque, dont je parlerai plus loin.
Ce dédale de petits enclos, de murs blancs
qui recouvrent tous les versants de l'espèce
de conque oii Montreuil s'est bâti, a joué un
rôledans l'histoire militaire. On dilqu'en 1814
l'armée russe qui attaqua I^aris hésita à
aborder cet échiquier, y supposant quelque
embuscade. Les pêcheraies de Montreuil
existaient en effet dès cette époque, depuis
bien longtemps même, puisqu'on fait remon-
ter au règne de Louis XIV les premières
plantations de pêchers par un ancien mous-
quetaire de la Reine, nommé Girardot.
Mais il y avait bien des années que Mon-
treuil produisait des fruits. Les traditions
locales rapportent des histoires parfois gau-
loises sur les cultivateurs du lieu, Fran-
çois l" et Diane de Poitiers y ont un rôle
comme il convient, il est même surprenant
liis
PORTES D'HABITATIONS lUKALES
qu'il ne 3oit pas question de Henri IV et de
Gabrielle d'Estrées.
Les fouilleurs d'archives prétendent avoir
découvert qu'en 1240 les juifs, qui vinrent
recevoir, de saint Louis, le Talmud rapporté
de Terre Sainte, implantèrent ù Montreuil la
culture du pécher. Si le fait est exact, il
n'enlève rien à la gloire de Girardot, qui
appliqua au pêcher la méthode des espaliers
et de la taille encore en usage aujourd'hui.
Girardot, comme tant d'autres officiers
d'origine médiocre, c'est-à-dire de petite
noblesse, était revenu de la guerre avec des
blessures et des dettes, sans obtenir de pen-
sion. Il trouva asile sur le territoire de Ba-
gnolet, à mi-chemin de Montreuil, dans un
domaine nommé Malassis. La région avait
déjà beaucoup de vergers où venaient s'ali-
menter les marchés de Paris. Girardot, qui
s'était lié d'amitié avec La Quintinie, à Ver-
sailles, et avait suivi avec intérêt les travaux
du Jardin du Uoi, appliqua à Malassis les
travaux du grand horticulteur. La nature du
sol, l'exposition, l'abondance du plâtre pour
la construction et le revêtement des espaliers
le mirent sur la voie de la culture ration-
nelle du pêcher. Il obtint des fruits d'une
grosseur el d'une saveur jusque-là incon-
nues.
La légende a embelli la découverte de Gi-
rardot. Tous les recueils d'anas racontent
que La Quintinie, voulant faire connaître au
roi les pêches de l'ancien mousquetaire, au-
rait organisé une mise en scène d'un carac-
tère mystérieux, en faisant envoyer au
Grand Condé, à Chantilly, un jour où il re-
cevait Louis XIV, un panier renfermant
douze pêches superbes, avec une suscrip-
tiou : Pour le dessert du Roi. Les convives se
seraient extasiés sur le volume et le goût
délicat des fruits. Et le Roi Soleil, à son re-
tour à Versailles, manda La Quintinie pour
lui reprocher de n'avoir pas obtenu de pro-
duits semblables alors qu'il disposait d'un
jardin pour lequel l'argent n'était pas épar-
gné. Le grand jardinier aurait fait le naïf.
accepté la semonce et trouvé le moyen
d'amener le roi à chasser près de Bagnolet
où, en traveisant le village, le souverain
aperçut ■Girardot, vêtu mi-partie en mous-
quetaire, mi-partie en paysan, entouré di-
ses sept fils portant des corbeilles de pêchei-.
Etonné — on le serait à moins — le mo-
narque demanda ce que cela voulait dire.
Girardot exposa sa requête et sollicita la
visite royale à ses espaliers. Louis XIV
accepta avec empressement, admira, goûta,
accorda à l'ancien suldat la pension à la-
quelle il avait droit, avec les arrérages de-
puis sa sortie du service. En se retirant, il
demanda à l'heureux arboriculteur de lui
apporter, chaque année, le 25 juillet, une
corbeille de pêches pour le dessert du /lui.
Jusqu'à sa mort, Girardot remplit scrupu-
leusement ce devoir, il se présentait accom-
pagné de ses fils. L'usage se perpétua dansl;»
famille jusqu'à la Révolution.
L'histoire est jolie, mais pourquoi tout c<
mystère? 11 est probable que La Quintinie
n'eut pas besoin de préparer une telle co-
médie, il lui aura suffi de présenter au gros
gourmand quêtait le Roi Soleil, lesf pêches
de Girardot pour obtenir que justice fut
rendue ù son ami.
Quoi qu'il en soit, Girardot, grâce à la fa-
veur royale, lit une belle fortune; peu à peu
son domaine s'accrut, il couvrit quatre ar-
pents, ce qui équivaut à moins de 1 hect. 1/2;
des murs divisaient la pécheraie en 72 com-
partiments, on l'appelait le damier. Si l'on
en croit les auteurs qui ont écrit sur ce sujet,
Girardot tirait chaque année 30 000 livres di-
ses pêches. Ses enfants continuèrent l'exploi-
tation et ses petits-enfaiils aussi. Le derniet
descendant mâle de cette famille mourut à
Villenionble en 1835, à l'âge de quatre-vingt-
quinze ans.
Voyons maintenant où en est la culture du
pêcher, après plus de deux siècles.
AUDOUIN-DUMAZET.
(La /ni jiroriiainemenl.)
PORTES D'HABITATIONS RURALES
Les portes extérieures des habitations doi-
vent toujours s'ouvrir de dehors en dedans;
elles sont larges de 0"'.80 à 0"".90 et hautes de
2". 20 environ.
On surmonte souvent la porte extérieure
d'une imposte haute d'environ 0".40; à la
place de celte disposition on peut vitrer le
panneau supérieur de la porte; dans ce cas,
un volet intérieur doit pouvoir y être adapté
la nuit. Une grille en fonte, plus ou moins
décorative, peut être placée en avant du vi-
trage de la porte, afin qu'on puisse remplacer
le volet intérieur par un rideau d'étofTe ; la
grille en fonte doit être d'un dessin assez
serré pour augmenter les difficultés d'ellrac-
tion, et la vitre intérieure doit être montée
PORTES D'HABITATIONS RURALES
à paumelles, pour
129
sur châssis tournant,
faciliter le nettoyage.
Les portes en deux parties superposées,
dont le bas reste le plus souvent fermé, sont
très judicieusement employées dansles cam-
pagnes (1).
Il est recommandable d'établir le niveau du
sol du rez-de-chaussée à une certaine hau-
teur au-dessus du sol extérieur (de U"'.30 à
0"'.65); un palier extérieur et quelques
marches permettent d'accéder à la maison.
Le palier, en pierres dures, non glissantes,
en briques dures jointoyées au ciment, ou en
ciment, doit avoir au moins une largeur di'
0'".80 et une longueur de, l°'.iiU. Lorsque ce
palier comporte des marches, l'ensemble
prend le nom de perron. Il convient de
donner 0".oO à O^.GOde giron à chaque mar-
che, et une disposition que nous recomman-
dons est de limiter les deux cijlés i!u perron
P ilig. 26^ par des murs m, de 0'".80 à 1 mètre
Fig. id. — Coupe en long d'un perron.
environ de hauteur, raccordés par un redan
«,un rampant r, ou c", rejoignant les bornes
6, ou b", plus ou moins liautes. En rentrant
des champs, on adosse au mur vi (garde-fou
ou parapet) une foule d'objets qui ne risquent
plus de salir l'intérieur de la maison. Le pa-
rapet m peut être remplacé par une balus-
trade en bois ou en fer.
L'axe du perron peut coïncider avec celui
de la porte d'entrée a (fig. 26), en donnant
au palier x une largeur égale à celle de la
porte c,plus O^^iO à 0'"..')0 de chaque côté du
(1) Ces portes sont analogues à celles indiquées
aux Logements des animaux. Première Partie, Ch. iv,
figure 19, sauf qu'elles s ouvrent en dedans de lo mai-
son.
tableau; c'est-à-dire que, pour une porte «
de O-^.OO de large, le perron r aurait l-^.yu
entre les murs m.
On peut également placer l'axe du perron
^^mm
Fig. -27. — Perron hUcrnl (vue en bout).
P' (lig. 27) perpendiculairement à celui de la
porte a' avec les mêmes murs m', ?•', et b';
cette disposition, que nous pouvons appeler
perron latéral, se rencontre dans beaucoup
Fig. 28. — Auvent.
d'habitations rurales; elle a l'inconvénient
de ne pas faciliter l'entrée avec des fardeaux,
mais elle a l'avantage de réduire l'emprise y'
de l'ouvrage en dehors de l'aplomb y de la
construction, et ne peut être adopté que
dans le cas d'une cour trop étroite devant la
maison. On supprime souvent le garde-fou
ou parapet, b' r' pour augmenter la largeur
des marches /'sans modifier l'aplomb y'.
130
l'OUTES DIIAIJITATIO.NS' lU IlALtS
mais l'escalier devient dangereux, surtout
pour les enfants.
Souvent le perron est très élevé au-dessus
du sol et couvre l'entrée du sous-sol ou de
la cave.
La porte d'entrée est généralement exposée
au Sud-Est; il est bon de la proléger du
soleil et des pluies d'orages, ainsi que le
palier P (fig. 28;, par un auvent A (1), désigné
au moyen-âge sous le nom d'agiie ; dans beau-
coup de régions (Cûte-d'Or, Midi, etc.), cet
auvent, très avancé, sert à accrocher des ré-
coltes qu'il s'agit de sécher. L'auvent A
(fig. 28), est établi au-dessus de la porte n sur
une charpente dont la plus simple comprend
l'arbalétrier a et l'entrait e scellés dans le mur,
et une contre fiche /reposant sur un corbeau c.
Le mieux est de souleilir la couverture de
l'auvent par des piliers {porche) ou par des
poteaux afin de constituer une véranda v
(fig. 29) limitée par un mur ou une balus-
Jjmit
Fig. 29. — (
oiipe verlicale d'une véranda.
trade b dont la main-courante est à 0".80 au-
dessus du palier x conduisant à la porte e.
En plan, la plus petite véranda v (fig. 30)
peut être longue de 2 mètres (parallèlemenl
au mur m et à la porte d'entrée p), et large
de 1°.30 ; on y accède par les marches cen-
trales a, ou par des marches latérales d'un
seul côté, b ou c, ou des deux côtés i et c, el ,
dans ce cas, le devant n n' est fermé par une
(1) JNous ne parloiis pas ici des marq^iises et des
auvents étriqués dont on alluble beaucouji de pavil-
lons et de maisons de campagne, sans autre utilité
qu'une soi-disant décoration extérieure d'un goùl
assez douteux.
balustrade, en avant de laquelle on peut
disposer un massifd'arbustes et de Heurs. On a
tout intérêt à augmenter les dimensions de ces
vérandas, jouant alors très utilement le rôle
d'une pièce extérieure. Ces vérandas sont
d'une très grande utilité dans les. habitations
coloniales(2).Danslesbeaux logis, la véranda,
dont les côtés sont garnis de vitrages, cons-
titue la galerie vitrée ou le jardin d'hiver.
Beaucoup d'Habitations rurales d'Angleterre
ont une pergola (fig. 31 qui remplace la
Fi-. 30.
l'kin d'uni' vi'r:incla.
véranda; on garnit la pergola de jjlantes
grimpantes à larges feuilles, à feuillage
abondant et à feuilles persistantes, dont le
choix, qui n'est pas de notre compétence, doit
cire lixé par le climat et l'exposition (Lierre,
Vigne vierge, Clématite. Rosiers grim-
pants, etc. .
11 est bon que la porte e.\térieure ne com-
munique pas directement avec la pièce prin-
cipale du logis, mais avec une sorte de vesti-
bule d'au moins l''\50 de côté, comme on le
voit en a dans le plan de la figure 32 (3). On
a intérêt à donner à ce vestibule les plus
grandes dimensions possibles, afin qu'il
puisse remplir le rôle des pronaos des mai-
sons et des temples de la Grèce : en rentrant
des champs, on dépose dans ce vestibule les
outils et les ustensiles pleins de terre, les
vêtements souvent mouillés el toujours
sales, etc.. de sorte qu'on contribue ainsi à
la propreté de la pièce principale /; (fig. 32)
de l'habitation, à la grande salisfacLion de la
maîtresse du logis.
Le vestibule n, agrandi, joue le rôle d'an-
tichambre dans les habitations |imporlanles;
il contient souvent l'escalier conduisant aux
(2) Gétiie Rural appliqué aux Colonies, Première
Partie, Constructions .
(3) a vestibule (1 m. 50 X I^.oO) ; 6,chambre(6°' X*""';
/■, four; c, laverie (2nj X l^.SO;: rf, cellier (a"» X i^-SO);
e. bûcher (2"". .50 X 2". 30).
PORTES D'IlABITATIiiNS RURALES
i:îi
étages et, quelquefois, celui desservant le
sous-sol ou la cave.
Ces diverses amélioralions de détail ne
sont pas superflues ou inutiles; si les frais
qu'elles occasionnent sont avancés
par le propriétaire, c'est, en défuii-
live, à son profit: il trouvera plus
facilement preneur et, comme la
femme reste souvent au logis, elle
décidera toujours son mari à pren-
dre la ferme, même à un prix un
peu plus élevé que celui pratiqué
dans le voisinage, parce qu'elle sera
séduite par la maison d'habitation.
*
Les 'portes intérieures ont géné-
ralement 0"'.70 à 0"". HO de large et
2 mètres à 2"'.!20 de haut; elles sont,
de préférence, à Irois panneaux.
Pour être dans de belles propor-
tions, une porte à simple battant
doit avoir une hauteur de 2 fois à
2.2 fois plus grande que sa largeur;
mais, par suite de cette dernière
dimension, on est souvent obligé de
porter la hauteur à 2.5 ou 2.8 fois
la largeur.
Les portes de dégagements, le plus
étroites peuvent n'avoir que O^.oO
de largeur et l'^."5 de hauteur.
Les belles portes des pièces de ré-
ception, à deux battants, sont larges
de 1».20 à 1"'. iO et hautes de 2°". 40
à 2". 80.
faces a et l> (fig. IV.i) dans tous les projets,
afin qu'il y ait toujours possibilité de placer
dans les pièces A e\. B le mobilier indispen-
sable suivant la destination des chambres.
Fiu
;■!. — Pergola le long d'une li.ibiLilion.
En plan horizontal, une porte exige une
surface de plancher nécissaire à son déve-
loppement, représentant un quart de cercle
a (fig. 33) s'il s'agit d'une porte d'angle de
pièce .4, battant coniri' im mnr ou une cloi-
Fig. 32. — Plan d'une liabilalimi avee veslibule.
(iTliolle P. 005 par mOtrc).
son n, ou de près d'un d^mi-cercle /> lorsque
la porte est ouverte dans le milieu d'une
paroi c c'. Il faut tenir compte de ces sur-
Nous avons eu l'occasion de donner un
exemple d'une semblable étude ralion-
J5
WWMWifl
C '
'■C
I-'ig. ";;. — Plan du dcveloppemenl des portes.
nelle (1) sur une petite habitation rurale,
étude publiée il y a quelques années dans le
Journal- d' Agriculture pratique, avec une
planche coloriée,
La même observation peut d'ailleurs 'être
présentée à propos des fenêtres.
Max RmGELMANN.
(i; Aiant-projet d'une petite Habitation rurale à tjon
■marché, 2' éilitinn
132
PARTIE OFFICIELLE
PARTIE OFFICIELLE
Décret du 31 janvier 1919
relatif aux transports par chemins de fer.
Art. 1". — L'article 2 du décret du Jb oc-
tobre 1919 pst complété par l'alinéa ci-après :
« 3° Les transports, suivant programmes éta-
blis parle ministère de l'Agriculture, des entrais,
produits anliparasitaires, des graines et tuber-
cules de semence destinés, soit à des associa-
tions, Sociétés ou Syndicats agricoles, soit à des
agriculteurs.
« Les conditions dans lesquelles il sera justi-
fié de cette destination seront déterminées
d'accord par le ministre de l'Agriculture et le
ministre des Travaux publics. )>
Art. 2. — Le ministre des Travaux publics est
chargé de l'exécution du présent décret, qui
sera publié au Journal Officiel de la Hépublique
française et inséré au Bulletin des lois.
Circulaire aux préfets
pour l'application de ce décret.
Paris, le 31 janvier 1920.
L'article 2 du décret du lo octobre 1919, relatif
à un régime provisoire d'exploitation des
grands réseaux, comportait les dispositions sui-
vantes :
« Art. 2. — Les grands réseaux devront exé-
cuter par priorité de préférence à tous autres :
« i" Les transports destinés à la leconstilutioii
des régions libérées, suivant les programmes
arrêtés par le ministère des Régions libérées;
« 2° Les transports en petite vitesse, par va-
gons complets, suivant les programmes arrêtés
par les ministères du Ravitaillement et de la
Reconstitution industrielle, concernant l'appro-
visionnement eu combustibles et le ravitaille-
ment de rensenible du territoire. ■■
Cet article est complété ainsi qu'il suit par un
décret en date du 3) janvier 1920 :
« 3° Les transports, suivant programmes
établis par le ministère de l'Agriculture, des
engrais, produits antiparasitaires, des graines
et tubercules de semence destinés soit à des
associations, Sociétés ou Syndicats agricoles, soit
à des agriculteurs.
« Les conditions dans lesquelles il sera jus-
tifié de celte destination seront déterminées
d'accord par le ministre de l'Agriculture et le
ministre des Travaux publics. »
Pour tenir compte des remarques formulées
par le Conseil d'Etat en ce qui concerne l'appli-
cation de ces dispositions, les mesures ci-après
ont été arrêtées de concert entre les départe-
ments de l'Agriculture et des Travaux publics et
devront être, par vos soins, portées à la connais-
sance des intéressés :
i° Seront seuls compris dans les programmes
de transport en petite vitesse par priorité éta-
blis par le ministère de l'Agriculture, les engrais,
produits anliparasitaires (anticryptogamiques,
insecticides agricoles , graines et tubercules de
semence, devant être expédiés directement sur
la région de consommation, des usines de fabri-
cation ou des magasins dans lesquels ces mar-
chandises sont entreposées, soit à des associa-
tions, Sociétés ou Syndicats agricoles, ou à des
agriculteurs isolés ou groupés, soit à des négo-
ciants agissant pour le compte de ceux-ci.
2" Les demandes d'inscription sur les pro-
grammes visés ci-dessus seront adressées, par
les expéditeurs, en ce qui concerne les engrais
et antiparasitaires, au ministère de l'Agricul-
ture : Office central des produits chimiques agri-
coles, 42 bis, rue de Bourgogne, Paris-VII'', et,
en ce qui concerne les graines et tubercules de
semence, au ministère de l'Agriculture : Office
de renseignements agricoles, 78, rue de Yareiine,
Paris-T"".
3° Par le seul fait de leur demande d'inscrip-
tion, les expéditeurs s'engagent à fournir, à
l'administration de l'Agriculluie, tous rensei-
gnements utiles pour lui permettre de contrôler
efficacement les conditions dans lesquelles les
transports auront été effectués et notamment la
qualité réelle du destinataire de la marchandise.
Si l'administration de l'Agriculture estime que
l'expéditeur a fait de fausses déclarations, ou ne
s'est pas conformé à l'engagement susrisé, elle
pourra refuser l'inscr-iption à son programme du
transport demandé, tant que les justifications
nécessaires ne lui auront pas été fournies.
4' Enfin, il est précisé que l'inscription au
programme ne dispense pas l'expéditeur de for-
muler une demande régulière de matériel à la
gare de départ, dans les limites prévues audit
programme.
Le minilitre des Travaux publics,
Yves le Trocquek.
Le ministre de l'Agriculture,
.1.-11. Ricard.
Décret du 3 février 1919 relatif au régime des
céréales récoltées en 1919. de la farine et
du pain.
Ch,\pitiie 1''. — Régime des céiéales panifiables.
Art. 1°"'. — Les céréales indigènes récoltées
en 1919 continueront d'être achetées à la cul-
ture en conformité des décrets des 13 sep-
tembre 1918, 1 "'juillet et 2fi août 1019 aux prix
rappelés ci-après :
Blé, 73 fr. les 100 kilogr.
Méteil, GOfr. les 100 kilogr.
Seigle, 53 fr. les 100 kilogr.
Arl. 2. — A partir du i"' mars 1920, les cé-
réales mentionnées à l'article 1" seront cédées
aux meuniers par le ravitaillement, pour être
mises en mouture, les 100 kilogr. nets et nus.
rendus gare destinataire, aux prix suivants :
Blé, 70 fr. les 100 kilogr.
PAUTIE OKFICIELLK
13:i
Méteil, 74 fr les 100 kilogr.
Seigle, 71 fr. 50 les 100 kflogr.
Les frais de transport de la culture au moulin
continueront à être remboursés aux ayants droit
par les bureaux permanents des céréales confor-
mément à la réglementation en vii,'ueur.
Art. 3. — A partir de la même date, les cé-
ri'ales exotiques seront cédées par les services
du ravitaillement, les ii)0 kilogr. nets et nus,
rendus gare destinataire, aux prix suivants :
Blé, 76 fr. les 100 kilogr.
Seigle, 71 fr. 80 les 100 kilogr.
Maïs, 7o fr. les 100 kilogr.
CHAPrrRE II. — RéçjiDie de la farine et du son.
Art. 4. — Les farines de blé et de céréales
secondaires pauifiables doivent être extraites
aux taux suivants :
Pour 100 kilogr. d:' blé brut, 80 kilogr. de
farine.
Pour 100 kilogr. de seigle brut, 70 kilogr. de
farine.
Pour 100 kilogr. de méteil brut, 7o kilogr. de
farine.
Pour 100 kilogr. de mais brut, 80 kilogr. de
farine.
Ces taux s'entendent de denrées de qualité
saine, loyale et marchande; ils peuvent être mo-
difiés suivant la qualité des denrées mises en
mouture sur des instructions du bureau perma-
nent des céréales.
La farine provenant des céréales secondaires
panilïables sera mélangée à la farine de froment
dans la proportion indiquée jiar le bureau pei-
manent, en conformité des instructions du sous-
secrétaire d'Etat du ravitaillement.
Art. 5. — Il est interdit aux meuniers de
vendre les farines ci-dessus indiquées pour un
usage autre que la panification, à moins d'une
autorisation spéciale du bureau permanent et à
charge de se conformer aux conditions iixées
par le sous-secrétaire d'Etat du ravitaillement.
Toutefois, continue à être autorisée la vente au
détail des farines par les boulangers pour la
consommation ménagère dans les conditions
fixées par l'article 40 du décret du 30 novembre
1917 etpar l'article 3, paragraphe 2, du décret du
2! mars 1918.
Ces farines ne pounont être cédées à partir
du 1"'' mars 1920 à un prix supérieur à 1 fr. 50
par kilogr. logé.
Art. 6. — Il est interdit, à partir du 20 février
prochain, de fabriquer, vendre ou mettre en
vente, sous quelque forme que ce soit, de la
pâtisserie fraîche fabriquée avec de la farine de
froment pure ou mélangée.
Art. 7. — Tout manquant de farine constaté
parles agents du ravitaillement soit au moulin,
soit en boulangerie, indépendamment des sanc-
tions prévues par la réglementation en vigueur,
continuera à donner lieu au remboursement à
l'Etat du prix de revient de la denrée. Ce rem-
boursement sera poursuivi par les soins du bu-
reau permanent des céréales.
Arl. S. — A |:iartir du l" mars I92(i, le prix de
la farine entière de blé-froment, pure ou mé-
langée avec les succédanés [laniliablus, et quelle
que soit la proportion du mélange, ne pourra
dépasser 93 fr. les 100 kilogr. nets et nus, prix
au moulin. Ce prix est apjdicable à toutes les
farines de succédanés paniliables.
A défaut d'approvisionnement par les moulins
du département, le bureau permanent des cé-
réales met à la disposition des boulangers, au
même prix que ci-dessus les 100 kilogr. nets
et nus, rendus gare de répartition dans le dépar-
tement, le complément de farine nécessaire à la
fabrication du pain, pour ce département.
Art. 9. — A partir du 1" mars 1920, les sons
ne [leuvent être mis en vente ou vendus à un
prix supérieur à 48 fr. les 100 kilogr. nets et
nus, prix au moulin. A ce prix, s'ajoutent les
sommes fixées pour rémunération et autres frais
par les instructions en vigueur.
Ch.\pitre m. — Régime du pain.
Art. 10. — Dans chaque département, le taux
que ne peut dépasser la taxe du pain, arrêtée
par le maire, est fixé par le préfet en tenant
compte des prix de farine établis par l'article S
ci-dessus, des dépenses pour le transport de la
farine jusqu'en boulangerie, ainsi que des frais
habituels de panification.
Art. 11. — En vue d'atténuer, en faveur des
j catégories de consommateurs énumérées à l'ar-
j ticle suivant, les conséquences de l'augmenta-
I tion du prix du pain résultant des dispositions
[ du présent décret, il sera fixé, pour la durée
! d'application de ce décret et pour l'ensemble des
I départements, une somme à prélever sur le
; compte spécial du ravitaillement.
Cette somme sera répartie entre les départe-
I ments et, dans chaque département, entre les
j communes, en tenant compte du nombre de
] consommateurs appelés à bénéficier de la ré-
' duction du prix du pain. Dans chaque com-
mune, des bons de pain quotidiens de 400 gr.
à prix réduit seront distribués à ces consomma-
teurs sur la base du prix du 1" février 1920.
L'n décret, pris sur la proposition des mi-
nistres des Finances, du Commerce et de l'In-
dustrie et de l'Intérieur, déierminera le mon-
tant de la somme à répartir ainsi que la part
attribuée à chaque département; en outre, il
prescrira toutes les mesures d'exécution du pré-
sent article.
Art. 12. — >'e pourront bénéùcier de la ré-
duction du prix du pain que les consommateurs
appartenant aux catégories ci-après désignées et
qui en feront la demande :
1" Chefs de famille ayant à leur charge au
moins trois enfants, pour chaque enfant âgé de
seize ans au plus ;
2° Veuves ayant au moins deux enfants à leur
charge, pour chaque enfant âgé de seize ans au
plus ;
3° Réformés de guerre avec pension dont fin
validité constatée est de oO O'O au minimum;
134
PAKTIE (IKFICIELI.I-;
4° Vieillards infirmes et incurables, bénéfi-
ciaires de la loi du lijuillet 1905.
Chapitre IV. — Mesures transitoires et sanclivns.
Art. 13. — Dans chaque département, le pré-
fet donnera les instructions nécessaires pour
que l'inventaire des quantités de céréales et dos
larines visées au présent décret soit rigoureuse-
ment arrêté dans les meuneries, boulangeries et
magasins, le 29 février au soir. Les résultats de
cet inventaire seront transrais par les intéressés
au bureau permanent, qui ordonnera toutes vé-
rifications et mesures de contrôle utiles.
A partir du l" mars 1920, tous les grains et
farines seront facturés au.x pri.x fixés par le pré-
sent décret.
Art. 14. — Outre l'interdiclion prononcée par
l'article 2 de la loi du 25 avril 1916, d'employer
du froment, de la farine ou du pain pour l'ali-
mentation du bétail ou des chevaux, ânes et
mulets, est maintenue l'interdiction d'utiliser
pour l'alimentation de tous autres animaux :
a) Le froment en grains propre à la mouture,
qu'il soit pur ou mélangé à d'autres céréales;
b) La farine de froment, propre à la panifica-
tion, ainsi que la farine de succ'danés, dont le
mélange esl autorisé pour la fabrication du pain ;
c) Le pain propre à la consommation humaine,
fabriqué avec de la farine de froment, mélangée
ou non avec des farines de succédanés.
Art. 15. — Outre l'interdiction prononcée par
l'article 3 de la loi du 8 avril 1917 d'employer le
froment pour la distillerie, est maintenue Fin
terdiction d'utiliser pour la fabrication de l'alcoo
les céréales servant à la fabrication du pain
ainsi que l'avoine.
Art. 16. — Seront punies conformément aux
prescriptions de la loi du 10 février 1918 les in-
fractions aux dispositions du présent décret.
Seront punis des mêmes peines ceux qui tra-
fiqueront des bons prévus à l'article 11 ci-dessus.
Art. 17. — Sont abrogées toutes dispositions
contraires au présent décret.
Décret du 3 février 1919 relatif à l'élection des
délégués des Sociétés et Syndicats agricoles
aux Chambres d'Agriculture.
Art. l"' . — Les délégués des Sociétés et Syn-
dicats agricoles aux Chambres d'Agriculture sont
élus conformément aux dispositions ci-après :
Le collège électoral appelé à élire les délégués
desdils Sociétés et Syndicats agricoles est com-
posé, pour chaque arrondissement, des Sociétés
et Syndicats agricoles qui, étant constitués de-
puis dix ans et percevant des cotisations de
leurs membres, ont leur siège dans l'arrondis-
sement, et des Sociétés et Syndicats agricoles
qui, ayant leur siège hors de l'arrondissement,
ont établi dans cet arrondissement une ou plu-
sieurs sections de leur Société ou Syndicat.
Art. 2. — Le collège électoral est convoqué par
arrêté du préfet, qui fixe l'heure et la date des
élections prévues à l'article précédent. Ces élec-
tions ont lieu un dimanche ou jour férié à la
préfecture pour l'arrondissement du chef-lieu
du département et à la sous-préfecture pour les
autres arrondissements.
L'arrêté du préfet est rendu public dans
toutes les communes par voie d'affiches aux
lieux accoutumés. Les maires avisent immédia-
tement le préfet de la date à partir de laquelle
l'affichage a lieu dans leur commune.
Art. 3. — Pour participer à l'élection des
délégués aux Chambres d'agriculture, les Socié-
tés et Syndicats agricoles visés à l'article 6, § 2,
de la loi, doivent être inscrits sur des listes qui
seront dressées comme il suit :
Les Sociétés et Syndicats susvisés sont tenus,
par une déclaration faite dans le délai de dix
jours, à partir de l'aflichage de l'arrêté men-
tionné à l'article 2, de manifester leur intention
de prendre part aux opérations électorales.
La déclaration indique en outie la date de la
fondation de la Société ou Syndicat, le nombre
des sociétaires et la composition du bureau.
Elle est appuyée du texte des statuts, et de l'ex-
trait des comptes des dix dernières années com-
prenant le montant des cotisations effective-
ment periues.
Cette déclaration est adressée par Je président
au préfet pour l'arrondissement du chef-lieu du
département et au sous-préfet pour les autres.
Art. 4. — A l'expiration du délai fixé à l'article
précédent, le préfet ou le sous-préfet, selon
l'arrondissement, dresse provisoirement la liste
des Sociétés ou Syndicats agricoles appelés à
prendre part à l'élection et fixe le nombre de
représentants que chaque Société et Syndicat
aura à désigner sur les bases fixées à l'article ci-
après.
Cette liste reste déposée à la préfecture ou
sous-préfecture, selon le cas, et les présidents
sont avisés de ce dépôt.
Le département de la Seine est divisé en trois
collèges, correspondant respectivement ;\ la
ville de Paris et aux arrondissements de Sceaux
et de Saint-Denis.
Art. T). — Des réclamations contre l'établis-
sement de la liste peuvent être formées par les
Sociétés et Syndicats .intéressés ou par [leurs
membres dans les cinq jours de la notification
du dépôt de la liste.
Ces réclamations sont adressées au préfet.
Dans le délai de quinze jours, elles sont jugées
par une Commission présidée par le vice-prési-
dent du Conseil de préfecture, lequel est assisté
du directeur des Services agricoles du départe-
ment ou d'un professeur d'Agriculture chargé
de le suppléer en cas d'empêchement et d'un
président désigné par le sort d'une des Sociétés
ou Syndicats agricoles visés à l'article 6, para-
graphe 2, de la loi et ayant leur siège dans le
département. Seront récusés de plein droit les
présidents des Sociétés ou des Syndicats agri-
coles dont le droit électoral aurait été contesté
dans les conditions ci-dessus prévues.
Dans le département de la Seine, cette Com-
mission est présidée par un conseiller de préfec-
LES CAMOMILLES DES MOlSSC'xNS
133
ture désigné par le président du Conseil de pré-
fecture et composée, en outre, du directeur des
Services agricoles ou de son suppléant, et, dans
les conditions indiquées au paragraphe précé-
dent, d'un président de Société ou Syndicat
agricole.
Les décisions de la Commission sont notiliées
aussitôt au préfet, qui en avise les intéressés.
Elles ne sont pas susceptibles d'appel.
Art. 6. — Au vu de ces décisions et à l'expi-
ration du délai de quinzaine sus-menlionné, le
préfet clôt délinitivement la liste des Sociétés et
Syndicats agricoles appelés à prendre part à
l'élection et les invite à procéder à la désigna-
tion de leurs représentants.
Ces Sociétés et Syndicats exercent leur droit
électoral au moyen d'un représentant par
100 membres cotisants par arrondissement, de
deux représentants par 200 membres et ainsi de
suite, toute fraction de centaine comptant pour
une centaine. Au-dessus de 1 000 membres coti-
sants par arrondissement, le nombre de dix re-
présentants est augmenté d'une unité par
500 membres.
Ces représentants sont désignés par le bureau
de chaque Société et Syndicat dans les huit
jours qui suivent l'avis du préfet.
Il peut être procédé le même jour et dans les
mêmes formes à la désignation d'un suppléant
quand le nombre des représentants est de 1 à 3,
et de deux suppléants quand le nombre desdits
représentants dépasse 3.
Aussitôt que ces désignations sont faites, le
président les porte à la connaissance du préfet
eu du sous-préfet, suivant le cas, en lui trans-
mettant le procès-verbal de la séance du bureau
qui les constate, ledit procès-veibal mention-
nant les nom, prénoms, profession et résidence
des représentants désignés.
La liste desdits représentants est affichée,
selon le cas, à la préfecture ou à la sous-préfec-
ture.
Art. 7. — Au reçu des documents produits en
exécution de l'article précédent et après avoir
vérifié la régularité des opérations qui y sont re-
latées, le préfet ou le sous-préfet, suivant le cas,
établit la liste générale, par Société ou Syndicat
agricole, des représentants désignés pour prendre
part à l'élection dans l'arrondissement.
Sur lettre de convocation du préfet ou du
sous-préfe!, lesdits représentants se réunissent
aux jour, heure et lieu fixés pour l'éleilion, elle
préfet ou le sous préfet, suivant le cas, fait pro-
céder, par eux, à la nomination d'un bureau qui
est composé d'un président et de deux asses-
seurs, et qui peut choisir un secrétaire pris en
dehors des représentants des Sociétés ou Syndi-
cats.
Art. S. — Le bureau ainsi constitué préside
aux opérations du scrutin. Il statue sur toutes
les difficultés et contestations qui peuvent s'éle-
ver au cours de l'élection.
Les résultats du scrutin sont lecenst.s par le
bureau et proclamés par le président.
L'élection a lieu à la majorité relative des suf-
frages exprimés.
Si plusieurs candidats obtiennent le même
nombre de voix, l'éleclionest acquise au plus âgé.
Les résultats de l'élection sont immédiate-
ment affichés, selon le cas, à la porte de la pré-
fecture ou de la sous-préfecture.
,lr(, 9, — Le.s réclamations relatives aux opé-
rations électorales sont immédiatement [consi-
gnées dans les procès-verbaux desdites opéra-
rations ou adressées dans les quarante-huit
heures de l'élection au ministre de l'Agriculture.
Le ministre de l'Agriculture statue, sauf re-
cours au Conseil d'Etat, sa décision étant exécu-
toire par provision ; le recours ne peut être
formé que dans un délai de dix jours à partir de
la notification de ladite décision.
Faute par le ministre d'avoir statué dans le
délai de quinze jours, la réclamation est consi-
dérée comme rejetée et peut être portée devant
le Conseil d'Etat.
Dans l'un et l'autre cas, il est statué par la
section spéciale du contentieux dans les condi-
tions ordinaires.
LES CAMOMILLES DES MOISSONS
Parmi les plantes encombrantes qui nui-
sent d'une façon notable aux céréales dans
certaines régions, le genre Camomille {An-
thémis, Matricaria) a passé trop inaperçu des
cultivateurs. Leur lloraison ne débute c[u'en
juin ou juillet; pour celte cause, sans doute,
per,sonne n'y prête une allenlion sérieuse. Or
une plante a le lemps de puiser en terre les
sucs nourriciers du sol jusqu'à sa floraison;
si elle est hétéroclite, parasite et gourmande,
elle a le temps de voler aux sujets cultivés
les principes fécondants, la nourriture que
les engrais ont déposée dans le sol et que les
cultures ont préparée. C'est le cas des Camo-
milles spontanées. D'après ces données uni-
versellement admises, on reconnaîtra que
leur multiplication est certainement nuisible
à nos céréales, et que plusieurs d'entre elles
peuvent devenir des facteurs négatifs de ren-
dement.
Quatre espèces se rencontrent dans les
moissons : La Camomille mixte Anthémis
mixta), la Camomille fétide [Anihemis Co-
lula), la Malricaire camomille [Malricaria ca-
momilla), la Malricaire inodore [.Malricaria
inodora). La première est très commune, sur-
tout en Sologne, el la plus encombrante des
quatre. La deuxième,/!. Cotula,a plus de lo-
calilés que sa congénère, mais ces localités
sont moins étendues. La troisième, la Mairi-
136
ACADEMIE D'AGKICULÏUKE UE FRANCE
caire camomille, est plus rare, en Sologne no-
tamment, elle est aussi très envahissante. La
quatrième se cantonne dans les vallées hu-
mides des fleuves et des rivières; c'est la
moins dangereuse. Je viserai principalement
les deux premières dans cet article, car j'ai
eu l'occasion de les étudier dans un grand
nombre de leurs stations et de les suivre
dans les phases de leur végétation.
Camomille mixte [Anthcnûs mixta L.). —
Elle a une racine fibreuse, légèrement tra-
çante et à fibrilles très nombreuses. Les
tiges atteignent A à 0 décimètres, elles
sont étalées sur le sol des friches et par-
liiut ailleurs oii il n'y a pas encombrement
provenant soit de la fréquence des pieds,
soit du voisinage de plantes étrangères, cé-
réales ou plantes spontanées. Resserrées au
temps de leur croissance, ces liges se redres-
sent assez nettement; elles sont rameuses,
divariquées. La ramification commence entre
l.j et 20 centimètrs au-dessus de terre, elle
se poursuit presque jusqu'au bout de la tige.
La longueur des ramules varie entre 5 à
15 centimètres; elle est généralement en pro-
portion inverse de la hauteur des tiges.
Ouand plusieurs brins partent des collets de
la racine, leur écart est, de 3 à 4 décimètres
Chaque tige émet en moyenne 3.5 à iO fleurs
dans le cycle ininterrompu de la floraison.
Les graines obtuses et lisses sont au nombre
d'une centaine dans les réceptacles les plus
fournis. Les feuilles un peu glaucescentes,
ciliées ou bipinnatifides, ont leurs segments
étroits.
La {Camomille mixte se multiplie ^tous les
ans en maintes localités dans les moissons,
au point de former un tapis épais de verdure
de 15 à 25 centimètres sur une superficie de
10 à 13 ares. Klle parvient à étouffer les
plantes spontanées moins pourvues qu'elle au
point de vue des chances de développement.
D'après les constatations que j'ai faites il y
a quelques années, j'ai acquis la certitude
que les froments et les seigles ont subi des
pertes de rendement allant d'un à deux
dixièmes. Dans les carrés envahis le tallage
était imparfait, les liges moins hautes et les
épis plus courts que dans les épis indemnes.
Suivant les années, les orges et avoines d'hi-
ver ont eu des pertes allant du quart au
sixième du produit; les proportions ont été
plus faibles dans les avoines et orges de
printemps. L'ensemble des petites céréaJes
souffre, en général, beaucoup plus de l'enva-
hissement de la Camomille mixte. J'ai ren-
contré des carrés de .5 à 20 mètres complète-
ment stérilisés; rares étaient les épis ou les
panicules émergeant des tapis de verdure de
la plante. Si les semaines qui suivent la
moisson sont un tantinet humides, les pieds
repoussent ; de nouveaux rameaux florifères
arrivent à fructifier, et des milliers de grai-
nes tombent sur le sol. Aussi qu'en résulte-
t-il? Si après un blé ou un seigle on sème de
l'orge ou de l'avoine, ou si l'on recommence
la même céréale (ce que pratiquent impru-
demment certains petits cultivateurs;, la Ca-
momille reparaît plus nombreuse, ses pieds
sont plus denses, et déterminent les inva-
sions funestes que nous avons relatées plus
haut. Elle se perpétue également par les fri-
ches et dans les friches; elle domine sur de
grandes surfaces la première année, mais
son aire de végétation diminue sensiblement
la seconde année, car elle aime les cultures.
Pendact ce laps de temps elle fructifie à son
aise, peu contrariée par les bovidés qui la
délaissent, peu recherchée par les moulons
et les chèvres qui l'éboutent capricieusement.
Les fermiers ne trouvent pas, avec raison.
la Camomille mixte propre à donner qualité
à leurs empaillements, alors ils la trient
quand elle est trop répandue et laissent les
pieds coupés en tas sur le champ, souvent
en autant de petits tas qu'ils ont nettoyé de
javelées ou parties de l'andain. Un certain
nombre de fleurs sont alors fructifiées et les
graines se disséminent dans le champ; si le
vent un peu fort soulève ces tas, ils vont do-
ter les champs voisins de leurs akènes
mi'ires.
(.4 suivre.) E. Noffray.
ACADÉaiIE D'AGRICULTURE DE FRANCE
Séance du 28 janvier 1920. — Présidence
de M. Viger.
Félicitations à M. Marchai.
M. le Secrétuire perpétuel annonce que M. Paul
Marchai a été élu récemment membre de l'Aca-
démia dei Lincei à Rome et Je l'Académie des
Sciences de Belgique.
M. le Président se fait l'interprète de l'Acadé-
mie pour adresser à M. Marcbal ses cordiales
félicitations.
Evolution des industries
qui transforment les produits agricoles.
.M. Lindet fait hommage à l'Académie d'un
ouvrage qu'il vient de publier et qui, en réali! '.
ACADÉMIE D'AGRICULTUKK DE FKANCE
•137
est une introthiction au cours de technologie
qu'il professe à l'Institut national agronomique;
cet ouvraf^e a pour titre : Evolution des industries
qui transforment les produits agricoles. M. Lindet
y étudie, dans une suite Je monographies, les
diverses industries agricoles, passe en revue
l'évolution de ces industries au point de vue
historique, économique et technique.
De toutes ces monographies se détache une
même idée, que l'industrie agricole obéit aux
mêmes besoins que l'industrie métallurgique et
mécanique, la filature et le tissage, la fabrication
des produits chimiques, etc., à savoir que, pour
diminuer les frais généraux, pour pouvoir réunir
des capitaux, pour profiter des avantages offerts
par l'organisation scientifique du travail et par
l'application du contrôle industriel, il est néces-
saire que les usines augmentent la quantité de
marchandises traitées journellement, concen-
trent leur travail.
Aux moulins locaux d'une à six paires de
meules, se sont substitués des moulins à cy-
lindres, broyant journellement 300 à 600 quin-
taux de blé; les grandes sociétés de ramassage
du Jait, les coopératives beurrières, les froma-
geries produisant par jour 3 000 caniemberls et
plus, remplacent la petite laiterie à laquelle la
fermière apportait ses soins. Le Midi se couvre
de grands celliers, de coopératives viticoles ;
les sucreries qui étaient 500 lors de la loi de 1884,
étaient, au moment de la guerre, réduites à la
moitié pour une production deux fois plus
intense.
Et l'on se demande alors si un jour le cultiva-
teur ne devra pas se contenter de produire du
blé, du lait, du raisin, de la betterave, laissant à
l'industriel le soin d'en extraire des produits
manufacturés. La ferme est devenue trop petite
pour contenir l'industrie agricole; celle-ci a pris
son indépendance; mais c'est de la culture
qu'elle attend les matériaux qu'elle transforme,
et c'est elle qui assure sa prospérité.
Présentation d'ouvrages.
M. Lindet, dans le même ordre d'idées, pré-
sente un livre de M. Barbet : Les Malthusianismes
et les (/aspillages en agriculture. M. Barbet y
étudie comment les produits agricoles doivent
être traités dans de véritables usines, pour con-
quérir les marchés étrangers.
M. Lindet présente, de la part de M. l'abbé
Colin, professeur à l'Institut catholique de Paris,
un travail sur VInuline dans les vcgétaux.
M. Schribaux offre à l'Académie, de la part de
la Compagnie des Chemins de fer d'Orléans, une
brochure sur les cultures de porte-graines, inti-
tulée : Une mission d'études des cultures de porte-
graines. A ce propos, M. Schribaux fait l'obser-
vation suivante après avoir félicité la Compagnie
d'Orléans des heureuses initiatives qu'elle sait
prendre pour développer les cultures dans les
régions de son réseau :
C'est la production des semences horticoles
qui, cette année, a sollicité l'attention des ser-
vices commerciaux de la Compagûie. Ils ne pou-
vaient être mieux inspirés. La France est le
pays, par excellence, des bonnes semences, des
bonnes variétés de Heurs et de légumes. La pro-
duction des semences, très prospèie à la vérité,
n'a pourtant pas acquis toute l'importance a
laquelle une situation privilégiée nous permet
de prétendre. Le moment n'a jamais été plus
favorable pour la développer.
Sur la culture de la betterave à sucre
dans le sud-ouest de la France.
M. Jean Vidai, ingénieur civil, entretient
l'Académie des elTorts qu'il poursuit pour déve-
lopper la culture de la betterave à sucre dans le
sud-ouest de la France.
Après avoir rappelé les avantages de la bette-
rave industrielle et fait observer que sa culture
est quasi complètement ignorée dans cette ré-
gion quoique des tentatives très nombreuses
faites à différentes époques, aient donné de bons
résultats.
MM. Bary et F. Dupont, au Congrès des chi-
mistes de sucrerie et de distillerie de 1917, ti-
raient des essais qu'ils avaient poursuivis, les
conclusions suivantes :
« Dans le Midi de la France, la betterave à
sucre donne d'une façon générale des récolles
plus abondantes et des racines plus riches,
autrement dit elle produit plus de sucre à l'hec-
tare que dans le >!ord. Il n'est pas téméraire
d'aflirmer que la lietterave peut produire nor-
malement 8 000 kilogr. de sucre à l'hectare dans
ces pays privilégiés contre 4 000 qu'elle donne à
peine en moyenne dans le Nord.
(. Il est donc indiscutable que le Midi de la
France peut cultiver avec succès et profit la bet-
terave sucrière sur de vastes étendues de terre
éminemment propices à cette plante qui donne-
rait des résultats bien supérieurs à ceux que
foui'iiit la vigne. »
Malgré ces résultats, on ne cultive pas la bet-
terave dans les régions méridionales. M. Vidal
reprit donc la question; depuis quatre ans, il a
fait semer la betterave sur plus de trois mille
points d'expérience et partout il a obtenu la con-
firmation des essais de MM. Bary et Dupont.
En 1919, ses expériences ont été localisées
dans deux régions : en Haute-Garonne et dans
la Dordogne; elles ont porté sur plus de 300 hec-
tares sur des surfaces variant de quelques ares à
plusieurs hectares.
Les résultats ont encore été supérieurs à ceux
des années précédentes : rendements de 35 ù
40 tonnes à l'hectare avec des racines ayant des
teneurs en sucre de 18 à 22 0/0 et une pureté de
85 à 95 0/0. Les betteraves du Sud-Ouest sont,
en outre, d'une fermeté de chair remarquable
qui leur permet de supporter de longues durées
de trajet et de se conservei' longtemps en silo.
Pour M. Vidal, la preuve est établie que les
betteraves à sucre viennent très bien sur les
terres des riches vallées méridionales, et que le
climat, leur est particulièrement favorable. Aussi
138
souhaite-t-il que des industriels hardis viennent
construire sucreries et distilleries dans le Sud-
Ouest pour le plus grand profit des cultivateurs
et des consommateurs de ces régions et pour le
plus grand intérêt général.
CORRESPONDANCE
Election d'un correspondant national.
M. Paul Descombes est élu correspondant
dans la Section de sylviculture.
H. HlTlîR.
BIBLIOGRAPHIE
Economie forestière, par >•. IlcFra., inspecteur des
Eaux et Ki.>r'"ts. professeur à l'Ecole nationale des
Eaux et Forêts. Tome 11, un fort volumegrand in-8
de 500 pages avec 120 figures. — Librairie agri-
cole de la Maison Rustique, 26, rue Jacob, à Paris.
Tous les forestiers apprécient depuis long-
temps les travaux de M. llufTel. Il est donc à
peu près inutile d'insister sur la valeur de cette
nouvelle édition du tome II de l'Economie fores-
tici-c. 11 suffit de signaler, comme le savant au-
teur le fait lui-même, que prrsi|ue tous les cha-
pitres ont été remaniés, sans compter, en outre,
de nombreuses additions.
Les études renfermées dans ce volume se rap-
portent à la dendrométrie (cubage des arbres
sur pied et des bois abattus), à la formation du
produit forestier, aux estimations et aux exper-
tises forestières. Ce sont autant de questions
très délicates. M. Huffel les traite avec la science
I approfondie qui fait honneur à l'enseignement
I forestier français.
' R. D.
CORRESPONDANCE
— M" 8170 {Scine-et-Oisi'). — Le fait pour des
vaches de manger leur délivre n'est pas abso-
lument exceptionnel, lorsqu'il n'y a pas de sur-
veillance exercée autour d'elles; mais, en lui-
même, ce fait n'a pas de gravité réelle, et si la
délivrance a été romplète et régulière, il n'en
résulte pas de troubles physiologiques prolongés
dans la suite.
Ce qui arrive bien plus souvent par contre,
c'est que [la délivrance reste [incomplète ; les
personnes chargées de la surveillance se figu-
rent alors que les vaches ont ingéré partie du
délivre, alors qu'en réalité cette partie m.an-
quante est restée dans l'utérus et constitue une
non délivrance partielle. 11 n'est pas nécessaire
que cette non délivrance partielle soit impor-
tante et étendue pour provoquer des troubles gé-
néraux résultant d'une, infection utérine consé-
cutive à la putréfaction de ces enveloppes ou dé-
bris d'enveloppes.
Voilà en réalité l'origine et le mécanisme de
certains accidents que l'on voit se développer
après accouchement. Ce n'est pas une intoxica-
tion du fait de l'ingestion anormale du délivre,
c'est une infection génitale consécutive à une
délivrance incomplète. 11 y a lieu de chercher à
éviter ces complications en surveillant la dili-
vrance complète et en la facilitant, s'il y a lieu,
dès le deuxième ou troisième jour par des irri-
gations chaudes qui favorisent le détachement
des membranes anormalement retenues, par des
irrigations utérines légèrement antiseptiques
qui entravent tout au moins, si elles ne les arrê-
tent pas toujours, les complications. — (G. M.)
— A. M. {Seine-et-Marne). — La farine de ma'is
est préférable à la farine de fèves dans l'en-
graissement du porc.
Cependant, la farine de fèves peut être em-
ployée et, en raison de sa teneur en matière
azotée, elle convient pour remplacer un mélange
en parties égales de manioc et de tourteau
d'arachide. La quantité de matière azotée diges-
tible est à peu près la même dans les deux cas,
et les quantités des autres principes nutritifs
s'équivalent, avec, toutefois, un léger déficit de
graisses que comporte la farine de fèves compa-
rativement au mélange manioc-tourteau. —
(P. D.)
— N° 10113 ililione). — Vous ne pouvez pas
songer à engraisser des veaux avec du petit-lait
de fromagerie de Camembert, qui ne contient
que du sucre de lait et très peu de matières
azotées; on peut y ajouter des farines ou de la
pomme de terre; mais on risque que la viande
ne soit pas blanche. Le petit-lait de fromagerie
ne peut être utilisé que pour nourrir les porcs.
- (L. L.)
— N» 9486 {Espagne). — Nous ne connaissons
pas VArundo clonax dont vous désirez extraire de
la fibre à papier. 11 est probable qu'un décreu-
sage à la chaux, peut être mélangé de carbonate
de soude, sera nécessaire, ainsi qu'une petite
quantité de chlorure de chaux. Nous ne pou-
vons nous prononcer sans expériences. Nous
vous conseillons de vous adresser à l'Ecole de
papeterie de Grenoble. — (L. L.)
— N» 10113 [Rhône). — Autant il est impos-
sible d'élever avec succès les veaux autrement
qu'au régime du lait, autant il est facile et avan-
tageux de remplacer la crème ilu lait par des
succédanés, notamment parla farine de manioc.
La méthode est décrite dans un article sur
l'élevage intensif des veaux, que le Journal a
[lublié dans son numéro du l'^'' juillet 1915.
Le Syndicat central offre actuellement la fa-
rine de manioc l'" qualité à 88 fr. les 100 kilogr.
et la 2% qui est généralement suffisante, à
8,Ur. - (A. G.)
REVUE COMMEItClALE
l:)9
LA SE3IAINE MÉTÉOROLOGIQUE
Semaine du l'' au 7 fcvncr 1920 {OBSERVA rOflŒ DU PARC SAlA'T-MAUll)
JOURS
ET DATES
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Lundi 2 — 1041.3—0.1
Mardi 3 — 1036 3—1.. j
Mercredi . 4 — I03.5.J — 2.0
Jeudi U — 1036.1 2.8
Vendredi i'. — 1032.0 0.1
Samedi .. 1 — 103 J. 9 -0.8
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7.7
..
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41.5
o.y
au lieo de
63 h. 6
dor.tkèor.
REMARQUES DIVERSES
Pluie la nuit, temps nuageux,
brouill. le soir.
Gelée blanche, beau temps.
Gelée blanche, beau temps.
Gelée blanche, givre, brouill.
épais.
Brouill. le malin, beau teuips.
Gelée bl. mal. et soir, beau
temps,
i.ielée bl. le m , beau temps.
Pluie depuis le l'^jauvier :
En 1920 71™'°
Normale 50
(1) Voir à la page 318 du numéro du 24 juillet l'e-xplication de cette nouvelle mesure.
REVUE COMMERCIALE
Situation agricole. — Le temps a généralement
été plus froid et plus sec p udant la huitaine; il y a
eu des petites gelées et des journées brumeuses. On
reprend l'exécution des labours et autres travaux
des champs dans la mesure oii le permet l'état des
terres.
Les céréales d'automne ont. presque partout, un
bon aspect; elles sont même souvent trop vigou-
reuses pour la saison.
11 est à souhaiter que les semences et les engrais
arrivent partout avec la régularité désirable, afin
que l'on puisse eliectuer dans des condilions favo-
rables, les emblavures de printemps.
Blés et Farines. — La vente des blés a lieu aux
conditions de la taxe; les livraisous aux meuniers,
étant de plus en plus faibles, \i travail des moulios
se ralentit. Par contre, l'approvisionnement des bou-
langeries a lieu normalement à l'aide des farines
d'importation américaine.
Daus la région parisienne, les farines sont cédées
aux boulangers au prix de 65 fr. le sac de 137 kilogr.
ou de 41 fr. 40 le quintal.
Sons. — Il y a de rares disponibilités en son que
les éleveurs, dont les besoins sont grands, se dispu-
tent à des prix dépassant la taxe. La nouvelle taxe
prévue (48 fr. les 100 kilogr.) sera applicable à par-
tir du 1=" mais.
Céréales diverses. — Les offres davoiiie se fout
de plus en plus faibles ; il en résulte une vente à des
prix soutenus. Toutefois, durant la huitaine, la
hausse n'a pas fait de nouveaux progrès. Par quintal
départ, on cote : noires de Bretagne, 93 à 96.50;
blanches de l'Est, 95 fr.; grises de Beauce. 97 à 99 fr.
Les cours des orges varieat de 95 à 100 fr. les
100 kilogr. départ.
Prix soutenus sur les sarrasins, que l'on paie de
85 à 86 fr. les 100 kilogr. départ.
Les sorghos du Midi valent de 66 à 68 fr. les 100 ki-
logr. départ.
En livrable février-mors, on cote les céréales
étrangères rendues dans nos ports : avoines de la
Plata, 100 à 105 fr. 25; d'Algérie et de Tunisie, 94 à
102 fr. 30; orges de Californie, 130 à 132 fr.; d'Algérie
et de Tunisie, 87 à 89 fr.; ma'is de la Plata, 89 à
92 fr. 75.
Fourrages. — Le dernier m.arché de La Chapelle
ayant été assez largement approvisionné, les cours
des fourrages ont lléchi légèrement. Par 104 bottes
de 5 kilogr. rendues à Paris au domicile de l'ache-
teur, on a payé : luzerne, 280 à 310 fr ; regain, 275 à
290 fr.;foin, 270 à 290 fr.
Pailles. — Baisse de 5 à 10 fr. au marché de La
Chapelle, oii l'on a coté comme suit, par 104 bottes
de 5 kili.gr. : paille de blé, 190 à 205 fr.; paille de
seigle, 180 à 200 fr.; paille d'avoine, 180 à 200 fr.
Graines fourragères. — Les cours de la luzerne
sont en hausse et ceux du trèfle violet très fermes.
On paie au 100 kilogr. départ: luzerne de Provence,
730 à 875 fr.; luzerne de pays, 673 à 823 fr.; trèfle
vio'et, 930 à 1 400 fr.; trèfle blanc, 900 à 1 iOO fr.:
trèfle hybride, 1 000 à 1 200 fr. : lupuline, 400 à
500 fr.; anthyllide, 1 000 à 1 300 fr.; ray-grass, 135 à
173 fr.; lotier, 800 à 1 000 fr.; sainfoin, 210 à 240 fr.
Bétail. — Au marché de La Villette du lundi
2 février, à la faveur d'offres peu importantes et de
réserves vivantes modérées, la vente du gros bétail
a été des plus actives ; les prix ont progressé de 5 à
10 centimts par demi-kilogramme net.
Oi a payé les bœufs de l'Allier, de la Nièvre, de
l'Urne, du Calvados et de la Seine-Inférieure, 3.20 à
)40
RKVUE COMMEKCIALE
3.50; de la Maj'enne et de la Sarlhe, 3 à 3.40; de
la Vendée, 2.85 à 3.10; de Maine-et-Loire et de la
Loire-Inférieure, 2.90 à 3.23; les génisses, 3.50 à
3.70; les vaches, 3 fr. et au-dessus ; les taureaux,
■2.50 à 3.20 l". demi-kilogramme net.
Les arrivages de veaux ayant augmenté, la vente a
été un peu moins facile el les prix faiblement
tenus. On a coté les veaux d'Eure-et-Loir, Seine-et-
Marne, Seine et-Oise, Loiret et Yonne, 5.80 à 6.20;
de l'Aobe et de la Sarllie, 5.50 à 5.85 ; du Calvados.
i à 1.25; de la Haute- Vienne, 4.23 à 4.75 ; du Cantal,
1 à 4.23 le demi-kilogramme net.
En raison de la modération des envois, la vente
des moutons s'est effectuée rapidement à des prix
soutenus On a coté les agneaux, 6.20 à 6.50; les
montons du Cher, 5.75 à 6 fr.; de l'Allier et de la
Nièvre, 6 à 6.25 ; les métis, 5.75 à 6 fr.; les moutons
lin Midi, 5.50 à 3.73 ; le.-* brebis, 5 à 6 fr. le demi-
kilogramme net.
Les porcs ont eu des cours stationnaires, soit par
demi-kilogramme vif: porcs gras, 3.50 à 3.60; coches.
2.73 à 2.90.
Veici le relevé des marchés des lundi 2 et jeudi
5 février :
Marche du lundi 2 février.
Entrées ilirectes
&UX abattoirs. Réserves
AmeDés. La Vin. Vau^-. La VilL Vaug.
têtes têtes têtes têtes têtes
Bœufs 1 636 ^
Vaches 1932 > 133 121 274 7ù
Taureaux.. 298 ^
Veaux 1 717 891 358 305 35
Moutons.. 11 805 1 63'i 214 1 -206 t07
Porcs 3 190 1 050 710 350 28S
Prix maxima du kilogramme.
,\u poids net. .\u poids vtf.
!■'• q. 2" q. 3* q. Prix extrêmes.
Bœufs 5.96 6.74 6. CD 1.90 à 4.9!)
Vaches 7.06 6.74 5.96 1.90 4.44
Taaroaox.. 6.06 5.76 5.40 1.90 3.84
Veaux 11.70 11.30 9.30 2.60 7.44
Moatons... 12.50 U.50 10.40 3.55 6.24
Porcs 10.36 10.00 9.70 6.18 7.21
Marché du jeudi 3 féorier.
Entrées directes
aux abattoirs. Réserves
Amenés. LaVill. Vau^-. LaVîll. Vaug.
têtes têtes tètes têtes têtes
Bœufs 1 527 )
Vaches 996 [ 216 77 117 26
Taureaux.. 223 1
Veaux 1 342 6S8 196 248 56
Moutons.. 5 336 1 237 .379 9l0 160
Porcs 2 028 982 52« 720 190
Prix maxima du kiloo^ramme.
Au poids nat. An poids vif.
!'• q. 2» q. 3' q. Prix extrêmes.
Bœufs 6 90 6 66 5 96 2. Où à 4.30
Vaches 7 06 6 61 5 88 2.00 4.38
Taureaux... 6 06 5 76 5 40 2.00 3.84
Veaux 1180 1110 9 OO 2.60 7.38
Moutons.... 12 80 1180 10 79 3.60 6.24
Porcs 10 30 10 00 9 00 5.60 7.21
Dans les départements, on cote :
Besançon, par kilogr. poids net : bœufs, 4 à
12 fr.; veaux, fi à 12 fr.: moutons, 6 à 9 fr.; porcs, 9
à 10 fr.
poids vif : bœufs, 2.60 à
porcs, 6.40 à 7.20: par ki-
lo à 12 fr.; moutons. 9 à
Bordeaux, par kilogr.
4.20; vaches, 2 à 3.60 :
logr. poids net : veaux,
11 fr.
Ckarolles, par kilogr. poids net : bœufs et vaches,
5.70 à 6 fr.; veaux. 6 à 6.90; moutons, 4.85 à 5.20;
porcs, 7 fr.
Dijon, par kilogr. poids net : moutons, 9à 11 fr.;
porcs, 7.90: par kilogr. poids vif : veaux, 3.50 à
6fr.
Lyon-Vaise. par kilogr. poids vif : bœufs, 1.30 à
4.40; veaux, 4.50 à 6.40; porcs, 6.80 à 7.20; par
kilogr. poids net : moutons, 10 à 12 fr.
Marseille, par kilogr. poids net : bœufs, 6 à 7 fr.;
vaches. 3.50 à 6.30; moutons, 9 à 10 fr.; par kilogr.
vif : porcs, 7.30 à 7.50.
Nanci/, par kilogr. poids net : bœufs, 3.80 à 6.80:
vaches, 5 à G.50 ; veaux, 6.20 à 6.60: porcs, 7.20 à
7.70 ; par kilogr. vif : moutons, lî à 14 fr.
Suifs. — A Paris, la dernière cote officielle a été
établie à des cours en hausse de 10 à 20 fr., soit 400
à 423 fr. les 100 kilogr.
Vins. — La crise des transports rend les expédi-
tions lentes et difficiles; les cours sont en hausse et
les consommateurs sont appelés à payer les vins
encore plus cher si le projet adopté par la Chambre
devient définitif. Le coût du transport des vins, qui
a doublé depuis le 1"' janvier, quadruplerait par
1 application des tarifs projetés.
Dans le Midi, on paie à l'hectolitre nu les vin.^
rouges : UO à 130 fr. à Montpellier, 103 à 130 fr. à
Narbonne, llo à 130 fr. à Nîmes, 112 à 125 fr. à
Béziers, 105 à 120 fr. à Perpignan. Les vins blancs
valent de 130 à 130 fr. l'hectolitre, non logé.
En Algérie, les vins se paient de 120 à 145 fr.
l'hectolitre, nu.
Les vins du Beaujolais sont cotés de 323 à 370 fr.
pour les qualités courantes, de 400 â 430 fr. pour
les bons ordinaires et de 500 à 350 fr. pour les vin>
supérieurs, le tout.par pièce de 213 litres.
Cidres. — En Normandie, les cidres titrant 5 de-
grés valent de 36 à 40 fr., et ceux titrant 6 degrés de
43 à 48 fr. l'hectolitre nu.
Rendu à Paris, le cidre vaut de 60 à 70 fr, l'hecto-
litre.
Engrais et produits chimiques. — Les cours de
lacianainidesont en bnusse.On cote aux 100 kilogr. :
cianamide en pondre dosant 17 à 18 0 0 d'azote, 87 fr.
livrable en avTil: 19,5 à 20.5 0/0 d'azote, 100 fr. en
disponible. La cianamide S. P. A. granulée dosant
20 à 21 0/0 d'azote vaut 120 fr. le c[»intnl sur mai-
juin. Ces prix se rapportent à des achats par vagon
de 5 tonnes, franco gare destinataire.
Le nitrate de soude livrable au printemps est coté
124 fr. le quintal dans nos ports.
Les superphosphates dosant 14 à 13 0/0 d'acide
phosphorique valent de 22.50 à 23 fr. le quintal, en
vrac et par vagon complet.
Le sulfate de cuivre v:iutde 160 à 165 fr., le sulfate
de fer 25 à 27 fr., le soufre sublimé 106 fr, le quintal.
Laines. — Les laines en suint de la région pari-
sienne sont cotées de 7.50 à s. 50 le kilogr.
B. DCRAW>.
Le Gérant : Charles Dutbeix.
Parïs. — T., MABETHEUi, imprimeur, 1, rue Cassette
CHKUNIQUE AGRICOLE
141
CHRONIQUE AGRICOLE
Nouveau régime du blé. — Liberté accordée à la récolte de 1920. — Les ensemencemf nls de céréales d'au-
tomue. — Comparaison avec ceux de l'anaée précédente. — Le blé dans les iUliérentes régions. — Le
vigoureux effort des régions libérées. — Appréciations relatives à l'état des cultures. — Premiers ren-
seignements sur la récolte dans l'hémisphère méridional. — La Commission permanente de l'Agrioulture
au Sénat. — Constitution du bureau. — Programme présenté par M. Méline. — Le Groupe agricole. —
Le Palais de l'Agriculture. — Déclarations du ministre de 1 Intérieur à la Chambre des députés. — Les
ravages des sangliers. — Etudes de la Station œnologique de Maine-et-Loire. — Evaluations sur les
principales récoltes de l'année 1919. — Essais de culture mécanique en Algérie. — Vœux du Congrès
apicole tenu à Angou'ème. — Les conférences du « Foyer Hural ». — Concours et vente de béliers à
Chàteauvoux. — jVssociation des éleveurs anglais pour faciliter l'achat d'animaux pour la France. —
La foire de Bordeaux. — A la Confédération nationale des Associations agricoles.
Le blé de la récolte de 1920.
Le Gouvernement a enfin donné satisfac-
lion au.\ réclamalions unanimes des agri-
culteurs : il a décidé de rendre la liberté au
commerce du blé de la récolte prochaine, li
a décidé, en même temps, de prendre les
mesures nécessaires pour éviter les fraudes
en ce qui concerne les stocks qui peuvent
exister encore; ces mesures étaient, d'Hil-
leurs, déjà contenues dans les articles 13 et
suivants du décret du 3 février que nous
avons publié.
Nous reproduirons, suivant notre habi-
tude, les nouveaux documents officiels.
Les céréales d'automne.
Le ministère de l'Agriculture (Office de
renseignements agricoles) a publié les éva-
luations, au 1°' janvier, des ensemencements
de céréales d'automne et de l'état des cul-
tures. Voici, pour les surfaces ensemencées,
la comparaison avec les évaluations faites à
la même dale de l'année précédente :
1920 1919
hectares. hectares.
Blé 4 601 000 4 486 810
Méleil 92 780 82 SfiO
Seigle 792 760 734 092
Orge 140 170 103 S96
Avoine 741760 668 400
L'ensemble des céréales d'automne occu-
perait 293 000 hectares de plus que l'année;
mais le blé ne compterait que pour un peu
plus du tiers dans cette augmentation.
Pour le blé, un accroissement de 114 000
hectares environ dans les surfaces ensemen-
cées paraît en contradiction avec l'opinion
généralement exprimée qu'il y aurait, au
contraire, une diminution dans ces surfaces.
Pour dégager la réalité, il convient de recher-
cher comment les totaux sont composés. La
comparaison des évaluations fournies pour les
diverses régions conduit au tableau suivant :
19 Février I!320. — N» S.
1950. 1919. DilféreQces.
Rèyions. hectares hectares hectares
Nord 809 630 709 850 -|- 99 800
Est 347 760 275 760 + 72 000
Ouest 1056 900 1043 300 -|- 13 600
Centre 675 300 680 400 — 5 100
Est central 431360 435 750 — 4 IflO
Sud-Ouest 695 700 734 300 —38 800
Massif central.. 327 700 344 730 —17 030
Midi 256 430 262 500 — 6 070
Totaux 4 6111 000 4 4îS6 810 -|- 114 190
Au premier coup d'ieil, on constate que la
diminution exisie bien, dans des proportions
plus ou moins accentuées, pour la plupart
des régions; mais le vigoureux effort des ré-
gions du Nord et de l'Est est attesté par un
accroissement de prés de 172 000 hectares.
De là, le relèvement du total pour l'ensemble
du pays. C'est exclusivement grâce aux ré-
gions libérées que ce résultat est acquis.
C'est aux mêmes régions que s'applique le
léger r'^lèvement dans les ensemencements
en seigle et en méleil. Quant à l'accroisse-
ment enregisiré dans la culture de l'orge, et
surtout dans celle de l'avoine d'hiver, il est à
peu près général.
Les appréciations d'ensemble sur l'élat des
cultures sont inférieures à ce qu'elles étaient
il y a un an. Les notes moyennes sont les
suivantes : blé, 68 contre 71; mét^il, 69
contre 72; seigle, 69 contre 73: orge, 68
contre 72; avoine, 69 contre 72. On sait que
dans le langage conventionnel de ces évalua-
tions, les notes 60 à 80 signifient : assez bon.
Les différences entre les deux années sont,
en somme, peu importantes.
Il y a un an, en même temps que les éva-
luations sur les ensemencements dans les
autres parties de la France, le ministère de
l'Agriculture avait fourni celles sur les ense-
mencements d'automne en Alsace et en Lor-
raine. Cette année, il ne donne aucun rensei-
gnement à cet égard, pas plus, d'ailleurs, qu'il
n'en avait fourni, après la moisson, sur les
Tome I. — 8
142
CHKOMyUE AGHICOLE
résultais de la recolle. On igoore les molifs
de cette abstention qui paraît au moins
bizarre.
Le blé dans l'Hémisphère méridional.
L'inslilul international d'Agriculture de
Rome a commencé la publication des rensei-
gnements qui lui sont parvenus sur la récolle
du blé dans l'hémisphère méridional.
En Australie, la nouvelle récolte est éva-
luée à 12 millions de quintaux contre 22 mil-
lions en 1919 et 31 millions pour la période
quinquennale précédente. Cette récolte est
donc très médiocre; mais, en compensation,
il existerait encore des stocks assez impor-
tants des récoltes antérieures.
Pour la République Argentine, dont l'in-
fluence est considérable dans le commerce
du blé, il n'est pas encore fourni de rensei-
gnements sur le rendement de la récolte. La
superficie cultivée en blé accuse une diminu-
tion de 12 0/0 sur l'année précédente. 11 est
donc difficile d'escompter un rendement
aussi élevé.
L'Agriculture au Sénat.
Après l'adoption de la résolution présentée
par M. Méline en vue de la création d'une
grande Commission permanente de l'Agri-
culture, le Sénat a procédé, dans ses bu-
reaux, à la nomination de celte Commission,
puis celle-ci s'est constituée.
M. Méline a été élu président par acclama-
lion. Après avoir remercié ses collègues, il a
fixé le programme de la Commission dans
une allocution dont voici un résumé :
Le problème agricole que la Commission aura
à résoudre domine tous les autres; il est la clef
de notre situation financière et économique. La
terre sera de toutes les l)ranches de la produc-
tion nationale la plus vite reconstituée; elle a
un autre avantage : son rendement est presque
indéfini et on peut aisément le doubler, le tri-
pler même si chacun fait son devoir. L'intensifi-
cation de la production agricole est un mot qui
dit tout et qui résume tout le programme de
l'avenir.
La Commission aura à recherclier les moyens
de le réaliser; elle ne peut pas se contenter,
dans les conditions actuelles, de faire des rap-
ports sur les projets de. loi qui lui seront sou-
mis : il faut qu'elle fixe son orientation géné-
rale en sériant les queslions et en divisant son
travail.
Pour cela, M. Méline lui proposa de se ré-
partir en sous-commissions correspondant aux
grands chapitres qui résument dans son ensemble
le plan de notre reconstitution agricole.
MM. le docteur Chauveau, Clémente],
Fernand David, Charles Deloncle, Jénouvrier
et Alfred Massé ont été nommés vice-prési-
dents. Ceux-ci auront à diriger les sous-
commissions.
Le Groupe agricole présidé par M. Gomot,
qui n'a pas à jouer le même rôle que celui
imparti à la nouvelle Commission, a décidé
de continuer son action.
Le futur Palais de l'Agriculture.
Dans la séance de la tlhambre des Députés
du 10 février, à propos de l'autorisation d'un
emprunt de iOO millions par la Ville de Pa-
ris, la construction du Palais de l'Agricul-
ture est venue incidemment en discussion.
M. Jean Durand a demandé au ministre de
l'Intérieur si la Ville de Paris réalisera la
convention relative à la construction de ce
Palais, convention par laquelle cette cons-
truction doit être achevée dans un délai de
quatre ans ù partir du mois de mai 1919. Le
minisire de l'Intérieur a répondu par la lec-
ture du passage suivant d'une lettre du Pré-
fet de la Seine au ministre de l'Agriculture,
qui constitue un engagement formel :
La Ville de Paris, à la date du 20 avril 1920 au
plus tard, présentera ses propositions au mi-
nistre de l'Agriculture. Le ministre aura le choi.K
entre ces propositions et toutes autres.
Dès notification, par le ministre, du projet
qu'il aura adopté, la Ville de Paris poursuivra
sans délai la mise à exécution dudit projet, et
commencera les travaux sans désemparer.
Dans cette courte discussion, il a été fait
allusion à des dépenses formidables prévues
pour la construction de ce Palais. 11 faut que
l'on sache que les agriculteurs seraient les
premiers à prolester contre les dépenses ex-
clusivement sompluaires dont on chercherait
à les rendre responsables. Ce qui est néces-
saire pour les expositions et les concours
agricoles, c'est un palais suffisamment vaste,
judicieusement aménagé, commode et hygié-
nique. Ces conditions essentielles peuvent fa-
cilement s'allier avec une esthétique sobre et
de belle allure, que compromettent parfois
des prétentions dites artistiques dont les
architectes modernes ont montré trop
d'exemples.
Destruction des Sangliers.
Pendant les années de la guerre, les san-
gliers se sont multipliés dans un trop grand
nombre de régions; on signale de toutes
parts que leur nombre est actuellement plus
élevé que jamais. Les champs avoisinant les
forêts sont menacés de ravages énormes à
piirtir du printemps.
A un moment où il ne faut rien laisser
perdre, on a le devoir impérieux de parer à
CHRONIQUE AGKICOLE
1 t3
ce danger. î.e seul procédé à employer, de
toute efficacité quand il est bien appliqué,
consiste à organiser des battues sérieuses et
répétées, tant dans les forêts de l'Etat que
dans colles des communes et des particuliers.
Il appartient aux autorités locales de prendre
à cet égard les initiatives qui sont indispen-
sables.
Les récoltes en 1919.
Jusqu'ici le ministère de l'Agriculture
n'avait fait connaître que ses évaluations sur
sur le rendement des principales céréales en
1919. Récemment, l'Office des renseigne-
ments agricoles a publié {Journal Officiel du
't février) ses appréciations sur les autres ré-
coites. Le tableau suivant résume ces appré-
ciations sur les surfaces ensemencées et sur
le produit :
Surfaces
ensemencées. Production.
hectares quintaux.
Miiiis 299 512 2 990 400
Millet IS 65T 12S 7.34
Sarrasin 301 423 2 67.5 31.5
Pommes de terre. 1 230 620 77 635 190
Topinambours... 101 443 11 561 860
Navets fourragers 140 610 17 699 910
Choux foiirragers. 177 133 40 448 950
Better. sucrerie.. 66 820 10 830 500
Better. distillerie. 20 180 3 471 110
Better. fourrag.... 523 685 104 933 160
Prairies artiaciell. 2 392 880 75 151 180
Prairies tempor . 326 530 8 234 260
Fourrages verts
annuels 611980 59 586 330
Prés naturels .... 4 751 630 128 156 260
Haricots 134 908 742 058
Si l'on compare ces résultats à ceux de
l'année 1918 qui sont donnés comme défini-
tifs, on ne constate de dilTéronces réellement
importantes que pour les pommes des terre et
les haricots. La pomme de terre aurait gagné
un peu plus de lO 000 hectares, mais la ré-
colte ne s'est accrue que de 12 millions de
quintaux, à raison de la faiblesse dans le
rendement. Quant aux haricots, il y aurait eu
diminution à la fois dans la surface ense-
mencée et dans le rendement.
Questions viticoles.
Nous avons signalé antérieurement la pre-
mière partie des importantes études de
MM. Moreau et Vinet, directeur et sous-direc-
teur de la Station œnotogique de Maine-et-
Loire sur la vinification des raisins blancs de
Chenin; on sait que ce cépage forme la base
de la production des vins d'Anjou. Dans
cette première partie, MM. Moreau et Vinet
avaient exposé les régies d'une bonne vinifi-
cation. Ils viennent de publier la deuxième
partie de leurs recherches qui se rapporte
aux soins à donner aux vins c'est-à-dire à
l'ouillage. au soutirage, à la clarification, à
la mise en bouteilles et à la conservation.
Pour des vins délicats comme ceux dont il
s'agit, ces soins doivent être méticuleux. En
même temps, ils ont insisté sur les soins à
donner au matériel vinaire, et en particulier
sur la propreté, et enfin sur les méthodes à
suivre pour tirer tout le parti possible des
sous-produits de la vendange. 11 suffit de dire
que les conclusions de MM. Moreau et Vinet
sont déduites d'observations et d'expériences
qui ont duré pendant quinze ans pour faire
ressortir l'intérêt qu'elles présentent pour les
vignerons angevins auxquels ces travaux
sont particulièrement destinés.
Culture mécanique.
La Société d'encouragement à la motocul-
ture d'Algérie a décidé d'organiser des essais
publics d'appareils de culture mécanique.
Ces essais auront lieu vers le milieu du mois
d'avril sur des domaines des environs de
Blida. Les champs d'essais seront, les uns en
terrain plat, les autres en coteaux ;\ faible
pente.
Les appareils présentés seront rangés dans
les catégories suivantes : 1" appareils tra-
vaillant le sol par l'emploi des charrues et
de l'outillage usuel; 2° appareils réalisant en
un seul passage le travail du sol, par un
ameublissement uniforme de la couche tra-
vaillée ; 3" appareils de culture mécanique
destinés aux vignes.
A propos des Abeilles.
Le Congrès provoqué par la Société d'Api-
culture de la Charente s'est tenu à Angou-
lème dans les derniers jours du mois de no-
vembre. Parmi les A^œux qu'il a émis, le Con-
grès a demandé que les Pouvoirs publics s'in-
téressent d'une manière plus efTective au dé-
veloppement de l'ApicMlture en France, et
que l'enseignement apicole soit inlensitié
dans les écoles publiques et privées.
Des vœux spéciaux ont élé émis en faveur
de la standardisation des cadres des ruches,
ainsi que pour la reprise des études sur la
loque en vue d'arriver à des traitements
sûrs.
Cours du ' Foyer Rural ".
M"" Louise Zeys, secrétaire générale de
l'œuvre du Foyer Rural, qui a élé signalée à
diverses reprises dans nos colonnes, dont le
but principal est de diriger les femmes vers
la terre, nous communique le programme
des cours faits au siège de l'œuvre, à Paris,
pendant le mois de février. Nous ne pouvons
ESSAIS SUR LA CONSERVATION DES BETTERAVES
qu'indiquer les noms des professeurs qui
doivent inspirer toute confiance; ce sont
MM. Grosdeinange, Bussard, Caucurte, Las-
salle, le comte Delamarre de Monchaux,
L. Muret, M"" Fayard, diplômée de l'Ecole de
laiterie de Surgères
Pour connaître les conditions de ces cours,
on doit s'adresser au siège du Foyer Rural, à
Paris (42, rue du Louvre).
Concours et vente de béliers.
La Société d'Agriculture de l'Indre orga-
nise un concours-exposition de béliers, suivi
de vente aux enchères à perte, entre les
sociétaires, qui aura lieu à Châteauroux, le
mardi 9 mars. Une somme de 1 000 fr. est
alTeclée à ce concours et à la vente qui suivra.
Les récompense; à attribuer aux meilleurs
reproducteurs sont réservées aux races
berrichonne pure, Southdown, Shropshire-
down, Dishley, et aux croisements.
Des primes sont réservées aux bergers les
plus méritants.
Les races anglaises de bétaiL
Une association de principaux éleveurs
anglais vient d'être formée sous la raison so-
ciale : The Bristish Agriatltural Bureau {Li-
mited). Cette association nous communique la
note suivante :
Cette Société a pour but de permettre aux
agriculteurs français de se procurer à des prix
les plus avantageux les races de bêtes anglaises
convenant à leur région.
La Société se tiendra à la disposition des agri-
culteurs pour les conseiller sur le choix ainsi que
pour les achats des meilleures races de bêtes
ovines et bovines, cochons, ou volailles, et s'oc-
cupera également des arrangements de transport
et livraison en France.
L'As<ocialion tient premièrement à assurer
aux acheteurs françai.s qu'ils obtiennent le maxi-
mum de valeur pour l'argent qu'ils liépensent eu
bêtes de races anglaises, et, en second lieu, de
voir à ce que seuls des animaux représentant
lidèlement les races précitées les mieux connues
et provenant d'éleveurs dignes de toute confiance
leur seront expédiés.
Pour tous renseignements concernant les prix,
conditions de vente des bêtes de race anglaise,
produits ou machines agricoles, semences, etc.,
s'adresser auBritish Agricultural Bureau, 12, Ha-
nover Square, Londres {W. l).
Cette Association ayant son siège dans les
locaux de la Société itoyale d'Agriculture,
paraît être en rapports intimes avec celle-ci.
Foire de Bordeaux.
La Foire annuelle de Bordeaux, créée de-
puis quelques années, se tiendra en 1920 au
mois de juin. M. J. Brethe, commissaire pour
la Section de l'Agriculture, a proposé d'y
créer une semahxc agricole du 5 au ^0 juin,
avec excursions au vignoble et expériences
de culture mécanique organisées par la So-
ciété d'Agriculture de la Gironde. Le projet
mérite d'être pris en considération.
Confédération des Associations agricoles.
Nous apprenons que M. Ricard, ministre
de l'Agriculture, a été remplacé comme se-
crétaire général de la Confédération natio-
nale des Associations agricoles, par notre
excellent collaborateur M. Henry Girard,
vice-président de la Société des Agriculteurs
de l'Oise, membre du Conseil supérieur de
l'Agriculture. Ses qualités et son activité ne
peuvent être que très utiles dans ce nouveau
poste.
Hknrv Sag.mer.
ESSAIS SUR LA CONSERVATION DES BETTERAVES
AU LABORATOIRE DE SÉLECTION DE MONTARGIS
La Commission des graines de betteraves
du ministère de l'Agriculture s'est donné
comme programme de travailler à améliorer :
1° Les variétés de betteraves, par les mé-
thodes de sélection ;
2° Les rendements culturaux de la betterave
en qualité et en poids, par une application
plus judicieuse des engrais et des fumiers et
des façons cullurales ;
3° Les méthodes de conservation des bet-
teraves (conservation entre le moment de
l'arrachage et le moment de la mise en
œuvre des betteraves en usine).
Ces trois buts se résument en un seul :
Augmenter la qualité des betteraves et en
même temps la quantité de sucre par hectare
apportée dans la fabrique par les betteraves.
J'ai déjà dit, dans crf journal, ce qui a été
commencé au sujet de l'amélioration des va-
riétés et de l'amélioration des rendements
en qualité et en poids (date d'emploi du fu-
mier et du labour profond).
Je voudrais indiquer aujourd'hui ce qui a
été commencé au point de vue de la conser-
vation des betteraves :
La Commission a décidé qu'il fallait faire à
la fois des essais scientifiques et des essais
pratiques.
En ce qui concerne les premiers, une Sous-
Commission composée de MM. Schribaux et
AU LAItOJlATOlKE DE SÉLECTION DE MONTARGIS
145
André, professeurs à l'Institut agronomique,
et Saillard, a arrêté un plan d'essais dont
M. André assure rexéculion.
Des betteraves fraîchement arrachées ont
été placées dans un grand cylindre de verre,
fermé d'une façon étanche par une plaque de
verre. Cette dernière portait des robinets
pouvant servir comme prises de gaz. De
temps en temps, M. André prélevait dans le
cylindre des éciiantillons de gaz et y dosait
l'acide carbonique.
Cet acide carbonique provient de la respi-
ration des betteraves.
La respiration a été plus active que ne
l'avait prévu M. André et les prises de gaz
qn'il a faites dans le cylindre en verre ne
contenaient plus d'oxygène. (La respiration
est une combustion au cours de laquelle
l'oxygène de l'air est remplacé par un vo-
lume égal d'acide carbonique).
Evidemment, le sucre fournit des éléments
à la respiration.
Les essais institués par M. André ne sont
donc pas terminés.
De notre côté, nous avons commencé, au
laboratoire de sélection ^de Montargis, des
essais se rapportant à la pratique.
L'année dernière, nous avons noté, chaque
jour, les températures maxima et minima à
l'intérieur de deux tas de betteraves.
Les tas avaient été faits dans la grange qui
dépgid du lalioratoire. Us n'étaient pas de
très grandes dimensions. Ils avaient environ
S". 50 de longueur, 1"".20 de hauteur et 2"'. 50
de largeur. Ils étaient recouverts de terre
sur les faces latérales, et de paille sur la
face supérieure.
Des dispositions avaient été prises pour
qu'on put introduire le thermomètre jusqu'au
centre du tas et l'en retirer facilement pour
faire les lectures.
On a noté, en même temps, les températures
maxima et minima dans l'intérieur de la
grange où les betteraves étaient conservées.
Comme les betteraves conservées venaient
d'assez loin, il s'e.st écoulé un certain nombre
de jours entre l'aTrachage et la mise en tas.
Pour le temps qui a suivi immédiatement
l'arrachage, nous n'avons donc pu faire
d'observations.
C'est seulement à partir du 15 novembre
qu'on a suivi chaque jour les variations de
température.
Elles ont été notées par M. Carré. Pour ne
pas trop allonger ce tableau, je prendrai seu-
lement les observations qui ont été faites, de
trois jours en trois jours, ou à des intervalles
plus espacés :
TempéraLuro
dans linLérieur de
la ^ran-iro.
Température
dans l'intiTieur
du las.
15 novembre.
IS —
21 —
24 —
27 —
30 —
.3 décembre.
10 —
20 —
30 —
10 janvier. . . .
20 —
30 —
10 février. . . .
20 —
Ma.\iiua
6
9
10
H
12
H
1
6
6
3
1
10
Minima. Maxima. Miuima-
degrés
— 1
degrés
15
16
15
14
13
10
9
10
U
degrés
13
12
12
il
10
9
7
2S — 8 4 8 4
Ces observations permettent quelques con-
clusions :
l°Jusqu'au .30 novembre, les températures
maxima ont été plus élevées (jusqu'à 12 de-
grés en plus) à l'intérieur du tas que dans la
grange. A partir de cette date, elles ont été à
peu près les mêmes dans le tas et dans la
grange;
2° Jusqu'au 15 janvier, les températures
minima ont été, en général, plus élevées à
l'intérieur du tas que dans la grange. A
partir de cette dernière date, la température
à l'intérieur du tas a suivi à peu près les
mêmes oscillations que dans la grange.
Dans le langage courant, on dit souvent
que la betterave fraîchement arrachée « jette
son feu » pendant un certain temps, après
sa mise en tas.
A ce moment, sa respiration est active. Les
pertes de sucre eu sont augmentées.
Il faut noter que nos observations ont porté
sur des tas dont les dimensions étaient
faibles. Si l'on avait à faire à de gros tas de
betteraves fraîchement arrachées, il est pro-
bable que la température à l'intérieur du tas
se maintiendrait plus longtemps et d'une
façon encore plus marquée au-dessus de la
température e.xtérieure.
Il y a là une question qui mériterait d'être
suivie sur un gros tas portant vers son milieu
une cheminée verticale en bois, à section
carrée, de O^'.IS de côté par exemple, percée
d'ouvertures sur ses faces, et dans laquelle
on pourrait suspendre les thermomètres à
maxima et à minima.
La Commission a décidé de faire des es-
sais dans ce sens au cours de la campagne
sucrière prochaine.
Emile Saillard,
Secrétaire général de la Commission
des graines de betteraves à sucre
du ministère de l'.^griculture.
148
SUll LE SECTIONNEMENT DES TLliEKCULES DE SEMENCIS DE Pci.MMES DE TERRE
SUR LE SECTIONNEMENT DES TLBERCULES
DE SKMENCES DE POMMES DE ÏEURE
Durant ces dernières années, la pénurie et
les hauts prix des pommes de terre ont fait
proposer divers procédés de multiplication
ayant pour objet de réduire notablement en
poids la quantité de plants nécessaires pour
Tensemencement, laquelle varie, comme on
le sait, de 1200 à 1300 kilogr. à l'hectare,
représentant, au cours minimum actuel de
60 fr. les 100 kilogr., une valeur de 700 à
900 fr.
Ces procédés sont : l'emploi des pelures un
peu épaisses; Vœillelonnage , c'est-à-dire
l'enlèvement des yeux avec un couteau, en
ménageant un petit cône de la chair du
tubercule ; enfin le bouturage, lorsqu'il s'agit
d'obtenir le plus grand nombre possible de
plants d'un nombre très restreint de tuber-
cules mères.
Si l'euiploi des pelures et l'œilletonnage
permettent, en efl'et, de réduire le poids de
la semence à une quantité presque négli-
geable, il ne faut pas oublier que des bour-
geons, ainsi privés de la plupart des matières
nutritives accumulées dans le tubercule
mère, deviennent, de ce fait, extrêmement
faibles, qu'ils exigent, par suite, des soins de
conservation, de mise en végétation et de
plantation auxquels les occupations des
cultivateurs et les prix actaels de la main-
d'œuvre ne permettent guère de satisfaire ;
enfin les plantes [.ainsi obtenues restent plu^
ou moins faibles elles-mêmes, à une seule
tige et doivent, par suite, être plantées
beaucoup plus près. Elles ne peuvent, en
conséquence, donner qu'un rendement moin-
dre. Quant au bouturage, que nous avons dé-
crit dans ce recueil (n" du il novembre 1918,
p. 447), il ne [peut convenir que pour la
multiplication intensive des variétés rares
ou nouvelles, et sa pratique est plutôt du
domaine du jardinage.
Il reste donc, pour économiser pratique-
ment la semence, à examiner les modifica-
tions qu'il est possible d'apporter au section-
nement usuel des tubercules.
Dans le sectionnement usuel, on s'applique
;\ trancher le tubercule en deux à quatre
parties, selon sa grosseur, en ménageant à
chacune d'elles au moins deux yeux et un
poids moyen de 40 à 60 grammes. Tous ceux
qui se sont livrés à ce travail, qu'on n'effectue
généralement qu'au moment de la planta-
lion, savent qu'il est difficile, sinon impos-
sible de répartir également les yeux sur cha-
cune de ces sections, celle le plus près du
sommet emportant le plus grand nombre
d'yeux et les mieux développés, tandis que,
sur les sections de la partie inférieure, on ne
parvient que péniblement à réserver deux ou
trois yeux, et encore sont-ils petits et très
latents (fig.34). 11 y a là une première écono-
mie à faire lorsque les semences ne font pas
défaut, en ce sens qu'il est aisé de ne conser-
ver pour planter que les meilleures tranches
et d'envoyer les autres à la cuisine ou à la
chaudière du bétail.
Mais, puisque les yeux les plus nombreux
et les meilleurs se trouvent rassemblés vers
le sommet du tubercule, n'est-il pas plus
simple et bien préférable de ne garder que
la partie supérieure du tubercule, qu'un
simple coup de couteau transversal tranclic
net au point où celte partie pourra être équi-
valente au volume d'uu œuf de poule; toute
la partie inférieure, la moins bonne, devient
disponible pour la consommation. Chaque
plant aura ainsi la faculté de produire au-
tant de tiges que sa nature lui permettra ;
on s'assurera des touffes volumineuses, sus-
ceptibles de produire le plus grand nombre
de tubercules, car il ne faut pas oublier que
leur nombre par touffe dépend beaucoup de
celui des tiges.
Celle méthode ne nous est pas personnelle.
Avant nous M. J. M. Harraca, dans une bro-
chure de vulgarisation publiée pendant la
guerre, l'a longuement décrite et en a chau-
dement recommandé la pratique pour éco-
nomiser la semence. Elle est, d'ailleurs, si
naturelle qu'il y a plutôt lieu d'être surpris
qu'elle ne soit pas d'une pratique courante.
Toutefois, alors que M. Harraca a indiqué
de ne donner à « ses sommets végétatifs »
que 1 ou 2 centimètres d'épaisseur, nous
pensons, au contraire, qu'il ne peut qu'y
avoir avantage à leur laisser un volume et
un poids correspondant à ceux des tuber-
cules moyens, soit la grosseur d'un œuf de
poule et 40 à 60 grammes.
L'expérience ayant démontré qu'à toute
réduction en poids ou volume des plants
correspondait une diminulion proportion-
nelle du rendement, il n'y a pas lieu, nous
semble-t-il, d'amoindrir la récolte par avance
et de propos délibéré, tous les frais de cul-
ture restant toujours les mêmes. Cala est
SUR LE SECTIONNEMENT DES TCBERCULES DE SEMENCES DE POMMES DE TERRE 141
surloul vrai dans les grandes cultures où la
moindre médiocrité cause un déficit consi-
dérable en raison de la surface emblavée.
Le coupage de la tête des tubercules est
moins aisé et peut-être moins avantageux
chez les variétés à tubercules ronds que chez
celles où ils sont oblongs ou longs, mais en-
core très possible et toujours économique.
Cette réserve des tètes peut enfin être prati-
quée journellement en prélevant celle des
tubercules destinés à la consommation
familiale ou à celle du bétail.
Outre leurs yeux nombreux et vi-
goureux, les têtes de tubercules possè-
dent cet autre avantage physiologique
d'être la partie la plus jeune et la plus
vigoureuse, celle qui résorbera le plus
facilement des matières de réserves
dans les pousses, [représentant ainsi,
au moins en principe, un arrachage
quelque peu prématuré.
N'ous avons dit précédemment que
l'emploi pour semence des gros tuber-
cules, lorsqu'on doit les prendre sur
un lot tout venant, offre sur les tuber-
cules [moyens l'assurance qu'ils pro-
viennent des plantes les plus vigou-
reuses et, par suite, les plus saines. On
voit, en eCTet, que très rarement les
gros tubercules sont atteints de fîlosité,
signe évident d'un état maladif. Nous
avons également recommandé le cou-
page parce qu'il permet de s'assurer si
la chair des tubercules, apparemment
sains à l'extérieur, n'est pas déjà en
voie de décomposition à l'intérieur, et
de le faire longtemps à l'avance parce
qu'il permet aux yeux un peu » endor-
mis » de se développer ensuite plus
rapidement si l'on a soin de placer ces
sections dans un local clair, sain, froid
et très aéré. Dans ces conditions, la
pourriture n'est pas à craindre, car il
se forme rapidement, sur la partie
tranchée, une couche isolante de cel-
lules desséchées qui s'oppose à la dé-
perdition de l'eau renfermée dans les
tubercules, et les empêche ainsi de se flétrir.
En résumé, lorsque les plants provien-
dront de plantes choisies durant le cours de
leur végétation, l'emploi des tubercules
(I) La tranche supérieure pèse 45 grammes et
porte sept j-eux ; la .tranche latérale gauche pèse
145 prammes et ne porte que trois yeux; celle de
droile, 135 grammes et trois yeux également.
On voit ainsi tout l'avantage que présente la tète
Ju tubercule comme plant, sur les deux tranches
latérales qui, pour un poids [riple, portent plus de
moitié moins d'yeux.
Fis.
entiers et de moyenne grosseur sera préfé-
rable pour des motifs d'économie de main-
d'œuvre, s'ils sont en nombre suffisant. Si,
au contraire, les plants doivent êlre pris sur
un tas tout venant, il n'est pas douteux que
l'emploi des gros tubercules ne soit préfé-
rable et, dans ce cas, l'usage des têtes,
exclusif si possible, évitera une perte consi-
dérable de matière alimentaire, tout en con-
servant les autres avantages que nous venons
34. — Tubercule de l'oumie de terre Magnum boniun,
pesant 330 grammes, coupe en trois tranches (1).
d'énumérer avec les détails nécessaires.
C'est par des améliorations successives et
jusque dans les détails les plus futiles en ap-
parence, en observant et en cherchant tou-
jours à mieux faire, qu'on parviendra à faire
rendre à la plus précieuse de nos plantes
tubériféres tout ce qu'on est en droit d'en
attendre en tant que production, et la
moyenne des rendements en est, hélas! en-
core bien loin.
S. MOTTET.
148
LA VINIFICATION AVEC LEVUUAGE EN AI,(;ERIE
\A VINIFICATION AVEC LEVURAGE EN ALGERIE
APPLICATION AU DOMAINE DE BEN DALY BEY
Epoqie de la vendange. — Savoir apprécier
le moment opportun pour vendanger une
vigne n'est pas toujours chose facile.
Le moyen le plus sûr et le plus scientifique
est d'analyser le moût, et ce n'est que lors-
qu'on constatera une proportion convenable
de sucre et d'acide qu'on décidera le jour de
la vendange.
On arrive ainsi, dira-t-on, à vendanger
trop mûr, vers la fia surtout lorsque les ven-
danges durent plusieurs semaines, et à avoir
un moût très riche en sucre, mais dépourvu
d'acidité. A ceci nous pouvons répondre :
1" Que tous les cépages ne sont pas en
même temps à un même degré de maturité;
2° Qu'il vaut mieux qu'un moût pèche par
le manque d'acidité, qu'on peut toujours
corriger, plutôt que par un manque de sucre,
la matière première de l'alcool du vin.
Celte année, au domaine de Ben Daly Bey,
à Béni-Méred, département d'Alger, les ven-
danges ont commencé le 1" septembre pour
deu.'c motifs :
1° Maturité. — Les moûts des raisins les
plus mûrs (Aramon) nous donnaient une
densité de 1085 en moyenne au mustimètre
Dujardin-Salleron, ce qui correspond, une
fois la fermentation terminée, à un vin de
11"» environ. L'acidité totale de ce moût
oscillait autour d'une valeur correspondant à
i.'ô à 3 gr. d'acide sulfurique par litre. Le
raisin était donc mûr puisqu'un moût de
bonne composition doit avoir 3 gr. 5 d'aci-
dité exprimée en acide sulfurique par litre.
2° Eudemis, Cochylis. — Une autre cause
qui oblige à vendanger tôt, c'est la crainte
de l'invasion de ces deux ennemis dont les
chenilles font pourrir les grappes ,de raisin.
Levurage. — Avant de passer en revue
toutes les opérations du levurage, il est né-
cessaire de dire pourquoi et comment tous
les vins sont levures au moyen de levures
sélectionnées et multipliées à l'exploitation
même.
L'emploi des levures sélectionnées a été
justifié par les mécomptes que l'ancien pro-
priétaire avait éprouvés dans sa vinification.
Il fut amené à faire une expérience sur une
dizaine de cuves; le résultat fui tellement
probant que la vente du vin s'effectua avec
une différence de prix de un franc par
hecto. Et comme le domaine a une étendue de
400 hectares de vigne, on comprend que les
frais d'installation et de main-d'œuvre sup-
plémentaire pour le levurage soient vite rat-
trapés et que cette opération soit la source
de bénéfices appréciables.
Cette expérience remonte à quelques an-
nées avant la guerre. Le vin était alors à bas
prix en Algérie et l'on recherchait surtout la
qualité, bouquet, saveur, couleur. Mainte-
nant, malheureusement, la qualité n'a pas
beaucoup d'influence sur la variation de prix
de vente de ces bons vins communs de la
Mitidja et des expériences dans ce sens cette
année auraient été tout à fait découragean-
tes. 11 faut espérer que lorsque la produc-
tion et les cours seront redevenus stables,
on attachera un peu plus d'importance à la
qualité. En ce moment nous n'avons qu'un
but : intensifier la production, la qualité pas-
sera après.
Qualité et quantité sont le plus souvent in-
compatibles. Voulez-vous avoir de bonnes
pommes de terre pour la cuisine, vous plan-
terez des variétés moins productives que les
variétés pour féculerie. Voulez-vous avoir
des betteraves à sucre, elles deviendront
moins grosses que les betteraves fourra-
gères. Avez-vous des vignes de grands crus,
elles ne vous donneront qu'un très faible
rendement.
Mais ici, il ne s'agit pas de diminuer la
production des vignes pour avoir du vin de
meilleure qualité, puisque ces améliorations
portent uniquement sur la vinification.
Il s'agissait de rendre pratique l'applica-
tion des levures sélectionnées. Le plus
grand progrès qui est appelé à rendre le plus
de services aux viticulteurs, a été réalisé par
M. Musso, directeur du laboratoire des le-
vures de l'Institut Pasteur d'Alger. Le pro-
cédé et l'appareil imaginés par M. Musso
permettront à chaque propriétaire, avec de
faibles dépenses, de faire ses levures lui-
même, ou plutôt de les élever, les multiplier
après en avoir reçu une petite quantité séleo •
tionnée au laboratoire il).
Cet appareil consiste en une série de barils
en verre avec couvercle à l'émeri, ce dernier
muni d'un bouchon en. caoulchouc ayant
plusieurs tubulures, une pour l'arrivée du
1) M. Musso s'est appliqué i sélectionner les
races de levures les mieux adaptées aux conditions
de milieu et de teinpéraïur pour la région.
LA VINIFICATION A.VEG LEVURAGE EN ALGÉUIE
149
moût, une seconde pour l'évacuation des
gaz à travers le coton stérilisé, une troi-
sième pour injection d'air également à tra-
vers le coton stérilisé. Le tout ayant été sté-
rilisé avec une solution d'anliydride sulfu-
reux, donne la garantie que ni spores ni
bactéries ne contamineront les levures qui se
reproduiront dans ces barils.
Le moût qui alimentera les levures pro-
vient de la vendange précédente ; aussitôt
son arrivée à la cuve, il a été sultilé à une
dose de i20 à 130 gr. d'anhydride sulfureux
par hectolitre. A cetle dose, aucune fermen-
tation ne peut se déclarer et, de plus, l'anhy-
dride sulfureux agissant comme un collage,
les bactéries et levures sont précipitées au
fond ; on en soutire alors le clair que l'on
conserve en fût pour l'année suivante.
A la préparation des levures, le moût se
trouve dans un bac d'environ 10 hectolitres
au-dessus des barils pour avoir une légère
pression, et, au moyeu d'une tubulure, on le
répartit dans chacun des barils qui a une
prise spéciale. On introduit dans le baril
les levures sélectionnées achetées au labo-
ratoire de levures, et, lorsqu'elles sont en
action on règle l'arrivée du moût sultité par
une vis de pression, de manière à avoir une
fermentation active et à densité constante
(1040 à 1030), c'est-à-dire que la densité
tendant à baisser du fait de la fabrication de
l'alcool par les levures est compensée par la
densité bien supérieure (108.5) du moût sul-
fite qui arrive d'une façon continue. Chaque
baril a une contenance de oO litres, mais
quand il y a environ iti lilres, on en soutire
seulement 3, de manière à avoir toujours une
grande masse de liquide en activité, chose
comparable à un volant qui a enmagasiné de
l'énergie, alors le débit du moût sullité sera
d'autant plus grand que la masse du liquide
sera plus grande, ce qui se traduit par un
gain de temps pour la durée totale du levu-
rage.
Comment se fait-il qu'en introduisant du
moût sulfite à raison de 120 gr. d'anhydride
sulfureux par hectolitre la fermentation ne
soit pas complètement arrêtée, quand une
dose de 23 à îiO gr. suffit pour ralentir singu-
lièrement une fermentation, voire même l'ar-
rêter pendant quelque temps. Mais ici, nous
procédons avec modération ; l'arrivée de ce
moût mortel pour les levures a un très faible
débii et son anhydride sulfureux est aussitôt
chassé mécaniquement par le dégagement de
gaz carbonique de la fermentation.
Comme il est dit plus haut, on soutire au
moment opportun ce moût en pleine fermen-
tation (15 lilres environ;, dans des bon-
bonnes stérilisées et aussitôt bouchées avec
du coton stérilisé.
Dans la bonbonne le liquide continuera
et terminera sa fermentation. De temps à
autre, on aère les levures du baril au moyen
d'une pompe à air qui le refoule à travers
le coton stérilisé dans la masse en fermenta-
tion au moyen d'un tube plongeant au fond
du baril. Cette aération est nécessaire, carie
but qu'on se propose est d'avoir une grande
masse de levures et non pas un degré alcoo-
lique très élevé; il faut donc aérer pour per-
mettre aux levures de se reproduire le plus
rapidement et en plus grand nombre pos-
sible.
Pieds de cuve. — Ces bonbonnes vont
servir à l'ensemencement des pieds de cuve.
Le moût qui servira à laconfeclion des pieds
de cuve est du nuiût provenant de raisins
cueillis quelques jours avant la vendange et
stérilisé par ébullition dans deux chaudrons
en cuivre de 1 000 litres chacun, au moyen
d'un serpentin qui reçoit la vapeur d'un
bouilleur; l'ébullition détruit, avec les levu-
res indigènes, toutes les bactéries et spores
qui existent dans la vendange. Du côté op-
posé au bouilleur, au moyen d'une canalisa-
lion en Y, les deux chaudrons sont reliés à
un réfrigérant qui permet au moût de
s'écouler à une température de 32 degrés
dans un transport défoncé et stérilisé. Le
transport est rempli à environ 400 litres et
aussitôt ensemencé avec une bonbonne de
levures. C'est seulement quand la fermenta-
tion se sera bien déclarée qu'on habituera
les levures à des doses croissantes d'anhy-
dride sulfureux, en commençant par 10 gram-
mes par hectolitre et en arrivant jusqu'à
30 grammes.
L'apport successif de ces doses d'anhy-
dride a pour but, lorsque la vendange arrive
à la cuve et qu'elle est sulfitée à raison de
20 grammes par hectolitre en moyenne
(dose qui paraît suffisante pour paralyser les
levures indigènes et annihiler l'action des
ferments pathogènes : bactéries ou spores),
de permettre au pied de cuve de s'emparer
de la masse et de la mettre de suite en fer-
mentation, tandis que les levures indigènes
ne se réveilleront que plus tard alors que
les levures du pied de cuve, les levores sé-
lectionnées se seront déjà multipliées en
grand nombre.
11 est inutile de donner d'aatresdétailssur
la vinification qui se fait à partir de ce mo-
ment comme partout ailleurs.
150
ILE GENÊT ET LA PATE A PAPIER
Nous ne sommes qu'au début de la vinili-
cation avec levurage, mais ce procédé ajanl
déjà donné d'excellents résultats comme
Tonl montré bien des savants, il faudrait le
généraliser surtout dans les grandes exploi-
tations et principalement dans les pays
chauds oii la vendange souvent avariée con-
tient des germes de maladie que la chaleur
tend à développer. Le procédé de vinifica-
tion'par suUîlage et levurage semble être
actuellement le procédé le plus scientifique,
tout en restant à la portée de tous.
Raymond Méker,
In^t-^nieur agronome.
LE GENÊT ET LA PATE A PAPIER
Dans une étude relative à la question des
bois pour pâle à papier (1), M. Ardouin-
Dumazel a appelé l'attention sur les res-
sources très appréciables de matières végé-
tales susceptibles de fournir la cellulose, et
a fait remarquer que l'on pourrait tirer parti
très avantageusement de ces ressources en
adaptant l'outillage des fabriques de pâle à
papier au traitement de végétaux négligés.
Peut-être plus encore que les sarments de
vigne, les roseaux, le mûrier et autres végé-
taux des contrées méridionales, le genêt, qui
croît à l'élat sauvage dans la plupart des ré-
gions de la France, pourrait offrir à l'indus-
trie papetière une source de matière pre-
mière inépuisable, surtout s'il était cultivé
et exploité méthodiquement en vue de son
industrialisation.
A vrai dire, cette utilisation du genêt n'est
pas chose nouvelle. Elle fut étudiée, en 11103,
par M. Roger, de Treignac (Corrèze), qui ob-
tint avec la pâte de genêt diverses qualités de
|)apiers, propres à l'impression. L'étude de
cette question, à laquelle nous nous li-
vrâmes en 1912, 1913 et 1914 — étude inter-
rompue par la guerre — et enfin la commu-
nication très intéressante que nous reçùiiies
de M. le prince Borghèse, sur les essais faits
en Italie, ces précédents, disons-nous, pa-
raissent solliciter l'attention des agriculteurs
et des industriels.
En effet, il ne semble pas que l'avenir de
l'industrie du papier soit dans l'abatage des
arbres, dans la réalisation, à longue échéance,
des produits fournis 'par des essences fores-
tières spécialement cultivées pour la pâte à
papier, mais bien dans la culture méthodique
de nombreuses plantes, vivacesou annuelles,
riches en cellulose.
Quand la demande de matière première
produite par la culture, en dehors de la forêt
deviendra active et régulière, on verra se
multiplier ces cultures auxquelles on n'a pas
pensé jusqu'à présent.
Il est bien démontré que le genêt, traité
(1) Journal d'Agriculture pratique, n» 43, du 11 dé-
cembre 1919.
industriellement, fournit une excellente pâte
à papier, et supportant très bien la com-
paraison avec la pâte de cellulose fournie par
le sapin, l'épicéa, l'érable, le peuplier, le
bouleau, etc. En outre, on obtient des sous-
produits très intéressants (chlorophylle sous
Vii-.ili
Tige de Genêt lleuii.
l'orme de laque pure, savon), dont la valeur
intlue beaucoup sur le prix de revient de la
pâte à papier, et qui, par conséquent, doi-
vent entrer en ligne de compte dans les bé-
néfices de fabrication.
Culture industrielle du Genêt. — Il est évi-
dent que pour satisfaire aux énormes be-
soins de l'industrie de fabrication des pâles
de cellulose pour papeterie, on devrait envi-
sager la nécessité de soumettre le genêt à
INSTALLATIONS HYDRAL'LIQUES AGRICOLES
151
une culture méthodique, après avoir exploité
les genêlières naturelles.
Le genêt ne redoute ni les grands froids ni
es fories chaleurs, non plus que les insectes
et les maladies. II n'exigerait donc que des
frais culturaux (labour, ensemencement, ré-
colte et transport). Il est à remarquer que
l'on peut doubler la production des genêts
croissant à l'état sauvage, dans les terres in-
cultes et les landes, en les rabattant à 10 cen-
timètres au-dessus du sol, au printemps.
Pour ensemencer le genêt, il faut cueillir
la graine avant maturité, laisser celle-ci
s'achevei' dans un grenier ou autre local bien
aéré, en la mélangeant à trois ou quatre fois
son volume de terre ou de sable. Cette
graine doit être répandue au printemps, dans
une avoine. Pour obtenir une abondante pro-
duction ligneuse, il faut semer clair. Il suffit
de faire de petites losses espacées à 1 mètre,
de semer, dans chacune d'elles, trois ou
quatre graines, et de recouvrir de 2 centi-
mètres de terre.
.\près la levée, on arrache les plants les
plus faibles, en ne laiss.int à chaque poquet
qu'un seul plant, le plus robuste. Au prin-
temps de la troisième année, on coupe les
plants à environ 30 centimètres du sol, pour
les faire ramifier et croître en cépée, de ma-
nière que les années suivantes ils dévelop-
pent de nombreux rameaux, lesquels sont
coupés chaque année au printemps et consti-
tuent la récolte. Afin de donner plus de dé-
veloppement à la plante, il est bon de tailler
à environ 10 centimètres du sol, avant la ger-
mination printanière. Les petits plants, après
la taille, croissent vigoureusement et don-
nent des rejets atteignant plus d'un mètre de
longueur, assurant ainsi une récolte au moins
double de celle obtenue des genêts abandon-
nés .T. eux-mêmes.
On peut cultiver sur un hectare 10000
plants, et couper les tiges jusqu'à trois fois
dès la seconde année. La genêtière peut four-
nir une production constante pendant une
vingtaine d'années.
Les genêts coupés sont mis en bottes ou
fagots sur le terrain.
Itendcment. — La production moyenne,
suivant les chiffres de rendement relevés en
Italie, serait de 200 à 230 quintaux à l'hec-
tare. On estime que 12 000 quintaux de ge-
nêt à l'état vert subissent, à la dessiccation,
une réduction de poids de 50 0/0, et que
6 000 quintaux de genêt sec peuvent fournir
'i 200 quintaux de pâte à papier.
[A sidvre.) Henri Bun.
INSTALLATIONS HYDRAULIQUES AGRICOLES
La tendance que manifestent actuellement
les milieux poliliquesàfaire une grande place
aux questions économiques s'est traduite,
entre autres choses, par la création d'un sous-
secrétariat des forces hydrauliques.
Nous ne pouvons qu'applaudir à celte or-
ganisation nouvelle; mais, à notre point de
vue spécial d'agriculteurs, nous ne pouvons
nous déclarer entièrement satisfaits du fait
que le nouveau sous-secrétariat a été rattaché
exclusivement au ministère des Travaux Pu-
blics.
La chose peut paraître logique en soi, car
si l'on évalue le nombre de chevaux-vapeur
utilisés par l'industrie, il dépasse considéra-
blement celui qu'emploie l'agriculture.
Mais, si nous estimons, au contraire, le
nombre d'installations, indépendamment de
leur force individuelle, nous constatons que
le nombre de chutes d'eau utilisées par l'in-
dustrie est infime, par rapport à celui auquel
l'agriculture et les industries agricoles em-
pruntent tout ou partie de leur force.
Or, les démarches à faire pour l'iui- lallation
d'une roue de 5 à 10 H P sont aussi compli-
quées, aussi longues, que celles tendant à
l'obtention d'une autorisation pour des tur-
bines de plusieurs centaines de chevaux et,
malheureusement, ces autorisations sont
données par le ministère le plus formaliste et
le moins pratique qu'il y ait en France.
Il est donc à souhaiter que le nouveau
sous-secrétariat d'Etat ait pour premier ob-
jectif la simplification des autorisations à
donner, et, en même temps, qu'il puisse faire
admettre le principe que l'enquête sera d'au-
tant plus courte et les formalités d'autant
plus réduites, que la force à utiliser sera
plus faible. Une pareille mesure faciliterait
de beaucoup la tâche des agriculteurs et per-
mettrait d'augmenter considérablement le
nombre de chutes d'eau utilisées pour l'agri-
culture ou les petites industries agricoles.
Toutefois, il est probable que le sous-
secrélariat d'Etat, s'il proposait une pareille
mesure, se heurterait au mauvais vouloir de
ses bureaux; aussi cette réforme devrait-elle
être précédée d'une décision par laquelle le
152
EXPOSITION INTEKNATIONALK 1) AVICL LTL'Iil';
ministère de l'Agriculture serait appelé à col-
laborer aux travaux du sous-secrétariat
d'Etal.
Un agent de liaison, ou mieux, un repré-
sentant du ministère de l'Agriculture, devrait
être installé au ministère des Travaux Pu-
blics, et avoir, pour les solutions à interve-
nir, voix consultative, ou même voix prépon-
dérante, lorsqu'une inslallalion ressortit uni-
quement à des usages agricoles.
Au Maroc, le Gouvernement Chérifien a
adopté une solution dont le principe est ex-
cellent. Tout projet de captation de chule
d'eau est transmis à un service spécial qui,
après première enquête sommaire, transmet
l'affaire pour étude complète à la Direction '
des Travaux Publics s'il s'agit d'une installa- '
lion industrielle, à la Direction de r.\gricul-
lure s'il s'agit d'irrigations ou d'industries
agricoles. i
Dans l'application, le service saisi au dé- '
but étant entre les mains d'un fonctionnaire
des Travaux Publics, le système n'est pas 1
parfait, car celui-ci a toujours tendance à re- {
verser à sa Direction toutes les afTiires,
quelles qu'elles soient, la Direction de l'.Vgri-
culture n'étant saisie que si l'on insiste, et
même quelquefois si l'on se fâche.
Il faudrait donc que l'Agriculture pût déta-
.;her au sous-secrétariat un fonctionnaire de
j;rade élevé, appartenant à la Direction de
l'Hydraulique, et qui aurait à la fois l'énergie
(;t l'autorité nécessaires pour obtenir la
stricte observation des règlements établis, et
le dessaisissement immédiat des Travaux
publics dès qu'une affaire n'intéresse plus
l'industrie proprement dite.
Faute de cette collaboration indispensable,
nous risquons fort de voir l'agriculture pri-
vée entièrement du secours qu'elle devrait
attendre du nouveau sous-secrétariat.
Ces lignes étaient écrites lorsqu'à paru, au
Jownal Officiel du 10 février, un décret en
date du C février pour compléter et mettre au
point la loi du 16 octobre 1919 ; celui-ci, dans
son article 31, instituait un Comité consulta-
tif chargé de donner son avis sur toutes les
questions relatives aux forces hydrauliqucs-
Dans ce qui précède, nous n'avions pas
fait état de celte loi, car nous considérons
comme parfaitement superflu la création
d'un Comité de 50 membres, dont le moins
qu'on puisse dire est qu'il est dans l'impos-
sibilité de travailler sérieusement.
11 semble que les deux mlnislres intéressés
qui, tous deux, ont contresigné le décret du
6 février, s'en soient rendu compte, puis-
qu'ils ont décidé de limiter à sept membres
la composition de la Section permanente
prévue par la loi du 16 octobre. Sur ces sei'l
membres, dont un président nommé d'ac-
cord entre les deux ministres, l'Agriculture
et lœ Travaux Publics sont représentés cha-
cun par trois membres, deux représentants
de l'Administration et un représentant pro-
fessionnel.
Nous persistons néanmoins à croire que
cette mesure, bien qu'elle constitue une
preuve de bonne volonté de la part de l'Ad-
ministration, ne sera pas efficace. Elle pro-
cède toujours du même principe qui con-
sisle à éparpiller les responsabilités, en per-
mettant aux chefs de service de s'abriter
derrière une Commission, au lieu de donner
à une seule personne qualiliée les pouvoirs
nécessaires, en môme temps que les respon-
sabilités qui en découlent.
Faire la critique de la loi du 16 octobre et
du décret du 6 février nous entraînerait trop
loin; ce seraient tous les procédés de l'Ad-
ministralion qu'il faudrait mettre en cause.
Espérons loutefois que nous sommes sur la
voie du perlectionnemeut de nos méthodes
et que, peu à peu, en présence des imperfec-
tions que le nouveau système ne manquera
pas de révéler à l'usage, quelque conliancc
que nous soyons prêls à faire à ceux qui se-
ront chargés de l'appliquer, on st^ décidera à
adopter la solution que nous préconisons :
un représentant compétent, responsable de
ses actes et nanti des pouvoirs nécessaires
pour les faire exécuter.
F. Main,
Ing(^nicur 02:ronome.
EXPOSITION INTERNATIONALE D'AMCULTUHE
Parmi les sources de notre production ali-
mentaire, l'aviculture occupe une place in-
suffisamment appréciée du public, trop porté
à n'en voir que le côté sportif, tandis que les
circonstances actuelles devraient nous inciter
à considérer plutôt son but utilitaire et les
avantages que son développement pourrait
procurer au pays.
L'élevage des volailles et autres animaux
de basse-cour peut, à des degrés divers, être
pratiqué par tous les habitants de la cam-
pagne et contribuer à l'amélioration de notre
hXPObniON INTERNATIONALE DAVICULTUHE
situation alimentaire d'une manière d'autant
plus elficace et plus rapide, que ses produits
utilisables s'obtiennent en l'espace de quel-
ques mois.
Vulgariser la pratique de cet élevage est
donc faire œuvre d'opportunité et d'utilité
publique. Tel est le but poursuivi par la So-
ciété centrale d'Aviculture de France formée,
sous la présidence de M. Méline, par la réu-
nion de deux Sociétés naguère rivales, la So-
ciété des Aviculti-'urs français et la Société
nationale d'Aviculture.
L'Exposition internationale d'Aviculture,
qu'elle a organisée du 'i au 9 février au
153
Grand Palais des Champs-Elysées, est venue
à point faire connaître, avec les nombreux et
remarquables lots d'animaux présentés, les
moyens dont nous pourrions disposer pour
développer chez nous une production rapide
de denrées alimentaires.
Il est impossible, dans les limites étroites
de cet article, d'énumérer la série complète
des sujets exposés et dont l'ensemble occu-
pait tout le rez-de-chaussée de l'immense nef
du Grand Palais.
La figure ci-jointe permet d'ailleurs de se
rendre compte du mode de distribution
adopté par les organisateurs.
Fig. oti. — Expositiuii interualiunale d'Aviculture, au Giand-Paliiis des Champs-Elysées.
Des volières abritant les Grands Prix
d'honneur : Paons bleus, de M. Grivet, Paons
blancs et Lophophores resplendissants, de
M. Darison; des kiosques et des chalets rus-
tiques, un poulailler roulant, un aquarium où
s'ébattent des poissons exotiques aux formes
étranges, rompent la monotonie des files ré-
gulières des cases abritant les animaux.
Les visiteurs peuvent, au gré de leur fan-
taisie, admirer les remarquables spécimens
de races de Poules françaises ou étrangères
qui occupent plus de la moitié de l'Exposi-
tion, les Dindons, les Pintades, les Oies de
toute provenance, y compris celles d'Emb-
den et d'Egypte, les Canards où, parmi les
célèbres races de Rouen, de Barbarie, Ayles-
bury, Pékin, etc., les Coureurs indiens sem-
blent de plus en plus en faveur si l'on en
juge d'après le nombre de lots exposés.
Parmi les innombrables espèces de pigeons
mondains. Cauchois, Romains, Montaubans,
Bazadais, Carriers, Polonais, Capucins, Cra-
vaté?, Pattus, Culbutants, Boulants, Gazzis,
Diamantés, Voyageurs, les Pigeons de la
Grande Guerre, avec leurs citations glo-
rieuses, obtiennent un légitime succès.
La division cuniculaire, comprenant envi-
ron 600 lapins, représentant une trentaine de
races et quelques Cobayes, attire de nom-
breux amateurs.
Les uns s'extasient devant le plantureux
embonpoint des lapins normands, la taille
phénoménale du Géant des Flandres ou du
Bélier français, pendant que d'autres admi-
154
TRACTEUR NILSON
renl la diversité du pelage des lapins à four-
rures : Argentés de Champagne, d'Aunis, de
Saint-Hubert, gris, Havane, Polonais, Russe,
Chinchilla, les jolis Papillons anglais, les
beaux lapins noir et l'eu, ou la fourrure
soyeuse des Angoras blancs ou noirs.
Au point de vue utilitaire, particulière-
ment intéressant à notre époque, la division
des volailles de rapport mérite une attention
spéciale.
Les races françaises, y compris celles d'Al-
sace et de Lorraine présentées par la Fédé-
ration d'Alsace-Lorraine, sont abondamment
représentées jiar plus de GOO sujets apparle-
nant au.\ races de Homlan (environ 60 exem-
plaires); Faverolles, 93; Bresse, 100; dàti-
nais, 73; La Flèche, 23; Mans, Bourbonnais,
Berry, Coucou de Rennes, Gélines de Tou-
raine, coqs et poules d'Alsace-Lorraine : noirs,
blancs, perdrix.
.Vvec nos excellentes races de lloudan, de
Bresse, de F'averolles, du Gâtinais, de L'a
Flèche et du Mans, la Bourbonnaise, repré-
sentée par environ une centaine d'exem-
plaires, semble de plus en plus mériler la
faveur du public.
Parmi les races étrangères, les anglaises
dominent par le nombre avec leurs 400 Gr-
pinglon noirs, fauves, blancs, bleus, coucou;
216 Leghorn dorés, blancs, cendrés;3i Kliodi»-
Island et quantité de Plynioulli, Di>rking,
Wyandotic, Combat I unis.
Les Coucous de Malines, au nombre dépas-
sant la soixantaine, représentent allègrement
la vaillante Belgique pendant que les coqs
Andalous et Castillans prennent des poses
d'hidalgos en présence d'une trentaine de
poules espagnoles qui les accompagnent.
Les races asiatiques : Lang^ham, Brama,
Cochinchinoise, avec leurs lourdes pattes em-
plumées, semblent vouloir établir, parle con-
traste des formes, la transition entre les
poules de rapport et les élégantes races
naines parmi lesquelles les visiteurs admirent
les jolies Hollandaises huppées, les |Javas
noirs, blancs ou coucous, les Combattants,
les Sebright argentés ou dorés, charmantes
miniatures qui peuvent faire la joie des
amateurs, mais ne peuvent sérieusement
entrer en ligne de compte pour la production
alimentaire dans les élevages dont la vulga-
risation e<t à recommander.
Fn résumé, Exposition opportune, très
intéressante et très instructive, témoignant
des efforts continués, même pendant la
guerre, pour maintenir la réputation d'un
élevage qui, sauf dans les régions envahies,
a moins souflerl que celui des grands ani-
maux de boucherie ou de trait et qui, pour
cette raison, doit se montrer capable d'aider
à la réparation des dommages causés à ces
derniers.
HAYMoxn Roger.
TRACTEUR MLSON
Le tracteur de la Nilson Farm Machine C",
de Waukesha (Wisconsin), présente plu-
sieurs dispositifs originaux au point de vue
des roues motrices et du mode d'attelage
destiné à augmenter, automatiquement, la
pression exercée par les roues motrices sur
le sol suivant l'effort de traction nécessité
par la machine de culture, ou par le véhicule
traîné par le tracteur.
Le tracteur Nilson est représenté en France
par la Société la Traction et le Matériel
agraires, 18, rue de Mogador, à Paris. Il par-
ticipa aux dernières démonstrations de Sen-
lis (1), oi^i l'on a pris la photographie repré-
sentée par la figure 37, le tracteur tirant une
charrue Oliver, à quatre raies, à relevage
automatique; malheureusement, la photo-
graphie, prise par un opérateur non spécialisé
dans les a()pareils de culture mécanique,
ne donne que la silhouette du tracteur sans
(Ij Joui liai d AijricuUwe pratique, n" 39 du 30 oc-
obre 1919, p. 789.
montrer les dispositifs signalés plus haut.
Pour augmenter automatiquement, sui
vaut l'effort de traction, la pression des roues
motrices sur le sol sans avoir à surcharger
le bâti du tracteur avec des matériaux quel-
conques, on utilise une partie de cet effort
pour exercer une pression sur le châssis, un
peu en avant de l'essieu arrière. Il y a une
certaine analogie avec le dispositif qu'on
trouvait dans l'ancienne charrue automobile
Amiot, de Reims, déc-ite dans la Culture
mécanique, t. II, p. 9-'t : l'âge des charrues
était articulé sur le châssis en avant des
roues motrices, et appuyait sur les paliers de
l'essieu en y exerçant une pression verticale,
de haut en bas, d'autant plus élevée que les
socs étaient réglés de façon à tendre à péné-
trer en terre; il ne faut pas exagérer cette
tendance qui se traduit par un allégement
des roues directrices, lesquelles, pour être
efficaces, doivent toujours exercer une cer-
taine pression sur le sol.
Dans le tracteur Nilson, la barre d'attelage
TUACTEUH N'ILSON
IBj
se trouve à l'extrémité postérieure d'un
cliàssis rectangulaire formé par deux bielles
obliques de haut en bas, et d'avant en arrière,
articulées à des bielles analogues, mais d'in-
clinaison inverse, qui viennent s'attacher au
châssis entre les roues avant et les roues
arriére. La rencontre des deux systèmes de
bielles obliques, dont nous venons de parler,
se fait par une articulation à deux pièces
verticales appuyant sur le châssis un peu en
avant de l'essieu moteur, de sorte qu'une
partie de la traction de la charrue, réglée
avec une tendance à l'enlrure, se reporte de
liaut en bas sur le châssis un peu en avani
de l'essieu des roues motrices, et contribue
à augmenter la pression qu'elles exercent
sur le sol.
L'autre disposition particulière du tracteur
Nilson réside dans l'emploi de trois ou d'une
seule roue motrice. Une roue, assez large de
l)andage, est placée entre les longerons du
châssis; l'essieu peut cependant recevoir, en
dehors de celui-ci, et de chaque côté, um-
autre roue, de façon qu'on peut modifier ]:i
largeur des bandages en contact du sol. Les
trois roues ont l^.SG de diamètre; la roue
Kis. ai.
Tracteur Nilsoii.
centrale a 0".4o de largeur de bandage, et la
dimension correspondante de chaque roue
latérale est de 0™.17; suivant qu'on emploie
une ou trois roues motrices, les largeurs de
bandages en contact du sol varient de 0™.4.^
à 0"'.79, ce qui permet à la machine de passer
sur des terres détrempées.
Le moteur Waukesha, qui actionne le trac-
teur Nilson, type Junior, est à quatre cy-
lindres et peut développer une puissance
variable suivant sa vitesse : 30 chevaux à
900 tours par minute, 36 chevaux à 1 200 tours
par minute ; le moteur est pourvu d'un régu-
lateur de vitesse dont on modifie le réglage à
volonté. Par une poulie, en connexion avec la
boîte de changement de vitesse, on peut ac-
tionner, par courroie, diverses machines en
disposant d'une puissance de 25 à 30 chevaux
suivant la vitesse de régime imposée au mo-
teur.
Les caractéristiques du moteur sont : alé-
sage des cylindres0"'.108 ; course des pistons,
O^.l'iG; possibilité de fonctionner au pétrole
lampant ou à l'essence minérale.
Les roues directrices ontO^.SOde diamètre
et 0"Mo de largeur de bandage.
En travail dans les champs, la vitesse
est comprise entre 3 000 et i 000 mètres à
l'heure ; sur route, on peut marcher à raison
de 7 000 à 8 000 mètres, le châssis étant sus-
pendu sur l'avant-train par des ressorts: il y
a ainsi deux vitesses _avant et une marche
arrière.
Le siège du conducteur est placé à droite
du tracteur un peu en dehors de l'aplomb du
châssis, disposition qu'on rencontre dans un
136 ACADEMIE D'AGKICULTUKE UE FHA.NCE
certain nombre de machines américaines.
Avec une seule roue motrice, le poids du
tracteur en ordre de marche est d'environ
1 750 kilogr. ; il est de 2 000 kilogr. avec les
trois roues motrices, chacune d'elles pesant
environ 123 kilogr. Le prix déclaré à Senlis
était dp 20 000 fr. avec la charrue.
R. Dessaisaix.
BIBLIOGRAPHIE
Engrais, par E. Dkmoossy, docteur ès-sciences,
maître de conférences à l'Institut agronomique.
Un volume in-lS jésns de 298 pages. Librairie
Cti. Béranger, 15, rue des Saints-Pères, Paris (VI').
Pri.K : 15 francs.
Cet ouvrage fait partie de la collection de.s.
manuels pratiqu(»s d'analyses chimiques, publiés
sous la direction de MM. F. Bordas et Eugène
Roux.
M. Demoussy a voulu y indiquer les méthodes
d'analyses d'engrais reconnues exactes et em-
ployées en France, c'est-à-dire les méthodes
officielles fixées en 1897 par le Comité des Sta-
tions agronomiques, et celles qu'emploient les
principau.\ laboratoires d'analyses d'engrais.
Ces méthodes consistent à savoir d'abord
quelle est la teneur d'un engrais en principes
fertilisants, ensuite à vérifier l'exactitude des au-
tres indications du vendeur qui sont: le nom, la
nature et la provenance de l'engrais. C'est donc
un bon guide pour l'agriculieur acheteur d'en-
grais. A côté des renseignements techniques, on
y trouvera tous les documents administratifs
concernant la vente des engrais et la répres-
sion des fraudes daus ce commerce,
». D.
ACADEMIE D'AGRICULTURE DE FRANCE
Séance du 4 février 1920. — Présidence
de M. Viijer.
Recensement des animaux de ferme.
M. Henry SayîuVr signale les résultats des re-
censements des animaux de ferme au 31 dé-
cembre 1018 pour la France. Pendant les six
derniers mois de l'année, l'elTectif des bêtes
bovines aurait diminué de 1 664000 têtes. Cette
constatation montre combien étaient justifiées
les réserves présentées à l'Académie au sujet
du recensement de juin 1918.
Action de la chaleur sur les graines
de betteraves à sucre.
M. Tisserand dépose de la part de MM. Sail-
lard et Vehrung une note sur l'action de la cha-
leur sur les graines de betteraves. En voici les
conclusions :
1» Que les glomérules de très bonnes graines
accusant un coefficient de 98 0/0 et les bonnes
graines commerciales au coefficient de 87 0, 0
conservent toute leur vitalité, quand elles sont
soumises aux températures de 00° et 70", comme
l'a d'ailleurs démontré notre confrère Schri-
baux;
2° Que dans les mauvaises graines au coeffi-
cient de 36 0/0 soumises aux mêmes tempéi'a-
tures, les glomérules sont en grande partie
tuées.
S'iQue la température de 80°, même maintenue
pendant une heure, n'a pas changé les coeffi-
cients de germination au bout de quatorze jours
pour les graines de qualité supérieure et celles
de bonne qualité ordinaire.
Elle a retardé seulement un peu leur germi-
nation.
Commerce des graines de betteraves à sucre.
M. Sckribaii.r communique à l'.Vcadémie l'avis
de la Section des cultures spéciales au sujet
d'une question qui lui avait été posée sur l'im-
portation de graines de betteraves à sucre en
provenance d'Allemagne.
On sait, en effet, que le ministère de l'Agricul-
ture craignant que la récolle des gi aines de
betteraves à sucre d'origine française fût insuf-
fisante, en a demandé à r,\llemagne. Celle-ci
s'est engagée à en fournir 1400 tonnes, y com-
pris celles qui ont déjà été importées depuis la
dernière récolte. 11 reste à en livrer environ TOO.
Cette quantité est-elle, comme on l'a dit, de na-
ture à empêcher l'écoulement de notre produc-
tion indigène de graines de betterave, et à en
compromettre l'essor.
M. Schribaux montre qu'il 'n'en est rien ; en
admettant que les 700 tonnes attendues d'Alle-
magne arrivent en temps utile, les disponibilités
couvriront difficilement nos besoins.
Aussi, conclut M. Schribaux, on ne peut que
louer le Ministère d'avoir voulu approvisionner
la France de graines de betteraves. On ne com-
prendrait pas, en elTet, que les ensemencements
puissent être réduits du fait d'un manque de
semences, surtout en ce moment où il y a disette
de sucre.
L'Académie adopte les conclusions de ce rap-
port.
Situation des planteurs de betteraves
industrielles.
M. Bachelier rappelle les conditions si diffi-
ciles de la culture de la betterave industrielle
en France : aussi au lieu de 800 000 tonnes de
sucre fabriquées avant la guerre, nous en pro-
duisons seulement 150 000 tonnes, et au lieu de
1 2S0 000 hectolitres d'alcool, 219 000 en 1918.
Si cette réduction tient sans doute à la dévas-
tation de nos plaines du Nord, elle tient, dans les
ACADÉMIE DAGRICULTUKE DE FRANCE
157
régions non envahies, à la situation où se sont
trouvés les cultivateurs de betteraves privés de
main-d'oîuvre, d'engrais, de fumier ; en même
temps ces cultivateurs ne sont pas incités à faire
de la betterave à raison des prix qui leur sont
offerts.
On ne se rend pas assez compte de Taugraen-
tation considérable qu'a subi le coût de produc-
tion de la betterave. M. Bachelier cite des chif-
fres tirés d'une comptabilité très bien tenue
dans les circon><tances présentes. Si avec l'épui-
sement du sol nous ne pouvons guère tabler sur
plus de 24 tonnes de betteraves à l'hectare à
7.0 de dnnsité, c'est à Icio fr. que s'élèverait
le prix de revient de la tonne de betteraves.
Ce n'est donc pas des prix comme ceux fixés
par l'Etat en 1919, de 70 fr., qui pourront décider
l'agriculteur à faire de la betterave, à entre-
prendre une culture aussi coûteuse, aussi fertile
en risques de toutes sortes que riche en soucis.
Il faut lui donner la certitude de rentrer dès
la première année dans ses avances.
Tout le monde agricole a accueilli avec soula-
gement et espoir la lettre de M. le ministre de
l'Agriculture, annonçant que la liberté commer-
ciale serait rendue au sucre pour la prochaine
campagne. C'est là, semble-t-il, le salut. Iteste à
savoir comment et sur quelles bases le fabricant
va faire ses offres au producteur. Il partira vrai-
semblablement du prix du sucre, du coût ^le la
fabrication et il en déduira le prix ressortant
pour la betterave. M. Bachelier croit iiidisppn-
sable qu'il prenne aussi comme base les irais de
production de la matière première, qu'il offre
au planteur un prix minimum le couvrant de ses
frai-^, qu'il calcule au plus juste sa part de fa-
brication pour déterminer à quel cours du sucre
correspond ce minimum, cours à partir duquel
l'augmentation sera partagée dans des propor-
tions à fixer entre les deux parties intéressées.
Il n'est pas à craindre, ajoute M. Bachelier, si
ce point de vue est adopté, que le prix du sucre
soit plus élevé ; ce prix sera surtout fonction du
cours mondial, lequel montera d'autant moins
que noire production sera plus forte. Et puis il
ne suffit pas de dénoncer la crise de l'alimenta-
tion, il s'agit de la conjurer.
Pour ce qui est de la betterave de distillerie,
on sait qu'une loi du 30 juin 1910 avait réservé
à l'Etat la totalité des alcools d'industrie néces-
saires notamment à la fabrication des poudres
et explosifs.
Les principales dispositions de cette loi ont
été prorogées jusqu'au 30 septembre 1920. On
ignore quel sera ensuite le régime auquel seront
soumises les distilleries agricoles. Si le mono-
pole de l'alcool est définitivement réalisé, il y
aura extrême difficulté à fixer la valeur du pro-
duit en équivalence avec le prix du sucre, dont
le commerce sera libre ; l'avenir de la distil-
lerie agricole de betteraves ne laisse pas alors
que d'inspirer des craintes. M. Bachelier fait
observer que c'est là cependant une industrie
essentiellement agricole qui a été montée non
]ias à proprement parler en vue de la production
de l'alcool, mais plutôt pour la mise en œuvre
sur place, à la ferme, d'importantes surface.? de
betteraves éloignées des sucreries.
Par l'article 4 de la loi du 30 juin 1916, les
alcools dits naturels (alcools de vin) se trouvant
seuls réservés à la consommation, ces alcools
ont atteint des prix passant, pour les trois-six
par exemple, de HO fr. ù 1 100 fr. l'hectolitre à
100 degrés. Aussi brûle-t-on quantité de vins au
lieu de les vendre en nature, et c'est là une
cause de la hausse excessive des vins, d'où un
argument en faveur de la liberté commerciale
que réclament les distillateurs agricoles.
De toute façon, conclut M. Bachelier, il im-
porte que, comme les producteurs de betteraves
à sucre, les producteurs de betteraves de distil-
lerie soient fixés dès maintenant.
M. Mas.fé craint que les chiffres de pris de re-
vient de la betterave indiqués par M. Bachelier
ne soient exagérés ; faut-il, en effet, mettre
comme il le fait tout le coût de la fumure et des
engrais de la sole de la betterave au compte de
celle-ci ? N'y a-t-il pas lieu, au contraire, de
reporter une partie de cette dépense au compte
des céréales qui suivent la betterave et profitent
certainement de la fumure et des engrais qui
restent dans le sol.
Avec le régime de la liberté, si l'on prend
comme point de départ du prix de revient aug-
menté du bénéfice, la base indiquée par M. Ba-
chelier, le sucre reviendrait à un prix très supé-
rieur à celui du sucre exotique, et l'on serait
amené alors à demander un relèvement consi-
dérable des droits de douane sur ces sucres exo-
tiques, ce qui ne sera pas un moyen d'abaisser
le prix de la vie.
Quant à ce qui regarde la betterave de distil-
lerie, M. A. Massé pense qu'il est très désirable
que la plus grande quantité possible de bette-
raves aille aux sucreries.
M. Bachelier répond qu'incontestablement
l'établissement du prix de revieut de la bette-
rave, comme de tout produit agricole, est des
plus délicat. Son but a été de montrer dans
quelles conditions l'agriculteur, aujourd'hui, peul
entreprendre la culture de la betterave. 11 doute
qu'il puisse en obtenir à un prix moins élevé
que celui qu'il indique.
Du reste, aux cours actuels du sucre exotique
extrêmement élevés, même dût-on produire le
sucre indigène très cher, le prix en serait tou-
jours plus avantageux pour les consommateurs
français.
Ce qu'il importe avant tout pour faire baisser
le prix de la vie, améliorer notre change, c'est
de produire sucre, blé, viande en aliondauce sur
notre propre territoire ; M. Bachelier montre
comment la cu'ture de la betterave précisément
permet, mieux que tout autre, d'atteindre ce
but: après la betterave, on obtient les plus gros
rendements en blé; avec les résidus de la su-
crerie, de la distillerie, avec les pulpes, on en-
tretient un nombreux bétail, on produit de la
158
CORRESPONDANCE
viande, on fabrique à la ferme de plus en plus
de fumier pour entretenir la fertilité des terres.
Toutes les mesures qui permettront le déve-
loppement de la culture de la betterave assure-
ront au pays l'abondance de tous les autres pro-
duits agricoles, c'est ce qu'il faut toujours avoir
présent à l'esprit.
H. IllTlVR.
CORRESPONDANCE
— H. C. {Aisne). — Mobilisé pendant la
durée de la guerre, en votre absence votre
femme a assuré la marche de votre culture.
Etes-vous en droit de réclamer une réduction
de fermage à votre propriétaire, et dans quelle
proportion ?
D'après l'article 5 de la loi du 17 août 1917,
concernant la résiliation des baux ruraux par
suite de la guerre : « Tout preneur de bien rural,
même non mobilisé, pourra, dans les mêmes
formes, indépendamment des cas de résiliation
prévus tant par le droit commun que par la
présente loi, obtenir une remise ou une réduc-
tion sur les fermages et redevances diverses
échus pendant la guerre et dans Tannée qui
suivra la cessation des hostilités, s'il a subi, du
fait de la guerre, des pertes entraînant un déficit
dans l'ensemble de son exploitation. i>
Si donc vous avez subi des pertes entraînant
un déficit dans l'ensemble de votre exploilation,
vous pouvez demander une réduction de fer-
mage à votre propriétaire; si vous ne tombez
pas d'accord avec ce dernier, la contestai ion
sera jug<^e par la Commission arbitrale spéciale
siégeant au chef-lieu de votre canton. — (H. H.)
— N" 7682 (Gironde). — La brochure ayant
pour titre : Le greffage pratique de la vigne, par
V. Vermorel, ô" édition, contient les renseigne-
ments dont vous avez besoin. Vous y trouverez
des notions suffisantes sur la culture des pieds-
mères, la récolte et la conservation des boutures
et des greffons, le greflage, la constitution d'une
pépinière et les soins à lui donner. — (.1. L. V.)
— N" 6577 [Ain.) — 11 n'y a pas d'autre
moyen d'éviter la fièvre aphteuse que de sous-
traire les animaux à la contagion; et ce n'est
pas facile. Il faudrait en principe, par consé-
quent, que dans une ferme indemne, le per-
sonnel ne circule pas au dehors vers des régions
atteintes et ne risque pas de rapporter ainsi le
contage; il faudrait aussi que ce contage ne
puisse pas être apporté du dehors par des per-
sonnes étrangères : commerçants, facteurs, visi-
teurs, etc., par des animaux quelconques, chiens,
chevaux, etc. Un isolement rigoureux et efficace
est presque une impossibilité pratique.
La fièvre aphteuse étant d'autre part une affec-
tion qui récidive, cela veut dire qu'elle ne donne
pas d'immunité durable, et cela explique, en
partie tout au moins, pourquoi on u'a jamais
pu, en aucun pays, trouver un procédé capable
d'empêcher sûrement la maladie d'évoluer.
Cela ne veut pas dire qu'il ne faille pas
prendre toutes les précautions pour l'éviter, mais
si elle apparaît, il ne faut pas accorder grande
créance à toutes les réclames pour médications
plus ou moins merveilleuses, car leur effet n'est
généralement pas supérieur à celui que l'on ob-
lient par les simples précautioi.s hygiéniques
courantes : propreté rigoureuse, nettoyage des
plaies et des lésions avec des solutions antisep-
tiques faibles ou simplement des solutions vinai-
grées, pas d'alimentation forcée, simplement des
buvées et des harbolages clairs tant que les ma-
lades ont de la difficulté à manger, ou quelques
purgatifs légers s'il y a lieu. — (G. AI.)
— N" 6319 [Loiret). — La Librairie agricole
(26, rue Jacob) vient de publier une liste des
livres les plus utiles à l'agriculteur, nous
vous la faisons parvenir.
Dans l'ordre d'idées que vous nous signalez,
nous vous conseillons : (larola, Les engrais; Vui-
gner, Comment exploiter un domaine agricole;
Hitier, Assolements et .•■yftémes de culture.
- (H. H.)
— .X" 7238 {Manche). — Le blé passé au vi-
triol n'est pas à conseiller pour la volailli'. Son
usage amènera à la longue de l'amaigrissement,
de la faiblesse générale, une couleur jaunàlre
de tous les tissus et une inflammation gastro-
inlestinale. — (P. D.)
— N" 61S9 {Rhône). — Le Noah, redoutant
le carbonate de chaux, risque de mal se com-
porter dans voire sol argilo-calcaire, à moins
de le grelTer.
L'hybride de M. Baco 22 A Folle blanche
X Noah) possède beaucoup des qualités du Noah
et s'accommode mieux des terrains un peu cal-
caires.
Mais sous le climat vosgien, où précédemment
l'on cultivait le Gamay hâtif, 22 A comme Noah
risquent d'avoir une maturité trop tardive.
Les Seihel 2859 (à fruits roses) et 880 (à fruits
blancs) sont plus hâtifs et leur feuillage est sain.
-Mais, pour la même raison que Noah, il serait
prudent de les greffer. — (J. L. V.)
— M. A. S. (Algérie). — Pour le devis d'éta-
blissement d'une minoterie, adressez-vous à
M. Pierre Curin, 77, avenue Parmeutier, à Pa-
ris, lie. _ (M. R.)
— N° 7673 (Tunisie). — Nous ne connaissons
aucun ouvrage traitant des deux questiOEis que
vous indiquez. Le Journal d'Agriculture pratique
a publié récemment plusieurs articles sur cer-
tains harnais. — (M. R.)
— M. D. D. (Nord). — Voici les adresses de
consiructeurs de pulvérisateurs : Verraorel-
Villefranche (Uhône); Nicolas et fils, .Vgen (Lot.
et-Caronne); A. Cazaubon, 43, rue Notre-Dame-
de-Nazarelh (Paris. 3o; ; Julliaii, Béziers; Maison
Th. Pilter, 24, rue Alibeit, Paris. Nous craignons
que vous ayez beaucoup de difficulté à vous
procurer, même à un prix exorbitant, la ma-
chine que vous désirez. — (M. R.)
REVL'E CUMMEUCIALE
159
LA SEMAINE MÉTÉOROLOGIQUE
Semaine du 8 au 14 fcvrier J920 iOBUE ItVATOIHE DU PARC SAIM-MAUR)
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REMARQUES DIVERSES
ET DATES
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Gelée bl., yivre le mat., beau
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temps.
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Gelée bl., givre le mat., beau
temps.
Mardi 10 -
1Û26..J
4.1
9.9
7.3
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s (.)
0.0
Rosée le mat., leiiips couvert,
gouttes de pluie.
Mercredi . M —
1016.8
0.2
11 S
8.4
+.:. 0
0
2.4
.j.O
Pluie la nuit et le matin.
Jeudi 12 —
102S.8
2.0
8 2
■i - '<i
+ 2.0
0
l.a
0.3
Pluie le mat., temps nuageu.v,
gelée bl. le soir.
Rosée le mat., temps couvert,
Vendredi 13 —
1021.3
2 0
8.9
0 3
+ 2.8
s (1
0 9'
.,
gouttes de pluie.
Samedi . . 14 —
1021.6
1026.8
7.0
10 .•;
1
9 8
8 6
+S.0
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0 0
1.J.2
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Temps couvert , gouttes de
pluie.
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Pluie depuis le !«■■ janvier :
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En 1920 76""=
Normale 58
(1) Voir â la page 318 du numéro du 21 juillet l'explication de cette nouvelle mesure.
REVUE COMMERCIALE
Situation agricole. — La huitaine écoulée a été fa-
vorable aux récoltes en terre et à l'exécution des
labours dans les diverses régions. L'abaissement de
la température a arrêté la végétation qui tendait,
notamment en ce qui concerne les arbres fruitiers,
à prendre un essor trop rapide.
Le'î terres se sont assainies et il y a lieu d'espé-
rer que, à la faveur de la liberté rendue au com-
merce du blé de la prochaine récolte, des étendues
assez importantes seront emblavées en variétés de
printemps.
L'essentiel est que les semences et les engrais,
dont on a un impérieux besoin et que l'on réclame
depuis des mois, parviennent en temps utile et en
quantité suffisante.
Blés et Farines. — Les disponibilités en blés inii-
gènes, peu importantes, sont livrées au taux de la
taxe. En Amérique, aux Etats-Unis, en tenant
compte du change, le blé coûte 138 fr. 81 à New-
■it'ork. de sorte qu'en y ajoutant le fret, ce blé revient
à environ 150 fr. le quintal rendu dans nos ports.
Dans la région parisienne, les farines sont livrées
aux boulangers dans les conditions indiquées précé-
demment.
Sons. — Demanle régulière, mais offres faibles
par suite de l'inactivité de nombreux moulins. En
divers endroits, la culture se plaint qu'on lui fait
payer les sons au-dessus de la taxe.
Céréales diverses. — Sur la plupart des marchés
Jépartementriux le cours des avuines varie entre 95
et 100 fr.; ce dernier prix est parfois dépassé : mer-
credi on a coté à Paris, par quintal départ : avoines
grises du Centre, 95 à 98 fr.; de l'Ouest, 9a à 96 fr.;
avoines noires de l'Ouest, 98 à 99 fr.
Par 100 kilogr. départ, oa cote les orges de Cham-
pagne, de la Mayenne et de la Sarthe, 98 à 100 fr.
d'Auvergne, 100 à 102 fr.; du Centre, 96 à 99 fr.
Cours en hausse sur les sarrasins ((ui valent de 88
à 89 fr. les 100 kilogr. départ.
Dans le .Midi, le maïs blanc est coté autour de 90 fr.
et pour les semences de maïs jaunes des Landes, il
faut payer de 120 à 130 fr. le quintal.
On enregistre une baisse sur les sorghos qui ne
valent plus que 64 à 6'> fr. les 100 kilogr. départ.
Les avomes étrangères livrables ce mois sont co-
tées 95 fr. à Dunkerque.
Fourrages. — Au marché de La Chapelle, les
cours des fourrages ont présenté peu de change-
ment. Par 104 bottes de 5 kilogr. rendues à Paris,
ou a coté : foin, 27ù à 290 fr.; luzerne, 280 à 310 fr.;
regain, 275 à 300 fr.
Dans les départements, cours très variables, de 36
à 50 fr. les 100 kilogr.
Pailles. — Sur la paille de blé, hausse de 5 fr. Au
marché de La Chapelle, on a coté : paille de blé, 195
à 210 fr.; paille d'avoine, 180 à 195 fr.; paille de seigle,
180 à 2 10 fr., le tout par 104 bottes de 5 kilogr. ren-
dues à Paris au domicile de l'acheteur.
On paie de 23 à 35 fr. les 100 kilogr. de paille de
blé dans les départements.
Graines fourragères. — La vente des graines de
trèlle violet a lieu à des prix soutenus mais sans
nouvelle hausse. On observe un relèvement des
cours de la luzerne de Provence, de la lupuline, du
ray-grass et du sainfoin à deux conpe=. Par 100 ki
loge, départ, on cote : luzerne de Provence, 800 à
1 100 fr.; lupuline, 450 à 550 fr.; ray-grass, 155 à
180 fr.; sainfoin, 240 à 250 fr. Pour les autres graines,
cours sans changement.
Bétail. — Au marché de La Villette du lund
160
REVUE COMMERCIALE
9 février, on a observé un accroissement notable
des arrivages de gros bétail. La vente a été moins
facile et les prix ont lléchi de 10 à 15 centinn-s par
demi-kilogramme pet. Oa a payé les bœufs de l'Al-
lier, de la Nièvre, de Saoue-et-Loire et de Nor-
mandie, 3.20 à 3. '25; de la Haute- Vienne, du Cantal
et de la Dordogne, 3.30 à 3.50; de la Mayenne et
de la Sarlhe, 3.15 à 3.30; de la Vendée, 2.15 à 3.10;
de Maine-et-Loire et de la Loire- Inférimre, 2.90 à
3.25; les taun-aux, 2.80 à 3.25; les génisses, 3.40 à
3.60; les vaches, 2.75 à 3.30 In demi-kilogramme
net.
Une offre un peu Irop abondante a entraîné sur les
prix des veaux un mouvement de baisse qui a
atteint de 15 à 25 centimes par demi-kilogramme
net. On a coté les veaux d'Eure-et Loir, St-ine-et-
Marne, Seine et-Oise, Loiret et Yonne, 5.15 à G. 10 ;
de l'Aube et de la Sarthe, 5 à 5.15 ; du Plateau
Central, 4 à 4.50.
A la faveur de faibles introductions directes aux
abattoirs et de pftiles réserves vivantes, la vente
des moutons a préstnté de l'activité ei les prix sont
restés soutenus On a coté par demi-kilogramme
net ; agneaux, 6.25 à 6.50; moulons de l'Allier et
de la Niè\Te, 6 à 6.35 ; du Cher, 5.15 à 6.15; métis,
5.15 à 6 fr.; moutons du Centie et du Midi, 5.30 à
5.85 ; bonnes brebis, 5.50 à 6 fr.
Cours faiblement tenus sur les porcs, par fuite de
l'importance de l'olTre. On a payé les porcs gras,
3.40 à 3.50; les coches, 2.15 à 3.10.
Voici le relevé des marchés des lundi it et jeudi
12 février ;
Marché du luiuli 9 février.
Entrées directes
aux abattoirs.
Amenés. LaVill. Yaug.
têtes têtes
têtes
Bœufs 5 G05 j
Vaches 1 985 [ 2-22
Taureaux.. 365 )
Veaux 1 93-2 949
Moutons .. 1-2 508 1 463
Porcs 3 072 861
Réserves
La Vill. Vanff.
têtes têtes
947
3(i7
110
•270
448
70
180
80
■260
70 ;
5-30
255
Prix maxima du kilogramme.
Au poids net. Au poids vif.
1" q. 2* q. 3' q. Prix extrêmes.
Bœufs
6.80
6.50
5.80
•2.00 à 4.26
Vaches
7.00
6.50
5. se
2.00 4.38
Taureaux ..
6.06
5.76
5.40
■2.00 3 84
Veaux
li.60
11.90
8 60
2.5% 7. .12
Moutons . . .
13.00
!1.»0
10.90
3.70 6.38
Porcs
10.30
10.00
9.70
5.60 7.21
Bœufs
Vaches ..
Taureaux.,
Veaux.. . . ,
Moutons . .
Porcs . . . , ,
Marché du Jeudi 12 féutier.
Entrées directes
aux abattoirs. Réserves
Amenés. LaVill. Vaug. LaVill. Vang.
tètes têtes tètes l^tes tètes
1 Î13 J
817
1 '2i^3
f. 63S
2 0.Î9
^75
7-21
1 721
427
111
119
480
327
419
62
5S5
46
4-0
320
327
no
Rrix maxinia du kilogramme.
Au poids net.
f q. 2- q. 3' q.
6 00
7 00
6 05
Bœuls. . . .
Vaches. ..
Taureaux.
Veaux 11 6ù
Moutons 13 00
Porcs 10 30
6 50
G 50
5 76
10 90
1) 80
10 00
5 80
5 80
5 40
8 60
10 80
9 70
Au poids vif.
Prix extrêmes.
2.00 à 4.23
2.C0
2.10
2.50
3.84
6.60
.35
3.81
7.20
6.38
7.21
Dans les départements, on cote :
Bordeaux, par kilogr. poids vif : bœufs, 2.40 à
4.30; vaches, 2 à 3.60; par kilugr. poids net :
veaux, 10 à U.40; moutons. 9 à 11.50.
Cliolet, par kilogr. poids vif : bœufs, 2.05 à 3.05;
vaches, 2.55 à 2.95; veaux, 5 à 5.50 ; porcs, 8.40 à
S. 15.
Dijon, pai kilogr. poids vif : veaux, 5.40 à 6.50:
porcs, 1.80 à 1.90: par kilogr. poids net : moutons.
9.15 à 11.15.
Limorjes, par kilogr. poids vif: bœufs, 2.50 ; vaches.
2.60; veaux, 6 fr.; moutons, 4 50; porcs, 6.90.
LyonVaise, par kilogr. poids vif : bœufs, 1.30 à
4.50; veaux, 4.10 à 6.30; porcs, 6.80 à 1.30: par
kilogr. poids net : moutons, 10 à 12.50.
Marseille, par kilogr. poids net : bœufs, '6.25 à
7 fr.; niiiutons, 10 à 11 ^fr.; par kilogr. vif : porcs,
6.20 à 6.25.
Nancy, par kilogr. poids net : bœufs, 6.20 à 1 fr.:
moutons, 10 à 13 fr.; par kilogr. vif : porcs, 1 à
1.50.
Suifs. — La dernière cote officielle de la Bourse
de commerce de Paris, a élé établie de 415 à 420 fr
les 100 kilogr.
Vins et eaux-de-vie. — La crise des transports
persiste et la IVrmeté des cours saccenl.ie. Par hec-
tolitre nu, on paie les vins rouges .lu Midi : 112 à
125 fr. à Beziers: 115 à 130 fr. à Nimes; 115 à 125 fr.
à M"nt|ielli' r; 110 à 130 fr. à Narbonne; lOS à 125 tr.
à Perpignan; 115 à 120 fr. à Diaguignan. Les vins
blancs valent de 130 à 150 fr. l'hectolitre nu.
Dans le Cher, les vins rouges sont cotés 140 fr. et
les blancs de 145 à 150 fr. Ihectolitre.
Dans l'Yonne, les vins rouges du Tonnerrois valent
de 180 à 210 tr. et les blancs rie "220 à 260 fr. la feuil-
lette de 136 litres.
En Algérie, on paie de 125 à 13» fr. l'hectolitre.
Dans les Charentes, les eaux-de-v e nouvelles ti-
tra t 60 degrés valent enviion 1 100 fr. l'hectolitre.
Cidres et eanx-de-vie de Cidre. — Les cours des
cidres s nt en hausse et ceux des eaux-de-vie en
baisse. En Normandie, on paie les cidres de 38 à
40 fr.; les po rés de 42 à 15 fr. et les eaux-de vie à
60 degrés, 900 fr. l'hectolitre.
Fromages. — En Franche-Comté, les gruyères sont
vendu- de 490 à 550 fr. les 50 kilogr.
Pom'ii s de terre. — Par vagon de 5 tonnes, on
cote aux li'O kilogr. départ : Iloll n le, 65 a 10 fr.:
Sauci«se ronge, 35 à 48 fr.; Ronde jiune, 36 à 42 fr.;
Institut de Beauvais, 38 à 42 fr.; Géante bleue, 25 à
26 fr.
Huiles d'olives. — Cours en hausse. On paie main-
tenani de 1 200 à 1 300 fr. les 100 kilogr. nus dans
les Alpes-Maritimes.
B, Dlb.vno.
Le Gérant : Chabi.es Ditkfix.
k'aris. — I- Makbtueux, imprimeur, 1, rue Cassette
CHKONIQUE AGRICOLE
161
AVIS
Ce numéro était sous presse lorsque la grroe des imprimeurs éclata le 2o février. C'est ce
qui explique le relard dan<: son envoi.
CHRONIQUE AGRICOLE
TransQiission des pouvoirs à la Piésidence de la Itépublique. — M. Poincaré président de la Commission
des réparations. — Les Chambres d'Agricaltui-e dans les régions déva-tées. — Le prix de la betterdve à
sucre pour la nouvelle campagne. — Démarches de la Confédération des Associations agricoles des
régions dévastées. — L-'s exportations de chevaux. — Le-i accidents daas l'emploi des tracteurs agri-
coles. — Redevances de la Binque de France pour le crédit ag-icole en 1919. — Les sorties de vins.
— Comice agricole de Saint-Qientin. — Organisation d'un concours national de ponte. — Les enivrais
potassiques d'Alsace. — Ecole d'Agriculture de la Uéole. — E -oie nationale des inlustries agricoles. —
Création d'un diplôme d'ingénieur à l'Ecole coloniale d'Agriculture de Tunis. — Eco'e dm lustrie laitière
de \Iamirolle. — Essai.? de cilture mécanique. — Vente d'animaux reproducteurs. — La main-d œuvre
agricole Polonaise.
La Présidence de la République.
La transmission des pouvoirs au nouveau
Président de la République s'est effectuée so-
lennellement le IH février. La veille, une loi
a été volée par le Parlement pour proclamer
que M. Rivmond Poincaré a bien mérité de
la Pairie. C'élail traduire le senliment una-
nime du pays.
Dans les messages qu'ils ont adressés au
Parleinenl dans cette heure solennelle, le
Président sortant, M. Raymond Poincaré, et
le nouveau Président, M. Paul Deschanel, ont
exprimé la même pensée : l'Union nalionale,
qui a permis de gagner la guerre, doit nous
aider à gagner la paix. « Tout ce qui réveil-
lerait d'anciennes discordes, a dit M. Paul
Deschanel, serait un crime contre la Patrie. »
Nulles paroles ne sauraient mieu.K exprimer
les ambitions des agriculteurs.
LeCibinet présidé par M. MiUeraud a été
maintenu en fonctions.
Après avoir quitté le pouvoir, M. Raymond
Poincaré a accepté une des plus lourdes
charges de l'heure présenle, celle de prési-
dent de laCominission des réparations. Dans
son dernier message, il s'était exprimé en
ces termes : « Des engagements ont été pris
envers nous par l'Allemagne; nous devons
en obtenir et en assurer l'exécution. » Au
poste qu'il a accepté, M. Poincaré ne faillira
pas à cette granle tâche, il aura à noaveau
bien mérité de la France, et en particuTer
des agriculteurs des régions dévastées.
Chambres d'Agriculture.
On trouvera plus loin (p. 173) un décret
qui détermine les cantons des territoires dé-
vastés par la guerre dans lesquels il est im-
possible de procéder actuellement aux élec-
tions pour les Chambres d'Agriculture. La loi
du 25 octobre 1919 a fixé les conditions qui
26 Février 1920. — N° 9.
assureront la représentation de ces cantons,
.jusqu'au moment de leur reconstitution.
Le prix de la betterave à sucre.
Les contrats entre agricultt^urs et fabri-
cants de sucre pour les prix de la betterave
de la prochaine récolte sont aujourdhui l'ob-
jet des préoccupalions générales. Les agri-
culteurs producteurs de betteraves de la
région de Paris se sont réunis le 11 févrierau
siège du Syndical agricole de cette région;
ils ontadoptè la résolution suivanlc :
La discussion a établi qu'il était impossible,
dans les circonstances actuelles, de pro luire des
betteraves à sucre à moins de L^iO fr. la tonne
pour un titrage de 7°5, le prix du sucreétant de
200 fr. les 100 kilogr.
De pins il a été décidé de demander :
1° S( le sucre est au-deuu-i de 20J fr., un par-
tage de l'excédent dans la proportion de 75 0/0
pour le producteur, et 25 0/0 pour le fabricant;
2° Piiur les dixièmes aii-de>sus et au-desious du
titrage de 700, comptés sans limites, une aug-
mentation ou une diminution de 1 0/0 du pris
du sucre.
D'autre pari, M. J. de Coninck, président
de la Société d'Agriculture du Havre, a fait
connaître que, dans la Seine-Inférieure, les
sucreries offrent acluelleineat 160 fr. par
1 OiJO kilogr. à forfait, à la densité de6"8, ou
l.>0 fr. avec partage de bénéfices au-dessus du
prix de 2HU fr. pour le sucre.
Dans les régions dévastées.
La Confédération des Associalions agri-
coles des régions dévastées a fait récemment
des démarclies pressantes auprès du ministre
des Régions libérées et du ministre de l'Âgri-
culture. Dans une note présentée en son nom
par M. Baillol, elle a insisté sur la nécessité
d'établir un régime spécial pour ces malheu-
reuses régions. Elle a réclamé notamment la
suppression du Service des travaux d'Etat
Tome I. — 9
)G2 CHRONIQUE AGHICOLE
dont le rôle serait mieux rempli par les Coo
pératives et les Syndicats ngricoles, ;iu grand
bénéfice de l'Etat; elle a demandé aussi la
suppression de la motoculture d'Etal, des
avantages spéciaux pour la culture du blé,
l'organisation rationnelle de la main-d'œuvre
étrangère, des réformes dans le régime des
avances aux agriculteurs sinistrés, le réta-
blissement des subventions pour la culture
mécanique, etc. On voit que les réclamations
des agriculteurs sont toujours celles que
nous avons déjà signalées, parce qu'il ne
leur a jias été donné satisfaction.
Les mêmes revendications ont été expo-
sées par M. de Warren, député, dans un
Congrès des 'Agriculieurs de l'Oise. Prés (}e
l 500 délégués des groupements du départe-
ment s'y sont associés pI ont adhéré à la Con-
fédération des régions dévasiécs.
Il convient de signaler aussi une protesta-
tion contre les facilités accordées à l'exporta-
tion des chevaux, malgré la rareté de ces
animau.x. Cette exportation a, en effet, pour
résultat, d'exagérer les prix déjà très élevés
des chevaux nécessaires à la culture.
Les accidents dans les travaux agricoles.
Les accidents survenus dans l'emploi des
tracteurs entraînent-ils une responsabilité
spéciale pour les propriétaires de ces appa-
reils? Celte queslion nous a été adressée de
divers côtés par des agriculteurs et des direc-
teurs de Syndicats de culture mécanique.
La réponse est très simple. En effet, aux
termes de la loi du 30 juin 189'J, « les acci-
dents occasionnés par l'emploi de machines
agricoles mues par des moteurs inanimés et
dont sont victimes, par le fait et à l'occasion
du travail, les personnes, quelles qu'elles
soient, occupées à la conduite ou au service
de ces moteurs ou machines, sont à la charge
de l'exploitant dudit moteur ». Ce texte déli-
nil nettement la responsabilité des proprié-
taires de tracteurs; il convient donc qu'ils
s'assurent contre les conséquences des acci-
dents.
Banque de France et Crédit agricole.
L'Assemblée générale annuelle des action-
naires de la Banque de France s'est tenue à
Paris le 29 janvier sous la présidence de
M. Georges Pallain, gouverneur. Du relevé
des opérations, il ressort que le montant des
redevances payées à l'Etat au cours de l'an-
née 1919 pour être alTectées au Crédit agri-
cole s'e?t élevé à la somme de 37 millions
75 181 fr. 75.
Le montant total, depuis la loi de 1897,
des sommes mises par ces redevances à la
disposition du Crédit agricole dépasse actuel-
lement 239 millions, en dehors de l'avance de
■40 millions qui était remboursable en 1920,
mais qui a été renouvelée par la loi du 20 dé-
cembre 1918.
Comice agricole de Saint Quentin.
Le Comice agricole de l'arrondissement de
Saiiit-Queniin (Aisne), dont nous avons na-
guère maintes fois signalé l'activité, a repris
ses travaux dans cette malheureuse région
profondément dévastée par la guerre. M. Er-
nest Robert, qui en fut le président dévoué
pendant une longue série d'années, a été
nommé président d'honneur, et M. C. Séve-
rin, agriculteur au Verguier, a été élu prési-
dent.
Dans une séance tenue le 7 février, un cer-
tain nombre de vœux ont été adoptés, dont
voici le texte :
1° Que, si le bétail allemand livré au cultiva-
teur ne le satisfait pas quant au prix, il soit dé-
cidé qu'un expert, nommé par M. le Préfet sur
une liste présentée par le Comice, fasse l'esti-
mation ;
2° Que les S. T. E. soient graduellement sup-
primés pour rendre libre la main-d'œuvre né-
cessaire à l'agriculture;
3° Que la remis>- sur les tracteurs soit rétablie
à 50 0/0 pour les régions dévastées, et qu'un fait
comme celui-ci ne puisse se reproduire: voir
des primes attribuées fort libéralement être re-
fusées aux plus fortement sinistrés, pour qui
elles paraissaient avoir été spt^cialement créées;
4° Que des primes soient établies proportion-
nellement à l'intensité des dégâts dans les rA-
(iions dévastées, et que le régime des avances
fonctionne avec plus de régularité.
Les sénateurs et les députés du départe-
ment de l'Aisne, invités à cette réunion, ont
promis leur concours le plus complet en vue
de la réalisation de ces vœux.
Commerce des vins.
La Direction générale des Contributions
indirectes a publié les documents relatifs à
la sortie des caves des récoltants pendant les
quatre premiers mois de la campagne en
cours.
En France, les sorties de vins se sont éle-
vées à 4 035 344 hectolitres pendant le mois
de janvier, et à 13 740 696 hectolitres depuis
le 1" octobre. Pendant cette période, les
quantités soumises au droit de circulation
ont été de 1-2 898 072 hectolitres.
En Algérie, les sorties ont été de 633 835
hectolitres en janvier et de 4 024 497 pendant
les quatre premiers mois de la campagne.
CHRONIQUK AGMICOLE
163
Au 31 janvier, le stock commercial chez
les marchands en gros s'élevait à 8 703 896
heclolitres en France, et à 1 030 042 en Algé-
rie.
D'après les relevés de l'Intendance, il res-
tait encore, au 31 janvier, 6 796 hectolitres à
enlever sur les 140 377 réquisitionné^ pen-
dant la campagne précédente dans les quatre
départements de l'Aude, de l'Hérault, du
Gard et des Pyrénées-Orientales. C'est une
opération qui a été longue à liquider.
Concours national de ponte.
Un concours ayant pour but de mettre en
comparaison les mpilh-urs sujets des diffé-
rentes races de poules, au point de vue de
leur aptitude fi la production des œufs, aura
lieu à partir du 1" octobre 1920, sur le do-
maine des Vaulx de Cernay (Seine-et-Oise), où
est installé le Centre national d' expérimenta-
tion zoutevhnique. En voici les conditions :
Le concour.s aura une durée de douze périoiles
de quatre semaines, au bout desquelles les ré
conifienses prévues seront accordées. Ceppudant,
les animaux ayant ohlenu, soit un premier prix,
soit un deuxième prix, continufronl. à être sou-
mis aux épreuves pendant un mois de plus, en
vue de l'établissement précis des records an-
nuels.
Le concours sera organisé pour lecevoir au
minimum I0_, lots de 3 poules. Seront seules
admises les bêtes nées en France en 1920, de
race pure, appartejiant à des éleveuis français
depuis au moins quatre mois à la date du 1" oc-
tobre.
Soixante pour cent des places seront réservées
aux races françaises. Le même éleveur ne pourra
présenter moins de cinq poules de la même
race et plus de dix.
Les demandes d'admission seront reçues
jusqu'au 30 mai par M. Laplaud, directeur-
secrétaire du Centre national zootechnique,
à Autfargis (Seine-et-Oise). On peut lui de-
mander le programme et le règ'ement du
concours de ponte.
Les engrais potassiques d'Alsace.
Les espoirs que l'on avait conçus relative-
ment à un approvisionnement abondant en
engrais potassiques de provenance alsa-
cienne sont malheureusement déçus, au
moins en ce moment. En effet, dans le cou-
rant du mois de février, le Bureau de vente
de la potasse d'Alsace, à Mulhouse, a signifié
à ses aj-'ents qu'en ce moment « les quantités
vendues et non encore expédiées sont telle-
ment importanies que, pour arriver à être à
jour, il faut non seulement arrêter jusqu'à
nouvel ordre toutes nouvelles ventes, mais
encore se résignera voir un retard qui peut
atteindre jusqu'à trois ou quatre mois, peut-
être même plus, se produire dans l'exécution
des ordres déjà notés. » Les expéditions
faites actuellement se rapportent aux com-
mandes passées en août et en sep'embre.
Le Bureau de vente fait reporter la respon-
sabilité de cette pénible situation au manque
trop fréquent de matériel de chemin de fer, à
des arrêts répétés de tout le trafic, à des
grèves ouvrières qui ont ralenti la produc-
tion. Ce sont, en définitive, les agriculteurs
qui pâlissent; ils sont menacés de ne pas re-
cevoir les engrais potassiques qu'ils avaient
commandés pour la saison de (irintemps.
Ecoles d'Agriculture.
Un concours sur titres pour la nomination
du directeur de l'Efole d'Agriculture et de
Viticulture de La Hé<de (Gironde) sera ou-
vert à Paris le 15 mai prochain. Les candi-
dats devront transmettre au iiimistôre de
l'Agriculture (Direction de l'Agriculture),
avant le 1='' mai, leur demande d'admission
accompagnée des pièces exigées par les
règleuiputs.
Ecole nationale des Industries agricoles.
Une assemblée générale des anciens élèves
de l'Ecole nationale des Industries agricoles
de Douai s'est tenue récemment à Paris; elle a
permis à un grand nombre d'adhérents de se
retrouver après les années d'épreuves.
L'école a été fortement éprouvée, mais les
mesures nécessaires en ont assuré la réou-
verture; elle continuera à fournir, comme
par le passé, des directeurs et des chefs de
fabriccilion aux chefs d'entreprise.
Ecole d'Agriculture de Tunis.
Un arrêté du ministre Résident général de
France à Tunis vient de créer un diplôme
d'ingénieur de V Ecole coloniale d'Agriculture
de J'unis. Ce diplôme ne sera décerné qu'aux
élèves réguliers qui aurcmt obtenu une
moyenne d'ensemble de fin d'études d'au
moins 13 points. Les élèves des promotions
antérieures recevront rétroactivement le
même titre, sous les mêmes conditions.
Le diplôme ordinaire de l'Ecole continuera
à être délivré aux élèves dont la moyenne de
fin d'études sera comprise entre 13 et
15 points.
Le nouveau titre accordé aux élèves les
plus méritants est la légitime consécration
des études suivies à l'Ecole coloniale d'Agri-
culture de Tunis. Par l'organisation de ses
cours théoriques et pratiques et par le niveau
de son recrutement et de ses études, cet
établissement peut ajuste titre être assimilé
164
OHHONIOUE AGKICOLE
aux Ecoles nationales d'Agriculture d»^ France.
Ecole d industrie laitière.
Les e.xamens d'admission à l'Ecole natio-
nale d'industrie laitière de Mamirolle (Doubs)
auront lieu le 1" avril au siège de l'établisse-
ment. Un certain nombre de bour.'es pour-
ront èlre atlribuées aux candidats les plus
méritants.
Les demandes d'admission doivent par-
venir au directeur, à Mamirolle, avant le
10 mars.
Culture mécanique.
Des essais de culture mécanique spéciale-
ment réservés à la vigne auront lieu à Tou-
louse les 6, 7, et 8 mars, quartier de Lafour-
guette, sur le domaine de M. Marrot, con-
seiller général.
Ces essais, auxquels participeront quelques
machines très intéressantes et des charrues
automatiques pouvant virer sur place et
travailler les vignes plantées à 1"'.50 de
largeur, sert ni complétés par des essais de
machines perfectionnées à traction animale et
par une exposition de tous les nouveaux ins-
truments destinés aux travaux de la ferme.
— La Chambre syndicale des importateurs
français et alliés de tracteurs agricoles et de
matériel de motoculture organise, du 10 au
14 mars inclus, 'des démonstrations publi-
ques d'appareils de motoculture dans le parc
du château de Versailles, sur le territoire de
la ferme de Gally l'porte de Rocquencouil).
Tous les constructeurs sont invités à y par-
ticiper.
Vente d'animaux reproducteurs.
On sait que, chaque année, il est procédé
à la vacherie réputée de MM. Lavoinne
frères, au Bosc-aux-Moines (Seine-Infé-
rieure), à une vente aux enchères d'animaux
reproducteurs de la race Normande pure. La
24" vente annuelle a eu lieu le jeudi 12 fé-
vrier. Voici les détails des enchères :
Taureaux.
Gluten, aJjugé à M. Bertauld, à ViKeboul (Loir-
€t-Ctier), pour 2 500 fr.
Gladiateur, au luêiue, 2 SOO fr.
Gtatieur,M. L. Levaspeur, à Frichemesnil, 3 i 00 fr.
Radium, M. P. Develline, à Vernon(Eure), 3 400 fr.
Rêve-d'Oi; M. Jules Avenel, à Molteville, 2 000 fr.
Hippocrate, M.J . Brianchoc, à Bures-en-Bray, 3 31)0 fr.
Héritier, ferme déparicmentale de Mont-Saint-Ai-
pnan, 2 500 fr.
Historien, M. Henri Stalin, à Pavilly, 4 600 fr.
Ciobeur, M. François Guyant, à Douvrend, 2 400 fr.
Bintintin, M. E. Blanquet, à Berinonville, 1 900 fr.
Rubicon, M.Berlauld, déjà nommé, 1 800 fr.
Garus, M. Henri Lepelit, à Sainte-Marie-aux-An-
glais (Calvados), 2 lÛO fr.
Goulu, au même, 3 000 fr.
Gilano. M. A. Lami'tle, à Manéhouville, iltO fr.
Ilai/tiii, M. Mauiice Thouvifjiior, à Paris, 4 ÎOO fr.
Héraut, M. E. Chatel, à Paluel, 3 200 fr.
Haqvel, M. Lepetit, déjà remué, 2 400 fr.
Hochet, au aiéme, 2 900 fr.
Hudson, M. F. Bli ndel, à Brametot, 3 lÛO fr.
Horace, .M. Victor Dellienne, à Sainl-Valcry-souE-
Bures, 2 300 fr.
Houleux, M. Emile Duclos, à Neufville-Ferrières
(Seiue-lnférieure), 2 OUO fr.
Huisard, M. Lepetit, déjà nommé, 3 100 fr.
Hublot, M. C. Leiœur, a (irémonville. 2 500 fr.
Homard, .M. Joseph Martel, à Mesnil Eudin
(SotLme), 2 600 fr.
Hufjjié, M. G. Uauaois, à Névi le, 3 400 fr.
Horion, M. Gabiirl Taconet, à Rolleville, 2 tCO fr.
Harpon, M. Chàlel, déjà nommé, 3 000 fr.
Hercule, M. Develline, déjà nonamé, 1 800 fr.
liondolier, M. L. Oursel, a RaMot, 2 400 fr.
Génisses.
Friiole, M. Bertaud, déjà nommé, î SUO Ir.
Famine, M. Lepelit, déjà nomme, 2 600 fr.
Fascine, au mrme, 1 600 fr.
Fulma, au même, 3 OuO fr.
Fabienne, au- même, 2 400 fr.
Fiileu.'e, !xu même, 2 900 fr.
Faïence, au un'me, 3 100 fr.
Hnlunde, M. Bertaulil, déjà noQ.mé, 2 SOO fr.
Faustine, an même, 3 OUO fr.
Founni, au même, 2 000 fr.
Hnnoise, M. Bouet, à Ellon (Calvados , 1500 fr.
Féerie, M. Lepetit, déjà nommé, 1 500 fr.
Féline, .M. A. Leliêvre, à Etoutleville, 2 UO fr.
Favorite, .M. Bertauld, déjà ncmmé, 3 100 fr.
Facile, au même, 1 500 fr.
Fusette, au même, 1 600 fr.
La vente a produit 79 300 fr. pour les tau-
reaux, ft y7 500 fr. pour les génisses, soit en
tout Ht) SOO fr. Le prix moyen ressort à
2 734 fr. pour les taureaux et à 2344 fr. pour
les génisses.
En 11119, un même nombre d'animaux
avaient été adjugés pour 100 loO fr.
La main-d'œuvre Polonaise.
On nous signale les premiers résultats des
essais entrepris pour l'emploi de familles
Polonaises dans les fermes depuis la cessa-
lion des hostilités. Voici les constatations
faites par un agriculteur sur ce sujet :
Les hommes naiaissent peu farailiarisés avec
les chevaux; mais, comme journaliers, eux et
leurs femmes donnent dès maintenant satisfac-
tion. Les conditions sont débattues de gré à gré.
Elles sont identiques à celles de nos employés
ordinaires. Les familles sont logées, non nour-
ries. Il est bon de les engager pour un temps
déterminé moyennant paiement d'uue piirae
fixée au début, payable en lin de contrat.
Les renseignements utiles sont fournis par
M. Bâchez, chef du dépôt des travailleurs
étrangers, annexe de la caserne Thouvenot,
à Toul (Meurthe-et-Moselle).
HeiNRY Sagmer.
LES PÈOHERS DE MONTREUIL. — II. LA SITUATION ACTUELLE
165
LES PECHERS DE MOMREUIL
II. — La situation actuelle.
La fleur coupée.
Nous avons vu(l) comment Girardol fut
amené à appliquer des méthodes si parfaites
dès le premier jour qu'elles se sont perpé-
tuées jusqu'à nous. Les seules modirications
sont dues à l'emploi plus étendu de la
greffe. Ce n'est pas impunément que, pen-
dant plus de dpU-\ siècles, le sol a 'porté
des pêchers. En dépit de'; engrais, il s^: fa-
tigue de celte culture intensive du même vé-
gétal. Pour remédier à cet épuisement, le
cultivateur montreuillois a été amené à plan-
ter les espèces hâtives les plus vigoureuses,
qui croissent malgré l'appauvrissement du
soi. Les brins sont palissés sur le mur enduit
de plâtre où ils sont li.xés non par des treil-
lages, mais à l'aide de rognures d'étoffe en-
veloppant le rameau et facilement fi.^ées par
un clou. C'est ce qu'on appelle le palissage à
la loi^ue, imaginé par Girardot sans doute.
Les branches ainsi soutenues sont grelïées à
l'aide d'espèces tardives moins vigoureuses.
Un des amateurs ()ui ont entrepris par pas-
sion cette culture des fruits m'a e.\po-é la si-
tuation dans les vergers de Montreuil :
« C'est ainsi, par le greiJ'age, que les va-
riétés intermédiaires, Amadou, Précoce de |
Halle, Early Ri vers, sont mises à fruit. Leurs j
pèches étant récoltées fin juin et juillet, la
sève se porte alors sur les greffes oi^i viennent
les Grosses-Mignonnes, les Galandes et les
belhs Beausses, plus tardives, mûrissant en
août et en septembre. La pêche Opoix, une
de celles qui réussissent le mieux par le
greffage, ne mûrit que fin octobre et début
de novembre. Il n'est pas rare de voir huit à
dix variétés de pèches sur le même pêcher.
On recèpe même l'arbre pour le rajeunir et
obtenir de nouveaux rejetons à greiïer.
« Grâce à ces méthodes, que de savants
praticiens améliorent chaque jour, Montreuil
continue à donner les meilleures et les plus
belles pèches du monde. La commune et ses
voisines ne se bornent pas à cette production,
toutes les autres espèces de beaux fruits de
rapport y sont cultivées : pommes de Cal-
ville et Canadas, poires Doyennés du Comice,
Doyennps d'hiver, Passe-Crassannes, rempla-
cent le pécher lorsque, décidément, le sol ne
se prête plus à celui-ci. En dehors du palis-
(1) Journal d'Agriculiure pratique du 12 février,
page 126.
sage à la loque, on voit dans les enclos les
arbres fruitiers en contre-espaliers, cordons,
fuseaux ou vases.
<< D'ailleurs, pas de formes régulières, tout
est sacrifié uniquemint au produit en argent.
Les arboriculteurs ont acquis une hatuleté
merveilleuse pour la mise à fruits des cou-
ronnes des pêchers, les pincements sur pin-
cements pour les pommiers et les pêchers. Ils
obtiennent ainsi des fruits d'une beauté et
d'une saveur imcomp.irables.
« Les soins sont de tous les instants; hiver
et été, on procède à ta destruction des petits
ennemis par l'emploi des insecticides. Aussi-
tôt noués, les fruits sont abrités dans des
sacs en papier. (Jn comprend le prix élevé
obtenu par les produits de Montreuil, réser-
vés aux tables riches, aux grands hôtels et
aux grands restaurants.
« Même les cultures dérobées, interca-
laires, que le goût des Ûeurs de plus en plus
répandu à Paris a fait naître, concourent à la
fructification en attirant les abeilles qui ré-
pandent le pollen. Au printemps, narcisses,
jonquilles, pivoines mettent la gaîté et l'éclat
de leurs couleurs dans les enclos; à l'au-
tomne, chrys inthèmes et anthémis donnent
un dernier aspect d'opulence à ces étroits jar-
dins. Le chrys inthème est l'objet de soins
particuliers, même il est soumis, comme le
lilas à Vitry, à l'étiolement dans des lieux
sombres, on place les pieds dans les carrières
qui servent, au printemps, à obtenir la barbe
de capucin. »
Revenons à la culture du pécher. Malgré la
diminution du nombre des producteurs,
Montreuil en possède encore 200. Il y en
avait '(00 en 1872 dans la commune et celle
de Hosny, et Montreuil seule consacrait 287
hectares aux jardins, dont 200 pour les seuls
pêchers, 23 aux pommiers et cerisiers,
37 aux plantes d'agrément. L'n cultivateur
travaille en moyenne de 4 à 3 arpents (1).
Cette mesure, évaluée aujourd'hui à 3.3 ares
33 centiares, et la perche demeurent la base de
la propriété à Montreuil, mais on calcule
aussi l'importance des pêcheraies par le
nombre de mètres de murs; quelques-unes
en ont plus de 3 000, elles sont rares. La pro-
duction moyenne, par culture, est évaluée à
20 000 pêches chaque année en moyenne et à
(1) La surface en production a été réduite à deux
arpents par propriété peu tant la guerre, à cause de
la pénurie du personnel.
166
LES PÊCHERS DE MONTREUIL. — 11. LA SITUATION ACTUELLE
30 000 par heclarc. Le fruit, qui valait, jadis
2 fr. 50 à 3 fr. pièce, atteignait rarement plus
de 1 fr. 25 en 1918 (mais la vie chère a dû, là !
aussi, faire monter les prix). La moyenne est |
de 20 à 2S centimes sur l'ensemble de la sai-
son.
Cette culture nécessite de grandes dépenses
comme main-d'œuvre et matériaux. J'en-
tends parmi les mntériaux les loques, c'est-à-
dire les rognures et lisières de drMp qui ser-
vent au palissage. Cendant la guerre elles
firent défaut. La fabrication du drap renais-
sance issu des vieux vêlements ayant acca-
paré les lainages noirs, on se rejeta sur les
rognures bleu horizon. Il faut aussi des sacs
de papier pour mettre les beaux fruits, poires
et pommes, hors des atteintes des insectes,
le Syndicat des producteurs en acheté 200 ki-
logr. par an et il y en a 210 au kilogr., soit
42 000 sacs chaque année. Pour fixer ces
sacs, il faut des épingles ou une coulisse de
laiton. A Fonlenay-sous-Bois, on les rem-
place par une bague de caoutchouc. L'engrais
— la boue de Paris — représente aussi
une valeur considérable; il n'est employé
qu'après avoir subi un triage et une fermen-
tation prolongée.
La vente a lieu soit directement aux Halles,
par les petits cultivateurs qui les apportent
eux-mêmes, soit sur pied par les grands
horticulteurs. Les fruits, réunis dans de
grandes mannes, sont groupés le soir par les
commissionnaires, qui les chargent dans leurs
voitures et les amènent à Paris, où les ven-
deurs se rendent par des tramways partant à
trois heures du matin. Il reste beaucoup de
voitures appartenant à des producteurs et
conduites par eux, mais on ne retrouve pas
la physionomie nocturne, fébrile, deMonIreuil
décrite par Emile de la Bédollière vers 1860,
description encore plagiée de nos jours, mais
qui a bien vieilli avec la création des tram-
ways et du métropolitain. Je cite :
« Pour se faire une juste idée de l'impor-
tance de Montreuil comme production, il faut
le voir la nuit, vers une heure ou deux du
matin. Ce village, si calme dans le jour,
s'éveille tout à coup et devient bruyant au
possible; de toutes parts, on va et l'on vient,
on parle, on rit et l'on chante : c'est le mo-
ment d'atteler pour aller à la halle.
« Au bout d'une demi-heure, on commence
à voir partir les voilures, et bientôt toutes
les rues conduisant à la route de Paris sont
encombrées d'équipages qui, venus de toutes
les voies adjacentes, prennent place à la file
et forment une immense caravane qui se di-
rige vers la capitale.
<> Une fois les femmes parties, car ce sont
elles qui sont chargées de la vente, les cam-
pagnards vont reprendre leur somme inter-
rompu et le village reprend son calme jusqu'à
l'heure où la caravane de la nuit revient les
voitures vides et les poches pleines. »
Les voitures n'emportent pas seulement
des pêches e! d'autres fruits, elles se chargent
aussi de grandes gerbes de Heurs coupées,
car Montreuil entre pour une large part dans
l'approvisionnement on bouquets à la main
du carreau des Halles, où viennent s'a))pro-
visionner les marchandes de fleurs qui par-
courent Paris en poussant leurs petites char-
rettes.
Ces cultures, qui se rattachent si intime-
ment à celles du pécher et des fruits de luxe
à pépins, ont amené nombre de propriétaires
à entreprendre la production florale. «Toutes
les plantes bulbeuse-, série qui s'étend, dit
M. Ballet, du galtonia à l'ornithogale. de la
jacinthe parisienne au lys, du narcisse à la
frilillaire, soit en bulbes, soit en gerbes fleu-
ries, sont obtenues dans les jardins de Mon-
treuil. » Là encore sont produites les plantes
en pot : primevères de Chine, grenadiers,
azalées, hortensias. Les serres ont apparu à
leur tour pour abriter camélias, gardénias,
cyclamens et orangers. El plusieurs forceurs
de libis se sont installés sur le territoire.
C'est, du reste, dans ces parages, à Belleville,
alors commune en dehors de Paris, que la
curieuse et prospère industrie du forçage prit
naissance; un horticulteur nommé Matliieu
découvrit le procédé au commencement du
xi.x"" siècle. Alors, Belleville était le grand
fournisseur de lilas autour de Paris.
J'ai signalé déjà que Montreuil est le prin-
cipal producteur de la barbe de capucin,
c'est-à-dire de la chicorée étiolée, industrie
que l'on retrouve dans toute la région des
anciennes carrières à plâtre : à Rosny, Fon-
tenay-sous-Bois, Neuilly sur-Marne, Créteil,
Paulin, Bobigny, etc. Elle utilise les immen-
ses souterrains des environs de Montreuil,
ceux qui s'étendent sous la ville, et des ca-
ves spécialement aménagées en vue du blan-
chiment. La chicorée obtenue dans les
cultures maraîchères des deux rives de la
Marne, où elle a été semée au printemps, est
arrachée, en novembre et décembre, à l'aide
d'une fourche à dents plates qui évite de
meurtrir ou couper les racines. Celles-ci,
bien lavées, sont réunies en bottes de 30 à
50 centimètres de largeur, à l'aide de deux
liens d'osier; le collet doit rester intact, il
faut, dans la même botte, des brins droits,
de même force, 10 à 15 millimètres de dia-
NOTES D'AGRICULTURE ALGÉRIENNE
167
mètre au collet. Les bottes sont alors trans-
portées dans le souterrain ou le cellier obscur
et placées, très serrées les unes contre les
autres, au st'in d'un fumier frais de cheval,
épais de 40 à 50 centimètres. Tous les deux
jours, parfois tous les jours, on arrose la
plantation ; la chaleur du fumier fermenté
fait entrer les racines en végétation, les
feuilles poussent rapidement, mais l'absence
de lumière les force à s'étioler, c'est-à-dire à
devenir d'un blanc jaunâtre, infinimi-nl déli-
cat. Après une durée de douze à vini;t jours,
selon la température — elle doit atteindre
18 à "20 degi-és — et l'humidité de la masse
qui enveloppe les bottes, on retire celles-ci
pour les diviser en bottillons; les racines
sont nettoyées avec soin, on élimine les
feuilles altérées. Ces longues feuilles blan-
ches, parfois légèrement veinées de rouge,
sont la barbe de capucin, salade connue sur-
tout dans les régions du nord; on en prépare
bien peu au sud de la Loire.
Montreuil, dont les horticulteurs ont acquis
une illustration si méritée et qui conserve, à
côté du nom de Girardot, ceux d'arboricul-
teurs d'une haute science professionnelle
comme les Pépin au xvm" siècle et Lepère au
xix', demeure donc un des grands centres de
jardinage de la France- Ce rôle se maintien-
dra-t-il longtemps, ne peut-on craindre que
la poussée constante de Paris ne fasse cou-
vrir par les vastes et hauts immeubles de
rapport les curieux damiers de pècheraies?
Il faudra des années sans doute pour
que les craintes se réalisent, il est encore
bien des espaces libres autour de ce hameau
de Malassis qui vit naitre et se développer
l'œuvre de Girardot.
Ardouin-Dumazet,
NOTES D'AGRICULTURE ALGERIENNE
L'ÉVOLUTION ACTUELLE DE LA PIIOPUIÉTÉ RURALE
M. Guy de Moutard a altiré récemment,
dans le Journal d'Agriculturi; praliqw (1),
l'attention du monde agricole et des écono-
mistes sur l'augmentation du nombre des
ventes d'immeubles ruraux en France, et sur
les conséquences sociales que comporte ce
phénomène économique.
A cet effet, il ne sera peut-être pas sans
intérêt de signaler que le phénomène relevé
par M. de Monlard sur les statistiques fran-
çaises n'est pas limité à la France, et que
l'Afrique du Nord nous montre, comme la
métropole, l'acquisition plus récente, mais
également progressive, du sol par l'ouvrier
rural. Mais si le phénomène est socialement
heureux en France, il apparaît, quoique bien
plus récent, comme dangereux ou au moins
gros de risques pour l'Afrique du Nord, où
l'ouvrier rural qui achète est dans la plupart
des cas l'o ivrier arabe ou |kabyle, cliassant
devant lui la colonisation européenne, et la
rendiint impossible par ses pratiques cultu-
rales et son laisser-aller.
En 1910, les ventes efTectuées au cours de
l'année, d'indigènes s Européens, portaient,
en efTet, sur (16 801 hectares, tandis que
celles d'Européens à indigènes n'avaienllieu
que sur 12 13'7 hectares. Ain si, la culture et l'in-
lîuence françaises gagnaient, il y a dix ans, en
(1) Journal il' AgricuUure prali'jiie, n" 4, 22 jan-
vier, p. H.
une seule année, 54 664 hectares sur la culture
arabe. En 1918, au contraire, les Européens
ont vendu aux indigènes 20 316 hectares,
tandis que les Européens n'ont acquis que
16 84(1 hectares de propriétés indigènes. La
propriété européenne, au lieu de gagner, a
donc rétrogradé en cette seule année de
3 476 hectares. Les statistiques de 1919
n ont pas encore paru, mais on sent nette-
ment en parcourant le pays le mouvement
s'amplitier. Des centres européens créés avec
peine, il y a trente ans, disparaissent, acquis
par des Arabes, et en certaines régions, en
Kribylie notamment, l'indigène sobre et dé-
pensant peu, devenu riche par les hauts sa-
laires, les primes et les allocations, qui ont
été la conséquence de la guerre, chasse
progrt-ssivement le colon, et acquiert le sol,
lambeau par lambeau, en le payant à prix
d'or. En dehors des régions viticoles où
domine la grande propriété européenne,
d'allure industrielle, et où la hausse est due
à l'espérance du maintien pendant quelques
années du haut prix du vin, l'augmentation
de la valeur vénale de la propriété rurale en
Algérie est due surtout à l'indigène qui
achète ou dispute toute propriété mise en
vente. Le billet de banque que l'Arabe ne
peut conserver sans risques de le perdre ou
de le voir dévorer par les rats dans l'alca-
razas qu'il enfouit sous sa tente est pour lui
périssable, et, toute question de confiance
168
CONCOURS DE NEVERS
dans le crédit de la France mise à part, le
billet de la Banque de France ou d'Algérie
n'a pas pour lui la valeur de la monnaie
métallique. Aussi, en l'absence de cette der-
nière, pour ne pas perdre sa richesse, il la
convertit en terres, et parfois même en im-
meubles urbains qu'il loue à des Européens.
Comme par suite du haut prix des denrées
agricoles, l'aisance est grande et les besoins
restreints dans le monde indigène, le numé-
raire est abondant, et ce numéraire, sans
attrait pour son possesseur, condait l'Arabe
à acheter la terre à des prix fabulçux. C'est
ainsi qu'en Tunisie, dans l'oasis de Gabès,
où la propriété est presque exclusivement
indigène, nous avons constaté cette année
des ventes de jardins sous les palmiers etlec-
luées sur la base de 400 fr. Vare, soit plu s de
40000 fr. l'hectare, et en Algérie, dans le Tell
et sur les plateaux, la propriété indigène,
mauvaise avec ses terres envahies par le ju-
jubier ou le palmier nain, qui valait en
moyenne 157 fr. l'hectare en 191."), 212 fr. 50
en 1917, s'est élevée à 3:!1 fr. 27 en 1918.
L'attachement de l'indigène pour le sol,
indiqué déjà par les chiffres qui précèdent,
se confirme, en outre, à la lecture des statis-
tiques algériennes donnant les résultats des
transactions entre indigènes. Pendant la pé-
riode décennale 1901-1910, ces transactions
ont porté dans les trois départements sur
528 932 hectares, soit en moyenne sur
52 89J hectares par an. Actuellement, l'indi-
gène qui ne veut plus céder son sol au colon,
et qui, comme le montrent les chiffres cités
plus haut, achète plus de terres à l'Européen
qu'il ne lui en vend, hésite également à se
défaire de sa terre en faveur de ses coreli-
gionnaires; aussi voyons-nous la surface sur
laquelle ont porté les transactions tomber à
43 872 hectares en 1918. La réduction atteint
ainsi près de 17 0/0.
Il y a là pour l'avenir agricole de toute
l'Afrique du Nord, car en Tunisie et au Maroc
la situation est la même qu'en Algérie, un
phénomène de conlre-colonisalion qui doit
donner lieu à réflexion; la propriété arabe
n'atteint jamais, en eii'et, sauf dans les jar-
dins d'oasis, la productivité de la propriété
européenne, et le retour progressif du sol
au monde indigène correspond, en outre,
forcément, à une diminution de l'influence
française. Si l'accession à la possession de la
terre de l'ouvrier exploitant est heureuse
dans la métropole, où cet ouvrier est de
même race et de môme culture que le pro-
priétaire précédent, elle peut, au contraire,
en s'exagérant, devenir dans l'.Vfrique du
Nord, où les ouvriers exploitants sont en
majeure partie des indigènes, un danger
pour la colonisation et le progrès.
On peut se demander, toutefois, s'il n'y
a pas lieu de penser que le phénomène
constaté n'est que provisoire? Notre savant
collègue, M. Caziot, dans un ouvrage récent,
et dans un article publié ici même (1), a
montré que la propriété paysanne avait con-
sidérablement accru ses positions en France,
dans le courant du siècle dernier, et il in-
dique bien ainsi qu'il s'agit d'une évolution
certaine de la propriété qui ne fait que com-
mencer. En Algérie, il n'en était pas de
même, et avant la guerre, la propriété euro-
péenne gagnait au contraire sur la propriété
arabe. C'est la révolution économique ac-
tuelle, la dépréciation du billet de banque et
la hausse parallèle des produits du sol qui a
créé la crise de « contre-colonisation » que
nous constatons. Cette crise pourra-t-elle
être enrayée assez vite pour que l'Européen
cultivateur ne disparaisse pas complètement
des régions kabyles notamment. C'est ce
qu'il faut souhaiter pour l'avenir foncier et
agricole de la colonie.
Pierre Berthault.
CONCOURS DE NEVERS
Le concours annuel d'animaux reproluoteurs,
organisé par la Société d'Agriculture de la Niè-
vre, s'est tenu à Nevers du 12 au 15 février, sous
la direction de M. le vicomte Je Soutirait, prési-
dent de la Société, et de M. Charles Souchon,
commissaire général. L'organisation en a été,
comme toujours, d'une régularité absolue; le
vaste hall construit par la Société sur le champ
de foire est parfaitement approprié à ces réu-
nions.
(t) Journal d'Agricullure pratique, 16 et 30 oc-
tobre 1919.
Comme toujours, les jeunes taureaux de la
race iiivernaise-charolaise formaient la partie
capitale du concours; on en comptait de 125 à
1.30. Ce nombre est sensililement inférieur à ce-
lui des concours d'avant la «uerre. Plusieurs
causes ont contribué à diminuer l'envoi des ani-
maux. Ln certain nombre d'éleveurs paraissent
s'être abstenus parce qu'ils redoutaient la fièvre
aphteuse qui règne dans le pays comme presque
partout; d'autre part, un nombre important de
ventes ont été effectuées précédemment dans les
étables, à des prix très élevés auxquels on cédait
RAJEUNISSEMENT DES Pl-.CHERS^EN PLEIN VENT
d'autant plus volooliers que les approvisionne-
ments en fourrages d hiver sont rares dans toutes
les fermes.
Si le nombre était restreint, la qualité des ani-
maux exposés était, par conire, tout à fait re-
marquable. L'élevage du Nivernais a depuis
longtemps fait ses preuves; mais il s'améliore
encore si possible, en ce sens que l'on ne ren-
contre plus aucun animal médiocre parmi ceux
qui sont exposes; la tâche dtrs jurys est devenue
de plus en plus délicate.
Un retrouve ici les représentants des étables
les plus réputées de la Mièvre ei du Cber. Les
éleveurs les plus éménlts se disputent les prix;
la liste en serait longue, mais u est impos=ible
de la repioduire. On ne peut qu'indiquer les
grands lauréats.
Le prix d'honneur (prix du Président Bardin)
pour le plus beau taurtau est remporté par
M. Louis Soulier, à Marseilles- lès- Aubigny
(Cher), qui avait déjà remporté d'éclatants suc-
cès au récent concours de Saïut-Amand.
La lutte a été, comme toujours, très vive pour
les prix d'ensemble. Le premier de ces prix (lots
composés de quatie taureaux; est remporté par
M. Léon Goby, à Mars-sur-Allier; le deuxième,
par M. Louis Soulier, lauréat du prix d'honneur;
le troisième, par .\1. Auguste Besson, à Mont,
commune de Jamcaize. M. Léon (joby et M. Au-
guste Beston se placent, depuis déjà longtemps,
au rang des meilleurs éleveurs.
Les ventes ont été exceptionnellement actives,
à des prix inconnus jusqu'ici. Ua m'a cité un tau-
reau, âgé il est vrai, vendu pour «300 Ir., d'autres
plus jeunes qui ont été vendus 7 000 fr. La
moyenne générale ne parait pas avoir été infé-
rieure de beaucoup à ce dernier taux.
L'n fait met en évidence l'ardeur avec laquelle
les bons ri-producteurs sont recherchés. Le
Syndicat des éleveurs de la .Nièvre, présidé par
M. Chomel, avait acheté six taureaux (tiois âgés
et trois jeunes), dont il a mis la location pour
un an en adjudication pendant le concours. Les
prix d'adjudication ont été, pour les taureaux
âgés, de 3 300 fr., 4b00 fr. et 3000 fr.; pour les
jeunes, de 1 800 fr., 1 500 fr. et 750 fr. Les deux
premiers avaient été achetés ensemble pour
8 000 fr.; le prix de location a plus que couvert
les prix d'achat.
Pour être plus modeste, le concours des bé-
liers était non moins remarquable. Très gros
succès pour les Southdowns de M. Charles Sou-
chon, qui représentent les derniers éléments
d'une bergerie désormais dispersée, et qui rem-
portent le, prix d'honneur et le prix d'ensemble.
Les Charmois de M. le comte d'Aramon, au
Chantay (Cher), sont très appréciés.
169
Le concours d'étalons de gros trait de race
nivernaise est un élément très intéressant de la
grande reunion de A'evers. Ce concours est ré-
serve aux étalons de robe noire nés dans le
département de la Mevre. Un sait avec quel
soin cette race a été sélectionnée depuis une
vingtaine d années; des éleveurs habiles, notam-
men M.M. .l^hilippe Denis, Louis Laporte, Lé"n
Lhoste, ont acquis, à cet égard, une notoriété
egitime. Cette année, une vingtaine d'étalons de
trois et quatre ans ont pris part au concours. Le
prix d honneur a été remporté par .M. Philippe
Uenis, à Lys, pour un étalon de quatre ans. Lu-
suania, ne chez M. Louis Laporte, à Abon.
Deux faits, en dehors du concours, mais dont
limpoitance pour l'élevage est considérable,
sont a signaler.
Le problème de la constitution d'un herd-
book unique [pour la race Charolaise, qui était
sur le chantier depuis des années, a été enfin
résolu. Ues rivalités entre le Charolais et le Ni-
vernais avaient empêché la réalisation de ce
projet. L union s'est faite récemment dans une
reunion de la Fédération des Sociétés agricoles
du Centre. 11 y a été décide que les herd-books te-
nus a Charolles et à. Nevers seraient fondus en un
seul, sous le litre de « Herd-book Charolais de
a Aievre, de lAlher, du Cher, de Saône-et-
Loire ,.. Le siège en_a été fixé à Wevers. Cette so-
lution ne peut être que très utile à l'expansion
de la race Chaiolaise, surtout à un moment où,
dans les principaux centres d'élevage de la race
blanche, on se préoccupe des moyens de déve-
lopper l'exportation des reproducteurs.
Un a lu précédemment dans nos colonnes que
par les elforts de M. Girard, directeur des Ser-
vices agricoles de la .Nièvre, les Syndicats com-
munaux d'Elevage se sont multiplies dans ce dé-
partement et se sont réunis en une Fédération ;
celle-ci est présidée par un éleveur bien connu'
M. Alphonse Colas. Grâce a une large subvention
du Conseil général et sous les auspices de lUf-
lice agricole régional du Centre, cette Fédéra-
tion ciée un Centre zootechnique sur le domaine
du Clos-Hy, aux portes de .Nevers, dans la vallée
de la Loire. Ce domaine a été rendu célèbre par
les succès de M. Charles Signoret qui l'exploitait
naguère; il est parfaitement aménagé pour le
but poursuivi par la Fédération. Celle-ci s'y
livrera à la fois à l'élevage et à des études sur
les meilleures conditions d'alimentation et d'en-
tretien des bêtes bovines, ovines et porcines. H
n'est pas douteux que, sous une habile direction,
le Centre zootechnique du Clos-Ry ne manquera
pas de rendre de grands services.
Henry Sagnier.
RAJEUMSSE3IEWT DES PÊCHERS EN PLEIN VENT
Le rajeunissement des Pêchers cultivés en j très arbres fruitiers. Le motif en est que cet
1 arbre, lorsqu'il est dégarni, ne repousse pas
plein vent est plus délicat que celui des au-
no
RAJEUNISSEMENT DES
en général ou ne repousse que difficilement
quand il est rabattu sur le vieux bois.
Aussi est-il admis par la plupart des
arboriculteurs que, sauf le cas oii le Pêcher
est cultivé en serre, le rabattage en vue du
rajeunissement est une opération générale-
ment vouée à l'insuccès.
On signale cependant des cas où le rajeu-
nissement a donné les meilleurs résultats.
Au Congrès pomologique tenu à Metz à l'au-
tomne dernier, M. J. Allemand, directeur du
PÊCHERS EN PLEIN VENT
Jardin des Plantes de Grenoble, a appelé
l'attention de ses coUèj^ues sur les tentatives
fructueuses de rajeunissement opérées par
M. Comte, propriétaire à Bernin, localilé
située dans la vallée du Graisivaudan, à
14 kilomètres en amont de Grenoble.
Mobilisé comme capitaine de chasseurs à
pied, il trouva à son retour, après trois ans
et demi de front, ses Pêchers en plein vent
complètement dégarnis de peliles branches
à la hauteur normale ; outre un allonge-
■ V
'H
• ■■■'■m
Fig. 3S. — Prcticr pesté sans soios peruUuil
(jnalre ans, après rab.att>)ge.
Kig. 311. — Le niTMiio Pc^clior,
(résullat obtenu, .
ment démesuré, la végétation des arbres
était appauvrie |et languissante. Ils parais-
saient appelés à mourir ;à brève échéance
et M. Comte entrevoyait leur prochain ar-
rachage.
C'est alors qu'il eut l'idée de faire un essai
de rajeunissement sur quelques sujets, en
les rabattant sur des rameaux ou soupçons
de rameaux situés bien au-dessous de toute
végétation nouvelle (tîg. 38).
Le propriétaire, en se livrant à cette ten-
tative, n'avait aucun espoir; il pensait que
les arbres ne repousseraient pas et, d'avance,
il en avait fait le sacriQce.
11 fut donc grandement élonno en voyant
les arbres rabatius repousser, donner même
des rameaux vigoureux (fig. 30) qui fourni-
rent l'année suivante une récolte beaucoup
plus abondanle que celle des arbres sur les-
quels on avait simplement raccourci l'extré-
mité des rameaux. Les fruits étaient plus
beaux et mieux à la portée pour la cueillette.
L'expérience ayant été concluante, la se-
conde année, M. Comte appliqua le traite-
ment à toute sa planta lion de Pêchers, com-
prenant une centaine d'arbres, dont le bran-
chage a été complètement renouvelé.
Et depuis, ce propriétaire avisé est devenu
LES BETTERAVES DANS L'ALIMENTATION DES VACHES LAIIIËRES
171
partisan de la taille annuelle et assez sévère
du Pêcher en plein vent, cherchant à obtenir
du beau fruit et non la quantité.
Pour le rabattage, M. Comte est d'avis
qu'il doit être fait sur un bouryeon ou un
rameau même très petit, comme le montre
l'une des photographies mises gracieuse-
ment à notre disposition par M. J. Alle-
mand.
On doit ajouter que l'opération demande
quelques soins. La coupe des branches doit
êire faite à Taitie d'une égohine à lame et
dents fines; il faut ensuite rafraîchir chaque
plaie à la serpette et la recouvrir de mastic à
greffer.
La méthode de rajeunissement des Pê-
chers, proposée par M. Comte, n'est pas nou-
velle. Dans leur Manupl de l'amnlcur des jar-
dins (t. IV, p. 423), Naudin et Decaisne
signalaient déjà, au milieu du xix'= siècle,
que l'on parvient quelquefois à rajeunir ces
arbres (en espalier ou en plein vent) en « 1 s
ravalant sur les principales branches de la
charpente où repercent dp nouvelles ramifi-
cations ».
M. Berne, qui fut autrefois jardinier en
chef a l'Ecole n:ilionale d'agriculture de
Montpellier, l'éussit également, en appli-
quant le procédé adopté par M. Comte, à re-
constituer des Pêchers de dix-huit ans, mais
avec des résultais inégaux, les uns favo-
rables, les autres faibles ou nuls.
11 semble résulter de rechange de vues qui
a eu lieu au Congrès, à l'issue de la commu-
nication de M. Allemand, que le rabattage
des Pêchers, dans les conditions exposées,
donne <les résultats variables avec le milieu.
Peut-être y aurait-il lieu de rechercher les
causes qui exercent une influence sur la
réussite de l'opération. Kn tout cas, il con-
venait d'apppler l'attention 'des lecteurs du
Journal ilWgriculhirr pialique, sur cette
pratique actuellement (imi usitée et qui peut,
dans certHJns cas, rendre des services, no-
tamment pour les pêchers plantas dans les
vignes.
K. Lami'Roy.
LES BETTERAVES DANS L'AI IME^TATION
DES VACUKS LAITIÈRES
Faut-il donner aux vaches laitières les
betteraves entières ou bien hachées .'
Une expérience sérieuse, basée sur le con-
trôle méthodique de la pratique journalière,
vient d'être entreprise au domaine de Ber-
trandfosse, Plailly (Oise), afin de rechercher
le plus économique et le plus rémunérateur
de ces deux procédés.
Un lot de dix vaches en bon ét;it, dont
trois fraîchement vêlées et les sept autres se
trouvant à dilTérentes périodes de la gesta-
tion, sans toutefois excéder six mois, fui
contrôlé au double point de vue de la nourri-
ture et du rendement laitier en le soumet-
tant successivement aux deux pri'cédés
d'alimentation : betteraves coupées, mélan-
gées à des menues pailles et ferrnentée?, et
betteraves entières.
Avant l'expérience, les bètes étaient sou-
mises au régime des betteraves coupées et
mélangées à des menues pailles; il n'y avait
qu'à contrôler les frais de préparation de la
nourriture, la quantité ingérée par chaque
animal et le rendement moyen en lait.
Des pesées répétées montrèrent que les
vaches consommaient, par tôle et par jour,
39 kilogr. d'un mélange de betteraves cou-
pées et de menues pailles, ce mélange étant
composé de ."i." kilogr. ,SOU de betteraves cou-
pées et de 'S kiiogr. 20t) de menues pailles.
La préparation du mélange nécessitait le
travail de deux hommes durant quinze mi-
nutes pour passer dafis un coupe-racines mil
éleclriquement et mélanger aux menues
pailles les 390 kilogr. de betteraves consom-
mées par le lot de 10 vaches durant une
journée.
Les frais de prépHralion étaient donc :
2 hommes à i (t. l'heure durant quinze mi-
nutes, soit 0 fr. 50; consommation élec-
trique pour actionner le coupe-racines,
20 h\v. 160 à 0 fr. 0783, soit 1 fr. 37; total,
2fr. 07.
Les vaches recevaient, outre ce mélange :
3 kiliigr. de foin, 3 kilogr. de paille, 1 kilogr.
de son, 1 kilogr. de tourteau, quantités qui
demeurèrent les mêmes pendant toute la
durée de l'expérience.
La production laitière pesée durant plu-
sieurs jours consécutifs donna comme
moyenne journalière pour le lot, la quantité
de 97 kilogr. 300, soit une moyenne de 9 ki-
logr. 730 par vache et par jour.
Les bêtes furent ensuite soumises au ré-
gime des betleraves non coupées; chaque
bête reçut alors par jour 33 kilogr. 800
de betteraves entières. Pour compenser
172, BOUTOIH
l'absence des menues pailles, la quantilé
quotidienne de loin l'ut légèrement augmen-
tée, de i kilogr. environ par tète.
Dix jours furent laissés aux vaches pour
s'accoutumer à ce nouveau régime, puis le
lait fut pesé à nouveau. La production jour-
nalière moyenne s'éleva à 8i kilogr. 32.5
pour le lot, soil 8 kilogr. VM) par lète.
Cette pesée marquait donc une différence
de 12 kilogr. 973 sur la précédente, soit un
déficit de 1 kilogr. 297 par tète et par jour.
Le tableau suivant résume d'ailleurs le résul-
tat de l'expérience quant au rendement en
lait:
Belleraves cou] ées.
fr. c.
Préparation du mélange 2. 07
Entretien du coupe-racines pour la
campagne :
francs
2 jeux de lames S5
1 plateau 2.';i
346
Graissage et eiitretien des courroies.... 25
371 fr. pour ISO jours (durée de ce régime
d'tiiver), soit par jour 2.0i>
4.13
Lait : 94 lit. 5 X 0 fr. Sil 75 60
Déduction des frais 4.13
Total 11.47
Betteraves non cou/jées.
Il serait toujours nécessaire de passer les bette-
raves au décrotteiir électrit|ue.
DE SL'RETE
Lait : 81 lit. 5 x 0 fr. 80 = 65 fr. 20.
Perte de fi fr. 27 par jour.
Perte de 1 128 fr. 60 pour les si.x mois de régime
d'hiver.
Trois bêtes du lot, fraiclies vélées et non
resaillies, par conséquent moins sujettes à
variations, ont perdu globalement entre les
deux pesées : 3 kilogr. 020, soit 1 lit. 60 par
tête et par jour en moyenne. Ces trois mêmes
vaches passées à la bascule avant et après
l'expérience ne marquèrent aucun change-
ment en poids.
.\u point de vue économique, le bilan des
lieux procédés peut donc s'établir de la façon
suivante ;
.Malin. Soir. Total.
Betteraves coupées.
52.100 45.200
Betteraves entières.
48.7S0 .■55.333
Différence .
— 3..fl0 — 9.665
97.300
84.325
12.975
Contrairement à ce qu'on aurait pu croire,
avec le procédé des betteraves entières, les
bètes ont tendance à consommer davantage,
car celle ration présente beaucoup moins de
volume que le mélange de betteraves cou-
pées et de menues pailles.
De plus, les betteraves coupée* subissent,
avant d'être données aux vaches, un com-
mencement de fermenialion qui en facilite
la digestibililé et augmente le volume de la
r.ition dans l'estomac de l'animal.
PlEHRE GuÉDOM,
Slîi^iaire au Domaine de Bertrandfosse.
BOUTOIR DE SURETE
Les petites inventions sont souvent celles
qui rendent le plus de services et, devant la
simplicité qu'elles présentent, on est quel-
quefois tenté de se demander : D'où vient
.•«î.
Fig. 40. — Boutoir de sùrcle du système Etienne.
qu'on ait pas trouvé cela plus tôt? Le boutoir
de sûreté inventé par M. Etienne, maréchal-
ferranl à l'Isle-sur-Sorgue (Vaucluse\ rentre
assurément dans cette catégorie.
LE GENÊT ET LA PATE A PAPIER
173
Pour parer les cornes des sabots des che-
vaux, les maréchaux se servent depuis un
temps itnmémorial d'un outil appelé bouloir.
Cet outil par trop priniitif présente de graves
inconvénients, il exige beaucoup d'attention
de la part de l'ouvrier qui s'en sert pour
éviter de blesser l'animal que l'on ferre ou
l'ouvrier qui tient le pied, il est difficile à
aiguiser, les rebords qu'il possède rendant
impraticable pour l'intérieur 1 usage de la
meule ordinaire. Frappé de ces défauts,
M. Etienne a inventé un boutoir qui présente
sur l'ancien les avantages suivants : la lame
est démontable et, par conséquent, peut être
aiguisée avec la plus grande facilité sur
n'importe quelle meule,; la p irtie antérieure
de l'instrument est arrondie, donc pas de
danger de blesser ni l'ouvrier qui tient le
pied ni l'animal que l'on ferre. La lame agit
à la façon d'un rabot avec cette diiférence
que le coté biseauté est en dessus. La mon-
ture de cet outil est en bronze, la lame est
maintenue en place par une vis serrée par
un écrou à oreilles ; cette vis pouvant glisser
dans une rainure, la lame peut ressortir plus
ou moins selon le besoin, malgré l'usure le
tranchant peut toujours être au point conve-
nable.
Cet outil a reçu l'approbation élogieuse
d'un grand nombre de vétérinaires et maré-
chaux. Je crois qu'il rendra service à tous
ceux qui s'occupent de la ferrure des ani-
maux domestiques; à ces titres, j'ai pensé
qu'il intéres.serait les lecteurs du Journal
d' Aijricull lire pi'alirjiir.
He.vri Avme.
PAKTIE OFFICIELLE
Décret du 4 février 1920 déterminanlles cantons
des régions dévastées où les élections aux
Ctiatnbres d'Agriculture sont provisoirement
impossibles.
Art. ^'-'^ — Par déro;;ation aux dispositions de
l'article 6, premier alinéa, de la loi du 23 oc-
tobre 19(9, dans les arroaJisseinents ci-dessous
indiqués, le nombre des membres de la Chambre
d'Agriculture à élire au scrutin de liste en 1920
est ainsi fixé, à titre provisoire :
Département de l'Aisne.
Ariondissement de Laon, 10 membres.
Arrondissement de Soissons, a membres.
Déparlement de la Marne.
Arrondissement de Sainte-Meneliould, 2 mem-
bres.
Département de la Meuse.
Arrondissement de Montmédy, 4 membres.
Arrondissement de Verdun, 3 membres.
Art. 2. — Les communes des cantons de
Craonne et de Vailly (Aisne), de Ville-sur-
Tourbe (Marne), de Damvillers, Montfaucon,
Charny, Etain, Fresne-en-Voëvre et Varenne-
en-Arsonne (Meuse) ne participeront pas,
en 1920, à l'élection des membres des Chfimbres
d'Agriculture. Les intérêts agricoles de ces can-
tons seront représentés au sein de la Chambre
d'Agriculture conformément à l'alinéa 2° de
l'article 6a de la loi du 25 octobre 1919 (1).
Art. 3. — Le ministre de l'Agriculture et le
ministre des Régions libérées sont chargés, cha-
cun en ce qui le concerne, de l'exécution du
présent décret.
LE GENÊT ET LA PATE A PAPIER ^^'
Traitement industriel du rjenét. — Pour
être transformé en pâte de cellulose, le genêt
doit être préalablement desséché. Le procédé
le plus économique est le séchage au grand
air, sur le sol, lequel otl're, en outre, l'avan-
(ll .4rt. 65 de la loi du 23 oi-t'>bre 1919 : .. Un dé-
cret déterminera tes parties des départements dé-
vastés où it sera provisoirement impossiti'e de pro-
céder aux élections ci dessus visées. Les Chanjbrcs
d'Agriculture de ces départemenis, une fois consti-
tuées, désigneront à litre provisoire les citoyens
chargés de représenter les intérêts agricoles de ces
territoires, à raison d'un membre par canton. Dès
que la région sera reconstituée, la Chambre a'Agri-
cullure devra soUiciler du ministère de l'Agriculture
des élections régulières «.
(2) Voir le numéro du 19 février, p. 130.
tage de réduire de moitié les frais de trans-
port. Après passage au broyeur, le genêt sec
est introduit dans un bain alcalin, à froid,
soit un bain de soude caustique à 10 degrés
Baume, ou bien un bain composé de carbo-
nate de soude et d'un lait de chaux, ou en-
core un bain de potasse ou autres substances
alcalines employées dans des proportions
convenables pour produire un résultat égal à
celui de la soude caustique à 10 degrés
Baume, c'est-à-dire la désagrégation des
tiges, branches et rameaux destinés à être
transformés conjointement a'Vec la fibre.
Trois ou quatre jours après l'immersion,
on enlève de la solution les liges désagré-
gées, on les exprime et on les lave soigneu-
174
AU COMICE AGRlCOLt DE SAINT-QUENTIN
sèment, puis on les plonge dans un autre
bain composé d'eau contenant en dissolution
du chlorure de chaux dans la proportion de
1 à 2 0/0. Les liges séjournent dans ce bain
pendant deux ou trois jours, jusqu'à ce
qu'elles deviennent suffisamment friables,
après quoi on les relire pour les introduire
dans un bain de lavage contenant une petite
quantité d'acide suifurique ou d'hyposulfile
de soude.
Après ce traitement, les genêts sont soumis
à la mouture dans un appareil approprié,
d'un type quelconque (broyeur à meules ver-
licale.s, pile à cylindre, etc.) pour obtenir
une pâle ayant la finesse voulue.
Le liquide du bain alcnlin de soude, po-
tasse ou autres alcalis employés, retient la
chlorophylle et dissout les gommes et résines
dont une partie est saponifiée et l'autre mise
en liberté. En ajoulant à ce liquide des corps
gras ou de l'huile, on peut l'employer à la fa-
brication d'un savon compact de bonne qua-
lité.
Ce procédé de faliricalion comporte, en ré-
sumé, les opérations suivantes : Découpage à
la tranche, passage au broyeur, infusion
dans des biissins cimentés, pendant six à
sept jdurs, nouveau broyage, passage à la
presse hydraulique (pour éliminer l'eau, la
chlorophylle et autres éléments constituant
les sous-produits); éfaufilement et lavage à
la machine dite « hollandaise n" 1 » ; blan-
chiment à la machine dite « hollandaise
n" 2 » ; et enfin, passage à la molasse.
Pour effectuer ces diverses opérations et
traiter en une journée 16 à 20 quintaux de
genêt desséché, donnant 12 à 14 quintaux de
pâte à papier, d'après les résultats obtenus
en Italie, il faut employer le matériel sui-
vant :
Deux tranches, quatre cylindres écraseurs,
deux presses hydrauliques, quatre machines
dites i< hollandaises », et deux molasses.
Indépendamment du résidu formé par un
liquide alcalin pouvant être transformé, pour
moitié, en acides gras, les infusions de ge-
nêt laissent un résidu fixe, desséché à 100 de-
grés, composé de 18.90 0/0 de chlorophylle
et de gomme, soit 13 0/0 de chlorophylle,
fournissant, par chaque quintal de pâte,
38 kilogr. de savon de bonne qualité.
Les 12 OUO quintaux de genêt vert rendenl,
en outre, 1 (i/O de chlorophylle en masse so-
lide de laque pure.
L'utilisation du génèl comme matière pre-
mière propre à la fabrication de la pâte à
papier est d'autant plus digne de retenir l'at-
tention que, durant ces dernières années, les
recherches se sont multipliées, en vue de
l'obtention de la cellulose par le traitement
des matières fibreuses végétales (paille, bam-
bou, roseau, etc., etc.). On est arrivé, par le
procédé de macération et trempage à froid, à
un rendement atteignant jusqu'à 73 0/0. La
macération des matières fibreuses hachées a
lieu, durant cinq ;\ dix ou douze jouis, dans
un bain acidulé à l'acide suifurique ou à
l'acide chlorhydrique ; l'acidité varie de
10 degrés à 30 degrés suivant le temps néces-
saire à la macération de la matière première,
après quoi on élimine 'itoutes traces d'acide
par plusieurs lavages à grande eau ; puis, la
matière est soumise à un bain de trempage
contenant, pour 93 à 77 parties d'eau ; 2 à
8 parties de chlore et 3 à 13 parties de carbo-
nate de soude. Au bout de plusieurs jours, on
procède, à nouveau, à plusieurs lavages à
grande eau, sous un courant d'eau pure et
continue.
Tels sont, en résumé, les procédés de cul-
ture et d'industrialisation du genêt, en vue
de l'utilisation de celte plante pour la produc-
tion de la pâle à papier.
Ce rapide aperçu peul donner une idée,
croyons-nous, des ressources pour ainsi dire
inépuisables que peuvent offrir à l'industrie
papetière le genêt et autres végétaiix ligneux,
pour suppléer aux essences forestières, dont
l'exploitation n'est réalisable qu'à, long
terme.
Hknhi Blin.
AU COMICE AGHICOLE DE SAlNT-QUE.MliV
M. Ernest Robert qui a, pendant près d'un
demi-siècle, présidé le Comice agricole de l'ar-
rondissement de Saint-Quentin (Aisne) avec un
talent et uu dévouement auxquels il a été maintes
fois rendu justice ici, a dû résilier ses fonctions,
comme il est ditsjilus haut (p. 102). En hommaf^'e
à celle belle carrière, nous reproduisons avec
plaisir les adieux émus qu'd a adressés à ses
collègues, adieux qui nous sont transmis par le
Bureau du Comice. H. S.
C'est après une séparation de plus de cinq
années que vous vous trouvez réunis.
Combien il m'eût été agréable après tanl
de souffrances physiques et morales, de
serrer la main de chacun de vous. Mais la
distance, un trajet difficile et surtout la santé
me refusent celte intime satisfaction.
C'est le 24 mai 1914 que le Comice tint ses
dernières assises annuelles. Une affluence
AU COMICE AGRICOLE DE SAINT-QUENTIN
175
considérable se pres?ail sur les bords de
rOi#e, dans la petite ville hospitalière de lii-
beinont. A ce jour, le Comice comptait près ;
de 900 membres, unis dans une même pensée '
pour notre industrie rurale et aussi liés par !
la plus étroite solidarité sociale. Nous avions
en perspective une abondante récolle et, si
quelques points noirs apparaissaient à l'ho-
rizoc, nous prenions confiance dans le con-
cert des Nations pour détourner l'orage.
Vain espoir! Quelques mois étaient à peine
écoulés qu'éclatait la tourmente la plus
effroyiible que le monde ail jamais connue.
Le sol du Verniandois était foulé par les
hordes teutonnes. Saint-Quentin était sur le
chemin de Paris, le Sain! Quentin de 15B7 el
•de 18701 El les \'M communes de la circons-
cription du Comice jalonnaient celle route.
Aussi quelle horrible traînée de sang et de
ruines ! Villages, mairies, temples, fermes,
usines, outillage agricole, cheptel, tout était
détruit, anéanti ! .Nos champs n'étaient plus
que poudrières, métallisés, incultes, couverts
d'herbes folles là oi^i tlottaient au venl na-
guère les blés aux beaux épis dorés. Nos
arbres tombaient sous la sape el, comme si
cette scène de dévastations ne pouvait as-
souvir la haine des envahisseurs, nos familles,
leurs membres les plus âgés et les plus ho-
norés étaient traînés en otages dans des
camps de concentration el de misère. Des
populations entières étaient poussées en
exil comme vils troupeaux, sans même avoir
la botte de paille pour repos en leurs corps
-défaillants.
Et ces atrocités, mes chers amis, ne sufTi-
saient pas à ces rustres. Leurs mains impures
s'allaquaient à vos archives, aux portraits
de vos vénérés présidents depuis 18S1, de
Fouquier d'Hérouël, .le Quentin Bauchart,de
Georges d'ilargival, de Virgile Bauchart,
d'Alfred Carlier, de ces hommes dont la de-
vise avait toujours été : Agriculture, Hon-
neur el Patrie! Ils avaient, ces Vandales, la
haine de tout ce qui avait fait la grandeur de
la France, son auréole, sa civilisation!
Aussi, de toutes les branches du Travail
national, l'agriculture était la plus frappée.
Dans l'Aisne seulement le matériel agricole,
disparu ou brisé, représente une valeur de
130 millions ; les champs stérilisés s'étendent
sur 736 000 hectares; 72S communes ont
leurs fermes frappées par les obus el surtout
par une volonté systématique.
Dans cette œuvre réparatrice, les Associa-
lions agricoles ont un effort formidable à
donner. Aussi avons-nous pensé que les or-
ganismes anciens ne peuvent suffire, même
avec le concours le plus empressé de l'Etat,
à conduire à bonne fin une tâche aussi vaste,
aussi complexe. Pour cette entreprise le grou-
pement de toutes les forces vives agricoles
s'impose, le groupementqui donne la liaison,
la cohésion, l'action toujours en éveil el
agissante, ces facteurs de la puissance. C'est
donc l'Union syndicale que vous avez à cons-
liluer, les assises premières existent déjà
dans les syndicats cantonaux. Les faire gra-
viter vers le point central, l'Arrondissement,
les y grouper et de ce groupement faire
émerger une afliliation à la Fédération des
Syndicats départementaux, tels se présen-
tent les rouages du nouvel el grand orga-
nisme que la reconstitution agricole ré-
clame.
Dans la marche en avant vous rencontrerez
certainement des chocs, quelquefois des
heurts violents, soit qu'il s'agisse d'obtenir
des Districts un fonctionnement mieux
adapté à votre action, soit que les matériaux,
les outils, les matières fertilisantes, les se-
mences continuent à séjourner sur les voies
ferrées, avariées ou détournées, ou encore
que les avances que vous attendez pour
amorcer l'œuvre de la réfection lardent à
sortir des papiers administratifs amoncelés
dans les bureaux. Mais la lutte quotidienne
est la Loi du Travail et, dans cette lutie, vous
vaincrez certainement, car, sans le relève-
ment de l'Agriculture nous assisterions à la
déchéance de la France. La France de Tur-
got, de Malhieu de Dombasle, de Boussin-
gaull, de Georges Ville, de Pasteur, peut-elle
déchoir ?
Mais vous aurez, vous avez déjà d'autres
préoccupations; de tous côtés on vous crie :
« Iloinmes des champs, vous avez à travailler
davantage. Sur les plaines de la Champagne,
de la Picardie, des Flandres, vous avez laissé
53 0/0 de vos travailleurs; vous avez gagné
la guerre, vous avez à gagner la Paix, par la
ténacité à refaire au plus vite votre sol! Et
sur la route, votre marche est arrêtée par un
tir de barrage, par la loi de 8 heures, cette
loi de la réduction de la production, cette loi
de la vie ctière.
Enlin, à vous, les sinistrés des régions li-
bérées, on annonce l'apparition prochaine,
au seuil de vos bar.iques, de vos caves, de
vos cavernes, de l'agent du Fisc, se présen-
tant pour enquêter sur vos impôts, sur vos
revenus de 1914 à 1920. Devant une telle
éventualité la raison reste confondue! Mais
à ce visiteur inattendu vous répondrez, avec
la courtoisie que vous avez conservée dans
116
EMPRL'.NT NATIONAL DE LA PAIX
la détresse : Là où il n'y a plus que des ruines
l'Etal perd ses droits.
Haut les cœurs, mes chers amis, pour re-
faire une industrie rurale nouvelle puisant
sjn énergie dans un passi; de soulîrances,
dans la foi dans l'avenir!
Pour moi, honoré pendant quarante-cinq
ans de la confiance du Comice, je sui
votre travail réparateur avec mes souhaits
les plus sympathiques pour votre succès,
pour le relèvement de nos sept can'ons.
Agriculture, France 1 cette devise a été celle
de toute ma vie; elle me suivra jusqu'à ma
dernière heure.
Ehnest Robert.
COMITÉ ANGLAIS DE SECOUKS AUX ALIJES
•Nous avons signalé à diverses reprises
l'heureuse et généreuse initiative du Comité
anglais de secours aux Alliés (AgricuUnral
Rdief of Allies Conuniltce), créé en lOlS sur
l'initiative de la Société Royale d'Agriculture
d Angleterre. Un rapport récent du comte de
Northbrook, président du Comité exécutif,
sur l'ensemble des opérations jusqu'au 31 dé-
cembre 1919, permet d'apprécier l'intensilé de
l'efiforl qui a été poursuivi, et auquel toutes
les associations agricoles ont coopéré.
Les souscriptions reçues tant en espèces
qu'en nature (animaux, semences, etc.), en
comptant celles à recevoir encore des comités
de comtés, se sont élevées à 203 456 livres
sterling, soit plus de 5 millions de francs.
C'est à venir en aide à l'agriculture en France,
en Belgique (vallée de l'Yser), eu Serbie et en
Pologne, surtout sous forme de dons de bé-
tail, que l'activité du Comité s'est consacrée
En France, c'est, dès l'annàe 1913 que cette
activité s'est manifestée; elle s'est adaptée,
d'année en année, aux fluctuationsdes champs
de bataille, pour s'exercer, après l'armistice,
sur une des régions les plus éprouvées. C'est
ce que montre la nomenclature des envois au
cours des cinq dernières années.
Pendant les années 1913 et 1916, c'est vers
les départements de la Marne et de la Meuse
que les envois ont été dirigés comme il suit :
1915 : 20 mjissouneuses lieuses, 6 batteuses,
50 charrues, 20 cultivateurs, 40 herbes, 15 se-
moirs, 61 béliers de rar.es southJown (dont
5 offerts par le Roi), H v&rrats, 2 chèvres,
800 sacs de blé de semeuoe, 1 000 têtes Je vo-
lailles.
1911) : 2 036 sacs d'avoine Je semence, 20 sacs
dorge de semence, 122 ?acs de pommes de terre
de semence, 770 sacs de pommes de terre,
5 tonnes de ficelle de lieuse, 8i9 têtes de volailles.
En 1917 et 1918, les opérations ont été
entravées par les vicissitudes des opérations
militaires. Toutefois, le Comité put diriger
des envois vers les quatre déparlements du
Pas-de-Calais, de la Somme, de l'Aisne et de
l'Oise, savoir :
1917 :.•) .'ils têlps de volailles 18 lapns,
930 livres de foraines de pin sylvealre, 8 850 arbres
fruitiers.
1918 : 4 taureaux et 30 génis>es.
En 1919, les envois ont été réservés au dé-
partement de la Somme, sauf pour les mou-
tons dont une partie a été destinée à la Marne
et à la Meuse. Ces dons ont porté sur .t1 tau-
reaux et 746 génisses, 1 800 béliers et brebis,
500 verrats et truies et 2 002 tèles de vo-
lailles.
La récapitulation du cheptel expédié de
1915 à 1919 se résume dans le tableau sui-
vant :
France. Belgique. Serbie. Totaux
T.iureau.\. . .
55
4S
30
133
Génisses.. . .
-8-2
732
;>50
2 064
Béliers
224
er,
,.
289
lirehis
. . 1 560
1 470
,.
3 035
Verrats
4.-.
è'i
»
108
TrmeS
471
593
,.
1 0K4
Chèvres
2
413
»
415
On gardera le souvenir de la générosité
déployée par le Comité avec une ardeur dont
les populations agricoles des régions sinis-
trées, en France ]et en Belgique, ont pu ap-
précier la délicate persévérance.
He.vky Sagniek.
EMPRUNT NATIONAL DE LA PALX
L'Acailéinie d'Agriculture a adressé l'app.-!
suivant à ses correspondants et aux Associations
agricoles :
Le 19 février 1920.
A la veille de l'ouverture de la souscription
hVEmorant national de la Paix, r.\cadémie
d'.\griculture considère comm
un devoir
d'appeler l'attention des agriculteurs sur
l'obligation patriotique, qui s'impose à eux,
de participer à cette souscription.
Le paysan français a été, sous les drapeaux,
l'élément le plus solide des armées natio-
SOCIÉTÉ D AGRICULTURE DE LA GIRONDE
117
nales; nos grands chefs militaires ont été
unanimes à lui rendre celte justice. 11 e^t
aujourd'hui, par son travail opiniâtre, celui
qui contribuera le plus à cicatriser les bles-
sures de la Patrie. Il remplit avec ardeur
cette lâche sacrée.
Un devoir nouveau, impérieux, s'impose à
lui dans les circonstances actuelles, comme
il s'impose à tous les Français.
L' Emprunt national de la Poix est destiné
à fournir à la France les capitaux nécessaires
pour assurer les fruits de la Victoire ^'lo-
rieuse de ses armées, à lui donner les moyens
de rétablir l'équilibre de ses tinances rompu
par les énormes dépenses de la guerre.
Tous les Français sont intéressés à son
succès; les agriculteurs y sont intéressés à
un titre spécial, car, sans les ressources que
l'Emprunt doit procurer, de lourds impôts
viendraient, fatalement, s'ajouter aux char-
ges qui pèsent sur la terre. Souscrire à l'Em-
prunl, c'est donc, pour eux, une assurance
qu'ils prendront contre ce danger.
L'emprunt national est un excellent place-
ment. Trop souvent, les habitants des cam-
pagnes ont éié séduits par le mirage de
placements étrangers dans lesquels ils n'ont
trouvé que des déboires. Ici, c'est la France
qui est la garanle; la solidité de son crédit
se renforcera encore par les capitaux que
l'Emprunt va lui fournir.
La France doit compter sur ses propres
ressources pour assurer son relèvement et
rendre la prospérité à toutes les branches de
l'activité nationale.
Telles sont les vérités qu'il importe de pro-
pager parmi les populations des campagnes,
à cette heure solennelle oîi la Patrie fait appel
à tous ses enfants, non plus pour ladéfendre,
mais pour lui permettre d'asseoir la solidité
de son avenir.
Vous êtes, Monsieur, mieux placé que qui
que ce soit pour répandre ces vérités. Vous
les concevez vous-même; aussi n'est-ce pas
pour vous y convertir que nous nous adres-
sons à vous. Mais nous fai'ons appel à votre
patriotisme éclaiié pour vous prier de vous
livrer à une propagande active en faveur de
la souscription à 1 Empruni durant les se-
maines pendant lesquelles elle restera ou-
verte. Aucun effort ne peut être plus méri-
toire que celui-ci.
C'est pourquoi l'Académie d'Agricullure
n'hésite pas à vous dt^mander votre concours
patriotique.
Veuillez agréer, etc.
Albert ViGER, ancien ministie de l'Agri-
culture, président.
Adolphe Carnot, membre de l'Institut,
vire-président.
Henry Sagnier, secrétaire perpétuel.
Comte Louis Rœderer, trésorier perpé-
tuel.
Henri Hitier, vice secrétaire.
Emile Loubet, ancien président de la
République.
Jules MÉLiiNE, ancien président du Con-
seil et ministre de l'Agriculture.
Alexandre Ribot, ancien président du
Conseil.
Emile PLiciitT, président d'honr.eur de
la Société des Agriculteurs de France.
WarquisLouis de Vogué, président de la
Société des Agriculteurs de France.
Eugène Tisseha.nd, membre de l'Institut.
Pierre Vi.ala, membre de l'Institut.
SOCIÉTÉ D'AGUICUIJURE DE LA GIRONDE
La Société d'Agriculture de la Gironde,
présidée par M. A. Rozier, nous transmet les
vœux suivants dont l'intérêt ne saurait échap-
per :
Transport des vins. — La Société d'Agriculture
de la Gironde, considérant que la Compagnie de
Paris Orléans à Bordeaux ne prend qu'à de
longs intervalles des expéditions de vins par
vagons complets, réservant son matéiiel aux li-
vraisons par 300 kilogr., puis par 1 DUO kilogr. ;
Considéianl qu'avec ces expéditions, par fûts
séparés, souvent les barriques sont détruites à
leur point d'arrivée, augmentant de 200 fr. envi-
ron le prix de la barrique de vin;
Considérant que pendant qu'à Libourne on
accepte les expéditions par vagons complets, la
gare de Bordeaux- Bastide refuse ce genre d'ex-
pédition ou n'appelle des numéros d'inscription
pris depuis six mois ;
Considérant que certains commerçants du
Nord sont dans l'impossibilité de retourner en
gare de Bordeaux îles barriques vides, qu'ils en-
voient ces barriques en gare de Libourne d'oîi
les correspondants des expéditeurs doivent les
faire venir par bateau;
Considéiant que les bateaux faisant les trans-
ports du Havre, de Boulogne, de Dunkerque et
Anvers ne rapatrient pas non plus les futailles
vides, il en résulte dès lors, sur noire place, une
pénurie de barriques et que cette situation con-
tribue à l'augmentation du prix du vin logé,
sans profit pour personne et au contraire au dé-
iriment du commerce, de la viticulture et du
consommateur;
118
CORRESPONDANCE
Emet le vœu :
1° Que des trains complets soient formés à
Bordeaux pour Paiis-Ivry et Tau delà ;
2" Que ces trains prennent en retour la futaille
vide pour Bordeaux et l'au delà;
3° Que les Compagnies de vapeurs soient tenues
de prendre en retour la futaille vide des vins
qu'elles ont transportés;
4" Que les Compagnies de transport obligent
leur personnel à manutentionner avec plus de
soin la futaille vide.
Futailles. — Considérant que par suite d? la
hausse des bois merrains, la barrique bordelaise
atteint déjà le prix de 200 fr.;
Considérant que, par suite de la hausse du
dollar et l'impossibilité de faire venir des bois
merrains d'ailleurs que d'Amérique, on ne peut
prévoir la Pin de cette hausse ;
Cousidéranl que d'un autre côté le prix très
élevé df la peseta sur le frauc permet aux Espa-
gnols de venir acheter en France dans des con-
ditions très avantageuses les bois merrains, et
par suite contribue à raréfier cette marchandise
sur notre place de Bordeaux ;
Emet le vœu : Que le (iouvernement interdise
la sortie de France des bois merrains nu tout au
moins les frappe d'un droit de sortie très élevé
qui permette il'équilibrer une situation toute à
notre désavantage en faisant rentrer des sommes-
importantes dans les caisses de l'Etat.
Li" préfiileiU,
A. ROZIER.
BIBLIOGRAPHIE
Syndicalisme ouvrier et syndicalisme agricole, par
Et. Marlin Saint-Léon, conservateur de l.i tiiblio-
thèque du Musée soci.il. — 1 vol. in-18 de IGO p,i-
ges. — Librairie Payot et C'% 106, boulevard Saiut-
Germain, Paris. — Prix ; 3 fr. 60.
Dans ce livre, M. Martin Saint-Léon, qui s'est
déjà fait apprécier par d'intéressantes études
sur des questions d'économie sociale, se livre à
un parallèle approfondi entre le syndicalisme
ouvrier et le syndicalisme agricole.
Si le mouvement syndical ngricole a eu son
origine dans la loi du 21 mars 1884, le mouve-
ment ouvrieravait déjà acquis du développemei t
avant cette date. Il avait même pris, au moins
dans quelques-unes de ses parties, des allures
révolutionnaires; ces allures se sont rapidement
accentuées, si bien qu'aujourd'hui, à part quel-
ques exceptions, ce mouvement est absorbé par
la Confédération générale du Travail, dont les
aspirations sont connues.
Tout autre est l'organisation syndicale agri-
cole. M. Marlin Saint-Léon en dé- rit les formes
avec le même soin qu'il a apporté à l'examen
du syndicalisme ouvrier. Le.s contrastes sont
frappants; il était intéressant de les mettre eu
relief. C'est sous ce rapport surtout que ce livre
doit attirer l'attention; la lecture en sera ins-
tructive pour tous ceux qui se préoccupent des
problèmes p.issiontianis de l'heure actuelle.
H. D.
CORBESPONDAlNCE
— N» 6542 (/l/ai/cnne). — En 1016, vous avez
loué verbalement un local, comme garde-
meubles. Vous désireriez en reprendre la jouis-
sance aujourd'hui. Comme il s'agit d'une simple
location verbale, vous pouvez donner congé ré-
gulier, tout en observant les délais d'usage pour
aviser le locataire. La loi du 9 mars 1918 sur les
loyers ne vous est pas applicable. Mais votre
locataire, arguant de la difliculté du transport
ou de la difficulté de trouver un autre local,
pourra soit en référé, soit en justice de parx,
demander une prolongation d'occupation, la-
quelle, vu les circonstances actuelles, et s'il ap-
porte des preuves certaines, pourra lui être ac-
cordée pour quelques mois. — (M. D.)
— .N° 6542 {Mayenne). — L'affection qui fi'ap|ie
votre élevage de porcs, parait, d'après la des-
cription donnée, devoir se rattacher à la Cachexie
osseuse. (Voir Le.'i maladies du porc, librairie As-
selin et Houzeau, place de l'Ecole de Médecine,
Paris). Deux causes peuvent intervenir dans
l'éclosion de la maladie ; le ré^^ime alimentaire
qui peut être incomplet au point de vue de sa
composition chimique, ou l'infection par séjour
dans des loges ayant déjà abrité des malades. Il
est donc indiqué 1» de s'assurer que la ration
est suffisante non seul.ement comme quantité,
mais aussi et surtout comme ijualilé de compo-
sition chimique; le plus ordinairement il manque
des phosphates; 2° de désinfecter les loges ayant
abrité des malailes. — ((î. M.)
—N'^idY) (Seine-et-Oise). — Vous trouverez des
dynamomètres de traction chez M. Lucciardi,
01, rue Uenfert-liochereau, Paris 14". — (M. R.)
— M. J. P. {Paris). — Pour vos charpentes,
employez le Pin sylvestre, de préférence, qui
vaut presque les bois de Suède et de Norvège;
le Pin maritime, non gemmé, serait moins bon;
le Pin noir d'.\ut(iche, trop noueux, et présen-
tant trop d'aubier, se classerait en dernier lieu.
Le bois injecté, puis séché, n'est pas plus diffi-
cile à travailler; mais, pour votre construction,
vous pouvez remplacer l'injection par une pein-
ture à l'huile lourde de houille ou avec du car-
bonyle, que vous renotivellerez à quelques
apnées d'intervalle. — (M. R.)
— N" 6159 {Rhi'incK — Vous pourrez vous pro-
curer' la machine à greffer la vigne, connue
sous le nom de « PantogrelTe -, à la maison
Dardcnne, à Saint Ciers-sur-Gironde (Gironde).
— (,l. L. V.)
REVUE COMMERCIALE
179
LA SEMAmE MÉTÉOROLOGIQUE
Semaine du i
O au
21 février 1
9^20 (
')USh-
/{ \ A 1
OllŒ
DU
PARC SAIAT-MAUR)
JOURS
ET DATES
i PRESSION (1)
^ à midi.
Minima.
E.\IPÉR.\TURE
Vent.
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t-i O
§ a
■g o.
a:
raillim
REMARQUES DIVERSES
S
S
Moyenne.
Écart
sur
la nor
maie
Dim 15 fév.
1017.2
2°7
13" 1
7.6
+ 4.U
S
9.2
"
Gelée bl., beau temps.
Lundi 16 —
Mardi... . 17 —
1017.9
1014.9
3.3
4.2
11,4
16.0
7.9
9.8
+ 4.2
+ 6 0
S E
S E
3 4
9.4
Gelée bl., temps couvert le m.,
beau aprf'S-iiiidi.
Gelée bl., beau temps.
Mercredi.. 18 —
1019.1
;;.i
17.1
10.0
+ 6 2
,S E
9.3
"
Gelée bl , beau temps.
Jeudi 19 —
1017.3
3.4
13 9
9.3
+ .3.4
■S E
9.5
Gelée bl., beau temps.
Vendredi 20 —
1010.1
2.1
14.7
S. 4
+ 4.3
N
4,9
0,5
Gelée bl., temps nuageux.
Samedi . . 21 —
1016.3
1016.1
— 1 4
3.0
6 i
5.6
+1.6
, N
0 0
■'
Moyennes et totaux
Ecarts sQr la normale
3.7
+ 2,9
13.5
+5 4
8.4
+4.6
A
43.9
au lieQ (JA
n b. 2
dir. Ihtor.
0.5
Pluie depuis le l'^'' janvier :
En 1920 77mm
Normale 66
(1) Voir à la page S18 du numéro du 24 juillet 1919 l'explication de cette nouvelle mesure.
REVUE C0M3IERCIALE
Situation agricole. — La culture a bénéficié, du-
rant la semaine, d'un véritable temps printanier, A
la faveur des journées chaudes et ensoleillées, la
préparation des terres se poursuit activement et
dans d'excellentes conditions, ainsi que les premiers
semis.
L'aspect des blés en terre, des prairies naturelles
et artificielles est satisfaisant. Les arbres fruitiers à
floraison précoce s'épanouissent, un peu trop tôt,
car en cette saison, il y a lieu de craindre un retour
ofTensif du froid.
En Angleterre, on signale que les céréales d'hiver
ont une végétation régulière; en Amérique, aux
Etats-Unis, il y a quelq les plaintes causées par les
gelées, l'insuffisance des pluies et les insectes.
Blés et farines, — Lps livraisons de blés à la
meunerie sont faibles et insuffisantes pour assurer
les bîsoins de la boulangerie. On paie les blés indi-
gènes au prix de la taxe.
En Amérique, aux Etats-Unis, le blé vaut, en te-
nant comple du change, 136 fr. 88 à New-York,
Les distributions de farines américaines aux bou-
langers permettent de faire lace aux nécessités de la
consommation.
Sons. — Les quantités de sons mises à la disposi-
tion de la culture sont très faibles et pour en obte-
nir, il faut payer au-dessus de la taxe.
Céréales diverses. — Les disponibilités en avoines
de toutes provenances sont peu importantes et s'en-
lèvent à des prix variant de 95 à 100 fr, les 100 liil,
départ.
Les orges ordinaires valent de 94 à 98 fr. et les
qualités supérieures de 100 à 102 fr. le quintal dé-
part.
Cours faiblement tenus sur les sarrasins qui va-
lent de 87 à 8l< fr. les l(i(i kilogr, départ.
Les maïs étrangers sont cotés de 88 à 89 fr, et les
avoines étrangères 95 fr, le quintal sur vagou Dun-
kerque.
Fourrages, — Au marché de La Chapelle, les
cours des fourrages ont été soutenus. Par lOt boites
de 5 ki'ogr, rendues à Paris au domicile de l'ache-
teur, on a coté : luzerne, 290 à 310 fr,; foin, 270 à
290 fr.; regain, 280 à 300 fr.
Dans les départements, le prix du quintal de foin
varie de 30 à 50 fr.
Pailles. — Cours très fermes sur les pailles au
marché de La Cliapelle, où l'on a coté comme suit
par 104 bottes de 3 kilogr. rendues à Paris au domi-
cile de l'acheleur : paille de blé, 200 a 220 fr.; paille
d'avoine, 180 à 200 fr,; paille de seigle, 180 à 200 fr.
Dans les départements, on cote par 100 kilogr.:
paille de bic, 22 à 40 fr.; paille d'avoine, 20 à 30 fr.
Graines fourragères, — Demande active eu trèfle,
en luzerne et en sainfoin. Prix soutenus sur toutes
les sortes, en hausse sur les graines de sainfoin.
Par 1"0 kilogr, départ, on paie : luzerne de Pro-
vence, 750 à 1 100 fr,; luzerne de pays, 673 à 825 fr.;
trède violet, 950 à 1 400 fr.; trèfle hybride et trèfle
blanc, 1 000 à 1 400 Ir,; anthyllide, 1 OOO à 1 500 fr.;
sainfoin à une coupe, 240 à 245 fr.; sainfoin à deux
coupes, 250 à 255 fr.;lotier, 800 t 1 000 fr.; vesces, 125
à 143 fr.; ray-grass, 155 à 180 fr.
Bétail. — Au marché de La Villette du lundi
16 février, l'ofîre en gros bétail a été trop impor-
tante; les prix ont fléchi de 10 à 20 centimes par
demi-kilogramme net. On a payé par demi-kilo-
I8U
KKVUE COMMEKCIAI.fc
gramme net : les bœufs de l'Allier, de la Nii-vre et
àf. 8aôae-et-Loire, 3 à 3.20; de la Mayenne et de la
Sarlhe, 2.80 à 3 fr.; du Cmlal, 3.2.5 à 3.40; de la
Vienne, 2.90 à 3 fr.; les génisses, 3.30 à 3.50; les
vaches, 2.75 à 3 fr.; les taureaux, 2.80 à 3 fr.
La modération des arrivages a facilité la vente des
veau.x et permis de réaliser une plu^-v.ilue de 10 à
15 centimes pxr denii-kilogram ue net. On a coté les
veaux de Seine-et-Marne, Seine et-Oise, d'Eure-et-
Loir, du Loiret et de l'Yonne, 5.73 à 6.15 ; de l'Aube,
5.25 à5.7j; de la Sartlie, 5.30 à 5.80; du Centre,
4. in à 1.1)5 1» dein -kilogramme net.
Sur les moutons, cours prîsque slationnaire:*. On
a coté les agneaux 6.25 à 6.60; les moutons de
l'Allier, du Cher et de l'Indre, 6.10 à 6.25 ; les mou-
tons du Midi, 5.50 à 5.80; les brebis, 5.25 à 5.75 le
demi kilogramme net.
La vente des porcs a été assez active et, dans
l'ensemble, les cours ont préstnté de la fermeté. On
a payé les porcs gris, 3.3il à 3.45; les coches, 2.70
à 2.8 I le demi-kilogramme vif.
Voici le relevé des marchés des lundi 16 et jeudi
19 février :
Marché du lundi 16 février.
Entr(i|>s
iirecles
aux abattoirs.
Réserves
Ament^s
LaVUl.
Vaiij4.
I.a Vill.
Vaug.
tètes
têtes
têtes
têtes
têtes
Bœufs
1 102
i 565
Vaches...
m
57
555
190
Taureau.x.
145
Veaux
985
860
19S
172
36
Moutons . .
6 5. S
1 3*0
13)
1 070
480
Porcs
3 -iSl
58.
139
220
12ti
IVix inaxinia du kilogramme.
Au poids net. Au poids vif.
!'• q. 2« q. Z* q. Prix extrêmes.
Bœufs 6.74 6.30 5.71 2.00 à 4.22
Vaclies .... 6.84 6..H6 5.71 2.00 4.27
Taureaux.. 6.00 5. 10 5.40 2.00 3.15
Veaux 12.00 11.40 9 00 3.00 7.38
MoutoQS... 12.80 11.60 10.70 3. «4 6.Hi<
Porcs 10.30 10.15 10. CO 5.60 7.21
Marclié du jeudi 19 février.
tùitrées directes
aux abattoirs.
Ameués. La Vill.
Réserves
La Vill. Vaug.
Bœufs. . . .
Vaciies . .
Taureaux .
Veaux. . . .
MoutoQs .
Porcs . . . .
leies
2 S93
1 6.i4
422
1 424
11 532
2 558
786
1 367
515
1.(7
140
440
626
24
560
13l<
Prix maxima du kilogramme.
406
320
9,0
300
têtes
116
Au poids net
Bœuis . 6 76
Vaclies 6 90
Taureaux. . . 5 96
Veaux 12 00
Moutons 13 00
Porcs 10 30
6 42
0 42
5 66
10 40
13 00
10 00
5 80
5 80
5 30
9 00
10 90
9 70
Au poids vii.
Prixextrêmes.
2.00 à 4.23
2.00 4.29
2.00
2.50
3.84
5.60
3.71
7.20
6.30
7.21
Ddns les départements, on cote :
Bordeaux, par kilogr. poids vif : bœufs, 3 à
4.30; vaches, 2.40 à 3. GO.; porcs, 6.80 à 7.40; par
kilogr. poids net : veaux, 9 à 10 fr.; mout<ms, 9 à
11.75.
Cholet, par kilogr. poids vif : bœufs, 2.80 à 3.20;
vaches, 2.70 à 3.10; veaux, 5 à S.'iO ; porcs, 8.50 à
9 fr.
Dijon, par kilogr. poids vif : veaux, 5.70 à 6.10;
porcs, 7.80 à 7.90; par kilogr. poids net : moutons,
9.75 à 11.75.
Lyon- l'aise, par kilogr. poids vif : bœufs et vaches,
1.80 à 4.40 ; veaux, 5.80 à 6.60 ; porcs, 6.40 à 6.70;
par kilogr. poids net : moutons, 10 à 12.50.
Marseille, par kilogr. poids net : bœufs et va-
ches, 6.25 à 6.75; moutons, 10 à 11 fr.
Nanç'j, par kilogr. poids net : bœufs, 7 à 7.70 ;
vaches, 5.60 à 7. 56; moutons, 13 à 14 fr.; par ki-
logr. vif: porcs, 7.30 à 7.80; veaux, 3.75 à 6.75.
Suifs. — A la Bourse du Commerce de Paris, la
dernière cote offlcielle a été établie de 420 à 430 fr.
les 100 kilogr
■Vins et eaux de-vie. — Aucune atténuation ne se
produit dans la l'rise des transports; les expéditions
sont lentes et difficiles et les cour,- des vins subis-
sent, sur plus'eurs marché-, une nouvelle hausse
de 5 fr. par hectolitre.
Dans le Midi, on cote, par hectolitre nu les vins
rouges : 115 à 135 Ir. à Montpellier: 112 à 130 fr. à
Karbonne; 112 à 123 fr. à Béziers; 125 à 140 fr. à
Toulon; lOS à 125 fr. à Perpignan. Les vins blancs
valent de 135 à 169 fr.
Dans la Loire on paie 150 fr. l'hectolitre.
Par barrique de 225 litres, non logée, on cote
dans la Loire-Inférieure : vins de muscadet, 425 à
500 fr.; gros plants, 325 à 400 fr.
Dans le Hhône, les vins rouges valent de 125 à
130 fr. et les blancs de 150 à 200 fr. Iheclolitre nu.
Dans le Midi, les eaux-de-vie de vin titrant 52 de-
grés valent de 760 à 773 fr. l'heclolitre. Les eaux-de-
vie des Charentes à 60 degrés sont cotées de 1 025 à
1 030 fr.
Cidres. — .\ Paris les cidres ont des cours en
hausse; on paie de 60 h 70 fr. rtiectoliiro rendu.
Dans la Loire-Inférieure, la barrique de 225 litres
vaut de 113 à 130 fr. nu.
Miels et cies. — Aux 100 kilogr. on cote : miels
fins, 650 fr.; miels de Bretagne, 550 à 600 fr.; cires,
800 fr.
Tourteaux. — A M irs-ille, on p.iie par 100 kilogr. :
Arachide Rufisque, 60 à 71 fr.; Arachide Coromandel,
56 fr.; sésame blanc, 55 fr.: palmiste, 45 (r.; lin,
85 fr.; colza, 50 fr.; coprah blanc, 62 fr.
Fécules. — A Epinal, la fécule i" des Vosges est
cotée 18u à 185 fr. les 100 kilo.r.
Cosset'es de chicorée. — On la paie de 100 à
123 fr. les 100 kilogr. dans le Nor.l.
Noix et huile de noix. — Dans l'Isère, on paie
les noix lie 395 à 400 fr.; les cerneaux de 1 100 à
I 300 fr.; l'huile de noix, 1 100 fr. les 100 kilogr.
Sorgho à balais. — Dans le Lot-et-Gironne, la
paille de sorgho à balais vaut de 120 à IGÛ fr. les
100 kilogr.
B. DuR.VND.
Le Gérant : Charles Ditkeix.
Pans, — t.. Marbthkux, imprimeur, 1, rue Cassette
AVIS
La grève survenue subitement dans les imprimeries de Paris, le 25 février, a jeté un
trouble profond dans les services du Journal.
Nous ne pourrons publier que deux numéros dans le courant du mois de mars. Au fur
et à mesure que la régularité sera revenue, nous indemniserons nos abonnés en ajoutant des
suppléments aux numéros subséquents.
Le présent numéro contient un premier supplément de 16 pages.
L ADMINISTRATION.
CHROiMUUE AGRICOLE
Dernières mesiiies relatives au commerce du blé, de la Farine et du pain. — Attente d'une décision officielle
sur le sort du blé de la prochaine recolle. — Discussion à la Chambre des Députés sur les exportations
de bétail et de chevaux. — Déidaialioos de M. Queuille. — Les chevaux prêtés par l'armée aux cultiva-
teurs. - Décret relatif à l'importation des viandes friaorifiées. — Importation du bétail du iMaroc. —
La Qèvre aphteuse en janvier et en février. — Fouinilures de graines de betteraves. — Le prix de la
betterave à sucre. — Le Groupe agricole du Sénat. — Les conclusions relatives au régin;e du blé. —
Encouragement à 1" culture mécanique en .\lgéne. — Prochaines démonstrations à Bordeaux, à Aniiies
àMàcon. — Les éohinges de blés de semences. — Le herd-book unique de la lace Charolais'e. — Grève
dans les chemins de fer. — Soa avortement. — Développeuient de l'Office économique de Toulouse. —
Nomination dans la Coaimis'ion de répartition des avances de l'El.it pour le Crédit agricole. — Examens
d'admission à l'Institut agronomique et à l'Ecole d'euseigneraeut supérieur ménager. — CoiTs d'Apicul-
ture au Luxembourg. — Fédéraliou de la nnitualilé et de la Co'.peration agricole. — Vœux de son
Comité central. — Reprise de ses Congrès. — In.tiative de la Compagnie d'Orléans relativement au
triage des semences de céréales. — Elections aux Chambres d'Agi iculture.
Le blé, la farine et le pain.
On a lu dans le numéro du 12 février
(p. 132) le texte du décret en date du 3 février
relatif au régime des céréales récoltées en
1919, de la farine et du pain. Les prescrip-
tions de ce décret devaient entrer en vigueur
dès le i" mars; un autre décret, en date du
29 février, en a reporté l'application au
13 mars. Entre temps, des circulaires du
sous-secrélaire d'Etat au Ravitaillement, in-
sérées au Journal Officiel, ont insisté sur
l'importance de l'exécution régulière des
mesures ordonnées par ce décret, à raison
surtout des diflicullés de l'approvisionnement
en blé jusr4u'au moment de la prochaine ré-
colte.
Toutefois, ce ne sont pas ces mesures qui
préoccupent réellement les agriculteurs; c'est
du sort qui sera fait au blé de la prochaine
récolte qu'ils s'inquiètent aujourd'hui. Dès le
mois d'octobre dernier, M. Noulens, ministre
de l'Agriculture, avait annoncé que la taxa-
lion serait supprimée pour cette récolte; le
nouveau ministre de l'Agriculture, M. Ricard,
a produit, il y a plusieurs semaines, la même
affirmation. Mais, jusqu'ici, aucun acte offi-
ciel n'a consacré ces promesses et n'a fait
connaître dans quelles conditions la liberté
serait rendue au blé. On s'en étonne, et on a
raison de s'en étonner; on redoute, en effet,
que les oppositions bien connues de certaines
11 Mars 1920. — N«s 10 et II.
Administrations ne fassent obstacle à la
bonne volonté du ministre de l'Agriculture.
Comme nous le disions récemment, la cul-
ture du blé ne s'improvise pas. A l'automne
dernier, les ensemencements en blé ont di-
minué; il n'y a eu d'exception que dans les
régions libérées où les besoins sont énormes.
Qu'on soit bien convaincu qu'il en sera de
même à l'automne prochain, si les cultiva-
teurs ne sont pas fixés définitivement, et à
brève échéance, sur le sort qui les attend.
Certes, ce serait malheureux; mais la respon-
sabilité en retomberait sur des tergiversa-
lions déplorables.
Exportation du bétail et des chevaux.
Une vive émotion a été proToquée, au
cours des dernières semaines, par des acliats
de bélailetde chevaux à des prix excessifs,
surtout dans certaines parties de la région
de l'Est ; on affirmait que les animaux achetés
étaient dirigés sans délai vers des destina-
tions inconnues, notamment vers la frontière
de Suisse, pour être ensuite envoyés en Alle-
magne. Cette émotion a eu son écho à la
Chambre des Députés, dans la séance du
27 février, par la discussion d'une interpella-
tion de M. About sur les mesures que le Gou-
vernement compte prendre dans ces circons-
tances.
Dans sa réponse, M. Queuille, sous-secré-
Tome I.
10 et U.
182
CHRONIQUE
taire d'Elal à l'Agriculture, a apporté des pré-
cisions qu'on doit enregistrer. En ce qui con-
cerne les bêtes bovines, l'exportation en est
interdite, et il n'est accordé que des déroga-
tions très rares; ces dérogations ont porté
exclusivement sur 2 093 animaux apparte-
nant à des Belles réfugiés en France et qui
ont été rapatriés, el sur 271 taureaux desti-
nés à la reproduction. Quant aux achats opé-
rés sur les marchés de l'Est, ils étaient des-
tinés, non à la Suisse, mais au ravitaillement
de l'Alsace, particulièrement de la ville de
Mulhouse. Quelques faits de contrebande ont
pu se produire, mais ils n'ont pu porter c)ue
sur un nombre très restreint d'animaux.
En ce qui concerne les chevaux, un arrêté
du 19 novembre dernier en avait autori-é
l'exportation sans conditions. M. Queuille a
constaté qu'en décembre, en janvier el fé-
vrier 12 921 chevaux ont été exportés, dont
une assez forte partie en Belgique, ce qui a
provoqué des plaintes très vives des agricul-
teurs des régions sinistrées. 11 a annoncé que
l'arrêté du 19 novembre 1919 allait être rap-
porté temporairement, mais que des mesures
seraient prises pour sauvegarder les intérêts
de l'élevage du cheval de demi sang et de
l'élevage mulassier.
Voici les conclusions de ces explications :
En ce qui concerne les bovins, nous continue-
rons à interdire complètement leur exportation,
sauf pour les reproducteurs inscrits sur les livres
généalogiques et qu'il est très important, à
l'heure actuelle, pour maintenir à l'étranger le
bon renom des races françaises, de laisser sortir.
A part ces exceptions bien caractérisées, les
bovins ne sortiront pas de France. Et, pour tenir
compte des observations présentées par l'un de
nos collègues, le ministre des Finances a déjà
invité le Service de la Douane à surveiller les
frontières avec la plus grande attention.
En ce qui concerne les chevaux, il est entendu
que les frontières vont être fermées momenta-
nément. Mais il ne s'agit que d'un régime provi-
soire et de courte durée; d'ici peu de jours, un
régime nouveau déterminé par décret donnera,
je l'espère, satisfaction aux éleveurs, tout en
sauvegardant les intérêts des départements agri-
coles et en respectant les besoins des régions
envahies.
Ces déclarations ont été accueillies favora-
blement par la Chambre et l'interpellation
s'est terminée par un ordre du jour de con-
fiance.
Un arrêté en date du 28 février a rapporté
l'arrêté du 19 novembre 1919 autorisant l'ex-
portation des chevaux, juments el poulains
de toutes les races, baudets, mules et mulets,
ânes et ânesses.
AGKICOLE
Les chevaux prHés par l'armée.
Dans celte même séance du 27 février,
M. Queuille, en réponse à une question qui
lui était adressée, a constaté que le ministre
de l'Agriculture a été saisi de différentes
plaintes exprimant les craintes des agricul-
teurs de se voir reprendre des chevaux qui
leur avaient été prêtés par l'autorité mili-
taire. Or, il résulte d'un entretien avec le mi-
nistre de la Guerre qu'il n'est pas question,
au moment où vont commencer les trivaux
de printemps, de reprendre aux cultivateurs
les chevaux prêtés par l'armée. M. Queuille a
ajouté : " Les inquiétudes qui sont nées dans
certains départements à ce sujet ne sont donc
pas fondées et les agriculteurs peuvent être
complètement rassurés pour l'instant. »
Les viandes frigorifiées.
Un décret en ddte du 2'i lévrier a levé, à
partir du l" juin prochain, la prohibition
d'importation des viandes conservées par un
procédé frigorifique.
Un rapport qui précède ce décret expose
que, depuis le début de la guerre, l'Etat
s'était réservé le droit d'importation des
viandes frigorifiées, d'abord pour les besoins
de l'armée, puis pour la population civile.
Ses contrats venant prochainement à expira-
tion, les prohibitions imposées au commerce
privé doivent disparaître, afin que ce com-
merce puisse reprendre les transactions sur
ces denrées. Mais l'application du nouveau
régime est reportée à une date suffisamment
éloignée dans le but, dit le rapport, « de
laisser à l'initiative privée le temps de passer
des contrats de fournitures et de fret néces-
saires afin qu'il n'y ait pas d'interruption
dans les arrivages indispensables pour com-
pléter les ressources de notre cheptel natio-
nal et lutter contre l'exagération des cours
de la viande. »
Importation du bétail du Maroc.
Un décret en date du 3 février a ordonné
que les animaux de l'espèce bovine en prove-
nance de la zone française du Maroc sont
désormais admis à l'importation en France
suivant les règles générales fixées par le dé-
cret du 11 juin 1905. Le certificat d'origine
prévu par ce décret sera délivré par le Ser-
vice vétérinaire de la Résidence générale; il
mentionnera que les animaux proviennent
de régions dans lesquelles la piroplasmose
n'a pas été constatée depuis plus de trois
mois.
La fièvre aphteuse.
L'épizootie de fièvre aphteuse sévit tou-
CHRONIQUE AGKICOLE
jours avec intensité, comme le montre le ré-
sumé suivant des documents publiés par le
Bulletin sanitaire du ministère de l'Agricul-
ture :
Communes.
183
Dépar-
Foyers
Foyers
tements.
anciens.
nouveaux
l'^au 10 janvier . .
83
i 4i6
796
il au 20 — . .
8i -
4 o30
799
21 au 31 —
82
4 3S3
977
1*^ au 10 février. .
. -82
4 333
897
H au 20 - ..
83
4 780
89ô
21 au 29 — ..
nr,
4 950
7S3
Le caractère particulièrement insidieux de
la maladie est toujours signalé dans un clt-
tain nombre de circonstances.
Graines de betteraves.
La Chambre syndicale des producteurs
ifrançais de graines de belleraves fait con-
naîtrt! que les graines de belleraves à sucre,
séleclionnéi s d'après les méthodes indiquées
par la Commission du mirjislère de l'Agricul-
ture, sont livrées directemeni, par les produc-
teurs français, membres de la Chambre, avec
un plomb spécial de garantie de sélection
porlani l'enipreinle : « Chambre syndicale
des Producteurs français ". I*our les de-
mandes, on doit 's'adresser au secrétaire de
la Chambre syndicale (3, rue Montesquieu, à
Paris), qui indiquera les producteurs possé-
dant des graines sélectionnées.
— Le Comjjtoirde vente des graines de bet-
teraves, constitué par l'inion Syndicale des
producteurs de grains et graines de semences
de la région du iNord, a été chargé par le mi-
nislére df l'Agriculture de la réparliliou des
graines de betteraves livrées pai l'Allemagne
à titre d'' réparation. 11 annonce qu'il recevra
ptochuinement 700 tonnes de graines sélec-
tionnées. Le» demandes sont reçues au siège
du Comptoir, à Lille, 110, rue de lllôpilal-
Mililaire).
Le prix de la betterave à sucre.
Dans la Chronique du 26 février (p. 161).
nous avons reproduit la résolulion adoptée
relativement au prix de la betterave à sucre
d;ins une réunion tenue le 11 février par les
agriculteurs producteurs au siège du Syndi-
cat agricole d^ la région de Paris. JNous avons
reçu, sur le même sujet la note suivante :
A la suite de celte réunion, les fabrii ants de
sucre furent invités à se rencontrer, le mercredi
25 février, avec les agriculteurs de tous le^ dé-
partements betteraviers, afin qu'il leur soit
donné connaissance des desiderata de la culture.
Les fabricants n'ont pas répondu à l'appel qui
Jeur avail été ailressé.
Craignant dans ces conditions que les prix
offerts ne couvrent même pas leurs frais cullu-
raux, la majorité des agriculteurs a décidé de ne
pas faire, cttr annde, de belterarcs à sucre.
Or, la production du blé est liée au dévelop-
pement de la culture de la betterave, et, si les
exigences des sucriers rendent cette culture
impossible, la pénurie des betteraves entraînera
fatalement une pénurie de blé.
Devant le monopole de fait que représentent
les fabricants de sucre pour l'achat de belleraves,
monopole que les cultivateurs ne peuvent com-
battre que par- l'abstention, une délégation de
producieurs a été reçue par le ministre de l'Agri»
culture et lui a demandé de bien vouloir s'em-
ployer, en vue de l'intéiêl national, à solution-
ner, d'urgence, celte importante question.
On a vu, dans la même Chronique, l'accord
intervenu dans le département de la Seine-
Inférieure. D'autre part, nous apprenons
que, dans celui de la Côle-d Or, les fabricants
ont accepté de payer le prix de 150 fr. pour
la tonne de betterave. (In nous affirme même
que le prix de t7.T fr. a été accepté dans le
département de l'Oise.
Groupe agricole du Sénat.
Le Groupe agricole du Sénat, qui comprend
153 adhérents, a procédé à sa réorganisation.
Ont été nommés par acclamation : présideni,
M. Gomot; vice-préndeuts, MM. Chauveau,
Noël, Damecourt, Fernand David, Duchein,
colonel Sluhl; secrriaires, .MM. Bodinier, Bra-
ger de la Ville- \loysan, Donon, Koyneau,
Guesnier et Philippe.
Après un rapport de M. Donon sur la situa-
lion de la production et du ravilaillement en
blé, le Groupe agricole a décidé de proposer
au Gouvernement : 1° le rélablisseinenl de la
carte de pain ; 2° le maintien du monopole de
l'importation des blés pour la campagne 1920-
1921; 3° le maintien des subventions aux
Syndicats de culture mécanique. En même
temps, il s'est déclaré hostile à la réquisition
du blé indigène, dans quelque faible propor-
tion que ce soit.
Culture mécanique.
L'agitation provoquée par larrêté du
26 décembre relalil'àla réduction des encou-
ragements aux Syndicats de culture méca-
nique est loin de se calmer. Les réclamations
sont toujours aussi vives; celles qui viennent
des régions dévastées sont particulièrement
aiguës.
Tandis que, dans la France continentale,
on a pris une mesure particulièrement inop-
porlune, il n'en est pas de même en Algérie.
Un arrêté du Gouvernement généial,eii date
du 20 janvier, a ilécidê que les groupemeiiis
184
CHRONIQUE AGRICOLE
agricoles comptanl au moins sept membres
peuvent recevoir, pour l'achat d'appareils de
culture m-écaniquc, des subventions sur le
budget de l'Algérie, dans des proportions
fixées dans hs ternies suivants :
Le montant de la subvention pourra s'élever
au tiers ou à la moitié du prix d'un appareil, se-
lon que 1p groupement aura, ou non, recours au
crédit agricole. Ces raaxima pourront être portés
respectivement à la moitié ou aux trois quarts du
prix de l'appareil acquis par les agriculteurs d'un
ce/itre de colonùation nouvellement créé, c'est-à-
dire ayant moins de dix années d'existence.
Dans la limite de ces maxima, l'allocation sera
calculée d'après un barème basé sur le prix de
revient de l'unité de puissance. Les appareils de
cotistruction française bénéficieront toujours
d'un taux plus avantageux que ceux d'importa-
tion étrangère.
De même les Associations formées dans ces
centres de colonisation et réalisant un «roupe-
ment de propriétés suffisant pour constituer une
baUerie de cinq tiacteurs au moins ou un maté-
riel de labourage à vapeur ou à explosion supé-
rieur à !'>0 HP pourront bénéficier d'encourage-
ments spéciaux sous forme de subventions sup-
plémentaires ou de primes annuelles, sur la pro-
position du préfet et après avis du chef du Ser-
vice agricole général.
Ces dispositions libérales, inspirées par
l'assemblée des Délégations financières, ont
été accueillies avec la plus grande faveur.
■ — Dans une réunion tenue le 19 février au
Siège de la Société d'Agriculture des Bouches-
du-Rhône, le Syndical départemental de cul-
ture mécanique a décidé d'organiser une
exposition de matériel agricole, complétée
par. des démonslralions de culture mécanique,
qui se tif^ndra à Arles à la lin du mois de juin
prochain. Dans la même réunion, une protes-
tation a été émise contre l'arrêté du 26 dé-
cembre et son effet rétroactif et un vœu a
été émis pour en demander l'abrogation.
-^ A l'occasion de la Foire de Bordeaux
du 5 au 20 juin, des essais de tracteurs agri-
coles auront lieu dans les environs de Bor-
deaux. Une première journée sera réservée
aux tracteurs fonctionnant dans les champs
et dans les landes de façon à tenir les pare-
feux en état de propreté. On doit se faire
inscrira pour l'exposition des machines, au
siège de la Foire (mairie de Bordeaux), et
pour le-^ essaie h la Société d'Agriculture de
la Gironde, cours de l'Intendance.
— A l'occasion de l'importante exposition
qui sera ouverte le 6 avril par la Société
d'Hortiruliure d'Antibes (Alpes-Maritimes),
des expériences de motoculture auront lieu
aux environs de cette ville. Les adhésions
arrivées au Comité d'organisation sont déjà
nombreuses ; au commencement de mars
elles comptaient une dizaine de maisons.
— La Société d'Agriculture de l'arrondisse-
ment de Màcon (Saône-et-Loire) a décidé
d'organiser pour fin avril prochain un con-
cours de motoculture pour petits appareils
convenant à la petite culture et à la viticul-
ture. Il y aura place éRaletiienl pour les ap-
pareils plus puissants en vue de l'exécution de
labours ordinaires et de défoncements dans la
grande culture.
Les constructeurs désireux de participer à
ce concours sont priés d'adresser toute com-
munication à la Direction des Services agri-
coles de Saône-el- Loire, à Màcon.
Semences de blés de printemps.
On sait que, depuis les dernières années,
les Services du ravitaillement échangeaient,
en vue des semailles du printemps et poids
pour poids, des blés de Manitoba contre des
blés indigènes. M. Tapponnier, député, ayant
signalé au ministre de l'Agriculture que des
services départementaux fixaient l'échange à
100 kilogr. de Manitoba contre 110 de blé
de pays, celui-ci a répondu {Journal Officiel
du 3 mars) que des instructions seraient don-
nées pour mettre fin à ces abus et pour que
l'échange de blé du Manitoba contre du blé
indigène soit effectué à égalité de poids.
Herd-book de la race Cbarolaise.
Dans le numéro du 26 février (p. 168), à
l'occasion du récent concours de Nevers, la
constitution d'un seul herd-book de la race
bovine Charolaise a été annoncée comme dé-
finitive. Sur ce sujet, nous avons reçu la note
suivante :
Les Sociétés d'Agriculture et les Syndicats
d'Elevage des départements du Centre, groupés
en « Fédération des associations agricoles du
Centre », ont décidé la fusion du Ilerd-Book de
la race Charolaise, tenu en Saône-et-Loire, et du
Herd-Book de la race Nivernaise-Charolaise, tenu
dans la Nièvre, en un seul livre généalogique
qui prendra le nom de « Herd Book de la race
Charolaise de la Nièvre, de Saône-et-Loire et
des départements affiliés », et qui sera tenu à
Nevers.
Ce Herd-Book, comprenant de droit les ani-
maux inscrits aux anciens Ilerd-Books, ainsi que
les descendants de père et mère inscrits, est ou-
vert à des nouvelles inscriptions, dites d'origine,
jusqu'au 1" août 1920.
Les éleveurs, désirant y faire inscrire des ani-
maux, devront adresser une demande au secré-
taire-archiviste du Herd-Book, à Nevers, avant le
1" août 1920. Une Commission, nommée par la
Fédération, passera dans les écuries avant le
CHKONIQOE AGRICOLE
31 décembre 1920 pour statuer sur les demandes. [
Comme nous l'avons déjà dit, cette solution
ne peut qu'èlre très utile pour l'expansion
de la race.
Grève de cheminots.
Une grève des cheminots a éclaté brusque-
ment dans les derniers jours du mois de fé-
vrier, sons un prétexte futile. Les protesla-
tions ont été immédiatement unanimes; nous
devons signaler celles des milieux agricoles.
Dans une dépèche au président du Conseil,
185
l'Union du Sud-Est des Syndicats agricoles
s'est exprimé en ces termes :
Lxjnn, 29 février. — L'Union du Sud-Est des
Syndicats agricoles comprenant 180 000 agricul-
teurs de la rpgion lyonnaise répartis en 6S0 Syn-
dicats, proteste énergiquement contre la grève
des cheminots; elle leur fait perdre quantité de
produits agricoles alimentaires et va diminuer,
faute d'engrais et de semences, les récoltes pré-
parées ou en préparation et augmenter la vie
chère.
De son côté, la Confédération nationale des
Associations agricoles a demandé au Gouver-
nement de maintenir le pouvoir suprême de
la loi à rencontre des efforts des organisa-
tions qui prétendent imposer leur volonté à
la nation.
Cette grève a heureusement avorté après
quelques jours, grâce à l'énergie du Gouver-
nement et des Compagnies de chemins de
fer; mais elle a provoqué des pertes impor-
tantes, et surtout elle a montré la nécessité
de prémunir le pays contre les appétits révo-
lutionnaires dont elle a été une manifesta-
tion trop évidente. Les déclarations faites
par M. Millerand à la Chambre des Députés,
dans la séance du 2 mars, permettent d'espé-
rer que le Gouvernement a à cœur de
prendre les précautions nécessaires pour
l'avenir.
Office économique de Toulouse.
Au cours de l'année 1919 (numéro du
24 juillet, p. 504), nous avons signalé la créa-
tion à la Bibliothèque municipale de Toulouse
d'un Office public de documentation gratuite,
dû i\ l'initiative de M. Guitard, bibliothécaire,
qui s'est dévoué au développement de cette
utile institution. Le succès est venu rapide-
ment : en mars 1919, l'Office a reçu 926 visi-
teurs et en décembre 4 670 ; le nombre
des questions traitées est passé de 2 334 en
mars à 11 480 en décembre. Ce sont autant
de service rendus avec désintéressement dans
tous les domaines de l'activité. Cet exemple
est au nombre de ceux qui doivent susciter |
l'émulation.
Crédit agricole.
Par décret en date du 11 février, ont été
nommés membres de la Commission de ré-
partition des avances de l'Etat aux Caisses
régionales de crédit agricole mutuel :
Au titre de sénateur : M. Méliiie, sénateur, an-
cien président du Conseit, en remplacement de
M. Uevelle; — M. Kernand David, sénateur, an-
cien ministre de l'Agriculture, en remplaceraen
de iM. Lourties.
Au titre de député : M. Boret, député, ancien
ministre de l'Agriculture et du liaviiaillement,
en remplacement de M. Fernand David; —
M. Viala, député, en remplacement de M. Le
Rouzic.
Au titre d'inspecteur général de V Agriculture :
M. Cassez, inspecteur général de l'AgricuItiure,
en remplacement de iM. Viala.
Au titre de représentant d'associations agricoles :
M. Mercier, président de l'As^oiialion oentrcde
des laiteries coopératives des tharentes et du
Poitou, en remplacement de M. Th. Girard.
Ces nominations ont pour objet de com
bler, dans cette Commission, des vides jiro-
voqu es par des décès ou des mutations.
Institut national agronomique.
Un avis du ministère de l'Agriculture a
annoncé que les épreuves écrites du concours
d'admission à l'Institut national agrono-
mique, en 1920, auront lieu les jeudi 27, ven-
dredi 28 et samedi 29 mai. Elles seront su-
bies, au choix des candidats, soit à Paris,
soit en province, dans les hôtels des préfec-
tures d'Alger, Avignon, Bordeaux, Chau-
mont, Limoges, Lyon, Nancy, Nevers, Ren-
nes, Toulouse et Tours.
Le registre d'inscription sera ouvert le
12 avril et clos le 1" mai, dernier délai. Les
demandes des candidats, accompagnées du
dossier réglementaire, devront être adressées
au directeur de l'Institut agronomique,
16, rue Claude-Bernard, à Paris (5'^).
Enseignement supérieur ménager.
Un avis du ministère de l'Agriculture
informe qu'un concours est ouvert pour l'ad-
mission d'élèves filles à l'école supérieure
d'enseignement agricole et ménager de Gri-
gnon.
Les épreuves écrites auront lieu le lundi
1" juin. Elles seront subies, au choix des
candidates, soit à Paris, dans un local qui
sera ultérieurement désigné, soit dans les
départements, aux hôtels des préfectures à
Alger, Lyon, Marseille, Rennes et Toulouse.
Les demandes des candidates, établies
conformément aux indications du pro-
gramme officiel, devront parvenir au mînis-
186 CHRONIQUE
tcre de l'Agriculture (Direction de l'Agricul-
ture, l" bureau), avant le 1" mai, délai de
de rigueur.
Les épreuves orales auront lieu à Paris, ,
les 21 et 2-2 juin.
Enseignement de rApiculture.
L'ouverture du cours public et gratuit
d'Apiculture (culture des abeilles), professé
au jardin du Luxembourg par M. Sevalle,
aura lieu le samedi 10 avril, à 9 heures du
matin. Les leçons seront continuées les mar-
dis et samedis suivants.
Mutualité et Coopération agricoles.
Dans sa séance du 2 mars, sous la prési-
dence de M. Viger, ancien ministre de l'Agri-
culture, le Comité central de la Fédération
nationale de la Mutualité et de la Coopération
agricoles a émis les vœux suivants :
Chamiires d'AijricuUure. — Considérant que
les Chambres d'agriculture doivent comprendre
parmi leurs membres un délégué des Sociétés et
Syndicats a(iricoles de chaque arrondissement;
— Qu'elles doivent être consultées chaque fois
qu'il s'agit de cre'er des Caisses régionales de
crédit agricole; — Qu'elles peuvent créer ou
subventionner dans leur circonscription des
Caisses de crédit agricole; — Qu'elles peu-
vent créer toutes <( œuvres collectives », con-
séquemmeut toutes coopératives qui leur pa-
raissent utiles; — Qu'elles peuvent également
a fonder, patronner, subventionner, encou-
rager, des Caisses ou groupemen ts d'assu-
rances mutuelles agricoles contre les risques
généraux de l'agriculture : mortalité du bétail,
incendif , accidents atmosphériques, etc. ;
Qu'il paraît donc nécessaire que ces diverses
associations puissent être représentées dans les
Chambres d'Agriculture; — Que d'ailleurs, dès
maintenant, il est hors de doute que les Socié-
tés d'assurances mutuelles ai^ricoles constituées
d'après les mêmes prescriptions que les Syndi-
cats agricoles (loi du 4 juillet 1900) doivent être
comprises parmi les Sociétés prévues par l'art. 6
de la loi du 25 octobre 1919;
Emet le vœ.u : Que les Caisses de crédit agri-
cole, les Coopératives et les Mutuelles agricoles
soient comprises parmi les sociétés qui sont
admises à choisir un délégué pour les Chambres
d'agriculture ;
Qu'au besoin un texte législatif intervienne
pour préciser dans ce sens l'article 6 de la loi du
25 octobre 1919.
Culture mécanique. — Considérant que l'arrêté
du 26 décembre 1919, en réduisant le taux des
subventions jusqu'alors accordées aux Coopéra-
tives de culture mécanique, risque de placer ces
associations dans une situation linancière des
plus fâcheuses, de nuire à leur développement et
d'entraver en conséquence l'inlensilication de la
production agricole ;
AGRICOLE
Emet le vœu : Que le bénéfice de l'arrêté du
10 juillet 1919 soit maintenu à toutes les coopé-
ratives de culture mécanique et qu'en tous cas,
il soit donné satisfaction d'urf,'enc,e à toutes les
demandes qui, bien qu' non encore parvenues
au ministère d'Agriculture, ont été déposées
avant le 26 décembre 1S19 entre les mains dn
l'Administration préfectorale.
Dans la uiéme séance, le Comité a décidé
de reprendre la série de ses Congrès. Celui
de 1920 (le 8") se tiendra à Paris au cours du
mois de juin.
Triage des semences de céréales.
L'avis suivant nous fait connaître une heu-
reuse initiiitive :
La Compagnie du chemin de fer de Paris à
Orléans fait procéder actuellement, en collabo-
ration avec les Sociétés d'.\gricullure et les di-
rections des Services agricoles de Loir-et-Cher
et de la Vienne, à des démonstrations pratiques
ambulantes de triage de semences de céréales
blé de printemps, orge et avoine, en vue de
l'amélioration possible des rendements des pro-
chaines récoltes par l'utilisation de semences
sélectionnées.
Un vagon de très grand modèle, comportant
différents types de trieurs des maisons Marot et
Biscara, de Niort, qui ont répondu à l'appel de
la Compagnie pour l'organisation de cette utile
manifesiation, circule sur les lignes de ce réseau,
s'arrêtant chaque jour en un point déterminé où
les agriculteurs de la région sont conviés à ap-
porter des lots de semences à trier destinées aux
prochaines semailles.
La Compagnie d'Orléans pense organiser
de nouvelles démonstrations dès le mois de
septembre prochain, en les étendant aux dif-
férentes régions de son réseau.
Chambres d'Agriculture.
Sous le titre : Lettre a un açjriculteur dé-
mobilise électeur à la Ch"nibre d'Agriculture
de Bourijes, le colonel de Choulot, proprié-
taire-agriculteur, expose les caractères de la
loi sur les Chambres d'Agriculture et il en
reproduit le texte. Il insiste sur le devoir qui
s'impose aux agriculteurs de prendre part
aux élections, alin de donnsr à ces Chambres
l'autorité qu'elle doivent posséder. Cette bro-
chure est vendue, au prix de 50 centimes, au
profit du Syndicat des agriculteurs de Farges-
en-Septaine (Cher).
U est probMble que les dates des élections
seront ainsi fixées : le 18 et le 25 avril pour
le premier et le deuxième tour des élections
directes des membres des Chambres d'Agri-
culture, et le 2 mai pour l'élection des délé-
gués des Associations agricoles.
Henry Sagnier.
A L'ACADEMIE D'ACRICULTLIÎli DE FRANCE
187
A L'ACADÉMIE D'AGIUCULTUHE DE FRANCE
SÉANCE SOLENNELLE Dl 25 FÉVIUEI! 1!l20
Discours de M. J.-H. Ricard,
ministre de l'Agriculture.
En prenant la parole, aujourd'liui, dans votre
Compagnie, je ne iiuï^ me défendre d'une émo-
tion que vous voudrez bien excuser. Elle tient à
un souvenir personnel avivé par la cérémonie
de la distribution des Hécompenses, à laquelle
vous allez procéder.
Quand, pour la première fois, je pénétrai dans
cette eciceinle, c'était il y a quelque dix ans en-
viron, pour recevoir de vous le prix Viellnrd. Les
lauréats, présents dans cette salle, compren-
dront mieux que quiconque le plaisir que me
donne l'évocation de ces heures de jeunesse et
celui que j'éprouve à dire à nouveau ma joie, ma
fierté et la reconnaissance ressenties pour ce
précieux encouragement. Ah! soyez loués. Mes-
sieurs, de vos initiatives de c genre particuliè-
rement heureuses, au moment où tout doit être
mis en œuvre pour stimuler les études et les re-
cherches agricoles.
A ce souvenir, permettez-moi d'ajouter l'ex-
pression du plaisir que j'éprouve à être reçu en
votre nom par M. le présiilent Viger. Comme
ministre de l'Agriculture, il a été un des grands
artisans d'une idée à laquelle j'ai consacré ma
vie : celle de la mutualité agricole. Il a su dé-
montrer par la loi du 4 juillet iOOO que, pour
être fécond, un texte législatif n'a pas bfsoin
d'être ni long, ni rigide, et qu'il faut savoir faire
confiance à l'esprit de libre organisation profes-
sionnelle des agriculteurs français.
A l'heure actuelle, Messieurs, l'Agriculture est
a. pied d'oeuvre d'une entreprise de longue
haleine comportant entre autres la réparation
des désastres de la guerre et la remise en com-
plète valeur de la terre de France.
Pendant les années douloureuses que notre
pays vient de traverser, vous avez suivi pas à
pas les dures épreuves de notre Agriculture;
vous ne vous êtes pas laissés détourner de vos
travaux ordinaires, pas plus que ne l'avaient fait
vos prédécesseurs au temps de la Révolution et
ce fut une utile manifestation de bonne tenue
civique. Toujours, vous avez monté une garde
vigilante autour des grands intérêts agricoles.
Ce n'est donc pas à vous qu'il faut montrer de
quel rude poids la guerre a pesé sur notre pro-
duction terrienne ni quelle lourde part incombe
maintenant à notre Agriculture dans l'œuvre de
reconstitution nationale.
Cette part est si considérable qu'on s'en préoc-
cupe même dans les milieux les plus ét'angers
d'ordinaire à la vie rurale. C'est que l'Agricul-
ture est la base de notre vie économique et que
la vie de nombre de professions industrielles et
commerciales en dépend. Elle est le facteur de
redressement économique le plus rapide et le
plus sur de la prospérité nationale.
Mais, lout en faisant face aux problèmes ac-
tuels, il faut en niêriie temps regarder l'avenir
et embrasser de larges horizons. Nous ne som-
mes plus en présence de situations temporaires
dont il faut se libérer à tout pri.\, fut-ce à l'aide
de moyens de fortune et remettre à des jours
meilleurs des solutions plus complètes. Bien au
contraire, il faut, en pré ence des problèmes du
jour, apporter des remèdes dont les effets puis-
sent se répercuter eflicacemenl sur des lende-
mains prolongés. De là l'extrême complexité des
formules à envisager et sans qu'il soit possible
de reculer les décisions à prendre. Plus on les
retarderait, et plus la crise deviendrait difficile
à dénouer.
Le but général à poursuivre est de mettre pro-
gressivement notie Agriculture à la haulinr des
besoins nationaux, afin de réduire, étai'e par
étape, nos achats à l'étranger.
Je suis convaincu qu'on l'atteindra d'autant
plus rapidement qu'on donnera à nos produc-
teurs une plus grande liberté d'allure (aussi me
suis-je attaché, en ce qui concerne le blé, par
exemple, à le libérer au plus tôt de la taxe qui
pesait sur sa production), et que, d'autre part,
on fournira à l'Agriculture les moyens indispen-
sables à une bonne exploitation.
Malheureusement, hélas, ces moyens matériels
ne correspondent pas encore à ce que nous pour-
rions i-aisonnablement souhaiter. Sans même
insister sur la situation spéciale de nos légions
dévastées où, tout en suivant l'unité de la poli-
tique agricole, des mesures particulières sont
justiliées, on [leut dire 'que jamais l'Agriculture
française n'a été aussi dépourvue do ses moyens
d'action.
Parfois, on entend des personnes auxquelles
les choses de l'Agriculture sont inconnufs,
s'étonner de l'insuffisance de notre production
terrienne. Leur excuse est dans l'ignorance des
conditions difficiles imposées à nos cultivateurs.
En vérité, il y a plutôt lieu de s'étonner des ré-
sultats qu'obtiennent ces exploitants avec les
médiocres moyens dont ils disposent.
Certes, ce n'est pas ici le lieu d'entrer dans le
détail à ce sujet. Toutes les questions qui s'y
lient vous sont connues. Vous les avez analysées
souvent, elles vous sont familières, mais je ne
puis m'empêcher de signaler au passage la dé-
tresse profonde qui résulte, pour notre Agricul-
ture, d'une pénurie croissante de main d'œuvre
et, par conséquent, l'urgence qu'il y a d'aborder
franchement les mesures d'ordre profe-sionnel,
politique et social qui peuvent y apporter quel-
que soulagement. De tous les facteurs de la pro-
duction, le travailleur manuel est un des
I8K
A L'ACADÉMIE D'AGRICULTURE DE FRANCE
plus essentiels et rien ne doit être néftligt? pour
lui assurer une existence plus sûre et plus
agréable.
Sans iloute, on développant notre outillage
agricole, il est possible de parer en partie à la
crise de la main-d'œuvre, mais le iiialériel est
lui aussi diminué, usé, et il nous faut recourir à
un matériel nouveau de plus fort rendement.
On ne saurait trop donner, d^ns les limites
possibles du budget, d encouragements aux
efforis lendant à doter l'Agricultuie des instru-
ments indispensables au développement de ses
productions. D'ailleurs, ce n'est pas seulement
de l'outillage en machines qu'il faut se préoccu-
per, mais (le l'outillafie sous toutes ses formes,
entendant le mot « outillage •> dans un sens
tarf;e, allant notamment du ravitaillement en
engrais jusqu'à celui de l'approvisiunnenient en
capitaux.
Pour les engrais, il est vrai, on se trouve de-
vant un problème qui se complique encore de
celui des ttanspoits. Aussi, après le ilécrei par
lequel un droit de priorité a pu être donné aux
transports des engrais et des semences, le Gou-
vernement s'est-il préoccupé de rechercher les
mesures permettant d'amener en plus grandes
quantités les phos|diales et les pyrites néces-
saires aux usines d'engrais.
Je suis heureux de vous faire savoir que sur
ma demande M. le sous-seeri^iaire d'Etat des
Transports mai ilimes et de la Marine marchande
a pu assurer une amélioration sensible du fret
dans ce but.
Pour les semences, ce n'est pas seulement une
question de transport, c'e-t aus-i une quest'on
de production. Les grands efforts qui avaient
été tentés pour la production des graines sélec-
tionnées se sont trouvés entraves et arrêtés par
la guerre. Ils sont à reprendre et à développer,
comme on a déjà commencé de le faire pour les
graines de betteraves. Il faut leur donner toute
l'ampleur qu'ils méritent el les Offices agricoles
TOht avoir de ce côté, sons l'égide des Cliambres
d'Afjrii ullure, une inti'ressante et vaste lâche à
accomplir.
Ces diverses entreprises, pour être réalisées,
appellent l'intervention d'un élément qui a son
importance. Pour se procurer semences, en-
grais, maléiiel et, d'une façon générale, lout ce
qui pi'Ut aider à l'accroissement des rendements
de quelque nature que ce soit, rien ne peut élre
effeciué à la ferme sans argent. C'est pourquoi
la codification des lois sur le Crédit muluel et
la Coopéialion agricole est néi-essaire à bref
délai sur des bases conformes à la technique
bancaire moderne et en tenant comple des heu-
reux résultats obtenus par les lois qui. depuis
1894, ont si utilement fait pénétrer dans nos
campagnes les pratiques du crédit sous ses dif-
férentes formes.
En même temps, le programme de Inrye vul-
garisation des données agionomiqu>s déjà iracé
par le législateur est à iiietire en œuvre, en
l'étendant de telle manière que celte diffusion
de la Science pénètre, non seulement la jeu-
nesse, mais également les hommes mûrs.
Puisque les progrès de l'agronimiie sont inces-
sants, incessante doit être 1 éducation des pro-
ducteurs.
Un l'Ian d'action d'aussi grande envergure ne
peut êir« l'œuvre d'un jour, ni l'œuvre il'un
seul. Il faut être patient. Aurait-on à sa dispo-
sition une baguette magique, qu'il ne faudrait
en user qu'avec circonspection et ne s'en servir
qu'avec l'aide des gens de métier connaissant
bien le milieu, car s'il est vrai qu'il laul parfois
faire preuve de hardiesse, il est iniispeii>able
de ne pas brusquer des populations aussi labo-
rieuses et prudentes que les [iopulalii>ns agri-
coles. 11 faut voir ce qui peut être fait et pré-
parer les réformes plu^ profondes par un travail
de persuasion.
I.e programme que j'ai esquissé ne peut être,
ai je dit aussi, l'œuvre d'un, seul, en l'espèce :
l'Etat. Sa là' lie est, en ellet, assez complexe et
délicate pour qu'on ne lui demande pas d'assumer
toute la besogne.
11 doit êire un initiateur, un déblayeur de dif-
ficuliés et un fournis-eur des moyens généraux
de prodiiciioii. Mais, de son côté, l'iti.iiildu doit
se mettre à même de faire les ell'orls maximaet
de tirer le meilleur parti de la situation écono-
miiiue dans laquelle il évolue. Il y parviendra
sunout par l'Association ; les groiipeine-ts cor-
poratils ont désorinais devant eux des perspec-
tives plus étendues encore (|ue dans l'avant-
gueire. Aussi oit-iis à c-n|u;;uer, eux aussi,
leurs efforts et à s orienter vers un ler'eillonne-
ment des méthodes collectives d'achat et de
veille.
Entre eux doit s'établir non pas une rivalité,
mais une émulalion vers les r^ sulta's les plus
piatiques. Ils sont entrés dans cetie voie ces
derniers temps, il leur faut la vidonlé d'y per-
sévérer el d'élargir leur zone d'action.
Loin de moi, toclelois, la pensée que les As-
sociations soient capables, en l'éiat actuel des
cho-es, de dénouer touies b s difiiculiés aux-
quelles elles ont à faire face. De même que seul
l'Et.it ne peut tout embrasser et que, par ses
seuls soins, l'Adininislralion oe pei l faire péné-
trer dans les villages les mesures même les plus
nécessaiies, de même les Sociéies agr coles
livrées à elles-inênies ne peuvent tout légler.
Ainsi il apparaîi qu'en Agricubuie, p^ ur entrer
dins les mœnis, un protiès de quelque ordre
qu'il soll demande la collahor ilion élroite et
sympathique de l'Adinlnisiralion, des .\s-ncia-
tions et des producteurs, llien ii est do^c à né-
(;1 ger pour la développe- sans poriei atteinte à
l'aulonomie et à l'indépendance des groupe-
ments professionnels.
Dans ce plan d'action en commun des forces
agricoles, votre Compagnie, M-'Ssienrs, a un
rôle important à jouer. Elle est nu faiie du vaste
édifiée consliiué par les groupements agricoles.
Elle est le centre d'oii émanent des directives
A L'ACADEMIE D'AGRICULTURE DE FRANCE
189
des plus heureuses. Elle est, par délinition, le
coiiseilIeL' technique de ceux (jui ont la charge
du Pouvoir.
J'ai toujours suivi altenliveraent ses iravaux,
depuis notamment la publication deses comptes
leniJus hebdomadaires, car je sais la hante va-
leur Je» horaiiies de pratique et de science qui
la composent. C'est vous dire que sur tous l>i5
points que je viens d'envisager et sur bien d'au-
tres, qui apparaîtront au fur et à mesuie de
l'actualité, vos avis seront pris par moi en con-
sidération toute particulière. Ces avis, je vous
le? demande dès maintenant, convaincu que
vous les donnerez clairs, précis, documentés,
non seulement pour rester lidél-s à vos irridi-
lioiig, non seulement parce que vous êtes la plus
haute expression iniellectuelle de la France
auTicole, mais surtout parie vous aurez le senti-
ment de taire, dans ces heures où il s'agt de
jeter en Agriculture Ips ba^es d'un ordre écono-
mique nouveau, une œuvre utile pour nos po-
jpuldtions rurales, pour le plus grand prulit et le
plus grand rayonnement de notre belle France.
Discours de M. Viger, président de l'Acadéniie.
l.'Aïadémie d'Agriculmre de France vous
exprime, monsieur le Minitre. ses reniercie-
■lents pour avoir bien voulu, malgré la multi-
plicité de vos Iravaux, vous conlormer à une
tradition qui lui est clière en venant présider la
séanc« solennelle an cours de laquelle elle dis-
tribue des récompenses à ses lauréats.
Nous savons quel eA votre dévouem-nt aux
inti^rêts agricole^, nous avons baiitemeni Hppié-
eié tons les efforts que vous avez lenlés avec
succès pour constituer un lien puissunt entre
toutt'S IfS Associ. liions agricoles, en vue de dé-
fendre les intérêts vitaux de la culture fran-
çaise.
La confiance du chef de l'Eiat vous a appelé
au mmislérf de l'Agricnlture pour vous per-
mettre d'appllqiier à la solution de nos grands
problème^ agricoles la méthode que vous avez
préconiséi' et de lui faire rendre ce qu'en méca-
nique on appelle son maximum d'elTei u ile.
C'est le développ'-m'-nl de cet espiit d'associa-
tion qui, après nos désastres de 1870 1871, nous
a permis de panser les ble-sui es failes à notre
Agiicuitnre et de lui donner une prospérité qui
était non seulement une garantie de noue bien-
être, mais avant tout la condition suprême de
notre indépendance nation^ile.
Acluellemeni, la siluntinn e.-t enrort (dus an-
goissante, et les problèmes se posent devant la
nation avec la plu> redoutable acnilé, mais, à
mon avis, ils ne peuvent être résolus que p ^r les
mêmes méthodes; c'est en as-ociant étroite-
ment toutes les fo'Ces a;iissantes de notre AL:ri-
culiure que nous pourrons lutter contre les dif-
ficultés de 1 heure piésenle.
Ma.lgré l'évolution vers le progrès déterminée
par l'application à la culture des di^couvert^s de
la science moderne, malgré la propagande in-
cessante de notre corps enseignant agricole,
migre l'œuvre de vulgarisation accomplie par
nos Sociétés d Agriculture, ces utiles enseigne-
ments profilaient seulement à quelques rares
privilégiés et les masses rurales demeui aient
réfractai' es à leur mise en œuMe.
C'e>t à ce moment réellement psychologique
qu'intervint la loi de 1884 s'i les Synilicats pro-
fessionnels, due à Waldeck Rousseau, et dont
l'app i -alion à l'Agiicnllure eut uoe si grande
influence sur les cultivateu-s pour la délense de
leurs intérêts économiques
Le Syndicat agiicole alla cheri lier le culiiva-
teur isolé dans sa ferme ou dans son petit do-
maine pour l'entraîner dans- la voie du progrès,
en lui permettant d'acheter, pour les réprtrtir
ensuite, les engrais complémentaires destinés à
fertiliser ses champs.
Oepuis celte époque, le rôle du Syndicat s'est
nntalilement élargi, et ragnciiltenr puisa dans
la pratique de l'action syndicale des éléments
d'enseignement qui lui faisaient défaut. I. a forme
syndicale le conduisit an groupement coopé-
ratif. La caractéristique sociale du Syndicat
agricole, qui le différencie des antres Syndicats
prolessionnels, c'est qu'il grou.ie sans aucune
dlslinclion le patronat et le proléuuidl. En un
mot, il ne coniMÎl pas le propriétaire ou le fer-
mier, le métayer ou l'ouvrier agricol-, tous
mai client fiatemellement unis sous la bannière
du syndicalisme agricole av' c la belle formule :
« Tous pour un, un pour tous. »
Mais les services rendus par les Syndicats
agricoles seraient ^^st•'s iii'ees-air' nient Imités,
car les opérations syndcales devaient obligatoi-
rement se solder an comptant enire les .syndi-
qués et les fournissenis.
Il leur fallait le crédit et un crédit d'une na-
ture spéciale tant pour la durée que pour l'inté-
rêt du piêl.
Ce créilit fut mis à leur disposition par un des
grnnds bienfanenrs de l'agi icultuie, mon émi-
nent H mi Méll ne, auteur de la loi de i894 que j'ai
eu la bonne lorinne de d- fendre devant le Sénat
et dont je conlre>ig 'al la pioinuigation au Jour-
nal Officiel comme ministie de l'Agi iculture.
I, économie de celle loi bienlai-ante permet-
lait de constituer des Caisses île Crédit agricole
mutuel entre les membres d un Syndicat agri-
co'e.
Toutefois ce crédit syndical aurait eu un déve-
lo[ip"m'nt restreint si une extension plus
grande ne lui avait été donnée au moyen des
avances de l'Elal provenant de la Banque de
France.
C'est ainsi que furent constituées les Caisses
régionales de Créd l agricole et que sncc' ssive-
iiient des avanies à long terme lurent faites aux
Sociétés coopératives de prodiirtiun, pins éten-
dues sous la foi m- de crédit lupothécaire indi-
viduel à l'acquisition de pentes propriétés ru-
rales destinées à fonder un loyer lamilial Mais
si le produ' teur agi icole p ut, à l'aide du Crédit
agricole, augmenter l'importance de son matériel
190 PRODrCTION DES SEMENCES DE TRÈFLE ET DE LUZERNE SUR DES SEMIS DE L'ANNÉE
(l'exploitation et le nombre fies têtes de bétail de
ses étables, il doit faire acte de prévoyance en
garantissant les bâtiments ruraux, les produits et
les animaux contre les éléments de destruction.
Là encore la forme syndicale a permis de
greffer sur elle une loi nouvelle, celle de l'.iOO,
qui autorise les Sociétés d'assurances mutuelles
agricoles à bénéficier de la loi sur les Syndicats
agricoles.
On peut donc mesuier les progrès réalisés
dans le domaine de la Mutualité et de la Coopé-
ration agricole par les lois dont le Gouveinemen'-
de la Hépubliqiie a pris l'initiative depuis 1872'
et nous pouvons affirmer que la forme syndicale
a été un moyen heureux de grouper toutes les
forces vives de notre Agriculture dans une action
commune et réellement démocratique. On a
ainsi amélioré la situation des populations ru-
rales en leur inspirant de plus en plus la notion
du progrès et le sentim»- nt profond de cette soli-
darité sociale qui est laloi des sociétés modernes.
Telles furent les oriisines de cette admirable
lloraison de Sociétés agricoles <|ui couvrit de
1884 à l',)14 tout le sol de la France. Mais si celle
lloraison fut précieuse en résultats, c'est qu'elle
fut fi'condée par l'enseignement agiicule à tous
les degrés, et nous ne pouvons [irononcer ces
mots d'enseignement agricole sans évoquer les
services éminents rendus à nos agriculteurs par
un de nos plus glorieux confrères, notre maître
à tous qui, au ministère de l'Agriculture, a été
un des hommes qui ont le mieux servi les inté-
rêts supérieurs de la Pairie. Aussi, n'est-ce pas
sans un sentiment profond de reconnaissance
que je prononce lo nom vénéré d'Eugène Tisse-
rand.
Toutefois, l'esprit d'association et les progrès
réalisés par l'eiispignenient agricole eussent été
insuffisants si une politique économique aussi
prudente qu'efficace n'avait eu pour résultat de
proléger les produits agricoles contre la concur-
rence étrangère. Tel fut l'elTet de la campagne
menée depuis 1885 jusqu'au tarif de 1892 par
M. Méline et par ses collaborateurs dont je m'ho-
nore d'avoir été un des plus fidèles et des plus
convaincus.
Cependant cette politique économique n'avait
pas été instituée pour procurer à l'Agricultuff'
une douce quiétude dont les conséquences lui
auraient réservé de dangereuses surprises; nous
avons toujours, par une action incessante et
énergique, incité les agriculteurs à développer
leurs rendements en appliquant à tontes leurs
cultures comme à leur élevage les procédés les
plus perfectionnés de la science a?irononiique.
Nos voix ont été écoutées et l'instruction agri-
cole est intervenue comme un élément indispen-
sable de notre système économique.
Aussi en 1912, à la veille de cette effroyable
guerre, l'Agriculture framaise pouvait-elle affir-
mer avec (ierlé que, grâce à ses efforts, la
France pouvait snflire à la consommation de ses
habitants en blé. en vin, eu viande, en sucre,
sans rien demander à l'étranger.
Aujourd'hui la situation est encore plus désas-
treuse qu'en 1871 et les questions les plus
graves se posent devant le ministre de l'Agricul-
ture; nous estimons cependant ipie les solution*
ne peuvent en être obtenues que par les mêmes
procédés que ceux qui ont été eiTiployés après
nos défaites.
C'est au développement de l'enseignement
agricole qu'il faut avoir recours, c'est sur une
action incessante et énergique des .associations
agricoles que nous devrons nous appuyer. Nous
savons. Monsieur le Ministre, <]ue telle est votre
intention el que vous vous appuierez surtout sur
la (Ion fédération nationale des Associations
agricoles qun vous avez si puissamment contribu'-
à créer.
Les vœux de l'Acailéinie vous suivront dans
l'accompiissement de la tâche patriotique que
vous avez assumée et elle sera toujours prêle à la
seconder si vous voulez bien recourir à ses avis.
Nous saluerons tout ce que vous pourrez faire
d'utile en faveur de nos héroïques paysans de
France auxquels va notre gratitude absolue, car
c'est à leur vaillance que nous devons en grande
partie d'avoir vu nos drapeaux qui, jadis, avaient
pâli diins la fumée des batailles, resplendir avec
un si vif éclat au soleil radieux de la Victoire.
PRODUCTION DES SEMENCES DE TREFLE ET DE LUZERNE
SUR DES SEMIS DE L'ANNÉE (')
Les semences de prairies artificielles attei-
gnent en ce moment des prix invraisem-
blables, de cinq à dix fois plus élevés que
ceux d'avant guerre. Le trèfle des prés de
bonne qualité vaut, en gros, 1 500 fr. le quin-
tal. Pour ensemencer un hectare, il faudra
dépenser 300 à 375 fr., soit trois fois le prix
du fermage des bonnes lerres de la région
de Paris.
. (1) Comaïunication à l'Acadéniie d'Agriculture.
La luzerne de bonne qualité est cotée 900 à
1 200 fr., la minette est cotée 500 à S50 fr.,
le sainfoin est coté 200 à 280 fr.
11 est à craindre que les disponibilités ne
suffisent pas aux besoins. La situation est
très grave, car, de toutes les mesures sus-
ceplrbles de relever notre production agri-
cole, l'amélioration et l'extension des prai-
ries artificielles est, à mon avis, celle qu'il
faudrait faire passer au premier plan. Au
PROCEDES DE DESTRUCTION DE LA TAUPE
191
lieu de disperser lours efforts dans loules les
directions, je voudrais voir, en ce moment,
nos professeurs d'Agriculture faire de laques-
lion des prairies artiflcieiles le Ihèiiic prin-
cipal de leur enseignement, ne pas se lasser
(le mettre en lumière tous les avanlaf^es que
procureraient :
1° La culture du trèlle violet, de la minette
et du trèfle incarnat, dans les deux millions
d hectares que nous abandonnons encore à
la jachère, pour en faire à volonlé du four-
rage ou de l'engrais vert. Sauf dans les terres
en mauvais étal de culture, et dans les terres
ti-op sèches du Midi, l'utililé d'une pfireille
mesure ne peut être mise en doule;
2" La réduction, au proGl des prairies arli-
ticielles, des surfaces consacrées aux céréales
dans les situations si nombreuses où celles-
ci atteignent des rende[nents insullisanis;
3° L'amélioration de la production, prin-
cipalement par l'application d'engrais phos-
phatés et potapsiques, et, pour la luzerne en
particulier, par des façons superllcielles très
énergiques.
Tout d'abord, il faudrait se préoccuper,
celte année, de produire assez de semences
pour faire face, non seulement aux besoins
de la culture en 1921, mais encore à ceux de
l'exportation. Ce serait chose facile, il me
semble, si, dès ce printemps, les agriculleurs
,se donnaient pour lâche de produire eux-
mêmes ce qui leur est nécessaire, au lieu
de demander leurs semences au commerce.
Pendanldesannées, au cours d'expériences
de sélection, je semais du trèfle et de la
luzerne fin mars, et j'en récoltais les semen-
ces dans les derniers jours du mois d'août.
La production est inférieure évidemment à
celle que l'on obtient sur des plantes moins
jeunes, la différence est à peu près du quart
à la moitié. Dans le cas où l'on renoncerait à
produire des semences, au moins avec le
Irètle des près, on obtiendrait deux coupes
moyennes de fourrage : la première, au mi-
lieu de juillet, la seconde, en septembre.
Les conditions du succès sont les suivantes :
confier les semences à une terre en bon état
de culture, bien éuiiettée, bien tassée, de fer-
tilité plutôt moyenne, afin d'éviter une exu-
bérance de végétation toujours nuisible à la
fruclilicalion. Enlonir ."iOO à it)0 kilogr. de
superphosphate et 100 kilogr. de jiolasse à
l'hectare; le superphosphate s'enfouit lors
des sein;iilles, la potasse au moins un mois
auparavant. Semer au printemps, le plus lôt
possible, et toujours en lignes, afin de pou-
voir bmer au cours de la végétation; ne pas
dépasser 0^.2a entre les lignes.
J'ai opéré seulement. :ii-je dit, sur le trèfle
des près et sur la luzerne, mais il n'est pas
douteux que le trèfle incarnat, la minette, le
sainfoin et l'anthyllide peuvent être soumis
au même traitement et donner les mêmes
résultats.
li. SCIIRIH.AIIX.
PROCÉDÉS DE DESTRUCTION DE LA TAUPE
Si, grâce à son régime alimentaire com-
posé essentiellement d'insectes et de vers de
terre, la taupe peut être considérée comme
un animal utile, les agriculieurs et les horti-
culteurs sont d'accord pour reconnaître que,
dans certaines circonstances, elle devient
réellement nuisible. Il n'est pas démontré,
d'ailleurs, que les dégâts qu'elle cause n'en
évitent pas de plus graves du fait dos in-
sectes terricoles.
Quoi qu'il en soit, les méthodes que l'on
pratique couramment pour combattre cet
.mimai sont celle des pièges et celle des
fippâts empoisonnés.
Toutes les gnleries souterraines, pratiquées
par la taupe ne sont pas creusées dans le
même but. La plupart sont des galeries su-
perficielles, galeries de reconnaissance ou de
chasse, qui sont jalonnées par des taupi-
nières; elles ne sont pas parcourues journel-
lement par l'animal. Mais, outre ces galeries,
il ei) est une qui est plus profondément
située et plus large que les autres, dont les
parois sont bien battues, et qui aboutit au
réduit central du nid. C'est dans cette ga-
lerie que la taupe circule très fréquemment,
soit pour partir en chasse, soit pour rentrer
au nid. C'est elle dont les taupiers savent
reconnaître l'emplacement grâce à certains
indices tels qu'une sorte d'état maladif des
plantes qui croissent sur son trajet. C'est là
que le taupier plare son |iiège avec la certi-
tude d'y capturer l'animal dans la journée.
Les pièKes à taupes sont de deux sortes.
D'abord le piège Lecourt consistant en une
pince à deux branches, qui, par l'action d'un
ressort, tendent à se refermer avec force.
Une lame de fer, qui formera obstacle sur le
passage de la taupe une fois le piège mis en
place, maintient les branches (uivertes. Le
192
LA DIFFUSION DES
déplacement de la lame, rppouss<^e par rani-
mai <|iii exercH sur elle une pression, met en
jeu le ressort; les branches de la pince se
referment et capturent la laiipe.
Il est iiéi-e-saire de désinfecter soigneuse-
ment c^' piè^e ctiai|ue fois qu'il a servi, et de
manière à ce qu'il ne cim-crve pas l'odeur de
la taiipf morte. Un seul piège suffit, si Ton
est capable de reconnaître la galerie d'accès
du nid. Sinon, il faut en placer simullané
ment trois, sur trois galeries dillérentes
aboutissant à une même lanpinière fraîche.
Les pièges une fois posés, sont recouverts
de lerre, et leur emplncement est indiqué
par une fiche de bois. On a conseillé d'ou-
vrir un éveni sur la galerie, de chaque côté
du piège, à une dislance de 1"..')0 à 2 mètres.
La taupe se fait prendre en venant boucher
ces évents.
Un autre piège consiste en un tul)e de po-
terie garni à chaque b<iut d'un disque métal-
lique formant valve et s'ouvrant seulement
en dedans. On place de tels pièges sur le
traiet des galeries, et on les relève deux fois
par jour pour éviler que les taupes ne meu-
rent a leur intérieur, et ne leur commu-
niquent une odeur qui éloignerait les taupes
nue l'on se propose de capturer.
Les appâts empoisonnés qui paraissent
PROGRÈS AGRICOLES
donner les meilleurs résultats sont des vers
de terre dont on réunit une provision sufli-
sanle, que l'on nettoie, puis que l'on place
dans un pot. On les saupoudre de noix vo-
mique (environ le volume d'un œuf de pi-
geon pour 500 grammes de vers) et, au bout
de 12 heures, on peut les placer dans les
galeries fréquentées par les taupes. Il est bon
d'éviter de toucher les vers avec les doigts,
atin de ne pas leur communiquer d'odeur
susceptible d'éloigner les taupes.
Certaines personnes ont employé avec
succès, pour empoisonner les taupes, de
petits morceaux de foie ou de poumon de
veau ou de porc, de la grosseur d'une noi-
sette, qu'on saupoudre d'arsenic et que l'on
place dans les g.ileries fraîches.
Enfin, il est un procédé de destruction qui
serait peut-être le plus pralique, mais sur
lequel nous manquons de données suflisam-
ment précises, c'est l'emploi du sulfure de
carbone appliqué sous forme de capsules ii
enveloppe de gélatine que l'on enfouit dans
le sol, nu bien injecté directement dans le
sol à l'aile du pal Gastine. La dose de
40 grammes par mètre carré serait sans
doute suffisanle pour amener la destruclion
des taupes, tout en ne nuisant pas à la v^.gé-
tation.
F. Lesnb.
LA DIFFUSION DES PROGRÈS AGRICOLES
Les anciens élèves de l'Institut agronomique
et des Ecoles nation îles d'A^iiiciillure ont otlert
un banquet à M. llicard, ministre de l'Agricul-
ture.
M. Eugène Ronart, président de la Fédération
des Associatioii> des jinciens élèves des Ecoles
nationales d'Agriculture, y a prononcé un dis-
cour-^ doni voici la conclusion :
Monsieur le ministre, nous souhaitons
qu'an-dessus des bureaux centralisés vous
puissiez, d'accord avec votre collègue de
l'Instruction publique, instaurer dans chaque
région un enseignement à divers degrés, qui
participe des réalités locales et quotidiennes.
Si désireux que nous soyons de voir ména-
ger le budgei public, nous savons cependant
que des sacrifices importants s'imposent pour
doter les laboratoires et les centres de re-
cherche de crédits indispensables i\ leurs
travaux.
Si imparfaites encore que soient nos mé-
thodes, elles ouvrent cependant la voie au
progrès, et si l'esprit d'expérimentation
cieniifique qui règne dans nos écoles est
enfin généreusement aidé, il peut devenir la
source de profondes améliorations et dr
grandes richesses.
Ce jeune technicien, quelque peu infatué,
qui s'échappe de nos écoles pour se fixer en
une province éloignée, après des premiers
essais souvent infructueux, doit mettre d'ac-
cord la pralique locale avec les données qu'il
a reçues. Il cherche un point d'appui. Souvent
ses maîtres sont loin, et la plaine reste
muetle à ses interrogations inquièles; elle
lui parait bien déserte. Cependant, la routine
ancestr de, non sans ironie, sourit à la porte
de la ferme et parfois entraîne noire novice
dans les sentiers battus, qui lui semblent
moins hasardeux. S'il y avait une organisa-
tion régionale, il serait plus sûrement guidé
vers le progrès.
N'en avons-nous pas des exemples écla-
tants dans des pays pourtant venus à la civi-
lisation après nous ?
Vous êtes l'ardent partisan des associa-
tions professionnelles, vous les aiderez, à
FENÊTRES DES HABITATIONS lailALES
193
prendre une vie plus inlense; à leur tour,
ellns sHuronl vous soutenir dans voire rude
tâche. Appuyé dans le Fiulemenl, sur le
groupe de la défense paysanne, vous saurez
convaincre vos collègues, vous les empêche-
rez de 'éiler Irnp facilement aux désirs de
certains financiers, ceux-là même qui, autre-
fois, étaient si ardenis à exporter h 1 étranger
les capitaux de la France, au délriuient de
son avenir, et qui, maintenant, sans tenir
compie de la désertion des caiDpagnes, ni
de la rareté des produits, parce que le travail
rural a pris plus de valeur et demande une
rémunération voisine de celui des villes, vou-
draient voir et revenir, selon le mol de Léon
Say « le paysnn à l'état de bêle de somme de
l'impôt » et rétablir contre lui sous une forme
déguisée une sorte de servage.
Adversaire des taxations qui llaltent
d'abord les consommateurs et par la suite,
forcément les briment, vous avez déjà été
assez heureux pour obtenir la libération du
blé; cette première satisfaction va encoura-
ger les producteurs.
Demain les Chambres d'Agriculture seront
une réalité; souhaitons qu'elles développent
l'action professionnelle, et qu'elles soient le
point de départ d'un régionalisme rénovateur,
indispensable au progrès d'une industrie dé-
pendant aussi éiroitement du sol et du
climat.
En face de la nécessité imposée par l'état
des changes, il faut d'urgence intensifier la
culture des denrées de première nécessité, ce
peut être rapide; mais sitôt après, il nous fau-
dra rénover la production des denrées de
luxe, qui, si justement célèbres, seront re-
cherchées du monde entier, pour leur délica-
tesse, et ce sera bien encore du rayonnement
pour notre Nation que celte exportation des
(leurs de la Riviera, des pâtés du Férigord,
des fruits de la Liinagne, des vallées du
KhAne et de la Garonne, ou encore, de nos ad-
mirables vins, de ce Champagne, qui évoqtie
toute la spiritualité française, de cette robuste
sève bouqueiée de Bourgogne, et de cette
haute distinction de Bordeaux, ou de ce fin et
exaltant arôme de Cognac ou d'Armagnac, et
n'est-ce point là, comme toute la siuBptaeuse
variété du génie de la race, qui, à traver.s les
siècles et les terroirs, s'en va de la gauloise-
rie de Rabelais, à l'infinie grâce compliquée
de nos artistes modernes...
Eugène Rouart.
FENÊTRES DES HABITATIONS RUÏIAEES
Les fenêtres des habitations concourent à
Y éclair Pillent et à l'aération des locaux. Di-
sons de suite que celles des h^^bitations ru-
rales sont généralement trop petites pour
assurer un parfait éclairement, alors qu'elles
sont plus grandes qu'il est néces-^aire pour
l'aération; cette question de l'aération devant
être traitée à part, nous ne nous occuperons
spéeialement ici que de l'éilairement.
Les rayons directs du soleil éblouissent la
vue en énervant la léline et, sauf en temps
froids, on a i'habilude d'atténuer ces rayons
par des rideaux ou des volets, sous prétexte
que le » soleil mange tes couleurs », en ou-
bliant son grand rôle d'assainissement.
L'éclairement des locaux esl surlout fourni
par la lumière de la voûle céleste. La capacité
lumineuse du ciel varie avec son état : elle
esl maximum qunnd il n'y a pas de nuages, ou
quand il y a des nuages blancs (cumulus,
cirrus, stratus) jouint le rôle de réflecteurs;
elle diminue au fur et à mesure que les
nuages sont plus denses et plus bas, comme
les nimbus qui absorbent souvent la plus
grande partie de la lumière solaire, ne
présentant alors qu'un très faible pouvoir
éclairant. L'intensité de la lumière fournie
par le ciel, utilisable pour l'éclairement des
maisons, se modifie à chaque instant de la
journée et souvent avec rapidité, mais, d'une
façon générale, l'éclairement provenant de la
zone septentrionale du ciel esl le plus cons-
tant (1).
Dans fon Cours des Arts et Métiers, Emile
Trélat donnait de nombreux détails relatifs
à l'éclairement naturel des locaux qu'il
avait surtout étudié pour les habitations
urbaines de la zone tempérée; de nos notes,
nous extrayons ce qui suit pouvant s'appli-
quer aux habitations rurales.
La lumière zénithale (m presque zénithale,
qui est la plus intense, n'est pas utilisée
dans les habitations rurales (2), sauf en
Lorraine où la chambre du milieu du logis
(appelée chambre sombre ou borgne) ne reçoit
le jour que par en haut. Par contre, l'éclai-
rement presque zénithal est employé dans
(1) C'est pour ce motif qu'on cherche à orienter
vers le Nord les fenrtres iies salles de dessin, des
élûtes, des taboratoires, surtout ceux où l'on se
tivre 8 des travaux de microscope.
(2) Cet éctairement est, au contraire, très utilisé
dans les ateliers et les magasins dont le toit est
vitré.
194 FENÈTRFS DES IIA
beaucoup de greniers et de cages d'escaliers,
et l'on y peut remarquer qu'avec un cli.'issis
de toit on obtient, pour la inèni(! surface
vitrée, bien plus d'écïaircment que celui qui
est fourni par une l'enétre verticale
La fenêtre verticale reçoit la lumière hori-
zontale h' (fig. il !, qui a surtout pour ell'et
d'atténuer la léuébrosité du tond du local;
elle reçoit aussi les radiations obliques.
D'après Ti-élat, l'éclairemeut ellVctil' est
produit par des rayons dont l'inclinaison est
comprise entre 30° et 75", c'est-à-dire suivant
les obliques a ,<' et //. En ne considérant que
Fig. il. — Élévation et plan d'une pii'i'e doni
1 éclairenicnl est assuré par une i'enrlie.
l'inclinaison de 30°, la lumière vive qui peut
pénétrer dans le local A par la fenêtre / est
comprise entre les parallèles a et n' passant
par la traverse bast-:e / et par la traverse
haute /' du châssis de la fenêtre /'. Ces paral-
lèles viennent couper le sol en x et en a-', de
sorte que, pour éclairer complètement une
pièce, cette dernière devrait se limiter en r
suivant x y, à une distance x de l'aplomb d(^
la fenêtre égale ù 1.73 /(, /( étant la dist;ince
de la traverse haute de la fenêtre / ;iu sol (1).
(1) Euiile Trélat nous disait que la longueur ii ./
dans la figure 41, ou la profondeur de la pièce, doit
être de 1.5 h. Nous ne mms souvenons pas sur
quoi il s'appuyait, ou s'il y a une erreur dans nos
notes, car
H X = // 1^. (iO = h eut. :J0 = 1.73 A.
BITATIO.NS RURALES
On peut admettre, en chiUres ronds, 1.7o/i
pour la profondeur ii x d'une pièce bien
éclairée, l'éclairement dimitiuanl de x en m
d'autant plus que le point m est plus éloigné
du point X.
Réciproquement la hauteur h = 0.57 n x.
En plan horizontal, Trélat admettait aussi
une inclinaison de 30° pour les ravons lumi-
neux c' a' (fig. 41), de sorte que la surface du
sol, éclairée directement par la fenêtre, est
un trapèze c c' x' plus un rectangle x' x. Le
maximum d'éclairement sérail réalisé quand
la fenêtre / a une largeur c c' égale au quart
de la largeur rf<i' de la pièce A; c'est-à-dire
que la largeur d'une lènêlre bien élalilie est
les 0.25 de la largeur de la chambre: pour
un éclairage très intense (intéressant sur-
tout les logements urbains j)renant jour sur
des rues étroites et mal orieniées), le coefli-
cienl 0.25 peut être porté à0.3Sau maximum.
De ce qui précède, il faudrait placer une
fenêtre f (fig. il) dans I'hm' de la pièce à
éclairer, cesl-à-dire au milieu du cùlé d d' ;
cette position n'est souvent pas pratique.
L'on dessine ordinairement l'êlôvalion de la
façade de la maison en ado|)tatil une symétrie
sans s'inquiéler quelle position auront les
fenêtres relativement aux pièces qu elles
doivetit éclairer (2), et l'on est surpris
ensuite de la défectueuse utilisation des
chambres i^ju'on sera obligé de supporter
pendant toute la durée de la maison.
Pour les habitations rurales, il convient
de procéder d'une autre façon, de ndléchirà
la destination d'une pièce et au mobilier
protiable qu'elle doit recevoir.
Si, par exemple, pour une pièce ayant une
largeur l (fig. 42), on place, comme cela est
l''ig. 42.— i:tud(3 de la position on plan d'une fenêtre
dans une pièee.
désirable, la fenêtre /' dans l'axe de la pièce
(sans s'inquiéter commenl elle tombera dans
la façade, car la fenêtre est pour servir et
non pour décorer l'extérieur de la mai.-on),
(2) C'est le procédé suivi par les arl■^litecl^s ur-
bains qui ne peuvent pas oétcrminer d'avance les
diUértiils besoins des nombreux locataires ([ui ulill-
seront successivement rnpi'.irtement.
il peul rester des longueurs a li el c d qui
peuvent être plus petites que 1".20 à l^'.aO
nécessaire pour placer le meuble important
prévu m, à moins de condamner la lenôtr'e:
il faut alors déporter la haie d'un côté, en
/', par exemple, afin d'avoir une longueur a'
b' jugée suflisanle.
Si les longueurs " // et cd (fig. 4i) ont cha-
cune r".30, la fenêtre /' devrait avoir 0"'..S()
de largeur pour représenter le quart de la
longueur hd. Une fenêtre /'. large de O^Sd,
peut ainsi être disposée au milieu du côté
bii d'une pièce ayant une largeur / de .'j'".'f>i
àS^.oO; une fenêtre de 1"'.2U conviimt, dans
les mêmes conditions, pouruuepiecede -i"'.H(i
de largeur.
Lorsque deux fenêtres /et /' (fig. \'.\ doi-
vent éclairer une pièce, du peut supposer
FENETRES DES HABITATIONS HIIULES
X 0".42: les fenêtres
193
Fig. 43. — Plan de In piisilimi île .ii?ux IVn(''lie>
éclairaiil unt; pirce.
cette dernière divisée en deux parties égales
symétriques à l'axe »/, et les fenêtres / et f
doivent être placées de telle sorte que la lon-
gueur a h^±c d et que 2 c a = 0.2.5 /..
Ainsi, pour une pièce ayant uuh longueur
/. (fig. 21) de (S mètres, il suffit de 2 fenêlies
f cl f ayant, chacune J inèire de largeur: les
C(Més de ont 1"'.50 et la longueur ab est de
3 mèlrt'S. Pour une pièce de (i"'.90 à 7 mètre-,
les fenêtres peuvent avoir O'^.HQ de largeur,
les côtés de ayant I'".IJOel la limgueur a h
étant de 2°. 60."
Les dimensions des fenêtrbS doivent être
telles que les carreaux puissent être tirés sans
déchets des feuilles de verre du commerce (1) ;
ainsi, par exemple, d'une feuille de On'.tjl
■ 0".90 on peut tirer 3 carreaux de 0'".51
X0".30; d'une feuille de 1".26 X 0"'.33 on
peut tirer 3 carreaux de 0°'»i2X'J"'-33; on
peut, cependant admettre un déchet de G". 01
sur la largeur de la feuille el O^.OS sur sa
longueur.
Beaucoup de fenêtres ont 10 carreaux, ."> sur
chaque vantail, chaque carreau ayant 0"'.28
à G"". 30 de large sur 0"'.40 à 0".o0 de haut.
Les petites fenêtres ont 6 carreaux de 0".33
(1) Il y 0 12 mesures onmantes (lu cominer.-e; voir
les détails donnés à ce sujet dans : Logements des
aiiiinau.r, l'^' partie. Principes r/enérau.i\, p. 52.
arrêes (ou presque),
à 4 carreaux (appelées souvent mezzanines),
sont employées dans certains pays (Saint-
Etienne, Loirci et pour les entresols, les
combles, eic. ; les lieux d'aisances sont
souvent éclairé^ par des fenêtres à 1 ou à
2 carreaux. La Iraverse basse des fenêtres
est au moins a (l"'.()0 au-dessus du sol de la
pièce el génêrali^menl de 0'".70 à 1 mélre.
Pour la mènu' surlace totale de fenêtre,
plus il y a de caireaux, plus le prix de la me-
Fig. 44. — ifiliilntion avec fei'i'lres roulif.'^.int
» vorlicalcnienl.
nuiferie augmente; cela n'inléresse que le
capital de premier établissement. Piir contre,
en employant des carreaux de petites dimen-
sions on réalise une sérieuse économie sur
les frais d'entretien ; un petit carreau est plus
résistant à la ruplure, cas-e moins snuveut
qu'un grand et coûte moins cher à rem-
placer.
L'impôt établi sur les fenêtres (comme ce-
lui sur les portes) est indépendant de la sur-
face viirée : une petite fenêtre paye autant
qu'une grande; beaucoup de personnes trou-
LES QUALITÉS DU MIEL ET LES APPELLATIONS DUKKiLNE
196
vent que cela n'est pas équitable, mais il faut
convenir que l'inipôl hase sur la surface vi-
trée serait plus lon^; à établir et conduirait à
réduire encore les (ii[nensions des fenêtres,
alors qu'au cnnlraire, en ne taxant pas la
surface, l'impôt incite à la salubrité de l'ha-
bitation en favorisant les grandes fenêtres.
Si les fenêtres sont trop exiguës dans la
plupart des habitations rurales, c'est qu'on
cherche à faire une économie de construction
et d'entretien sans se soucier de l'hygiène de
la maison.
Conli-e le bris des carreaux, on a proposé
le ven-f armé dans son épaisseur par une toile
en fils d'acier, désigné aussi sous le nom de
wire-f/lass ; le prix lie cette sorte de verre est
assez élevé par suite des diflicullés de la fa-
bricalion(l); lacoupe et l'ajustage de ces car-
reaux sont également plus difficiles.
A la place de la fermeture à espntfnolelte,
si encore en usage dans beaucoup de cam-
pagnes, il faut préférer celle à crémone, plus
solide et moins coûteuse (crémones en fer de
()"'.ol(i); les balL'ints sont montés avec /3ai/-
iHclles deO"'.ll de longueur de branche.
Dans certains [>ays (Angleterre, Belgique.
Hollande, ICtats-Unis, etc.), les fenêtres
(fig. 44) se composent de deux parties, l'une
supérieure fixe, donnante; l'autre, inférieure,
coulissant vertitaicment à l'intérieur de la
pièce et étant équilibrée par des contre-poids
fixés i\ des cordes passant sur des poulies
(les contre-poids et les poulies sont dissi-
mulés dans des caissons appliqués contre les
embrasures); ces fenêtres conduisent à la
suppression des rideaux en donnant un as-
pect triste et inhabité aux mais(ms.
(A suivre.) Max Rinc.elmann.
LES QUALITES DU 3IIEL
ET LES APPELLATIONS D'ORIGINE
Le parfum d'un miel dépend dans une cer-
taine mesure de la race des abeilles qui l'ont
produit. Mais on peut dire que les plus
grandes différences de qualité résultent sur-
tout des variétés de plantes sur lesquelles le
nectar a été recueilli. Parmi elles, les Légu-
mineuses constituent la fnmille botanique la
plus riche en plantes inellifèrcs. Les abeilles
récoltent un excellent miel dans les prairies
nâturt^Ues ou artificielles. C'est le sainfoin ou
esparcette qui donne, dans notre pays, le
miel le plus blanc et le plus apprécié, celui
du Gàtinais notamment. Le trèfle hybride se
montre préférable à ce point de vue au trèfle
ordinaire. Le sulla ou sainfoin d'Algérie est
susceptible de donner dans nos colonies de
l'Afrique du Nord un miel très blanc et d'un
goût exquis. Le iiiiel du robinier-acacia est
aussi d'une grande finesse.
Bien que n'appartenant pas à la même fa-
mille, le tilleul donne un lion miel qui cepen-
dant, en raison de son goût prononcé, ne
plaît pas à tout le monde.
Les Labiées fournissent des miels estimés :
celui de NarboLine en provient, ainsi que ce-
lui de Chamonix, où les abeilles butinent
également sur les mélèzes. Les arbres frui-
tiers fournissent également des miels de qua-
lité^ ^
(1) Société d'Ëiicourar/ement pour i Industrie na-
tionale : Niile de not'é collègue, M. Léim Apnert,
BulletlQ (le janvier février 1911). p. 86 : il faut un
acier spi^ciit avant le mAnie cneffiilent d dilatation
que la glace ou le verre à vitre qu'il s'agit d'armer.
En revanche, le miel récolté par les
abeilles sur le sapin e«t considéré comme in-
férieur : il a un gont un peu acre et une
teinte d'un brun clair lui doimani un a«pect
enfumé. Le miel qui provient de la bruyère
est, dans les Landes, le moins estimé, on le
reconnaît à sa couleur rougeâtre, h. sa com-
pacité, à son odeur prononcée et à une sa-
veur peu sucrée et spéciale, le miel que les
at)eilles récoltent sur le sarrasin, notamment
en Bretagne, a rinconvenienl d'être fnncé. Il
est recherché surtout pour la falirication du
pain d'épice. Enfin le miel récolté sur les
Crucifères, telles que le colza, la moutarde,
etc., ne se distingue pas par des ipialités
spéciales.
Si, dans des régions peu élevées, comme le
Gàtinais, on produit d'excellent miel, il
semble que ceUii obtenu dans les régions
montagneuses, se distingue par des qualités
toutes spéciiiles. Le miel de l'Ilymette est
resté célèhre; en France, nos niontagnnsen
donnent de très renomuié à Salins dans' le
.Jura, .'i Chamonix dans les Alpes de Savoie,
à Barles dans celles de Provence, etc., etc. Il
semble bien que, dans certaines conditions
d'habitai, sous des influences encore peu
étudiées, le nectar des plantes soit plus
riche et plus parfumé dans les régions mon-
tagneuses que dans les plames.
De plus, les soins apportés par les apicul-
teurs à leurs ruches et surtout à l'extraction
du miel ne sont pas sans influence sur la
LES QUALITÉS DU MIKL ET LES APPELLATIONS D'ORIGINE
19-;
qualité. Le parfum si délicat du miel s'atté-
nue [)ar lin séjour trop prolongé en ruche des
rayons operculés. Les praticiens qui se con-
tentent d'obtenir le imel par li fusion ou le
brisement de vieux rayons n'obtienneutqu'un
produit de couleur brun foncé, qui a, en
outre, une saveur et un goût trop prononcé
d'acide formique, lorsque les rayons ont servi
à la ponte. C^s défauts sont évités grâce à
l'emploi de l'extracleur cenlril'uge, de plus
en plus répandu. Enfin, le miel fait parfois
l'objet de fraudes diverses dont une des plus
courantes consisie a l'additionner d'eau, ou
de farine, ou bien de l'une et lantre, de l'é-
cule et de sucre ordinaire. Celui qui est en
rayons est à l'abri de ces contrefaçons, bien
qu'une réserve de sucre donnée trop abon-
damment aux abeilles pour l'hiver leur per-
mette d'emmagasiner au printemps un miel
qui est loin d'avoir les qualités de celui pro-
venant uniquement du neclnr des fleurs.
Le miel en gàieaux ou en sections, dit « en
peigne », est très répandu en Angleterre et
en Amérique; il est ainsi plus agréable au
goût et plus parfumé; il résiste mieux à la
fennentaiion que mis en pots; on estime, en
outre, qu'il est plus présentable. Cependant
le miel en pots est préféré en France; nous
n'aimons pas, en effet, sucer les morceaux
de sections pour en extraire le miel : cette
habitude, venant des pays alliés anglo-
saxons, se répandra peut-être chez nous
comme le fait depuis la guerre l'usage du
« sen-sen ^um ».
Quelle que soit la façon dont les apicul-
teurs présentent au consounnaleur leurs
miels, en pots ou en rayons, ils ont su faire
apprécier ceux de certaines origines plutôt
que d'autres. Aussi l'indication de l'origine
donne-t-elle une valeur spéciale et un mérite
particulier. Malheureusement ces appella-
tions d origine sont bien souvent usurpées.
C'est ainsi que la Société des Apiculteurs du
Gâtinais et du Loiret se plaint que des com-
merçants, dépourvus de scrupules, donnent
à des miels provenant de contrées diverses,
même de l'étranger, la dénomination de
(< miel du Gâtinais », trompant ainsi l'ache-
teur sur la qualité de la marchandise; ils fe-
raient un tort considérable aux apiculteurs
de cette contrée, car les miels vendus sous
une fausse appellation représenteraient de
grandes quantités. Cetle Société voudrait que
l'Etat créai une vignette, garantissant l'au-
thenticité du miel du Gâtinais.
Cette lutte contre la concurrence déloyale
est fort légitime; mais les intéressés sont
armés par la loi. Rien n'interdit à la Société
des Apiculteurs du Gâtinais de créer la vi-
gnette de i^aranlie qu'ils demandent, mais il
est infiniment peu probable qu'ils obtiennent
que l'administration prenne, dans ce i-ens,
une initiative qui leur appartient à eux seuls.
La loi d(i 6 mai 1919 a fixé, en efiét, la façon
dont doivent être protégées les appellations
d'origine et elle ne prévoit pas une vignette
de ce genre. Que la vignet te en question soit
créée ou non par les intéressés, la Société
des Apiculteurs du (iâiinais a une aciion en
justice pour faire interdire l'usage de l'appel-
lation » miel du Gàtinnis », lorsque celle-ci
sera appliquée au préjudice des membres de
la Société et contre leurs droits, et contraire-
ment à l'origine du produit et à des usages
locaux, loyaux etconslants. Cependant, il est
à remarquer que ces usages ne semblent pas
actuellement restreindre l'usage de cette
appellation au miel récolté dans le (iàtinais
Orléanais (arrou'lissement de Montarj^is et de
Pilhiviers) ni même dans le Loiret tout en-
tier; d'après les renseignements recueillis
auprès de la Chambre de commerce d'Or-
léans et du Loiret par M. Guéi illon, avocat à
la cour, il faudrait ajouter non seulement le
Gâtinais français (canton de Moret en Seine-
et-Marne), mais aussi l'Eure-et-Loir jusqu'à
Chartres inclus et certaines communes limi-
trophes de cette région dans les départements
de Seine-el-Oise, Loir-et-Cher, Yonne et
Cher (1). 11 faudra donc que la Société des
Apiculteurs du Gâtinais étudie tout d'abord
les usages loyaux et constants relatifs à cette
appellation etadmetle tous ceux y ayantdroit.
Ensuite, elle attaquera les usurpateurs de-
vant le tribunal civil du lieu d'origine du
produit dont l'appellation sera contestée.
Lorsque les tribunaux civils auront défirii la
légitimité de l'Hppellalion, ceux qui l'em-
ploieront abusivement pourront étie pour-
suivis devant les tribunaux correctionnels.
Il est à remarquer que, tandis que les viti-
culteurs et les distillateurs d'eaux de vie, qui
entendent donner à leurs produits une appel-
laiion d'origine, sont tenus de l'indiquer
dnns leur déclaration de récolle, les apicul-
teurs ne sont tenus à aucune fonnaliié de ce
genre. Les syndicats ou associations qui
vimdront défendre leurs membres contre des
appellations usurpées auront certaines diffi-
cultés â découvrir ces dernières. Là est la
seule lacune ; par ailleurs, la loi du 6 mai 1919
donne aux apiculteurs, comme aux autres
producteurs, une arme efficace.
G. Thomas,
Itii-'énieiir agrronoriie.
(t) « Les appellations d'cirigiae », 1919.
198
SITUATION AIWilCdLli DANS l-AVKYliUN
TRACTEUH HEUHEUX-J KHiMIKH
Le Iraclpur ilùsi^né en h'rance POiis le nom
de H ewrux- Fermier (lig. 4S) est une machine
américaine (//op/n/ former] vendue par les
établissements Agricnllural, 2.">, roule de
Flandre, à Auherviiliers (Seinel.
I^e moieiir, de 1(5 chevaux, est à deux cv-
lindres liori/.ontaux opposés (alésage, ()'". 127 ;
course, O^.Kîo-, nombre de tours par minute,
tSOO). l/arbre tia moteur est paraihMe à l'es-
sieu des roues motrices, de sorie que la
transmission ne comporte (|ne des engre-
nages droits.
Les roues mn triées ouL un diamèlre de
l"'.'il et une largeur de bandage de ()"'.2o ; la
roue de droite roule dans la raie derrière la
roue directrice dont le diamètre est de ()"'.72,
et dont le bandage est large de 0'" J2o.
Le tracteur ne comporte qu'une seule vi-
tesse, de o 000 mètres environ par heure; le
poids total est de 1 ij'ii) kilogr.dont .'((10 sont
re|iorlès sur la roue ilireclrice, laquelle, rou-
lant un peu obliquement dans la raie, permet
la direction aulon)alique.
Les Klablissemenls Agricnllural annoncent
les chitVres suivants résultant des essais con-
i
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MÉlttL'^''
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■!ll¥^ll «i^^j
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L.^4_1!=.^.
Fig.
Trdrteiir " tleurcux-l'ri'niinr.
trùlés de la Verrière : 2 hectares labourés à
une profondeur de 0'".18 en iO heures de tra-
vail, avec UQe consommalion de 24 litres
d'essence minérale par hectare. A Senlis, le
tracteur a labouré à O^.IT de profondeur
123 ares 60 en 4 h. 55 de travail, y couipris
les arrêts pour le ravitaillement.
R. Di'SsAis.^ix.
SITUATION AGRICOLE DANS L'AVEYRON
29 février.
Pendant près de quatre mois, d'octobre à la
mi-ianvier, notre région a subi des conditions
atmosphériques très mauvaises qui gênèrent
inllnimeiit tous les travaux agricoles, et surtout
les semailles.
Fort lieureusement, la situation pour nous est
tout à fait 'hauftée. Depuis une quarantaine de
jours, temps splendide, soleil radieux. Les agri-
culteurs ont su très bien en profiler. Ils n'ont pas
songé à faire grève, ceux-là I Les charrues, les
herses et les scarilicaieurs n'ont pas chômé.
C'est à ce point que dans rerlaines fermes, de
grandes fermes, où l'on ensemence des .30 ou
40 hectares de céréales de printemps, ce travail
se trouve cette année complètement terminé,
avant que nous ayons atteint le !•■'' mars. Dans
les petites exploitations, c'est naturellement la
UNION DU SUD-EST DES SYNDICATS AOIUCOUES
même avance. Nous n'avions jaitKiis vu dans
nolFR ri^^iioii pareille conlinuilé du beau temps
en pleine fai-on hivernale.
Si les semailles de prinleinps s'en liouvenl
Irr-i favorisées, les jeunes bli^s et avoines île
l'automne en profitent au>si dans une impor-
tante mesnre. Ils furent mis en lerre, ceux-là,
dans des conditions le plus souvent déplorables.
Mais grâce un peu sans doute au revirement qui
s'est produit, ils ne font pa« mauvaise li^'uie au-
jourd'hui. Et en somme, l'on peut avoir de bon-
nes espérances chez nous pour la récolte de cé-
réales en 19-20.
Les brebis laitières niettiMit bien à protil. elles
aussi, la douce température qui leur permet
d'aller paître les heibes naissantes sans soud'rir
du froid, de la neige, de la pluie. Le rendement
en lait dans maintes bergeries est siipéiieur à ce
199
qu'il lut les années antérieures. Il approche
assez, souvent de un litre de Init par tète et par
jour. Et poui' la durée de la canii'a^ne, il attein-
dra vraisemblablement l'hectolitre par tête, ou
il s'en mani|iiera de peu.
Comme le lait de brebis a été l'ayé loO francs
l'hectolitre pour la campagne dernière, et
comme il est question de 17.') fr. pour la cam-
pagne actuelle, on voit que le producteur a tout
inlérèl à bien soigner ses lu ebis.
Les cours du bétail sont très élevés: une paire
de bœufs, force moyenne, de notre race d'Au-
brac, vaut facilement fi 000 à 7 000 fr.
L'abaltoir n'gional créé à Uodez par la Société
du Plateau Central fonctionne depuis le début de
janvier. L'usine Irigoriluiue installée dans les
même locau.^ entrera en activité piochainement.
Fern.\nii dk B.\]ir\u.
UMON DU SUD-IiST DES SYNDICATS A(;KI(:0LES
L'Union du Sud-Est des' Syndicnts agri-
coles nous adresse les vœux adoptés par son
Assemblée générale le 10 février 1920 :
Lihcrlé du commerce du blé. — L'Assemblée gé-
nérale de l'Union du Sud-Est des Syndicats agri-
coles, après avoir pris connaissance du décret
qui fixe le prix du pain à partir du 1"' mars 1920,
constate avec tristesse qu'aucune décision n'a
encore été prise relativement à la suppression
de la taxation du blé et du seiglf. Il eu résulte
que ces deux céréales si précieuses pour la na-
tion resteront injustement dépréciées et conti-
nueront ainsi à être employées à la nourrilure
animale de préférence à l'avoine, au maïs et à
l'orye dont les prix sont bien plus élevés. Le
maintien de la taxation aura surtout pour effet
de réduire les emblavures de printemps après
celles de l'automne, et de diminuer la récolte
que le pays espérait assez importante pour
mettre nn terme à des importations ruineuses.
En conséquence, et afin d'augmenter la surface
cultivée dans la mesure du possible, l'.Vssemblée
émet le vœu que, dans le plus bref délai, le mi-
nistre de l'Agriculture promette aux cullivaieurs
la liberté de la vente du blé de la récolte de
1920 sans taxation d'aucune sorte, de même que
tous les autres producteurs et les salariés fixent
sans contrainte le prix de leurs denrées ou de
leurs services.
Réglementation de la monte des taureaux. —
L'Union émet le vœu :
1° Que le projet de loi voté le 11 septembre 1919
par la Chambre des Députés soit modifié et
complété par le Sénat;
2° Que, notamment, soient introduites dans la
loi les dispositions suivantes :
a) Les taureaux sont classés en trois catégories :
recommandés, autorisés, tolérés.
6) La catégorie des taureaux tolérés n'est ins-
tituée qu'à titre transitoire et pour une durée de
cinq années à partir de la mise en vigueur de la
loi.
t) Les certificats de recommandation et d'au-
torisalion peuvent comporter l'attribution d'une
prime en argent, dont partie sera versée immé-
diatement et partie après justification d'un
nombre minimum de saillies.
d) .\ucun taureau, même toléré, ne peut rece-
voir de certificat s'il est âgé de moins d'un an.
e) Lorsqu'une race possédera un Ilerd-Book
régulier, seront seuls recommandés les taureaux
iiisciiis à ce Herd-Iiook.
:i" Que les dispositions législatives et adminis-
tratives conférant a des or^'anismes spéciaux
(Chambres d'agriculture. Offices départemen-
taux) le soin d'autoriser les taureaux, soient
rapportées.
4° Que la nouvelle organisation créant des con-
cours de premier degré (itinérants), de deuxième
d' gré et généraux, soit mise en vigueur le plus
tôt possible, afin de permettre d'associer le fonc-
tiounemeni des Commissions d'examen des tau-
reaux à celui des jurys des concours itinérants.
6° Que les Chambres d'Agriculture, d'accord'
avec les Syndicats d'Élevage, dont elles s'effor-
ceront d'assurer la création et le développement,
ou avec les autres organisations poursuivant le
même but (Sociétés d'Agriculture, Sociétés de
Hçrd-Book, etc.), s'attachent à déterminer pour
chaque région, en tenant compte de ces besoins
et du but poursuivi (production de la viande, du
lait et du travail, etc.), les races susceptibles d'y
donner les meilleurs résultats, et que, celte dé-
termination étant faite, l'application de la loi et
les encouragements qu'elle comporte soient ré-
servés à ces races.
Relèvement des prix budgétaires des chevaux de
caviilcrie et d'arlillerie-selle achetés par les Re-
montes françaises. — L'Union, considérant que
l'élevage du cheval de demi-sang est en décrois-
sance dans toute la région du Sud-Est, parce
200
LA bEMAINE DE MOTOCULTURE DU PRINTEMPS
qu'il n'est pas rémunérateur, que tout élfveur
perd d-- 1 300 à I 400 fr. par cheval vendu à la
Kemonte ;
Que, dans rin'érêt île la Défense nationale, cet
élevage doit êlre maintenu en même qualité
qu'avant la fiuerre;
Que par suite de la sécheresse et du manque
d'e grais, la réculle déficitaire de 10i9 va se f^ire
sentir sui' l'élevage jusqu'à la recolle de 1920 ;
Que les en^Tais : sulfdies, niliaies, superphos.
phaies, scories, ont augnienlé de 400 à 500 0 0;
Que la Rf-monle, le ><-ul détiouihé du clieva
de demi-sang, n'a augmenté le piix moyen des
chevaux que de 40 0/0 seulement sur les prix
<raranl-guerie ;
Qne, dans ces condiiions, l'élevaf^e du cheval de
demi-sang va être abandonné pour faire place à
l'élevag'' du béiail dont les prix oui augmenté de
300, 400 et îiOO 0/0 sur ceux d'uvanl-guerie, ou à
l'élevage des chevaux de trait, dnnl les piix du
commerce sont augmentés de 200 0/0 sur les
prix d'avant-guerre,
Emei le vœu : Que le prix moven du cheval de
Remonte de cavalerie et anillene-Sf-lle suit ac-
cru dans les inêines pmporiions que celui du
ch'Tal de trait (soit ïOO (i/O sur les prix d'avant-
guerre). Celui-ci dès l'ât;e de dt-ux ans g^ifine sa
nourriiure en iravailUnt a la culiure, tandis i]ue
le cheviil de demi-sang, ne reniant aucun ser-
»ice avH't la vente à l'aimée, est, pour l'élevt-ur,
d'un piix de revient beauconp plus éh'Vi^.
Il y a lieu de civiindre la disparili'in de cet
élevage à brfl dél li, car, depuis cinq ans, il n'est
pins rémunéraipur.
Cette majoration est demandée pnur 1020; elle
varierait chaqne hu lée avec le prix de* deniée-i.
Relii!''meiit des prima, (l'encoaiai/emetit donm'es
par l'Etat à l'clerane d'i chfvaL — L Union, cm-
sidéiant que l'élevage du cheval de tontes les
rac s françaises est une lichese nationale;
Que la valeur de toutes choses a triplé et
qnadrnplé d'^puis cin'i ans;
Emet le vœu : Qie les encouragements donnés
par I Eiat à l'élevage dn cheval soient accrus
dans la même prop.nlion, q'i'il s'agisse de
pri lies aux étalons approuvés ou de prix ac-
cordés dans les concours aux poulinièi'-sel pou-
liches de toutes races (pur sang, demi-sang et
Irait).
Autorisation d'achat des chevaux prêtés par
l'armée aux agrirulteurs — L'Union, considé-
rant que r.igiicnllure manque de chevaux.
Que l'armi^e a arrêté les ventes depuis le
10 décembre 1910,
Que les cultivateurs qui détiennent des che-
vaux démobilisés à titre de prêt pour trois ou
six mois, en vertu d'un contrai, leur donnant la
facullé d'achat, se voient empêchés d'exécuter
leite clause de leur convention, sont lésés dans
leurs intérêts et contraints de nom lir leur che-
val l'hiver sans savoir s'ils pourront ensuite l'ac-
quérir et l'utiliser pour leuis travaux de prin-
temps;
Emet le vœu : Que tous les chevaux, actuelle-
ment détenus par les agriculteurs à titre de prêt
pour une période de cinq ou six mois, leur
soient laissés Jusqu'au I.t mai pour leur per-
mettre de terminer Ihs travaux de prinlemjis;
Que l'aiitoi isation de les acheter dans les con-
ditions de leur contrat leur soit donnée le plus
lot qu'il sera possible;
Que dans tous les cas les chevaux qu'ils dé-
tiennent à titre de prêt ne leur soient pas re-
tirés pour être vendus à d'autres.
Tranf:port des récoltes périssables. — Considé-
rant la nécessité qui s'iinpo e de profiter de tous
les avantages naturels du pays dans chaque
ordre de productiou. alin de développer nos ex-
poitations et d'à néliorer noire change;
Considérant nue noire ré^iion du Sud-Est pos-
sède dans les fleurs, fruits et primeurs, des pro-
duits particulièrement snsceplinl>-s d'être expé-
diés à l'étranger et d'une vente rémunéra-
trice;
Considérant d'autre part (|ue ces de'irées ne
peuvent être exportf^es que si elles sont trans-
portées dans les meilleures conditions de tem-
pérature, de rapidité sans transbordement, et
que les fraises notamment doivent être expédiées
en Angleterre, sans rompre charge pour traver-
ser la Manche ;
L'Assemblée gi'nérale de l'Union du Sud-Est
des Syndii ais agriddes demande à M. le mi-
nistre de l'Auriculture d'entamer dès mainte-
nant d' s pourparlers avec les Couipag.ies de
chemins de fer, à l'elTel d'organiser des services
de trains siilli-animent nombreux et accélérés
pour emporter d'ici trois mois les pn'duils de
nos récolles en Suis<e, en Belgique, en Ildlande
et surtout en Angleterre. A cet fffet. I'.\ -semblée
demande plu-. Srécirtlement que le nnmiire des
va;;ons aménag's pour transfiorter les inaichan-
dises en température refroidie sod au:.'menié le
plus possible, et que l'usage des ferry-boats, sur
la Manche, soit réservé de préférence et même
par pri"i ité au matériel roulant chargé de fruits,
de légumes on de lleuis,qui ne peuvent supporter
le transbordement.
LA SEMAINE DE MOTOCULTURE DU PRINTEMPS
Ainsi qu'il a été annoncé ici, la Chamhre
syndicale de la Moloi-ullure de France a rem-
placé, cette année, pur une exposition inler-
nationale, les démnnslralions périodiques de
culture mécanique qu'elle avait successive-
ment oraanisées, depuis l'automne 191 'î, à
La Verrière, à Sainl-Germain-en-Laye pI à
Senlis. Celle exposition s'est tenue <lu 6 au
14 mars à Paris, au jardin des Tuileries, sur
la terrasse de l'Orangerie.
SEMENCES D'AVOINES ET D'ORGES POUR LES RÉGIONS LIBÉRÉES
201
L'emplacement était de premier choix, au
centre le plus allrayant de la capitale. Sur un
terrain éminemment prupice, l'inslall «lion a
élé trè-. bien combinée, avec un cachet d'élé-
gance qui ne mésied jamais, même dans une
exposition de machines agricoles.
Une quarantaine de constructeurs avaient
répondu a l'appel de la Chambre syndicale;
mais t'ius n'exposaient pas des appareils de
culture mécanique; un cerl:iin nombre
aTaient envoyé des instruments variés : char-
rues, herses, cullivaleurs, moteurs à explo-
.sion, groupes éleclrogènes, pompes, etc. La
plupart des tracteurs, motoculteurs, sont de
construction française; presque tous, sinon
tous, sont parmi ceux qui ont figuré àSenlis,
à l'automne dernier, quelques-uns avec des
modifications plus ou moins importantes.
Notre intention n'est pas, dans ce court
aperçu, de donner un compte reu )u de l'ex-
position; ce sera l'alfaire d'un de nos colla-
borateurs. Nous voulons simplement signaler
l'eflort important de la Chambre syndicale de
la Motoculture pour vulgariser les résultats
du travail des ingénieurs et des coiistruc-
leurs. Elle a, d'ailleurs, été récompensée par
Fig. 4S. — Réception du Président de la Bépubliciùe à l'Exposition île la Chambre syndicale de Motoculture.
l'énorme afHuence de visiteurs qui manifes-
taient un ardent d'sir de s'in-truire de tous
les détails des appai-eils exposés.
L'exposition a été inaugurée par M. Paul
Desi-han»-!, Président de la llépublique, ac-
compagné de M. Ricard, ministre de l'Agri-
culture. 11 a élé reçu par le capitaine Julien,
président de la Cuambre synlicale, M. De-
lieuvin, commissaire général, MM. Blum,
Mariage, etc , membres du Comité. Dans une
allocution qui a été fort goûtée, le capitaine
.lulien .1 rappelé les efTor Is poursuivis par les
constructeurs et les services que le dévelop-
pement de la culture mécanique est appelé à
ren Ire ù l'Agriculture nationale.
Parallèlement à 1 Exposition, des démons-
trations publiques ont été organisées, notam-
ment par la Ch inibre syndicale des importa-
teurs de tracteurs à Ro'quencourt, ferme de
Gally, dans le parc de Versailles, par d nôtres
à la ferme voisme de la Ménagerie, à Bue,
au Bonrget, à Chevilly,el sur quelques autres
points de la bmlieue parisienne. Elles ont
élé un heureux complément de la manifes-
tation des Tuileries.
H. S.
SEMENCES D'AVOINES ET D'ORGES
POUR LES RÉGIONS LIBÉRÉES
Le ministre des Régions libérées a demandé à
l'Allemagne, par l'intermédiaire de la Commis-
sion des réparations, en exécution de l'an-
nexe IV du traité de paix (réparations en na-
202
ACADKM1I-; D'AClilCLLTUKE DE FRANCE
lure), des avoines et des orf;es de semence. Des
négociations entreprises à cet effet avec le Gou-
vernement allemand ont abouti, en décembre, à
un protocole qui a été ratilié pdv les deux Gou-
vernements français et allemand et, le 3 février,
les déléf^ués se scjnt reiicontiés à Duisbourg pour
arrêter les détails de la livraison, qui a com-
mencé le C féviicr 1020.
Les semences livrées sont des avoines et dos
orges de pri'uiièTe qualité, sélenlionuées par les
priiicip'iux produi'teuis allemands, et les varii'-
tés représentées dans la fourniture lotale sont
les suivantes ;
1" Pour les aooiiies :
a) Avoine iaiinr de von Lockow.
Il) Avoine de Schiansteil (de Slrube).
c) Avome liueselei' n" 2.
d) Avoine pKjlilique de Heine.
e) Avoine de Kreidnsch verle de Mayer.
f) Avoine Kupaner de Ja^'or.
.7) Avoi[ie lie Kirjche.
/il Avoine de VIenau dp von K.ilben.
2" Pour les orges :
II) Orge Bavaria d'Ackermann.
A) Orge Dtinubia d'Ackermann.
c) Orge de Franconie de Heil.
'/) Orge de Bethge n» 3.
e) Orge de Hauna, de Heine.
/) Malindorfer Hanna.
Celte avoine et cette orge sont destinées aux
semailles du printemps dans les régions libérées.
1,'intérèt qui s'attache à la culture de ces se-
mences sélectionnées n'échappera pas aux agri-
culteurs, qui pourront adresser de suite leurs
ilemandes au directeur des Services agricoles on
au directeur de la Société tiers-mandataire de
leur département.
Les livraisons seront faites par les dépôts des
Sociétés ou par les chefs de cantons, en sacs de
100 kilogr., au prix de 130 fr. pour l'avoine et
de 12") fr. pour l'orge, sacs compris.
(Note officielle du Ministère Jes
Réçjions libérées).
ACADÉMIE D'AGRICULTUliE DE FRANCE
Séance du 11 février 1020. — Présidence
de M. Viijer.
M. le Secrétaire perpétuel présente, de la part
de la Librairie agricole, un important ouvrage
intitulé : Les Maladies crypt'ujamiiiues des Plmites
agricoles et leur traitement, par le U' .Iakob Eiiks-
son, chef de la Section botanique de l'Institut
central d'expériences agricoles de Slockholm.
La question betteravière.
M. P. Bachelier, pour compléter sa précédente
communication sur le coût de production de la
bettei ave, montre que, si le coilt élevé de la bette-
rave en France fera augmenter le prix du sucre
pour le consommateui-, de longtemps le sucre
français ne coûtera pas plus cher que le sucre
étranger, coté le 7 février : sucre blanc, prix aux
100 kilogrammes, disponible, 45(1 Ir. sui' vagon.
Nouvelles avoines hybrides.
M. Schribaux, après avoir montré quelle place
imporlante occupe l'avoine dans nos cultures,
aussitôt après le blé, fait obsprver que malheu-
reusement les cultivateurs en généial font peu
d'efforts pour améliorer les rend.'ments de celte
céréale. Il est cependant particulièrement facile
d'en augmenter la production. Parmi les facteurs
qui peuvent exercer la jdus heureuse influence,
au premier rang se place le choix de variétés
perfectionnées. C'est ce qui a déter(niné M. Schri-
baux à enlieprendre, avec ses collaborateurs de
la Station d'Kssais de semences, l'obtention
d'avoines hybrides à grands rendements et de
qualité supérieure.
Dès 1905, M. Schribaux poursuivit, dans cet
ordre d'idées, des croisements de Brie-Ligowo.
L'avoine noire de Brie est le type d'avoines de
bonne qualité à écorce line et à amande dévelop-
pée ; elle est bien adaptée au climat du nord de
la France; mais, par contre, elle lésiste mal à la
verse, est tardive, s'égrène facilement.
L'avoine de l.igowo est le type des avoines de
quantité, résistante à la verse, demi-précoce,
mais sa paille est cassante, les grains ont une
écorce dure, épaisse.
Ces deux avoines possèdent donc des pro-
priétés opposées. Si l'on arrivait à réunir leurs
qualités dans un même type, on obtiendrait une
avoine presque parfaite. C'est le but poursuivi
par M. Schribaux et si, aujourd'hui, ce but n'est
pas encore complètement atteint, au moins les
résultais obtenus avec certains hybrides sont-ils
remarquables.
Les hybridis Ligowo )< Brie, de couleur noire
comme Brie, n'ont pas hérité de la lînesse de son
grain. On pourrait les définir des Lif/owo noires
améliorées. Ils se sont tous montrés supérieurs à
Ligowo. Leur supériorité se manifeste : 1» par des
rendements plus élevés; 2" par une résistance
plus grande à la verse, à la coulure et à l'égre-
nage; li" par une moindre fragilité de la paille,
lorsque l'avoine est récoltée à on état de matu-
rité très avancé et par un temps très sec.
Etant très productifs, il va de soi que c'est
dans les terres riches et en bon état de culiure
i|ue leurs mérites se manifestent dans toute leur
plénitude; leur faible capacité de tallage com-
mande de les semer épais, afin d'obtenir un peu-
plement suffisamment dense et de prévenir
l'échaudage.
Les subventions à la cultnre mécanique.
M. Tony Ballu, ingénieur agronome, appelle
l'attention sur les conséquences malheureuses
du décret du 26 décembre 1910 relatif aux sub-
ventions aux syndicats de culture mécanique.
L'interprétation de l'article H, notamment, est
excessivement grave, car elle met, à fheure ac-
ACADEMIK DACiHICULTUHh. D^. KUANCIi
203
tuelle, un très ^rand non)bre de syndicats, d;ms
une posture des plus difficiles. L'application de
cet arrêté provoquerait un ralentissement cer-
tain du di^veluppement de la tiiotoculture, avec
toutes les conséquences qui s'en suivront au
point de vue du ravitaillement national.
L'Académie décide le renvoi de cette commu-
nication à l'e.xamen.des Sections de Grande <Jul-
ture et du (jénie rural.
Séatice du 18 février 1920. — Présidence
de M. Viyer.
Décès de M. Léon Rivet.
M. le Président annonce à l'Académie le deuil
nouveau dont elle vient d'être frappée par la
«mort de M. Léon Rivet, membre de la Section de
Sylviculture depuis de longues années.
M. le Secrétaire perpétuel donne lecture de
ladieu qu'il a prononcé, au nom de l'Académie,
a'jx obsèques de ce regretté confrère.
^es élections aux Cbcimbres d Agriculture.
N.. QuHuille, sous-secrétaire d'Etat à l'Agricul-
ture, fait connaître que le ministre de l'Agricul-
turese propose de faire procéder aux éleclions
pour les Chambres d'Agricullure à partir du di-
mandie 18 avril. Il demande à l'Académie si elle
aurait! formuler au sujet du choix de cette date
quelqves observations, ou des suggestions en vue
de l'adoption d'aulres dates.
Aptèi échange d'observations, l'Académie dé-
cide quelle n'a aucune observation à présenter
relativeitent aux dates indiquées par M. le Sous-
secrétair» d'Etat.
Le^ subventions aux Syndicats.
\de culture mécanique.
Au nom des Sections de Grande Culture et de
Génfe rural,M. Ringelmnnn présente un rapport,
après examiii de la communication de 'M. Tony
liallu sur les subventions aux syndicats de cul-
ture mncaniqie. En voici les conclus oris :
« L'Acadén\ie d'Agriculture émet l'avis que
l'arrêté du 26 décembre 1919 soit rapporté, et
qu'on encourajip plus que jamais, en vue de l'in-
tensification dejla production, les achats d'appa-
reils de culture mécanique, quelle qu'en soit la
provenance, par des subventions a'-cordées par
l'Etat de la façonla plus large.
« L'Académie d'Agriculture émet en outre le
vœu que les crédits nécessaires soient présentés
par le Gouvernement et votés par le Parlement. »
Ces conclusions sont adoptées.
La farine de fèsres dans la panification.
M. Lindet présente une note de MM. Kayser et
Arpin dans laquelk ces savants expliquent le
bien fondé de la pratique suivie par les boulan-
gers depuis longtemps, d'ajouter à leurs farines
de la farine de fèvelpour améliorer la qualité
des pâtes. L'adlitionde farine de fèves rétablit
l'équilibre nécessaire er.t'e la glutinine et la
gliadine dans le gluÇen des farines destinées à
donner du bon pain.
Deux ouvrages d'Economie rurale.
M. Souchon présente à l'Académie deux ou-
vrages. L'un, de M. Ricard, a pour titre l'Appel â
la Terre; l'autre, de M. Caziot, est intitulé : Ln
Teire à la famille paijaanne.
Ce qui caractéiise V Appel éi lu Terre, c'est
surtout la haute idée qu'a eue son auteur du
rôle des associations at:ricoIes; c'est ensuite sa
répugnance très marquée à l'égard de l'interven-
tion de l'Etat, de sa politique de réquisition et de
tîixation, au cours de la guerre.
Dans La Terre à lu famille paijsannr, M. Caziot,
après avoir montn'' r|ue la propriété paysanne
est une force moralisatrice de premier ordre,
établit que très heui'eusement la conquête de la
propriété paysanne s'accentue, en France, avec
beaucoup de rapidité. Il estime toutef.ds que ce
mouvement ne va pas assez vite et qu'il faut
l'accélérer. Pour faciliti-r l'acquisition de ces
terres, M. Caziot propose de créer une vaste ins-
titution, une sorte de Crédit foncier paysan.
SÉANCE SOLENNELLE DU 25 FEVRItR 1920
Présideni.e de M. le ministre de VAyricutture.
La séance est ouverte par des discours de
M. J.II. Ricard, ministre de l'Agriculture, et de
M. Viyev, président de l'Académie. Ces deux dis-
cours sont reproduits plus haut (p. 187).
M. Henry Sayn^er, secrétaire perpétuel, donne
lecture du compte rendu des travaux de l'Acadé-
mie pendant l'année 1919. Il termine ainsi :
Il Quelque aride qu'elle soit, cette nomencla-
ture aura, je l'espère, prouvé l'activité de l'Aca-
démie au cours de la dernière année. Elle tra-
vaille et elle encuurage le travail; elle remplit
ainsi la mission qui lui incombe. La France,
cruellement blessée par la guerre, a lutté jus-
qu'au bout, parce qu'elle savait que, suivant l'ex-
pre-sion de Vauvenargues « la guerre n'est pas
si onéreuse que la seivitude ». Ccï-t par le tra-
vail qu'elle veut guérir ses blessures.
Il Dans une page de son beau livre que nous
avons lu et médité. Le Salut par la Terre, M. Mé-
line s'exprime ainsi : .< Il faut que tous les Fran-
çais travaillent désuimais jusqu'à leur dernier
jour. » Il en donne vaillamment l'exemple.
J'ajouterai que tous les agriculteurs l'imitent.
Justice leur a été rendue récemment devant le
Parlement par M. Millerand, président du Con-
seil des ministres. " Sitôt revenus de l'armée,
a-i,-il dit, nos paysans se sont remis à leur be-
sogne avec une énergie et une passion admi-
rables. »
Notice biographique
sur J.-J. Théophile Schlœsing.
M. L. Lindet donne lecture d'une notice sur
J.-J. -Théophile Schlœsing, ancien membre de
l'Académie, dont les beaux travaux ont fait le
plus grand honneur à la science française.
Proclamation des récompenses.
11 est procédé à l'appel di s lauréats.
284
BIBLIOGRAPHIE
Voici la liste des récompenses décerrtées :
Prix spécianz.
Pria- Biffnon (1 000 fr.) : 500 fi\ et une médaille
d'argent à M. Louis Meyzie, métayer au domaine de
Pantardie, à Sarlande, par Lanouaille fDordogne);
500 fr. et une médaille d'argent à M. Julien-Guil-
laume Bonhomme, métayer au Cluzeau-de-Montma-
dis, à Corgnac-sur-lsle (Doi"1ogne). — Médaille d'or
(jrand module, à M. H. Germain, pour ses mérites
dans la direction de ses domaines par métayage.
Prix Dailbj (objet d'art , à M. Camille Bizouerne,
agriculteur au Grand-Secval, à Dadonville (Loiret),
pour reconnaître les mérites de sa ^longue carrière
agricole.
Prix Henri Muret (3S0 fr.), à M. .Vuguste Duques-
noy, cultivateur à Deulémont (Nord), pour son éner-
gie dans la reconstitution agricole dans une région
dévastée par la guerre. — liiplôme de médaille d'or,
à M. Charles Duquesnoy, cultivateur à Deulémont
(Nord), pour sa collaboration dans les travaux de
reconstitution agricole.
Prix Parandier (500 fr.), à M. Kuhlmann, direc-
teur de l'Institut viticole de Colmar (Haut-Rhin),
pour reconnaître la valeur de ses travail.'^ viticoles.
Prix de Bé/iogue (objet d'art), à M. Henry Geof-
froy-Saint-Hilaire, inspecteur des Services de l'agri-
culture au lUaroc, pour ses travaux sur l'élevage co-
lonial.
Prix René F. Le Feuvre (I 000 fr.) : SOO fr. à M. Ga-
briel Mallais, instituteur à Montsùrs (Mayenne) ;
500 /■/'. à M. Marie-Georges Emery, instituteur à Ce»-
relles (Mayenne), pour les services rendus par leur
enseignement agricole à l'Ecole primaire.
Fondations.
Fondation Jean Barlin-Audiffred : 800 fr. à la So-
ciété de Secours mutuels « La Prévoyante de Ville-
montais « (Loire); 300 fr. à « La Mutuelle d'Ubaye »,
à Ubaye (Basses-Alpes).
Section de Grande Culture.
Objet d'art, à. M™' la comtesse ;Gabriel d'Evry,
pour l'exemple de reconstitution agricole qu'elle a
donné dans les régions du département de l'Oise dé-
vastées par la guerre.
Diplôme de médaille d'or, à M. René Musset, pro-
fesseur à l'Université de Hennés, pour son ouvrage
intitulé : Le Bas-Maine.
Section d'Economie des Animaux.
Diplôme de médaille d'or, à M. Jules Derré, vétéri-
naire-inspecteur, pour son mémoire intitulé : La
production des animaux en Càle-d' Ivoire.
Dipliime de médaille d'urr/ent, à M. Aldigé, ins-
pecteur des Services zootecliniques et des Epizoo-
ties, pour ses travaux intitulés : Siltialion de l'éle-
vage et disponibilités en viande de l'Afrique Occi-
dentale française; Lu peste bovine dans l'Afrique
Occidentale fratiçaise.
Section d Economie,
Statistique et Législation agricoles.
Diplôme de médaille d'or, à M. Alfred Iteaucourf,
docteur en droit, pour son ouvrage intitulé : La P<-
litique du pain pendant la guerre (1914-1919).
Section des Sciences physico chimiques agricol'S.
Rappel de médaille d'or, à M. l'orclier, professeir à
l'Ecole nationale vétérinaire de Lyon, pour ses im-
portants travaux relatifs au lait.
Diplôme de médaille d'or, à M. Antonin \olet,
professeur à l Ecole pratique d llorticuUure d'An-
tibes (Alpes-Maritimes), pour son ouvrage inUulé :
Plantes à parfums et plantes aroinatiques.
Diplôme de médaille d'or, à MM. P. Pacttet et
L. Guittonneau, ingénieurs agronomes, prur leur
ouvrage fait en collaboratiou intitulé : Vins de
Champagne et vins mousseux.
Section d'Histoire naturelle agricae.
Diplôme de médaille d'or, à M. Jacques de Lappa-
rent, professeur à la Faculté des SciencfS de l'Uni-
versité de Strasbourg, pour son ouvrafe intitulé :
Elude Uihologique des terrains crétacés ie la région
d'Hendaye.
Ces récompenses ont été décem;es sur les
rapports de MM. Hitier, Petil, Bacheier, Prosper
Gervais, Hemy Sagnier, Moussu, Dechambre,
Souchon, Lindet et Cayeux.
I. HniKR.
BIBLIOGRAPHIE
Les richesses économiques de l'Alsace-Lorraine,
par Ed.mond Théby, directeur de ['Economiste eu-
ropéen. — Un volume in-18 de 260 pages, — Bu-
reaux de YEconomiste européen, SO, rue Sainte-
Anne, à Paris. — PrLx : 5 fr.
Notre éminent confrère M. Edmond The'ry
vient d'ajouter à la série de ses importantes pu-
blications sur les problèmes économiques et
linancieis un volume dipne d'attirer l'attention,
à la fois par son sujet et par sa haute actualité.
Le retour de l'Alsace et de la Lorraine à la Pa-
trie a rendu à celle-ci, non seulement les popu-
lations brutalement séparées en 1871, mais un
domaine particulièrement riche dans la plupart
des branches de la production. L'industrie mi-
nière, la métallurgie, l'industrie textile sont re-
nommées ajuste titre; mais l'agriculture a aussi
une part importante dans les richesses du pays :
sol fertile, propre à toutes les cultures et à toutes
les sortes d'élevage, tels en sont les principaux
caractères. D'autre part, l'activité des Associa-
tions agricoles en vue du déve'oppement de la
production, se manifeste avec me persévérance
tout à fait remarquable ; leur «rganisation peut
servir d'exemple, notamment ei ce qui concerne
l'élevage.
Comme l'a dit le général Pourgeois, membre
de l'Instiiut, dans la préfacede cet ouvrage, on
doit féliciter M. Edmond Thé-y d'avoir réuni ces
éléments d'étude d'une baate utilité, groupés
avec un ail paifait.
Almanach de la Société des Agriculteurs de France
pour 1920. — 160 pages, avec gravures. — Au
siège de la Société, S, rue d Athènes, à Paris. Prix :
23 centimes.
C'est la trentième année de celte intéressante
publication. A côté des documents administra-
tifs intéressant les cultivateurs, cet Almanach
renferme un grand nomlre de notices instruc-
tives et de conseils pratiques sur les différentes
branches de la productioc.
H. D.
COKKESPONDANCK
20S'
r.OfU^KSI>0i\DAiXCE
— K'- 10113 {Hhône). — D'après les résultais ds
r.iQalyse quevous nous communiquez, voire terre
deprairie serait très riche en azote, mais le^
autres éléments seraient relativement moins
abondants.
Nous vous conseillerions donc d'y employer à
la fin de l'hiver, en épandage à la surface du sol :
800 à 1 000 kilogr. de scories pir hectare, et
300 kilogr. de sels de polasse-sylvinile d'Alsace
par exemple. — (H. H.)
— N" 750G (Seine -Inférieure). — Comme en-
trais sur un herbage dont vous fauchez U
première coupe, et qui se trouve en terrain
léger et caillouteux, vous pouiriez mettre au
printemps 500 kilogr. de scories, plus 300 kilogr.
de sylviuite ou sels de (lOt-asse analogue.s et
100 kilogr. de nitrate de soude. Il vousseia peui-
être difficile de vous procurer les scories et la
potasse ; dans ce cas, mettez 400 kilo;.'r. de super-
phosphate et 100 kilogr. de nitrate: et surtout si
vous avez du purin, faites-le répandre sur votre
herbage. Pour la fourniture de ces engrais,
adressez-vous à uii syndicat de votre région ou
à la Société d'agriculture de Rouen. — (H. H.)
— M. P. G- (Haute-Saônp\ — Quelle serait la
meilleur*» fumure pour pomme de terre et
betterave? — Mettez une forte fumure an lumier
de ferme que vous compléterez par l'apport de
400 kilogr. de superphosphate, 300 kilogr. de
syjvinile et enfin 200 kilogr. de nitrate de soude.
Superphosphate et sylvinite seront enfouis dans
le sol avec la moitié du nitrale par les dernière?
façons aratoires avant les semailles. L'autre
moitié du nitrate pourra être épandue en cou-
verture lors des binages de la betterave ou de la
pomme de terre. — (H. H.)
— N" 6780 {Cher). — Des chaulages et mamages
faits sur les prairies peuvent-ils être considérés
comme des améliorations foncières devant
profiter à la propriété au delà de la durée d'un
bail?
Tout dépend des conditions dans lesquelles se
sont faits ces chaulages et maruages. L'amélio-
ration peut n'être, en effet, que momentanée si
les quantités employées de ces amendements
sont faibles, si, en, même temps, les travaux
d'assainissement, qui ont dû être exécutés pa-
rallèlement, ne l'ont été que d'une façon som-
maire. Si, au contraire, le travail de drainage a
ete fait, si les engrais ont été incorporés au sol,
de telle sorte que la prairie soit devenue, de ma-
récageuse, une bonne prairie, avec une flore
différente, l'amélioration peut être considérée
comme durable et réellement une amélioration
foncière. C'est donc là une question d'espèce
que pourraient apprécier seulement des experts.
-(H. H.)
— M. L. F.\[Bouches-dn-Rhûne). — Pour la sub-
msrsion des vignes, vous avez une pompe cen-
trifuge actionnée par un moteur à vapeur. La
I pompe centrifuge, qui ne porte aucune marque
ou indication de constructeur, a un refoulement
de 0'".300 de diamètre; la hauteur totale d'éléva-
tion de l'eau est de 3 mètres. Vous faites tour-
ner la pompe à raison de 400 tours par minute.
Sur le point de remplacer le , moteur à vapeur
par un moteur électrique, vous demandez s'il y a
intérêt à faire tourner la pompe à 450 ou à
500 tours par minute.
Il faudrait avoir d'autres renseignements : dia-
mètre de la turbine, diamètre à l'aspiration,
genre d'aspiration, sur un ou deux cotés de la
turbine.
En général, les forles pompes centrifuges,,
comme la vôtre, ne font pas plus de 400 tours
par minute; ne pourriezvous pas faire un essai
en forçant un peu la vitesse du moteur à vapeur
afin de voir le travail de la pompe à 450 et à
500 tours par minute qui vous donneront, très
probablement une trop grande vitesse à l'écoulé-'
ment de l'eau ausmentant inutilement les résis-
tances passives, et abaissant le rendement méca-
nique; le moteur actuel doit probablement vous
donner 20 à 23 chevaux-vapeur quand la pompe
marche à 400 tours, avec un débit voisin de
1 000 mètres cubes d'eau par heure. — (M. R.)
— N-'7660 (Seine-et-Marne).— Le procédé le plus
efficace pour détruire les moustiques consiste
à pétroler les eaux stagnantes dans lesquelles se
développent leurs larves. On verse sur les
mares, bassins, creux d'eau de toute nature,
susceptibles d'iiéberger ces larves, du pétrole
brut à raison d'une cuillerée à soupe par mètre
carré, et on renouvelle l'opération toutes les
deux ou trois semaines. Il faut se rappeler que
même dans les plus petits récipients les larves
de moustiques peuvent se développer. C'est ainsi
qu'il faut supprimer au voisinage de votre habi-
tation les tessons de bouteilles et de vaisselle,
boucher au ciment, s'il y a lieu, les creux de ro-
chers, veiller à ce qu'il ne se produise pas d'obs-
tructions de gouttières ou de ruisseaux, combler
les ornières. 11 ne faut pas oublier de pétroler
les tonneaux d'eau d'arrosage. S'il existe des
puits, citernes ou autres réservoirs qui ne puis-
sent être traités, il faut ou les boucher complè-
tement ou les clore avec un couvercle de toile
métallique fine.
En ce qui concerne les étangs et les bassins,
on peut encore y introduire des poissons qui se
chargeront de la destruction des larves. —
[P- L-)
— N° 8374 (Paris). — Pour transformer des
viscères de volailles en engrais, nous vous
recommandons, de préférence, à la fosse sep-,
tique, d'employer ces déchets en composts, en
suivant les règles générales de fabrication des
composts : mélange avec de la chaux, marne,
plâtres, etc., pour favoriser la décomposition de
ces matières organiques animales, puis aller-
CORRESPONDANCE
nance avec des conehes de terre suftisamrneiit
poreuse qui retiendra l'amnion aquei|iii pourrait
se di^gager; recoupages. arrosaties de temps en
temps avec purin, urines, nihtières féc.ile» dé-
layées, sang et autres liquides putrescibles que
vous pourriez avoir à votre disposition. D'ail-
leurs, outre les rési lus en question, vous pouvez
incorporer dais ces composts les débris les plus
variables de l'exploiialion. — (E. 11.)
— N» 7194 (Loiret). — Il esi recommandable
dVmployer le nitrate d'ammoniaque seul en
couverture.
Ileslfacilemenl assimilé et comparable comme
action au sulfate d'ammoniaque et au nitrate de
soude.
Il est prescrit de ne pas le mélanger auï autres
engrais, car ils peuvent réajjir sur lui (scories,
chaux, superphospliate, etc.), et entraîner à des
pertes d'azote. — (E. R.)
_ N" 604s (Dor.logne). — i" Pour détruire la
mousse dans une prairie par le sulfate de fer,
il faut attendre le départ de la végétation, et em-
ployer 300 à 400 kilogr, à l'hectare. Huit jours
après environ, passer la herse qui enlèvera les
mousses détruites.
2° Le sulfate de fer n'est pas un engrais à
vigne. Il est probable que vous voulez l'em-
ployer pour combattre la chlorose. Dans ce ras,
au lieu de le répandre sur le sol au piel des
souches, il est plus recommandable de faire le
traitement Rassiguier (badigeonnage des plaies
de taille avec une solution de suHate de frr à
30 0/0). -(E. R.)
tS» 9035 [Espagne], — Si vos laitiers sont
assez riches en cendres de bois, qui apporteront
de l'acide phosphorique et de la potasse, il
semble que ce soit une bonne opération que de
les employer à amender vos prés. Faites un
es-ai sur une certaine surface. On ne peut vous
indiquer dans quelle proportion, car elle est sous
la dépendance de la composition de ces produits.
Quant à l'emploi des sels d'Alsace, il faudra
ne les appliquer qu'à petites doses répétées pour
chaque récolte. Dans vos terres acides, il serait
même bon de les chauler ou marner pour per-
mettre la transformation de la potasse de l'en-
grais en carbonate et sa fixation par le sol.
Recourir aux sels riches, contenaul le moins
possible de chlorure de sodium ou de magné-
sium. — (E. R )
— N" 6916 {Dordoijiie). — t° La loi de 1888 fait
une obligation au vendeur d'indijuerla compo-
sition de l'engrais. D'après cette composition,
vous p mvez vous rendre compte facilement' si
cet engrais est vendu à un prix exagéré.
La composition des engrais dont vous parlez
d'après quelques analyses qui en ont été faites
montre qu'ils sont efficaces, car ils renferment
les éléments fertilisants à un état assimilable.
2» Nous ne connaissons pas de dépositaires
d'engrais azotés dans votre région ; votre Syndicat
agricole n'est pas sans avoir des adresses de ce
genre. — (E. R.)
— M. G. D. [Moh]. — Vous avez un fermier qui,
ayant été mobilisé, peut vous demander, en
application du dernier déciet sur la proiogation
des baux, de rester encore un an dans votre
ferme. Vous désirez savoir ce que vont devenir le
fermier ()ui devait le remplacer et celui qui de-
vait remplacer ce dernier dans la ferme qui de-
vait ainsi devHiiir libre. Le fermier, doiii l'entrée
en jouissance se trouve relarilée par suite de la
proro;.atiiin du bail d'un ferminr iiiobi isé, a la
faculté de conlinu'-r à jouir jiendant ce laps de
temps, et dans les conditions fixées par son an-
cien bail, du donijine qu'il devait quitter.
Les mêmes règles sontapplicables aux fermiers
qui, par suite de l'exercice de celte faculté, se
trouvent, par voies de répercussion successives,
dans l'impossibilité de prendre possession des
domaines par eux loués. (Décret du 19 oc-
tobre 1914).
Ces fermiers n'ont pas droit à demander des
dommages-intérêts, s'ils sont ainsi obligés, en
fait, de rester un an dans leurs fermes respectives.
-(H. H.)
— Af. S. {Morbihan). — Nous ne connaissons
pas de moyens pour enlever à un cidre le goût
de moisi qu'il a peut-être acquis, dites-vous, au
contact de la paille avec laquelle on a confec-
tionné la motte. Vous pourriez essayer île le
laisser séjourner pendant quelques heures sur
du chai bon de bois pulvérisé; mais nous crai-
gnons que celui-ci enlève également l'arôme.
Vous pouvez également le battre avec de l'huile,
puis le décanter; bien entendu, n'essayez tout
cfla que sur de petites quantités. Si rien ne
réussit, dislillezle; mais nous ne vous répon-
dons encore pas que l'eau-de-vie soit excellente.
-(L. L.)
— M. P. (Ger.>). — Nous allons faire étudier la
question dans le Journal il Agnenlture pratique.
— (M. R.).
— N" 7022 [llaute-Vieuiie'. — 11 e.st impos-
sible de faire de bons fromages avec du lait
écrémé à la centrifuge, parce que ce lait est
émulsionné d'air qui nuit à l'évnlution des mi-
crobes et à la compacité de la pâte. La quantité
que l'on en peut ajouter impunément à du lait
entier dépasse difficilement 20 0/0. 11 convient,
dans tous les cas, de mettre la présure dans le
lait chaud à 30 à 34 degrés; si l'on pouvait em-
ployer le lait écrémé, il faudrait l'eniprésurer au
sortir de l'écrémeuse. — (L. L.)
— No 7312 (-Viétre.) — Une ferme a été don-
née à bail pour trois, six, neuf années. A inoins
de stipulations contraires, une des parties peut
résilier le bail à l'expiration des périodes de
trois et six ans, à charge de prévenir l'autre
pirtie dans les délais prévus par les usages lo-
caux. (La loi du 24 octobre 1919 établissant
l'obligation d'un congé dans les baux à ferme
sans durée limitée a fixé ce délai à six mois au
moins.) —(H. H.)
// ne faut jamais nous renvoyer à une lettre
précédente.
REVUE COMMERCIALE
207
LA SEMAINE METEOROLOGIQUE
Du 7 au 13 Mars 1920 (OBSE fiVArO//iE DU PARC SAL\7-.MAUR)
—
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Temp.s pluvieux.
Lundi 8 —
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85
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Ge ée bl., beau temps.
MarHi... y _
1031.(;
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— 2.3
N
1.7
0.5
Gelée bl., grêle et neige par
moments.
Mercredi . 10 —
1030.1
—2 8
6.9
2 2
—3.0
Calme
4.3
Gelée bl., brouill., temps cou-
vert.
Jeudi M —
102.5.5
0 .5
7 8
1 2
— 1 1
S
0.0
1 .2
Gelée bl. et neige le matin,
pluie le soir.
Vendredi. 12 -
1014.1
l.s
12.4
C 2
+ 0 .S
S 0
2 1
1.1
Roséi', pluie, beau temps le
soir.
Samedi . . 13 —
1011.2
0 2
8.3
4.4
+ 1 1
«ariable.
0.0
1.4
Gelée b'. le m., pluie le soir.
UojeDiiet et itlMi
1021.1
0.2
0.0
4.2
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16.9
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iDr- Ibsor
Normale 92im
(1) Voir à la page 518 du numéro du 24 juillet 1919 lexplication d-- celle nouvelle mesure.
REVLR COMMERCIALE
Situation agricole. — La saison a repris son allure
normale; la température qui était, en février, supé-
rieure à la normale, s'est abaissée. 11 est tombé des
giboulées et, même, çà et là, de la neige fine.
Le temps quoique souvent brumeux et un peu hu-
mide, n'a pas entravé les travaux des champs : se-
mailles de blé de printemps, d'avoine et d'orge, pr'-
paration des terres à eusemencer en racines et en
tubercules, etc.
Ces divers travaux se poursuivent avec activité et
dans les meilleures conditions.
La situation des récoltes en terre et en particulier
celle des blés, est aussi satisfaisante que possible.
Blés et Farines. — Les transactions, très limitées,
se font, pour les blés, aux conditions de la laxe. Les
moulins étant faiblement approvisionnés, les dispo-
nibilités en farines et en sons sont réduites.
Aux enviions dn Pdris, les farines restent cotées à
65 fr. le sac de 157 kilogr.
En Amérique, aux Etats-Unis, sur le marché de
New-York, le blé vaut, en tenant compte du change,
137 fr. 54 les 100 kilogr.
Sons — Les cours sont très fermes et la mar-
chandise rare, mais difficile à obtenir, le prix de
48 fr. le quintal (au lieu de 45 fr.) devant entrer en
application le 15 mars.
Céréales diverses. — 'Sur les avoines, dont les
offres sont des plus faibles, la fermeté des prix se
maintient. On paie, tant en grises qu'en noires, les
provenances du Centre 95 à 98 fr. et celles de l'Ouest
90 à 92 fr. les 100 kilogr. départ. Les cours des orges
dont les disponibilités se font rares, sont soutenus.
0;i cote par ([uintal départ : orges de la Mayenne et
de la Sarlhe, 96 à 98 fr.; du Centre, 94 à 97 fr.; de
l'Ouest, 88 à 92 fr. Les sarrasins de Bretagne sont
cotés 90 fr. et les sorghos du Midi 63 fr. le quintal
départ.
Les prix des céréales étrangères rendues dans nos
ports sont les suivants : avoines de la Plata, 99.30 à
103.25; d'Algérie et de Tunisie, 99 fr.; orges d'Algé-
rie et de Tunisie, 83 à 92 fr.
Fourrages. — Au marché de La Chapelle du
10 mar.s, les fourrages ont été très demandés et les
prix soutenus. Par 104 bottes de 5 kilogr. rendues à
Paris au domicile de l'acheteur, on a coté : luzerne,
290 à 310 fr.; regain, 270 à 300 fr.; foin, 260 à 290 fr.
Sur de nombreux marchés départementaux, les
foins valent de 40 à 50 fr. les 100 kilogr.
Pailles. — Cours en hausse sur la paille de blé,
stationnaires sut les autres sortes au marché de La
Chapelle, où l'on a coté comme suit, par 104 bottes
de 5 kilogr. rendues à Paris : paille de blé, 215 à
230 fr.; i^aille de seigle, tSO à 200 fr.; pail'c d'avoine.
190 à 210 fr.
Graines fourragères. — Les graines fourragères
sont cotées aux prix suivants, par quintal départ :
trèfle vi .let, 950 à 1 500 Ir.; luzerne de Provence, 750
à 1 100 fr.; 1 izerne de pa.ys, 675 à '720 fr.; trèfle blanc,
1 200 à 1 600 fr.: trèfle hybride, 1 200 à 1 800 fr.;
authyllide, 1 000 à 1 500 fr!; lupuline, 450 à 550 fr.;
lotier, 800 à 1 000 fr.; ray-grass, 135 à 180 fr.; vesces,
125 à 143 fr.
Bétail. — .\u marché de La Villette du lundi 8 mars,
l'offre en gros bétail a été modérée; comme, daulre
ptrt, les réserves aux abattoirs étaient faibles, la
demande a été active et les prix soutenus.
29S
REVUE COMMERCIALK
Ou a coté les bœufs de l'Allier, de la Mèvre et du
Cher 3.33 à 3.55; de la Haute-Vienne, de la Doj'dogne
et du Cantal 3.40 à 3.60; de Maine-et-Loire et de la
Loire-Inférieure, 3.2.5 à 3.45; de la Mayenne et de la
Sarthe, 3.30 à 3.55; de la Vendée, 3.15 à 3.4»; les
génisses, 3.30 à 3.65; les taureau.'s, 3 à 3.35 le demi-
kîlogratnme net.
En raison de la recrudescence des arrivages de
veau.t, les cours ont été faiblement tenus sur les
bonnes sortes et en baisse sur les qualités médiocres.
Par demi-kilogramme net, on a payé : les veaux
d'Eure-et-Loir, Seine-et-Marne, Seine-et-Oise, Loiret
et Yonne 5.95 à 6.15; de l'Aube, 5.75 à 5.85; de la
Sarthe, 5.15 à 6 fr. ; du Calvados et de la Ilaute-
■Vîenne, 4.50 à 4.10.
Sur les moutons, la modération des arrivages a
entraîné la fermeté des cours qui ont subi une hausse
de 15 à 20 centimes par demi-kilogramme net. On a
payé les agneaux 6.80 à 6.83; les moutons de la
Nièvre, de l'Allier et du Clier, 6.70 à 6.85; les métis,
6.45 à6,oO: les moutons du Sud-Est, 6 à 6.50; les
brebis, 6 fr. le demi-kilogramme net.
Prix très fermes sur les porcs que l'on a cotés
comme suit par demi-kilogramme vif : porcs gras,
3.35 à 3.60; coches, 2.95 à 3.20.
Marché du lundi 8 mars
Entrées directes
aux abattoirs.
Amenés, i^a ViU.
Réserves.
LaViU. Vaug.
Bœufs . . . .
Vaches.. . .
Taureaux ,
Veaux . . . .
Moutons . .
Porcs
têtes
2 H4
1 548
381
2 174
10 898
2 469
tètes
120
728
1 258
613
têtes
120
214
215
553
têtes
214
194
1 410
205
têtes
70
60
28
300
l"qual.
Bœifs 7.1.0
Vaches 7.20
Taureaux... 6.60
Veaux 12.10
Moutons.... 13.10
Porcs 10,30
Prix maxima du kilocramnie.
Au poids net. .'Vu poids vil".
' quai. 3" quai. Prix extrêmes.
6.96
7.00
6.30
11.30
12.70
6.70
6,70
6.10
9,00
11,70
2,50 à 4,32
30
50
,.50
32
4,38
4,02
7,38
6,38
10.14 10.00
B.18 7.21
Marché du jeudi 11 mars.
Entrées directes
aux abattoirs. Réserves.
Amenés. LaVill. Vaug. LaVilL Vaug.
Bœufs
Vaches —
Taureaux
Veaux
Moutons. .
Porcs
lêtes
1 370
747
199
1 837
5 698
1 917
têtes
231
928
tôles
207
229
284
528
97
183
680
128
44
160
156
008
812
Prix maxima du kiloLcranime.
Au poids vit'.
Au poids net,
1" quai, 2" quai, 3» quai. Prix extrêmes,
Bœuts 7.30 7,16 6.90 2.60 à 4.50
Vaches 7.40 7.20 6.90 2.60 4. ,36
Taureaux... 7.00 6.70 6.40 2.60 i.tS
Veaux 11.90 11.20 8.80 3,00 7,38
Moutons 13.10 12.70 11.70 4.41 6.47
Porcs 10.30 10.14 10.00 6.79 7.21
Voici le r<levé des marchés des lundi 8 et jeudi
H mars.
Dans les départements, on cote :
Uesaniion, par kilogr. poids vif : veaux, 5.90 à
6.10; porcs, 7 à 7.40; par kilogr. net, moutons, 9.50
à 10.50.
Ilordeauu-, [ar kilogr. poids vif : bœufs, 3 & 4.50 ;
par kilogr. poids net : moutons, 10 à. 10.80; veaux,
9 à 11 fr.
Cholel, par kilogr. poids vif: bœufs, 2.75 à 3.40;
vaches, 2.63 à 3.20 ; veaux, 5.25 à 3.53 : porcs, 6 à 9 fr.
Lisieu:c, par kilogr. poids vif : bœuf3j3.50; veaux,
6.50 : porcs, 7 fr,
t.ijon-i'uise, par kilogr, poids net : bœufs, 7,12 à
7,70; moutons, 11,50 à 12.50; vciux, par kilogr. poids
vif : 5.50 à 6.50.
Vins et eaux-de-vie. — Les transports continuent
;i .n'effectuer lentement et les prix des vins restent
fermes.
On paie à l'hectolitre nu, les vins rouges du Midi :
112 à 125 fr. à Béziers, 115 à 135 fr. à Montpellier,
112 à 130 fr. à Naibonne, 115 à 135 fr. à Nîmes,
112 à 140 fr. à Perpignan.
Les vins blancs valent de 135 à 160 fr. l'hectolitre.
En Champagne, dans la Marne, le peu qui reste à
vendre se paie de 800 à 1 400 fr. les 200 litre».
En Algérie, à Alger, les vins rouges sont cotés de
125 à 150 fr. l'hectolitre.
Dans le (îers, les eaux-de-vie à 52 degrés valent
1 000 fr. l'hectolitre.
On cote, dan* l'Hérault, les eaux-de-vie de via à
52 degrés 770 fr. et les eaux-de-vie de marc 610 fr.
Cidres et eauxde-vie de cidre. — Cours en
hausse; on trouve difficilement à acheter à 38 et
40 fr. l'hectolitre chez le vendeur.
Les eaux-de-vie de cidre titrant 64 degrés valent
de 9 à 10 fr. le litre.
Laines. — On paie au kilogramme les laines en
suint de mérinos 10 fr. ; les laines croisées 7 à 8 fr.
En Brie et en Beauce, où la to;ile est coiiuneucée,
on parle de 10 fr. le kilogr.
Dans la Dordogne, on vend de 6.56 à 7 fr. le kil.
Pommes de terre. — Cours en hausse. Axjx 100 ki-
logr. départ, on paie : Hullande, 63 à 70 fr.; Saucisse
rouge, 40 à 49 fr. ; Chardon, 20 à 32 fr. ; Institut de
Beauvais, 40 à 42 fr.; Géante bleue, 30 f r. ; Rondes
jaunes, 38 à 40 fr.
Fécules. — .\ Paris, 1» fécule disponible est cotée
de 210 à 425 fr. les 100 kilogr. Dans les V<).>geB, la
fécule i" vaut 200 fr. le quintal, gares départ.
Engrais. — Par suite de la majoration des frais
de transport en vigueur depuis le 23 février, on
cote, aux 100 kilogr. par 10 tonnes. <jnre< destina-
taires : cianamide granulée 1? à 21 00 d'siote
livrable sur mai, 125 fr.; cianamide en poudre dispo-
nible 19.5 à 20.5 0/0 d'azote, 195 fr.; la mrme dosant
17 à 18 0/0 d'azote, en disponible, 92 fr.Par quantité
de moins de 10 tonnes, on paie par quintal gai^s
départ : cianamidegranulée 120 fr.; cianle en pjudre
87 à 100 fr. suivant dosage.
Le nitrate de soude sur vagon départ vaut 124 fr.
le quintal.
Le superphosphate 14 0/0 est coté 27 fr.
Les scories de déphcsplioration titrant 19 0/0
d'acide phosphorique sont cotées 16.63 les 100 kilogr.
départ.
B. DUKAND.
Le Gérant : Chaules Dltheix.
Paris. — L. M,^RETHEUx, imprimeur, 1, rue Cassette.
CHRONIQUE AGRICOLE
209
CHRONIQUE AGRICOLE
L estensioQ lie la capacité civile des Syndicats professionnels. — Le relèvement da [irix du pain. Inter-
pellation à la Chambre des députés sur ce sujet. — ('"ormule présentée par M. Ouvré. — Tendances
contradictoires dans le Gouvernement. — Commission chargée de 6xer le prix de l'alcool de betterave.
— Nouvelles méthodes d'attribution de subventions aux Assurances mutuelles. — Les livraisons de
sulfate d'ammoniaque par l'Allemagne. — Election de M. Lindet à l'Académie des Sciences. — L'inspec-
tion géuérale de l'Agriculture aux colonies. — Nomination de M. Bois comme professeur au Muséum.
— Décret relatif aux réserves de pêche. — Fédération des Syn^iicats de Culture mécanique. — Circu-
laire sur la fourniture des carburants pour l'agriculture. — Organisation Je conférences pratiques
d'Apiculture à Chàteauroux. — Assemblée générale de 1 Association des anciens élèves de Crignon. —
Dates des examens d'admission aux Ecoles nalionales d'Agriculture. — Le Congrès de l'Agriculture
française en 1920. — Constitution de la Confédération générale des Associations agricoles des régions
dévastées. — Date du concours de la Société hippique française à Paris. — Les sorties de vins d'oc-
tobre à février. — La culture de la pomme de terre dans l'Aveyron.
Les Syndicats.
Depuis longtemps, on attendait l'issue des
discussions parlementaires celalivesà l'exten-
sion des droits des Syndicats professionnels.
Ces discussions ont pris fin; le projet sur
ce S'ijet est devenu la loi du 12 mars 1920,
dont on trouvera le texte plus loin (p. 213).
Cet'e nouvelle loi modifie la loi du 21 mars
1884 en l'élargissant, et en déterminant nel-
temeni les droits des Syndicats. Un certain
nombre de ces droits, notamment pour les
Syndicats agricoles et leurs Unions, avaient
fait l'objet de contestations, parfois passion-
nées. Toute obscurité est désormais dissipée,
le mouvement syndical en profitera large-
ment.
Le prix du pain.
Les décrets successifs sur le relèvement du
prix du pain sont en application depuis le
13 mars. Celte application a été précédée,
dans la séance du 12 mars de la Chambre
des Député.?, par la discussion de plusieurs
interpellations sur ce sujet. Un certain
nombre de députés ont demandé que la si-
tuation antéi'ieure fût maintenue, en laissant
à l'Etat la charge écrasante qu'une politique
de préjugés ui a imposée jusqu'ici. M. Thou-
myre, sous-secrétaire d'Etat du Ravitaille-
ment, n'a pas eu de peine à rappeler que,
depuis trois ans, cette politique a imposé
aux budgets jne perte supérieure à i milliards
et demi et que, .si elle était maintenue, elle
entraînerait, pour cette année, une nouvelle
perte d'environ 4 milliards. D'ailleurs, le
nouveau système, s'il allège les charges de
l'Etal, est loin de les supprimer complète-
ment; il ne constitue qu'une première étape
vers la réalité normale. La Chambre a com-
pris son devoir; elle a approuvé ces déclara-
tions à une énorme majorité et elle a voté un
ordre du jour de confiance par 301 voix
contre 63.
Au cours de celle discussion, M. Albert
iS-25 Mars 1920.
N»* 12 et 13.
Ouvré a e.xposé sobrement, mais clairement,
les principaux points d'un programme qui se
résume dans les termes suivants :
1° Suppression de la taxe sur le blé et ses
issues, par conséquent liberté d'échange à l'in-
térieur du pays;
2" .Monopole d'importation des blés étrangers
et rétrocession régulatrice de ceux-ci par l'Etat;
3° Garantie au producteur d'un prix de vente
lui assurant la possibilité, dans les circonstances
de cherté de vie actuelles, de produire son blé
à des conditions eu rapport avec le prix de re-
vient;
4° Obligation pour le producteur de déclarer
ses récoltes en céréales panifiables ;
■'1° Taxation du pain.
La réalisation du premier point de ce pro-
gramme est attendue avec impatience par
les cultivateurs. On répète à satiété que la
liberté sera rendue au commerce du blé à
partir de la récolte prochaine; mais aucun
décret n'a jusqu'ici sanctionné ces affirma-
tions. Or, comme nous l'avons déjà rappelé
à diverses reprises, la culture du blé ne s'im-
provise pas; si l'on veut vraiment qu'un
nouvel effort puisse être fait pour développer
celte culture, il importe que les agriculteurs
soient fixés d'avance sur le sort qui les
attend.
Dans une circulaire qu'on trouvera plus
loin (p. 215), M.Ricard, ministre de l'Agri-
culture, rappelle une l'ois de plus que la sup-
pression de la taxe du blé est décidée pour
1920, Mais on devient perplexe quand on
sait que le sous-secrétaire d'Etat du Ravitail-
lement a déclaré, ces jours derniers, à des
délégués du commerce des grains et farines
que, seule, la récolte en terre indiquera au
Gouvernement la tactique future à adopter.
C'est la meilleure preuve des tendances con-
tradictoires que nous avons déjà signalées.
L'alcool de betterave.
Par un arrêté en date du 16 mars, le mi-
Tome l. — 12 et 13.
210
nistre des Finances ;i insLiUié, sous la prési-
dence de M. Alfred Massé, sénateur, ancien
ministre, une Commission chargée de donner
son avis pour la lixalion du prix d'achat, par
l'Etat, de l'alcool provenant de la distillation
de la betterave à récolter pendant la pro-
chaine campagne.
On doit espérer que celle Commission, dont
la première réunion s'est tenue le 22 mars,
remplira rapidement sa mission, car il est
nécessaire que les agriculteurs soient fixés
sans délai sur le prix qu'ils peuvent espérer
de leurs betteraves.
Les subventions aux assurances agricoles.
On sait que les Sociétés d'assurances mu-
tuelles agricoles constituées sous le régime
de la loi du 't juillet 1900 et ne poursuivant
d'autre but que l'assurance mutuelle propre-
ment dite peuvent recevoir des subventions
de l'Etat lorsqu'elles fonctionnent régulière-
ment. Ces subventions sont accordées actuel-
lement par le ministre dans la limite des
crédits disponibles.
Dans un rapport au Président de la Répu-
blique, M. Ricard, ministre de l'Agiiculture,
a exprimé l'opinion qu'il y aurait intérêt,
pour l'allocation des subventions aux Sociétés
d'Assurances et de Réassurances mutuelles
agricoles, à suivre une méthode analogue à
celle qui fonctionne pour le Crédit agricole
et à avoir l'avis d'une Commission perma-
nente composée d'une façon semblable à
celle de la Commission de répartition des
avances du Crédit agricole.
Conformément à cette proposition, un dé-
cret en date du 16 mars a constitué la Com-
mission proposée.
Les engrais livrés par l'Allemagne.
Le ministère de l'Agriculture a publié un
avis relatif à la livraison du sulfate d'ammo-
niaque imposée à l'Allemagne par le traité de
paix, à raison de 2 500 tonnes environ par
mois pendant trois ans.
Le premier tonnage, à livrer en avril, sera
mis en vente, en vrac, au prix de 15o fr. les
100 kilogr. sur vagon frontière française et
payable au comptant, sous escompte de
0 fr. 75 0/0. En raison des difficultés de
transport, l'époque de livraison n'est pas ga-
rantie, et les expéditions ne sont acceptées
que par vagons complets de 15 tonnes, cha-
que vagon ayant un seul destinataire et une
seule gare de destination.
Les demandes devront parvenir avant le
30 mars courant au Comptoir Français du
sulfate d'ammoniaque, 57, Chaussée d'Antin,
Paris (9'), chargé par le ministère de l'Agri-
CHROiNIQUE AiiRICOLE
général de l'Agriculture pour l'Afrique
Jle.
culture, de la réception en Allemagne, du
transport et de la livraison en France.
A l'Académie des Sciences.
L'Académie des Sciences a procédé, dans
sa séance du 15 mars, à l'élection d'un
membre titulaire pour occuper, dans la Sec-
tion d'Economie rurale, le siège vacant par
la mort de M. P.-J. Th. Schlœsing. M. Léon
Lindet, membre de l'Académie d'Agriculture,
professeur à l'Institut agronomique, a été;
élu. Notre éminent confrère trouve, dans
cette élection, une nouvelle consécration des
travaux importants qu'on lui doit, notam-
ment sur les industries agricoles et sur la
laiterie.
Agriculture coloniale.
Un décret, en date du 6 mars, a modifié
les conditions d'organisation des services de
l'Agriculture dans les colonies, parla création
d'une inspection générale de l'Agriculture. \
la suite de ce décret, M. Yves-Marie Henry,
directeur d'Agricultui'e, a été nommé inspec-
teur
occidentale française.
Au Muséum d'Histoire naturel!
Par un décret en date du 4 mars, Ji. Désiré
Bois a été nommé professeur de la chaire de
Culture au Muséum d'Histoire naturelle de
Paris, en remplacement de M. Coslantin,
transféré à une autre chaire.
Depuis longtemps assistant à la chaire de
Culture, M. Bois s'est fait estimer par des tra-
vaux appréciés, notamment sur Ttorticullure
et la production maraîchère. Il est rédacteur
en chef de la Revue Horlicole, qufest, comme
on sait, l'organe le plus estimé de l'horticul-
ture française.
Les réserves de pécle.
Un décret en date du 25 février a désigné
les parties des fleuves, des rivières et des
cours d'eau du domaine publie qui sont ré-
servées pour la reproduction du poisson pen-
dant une période de cinq ans ù partir du
i''' janvier dernier. Durant cette période, la
pêche y est absolument interdite pendant
toute l'année.
La liste détaillée de ces réserves a été insé-
rée au Journal Officiel du 6 mars.
Culture mécanique.
Une .assemblée générale de la Fédération
nationale des Syndicats et Coopératives de
culture mécanique a eu lieu ii Paris, le ven-
dredi 12 mars, sous la présidence de ^i. Mon-
mirel, président delà Fédération.
CllKONIQUE AGRICOLE
2U
Apr<";s une discussion approfondie, el sur
le rapport, de M. Ambroise Rendu, dé|iulé,
secréiaire général de la Fédération, des vyux
onL été émis relativement à l'abrogation de
l'arrêté du ^6 décembre 19111 sur les subven-
tions aux Syndicats de culture mécanique,
aux fournitures de carburants, etc.
— Pour parer aux difficultés rencontrées
par les Syndicats de culture mécanique pour
recevoir l'essence et le pétrole qui leur sont
nécessaires, M. Antoine Borrel, sous-secré-
taire d'Etat des mines, a adressé aux préfets
a circulaire suivante, à la date du 12 mars :
A la demande de M. le ministre de l'Agricul-
tire, le Coraitt' général du Pétrole a décidé que
straienl satisfaites par priorité les demandes de
caburants destinés à l'Agriculture el à la Mo-
tocilture.
K\ vue d'asiurer l'exécution de celte décision,
j'ai honneur de vous prier d'adre.-ser à la Direc-
tion tes Essences et Pétroles, 88, rue de Grenelle,
Paris des étals faisant ressortir les besoins
mensels pour votre département. Ces états
seron fournis sous la forme d'une liste nomina-
tive as bénéticiairts avec indication de leur
domicie et des quantités demandées pour
chacun d'eux. Une liste distincte sera établie
pour chque nature de carburants.
Ces étils seront dressés par les directeurs des
Servicesagricoles qui devront contrôler la réa-
lité des fesoins.
Les deiandes seront ensuite transmises parle
Service de Essences aux commerçants du pétrole,
qui se soil engagés h les satisfaire, par priorité,
sur toutesautres livraisons.
Ces étal de prévisions devront être envoyés,
avant le 1 de chaque mois, pour les besoins du
mois suival.
Etant dnné l'urgence de procéder actuelle-
ment aux esemencemeuts de printemps, le pre-
mier de ce étals devra parvenir, pour le mois
d'avril, avat le 20 mars, terme de rigueur.
Les quanlés demandées seront réparties par
la Chambre^ijndicale de l'Industrie du Pétrole.
Les intérejés seront prévenus, fiar vos soins,
de l'ai rivée lu carburant qui leur sera délivré,
sur leurdemnde visée par le Direcleurdes Ser-
vices Agricols.
Vous voucez bien prendre des mesures ri-
•joureuses de ;onlràle pour que ces carburants
soient réserve aux seuls besoins de l'Agriculture.
Nous appcnons, d'autre part, qu'en atten-
dant l'appliution de ces mesures, le ministre
de l'Agricultre a obtenu du Comité d'exploi-
tation provi.oire des grands réseaux qu'un
contingent hbdomadaire de ."iO vogons soit
régulièremenaltribué au ministère de l'Agri-
culture à titi de secours pour permettre de
donner satislction aux demandes de trans-
port de carbuants destinés à la motoculture,
qui n'auraier, pas été .satisfaites par les
moyens ordinaires du ravitaillement en es-
sence.
— Une semaine de motoculture est orga-
nisée par l'Office agricole départemental de
la Côte-d'Ûr et la Fédération des Associations
agricoles et viticoles du département.
I^es essais auront lieu : 1' à Dijon, du
27 au 30 mars; 2° simultanément à Auxonne,
Beau ne, Saint-Seine-l'Abbaye, les 2, 3,
ï avril.
Pour l'apiculture.
Nous avons reçu le document suivant :
La Compagnie d'Orléans organise à Chateau-
roux pour juin prochain, d'accord avec le Syndi-
cat apicole du Berry et la Direction des Services
agricoles de l'Indre, trois journées d'enseigne-
ment pratique apicole en faveur des producteurs
de son réseau désireux d'étudier les méthodes
modernes de l'Apiculture.
Des conférences suivies de démonstrations
pratiques au rucher seront faites par des profes-
sionnels.
Des facilités de circulation seront accordées
par le chemin de fer de Paris à Orléans aux pro-
ducteurs de son réseau qui désirent assister à
celte utile manifestation, sur demande justifica-
tive adressée avant le 25 mai à M. l'Ingénieur
des Services commerciaux de la Compagnie P.O.
(Propagande agricole),!, place Valhubert, Paris.
On doit accueillir avec faveur les efforts
tendant au développement de l'Apiculture.
Ecoles nationales d Agriculture.
L'Association amicale des anciens élèves
de Grignon a tenu son assemblée générale
annuelle le 13 mars sous la présidence de
M. Eugène Rouart. La discussion a porté
surtout sur la constitution de la Société ci-
vile formée par l'Association pour exploiter
la ferme extérieure de Grignon appelée à
être un Centre national d'expérimentation
agricole sous les auspices de l'Office régional
du Nord. M. Emile Petit a été nommé admi-
nistrateur délégué; on ne pouvait pas faire
un meilleur choix.
A la suite de cette réunion, un banquet a
réuni plus de 130 Grignonnais venus pour
féliciter leurs anciens camarades élus récem-
ment au Parlement : M. Donon, sénattur, et
MM. Sempé, Capus etMessier, députés. Après
une excellen te allocution de M. Eugène Rouart
et les remerciements des parlementaires, le
nouveau directeur de Grignon, M. Jouvet,
s'est loué chaleureusement de la discipline
et de l'ardeur au travail qui régnent à
l'Ecole.
— Les épreuves écrites du concours d'ad-
mission aux Ecoles nationales d'Agriculture
en 1920 auront lieu les 14, l."!; et 16 juin, soit
2i2 CHRONIQUE AGRICOLE
ô. Paris, soit dans les préfeclures d'Alger,
Avignon, Bordeaux, Cliauinonl, Limoges,
Lyon, Nancy, Nevers, Rennes, Strasbourg,
Toulouse et Tours, au choix des candidats.
Les inscriptions seront reçues du i'J avril au
8 mai ; les demandes devront être adressées
au ministre de l'Agriculture, 78, rue de Va-
renne, Paris, 7' (Direction de l'Agriculture,
l" bureau). Le registre d'inscription sera
clos le 8 mai 1920, dernier délai.
Les intéressés sollicitant une bourse de
l'Etat devront adresser leur demande au pré-
fet de leur département aussitôt la réception
de l'avis les inlormant qu'ils sont reçus à ce
concours.
Il n'y aura pas de session spéciale pour les
candidats militaires.
Congrès de l'Agriculture en 1920.
Le bureau de la Confédération nationale
des Associations agricoles a décidé que le
Congrès de l'Agriculture française se tiendra
à Tours, à la fin du mois de mai. La date en
sera fixée ultérieurement.
Dans les régions sinistrées.
Nous avons déjà signalé un certain nombre
de maa ifestations des agriculteurs des ré-
gions sinistrées en vue de réunir toutes les
associa tions et syndicats dans la Confédéra-
tion générale des Associations agricoles des
régions dévastées.
Concours hippique de Paris.
La Société hippique française vient d'arn'-
ter le programme du Concours central de
chevaux de service qui se tiendra à Paris du
27 mars au 12 avril. C'est la reprise des
grandes solennités hippiques qui ont acquis
une si grande renommée. 11 y sera distribué
348 prix pour une somme totale de 225 728 fr.
11 y sera adjoint un concours de chevaux
de trait léger et de gros trait attelés, sans
distinction d'âge, d'origine ni de taille. Ce
concours comporte 'i5 prix pour 3 390 fr.
Commerce des vins. /
La Direction générale des contributions
indirectes a publié les documents relatifs aV
mouvement des vins depuis l'ouverture de (i
campagne jusqu'à la fin du mois de févritf.
En France, les sorties des caves des réç/1-
lants se sont élevées à 3 936 ()09 hectoli^'es
en février, et à 17 677 303 depuis le 1" oc-
tobre. Pendant cette période, les qualités
soumises au droit de circulation ont é\t de
16 304 526 hectolitres.
En Algérie, les sorties on t été de 57 1 i2*hec-
tolitres en février et 4 595 92'» penda/t les
cinq mois. /
Au 29 février, le stock commercial (jiez les
marchands en gros s'élevait à 9 366 4*8 hec-
tolitres en France et à 903 231 en Âlarie.
Une importante réunion de 200 délégués
des principaux Syndicats agricoles du dépar-
tement de l'Aisne s'est tenue à Laon le 23 fé-
vrier. Après avoir entendu les explications
de M. Baillot, vice-président de l'Union des
Syndicats de l'Aisne, et de M. Edouard de
Warren, commissaire général de la Confédé-
ration, tous les délégués présents ont donné
leur adhésion au programme exposé. Ils ont
émis le vœu que tous les Syndicats de l'Aisne
se rattachent au groupement départemental
et que celui-ci règle délinitivement leur adhé-
sion à la Confédération.
Le mouvement s'est poursuivi sans arrêt;
le but paraît désormais atteint. Une réunion
extraordinaire de la Confédération générale
se tiendra le 30 mars à Paris, au siège de la
Société des Agriculteurs de France ; cotte
réunion aura pour objet d'établir l'organisa-
tion définitive, de voter des statuts définitifs,
de procéder à l'élection du Bureau confédéral
et de fixer les cotisations pour l'année en
cours.
C'est, en efTet, seulement par une union
complète que les agriculteurs de ces malheu-
reuses régions pourront faire aboutir leurs
légitimes revendications.
Culture de la Pomme de tere.
On se plaint, dans le département de
l'Aveyron, de la dégénérescence déplus en
plus accusée de la pomme de terre l$litut de
Beauvais, variété presque exclusivefient cul-
tivée dans ce département. Pourie motif,
l'Office agricole départemental à lécidé de
consacrer, cette année, un crédit ii"i)ortant à
la vulgarisation des variétés de pmmes de
terre les plus susceptibles de rési^r à la dé-
générescence. Dans ce but, une isle d'une
vingtaine de variétés actuellemei cultivées
en France, dont la substituliona paru la
plus indiquée, a été établie et l'Xfice a re-
cherché les maisons les plus susÉptibles de
procurer, par colis postaux de lOfilogr., des
spécimens de chacune des varias recher-
chées ou de certaines d'entre elle.
Les agriculteurs désirant faird'essai des
variétés proposées, ou de qulques-unes
d'entre elles, en bénéficiant desencourage-
ments de l'Office, ont dû se faje inscrire à
la Direction des Services agricolS de l'Avey-
ron. Il leur sera, après achat alloué une
ristourne de 50 0/0 sur le prix |u'ils auront
payé.
HENRvfJAGNIER.
PAIi'JlE OFFICiriLLE
213
PARTIE OFFICIELLE
Loi du 12 mars 1920 sur l'extension
lie la capacité civile des Syndicats professionnels.
Art. i". — Les articles 4, 5, 6 et 7 de la loi du
21 mars 1884, relative à la création de Syndicats
professionnels sont modifiés conformément aux
dispositions ci-après :
" Art. 4 (paragraphes additionnels). — Les
femmes mariées exerçant une profession ou un
métier peuvent, sans l'autorisation de leur mari,
adhérer aux Syndicats professionnels et parti-
ciper à leur administration et à leur direction.
« Les mineurs âgés de plus de seize ans peu-
'ent adhérer aux Syndicats, sauf opposition de
mrs père, mère ou tuteur. Ils ne peuvent par-
'iper à l'administration ou à la direction.
« Pourront lOntinuer à faire partie d'un Syn-
ilat professionnel les personnes qui auront
qitté l'exercice de leur fonction ou de leur
pi''ession, si elles l'ont exercée au moins un an.
Art. 5. — Les Syndicats professionnels
jotsent de la personnalité civile. Ils ont le droit
d'e»r en justice et d'acquérir sans autorisation,
à t-e gratuit ou à titre onéreux, des biens,
meiles on immeubles.
« s peuvent, devant toutes les juridictions,
exerr tous les droits réservés à la partie civile
relatement aux faits portant un préjudice di-
rect i indirect à l'intérêt collectif de la pro-
fessicqu'ils représentent.
« Lpeuvent, en se conformant aux autres
disposons des lois en vigueur, constituer entre
leurs înibres des Caisses spéciales de secours
mutue et de retraites.
" Ilsieuvent, en outre, affecter une partie de
leurs rçources à, la création d'habitations à bon
marchtt ù l'acquisition de terrains pour jar-
dins ouiers, éducation physique et hygiène.
« Ils îuvent librement créer et administrer
des Offis de renseignements pour les offres et
les demdes de travail.
« Ils uvent créer, administrer ou subven-
tionner t; œuvres professionnelles, telles que :
instituti(5 professionnelles de prévoyance, la-
boratoirtchamps d'expériences, œuvres d'édu-
cation scitifique. agricole ou sociale, cours et
publicati<5 intéressant la profession.
'< Ils peent subventionner des Sociétés coo-
pératives production ou de consommation.
« Ils peent, s'ils y sont autorisés par leurs
statuts, et condiiion de ne pas distribuer de
bénéfices, lème sous forme de ristournes à
leurs menés :
" 1» Achr pour les louer, prêter ou répartir
entre leur.^embres tous les objets nécessaires
à l'exercicde leur profession, matières pre-
mières, OU;, instruments, machines, engrais,
semences, nis, animaux et matières alimen-
taires pour bétail;
« 2° Pré leur entremise gratuite pour la
vente des pJuils provenant exclusivement du
travail personnel ou des exploitations des syndi-
qués ; faciliter cette vente par expositions, an-
nonces, publicaiions, groupement de commandes
et d'expéditions, sans pouvoir l'opérer sous leur
nom et sous leur responsabilité.
« Ils peuvent passer des contrats ou conven-
tions avec tous autres Syndicats, Sociétés ou
entreprises. Tout contrat ou convention, visant
les conditions collectives du travail, est passé
dans les conditions déterminées par lu loi du
23 mars 1919.
« Les Syndicats peuvent déposer, en remplis-
sant les forraalit(''S prévues par l'article 2 de la
loi du 23 juin I8'J7, modifiée par la loi du 3 mai
1890, leurs marques ou labels. Ils peuvent, dès
lors, en revendiquer la propriété exclusive dans
les conditions de ladite loi.
" Ces marques ou labels peuvent être apposés
surtout produit ou objet de commerce pour en
certifier l'origine et les conditions de fabrica-
tion. Ils peuvent être utilisés par tous individus
ou entreprises mettant en vente ces produits.
« Les peines prévues par les articles 7 à M de
la loi du 23 juin 1857 contre les auteurs de con-
trefaçons, apposition, imitation ou usage frau-
duleu.\ des marques de commerce, seront appli-
cables, en matière de contrefaçons, apposition,
imitations ou usages frauduleux des; marques
syndicales ou labels. L'article 463 du Code pénu!
pourra toujours être appliqué.
<• Les Syndicats peuvent être consultés sur
tous les dilférends et toutes les questions se rat-
tachant ;'i leur spécialité.
i< Dans les affaires contentieuses, les avis du
Syndicat seront tenus à la disposition des par-
ties qui pourront en prendre communication et
copie.
« 11 n'est dérogé en aucune façon aux disposi-
tions des lois spéciales qui auraient accordé aux
Syndicats des droits non visés dans la présente
loi.
« Les immeubles et objets mobiliers néces-
saires à leurs réunions, à leurs bibliothèques et
à leurs cours d'instruction professionnelle se-
ront insaisissables.
« Il en sera de même des fonds de leurs Caisses
spéciales de secours mutuels et de retraites dans
les limites déterminées par l'article 12 de la loi
du l^'avril 1898 sur les Sociétés de secours mu-
tuels.
« .4.r(. 6. — Les Syndicats professionnels régu-
lièrement constitués d'après les prescriptions -de
la présente loi, peuvent librement se concerter
pour l'étude et la défense de leurs intérêts éco-
nomiques, industriels, commerciaux et agri-
coles.
" Les dispositions des articles 3 et 4 sont
applicables aux Unions de Syndicats qui doi-
vent, d'autre part, faire connaître, dans les con-
ditions prévues audit article 4, le nom et le
siège social des Syndicats qui les composent.
214
PÂUTIE OFFICIELLE
i< Ces Unions jouissent, en outre, de tous les
droits conférés par l'article 3 aux Syndicats pro-
fessionnels.
« Leurs statuts doivent déterminer les règles
selon lesquelles les Syndicats adhérents à
l'Union sont représentés dans le conseil d'admi-
nistration et dans les assemblées générales.
,c A.rt. 7. — Tout membre d'un Syndicat pro-
fessionnel peut se retirer à tout instant de l'as-
sociation, nonobstant toute clause contraire,
sans préjudice du droit, pour le Syndical, de ré-
clamer la cotisation all'érente aux si.x mois qui
suivent le retrait d'adhésion.
te Toute personne qui se retire d'un Syndicat
conserve le droit d'être membre des Sociétés de
secours mutuels et de retraite pour la vieillesse
à l'actif desquelles elle a contribué par des coti-
sations ou versements de fonds.
« En cas de dissolution volontairp, statutaire
ou prononcée par justice, les biens de l'associa-
tion sont dévolus conformément aux statuts, ou,
à défaut de dispositions statutaires, suivant les
règles déterminées par l'assemblée générale. En
aucun cas, ils ne peuvent être répartis entre les
membres adhérents. »
Art. 2. — L'article 8 de la loi du 21 mars 1884
est abrogé.
Art. 3. — L'article 9 de la loi du -21 mars I8S4
devient l'article 8.
yl,.(. 4. _ Il est ajouté à la loi du 21 mars 1884
un article 9 nouveau, ainsi conçu :
« Art. 9. — La présente loi est applicable aux
professions libérales.'
« Une loi spéciale lixera le statut des fonc-
tionnaires. •
Art. 5. — L'article 10 de la loi du 21 mars 1884
est rédigé ainsi qu'il suit :
i< Art. 10. — La présente loi est applicable à
l'Algérie et aux colonies.
« Toutefois, les travailleurs étrangers et en-
gagés sous le nom d'immigrants ne pourront
faire partie des Syndicats. »
Décret du 25 février 1920 constituant
un Conseil supérieur des Eaux et du Génie rural.
Rapport au Président de la République.
Paris, le 25 février 1920.
Les services de l'Hydraulique et du Génie
rural, rattachés à la Direction générale des Eaux
et Forêts, ont, dans leurs attributions, un en-
semble de questions dont la solution présente,
en raison de leur caractère, une importance par-
ticulière pour la prospérité générale du pays, car
elles intéressent à la fois l'accroissement de la
luoduction agricole et l'amélioration des condi-
tions d'existence des agriculteurs. Ces questions,
qui concernent notamment la régularisation du
régime des cours d'eau, l'aménagement agricole
des rivières concurremment avec la mise en va-
leur des chutes, la création de réseaux ruraux
de distriliulion d'énergie, la réalisation des tra-
vaux indispensables à l'bygiène des campagnes,
le perfectionnement de la voirie et de la cons-
truction rurales, les remembrements de pro-
priétés, exigent l'étude de mesures techniques,
administratives et même législatives, particuliè-
rement délicates, qui nécessitent la consultation
de conseils tout spécialement qualifiés.
La Commission de l'Hydraulique et des Amé-
liorations agricoles, qui constituait jusqu'à ce
jour l'organe consultatif auquel étaient soumises
les affaires tessortissant aux services de l'Hy- ,
draulique et du Génie rural, et dont le cadre;
avait été réglé en vue d'un programme sensible-
ment plus restreint que celui dont je viens d'in-
diquer les grandes lignes, ne me paraît plu;
répondre aux nouveaux objectifs qui vont solli
citer l'activité des services qu'elle a pour mi;
sion d'éclairer, et j'estime que son organisalic
appelle des modifications importantes tant J
point de vue de sa composition que de son fo>
tionnement. Il convient donc de substitue à
cette ancienne Commission, dont les memb«s,
nommés pour trois ans, sont d'ailleurs touîir-
rivés au terme de leur mandat, un nouvel (ga-
nisme dont j'ai l'honneur de vous propos" la
constitution sous le titre de : « Conseil sup^euf
des Eaux et du Génie rural. »
Ce Conseil serait divisé en trois scions,
répondant aux trois ordres de questions c'it il
pourra être saisi, savoir : eaux, génie ural,
législation rt contentieux.
Quant à son fonctionnement, les rsures
prévues procèdent de l'idée que, s'il y avan-
tage à faire discuter les questions d'ofe gé-
néral dans une Commission largement coposée,
il convient au contraire, pour les affais d'es-
pèce qui demandent un examen à la foappro-
fondi et rapide, de le confier i uroriçane
numéiiquement très réduit. C'est en ajlication
de ce principe que chacune des troifections
qui conslituen.t le Conseil comporte i Comité
permanent dans lequel les affaires soiétudiées
sur pièces par les quelques membreiuxquels
ce Comité est limité.
Si les dispositions qui précèdenteçoivent
votre approbation, je vous serai recJiaissant,
monsieur le Piésident, de bien vour revêtir
de votre signature le décret que j'd'honueur
de vous soumettre ci-joint.
Veuillez agréer, etc.
Le ministre de liiriculture,
J.-H. Ri*D.
Dicrct conforme. (Extrait
Art. 1". — Il est institué au histère de
l'Agi icullure un Conseil supérieures Eaux et
du Génie rural.
Art. 2. — Ce Conseil est cliargé ttionner son
avis sur toutes les affaires ressortisst à laDirec-
tion générale des Eaux et Forêts partie) qui
lui sont renvoyées par le ministrnotamment
sur les questions techniques, ;oiiomiques,
financière? et juridiques intéressé l'aménage-
L INTENSIFICATION DE LA PRODLCTIuX DU BLÉ
213
ment des eaux, la police des cours d'eau non
navigables, les améliorations foncières, les rons-
tructions rurales et les emplois agricoles de
l'énergie électriijue.
Art. 3. — Le Conseil supérieur est divisé en
Irois sections : section des eaux, section du
génie r'aral, section de législation et du conten-
tieux. Clia^nine de ces 'sections comporte un Co-
mité permanent.
Art. 4. — Les affaires sont, suivant leur na-
ture, examinées par le Conseil supérieur réuni
en assemblée pléuiôre, par une section ou par
deux seclions réunies ou par un des Comités per-
manents.
11 peut être adjoint aux Comités permanents,
pour l'examen d'affaires déterminées, d'autres
membres du Conseil supérieur qualiBés par la
spécialité de leur compétence.
Art. b. — Le Conseil supérieur des Eaux et du
Génie rural comprend des membres de droit et
des mi^mbres nommés par arrêté ministériel
Le mandat des membres du Conseil supérieur
nommés pai- le ministre est flxé à trois ans; il
•est renouvelable.
Art 6. — Les membres de droit ont entrée
avec voix délibérative dans toutes les sections;
l'arrêté nommaiit les autres membres désigne U
section dont ils font partie.
Les Comités permanents sont composés de
quatre membres au plus, choisis par le ministre
parmi les membres de la section correspondante,
ainsi que des membres de droit du Conseil su-
périeur appartenant à la Direction générale d^'S
Eaux et Forêts (2'' partie).
Arrêté du 1=' mars 1920 relatif aux primes
allouées pour la destruction des sangliers.
Art. l'.— A partir du I"' avril 1920 inclus
les primes prévues par l'arrêté du 11 septembre
1917, pour la destruction des sangliers pesant
plus de 30 kilogr., sont supprimées sur tout le
lerriloire et les primes prévues par le même ar-
rêté pour les marcassins de 3 à 30 kilogr. inclus,
ainsi que pour les petits marca'isins de moins de
3 kdogr., sont supprimées dans les départements
suivants :
Mord, Oise, Aisne, Seine, Seine-et-Oise, Eure-
et-Loir, Charente-Inférieure, Gironde, Landes,
Gers, Lot-et-Garonne, Tarn-et-Garonne, Loire,
lihône, Ain, Isère, Savoie, Haute-Savoie, Hautes-
Alpes, Alpes-Marilimes, Corse et territoire de
Helfort.
Art. 2. — L'obligation de présenter au maiie
l'animal entier, plein ou vide, prévue à l'article 3
de l'arrêté du 11 septembre 1917, poui les petits
marcassins de moins de 3 kilogr , est étendue
aux marcassins de 3 à 30 kilogr., et le maire
devra toujours certifier, par une mention spé-
ciale insérée au procès-verbal de constatation
prévu à l'article 4 de l'arrêté, le poids de l'ani-
mal dans l'état oîi il lui aura été présenté. Ce
procès-verbal devra être établi le jour même ou,
en cas d'empêchement, au plus tard le snrlenle-
main du jour de la déclaration et transmis au
préfet dans les vingt-quatre heures suivantes.
Alt. 3. — Les dispositions de l'arrêté ministé-
riel du 11 septembre 1917 sont maintenues, sauf
celles contraires ai présent arrêté qui sont
abroûées.
L'INTENSIFICATION DE LA PRODUCTION DU BLÉ
Circulaire du ministre de 1 Agriculture aux di-
recteurs départementaux des Services agri-
coles.
Paris, le 2 mars 1920.
J'appelle toute votre attention sur l'importance
plus grande que jamais de la culture du blé et
sur la nécessité de prendre toutes dispositions
propres à en augmenter la production dans
votre dénartement.
Situation de ta production du blé.
Produire du blé, ce n'est pas seulement con-
tribuer au ravitaillement et à la vie normale du
pays, c'est encore maintenir une harmonie né-
cessaire dans la répartition des travaux, dans la
succession des cultures et l'enchaînement des
spéculations animales et végétales.
Les besoins annuels de la France sont d'envi-
ron 90 millions de quintaux de b'é. La récolte
de 1919 n'a pas dépassé 50 millions de quintaux
et Id récolte de 1920 sera, elle aussi, inférieure à
notre consommation.
Tout donne à prévoir, dans les circonstances
actuelles, qu'avec la suppression de la taxe au-
jourd'hui décidée pour li récolte de 1920, le blé
aura tendance à reprendre sa place légitime, la
première, dans le commerce des grains. Aus=i
les cultivateurs ont-ils intérêt à intensifier leurs
cultures de blé; ils réaliseront des bénéfices cer-
tains, en même temps qu'ils contribueront puis-
samment à 1 amélioration de notre change.
Causes de la dimimUion de la ■production du blé.
Les causes du fléchissement considérable de
notre production depuis 1914 sont complexes.
Elles se traduisent par une diminution des sur-
faces emblavées et par une réduction des rende-
ments à l'hectare.
Il y a donc lieu pour vous, dès maintenant,
de redoubler d'efforts pour répandre parmi les
producteurs isolés et, mieux encore, dans les
groupements corporatifs de toute nature, les
conseils propres à remédier autant que possible
à ces causes.
La présente note a pour but de vous guider
dans ce travail. Par la suite, il sera indispen-
sable de coordonner l'ensemble des initiatives
qui vont se faire dans les départe.nents. A cet
effet, des instructions spé iales vous seront don-
nées prochainement.
Travail du sol. — Par suite de la raréfaction
de la main-d'œuvre, les terres ont reçu moins de
216
LINTËNSIFICATION DE LA PKUDUCTION Dl lil,i:
labours, moins de tarons de neltoyage et d'ameu- '
b'issemenl. Dans une large mesure, il es.1 pos-
sible de pallier à cette insuffisance de main-
d'œuvre par l'emploi d'appareils perfectionnés
et de plus grand travail qui permettent d'exécu-
ter rapidement les opérations de culture en
temps opportun : herses canadiennes, cultiva-
teurs canadiens, pulvéïiseurs à disques, houes
mécaniques, tracteurs, etc. Vous pourrez utile-
ment intervenir auprès des associations agri-
coles pour les engager à organiser des essais pu-
blics de ces instruments de culture. Ce mode de
vulgarisation a fait ses preuves. 11 faut y recou-
rir largement.
Fumure. — Les terres ont reçu aussi moins e
fumier, et les difficultés de transport ont empê-
ché l'arrivage en quantité suffisante des engrais
commerciaux.
Or, même aux prix actuels, les engrais azotés,
phosphatés et potassiques peuvent, dans les ter-
res bien préparées et nettes de mauvaises herbes,
donner des suppléments de récolte très avanta-
geux, et mon Administration s'elîorce d'amélio-
rer les transports des matières fertilisantes.
Pour recevoir en temps utile leurs engrais, et
aussi la ficelle de moisson, les machines de cul-
ture et de récolte, les agriculteurs devraient,
longtemps à l'avance, transmettre leurs ordres
aux Syndicats et Coopératives agricoles afin de
permettre le groupement par vagons complets
(10 tonnes et souvent 20 ou 30 tonnes) et de pro-
fiter des périodes d'accalmie dans le trafic de
certaines voies ferrées.
En vue d'une bonne utilisation des matières
fertilisantes, vous poursuivrez, avec la collabo-
ration des Associations et des Offices, la vulgari-
sation des pratiques consacrées par l'expérience
pour l'emploi rationnel des engrais chimiques.
Vous aurez aussi à provoquer l'organisation d'es-
sais démonstratifs d'engrais qui contribueront à
la vulgarisation cherchée et préciseront les con-
ditions locales d'emploi, doses, époques d'épan-
dage, etc., suivant la nature des terres et la suc-
cession des cultures.
Toujours en vous appuyant sur ces concours,
vous aurez à faire connaitre les assolements qui
permettent à la fois une économie de fumier de
ferme et une production rémunératrice du blé.
Semences. — Pendant la guerre, les bonnes se-
mences, épurées et triées, ont souvent été rem-
placées, au hasard, par du blé « tout venant f.
Le défaut de préparation de la semence est pour
beaucoup dans la diminution des rendements.
Il est souhaitable qu'à l'exemple de certains
groupements, les Associations agricoles. Comices
et Sociétés d'agriculture oi-gaaisent des concours
spéciaux de culture du blé qui permettraient de
réserver la production des meilleurs champs
comme semences ù répartir par les soins de ces
institutions.
En effet, c'est surtout par le choix des variétés
et par la sélection des grains que l'on peut espé-
rer, pour l'avenir, un relèvement appréciable de
notre production.
Vous recommanderez de préférence les varié-
lés qui ont déjà fait leurs preuves dans la région
et que les cultivateurs peuvent se procurer faci-
lement, sans difficultés de transport. Au cours
de vos tournées, vous noterez les mérites et les
défauts des variétés cultivées.
Le triage des semences présente une impor-
tance capitale. Vous vous elforcerez, pour en as-
surer la généralisation, de susciter et de secon-
der toutes les initiatives prises par les Syndicats,
les entrepreneurs de triage et les meuniers qui
peuvent réserver et préparer pour la semaille
les meilleurs lots de blé.
Dispo^iHoiis à prendre d'urgence. — La cam-
pagne agricole de 1920 est bien avancée et les
améliorations à prévoir pour la récolte pro-
chaine ne sauraient présenter une grande am-
plitude. Néanmoins, il convient de ne négliger
aucune des rrresures susceptibles d'accroître les
rendements.
Blés de ijrintcmjis. — L'expérience a montré
que les blés de printemps ne sont pas à conseil-
ler dans les sols qui craignent la sécheresse; par
contre, ils peuvent donner des rendements élevés
dms les terres qui, bien préparées, conservent
longtemps une fraîcheur suftisaiita. Vous viserez
constamment l'utilisation de chaque terre par la
culture la mieux adaptée et vous poursuivrez
l'augmentation des rendements plus encore que
l'extension des embluvures dans les terres qui ne
peuvent leur convenir.
H/t's d'automne. — Dans la mesure du possible,
les blés d'automne recevront, en couverture, des
engrais azotés, rapidement assimilables : nitrate
de soude, nitrate d'ammoniaque, nitrate de
chaux. D'ailleurs, en raison des stocks limités
dont on dispose, il convient de remarquer que
le sulfate d'ammoniaque et la cyanamide pour-
raient être réservés de préférence aux terres
destinées aux plantes sarclées, afin de Irbérer de
plus grandes quantités de nitrate à jeter sur les
blés.
Les façons cullurales superficielles, hersages,
roulages et si possible binage des blés en lignes,
seront multipliées par temps sec pour favoriser
le tallage du blé, détruire les herbes nuisibles,
réduire les mottes, rompre la croiâte du sol tassé
et maintenir dans la terre un taux d'humidité
convenable.
Dans le Sud-Ouest, les mauvaises herbes des
champs de blé sont détruites par pulvérisation
d'acide sulfurique dilué; ailleurs, et notarnmen
pour les céréales de printemps, le sulfate de fer
anhydre répandu à la rosée ou le sulfate de
cuivre en pulvérisation à la dose de 3 0 0, par
temps sec, sont employés avec succès pour brû-
ler les sauves et les ravenelles. L'échardonnage
en avril, l'arrachage des toulTes de folle avoine
en mai payent largement les dépenses engagées.
Ces nombreuses façons cullurales, surtout
dans les régions méridionales, peuvent augmen-
ter le rendement aussi bien et parfois mieux
qu'une fumure.
KEXKTIiES DFS [lABlTATIU.NS lICliALES
217
Ce sont là pratiques connues. Mais les direc-
teurs des Services agricoles ont à leur donner
une large publicité, ainsi qu'à toutes autres par-
ticulièrement recommandabli s dans chaque ré-
gion.
La vulgarisation des bons procédés de culture
fera l'objet de causeries, de notes envoyées à la
presse locale, aux cultivateurs, aux instilu-
teurs, etc.
Il est permis d'espérer beaucoup de la collabo-
ration constante de l'Administration avec les
■Offices, les Associations et les agriculteurs; aussi
j'attache le plus grand prix à cette collaboralion
qui devra être poursuivie dans un large esprit
d'union, en s'adressant indistinctement à tous les
particuliers et à toutes les Sociétés susceplibKs
de contribuer à l'accroissement .le la productioa
terrienne.
Vous voudrez bien m'accuser rcceiHion de la
présenle circulaire et me faire connaître, dans
une note brève :
1" Les mesures que vous avez déjà prises pour
intensilier la production du blé;
2° Celles que vous proposez d'appliquer pour
la prochaine campagne;
3° La superficie i.-t l'état des eniblavures.
Votre réponse devra me parvenir, pour le
.31 mars, sous le timbre - Direction de l'Agricul-
ture, Office de renseignements agricoles. »
Le ininiatre de l' Agriculture,
J.-H. Ricard.
L'IiMPOT SUR LES BÉiNÉl ICES AGRICOLES
On nous communic[ue de divers eûtes les
prétentions de receveurs des Contributions
directes relativement à Tapplication de la cé-
dule de l'impôt sur les bénéfices agricoles
établi par la loi du 31 juillet 1917; ils exige-
raient des cultivateurs une déclaration des
bénéfices de leur exploitation.
Cette prétention est contraire aux prescrip-
tions de la loi du 31 juillet 1917, d'après les-
quelles rimpôt sur les bénéfices de l'exploi-
tation agricole est fixé, à forfait, à la moitié
de la valeur locative des terres exploitées. Il
est vrai que, d'après une loi subséquente du
12 août 1919, si le contrôleur est en mesure
d'établir que le bénéfice réel de l'exploitant
est supérieur à ce forfait, il peut prendre ce
bénéfice réel pour base de l'impôt; mais celte
loi lui impose la charge d'apporter les justi-
fications nécessaires, en cas de conleslation.
En somme, l'exploitant, propriétaire ou
fermier, n'a à faire aucune déclaration spé-
ciale de b(^éfices ; il doit se bornera ré-
pondre à Tenquèle que le bénéfice est légale-
ment égal à la moitié de la valeur locative.
Lu outre, il a le droit de contester les éva-
luations de bénéfices qui seraient faites ar-
bitrairement par le contrôleur. Il paraît que,
d'après des instructions de l'Administration,
il serait très facile d'évaluer avec exactitude
les bénéfices des exploitants ; la pratique
montrera combien , celte prétention est exor-
bitante.
On ne peut pas préjuger ce que l'avenir
réserve ; mais, dans l'étal actuel de la légis-
lation, la résistance aux tentatives adminis-
tratives est un droit absolu. II. S.
FENETRES DES HABITATIONS RURALES
(1)
La coupe verticale donnée par la fig. il
(numéro du 4-11 mars) montre que, pour la
même surface de fenêtre/", il y a avantagea
augmenter la hauteur h plutôt que la largeur
ce' de la baie d'ouverture (l'élargissement
de la fenêtre diminue les zones d'ombre n,
alors qu'en élevant la traverse haute l', ou
en augmentant k, on éloigne le point x' de
l'aplomb de la baie /').
En déduction de ce qui précède, Trélat
critiquait, avec raison, les tentures classi-
ques destinées à habiller intérieurement les
fenêtres de certaines pièces, lesquelles sont
établies suivant le modèle A de la figure il,
en obturant la partie supérieure, qui est ce-
(1) Voir le numéro du 4-11 mars, page 193.)
pendant la zone la plus utilisable; il propo-
sait d'adopter la disposition inverse repré-
sentée en B (2); nous avions appliqué ce
dispositif à la garniture d'une de nos fenêtres
et nous nous en sommes bien trouvés. Le
dispositif Trélat n'eut aucun succès auprès
des tapissiers et du public.
Les fenêtres ne sont jamais très exacte-
ment joinlives, car leur manœuvre ne pour-
j rait se faire qu'avec difficulté et en risquant
! de casser les carreaux; d'autre part, il faut
tenir compte que le bois gonfle à l'automne
I (2) Le décor de fenêtre appelé cantonnié.'e, ne
bouchant pas la baie, constitue une application du
' même principe.
218
KiiNÊÏHKS DES HABITATIONS HIRALES
et ea hiver. Le jeu qui existe enlre les bat-
tants et le châssis lixe laisse passer de l'air
concourant à la ventilation du local, mais en
le refroidissant.
On lutte contre le passage de l'air froid en
garnissant la fenêtre de bourrelets, qu'il est
préférable d'employer de petite largeur en
les clouant dans la feuillure.
Dans les pays à hivers rigoureux, on atté-
nue le passage de l'air froid, qui s'effectue
surtout au joint de la traverse basse, en ten-
iant, à la partie inférieure de la fenêtre /'
Fi^% 47. — Rideau.\ décoratifs d'i ne 'ein'lif.
(fig. 48), un briie-vent constitué par une
bande d'étoffe épaisse et doublée a couvriinl
une partie des carreaux inférieurs, la tra-
verse basse et
le haut de la
maçonne ri e
d'appui b ap-
pelée allège. Le
brise-vent ogii
en augmentant
la résistance à
l'écoulementde
l'air et, par sui-
te, en réduisant
le volume qui
passe par unité
de temps. Ces
brise-vent, sou-
tenus à leurs
extrémités et
au milieu afin
lion que seinl lerail indiquer le nom qu'on
leur a donné.
Dans les pays à hivers très rigoureux, on
emploie des doubles fenêtres : l'une ouvrant
à l'intérieur de la maison, l'autre à l'exté-
rieur, laissant un intervalle d'environ U^.IO:
ce dispositif, coûteux, protège très efficace-
ment contre les variations de tempéra-
ture. On en trouve une application dans les
serres destinées à la culture de cerlaines
plantes (serres à double vilrage).
Ce dispositif est appliqué aux
habitations luxueuses de la zone
lempérée, même pour les fenêtres
exposées au Sud; plusieurs hôtels
de Paris en offrent des exemples.
Pendant les grands froids,
l'humidité de l'air du local se
condense sur les carreaux de la
enêlre. D'après nos observations
faites sur une chambre pourvue
de chauffage central, dont la
fenêtre porte des rideaux très
légprs (type vitraux), un volet
intérieur non joinlif et des
doubles rideaux d'ameublement,
nous avons conslaté les effets
suivants de la condensation et de
la congélation de l'eau sur la
face interne des carreaux de la
fenêtre exposée à TEst-N'ord-Est :
Tfinpérature
mÎDimiini de la nuit.
Observations.
Fig. 4fs. — Fenêtre garnie
d'un brise-vent.
qu'on les décroche facilement lors de l'ouver-
ture de la fenêtre, sont très efficaces ; ils
constituent l'origine des brise-biie qui ne
jouent qu'un rôle décoratif sans exercer Tac-
degrés cenLigrailcs
+ 1.2 à -I- O.S.... Dfpôt léger de buée.
— 5.0 — 6. S Dépôt de givre.
— G. S — 9.2 Dépôt de glace.
— 10.0 — 12.0 Important dépôt de glace
sous forme d'arabesques et
de feuilles de fougères.
Les alternatives de gel et de dégt-l font
éclater le mastic. Lors du dégel des carreaux,
l'eau coule sur la menuiserie, sur l'allège de
la fenêtre et sur le plancher. De sorte qu'il
faut que la maçonnerie de l'allège soit tou-
jours faite avec un mortier hydraulique de
chaux ou de ciment, et, dans les belles pièces
de la maison, il ne convient pas d'y coller
du papier, lequel se couvrirait rapidement
de moisissures, mais il faut peindre à l'huile,
à plusieurs couches, toute l'embrasure de la
fenêtre.
Les fièvres diverses (paludéennes, mala-
SITCATIOX AGKICOLE DANS LES VOSGES
ria, etc.) sont transmises à l'iiomme par
inoculation résultant de la pifji'ire de certains
moustiques {Anophèles), contre lesquels on
peut lutter en supprimant Thabitacle des
larves, comme on Ta fait avec succùs au canal
de Suez et à celui de Panama. En Italie, on
fixe dans le tableau / (fig. i9) de la fenêtre/
un châssis dormant
garni de toile métallique
m à mailles d'un milli-
mètre 1/2 de côté (1)
afin d'empêclier les
muustiques de pénétrer
dans la pièce .4, lors de
l'ouverture de la fenê-
tre /. Il faut employer
la toile en fils de cuivre
ou de laiton et non celle
en fils d'acier qui, ex-
posée aux pluies, est
rapidement détériorée
par la rouille. Pour fa-
ciliter les nettoyages et
les réparations, le cliàs-
■ff
§^'.
■#^l
»1
.2
Fig. 49. — Coupe ver-
ticale d'une fenêtre
dont le tableau est . . , , , ■■
garni d'un mousti- SIS qui porte la toile me-
quaire. lallique ?n (fig. 49) n'est
pas fixé à demeure dans
le tableau i ; il y est maintenu par des cro-
chets.
Aux maisons des gardes-barrière des che-
mins de fer du Sud de l'Italie, on a complété
le moustiquaire des fenêtres, indiqué ci-des-
sus, par un autre, formant sas, placé en de-
dans de la porte d'entrée de l'habitation (2).
On protège les fenêtres des rayons du so-
leil à l'aide de stores maintenus à la partie
supérieure du tableau et tombant plus ou
moinshaut, verticalement, ou obliquement, en
2i:i
es stores sont en
bois reliés par
faisant saillie à l'extérieur
étoffe ou en joncs et en petit
des cordes. En interdisant l'tntrée des rayons
solaires dans une pièce on opère contre la sa-
lubrité du local.
Lorsque les fenêtres donnent sur une voie
publique, surtout celles du rez-de chaussée,
on les complète par des volets extérieurs
montés à gonds et pentures (fixées dans la
maçonnerie des jambages de la baie) ou avec
des paumelles maintenues par un cadre
dormant en bois scellé dans la maçonnerie.
Rarement les volets sont à persiennos (avec
des lames inclinées en abat-jour, à 43 degrés,
l'inclinaison élant dirigée de dedans en de-
hors lorsque la persienne est fermée). Géné-
ralement, dans les liabitations rurales, on
emploie des volels pleins, de 0"'.0I8 à 0".023
d'épaisseur, montés, comme des portes, sur
deux ou trois barres ou traverses et conso-
lidés par des écharpes. A la partie supérieure
des volels, on découpe souvent un jour au-
quel on donne certaine configuration plus ou
moins décorative; c'esl, ordinairement, un
des as du jeu de cartes.
Pour permettre le développement des vo-
lets ouverts contre la paroi, l'écartement de
deux fenêtres voisines doit être plus grand
que la largeur d'une fenêtre.
Pour les maisons isolées des gardes-chasse
el des gardes forestiers, il eslrecommandable
de doubler les volels d'une plaque de tôle,
pleine ou perforée, qu'on peut même dissi-
muler entre deux épaisseurs de bois. C'est
une utile précaution à prendre contre les
coups de fusil que les braconniers et les mal-
faiteurs n'hésitent souvent pas à tirer, la nuit,
sur la maison de l'honnête préposé à la garde
de la propriété.
Max RliXGELMANN.
SITUATION AGRICOLE DA\S LES VOSGES
Grémanvillers-Vaguey, 8 mars 1920.
Après quatre mois d'intempéries peu inter-
rompues, février s'est écoulé par un temps des
jilus favorables pour la reprise des travaux agri-
coles depuis trop longtemps suspendus. Aussi,
quelle activité dans les prairies, les champs et
(1) Nous avons fait un élevage de cousins [Cule.i:],
qu'on appelle communément moustiques; des toiles
ayant des mailles de diverses dimensions recou-
vraient le bocal d'élevage; des insectes parfaits ont
pu passer au travers des mailles ayant 0^.002 X
0™.002, alors qu'ils ont été retenus par des maillles de
0">.001 X 0"°.001S.
(2) Aux Colonies, on enferme aussi le lit dans un
moustiquaire : Génie Rural appliqué aux Colonies.
les bois! Quelques terres devant être ensemen-
cées en seigle doivent forcément être réservées
pour les semailles de printemps.
Les dégâts causés par les grandes eaux néces-
sitent des travaux coûteux et difficiles : ici, c'est
un barrage enlevé, là un autre surchargé;
ailleurs, des soutènements à construiie pour
parer à de nouveaux enlèvements de terrains.
La période de beau temps s'est close par une
huitaine pendant laquelle la température s'est
élevée à un niveau que je n'avais jamais cons-
taté : jusqu'à 18 degrés centigrades à l'ombre et
au Nord. Il y a une quarantaine d'années, j'obser-
vai 12 et 13 centigrades [à pareille époque, aux
premiers jours de mars, ce qui parut à beaucoup
220
rOCUItAGEUE AUTOMOniLE
exlraordinaire. Cela appeUit une réaction qui
s'est produite hier pendant une averse suivie de
neige, le vent ayant passé suljitemeiit du Suil au
.Nord-Ouest. Aujourd'hui, il y a 1") cenlinièlies
de neige. Le temps ne paraît pas se mettre au
beau. Cela tombe sur une masse de Heurs dont
les abeilles approvisionnaient d^jà le nectar. Du
train dont marchait la vf^gétation, le.s arbre? de
certaines espèces fruilièies allaient lleurir dans
quelques jours. Leur arrêt en cet état compro-
niettra certainement leur réussite. D'ici un
mois, pourrons nous dire ce que seront les dé-
buts du (irintenips ?
J.-R. .Iacol'ot.
LES CAMOMILLES DES MOISSOXS
(1)
Camomille kictide [Anthcmia colula /.). —
Celle plante a une racine semblable à la
précédente, mais un peu plus forte. Ses tiges
dressées, trois à quatre par pied, ont un écar-
lement de 3 à 4 décimètres elune hauteur de
3 à o décimètres. Elles sont glabres ou pu-
bescentes et exhalent une odeur fétide. Les
paysans nomment la plante inaroutc, chasse-
abeille, parce qu'ils s'en servent pour éloigner
les abeilles de leur ruche au temps de la ré-
colte du miel, ou du siège des essaims,
quand ils ont été recueillis. Les feuilles bi-
pennées.se com|iosenl de laciniures aigui's et
comme mucronulées. Les fleurs blanches à
disque jaune, nombreuses, ont un réceptacle
conique à paillettes molles, scarieuses, ob-
tuses, qui renferme les fruits nus.
On la rencontre dans beaucoup plus de lo-
calités que sa congénère, mais elle se can-
tonne dans des espaces plus restreints, ceux
d'une vingtaine d'ares sont déjà rares. Elle
peut devenir aussi désastreuse que la camo-
mille mixte, si les pieds sont multipliés au
point d'entremêler leurs ramifications. Elle ne
forme généralement pas de lapis de verdure;
le plus ordinairement les pieds ne se louchent
même pas. Les cultivateurs ont tort de les
laisser croître autour de leurs fumier.= , aux
abords des habil.tions d'où les graines vont
aux fuiniers, et de là sont transportées dans
les champs; les friches lui servent également
de refuge, mais elle n'a aucune valeur four-
ragère et elle est délaissée par le bétail.
Comment en poursuivre la destruction.
— La première mesure à prendre est de ne
les tolérer nulle part, alors même qu'elles ne
végètent pas dans les céréales. Je suis loin
d'être partisan des friches; or, parmi les
plantes qui annihilent leur maigre pacage, il
faut ranger les camomilles. -Vu lieu de les
laisser s'y multiplier sur de grandes surfaces,
l'année suivant la dernière récolte, les cul-
tivateurs auraient avantage à pratiquer un
déchaumage hàtif et à faire une culture sar-
clée ou binée. Ils détruiraient par les façons
répétées des milliers de germes déjà déve-
loppés. Dans les exploitations où les friches
disparaissent, ces camomilles se raréfient.
Supposons qu'au eu ne mesure de destruction
n'ait été prise préalablement et que les mois-
sons en soient tributaires. Comment préserver
les récoltes et à quel moment agir? Les pul-
vérisations au sulfate de fer ou de cuivre,
faites dans les mêmes proportions et en
même temps que pour les sanves, donneront
un bon résultat. Elles n'ont pas un dévelop-
pement sérieux avant le mois de mai; elles
sont visibles à la fin de mars ; les agricul-
teurs qui les soupçonnent distingueront faci-
lement à l'aspect glaucescent des feuilles, la
camomille mixte, les feuilles à laciniures
fines et linéaires leur rappelleront la camo-
mille fétide, ils ne pourraient confondre cette
dernière qu'avec les adonides qui ne valent
pas mieux.. V cette époque des pulvérisations,
leur structure encore imparfaite ne résistera
pas plus que celle des sanves à l'effet corrosif
des sulfates. Lorsqu'un cultivateur constate
l'envahissement des camomilles au temps de
la récolle, au lieu de laisser les petits tas des
tiges triés de ses pailles devenir ce qu'ils
peuvent dans les chaumes, il est prudent de les
ramasser le plus tôt possible en un seul mon-
ceau et de l'incinérer. Une autre céréale ne
lui présentera pas des chances de réussite
après une invasion désastreuse. Dùt-il chan-
ger l'ordre de ses assolements, il doit avoir
recours à une culture sarclée, ainsi que nous
l'avons noté précédemment.
Abbé E. NoKFRAY.
EOURRAGÈRE AUTOMOBILE
L'utilisation des camions automobiles au
transport des fourrages présentait des diffi-
cultés par suite du grand volume de mar-
[1} Voir le nuaiêro du 12 lévner, p. 135.
chandise à loger sur le camion alin de réaliser
un chargement assez important pour justifier
l'acquisition du véhicule, qui ne manque pas
d'être assez onéreux.
SEiMAlNE DE MUTOCULTURE DE PRINTEMPS
221
La Société Scemia utilise à cet elTet le
châssis C.G.O. Schneider, résultant de la
collaboration de la Compagnie générale di's
omnibus de Paris et des Etablissements
S;hneider et C'\ du Creusot.
Le châssis type de 5 tonnes, représenté par
la figure 50, est actionné par nn moteur de
3i chevaux à i cylindres (alésage, O^.lOo;
course, 0". 130 ; nombre de tours par minute,
1 000). Les roues, en acier coulé, comme
celles des nouveaux autobus de Paris, peu-
vent recevoir des bandages pleins simples de
1)00 X 140 sur l'avant, et des bandages doubles
de 930 X IfiO sur les roues arrière.
Les vitesses sont d'environ (i .SOO rnètres,
12 800 mètres et 22 fiOO mètres à l'iieure; la
marche arrière se fait â l'allure de 5 000 mè-
tres à l'heure.
Le châssis proprement dit est long de
7 mètres et large de 2'". 25; son poids est de
;{ OOOkilogr.
Sur le châssis de l'automobile se monte la
Fig. 30.
F(jurrai;t-i'e aiitoinobile de Ui Société f^ceinia.
carrosserie spéciale qu'on voit sur la fi-
gure 30 ; la plaie-forme, à ridelles basses, est
longue de 6 mètres et large de 2"". 23; en
avant, un berceau quart cylindrique à claire-
voie relient la charge au-dessus du toit qui
abrite le conducteur; à l'arrière, une corne
limite le chargement d'environ 4 tonnes de
foin ou de paille. R. Dessaisaix.
SE3IAIAE DE MOTOCULTURE DE PRINTEMPS
La Chambre Syndicale de Motoculture de
France a organisé, du C au 14 mars, sur la
Terrasse des Tuileries à Paris, une e.Kposi-
tion internationale d'appareils de culture
mécanique.
Trente-neuf appareils seulement étaient
exposés, dont 19 français, 13 américains,
1 anglais, 2 italiens, 1 suisse et 1 tchéco-slo-
vaque. En voici une rapide revue.
Appareils funiculaires. — Etablissements de
Dion-Bouton, 2 treuils automobiles de 30 che-
vaux.
Les Etablissements Albert Douilhet exposent le
matériel de labourage à 2 treuils locomobites,
présenté autrefois par M.M. Filial et C'e. Chaque
treuil, pesant 750 liilogr., est actionné par un
moteur à explosions de 12 chevaux fonctiomiant
à l'essence. Le tambour présente trois parties
de diamètres différents permettant de donner
au câble les vitesses de 1 mètre, l^.SO, 1'". 80 par
seconde suivant le tambour sur lequel se fuit
l'enroulement. L'appareil peut èlre utilisé pour
le travail des vignes, en fixant sur la machine d(^
culture une potence pour laisser le câble se dé-
rouler dans l'interligne qui sera travaillé au
rayage suivant.
Société française des tracteurs-treuils Doizy, un
tracteur-treuil de 23 chevaux.
Matériel de culture moderne, un tracteur-loueur
Fiitz-Grivolas de 40 chevaux, qui présente quel-
ques modifications de détails alin de diminuer
la valeur du couple résultant du mode d'attelage
latéral de la machine de culture. La même So-
ciété expose aussi un brabant-double à deux
raies, appelé charrue à ferrage différentiel et dé-
lerrage automatique: les montants de l'essieu
sont articulés avec l'âge; la traction se fait par
l'essieu; à l'extrémité de la raie, lorsque l'effort
de traction s'annule par suite de l'arrêt du trac-
teur-loueur, lessieu, rappelé par deux forts res-
sorts, se rapproche des versoirs en provoquant
ledélerrage automatique du biabanl-double, ce
qui diminue la fatigue du laboureur pour le re-
222
SEMAINE DE MOTOCULTURE DE PRINTEMPS
lournement de la charrue. Cette Société expose
également une nouvelle charrue-balance à trois
raies, à conluite automatique.
Tracteurs à une roue motrice. — Etablisse-
ment Ayiiciiltural, tracteur Taureau de 24 che-
vaux.
American Tractor, tracteur Gray de 40 clie-
va IX. Cet appareil a été utilisé récemment avec
succès pour la culture des rizières. Pour cet
emploi, les roues directrices ordinaires à rayons
sont garnies de tôle emboutie.
Tracteurs à 2 roues motrices. — Agrestic
ilachinery C'"', tracteur Whitney avec moteur
horizontal de 18 chevaux à 2 cylindres tournant
à 730 tours par minute. Le tracteur a 3 vitesses :
2 kilom. 800, 4 kilomètres et G kilom. 400, plus
une marche arrière. Son poids est de 1 300 ki-
logr.; les roues motrices ont des bandages larges
de 0™.25. Les pièces d'adhérence sont consti-
tuées par des cornières.
Etablissements Agrindturtil, tracteur Heureux-
Fermier de 16 chevaux.
Etablissement Beauvais et Robin, tracteur
Amanco de 30 chevaux désigné sous le nom de
tracteur J ihn Deere.
Etablissement Berna, tracteur Derna de 40 che-
vaux.
MM. Ch. Blum et C'% tracteur Tourand-Latil
de 33 chevaux. Dans les modèles précédents, la
charrue était reliée d'une façon rigide avec le
tracteur et constituait avec lui une charrue
autoaiobile. A la suite des inconvénients de ce
montage, les constructeurs ont été conduits à
a lopter un moJe d'attelage plus souple, cons-
titué par une simple chaîne. Il est curieu.'c de
constater qu'ils ont mis un certain temps pour
s'apercevoir de l'amélioration à apporter à leurs
premiers modèles, alors que la question avait
été tranchée depuis longtemps par M. Ringel-
mann dans ses études sur la Culture Mécanique.
Compagnie Case de France, tracteur Case
18 chevaux.
M. Chapron a apporté quelques modilications
à son tracteur viticole (moteur plus fort, roues
plus hautes; les pièces d'adhérence sont fixées
sur un bandage rapporté, en deux parties, qui
est maintenu sur la roue par des clavettes).
L'adiiérence de la roue directrice a été obtenue
eu plaçant à l'extrémité du châssis une forte
surcharge eu fonte.
Compagnie internationale des machines agricoles
(C. I. M. A.), tracteur International de 16 che-
vaux, tracteur Titan 20 chevaux, et tracteur Mo-
gul 20 chevaux.
MM. bens et C", tracteur Sandusky de 2b che-
vaux.
M. R. Dubois, à Neuilly, tracteur de 10 che-
vaux_ destiné spécialement à la viticulture. Sa
largeur est de 0"'.9o et il peut virer sur 1°>.50 de
rayon. L'appareil ne comporte pas de différen-
tiel ; un mécanisme spécial permet le dé-
brayage automatique d'une des roues pour faci-
liter les virages. Le moteur, qui peut fonctionner
à l'essence ou au pétrole, comporte 2 régimes de
marche : l'un à 300 tours par minute, donnant
une puissance de 6 chevaux, est employé pour
la commande par courroie des machines de la
ferme ; l'autre, à 800 tours, est utilisé pour la
traction sur route ou dans les champs. L'appareil
peut être monté en locomotive sur rails pour
voie de 0'".G0, en rapportant un boudin sur les
bandages des roues arrière et en remplaçant
l'avant-train par un boggie.
Société Fiat, tracteur Fiat de 23 chevaux.
M.\I. Maleville et Pigeon, tracteur Fordson de
22 chevaux.
Maison Th Piller, tracteur Avery de 10 che-
vaux et tracteur Austin de 23 chevaux.
Société Rip, tracteur de 18 chevaux.
Société de construction et d'entretien de matériel
industriel et agricole {S. C. E. M. I. .1.), tracteur
E-10 de 14 chevaux, et tracteur U-20 de 23 che-
vaux.
M\L Wallut et C'«, tracteur Mac Cormick de
10 et 20 chevaux, qui est le même que le Titan
20 chevaux de la Compagnie internationale des
machines agricoles.
Tracteurs à 4 roues motrices. — Ateliers
Allas, tracteur type Picardie de 18 chevaux.
Société auxiliaire agricole, tracteur Agrophile-
Pavesi de 23 chevaux.
Tracteurs à chenilles. — E'ahli^sements Peu-
geot, tracteur t.vpe 3; les patins, ou tuiles, de la
chaîne sans fin sont écartés les uns des autres
en laissant entre eux un vide d'environ 0™.06 à
O-'.OV.
Les Et iblissements Rmault présentent un trac-
teur de 18 chevaux plus lourd que les modèles
précédents et se déplaçant sur une voie de rou-
lement plus large. La suspension du clu\-sis a
été également légèrement modifiée, ainsi que la
transmission.
Charrues automobiles. — Elahli$sct)ients
Amiot, charrue automobile, appelée La Gerbe
d'Or, de 30 chevaux.
Société des automobiles Dela/'-njc, charrue auto-
mobile, dite Tournesol, de 30 chevaux. Une mo-
dification a été apportée dans le mode de rele-
vage des corps de charrue au moyen de 2 tieuils
obliques par rapport à l'axe de l'appareil, ainsi
que dans le mode de fixation de ces corps de
charrues sur le bâti.
M. A. Ravaud, charrue automobile Excelsior,
de 40 chevaux.
Avant-trains tracteurs. — M. L. Dubois,
à Asiiières, avant-triin tracteur de 20 chevaux.
Mol'iyie Plow et C'% avant- train tracteur de
18 chevaux.
Bineuses automohiles. — MM. Euji\ne Bauche
et C", bineuse automobile de 7 chevaux.
Appareils à pièces travaillantes rotatives.
— Mtf. Pétard et Préjean, cultivateur rotatif de
8 chevaux, tiré par un cheval en limonières.
S. 0. M. U. A., motoculteur type A, de 3 che-
vaux, et motoculteur type C de 33 chevaux.
ACADEMIE DAGRICULTl'RE DE FRANCE
223
D'une façon générale, les constructeurs
ont une tendance à sim])lifier les charrues à
relevage automatique en plaçant le plateau
porte came sur le moyeu même de la roue
de relevage.
UU.iMaleville ei Pigeon exposent une char-
rue Oliver dont le mécanisme de relevage
est constitué par un secteur denté, excentré,
qui vient engrener avec un pignon à lanterne
calé sur le moyeu de la roue, en provoquant
ainsi le soulèvement du châssis.
Les Etablissements Peugeot exposent une
charrue à relevage automatique de conslmc-
tion française.
Il est regrettable que d'autres construc-
teurs français, qui se sont spécialisés dans
la construction des bonnes charrues, n'en-
treprennent pas la fabrication des charrues
à relevage automatique pour tracteurs, ce
qui éviterait de faire appel à l'importation.
La plupart des tracteurs exposés fonction-
nent au pétrole dont l'emploi est plus écono-
mique que celui de l'essence. 11 serait à dé-
sirer que, en face de l'élévation des prix de
l'essence et du pétrole, des constructeurs
étudient la question de l'emploi du gaz pau-
vre dont l'application aux camions est un
problème déjà résolu.
Un grand nombre d'exposants, ainsi que
d'autres constructeurs, ont pris part à des
démonstrations publiques d';ippareils de Cul-
ture Mécanique qui ont eu lieu du 10 au
14 mars au Parc de N'ersailles, sur les terres
de la ferme de Gally.
G. Passei.ègle,
Ingénieur agronome.
PRODUCTION DES VERS A SOIE EN 191Î)
L'enquête sur la production des vers à soie
en 1910 a été publiée au Journal Officiel par
le ministère de l'Agriculture, suivant les
formes habituelles.
D'après cette enquête, le nombre des édu-
cateurs, qui s'était relevé en 1918, a de nou-
veau diminué ; il a été de 32 401 contre 60 037
en 1918 et 33 963 en 1917 ; dans la dernière
campagne avant la guerre il avait été de
83 825; dix ans auparavant, en 190i, il s'éle-
vait à 123 234. La diminution a toujours été
en s'accenluant.
Les quantités de graines mises en incuba-
tion ont été de 65 953 onces (23 grammes),
contre 67 136 en 1918. La production totale
en cocons frais a été de 2 671 623 kilogr., au
lieu de 3 010 140 en 1918. Quant au rende-
ment par once de graines, il n'a pas dépassé
40 kil. 308, au lieu de 44 kil. 841 l'année pré-
cédente. Les prix moyens de vente des co-
cons frais ont été : pour la tllature, 7 fr. 53
[>ar kilogramme; pour le grainage, 7 fr. 83.
Le tableau suivant résume le mouvement
de la production pendant les dix dernières
années :
Production
Production moyenne par
1919.
1918.
ion.
1916.
1915.
1914.
1913.
1912 .
1911 .
191Ù.
Séricicuilu
52 401
60 057
55 963
52 753
43 327
83 825
90 517
99 360
102 005
144 288
totale
en cocons.
kdogr.
2 671 623
3 010 440
2 564 588
2 820 037
1 738 504
5 067 392
4 423 046
6 278 054
5 109 426
4 269 709
de grains.
kilogr.
40.508
44.841
41.897
45.657
33.334
46.514
34.915
47.370
36.050
23.890
Grâce au relèvement des prix des cocons,
la valeur totale de la récolte a augmenté,
malgré la diminution dans la production.
G. Gaudot.
ACADÉ3IIE D'AGRICULTURE DE FRANCE
Séance du 3 mars 1920. — Pràmlence
de m. Viijer.
Sur la reconstitution du cheptel ovin.
M. P. Dechimbre appelle à nouveau l'attention
de l'Académie sur la situation de notre trou-
peau ovin. L'efîectit' actuel n'est plus que de
9 millions de têtes environ ; sa décadence
ininterrompue équivatidra dans quelques années,
si rien n'y met obstacle, à une disparition pres-
que totale. Et, cependant, il est indispensable
lie relever l'élevage du mouton pour la viande,
pour la laine, etc., mais les difficultés sont très
grandes. Lorsque l'on examine les causes de
la diminution actuelle, il apparaît bien que l'on
ne puisse réussir efficacement ce relèvement en
France métropolitaine. Mais on peut le réu.'sir
aux colonies ; d'après M. Deiharabre, déve-
lopper l'élevage ovin en Afrique est une des
solutions les plus sûres pour obtenir sur le
marctié français un accroissement sensible de la
quantité de viande disponible. Pour cela, il est
indispensable de former des éleveurs, de déve-
lopper, de créer, faut-il mieux dire, l'enseigne-
ment technique de l'élevage du mouton et
mettre ensuite à leur disposition, sous forme de
ACADEMIE £1 AGRICULTURE DE FRANCE
locations ou de ventes de terres, des concessions
sus lesquelles l'élevage pourra être pratiqué en
grand. M. Dechambre examine dans quelles
conditions la chose pourrait se faire, et finale-
ment, conclut :
Un des moyens à mettre en œuvre pour cette
réalisation est la création d'une Ecole d'ensei-
gnement technique et professionnel de l'élevage
«vin, dont les éleveurs désireux de s'installer
aux colonies recevraient, sous certaines condi-
tions à déterminer, des concessions domaniales
d'une étendue suffisante pour y entretenir d'im-
portants troupeaux. L'Ecole serait établie en
France, à Rambouillet.
M. Moussu insiste sur l'importance de la ques-
tion soulevée par M. Dechambre, et il montre
pourquoi, somme toute, nos colonies ne nous
ont pas donné ce qu'elles auraient pu. Nous
possédons d'immenses territoires coloniaux, ou
désirerait les voir concourir ;'i la prospérité de
la Mère-Patrie, mais on ne fait rien de large
pour y attirer les colons, et lorsqu'ils y sont, on
n'encourage pas suffisamment leurs efforts. On
les abandonne à leurs propres moyens et parfois
même ils se plaignent d'être paralysés dans leurs
initiatives justiliées.
Le premier stade de la colonisation agricobî
paraît donc devoir être la colonisation pastorale
pour la plus grande superficie des territoires
neufs; mais cette colonisation pastorale n'est
pas possible avec le régime des petites conces-
sions auquel on se tient dans l'Afrique du .Nord.
Ce ne sont pas des vingtaines d'hectares qu'il
faut pour une pareille entreprise, ce sont des
centaines ou même quelques milliers d'hectares.
Ce n'est qu'à celte condition que le succès est
au bout, et encore !
C'est ce que l'on a compris, il y a longtemps,
en Afrique du Sud, en .Amérique du Sud, en
Australie, et nous connaissons les résultats,
puisque c'est là que nous allons nous approvi-
sionner.
M. Moussu résume ainsi son opinion qu'ap-
puient .MM. Tisserand et Dybowski :
i" Le meilleur moyen de metire en valeur un
pays neuf consiste, en matière d'élevage, à com-
mencer par utiliser les productions naturelles
du sol.
2° Cette utilisation économique ne peut être
faite que par la colonisation pastorale, c'est-à-
dire l'élevage exteusif des animaux domestiques
(moutons, porcs et bœufs).
.3° Cette colonisation ne peut devenir prospère
(en raison des risques multiples qu'elle com-
porte) que si de très larges concessions sont
offertes (plusieurs centaines d'hectares au
moins, ou plusieurs milliers parfois selon les
régions).
4° La colonisation culturale vraie, qui néces-
site du matériel, des routes, des chemins, des
moyens de transport, n'est qu'une résultante
directe de la colonisation pastorale à laquelle
elle arrive ù succéder d'une façon presque fatale.
5° Lorsqu'un pays neuf a été mis en exploi-
tation de cette façon un peu primitive, le reste
suit fatalement, avec une rapidité plus ou moins
grande, selon les circonstances.
Projet de contrat de participation des ouvriers
aux résultats d une exploitation agricole.
M. H. Petit expose combien il serait désirable,
dans l'intérêt des employeurs et employés on
agriculture comme dans l'intérêt général du
pays, pour augmenter lu production, de réaliser
une coopération effective entre les cultivateurs
exploitants et leurs ouvriers; il propose dans
ce but le projet suivant :
Dans l'établissement agricole (•nvi>agé, l'exploi-
tant établirait chaque mois et porterait à la con-
naissance du personnel un compte comportant :
A l'avoir, le produit de toutes les ventes effec-
tuées dans le mois;
Au débit, tous les déboursés faits pour la
•main-d'œuvre, les frais d'entretien du matérii-l.
les acquisitions de bestiaux et généralement
toutes les dépenses courantes.
Au l" août de chaque année, le compte sérail
balancé et un tantième de l'actif net serait attri-
bué au personnel ouvrier et payé au 1""' sep-
tembre à tous les ouvriers présents à l'exploi-
tation.
Élection d un membre non résident.
.M. Gustave lluot est élu.
Scanc.e du 10 mars 1920. — Présidence
de M. Viger.
M. IltUler dépose sur le bureau le troisième et
dernier volume du rapport général sur l'industrie
française, sa situation, son avenir, d'après les
travaux des sections du Comité consultatif des
Arts et Manufactures.
Les livres généalogiques.
M.'Ji. de Lapparent, avec la grande autorité
que lui donnent la part prépondérante qu il a
prise dans la création des premiers Herb-books
des races bovines en France lorsqu'il était ins-
pecteur de la Région du Nord-Ouest, puis en-
suite son action pour l'établissement de plu-
sieurs autres livres généalogiques dans la région
du Sud-Ouest, examine ce que doivent être, en
réalité, ces livres généalogiques et quelles sont
celles de nos races bovines françaises pour les-
quelles il y a un réel intérêt à les constituer.
Il étudie ensuite comment il convient de pro-
céder pour mener à bonne fin cette institution.
La très intéressante communication de M. de
Lapparent, sur le désir qu'il en exprime, est ren-
voyée à la Section d'Economie des Animaux.
Les nouvelles avoines noires hybrides
de la Station d'Essais de semences.
.M. Sckriban.v rend compte des résultats obte-
nus en grande culture avec les nouvelles avoines
noires hybrides de la Station d'Essais de semen-
ces. 11 s'agissait d'hybrides Ligowo/( Brie, culti-
vés chez M. Bachelier à Morniant (Seine-et-
Marne), chez M. Camille Benoist à Moyencourt
BlULlOGUAPlilE
225
(,Seine-et-Oise), chez M. L;iureau à la Murtinière
(Seineet-Oise) depuis 1916, chez M. Lanne en
1919, à Champagne (Seine-et-Oise).
Voici les principales conclusions qui résullent
des observations recueillies auprès de ces agri-
culteurs.
Les résultats obtenus en grande culture avec
les hybrides Ligowo /;^ Brie, au cours de quatre
années d'essais (1916-1919), concordent entière-
ment avec ceux obtenus dans les essais sur de
petites surfaces poursuivis à Noisy-le-Roi et à
iirignon. Ces hybrides se recommandent par des
rendements élevés en grain et en paille, une ré-
sistance remarquable à la verse et à l'égrenage.
Les hybrides Ligowo ■; Brie ont fourni chez
ces divers expérimentateurs des écarts de rende-
ment eu leur faveur, par rapport à la Ligowo, de
47 à o4 0/0. On peut ajouter que la réussite de
ces hybrides est assurée dans toutes les terres ri-
ches et bieu nettoyées de la région septentrio-
nale.
M. Schribaux ajoute : « En substituant, dans
la grande culture seulement, des variétés amé-
liorées d celles que nous utilisons actuelle-
ment, on pourrait accroître la valeur annuelle
de notre production végétale de plusieurs mil-
liards. Avec une organisation métliodique, basée
sur des moyens d'action suffisants, nous ne
craignons pas d'affirmer qu'il suffirait d'une
quinzaine d'années pour obtenir ce résultat. •>
M. Bachelier confirme de tous points ce que
vient de dire M. Schribaux ; il ne saurait d'ail-
leurs en donner une meilleure preuve que celle-
ci : « Je donne maintenant la plus large place
dans mes ensemencements à ces avoines hy-
brides. »
Sur la création de fermes-modèles et de ser-
vices de l'hydraulique agricole dans l'Afrique
occidentale française.
M. Ilarois expose la nécessité, avant d'entre-
prendre de grands travaux d'ensemble dans les
vallées du Sénégal et du Niger, de poursuivre
des études suffisamm,ent prolongées, portant sur
les pluies, le régime des fleuves, la configuration
du sol et la nature du sous-sol, pour permettre
aux ingénieurs de lixei les bases d'un aménage-
ment rationnel des eaux de chaque vallée. On
répète toujours que le Sénégal et le Soudan peu-
vent et doivent devenir, comme l'Egypte, un im-
mense champ de coton, si l'on sait utiliser les
crues des lleuves du Sénégal et du Niger. Ce n'est
là au fond qu'une impression que, pour sa part,
croit pouvoir partager M. Barois ; mais cepen-
dant personne actuellement n'est en mesure de
baser une pareille opinion sur des faits précis
dont la constatation scientifique n'existe pas
encore. II faut commencer par les établir.
En attendant, on peut, dès maintenant, faire
beaucoup pour développer la richesse des vallée.s
du Sénégal et du Mger; sans nuire à l'organisa-
tion luture et rationnelle de l'ensemble de la
vallée, on peut créer rapidement et sans frais
exagérés tout le long de la vallée, et notammenl
dans les parties les moins dépourvues de popu-
lation, un chapelet de domaines cultivés prenant
chaque année une nouvelle exlension; mais,
pour cela, il faut organiser tout de suite un
corps d'ingénieurs capables, spécialisé dans les
travaux d'endiguemenl, d'irrigation, d'élévation
d'eau, etc.
M. Barois, à propos de la mise en valeur des
ressources agricoles de nos colonies, signale
l'initiative prise par M. Merlin, gouverneur de
l'Afrique occidentale, de créer dans chacune des
colonies des établissements modèles des princi-
pales cultures qui y sont pratiquées. Ces établis-
sements ne correspondraient nullement aux jar-
dins d'essai, mais seraient des fermes expéri-
mentales, véritables exploitations agricoles dont
le but serait d'obtenir chaque année le meil-
leur rendement de la récolte principale et de
lixer les façons de la terre, les engrais, les pro-
cédés généraux de culture, les quantités d'eau
d'arrosage, les périodes d'irrij.'ation et enfin le?
assolements qui sont nécessaires pour arriver à
ce résultat.
Expériences sur le blé Aurore.
M. le D'' Vidal signale les très bons résultats
qu'il a obtenus dans le Var avec le blé Aurore,
signalé comme un blé de printemps très pré-
coce, en le semant à l'automne.
Election d'un correspondant national.
M. Emile Chomet est élu correspondant dans
la Section d'Economie des Animaux.
11. lllTIEH.
BIBLIOGRAPHIE
Alimentation et Ravitailiemeu!. par R. Leoe.\i>re,
docteur ts-sciences, avec préface par Charles Ri-
chet, membre de l'Académie des Sciences. — Un
volume in-8" de 328 pages. — Librairie Masson et
et C'°, 120, boulevard St-Germain. à Paris.— Prix:
8 francs.
Cet ouvrage est le premier d'une collection
intitulée : <( Les leçons de la Guerre », destiné à
rassembler les renseignements les plus utiles
pour l'avenir, que l'on peut déduire de l'en-
semble des faits déroulés au cours des cinq der-
nières années. Les problèmes de l'alimentation
publique se sont placés au premier rang des
préoccupations ; l'auteur montre comment ils
ont été plus ou moins heureusement résolus.
Auparavant, il expose avec détails les données
acquises sur l'alimentation, sur la nature et
l'action des divers aliments et sur la composition
des rations. Ces notions physiologiques sont gé-
néralement peu répandues ; c'est une œuvre
utile que de les mettre à la portée de tous.
De cet ensemble d'études, M. Legendre tire la
conclusion que la règle de l'avenir est de tra-
vailler et de produire; c'est la leçon de la
guerre. R- D.
226
COKRESPUNDANCE
CORHESPÔNDAXCE
— N" 10138 [liouchcs-du-Rhône). — La confé-
rence faite le 24 janvier Jernier à Chartres, par
M. Ilinf^elmann, sur la Culture mécanique a été
publiée par VAsscciation Fraivjaisc pour l'Avance-
ment des Sciences, 28, rue Serpente, à Paris, où
vous pouvez vous la procurer. — (M. R.)
— N° 6205 (Grèce). — La caractéristique de la
terre de bruyère est sa haute teneur eu hunrius
acide et en sahle. ainsi que sa pauvrelé en chaux.
A son défaut et en tenant compte de ces obser-
vations, on peut préparer des mélanges dont la
composition s'en rapproche.
Ces mélanges se font à l'aile de feuilles d'ar-
bres provenant de sols non calcaires (châtai-
gnier, cliène, etc.) et de sable siliceux. Les pro-
portions à observer varient avec les plantes à cul-
tiver. Pour les Rhododendrons et les Azalées
d'Amérique : deux tiers de feuilles et un tiers de
sable; pour les Camélias, sable et feuilles par
parties égales; pour les Azalées de l'Inde, un
quart de sable et trois quaits de feuilles.
Avant l'emploi, les feuilles sont mises à sécher
et lorsqu'elles sont devenues dures et friables, on
l.°s réduit en menus fragments à l'aide du lléau.
On a encore préconisé, pour remplacer la
terre de bruyère, le mélange suivant : terreau
de feuilles, un demi; terreau de bois provenant
d'arbres oreux, un tieis; sable siliceux, un cin-
quième ou un sixième. — (F. L.)
— iN'° 9077 {Espaçjnc]. — Il y a une erreur d'in-
terprétation. Le liquide à évaporer est mis
dans un récipient en relation avec une pompe à
faire le vide ; il est plus ou moins chauffé par de
la vapeur circulant dans un double fond ou dans
un serpentin, puis s'échappant à l'air libre. La
pompe à vide (ou à air) aspire les vapeurs du li-
quide à évaporer, et les rejette dans l'air, ou on
peut faire condenser ces vapeurs si cela est
utile. L'appareil peut comporter un ou plusieurs
récipients successifs, comme dans les appareils
à concentrer le lait, ou dans le triple effet des
sucreries. Voyez la maison Deroy fils aîné, 75,
rue du Théâtre, à Paris. — (M. R.)
— M. P. {Orne). — Il n'existe pas, à noire con-
naissance, de Herd-book de la race bovine
Normande qui soit spécial au département de
la Manche. Le siège du Herd-book normand se
trouve à la préfecture de Caen (Calvados).
— N° 0871 {Cher). — Les haricots exotiques
contiennent généralement de l'acide cyanhy-
drique, certains en proportion trop minime pour
être réellement toxiques. Il pourrait être dange-
reux d'employer les autres pour l'alimentation
des animaux. L'analyse dénote très facilement la
présence de l'acide cyanhydrique.
Pour l'engraissement des animaux, la farine
de haricots à 70 fr. le quintal ne revient pas
meilleur marché que le tourteau d'arachides.
Vous auriez plus d'avantage à employer un mé-
lange par moitié de celui-ci avec tourteau de
palmiste. Si vos animaux mangeaient facilement
Ce dernier, vous en augmenteriez la proportion.
- (A. (;.)
— .\° 6916 (Dortlognc). — Les indications
fournies, concernant l'apparition d'une diarrhée
continue à la suite du vêlage, et les caractères
concernant cette diarrliée semblent se rapporter
tous : diarrhée chronique, persistance de l'ap-
pétit, soifvive, amaigrissement rapide, etc., à la
maladie qualifiée aujourd'hui entérite paratu-
berculeuse, c'est-à-dire une forme spéciale d'en-
térite provoquée par un microbe particulier
bien déterminé. L'affection est contagieuse à
long terme, c'est-à-dire qu'elle met longtemps à
s'implanter dans une exploitation ; mais lors-
qu'elle y a été importée accidentellement, il y a
des chances, ii l'on ne prend aucune précaution,
pour que la maladie réapparaisse les années
suivantes sur d'autres sujets de l'exploitation.
La connaissance précise de la cause de cette
mala<lie est de date assez récente et elle com-
porte comme indications de précaution : 1° l'iso-
lement ; 2° la désinfection des fumiers ou mieux
leur répartition immédiate sur des terres de
labours. Il est utile que les purins s'écoulant de
l'étabie contenant les sujets atteints n'aillent
pas se répandre dircetement sur des prairies ou
dans les mares servant d'abreuvoirs.
Un ne connaît pas de médication spécifique
jusqu'à ce jour, et toutes les tentatives n'ont
abouti qu'à des résultats imparfaits. Toutefois,
on peut utiliser l'eau de goudron comme boisson,
ou l'addition de 8 à 10 grammes de sulfate de
fer aux boissons distribuées chaque jour, mais
l'effet n'est assez souvent que temporaire, et il
est plus économique de recourir à l'abatage
avant l'amaigrissement trop maïqué. — (G. M.)
— N" 6205 [Grèce). — Il n'y a pas d'impossibi-
lité d'employi'r l'huile lourde au chauffage des
serres ; ce combustible, qui dégage 11 000 calo-
ries au iulogiamme, alors que la houille n'en
dégage que 7 000 à 8 000 seulement, est utilisé
pour les chaudières à vapeur et pour le chauf-
fage des fours de boulanger. Pour chauffer les
serres, il faudra une chaudière spécialement
établie et toute une installation pour fournir
l'air comprimé nécessaire à la pulvérisation du
liijuiile avant sa coinhuslion dans une chambre
garnie de matériaux réfractaires ; aucun cons-
tiutteur ne s'est encore occupé de l'application
aux serres )iour cultures forcées. M. André-
Minne, ingénieur des Arts et Manufactures, 5, rue
lîlomet, Paris l'.i", construit un brûleur à huile
lourde pour fours de boulanger, qui fonctionne
très bien. — (M. R.)
Les abohn^s sont inatamment priés, lors'/n'ik
envoienl une question, de joindre à leur lettre une
bande du Journal ou d'indiquer, dans leur lettre
le numéro que porte cette bande.
REVUE COMMEKCIALE
227
LA SEMAINE MÉTEOHOLOGIQUE
Semaine du li au 20 mars 1920 (OBSERVATOIRE DU PARC SA/NT-MAUR)
JOURS
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0.3
Temps pluvieux.
Pluie le m., beau temps le s.
(jelée bl. la nuit, temps nua-
seu.v.
Gelée bl. la nuit, bruine le m.,
temps couvert.
Temps couvert, pluie le soir.
.\verse la nuit, temps Quaf?eux.
Gelée bl. le m., beau temps.
Moyennes et totaux
Écarts m la normale
101.:. 1 2.6
1
— 0 4 +0 e
12.0
+0 5
7.7
+1.7
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dor. tbéor.
9.3
Pluie depuis le 1"' janvier :
En 1920 112°"°
Normale 101 j
(1) Voir à !a page 318 du numéro du 24 juillet 1919 l'explication de cette nouvelle mesure.
REVUE COMMERCIALE
Situation agricole. — La température s'est abais-
sée et des giboulées sont tombées assez fré([uem-
raent, sans toutefois entraver sérieusement les tra-
vaux des champs poursuivis partout avec une
grande activité. Depuis quelques jours, le lemps est
magnifique.
L'aspect des blés en terre reste, dans l'ensemble,
aussi satisfaisant que possible. Les prairies ont une
belle apparence.
On a ensemencé les blés de printemps et les se-
mailles d'avoine s'effectuent dans de bonnes condi-
tions.
Dans les vignes la taille est terminée et les la-
bours avancent. 11 y a. quelques plaintes en ce qui
concerne les pêchers et les abricotiers qui auraient
eu, sur divers points, à souffrir des gelées.
Blés et farines. — Les disponibilités en blés indi-
gènes étant très faibles, les provenances étrangères
comblent le déficit. On traite toujours à 73 fr. les
100 kilogr., prix de la taxe. Quant au.\ blés améri-
cains, ils reviennent, en tenant compte du cliange,
à 132 tr. 78 le quintal à Ne\\--York.
Le nouveau prix de cession de la farine à la bou-
langerie est de 93 fr. les 100 kilogr. pris au moulin.
Sons. — Les sons, toujours très demandés et peu
offerts, devraient se vendre aux conditions de la nou-
velle taxe, soit 48 fr. le quintal. Ce prix est souvent
dépassé.
Céréales diverses. — Les cours des avoines sont
en baisse. On cote maintenant les avoines du
Centre, 93 à 96 fr.; celles de l'Ouest, 92 à 94 fr. le
quintal départ.
Sur les orges, on observe également un fléchisse-
ment; les meilleures valent de 92 à 94 fr. et celles
pour la mouture de 88 à 90 fr. les 100 kilogr. départ.
Cours eu hausse sur les sarrasins qui valent de
90 à 91 fr. le quintal départ.
lians le Midi, le sorgho vaut de 38 à 60 fr. les
100 kilogr.
On cote, aux 100 kilogr., les céréales étrangères
rendues dans nos ports : avoines de la Plata, 100 à
103.23; maïs de même provenauce, 95 à 98.25.
Les avoines d'.\Igérie valent 94.30 à 95.75 et les
nrges 83 à 92 fr. le quintal, ports français.
Fourrages. — .\u marché de La Chapelle, cours
faiblement tenus sur les fourrages que l'on a cotés
comme suit, par 104 bottes rendues .x Paris : foin,
260 à 290 fr.; luzerne, 280 à 310 Ir.: regain. 265 à
290 fr.
Dans les départements, les prix varient de 40 à
35 fr. le quintal.
Pailles. — Cours en baisse d'une dizaine de francs
au marché de La Chapelle. On a payé aux 104 bottes
rendues à Paris au domicile de l'acheteur : paille de
blé, 200 à 220 fr.; pailles d'avoine et de seigle, 180 à
200 fr.
L-i paille de blé est cotée de 25 à 33 fr. le quintal
dans les départements.
Graines fourragères. — Nouvelle hausse sur les
luzernes, prix sout-nus sur les trèfles. On paie aux
100 kilogr. : luzerne de Provence, 850 à 1 150 fr.; de
pays, 730 à 950 fr.; trèfle violet, 950 à 1 300 fr.; lupu-
line, 450 à 500 fr.; anthyllide, 1 000 à 1 300 fr.; lotier,
800 à 1 000 fr.; trèfle hybride, 1 200 à 1 800 fr.; trèfle
blanc, 1 200 à 1 600 fr.; vesces, 123 à 150 fr.; ray-
grass, 155 à 180 fr.
Bétail. — Au marché de La Villelte du lundi
13 mars, les arrivages de gros bétail ayant dépassé
223
KKVUE COMMERCIALE
de un millier de trtesceux de la sem3ine précêd ente,
les cours ont fléchi de 15 à 20 centimes par deoii-
Uilograrame net.
On a payé les bœufs de l'Allier, de la Nii'vre et de
Saône et-Loire, li-iH à a.o5; de la Sarthe, :t.20 à 3.50 :
de la Haute-Vienne, de la Dordosne et du Cantal,
3.40 à 3.65: de la Vendée, 3.20 à 3.45; les génisses.
3.30 à 3.70; les vaches aux mêmes prix que le:^
bœufs correspondants; les taureaux, 3.10 à 3.50 le
demi-kilogramme net.
Des arrivages importants coïncidant avec d'assez
fortes réserves aux abattoirs, ont eu pour consé-
quence une baisse sur les veaux variant de 30 à
40 centimes par demi-kilogramme net. On a coté les
veaux d'Eure-et-Loir, Seine-et-Marne, Seine-et-Oise.
du Loiret et de l'Yonne, 5.50 à 6 fr.; de l'Aube. 5.10 à
5.S0; de la Mayenne et de la Sarthe, 5.15 à 5.40; du
Limousin, i.25 à 4.50 le demi-kilogramme net.
Prix stalionnaires sur les moutons, mais vente
plus difficile par suite de l'accroissement des envois.
Par demi-kilogramme net. ou a coté : les agneaux,
0.60 à 6.85; les moutons du Centie, 6.45 à 6.55; les
métis, 6.25 à 6.50; les moutons du Midi. 5. "5 à 6.25;
les brebis métisses, 6 à 6.25 et celles de ferme, 5."0
•à 6 fr.
Sur les porcs, cours faiblement tenus en raison
de l'abondance de l'offre. On a payé, par demi-kilo-
gramme vif : porcs gras, 3.40 à 3.50; coches, 2. SU à
3.10. Voici le relevé des marchés des lundi l'i et
jeudi 18 mars.
Voici le relevé des marchés des lundi 16 et jeudi
19 février :
Marclie du lundi 15 mars.
Entrées d
irecles
Amenés
aux abattoirs.
Rése
La Vill.
rves
LaVilI.
Vaug.
Vaug.
têles
tètes
lèle.s
têles
têtes
Bœufs
5 735
1-
'Vaches . . .
2 054
2S1
•559
160
Taureaux.
^40
■Veaux
2 137
1 064
266
448
180
Moutons . .
9 li80
■2 983
502
1 070
225
Porcs
3 180
8S8
648
4i0
280
Prix maxima du kilogramme.
Au poids net.
Au poids vif.
!'• q. 2* q. 3« q. Prix extrêmes.
Boeufs
'\^aches
Taureaux ..
'Veaux
Moutons . . ,
Porcs
7.20
7.30
6.90
11.20
13.10
10.30
7.05
7.10
6.60
IÙ.40
12.70
10.14
6.76
6.76
6.30
8.50
11.70
9.86
2.65 à 4. .38
2.65 4.44
2.65
2.85
4.32
6.18
4.26
7.14
6.38
9.21
Marché du jeudi 18 mars.
Entrées directes
aux abattoirs. Réserves
Amenés. La Vill. Vaug. La Vill. Vaug.
têtes têtes tètes têtes têtes
Bœufs
1 437
;
Vaciies
890
} 348
988
361
88
Taureaux..
165
\
Veaux
1 324
712
102
547
6o
Moutons . .
5 479
3 850
248
1 330
220
Porcs
1 871
980
547
500
210
Prix maxinia du kilogramme.
Au poids net. Au poids vit.
y Cf.
2-q.
3'q.
Prix extrêmes.
Boeuls
7 16
7 00
6 70
2.73
à 4.47
Vaches
7 26
7 04
6 ;0
2.75
4.53
Taureaux.. .
6 90
6 60
6 30
2.75
4.32
Veaux
11 00
10 40
8 00
3.00
6.96
Moulons
13 10
12 70
Il 70
4.38
6.38
Porcs
IC 30
10 14
9 Xfi
«.00
7.21
veaux, 6 à 6.2u
; moutons, 10 à;
bœufs. 3 à 4.50;
Dans les départements on cote :
Besanroii, par kilogr. poids vif
porcs, 7.40; par kilogr. poids net
11 fr.
Bordeaux, par kilogr. poids vif
vaches, 2.40 à 4 fr.; veaux, 4 h 5.25: par kilogr. poids
net : moutons. 10 à 12 fr.
Dijon, par kilogr. poids net : moutons, 10 à 12 fr.:
par kilogr. poids vif ; veaux, 5.80 a 6.20; porcs, 7.80
à 7.95.
Lyon-Vaise. par kilogr. poids net : moulons, 11 à
13 fr.; par kilogr. poids vif: porcs, 6.80 à 7.30.
Marteillr, par kilogr. net : bœufs, S à 8.50; va-
ches, 7 à S fr.: moutons, 10 50 à 11 fr.; porcs, 10 à
11 fr.
Nancy, par kilogr. poids net : bœufs. 7.50 à 8 fr.;
vaches, 6. .'10 à S. 50: moutons, 10 à 14 fr.: par kilogr.
poids vif : porcs, 7.50 à 7.S0.
Vins et spiritueux. — Les expéditions se font
lentement et les cours restent fermes dans les dé-
partements du Midi. On paie à l'hectolitre les vins
rouges : 112 à 125 fr. à Béziers ; 115 à 135 fr. â Mont-
pellier el à Nimes ; 112 à 140 fr. .à Perpignan. Les
vins blancs vnlent de i35 à 155 fr. l'hectolitre nu.
Dans la Loire- Inférieure, on cote les vins de Mus-
cadet de i"' choix 500 à 525 fr. ; de 2» choix. 450 à
475 fr. : les vins de gros plants, 350 à 400 fr. la bar-
rique de 225 litres.
En Auvergne, cours en hausse; le pot de 15 litres
élant de 22.50 à 23 fr.
A Alger, les vins se paient de 125 à Î50 fr. l'hecto-
litre.
On vend les eaux-de-vie de vin titrant 52 degrés :
770 fr. à lléziers ; les eaux-de-vie de marc, 610 fr.
Dan? la Charente, Its eaux-de-vie nouvelles à 60°
valent de 1 100 à 1 200 fr. rheclolifre.
Fécules. — A Paris, la fécule l" disponible est
cotée 200 fr., et à Epinal, 195 fr. les 100 kilogr.
Pommes de terre. — Les cours se maintiennent.
Aux 100 kilogr. départ : on cote : Hollande, 65 à 70 fr.:
Saucisse rouge, 46 à 52 fr,; Chardon, 30 à 32 fr. :
Early rose. 45 à 60 fr. ; Ronde jaune. 36 à 40 fr. ; 1ns
titut de lîeauvais. 3S à 43 fr. : Hichter, 35 à 38 fr.
Laines. — On paie au kilogr. les laines en suint :
mérinos, 9 à 10 fr. ; croisées. 7 à 8 fr.
Pétroles et essences. — .\ l'hectolitre nu par va-
gon complet Pari~,on paie : pétrole rafûné, 92.75 ; pé-
trole blanc, 100.25; essence, 147.25.
Produits forestiers. — Au mètre cube, on paie
dans la Xiévre les liois de futaie, 60 à 80 fr.; au
stère le bois de chauffage, 25 à 30 fr.
Dans l'Ain, on paie au mètre cube, le pin, 15 à 28 fr.;
le chcne, 40 à 130 fr.
tin signale quelques atfaires en écorces à des prix
variant de 225 à 260 fr. les mille kilogr.
B. DuRvxo.
Le Géranl : Charles Dutbïii.
Piris — ; ^■. Mabetheux. imprimeur, I, rue Cassette
CHRONIQUE AGRICOLE
229
CHRONIQUE AGRICOLE
La fin de l'hiver et le début du printemps. — InQuence sur la Tégétation. — Travaux do préparation des
terres et semailles. — Décret et arrêté relatifs à l'e.xportation des chevaux, unes et mulets. — Déroga-
tions pour les races de demi-sang. — Prohibition de sortie des graines de trèfle. — Les prix des tabacs
indigènes eu 1920. — Régime du bétail et des viandes en Alsace et Lorraine. — Le concours général
agricole de Paris ajourné. — Récolte du blé dans la République Argentine. — Appréciations contradic-
toires sur la production du blé dans la Russie méridionale. — Circulaire relative à la culture
de la pomme de terre. — Prochain Congrès de l'Union des Alpes et de Provence. — Date du
VI1I« Congrès de la Mutualité agricole. — Les élections des délégués des Associations agricoles aux
Chambres d'Agriculture. — Obscurités à éclaircir. — La production de l'alcool pendant les cinq pre-
miers mois de la campagne. — Ouverture d'une Ecole de Rééducation agricole à Nantes. — Prochain
concours de chiens de berger à Grignon. — Constructeurs de machines agricoles.
La saison.
La fin de la saison d'hiver et le début du
printemps ont été caractérisés par une tem-
pérature exceptionnellement douce qui a été
éminemment favorable au départ de la végé-
tation dans la plupart des régions. Quelques
journées froides, qui se sont intercalées dans
cette série, ont atteint, dans une proportion
difficile encore à établir, mais qui paraît
sérieuse, la floraison des arbres fruitiers,
notamment des amandiers et des pêchers,
qui avait été trop précoce. Il y aura, de ce
fait, une perte sérieuse; mais les autres ré-
coltes ont largement profité des caractères de
la saison. Dans les évaluations publiées par
le ministère de TAgriculture sur l'état des
cultures à la date du i" mars, les notes don-
nées aux céréales d'automne et aux cultures
fourragères sont sensiblement supérieures
à celles données un mois plus tôt, et surtout
supérieures à celles affectées à la même date
de l'année précédente; on est en droit d'es-
pérer que cette supériorité s'accentuera en-
core à la date du 1" avril.
D'autre part, les travaux de préparation
des terres et les semailles de printemps ont
été exécutés ou se poursuivent dans des
conditions aussi normales qu'il est possible.
Sans doute, on est en droit de se plaindre de
la lenteur dans la livraison des engrais néces-
saires, qui font trop souvent défaut, malgré
les promesses réitérées à ce sujet. Néan-
moins, comme il en était de même il y a un
an, on peut affirmer que la situation actuelle
est sensiblement meilleure que dans la cam-
pagne précédente.
L'exportation des chevaux.
On a lu dans la Chronique du 4-11 mars
(p. 181) le résumé des déclarations apportées
à la Chambre des Députés par M. Queuille,
sous-secrétaire d'Etat à l'Agriculture, relati-
vement à l'exportation du bétail et des
chevaux ; il a rappelé que la sortie du bé-
tail est toujours interdite, et que la liberté
donnée à l'exportation des chevaux par l'ar-
l" Avril 1920. — N» 14.
ré té du 19 novembre 1919 allait être rapportée
C'est ce qui a été fait par un arrêté du 20 fé-
vrier dernier.
Toutefois, M. Queuille avait ajouté que des
mesures seraient prises en faveur de l'élevage
du cheval de demi-sang qui ne trouve plus
en France que des débouchés très restreints,
ainsi qu'en faveur de l'élevage mulassier.
Ces mesures ont été réalisées par un décret
et un arrêté dont on trouvera le texte plus
loin (p. 242).
Le décret prévoit que des dérogations pour-
ront être accordées à la prohibition de sortie.
En outre, il établit des taxes de sortie sur les
animaux des espèces chevaline, asine et mu-
lassière. C'est, croyons-nous, la première
fois qu'une exception a été faile, à cet égard,
au régime douanier en vigueur|^ qui n'a pas
prévu de droits de sortie de France.
L'arrêté, promulgué en même temps que
ce décret, abroge celui du 20 février. Il au-
torise l'exportation des chevaux de pur sang
et de demi-sang, dans des conditions qui sont
spécifiées et il prévoit des autorisations
exceptionnelles pour les reproducteurs des
autres races. La même ^dérogation est éta-
blie pour les animaux des espèces asine et
mulassière.
L'exportation des graines de trèfle.
Le Journal Officiel a promulgué, un peu
tardivement, un décret en date du 26 février
qui prohibe l'exportation des graines de
trèfle. La sortie et la réexportation de ces
graines sont subordonnées à des autorisa-
tions données par le ministre des Finances.
Le rapport précédant ce décret fait ressortir
que les prix des graines de trèfle ont atteint
des taux exagérés, celles de trèfle violet, par
exemple, étant cotées de 1100 à 1 200 fr. les
lOOkilogr., soit près de dix fois leur valeur
marchande d'avant la guerre. Ce rapport
ajoute : « L'exportation prendrait des pro-
portions telles que les agriculteurs éprou-
vent les plus grandes peines à s'approvi-
sionner en graines destinées aux ensemea-
Tomel.— 14.
230 CHRONIQUE
céments de printemps. » On a le droit de
s'élonner que le décret n'ait été promulgué,
c'est-à-dire mis en vigueur, que près d'un
mois après sa signature par le Président de
la République.
Prix des tabacs indigènes.
Un arrêté du ministre des Finances a fi.\é
les prix qui seront payés pour les tabacs in-
digènes récoltés en 1920. On trouvera plus
loin (page '^42) le te.\te de cet arrêté. On
remarquera que, pour la première fois, les
caractères généraux de la qualité des tabacs
sont indiqués avec précision, aussi bien pour
les tabacs corsés que pour les tabacs légers,
dans les trente déparlements où cette culture
est autorisée.
Bétail et viande.
Un décret en date du i mars a étendu à
l'Alsace et à la Lorraine les prescriptions de
la législation sanitaire française en ce qui
concerne le régime des importations et des
exportations des animaux et des viandes (ar-
ticles 31 et 32 de la loi du 21 juillet 1881 et
articles 53 à 60 de la loi du 21 juin 1898 sur
le Code rural).
Ce décret sera soumis à la sanction du Par-
lement dans le délai d'un mois.
Le concours général de Paris.
Le Ministère de l'Agiiculture a publié l'avis
suivant :
En raison des difficultés que présenteraient
le transport des animaux et des machines ainsi
que le choix d'un emplacement, et vu l'impor-
tance des crédits que nécessiterait l'organisation
des concours généraux agricoles, il a été décidé
de ne pas ouvrir à Paris, en 1920, le concours
général d'animaux et l'exposition de raactiines
qui avaient été primitivement prévus.
Les éleveurs ne pourront que regretter
cette décision que l'on n'a cependant pas de
peine à comprendre.
Le blé dans l'Argentine.
Le Bulletin de statistique de l'Institut in-
ternational d'Agriculture pour le mois de
mars publie l'évaluation de la récolte du blé
dans la République Argentine.
Cette récolte est exceplionnellement abon-
dante; quoique la superficie ensemencée en
blé ait diminué de 12 0/0 par rapport à l'an-
née précédente, la production totale attein-
drait 58 280 000 quintaux métriques, au lieu
de350 150 000 en 1918-191'J et de 40 042 000
pendant la période quinquennale précédente.
. D'après les évaluations d'ensemble de l'ins-
titut international, la production totale du blé
dans les deux hémisphères atteindrait à peu
AGRICOLE
près les mêmes proportions que l'année
précédente (73 230 000 quintaux contre
73 873 000). 11 est vrai que les chiffres très
problématiques de la production dans la
Russie méridionale sont compris dans les
résultats de l'année 1919, ce qui les niajere
d'une centaine de millions de quintaux.
Le blé dans la Russie méridionale.
Depuis les années de guerre, on n'a reçu
que des renseignements très incertains sur
la production du blé en Russie : on n'a que
des indications assez vagues sur les consé-
quences de la révolution agraire dans ce
malheureux pays. Or, voici que le journal
du Bourd of Trade, de Londres, a publié, et
que l'Institut international d'Agriculture de
Rome a adopté les résultats d'une enquête
faite par une Mission Britannique envoyée
dans la Russie_ méridionale pour y observer
les conditions actuelles de la production des
céréales.
En ce qui concerne l'Ukraine qui était na-
guère le grand centre de la production du
blé en Russie, la récolte de 19i9auraitatteint
90 092 000 quintaux, alors que la moyenne
quinquennale des cinq années ayant précédé
la guerre (1909 à 1913) n'avait été que de
73 4C2 000 quintaux. Les stocks de vieilles
récoltes atteindraient 32 700 000 quintaux,
de telle sorte que l'Ukraine aurait disposé,
après la moisson de 1919, de 122 853 000 quin-
taux de blé.
Ces résultats sont invraisemblables, car
ils sont en contradiction avec tout ce que
l'on savait jusqu'ici de la misère engendrée
par la révolution bolcheviste; il importe que
l'opinion publique en soit avertie. D'ailleurs,
les conclusions tendancieuses de la Mission
Britannique sont contredites par d'au très ren-
seignements non moins positifs.
Au mois de décembre dernier, M. Charles
Fischman, fabricant de sucre à Kief, au centre
de l'Ukraine, exposait devant l'Académie
d'Agriculture les conséquences de la confis-
cation, au proDl des paysans, des terres des
grands propriétaires. 11 fut ordonné que ces
terres seraient cultivées en communauté; or,
les paysans se sont refusés à cette culture
en commun. « Déjà, au printemps de cette
année 1919, disait M. Fleischman, à peine
20 0/0 de la totalité générale des parcelles
destinées à la culture des céréales de prin-
temps furent effectivement ensemencées,
80 0/0 s<int restées en jachère. Quant à la
culture des parcelles destinées à être ense-
mencées cet automne avec du blé d'hiver,
j'ai toute raison de croire qu'une grande
CHRONIQUE
partie de ces anciennes terres de proprié-
taires restera également inexploitée. C'est
donc pour l'Ukraine, ce grenier de la Russie
entière et d'une partie de l'Kurope, la ramine
certaine pour 1920. »
On voit, d'après ce témoignage autorisé,
combien on doit se garder d'accepter aveu-
glément les conclusions de la Mission Brit;in-
nique concernant la totalité des territoires
de l'Ukraine, du Kouban, du Térek et du
Don, qu'elle formule en ces termes :
En tenant compte des quantités de froment
produites en 1910 et des stocks provenant des
récoltes précédentes, déduction faite des quan-
tités nécessaires aux besoins de ces pays mêmes
et des autres pays de la Russie, il rente dispo-
nible pour Vexportation vers le reste du monde
une quaiiti.té qu'on estime certainement ne pas être
inférieure à 15 millions de quintaux de froment.
L'Institut international d'Agriculture s'est
borné à accepter ces déclarations, sans for-
muler aucune appréciation.
La culture des pommes de terre.
Le minisire de l'Agriculture a adressé, à
la date du 20 mars, une circulaire aux di-
recteurs départementaux des Services agri-
coles afin de les engager à multiplier les
eflfortspour accroître la production des pom-
mes de terre. Les motifs de son intervention
sont exposés en ces termes :
Après le blé, la pomme de terre est aujour-
d'hui la plante dont il faut le plus se préoccuper.
Blé et pomme de terre sont les deux productions
pour lesquelles je vous demande, cette année,
l'effort le plus vigoureux. Le pomme de terre est,
par excellence, l'aliment de consommation gé-
nérale. Elle permet, à la rigueur, de parer à la
pénurie des autres denrées alimentaires. En cas
de récolte abondante, le surplus trouve une
bonne utilisation dans l'industrie, et surtout
dans la nourriture des animaux, plus particuliè-
rement des porcs, ce qui permet d'augmenter
rapidement la quantité de viande comestible.
A tous point de vue, la culture rationnelle de
la pomme de terre est à développer : elle est ré-
munératrice; elle peut utiliser les terres les plus
diverses; elle laisse un sol net de mauvaises
herbes, bien préparé pour recevoir du blé. Dans
votre propagande, vous ne manquerez pas d'in-
sister sur ces multiples avantages.
Des conseils judicieux sont donnés, dans
celte circulaire, sur le choix des variétés et
sur celui des plants, sur la plantation et sur
les soins de culture, sur le concours à de-
mander aux .Vssociations agricoles et à toutes
les bonnes volontés. Cette propagande ne
peut être que très utile.
Congrès agricole à Hyéres.
L'Union des Syndicats agricoles des Alpes
.\G RICO LE
231
et de Provence, présidée p-.r M. Raymond
Gavoty, reprend la série de ses grandes réu-
nions. Elle tiendra un Congrès des Syndicats
fédérés les 10 et 11 avril, à Hyères (Var). Les
principales questions qui y seront discutées
se rapportent à l'évolution des Syndicats et
au développement des Coopératives de pro-
duction qui ont pris une importance excep-
tionnelle en Provence.
Congrès de la Mutualité agricole.
Nous avons annoncé que la Fédération na-
tionale de la Mutualité et de la Coopération
agricoles a décidé de reprendre la série de
ses congrès annuels. Le Comité d'organisa-
tion, réuni sous la présidence de M. Viger,
ancien ministre de l'Agriculture, a décidé
que le VHP Congrès se tiendrait à Paris, au
Musée social, à l'issue de l'Assemblée géné-
rale de la Fédération, du 1 1 au 13 juin inclus.
Les questions traitées intéresseront parti-
culièrement les Associations agricoles (Caisses
de crédit, Syndicats, Coopératives et mutuel-
les agricoles).
Chambres d Agriculture.
On a signalé ici les difficultés soulevées
par l'application des dispositions de la loi
relatives à l'élection des délégués des Asso-
ciations agricoles aux Chambres d'Agricul-
ture. Le décret du 3 février 1920 a essayé de
résoudre ces difficultés. Aux termes de ce
décret (voir le n" du 12 février, p. 134), les
préfets et les sous-préfets sont chargés de
dresser la liste des Sociétés ou Syndicats
appelés à prendre part au scrutin ; en cas de
contestation, une Commission est prévue,
qui est chargée de les examiner. Mais, au-
cune mesure n'a été prévue en ce qui con-
cerne les Unions de Syndicats; toutefois,
dans une réponse à un député qui l'interro-
geait sur ce sujet, le ministre de l'Agriculture
a donné (Journal Officiel du 23 mars) les in-
formations suivantes :
L'iaiion des Syndicats peut participer au scru-
tin p.ir un ou plusieurs représentants d'après le
nombre des syndiqués cotisants, non seulement
dans l'arrondissement où se trouve le siège de
l'Union, mais encore dans les autres arrondisse-
ments où se trouvent des Syndicats faisant partie
de ladite Union, sous réserve qu'une section de
l'Union ait été instituée dans ces arrondisse-
ments. Toutefois, si les Syndicats qui constituent
l'Union participaient individuellement dans leur
arrondissement à la désignation de représen-
tants, l'Union perdrait son droit de vote. La dé-
signation des représentants de l'Union semble
devoir être faite pour les divers arrondissements
par le bureau de l'Union fonctionnant au siège
social. C'est d'ailleurs à la Commission instituée
232 CHRONIQU
par l'article 5 du décret qu'il appartient de sta-
tuer en cas de réclamation.
Il est d'autres Associations qui ne paient
pas de cotisations proprement dites, par
exemple les Assurances mutuelles agricoles;
il en est d'autres qui n'en paient pas, comme
les Caisses de crédit mutuel, et dont le ca-
ractère essentiellement agricole est mani-
feste. Le ministre de l'Agriculture déclare
qu'il appartient aux Commissions prévues
par le décret du 3 février de statuer en der-
nier ressort sur l'inscription des diverses ca-
tégories de Sociétés agricoles.
Production des alcools.
La Direction générale des contributions
indirectes a publié le relevé de la production
des alcools pour les cinq mois de la cam-
pagne en cours, c'est-à-dire jusqu'au 29 fé-
vrier. En voici le tableau :
1919-1920 1918-1919 D:ff<irence
hectol. liectol. heclol.
Vins H3 385 51434 -)- 61 951
Cidres et poirés 40 255 53 + iO 202
Marcs, lies et
fruits 144 511 S9 404 -f 55 10"
Substances fari-
neuses 45 175 31 3.S0 -|- 13 825
Betteraves 326 882 217 432 -fl09 45»
Mélasses 11955 36 711 — 24 VjG
Autres subs-
tances 1.212 93 -1- 1.119
Totaux.... 683 315 426 477 -^256 898
On a prétendu que le maintien des hauts
prix des vins proviendrait, en grande partie,
de ce que d'énormes quantités seraient dis-
tillées en vue de profiter des prix élevés des
alcools naturels. Il suffit de jeter un coup
d'teil sur ce tableau pour se rendre compte
de l'exagération de cette affirmation : les
113 385 hectolitres d'alcools de Ains, pro-
duits .depuis les dernières vendanges, ne
représentent qu'une quantité bien faible en
comparaison avec une récolte de ol millions
et demi d'hectolitres.
École de Rééducation agricole.
La ville de Nantes a ouvert en décembre
1919, avec le concours de l'Office national
des Mutilés de la Guerre, une Ecole de Réé-
ducation agricole située dans le domaine de
la Placelière, à 12 kilomètres de' la ville.
Nous recevons, sur ce sujet, la note suivante :
Cette Ecole a été créée :
1* Pour les blessés ou malades de la poitrine
non contagieux (affeclions des voies respiratoires
consécutives aux gaz, blessures par projectiles,
pleure'sie, bronchite, emphysème, etc.). Pour
cette catégorie des victimes de la guerre, la vie
à la campagne s'impose inéluctablement. Dans
E AGRICOLE
la nouvelle Ecole qui vient d'être créée, ils pour-
ront, tout en bénéficiant de soins médicaux atten-
tifs, qui achèveront de les rétablir, se créer une
situation pour l'avenir.
2° Dans la mesure des places laissées dispo-
nibles par la catégorie ci-dessus, des mutilés
désirant se rééduquer lians un métier agricole
peuvent aussi y être admis.
Pai- sou enseignement, l'Ecole permet aux
élèves sortants : 1° de se placer comme régis-
seurs, gardiens de propriété ou jardiniers sui-
vant leurs aptitudes et leur goût; 2" de s'établir
à leur propre compte, grâce au prêt qui peut
leur être consenti par l'Office national, et les
connaissances spéciales acquises qui leur per-
mettront de faire donner un grand rendement
à une petite étendue de terrain.
Le programme d'enseignement comporte :
1° des cours d'instruction générale : ^orthographe,
calcul, comptabilité agricole, notions de sciences
naturelles; 2° des cours techniques: notions
d'agriculture générale, principales cultures et
élevages de la région de l'Ouest, horticulture,
viticulture. Cultures spéciales : graines pota-
gères, graines florales, plantes médicinales.
Elevage des animaux de basse-cour. Apicul-
ture.
Tous les élèves complètent leurs cours par
des travaux pratiques, qui leur sont assignés
suivant leur force physique.
Les demandes d'admission doivent être
adressées au Directeur des Ecoles muni-
cipales de rééducation des Mutilés de la
Guerre, 16, rue du Bel-.Mr, à Nantes.
Constructeurs de machines agricoles.
La Chambre syndicale des constructeurs
de machines agricoles de France a procédé
au renouvellement de son bureau.
M. Rilte, directeur de la Société française
de construction de matériel agricole de
Vierzon, a été maintenu dans les fonctions
de président qu'il a remplies pendant l'an-
née 1919.
Club du Chien de berger.
Une assemblée générale du Club français
du Chien de berger s'est tenue à Paris, sous
la présidence de M. Emmanuel Boulet, son
fondateur. Le bureau a été complété par la
nomination de M. Lucien Boisseau et de
M. Henry Girard, agriculteurs-éleveurs, comme
vice-présidents, et de MM. Jouvet, directeur
de l'Ecole nationale d'AgriculturedeGrignon,
et Rabalé, inspecteur général de l'Agricul-
ture, comme membres du Comité de direction.
Un concours de chiens de berger aura lieu
à Grignon, le 27 juin prochain. M. De-
chambre, professeur de zootechnie, en sera
le commissaire général, et M. Georges Jannin,
le commissaire adjoint.
Henry Sagnieb.
L'AGRIGULTl'RE ET LOPINION PlRi-lQUE
233
L'AGRICULTURE ET [/OPINION PUBLIQUE
A côté d'articles fantaisistes publiés dans
la grande presse et qui n'ont aucune portée
à cause des erreurs grossières dont ils four-
millent, l'attention des agriculteurs est, de-
puis quelque temps, particulièrement attirée
par les conclusions de rapports plus sérieux
comme ceux de la Chambre de Commerce de
Lyon ou par des études comme celles que pu-
blie V Exportateur français sous la signature
de M. Ajam, ou l'Europe nouvelle sous celle
de M. William Oualid. Dans ces derniers ar-
ticles, nous ne trouvons aucune démonstra-
tion [du bénéfice des agriculteurs, mais on
y donne, sans explications, des résultats
financiers d'exploitations agricoles ou on y
établit une comparaison du chitTre total des
impôts payés par les agriculteurs d'un côté,
par les commerçants ou industriels de l'autre,
en ce qui concerne seulement une catégorie
d'impôts, l'impôt sur les bénéfices.
11 est indispensable d'enrayer cette cam-
pagne dès son début si l'on ne veut pas tuer
la poule aux œufs d'or. On est trop ignorant
du fonctionnement de l'agriculture et de la
situation de l'agriculteur vis-à-vis du fisc, et
cette ignorance peut avoir de graves incon-
vénients.
On déclare que l'agriculteur a réalisé des
bénéfices considérables. C'est le point de dé-
part de cette campagne.
Examinons la question et procédons par
comparaison, puisque c'est la comparaison
qu'on nous oppose.
Un commerçant ou un industriel tient une
comptabilité. Sur cette comptabilité, il fait
figurer le traitement des membres de sa
famille qui collaborent à l'entreprise. Y sont
inscrits, en outre, tous les frais généraux.
Lorsque l'inventaire est favorable, une partie
des bénéfices est employée en amortisse-
ments ou en renouvellement du matériel qui
s'use. Nous devons nous féliciter de ce que
bien des usines françaises, très mal outillées
avant la guerre, aient pu ainsi développer leur
matériel de machines-outils, mais nous de-
vons faire remarquer que les dépenses ou les
amortissements figurent à la comptabilité,
de sorte qu'en fin d'année ce que le commer-
çant ou l'industriel appelle le bénéfice,' ce
qu'il déclare, c'est la balance des comptes
ainsi établie, et c'est normal.
L'agriculteur, lui, ne tient pas de compta-
bilité. Les particularités de sa profession ne
permettraient pas. du reste, la tenue d'une
comptabilité précise comme celle de l'mdus-
trie ou du commerce.
Le cultivateur, qui est la majorité en
France et dont on parle en ce moment, est
celui qui cultive de 10 à 100 hectares et met
lui-même la main à la pâte avec sa famille.
Or, pour être comparé aux sommes qui cons-
tituent les bénéfices de l'industrie ou du
commerce, l'argent que réalise ce cultivateur
devrait être réparti : en salaire du cultivateur,
de sa femme et de ses enfants, amortisse-
ment du matériel, fonds de réserve pour les
mauvaises années, améliorations et bénéfice
net.
En effet, si la jurisprudence de la loi sur
les bénéfices de guerre n'admet pas que le
cultivateur ait droit à un traitement comme
directeur de son exploitation, puisqu'elle ne
l'admet pas pour le commerçant ou l'indus-
triel, le travail manuel de ce cultivateur,
celui de sa famille remplacent de la main-
d'œuvre, et il est logique qu'ils soient rému-
nérés à ce titre.
Dans une ferme comme celles que nous
envisageons, s'il fallait substituer des salariés
au fermier et à sa famille, comme c'est le cas
dans le faire-valoir, il faudrait compter plus
de ISOOO fr. par an en moyenne.
Le matériel d'une ferme s'use comme
celui d'une usine et même plus; il faut le
réparer constamment et le remplacer pério-
diquement. Un industriel inscrirait à son
budget un fonds de prévision ou d'amortis-
sement. Le cultivateur n'a pas cette précau-
tion, il achète le moins souvent qu'il peut, et
dans ce cas, l'achat porte en entier sur
l'exercice pendant lequel il a été effectué.
Comme on n'a rien pu faire réparer pendant
la guerre, et comme les fabricants de maté-
riel agricole ou les usines d'engrais ne peu-
vent rien livrer, le cultivateur n'a rien mis
de côté dans ce but, et les exploitations se-
ront lourdement grevées d'ici un an ou deux
quand tout sera à remplacer à la fois.
N'ayant pas de comptabilité, l'agriculteur
n'a pas de fonds d'amortissement. Or, c'est
la profession où il est le plus indispensable.
De 188t) à irtli, la culture ne rapportait
rien, et c'était une des causes d'émigration
vers les villes. Les mauvaises années ame-
naient donc la ruine de nombreux cultiva-
teurs et la majeure partie des propriétés ru-
rales était hypothéquée. On peut prévoir le
retour de mauvaises années.
234
lagkicl'Lture et l
Enfin, les amélioralions sont aussi urgentes
en agriculture que dans l'industrie. L'outil-
lage a besoin de se moderniser; mais, sous
ce rapport, l'agriculteur, pour des motifs
qu'il serait facile d'expliquer, n'a pas fait les
mêmes efl'orls que l'industriel et, nous venons
de le dire, il attend, en particulier, de pouvoir
trouver des machines ou des engrais à
acheter.
Ce qu'on appelle dans le public le bénéfice
du cultivateur est donc la somme de ce qui,
chez un commerçant ou un industriel, cons-
titue quatre ou cinq chapitres dont un seul
est considéré comme étant le bénéfice.
■ Ces choses ne sont pas assez dites, et il est
bon que les gens debonnj foi y réfléchissent.
Quand un cultivateur achète une terre, c'est
à la fois avec le produit de son salaire, avec
de l'argent qu'il aurait dû mettre en réserve
ou utiliser à des améliorations si la crise des
transports l'avait permis; enfin, et pour une
part beaucoup plus faible qu'on le croit, avec
son bénéfice tel que l'envisagent commer-
çants et industriels.
En ce qui concerne l'autre argument, la
comparaison entre les sommes payées au fisc
par les agriculteurs et les industriels, la mé-
connaissance de la situation est au moins
aussi grave.
Le cultivateur ne peut pas être comparé
exactement à un autre citoyen au point de
vue fiscal. Aux yeux de l'Administration, il
constitue dans le pays une catégorie à part,
et le bénéfice qu'il semble parfois en retirer
est compensé et au delà par les lourdes
.charges, les ennuis, les difficultés qui en ré-
sultent.
Toutefois, ne confondons pas l'agriculteur
proprement dit, le seul dont nous voulions
parler ici, et le transformateur de produits
agricoles ou l'agriculteur négociant en bes-
tiaux. Ne classons pas non plus dans la
même catégorie quelques grandes fermes aux
portes des grandes villesou quelques grandes
exploitations viticoles qui sont des excep-
tions et ne doivent [pas servir d'exemple.
Toute profession a ses exceptions, et es
serait d'un esprit étroit que de ruiner la pro-
fession pour atteindre les exceptions.
La tendance des précédentes législatures a
été constamment d'enserrer le cultivateur
dans un réseau administratif étroit. Toute
subvention qu'on a l'air de lui accorder est
compensée par une limitation de son initia-
tive personnelle.
En dehors de ce cas particulier, le culti-
OPIMON PUBLIQUE
vateur supporte des charges que ne connais-
sent pas industriels et commerçants.
Outre l'impôt foncier, les droits de muta-
tion pèsent lourdement sur la terre et nuisent
à une mobilisation du sol souhaitable en
certains cas.
Si le cultivateur porte ses produits au
marché ou à la foire, il paie au profit de la
ville une taxe sur ces produits.
Sans parler des réquisitions du temps de
guerre, les taxes pèsent encore lourdement
sur lui : taxe du blé, taxe des produits de
basse-cour, remplacée après son échec par
les prix normaux que certaines municipalités
ont appliqués comme de véritables taxes. Ses
produits ne peuvent être transformés par lui
sans formalités souvent vexatoires, déclara-
rations pour le transport du blé au moulin,
pour la distillation de ses fruits ou de son
vin.
Toutes ces formalités ont pour but de
permettre à l'Administration d'avoir toujours
la main sur ses produits, de sorte que la
liberté n'existe plus pour les cultivateurs,
d'autant moins (jue, ne pouvant suivre toutes
les lois, décrets ou règlements jamais affi-
chés et rarement publiés par les journaux,
il se soumet timidement au.\ injonctions des
'onctionnaires sans pouvoir contrôler leur
droit. Or, il y a eu bien des interprétations
abusives.
Ces taxes, ces limitations constituent un
réel impôt qui fait peser, sur le seul cultiva-
teur, non seulement une charge sociale
comme la ristourne pour le prix du pain,
mais aussi un simple avantage poui tous les
consommateurs riches ou pauvres comme
lorsqu'il s'agit de taxes sur le beurre qui est
un produit de luxe et non plus un aliment de
première nécessité.
La réalité de cet impôt souvent considé-
rable est prouvée par l'élévation subite du
prix d'une denrée agricole aussitôt qu'elle
cesse d'être taxée.
En compensation, l'agriculteur ne béné-
ficie d'aucune remise sur les produits (]u'il
doit acheter et ne bénéficie d'aucune taxe
sur les engrais, les machines, les objets mo-
biliers, les vêlements qu'il doit se procurer.
Cette absence de contre-partie confirme
encore le caractère de la limitation arbitraire
du prix de ses denrées.
Et, cependant, les autres causes de dé-
penses sont proportionnellement plus élevées
pour lui que pour les habitants des villes;
les corps de métiers sollicités par les besoins
des grands centres ne veulent plus perdre
leur temps en allées et venues sur les Ion-
LAGRlCLLTdBE ET LljPlNIOM PUBLIQUE
235
gues distances de la campagne ; le cultiva-
teur ne trouve plus d'ouvriers du bâtiment et
doit payer proportionnellement plus qu'en
ville pour ces professions. 11 en est de même
s'il doit avoir recours au médecin, enfin le
moindre achat nécessite un voyage à la ville.
Les ouvriers agricoles, dont il a besoin au
moment de certains grands travaux, ou
même comme aide permanente, débauchés
par les usines qui les envoient même cher-
cher en camion dans certains villages et les
ramènent le soir, quittent la culture ou
demandent de 13 à 20 fr. par jour. L'agri-
culteur limité dans ses possibilités de vente
ne peut accorder ces prix et n'a plus à comp-
ter que sur sa famille, heureux quand l'usine
ne lui enlève pas ses enfants. Et c'est contre
ces hauts prix payés par les usines, qui font
iiausser parallèlement le prix de la vie, qu'on
ne lui permet pas de lutter, en laissant jouer
librement l'offre et la demande pour la vente
de ses produits.
11 n'est pas niable que ce soit, comme
nous venons de le dire, une façon de lui faire
supporter à lui seul une charge sociale qui
n'est justifiée qu'en ce qui concerne le pain,
mais qui, dans ce cas, devrait être supportée
par tout le pays.
Si l'on veut que l'agriculteur produise, el
produise tout ce (jui est nécessaire à noire
pays, il faut avoir une politique agraire. 11
faut, ou bien continuer à constituer avec les
agriculteurs une catégorie à part, mais alors
l'envisager comme telle et lui accorder des
avantages suffi.sants pour compenser les
lourdes charges qu'on lui impose et qu'on
n'impose à aucune autre ; ou bien leur rendre
la liberté complète, les mettre sur le même
pied que les autres citoyens et faire face par
d'autres procédés aux charges sociales
jugées indispensables.
Et c'est d'autant plus urgent qu'au cours
des tâtonnements internationaux, telle solu-
tion peut intervenir qui fasse brusqueinent
baisser le prix du blé par exemple. Sans la
garantie d'une politique agraire certaine,
l'agriculteur peut craindre que ceux qui ont
été les plus ardents à demander la taxation
ne soient à ce moment les plus ardents à
refuser toute protection qui retarde la chute
des cours. Le cultivateur qui n'aurait pas été
admis à bénéficier des hauts cours serait
donc contraint de subir la baisse dans toute
son ampleur. Ne serait-on pas assuré, dans
ce cas, de voir disparaître toute culture de-
mandant de la main-d'cpuvre comme le fait
s'est produit eu Angleterre il y a quelque
trente ans. Or, tous les économistes sont
d'accord pour reconnaître qu'il faut conser-
ver notre situation privilégiée d'avant-guerre
el rester grands producteurs de toutes les
denrées de consommation.
En résumé, on était tellement habitué à
voir l'agriculteur se contenter de très petits
profits, qu'on s'étonne le jour où il a de
l'argent, sans réfléchir à l'importance rela-
tive de la somme ou à son origine. Or, l'ori-
gine de l'argent liquide que l'on constate en
ce moment entre les mains des fermiers de
10 à 100 hectares peut être établie à peu près
exactement en triplant la valeur du cheptel
bétail possédé en 1913, en additionnant les
sommes représentant le salaire correspon-
dant au travail des membres de la famille
pendant cette période, et en additionnant les
économies forcées que le cultivateur a faites
en ne pouvant recevoir ni engrais ni instru-
ments neufs pour remplacer les vieux. Il y a
donc affectation à trois chapitres différents :
une augmentation d'inventaire qui a cons-
titué un bénéfice l'année où elle s'est pro-
duite, mais qui ne varie plus, une somme à
imputer au chapitre salaires, et enfin une
somme en attente qui aurait suffi à assurer
des remplacements au moment où elle a été
perçue, mais qui sera très insuffisante pour
assurer ces mêmes remplacements au m ornent
où l'on pourra les faire. Il faudra à ce moment
prélever sur un des autres chapitres pour
parfaire le complément correspondant aux
hausses successives. Si bien que les sommes
liquides dont disposent les agriculteurs leur
seronlprochainement indispensables en tota-
lité pour rétablir leurs exploitations dans
l'état où elles étaient, et qu'à partir d'aujour-
d'hui, du fait de la hausse du coût de la vie
qui a non seulement rattrapé, mais dépassé
la hausse des denrées agricoles, le cultiva-
teur voit revenir les années médiocres
d'avant-guerre.
Il nous semble donc évident, en premier
lieu, que les impôts des cultivateurs ne peu-
vent être comparés à ceux des autres caté-
gories de citoyens. Le chifl're perçu par le fisc
d'exprimé pas pour eux le total des charges
supportées, comme cela est exact pour
d'autres professions. En second lieu, une po-
litique agraire définitive est indispensable
pour décider le cultivateur à continuer à tra-
vailler et à produire ce dont le pays a le plus
besoin. Ce n'est pas en quelques jours ni
même en quelques semaines <]u'il peut faire
varier son assolement. Le blé se sèràe en
»6
DÉPENSES COMPARÉES DES CHEVAUX, DES BOEL'FS ET DES TRACTEUHS
ce qu'on ignore ou qu'on feint d'ignorer
faute de savoir prendre les décisions qu'im-
posent les circonstances.
P. BE MOKICABLT,
Ingénieur agromcm», dépuUi i» l'Ai*.
général sur une terre préparée au moins un
an d'avance, souvent deux ans. Il est donc
n dispensable, pour cultiver cette céréale,
que l'agriculteur sache un an ou deux
d'avance, s'il sera encouragé ou brimé. Voilà
DÉPENSES COMPARÉES DES CHENAUX, DES BŒUFS
ET DES TUACTEURS
Dans les co^nditions économiques que nous
subissons, au moment de la reprise des
grands travaux aux champs, il nous a semblé
intéressant de puiser dans les documents
que nous amassons à Bertrandfosse pour
présenter à nos lecteurs quelques renseigne-
ments susceptibles de les intéresser puis-
qu'ils nous sont souvent demandés.
Dès qu'il s'agit de chiffrer exactement, il y
a toujours matière ù contestation. On en dé-
duit trop facilement qu'il est impossible de
coniptabiliser en culture. Dans le commerce
9u dans l'industrie, on est en présence de dif-
ficultés semblables. Si les intéressés arrivent
à avoir des vues générales, c'est qu'ils font
lo. part plus grande aux frais généraux, aux
amortissements, à tout ce qui contribue en
un mot à assurer une trésorerie plus facile et
un minimum de bénéfices auxquels le profit
-avoué vient s'ajouter. Nous n'avons qu'à
faire admetU-e, grâce à une organisation pro-
fcisionnetle toujours plus forte et plus active,
un point de vue semblable quand il s'agit
d'agriculture.
Prix de revient de la journée de travail
d'un cheval.
<• Nourriture :
ï kilogr. d'avoine à 90 fr.
ic3 100 kilogr. 7.20
1 botte 1/2 de fourrage à 2 fr. 3 »
2 iiottes de paille à 1 fr. 25. 2.50
36:; X 12.70
(Le fumier n'est jias pris en compte étant
donnée la basse estimation des den-
rées.)
2" Amortissement :
Par an, au priï d'achat actuel et avec
l'aléa (1)
3» i'errure :
Uae ferrure complète par mois, clous à
glace, etc 16 X 12
4» Harnachement :
Entretien (mémoires de l'exercice 1919-20
pour 20 chevaux) pour 1 cheval
li» Intérêt du capiial engage', imprévu
francs
4 635
Total.
500
192
1S3
190
700
(1) Voir notre étude dans la Gazette du Village du
SI août 1919.
Comme un cheval à la ferme, s'il mange
tous les jours, ne travaille guère que 275 jours
par an, le prix du collier sans conducteur
est de 5 700: '275 = 20 fr. 75 ou. avec char-
retier, en comptant un homme pour trois
chevaux : 24 fr. 75, mettons 25 fr.
Prix de revient de la journée de travail
d'im bœuf.
I" Nourrilure :
Betteraves, fourrages, tourteau, herbe,
suivant les saisons
(Nous ne reproduisons pas UB détail fas-
tidieux, mais la valeur de 6 fr. 80 attri-
buée à la raiion journalière d'un bon
bœuf de travail est conforme à la réa-
lité.)
2" Amortissement :
Difficile à fixer: ([uel sera le prix de la
vianile dans :! ou 4 ans'.' On peut appré-
cier les choses ainsi : 1 bœuf de 800 kil.
est acheté 3 fr. 7.5 le kil. vif, soit >u
minimum 3 OUÛ fr., sera revendu 2 fr.
le kil. pesant 900 kil., soit 1.800, fr.
3 000 — 1 SOO = 1 200 fr. : 3 ans = 400 fr.
3° Ferrure :
6 ferrures à lo fr
4° Harnachement
5" lulérêt du capital engagé, imprévu
2. m
400
90
60
162
Total.
3 200
Soit pour 250 jours de travail 12 fr. 80 sans con-
ducteur ou avec le bouvier travaillant souvent avec
i bœufs : 15 fr. 80, mettons 16 fr.
Prix de revient du tracteur.
1» Car/jurant : consommation pour 1 hect. 'lO
à raison de 50 litres par hectare à 2 fr.
avec transport et déchet
2° Huile, graisse, pétrole, chiffons ,.
3» Amortissement et entretien :
Prix d'achat du groupe : 21 000 fr.; aiiior-
tissement en 3 ans, soit 7 000 fr. à ré-
partir sur 150 jours de travail; la va-
leur au bout de 3 ans égalant l'entretien
4» Conducteur :
Fixe et prime, par jour
5° Intérêt du capital engagé :
A 5 0/0, 1 050 fr.: 150 jours, soit
90
23
46
16
SUR LA. FILOSITÈ DES POMMES DE TERRE
237
6° Assurance, iniprëva :
Pris excessif des pièces de rechange par
suite de variations de change, etc 18
Pour 1 labour moyen sur 1 liect. 1/-. 260
Prix comparatif du labour d'un hectare à 0" 20
Ae profondeur pour avoine au printemps de 1920.
1" Avec 3 chevaux :
;r. c.
2.\i X 3 =7S fr. Eu supposant un travail
effectué de 40 ares par jour, on arrive
d un total de ISl.uO
2o Acee 4 bœufs :
l(iX4 = t)4 fi'- En supposant qu'un hec-
tare est labouré en 3 jours, 64 X 3, soit iVi2 «
3» Avec le tnicleur M'i •>
Observations. — Mous nous garderions
bien de déduire d'une noie aussi superfi-
cielle la supériorité de tel ou tel moteur.
Chacun a ses avantages et ses inconvénients.
Le cheval et le bœuf ont l'avantage d'être
nourris avec les produits de l'exploitalion.
Le premier est peu sujet aux maladies épi-
zootiques, il rend de grands services sur la
roule; le second s'amortit plus aisément,
produit une quantité coBsidérable de fumier,
mais l'a fièvre aphteuse, de plus en plus fré-
quente, rend son utilisation assez aléatoire,
surtout sur la route.
Que dire du tracteur? Comme tout nou-
veau venu, il séduit. 11 a cependant des
inconvénients dus à lui-même, mais dus
surtout aux conditions économiques excep-
tionnelles dans lesquelles nous nous trou-
vons. Les pièces de rechange coûtent tort
cher, l'essence fait défaut au moment où le
travail presse le plus...
Quoi qu'il en soit, en cette période de
crise, l'économie du kilogrammètre méca-
nique par rapport au travail du moteur animé
apparaît clairement.
C'est si vrai qu'aux Etats-Unis les trac-
leurs s'emploient toujours davantage et que
les éleveurs de chevaux ont recours aux
journaux agricoles les plus répandus pour
défendre la cause des produits de leurs ha-
ras. En France, nos belles races ont encore
de beaux jours à entrevoir, mais le brillant
avenir du moteur mécanique est indiscu-
table.
Henry Girabd,
Agriculteur,
Membre du Conseil supérieur de l'Agriculture.
SUR LA FILOSITÉ DES POMMES DE TERRE
Dans un article sur la « Dégénérescence
des Pommes de terre », publié dans ce
Journal (1), nous avons signalé les conclu-
sions inattendues des recherehes de M. G. -M.
Taylor sur cette grave affection, dont les
principales sont l'arrêt du fonctionnement du
système vasculaire et l'absence du ferment
diastasique. La fécule ne parvenant pas à
être transformée en sucre, « le germe sort
ainsi à moitié atïamé de l'œil », suivant l'ex-
pression même de l'auleur. Les variétés à
tubercules lisses et à yeux superficiels y
seraient, selon lui, plus particulièrement
prédisposées.
La filosiié est éminemment variable dans
sa fréquence et dans son intensité, suivant
les variétés et les saisons. 11 semble que les
années chaudes et sèches, durant lesquelles
les tubercules se développent péniblement,
soient celles à la suite desquelles les Pommes
de terre fileuses soient les plus abondantes.
Les variétés ne sont pas toutes également
prédisposées à filer. Celles dont les yeux sont
petits et les germes usuellement minces en
présentent généralement le plus grand
(1) Voir. Journal d' Agriculture pratique, 1918,
page 327.
nombre, tandis que celles dont les yeux sont
creux, gros, elles germes normalement forts
n'en présentent que lorsqu'elles sont très
appauvries. On ne peut s'empêcher de re-
marquer que les variétés du type Chave qui
présentent ces caractères sont remarquable-
ment résistantes.
Enfin, la filosité n'affecte pas également
tous les germes des mêmes tubercules. A .son
maximum de virulence, les germes s'allon-
gent péniblement de quelques centimètres
ou ne parviennent même pas à sortir des
yeux. On dit que ces tubercules ont boulé,
lorsqu'ils ne parviennent pas à émettre de
tiges après leur plantation. Ils se conservent
en terre sans se décomposer et y produisent
parfois quelques tubercules minuscules.
Certaines variétés, notamment les très
hâtives boulent fréquemment, lorsque les
plants, de production locale et déjà appauvris,
n'ont pas été mis ù germer avant leur plan-
tation. La Pomme de terre Marjolin, aujour-
d'hui complètement dégénérée et, d'ailleurs,
souvent fausse dans les quelques petits lots
que sa vieille réputation lui vaut encore, y
était particulièrement prédisposée.
Lorsque le germe de ces variétés vient à
être cassé, les tubercules boulent fréquem-
238
SUR LA PILOSITÉ DES POMMES DE TERRE
ment, même lorsqu'ils sont sains. Si on les
met de nouveau à. germer et qu'on les plante
ensuite, ils poussent alors, mais avec un
retard notable.
La filosilé se présente surtout chez les va-
riétés appauvries par le manque de sélection
et la culture locale prolongée. Les tubercules
moyens et petits en sont principalement
affectés; les gros le sont moins fréquemment
l'"ig. !)1. — Pûinmc de terre alleinte de filosilé.
(Les germes, très minces, ont produit des tubercules
minuscules.)
et souvent dans leur partie inférieure seule-
ment.
Les germes filiformes se présentent à tous
les états, depuis celui d'un simple fil pâle,
portant parfois quelques tubercules minus-
cules, qui se desséche rapidement à l'air ou
que le moindre choc brise, jusqu'à l'état à
peu près normal.
Knfin, on trouve assez fréquemment des
Pommes de terre demi-fileuses, telles que
celles représentées par la figure 52. Cliez
ces tubercules, le germe terminal est à peu
près normal, tandis que les latéraux sont
plus ou moins minces et d'autant plus qu'ils
sont plus inférieurs. Ces tubercules-là sont
les plus dangereux au point de vue des
plants, parce que Icur état peut laisser quel-
ques doutes dans l'esprit de ceux qui les
choisissent et aussi parce qu'ils frappent
moins l'attention.
S'il n'y a pas infection des yeux par une
maladie encore inconnue, il faut donc ad-
mettre que, sinon la diastase, du moins la
circulation de la sève s'effectue d'une
façon inégale dans les différentes parties du
tubercule et qu'elle diminue progressive-
ment du sommet à la base, puisque les yeux
inférieurs sont toujours les plus affectés.
De ces faits, nous pouvons tirer un rensei-
gnement utile à un double point de vue :
1° La diastase s'effectuant le mieux dans la
partie supérieure du tubercule, qui est de
formation la plus récente, confirme l'efficacité
de l'arrachage prématuré des plants dont
nous avons précédemment parlé (1);
2' Lorsqu'on emploie comme plants des
gros tubercules non germes, qu'on est obligé
de sectionnerau moment de la plantation, on
s'expose, en utilisant les tranches inférieures,
à ce qu'elles soient atteintes de filosilé, sur-
tout s'ils proviennent d'un lot appauvri par
un manque de sélection et plusieurs années
de culture sans renouvellement des plants.
Ces tranches inférieures valent en tous ca.s
beaucoup moins que le sommet, parce que
les yeux y sont beaucoup moins nombreux et
parce que, s'ils ne sont pas atteints de filo-
silé, leur force végétative est beaucoup moins
grande que celle des yeux terminaux.
C'est là, à n'en pas douter, une des causes
de l'irrégularité de végétation des plantes
que l'on observe fréquemment. Lorsque les
plantes faibles abondent, il en résulte une
diminution considérable de rendement et
une perte sèche pour le cultivateur insou-
cieux.
Ce fait est un nouvel argument en faveur
de l'emploi exclusif, si possible, des têtes de
tubercules que nous avons préconisé dans
un précédent article [-1\
11 va sans dire que tous les tubercules
atteints de filosilé totale ou partielle, ou dont
les germes paraissent simplement faibles^
doivent être impitoyablement écartés des
semences, car l'expérience a toujours dé-
montré que la vigueur des plants étail
dépendante de la force des germes. S'ils pro-
duisent parfois quelques petits tubercules
(1) Voir Journal d'Agriculture jn-alique, 1918,
page 131.
(2) Voir Journal d'Agriculture prcilique da 12 fé-
vrier 1920, page 146.
LES ENGRAIS AZOTÉS EN COUVERTURE
239
lorsque partiellenienl afTecLés, leur produc-
tion est toujours très faible et leurs tuber-
cules encore moyens risquent de
passer dans les futures semences.
Pour les distinguer, il faut donc
faire (i;ermer les tubercules avani
la plantation, non pas en les lais-
sant dans une cave obscure, mais
en les exposant à l'air et à la lu-
mière, sinon dès l'automne, du
moins dès que les gros froids sonl
passés, soit dès la mi- ou la lin de
février. Comme on ne peut songci-
à disposer dans des clayettes les
grosses quantités de plants néces-
saires aux grandes cultures, il
nous semble que les greniers, en
partie vides à cette époque, pour-
raient avantageusement être utili-
sés pour cet usage. La germina-
tion y sera plus lente et les ger-
mes plus courts que dans une
cave, mais les différences entre les
germes normaux et tileux reste-
ront les mêmes. Tous les tuber-
cule=; qui n'auront pas germé ou
dont les germes paraîtront moin-
drement faibles devront être en-
voyés à la consommation.
I^es lecteurs qui ont suivi la
série d'arlicles que nous avons pu-
bliés dans ce journal au cours de
ces dernières années, ont dû re-
marquer que nos efforts se sonl
constamment portés vers la néces-
sité du choix et de la préparation
des plants pour amoindrir les
effets désastreux de la dégénérescence. Il ne
faut pas aller chercher ailleurs que dans le
manque de ces soins primordiaux la cause
principale de la médiocrité des rendements
de beaucoup de cultures. Lorsque cette né-
cessité sera rentrée dpns l'esprit de tous les
cultivateurs français coumie elle l'est dans
Fi"
— Pumiiit>> lie lerre ileini-ûleuses (variélés diverses.)
celui de nos amis d'outre-Manche, un grand
progrés dans la culture de la l'onime de
terre aura été réalisé chez nous.
S. MOTTET.
LES ENGRAIS AZOTÉS EN COUYERTUHE
L'application d'engrais azotés en couverture
sur les céréales d'automne, au sortir de l'hiver,
est une des pratiques les plus habituelles dans
toutes les régions de bonne culture; c'est aussi
l'une des plus judicieuses; son effet sur les ren-
dements est bien connu et M. Caziot en donnait
ici même, tont récemment, une nouvelle preuve
dans l'étude si documentée qu'il consacrait à la
légende de l'infériorité de l'agriculture en
France (1).
Tous les départements connus pour leur
{{) Voir Journal d'Agriculluve pratique, décembre
1919, p. 907 et 927.
grande productivité, au moins égale à celle des
meilleures terres allemandes, sont aussi répu-
tés pour être de gros consommateurs de nitrates.
S'il était possible de réunir, sur l'utilisation
des engrais, des chifTres aussi précis que ceux
du .Service du Contrôle des stocks sur les rende-
ments en blés, eu procédant par régions agri-
coles, comme le propose très justement notre
distingué camarade, on arriverait certainement à
une coïncidence très nette.
Mais ces régions privilégiées ne sont pas, il
s'en faut, toute la France, et trop de nos agricul-
teurs ignorent encore ou méconnaissent l'effica-
cité des fumures azotées; utiles toujours, elles
ut
sont particulièrement nécessaires cette année où
la réduction du cheptel, la pénurie .les pailles et
le déficit en aliments concentrés du bétail vien-
nent diminuer à la fois les quantités disponibles
et les qualités fertilisantes du fumier de ferme.
Il nous suffira de répéter ici, après tous les
maîtres de l'agronomie, ce qu'ont maintes fois
constaté dans leurs cultures les meilleurs agri-
culteurs du monde entier. L'application en cou-
verture, au sortir de l'hiver, de 100 kilogr. de
nitrate augmente le rendement du blé de 300 à
400 kilogr. de grains et du poids correspondant
de pailles.
Au moment où des peuples entiers manquent
de pain, c'est un devoir pour tous : propriétaires
exploitants, fermiers ou métayers, de faire pro-
duire à leurs terres le plus de blé possible, en
leur donnant du nitrate, et c'est aussi une bonne
affaire parce que les excédents de récolte paient
largement la dépense d'engrais, même aux prix
très élevés de ceux-ci.
C'est en mars-avril qu'il faut donner au blé de
l'azote nitrique; à cette période de sa vie, la cé-
réale souffre d'une véritable faim d'azote, et les
nitrates, directement assimilables, constituent
alors pour elle le meilleur des aliments.
De ces nitrates, le plus connu est le nitrate de
soude, qui nous vient du Chili par bateaux en-
tiers ; nous en avons importé près de .100 000 ton-
nes en 4914.
Au cours des cinq dernières années, nos terres
eu ont été presque complètement privées. K'--
serve pendant la guerre à la fabrication de l'ac ide
nitrique, principe constituant essentiel des ex-
plosifs nilrés si largement employés sur tous les
fronts et par tous les belligérants, le nitrate de
soude nous ariive, faute de bateaux, par petites
quantités grevées d'un fret excessif; le cours
défavorable du change vient encore en hausser
le prix sur notre marché.
A défaut du nitrate de soude, qui sera rare et
cher cette année, nous conseillons l'emploi des
nitrates synthétiques dont l'industrie s'est déve-
loppée considérablement pendant les hostilités :
nitrate de chaux et nitrate d'ammoniaque ont
fait, depuis longtemps, leurs preuves. Voici venu
le moment d'en généraliser l'usage.
C'est sous l'orme de nitrale de chaux que
l'azote de tous les engrais azotés arrive le plus
fréquemment aux racines des plantes cultivées,
après une série de modifications plus ou moins
lentes, suivant la nature du sol et des engrais;
en donner aux plantes, a dit Schlœsing, c'est leur
offrir une nourriture à laquelle elles sont spécia-
lement adaptées.
Le nitrate de chaux ne renferme aucune ma-
tière inutile ou nuisible, comme il s'en rencontre
souvent dans tant d'autres engrais. Composé
LÉ TRIAGE DES SEMENCES DE CÉKÉALES
uniquement d'acide nitiique. produit en brûlant
l'azote de l'air à la température élevée (3 OOU de-
grés) de l'étincelle électrique, et de chaux, ali-
ment des végétaux et amendement des sols, i!
est immédiatement assimilable sans nouvelle
transformati(in et complètement utilisé par les
plantes.
L'industrie du nitrate de chaux est née, comme
l'on sait, en .'Vorvège, avec l'appui d'importants
capitaux fran( ais. Après avoir contribué de tout
leur pouvoir à la victoire du Droit, en fournis-
sanl aux armées de l'Entente du nitrale d'am-
moniaque pour leurs explosifs, les puissantes
usines de la Société norvégienne de I Azote ont
repris, depuis l'armistice, leurs fabrications du
temps de paix; mais les méthodes de travail se
sont améliorées, les usines se sont amplifiées et
les 300 000 chevaux des fabriques de Notodden
et de Rjukaii produisent maintenant de 150 000 à
-00 000 tonnes par an de nitrate de chaux gra-
nulé, exempt de poussière et d'un emploi aussi
facile que celui des autres engrais.
Le nitrate de chaux de Norvège s'emploie à la
même époque et de la même façon que le nitiate
de soude, auquel il peut être substitué poids
pour poids, bien qu'il soit un peu moins riche
en azote (13 0 0 dans le nitrate de chaux contre
l'j.5 0/0 dans le nitrate de soude). Il faut seule-
ment éviter de l'abandonner à l'humidité et c'est
pour ce motif qu'il est livré en fûts de bois,
bien étanches; ce mode d'emballage, particuliè-
rement avantageux pour l'acheteur, est aussi
une précieuse garantie d'authenticité.
On épand le nitrate de chaux en couverture
en mars-avril, avant le hersage, par temps sec,
au semoir mécanique de préférence, à raison de
l"iO à 200 kilogr. par hectare; il peut être mé-
langé avec tous les autres engrais à condition
d'employer le mélani-'e aussitôt.
Le nitrate d'ammoniaque entrait dans la com-
position de certains des explosifs les plus em-
ployés et les poudreries de l'Etal en avaient
emmagasiné des stocks considérables. Klles les
liquident à des conditions fort avantageuses de
prix, sinon de livraison, et c'est à ce titre que
nous le signalons ici, bien que sa composition
on fasse plutôt un engrais de fonds pour les ra-
cines fourragères et industrielles, la pomme de
terre et la vigne, qu'un engrais de couverture
pour les céréales d'automne. Il contient 34 à
3;j 0/0 d'azote : moitié azote nitrique et moitié
azote ammoniacal; sur céréales, on ne dépassera
pas "10 kilogr. par hectare, en le mélangeant au
moment de l'emploi avec du superphosphate
bien sec, de la sylvinile d'Alsace ou du plâtre
cru pour en faciliter la distribution.
A. COUTUBIKR,
Ingénieur agronome.
LE TRIAGE DES SEMENCKS DE CEREALES
Depuis deux ans, le Journal (T Agriculture
pratique a rappelé, i\ diverses reprises, les
avantages que présente le triage des semen-
ces pour assurer un rendement élevé des ré-
LE TRIAGE DES SEMENCES DE CEREALES
241
colles de céréales. Le triage réalise, en effet,
une sélection mécanique dont les résultats
ont été démontrés de la manière la plus com-
plète.
Dans le numéro du 24 janvier l'J18, on
rappelait les expériences concluantes pour-
suivies par M. Ringelmann en 1893 et qui
démontraient les accroissements importants
que le triage des semences assure dans le
rendement des récoltes. On signalait en même
temps les résultats obtenus dans le même
sens par le Comice de Castres iTarn). A l'ac-
croissement dans le rendement s'ajoute la
diminution des mauvaises herbes dont les
graines ont été éliminées par le triage.
Si les trieurs sont répandus dans la grande
culture, ils ne sont pas, à raison de leur prix
relativement élevé, facilement accessibles
pour les petits cultivateurs. De là l'idée de
recourir à l'action syndicale. Cette idée a été
mise en pratique, il y a une vingtaine d'an-
nées, par des Syndicats de cultivateurs dans
le département du Pas-de-Calais. Celte appli-
cation n'est pas la seule ; dans le numéro du
2(') décembre 1918, M. Maurice Martin faisait
ressortir les avantages obtenus avec le trieur
syndical de Busy (Doubs) qui est en service
depuis l'année 1908.
h. côté du triage par Syndicat, on peut
placer l'entreprise de triage à façon par des
'^pliulo Primaiill, Vendôn
l''ig. ;J3. — Installation du triage des semences de céréales dans une gare.
particuliers avec un trieur ambulant. Dans le
numéro du 13 mai 1919, M. Ringelmann a
exposé l'heureuse combinaison adoptée pen-
dant la guerre par M. Henry Girard, agricul-
teur à Plailly (Oise), pour établir un trieur
locomobile, c'est-à-dire monté sur un camion
ordinaire; on peut ainsi le transporter faci-
lement de ferme en ferme.
Cette idée du triage ambulant a été mise
en pratique depuis quelques semaines par la
Compagnie du Chemin de fer de Paris à Or-
léans. On a pu lire dans le numéro du
/i-ll mars (p. 186) que, en collaboration avec
les Associations agricoles et les directions
des Services agricoles des deux départements
de la Vienne et de Loir-et-Cher, cette Com-
pagnie a fait circuler dans ces départements
un vagon de très grand modèle renfermant
différents types de trieurs. Ce vagon est con-
duit de gare en gare ; des affiches avertissent
préalablement les cultivateurs du rayon qu'il
est arrêté dans telle ou telle gare, et les invi-
tent à y apporter les lots de semences de blé
de printemps, d'orge ou d'avoine, qu'ils dé-
sirent faire trier. La ligure 53 montre ce va-
gon arrêté sur une voie de garage à Vendôme
(Loir-et-Cher).
Il y a là une initiative que l'on doit louer.
La Compagnie d'Orléans annonce qu'elle se
propose de reprendre la même organisation
sur une plus grande échelle, au mois de sep-
tembre, en l'étendant, en vue des semailles
d'automne, aux différentes régions de son
réseau. G. G.\l'dot.
242
PARTIE OFFICIELLE
PARTIE OFFICIELLE
Décret du 22 mars 1920 fixant de» droits de
sortie à l'exportation des animaux des espèces
chevaline, asine et mulassière.
Art. 1". — Les animaux des espèces cheva"
line, asine et mulassière, qui feront robjct de
dérogations aux prohibitions de sortie édictées
par les décrets des 20 janvier 1919 (art. 3, et
12 juillet 1919 (art. I"), seront passibles, sauf en
ce qui concerne le transit ou la réexpoi talion,
des droits prévus à l'article 2 ci après.
Art. 2. — Le tableau B annexé à la loi de
douane du 11 janvier 1892 est modilié ainsi qu'il
suit :
Uniti! Droits
<lo perception de sortie.
Aniinau.)- vioants.
Chevaux, juments Tète. 800 fr.
Poulains — ''"0
Mules et mulets — !*00
.Mnletons — ''OO
Anes et ànesses, ânons
compris — 200
Art. 3. — Les conditions d'application des
dérogations prévues à l'article l" ci-dessus se-
ront iixées par arrêté des ministres de l'Agricul-
ture et des Finances.
Art. 4. — Les dispositions du présent décret
sont applicables à l'Algérie.
Art. 5. — Le président du Conseil, minisire
des Affaires étrangères, les ministres des Fi-
nances, du Commerce et de l'Industrie et de
l'Agriculture sont chargés, chacun en ce qui le
loncerne, de l'exécution du présent décret.
Arrêté du 22 mars 1920 établissant des déroga-
tions à la prohibition de sortie des animaux
des espèces chevaline, asine et mulassière.
,lr(. l'r. — L'arrêté du 23 février 1920 est rap-
porté.
Art. 2. — Conformément aux dispositions de
l'article 3 du décret du 20 janvier 1919 et de l'ar-
ticle l" du décret du 12 juillet 1919, pourront
laire l'objet de dérogations de prohibition de
sortie, sous réserve de l'acquit des droits prévus
à l'article 2 du décret du 22 mars 1920, outre les
reproducteurs mâles et femelles faisant l'objet
d'une autorisation exceptionnelle : les chevaux,
juments, poulains et pouliches de toutes les
races de pur sang et de demi-sang, sans limita-
tion d'âge.
Art. 3. — Les dérogations concernant les ani-
maux, prévues à l'article 1'% devront faire l'ob-
jet de demandes accompagnées de papiers d'ori-
gine et adressées à la Direction des Haras
(2= bureau), qui remettra aux intéressés des
formules de demandes d'exportation. Les de-
mandes, revêtues d'un avis favorable, seront
transmises au ministère des Finances, qui déli-
vrera l'autorisation définitive de sortie.
Art.i. — Les animaux d'espèce chevaline ne
pourront sortir que sur présentation, au Bureau
de douanes, du certificat d'origine, portant au
dos le visa d'exportation, le cachet et la signa-
ture du fonctionnaire des Haïas délégué à cet
effet.
Le signalement, l'âge et l'espèce de l'animal
devront correspondre exactement à ceux men-
tionnés sur le certificat d'origine. Ces vérifica-
tions seront faites par les soins du Service vété-
rinaire du Bureau de douanes.
Art. 0. — Est autorisée, sous la seule réserve
de l'acquit des droits prévus àrarticle2 du décret
du 22 mars 1920, la sortie des baudets, ânes,
ânesses, ànons, mules, mulets et muletons.
Arrêté du ministre des Finances, en date dn
18 mars, fixant les prix d'achat des tabacs
indigènes en 1920.
Art. 1". — Confurniément à la décision de la
Commission chargée de lîxer les prix d'achat des
tabacs indigènes de la récolte de 1920, les tabacs
corsés de cette récolte, cultivés dans les dépar-
tements du Lot, de Lot-et-Garonne (variété
Auriac), du Nord, d'llle-et-Vilaine et des Bou-
ches-du-Rhône, seront classés en cinq qualités
pour chaque variété. Les caractères généraux
de chacune de ces qualités sont hs suivants :
i'" i^ualit('. — Tabacs sains, gommeux, mûrs,
nervures peu prononcées et peu tourmentées,
tissu élastique et résistant, ni troué, ni déchiré,
couleur marron ou marron foncé. Aucune feuille
ne devra avoir une longueur inférieure à 45 cen-
timètres.
2" qualité. — Tabacs sains, gommeux, mûrs,
peu charpentés, couleur marron ou marron
foncé. On tolère quelques trous et quelques dé-
chirures du parenchyme. La dimension minimum
est de 40 centimètres.
3' quaUlé. — Tabacs en général d'une matu-
rité moins satisfaisante, à nervures et à côtes
plus accusées, mais encore saiusel gommeux.
4» qualité. — feuilles peu gommeuses, un peu
dessevées, mais ayant conservé de la tenue,
feuilles n'ayant pas trop souffert à la pente ou de
maturité insuffisante.
i)'' qualité. — Feuilles dépourvues de maturité,
teuilles dessevées, non gommeuses, feuilles dé-
préciées par la fermentation, la grêle, etc.
Ces tabacs seront payés, dans chacun des
départements indiiiués au présent article et pour
chaque qualité ci-dessus définie, aux prix sui-
vants :
1'- qualité 400 fr. par 100 kilogr.
2» — 330 » —
3» — 300 " —
4e _ 280 '. —
S- _ 180 .. —
Art. 2. — Conformément à la décision de la
même Commission, les tabacs indigènes légers
de la récolte de 1920, cultivés dans les dépaitc-
raents ci-après : .Meurthe-et-Moselle, Meuse,
LAIT ET PRODUITS LAITIERS
243
Vosges, Haute-Saône, Haute-Marne, Jura, Cùle-
J'Or, Ain, Haute-Savoie, Savoie, Isère, Drôme,
Vaucluse, Haute- Garonne, Hautes-Pyrénées,
Tot-et-Garonne (variété Paraguay), Landes, Gi-
ronde, Charente-Inférieure, Dordopiie, Corrèze,
Puy-de-Dôme, Somme, Pas-de-Calais, Alpes-Ma-
rilimes et Var, seront classés en cinq qualités
pour chaque variété. Les caractères généraux de
chacune de ces qualités sont les suivantes :
1" qualité. — Feuilles assez fines, d'une bonne
résistance, élastiques, saines, intactes, à ner-
vures non tourmentées et peu accusées, de bonne
maturité et de coloration peu foncée. La limite
inférieure de longueur des feuilles est de 40 cen-
timètres.
2» qualité. — Caractères analogues à ceux de
la précédente; on tolère quelques légères défec-
tuosités, trous, etc. La dimension minimum est
Je 3u centimètres.
3« qualité. — Feuilles grandes ou très grandes,
saines, assez mûres, ayant de la tenue, mais qui
ue possèdent pas, au même degré que les deux
premières qualités, l'intégrité, la finesse, l'élas-
ticité ou la résistance du , tissu ou l'effacement
des nervures ou une coloration satisfaisante.
4« qualité. — Feuilles un peu dessevées, mais
ayant conservé de la tenue, n'ayant pas trop
souffert à la pente, insuffisamment mûres, légè-
rement dépréciées par la gièle, etc. Longueur
minimum, 3b centimètres.
5» qtialitc. — Feuilles dessevées ou dépourvues
de maturité, feuilles assez dépréciées par la fer-
mentation, la grêle, etc.
Ces tabacs seront payés, dans chacun des
départements indiqués au présent article et
pour chaque qualité ainsi définie, aux prix sui-
vants :
1" qualité i20 fr. par 100 kilogr.
2« — SIC .. —
3' — 320 - —
4« — 300 .. —
o< — 200 .. —
Art. 3. — A titre d'encouragement à la culture,
les tabacs indigènes de la récolte de 1920 de tous
les départements et de toutes les variétés dont
la culture est autorisée bénéficieront d'une
prime de 10 fr. par 100 kilogr., qui sera accor-
dée, sans distinction de qualité, en sus des prix
indiiiués aux articles 1"' et 2, à l'ensemble ou à
partie d'une livraison de feuilles de ces qualités,
bien conservées et bien triées.
Art. 't. — Les planteurs de tabacs corsés des
départements du Lot (variété Nykerk) et du Lot-
et-Garonne (variété Auriac pur) pourront livrer,
en dehors de leurs tabacs ordinaires, des balles
de feuilles parfaitement conservées et présen-
tées, spécialement triées pour robes de rôles
suivant des types établis par l'Administration.
Ces feuilles devront être de la variété dont la
culture est autorisée dans le département et
présenter les caractères suivants : longueur,
50 centimètres au moins; tissu gommeux, non
rugueux, élastique, résistant, paifaitement sain
et mûr, ni troué, ni déchiré, nervures assez
'■spacées, droites, peu prononcées, couleur mar-
ron foncé.
Elles bénéficieront, en sus du prix résultant
de leur classement dans l'une des qualités défi-
nies à l'article l''"' et de la prime de 10 fr. par
100 kilogr. prévue à l'article 3, d'une prime
spéciale supplémentaire de 50 fr. par 100 kilo-
grammes.
Art. D. — Les planteurs d'' tabacs légers des
départements mentionnés à l'article 2, à l'excep-
tion de ceux des départements des Alpes-Maii-
times et du Var, pourront livrer, en dehors de
leurs tabacs ordinaires, des balles de feuilles
parfaitement conservées et présentées, spéciale-
ment triées pour robes de cigares, suivant des
types établis par l'Administration.
Ces feuilles devront être de la variété dont la
culture est autorisée dans le dépai'tement et
présenter les caractères suivants :
Longueur, 40 centimètres au moins; colora-
lion claire et uniforme, tissu parfaitement sain
ni troué, ni déchiré, fin, résistant et élastique,
nervures effacées, droites, assez espacées et pas
trop inclinées.
Elles bénéficieront, en sus du prix résultant
de leur classement dans l'une des qualités dé-
finies à l'article 2 et de la prime de 10 fr. par
100 kilogr. prévue à l'article 3, d'une prime spé-
ciale supplémentaire de 90 fr. par 100 kilogr.
LAIT ET PRODUITS LAITIERS
L'Office de renseignements sur les prix de
rUnion Suisse des Paysans vient de publier
les appréciations sur le marché des laits et
des produits laitiers dans les différents pays
pour le quatrième trimestre de 1919. En voici
un extrait et la conclusion :
Lait. — Les prix du lait sont nidableinent
supérieurs à ceux de la période correspondante
de l'année précédente. Par suite du recul de la
production, les prix ont encore haussé depuis
notre dernier rapport. Seuls les Pays-Bas et le
Danemark accusent un léger fléchissement des
prix par rapport à l'année précédente; en Nor-
vège, ils sont restés stationuaires.
Conclusion. — La production laitière sest
trouvée compromise dans la plupart des Etats
eui-opéens par suite du rendement déficitaire
des herbages d'automne, du précoce début de
l'hiver, de l'élévation des prix des fourrages secs
et du défaut de fourrages concentrés. Seuls les
pays septentiionaux accusent une plus-value de
la production laitière. Les prix du lait, du fro-
mage et du beurre se trouvent en général supé-
rieurs à ceux d'il y a un an. Et ce n'est qu'ici et
244
SUR LHISTOIBE DU TOPhNAMBOUH
là que, vers la fin Ju tiiiuestre, les prix ont
quelque peu perdu de leur fermeté.
Les cours du lait et des produits laitiers reste-
ront généralement fermes. Dans les régions, ce-
pendant, bénéficiant d'avantageuses conditions
de production, il faudra s'attendre par ci par là
à quelque relâchement des prix. Il convient ce-
pendant de tenir en particulier compte des diffi-
cultés que causent au commerce les conditions
actuelles du change ; elles sont si grandes qu'en
bien des cas elles compliquent considérablement
le commerce international, quand elles ne le
paralysent même jias totalement.
SUR L'HISTOIRE DU TOPINAMBOUR
Voici le plus mauvais de tous
les légumes. De Combles.
C'est en ces termes qu'au milieu du
xviii'' siècle, le célèbre écrivain horticole
De Combles appréciait le Topinambour. Forl
eslimê el servi sur les meilleures tables pen-
dant tout le xvii« siècle, ainsi qu'en té-
moignent les ouvrages des écrivains de
l'époque, sa répulaliou avait baissé et,
depuis, elle ne s'est pas relevée. Aujour-
d'hui, bien que mis en vente par la plupart
des fruitiers, le Topinambour n'est pas un
légume de consommation courante.
Abandonné par la culture potagère le To-
pinambour a été, surlout à partir du xix'
siècle, adopte par la grande culture comme
plante fourragère. Il a permis de tirer un
parti avantageux des terres sableuses ; dans
un certain nombre de départements apparte-
nant au\ régions du Centre et de l'Ouest il
offre, durant tout l'hiver, des ressources
précieuses pour l'alimenlition du bétail.
Avant la guerre, l'étendue consacrée à cette
culture dépassait 110 000 hectares.
Plusieurs auteurs, tant en France qu'en
Allemagne, en Angleterre et aux Etats-Unis,
ont traité l'histoire de cette plante, mais
l'étude la plus complète sur la question est
celle parue à la fin de l'année dernière dans
le Bulletin botanique de Kew, sous la plume
de M. C.-C. Lacaita (IJ.
L'origine de l'espèce, autrefois très débat-
tue, n'est plus contestée. Pendant longtemps,
les botanistes lui assignèrent une origine
sud-américaine; le berceau de l'espèce leur
paraissait être le Brésil ou le Pérou. Le type
sauvage ayant été trouvé au Canada, où il
croît en abondance sur divers points, Asa
Gray affirma en 1881 que le Topinambour
avait pour patrie les terrains d'alluvions
humides du Canada supérieur jusqu'au Sas-
katchewau et au sud de l'Arkansasà la Géor-
gie moyenne. Cette opinion est admise et
confirmée par les flores les plus récentes de
l'Amérique du Nord.
(1) C.-G. Lacaita. The « Jérusalem Artichoke »
Kew Garclen's liulletin n» 9, p. 321 à 339, 1919.
La première mention du Topinambour par
un botaniste csl celle; de l'Italien Columna,
dans Ecphasis (1616), qui déclare avoir vu
la plante dans le jardin du cardinal Farnèse.
A cette époque, ce légume était très connu
dans notre pays où ses tubercules étaient
vendus couramment dans les rues de Paris
sous le nom de « Topinamboux », emprunté à
une tribu de sauvages brésiliens dont quel-
ques représentants, amenés eu France
en 1613, avaient été présentés à la reine. La
nouvelle plante étant présumée originaire
du Brésil, on lui donna le nom de Topinam-
boux, qui, légèrement modifié, a prévalu et
entretenu l'erreur sur la patrie de l'espèce.
Le Topinambour n'a pas été introduit en
Europe par l'Italie; il est probable que le
cardinal Farnèse, prélat grand amateur de
plantes nouvelles, le reçut de France, sou
pays et le nôtre ayant de son temps des
rapports extrêmement fréquents.
M. C.-C. Lacaita a cherché à élucider ce
point d'histoire et, pour y arriver, il a con-
sulté les ouvrages des premiers explorateurs
français (Champlain, Lescarbot, etc.) qui
visitèrent la .Nouvelle France (Canada) au
commencement du xvii" siècle. 11 lui parait
impossible d'admettre que le Topinambour a
été importé en Europe par l'Italie, la France
ayant eu, la première, des relations avec le
Canada.
Sans pouvoir apporter une preuve décisive,
M. Lacaita estime que le Topinambour a dû
être introduit en Europe par des Français et
que les premiers tubercules auraient été
rapportés en 1G07, lors du retour de l'expé-
dition dont Lescarbot faisait partie.
Les Pays-Bas reçurent le Topinambour
en 1613; Petrus Hondius le signalait alors
comme une nouveauté.
L'introduction en Angleterre paraît avoir
été faite par le Français Franqueville, qui
envoya de Londres deux tubercules à John
Goodyer en 1617.
On sait que les Anglais désignent le Topi-
nambour sous le nom de Jérusalem Artichoke
(Artichaut de Jéru.salem), appellation qui se
trouve pour la première fois, en 1622, dans
ACADÉMIE D AGRICULTURE DE FRANCE
245
l'ouvrage de Venuer, Via Recta. Plusieurs
écrivaius ont prétendu que ce nom était une
corruption de l'italien girasole articoccio.
M. Lacaila démontre que l'attribution
erronée du nom Artichoke (Artichaut) à un
Betianthus est uée en Angleterre et non en
Italie. 11 est possible, selon lui, que le mot
Jérusalem soit une corruption du mot gira-
sole sans que ce soit nécessairement l'italien
girasole. En effet, ce mot girasole, sous lequel
étaient désignés anciennement un minéral,
l'Opale à œil, et un végétal, le Ricin, a été
ensuite appliqué à V Heliantkus (Soleil) avec
le sens « se tournant vers le soleil >> bien
plus tôt en Anglerre qu'en Italie.
Alors que la Pomme de terre, introduite
en Europe un peu avant le Topinambour, a
donné des milliers de variétés, cette dernière
plante n'en a fourni qu'un très petit nombre.
La difficulté d'en obtenir des graines fertiles
a entravé et retardé pendant plusieurs siècles
l'amélioration de l'espèce.
Des graines semées en 1808 par Vilmorin
ont produit le T. jaune inférieur au type.
D'autres graines, provenant de la Corse,
semées par Henry de Vilmorin en 1889, ont
abouti à la création du /'. patate, mis au
commerce en 1895. Cette variété, à tubercule
jaune, de forme régulière, a constitué une
amélioration notable.
La maison Vilmorin a également obtenu
le T. fuseau à tubercules roses, fusiformes,
lisses, offert à la culture depuis 1916.
En Angleterre, M. Sutlon mit en vente, à
partir de 1891, le 7'. blanc, dont la prove-
nance est incertaine.
Indépendamment du type à tubercules
rouges et des trois variétés ci-dessus, le pro-
fesseur américain Cockerell's en cite quatre
autres ; nebrascensis (à épiderme brun pâle) ;
alexandri (à épiderme hvuwdiTe); purpurellus
et purpureus (à épiderme rose pourpré
foncé), ce qui porterait à huit le total des
variétés actuellement connues.
On est, dès lors, autorisé à conclure que
l'homme n'a exercé qu'une faible influence
sur,le perfectionnement de l'espèce, laquelle
a peu évolué en Europe au cours de trois
siècles de culture.
F. Lesourd.
ACADÉMIE D'AGRICULTURE DE FRANCE
Séance du 17 mars 1920.
Présidence de M. Viger.
Félicitations à M. Lindet.
Au nom de l'Académie, .M. le Président adresse
ses plus vives f'^licitations à M. Lindet, élu
membre de l'Académie des Sciences, dans la
Section d'Economie rurale, en remplacement de
M. Théophile Schlœsing.
Les applaudissements chaleureux et unanimes
des membres de l'Académie saluent les paroles
de M. le Président à l'adresse de M. Lindet qui
remercie cordialement ses confrères de la sym-
pathie qu ils veulent bien lui témoigner.
Sur un procédé simplifié de sucrerie.
M. Lindet appelle l'altenlion de l'Académie sur
un nouveau procédé de M. Kestner, le grand
constructeur de Lille, permettant de fabriquer
du sucre roux par l'évaporation directe du jus
de betteraves légèrement purifié.
La difficulté consistait surtout à faire dispa-
raître de ce nouveau sucre le goût originel de la
betterave. M. Kestner l'a tournée en chauffant le
jus de betterave à Jâ.b ou 130 degrés. Cette tem-
pérature n'altère pas le jus, mais fait disparaître
le goût spécial de la betterave.
M. Kestner prépare le jus de betterave par les
moyens ordinaires, c'est-à-dire par diffusion; il
purifie ce jus par une quantité de chaux limitée
à la moitié de celle qu'on emploie d'ordinaire,
il passe au filtre-presse et évapore à 120 on
125 degrés. Il obtient ainsi un sirop légèremeM
alcalin qu'il salure au moyen d'acide phospho-
rique. Il évapore ensuite ce sirop presque jus-
qu'à consistance de mastic, à 130 degrés, à une
t'mpérature qui fait disparaître le goût de la
betterave. Ce sirop très épais prend en masse et
donne du sucre cristallisé.
M. Kestner a pensé qu'on pourrait ainsi fabri-
quer du sucre de betteraves dans des sucreries
modestes, en particulier dans des régions où l'on
ne connaît pas encore ou peu la culture de la
betterave, notamment dans le Sud-Ouest.
Reste une question délicate à résoudre, c'est
la question fiscale. L'Administration veut faire
payer le droit à ce sucre comme au sucre pur,
c'est-à-dire sur le poids net. Or, il ne contient
que 86 0/0 de saccharose.
Sur les fournitures de sulfate d'ammoniaque
par l'Allemagne.
M. le Président, au nom d'un certain nombre
de Syndicats agricoles, demande à l'Académie
de faire entendre une protestation contre la
livraison par rAllemague du sulfate d'ammo-
niaque qu'elle doit livrer à la France, en vrac. 11
serait impossible, en effet, de transporter du sul-
fate d'ammoniaque en vrac sur des vagons et de
le livrer ainsi aux Syndicats et aux exploitants
qui en feront la demande.
La question est renvoyée à l'examen de la Sec-
tion des Sciences physico-chimiques.
Alimentation et Ravitaillement.
M. Henneguy fait hommage, à l'.^cadémie, d'un
246
CORRESPONDANCE
ouvrage de M. R. Legendre sur l'alimentation et
le ravitaillement, qui a été analysé dans le der-
nier numéro.
Sur l'accroissement des taillis
M. Futile Mer transmet un important mémoire
relatif à l'influence du dégagement des brins de
chêne, quelques années vivant l'exploitation du
taillis, sur leur accroissement.
Les jardins d'Essais dans les Colonies
françaises.
M../. Dijboivski, à propos de la communication
faite dans la dernière séance par M. Barois, se
déclare pleinement d'accord avec lui et M. le
Gouverneur ;,'énéral Merlin, sur l'utilité de créer
dans nos colonies des fermes expérimentales,
des stations spécialisées où seraient étudiées
dans tous leurs détails certaines cultures faisant
la base de la production agricole de chaque co
lonie.
Mais M. Dybowski estime qu'on ne saurait trop
protester contre l'opinion de M. Merlin condam-
nant les jardins d'Essais comme ayant fait leur
temps et étant sans utilité. Il s'allache à mon-
trer, au contraire, quelle est la très grande uti-
lité, dans le passé comme dans l'avenir, des Jar-
dins d'Essais, dont le but est triple, et peut se
résumer ainsi :
1° Importer toutes les plantes qui pourront
ètie cultivées dans la colonie;
2» Propager et distribuer les espèces dont le~
aiqilications reconnues immédiates doivent don-
ner lieu à des cultures rémunératrices;
:!" Sélectionner les espèces, en étudier les
modes culluraux de façon à obtenir les variétés
les meilleures, les plus riches, et à fournir des
renseignements précis sur les modes de culture,
de récolte, de préparation à suivre.
A ce programme, les jardins d'Essais n'ont ja-
mais failli; c'est à leur influence que Ion doit
les débuts de certaines cultures dont le dévelop-
pement est de nature à assurer la prospérité de
nos colonies.
Les incendies dans les forêts du Var
en 1919.
M. le D^ Vidal, correspondant, appelle l'alten-
tion de l'Académie sur les dégâts considérables,
occasionnés cet été, dans les forêts du Var, par
les incendies. Sur les 111 000 hectares de bois
qui constituent le domaine forestier des habi-
tants du Var, plus de 4:i 000 sont devenus en
191'.i la proie du feu, dont •2 460 hectares appar-
tenant à l'Etat, 5 390 aux communes et 37 340 à
des particuliers. C'est par suite, sans aucun
doute, d'une sécheresse exceptionnelle et de la
persistance des vents que le-: incendies qui dé-
vorent périodiquement les massifs forestiers du
Var ont pris en 1919 des proportions extraordi-
naires.
Parmi les mesures à envisager pour se pré-
server contre de tels accidents, M. le D'' Vidal
en signale deux d'une façon plus particulière :
Il faudrait, selon lui, que de larges tranchées
pare-feu, dont les essences résineuses seraient sévè-
rement exclues, fussent exécutées dans les ver-
sants et sur les crêtes. Il faudrait qu'il fût cons-
truit, aux frais de l'Etat, un réseau de routes
forestières dont l'absence se fait bien cruellement
sentir.
M. Dabal reconnaît que les mesures prises
jusqu'à présent n'ayant pas eu une efticacité
suffisante, il importe de faire davantage. L'Ad-
ministration des Eaux et Forêts examine actuel-
lement les nouveaux moyens de défense soit
préventifs, soit immédiats, qu'il conviendrait
d'adopter.
Les tourteaux
dans l'alimentation des animaux.
M. Dechambre dépose sur le bureau de l'.^ca-
démie un ouvrage qu'il vient de publier sous le
titre : Les tourteaux oléagineux pour Valimcntu-
tion des animaux. Il s'agit d'un ouvrage de vul-
garisation destiné à répandre chez les éleveurs
et propriétaires d'animaux la connaissance des
tourteaux, de leur valeur alimentaire et de
leur utilisation par les diverses espèces domes-
tiques.
Élection d'un membre titulaire.
M. Pierre de Monicault est élu, par 34 voix sur
43 votants, membre titulaire dans la Section de
r.rande culture.
H. HiTIER.
CORRESPONDANCE
— .1/. A. B. (Maine-et-Loiri'. — Le contact ouïe
voisinage des Bovins et des Porcs n'a d'autre
inconvénient pour les premiers que le dérange-
meut, le bruit et la mauvaise odeur, conséquence
de la présence des porcs. Mais il ne saurait y
avoir danger. Pour obtenir le rendement maxi-
mum de chaque espèce et la tenir dans les meil-
leures conditions, il faut lui donner une habita-
tion séparée. Ceci ne signifie pas que le voisi-
nage ou la cohabitation soient dangereux; ils
sont désagréables, malsains si les porcs sont mal
tenus, mais c'est tout. — (P. D.)
— K» 8399 (Parts). — Ayant récemment acheté
une propriété aux enchères publiques, vous
devez vous en rapporter à toutes les clauses du
cahier des charges, lesquelles vous indiqueront
comment et quand doivent s'effectuer les verse-
ments vous libérant du prix. Le cahier des
charges constitue la loi des parties. Dans le cas
improbable où le cahier des charges serait muet,
le prix est présumé devoir être payé immédiate-
ment entre les mains ilu propriétaire. Même
remarque pour les hypothèques, qui ne sont pas
éteintes par le fait même de l'adjudication. Le
cahier des charges doit vous fournir toutes
indications précises à ce sujet. — (M. D.)
EVUE COMMEKCIALE
247
LA SEMAINE MÉTÉOROLOGIQUE
Du 21 au 27 Mars 1920 [OBSE KVATUi liE DU PARC SAINT-.VAUI!)
^
lEMPKK.VTURI
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JOURS
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REM.\RQUES DIVERSES
millibars
heures
mil lime très
Dimanche 21 mar.
1032.1
["0
17°7
0o3
+ 2".S
X E
9.7
»
Gelée bl., beau temps.
Lundi .... 22 —
1025.6
2 6
19.2
10.6
+ 4.0
.N E
9.5
»
Gelée bl., be.iu temps.
Mardi ... 23 —
1017.7
4.2
17. S
11.0
4-i.2
E
9.4
»
Beau temps.
Mercredi . 24 —
1021,9
5.8
11. S
8 9
+2.0
Variable.
0.0
.'
Rosée, temps couvert.
Jeudi 25 —
lOIS.l
6.2
12 9
9.6
+2.6
S
0.0
0.8
Temps couvert, petite pluie.
Vendredi. 26 —
!0I5.6
7.2
13.6
11.(1
+ 3. S
S
3.2
»
Rosée, temps nuayeux.
Samedi . . j.'i —
1011.7
7 3
14.6
11.1
+3.8
s o
0.0
0.3
Temps couvert, 'pluie après
midi.
«ojMies et loUu
1020.4
3.0
13.7
10.2
"
»
31.8
an lies de
1.3
Pluie depuis le i" janvier :
En 1920 IM^m
leuts snr la Ecraale ....
+ 3.3
f2.7
+ 3.7
+3.3
"
"
8ù h. 5
lu. théûf.
Normale iOd'^'"
il i Voir à la page 318 du numéro du 24 juillet 1919 1 explication de celte nouvelle mesure.
REVUE COMMERCIALE
Situation agricole. — Les nouvelles parvenues des
diverses régions sont des plus satisfaisantes. A la
faveur du beau temps on poursuit, aussi activement
que possible, la préparation des terres et les se-
mailles de printemps. Ces divers travaux s'effectuent
dans les meilleures conditions.
La végétation fait des progrés rapides et les ré-
coltes eu terre ont, en général, une très bonne appa-
rence. 11 y a, en quelques endroits, des blés envahis
par les mauvaises herbes et dans certains départe-
ments des vides dus aux ravages des mulots.
On se plaint, en maintes régions, des dégâts cau-
sés par les corbeaux dans les emblavures de prin-
temps.
L'aspect des prairies permet d'espérer une récolte
abondante à la première coupe.
En Amérique, aux Etats-Unis, d'après les derniers
rapports officiels, la situation des blés d'hiver lais-
serait à désirer.
Blés et Farines. — .Affaires sans activité ; les li-
vraisons de blés peu nombreuses ont lieu aux con-
ditions de la taxe. Les moulins étant faiblement ap-
pfovisionnés, la boulangerie reçoit de< farines amé-
ricaines.
Les farires sont cédées aux boulangeries à raison
de 93 fr. les 100 kilogr.
Aux Etats-Unis, sur le marché de New-York, en te-
nant compte du change, le blé vaut 131 fr. les
100 kilogr.
Sons. — Bien que la demande soit un peu moins
importante, les cours des sons restent élevés; il
faut souvent dépasser le prix officiel, fixé à 4X fr.
les 100 kilogr.
Céréales diverses. — On observe un nouveau fié
chissement sur les cours des avoines; on paie de
89 à 94 fr. le quintal départ.
Les orges ont également des prix en baisse, les-
quels varient de 88 à 92 fr. les 100 kilogr. départ.
Par contre, les prix des sarrasins accusent une
hausse de 30 centimes; on vend de 92 à 92.50 les
100 kilogr. départ.
Prix sans changement sur les sorghos du Midi, que
l'on continue à payer de 38 à 60 fr. les 100 kilogr.
départ.
Fourrages. — Au marché de La Chapelle, prix
soutenus sur les sortes de choix, en baisse sur les
qualités médiocres. Par 104 bottes rendues à Paris
au domicile de l'acheteur, on a payé ; luzerne, 270 à
300 fr.; foin, 260 à 290 fr.; regain, 260 à 293 fr.
Dans les départements, on paie le foin de 40 à
30 fr. le quintal.
Pailles. — On a vendu, par 104 bottes au dernier
marché de La Chapelle : paille de blé, 200 à 220 fr.;
paille d'avoine, 190 à 210 fr.; paille de seigle, 190 à
203 fr.
Sur de nombreux marchés départementaux, le
prix de la paille de blé varie de 23 à 30 fr. les
100 kilogr.
Graines fourragères. — Cours ^outenus sur la
luzerne, en baisse sur le trèfie. Par 100 kilogr. on
cote : luzerne de pays, 750 à 930 fr.; de Provence,
830 à 1 150 fr.; trèlle violet, 730 4 973 fr.; trèllc blanc,
1200 à 1 600 fr.; trèlle hybride, 1 200 à 1800 fr.; lu-
puline, 430 à 350 fr.; anthyllide, 1 000 a 1 700 fr.,
lùtier, 800 à 1 000 fr.; rny-grass, 160 à 180 fr.; vesces;
130 à 115 fr.
2'.8
REVUE COMMERCIALE
Bétail. — Au marché de La Villette du lundi
22 mars, l'offre en gros bétail a été normale, mais
par suite de l'importance des réserves aux abattoirs.
la vente s'est effectuée à des cours en baisse de
13 centimes par demi-kilogramme net. On a coté les
bœufs de Saône-et-Loire, de la Nièvre et de l'Allier,
3.3S à 3.S0; du Cantal, 3.i0 à 3.60; de la liaute-
Vienne, 3.50à 3.70; de Maine-et-Loire et de la Loire-
Inférieure, 3.30 à 3..j';: de la Vendée, 3.15 à 3.43;
les taureaux, 2.75 à 3.50; les génisses, 3.50 à 3.70;
les vaches aux prix des bœufs de mCmes prove-
nances, le tout par demi-kilogramme net.
Prix faiblement tenus sur les veaux. On a payé
les animaux de Seine-et-Marne, Seine-et-Oise, du
Loiret et de lYonue 5.50 à 6 fr.; de l'Aube et de la
Sarthe, 5 à 5.50; du Limousin et de l'Auvergne,
3.50 à 4 fr. le demi-kilogramme net.
Sur les moutons, les cours ont subi peu de chan-
gement. On a coté les agneaux 6.50 à 6.80; les mou-
tons de l'Allier, du Cher et de la Nièvre, 6.25 à 6.50:
les métis, 6 à 6.50; les moutons du Midi, 5.75 à
6.25: les meilleures brebis, 6 fr.; les autres, 5.50 à
5.75 le demi-kilogramme net.
La vente des porcs a été un peu moins facile. On
a payé les porcs gras, 3.40 à 3.50; les coches, 2.73
à 3.10 le demi-kilogramme vif.
Voici le relevé des marchés des lundi 22 et jeudi
25 mars.
Marché du lundi 22 mars
Entrées directes
aux abattoirs.
Réserves .
Amenés. La Vill. Vaug. LaVill. Yang.
Bœufs
Vaches.. . .
Taureaux .
Veaux . . . .
Moutons . .
Porcs
têtes
2 625
1 843
490
1 728
9 523
3 271
têtes
220
1 020
2 508
1 354
têtes
185
378
814
763
têtes
423
198
1 510
760
têtes
86
220
340
410
Prix msTcima du Itiloîrramme.
Au poids net.
l"qnal. ■;• quai. 3" quai.
Bœufs
Vaches
Taureaux .
Veaux . . , .
Moutons . ,
Porcs
. 7.06 6.84 6.10
. 7.06 6.90 6. 30
6.80 6.40 6.00
. 11.00 10.40 8.00
. 13.10 12.20 11.29
. 10.30 10.14 9.86
Marché du jeudi 25 mars.
Entrées directes
Au poids vif.
Pris extrêmes.
2.70 à 4.38
2.70 4.44
2.70
3.70
4.32
6.00
4.20
6.96
6.3S
-.21
au.^ aljattoira.
Réserves.
Amenés. LaVilI. Vaug^. LaVill. Vaug.
Bœufs . . .
Vaches...
Taïu-eaux
Veaux . . .
Moutons.
Porcs
têtes
02:
623
1 023 i
305
206 5
948 905
4 953 1 866
1 553 903
tëles
107
1S3
419
627
têtes
490
342
1 350
205
têtes
180
260
380
278
Prix maxima du kilogramme.
Au poids net. Au poids vif.
1" quai. 2« quai. 3" quai. Prix extrême^.
Bœuts 7.30 7.00 6.80 2.65 à 4.44
Vaches 7.30 7.10 6.80 2.65 4.:>0
Taureaux... 7.00 6.60 6.20 2.65 4.26
Veaux 11 00 11.00 8.no 3.00 6.96
Moutons 13.10 12.70 1170 4.08 6 38
Porcs 10.30 10.14 9.86 6.00 7.21
Dans les départements, on cote :
Besançon, par kilogr. poids vif: porcs, 7 à 7.20;
veaux, 5.90 à 6.10; par kilogr. net. moutons. 10 à
11 fr.
Bordeaux, par kilogr. poids vif : porcs, 6.80 à 7.20.
Dijon, par kilogr. poids vif : veaux, 4.90 à 5.70;
porcs, 7.80 à 7.90, par kilogr. poids net : moutons,
10 à 12 fr.
Lyon-Yaise, par kilogr. poids vif : bœufs, 1.75 i
4.50; porcs, 6.50 à 7.10; veaux, 4 à 6 fr., par kilogr.
poids net : moutons, 10 à 13 fr.
Nantes, par kilogr. poids vif : bœufs, 3.70 à 3.90;
vaches, 3.60 à 3.80; veaux, 5.50 à 6 fr.; moutons, 5.8»
à 6fr.
tiuncy, par kilogr. poids net : bœufs, 7.80 iS.SO'
moutons, 12 à 14 fr., par kilogr. poids vif : porcs, 7
à 7.80.
Vins — La taille est presque terminée et les la-
bours avancent. Les transactions sont calmes, les
prix soutenus.
On paie à 1 hectolitre nu, les vins rouges, dans le
Midi : 112 à 123 fr. à Béziers, 115 à 130 fr.à Nîmes,
112 à 128 fr. à Perpignan. 117 à 130 fr. à Montpellier,
105 à 120 fr. dans le Tarn-et-Garonne.
Les vins blancs de ces mêmes provenances valent,
suivant degré et qualité, de 135 à 160 fr. l'hectolitre
nu.
Dans Saone-et-Loire, à Chalon-sur-Saône, on cote
par hectolitre : vins rouges. 125 à 135 fr. ; vins
blancs, 140 à 150 fr.
Dans la Loire-Inférieure, par barrique de 225 litres,
on vend : vins de muscadet, 450 à 5i5 fr. ; vins de
gros plants, 350 à 423 fr.
Les vins rouges de la Vienne sont cotés de 140 à
150 fr., et les blancs de 160 à 170 fr. l'hectolitre nu.
Cidres. — En Normandie, les cidres valent de 4*
à 45 fr. l'hectolitre nu, départ.
Engrais. — Les nouveaux cours de la cianamide
sont les suivants, aux 100 kilogr. par 10 tonnes, gar«
destinataire : cianamide granulée, 20/21 0/0 d'azote
livrable en mai, 135 fr. ; cianamide en poudre 19.3
à 20.5, disponible, 105 fr., 17/18 0/0, disponible, 92fr.
Au-dessous de dix tonnes, le? prix aux 100 kilogr.
sont respectivement pour ces trois catégories delSO f.,
100 fr. et 87 fr.
Pai- 100 kilogr. départ, on cote : nitrate de soude,
124 fr. ; sulf.ite d'ammoniaque, 160 à 180 fr., nitrate
de chaux, 82 fr.
Le kilogr. de potasse est coté 0 fr. ITî dans la syl-
vinite, 0 fr. 58 dans la sylvinite riche, 0 fr. 90 dans
le chlorure de potassium.
Le superphosphate dosant 14 à 15 0/0 d'acide phos-
phorique est coté de 22 à 23 fr. le quintal départ.
Laines. — Par kilogr., on paie les laines en suint •
choix, 12 à 13 fr.; bonnes. 11 à 12 fr.; qualités mé-
diocres, 9 à 10 fr.
Fécules.— La fécule 1" disponible est cotée 200 fr.
à Paris; dans les Vosges, on paie 193 fr. les 100 kilogr.
B. Ddr&nd
Le Gérant : Ch.^hles Dhtbeix.
Paris. — L. M.\RETHEUx, imprimeur, 1, rue Cassette.
CHRONIQUE AGRICOLE
249
CHRONIQUE AGRICOLE
Encore la loi sur les Chambres d'Agriculture. — Adoption par la Chambre des Députés d'une proposition
prorogeant la date des élections. — Difficultés rencontrées par la constitution du corps électoral. —
Adoption de nouveaux douzièmes provisoires. — Intervention de .M. Jean Durand à propo? des machines
et des engrais. — Les restitutions de cheptel par l'Allemagne. — Opérations des Gooiruissions de
réception. — Répartition des chevaux et étalons entre les départements libérés. — Nomination de la
Commission de répartition des avances aux Caisses régionales de Crédit agricole. — Les subventions
aux Syndicats de culture mécanique. — Rapport du ministre de l'Agriculture. — Commission chargée
de répartir les subventions. — Cours d'oenologie à la Station œnologique de Bordeaux. — Résultats de
la campagne sucriére à la date du l.j mars. — La Société nationale de laiterie en Belgique. — Hom-
mage à M. le baron Peers. — Les familles agricoles noujbreuses récompensées par la Société d' Agri-
culture d'Indre-et-Loire. — Démonstrations d'instruments de culture dans l'Aveyron. — Arrêté sur la
protection des taupes en Belgique. — Commerce agricole de .Madagascar. — Nominations à l'Ecole
nationale d'Horticulture de 'Versailles. — Fédération des Associations agricoles de Seine-et-Marne. —
Organisation de concours dans la Haute-Marne. — Prohibition de sortie des merrains et des bois de
chautfage.
Chambres d'Agriculture.
Ou a signalé ici, à diverses reprises, les dif-
ficultés rencontrées par la mise en pralique
de la loi sur l'organisation des Chambres
d'Agriculture. Deux décrets sont intervenus
pour essayer de résoudre les problèmes ré-
sultant de l'obscurité d'un certain nombre
des dispositions de celte loi. On pouvait es-
pérer que la prolongation des délais trop
courts fixés d'abord pour les élections per-
mettrait de constituer en quelques mois le
corps électoral ; dans un grand nombre de
départements, les Associations agricoles s'en
sont activement préoccupées. Mais il est ar-
rivé que, malgré cette prolongation, les
listes électorales sont encore loin d'être for-
mées dans nombre d'arrondissements ; d'où
la nécessité de songera de nouveaux délais.
Tel est l'objet d'une proposition présentée
à la Chambre des Députés par MM. Paul Mer-
cier, Gavoty et de Monicault. Cette proposi-
tion a été discutée dans la séance du 30 mars.
En voici le texte : « Le délai de trois mois
prévu par l'article 63 de la loi du 25 octobre
1919 pour la nomination des Chambres
d'Agriculture est porté à douze mois. »
L'ajournement de la discussion a été de-
mandé par M. Barthe, mais M. Gavoty, rap-
porteur, et M. Ricard, ministre de l'Agricul-
ture, n'ont pas eu de peine à démontrer que
la mesure s'impose, car on nage actuellement
en pleine illégalité. La Chambre leur a donné
raison et a adopté la proposition; celle-ci ne
peut manquer d'être accueillie favorable-
ment par le Sénat. En elTet, dans sa réunion
du 31 mars, la Commission de l'Agriculture
du Sénat a chargé M. Cliomet de préparer un
rapport concluant à son adoption.
Le délai pour les élections aux Chambres
d'Agriculture n'expirerait donc que le 23 oc-
tobre 1920. La Commission d'Agriculture de
la Chambre espère pouvoir, dans cet inter-
8 Avril 1920. — N? 15.
valle de temps, présenter et faire adopter des
dispositions destinées à supprimer les obs-
curités du texte de la loi et à préciser un
certain nombre de points qui n'avaient pas
été prévus dans ce texte.
Sur les douzièmes provisoires.
Avant de se séparer pour les vacances de
Pâques; le Parlement a voté trois douzièmes
provisoires appliqués au deuxième trimestre
de l'année. Nous n'avons pas à insister ici
sur les discussions relatives à cette malheu-
reuse méthode de gestion financière, mais il
n'est pas inopportun de rendre justice à la
courte intervention de M. Jean Durand à la
Chambre des Députés.
La chute du change est actuellement le
cauchemar du pays. « Le meilleur moyen
d'améliorer le cours du change, a dit avec
raison M. Jean Durand, est de travailler
noire terre de France. >- Oii aboutira cette
folie, a-t-il ajouté, de fabriquer des automo-
biles de luxe, alors qu'on ne peut pas donner
des charrues aux laboureurs? On n'a pas de
vagons pour fournir de la potasse aux agri-
culteurs et on en trouve pour envoyer de la
potasse à l'étranger. On n'a pas de bateaux
pour transporter les phosphates en France et
on permet aux bateaux d'enlever les phos-
phates de Tunisie sans en laisser une part
suffisante pour la France. « Laisser partir de
chez nous la potasse et les phosphates, a
conclu M. Jean Durand, c'est exporter par
avance le blé que ces deux engrais vous
auraient donné à la prochaine récolte. »
Rien n'est plus exact. Les documents de la
Douane sont là pour confirmer ces sé-vères
appréciations, et pour montrer combien les
promesses faites solennellement n'ont pas
été remplies.
Restitutions de bétail par l'Allemagne.
Des indications ont été données à une
Tome [. — 15.
2-iO
Commission du Scnal pai le ministre des
Régions libérées relalivemenl à l'application
des reslitutions de bétail exigées de lAlle-
magne par le traité de paix.
Une Mission, présidée par M. Alfred Massé,
Tonctionne en Allemagne depuis plusieurs
mois; elle a fixé les races parmi lesquelles
doivent être prélevés les animaux à récupé-
rer. Vingl-cinq Commissions, comprenant
chacune un vétérinaire et deux éleveurs ou
professeurs d'Agriculture, sont chargées de
l'examen et de la réception des animaux.
Plusieurs milliers d'animaux ont été rassem-
blés, dont une partie a déjà pénétré en
France par plusieurs gares de frontière. II
est procédé actuellement à leur répartition
dans les régions libérées.
Ce commencement d'exécution a subi un
temps d'arrêt par les troubles révolution-
naires sur la rive droite du lUiin.
En ce qui concerne les 30 000 chevaux et
Juments et les 500 étalons à livrer par l'Alle-
magne dans les trois mois suivant l'applica-
tion du traité de paix, le plan de répartition
suivant entre les départements libérés a été
adopté :
CHltO.NlQUE AGRICOLE
Clievaux.
Etalons.
Aisne
2 10(1
51
Ardennes
5 400
16
Marne
900
1 200 .
16
Meurthe-et-Moselle.
50
Meuse
2 100
14 400
40
Nord
218
Oise
600
12
Pas de-Cal lis
2 100
32
Somme
1 200
„
Les commissaires chargés de la réception
en France se louent des qualités des che-
vaux arrivés jusqu'ici, notamment en ce qui
concerne la race Ardennaise qui a été si for-
tement éprouvée dans la région du Nord-Est.
Crédit agricole
Il est inutile de rappeler que les avances
de l'Etat aux Caisses régionales de Crédit
agricole sont allouées par le ministre de
l'Agriculture après avis d'une Commission de
répartition. Les pouvoirs des membres de
cette Commission, nommés pour quatre ans,
étant arrivés à expiration, un décret en date
du 20 mars a pourvu à leur renouvellement
ou à leur remplacement. Ont été nommés :
Au titre de sénateur : M.\l. Méliiie, ancien pré-
sident du Conseil; Fernand David, Gomot,
anciens ministres de l'Agriculture; Godet.
Au titre de députe : MM. liaynaud. Victor Boret,
Dariac, anciens minisires de 1 A^'rii ulture; Plis-
so inier, Viala, Bouvet.
Au titre de reiJrésentant du Conseil d'Etat et de
la Cour des compt-:s : MM. Tardit, conseiller
d'Etat; Cour:in, pn'sidenl de Chambre à la Cour
des Comptes.
Au titre d'inspecleur da l'inayices : M. Houtlaille,
Inspecteur général de.s Finances.
Au titre d'inspecteur général ou inspecteur au
ministère de l' Agriculture : MM. Turdy, inspecteur
général, chef du Service de l'inspection des As-
sociations af;ricoles et des Institutions de crédit;
Cassez, Uolland, inspecteurs généraux de l'Agri-
culture; Pelissier, inspecteur général du Génie
rural; Jourdain, inspecteur général des Associa-
tions agricoles et des Institutions de crédit;
Wéry, inspecteur général adjoint des Associa-
tions agricoles et des Institutions de crédit.
Au titre du Conseil supérieur de l' Agriculture :
M.M. Viger, ancien ministre de l'Agriculture;
Tisserand, directeur honoraire au ministère de
l'Agriculture; Henry Sagnier, secrétaire perpé-
tuel de l'Académie d'Agriculture.
Au titre de représentant des Caisses de crédit
agricole mutuel ou des Sociétt's coopérativet agri-
coles : MM. Egasse, président de la Caisse régio-
nale de Chartres; Astier, président de la Caisse
régionale du Midi à Montpellier; .Marins Ricard,
vice-président de la Caisse régionale d'Avignon;
Guilluux, président de la Caisse régionale de la
Brie, à Meaux ; Riverain, président de la Caisse
régionale de Loir-et-Cher, à Blois; Descours-
Desacrrs, président de la Caisse régionale du
centre de la Normandie, à Lisieux; Maurice Du-
fourmantelle, président d'honneur de la Caisse
régionale de l'Ile de France; Mercier, président
de l'Association centrale des laiteries coopéra-
tives des Charenttis et du Poitou.
Une première réunion de la Commission
s'est tenue le 29 mars au ministère de l'Agri-
culture.
Culture mécanique.
L'émolion soulevée par l'arrêté du 20 dé-
cembre sur la réduction des encouragements
donnés aux Syndicats de culture mécanique
pour l'achat de tracteurs est toujours aussi
vive, et elle se comprend facilement. Le
Journal Officiel du 28 mars publie un rap-
port adressé par le ministre de l'Agriculture
au Président de la République sur ce sujet.
Dans 09 rapport, le ministre expose la
progression suivie par les achats de trac-
teurs pendant les dernières années. De
IGi tracteurs dont l'acquisition a reçu des
encouragements en 1917, le nombre en est
monté à 363 en 1918 et à 2 571 en 1919; à ce
dernier chilTre, on doit ajouter 2 100 trac-
teurs achetés par le Service de la reconsli-
lion agricole dans les Régions libérées.
En 1919, sur les 2 571 tracteurs achetés
par les Syndicats, 53 ont été acquis avec une
subvention de 33 0/0 et 2 318 avec une sub-
vention de 50 0/0. Sur ce dernier nombre, la
subvention a été payée pour 1 228, alors que
les dossiers de 1 290 sont restés en instance.
Cll!-;OMyUE AGKiCUl.E
2.01
C'est sur celte dernière proportion que
portent les réclamations des Syndii?als.
Pour supprimer les difficultés, le ministre
de l'Agriculture a proposé, et un décret du
20 mars a décidé la l'oimation d'une Com-
mission spé'^iale cliargée de donner son avis
sur la répartition des suliventions. Le rôle de
cette Commission est défini en ces termes:
Cette Commission aurait pour objet d'exa-
miner la recevabilité des demandes de subven-
tion soumises au régime de l'arrêté du 16 juil-
let 1919. Elle aurait également à étudier le
montant des subventions qui pourraient être
accordées en application de l'arrêté du 26 dé-
cembre 1919, ainsi que la répartition des sub-
ventions à alliiuer ultéiieurement dans la limite
(les crédits votés par le Parlement.
On remarquera que le ministre de l'Agri-
culture se tient sur la réserve à l'occasion
de la proportion à donner aux subventions.
11 n'est cependant pas douteii.\ que l'arrêté du
IG juillet 1919 devrait être considéré comme
liant son Administration pour les 1 290 dos-
siers restés en souffrance. Ajoutons qu'aucun
crédit ne figure à ce sujet dans les douziè-
mes provisoires votés pour le 2' trimestre.
Cours d'œnologie à Bordeaux.
La Station œnologique et agronomique de
Bordeaux du ministère de l'.Vgriculture,
rattachée à la Faculté des Sciences, organise
une série de cours et exercices pratiques
d'œnologie d'une durée de dix jours consé-
cutifs, du 2tj avril au 6 mai.
Ces cours, profe-sés par M. L. Mathieu,
agrégé de l'Université, directeur de la Sta-
tion, s'adressent aux praticiens même sans
connaissances chimiques, mais ayant déjà
acquis de l'expérience; l'organisation permet
même à ceux qui ne pourraient disposer que
de quelques jours, de les suivre en deux
séries de cinq jours chacune.
Le programme est adressé sur demande
à la Station œnologique (Faculté des Scien-
ces), à Bordeaux.
La campagne sucrière.
D'après les tableaux publiés par la Direc-
tion générale des Contributions indirectes, la
campagne sucrière est à peu près terminée.
1)0 fabriques ont fonctionné, au lieu de
51 pendantla campagne précédente. A la date
du io mars, les quantités de sucre extraites
des turbines s'élevaient à 151 574 tonnes
(en raffiné), contre 106 982 à la même date
de la campagne 1918-1919.
La laiterie en Belgique.
Le baron Léon Peers, qui a été pendant
plus de vingt ans. président de la Société
nationale de laiterie de Belgique, a résigné
récemment ces fonctions. A cette occasion,
les services exceptionnels qu'il a rendus ont
été rappelés par le baron Ruzette, ministre
de l'Agriculture, et par M. Jules Maenhaut,
qui lui succède à la tête de la Société.
Le baron Léon Peers a créé, il y a plus de
trente ans, la première laiterie coopérative
de Belgique établie à (Jostcamp, près de
Bruges; en même temps qu'il donnait les
exemples de l'amélioration du bétail dans la
Flandre occidentale, il fut le promoteur ar-
dent de tous les progrès de l'industrie lai-
tière. Lorsque fut créée la Fédération inter-
nationale de laiterie, il en fut élu président
et il en dirigea les travaux avec une rare
activité.
Familles agricoles nombreuses.
La Société d'Agriculture, sciences, arts et
belles-lett'es d'Indre-et-Loire a tenu le 7 mars,
à Tours, sa séance solennelle annuelle, sous
la présidence de M. Vavasseur, député et
président de la Société. Au cours de cette
séance, M. Auguste Chauvigné, secrétaire
perpétuel, a présenté le Rapport sur les tra-
vaux de la ('.ompagnie pendant l'année écou-
lée et sur le Concours des familles agricoles
nombreuses de 1919.
De nombreuses récompenses fournies par
les subventions de l'Etat, du Conseil général
et les fondations de la Société, ont été distri-
buées à 121 concurrents répartis ainsi : 3 fa-
milles de 16 enfants, 3 de 15, 21 de 14 à 10,
75 de 10 à 5 enfants. Le prix d'honneur, une
médaille de vermeil et -'00 fr. en espèces a
été décerné aux époux Mahoudeau, ouvriers
agricoles à Saunay (Indre-et-Loire), qui ont
élevé 16 enfants, tous bien portants et tous
occupés au travail agricole.
Dans ce concours, il a été remarqué que
beaucoup de ces familles sont attachées à la
terre depuis plusieurs générations.
Démonstrations d'instruments agiicoles.
L'Office agricole départemental de l'Avey-
ron organise les 26 avril et jours suivants, à
3 kilomètres de la gare de la Primaube, des
démons-trations publiques d'instruments in-
téressants à vulgariser dans le département :
1° défonceuses, fouilleuses, charrues brabant
munies de griSés fouilleuses, régénérateurs
de prairies, rigoleuses, etc.; 2° appareils de
culture susceptibles d'être attelés à un trac-
teur et de remplacer la charrue dans les
champs rocheux des Causses (charrues à dis-
ques, cultivateurs à ressorts puissants, etc.);
S" scarificateurs, cultivateurs, pulvériseurs
et similaires !>. traction animale; i° semoirs,.
252 CHRONIQUE
planteurs de pommes de terre, distributeurs
d'engrais, distributeurs de fumier, etc.;
5° houes à céréales et à plantes sarclées;
0° tracteurs agricoles, motoculteurs.
Les délégués de l'Office pourront acheter,
sur le champ d'essai, les appareils et les ins-
truments présentés (à l'exception des trac-
teurs) dont l'introduction dans le départe-
ment paraîtra souhaitable et qui donneront
le plus de satisfaction et les revendre, séance
tenante, aux enchères, en un ou plusieurs
exemplaires, jusqu'à épuisement du tiers du
crédit afifeclé aux démonstrations.
La protection des taupes.
Dans son article sur les procédés de des-
truction de la taupe (numéro du 4-11 mars,
page 191), notre excellent collaborateur
M. Pierre Lesne a rappelé les divergences
d'opinions sur le caractère utile ou nuisible
de cet animal.
A cette occasion, on nous signale de Bel-
gique un arrêté royal en date du 5 février
dernier qui interdit, dans toute l'étendue du
pays, de prendre ou de détruire des taupes,
de transporter, d'exposer en vente, de vendre
ou d'acheter ces animaux, soit entiers, soit
en partie. Toutefois, la destruction des tau-
pes est autorisée dans les jardins, enclos,
dans les jeunes semis et dans les terrains
consacrés à la culture maraîchère.
Commerce agricole de Madagascar.
Le Gouvernement général de Madagascar
a repris la publication du Bulletin écono-
mique de la colonie. Publié sous la direction
de M. Eug. Jaeglé, sous-inspecteur de l'Agri-
culture, ce Bulletin est destiné surtout à des
études sur l'évolution des principales bran-
ches de la production. Le Bulletin pour 191!»,
qui a paru récemment, renferme, en outre,
des tableaux complets sur l'exportation des
produits agricoles pendant l'année 1918 et
pendantles trois premiers trimestres de 1919.
L'examen de ce tableau permet des compa-
raisons intéressantes; il montre notamment
que les exportations vers la France se sont
accrues dans des proportions notables en
1919 par rapport à l'année précédente.
Les exportations de viandes congelées sont
restées à peu près les mêmes (environ
40 000 quintaux), ainsi que celles de con-
serves de viande. Mais les augmentations
ont porté surtout sur les produits végétaux,
surtout les pois du Cap et les haricots, le
manioc sous ses diverses formes, le café, le
coprah, et enfin sur la cire d'abeille. C'est la
manifestation d'une reprise de l'activité que
la guerre avait interrompue.
AGRICOLE
Ecole nationale d Horticulture.
Un nous communique les noniinalions sui-
vantes à l'Ecole nationale d'Horticulture de
Versailles : M. Combes (Raoul), maître de
conférences de Botanique coloniale à la Sor-
bonne, a été nommé professeur de Botanique,
en remplacement de M. Costantin, nommé
professeur honoraire; — M. Poher (Ernest),
ingénieur des Services commerciaux de la
Compagnie du Chemin de fer d'Orléans, a
été nommé professeur d'Horticulture indus-
trielle et commerciale, en remplacement de
M. Martinet nommé professeur honoraire;
— M. Chaisemartin ^Jean-Jacques), diplômé
de l'Ecole nationale d'Horticulture, a été
nommé jardinier principal, en remplacement
de M. Petit (Alfred), décédé.
Associations agricoles de Seine-et-Marne.
Les groupements des Associations agri-
coles se multiplient de plus en plus. A ceux
que nous avons déjà signalés, il convient
d'ajouter la Fédération des Associations agri-
coles de Seine-et-Marne, récemment fondée.
Elle groupe, sous la présidence du D' Merlin,
président de l'Office agricole départemental,
les Sociétés d'Agriculture et les Syndicats
agricoles du déparlement.
Concours agricoles dans la Haute-Marne.
Les Sociétés d'Agriculture de Chaumont,
de Langres et de Wassy se sont concertées
pour organiser en 1920, dans le déparlement
de la Haute-Marne, des séries de concours
portant sur la production végétale, sur la
production animale et sur les améliorations
foncières. Une sonmie de 4.5 000 fr. est pré-
vue pour être distribuée en primes. 11 est
impossible de donner la liste de ces concours
qui portent sur toutes les branches de la
production. On doit toutefois signaler des
primes d'honneur d'arrondissement et une
prime d'honneur départementale pour la-
quelle concourront les lauréats des primes
d'arrondissement.
Prohibition d'exportation.
Un décret en date du 31 mars a prohibé,
à partir de ce jour, l'exportation desmerrains
et des bois de chauffage.
Depuis longtemps, les viticulteurs se plai-
gnaient, comme il a été constaté à plusieurs
reprises dans nos colonnes, de la rareté et
de la cherté excessive des futailles dont l'In-
tendance a fait un gaspillage insensé dans
les fournitures aux armées, et dont l'impor-
tation s'est accrue dans d'énormes propor-
tions.
Henry Sagnier,
LAGKICULTURE EN NOUVELLE-ZÉLANDE
L'AGRICULTURE EN NOUVELLE-ZÉLANDE
La Mission française qui, au cours de 1918,
s'était rendue en Australie, passa, sur une in-
vitation du gouvernement néo-zélandais, les
premières semaines de 1919 à visiter les deux
Iles de la Nouvelle-Zélande.
Elle y recueillit un grand nombre d'obser-
vations qui se trouvent consignées dans un
rapport intitulé : Les relations éco»omi(iues de
la France el de la Nouvelle-Zélande.
Comme nous l'avons fait à propos du rap-
port sur l'Australie, nous voudrions analyser
ici les parties de ce rapport sur la Nouvelle-
Zélande qui ont trait plus spécialement à
l'agriculture et à l'élevage.
La Nouvelle-Zélande ne doit pas être con-
sidérée comme une sorte d'anne.Ke de l'Aus-
tralie. 2 000 kilomètres en droite ligne sépa-
rent Wellington de Sydney, et les deux
pays sont bien différents :
La Nouvelle-Zélande, avec ses 209 937 ki-
lomètres carrés, grande comme l'Angleterre
et l'Ecosse réunies, se présente, à l'encontre de
l'Australie, comme une terre eftilée, articulée,
dont les montagnes s'élèvent vers le ciel en
masses puissantes, tandis qu'elle se laisse
pénétrer au plus profond d'elle-même parles
replis de l'Océan.
Le climat néo-zélandais ressemble à peu
prés complètement à notre climat moyen de
l'Europe; aussi convient-il admirablement à
une population de race blanche. Celle-ci,
presque entièrement d'origine britannique
(écossaise, anglaise, irlandaise), a prospéré
dans le Dominion, et y atteignait 1 099 449 ha-
bitants (1916). Le pays pourrait être beaucoup
plus peuplé, mais l'immigration y est encore
insuffisante.
Les conditions générales de la production
agricole sont très favorables en Nouvelle-
Zélande; tout d'abord, le climat y est nette-
ment tempéré, et les sécheresses, qui son t
pour l'agriculture australienne une si grave
menace, existent à peine en Nouvelle-Zé-
lande. Quant au sol, de qualité sans doute
variée, aride dans les régions montagneuses,
marécageux dans certaines parties basses, il
est excellent dans les grandes plaines.
La population, quoique peu dense, Test
cependant davantage qu'en Australie et
surtout mieux et plus uniformément répartie.
Les colons, originaires d'Ecosse en parti-
culier, se montrent des fermiers actifs,
soigneux et énergiques. Pour les aider dans
leurs exploitations, rare sans doute est la
main-d'œuvre, mais cependant on trouve en
Nouvelle-Zélande une véritable classe de
travailleurs agricoles comme la Californie ou
l'Australie seraient heureuses d'en posséder.
La division des fermes est ici assez accen
tuée : sur (i.S 000 exploitants .1917), 38 000
détiennent des fermes de moins de 100 acres
(41 hectares), 24 000 des exploitations de 100
à i 000 acres et 6 000 des exploitations de plus
de 1 000 acres. La classe des petits fermiers
s'accroît; le prix des terres augmente, atteint
2 500 à 3 000 fr. l'hectare au voisinage des
villes.
L'élevage tend, de plus en plus, à prédo-
miner; alors que le pays se suffit à peine en
blé, la laine, la viande, le beurre et le fro-
mage donnent lieu à un important com-
merce d'exportation d'une valeur de
£28 494 822 en 1916, représentant 86.7 0/0
de la valeur totale des exportations néo-zé-
landaises.
Le rapport de la Mission, à ce propos,
insiste sur le caractère industriel qu'a pris
l'élevage néo-zélandais : usines frigorifiques,
usines de conserves, de lainages, beurreries,
fromageries, fabriques de lait en poudre, lait
condensé, caséine.
La guerre a été, pour l'agriculture néo-
zélandaise, l'occasion et la source d'une ma-
gnifique prospérité spécialement pour tous
les produits de son élevage.
Au 31 janvier 1918, on recensait :
Chevaux 378 »50
Bovins -2 869 465
Moutons 26 538 302
Porcs 253 694
Ctièvres., 'M 199
Au point de vue exportation, les bovins et
les moutons sont seuls intéressants. Les prin-
cipales races de bovins en faveur dans le Do-
minion sont les Short liorns, Hereford, Aber-
deen-Angus, pour la viande; les Holslein,
Sliorlhonis, Aijrshires , Jersey , pour la laiterie.
Le climat se prête admirablement soit à la
laiterie, soit à l'engraissement. Quant aux
moutons, ce sont les races à viande qui pré-
dominent. Le mérinos, qui réussit si bien en
Australie, n'est pas au fond dans son élément
en Nouvelle-Zélande, en raison du froid et de
l'humidité. On y rencontre surtout : Romney,
Leicester, Llncobi, Soidhdown, Shropsh27'e.
L'intensité de l'élevage en Australie est
mise en évidence par la très forte proportion
d'agneaux abattus pour la boucherie 1 4 mil-
lions 100 000 sur un total de 8 millions en-
viron de moutons tués aonuellement).
54 LA VALEIR DES ALIMEiNTS AZ(/1ES LT LtS VITAMINES
Si la consomnialion locale se fail en viande
fiMÎche, loule l'exporlaiion est faite sous
forme de viande congelée ou de conserve,
qu'il s'agisse de viande de bœuf (32 873 ton-
nes), de viande de mouton [Ht', 410 tonnes), de
viande d"agneau (55 0't8 tonnes).
L'industrie de la viande frigorifiée est plus
développée en Nouvelle-Zélande qu'en Aus-
tralie : le nombre des freezing u-orks y est de
'lo, contre 21 dans la Commonweallh. Orga-
nisés sous la forme coopérative, les freezings
ivorks néo-zélandais sont, partiellement au
moins, entre les mains des fermiers.
A côté de la viande congelée, ces établisse-
ments font tous également de la viande de
conserve ; enfin ils traitent tous les sous-
produits, font, par exemple, le délainage, ven-
dent les peaux délainées, de rdéomarga-
rine, etc., etc.
L'industrie du lait, peu importanle jus-
qu'en 1881, s'est développée 1res rapidement
depuis cette date, grâce à l'introduction des
méthodes frigoi-ifiques et à l.i création de fa-
briques de beurre et de fromage. En 1894 le
Gouvernement prit l'initiative de surveiller
toutes les usines d'industrie laitière ; au
point de vue de l'exportation, la surveillance
de l'Etal fonctionne, vis-à-vis des acheteurs,
à la façon d'une garantie. Les neuf dixièmes
des sociétés laitières néo-zélandaises actuel-
lement existantes sont des coopératives.
La laine, la viande congelée, le beurre et le
fromage forment, à eux seuls, les quatre
cinquièmes de l'exportation ; voici la valeur
de ces exportations en 1913 et 191G :
1913 . 1916
îivres sU-fT. livre-> sterl.
Laines 8 1T3 OUO 12 386 074
Viande congelée.. 4 449 933 " 2'\ 318
Beurre 2 061 6ôl 2 632 293
Fromage 1710 297 3 514 310
Les exportations des céréales sont tombées
quasi à néant. Les exportations minières,
par suite de la décadence de la production de
l'or, ont une tendance à décroître. Enfin, les
exportations induslrielles sont presque
inexistiintes.
La Nouvelle-Zélande fail près des neuf
dixièmes de ses ventes à l'Empire britan-
nique. .\ la France, elle vend directement
très peu, mais nous nous fournissons sur le
marché de Londres d'un grand nombre de
produits qui en sont certainement originai-
res.
Quant aux importations néo-zélandaises.
elles consistent surtout en produits manu-
facturés; mais aussi en une certaine quantité
de produits agricoles, tels que vins et se-
mences.
Les vins ordinaires français sont pratique-
ment inconnus ; les vins fins français entrent
en quantité de plus en plus faible. Vins
australiens et du Gap se vendent davantage.
Mais nos chanipagnes et nos cognacs se
vendent beaucoup, et semblent devoir conti-
nuer à se vendre malgré le droit considérable
qui les frappe et la concurrence des vins
mousseux australiens.
La Nouvelle-Zélande importait en 1913
pour £ 148 977 de semences de toute espèce,
dont environ £ 80 000 en provenance d'Alle-
magne. 11 y a lu une place à prendre pour les
graines d'origine française : graines fourra
gères et de betteraves, graines potagères et
de fleurs, semences d'essences forestières.
Enfin, l'Allemagne exportait en Nouvelle
Zi'Iande sels de potasse et scories comme
engrais chimiques : la potasse de Stassfurth
devra être remplacée dans les terres de In
Nouvelle-Zélande par la potasse d'Alsace.
II. HiTIER.
LA VALEUR DES ALIMENTS AZOTES ET LES VITAMINES
Nous connaissons, à peu près, les quanti-
tés de principes nutritifs nécessaires à nos
animaux pour fournir à leur organisme les
matériaux de croissance et les calories em-
ployées au développement de l'énergie vi-
tale et au maintien de la température du
corps. J'ai récemment exposé dans ce jour
nal, les besoins en éléments minéraux; il me
parait, dès maintenant, utile de signaler de
nouveaux facteurs de la nutrition dont l'étude
est toute récente et encore très incomplète.
Len protéines. — On sait que les matières
azotées consommées en excédent par un ani-
mal dans sa ration jouent !•■ rôle d'hydrocar-
bonées, mais jncomplètemenl oxydées, elles
laissent des produits de décomposition qui
doivent être éliminés de l'organisme au plus
tôt. Comme les aliments riches en azote sont
d'un prix élevé, on s'est appliqué à recher-
cher la quantité minima de protéine indis-
pensable à l'entretien de l'être vivant.
On a été, dès lors, amené à constater que
ces substances que nous confondons dans le
terme générique de protéine ou d'albumi-
noïdes diffèrent entre elles suivant leurs ori-
gines et ne présentent pas la même valeur
nutritive. Il n'y a donc pas un minimum,
mais des minima d'azote nécessaires selon la
LA VALEUR DES ALIMENTS
nalure de la substance qui fournit ce prin-
cipe.
En efl'et, les progrès de la biochimie onl
permis de dissocier la molécule albuminoïde
en un grand nombre de noyaux dont on dé-
signe l'ensemble sous le nomd'ainino-acides.
Sans doute, plusieurs années s'écouleront en-
core avant que les chimistes aient pu jeter
une lumière complète sur la constitution de
la cellule albuminoïde et de ses composants.
Mais d'ore et déjà, on a pu isoler par l'hydro-
lyse un certain nombre de corps (amino-
acides) nettement caractérisés; les récents
travaux de Fisher sur les polypeptides pro-
mettent que de grands progrès seront réali-
sés dans un avenir prochain. Je prends
comme exemple quatre protéines d'origines
difTérentes dont j'indique dans le tableau ci-
dessous les diCTérenls amino-acides obtenus
par hydrolyse et leur proportion.
Gasûine Gliadine Zéïne EdesLiue
du du du du
lait. blé. jiiaïs. chanvre.
Glycocolle .. 0 0.7 U .'Î.SO
Alanine 0.9 2.7 <• •>
Valine 1.0 0.33 » »
Leucine 10.5 6.0 ■> »
Serine 0.2 0.12
.\cide gluta-
mique 11.0 4.3 26.17 14.0
Acide 'aspai-
tique 1.2 1 .2t 1.71 4.3
- Arginine 4.8 3.40 1.3.j 14.17
.Lysine 3.8 0 0 1.63
-Histidine 2.6 1.70 0.S2 2.19
Cystine 0.07 .. »
Tyrosine 4.3 2.1 .. »
Phenylalanin» 3.2 2. G 6.22 2.4
Proline 3.1 2.4 9.04 1.7
Oxyproline.. . 0.25 » 0 2
Tryptophane. 1.3 1.0 0 .>
Dans une série d'expériences dont je vais
citer quelques-unes, on a pu observer que
certains de ces composants sont indispen-
sables à la croissance et à l'entretien de la
vie des animaux (lysine, cystine, arginine,
histidine), d'autres peuvent être produits par
voie de synthèse dans l'organisme, telle la
tyrosine en partant de la phénylalanine,
d'autres enfin paraissent inutiles.
Si l'on nourrit des souris avec du mais
comme unique source de matière azotée, la
croissance des jeunes est arrêtée, l'équilibre
azoté ne peut être obtenu chez les adultes
qui dépérissent et succombent. En nous re-
portant à la composition de la zéine (subs-
tance azotée du maï-), nous voyons que plu-
sieurs éléments font défaut : glycocolle,
lysine, oxyproline, tryptophane, etc.; d'au-
tres sont en faible proportion : histidine,
0.82.
AZOTÉS ET LES VITAMINES
S35
Si l'on ajoute du tryptophane à la ration de
mais, la vie des souris est prolongée, mais la
croissance reste impossible ; celle-ci reprend
au contraire par une addition de lysine,
substance qui se trouve dans la proportion
de 5 0/0 environ dans la légumine du puis.
llopkins et .\ckroyd ont expérimenté sur le
rat blanc, supprimant à la fois l'arginine et
l'histidine, ils ont constaté non seulement un
arrêt de croissance, mais une perte de poids
continue; l'état s'améliorait si l'on introdui-
sait l'un de cf^s amino-acides seul dans la ra-
tion, mais pour revenir à la croissance nor-
male leur double présence était nécessaire.
Je crois inutile de multiplier ces exemples,
ayant seulement voulu montrer l'importance
de la composition des albuminoïdes au point
de vue de leur valeur nutritive.
A la suite de nombreuses et minutieuses
recherches, Osborne 'et [Mendel ont été
amenés à formuler la loi de minimum qu'ils
exposent ainsi :
" La quantité nécessaire et suffisante d'une
albumine donnée qui doit figurer dans la ra-
tion d'un animal afin de permettre la crois-
sance ou l'équilibre azoté est déterminée par
le pourcentage pour lequel cet acide aminé
indispensable entre dans la composition de
cette albumine. »
On voit combien il est important dans la
pratique de s'assurer de la valeur qualitative
des aliments, puisque, faute d'un élément, la
croissance peut être arrêtée. El dans l'état
actuel de nos connaissances, le plus sûr
moyen de satisfaire aux besoins de l'orga-
nisme est de diversifier la composition de
la ration. Ainsi, de jeunes porcs nourris
exclusivement au maïs ne se développent pas,
le fait a été constaté dans certaines Stations
agronomiques d'Amérique. L'aliment par ex-
cellence, le mieux équilibré, balanced, conte-
nant tous les éléments nécessaires dans une
juste proportion est, comme on pouvait le
prévoir, le lait (caséine, lactalbumine).
D'après la loi de minimum, la rapidité de
la croissance se règle toujours sur le principe
déficient, c'est-à-dire qui se trouve en pro-
portion inférieure aux besoins de l'orga-
nisme, quelles que soient les quantités des
autres principes, et l'excès de l'un quel-
conque ne produit aucun résultat dès que la
ration satisfait à la croissance normale.
C'est ainsi qu'un jeune lapin, qui reçoit en
quantité suffi^ante dans sa ration une pro-
téine 1° complète, 2" équilibrée, peut doubler
de poids vif en six jours.
Les vilamines. — Les recherches dont je
viens d'exposer les preaiiers résultats, et
256
LA VALEUR DES ALIMENTS AZOTES ET LES VITAMINES
études faites sur une maladie répandue en
Orient (le beri-beri) ont mis sur la voie de la
découvert^ d'autres a.geats de la nutrition
jouant un rôle considérable, bien qu'ils ne se
trquvent dans les aliments qu'en proportion
infinitésimale; ce sont les vilamines de Funck,
ce que Me CoUum et Davis appellent les /«c-
leurs accessoires décroissance.
Ce nouveau problème a été posé à la suite
de l'expériefice suivante de Stepp. Des souris
sont nourries avec du pain exclusivement,
leur santé se maintient indéfiniment; mais si
cet alimient a été au préalable soigneusement
lavé à l'alcQol, elles dépérissent rapidement
et guccombent,aiême si l'on ajoute les subs-
tances que Ton suppose avoir été enlevées par
l'alcool (graisses neutres, lécithinc, choles-
térine, cérébroïdes). Il suffit cependant de
donner l'extrait sec de l'alcool ayant servi au
la,vage pour les voir revenir eu peu de temps
à la vie normale.
Munck et Rosenheim alimentent des chiens
avec du riz glacé (décortiqué) et de la poudre
de viande; au bout de quelques jours, appa-
raissent le^ symptômes du scorbut expéri-
mental et les animaux succombent dans un
délai plus ou moins bref.
Les pigeons nourris avec du riz brut, c'est-
à-dire revêlude ses enveloppes {paddij),con-
servent tous les caractères de la santé; si l'on
substitue le riz glacé (décortiqué), une poly-
névrite, forme nerveuse du beri-beri, appa-
raît; il suffit, pour guérir ces accidents,
d'ajouter à la ration la balle du riz qui cepen-
dant n'a aucune valeur alimentaire.
Funck a réussi à isoler, de l'extrait sec
alcoolique de cette balle, une substance azo-
tée peu stable, qui est en quantité infini-
ment faible par rapport au poids du grain ;
c'est une vitamine, que l'on retrouve égale-
ment dans la levure de bière, et qui constitue
la médication spécifique efficace dans le
traitement du beri-beri. Celui-ci a dès lors
été classé comme maladie de carence^ c'est-
à-dire résultant d'une alimentation incom-
plète ; d'autres affections viendront certai-
nement se ranger dans ce groupe, notam-
ment le scorbut.
Hopkins écrivait, après avoir constaté dans
un grand nombre d'expériences sur des rats,
le rôle nécessaire de ces agents, dont l'ab-
sence se révélait immédiatement par des
troubles organiques très graves, que ceux-ci
étaient un ou des complexes organiques que
l'auimal est incapable de synthétiser, mais
dont l;i quantité nécessaire est si faible qu'il
semble qu'une action catalytique ou stimu-
lante est seule admissible.
Certaines manipulations, certains dissol-
vants enlèvent ces facteurs; VVeil et Mouri-
quand ont montré qu'ils étaient toujours
détruits par une température de 120 degrés.
Me Collum et Davis ont difl'érencié deux
facteurs accessoires : l'un A, soluble dans
les graisses, se trouve surtout dans le
beurre, l'huile de foie de morue, absent des
graisses végétales; l'autre B, soluble dans
l'eau et l'alcool, existe dans le lait, le jaune
d'œuf, la levure de bière, l'embryon du blé.
Tous deux sont nécessaires à la croissance.
L'étude de ces agents est particulièrement
difficile puisqu'il s'agit de chercher l'in-
fluence inconnue de produits inconnus, dont
la seule manifestation est la croissance qui
devient à la fois le moyen et le but des re-
cherches.
Une expérience d'HopUins est particulière-
ment intéressante; il élève de jeunes rats
avec une ration incomplètement purifiée
permettant une croissance très lente, .ajou-
tant au régime 3 centimètres cubes de lait
bouilli dont l'extrait sec représente à peine
4 0/0 de la nourriture ingérée, il observe
non seulement que par cette seule adjonc-
tion la croissance redevient normale, mais la
quantité d'aliments nécessaires pour un
accroissement de poids vif déterminé se
trouve souvent réduite de plus de moitié.
Je n'ai pas besoin d'insister sur l'impor-
tance que peut avoir cette observation.
Jusqu'ici presque toutes ces recherches
ont été effectuées sur espèces de très petite
taille (rats, souris, lapins, pigeons, pous-
sins, etc.), il va à ce choix plusieurs motifs.
D'abord la difficulté de préparer les ali-
ments purs destinés à constituer les rations:
puis les animaux doivent se prêter aux con-
ditions toutes particulières d'existence, sans
que celles-ci aient une répercussion sur l'ac-
complissement normal de leurs fonctions
physiologiques. Enfin, il est nécessaire que
la croissance soit aussi rapide que possible,
puisque c'est le moyen de contrôle, afin de
donner plus de précision aux observations;
des variations légères, réparties sur des
temps longs, seraient difficiles à interpréter,
et ne donneraient aucune certitude sur les
causes déterminantes.
Pour être complet, je dois signaler les tra-
vaux en cours du D'^ Portier sur les sym-
biotes. Ce qu'on en peut dire actuellement,
c'est que la présence de ces organismes e.st
démontrée dans certains tissus de l'animal,
dans l'écorce du riz, etc., que les causes qui
détruisent les vitamines font disparaître
dans les mêmes conditions les symbiotes.
ESCALIERS DES HAÏ
Trou\'era-t-ou une relation à établir entre
ces phénomènes? Il n'est pas possible, dans
l'état actuel de la science, de répondre à cette
question.
Conclusions pratiques. — Ces découvertes
sont encore trop incomplètes, trop récentes
pour qu'il soit possible d'en tirer des déduc-
tions pratiques immédiates. Xous y trouvons
toutefois la confirmation de cette règle sou-
vent énoncée, de diversifier la composition
de la ration. Ce n'est pas seulement utile
pour exciter l'appétit, mais encore pour être
assuré de fournir à l'organisme tous les élé-
ments dont il a besoin pour fonctionner le
plus intensivement et produire le plus éco-
nomiquement.
On remarquera ensuite que cette vieille
routine, dont on se gausse souvent, prend sa
revanche souvent aussi.
Le son de riz n"a aucune valeur alimen-
taire, mais il est riche en vitamines; il en est
de même à peu près du son de blé, qui a tou-
jours été en faveur.
Le pain blanc dit viennois, privé du germe
de blé par les moutures les plus perfec-
tionnées, ne vaut pas le pain complet qui a
^;onservé ses vitamines.
ITATIONS RURALES
•257
Ce n'est pas seulement à l'iode que l'huile
de foie de morue doit ses heureux efïels sur
la croissance des jeunes... et le malt de
bière, etc., etc.
Constatons enfin que, de plus en plus,
celte carrière agricole, si méprisée autrefois^
exige de la part de ceux qui la veulent em-
brasser des connaissances étendues. On re-
proche souvent aux écrivains qui font pro-
fession d'enseigner de ne pas se mettre
suffisamment à la portée des lecteurs aux-
quels ils s'adressent.
A raison des complications infinies des
lois de la nature, ne serait-il pas plus juste
de demander aux agriculteurs de faire un
effort afin de pouvoir comprendre ces lois
qui leur commandent, et savoir en profiter
au mieux de leurs intérêts.
L'Etat enfin n'a pas su remplir son rôle,
puisqu'il a négligé de donner aux jeunes
générations des campagnes les principes de
l'art le plus difficile de tous, par un ensei-
gnement primaire adapté à leurs besoins.
Raoul Gouin,
Inçdnicur agronome.
ESCALIERS DES HABITATIONS RURALES
Les escaliers qui permettent d'accéder à
un étage se classent en : échelles de meunier,
escaliers à crémaillères et escaliers à limons.
L'échelle de meunier se différencie de
l'escalier proprement dit par l'absence de
conlre-jnarches.
L'escalier à crémaillère est d'un établisse-
ment moins coûteux que l'escalier à limons
dans lequel les bouts des marches et des
contre- marches sont assemblés à rainure.
Les marches (ou pas) des échelles de meu-
nier et des escaliers sont en bois dur (chêne) ;
le sapin, moins coûteux, est rapidement usé
par un usage fréquent (I), mais peut être
employé quand l'escalier ne doit être utilisé
qu'à de longs intervalles. Dans beaucoup
d'habitations rurales, la contre-marche, en
chêne, est très épaisse et la marche est cons-
(1) L'usure d'une marctie d'escalier se manifeste
surtout sur la ligne de foulée qu'on suit en mon-
tant. Cela se constate même sur des escaliers (comme
ceux du chemin de fer métropolitain de Paris) en
matériaux très durs 'et très résistants .ciment avec
fragments de vene et acier): les escaliers montants
présentent des marcties très usées, alors que celles
des escaliers uniquement réservés aux descentes ne
présentent qu'un insignifiant enlèvement de maté-
riaux par l'usure.
tituée par un carrelage reposant Sur un
hourdis maintenu par des bardeaux cloués
contre la partie inférieure des contre-mar-
ches.
Les contre-marches des escaliers sont en
chêne ou en sapin.
La relation entre la largeur d'une marche,
m, appelée giron, et la hauteur d'emmarche-
ment h, c'est-à-dire l'écartement vertical de
deux marches consécutives, est donnée par ;
m + 2 /( = 0"i.64 à Q'".6:i.
La hauteur h varie de O"".!! à O^.IO et la
largeur ?» du giron oscille de 0"".42 à 0".26.
Au sujet des dimensions à adopter, voici
les résultats de nos observations sur divers
escaliers en service.
S'il s'agit d'élever des charges à dos
d'homme, il faut que le pied puisse s'ap-
pliquer de toute sa longueur sur le giron, car
il est très pénible, dans ce cas, de ne,'pouvoir
appuyer que la pointe du pied ; il est donc
bon de donner les dimensions suivantes :
/( = 0™ 16 ? correspondant à une pente moyenne
de 0^.484 par mètre et à une inclioai-
m= Om.33
son de 25»S0'.
Cet escalier occupe une'place assez^grande
2u8
ESCALIEHS DES HABITATIONS HLBALES
dans la construction, mais son utilisation,
facililunt le service, permet de réaliser une
économie dans les transports à dos d'un
étage à un autre.
Les dimensions suivantes sont relatives à
un escalier déji raide ne servant qu'au dé-
placement des personnes libres et sans
charge :
correspondant à une p'nte moyenne
de O^.eSi par mètre et à une incli-
h =0*.185
ttaison de 34O20'.
Avec un semblable escalier, ne desservant
que des chambres, la montée comme la des-
cente sont assez pénibles et il faut, si possi-
ble, donner moins d'emmarchement et
augmenter le giron, mais l'on est souvent li-
mité par les dimensions de la partie du bâ-
timent destinée à recevoir l'escalier.
Nous laissons de côté les détails de cons-
truction et le tracé des marches des portions
courbes des escaliers suivant les règles de ce
qu'on appelle le balancement des escaliers ;
ces détails appartiennent aux Principi-s gé-
rti'raux (le la Couslriiclion et ne seraient pas
ici à leur place.
Il faut éviter les escaliers courbes ou tour-
nants, très rarement bien construits p;ir les
charpentiers de campagne, très coûteux et
rendant surtout difficile la montée des far-
deaux. A plus forte raison, il en est de même
des escaliers en hélice (appelés improprement
escaliers en spirale), dangereux pour les
constructions rurales et ne devant être uti-
lisés que comme escaliers de dégagement
dans les constructions urbaines. On trouve
ces escaliers en hélice, avec marches en
pierres taillées rayonnantes autour du noyau,
dans les anciens logis où ils sont souvent ( n-
fermés dans une tour, à section circulaire
ou carrée (fi g. 54) accolée
à la maison d'habitation.
11 convient de n'établir
les escaliers que par par-
j ties rectilignes, dites vo-
lées, raccordées par des
petits planchers, appelés
paliers de repos.
Pour franchir une hau-
teur H, le nombre M de
marches dépend de la hauteur h d'emmar-
chement :
et la projection horizontale L est donnée par :
L = M m — —7-
h
m étant la largeur du giron.
L, c'est-à-dire la place de l'escalier.
Fig. 54.— l'ian d'un
escalier en hélice.
augmente à mesure qu'on diminue l'incli-
naison de l'escalier pour rendre facile son
utilisation.
Dans le plan' vertical, on peut avoir un es-
calier d'une seule volée, tel que a b (fig. d5j.
tïïmn
^'
Fig. 35- — Tracé d'esccilier.s dans le [dan vertical.
OU en deu.\ parties a c ei de séparées par un
palier de repos c rf. Enfin, on peut établir
l'escalier avec retour ou révolulidn : deux
volées fg et g i raccordées par un palier de
repos g />. Pour les escaliers des édifices pu-
blics, le nombre des marches d'une volée est
impair, compris entre 13 et 19 au maximum;
il n'y a pas lieu
de considérer
cette règle com-
me obligatoire
pour les habita-
tions rurales. La
hauttur d'em-
marchement in-
flue plus que 11'
nombre de mar-
ches d'une volée
sur lacommodité
de l'escalier;
ainsi, on franchit
sans difficulté
des volées de 13
et de 17 marches f"'g- j6.
deO"MG de hau- '''"'.'^
, maison.
teur, alors que,
même libre et sans charge, on est essoufûé au
sommet d'une volée de 17 marches de (("".ISri
de hauteur d'emmarchement.
En projection horizontale, les deux types
a b i^lig. 55) et a c d e occupent une largeur
égale à celle de l'escalier, et le pied a doit
avoir devant lui un dégagement a n d'au
moins un mètre. Le type / g i occupe dans
^
- Pian d'escaliers cons-
hors les murs d'une
KiCAIJEllS DES HABITATIONS KLHALES
la cage de Vescalier une largeur égale à deux
fois celle de l'escalier, plus le vide laissé
entre les deux volé(s (0"'.20à O'MO).
La largeur d'un escalier d'habitation ru-
rale est de O" 80 à l mètre ; une largeur de
r".oO donne un aspect somptueux à un es-
Fig. ST. — Élévation et plan diin escaliei'
à (lenx volées (échelle 0.01 par rii('tre\
calier. Pour les escaliers de drgayevient, on
réduit la largeur à 0'".60.
La rampe de l'escalier doit se trouver,
autant que possible, à droite en montant ;
elle a;de O-^.DO à
1 mètre de hau-
teur et doit être
d'autant plus so-
lidement établie
que l'escalier doit
servir à l'élévation
des fardeaux.
Le dessous des
escaliers est sou-
vent fermé par
Kig. 5S. - Vue en bout d'un des portes afin de
escalier à «iaux volées. servir de placards.
La hauteur li-
bre au-dessus des marches, appelée échap-
pée ou dégaçiement, représentée par /; sur la
ligure 53 doit être de l'^.^5 au moins (esca-
liers de dégagement), 2 mètres à 2"". 10 pour
les escaliers ordinaires ne servant qu'aux
personnes et 2". 50 dans le cas d'élévation
des fardeaux. Cette indication influe beau-
coup sur le choix du type d'escalier et de
sa position comme on peut s'en rendre
compte en examinant la figure 53, car la
la hauteur h doit régner au-dessus de tout
l'escalier, en c' b' et en f g' k' i' ; les pièces
de charpente et du plancher x obligent sou-
2:..9
vent à abandonner le tvpe a c de pour adop-
ter le type a b ou celui indiqué en f g i.
Par l'étude de la ligure 53, on voit qu'on
est souvent gêné parles poutres et les pièces
de charpentes du comble, conduisant à don-
ner plus de raideur qu'on ne le voudrait à un
escalier.
Ce qui précède montre la difficulté qu'on
éprouve pour placer convenablement l'esca-
lier dans le projet d'une habitation rurale ;
on ne s'occupe généralement pas trop dé.
cette question et l'on dispose l'escalier où
Fig. 39. — Élévati. n tt plan d'un escalier
à trois volées échelle 0.01 [ ar mètre).
l'on peut, sans réfléchir à la répercussion
qu'aura, d'une façon permanente, un escalier
mal installé.
On tourne souvent la difficulté en établis-
sant l'escalier en
dehors de l'aplomb
de la construction
(sur un long pan ou
sur un pignon), soit
en plein air, et dans
ce cas on abrite l'es-
calier par un toit
incliné, soit entre
des murs m (fig. 36)
formant une cons-
truction en avancée pjg gj' _ vue en bout d'un
du bâtiment .4*. escalier à trois volées.
Enfin, dans certains
logis, l'escalier tournant ou à nombreuses ré-
volutions est placé dans une sorte de tou-
relle ( (fig. 36 a section circulaire ou rectan-
■2ti0
LES BEUUKES A.MERS
gulaire, accolée au bùliment .4 cl jouant
même un certain rôle décoratif.
Les figures 57 et 58 donnent les vues en
élévation, en plan et en profil d'un escalier
à deux volées a et i réunies par un palier de
repos p. Pour une hauteur d'élévation de
3 mètres, la cage de l'escalier occupe une
surface horizontale de 5°" X 2", soit 10 mè-
tres carrés.
Les figures 59 et GO représentent l'éléva-
lion, le plan et le profil d'un escalier à trois
volées a, b ei c reliées par deux paliers de
repos p et p' . Pour une hauteur d'élévation
de 3 mètres, la cage de l'escalier occupe une
surface horizontale de 3 mètres sur 'i"'.50.
soit 13"'. 50, c'est-à-dire que ce type plus con-
fortable nécessite plus de place que le modèle
indiqué par les figures 57 et 58.
Les escaliers sont éclairés par des fenê-
tres, souvent petites [jours de souffrance) ou
par des jours plongeants ménagés à la partie
supérieure de la cage.
.Max Kingelmann.
LES BEURRES AMERS
Quelque, précaution que l'on s'attache à
prendre dans la fabrication du beurre, si
l'on n'est pas industriellement organisé pour
pouvoir pasteuriser la crème et l'ensemencer
ensuite par des cultures pures de micro-
germes utiles, on est souvent exposé à des
incidents ou à des accidents, dont les consé-
quences pratiques peuvent être très fâ-
cheuses. Mais, en dehors des fautes profes-
sionnelles et des actions microbiennes qu'une
bonne technique suffit à éviter, il faut tou-
jours craindre toute une série de phéno-
mènes qui surprennent par leur apparition
soudaine et dont les causes demeurent par-
fois obscures.
C'est le cas de l'amertume qui, pour n'être
pas rare, n'en figure pas moins dans celte
catégorie de manifestations, longtemps de-
meurés inexplicables.
Influence du seL — On a remarqué que
i'amertume apparaît souvent — pour ne pas
dire presque toujours — dans 'les beurres
salés. Dès lors, il était logique de soupçonner
que la cause en pouvait être rapportée à la
qualité du sel mis eu œuvre.
On crut d'abord à des impuretés 'du chlo-
rure de sodium et, tout naturellement, on
rechercha si, parmi elles, ne figurait pas le
sulfate de magnésie. L'hypothèse a été re-
connue fausse, mais les recherches instituées
ont permis de reconnaître la présence cons-
tante, dans les beurres amers, d'un oxyde de
fer qui est, en effet, doué d'une aslringence
et d'une amertume prononcées. La cause une
fois connue, il n'a pas été difficile de trou-
ver un remède : il suffisait de n'employer
en beurrerie que du sel sinon chimiquement
pur, du moins suffisamment épuré pour ne
contenir aucun produit étranger actif.
Mais, dans la pratique, la chose est. loin
d'être aussi simple iju'elle l'apparaîl en
théorie, et les petits producteurs, qui achè-
tent fatalement leur sel à l'épicier du village,
n'ont pas à leur disposition les moyens de
contrôler la pureté du produit qui leur est
fourni. En tout cas, il n'est pas inutile qu'ils
sachent, lorsque leurs beurres deviennent
subitement amers et que l'apparition de
l'amertume coïncide avec une nouvelle four-
niture de sel, que celui-ci doit être tenu pour
suspect el. à ce litre, rejeté de la salaison.
Récipients mal étamés. — Cependant, il
ne faudrait pas se contenter d'incriminer le sel,
car il peut n'être pas la cause, ou en tout
cas l'unique cause, de l'amertume du beurre.
MM. Marcas et Iluyge, ayant eu à s'occuper
de beurres amers qui, pourtant, provenaient
de crèmes pasteurisées, firent l'analyse des
crèmes fraîches et fermentées; ils furent
tout étonnés d'y trouver une teneur en fer
vraiment anormale, jusqu'à 75 milligrammes
d'oxyde de fer par kilogramme de crème
fraîche. C'était en effet plus qu'il n'en fallait
pour rendre détestable le goût des beurres
qui en résultaient. Cherchant l'origine de cet
o\yde de fer, les auteurs découvrirent que
certains des récipients où se faisait l'acidifi-
cation de la crème étaient très i imparfaite-
ment étamés. Il n'en fallait pas davantage
pour que, grâce à l'acide lactique de la crème,
se formât du lactate de fer qui est en effet
très amer et très astringent. Il convient
donc de surveiller constamment les vais-
seaux laitiers el notamment de les examiner
avec soin dès l'apparition d'un beurre amer.
Un récipient peut avoir été incomplètement
étamé ou étamé de façon défectueuse, de
sorte que, au moindre heurt, des échets ou
des crevasses peuvent se produire, permet-
tant le contact entre le lait acide et le fer.
Une fois la cause élucidée, MM. Marcas el
Huyge ont cherché à établir les circonstances
dans lesquelles elle se produisait, en d'au-
tres termes, les conditions optima de la for-
CONCOURS DE MOULliNS
261
mation de ce lactate de fer et son mode de
dissémination dans les divers produits de la
laiterie. A ceteflèt, divisant en deux parties
un lait frais et bien homogène, ils placèrent
la première dans des récipients dont l'éta-
mage était 'parfait et l'autre dans des vases
tachés de rouille. Désireux naturellement Je
laisser toutes les autres conditions égalespar
ailleurs, ces laits furent abandonnés dans les
mêmes locaux, à la même température et
pendant le même temps. Puis on centrifugea,
laissa fermenter la crème et baratta les
deux lots exactement de la même façon. Le
résultat fut celui qui pouvait être prévu. Les
premiers laits donnèrent un beurre normal,
tandis que les autres, même ceux ayant sé-
journé dans des cruches à peine tachées de
rouille, donnèrent tous un beurre d'odeur
désagréable et de goût fortement amer. Ces
propriétés ne furent d'ailleurs pas l'apanage
du beurre el se relrouvèrenl dans tous les
sous-produits, le petit-lait, la caséine, le
babeurre. La' rouille est, en effet, un oxyde
de fer que mettent en dissolution les parti-
cules du lait amenées k son contact. Par
suite de la présence d'acide lactique, une
double décomposition se produit, qui donne
du lactate de fer et, comme la crème est
notablement plus acide que le lait, c'est sur-
tout au cours de ha fermentation que S'-
forme la plus grande quantité de lactate de
fer.
Il n'est donc pas suffisant d'employer des
sels purs et de manipuler habilement des
laits pasteurisés dans des récipients pro-
pres. Il importe encore de surveiller de très
près ces récipients au point de vue de l'éta-
mage et de rejeter l'emploi de ceux qui pré-
sentent les moindres taches de rouille.
Francis Marre.
CONCOURS DE MOULINS
Le grand concours annuel de la Société d'Agri-
culture Je l'Allier a repris cette année l'ampleur
qu'il présentait avant la période de guerre; ce
n'est pas que toutes ses divisions aient montré
la môme importance que naguère, mais toutes
ont renfermé des sujets intéressants, qu'il
s'agisse des animaux de boucherie, des repro-
ducteurs, des volailles vivantes, des miels et
produits Je l'apiculture, Jes vins, des machines
et instruments de culture. Une revue rapide
permettra d'apprécier les efforts (jui y ont été
manifestés.
Deux exposants seulement pour les animaux
Je boucherie. D'une part, les frères DoJat, cé-
lèbres pour leurs succès remontant à nombre
J'années; J'autre part, M. Jean-Baptiste Lacroix,
à Paray-sous-Briailles (Allier), qui lutte avec
les premiers, non sans succès. Si MM. DoJat
frères remportent le prix J'honneur pour le
meilleur bœuf, M. Lacroix reçoit le prix de bande
pour quatre beaux bœufs cliarolais, âgés de
2 ans 10 mois, pesant ensemble 2 236 kilogr.,
soit en moyenne 564 kilogr. par tête. Les prix
exorbitants des denrées alimentaires et les
difficultés éprouvées pour se procurer des tour-
teaux ont eu pour effet d'éloigner la plupart des
enyraisseurs qui fréquentaient le concours de
Moulins. Pour l'espèce porcine, M.M. Dodat frères
sont les seuls à concourir avec un ]iorc craon-
nais-bourbonnais de 11 mois, pesant 282 kilogr.;
il leur vaut le prix d'honneur.
Les inscriptions pour le concours d'animaux
reproducteurs Je la race charolaise étaient au
nombre de 240, dont une vingtaine pour les gé-
nisses; elles étaient réparties entre 78 exploita-
tions. Mais 50 ont fait défaut, les domaines où
ces animaux étaient élevés se trouvant dans la
zone infestée par la fièvre aphteuse. Les progrès
très remarquables réalisés par l'élevage dans
cette région ont été signalés ici à diverses re-
prises; ils ont été confirmés par ce nouveau
concours. La plupart des exposants appartenaient
au département Je l'Allier, quelques-uns aux
Jépartemenls de Saùne-et-Loire, de la Nièvre et
du Cher. La lutte a été cliaude entre les concur-
rents. M. Louis Soulier, à Marseille-lès-Aubignv
(Cher), qui avait remporté de grands succès aux
précédents concours, a remporté le deuxième
prix d'honneur et le deuxième prix d'ensemble;
mais le premier prix d'honneur et le premier
prix d'ensemble, ainsi que le prix d'honneur
pour les génisses, sont échus à M. le comte de
l'Estoille, à Neuilly-le-Réal (Allier), dont les
succès avaient été déjà retentissants au concours
de 1919. A citer parmi les autres lauréats :
M°»« Berthomier, MM. Daguin (du Cher), Morizot,
Jean Moret, Gouzin (de la Nièvre), de Garidel,
Nivière, Bouille, Marc Blond (de la Nièvre), etc.
Le prix de famille, prévu au programme, n'a
pas été décerné.
Pour l'espèce ovine, les honneurs du concours
(prix d'honneur et prix d'ensemble) ont été pour
le troupeau southdown de M. Charles Souchon,
à Marzy (Nièvre), dout le succès n'avait pas été
moins notoire à Nevers. Pour l'espèce porcine,
le prix d'honneur est échu à M. Georges Nicolas,
à Bresnay (Allier).
Parmi les autres parties du concours, on doit
signaler l'exposition de volailles vivantes, dans
laquelle se faisaient remarquer une dizaine de
lots de poules de la race Bourbonnaise her-
minée, qui a acquis, depuis quelques années,
une légitime notoriété. C'est à cette race que le
prix d'honneur a été attribué; M. Jean Contai,
à Yzeure, en a été le lauréat. Le prix d'ensemble
2,2 EMI'LOl DU GAZ PAIVRE P'H Fi LES Al'FAHElLS DE CLLTLHE MECANIQUE
M"" Vidalin, à Saint-Seine |
a été rempoilf par
(Nièvre).
Il serait injuste de terminer ce court compte
rendu sans rendre hommage à l'habileté dé-
ployée par M. J. de Garidel, qui préside avec
une haute autorité la Société d'Agriculture de
l'Allier et qui a été, depuis une quarantaine
d'années, le grand artisan des progrès réalisés
dans cette région.
X.
EMPLOI DU GAZ PAUYKE
POUR LES APPAREILS DE CILTIHE MÉCANIQUE
Tout lu monde se plaint de ce que les prix
des comitustibles subissent des hausses pour
ainsi dire constantes depuis li cessation des
hostilités, alors que la Victoire aurjil dû pro-
duire le phénomène inverse.
Le Bureau national des Charbons ;dit le
B. N. C.) annonçait pour les prix de la houille
tout venant, en gros et par tonne, 160 fr.
Ju-squ'au 15 janvier 1020; 200 fr. du IG jan-
vier au 1"' mars et 300 fr. à partir du l"inars
i:)20; à fin mars, au détail et sans octroi, le
prix a été porté à 330 fr. la tonne.
Le Comité général du Pétrole lixail en gros,
à quai Rouen, en juin 19l!i, l'essence miné-
rale à 8'J fr. 50, et le pétrole lampanl à 50 fr.
l'hectolitre, en faisant annoncer une baisse
importante après le 30 juin 1919. .\ujour-
d'hui, au détail et sans octroi, l'essence miné-
rale vaut l'JO fr. et le pétrole 120 fr. l'hecto-
litre, alors qu'avant la tjuerre l'essence ne
valait que 40 fr. l'hectolitre.
La hausse d u charbon tient à la destruction
de plusieurs de nos charbonnages, au cours
élevé du change avec l'Angleterre, au déficit
dans les li\raisons compensatrices dues par
l'Allemagne, à la réduction stupide des
heures de travail amenant une diminution de
la quantité journalière extraite, et, surtout,
aux agitations politiques des ouvriers mi-
neurs se traduisant par de nombrénses
grèves, agitations subventionnées par les
ennemis du pays, et préparatoires au récent
coup d'Etal de l'Allemagne. 11 ne manque pas
de charbon dans le sol, mais on en extrait
peu, en même temps que les transports ont
été rendus difficiles et onéreux, toujours par
suite des mêmes agitations ouvrières.
Par contre, la production du pétrole est
limitée, au moins pour l'instant, car elle ne
peut s'accroître dans l'avenir qu'avec de
nouveaux sondages sur de nouveaux gise-
ments. Ici, la loi de l'offre et de la demande
intervient surtout. La quantité d'essence dis-
ponible dépend avant tout de la qualité et de
la quantité de pétrole extraite, dont on la tire
par distillation. L'augmentation des frais de
lra'isi>orls et le cours fort élevé du change
avec l'Amérique exidiqueraienl déjà la hausse
sans qu'on ait besoin d'y ajouter la 1res
grande demande d'essence relativement aux
quantités disponibles, demandes qui résul-
tent de l'augmentation formidable du nombre
de camions automobiles chargés d'assurer les
transports que les chemins de fer, quelque-
fois en grève et ordinairement sans débit, ne
peuvent assurer, surtout dans les régions li-
bérées.
Ces hausses de l'essence et du pétrole grè-
vent lourdement les journées de travail des
appareils de culture mécanique et des nom-
breux moteurs employés dans les exp'oita-
tions agricoles.
Pour les chaudières, on tente à généraliser
l'emploi des pétroles lourds (mazout, surtout
intéressant pour les pétroles de Itoumanie) et
des huiles lourdes de houille dont la produc-
tion est limitée; les appareils d'utilisation,
appelés brûleurs, sont connus depuis très
longtemps et ont fait l'objet de nombreuses
expériences et conslalalions; leur application
est très facile, mais leur usage est limité aux
chaudières à vapeur.
Pour les moteurs à explosions destinés à
nos colonies, nous avions préconisé l'emploi
du pétrole lampant, de la naphtaline et du
gaz pauvre. Il semble qu'on ait abandonné
les moteurs à naphtaline, et il est d'ailleurs
possible que ce combustible solide soit ai;-
tuellement introuvable, et, par suite, à un
prix inabordable.
La question du gaz pauvre se présente sous
un tout autre aspect. Déjà, en 1910, des es-
sais concluants furent effectués dans Paris sur
des autobus fonctionnant au gaz pauvre ob-
tenu avec du charbon de bois.
Pendant la guerre, laquestion aété reprise
par un ingénieur, 'M. Henri Hernu ; on a
signalé dans le n" U, du 17 avril 1919,
page 2io, son camion automobile avec mo-
teur à essence fonctionnant au gaz pauvre
produit dans un gazogène de très petites di-
mensions installé sur le marchepied du véhi-
cule. Il n'y aurait donc aucune difficulté à
adapter ce gazogène à un tracteur quel-
LE BETAIL DE SCISSE EN FRANCE ET EN BELGIQUE
263
conque, eu employant comme combuslible
(lu charbon de bois, fournissant un gaz très
jiropre, facile à laver par suite de sa faible
teneur en cendres et en goudrons. Lemploi
du charbon de bois, facile à emmagasiner à
la ferme, pourrait permettre l'utilisation
économique de branchages et de brindilles,
actuellement sans valeur, dont la carbonisa-
lion en meules est très simple, en même
temps qu'on abaisserait les frais de fonction-
nement des appareils de culture mécanique et
des moteurs employés dans les fermes.
Le charbon de bois destiné à alimenter le
gazogène doit être en petits fragments, gros
comme une petite noix, ce qui permet d'em-
ployer de menus bois à sa fabrication, con-
duit à augmenter les dimensions du gazo-
gène Relativement à celui utilisant l'anthra-
cite pour fournil- la même puissance. Mais
ce n'est pas un obstacle à l'adaptation aux
moteurs agricoles de cet ingénieux système.
L'appareil île M. Ilernu comiirend un ga-
zogène dans lequel la production de la vapeur
d'eau, qui s'effectue surtout dans la voûte du
foyer, est proportionnelle au volume de gaz
aspiré par le moteur. Le gazogène est com-
plété par un épurateur-refroidisseur à force
centrifuge de très petites dimensions, enlln
par un ventilateur à manivelle pour la mise
en route qui ne demande que 7 à 8 minutes
au plus. On ne fait subir aucune modification
au moteur à essence, si ce n'est l'enlèvement
du carburateur et le raccordement direct de
l'aspiration avec l'épurateur-refroidisseur.
Toutes les tentatives pour l'application du
gaz pauvre aux appareils de culture méca-
nique sont à prendre en sérieuse considéra-
tion, et il y a lieu de les encourager.
M.\X RlNGELMANN.
LA MAISON ET LE TRAVAIL AUX CHAMPS
La Maison el le Travail aux Champx, dont
le but est de faciliter le retour à la campagne
des anciens ruraux fourvoyés à la ville, a
atteint des résullats qui prouvent l'ulilili' de
son action.
Le nombre de ses filiales en province s'ac-
croît et lui permet de suivre plus étroitement
sur place ses protégés dans la reprise de leur
ancienne existence de terriens.
Elle adjoint aujourd'hui une nouvelle
branche à son etTort et peut olïrir son aide
aux menuisii-rs, charrons, ferblantiers, ma-
réchaux ferrants, etc., à tous les artisans qui
voudraient quitter, eux aussi, les grandes
agglomérations pour reprendre la vie forti'
fiante et saine des campagnes.
Elle espère être encouragée dans sa tenta-
tive par les municipalités et par les proprié-
taires qui souffrent de la pénurie grandis-
sante des ouvriers de métiers au village;
elle leur demande de lui indiquer les néces-
sités régionales, les places à prendre, les lo-
caux vides et réclame leur protection pour
ses protégés.
Cette initiative veut concourir à l'intérêt
de tous, aussi fait-elle appel à tous.
La Maison et le Travail aux Champs a son
siège 38, rue du Monl-Thabor, Paris.
LE BÉTAIL DE SUISSE EN FRANCE ET EN BELGIQUE
Une note de l'Union Suisse des Paysans
fait connaître les résultats, à la lin de 1919,
de la collecte dont elle s'était chargée, après
entente avec la Fédéral ion des Sociétés d'Agri-
culture de la Suisse Romande qui en avait
pris l'initiative, en vue d'affecter le produit
à un don de bétail aux agriculteurs des ré-
gions dévastées de France et de Belgique.
Voici les parties principales de cette note :
L'appel publié à cette occasion a trouvé un
sympathique accueil dans loules le-, régions de
la Suisse. Partout on était conscient du fait que
les forces de la Suisse ne pouvaient prétendre
à adoucir, ne fût-ce que dans une faible me-
sure, le malheur et la détresse de nos infor-
tunés compagnons de labeur français et belges.
Mais chacun se fit une joie de leur témoigner
ses sentiments de bonne volonté, de sympathie
et d'amitié. Voici à combien se sont moulés les
versenienls jusqu'à fin 1919;
fr. c.
1. Au Secrétariat des paysans
suisses à Brougg 230.622 2j
2. Au caissier de la Société
vaudoise d'agriculiure et
de viticulture S6.411 90
i. Au caissier de la Société
d'agriculture du canton
de Fribours 18.226 70
Total 335.260 83
Il a été en outre organisé dans le canton de
Neuchâtel une collecte spéciale qui n'est pas
encore close. Les sommes qui nous ont été
264
ACADÉMIE DAGKICULTLUE DE FRANCE
annoncées jusqu'à présent surpassent un total
de 4 000 francs. Le résultat général de la col-
lecte semble devoir dépasser 340 000 francs.
Enfin, de diverses parts, on nous a promis des
dons en nature.
En raison de l'extension prise chez nous par
la fièvre aphteuse, l'achat de bétail a été ren-
voyé, d'entente avec les cercles agricoles de
France et de Belgique consultés. Il doit avoir
lieu dans le courant de 1920. En attendant, les
sommes recueillies sont placées à intérêt dans
des banques.
Les achats doivent s'opérer de telle façon
qu'ils s'effectuent dans chaque canton propoi-
tionnellemeiit aux sommes qui y ont été re-
cueillies. On fera, outre le bétail bovin, acqui-
sition d'un certain nombre de chèvres, afin de
pouvoir les remettre aux petits cultivateurs,
principalement, dont bon nombre ont tout
perdu du fait de la guerre.
Ainsi que nous l'avons dil en annonçant
précédemment celte souscription, cet acte de
confraternité agricole sera vivement appré-
cié dans nos malheureuses régions dévastées.
11. S.
BIBLIOGRAPHIE
La Valeur d'après-guerre de la Terre, par P. Ca-
ziOT, ingénieur agronome, inspecteur principal du
Crédit foncier de France. — Une brochure ia-dS
de 4C pages. — Librairie J.-B. Baillière, à Paris. —
Prix : 2 fr.
Quelques mois avant la guerre, en 1014,
M. Caziot avait publié, sous le titre La Valeur de
la Terre en France, un ouvrage renfermant les
résultats d'une étude approfondie sur la valeur
de la terre dans les différentes parties du pays.
Les transformations que la guerre a provoquées
en toutes choses ne pouvaient manquer de se
produire dans la valeur du sol. Dans la brochure
qu'il vient de publier, qui fait suite à son pre-
mier ouvrage, M. Caziot montre les proportions
suivant lesquelles la hausse se manifeste dans
toutes les régions, et il cherche à établir si elle
est réelle ou fictive. Cette étude consciencieuse
apporte des documents précis sur cet important
phénomène.
L'avenir de quelques bons types d'animaux Fran-
çais sur différents points du globe, par A. Ro-
SERAY, directeur des Services agricoles des Deux-
Sèvres. — Une brochure in-l» de 40 pages, avec
de nombreuses gravures. — Imprimerie Mercier,
à Niort.
Sous les auspices de l'Office départemental
agricole et de la Société centrale d'Agriculture
des Deux-Sèvres, M. A. Roseray a entrepris de
faire connaître, par des notices succinctes, la
valeur de quelques-unes des meilleures races
françaises, chevalines, bovines, ovines et por-
cines. C'est une œuvre de propagande, faite sur-
tout en vue de l'exportation. Dans chaque notiee,
les principaux caractères des meilleurs types
sont décrits succinctement, accompagnés des
mensurations généralement adoptées: de nom-
breuses gravures accompagnent le texte et le
complètent. On doit féliciter M. Uozeray d'avoir
réuni, sous une forme accessible, ces documents
très utiles pour faire valoir les races françaises.
La fabrication des Savons par les ménagères, par
C. Ma[iéciial, ingénieurchiuiiste. — Brochure in-lS
de liO pages. Chez l'auteur, rue d'Acreschot, 240, à
Bruxelles. — Prix : 0 fr. l'i.
Dans cet opuscule, l'auteur a pour but de
permettre aux ménagères d'échapper à la hausse
excessive des savons. Avec une méthode très
claire, il expose les différentes phases de la fa-
brication des savons : matières premières, usten-
siles employés, modes de préparation des sa-
vons durs et des savons mous. Il y a là un travail
utile de vulgarisation.
R. D.
ACADÉMIE D'AGRICULTURE DE FRANCE
Si^ance du 24 mars 1920. — Présidence
de M. Viger.
L'Académie désigne M. Viger pour la représen-
ter dans la Commission de répartition des sub-
ventions aux Sociétés d'assurances mutuelles
agricoles.
L'Académie décide de répondre à une demande
de M. le 'ministre de l'Agriculture en transmet-
tant les avis adoptés antérieurement sur le
Crédit mutuel et la coopération agricole, sur la
surveillance et la monte publique des taureaux
et sur la prorogation des baux des pépiniéristes.
Sur les fournitures de sulfate d'ammoniaque
par l'Allemagne.
M. A. Th. Scklœsing présente la réponse de la
Section des Sciences physico-chimiques à la
question qui lui a été renvoyée relativement aux
fournitures de sulfate d'ammoniaque par l'Alle-
magne :
0 La Section des Sciences physico-chimiques
n'a pas présents à l'esprit les termes du traité
de paix. 11 conviendrait de se reporter aux
termes de ce traité pour savoir s'il est possible
d'exiger que la livraison du sulfate d'ammo-
niaque se fasse en sacs.
« Si la livraison en sacs n'est pas exigible,
elle pourra avoir lieu en vrac, dans des vagons
fermés de manière que le sel soit complètement
ù l'abri de la pluie. Le plancher des vagons sera
recouvert d'une toile ou de papier évitant toute
perte par les fissures.
ACADEMIE D'AGRICULTURE DE FRANCE
2Bt
1' A titre de renseignement, il est rappelé que
le sulfate d'ammoniaque n'est pas hygrosco-
pique et qu'il se conserve bien à l'air, mais qu'il
ne doit pas avoir le contact de l'eau.
« On rappelle également que le litre en azote
du sulfate d'ammoniaque ne doit pas être infé-
rieur à 20.3 0 0. »
Ces conclusions sont adoptées.
La fourmi d'Argentine.
M. P. Marchai, en son nom et au nom de
M. H. Poutiers, appelle l'attention de l'Académie
sur l'apparition, dans le midi de la France, d'un
insecte célèbre dans diverses régions du globe
et contre lequel il importe d'organiser la lutte.
Il s'agit d'une minuscule fourmi originaire de
l'Amérique du Sud, Vlridomyrinex humilis, vulgai-
rement connue sous le nom de « Fourmi d'Argen-
tine )i.
La Fourmi d'Argentine ne se distingue guère,
à première vue, des Fourmis indigènes qui fré-
•quentent souvent nos habitations : seul un exa-
men attentif de ses caractères permet de la
reconnaître. Les principaux éléments de son
signalement sont les suivants :
Ouvrières : d'une teinte brune uniforme ayant
une longueur d'environ 2.'i millimètres. Pétiole
réunissant l'abdomen au thorax, formé d'un seul
article et se relevant dorsalement en une écaille
anguleuse légèrement inclinée en avant. Nyîiiphes
jamais entourées de cocons. Mâles (ailés) ayant
environ 3 millimètres, fietnes (perdant leurs ailes
après l'accouplement), ayant environ G milli-
mètres. Ocelles absents chez les ouvrières, mais
présents chez les reines et les mâles.
Au voisinage des maisons qu'elles envahissent,
ces fourmis établissent leurs nids en été sous
des pierres ou sous des abris variables; en hiver,
elles forment des colonies beaucoup plus popu-
leuses qui se logent dans tous les endroits favo-
rables et abrités. Plusieurs centaines de reines
et des myriades d'ouvrières peuvent exister dans
une seule de ces agglomérations; quand la belle
saison revient, les grandes colonies d'hiver se
désagrègent, et il se forme une multitude de
petites fourmilières dispersées.
Au point de vue économique, tous les témoi-
gnages concordent pour représenter cette fourmi
comme une véritable obsession pour les habi-
tants des localités où elle a élu domicile. Elle
s'inti'oduit partout, grâce à sa taille minuscule,
à travers les mailles des toiles métalliques des
garde-mani;er, etc.; on doit souvent évacuer les
habitations où elles pénètrent.
Leurs méfaits, du reste, ne se limitent pas aux
habitalions et à leurs hôtes, aux clapiers, aux
poulaillers, aux ruchers, elles envahissent
aussi les cultures et causent un préjudice consi-
dérable en protégeant les Cochenilles et les Pu-
cerons contre leurs ennemis et en intensilKiut
la multiplication de ces insectes.
La principale méthode de lutte qui, pour le
présent du moins, reste à notre disposition est
celle d'une destruction méthodique des nids par
les insecticides. Pendant la période d'activité
des fourmis et principalement au début du prin-
temps, ce sont les appàls formés de sirops arsé-
niés qui se sont montrés les plus efncaces; le
choix des formules auxquelles on doit s'arrêter
et les conditions dans lesquelles elles doivent
être appliquées ont été étudiés avec le plus
grand soin aux Etats-Unis; il est à cet égard
d'une extrême importance de faire observer que
la dose d'arsenic (I) qu'elles comportent doit
être assez faible pour déterminer un empoison-
nement lent, de façon à permettre aux ouvrières
de porter la nourriture toxique aux reines et
aux larves et à exterminer ainsi les colonies. Les
appâts, en outre, ne doivent pas se décomposer
ou s'altérer à l'air et une erreur de technique
dans leur préparation a souvent pour consé-
quence de leur donner, au bout de très peu de
temps, une action répulsive, de sorte que les
fourmis, après avoir subi une faible mortalité,
abandonnent la place pour envahir un autre
district du voisinage.
On emploie encore, contre la fourmi d'Argen-
tine, l'eau courante, en établissant autour" des
habitations, des rigoles en ciment armé par
exemple;— on emploie aussi les bandes gluantes,
les bandes imprégnées de bichlorure de mer-
cure, la poudre de pyrèthre.
Il y a grand avantage à organiser une lutte
hivernale en mettant à profit l'habitude qu'ont
les Iridomyrmix de se 5 concentrer pendant
l'hiver, sur de petits espaces en colonies extrê-
mement populeuses. Des caisses à claire-voie
remplies de substances végétales en décompo-
sition jouent, à cet égard, le rôle de pièges fort
efficaces, et pendant l'hiver on peut y pratiquer
la destruction en niasse des ouvrières et des
reines au moyen d'épandages ou de fumigations
insecticides.
M. le D' Vidal, correspondant, rappelle que
dans la région d'Hyères, on emploie un moyen
bien simple pour se débarrasser des fourmis :
on trempe une paille dans l'eau, on la roule
ensuite dans du perchlorure de mercure cristal-
lisé et on l'introduit dans la fourmilière. Au
bout d'une minute, les fourmis en sortent et
sous l'action du poison elles se battent et se dé-
vorent entre elles. Il est probable que ce re-
mède ne sera pas moins efficace contre les
fourmis de l'Argentine.
M. Bouvier insiste sur la destruction de la
fourmilière où se trouvent les reines; or, le
meilleur procédé est celui qu'a indiqué M. M:r-
ch d, et qui consiste à faire transporter par les
ouvrières dans la fourmilière une substance
toxique dont l'action est plus ou moins rapide.
Il espère que la fourmi de l'.^rgentine, originaire
d'un pays chaud, restera confinée dans le midi
de la France.
(1) L'arséniale ou l'arsénite de soude sont les arse-
nicaux les plus employés, la dose indiquée est de
0.05 à 1 pour 1 000: il y a avantage à ajouter au
rop un peu d'acide tartrique.
-26 6
CORRESPOiNDANLE
Sur Tatilisation des explosifs de guerre
en Agriculture.
M. liinjelmann présente une note Je M. André
PiéJallu, pharmacien major de 1" classe, sur
l'emploi des explosifs de guerre pour préparer
un terrain plus ou moins rocheux, chargé de
silex, à recevoir des plantations d'arbres
fruitiers; ce procédé, suivant M. Piédallu, serait
appelé à rendre de grands services surtout pour
la reconstitution des vergers dans les régions
dévastées, si les explosifs étaient cédés à un [uix
suffisamment bas.
M. Scklœsing ne conteste pas que ce procédé
permette un ameublissement du terrain, mais
il fait toutes réserves au point de vue de la
fertilité d'un sol ainsi ameubli.
Sur des essais d'un blé de l'Inde.
M. Rachd Séverin, ingénieur agricole, signale
les bons résultats que lui a donnés le blé Pusa
n" 4, provenant de la Station de céréales de
l'Inde. C'est un blé rem;irquablement précoce
qui, dans h fiironde, a miirien quatre-vingt dix
jours.
H. IhîlEH.
CORRESPONDANCE
— N» 7365 {Puy-de-Dôme). — Nous avons bien
étudié votre problème ; la conclusion est que
vous devez prendre le petit tracteur dont vous
parlez qui répond bien aux différentes condition s
indiquées. — (M. H.)
— M. J. P. (Indre-el -Loire). — Le prix du
transport par camion automobile est très
élevé; nous ne connaissons pas les prix deman-
dés pour transpoits sur route en province,
variables évidemment suivant le trafic et la
régularité des expéditions. .Vous pouvons vous
dire qu'à Paris, avec un service constant, très
régulier, sans aucun chômage, on fait payer
4 fr. des 100 kilogr. pour la farine à livrer aux
boulangers de la capitale. — (M. R.)
— N» 10113 (il/ione). -• La fabrication du
fromage " bleu », telle qu'elle s'exécute à
t;ex. à Sassenage, etc., n'a jamais fait, à notre
connaissance du moins, l'ubjet d'une publica-
tion. Elle est très semblable à celle du Hoque-
fort, si ce n'est que l'on y emploie du lait de
vaches et non du lait de brebis. Le lait e.st caillé,
découpé, et le caillé, égoutté sur une toile; le
caillé est ensuite introduit dans des moules, où
l'on ajoute quelquefois du pain moisi (en gé-
néral, les laiteries, assez mal tenues, contien-
nent assez de germes de penicilles pour que l'on
n'ait pas besoin d'ensemencer). Les fromages en
blanc sont salés, puis piqués de trous d'aiguilles,
même au cours de la maturation, pour assurer
le développement dis penicilles. Le fromage
reste en caves deux à trois mois. Les fromages
bleus présentent beaucoup d'analogie avec le
Gorgonzola (.Milan); mais celui-ci est fait avec du
lait de vaches, entier, tandis que les fromages
bleus n'emploient que du lait demi-écrémé et
même totalement écrémé. Nous vous engageons
à lire les principes de la fabrication des fro-
mages dans Le lait, la crème, te beurre et les
fromages, de M. Lindet, chez Gauihier-Villars,
ôS, quai des Grands-Augustins, Paris. — (L. L.)
— M. L. [AmU). — 11 est assez difficile de faire
disparaiire le goût de moisi que possèdent cer-
taines huiles d'olives. On peut les mélanger
avec de la terre à foulon, sèche, ou du charbon
de bois, puis les filtrer. Le mieux semble de les
traiter par un courant de vapeur d'eau. Voyez
le .lournal d'Agriculture pratique, 1913, t. I,
p. !i02. — (L. L.)
— A plusieurs abonnés. — 11 est malheureuse-
ment exact que la hausse s'accentue sur les
prix des machines agricoles; il est impos-
sible, actuellement, de prévoir la limite de cette
hausse. Evitez d'acheter et réparez vous-même,
par des moyens de fortune, le \ieux matériel
que vous avez. Voici un aperçu des prix à fin
mars, pouvant varier de 10 à lo 0/0 au plus :
Charrues, b à 0 fr. le kilogr. Faucheuses, scie de
t".05, 1 420 fr.; scie de l^.So, 1 GOO fr. Râteaux
à cheval, 24 dents, 760 fr.; 28 dents, 810 fr.;
30 dents, 835 fr. Ràteau-fancur de •2"'.40de train,
2 060 fr. Moissonneusesjaveleuses, scie de l'".20,
2 06t; fr.; scie de 1".3!), 2 110 fr. Moissonneuses-
lieuses, scie de l^.SO, 4 140 fr.; scie de 1" 80,
4 240 fr. La ficelle pour lieuse, eu sisal, est ven-
due à raison de 5 fr. le kilogr. A ces prix, il faut
ajouter les frais de camionnage et de transport.
— ^M. R.)
— M. L. y. (.lin). — Le siège de la Sociit>'
centrale d'Aviculture de France, qui a organisé la
récente Exposition internationale d'Aviculture
à Paris, se trouve 34, rue de Lille, Paris (7<^).
— N» 10014 [Menne). — Vous demandez si
l'on a songé à utiliser, pour fabriquer la pâte
de bois, l'ajonc, la grande et la petite bruyère,
ainsi que les autres plantes des landes ou bran-
des. Des suggestions ont été présentées pour
l'utilisation de la plupart de ces plantes, mai^
il n'existe pas, à notre connaissance, d'usines
traitant ces matières.
— J/. F. d'H. {.iism]. — Ces appareils se
construisent aux Etats-Unis et, actuellement, il
n'y en a pas de disponibles en France. Il nous
semble que vous pourriez employer un éléva-
teur de pailles comme ceux adaptés aux bat-
teuses; vous en trouverez à la maison Lefebvre-
Albarel, à Rantigny (Oise) et à la Société fran-
çaise de matériel agricole de Vierzon (Cherl.
Mais tout est dépendant des dimensions des bâti-
ments à utiliser et, à ce sujet, divers articles ont
été publiés récemment dans le Journal d'Agri-
culture pratique en 1919, n" 18, du 5 juin; W 20.
du 19 juin, et dans la Correspondance du n" 46.
du 18 décembre, p. 937. Voici les adresses de-
mandées : J iseph Vieille, à Dompierre, par
Frasne (Doubs), avant la cuerre ; Suter-SIrick-
1er et C'', à Horgen (Suisse); G.-W. King, Wind-
mil! Lane. Stratlord, Londres, E. 15. - (M. R.)
REVUE COMMEKCIALE
26T
LA SEMAINE MÉTÉOROLOGIQUE
Semaine du 28 mars
au 3
avril
19-20
{OBSERVATOIRE DU PARC SA 1 MM AU R)
JOURS
ET DATES
T, .-
2 ~
35 s
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Écart
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1 2
3 —
REMARQUES DIVERSES
millibars.
h«nres
miUim
Dim 28 mars.
1003 9
802
22 i
!4.5
+7 0
S
7.0
■>
Rosée, beau temps nuageux.
Lundi 29 —
Mardi 38 —
iOOO 3
lOOo 5
9 2
0.1
21.1
14 î
U.4
10 9
+ 6. S
+3 1
s E
S
3 5
1 0
2 . G
2.3
Rosée, temps nnag., pluie le
soir.
Pluie la nuit, temps nuageux
Mercredi-. 31 —
Jeudi l"av.
1002.4
1000.1
3.3
5,1
13 :j
13 4
9.0
+ 1.1
0.0
N
S
0.^
3.'f
2'.!
Gelée bl., temps couvert, beau
le soir.
Temps couvert, pluvieux.
Vendredi 2 — 'lOOi o'
1 I
D.4
11.7
T -j
— 0 . S
S 0
2 3
l.'j.
Temps pluvieux.
Samedi . 3 —
1010.4
1004.2
-10 4'
:.l
H 3
15 4
+ t3
' . 1.1
-o.s
s
0.0
1.0
Temps nuageux, ondées.
Moyennes et totaux
1
Ecarts sur la normale
G.l
+ 2 4
lû 3
+2.3
w
18.3
an litn de
89 k. 4
(ior. tbéor.
9.5
Pluie depuis le 1" janvier :
En 1920 123""°
Normale 120
(1) Voir à la page 518 du numéro du 24 juillet 191:j l'explication de cette nouvelle mesure.
REVUE COMMERCIALE
Situation agricole. — Au cours de la huitaine, le
temps a été variable, tour à tour chaud et frais, sec
et humide; les quelques ondées survenues ont fait le
plus grand bien aux cultures sans entraver les tra-
vaux des champs.
Les renseignements qui parviennent des diverses
régions sur l'état des cultures sont partout satisfai-
sants. Les céréales d'auloniue ont un bel aspect, les
céréale; de printemps lèvent régulièrement et l'herbe
pousse avec vigueur dans les prairies.
On est en d oit de regretter que l'effort de la cul-
ture joint aux circouptances météorologiques favo-
rables n'ait pas été soutenu et que l'on en soit en-
core à attendre engrais et semences commandés il y
<•. plusieurs mois.
Blés et farines. — La situation, en ce qui concerne
le blé, est sans changemeiit; les blés indigènes
sont livrés aux conditions de la taxe et les moulins
reçoivent, en outre, des blés étrangi rs, mais en
quantité insuffisante pour assurer leur fonctionne-
ment régulier.
L'approvisionnement normal des boulangeries a
!i u grâce à l'appoint des farines d'importation ; le
yrix de cession est de 93 fr. les 100 kilogr.
Sur les marchés étrangers, les prix du blé, en te-
nant compte du change, sont de 137 fr. 67 à New-
York p'Ur le disponible et de 112 fr. 54 à Buenos-
Ayres pour le livrable en avril, le tout aux 100 kilo-
grammes.
Sons. — Les demandes faiblissant par suite de la
prise du bftail au pâturage, on trouve parfois des
sons aux conditions de la taxe ofticielle, soit 48 fr.
!e quinlal, pris au moulin.
Céréales diverses. — La baisse s'accentue sur le^
avoines; les grises sont cotées de 8s à 90 fr. et les
blanches de 85 à 88 fr. les 100 kilogr. départ.
Le mouvement de baisse que nous avons signalé
sur les orgps a fait de nouveaux progrès; les meil-
leures orges de brasserie sont cotées de 86 y 89 fr.,
celles de mouture de 81 à 82 fr. et les escourgeons
de 91 50 à 92.50 les tOO kilogr. départ.
Cours sans changement sur les sarrasins et les
sorghos.
Les mais d'importation sont cotés de 83 à 84 fr. le
quintal, port de Dunkerque.
Fourrages — Eu raison de l'abondance de l'offre,
les cours des fourrages ont baissé au dernier marché
de La Chapelle. Par 101 bottes rendues au domicile
de l'acheteur, à Paris, on a coté : luzerne, 260 à
290 fr.; foin et regain, 250 à 280 fr.
Dans les départements, on vend de 35 à 50 fr. les
100 kilogr. suivant provenance et qualité.
Pailles. — On a vendu, par 104 bottes de 5 kilogr.
rendues à Paris, domicile de l'acheleur, au marché
de La Chapelle ; paille de blé, 200 à 215 fr.; paille
d'avoine, 185 à 205 fr.; paille de seigle, 190 à 210 fr.
Sur les marchés départementaux, la paille de blé
est cotée de 20 à 35 fr. les 100 kilogr.
Graines fourragères. — Les cours restent fermes,
principalement pour la graine de luzerne. Ou paie
par liO kilogr. départ : trèfle violet, 700 à 1 300 fr.;
trèfle blanc, 1 200 à 1 600 Ir.; trètle hybride, 1 200 à
1 800 fr. ; luzerne de Provence, 850 à 1 150 fr.; luzerne
de pays, 750 à 950 fr.; lupuline, 450 à 550 fr. ; anthyl-
lide, 1 000 à 1 700 fr.; maïs, 100 à 153 fr. ; vesces,
120 à 145 fr.; ray-grass anglais, 175 à 180 fr. ; ray-
grass d'Italie, 135 à 165 fr.
Bétail. — Au marché de La 'ViUette du lundi
268
REVUE COMMERCIALE
29 mars, l'offre étant inférieure à la moyenne el les
réserves vivantes aux abattoirs assez faibles, la vente
du gros bétail s'est effectuée rapidement à des cours
en hausse de 15 à 20 centinifs par demi-kilogramme
net. On a payé les bœufs de IWIlier, de la Nièvre, du
Cher et de Saône et-Loire, .3.65 à 3.90; du Cantal et
de la Haute-Vienne, 3.10 à 3.85; de la Mayenne et
de la Sarthe, 3.50 à 3.75; de .Maine-et-Loire et de la
Loire-Inférieure, 3.40 à 3.10; les génisses, 3.75 â
3.93; les taureaux, 3 à 3.75 le demi-kilogramme net.
Les veaux, très demandés, ont eu une vente facile
à des prix soutenus. On a coté les veaux d'Eure-et-
Loir, Seine-et-Marne, Seine-et-Oise, Loiret et Yonne.
5.80 à G fr.; de l'Aube et de la Sarthe, 5.25 à 5.50 ; du
Cantal, 4 ,=1 4.25; du Calvados et de la Iliute- Vienne,
4 à 4.50; de lOuest, 5 à S.2D le demi-kilogramme
net.
Offre modérée en moutons et cours eu hausse.
0.1 a vendu comme suit, par demi-kilogramme net :
agneaux, 6.80 à 6.85; moutons de l'Allier, de la
Nièvre et du Cher, 6.50 à 6.73; métis, 6,40 à 6.65:
moutons du Sud-Est, 5.80 à 6.25; brebis métisses,
6 à 6.25; autres sortes, 3.75 à 6 fr.-
Vente difficile et lente sur les porcs, par suite de
l'affluence des arrivages. On a payé les porcs gras
3 à 3.25; les coches, 2.40 à 2.75 le demi-kilogramme
vif.
Voici le relevé des marchés des lundi 29 mars et
Jeudi 1" avril ;
Marché du lundi 29 mars.
Entrées directes
aux abattoirs. Réserves
Amenés.
LaVill.
Vang.
La Vjll. Vaug
lêtes
lêtes
tètes
têtos têtes
Bœufs
2 178
^
Vaehes . . .
1 523
> 125
173
261 190
Taureaux.
418
)
Veaux
2 480
1 004
251
205 98
Montons . .
9 2-1
1 IKI
û9S
1 140 410
Porcs
3 315
761
695
360 18J
Prix
maxima d
u kilogramme.
Au poids net. k\\ poids vit.
1" q. 2" <\. 3' q. Prix extrêmes.
Bœufs
7.50
7.30
7.00
2.75
à 4.68
Vaches
7.63
7.40
7.00
2.75
4.74
Taureaux ..
7.20
6.80
6.50
2.75
4.50
Veaux
12.00
11.40
9.20
3.10
7.32
Moutons . . .
13. iO
!3.î0
12.50
'..51
6.57
Porcs
10.36
10.14
9.86
6.00
3.21
Marché du jeudi i" avril.
Entrées directes
aux abattoirs. Réserves
Amenés. LaVilI. Vaug
LaVill. Vaug.
Bœufs. . ..
Vaches
Taureaux.,
Veaux
Moutons . ,
Porcs
tStes
658
451
158
970
2 097
; 313
tâtos têtes
269
835
3 000
736
12',
835
3 OOO
736
têtes
124
tètes
30
142
561
357 19
Prix maxima du kilogramme.
Au
1-q-
poids n
et.
Au poids vif
2.q.
3'q-
Prix extrêmes
Bœufs
7 50
7 36
7 00
2.80 à 4. 68
Vaches
7 60
7 40
7 00
2.É0 4.74
Taureaux.. .
7 20
6 80
6 50
2.80 4.50
Veaux
12 00
11 30
9 00
3.45 7.32
Moutons
13 50
13 40
12 70
4.80 6.72
Porcs
10 30
10 14
9 85
6.00 7.21
Dans les départements on cote :
Bordeaux, par kilogr. poids vif : bœufs. 3 à 4.20
veaux, 4.23 à 5.20: porcs, 5.70 à 6.50; par kilogr.
net : moutons, 10 à 12 fr.
Ckotel, par kilogr. poids vif : bœufs et vaehes,
2.60 à 3.30 ; veaux, 5.25 à 5.50 ; par kilogr. net : porcs,
9 à 9.50.
Limoges, par kilogr. poids vif ; bœufs et vaches,
2.60 à 2.80; veaux, 5. .50; porcs, 6.23.
Lyon-]'aise, par kilogr. poids vif: bœufs, 3 à 4.80;
veaux, 5 à 6 fr.; porcs, 6 à 6.50; par kilogr. poids
net : moutons, 10 à 13 fr.
Nancy, par kilogr. poids net : bœufs. 8 à 8.30 :
vaches, 7 à S. 50; moutons, 10 à 14 fr.; par kilogr.
poids net : veaux, 5.40 à 0.20; porcs, 6 à 6.80.
Vins. — Les transports s'étant légèrement amé-
liorés dans le Midi, on observe une certaine reprise
de l'activité des transactions qui se font à des prix
fermement tenus.
Par hectolitre nu, on cote les vins rouges : 112 à.
125 fr. à Béziers:115 à 130 fr. à Nîmes : 112 à 128 fr.
à Perpignan; 110 à 125 fr. à Narbonne; 115 à 131 fr.
à Montpellier.
Les vins blancs du Midi valent de 135 à 150 fr.
l'hectolitre nu. chez le producteur.
Dans la Loire- Inférieure, par barrique de 22.i litres,
on paie : vins de Muscadet, 430 à 350 fr. ; de gros
plants, 350 à 430 fr.
En Algérie, les vins rouges sont cotés à Alger de
123 à 130 fr. l'hectolitre.
Cidres. — Prix sans changement en Normandie
où les prix varient de 40 à 45 fr. l'hectolitre nu, dé-
part. Ces m>"nies cidres sont vendus de 65 à 75 fr. à
Paris et au détail de 0.75 à 0.80 le litre.
Pommes de terre. — La Hollande manque. Les
autres sortes sont offertes aux prix suivants, aux
100 kilogr. et par vagon complet : Saucisse rouge,
46 à 54 fr. ; Rondes à chair jaune, 33 à 40 fr.; Char-
don, 26 à 30 fr.: Institut de Beauvais, 38 à 40 fr. ;
Maçnum Bonum, 33 à 36 fr.: Géante bleue, 24 a
26 fr.
Fécules. — A Paris, la fécule est cotée 200 fr..
et dans les Vosges, la fécule l''', 195 fr. les 100 ki-
logr. départ.
Laines. — On paie au kilogr. les laines en suint ;
choix, 12 à 13 fr.; sortes ordinaires, 10 à U fr.; qua-
lités médiocres, 9 à 10 fr.
Volailles. — A la pièce, on vend, aux Halles cen-
trales de Paris : canards rouennais. 20 à 26 fr.; de
ferme, 14 à 20 fr.; dindonneaux, 22 à 32 fr.; oies,
20 à 30 fr.; pigeons. 3 à 6.50. suivant grosseur; pin-
tades. Î2 à 'iol'r.
Au kilogr. : poulets, 12 à 18 U:; foies gras d'oies,
33 à 43 fr.; de canards, 23 à 30 fr.
B. DlRANK.
Le Gérant : Charles Dutbmx.
Pans. — '•. Maketueux, imprimeur, 1, rue Cassette
CHRONIQUE AGRICOLE
269
CHRONIQUE AGRICOLE
Le sort de la récolle du blé en 1920. — Obscurilé dans la situation réelle. — Unanimité dans les réclama-
tions des Associations agricoles. — Vœu du Contrés de l'Union des grandes Associations françaises. —
Constitution d'un Comité national du Blé. — Le pri.x de la betterave à sucre. — Accord intervenu entre
les représentants des fabricants de sucre et ceu.x des agriculteurs. — Confédération des Associations
agricoles des régions dévastées. — Réunion extraordinaire. — Conclusions adoptées. — A propos des
grèves agricoles. — Difficultés pour le recrutement des ouvriers agricoles étrangers. — Mesure relative
au transport des ouvriers. — Prochaine vente de béliers à Grignon. — Date du prochain Congrès de
l'Agriculture fran<;aise. — Sessiou de la Société des Agriculteurs de France en 1920. — La fièvre aph-
teuse et la désinfection des vagons. — Inslructions du ministre de l'Agriculture sur ce sujet. — Société
départementale d'encouragement à l'élevage du bétail dans l'Hérault. — Les Syndicats d'élevage ea
Savoie. — Guide de M. Arthur Cadoret pour leur organisation. — Rôle du bétail dans la préservation
contre les moustiques. — Observations de M. Jean Legendre. — Mélanges de tourbe et de nitrate d'am-
moniaque. — Observations en Italie sur ce sujet. — Initiative de la Compagnie des Chemins de fer
d'Orléans pour la culture des étangs.
Le problème du blé.
Les agriculteurs se préoccupent de plus en
plus du sort qui sera fait à la prochaine ré-
colte du blé. Des divergences se sont mani-
festées à cet égard dans le Gouvernement. Le
ministre de l'Agriculture a répété à maintes
reprises sa volonté formelle de rendre la li-
berté au blé; il paraît même considérer
le fait comme déTinitivement acquis. Mais, de
son cûlé, le sous-secrétaire d'Etat du lîavi-
taillemenl a fait des déclarations qui parais-
sent en contradiction avec cette affirmation
officielle : à des délégués du commerce des
grains il a déclaré que, seule, la récolte en
terre indiquera au Gouvernement la tactique
future à adopter: un peu plus tard, devant la
Commission de l'Agriculture du Sénat, il a
parlé de combinaisons ayant pour objet de
fi.xer un prix minimum de garantie pour les
producteurs, ce qui parait supposer le main-
tien de la taxation.
La situation est donc obscure; or, il est
nécessaire qu'elle soit éclaircie,car la culture
du blé ne s'improvise pas; nous l'avons dit à
diverses reprises, on ne saurait trop le répé-
ter. C'est à brève échéance qu'on doit avoir
une solution; aux affirmations doivent suc-
céder des actes officiels définitifs. On paraît
s'en préoccuper de plus en plus au Parle-
ment; dans la séance du Sénat du 31 mars,
M. Pasquet a demandé à interpeller le mi-
nistre de l'Agriculture sur la politique du
blé; mais les vacances parlementaires ont
retardé la discussion de celte interpellation.
Les Associations agricoles sont unanimes
à réclamer la suppression du régime de la ta-
xation pour le blé ; on en a vu les preuves dans
nos colonnes. Ce ne sont plus seulement les
agriculteurs qui s'émeuvent, l'opinion pu-
blique entre en scène sur ce sujet. Dans le
Congrès tenu à Paris, la semaine dernière,
par l'Union des grandes Associations fran-
çaises pour l'essor national, où les agricul-
16 Avril 1920.-— N» 15.
leurs étaient peu nombreu.x, mais où toutes
les branches de l'activité nationale dans la
plupart des départements étaient représen-
tées, un vœu formel a été émis en faveur de
la liberté du blé. Fait caractéristique, aucune
opposition ne s'est manifestée à l'encontre,
car tous les esprits éclairés sont d'accord sur
ce point que, seul, le régime de la liberté
peut être fécond.
Une initiative, à laquelle on doit applau-
dir, a été prise par le ministre de l'Agricul-
ture. Par un arrêté dont on trouvera le texte
plus loin (p. 273) il a institué un Comité na-
tional eu BU dont le rôle est nettement indi-
qué. La composition de ce (Comité donne
toutes garanties; les bonnes volontés y riva-
liseront pour vulgariser les meilleures mé-
thodes de culture. C'est dans ce sens que tra-
vaillent déjà les Offices agricoles départe-
mentaux et régionaux. Mais on peut affirmer
que ces efforts seront impuissants si la li-
berté n'est pas rendue au blé; c'est la condi-
tion essentielle de leur efficacité.
Le prix de la betterave à sucre.
Le ministère de l'Agriculture a commu-
niqué la note suivante sur le prix de la bet-
terave à sucre en 1920 :
Afin de concilier les intérêts des producteurs
de betteraves et ceux des fabricants de sucre et
de faire disparaître les difficultés qui s'étaient
produites entre eux, M. J.-H. Ricard, ministre
de l'Agriculture, s'est entremis dès le mois de
février, pour arriver à un accord amiable entre
tous les intéressés.
A la suite de plusieurs réunions, auxquelles
prirent part une délégation du Syndicat des
Fabricants de sucre ayant à sa tète M. Delloye,
président, et une délégation des cultivateurs des
régions betteravières désignée par l'Office agri-
cole de la région du Nord, ayant à sa tête M. le
D"' Merlin, président de l'Office agricole de Seine-
et-Marne, l'accord suivant a été établi :
Vrix de base. — La tonne de betterave sera
payée 145 fr. à la densité de 7''6. Le prix s'en-
Tome L
15.
270
tend sur la hase du sucre blanc n° 3 à 2b0 fr.
les 100 kilogr.
Si la moyenne «les cours cotés à la Bourse du
Commerce pour le sucre blanc n° 3, en dispo-
nible pendant les mois d'octobre, novembre et
décembre 1920, est au-des.siis ou au-dessous de
ce prix do 2o0 fr., le prix de la tonne de bette-
raves sera augmenté ou diminué de 0 fr. 65 par
franc d'auf^menlation ou de diminution du prix
<lu sucre à partir de la base ci-dessus.
Prix du 1/10'. — Par 1 '10« de densité au-
dessus de 7''6 le prix de la tonne do betieraves
sera augmenté de 2 fr. 25. De morne, par 1 10'
de densité au-dessous de 7"6 le prix de la tonne
de betteraves sera diminué de 2 fr. 25.
Prix d<!^ pulpes. — Les pulpes seront cédées
aux livreurs de betteraves à des prix qui pour-
ront varier enUe 8 et 12 fr. la tonne.
Toutefois, il a été entendu que les deux délé-
gations n'ayant pas pouvoir pour traiter com-
plètement au nom de l'ensomble des intéressés,
cet accord n'aurait qu'une valeur morale, mais
les délégués présents se sont engagés à faire
tous leurs efforts pour qu'il soit accepté dans la
plus large mesure possible, aussi bien par les
culti iiateurs que par les fabricanls de sucre.
Il est à souhaiter que cet accord soit mainte-
nant appliqué par tous.
D'après les indications publiées prénédem-
menl dans nos colonnes, cet accord répond
à peu près aux aspirations formulées par les
agriculteurs.
Dans les régions dévastées.
Une réunion extraordinaire de la Confédé-
ration générale des .\ssocialions agricoles
des régions dévastées (C. .\. K. D.) s'est te-
nue le 'Mi mars sous la présidence de M. Fré-
déric Bertrand, assista de M. Edouard de
Warren, député de Meurthe el-Moselle et
commissaire général de la Confédération.
Nous recevons la noie suivante sur cette réu-
nion :
Cinquante dé'é<;nés des grandes Associations
agncoles des départements sinistrés prirent part
aux travaux de l'.^sseniblée :
1» Modifications aux statuts de la Confédéra-
tions : le principe de la cotisation à l'hectare a
été adopté; chaque hectare sinistré versera
0 fr. 05 à la C. A. R. D.
2* Examen des questions les plus impoitantes
à la solution desquelles l'action de la Confédé-
ration ne devra pas rester étrangère :
« Contrôle de la suppression des S. T. E.
« llavitaillement en carburants de la Motocul-
ture privée,
« Besoins de main-d'œuvre pour la récolte
prochaine,
o La juste répartition du bétail récupéré et sa
distribution réserv-'e exolnsivement aux agricul-
teurs sinistrés. >■
Un certain nombre de parlementaires ap-
CHRd.MQLE AOlilCDLE
partenanl à la Confédération ou s'intéressant
à ses travaux assistaient à la réunion, entre
autres MM. Bachelet, (iouge, Uuy de Luver-
sac, sénateurs; M.M. Malhis, Lecuurtier, Bos-
quetle, Rillard de Verneuil, etc., députés.
La main-d'œuvre agricole.
Plu.-^ieurs grèves agricoles ont provoqué la
perturbation dans les travaux au cours de
l'année dernière. Le ministre do l'Agriculture
a adressé aux préfets des instructions afin
d'être mis au courant de mouvements sem-
blables qui viendraient à se produire. U leur
a enjoint, non seulement de lui signaler ces
contlits, mais d'ajouter ensuite les renseigne-
menls suivants : 1" historique de l'origine
du mouvemenl, et exposé de son développe-
ment chronologiquej; '2" état des revendica-
tions des ouvriers et des propositions des
employeurs; 3° transactions acceptées;
5° résultats obtenus.
Des difticuUés paraissent s'accentuer au
sujet (lu recrutement des ouvriers agricoles
de nationalité étrangère, particulièrement
des ouvriers Polonais. Le 'iouvernement
semble vouloir se réserver exclusivement ce
recrutement, mais les .associations agricoles
intéressées protestent, comme elles i)roles-
tent contre les tentatives de la Confédération
générale du Travail à cet égard. Ces protesta-
tion se sont manifestées notamment à la So-
ciété centrale d'Agriculture de Meurthe-et-
Moselle. Dans sa séance du J.-i mars, son pré-
sident, M. Louis Michel, sénateur, a revendi-
qué le droit pour les cultivateurs, de s'occu-
per de leurs propres affaires et il a déclaré
qu'il interviendrait au Sénat, dans le cas où
ce droit leur serait conle-lé.
Transport des ouvriers agrisoies.
Le ministère de l'.Xgrirullure a l'ait publier
l'avis suivant :
A partir du 10 avril courant, et grâce à la
bienveillance des Compagnie.s de chemins de fer,
les travailleurs des deux sexes de Tai-T cnlture
des industries agricoles et des exploitations lo-
restièies pourront, à l'occasion de leurs dépla-
cemonls nécessités par lexerci.e de leur pro-
fession, bénéûcier du transport à demi-lurif sur
les grands réseaux français.
Pour la délivrance des caries à demi-tarif,
s'adresser aux bureaux départem^jilaiix de la
main-d'œuvre agricole, aux bmeaux d'inimigra-
tion ou au service de la main-d'œuvre agricole,
03 bis, rue de Varenne, à Paris.
Cette disposition parait remplacer celles
qui étaient prises naguère dans quelques cir-
constances et en certaines ~ais ns pour des
travaux spéciaux.
ClinON'lQL'E AGRICOLE
Vente de béliers à Grignon.
:71
La vente annuelle de béliers provenant de
la bergerie nationale de Grignon aura lieu à
l'Ecole nationale d'Agriculture le mardi
11 mai; elle comprendra des béliers dishley-
inérinos et des béliers de race soulbdown.
Un se rend à Grignon par la station de
Plaisir-Grignon, ligne de Paris (Invalidesi à
Dreux et Granville.
Congrès de l'Agriculture française.
Un a annoncé ici (u° du 23 mars, p. 212)
que le deuxième Congrès de l'Agriculture
française, organisé par la Confédération na-
tionale des Associations agricoles, se tien-
drait cette année à Tours (Indre-et-Loire). La
date en est fixée du 29 au 31 mai.
Il a été décidé que le troisième Congrès se
tiendrait à Alger en 1921.
Société des Agriculteurs de France.
Le Conseil d'administration de la Société
.des Agriculteurs de France a décidé que la
session annuelle de la Société se tiendra à
Paris du 3 au 7 mai.
La fièvre aphteuse.
De tout temps, il a été constaté que les in-
fractions aux règlements concernant la dé-
sinfeclion des vagons servant au transport
des animaux provoquent la dissémination
des maladies contagieuses. Ce fait a été si-
gnalé une fois de plus à l'occasion de l'épi-
zootie de lièvre aphteuse qui sévit actuelle-
ment. Le ministre de l'Agriculture ne pou-
vait pas rester indilTérent. C'est pourquoi il a
envoyé aux préfets, à la date du 22 mars,
une circulaire dont voici la partie princi-
pale :
Les constatations faites au cours de l'épizoolie
actuelle de lièvre aphteuse ont fait ressortir l'im-
périeuse nécessiti^ d'une surveillance plus rigou-
reuse de la désinfection des vagons employés au
transport des animaux.
De nombreuses enquêtes ont établi que des
bovidés en provenance d'exploitations indemnes
ont créé des foyers de contagion dans les ré-
gions où ils étaient expédiés, après avoir été
contaminés pendant le transport.
En outre, mes services ont pu constater à de
très nombreuses reprises que des vagous non
désinfeclés sont remis en chargement.
il importe de supprimer cette cause de diffu-
sion de la maladie, susceptible d'entraîner une
hausse nouvelle sur les prix de la viande et du
Idit, et d'assurer l'application intégrale des dis-
positions prévues par le paragraptie 5 de l'ar-
ticle 1"" de la loi du 12 janvier 1909 concernant les
interventions du vétérinaire départemental dans
la désinfection du matériel des chemins de fer„
des quais d'emban(uement et des voies d'accès
des gares.
Assimilé aux foiiciionnaiies du contrôle, le
vétérinaire départemental devra ètn,- assermenté,
alin de pouvoir constater par des profi-s-verbaus
les infractions graves commises par les Compa-
gnies, et les frais résultant de cette assermen-
tation pourront être prélevés sur le crédit de
1 200 fr. alloué par l'Etat au département pou;
les frais de tournées de ce chef de service.
Porteur de la Commission que vous lui délivi-e-
rcz, le vétérinaire départemental devra profiter
de ses tournées dans le département pour assu-
rer, en conformité des instructions contenues
dans la circulaire interministérielle du 1*"' avril
1908, un contrôle elîéclif et permanent dans les
gares centres de désinfection, ainsi que dans les
gares ouvertes à l'expédition et à la réception
des animaux.
Il signalera les infractions aux prescriptions
réglementaires sur la désinfection, soit par un
rapport spécial qui me sera immédiatement
transmis et dans lequel il indiquera les amélio-
rations à introduire ou les modifications à ap-
porter dans le service, soit par un procès-verbal
qui me sera adressé' en double expédition. S'il y
a lieu, ce procès-verbal sera transmis par mes
soins aux procureurs de la République aux lins
de poursuites judiciaires. 11 fera connaître :
1° La gare expéditrice, le numéro du vagon, le
numéro et la date du train, et la nature du char-
gement du vagon non désinfecté à sou arrivée ;;
la gare où l'infraction aura été commise ;
2° En quoi consiste l'infraction (absence de
l'étiquette " à désinfecter à l'arrivée » ; traces de
déjections sur le plancher ou sur Ips parois d'un
vagon poriant une étiquette k désinfecté », etc.);
'à" La gare qui, aux termes des iustruclions de
la Compagnie, aurait dû opérer la désinfection
et, si cette gare n'est pas pourvue de ce qui est
nécessaire à la désinfection, la gare où le vagoii
aurait dû être envoyé pour être désinfecté avant
d'être remis en chargement.
Un procès-verbal devra être établi pour
chaque vagon non désinfecté, loreque les vagons
en cause feront l'objet d'expéditions difTérentes.
La remise en vigueur des dispositions lé-
gales que la guerre avait fait trop souvent
tomber en désuétude ne peut qu'avoir les
plus heureux eflèts.
L'élevage dans l'Hérault.
Une Société départementale d'encourage-
ment à l'élevage du bétail s'est constituée
dans l'Hérault. L'n de ses soucis a été de pro-
voquer le développement de l'élevage du
cheval sur le plateau du Caylar qui possède
un nombre relativement important de ju-
ments propres à la reproduction. Répondant
à sa demande, r.\dministration des Haras a
créé une station de monte au Caylar et elle y
272
CHRONIQUE AGKICOLE
a envoyé deux étalons de race bretonne de-
mandés par les éleveurs. La Société espère
que, dans l'avenir, les viticulteurs pourront
trouver dans cette région une partie des ani-
maux que, jusqu'ici, ils ont été obligés de
chercher au loin.
Syndicats d'élevage en Savoie.
L'utilité, et même la nécessité des Syndi-
cats d'élevage sont de plus en plus com-
prises; bien conduits, ces Syndicats consti-
tuent un des éléments principaux du perfec-
tionnement des races, même de celles qui
sont considérées comme le mieux amélio-
rées.
La Savoie possède une race bovine, la race
tarine, connue pour ses qualités laitières, re-
cherchée à cet égard dans la région méridio-
nale. En vue du développement de ces quali-
tés, .M. Arthur Cadoret, directeur des Ser-
vices agricoles de ce département, poursuit
activement la création de Syndicats d'éle-
vage; à cet effet, il a publié, sous le titre
Guide à l'usage des Syndicats d'élevage et dos
éleveurs de la race Tarine, une brochure dans
laquelle il a réuni des indications précises sur
la constitution de ces Syndicats et sur les ser-
vices qu'ils rendent à l'élevage. Distribuée
gratuitement, cette brochure ne peut man
quer de provoquer un mouvement qui sera
éminemment utile aux éleveurs.
Les moustiques et le bétaU.
Le bétail et certains animaux de basse-
cour jouent un rôle important dans la dé-
fense contre les moustiques qui propagent la
fièvre paludéenne. M. Jean Legendre, dans
une récente communication à l'Académie des
Sciences (22 mars 1920^, a cité les résultats
de ses observations faites en différents lieux
et à diverses époques depuis 1007.
11 en résulte que les moustiques attaquent
surtout les lapins, les chevaux, les vaches et
les porcs de préférence à l'homme qui se
trouve dans le voisinage. La protection zoo-
logique de l'homme contre le lléau paludéen
par le lapin domestique est particulièrement
intéressante, l'élevage en étant facile à la
campagne ; il y a donc lieu de rapprocher le
clapier de la maison d'habitation.
Les volailles(Gallinacés et Palmipèdes), aux
colonies comme en France, ne constituent
aucune protection pour l'homme contre les
piqûres de moustiques; ces derniers ne cher-
chent pas à les piquer à travers leur matelas
de plumes, ne se réunissent pas dans les pou-
laillers, alors qu'ils sont attirés par les cla-
piers, les étables et les porcheries.
La protection de l'homme par le bétail
n'exclut pas les autres moyens défen.sifs dont
le plus efficace est la destruction des larves
de Culicides par les poissons.
Nitrate d'Ammoniaque.
Le nitrate d'ammoniaque, que les poudre-
ries livrent aux agriculteurs, (st un excellent
engrais, mais il a le défaut de devenir rapi-
dement déliquescent. On nous signale une
méthode imaginée en Il:ilie par le professeur
F. Garelli, directeur du laboratoire de chimie
industrielle du lioyal l'oiilecnico de Turin,
pour corriger ce défaut. La méthode consiste
à mélanger de la tourbe en poudre à une so-
lution dense de nitrate d'ammoniaque; on
obtient, après séchage, un engrais dit tourbe
azoti'e, qui renferme 16. 'i 0/0 d'azote, 0.6 0/0
d'acide phosphorique et 1.8 0/0 de potasse.
L'azote de cet engrais se décompose ainsi :
azote nitrique, 7.5 0/0; azote ammoniacal,
7.5; azote organique, 1.4.
D'après des essais faits dans l'arrondisse-
ment d'.\lba iPiémonl), l'aclion de cet en-
grais serait à peu près égale à celle du ni-
trate de soude.
La production de la carpe.
L'excursion des propriétaires d'étangs, or-
ganisée par les Services commerciaux de la
Compagnie d'Orléans pour la visite des éta-
blissements piscicoles de Lorraine et d'Alsace,
avait fait constater le grand perfectionne-
ment apporté aux races de carpes de ces
régions. La Compagnie vient, en consé-
quence, d'organiser, d'accord avec YUnion
nationale des St/rtâicais de l' Etang, l'achat et
le transport en commun de géniteurs bien
choisis de ces races, pour être répartis entre ■
les divers syndicats de la Sologne, de la
Brenne et du Limousin, dans les conditions
suivantes :
Un vagon spécial, muni d'un moteur et de bas-
sins, a ramené de Dieuze ;iOO carpes mères des
races écailleuse, cuir et miroir, âgées de cinq à
sept ans, qui ont été distribuées aux intéressés
dans les gares de La Motte-Beuvron, Argentou et
Ambazac.
Le transport et cette distribution ont été efl'ec-
tués dans d'excellentes conditions, grâce aux
dispositions prises par la Compagnie et par
M. de Tarade, vice-présidest de l'I'nion nationale
des .Syndicats de l'Etang.
Une notice contenant tous renseignements
utiles sur ces races et les précautions à
prendre pour la réussite des opérations
d'alevinage sera mise gracieusement à la
disposition des intéressés.
Henry Sagnieh.
CULTLHES EVANOUIES
273
PARTIE OFFICIELLE
Arrêté du 3 avril 1920
instituant un Comité national du Blé.
Art. i". — 11 est institué au ministère Je
l'Agriculture un Comité de propagande, dit
Comité national du blé, qui, d'une manière géné-
rale, a pour objet de rechercher tous moyens
propres à accroître la production du blé et de
proposer au ministre toutes mesures suscep-
tibles d'en assurer l'application. En particulier,
il visera à :
1» Réunir les données de la science et de la
pratique les plus recommandables à l'heure
actuelle;
2° Vulgariser ces données dans les masses
rurales en s'appuyanl sur les services relevant
de l'Administration de l'Agriculture, les Offices
agricoles, les Associations, les divers établisse-
ments d'enseignement, les ligues, la presse et
toutes institutions susceptibles d'aider à at-
teindre le but envisagé;
.3° Généraliser les initiatives syndicales Je
nature à aider les agriculteuis dans leur exploi-
tation et à provoquer une amélioration de leurs
méthodes de travail;
4° Organiser des concours de blé départe-
■nentaux et régionaux.
Alt. 2. — Le Comité national du blé est ainsi
conçu :
Président. — Le ministre de l'Agriculture.
Vice-présidents. — Le président de la Commis-
sion d'Agriculture du Sénat;'' le président de la
Commission d'Agriculture de la Chambre; le
président de l'Académie d'Agriculture; le prési-
dent de la Confédération nationale des Associa-
tions agricoles.
Secrétaire général. — L'n inspecteur général
de l'Agriculture.
Secrétaire adjoint. — Un directeur départe-
mental des Services agricoles.
Membres. — Deux représentants de : la Commis-
sion d'Agriculture du Sénat ; Je la Commission
d'Agriculture de la Chambre; du Groupe agricole
du Sénat; du Groupe de la Défense paysanne de
la Chambre.
L'n délégué par Office agricole régional.
Un délégué Je : la Confédération nationale
des Associations agricoles; la Société nationale
d'encouragement à l'Agriculture; La Société des
Agriculteurs de France; la Fédération nationale
de la Coopération et de la Mutualité agricoles;
l'Union centrale des Syndicats agricoles; la
Société nationale de protection de la main-
d'œuvre agricole; La Fédération nationale des
Syndicats et Coopératives de culture mécanique.
Un délégué de : l'Association nationale de la
Meunerie française; la Fédération nationale des
Coopératives de consommation ; la Ligue natio-
nale des économies; la Ligue française; l'Union
française ;* la Ligue de l'enseignement; l'Union
des grandes associations françaises pour l'essor
national; l'Association Je la Presse agricole.
Un représentant du : ministère de la Guerre;
ministère des Finances; sous-secrétariat d'Etat
du ravitaillement; ministère de l'Instruction
publique ; Archevêché de Paris; Consistoire pro-
testant; Consistoire central des Israélites de
France.
Dix membres nommés par le ministre de
l'Agriculture.
Art. 3. — La désignation des représentants
ou délégués visés à l'article 2 devra être notifiée
au cabinet du ministre de l'Agriculture dans un
délai de dix jours, à dater de la publication du
présent arrêté.
Art. 4. — Le directeur de l'Agriculture est
chargé de l'exécution du présent arrêté.
CU[.TURES ÉVANOUIES
Roses de Puteaux. — Vins de Suresnes.
La marée sans reflux des constructions
faubouriennes autour de Paris a fait dispa-
raître bien des terrains agricoles, remplacés
par les usines et les habitations ouvrières.
Les courtes monographies consacrées ici a
l'horticullure parisienne ont montré des
industries rurales encore florissantes et
d'autres menacées d'être complètement aban-
données. Déjà, certaines communes, agrestes
il y a moins d'un demi-siècle, ont perdu toute
trace de leur ancienne richesse agricole.
Ainsi les pentes du Monl-Valérien tournées
vers la Seine.
Elles eurent cependant leur célébrité,
Suresnes surtout, qui devait à ses vignobles
une réputation que n'obtenaient pas des
crus cependant dignes de gloire et qui de-
vaient se borner à l'estime de leur 'province,
comme Bourgueil, la Tourangelle ou Ttiiau-
court, la Lorraine. Le suresnes, au contraire,
avait une illustration universelle, grâce aux
traditions qui le présentaient comme ayant
fait les délices de nos rois, notamment du
plus populaire d'entre eux : Henri IV.
Un village voisin, aujourd'hui grosse ville,
formant avec Suresnes une seule agglomé-
ration, Puteaux, fournissait lui aussi le vin
de Suresnes, mais il s'enorgueillissait sur-
2Tt
CULÏL'HES EV.VNUL'IES
tout d'une autre produclion, la rose à piir-
fum. Disparues aussi ses roseraies, rempla-
cées par des rues moroses, bordées de
conslruclions banales.
Le gracieux village, devenu gros centre
manufaciurier, est maintenant sans cesse
recouvert par un plafond de brumes fuligi-
neuses et ctiaque jour voit s'épaissir le rideau,
tant naissent rapidement les fabriques. Les
derniers espaces libres ne tarderont pas à
être recouverts. Même en reste-t-il?
Ce fut cependant un site riant. Puteaux se
groupait, tout menu, entre les collines aux
pentes douces revêtues de jardins tleuris et
la Seine enchâssant une longue île ver-
doyante. Il y avait là des châteaux et des
parcs d'une grande splendeur, la campagne
était couverte de champ de rosiers plus
vastes et nombreux même que ceux de Fon-
lenay-aux-Roses, quand celui-ci se vouait à la
Heur. On y cultivait la rose pour la produc-
tion de l'essence. Au milieu du xix" siècle
encore, lorsque Puteaux avait moins de
ri 000 âmes et couvrait un espace restreint,
le quartier de Chantecoti était réputé pour
ses plantations de rosiers.
Aujourd'hui, Chantecoq, compris entre le
chemin de fer de Versailles et la route de
Suinl-Germain, est couvert de maisons.
Cueille-t-on encore les pétales de roses dans
quelque jardin échappé aux allotissements ?
•l'en doute. C'est donc au point de vue rétros-
pectif que je donne la production d'un rosier :
20 à 30 grammes par jour.
Cette culture fut active jusque vers 187.'),
elle rendait des services considérables à
1 industrie de la parfumerie, des ce moment
tlorissante à Paris et dans la banlieue. 60 à
80 cullivaleurs s'y adonnaient, leurs produits
étaient vendus sur le carreau des halles, en
môme temps que les primeurs : pommes de
terre quarantaine, pois verts, haricots, etc.
La récolte avait lieu tous les trois jours, un
arpent pouvant donner 30 kilogr. de pétales.
L'arpent de Puteaux vaut 100 perches et la
perche ai"'. 10.
Longtemps, les rapports entre cultivateurs
et parfumeurs furent excellents, mais ceux-ci
prirent la fâcheuse habitude de ne faire
paraître les commis chargés de l'achat qu'au
moment où l'impitoyable cloche de fermeture
du carreau annonçait 0 heures. Alors, les
employés offraient des prix dérisoires et les
vendeurs étaient obligés de céder, car les
pétales de roses ne peuvent se conserver. 11
vint un moment oii celte culture ne rappor-
tait presque rien, alors les cultivateurs,
gagnant davantage à produire les légumes
de primeur, arrachèrent leurs rosiers, il ne
parut plus de pétales sur le carreau des
Halles.
Ce fut une stupeur dans la |)arfumerie; les
grandes maisons, privées d'une matière pre-
mière indispensable que. seul Puteaux pro-
duisait, supplièrent les paysams de planter
de nouveau, offrant des conditions meil-
leures. Aucun ne céda; ils étaient encouragés
dans leur résistance par une nouvelle forme
de culture de rosiers, fin avait trouvé un
débouché pour la rose mousseuse à l'état de
boutons à peine entrouverts. Les fleuristes
de Paris, les commissionnaires pour l'Angle-
terre, l'Allemagne, la Russie donnèrent à ce
commerce un développement extraordinaire.
J'ai obtenu ces renseignements d'un de
ces cultivateurs de roses, retiré dans une
charmante villa sur les pentes de Chantecoq,
M. Derue, lieureux de me parier de ce passé
qui semble si lointain. Il faisait de i 200 à
2 000 bouquets de roses mousseuses par
jour, chaque bouquet contenait 12 boutons
et se vendait 'M centimes.
Cette aimable industrie a disparu à son
tour, non pas complètement, car j'ai ren-
contré quelques petits champs de rosiers en
montant cl Chantecoq par la rue de Colouibes
et en me rendant à Suresnes par les pentes
du Mont Valéi'ien, mais combien nous
sommes loin de cette époque où ces collines
étaient une montagne fleurie et parfumée '.
Des rues et des boulevards les découpent,
des habitations se construisent partout, .le
ne reconnais plus ces campagnes parcourues
au temps où, étant soldat, je fis ici des pro-
menades heureuses.
Le rosier, alors, couvrait les pentes infé-
rieures, plus haut c'était la vigne — elle
aussi disparue — non moins ('tendue qu'à
Suresnes: Puteaux prétendait nième que ses
vins étaient supérieurs à ceux de sa voisine.
M. Derue me rappelait que Pierre Dupont
habitait alors la rue des Pavillons. Il y
improvisa sa chanson : Ma iigne, si popu-
laire jusqu'au moment où l'inepte couplet de
calé concert eut apparu. Mais Suresnes seule
rappelle par un nom de rue le bon chanson-
nier des Bœufs et de la Vi'jne. Puteaux
l'oublia.
Le rôle agricole de Puteaux est donc
eflacé; à peine re;^te-t-)l quelques petits cul-
tivateurs faisant le bouton de rose et l'oignon
à fleur, et d'étroits pans de vigne. Mais, bien
souvent, l'enclos est affligé d'un écriteau
l'annonçant à vendre comme terrain à bàiir.
Il faut se hâter si l'on veut encore, en juin,
voir quelque vestige d'une industrie rurale
LA DÉGÉNÉRESCENCE DE LA POMME DE TERRE
213
jadis si prospère. Les grandes manufactures
l'ont remplacée. Puteaux y perdit toute sa
grâce, bien qu'il lui reste de larges vues sur
le bois de Boulogne et Paris.
La place du Marché, cœur de la cité
actuelle, était un champ de roses; ii ses
abords, de beaux domaines avaient un rôle
agricole intéressant, même pasioral, car
Puteaux était un centre d'élevage du mou-
ton. Vers 183.5, le baron Seillière y possédait
un beau troupaau de mérinos. Et l'île, qui
commence à se transformer et à se couvrir
d'usines, fut elle-même un magnifique do-
maine horticole : un Hotlischild y installa une
ferme modèle.
Si Puteaux a perdu ses roses, Suresnes n'a
plus les vignes qui furent sa gloire, ou du
moins en reste-1-il bien peu, çà et là, quelque
carré au long dés voies nouvelles découpant
les flancs de la colline et que d'humbles
pavillons commencent à border en attendant
les villas, elles-mêmes destinées à être rem-
placées par les grandes constructions à plu-
sieurs étages. Le vin de Suresnes a vécu,
celui que l'on connut il y a peu d'années et
encore récolté par de bien rares vignerons
est d'ailleurs une sorte de piquette ; son
àpreté fait paraître fort étrange la réputation
dont, pendant lunt de siècles, a joui le Su-
resnes. Nos rois en faisaient cadeau à
d'autres majestés et aux grands personnages.
Henri IV, dit une légende que j'ai rappelée
plus haut, le goûtait fort, mais il voulait
sans doute plaire à la population d'une
paroisse où se iirépara l'entente destinée à
lui assurer définitivement le trône.
La viticulture a donc disparu. Cependant,
elle tint une place considérable dans l'acti-
vité locale, on peut dire qu'elle était la vie
même de Suresnes. Les plans de la com-
mune, vers IHtiO, montrent tout le pays cou-
vert de vignes sur les pentes, jusqu'aux
glacis du Mont-Valérien. Le village et l'étroite
bande plane au bord de la Seine sont seuls
indiqués comme à l'état de jardius, de cul-
tures et peut-être de prairies. Aujourd'hui,
on peut parcourir tout le terroir sans ren-
contrer de vignes, sinon deux ou trois petits
coins destinés à faire place aux bicoques
édifiées par des ouvriers ou des petits com-
merçants ayant consacré leurs économies à
l'acquisition d'un lopin de terre. Parfois, de
modestes spéculateurs construisent d'écono-
miques maisons de rapport rempliiitant la
vigne « qui se chaulTait au soleil comme un
vert lézard » a dit [Pierre Dupont.
Quelle était la surface occupée par la
vigne à Suresnes et à Puteaux? .'Vu milieu
du xix" siècle, on évaluait pour le dépar-
tement de la Seine l'étendue du vignoble à
-2 730 hectares; trente ans après, elle était
descendue à 83r3, puis, en 1892, à 493. Ce
chilTre se maintint asse^. longtemps, puisque
la statistique de 1909 donnait i'^'l hectares
ayant produit 21 803 hectolitres contre 7 042
en 1899. La plus grande partie de ce terroir
couvrait les pentes du Mont Valérien. De-
puis 1900, l'industrie a fait de tels progrès, a
fait accroître si con>idérablenienl les anciens
villages devenus villes, que l'on ne trouve
pas, sur la carie de l'Etat major en couleurs,
l'indication de vignes dans ces parages.
C'est donc au passé qu'il faut parler du vin
de Suresnes, comme des roses de Puleau.K.
Les 21 803 hectolitres récoltés dans la
Seine, en cette remarquable année 190tl,
avaient une valeur de 700 000 fr., près de
3,3 fr. l'hectolitre. Or, la moyenne, pour la
France, était alors de 17 fr. 40. Le suresnes
avait ainsi un rang très honorable. 11 le
devait à ce qu'il était encore recherché des
Parisiens. Mais les tables bourgeoises le dé-
daignaient. i> Pourtant, celte boisson, raconte
le médecin de François I", Jean Gauthier avait
la place d'honneur à la table des Valois! »
Ceux qui burent le vin de Suresnes actuel
s'accordent à le trouver détestable. Peut-être
les vignerons ont-ils sacrifié à la quantité, en
abandonnant de fins cépages pour d'autres
produisant davantage'.'
Ces réflexions sont bien rétrospectives, car
les derniers carrés de vigne de Suresnes
auront bientôt le sort de celles de Passy et
d'Auteuil dont le souvenir est gardé par une
rue des Vignes. Le Mont-Valérien ne trône
plus au milieu des pampres. Sur toutes ses
pentes tournées au soleil il n'y aura bientôt
que des maisons.
Ardoli.x-Dumazet.
LA DÉGÉNÉRESCENCE DE LA POMME DE TERRE
Il y a dégénérescence héréditaire lorsque
les parents transmettent certaines tares à
leurs enfants.
0r, la reproduction sexuée n'entre généra-
lement pas en jeu dans le cas de la pon:ime
de terre, qui n'est le plus souvent multipliée
que par tubercules, c'est-à-dire par un véri-
table bouturage. En ce qui concerne cette
216
LA DÉGÉNÉRESCENCE DE LA POMME DE TERRE
plante, les différences qui existent entre un
pied et celui sur lequel a été pris le tubercule
dont il provient ne sont donc pas du même
ordre que celles par lesquelles un individu se
distingue de ses parents.
Nous renvoyons ceux de nos lecteurs que
ce sujet intéresserait à la discussion que le
professeur Giissow lui a consacrée dans un
article du Journal of tbe Hoyal Horticultural
Society, vol. XII, part. 3.
Donc, si nous employons le terme de dégé-
nérescence, c'est en connaissance de cause et
pour nous conformer aux usages des agricul-
teurs.
La question de lu dégénérescence de la
pomme de terre préoccupe depuis fort long-
temps les agronomes puisque, dès le 30 mars
1786, Parmenlier faisait à l'Académie Royale
d'Agriculture une communication à ce sujet.
A cette époque, le problème se posait déjà
ainsi qu'il se présentait encore récemment.
Des pommes de terre dégénèrent lorsque
leur rendement a une tendance à baisser
d'année en année. Il y a un fléchissement
dans la production, lequel est fréquemment
accompagné de modifications morpholo-
giques ou de réductions, subies par les di-
verses parties de l'appareil végétatif, de telle
sorte que les plantes offrent en général un
aspect misérable et souffreteux. Mais, étant
données les différences d'allure que présen-
tent les végétaux atteints de dégénérescence,
il est certain que sous ce même terme on en-
globe des affections fort diverses. Malheureu-
sement, dans la volumineuse littérature, con-
sacrée à cette question, les descriptions mor-
phologiques des plantes dégénérées sont ra-
res ou peu précises. On conçoit que l'absence
de données à ce sujet réduise quelque peu la
valeur de mémoires, par ailleurs fort intéres-
sants.
Nous n'entreprendrons certes par l'histo-
rique de cette question, mais nous nous bor-
nerons à rappeler comment elle s'est présen-
tée jusqu'à présent et comment on l'envisage
généralement encore en France. D'ailleurs,
le lecteur, qui désire se documenter à ce su-
jet, devra se reporter aux très intéressants
articles sur les pommes de terre, dans les-
quels deux agronomes éminents, MM. Mottet
et Malpeaux, font une assez large place à ce
qui a trait à la dégénérescence.
Notions les plus répandues
sur la dégénérescence.
Elles peuvent se ramener aux principes
suivants :
I. Il est fréquent de voir baisser progres-
! sivement le rendement d'une variété qui,
après avoir été introduite dans un milieu dé-
terminé, y est cultivée pendant une série
d'années à partir de tubercules pris sur
place.
II. Après avoir donné d'excellents résul-
tats, certaines variétés se mettent à décliner
avec une rapidité plus ou moins grande. Dans
ce cas, la dégénérescence peut, il est vrai,
avoir une gravité variable suivant les mi-
lieux, mais elle paraît à peu près générale
pour une variété déterminée, laquelle semble
s'en aller de vieillesse. Elle serait, dit-on,
usée par suite d'une trop longue multiplica-
tion par voie asexuée.
III. En s'exerçant pendant une série d'an-
nées, les attaques réitérées du Phytophtora
infestans peuvent affaiblir une v.iriété de
pomme de terre au point de la faire dégé-
nérer.
Inlerprétallon et discussion de ces faits. —
1" Il est, en effet, fréquent de voir baisser h-
rendement des pommes de terre appartenant
à une variété, qui est cultivée depuis un cer-
tain temps sur le même terrain. Cependant,
il convient de remarquer qu'il n'en est peut-
être pas toujours ainsi et que certaines sortes
arrivent sans doute à se maintenir assez
longtemps dans une même station, sans qu'il
ait été nécessaire de renouveler leurs se-
mences. Il est vraisemblable que, seules les
variétés insuffisamment adaptées aux condi-
tions de milieux réalisées dans une localité
déterminée, finissent par y manifester des
symptômes de dégénérescence, qu'elles ne
présentent pas dans leur pays d'origine.
Les qualités acquises dans le milieu d'ori-
gine semblent se maintenir durant les pre-
mières années pour se perdre ensuite dans
la mesure où la station, où s'est effectuée la
plantation, diffère à certains égards de celle
d'où la semence a été tirée.
Tous les agriculteurs savent que le remède
à apporter à la dégénérescence, déterminée
par une culture prolongée dans le même lieu,
consiste dans le renouvellement des tuber-
cules de semence. Cette pratique était d'ail-
leurs déjà préconisée par Parmentier.
D'après M. Quanjer, les récoltes, relative-
ment imporlantes, qui suivent l'introduction
d'une variété dans une contrée, tiennent sou-
vent à ce que l'on ne dispose d'abord que
d'un poids assez faible de tubercules de se-
mence, qui n'occupent qu'un petit champ.
Or, la proportion des végétaux, qui profilent
des conditions avantageuses de nutrition
qu'ils trouvent sur les bords de la pièce, est
LA DÉGÉNEKESCENCE DE LA POMME DE TEUlîE
217
naturellement d'autant plus considéraole que
cette dernière est moins étendue. Dans ces
conditions, lorsque la variété sera semée
dans un grand cliauip, la production par
pied pourra baisser.
En tous cas, le dépaysement ne peut don-
ner de bons résultats que lorsqu'il est appli-
qué avec discernement.il s'agit, en elïel,de se
préocouper des possibilités d'adaptation des
plantes introduites. Du reste, le jimbléme
est fort complexe; p:ir exemple, il semble-
rait a firivri que les tubercules doivent être
tirés de régions à conditions aussi semblables
que possible à celles qui régnent dans li lo-
calité oi^i ils sont importés. Ur, on doit recon-
naître qu'on obtient parfois de meilleurs ré-
sullats lorsque le milieu d'origine dillére no-
tablement de celui où l'on se propose de
planter. A cet égard, on peut distinguer deux
cas :
1° Le pays d'où l'on tire les tubercules
convient mieux aux pommes de terre que ce-
lui où l'on introduit ces dernières. L'agricul-
teur bénéficie alors pendant les premières
années de culture des qualités acquises dans
le pays d'origine, avant qu'elles ne s'atté-
nuent ou disparaissent sous l'action du mi-
lieu.
C'est peut-être surtout parce que certains
terrains du Limousin et de la Bretagne sont
favorables aux pommes de terre que les tu-
bercules de ces régions sont fréquemment
exportés pour la semence.
Suivant Perret, on peut invoquer une
autre cause pour expliquer la valeur des
pommes de terre de ces dernières contrées.
D'après lui, les semences de la Bretagne et
de l'Ouest doivent vraisemblablement leurs
qualités à ce que ces régions étant plus rap-
prochées de la mer, le renouvellement des
semences par l'importation des variétés an-
glaises a pu s'elléctuer facilement. 11 en était
de même pour les contrées des Vosges et du
Nord, dont les variétés étaient, avant la
guerre, renouvelées par des sortes récentes
(semis) venant d'Allemagne.
Dans d'autres cas, ce doit être le climat qui
assure les qualités qu'on reconnaît aux pom-
mes de terre de certaines contrées. On sait
par exemple que les tubercules provenant
de régions relativement froides (montagnes,
contrées plus septentrionales que celles où
on veut les cultiver) donnent généralement
de bons résultats. Ce sont des conclusions
auxquelles on est parvenu aussi bien en Amé-
rique qu'en Europe.
.Motlet se demande si ce n'est pas à l'in-
complète maturité des tubercules, qui en
proviennent, que peut être attribuée la supé-
riorité des semences issues des régions
froides.
2" La contrée qui a fourni' la semence est
peu favoraliie à la plupart des variétés de
pommes de terre. Mais on y cultive cepen-
dant une soiie, qui est fort bien adaptée à
ces conditions spéciales et y a acquis une
rusticité, qui peut être avantageusement
exploitée ailleurs. C'est ainsi que Quanjer
rapporte que, d'après Van Bavegon (1782),
les cultivateurs de Saint Gille et Baafrode
obtiennent une amélioration temporaire en
achetant leur semence à Lonfergale et Sta-
nlialTet, où le sol est plus lourd que dans
leurs champs. Il est vrai que dans les cas
cités par Quanjer, il s'agit sans doute d'une
dégénérescence particulière due à la maladie
de l'enroulement.
II. On a souvent signalé la décadente de
certaines variétés, soit cliez la pomme de
lerre, soit chez les arbres fruitiers.
Il est hors de doute qu'on a conslaté le
déclin de certaines sortes qui furent remar-
quables.
C'est ainsi qu'en ce qui concerne lapomme
de terre. Malpeaux signale que la Richter
Imperutor, préconisée par Aimé Girard, ne
réussit plus. AJaerker, Cimbal, Krûger, Land-
juvell, Magnum Bonum, qui l'avaient rem-
placée sont toutes plus ou moins délaissées.
Géanle bleue perd ses qualités productives,
sans pour cela disparaître complètement.
Fin de Siècle, Institul de Beauvais, très
appréciées à leur origine, sont devenues ca-
pricieuses dans leurs rendements.
Par contre, on connaît quelques variétés
très anciennes, telles que la Chave, qui ont
plus d'un siècle d'existence.
Donc si la dégénérescence résulte d'un
épuisement par sénilité, l'action de cette
dernière se fait sentir d'une manière très
inégale suivant les variétés considérées.
Perret signale que dans sa région (canton
de Saint-Bonnet-le-Chàteau) (Loire) se serait
produite une décadence très rapide de la plu-
part des variétés : Early rose, Chardon,
Géanle bleue, llichler Imperalor, Franco-
Busse, Imliiut de Beauvais, Fin de Siècle,
Merveille d'Amérique, une série de Profes-
seurs se sont mises à décliner rapidement à
partir de 1^10, tandis qu'on voyait appa-
raître dans les champs des déformations du
feuillage. Il semble bien que, dans ce cas-là,
il s'agisse d'une maladie, dont nous parlerons
plus loin, plutôt que de la sénilité. 11 est vrai-
semblable du reste qu'on met sur le compte
218
LA DÉGÉNÉRESCENCE DE LA l'UMME DE TElilE
de ce facteur des dégénérescences, qui onl
une toute autre cause.
Mottel paraît considérer que la dégénéres-
cence résulte plus fréquemment d'un choix
de semences efl'ectué sans discernement que
d'un abâtardissement général de la variété.
Ainsi l'importance de l'état des semences
passerait avant le choix des variétés.
Au contraire, Perret montre que, depuis
1910, dans sa région, certaines variétés dé-
clinent rapidement, alors que, chez d'autres,
la production s'est maintenue à son taux
normal. Dans ces dernières années, conclut-il,
le facteur variété a dominé les autres et de
beaucoup.
Ainsi que nous venons de l'indiquer, dans
l'espèce, il s'agit ici de la dégénérescence
accompagnée d'enroulement des feuilles,
laquelle a peut-être une origine parasitaire.
Aussi les opinions de Mottet et Perret ne
doivent-elles sans doute pas être opposées
l'une à l'autre, car ces deux auteurs ne par-
lent vraisemblablement pas des mêmes sortes
d'abâtardissement. D'ailleurs, nous verrons
que, même en ce qui concerne la dégénéres-
cence accompagnée d'enroulement, Quanjer,
dont la compétence est indéniable, admet
l'importance primordiale de l'état des se-
mences.
Nous ne saurions discuter ici la question
si complexe de la décrépitude, dans laquelle
les variétés multipliées par voie agame tom-
beraient avec le temps. Mais nous croyons
devoir rappeler brièvement comment elle
s'est posée et se présente encore actuelle-
ment.
Multiplier une plante par bouture revient,
dit-on, à fragmenter son individu en élé-
ments, qui emportent avec eux les qualités
et les défauts de celle dont ils sont issus, y
compris les particubirités physiologiques
inhérentes à son âge. En d'autres termes,
tous les végétaux qui proviennent de bou-
tures prises sur le même individu, sont aussi
éloignés que lui de l'influence rajeuni.s=ante
de l'acte sexuel, de telle sorte qu'ils sont
destinés à vieillir et à décliner en même
temps que ce dernier.
A rencontre de cette théorie, on peut invo-
quer les faits suivants :
1° Certaines espèces ne sont multipliées
que par voie asexuée (Peuplier pyramidal.
Saule pleureur, Bambous, elc.1;
2° Bien que très âgées, certaines variétés
d'arbres sont encore en très bonne forme
(Kxemple : Pommier « Winler-Pearmain »,
qui a, au minimum, 1 200 ans d'existence).
Aussi, cette manière de voir est-elle à peu
près abandonnée. Il n'en est pas de même
de celle que nous allons exposer.
Il est assez généralement admis que la
multiplication agame ne permet la variation
que dans des limites plus restreintes que la
reproduction sexuée. Les végétaux propagés
uniquement par bouture ne subissent pas
d'autres variations que celles déterminées
par le milieu. Lorsque l'action de ce dernier
e^t défavorable, elle finit par modifier la va-
riété, qui lui est constamment soumise, en
atténuant certaines de ces qualités ou en les
affaiblissnnl.
La pomme d<î terre parait particulière-
ment sensible à ces actions du milieu (Dela-
croix, Aumiot).
Quanjer ne croit pas, qu'en s'accumulanl,
les actions dues au terrain et auclimatsoient
susceptibles de déterminer des phénomènes
de dégénérescence, lesquels sont sans doute
atlribuables à deux maladies (la Mosaïque
et l'Enroulement) dont bien peu de champs
sont exempts.
Quelles que soient les opinions que les
auteurs professent à cet égard, ils admettent
tous qu'il faut chercher dans la reproduction
sexuée des types nouveaux -dont certains
peuvent avoir les qualités que nous désirons-
obtenir.
A cet égard, il convient de remarquer qufr
les caractères d'une variété de pomme de
terre se maintiennent en général assez bien
par le semis. Ce qui s'explique, puisque chez
cette plante l'autofécondation est la règle.
La reproduction par graine n'est donc paa
forcément are source de grande variation.
Mais d'après Aumiot, les plantes qui en ré-
sultent sont remarquables par la vigueur de-
leur végétation. Cependant pour obtenir des
types réellement nouveaux, il faut recourir
à la fécondation croisée et à l'hybridation.
Celte dernière méthode donne d'excellents
lésultats entre les mains d'expérimentateurs
aussi habiles que l'est Aumiot.
Nous avons eu le privilège de pouvoir
admirer la remarquable vigueur de certains
de ses hybrides.
En somme, le semis présente l'avantage de
nous permettre d'obtenir des formes nou-
velles, dont certaines pourront être biea
adaptées aux conditions ambiantes. D'autre
part, dans le cas dune adaptation insuffi-
sante,-les qualités des plantes issues de semis
ne disparaîtront que progressivement, si
bien que le cultivateur bénéficiera pendant
quelque temps des avantages qu'elles lui pro-
cureront.
111. Lorsqu'elles s'exercent avec intensité
LE CONCOURS CENTRAL HIPPIQUE
219
pendant une série d'années, les allaqaes réi-
térées du Phxjtophiora infestans pourraient,
d'après Mottet, affaiblir la plante et provo-
quer sa dégénérescence. Il est possible que
celte cause intervienne dans certains cas,
cependant on connaît des variétés qui, bien
que très sensibles au mildiou, arrivent ;\ se
maintenir. Tel est le cas de la Violclle d'Au-
vergne.
Le Phijlophtora infestans est la principale
maladie de la pomme de terre; mais ce n'est
pas la seule : les pourritures bactériennes du
collet, larhizoclone, etc., sont aussi capables
d'e.vercer des dégâts fort appréciables.
Il est certain que les attaques de ces para-
sites, qui réduisent la production tout en
donnant à la plante un aspect souffreteux et
chétif, lui procurent l'apparence d'un végétal
dégénéré.
Etienne Foex,
Directeur de la Station de Pathologie végétale.
(,4 4uiu?"(?.)
LE CONCOURS CENTRAL HIPPIQUE
La Société hippique française a réorganisé,
pour la première fois depuis 1914, son Concours
hippique annuel au Grand Palais des Champs-
Elysées. Ouvert le samedi 27 mars, le concours
se tient jusqu'au 12 avril. Les chevaux exposés
sont au nombre de 270 environ. La répartition
par classes et divisions comprend les catégories
suivantes :
Cheiaiix de selle ; deux sections : chevaux de
demi-sang et chevaux issus de père ou de mère
de pur sang. La première classe (poids lourds)
renferme 40 chevaux de demi-sang de 4 ans et
48 de 5 à 6 ans ; la deuxième classe (poids
moyens), 33 chevaux de 4 ans, 50 de & à 0 ans;
la troisième (poids légers), 10 chevaux de 4 ans
et 5 de 5 à 6 ans.
Les chevaux issus de père ou de mère de pur
sang sont au nombre de 45 dans la classe des
poids lourds : 22 de 4 ans et 2.3 de 5 à 6 ans; de
48 dans la classe des poids moyens : 23 de 4 ans
et 23 de 5 à 6 ans ; de 13 dans la classe des poids
légers : 6 de 4 ans et 7 de o à 6 ans.
Les chevaux d'attelage sont répartis en trois
classes élablies d'après la taille : 1° taille supé-
rieure à f'.eo, 26 chevaux, 4 de 4 ans et 22 de
5 à 6 ans; 2° taille de f^.oo à 1"".60, 32 chevaux.
5 de 4 ans, 27 de 5 à 6 ans et 2 de 7 à 8 ans;
3° taille mféiieure à l".5a, 16 chevaux dont 4 de
4 ans, 11 de 5 et 6 ans, 1 de 7 à 8 ans.
La répartition par âge fournit le tableau sui-
vant :
Chevaux de 4 ans 86
— 3 — 9S
— e — 74
— 7 — 2
— S — 1
Total 271
Par l'étude des origines et des lieux de nais-
sance, on constate que les diverses régions de
France qui se livrent à la multiplication et à
l'élevage du demi-sang participent au Concours,
mais dans des proportions très variables. La
Normandie, terre classique du demi-sang, four-
nit une centaine de sujets nés pour la plupart
dans la Manche, le Calvados, l'Orne et quelques-
uns dans la Seine-Inférieure et l'Eure. Vient
ensuite le Charolais avec un lot très impoilaut
comprenant notamment 43 individus nés dans
le département de Saône-et-Loire. Il y a, dans
cette participation du Charolais, un remarquable
effort qu'il importe de signaler, i-ur il témui^^ut-
du développement de l'élevage du cheval dans
cette contrée, régions de Cluny et Ue Charolles
en particulier.
La Loire-Inférieure envoie 27 chevaux : le
Centre (Nièvre, Allier, Cher), 33; le Limonsin,
18; la Vendée et les Charentes, 13. Les Anglo-
Arabes et les demi-sang du Sud-Ouest sont en
petit nombre (8); de même les demi-sang nés eu
Bretagne sont peu nombreux, le postier breton
occupant dans celte contrée une place de plus
en plus importante. Hors de celte répartition
restent quelques chevaux amenés de régions
diverses non spécialisées où des éleveurs font
du cheval frn pour des raisons sans doute parti-
culières, sans relation avec la production ordi-
naire de leur contrée et, par conséquent, sans
action sur l'orientation générale de l'élevage.
l^eaucoup de chevaux et de juments présen;és
au Grand Palais ont passé par des Ecoles de
dressage. Pour compléter ce qui vient d'être dit
des origines et des provenances, nous citerons
celles de Nantes (Loire-Inférieure), de Nérondes
(Cher), de Caen (Ecole municipale et Ecole parti-
culière), de Limoges, de Cluny, de Ciry-le-Ncble
et de Charolles, toutes trois en Saône-et-Loire,
de Tours, de La Guerche (Cher).
Le montant total des prix s'élève à 234 388 fr.,
dont 23 300 fr. offerts par le Gouvernement de
la République, 25 000 fr. par la Société d'Encou-
ragement pour l'amélioration des races de che-
vaux en France, 11 500 Ir. par la Société Jes
Steeple-Chases de France, et 10 000 fr. par la
Société sportive d'Encouiagement.
En dehors des épreuves courues chaque jour
sur la piste du Grand Palais, des épreuves spé-
ciales au galop pour chevaux de selle sont orga-
nisées sur le terrain d'entraruement de Baga-
telle, au Bois de Boulogne. Une présentation
d'attelages militaires, des concours pour chevaux
d'attelage, équipages de maîtres et pour che-
vaux de trait attelés complètent un programme
important et chargé qui attire tous les jours un
grand nombre de visileurs. Les uns sont amenés
par bâtirait d'une réunion liippi |ue brillaate;
SUPERFICIE ET RÉPAUTITIOX DES TEHRES ARABLES EN FRANCE
280
les autres, fidèles de la maiinée et habitués du
paddock, viennent se rendre compte de la qua-
lité des chevaux et comparer les diverses pro-
ductions régionales. Tous se montrent préoc-
cupés de l'avenir du cheval de <!emi-?ang, et
assez divisés, semble-l-il, sur les possibilités de
son élevage. Dans un prochain article, nous
essaierons de dégager des opinions particulière?
que nous avons entendues quelques vues géné-
rales sur l'orientation actuelle de l'élevage du
cheval lin.
P. Bf.chambre.
LES FERMES ANGLAISES EN 11)18
On se souvient qu'une loi sur la production
des céréales {Corn Production Act), promul-
guée en 1917 pour l'Angleterre et le pays de
Galles, a ordonné que des salaires minima
seraient lixés pour les ouvriers agricoles. Un
rapport, publié récemment par le Bureau des
salaires agricoles chargé de l'applicalion de
celte disposition de la loi, donne des indi'-a-
tions assez précises sur les accroissements
dans les frais de culture qui en ont été
la conséquence.
Ce rapport renferme le bilan, année par
année, de 1913 à 1918, de 26 exploitations,
d"une étendue totale de 3 316 hectares en
1913-14 passée à 3 334 hectares en 1917-18.
Dans l'ensemble de ces fermes, les frais de
main-d'œuvre, par hectare et en francs, ont
monté progresssivement de 89 fr. pendant la
première année de cette période, à 137 fr.
pendant la dernière année; c'est une augmen-
tation de 34 0/0. Mais le rapport ajoute que
la hausse générale des salaires agricoles est
estimée à 88 0 0, et que si l'accroissement
n'a p;is été aussi accentué dans ces fermes,
la cause en est à une économie réalisée dans
l'emploi de la main-d'œuvre.
Le bilan de ces 26 fermes fait ressortir que
la moyenne, par hectare, des dépenses
(loyer et impôts, main-d'œuvre, achat de
bétail, engrais, semences, aliments pour le
bétail, frais divers) est passée de 465 fr. 30
en 1913-14 à 739 fr. 80 en 1917-18, soit
57 0/0 en plus. Quant aux recettes prove-
nant des ventes (céréales et autres récoltes,
bétail, produits de laiterie, etc.), la moyenne
par hectare s'est élevée de 483 fr. 40 en 1913-
14 à 838 fr. 70 en 1917-18, soil 73 0/0. L'ex-
cédent des recettes sur les dépenses, qui
n'avait été que de 18 fr. 10 la première année,
a atteint 98 fr. 90 pendant la dernière.
Le relèvement des prix des produits de la
ferme a été la cause prédominante de cette
ditlérence.
G. Galdot.
[SUPERFICIE ET RÉPARTITION DES TERRES ARABLES
EN FRANCE
Le territoire total de la France était évalué
avant la guerre à 52 932 500 hectares, dont
23 631 100 hectares de « terres arables ». Par
terres arables ou labourables, il faut en-
tendre l'ensemble des surfaces en cultures,
en jachères et en prairies artilicielles ou en
prairies temporaires.
Ne sont donc pas compris sous cette déno-
mination : les prés naturels, les herbages, les
pâturages et pacages, les vignes, les cultures
maraîchères et arbuslivef, les bois et forêts,
les landes et terres incultes, enfin la partie
non agricole du territoire (emplacements
des habitations, des cours d'eau, des che-
mins, etc.).
Le retour de l'Alsace et de la Lorraine à la
France a augmenté son territoire total de
1 430 900 hectares, dont 630 400 hectares de
« terres labourables », qui viennent accroître
d'environ 2.6 0 0 les superficies de même
nature existant avant la dernière guerre.
Mais pour fixer exactement l'étendue des
surfaces actuellement labourables, il convient
de tenir compte des terres de cette catégorie
situées en régions libérées et qui, par suite
du bouleversement du sol, sont devenues
définitivement impropres à la culture. Leur
superficie peut être évaluée à 177 000 hec-
tares.
Dans ces conditions, le territoire français
se décomposerait de la manière suivante :
Hectares,
Territoire total en 1913
— — d'Alsace et de Lorraine.
52 952 500
1 450 90O
Territoire total de la France. 5i 403 400
Superficie en terres labourables en 1913. 23 651 100
Terres labourables d'Alsace et de Lor-
raine 630 400
24 281 500
LA QLESÏiO.N Dl BLE
281
A déduire :
Terres labourables des région? libérées
considiTées comme définitivement
impropres à la culture 117 000
Surface labourable totale.... 2i 101 .'iOO
Surface labourable
Kapport : = 4 4.3 0 0.
Territoire total
Ce chiffre ne consliUie qu-'une moyenne re-
lative à l'ensemble du pays, le rapport ti
100 hectares de territoire lotal de chaque dé-
parlement, de la superficie des terres labou-
rables, varie beaucoup d'un département à
l'autre, comme le montre la carte que nous
joignons à cette étude et qui peut fournir
d'utiles renseignements, notamment en ce
qui concerne les besoins en main-d'œuvre,
les Ipossibililés d'extension de'; la culture mé-
canique, etc
Tandis que les pays de grande culture du
Nord, de l'Ile-de-France et de la Beauce, les
départements des vallées de la Loire et de la
Garonne accusent des moyennes de 30 à
80 0/0 de terres labourables, les départements
herbagers, forestiers ou viticoles ne dépas-
sent pas lo à .'10 0 0; enlin, dans cer-
taines régions montagneuses, celte moyenne
s'abaisse jusqu'aux environs de 10 0/0.
C'est le département d'I'lure-et-Loir qui
tient la tète avec 4()o 900 hectares de terres
labourables sur 587 500 hectares de territoire
total.
Il convient enfin de noter que le rapport
des terres arables au territoire total s'est
abaissé constamment depuis 1882, époque à
laquelle il s'élevait au cbitire de 49.2 0/0.
Georges Jannin,
Ingi^Dieur agricole,
Doctpur 6s .sciences f'conomiques.
LA QUESTION DU BLÉ
Au moment oii le pays tout entier se préoc-
cupe des problèmes relatifs à la production
du blé et au prix du pain, nous sommes
heureux de pouvoir fournir à nos lecteurs
un aperçu d'ensemble établi par un homme
rompu au.v problèmes du commerce inter-
national du blé. Il a voulu cacher sa per-
sonnalité sous un pseudonyme, mais la
clarté de l'exposé suffit à prouver sa compé-
tence.
Comment se présente
la situation du ravitaillement national en blé.
La France, jusqu'aux années proclies Je la
guerre, a pu, sauf en de rares campagnes défici-
taires, subvenir avec sa production à sa consom-
mation de blé.
Depuis 1910, l'insuffisance de sa récolte est
devenue permanente. Déduction faite des expor-
tations, nous avons importé :
Eu 1910 634 700 tonnes de blé.
l'Hl 2 150 000 —
191i 711 000 —
1913 1 5o.5 300 —
1914 1 786 900 —
La cause en fut en partie, dans des circons-
tances météorologiques adverses.
Pendant la guerre, notre déficit n'a fait que
s'accentuer; beaucoup de territoires grands
producteurs de céréales étaient envahis ; on
manquait de main-d'œuvre, d'engrais, de che-
vaux ; d'autre part, l'Etat eut à l'égard de la pro-
duction agricole une politique néfaste ou plutôt
pas de politique. Les superficies ensemencées
diminuèrent, le rendement également; et si
notre importation ne s'est pas accrue davantage,
c'est que la pénurie des ressources mondiales et
des transports maritimes nous imposa, comme
à nos Alliés, des limites rigoureuses qui se tra-
duisirent, d'autre part, par des restrictions
sévères à notre consommation.
Les importations ont atteint (d'après la Direc-
tion générale des Douanes) :
Kn farines
Eii blé. diverses.
tonnes
tonnes
Eal9i:;
1 671 400
114 400
191G
-2 264 .-lOO
303 SOO
1917
1 728 000
474 700
191^-
1 192 600
.574 900
1919
1 720 800
462 300
Sans compter les chiffres afférents aux autres
ceîéales que l'on incorpora dans le pain!
Que l'on ait dû, pendant la guerre, recourir k
ces importations considérables, consentir les
gros sacrifices d'argent auxquels elles correspon-
daient, c'était une nécessité inéluctable. Mais la
guerre est finie et la démobilisation terminée;
néanmoins, la situation ne s'est en rien amé-
liorée ; nous ne pouvons qu'en faire la consta-
tation avec amertume.
iNous succombons sous !e poids d'importations
formidables qui obèrent nos finances et avilissent
notre franc. Parmi ces montants énormes dont
nous enrichissons l'Etranger, une bonne partie
est absorbée par des achats indispensables de
blé et d'autres céréales pour lesquels notre pays,
si riche au point de vue agricole, devrait être en
mesure de se sufiire.
Combien notre dépendance économique sera
atténuée et notre position financière allégée
lorsque notre production agricole aura repris et
même dépassé, car elle le peut, son intensité
d'antan.
Avant la auerre, on évaluait à 94 millions de
LA QUKSTION DU BLÉ
quintaux, semences et blés durs compris, la
consommation de notre pays en blé. Celte con-
sommation avait beaucoup baissé pendant la
guerre, surtout sous le régime de la carte de
pain; d'abord, on avait élevé de façon très sen-
sible le faux de blutage de la farine de blé: en-
suite, on y avait mélangé, en proportion très
appréciable, des farines de céréales secondaires,
telles que : seigle, sarrasin, orge, mais, sorgho,
dari, etc., de la farine de fèves, de la farine de
haricots et même des pommes de terre.
On estime actuellement à environ 6 500 000 q.
par mois — soit 78 millions de quintaux par an
— la quantité de céréales (pour la plus grande
partie blé, dans une petite proportion seigle,
mais, etc.) nécessaire à notre consommation de
pain et de pâles alimentaires; avec 8 millions
de quintaux pour les semences de blé?, cela
donne théoriquement 80 millions de quintaux
de blé ou succédanés. La récolte indigène de blé
ayant donné 48 millions de quintaux, il en man-
querait 38 millions.
.Nous n'ignorons pas que le Ravitaillement a
adopté dès le début de la campagne — qui a
coïncidé avec sa libération des organismes inter-
alliés — une politique d'achats très énergique ;
mais même eu admetlant qu'il réussisse à
acheter cette respectable quantité, ce qui est
^vraisemblable, et à l'importer, on peut encore se
demander si elle satisfera à tous les besoins.
Les modifications de culture auxquelles on
s'est livré dans certaines fermes en sacrifiant du
blé taxé trop bas, pour vendre à prix fort plus
d'avoine et plus d'orge, justifient certaines
appréhensions; si les stocks de blé indigène
sont trop réduits, la soudure, même avec une
récolte précoce, pourra être pénible. N'e serait-
ce pas une raison suffisante pour motiver un
retour à la carte de pain si souvent décriée, sur-
tout si notre prochaine récolte doit donner en-
■core des mécomptes.' N'est-ce d'ailleurs pas un
paradoxe et une erreur économique que devoir
l'Etat fournir en quantité illimitée du pain sur
lequel, chaque jour, il perd une fortune !
* ♦
Où le liavitailîeinent peut-il trouver les 38 mil-
lions de quintaux qui lui sont — au minimum —
nécessaires'/ Beaucoup des pays qui, avant la
guerre, exportaient du blé, ne comptent plus
pour l'exportation. L'.\ustralie qui, durant les
hostilités, avait dû, en raison de son éloigne-
ment et du manque de transports, accumuler
plusieurs récoltes successives, a presque iini de
les évacuer; sa [dernière récolte, récente, a été
défii'itaire par suite de la sécheresse. Les Indes
anglaises, pour éviter une disette et les trou-
bles qui fatalement l'auraicut suivie, ont, depuis
un an, interdit toute exportation de céréales; il
n'est pas encore question de lever cette inter-
diction pour la prochaine campagne, toute
proche. Il ne s'agirait d'ailleurs que de 8 à
10 millions de quinlaux de blé. Sur les stocks de
l'Orient de l'Euroiie, on fonde des espoirs
tenaces; il ne serait guère prudent d'y persé-
vérer pour la présente campagne, quelque plai-
sante qu'eu serait l'éveulualité, et pour notre
change et pour nos transporls : la Roumanie ne
pourra rien laisser sortir avant que soient assu-
rées ses prochaines récoltes; et alors encore il
ne s'agira sans doute que de mais, car ses ense-
mencements de blé n'ont guère été favorisés. La
Serbie a quelques ressources que se disputent
ses voisins affamés. La Bulgarie aura peut-être
certaines disponibilités. Quanta la Russie dont
les récoltes avant la guerre alimentaient l'Eu-
rope, c'est le mystère ; mais en admcitant que
des stocks existent dans certaines régions, ce
qui n'est pas exclu, l'anarchie profonde qui y
règne en rendra longtemps encore, selon toute
apparence, le transport difficile, sinon impos-
sible aux ports d'embarquement. Ce n'est donc
pas la publicité laite autour de quelques milliers
de quintaux de mais de Serbie exportés par le
Danube ou de quelques centaines de quinlaux
d'orge échappés à Odessa au pillage bolcheviste,
qui doit nous illusionner sur les possibilités.
Restent l'Amérique du N'ord et l'Argentine :
ce sont nos grands pourvoyeurs de blé. 11 faut
ajouter toutefois que, si tous les peuples d'Eu-
rope, à l'ouest de la Vistule, devaient mang^^r à
leur faim, la partie exportable de la production
de ces deux pays, quelque majestueux qu'en
apparaisse le total, n'y suffirait pas. Il n'est que
trop certain que des populalions entières, faute
de moyens de change, sont en proie à la famine :
r.\utriche allemande en première ligne, mais
elle n'est pas seule; l'Allemagne, pour sa paît,
est sévèrement rationnée. Ailleurs, c'est-à-dii'e
en dehors de la Krance, en Angleterre, en Bel-
gique, en Italie, en Hollande, en Suisse, en
Espagne, au Portugal, en Grèce, on arrive à se
ravitailler, mais au prix de quelle concurrence
et de quels sacrifices d'argent pour ceux de ces
pays qui souffrent de la crise du change.
Du l-'- août 1919 jusqu'au 20 février 1920, les
embarquements de blé et de farine (celle-ci
comptée comme blé), à destination de l'Europe,
ont atteint le chilîre respectable de 38 630 000
quarters, soit environ 84 millions de quinlaux ;
il y a lieu d'y ajouter les expéditions de seigle,
de mais, destinés à la consommation humaine.
La part de la France, en incluanl les succédanés,
est d'environ 15 millions 12 de quintaux. Il
n'est pas siir que dans la deuxième partie de la
campagne, malgré les apports de la récolle
argentine assez favorable, les importations, daiis
leur ensemble, pourront être aussi importantes.
Toutefois, en ce qui concerne la France en par-
ticu ier, le Ravitaillement s'est déjà assuré, par
des achats d'ailleurs avantageux, la plus grande
partie de ses besoins jusqu'en août prochain. La
question de la marchandise ne parait donc pas
devoir jouer de rôle pour notre approvisionne-
ment. Le transport, par contre, pourrait donner
des mécomptes, non pas qu'il y ait pénurie de
tonnage, mais dos à-coups sont inévitables de
par la rotation fréquemment relardée des va-
peurs et, d'autre part, des gièves peuvent sur-
I.A QUESTION DL' BLE
283
venir dans les porls d'embarquement, dont ou
ne saurait i>réjuger ni l'importance, ni la, durée.
*
Quoi qu'il en soit, le change est évidemment
de tous l'élément le moins stable. C'est lui qui a,
à beaucoup près, le plus contribué à l'rlévation
continuelle des prix de revient. 11 suffit do se
rappeler que la livre anglaise qui, avant la
guerre, valait 2S fr. 20, qui, pendant les der-
nières années de la guerre, avait été par des
moyens artificiels et d'une opportunité discu-
table, maintenue à 26 fr., vaut aujourd'hui en-
viron oO fr.; le dollar américain est passé de
5 fr. 18 avant la guerre à 14 fr. actuellement. La
piastre papier argentine a sauté de 2 Ir. 21 à
plus de 6 fr. Pour apprécier dans quelle mesure
la hausse de ces trois devises a pu, au cours de
la présente campagne céréalifere, influencer le
coût de nos importations, le tableau ci-dessous
constituera la nipilleure des démonstrations : le
dollar et la piastre argentine étant indispensables
pour l'achat, la livre anglaise pour le fret ;
Livre Dollar Peso papier
Anglaise. Américain. Arireuliii,
fr.
l'r.
fr.
!•■■ juillet 1914 . .
25.20
5. 18
2.21
1" sept. 1919 ..
34.135
8.12
3.41
1"- octob. 1919 ..
35.713
8.505
o.G'J
1" déc. 1919..
39.445
9.865
4.37
•2 jaQvier 1920..
40.975
10.81
4.68
2 février 1920 . .
47.02
13.53
5.95
1"- mars 1920 . .
4S.515
14.253
G . 27
D'où il ressort que, vis-à-vis du franc, la livre
Anglaise avait, à la date du I"' septembre 1019,
haussé de ,35 0/0 par rapport à sa valeur d'avant-
guerre, le dollar de 36 3/4 0 0, la piastre papier
Argentine de 54 0/0; celte hausse avait, à la
date du 1" mars 1920, atteint 92 0/0 pour la
livre, 175 0/0 pour le dollar, 183 0/0 pour la
piastre papier Argentine (1).
Inutile d'ajouter que les dépenses formidables
exigées pour notre approvisionnement en pain
n'ont pu que contribuer grandement à cette
chute de notre change, et que, pour ne pas l'ag-
graver encore dans l'avenir, une restriction
substantielle de nos importations serait infini-
ment désirable : le jour où no'js aurons enfin
une politique financière éneigique avec un
budget en équilibre, quand notre production se
sera développée, créant du capital au lieu d'en
consommer, il est indéniable que notre crédit
dans le monde sera rétcibli comme il le mérite,
et la belle victoire que nous avons remportée ne
sera plus un vain mot. C'est assez dire l'intérêt
majeur qui s'attache au développement rapide
de nos ressources nationales et de notre Agri-
culture en particulier.
La courbe de notre change depuis septembre
(t) Cet article a été écrit au début de mars; or,
actuellement, la livre anglaise est mr.ntee à 57 fr. 80,
le dollar à 14.73, la piastre papier Argentine à 6.40,
et le blé d'Argentine {78 kilogr.) à 168 fr. les 100 ki-
logr. caf.
dernier explique la marche ascensionr.elle des
prix de revient. Certes les frets, pas plus que les
blés, ne sont restés immuables (on pourrait faire
toutefois une certaine e.vception pour les blés
d'Amérique du Nord qui ont été longtem|is con-
trôlés); mais, en somme, les lluctuations du
coût combiné des blés et des frets dans leur
monnaie d'origine n'ont de loin pas influencé
les prix en francs dans la même proportion que
le change.
En fait, le blé d'Argentine d'un poids naturel
de 78 kilogr. à l'hectolitre au débarquement, qui
revenait en septembre dernier à 85 fr. environ
les 100 kilogr. (coût, fret, assurance, port fran-
çais), valait 105 fr. en janvier et vaut 14j fr.
actuellement. Encore ne faut-il pas perdre de
vue qu'il y a lieu d'ajouter à ces prix 7 fr. de
droits de douane par 100 kilogr., les frais de dé-
barquement et de transport intérieur.
Toutefois, il convient de mentionner que, pour
les déterminer, nous nous sommes basés sur un
fret commercial, alors que le Ravitaillement,
avec les divers tonnages dont il dispose pour ses
transports maritimes, doit obtenir un taux de
péréquation inférieur. 11 n'est pas inutile de le
préciser quand on rapproche les prix de revient
des blés exotiques de la taxe actuelle de 73 fr.
pour le blé indigène.
Pareille sortie d'argent ne peut que grever
loui'dement notre balance commerciale. Même si
la moyenne des achats du Ravitaillement à
l'étranger, pour le pain, ne ressort pas en fin de
campagne, compte tenu du seigle et du maïs, à
plus de iOO fr. (caf) les 100 kilogr., on arrive,
sur la base de 38 millions de quintaux, à une dé-
pense à l'étranger de 3 800 millions de francs, et
nous sommes maintenant bien au delà de 100 fr.
(caf), et même le prix actuel de 145 fr. (caf)
pourra être dépassé si le change continue son
ascension ou que, sous la pression de la demande,
les détenteurs d'Amérique du Nord et d'Argen-
tine augmentent leurs prétentions.
Combien il est regrettable que notre Agricul-
ture ne soit pas à même, sans prétendre à des
cours aussi élevés, de bénéficier de toute cette
fortune que nous devons laisser sortir de France.
Il convient, en effet, que l'agriculteur reçoive
comme toutes les autres professions une juste
rémunération de son travail, même quand il
s'agit de blé. La taxe de 73 fr. ne pouvait être
modifiée au cours de la présente Icampagne;
c'eût été une injustice au préjudice de ceux qui
avaient déjà livré leur blé, mais nos braves pay-
sans s'en consoleront en songeant que la liberté
leur sera bientôt rendue et que le pain sera enfin
vendu à sa valeur. En attendant, pour avoir
voulu procéder par étapes, l'Etat est en train de
creuser un nouveau déficit en fixant à 76 fr. le
prix de ses cessions de blé exotique, et à 1 fr.05
celui du kilogramme de pain.
11 serait temps de revenir à la réalité et de
s'adapter aux répercussions qu'elle entraine.
Quoi qu'il en soit, la conclusion qui s'impose
28i
SCAHIi'lCATELRs ET CULTIVATEURS
est qu'ua avenir brillant est réservé à notre
Agriculture. Le retour à la liberté lui a déjà
assuré, pour les céréales secondaires, des prix
fort rémunérateurs; il en sera de même pour le
blé. Souhaitons qu'elle s'en trouve encouragée
pour un surcroît d'efforts, pour accroître les sur-
faces ensemencées et intensifier les rendements
par l'utilisation raisonnée des engrais. Elle ne
saurait manquer, du reste, pour les prix de vente
d'user avec modération de cette liberté qui va
lui êtie rendue, s'agissant d'un aliment si essen-
tiel.
Au surplus, l'Etat qui, selon nous, devra con-
server le monopole des importations de blé au
cours de la récolte prochaine, pourra, par ses
cessions de blé e.xolique, peser sur les cours du
blé indigène en adaptant les uns et les autres à
la taxe qu'il aura lîxée pour le pain. >'ous ne
croyons pas qu'on puisse adopter d'autre poli-
tique.
La liberté totale à l'importation constituerait
un risque et un danger : un risque à défaut
d'importations régulières de la part des négo-
ciants et des meuniers apeurés par des cours
excessifs et leur fléchissement possible, un dan-
ger s'il devait en résulter une disette, même mo-
mentanée ou partielle.
11 y a donc pour nos agriculteurs, aussi bien
au pointde vue personnel qu'au point de vue na-
tional, un intérêt indiscutable à travailler, à
produire, à pro;iuire toujours davantage. D'im-
portateur que, par indifférence d'abord, par né-
cessité ensuite, notre pays est devenu, il peut, il
doit devenir exportateur.
Ce sera le commencement de notre résurrec-
tion, que tant d'indices certains, à côté du souci
grave que nous cause notre balance commerciale
présente, annoncent brillante et rapide.
lÎKRNARD VOR.NAY.
Situation mondiale en blé
d'après les renseignements les plus récents.
Hooolte en 1919.
Besoins
annuels.
Déficit
à combler.
millions millions millions
de (jnintanx do qiiirtaux de quintau-X
France 18 90 42
Angleterre. 21 IS Si
Italie 42 70 28
Espagne ... :i'i 40 3
Belgique. .. i n 15
.Allemagne. i':! 58 3:t
Autriche... 4i) lO 20
Totaux.. :213
410
19:;
Déûcit européen iRussie exceptée; : 195 millions
de quintaux.
Dispuuibilités
cxporlablcs et
Kécolte en 1919. réserve.
Etats-Unis. .
Canada
Indes
Australie . . .
millions millions
de qnintaux de qninlaux
250 100
51 I
Tl
Disponibilités extra-européennes. . . 152
SCARIFICATEURS ET CULTIVATEURS
Les scarificateurs et les cultivateurs appar-
tiennent à la catégorie des machines propres
à effectuer les pseudo-labours, selon la clas-
sification adoptée par M. Ringelmann. Ces
machines, qui divisent, émiellent et retour-
nent plus. ou moins le sol, sont destinées à
compléter le travail de la charrue et, dans
beaucoup de circonstances, peuvent rempla-
cer avantageusement un labour. Un ouvrier
quelconque, pourvu qu'il sache conduire un
attelage, peut travailler une terre au scarifi-
cateur el au cultivateur, tandis qu'il lui faut
une certaine habileté professionnelle pour
bien régler et conduire une charrue.
Les scarificateurs ont des pièces Iravail-
lanles relativement étroites et longues; leur
action, analogue à celle de larges coulres,
s'exerce en profondeur en ouvrant des sillons
plus ou moins écartés les uns des autres, à
une profondeur de O^.IO à 0'".12, c'est dire
que le travail eiïeclué est autrement plus
énergique que celui qu'on obtenait avec les
anciennes herses très lourdes, dites herses de
jachères ; la largeur des coutres de scarifica-
teurs et leur forme assure un retournement
partiel de la terre.
La figure Gl représente un scarificateur
construit par la maison Ruhlmann, de Paris,
et vendu par la Culture Française, 8, rue de
laVriliière, à Paris (1").
Les coutres sont portés par des élançons
rigides reliés aux traverses du bàli sur les
quels ils sont fixés, à la hauteur voulue, par un
coin. Le bâti est porté par un avant-train dont
l'essieu est articulé dans le plan transversal
afin de pouvoir suivre les sinuosités du sol en
s'inclinant aulom;itiquement par rapport aux
essieux arrière. Trois leviers servent aux
manœuvres de réglage, de déterrage, d'en-
lerrage et pour disposer la machine pour les
transports sur roule : le levier central, agis-
sant sur la chaîne passant sur une poulie,
permet de relever l'avant du châssis porle-
coulres; les deux leviers latéraux comman-
dent chacun l'essieu coudé d'une des roues
arrière et règlent la position du bàli par rap-
SCARIFICATEURS ET CULTIVATEURS
285
poiL au sol, même lorsqu'une des roues passe
dans une dérayure.
Les modèles courants comportent 7, 9 et
1 1 coutres, dont les écartements moyens sont
respectivement 0". 171, O"". 144 et 0"". 130. Les
largeurs de travail sont de 1".20, l^.SO et
l^'.SO; les machines pèsent 310, 340 et
370 kilogr.
La même maison construit des cultivateurs
à dents flexibles montées sur le bâti rigide
Fy. 61. — ScariliCili'ur Uulilmanii.
du modèle qui vient d'être décrit; la figure 62 1 lantes, ou socs en fer de lance, sont fi.\ées à
en montre un spécimen. Les pièces travail- I l'extrémité des élançons à ressorts par deux
Fi;.
Cultivateur Ruhlmaan à dents flexibles.
])Oulons, de sorte qu'après l'usure d'une
pointe on retourne la pièce pour travailler
avec l'autre pointe. Les ressorts sont doublés
dans la zone voisine de leur point de fixation
sur les traverses du bâti, où elles sont main-
tenues en place par un coin.
L'écartement des pièces varie de 0'".12 à
0'".16 au maximum. Le nombre de pièces tra-
vaillantes est de 7, de 9, de 11 ou de 13
pour des largeurs de train de I^.IO, 1°'.35 et
1°'.70; le poids varie de 210 à 230 kilogr. sui-
vant la largeur et le nombre de socs portés
par le bâti.
Ces machines pénètrent à une certaine pro-
286
l,E BIEN DL KAMILLE
fondeur, soulèvenl et retournent la terre
sans occasionner de bourrage par suite de la
vibration continuelle des socs due au mon-
tage sur les élançons à ressorts; ce montage
permet de réaliser une économie de traction,
ainsi que cela résulte de plusieurs essais de
M. Ringelmann, qui ont été vérifiés dans la
pratique courante.
Un grand nombre de ces machines ont été
fournies aux Itégions libérées où elles don-
nent toute satisfaction, aussi bien quaud
elles sont tirées par un attelage que lorsquoi;
les déplace avec un tracteur; elles rendent
de très grands services lors de la remise en
étal des terres ineultivées pendant la guerre.
G. MANraN.
LE BIEN DE FAMILLE
11 y a dix ans passés, les Chambres vo-
taient une loi (1) visant directement, je di-
rais volontiers vilalement, les populations
rurales; mais elle parait être restée ignorée
des intéressés; c'était pourtant une loi émi-
nemment démocratique, au sens élevé du
mot. C'est peut-être pourquoi elle est restée
soigneusement sous le boisseau.
En tout cas, les circonstances actuelles en
ravivent et en exaltent l'inlérèl. C'est pour-
quoi j'ai considéré comme un devoir de la
signaler aux cultivateurs, d'abord, et à tous
ceux qui s'intéressent au salut de la France,
salut qui fut toujours Hssuré par nos popula-
tions rurales, éternelle source de loutes les
valeurs et de toutes les énergies nationales.
Il fallait la sortir de Vin pare où on l'a main-
tenue, sans excuse, pendant dix ans, et la
faire connaître aux inléressés.
Depuis un an bientôt, dominant le fracas
des avalanches de discours qu'un tas
d'hommes jiolitiques divers, plus ou moins
remplis de sollicitude pour le relèvement et
la reconstitution de la Patrie, prononcent
quotidiennement, deux mois se réi>ercutent
à tous les échos de Lille à Marseille, de Brest
à Strasbourg : i' Travaillons! Produisons! »
Api'ès une pose, pendant la(iuelle on se
repose d'avoir parlé, car, en France, sous
prétexte que la parole est une forme de l'ac-
tivité, on croit volontiers avoir agi quand on
a parlé, ou recommence; et voyant que ces
deux mots n'ont pas provoqué le miracle de
mettre en marche les rouages des services
ad-mi-nis-tra-lifs, ni ceux des moyens de
transport et des machines, alors on va les
répéter ailleurs, sur un ton plus impératif :
« Travaillons! Produisons! »
Puis, nouveau repos, toujours en atten-
dant le miracle des mots fatidiques; mais
tout retombe aussitôt dans le silence et le
calme absolus. Mais pendant que le méca-
nisme social tout entier, et les chemins de
fer eu.\mémes se bloquent, les périodes
(1) Celte loi. qui poite la date du S juillet 1909, a
été reproduite dans le Journal d'AgricullUre pnlique
du 22 juillet 19(l9 (p. M 9).
oratoires, seules, hélas! continuent dérouler!
« Travaillons! Produisons! » ces mois so-
nores sillonnent en ondes diverses l'atmos-
phère des villes, verba volant; ils s'étalent et
rutilent en couleurs variées sur les murs;
mais sans autre effet que d'amener une
approbation platonique des uns, un sourire
sceptique des autres, qui savent à quelles
diflicultés se heurtent leurs efforts, tant à
cause de l'impéritie des pouvoirs, que de
l'insuffisance des moyens d'action. Mais
quelques-uns pensent aussi, sans toujours
oser le dire, que le malaise est aggravé par
l'obstruction systématique de la classe ou-
vrière. C'est que, comme une pâte malléable
qui prend et garde l'empreinte des moules
où on la coule, la niasse des travailleurs se
laisse docilement orienter et façonner dans
des voies ou des formes, où ses meneurs,
intéressés, à un titre quelconque, à perpé-
tuer le malaise et à provoquer des troubles,
la maintiennent.
.N'est-ce pas d'ailleurs les mêmes qui firent
décréter la journée de huit lieures par
exemple, qui suscitèrent et suscitent encore
des grèves, avec une opportunité si remar-
quable, qu'elle en trahit l'inspiration? hfeiil
cui prodesi; en effet, à qui cela peut-il pro-
fiter?
Et pourtant les travailleurs se disent :
« conscients »; que n'ont-ils réfléchi que
leurs revendications, pour en employer un
mot qui leur est cher, ne pouvaient avoir, à
l'heure actuelle, d'autre résultat qu'une di-
minution de leurs propres moyens de tra-
vail, et d'amener la fermeture progressive
des usines, des ateliers, des chantiers et des
fermes, au moment précis oii le salut public
exigeait leur plus grand effort' Car enlin,
tous leurs produits seront obérés de tels
frais de revient, qu'ils ne pourront plus
aborder aucun marché! C'est un résultat
dont la classe ouvrière sera la première vic-
time, mais dont ne peuvent profiter que les
détenteurs de stocks, qui aitendent le pas-
sage des frontières. 11 est bon d'être " cons-
cient » de ses intérêts immédiat'-, mais il est
ACADÉMIE DAGRICULTUHK DE KKANCE
mieux d'èire capuLle de discerner, de pré-
voir... et de savoir aUendre.
« Travaillons! Pioduisons! » ces mots
inutiles tombent sans éclio dans les cam-
pagnes, où l'on n'a jamais cessé de travailler,
avec courage, une Lerre privée d'éléments
fertilisants, et qui ne pouvait produire que
suivant ce que lui donnaient des eU'orts li-
mités. Prêcher le travail ici était donc su-
perllu; inviter ;\ la production est presque
impertiuemment ironique, puisqu'on n'ap-
porte ni les bêtes, ni les machines, ni les
engrais nécessaires. Et pourtant la France
hicn cullicée pourrait nourrir cent millions
d'habitants 1 Quelles réserves fiduciaires, et
quels bénéfices!
Mais il faudrait, pour cela, faciliter au
paysan le moyen de cultiver scientifique-
ment sa terre; il faudrait aussi retenir à la
terre ses fils, trop souvent alléchés par
l'appât fallacieux des salaires des villes, où
ils viennent échouer à l'écueil de la vie plus
chère, des séductions coûteuses des comp-
toirs et des cinémas, et surtout des aigreurs
et des découragements, inspirateurs d'envies
el de haines; il faudrait surtout assurer au
cultivateur, en dépit des aléas des récoltes,
des variations des marchés, qui parfois
l'endettent, et souvent le ruinent, la sécurité
dans sa maison, la sereine propriété de son
champ, en les garantissant contre toute saisie
d'usuriers à l'aflùl, et même du fisc, en lui
donnant la tranquille assurance que, quoi
qu'il arrive, il lui restera toujours un toit et
un champ: que, de son vivant, il n'en sera
jamais chassé; enfin, que s'il disparaît, sa
fenmie restera dans sa maison, et que ses
enfants vivront de son champ, jusqu'à leur
majorité. Quel rêve !,..
Quel rêve! Vous tous, qui n'avez jamais
loué un lopin de terre, et ne vous êtes point
penchés sur sa glèbe, avec l'espoir secret de
le posséder un jour; vous, qui n'avez point,
avec une parcimonie méticuleuse, réduit au
strict néces-aire les dépenses de votre vie,
pour amasser le pécule qui vous le donnera;
vous, qui n'avez point vu s'élever successi-
vement, au gré des économies, comme en
une suite de rêves réalisés, le foyer domes-
tique, puis la grange, puis l'étable, dont la
pensionnaire apporte à la vie de la famille
un substantiel appoint; vous, qui n'avez pas
vu se développer alentour lapins, canards et;
poules, qui vivent et pullulent sans frais'; ei:
fournissent le bénéfice net de leur chair et
de leurs œufs; vous, qui n'avez pas vu le
champ s'élargir peu à peu, et s'affranchir
d'une enclave, longtemps convoitée; vous
tous qui n'avez pas éprouvé ces désirs et ces
joies, vous ne pouvez comprendre ce que
pourrait faire naître, au cœur du paysan,
cette perspective de possession, en toute sé-
curité, d'une propriété inaliénable, et de
l'avenir assuré de sa famille. Quel rêve!
Eh bien, ce rêve est parfaitement réali-
sable : il ne s'agit que de demander l'inscn/i-
(ion du BiE.x om de la Maison ue f.\millk, qui
donne justement les garanties que je viens
d'énumérer. Seulement, il fallait le savoir, et
si, en France, quelques centaines, ou peut-
être quelques milliers de personnes, en con-
naissent l'existence, c'est dans les milieu.v
poli tiques, juridiijues ou bourgeois, par con-
séquent indiirérents, mais elle est, je le ré-
pète, tellement inconnue du monde agricole
([ue pas un des maires de villages, à qui j'en
ai parlé, ne savait de quoi il s'agissait, et
qu'il n'a été fait depuis dix ans que 243 de-
mandes d'institution de Maison de Famille
en France. C'est un curieux phénomène!
D. S. Ai;tailt,
Vice-pr6udenl ilu GroiipeinenI économicfue
des iiiTondisseaienls de Sceaiux et Saiut-Deuiî
ACADÉMIE D'AGRICULTURE DE FRANCE
séance du 31 mars 1920. — Présidence
de M. Vifjer.
L'élevage du cheval de trait
dans le Pays d Auge.
M. Descowi Desacres dépose sur le bureau une
note de M. Adrien-Marie, commissaire-adminis-
trateur de la Société hippique Je trait Augeron,
relative à la crise actuelle de l'élevage du che-
val de trait dans le I^ays d'Auge.
Pour encourager et faciliter l'élevage du che-
val de Irait dans cette région, l'auteur de la note
indique, comme l'un des meilleurs moyens, la
mijUiplicalion des stations d'étalons.
Aciuelleuieiit, il existe dans la région d'éle-
vage du Pays d'Aus^e quinze étalons de trait de
l'Etat. Pour joindre ces étalons, les jumenis
doivent souvent faire un long parcours; ces vi-
sites doivent être renouvelées, elles sont d'uu
lésultat incertain. Autant de raisons pour le
petit cultivateur, qui, chez lui, n'a plus d'antre
main-d'œuvre que la sienne, de renoncer au
projet d'élevage d'un poulain.
L'auteur soutient qu'en confiant dans cette
région à des sociétés reconnues ou à des parti-
culiers l'entretien des étalons, l'Etat pourrait
espérer eu augmenter le nombre dans des pro-
portions notables tout en allégeant les charges
qui lui incombent.
288
ACADÉMIE D'AGIUCLLTL'RE DE FKA.\t:K
Alors qu'il importe Je comprimer tous les cha-
pitres de notre budget national, ou ne peut
qu'approuver tous ceux i[ui, sous une forme
quelconque, tentent tout à la fois d'améliorer
nos moyens de production et de diminuer les
charges de l'Etat.
Une étude sur lindustrialisation
de l'Agriculture.
.M. H/ii'er présente à l'Académie une étude de
M. iMercier des Rocheltes, intitulée : Faut-il iii-
dustrialàer C agriculture. Aiguiller l'agriculture
française vers un système de grandes entre-
prises à forme capitaliste, qui transporterait
dans le monde rural les conceptions et les pra-
tiques du monde industriel est nourrir une illu-
sion singulièrement dangereuse au point de vue
lechnique comme au point de vue social. C'est
ce que montre clairement .M. Mercier des Ro-
chettes, en spécifiant les dilîérences profondes
qui exislent et existeront toujours entre l'agri-
cullure et l'industrie.
Sur 1 élevage du cheval en France.
M. Hitier présente à l'Académie, de la part de
l'auteur, M. René .Musset, un mémoire très im-
portant sur l'élevage du cheval en France.
L'ouvrage débute par une bibliographie très
complète desdocumenls manuscrits et imiiriraés
relatifs à l'élevage du cheval en France du
xvii» siècle à nos jours, — puis, dans une pre-
mière partie, M. René Musset étudie la produc-
tion et l'élevage du cheval en France; dans une
seconde partie, les emplois du cheval, et leur
iulluence sur la production.
L'ouvrage enfin se termine par un exemple
régional détaillé d'élevage de cheval dans
le Perche; et par un rapide exposé de l'élevage
dans le Boulonnais et en Basse-.Norraandie.
L'état des récoltes.
M. II. Hitier communique à l'.-Vcadémie quel-
ques observations sur l'état des cultures à
l'heure actuelle. D'une façon générale, l'aspect
des récoltes en terre présente une belle appa-
rence, et rarement les terres ont pu recevoir une
préparation aussi complète pour les semis qui
restent à effectuer.
Cela lient aux conditions météorologiques
exceptionnellement favoiables dont nous avons
joui cet hiver et ce printemps.
Alors que l'an dernier, au i" avril, dans beau-
coup de fermes de la région de Paris, on n'avait
pas encore pu commencer les semailles
d'avoine et orge de printemps, que la pluie et la
neige continuaient à détremper le sol, cette
année dans les mêmes fermes les avoines sont
terminées de semer, et beaucoup même sont
levées et très bien levées.
Les blés d'automne sont verts et bien garnis,
les plants de ces blés portent de nombreuses et
vigoureuses racines au collel.
Du reste on a pu, en mars, herser et rouler
les blés, ce qui est une excellente pratique, que
la saison a favorisée.
Les luzernes sont très avancées, et souvent
absolument nettes de Graminées et mauvaises
plantes.
Les prairies naturelles ont poussé, elles aussi,
et forment un épais tapis de gazon; les animaux
ont pu y être ainsi mis à l'herbe de bonne heure,
et Irouver la nourriture qui leur convenait en
quantité et qualité.
Enfin, les terres ù betteraves et à pommes de
terre ont pu être préparées à temps et aussi par-
faitement qu'il est à souhaiter.
Sans doute nous ne tenons pas les récoltes et
nous ne pouvons encore savoir ce qu'elles se-
ront. Mais les apparences sont excellentes et si
la végétation peut se poursuivre comme elle l'a
fait jusqu'ici, nous sommes en droit de compter
enfin sur des produits agricoles abondant.';.
La situation dans les régions libérées.
.M. Emile Pluchct demande si, dans l'ensemble
des régions libérées, la situation des cultures se
présente aussi sous un aspect favorable. Des
elToits considérables ont été faits, mais malheu-
reusement ces elTorts ne sont pas très encou-
lagés : les agriculteurs n'obtiennent plus d'avan-
ces de l'Etat sur les indemnités qui leur sont
dues. Il y a là une cause d'arrêt dans l'essor de
la culture qui avait été reprise partout avec une
énergie et un courage auxquels il faut rendre
hommage. H est regrettable que la situation de
HdS financ es ne permette pas à l'Etat de conti-
nuer des avances qui sont indispensables. Il faut
cependant produire de quoi manger; c'est la
néces-ité urgente de l'heure actuelle.
M. Henry Saijhivr rappelle que si les documents
du Ministère de l'Agriculture accusent, pour
cette année, un accroissement sensible dans les
ensemencements en blé, la cause en est exclusi-
vement à l'ardeur au travail dans les régions
libérées. C'est là un fait qu'il convient de mettre
en lumière et qui est tout à l'honneur des agri-
culteurs de ces malheureuses régions malgré
toutes les difficultés qu'ils éprouvent.
M. Hitier a eu l'occasion de parcourir récem-
ment quelques parties de ces régions libérées,
l'apparence des champs emblavés y est aussi
satisfaisante ; il foil part des sentiments d'admi-
ration que l'on éprouve dans ces pays de la
Somme, de l'.\isne, du Pas-de-Calais, etc., où
l'on ne voit plus une maison, plus une ferme et
où souvent tous les champs se trouvent labourés,
semés.
Où ces .nallieureuses familles de cultivateurs
ont-elles pu vivn', passer l'hiver? daius quelles
cagnats, dans quelles grottes, dans quelles ca-
ves ?
L"ue des plus grosses préoccupations de ces
agriculteurs, à l'heure actuelle, est de savoir
s'ils pourront faire des récoltes de ces champs
qu'ils ont ensemencés.
.\uront-ils les machines pour moissonner'?
Auront-ils les chariots ou charrettes pour
transporter les gerbes?
.4uront-ils des hangars pour mettre blés,
avoines à l'abri ?
CORHESPON'MAXCE
28 9
Auroiil-ils la main-d'œuvre absolument indis-
pensable ?
M. /(■ PrésidenI, au nom Je l'Académie, exprime
l'avis que cette situation de nos malheureuses
populations agricoles des régions libérées soit
à nouveau signalée à M. le Ministre de l'Agricul-
ture pour que les Pouvoirs publics pr'Minent les
mesures indispensables.
Sur ramélioration du logement
du travailleur agricole.
M. Georç/es ftisli-r fait une communication
écoutée avec la plus vive attention sur l'am'-lio-
ration du logement du travailleur agricole.
Influence du dégagement des brins de chênes
quelques années avant rexploitation du taillis
sur leur accroissement.
M. Emile Mer envoie une note dans Iai|uelle il
résume les obsertalions recueillies dans un cer-
tain nombre d'e.\périences qu'il a poursuivies
pour se rendre compte de l'induence du déga-
gement des brins Je ohène quelques années
avant l'exploitation du taillis sur leur accroisse-
ment.
Les longues révolutions de taillis sous futaie
ont l'incontestable avantage de favoriser la pro-
duction du bois d'oeuvre dans les arbres réservés
et la qualité du bois de chauffage des cépées.
Mais, par contre, elles présentent le grave incon-
vénient de causer le dépérissement graduel des
brins de chêne, essence de lumière par e.xcel-
lence,à la suite du séjour trop prolongé sous le
couvert des rejets voisins. Aussi a-t-on pris le
parti, dans certains taillis domaniaux soumis à
des révolutions de trente à quarante ans, d'inter-
venir plusieurs années avant la coupe, pour dé-
gager les brins de chêne dont la végétation pa-
raît languissante, afin qu'ils puissent survivre
jusqu'à l'époque de l'exploitation et former en-
suite des baliveaux en ét.it Je résister au vent et
au poids de la neige.
Dans les expériences poursuivies par M. Mer, le
dégagement des brins de chêne a eu pour effet,
non seulement de les préserver d'un dépérisse-
ment presque cerlain, mais encore d'accroître
notablement leur production, pendant le lemps
restante s'écouler avant] l'exploitation du taillis,
puisque le pourcentage d'accroissement a été de
30 à 40. Il fait remarquer', que le dégagement,
dans cette expérience, a été effectué trop tard.
Le rendement en aurait été supérieur si l'on y
avait procédé à l'âge Je quinze ou vingt ans et
non à trente ou trente-cinq, quitte à le renouve-
ler, après une Jizaine J'années, dans le cas de
longues révolutions. On ne doit pas attendre que
les brins soient dépérissants. C'est dès le jeune
âge qu'il convient d'activer leur croissance en
favorisiut le fonctionnement de leurs feuilles et
de leurs racines, par un isolement relatif. Qu'il
s'agisse de (aillis ou de futaies, d'essences feuil-
lues ou résineuses, les sujets d'avenir doivent
être distingués le plus têt possible de la brousse
qui les enserre et recevoir des soins spéciaux,
pour ne pas être obligés de lutter contre elle, au
détriment de leur croissance.
Quelques plantes fourragères pour le Nord
de l'Afrique.
M. le docteur Trabui, chef du Service botanique
de l'Algérie, signale spécialement parmi ies
plantes fourragères susceptibles de donner de
bons résultats en Algérie, d'après les observa-
tions déjà recueillies, à la suite des introduc-
tions qu'il en avait faites :
Le Sorgho menu ou Sudan Grass, comme four-
rage d'été;
Le Pcnnisetum purpureum ou Xapier Grass, très
résistant à la sécheresse, et pouvant donner plu-
sieurs coupes d'un fourrage très apprécié de
tous les animaux de la fevme; du reste, celte
plante se propage en Californie avec succès.
H. HlTl^B.
CORHESPOlNDAi\CE
— N° 8168 [Seine-el-Oise). — Un Je vos ou-
vriers journaliers était logé avec sa femme
dans une maison voisine de votre propriété, à
raison de 25 fr. par trimestre. Cet ouvrier \ient
de vous quitter pour aller travailler dans une
ferme voisine. .Uer-ious le droit de rentrer en
jouissance de ce logement 1 L'ouvrier qui Coccupe a
clé mobilisé.
La solution de la question que vous nous posez
dépend du point de savoir si, d'après l'intention
des parties et les usages du pays, cet ouvrier
doit être considéré comme un locataire ou
comme un ouvrier dont le salaire consiste pour
partie en argent, pour partie en logement.
Dans ce dernier cas, le jour où l'ouvrier a
rompu son contrat de travail, il a cessé d'avoir
droit au salaire, et par conséquent au logement;
le propriétaire peut, dès lors, lui retirer celui-ci
et le mettre en demeure Je quitter les lieux.
Si le logement constitue, au contraire, une vé-
ritable location, les articles 56 et suivants de la
loi du ') mars 1918 sont applicables.
La jurisprudence compétente, dans la question
posée, est la < Commission arbitrale )- créée par
cette loi. — (II. H.)
— N" 6205 (S. P. 002). — Les Paulownia ne
sont pas difficiles à élever de semis, mais à
conserver durant le premier hiver qui suit le
semis, lorsque les plants sont faibles et encore
herbacés à l'entrée de l'hiver. Ils fondent alors
durant l'hiver parce que insuffisamment ligni-
tiés, comme, d'ailleurs, la plupart des plants des
autres espèces ligneuses.
Il faut donc s'efforcer de leur faire prendre le
plus de développement possible la première
année en les semant de bonne heure, en les
200
repiquant en pois, puis en les rempotant durant
le cours de l'été, enfin en les hivernant sous
châssis. Mis en pleine terre au printemps sui-
vant, ils n'auront ensuite plus rien à craindre. —
(S. M.)
— N° 6330 [Aude). — 11 n'existe pas, à notre
Connaissance, de gants raélalliques destinés à
protéger des ronces et épines les mains de l'ou-
vrier engrainant les gerbes aux batteuses. —
(M..R.)
— M. E. B. (Niàvre). — Des fils télépho-
niques aériens longent la maison d'habitation,
et sont soutenus par des isolateurs fixés au mur.
Les grands vents fout vibrer les Gis, et l'un en-
tend le biuit dans les appartements. On ne peut
supprimer les vibrations, et par suite le bruit
produit, dans les canalisations électriques
aériennes. Pour obtenir le résultat demandé, il
faut, le louf,' de la maison, à l'extérieur, rem-
placer les fils aériens par d'autres fils isolés sous
plomb et fixés par des pattes contre le mur. —
(M. R.)
— M. D. (Haute-Sanoie). — Le râteau pour
moissonner à la faux dont vous parlez est pro-
bablement ce qu'on appelle la faux armée, dans
le genre de celle représentée par la n;;ure 38,
page 128 du tome 11 de la Pratique de l'Agricul-
ture de Gustave Heuzé. La forme et les dimen-
sions du berceau de la faux armée, et le mode
de fixation du berceau sur le manche varient
avec les localités; ces pièces ne se font pas en
fabrication courante, et leur construction est
assurée par des artisans locaux; la vente des
faux armées est très limitée. — (M. R.)
— N" 6-4o5 [Loiret). — Vous avez pris une
ferme inculte depuis 1914, où il n'y a aucun
fourrage'; les, terres sont, d'autre part, telle-
ment sales, envahies de mauvaises herbes, que
vous ne pourrez même pas, celte année, dites-
vous, semer en trèfle, luzerne, sainfoin. Cepen-
vous voudriez vous assurer de quoi nourrir votre
belaiU
MESLUE UE L.\ l'UESsIM.N li.A.KO.\lEnUyL E
U nous semble, dans ces conditions, que Ir
mieux serait de nelioyer par le labour, l'extirpa-
teur, la herse, les parties les moins sales de vo.^
terres. Vous y pourriez alors semer des fourrages
d'été, pois, vesce, mélangés d'avoine, dont vous
récolterez une certaine quantité pnur la con-
sommer à l'état sec cet hiver. En juin, juillet,
vous pourrez semer encore sur jachère ainsi tra-
vaillée, des trèlle.-", des luzernes ou un mélange
de Graminées et de Légumineuses, par exemple
à l'hectare : 10 kilogr. de trètle-f-o kiloar. de
ray-grassauglais + 3 kilogr. de l!éole-|-o kilogr.
d'avoine élevée-)- o kilogr. de brome des prés.
Jusqu'en aoiit, même début de septembre, ou
peut semer de l'anlhyllide ou trélle jaune des
Sables (20 kilogr. àl'heclare).
Enfin, à l'automne, des vesces d'hiver, et bien
entendu en aoùt-seplembre, du trèfle incarnat.
.4iusi vous vous assurerez des fourrages pour
l'an prochain. — Jl. il.
Avis.
1° .\dresser sous enveloppe, au nom du Secré-
taire de la Rédaction, 26, rue J.vcob, toute de-
liuinde de renseignements.
2" Joindre à toute demande de renseignements
la] bande d'adresse sous laquelle le journal est
envoyé, et qui porte le numéro d'abonnement.
3" .\e nous adresser qu'une seule question à
la fois. Si exceptionnellement on a deux ques-
tions à nous poser, écrire chacune d'elles sur
une feuille à part.
4° Ne jamais nous fixer un délai quelconque
pour la réponse, et encore moins nous deiiuinder de
répondre dans le prochain numéro, ce qui esL le
plus souvent impossible.
5" Ne jamais nous renvoyer à une lettre précé-
dente.
6" .Ne nous ardesser que ce que nous pout'ons dé-
truire après l'avoir lu.
31ESURE DE LA PRESSIOX BAROMETRIOUE
Dans le numéro du 9 janvier 1919 (p. 13),
on a donné les détails nécessaires sur la nou-
velle expression de la pression barométrique
adoptée par le Bureau central Météorolo-
gique et qui est suivie ici. Il n'est pas inutile,
pour répondre à des demandes d'explica-
tions, de résumer à nouveau les indications
sur ce sujet.
Dans le but d'uniformiser la représentation
des pressions almospliériques, le Congrès
Météorologique international de 1913 a dé-
cidé que les pressions atmosphériques se-
raient publiées en millibars.
Dans ce système, l'unité de pression est
appelée « barye ». L'atmosphère C. G. S , ou
bar, représente la valeur de la vv';ijabari,p,
soit 1 million de baryes. Ou la représente
généralement par 1 OOtJ millibars.
La courbe de 1 Ulo millibars correspond
sensiblement à l'ancienne courbe moyenne
de 7G0 millimètres.
Un procédé de calcul simple permet de
passer des anciennes mesures millimétriques
aux nouvelles mesures miUibariques. Il suf-
fit de multiplier le nombre de millibars par
3 4 pour obtenir la pression en millimètres
de mercure et, inversement, de multiplier )e^
hauteurs en millimètres par 4/3 pour les
réduire en millibars.
n. D.
REVLE COMMERCIALE
291
S''mnine du
LA SEMAINE MÉTEOROLOGIOUE
^>u 10 arril HliO 0/iSE flVÀTOf/Œ />[] PARC SA L\]--MA CH)
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7 .S
—0 7
0
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Temp.s pluvieux.
Luiiili 3 —
Manii 6 —
1013.2
1017. j
3 9
3.9
10.4
13.7
7.1
7 . 7
— 1.6
— 1.2
0
Variable.
0 0
3.4
2.4
0.9
Rosée le matin, pluie le jour.
brouillard le soir.
Pluie le malin, beau temps le
Mercredi.. 7 —
1ÛI3.0
2.3
17 2
10. -4
+ 1 i
S
10.3
soir.
Gelée blanche et brouillard.
Jeudi 8 —
1010. :j
9.7
19 6
14.3
+3.1
S
5.6
0.8
temps nuagea.x.
Pluie la nuit, beau temps le
Vendredi. 9 —
1002.7
10 8
1.5.0
12 4
+3.1
S
0 0
9.2
soir.
Rosée, pluvieii.'. de 7 h. 30 à
; Samedi... 10 —
1
1006.1
10.6
IS 3
13 3
10 4
-3 9
S
.-* ô
3.1
21 heures.
.Nuageux, brume, pluie soirée.
i Moyennes el tolaux
1010.1
6.7
15.1
.>
»
2,3 ,5
18.5
Pluie depuis le !"■ janvier :
1 , 1
1 ÉiiîirLs sur In iiui-malo
— i 1
^2 2
^0 2
+ 1.4
-
•»
au lieu de
0-2 i. 3
dur. tliSor.
En 1920 1 12""° j
Normale i .1
REVUE COMMERCIALE
Situation agricole. — Le leiiips a été variable au
cours de Id liuibiine. Les jcjuruees ensoleillées ont
alterné avec les journées pluvieuses; la tenipér.iture
~'eit abaissée depuis les deraières on Ices. Le légime
humide :iyaiit dominé, il en est résulié un ralentis-
sement dans l'exécution des travaux extéi leurs.
L^s belles apparences des cultures signalées les se-
maines précédentes se uiainliennent et les prairies
notamment, où la végétation a une vigueur excep-
tionnelle, promettent une bonne récolte a la pre-
mière coupe.
On continue les plantations de pommes de terre
ainsi que la préparation des terres à ensemencer en
betteraves.
Blés el Farines. — Les quantités de blés restant
entre les mains de la culture doivent être peu im-
portantes, les quantités livrées aux moulins étant
assez faibles. On vend au taux de la taxe.
Sur les marchés américains, en tenant compte du
change, le blé est coté, par 100 kilogr. : 157 fr. 06 à
Xew-York et 125 fr. 77 à Buenos-Ayres.
Sous. — DeTDande plus réduile et prix faiblement
tenus. Les disponibilités sont enlevées par les culti-
vateurs du rayon avoisinant les moulins à des prix
sensiblement égaux à ceux fi.Hés oniciellement, soit
48 fr. le quintal.
Céréales diverses. — Les seigles sont vendus au
taux de la taxe, soit 53 fr. les 100 kilogr. Le mouve-
ment de baisse qui se dessine depuis quelques se
maines sur les avoines a encore progressé; on ob-
sej-ve un nouveau tléchissement du prix atteignant
de 4 à 5 fr. par quintal. On ne paie plus que 80 à
83 fr. les 100 kilogr. départ.
Baisse de quelques francs également sur les orges
qui valent de S3 ù 83 fr. les 100 kilogr. départ.
Le sarrasin vaut 92 fr. et le sorgho 38 fr. le quin-
tal dé(';irt.
Dans le Sud-Ouest, où les mais pour semence sont
ti es demandés, ils valent actuellement de 12.5 à
126 fr. les 100 kilogr.
Les céréales élrringères sont cotées aux prix sul-
v.ints par qnintal ports français : avoines de la Plala,
9:;; à 94. .30; mais de même provenance, 90 à 94 fr.
Fourrages. — Offre abondante au dernier marché
de La Chapelle et prix en baisse dune dizaine de
francs par 104 bottes; On a coté : luzerne. 230 à
280 fr.; regain, 240 à 270 fr ; foin, 243 à 275 Ir.
Dans les départements, le foin vaut de 40 à 30 fr.
les 100 kilogr.
Pailles. — .\ux 104 bottes,
marché de La Chapelle : pail:
pai le d'avoiue, 180 à 200 fr.:
200 fr.
Sur nombre de marchés déparlementaux la paille
de blé est cotée de 25 à 30 fr. les 100 kilogr.
Graines fourragères. — La fermeté des cours
s'accentue s ir les luzernes et les prix des trétles se
maintiennent. Aux 100 kilogr. départ, on cote : lu-
zerne de Provence, 830 à 1 150 fr.: luzerne de pays,
730 à 930 fr.; trèfle violet, 700 à 1 300 fr.: trèfle hy-
bride-, 1 200 à 1 800 fr.; trèlle blanc, 1 20u à 1 600 fr.;
anthyllide, 1 000 à 1 700 fr.; ra.v-grass anglais, 170 à
180 fr.; ray-grass d'Italie, 155 à 163 fr.; vesces, 120 à
143 fr.
Bétail. — Au marché de La Villette du lundi
3 avril, l'ulîre en gros bétail a été moyenne ; les
Paris, on a coté au
le de blé, 190 à 195 fr.;
paille de seigle, ISO à
202
KEVUK COMMEHCIALE
cours ont progressé de 10 à l'j centimes par demi-
kilogramme net. On a coté les bœufs de l'Allier, de
la Nièvre et de Saône-et-Loire, 3.80 à k fr.; de la
Sarthe, 3.75 à 3.93 ; de la Haute-Vienne, 3.90 à 4,05 ;
de Maine-et-Loire et de la Loire-Inférieure, 3.65 à
3 85; de la Vendée, 3.10 à 3.98; du Cantal, 3.15 à
3.93; les taureaux, 3.33 à 3.75 en choix; 2.90 k 3.15
en sortes médiocres; les génisses, 3.95 à 4.05 le
demi-kilogramme net.
Les arrÎTages de veaux ayant augmenté, les prix
ont baissé de 10 à 20 centimes par demi-kilogramme
net. On a payé les veaux d'Eure-et-Loir, Seine-et-
Marne, Seine-e(-Oise, du Loiret et de l'Yonne, 5.80 à
6.10; de l'Aube, 5.73 à 5.85; delà Sarthe, 5.25 à 5.75;
de la Haute-Vienne et du Cantal, 3.45 à 4.45; de
l'Ouest, 4.75 à 5 fr. le demi-kilogramme net.
En raison de la faiblesse des expéditions, la vente
des moutons, rapide et facile, a eu lieu à des prix
ea hausse, surtout sur les sortes médiocres.
On a coté les moutons de l'Allier, du Cher et de la
Kiévre, 6.75 à 6,80; les métis, 6.70 à 6.75; les mou-
tons du Midi, 6.50 à 6.75: les brebis de mêmes pro-
venance, 6 à 6.50 le demi-kilogramme net.
Prix soutenus sur les porcs que Ton a cotés comme
suit au demi-kilogramme vif : porcs gras, 3 à 3.20;
coches, 2.50 à 2.90.
Voici le relevé des marchés des lundi 5 et jeudi
8 avril :
Marclié du lundi 5 mil.
Entrées directes
aux abattoirs.
Amenés. La'Vill. Vaug.
têtes têtes têtes
Boeufs 2 113 )
Vaches.... 1 Ml > 115 2O0
Taureaux.. 565 /
Yeaux 2 633 1 137 369
Moulons .. 4 959 2 213 ^■^o
Porcs 2 113 7il 585
Réserves
La Vill.
tètes
ie-2
Vaug.
têtes
395
9«
8-'0
22,
600
242
Prix maxima du kilogramme.
Au poids net. Au poids vif.
1" q. 2» q. 3» q. Prix extrêmes.
Bœufs 7.80 1.66 7.30
Vaches .... 7.90 7.70 7.30
Taureaux.. 7.40 7.10 6.80
Veaux, 11.80 11.20 8.80
Moutons... 13.50 13.40 13.60
Porcs 10.30 10.14 10.00
2.80 à 4.80
2.80 4.88
2.80 4,56
3.40 7.32
4.89 6.4-(
5.79 5.21
Marché du jeudi S avril.
Entrées directes
aux a
)attoirs.
Réserves
Amenés.
La Vill
Vaug.
La Vill. Vaug.
têtes
têtes
tètes
têtes têtes
Boeufs
l 114 .
Vaches
851
289
113
544 52
Taureaux..
241
Veaux
1 507
75."
150
70 f4
Moutons ..
3 920
737
453
175 20
Porcs
l 507
752
580
580 100
Prix maxima du kilogramme.
Au poids net. Au poids vit.
!'• q. 2* q. 3* q. Prixextrêmes.
Boeuls 7 80 7 80 7 60
Vaches 7 90 7 SO 7 60
Taureaux... 7 40 7 20 7 00
Veaux Il 80 11 20 8 40
Moutons.... 13 50 13 40 13 00
Porcs 10 30 10 14 10 00
2 80 à 4.80
2.85 4.86
2.85 4.56
3.40 7.32
5.28 6.50
6.00 7.21
Dans les départements, on cote :
Bordeaux, par kilogr. poids vif : bœufs, 3 à
4.50; vaches, 2.60 à 3 60; porcs, 5.50 à 6.60; par
kilogr. poids net : veaux, 8.50 à 9 fr.; moutons, 10
à 12 fr.
Chartres, par kilogr. poids net : veaux, 11.50
à 12.50.
Dijon, par kilogr. poids vif : veaux, 5.80 à 6.40.
A,.yon-I Oîse, par kilogr. poids vif : bœufs et vaches,
2.60 à 5.40 ; veaux, 5.80 à 7 fr.; porcs, 6.30 à 7.20 ;
par kilogr. poids net : moutons, H à 13.50.
Marseille, par kilogr. poids net : bœufs et va-
ches, 6.50 à 7.25: moutons. 10.50 à 11 fr.; par ki-
logr. poids vif: porcs, 6.10 à 6.30.
AaHcy, par kilogr. poids net : bœufs, 7.50 à 8.40;
moutons, 12 à 14 fr., par kilogr. poids vif : porcs,
6.20 à 6.55; veaux, 6.50 à 7.50.
Kantes, par kilogr. vif : bœufs, 3.70 à 3.90 ; mou-
tons, 5.80 à 6 fr.
Vins. — On n'enregistre aucun changement ap-
préciable dans la situation du marché des vins; les
cours se maintiennent dans toutes les régions.
Cidres. — Cours sans changement, départ; les
cidres reviennent de 63 à 73 fr. l'hectolitre du,
rendu chez le destinataire. Expéditions difQciles.
Pommes de terre. — On tient 'aux 100 kilogr.,
dépnrt, par vagon complet : Saucisse rouge, 48 à
54 fr. ; Rondes à chair jaune, 33 à 40 fr. ; Chardon,
26 à 30 fr. ; Magnum bonum et Fin de siècle, 34 à
37 fr. ; Géante oleue, 24 à 25 fr. : Institut de Beau-
vais, 36 à 40 fr.
Aux Halles centrales de Paris, on vend aux
100 kil>gr., pommes de terre nouvelles d'Algérie,
100 à 200 fr., du Midi, 210 à 230 fr.
Engrais et produits chimiques. — Les cours du
nitrate de soude du Chili se sont relevés par suite de
la dépréciation du change; néanmoins, par suite des
besoins de la culture, et en particulier pour les
betteraves, la demande est active. Le disponible est
coté 130 fr., ports Dunkerque et de l'Océan, 132 fr.,
ports delà Méditerranée, le tout aux 100 Uilogr., et
par grosses quantités. Le livrable avril-mai est coté
135 fr.
Les scories de déphosphoralion manquent.
Il est également très difficile de se procurer du
superphosphate; néanmoins le 14 0.0 est coté 27 fr.,
départ Viviers.
La vente des sels de potasse est suspendue jusqu'à
nouvel avis.
Cours nominaux pour le sulfate de cuivre, coté 225
à 227 fr. les 100 kilogr.
Tous ces prix se rapportent à des achats par
10 tonnes, départ.
B. Dl'R.XNH.
Le Gérant : Chaki.es Ditkeix.
Pans. — '.. Mahethel'x, imprimeur, 1, rue Cassette
CHRONIQUE AGRICOLE
293
CHRONIQUE AGRICOLE
Discussion à la Chambre des Députés sur les nouvelles ressources fiscales à créer. — Nécessité de nouveaux
impôts. — Principales charges proposées qui intéressent l'afiriculture. — La taxe sur les bénéfices de
l'exploitation agricole. — Discussion sur ce sujet. — Relèvement de la taxe de circulation sur les vins
et les cidres et du droit de consommation sur l'alcool. — La distillation des vins dans le Midi. — Le
projet de budget pour 1920. — Compression des dépenses. — Suppression des primes à la sériciculture,
à la culture du chanvre et du lin, à l'oléiculture. — Le produit de l'emprunt national de la Paix. —
Fixation du prix de l'alcool de betterave en 1920. — Prix de cession de l'alcool industriel par l'Etat. —
Les fonctionnaires de l'Etat dans les régions dévastées. — Arrêt de la Cour de Cassation sur la res-
ponsabililé des mandataires. — Les fournitures de phosphates de l'Afrique du Nord. — L'état actuel de
ces fournitures. — Résolutions adoptées par la Confédération des Associations agricoles. - Assemblée
générale de la Confédération générale agricole. — Recrutement exceptionnel à l'Ecole nationale des
Eiux et Forêts. — Concours de reproducteurs bovins dans le département du Nord. — Le relèvement
des tarifs des chemins de fer et le transport des légumes et primeurs. — Essais de tracteurs organisés
parla Société d'.-Vgriculture de la Gironde. — Prochaine exposition d'Horticulture. — Congrès d'Horti-
culture. — Exposition coloniale à Londres en 1921.
Problêmes financiers.
La Chambre des Députés a commencé le
12 avril et continue sans désemparer la dis-
cussion du projet de loi relatif à la création
de nouvelles ressources fiscales. Les res-
sources actuelles de l'Etat sont loin de suf-
fire tant aux charges normales qu'aux
charges extraordinaires qui lui sont impo-
sées aujourd'hui. Ce n'est pas ici le lieu d'en-
trer dans des détails sur ce sujet épineux.
Constatons seulement que le but du projet
actuel est de faire face aux dépenses nor-
males du budget par des recettes normales,
c'est-à-dire permanentes. De cette nécessité
découle l'urgence de trouver cesrecetles, soit
dans des impôts nouveaux, soit par des relè-
vements des impôts existant*. C'est une
lourde charge pour le pays; elle sera d'au-
tant plus ressentie que l'on a eu le tort d'at-
tendre trop longtemps pour répondre à une
loi inéluctable: l'Angleterre avait donné
l'exemple, en doublant ses impôts au cours
même de la guerre. C'est pour n'avoir pas
marché dans la même voie que la France est
accusée, même par ses meilleurs amis, de
manquer de courage fiscal. Quoi qu'il en soit,
il est nécessaire aujourd'hui d'ahoutir, et
d'aboutir rapidement, car il est impossible
que la situation actuelle se prolonge plus
longtemps. Toutefois, il sera indispensable
que les nouvelles taxes soient combinées de
telle sorte qu'elles ne nuisent pas au relève-
ment économique du pays.
Dans la longue série des charges propo-
sées, nous devons signaler, en dehors de
celles d'ordre général, celles qui touchent
directement les agriculteurs.
Le bénéfice de l'exploitation agricole était
considéré, pour l'assiette de l'impôt, comme
égal au double de la valeur locative des
terres exploitées, le taux en étant fixé à6 0/0.
Toutefois, l'exploitant n'était taxé que sur la
22 Avril 1920.
N» 17
fraction supérieure a 1 300 fr., en ayant droit
à une déduction de moitiésur lafraclion com-
prise entre 1 500 et 4000 fr. Il conservait le
droit de démontrer que son bénéfice est infé-
rieur au double de la valeur locative des
terres. Cette disposition a été vivement com-
battue par MM. Capus, Boret, Rendu, etc.,
qui ont réclamé le retour au système forfai-
taire fixé en 1917, Finalement, elle a été mo-
difiée couime il suit : le bénéfice de l'exploi-
tation agricole est considéré comme égal au
produit de la valeur locative par un coeffi-
cient fixé, chaque année, par nature de cul-
ture et par régions agricoles. C'est le main-
tien du régime forfaitaire.
Les parcs et jardins, ainsi que les terrains
aménagés en vue de la chasse, sont assu-
jettis à l'impôt sur les bénéfices de l'exploita-
tion agricole, sans aucune déduction.
Le taux de l'impôt foncier est doublé, et
porté de 5 à 10 0 '0 de la valeur locative.
La taxe de circulation serait élevée de IS fr.
par hectolitre sur les vins, c'est-à-dire portée
de 10 à 25 fr.; celle sur les piquettes dépla-
cées par un récoltant pour sa propre consom-
mation, en dehorsdu rayon de franchise, se-
rait portée de 7 fr. 50 à 12 fr. 30. La taxe de
circulation sur les cidres serait portée de
5 fr. à 12 fr. 30. Le droit de fabrication sur
les bières serait élevé de OJr. 80 en 1920, de
1 fr. 60 en 1921 et de 2 fr. 40 en 1922 par
degré-hectolilre.
Le droit de consommation qui frappe l'al-
cool et les liquides assimilés serait porté à
1 000 fr. par hectolitre d'alcool pur. Une dis-
position spéciale est appliquée à la distilla-
tion des vins du Midi et de l'Algérie; elle est
formulée en ces termes :
Au cas où le vin rouge du Midi, marchandise
nue, prise chez le récoltant, aura été coté suc-
cessivement, pendant un mois, à un pris supé-
rieur à 10 fr. le degré-hectoliti'e, par chacune
Tome I. — n.
294
CHRONIQUE AGRICOLE
des Chambres de Commerce de Montpellier
Béziers, Carcassonne, Narbonne, Mmes et Per-
pignan, des décrets, coiilresigiiés par le Ministre
des Finances, le Ministre de l'Agriculture, le
Ministre du Coramorce et le sous-secrétaire
d'Etal au Ravitaillement, pourront interdire la ^
distillation des vins propres à la consommation.
Eq ce qui coucerne les vins d'Algérie, la même
interdiction pourra être prononcée lorsqu'il aura
été constaté que, pendant un mois, le prix du
degré-hectolitre est supérieur à 9 fr.
Un décret est prévu qui établira le classe-
ment des marchandises et denrées dites de
luxe. Une taxe de 23 0/0 serait établie sur les
eaux-de-vie, liqueurs, apéritifs et vins de
liqueur, el de 15 0/0 sur les vins classés
comme étant de luxe.
Le budget pour 1920.
La compression des dépenses n'est pas
moins nécessaire que la création de nouvelles
ressources. Des réductions importantes
avaient été opérées dans le projet définitif de
budget pour l'exercice 1920. Les dépenses du
ministère de l'Agriculture ont été particuliè-
rement comprimées ; pour n'en citer qu'un
exemple, les allocations aux Offices agricoles
départementaux el régionaux ont été dimi-
nuées de moitié environ par rapport à celles
attribuées en 1919, de telle sorte que les
plans d'action de ces organismes, établis
avec une grande activité, devront forcément
être singulièrement réduits.
Dans une lettre adressée le 12 avril au i)ré-
sident de la Commission des Finances de la
Chambre, M. François-Marsal, ministre des
Finances, a proposé de nouvelles réductions.
Il demande notamment l'abrogation des dis-
positions légales relatives aux primes à la sé-
riciculture, à la culture du lin et du chanvre et
à l'oléiculture. <i Ces primes, dit-il, qui, déjà
avant la guerre, ne pouvaient, à raison de
leur faible montant et des conditions mises à
leur attribution, être considérées comme
fournissant un très efficace encouragement à
la production, ne sont plus en rapport avec
la valeur devenue considérable des produits.
Elles ne représentent aujourd'hui, pour les
intéressés, qu'une part insignifiante du ren-
dement de leur culture. Par contre, elles oc-
casionnent à l'Etat, par suite de la multipli-
cité des parties prenantes, une dépense rela-
tivement importante (plus de o millions au
budget de 1919), en même temps d'ailleurs
u'elles sont pratiquement une source de dif-
ficultés et de complications administratives.
Nous avons donc pensé que nous pouvions
sans inconvénient, dans la situation écono-
mique actuelle, proposer la suppression des
primes en question. >> Il n'est pas inutile de
rappeler que ces primes n'ont constitué
qu'une légère compensation à l'absence de
protection douanière en faveur de ces bran-
ches de la production.
La lettre du Ministre des Finances est
accompagnée de tableaux des modifications
de crédits proposées sur l'ensemble de projet
de budget pour 1920. Les nouvelles compres-
sions sur le budget du Ministère de l'Agri-
culture, en dehors de la suppression des
primes, portent surtout sur la remonte des
haras nationaux el sur les encouragements
à la production chevaline.
Le produit de l'emprunt national.
Le Gouvernemenl a fait connaître au Par-
lement les résultats de l'emprunt national de
la Paix. Le montant total des souscriptions
s'est élevé à lô milliards 730 millions de
francs en capital effectif, dont 6 milliards
300 millions de numéraire', 8 milliards
130 millions en bons de la défense nationale
et 1 milliard 300 millions en obligations et
coupons.
En annonçant ces chiffres à la Chambre
des Députés, le ministre des Finances s'est
exprimé en ces termes : « Je remercie, avec
!a Banque de France, les grands établisse-
ment de crédit, tous les banquiers, les agents
de change, les notaires, les Associations
agricoles... >> La justice rendue à l'effort de
l'Agriculture mérite d'être enregistrée dans
nos colonnes.
Le prix de ralcool de betterave.
La Commission, nommée pour déterminer
le prix de l'alcool des betteraves de la récolte
de 1920 a, contrairement à toutes les habi-
tudes antérieures, rapidement terminé ses
travaux. On trouvera plus loin (p. 301) l'ar-
rêté du ministre des Finances qui détermine
ce prix en fonction de celui du sucre. L'éga-
lité est rétablie entre les deux industries de
la sucrerie et de la distillerie.
On sait que tout l'alcool de betterave est
réservé à l'Etat.
Un autre arrêté du Ministre des Finances
a fixé à 450 fr. par hectolitre à 100 degrés,
le prix de cession de l'alcool industriel dans
les usines, et à 300 et 230 fr. le prix de
l'alcool destiné à l'exportation.
Quant aux prix de cession des alcools mau-
vais goût et des flegmes titrant au minimum
90 degrés à la température de 13 degrés, des-
tinés à la dénaturation, il est fixé à 240 fr.
l'hectolitre à 100 degrés.
CHRONIQUE AGRICOLE
Dans les régions dévastées.
Le ministère des Régions libérées a publié
la liste, pour le deuxième trimestre de 1920,
des communes des régions dévastées où des
indemnités spéciales sont accordées aux
fonclionnaires qui y résident. Cette liste
comprend 3 038 communes, dont un cer-
tain nombre n'ont que quelques habitants.
Comme les chefs -lieux de départements, d'ar-
rondissements et des cantons ne comportent
pas qu'un seul bénéficiaire de ces indem-
nités, on conçoit quelle nuée de fonction-
naires s'est abattue sur ces malheureuses
régions.
Pendant ce temps, les avances sur les dom-
mages de guerre qui leur sont dues sont re-
fusées aux cultivateurs.
A propos de hausses anormales.
Un arrêt récent de la Cour de Cassation in-
téresse les agriculteurs qui font vendre leurs
produits par les mandataires aux Halles cen-
trales de Paris. Un mandataire ayant été
poursuivi pour avoir vendu des denrées à un
taux jugé excessif, celui-ci a argué pour sa
défense qu'il n'était par le caractère même
de sa profession, que le représentant du
producteur, agissant en son lieu et place. La
Cour, au contraire, a Jugé que la loi du
20 avril 191G doit être appliquée au manda-
taire « qui, pour le compte de sa clientèle,
vend à un prix excessif des denrées et mar-
chandises et opère ainsi la hausse du prix de
ces denrées et marcliandises au-dessus du
cours normal. >> La condamnation du manda-
taire poursuivi a donc été définitivement
confirmée.
Les phosphates de l'Afrique du Nord. .
Il ressort d'une réponse faite à un député
par le ministre de l'Agriculture que l'appro-
visionnement des fabriques de superphos-
phates va peut-être devenir plus régulier. En I
effet, grâce à un accord intervenu le 20 fé-
vrier 1920 entre le ministère de l'Agriculture
et le sous-secrétariat d'Etat de la marine
marchande, un certain nombre de navires
supplémentaires, représentant un tonnage
important, ont pu être employés au transport
des phosphates ; aussi la quantité de phos-
phates arrivant dans les ports s'est sensible-
ment relevée pendant le mois de mars.
D'autre part, le transport des phosphates par
fer, des porls vers les usines et du super-
phosphate fabriqué par ces dernières, s'eiFec-
tuerait dans de meilleures conditions.
Toulefois, il serait nécessaire, pour ré-
pondre réellement aux besoins de l'indus-
29j
trie, et par suite de l'agriculture, que la pro-
duction des exploitations de phosphates en
Algérie et en Tunisie reprit son ancienne
activité. En attendant que celle-ci soit rede-
venue normale, il conviendrait de réserver à
la France la totalité de la production, afin
d'éviter les surprises pénibles survenues au
cours de l'année précédente. C'est pourquoi
on a le droit de s'étonner que le Gouverne-
ment français ait assuré à l'Italie un prélè-
vement de 425 000 tonnes de phosphates tu-
nisiens en 1920 ; il paraît même que le con-
tingent serait porté à 600 000 tonnes.
Confédération des Associations agricoles.
Dans sa récente réunion, le Bureau de la
Confédération nationale des Associations
agricoles a adopté les résolutions suivantes :
Il se montre en majorité favorable au retard
dans la constitution des Chambres d'Af;riculture,
afin que !a loi puisse ptre améliorée, et il marque
sa préférence pour des Chambres d'.4griculture
régionales dénuées de tout caractère jjolitique.
Il est fermement résolu à soutenir le principe
forfaitaire en ce qui concerne l'impôt sur les bé-
néfices agricoles.
Enfin, il décide d'insister auprès des Pouvoirs
publics pour que les poursuites intempestives
contre les producteurs de lait soient suspen-
dues. Il estime, en effet, que s'il en était autre-
ment, les cultivateurs renonceraient de plus en
plus à la vente du lait en nature, au grand préju-
dice des consommateurs.
Dans cette même séance, il a décidé,
comme il a été dit dans notre dernière Chro-
nique, que le Congrès de l'Agriculture fran-
çaise en 1920 se tiendrait à Tours du 29 au
31 mai.
Confédération générale agricole.
La Confédération générale agricole (Union
nationale des paysans de France) tiendra son
Assemblée générale à Paris le mercredi
21) mai. Les groupements et les adhérents
doivent envoyer les conclusions qu'ils pré-
sentent sur les questions portées à l'ordre du
jour, au Secrétariat général de la Confédéra-
tion (5, boulevard de Clichy, à Paris). Les
vœux adoptés par l'Assemblée générale se-
ront transmis au Congrès de l'Agriculture
qui se tiendra quelques jours plus tard à
Tours.
École nationale des Eaux et Forêts.
Un décret du 18 septembre 1918 a établi
(voir le numéro du 3 octobre 1918, p. 382) un
mode de recrutement exceptionnel pour l'ad-
mission à l'Ecole forestière de Nancy; ce ré-
gime transitoire était créé en faveur des mi-
litaires ou anciens militaires ayant salisfiùl
296
CHRONIQUE AGRICOLE
aux examens de sortie de Tlnslitut agrono-
mique ou de l'Ecole polytechnique, ou pour-
vus du diplôme de licencié es sciences. Un
arrêté en dale du 7 avril vient de décider que
les candidats qui voudront bénéficier en
1920 des dispositions de ce décret devront
adresser leur demande avant le 20 juillet au
Directeur général des Eaux et Forêts (minis-
tère de l'Agriculture, à Paris).
Cet arrêté stipule que, dans le cas où le
nombre des candidats n'excéderait pas le
nombre des places qu'il sera possible d'attri-
buer au recrutement exceptionnel, l'admis-
sion aura lieu sur titres. En cas contraire, un
concours aura lieu en septembre. Toutefois,
aucune nomination ne sera faite au titre du
recrutement exceptionnel, si le nombre total
des élèves à recevoir à l'Ecole nationale des
Eaux et Forets est susceptible d'être fourni
par le recrutement normal.
Concours de reproducteurs bovins.
Des concours départementaux d'animaux
reproducteurs mâles bovins se tiendront dans
chaque arrondissement du déparlement du
Nord : le 25 avril, à Cassel; le 2 mai, à Mau-
beuge; le 10 mai, à Bergues; le 12 mai, à
Douai ; le 19 mai, à Lille; le 22 mai, à Valen-
ciennes; le 29 mai, à Cambrai.
Le transport des légumes.
Le relèvement des tarifs de transport par
chemins de fer était une opération nécessaire
pour permettre aux t^lompagnies de supporter
les charges qui leur incombent. Mais cette
majoration, qui a porté sur toutes les mar-
chandises, a-t-elle été opérée avec un discer-
nement suffisant?
Dans la vallée de la Durance, dont les lé-
gumes et les primeurs font l'objet d'un com-
merce intense en cette saison, on serait ré-
duit à détruire les récoltes, à raison de
l'impossibilité de trouver des acheteurs, tel-
lement les frais de transport ont surélevé les
prix de vente sur les marchés de consomma-
tion. D'autre part, en Bretagne, l'expédition
des choux-fleurs serait devenue impossible
pour le même motif.
Ce sont là des faits sur lesquels il est né-
cessaire d'appeler l'attention, aussi bien
dans l'intérêt des consommateurs que dans
celui des producteurs.
Culture mécanique.
Nous avons annoncé que la Société d'Agri-
culture de la Gironde organise, pendant la
durée de la Foire de Bordeaux qui aura lieu
du 5 au 20 juin, des essais de tracteurs. Ces
essais porteront sur des appareils pour les
vignes, les champs et les landes (entretien
des pare-feux). Les essais pour vignes et
champs auront lieu les 6 et 7 juin, les essais
pour les landes les 19 et 20 juin. Les tracteurs
pour vignes devront passer entre des rangs
de 1"'.50 d'ccartemenl et tourner au bout
des rangs dans un espace maximum de
3 mètres.
Les inscriptions pour le concours seront
reçues jusqu'au la mai, soit au siège de la
Société d'Agriculture, 7, cours de l'Inten-
dance, à Bordeaux, soit à rHôtel de Ville de
Bordeaux (Comité de la Foire).
Exposition d Horticulture.
La Société nationale d'Horticulture de
France a fixé le programme de son Exposi-
tion générale de printemps. Cette exposition
sera ouverte au Cours-la Reine, à Paris, du
2 au 8 juin, sous la direction de M. Viger,
président de la Société.
En même temps se tiendra le Congrès an-
nuel d'Horticulture. Le programme en a été
fixé comme il suit :
Monographie d'un genre de plantes.
Création et protection de la propriété des
nouveautés en Horliculfnre. — M. Ducomet, rap-
porteur.
Du rôle des moyens de transport dans le dé-
veloppement de l'Horticulture et l'exportation
de ses produits.
Organisation de l'enseignement horticole à
l'école communale, enseignement scolaire et
post-scolaire, garçons et filles. L'apprentissage
en Horticulture; recrutement du personnel.
Elude des voies et moyens à employer pour
relever la situation des jardiniers.
Des récompenses sont décernées aux meil-
leurs mémoires présentés sur les questions
portées au programme.
Exposition coloniale à Londres.
La cinquième grande Exposition interna-
tionale du caoutchouc, des autres produits
agricoles tropicaux (cacao, coton, café, huiles
végétales, etc.) et des industries qui s'y rat-
tachent, aura lieu au //o'/n/ Agricullural
Hall, à Londres, du 3 au 17 juin 1921. Cette
Exposition mérite d'appeler l'attention de
tous ceux qui s'intéressent à la production
agricole des colonies.
Toutes demandes de renseignements doi-
vent être adressées aux bureaux de l'organi-
sation (43, Essex Street, Strand, London,
W. C. 2), à M. 11. Greville Montgomery, di-
recteur général, ou à miss Edith A. Brow ne,
déléguée.
He-nry Sagnœr.
LÉCÏMAGE DES BLÉS CONTRE LA VERSE
2-97
L'ÉCIMAGE DES BLÉS CONTRE LA YERSE
Les blés d'automne, favorisés par un temps
exceptionnellement doux, présentent une
telle vigueur, même dans certaines terres
assez peu fertiles, que les craintes de verse
ne sont que trop fondées. Alors que nous
savons si grand besoin d'accroître nos res-
sources alimentaires, il serait criminel de se
croiser les hras en face du danger qui menace
la première de nos productions, étant donné
que nous possédons un moyen certain, non
seulement d'avoir raison de la verse, mais de
faire servir la puissance de végétation du blé
à accroître la récolte du grain aux dépens
de la récolte en paille.
Quand le blé s'emporte, et mesure environ
30 ceniimcires, il suffit de le couper à 15 cen-
timètres, c'est-à-dire à la moitié de sa hauteur.
Quand la plante atteint à nouveau 30 centi-
mètres, il convient de la tailler une seconde
fois à 15 centimètres, si son aspect anormal
fait encore redouter la verse; ce second trai-
tement est rarement nécessaire.
En opérant ainsi, Ions les blés sont inver-
sables, quelle qu'est soit la végétation.
30 et 13 centimètres sont les chiffres clas-
siques dont il convient de se rapprocher, à
quelques centimètres près.
Si le blé dépassait sensiblement 30 centi-
mètres, on risquerait de couper, au moins
partiellement, les jeunes épis qui sont encore
enfermés dans la gaine.
Signalée d'abord par M. Hanicotte, agri-
culteur et ancien président du Syndicat des
distillateurs agricoles du Nord, la pratique
de l'écimage est aujourd'hui courante dans
les meilleures exploitations du nord de la
France. Sur de petites surfaces, on taille le
blé à la faux ou à la faucille; dans la région
de Paris, on recourt à une « écimeuse »,
sorte de faucheuse très légère, dont la scie
peut être remontée à 13 centimètres au
moins. La même machine, que fabrique la
maison Garnier, à Mormant (Seine-et-Marne),
est employée également comme essanveuse.
L'écimage retarde la maturité de quelques
jours, et réduit un peu la production delà
paille; par contre, il augmente la quantité
et la qualité du blé récolté. Un champ éciraé
fournit une proportion infime de blé de
poules (petit blé). Le motif en est simple :
l'écimage, qu'on peut comparer au pince-
ment des jardiniers, a pour effet d'égaliser
le développement des talles. 11 retarde les
plus avancées au profit des plus petites, que
la scie ne peut atteindre ; celles-ci, qui au-
raient fourni seulement des tardillons, ar-
rivent à mûrir en même temps que leurs
aînées.
Afin de juger des avantages de l'écimage,
je ne puis mieux faire que de résumer briè-
vement une communication déjà ancienne
de M. Bachclierà la Société nationale d'Agri-
culture. M. Bachelier a écimé, en iOOy, une
pièce de 25 hectares de blé semé après
luzerne, sans toucher à une bande de 10 mè-
tres de largeur, destinée à servir de témoin,
de terme de comparaison. Dans la partie
écimée, M. Bachelier a obtenu, par hectare,
un excédent de 633 kilogr. de grain et une
réduction de récolte en paille de 700 kilogr.
Quel a été, par hectare, le prix de revient
de l'opération?
« La machine que j'emploie, écrit M. Ba-
chelier, coûte 450 fr. 'prix d'avant-guerre).
Son entretien est presque nul, car la scie se
meut assez loin du sol pour ne jamais ren-
contrer d'obstacle (j'ai eu 14 fr. d'entretien
en 7 ans). Elle permet d'écimer 4 hectares
par jour à l'aide d'un homme et d'un cheval.
Le prix de revient peut donc se calculer ainsi
à l'hectare :
fr. c.
Main-d'œuvre et traction. . . 2.50
Auiortisseaient et entretien
de la machine t . 50
Total.
Cette dépense, jointe à la valeur des
7 quintaux de paille récoltée en moins, est
largement compensée petr la diminution des
frais de moisson et la qualité supérieure du
produit. »
En 1909, le blé valait 23 fr. le quintal; le
bénéfice résultant de l'écimage a été, par
conséquent, de 143 fr. 60; c'est au moins le
triple qu'il faudrait dire aujourd'hui.
La pratique de l'écimage est presque aussi
vieille que la culture du blé. Le mérite de
M. Hanicotte, mérite très grand, si l'on songe
aux pertes énormes qu'inflige la verse aux
cultivateurs, est de l'avoir mise au point.
J'ai trouvé le procédé Hanicotte signalé pour
la première fois dans un journal agricole du
Pas-de-Calais, que rédigeait alors M. Maré-
chal, professeur départemental d'Agriculture.
L'auteur rapportait entre autres choses que,
grâce à l'écimage, iM. Hanicotte obtenait des
298
TRAITEMENT DE LA GALE COMMUNE DE LA POMME DE TERRE
récoltes extraordinaires de hlé d'excellente
qualité dans des terres naturellement très
fertiles, et, de plus, arrosées avec les eaux
résiduaires de sa distillerie, c'est-à-dire dans
des conditions oii, sans traitement, le blé
aurait invariablement versé et pourri sur
place, au moins en partie, avant d'arriver à
maturité. Malgré Vinlensilè lout à fait anor-
male de sa culture, M. Hanicolte coupait tous
ses blés à la moissonneuse- lieuse .
Ce résultat m'avait vivement frappé ; j'en-
gageai alors mon excellent ami, M. Homme-
lin, à expérimenter l'écimage. 11 en obtint
toute satisfaction ; ses voisins s'empressèrent
de suivre son exemple. Ce n'est que justice
de rappeler le grand service qu'ont rendu à la
pratique agricole et l'inventeur du procédé,
M. Hanicotte, et l'habile agriculteur dont
nous déplorons la perte, qui en fut le zélé
propagateur dans la région de Paris. Le mo-
ment est propice pour faire connaître l'éci-
mage rationnel aux agriculteurs des autres
parties de la France et les convaincre de son
efficacité.
Disons, en terminant, que l'écimage réussit
également avec l'avoine, mais l'exécution en
est plus délicate qu'avec le blé. Comme
l'avoine monte très vite, le temps pendant
lequel on peut opérer est très court; en re-
tardant le traitement, on risque de trouver
une plante trop haute, de blesser la panicule
encore enfermée dans la gaine et, par consé-
quent, de nuire à la production du grain.
E. SCHRIB.tLiX,
Professeur à rinstituL agronomique.
L>irecteur de la Station d'Essais de semences.
TRAITEMEM DE LA GALE COMiMUIVE
DE LA POMME DE TERRE
Dans l'étude que nous avons consacrée l'an
dernier à la Gale noire (i) qui affecte si gra-
vement la Pomme de terre en Angleterre,
nous avons mentionné et figuré la Gale com-
mune qui n'a d'analogie avec cette dernière
que sa similitude de nom et sa natuie crjp-
togamique, due à l'action du Tuhercinia
scabies.
Anciennement connue et répandue dans
certaines régions de notre territoire, la Gale
commune est, heureusement, infiniment
moins nuisible que la Gale noire, car elle
ne détruit pas les tubercules; elle n'alTecte
que leur épiderme sur lequel elle forme des
pustules ou petites verrues qui s'exfolient
avec l'âge, les rendent peu attrayants, in-
vendables et en diminuent simplement la
qualité alimenta,ire.
Les tubercules galeux ne doivent, naturel-
lement, pas être employés comme semence,
car ils perpétuent la maladie et infestent les
terres qui en sont encore indemnes.
Le Gardeners' Chronicle (2;, de Londres,
vient de publier un rapport préliminaire sur
l'étude de cette maladie, entreprise en Angle-
terre par M. W. A. Millard, professeur de
botanique à Leeds. Ses recherches l'ont con-
duit à reconnaître que celle affection sévil
surtout sur les Pommes de terre cultivées
dans les terres légères, siliceuses ou grave-
(1) Voir Journal d'Agriculture pratique, 16 octo-
bre 1919, p. 149.
(2) Gardeners' Chroiùele, 3 avril 1920, p. 163.
leuses et pauvres en matières organiques. Le
traitement le plus efficace s'est ainsi trouvé
être l'emploi du gazon frais ou légèrement
décomposé provenant de la tonte des pe-
louses. Ce gazon, employé à raison d'environ
50(1 kilogr. à l'are, soit une brouettée par
5 mètres carrés, fut incorporé à la terre, au
moment de la plantation, dans les sillons
creusés plus larges et plus profonds que
d'usage, de façon à ce que les plantes en fus-
sent entourées. Danscerlains cas, une couche
de gazcn fut, en outre, enfouie autour des
jeunes plantes.
Le résultat de ce traitement, répété durant
quatre années sur des Pommes de terre cul-
tivées dans des terres infestées et produisant
des tubercules galeux, fui que les tubercules
des plantes ainsi traitées étaient aussi sains
que ceux provenant des cultures faites en
terre de bruyère, où la maladie est inconnue.
Les tubercules des plantes non traitées cul-
tivées comme témoins furent galeux comme
d'usage.
Il y a là une indication fort intéressante
que nous avons cru devoir signaler aux cul-
tivateurs des régions où la Gale commune
sévit habituellement, en ce sens qu'elle leur
fera connaître la cause de la virulence de la
maladie et le remède à y apporter.
Ce remède n'est pas limité, on le comoit
aisément, à l'emploi du gazon des pelouses,
difficile à se procurer dans les campagnes.
Il s'étend à toutes les substances de nature
végétale : feuilles, herbes pourries, détritus
SUCRE, ALCOOL, BLE
299
de toute nature, tourbe, etc., sans en excep-
ter le fumier de ferme, bien entendu, lorsque
disponible. A défaut, on aura recours à l'en-
fouissement d'un engrais vert, fait en culture
Fig. 6a. — Tuljercules de Pouunes de terre atteinls delà gale ordinaire.
dérobée, tel que le Maïs ou un Moha, une Lé-
gumineuse comme la Vesce ou le Lupin, on
«ncore à un gazon temporaire qui pourrait
être du Ray-grass d'Italie, dont la végétation
est rapide et la durée courte.
S. MOTTET.
SUCRE, ALCOOL, BLE
Pendant la guerre, on avait particulière-
ment besoin de sucre pour l'alimentation et
d'alcool pour la fabrication de la poudre.
A l'heure actuelle, la consommation du
sucre en France, qui avait été limitée par la
carte de sucre, reprend une marche ascen-
dante due surtout à la hausse des salaires ;
au contraire les besoins en alcool industriel
ont diminué.
Sur 206 fabriques de sucre qui existaient
en France avant la guerre, il y en a environ
140 qui sont détruites ou dans l'impossibilité
de travailler.
Nous allons être obligés d'acheter plus de
4o0 000 tonnes de sucre à l'étranger, et sur-
tout dans des pays dont le change nous est
défavorable (Cuba, Amérique, etc.).
Le prix du sucre d'importation suit forcé-
ment les variations du cours du change. 11
dépasse, en ce moment, 4 000 fr. la tonne,
ce qui ne veut pa^ dire qu'il se maintiendra
à un taux aussi élevé pendant la prochaine
4:ampagne, car il ne faut pas oublier que les
cours du disponible actuel portent sur des
quantités très faibles.
Mais supposons, pour un instant, que les
cours se maintiennent à 4 000 fr. environ la
tonne. Cela signifie que nos achats de sucre
à l'étranger représenteront environ 1 600
à 2 000 millions de francs, c'est-à-dire
près de 2 milliards de francs, soit environ
le I/o de la valeur des importations an-
nuelles de matières alimentaires et environ
le 1/13 des importations totales (celles-ci
en 1919 ont atteint l'équivalent d'enviroD
30 milliards de francs).
Ce sont là des chiffres énormes qu'il faut
chercher à diminuer.
Dans ces importations de 450 000 tonnes
de sucre ne sont pas comprises les 100 000
tonnes environ qui nous viennent des co-
lonies françaises : Guadeloupe, Martinique,
Héunion, etc.); mais il ne faut pas oublier
que la France doit fournir du sucre à l'Al-
gérie, à la Tunisie et au Maroc. Nos trois
grandes possessions de l'Afrique du Nord
300
SUCRE, ALCOOL, BLE
qui, avant la guerre, absorbaient environ
80 000 tonnes de sucre en consomment main-
tenant un peu moins, soit 70 000 tonnes.
\ cause des difficultés de transport, à
cause des prix très élevés de la futaille, on
distille beaucoup de vin en ce moment soit
dans le raidi de la France, soit en Algérie
Si l'on s'en rapporte à des renseignements
qui ont été donnés, le prix de l'alcool de vin
a déjà atteint 1 500 à 1 600 fr., et même
1 800 fr. l'hectolitre. On peut dire que le
prix du vin est maintenant lié au prix de
l'alcool de bouche.
Les nouveaux tarifs de transport entrent
forcément pour une part, dans ces pris
élevés.
En ce moment, l'alcool industriel ne peut
être employé comme alcool de bouche, et il
n'entre pas dan.s la fabrication des liqueurs
consommées en France. Il ne sert qu'aux
usages industriels (chauffage, éclairage, fa-
brication de certains produits chimiques) ou
à la préparation de certains produits des-
tinés à l'exportation.
On ne peut songer maintenant à l'em-
ployer comme force motrice, attendu que
son prix est beaucoup trop élevé par rapport
à son pouvoir calorifique.
A cet égard, il ne peut être mis en parallèle
avec le benzol qui coûte environ 1 fr. 30 le
litre, puisque pour un prix de sucre de iOO fr.
les 100 kilogr., le prix de parité de l'alcool à
100 degrés serait supérieur à 4 fr. le litre.
En 1919, on a ensemencé en France envi-
ron 95 000 hectares de betteraves indus-
trielles dont 7;5 000 environ pour la sucrerie,
et 23 000 environ pour la distillerie. .
Etant donné les prix élevés qui sont offerts
pour la betterave industrielle de 1920, il y
aura très certainement une augmentation
des ensemencements. Sans doute, cette
augmentation tiendra pour beaucoup aux
disponibilités de main-d'œuvre; mais il ne
semble pas exagéré de la fixer à 30 0/0 en-
viron.
En comptant les betteraves qui seront cul-
tivées dans les régions françaises libérées,
on arriverait donc à environ 100 000 hec-
tares pour la* sucrerie, et à 23 000 ou
30 000 hectares environ pour la distillerie.
Si ces 30000 hectares comptés pour la dis-
tillerie passaient à la sucrerie, ils pourraient
donner environ 70 000 tonnes de sucre. Au
cours de plus de 4 000 fr. la tonne, cela re-
présenterait plus de 300 millions de francs
qui resteraient en France.
Si je donne ces derniers chiffres, c'est
pour montrer combien on produirait de
sucre en France si toutes les betteraves in-
dustrielles étaient employées à faire du
sucre. On pourrait en produire environ
300 000 tonnes, c'est-ù-dire environ la moitié
de la consommation indigène actuelle. Mais
on ne peut envisager cette éventualité ex-
trême, car il faut aussi de l'alcool industriel.
11 est à remarquer que parmi les plantes
cultivées en France, et d'une façon générale,
dans la partie septentrionale de l'Europe,
la betterave à sucre est la seule plante qui
puisse donner industriellement du sucre
cristallisable. Par contre, on peut produire
de l'alcool avec des grains, des pommes de
terre, des topinambours, etc.
La France est le seul pays où la fabrication
de l'alcool de betteraves a pris une si grande
extension. En Allemagne, et on peut dire dans
tous les pays betteraviers d'Europe, il n'y a
pas de distilleries de betteraves.
Sommes-nous bien dans la vérité écono-
mique en faisant maintenant de l'alcool avec
de la betterave à sucre.
La culture de la betterave industrielle est
une des causes pour lesquelles les rendements
en blé sont plus élevés dans le nord de la
France.
Au cours de l'enquête que nous avons faite
en 1910, pour le Syndical des fabricants de
sucre, sur le mode d'exploitation des fermes
à betteraves allemandes et sur la culture de
la betterave à sucre en Allemagne, nous avons-
visité une vingtaine de fermes à betteraves-
situées dans les différentes régions de l'Alle-
magne : Prusse rhénane, Hanovre, Bruns-
wick, province de Saxe, Mecklembourg,
Prusse occidentale, Pologne allemande, Silé-
sie. Partout, on nous a fait remarquer qu'on
cultive la betterave à sucre et le blé dans les
meilleures terres, le seigle et la pomme de
terre dans les terres les plus légères (voir
mon rapport de 1910 sur l'Agriculture alle-
mande).
Avant la guerre, on ensemençait en Alle-
magne environ 2 millions d'hectares de blé
contre environ u'iO 000 hectares de betteraves
à sucre. Cela représentait à peu près 270
hectares de betteraves à sucre, pour 1 000
hectares de blé.
En France, il va beaucoup moins de bette-
raves industrielles par rapport au blé. Avant
la guerre, pour 6 500 000 hectares de blé, il y
avait environ 260 000 hectares de betteraves
industrielles, soit environ 40 hectares de
ÉTAT DES RÉCOLTES DANS L'ALLIER
SX)!
betteraves industrielles pour 1 000 h. de blé.
Donc avant la guerre, il y avaii en France,
ipour 1 000 hectares de blé, à peu près 6 fois
moins de betteraves industrielles qu'en Alle-
magne.
A l'heure actuelle, il y a environ 100 (JOO hec-
tares do betleraves iuduslrielles pour 4 mil-
lions 200 000 hectares de blé, soit 22 hectares
de be' teraves industrielles pour 1 000 hectares
de blé.
Et si l'on rapportait les surfaces ensemen-
cées en betteraves allant en distillerie, aux
surfaces ensemencées en blé, on trouverait
qu'il y a maintenant en France pour 1 000 h.
de blé environ 'j hectaresde betteraves allant
en distillerie.
Comment s'étonner que la betterave in-
dustrielle ait moins d'influence sur le ren-
dement du blé, en France qu'en Allema-
gne.
Cette observation confirme, par une autre
voie, les constatations qui ont été faites dans
ce journal, par M. Caziot, sur les rendements
comparés du blé en Allemagne et en France
(voir Journal rf Agriculture pratique, année
1919, pages 907 et 927), que la betterave à
sucre aille en sucrerie ou en distillerie, elle
a toujours les mêmes eflfets sur les cultures
de blé, puisque ce sont généralement les
mômesj variétés de betteraves qui sont culti-
vées pour les deux industries.
Emile Saillard.
PARTIE OFFICIELLE
'Arrêté du ministre des Finances, en date du
12 avril 1920, fixant le prix de l'alcool pro-
venant de la distillation de la betterave à
récolter pendant la campagne 1920-1921.
Est fixé, ainsi qu'il suit, le prix de l'alcool
iprovenant de la dislillation de la betterave à ré-
colter pendant la campagne 1920-19^1.
Le prix du sucre blanc n° 3 en disponible,
déterminé par la moyenne des cours pratiqués
à la Bourse de Paris, en novembre et décembre
il920, servira de base pour la fixation du prix
d'achat de l'alcool dans les conditions énumé-
■rées ci -après :
Cours du sucre (le quintal), 2-JO fr.
Alcools rectifiés, par hectolitre d'alcool pur
mesuré à la température de to" centigrades,
286 fr.
Flegmes [titrant moins de 90°, par hectolitre
d'alcool pur, 2G!3 fr. 30.
Lorsque le cours du sucre dépassera 230 fr.,
'les prix des alcools seront majorés, par franc de
hausse de prix du sucre, d'après les coefficients
de pro])ortionnalité indiqués au tableau ci-
dessous :
Goefncieuts de hausse.
rectifiés
Flegmes.
l'OTO
l'OOT
0 966
0 910
0 -796
0 150
0 6Si
0 642
Néant.
Néant.
Prix' du sucre.
Au-dessus de ■J.'jf) fr. jus-
qu'à 300 fr. inclus
Au-dessus de 300 fr. jus-
qu'à 'i'.'M fr. inclus
Au-dessus de 330 fr. jus-
qu'à 400 fr. inclus'.. . .
Au-dessus de 400 fr. jus-
qu'à 430 fr. inclus
Au-dessus de 4.jO fr
Pour les alcools rectifiés, les jirix s'appliquent
à l'ensemble de la production, tant en alcool
bon goût qu'en alcool mauvais goût.
Une majoration supplémentaire de 4 fr. par
hectolitre d'alcool pur sera attribuée aux
flegmes, titrant au minimum 90° à la tempéra-
ture de 15° centigrades, produits par les distil-
lateurs agricoles.
La Direction générale des contributions indi-
rectes et la Direction des poudres (service des
alcools) sont chargées, chacune en ce qui la
concerne, de l'exécution du présent arrêté et de
fixer, notamment, les conditions de règlement,
d'emmagasinement, d'assurance et de livraison
des alcools.
V. François- >I.\RSAL.
ETAT DES RÉCOLTES DAXS L'ALLIER
Arfeuilles. le 7 avril 1920.
Après une période froide et pluvieuse, qui a
débuté au mois d'octobre dernier pour se ter-
miner en décembre et qui avait fort gêné les se-
mailles d'automne, nous avons eu cette année-ci,
dans notre région, un hiver d'une douceur ex-
ceptionnelle. Depuis le mois de janvier, nous
avons eu une longue série de belles journées en-
soleillées avec une température douce et tout à
fait anormale pour la saison. Aussi, dès les pre-
miers jours de mars, les pêchers et poiriers
étaient-ils en Heurs; malheureusement après un
rafraîchissement subit de la température la neige
s'est mise à tomber et d'assez foi tes gelées étant
survenues ont détruit presque entièrement leurs
fruits; la vigne, dont les bourgeons avaient bien
grossi et étaient prêis à éclore, a été assez sé-
rieusement touchée ; il en est de même des
noyers.
Par contre, les agriculteurs ont su mettre à
profit ces beaux jours pour bien préparer les
terres à recevoir les diverses semences du prin-
382
ABRIS POUR AUTRUCHES
temps. Aussi, pendant ce terap?, charrues, her-
ses, scarificateurs n'ont-ils pas chômé pour net-
toyer à fond le sol qui était infesté de mauvaises
herbes. Ce n'était pas sans besoin, car pen-
dant ces cinq dernières années, faute de main-
d'œuvre, la culture avait été bien négligée. Dans
presque toutes les fermes, pour exécuter le tra-
vail, il n'y avait plus que des vieillards, des
femmes et des enfants qui ne pouvaient pas,
malgré toute leur bonne volonté, nettoyer sufli-
sanimenl les champs qu'ils ensemençaient, et
alors d'une année à l'autre ces mauvaises plantes
se multipliaient-elles d'une façon tout à fait
inquiétante.
Dans nos montagnes bourbonnaises où l'on
cultive le topinambour sur une assez grande
échelle, la récolte a été, cette aunée-ci, à cause
de la sécheresse, presque nulle; les tubercules
étaient assez nombreux, mais n'ont pu se déve-
lopper. Comme c'est à peu près la seule res-
source que nous ayons à noire disposition pour
engraisser nos bovidés, nous n'avons presque
pas pu faire d'engrais.
Heureusement que, grâce à la douceur excep-
tionnelle de cet hiver, nos prairies sont restées
vertes, et nous avons pu, presque tous les jours,
y faire pacager nos animaux ; ainsi nous
avons pu conserver presque intacts nos cheptels,
sans quoi nous aurions été obligés de les dimi-
nuer dans de notables proportions, la récolte en
foin de l'année dernière ayant été très faible.
Les seigles et les blés qui ont été semés à l'au-
tomne, la plupart du temps dans des conditions
tout à fait défavorables, se montrent aujourd'hui
sous un très bel aspect, cependant les seiglis
laisseraient un peu à désirer.
Les avoines de printemps lèvent régulière-
ment. La plantation des topinambours étant ter-
minée, on s'occupe activement de celle des
pommes de terre qui, si le temps continue à être
beau, se fera dans d'excellentes conditions.
Les cours du bétail sont toujours très élevé.s,
mais ce qui a augmenté dans de plus fortes pro-
portions, ce sont les petits porcelets; ils se vi n-
dent couramment de 8 à 9 fr. le demi-kilo-
gramme.
A. .Nf.boi't.
ABRIS POUR AUTRUCHES
Plusieurs colons du Nord de l'Afrique ont
l'intention d'entreprendre l'élevage de l'au-
truche, et demandent des renseignements au
sujet des abris destinés à loger les animaux.
L'autruche vit ù l'état sauvage dans les
^SÊki'
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Fig. C4. — Cabane pour aulruchuns. au iVlai'Oc,
teppes des régions tropicales, et fournit aux
indigènes de l'.Vfrique sa chair, sa graisse,
SCS oîufs et surtout ses plumes. 11 y en avait
autrefois de nombreuses bandes en Algérie;
il y a actuellement des élevages au Cap, en
Egypte, au Maroc et aussi en Tunisie.
Le plus difficile est de se procurer des
animaux, l'exportation dea œufs et des oi-
seaux étant interdite au Cap et en Egypte.
11 existe au Maroc un troupeau d'autruches
sauvages qui appartenait depuis deux siècles
aux sultans. 11 fut mis en 1914 entre les
mains de M. Aubry, vétérinaire aide-major,
inspecteur du service de l'élevage de la ré-
gion de Meknès, celui-ci a obtenu de très
beaux résultats déjà signalés ici.
[L'élevage de l' autrui he au Maroc,
n» 3, du 8 mars 1917, p. 86).
Dans certaines exploitations de
l'Egypte, les autruches sont placées-
par troupeaux de 20 à 30 dans de
grandes cours entourées de hauts
inurs en briques crues ou en pisé ;
de plus petits enclos sont disposés
pour les couples couveuis.
Au Maroc, où le climat diffère de
celui de l'Egypte, les autruches de
l'Administration occupent une par-
tie du grand domaine de l'Aguedal,
constitué par une prairie de 130
hectares facile à irriguer, riche en
Légumineuses (trèfie et minette),
et entourée de hautes murailles.
M. Aubry a réussi l'incubation artificielle
et l'apprivoisement des animaux.
Dans le jeune âge, les autruchons sont
logés dans des cabanes rustiques élevées
dans des luzernières limitées par une clôture
en grillage à larges mailles. Les cabanes-
sont établies sur un plan elliptique, avec
LA TACHE DES SYNDICATS DANS LA CRÉATION' ET LA DÉFENSE DES APPELLATIONS
303
une entrée au milieu d'un des grands côtés
(fig. 6i). L'ossature est formée de perches
verticales, espacées d'environ 0".33, reliées
par des harts à d'autres perches horizontales
jouant le rôle de sablière,
d'où partent des brancha
ges se réunissant à un |
court faitage de façon à ' ;
former une sorte de com-
ble à croupes. D'après les
documents que nous avons, Ç*
il semble que les parois et
le toit sont constitués par
de la paille tressée autour
des perches de l'ossature.
Une claie permet de fermer
la porte lorsqu'on doit em-
pêcher les autruchons de
sortir, afin de leur éviter
les pluies et les écarts de
température.
Les animaux plus âgés se
contentent d'un abri en
appentis rustique adossé
au mur de clôture et garni
d'une couverture végétale
(fig. 63). Les animaux restent en liberté
dans le pâturage, mais reviennent le soir
sous l'abri où ils trouvent leur ration d'orge
dont ils sont très friands ; ils y passent la
nuit couchés cote à côte.
L'ancien troupeau sauvage de Mecknès
s'est maintenu sans soins ; le nouvel élevage
Fig. k'j. — Abris en appentis pour aulrui'lies, au Maroc.
apprivoisé doit s'augmenter rapidement et
promet d'être très Horissant.
M. R.
LA TACHE DES SYNDICATS
DANS LA CRÉATION ET LA DÉFENSE DES APPELLATIONS D'ORIGINE
La loi du G mai 1919 a été une loi de dé-
laissement de l'action administrative. Elle a
eu pour principal but de retirer toute initia-
tive au Gouvernement en matière de délimi-
tations. Celles-ci, pour les régions viticoles,
résulteront désormais tout d'abord des décla-
rations d'appellations d'origine, faites dans
les mairies à l'occasion des déclarations de
récolte, et ensuite des décisions des tribunaux
civils, devant qui seront portées ces appella-
tions, lorsqu'elles seront contestées.
Dans cette genèse nouvelle des délimita-
tions, les Syndicats de la Viticulture et du
Commerce ont un rôle important à jouer. La
loi est, en somme, assez nouvelle et semble
insuffisamment connue des intéressés, car les
déclarations ne portent que sur des quantités
assez restreintes comparativement à la tota-
lité de la récolte dans les départements où
elles ont été enregistrées. Il appartient aux
Syndicats de signaler aux viticulteurs l'uti-
ité qu'il y a, pour eux, le plus souvent, à
donner à leurs produits une appellation d'ori-
gine et, dans ce but, à l'indiquer dans leur
déclaration de récolte.
Déjà dans diverses régions, notamment en
Bourgogne, sous l'influence des Syndicats
viticoles et vinicoles, des projets de délimi-
tation ont été publiés. Leurs auteurs semblent
parfois se figurer que ces projets ont besoin,
pour avoir force exécutoire, d'être agréés par
l'Administration : encore une fois, il n'en est
rien; celle-ci n'a plus rien à y voir. Il suffit
que les Syndicats recommandent à leurs
adhérents de revendiquer les appellations
correspondant à ces délimitations qu'ils onl
fixées.
Les produiis, autres que les vins et le.'^
eaux-de-vie. ne sont pas soumis à la déclara-
tion d'appellation d'origine.
Il arrivera que des intérêts contraires se
trouveront en présence. Certaines personnes
estimeront qu'une appellation d'origine a été
appliquée, à leur préjudice direct ou indirect
304
LA TACHE DES SYNDICATS DANS LA CREATION ET LA DÉKENSE
eL contre leur droit, à un produit, coûtraire-
ment à Torigine de ce produit. Pour faire
interdire l'usage de cette appellation, il leur
appartiendra d'intenter, en justice, une ac-
tion. Celle-ci a été entourée des plus grandes
facilités : la demande est dispensée du préli-
minaire de conciliation, instruite et jugée
comme en matière sommaire. Cependant,
bien des viticulteurs ou des négociants hési-
teront à intenter cette action, et ils laisseront
ce soin aux Syndicats ou aux Associations
qui se sont constituées justement pour la
(léfense des droits de la viticulture. La loi a
donné l'action en justice à ces groupements,
en exigeant cependant d'eux une existence
de six mois avant l'introduction de l'ins-
tance, de façon qu'ils ne se constituent pas
uniquement en vue du procès.
Ces groupements dirigeront l'action contre
un des viticulteurs d'une commune qui
aura revendiqué l'usage d'une appellation
d'origine. Cela suffira dans le cas le plus
général, puisque, suivant l'article 7, « les ju-
gements ou arrêts définitifs décideront à
l'égard de tous les habitants et propriétaires
de la même commune ou, le cas échéant,
d'une partie de la même commune ». Le ré-
sultat de l'action judiciaire qui retombera
ainsi sur un seul, non sans lui apporter cer-
tains désagréments, bénéficiera, s'il est heu-
reux, à tous les habitants de la même com-
mune; dans le cas contraire, ceux-ci auront
tout au moins l'avantage de voir leur sort
décidé, sans avoir eu à intervenir. Il y a là,
semble-t-il, une certaine injustice qui dispa-
raîtrait, si tous les récollants, qui entendent
donner à leur produit une même appellation
d'origine, se groupaient en un Syndicat uni-
que : celui-ci supporterait les frais, si l'un de
ses membres avait à prendre la position de
défendeur dans une action devant le tribunal
civil.
Un point des plus importants est la façon
dont les Syndicats ou Associations seront à
même de connaître les appellations d'origine
qui seront appliquées au préjudice de leurs
membres. Pour les produits autres que les
vins et les eaux-de-vie, la loi ne donne pas à
cet égard de facilités spéciales. Au contraire,
M tout récoltant de vin qui entend donner à
son produit une appellation d'origine est
tenu de l'indiquer dans sa déclaration de ré-
colte » qu'il doit faire, en vertu de la loi
du 2!) juin 1907, à la mairie. Mais les parti-
culiers ou groupements intéressés doivent-ils,
pour être renseignés, consulter les registres
de déclaration tenus dans toutes les mairies?
Comment, par ailleurs, pourront-ils prendre
connaissance des expéditions de régie qui
sont délivrées à la sortie des pressoirs, cel-
liers et caves et qui indiqueront l'appellation
d'origine figurant dans la déclaration de ré-
colte? (art. 13).
Ces difficultés n'ont pas échappé à Li Com-
mission de l'Agriculture de la Chambre pré-
sidée par M. Fernand David, lorsqu'elle a eu
à examiner, en mars l'JlD, le texte voté pré-
cédemment le 27 février par le Sénat. Au
nom de cette Commission, M. Adrien Dariac
s'est exprimé, à ce sujet, dans son rapport
(annexe au procès-verbal de la deuxième
séance du 24 avril) :
Cl 11 est possible que ces déclarations pas-
sent inaperçues, par exemple si elles se pro-
duisaient dans des communes éloignées du
\ ignoble dont elles auraient emprunté le
nom. Dans ce cas, en quoi servirait-il aux
Associations et aux Syndicats de production
d'avoir été armés par le nouveau texte de
droits plus étendus pour citer en justice ceux
qui feraient d'une appellation d'origine un
emploi abusif? ».
La Commission de l'Agriculture a donc
estimé, suivant les termes du même rapport,
que « la déclaration exigée par la loi doit
être entourée d'une certaine publicité, lors-
qu'elle peut donner lieu ù contestation ».
Pour les Syndicats qui voudront faire ré-
server l'appellation « Champagne » aux viti-
culteurs délimités par le décret du 17 dé-
cembre 1908, et pour ceux qui contesteront
l'appellation de « Cognac » et d' « Armagnac »
aux producteurs non visés par les décrets des
1"'' et 23 mai 1909, il sera d'autant plus ur-
gent d'être rapidement et exactement ren-
seignés, qu'ils devront attaquer dans le délai
d'un an les appellations qui leur paraîtront
contestables. Sinon celles-ci seraient ac-
quises aux déclaratits.
11 a semblé ;\ la Commission de l'.^gricul-
ture que ce délai ne devait « courir que du
jour oîi la déclaration du récoltant aurait
reçu la publicité indispensable ». Elle a été
d'avis de charger le Service de la répression
des fraudes au ministère de l'Agriculture
«de cette œuvre de publicité, de clarté indis-
pensable ».
Le service chargé de la protection des
appellations d'origine au ministère de l'Agri-
culture et du Ravitaillement a donc été
chargé de procédera l'enregistrement et à la
publicité des déclarations faites dans les
mairies, lorsqu'elles comporteront l'emploi
d'une appellation d'origine dont l'usage n'a
pas été reconnu au déclarant (2° paragraphe
de l'article 11).
DES APPELLATIONS nORlGL\E
305
Pour le fonctionnement de la loi, pour la
publication de ce recueil, des fonds étaient
nécessaires. Ils ont été TOtés ultérieurement
à la Chambre; mais le projet accordant les
crédits a rencontré au Sénat une certaine
opposition, qui en a jusqu'ici retardé le vote.
Dans ces conditions, le recueil oii la loi
prévoyait que les déclarations seraient pu-
bliées n'a pas vu le jour. A son défaut, un
arrêté du 23 aoiH 1919 a décidé que les dé-
clarations faites dans les mairies seraient
insérées au Journal Of/îcii>l et que cette
insertion ferait courir le délai delà prescrip-
tion prévu pour le « Champagne » et pour les
eaux-de-vie. C'est là un pis-aller, que l'ab-
sence de crédits peut seule expliquer.
Le Journal Officiel n'est envoyé régulière-
ment qu'aux préfectures et aux sous-préfec -
factures; dans les villes et les villages ne
parvient régulièrement qu'un Bulletin des
communes. Il est à craiadre que les listes de
déclarations d'origine ne soient accidentelle-
ment omises dans ce bulletin et que, de ce
fait, elles ne parviennent pas dans une loca-
lité où une personne pourra se croire lésée
par une de ces déclarations. Les intéressés,
particuliers et Syndicats, agiront donc pru-
demment en s'abonnant au Journal Offi-
ciel et en le consultant attentivement. Cette
consultation n'est pas claire et rapide : les
listes de déclarations sont un peu noyées,
dans la partie officielle, au milieu des lois,
des décrets, des arrêtés, des circulaires, des
instructions, des décisions, etc.
Le fait de ne pas relever du Journal Offi-
ciel et, par suite, de ne pas poursuivre devant
le tribunal civil des appellations contestables,
aura des conséquences importantes pour
tous les viticulteurs et particulièrement
pour les bénéficiaires des décrets des 17 dé-
cembre 1908 {délimitation de la « Cham-
pagne ») et de ceux des l" et 25 mai 1909
(délimitation de « l'Armagnac » et du « Co-
gnac »). Au cour de la dernière discussion
de la loi à la Chambre (séance du 2'i avril 1919) ,
M. Lauraine, envisageant plus spécialement
le cas des eaux-de-vie, a bien montré c e
danger :
" Quand l'attention se sera endormie, il
pourra se faire qu'un récoltant ou un indus-
triel, distillant, dans un département très
éloigné des Charentes, des vins quelconques,
revendique doucement, timidement, l'appel-
lation d'origine « Cognac ». Si cette réclama-
tion, par un hasard que l'on peut soupçonner
et envisager, n'est pas relevée et condamnée
dans le délai d'un an, que va-t-il se passer ?
Non seulement la procédure est éteinte,
mais il y a un fait beaucoup plus grave : ce
distillateur est devenu propriétaire de la
marque « Cognac » et il peut, à la face de
tous les Syndiciits intéressés, à la face de la
loi, et au mépris des précautions prises
contre les fraudes, produire indéfinitneut im
produit quelconque qui aura le nom légal
incontestable de «Cogniac ». Il y a là quelque
chose de grave et les précautions ne sau-
raient être trop grandes pour empêcher un
pareil vol, car ce serait un vol. »
La publication des déclarations d'appella-
tions d'origine au Journal Officiel répond
mal à ces légitimes préoccupations du légis-
lateur; elles ne sont pas entourées de la
(1 publicité, de la clarté indispensables »
qu'avait voulue la Commission de l'Agricul-
culture et, on peut le dire, avec elle, tout le
Parlement.
Le recueil, prévu d'une façon formelle dans
la loi, serait bien préférable. Il serait clair et
facile à consulter, puisqu'il ne concernerait
que la protection des appellations d'origine.
Quant à sa publicité, elle pourrait être plus
grande que celle du Journal Officiel. Son
prix minime de revient (puisque la matière
serait restreinte) permettrait de l'adresser à
tous les groupements professionnels, en leur
demandant une faible rétribution.
Il serait constitué essentiellement par l'in-
sertion des déclarations d'appellations d'ori-
gine faites par les récoltants.
Le reste serait surtout le résultat de l'action
svndicale : les vœux relatifs aux délimita-
tions, qu'émettent, en ce moment, les viticul-
teurs de la Bourgogne, de l'Aube, d'Ar-
bois, etc., trouveraient là une publicité offi-
cielle, alors qu'actuellement ils ne sortent
guère des bulletins syndicaux, de la presse
locale ou spéciale. Il y aurait là une revendi-
cation du droit de propriété que viendraient
confirmer ou à laquelle s'opposeraient les
déclarations faites dans les mairies. Avant
même les actions devant les tribunaux civils,
les droits opposés seraient appelés à s'affron-
ter.
Plus tard, lorsque les décisions de ces tri-
bunaux seraient intervenues, elles figure-
raient au bulletin, où tout le monde pourrait
en prendre connaissance. Cette publicité pa-
raît indispensable, puisque les jugements ou
arrêts définitifs doivent décider le plus gé-
néralement, ainsi que nous l'avons dit, à
l'égard de tous les habitants et propriétaires
de la même commune.
Les décisions des tribunaux civils recevant
ainsi une large publicité, nul ne pourrait en-
suite arguer de son ignorance, s'il vendait,
336
LA DESTKL'CTION DES SANVES
mettait en vente ou en circulation des pro-
duits portant une appellation d'origine
inexacte. Dès lors, il tomberait nellemenl
sous le coup de l'article 8 el serait passible
de peines correctionnelles.
Le bulletin officiel que publierait le Service
qui serait chargé de la protection des appel-
lations d'origine aurait uae telle utilité pour
les Syndicats de la Viticulture et du Com-
merce des vins et spiritueux que ceux-ci de-
vraient envisager, pour permettre celte pu-
blication, s'ils ne pourraient verser des fonds
de concours, qui tiendraient lieu des crédits
spéciaux que le Parlement n'a pas encore vo-
lés.
Ce bulletin rendrait, en elle!, plus facile la
lâche si lourde de ces Syndicats dans la créa-
tion et la défense des appellations d'origine.
(j. Thomas,
Ingi-nieur ogronome.
LE BÉTAIL ALLEMAND POUR LES RÉGIONS LIBÉRÉES
w
Le traité de paix a imposé à l'Allemage Prépa-
rations, annexe 4 et (i), en vue de la reconstitu-
tion du cheptel des Régions libérées, des livrai-
sons immédiates d'animaux, comportant :
500 étalons, 30 000 pouliches ou juments, 2 000
taureaux, 90 000 vaches laitières, 1 000 béliers,
100 000 brebis, 10 000 chèvres.
Des conditions sévères ont été imposées tant
sur le choix que sur la qualité des animaux pré-
levés sur les meilleures races allemandes.
Les convois qui ont commencé à être formés
dans la deuxième semaine de mars ont fourni
au 1" avril, 1 400 chevaux, 4 000 bovins, 10 000
moutons, et 4 000 chèvres, répartis dans les dé-
partements de l'Aisne, des Ardennes, de la
Marne, de la Meuse, du Nord, de l'Oise, du Pas-
de-Calais, de la Somme et des Vosges.
Les Commissions chargées delà réception ont
apporté le plus grand soin au choix de ces ani-
maux qui ont pleinement satisfait jusqu'ici les
cultivateurs des régions libérées.
Ces envois vont se multiplier, jusqu'à ce que
la totalité prévue soit livrée. Mais l'Allemagne,
comme nous, peut-être encore plus que nous,
paie actuellement un large tribut à la fièvre
aphteuse. On ne saurait prévoir la fin de l'épi-
zootie. C'eût été lui fournir des motifs pour
ajourner la livraison, et par suite la compro-
mettre, que de refuser systématiquement les
bovins provenant de zones contaminées de fièvre
aphteuse, car elles comprennent presque tout le
territoire allemand.
La question a été soumise au Comité consul-
tatif des épizooties dans une réunion tenue à
l^aris, le 25 mars, sous la présidence de M. J.-H.
Hicard, ministre de l'Agriculture, assisté de
M. Massé, président du Comité, en même temps
que de la Commission supérieure de restitution
du cheptel. A l'unanimité, l'assemblée a admis
que l'éventualité des convois contaminés ne de-
vait pas arrêter les opérations de récupération.
Les régions de destination étant déjà très lar-
gement infectées, les animaux, mêmes sains,
pourraient d'ailleurs contracter la maladie chez
nous. L'envoi de bovins chez lesquels la maladie
apparaîtra après leur entrée en France n'offre
donc qu'un danger relatif. Il présente eu tout
cas un inconvénient bien moindre que la non-
livraison.
On ne saurait donc trop recommander aux in-
téressés de ne pas être retenus par la crainte de
recevoir des animaux contaminés ou atteints.
Les risques ne sont pas plus grands que pour les
animaitx achetés actuellement dans un grand nom-
bre de foires ou marchés français. D'ailleurs, avec
de simples soins hygiéniques appropriés, la gué-
rison des animaux peut être obtenue en quel-
([ues jours.
LA DESTRUCTION DES SANYES
Les semis de céréales de printemps, blé,
avoine et orge, se sont faits celte année dans
les meilleures conditions, el la levée est par-
tout excellente; mais, malheureusement, en
même temps que les céréales, sont levées
dans les champs une multitude de moutardes
sauvages (sanves, sénés, etc.), qui, si l'on
n'arrive pas à les détruire, peuvent 1res sé-
rieusement endommager la culture du blé de
mars, de l'avoine et de l'orge.
11 y a donc lieu de prendre tous les moyens
dont nous pouvons disposer pour détruire
(1) Noîe officielle.
ces sanves : le hersage lorsqu'il est fait à
temi)S, et sur une terre meuble, détruit un
certain nombre de sanves; néanmoins, le
procédé est, la plupart du temps, inefficace
el incomplet comme destruction de la mau-
vaise plante.
Le véritable moyen de détruire la mou-
tarde sauvage est d'avoir recours aux pulvé-
risations de sulfate de cuivre ou à l'cpandage
de sulfate de fer.
Emploi des sels de cuivre. — La solution de
sulfate de cuivre à la dose de 3 à 3 1/2 0/0
(3 kilogr. à 3 kilogr. oOO de sulfate de cuivre
par hectolitre d'eau) esl suffisamment con-
TRANSPORT DES OUVRIERS AGRICOLES A DEMI-TARIFS
centrée pour détruire même les sauves les
307
plus fortes, mais à la condition de ne pas
employer beaucoup moins de mille litres de
liquide à l'hectare.
Préparation de la solution. — I.a dissolu-
tion du sulfate de cuivre exige certaines pré-
cautions ; il n'est peut-être pas inutile de les
rappeler brièvement. On ne doit pas se con-
tenter de verser de l'eau dans le récipient au
fond duquel auraient été déposés les cristaux
de sulfate de cuivre ; la dissolution de ces
cristaux serait, dans ce cas, fort longue et
pourrait rester même incomplète. Pour obte-
nir une dissolution rapide et complète du
sulfate de cuivre, on peut verser, sur les
cristaux de sulfate de cuivre, une certaine
quantité d'eau chaude; la dissolution alors
est rapide, on verse ensuite de l'eau froide,
et on agite le tout. Mais le procédé de beau-
coup le plus simple consiste à faire baigner,
à la partie supérieure du récipient, les cris-
taux de sulfate de cuivre maintenus dans
un panier ou un sac.
A côté du sulfate de cuivre, la grande cul-
ture se servait, avant la guerre, dans une
très large mesure, du nitrate de cuivre; ce
produit, vendu en solution épaisse fortement
colorée en bleu verdàtre, est d'un emploi 1res
commode.
La dose de nitrate de cuivre à employer
est de 2 à 3 0/0 au maximum. Et, là encore,
il convient de répandre 8 à 16 hectolitres de
la solution par hectare (1).
Epoque: du traitement. — Quel que soit le
procédé adopté (sulfate ou nitrate de cuivre,
pulvérisateur à dos ou à grand travail), toutes
les observations des praticiens concordent
pour reconnaître qu'il faut opérer le traite-
ment aussitôt que possible, dès que les
jeunes sanves montrent deux ou trois petites
feuilles; on risque moins alors de causer,
par le passage des instruments, des atte-
lages, etc., des dégâts dans les céréales qui,
en outre, ont plus de temps pour rattraper
le léger retard de végétation résultant du
traitement.
Autant que possible, il faut pulvériser par
un temps calme, sans menace immédiate de
pluie; si celle-ci survenait peu après l'arro-
sage, l'opération serait, en effet, à recom-
mencer, car les effets du traitement sont
alors annulés, en partie, par le lavage des
feuilles; c'est pour cette même raison qu'il
convient de ne pas pulvériser le matin à la
rosée, il faut attendre que celle-ci soit dis-
parue.
Par ces pulvérisations de sels de cuivre,
si la sanve,est détruite, la ravenelle plus ré-
sistante est moins radicalement atteinte;
mais, dans tous les cas, il n'y a pas à s'in-
quiéter de la feinte roussie que peuvent
prendre les premiers jours après la pulvéri-
sation, les jeunes feuilles de céréales; celles-
ci bientôt reprennent, au contraire, une
teinte vert foncé, indice d'une végétation
vigoureuse (1).
On a parfois employé, avec succès, contre
les sanves, des pulvérisations de sulfate de
fer; la dose à employer doit étie beaucoup
plus forte, au moins de 15 à 20 0/0, c'est-
à-dire 13 à 20 kilogr. de sulfate de fer par
hectolitre d'eau, et la quantité totale de la
dissolution à pulvériser sur les champs est
encore de 8 à 10 hectolitres à l'hectare.
Enfin, dans les petites cultures surtout, on
utilisait avec grand avantage, avantla guerre,
le sulfate de fer en poudre impalpable, qu'on
semait à la volée et de très grand matin par
la rosée sur les céréales envahies de sanves.
On répandait de 500 à 600 kilogr. de sulfate
de fer par hectare. Mais pour que cet épan-
dage détruise la sanve, il faut avoir du sul-
fate de fer anhi/dre, déshydraté, réduit en
farine ou poudre impalpable. Or, actuelle-
ment, c'est un produit qui ne se fabriquerait
plus, d'après les renseignements que nous
avons pris.
Nous croyons donc que les agriculteurs
devront avoir recours aux pulvérisations de
sulfate de cuivre pour la destruction des
sanves cette année.
H. HlTIER.
TRANSPORT DES OUVRIEHS AGRICOLES A DEMI-TARIFS
Nous avons reçu la note suivante qu'il est
utile de publier :
A partir du 10 avril courant et grâce à la bien-
veillance des Compagnies de chemin de fer, les
travaillleurs des deux sexes de l'agriculture, des
(1) Nous croyons que. malheureusement, il serait
impossible de se procurer actuellement du nitrate
de cuivre dans le commerce.
industries agricoles et des exploitations fores-
tières, à quelque nationalité qu'ils appartien-
nent, pourront à l'occasion des déplacements
nécessités par l'exercice de leur profession Lé-
(1) 11 n'y a pas à craindre de pulvériser les champs
dans lesquels on aurait semé des petites graiues
(trèfle, luzerne, etc.) en même temps que les cé-
réales.
308
CONSEKVATIOX DES FOLURAGES PAR LES FERMENTS SÉLECTIONNÉS
néficier du transport à demi-tarif snr les grands
réseaux français.
A cet effet, ils devront être munis :
1» De la carie de l'Office national de la Main-
d'œuvre agricole, pour travailleurs des deux
sexes de ragricullure, des industries agricoles
et des exploitations forestières.
2" Pour l'aller, d'un titre d'embauchage léga-
lisé par le maire de la commune dans laquelle
réside l'employeur embaucheur.
.■?<> Pour les déplacements successifs, de certi-
ficats de ceirsation de travail, légalisé.s par le
maire de la commune de l'employeur et de nou-
veaux litres d'embauchage légalisés conformé-
ment aux dispositions du paragraphe 2.
4° Pour le retour (au point de départ pour les
travailleurs résidant en France, à un point fron-
tière pour les travailleurs immigrés), d'un certi-
ficat de cessation de travail légalisé par le maire
de la commune de l'employeur.
La femme et les enfants du travailleur âgés de
plus de sept ans. seront également transportés à
demi-tarif à la condition de voyager avec le chef
de famille et d'être munis, comme lui, d'une
carte, mais ils sont dispensés de certificat.
Les cartes de circulation à demi-tarif de l'Of-
fice national de la M. 0. A. sont délivrées
moyennant le prix de 1 fr. :
Dans les Bureaux départementaux de la Main-
d'œuvre agricole;
Dans les Bureaux d'imniiaration de Feignies
iXord), Baisieux (Nord), Modane (Saïoie), Men-
ton (Alpes-Maritimes), Perpignan (Pyrénées-
Orientales), llendaye (Basses-Pyrénées).
Pour les travailleurs des départements dans
lesquels il n'existe pas de Bureaux de la Main-
d'œuvre agricole, au Service de la Main-d'œuvre
agricole, 63 bis, rue de Varenne, à Paris.
Celte note complète les indications som-
maires données d»ins le numéro du 13 avril
(p. -270).
BIBLIOGRAPfflE
Bergeries et porcheries, par Mvx Rint.elma.nn .
membre de l'Académie d'Agriculture, directeur de
la Station d'essais de macliines agricoles. — L'n
volume in-18 de 160 pages, avec 127 figures. —
Librairie agricole, 2G, rue Jacob, à Paris. — Pri.x ;
2 fr. 50.
Ce volume est le troisième de la série consa-
crée aux Logements des animaux dans la Nouvelle
Bibliothèque du Cultivateur. Le savant auteur y
expose successivement tout ce qui a trait à la
construction et à l'organisation des bergeries,
puis des porcheries.
Pour chacune de ces parties des bâtiments de
la ferme, M. Ringelmann examine les conditions
de l'emplacement, l'aménagement intérieur, le
mobilier, de manière à répondre tant aux be-
soins de l'hygiène des animaux qu'aux nécessités
du service. Cette description est accompagnée
de celle de types variés de bergeries et de por-
cheries, adaptés soit à de grandes exploitations,
soit à des fermes plus modestes; chacun peut
donc y trouver des exemples convenant à sa si-
tuation. Les annexes des porcheries et des berge-
ries, qui jouent un rôle important dans le succès
de l'élevage, font l'objet d'une étude non moins
soignée. Si l'on ajoute qu'un nombre important
de gravures s'ajoute à un texte clair et précis, on
compiend les services que cet ouvrage est appelé
h rendre.
Fant-il industrialiser lagriculture? par A. Mercier
DES RocDETTES, ingénieur agronome. — Librairie
agricole de la Maison Rustique, 2(), rue Jacob. En-
roi franco : 1 fr. 40.
-Xous sommes heureux de signaler à nos lec-
teurs la brochure que vient de faire paraître
notre collaborateur M. A. Mercier des Rochettes.
Elle répond à cette question : Faut- il induslrin-
lisev l'agriculture! et elle y répond d'une façon
aussi précise qu'originale. Aussi notre éminent
collaborateur, M. Henri llitier, a-t-il été heureux
d'en écrire la préface. L'ouvrage a, d'ailleurs,
été honoré en I9i9 du premier prix Ronliot, dé-
cerné par l'Association des anciens élèves de
l'Institut agronomique.
Au moment où tant d'erreurs voient le jour,
relativement à l'agriculture, par suite de la pro-
fonde ignorance de beaucoup de gens qui veu-
lent en traiter sans avoir ni les connaissances
techniques ni les connaissances d'économie ru-
rale indispensables, nous ne saurions trop con-
seiller la lecture de cette étude. C'est le meilleur
moyen de s'armer contre de fausses doctrines.
R. D.
CONSERVATION DES FOURRAGES
PAR LES FERMENTS SÉLECTIOlNiNÉS
Des recherches commencés en 1904 en
Italie pendant le débat scientifique entre les
partisans de la doctrine microbienne et ceux
de la doctrine physiologique sur les facteurs
des transformations survenant dans les four-
rapçes ensilés, ont permis d'en résoudre le
côté pratique en démontrant les faits sui-
vants en 1918(1).
L'inle^^'ention microbienne, considérée
théoriquement comme non indispensable,
il) Corini, C. Le Sla-ioni sperimentali agrarie,
v. L I, fasc. 3-6. p. 199-213.
L'HIVER DE 1919-1920
o09
est cependant constante et inévitable dans la
pratique de l'ensilage. Il y a même des rap-
ports étroits entre le succès d'un ensilage et
les conditions bactériennes d'un silo.
Par suite l'interventioii microbienne peut
être avantageuse ou nuisible suivant la na-
ture de la microflore prédominante. Cette
■dernière dans les silos normaux e?t compa-
rable à celle des fromages et on peut diffé-
rencier les silos en lactiques et butyriques,
plutôt qu'en doux et acides, car ils diffèienl
bien plus par leur teneur en acides volatils
que par leur degré d'acidité. En tout cas le
silo lactique est préférable, à tout au point
de vue.
Par conséquent dans l'ensilage, l'essentiel
est de faire prédominer le plus rapidement
possible la microtlore lactique. Les silos in-
suClisamment chauffés et les silos trop
chauffes sont les plus dangereux comme fa-
vorisant les germes antagonistes. Il n'y a
pas de règle rigoureuse quant à la tempéra-
ture de fermentation qui peut osciller entre
30 et 50 degrés centigrades.
La question semble assez avancéf pour
qu'on présage à l'emploi des ferments sélec-
tionnés dans l'ensilage une utilité équiva-
lente à celle qui est reconnue dans l'indus-
trie fromagère et il est hors de doute que
l'addition de ferments lactiques perfectionne
le processus de l'ensilage en procurant des
avantages économiques et hygiéniques.
Baron Henry d'ANcnALU.
L'HIVER DE 1911)- 1920
L'automne dernier avec le froid soutenu
de ses deux derniers mois, les fréquentes et
abondantes chutes de neige de novembre,
pouvait faire craindre un hiver rigoureux.
L'hiver de 1919-1920 compte au contraire
parmi les plus doux que l'on connaisse, et
ainsi se trouve encore une fois de plus justi-
fiée l'opinion émise par M. Angol (1), qu'il
est impossible de pronosliquei" le caractère
d'un mois ou d'une saison d'après celui du
mois ou de la saison précédente. On trou-
vera dans le tableau ci-dessous les valeurs
des éléments météorologiques relatives à la
saison froide qui a pris fin le 1"'' mars :
STATIONS
Paris (St-Maur)....
Brest
Nantes
Lyon
Bagnères-d'-Bigori"
Perpignan
Marseille
TEMPERATURE
Moyennes des
2» 3
7,1
4.3
1.3
l.l
S.O
4.1
9 ■'3
H.O
10.1
8.8
12.0
12.8
13.4
3.8
9.0
T. 2
5.0
6.9
8.9
Maxima al)solus
et dates.
-308 le H déc.
0.0 le 7 janvier.
-2.ii le 10 déc.
-7.0 le 11 déc.
-â.3 le 10 déc.
-2.8 le 11 déc.
-2.8 lesHdéc.,9fév.
Mininia al.isoiu
et dates.
\~<>1 le 18 févr.
1.Ï.0 le 29 féVT.
n.2 le 18 févr.
16.7 le 12 janv.
19.0 le 17 févr.
20 3 le 28 févr.
18.3 le 13 janv.
c
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83
6.6
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201
87
7.1
175
80
ri. 9
100
74
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292
74
4.N
196
66
4.7
78
NOMBRE
de jours.
tn
0
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0
27
0
3
0
16
2
32
0
24
0
"j
0
9
Les températures moyennes surpassent
les valeurs normales de 2 degrés en Provence
et en Bretagne oii l'hiver présente générale-
ment le moins de rigueur; l'excès atteint
3 degrés dans les autres régions. A Paris
(Parc Saint-Maur), l'excès de la moyenne sur
la normale est de 3°1. Depuis 1830, c'est-
à-dire depuis soixante-dix ans, on ne con-
naît que deux hivers qui aient été plus doux
que celui de cette année : l'hiver de 1876-
1877, dont la température moyenne a été en
excès de 3''7 et celui de 1868-1869 qui a pré-
senté un excès de 3°2. L'hiver de 1919-1920
se distingue des deux hivers cités plus haut
par le peu de rigueur des gelées, princi;>ale-
nient en janvier. La plus basse température
notée à Paris n'est que — 3°8 le 11 décembre,
alors qu'en 1877 le froid avait atteint — 3°1 à
la date du 23 janvier; par contre, le maxi-
mum 17°1 relevé cet hiver a été fréquemment
dépassé; on a même noté 20"7 le 10 février
de l'hiver doux de 1898-1899. Enfin, l'hiver
1919-1920 est encore remarquable par l'ab-
sence presque complète de la neige; on n'en
signale pas à Paris, Nantes, Brest et Mar-
seille; par contre, il y a eu deux jours de
(I) A. Angot, Sur la variahUiLé des températures,
compte rendu des séances de l'Académie d'Agricul-
tiire de France, tome I", n° 28, p. 789.
•no
CORRESPONDANCE
faible chute à Clermont-Ferrand et à Lyon
en décenmbre, à Perpignan en janvier, trois
jours en décembre et janvier à Bagnères-
de-Bigorre. Dans les régions montagneuses
du Doubs, la neige n'a couvert le sol que
pendant quatre jours, du 8 au 11 janvier.
En même temps que remarquablement
doux, l'hiver 19i9-d920 a été relativement
sec. Les quantités de pluie sont inférieures
aux normales dans les diverses stations, sauf
à Paris où l'on constate un excédent de plus
de 40""" dû à la forte pluviosité en décembre
et janvier. Les déficits sur les normales oscil-
lent entre 17""° à Lyon et 62"^" à Marseille.
Décembre a été pluvieux, sauf dans le Midi
de la France (à Marseille et à Perpignan), et
l'abondance des précipitations a provoqué
des crues considérables des rivières qui ont
inondé une grande partie des terrains avoi-
sinants. La crue de la Seine à Paris est restée
bien au-dessous de la cote 34". 21 atteinte le
10 janvier 1910. Janvier a été également hu-
mide, excepté dans l'Est et le Centre. Par
contre, février a été très sec, sauf dans le
Rou^sillon; il n'a fourni que 4™°' d'eau à
Nantes, ""'" à Brest, S"""" à Marseille, 12"""' à
Paris et à Lyon, mais 103"" à Perpignan, i
L'agriculture a bénéficié en partie de la
douceur relativement sèche de l'hiver. ,\ la
fin de janvier, la végétation prenait son essor
et, ;\ la fin de l'hiver, on pouvait constater
les pousses vertes dans les champs, l'éclate-
ment et le grossissement des bourgeons des
arbres fruitiers. Les céréales d'automne ont
présenté constamment un'aspectsatisfaisant.
Le beau temps sec de février a permi = d'activer
la préparation des terres pour les emlilavur'es
du printemps.
G. B.\KBÉ,
Méli5orolo*ïJste an Bureau Ccniral.
CORRESPONDANCE
— M. C. R. {Indre). — Au point de vue de
l'hygiène, la façade de l'habitation doit être,
si possible, orientée au Sud-Sud Est. Bien qu'il
y ait souvent des motifs locaux iniluant l'orien-
tation à donner à la maison, on peut, pour la
Franre et d'une façon générale, indiquer l'ordre
suivant lequel on doit choisir re,xposition :
En premier lieu, le Sud-Sud-Est (fig. 66); i" le
Fig. 66. — Orientât on des liabitations.
Sud; 3° le Sud-Est; 4* l'Est; 5° le Nord, sauf
dans les régions où soutl e le mistral; 6° le Sud-
Ouest. Il faut éviter autant que possible les
expositions Nord-Ouest, Ouest et Nord-Est.
Ces indications s'appliquent surtout aux pays
de plaines; il faut s'abriter des vents régnants
pluvieux et froids. De grands obstacles naturels
peuvent modifier, dans diverses régions, l'ordre
ci-dessus pour les orientations à préférer. (M.R.)
— M. L. P. (Ardennes). — On ne peut établir
une ration type pour une année entière à des
chevaux soumis, durant celte période, à un tra-
vail d'intensité variable. Il faut prendre comme
I base deux rations moyennes, l'une pour les pé-
riodes de travail fort, l'autre pour celles de tra-
vail réduit :
Travail Travail
réduit. soutenu.
Foin.. . ,
Paille..
.Vvoine.
Son
kiloLT.
2.500
0.500
kilogr.
2.500
5
0.150
Il vous sera facile de calculer le prix de cha-
cune de ces rations en connaissant celui des
aliments aux 100 kilogr., d'après les cours prati-
qués et les taxes. — (P. D.)
— M. P. H. [Scine-et-Oise). — Vous voiil'7.
peindre vos voitures, soit au goudron, soit avec
une peinture à l'huile. La peinture des voi-
tures peut se faire avec le goudron qu'on étend
avec de l'essence minérale ou du pétrole et qu'on
passe à chaud afin que le produit soit plus
iluide; on ajoute environ 1 kilogr. de pétrole à
9 kilogr. de goudron. La peinture, aussi chaude
que possible, doit être appliquée sur les surfaces
bien propres et bien sèches; chauffer avec beau-
coup de précautions, le mélange prend feu fa-
cilement. La peinture au goudron ne séchant
jamais complètement poisse toujours.
Les voitures de l'armée et les canons, jusqu'à
l'époque de la construction du 75, étaient
peintes en vert d'artillerie. Cette peinture al'linile
est composée, en poids, de 4 kil. d'huile de lin,
{ kilogr. de litharge (comme siccatif), -2 kilogr.
d'ocre jaune et 1 kilogr. de noir de fumée.
La peinture à l'huile vous donnera certaine-
ment plus de satisfaction que celle au goudron.
On peut repeindre à l'huile sur une ancienne
peinture à l'huile, alors qu'on ne peut pas
peindre à l'huile sur une ancienne peinture au
goudron. — (M. R.)
REVUE COMMERCIALE
311
LA SEiMAINE MÉTÉOROLOGIQUE
Semaine du 11 au 17 avril 19-20 (OBSERVATOIRE DU PARC SA/M'-MAUR)
JOURS
ET DATES
£ -s
II
TEMI'KRAIUKE
Vent.
s<:i
S
s
s
s
so
Tariable.
© ■^
t 1
o
o
;- ©
1 ^
X
millim.
2 3
7.7
9.3
0.7
0.3
1.3
2.5
REMARQUES DIVERSES
S
©
o'
Écart
sur
la nor
maie
Dim 11 avril.
Lundi 12 -
Mardi .... 13 -
Mercredi . 14 —
Jeudi 13 —
Vendredi. 16 —
Samedi .. 17 —
millibars.
998.9
992.9
996.1
100S.4
1003.7
1009.3
1008.4
8.0
7.8
5.7
5.0
M.O
7 1
5.6
15n0
12.3
H . S
l.V. 3
17 9
18.7
20.0
11.7
9.8
9.5
10.9
13 4
12 8
11.2
11.3
+l.,j
+2 2
+ 0.2
-0.2
+ 1.1
+3.5
+2. S
+ 1.1
biarss
2.0
0 0
1.4
6.4
2.3
9 2
0 4
Pluie la nuit et vers midi.
Beau le soir.
Pluie de 5 à 13 heures.
Pluie la journée.
Temps nuageux, pluie et éclairs
le soir.
Temps couvert, ondées.
.V verse la nuit, temps nuageux.
Rosée la nuit, orage et pluie
le matin.
Moyenne.s et totaux
Écarts m la normale
1
1002.5 7.2
1
— 11 4+2 8
16.3
+1.4
::
21.7
ao lleadt
93 b. î
dor. tbèar.
24.1
Pluie depuis le l"jauvier :
En 1920 leemn"
Normale 14!
(1) Voir l'explication de cette mesure dans le n" du 15 avril 1920 (p. 290.
REVUE COMMERCIALE
Situation agricole. — Le temps a été moins favo-
r.ible à la végétation et aux travaux cette semaine
que les semaines précédentes. Des pluies fréquentes
et l'abaissement de la température ont ralenti le dé-
veloppement des plantes et entravé l'exécution des
labours et des semailles.
La terre étant largement pourvue d'humidité, le
retour d'un temps chaud et sec est à désirer.
Jusqu'à présent, la situation des récoltes en terre
est satisfaisante ; la levée des graines semées dernière-
ment est régulière, mais la prolongation du régime
humide aurait de fâcheuses conséquences.
Blés et farines. — Les petites disponibilités de
blés indigènes sont livrées an taux de la taxe; des
blés exotiques et des seigles sont cédés aux mino-
tiers.
Par suite de la dépréciation du change, les blés
étrangers nous reviennent à des prix extrêmement
élevés : à New-York on cote, par 100 kilogrammes,
193 fr. 86 et à Buenos-Ayres 134 fr. 80.
Les farines sont cédées aux boulangers aux condi-
tions indiquées précédemment.
Céréales diverses. — En raison dune reprise de la
demande, la baisse des avoines s'est arrèlée. On paie,
suivant provenance et qualité, de 80 à 83 fr. le quin-
tal départ.
Cours faiblement tenus sur les orges que l'on paie
par 100 kilogr. départ : orges de Champagne, 82 à
83 fr.; de la Mayenne et de la Sarthe, 82.30 à 83 fr.;
orges de mouture, 76 à 78 fr.; escourgeons, 90 fr.
Le sarrasin est coté 90 à 91 fr. et le sorgho 58 fr.
le quintal départ.
On paie aux 100 kilogr. départ : ma'is roux des
Landes, 125 à 130 fr.; maïs blanc de même prove-
nance, 120 fr. ; maïs blanc et jaune de Bourgogne,
120 francs.
Rendues ports français, les céréales étrangères va-
lent aux 100 kilogr.: .avoines de la Plata, 90 à 92 fr.,
maïs, 92.50 à 94 fr.
Les orges d'.AIgérie et de Tunisie sont cotées de
80 ù 88 fr. le quintal, ports français.
Fourrages. — De forts arrivages au marché de La
Chapelle ont déterminé une baisse d'environ 10 fr.
par 104 bottes de 5 kilogr. On a payé : luzerne, 250 à
270 fr.; regain, 240 à 260 fr.; foin, 245 à 260 fr.
Cours en baisse dans les départements où l'on
vend le foin de 28 à 43 fr. les 100 kilogr.
Pailles. — Prix sans changement au marché de La
Chapelle.
Graines fourragères. — Demande moins active
sur le trèlle, régulière sur la luzerne, importante en
maïs. Aux 100 kilogr. départ, on cote : luzerne de
Provence, 830 à 1 150 fr.; luzerne de pays, 750 à
930 fr.; trèQe violet, 600 à 1 200 fr.; trèlle hybride,
1 200 à 1 800 fr.; trèfle blanc, 1 200 à 1 600 fr.;
anthyllide, 1 000 à 1 700 fr.; maïs, 115 à 150 fr.;
vesces, 120 à 143 fr.; ray-grass, 135 à 180 fr.
Bétail. — Au marché de La Villette du lundi
12 avril, malgré une oS're plus importante que de
(oulume, le gros bétail s'est enlevé à des prix sou-
tenus. On a vendu par demi-kilogramme net : bœufs
de la Nièvre, de Saône-et-Loire et de l'Allier, 3.75
à 4 fr.; de la Haute-Vienne, 3.90 à 4 fr.; de la
Mayenne et de la Sarthe, 3.60 à 3.85; de la Vendée,
3.70 à 3.90; de Maine-et-Loire et de la Loire-Infé-
rieure, 3.55 à 3.85; du Cantal, 3.70 à 3.80; les génis-
ses, 3.93 à 4.03; les taureaux, 2.80 à 3.80.
312
REVUE COMMERCIALE
Par suite d'arrivages plus nombreux, la vente des
veaux a été plus lente et les cours faiblement tenus.
On a coté les veaux du Loiret, de l'Yonne, de Seine-
et-Marne, de Seine-et-Oise et d'Eure-et-Loir, de 5.75
à 6 fr.: de l'Aube, u.'70 à 5.90; delà Sarlhe, 5 à 5.50;
de la Haute-Vienne, du Calvados et du Cantal, 3.50
à 4 fr. le dejui-kilogramme net.
Le contingent des moutons étant modéré et insuf-
fisant pour satisfaire la demande, la vente a été ac-
tive et facile à des prix en hausse. On a coté les
agneaux, 7 fr.; les moutons de l'Allier, de la Nièvre
et du Cher, 6.50 à 7 fr. ; du Sud et du Sud-Est, 6 à
G.25; les brebis, 6.25 à 6.50 le demi-kilogramme
net.
Cours fermes sur les porcs que l'on a cotés comme
s«it, par demi-kilogramme vif : porcs gras, 3.45 à
3.55; coches, 2.75 à 3.05.
Voici le relevé des marchés des lundi 12 et jeudi
13 avril :
Marché du lundi 12 aril.
Entrées directes
aux abattoirs.
Amenés. LaYill. Vaug
Réserves
têtes
Bosufs 2 53-2
Vaches.... 1 857
Taureau.x.. 5S9
Veaux 3 481
Moutons . . 8 -298
Porcs ■! 973
> 167
1 387
2 41i
1 120
273
514
155
664
La Vill.
130
414
l:f.
664
Vaug.
têtes
250
200
350
234
Prix niaxinia du kilogramme.
Au poids net.
Au poids vif.
!'• q. 2" q. 3" q. Prix extrêmes.
Bœufs 8.10 7.90 7.70 2.95 à 4.80
Vaches 8.10 7.90 7.70 2.95 4.S5
Tanreaui.. 7.50 7.30 7.10 2.95 4.56
Veauï U.DÛ 10.90 8.C0 3.20 7.32
Moutons... 13.80 13.60 13.30 5.28 6.57
Porcs 10.30 lu. 14 10.00 6.18 7.21
Marché du jeudi 15 avril.
Entrées directes
au3 abattoirs. Réserves
Amenés. LaVUI. Vaug. La Vill. Vaug,
tête» têtes têtes têtes têtes
Bœufs 1 267 1
Vaches 842 V 341 180 264 90
Taureaux.. 381 1
Veaux 1 460 1 038 265 334 220
Moutons . . 4 460 3 049 480 930 180
Porcs l 432 125 406 1 090 120
Prix inaxima du kilogramme.
^ ' ^ — —
Au poids net. Au poids vil.
f» q. 2» q. 3* q. Prix extrêmes.
Bœufs 8 10 7 90 7 70 3.10 à 4.98
Vaches 8 10 7 90 7 70 3.10 4.98
Taureaux... 7 50 7 30 7 lO 3.10 4.68
Veaux 1110 10 20 8 00 3.00 7.20
Moutens.... 13 80 13 60 13:» 5.52 6.17
Porcs 10 30 10 14 10 00 6.18 7.21
Dans les départements, on cote :
Bordeaux, par kilogr. poids vif : bœufs, 3.20 à
5 fr. ; vaches, 3.60 à 4 fr.; porcs, 6.20à 7.10; par
kilogr. poids ttet : veaux, 9 à 11 fr.; moutons, 10 à
12 fr.
Caen, par kilogr. poids vif : bœufs, 4 à 4.20;
vaches, 4 à 4.30; veaux, 3.S0 à 6.10; moutons, 7.25
à 7.75.
Dijon, par kilogr. poids net : moutons, 10.50 à
12.50; par kilogr. vif : porcs, 7.75 à 7.S0.
Lyon-Vaise, par kilogr. poids vif : bœufs, 3.20 à
5.50; veaux, 4.60 à 5.63; porcs, 6.30 à C.60 ; par
kilogr. poids net : moutons, 11.50 h 13.50.
Nnnoj, par kilogr. poids net : bœufs, 8.50 à 9 fr.v
vaches, 7.20 à S.SO; moutons, 12 fr., par kilogr.
poids vif : veaux, 6 à 7 fr.; porcs, 8 à 8.20.
Marseille, par kilogr. poids net : bœufs, 6.50 à
7.50; moutons, 8 à 10.50; veaux, 8.50 à 10 fr.
Dans le Centre, les bœufs de travail se paient de
5 000 à 6 500 fr. la paire. Les porcelets valent 100 fr.
par mois d'âge.
Vins. — Les prix des vins se maintiennent sans
changement, soit par hectolitre nu sur les marchés
du Midi : 110 à 130 fr. pour les vins rouges et 135 à
160 fr. pour les blancs.
Dans le Puy-de-Dôme, on vend de 22 à 24 fr. les
vins rouges, et de 30 à 32 fr. les blancs, par pot de
15 litres.
Dans le Lot-et-Garonne, on paie les vins rouges
300 fr.; les blancs 400 fr. et au-dessus, la barrique
A Alger, les vins rouges sont cotés de 120 à 140 fr.
l'hectolitre.
Laines. — Au kilogr., on cote les laines en suint :
choix, 14 à 15 fr. 50; qualités ordinaires 13 à 14 Cr.;
sortes médiocres, 12 à 13 fr.
Pommes de terre. — Cours sans changement sur
les vieux tubercules en hausse sur les pommes de
terre nouvelles, qui sont cotées aux 100 kilogr.
Paris : Algérie, 170 à 200 fr.; Midi, 210 à 230 fr.
Miels et cires. — Les miels blancs sont cotés 650 fr.
et les miels de Bretagne 530 à 600 fr.,les cires, 800 fr.
les 100 kilogr. On signale quelques transactions
dans le Sud-est sur la base de 6 Ir. 25 le kilo.
Tourteaux. — Les cours varient peu. les difficultés
de transports entravent les affaires. On cote à .Mar-
seille par 100 kilogr. : Arachide Rufrique, 64 k 68 ;
coromandel, 55 fr. ; sésame blanc, 63 à 70 f r. ; lin,
90 fr. ; palmiste, 45 fr.
B. DuiWNT).
ENGRAIS
(Les 100 kilogr. départ par liN-raison de 10.000 kilogr.)
fr. c.
Nitrate de soude 13/16 0;0 d'azote 150 "
Cianainide S. P. A. granulée 19/21 0/0
d'az.,liv. mai (pas moins de dix tonnes^. 130 »
Cianamide en poudre 19.5-20.5 0/0 d'az.
disp 100 ..
Nitrate de chaux 13 0/0 d'azote 82 »
Nitrate d'ammoniaque 3S à 34 0/0 d'az 150 »
Superphosphate 14 0/0 dac. phosph 2" ■>
Scories de déphosphoralion manquent
Sylvinite 12/16 0/0 de potasse, l'unité 0 45
Sylvinite riche 20 à 22 0/0 de potasse,
l'unité : 0 58
Chlorure de potassium 30 à 60 0/0 de po-
tasse, l'unité 0 90
Sulfate de cuivre 223-227
Sulfate de fer (cristaux; 29 »
— (poudre) 38 »
Soufre sublimé 108 »
Le Gérant : Ch.xrles Dltreix.
Paris. — L. MAKEXHBax, înTprimeur, t, rue Cassott».
CHRONIQUE AGRICOLE
313
CHROiMQUE AGRICOLE
Les divergences de vues au seia du Gouverneiuent sur !e régime du blé de la récolte de 1920. — Projet
annoncé par le sous-secrétaire du Ravilaillement. — Caractères Je ce projet. — Nécessité d'une solu-
tion rapide. — Suite de la discussion à la Chambre des Députés sur les nouveaux impots. — Tevle des
dispositions adoptées sur la cédule des bénéfices de l'exploitation .agricole. — Relèvement du droit de
circulation sur les vins et autres boissons hygiéniques. — Le droit de consommation sur l'alcool et les
liquides spiritueux. — Le droit de distillation pour les cultivateurs mobilisés. — Le régime provisoire
de l'alcool. — Evaluations officielles sur l'état des ensemencements de céréales au 1'"' avril. — Note
relative aux engrais potassiques d'Alsace. — La main-d'œuvre étrangère dans les régions dévastées. —
Efforts poursuivis pour la sélectionner et pour la recevoir. — Note de M. de Warren sur ce sujet. —
Sur l'adtuission a l'Institut agronomique et aux Ecoles nationales d'Agriculture des candidats ayant été
mobilisés et des candidats Alsaciens et Lorrains. — Démonstrations de culture mécanique dans les
départements des Bouches-du-Rhône et de l'Vonne. — Les soities de vins jusqu'.i. la fin de mars. —
— Syndicat central des Agriculteurs de France. — La police sanitaire dans l'.Vfrique occidentale fran-
çaise. — Chamlire d'Agriculture. — Mort de M. Gustave Huot.
Le problème du blé.
Les divergences de vues dans le Gouver-
nement sur le régime du blé indigène de la
récolte de 1920, divergences dont nous avons
plusieurs fois signalé le danger, sont désor-
mais publiques. M. Thoumyre, sous-secré-
taire d'Etat du Ravitaillement, a fait con-
naître qu'un projet de loi serait déposé à
brève échéance et il en a indiqué les princi-
pales dispositions. Quoique l'on n'en con-
naisse pas encore le texte exact, on peut,
d'après les affirmations du sous secrétaire
d'Etat, en apprécier le caractère.
En elï'et, d'après ce projet, la taxe du blé
serait supprimée nominalement, mais elle
serait maintenue sous une forme hypocrite.
Le Gouvernement conserverait pendant trois
ans le monopole de l'achat de la récolte de
blé et il fixerait chaque année, avant la mois-
son, le prix maximum auquel il paierait cette
récolte aux cultivateurs. Quand on affirme
que c'est la suppression de la taxe, on cher-
che volontairement à induire les produc-
teurs en erreur. Singulier procédé pour in-
citer ceux-ci à semer du blé que de mettre le
prix de vente de leur récolte à la merci des
appréciations administratives!
La crise est donc ouverte entre les préten-
tions du Ravitaillment et les aspirations des
cultivateurs épousées par le ministre de
l'Agriculture. Il est nécessaire que cette crise
soit dénouée le plus tôt possible par le
Parlement à qui le dernier mot appartiendra
sur le sujet.
11 convient donc d'attendre. Mais il con-
vient d'ajouter que si le Gouvernement veut
persister dans la politique du pain qui a élé
si néfaste, il a à sa disposition d'autres pro-
cédés que de tarir la source de la production
du blé, en décourageant les agriculteurs. Ces
procédés ont été indiqués à diverses reprises,
mais ils auraient pour conséquence la dispa-
29 Avril 1920. — N» 18.
rition d'un trop grand nombre de fonction-
naires et d'agents qu'on semble vouloir
conserver à tout prix ; peut-être est-ce là le
secret de ces manœuvres.
Les nouveaux impôts.
La Chambre des Députés a poursuivi avec
une rapidité exceptionnelle la discussion du
projet de loi sur la création de nouvelles res-
sources fiscales.
Dans notre précédente Chronique (p. 293),
nous avons résumé les dispositions relatives
aux contributions directes qui frappent le
sol et son exploitation. Le relèvement au
double de l'impôt foncier sur les immeubles
non bâtis a été adopté sans observations. La
cédule des bénéfices de l'exploitation agricole
a donné lieu, au contraire, à une discussion
animée; finalement, le principe forfaitaire
établi en 1917 et supprimé en 1919 a été ré-
tabli dans des conditions fixées en ces
termes :
L'article 2 de la loi du 12 août 1910 est
abrogé.
L'article 17, paragraphe 1<"', de la loi du .31 juil-
let 1917 est modifié ainsi qu'il suit :
u Le bénéfice provenant de l'exploitation agri-
cole est considéré, pour l'assiette de l'impôt,
comme égal au produit de la valeur locative des
terres exploitées par un coelficient approprié,
en vue de déterminer le revenu réel moyen an-
nuel. Ce coefficient est fixé, par nature de cul-
ture et par région agricole, et, s'il y a lieu,
d'après l'importance des exploitations et tous
autres éléments susceptibles d'iiilluer sur la
productivité, par une Commission, instituée par
un décret rendu sur la proposition du ministre
des Finances et présidée par un conseiller
d'Etat.
« Un quart des membres de cette Commission
sera nommé sur la présentation des présidents
des Chambres d'Agriculture ou des Offices dé-
partementaux; un autre quart le sera sur la
présentation des ÀESociations, des Coopératives
Tome I. — 18.
314
CHRONIQUE
et des Syndicats agricoles ou à défaut, pour ces
deux catégories, sur la présentation du ministre
de l'Agriculture.
« La Comini.ssion se prononcera, après avis
des directeurs des Sennces agricoles et des
Chambres d'Agriculture ou des Offices dépar-
tementaux des départements intéressés. Elle
procédera, tous les ans, à la revision des coef-
ficients et décidera des modifications ou addi-
tions qui seraient reconnues nécessaires dans
l'intervalle. »
L'article 18 de la même loi de 1917 est
modifié en ces termes ;
Sur le montant du re-venu d« l'exploitation
agricole, calculé ainsi qu'il est dit à l'article
précédent, l'exploitant n'est taxé que sur la
fraction supérieure à 1 bOO fr., et il a droit à une
déduction de moitié sur la fraction comprise
entre 1 àOO et 4 000 fr.
Le taux de l'impôt est fixé à 6 0 0.
On trouvera plus loin (p. 3l'i) un article
dans lequel M. Pierre de Monicault expose,
avec autorité, les conséquences des nouvelles
dispositions.
Le relèvement du droit de circulation sur
les vins a donné lieu à des débals qui n'ont
pas occupé moins de deux séances. On ne
peut en indiquer que les résultats. Les pro-
positions de la Commission des Finances,
exposées dans notre dernier numéro, ont
subides échecs successifs; finalement, celte
Commission a proposé un texte transactionnel
qui a été adopté comme il suit :
A titre proviboire et pour ujie durée de cinq
ans, les di-oits de circulation au profit de l'Etal
sont fixés à :
14- fr. par hectolitre le droit de circulation sur
les vins;
3 fr. par hectolitre !e droit de circulation sur
les piquettes déplacées par les récoltants pour
leur propre consommation, en dehors du rayon
de frauchi.se;
C fr. 50 par hectolitre pour le droit de circu-
lation sur les cidres, poirés et hydromels;
i fr. 70 par degré-hectolitre le droit de fabri-
cation sur les bières.
En outre, par modification aux articles 2, 3 et
4 de la loi du 22 février 1918, seia perçue au
prolit des communes, une surtaxe de :
5 fr. pai- hectolitre pour les vins et piquettes;
2 fr. 50 par hectolitre pour les cidres, poirés
et hydromels;
0 fr. 90 pour les bières.
Toutes dispositions contraires à la présente
loi sout abrogées.
En résumé, le droit de circulation sur les
Tins est porté de 10 fr., taux actuel, à l'J fr.;
celai sur les cidres de 5 à 9 fr.; une partie
est perçue au profit de l'Etat, et une partie
au profit des communes.
Le droit de consommation sur l'akool et
Af.HlCOLE
les liquides assimilés a été porté à 1 000 fr.
l'iieclolitre d'alcool pur, dont IM Ir. pour le
Trésor et 2o0 fr. au profil des communes.
Les vermouths et vins de liqueur seront
soumis désormais au régime de l'alcool. Kn
conséquence, la surtaxe de .ÎIO fr. par hecto-
litre d'alcool pur établie par la loi du .'!()
janvier 1907 e.st supprimée.
Une disposition .spéciale a été adoptée
pour appliquer aux exploitants qui ont été
mobilisés le bénéfice de l'allocation en fran-
chise pour toute la durée de la campagne
1919-1920. Cette allocation ne s'appliquait
jusqu'ici qu'à partir de la promulgation de
la loi du 29 décembre 1919. En conséquence,
les propriétaires exploilanls visés à l'alinéa
précédent et. qui auront acquitté les droits
depuis le 30 septembre 1919 sur les 10 litres
en franchise, pourront en obtenir le rem-
boursement sur un mandat délivré par le
directeur des contributions directes du dé-
partement. La même mesure a été prise en
faveur des veuves des cultivateurs mobilisés
morts pendant la guerre.
Le régime provisoire de l'akool a été
remis en discussion à propos d'une disposi-
tion autorisant le Gouveraenienl à prélever
sur l'alcool industriel, qui lui esL réservé,
une quantité de 50 000 hectolitres au maxi-
mum pour la conservation des fruits frais et
des sucs de fruits. Cette réserve a été adoptée.
Une surtaxe a été établie sur les alcools et
liquides spiritueux d'origine étrangère ou
coloniale, à l'exception des r'hums des colo-
nies françaises.
La disposition relative à l'interdiction de
la distillation des vins du .Midi et de l'Algérie,
qui a été reproduite dans le numéro du 22avril
(p. 293) a été adoptée; il a é'.é entendu
qu'elle s'applique exclusivement aux vins
rouges propres à la consommation qui sont
visés dans les cotes commerciales nion-
lionnées dans cette disposition.
Les ensemencements d'automne.
Le Journal Officiel a publié les évaluations
réunies par le miaistère de l'Agricultare sur
l'état de culture, au 1" avril, des céréales
semées à l'autonane dernier. Voici les notes
moyennes attribuées à chacune de ces cul-
tures pour l'ensemble du pays :
1" avril llâO 1" avril «19
Blé d'hiver "6 «G
Méteit '3 <*
Seigle "■' 6*
Orye d'hiver '^ 66
Avoine d'hiver '^ 65
Celte différence entre les deux années
confirme toutes les appréciations données ici
CHRONIQUE AGRlCuLî
315
sur l'éla-L des cultures, ainsi que les espé-
rances qu'on est en droit de concevoir.
Les appréciations ne sont pas moins
fevoraMes en ce qui concerne les cultures
fourragères.
Les engrais potassiques d'Alsace.
On nous écrit d'Alsace :
Dans une récente séance de la Chambre, lors
de la discussion du projet dé loi sur les nou-
velles ressources fiscales, M. Loucheur est monté
à la tirbiiiie pour tracer les grandes lignes du
problèin.e fSnaneiBr aetuel et il a; été amené, à
cette occasion, à dire quelques mots sur la pro-
duction de la potasse eu Alsace. Il s'est exprimé
ainsi : u A la condition de résoudre rapidement
la question dw régime des mines de potasse d'Al-
sace, de prendre des mesures pour intensifier la
production, nous devons non seulement pro-
duire la potasse nécessaire à nos besoins, mais
encore commencer, dès l'année prochaine, l'ex-
portation de la potasse dans le monde entier. "
Cette assertion tendrait a faire croire que les
mines de potasse d'Alsace n'ont pas été en
mesure, jusqu'à présent, d'aborder les marchés
étrangers, pour j faire concurrence aux potasses
allemandes. Or, if est vrai que la plus grande
partie de la production, en 1019, a été réservée,
comme il convenait, à l'Agriculture française,
soit 47 000 tonnes de potasse pure, sur 92 000
to.nnes,, — a.vaat la guerre la consommation
française n'était que de 33 000 tonnes, — le reste
n'en a pas aiûiivs passé à l'exportation pour
dilférents pajs d'Europe et d'outre-mer.
L'exploitation se poursuit d'ailleurs avec in-
tensité. Les raines expédient, rien qu'en France,
une moyenne de 1 060 tonnes efPectives par jour
— soie wa mJlïioH de kilos- — et cette anaaée
même, en- l'02tt, elVes seront en état de livrer à
L' Agriculture française, sans parler de leurs ex-
portations, de "Jj à 80 000 tonnes de potasse pure.
C'est exa.ctement la quantité que réclamait
pour elle M. Charles Baron, député des Basses-
.\Jpes, dans son récent rapport à la Commission
d'Alsace et d'e Lorraine.
Les agri<!«]itieïrrs souhaitent vivement que
ces prévisions se réalisent et qu'ils n'éprou-
vent pas, au CG«rs de cette année, les mêmes
déboires qu'ils o«t subis en 1919, et au prin-
temps dans la livraison des engrais potas-
siques.
Dans les régions dévastées.
Le recrutement de la main-d'œuvre pour
les travaux de culture dans les régions dé-
vastées est un problème qui préoccupe les
agriculteurs. Sur ce sujet délicat, M. de War-
ren, député, camamissaire géaéral de la Con-
fédération géuéi-ale des Associations agri-
coles des régions dévastées, nous transmet
un avis qu'on lira avec intérêt :
Les premières nouvelles qui sont parvenues à
la Confédération générale des Associations agri-
coles des Régions dévastées sur la mission
qu'elle a envoyée en Pologne pour étudier le
recrutement de la main-d'œuvre agricole, sont
encourageantes.
Elles nous indiquent que la main-d'œuvre po-
lonaise est à notre disposition, très abondante.
Autrefois accaparées par l'Allemagne, les fa-
milles ne demandent qu'à venir en France. 11
n'y a donc qu'à faciliter leur immigration. On
pouiTa y réussLT si, toutefois, l'initiative privée
joue le rôle qu'il loi revient parallèlement à ce-
lui de l'Administration.
Il s'agit : 1» d'organiser un recrutement sélec-
tionné et le transport rapide de ia main-
d'œuvre; 2» de préparer la réception de cette
main-d'œuvre non seulement à son arrivée ea
France, mais encore- (et c'est très important)
dans les exploitations qui désirent l'employer.
Tout cela ne se pourra mener à bien par l'im-
provisation !
La Confédération générale s'emploiera à la
mise en œuvre des meilleures méthode.-i, d'une
part en utilisant les organisations et services of-
ficiels qui ont été créés par les (ioiiveniements
polonais et frani;ais, en londaut d'autre part uii
service d'initialive privée dont la mission actuel-
lement en Pologne n'est que l'avant-parde.
Dés maintenant, la C.A. R. D. s'est mise eu
rapport avec de hautes personnalités polonaises
pour étudier la création d'un Cckmité franco-
polonais d'ijunugiation : ce Comité compren-
drait des m.smbres polonais qui, par leur situa-
tion, seraient à même d'apporter à la réalisation
de Tentreprise une aide efficace, et des membres
français empruntés aux grandes Associations
agricoles des lVéi;ion& dévas-tées.
De leur coté et dès aiijomrd'liui, les Asssocia-
tion agricoles doiven,t étudier la question de la
réception et de l'emploi de la main-d'icuvre par
les parliculiers ou les Syndicats locaux. Combien
d'ouvriers désire-t-on? Comment les recevoir et
les loi-'erV Comment les employer? Autant de
questions qu'il est nécessaire de régler au plu?
tôt afin de n'être pas pris au dépourvu.
Des tentatives avaient été faites pour ré-
server à l'Adminis-tration le recrutement des
ouvriers: les agriculteurs savent montrer
qu'ils sont aptes à mener eux-mêmes leurs
affaires à bien.
Institut agronomique
et Ecoles nationales d'Agriculture.
Le ministre de l'Agriculture a décidé que
le bénéfice des majorations de points accor-
dées pendant la guerre aux candidats à l'Ins-
titut national agronomique et aux Ecoles na-
tionales d'.Agriculture, mobilisés pendant les
bostilités, est maintenu en 1920 aux candi-
dats militaires qui auront été mobilisés
avant l'armistice, et pour la période ii comp-
ter du jour de leur mobilisation jusqu'au
3i6
CHRONIQCE AGRICOLE
jour de la signature de rarmislice. Posté-
rieurement à cette date, ce bénéfice sera
également maintenu aux candidats militaires
qui auront fait partie de missions militaires
à l'étranger ou auront tenu garnison, soit en
Alsace et Lorraine, soit dans les pays occu-
pés. Les candidats intéressés devront joindre
à leur demande une pièce militaire certifiant
leur position.
D'autre part, les candidats français nés en
Alsace et Lorraine et y résidant subiront les
mêmes épreuves que les autres candidats
francai'î, mais ils seront classés entre eux. 11
leur sera réservé sur la liste d'admission un
nombre de places qui sera, au minimum, tel
qu'il y ait proportionnalité, pour ces deux
catégories, entre le nombre de candidats re-
çus et le nombre de candidats qui se seront
présentés.
Culture mécanique.
Des démonstrations de motoculture auront
lieu à Arles (Bouches-du-Rliône) du 17 au
24 juin sur les domaines de lArmellièreet de
Giraud. Une section spéciale est réservée à
l'application des tracteurs aux travaux de
récolte : 'fauchaison, moisson et déchaumage
combinés, etc. ainsi qu'aux utilisations agri-
cole'^ de l'électricité. Une exposition perma-
nente de matériel agricole de toute nature
(appareils d'extérieur et d'intérieur de ferme,
matériel de cave, d'huilerie, moteurs, etc.)
aura lieu à la même date à Arles.
Les inscriptions sont reçues, jusqu'au
23 mai, par le directeur des Services agricoles
des Bouches-du-Rliône, à Marseille.
— Des essais de culture mécanique sont or-
ganisés par la Société centrale d'Agriculture
et de Viticulture de l'Yonne ; ils auront Heu
dans le courant du mois d'août sur les terres
de l'Ecole pratique d'Agriculture de La
Brosse (6 kilomètres d'Auxerre). A ces expé-
riences pourront prendre part les appareils :
1° à traction d'outillage agricole; 2° de mo-
toculture. Ces deux catégories pourront com-
prendre des appareils pour grande, moyenne
et petite culture (vignoble compris). Une
somme d'environ 7 000 fr. sera affectée à
l'organisation de cette démonstration.
Les adtiésions et demandes de renseigne-
ments seront reçues au Secrétariat de la So-
ciété centrale, Bourse de l'Agriculture, rue
Marcelin-Berthelot, à Auxerre.
Commerce des vins.
La Direction générale des contributions
indirectes a publié le relevé des sorties de
vins des caves des récoltants depuis le 1" oc-
tobre jusqu'au 31 mars.
En France, ces sorties se sont élevées à
3 G48 633 hectolitres en mars, et à 21 123 3.!8
depuis le début de la campagne. Pendant les
six mois, les quanlités de vins soumises au
droit de circulation ont été de 19 G93 860 hec-
tolitres.
En Algérie, les sorties de vins ont été de
343 36.i hectolitres en mars, et de 3 139 288
depuis le l"' octobre.
Au 31 mars, le stock commercial chez les
marchands en gros s'élevait à 9 713 230 hec-
tolitres en France et à 711 800 en Algérie.
La lenteur apportée par l'Administration
des douanes à publier les documents relatifs
au commerce de la France ne permet pas de
signaler, en même temps, le mouvement des
importations, notamment de l'Algérie, et
celui des exportations.
Syndicat central
des Agriculteurs de France.
L'Assemblée générale annuelle des mem-
bres du Syndicat central se tiendra le 3 mai
prochain à 10 heures du malin au siège du
Syndicat, 't2, rue du Louvre, à Paris.
Police sanitaire aux colonies.
Un décret en date du H avril a complété
les dispositions prises par le décret du 7 dé-
cembre 191-j sur la police sanitaire des ani-
maux dans l'Afrique occidentale française.
Ce nouveau décret a ajouté à la nomencla-
ture des maladies contagieuses auxquelles
sont applicables les règlements sanitaires :
la fièvre aphteuse dans les espèces bovine,
ovine, caprine, porcine et cameline; la
pneumo-entérile infectieuse et le rouget dans
l'espèce porcine; la piroplasmose dans les
espèces chevaline, asine, bovine, ovine et
caprine; la clavelée et la lîôvre de Malte.
Chambres d'Agriculture.
Dans sa séance du 22 avril, le Sénat a
adopté, sur le rapport de M. Chomet, la pro-
position, déjà votée par la Chambre des Dé-
putés, prorogeant le délai d'application de la
loi sur les Chambres d'Agriculture. Cette
prorogation est devenue définitive.
Nécrologie.
C'est avec un vif regret que nous annon-
çons la mort de M. Gustave Iluot, président
de la Fédération des Associations agricoles
de l'Aube, membre de l'Académie d'Agricul-
ture. Nous rendrons hommage à sa longue et
utile carrière.
Henhy Sagnier.
L'IMPOT Sin LES BÉNÉFICES AGRICOLES
317.
L'IMPOT SUR LES BENEFICES AGRICOLES
La Chambre des Députés, à une 1res forte
majorité, vient de remanier entièrement les
bases de l'impôt sur les bénéllces agricoles.
11 est utile de définir la portée de cette ré-
forme, parce que, pour donner ses fruits, elle
exige une organisation solide de l'Agriculture
et une attention soutenue des bureaux des
Associations agricoles
La loi établissant la cédule des bénéfices
agricoles, instaurée en 1917, prévoyait que la
base pour le calcul serait un forfait, sans in-
tervention du fisc et fixait ce forfait à la
moitié de la valeur localive, c'est-à-dire à la
moitié du revenu cadastral inscrit aux ma-
trices communales et revisé tous les vingt
ans diminué de 1/5. Cette même loi admet-
tait qu'en cas de perte, l'exploitant pouvait
en faire la preuve et se faire exonérer.
La loi de finances de 1919 introduisit la
faculté pour le fisc de prouver que le béné-
fice était supérieur à la base forfaitaire ainsi
établie. C'était en fait la suppression du for-
fait et l'obligation pour l'agriculteur visé de
contester des assertions émises par un fonc-
tionnaire ignorant du fonctionnement com-
plexe d'une exploitation, et cetlecontestalion
délicate enire gens ne parlant par la même
langue ne pouvait se faire que devant le Con-
seil de préfecture, aussi mal documenté que
le fisc en matière agricole.
Cette loi avait causé une profonde émotion
dans les milieux agricoles.
Les motifs qui avaient incité le fisc et le
ministre des Finances à la faire votersont un
exemple typique des malentendus dont souf-
fre l'Agriculture, faule de possibilité pour les
compétences de se faire entendre au grand
public.
La baisse rapide du prix du franc au cours
de la guerre, et surtout depuis la fin de la
guerre, ayant donné aux produits agricoles
comme aux autres une valeur nominale in-
connue, fit croire aux consommateurs à des
bénéfices nets fantastiques, faute de songer
à l'augmentation parallèle des frais. Par ail-
leurs, une série également inaccoutumée de
bonnes années favorisait la Viticulture, sur-
tout dans les régions de vins communs. Les
déclarations de récolte imposées pour le vin
et pour le blé faisant ressortir des chiffres
bruts impressionnants, l'attention du fisc fut
éveillée et stimulée par les réclamations des
commerçants et industriels. Ceux-ci, aussi
mal renseignés que le fisc, voyaient les pro-
duits bruts obtenus, les prix que, consomma-
teurs, ils étaient contraints de payer et, com-
parant les tableaux du produit des cédules,
constataient un rendement infime de la cé-
dule des bénéfices agricoles.
Incapables d'apprécier les charges spé-
ciales de la culture au cours de la guerre,
commerçants et industriels accablèrent la
Commission des Finances de la Chambre de
pétitions et de réclamations, alors que les
agriculteurs, en citoyens disciplinés, atten-
daient leur défense de la seule intervention
de leurs représentants à la Chambre.
Le résultat fut que le Gouvernement, en
déposant son projet de budget, crut devoir
multiplier par 8 la cédule des bénéfices agri-
coles et que la Commission des Finances,
sourde aux observations de la Commission
de l'Agriculture, maintint intégralement ce
dispositif.
C'est dans ces conditions que la question
se posait devant la Chambre. Personne
n'avait voulu écouter les arguments d'ordre
technique, ni se rendre compte que les causes
réelles du faible rendement de la cédule des
bénéfices agricoles résidaient dans le chiffre
des abattements qui n'assujettissaient que
30 000 agriculteurs à l'impôt sur 5 millions
d'exploitants, dans le travail incomplet et
superficiel des agents du fisc débordés et
dans l'insuffisance des estimations faites au
moment de la revision de la propriété non
bàlie, dans certains départements où l'ab-
sence de baux à ferme rend la fixation du
revenu très aléatoire.
La différence de valeur de l'unité moné-
taire autorisait bien un relèvement de l'impôt
de deux ou trois fois son montant en 1917,
mais non pas de huit fois.
La partie était délicate à jouer, car, si la
majorité de la Chambre est composée d'élus
des cultivateurs, si le Groupe de défense
paysanne compte 313 députés, on ne peut
affirmer que tous ces députés qui ne sont pas
des exploitants puissent sentir la véritable
situation de l'Agriculture, et saisir très net-
tement la valeur et l'importance relatives des
quatre facteurs qui compliquent la percep-
tion de l'impôt sur les bénéfices agricoles et
qui sont :
1° Le revenu cadastral, transformé en va-
leur locative, qui est revisé tous les vingt
ans et est par conséquent établi sur une
moyenne aussi vraie que possible variable
par région, et discuté par des gens de pro-
fession ;
31S
L'IMPOT SCR LES BÉNÉFICES. AGRICOLES
2° Le quantum da forfait, élément insi-
dieux qui ne saute pas aux yeux à la lecture
du texte de la loi, nnais qui est le facteur im-
portant et qui, une fois admis, peut diffîcile-
œ.ent être modifié à l'avenir;
o° Le faux alTecté à la cédule des bénéfices
agricoles, qui frappe le lecteur de la loi, et
qui peut être facilement modifié au moment
du vote des lois de finances ;
4" Le chiffre limité de l'abattement qui
fixe la quantité d'agriculteurs qui doivent
payer rimpô.t, chiffre important pour le ren-
dement de Timpôt en France où il y a pende
grands exploitants et beaucoup de petits, à
l'inverse de ce qui se passe en Angleterre.
La discussion devait porter principale-
ment sur le forfait réel, et subsidiairement
sur le renversement des facteurs dans la base
forfaitafre et du taux de l'impôt.
Comme nous l'avons dit, le Gouvernement
frt la Commission étaient opposés aux de-
mandes des agriculteurs. Mais, dès le début
de la discussion, un magistral exposé de
M. Capus réalisait la tâche difficile de con-
vertir la grande majorité de la Chambre au
principe du forfait. Une intervention de
M. tiendu sur les questions subsidiaires et
une mise au point de M. Boret montrèrent le
courage fiscal des agriculteurs et le véritable
b-ut de leurs demandes, but de clarté et de
sincérité; la Commission, se sentant battue,
proposait une disposition transactionnelle.
Il nous a paru indispensable de faire ce
long exposé préalable pour bien faire com-
prendre la portée de ce que nous avons ob-
tenu et les dangers d'application de ce qui a
été voté.
En effet, cotte disposition transactionnelle
a éfé votée, malgré deux nouveaux amende-
ments de MM. .(udet et Gast qui posaient
beaucoup mieux la question, mais auxquels
la majorité de la Chambre n'a pas cru devoir
s';i.ttacker, parce que leur réalisation immé-
diate n'était pas possible. Eux se plaçaient au
point dé vue de l'avenir, une partie impor-
tante de la Chambre voulait surtout frapper
l'Agriculture d'une sorte d'impôt sur les bé-
néfices de guerre présumés.
Pour atteindre quelques cas exceptionnels
qu'on a eu le tort de citer à la tribune au
risque de causer une émotion malsaine,
puisque le fisc n'avait trouvé que 23 cas
exceptionnels pour l'ensemble du territoire,
on risquait d'écraser toute la culture du blé.
Le texte de loi voté prévoit :
i° Que te revenu cadastral transformé en
valeur locative sert de base, mai» étant
donnés les événements survenus depuis la
date à laquelle lea évaluations ont été faites,
qu'une Commrssioa siégeant à Paris dan&
laf[uelle les représentants de l'Agriculture
seront aussi nombreux que ceux du fisc fixera
un coefficient d'augmentation ou de diminu-
tion variable selon les cultures (mixtes, cé-
réales, vignes, pâturages, forêts} et selon
les régions.
2" Que sur ces bases le calcul sera forfai-
taire dans les termes de la loi de 1917,
c'esl-à-dire avec la faculté pour le seul exploi-
tant de réclamer une diminution sur preuves;
enfin que le quantum du forfait sera égal à
la valeur locative multipliée par le coefficient
de la Commission.
Le taux de l'impôt et le chill're de l'abatte-
ment restent ceux du projet de loi primitif.
Si l'on étudie Tesprit de ces modifications
adoptées, on remarque que si le forfait rede-
vient indiscutable par le fisc en ce qui con-
cerne chaque exploitation, il reste discutable
par une Commission spéciale comprenant
des agriculteurs, mais pour l'ensemble des
exploitations des régions de culture seule-
ment.
C'est une victoire très sérieuse dont nous
devons remercier MM. Capus, Kendo et
Boret.
Qu'est-ce que craignaient les agriculteurs?
D'être personnellement visés par le fisc et ■
d'avoir à se défendre individuelleraect
contre les agents de TAdministration : eux,
agriculteurs sans comptabilité ayant une va-
leur de discussion générale, contre le Ose et
les Conseils de préfecture sans connaissances
agricoles, c'est-à-dire sans moyens d'appré-
ciations autres que des barèmes ou des
moyennes adtninistratives.
Ils échappent désormais à ce grave incon-
vénient. Mais les régions, et les cultures
dans C'iiaque région, restent sujets aux varia-
tions de coefficient. Un gain appréciable a
été obtenu en fixant la composition théo-
rique de la Commission d'évaluation ; mais
cette Commission ne pourra discuter écpiita-
tahlement et les agriculteurs qu'elle com-
prendra n'auront d'influence dans la discus-
sion que si, dans toute la France, les Associa-
tions agricoles travaillent dès maintenant à
établir une documentation sérieuse et sincère
sur laquelle on puisse s'appuyer. La loi rend
solidaires les exploitants de chaque région.
C'est à eux de profiter de la facilité qui leur
est donnée de lutter groupés, au lieu de lut-
ter isolés pour établir d'avance les bases de
la discussion et ensuite pour suivre et con-
trôler les décisions prises par la Cj)mmissiGn
centrale. Ces décisions, en etlet. seront revi-
LA FOURMI D'ARGENTINE
3Ï9
sables tous les trois am et nou plus tous les
■vingt ans comme Tévaluation de la non-
bâtie.
Ce qu'il y a de plus incomplet dans cette
loi, et qai «st la brèche par laquelle le fisc
essaiera de nouveau de pénétrer, c'est que
rétablissement de coefficients sera lixc par
régions.
La région agricole n'étant pas délimitée,
et n'étant même pas sérieusement étudiée, le
lise pourra partager la France en régions à
son idée? Il faut, au contraire, que nous y
trouvions un prétexte à délimiter les régions
agricoles au mieux des intérêts généraux et
non pas avec uoe pensée de derrière ia tète
qui fausserait les bienfaits de la région.
S'il peut rester une inquiétude dans l'es-
prit de quelques-uns, tellement est fort chex
nous le désir de certitude ei la crainte de
l'inconnu, il faut reconnaître que le projet
voté n'apporte comme réductions à nos de-
mandes qu'une mesure juste dans le prin-
cipe, sinon facilement appliquable.
A notre avis, nous devons souijaiter que le
Sénat le vote à son tour dans Je môme esprit
que la Chambre.
P. DE MONICAULT,
Ingénieur agronome, (Wputij do l'Ain.
LA FOURMI D'ARGENTINE
M. Paul Marchai et son coUatjoraleur
M. R. Poutiers ont communiqué récemment
à l'Académie d'Agriculture (séance du
■24 mars l'SiO) une étude importante sur un
insecte récemment signalé dans le midi de
la France. On lira avec profit la partie prin-
cipale de cette étude :
Noos aj^pelons l'attention, dans la présente
aole, sur l'apparition dans le midi de la France
d'un insecte célèbre par ses méfaits dans di-
verses régions du globe et contre lequel il im-
porte d'organiser la lutte. 1! s'asit d'une minus-
cule fourmi originaire de l'Amérique du Sud,
l'iridmmjriitex hmnilU, vulgaifement connue sous
le nom de « Fourmi d'Argentine ».I1 n'existepas
d'hôte plus iiicomojode et pi'os nuisible dans les
haiiilatiGns que cette fourmi, et le préjudice
qu'elle cause aux cultures méridionales est,
d'autre part, considérable.
Cette fo'Brmi, dont la patrie est la République
.Argentine et le Brésil, peut être malheureuse-
ment dispersée par le commerce avec les maté-
riaux de construction, le bois de chauila-e, la
terre, les plantes, les denrées alimentaires dans
lesquels elle établit ses colonies. C'est ainsi qu'il
y a une Irentaiae d'anr>ées elle a pris pied à la
Nouvelle- Orléans d'où elle s'est propagée dans
to'ate la l^ouisiane, pour envahir ensuite les
Etatï voisins. D'autres foyers, qui ont pris une
rapide ent-ension, se sont également constitués
en Californie.
En dehoï^s de l'Amérique, elle s'est déjà accli-
matée à Madère, au.v Açores, et notre littoral
méditerranéen n'est pas le seul point par lequel
elle ail abordé en EuivDpe.
C'est à Tamaris, près de Toulon, que la pré-
sence de l'envahissaTVle fourrai fnt remarquée
pour la preniicre fois; elle y aurait été importée
avec des plantes de l'Amérique du Sud et la sur-
face de ses colonies s'étend au moins mainte-
nant sur 10 hectai'es.
Dans la région de Cannes, un foyer beaucoup
plus étendu encore a. été constaté; il cou"»'re un
espace d'environ 150 hectares, depuis la Crois
des Gardes jusqu'à la Bocca, ses origines d'ail-
leurs paraissant analogues à celles du foyer pré-
cédent. Il n'est pas douteux que des foyers
secondaires se développent annuellement, grâce
aux échanges de plantes d'un endroit contaminé
vers un endroit sain, et ij est probable qu'entre
Toulon et Cannes, ainsi que sur d'autres points
du littoral, la Fourmi d'Argentine a déjà fondé
d'assez nombreuses colonies...
La Fourmi d'Argentine ne se distingue guère
à première vue des fourmis indigènes qui fré-
quentent souvent nos habitations : seul, un
examen attentif de ses caractères permet de la
reconnaître (fig. 67).
Au voisinage des maisons qu'elles envahis-
sent, ces fourmis établissent leurs nids, en été,
sous des pierres ou sous des abris variables; en
hiver, elles se réunissent pour former des colo-
nies beaucoup plus populeuses qui se logent
dans tous les endroits favorables et abrités,
notamment au pied des arbres, dans les tas de
fumier ou sous des amas de feuilles en décom-
position. Plusieurs centaines de reines et des
myriades d'ouvrières peuvent exister dans une
seule de ces agglomérations; quand la belle
saison revient, les grandes colonies d'hiver se
désagrégeât, et il se forme une multitude de
petites fourmilières dispersées sur nue Jarge
surface et dont chacune contient le plus souvent
plusieurs reines.
Au point de vue économiqBe, tonis l'es téimoi-
gn âges, qu'ils viemneml d'Amérique oU'd'Europe,
sont concordants pour représenter cette fourmi
comme une véritable obsession pour les habi-
tants des localités où elle a élu domicile. Les
locataires des maisons se font 4e plus en pins
rares, et les propriétés perdent de oe fait une
grande partie de leur valeur. iLa petite taille des
h-idomyrmex leur permet de s'introduire partout.
Les clapiers, les poulaillers sont difficidement
protégés contre leurs incursions. Les couveuses
sont assaillies par elles au poimt de ne pouvoir
continuer l'incubation ou les jeunes poulets pé-
326
LA KOUHMl DARiiE.NTlNK
rissent sous leurs atteintes. Pénétrant dans les
ruches, elles mangent le miel ou déterminent la
mort du couvain et des abeilles, et les apicul-
teurs les tiennent pour une redoutable engeance.
Leurs méfaits ne se limitent pas aux liabita-
tions, mais elles envahissent aussi les cultures et
causent un préjudice considérable en protégeant
les cochenilles et les pucerons contre leurs en-
nemis et en intensifiant la multiplicalion de ces
insectes. L'influence néfaste qu'exerce ainsi in-
directement Vlridoniyrmex sur la végétation se
Fig. 67.
La Fourmi d'Argentine : 1res grossie (d'après Newel
et Barbek).
a, Mâle, — ft, Ouvrière. — c, Reine mère d'une colonie. — a', a'. Tête
et pétiole (jonction du thorax et de l'abdomen) du mâle. — b', b',
tète et pétiole de l'ouvrière. — c', c', têle et pétiole Je la reine.
manifeste particulièrement dans les cultures
d'orangers dont les cochenilles prospèrent en
abondance lorsqu'il s'y est installé...
La principale méthode de lutte qui, pour le
présent du moins, reste à noire disposition est
celle d'une destruction méthodique des nids par
les insecticides. Pendant la période d'activité des
fourmis et principalement au début du prin-
temps, ce sont les appâts formés de sirops arsé-
niés qui se sont montrés les plus effîca''es; le
choix des formules auxquelles on doit s'arrêter
et les conditions dans lesquelles elles doivent
être appliquées ont été étudiées avec le plus
grand soin aux Elats-L'nis; il est, à cet égard,
d'une extrême importance de faire observer que
la dose d'arsenic (I, qu'elles comportent doit
être assez laible ^our déterminer un empoison-
nement lent, de façon à permettre aux ouvrières
de porter la nourriture toxique aux reines et
aux larves et à exterminer ainsi les colonies.
Les appâts, en outre, ne doivent pas se décom-
poser ou s'altérer à l'air et une erreur de lech
nique dans leur préparation a souvent pour con-
séquence de leur donner au bout de très peu de
temps une action répulsive, de
sorte que les fourmis, après avoir
subi une faible mortalité, aban-
donnent la place pour envahir
un autre district du voisinage.
En raison de la légèreté, de
ra;,'ilité et de la persévérance des
fiilomyrmex, presque toutes les
barrières que l'on cherche à op-
poser à leur passHge sont insuf-
fisantes ; elles marchent à la
surface de l'eau stagnant», pas-
sent sans difficulté sur une
couche de pétrole répandue à
la surface de l'eau. L'eau cou-
rante, toutefois, partout où l'on
peut en faire uiage, donne des
résultats satisfaisants ; dans un
des hôtels de la région envaliie,
on a déjà mis à profit cette cir-
constance en faisant établir une
rif^ole en ciment autour de la
construction. On peut également
tirer parti de l'emploi de la pou-
dre de pyrèthre qui s'est mon-
trée très efficace. Les bandes
gluantes, quoique les Iridomyr-
mex les franchissent souvent en
utilisant comme pont les cada-
vres de leurs congénères, les
bandes d étoffe imprégnées de
bichlorure de mercure et les
cordons de naphtaline sont aussi
très employés. Enfin, il y aura
grand avantage à organiser une
lutte hivernale en mettant ;\
profit l'habitude qu'ont les Iri-
domyrmex de se concentrer pen-
dant l'hiver sur de petits espa-
ces en colonies extrêmemi-nt
populeuses. Des caisses à claire-voie remplies
de substances végétales en décomposition joui-nt
à cet égard le rôle de piègfs fort efficaces, et
pendant l'hiver on peut y pratiquer la destruc-
tion en masse des ouvrières et des reines au
moyen d'épandages ou de fumigations insecti-
cides. Le sulfure de carbone a, pour ces opéra-
lions, rendu de grands services en Améiique et
(1) L'arséniate ou l'arsénile de soude sont les
arsenicaux les plus employés, la dose indiquée est
Je 0.0". à 1 pour ^ 000; il y a avantage à ajouter au
sirop un peu d'acide larlri(iue.
ORGANISATION INTÉRIEURE D'UN SYNDICAT DE MOTOCULTURE
321
l'emploi de la chloropicrine que nous avons mis i
à l'étude semble particulièrement indiqué. |
En mettaut en œuvre les dilTérenls procédés j
qui viennent d'être indiqué?, en groupant les
liabitanls des ré^;ions atteintes pour une cam- j
pagne généralisée et en organisant une surveil- i
lance sur les plantes sortant des localités enva-
hies, il n'est pa'i douteux que l'on arrivera à di-
minuer dans une large mesure la gravité du
nouveau Iléau et à réfiéner sa puissance d'ex-
tension.
P. MaRCHAL et R. PûUTIEBS.
ORGANISATION INTERIEURE D'UN SYNDICAT
DE MOTOCULTURE
Le plus grand nombre des Syndicats de
inoloculture ont rendu et rendent des ser-
vices que tous les lecteurs du Journal d'Agri-
culture pratiqua connaissent bien. Un petit
nombre fonctionne médiocrement. Cela tieni
souvent à des défauts d'organisation inté-
rieure qu'il serait facile d'éviter. .T'en signale
quelques-uns qui se renconlrent assez fré-
quemment.
Choix du conducteur. — De ce choix dé-
pendent non seulementl'usure plus ou moins
grande de l'appareil, mais aussi la bonne
utilisation et le travail opportun de la ma-
chine.
La combinaison suivante est assez souvent
adoptée lors de la formation d'un Syndicat :
Parmi les membres, un ou deux n'ont pas
l'intention de seservirdu tracteur. Ils entrent
dans le Syndical, soit par complaisance, soit
pour profiter du battage si le Syndicat achète
une batteuse et s'adjoint une Coopérative de
battage. Ce sont souvent de petits proprié-
taires qui ajoutent au travail de leur bien la
surveillance ou la régie d'une exploitation
voisine dont le maître est éloigné, ou qui
font, à moitié, le travail d'un champ ou d'une
vigne pour arrondir leur propre récolte. Ils
ont le goiit de l'outillage, ont fait deux ou
trois saisons de battage avec les entrepre-
neurs ou ont conduit ces petits moteurs
agricoles qui, quelques années avant la
guerre, se répandaient dans les campagnes
et remplaçaient les manèges des petites bat-
teuses simples. Ils offrent leurs services au
Syndical qui les accepte. Le choix semble
heureux; l'ouvrier apprend vite la conduite
du tracteur et entretient bien la machine au
début; d'autre part, les journées de travail
sont seules payées. En réalilé, le choix est
moins bon qu'on ne le pense. Telle belle
journée employée au labour avec l'appareil
syndical ne rapponera que 10 fr. et la nourri-
ture. Dans la vigne du conducteur ou dans
celle de son voisin qu'il cultive à mi-fruit,
elle permettrait un sulfatage ou une façon
dont l'importance est inestimable. Fatale-
ment, le travail du tracteur et son entrelien
se ressentiront bien vile de ces conflits que
la belle saison multipliera entre l'intérêt et
le devoir du conducteur (1).
Une bonne solution est la suivante : lors-
que le Syndicat conlient quelqu'un d'assez
compétent pour former un conducteur, lui
apprendre la conduite et quelques notions
techniques indispensables (ce n'est pas rare
aujourd'hui, beaucoup de propriétaires ayant
une automobile, un moteur agricole, un peu
d'outillage, des connaissances mécaniques),
il est avantageux de prendre ce conducteur
parmi les jeunes paysans qui se louent
comiiie domestiques agricoles et qui ont du
goîit pour les machines (2). Les membres du
Syndicat lui assurent du travail pourtousles
jours où le tracteur ne marche pas. Le sa-
laire n'est donc pas une somme fixe. Il se
compose d'un prix par journée de travail du
tracteur (différent suivant la saison et le
genre de travail) et d'un prix plus faible par
journée de travail de ferme (taille des arbres,
entretien des machines). Le Syndicat paie les
journées de labour, battage, réparations, en-
trelien. Chaque membre paie les journées
passées chez lui par le conducteur sans son
appareil. Le conducteur n'a pas de jours de
chômage; il a automatiquement une prime
au nombre d'hectares travaillés puisque les
(1) La même chose se produit quand on prend
comme conducteur un petit ouvrier de village, for-
geron, mécanicien. Il arrive une saison où la journée
de labour est moins rémunératrice qu'une journée
passée à l'atelier, même si celui-ci est très modeste.
(2) Dans une amusante brochure, L'Année des
Camions, G. Rozier écrivait : « Le paysan, lui, c'est
tout ou rien. Ou bien, le cerveau pétrifié, les muscles
aussi durement noués que ses lacets de godillots, il
ce sera bon qu'à laver et graisser la voiture. Res-
pectueux du sens des préfixes français, il n'admt-ttra
point qu'embrayer signifie lever le pied et déblayer
l'appuyer sur la pédale. Pour lui, à tout jamais,
l'embrayage sera un coup de semelle vigoureux, de
haut en bas, comme sur un fer de bêche... Ou bien,
au contraire, né mécanicien sans le savoir, devenu
charretier prudent, et plein de vénéiation, d'ailleurs,
pour la valeur marchande de celte bêle mécanique,
c'est lui qui, dans son équipe, sera le roi de la
marche arrière, lent, circonspect, minutieux et qui
fignolera le mieux ce travail d'artiste. .>
LE CONCOURS CENTRAL HIPPIQUE ET LÉLEVAGE DU DEMI-SANG
journées de labour sont payées plus cher que
celles où le tracteur est inaclil'.
Adjonction d'unn Coupémiive de hallage à
un Syndicat. — Très souvent, les lueiubres
du Syndicat font appel à quelques voisins
pour acheter une batieuse et lornier une
Coopérative de ballnge. Les immbres du
Syndical paient h- battuge un peu moins cher
que les autres membres de la Coopérative.
Le supplémeiil paye par ces derniers repré-
sente le loyer du iracteur.
Il y a des cas où les avantages de cet achat
sont discutables. Dans certaines régions, la
période des battages est une période de bom-
bances. L'entrepreneur de battage fournil le
conducteur de la machine et deux eiigre-
neurs. Le propriétaire chez qui se fait le lia-
vail fournil le personnel. Celui-ci, les domes-
tiques de l'exploitation exceptés, est rare-
ment composé d'ouvriers et journaliers payés.
Ce sont les voisins qui viennent, à charge de
revanche, ce sont les métairies et fermes voi-
sines qui prêtent une ou deux journées
d'homme. Ce personnel, non payé, sera, par
compensation, largement abreuvé et nourri.
Tant que les battages dur. ni dans un p.til
rayon, le personnel Jes fermes Je ce rayon
esl démonté. Comme le travail esL pénible, et
comme il garde cependant, à cause des repas
plantureux, un caractère de léte, l'équipe
d'ouvriers qui se prêient ainsi la main d une
ferme à l'autre est composée des plus ro-
bustes et des plus jeune.s. Celte tradition qu'il
serait très dillicile de faire disparaître (1)
empêche certains travaux, en particulier les
dôchaumages, pendant une période de trois
à cinq semaines. Dans ces conditions, il
semb.e que garder le tracteur pour laire les
labours et travaux rendus problématiques
par l'eparpillement du personnel est plus
avantageux et plus sage que fonder une
nouvelle entreprise de hallage.
Quelquefois, plusieurs Syndicats voisins
se fédèrent pour aclieter une balteuse. La
solution est meilleure, car le tracteur du pre-
mier Syndicat, se trouvant libéré après le
battage de la recolle de ses iwenibies, peut
labourer pendant que les aulres byiidicais se
servent de la batteuse. 11 y a cependant une
remarque à faire. Le chef d'un chantier de
battage est généralement \>- conducteur du
tracteur. Dans une saison, les deux engre-
neurs qui suivent la batteuse passent donc
sous deux ou trois aulorités diU'érenles, ce
qui amène souvent des diflicultés. Il est bon
que tous les Syndicats se mettent d'accord
pour donner à une seule personne, un mem-
bre de l'un des Syndicats, la direction el la
surveillance du battage pour toute la saison.
11 fera pour tout le personnel, aussi bien les
différents conducteurs que les engreneurs,
ligure d'entrepreneur. Il n'y aura qu'une
seule direction el une seule manière de con-
cevoir le travail.
Magasin et approvisionnements. — L'indi-
vidualisme du cultivateur ne disparait pas le
jour où celui-ci entre dans un Syndicat. Au
lieu de faire collectivement leurs achats
d'huile et de combustibles, les membres
veulent bien souvent opérer chacun pour
son compte. Résultats :
1° l'rix plus élevé de la marchandise.
2" Bien souvent depuis que l'on n'obtient
(quanil on en obtieni) que des vagons
complets, défaut de combustible, chômage
force.
3° Perles d'emballages. Le conducleur
quitte l'exploitation de Paul avec un bidon
qu'il laissera chez Pierre. Les récipients des
dillérentes maisons sont mélangés. Dilli-
cultés avec les fournisseurs.
A" Difliculié de tenir des comptes exacts :
le pétrole consommé dans les déplacements
doit élre payé par le Syndicat à des prix
ditlérents suivant les prix d'achat des di-
vers propriétaires.
11 laui un magasin syndical, soit chez un
syndiqué, trésorier ou secrélaire du groupe,
de préférence, soit chez un fournisseur. Les
emballages pleins ne sont délivrés que contre
remise des emballages vides en bon état.
Les approvisionnements sont surveillés, les
achats faits à temps voulu et collectivement.
Le Syndical n'est pas une agglomération.
11 doit avoir sa vie propre, et tous ses mem-
bres se féliciteront d'avoir un organisme biin
vivant.
Guy de Montard.
LE CONCOURS CENTRAL HIPPIQUE
ET L ÉLEVAGE DU DEMI-SANG (2)
Les épreuves d'obstacles qui eurent Hpu tous
(1) Les officiers el les agriculteurs qui ont voulu,
pendant la guerre, essayer dans ces niêuies régions
de coustituer des équipes complètes de battage avec
les jours sur la piste du Grand Palais fui'enl très
des prisonniers boches onl rencontré toujours les
plus grandes difficultés.
(2) Voir le numéro du 15 avril, page 278.
LI CONCOURS CENTRAL HIPPIQUE ET LÉLEVAGE DU DEMI-SANG
323
suivies par de nombreux spectateurs. Elles mi-
rent ea évidence les aptitudes des chevaux et les
qunlités de cavaliers habiles. Cependant, il ne
faudrait pas voir uniquement dans le Coni-.ours
hip|iiquH de Paris une manifestation sportive; il
convient d'en retirer des indications susce|.libles
de nous éclairer sur la [production du cheval de
demi-sang en France.
Chacun sait quf la dénominalion de demi-
sang en^îlobe les produits dérivés du croi-ement
d'un étalon de pur sang anglais, arabe ou anglo-
arabe avec une jument d'une autre race, ou
d'une jument de pur sang anglais, arabe ou
anglo-arabe avec un étalon non inscrit au.x Stud-
Books de ces trois races et les produits dérivés
de l'union entre eux de ces producteurs métis.
Les demi-sang forment donc une calégorie de
chevaux dont les caractères ne peuvent être
uniformes en raison précisément de la diversilé
de leurs modes d'obtention. Le croisement di-
rect et le métissage — reproduction des pro-
duits issus du croisement — interviennent ^l'une
manière variable. La convert;ence se fait plutôt
du côté de l'aptitude et de l'utilisation, les demi-
sang étant des chevaux de selle ou d'attelage lé-
ger.
Or, ces deux adaptations sont battues en brè-
che d'un côté par les progrès de l'automobilisme
qui atteint nettement le cheval de voiture légère
et d'attelage de luxe, de l'autre par des UKidifi-
cations probables drins les organisations mili-
taires, nolafnment en ce qui concerne la cava-
lerie.
Pour ces motifs, l'avenir du cheval de demi-
sana est un peu obscurci. Il n'est cependant pas
fermé. Si pour de multiples causes, la production
du demi-sang va se réduire, elle devra gagner en
qualité; car seules pourront continuer à se
livrer à cet élevage les régions où ce cheval
pourra être produit économiquement, tout en
restant un animal de bonne nature.
Une évolution s'impose, faute de laquelle la
production tout entière périclitera. Des contrées
qui ont jusqu'ici fait du demi-sang vont se consa-
crer à un cheval plus gros, moins spécialisé,
d'un élevage moins onéreux, d'un débouché plus
assuré. On verra le cheval de trait envahir des
herbages; ou bien ce sera le postier, modèle
mixte, qui a bien tenu jusqu'ici devant la traciion
mécanique et dont l'armée continue à avoir
besoin pour une partie de son artillerie. Le
demi-sang devra s'adap'er à de nouvelles exi-
gences et parfois à de multiples ulilisatinns. Il
deviendra un tractionneur fort, rapide, éner-
gique et souple dans ses allures ; ou bien un por-
teur solide, vite et adroit. Souvent ces qualités
devront être associées et conduiront à l'obtention
d'un cheval robuste, à dessus court, à épaule et
croupe musclées, avec des membres irrépro-
chables.
Pour la réussite de cette évolution deux fac-
teurs essentiels sont, entre autres, nécessaires :
les reproducteurs, le milieu d'élevage.
Le choix de la jument sera très important. Il
faudra des femelles fortes, à dessus sans défaut,
qui seront accouplées à des étalons plus ou
moins rapia'ochés du pur sang suivant les indi-
cations et les nécessités. On peut assurer que le
rapprochement vers le pur sang sera la formule
la moins répandue, car le produit obtenu sera
de moins en moins demandé.
J'ai toujours pensé que le croisement de pre-
mière ;;éneralion ou croisemeni industriel aurait
dû être pratiqué depuis longlemps entre nos ra-
ces de chevaux au lieu des métissages complexes
dont on s'est servi partout; il eût donné les
mêmes bons effets que dans nos races de mou-
tons et de bovins; il eût permis la conservation
de nos races pures tout en assurant l'obtention
de chevaux de qualités et de modèles adapti^s à
des besoins variés. Il est trop tard aujourd'hui
pour qu'on puisse pratiquer la méthode d'une
façon suivie; toutefois, avec des juments bien
choisies et des étalons appropriés, on réduira le
nombre des suiets mal réussis, un des écueils
de 1.1 proiluction du clievnl fin.
Le milieu d'élevage est aussi à considérer, car
il imprime sa marque à tous les êtres vivants,
et il restera toujours un grand facteur de succès
ou d'échec. Le demi-sang devra être élevé seu-
lement dans les contrées susceptibles de lui
faire acquéiir l'ampleur des formes et le volume
du squelette nécessaires à un cheval vigoureux.
Ces contrées sont les pays d'herbages non hu-
mides, à sous-sol ca'caire où les chevaux peu-
vent être laissés en bbeité en toute saison pen-
dant la durée de l'élevage proprement dit. Ainsi
se trouvent alliées les nécessités d'un élevage
économique et celles d'une production ration-
nelle. Partout ailleurs, l'obtention d'un cheval
de demi-sang réussi n'est que le résultat heu-
reux d'une coûteuse fantaisie. Ces cas particu-
liers ne sauraient êire donnés en exemple ni
recevoir d'encouragements.
On compare volontiers, quant à leur utilisa-
tion et leur rendement dynamique, les machines
vivantes aux machines brutes; la comparaison
n'est pas moins instructive quand on prend
comme termes l'adaptation utilitaire et le per-
fectionnement économique. La machine indus-
trielle est sans cesse perfectionnée afin de mieux
convenir à des fabrications nouvelles ou de se
prêtera des transformations rendues nécessaire
par la concurrence et le progrès. La machine
vivante est soumise aux mêmes lois. La faculté
d'adaptation est une qualité qui lui est indispen-
s-ible; les races domestiques y sont soumises
impérieusement, car entre elles la concurrence
est rude et exige souvent des modifications ra-
pides. L'éleveur de demi-sang qui ne se rendrait
pas compte de cette nécessité risquerait bien
de perdre tout le profit de son labeur antérieur.
En résumé, il semble bien que l'on doive voir
l'avenir de la production du demi-sang sous le
jour suivant : le nombre des demi-sang sera di-
minué; des régions qui se livrent à cet élevage
l'abandonneront pour celui du cheval de trait ou
du bétail. Pour garder quelques débouchés, la
324
GAZOGÈNE POUR MOTEURS AGRICOLES
qualité sera relevée, car les médiocrités n'auront
plus de place, la production limitée devant
s'adapter impérieusement à des besoins précis
et également limités. L'élevage devra se hausser
à un niveau tel que les déchets soient réduiis au
minimum, cela ne réus>ira que dans quelques
contrées favorisées et entre les mains d'éleveurs
habiles doués d'un grand sens pratique. Un
choix très attentif des géniteurs et un élevage
rationu'l des jeunes sont les moyens qui aide-
ront à obtenir ce résultat.
Enfin, et pour terminer, on peut dire que ce
qui montre bien que l'élevage du demi-sang se
heurte à de grosses difficullés économiques, c'est
la nécessité que reconnaissent ses partisans les
plus éclairés de recevoir des encouragemenls.
Ceux-ci lui viendront sans doute des Sociétés
hippiques et des courses; aussi des Remontes
qui devront payer des prix rémunéraleur?; mais
il ne restera prospère qu'à la condition qu'ils ne
lui manquent point.
P. Dechambbe.
GAZOGENE POUR MOTEURS AGRICOLES
Au sujet du gazogène de M. Henri Hernu
(44, avenue Jacqueminot, à Meudon, Seine-
Fig. 68. — Coupe^verticalejdu' gazogène Hernu.
et'Oise), nous donnons les délails ci-après
complétant les Indications générales qui ont
été exposées par -M. Ringelmann dans le
n" du 8 avril, page 262.
Dans les gazogènes ordinaires (1), on
fournil la vapeur deau au foyer de di-
verses façons :
En plaçant le va-
porisateur au-des-
sus du feu (type à
foyer réfractaire) ;
En entourant le
foyer d'une double
enveloppe conte-
nant de l'eau (type
à foyer métallique,
garni ou non de
matières réfractai-
res) ;
Enfin, en adop-
tant simultané-
ment les deux pro-
c édés ci -dessus
avec un vaporisa-
teur placé à la base
et un autre au-des-
sus du foyer.
Aucun de ces dis-
positifs ne peut as-
surer une composi-
tion sensiblement
constante du gaz
pour des débits très
variables , comme
ceux qu'exigent les
moteurs de véhi-
cules et de trac-
leurs.
Dans un app:ireil
bien établi, tel que
celui de M. Hernu,
on peut considérer
le foyer comme di-
visé en deux par-
ties dans le sens
de la^hauteur; la portion inférieure /(fi);.68)
[i] Viiir : Moteurs Iher/iiqucs et ga- d'éclairage
applicables à l'Aqricultare; Librairie agricole de la
.Maison Rustique, 26, rue Jacob, Paris.
GAZOGÈNE f LIR MOTEURS AGRICOLES
325
est la zone de réaction de l'oxygène et de la
vapeur d'eau sur le carbone; dans la zont su-
périeure /' se produit la distillation partielle
du charbon frais.
La zone de base /" doit donc pouvoir
absorber la presque totalité de l'oxygène
admis au foyer en marche normale, la partie
supérieure /' ne devant sa combustion lente
qu'à la faible quantité d'oxygène échappé à
la première réaction.
Lorsque l'appel de gaz devient momenta-
nément plus important, la vitesse de pas-
sage de l'air à travers la partie inférieure /'
du foyer ne permet plus une réaction com-
plète et l'excès d'oxygène libre atteint la
partie supérieure /' dont il élève aussitôt la
température en en activant la combustion.
C'est donc dans la partie médiane et supé-
rieure du foyer que la température varie
pour des fluctuations dans la production du
gaz, alors que la zone de base reste à peu
près invariable. Pour assurer au gaz une
composition constante, il suffit que la quan-
tité de vapeur d'eau arrivant à la base du
foyer reste proportionnelle au volume de
gaz à produire.
Le gazogène comporte un foyer dont la
partie inférieure A (fig. 68), est garnie de
matériaux réfractaires B reposant sur une
couronne C formant, au besoin, vaporisateur
instantané au moment de l'allumage. La
partie A, B, C constitue ce que l'on peul
appeler le creuset de réaction.
La partie supérieure D ((ig. 68) constitue
le vaporisateur entourant et formant en
même temps voûte au-dessus du foyer /'.
Le vaporisateur D a! (Og. 68), qui entoure
le foyer dans la zone supérieure de distilla-
lion, fait varier la vaporisation de l'eau en
raison de la température de cette zone, tem-
pérature qui est directement fonction des
variations de volume du gaz produit; ce va-
porisateur récupère une portion des calories
entraînées par le gaz et contribue, dans le
même sens que la partie enveloppante, à
faire varier rapidement la vaporisation de
l'eau, et la vapeur ainsi formée maintient
une température à peu près constante à la
base f du foyer. Cette vapeur passe, par la
tubulure latérale E (fig. 68), dans un canal F
débouchant à l'air libre par son extrémité
opposée G, et dont la section d'ouverture
peut être réglée par une vanne H. Le ca-
nal A' porte, en son milieu, un conduit cir-
culaire / qui le met en communication avec
des canaux rayonnants J pratiqués dans les
bras d'une corbeille porte-grille A' qui est
portée par un axe L dont la hauteur est
réglée, de l'extérieur, par une tige filetée M
agissant sur un levier permettant de pro-
voquer le déplacement vertical de la cor-
beille K.
Une semelle A' (tîg. 68), fixée à la partie
inférieure de la corbeille constitue une sou-
pape dont le siège est l'extrémité supérieure
du conduit 1. Cette disposition, qui permet de
saturer de vapeur l'air admis au loyer, par
suite de l'arrivée en sens inverse de l'air et
de la vapeur avant leur pasfage à la grille,
assure le maintien uniforme de la tempéra-
I-'ig. 69
— Coupe verticnle de l'épurateur-
refroidisseur.
ture à la base /'du foyer afin de produire un
gHZ de composition constante.
Suivant le réglage en hauteur de la se-
melle TV (fig. 68) au-dessus du conduit/, l'air
saturé de vapeur d'eau peut, suivant l'allure
du feu, être dirigé vers la périphérie de la
grille, lorsque la semelle A' repose sur le
conduit 1, ou sur toute la surface de la grille.
Pour éviter que le charbon ne puisse
s'échapper de la grille, par suite des Irépida-
tions du véhicule, une couronne 0 (fig. 68),
entoure la corbeille porte-grille et peut être
amenée dans la position indiquée en poin-
tillé au moyen d'un levier extérieur P h.
La trémie de chargement / (tlg. 68j com-
porte un plateau Q formant l'obturateur pro-
prement dit et porté par un faux plateau R
solidaire de la tige de commande S à ma-
326
l,A DK6ÉNÉRESCKNCE DE LA POMME DE TERRE
netle m. La pression de fermeture du pla-
teau Q est obtenue par un ressort central T
qui réagit par la lige 6' pour assurer la fer-
meture du couvercle supérieur U de la
trémie de cliargement <, laquelle laisse
tomber le combustible dans la cloche n.
Pour la mise en route, un petit ventilateur,
tourné avec une manivelle, envoie de l'air
par le conduit G (lig. 68), et les produits de
la combustion s'échappent par la cheminée e
que le robinet r met en communication avec
le foyer f f du gazogène. Après 5 ou 6 mi-
nutes, on tourne le robinet r assurant la
communication du gazogène avec l'èpura-
teur rel'roidisseur représenté en A , et l'on
fait tourner le moteur pendant une ou deux
minutes, temps suffisant pour obtenir le ré-
gime normal de fonctionnement du gazo-
gène.
La coupe verticale de l'épurateur-refroi-
disseur, de très peliles dimensions, est
donnée par la figure 69. En principe, le gaz
est lavé et refroidi en traversant, avec de
l'eau, une série de disques perforés animés
d'un mouvement de rotation, projetant vers
la périphérie, sous l'action de la force cen-
trifuge, l'eau ayant, servi au lavage ainsi que
les matières solides entraînées par le gaz.
Le gaz, aspiré au gazogène par le moteur,
arrive suivant a (fig. 00) par la tubulure .4 /f,
au centre d'une turbine B; de l'eau est
amenée par le tuyau /. La turbine Z?, à ai-
lettes D présente une gorge C destinée à ré-
partir uniformément l'eau suivant un voile
circulaire qui est brisé par les ailettes U ; ce
dispositif assure un brassage énergie; ue du
gaz avec une petite quantité d'eau entraînant
les impuretés qui tombent dans la bAclie 6".
Après avoirconlourné la turbine tf (fig.69),
le gaz passe par une ouverture centrale F et
rencontre une série de disques ajourés G.
Un de ces disques forme une cuvette J enve-
loppant les autres de telle sorte que le gaz,
qui a une tendance à suivre le chemin le
plus court pour passer par l'ouverture A',
traverse tous les disques alors que les ma-
tières en suspension sont projetées, par la
force centrifuge, et se réunissent dans la
bâche A', dont le trop plein est en i.
Tous les disques {B, G, J, L, fig. 69) sont
calés sur le même arbre horizontal entraîné
par une courroie passant sur la poulie n.
Lorsqu'il a traversé les disques, le gaz
passe dans une dernière turbine L (fig. 69)
qui achève de l'essorer complètement avant
qu'il sorte par le tuyau de départ s relié à
l'aspiration du moteur.
Une petite pompe, actionnée par le moteur,
prend l'eau dans la bâche b b' (fig. 69) pour
la refouler dans le tuyau t.
L'ensemble du gazogène, de l'épurateur-
refroidisseur, du ventilateur à manivelle
pour la mise en route, pouvant se placer sur
le marchepied d'un caniion automobile ordi-
naire, peut donc trouver f.icilement la place
voulue sur un appareil de culture méca-
nique.
R. Dessaisaix.
LA DÉGÉNÉRESCENCE DE LA POMME DE TERRE
Des principales formes de dégénérescence.
La Filositf'. — Signalée pour la première
fois par Prillieux, la filosité a été étudiée
depuis lors par divers auteurs, dont Dela-
croix, qui en dotme une bonne description.
Les yeux ont une tendance à fournir des
pousses grêles, qui évoluent en filaments
pâles, lesquels atteignent 2 à 3 centimètres
de longueur. De petits tubercules secon-
daires peuvent parfois apparaître sur le
germe, à la base des écailles. Lorsque des
tiges aériennes sont constituées, ce qui est
relativement rare, elles restent grêles, souf-
freteuses, elles se dessèchent sans avoir émis
de tubercules ou après en avoir formé en
petit nombre et de dimensions réduites.
Quand le pied acquiert un plus grand déve-
({) Voir te numéro du IS avril, page 275.
loppement, il prend parfois le faciès de
frisolée.
La Pilosité a été attribuée à diverses
causes. Sorauer incrimine la sécheresse, qui
peut, dans certains cas, déterminer une
maturation précoce des tubercules.
Pour Parisot : « La filosité et l'évolution
anormale des tubercules de pommes de terre
résultent souvent d'un excès de gaz carbo-
nique dans l'air. »
Delacroix considère que la cause de cette
infection est « la déchéance organique, l'état
d'infériorité vitale qui atteint certaines va-
riétés déjà anciennes ou mal adaptées au
milieu où on les cultive et qui tend â les faire
progressivement disparaître ».
Celle dégénérescence serait due à l'abus
de la multiplication asexuée et à l'action
continue de certaines conditions défavorables
LA DÉGÉNÉRESCENCE DE LA POMME DE TERRE
327
du milieu, « le tubercule mal muni de ré-
serves par suite de la végétation défectueuse
de la plante mère, incapable peut-être d'éla-
borer le'< diastases destinées à une conve-
nable utilisation de ces réserves, végète
misérablement et devient incapable de per-
pétuer l'espèce ». Delacroix avait, on le voit,
pressenti les troubles enzymatiques que
Taylor a récemment révélés chez les pommes
de terre atteintes de filoï-ité.
En effet, d'après ce dernier auteur, la filo-
sité est accompagnée : 1° d'un arrêt fonc-
tionnel plus ou moins complet du système
vasculaire ; 2° d'une production insuflisante
de diastases, qui ne permettrait pas la trans-
formation de la totalité de l'amidon, de telle
sorte que l'œil émettrait un germe affamé.
Il y aurait une corrélation fréquente entre
la surface lisse, qu'on a clierché à obtenir
dans la plupart des variétés récentes, et ces
caractères pathologiques internes. Au con-
traire, les pomm?s de terre à yeux enfoncés
devraient leur plus grande vigueur et leur
supériorité au point de vue de la production,
à leur richesse relative en diastases.
En faveur de la théorie de Taylor, on peut
citer (d'après Malpeaux) :
1° La rapide disparition de races anglaises
récentes, telles que Edouard VII, Fin-de-
Siècle, Sn' John Llevenyn ;
2° Le maintien de variétés déjà anciennes,
dont les tubercules ronds porten.t des yeux
plus ou moins profonds. Chave, qui a plus
d'un siècle d'existence; Jeuxey ou Vosgienne
(1855); Jaune ronde hâtive (1851), etc.
Par contre, la thèse de Taylor se heurle
aux objections que peuvent lui susciter les
exceptions suivantes :
Bien qu'à tubercules lisses, la Saucisse, la
Hollande résisteraient à la dégénérescence.
Le Chardon, qui fut lonj^temps considéré
comme une des meilleures variétés à grands
rendements, a disparu malgré ses yeux très
profonds, moins peut-être toutefois par suite
d'usure que grâce à Taccentuation de ce
caractère dont l'exagération devient un
défaut (Malpeaux).
Les conclusions de Taylor montrent, en
tous cas, quel est le déséquilibre physiolo-
gique qu'on atteint en poursuivant l'obtention
de certaines qualités morphologiques ou
gustatives. 11 est vraisemblable que c'est à
cette cause qu'il convient de rapporter un
grand nombre des cas de dégénérescence qui
ont été attribués à la sénilitié.
Plantes à tubercules aériens. — Il n'est pas
rare de voir de petits tubercules verts
apparaître à la base de la tige. Dans ces con-
ditions, les tubercules souterrains sont en
général très réduits, sinon nu point de
vue du nombre, tout au moins pour le vo-
luuie. C'est ainsi qu'Aumiol a attiré notre
aiiention sur les nombreux luliercules
aériens que portaient des plantes destoloni-
sées en compensation des tubercules souter-
rains supprimés. Perret a, lui aussi, observé
cette affection dans la Loire. Il semble que
les tubercules qui se constituent au-dessus
du sol soient destinés à compenser l'insuffi-
sance de ceux qui se forment sous terre.
Malheureusement, ils sont inutilisables pour
l'agriculteur, qui n'obtient ainsi qu'une mi-
sérable récolle.
En réalilé, ainsi que l'indique Quanjer, ces
anomalies sont souvent dues à des parasites
de la base de la plante, tels que ÏHypochnus
Solani dont l'aspect rappelle celui du Rhi-
zoctone de la luzerne, bien qu'il appartienne
à un tout autre groupe qw; le Rhizoclonia
violficea, qui détermine cette dernière ma-
ladie ou encore telles que certaines bactéries
qui attaquent le collet.
Plantes à petits luliercules pres(jue appliqués
mr la tigf souterraine. — Perret signale une
forme dans laquelle les plantes n ont pour
ainsi dire pas de stolons, si bien que leurs
liibercules, d'ailleurs petits et difformes,
sont presque portés directement par la tige
souterraine autour de laquelle ils paraissent
agglomérés. On verra plus loin que c'est un
des caractères qui accompagnent l'enroule-
menl des feuilles. 11 se peut que la forme
observée par Perret corresponde à des cas
où cette maladie sévit sans déterminer de
modifications très accentuées du feuillage.
Mosaïque de la pomme de terre. — Les
feuilles, surtout les supérieures, présentent
par place des taches dont la forme (surfaces
presque punctiformes, allongées, circulaires
ou à contours irréguliers) est des plus va-
riables et qui offrent toute une gamme de
teintes comprises entre le vert clair et le jaune
le plus franc. On conçoit que ces aires soient
d'autant mieux délimitées que le contraste
entre leur couleur et celle du reste du limbe
est plus frappant. L'opposition de teinte qui
existe entre les surfaces ainsi décolorées et
celles demeurées vertes détermine l'aspect
marbré ou mosaïque qui a valu son nom à la
maladie.
Mais, parfois à ces modifications s'en ajou-
tent de nouvelles : raccourcissement de la
nervure médiane, laquelle se recourbe sur-
tout vers la base, Jortes ondulations du bord
de la feuille. Ces phénomènes affectent sur-
tout les parties supérieures de la tige. Les
328
LA DÉGÉNKRESCENCK DE LA POMME DE TERRE
plantes ressemblent au Chou de Milan et
prennent l'aspect de la frisolée [Krausel-
kranheil des Allemands, Curhj leaf des An-
glais).
Un stade de déformations plus accentué
consiste en un rabou^rissement végétatif
[Curly dwarf disease des Anglo-Saxons).
Il est vraisemblable que des cau'ies diverses
peuvent déterminer des aspects de frisolée.
Mais, d'après Quanjer, l'afleclion qui porte
généralement ce nom-là n'est pas autre chose
qu'une forme assez accentuée de la Mosaïque.
Ce dernier terme, qui est applicable aux
divers stades de la maladie, doit être substitué
au premier.
La description qui précède et la plupart
des renseignements qui suivent sont em-
pruntés au mémoire de Quanjer et au rap-
port : « Investigation on the Mosaic disease
of the Irish Potato », publié dans le Journal
Agriculture of flesrarch, Washington (sep-
tember 15, 1919).
La Mosaïifue se propage par les tubercules,
mais non par la graine.
Pour des raisons qui seront exposées plus
loin, la maladie parait être contagieuse.
D'après les données actuelles fournies par
Âllard, Quanjer, etc., la Mosaïque est trans-
missible :
1° De la pomme de terre à la tomate et vice
versa ;
2° IJu tabac à la tomate et inversement.
Par contre, l'infection directe de la pomme
de terre au tabac et vice versa n'a jamais
réussi.
Somme toute, celte maladie de la pomme
de terre fait partie du grand groupe des Mo-
saïques, dont le type le plus connu est celle
du Tabac et qui comprend, en outre, les ma-
ladies du même ordre, dont sont affectées les
Malvacées,la Betterave, laCHnneà sucre, etc.
Le caractère infectieux de ces affections pa-
raît indéniable, mais l'agent qui les déter-
mine nous est absolument inconnu.
L'Enroulement des feuilles ou Leptonécrose
de la pomme déterre. — Les symptômes de la
maladie ne se manifestent pas lors de la le-
vée des plantes, ni tant qu'elles ne se nour-
rissent guère qu'aux dépens des réserves
des tubercules. Ce n'est qu'environ un mois
après la levée, c'est-à-dire alors que les
jeunes tubercules se nouent à l'exlrémilé de
stolons et que les produits de l'assiuiilation
chlorophyllienne augmentent en importance
que les symptômes de la maladie apparaissent
sur certains plants.
Le plus constant des caractères est l'enrou-
lement des feuilles inférieures. Le limbe de
ces dernières s'épaissit, se décolore à partir
du sommet et prend la forme d'une gout-
tière à concavité orientée vers le haut. Des
teintes particulières apparaissent parfois :
zone rouge ou violette en bordure de taches
claires, coloration bleuâtre à la face infé-
rieure du limbe enroulé. Les folioles ont sou-
vent un reflet métallique et produisent un
bruit caractéristique lorsqu'on les touche.
Les plantes malades ne croissent plus
guère; les extrémités supérieures des tiges
restent courtes. Les bourgeons ont une ap-
parence saine; mais les pousses qui en pro-
viennent s'allongent peu et deviennent ulté-
rieurement malades.
L'aspect du végétal varie suivant les varié-
tés. Dans certaines, les feuilles supérieures
ont une tendance à se dresser, donnant ainsi
à la plante un port érigé ou buissonnant.
Dans tous les cas, les stolons sont courts,
si bien que les tubercules toujcmrs anormale-
ment petits, qu'ils portent, sont très rappro-
chés de la base de la plante, au pied de la-
quelle ils paraissent parfois directement
attachés. Si les tubercules sont peu volu-
mineux, leur apparence est cependant saine.
D'après Quanjer, les faisceaux libériens
des plantes atteintes d' « enroulement » pré-
sentent, par place tout au moins, des ano-
malies tout à fait caractéristiques. Les parois
des tubes criblés se renflent et annihilent
progressivement la lumière de ces éléments;
incolores au début, ces membranes cellulaires
brunissent ensuite. Sous l'action de la phlo-
roglucine et de l'acide chlorydrique, les pa-
rois, ainsi modifiées, offrent les réactions de
la lignine. C'est dans les faisceaux libéroli-
gneux.qui touchent au sclérenchyme, que la
nécrose est la mieux marquée. Celte dernière
se manifeste depuis les grosses nervures fo-
liaires jusqu'à la jonction de ia tige et du tu-
bercule mère. On ne l'observe pas dans les
nervures fines, les stolons, les tubercules et
les racines.
La maladie serait de nature infectieuse et
se transmettrait par l'intermédiaire des tu-
bercules.
On conçoit qu'une réduction apportée à
l'activité d'appareils aussi importants que les
tubes criblés puisse avoir des conséquences
importantes sur la vie de la plante. Aussi est-
il compréhensible que les tiges ne croissent
plus guère et ne produisent que de petits tu-
bercules, ou bien qu'elles restent stériles.
Les altérations de teinte et l'enroulement des
feuilles doivent être la conséquence de l'obs-
truction des tubes criblés.
Selon Perret, la nécrose plus ou moins
IMPOKTANCE DE LA PKODUCTION FOURIUGÈRE
329
complète du liber explique fort bien pour-
quoi les plantes atteintes d'enroulement
prennent l'aspect de végétaux insuffisam-
ment nourris. On comprend aussi comment
il se fait que chez des pommes de terre si-
tuées en sols profonds, bien fumés, les dégâts
déterminés par la maladie en question soient
plus faiblesi^iie chez celles où les effets d'une
mauvaise «Timentalion viennent s'ajouter
aux troubles nutritifs qu'occasionne l'altéra-
tion libérienne.
Ernst F. Arlsxtiawager conteste les conclu-
sions de Quanjer au point de vue des rela-
tions qui existeraient entre l'enroulement des
feuilles et la nécrose du liber.
Les maladies de l'Enroulement et de la
Mosaïque présentent de grandes analogies.
L'une et l'autre sont difficiles à distinguer
dans l'année qui suit l'infection. Chez cer-
taines variétés, l'Enroulement se manifeste
dès cette époque dans les feuilles supérieures
(stade primaire) Les plantes issues des tu-
bercules provenant de pieds chez lesquels
ces cartel ères ont pu être observés, manifes-
tent une forme beaucoup plus accentuée
(stade secondaire) qui permet de diagnosti-
quer la maladie. Dans le cas de la Mosaïque,
l'évolution est souvent encore plus lente, do
telle porte que ce n'est souvent que lors de la
troisième année que les symptômes sont net-
tement accusés.
Pour prouver que l'Enroulement aussi bien
que la Mosaïque sont des maladies conta-
gieuses, il suffit de grefTer des scions malades
sur des pieds sains. Par la même méthode, il
a pu être établi que les diverses sortes de
Mosaïque qui varient suivant les sortes de
pommes de terre, ne sont que de multiples
manifestations de la même affection.
Dans le champ, l'infection provient géné-
ralement de plantes voisines (Oortwyn Bot-
jes, 1916). Dans la plupart des cas elle s effectue
soit par les racines en contoct, soit à travers
une couche du sol, qui ne dépasse pas habi-
tuellement deux mètres. Ces faits ont été
rigoureusement établis par les expériences
de Oortwyn Botjes et de Quanjer.
On peut se demander si l'élément conta-
gieux p. ut vivre en saprophyte dan>^ le sol
depuis le moment où il y a été déposé par
des planlei malades jusqu'à celui où une
nouvelle culture est effectuée. En réalité, il
semble qu'il ne puisse se maintenir que dans
des tubercules qui subsistent dans la terre
après la récolte. Si la protondeur à laquelle
ces derniers sont placés est suffis.<nte, et si
l'hiver n'est pas Irop rigoureux, ils survivent
à la mauvaise saison et donnent au prin-
temps, non des tiges aériennes, mais de sim-
ples stolons qui fournissent des lub^rcules.
Les expériences de Oortwyn Boijes prou-
vent, que lorsqu'il s'écoule un ou deux ans
entre deux cultures successives de pommes
de terre, la seconde ne peut pas être infectée
par la première.
Dans quelques cas, d'ailleurs assez rares,
ces maladies se seraient manifestées sans que
l'on puisse en allribuer l'apparition à la cul-
ture antérieure ou aux plantes voisines.
Dans ces conditions, on peut se demander
si certains insectes n'ont pas été les agents
de transmission. En tous cas, b s Américains
paraissent avoir établi que les pucerons vé-
hiculeraierit le germe de la Mosaïque delà
pomme de terre aussi bien que celui de la
Mosaïque du tabac.
Etienne Foex,
Directeur de la Slation de Pathologie végétale
de Paris.
(A suivie.)
IMPORTANCE DE LA PRODUCTION FOURRAGÈRE
La diminution de notre production de blé
préoccupe en ce moment, d'une façon fort
vive, les pouvoirs publics. Elle est attribuée
à celle de la surface ensemencée , mais elle
ne s'explique pas par cet uni<^ue motif.
Car, tanilis que notre récolte est tombée de
90 millions de quinlaux en 1914 à 'il mil-
lions en 1920. soit une diminution de moitié
en chiffres ronds, le fléchissement des em-
blavemenls n'a été que d'un tiers environ,
passant de 6 500 000 hectares en 1913-1914 à
4 601 000 hectaies en 1919-1920
Il Y a donc non seulement diminution de la
récolte totale, mais aussi du rendement à
l'hectare. Celte diminution du rendement
s'explique par le fait que les terres ont été
mal cultivées pour des causes résultant de
la guerre et qui se font encore sentir : crise
de main-d'œuvre et insuffisance d'eutirais.
Cependant, en réalité, les enivrais i hi-
miques ne manquent pas. Les cultivaieurs
ont surtout besoin de moyens de trnnsport;
on peut espérer qu'ils pourront se les pro-
curer plus facilement, le ministre des
Travaux publics ayant décidé que les engrais
bénéficieraient d'un droit de priorité. Mais
330
ACADÉMIE D'AUUICULTUUE DE FKAXCE
les engrais liiimiques pcroi«Uent difticile-
ment, à eux seuls, d'obtenir des récoltes
abondantes et rémunératrices; les engrais de
ferme sont non moins indispensables. Le
retour aune production normale de blé est
donc intimement lié ii la reconstitution de
notre cheptel, qui demande nécessairemeûi
plusieurs années et qui est dans une étroite
dépendance du développement de nos res-
sources fourragères. Loin de se faire con-
currence, lex tension descullures fourragères
marche de pair avec celle des cultures ali-
mentaires. Si, par exemple, au lieu de mal
cultiver 2 hectares de blé pour ne récolter
que 10 quintaux à l'hectare, on ne sème plus
que 1 hectare, mais aprt's avoir fumé copieu-
sement le sol et l'avoir débarrassé des mau-
vaises herbes, la récolle sera plus que dou-
blée sans que les frais de production soient
augmentés dans J-e même rapport. En un
mot, plus il sera produit de fourrages et plus
la production des plantes alimentaires, du
blé notamment, se trouvera augmentée et
plus les prix de revient iront ea diminuant;
non seulement, bien entendu, ceux des
plantes aliiuenlaiiies, mais aussi ceux de la
viande, du lait, de la lame et du cuir. L'in-
lensification de la production fourrag'èi'epeut
donc être «onsidérée comme une des plus
eflicaces mesures pour atténuer la cherté de
la vie.
Les prairies artificielles sont celles aux-
quelles doivent aller ks pixiférences des cal-
tivuteurs. Malheureusement, les scraencesde
luzerne, Irètle des prés, .sainfoin, minette,
trèfle incarnat, pois, vesces, gesse.s « t maïs
fourrage ont atteint des prix extrèmeracnt
élevés, que le tableau ci-dessous fait ressortir
pour la plupart d'entre elles :
Prix 'hi ijiiilitn!.
I)<;ooml). 19JS.
Décembre 19)3.
francs
130 à 140
lie 130
francs
Luzerne do Provence
— de pays
Trèfle violet i'.iO d5r.
— blanc .100 ;'t!:;
Minette -^0 (iO
Sainfoin :il 43
Vesres 21 23
Ainsi les semences fourragères coiitent, en
ce moment, de cinq à six fois plus cher
qu'avant la guerre.
P. CJ.AL'D.MN.
730
(.00 &
630
800
^ao
900
1 100
330
■l'JO
tirj
170
10D
1.3.^
ÉTAT DES RÉCOLTES DANS LES YOSGES
CremanTiJIers-Vagney, 19 avril 19i0.
Jusqu'ici, le printemps s'est écoulé dans des
conditions à peu près normales. Le temps plu-
vieux domine, mais les clmtes d'eau ne vont pas
jusqu'à lendre les terres impraticables aux cul-
tures : les semailles et plantations des pommes
de terre ont pu se faire dans les champs bien
préparés. Les arbres sont eu Heurs; il serait ;i
désirer que le soleil fût moins avare de ses
rayons. Un retour au beau temps assez rappro-
ché dissiperait bien des inquiétudes et permet-
trait de combatire l'envahissement des mau-
vaises herbes. Les seigles sont suFllsaniment
fournis, les orges et avoines bien levées.
A moins d'un relieur au froid, l»^s apparences
sont satisfaisantes îut toutes les cultures. Les
prairies se regarnissent, car elles avaient été
bien éclaircies par la sécheresse prolon^iôe de
Lan dernier.
Les cours du bétail deviennent fabuleux et
vont progressant au-dessus de trois mille francs
pour les vaches de grosseur moyenne, proches
du vêlage. C'est un zéro à la droite <les chiffres
pratiqués dy a trente-cinq ou quarante ans. Les
denrées qui en découlent, quoique heaticoup
plus chères, n'atteignent point ces proportions. Et
le cullivateur reste également à la merci des
risques et périls.
J.-B. Jacquot.
ACADÉMIE D'AGRICULTURE DE FRANCE
Séance du 14
P)^sidence (le
avril 1920.
Af. Viger.
Les richesses économiques
de l'Alsace- Lorraine.
M. Xcline présente à l'Académie un ouvrage
important et du plus haut intérêt, qui vient de
paraître sous ce titre : Les richesses économiques
de V Alsace~Lor raine, avec une préface très inté-
ressante de M. le général Bourgeois. Il émane
d'un de ses membres éminents, M. Ed. Théry.
M. Edmond Théry y établit l'inventaire com-
plet des merveilleuses ressouroes de nos dépar-
tements reconquis, les plus beaux et les plus
riches de France ; notre confrère y met particu-
lièrement en relief les richesses du sol et du
sous-sol; il y montre les progrè.'^ que les agricul-
teurs d'Alsace et de Lorraine ont su réaliser dans
les cultures de céréales, puis il passe en revue ces
cultures spéciales si florissantes dans ces pro-
vinces : la vigne, le houblon, letabac; il rappelle
la situation prospère de l'élevage et la valeur du
magniRque massif forestier.
ACADÉ.M1E D AGKICULTL'RE DE KKANCE
331
Le sous-sol de la Lorraine et de l'Alsace,
d'autre part, est peut-être, eu égard à sa petite
superficie, le plus riche du monde par l'impor-
tance et la valeur de ses gisements de minerai
de' fer et dfe potasse. >L Méline conclut:
' Quand' on arrive au terme de cette passion-
nante analyse, on éprouve un double sentiment,
celui de la reconnaissance pour les meiUeurs des
Français qui sont restés de cœur avec la mère
patrie, malgré toutes les pressions et tous les
essais de séductions tentés parl'astuce allemande,
«t celui d'une conliance invincible dans larésur-
rection de notre pays.
•' Avec une avant-garde comme celle que lui
apporte l'Alsace-Lorraine, la France est eu droit
de relever la tele lièrement et se faire respecter
dans le monde puisqu'elle sera invincible sur le
terrain économique comme elle l'a été sur le
champ de bataille. Ses créanciers peuvent lui
faire crédit avec confiance, car son sol et son
sous-sol seuls recèlent des milliards inépuisables
<(ni, avec l'e temps, cà condition que nous nous
unissTOUs tous dans le travail, sortiront de leur
cachette pour renforcer la fortnne de la France
et la mettre sur le même rang que celle des na-
tions les plus opulentes.
'• Disons-le bien haut, parce que c'est la vé-
rité. Cène sont pas en réalité trois départements
seulement qui nous reviennent, ce sont de véri-
tables nationalités qui ont leur personnalité
propre, leur génie et une énorme fortune; en
rfiilraat dans la grande famille françai-se, elles
contribueront puissamment, à créer celte France
nouvelle dont te rayonnement ne tardera pas à
se faire sentir dans lé monde entier. "
Ecimage des blés qui menacent de verser.
M. Schribaux appelle l'atteiilion de r.A.cadéniie
sur les avantages que va présenter, cette cam-
pagne, l'écimage des blés, étant donnée la végé-
tation parfois tout à fait exubérante que
présentent fes blés à la suite du temps e.xcep-
tionnellemeut doux que nous avons eu cet hiver
et ce printemps (voirie n° du, Journal du 22 avril,
p. 297)..
M. Bachelier confirme les observations que
vient de rappeler M. Schribaux. Depuis longtemps
déjà, chaque année, il écime ses blés poussant
sur des terrains chargés d'azote; par exemple
sur des défrichements de prajries artiticielles,
il en a toujours obtenu d'excellents résultats;
même lorsque la saison a été particulièrement
sèche, il a arrêté la végétation du blé, les parties
écimées ont toujours donné autant de graines
que les parties non écimées. 11 u'y a donc pas
à redouter que, même en période de grande
sécheresse, t'écimaùe nuise à la récolte.
Pour pratiquer l'écimage dans les blés forts,
il est indispt'nsable de bien saisir le moment
opportun où l'on peut couper la partie supérieure
des feuilles sans atteindre la tige. Tout le succès
de l'opération dépend de cette précaution.
Avec îa machine Garnier, qu'il emploie, on
peut écimer quatre hectares par jour. C'est une
sorte de tondeuse, portant une scie à l'avant qui
se déplace à hauteur du blé. Cette scie est plus
légère que celle de la faucheuse.
11 est nécessaire d'aller vite, car l'époque pen-
dant laquelle on peut écimer un champ de blé est
très courte.
L'isolement des betteraves porte-graines.
M. ■lacquc.'i de Vilmorin, comme suite aux com-
munications qui ont été faites ;'i l'Académie con-
cernant l'amélioration de la betterave à sucre,
expose la méthode d'isolement employée à Ver-
rières pour les racines les plus riches et les ra-
cines diverses à l'étude.
Depuis une dizaine d'année*, après de mul-
tiples essais, on emploie à Verrières des toiles
constituées par un tissu rigoureusement imper-
méable à tout pollen.
Chaque plante de betterave se trouve, par le
dispositif adopte, dans une sorte de tente et
strictement isolée de ses voisines. Les plante.^
ainsi enfermées se trouvent, évidemment, dans
les plus mauvaises conditions possibles pour une
fécondation normale. Dans beaucoup de cas ce-
pendant, on obtient unequanlité de graines suf-
fisante pour permettre de juger de la pureté des
racines ainsi isolées et propager les plus inté-
ressantes.
M. .Jacques de \'il,morin communique quelq,ues
chiffres indiquant le poids des graines récoltées
sur des plantes soumises à ce traitemeut et il
lire de ces obsen-ations les conclusions sui-
vantes :
« Quoi qu'il en soit, grâce à cet isolement ri-
goureux, nous- n'avons jamais constaté de dégé-
nérescence dans la desi:ea(.lance des betteraves
sucrières ainsi isolées; et jamais, tout au moins,
l'apparition de betteraves à chair rouge, de ra-
cines jauues, de plantes à feuillage coloré ou à
feuillage de poirée.
« Cela se conçoit d'ailleurs aisément : la bet-
terave sucrière, telle que noua la possédons, se
montre, dans les croisements, récessive quant à la
plupart des caractères qui nous intéressent (sauf
peut-être pour le caractère poids). Je citerais
comme exemple de Uxation parfaite et récessive
certaines races de betteraves fourragères rouges
à feuillage et pétioles verts qui ne donnent j'a-
mais de betteraves à pétioles et feuilles rouges.
La betterave est donc ILiée, tout au moins- dans
ses grandes lignes; et il est évident que la brus-
que apparition de caractères anormaux tels que
feuillage rouge ou peau jaune, est due, par un
isolement défectueux,, à l'intervention intempes-
tive d'un polle-n étranger venu parfois de très
loin. J'ai vu an lot supposé bien isolé être hy-
bride à deux kilomètres par d'autres betteraves
à graine. >'ons avons- fréquemment constaté le
fait d'hybridation lorsque nous avons essayé d'un
isolement moins rigoureux, soit pour expérience,
soit simplement dans le but d'obtenir une gre-
naison plus abondante.
« J'ai notamment voulu convaincre un jour un
de mes collaborateurs de la facilité de l'hybrida-
tion. Nous avons isolé une betterave à sucre sons
332
LEi EXiiHAIS A iJVKKI! l'AU I.AIJ.LM Ao M.
une toile sensiblement moins fine que notre toile
habituelle; le résultat a été immédiat : la des-
cendance contenait une forte proportion de
rouges, hybridées par suite de pollen étranger
qui avait traversé la toile et fécondé la betterave
mère.
<( Quant à l'atavisme, force mystérieuse que
l'on invoque à propos des cas peu explicables en
apparence, les personnes au courant de la géné-
tique moderne n'ignorent plus que la réappari-
tion d'une forme ancestrale n'est que le résultat
d'une recombinaison héréditaire identique. »
Les taureaux communaux.
M. H. Villale (/es Prugnei, président du Comice
agricole de l'arrondissement de Montluçon, ex-
pose devant 1 Académie ce qu'a fait ce Comice
pour améliorer, dans sa région, le clieptel bovin
de la race Charolaise, et spécialement pour
mettre à la disposition des petits exploitants des
taureaux de choix.
Le Comice agricole de Montluçon a décidé
d'avoir un certain nombre de taureaux, répartis
dans l'arrondissement où s'exerce son action, en
tenant compte dans le choix des exploitations
où ces taureaux sont mis en dépôt, du voisinage
plus ou moins immédiat des grandes propriétés.
En conséquence, ces taureaux sont donc placés
dans les communes où la petite culture domine.
Déjà, avant la guerre, le Comice en possédait
ainsi six, nombre répondant à peu prejs à l'état
de choses qu'on vient de signaler.
Ces animaux sont achetés à peu près toujours
en nombre dans une écurie réputée, eu octobre
ou novembre, c'est-à-dire avant les concours de
Nevers et de Moulins, deux conditions qui per-
mettent de les obtenir, bien qu'ils soient choisis
parmi les meilleurs, à des prix raisonnables. Ces
prix peuvent toujours être atteints, sinon dé-
passés, au moment où l'animal adulte est
revendu à la boucherie.
Ces taureaux sont rais en cheptel à un prix
légèrement supérieur au prix d'achat, chez des
petits cultivateurs choisis et le plus souvent
indiqués par les Syndicats agricoles communaux.
Le Comice passe avec eux un contrat aux
termes duquel ils reçoivent un taureau à un [uix
fixé. Ce taureau est mis à la disposition des pe-
tits cultiva'eurs au prix de 8 fr. par saillie. Au
moment de la vente, ils devront rembourser
cette somme au Comice, le surplus restant l'ur
propriété.
Sur le prix des saillies, le Comice prélève, à
forfait, une somme de 100 fr. par taureau el
par an.
Pour encourager le bon entretien des tau-
reaux, deux fois par an une Commission de con-
trôle établit un classement des animaux d'après
leur état. Comme sanction de ce classement, les
taureaux doivent être amenés au Concours an-
nuel du Comice, où, indépendamment du prix
qu'ils peuvent obtenir, il leur est attribué des
primes importantes provenant des retenues pré-
levées sur le prix des saillies.
Ce système a toujours donné les meilleurs
résultats, fet presque toujours le Comice agricole
de Montluçon a réalisé de légers bénéfices sur
ces taureaux.
Triage des semences.
M. Poher, ingénieur agronome, chef des Ser-
vices commerciaux de la Compagnie du chemin
de fer P.-O., transmet une note relative aux dé-
monstrations de triage mécanique des semences
organisées par cette Compagnie.
il. HiTIER.
LES ENGRAIS A LIVRER PAR L'ALLEMAGNE
Les livriisons de sulfate d'ammoniaque
exigées de l'Allemagne en vertu du traité de
paix ont commencé au courant du mois de
mars. En réponse à une question d'un dé-
puté, le ministre de l'Agriculture adoané au
Journal Officiel les renseignements suivants
sur les conditions dans lesquelles ces livrai-
sons sont opérées :
Le prix est celui du cours commercial d« mo-
ment. Le ministre de l'Agriculture a estimé
qu'une quantité de 2 500 tonnes ne pouvait
donner satisfaction qu'à un très petit nombre
d'agriculteurs qu'il ne serait pas logique de
favoriser spécialement en leur cédant le sulfate
d'ammoniaque au-dessous des cours du mo-
ment.
La livraison de ce produit par l'Allemagne
comporte de multiples opérations, noliraraent
la reconnaissance contradictoire et l'échan-
tiUoanage avec les délégués du Stickstoff Syn-
dikat, dans les différentes usines allemanaes de
livraison, des quantités livrées, leur expédi-
tion par fer ou par eau, leur prise en charge aux
gares frontières françaises ou belges, ou aux
ports allemands d'embarquement, le règlement
des avances faites de part et d'autre, suivant le
cas, pour frais de transport et d'assurance m
deçà ou au delà de la frontière, la réception clés
commandes, leur groupement pour l'achemine-
ment des vagons des divers points de pénétra-
tion sur les gares de destination, le recouvre-
ment des fonds et leur versement au Trésor, le
règlement des frais de douane et de statistique,
à la charge de l'Etat, el éventuellement, celui
des indemnités à consentir en cas de livraisons
défectueuses lorsque la responsabilité ne pourra
être mise à la charge du Gouvernement allemand
ou des transporteurs.
L'Office centi-al des produits chimiques agri-
coles ne dispose que d'un personnel très res-
treint auquel on ne pouvait confier de telles
CDHUhSl'UN.iANCE
333
spf^iations ; le Comptoir français du sulfate
d'ammoniaque en a été char^'é, sous le contrôle
iliidit Office, moyennant une conimissinii for-
faitaire de 1 fr. 50 par lOOkilogr. livrés. Il sat;it
d'un organisme commercial déjà ancien, fondé
par les principaux fabricants français de sulfate
d'ammoniaque pour la vente en commun de
leur production.
Les livraisons d-^ sulfate d'ammoniaque aux
agriculteurs allemands se font actuellement en
vrac et le protocole a dû faire état de cette
situation; il a été entendu que nous devrions
fournir les sacs au cas où ce mode de livraison
aurait nos préférences. 20 000 sacs sont déjà eu
voie d'expédition sur les usines allemandes, et
il est vraisemblable qu'à l'avenir les livraisons
pourront être faites en sacs, sans qu'on puisse
rien garantir à cet égard.
On doit ajouter que les prix de cession du
sulfate d'ammoniaque seront notifiés chaque
mois pour les livraisons correspondantes.
CORRESPONDANCE
— N° 6417 {Ardéche). — Vous ave? I.>ué une
terre sans bail écrit; le propriétaire, aujour-
d'hui, au bout d'un an vous avei-tit de quitter la
terre, alors que vous avez semé des trèlles, etc.
D'après l'article 1774 du Code civil, le bail sans
écrit, d'un fonds rural, est censé fait pour le
temps qui est nécessaire afin que le preneur re-
cueille tous les fruits de l'héritage afîermé.
Ainsi le bail à ferme d'un pré, d'une vigne et
de tout autre fonds dont les fi-uits se recueillent
en entier dans le cours de l'année est censé fait
pour un an.
Le bail des terres labourables, lorsqu'elles se
divisent par soles ou saisons, est ccnsc fait pour
autant d'années qu'il y a désoles. — (II. IL)
— C. iSeine-ct-Oise.) — Malheureusement, le
Pas d'âne est une des plantes les plus difficiles
à détruire, étant donné la longueur des racines
de cette mauvaise plante et la profondeur à
laquelle elles s'enfoncent dans le sol. Le seul
procédé est de détruire les feuilles au fur et à
mesure qu'elles paraissent; on épuise ainsi la
plante qui ne peut plus constituer de réserves et
finit par mourir. — (H. H.)
— N" 6862 (Cher). — Pour remplacer U fumier
dans la iumure des asperges et arbres fruitiers,
vous pourriez employer les gadoues à la dose de
uO à 100 mètres cubes par hectare.
Vous pourriez substituer à la gadoue et aux
fumiers des engrais chimiques, à l'hectare :
i" Pour les asperges : 300 kilogr. de scories;
200 kilogr. de nitrate de soude; iOO kilogr. de
sulfate de potasse.
2° Pour les arbres fruitiers : 300 kilogr. de
scories; 100 ki'ogr. de sulfate d'ammoniaque;
100 kilogr. de sulfate de potasse ou 300 kilogr.
de sylvinite. — (H. H.)
— N° 6337 (Yonne). — L'affection que vous
signalez n'est autre que la gale des oreilles
iNettoyez à fond, avec précaution, après avoir
mis quelques gouttes d'huile, 'puis, deux fois par
semaine, faites tomber dans chaque oreille quel-
ques gouttes du mélange suivant ; huile, yO gram-
mes; créosote, 10 grammes; pétrole, 10 grammes.
Même traitement pour les petits, lesquels
meurent souvent de bonne heure lorsqu'ils ne
■sont pas traités.
11 est enfin indispensable de désinlecter les
loges par un lavage rrésylé abondant, suivi de
fumigation.'; sulfureuses : brûler 40 grammes de
soufre par mètre cube d'air; fermer hermétique-
ment durant douze heures, aérer et repeupler.
— C. M.)
— E. A. [Pyrénées-Orientales). — La gale du
corps chez le mouton est une affection visée
par la loi sanitaire. Il faut en faire la déclaration
à la mairie, provoquer la visite du vétérinaire
sanitaire, et c'est lui qui indiquera dans quelles
conditions les malades devront être isolés et
traités. Il doit en être ainsi d'abord parce que
c'est la loi, et ensuite parce que le traitement
comporte l'emploi de moyens (bains antipsori-
qnesou produits spéciaux) qui peuvent présenter
certains dangers pour ceux qui les manipulent,
et qui ne d jivent être utilisés que sur l'indica-
tion précise du vétérinaire traitant. C'est le cas
avec l'emploi des bains arsenicaux, classi(iues
autrefois, quelque peu délaissés aujourd'hui;
c'est le cas encore pour les bains à la nicotine,
qui doivent être rigoureusement dosés. Les bain
au sulfure de chaux ne sont pas dangereux à
manipuler, mais assez longs à préparer et, là
fucore, la présence du vétérinaire parait indis-
pensable. 11 est probable même que c'est le véte'-
rinaire départemental qui fournira les indications
nécessaires. — (G. M.)
— >'" 6330 (Aude). — Comme complément à
ce qui a été dit dans la Correspondance (n° du
lo avril), on nous informe que des gants mé-
talliques et des gants en cuir épais destinés
à protéger les mains dt-s ouvriers engrainant les
gerbes dans les batteuses sont fabriqués par
M. J.-C. Tissot, à Paris (.7, rue du Louvre).
— N^ 6547 (Indre-et-Loire). — Les vaches
préfèrent généralement les tourteaux d'arachides
secs, en morceaux grossièrement concassés. Les
tourteaux de coprah, étant très avides d'eau, doi-
vent être présentés en buvées.
Sans doute, il serait préférable de distribuer
les buvées tièdes, pendant la saison d'hiver, mais
l'avantage ne couvrirait probablement pas la dé-
pense actuelle du chauffage.
Impossible de vous fixer sur la quantité maxi-
mum de tourteaux à donner aux porcs. Elle
augmente à mesure qu'ils grandissent. Avec cinq
litres de petit-lait, on peut compter en moyenne
■iSi
CORKESPONUAISCii
sur 1 kilogjr. de tourteaux pour les bêtes de 20 à
50 kilogr.;. 2 kii. 2 pour celles de îiO à 73 kilogr. ;
2kil. o de 73 i 100 kilogr., 3 kil. 2 de 100 à 123
kilogr. Ea tous cas, vous n'aurez jamais ù re-
gretter que vos animaux maii^'ent trop.
Vous auriez probablement un meilleur parti à
tirer de votre avoine que de la faire consommer
par vos porcs.
Essayez de vous procurer des tourteaux de
palmiste ;. Lia ne sont pas plus diltîciles à trouver
à Marseille <iue ceux de coprah. Leur valeur nu-
tritive n'est guère inférieure, leur prix beaucoup
plus avantageux.
Le manioc est encore bien trop cher.
- (A. G.)
— N" 6357 {Seine-Inférieure}. — Ne sougi-z
pas à propager vous-même les Rhododendrons
que vous désirez planter. Il faudrait quatre ;i
cinq ans avant qu'ils aient 0™.50 et soient de
forcer à commencer à fleurir. La multiplication
de ces arbustes demande une expérience que ne
possèdent bien que les> spécialistes outillés pour
cettri production.
Pour orner vos clôtures en grillages métalli-
ques, vous pouvez employer soit des plantes
annuelles telles que Ifaricot d'Espagne (dont
le graiiH' est excellent en piirée). Capucines, Vo-
liibiilis ou autre, soit des a-rbustes à feuilles ca-
(îuques, notamment! des Hosiers hybrides de
Wichuirai'ana et des Muitiflores dont vous Irou-
verez un assortiment chez la plupart des pépinié-
ristes, Ciemalix momtana et sa belle variété ru-
Hens qui fleurissent au premier printemps, C.
tangatica, C. orientaiis, Jasmin blanc, Polyr/oniim
baldadmaniciim, etc. — (S. M.)
— N^'Vllîi tlsn-e). — Votre vigne est envahie
par l'ail' sauvage, dont les buU)es sont si abon-
dants que vous avez renoncé à les ramasser à la
main.
■ Vous désirez connaître d'autres procédés pour
opérer l'a destruction de cette mauvaise plante.
Vous pourriez essayer les méthodes suivantes :
i"' Par des binages superficiels, répétés sans
découragement, autant ([u'il sera nécessaire,
empêcher la plante d'émelLre des feuilles hors
de lerre. Comme les feuilles lui sont indispen-
sables pour assui'er sa nutrition à l'aide d'ali-
menls pris à l'extérieur, elle finira par épuLser
ceux qtti sont en réserve dans les bulbes.
2° Chi peut tendre au même résultat en semant
très dru des plantes étouffantes, telles que vesce
ou trèfle incarnat. Les feuilles d'ail, privées de
lun»ière, me fonctionnent pas et les bulbes
s'épuisent. — (i. L. V.)
— N°' 6903 {Dordogne). — Vous trouverez les
renseignements demandés dans l'ouvrage, sur
le* Logements &ea animaux : volume 1, Prin-
cipes ijénfraïuc, et volume II, Ecuries et Elables,
de' M. Itingelmann, à la Librairie agricole de la
Maison rustique, 20, rue .Jacob, à Paris. Il faut
serrer de plus près la question pour vous ré-
pondre utilement; vous parlez de grange (donc
pour des gerbes de céréales), et de fenil. Quelles
soct les quantités respectives à loger? Vos 60
I vaches laitières et les iù hu-tifs de travail doi-
vent-ils être logés dcins un seul oia dans plu-
sieurs bâtiments. Il y a toujooTs intérêt à uti-
liser le dessus des logements d'es ainmaux à la
condition de prendre tes précautions voulues
pour Le plafonnage, et cela e.sls discuté dans les
deux livres ci-dessus mejitiunnés. Donnez-nous
des renseignements complémentaiïr». — (M. H.)
— N" 8403 {Seine-et-Oise). — Votis disposez
d'un moteur lîxe Je 10 chevaTix que vous avez
l'intention d'utiliser pour l'éclairage électrique
de la ferme. Les lampes de 25 bougies, à fila-
ment métallique, consomment 37.5 watts; un
cheval-vapeur i la machine motrice peut vous
donner en éclairage direct 520 watts, de sorte
i)U.'uu cheval peut alimenter 14 lampes de 25
bougies. S'il s'agissait de lampes à IVIament de
charbon, un cheval n'alimenterait que 0 à
8 lampes de 23 baugies, absorbant chacune de
87 à 8'8 watts. Dans ce qoi précède, uous n'envi-
sageons que l'éclairage direct^ c'est-à-dire q,ae
le moteur doit touiaer pendanl l'éclairage; s'il
fallait passer par l'interuiédiaice d'un accumu-
lateur, il y aura lieu de calculer la batterie et la
durée de charge pour assurer virtre éclairage. —
(M. R.^
— M. D. (Saûne-et-I.oire). — Vous trouverez
des polvériseurs à traction aaimate, de cons-
truclion française iRuhlman), à la Société la
Culture franeaise, 8, rue de lai Vrillière, à Pa-
ris, 1". — (M'. K.)
— N> S39'.t {Paris}. — Pour hu démolition dea
hâtiinents: de votre ferme de la Haute-Marne,
vous trouverez très difficilement um entrepre-
neur de Paris allant trava;iJlier er. province;
cependiint, demandez à notre enleeprenear,
M, Dumontamt, 18. rue des KeUes-Fetiilles, à Pa-
ris, qui connaît peut-être des personnes s'occu-
pant de ces démolitions dans votre régiom; tout
dépend de l'importance des travaux à exéeuler.
- iM. R.)
— iN° 10012 [Indre-et-Loire y. — Les sciures
de bois peuvent être utilisées cowme litières,
sans autre préparationque f* dessiccation à l'air.
Les animaux se trouvent tirés bien snr ce'tte li-
tière qui protège toutes tes parties saillantes
contre les meurtrissuTes el) excoriations, et
dont ils mangent quelquefois de petites qyiMX-
tités sans aucun inco'n7ént<'nt. Leur pouvoir
absorbant pour les liquides est supérieur à celui
des pailles. Elles ont une teneur très faible en
matières fertilisantes et leui' apport doH être re<-
gardé comme peu important. U« peut employer
en général toutes les scinves; ceUes de chêne
cependant contiennent beaucoup de tannin et
peuvent être préjudiciables à la fertilité des-
terres. Employez donc comnee Hliète les sciares
de sapin et de peuplier q«e voua pouvez vous
proeurei- à bon coimpte. LeJaaiier produit aiosi
n'auia que des avantages pour v«>s terres et vos
vignes.
Mais l'emploi direct des sciures comme amen-
dement n'est pas à recommander. — (H. H.)
REVLE COMMEKCIALE
I A SEMAINE MÉTÉOROLOGIOUE
Semaine du IS au
iO-JO [OBSERVATOIRE DU l'AUC SAIAT-MAUm
JOURS
ET DATES
X -
Dim..
Lundi V.t —
Mardi '2U —
]Men-ret!i.. 21 —
Jeudi -22 —
Vendredi- 2'i —
Samedi.. . 2i —
llbars.
ISavril. JtlJ4.-'i
1017.2
lOlJ.l:
lOIs.O
11122.9
1021.8_
lOiTi.ei
te.\:pi-:r.»iTU1-;e
MoyeDires et totaux 1UJS.7'
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Ecarts sor la normale -1-4 9-
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4.0
2.0
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47.1
au li«Q àt
f- ^. 9
idnr.thèor.
nullim
0.7
0.3
2.7
O.t
REMARQUES I;1VEKSES
Rosée, bruine le matin, jduie
après midi.
Rosée et pluie le matin.
Pluie la nuit et le matin.
Ro«ée, temps nuageux.
Gelée 1)1., brouillard le liiaîin,
heau temps.
Rosée, temps très nuageux.
ÎCrouill., rosée !e matin, hf au
] te aips .
4-.1 jPioie depuis le l'*' ja:iT)e!' :
Kn 1920 170»:"
I N^M•lna^* 15?,
(1) Voii" rexplication de ceUe mesure dans le n" du 15 avril 1920 (p. £90.
REVUE r.OMMERCIALE
Situation agricole. — Vhnmidité a encore dcHiinc
au cours de ta huitaine, duraot laquelle les ondées
ont qllerné avec les éclaircies. La température a été
le {dus souvent au-dessous de l.i moyenne.
Le sol étant alMjndamment pourvu d'e.iu, le retour
d'un temps chaud et sec serait fàvoraliletnent ac-
cueilli par la culture.
Les pluies ont quelque peu retarde rexécution des
divers travaux. On continue les pl.antations de pom-
mes de terre et il apparaît, dès à présent, qu'une vi-
goureuse impulsion sera donnée à cette culture.
Dans rOuest, les arbres fruitiers ont une belle
apparence et dans le Midi, oii le premier sulfatafre a
été appliqué, la situation du vignoble est satisfai-
sante.
Blés et Farines. — Livraisons toujours peu nom-
breuses, au taux de la taxe, soit 73 fr. les 100 kilo-
grammes. Les moulins reçoivent des blés exotiques
et du seigle.
Les farines paniDables sont taxées P3fr. les 100 ki-
!ogr. pris au moulin.
Sur les marchés étranger?, en tenant compte du
change, le blé vaut aux 100 kilogr.: 185 fr. 36 à
^'ew-Vork et 161 fr. 19 à Buenos-Ayres.
Céréales diverses. — Le seigle e.^tlaxé à ~.3 fr. les
•100 kilogr. Demande active et cours plus fermes sur
!es avoines qui valent de 64 à SC fr. les 100 kilogr.
départ.
Les orges de brasserie valent de 82 à 83 fr. et celles
de mouture de 75 à 77 fr. le quintal départ.
Baisse sensible sur les sarrasins qui ne valent plus
que 87 à 88 fr. les 100 kilogr. départ.
Le sorgho est coté 58 fr. le quintal ;iépart.
Les mais étrangers disponibles valent SS fr. le
quintal, dans nos ports.
Sons. — Demande faible et offre réduire; on Iraiic
aux conditions officielles, soit 48 fr. les 100 kilogr.
pris au moulin.
Fourrages. — Au marché de La Chapelle, les four-
rages, très demandés, ont bénéficié de prix très
fermes.
Par 104 bottes de j kilogr. rendues à Paris au do-
micile de Tucheteur, on a coté : luzerne, 250 à 270 Ir.;
foin et regain, 210 à 2C0 fr.
Sur la plupart des marchés départementaux, les
prix varient de 30 à 40 fr. les 100 kilogr.
Pailles. — Prix plus fermes sur la paille d'avoine.
On a payé par 104 bottes de a kilogr. rendues à Pa-
ris, au dernier marché de La Chapelle : pajile de blé,
180 à 200 fr.; paille d'avoine, 180 à 200 fr.; paiile de
seigle, 180 à 195 fr.
Dans les dépai-tements, on paie par lOO kil.;>gr. :
paille de blé, 24 à 30 fr.; paille de seigle, 20 à 28 fr.:
la même triée. 31 à 34 fr.
Graines fourragères. — Atlaires moins impor-
tantes à des cours fermement tenus. .\ux 100 kilo-
grammes départ, on cote : luzerne de Provence. 800
à 1 150 fr.; luzerne de pays, 750 à 930 fr. ; trètle vio-
let, 600 à 1 JOO fr.; trèfle blanc, 1 200 à 1 600 fr.;
trène hybride, 1 200 à 1 800 fr.; anthyilide. 1 000 à
1 700 fr.; Iiipuline. 350 à 500 fr.; ray-grass anglais,
170 à 185 fr.; ray-grass d'Italie, 155 à 165 fr.; maïs,
110 à 153 fr.
Bétail. — An marché de La Villelte du lundi
19 avril, les arrivages de gros bétail ayant notable-
33()
HKVUK CUMMKHCIAl.t
ment dépassé les besoias et les réserves vivantes
aux abattoirs altei^'naiit 600 trtes, la vente a laissé à'
désirer, surtout pour les animaux de choix. On a
enregistré une baisse de 15 à 20 centimes par demi-
kilogramme net.
On a coté les bœufs de l'Allier, de la Nièvre, du
Cher et de Saône-et-Loire, 3.".0 à 3.90 ; de l'Orne et
du Calvados, 3.85 à 4 fr.; de la Hautc-Vieune et du
Cantal, 3.93 à 4 fr. ; de la Mayenne et de la Sarthe.
3.60 à 3.90; de Maine-et-Loire et de la Loire-Infé-
rieure, 3.55 à 3.80; de la Vendée, 3.45 à 3.'Î5 ; les
génisses, 4 fr.; les taureaux, 3.10 à 3.:0 le demi-
kilogramme net.
A la faveur d'offres plus réduites, la vente des
veaux s'est améliorée et les cours ont sul i une
hausse de 15 à 20 centimes par demi-kilogramme
net. On a payé les veaux d'Eure-et-Loir, Seine et-
Marne, Seine-el-Oise, du Loiret et de 1 Yonne, 3.73 à
6 fr.; de l'Aube, 5.70 à 3.90; de la Mayenue et de la
Sarthe, 5.30 à 5.80; de l'Ouest, 5 à 5.35 ; du Cantal et
de la llaute-Vieune, 3.75 à 4.30 le demi-kilogramme
net.
Malgré un contingent un peu plus élevé que d'or-
dinaire, les moutons ont à peu prés maintenu leurs
prix. Par demi-kilogramme net, on a coté: agneaux,
6.85 à 7 fr.; moutons de l'Allier, de la iXièvre et du
Cher, 6.50 à 6.80; du Midi, 5.75 à 6.30; brebis de
choix, 6 à 6.35; brebis ordinaires, 5.73 à 6 fr.
En raison de l'aflluence des envois, baisse de 13 i
20 centimes sur les porcs, que l'on a cotés comme
suit, par demi-kilogramme vif : porcs gras, 3.^0 à
3.40; coches, 2.70 à 2.90.
Voici le relevé des marchés des lundi 19 et jeudi
22 avril :
Marché du lundi 19 avril.
Entrées directes
aux abattoirs.
Réserves
Amenés. LaVill
têtes
Bœufs 3 '.^45
Vaches 2 27 î
Taureaux.. 710
Veaux 1 797
Moutons .. 10 368
Porcs 3 49!
258
1 1S3
1 -456
1 662
3J0
2|<9
1 112
1 003
I.a Vil!.
têtes
364
Vaug.
250
376
r-4
SIO
480
410
3o0
Prix masima du kilogramme.
Au poids net.
Au poids vif.
V* q. 2" q. 3' q. Prix extrcmes.
Bœufs 7.80 7.30 7.C0 2.60 à 4.94
Vaches .... 7.80 7.30 7.00 2.60 4.94
Taureaux.. 7.00 6.74 6.50 2.60 4.07
Veaux 11.10 11.00 9.00 3. 85 7.20
Moulons... 13.30 13.60 13.30 5.65 7.64
Porcs 10.30 10.14 10.00 6.10 7.20
Marclté du Jeudi 22 nvril.
Entrées directes
aux abattoirs.
Réserves
Amenés. LaVill.
têtes têtes
Bœufs 1 256 )
Vaches 811 >
Taureaux.. 322 î
Veaux 1 466
Moutons .. 6 358
Porcs 2 025
303
798
1 BSi
85!)
Vaug.
tètes
137
204
551
639
LaVill.
têtes
264
Vaug.
têtes
147
110
132
li<0
303
3i0
130
Prix maxima du kilogramme.
Au poids net. Au poids vif.
V q. "S» q. 3* q. Prixextrèmes.
Bœuts
8 10
7 66
7 30
2.65 à 4.98
Vaches
8 10
7 66
7 30
2.65
4.98
Taureaux.. .
7 24
6 94
6 70
2.05
4.50
Veaux
11 80
11 10
11 10
3.65
7.38
Moutons
13 i.0
13 60
13 60
5.42
6.67
Porcs
10 30
10 14
10 00
6.18
7.21
Dans les départements, on cote :
Bordeaux, par kilogr. poids vif : bœufs, 2.80 à
4.70; vaches, 2.60 à 4 fr.; par kilngr. poids net :
veaux, 8.60 à 10.80; moutons, 10 à 12 30.
Ckolel, par kilogr. poids vif : bœufs, 3.10 à 3.80;
vaches, 3 à 3.70; veaux, 3 à 5.25.
Dijon, par kilogr. poids net : veaux, 11.80 à
12.60; par kilogr. vif : porcs, 1.60 à 7.70.
Lille, par kilogr. poids net : bœufs, 7 à s fr.;
veaux, 9.30 à 13.30; moutons, 12 à 13.50; porcs, 9 à
10 fr.
Ltjon-Vaise , par kilogr. poids vif : bœufs, 3.60 à
5.50 ; porcs, 6 50 à 7 fr.; veaux, 4.80 à 3.80, par kil.
poids net : moutons, 11 à 13 50.
Marseille, par kilogr. poids net : bœufs. 8 à
8.60; vaches, 7.30 à 8,30; moutons, 11.30 à 12.73;
par kilogr. vif : porcs, 6.60 à 6.73.
Xancy, par kilogr. poids net : bœufs, 8.S0 à 9.20 ;
vaches, 7 à 9.20; moutons, 13 à 15 fr.; par kilogr.
poids vif : veaux, 6.60 à 7.30; porcs, 7.30 à 7.80.
Gaules, par kilogr. poids vif : bœufs, 3.80 ii 4 fr.;
veaux, 5 à 3.75; porcs, 3.80 à 6 fr.
Vins. — Les transactions sont normales et les
cours sans changement important.
Dans le Midi, par hectolitre nu, on cote les vins
rouges : 110 à 120 fr. à Béziers; 115 à 130 fr. à Mont-
pellier; 110 à 130 fr. à Nimes; 112 à 128 fr. à Per-
pignan. Les vins blancs de mêmes provenances va-
lent de 135 à 160 fr. l'hectolitre nu.
Dans la Loire-Inférieure, en paie ,a la pièce de
223 lilres : vins de muscadet, 500 à 600 fr.; vins de
gros plants, 350 à 500 fr.
Les vins du Gers, titrant 9 degrés. Viilent de 320 à
340 fr. la pièce. Dans les Chareutes, les vins pour
la distillation se vendent sur la base de 13 à 16 fr.
le degré-liectolitre.
Dans le Jura, on cote, par hectolitre nu : vins
rouges, 200 à 243 fr.; vins blancs, 2."iO à 300 fr.
Cidres et eanx-de-vie de cidre. — En Normandie,
dans le Calvados, les cides pur jus valent de 45 à
30 fr. et les petits cidres titrant 3 degrés, 40 fr. l'hec-
tolitre.
Les eaux-de-vie de cidre à t^O degrés sont cotées
900 fr. l'hectolitre.
Laines. — Cours en hausse. On cote par kilogr. :
belles (|ualilés, 16 à 13 fr.; sortis orùmaires, 15 à
16 fr.; <|ualité3 médiocres, 14 i 15 fr.
Cl s prix sont dépassés en Brie et en Beauce'où
les laines de mérinos se paient de 18 a 22 fr. le
kilogramme.
Pommes de terre. — .\u.\ llelles centrales de Pa-
ris, on Cite les pommes de terre nouvelles d'Al-
gérie, 150 à 190 fr., du Midi. 210 à 250 fr. les 100 ki-
logrammes.
B. Di:iHNt).
Le Gérant : Chahi.bs Di^tbbix.
Paris. — '■- Mahethecx, imprimeur, 1, rue Cassette
CHKONiyUE AfiKlCUI.E
331
CHRONIQUE AGRICOLE
Première réunion du Comité national du Blé. — Programme présenté par le Ministre de rAgriciiltnre.
Division en sections. — Discussion soulevée à propos du régime du b!é. — Manifestation de l"opiiiiou
du Comité. — Vœu adopté sur le régime du blé par le Groupe agricole du Sénat. — Fin de la discus-
sion à la Chambre des Députés sur les nouvelles ressources Bscales. — La taxe de luxe sur les eaux-
de-vip ot les grands vins. — La taxe sur les sucres. — Nouvelles taxes sur les chiens. — Décision de la
Commission des Fimnces du Sénat relativement à l'impôt sur les bénéfices agricoles. — Le.'» revendi-
cations des régions dévastées devant la Commission de l'Agriculture du Sénat. — Rapport de .M. Gle-
mentel sur le projet de loi relatif à l'dffice national du Crédit agricole. — Congrès de la Fédération des
Associations agricoles du Centre à Bourges. — Résolutions adoptées. — A l'Institut international
d'Agriculture de Rome. — Association de l'Industrie et de l'Agriculture françaises. — La production
de l'alcool jusqu'à la fin du mois de mars. — Arrêté du Préfet de l'Aube sur la destruction des cor-
beaux. — Explications de M. GuiUin sur la composition de la sylvinite d'Alsace. — Célébration du
Centenaire de la Société centrale d'Agriculture de l'Aude. — Etude de M. Ringelmann sur les petites
habitations rurales. — Exposition nationale à Metz.
Le Comité national du Blé.
Le Comité national du Blé, dont nous
avons annoncé la formation, et dont on trou-
vera plus loin la composition, a été réuni
pour la première fois le 30 avril sous la pré-
sidence de M. Ricard, minisire de l'Agricul-
ture.
Dans son allocution inaugurale, M. Ricard
a rappelé les motifs qui l'ont incité à consti-
tuer le Comité, en insistant sur le caractère
exclusivement professionnel des problèmes
qu'il aura à étudier, à l'exclusion de toute
ingérence dans les questions d'ordre éco-
nomique. Il a annoncé qu'il avait divisé le
Comité en quatre sections, chargées respec-
tivement : 1° des conseils tecliniques en vue
d'accroître la production; 2" de l'organisa-
tion de concours de blé départementaux et
régionaux; 3° de l'action corporative parles
associations; 4° de la propagande. Après un
exposé très complet de toutes les faces de la
production du blé, par M. Rabalé, inspecteur
général de l'Agriculture, les secrétaires dé-
signés pour les sections, MM. H. Hilier,
Âmbroise Rendu, Montet et Paul Gaultier,
ont exposé le programme de leurs travaux.
Un grand nombre de membres du Comité
avaient été péniblement émus par l'ostra-
cisme que M. Ricard avait opposé à l'examen
du régime du blé. Celte émotion a été tra-
duite par M. le député Ouvré qui a demandé
qu'une cinquième section, dite section éco-
nomique, fût créée dans le Comité; il a rap-
pelé que le problème du régime du blé pré-
occupe aujourd'hui tous les cultivateurs ;
ceux-ci ont besoin de savoir immédiatement
s'ils pourront trouver un prix rémunérateur
pour le blé qu'ils récolteront. Cette motion
a été appuyée fortement par un certain nom-
bre d'autres membres; celte discussion a
montré que la grande majorité du Comité
partage celle opinion. On a fait notamment
6 Mai 1920.
iN» 19.
valoir, comme nous l'avons précédemment
exposé ici, que tous les efforts du Comité
seraient inefficaces, si la question primor-
diale de la liberté du blé n'était pas résolue.
Le ministre s'est opposé, évidemment à
contre-cœur, mais pour des prétextes d'ordre
administratif,;:) la création de celte cinquième
section. Toutefois, le mécontentement n'a pu
être calmé que par l'inlervenlion de M. Mé-
line, qui a fait ressortir que l'opinion ex-
primée dans le Comité donnait désormais
une arme puissante au minisire de l'Agricul-
ture pour faire comprendre à ses collègues
récalcitrants les vœux unanimes des agricul-
teurs pour le retour à la liberté du blé.
Cette première réunion a été ainsi l'occa-
sion d'une manifestation dont l'effet ne peut
i''tre que très utile.
Au groupe agricole du Sénat.
Le Groupe agricole du Sénat, réuni le
20 avril, sous la présidence ,de M. Gomot,
après avoir pris connaissance des propo-
sitions du Gouvernement sur le régime du
blé applicable à la campagne 1920-1921, et
après une discussion à laquelle ont pris part
MM. de Rougé, Damecour, Michel, Donon et
Carrère, a émis le vœu suivant déposé par
M. Marcel Donon, sénateur du Loiret :
r Que le monopole d'importation des blés
étrangers soit réservé à l'Etat et que la cession
en soit faite à leur prix de revient dans les
ports ;
2° Que le commerce des blés indigènes soit en-
tièrement libre ;
3° Que le prix du pain soit établi d'après la
valeur réelle du blé;
4° Que l'Etat, dans un but d'apaisement, conti-
nue à distribuer des tickets de pain à prix ré-
duit aux vieillards, aux mutilés, aux familles
nombreuses et à celles réellement nécessiteuses.
Ce texte résume avec clarté les aspirations
vers le retour à un régime normal.
Tome I. —19.
33?
CHRONIQUE AGRICOLE
Les nouveaux impôts.
La Chambre des Députés a poursuivi et
achevé la discussion du projet de loi sur la
création de nouvelles ressources fiscales.
Depuis les dernières années, les grands
vins ont été soumis à une taxe de luxe de
10 0/0 ad valorem et les eaux-de-vie d "une
taxe de 20 0,0. Dans le projet soumis à la
Chambre, le taux de cette taxe était porté à
23 0/0 pour les eaux-de-vie, liqueurs, apéri-
tifs et vins de liqueurs, et à 13 0 0 pour les
vins classés comme étant de luxe. Ces relève-
ments ont été vigoureusement combattus
par M. Barthe, M. Camuzet et M. Coûtant en
ce qui concerne les vins et par M. Lauraine
pour les eaux-de-vie. Celui-ci a démontré que
le relèvement de 3 0/0 sur les eaux-de-vie
représentait eu réalité une surtaxe de 37 0 0
à la suite du relèvement à 1 000 fr. du droit
de consommation sur l'alcool; en efTet, la
Régie fait payer la taxe de luxe sur la valeur
de la marchandise majorée du droit de con-
sommation.
La Chambre a néanmoins adopté les taux
proposés par la Commission des Finances
pour les eaux-de-vie, mais elle a renvoyé à
celle-ci un amendement tendant à supprimer
dans le calcul de celte taxe le relèvement du
droit de consommation sur l'alcool, ainsi
qu'un autre amendement dont l'ohjet est de
maintenir la taxe actuelle sur les vins classés
comme vins de luxe.
En ce qui concerne les sucres raffinés et
les sucres bruts livrés à la consommation, le
droit a été fixé à 50 fr. par 100 kilogr.
Des taxes au profit de l'Etal ont été ajou-
tées aux taxes communales perçues actuelle-
ment sur les diverses espèces de chiens; les
chiens de berger et de garde ne pourront en
être frappés.
La Commission des Finances du Sénat se
livre à l'élude du projet adopté par la Cham-
bre. Elle a, en ce qui concerne l'impôt sur
les bénéfices agricoles, décidé de substituer
au texte de la Chambre un autre texte stipu-
lant définitivement la taxe forfaitaire que les
agriculteurs devront supporter.
Commission de l'Agriculture du Sénat.
La Commission de l'Agriculture du Sénat,
présidée par M. Méline, a été saisie par M. de
■Warren, commissaire général de la Confé-
dération générale des Régions dévastées,
des revendications formulées et des réformes
réclamées par les agriculteurs de ces régions
pour la reconstruction des fermes et la
remise en valeur des terres.
Ces revendications portent principalement
sur les réformes à introduire dans l'organi-
sation administrative de ces régions, sur les
plaintes des Sociétés coopératives de recons-
truction et de culture dont le découragement
est tel que beaucoup d'entre elles se sont
dissoutes. Le mémoire aborde ensuite les
questions de main-d'œuvre, d'abris provi-
soires, de motoculture, de remembrement,
de livraison du bétail par l'Allemagne, etc.
La Commission a estimé qu'il était de son
devoir de mettre toutes ces questions à
l'élude pour en préparer la solution d'accord
avec le Gouvernement et saisir au besoin le
Parlement de ses résolutions.
Elle a créé à cet effet une section spéciale
composée des représentants des départe-
lements intéressés qui sont MM. Méline,
Gouge, Henri Michel, Montfeuillard, Roland,
de Lubersac, Pierrin, de Marguerie, !)iel)olt,
Weber, liegoufT. M. Méline a été désigné
comme président, et M. Gouge comme prési-
dent adjoint.
Crédit agricole.
On se souvient qu'avanlsa séparation l'an-
cienne Chambre des Députés avait adopté le
projet de loi relatif à la création d'un Office
national du Crédit agricole, destiné à rem-
placer les rouages administratifs qui fonc-
tionnent avec une lenteur préjudiciable aux
services que doit rendre le crédit mutuel.
Transmis au Sénat, ce projet a été soumis à
la Commission de l'Agriculture présidée par
M. Méline. Dans une réunion récente, cette
Commission a approuvé à l'unanimité le rap-
port dont M. Clémenlel avait été chargé et
qui conclut à l'adoption du projet volé pai"
la Chambre des Députés.
11 parait probable que le projet sera
inscrit bientôt à l'ordre du jour du Sénat.
Congrès agricole à Bourges.
La Fédération régionale des Associations
agricoles du Centre a tenu un nouveau Con-
grès à Bourges, le 23 avril, sous la prési-
dence de M. Riverain.
Un certain nombre des questions actuelles
les plus importantes ont été discutées, et des
conclusions ont été adoptées.
En ce qui concerne la politique dit hlé, le
Congrès a réitéré le vœu émis au Congrès de
Chûteauroux pour demander que le blé soit
atlranchi de toute taxation, au même titre
que les engrais, les instruments agricoles et
tous les autres éléments de la production, et
il a pris acte des déclarations faites par l3
Gouveimement à la suite de ce Congrès au
sujet de la suppression de la taxe du blé.
CIIUONIQL'E AGRICOLE
339
Le Congrès a demandé le retour au taux
des subventions pour la culture mécanique
appliqué en 1019. Il a demandé que le trans-
port des engrais et l'approvisionnement des
usines de superphosphates soient assurés
régulièrement. Au sujet de Vimpot sur les
bénéfices acp'icoles, il a demandé que le retour
au principe du lorlail, adopté par la Cliambre
des députés, soit ratifié par le Sénat. Il a
demandé encore que la limitation du prix du
lait soit supprimée. Il a protesté contre le
décret \nleTdis3.iilVexportationdes graines de
trèfle, contre la lenteur de la liquidation des
stocks de guerre, de même que contre un
vœu de la Fédération des marchands de
grains et graines demandant que les agricul-
teurs soient soumis aux tribunaux de com-
merce. Enfin, il a demandé qu'une loi inter-
vienne au plus ti'it pour interdire, avec les
sanctions nécessaires, les grèves dans les Ser-
vices publics exploités par l'Elat ou concédés.
A l'Institut international d'Agriculture.
L'état de sa santé ayant contraint le mar-
qui Rafaele Cappelli à donner sa démission
de président de l'Institut international
d'Agriculture de Rome, le Gouvernement ita-
lien a fait choix, pour le remplacer comme
délégué italien, de M. Edouard Pantano, dé-
puté, ancien ministre de l'Agriculture, an-
cien ministre des Travaux publics, etc.
Le Comité permanent de l'Institut, réuni le
30 mars sous la présidence de M. Louis-Dop,
délégué de la France, vice-président, a élu, à
l'unanimité, M. Panlano président de l'Insti-
tut. En même temps, le marquis Cappelli a
été nommé président honoraire.
La production de l'alcool.
Voici, d'après la Direction générale des
Contributions indirectes, le relevé de la pro-
duction de l'alcool pendant les six premiers
mois de la campagne en cours (1°'' octobre
1919 au 31 mars 19"20) :
1919-1920 1918-1919 Différence
hectol.
lU 416
62 148
Vins
Cidres et poirés
Marcs, lies et
fruits 161 213
Substances fari-
neuses .vî 802
Betteraves 310 313
Mélasses M S61
Autres subs-
tances 1 'J34
Totaux.
■!4o iill
hectol.
66 326
1 387
97 723
41 344
218 683
44 843
9?,
470 399
hectol.
+ 78 090
+ 60 761
-t- 63 492
-I- 12 436
-f 91 632
— 32 882
-f 186
4-275 412
Comme nous l'avons fait observer dans la
Chronique du 1"' avril (p. :232), les documents
de la Régie montrent combien est erronée la
légende que la distillation est une des prin-
cipales causes des hauts prix des vins.
Association
de l'Industrie et de l'Agriculture.
L'.\ssemblée générale annuelle de l'Asso-
ciation de l'Industrie et de l'Agriculture fran-
çaises se tiendra à l'bôtel Continental, à Pa-
ris, le 17 mai, sous la présidence de M. le sé-
nateur Touron. C'est surtout à l'examen des
problèmes actuels d'ordre économique i[ue
celte réunion sera consacrée.
Destruction des corbeaux.
On sait que la loi a autorisé l'emploi
du fusil pour la destruction des nids de cor-
beaux et de pies sur les arbres élevés. Les
modes d'application de cette loi sont réglés
par des arrêtés préfectoraux. Nous rappelons,
à titre d'exemple, l'arrêté pris par le préfet
de r.\ube à la date du 31 mars dernier :
Article i". — Les propriétaires, fermiers, lo-
cataires, métayers, usufruitiers ou usagers sont
tenus de détruire ou faire détruire par des auxi-
liaires munis d'un pouvoir écrit sur papier libre,
visé et daté du maire, les nids de corbeaux et de
pies existant sur leurs propriétés et sur celles
qu'ils exploitent.
Ils devront signaler à la mairie l'emplacement
des arbres et les lieux sur lesquels des nids de
corbeaux et de pies ont été reconnus.
Cette opération aura lieu du Vi mars au
30 juin 1920.
Art. 2. — La destruction se fera soit à la main,
soit à la gaule, soit au fusil.
Les maires sont délégués pour autoriser les
cultivateurs de leur commune à faire temporai-
rement emploi du fusil pour la destruction des
niJs et des oiseaux aux abords des nids.
Les permis seront établis sur papier libre, si-
cnés et datés par les maires, et devront être re-
présentés à toute léquisition de l'autorité.
Art. 3. — Lorsque, en raison des circons-
tances et, notamment, de la quantité trop consi-
dérable de nids eu égard au nombre de proprié-
taires ou fermiers, les destructions ordonnées
paraîtront devoir être insuffisantes, les maires
pourront organiser des destructions munici-
pales, qui porteront sur tous les terrains dont
les propriétaires ne s'y opposeront pas, sauf à
appliquer rigoureusement, à ceux qui s'y oppo-
seraient, les sanctions de la loi du 21 dé-
cembre 1888.
On trouvera plus loin (p. 346) le compte
rendu d'une réunion tenue récemment à
Paris pour étudier les procédés de destruc-
tion d'oiseaux dont ia multiplication cons-
titue un fléau dans certaines régions.
Les engrais potassiques d'Alsace.
Dans son rapport sur l'année 1919, M. Guil-
lin, directeur du laboratoire de la Société
34Û
l'AHTlE OKFICIELLE
des Agriculteurs de France, a donné des ren-
seignemenls importants sur la composition
des sels bruis des mines alsaciennes de po-
tasse, livrés aux agriculteurs. Le sel brut, dit
syivinite, est un mélange de chlorure de po-
tassium dans la proportion de 23 à 40 0/0, de
chlorure de sodium et d'un peu de sulfate de
chaux. Pour répondre à des craintes expri-
mées sur la forte proportion de chlorure de
sodium, M. Guillin conclut en ces termes :
« Depuis 1910, nous ne recevions d'Alle-
magne, sous le nom de kaïnile, que du sel
brut d'Alsace, dont les gisements étaient voi-
sins de notre frontière. Ce sel brut aurait dû
être vendu par les Allemands sous le nom de
syivinite, le chlorure de potassium étant ap-
pelé sylvine dans leur nomenclature des di-
vers sels de potasse. Ni le chlore, ni les sels
de soude ne sont utiles à la végétation, leur
excès est même nuisible; mais, en utilisant
les sels d'Alsace en quantité normale, c'est-à-
dire 100 à 130 kilogr. de chlorure de potas-
smm et 200 à iOO kilogr. de syivinite à l'hec-
tare, les agriculteurs n'ont aucune inquié-
tude à avoir. L'expérience l'a d'ailleurs dé-
montré, puisque, depuis plusieurs années
déjà, on utilisait ces sels sans inconvé-
nients. »
Société centrale d'Agriculture de l'Aude.
La Société centi'ale d'Agriculture de
l'Aude, dont M. II. de Guillebert des Essars
est le président, et M. Lucien Semichon le
secrétaire général, va célébrer son centenaire
au mois de juin. Elle organise, à cet effet,
une série de manifestations et de fêtes qui
auront lieu à Carcassonne du 19 au 26 juin
prochain. En voici le programme :
1° Exposition générale et démonstrations pra-
tiques sur les appareils modernes de culture à
traction animale, les appareils de motoculture,
les appareils d'intérieur de ferme, les applica-
tions de l'électricité à l'agi iculture, sous la
direction de M. Baibut, directeur des Services
agricoles de l'Aude.
2"' Quatre grandes excursions montrant : les
forêts, l'élevage, la culture sylvo-pastorale,
l'énergie hydro-électrique dans les Pyrénées de
l'Aude; — les forêts, les reboisements, l'élevage,
la motoculture en montagne dans la Monlnijne-
Noire; — la mise en culture des terres aban-
données et la motoculture en plaine dans le
Lauraguais; la Vixiège et ta Piège; — le mou-
vement syndical et coopératif en viticulture
dans le Minérvois, le Lézignanais, le Xarbonnais,
les Corbiéres.
3" Une grande manifestation régionaliste agri-
cole, artistique et littéraire.
i" Une séance solennelle de la Société cen-
trale, avec une Conférence sur l'avenir de
l'Agriculture.
5° Un banquet à la cité de Carcassonne.
6° Un Service coramémoratif à la cathédrale
pour les agriculteurs morts pour la Patrie, avec
une quête au profit des Pupdies de la JNa'ion.
On doit féliciter la vieille Société de l'ar-
deur avec laquelle elle tend à apporter une
nouvelle preuve de sa vitalité.
Petites habitations rurales.
On a lu, dans le numéro du 13 avril
(p. 286), un article du D' Artault sur le bien
de famille. A cette occasion, il n'est pas inu-
tile de rappeler que notre excellent collabo-
rateur M. Ringelmann a publié, sous le titre :
Avanl-j'TOJet d'une petite habitation rurale à
bon marché (avec planche coloriée), une étude
qui vise la loi du 10 avril 1908 et celle du
12 juillet 1909. La Librairie agricole de la
Maison rustique en a fait récemment une
deuxième édition.
Exposition nationale à Metz.
Une Exposition nationale est organisée à
Metz, pour être ouverte du 24 juillet au
26 septembre 1920. Une place importante y
est réservée au groupe de l'Agriculture.
On doit adresser les demandes de rensei-
gnements au siège du Commissariat de l'Ex-
position, à Metz (13, avenue Serpenoise).
He.nry Sagnieb.
PARTIE OFFICIELLE
Arrêté du ministre de l'Agricullure en date
du 23 avril nommant les membres du Comité
Eational du Blé.
Art. 1". — Sont nommés vice-présidents du
Comilé national du lîlé :
'.M. Méline, président de la Commission d'Agri-
culture du Sénat ;
M. Victor Boret, pré-ident de la Commission
d'AgricuUui e de la Chambre;
M. Viger, président de l'Académie d'Agricul-
ture ;
M. Jules (iautier, président de la Confédéra-
tion nationale des Associations agricoles.
A) t. 2. — Sont nommés membres du Comité :
MM. Maurice (Juesnier et Roland, représen-
tants de la Commission d'Agriculture du Sénat.
MM. Capus et Macarez, représentants de la
Commission d'Agriculture de la Chambre.
MM. Donon et Louis Michel, représentants du
Groupe agricole du Sénat.
MM. Ambroise Rendu et Ouvré, représentant
LES BENEFICES AGRICOLES. - DES CHIFFRES
341
du Groupe de Défense paysanne de la Chambre.
M. Heniond, délégué de lOffice régional du
Nord;
M. Grand d'Esnon, délégué de roffice régional
de l'Est.
M. (lallet, délégué de l'Office régional de l'Est
central.
M. R )ux-0livier, délégué de l'Office régional
du Massif central.
M. de Rougé, délégué de l'Office régional de
l'Ouest.
.M. Rouart, délégué de l'Office régional du
Sud-Ouest.
M. Trouard-RioUe, délégué de l'Office régional
du Centre.
M. Brémond, déléaué de l'Office régional du
Midi.
M. Henri Hitier, délégué de la Confédération
nationale des Associations agricoles.
M. René Berge, délégué de la Société natio-
nale d'encouragement à r.\gricullure
M. de VogLié, président, délégué de la Société
des Agriculteurs de France.
M. Octave Dubois, délégué de la Fédération
nationale de la Coopération et de la Mutualité
agricoles.
M. A Irien Toussaint, délégué de l'L'aion cen-
trale des Syndicats agricoles.
M. Fernand David, sénateur, délégué de la
Société 'nationale de Protection de la Main-
d'(cavre agricole.
M. A. Royneau, sénateur, déb-gué de la Fédé-
ration nationale des Syndicats et coopératives
de culture mécanique, vice-président de la
Fédération.
,M. Chastes, président de l'Association natio-
nale de la Meunerie française.
M. Ernest Poisson, secrétaire de la Fédération
nationale des Coopératives de consommation.
M. Truchy, délégué de la Ligue nationale des
Economies.
M. Mangin, délégué de la Ligue Française.
M. Lumet, délégué de l'Union Française.
M. Léon Rohelin, secrétaire général de la
Ligue de l'Enseignement.
M. Léopold Mabilleau, délégué de l'Union des
grandes Associations françaises pour l'essor
national.
.M. Charles Deloncle, sénateur, délégué de
l'Association de la Presse agricole.
M. Rouffet, sous-intendant militaire de i" classe
de l'inspection générale des subsistances, repré-
sentant du minisière de la Guerre.
M. Denoix, directeur du budget et du contrôle
financier, représentant du minisière des Fi-
nances.
M. Baubion, directeur du service de la répar-
tition des céréales, représentant du Eous-secré-
tariat d'Etat du Ravitaillement.
M. Fontaine, inspecteur, chargé des services
de propagande, représentant du ministère de
l'Instruction publique.
M. le chanoine François, représentant de l'Ar-
chevêché de Paris.
M. Henri Widner, représentant du Consistoire
protestant.
M. Alfred Rechraann, représentant du Consis-
toire central des Israélites de France.
M. Frédéric Bertrand, président de la Confé-
dération générale des Associations agricoles des
régions dévasiées.
M. Blocb, chef de lexploitation de la Com-
pagnie du chemin de fer d'Orléans.
M. Félix Laurent, directeur de l'Agriculture.
M. Lenglen, directeur de la Société de propa-
gande pour l'emploi des engrais chimiques.
M. de Marcillac, correspondant de l'Académie
d'agriculture, président de l'Union des Syndi-
cats agricoles dul'érigord et du Limousin.
M. Mofilet, sous-directeur du Musée social.
M. Quantin, secrétaire général de la Fédéra-
tion des métiers et de l'Association des classes
moyennes.
M. Henry Sagnier. secrétaire perpétuel de
l'Académie d'Agriculture.
M Schribaux, directeur de la Station d'essais
de semences.
M Jacques de Vilmorin, directeur des Ser-
vices de sélections des établissements Vilmorin
et C".
Art. 3. — Le secrétariat du Comité est ainsi
composé :
Secrétaire général : M. Rahaté, ingénieur
agronome, inspecteur général de l'Agriculture.
Secrétaire général adjoint : M. Eugène Gar-
nier, ingénieur agricole, directeur départemental
des Services agricoles.
Art. 4. — Le directeur de l'Agriculture est
chargé de l'exécution du présent décret.
LES BÉNÉFICES AGRICOLES. — DES CHIFFRES
Comme le faisait si justement remarquer
tout récemment dans ces colonnes M. P. de
Mon'cauU, ingénieur agronome, membre de
FAcadémie d'Agricullure, député de l'Ain,
il se répète tant de sottises concernant les
bénéfices agricoles que nous ne saurions
fournir à nos lecteurs trop de bases indiscu-
tables leur permellanL de soutenir le point
de vue des cultivateurs, qu'il s'agisse de l'im-
pôt ou du régime de nos produits, du blé
notamment.
On dit toujours que nous ne tenons pas de
comptabilité; certains l'affirment avec une
intention marquée de mépris pour nous. Ce
sont généralement de grands industriels ou
de notables commerçants qui entendent
3i2
LES BÉNÉFICES AGRICOLES.
DES CHIFFRES
comparer ce qui se fait dans leurs affaires
importantes, aux rouages multiples, avec le
train de vie des exploitations agricoles com-
parables pour les neuf dixièmes bien plu-
tôt avec le petit commerce ou l'atelier de
l'artisan. Pour que le parallèle soit juste, il
faudrait avoir en vue des milieux semblables
et je serais curieux de savoir en ce cas dans
quelle proportion petits industriels et bouti-
quiers fourniraient des comptes précis. Les
hommes d'affaires de grande envergure
n'aiment pas beaucoup qu'on mette ainsi les
points sur les i...
Dans bon nombre d'exploitations agricoles
étendues, on tient des comptes. On en tien-
drait dans bien plus de fermes encore si la
trésorerie permettait de se payer le luxe
d'un comptable. Ce n'est malheureusement
pas le cas.
Enfin, il faut s'entendre sur ce que peut
être une comptabilité agricole. Elle doit seu-
lement permettre d'analyser, à la fin de
chaque campagne, le résultat d'ensemble
(i une industrie complexe, puisqu'on y fa-
brique beaucoup de produits. Nous préten-
dons cependant que si, pour chaque région
et chaque système de culture, il se trouvait
quelques exploitations où les comptes soient
tenus d'une façon homogène, on pourrait
parfaitement établir les conditions commer-
ciales minima exigées par les cultivateurs
pour que leur travail ne soit pas vain. Les
Chambres d'Agriculture auront sur ce point
un rôle fort intéressant à remplir. .
Afin d'ouvrir la voie, nous reproduisons
ci-contre les diagrammes indiquant l'impor-
tance des recettes et des dépenses au cours
de sept exercices, en notant particulièrement
la recette blé et la dépense salaires. Commen-
tons en quelques lignes la figure 70.
En l'Jl3-14, les recettes dépassent les
dépenses. La première année de guerre, les
recettes diminuent, mais on débourse moins
aussi. Personne ne pensait que cela durerait;
on vivait sur son fonds, n'achetant ni tour-
teaux, ni engrais. En 191.j-llJ, les recettes
augmentent un peu, les dépenses s'accrois-
sent suivant une progression plus rapide,
l'état de.la terre diminue, le blé taxé trop bas
ne rapporte plus assez; les salaires montent.
Pendant les troisième et quatrième années
de guerre, ces tendances s'accentuent. Ce-
pendant, en 1917-18, la recette blé-seigle est
un peu accrue du fait d'une taxation moins
lamentable. Pendant le dernier exercice
écoulé, la situation s'améliore, le blé étant à
7o fr. Cette recette permet d'élever les sa-
laires et de retenir les employés aux champs
i^ans surcharger le budget de l'entreprise.
L'économie générale delà ferme est d'autant
meilleure que la récolle est bonne. Pour
l'exercice qui va se terminer, la situation
semble devoir se présenter ainsi : recettes à
peu près étales-, l'état des terres s'améliore
pénijjlement, la recette blé n'augmente pas
(taxation à la baisse), tandis que les salaires
s'élèvent toujours. L'iiorizon .s'obscurcit.
Analysant le graphique de plus près, on
peut ajouter que, dans le système de cul-
ture envisagé, il y a une étroite relation
entre la recette de blé et la dépense de sa-
laires. Tant que la remise en état de pleine
fertilité des terres ne sera pas assurée par le
travail normal d'autrefois, par l'apport d'en-
grais et de fumier, le blé devra être vendu
cher afin de rendre possible le maintien rela-
tif des ouvriers agricoles à la terre, tous les
autres éléments principaux de recette ayant
tendance à la baisse.
Ceci établi en ce qui concerne le blé et les
salaires, il reste à tirer du diagramme une
conclusion générale relative aux bénéfices
agricoles.
En déduisant du total des soldes crédi-
teurs des quatre exercices bénétlcitaires le
total des pertes des trois autres exercices, on
obtient 2.") 000 fr. auxquels il y a lieu d'ajou-
ter 92 000 fr., montant des prélèvements en
nature effectués par l'exploitant de 1913 à
1920. Le total général de l'excédent de
recettes est, dès lors, de 117 000 fr. pour
sept ans, soit IG 71 'i fr. l'an pour rémunérer
un capital d'exploitation de 300 ÛUO fr. (esti-
mation de 1914) à un taux dépassant à peine
ï> 0/0, sans compter d'amortissements pourtant
indispensables à prévoir aux prix d'achats
actuels du cheptel mort ou vif. D'ailleurs, le
chiffre d'affaires à l'hectare est passé de
716 fr. en 1914 à 1 300 fr. en 1920, ce qui ne
constitue pas une augmentation en propor-
tion de la dépréciation monétaire, loin de là.
La valeur locative d'une telle exploitation
étant d'environ 22 000 l'r., on peut constater
aussi que le propriétaire ne dispose guère de
ressources pour entretenir les bâtiments ou
pour améliorer l'installation des ouvriers,
étant donné le prix demandé pour la moindre
réparation.
Nous sommes convaincus que des études
de ce genre devraiant être immédiatement
entreprises dans toutes les régions de la
France pour provoquer les mesures sus-
ceptibles de relever l'Agriculture.
Henry Girard.
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4i
LA DÉGÉNÉRESCENCE DE LA PuMME DE TElîKE
LA DÉGÉ\ÉRESCENCE DE LA POMME DE TERRE
(1)
Les maladies de la dégénérescence
en France et à l'Etranger.
Ainsi deux formes de la dégénérescence,
tout au moins, correspondent à de véritables
maladies qui paraissent être de nature infec-
tieuse. La Mosaïque et l'Enroulement des
feuilles sont si répandues qu'au dire de
Quanjer, l'aire d'extension de cette dernière
se confond à peu près avec celle de la culture
de la pomme de terre elle-même.
Le fait est que, depuis une quinzaine d'an-
nées, on a beaucoup écrit sur ces maladies à
l'étranger, sinon en France. D'assez nom-
breux travaux ont paru en Allemagne, en
Autriche, en Hollande, en Amérique. Nous
n'essayons pas de résumer ni de discuter les
données, souvent contradictoires, qu'ils
comportent. L'exposé, qui vient d'être fourni
des maladies de la dégénérescence, corres-
pond uniquement aux récents travaux de
Quanjer et des Américains.
En Hollande, la question a paru a^sez
grave pour qu'un homme de la valeur de
Quanjer lui ait consacré le meilleur de son
temps depuis une quinzaine d'années. Les
Américains ont chargé quelques-uns de
leurs plus savants botanistes de s'occuper
de ce sujet. De plus, le H ar Emergenaj
Board American Plant Palhologisl a tenu des
conférences spéciales à ce sujet.
En France, les régions où Ton se plaint de
diminution dans les rendements de la pomme
de terre, ne sont que trop nombreuses. Mais
nous sommes encore trop mal renseignés
pour indiquer si, dans telle ou telle contrée,
la dégénérescence est accompagnée d'Enrou-
lement ou de Mosaïque.
Ce qui est certain, c'est que l'Enroulement
a été constaté dans la Loire dès 1911 par
M. Perret, instituteur à Merle, lequel a le
mérite d'avoir été le premier à signaler cette
miladie en France et de la décrire dans les
journaux agricoles. En 1914, nous avons
observé l'Enroulement et la Frisolée dans le
canton d'Orchies, près de Lille. Depuis lors,
les hasards de la guerre ont permis à
M. Perret de voir que l'Enroulement existe
dans les Ardennes, la Woévre, la Lorraine,
les Vosges, le Hourbonnais, la Limagne, le
Velay, le Cantal. En 1919, nous avons ren-
contré cette maladie dans la partie calcaire
(1) Voir les numôros du 13 avril (page "ôj et du
29 avril (page 32C).
(Ciusses) de l'Aveyron et dans les terrains
granilo-gneissiques du Forez.
Toutefois, dans l'.Vveyron, aussi bien que
dans la Loire, certains cas de dégénéres-
cence n'étaient pas accompagnés d'Enroule-
ment. Peut-êlre correspondaient-ils à la
Mosaïque, avec laquelle nous sommes encore
trop mal familiarisés pour pouvoir rien aflir-
mer à ce sujet.
Dans le Segala aveyronnais, en particu-
lier, nous n'avons pas observé d'Enroulement,
bien que cependant les rendements aient
baissé dans cette région, au point qu'alors
qu'elle était exportatrice, elle ne suffit actuel-
lement plus à ses besoins. De fréquentes
pourritures bactériennes du collet, de nom-
breuses galeries d'insectes creusées dans la
tige soulerraine ont certainement contribué
à réduire la production. Mais des causes plus
graves que ces dernières sont seules suscep-
tibles d'expliquer la diminution que subis-
sent les rendements dans celte contrée.
Les premières recherches expérimentales,
pratiquées en France sur l'Enroulement, ont
été poursuivies dans la Loire par le profes-
seur Blanchard et par Perret.
Leurs conclusions sont les suivantes :
Dans le Massif central, ce sont les variétés
précoces telles que VEarlij rose, VInstitut de
Beauvais, \di Merveille d' A Jiié ri que, la. Franco-
Nusse, qui paraissent le plus souffrir. La
Hicliler Imperator, quoique demi-tardive, y
est également assez sensible. Par contre,
une variété potagère, localisée depuis long-
temps dans les parties montagneuses de la
Loire et de la Haute-Loire, la Violette d'Au-
vergne, n'est pas éprouvée. A cause de sa ré-
sistance à l'atTection,elle a pris, ces dernières
années, une grande extension dans les ter-
rains légers. Malheureusement, celte variété,
qui est sensible à la pourriture, n'est pas à
recommander dans les sols argileux ou sim-
plement argilo-siliceux de la plaine.
De 1902 à 1905 (période où l'Enroulement
n'existe pas), la Richler Imperator donne
-'i 500 kilogr. par hectare de plus que la Vio-
lette du Forez.
De 1910 à 1913 (alors que l'Enroulement
sévil), \a Ilichter Imperator {ournilfu moyenne
-4 300 kilogr. de moins que la Violette du
Forez .
La récolte de VEarUj rose passe en dix ans
de 18000 kilogr. à 8 000 kilogr.
Les plus grands dégâts se sont produits en
LA DÉGÉNÉRESCENCE DE LA l'UMME DE TERRE
345
sols perméables siliceux (à couche arable peu
épaisse suivant Perretj,les plus faibles en
terrains forts, argileux (plaines du Forez et
du Roannais) où l'enracinement est toujours
plus profond que dans le cas précédent.
L'Enroulement sévit surtout dans des con-
ditions de sécheresse et de grand éclairement,
aussi est-il rarement observé à l'ombre des
arbres et des maisons.
Le nitrade de soude, le sulfate d'ammo-
niaque, le fumier de ferme, le purin, appli-
qués en quantité suffisante, réduisent dans
une certaine mesure l'importance de la ma-
ladie. Pour Quanjer, le nitrale de soude n'a
pas qu'une action momentanée.
Après leurs recherches de 1914, Blanchard
et Perret concluent que l'Enroulement est
purement physiologique, il s'agirait dune
déchéance de certaines variétés due : 1° à
leur trop longue multiplication par voie
asexuée; 2° à leur relour trop fréquent dans
une même nature de terrain; 3" à leur cul-
ture dans les sols suffisamment pourvus de
potasse, mais pauvres en azote (éléments qui
favorisent le développement de l'appareil fo-
liacé).
Mais si la maladie oli're à certains égards
les apparences d'une aûeclion physiologique,
actuellement Perret considère cependant
qu'elle est de nature infectieuse. Nous ex-
trayons d'une de ses lettres les lignes sui-
vantes : « L'atl'ection est transmissible par
les tubercules. La maladie existe dans les
jardins à sol fumé et profond. Depuis dix-
huit ans (avec interruption les années de
guerre), je fume certaines parcelles au maxi-
mum (fumier et engrais complémentaires).
Malgré cela, depuis l'Enroulement, je ne
peux maintenir sa productivité. » Perret
déclare que les affirmations de Quanjer se
vérifient pour la plupart, et il parait disposé
à admettre que rEnroulementajune cause pa-
rasitaire.
Méthodes préconisées pour lutter
contre les maladies
de l'Enroulement et de la Mosaïque.
I. De Vemploi des variélés résistantes. —
liappelons que, pour Perret, la crise actuelle
est avant toul une crise de variétés. Dans la
Loiri^, la Géante bleue, la Richler Imperator,
la Franco-Russe, l'Institut de Beauvais, la
Fin- de-Siècle, la Merveille d'Amérique, qui
donnaientautrefois d'excellents résultats, ont
fortement décliné depuis quelqui^s années, et
leur dégénérescence a précisément concordé
avec l'apparition de la maladie de l'Enroule-
ment. Au contraire, la Violette cC Auvergne ou
Bleue du Forez se comporte bien pour l'ins-
tant. Malheureusement, elle est assez sujette
au mildiou.
Quanjer ne connaît pas de variété douée
d'une immunité complète.
« Il est plus facile, dit-il, d'indiquer quelles
sont les variélés sujettes à la leptonécrose
(Enroulement) que celles qui sont exposées à
la Mosaïque. La leptonécrose attaque un
nombre plus restreint de variétés, mais
attire mieux l'attention parce qu'elle arrête
la croissance en déterminant des phénomènes
typiques. Cette maladie atteint son stade
maximum dès la seconde génération, si bien
que le rendement tombe à un très faible
pourcentage de la production normale. La
maladie de la Mosaïque attaque presque
indifféremment toutes les variétés, mais elle
atteint beaucoup plus lentement le maximum
de gravité. L'apparition de la forme « rabou-
grissement » de la Mosaïque est très rare
dans les contrées où le contrôle au champ est
pratiqué depuis longtemps avec soin parce
qu'une véritable sélection en masse a pu
s'etVectuer dans ces conditions. La résistance
d'une variété varie suivant les contrées et
parait correspondre aux soins apportés à la
sélection.
« Dans le cas des variétés qui n'ont jamais
été.sélectionnées, celle qui est en culture de-
puis le temps le plus long aura, à résistance
égale, le plus fort pourcentage de plantes
atteintes et donnera l'impression d'être très
sujette à la maladie. »
En adoptant l'échelle de 0 à 10 pour la sus-
ceptibilité à la Mosaïque et à l'Enroulement,
on arrive aux chiffres suivants pour quelques
variétés hollandaises :
Enroulement. Mosaïque.
Eigenheimtr
Roode star
Paul IvriiLcr
Thorbecke
Zeeiivosctie Blauwt
Bravo
Cérès
De Weet
Eersteling
Nieuwe Muizen.. . .
6
10
5
1
7
3
10(?)
6
4
8
Ainsi qu'on peut le voir, aucune de ces
variétés n'est à la fois résistante à ces deux
maladies. Du reste, Quanjer pense que la
meilleure méthode consiste à sélectionner
des lignées exemptes de ces aflfections.
Dans une lettre qu'il a eu l'obligeance de
nous adresser, Je professeur Pethybridge
nous écrit que, bien qu'il ne soit pas â même
de nous indiquer des variétés qui sont résis-
346
SLK LA DESTRUCTION DES COIIIÎEAUX
tantes à l'Enroulement, il peut nous donner
le nom de certaines sortes qui lui fournissent
d'excellents résultats. Ce sont :
Up lo date (pour la récolte principale).
British Queen (derai-hâtive).
Epicure (hâtive).
De même, le professeur Cotton a eu l'ama-
bilité de nous écrire que, bien que non
douées d'une complète immunité, les trois
variétés suivantes donnent de bons résultats
„n Angleterre :
K'mg Geovç/c, Greul Scot, Templar.
Ces sortes jouissent, en outre, de la répu-
tation de ne pas être accessibles aux attaques
de la terrible Gale noire Sifuchytrium cndo-
bioticum).
La Jioode Star hollandaise n'est autre que
notre Etoile du Nord et l'Up lo date est la
Fin-de-Siècle, qui a du reste beaucoup dégé-
néré dans la Loire, au dire de l'erret.
(4 suivre.) Kttennk Foex,
Dirocleur do la SUlion Je Pathologie véfi^SUilo.
LE CANARD DE DUCLAIR
La question alimentaire est évidemment un
problème de jour en jour plus compliqué en
raison de la hausse constante qui se manifeste
sur tous les produits de notre élevage.
A ce point de vue, on ne saurait trop encou-
rager léievage des animaux de basse-cour;
parmi ceux-ci, le canard est peut-être le plus
avantageux, aussi bien pour la vente que
comme appoint sérieux dans la consomma-
tion particulière.
Le canard a le mérite de s'assimiler avec
profit toutes sortes d'aliments, de déchets, de
sous-produits variés et peu coûteux. Il en ré-
sulte que la chair en étant très nutritive et
estim ée, la vente en est facile et rémunéra-
trice.
La mare, le cours d'eau ne lui sont pas
indispensables, il s'accommode parfaitement
d'un terrain en herbe.
11 est donc nécessaire d'insister sur l'uti-
lité de l'élevage intensif du canard en vue de
l'envoi au marché. Avec les couveuses et les
éleveuses artihcielles, on peut élever de
grandes quantités de canetons; leur dévelop-
pement est si rapide que vers l'âge de trois
mois ils peuvent être consommés, avec profit
pour l'éleveur.
A l'Exposition d'aviculture qui a eu lieu
celte année en février, beaucoup d'amateurs
se sont arrêtés devant les très beaux spéci-
mens présentés par M"'° Garnotel, à Preneuse
(Seineet-Oise), dont le nom est bien connu
des aviculteurs. La planche coloriée ci-conlre
représente le lot qui a valu le i"' prix au
même éleveur au Concours général agricole
de Paris en 1914.
Duclair est un joli bourg situé sur les bords
de la Seine i'i dix kilomètres de Barentin et à
une quinzaine de kilomètres de Rouen; on y
admire un rocher désigné sous le nom de
« rocher de Gargantua ».
Le canard de Duclair est de race ancienne.
I Son plumage est au plumage du canard de
I Rouen ce que la poule de .lanzé est à la
poule de Rennes : robe différente, chair ex-
cellente. Dans la Seine-Inférieure, le camelon
de Duclair est apprécié par les chefs-cuisi-
niers.
Le mâle a sur la tête et sur le cou des re-
flets d'un vert foncé; le dos est brun, le reste
du corps est noir avec une arcade blanclie
sur la poitrine; le miroir des ailes est bleu
violet; le bec est vert foncé; les pattes sont
rouges.
Le plumage de la cane est brun foncé;
le miroir a une nuance terne; le poitrail est
blanc ; les pattes sont rouge brun.
Les caneton.s naissent avec un duvet jaune
brun.
Tels sont les caractères de ce canard ; ils
sont de nature à engager les cultivateurs et
les petits terriens à élever des animaux de
basse-cour afin de remédier à l'insuflisancc
de notre alimentation.
Erjjest Lemoine.
SUR LA DESTRUCTION DES CORDEAUX
M. Blanchard, directeur des Services agri-
coles de Seine-el-Oise, avait organisé, pour
le H avril, sous le patronage de l'Office dé-
partemental agricole, de l'Union des Syndi-
cats agricoles et horticoles de Seine et Seine-
et-Oise, de la Fédération des Associations
agricoles et horticoles de Seine et Seine-et-
Oise et du Syndicat agricole de la Région de
Paris, un Congrès dans le but d'étudier les
moyens à employer pour défendre Içs récoltes
s
LE CHEVAL DE TKAIT DANS LE PAYS D'AL'GE
347
contre les ravages causés par les corbeaux.
Plus de 50 organisations de Seine-et-Oise,
représentées par 110 congressistes environ,
avaient répondu à l'appel qui leur avait été
adressé.
M. Dubois, conseiller général de Seine-et-
Oise et président de l'Ofilce départemental
agricole, est nommé président du Congrès ;
M. Blanchard remplit les fonctions de secré-
taire général.
I. — M. Menegaux, Téminent ornitholo-
giste, assistant au Muséum d'Histoire natu-
relle, expose dans un premier rapport les
mœurs des diverses espèces de corbeaux. Il
conclut que les corbeaux sont utiles sous
certains rapports et nuisibles sous certains
autres. Après une discussion qui a suivi ce
rapport, le Congrès a voté la résolution sui-
vante :
Le Congrès,'tout en ne méconnaissant pas les
services que certaines espèces de Corvidés sont
susceptibles de rendre à l'Agriculture, mais con-
sidérant que leur trop grand nombre cause des
dommages de beaucoup supérieurs aux bienfaits
que la culture retire de ces animaux, estimant
que la situation économique actuelle fait aux
agriculteurs une obligation impérieuse de dé-
fendre leurs récoltes contre les animaux divers
qui peuvent les assaillir, décide qu'il y a lieu
d'organiser la lutte contre les corbeaux.
IL — M. Mercurol, ingénieur agricole,
agriculteur, expose les divers procédés autres
que le poison, qu'il y a lieu d'employer pour
détruire les corbeaux. M. le docteur Guénaux,
ingénieur agronome, chef de travaux prati-
ques à 11 nsti tut national agronomique, expose
les méthodes de destruction à employer pour
détruire les corbeaux par appâts empoison-
nés. A la suite de ces deux rapports, les ré-
solutions suivantes sont volées :
1° Le Congrès reconnaît que pour lutter efli-
cacemeut contre les corbeaux, il faut, par tous
les moyens possibles, détruire leurs nids.
2° Le Congrès estime que la destruction au
fusil, rationnellement organisée, peut être très
efticace. 11 préconise comme moyens à employer:
la chasse dans les parcs, les battues, la chasse
au graud-duc.
3° Le Congrès, convaincu de l'efficacité des
appâts empoisonnés à la strychnine, émet le vœu
que ce moyeu de d'\struction soit rationnelle-
ment et intcmsiveraent utilisé dans le départe-
ment de Seine-et-Oise.
m. — il. Picot, avocat à la Cour d'appel,
expose, au point de vue juridique, les droits
actuels des cultivateurs dont les cultures sont
ravagées par les corbeaux. La résolution
suivante est votée :
Le Congrès émet le vœu que les Pouvoirs pu-
blics demandent iramédiatem.ent au Parlement
de renforcer la législation actuelle, tant pour
activer la destruction obligatoire des oiseaux
nuisibles, que pour déterminer avec plus de
précision la responsabilité civile des proprié-
taires et fermiers de bois réfractaires à ces pres-
criptions d'intérêt public.
M. Blanchard annonce que l'iJlfice dépar-
temental, dans sa dernière réunion, a décidé
de consacrer 20 000 fr. à la lutte contre les
corbeaux dans Seine-et-Oise.
Avant de se séparer, le Co.ngrès nomme
une Commission qui devra arrêter les termes
d'une pétition dont sera saisi le Parlement
en vue de donner à la culture les moyens de
se défendre efficacement contre les cor-
beaux.
Cette Commission s'est réunie le 13 avril.
Les décisions suivantes ont été prises et
seront portées à la connaissance des députés
et sénateurs de Seine-et-Oise pour que le Par-
lement soit saisi de la question :
1° Destruction des nids. — A la demande Je
l'Office départemental agricole qui indiquera la
date, le Préfet devra prendre un arrêté ordon-
nant la destruction générale des nids des cor-
bt-aux-freux, corneilles et choucas (petites cor-
neilles) dans un délai maximum de quinze jours
et avant la sortie des jeunes. En cas 'de non des-
truction des nids, le Préfet donnera aux maires
l'antorisation d'y faire procédir aux frais des
propriétaires, conformément aux lois de 1888 et
1907, sans préjudice de la responsabilité civile
des contrevenants.
:i" Responsabililé. — Il faut faire établir par la
loi la responsabilité solidaire avec présomption
légale de la responsabilité de tous les proprié-
taires et usagers de bois et parcs dans lesquels
se trouvent des nids de corbeaux. Il faut en outre
que devant la juridiclion répressive le droit
existe pour tout propriétaire ou usager poursuivi
d'appeler les autres propriétaires ou usagers en
garantie.
Il faut enfin obtenir que la jurisprudence gé-
néralise la portée de l'article 1385 du Code civil.
X.
LE CHEVAL DE TRAIT DANS LE PAYS D'AUGE
Une note de M. .\drien Marie, commissaire i Trait Augeron, relative à la crise actuelle de
administrateur de la Société hippique de ! l'élevage du cheval de trait dans le Pays
(1) Communication à l'Académie d'Agriculture. | d'.\uge (Calvados^, donne des détails qu'il
348
LE CHEVAL DE TRAIT DANS Lb. PAYS D'ALGË
convient de signaler sur la crise qu'y subit
l'élevage.
Il existe dans le Pays d'Auge une race de
chevaux de Irait délerininée, dite race Auge-
ronne, qui se différencie de la race perche-
ronne par l'encolure qui est plus courte et
plus horizontale, la croupe plus longue ; le
sujet étant plus près de terre est plus lourd
d'aspect et d'allure.
Son aire géographique est le Pays d'Auge,
c'est-à-dire la plus grande partie des arron-
dissements de Lisieux et de Pont l'Kvèque, et
partie des arrondissements limitrophes de
ces deux arrondissements. Son habilat ne se
confond jamais avec l'habitat de la race Per-
cheronne, sa voisine; le Percheron occupe les
plateaux et les vallées hautes où les princi-
pales rivières qui arrosent le Pays d'Auge
prennent leurs sources, l'Augerou occupe les
plaleaux et les larges vallées vers l'embou-
chure de ces mêmes rivières. Et, si l'habitat
de l'une ou de l'autre race ne se confond ja-
mais, c'est par la raison que c'est le sol
même qui a créé et qui maintient, malgré
l'apport continu et bienfaisant du sang per-
cheron, le caractère de la race Augeronne.
L'élevage de cette race, si précieuse pour
sa région, comme tout élevage actuellement,
Fig. 71.
Rocher, étaliiu ,le qii.ilrc au^, iu.-miiI ilii .^UkI liunk l'i-rchei'un.
subit une crise d'autant plus préoccupante
que la race Augeronne, peu connue, se trouve
peu défendue.
Lors de la réquisition générale des ani-
maux de trait, et dans les années qui ont
suivi, nombre de juments Augeronnes ,
pleines mais non pourvues de cartes de sail-
lie régulières, onti été réquisitionnées; la
région, par suite, s'est trouvée appauvrie
plus que toute autre. Depuis cette époque,
l'élévation des prix des grains et fourrages a
déterminé l'éleveur à négliger lu reproduction
du cheval de trait en vue d'accroître son
cheptel bovin plus rapi'leinent rémunéra-
teur. De là une nouvelle diminution des ani-
maux de trait dans la région.
Un instant on a cru que l'apport des che-
vaux réformés, rendus à la culture, comble-
rait en partie les vides. Nouvelle déception :
les services obtenus des animaux réformés
se sont trouvés, dans la majorité, des cas, in-
suflisants pour permettre de faire face aux
dépenses rendues nécessaiies pour leur bon
entrelien. Le cultivateur — f.iit fâcheux à
constater — trouvant dans la boucherie hip-
pique un moyen avantageux de se défaire
d'un animal d'un entretien trop coûteux, l'a
sacrifié
La région augeronne ne peut espérer se
pourvoir facilement dans d'autres régions
des chevaux dont elle aura besoin. Le cheval
sera, en effet, de plus en plus recherché:
par les régions libérées à nouveau culti-
vées, par les régions où le bœuf de trait
cessera d'être en usage parce que vendu
plus jeune; il deviendra plus rare, en raison
SUR LA PRATIQUE DE L'ÉCIMAGE DES CLÉS
349
de la nécessité, dans certains cas, de rempla-
cer le moteur à essence, devenu trop cher,
par le moteur vivant.
Il faut donc aviser sans retard aux moyens
propres à encourager ou à faciliter dans les
régions dont il s'agit l'élevage du clieval de
trait. L'un des moyens indiqués par Taulpur
de la note comme particulièrement favorai)le
à faciliter l'élevage serait de multiplier les
stations d'étalons.
Actuellement, il existe dans la région d'éle-
vage du Pays d'Auge quinze étalon- de Irait
de l'Etat. Pour joindre ces étalons, les ju-
ments doivent souvent faire un Ion g parcours;
ces visites doivent être renouvelées, elles sont
d'un result.it incertain. Autant de motif
pour le petit cultivateur, qui, chez lui, n'a
plus d'autre main-d'œuvre que la sienne, de
renoncer au projet d'élevage d'un poulain.
• M Marie soutient qu'en confiant dans cette
région à des sociétés reconnues ou à des par-
ticuliers l'entretien des étalons, l'Etal pour-
rait espérer augmenter dans des proportions
notables le nombre des étalons, tout en allé-
geant ses cliarpes.
Fin;, 'li. — ihislûc. juiiient de liuit ans, inscrite ou Stud-Booli Aiigeron.
Alors qu'il importe de comprimer tous les
chapitres de notre budget national, on n'^
peut qu'approuver tous ceux qui, sous une
forme quelconque, tentent tout à la fois
d'améliorer nos moyens de production et de
diminuer les charges de l'Etat.
A. Descours-Desacres,
Membre de l'Académie d'Agricullure.
SUR LA PRATIQUE DE L'ÉCIMAGE DES RLÉS
Aux précieuses indications données ici (1)
pir M. Schribaux, relativement à l'écimage
des blés contre la verse, nous voudrions
ajouter quelques observations d'ordre pra-
tique.
Nous nous appuierons sur nos propres
observations faites, il y a une trentaine d'an-
nées, en 1890-91, dans le Pas-de Calais,
observations relatives àla méthode employée
(t) Voir le n« 11 du 22 avril 1920.
toujours avec succès, pendant quararite ans,
par un habile agriculteur, M. Pinta, à la
Brayelle, près Arras, qui fit de louables
efforts pour la propager; il trouva du reste en
M. André Evrard, alors vice-président de la
Société centrale d'Agriculture du Pas-de-Ca-
lais, un heureux imitateur.
Bien des cultivateurs objectent qu'en éci-
mant les tiges des blés, on s'expose à couper
les épis et ils préfèrent s'abstenir. D'autres
demandent s'il existe un mode opératoire
350
MOKT DE M. GUSTAVE IIUOT
permettant de régler en quelque sorte la
coupe des blés que l'on veut écimer.
Pour répondre à ces diverses objections,
nous croyons utile de faire un exposé de la
méthode dont M. Pinta fut le principal pro-
moteur et qui nous donna toujours, ainsi
qu'aux cultivateurs qui, à notre instigation,
la mirent en pratique, toute satisfaction.
L'écimage du blé est opéré lorsque les liges
ont acquis un pau plus du tiers de leur déve-
loppement au moment où l'on trouve le
germe de l'épi enfermé dans la lige, à 15 ou
20 centimètres de terre.
A cette époque, en parcourant le champ,
on coupe au ras du sol trois ou quatre des
plus hautes liges que l'on rencontre. En fen-
dant ces tiges longitudinalement, on trouve
le germe de l'épi à 20 ou 23 centimètres de la
partie inférieure de la tige. En comptant 4ou
5 centimètres en plus de la hauteur trouvée,
on détermine le point auquel on doit écimer
le blé sans danger de couper les épis. Ce pre-
mier point obtenu, le faucheur déplace la
poignée de sa faux en la rapprochant de la
lame, de manière à équilibrer l'instrumenta
la hauteur voulue. Ce résultat est obtenu fa-
cilement ; la pratique permet d'y arriver
presque du premier coup.
Dès lors, on peut faucher franchement; le
contrôle est aisé. Dès les premiers pas et une
fois de temps à autre pendant l'opération,
on prend derrière le faucheur une des tiges
écimées et on s'assure que le germe de l'épi
est bien à 3 ou 6 centimètres de la section de
coupe. Si l'on trouve derrière le faucheur des
tuyaux (la tige creuse el non plus pleine), il
faut descendre à nouveau la poignée de la
faux. L'opération est très simple et se con-
trôle d'elle-même. Un bon faucheur peut
opérer sur 45 à 50 ares en une journée.
D'ailleurs, comme l'a fait remarquer
M. Schribaux, on peut régler mathématique-
ment la coupe à la hauteur voulue en em-
ployant la machine dite écimeuse, dont la scie
peut être relevée à 13 centimètres et même
plus.
Contrairement à ce que croient certains
cultivateurs, l'écimage ne provoque pas au
premier moment un arrêt dans ]a végélatioa
des tiges les plus élevées. En examinant les
tiges, on constate que six heures après elles
ont déjà repoussé de près de 1 centimètre.
Les tiges moins élevées se développent plus
rapidement et profilent mieux de l'aération
et de l'éclairement.
C'est aussi une erreur de croire que l'éci-
mage a pour elTet de raidir la paille. 11 l'em-
pêche de verser, mais non pas en agissant
sur sa constitution. La verse provient le plus
souvent des fanes supérieures qui se trou-
vent à certains moments surchargées d'eau
par la pluie ou la rosée et de la prise qu'elles
offrent au vent.
L'écimage permet aux jeunes tiges de se
développer, de rejoindre les autres el d'arri-
ver à maturité au même moment. Il donne
aussi la possibilité d'elTecluer de nouveaux
sarclages dans un blé trop fort, que l'on avait
dû abandonner.
Au point de vue du rendement, il faut ob-
server que les petites liges se développant
plus aisément et égalant les autres, ainsi
sont évités dans les gerbes les courts épis;
les grains étanl soumis tous aux mêmes
influences acquièrent tous le même volume,
d'oii résulte une augmentation de rendement
en qualité et en quantité.
M. Pinta estimait à un cinquième au moins
cette augmentation. Il conseillait d'écimer
dès que les tiges sont assez dével(>ppées pour
que la faux les prenne aisément, en ayant
soin de ne pas couper trop prés du germe de
l'épi; 5 à 6 centimètres sont bien suflisants,
mais il ne faut pas aller au-dessous ^de li ou
4 centimètres.
Enfin, il convient d'ajouter que l'écimage
est une opération toute spéciale qui ne dis-
pense d'aucune des façons données habituel-
lement aux blés. C'est une taille de la plante
permettant de profiter des laitages obtenus
surtout par les hersages du printemps. Si les
blés ont tallé, elle est nécessaire pour donner
du développement aux tiges que l'on peut
nommer secondaires: dans le cas contraire,
elle évitera toujours la verse de la récolte.
Hekki Blin.
MOUT DE M. GUSTAVE HUOT
L'Agriculture nationale vient de perdre un
de ses vétérans les plus estimés et les plus
respectés. M. Gustave Huot, président de la
Fédération des Associalions agricoles de
l'Aube, est mort le 18 avril aux suites d'une
longue maladie. II avait atteint sa quatre-
vingt-onzième année en conservant sa vi-
gueur el ses hautes qualités morales.
Depuis longtemps, il avait pris sa place
parmi les pionniers des progrès agricoles.
LE SON DE R12
3.31
C'est sur son domaine de La Planche, près
Troyes, que fut montée, en 18.j4, la première
distillerie agricole de betteraves d'après le
système Champonnois; il eut ainsi le mérite
d'être le premier initiateur d'une industrie
qui a rendu de si grands services à l'Agri-
culture nationale.
C'est sous la même inspiration qu'il se con-
sacra, pendant toule sa carrière, à tous les
essais]d'améliorations inspirées par la science
agronomique. Esprit sage et prudent, il les
appliquait sans délai ; ildonna ainsi l'exemple
des méthodes perfectionnées de culture, et il
eut la grande satisfaction de voir ces mé-
thodes se développer autour de lui et provo-
quer une véritable transformation de celte
partie de la Champagne.
Ses succès dans l'élevage n'ont pas été
moins importants. Il s'adonna spécialement
à l'entretien de la race bovine Durham ; son
étable acquit et maintint une grande réputa-
tion et le plaça à l'un des premiers rangs
parmi les meilleurs éleveurs. Sa haute au-
torité l'appela à la présidence de la Société
des Eleveurs du Durham français, de même
que son esprit d'impartialité bienveillante le
désignèrent pendant de nombreuses années
comme président des jurys dans les grands
concours, quand il s'abstenait d'y prendre
part.
L'activité de Gustave Iluol se dépensa,
d'autre part, avec un dévouement persévé-
rant, qui n'avait d'égal que son extrême
modestie, à propager tous les progrès autour
de lui. .\ppelé à la présidence du Comice dé-
partemental de l'Aube, il donna à cette im-
portante association une vigueur exception-
nelle et il en lit un centre vivant d'expansion
pour répandre les meilleures méthodes. Il y
a une vingtaine d'années, il provoqua k
création de la Fédération des Associations
agricoles du déparlement de l'Aube. Un ma-
gnitique essor en fut la conséquence; la
création d'un très grand nombre de Syndi-
cats locaux, de Sociétés de crédit, d'assu-
rances mutuelles constitua autant de cenlreî
d'activité dont les bienfaits se développent
d'année en année.
C'est pourquoi le nom de Gustave Huot
était entouré non seulement de l'estime Gé-
nérale, mais de respect et de reconnaissance
pour tous les services qu'il a rendus. « Ses
obsèques, nous écrit-on de Troyes, ont donné
lieu à une belle manifestation des agricul-
teurs de l'Aube accourus de toutes parts pour
rendre hommage à l'admirable vieillard qui,
pendant de si nombreuses années, a été pour
eux un conseiller précieux, un ami sur et
respecté. »
L'Académie d'Agriculture l'avait élu, le
3 mars dernier, au titra de membre non ré-
sident ; elle avait voulu rendre ainsi sou
hommage à une longue carrière consacrée à
l'Agriculture, avec une ardeur et un dévoue-
ment qui n'ont jamais connu de défaillance.
Il aura pendant trop peu de temps figuré
dans ses rangs.
HeiNRV Saginier.
LE SON DE RÏZ
Quelques lecteurs de ce journal me de-
mandent, au sujet de mon récent exposé sur
les connaissances actuelles concernant les
vitamines, si le produit donné aux pigeons
dans l'expérience citée est de la balle de riz
ou le son obtenu par le glaçage.
Malheureusement, les mémoires des au-
teurs ne me permettent pas de préciser ce
point; il me paraît peu probable que ceux-ci
aient opéré sur des sous-produits industriels,
sans doute, ils ont préparé les graines au
laboratoire par un décorticage plus ou moins
complet.
Mais, puisque la question se présente, je
crois utile de rappeler la nature des dilïé-
rents résidus provenant du glaçage du riz et
d'en indiquer la valeur comme aliment, pour
mette en garde contre des confusions que
certains intermédiaires ont intérêt à faire
naître. Comme il s'agit d'une industrie sur-
tout développée en Italie, j'indique les dési-
gnations commerciales italiennes qui n'ont
pas leur équivalent dans notre langue :
1" Le déchet sortant des décortiqueuses
résulte de la séparation des glumes adhé-
rentes au grain de cette céréale. Ce sous-
produit est appelé Lolla ou Pulone ; il se
compose presque exclusivement de cellulose
incrustée de silice, et n'a aucune valeur nu-
tritive. Soumis à une mouture grossière, il
fournit le Tondello, qui ressemble aux sons
fins; si la mouture est plus fine, on obtient
le Fumetlo. Ces deux substances sont em-
ployées dans des mélanges dont ils diminuent
la qualité.
2" Pour obtenir le glaçage, le grain décor-
tiqué est passé à plusieurs reprises dans des
hélices ou dans des blanchisseurs à cônes. Les
déchets constituent les véritables « sons de
riz », la Pula.
332
ACADÉMIE D'AGKICLUX'IiE DE KHA.NCE
Le son de riz vierge {pula vergine] contient
en matières digestibles : azotées, 8.87 ;
grasses, 13.39; hydrocarbonées, 37.33; cel-
lulosiques, 2.35. On distingue, en outre,
deux qualités commerciales qui diffèrent par
la proportion du fumiHlo introduit.
Les sons de riz sont fins, de couleur gris-
rougeàtre, variable suivant qu'ils proviennent
d'un premier passage ou de ceux qui suivent
ou eniin du mélange: ils sont d'autant plus
blancs que le glaçage était avancé.
A cause de la forte quantité de matière
grasse contemu!. ils sont d'une conservation
assez courte, réclamant, en tous cas, les
mêmes soins que nos sons de blé.
Raoul Gouln',
logéniour ag^ronome.
LE BETAIL DE LA ZELANDE
On sait que la province de Zélande (Pays-
Bas) est particulièrement riche en bétail
bovin de race hollandaise; son élevage est
renommé. L'Association pour l'amélioration
du bétail de Zélande, présidée par M . W. Kake-
beeke, et dont le baron Collot d'Escury est le
vice-président, a publié récemment, sous le
litre : Le Bétail daus la /iiovince de Zélande,
une notice destinée à faire ressortir lesqualités
des vaches laitières de cette pro\ince. Celte
notice enregistre des constatations faites par
les associations de contrôle; pour 1 820
vaches contrôlées de 1912 à 1917, la produc-
tion moyenne de lait a été de 4 130 kilogr.
par période lactaire (300 jours environ); la
teneur moyenne du lait en matière grasse
était de 3.10 0 0.
Cette notice a été écrite surtout en vue des
besoins de la Belgique et du Nord de la
France en v.iches laitières. Les renseigne-
ments généraux sur ce sujet sont donnés par
M. S. B. E. Kielslra, secrétaire de l'Associa-
tion pour l'amélioration du bétail, à Goos
(Pays-Bas). G. Galdot.
ACADÉMIE D'AGRICULTURE DE FRANCE
Séance du -21 avril 1920.
Présidence de M. Vigcr.
Réception de M. Pierre de Monicault.
M. le Minlslre de i AijricuUure transmet l'am-
pliation du décret approuvant l'élection de
M. Pierre de Monii-ault comme membre titulaire
dans la Section de Grande Culture. iM. de Moni-
cault est introduit; M. le Président lui souhaite
la bienvenue et l'invite à prendre place parmi
ses nouveaux confrères.
Présentation d'ouvrages.
M. le Secrétaire perpétieel présente :
1° Delà part de MM. H. Vallée, directeur de
l'Ecole vétérinaire d'Alfort, et L. Panisset,
professeur à l'Ecole vétérinaire de Lyon, un
important ouvrage intitulé : Les tuberculoses
animales.
2° Au nom de M. Em. Prudhomme, directeur
du Jardin Colonial de Nogent-sur-Marne, un
ouvrage intitulé : Plantes utiles des pays chauds.
3° De la part de MM. J. Nanot, directeur de
l'Ecole nationale d'Horticulture de Versailles, et
R. Vuigner, ingénieur agronome, le premier
volume, consacré aux légumes, d'un ouvrage
intitulé : Fruits et Légumes de primeur.
M. /. Dyboivski présente un nouvel ouvrage de
la collection de I Encyclopédie agricole : Parcs
et Jardins, par MM. G. A. et L. Belair, livre
pratique et cependant très précis, à mettre entre
les mains de tous, qui retrace les règles aoijuises
par les maîtres incomparables tels que Le >'o!re,
Alpbani, Edouard .\ndré, etc., les résume et les
met à la portée de lous. Ce livre porte deux
signatures: celle d'Adolphe et de Pierre Bellair,
le père el le tils. Après la guerre, seul le père
est resté pour en assurer l'achèvement. Le Mis a
payé de sa vie son dévouement à la Patrie. El,
bien que sa collciboration ait étéde courte durée,
le père a voulu, pieusement, conserver à ce
collaborateur aimé la part du succès qui devra
revenir à ce livre bien fait.
Le Herd-book de la race Charolaise.
Le général J. de 'Laguiche transmet une noie
de la Fédération des Associations agricoles du
Centre, faisant connaître que les Sociétés d'A^rri-
cullure et les Syndicats d'Élevage des déparle-
ments du Cenire, groupés en •■ Fédération des
Associations agricoles du Centre », ont décidé
la fusion du Herd-book de la race charolaise,
tenu en Saône-et-Loire, et du Herd-book de la
race Nivernaise-Charolaise, tenu dans la Nièvre,
en un seul livre généalogique qui prendra le nom
de « Herd-bool; de la race Charolaise de la Nièvre,
de Saône-el-Loire et des départements affiliés »
et qui sera tenu à Nevers.
Le Concours central hippique,
et ses enseignements.
M. P. Dechambre, — à l'occasion du Concours
central, organisé au Grand Palais des Champs-
Elysées du 17 mars au 12 avril dernier, par la
ACADÉMIE D'AGRlCULTUfiE DE HiANCE
353
Société hippique française que préside avec tant
de di>;linctiou et de compétence, M. le baron
du Teil, — présente à l'Académie les enseigne-
ments qui semblent se dégager de cetle impor-
tante inanifestalioii liippique relativement à
l'évoluiion Je la production du cheval fin en
France et à son avenir.
On peut tout d'abord affirmer que cet avenir
est entièrement subordonné à la façon dont les
éleveuis de demi-sang sauront accomplir l'évo-
lution qui semble inévitable dans cette produc-
tion.
Le cheval de demi-sang, quelle qu'en soit
l'origine, est un métis, un produit dérivé de
plusieurs races, entre lesquelles le pur-sang
anglais intervient d'une manière plus ou moins
rapprochée et fréquente suivant la contrée ou le
but visé. Les demi-sang fojment donc une
catégorie de chevaux dont les caractères ne
peuvent être uniformes en raihon, précisément,
de la diversité de leurs modes d'obtention. La
convergence se fait plutôt du coté df s aptitudes,
ces chevaux étant des chevaux de selle ou
d'altelage léger.
Or, (-es deux adaptations sont battues en brèche
de divers côtés : progrès de l'automobilisme
atteignant nettement le cheval de voitures légères
et d'attelages de lu.xe, modifications probables
dans les organisations militaires, notamment en
ce qui concerne la cavalerie. Dès lors, l'avenir
du cheval de demi-sang s'aperçoit dans le sens
d'une réduction du nombre et d'une augmentation
de la qualité.
Sous peine de s'elTacer complètement, le demi-
sang devra s'aHapter à de nouvelles exigences
et à de multiples utilisations. 11 deviendra un
Iractionneur fort, rapide, énergique, souple dans
ses allures ou bien un porteui' solide, vif et
adroit. Souvent ces qualités devront être associées
et conduiront à l'obtention d'un cheval robuste,
à dessus court, à épaule et croupe musclées avec
des membres irréprochables.
Pour la réussite de cette évolution, deux
facteurs essentiels sont, entre autres, à envisager :
les reproducteurs et le milieu d'élevage.
M. Dechambre insiste sur l'importance du
choix de la jument. Il a, d'autre part, personnel-
lement toujours pensé que le croisement de
première génération ou croisement industriel,
aurait dû être pratiqué depuis longtemps entre
nos race- de chevaux, au lieu de métissages
complexes dont on s'est servi partout. Il est sans
doute trop tard aujourd'hui pour qu'on puisse
pratiquer la méthode d'une façon suivie; toute-
fois, Hvec des juments bien choisies et des étalons
appropriés, ou réduira le nombre des sujets mal
réus-sis, un des écueils de la production du che-
val lin.
Le milieu d'élevage est aussi à cons-idérer, car
il restera un grand facteur de succès ou d'échec.
Le demi-sang devra être élevé seulement dans
les contrées susceptibles de lui faire acquérir
l'ampleur des formes et le volume squelettique
nécessaires à un cheval vigoureux. Ces contrées
sont les pays d'herbages non humides, à sous-
sol calcaire (ou encore granitique, mais de pré-
férence calcaire), où les chevaux peuvent être
laissés en liberté en toute saison pendant la
durée d'élevage proprement dit. Ainsi se trou-
veront alliées les nécessités d'un élevage écono-
mique et celles d'une production rationnelle.
Partout ailleurs, l'obtention d'un cheval demi-
santr réussi n'est que le résultat heureux d'une
coûteuse fantaisie.
En résumé, il semble à M. Dechambie que
l'avenir de la production du demi-sang doit être
vu sous le jour suivant :
Le nombre des chevaux de demi-sang sera
diminué ; des régions qui se livrent à cet élevage
l'abandonneront pour le cheval de trait ou le
j bétail. Pour garder quelques débouchés, la qua-
^ lité sera relevée, car les médiocrités n'auront
plus de place, la production réduite devant
I impérieusement s'adapter à des besoins précis
j et limités.
1 L'élevage devra donc se hausser à un ni-
j veau tel que les déchets soient ramenés au
strict minimum ; cela ne réussira que dans
quelques contrées favorisées et entre les mains
d'éleveurs habiles sachant allier le tact du nais-
seur à un grand sens des réalités pratiques et
économiques. Un choix très attentif des géni-
teurs et un élevage rationnel des jeunes sont les
moyens qui aideront à obtenir ce résultat.
M. /(' baron du Teil remercie M. Dechambre
d'avoir attiré l'attention de l'Académie sur l'or-
ganisation des Concours hippiques et l'avenir du
cheval de demi-sang.
A l'heure actuelle, l'élevage de ce cheval
doit être conduit de façon à produire des che-
vaux de réelle qualité, et surtout, presque
exclusivement, des chevaux de selle, les seuls
demandés. Il faut des chevaux ayant du sang et
du volume ; nous avons heureusement en France
des régions où ce but est atteint dans les meil-
leures conditions."
La Vendée, la Bretagne, la Normaudie, le
Centre, le Charolais, le Midi produisent des che-
vaux comparables aux meilleurs chevaux d'An-
gleterre et d'Irlande; or, aujourd'hui, à rai-
son des conditions du change, les acheteurs
des divers pays de l'Europe ont beaucoup plus
d'avantage à venir en France chercher ces che-
vaux plutôt que d'aller les prendre en Angleterre.
Il y a là une situation qui nous est favorable et
dont il faut savoir profiter.
Seulement, il y a lieu de mettre en relief, de
faire connaître les qualités du cheval demi-sang
français, c'est un des buts que se propose préci-
sément la Société hippique française dans ses
concours en organisant divers modes de présen-
tation des chevaux : au Grand Palais, par
exemple, on a pu apprécier les chevaux .ie selle
suivaut leurs aptitudes et leur forme; à Baga-
telle, on a pu les juger' sur un parcours de
1 400 à 1 8uO mètres avec obstacles à franchir.
Toutes leurs qualités ont pu ainei être jugées et
admirées.
Î54
CORRESPONDANCE
Quelques causes de dégénérescence
chez la pomme de terre.
M. Etienne Foex, directeur de la Station de
pathologie végétale de Paris, fait une communi-
cation sur quelques causes de dégénérescence chez
la pomme de terre : il montre la corrélation frap-
pante qui existe entre le fléchissement dans le
rendement qui caractérise ce que les cultiva-
teurs appellent la dégénérescence et certaines
déformations de l'appareil yégétalif{riî»iro«/emt?H«
des feuilles, la Mosaïque (le la pomme de terre; voir
les articles de M. Foéx sur ce sujet dans le
Journal d'Agriculture pratique).
M. Schribaux fait remarquer combien sont
nombreuses les causes de dégénérescence de la
pomme de terre, car il n'est pas de plantes plus
impressionnables, plus sensibles ans conditions,
bonnes et mauvaises, du milieu vivant et non
vivant. II montre, eutre antres, quelle est l'iu-
fluence considérable du climat de la région où
sont cultivées les pommes de terre ; on atten-
dant que la sélection nous ait donné tout ce qu'on
a le droit d'en espérer, le renouvellement des se-
mences est le meilleur moyen de lutter contre la
dégénérescence, quelle qu'en soit la cause.
Or, la caractéristique des meilleurs centres de
production des plants de pomme de teri'e, d'être
plutôt froids que chauds, de posséder des terres
légères et siliceuses plutôt pauvres que riches, se
vérifie partout.
H. HiTIEK.
CORRESPONDANCE
— ÎN° 0871 {Cher). — Pour cultiver la mou-
tarde blanche afin d'obtenir de la graine, il
convient de semer cette plante de bonne heure
en mai ou au début de juin, sur une terre ayant
reçu un labour. On sème 10 à i2 kilogr. de
graines à l'hectare, on enterre à la herse. Si
Ton a des scories ou des superphosphates, on
on doit en employer 400 à oOO kilogr. ù l'hectare;
on obtiendra ainsi une plus forte grenaison.
La récolte se fait lorsque les siliques sont
bien mûres, et renferment des graines bien
formées, comme dans le cas de la navette. —
(H. II.)
— N" 603.'! {Drùme). — Il n'est pas insalubre
de faire couch.er du personnel dans un logis
situé en dessous d'un fenil, mais il y a danger
d'incendie lorsqu'il n'y a qu'un simple plancher
en bois jiosé sur solives. Pour une semblable
chambre à coucher, il faut établir un plafond.
avec un lattis cloué sous les solives. Le plafond
de plâtre est préférable, mais peut très bien être
remplacé par un plafond en terre mélangée de
bourre ou poil de vache. En même temps qu'il
constituera une sérieuse protection contre l'in-
cendie, et une diminution probable de prime
d'assurances, le plafond évitera les émanations
qui pourraient provenir du fenil. — (M. U.)
— .N° 2007 [Charente - Inférieure] . — 1 » Le soufre
sublimé est obtenu par distillation du soufre
brut. Les vapeurs de soufre, envoyées dans des
chambres spéciales, se refroidissent et se dépo-
sent sur les paiois, sous forme de grains globu-
leux de très faible dimension.
Le soufre trituré provient du broyage simple
du soufre brut, tamisé sur des tamis très fins.
Les fragments présentent des cassures plus ou
moins planes, des arêtes et des pointes. Les
grains, de formes et de dimensions très variables,
sont, en moyenne, plus gros que ceux du soufre
sublimé.
Les soufres gris, dits précipités, contiennent
une forte proportioti d'impuretés.
11 est admis q'ue le soufre sublimé est plus
efficace que le soufre trituré, saus qu'il soit pos-
sible d'expliquer avec grande certitude la cause
de cette dili'érence.
2° Les soufres cupriques du commerce sont,
en général, supérieuis au soufre cuprique que
l'on peut préparer soi-même à l'aide de sulfale
de cuivre eu neige. Ce dernier n'est pas, habi-
tuellement, assez finement moulu; ses fragments
sont lourds et ils tombent à terre au lieu d'adhé-
rer aux organes de la vigne à protéger.
Les verdets, en poudre impalpable, employés
pour la fabrication des bouillies au verdel, se
prêtent mieux que le sulfate de cuivre en neige, à
la préparation du soufre cuprique. — (J. L. V.)
— A. R. [Eure-et-Loir). — Il n'y a aucun in-
convénient a semer à la volée sur d-es betteraves
du nitrate de chaux au lieu de nitrate de soude.
Le nitrate de chaux, d'une façon générale,
s'emploie dans les mêmes conditions, et aux
mêmes doses que le nitrate de soude. — (H. H.)
— R. (Isère). — Pour la destruction des mou-
tardes sauvages [sanres\ on a bien préconisé
l'épandage de beaucoup de sels et engrais, no-
tamment la liainite, le nitrate de soude, etc., fine-
ment broyés; mais les résultats obtenus ne per-
mettent pas de les conseiller avec certitude
pour toutes les circonstances. — (H. M.)
— .N» C4;)0 (Loiret). — Vous avez une prairie
à établir sur une terre forte très coinpacle ;\ sous-
sul argileux imperméalilc; donc il s'agit d'un 5ol
humide. En pareil cas, évidemment, l'avoine
élevée convient moins que la fétuque des prés, le
trèfle jaune des sables non plus n'est pas à con-
seiller, ces deu.x plantes l'avoine élevée et trèlle
jaune), de même aussi le brome des prés étant à
rései-ver pour les terrains secs. Nous vous con-
seillerons en terre humide, à l'hectare, le mé-
lange suivant : Trèfle violet, 10 kilogr.; Ray-
f^rass, 10 kilogr.; Fléole, 3 kilogr.; Dactyle,
2 kilogr. — ;H. H.)
Les abonnr's sont instamment pries, lorsqu'ils
encoii'nl une question, de joindre à leur lettre une
bande du Journal ou d'indiquer, dans leur lettre
le numéro que porte cette bande.
REVUE COMMERCIALE
335
LA SEMAINE MÉTÉOROLOGIQUE
Semaine du 2o avril au 1" mai 19-20 [OBSE RVATOIBE DU PAf'.C SALM-MAUR)
JOURS
ET DATES
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ElIPÉRATURE
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REMARQUES DIVERSE.?
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Dim 2)aviil. 1020.7
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Unçée, lirume le mat., pluie le
Lundi 2iî —
lliVi.3
02
13.4
9 . 4
— l.C
N 0
-. 9
4.4
soir.
Pluie, orage vers 11 heures.
Mardi il —
1013.7
IÎ.2
13.4
9.9
-1.2
S(>
0.0
0.0
Rosée la nuit, temps couvert.
Mercredi . 28 —
1006.7
0 . o
10 8
8..T
-2 7
(_)
1.0
7.1
l^luie jusqu'à 10 lieures.
Jeudi 2 1 —
lui:, j
1.2
14 7
7 S
-3.0
0
s 0
03
(lelée bl., phiie vers 1.3 h.
Vendredi .'Jû —
llilS.J
1.2
17.3
9 6
— 1.8
Tarilbl'.
11.7
" , Gelée 1)1., beau temps.
Samedi.. . 1 'nui
1012.0
1014. G
4.0
4.2
22.0
Il 3
+ 3.0
S
M
'2'.) . y
12.3
Uosée, temps couvert.
Moyennes ei totaux
13.2
10.1
Pluie depuis le !«'■ janvier :
Ecarts :i:r la normale
1
—15
-i-i;
— 1.1
"
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Il 0 f). 6
ar.ttiAor.
En 1920 'I82">"
.\ormale Iii2
. _b
(I) Voir rexplicatioQ de cette mesure dans le n» du 13 avril 1920 (p. 290.
re\ije commerciale
Situation agricole. — La Imitaine écoulée a été
défavorable à la culture. L'abaissement de la tempé-
rature a été général, des pluies fréquentes et abon-
dantes sont tombées, interrompant les travau.t et
apportant au sol un excès d'humidité.
L'aspect des cultures reste satisfaisant, les blés
sont beau-'c, les céréales de printemps lèvent régu-
lièrement; dans rOuest, les arbres fruitiers ont une
belle préparation, mais le retour d'un temps chaud
et sec serait très désirable, car la persistance du ré-
gime froid et iiumide ne tarderait pas à exercer une
influence nuisible sur les récoltes en terre.
Au vignoble, la situation est bonne; les petites
gelées d'avril n'ont, heureusement, causé que des
dégâts insignifiants. On effectue les traitements cu-
priques, les pluies faisant, ajuste titre, redouter une
invasion de mildiou.
Blés et farines. — Les livraisons de blés exotiques
à la meunerie sont assez réduites et d'autre part
celles de blés indigènes, aux conditions de la taxe,
sont des plus faibles.
La boulangerie reçoit en quantité parfois insuffi-
sante des farines contenant une forte proportion de
succédanés.
Depuis quelque temps, le cours du blé a été relevé
sur les marchés américains et porté à 70 fr. le quin-
tal (au pair) mais en tenant compte du change, il
nous revient à 193 fr. 70, port de New-Vork.
Sons. — O.lre faible, demande peu importante. On
traite aux conditions officielles, soit 48 fr. le quintal.
Céréales diverses. — Le seigle est cédé au prix de
la taxe, soit 33 fr. les 100 kilogr. Nouveau tléchisse-
ment sur les cours des avoines, qui varient de 83 à
84 fr. le quintal pour les noires et les grises, de 79 à
80 fr. pour les blanches.
Prix fail)lement tenus sur les orges que l'on cote
par lOu kilogr. départ : choix, 80 à 82 fr.; autres
sortes, 76 à 78 fr.
La baisse s'accentue sur les sarrasins qui ne va-
lent plus que 86 à 87 fr. les 100 kilogr. départ.
On cote rendues port français les céréales étran-
gères ; avoines de la Plata, 93 .i 98 fr.; mais, 87 à
90 fr. Les orges d'.\lgérie et de Tunisie valent de 82
à 88 fr. le quintal, ports français.
Fourrages. — Cours sans changement au marché
de La Chapelle.
Dans l'Est et le Sud-Est, le fourrage est coté de 30
à 41 fr. les 100 kilogr.
Pailles. — Cours soutenus sur toutes les sortes
que l'on a payées de 180 à 200 fr. les 104 bottes au
marché de La Chapelle.
La paille de blé vaut de 20 à 30 fr. les 100 kilogr.
sur nombre de niaichés départementaux.
Graines fourragères. — Aux 100 kilogr. départ,
on cote : graine de luzerne, 600 à 900 fr.; trèfle violet,
800 à 1100 fr.; vesces, 140 fr.; ray-grass d'Italie,
153 fr.; lupuline en cosses, 200 à 210 fr.
Bétail. — Au marché de La Villette du lundi
20 avril, les arrivages ayant été inférieurs à la nor-
male, le gros bélaii a bénéficié de cours en hausse
de 10 à 15 centimes par demi-kilogramme net.
On a coté les bœufs de l'Allier, de la Nièvre, du
Cher et de Saône-et-Loire, 4.15 à 4.30 ; de la Haute-
Vienne et de la Dordogne, 4 20 à 4.35; du Cantal, 4
à 4.20 : de la Mayenne et de la Sarthe, 3.90 à 4.20;
de Maine-et-Loire et de la Loire-Inférieure, 3.80 à
356
KtVUE CUMMEKCIAI.K
0 à 4.10:
à 3.95
les génisses, 4.20 à
e demi-kilogramme
4.15 ; de la Vendée, 3.'
4.30; les taureaux, 3.10
net.
En raison de la recrudescence des arrivages, les
cours des veau.x ont lléchi de 10 à 13 centimes par
demi-kilogramme net. On a payé les veaux du
Loiret, de l'Yonue, de Saône-et-Luire, de Seine-et
Marne et de Seine-et-Oise, 5. "3 à 6 fr.; de l'Aube et
de la Sarthe, 5.30 à 5.70; les veaux médiocres de
toutes provenances, 3.73 à 4.40.
A la faveur d'arrivages modérés, la vente des
moutons a été fai;ile et les prix fermement tenus.
On a coté par demi-kilogramme net : moutons de
l'Allier, du Cher et de l'Indre, 6.50 à 6.90; agneaux,
6.90 à 7. 23; moutons du Midi, 6.70 à 6.90; d'.\l-
gérie, 6.50 à 6.75; brebis du Midi, 3.75 à 6.60.'
Sur les porcs, prix à peu prés sans changement
avec un peu moins de fermeté. Par demi-kilogramme
vif, on a payé : porcs gras, 3.20 à 3.30; coches,
2.75 à 2.90.
Voici le relevé des marchés des lundi 26 et jeudi
29 avril :
Marché du lundi 26 avril.
Entrées directes
aux abattoirs.
ÂmeDés.
tètes
Bœufs î 043
Vaches .... i 49;
Taureaux.. 418
'Veaux 2 526
Moutons . . 9 597
Porcs a 975
LaVill.
têles
11-2
1 339
1 775
1 500
Vaiig.
têtes
J-21
439
4-2?
850
313
29.1
720
450
98
955
580
Prix maxima du
Au poids net.
l"q.
■-* q-
kilogramme.
Au poids vif.
Prix extrêmes.
Bœufs S. 60 8.20 7.90 2.7îàD.16
Vaches.... 8.60 8.20 7.90 2.75 5.16
Taureaux.. 7.80 7.30 7.10 2.75 4 68
'^eaux 11.60 10. 9J 8.80 3.40 7.20
Moutons... 14.80 14.00 13.70 5.42 6.72
Porcs....... 10.30 10. li 10.00 6.18 7.21
Marché du jeudi 29 avril.
Entrées directes
aux abattoirs. Réserves
.Amenés. LaVill. Vaug. LaVill. Vaug,
têles têtes têtes têles têtes
Bœufs 1 40Î 1
Vaches.... oçn ( 36s 159 .j-jg ^^^
Taureaux.. 381 )
Veaux 1 490 931 207 101 104
Moutons.. 5 506 2 058 565 640 16X
Porcs 1 422 907 473 340 290
Prix maxima du kilogramme.
Au poids net. Au poids vif.
1'' q. 2' q. 3' q. Prixextrêmes.
Bœufs 8 78 8 56 8 20 3.00 à 5.90
"^'aches 8 78 8 55 8 20 3.00 5.90
Taureaux... 8 10 7 86 7 60 3.00 4.98
Veaux 1180 1110 9 00 3.50 7.32
Moutons.... 14 70 14 20 13 90 5.66 7.10
Porcs 10 30 10 14 10 00 6.18 7.21
Dans les départements, on cote :
Aviation, par kilogr. poids net : bœufs, 7 à 8,50:
vaches, 6.50 à 8.40; veaux, ,<i à 8.30; brebis, 11 à
12 fr.; agneaux, 10.50 à 12 fr.
Bordeaux, par kilogr. poids vif : bœufs, 3
à 4.60; par kilogr. poids net : moutons, 10 à 12.50;
veaux, 9 à 11 fr.
Caen, par kilogr. poids vif : bœufs, 4.25;
vaches, 4 à 4.10; veaux, 5.45 à 6.10: moutons, 7.25
à 7.75; porcs, 5 à 3.25.
Dijon, pat kilogr; poids vif : veaux, 5.80 à 6.20:
porcs, 7.10 à 7.50; par kilogr. poids net : moulons,
11 à 13 fr.
Lyon-Vaise, par kilogr. poids vif : bœufs, 2.80 à
5.50; porcs, 6 à (i.40; veaux, 5.50 à 6.S0; par kilogr.
poids net : montons, 11 à 13 50.
Marseille, par kilogr. poids net : bœufs, 6.30 à
7.60; vaches, 6.30 à 7.60; moutons. 9 à 10.75;
veaux, 8.50 à 10 fr.: porcs, 8 à 8.23.
Nancy, par kilogr. poids net : bœufs, 7 à 9 fr. ;
vaches, 7 a 9 fr. ; moutons. 14 à 15 fr.; par kilogr.
poids vif : veaux. 6.30 à 7.20; porcs, 7.20 à 7.70.
Nan/es, par kilogr. poids vif : bœufs, 3.S0 à i fr.;
veaux. 5 à 5.80 ; porcs, 3.80 à 6 fr.
Houblons. — Les houblons de Bourgogne valent
de 1 son à 1 600 fr., et ceux d'Alsace de 1 600 à 1 800 fr.
les 100 kilogr.
Fécules. — Cours en hausse. La fécule I"- dispo-
ni'jle est cotée 220 fr. à Paris, et 205 fr. dans les
Vosges, par 11)0 kilogr.
Miels etcires. — Prix sans changement.
Laines. — Très grande fermeté dans les prix. En
Beauce. les laines de mérinos valent 20 à 22 fr. le
kilogr.
Produits de laiterie — Aux Halles centrales de
Paris, demande active et cours sans cbangenient sur
le marché préci'dent.
On paie, an kilogramme, les beurres centrifuges
de 13 à 16 fr. 20; les beurres en livres valent de ■
12 fr. 50 à U fr. 50 le kilogr.
On cote à la dizaine : Brie grand moule, 180 à
273 fr.; Brie moyen, 100 à 235 fr. Au cent, on vend :
Coulommiers double crème, 380 à 450 fr.j aulres
sortes. 50 à 263 fr.; Camemberisde Normandie, 100 à
220 fr.; autres provenances, 70 à 210 fr.: Pont-l'E-
vèque, 100 à 273 fr,; Mont-d'Or, 110 à 140 fr.; Lisieux,
220 à 440 fr.
Aux 100 kilogr. on cote : Roquefort, 1173 fr.:
Gruyère, 700 à 1 000 fr.; Port-Salut. 550 à 830 fr.
Cantal, 480 à 630 fr.; Géromé, 500 à 600 fr.
Œnfs. — Cours soutenus sur les œufs qui valent,
aux Halles centrales de Paris, d»- 370 à 320 fr. le
mille.
Vins et cidres. — Sur les marchés du Midi, les
prix des vins se maintiennent sans changemenl.
Pour les cidres, on demande, en Normandie,. '0 fr.,
et au-dessus par hectolitre pris chez I- producteur.
Dans la Loire-Inférieure, on cote de 100 à 110 fr.
la pi '-ce.
Bois. — Les beaux bois de noyers bien sains,
pour l'ébenisterie. en billes, sont cotés aux prix
suivants, par mètre cube, cubés au quart : 1° de
120 à 130 centimètres de circonférence moyenne,
300 à 350 fr. ; de 150 à 200 centimètres, 350 à 400 fr.;
200 centimèlres et au-dessus 400 à 300 fr.
B. Durand.
Le Gérant : Charles Dutreix.
Paris. — L. Maretheux, imprimeur, 1,
Cassette.
CHKUNlyUE AGRICOLE
3S7
CHRONIQUE AGRICOLE
Les préoi^cupations des agi'icuHeurs relativement au régime du blé. — Affirmations contradictoires de la
part des Pouvoirs publics. — NécesNité de soutenir vigoureusement le projet du ministre de l'Agricul-
ture. — Urgence d'une solution. — Les Ctiambres d'Agriculture en Algérie et au Maroc. — Ki^organisa-
tinn de la Commissi lu permanente du Froid. — Circulaire lelative à la destruction des sangliers et des
■corbeaux. — Rapport sur le Congrès de la culture des plantes uii^'dic'nales. — Nouvelles excursions
dans la régio:i parisienne. — L'inspection des végétaux importés d'Italie. — Emploi de la cianamide
pour la destruction des sanves. — Assemblée générale du Syndicat Ci niral des Agriculteurs de France.
— Nécrolotfie : mort de M. Ednmnd Nivoit. — Situation agricole en Russie. — Conclusions d'un rap-
port du prési lent du Conseil supérieur économique. — La fièvre aphteuse en mars et en avril. — Arrêt
de la maladie en ,\nf;leterre. — Nouvelles indicatinns sur l'écimage des blés. — Prochain concours à
Rraxelles le la Société royale du Cheval de trait Belge. — Concours pour un emploi de professeur
du Génie rural à l'Ecole nationale d'Horticulture, pour le recruteuieut des météorologistes agricoles.
Toujours le problème du blé.
Les préoccupations des agriculteurs sont
toujours tournées vers la solulion da pro-
blème du régime du blé de la récolle de 1920;
elles sont devenues encore plus vives depuis
qu'on a appris qu'il a été interdit au Comité
national du Blé de s'eu occuper. Il est néces-
saire d'exposer la situation avec précision.
Les afiirmations catégoriques et réitérées
de M. Ricard, ministre de l'Agriculture, que
la liberté sérail rendue au commerce du blé
indigène pour la moisson de 1920, avaient été
accunillies avec la plus grande faveur par les
agriculteurs de la France et de r.\igérie; ils
vivaient sur cet espoir. Ur, comme nous
l'avons fait connaître, le sous-secrétaire du
Ravitaillement a annoncé que le Gouverne-
ment allait déposer un projet de loi dont on
ne connaît pas le texte exact, mais dont les
dispositions seraient à l'encontre absolu des
affirmations de M. Ricard.
11 y a donc conflit entre le ministre de
IWgricuUure et une .\dminislralion qui sent
passer sur elle le vent de la mort et qui
tente avec désespoir de conserver son auto-
cratie néfaste. Dans ce conflit, le ministre de
l'Agriculture doit être soutenu par l'unani-
mité des Agriculteurs. Cette unanimité
existe. Elle s'est déjà manifestée à maintes
reprises, et nous en avons enregistré les dé-
clarations. On en trouvera un nouveau té-
moignage dans le discours prononcé à ia So-
ciété des Agriculteurs de France par le mar-
quis de Vogiié, son président, on en lira
le texte plus loin. 11 importe que ces protesta-
lions ne s'arrêtent pas, qu'elles se renouvel-
lent sans arrêt. Il est nécessaire de profiter
des derniers jours des vacances parlemen-
taires pour inculquer aux représentants la
nécessité absolue pour eux de se rallier au
régime de la liberté du blé préconisé par le
ministre de l'Agriculture.
Le dernier mot, en effet, restera au Parle-
ment. Mais il faut en finir. Le temps presse :
13 Mai 1920. — N" 20.
les saisons ne savent pas se plier aux fan-
taisies des lergiversafions humaines. Dans
quelques semaines, dès le milieu du mois
de juin, la moisson battra son plein dans
l'Afrique du Nord (Algérie, Tunisie, Maroc),
comme dans la vallée du Rhône.
11 est nécessaire qu'avant ce moment le
régime du blé ail été définitivement établi.
Sinon, les cultivateurs ne pourront pas ven-
dre leur récolte, d'où la nécessité de recourir
à de nouvelles importations. Il serait déplo-
rable qu'on an ivàt à une semblable conclu-
sion, alors que depuis des mois le problème
est posé et qu'il eût di!i être discuté à la lu-
mière du jour.
Chambres d'Agriculture.
La loi prorogeant jusqu'au 2o octobre
1920 les délais d'application de la loi sur les
Chambres d'Agriculture a été promulguée
au Jiiurnal Oficiel ; elle porte la date du
29 avril.
Alors que l'on a tant de peine à mettre sur
pied en France l'organisation des Chambres
d'Agriculture, l'institution fonctionne régu-
lièrement depuis longtemps en Algérie et en
Tunisie, où elle rend des services très appré-
ciés. Des élections ont eu lieu récemment
dans les trois départements d'Algérie : Alger,
Constantine et Oran, pour le renouvellement
de ces Chambres.
,\u Maroc, des premières élections onl eu
pour objet la constitution d'une Chambre
d'Agriculture pour la région de Itabat. Les
candidats présentés par l'Union des Associa-
tions agricoles du Maroc ont été élus.
Commission permanente du Froid.
Une Commission permanente du Froid a
été instituée, en 1915, au ministère de l'Agri-
culture. Elle a été chargée de « donner son
avis sur les questions qui lui sont soumises
par le ministre en ce qui concerne l'importa-
tion et la vente des viandes frigorifiées, ainsi
Tome I.
20.
SSS CHRONIQUE AGRICOLE
que les diverses applications du froid au
transport, à la conservation et à la vente des
denrées agricoles. » Elle comprend des re-
présentants du I\'irlement, des administra-
tions publiques et des notabilités techniques
agricoles et commerciales, qui sont nommés
pour trois ans. Par un arrêté en date du
29 avril, le ministre a reconstitué cette Com-
mission dont un certain nombre de membres
avaient disparu.
La destruction des animaux nuisibles.
Par une circulaire en date du ii avril,
M. Queuille, sous-secrétaire d'Etat de l'Agri-
culture, a appelé l'attention des préfets, à
l'occasion de la session de printemps des
Conseils générau.x, sur la nécessité de pro-
longer la période normale de destruction des
animaux nuisibles dans certaines régions.
Cette mesure se justifie notamment par les
dégâts causés au.x cultures par les sangliers
et par les corbeaux. Sur ce sujet, la circu-
laire s'exprime en ces termes :
Je vous rappelle que, dans tous les départe-
ments où les sangliers causent des dommages
aux récottes, il y a lieu, si cela n'a déjà été fait,
de prendre un arrêté autorisant, d'une manière
générale, les propriétaires, possesseurs ou fer-
miers ainsi que les détenteurs du droit de chasse,
à détruire ou à faire détruire les sangliers sur
leurs terrains en tout temps, même la nuit à
l'afl'ùt et par tous moyens, sauf le poison, pour
lequel une autorisation préfectorale est néces-
saire.
D'autre part, pour assurer la destruction des
nids de pies et de corbeaux dans les départe-
ments où ces oiseaux sont nuisibles en raison de
leur surabondance, il conviendra d'appliquer les
instructions ministérielles des lo janvier et
13 avril 1917, qui ont été rappelées par la circu-
laire du 20 avril 191S relative à l'empoisonne-
ment général de ces oiseaux au moyen du « pica
corvicide n et à l'aide de crédits votés à cet elfet
par le Conseil général.
Vous voudrez bien encore, par application de
la loi du 23 juillet 1907, consulter le Conseil gé-
néral de voire département sur l'intérêt qu'il y
aurait à prendre des dispositions pour réglemen-
ter la destruction au fusil des pies et des cor-
beaux ainsi que celle de leurs nids, en tenant
compte des prescriptions des circulaires préci-
tées dont le texte devra être communiqué à
l'assemblée départementale.
Dans cette circulaire, le sous-secrétaire
d'Etat rappelle encore que les Conseils géné-
raux doivent, dans cette même session,
donner leur avis sur les questions relatives
à la police de la chasse.
Culture des plantes médicinales.
Dans le numéro du 28 août 1910, notre
excellent collaborateur, M. H. Hitier, a rap-
pelé les efforts poursuivis par la Compagnie
du chemin de fer d'Orléans et le Comité inter-
ministériel des plantes médicinales et il a
parlé du Congres national de la culture des
plantes médicinales organisé à Angers au
mois de juillet précédent, i^es mémoires et
comptes rendus de ce Congrès ont été réunis
par M. Elbel, secrétaire général de ce Co-
mité, et M. Poher, ingénieur des services
commerciaux de la Compagnie d'Orléans: ils
ont été publiés récemment sous le titre :
Premier Congrès national de la culture des
plantes médicinales (Publications agricoles
de la Compagnie d'Orléans, 1, place Valhu-
bert, à Paris).
Des rapports importants, qui ont été sui-
vis de discussions intéressantes, ont été
présentés par M. Siraudeau sur la culture
des plantes médicmiles en Anjou, par
M. Renou sur (la culture de! la camomille en
Anjou, par M. Poutiers sur l'industrialisation
et la protection des cultures de plantes médi-
cinales. Des excursions ont été organisées
dans les cultures de camomille, sur lesquelles
M. Hitier a donné des indications qui nous
dispensent d'y revenir.
De nouvelles excursions sont provoquées
par les Services commerciaux de la Compa-
gnie d'Orléans, d'accord avec les Syndicats
de cultivateurs de plantes médicinales de
Maine-et-Loire, pour la visite des cultures spé-
ciales de la région parisienne et l'étude des
procédés de séchage qui s'y trouvent prati-
qués. Cette mission durera trois jours. — Des
facilités de circulation seront accordées pur
la Compagnie aux adhérents admis de son
réseau. Pour l'inscription on doit adresser,
avant le 20 mai, une demande jusliticative à
M. l'Ingénieur des Services commerciaux de
la Compagnie d'Orléans (Propagande agri-
cole), 1, place Valhuberl, à Paris, ou aux pré-
sidents des Svndicats intéressés.
L'importation des végétaux d Italie.
Un décret en date du 20 avril a modifié la
formule du certificat phytopatliologique qui
doit accompagner du l-' mai au l"' novembre
les envois, de provenance ou d'origine ita-
lienne, des fleurs coupées-fraîches, des fleurs
destinées à la parfumerie et des plantes her-
bacées ou semi-ligneuses suivantes : œillets,
violettes, anthémis, lavande, giroflées et as-
paragus.
Aux termes de ce décret, ce certificat doit
constater que les expéditions ont été inspec-
tées, que les envois ne sont pas contaminés
par le Diaspis penlagona, et que ces fleurs
CHRONIQUE AGRICOLE
359
proviennent de cultures soumises au con-
trôle du Service ptiytopathologique.
Destruction des sanves.
A loccasion de l'article de notre excellent
cuUaboraleur M. Hitier, publié dans le nu-
méro du 22 avril, le D' Jess, directeur de la
Station agronomique de Melz, signale, dans
une note insérée plus loin {p. 363), les résul-
tats qu'il a obtenus avec la cianamide et avec
les sylvinites ou kainites.
D'autre part, on nous communique, dans
la lettre suivante, les effets de l'emploi de la
cianamide :
L'emploi de la cianamide sous la forme de
poudre très tine, à raison de 100 à 200 kilogr.
par hectare, présente des avantages très sérieux;
en sus de l'effet destructif radical produit sur les
sanves, elle opère en même temps comme en-
grais azoté de tout premier ordre, par son ti-
trage moyen de 20 0/0 d'azote, et comme amen-
dement calcaire d'une grande valeur, par sa
teneur en 60 à 70 0/0 de chaux directement as-
similable.
Nous ajouterons que, pour que la méthode ait
toute son efficacité en mettant à profit les qua-
lités d'engrais et d'amendement de la cianamide,
il est bon, après avoir détruit les sanves, d'in-
corporer intimement la cianamide à la terre jiar
un hersage, sous réserve que la végétation de la
céréale sur laquelle on opère ne soit pas trop
avancée.
On ne peut que se féliciter des bons résul-
tats obtenus avec les divers procédés indi-
qués, quand ils sont appliqués au moment
opportun, ce qui est le point essentiel.
Syndicats agricoles.
L'Assemblée générale annuelle du Syndicat
central des Agriculteurs de France s'est
tenue sous la présidence de M. Mortureux,
président, assisté des membres du bureau et
de M. Brillaud de Laujardière, directeur.
Grâce à une prudente administration, la
situation de ce grand Syndicat s'est main-
tenue très prospère malgré les difficultés de
l'heure présente. Les comptes et le bilan ont
été approuvés à l'unanimité. Dans un rap-
port très applaudi, le président a successive-
ment abordé l'étude des problèmes à la solu-
tion desquels le Syndicat central s'est attaché
plus pMticuliérement au cours du dernier
exercice : restauration des pays dévastés,
amélioration des transports, développement
de la motoculture, remembrement, journée de
huit heures, politique du blé, adduction de
l'énergie électrique dans la campagne, im-
pôts sur les bénéfices agricoles, gisements de
phosphate de nos possessions africaines,
mines de potasse d'Alsace, etc.
M. Mortureux a terminé en rendant hom-
mage au labeur du paysan français qui saura,
s'il le faut, lutter contre les ennemis du
droit et de la Patrie, comme il l'a fait pen-
dant la guerre pour barrer la roule à l'enva-
hisseur.
Nécrologie.
C'est avec un vif regret que nous annon-
çons la mort de M. Edmond Nivoit, inspec-
teur général des Mines en retraite, membre
de l'Académie d'Agriculture, décédé à Paris
le 2 mai dans sa quatre-vingt-unième année.
Au cours de sa brillante carrière dans le
corps des Mines, Nivoit s'est constamment
préoccupé des applications de la géologie à
l'Agriculture. Dès 1873, il avait publié, en
collaboration avec Meugy, des caries géolo-
giques agronomiques des arrondissements
de Vouziers et de Rethel (Ardennes) qui ont
été des modèles. Professeur à l'Ecole des
Ponts-et-Chaussées, puis directeur de l'Ecole
supérieure des Mines, il montra toujours la
même sollicitude pour les applications de la
géologie et de la minéralogie. Ses éludes sur
les gisements de phosphates de chaux en
Tunisie ont puissamment contribué au déve-
loppement de eette grande industrie. Ses
liautes qualités morales lui ont attiré la sym-
pathie et le respect de tous ceux qui l'ont
connu.
Situation agricole en Russie.
Nous avons mis en garde nos lecteurs
contre certaines évaluations optimistes sur
les ressources de l'Agriculture en Hnssie.
Le ministre bolcheviste des Affaires éco-
nomiques a publié, en janvier dernier, un
rapport de M. Rykof, président du Conseil
supérieur économique, qui conclut en ces
termes :
Situation d'ensemble. — Le chiffre de 30 0/0
de la production normede s'applique à toutes les
branches d'industrie importantes.
En ce qui concerne l'approvisionnement de la
population en vivres et la production agricole,
la Russie vit avec un tiers de ce dont elle dis-
posait anciennement. Nous avons pu, pendant
cette période, manger ce qui nous restait de nos
vieilles provisions, vivre de ce que nous avait
légué l'époque antérieure de l'histoire russe.
Ces réserves tirent à leur fin, et chaque jour,
chaque heure nous rapprochent d'une crise com-
plète.
Cette conclusion confirme amplement les
observations présentées dans notre numéro
du 1"'' avril dernier (p. 230).
La fièvre aphteuse.
Le tableau suivant résume les documents
360 CHRONIQUE AGKICOLE
réunis dans le Bulletin sanitaire du minis-
tère de l'Agriculture pour les mois de mars
Communes.
Dépar-
Foyers
Foyers
tements.
anciens.
nouveaux.
83
4 620
.SOI
85
4 743
-51
86
4 639 •
751
85
4 680
676
86
4 381
569
et d'avril :
l"au 10 mars .
11 au 20 —
21 au 31 —
1" au 10 avril. .
11 au 20 —
Il ressort de ce tableau que la maladie a
continué à sévir dans toutes les régions, avec
plus ou moins d'intensité.
En Angleterre, aucun cas nouveau de
fièvre aphteuse n'a été conirôlé depuis le
27 février dernier. Le ministre de l'Agricul-
ture a abrogé, à la date du 29 mars, toutes les
restrictions relatives au mouvement des
animau.x,
L'écimage des blés.
Le ministère de l'Agriculture nous com-
munique la note suivante :
Ces jours derniers, le ministère de l'Agricul-
ture a appelé l'atlenlion des agriculleurs sur les
uvaiita:;es de l'écimage du blé. A la suite de cette
noie, des renseignements complémentaires ont
été demandés. Il paraît donc utile de préciser
les conditions d'application du procédé.
L'écimage est une pratique recomraandable
pour empêclier la verse des blés de végétation
exubérante (blé sur défrichement, sur fumure
directe, .■-ur engrais azotés trop abondants ou sur
terres trup riches en azote). Il est surtout indiqué
dans les périodes humides, lorsque la verse pa-
rait inévitable.
Mais il laut se garder d'écimer les blés à épi
carré, comme le blé blanc à paille raide, le
standup, etc., variétés qui, d'ailleurs, versent
peu.
L'opération doit être pratiquée quand on peut
couper légèrement la partie supérieure des
feuilles ?ans atteindre la tige. En tin avril ou au
commencement de mai, période dans laquelle
nous sommes, il faut saisir le moment précis
pendant lequel les feuilles a(iparaissent bien
dressées au-dessus d'une tige encore courte.
Plus tard, le résultat peut être nettement dé-
favorable.
A défaut d'appareils spéciaux, rares dans nos
fermes, un habile faucheur peut mener à bien
l'opérilion.
Pour plus amples indications, les agriculteurs
non familiarisés avec cette pratique auront inté-
rêt à s'adresser au directeur dss Services agri-
coles de leur département.
On nous demande de divers côtés où l'on
peut se procurer l'écimeuse Garnier dont il a
été parlé dans le compte rendu des séances
de l'Académie d'Agriculture. Cette écimeuse
est fabriquée par M. Garnier, constructeur-
mécanicien à Mormant (Seine-et-Marne).
Le cheval de trait Belge.
Les vols d'étalons et de poulinières de la
célèbre race Belge, opérés par les Allemands
en Belgique, ont été exécutés avec une mé-
thode astucieuse digne de leur esprit rapace.
Le but avoué était, en enlevant la masse des
meilleurs reproducteurs, de transplanter en
Allemagne le centre d'élevage de la ruce et
d'en frustrer la Belgique dans l'avenir. Celle-
ci arrivera-t-elle à récupérer les S 000 étalons
et les 70 000 juments qui lui ont été enlevés?
En attendant, dès la libération du terri-
toire, la Société royale « Le Cheval de trait
Belge >> s'est préoccupé de relever l'élevage
et de lui rendre le plus rapidement possible
son ancienne importance. Elle organise pour
le mois de juin prochain son 31'^ grand con-
cours d'étalons et de juments ; ce concours se
tiendra à Bruxelles du 11 au 13 juin. Comme
les concours qui avaient acquis une très
grande renommée avant la guerre, il sera di-
visé en deux catégories : 1° la race Belge de
trait; 2° la'race Ardennai^=e. Le programme
prévoit l'allribution de 40 000 l'r. de prix
en espèces, six objets d'art et iOO niédiiilles.
Ecole nationale d'Horticulture.
Un concours sur titres aura lieu le lundi
7 juin, au ministère de l'Agricultnre, à Paris
(78, rue de Varenne, 7'), pour la nomination
d'un professeur de Génie rural à l'Ecole
nationale d'Horticulture de Versailles.
Les candidats devront adresser leur de-
mande, accompagnée des piècns réglemen-
taires, à M. le sous-secrétaire d'Etat à l'agri-
culture (Direction de l'Agriculture) le 29 mai
au plus tard.
Météorologie agricole.
Un concours sera ouvert à Paris, au mi-
nistère de l'Agriculture, le lundi 21 juin,
pour le recrutement de cinq météorologistes
agricoles qui devront se spécialiser dans les
questions ressortissant au fonctionnement
des Stations régionales de météorologie agri-
cole. Ces météorologistes agricoles seront
nommés dans l'ordre de classement.
Pour être admis à concourir, les candidats
devront avoir moins de trente ans le l" jan-
vier 1920; pour les candidat mobilisés, cette
limite est reportée à trente-cinq ans. Us de-
vront adresser leur demande au ministre de
l'Agriculture (Service de la météorologie
agricole, 20, boulevard des Invalides) avant
le l" juin. Le ministre arrête la liste des
candidats admis à prendre part au concours.
Henry Sagisier.
SOCIÉTÉ DES AGRICCLTECllS DE FRANCE
361
SOCIÉTÉ DES AGRICULTEURS DE FRANCE
La Session annuelle de la Société des
Agriculteurs de France a été ouverte le
•3 mai, à Paris. A la première séance, M. le
marquis de Vogiié, président, a prononcé un
discours dont voici les parties princi-
pales :
Ap'ès les destructions impies que la guerr'' a
causées et dont notre pays, malgré sa glorieuse
victoire, a souffert plus qu'aucun autre, dans sa
richesse et dans son cœur, il tombe sous le sens
que, pour panser les plaies, pour relever les
ruines, pour remplacer tant de valeur perdue, il
n'est pas d'autre ressource que le travail. Dans
toutes les manifestations oratoires et littéraires,
dans tous les programmes d'économistes ou de
candidats, de quelque doctrine ou de quelque
parti qu'ils se réclament, la nécessité d'intensi-
fier la production est unanimement affirmée. Il
s'en faut, hélas! que les actes répondent aux
paroles !
Au moment où lout conseille de redoubler
d'éner^'ie, voilà que la durée du travail, dans
l'industrie, est légalement réduite à huit heures.
Certes, nul ne conteslera que la machine hu-
maine ait besoin de ménagenienls, que le travail
d'un corps et d'un esprit las ne profite à per-
sonne. Mais l'inflexibilité d'une loi ne saurait
convenir à la diversilé des tâches qu'impose la
vie moderne. Certains travaux sont, en eux-
mêiiies, plus pénibles que certains autres. Dans
telles Indusiries, le travail de l'ouvrier peut élre
facilité par une organisation mécanique meil-
leure que telles autres ne conipoitent pas. La
diminution uniforme et brusque des heures de
travail, sans que les tempéraments et les correc-
tions nécessaires aient pu être préHlablement
réalisés, a eu pour conséquence fatale de réduire
la production. La loi a cependant prévu des dé-
rogations qui permettent d'atténuer la rigidité
de ses prescriptions : mais il faut compter avec
la rigidité plus grande encore que montrent les
diriceatits de la masse ouvrière au sujet de son
application. Les grèves brutales ou <> perlées ■>
qui leur tiennent lieu d'arguments, sont une
nouvelle cause de ralentissement de la produc-
tion : si bien que le monde du travail est devenu
le monde où l'on ne travaille pas.
Les agriculteurs, disons-le bien haut, ont
échappé à cette vague de paresse. Ils se sont
remis à l'ouvrage avec leur opiniâtreté contu-
mière, sans se laisser rebuter par les obstacles
que l'impéritie des hommes ou l'hostilité des
choses ont dressés sous leurs pas.
Nulle part, on ne rencontre à cet égard un
élan semblable à celui qu'ont déployé les culti-
vateurs de nos régions dévastées. C'est merveille
de voir revenir à la vie ces mornes espaces, où
depuis cinq ans planait l'image de la mort, — de
voir les blés nouveaux parer de leur éclat d'eme-
raude ces terres qui semblaient vouées à un
deuil éternel.
Ce qui rend cette vision plus saisissante en-
core, c'est qu'au milieu des épis naissants,
l'herbe a envahi les ruines des villages et des
fermes, et qu'amune construction n'émerge de
cette verte étendue. On pourrait croire que les
moissons sortent d'elles-mêmes de ce sol géné-
reux, si l'on ne savait que seul le travail de
l'homme peut discipliner la nature, et changer
en richesse utile le chaos de ses énergies la-
tentes.
Et il est bien vrai que l'homme a travaillé là!
Avant de songer à rebâtir sa maison, le cultiva-
teur a labouré sa terre; il a semé le grain sans
savoir comment il récolterait la moisson, ni où
il la rentrerait; sans s'émouvoir du présent,
sans s'inquiéter de l'avenir, il a rempli sa lâche
créatrice, d a accompli le devoir que lui impo-
sait la loi du travail. 0 l'admirable exemple, qui
ne fait qu'illusirer l'histoire des cultivateurs
franrais, et qui devrait leur mériter l'estime et le
respect de tous.
Ce ne sont pas là, cependant, les sentiments
dont leurs concitoyens paraissent, en général,
animés à leur éyard. Sous une forme grave ou
caustique, à la tribune des parlements commer-
ciaux ou sur le^ scènes du boulevard, les re-
proches ne leur sont pas ménagés. On les accuse
d'être les auteurs de la vie chère, de réaliser de
scandaleux profits, de ne pas vouloir prendre
leur part des charf;es publiques... Est-il bien
nécessaire de faire ici justice de ces imputations .'
La vie chère? Elle a d'autres auteurs. Nul
n'ignore le déficit que la guerre a amené dans
la production af;ricole, ni les raisons de ce dé-
ficit : réduction des surfaces cultivées, diminu-
tion des rendements, réquisitions de bétail pour
les besoins de l'arméeetde la population civile.
L'agriculture n'en fut pas cause, mais victime.
Privée pendant cinquante mois du plus grand
nom tire et des medieurs de ses bras; privée pour
toujours, hélas! de centaines de milliers d'hom-
mes, morts ou irrémédiablement estropiés ;
privée d'engrais naturels par la réquisition du
bétail et de la paille, d'engrais artificiels par la
diminution de la fabrication et la crise, des
transports; privée de ses attelages, impossibles
à remplacer au pied levé, comment aurait-elle
pu fournir son contingent habituel à l'alimenta-
tion publique ? A tous ces empêchements vint
s'ajouter encore la rigueur des saisons. Et
comme si ce n'était pas assez de l'action néfaste
des circonstances, voilà qu'une politique impré-
voyante achevait de la désorienter, par un régime
maladroit de taxations qui frappait, comme à
laveugletle, les fruits de son pénible travail.
En même temps, les besoins de la guerre exi-
eeaient une production in^iustrielle intense,
occupant, du côté patronal comme du côté ou-
3G2
SOCIÉTÉ DES AGRICULTEURS DE FRANCE
vrier, un personnel de plus en plus nombreux et
de mieux en mieux payé. Le commerce voyait
ses rangs t^rossir d'une foule d'intermédiaires
marrons, qui édifiaient de rapides fortunes sur
des hasards favorables ou sur de coupables
complaisances. Ainsi se constituait toute une
classe de consommateurs, dont les appétits et
les facultés d'achat n'étaient pas en rapport avec
la quantité des produits mis en circulation. De
là, suivant une loi fatale, surenchère et hausse
des prix.
Pour sup|iléer au déficit de la production
intérieure, il fallut acheter au dehors ce qui était
nécessaire tant pour les besoins normaux de la
population que pour les exigences nouvelles de
la consommation. Et l'on peut s'imaginer à quel
prix doivent être vendus les céréales, la viande,
le café, le sucre, la laine, le coton, le charbon,
le fer, déjà chers dans les pays producteurs en
raison de l'élévation universelle des prix de re-
vient, et grevés en outre de la hausse du fret et
de la hausse des changes ! Dans ce cercle vicieux
ou tourne la vie économique, où est donc la
responsabilité des agriculteurs?
On leur reproche aussi leurs profits. Ceux-ci
sont indéniables. Sont-ils exagérés"? On s'in-
quiète du prix auquel le paysan vend son grain,
ses animaux, son lait, ses œuts ou ses légumes.
Mais s'inquiète-t-on de savoir par combien de
mains avides ses produits ont passé, avant de
s'aligner sur les additions des restaurateurs ou
des cuisinières'.' S'inquièle-t-on aussi de savoir ce
que lui coûtent la main-d'œuvre, les engrais, le
matériel de culture, le vêtement, l'épicerie'? Ce
qui fait paraître ses gains plus grands, c'est
qu'il ne les jette pas au vent. Le cultivateur qui,
toute sa vie, lutte contre la nature pour lui ar-
racher ses trésors, sait ce que vaut l'argent
acquis par tant de peines. D'autres, qui l'ont plus
facilement obtenu, en sont plus prodigues : lui,
il le conserve, en attendant qu'il puisse l'em-
ployer utilement.
Qu'en fait-il aujourd'hui? S'il possède un do-
maine, il le consolide en payant ses dettes ou il
l'arrondit. S'il n'en possède pas, il achète de la
terre : la terre ne tente pas le capitaliste, sinon
par l'onéreux attrait de ses jouissances ; elle
n'est rémunératrice que pour celui qui la cul-
tive. A ceux qui trouveraient ses profits exces-
sifs, il peut répondre que jamais la terre n'a
bénéficié d'une augmentation de revenu ou de
valeur semblable à celle qui s'est produite, de-
puis cinquante ans, sur les actions de tant de
Sociétés industrielles, financières, minières ou
pétrolifères. Le seraient-ils même, qu'il n'y au-
rait pas lieu de s'en plaindre : l'emploi qu'ils
reçoivent est conforme à l'intérêt public. Tout
ce qui peut contribuer à la stabilité de la famille
rurale est un bien pour le pays, car c'est en
elle qu'il trouve ses meilleurs serviteurs, dans la
paix comme dans la guerre. Par leur endurance,
les ruraux ont sauvé la France dans les combats ;
pai' leur bon sens, ils l'ont sauvée — et la sau-
veront encore s'il le faut — dans les luttes de la
vie nationale.
A ces ruraux dont le patriotisme s'est affirmé
si magniliquement, on reproche enfin de man-
quer de cet esprit de sacrifice qui doit animer
les bons citoyens devant les charges financières
du pays. (1 suffit, pour les justifier, de jeter les
yeux sur leurs feuilles d'impôts. Impôt foncier,
contril>ution sur les chevaux et voitures, pres-
tations, centimes déparlement lUx et commu-
naux sur des principaux abolis, la liste est
longue de ce que leur preud le fisc. N'est-ce pas
encore un impôt payé par la terre que cesdroits
d'enregistrement sur les mutations entre vifs
qui, depuis quelques mois, se signalent par ds
telles plus-values? Et n'est-elle pas aussi une
contribution aux charges publiques, comme le
faisait remarquer si justement un de nos col-
lègues, cette limitation du prix de vente du blé,
qui prive le cultivateur d'un profit légitime?
Après avoir rappelé les manifestations qui
se sont succédé au cours de l'année, en insis-
tant sur les conséquences du premier Con-
grès de l'Agriculture française, M. de Yogiié
a terminé en ces termes :
Combien de graves questions restent posées
dans le domaine de l'économie rurale, dont cette
cordiale entente facilitera la solution ! Est-il be-
soin de les énumérer? Elles viendront à leur
heure. La plus pressante, celle qui domine toutes
les autres, c'est cette obsédante question du blé,
sur laquelle je voudrais, eu terminant, retenir
un instant votre attention. Aussi bien, elle s'y
impose d'elle-même : cai' c'est la question du
jour. Dans les couloirs de la Chambre, dans les
salles de rédaction, dans les salons, sur les places
publiques, on la discute, on la dissèque, on la
résout. Elle demeure.
A vous, agriculteurs, je n'ai pas à dire pour-
quoi le blé raauque aujourd'hui en France, liai-
sons qui ont agi sur le producteur, comme les
servitudes et les ruines de la guerre, les difficul-
tés de la culture, les taxations abusives ; raisons
qui ont agi sur la production, comme le défaut
d'engrais, l'insuffisance des façons culturaleSj^
les mauvaises saisons. Vous les connaissez
toutes; vous en avez souffert. Vous avez aussi
indiqué les remèdes.
Le cultivateur, ont dit les voix de la terre, a la
volonté de travailler de toutes ses forces à ac-
croître la production et notamment à dévelop-
per la culture du blé, de manière à éviter les
importations ruineuses pour les finances pu-
bliques.
Pour donner à cette culture la prépondérance
désirable, il faut qu'elle soit la plus rémunéra-
trice; le cultivateur demande donc que le blé
soit affranchi de toute taxation, au même titre
que les engrais, les instruments, et tous les
autres éléments de la production : il prend
acte des promesses du Gouvernement ù cet égard.
Considérant que le pain est l'aliment de pre-
mière nécessité, et conscient du devoir de soli-
sua LA DESTRI'GTIOX DES SANVES
S63
darilé nationale qui lui incombe, le cultivateur
ne prétend qu'au remboursement de ses frais de
culture, sans cesse accrus, et à une juste rému-
nération de son temps et de ses peines.
Pour empêcher que la spéculatiou ne pro-
voque des hausses considérables qui pèseraient
lourdement sur la consommation, sans profit
pour la production, le cultivateur attend du
Gouvernement qu'il prenne toutes les mesures
nécessaires pour combler, par l'apport de blés
étrangers, le déficit éventuel de la récolle indi-
gène, et pour contraindre les intermédiaires à se
contenter, comme lui-même, d'une rémunéra-
tion très modérée.
Voilà, mes cliers collègues, le langage que
nous avons entendu, il y a quelques jours à
peine, dans les assises que tenaient, à Bourges,
les agriculteurs des départements du Centre-
Que pourrais-je dire de plus? C'est bien le lan-
gage de toute l'Agriculture française. Ardeur au
travail, raison, patriotisme, ce sont les grandes
vertus de notre race terrienne qui rayonnent
dans cette déclaration. Toute confiance peut être
accordée aux fils de cette France rurale, qui joint
à une si haute compréhension de ses devoirs
une telle volonté de bien faire. Tous les espoirs
sont permis si elle reste forte et vivace. Tous les
efforts sont louables, qui tendent à l'affermir.
Les ennemis de la Patrie s'acharnent à l'ébran-
ler, en détruisant l'harmonie qui règne entre ses
divers éléments. A leur action néfaste s'ajoute
encore l'action dissolvante des villes avec leurs
attraits, de l'industrie avec ses salaires exagérés.
A ces excitations, à ces mirages, nous opposerons
des réalités. Nous aiderons les paysans de France
à posséder leur maison et leur champ : la légis-
lation actuelle, déjà favorable, mais encore im-
parfaite, devra recevoir les améliorations indis-
pensables. Nous n'oublierons pas que, pour pro-
duire ses effets économiques et moraux, l'acces-
sion à la propriété doit être la récompense de
l'effort personnel, et non le fruit sanglant de la
violence. Nous ferons donc de notre mieux pour
favoriser l'effort personnel, en associant tous les
collaborateurs de la production à ses résultats,
en les intéressant à la surproduction. Nous ob-
tiendrons ainsi ce double avantage, aussi pré-
cieux pour l'Agriculture elle-même que pour la
Nation tout entière, de retenir aux champs les
ouvriers du sol, et de hâter pour eux, par des
profits plus grands, l'heure de la récompense.
Nous aurons rempli notre devoir si, fut-ce au
prix de quelques sacrifices, nous réussissons à
consolider ces races paysannes qui, par leur
amour du travail, par leur esprit d'épargne, par
leur attachement à la terre, sont nécessaires au
salut de la France.
SUR LA DESTRUCTIOiX DES SANVES
.J'ai lu, avec beaucoup d'intérêl, l'article
de M. Hitier sur la destruction des sanves
dans le n" 17 du 22 avril 1920. Outre les
moyens cités par M. Hitier, nous avons em-
ployé avec succès, à la Station agronomique
de Metz, la cianamideet la sylvinite (kaïnite)
finement moulue.
La cianamide doit être en poudre fine et
non huileuse. L'épandage se fait de bon matin
sur les plantes encore humides de rosée; et
autant que possible par un temps sec et
calme.
La dose à employer est de 100 à 130 kilogr.
à l'hectare.
L'effet se remarque déjà vers la fin de la
journée ou le lendemain; la sanve jaunit
puis dessèche. Ce traitement ne cause aucun
préjudice durable à l'avoine ou l'orge
atteinte par l'ingrédient : les extrémités des
feuilles prennent bien a-u bout de trois ou
quatre jours une teinte blanche-jaunâtre;
mais les plantes se remettent au bout de dix
à quinze jours. L'effet de la cianamide, comme
engrais, est manifeste. Le seul inconvénient
est pour l'ouvrier chargé de la répandre. Il
aura soin de se protéger la bouche et le nez
par un mouchoir, elles yeux par des lunettes
d'auto. Le succès n'est pas compromis par
une averse, parce que la cianamide reste en
majeure partie adhérente aux feuilles et peut,
par conséquent, agir après la pluie.
La sylvinite (kaïnite) finement moulue, que
nous avons essayée en grand en 1913-1914 et
1919, donne des résultats très satisfaisants et
son emploi est plus commode que celui de
la cianamide.
Elle sera épandue comme la cianamide de
bon matin sur les plantes encore humides à
raison de 800 à 1 000 kilogr. par hectare. On
fera l'opération par un temps calme et, au-
tant que possible, par une journée promet-
tant d'être belle. Si la journée est belle, les
résultats sont déjà visibles dans le courant
de la journée.
Dans ces deux procédés, les résultats
dépendent des conditions météorologiques
et ils sont d'autant plus satisfaisants que
l'épandage estfplus régulier.
11 serait à souhaiter que ces moyens, qui
ont donné de bons résultats en Lorraine,
trouvent un plus grand emploi dans le Pays.
D"' Jess,
Directeur de la Slatioa agronomique
Je Metz.
364
ISOLEMENT DE; BETTEK.WES PORTE-GKAISES
LES MOUSTIQUES ET LES CANARDS
A propos de la communication de M. Jean
Legendre, dont il est fait mention dans la C/i/'o-
nique agricole du n° 10 du 15 avril 1920,
p. 272, il est intéressant de signaler le n'tle'
d'assainissement que peut jouer le canard
dans les localités marécageuses, tout en don-
nant des produits appréciables.
Dans les abreuvoirs et dans les réservoirs
d'eau d'arrosage des jardins, on met des pois-
son< (généralement des tanches ou des pois-
sons rouges) dans le but de détruire les lar-
ves des moustiques.
Dans une expérience de M. Samuel
G. Dixon, rapportée par le Bulletin de l'Of-
fice international d'Hyqiène publique (dé-
cembre 1914), on a établi en travers d'un
ruisseau deux bassins de même superficie;
l'un fut peuplé de poissons, l'autre de ca-
nards. Le compartiment des poissons montra
toujours des moustiques à diHérentes phases
de leur existence, alors qu'au bout de deux
jours le compartiment des canards était dé-
barrassé de larves et de nymphes de mous-
tiques.
Cette expérience confirme des observations
antérieures ; M. Mac Alee avait trouvé des
larves de moustiques dans le gésier d'un ca-
nard sauvage; M. William Lockwood avait
remarqué l'aptitude du canard à dévorer les
larves qu'il aperçoit à la surface de l'eau.
Dans beauioup de fermes, la mare est rap-
prochée de la maison d'habitation, et i-i l'on
entretienfdes canards dans l'exploitation, on
constate que les habitants se plaignent peu
des moustiques, ces derniers, relativement
en petit nombre, ne pouvant provenir que
d'eaux stagnantes, souvent en petites quan-
tités, dans des endroits inaccessibles aux ca-
nards. Nous avons vu des millions de larves
de moustiques se développer dans les dé-
pressions des chenaux et des gargouilles de
la plate-forme du donjon de Vincennes; les
fientes des corbeaux deviienl constituer
l'alimenlation de ces larves.
11 résulte de ce qui précède que les régions
marécageuses peuvent être assainies écono-
miquement par l'élevage du canard.
M. R.
ISOLEMENT DES BETTERAVES PORTE-GRAINES
Il est bien connu que la betterave destinée
à fournir de la graine est une des plantes
qui s'hybrident le plus facilement; on sait,
d'autre part, que l'hybridation a, le plus sou-
vent, pour résultat de diminuer la richesse
des betteraves sucrières. C'est pour ces mo-
tifs que la production des graines de bette-
raves riches en sucre est une opération 1res
délicate.
Généralement, c'est par l'isolement des
porte-graines riches, loin de porte-graines
d'autres variétés, qu'on lutte contre cette
tendance à l'hybridation. Dans une commu-
nication récente à l'Académie d'Agriculture,
M. Jacques de Vilmorin a décrit le système
adopté par la maison Vilmorin dans ses cul-
tures de Verrières, afin de réaliser un isole-
ment a bsolument rigoureux ; appliqué depuis
une dizaine d'années, il a donné les meilleurs
résultats.
La méthode consiste à isoler les betteraves
les plus riches, et à les étudier une à une
dans leur descendance, en en examinant les
qualités, richesse, poids, etc. ; c'est dans
les lignées ainsi obtenues que sont prises les
betteraves élites, destinées à fournir, après
une ou deux générations, les graines com-
merciales.
Pour isoler les plantes, on les enferme,
durant leur végétation, dans un tissu léger,
mais rij^oureusement imperméable au pas-
sage du moindre grain de pollen. Après la
plantation, chaque racine de betterave,
comme le montre la fig. 73, est entourée d'un
cercle en tôle galvanisée, à demi enterré dans
le sol, et sur lequel vient se fixer la toile. Le
tout est maintenu par un fort pieu enfoncé
au pied de la racine et supportant un bâti
constitué par des cerceaux de bois servant à
tendre le tissu. Chaque plante se trouve ainsi
dans une sorte de tente et strictement isolée
de ses voisines. Une manche, que l'on peut
ouvrir à volonté, permet cependant de se
rendre aisément compte de ce qui se passe à
l'intérieur. Pour faciliter la fécondation, on
remue fréquemment le tout, en agissant sur
le pieu central.
Sans doute, la production en graines est
moins abondante que si les plantes avaient
poussé à l'air libre, mais le résultat cherché
est obtenu. M. Jacques de Vilmorin l'expose
en ces termes :
LA DEGENERESCENCE DE LA POMME DE TERRE
365
Grâce à cet isolement rigoureux, nous n'avons
jamais coni^taté de di^générescence dans la des-
cendance des betteraves sucrières ainsi isolées;
et lamnis, tout au moins, l'apparition de bette-
raves à chair rouge, de racines jaunes, de plantes
à feuillfige coloré ou à feuillage de poiiée.
Cela se conçoit d'ailleurs aisément : la bette-
rave sucrière, t>dle que nous la possédons, se
montre, dans les croisements, récessive quant à
la plupart des caractères qui nous intéressent
(sauf peut être pour le caractère poids). Je cite-
rais comme exemple de fixaiion parfaite et ri^ces-
sive de cerlaini-s races de belteravs fourragères
rouges à feuillage et pétioles verts qui ne don-
nfA'l jamais de betteraves à pétioles et feuilles
rouges. I.a betterave est dimc fixée, tout au
moins dans ses grandes li;,'nes; et il est évident
que la brusque apparition de caractères anor-
maux tels que feuillage roupie ou ppau jaune, est
due, par un isolement défectueux, à l'interven-
tion intempestive d'un pollen éirangsr vpiiu par-
fois de très loin. J'ai vu un lot supposé bien
isolé être hybride à deux kilomètres par
d'autres betteraves à graine. Nous av.ins fré-
quemment constaté le fait d'hybridation loisque
nous avons essayé d'un i.solement moins ligou-
Fig. 73. — Mclhiide d'isolemeni des belleraves porle-gra'iies, suivie h Verrières.
reux, soit pour expérience, soit simpl^■mentdans i thode, ne fût-ce que pour rappeler combien
le but d'obtenir une grennison plus abondante. est délicate la production de graines de bel-
I teraves de choi.x.
Il était utile de faire connailre cetle iné- i G. G.\udot.
LA DÉGÉi\ÉRES( ENCE DE LA POMME DE TEliRE
(1)
II. Sélection en usage en Hollande. — Les
méthodes proposées par Quanjer sont, avant
tout, basées sur les principes suivants, énon-
cés par cet auieur :
1° Si cm pratique la séleciion en partant
d'une culture qui compte très peu de pieds
malades, et si, l'année suivante, les tuber-
cules obtenus sont plantés en groupes sé-
parés, quelques uns de ces lots restent .sains,
(1) Voir es numéros du 15 avril (p. 273) , du
29 avril (p. 32ti) et du 6 mai (p. 3U).
tandis que d'autres deviennent gravement
malades.
Rappelons qu'une des méthodes préconi-
sét-s par Mottet est basée sur un principe
analogue.
2° Alors que les plantes, situées au voisi-
nage de celles qui sont malades, donnent
des tubercules d'où résultent des végétaux
atteints d'Enroulement, il n'en est pas de
même des pieds suffisHmment éloignés de
ceux qui sont affectés de ce mal (Oortwyn
Boijes).
366
LA DÉGÉNÉRESCENCE DE LA POMME DE TERRE
3° La transmission de la maladie de FEn-
roulement s'elleclue par le sol, s^ans doute
grâce à des tubercules qui y subsistent après
la récolte et résistent aux hivers doux, sinon
h ceux qui sont rigoureux.
Ces principes étant admis, on conçoit que
les méthodes ordinaires de sélection des
tubercules de pomme de terre ne doivent
donner que des déboires.
Voici comment procèdent les Hollandais :
l" On choisit un champ où la variété se
présente sous un aspect assez sain et où la
pomme de terre n'a pas été cultivée au cours
des années précédentes. On ne cherche pas à
obtenir par une forte fumure une végétation
luxuriante, qui serait susceptible de masquer
plus ou moins les caractères des maladies en
question.
2° Dans ce champ, on marque quelques
plantes saines et bien développées parmi
celles qui sont le plus éloignées des pieds
atteints.
3° Parmi les plantes ainsi choisies, on ne
prend que celles qui présentent de forts reni-
dements en tubercules sains.
4° Sur un sol, qui n'a pas porté de pommes
de terre depuis quelques années, on sème à
part la récolte de chaque plante sur une
ligne spéciale. Ces rangées sont espacées de
3 mètres en 3 mètres. Dans les intervalles
peuvent être cultivées des fèves, des bette-
raves ou tout autre végétal n'appartenant
pas à la famille des Solanées.
î)" Si dans la rangée apparaissent des
plantes malades, la ligne entière doit être
supprimée, en évitant que le sol contaminé
entre en contact avec celles qui sont saines.
6' Chaque pied d'une rangée indemne est
récolté séparément, et ses tubercules sont
plantés en rangs isolés.
(Cette dernière mesure est nécessitée par
la lenteur de l'incubation de la maladie, dont
les symptômes ne se caractérisent souvent
pas avant la seconde ou la troisième année
qui suit l'infection).
7° A l'issue de la seconde année de culture
en lignes isolées, tous les tubercules récollés
dans un rang déterminé sont plantés dans
une parcelle spéciale. Ainsi, à chaque ligne
de la culture de deuxième année correspond
en troisième année une planche particulière.
On obtient de cette manière quelques « fa-
milles » qui peuvent être comparées au point
de vue de leur valeur relative.
La méthode décrite ci-dessus donne d'ex-
cellents résultats a\ix Hollandais, (iràce à
son emploi, Oortwyn Botjes possède une cul-
ture saine de la variété Paul liri'ger, qui.
partout ailleurs, a dégénéré sous l'action de
la leplonôcrose.
Ce système de sélection est appliqué h
rinstilut agronomique de Wageningen pour
diverses autres variétés et commence à se
généraliser en Hollande.
A la Conférence américaine de 1918 ont été
adoptées les conclusions suivantes : « 11 est
importadt de débuter avec la meilleure lignée
possible de pommes de terre, particulière-
ment si la maladie est abondante, avant
d'essayer de l'éliminer par une forte sélec-
tion. L'élimination de l'Enroulement par
la sélection est lente et, pour obtenir des ré-
sultats immédiats, il est nécessaire de changer
de semence. La sélection de la semence peut
alors seulement être pratiquée avec bénéflce.
Si, en dépit de cela, la maladie s'accroît de
nouveau, on aura à se procurer derechef de
la semence indemne. De grands espaces de
pays seront, semble-t-il, dans la nécessité de
recourir à un changement de semence pério-
dique ou annuel, afin de maintenir l'Enrou-
lement en échec. »
En Amérique, dans certains Etals tout au
moins, New- York par exemple, on a cher-
ché à établir une coopération entre les culti-
vateurs, les sélectionneurs et les hommes qui
s'occupent de maladies des plantes (phyto-
pathologues).
Certains cultivateurs essayent quelques
lignées ou variétés dans des champs qui
sont inspectés par les phytopathologues.
Après évaluation des récoltes, certaines li-
gn(;es sont rejetées. Au bout de deux ou trois
ans d'essais, il est possible de confier aux
sélectionneurs certaines variétés qui parais-
sent ètre-supérieures aux autres.
Les Américains ont également organisé un
service de contrôle des pommes de terre qui
délivre des certificats sanitaires.
Colton en Angleterre, Pethybridge en Ir-
lande s'accordent avec les .américains pour
reconnaître la nécessité d'un renouvellement
fréquent des semences que l'on doit autant
que possible importer du Nord. Il est certain
que cette méthode s'impose en attendant
qu'on ait trouvé des variétés résistantes ou
que, par des sélections rigoureuses, on soit
parvenu à dégager des lignées indemnes.
A la suite de leur découverte de la trans-
mission de la Mosaïque par les pucerons, les
Américains conseillent d'extirper les plantes
atteintes avant l'apparition de ces insectes.
Celte opération est peut-être parfois possible,
mais sans doute souvent difficile. Toute mé-
thode pratique de lutte contre les pucerons
LE CHAKBOiN DU MAIS
16-
rendrait les plus grands services contre la
Mosaïque.
III. La Régirihlrescence par le semis. —
On oppose en général les variations, qu'on
obtient par le semis à la constance des
caractères qui accompagne la multiplication
par voie asexuée.
En réalité, ciiez la pomme de terre, l'aulo-
fécondation parait être la règle, si bien que
les caractères d'une variété se maintiennent
assez bien par le semis. Seule, l'hybridation
détermine des variations d'une certaine am-
plitude.
Le semis de graines résultant de l'autofé-
condation elle-même présente le grand
avantage d'éliminer la contagion qui se pro-
page par le tubercule. i\ous avons vu, en parti-
culier, qu'autant qu'on le sait, la Mosaïque et
l'Enroulement; qui sont les deux principales
maladies de la dégénérescence, ne se trans-
mettent pas par la graine.
Mais la fécondation croisée permet de
créer des types nouveaux. Sans affirmer que
ces derniers peuvent être réalisés à la vo-
lonté de l'hybrideur, nous pouvons dire qu'en
choisissant avec discernement les géniteursi
on obtient souvent un produit qui présente
les qualités cherchées.
Les plantes issues de semis, et surtout
celles provenant de croisements, présentent
assez fréquemment une végétation plus vi-
goureuse que celles nées de tubercules.
« La vigueur et la productivité des métis,
écrit .\umiol, sont infiniment supérieures à
celles des plantes provenant de fécondation
naturelle, et elles sont d'autant plus grandes
que les deux géniteurs difTèrent davantage
par leurs caractères. »
En particulier, les hybrides de Bolivienne
et de .S. luberosum présentent une exubé
rance extraordinaire (Aumiot),
Plusieurs croisements par Bolivienne
10 bis sont indemnes de pourriture et de
Phylophtora infeslans. Le Solaaum Commer-
sonii, qui est très résistant à ce champignon,
pourra sans doute donner des hybrides
réfractaires au Mildiou (Aumiot).
A notre connaissance, aucun des auteurs
français qui se sont occupés de semis et
d'hybridation de pommes de terre ne parait
avoir orienté ses recherches en vue de l'ob-
tention de sortes résistantes à la Mosaïque
ou à l'Enroulement.
L'hybridation nécessite d'ailleurs des opé-
rations fort délicates. Plusieurs variétés ne
constituent que rarement des baies et sou-
vent celles-ci se détachent prématurément;
aussi, faut-il savoir les recoller en temps
voulu. La fécondation artificielle elle-même
demande autant de soins que de temps.
D'ailleurs, ces questions sont fort bien trai-
tées dans le très intéressant article que Mot-
tet leur a consacré.
Etant données les difficultés que nous
venons de signaler, le semis ne saurait être
une méthode susceptible d'être employée
dans la pratique. D'ailleurs, les plantes de
première culture ont, en général, une pro-
duction de tubercules inférieure à celle des
végétaux obtenus par le mode habituel de
multiplication.
Par contre, entre les mains des spécia-
listes, le serais et surtout l'hybridation peu-
vent fournir les résultats les plus remar-
quables en nous donnant des sortes nou-
velles parmi lesquelles il peut y en avoir qui
possèdent les qualités ou aptitudes que nous
recherchons.
Etienne Foëx,
Directeur de la Siatiun de Pathologie végétale de Paris.
LE CHARBON DU MAIS
Le maïs est une plante cultivée dans le
Centre de préférence comme plante fourra-
gère ; en certaines contrées l'aire de sa cul-
ture s'y étend de plus en plus, et il est à sou-
haiter qu'elle soit tentée dans tous les ter-
rains OLi il est appelé à donner un produit
sérieux. Les agriculteurs lui réservent les
meilleares parties de leur exploitation, les
sols argilo-siliceux ou argilo-calcaires, un
peu frais. Trois sortes de maïs sont semés,
soit purs, soilen mélange : 1° le maïs gros
jaune; 2° le maïs blanc des Landes; 3° le
maïs dent de cheval.
La principale maladie de ces maïs est le
charbon Ustilago ma'idis ; elle cause des
dégâts importants Jont les cultivateurs ne
s'inquiètenl pas assez.
Comme tous ses congénères, VUstilago ma'i-
dis déhaie par l'infection des premiers tissus
de la germination, des jeunes parties ^de la
plante. Il étend ses filaments mycéliens dans
toute la tige; il s'amasse et fructifie non seu-
lement dans les bradées florales gonflées ex-
traordinairement sous son influence, non
seulement sur les épis où il forme de grosses
tu.meurs, ou sur les panicules des fleurs
36
l.E LiriAKBO.N DU MAIS
mâles, mais encore il occasionne sur les
tiges et les feuilles des amas de spores char-
bonneuses, variant de grosseur selon l'or-
gane de la plante, leur siège sur l'organe,
selon la violence des cas localisés. Les amas
charbonneux sur Ips liges ont une grosseur
variant entre celle d'une noix et celle d'un
œuf moyen (fig. 7'<). Plus la tumeur s'est for-
mée près de la terre, plus elle prend de
volume. Les nervures médianes des feuilles
portent de une à trois petites houles charbon-
neuses, les solitaires ont environ le volume
d'un pois rond ; si le nombre des boules
va jusqu'à cinq, ce qui arrive parfois quand
elles Si^ forment à la partie inférieure, c'est-
à-dire de
OLi la feui
0".03 à 0"'.U4 de la gaine au point
remplie de spores).
e se recourbe et retombe, elles ont
la grosseur d'une graine
(le vesce cultivée, ou au
iuoins celle d'un grain de
plomb à lièvre.
L'envahissement des
épis (fig. 75) offre des par-
hcularilés à signaler. 11
laut d'abord observer que
les épis sont éclos à toute
hauteur de tiges. Ils sont
totalement ou partielle-
ment alteinis. Les plus
proches de terre le sont
„. ,, „ complètement. Dans tous
Fig. (4. — Tumeur , , . , , ,
charbonneuse les epis charbonneux, les
sur le Maïs (Galle bractées, la gaine sont en-
formée vahis. Les mais sont sus-
par ihypertropiiie cgpiibles d'avoir des épis
des tissus et '^ , , . i i •
androgyns, c est a-dire
composés d'étaniines et
d'ovaires surmontés des pistils. Les uns
ou les autres peuvent occuper la partie
supérieure ou la partie inférieure de l'épi.
Quand les étamines se trouvent à la base,
ou il y a commencement de panicule à trois
ou quatre rayons terminés par les ovaires et
les pistils formant ensuite autant de petits
épis, ou les glumes des étamines sont ran-
gées autour de l'axe de l'epi et occupent le
tiers ou la moitié de sa longueur. Quand les
ovaires et les pistils sont à la base de l'épi,
la panicule des Heurs mâles ternée ou qua-
ternée, c'est-à-dire A trois ou quatre rayons
simples, semble les divisions supérieures de
l'axe. Entin, les deux inflorescences mâle et
femelle sont à peine séparées l'une de l'autre
dans la même gaine. Ue là des particularités
dans la propagation et dans la grosseur de
l'amas des spores charbonneuses.
Les épis androgyns à panicule terminée
par les ovaires n'ont pas, la plupart, les
grains endommagés et ces grains arrivent à
maturité plus petits que les normaux. Les
androgyns mâles à la base et shus panicule
sont envahis partiellement ou totalement.
Les androgyns femelle- a la ba^e n'ont au-
cune partie indemne; il en a été ainsi des
deux infliirescences réunies dans la même
gaine.
Les amas charbonneux des épis normaux,
des androgyns femelles à la base ont atteint
la grosseur d'un poing; ceux lies deux inflo-
rescences réunies ont dép issé celte grosseur,
ceux des androgyns mâles à la base ont été
inférieurs à celte j;rossenr, s'ils étaient tota-
lement infestés ; leur volume était égal à celui
des tumeurs sur la tige, si! étaient partielle-
ment envahis. Un fermier m'a apporté un
superbe pied de maïs géant de Caragua qui
avait deux épis en'iéreuient charbonneux.
Fig, 75 — Cliarbuu ilu Mais sur l'épi.
me demandant ce qu'il fallait faire d'une
vingtaine de pieds ainsi contaminés dans un
carré de son jardin.
J'ai rencontré rarement, sur le même pied,
des tumeurs charbonneuses et des é[)is at-
teints; au contraire, les boules charbon-
neuses n'ont pas empêché la contagion de
gagner l'épi. On ne constate pas au dévelop-
pement complet de la pbmle une difl'érence
sensible de grosseur de tige, de hauteur, de
longueur de feuilles entre les sujets indemnes
et les contaminés. Seules les feuilles envahies
LE BLE A LA COMMISSION D A'.RICL LTURE DU SÉNAT
369
dépérissent les premières dans les maïs sai-
sis par la sécheresse et restés à O^.SO, O-'.^S
de hauteur.
J'ai vu des tiges charbonneuses dans deux
carres de jardin ; dans l'un les tiges contami-
nées, dans raulrf elles étaient cantonnées et
dans les deux cas, le dixième des plantes
était atteint. Les foyers avaient été créés
par la germinution d'épis enfouis à l'hiver
précédent. Je remarquai, dans une de mes
promenades à la campagne, qu'un carré de
maïs gros jaune avait une dizaine de pieds
attaqués, disséminés dans sa superficie. Je
conseillai au propriétaire de les éliminer et
de s'abstenir de réensemencer ce carré en
maïs. 11 n'en tint aucun compte; Tan suivantje
constatai que, dans tout le carré, une dizaine
de pieds à peine étaient indemnes.
La plante malade offre- l-elle du danger
pour l'alimentation humaine, pour celle des
animaux ? Les avis ont été partagés à cet
égard, mais il n'y a rien de bien certain. On
lui attribue des accidents de diarrhée, de
dysenterie, d'engorgements abdominaux,
voire même la pélagre chez ceux qui s'en
nourrissent. Des autorités médicales nient
ces inconvénients. Devant le doute, il con-
vient de s'abstenir et de rejeter des rations
journalières des animaux, les tiges et les
épis env^ihis. 11 est aujourd'hui avéré que les
spores charbonneuses germent en terre après
l'hiver, traversent le corps de l'animal qui
mange le maïs infecté sans perdre sa faculté
de germer, qu'elles résistent aux froids les
plus rigoureux, que les fumiers sont des
milieux nutritifs oii elles multiplient leurs
sporidies, préparation des invasions futures.
Mi'ires à l'automne, elles germent au prin-
temps, dès les premiers temps humides.
Bréfeld prétend que des spores charbon-
neuses de maïs ont germé sept ans et demi
après la cueillette d'épis infectés. Le proprié-
taire d'un envoi de maïs contaminé décrit
plus haut a semé des graines de ce maïs six
ans après l'infection presque totale de son
carré, mais seulement .'jO grains; or, sur ces
oO plantes, 10 seulement ne furent pas
atteintes. Dès lors, on peut donc affirmer
que le terrain sur lequel s'est répandue la
poudre brun-noirâtre qui compose le tas des
spores, est empesté pour plusieurs années,
si l'on ne prend, pour le combattre, des me-
sures énergiques et nécessaires.
Comment combattre cette maladie?
1° 11 faut changer de culture dans un .sol
où le maïs charbonneux a été récolté à l'au-
tomne. La gaine de l'épi, une fois crevée, a
laissé échapper les semences du charbon, le
champ en est ensemencé, si la plante repa-
raît.
2' ijiiand on aperçoit les premières boules
sur les nervures médianes des feuilles, on
ne doit pas hésiter à arracher les liges at-
teintes; on est sûr d'être en présence d'un
l'as de charbon qui ne demande qu'à se dé-
velopper. Il convient d'agir de même avec
les tiges supportant des amas de spores. En
juin, en juillet, en aoiit, les spores ne sont
pas mûres. Quand bien même l'épi serait
renfermé dans une gaine déjà d'un blanc
noirâtre jusqu'en septembre, il n'a pas mCiri
ses semences pernicieuses. En les arrachant,
on est sûr de les anéantir et d'expurger le
champ ou le carré. Je n'oserai pas blâmer
ceux qui donneront ces tiges à leur bétail,
puisque des faits patents n'ont point, jus-
qu'ici, prouvé leur nocuité. Je regarde
comme plus prudent de les brûler.
■i" Sous aucun prétexte, les pailles char-
bonneuses ne seront jetées sur les fumiers
où elles rencontreraient des foyers favo-
rables à la germination des spores.
4° La visite des maïs, qui sera toujours
fructueuse pour découvrir V Ustilngo maydis,
est celle que l'on fera dans la dernière quin-
same de juillet. Tous les cas qui peuvent se
présenter sont visibles à cette époque. L'opé-
ration ne sera ni longue, ni coûteuse, quand
on n'aura pas laissé le microbe se propager
par plusieurs cultures successives dans la
même terre. A part les cas dans lesquels les
imprudents avaient en leurs terres préparé,
en quelque sorte, l'intensité du fléau, je n'ai
vu dans les loialités que 5 à 2.5 tiges infec-
tées par culture. En appliquant le Principiis
obsta des Anciens, on a donc toute chance de
préserver les maïs du tléau du charbon.
E. NOFFRAY.
LE BLE A LA COMMISSION DE L'AGRICULTURE DU SÉNAT
(1)
La Commission se réunit sous la prési-
dence de M. Méline.
M. Louis Michel présente un ensemble de
(1) Extrait du procès-verbal de la réunion du
13 ayril.
considérations sur le projet de M. Thoumyre
déterminant le régime du blé au cours des
prochaines campagnes.
Lp sénateur de Meurthe-et-Moselle, en vue
de déterminer les coefficients des éléments
310
PARTIE OFFICIELLE
concourant à la production du blé en France,
a divisé ces éléments en trois groupes sen-
siblement égaux :
i» La terre et les frais gméraux. — Le prix
de location de la terre n"a été augmenté que
de 20 à 30 0/0 suivant les régions. Mais les
frais généraux, en raison de la rémunération
du capital, de l'amortissemenl, des impôts
et des assurances diverses, ont subi des
hausses croissantes, et concourent à porter
le coefficient de ce premier élément à :2. 50.
2" Les engrais, les machines et l'entretien du
matériel. — Les prix des scories sont passés
de 5 à 20 fr., les superphosphates de 8 à
45 fr., les nitrates de 30 à 160 fr., les sul-
fates d'ammoniaque de 33 à 180 fr., la ficelle
de lieuse de 100 à 440 fr., les moissonneuses-
lieuses de 900 à 4 430 fr., les faucheuses de
350 à 1 000 fr., les charrues de 130 à;_650 fr.,
les herses de 70 à 500 fr. Pour l'entretien du
matériel, le bois est payé quatre fois plus
cher. Le fer, qui valait 21 fr. en vaut 143 ;
la houille, qui valait 38 fr., en vaut 262;
le cuir, qui valait 7 fr. en vaut 33.
Le coefficient est de 5.35.
Main-d'œuvre. — A lamain-d'œuvre, on doit
appliquer le coefficient de 3.25. Cette estima-
lion est basée, non seulement sur la main-
d'œuvre française, mais encore sur la main-
d'œuvre étrangère. M. Michel montre un
contrat de l'Jil pour ouvriers agricoles po-
lonais. Ce document porte le prix de 3."i fr. :)0
par mois, plus les frais de voyage, de loge-
gement et de nourriture. Ce prix est aujour-
d'hui de 120 à 150 fr. par mois suivant la
force et les aptitudes du travailleur.
En résumé, nous sommes en présence d'un
coefticient moyeu de 3.70 de tous les élé-
ments de production du blé.
Si l'on considère que celui-ci était payé
25 fr. avant la guerre, ce prix devrait être
porté aujourd'hui à 'J2 fr. 50.
Mais ce prix do 02 fr. 30 ne peut être con-
sidéré comme un prix de revient, étant donné
que l'agriculteur manque de l'élément essen-
tiel à la production du blé : l'engrais, faute
duquel il est impossible d'obtenir un rende-
ment moyen suffisant.
M. Louis Michel attire l'attention de la
Commission de l'Agriculture sur le recrute-
ment des ouvriers agricoles polonais. Ce
recrutement est particulièrement facile et il
serait possible en ce moment de prendre en
Pologne un très grand nombre d'ouvriers
agricoles.
M. Méline remercie M. Louis Michel de sa
communication. Il le prie de soumettre, au
nom de la Commission, ses observations au
ministre de l'Agriculture et de la tenir au
courant de l'état de la question.
PARTIE OFFICIELLE
Avis du ministère de l'Agriculture concernant
la mise en vente du snlfate d'ammoniaque
livrable par l'Allemagne en exécution du
traité de paix.
Les 2 500 tonnes de sulfate d'ammoniaque qui
seront livrées par l'Allemagne en juin t',>20 sont
mises en vente au prix de cent quatre-vingt
francs (180 fr.) les 100 kilogr. en vrac sur vagon
frontière française, et payables au comptant à
la remise de la commande, sous escompte de
trois quarts pour cent (0.75 0 0). Au cas où la
livraison n'aurait pas été effectuée dans les
trente jours qui suivent le jour de l'envoi des
fonds, il sera tenu compte à l'acheteur d'un
intérêt de six pour cent (6 0/0) à partir du trente
et unième jonr.
En raison des difficultés de transport, les
expéditions ne sont acceptées que par vagous
complets de 15 tonnes au moins, chaque vagon
ayant un seul destinataire et une seule gare de
destination. Comme il n'a pas été encore pos-
sible d'approvisionner de sacs les usines alle-
mandes d'expédition, les livraisons se feront en
vrac, en vagons allemands aménagés dans ce
but.
Les demandes devront parvenir avant le i&mai
courant au Comptoir français du sulfate d'ammo-
niaque, 57, Chaussée d'Antin, Paris (9«).
Les quantités disponibles seront réparties
entre les demandeurs dans l'ordre de préférence
ci-après : ministère des Régions libérées, Asso-
ciations agricoles, agriculteurs, municipalités,
fabricants d'engrais complets et négociants en
engrais.
Dès que les bénéficiaires seront avisés des
quantités mises à leur disposition, ils adresse-
ront leurs ordres d'expéditions, accompagnés
des fonds, au Comptoir français du sufate d'am-
moniaque, ^~, Chaussée d'.^ntin, Paris (9'); les
expédilious se faisant d'Allemagne, les livrai-
sons ne peuvent être faites contre rembourse-
ment.
Un avis ultérieur fera connaître les conditions
pour les livraisons de sulfate d'ammoniaque qui
seront effectuées durant les mois suivants.
NOUVEAi; TRACTEUR CASE
371
NOUVEAU TRACTEUR CASE
Le nouveau tracteur Case, qui a fonctionné
aux dernières démonsirations publiques sur
les terres de la ferme de Gally, près de Ver-
sailles, est représenté par la photographie
ci-jointe (fig. 76).
Le moteur, d'une puissance de 27 chevaux,
à 4 cylindres verticaux, tourne à raison de
900 tours par minute (alésage 0"'.li4; course
0'".I52); il est pourvu d'un régulateur à force
centrifuge et d'une poulie (montée sur l'arbre
du moteur), de 0".iO de diamètre et de O^.IG
de limbe, permettant d'actionner diverses
machines par une courroie. Comme dans
beaucoup de nouveaux tracteurs américains,
l'air aspiré par le moteur passe au travers
d'un filtre contenant de l'eau destinée à re-
tenir les poussières.
L'axe du moteur est parallèle à l'axe des
roues motrices; de cette façon la transmis-
sion ne comporte que des engrenages droits,
qui communiquent le mouvement à une
gi-ande roue dentée, portant le ditïérentiel
et tournant dans un carter étanche disposé
contre la roue motrice de gauche.
La particularité de ce nouveau modèle
réside dans le remplacement du châssis ordi-
KiS
Nouveau Iracteur Oise avec sa charrue.
naire par le carter du moteur et de la boîte
de vitesse, dont l'ensemble constitue un bloc
raccordé à l'essieu avant, au-dessus duquel
se trouve le radiateur facile à démonter en
trois parties : le socle, le faisceau tubulaire
vertical et le réservoir supérieur.
Les roues motrices ont l"'.32de diamètre
et un bandage large de 0'".30, auquel on peut
apporter une jan^e supplémentaire larger
de Ù'^.2Q.
Les roues de l'avant-train, genre automo-
bile, ont 0".8O de diamètre et O'^.I.j de lar-
geur de bandage. L'essieu avant est articulé
en son milieu avec le bâti, afin de pouvoir
s'incliner transversalementrelativementà l'es-
sieu arrière suivant les dénivellations du sol.
L'empattement est de 1".9.5. Le plus petit
rayon de virage est de ■4°'. 10.
Les vitesses sont de 3 500 et 5 500 mètres
à l'heure, plus une marche arrière.
Les dimensions principales du tracteur
sont : longueur, 3°=. 20, largeur, 1".80 ; hau-
teur, 1"\70, non compris le tuyau d'échappe-
ment. Le poids est d'environ 2 600 kilogr.
Les tracteurs Case de 18 et de 27 chevaux
sont généralement vendus avec des charrues
de la Compagnie Grand Détour, à trois et à
quatre raies; les poids de ces charrues sont
respectivement de 450 kilogr. et 67S kilogr.
R. Dessaisaix.
372
ACADEMIE D'AGRICULTURE DE FRANCE
BIBLIOGRAPHIE
Flore forestière du Globe, par Llciex Ciiancemei.,
conservateur des Eaux et Foivts. — 1 vol. in-8 de
"38 pages. — Librairie Gauthier- Villars et C".
55, quai des Graods-.Vuguslins, à Paris. — Prix :
30 fr. (majoration temporaire, 'iO 0,0).
C'est une œuvre Je grande envergure que celle
entri-prise par M. Chancerel dans l'ouvrage dont
on vient de lire le titre. Le nombre des espèces
d'arbres répandues sur toute la surface de la
terre, à toutes les latitudes et sous les climats
les plus variés, est extrêmement élevé, et il en
est probablement qui sont encore inconnues. Si
l'on connaît bien celles des régions tempérées,
on n'a souvent que des notions imparfaites sur
celles des régions tropicales; cependant, ces
dernières paraissent être à la fois les plus nom-
breuses et les plus riches, non seulement en
bois, mais aussi en principes utiles de toute
nature. Réunir, suivant une méthode à la fois
scientifique et pratique, tout ce qui se ra]'portt-
aux principales espèces, tel est le but poursuivi
par M. Cliaiicerel; c'est pourquoi son ouvrage
est d'un grand intérêt et d'une haute portée.
Dans cette description, l'auteur a suivi l'ordre
(les grands groupes botaniques, en commençant
par les gyuinospernes, et en suivant par les mo-
noc'itylédones et les dicotylédones. Pour chaque
espèce, il indique, avec li-s caractères botaniques
et forestiers, les aires géogiaphiques nalurelles.
les sols préférés, les races diverses, la constitu-
tion et les propriétés du bois, les produits qu'on
en peut tirer, les emplois culluraux, les ennemis
et les maladies. C'est ainsi que, dans tous les
pays, les propriétaires forestiers trouveront dans
cet ouvrage, des indications précises pour les
guider dans leurs boisements, de même que les
industriels travaillant le bois y trouveront uu
guide précieux pour l'utilisation des diverses
essences.
M. Chancerel est trop modeste quand il donne
à son œuvre, dans sa préface, le nom d' a es-
quisse < . C'est, au contraire, une œuvre appro-
fondie, appelée à rendre de très grands ser-
vices.
RecoDstitation des plantations fruitières dans les
régions libérées et évaluation des dommages
causés aux arbres, ]>ar Jci.rs Nanui, directeur de
l'Ecole n.itionale d'Horticulture de 'Versailles. —
1 vol. de 8t pages avec 50 ligures. — Librairie
agricole de la Maison Rustique, 26, rue Jacob, ,i
Paris. — Prix : 3 fr. 50.
Au nombre des crimes commis par les armées
allemandes, un des plus absurdes est la deslru'.v
tion méthodique des vergers et des pla'^tations
fruitières d;ins 1,'s ré^'ious envahies. Comme sou
titre l'indique, le nouveau livre de M. Nanol,
directeur de l'Ecole nationale d'Horticulture .le
Versailles, a pour objet d'exposer bs moyens de
réparer ces désastres.
La première partie est consacrée à la Hescrip
tion des destructions d'arbres et des procédés à
adoplT pour les restaurer, tant en ce qui con-
cerne les arbres à haute tige que ceux à basse
lige. Dans la deuxième partie sont décrites les
méthodes à suivre dans l'évaluation des dom-
mages causés aux arbre.s fruitiers, sujet délicat
et qui exige une solide expérience. Sous tous
ces rapports, le livre île .\I. .Nanot est appelé à
rendre de grands services aux cultivateurs des
réi.'ions dévastées.
R. D.
ACADÉMIE D'AGBICULTURE DE FRANCE
Séance du 28 avril 1920.
Présidence de M. Viger.
Mort de H. Gustave Huot.
.\i. le Secrétaire perpétuel a le profond regret
d'annoncer la mort de M. Gustave lluot, décédé
le 18 avril aux suites d'une cruelle maladie. En
l'élisant le 3 mars dernier, au litre de membre
non résident, l'Académie avait voulu consacrer
une longue carrière consacrée à l'Agriculture,
avec une ardeur et un dévouement qui n'ont
jamais connu de défaillance.
Comment intéresser le personnel ouvrier
aux résultats de l'exploitation agricole.
Au nom des sections de Grande culture, Eco-
nomie et Législations agricoles, M. H. Hitier
donne lecture d'un rapport sur la question sou-
levée récemment par M. H. Petit devant l'Aca-
démie : Comment intéresser le personnel ouvrier
aux résultats de l'exploiiation agricole.
La conclusion de ce rapport est que, pour
intéresser le personnel ouvrier aux résultats de
l'exploiiation agricole, le meilleur procédé parait
être d'assurer à louvrier le salaire normal de la
région et de lui accorder, comme supplément,
une prime à la production et une prime aux
économies, le chef de l'exploitation devant, en
tout état de cause, rester le maître incontesté
de la direction des travaux (le Journal publiera
ce rapport dans un prochain numéro).
Sur nn appareil à ventilation pour le foin.
M. P. Bachelier, l'an dernier, répondant au
désir qui lui était exprimé par des collègues, de
vouloir bien essayer dans son exploitatic^n de
Mormant, un appareil à ventilation construit
pour la conservation du foiu, installa dans une
grange l'appareil construit en Suisse par une
maison de Thoune. Il communique aujourd'hui
les résultats qu'il a obtenus.
ACADÉMIE D AGRICLLTUftE DE FRANCE
373
Tout d'abord il rappelle en quoi roiisiste l'ap-
pareil. C'est une simple constructi"n en ciment
qu'on instiillc dans les «ranges ou greniers ù
foin et qui a pour but de chasser les gaz qui se
forment dans le tas.
Il se compose d'un socle, creux à la base, ou-
vert à la partie supérieure et sur le côté et de
plusieurs boisseaux tronconiques, de chacun
0" 3i de hauteur; leur diamètre intérieur étant
de O^.SO à la base, ei de 0™.15 à la partie supé-
rieure.
I,e socle se place au milieu de l'espace où doit
cire déposé le foin; dans l'ouvertuie latérale on
introduit un tuyau de bois ou de tôle, destiné
à amener l'air extérieur à la colonne de ventila-
tion. Sur l'ouverture ronde supérieure, on place
un boisseau; ensuite, autour du socle et du
boisseau, on entasse du foin : lorsque celui-ci a
atteint la hauteur du premier boisseau, on en
place un second et ainsi de suite.
Pourque Ip3 boisseaux puissent se superposer,
on a disposé des saillies extérieures à leur partie
supérieure, intérieures à leur partie inférieure,
de sorte i]u'entre deux hois>eaux, il reste un
espace annulaire libre pour le passage des gaz.
Oq ot'tif'at ainsi une sorte de puits d'aérage
dans lequel l'air introduit par la base du socle
produit un courant qui appelli' dans la cheminée
les g-iz qui se sont produits dans la masse, et
c[ui sont évacués par la partie >upérieure de la
cheminée. Lorsqu'on défait le tas, on enlève les
boi-seaux au fur et à mesure qu'ils sont dé-
gai:és.
M. Bachelier a employé l'appaieil au mois de
juillet pour du regain df luzerne. Cette luzerne,
après être r^-stée quarante-huit heures en an-
dains. avait été ramassée en roule- dans la ma-
tinée, écartée à la fourche, et mise en petits tas
dans l'api ès-midi. Le dfgré de «iccité du four-
rage eût ►■lé bien juste suffisant pour ta mise en
meules d'une centaine de bottes dans le champ.
Il fit néanmoins charger ce fourrage sur voi-
tures, fl le rentra dans la grangi- où l'on forma,
dans les conditions indiquées plus haut, un tas
de 7 mètres de longueur sur 5 mitres de lar-
geur. La hauteur portée à u™.fiO s'est réduite à
3 mètres, deux jours après. Le tas tut à nouveau
comblé dans la suite.
Le fourrage, consommé dernièrement, était de
première qualité, sans poussière, sans la moindre
trace de moisissure; il avait conservé toutes ses
feuille». Les animaux l'ont man^é avec avidité.
Voici bs avantages que M. Bachelier a recon-
nus au procédé : 1° économie notalile de main-
d'œuvre l'ar suite de la suppressinn de la mise
e ' meules, et peut-être même d'un nouvel épan-
dage : possibilité de se passer, des ouvriers soi-
gii>-ux et habiles nécessaires à la coniection des-
dites meules ;
2° Diminution du temps pendant lequel le
fourrat;e r^-ste exposé aux intempéries et risque,
par conspquent, de perdre de sa qualité;
3° Enfin, conservation après les tiges de toutes
les tVuilles de la plante. Ce point est paniculiè-
rement important : les fourrages artificiels sont
composés di' tiges très ramifiées, garnies de
nombreuses feuilles, qui représentent à peu près
la moitié du poids total de la plante, et qui en
sont les éléments les plus riches en principes
nutritifs.
M. Bachelier exprime le souhait que pendant
la prochaine saison des foins les essais du
ventilateur soient répétés; les expérit-nces se-
raient à faire pour savoir jusqu'à quel point on
peut rentrer du fourrage encore vert, quel vo-
lume p'-ut aérer une cheminée, etc., etc.
M. Rbigelmaiin fait observer que si ce système
est d'une application récente, en réalité il est
très vieux; il pense qu'au lieu de troms de cône
en ciment, lourds et fragiles, on pourrait en faire
en produits céramiques ou mieux en tôle galva-
nisée.
M. Tisserand, il y a longtemps, était dans le
nord de 1 Ecnsse, où il pleut presque toujours;
les récoltes se font sous la pluie, on est obligé
de profiter des moments d'éclaircie, de jour ou
de nuit, pour les rentrer, c'est dire qu'elles sont
généralement trempées ; pour les conserver, les
paysans écnssais emploient des sortes de claies
verticales rangées en triangles par le bas. C'est
là qu'est la prise d'air; au centre, trois perches
sont réunies par des lattes, en hawleur. C'est un
système très économique. On arrive ainsi à sé-
cher le fourrage et à le conserver parlait^ment.
MM. Sclirih lUX, Lindet, Rœderer, /'/"cAci signa-
lent des procédés analogues eniployes depuis
longtemps pour lu dessiccation etraéiaion des
las de foin, de betteraves, de pommes de terre;
le principe étant toujours le mêuie, cheminées
verticales et horizontales en bourrées, fajiots, elc.
Elevage des vers à soie aux rameaux.
M. Eil Zncha-ewicz, correspondant, transmet
une note dans laquelle il constate que. si l'on
abandnnne dans les fermes l'élevage du ver à
soie, cela tient principalement au manque de
main-d'œuvre pour la fin de l'éducaiion ; afin
d'obvier à ce manque demain-d'œuvie, M Mozzi-
coiiaeci, directeurde la Station séiicicole d'Alais,
conseille de pratiquer la méthode d'élevage aux
rameaux en usage en Italie, dans la Vénétie,
dans le Levant et au Japon.
Elle consiste à distribuer aux vers à soie,
apiès qu'ils s "nt sortisde la quatrième mue, non
plus des feuilles détachées, mais des rameaux
munis de ces dernières.
Les claies pour l'application de ce'te méthode
sont superposées de 0°^ 75 à 0^.80 au lieu de
0™.40, afin de pouvoir loger facilement les bran-
ches entassées et la bruyère destinée à la montée
des vers à soie. On y arrive facilement en enle-
vant une table sur deux. Malgré moins d'espace,
on a autant de vers qu'avec rancienne méthode.
Les avantages de l'élevage au rameau seraient ;
i" économie de main-d'œuvre; 2° économie de
feuilles; 3° économie de surface; 4° meilleure
hygiène pour les vers à soie.
Les résultats obtenus par un grand nombre
314
CORRESPONDXNCK
déducaleui-s des Cévennes parlent tous en laveur
de rélevage aus rameaux.
L'Office agricole départemental de Vaucluse,
pour encourager cette méthode, distribuera des
primes à ceux qui en feront l'essai cette année.
H. HllTîR.
CORRESPONDANCE
— ÎJ» 0159 {Rhône). — La diversité des races
animales exploitées en Lorraine n exclut pas
la possibilité d'en obtenir le perfectionnement.
Celui-ci dépend avant tout du choix d'animaux
parfaitement adaptés aux conditions du milieu.
Pour Yespéce liovine, on conseille : le bétail du
type pie-rouge — Montbéliard ou Simraenthal —
et le bétail hollandais suivant la tendance déjà
montrée par le bétail locaJ vers l'un ou l'autre
de ces types.
Avec l'espèce chevaline, la race ardennaise est
à développer; on fera avec avantage un cheval
de trait apte aux travaux agricoles et capable de
fournir des éléments de remonte pour l'artil-
lerie.
Lesoi'ins, en général de forte taille, sont issus
de divers croisements. 1! semble que le Dishley-
mérinos soit bien l'élément dont l'intluence
heureuse se fera sentir sur l'homogénéité des
troupeaux en mtme temps que sur leur préco-
cité, leur rendement eu viande et leur rende-
ment en laine.
En ce qui concerne les porcs, la méthode à
conseiller est le croisement de première géné-
ration ou industriel pratiqué avec des truies
locales et des verrats perfectionnés, soit des
craonnais, soit des yorkshires. — (I'. D.;
N» "706 [.iiide). — Pour le transport de
fûts, pesant de 230 à 300 kilogr., d'un magasin
à un autre distant dune cinquantaine de mètres,
sans les rouler, il est facile d'adapter un petit
chariot transporteur sor lequel on fait monter
facilement le tonneau en le roulant sur deux
petits poulins articulés au châssis du chariot,
qui doit être aussi bas que possible. Le diamètre
des roues peut être petit si la voie de roulement
est plane et résistante. Voyez la maison Frankel,
7 et 10, rue des Deux-tiares, à Paris. — (M. K.)
— Al. J. Ch. [Loiret). — Il n'y a pas eu encore
de constatations officielles relatives au tracteur
dont vous parlez ; tout ce que nous pouvons vous
dire est que la maison qui le construit est très
sérieuse. — (M. R-!*
— N" 8315 (i'ai(s). — L'impôt sur les béné-
fices agricoles est dû par l'exploitant, donc
par le propriétaire s'il fait valoir directement,
par le fermier si le domaine est loué à un fer-
mier, par le métayer si le mode de faire-valoir
est le métayage.
La loi établisEant la cédule des bénéfices agri-
coles, instaurée en 1917, prévoyait que la base,
pour le calcul de cet impôt, serait un forfait
fixé à la moitié de la valeur locative, ou enC'ire
à la moitié du revenu cadastral inscrit aux ma-
trices communales. Dans le n" du 29 avril 1920,
M. P. Je Monicault a, d'une façon très claire,
expliqué comment la Chambre des Députés ve-
nait de remanier les bases de rimp<"it sur les
bénéfices agricoles. — (H. H.^
— M. E. S. C. {Espagne). — Le genre bota-
nique Genêt {Ginisla) renferme un assez graud
nombre d'espèces qui ont été réparties entre un
certain nombre de groupes. Le genêt dont il a
été question dans le numéro du 19 février der-
nier est le genêt à balai {Sarothamnus scoparius),
l'espèce la plus répandue dans notre pays. Le
Spartium junceum est désigné en France sous le
nom de Genêt d'Espagne.
— M" 7425 {Saûne-et-Loire.) — Dans votre
terre argileuse, assez forte, la charrue laisse le
labour avec de grosses mottes que le rouleau,
qu'on passe ensuite, ne fait qu'enfoncer en terre
sans les briser, et que les herses ne fiarvieonent
pas à réduire. Pour le travail demandé, le pul-
vérisenr est tout indiqué et peut être souvent
suivi utilement du rouleau brise-mottes, ap-
pelé aussi rouleau Crosskill, mais dont le travail
n'est bon que quand la terre se trouïe dans uu
certain état d'humidité, sinon il n'a aucune ac-
tion et ne produit que de la poussière, ou il fait
du mortier, difficile à briser ensuite. Les herses
roulantes légères dont vous parlez ne peuvent
servir pour l'opération que vous avez en vue,
sauf une forte lierse norvégienne pouvant
remplacer le rouleau brise-mottes. Pour les pul-
vériseurs, voyei la Société la Culture française,
8, rue de la Vrillière, à Paris (1"). — (M. K.)
— M. C. P. {Algérie). — L'indiciition donnée
par M. Passelègue, dans le n" 12-13 du 2'j mars
dernier, p. 223, relativement à l'utilisation du
gaz pauvre par les tracteurs, était basée sui-
des articles publiés antérieurement par le tour-
na/ d'Agriculture pratique. Les diverses expé-
riences faites montrent bien que la question est
résolue; ce qui ue l'est pas, c'est que, malgré
toutes sortes de tentatives de personnes désin-
téressées, on ne trouve pas un constructeur se
décidant à entrepreudre la fabrication d'un ap-
pareil Capable de rendre les plus grands services
à la culture. Ueportez-vous aux articles parus
dans les numéros ci-après : CamiLins cl tracteurs
à gaz pauvre, n" 11, du 17 avril 1919, page 223;
Emploi du gaz pauvre pour les appareils de cul-
ture mécanique, n" 15, du 8 avril 1020, page 262;
Gazvgcncspour moteurs agricoles, n° 18, du 29 avril,
page 324. Au dernier moment, on nous l'ait
espérer qu'une importante maison aurait décidé
d'entreprendre la construction de ces appareils
applicables à l'agriculture. Sans modification,
ie moteur conserve sa puissance; on ne change
que la quantité d'air admise par cylintlrée.
— (M. n.)
RE\TE COMMERCIALE
375
LA SEMAINE MÉTÉOROLOGIQUE
Semaine du -1 mi s mai 1920 {OBSERVATOIRE DU PARC SAIAT-MAUR)
::■
TEMPÉRATURE
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JOURS
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REMARQUES DIVERSES
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ET DATES
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Dim 2 mai. 1005.}
9»6
23- fi
16.3
+ 4 7
S
:i.'.\
9 S
Temps pluvieux, ora.i^e ài:i li.
Lundi 3 — 1021.6
5 S
n.i
11.6
-0.1
S 0
8 ,^
[1.9
Rosée le raal., tiii.igeu.x. [iliiie
le soir.
Mardi '. — AOiîi.'
C.2
14.7
10.2
-1 G
N(i
7.3
0 , :;
Rosée, nuageux, averse.-. ,;^rêle
à 16 n. 17.
Mercredi . 'i — |1Û3S.3
2.9
i:; :,
9.4
—2 .j
N
9:8
"
Rosée, brouill. le matin, peu
nuageux.
Jeudi Il — IU29.1
4.0
17 s
■12 4
-fO.i
.S
S 8
"
Rosée le aiat., temps très nua-
geux.
Vendredi . "i — J 1022.1
li S
16.5
13 4
+1.3
0
^.2
Rosée, temps nuageux, beau
le soir.
Samedi... 8 — 1024.6
4.9
li 7
10 4
— I.S
S
4.8
u.û
Rosée la nuit, nuageux, pluie
- -
77TÎ
.■jO 7
11.2
fine à 12 li. 3û.
Moyouiiôs et t-otaux 1024. 2
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Pluie depuis le 1=' ja:ivier :
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Normale 17...
(1) Voit l'explication de cette mesure dans le n'> du 15 avril 1920 (p. 290.)
REVUE COMMERCIALE
Situation agricole. — La huitaine écoulée a été
meilleure que la précédente ; les averses ont été peu
nombreuses et durant les éclaircies, le soleil et le
vent ont notablement asséché les terres. Le temps
est «ncore un peu frais pour la saison.
La situation des blés, des seigles et des escour-
geons reste très bonne, dans l'ensemble ; on craint,
toutefois, en raison du grand développement foliacé,
la verse d'un certain n.imbre de blés. Dans les prai-
ries, oii l'herbe se développe activement, la pre-
mière coupe de fourrage s'annonce comme devant
être très abondante.
Le vignoble ne parait pas avoir souffert, jusqu'ici,
des froids; les vignes ont une belle apparence dans
le Midi, où les grappes sortent assez nombreuses.
Blés et farines. — Les livraisons de blés indigènes
deviennent de plus en plus faibles et. en raison des
hauts prix atteints par les blé.s exotiques, les impor-
tations diminuent; on met en œuvre les seigles et
les mais.
En tenant compte du change, le prix du blé atteint
193 fr. les 100 kilogr. sur les marchés américains.
Sons. — Les disponibilités, peu importantes, sont
enlevées au prix officiel, soit 48 fr. le quintal au
moulin.
Céréales diverses. — Les rares lots de seigle res-
tant en culture sont cédés au prix de la ta.te (53 fr.
les 100 kilogr.)
Nouvelle baisse de 2 fr. par quintal que Ion cote
aux prix suivants, par 100 kilogr. départ : avoine
noire, 81 à 82 fr. ; avoines grises, 81 fr.; avoines
blanches, 79.30 à 80 fr.
Les cours des orges se sont raffermis. On cote aux
100 kilogr. départ : orges de brasserie, 82 à SS fr.;
autres sortes, 78 à 79 fr.
Les prix des sarrasins restent stationnaires.
Fourrages. — Cours soutenus au marché de La
Chapelle, où l'on a coté comme suit, par 10 4 bottes
de 5 kilogr. : luzerne, 250 à 270 fr.; regain, 240 à
2C0 fr.; foin, 240 à 2^0 fr.
Dans les départements, les prix, en baisse, varient
de 23 à 40 fr. les 100 kilogr.
Pailles. — Au marché de La Chapelle, les cours
des pailles ont progressé de 10 fr. par 104 bottes. On
a coté : paille de blé, 100 à 210 fr.; pailles d'avoine
et de seigle, 180 à 200 fr-
Sur divers marchés départementaux, on vend aux
100 kilogr. : paille de blé, 26 à 23 fr.; paille de seigle,
22 à 25 fr.; paille d'avoine, 23 fr.
Bétail. — Au marché de La Villette du lundi
3 mai, la modération de l'ollre a grandement facilité
la vente du gros bétail, dont les cours ont progressé
de 10 à 15 centimes par demi-kilogramme net.
On a coté les bœufs de l'Allier et de ;Saône-et-
Loire, 4.30 à 4.45 ; de la Haute-Vienne, 4.40 à 4.50 ;
de l'Orne et du Galv.ados, 4.40 à. 4.50 ; du Cantal, 4.13
à 4.40; de la Vendée, 4 à 4.35; de Maine-et-Loire
et de la Loire-Inférieure, 4.10 à 4.45 ; de la Sarthe,
4.20 à 4.30; les génisses, 4.40 à 4.60; les taureaux,
3.80 à 4.20 le demi-kilogramme net.
Arrivages peu importants en veaux; de là, une
vente active à des cours en hausse de 15 à 20 cen-
times par demi-kilogramme net. On a payé les veaux
d'Eure-et-Loir, Seine-et-Marne, de Seine-et-Oise, du
Loiret et de l'Yonne, 6 à 6.15: de l'Aube, 5.30 à 3.75;
de la Sarthe, 3.30 à 5.90; de la Haute- Vienne, E
376
REVUE COMMERCIALE
5.50; du Cantal, i à i.lO le demi kilogramme net.
La faiblesse de l'offre en moulons a eu pour t(-
sullat une vente des plus faciles à des cours en
hausse de 20 à 25 ceiilimes par demi-kil'igramuie
net. On a coté les agneaux, 7.30 à 7.75; les mou-
tons de l'Allier, de la Nièvre, du Cher et de l'Indre,
7 à 7.50 ; moutons du Midi, 7 à 7.23 ; les brebis mé-
tis, 7 fr.; les autres, 6 à 7 fr.; les moutons africains,
C à 6.50 le demi-kilogramme net.
Cours très f<TU]es sur les porcs, que l'on a cotés
comme suit par demi-kilogramme vif : porcs gras,
3.45 à 3.55; coches, 3 à a.25.
■Voici le relevé des marchés des lundi 3 et jeudi
C mai :
Marché du lundi 3 mai.
Entrées directes
aux abattoirs. Réserves
Amenés. LaVill.
têtes têtes
Bœufs -2 031 )
Vaclies I 918 >
Vacties .
Taureaux.. 364
Veaux 1 44!)
Moutons . . 5 597
Porcs 1 423
394
1 032
1 701
1 3-39
266
433
927
802
611
420
1 OSO
550
176
180
460
290
r*rix niaxinia du kilogramnie.
Au poids net. Au poids vil.
l"q.
Bœufs il. 20
■Vaches 9.30
Taureaux.. 8.30
Veaux 12.00
Moulons . .. 14.00
Porcs 10.30
2'q.
3. q.
Prix extrêmes
—
—
—
9.06
S. 80
3.10 à 5.40
9.10
8.80
3.10 5.40
8.00
7.80
3.10 5.04
11.30
9.20
3.50 7.38
14.40
12.00
5.76 7.20
10.14
10.00
6. 18 7.21
. Marché du jeudi G mau
Enirées directes
aux abattoirs.
Rése
rves
Amenés. LaVilI.
Vaug.
LaVill.
Vaug.
télés têtes
tètes
têtes
têtes
Bœufs
1 723 1
Vaches....
Taureaux..
1 134 [ 584
595 1
li9
307
136
Veaux
Montons . .
Porcs
1 483 580
2 414 2 538
990 788
li8
401
466
83
390
150
137
145
140
Prix inaxtma du kilogramme.
Au poids net. Au poids vif.
1" q. 2- q.
Bœufs
Vaches
Taureaux...
Veaux
Moutons
Porcs
9 10
9 20
8 30
12 00
14 90
10 14
8 80
8 86
8 00
Il 30
14 40
10 14
3^q.
S 40
8 M
7 60
9 20
14 00
10 00
Prixextrêmes.
3.40 à 5.58
.-).40 5.70
3.40
3.60
5.85
6.18
5.16
7.50
7.20
7.21
Dans les départements, on cote :
Bordeaux, par kilogr. poids vif : bœufs, 3. 20 à
5 fr.; vaches, 2.40 à 4.60: porcs, C.60 à 7.20; par
kilogr. poids net : veau.x, 11.60 à 13 fr.
CharoUes, par kilogr. poids vif : moutons, 5 à
6 fr.; veaux, 5.80 à 6.50.
Chartres, par kilogr. poids net : veau.x, 11.73 à
12.75.
Dijon, par kilogr. poids vif : veaux, 6.80 à 7.80;
porcs, 1 à 7.50; par kilogr. poids net : moutons.
12 à 14 fr.
Ltjon-Vaise , par kilogr. poids vi! ; bœufs, 3.20 à
5.10; porcs, 0.80 à T. :.0; veaux, 6 à 7.20; par kilogr.
poids net ; montons, 12 à 12 80.
Marseille, par kilogr. poids net : bœufs, 8 à
S. 03; vaihes, 7.50 à 8fr.; moutons, M. 50 à 12.50;
par kilogr. poids vif : porcs, 0.20 à t.3Û.
yancy, par kilogr. poids net : bœufs, 8.80 à 9.80;
vaches, 7 a 9.60; moutons. 11.50 à 12 tr.; par kilogr.
poids vif : veaux, 7.10 à 7.80; porcs, 7 à 7.30.
Vins. — Cours stationnaires avec tendance faible
sur certains marchés du Midi.
l'ar hecloliire nu, on pa'e les vins rouges : 105 à
125 fr. à Béziers, 110 à 133 fr à Nimes, 112 à 128 fr.
à Perpignan, 113 à 130 fr à Montpellier. Les vins
blancs valent ^le 140 à 160 fr.
Dans la Loire-Inférieure, les vins de muscadet se
paient de 500 à 600 fr. la pièce.
Les vins ronges ordinaires de le Côte-d'Or valent
de 325 à 350 fr. la pièce.
En Alfiéiie, les vins rouges sont cotés de 115 à
140 fr. l'hectolitre.
Pommes de terre. — Cours plus fermes. Aux
100 kilogr. départ par vagon complet, on cote : Sau-
cisse rouge, 45 à 5"> fr.; Rondes a chair jaune, 36 à
42 fr.; Magnum bonum, 30 à 32 fr.; Institut de Bcau-
vais, 33 à 36 fr.
.Vux Halles centrales de Paris, on cote aux 100 ki-
logr. les pommes de terre nouvelles : Algérie, 170 à
230 Ir.; Midi, 190 à 220 fr.; Bretagne, 170 a 180 fr.
Fécules. — Dans les Vosges, la fécule disponible
est cotée 210 fr. les 100 kilogr.
Osiers. — Dans la Meurthe-et-Moselle, les osiers
blanchis (pelés) valent en moyenne, actuellement.
2 fr. le kilogr. Les prix aux 100 kilogr. sont les sui-
vants, par catégories : grands (l^-ÎO et au-dessus),
160 fr.; moyens (1".10 à 1"-.7D). 200 fr.; fins (au-des-
sous de l'MO), 240 fr.
Laines. — La diminution du cheptel ovin, l'inter-
diction de limporlation des tissus de laine, l'impor-
tance de.s besoins, toutes ces causes contribueiil à
accroître le mouvement de hausse qui s'est dessiné
sur les prix des laines depuis quelques mois.
Les prix atteints à la vente organisée le 4 mai à
Evreux, par b Syndicat lainier d'éleveurs des dépar-
tements de Seine-el-Oise. de l'Eure, de l'Oise, d'Eure-
et-Loir et de la Seine-lnférieure. dépassent tous ceux
enregistrés antérieurement.
Les 5 000 luisons de laine en suint mises en vente
ont été achetées à des prix variant de 26 à 30 fr. le
kilogramme.
.Mlleurs, suivant qualité, on cote : laines en suint
choix, 18 à 23 fr.; qualité ordinaire, 16 à 18 fr.:
médiocre, 16 fr.
En Brance, les prix varient de If à 20 fr. le kilo-
gramme.
Produits de laiterie. — Aux Halles centrales de
Paris, cours eu baisse sur les beurres; les centri-
fuges valent de 12 à 15.80 le kilogr., et les beurres
en livres de 10 à 12 .'lO.
Aux 100 kilogr. on paie : Gruyère de Franche-
Comté : 600 à lOUO fr.; Roquefort, 1 200 fr.; Cantal.
400 à 600 fr.
Au cent, on vend : Camembei'tç de Normandie,
110 à 220 fr.; Lisieux, 220 à 460 fr.; Pont-l'Evèque,
100 à 275 fr.
B. DcilAND.
Le Gérant : Charles Dutrsii.
Pans. — !.. Maretbeux, imprimeur, 1, rue i.assolte
CllliOMQUE AGRlOiLÈ
377
GHROiMOUE AGRICOLE
La suite du coni'it sur le sort du blé de la prochaine récolte. — AfGrmations contradictoires. — Proposi-
tion de retour à une la.\ation générale. — Où est la vraie solution. — Enriuéte sur les moyens d'inté-
resser les ouvriers au.x résultats de l'exploilalion. — A [iropos de l'impôt sur les bénéfices af;ricoles. —
Protestation de l'Union du Sud-Est des Syndicats agricole?. — Les démonstrations de culture méca-
nique à Arles et dans la Gironde. — P^édération des Associations agricoles de l'Aube. — Programme du
deuxièrai' l'îongrés de l'Agriculture française. — Les sorlies de vins jusqu':i la fin du mois d'avril.
— Exposition de vins d'hybrides producteu rs directs. — Examens dadiiiissicn à 1 Ecole coloniale
d'Agriculture de Tunis. — Résultats de la vente de béliers ù Grignon. — Prochaine exposition générale
d'Horticulture. — Invasion de criquets dans la Crau. — Le pacage du bétail sur la frontière italienne.
— Les me.sures pour la conservation du cheptel en Alsace et Lorraine. — Les inconvéuients de la
multipli'.ité des foires. — Note de la Chambre syndicale des marchands de bestiaux du Centre. —
Services du dénie rural. — Cours agricoles de la Ligue pour le retour :j la Terre.
plutijt ils ne veulent pas comprendre que
cette spéculation peut être facilement empê-
chée, avant même de pouvoir naître, d'une
part par le monopole de l'importation du blé
étranger que le Gouvernement peut et même,
à noire a\is, doit conserver provisoirement,
et d'aulre part par la taxe du pain qui doit
également jouer son rôle et qui serait pro-
gressivement amenée à un tau.x normal. Il
faudrait èlre volontairement aveugle pour oe
pas comprendre qu'aucun autre système ne
donnerait mieu.x satisfaction aux intérêts
généraux et n'aurait plus d'efficacité pour
rendre aux cultivateurs la confiance néces-
saire pour développer la production du blé.
Certains, qui semblent vouloir paraître les
contidents du Gouvernement, proclament les
bienfaits d'une taxation qui, disent-ils, serait
mise au point. A leurs yeux, une taxation qui
s'étendrait au blé, au seigle, à l'orge, à
l'avoine, aux pommes de terre, et d'autre
pari aux engrais (pour sembler donner satis-
faction aux cultivateurs), constituerait ce
qu'ils appellent le réguJateur définitif conve-
nant au marché du blé. Notez que je n'in-
vente rien, que je me borne à reproduire ce
qui a été publié récemment par un député
qui se présente comme un ami du ministre
de l'Agriculture. Ce système équivaut au
retour à la taxation dont la faillite a été
éclatante dans tous les domaines ; Ja ressus-
citer aujourd'hui serait un défi au bon sens.
En résumé, la vraie solution se trouve dans
le vœu que la Société des Agriculteurs de
France a émis dans sa récente session, à peu
prés en ces termes : l" que le blé soit
affranchi de toute taxation ; 2° que le Gouver-
nement conserve provisoirement le monopole
de l'importation de cette céréale en vue
d'empêcher une hausse possible des prix;
3" que, pour aider à l'intensification de la
culture du blé, le Gouvernement mette à la
disposition des cultivateurs tous les moyens
de production.
Tome 1. — 21.
Encore le problème du blé.
Il est nécessaire de revenir sans arrêt sur
la question capitale du sort du blé de la ré-
colte prochaine, car la solution qui lui sera
donnée exercera une influence décisive sur
l'orienlatiott des cultures au cours des années
qui vont suivre. Nous avons exposé l'engage-
ment pris a maintes reprises par le ministre
de l'Agriculture que la liberté sera rendue au
blé indigène : cet engagement a été, en réa-
lité, pris par le Gouvernement, car il n'est
pas possible qu'un minisire ait pu s'exprimer
ainsi sur une question aussi capitale sans
être d'accord avec ses collègues. Or, le repré-
sentant du Service du Ravitaillement a an-
noncé avec tapage que le Gouvernement
n'avait pas l'intention de tenir l'engagement
pris en son nom et qu'il serait décidé à
maintenir les agriculteurs dans l'état de ser-
vitude auquel ils ont été soumis depuis cinq
ans en ce qui concerne la culture du blé. On
en connaît la conséquence, les mêmes causes
produiront les mêmes eflfets tant qu'elles
n'auront pas disparu.
Les adversaires des intérêts agricoles, qui
se donnent comme les véritables défen-
seurs des consommateurs, s'appuient sur le
préjugé suranné du pain cher; ils affirment
que la liberté rendue au commerce du blé
aurait pour conséquence de provoquer sans
délai un renchérissement formidable du prix
du pain. Ce prix, même au taux actuel, est
un prix artificiel; il est la conséquence de la
politique suivie depuis cinq ans, politique
qui impose des sacrifices énormes au Trésor
public et qui devra disparaître le plus tût
possible. Elle ne disparaîtra que lorsque la
production du blé aura repris ses allures, et
ces allures ne peuvent revenir que sous le
régime de la liberté.
Il en est que ce régime eflfraie, et qui voient
en perspective une spéculation etTrénée sur
le prix du blé: ils ne comprennent pas ou
20 Mai I'l20. — N" 21.
^■'^ CHRONIQUE AGRICOLE
Pour garder les ouvriers à la ferme.
On trouvera plus loin (p. 381) un rapport
adopté par l'Académie d'Agriculture sur une
question de la plus haute importance à l'heure
actuelle. Il s'agit, en elïel. des méthodes sus-
ceptibles de retenir les ouvriers dans les
fermes en les intéressant aux résultats de
l'exploitation. C'est un problème qui a été
souvent agité et pour lequel des solutions
variées ont été proposées.
La méthode préconisée dans le rapport de
M. Hitier possède des carnctères éminemment
pratiques; elle a, en outre, l'avantage que le
système des primes à la production et des
primes à l'économie a été déjà appliqué dans
un certain nombre d'exploitations agricoles.
11 est utile de connaître les résultats qui ont
été obtenus, c'est-à-dire dans quelle propor-
tion la méthode a permis de retenir les ou-
vriers à la ferme. C'est pourquoi l'Académie
d'Agriculture a décidé d'ouvrir une enquête
auprès des agriculteurs qui ont pris l'initia-
live de telles mesures ou de mesures analo-
gues; des indications précieuses pourront
ressortir des faits mis ainsi en lumière.
L'impôt sur les bénéfices agricoles.
L'Union du Sud-Est des Syndicats agricoles
nous communique une délibération sur ce
sujet, dont voici la partie principale :
Apprenant que la Commission des Finances
du Sénat vient de repousser l'abrogation de
l'art. 2 de la loi du 12 août 1919, le Conseil de
l'Union du Sud-Est des Syndicats agricoles de-
mande instamment à MM. les Sénateurs de ne
pas entrer dans une pareille voie aussi dange-
reuse pour le Trésor que pour les agricullpurs.
Mainteriir l'arlicle 2 de la loi du 12 août 1919,
c'est en effet décider que le contrôleur des con-
tributions directes est à même de déterminer
dans chaque exploitation le prix de revient de
chaque produit, puisqu'il lui est permis d'éva-
luer le bénéfice net réalisé par l'exploitant. Or,
il est impossible à un fonctionnaire de préciser
le prix de revient, que rag)iculteur lui-même
ignore la plupart du temps.
Tout ce que le contrôleur peut connaître,
c'est le produit brut de l'exploitation, et encore
11 n'y parvient que là où la monoculture est pra-
tiquée. Dans les régions de polyculture, où une
denrée n'est souvent que le sous-produit d'une
autre récolte déjà réalisée ou future, la compta-
bilité agricole la plus rigoureuse ne permet pas
de fixer le prix de revient non seulement de
chaque produit, mais de chaque année d'exploi-
tation.
Il est donc bien plus malaisé d'apprécier en
fait le bénéfice imposable des exploitations
agricoles que celui des industries et des com-
merces pour lequel cependant le législateur a
accepté le régime du forfait...
C'est pourquoi, et tant en raison des particu-
larités de l'exploitation agricole, que par le
souci de l'égalité à maintenir entre tous les
contribuables, l'Union du Sud-Est des Syndicats
agricoles, au nom de ses lîiO 000 adhérents,
demande instamment l'abrogation de l'art. 2 de
la loi du 12 août 1919, et l'adoption d'un régime
forfaitaire d'imposition des bénéfices agricoles,
seul susceptible de supprimer à la fois l'arbi-
traire et les contestations dont le paysan de
France ne veut à aucun prix, car ce serait re-
venir aux abus de la taille personnelle.
Une protestation dans le même sens a été
émise par le Bureau de la Confédération na-
tionale des .associations agricf^les et par la
Ligue agricole de la Marne.
Culture mécanique.
Nous avons annoncé qu'une Semaine de
Motoculture doit avoir lieu à Arles, sur les
domaines de lArmellière et de Giraud, du
17 au 24 juin prochain. Le Syndicat départe-
mental de Culture mécanique des Bouches-
du-Rhône nous fait connaître qu'il peut
compter sur le concours du Conseil général
du département, de la municipalité arlé-
sienne et des Offices agricoles, départemental
et régional. Ses elTorts assureront certaine-
ment le succès de cette manifestation dans
la Camargue, qui est une région de grande
culture par excellence.
— La Société d'Agriculture de la Gironde
nous informe qu'à l'occasion de la Foire de
Bordeaux et des essais de tracteurs qui auront
lieu au Château de Saint Selve pour les vignes
et les champs les G et 7 juin, et à Croix-d'IIins
pour les landes les 19 et -10 juin, les cons-
tructeurs de machines pourront profiler de
l'occasion pour essayer toutes les machines
agricoles qu'ils jugeront utile de montrer.
Associations agricoles de l'Aube.
Dans une réunion tenue le 2 mai, le Bureau
de la Fédération des Associations agricoles
de l'Aube a procédé au remplacement, comme
président, de M. Gustave Huot dont nous
avons annoncé la morl. Son choix s'est porté,
à l'unanimité, sur M. de Launay, vice-prési-
dent, qui a assuré la marche de la Fédération
pendant la longue maladie de M. Iluot.
Congrès de l'Agriculture française.
Le deuxième Congrès de l'Agriculture fran-
çaise se tiendra à Tours, comme nous l'avons
annoncé, les 29, 30 et 31 mai.
Ce Congrès est ouvert à toutes les Associa-
lions agricoles sans exception qui sont invi-
tées à s'y faire représenter. A son programme
figurent les quatre questions suivantes, qui
feront l'objet d'une étude spéciale :
CHKUNIQUE AGRICULE
3-9
1° Moyens propres à développer la constitution
des foyers ruraux ;
2" Ëlectiou et rôle des Chambres d'Agricul-
ture;
3° Commeut intéresser le personnel ouvrier
aux bénéfices de l'exploitation agricole:
4° Bénéfices agricoleset participation de l'Agri-
culture aux charges publiques.
Les adhésions au Congrès sont rerues par
la Confédération nationale des Associalion^-
agricoles, 55, rue de Bellechasse, Paris (VU"),
chargée de son organisation.
Commerce des vins.
L'activité du commerce des vins pendant
le mois d'avril ressort des documents publiés
par la Direction générale des Contributions
indirectes sur les sorties de vins des caves
des récoltants.
En France, les sorties se sont élevées à
3 432 894 hectolitres en avril et à '"24 558 232
pour les sept premiers mois de la campagne
en cours. Pendant celte période, les quan-
tités soumises au droit de circulation ont
atteint 23 163 903 hectolilres.
En Algérie, les sorties ont été de '(00059 hec-
tolitres en avril et de 5 539 347 depuis le
1 ■' octobre.
Au 30 avril, le stock commercial chez les
marchands en gros s'élevait à 10 474 819 hec-
tolilres en France et à 698 537 en Algérie.
Les vins d'hybrides producteurs directs.
Après une interruption de cinq années
provoquée par la guerre, le Syndicat agricole
de la Haute-Garonne a repris, d'accord avec
les Associations agricoles de Toulouse, ses
concours de vins d'hybrides producteurs
directs. Le premier concours s'est tenu le
21 mars avec un succès égalant celui des
précédents
■Voici les récompenses qui ont été attri-
buées :
Hors concoun. membres du jury, diplôme
médaille d'or : Jardin d'essai, M.Vi. E. Rouart,
D'' de Lapeyrouse, Janson.
Diplôme médaille argent : MM. Rossignol,
G. Héron.
Diplôme d'honneur : M. Baco, hybrideur à Bélus
(Landes).
Diidôme médaille d'or : MM. Capelle, à ViUe-
neuve-Tolosane; G. Savin, à Cissé (Vienne).
Médaille d'argent : Diplôme de médaille d'ar-
gent : M. Buisson, à Labastide-d'Anjou.
Médaille de bronze : MM. LafTont, à Toulouse;
Dulecii, à Colomiers.
Diplôme de médaille de bronze : MM. R. GuiUon,
à Gépet; Goular, Jantet.
Le jury publiera prochainement son rap-
port sur les caractères des vins exposés.
Ecole coloniale de Tunis.
Le prochain concours d'admission à l'Ecole
coloniale d'Agriculture de Tunis aura lieu
les jeudi 15 et vendredi 16 juillet à Tunis,
Alger, Paris, Lyon, Nancy, Angers, Toulouse
et Marseille.
Les demandes d'inscription doivent être
adressées au directeur général de l'Agricui-
lure, du Commerce et de la Colonisation, à
Tunis, avant le 10 juin.
'Vente de béliers à Grignon.
La vente annuelle de béliers à l'Ecole na-
tionale d'Agriculture de Grignon a eu lieu le
1 1 mai, par les soins de M. Jouvet, directeur
de l'Ecole. Tous les béliers offerts à la vente
ont été adjugés comme il suit :
Race Diskleij-Mérinos.
PoiJi. Prix. Acquéreurs.
95"
80
9:;
3 960
9.')
.5 SS5
9i)
1 69 i
82
1 650
68"
1 "38 Tr. D' Gibonx, à Mauraii, par Berre
Bouches-du -Rhône).
1 650 Simon, villa Gtorgette, à Saint-
lîaphael (Var).
1 340 Delacour, à Gouzangrez, par C»
(Seine-et-Oise).
Il' Giboux (précité).
Delacour (précité).
Delacour (précité).
Dardaitie, à .M.inoncourt-sur-
Seille (Meurthe-et-Moselle).
1 034 Loiseau, ferme des Bergeries, à
Cii-gival (Seine-et-Oise).
Poids moyen STasO
minimum 1 034'
Prix l moyen 2 393
maximum 5 885
Race i-ou/hdown.
ViO J. Beaoist, à Cloches, par Hou-
dan (Eure-et-Loir).
'48 Pleuchot, à Moiitgouhlin, par
Saint-Bénin-d'Azy (Nièvre).
Pleuchot (précité).
711
682f
T34
710
71 682
Poids moyen
f minimum.
Prix l moyen.. . .
' maximum.
Onze béliers ont été ainsi adjugés pour la
somme totale de 21351 fr., au prix moyen
d'ensemble de 1 941 fr. l'un, à sept éleveurs
des six départements suivants : Bouches-du-
Rhône, Eure-et-Loir, Meurthe-et-Moselle,
Nièvre, Seine-et-Oise et Var.
Prochaine Exposition d'Horticulture.
La Société Nationale d'Horticulture de
France tiendra, du 2 au 6 juin, son Exposi-
tion nationale de Printemps, ouverie à tous
les produits de l'Horticulture, des Industries
horticoles et des Beaux-Arts appliqués à
l'Horticulture. Cette manifestation florale
aura lieu cette année au Jardin d'Acclim,ala-
tion {Bois de Boulogne), Paris.
380 CHROMQU
Les criquets dans la Crau.
A la suite d'une grave éclosion de criquets
dans la Crau, le Syndicat départemental de
défense des Bouches-dultliône, réuni à Mi-
ramas, a pris les décisions suivantes : 1" des
démarches pressantes seront renouvelées
auprès de l'autorité militaire et des pouvoirs
publics en vue d'obtenir la mise à la dispo-
sition immédiate du Syndicat, du personnel,
des lance-llammes et des produits néces-
saires à la lutte; 2° le Syndicat s'efforcera
ainsi de parer aux menaces les plus immé-
diates; mais, vu l'importance de l'invasion,
les exploitants des propriétés atteintes sont
instamment priés d'opérer par leurs propres
moyens la destruction des bandes de jeunes
insectes au fur et à mesure de leur forma-
tioo, soit par la méthode du rabattage dans
des toiles ou tentes, soit en circonscrivant les
taches d'éclosions de matières inflammables
auxquelles on met le feu ou par tout autre
procédé jugé efficace.
Le pacage sur la frontière italienne.
Un arrêté en date du 30 mai li)l9 avait in-
terdit momenlanément le pacage en France
des animaux provenant d'Italie, et la sortie
de France des animaux pour aller pacager
en Italie. Cette mesure avait été prise parce
que la fièvre aphteuse sévissait alors en Ilalie
dans le voisinage de la frontière française.
Celte maladie ayant disparu, un nouvel ar-
rêté, en date du 20 avril, a rapporté celui du
30 mai 1019.
Le bétail en Alsace et Lorraine.
Un arrêté du Commissaire général de la
République a étendu à l'Alsace et à la Lor-
raine les prescriptions du décret du 14 oc-
tobre 1915 relatif aux mesures pour la con-
servation du cheptel. Conséquemmeot, il est
interdit d'abattre pour la boucherie : 1° les
femelles des espèces bovine, ovine et porcine
en état de gestation manifeste; 2° les jeunes
femelles de l'espèce bovine âgées de moins
de deux ans et demi, n'ayant pas encore
quatre dents de remplacement apparentes
(pinces et premières mitoyennes); 3° les
agneaux mâles et femelles dont le poids vif
est inférieur à 23 kilogr. ; -i" les porcelets
dont le poids vif est inférieur à tîO kilogr.
îl est à souhaiter que ces prescriptions
soient mieux exécutées quelles ne l'ont été
trop souvent dans l'intérieur du territoire.
Vente et transport du bétail.
Les défectuosités dans le transport des
animaux vivants ont pris des proportions
qui influent sur les marchés de boucherie de
E .\GH1C0LE
manière à accroître d'une manière excessive
la cherté de la viande. Sans doute, le dévelop-
pement des transports de viandes abattues
aura pour conséquence d'atténuer les difli-
cultês actuelles; mais ce développement sera
encore assez lent. 11 est donc utile de cher-
cher les moyens de diminuer ces embarras.
Sur ce sujet, M. Juge, président de la
Chambre syndicale des marchands de bes-
tiaux du Centre, nous communique une note
dans laquelle celte Chambre syndicale expose
que le calendrier des foires, tel qu'il existe,
entraine des frais de déplacement qui se-
raient évités, si elles étaient moins nom-
breuses et si elles concordaient mieux avec
les dates des marchés qu'elles doivent appro-
visionner. Celte note conclut ainsi :
La révision du calendrier des foires, (lUS
personne ne veut entreprendre, s'impose avec
urgence; elle doit avoir de sérieuses consé-
quences sur la question des transports et sur
l'économie agricole.
C'est pour obtenir ces résultats que la Chambre
syndicale des marchands de bestiaux du Centre,
dont le siège est à Limoges, invite les Pouvoirs
publics, les Associations agricoles et les Compa-
gnies de transports à l'étude de cette question,
d'où résultera celle de l'amélioratioD des trans-
ports. Le bétail qui intéresse la Chambre syndi-
cale de Limoges provient de dix départements
et il s'écoule sur Paris, Lyon, Bordeaux, ^fimes
et le Midi, c'est-à-dire, sur les plus importants
marchés de bestiaux de la France.
Il n'est pas douteux que la revision du
nombre des foires, si elle doit ê're mal inter-
prétée par un certain nombre de municipali-
tés, serait favorablement accueillie par la
grande majorité des agriculteurs.
Service du Génie rural.
Un concours pour six emplois de conduc-
teurs du Génie rural sera ouvert, au minis-
tère de l'Agriculture, le 11 octobre prochain.
Les demandes d'admission à ce concours,
accompagnées des pièces réglementaires,
devront être adressées au ministère de
l'Agriculture (Direction générale des Eaux et
Forêts), avant le lo août.
Cours d'Agriculture à Paris.
La Ligue pour le retour ù la Terre a orga-
nisé des cours d'Agriculture pratique à la
mairie du X'- arrondissement de Pai'is. Ces
cours, inaugurés le lo mai, se poursuivront
jusqu'au 8 juillet; ils sontpublics el gratuits.
Il y sera ajouté des visites dans des fermes
des environs de la capitale, pour lesquelles
les inscriptions sont reçues au siège de la
Ligue (13, rue de la Ville-l'Evèque, à Paris).
Henry Sacnier.
SUR LES MOYENS DINTÉHESSER LE PERSONNEL OUVRIER
331
PARTIE OFFICIELLE
Décret du 4 mai 1920 fixant les prix de vente
des jus et des extraits titrés de nicotine.
Art. l". — Le prix ae vente en France, aux
Syndicats de cultivateurs régulièrement cons-
titués, des extraits titrés de nicotine à r.OO gram-
mes par litre, est fixé à 40 fr. le litre sous bidons
de 5 iiti'es, et à 42 fr. KO sous bidons de 1 litre.
Art. 2. — Les extraits titrés de nicotine sont
livrés directement par les entreposeurs des con-
tributions imiirectes aux Syndicats de cultiva-
teurs en bidons de 5 litres ou de 1 litre, par
caisses entières de 50 litres.
Art. 3. — Le prix de vente aux Syndicats de;
cultivateurs de la métropole des jus titrés de
tabacs est fixé à 60 fr. par kilogramme de nico-
tine pour les jus titrant de 8 grammes à 20 gram-
mes inclusivement de nicotine par litre et à 70 fr.
par kilogratiime de nicotine pour les jus titrant
40 grammes de nicotine par litre.
Jusqu'à épuisement du stock existant, les
extraits titrant dOO grammes de nicotine par
litre seront vendus 8 fr. le litre sous bidons de
I) litres.
Art. 4. — La livraison des jus titrés de tabacs
aux Syndicats de cultivateurs s'effectue directe-
ment, soit en manufacture, soit par l'intermé-
diaire des entrepots, par quantité minimum de
50 litres, les liquides devant avoir une teneur
en nicotine au moins égale à 8 grammes par
litre.
Les Syndicats de cultivateurs fournissent les
récipients destinés au logement de ces liquides
et supportent, s'il y a lieu, les frais de transport
de la manufacture expéditrice à l'entrepôt. En
cas de livraison dans des récipients fournis par
les établissements de la Régie, la valeur des ré-
cipients sera remboursée par les Syndicats de
cultivateurs sur état dressé par l'établissement
expéditeur.
Art. 5. — Les Syndicats de cultivateurs ne
jouiront des avantages concédés par le présent
décret qu'à la condition de ne livrer les jus titrés
ou les extraits titrés de nicotine qu'à leurs adhé-
rents exclusivement. Ce privilège sera retiré
d'oftîce à ceux d'entre eux qui seraient reconnus
avoir contrevenu à cette disposition.
Art. 6. — Les Syndicats de cultivateurs doi-
vent tenir, sur un registre coté et parafé, qui
est mis à I^ur disposition par l'Administration
des Contributions indirectes, un compte où sont
inscrites, au fur et à mesure qu'elles se produi-
sent, les réceptions et les livraisons de jus et
d'extraits. Chaque inscription indique la date de
l'opération et la quantité reçue ou celle livrée,
avec mention du nom et de l'adresse de l'ache-
teur.
Les locaux alTectés à l'emmagasinage ou à la
vente des jus et des extraits sont soumis aux
visites et vérifications du Service des Contribu-
tions indirectes.
SUR LES MOYENS D'INTÉRESSER
LE PERSONNEL OUVRIER AUX RÉSULT.\TS DE LEXPLôITATÎON
AGRICOLE (!)
Dans la séance du 3 mars 1920, TAcadéniie
a entendu M. Henri Petit lui exposer un pro-
jet de contrat de participation des ouvriers
au.K résultats d'une exploitation agricole et
l'Académie a renvoyé la communication de
notre confrère aux Sections de Grande Cul-
ture, d'Economie et Législation rurales.
Les membres des deux Sections ont exa-
miné la question soulevée par M. Petit, avec
d'autant plus de soin qu'ils se rendent compte
de Fintérêt doctrinal à caractère permanent
que présente la question, et aussi de son in-
térêt d'actualité.
Tout ce qui, en efl'et, est susceptible d'aider
à solutionner ou simplement à pallier les dif-
ficultés de main-d'œuvre doit retenir l'atten-
tion. Or, il apparaît qu'en intéressant ses
collaborateurs aux résultats donnés par l'en-
(1) Rapport à l'Acailémie d'Agriculture.
treprise, la ferme augmente ses chances de
ne pas les voir se détourner d'elle.
C'est l'avis de vos Sections que je dois briè-
vement résumer dans le présent rapport.
Tout d'abord sur le but à atteindre, aucune
divergence; l'accord est unanime. Plus que
jamais il nous faut tirer de notre productioa
agricole tout ce qu'elle peut donner. C'est
l'intérêt de la collectivité, c'est celui de l'ex-
ploitant.
Il est d'une bonne politique d'associer à
l'intérêt de l'exploitant celui de ses collabo-
rateurs. Il faut que les collaborateurs soient,
eux aussi, intéressés à la bonne marche de
l'entrepirise et à l'obtention du maximum de
rendement dont elle est susceptible. C'est à
cette condition qu'ils donneront leur maxi-
mum d'effort personnel.
Le but étant déterminé, reste la question
des voies et moyens. Quel est pratiquement
382
SUR LES MOYENS DlNÏÈllESSER LE PERSONNEL UL\ IULK
le meilleur procédé pour lier les collabora-
teurs à la fortune de l'enlreprise agricole?
A première vue rien de plus simple. 11 suf-
firait d'organiser la participation aux béné-
fices au profit des collaborateurs de la ferme.
C'est la meilleure façon de les intéresser au
résultat à obtenir, puisque venant au par-
tage du profil ils sont intéressés à donner
tout leur effort pour l'accroître.
En réalité les choses sont beaucoup plus
compliquées.
Ce n'est pas le lieu de rappeler les décep-
tions que, dans l'ordre industriel, a données la
participation aux bénéfices à ceux des pa-
trons (jui avaient mis en elle tant de géné-
reuses espérances.
Us se sont beurtés à un triple obstacle.
D'abord ils ont vu les éléments ouvriers
émettre la prétention inadmissible de parti-
ciper à la direction de l'entrepiise, sous pré-
texte qu'appelés au partage des bénéfices ils
devaient avoir voix au chapitre quant à
l'orientation à donner à l'affaire.
Et puis ils ont vu le chiffre de bénéfices,
par eux annoncé, systématiquement contesté
par le personnel toujours enclin à croire
qu'une partie des bénéfices a été dissimulée
pour diminuer le montant de sa participation.
Enfin, le règlement partiel ou total du tra-
vail fourni par les collaborateurs sous la
forme d'une part dans les bénéfices, a le vice
inhérent au système lui-même d'exposer à un
aléa, quant à leur rémunération, des hom-
mes qui ont avant tout besoin d'une rémuné-
ration ferme et qui peuvent voir cette ré-
munération réduite à zéro ou à un chiffre in-
fime dans les années où l'affaire ne prospère
pas.
Tous ces inconvénients vont se retrouver,
et même aggravés, avec la participation aux
bénéfices introduite à la ferme. Nous disons:
aggravés, d'abord parce qu'à la ferme encore
plus qu'à l'usine le cliiffre accusé comme bé-
néfices est susceptible d'être contesté, et puis
surtout parce qu'en Agriculture le bénéfice
risque à tout instant d'être compromis du
fait des facteurs extérieurs, de l'action des
agents atmosphériques. De là de grosses dé-
ceptions réservées dans l'application aux
participants et peut-être un élément de dé-
couragement apporté là où l'on avait cherché
un stimulant.
La sagesse commande donc de renoncer à
organiser la participation proprement dite
aux bénéfices en Agriculture. On est alors
amené à envisager des solutions moins ambi-
tieuses qui s'inspireraient des quelques prin-
cipes que voici :
Après avoir garanti aux collaborateurs un
salaire fixe correspondant au salaire normal
de la région, on les intéresserai! . d'une part à
C augmentation de la production végétale cl
animale, d'autre part à la diminution des dé-
penses tant en ce qui concerne les dépenses re-
latives au matériel qu'en ce qui concerne les
dépenses relatives à la main-d'œuvre.
Pour ce qui est d'intéresser les collabora-
teurs à l'augmentation de la production vé-
gétale ou animale, la chose est relativement
facile : on leur attribuerait une certaine
prime calculée non pas sur le prix de venir,
mais sur les quantités produites, tant par
quintal de blé, d'avoine, tant par hectolitre
de vin, etc., récolté, ou, s'il s'agit de pro-
duction animale, tant par animal élevé ou
engraissé, tant par kilogramme de beurre
produit, etc.
Plus délicate est l'organisation du système
quand il s'agit d'intéresser les collaborateurs
à la diminution des dépenses. La chose n'est
pas impossible pourtant et, avec un peu d'in-
géniosité, on peut concevoir et faire fonc-
tionner un système de primes ou gratifica-
tions à raison de réparations évitées aux
harnais, aux instruments, aux machines, si
le personnel arrive à laisser la dépense du
patron en dessous d'un certain chiffre déter-
miné.
En résumé, pour intéresser le personnel
ouvrier aux résultats de l'exploitation agri-
cole, le meilleur procédé nous parait être :
assurer à l'ouvrier le salaire normal de la
région et lui accorder, comme supplément,
une prime à la production et une prime aux
économies, le chef de l'exploitation devant,
en tout état de cause, rester le maître incon-
testé de la direction des travaux.
« L'ouvrier, de la sorte, étant, comme le
dit M. Petit, intéressé dans une juste mesure
aux résultats obtenus, devrait prendre plus
O'intérêt à l'exploitation et s'y attacher da-
vantage. L'exploitant, de son côté, sans voir
diminuer ses profils personnels , devrait
trouver dans son faire-valoir, des facilités
plus grandes par une coopération plus active
et plus cordiale avec son personnel. »
Dans d'assez nombreuses exploitations
déjà, de telles primes, notamment à la pro-
duction, sont depuis longtemps en usage; il
importerait de les généraliser et d'en accor-
der de nouvelles aux économies. Comment?
Votre Commission n'a pas cru devoir entrer
dans les détails d'application, estimant qu'il
appartient à chaque exploitant, aux Associa-
tions agricoles de chacune de nos régions,
LETTRE A UN MEMBRE DU COMITE NATIONAL Di: BLE
;;83
d'étudier l'application de ces principes géné-
raux à leur milieu.
Nous avons en France une infinie variété
de régions naturelles, de » pays >>, ayant
chacun leurs systèmes de culture propres,
généralement en parfaite harmonie avec les
conditions locales de sol, de climat. .\ ces
systèmes de culture, et de bien longue date,
se sont adaptés, d'autre part, dos modes de
faire-valoir particuliers, inflniment variés
eux aussi et qui ont leur raison d'être non
moins établie. Cette variété des modes de
faire-valoir est même un des traits les plus
caractéristiques de l'Agriculture française.
Tel système de primes à la production et
aux économies, excellent dans une région
pour un certain mode de faire-valoir, pour-
rail être inapplicable et même présenter de
sérieux inconvénients pour une autre région,
pour d'autres modes de faire-valoir.
Il y a, en eflet, des conditions de milieu
naturel, des conditions économiques et so-
ciales dont il faut toujours tenir compte et
que seuls les intéressés sont réellement aptes
à juger.
C'est donc à eux qu'il appartient d'adapter
à chaque cas particulier les principes que
nous venons de rappeler et dont personne
dans le monde agricole, croyons-nous, ne
saurait contester la justesse et l'opportunité
d'application à l'heure actuelle.
H. HiTlER.
LETTRE A UN MEMBRE DU COMITE NATIONAL DU BI É
Bourges, 1 mai 1920.
Monsieur, puisque je vois votre nom sur
la liste des membres du Comité national
dit Blé, permettez-moi de vous adresser
quelques observations au sujet des intentions
que l'on voit poindre peu à peu chez ceux
qui ont à s'occuper du régime du blé.
Le Gouvernement avait promis aux pro-
ducteurs de céréales la libre vente de ces
céréales de la récolte 1920.
On se prépare évidemment, ou plutùt on
nous prépare, à la suppression de cette
liberté et à la taxation. Cette mesure peut
aplanir des difficultés pour le Gouvernement,
elle peut même être considérée jusqu'à un
certain point comme utile, je n'en disconviens
pas; elle n'en est pas moins inique.
\ toute une catégorie de travailleurs on va
diminuer la rémunération de son travail, de
ses peines, de ses risques pour faire profiter
de la baisse imposée une autre catégorie de
travailleurs ou même des oisifs.
Ce travail, ces peines, ces risques sont durs
pourtant, puisqu'ils éloignent de la terre les
fils d'ouvriers agricoles, de métayers, de fer-
miers, de propriétaires, qui presque tous
sollicitent des fonctions ou recherchent des
professions les soustrayant à la culture trop
pénible et insuffisamment rémunératrice à
leur gré.
La mesure projetée, le manque de parole
du Gouvernement, qui va encore accentuer
cet abandon de la terre et diminuer par con-
séquent les récolles prochaines, forcera à de
nouvelles taxations qui auront le même effet
de refoulement vers les villes elderaréfaclion
du blé jusqu'à ce que le Gouvernement fasse
de nouvelles promesses auxquelles on ne
croira plus, ou en soit réduit à donner une
prime au producteur dont il veut aujourd'liui
limiter les prix.
Un ''ourant d'opinion a lieu actuellement
dans les villes qui présente le cultivateur
comme faisant des bénéfices énormes et s'en-
richissanl rapidement. Il fait des bénéfices,
je le crois, il s'enrichit, c'est possible; mais
pas si facilement qu'on le croit, et pas au
point qu'on se plaît à le dire, dans tous les
cas pas au point qu'il le faudrait, puisque,
malgré cela, les chemins de fer, les adminis-
trations des P. T. T., des prisons, etc., sont
assaillis de demandes d'emploi faites par
des cultivateurs aspirant à quitter la terre.
L'agriculteur gagne assez d'argent peut-
être pour exciter la jalousie des consomma-
teurs, mais pas assez pour exciter les con-
sommateurs à se faire agriculteurs, ni même
l'agriculteur à rester agriculteur.
Vivant assez isolé et plus occupé à remuer
la terre qu'à discourir, le cultivateur se laisse
diminuer ses prix de vente sans crier assez
fort pour faire entendre ses protestations.
Aussi c'est à ses dépens que l'ouvrier des
usines, l'artisan des villes, paieront leur pain
moins cher que si le commerce était libre.
Mlez donc à ces artisans, à ces ouvriers des
usines, taxer leurs salaires afin que les agri-
culteurs paient moins cher leurs engrais,
leurs outils, leurs machines!
Si le Gouvernement estime que le prix du
pain ne doit pas dépasser une certaine limite,
il serait plus équitable qu'il prélève sur l'en-
semble des contribuables les ressources né-
cessaires à cet effet, et non pas sur les pro-
ducteurs de blé seuls. C'est l'ensemble des
contribuables qui supporte la différence entre
384
NOS BOIS RARES
le prix des blés étrangers et le prix du pain,
pourquoi n'en serait-il pas de même pour le
blé indigène ?
\ oilà, à mon avis, en quoi la taxation du
blé sera inique, lille le sera encore à un
autre point de vue.
Vous faites non seulement, dans la Nation,
deux catégories ; ceux à qui la taxe du blé
fait tort, ceux à qui elle profite. Mais, môme
parmi les agriculteurs, les uns sont moins
favorisés que les autres.
L'éleveur, l'eiiiboucheur, dont le travail
est moins pénible et l'eiTort moins continu
que ceux du producteur de grains, peuvent
vendre leurs animaux aussi cher que le con-
sommateur veut bien les leur payer; le pro-
ducteur de céréales, parce qu'il a la mauvaise
chance de cultiver des terres inaptes à la
production de la viande, voit ses bénéfices
rognés.
Pourquoi, après l'inégalilé de traitement
entre consommateurs de pain et producteurs
de blé, cette inégalité entre deux catégories
d'agriculteurs : producteurs du blé et pro-
ducteurs de viande?
Si la viande n'est pas aussi indispensable
à l'alimentation humaine que le pain, le
gain du producteur de blé n'est-il pas aussi
légitime que celui du producteur de viande?
Pourquoi, alors, le budget de la France n'as-
sumerail-il pas, plutôt que le budget d'un
million de cultivateurs de blé, la charge de
maintenir le prix du pain au niveau que l'on
juge imprudent de lui laisser dépasser?
Veuillez agréer, etc.
D' M. Pellerin.
NOS BOIS HARES
Il ne s'agit pas d'arbres précieux des tro-
piques, Hiais simplement de nos arbres indi-
gènes, déjà bien entamés avant la guerre et
dont celle-ci a achevé la dévastation. Nombre
d'essences jadis communes vont manquer
à d'intéressantes industries : tournerie, ta-
bletterie, marquetlerie. Les rares sujets pré-
servés ne tarderont pas à disparaître, toute
une population travailleuse y perdra son
gagne-pain.
keplauler ces arbres utiles n'est venu à
l'idée de personne; aujourd'hui encore, bien
peu de propriétaires auraient envie de cons-
tituer des bosquets ou des bois dont le pro-
duit serait si éloigné. Et il semble que l'atten-
tion du Service forestier ne s'est pas portée
sur d'humbles essences d'un emploi moins
général que le hêtre, le chêne ou le pin. Oui
songerait, par exemple, à introduire l'alisier
dans les sous-bois ou à multiplier le frêne
dans les parties fraicJies de nos vallées?
Mais si le reboisement dans la plus grande
partie de la France doit se montrer réfrac-
taire à la multiplication de certains arbres,
on pourrait tenter de planter ceux-ci dans les
territoires dévastés où la culture semble de-
venue impossible par suite du bouleverse-
ment du sol. Des régions entières qui furent
champs de bataille n'ont d'autres chances de
rénovation que dans la constitution de bois,
bosquets ou boquetaux. On aura évidemment
recours au pin, comme toujours, mais cet
arbre, précieux par sa rapide croissance, est
d'un emploi restreint, il devrait être continê
dans les zones de terres ingrates où d'autres
variétés d'arbres se refuseraient à croître ou
demeureraient rabougries, telle la Cham-
pagne pouilleuse.
Mais il est des sols propices à des essences
dont le bois se prête à des emplois variés et
qui commencent à manquer à des industries
jadis prospères. Ainsi, la tabletterie, la
tournerie, les articles de dessin. Cette fabri-
cation, concentrée surtout dans cette partie
de Picardie appelée le pays de Thalle et qui
a pour centre la petite ville de Méru, con-
somme en immense quantité non seulement
le hêtre et le chêne, mais le poirier, le pou.-
mier, le cormier, le frêne et l'alisier.'
Or, ces dernières essences sont devenues
infiniment rares par l'exploitation intensive
dont elles ont été l'objet et par la dévastation
des bois pour les besoins de la guerre. On
pourrait en replanter dans beaucoup de ter
rains devenus impropres à la culture ou dans
les bois dévastés.
Voici le frêne par exemple. Certes, il est
resté abondant et beaucoup d'industries peu-
vent encore se pourvoir, notamment le ciiai-
ronnage, la fabrication des échelles, des
chaises, des manches d'outils, des queues
de billard. Mais ce qui menace de manquer,
ce sont les troncs de grosse dimension, très
recherchés par l'aviation quia trouvé dans le
t'réne le bois idéal pour les hélices. 11, faut
des morceaux de forte dimension, en plein
cœur, ayant 3".o0 de longueur et de 40 à
(iO centimètres de diamètre. On a fait une
telle consommation de ces gros sujets que
les constructeurs d'aéroplanes trouvent par-
fois avec peine à s'approvisionner, à des prix
chaque jour plus élevés. C'est un débouché
NOS EOIS KARES
383
appelé à s'uccroilre à mesure que l'aviation
se développera. La plantation du frêne est
donc un placement excellent, à longue
échéance, il est vrai ; aussi appara;t-elle
comme favorable surtout dans les terrains
domaniaux et communaux et dans les sols
détruits par la guerre. Cet arbre trouvera
place dans les terroirs liumides. au fond
des vallées, au bord des cours d'eau.
Un arbre de moins grande dimension,
commun jadis dans nos forêts, l'alisier, fait
depuis longtemps défaut, ou du moins n'ofï're
i]ue des sujets d'insufiisantes dunensions,
tant il a été exploité. Cependant il a des em-
plois fort variés grâce à la dureté de son bois
snsceptible d'un beau poli. On l'utilise beau-
coup dans le pays de Thelle ; c'est là que je
recueillis, il y a quelque vingt ans, des do-
léances sur la raréfaction de cet arbre. Il four-
nissait la matière première à la fabrication
des articles de bureau et de dessin : règles,
équerres, boîtes de compas, etc. On en tirait
alors beaucoup de la forêt de Hez. Grâce à lui,
— et surtout au poirier — cet intéressant
foyer industriel qui a Hermès pour centre
luttait avantageusement avec
'Alleiiiagne.
En procédant à des planlations de cette es-
sence, on permettra à nos fabricants de main-
tenir la lutte contre nos voisins.
L'alisier, cependant, joue un rôle moins
considérable que le poirier dans les ateliers
de l'Oise. Celui-ci donne les articles de clioix;
ces règles, ces bordures de planches à dessin,
ces pistolets de dessinateur d'une si belle
teinte rosée et d'un parfum pénétrant et
doux sont tirés de ces grands poiriers de
plein vent si répandus encore dans nos cam-
pagnes, que l'on trouve même au milieu des
champs, en Brie et en Beauce. Mais eux aussi
disparaissent, car leurs fruits sont de mé-
diocre qualité, bons tout au plus à faire du
poiré et c'est un parti dont on se désintéresse
souvent. Or, c'est un arbre qui croît assez
lentement, les particuliers ne chercheraient
guère à le planter pour un profit éloigné. Il
serait, par contre, un placement sûr pour les
communes, les établissements de bienfai-
sance, les domaines rendus inexploitables
par la guerre. Sa culture serait d'ailleurs ra-
pidement rémunératrice. Ces arbres, plantés
en grand nombre, donneraient des fruits en
telle abondance que la production du poiré
lournirait d'excellents revenus. Et quand les
sujets auraient atteint les dimensions re-
quises, ils donneraient à l'ébéuisterie et à la
tabletterie des matières premières qui, dans
l'état actuel des choses, pourraient faire dé-
faut avant peu d'années.
On peut se rendre compte de l'importance
du poirier dans l'industrie par un chiffre.
Une des usines que je visitai à Berthecourt,
vers ISO"/, produisait à elle seule 20 000 gros-
ses de règles, soit près de trois millions. Un
autre village se livre à cette fabrication, on
y utilise le poirier, le pommier et l'aune.
Malgré la grande consommation que font
nos écoliers et nos employés de bureau de
ces petits ustensiles, la France ne suffi-
rail pas à utiliser toutes les règles et arti-
cles de dessin du pays de Thelle. L'exporta-
lion était considérable avant la guerre, elle
devra le redevenir; peut-être les elléts delà
victoire permettront-ils d'accroître ce com-
merce avec l'Etranger en enlevant à l'Alle-
magne et à l'Autriche une partie de leurs
débouchés, mais à la condition que le bois
nécessaire ne fasse pas complètement défaut.
Déjà les usiniers ont quelque difficulté à
s'alimenter. C'est pourquoi il serait d'une
sage précaution de consacrer une partie des
terrains' à planter à certaines essences qui
jusqu'ici n'avaient pas paru d'une si évidente
utilité. Le poirier, notamment, viendrait à
merveille dans la plupart des terrains dé-
vastés sauf, sans doute, les craies champe-
noises.
['n autre arbre, dont l'absence est fort
gênante aujourd'hui, est le tremble, son bois
est le meilleur pour les allumettes. Avant la
guerre, nos manufactures nationales tiraient
le tremble de Russie, oîi croît une variété
remarquable par la régularité et la linesse de
ses fibres. L'Orient nous étant fermé, cette
matière première a fait défaut, on s'est re-
jeté sur des bois indigènes, notamment le
peuplier blanc qui abonde, mais qui, lui-
même, est devenu très cher. El ie peuplier
donne des tiges irrégulières, détachant des
échardes, se brisant facilement. La plupart
des bois choisis comme succédanés ont les
mêmes défauts, souvent de plus graves.
Qu'est ce tremble de Russie"? Est-il une
espèce particulière ou serait-il notre tremble
communobtenant desqualités spéciales dans
un climat difTérent? Je l'ignore, mais il vau-
drait la peine d'être acclimaté chez nous;
malgré les difficultés de communication avec
l'ancien Empire des tsars, il ne doit pas être
impossible de se procurer des boutures et
des graines. L'introduction de cette variété
serait une précieuse conquête, les qualités
qui font rechercher son bois pour les allu-
mettes seraient appréciées pour d'autres em-
plois. Les troncs, se prêtant admirablement
au déroulage, fournissent des feuilles d'une
e^lréme linesse.
386
DES GARENNES
Le tremble de Russie doit, comme le noire,
être peu difficile sur le sol et l'exposition, il
serait donc pour nos régions dévastées un
excellent moyen de mise en rapport, la rapi-
dité de sa croissance le rend particulièrement
utile. Sa possession nous délivrerait du tri-
but assez lourd payé à la Russie et d'un fret
coûteux.
On pourrait signaler d'autres bois com-
muns, devenus rares et cependant indispen-
sables à de nombreuses industries. Je me
borne à signaler les principaux. A celte brève
énumération, il faudrait ajouter les diverses
variétés de peupliers dont on ne saurait trop
exciter le développement, les saules dont
quelques espèces réussissent à merveille
dans la Champagne crayeuse et qui fourni-
raient à la papeterie les éléments d'excellente
pâte dont la France est si malheureusement
dépourvue.
Il était utile de signaler ces divers besoins
de nos industries du bois, que ne sauraient
satisfaire les résineux auxquels on aura sans
doute recours à cause de la facilité avec la-
quelle ils sont obtenus et la rapidité de leur
croissance. Mais ceux-ci, le pin surtout, ne
peuvent se prêter qu'à des emplois restreints
et vulgaires, dont le principal est l'éluyage
des galeries de mine. Il faudrait veiller à
l'alimentation de tant de fabriques livrant
des produits usuels d'une utilité si générale
et jusqu'ici obtenus en telle profusion, que
nous ne nous rendons pas compte de la gène
que pourrait causer la disette de bois consi-
dérés comme très communs. La disparition
de la multitude d'usines et d'ateliers qui les
mettent en œuvre, serait une calastrophe
pour plus d'un foyer de travail dans nos
campagnes.
Akdouin-Dumazet.
DES GARENNES
Dans beaucoup d'endroits des Régions
libérées, très bouleversées par la Guerre, on
pourrait établir des garennes, au moins
d'une façon temporaire.
Les garennes ouvertes ou lifires consistent
en une certaine étendue non soumise à la
culture, et où l'on laisse pulluler les lapins (I ',
en vue de la chasse. Ces garennes ne nous
intéressent que pour les clôtures destinées,
non à retenir les animaux, mais à protéger
les champs limitrophes de leurs dépréda-
tions. Ces terroirs à lapins, fléaux des cul-
tures voisines, sont l'objet de nombreux
procès intentés par les agriculteurs qui su-
bissent les dégâts occasionnés par les ron-
geurs.
Une corde enduite d'une huile très odo-
rante, comme certaines huiles de poisson,
tendue à O^.IS environ au-dessus du sol sur
de petits piquets en bois, suffit pour empê-
cher le passage des lapins, mais ne constitue
pas une clôture au sens juridique.
.\fin de protéger les champs A (fig. 77)
contre les dégâts des lapins qui vivent du
côté B, on attache, avec du fil de fer recuit
de 1 à 2 millimètres de diamètre, un grillage
3 à un cordon ou à un gros fil de fer /' (de
2.7 ou 3.4 millimètres de diamètre, n'' 16
ou 18) tendu sur des piquets à O'MS ou 0"'. 20
(I) Ces derniers, après avoir été considérés comme
utiles, finissent par devenir des animaux très nui-
sibles contre lesquels on applique toutes sorles de
procédés de destruction: c'est ce qui se passe en
Australie où le lapin lut i nporté par les premiers
colons anglais.
en dessous du bord supérieur n du grillade-
dont le pied a est enlerrè de O^.iS à 0".2U.
Les piquets qui soutiennent le fil / sont
écartés de 2 à 3 mètres. Quand le grillage est
fixé, en le frottant horizontalement avec un
bois dans la zone é, on courbe la partie
supérieure, laquelle de n vient en m en cons-
n |- tiluant ce qu'on ap-
pelle un bavoli't
flollant empêchant
les petits mammi-
fères venant de B
de franchir la clô-
ture.
Le grillage g (fig.
77) doit avoir au
moins 1 mètre de
hautnur totale (ou
de largeur ) afin
qu'en l'enterrant
de O^.aO, il reste
une portion ayant
Fig. 77. - Coupe en travers Qm.gO de hauteur
d'une clôture en grillage , , ,
métallique avec bavolet au dessus du sol ;
flottant. la maille est dite de
41 millimètres (dia-
mètre du cercle inscrit d ms l'hexagone) ;
les fils sont des numéros6,8, lOou 12 idia-
môtres en millimètres : 1.1 — 1.3 — 1..^ ou
1.8) ; mais on emploie le plus généralement
les n°^ 8 et 10.
Dans les girennes closes, ou forcées, les
lapins vivent à l'état sauvage dans un espace
DES liAliENNES
381
limité; on lee nourrit souvent et on les prend
avec des pièges.
L;i garenne close est une étendue plus ou
moin'^ grande entourée d'une clôture conti-
nue, efficace à la fois contre la sortie de? la-
Vig. 78. — Coiipp vertii-.ili^ ile p.ilis île prolf'tion
du pied des fonduLions d'un mur de cliduii-.
pins et contre l'introduction de leurs enne-
mis. A cet effet, la clôture doit descendre :'i
0'".30 au moins en dessous de la surface du
sol pour éviter que les lapins ne passent des-
sous en galerie (l;; au-dessus du sol, on lui
donne de 1".50 à 2 mètres.
Certains auteurs proposent de faire des-
cendre les murs à 1 mètre et même à l"'.oO
en dessous de la surface du sol afin d'éviter
la fuite des lapins, qui pourraient creuser
des galeries à de semblables profondeurs; si
cela était reconnu exact, il nous semble que
la dépense serait hors de proportion avec le
résultat à obtenir, et augmenterait énormé-
ment le prix de revient d'un lapin de ga-
Fig. 79. — Coupe verticale d'un mur de clôture de
garenne, et d'un tolus intérieur.
renne, alors qu'il serait bien moins coûteux
d'en laisser Hier quelques-uus, et de sur-
veiller l'enclos.
Lorsqu'on disposera de longues pierres
plates, dalles ou pâlis (calcaires, schistes), on
les placera obliquement, en y (tig. 78) contre
le pied du mur m, pour prolonger le pare-
ment intérieur des fondations /'; mais, afin
de ccmserver la solidité du sol s, la tranchée
(1) N.i'is avon.s vu f|iie, p'.ur pr 't'ser les cliamps,
on a i.conni qu'il suffisait d'enfouir le griilige de
0".t,ï à 0°>.20, la lisière des cliamps f-tant éloignée
des ti rri rs d'une garenne ouverte; alors que, dans
sera ouverte suivant le prolil î, en dehors de
l'aplomb du mur m.
une >;areniie cl. .se, détendue tO'ij'nirs linit-'e, les
terriers se mult plient et approchent de la clôture
leurs galènes plus profondes.
388 LA l'iiuDUCTluX AGIUCOLE
11 nous semble que, sans augmenter outre
mesure lu profondeur des fondations / (fig. "9)
du mur de clôture m, on peut élever un rem-
blai A à l'intérieur de la garenne, en réser-
vant un chemin de ceinture c large d'au
moins un mètre; comme l'ouverture des
terriers se trouve toujours à un cerlain ni-
veau X au-dessus du sol, ce dispositif aug-
mente la profondeur /; à laquelle le lapin
devrait descendre ses galeries lui permettant
de passer sous le plan des fondations / de la
clôture.
Les murs de clôture, surtout ceux qui sont
bien soignés dans leurs fondations, sont coû-
DEs;CÙLuM[iS kka.m;.aises
teux et on peut les remplacer par des gril-
lages ayant l"'.oO à 2 mètres au-dessus du
sol, et 0°'.50 en terre, en mailles de M milli-
mètres, en établissant un bavolet llottant ;\
l'extérieur de la garenne pour empêcher les
chats d'y entrer ,lig. 77.'
Une butte de terre (fig. 80) élevée dans la
garenne sert de logement aux lapins qui y
creusent de nombreux terriers ; on a pro-
posé de la remplacer par des galeries maçon-
nées, des briques, des poteries, des fa-
gots, etc.
{A suivre.) Max Hinoei.aian.n.
SOCIÉTÉ DE PATHOLOGIE VEGETALE
Séance du 8 mai 1920.
M. Lemée adresse une coinmuuication sur les
observations qu'il a faites à Alençon relalive-
înent aux dépérissements des Epic>;-as. M. le pio-
lesseur Mangin a constaté, après Maurice de
Vilmorin, que ces arbres lléchissenl souvent au
bout d'un certain nombre d'aunées lorsqu'ils
sont cultivés en debors des stations où ils crois-
sent à peu près spontanément. M. Tisserand
rappelle que des faits du niènie genre ont été
signalés pour le Mélèze, notamment en Ecosse.
Mais cet arbre est très sensible aux attaques du
Dasyseypha Willhommii, champignon qui, d'après
M. Mangin, serait responsable de la plupart des
cas de dépérissements observés chez cette es-
sence. Les forestiers suisses ont montré qu'en
éclaircissant les Méb'-zes on les préserve dans
une large mesure contre les atteintes de ce pa-
rasite et on les maintient ainsi en bonne santé.
M. Ducoraet a observé une culture de pomme
de terre, qui avait été envaliie par un Oïdium. 11
s'agit sans doute d'une contamination fortuite.
Dans certaines localités du Finistère, le trèlle
violet dépérit sous l'action d'une Anguillule, que
M. Foéx croit être le Tylcachus demistatrix. Les
pousses des plantes atteintes restent courtes et
s'épaississent. On a admis jusqu'à présent
qu'après la mort du trèlle les anguillules passent
dans le sol où elle se maintiennent plus ou moins
longtemps. Aussi conseillait-on une rotation de
culture, qui ne fait revenir le trèlle qu'au bout
de plusieurs années. .Mais M. Penguilly Laurent,
à Lanvérec, par Saint-Pol-de-Léon (Kinistère),
affirme que la maladie se propage par la graine,
dont il assurerait la désinfection en la mainte-
nant recouverte de soufre pendant un certain
temps.
E. F.
LA PRODUCTION AGRICOLE DES COLONIES FRANÇAISES
Le mouvement colonial, qui s'était des-
siné en France il y a une vingtaine d'années
et qui, depuis, a progressé avec une extrême
lenteur, aurait dû prendre, pendant la
guerre, une ampleur considérable. On sait,
en effet, au moins confusément, le rôle pri-
mordial joué par nos colonies dans les four-
nitures faites à la métropole, fournitures qui
auraient dépassé de beaucoup les chiffres
atteints, si l'élément transports n'avait pas
fait défaut la plupart du temps. On a même
pu, à la faveur du mouvement considérable
d'exportation dont nos colonies ont été le
siège, penser qu'industriels et capitalistes
avaient enfin ouvert les yeux sur les res-
sources immenses de notre empire colonial,
et qu'il n'y aurait qu'à laisser se poursuivre
un mouvement une fois déclenché pour que
nous arrivions, d'ici peu d'années, à tirer de
nos possessions d'outre-mer tout ce qu'elles
peuvent donner.
La question prend une importance plus
considérable encore, du fait que notre empire
colonial s'augmente d'une partie des an-
ciennes possessions allemandes, et que peut-
être des règlements internationaux permet-
tront de rattacher délinitivenienl à la l'rance
des possessions dont la situation est encore
mal réglée, comme la zone espagnole du
.Maroc et les Nouvelles-Hébrides.
Si l'on ne regarde que les apparences, il
semble que la cho.se soit en bonne voie; le
Congrès de r.\griculture française, qui
s'est tenu à Paris du 30 juin au 3 juillet
1919, a fait une place à la production colo-
niale, qui a eu les honneurs d'une section
LA PK(lDLi:TIOi\ AGKICOLE
spéciale : c'esl peut-être un signe des temps,
tout au moins voulons-nous le croire, bien
qu'à la séance plénière où ont été présentés
les vœux de deux sections, l'annonce de la
discussion des résolutions de la Section co-
loniale ait plutôt contribué à faire vider la
salle. D'autre part, les derniers mois écoulés
ont vu l'éclosion de plusieurs Agences écono-
miques coloniales dont le rôle, bien qu'en-
core un peu incertain, dénote cependant que
l'on a compris la nécessité de faire quelque
chose vis-à-vis du public.
Il ne semble pas, malgré cela, que le pro-
blème, tel que l'ont posé Congrès et Agences,
soit envisagé sous son véritable aspect. Si
l'on résume les desiderata de ceux qui s'in-
téressent à ces questions et qui ont pris à
tâche de travailler à leur réalisation, on
constate qu'ils se résument principalement
dans ces deux points :
1° Obtenir la création d'un organisme
central de recherches scientiHques. de ren-
seignements d'ordre commercial et indus-
triel et de propagande financière, qui met-
trait en rapport les producteurs de matières
premières aux colonies et les divers intéres-
sés dans la métropole;
2° Centraliser, soit par les soins de cet
organisme, soit par tout autre moyen officiel
ou privé, les données que l'on possède sur
nos possessions coloniales, leurs richesses et
leurs possibilités.
Sans nier l'utilité de cet organisme cen-
tral, dont nous avons nous-même réclamé
la création à diverses reprises et, en particu-
lier, au Congrès d'agriculture coloniale de
1918, nous n'hésiterons pas à dire que le
problème colonial, examiné sous cet angle,
tombe complètement à faux.
La réorganisation des services agricoles de
nos colonies s'impose sans attendre, mais
c'est là une œuvre de gouvernement, et non
la tâche d'un organisme à côté.
Quant à l'inventaire de nos richesses colo-
niales, à la recherche de leurs débouchés,
aux possibilités nouvelles de culture qui
s'oil'rent à nos colons, c'est là chose faite,
archifaite, et il semble complètement su-
perflu d'y consacrer à nouveau du temps, du
personnel et de l'argent.
Sans ordre le plus souvent, car ils sont le
fruit de travailleurs fanatiques égarésdans le
fonctionnarisme et toujours à la merci des
crédits de misère qui leur sont alloués, mais
non pas cependant sans la méthode propre à
l'esprit frauçais, des travaux nombreux ont
été faits, des essais rationnels entrepris, et
l'ensemble des publications et des ouvrages
DES COLONIES FJ'.ANÇAISES 589
français existant actuellement sur nos ri-
chesses coloniales constitue un monument
dont nous pouvons être tiers, et qui, tel qu'il
est, mais bien coordonné, permettrait de
faire fructifier des capitaux sélevant à plu-
sieurs centaines de millions.
Nous ne voulons pas dire par là qu'il n'y
ait plus rien à faire, et il existe certes encore
d'innombrables sujets de recherches et
d'études tendant soit à l'utilisation nouvelle
de produits dont la culture est économique-
ment possible, soit au remplacement de cer-
tains produits actuellement rares ou coû-
teux, par des produits plus abondants et
d'un prix de revient plus faible.
Quant aux débouchés, c'es-t là un pro-
blème qui ne nécessite pas qu'on s'y attarde
une minute. Les maisons sérieuses d'impor-
tation de produits coloniaux sont nom-
breuses; elles connaissent, chacune dans
leur branche, les acheteurs possibles, l'im-
portance du débouché et la valeur des pro-
duits. On peut dire qu'en temps normal, et à
plus forte raison maintenant, ces maisons
sont à même de placer n'importe quelle
quantité d'un produit qui leur arrivera avec
les garanties nécessaires d'identité et de
qualité. On peut donc affirmer que nos colo-
nies peuvent être rapidement mises à même
de produire, et que nos industriels et com-
merçants peuvent, sans l'interposition d'au-
cun nouvel organisme, recevoir de celles-ci
et utiliser les produits que nous tirons actuel-
lement de l'étranger, soit pour des questions
de routine — aberration commerciale dont
nous pourrions donner nombre d'exemples
aujourd'hui classiques — soit par suite
d'une conception inexacte du problème,
aberration industrielle dont un des exemples
les plus frappants est l'échec pratique de
vingt années d'efl'orts de l'Association coton-
nière coloniale.
Des divers éléments du problème, un seul
paraît avoir été laissé à l'écart, et c'est celui
qui domine la situation : produire.
La production est possible, les travaux des
dix dernières années le démontrent surabon-
damment; les débouchés sont illimités, la
situation économique de notre pays, telle
que la guerre l'a créée, ne laisse aucun
doute à ce sujet. Que nous faut-il alors? Pour
produire, il faut d'abord, et avant de songer
à augmenter la production, pouvoir trans-
porter celle qui existe, et ce n'est pas ici que
nous avons besoin de rappeler à quel point
une politique de chemins de fer s'impose
dans nos colonies. On reste rêveur lorsqu'on
songe que l'importance du rail en Afrique
i^O
SYNL)li:,VÏ DES AijRHX'LTELRS DE LUI ll-ET CIIEH
Occidentale fran^'aise est représentée par un
millimètre au liilomètre carré, mais on fré-
mit lorsqu'il faut ajouter que cette même
Afrique Occidentale française est la mieux
partagée de nos colonies en matière de réseau
ferré, et qu'il existe plusieurs possessions
françaises dans lesquelles on en est encore à
attendre le premier mèlre de rail.
Ensuite, il faut revenir à la liberté absolue
et sans réserve du trafic maritime. La lourde
politique de réquisition, qui a pesé sur notre
marine marchande pendant la dernière
année de guerre et qui a accru les effets delà
guerre sous-marine, s'est compliquée d'une
politique interalliée néfaste pour la France,
et dont les effets ne pourront malheureuse-
ment pas être tous supprimés. Grâce à cette
politique, nous n'avons pas construit, nous
avons peu acheté et nous avons laissé nos
alliés d'hier, prévoyant qu'ils seraient nos
rivaux d'aujourd'hui, nous mettre pour de
longues années sous leur dépendance mari-
time, singulière reconnaissance des héroï-
ques sacrifices consentis par la nation à la
cause commune.
Pour produire, il faudrait aussi qu'il y eût
Yin changement dans l'exploitation de nos
Colonies. Sur environ ."300 Sociétés coloniales
qui existaient avant la guerre, plus de la
moitié étaient des entreprises commerciales.
Parmi les autres, on trouvait principalement
des entreprises spécialisées dans les mines,
les travaux publics, des industries particu-
lières à certains pays, et enlin un nombre
infime représentées par les Sociétés agricoles
et de colonisation.
Ces Sociétés, auxquelles s'ajoutent quel-
ques rares colons qui usent sous un climat
généralement dur toute leur énergie, n'ont
pas toujours à lutter contre les élémenls,
mais plutôt conire une .administration que
guide une politique d'obstruction tendant ;\
réduire la production au minimum. Ce n'est
pas que de nombreuses tentatives n'aient
pas élé faites par des chefs de service de va-
leur pour arriver k modifier le régime exis-
tant; tous se sont brisés contre une bureau-
cratie redoutable.
Plus que jamais il est temps de regarder
le danger en face. Sans chercher à copier
servilement ce qui se fait à l'étranger et qui
souvent n'est pas applicable chez nous, tant
en raison de la différence en Ire nos colonies
et celles de nos voisins, que de la différence
de mentalité, il y a lieu de rechercher dans
le génie de notre race les éléments d'une
organisation sérieuse, souple et puissante,
dotée des crédits et des pouvoirs nécessaires
pour vivifier enfin les efforts de ceux, plus
nombreux que jamais, qui sont prêts à aller
dépenser au dehors une énergie trop à
l'étroit en France : c'est le salut de nos colo-
nies et la prospérité de la France, qui en
dépendent.
F. Main,
rnp:(5nieur agronome.
SYNDICAT DES AGRICUIJELRS DE LOIR-ET-CHER
Le premier Syndicat agricole qui ait été
organisé en France a été le Syndicat dcf Agri-
cuileurs de Loir-et-Cher; il fut fondé, en effet,
le 1 juillet 1883, c'est-à-dire dans l'année qui
précéda la loi du 21 mars 188i sur les Syndi-
cats professionnels. M. \. Riverain en est le
président depuis l'année 1886, c'esl-à-dire
depuis trente-quatre ans; il a succédé au
fondateur M. Tanviray, alors professeur dé-
partemental d'Agriculture, après avoir été au
premier rang de ceux qui se groupèrent au-
tour de celui-ci.
Le grand développement pris par le Syndi-
cat est universellement connu : nous avons
eu à diverses reprises à signaler les initia-
tives successives qui ont assuré ce dévelop-
pement.
.\près les services commerciaux, qui
ont été le début du Syndicat, sont venues
s'ajouter toutes les entreprises de muiualité
agricole; l'aide aux familles nombreuses en
a été la dernière initiative.
Légitimement lier de l'importance des ser-
vices rendus par le Syndicat, M. Riverain a
voulu en faire connaître les détails. 11 les
expose dans une étude qu'il a publiée récem-
ment sous le titre : Monographie du Syndirat
des Agriculteurs de Loir-et-Cher. Cette étude
sera fort utile pour servir de guide à ceux
qui se préoccupent de créer, de développer
et de rendre plus parfaites les entreprises
syndicales.
C'est ce que dit M. Méline dans la préface
qu'il lui a donnée. <• Rien ne vaut les leçons
(le choses, dit-il, et il faut lire attentivement
le tableau que vous venez de dresser de
l'ceuvre accomplie par votre Syndicat et le
suivre pas à pas dans son développement
pour se rendre compte des merveilleux résul-
tats qu'on peut obtenir par la mise en com-
mun des intelligences, des forces et des ca-
pitaux mis au service de la production agri-
cole. »
II. S.
ÉPURATION DEê EAUX D ALlMENTATluX
391
LES TRACTEURS DANS L INDIANA
La culture aux Elals-Unis se prèle mieux
qu'ailleurs à l'emploi des tracteurs par suite
des grands espaces, de la rareté de la main-
d'œuvre, du bas prix des appareils, de la
facilité de se procurer des pièces de rechange
et de l'abondance des carburants. De plus, la
construction rapide avec des matières à bon
marché permet un amortissement qui encou-
rage à acheter.
Quoi qu'il en soit, une enquête a été faite
auprès d'une centaine d'agriculteurs de l'In-
diana (1) pour savoir s'ils étaient contents
de leurs tracteurs.
Soixante-quinze se sont déclarés satisfaits
de leur machine; onze ne soni pas sûrs, et
sept ne sont pas contents.
Sur 93, on en trouve 48 seulement qui
disent avoir augmenté l'étendue de leur
terre cultivée; 84 prétendent avoir économisé
2 à 4 chevaux et un homme ; 10 déclarent
que leur tracteur ne leur a pas permis de
supprimer d'attelages.
Fresque tous sont partisans du tracteur à
charrues à 3 socs, et sauf 2 exceptions, tons
ceux qui ont un tracteur traînant 2 socs
acheté avant 1918 déclarent que, s'ils pre-
naient un nouveau tracteur, ils le voudraient
plus fort.
Pourtant les acheteurs des nouveaux
modèles 1918 de tracteurs à 2 socs se dé-
clarent satisfaits.
Chez, nous, la multiplicité des modèles
montre l'hésitation sur les types à adopter,
ce qui est dû à la diversité des cultures, à la
nature des sols et au morcellement. Cepen-
dant, la formule actuelle est de faire léger,
puissant, avec vitesse variée, atin d'avoir un
tracteur souple et fort comme un moteur
animé.
Baron Henry d'Anch.^id.
ÉPURATION DES EAUX D'ALLMENTATION
Le problème de l'épuration des eaux d'ali-
mentation présente actuellement une grande
importance pour les populations des Régions
libérées, qui n'ont souvent à leur disposition
que des eaux suspectes. Il nous semble inté-
ressant de rappeler, à ce sujet, les procédés
d'épuration qui ont été employés pendant la
guerre, par le Service des Eaux de P Armée,
procédés qui ont été d'une efficacité telle
que l'on n'a jamais vu, au cours de l'His-
toire, de si grandes agglomérations humaines
conserver un étal sanitaire aussi satisfaisant,
au milieu de conditions hygiéniques aussi
défavorables.
Le procédé, qui était employé, désigné
généralement sous le nom de Javellisalion,
consiste à traiter l'eau à épurer par de
l'extrait d'Eau de Javel (composé d'hypochlo-
riles divers et notamment de soude), qui
agit, d'une part par l'oxygène naissant, et
d'autre part par le chlore mis en liberté.
L'extrait d'Eau de Javel était vendu avant la
guerre 0 fr. 40 le litre, au détail.
Les recherches du colonel Bunau-Varilla,
ancien chef du Service des Eaux d'une
armée, ont montré (2) qu'il suffit d'employer
(1) IndUuia Agricullural Expérimenlal. Station
La Fayette. Indiana, 19t9.
2) Bulletin de la Société d'Encouragement pour
l'Industrie nationale; novembre-décembre 1919.
une quanlité d'extrait d'Eau de Javel dosant
1 milligr. de chlore libre par litre. L'action
stérilisante esl, pour ainsi dire, instantanée.
Pour traiter l'eau nécessaire à la consom-
mation d'une famille, on prend l'ex Irait de
composition moyenne à 50 grammes de
chlore libre par litre, et au moyen d'un
comple-goultes, donnant 20 gouttes au
gramme, on verse une goutte de cette solu-
tion dans un verre plein d'eau. Ce dernier
suflit pour stériliser 25 litres d'eau, c'est-à-
dire la contenance d'environ deux seaux
ordinaires.
L'épuration des eaux des localités dé-
pourvues de conduites d'alimentation peut
se faire en utilisant les dispositifs, qui
étaient employés aux Armées, pour javelliser
l'eau destinée au chargement dçs tonnes des
tranchées.
L'appareil se compose, en principe, d'ua
réservoir au-dessus duquel se trouve un bac
mélangeur, muni de chicanes horizontales,
destinées à assurer un brassage énergique;
dans ce mélangeur arrivent, d'une part, l'eau
à épurer provenant de la colonne de refoule-
ment de la ponipeet, d'autre part, la solution
d'hypoclilorite provenant d'un tonneau suré-
levé. L'écoulement delà solution d'hypochlo-
rite se fait par un tuyau en zinc effilé don-
nant un débit correspondant à G ou 8 milli-
302
ACADÉMIE D AGRICULTUKE UE KKA.NOE
grammes de chlore libre pour 10 litres d'eau à
traiter, soit 12 ou 10 centimètres cubes
d'extrait à SO gr. de chlore par litre pour
10 litres d'eau à traiter, suivant l'étal clii-
mique et bactériologique de cette eau.
Pour l'épuration des eaux d'alimentation
d'une agglomération, il convient d'employer
l'appareil du docteur Orliconi. dans lequel la
solution d'hypochlorite est introduite, par un
tuvau de faible diamètre, dans le tuyau d'as-
piration de la pompe, par suite de la dépres-
sion produite par le déplacement du piston.
Avec cet appareil, la quantité d'hypochlorite
mélangée à l'eau, réglée à la dose convenable,
est rigoureusement proportionnelle au débit
de la pompe, et en outre, quand le réservoir
do solution chlorée est vide, la pompe n'as-
pire plus que de l'air et se désamorce auto-
matiquement.
On voit donc, par ce qui précède, que la
javellisation constitue un procédé d'épura-
tion doué dune très grande souplesse, qui
peut être appliqué au traitement de quantités
d'eau très variables, destinées, soit à la con-
sommation d'une famille, soit à la consom-
mation d'agglomérations plus ou moins im-
portantes : hameaux, villages ou villes. En
outre, son prix de revient insignifiant, ainsi
que l'absence complète de toute saveur désa-
gréable, la rendent particulièrement intéres-
sante pour les Régions libérées.
G. Pa.sselègl'E,
Ingénieur agronome.
ACADÉ3IIE D'AGRICULTURE DE FRANCE
S'Uincc du 5 7ï!a! 1920.
Présidence de M. Méline.
Mort de M. Nivoit.
M. le Piésident fait part à l'Académie de la
moit de M. Nivoit, cet excellent et éminent con-'
frère qui faisait tant d'honneur à notre Compa-
gnie pour sa haute intelligence, sa science, ses
grands travaux et ses éminenles qualités.
M. le Secrétaire perpétuel donne lecture de^
paroles qu'il a prononcées aux obsèques de
M. Nivoit au nom de l'Académie.
La lilieité d'exportation des tourteaux.
M. André Goiiin, membre non résident, et
M. P. Andouard, devant la canip;igne menée par
f^s huileries de Marseille pour faire rendre libre
lexportation des tourteaux fabriqués sur celte
p^ace, insistent, dans une note, sur les ti es grands
avantages que la France trouverait à utiliser ces
tourteaux sur son propre territoire pour engrais-
ser des animaux, spécialemenl des porcs :
« Il n'est pas douteux, disenl-ils, qu'avec les
vaielirs actuelles des changes, les huileries n'aient
grand avantage à vendre au dehors leurs tour-
teaux.
( Nous ne voilions pas mettre en parallèle le
bénéfice supplémentaire que la vente à l'étranger
procurerait à cette industrie et le préjudice qui
en résulterait pour l'ensemble de notre élevage.
.Nous ferons seulement remarquer qu'avec cent
raille tonnes de nos tourteaux, les pays du Nord
de l'Europe pourraient produire, à notre place,
quarante millions de livres de viande de porc.
» Or, comme la viande nous manque de plus
en plus, nous serions trop heureux qu'ils veuil-
lent bien nous revendre ensuite une partie, au
moins, de celle que nos tourteaux leur auraient
permis de produire. Nous nous trouverions alors
obliaés d'exporter, non seulement autant d'ar-
gent que nos huileries en auraient reçu d'eux,
mais de leur envoyer aussi le montant du béné-
fice qu'ils ne manqueraient pas de prélever sur
nous, sans parler de tous les frais, transports et
autres, dout nous serions grevés.
u N'est-il pas de l'intérêt général que ce béné-
fice ne soit pas soustrait à notre élevage? Nos
éleveurs de porcs, mieux éclairés qu'autrefois,
ne seront pas en peine de produire de la viande
à meilleur prix que celle importée de l'étranger.
La France se trouve dans une position suffisam-
ment obérée à l'égard des autres pays, pour ne
pas l'aggraver encore en exportant ses tourteaux
et en important davantage de viande. »
La crise des changes et le déficit alimentaire.
.M. Edmond Tkcry, après avoir montré com-
ment les événements récents nous ont prouvé
que désormais la France ne devait compter que
sur elle-même pour se relever de ses désastres,
expose quelle est l'étendue de noire déficit com-
mercial total pour l'année t9t9 : plus de 27 mil-
liards de francs, au lieu de i milliard 500 millions
avant la guerre ; déficit très faible alors large-
ment compensé par les diverses sources de re-
venus extérieurs dont nous disposions, de telle
sorte que, en réalité, le règlement de notre ba-
lance économique, c'esl-à-dire la différence entre
tout ce que nous recevions de l'étranger et tout
ce que nous lui payions, se soldait en notre fa-
veur par un excédent annuel de 2 à ;! milliards
de francs. D'où la haute tenue de notre change.
La guerre a profondément modifié cet étal de
cliûses; dans le déséiiuilibre actuel de notre ba-
lance des règlements extérieurs, le déficit ali-
mentaire est celui qui pèse le plus lourdement
sur notre change. Pour 1919, M. Edmond Théry
ne l'évalue pas à moins de 10 milliards de
francs.
Or cette production peut redevenir ce qu'elle
:ORKESP0N'L>ANCE
393
était avant la guerre, mais encore elle doit être
augmentée, car la lerre fraii'aise, comme M. Mé-
l;ae l'a prouvé dans son Salu! par la Terre, poav-
rait nourrir 70 à 80 millions d'habitants si elle
était exploitée avec rintelligerii'e et raetivilé dé-
sirables.
M. Edmond Théry démontre alors que. pen-
Jarit la guerre et depuis l'armislicf, l'engrais
est ce qui a le plus manqué à la terre française ;
on ne saurait en rendre responsable Tmsou-
ciance des agriculteurs; si ceux-ci n'ont pas em-
ployé plus d'engrais, la cause en est uniquement
à l'impossibilité dans laquelle ils se sont trouvés
pour obtenir ce qui leur était nécessaire. Ils se
sont adressés, comme on leur avait dit de le
faire, au.x directeurs des Services agricoles dé-
partementaux qui leur ont indiqué des maisons,
lesquelles, soit par absence d'arrivages mari-
times, soit par difficullé de transport par voie
ferrée, n'ont pas exécuté les commandes.
En terminant, .M. Edmond Théry sui;gère
comme l'un des moyens les plus eflicaces et des
plus pratiques comme application pour poiler
remède à cet état de choses, le suivant : création,
à la direction des Services agricoles départemen-
tau.\,d'un véritable Office des engrais chimiques
qui, ayant étudié les besoins locaux et ayant
donné aux agriculteurs les conseils de circons-
tance, recevrait, lui-même, à la préfecture, les
commandes des agriculteurs, les passerait pour
exécution à des maisons choisies d'avance, et
s'assurerait que leur livraison s'elTectuei'ait dans
les conditions de délais et de prix nettement
déterminées.
M. lieiivi ilUier fait observer que les clull'res
s'eprésentant la valeur argent de l'excédent de
nos importations de produits alimentaires
depuis la guerre, par rapport aux années anté-
rieures, pourraient faire penser que la France a
importé, en réalité, de beaucoup plus grandes
quantités de blé, avoine, œufs, vin, etc., qu'elle
ne l'a fait, '.es quantités importées en 1918 et
1919, par exemple, sauf en ce qui concerne la
viande, ne sont pas beaucoup plus élevées qu'en
1912 et 1913, elles sont même moindres pour le
vin, les œufs. C'est que la France, contrairement
à une opinion trop répandue, s'est imposée des
restrictions très sévères.
M. le marquis de Vogué fait toutes réserves
sur le projet de M. Edmond ïhéry de donner
aux directeurs départementaux des Services
agricoles la mission de former des Offices des
engrais, ce serait leur donner une charge qui
n'est pas dans leurs attributions naturelles, d'au-
tant plus qu'ils ont déjà trop de rôle à remplir.
C'est aux Syndicats et aux Coopératives agricoles
qu'il appartient de réunir les commandes des
agriculteurs et de répartir les engrais entre
ceux-ci.
M. le Président résume la discussion en cons-
tatant que, dans tous les cas, lAcadémie est
unanime sur ce point que, comme l'a indiqué
iM. Edmond Théry, la crise du change sera ré-
solue par l'intensité de la production agricole.
Intoxications provoquées
par des tourteaux d'arachides contenant
de petites quantités de ricin.
M. Moussu présente une noti- de MM. c'/,. Briintx
et Maurice Guerbel sur des intoxications provo-
quées par des tourteaux d'arachides contenant
de petites quantités de ricin, et sur les procédés
permettant de déceler de petites quantités de
ricin dans ces tourteaux, M. Le Conte, avant la
guerre, avait déjà signalé à l'.\cadémie les arci-
denls causés à un troupeau de vaches iaitièies
par un lot de tourteaux d'arachides contenant de
faibles quantités de ricin.
A la Station agronomique de Rouen, des cas
d'intoxication grave ont pu être observés par
l'emploi de tourteaux contenant de 1 à 2 O/t^ de
ricin.
Les tourteaux ricinés toxiques, qui sont pres-
que exclusivement des tourteaux d'arachides, ne
renferment en général que quelques centièmes
à peine de ricin dont l'addition volontaire ne
pourrait rapporter aucun bénéfice à un fraa-
deur. 11 ne faut donc voir dans ces adultérations
dangereuses que des cas fortuits et involontaires
dus, la plupart du temps, à des négligences, soit
au moment du nettoyage des appareils, broyeurs
et presses, ayant travaillé des graines de ricin,
soit pendant la manipulation et le transport des
graines d'arachides et de ricin qui voyagent par-
fois en vrac sur les mêmes bateaux, car ces
deux graines sont souvent originaires des mêmes
régions.
Les laboratoires chargés de l'examen de tour-
teaux soupçonnés d'être ricinés se trouvent donc
généralement en présence de produits ne ren-
fermant qu'une minime proportion du principe
toxique. Pour le reconnaître, .M.M. Ch. iinoux et
Maurice (iuerbet, dans leur note, indiquent com-
ment ils ont pu utiliser très heureusement, en y
apportant certains procédés techniques d appli-
cation, la méthode biologique dont le principe a
été établi par Kobert et [qui est le suivant : la
ricine, en solution dans l'eau salée physiolo-
gi(jue, présente, même à des doses infinitési-
males, la propriété d'agglutiner les globales
rouges des mammifères et des oiseaux.
Élection d un membre non résident.
11 est procédé au di'pouillement du scrutin
pour l'élection d'un membre non résident.
M. François Couvert est élu.
H. Hit;eb.
CORRESPONDANCE
A dirers. — C'est par suite d'une erreur typo-
graphique que, dans le numéro du 8 avril
(;>. 2ùoJ, il a été parlé du pércliiorUre de mercure
comme utilisé pour lutter contre les fourmis.
394
CORRESPdNUAINCE
C'est le bichlorure de mercure (sublimé cor-
rosif) qui a été indiqué comme très etlicace pour
obtenir la destruction des fourmilières
— N» 610'J (S. P. 602). — Les Algues marines
ou Goémon, surtout celles qui sont récoltées vives,
fermentent et dégagent, par suite, de la cbaleur
lorsque mises en las; mais nous ne saurions vous
dire quelle est leur valeur horticole pour la
confection des couches. Il ne semble pas qu'elle
soit grande, car il n'en est pas question en horti-
culture. La durée Je fermentation doit Atre
assez courte. Tentez-en l'essai, soit seules, soit
mélangées à de la paille ou des feuillps.
Ces dernières sonl,au contraire, d'un usage
courant en jardinage, la chaleur qu'elles déve-
loppent, lorsque seules, est faible mais de longue
durée; aussi les associe-t-on le plus souvent au
fumier de cheval pour en modérer et en prolon-
ger la durée de fermentation. La paille peut
également leurêtre associée; mais, sansaddition
de fumier ou au moins arrosage avec du purin,
vous n'obtiendrez qu'une fermentation faible et
si lente qu'elle vous donnera tout au plus une
couche tiède, qui ne vaudra pas le temps que
vous passerez à sa préparation et presque sans
utilité, à cette époque de l'année surtout. —
(S. M.)
— N° 7410 {Vienne). — Le lait écréme par les
petites écrémeuses centrifuges a une valeur nn-
trilive bien voisine de celui des laiteries indus-
trielles.
Vous n'auriez aucun profit à substituer d'au-
tres farineux au manioc, comme adjuvant du
lait écrémé dans l'élevage des veaux. Les résul-
tats seraient probablement moins satisfaisants.
720 grammes de farine de manioc suffisent
pour i2 litres de lait et vous permettent d'en
extraire une livre de beurre. Malgré le piix du
manioc, vous avez tout bénéfice à le faire.
Au premier âge, le tourteau d'arachides con-
viendrait mal pour cet emploi.
Le lait contient assez de phosphate pour les
jeunes animaux. Inutile de leur en donner
d'autre.
Pour les porcs, le manioc et les autres fari-
neux coûtent actuellement trop cher.
INourri^^sez les vôtres exclusivement d'un mé-
lange par moitié de tourteaux d'arachides et de
palmiste. Ajoutez-y une forte poignée de poudre
d'os.
Si vous disposez de 5 ou 6 litres de lait écrémé
par tête, le mélange pourra se composer d'un
tiers arachide et deux tiers palmiste, i'ius besoin
alors de poudre d'os.
Le veau tire meilleur parti du lait que le porc.
-(A. G.)
— N» dOOI4 (;Vor(/). — La Tvur Eiffel envoie
chaque jour à 0 h. 4.ï (10 h. 4". heure d'été),
16 heures et 23 h. 30 des radiotélégrammes
donnant les observations météorologiques
faites à 7 heures, 13 heures et 18 heures dans
une quinzaine de stations françaises. — Condi-
tions d'émission : ondes amorties; longueur
d'onde 2 500 mètres; indicatif F. L. — Les radio-
grammes sont composés de groupes de chiffres
dont les deux premiers, isolés, désignent la sta-
tion ; les groupes suivants, comprenant cinq ou
trois chiffres, donnent le détail des observations.
Une deuxième partie fournit les résultats des
sondages atraosphériqu-'S. On trouvera tous les
renseignements nécessaires sur la liste des sta-
tions et la significations des groupes de chiffres
dans la brochure spéciale, .l/é^éoro/O'/ieef T. S. F.,
publiée par le Service Météorologique Mili-
taire, 140, rue de Grenelle (Paris 7'^), qui en fait
l'envoi sur demande.
Outre le Traili' de Météorologie deA.Angot
(Gaulhier-Villars, éditeur), les ouvrages suivants
traitent de la prévision du temps au moyen des
cartes isobnriques ; La Mélénrologif appliquée à
la Prévision du tctvpa, par E. Mascart, recueillie
par Th. Moureaux (actualités scientifiques,
Gauthier-Villars, éditeur). — La Météorologie
agricole et la Prévision du Temps, de Paul Klein
(J.-B. Baillère et fils, éditeur). — Manuel pratigite
de Météorologie de J. llouch (Musson et C'°, édi-
teur).—(G. a.)
— M. G. C. {Haule-Saùne). — Un essaim
d'abeilles étant venu se poser sur un arbre de
votre verger, vous demandez si vous avez le droit
de le ramasser.
D'après l'article 9 de la loi du 4 avril 1889,
(I le propriétaire d'un essaim a le droit de le
réclamer et de le ressaisir, tant qu'il n'a point
cessé deli^ suivre: autrement l'essaim appartient
au propriétaire du terrain sur lequel il s'est
fixé. » Dans le cas où l'essaim qui s'est fixé sur
votre arbre n'a pas été suivi par le propriétaire
de la ruche d'où il est sorti, vous avez le droit de
le considérer comme vous appartenant.
— N» 7558 {Tarn-et-Garonne) . — L'écimeuse
de blé Garnier est fabriquée par M. Garnier,
construclenr-mécanicien à Mormant (Seiiic-el-
Marne).
Av is.
1" Adresser sous enveloppe, au nom du Secré-
taire de la Rédaction, 26, rie Jacob, toute de-
mande de renseignements.
2" Joindre à toute demande de renseignements
la bande d'adresse sous laquelle le journal est
envoyé, et qui porte le numéro d'abonnement.
3" Ne nous adresser qu'une seule question à
la fois. Si exceptionnellement on a deux ques-
tions à nous poser, écrire chacune d'elles sur
une feuille à part.
4» ISe jamais nous fixer un délai quelconque
pour la réponse, et encore moins nous demander de
répondre dans le prochain numéro, ce qui est le
plus souvent impossible.
5" Ne jamais nous renvoyer à une lettre précé-
dente.
0° Ne nous adresser que ce que nous pouvons dé-
truire après l'avoir lu.
REVUE COMMEKCIALE
395
1 A SEMAINE MÉTÉOROLOGIQUE
Semaine du 9 au lo mai iî)iO [OBSERVATOfJŒ VU PARC SAh\r-MAU/l)
ullibars.
Dira H mai. ,102!. 6
TE.MPKI-IAIURE
I
Lundi.
10
I02i.0
S. 2
Mardi . .11—1017.3
Mercredi 12 — 1012.8 14.9
Jeudi.... 13 — ,1021.5 10.1
Vendredi 14 — 1024.31 i..l
Samedi , 1.5 — ,i0n.5 S. 9
MoyeDnes Lt totaux 1020.2 N.8
I I
Ecarts sir la normale -\-ii 3 4-0 o
6
X
1S"1
12.7
21.1
14.6
24.1
17.7
25.7
19.6
n 9
15 2
19.7
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dur.tbtor.l
HKM.\UQUES DIVERSE^;
Rosée, temps nuageux.
I
" Rosée, teiiips nuageux.
" iFaible rosée, temps nuageux.
■^ *' Pluie la nuit et le matin.
" Rosée, temps couvert.
Rosée, temps nuageux.
0.2 jTemps nuageux, pluie le soir.
4.0 Pluie depuis le l'i^jauvier
I Rn 1920 19T""!'
' Normale IS"
;i) Voir l'explication de cette mesure dans le n" du 15 avril 1920 ip. 290.)
REVUE COMMERCIALE
Situation agricole. — Le beau temps s'est main-
tenu, la température s'est élevée et un premier
orage a marqué la semaine écoulée. Ces condi-
tions sont des plus favorables à la végétation qui
fait des progrès rapides.
L'epiaison des seigles a été satisfaisante. Les blés
sont générait ment beaux et ceux qui avaient un peu
jauni dans les terres fortes, sous l'influence de
l'humidité, ne tarderont pas à reprendre un aspect
noimal. On reçoit également de bonnes nouvelles
des céréales de printemps.
On poursuit partout l'exécution des semailles de
betteraves fourragères et sucrières et. dans l'Ouest
surtout, celles de sarrasin.
Les quelques gelées blanches du début de mai ne
paraissent pas avoir causé à la vigne de sérieux
dommages, sauf peut-être sur quelques points heureu-
sement localisés. En plusieurs endroits du Centre,
on signale, sur les pommiers, la présence de l'antho-
nome.
Blés et farines. — Les blés indigènes sont cédés
au prix de la taxe. On signale que, dans certaines
régions, les services du ravitaillement cèdent aux
meuniers des blés et des mais étrangers, alors que
ces mêmes services refusent d'acheter aux fermiers
!e blé qu'ils ont récolté.
En Amérique, aux Etats Unis, en tenant compte
du change, le blé vaut 184 fr. 75 les 100 kilogr,
■ Les farines sont cédées à la boulangerie aux prix
officiels.
Sons. — Disponibilités réduites et demande faible.
On vend aux prix officiels (48 fr. le quinta! à prendre
au moulin).
Céréales diverses. — II ne reste presque plus de
seigle en culture; on le cède au taux de la ta.xe
(53 fr. le qumial).
La baisse signalée la semaine dernière sur les
avoines n'a pas fait de nouveaux progrès. Aux
100 kilogr. départ, on cote les avoines noires 81.50 à
82 fr.: les grises, 80 à 80.50 et les blanches, 79 a.
80 fr.
Il y a peu de transaction» en orges que l'on cote
aux prix suivants : Beauce, Mayenne et Champagne,
80 à 81.50; Ouest, 77 à 79 fr. les 100 kilogr. départ.
Les sarrasins de Normandie valent de 85 à 86 fr
et ceux de Bretagne, 84 à 85 fr. les 100 kilogr. dé-
part.
Fourrages. — Le dernier marché de La Chapelle a
été assez bien approvisionné; les cours pratiqués ont
été les mêmes que la semaine dernière.
Pailles. — Prix faiblement tenus sur la paille de
blé et stationnaires sur les autres sortes au marché
de La Chapelle, où l'on a coté comme suit, par
104 bottes de 5 kilogr. : paille de blé, 190 à 205 fr.;
pailles de seigle et d'avoine, 180 à 200 fr.
Bétail. — A.U marché de La Villette du lundi
10 mai, les arrivages de gros bétail étant particuliè-
rement icnportaiits, les cours ont fléchi de 15 à
20 centimes par demi-kilogramme net. .^j
On a coté les bœufs de l'Allier, de la Nièvre, de
Saône-et-Loire, de l'Orne et du Calvados, 4.35 à
^'■"^ «EVLE COMJIERCIALE
4.3!; ; de la Haute- VicDnc, 1 40 à 4.33 ; de la Mayenne
et de la Sarthe. 4.20 à 4.40; de la Dordogne "et du
Cantal, 4.35 à 4.30; de Maine-et-Loire et delà Loire-
Inférieure, 4.20 à 4.43; de la Vendée, 4 à 4.33: les
génisses, 4.30 .4 4.60: les taureaux, 3.70 à i.iO en
bonnes qualités, par demi-kilogramme net.
Cours faiblement tenus sur les veaux que l'on a
cotés comme suit, par demi-kilogramme net : veaux
d'Eure-et-Loir, .Seine-et-Marne, de Seine-el-Oise, du
Loiret et de l'Yonne, 6 à 6.23; de la Sarthe et de
l'Aube, 3.75 à 6 fr.; de l'Ouest, 5.30 à 5.S5; les sortes
médiocres du Cant.îl et de la Ilaute-Vienoe 3 73 à
3 fr.
L'offre en moutons a élé abondante; les cours
sont restés stationnaires, sauf sur les sortes mé-
diocres où l'on a enregistré un peu de faiblesse. On
a coté les agneaux, 7.50: les moutons de l'Allier,
du Cher et de la Xièvre, 7.20 à 7.60 ; de la Haute-
Loire, 6.30; de la Haute-Garonne et du Tarn, 7 à
7.30; les brebis métisses, 6.30 à 6.73; les autres
sortes, 6 à 6.25 le demi-kilogramme net.
Les cours des porcs sont restés soutenus. On a
payé les porcs gras 3.30 à 3.60; les coches, 3.10 à
3.30 le demi-kilogramme net.
Voici le relevé de> marchés des lundi 10 et jeudi
13 mai ;
Marclté du lundi 10 mai.
bœufs.
10.50 à
;.r.o à
11 fr.;
Entrées directes
aux abattoirs.
Ame.iés
Pri.K Diaxima du kilogramme.
Au poids net. Au poi>is v;
■-" q-
"' q-
Prix extrêmes.
Boeufs 8.9f; s.r.O s. 10 3.10 à 5.46
Vaches.... 9.C6 8.60 S. 20 3.10 i.58
Taureaux.. S. 10 T. Os 7.40 3.10 5.04
Vsaui 11.80 11. fO 9.00 3.60 ".50
Moutons... 14.70 14.00 13.80 5.85 7.39
Potm 10.30 10.14 10.00 6.18 7. -21
Marché du jeudi 13 »i<ii.
Entrées directes
aux abattoirs. Réservas
Amenés. La Vill. Vaug. LaViU. Vaug.
têtes létes tètes têtes lètes
Boîufa I 604 1
Vacbes 1 024 Ç 351 140 517 208
Taarsaax.. 2s2 )
Vaaox. 1 5S5 963 236 301 loi '
Moatona . . 8 -252 2 343 1 369 1 S80 765
Porcs 1 082 1 116 450 80 90
Prix maxima du kilogramme.
Au poids net. Au poids vif.
r- q. 2- q. 3' q. Prix extrêmes.
Bœufs 8 60 8 00 7 65 3.00*5.31
Vaohas 8 80 8 20 7 70 ;i.û0 5.46
Taureaui... s 00 7 50 7 00 3.00 5.04
Vaauï 1170 10 80 8 SO 3.50 7.44
Moatons 14 30 13 SO 13 SO 5.76 7.34
Porcs 10,70 10 14 10 00 6.13 7.21
Dans les départements, on cote :
Bordeaux:, par kilogr. poids vif : bœufs, 3.20 à
5.20: vaches, 2.40 à 4.60: par kilogr. poids net :
veaux, ÎO à U fr.; moutons. M à 13.30.
Cliolet, par kilogr. poids vif : bœufs, 3.10 à 3. GO;
vaches, 3 à 3.30; veaux. 3 à 5.20.
Lyon-Vaise, par kilogr. poids vif : bœufs, 2.60 à
5.50; porcs, 6.30 à 7.13.; veaux, 6 à 7.10; par kilogr.
poids net : moutons, 11.30 à 13.60.
Marseille, par kilogr. poids net :
8.60: moutons. 9.50 à 11.30: veaux
par kilogr. poids vif : porcs, 8 à 8.50.
Nancy, par kilogr. poids net : bœufs, 9.20 à 9.00;
v.aches, 8 à 9.80; moutons, 12 à 13 fr.; par kilogr.
poids vif ; veaux, 7.30 à 8.20.
Sajiles, par kilogr. poids vif : bœufs, 3.80 à 4 fr. ;
vaches, 3.70 à 3.90; veaux. 5.40 à 6 fr.; moutons,
3.80 à 6 fr.
Viua. — Dans le Midi, les cours des vins subissent
peu de changement, mais la faiblesse est la note
dominante sur les marchés, où l'on cote comme suit
les vins rouges : 112 à 125 fi'. à Montpellier, 103 à
122 fr. à Béziers, 112 à 130 fr. à Perpignan. 110 a
130 fr. à Nimes, 110 à 123 fr. à Narbonne. Les vins
blancs valent de 135 à loû fr. l'hectolitre nu.
Dans la Haute-Garonne, on vend de 100 à 110 fr.
l'hectolitre.
En Algérie, à Alger, les vins ronges sont cotés
de 110 à 140 fr. l'hectolitre.
Cidres. — Dans le Calvados, on vend de 40 à 43 fr.
l'hectolitre, non logé.
Pommes de terre. — .\iix Halles centrales de
Paris, on cote aux 100 kilogr. les pommes de terre
nouvelles du Midi, l'JO à 230 fr.; de l'Ouest, 190 à
210 fr.; d'Algérie, 170 à 220 fr.
Fécules. — Dans les Vosges, lafécule l'^'- disponible
est cotée 210 fr. les 100 kilogr.
Produits de laiterie. — En I"iai:ihe-Conité. les
fruitières ont vendu leur p.-oJuction de Gruyère à
des prix variant de SoM à 423 fr. les 50 kilogr.
Aux Halles centrales de Paris, ou vend, au cei.t,
Camemberts de Normandie, 80 à 210 fr.: Pont-
l'Evèque, 100 à 275 fr.
Les beurres centrifuges sont rotes .lux Halles de
Paris de 9 à 15 fr. le kilogramme.
Laines. — Les derniers prix pratiqués dans
l'Eure-et-Loir, à Dreux, varient de 20 à 22 fr. le
kilogramme.
B. Dtf.o-...
ENGRAIS
(Les 100 kilogr. départ par livraison de 10.000 kilogr.)
l'r. c.
Nitrate de soude lo '16 0 0 d aiote 150 »
Cianamide S. P. A ""I''»
Ciammide en poudre naiq»»
Nitrate de chaux 82 »
Nitrate d'ammoniaque 3S à 34 0/0 d'az 15« "
Sulfate d'ammoniaque manque
Superphosphate 14 OU Jac. phosph 27 à 29.50
Scories de déphosphoralion. l'unité 1 SO
Sulfate de cuivre 230-252
Sulfate de fer I, cristaux 30 »
— ipoud I e 38 »
Soufre sublimé ■"»"''.""'
Le Oe'ra?U : Charles Ditkkix.
Parts — : . .Mahetkecx. laipnmeur. 1, rtie Cassette
CHRONIQUE AGRICOLE
397
CHRONIQUE AGRICOLE
Ouverture du débat au Séaal sur le projet de loi relatif à la création de nouvelles ressources fiscales. —
Conclusions du rapport de sa Commission des Finances. — Relèvement de taxes, notamment des droits
de circulation sur les boissons. — L'impôt sur les bénéfices agricoles. — Conférence du marquis de
Vogiié à rOnioû des grandes Associations françaises. — Ses conclusions. — Manifestations en Algérie
sur la liberté du blé. — Les réclamations contre la prohibition de l'exportation des graines de trèfle. —
Assemblée générale de l'Association de l'Industrie et de l'Agriculture françaises. — Résolutions adop-
tées. — La Commission permanente du Froid. — .V propos de l'importation des viandes frigorifiées. —
La main-d'œuvre polonaise en France. — Note de la Confédération des Associations agricoles des
régions dévastées. — Etude de M, Porchet sur les causes de la rétention lactée chez les vaches. —
Décoration dans la Légion d'Honneur. — Nouvelles dates pour le concours d'admission aux Ecoles
Bationales d'.\griculture. — Vœux adoptés par la Ligue agricole de la Marne. — Organisation d'un
Congrès interniational de la Fièvre aphteuse à Buenos- Aires.
Les impôts devant le Sénat.
Le Sénat a commencé la discussion du pro-
jet de loi relatif aux nouvelles ressources fis-
cales ;adopté par la Chambre des Députés.
Pendant Les-vacances parlementaires, la Com-
mission des Finances avait examiné les di-
verses parties du projet, et son rapporteur
général, M. Doumer, avait préparé son rap-
port.
D'après ce rapport, les disposilions votées
par la Chambre ne suffiraient pas pour as-
surer l'équilibre normal du budget. Les nou-
velles recettes qu'elles donoeraient, d'après
les évaluations approximatives qui en ont
été faites, s'élèveraient à 7 732600 000 fr.; la
CommissioTi des Finances du Sénat a estimé
que certaines de ces prévisions paraissent
excessives et que, quand même elles se réa-
liseraient, une somme supérieure à 2 milliards
de francs manquerait pour établir l'équilibre
budgétaire. Elle a été ainsi amenée à relever
un certain nombre de taxes nouvelles et à
majorer aussi les anciennes taxes dans des
proportions plus élevées que celles adoptées
par la Chambre. L'évaluation des ressources
nouvelles serait portée, dans leur ensemble,
à 9 860 millions de francs.
Le principal relèvement qu'il convient de
signaler ici est celui qui est relatif aux
droits de circulation sur les vins et les cidres ;
il accroît de 270 millions environ le chifire
adopté par la Chambre, Le droit de circula-
tion sur les vins est porté à 25 fr. par hecto-
litre, celui sur les piquettes à 10 fr., celui sur
les cidres à 10 fr.; la taxe de consommation
sur l'alcool est maintenue au taux de 1 000 fr.
adopté par la Chambre. « Cet elîort modéré,
dit M. Doumer, laissera encore le produit ré-
clamé aux vin?, bières, cidres et à l'alcool,
de 100 millions au-dessous de ce que propo-
sait la Commission des Finances de la Cham-
bre et de près de 700 millions au-dessous
des propositions primitives du Gouverne-
ment. »
27 Mai 1920. — H" 2i.
En ce qui concerne l'impôt sur les bénéfices
de l'exploitation agricole, la Commission du
Sénat a maintenu le forfait en supprimant
l'intervention, prévue par la Chambre, d'une
Commission chargée de fixer la proportion
de l'impôt par nature de cultures, mais elle a
décidé le maintien de la disposition de la loi
de 1919 qui donne au contrôleur des con-
tributions un droit d'inquisition dans les fer-
mes. On a déjà vu, ici, que les Associations
agricoles protestent énergiquement contre
cette dernière décision.
Le problème du blé.
L'Union des grandes Associations fran-
çaises pour l'essor national s'était déjà préoc-
cupée (voir le numéro du 16 avril, 'p. 269)
des moyens de développer la production du
blé en France, et elle avait émis un vœu en
faveur de la suppression de la taxalion.Dans
une conférence faite devant elle le 18 mai,
M. le marquis de Vogiié, membre de r.\.ca-
démie d'Agriculture, président de la Société
des Agriculteurs de France, a exposé, avec
une éloquence persuasive, toutes les faces de
la question; après avoir indiqué avec préci-
sion les causes profondes de la diminution
de la production, il a rappelé l'unanimité
qui règne chez les agriculteurs pour ré-
clamer une liberté qui, seule, pourra leur
permettre de développer celle production.
Sans doute, les procédés les plus actifs d'une
propagande ingénieuse en vue d'intensifier
la culture seront éminemment utiles, mais
ils seront infructueux tant que la situation
actuelle ou une situation analogue sera main-
tenue.
Répétons une fois de plus qu'il faut, en
finir au plus tôt; la saison marche, et dans
quelques semaines la moisson sera en pleine
activité en Algérie et dans la vallée du
Rhône.
Le blé en Algérie.
Le mouvement qui se poursuit en France
Tome 1. — 22.
398 CHRONIQUE
pour réclamer la liberté du commerce du blé
indigène n'est pas moins unanime en Algé-
rie. Une protestation contre toute taxe a elé
adoptée par l'Union agricole de l'Est de l'Al-
gérie. D'autre part, l'Union des Syndicats
agricoles et la Confédération des Agriculteurs
du département de Constantine ont réclamé
avec insistance l'aflranchissement du com-
merce du blé.
Cette nécessité est d'autant plus urgente
que la nouvelle récolte sera déficitaire.
L'exportation des graines de trèfle
Le décret du 26 février dernier, qui a pro-
hibé l'exportation des graines de trèfle, a'pro-
voqué une vive émotion dans le commerce
de ces graines dont la vente à l'étranger est
un grand débouché. A la suite des démar-
ches de la Fédération des Syndicats des mar-
chands de grains et graines de semences,
une dérogation à ce décret a été accordée au
mois d'avril, et l'exportation de 800 tonnes
de graines de trèfle a été autorisée jusqu'au
1" octobre. De nouvelles démarches ont été
poursuivies, au point de vue spécial des
graines de trèfle incarnat, dans les termes
suivants :
Vous avez bien voulu autoriser l'exportation
de France, avant le i" octobre 1920, de 800 ton-
nes de trèfle. Cette autorisation, pour le trètle
violet, est plus que suffisante, d'autant que les
commandes ont, entre temps, été exécutées par
l'Italie et l'Allemaf;iie.
Pour le trèfle incarnat, je me permets d'attirer
votre bienveillante attention sur le fait que la
récolte moyenne annuelle en France varie de
100 000 à 123 000 balles, dont à peine un dixième
est utdisé pour les besoins indigènes.
Vous comprendrez facilement, monsieur le
ministre, qu'une autorisation de 8 000 balles,
même applicable au trèfle incarnat seul, est tout
à fait insuffisante, et qu'à moins de faire perdre
aux Finances un appoint d'or très appréciable, et
à la culture française la vente de ses produits, il
est de toute urgence de rapporter le décret pro-
hibant l'exportation du trètle incarnat, la récolte
commençant fin courant.
En ce moment, nous devrions avoir des de-
mandes de l't-tranger, pour livraison des récol es
faites, c'est-à-dire fin juin commencement juil-
let. Cette année nous n'avons rien, car l'étranger,
connaissant cette prohibition d'exportation,
craint de ne pas recevoir les commandes qu'il
pourrait nous faire.
Après l'avis formulé par l'Académie d'.\gri-
cullure dans sa séance du 12 mai, le décret
du 26 février a été abrogé par un décret du
21 mai. Celte mesure avait été demandée,
d'autre part, par un certain nombre d'Asso-
ciations agricoles et par plusieurs Conseils
généraux, notamment celui du Loiret.
AGRICOLE
Il n'est pas inutile de rappeler que l'expor-
tation des graines de trètle et de luzerne en
1919 a atteint 70 000 quintaux, d'une valeur
de près de 13 millions de francs, alors que
l'importation n'a pas dépassé 27 DOO quin-
taux. Pendant les mois de janvier et de fé-
vrier 1920, l'exportation avait atteint 33 563
quintaux, et l'importation avait à peine at-
teint le dixième de cette quantité.
Association de l'Industrie
et de l'Agriculture.
L'assemblée générale annuelle de l'Asso-
ciation de l'Industrie et de l'Agriculture fran-
çaises s'est tenue le 17 mai, sous la prési-
dence de M. Touron, sénateur.
Après un éloquent exposé de la situation
par son président, l'Association a adopté à
l'unanimité une motion pour demander au
Gouvernement de défendre énergiquement le
droit de la France : 1° à la réparation inté-
grale par l'Allemagne des ruines amoncelées
sur son territoire ;
la collaboration des
Alliés pour l'eliorl financier à accomplir en
attendant la réalisation des engagements de
l'Allemagne.
Dans une autre motion, l'Association a
demandé que des mesures législatives soient
prises sans retard pour interdire la cessation
concertée du travail dans les services pub ics
et les industries concédées; que, cessant de
restreindre la liberté du travail, les lois et
les règlements qui en découlent permettent
au contraire d'intensifier la production ou le
trafic, notamment dans les mines et les in-
dustries de transport ;
Enfin pour que, sous le couvert d'équilibre
budgétaire, des mesures fiscales trop bru-
tales et insuffisamment étudiées ne risquent
pas d'enrayer le développement de la ri-
chesse publique.
Au point de vue spécial des intérêts de
l'Agriculture, M. le comte de Saint-Quentin,
président de la Section agricole, a présenté,
à l'occasion de cette motion, une déclaration
qui a été également accueillie avec faveur ;
on en trouvera le texte plus loin (p. AOo).
La main d'œuvre polonaise.
xM. E. de Warren, député, commissaire
général de la Confédération générale des
Associations agricoles des régions dévastées,
nous communique l'avis suivant :
En vue de permettre de donner satisfaction
aux demandes de main-d'œuvre agricole Polo-
naise, dont le dépôt de Tout peut être saisi de la
part des agriculteurs des Régions libérées, et en
vue d'assurer la répartition judicieuse de cette
catégorie d'ouvriers, les employeurs de main-
CHRONIQUE AGRICOLE
399
d'iBuvre agricole ont intérêt à observer la procé-
dure suivante :
En principe, il convient que le chef du dépôt
des Travailleurs étrangers de Toul ait toujours
un nombre suffisant de demandes d'ouvriers
pour ne pas être dans l'obligation d'offrir de la
main-d'œuvre, lors de l'arrivée des convois. Les
besoins de travailleurs agricoles dans les régions
dévastées sont tels qu'il doit être facile de les
formuler d'avance.
D'autre part, comme les travailleurs agricoles
Polonais désirent abréger le plus possible leur
séjour au dépôt, ce désir se concilie parfaitement
avec l'intérêt général, car les frais d'héberge-
ment au dépôt sont élevés et il y a intérêt à les
réduire au strict minimum.
La durée normale des formalités accompa-
^'nant l'arrivée des travailleurs au dépôt de ïoul
f'taut de quatre jours, les convois d'ouvriers
agricoles peuvent donc quitter le dépôt dès le
début du quatrième jour.
Pour permettre l'acheminement rapide des
ouvriers demandés, les Associations, Groupe-
ments ou Syndicats qualifiés prépareront les
listes de leurs demandes d'ouvriers, les adresse-
ront à la Confédération générale des Associa-
tions agricoles des Régions dévastées, 8, rue de
l'Isly, à Paris, qui fera le nécessaire auprès du
chef du dépôt des Travailleurs étrangers à Toul.
Celui-ci avisera télégraphiquem ent le Syndicat
ou Groupement demandeur de l'arrivée du con-
voi de Varsovie afin qu'un convoyeur lui soit en-
voyé dans le plus bref délai pour conduire les
ouvriers à destination. Ce convoyeur aura à sa
disposition au dépôt de Toul des interprètes qui
lui permettront d'interroger les Polonais et de
les choisir.
Les employeurs demandeurs sont invités à
adresser leurs listes de demandes aussi long-
temps à l'avance que possible, tout en spécifiant
l'éqoque à laquelle ils désirent recevoir les ou-
vriers, pour que le chef du dépôt puisse établir,
à la fois, une répartition équitable et par ordre
d'urgence.
Condition indispensable : Joindre aux listes de
demandes autant de contrats signés en trois exem-
plaires qu'il y a d'ouvriers demandés. On peut se
procurer les contrats imprimés dans les préfec-
tures.
L'a'tention des agriculteurs est particulière-
ment attirée sur le fait qu'il ne saurait être
question, sauf pour le département de Meur-
the-et-Moselle, de diriger les ouvriers étran-
gers individuellement sur leur lieu de destina-
tion. En raison des inconvénients que présente
cette manière de faire, les agriculteurs ont donc
tout intérêt à grouper leurs demandes et à indi-
quer un Syndicat ou Groupement destinataire
unique, lequel procédera ensuite à la répartition
des ouvriers entre leurs divers destinataires dé-
finitifs.
Le chef du dépôt des Travailleurs étrangers de
Toul se tient, au surplus, à la disposition des
employeurs demandeurs pour leur fournir toutes
indications ou informations complémentaires.
Cette note ajoute que le dépôt de Toul ne
peut, pour l'instant, mettre à la disposition
des agriculteurs que des ouvriers adultes
sans famille. D'autre part, la Confédération
étudie les moyens de faciliter l'immigration
en France de familles polonaises; un Comité
franco-polonais d'initiative privée a été créé
pour le recrutement de familles choisies et
pour leur protection matérielle et morale en
France. Les Associations agricoles seront te-
nues au courant des progrès réalisés dans
l'œuvre entreprise par la Confédération.
La rétention lactée des vaches.
Dans une note présentée à l'Académie des
Sciences (séance du 19 avril), M. Ch. Por-
cher, professeur à l'Ecole vétérinaire de
Lyon, a résumé ses observations relatives
aux conséquences de la rétention du lait sur
sa composition normale. Au sujet du lait des
vaches, il s'exprime en ces termes :
Dans la fièvre aphteuse chez la vache, si la
traite n'est pas effectuée en raison de lésions sur
les tétines, de la rétention s'ensuivra, et le lait
recueilli aura un chiffre très faible de lactose.
Au cours des affections les plus diverses qui
frappent la vache laitière, externes ou internes,
générales ou locales, pour des raisons souvent
sans valeur, on espace ou on diminue les traite.s,
alors qu'il n'y a aucune indication expresse de le
faire.
Relier le trouble chimique du lait à l'affection
de l'animal, c'est faire de celle-ci la cause im-
médiate de celui-là, c'est mal raisonner. Maladie
externe ou interne, il n'importe ici; le point en
question, c'est la rétention lactée. La maladie
n'est nullement la cause des modifications
observées dans le lait.
M. Porcher a constaté que, de tous les élé-
ments du lait, le lactose est celui qui subit
les variations les plus importantes.
Commission permanente du Froid.
On a vu (numéro du 13 mai, p. 337) qu'un
arrêté en date du 29 avril a réorganisé la
Commission permanente du Froid qui avait
été créée en i91o au ministère de l'Agricul-
ture. La première réunion do cette Commis-
sion s'est tenue le 2(i mai sous la présidence
de M. Ricard, ministre de l'Agriculture, as-
sisté de M. André Lebon, ancien ministre,
président de l'Institut international du Froid,
et de M. Alfred Massé, ancien ministre, séna-
teur.
Après un exposé sommaire des questions à
étudier par la Commission, une discussion
générale s'est engagée sur les mesures à
prendre en vue du régime nouveau qui doit
400
CHRONIQUE AGRICOLE
l'oncLionner à partir du 1" juin. On sait, en
eflet, que le Gouvernement, qui s'était jus-
qu'ici réservé le monopole de l'importation,
des viandes frigoriliées, a décidé, par le dé-
cret du 2-4 février dernier, de lever, à dater
du 1" juin , les prohibitions imposées au com-
•merce privé et de permettre à ce commerce
de reprendre les transactions sur ces den-
rées. La discussion a montré que la situation
est e.vtrêmemenl complexe. En effet, les prix
des viandes frigorifiées ont été notablement
relevés sur tous les marchés; ce relèvement
paraît résulter surtout des trusts qui se sont
constitués en Amérique; en outre, les impor-
tations se faisant presque exclusivement par
l'Angleterre, la situation du change crée
des difficultés particulières au commerce
français. D'un autre côté, des craintes ont été
exprimées relativement à la constitution
d'un monopole d'importation. Des détails
précis ont été fournis sur les ressources du
Service du Ravitaillement ; celui-ci possé-
dera encore, à la date du 1"' juin, 25 000
tonnes de bœuf frigorifié à mettre à la dispo-
sition de la consommation, mais aux prix
élevés auxquels cette viande est cédée ac-
tuellement.
Cette première discussion ne pouvait pas
conduire à une conclusion immédiate. M. Mar-
tel, chef du Service vétérinaire sanitaire du
département de la Seine, a été chargé de pré-
parer un rapport qui servira de base à une
discussion ultérieure qui permettra d'émettre
des conclusions.
Décoration dans la Légion d'Honneur.
Par un décret en date du M mai, M. Léon
Guignard, membre de l'Institut et de r.\ca-
démie d'Agriculture, a été promu au grade
de commandeur de la Légion d'Honneur. Il
est inutile de rappeler les services rendus par
M. Guignard, directeur honoraire de l'Ecole
supérieure de pharmacie de Paris, aux appli-
cations de la botanique dans les sciences
agricoles.
Ecoles nationales d Agriculture.
Le ministère de l'Agriculture annonce que
les épreuves écrites du concours d'admis-
sion aux Ecoles nationales d'Agriculture
en 1920 sont reportées aux lundi 21, mardi 22,
mercredi 23 juin.
Elles seront subies, au choix des candi-
dats, soit à Paris (manège Guindet, école
militaire), soit dans les départements aux
préfectures de : Alger, Avignon, Bordeaux,
Chaumont, Limoges, Lyon, Nancy, Nevers,
Rennes, Strasbourg, Toulouse et Tours.
Ligue agricole de la Marne.
Dans sa séance du 8 mai, la Ligue agricole
de la Marne, sous la présidence de M. Barré,
a émis les vœux suivants :
1° Que la Commission des Finances du Sénat
revienne sur sa décision et sanctionne purement
et simplement le vote de la Cliambre qui a
abrog" l'article 2 de la loi du 12 août 1919;
2° Que, dans le plus bref délai, le Gouverne-
ment dépose et le Parlement vote un projet de
loi interdisant, avec les sanctions nécessaires,
la grève dans les services publics oxploités par
l'Etat ou concédés (postes, téléphones, télé-
graphes, chemins de fer, transports en com-
mun, etc.), et demande au Gouvernement de
résister avec énergie aux prétentions injustifiées
et exagérées de tout le personuel de ces services
publics;
3» Que la liberté du travail soit respectée et
que seules les lois de l'hygiène publique et celles
de roiïre et la demande soient prises en consi-
dération pour limiter la durée du travail;
4° Que la vente du blé soit complètement li-
bérée de toute entrave et que la liberté d'achat
et de vente soit rendue au commerce, afin que
le producteur trouve dans la liberté une juste
rémunération de ses efforts et ne soit pas amené
à faire la grève du blé;
0° Qu'il soit permis aux agriculteurs, produc-
teurs de lait, de vendre leurs produits suiTant
les lois de l'offre et de la demande.
L'opinion des agriculteurs est unanime sur
les solutions soulevées dans ces vœux.
Congrès de la Fièvre aphteuse
Un Congrès international de la l'ièvro
aphteuse se tiendra à Buenos-Aires du G au
il septembre prochain, sous le patronage du
Gouvernement de la République-Argentine.
Un appel est adressé, pour y prendre part, ;\
la fois aux médecins vétérinaires, agricul-
teurs, éleveurs, etc., et aux Associations
scientifiques et agricoles. La cotisation pour
les membres adhérents résidant à l'étranger
est fixée à 1 livre sterling.
Les questions portées au programme par
le Comité d'organisation sont très nom-
breuses. Elles sont réparties entre trois sec-
tions : section scientifique, section sanitaire,
section économique.
Des Comités nationaux sont chargés, dans
chaque pays, de la réunion et de l'envoi des
éléments scientifiques et techniques et des
souscriptions des adhérents. Pour la France,
on doit s'adresser à M. "V. Even. secrétaire
du Comité français, à Paris (i, avenue Emile-
Pouvillon).
Henry Sagwier.
SOCIÉTÉ DES AGEUCULTEIKS DE FRANCE (SI'' SESSION ANNUELLE)
401
SOCIÉTÉ DES AGRICULTEURS DE FRANCE
(olo SESSION AN.MELLE, 3 AU 7 MAI 1020)
Séance du 3 mai. — Après le discours de
M. le marquis de Vogué, président, publié dans
le numéro du 13 mai (p. 361), M. de Mmiplanct,
trésorier, présente le compte rendu financier de
Société, et M. HUier, administrateur général,
donne lecture de son rapport sur les travaux de
la Société depuis la dernière session.
Séance du 4 mai.
Vimpôt sur les bénéfices agricoles. — Sur le
rapport de IM. Capus, le vœu sui-vant est adopté :
« La Société des Agriculteurs de France, con-
sidérant les dangers qui résulteraient du main-
tien de l'article 2 de la loi du 12 août 1919, qui
a pour elTet d'instituer l'inquisition ctiez le cul-
tivateur, émet le vœu ;
c Que cet article, déjà supprimé par la
Chambre des députés, le soit également par le
Sénat;
" Considérant, d'autre part, que les diffé-
rences entre les valeurs locatives des terres peu-
vent ne pas représenter, dans les mêmes pro-
portions, les différences entre les bénélices
moyens des cultures qui y sont effectuées,
« Emet, en outre, le vœu :
•« 1» Que le forfait soit intégralement maintenu
et établi d'après la valeur locative telle qu'elle
résulte des évaluations cadastrales, multipliée
par un coefficient déterminé par région et par
nature de cultures (terres arables, vignes, her-
bages, cultures maraîchères) ;
" "2° Que le coefficient soit établi par une Com-
mission telle que l'a prévue le vote de la
Chambre des Députés dans sa séance du 16 avril
dernier, le Parlement fixant chaque année, par
la loi de finances, les limites dans lesquelles
. pourra varier ce coefficient dans chaque région. )■
Séance du 5 mai.
M. J. de Vilmorin, président- de la Section
d'Horticulture, présente un vœu concernant
loléicuiture :
« l" Que les Services agricoles, les Associa-
tions agricoles et les futures Chambres d'Agri-
culture entreprennent une active campagne
pour vulgariser les m^Ueures méthodes de re-
constitution d'oliveraies, de taille, de lutte contre
les parasites, de fabrication d'huile, etc. ;
« 2° Que l'autorité préfectorale applique très
rigoureusement les prescriptions de la loi du
19 juin 1918, relative à l'interdiction d'abatage
des oliviers;
« 3° Enfin, que la loi du 13 avril 1910, accor-
dant des primes à l'oléiculture, soit prorogée à
partir de 1921 pour une nouvelle période de dix
années afin d'encourager les exploitants à soi-
gner leurs arbres et augmenter la production
des huiles nationales. »
Après un rapport de M. Mahout, sur la hausse
des prix de la viande et la crise de la vie chère,
M. le comte Delamarre de Monchaux soumet le
vœu suivant :
Il Qu'il soit procédé à la réglementation des
grands marchés parisiens, conformément aux
dispositions du décret de juin 1918, insuffisam-
ment appliqué jusqu'ici, cette réglementation
devant comporter notamment, eu ce qui con-
cerne la viande :
<< Vente au poids vif, affichage des cours, re-
tour immédiat aux ventes à la criée, institution
de commissionnaires assermentés, chargés des
ventes au marché de La Villette, affichage des
arrivages, des renvois, des entrées directes et des
réserves aux abattoirs, ainsi que des invendus et
des réserves vivantes;
" En ce qui concerne les œufs, beurre, fruits,
légumes, poissons et autres denrées périssables,
que l'on rétablisse la vente à la criée. »
Sur la proposition de M. le comte Delamarre de
Monchaux, la Société renouvelle ses vœux anté-
rieurs relatifs à la protection des petits oiseaux
en les complétant par l'addition suivante : « Que
des refuges gardés et aménagés soient organisés
en France pour favoriser la multiplication des
oiseaux sauvages. »
M. R. LavoUée présente un rapport sur la répa-
ration des dommages causés à l'agriculture dans les
régions envahits, qui se termine par les conclu-
sions suivantes :
<' La Société des agriculteurs de France,
(< Renouvelle aux populations de nos départe-
ments libérés, et tout spécialement aux popula-
tions rurales de ces départements, l'expression
émue de ses sentiments d'ardente sympathie et
d'absolu dévouement.
(( Elle invite tous ceux de ses membres qui ap-
partiennent à d'autres régions de la France à vi-
siter les villages dévastés par la guerre et à don-
ner à leurs habitants des témoignages effectifs de
leurs sentiments d'affectueuse solidarité par
l'entremise des œuvres françaises de secours.
11 En même temps, elle émet le vœu :
«l°Que des mesures appropriées soient prises
sans retard par la France et par ses Alliés pour
obliger l'Allemagne, d'une part, à exécuter les
clauses du traité de paix d'après lesquelles elle
doit restituer à la France, avant le mois de
mai 1920, 233 500 têtes de bétail et, d'autre part,
à émettre les bons destinés à assurer la répara-
tion des dommages de guerre, soit en argent,
soit surtout en nature;
« 2° Que, s'il n'est pas possible d'abréger le
délai de trente ans fixé pour ces réparations,
des mesures efficaces soient prises pour faciliter
le financement des dits bons;
« 3" Que les matériaux allemands et la main-
d'œuvre allemande libre soient utilisés le plus
possible pour la reconstitution des régions libé-
402
SOCIÉTÉ DES AGRICULTEURS DE FRANCE {ôl<= SESSION ANNUELLE
rées, mais exclusivement sous la direction des i
autorités et des employeurs français, sans aucuDe
intervention du Gouvernement allemand, ni de
ses délégués. »
Séance du 6 mai.
M. G. Gavoty soutient le vœu suivant, relatif
aux larifi de transport des fruits et légiimis :
<c La Société des Agriculieurs de France,
« Considérant que les tarifs G. V. 3 et 103 en
cours d'homologation suppriment tous les avan-
tages péniblement obtenus par les agriculteurs
et notamment les Syndicats groupeurs dans les
tarifs G. V. 14 et \ii, qui favorisaient l'alimen-
tation du marché de Paris et l'exportation, émet
le vœu que les tarifs proposés ne soient pas mis
en application avant que les groupements inté-
ressés aient été consultés;
« Considérant, en outre, que les récenis relè-
vements de tarifs sont à peu près prohibitifs pour
les expéditeurs de légumes, fruits et primeurs
des régions éloignées de Paris, que si des atté-
nuations ne sont pas apportées aux prix actuels,
c'est toute la production maraîchère de ces ré-
gions qui est mise en péril, au grand préjudice
de l'alimentation nationale et de l'exportation
et aussi des Compagnies elles-mêmes, dont les
expéditeurs agricoles sont les meilleurs clients,
appelle toute l'attention des Pouvoirs public:,
et des Compignies de chemins de fer sur la
gra\ité de cette situation et leur demande d'y
porter remède. »
M. le professeur Moussu fait une communica-
tion d'un très grand intérêt sur l'évolution de la
fièvre aphteuse. (1 conclut qu'il n'est pas possible
quant à présent de s'opposer à la propagation
de cette maladie et que le mieux que puissent
faire les éleveurs, quand celle-ci sévit dans
leur région, serait peut-être de communiquer
la maladie à leurs animaux sous une forme
bénigne, de façon qu'ils soient tous atteints en
même temps et que l'affection disparaisse ainsi
plus rapidement de leurs étables.
Sur la proposition de M. Le Conte, ■ la Société
renouvelle les vœux qu'elle a précédemment
émis en faveur de la création, à Paris, d'une
grande exposition annuelle de tous les produits
de l'agriculture française ».
M. Tailiiandler présente un vœu relatif à la re-
constitution agricole des régions dëcastées. Ce vœu
est adopté, ainsi qu'un vœu pour l'adoption par
le Parlement de la proposition de loi déposée
par MM. Macarez et des Rotours (réductions
ou exonérations de fei mages, indemnités aux
propriétaires d'immeubles ruraux), de façon
que, dans les régions libérées, les locataires et
les propriétaires d'immeubles ruraux soient
traités comme les locataires et propriétaires
d'immeubles bâtis.
M. ilennrsson présente un rapport sur la pro-
duction des graines de betteraves à surre en France,
qui conclut au vœu suivant :
« Qu'un droit de douane de 12b fr. au tarif
général et de 100 fr. au tarif minimum par
100 kilogr. de graines de betteraves à sucre,
soit appliqué à l'entrée des graines étrangères
en France, ou bien que le coefficient 3 soit appli-
qué aux droits actuellement en vigueur. »
M. Jarry fait adopter un vœu tendant à la
divulgation des petites industries rurales fores-
tières.
M. Ilitier présente un rapport dans lequel il
expose les moyens qui paraissent les plus pra-
tiques pour intéresser le pei sonnet cuvr.'cr aux ré-
sultats de l'i.vploitation agricole. On a lu les
conclusions de ce rapport dans le n° du iO mai
(p. 381).
Séance du 7 mai.
M. Pierre LavoUée donne lecture d'un rapport
sur les Ciiamhres d'. Agriculture. Après des obser-
vations de iM.M. It. Gavoly, P. de Monicault, le
comte de Damas, le vœu est adopté sous la forme
suivante :
<• La Société des Agriculteurs de France,
■< Emet le vœu que la loi du 23 octobre 1919
créant les Chambres d'Agriculture soit amendée
sur les points et conformément aux principes
suivants :
« 1° Constitution du corps électoral. — La
Société est d'avis que les garanties exigées de
certaines catégories d'électeurs ne sont pas suf-
fisantes.
" Elle demande : En premier lieu, que, pour
être électeurs, les agriculteurs, les éle-
veurs, etc., exploitant un fonds rural ou fores-
tier, exercent cette profession dans la com-
mune, à titre unique ou principal, depuis un an
au moins;
« En second lieu, quf, pour être électeurs,
les ouvriers agi icolcs habitent depuis trois ans
dans la commune au moment de la publica-
tion des liste» et y exercent cette profession,
à titre unique ou principal, depuis trois ans
également.
■> La Sociéié, en vue de maintenir strictement
aux Chambres d'Agriculture leur caractère de
représentation des intérêts professionnels, de-
mande, d'autre part, la suppression du para-
graphe 5 de l'article 8, visant l'électorat et
l'éligibilité des fonctionnaires appartenant au
corps enseignant, des directeurs des berge-
ries et vacheries nationales, des haras et des
stations agronomiques et œnologiques, des vé-
térinaires.
■' Elle demande, par contre, que le Directeur
des Services agricoles, le Conservateur des
Eaux et Forêts ou son représentant et l'In-
génieur du Service du Génie rural, soient
obligatoirement convoqués aux séances ordi-
naires des Chambres d'Agriculture, à titre con-
sultatif.
" La Société se prononce enliu pour une in-
terprétation de la loi, aussi large que possible,
relativement à l'électoral des femmes, en parti-
culier pour l'inscription sur les listes des femmes
de propriétaire exploitant, de fermier ou de mé-
tayer qui en feront la demande.
SOCIETE DES AGRICULTEURS DE FRANCE (SI» SESSION ANNUELLE!
403
« 2= Représentation des Sociétés et Syndica's
agricoles. — La Société se prononce pour une
représentation beaucoup plus large des Sociétés
et Syndicats agricoles, cette représentation étant
d'au moins trois délégués dans chaque arrondisse-
ment. Les Sociétés et Syndicats admis à l'élection
des délégués doivent être constitués depuis cinq
ans au moins, et percevoir effectivement des co-
tisations de leurs membres ou avoir des moyens
de contrôle équivalents, comme en ont les caisses
de crédit, les mutuelles et les coopératives de
production.
" 3° Régionalisme. — La Société, sans demander
des modifications au texte des articles i et 2 de
la loi relatifs à la création de Chambres départe-
mentales et à leur fédération en vue de former
des Chambres régionales, insiste pour que toutes
facilités et tous encouragements soient donnés à
la constitution la plus rapide possible de ces
Chambres régionales.
u 4° Coexistence des Chambres d'Agriculture et
des Offices agricoles. — La Société, considérant
que la loi créant les Offices agricoles avait prévu
la suppression de ces Offices, aussitôt constituées
les Chambres d'Agriculture, sans insister sur la
suppression des Offices départementaux, dont
les travaux sont en cours, ne voit aucune utilité
à maintenir les Offices régionaux. »
M. le marquis de Vogiié présente un rapport
sur la politique du blé, dont les conclusions, lar-
gement présentées, sont adoptées dans les ter-
mes suivants :
« La Société des Agriculteurs de France,
« Considérant que l'Agriculture française est
plus que jamais résolue à intensifier la produc-
tion du blé, de manière à diminuer les importa-
tions ruineuses pour le Trésor public, mais que,
pour rendre cette culture possible, il importe
que le producteur trouve dans la vente de sa
récolte le remboursement de ses frais de pro-
duction et une rémunération, si légère soit-elle,
de sa peine et de son temps ;
« Considérant, d'autre part, que le pain est
l'aliment de première nécessité et que la pro-
duction devant encore, malgré les efforts du
cultivateur, rester quelque temps déficitaire, il
appartient au Gouvernement d'empêcher la spé-
culation de faire subir aux prix du blé des
hausses exagérées, au détriment du consomma-
teur et sans profit pour le producteur;
« Emet le vœu :
« 1° Que le blé soit affranchi de toute taxation
comme les autres produits de la culture et au
même titre que les engrais, les instruments, la
main-d'œuvre et tous les éléments de la produc-
tion;
(I 2° Que le Gouvernement conserve provisoi-
rement le monopole de l'importation du blé, en
vue d'empêcher la hausse des prix qui pourrait
résulter de la spéculation et d'obtenir que l'in-
termédiaire se contente, comme le cultivateur
lui-même, d'une rémunération très modérée;
« 3° Que, pour aider à l'intensification de la
production du blé, seul remède à la crise ac-
tuelle, le Gouvernement mette le plus largement
possible à la disposition des cultivateurs tous les
moyens de production (engrais, main-d'œuvre,
motoculture), que, notamment, il prenne les
mesures nécessaires pour qu'avant toute expor-
tation les richesses en matières fertilisantes de
la France, de la Tunisie et du Maroc soient ré-
servées à la production française.
<• La Société renouvelle, en outre, le vœu émis
par elle le 16 mai 1919, tendant à ce que des
encouragements spéciaux soient donnés à la
production agricole des régions dévastées. »
Vœux divers. — La session se termine par
l'adoption des vœux suivants :
Lutte contre les insectes nuisibles : Que l'on
multiplie, là où le besoin s'en fait sentir en
France et dans les colonies, les Stations ento-
mologiques de recherches, susceptibles d'aider
l'agriculture dans la lutte contre les insectes
nuisibles indigènes ou importés.
Attachés commerciaux : 1° Que nos attachés
commerciaux soient secondés dans leur tâche
par des attachés agricoles spécialistes, dont la
mission consistera principalement à renseigner
l'agriculture française sur la situation agricole
des pays dans lesquels ils seront envoyés en
mission, de créer des courants d'échange de
produits agricoles et d'ouvrir des débouchés aux
produits agricoles français dans ces pays, de
fournir des indications sur l'orienlalion à don-
ner à notre production, et enfin, de tenir le
public agricole français au courant des perfec-
tionnements réalisés et des méthodes nouvelles
suivies à l'étranger;
2° Que ces attachés se tiennent en rapports
permanents et directs avec les grandes Associa-
tions et les Syndicats agricoles, lesquelsseraient
auprès des producteurs français les intermé-
diaires naturels des attachés agricoles.
Transport du bétail. — Que la désinfection des
vagons et de tous emballages, ayant servi au
transport des animaux, soit effectuée dans cer-
tains centres susceptibles d'êlre surveillés; qu'un
contrôle régulier soit exercé sur cette désinfec-
tion; que les Compagnies Je Chemins de fer
soient passibles d'une amende quand elles au-
ront contrevenu à leur obligation.
Fièvre aphteuse : Que des recherches scienti-
fiques soient entreprises dans les centres d'éle-
vage, avec le concours des Sociétés ou Syndicats
agricoles, pour découvrir si possible les meil-
leurs moyens de lutte coDtre la fièvre aphtause,
et qu'une organisation de ce genre .soit créée au
plus tôt.
Création d'abattoirs régionaux : Que les Grou-
pements agricoles régionaux prennent part
dans une proportion aussi large que possible, à
la création, à l'organisation et à la direction de
ces établissements, qui devraient être constitués
de préférence sous la forme coopérative.
X.
404
VALEUR NUTBlTlVe DES POMMES DE TERRE A CHAIRE JAUNE
VALEUR NUTRITIVE DES POMMES DE TERRE
A CUAIR JALNR
A.U cours d'une communication au Farmers'
Club anglais, M. Martin H. -F. Sntton a pré-
conisé, comme nous l'avons fait ici même et
à la Société des Agriculteurs de France, d'ap-
porter beaucoup plus de soins qu'on ne l'a
fait jusqu'ici au choix et à la préparation des
plants de Pommes de terre. Il arecomniandé
l'emploi des tubercules arrachés prématuré-
ment, longuement parlé de la gale noire, de
sa rapide diffusion en Angleterre, des dégâts
qu'elle y occasionne, des variétés qui y ré-
sistent et qui seront bientôt saules cultivées
dans ce pays, etc.
M. Martin Sutton a, en particulier, fait
connaître les résultats des recherches du
professeur Johnson, professeur de botanique
au Collège d'Irlande, qui jettent un jour tout
nouveau et très important sur la valeur nu-
tritive de nos Pommes de terre à chair jaune,
comparativement au.\ variétés à chair blanche
principalement cultivées en Angleterre, età
celles riches en fécule. Ces recherches con-
cluent nettement à la supériorité alimentaire
des premières. Elles conduiront sans doute
■ nos voisins et amis à apprécier davantage nos
variétés à belle chair jaune et line, en parti-
culier celles de forme ronde, à yeux creux,
qu'un des leurs, M. G. -M. Taylor, a reconnu
être plus résistantes ii la dégénérescence, et
dont nous avons cité les judicieuses remar-
ques (1). Nous y trouverons nous-mêmes un
encouragement à porter nos efforts vers
l'obtention de variétés plus riches en ma-
tières nutritives, en même temps que plus
robustes.
Nous empruntons donc au Mémoire de
M. Sutton 2i, la substance des renseigne-
ments qui vont suivre :
Pendant la guerre, la Société royale d'Hor-
ticulture de Londres a nommé une Commis-
sion ayant pour mission d'i'tudier la compo-
sition des Pommes de terre cultivées en;
Angleterre. Son rapport, publié en avril 1919,
conclut à la nécessité de connaître exacte-
ment la composition chimique et la valeur
alimentaire des stocks anglais. Les auteurs
avaient pensé que le pourcentage des matiè-
res sèches pourrait être une indication utile
pour comparer la valeur des variétés, et ils ojit
publié une liste de quinze variétés dont Ja
richesse en matières sèches varie de 21. H 0/0
chez la variété Golden ivonder à 20.64 0 0
chez celle nommée Lochar.
Cette étude a, toutefois, été poussée plus
loin par le professeur Johnson qui a, non
seulement recherché la richesse en fécule et
celle en protéine brute, mais qui a, en outre,
tenu compte de la qualité culinaire et de la
réputation des variétés. Il a, entln, eu l'idée
géniale de comparer, à ces divers points de
vue, quatre variétés anglaises à autant de
variétés françaises; la teneur indiquée dans
le tableau suivant montre nettement la
grande supériorité de ces dernières :
Variétés cultivées en France.
Fécule 0/0. Protéine
brûle r/O.
Qualité
culinaire.
Réputation.
iBulle de I''oûteaay
Quaraataine de la Halle.
Saucisse rouge
laiperati.ir
■Beauty of liute.
Arran Gliief. . .
liisli Chieftain.
Champion U . .
11.05
13. S5
12.81
19,33
2.77
2.47
2.01
1.64
VariÉlés cultivées en Irlande.
22.00 2.24
14.08 2.25
13.00 2.29
12.75 3.15
25
18
16
08
10
15
18
23
Ti'ès bonne.
Bonne.
Passable.
Inférietire (féculiére).
Très bonne.
Bonne.
Passuble.
Très mauvaise.
Le professeur Johnson fait observer que,
d'après ce tableau, le critérium français de
qualité d'une Pomme de ter»e est exactement
(1) Voie .founial d'AgvicuUiire pratique, 1918,
n» 17, p. 327.
(2) The fulvire of t/ie l'olato crop, par M. Martin
H,-K. Sutton.— /oîovm/ o/ the Farmers'Cluh, février.
1920, Londres.
opposé au critérium irlandais, et il dit :
«Eu préférant les tubercules savonneux(\vaxy.-
litt. céracés) (ici, M. .Sutton fait remarquer, avec
raison, que le terme k ferme " eut été préfé-
rable), dont la proportion de protéine est élevée,
le Français montre inconsciemment son appré-
ciation de l'importance d'une proportion élevée
de matières nutritives. >•
ASSOCIATION DE L'INDUSTRIE ET DE L'AGRICULTURE FRANÇAISES
40S
Plus loin, il ajoute :
< Plus grande est la part pour laquelle la Tomme
déterre entre dans raliraentation, plus désirable
il devient qu'elle soit fournie par une variété
riche en protéine.
« La Pomme de terre irlandaise est moins nu-
tritive que la Pomme de terre française parce
qu'elle contient moins de protéine et plus de
fécule. Un tubercule riche en matières pro-
téiques convient beaucoup mieux à un homme
pauvre qu'un tubercule riche en fécule ; les ma-
tières protéiques coûtent, poids pour poids, douze
lois plus que la fécule, bien qu'en tant que source
d'énergie et de calorique ces produits s'équiva-
lent à peu près. »
« Il y a cependant, dit M. Sutton, un autre
aspect sous lequel cette question peut être
envisagée, c'est-à-dire celle du goût du pu-
blic... La Pomme de terre à chair jaune, dont
la richesse protéique est élevée, n'a qu'à être
essayée pour être appréciée, et j'espère que,
par la suite, de grandes étendues en seront
cultivées. »
De l'exposé qui précède, il se dégage donc
€t d'une façon 1res nette ce fait, à la fois sin-
gulier et très important au point de vue ali"-
mentaire, que les variétés pauvres en fécule
sont généralement riches en protéine et
vice versa.
Beaucoup de lecteurs, les fermiers en par^
ticulier, .seront grandement surpris d'ap-
prendre que les variétés à chair blanche
qu'ils préféraient pour faire de la soupe et
des purées, parce qu'elles se délitent facile-
ment à la cuisson, sont les moins nutritives.
Cela rehaussera d'autanl le prestige de notre
bonne vieille Saucisse, qualifiée bien à tort,
dans le tableau qui précède, « passable ».
Ajoutons, enfin, que l'étude du professeur
Johnson ouvre la voie aux chimistes pour
lixer la valeur nutritive des variétés les plus
généralement cultivées en France, notam-
ment celles: dites jaunes rondes, parmi les-
quelles se classent Géante sans pareille,
Jaune d'or de Norvège, Industrie, Jaune ronde
lidtive, Chave, etc., et sur celles qui se sont
largement répandues chez nous dans ces
dernières années, telles que Flulce géante.
Etoile du Nord, Rouge du Soissonnais, etc.
S. MOTTET.
ASSOCIATION DE L'INDUSTRIE ET DE L'AGRKLLIUBE
FRANÇAISES(i)
Déclaration au nom de la Section agricole. |
Président de la Section agricole, je tiens à
affirmer l'étroite communauté de vues, de
sentiments, de préoccupations, d'intérêts en
un mot, qui existe, aujourd'hui plus que ja-
mais, entre les agriculteurs, et les indus-
triels.
.\utant que les industriels, les agricul-
teurs veulent travailler et comprennent la
nécessité d'intensifier leur production. Avec
eux, ils demandent au Gouvernement de les
libérer de toutes les entraves.
Si l'agriculture n'est pas soumise à la loi
de 8 heures et si elle a moins souffert des
grèves que sa sœur l'industrie, elle ne res-
sent pas moins le contre-coup de la loi de
8 heures et des grèves.
La loi de 8 heures oblige l'industrie à faire
appel de plus en plus aux ouvriers de la cam-
pagne et l'agriculture souffre cruellement
aujourd'hui de la pénurie de main-d'œuvre.
Les grèves désorganisent les transports; or,
le bon fonctionnement des transports est une
des conditions essentielles du développement
de l'agriculture.
(1) Voir la Clironique de ce numéro, p. 39S.
L'agriculiure est une indusirie .saisonnière
dont les travaux doivent être exécutés à des
époques fixes: beaucoup de ses produits sont
des denrées périssables.
Faute de vagons elle ne peut, ni recevoir
en temps voulu les engrais et les semences
qui lui sont indispensables, ni expédier, dans
de bonnes conditions, ses divers produits,
ses bestiaux, ses betteraves, ses pommes, ses
légumes, ses fruits. Il en résulte pour elle
des pertes incalculables.
Et puisque j'ai prononcé le mot d'engrais,
il m'est impossible de taire la pénible im-
pression qu'ont ressentie les agriculteurs
lorsqu'ils ont appris que le Gouvernement
avait autorisé l'exportation, en Angleterre et
en Italie, des phosphates d'Algérie alors que
nous manquons en France de ces mêmes
phosphates pour fabriquer les superphos-
phates que réclame notre sol épuisé.
La taxation du blé est pour eux ime autre
cause de mécontentement. Certes, ils ne mé-
connaissent pas l'intérêt primordial qui s'at-
tache à la limitation du prix du pain, mais
ils estiment avec raison que la question du
blé et la question du pain sont deux ciues-
lions distinctes qui doivent être examinées
406
DES GARENNhS
efsolulionnées séparément. Lorsqu'ils voient
le prix que le Gouvernement paie le blé
étranger à son arrivée en France, il leur
apparaît que la taxation du blé indigène
constitue un impôt qu'ils sont seuls à sup-
porter. Ils pensent que le monopole de l'im-
porlation du blé étranger et la taxation du
pain sont, entre les mains du Gouvernement,
des armes suftisantes pour maintenir le prix
du blé indigène dans de justes limites et ils
sont convaincus que le meilleur moyen d'en
intensifier la production est de rendre sa cul-
ture rémunératrice.
Enfin, les discussions auxquelles les pro-
jets d'impôts sur les bénéfices agricoles ont
donné lieu devant la Commission du budget
de la Chambre d'abord, devant la Commis-
sion des Finances du Sénat ensuite, n'ont
pas été sans leur causer de vives appréhen-
sions. Ils connaissent les charges écrasantes
qui vont peser sur le pays; ils sont prêts à
en supporter courageusement leur large
part; mais il est une chose qu'ils n'admet-
tront jamais, c'est l'intrusion du fisc dans
leurs afTaires. L'inquisition, sous quelque
nom qu'elle se présente, leur e-t odieuse.
Vous pouvLZ en croire un Normand, adver-
saire né de l'exercice. Aussi sont-ils recon-
naissants à la Commission des finances du
Sénat d'avoir écarté le contrôle fiscal en
matière de bénéfices agricoles, et d'avoir
admis le forfait.
Je remercie tout particulièrement notre
éminent président, M. Touron, de la part
prépondérante qu'il a prise à cette décision,
et je l'assure qu'il trouvera à ses côtés les
agriculteurs pour défendre avec lui devant
le t-énat la liberté des industriels.
Messieurs, les agriculteurs sont des hommes
d'ordre et de bon sens. Ils savent que la paix
sociale, la liberté du travail, le respect des
contrats sont les conditions essentielles de
la prospérité du pays. Ils applaudiroLt,
soyez-en certains, au vote que nous allons
émettre.
Comte DE Saim- Quentin,
Sjfnateur.
Cette allocution a été très vivement applaudie,
et la résolution proposée a été adoptée coram«
il est dit plus haut (p. 398.)
DES GARENNES
Les constructions, dont il a été parlé pré-
cédemment, nous semblent inutiles dans une
garenne, le lapin préférant creuser son gîte
à sa convenance si la lerre a la consistance
Kig. 81. — Abri en appentis pour les lapins.
suffisante pour assurer la stabilité aux pa- I très légers, où le tunnel s'éboulerait à chaque
rois des galeries; ce n'est que dans des sols \ inslant, qu'il faudrait aider l'animal, et, dans
LA FRANCE PAYS DE MIEL
407
ces sols, la garenne sei'ail ruineuse car le
terrain ne fournirait pas beaucoup de végé-
taux capables d'alimenter le troupeau (I)
Kig. 32. — Coupe en élévation et plan d'un lei-rier
construit en briques.
Au lieu de construire des refuges ou ra-
bouillères à tracé compliqué on peut établir,
en briques, posées à sec ou au mortier
maigre, une série de loges c (fig. 82), ou
nids, communiquant avec l'extérieur par les
couloirs b et a; les ouvertures o sont expo-
sées au Sud ou au Sud-Est. Le dessus peut
être fermé par des panneaux en bois d recou-
verts de litière; la maçonnerie est contrebu-
tée avec de la terre l; enfin un abri, indiqué
schématiquement en ;;, couvert de chaume,
de branchages ou de paillassons, protège
contre les pluies les loges dont l'ensemble
est élevé sur une portion en dos d'âne de la
garenne.
La loge c ifig. 82; a de 0"'.40 à C^.oO sur
0°'.2o à 0".30 de côtés, et 0"'.3o de haut; les
couloirs b et a ont 0"'.10 à 0'".15 de large et
autant de haut.
La population de la garenne est souvent si
dense qu'il faut lui apporter des aliments
qu'on dispose dans des râteliers recouverts
ou, mieux, placés sous un petit appentis,
ainsi que l'eau de boisson ; la figure 81 donne
la vue d'un de ces abris rustiques.
Les lapins de la garenne se prennent au
piège dont il existe différents modèles. Nous
pouvons dire quelques mots du piège le plus
utilisé en Australie, représenté en vue cava-
lière par la figure 83 : un enclos A, pouvant
affecter, en plan, une forme géométrique
quelconque, est limité par du grillage a, b;
sur l'un des côtés se trouve une sorte de
porte B à claire-voie, à deux battants, pou-
vant s'ouvrir de dehors en dedans sous l'ac-
tion d'une poussée très légère, et ramenés
Fig. 83. — Piège à lapins employé en Australie.
en position par des contre-poids ou par des
ressorts; fermée, la porte laisse toujours un
vide de 0".08 à O^'.OQ entre les pointes de ses
traverses. Un ou deux lapins préalablement
mis dans l'enclos, où l'on dispose de la nour-
riture, servent à attirer les animaux de l'exté-
rieur qui se prennent facilement dans celte
sorte de nasse.
Max Ringelmann.
LA FRANCE PAYS DE MIEL
L'apiculture n'avait pas, en France, avant
la guerre, l'importance qu'elle présentait
dans beaucoup de pays étrangers. Le nombre
de nos ruches n'était que de 1 800 000
soit 3 par kilomètre carré ou 45 par 1 000 ha-
bitants, alors que, pour l'ensemble de la
(1) Voir le uuaiéro du 20 mai, page 3S*.
Suisse, on en compte 5 par kilomètre carré
ou 60 par 1000 habitants; si l'on ne con-
sidère que les régions montagneuses, le
nombre s'élève à 23 ou 30 par kilomètre
carré. Dans certaines provinces allemandes,
telles que le Wurtemberg, il y a 8 ruches
par kilomètre carré ou 70 par 1 000 habi-
tants.
4«8
LA KKANCE PAYS DF. MIEL
L'apiculture était même en régression,
puisque, vers le milieu du dernier siècle, le
nombre des ruches atteignait en France
2 300000. Le prix marchand du miel n'avait
pas, entre ces deux dates, subi de grandes
variations; la valeur totale de notre récolle
mellifère était tombée de 2-4 millions de
francs à 11 millions.
\ quoi tenait cet état de choses? A ce que
le revenu n'était pas considéré comme
rémunérateur et à une pénurie de main-
d'œuvre.
Le calcul était faux, dès avant la guerre;
mais il l'est devenu plus encore, .\ctuelle-
ment le miel atteint des prix très élevés; les
dernières statistiques agricoles, à cet égard,
celles de 1917, indiquent des chiffres fort
variables pour la valeur du quintal. Celle-ci
n'était que de 82 fr. dans riUe-et-Vilaine, de
120 fr. dans l'Eure; mais atteignait -iOO fr.
dans les Basses-,\lpes, le Doubs, la Drôme,
la Loire ; 600 fr. dans Saône-el-Loire, en Vau-
cluse, en Indre-et-Loire et 700 fr. dans l'Ain,
chiffre le plus élevé. Le rendement diffère
également, d un département à l'autre, d'une
façon très sensible; le total, pendant cette
année de guerre, où l'activité se tournait
vers des occupations moins pacifiques que
les soins à donner aux abeilles, n'en a pas
moins atteint 81 190 quintaux. Si nous mul-
tiplions, pour chaque département, la valeur
(lu quintal par le rendement, et si nous tota-
lisons ces produits, nous arrivons, pour cette
même année, à près de 29 millions de francs.
Si ce chiffre est très sensiblement supérieur
à ceux donnés par les statistiques d'avant-
guerre, il ne faut pas attribuer cette diffé-
rence à une production plus abondante, mais
à une valeur plus élevée attribuée à cette
denrée.
Cette augmentation de valeur, en concor-
dance d'ailleurs avec celle de tous les pro-
duits, s'explique facilement par la situation
particulière de notre industrie sucrière :
l'ennemi a accumulé ses ravages dans les
riches contrées où elle était florissante; soit
qu'elles aient été détruites, soit qu'elles aient
été pillées, 200 sucreries ont subi un arrêt
forcé, sur les 209 qui étaient en fonctionne-
ment avant la guerre Ces fabriques sont peu
à peu reconstruites, aménagées et pourvues
du matériel nécessaire; mais il faudra encore
un certain temps pour qu'elles puissent tra-
vailler à plein rendement
La culture elle-même de la betterave re-
prend difficilement. En raison des dépenses
élevées qu'ils ont à supporter, les cultiva-
teurs trouvent souvent que les contrats qu'ils
peuvent conclure pour la vente de la bette-
rave ne sont pas suffisamment rémunérateurs
et ils sont tentés de délaisser celte culture.
En présence de cette situation économique
difficile, nous sommes obligés de combler
notre déficit de sucre par des importations des
Etats-Unis, où malheureusement le change
nous est défavorable, de Tchéco-Slovaquie, où
nous n'avons pas cet inconvénient, ou d'ail-
leurs. Il en est de même pour d'autres pro-
duits sucrés. C'est ainsi que l'an dernier
nous avons importé 260 millions de bonbons,
sirops et confitures, soit îjOI 000 quintaux,
alors qu'en 1!)13, notre importation n'était
que de 61 0(K) quintaux de ces mêmes sub-
stances.
Or, le sucre pourrait être remplacé par du
miel pour biau des usages et, notamment, il
serait possible de s'en servir pour la prépa-
ration des bonbons, et surtout des sirops et
des confitures. Enfin, il nous arrive du
dehors d'énormes quantités de miel. C'est
ainsi que les Allemands nous fournissent
par l'intermédiaire d'agents plus ou moins
suisses ou espagnols un miel frelaté, récolté
en partie dans les innombrables ruclies que
l'ennemi a volées en pays envahi.
Il faut que cela cesse; il faut que nous
achetions tout notre miel aux producteurs
français.
.\insi que nous l'indiquions plus haut, le
délaissement où était tenue l'apiculture en
France avant la guerre tenait en grande
partie à la rareté de plus en plus grande de
la main-d'œuvre. Mais, dira-t-on peut-être,
cette pénurie n'a fait que s'accentuer et, de
ce fait, il est fort à craindre que celle partie
de notre agriculture, qui devrait être impor-
tante, ne soit de plus en plus abandonnée.
Cette objection serait fondée, si ce travail
nécessitait une grande force musculaire et
s'il absorbait l'activité entière de celui qui
s'y consacre. Il en est tout autrement : le
métier d'apiculteur ne demande que des
soins sans efforts, de l'observation et de la
surveillance.
\ ce titre, c'est un métier qui convient
parfaitement aux mutilés, quelle que soil la
nature de leur impotence. Le Service de la
main-d'œuvre agricole du ministère de
l'Agriculture leur donnera de fort utiles con-
seils, en vue do l'apprentissage, nécessaire
pour cette profession comme pour toute
autre.
L'apiculture trouvera sans doute une
source importante de main-d'œuvre dans
l'exercice de la loi de huit heures. Celle-ci a
pour résultat de laisser de nombreux loisirs
LES MACHINKS AGRICOLES POUR LES REGIONS DÉVASTÉES
409
aux ouvriers et aux employés. Il faut qu'ils
les remplissent par des occupations saines
et intelligentes, au lieu de perdre leur temps
dans les cabarets, au détriment de leur santé
et de leur bourse. 11 faut espérer que viendra
une époque plus favorisée que la nôtre oii
des chemins de fer peu coûteux et rapides
emporteront, dès la journée terminée, les
travailleurs loin des grandes villes : ils pour-
ront encore, au grand air, trouver dans la
cuUure potagère d'utiles ressources. Rien
n'empêchera beaucoup d'entre eux de pos-
séder quelques ruches, qu'ils multiplieront
peu à peu, s'ils prennent goût à ce travail.
Les leçons pratiques que donne, depuis le
l.'j avril, au jardin du Luxembourg, M. Se-
valle, secrétaire général de la Société cen-
trale d'Apiculture, peuvent avoir pour excel-
lent effet de développer quelques vocations
naissantes pour l'apiculture parmi les tra-
vailleurs parisiens.
Peu à peu les ouvriers des campagnes
émettent des revendications tendant à insti-
tuer une réglementation du travail compor-
tant non pas uniformément huit heures
comme dans l'industrie, régime absolument
incompatible avec l'agriculture, mais un
nombre d'heures, plus grand en été qu'en
hiver, mais dont la moyenne correspondra à
peu près à huit heures et qui, en tous cas,
est destiné à créer des loisirs. Il en résultera
une transformation de la vie des ou\Tiers
agricoles : ceux-ci habiteront de moins en
moins les bâtiments mêmes de l'exploitation
où ils travaillent, mais, dans le voisinage
immédiat, une maison qui leur sera louée
une somme modique ou qui, parfois, leur
appartiendra. Celle-ci devra être entourée
d'un jardin. Là encore quelques ruches trou-
veront leur place.
L'apiculture peut ainsi, dans bien des cas
être considérée comme une occupation acces-
soire, à côté du travail principal de l'ouvrier.
La question de la main-d'œuvre qui a long-
temps été un obstacle au développement de
l'apiculture, peut donc être résolue.
Nous avons dit plus haut les prix élevés
qu'au cours du commerce de gros atteint le
miel. Aussi l'élevage des abeilles constilue-
t-il un revenu très rémunérateur, que l'on
évalue généralement de 2.5 à 35 0/0 et qu'il
est facile d'ailleurs de calculer, étant donné
qu'une ruche fournit, en moyenne, 15 kilogr.
de miel, plus la cire. Le capital initial est
surtout représenté pur le premier essaim, qui
se multipliera. Quant aux ruches, même celles
à cadres, telles que celles de Layens, Dadant
et Voirnot, elles ont sans doute atteint des
prix relativement fort élevés; mais il n'est
nullement impossible à un ouvrier agricole
de les faire lui-même, en se basant sur des
albums spéciaux de MM. Froment avec des
dessins cotés, à condition de se procurer un
bois léger, sec, en un mot ne travaillant pas.
Si la surveillance du rucher peut occuper les
loisirs de l'été, ces petits travaux de menui-
serie contribueront à remplir ceux de l'hiver.
Restent comme autres dépenses : l'achat de
cire gaufrée et du petit outillage, comprenant
surtout le mello-extracteur centrifuge, qui
n'est d'ailleurs pas indispensable.
Notre pays devrait tenir le premier rang
au point de vue apicole. Son climat est parti-
culièrement tempéré, sans froids excessifs ni
chaleurs torrides. Enfin toutes les régions
sont propices à l'élevage des abeilles, aussi
bien celles de grande culture, où l'on fait du
sainfoin, du trètle blanc, du colza, comme
dans le Gâtinais, la Normandie, la vallée de
la Loire, le Poitou, le Berry, la Limagne, que
dans les contrées plus pauvres où l'on pro-
duit le sarrasin, comme en Bretagne. 11 y a
encore les arbres mellifères, la végétation
sauvage des landes et des bois ; les garrigues
de la région méditerranéenne qui donnent ce
miel parfumé, connu sous le nom de « miel
de Narbonne »; les plantes des zones subal-
pines qui fournissent le fin miel blanc des
Pyrénées et des Alpes, dont le type est le
« miel de Chamonix ». Si l'on recueillai
l'excès de substance sucrée que fourniraient
des ruches placées en nombre voulu dans
toutes nos contrées mellifères, notre pays
justifierait par un point de vue nouveau son
titre de « douce France. »
G. Thomas,
togônieur agronome.
LES MACHINES AGRICOLES
POUR LES RÉGIONS DÉVASTÉES
Le BuileLin des liégions libérées, organe une circulaire aux préfets des régions dévas
officiel du ministère des Régions libérées, a
publié réceniment (numéro du \ mai 1920)
lées, accompagnée de la liste des prix de ces-
sion des machines et matériel agricoles livrés
410
LES MA'.HINES AGUICOLES POL R LES RÉGIONS DEVASTEES
par ce ministère en vue de la reconstitution
agricole. Cette circulaire, en date du 31 mars,
ordonne que, sauf le cas de commande ferme
faite antérieurement au 1" avril et moyen-
nant un prix définitivement arrêté, les ces-
sions aux agriculteurs par les Sociétés tiers-
mandataires de chaque département devront
être faites à partir de celte date et pendant
trois mois aux prix fixés par cette nomen-
clature.
En examinant la liste, il apparaît au pre-
mier coup d'œil que les prix de cession sont,
pour la plupart, extrêmement élevés et qu'ils
sont hors de proporlion avec les prix deman-
dés actuellement par les constructeurs. Un
examen superficiel amènerait à conclure que
l'Etat a été un très mauvais acheteur et qu'il
a passé des contrats d'achat extrêmement
onéreux.
Cette conclusion serait injuste. En effet, les
noms des constructeurs et des vendeurs qui
ont livré les machines étant indiqués dans la
liste, il est facile de se livrer à une enquête
sur les prix d'achat par l'Etat. C'est à ce
travail que je me suis livré; il est impos-
sible, en présence des faits constatés, de ne
pas en signaler les résultats.
Voici un premier exemple, celui des char-
rues, c'est-à-dire des instruments les plus
indispensables aux cultivateurs. L'Etat a
commandé à un certain nombre de construc-
teurs des quantités de charrues brabants-
doubles, dont l'emploi est général dans la
région septentrionale. Voici un constructeur
qui a vendu à l'Etat une certaine quantité
de ces charrues du poids de 130 kilogr., au
prix de 467 fr. l'une; l'Etat les cède au prix
de 810 fr., soit une majoration de 7 3 ÛjO. Un
autre constructeur a vendu ses charrues au
prix de 3 fr. le kilogramme, l'Etat les cède
au taux de 5 fr. 66, soit une majoration supé-
rieure à 8S OjO. Et il en est ainsi pour toutes
les charrues qui sont cédées par l'Etat à un
prix variant de a fr. à 6 fr. 86 par kilogr.
La circulaire ministérielle essaie d'expli-
quer ces majorations d'après les prix actuels
exigés par les constructeurs. Or, par une
amère ironie, le Bulletin de la Chambre s>jn-
dicale des constructeurs de machines agricoles
a publié, dans son numéro de mars 1920, le
barème des prix niinima nets, c'est-à-dire
des prix de gros, et des prix de détail. Pour
les charrues brabants doubles, ces prix va-
rient, suivant le poids, entre 4 fr. 05 et
4 fr. 23 pour les prix nets et entre 4 fr. 80 et
3 fr. 90 pour les prix de détail. Ils sont net-
tement inférieurs aux prix de cession par
l'Etat aux cultivateurs des régions dévastées.
Des majorations analogues se retrouvent
pour les autres instruments et machines.
Voici des déchaumeuses qui ont été payées
2 fr. 70 le kilogramme et qui sont cédées à
4 fr. 01 et 4 fr. 02; des houes à cheval payées
2 fr. 60 le kilogramme et qui sont cédées à
4 fr.; des rouleaux en fonte payés moins de
900 fr. et cédés à 1 125 fr. Dans la série des
semoirs, on constate des écarts non moins
énormes; des semoirs en lignes larges d--
3 mètres, payés 1 360 fr., sont cédés à 2 100 fr.;
des semoirs larges de 3". 50, payés 1 460 fr.,
sont cédés à 2 273 fr., etc.
Les machines de récolle n'ont pas échappé
à de semblables majorations. Des faucheuses
à deux chevaux, payées 825 fr., sont cédées à
1300fr.; des faucheuses à un cheval, payées
715 fr., sont cédées à 1 150 fr., soit des majo-
rations de 57 et de 60 0/0.
Je ne possède pas les éléments de compa-
raisons semblables en ce qui concerne les
moissonneuses. Mais un fait mérite d'être si-
gnalé. Au mois de novembre 1919, on pouvait
compter au dépôt de Nesle (Somme) plus de
100 moissonneuses-lieuses montées, en plein
air, exposées à la pluie, alors qu'il eût été si
simpledeles laisser en caisse pourlesmonter
au moment voulu pour la récolte de 1920.
fuis, le dépôt ayant été transféré à Chaulnes,
les lieuses y ont été transportées sur camions,
sans avoir été démontées. Que de déchets et
de pertes ont dû être la conséquence de cette
ineffable incurie!
Les instruments d'intérieur n'échappent
pas plus que les autres aux majorations fan-
tastiques du ministère des Régions libérées.
Des moteurs, payés 1880 fr., sont cédés à
3 200 fr.; d'autres moteur.-5, plus forts, payés
5 330 fr.,sont cédés à 8 000 fr. Besaplatisseurs
subissent des majorations de 25 0/0. Les prix
des écrémeuses sont majoi-és de -15 0/0.
On pourrait allonger celte nomenclature.
Telle qu'elle est, elle suffit pour montrer
comment l'.Vdministration, chargée théori-
quement de les soutenir, se comporte à
l'égard des malheureux cultivateurs des ré-
gions libérées. L'Etat, dans la circonstance
(au rebours de bien d'autres), ne s'est pas
montré mauvais acheteur; mais, dans la ces-
sion des instruments et machines qu'il a
commandés et qui lui ont été livrés, il a
adopté des mœurs que le simple exposé des
faits suffit pour qualifier.
On contestera peut-être ces chiffres. Je
mets qui que ce soit au défi de montrer qu'il
en est un seul qui ne soit pas rigoureuse-
ment exact.
Henry Sagntep.
AVANT-TRAIN TRACTEUR
411
AVAi\T-TRAL\ TRACTEUR
Le premier modèle de fharrue brabant-
double de M. Blanchard, qui était déplacée
par un moteur et deux treuils disposés sur le
support de l'essieu, décrit en 1917 (n° 22,
page 429j, a subi, depuis celte époque, di-
verses transformations et améliorations suc-
cessives; la dernière forme se présente dans
l'avant-train- tracteur désigné sous le nom de
VAgro (90, rue Saint-Lazare, à Paris-9'^).
La figure 8i donne, d'après une photogra-
phie, la vue générale de l'appareil travaillant
en avant-lrain-tracteur avec un cultivateur à
dents flexibles portant le siège du conduc-
teur, d'où ce dernier agit sur la direction mu-
nie des diverses manettes nécessaires aux
manœuvres.
Pour les labours, on se sert des deux treuils
décrits en 1917 : chaque câble est guidé sur le
treuil correspondant par un galet.
En avant-train-tracteur, le moteur ac-
tionne les deux roues motrices dont le ban-
dage est alors pourvu de pièces d'adhérence.
Fig. 84. — Av.int-train tracteur Agro au travail.
Dans cette condition de fonctionnement, la
machine peut remorquer : soit un cultivateur
de 11 dents; soit une herse de 6U dents avec
un rouleau; une faucheuse de l'".50 de scie;
une moissonneuse-lieuse ou un brabant-
double pour les labours superficiels et les
déchaumages.
Le moteur, monocylindrique (alésage,
0".096; course, O^.ISO) développe une puis-
sance de 8 chevaux à la vitesse de 1 400 tours
par minute ; le cylindre est garni d'ailettes et
le refroidissement est assuré par le courant
d'air produit par un petit ventilateur rotatif
tournant près des ailettes du cylindre. Une
poulie permet d'utiliser le moteur pour ac-
tionner diverses machines avec une courroie.
Les roues ont 0"°.90 de diamètre et 0".080
de largeur de bandage; la voie peut varier de
0"'.7Û à O-^.SO.
Lorsqu'on fonctionne avec les treuils, le
câble employé a G". 005 de diamètre, présen-
tant une charge de rupture de 1 500 kilogr. ;
chaque treuil peut enrouler 250 mètres de
cable, dont l'ancrage, sur la fourrière, est
assuré par une chaîne longue de 8 mètres,
maintenue par 6 piquets en fer.
Avec le câble, la vitesse est d'environ
3 000 mètres à l'heure.
En avant-train-tracteur, la vitesse, sur
route, est de 3 400 à 3 900 mètres à l'heure
(marche arrière 2 300 mètres) suivant que les
roues sont dépourvues ou garnies de leurs
pièces d'adhérence, ces dernières augmentant
le diamètre du cercle de roulement.
R. Dessaisaix.
412
ACADÉMIE D'AGRICULTURE DE FRANCE
AU SYNDICAT DES FABRICANTS DE SUCRE
Le Syndicat des Fabricants de sucre a tenu
son assemblée générale annuelle le 7 mai. Du
discours prononcé par M. Delloye, président,
il convient de retenir la conclusion, quil a
formulée en ces termes :
Deux points principaux font assurément l'ob-
jet de vos préoccupations d'avenir : la culture
française sera-t-elle capable de produire autant
de betteraves qu'avant la guerre? le sucre et la
betterave peuvent-d» compter en France sur une
protection suffisante?
La première question est inquiétante pour
tous, et surtout pour les usines des régions si-
nistrées. Certes, les fermes se réédifieront, se
repeupleront d'animaux, et les cultivateurs qui
savent la nécessité d'une tète d'assolement sar-
clée pour faire de la culture intensive, souhaite-
ront revenir à la betterave. Mais trouveront-ils
des ouvriers pour les travaux pénibles d'arra-
chage et de sarclage? La population agricole ou-
vrière de nos régions était saine et courageuse,
mais elle a été corrompue, depuis dix-huit mois,
par les Services des Régions libérées. L'on a vu
des travaux confiés à des entrepreneurs, qui ga-
gnaient d'autant plus que leur main-d'œuvre tra-
vaillait moins et était payée plus cher. Ailleurs.
l'Etat embauchait lui-même tous les ouvriers, et
ne leur demandait presque aucun travail : ou
bien les travaux leur étaient donnés à la tâche
et personne ne s'occupait de savoir comment ils
étaient exécutés. Nous partageons, au sujet de
la main-d'œuvre agricole, les graves soucis de
nos cultivateurs, et nous aurons à les aider pour
le recrutement de leurs ouvriers.
La seconde question me trouve plus optimiste.
11 est certain qu'un jour viendra où les frets
s'abaisseront et cesseront de constituer un im-
portant complément au droit de douane. .Nous
nous trouverons alors en face de concurrents
qui, non seulement n'auront pas partagé nos
épreuves, mais auront connu des années dune
prospérité inouïe. Forts d'ime production aug-
mentée et de réserves colossales, et n'ayant pas
nos charges, ils pourront amener leur sucre en
Europe à des conditions qui nous ruineraient, si
la protection nécessaire ne nous était pas accor-
dée. Mais l'expérience actuelle ne peut être ou-
bliée : pour ne plus pouvoir produire le sucre qui
lui est nécessaire, la France est obligée de
l'acht ter aujourd'hui à l'étranger à quinze fois le
prix d'avant guerre. 11 faut qu'un grand pays
comme le nôtre se suffise à lui-même pour tous
les produits qui peuvent sortir de son sol. La
France doit donc être mise en situation de pro-
duire le sucre dont elle a besoin, et nous pou-
vons compter avec certitude sur le Ciouverne-
ment pour nous en fournir les moyens, quand il
sera nécessaire.
Pendant les années prochaines, la Sucrerie
française ne doit avoir qu'un désir et un but
conforme à la fois à ses intérêts et à un devoir
national ;
Avancer rapidement dans sa reconstitution ;
unir ses efforts à ceux de la culture pour déve-
lopper la production de la betterave et du sucre
et parvenir ainsi, dans un avenir peu éloigné, à
nous rendre indépendants de l'étranger, en sa-
tisfaisant complètement aux besoins de la con-
sommation française.
Les difficultés de la reconstitution sont
énormes: l'union de tous les efforts et de
toutes les bonnes volontés est nécessaire pour
les surmonter.
G. G-M/DOl.
ACADÉ3IIE D'AGRICULTURE DE FRANCE
Séance du 12 mai 1920.
Présidence de M. Viijer.
Mort d'un correspondant.
M. le Secrétaire perpétuel a le regret d'annoncer
à l'Académie la moi t d'un de ses corrcsjiondants,
le comte de Dienne, propriétaire agriculteur,
décédé récemment à .\ix-en-Provence.
Sur l'exportation des graines de trèfle.
M. le Secrétaire perpétuel communique à l'Aca-
démie la réponse que la Commission spéciale
propose d'adresser à M. le Ministre de l'Agricul-
ture en réponse à l'avis que celui-ci avait de-
mandé à propos du maintien ou de l'abrogation
du décret du 26 février 1920 prohibant lexpor-
tation des graines de trèfle.
La Commission à laquelle l'examen de la ques-
tion a été renvoyé a pensé que ce décret, en
raison de la date à laquelle il a été pris, n'a pu
avoir l'effet attendu, à savoir la baisse des prix
de ces graines en faveur des agriculteurs, dont
l'immense majorité avait déjà opéré ses achats
pour les semailles de printemps. D'autre paît, en
arrêtant l'exportalion de l'excédent disponible-
il tend à supprimer un commerce dont l'impor-
tance ne saurait être contestée. Dans ces condi-
tions, l'abrogation du décret, à l'heure actuelle,
ne paraît présenter aucun inconvénient.
Quant à une mesure à prendre nltérieurement,
elle ne peut dépendre que du résultat de la pro-
chaine récolte. En s'entouiant de renseigne-
ments directs sur le rendement de cette récolte
j et sur les allures du marché, le Ministre pourra
i alors apprécier s'il convient de prendre un nou-
ACADEMIE D'AGRICULTURE DE FRANCE
413
veau décret prohibant l'exportation. En tout i I9il, au droit commun, ou y a-t-il intérêt à
cas, si celte mesure étailjugée utile, elle devrait,
pour être efficace, être prise dès le mois d'octo-
lire ou novembre au plus tard.
L'Académie adopte ces conclusions.
Le lait et les produits laitiers.
M. le W Ernest Laur, directeur de l'Union
suisse des Paysans, et M. J. Ruech, pour l'Office
central de renseif^nements sur les prix de cette
Union, communiquent le texte de la lettre qu'ils
ont adressée aux organisations agricoles dans
les divers pays.
Dans cette lettre, MM. le D' Ernest Laur ei
i. Ruech rappellent d'abord la pression extra-
ordinaire que les acheteurs de lait et de produits
laitiers exercent actuellement sur le marché in-
ieinational du lait et df ses produits. " On se
propose de payer l'été prochain, pour le lait, des
prix qui ne correspondent plus du tout aux frais
de production. Tandis que les salaires et les
traitements se sont partout majorés et se majo-
rent encore, on voudrait réduire le gain du pro-
ducteur du lait dans des proportions telles que
le travailleur le plus laborieux et utile de l'éco-
nomie nationale se retrouverait le plus mal
payé. »
L'agriculture suisse est fermement résolue à
s'opposer par tous les moyens à ces tentatives,
mais il importe que, dans tous les Etats produc-
teurs de lait, les agriculteurs s'opposent énergi-
quement aux efforts que font les acheteurs pour
opérer une pression sur les prix du lait. Au be-
soin il y aurait lieu de réduire, dans la mesure
du possible, la production laitière et d'accroître
la culture des céréales, car les besoins en cé-
réales devront rester très grands et leurs prix
élevés se maintenir.
M. le Secrétaire perpétuel ajoute que les Asso-
ciations agricoles de France sont unanimes à
demander la suppression de la limitation du
prix du lait. M. le ministre de l'Agriculture a
promis, de son côté, qu'aucune poursuite ne
serait engagée contre les producteurs de lait
sans qu'auparavant l'avis de l'Office départe-
mental n'ait été pris au point de vue technique.
Sur la prorogation des baux ruraux.
Une Commission spéciale, composée des sec-
tions de Grande Culture, Statistique, Economie
et Législation agricoles, avait été chargée de
préparer une réponse à une question posée à
l'Académie par M. le ministre de l'Agriculture.
D'après le décret du 3 novembre 1919 visant
les fermiers ou métayers démobilisés postérieu-
rement au i" septembre 19)7, les dispositions
antérieures relatives à la prorogation et à la
suspension des baux des fermiers et des mé-
tayers qui ont été mobilisés, sont applicables
aux baux qui doivent prendre fin ou commencer
à courir dans la période du 1"' janvier au 31 dé-
cembre 1920, soit en vertu de la convention des
partis, soit par suite d'une précédente proroga-
tion ou suspension. Y a-t-il lieu de revenir (pour
les régions non dévastées) et à partir de l'année
envisager une nouvelle prorogation? Telle est la
question que M. le minisire de l'Agriculture
adres.sait à l'Académie d'Agriculture.
A l'unanimité, les membres de la Commission
estiment qu'il y a lieu de revenir (pour les ré-
gions non dévastées), et à partir de l'année 1921,
au droit commun.
La prorogation s'imposait jusqu'ici, afin que,
rentrant chez eux, fermiers et métayers mobi-
lisés ne se soient pas trouvés dans l'obligation
d'abandonner sans délai une exploitation qu'ils
avaient quittée pour répondre à la mobilisation ;
mais une telle situation ne saurait se prolonger
sans léser très gravement des intérêts particu-
liers très respectables et l'intérêt général du
pays.
Intérêts des propriétaires, intérêts des fer-
miers et métayers qui, par suite, de la proroga-
tion des baux, n'ont pu entrer dans les domaines
qu'ils avaient loués, car il ne faut pas oublier
que les décrets successifs pris de septembre 1914
à novembre 1919 relativement à la prorogation
des baux s'appliquent en même temps à la sus-
pension des baux.
Intérêt général aussi, parce que le régime ac-
tuel, avec son caractère d'instabilité et d'excep-
tion ne permet pas de cultiver la terre en bon
père de famille, de lui laire les avances indis-
pensables, etc.
Pour toutes ces raisons, la Commission pro-
posait à l'Académie d'adresser à M. le ministre
de l'Agriculture les réponses que voici :
1" L'Académie est d'avis qu'il n'y a pas inté-
rêt à envisager une nouvelle prorogation des
baux, mais qu'il y a lieu de revenir (pour les ré-
gnons non dévastées et le cas spécial des baux
des horticulteurs-pépiniéristes mis à part), à
partir de 1921, au droit commun.
2'^ L'Académie se permet d'appeler l'atten-
tion de M. le ministre de l'Agriculture sur le
point suivant. 11 importe que le plus rapidement
possible, par une déclaration catégorique du
Gouvernement, le retour au droit commun soit
précisé de façon que cesse au plus tôt l'incerti-
tude actuelle sur le régime futur des baux
ruraux des mobilisés. Alors seulement les parties
intéressées pourront prendre leurs dispositions
en conséquence; et cela non seulement dans
l'intérêt des propriétaires, fermiers et métayers,
mais dans l'intérêt de la terre de France, du
pays tout entier.
Ces conclusions sont adoptées par l'Académie.
Sur l'emploi de la poudre de lait
dans la panification.
M. L. Lindet présente à r.A.cadéraie des pains
au lait écrémé en poudre, fabriqués par deux
boulangers de Pai'is, et qui, à la dégustation,
sont d'un excellent goût, ont un aspect blanc
auquel nous ne sommes pas habitués, sont bien
levés, etc. L'itlée d'introduire dans le pain du
lait ou de la poudre de lait (lait desséché) n'est
pas nouvelle; mais M. Lindet montre l'intérêt
414
CORRESPONDANCE
que la question présente dans les circonstances
actuelles.
La poudre de lait écrémé absorbe à peu près
autant d'eau que la farine et l'on peut remplacer
celle-ci, poids pour poids, par de la poudre de
lait; si l'on ajoute 10, 15, 20 0/0 de poudre de
lait et si le consommateur mange la même
quantité de pain, c'est 10, 1">, 20 0/0 de farine
économisée.
Il est vrai^que, au prix de la poudre de lait, le
pain au lait ne peut être qu'un pain de luxe;
mais c'est un aliment surazoté, un pain de
régime par conséquent que l'on peut payer cher ;
dans un pain de froment il y a, avec nos farines
actuelles tirées à 80 0/0, 8 à 9 0/0 de matières
azotées, dans un pain chargé de 15 0/0 de poudre
de lait il y en aura 13 à 10 0 0.
Sur la culture des plantes médicinales.
M. H. Hitier présente à l'Académie, de la pai t
de la Compagnie d'Orléans et de M. Poher, ins-
pecteur piincipal des Services commerciaux de
celte Compagnie, le compte rendu du premier
Congrès national de la culture des plantes médi-
cinales à Angers, le 23 juillet 1919 (voir le nu-
méro du journal du 13 mai, page 358).
Sur la nécessité d analyser
les fourrages concentrés.
M. Léon Hussard, directeur-adjoint de la Sta-
tion d'essais de semences, appelle l'fittention
des éleveurs sur l'intérêt très grand qu'ils ont,
dans les conditions actuelles, à s'assurer, par
une analyse, de la valeur des tourteaux et autres
fourrages concentrés qui leur sont offerts sur
les marcbés.
Les prix exceptionnellement élevés des tour-
teaux, la demande considérable de ces aliments,
constituent une prime à la falsification ou tout
au moins à la négligence dans la pn-paration de
ces produits. .Vussi, les mauvais tourteaux sont-
ils fréquents aujourd'hui.
A la Station d'essais de semences, en 1919
et 1920, M. L. Bussard a eu à analyser des tour-
teaux nettement dangereux, rejiferraant des ma-
tières toxiijues pouvant occasionner la mort des
animaux; d'autres tourteaux renfermaient des
matières susceptibles d'entraîner sinon la mort
immédiate, du moins le dépérissement de l'ani-
mal : tourteaux renfermant du ricin, de l'essence
de moutarde, tourteaux dits de colza et formés
de guzerat. Crucifère de l'Inde réputée toxi-
que, etc.
On ne saurait non plus trop mettre en garde
les agriculteurs contre les sons, farines, pro-
vendes qui leur sont offerts et qui, parfois, ne
présentent aucune valeur alimentaire. 11 ne faut
acheter et utiliser tous ces fourrages concentrés
qu'après une analyse. H. Hitier.
CORRESPONDANCE
— N" 9255 {Suisse). — L'attelage de fau-
cheuses à un tracteur se fait de la même façon
que l'attelage de moissonneuses-lieuses au
tracteur, lorsqu'il s'agit de tirer plusieurs ma-
chines. Différents dispositifs ont été décrits dans
le Journal d'Agriculture pratique; si vous ne vou-
lez pas les faire construire vous-même par un
charron-forgeron de votre voisinage, vous en
trouverez à la Compagnie internationale des ma-
chines agricoles, 155, avenue du Uénéral-.Michel-
Bizot, à Paris, et à la maison Massey-Harris, 138,
avenue Jean-Jaurès, à Paris. Nous ne sommes
pas d'avis d'atteler plus de deux machines (fau-
cheuses ou moissonneuses-lieuses) derrière un
tracteur. — (M. R.)
— N" 8399 {Paris). — Vous avez acheté, il y a
quelques mois, une ferme en mauvais état que
vous désirez abattre.
Or, il s'y trouve en dépùl un mobilier appar-
tenant à une personne qui n'a jamais reçu de
vous l'autorisation nécessaire pour ce faire.
Cette personne était copriétaire avant l'adjudi-
cation à la suite de laquelle vous êtes devenu
propriétaire. Nous supposons que la présence
de ce mobilier ne faisait l'objet d'aucune stipu-
lation particulière du cahier des charges, et que
vous avez acquis cette ferme telle qu'elle se
comportait au jour de la vente. Si les choses se
sont ainsi passées, vous avez le droit de vous
considérer comme propriétaire dudit mobilier,
et vous ne pouvi;z vous exposer à aucune pour-
suite ou revendication quelconque.
Toutefois, nous vous conseillons, si les clauses
du cahier des charges ne permettent pas l'inter-
prétation que nous donnons ci-dessus, de mettre
la personne en demeure, par ministère d'huis-
sier, d'avoir à retirer ce qui lui appartient, et
dans le cas où elle ne le ferait pas dans le délai
que vous lui fixeriez, d'avoir à vous payer tous
droits de garde ou dommages. Le cas échéant, le
juge de paix est compétent. — (M. D.)
— N" 7648 (Bure). — Vous demandez des ren-
seignements sur le Pica corvicide pour la des-
truction des corbeaux, recommandé par la circu-
laire ministérielle insérée dans le n° du 13 mai
(p. 338). Ce produit est composé de grains de
maïs empoisonnés par la strychnine ; il est pré-
paré par .M. Mérigonde, lieutenant de louveterie,
à Souillac (Lot); il est expédié dans des boîtes.
Pour l'employer, on forme, surtout dans les prai-
ries, de petits las de crottins frais de cheval,
auxquels on mélange une certaine quantité de
ces grains, en évitant qu'ils soient apparents.
Il est inutile d'ajouter que l'on doit éviter de
laisser les oiseaux de basse-cour divaguer dans
les lieux où ces appâts ont été répandus.
/; ne faut jamais nous renvoyer à une lettre
précédente.
REVUE COMMERCIALE
415
LA SEMAINE MÉTÉOROLOGIQUE
Semaine du 16 au 22 mai 1920 (OBSERVATOIRE DU PARC SAL\T-MAUR)
TEMPERATURE
JOURS I b -4
I " S
ET DATES I 'A "
i ?
j millibars.
iDini 16 mai. lOÛS.O
Lundi n — 1011.3
Mardi 18 — 1012,0
i
Mercredi.. 19 — 1020.9
i I
Jeudi 20 — 1021.1
i
Vendredi 21 — 'l027.:!|
Samedi
I
22 — 1031.11
Moyennes el totaux 1018.9
' I
Écarts SDr la normale -[-3.2
10°0
12.1
8. t.
6.9
8.8
7 8
.5.0
S.. 3
-0 s
M
»
Ô
s
19»-
14.8
19.8
15.3
18.4
13.5
1G 3
• 2.1
12 3
10. 1
16.3
U 6
19 1
17.4
13.0
12.9
-1.9
-0.4
Ecart
sur
la nor
maie.
+ 1 8
-1-2.2
-1-0.3
— 1 2
—3.3
1.9
—0.6
Vent.
S
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beitis I
Tariable.
3.4
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3 7
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2.6
N E
14.0
■
27.2
ag liei d>
»
107 b. 5
liir.tbhr^
REMARQUES DIVERSES
millim
1.6 Rosée le matin, pluie après
I midi.
Rosée, temps nuageu.x.
Temps couvert, pluie.
Rosée, temps couvert.
Pluie.
11.0
Temps couvert le matin, beau
le soir.
Brouillard, rosée le matin, beau
temps.
16.0
Pluie depuis le !«'' janvier :
En 1920 213°""
Normale 199
(1) Voir l'e.Kplication de cette mesure Jins le n" du 13 avril 1920 (p. 290.)
REVUE COMMERCIALE
Situation agricole. — Le temps a été un peu
moins favorable à la végétation pendant la huitaine;
l'atmosphère s'est refroidie et des averses assez nom-
breuses sont tombées. En divers endroits, et notam-
ment dans le Midi, ces pluies ont été bien accueillies.
L'aspect des céréales en terre est, dans l'ensemblei
aussi satisfaisant que possible; les blés d'automnei
les escourgeons et les avoiiies d'hiver ont une vigueur
exceptionnelle. La levée des céréal. s de printemps a
été régulière et leur premier développement s'effec-
tue dans de bonnes conditions, sauf dans quelques
départements où l'on se plaint des sanves.
Les semailles de sarrasin se poursuivent dans
l'Ouest et dans le Centre; on continue les semailles
de betteraves fourragères.
Les pommes de terre ont une végétation normale-
Dans le Nord où, par suite de l'impureté des graines,
la levée det lins a été irrégulière, on a dih retourner
une partie des emblavures. Il y a lieu d'ajouter qu'un
certain nombie de cultures étaient atteinles par la
maladie de la brûlure.
En Algérie, la sécheresse parait avoir exercé une
influence nuisible aux céréales d'automne, dont la
situation ne semble pas brillante.
Blés et Farines. — Les livraisons de blés aux
moulins restent faibles ; par contre, la proportion de
mais et autres succédanés est élevée. Il s'ensuit que
la qualité de Ja farine laisse beaucoup à désirer;
celle-ci est cédée aux boulangers aux prix officiels.
En tenant compte du change, le blé disponible
vaut 171 fr. .50 à New-York et 130 fr. 05 à Bueno.s-
Ayres.
Sons — Avec les ressources fourragères dont on
dispose actuellement, l'intérêt de ce sous-produit a
beaucoup diminué. Demande faible et cours se rap-
prochant du prix officiel, soit 48 fr. le quintal pris
au moulin.
Céréales diverses. — Les offres d'avoines devenant
de plus en plus faibles, les cours restent soutenus,
on a même enregistré une hausse assez sensible sur
les sortes à grain jaune et blanc. Par quintal départ,
on cote l'avoine blanche de Ligowo, 82 à 83.50;
l'avoine noire, 80 à 81.50; l'avoine grise, 79 à 80 fr.
On signale quelques affaires en avoines de la pro-
chaine récolte, au prix de 71 à 73 fr. les 100 kilogr.
Transactions presque nulles en orges dont les
cours varient, suivant provenance et qualité, de 78 à
82 fr. le quintal départ. Pour les escourgeons de la
prochaine récote, on parle de 82 à 83 fr. les 100 ki-
logrammes.
Les sarrasins valent toujours de 84 à 85 fr. et le
sorgho de 58 à 60 fr. les 100 kilogr. départ.
Fourrages. — Au marché de La Chapelle, les four-
rages de choix étaient assez rares, les qualités ordi-
naires et médiocres dominaient. Par 104 bottes de
5 kilogr. rendues à Paris au domicile de l'acheteur,
on a coté : luzerne, 240 à 260 fr.; regain, 240 à 260 fr.;
foin, 230 â 260 fr.
Failles. — Cours sans changement au marché de
La Chapelle. Dans nombre de départements du
Centre, la paille de blé vaut de 24 à 28 fr. les 100 ki-
logrammes.
Bétail. — Au marché de La Villelte du lunli
17 mai, ujalgré une offre abondanle en gros bétail,
la vente a été active et les prix soutenus. On a coté,
416
REVUE COMMERCIALE
par demi-kilogramme nel : les bœufs de l'Allier, de
la Nièvre et de Saône-et-Loire, 4.15 à 4.30 ; de la
Haute-Vienne, 4 30 à 4.40; de la Mayenne et de la
Sarthe, 4 à 4.23; du Cantal. 4.1ô à 4.20; de la Loire-
Inférieure, 4 à 4.20; de la Vendée, 3.80 à 4 fr.: les
taureaux, 3.70 à 4.15 : les génisses, 4 à 4.o0.
A la faveur d'arrivages inférieurs à ceux du lundi
précédent, la vente des veau.K a eu lieu à des cours
en hausse, de 15 à 25 centimes par demi-kilogramme
net. On a coté les veau.x d'Eure-et-Loir, de Seine-et-
Marne, de Seine-et-Oise, du Loiret et de I Yonne, 6
à 6.25; de la Sarthe et de l'Aube, 5.75 à 6 fr.; de
rOuett, 5.40 à 5.75 ; de la Haute-N'ienue, 4.75 à 5 fr.
le demi-kilogramme net.
Des arrivages importants, joints à de fortes ré.
serves vivantes aux abattoirs ont rendu plus diffi-
cile la vente des moutons ; on a enregistré de la
Éaiblesse sur les sortes de choix et une baisse de
15 à 20 centimes par demi-kilogramme net sur les
animaux médiocres. On a coté les moutons de l'Al-
lier, de la Nièvre et du Cher, 6.7i
agneaux de mêmes provenances, 7.2:
moutons du .Midi. 6.70 à 7 fr.; les
le demi- kilogramme net.
L'offre des porcs étant réduite, vente facile à des
cours en hausse de 10 centimes par demi-kilogr. vif.
On a payé les porcs gras 3.5.'i à 3.65; les coches,
3.23 à 3.40 le demi-kilogramme vif.
Voici le relevé des marchés des lundi 17 et jeudi
20 mai :
Uarclié du lundi 17 mai.
Entrées directes
aux abattoirs. Réserves
à 7.25; les
'.23 à 7.50.; les
brebis. 6 à 6.75
Amenés.
têtes
Bœufs 2 8-28
■Vaches i 193
Taureau.ic . . 449
■Veaux i 151
Uoatons . . 12 «25
Porcs 1 673
LaVill.
têtes
i 209
1 0-33
1 SIS
1 580
Vaug.
têtes
WA
389
997
S 03
LaVi
541
325
1 890
320
■Vaug.
115
106
810
134
Prix maxima du kilogramme.
.'Vu poids net.
1" q. ■.'• q.
3- q.
Bœufs 8.60 S. 00 7.66
Vaches 8.80 8.30 7.66
Taureaux .. 8.00 7.E0 7.00
Veaux 12.30 U.80 10.30
Moutons... 14.10 13.50 13.10
Porcs 10.50 10.42 10.30
Marché du jeudi 20 n
Entrées directes
aux abattoir^s.
Amenés. LaVill. Vaug.
Au poids vit.
Prix extrêmes.
2.65 à 5.34
S. 65 5.34
2. «5
3.55
5.55
6.32
.4.92
7.50
7.29
7.39
Réserves
LaVill
Bœufs. . . .
■Vaches...
Taureaux.
Veaax
Montons . ,
tètes
1 732
I 143
313
1 840
7 845
Porcs 1 517
^ 180
1 116
1 820
1 li9
156
299
414
766
tet«s
306
325
*80
240
Vaug.
têtes
141
208
450
407
Prix maxima du kilogramme.
Au poids net. Au poids vil.
q. 2* q. 3* q. Prixextrémes.
Bœufs 8 60
Vaches 8 80
Taureaux.. . 8 00
Veaui 12 10
Moutons 14 30
Porcs 10 50
8 00
8 20
7 50
11 60
13 60
10 42
7 66
7 70
1 00
10 00
13 10
10 30
2.65 à 5.34
2.65 5.46
2.65 4.92
3.75 7.56
5.42 7.10
6.59 7.35
3 à
net :
Dans les départements, on cote :
Bordeaux, par kilogr. poids vif : boeuf»
4.90; vaches, 2.60 à 4 fr. ; par kilogr. poids
moutons, '.1.20 à 13.50; veaux, 9 à 10.50.
Charolles. par kilogr. poids net : bœufs et vaches,
7.80 à 8.80; par kilogr.; poids vif : moutons, 6.15
à 6.40; veaux, 6.15 à 6.80.
CacH, par kilogr. poids vif : bœufs, 4.05 à4.25; va-
ches, 4.05 à 4.40; veaux, 5 à 5.50: moutons. 7.23
à 7.75; porcs, 5 à 3.25.
Dijon, par kilogr. poids vif : veaux, 6.40 à 7 fr.;
porcs, 7 à 7.50; par kilogr. poids net : moutons,.
12 à 14 fr.
Lyon-Vaise, par kilogr. poids vif : bœufs, 2.30 à
5.40; porcs, 6.40 à 7.10; veaux, 6 à 7.10; par kilogr.
poids net : moutons, 11.30 à 13 fr.
Marseille, par kilogr. poids net : bœufs. Î.70 à
8.25; vaches, 7 à S fr.; moutons, 11.50 à 12.50:
par kilogr. poids vit : porcs, 6 à 6.15.
Nancy, par kilogr. poids net : bœufs, 9, à 9.S0 ;
vaches, S à 9.80; moutons, 12 à 13 fr.; par kilogr.
poids vif : veaux, 6.50 à 7.50 ; porcs, 7.80 à 8 fr.
Vins. — La faiblesse s'est encore un peu accen-
tuée dans le Midi sur les prix des vins rouges, que
l'on cote comme suit, par hectolitre nu : 105 à 122 fr.
à Béziers, 110 à 123 fr. à Montpellier, 110 à 133 fr.
à Niines, 110 à 125 fr. à Narbonne et à Perpignan.
Les vins blancs du Midi valent de 135 à 155 fr.
l'hectolilre nu.
Dans la Loiie, à Roanne, les vins rouges valent
de 150 à 153 fr.; en Saône-et-Loire, à Chalon, les
vins rouges 110 à 115 fr., les blancs 115 à 120 fr.
A Alger, baisse de 5 Ir. par hectolitre sur les vins
rouges qui ne valent plus que 110 à 135 fr.
Cidres. — En Normandie, les pommiers portent
peu de fruits, dans la Vallée d'Auge. Il en est ré-
sulté une hausse des cours du cidre qui vaut de 40 à
43 fr. 1 hectolitre nu, pris à la propriéti. Dans la
Manthe, on vend de 35 a 40 fr. et en Bretagne de
30 à 33 fr.
Fécales. — A Paris, la fécule première disponible
est cotée 220 fr.; dans les Vosges, à Epinal, la fé-
cule 1''" vaut de 210 à 213 fr. les 100 kilogr. gares dts
fécuJeries.
Pommes de terre. — kn% Halles centrales de
Paris, les pommes de terre nouvelles de Bretagne
valent 150 à 170 fr. en oblongues, et 130 à 140 fr.
en rondes. Cours en baisse.
Tourteaux. — A Marseille, on paie aux 100 kilogr.
les tourteaux pour l'alimentation du bétail : Ara-
chide RuQsque choix, 61 fr.; ordinaire, 33 fr.; .Vra-
cbide Coromandel, 32 fr.; sésame blanc, 59 fr.; pavot
blanc, 53 fr.; palmiste, 44 fr.; colza. 34 fr.; coprah
cocbily, 67 fr.: coprah blanc, 35 à 58 fr.; lin, 84 fr.
Volailles. — Aux Halles centrales de Pari*, on
paie à la pièce : canards de Rouen, 18 à 24 fr.; de
Nantes, 13 à 24 fr.; de ferme, 10 à 1.3 fr.; dindon-
neaux morts, 28 à 3S fr.; lapins vivants, 5.80 à 6.60;
pigeons vivants, 3.50 à 6.30; pintades mortes, 12 à
18 fr.; poules de Bretagne, 9 à 12 fr.; poulets de
Bresse, 8 à 11 fr.; du Gdtinais, 12 à 24 fr.; poussins,
1.30 à 6 fr.; canetons, 3 à 9 fr.
A.U kilogr. on paie : dindes, 6 à 10 fr.: lapins,
9.20; oies, 5.30 à 7 fr.; pigeons, 3.50 à 7.25; pintades,
12 à 18 fr.; poules, 9 à 12 fr.; poulets, 15 à 22 fr.
B. DuiLiNlI.
Le Gérant : Charles Dltkeix.
Pans. — I.. Mabetueux, imprmieur, I, rue Cassette
CHKOJSIQLE AGBICULE
m
CHROlMQUE AGRICOLE
l'rincipaux (rails J;i pr.'je! du Gouvernement sur le régirue du Lié de la recolle df 1S20. — Caractère" de
ce projet. — Maintien du n^gimc de la réquisition générale. — Efforts poursuivis pm\r en olitenir le
vole parte Parlement. — Sophismes répandus dans les journaux parisiens. — Quelques exemples. —
(lonslittilion de la Confédération agricole des cinq déparlenjents ."septentrionau.x. — Sa première mani-
festation — Suite de la discussion au Sénat sur les nouvelles ressources fiscale,-. — Te.\te adopté rela-
tiTemeot aux bénéfices de l'exploitation agricole. — Projet du Gouvernement pour assurer l'applicaUrn
de la loi sur l'enseignement agricole. — Rapport de M. Plissonnior sur ce sujel. — Célébration du Cen-
tenaire du Comice agricole de Cliarties. — Concours à Auneau. — Manifeslalion publi(|uc à Chartres.
— Evaluation des pertes subies par le vignolile de Champagne. — Fixation de la prime à la culture du
lin et du clianvre.— Caisse nationale de réassurance des Mutuelles agricoles. — Programme du Congros
de la Mufuïlité et de la Coopération agricoles.
Le régime du blé.
Le voile qui cachait jusqu'ici les résolutions
que le Gouvernement présenterait au Parle-
ment siir le régime à appliquer au blé de la
prochaine récolte es! enfin partiellement sou-
levé. On .sait qu'il y avait conflit aigu entre
M. Ricard, ministre de l'AgriculUire, et
M. Thoumyre, sous-secrélaire d'Etat du Ra-
vitaillement: M. Ricard avait annoncé solen-
nellement, à diverses reprises, que la liberté
serait rendue au commerce du blé pour la
récolte de cette année; de son côté, M. Thou-
layre avait déclaré non moins catégorique-
ment que le Service du Ravitaillement con-
serverait sa .suprématie pendant trois ans
encore. Les agriculteurs étaient vivement
émus par cette menace, d'autant plus que
les promesses du ministre de l'Agriculture
répondaient à leurs légitimes aspirations.
Le texte définitif du système adopté par le
(iouvernement n'est pas encore connu. Mais
le compte rendu sommaire du Conseil de Ca-
binet tenu le 55 mai s'exprime sur ce sujet
en ces termes ;
Le Conseil a adopté le tfxte définitif du projet
de loi concernant le régime du blé.
Ce projet comporte la fixation du prix du bic
par une Commission spéciale où seront repré-
sentés les différents intéressés.
11 prévoit en outre que tous les blés indigènes
de 1920 seront achetés par l'Etat (de même que
les blés exotiques indispensables à nos approvi-
sionnements).
S'il était nécessaire, cette disposition, prévue
seulement pour la prochaine récolte, pourrait
f'tre prorogée d'année en année, mais par déci-
sion du Parlement.
On affirme que ce projet est le résultat d'un
compromis. Aucune affirmation n'est moins
justifiée. En réalité,, ce sont les conceptions
néfastes du Service du Ravitaillement qui ont
prévalu. Sans doute, M. Ricard a pu obtenir
que le régime de la réquisition générale ne
fiU décidé, dans le projet, que pour un an;
mais ladeniière phrase du communiqué sou-
3 .luin 11-20. — N'> 23.
ligne que ce régime pourrait être maintenu
indéfiniment. On se trouve ainsi en présence
d'un refus formel opposé au.x revendications
unanimes exprimées avec force par les Asso-
ciations agricoles de tout le pays.
La parole sera désormais au Parlement.
Suivra-t-il les suggestions gouvernemen-
taL.'S '.' Les efforts sont muliipliés pour
l'étourdir et l'eflrayer. On répète à satiété
qu'il est impossible de rendre actuellement
la liberté au commerce du blé indigène; on
agite à plaisir le spectre de la crise du change
dont r.\griculture nationale serait appelée i
payer la rançon. Seule, parmi toutes les bran-
ches de la productiun, elle serait maintenue
sous le joug de l'inquisition de la part d'une
administration parasite qui n'a plus que ce
dernier refuge et qui s'y cramponne avec
obstination. 11 est inutile de revenir sur les
démonstrations que nous avons données à
diverses reprises; nous devons expriuier l'es-
poir que la Chambre des Députés et le Sénat
ne se laisseront pas aveugler par les sophis-
mes par lesquels on cherchera à les étourdir,
car il est impossible d'admettre que l'Agri-
culture seule soit condamnée à payer toutes
les fautes commises depuis six ans et dont
elle a subi trop gravement les conséquences.
Pour tâcher de rallier l'opinion, on s'efforce,
par des notes d'allure officieuse, de créer des
illusions sur les résultats que doit donner la
prochaine récolte de blé en France. En effet,
les affirmations sur le rendement de cette
récolte prennent des allures de la plus haute
fantaisie dans les journaux politiques pari-
siens.
C'est ainsi qu'un journal qui passe pour
sérieux et qui se dit <• en mesure de donner,
dès aujourd'hui, des chiffres pleinement ré-
confortants ", annonce que la production
française dépassera 70 millions de quintaux,
et que si cette évaluation peut subir un dé-
chet par suite des intempéries à venir, ces
intempéries ne pourront guère diminuer la
Tome I. — 23.
-ils CimO.MQUE_AGRlCOLE
production de plus de 10 0, U. Puis il ajoute
« En niellant donc les choses au pire, nous
aurions à importer au maximum une tren-
taine demillions de quintaux de blé. » Or,
pendant les plus mauvaises années de la pé-
riode de guerre, jamais les importations de
i)lé n'ont atteint ce taux fabuleux; il suffit de
rappeler que ces importations, tant en grains
qu'en farines, n'ont pas dépassé 2-i millions
de quintaux en 1917, 20 millionsde quintaux
en 1918 et iiSHOOOOO quintaux en 1919, avec
des récolles indigènesbien inférieures à celle
que ce journal pronostique.
D'autres, sans entrer dans des précisions
semblables, affirment non moins officieu-
sement que la récolte française satisfera à
tous les besoins de la consommation. Dès
lors, la mainmise de l'Etat sur cette récolle
assurera le bien-être général; honnis soient
donc les agriculteurs qui ne demandent qu'à
travailler sans entraves I
Confédération agricole du Nord.
Nous avons reçu la note suivante :
Les représentants des Associations agricoles
des départements de l'Aisne, du Nord, de l'Oise,
du Pas-de-Calais et de la Summe se sont réunis
dans un des bureaux du Sénat pour y constituer
la Confédération agricole des cinq départements.
M.Jonnart, sénateur, a été élu président de cette
Confédération.
La question du régime du blé a donné lieu à
une longue discussion. A l'unanimité, l'assem-
blée s'est prononcée pour le régime de la libertf,
« seul susceptible ne rendre à la production du
blé son importance d'avant guerre et de suppri-
mer, par suite, le tribut énorme payé par le
pays à l'étranger ».
Pour la campagne 1920-1921, et à titre pure-
ment transitoire et transactionnel, elle a décidé
qu'il importait de laisser au Gouvernement le
monopole des importations de blés étrangers, de
façon à lui permettre de réagir contre toute spé-
culation illicite, sous condition toutefois que les
blés ainsi importés ne puissent, en aucun cas,
élre cédés à un prix inférieur à 100 francs le
quinlal.
Enfin, l'assemblée a décidé de faire une dé-
marclie spéciale pour qu'une prime de 200 fr.
à l'hectare soit attribuée aux emblavements de
tilé dans les régions libéréfs, - afin que ces
f-mblavemenls soient au moins égaux cl même
supérieurs à ceux d'avant guerre ».
On ne doit pas oublier que l'accroissement
dans les surfaces consacrées au blé pour la
prochaine récolte est dû exclusivement aux
énergiques eiTorts des cultivateurs de la ré-
gion septentrionale dévastée par la guerre.
Les impôts devant le Sénat.
Le Sénat a continué la discussion du pro-
jet de loi relatif à la création de nouvelles
ressources fiscales.
La discussion sur la cédule relative à l'im-
pôt sur les bénéfices de l'exploitation agricole
a été particulièrement longue et animée. Il
est impossible d'entrer dans les détails de
celle discussion. 11 suffit de constater qu'à la
suite d'amendements présentés successive-
ment par M. Donon et par M. Michel, les pro-
positions de la Commission des Finances ont
été profondément modifiées. Finalement, le
texte suivant, destiné à se substituer aux
dispositions des articles 12 et suivants de la
loi du 31 juillet 1917, a été adopté :
Ali. 17. — Le bénéfice provenant de l'exploi-
tation agricole est considéré, pour l'assiette de
l'impôt, comme égal à la valeur locative des
terres exploitées, multipliée par un coelfîcient
approprié. Ce coefficient, unique par nature de
culture et par région agricole, est fixé par une
Commission instituée par un décret rendu sur la
proposition du ministre des Finances et du mi-
nistre de l'Agriculture et présidée par un con-
seiller d'Etal. Fn quart des membres de cette
Commission est nommé par le ministre de l'Agri-
culture entre les candidats portés sur une liste
présentée par les présidents des Chambres
d'Agriculture ou à défaut les Offices départe-
mentaux; un autre quart est nommé également
par le ministre de l'Agriculture entre les candi-
dats portés sur une liste présentée par les prési-
dents des Associations, Syndicats et Coopératives
de production agricole, ces candidats devant
être pris parmi les contribuables payant l'im-
pôt sur les bénéfices agricoles.
La Commission se prononcera après avis des
directeurs des Services agricoles et des Cham-
bres d'Agriculture ou des Offices départementaux
des départements intéressés.
Elle |irocédera tous les ans à la revision des
coefficients.
Les maxima et minima des coefficients à arrê-
ter par la Commission seront fixés chaque année,
pour l'établissement de l'impôt de l'année sui-
vante, par une disposition de la loi de linances
ou d'une loi spéciale. Au cas où la loi ne serait
pas promulguée avant le 31 décembre, les
coefficients maxima et minima de la précédente
année seraient applicables.
Pour l'année 1U20, les coefficients applicables
sont ainsi fixés, sans l'intervention de la Com-
mission :
1 0 Terres labourables l
2" Prairies et prés naturels, lierbages et pâ-
turages 2.5
3» \crgcrs et cultures fruitières 3
l" \ignes 5
3" liois industriels, aulnaies, saussaies, ose-
raies, etc 1
6" Landes, pâlis, bruyères, marais 0 .50
1" Jarlins, terrains affectés Ti In culture ma-
r.-iichcre et florale, pépinières, parcs 5
Les coefficients pour les terres de la zone dé-
CHRONIQUE AGRICOLE
413
vastée déliinittî.: par l'arrêté du 12 août 1919 va-
rieront pour chaque nature de culture et, au be-
soin, pour chaque commune entre zéro et les
chillres des coefficients fixés pour le reste de la
France. Ceux-ci ne pourront être appliqués aux
terres de cette zone que le jour où elles auront
été remises dans leur état de productivité anté-
rieur à la guerre.
Un décret rendu sur la proposition du mi-
nistre des Finances et du ministre de l'Agricul-
ture déterminera les conditions d'application des
dispositions ci-dessus.
L'article 2 de la loi du 12 août 1919 est abrogé.
Art. (8. — Sur le montant du revenu de l'ex-
ploitation agricole calculé ainsi qu'il est dit à
l'article précédent, l'exploitant n'est taxé que
sur la fraction supérieure à 1 500 fr. et il a droit
à une déduction de moitié sur la fraction com-
prise entre 1 SOO et 4 000 fr.
Le taux de l'impôt est fixé à 6 0/0.
Le principe du forfait, adopté par la
Chambre des Députés, a donc été maintenu
par le Sénat.
L'enseignement agricole.
L'application de la loi du 2 août 1918 sur
l'enseignement professionnel de l'Agricul-
ture a été retardée par des difficullés d'or-
dre financier. I! s'agit, en effet, d'adapler
les écoles qui existaient jusqu'ici à la nouvelle
organisation prévue par cette loi et d'en
créer de nouvelles. Pour faire disparaître
ces difficultés, un projet de loi a été pré-
senté, à la fin du mois d'avril, par le
ministre de l'Agriculture d'accord avec le
ministre des Finances. Ce projet a pour
objet de doter l'enseignement agricole des
établi'-semenls et des moyens d'action qui
lui sont indispensables.
L'exposé des motifs constate que dans
l'état actuel et bien que le développement de
l'enseignement agricole présente un intérêt
primordial, il serait difficile de demander au
budget les 1.5 millions qui sont jugés néces-
saires. C'est pourquoi le projet propose de
décider qu'il sera opéré, conformément à
l'avis du Comité consultatif des courses et du
Conseil supérieur des haras, un prélèvement
supplémentaire de 1 0/0 sur la masse des
sommes engagées au pari mutuel. Ce prélè-
vement de 1 0/0, si les recettes actuelles se
maintiennent, représenterait 6 millions
environ. Comme un effort particulièrement
important est nécessaire dès le début de
l'application de la loi, ce prélèvement serait
affecté la première année, en totalité, à l'en-
seignement agricole; à partir de la deuxième
année, la moitié suffirait ; l'autre moitié irait
aux encouragements à l'élevage. On aurait
ainsi la faculté de pouvoir réaliser le projet
sans imposer de charges au Tré^^or.
Ce système et les détails d'application au.\
différents établissements d'enseignement
agricole ont été faborahlement accueillis par
la Commission de l'Agriculture de la
Chambre des députés. Un rapport concluant
à l'adoption du projet de loi a été présenté,
en son nom, par M. Plissonnier. Il n'est pas
douteux qu'il sera adopté ; encore est-il qu'il
conviendrait que cette adoption ne traînât
pas en longueur.
Comice de larrondissement de Chartres.
Le Comice agricole de l'arrondissement de
Chartres (Eure-et-Loir) a célébré le cente-
naire de sa création par un brillant concours
tenu le 23 mai à Auneau. Ce concours était
dirigé par le président du Comice, un des
agriculteurs les plus réputés de la Beauce,
M. le sénateur Albert Royneau.
Deux parties principales ont caractérisé
ce concours : une importante exposition de
matériel agricole et une non moins impor-
tante exposition d'animaux reproducteurs.
Dans cette dernière, on a surtout remarqué
de remarquables étalons percherons et de
beaux lois de moutons mérinos et dishley-
mérinos.
A la distribution des récompenses, M. Roy-
neau a exposé éloquemment les efforts
tenaces des agriculteurs de la Beauce pour
maintenir autant que possible la production
pendant la période de guerre et pour lui
donner ensuite un nouvel essor. M. Ricard,
ministre de l'Agriculture, qui assistait au
concours, a rendu hommage à l'énergie
déployée par les agriculteurs et aux résultats
qu'ils savent obtenir, malgré la faiblesse des
moyens dont ils peuvent disposer actuelle-
ment.
Manifestation publique à Chartres.
L'agitation qui règne parmi les agricul-
teurs a été démontrée une fois de plus par la
réunion organisée à Chartres le 22 mai, jour
de marché, en vue de réclamer la liberté du
commerce du .blé. Après avoir insisté sur la
nécessité de cette liberté, M. Egasse, qui
avait pris l'initiative de cette réunion, a pré-
senté l'ordre du jour suivant :
Sur l'initiative du Comité départemental
I d'Eure-et-Loir de la Fédération des Associa-
tions du Centre, lequel Comité compte plus de
33 000 agriculteurs, les cultivateurs et culti-
vatrices de la Beauce, réunis à Chartres, le
22 mai 1920 (au nombre de plusieurs milliers),
Considérant les entraves que leur causent la
pénurie et la hausse continuelle de tous les
iiO
ilR'iNlurF. Af.niCOI.K
i.ioyeBS de proilui;Uon. el cMXivaincus que celle
instabiliié rend impossible toute taxation équi-
table de leurs produits,
Que le relour ;\ la liberté du commerce, tout
naturel avec le retour à la paix, peut seul ame-
ner un équilibre normal eutre le prix des den-
rées agricoles et celui de tous les éléments
indispensables à l'afjriculture.
Instruits enfin par les taxes souvent infé-
rieures aux prix de revient qui ont été caus»,
sous leurs yeux, de conilaranalions dune ini-
quité révollanLe,
Pour res motifs,
Déclarent qu'ils sont résolus à réduire leurs
ensemencements de blé tant que le commerce
ne sera pas reilevenu absolument libre.
Cette conclusion est évidemment exces-
sive. Quoiqu'elle ait été énergiquemeni com-
battue par M. A. Royneau, sénateur, elle a
été adoptiie au milieu d'une vive agilalion.
De cette manifestalion, on ne peut tirer
qu'une conclusion ; elle démontre la néces-
sité d'apporter une solution rapide au pro-
blème qui p;»ssionne les aj^-riculleurs.
La vigne en Champagne.
La période de guerre a été désastreuse
pour la vigne en Champagne; la région de
;îei)ns a été une des plus éprouvées. D'après
iine enquête faite par M. Chappaz, directeur
des Services agricoles de la Marne, sur l'en-
semble du vignoble en 191 1, la surface dis-
parue représente environ 50 0 0 des vignes
existant en 1914. Pour 110 Syndicats qui
ont répondu à cette enquête, la situation était
]a suivante en 1919 :
f^^perlicie tola'e du vignoble iO f.Oû hectares.
Vignes françaises indemnes t;tJ6 —
— phylloxérées résistant en-
core 3 uOil —
— grefl'êes 2 6." 1 —
— en savart on arrachées
ou non replantées...... 4 2S4 —
La statistique accusait, en 191 :{, I1602hec-
'ares. M. Chappaz. évalue à 6 900 hectares la
.surface encore en production dans les arron-
dissem;ents de Reims, d'Epernay et dans le
canton de Vertus; une forte partie nest qu'en
^tal de demi-production et il est à redouter
^ue ce qui reste de l'ancien vignoble franc de
pied disparaisse rapidement. Certaines com-
munes ont clé particulièrement atteintes par
a guerre; celle de Verzenay, par exemple,
accuse la disparition de 'tio hectares sur .^OU
qui étaient en pleine production en 1913.
Culture du chanvre et du lin.
Par un arrêté en date du 31 mars, la prime
À la culture du lin et du chanvre a été fixée à
5*> 1t. par hectare pour l'année 1919. Pendant
les années précédentes, le ta jx de cette prime
avait été de 1)0 fr. par hectare.
On a vu précédemment que, dans le projet
de budget pour 1920 encore en suspens de-
vant le Parlement, les primes a la culture du
lin ei du chanvre siraienl supprimées.
Assurances mutuelles agricoles.
Dans sa dernière réunioD, le Conseil d'ad-
ministration de la Caisse nationale de réas-
surance des Mutuelles agricoles a émis le
v(pu qu'un texte législatif i:itervienne pro-
i chainement alin de régler au mieux de tous
les difficultés relatives au point de départ du
délai de dénonciation des contrats d'assu-
rances pour les assurés qui ont été mobilisés.
Ln même temps, il a protesté par avance
contre tout projet tendant à frapper les Socié-
tés d'Assurances mutuelles agricoles d'un
impôt nouveau.
Congrès de la Mutualité' agricole.
-Nous avons annoncé que le Vil!'' Congrès
national de la .Vfutualité et de la Coopération
agricoles aura lieu à Paris, di; U au 13 juin
prochain au Musée social, ."'. ïmv Las-Cases,
sous la présidence d'honneur du ministre de
r.\gricullure. En voici le programme :
1" Les Chambres d'a^'vi.ultnre dans leurs rap-
ports avec les Associalion= agricoles ; rappor-
teur, M. Descours Desacres, président de la
Caisse régionale du cenlie de lu iMormandie.
i" Entente entre les Syndicats agricoles en vue
de l'achat en gros des engrais semences, noa-
chiiies, etc. : rapporteur, M. HiveraJB, président
du Syndicat des Agriculteurs d« l.otr-ef-Cher.
3° Sur l'organisation de la Ttnte roltective des
produits des t>oopéraiïes agricoles: rapporteurs,
M.M. Rerest, directeur de sa Société « La Bre-
tonne », et Nicolas, ingénieur-apronome.
1" Le projet de codilication des lois snr le cré-
dit el sur la coopération agricoles : rapporteur,
.\L Uieul Puisant, président du Syndjcal agricole
de la Ferlé-Oaucher.
;;» Les institutions de i.rédil el de iHutnalité
iii:iicoIes en .\lsace et Lorraine ; rapporteur,
M. Itiebond-Weber, sécateur, présideuf de la
Cai^se rurale d'Alsace et de Lorraine..
i>» La réa.ssurance des .accidents agricoles :
rapporteurs, MM. Martin, présideui de la Mu-
tuelle agrii-ole Touraiieelle. el Bauirieai, doc-
teur en Droit.
'." La loi sur l'extension de la cap^'^fté civile
des Syndicats professionnels : rappoiteur ,
M. Manier, sous-directeur de ia Cai.nse régio-
nale de Crédit agricole de l'ile-de- France.
Les adhésions sont rei.uey à la f''éttéralion
Nationale de la Mutualité et de la Coopéra-
tion agricoles, f8, ri.se de tirenelte, à Paris.
HkMHV SjCfttEH
LES PRUDLCTIOXS DT SUD-OUKSÏ. - 11. LIC MAI:
421
SITUATION DE LA RECOLTE DE BLE EN ALGÉRIE
AU MILIEU DE MAI
Peu de queslions sont actuellement aussi
importantes que celles du ravitaillement
du pays en blé. La France peut-elle compter
cette année sur une aide de rAlj,'érie, et ce
pays qdi fut le grenier de Rome contribuera-
t-il en 1920 àalimenter la métropole? Hélas !
dès à présf-nt une réponse négative est cer-
taine; depuis deux mois chaque jour enlève
une espérance de récolte, malgré un dévelop-
pement important des emblavures. Au 13 mai,
la situation analysée région par région peut
se résumer ainsi :
Dans les plaines sublittorales, Milidja et
Chéliff, les emblavures avaieni dépassé la
moyenne normale, mais le manque d'eau a
réduit à néant les espoirs : dans le Chélitï, le^
blés ne valent pas les frais de récolte, dans la
Mitidja où. ils ont tenu plus longtemps, ils
demeurent pourtant des plus inférieurs.
Dans les régions de coteaux bordant les
plaines, les céréales ont mieux tenu, mais
depuis le début de mai elles >èchent sur pied.
Il en est de même en Oranie pour la région
très riche d'Âin-Temouchenl et celle de Bel-
Abbès.
Mais en Algérie ce sont les hauts plateaux,
surtout la région de Sétif et le S^rsou, qui
sont les gros producteurs de céréales II y a
un mois, les blés y étaient encore beMux et
tous les espoirs demeuraient. Le Sersou
avait fait un gros elTort d'ensemencement et,
au début de ce mois, nous y trouvions encore
des blés magnifiques, mais les résultats ac-
quis fin avril peuvent être considérés comme
annihilés s'il ne pleut pas d'ici huit jours.
Les blés, beaux encore en fleurs, sèchent tous
les jours, et ne donneront qu'une récolte
écliaudée et infime si ce s"l sans profondeur
n'est pas sérieusement mouillé d'ici huii
jours.
Sur les hauts plateaux constautinois, Bord j
Bou Aueredj s'annonce déjà comme très dé-
licitaire par rapport à 1919; la région nord
de Sétif, belle jusqu'à ces derniers jours,
sèche sur pied, et le Sud peut être considère
déjà comme perdu, tandis que la contrée de
Saint-Arnaud résiste encore. Les hauts pla-
teaux de Batna ne donneront aucune récolle.
Bref, la situation est partout cnmpromis»-
lorsque la récolte n'est pas d'ores et déjà per-
due.
Dans ces conditions, quel sera le rende-
ment de la récolte algérienne? 11 est difficij '
à chilfrer à l'heure actuelle, mais étant donné
que toutes les cultures indigènes ne rendront
pas plus de 2 quintaux à l'iiectore er.
moyenne, étant donné la récolte absolumen!
nulle du Chéliff, on peut, d'ores et déjfî,
prévoir que l'ensemble de l'Algérie ne pro-
duira pas en blé plus d'une demi-récolti
moyenne.
Ce n'est donc pas la question d'exportation.
de bté qui se pose, mais c'est le ravilaille-
ment même de la colonie en 1920-1921 qu-
doit, dès à présent, être envisagé.
Pierre Bertuault.
LES PRODUCTIONS DU SUD-OUEST
II. — Le maïs.
A côté du Sorgho à balai (1), une des cul-
tures caractéristiques du Sud-Ouest est cer-
tainement le mais (vulgaii-ement appe'é par
les paysans millet à grain, le nom de millei
à balai élanl par eux donné au Sorgho).
Il est à noter que dans de nombreuses ré-
gions de France on trouve une plante « à tout
faire », [lourrait-on dire, qui, alors que le blé
ou le seigle sout réservés à la seule alimen-
tation humaine, est utilisée, elle, à toutes
sortes de fins. On pourrait ainsi citer le sar-
rasin en Bretagne et Limousin, le millet en
(1) WoirleJowual d'Ayriculture pratique du 12 fé-
vrier 1920.
Vendée, le maïs dans le Sud-Ouest. Ces
plantes servent surtout à l'alimenlation du
bétail, parfois à l'alimentation humaine,
mais alors sous forme de plats .spéciaux, qui
contribuent, pour leur part, à l'originalité de
chaque terroir. La galette de sarrasin ou de
blé noir, ajourée en forme de dentelle, est 1 ■
mets national breton, tout comme la bouillie
de « mil » en Vendée ou le « milhas » dans le
Sud-Ouest.
Le maïs es.t une plante bien spéciale :
semé en mai, parfois entreuiêlé de haricots
dont les tiges flexibles s'enroulent autour de
ses cannes rigides, il ressemble fort, dans sa
jeunesse, en plus robuste, au Sorgho à balai.
Cette différence s'accentue ultérieurement ei
422,
plus grêle, s'épanouissanl en une inûores-
cence légère et d'allure élancée, le sorgho se
dislingue netteinenl alors du maïs, plus ro-
buste, à feuilles plus larges et dont Tinflo-
rescence et le fruit se présentent sous des as-
pects plus massils.
Au début de juillet, on éclaircit à la main
les jeunes plants, puis on ■■ pique », c"esl-à-
LES PUODUCTIO.NS DL" SUD-OL'EST. — 11. Lli MAIS
Fig. 8j. — l'i-êpuralioi
des semuiUes de Mais dans les vallées
des Pyrénées.
dire on sarcle, on bine; à la fin du même
mois, on butte. Tous ces travaux demandent
une main-d'œuvre abondante; c'est pourquoi
!e maïs, comme le sorgbo, est réservé aux fa-
milles nombreuses de petits propriétaires ou
de métayers.
Autrefois le maïs intervenait dans la rému-
uéralion donnée aux maitres-valets. Ceux-ci
avaient, à celte époque, la charge de fournir
et d'entretenir la main-d'o-uvre et, par valets
ainsi entretenus, le maitre-valet, outre une
somme d'argent et un certain nombre d'hec-
tolitres de blé el de maïs, recevait le produit
à demi-fruit du maïs cultivé sur 1 hectare
13 ares 80 centiares.
Le premier produit que livre celle plante
est un produit fourrager. A partir d'août,
en elïet, on coupe la tête de la plante au-
dessus du dernier épi qui a pu se former. On
récolle ainsi une abondante provision de
feuilles el d'inflorescences qui constituent un
fourrage de première qualilé. L'écimage d'un
hectare de maïs peut permettre de nourrir
ijuatre à cinq bœufs pendant un mois.
Le maïs est, du reste, parfois nettement
cultivé comme plante fourragère. Semé alors
;ï époques espacées el régulières, par bandes
plus ou moins étroites, il fournit, deux mois
après, périodiquement et régulièrement, une
abondante quanlité de feuilles; ce fourr<ige,
connu sous le nom de <■ millargou », est très
apprécié des animaux.
Après celte coupe des inflorescences el des
cimes, quand on cultive le ma'is pour grain,
on enlève aussi les feuilles basses et finale-
ment vers la mi-octobre, le champ de maïs
présente cet aspect très particulier : des tiges
droites. efToliées, el portant, suivant les cas,
latéralement ou axialemenl, des
épis ventrus.
La récolle a lieu pendant le mois
d'octobre. Les liges sont dégarnies
à la main de leurs épis et restent
ensuite toutes droites dans Igs
champs, donnant encore au pay-
sage un aspect très caractéristique.
Ces tiges, pendant la période de
repos de l'hiver, sont arrachées.
Il reste à débarrasser au grenier
l'épi des spalhes qui l'envelop-
pent. Pour obtenir le grain isolé ,
il faut enfin passer l'épi dans un
égrenoir mû à la main. Tout cela
demande encore une main-d'œuvre
abondante.
Celle culture esl très épuisante
pour le sol, et il est difficile de la
faire revenir sur le même terrain
sans un intervalle d'au moins deux ans. Rap-
pelons que le sorgho, au'contraire, s'accom-
mode fort bien de revenir sur le même sol
plusieurs années de suite.
Fig. 86 et 87. — Cime et epi de Maïs.
Le maïs, mûrissant tard et laissant la terre
lassée, ne peut précéder le blé. Lui-même
réussit bien sur prairies artificielles, sur
féveroleî, sur pommes ,de terre. Il doit être
LES PRODUCTIONS DT SCD-OUEST. — 11. LE MA,S
semé lard, car il redoute beaucoup le.s gelées
*23
printanieres.
Le maïs sert à de nombreuN: usages : en-
graissement de la volaille et, notamment,
des fameuses oies dites « de Toulouse ».
Selon qu'on engraisse ces précieux vola-
tiles avec du maïs blanc ou jaune, leur chair
et leur graisse prennent une teinte plus ou
moins colorée. Il faut environ
1 hectolitre de maïs pour engrais-
ser une paire d'oies.
L'engraissement des porcs uti-
lise aussi beaucoup de maïs; outre
les pommes de terre, etc., il faut,
pour engraisser un porc, 5 hecto-
litres de maïs.
Le maïs est aussi donné aux
brebis et parfois aux agneaux.
Au fond, il remplace, en un
certain sens, comme aliment con-
centré, les tourteaux qui, malheu-
reusement, n'ont pas encore beau-
coup pénétré dans les campagnes.
On s'en sert parfois pour les
chevaux aux lieu et place de
l'avoine.
Le maïs est beaucoup plus pani-
liable que le sorgho et le pourcentage, qui a
été autorisé, de sa farine dans le pain, pen-
dant la guerre et même encore maintenant
pour faire la soudure, est considérabh'. Le
pain, obtenu avec le maïs, est plus frais,
Lorsqu'en février, le porc, fournisseur de
graisse pour toute Tannée, a été tué, dans
les chaudrons qui ont servi à faire fondre la
graisse ou à faire les autres préparations
culinaires et, en réalité, pour nettoyer le
chaudron, on fait une bouillie de farine de
maïs, additionnée d'un léger parfum. C'est
cette bouillie qui porte le nom de « milhas «.
l-^pi iUj .Mriïs muni Je ses s'patUes.
mais plus jaune et plus épais que celui de
pur froment II nécessite surtout une cuisson
parfaite.
Entin, il est impossible de clore ce court
aperçu sur cette plante sans dire un mot de
ce mets national du Sud-Ouest, qu'est le
« milhas ».
Kii;. 83. — Champ de Maïs dans !a vallée de la Garonne.
On la mange telle quelle^le premier jour. Pais
refroidi, le milhas se prend en masse; dé-
coupé les jours suivants en tranclies minces
que l'on fait griller, il fournit alors^une sorte
de gâteau agréable.
Il ne faut pas, dans l'utilisation de
celte plante, oublier les rafles et les ti-
ges. Les rafles sont'parfois, quand elles
sont encore fraîches, données aux
animaux. Une fois séchées, elles for-
ment le combustible dénommé « char-
bons blancs ».
Les liges arrachées sont réunies en
petits fagots qui brûlent fort bien.
L'épi, ajouterons-nous enfin , est
termine par un chevelu très fin qui,
séché, sert à confectionner des tisanes
diurétiques.
Peu de plantes ont une utilisation
aussi abondante et aussi variée ; son
introduction au xvii* siècle dans le
Sud-Ouest fut un véritable bienfait.
Tout au plus peut-on critiquer la
manière dont on cultive le maïs. Il est
en effet, très épuisant, et il ne reçoit pas
assez de fumier ni d'engrais chimique. Il
faudrait le considérer comme une plante
sarclée, tête d'assolement, et lui apporter,
comme à la betterave dans le Nord, des fu-
mures considérables.
André Mercier des Rochettes.
iU
LE SALAGE EN FROMAGEKIF.
LE SALAGE EN FROMAGERIE
Le sel n'est pas seulement indispensable
au bon goût des fromages; il agit suriout
c#mme antiseptique, empêchant l'envaliisse-
ment de la masse par les moisissures et les
microgermes, qui sont nuisibles à lu fois à la
qualité et à la conservation. Cette action
s'effectue aussi malheureusement .sur les mi-
crobes utiles à la maturation et à l'affinage;
mais c'est li un mal nécessaire et dont une
bonne technique limite les efl'els fâcheux.
Égouttage du caillé. — Il faut donc, de
toute nécessité, saler le fromage; mais au
moins faut-il le faire dans les condilions les
meilleures, tant au point de vue é''onomiquc
qu'à celui de la qualité du produit. Il n'est
pas rare, en etTet, que des accidents survien-
nent, aussitôt imputés à la mauvaise qualité
du lait et qui, en réalité, proviennent d'un
salage défectueux, hiUif ou tardif, excessif
ou insuffisant. On a l'habitude 1res générale
de saler un certain nombre d'heures {ii à
3S) après la mise en moules, sans autrement
tenir compte de l'état d'égoutlement du
caillé. C'est cependant cet état qui devrait
seul guider l'opération du salage.
Sur les fromages insuffisamment égoutlés,
le sel ne « tient » pas, entraîné qu'il est par
le séium encore abondamment exsudé; de
tels fromages sont dits lavésel se comportent
mal au séchage. Les pénicillium s'y dévelop-
pent malaisément et, par suite, la fermenta-
lion acide en est notablement entravée, tan-
dis qu'au contraire l'oïdium lactis, placé en
bonne posture, se multiplie abondamment,
déterminant bientôt une fermentation pu-
tride qui fait se rider la surface et se liquoiier
la caséine. Progressivement de plus- en plus
mous, ces fromages ne tardent pas à couler.
Si, au contraire, on a trop attendu pour
saler, si, par conséquent, le caillé est trop
« ressuyé », le sel ne peut plus pénétrer la
pâte, qui durcit et s'ellrile; l'oïdium lactis,
ici encore non entravé, prolifère abondam-
ment et trahit son activité néfaste parle plis-
sage du fromage.
Retournements. — U importe donc d'as-
surer un égouttage rapide et de n'employer
au salage que des ouvriers consciencieux et
expérimentés. On arrive au premier résultat
en retournant plusieurs fois par j'ur le fro-
mage dans les moules, ce qui active la sortie
du sérum et permet aux faces de bien se
ntainlenir planes, sans creux ni plissages;
mais il est prudent de ne pas exagérer ces
retournements, car, d'un écoulement trop
r.ipide, résulte toujours un entraînement
mécanique <le caséine et de matières grasses,
qui a pour résultat de donner un fromage
de saveur médiocre. L'observation et l'expé-
rience peuvent seules lixer utilement l'opé-
rateur à ce point do vue.
Surveillance de la main-d'œuvre. — En
ce qui concerne l'ouvrier, on peut, comme
on le fait dans certaine,= fromageries, ins-
crire sur les claies le nom du saleur, de sorte
que les accidents survenant au séchoir peu-
vent être imputés sûrement à l'ouvrier cou-
pable de faute professionnelle ou de négli-
gence. Cette méthode stimule l'amour-propre
et la certitude d'une punition ou d'une ré-
primande en cas de faute est ici le commen-
cement do la sagesse.
Salage à la main. — Trop souvent aussi le
personnel, ignorant et routinier, est mal
guidé et il agil au petit bonheur, ayant tantôt
la main trop lourde, tantôt la main trop
légère.
L'expérience a montré qu'en général, dans
un caillé convenablement égoutté, il ne faut
pas ajouter moins de C grammes, ni plus d.»
9 grammes de sel tin et sec par litre do lait
employé à la confection du fromage. L'ne
dose inférieure favorise le développement de
l'oïdium lactis et le fromage finit par couler.
Au delà de !t grammes, au contraire, la pâle,
se rétracte ; elle devient friable, trop .sèche
et amère. 11 est très recommandable, pai
suite, de munir l'ouvrier saleui- d'une petite
mesure telle que, pleine mais non tassée, el!r
renferme plus de sel qu'il n'en faut par fro-
mage, étant donné le minimum de 0 grammes
par litre de lait employé et que, même tassée,
elle ne dépasse pas le maximum établi à rai-
son de !• grammes par litre de lait initial. tJn
peut ainsi opérer très vite et très régulière-
ment, sans crainte de pêcher par excès ou
par défaut. Dans l'Kst, on emploie de ces
mesures qui sont en forme de tronc de cône,
au bas percé de petits trous laissant s'échap-
per le sel.
Emploi de la saumure. — Pour obvier à
ces inconvénients, résultant autant de l'inex-
périence que du peu d'attention du personnel,
on a eu l'idée de remplacer le salage à la
main par l'emploi de saumures, c'est-ii-dire
d'eaux saturées de sel, dont on vérifie aisé-
ment la teneur à l'aide du pc?o-sel. On plonge-
siinplenienl les fromages dans cette solutior^
THANSPORT DE PIIIMEUBS PAR AVIOX
4âS
pendant un temps qui varie naturellement
avec sa concentration; ce temps est d'une
demi-heure à deux heures en général. La
seule précaution à observer est de n'immer-
ger que des fromages aux surfaces bien
planes pour que le sel ne s'accumule pas
dans les cavités ou les replis de la surface.
Du reste, on prévient facilement le plissage
en posant sur le caillé, au moment de la mise
en moules, des disques mét;illiques, qui dé-
terminent par leur poids l'affaissement régu-
lier en cours d'éj^outtage.
Un dispositif pratique consiste dans l'em-
ploi de bacs divisés en deux compartiments,
par une cloison. L'eau remplit le plus grand
des compartimenls et, dans l'autre, on tient
en permanence du sel. Des trous, ouverts à
la partie inférieure de la cloison qui les
sépare, permettent à l'eau de conserver son
degré optimum de saturation.
L'emploi de saumure constitue un progrès
incontestable sur le salage à la main ; il peut
être appliqué également à tous les fromages,
qu'ils soient à pâte molle ou à pâte dure.
Leur maturation n'est pas modifiée, mais si
l'affinage ne se fait ni mieux ni plus mal, on
réalise une économie considérable de main-
d'œuvre, dejmatière première et de temps.
Beaucoup plus régulière et noD pla;3 à la
merci d'une main distraite ou malhabile, le
salage à la saumure demande deux fois
moins de temps et trois ou quatre fois moins
de sel. Dans la pratique, il faut une heure
pour saler à la main i 000 camemberts, alors
que dans le même temps on peut aisément en
saler le double en employant ia saumure ;
mais cela dépend évidemment de la dimen-
sion des bacs et du dispositif employés poor
y plonger et en retirer les froDiages, Il con-
vient de conseiller l'emploi de cadres en
bois formant châssis, et contenant les claies
sur lesquelles reposent les fromages sus-
pendus au-dessus des bacs, e( que des galets
guident dans leur montée et leur descente.
Alors que .30 kilogr. de sel, dans une saa-
niure marquant 2U à 2.5 degrés au pèse-sei,
suffisent à 4000 ou .> 000 camemberts, ils
suffiraient à peine à 1300 si l'on salait à la
main.
Ce mode de salage s'est d'ailleurs rapide-
ment généralisé partout où ou l'a essayé, et il
suffit de le signaler à ceux qui l'ignorent en-
core pour les encourager à l'adopter h leur
tour.
FH.4NCIS Marre.
SITUATION AGRICOLE DANS LES VOSGES
Crémanviilers-Vagne}' (Vosges', 22 mai 1S'2Û.
En tiii d'avril et mai jusqu'au 16, les pluies,
S! abondantes sur d'autres points, furent ici
presque nulles; la chaleur solaire se trouvait
mitigée souvent par les cirrus taris venant des
jiays visités aar les pluies. Les terres, cependant,
se trouvaient tellement arides et sèches que l'on
redoutait fort une nullité de récolte fourragère
sur les terrains légers des coteaux. De fortes
gelées s'étaient aussi abattues au bas des vallées
-en nuisant à la végétation d'une façon assez
grave. Le 16 au soir, un orage mélangé de grêle
est venu déclancher une série d'averses conti-
nuant encore aujourd'hui. Nos récoltes se so.'it
tirées cette fois indemnes du fait de la grêle,
grâce à la faible quantité tombée; les grêlons
étaient de taille à tout briser.
Les seigles- montent en épis et sont d'un be
aspect; mais déjà beaucoup sont envahis par les
mauvaises herbes dont quelques-unes, parasites,
devront être extirpées sous peine de voir la ré-
colte anéantie. L'on voit, çà et !à, des champs qui
blanchissent sous l'action dévorante de ces
plantes, le hhinantus major en particulier. ^
Les pommes de terre lèvent, mais il n'y a que
trop lieu de croire qu'il se trouvera des vides
par le fait de semences stériles on aux germes
liliformes. Il est très difficile, même impossible,
de constater ces défauts lors de la plantation,
surtout si on l'exécute avant i apparition des
germes.
A la faveur des dernières pluies, le rendement
des foins promet d'être abondant.
Le temps parait se mettre au beau.
-B. JilCQUOT.
TRANSPORT DE PRIMEURS PAR AVION
L'aviation, qui a fait au cours de la guerre
européenne, des progrès rapides et rendu
aux armées belligérantes des services énor-
mes, tant pour le réglage du tir de l'artillerie
que pour les bombardements de l'arrière, est
peut-être appelée à jouer, dans la paix, un
rMe pour le transport des produits de la cul-
ture maraîchère forcée et de rHorticulture.
On ne saurait, en effet, trouver un moyen
de transport aussi rapide el pour certains
produits de haute valeur, atteignant des prix
pouvant supporter les frais qu'entraîne ce
^26 ALIMENTATION DES POULES AVEC DU
mode de locomotion, il y aura peut-être in-
térùt à orgiiniser le transport par avion?.
Qui aurait pu prévoir, il y a une vingtaine
d'années, le développement pris depuis par
l'automobilisme?
Sans préjuger l'avenir réservé à l'avia-
tion dans le transport des primeurs, on doit,
dés à présent signaler le premier essai tenté
le 18 mars, par M. de la Celle, horticulteur-
primeuriste à Saint-Laurent-du-Var .Alpes-
Maritimes).
Il fit transporter par avion un colis de
BLÉ TKAIIK Al X BOUfLLlES CUPRIQI'ES
Fraises forcées appartenant à la variédi
/)ocleur Morère, qui tut vendu à la criée auv
Halles centrales de Paris.
L'essai de M. de la Celle a pleinement
j réussi ; la vente de ces fraises a été réalisé. .
en etTel, à un prix tout à fait e.xceptionne:.
La ligure 90 est la reproduction de la photc-
grapliiede ce premier avion Iriinsporteur d •
: Iruits ; cette photographie nous a été com-
muniquée par M. François Charmeux.
Celte expérience de transport sans précé-
dent a été signalée à titre de curiosité par
Fig. 90. — Le premier avion ayant Iranspoili: ile> Kraises de primeurs Docteur Morère.
(iM. R. de la Celle, c.ti:6ditpur, 15 mars 1920.)
M. François 'Charmeux dans la séance du
25 mars de la Société nationale d'Horticul-
ture de France : elle a vivement intéressé
l'assemblée, comme elle ne manquera p;.
d'intéresser nos lecteurs.
R. Landry.
ALIMENTATION DES POULES
AVEC DU BLÉ TRAITÉ AUX BOUILLIES CUPRIQUES
Il arrive parfois que les agriculteurs ne
sèment pas tout le grain sulfaté pnur les
semailles; il était donc intéressant de savoir
si l'on peut l'administrer impunément aux
poulps. A cet effet, le Département de l'Agri-
culture de la Nouvelle-Galles du Sud a fait
exécuter, de juin 1017 a février 1918, des
expériences à l'IIawkes .\gricultural Col-
lège (1). On partagea en 3 groupes des poulc-
Rhode-lsland-Red qui reçurent le matin la
pàlée ordinaire et le soir : gnnipe 1 : du blé
plongé dans une solution h 15 0/0 de sulfate
(1) The Ai)riciilluial Gabelle of NewSouth Walef.
Sidnev.
LA QUESTION DU CADASTRE
de cuivre, puis dans un lait de chaux;
groupe 2 : du blé plongé dans une solution
de 1.5 0/0 de sulfate de cuivre, mais non
ensuite dans le lait de chaux; groupe 3 : un
mélange de grains de blé et de maïs.
Les grains furent toujours rapidement
mangés, et les 3 groupes absorbèrent des
quantités égales. Les poules produisirent
du 17 juin 1917 au 28 février 1918, et dans
l'ordre des groupes, 997-976-939 œufs donl
les dimensions, la forme et l'aspect étaient
normaux. ,La santé des poules fut toujours
bonne et, dans leurs excréments, on n'ob-
serva aucune modification par l'usage con-
tinu du sulfate de cuivre.
421
A l'autopsie, les poules ue présentaient
exiérieurementaucunsigneiniliquantun effet
nuisible dû aux grains sulfatés; mais à l'inté-
rieur, dans queliiues cas rares, on constata
des altérations nettes du foie et des intestins,
indiquant que l'administration continu du
sulfate de cuivre, même à faibles doses,
avait commencé à produire des effets fâ-
cheux.
Il résulte de ceci que, pour éviter tout
gaspillage d'aliments, on peut donner à des
poules, sans danger, pendant quelques mois.,
des grains sulfatés, pourvu qu'ils constituent
seulement une partie de leur ration.
Baron HEiNRy d'Anchald.
LA QUESTION DU CADASTRE
Le cadastre! que Je discussions n'a pas
soulevées cet état territorial de notre pro-
priété foncière? Ceux qui en ont parlé ne lui
ont ménagé ni les éloges ni les critiques.
L'évaluation et le classement des parcelles
forment un monument extrêmement pré-
cieux. 11 est un fait incontestable, c'est que
ce travail doit toujours provoquer chez nous
une admiration respectueuse.
Quand on parcourt l'histoire du cadastre,
'in constate que jusqu'au Premier Empire
nous n'avons eu que des tentatives déplora-
l)lement avortées de construction de cadastre
i.'t que même la Constituante n'avait pu oMe-
nir, dans le désordre régnant, qu'un cadastre
soit sérieusement élaboré. Il a fallu une vo-
lonté fnrme et précise pour entreprendre le
travail sur un plan détmitif viable. C'est en
ce langage que fut décidée la confection du
Cadastre : « Les demi-mesures font toujours
perdre du temps et de l'argent. Le seul
moyen de sortir d'embarras est de faire pro-
céder sur le champ au dénombrement géné-
ral des terres de toutes les communes de
l'Empire, avec arpentage et évaluation de
chaiiue parcelle de propriété. Un bon ca-
dastre parcellaire sera le complément de mon
code en ce qui concerne la possession du sol.
Il faut que les plans soient assez exacts et
assez développés pour servir à fixer les li-
mites des propriétés et empêcher les pro-
cès. »
Le plan cadastral, exécuté à une époque où
les méthodes de lever topographiqne étaient
bien sommaires k côté des procédés de la
géodésie moderne secondés par l'emploi
d'instruments d'une remarquable perfection,
a exigé de la part de ceux qui l'ont édifié
des qualités personnelles de divers ordres :
une habileté incontestable et une conscience
certainement scrupuleuse. On s'en rend
compte lorsqu'on fait quelques mesures en
des lieux qui sont restés depuis inchangés,
et ils sont nombreux.
Pour toutes les exigences de la vie rurale,
point n'est besoin d'une plus grande préci-
sion dans la planimétrie du sol.
Ce n'est pas à dire que nous devrions nous
en tenir à ce cadastre, et bien des projets de
mise à jour ou de réfeition totale sont envi-
sagés depuis d'assez longues années. La ré-
cente loi Boudenoot marque la volonté du
Parlement d'améliorer notre cadastre; mais
« ce sont les complications qu'entraînent les
procédés scientifiques trop ambitieux édictés
par cette loi qui, dans les années qui ont
précédé la guerre, ont mis obstacle à la réa-
lisation de la réforme ». Ainsi s'exprime un
correspondant de VEconomisie français dans
une lettre publiée vers la fin de l'année écou-
lée. D'autre part, le marquis d'OiUiamson
avait déjà dans le même périodique attiré
l'attention sur l'urgence de la mise à jour de
notre cadastre.
Ceci nous amène à exposer un certain
nombre d'idées qui nous paraissent devoir
mériter attention. Tout d'abord, la revision
du classement des parcelles devrait se pour-
suivre régulièrement. Quant au plan, il
s'agit de savoir si le plan cadastral est envi-
sagé toujours comme un état du sol en tant
que propriété foncière appartenant à diverses
personnes ou s'il doit être une représenta-
tion géométrique aussi parfaite que possible
du sol de la I^'rance.
Dans ce dernier cas ce n'est plus un ca-
dastre, c'est une carte. Et cependant un ca-
dastre est une chose, une carte en est une
iîi LA yiK-rioN
autre. Il semble qu'il y ai! acluellemenl une
'endance à les confondre.
Je suis le premier à souhaiter rachèTement
rapide de la carte au rinquante-millième
du Service géographique de l'Armée, parce
qu'elle ferait pariie de ces documents qui
augmentent aux yeux du monde le patri-
moine scientifique et technique national et
qu'elle rendrait aux militaires, aux ingé-
nieurs, aux touristes aussi des services sé-
rieux par l'apport de données qui artuelle-
ment fout terriblement défaut. Bien plus une
pareille carte (lisez bien carie et non plan, et
non cadastre), par sa meilleure représentation
du sol national, ferait apparaître sans doute
de nouveaux projets de travaux publics dont
l'utilité sauterait mieux aux yeux. La plupart
du temps ces projets germent dans le cerveau
des promeneurs, plus que dans celui des
techniciens qui, eux, n'arrivent qu'ensuite en
général, lorsqu'il faut faire un avant-projet
de réalisation des idées d'économistes. A ce
moment-là, il n'y a pas de carte qui puisse
suffire à la précision d'information qu'exige
la technique moderne, un nouveau lever est
toujours nécessaire, .\insi donc on voudra,
par exemple, établir entre deux points une
ligne de chemin de fer, un canal. Ce sera
l'honneur d'une bonne carie d'avoir montré
■ ju'une voie enire ces deux points parait réa-
lisable et mérite une étude approfondie, et ce
sera pour une carte un mérite qu'elle devra
longtemps encore se borner à ambitionner.
D'aucuns veulent que l'ini^énieur y trouve
tous les éléments d'établissement d'un projet
déjà serré et qu'il puisse donner — en quel-
ques inslanis, cela Ta sans dire — une ap-
préciation avec un tracé, un programme in-
diquant jusqu'au prix de revient de l'ou-
vrage. Heureux sont ceux qui ne s'effraient
pas à la pensée qu'on devrait procéder sans
plus attendre au lever d'une carte répondant
à pareilles exigences.
On sait que le cadastre est consulté (c'est
même légalement obligatoire, pour les pro-
jets de travaux publics) ; il a jusqu'à présent
fait très bonne ligure dans ces projets par
l'appoint de sa documentation. Mais les cartes
et les cadastres, dès qu'ils s'agit de pa.sser à
une exécution, ne sortent pas souvent des
premiers cartons du projet et on refait une
carte spéciale avec la précision exactement
voulue pour l'ouvrage envisagé et sur
l'étendue con»ennhlede territoire. Cette éten-
due convenable peut être grande, elle est
'oujours.par rapport au territoire national,
'rès restreinte.
Les renseignements cherchés pour l'exéeu-
Df CAD.ASTItE
tion d'un travail sont de diver.s ordres et
jamais une seule carte ne pourra les donner
avec une précision correspondant à l'ouvrage
envisagé sur les points qu'il intéressera : on
aur.i toujours besoin de consulter des caries
topographiques, administratives, rurales,
géologiques, et qui plus est, de les remettre
tontes à jour et de les préciser au moment
d'exécuter le travitil en que.«tion.
D'autre part, si l'on voulait faire surtoute la
France les levés précis' répondant aux desi-
derata des trasaux futurs, publics ou
autres (1), on serait amené à mobiliser une
armée de techniciens qui seraient ainsi en-
levés aux besognes utiles auxquelles chacun
s'est appliqué de lui-même dans l'industrie
privée, el, on ga.spillerail, à faire sur tous les
points du territoire des levers qui pour la
plupart résidaient éterneilemen) inutiles,
une activité que l'après-guerre réclame impé-
rieusement, appliquée auj. réalisations pra-
tiques. A noire esprit vienî en ce moment
l'idée d'une prompte exécution des projels
d'aménagement intégral du lihi'ine, du canal
maritime pour le port de Paris, mettant à
part l'ieuvre de reconstitution des régions
libérées. Qui osera conlester qu'un géomètre
employii dans les services de ce-, projets, dont
la réalisation serait pour notre économie na-
tionale un inestimable gage do prospérité,
sera plus utile que s'il est chargé dans une
commun(î rurale de délerrûiner l'altitude
exacte et de tracer les horizontales de quel-
que coteau qui portera, des siècles encore, le
mêufe taillis, la même lande ou le mênae vi-
gnoble, et qui placé dans l'ensemble du ter-
ritoire n'est ni plus ni moins qu'une taupi-
nière. Il est logique de laisser imprécis de
pareils détails lorsqu'ils ne présentent pas
d'utilité générale inilitairt. par exemple). V.n
toute rigueur il paraît juste delais.ser au pro-
priétaire particulier du sot le soin défaire
faire pour son usage, s'il le juga utile, ces
cartes détaillées, l'Etal ne prenant à sa
charge (|ue la détermination des limites de
parcelles.
Loin de nous la pensée de critiquer ceux
qui patiemment élaborent de.s cartes précises
avec une véritable passion ; la Iriaugulafiou
Helbronner dans le massif alpin en est un
exemple. Ceux-là ont un (oui autre mérite
que celui de faire une carte précise. Ponda-
11 J'imaeine que l'ontiepreneur «le motocnllure
■ lé ire voir sur un cailastre dèlailli; fncito à se pro-
curer, quelle est lii pente des terrains sur lesquels
un propriélaire lui demande tie travaiiter, si ton y
t'iiuve beaucoup d'arl)res o i de fianfi^res ou de
;':e'ninî ;i re-^pecter. etc.
UNE RECTll'ICATln.V
423
leurs de méthodes en inalière de construelion
de carte, il leur faut uu terrain délude et per-
sonne ne peut se permettre de leur contesti'r
le droit d'élever dans une science des monu-
ments impérissables.
Pour juger le cadastre, prenons l'angle au-
près du propriétaire foncier, de l'agriculteur.
(^uand celui-ci achète ou quand il vend un
^e^rain, il le connaît, il convient d'un prix
fixé bien plus par un examen qu'il fait subir
aux parcelles envisagées que par la connais-
sance d'une mesure exacte de la superlicie ou
contenance. Et d'ailleurs dans les ventes de
terrains ruraux la clause d'un vingtième en
plus ou en moins de la contenance stipulée
dans les actes comme approximation acceptée
d'un commun accord par les.parties, est en-
trée dans nos mœurs, rv'estce pas la preuve
de l'inutilité d'un cadastre extra-précis.
Enfin, si des insuffisances locales se mani-
festent, n'est-il pas simple de procéder à des
vérifications partielles. Et c'est £i quoi pour-
rail s'employer un service permanent du
cadastre doté de moyens d'exécution étendus
pour faire sms retard les revisions répon-
dant à des desiderala bien déterminés et
justifiés. Un serait amené à loucher fréquem-
ment au cadastre des environs de certaineâ
agglomérations urbaines ou industrielles,
utilisant là le temps précieux qu'une mesure
trop générale pourrait faire perdre en de^
localités où les modifications sont très faible.^
au cours d'une génération.
Il faut donc souhaiter que bientôt enfin on
rende un peu de vie au cadastre (état de
seclions et plan;i qui peut facilement être
élevé à la hauteur d'un travail bien à jour, ;.
consulter par petites fractions,, sans se sou-
cier de faire des plans cadastraux de chaqu.
commune des éléments capables de donner
par leur assemblage une carte générale de
plus de la France.
Telles sont quelque.s-unes des réflexions
qui sont venues à noire pensée en vivant
près de la terre dans une commune rural.'
lelle qu'il en existe sans doute des milliers et
des milliers en France, où les révolutions de
la vie intensive n'ont encore eu qu'un échu
bien amorti et, a fortiori, une action très
faible sur l'état de la propriété foncière.
LaurKiNT RifioTARn,
Iiigéiiiciir ai^Toiiomo.
UNE :RECTlFiCATIOi\
M. Carlo Dragoni, secrétaire général de
l'Institut international d'Agriculture, nous
adresse la letlre suivante que nous nous
empressons de publier :
Rome, 18 mai 1920.
A la pase 230 de votre numéro du 1"' avril 1920,
nous lisons ce qui suit :
Cl D'après les évaluations d'ensemble de l'Ins-
titut international d'Agricullure, la production
totale du blé dans les deux hémisphères attein-
drait à peu près les mêmes proportions que
l'année précéiiente ("o 230 000 quinlaux coulre
"a 875 000). Il est vrai que les ohifTrps très pro-
lilématiques de la production dans la liussie
méridionale sont compris dans les résultats de
l'anni^e tQlO, ce qui les majore d'une centaine
de millions de quintaux. »
Dans cet esirait, nous nous permettons de
vous faire observer que les chiffres que vous
mentionnez ne se réfèrent pas à la production,
mais bien à la superficie.
En effet, du tableau récapitulatif des récoltes
dans l'hémisphère septentrional (1919) et méri-
dional (1919 20), publié dans le Bulletin de l'Ins-
titut (mars 1920, p. 103), il résulte que les chiffres
pour la superficie sont les suivants :
Années. .Superlicir-.
hectares
191;1 15 236 noû
1918 15 875 "Mb
Moyeune : 1913 à 1917. 71 202 100
I Uendant la superlicie de 191S et celle de ];>
moyenne de l!il3 à 1917 égales ;\ 100, la supei-
licie de 1919 deviendrait 99.2 par rapport ,i
1918, et 105.7 par rapport à la moyenne 1913 i
1917.
Pour la production, par contre, [les données
Sont les suivantes :
Aûnoes. ProdutUon.
ijuiiitauiL
i9\'J OÎjS 449 200
191s eus 686 200
Moyenne : 1913 à 1917 679 409 100
Etablissant comme égale à 100 la production
de 1918, celle de 1919 serait exprimée par 93. S;
et si nous rendons la production moyenne 191;;
à 1917 égale 100, celle de 1919 deviendrait 96.:..
Un autre point que nous désirons relever est
que dans les résultats de la récolte de 1919 i.e
sont pas comprises les données concernant !.i
lUissie méridionale, tel que cela résulte de la
note qui précède notre tableau récapitufalif et
qui dit : « Dans le tableau annexé, nous récapi-
tulons, pour tous les produits considérés d»ii>
les tableaux préiédents, tes totaux de tous /f.s
p'Ujs dont nous pos^édotm les statistiques comiilf'cs
de'i S'-pt dernières années. » Or, du tableau sur le
froment à la page 94, il appert précisément qui-
pour la Russie les données ne sont pas compléter,
dans le sens qu'elles n'englobent pas les sept
années considérées, tant pour la superficie que
pour la production. En effet, si tous voulez bien
130
PEHTE RÉSULTANT DEs MAUVAISES SEMENCES FOURRAGERES
examiner le tableau récapitulatif, vous verrez
que les pays pour lesquels nous possédons des
données statistiques complètes sont les sui-
vantes :
Hémisphère méridional : Argentine, Uruguay.
Australie.
Hémisphère septentrional : Bulgarie, Dane-
mark, Espagne, France, Grande-Bretagne et
Irlande (Angleterre et Pays de Galles, Ecosse et
Irlande), Itnlie, Norvège, Pays-Bas, Roumanie,
Suède, Suisse, Tchéco-Slovaquie (Bohême, Mo-
ravie et Silésie), Canada, Etats-Unis, Indes bri-
tarniques, Japon, Algérie et Tunisie.
Nous avons tenu à vous faire ces quelques
observations en vue d'éviter toute équivoque, et
nous vous serions par conséquent bien obligés
si vous vouliez publier les éclaircissements que
nous vous avons donn-sen rectification des ren-
seignements que vous avez bien voulu publier en
ce qui concerne notre Institut.
Je remercie M. Dragoni de cette reclili-
calion qui est justifiée en tous points . Je
ne pui.s pas rn'expliquer comment j'ai pu
commettre la confusion qui est signalée dans
celle lettre; je n"ai qu"à m'en excuser.
Henhy Sagnier.
PERTE RESULTANT DES MAUVAISES SEMENCES
FOURRAGÈRES
L'élévalion des prix des semences fourra-
gères a une double conséquence : elle incite
tout d'abord certains négociants peu scrupu-
leux à se livrer à des pratiques frauduleuses
tendant à augmenter le poids de la marchan-
dise. En outre, la perle subie par le cultiva-
teur est d'autant plus forte que le prix d'achat
de la semence d'une part et celui auquel il
aurait vendu son foin daulre part sont
élevés.
Les prix que nous avons indiqués pour les
semences fourragères sont des prix de gros,
qui se trouvent toujours fortement majorés
lors de la vente au détail. Si nous parlons de
ces chiffres, on voit que la dépense en graines
nécessitée par l'ensemencement d'un hectare
représente pour la luzerne : 130 à 150 fr. ;
pour le IrèUe, 1(jO à 190 fr. au moins. Avec le
sainfoin et les vesces, la dépense se trouve
être sensiblement la même, car on sème une
plus forte quantité de graines à l'hectare. Le
cultivateur, qui achète de mauvaises se-
mences, subit donc une première perte de
150 à 200 fr. par heclare.
Mais là ne s'arrête pas le préjudice qu'il
éprouve. S'il s'aperçoit assez tôt que ses
graines ne lèvent pas, il pourra réensemen-
cer, mais il lui faudra recommencer les Ira-
vaux de préparation du sol et de répartition
des semences et, circonstance aggravante,
les semailles tardives ne donneront lieu fina-
lement qu'à des récoltes inférieures à celles
qui seraient résultées d'ensemencements
effectués à une époque normale. Le plus sou-
vent, l'époque des semailles est passée quand
le cultivateur constate son insuccès; dans ce
cas, il perd, avec le prix des semences, les
(1) Voir le numéro du 29 avril 1S>20, p. 329.
frais de labour, de fumure, d'ensemence-
ment et la totalité dune récolte fourragère.
Le foin se vend actuellement de 30 à 50 Ir. le
quintal; la luzerne donnant un rendement
moyen de 10 quintaux de foin sec à l'hec-
tare, on peut évaluer le revenu brut de 1 200
à 2 000 fr. Ces chiffres s'appliquent égale-
ment au Irèlle des prés et au sainfoin.
En cas de non réussite de la plante four-
ragère, le sol est rapidement envahi par les
mauvaises herbes : les unes sont nées spon-
tanément, les autres ont été introduites par
le loi d'achat mal épuré. De ce fait, le champ
est sali pour de longues années; il perd en
même temps le bénéfice des améliorations
physiques, chimiques et physiologiques
qu'une Légumineuse y eùl apportées.
En raison du prix élevé qu'atteint le foin,
il n'est pas surprenant que les produits ani-
maux de loule nature atteignent, eux aussi,
des prix extraordinaires, qui provoquent les
plaintes et souvenl la colère du consomma-
teur.
Lorsqu'après un insuccès, le cultivateur ne
dispose pas de la provision de fourrage sur
laquelle il comptait, il peut être dans l'obli-
gation de se défaire, dans des conditions dé-
sastreuses, d'une partie de son bétail, qu'il a
entretenu pendant un certain temps au prix
de grands sacrifices. La production de fu-
mier se trouve diminuée, toutes les [liantes
comprises dans l'assolement : céréales, bet-
teraves, etc., souffrent de cet élal de choses.
En définitive, l'exploitation toul entière,
bêtes el cultures, pâlit de la non réussite des
prairies artificielles. S'il est difficile de chif-
frer exaclement les perles qui en résultent,
on se rend compte qu'elles sont, dans tous
EN L'HONNEUR DE M. EUGÈNE TlSSEUANlJ
les cas, extrêmement élevées. La dernière
statistique agricole, qui n'avait pas à faire
abstraction des régions envahies ou dévas-
tées, celle de 1913, a évalué à 3 1 13 610 hec-
tares les surfaces consacrées en France à la
luzerne, au trèfle violet et au sainfoin. La
valeur actuelle de la récolte d'un hectare
étant de 1200 à 2 000 fr., la production four-
ragère française représenterait, pour ces
43i
trois seules espèces, de 4 à 6 milliards de
francs au moins. En admettant un fléchisse-
ment dans la production, du fait de l'emploi
de mauvaises semences, d'un dixième seule-
ment, chiffre certainement au-dessous de la
vérité, il en résulte, pour notre pays, une
perte annuelle d'au moins un demi-milliard
de francs.
P. CLAUDAIN.
BIBLIOGRAPHIE
Comment prévoir le temps. Météorologie pratique,
par M. l'ahbé Tu. .Mokelx, directeur ae IXtbserva-
toire de Bourges. — Un volume de i'r2 pages avec
46 figures. — Librairie Dunod, H, quai des
Grands-Augustins, à Paris. Pri.t : 9 fr.
L'abbé Th. Moreux a conquis une grande no-
toriété par ses publications sur un grand nombre
de questions d'astronomie, de physique du globe
et de météorologie; il s'y est adonné surtout à
vulgariser les connaissances sur les phiMiomèiies
célestes. C'est un but analogue qu'il poursuit
dans l'ouvrage qu'il vient de publier sur la mé-
téorologie. A ses yeux, on est en possession
d'un certain nombre de lois générales, dont l'ap-
plication judicieuse permet d'utiliser sur place
les observations recueillies au jour le jour en
vue d'une prévision immédiate du temps.
C'est ainsi qu'il passe successivement en revue
la température, les vents, la pression de l'air,
l'humidité et les pluies, les aspects du ciel, ]»s
perturbations de l'atmosphère; il insiste en par-
ticulier sur les conclusions qu'il est permis de
tirer de l'examen des dépressions. Il termine en
indiquant les prévisions auxquelles on peut se
livrer d'après l'examen des divers phénomènes
météorologiques.
Le livre de l'abbé Moreux constitue ainsi une
sorte de guide propre à répandre des connais-
sances piaiiques dont l'utilité ne saurait
échapper.
R. U.
EN L'HONNEUR DE M. EUGENE TISSERAND
M. Eugène Tisserand, dont la belle vieil-
lesse fait l'admiration générale, est entré le
25 mai dans sa quatre-vingt-onzième année.
A cette occasion, sur la proposition du mi-
nistre de l'Agriculture, un décret, publié au
Journal Officiel du 23 in li l'a élevé à la di-
gnité suprême de Grand'Croix dans l'ordre
de la Légion d'Honneur, dans les termes sui-
vants :
M. Tisserand (Louis-Eugène), directeur hono-
raire du ministère de l'Agriculture; grand offi-
cier du 28 décembre t888 : 90 ans. \ rendu pen-
dant une brillante carrière administrative de
près d'un demi-siècle et depuis sa retraite, les
plus éminents services à r.^aricullure française,
a réorganisé l'enseignement agricole en F'rance,
et, en particulier, l'Institut national agrono-
mique. A réalisé l'union féconde de la science et
de la pratique en contribuant ainsi dans la plus
large mesure à l'accroissement des richesses
produites par notre sol. Membre de l'instilut, de
l'Académie d'Agriculture, président de la So-
ciété des Viticulteurs de France, membre de
nombreuses Sociétés savantes françaises et étran-
gères. N'a jamais cessé, même aux moments les
plus difliciles de 1914 à 1919, de suivre ou de
présider les travaux de la plupart des Commis-
sions créées en vue de renseigner le (jouverne-
ment sur les mesures à prendre au cours de la
guerre dans l'intérêt de l'Agriculture. Auteur de
nombreuses publications et de travaux scienti-
fiques universellement appréciés.
Les principaux services rendus par M. Tis-
serand sont parfaitement exposés dans ce li-
bellé. Ce qu'on peut y ajouter, c'est que son
activité ne connaît aucune fatigue et qu'il ne
recule devant aucune des missions qu'on
s'ingénie, en quelque sorte, à lui imposer.
L'Association amicale des anciens élèves de
l'Institut national agronomique a eu l'heu-
reuse initiative de provoquer, à cette occa-
sion, une manifestation dans laquelle les
insignes de sa nouvelle dignité ont été remis
à M. Tisserand par M. Emile Loubet, ancien
Président de la République. Après lui,
M.Wery, directeur de l'Institut agronomique,
et M. Ricard, ministre de l'.^griculture, ont
rappelé les caractères de la féconde carrière
du héros de cette belle fête.
Dans la séance de l'Académie d'Agricul-
ture du 26 mai, M. Viger, président, a rendu,
en ternies éloquents, un éclatant hommage
aux services rendus par son illustre doyen et
à ses qualités que l'âge semble amplifier de
jour en jour.
i:^. ACADEMIE DAGKICULTURE UE FRANCE
De son coté, la Société des Viticulteurs de
l'rance, dont M. Tisserand est depuis long-
temps le président, a décidé de fêler son
'30' anniversaire par un déleuncr dont la daUi
est fixée au 10 juin.
He.nry Saonieb.
ACADÉMIE D'AGRICULTURE DE FRANCIi
Si^anre du 10 mni 1020. — Présidence
de M. Viger.
M. le Secrétaire perpntiiel s\sina.\e dansl'A corres-
pondancp une note de M. Gi-orges Mouret, cor-
respondant, professeur à l'Ecole nationale des
Ponts et Chaussée?, sur un nouveau type de
réservoir pour le jaugeage des eaux d'irriga-
tion ;
Une note de M. de ^'ulj.^it, correspondant, sur
l'organisilion de l'enseignement agricole ména-
ger dans les légions dévastées de Belgique.
M. Angot fait hommage à l'Académie du der-
nier volume des Annales du Bureau central mé-
téorologique, tome I, pour 1913. Il signale parmi
les mémoires originau.x que contient ce volume
comme pouvant intéresser plus spécialement
l'Académie, |la troisième partie de ses études
sur le régime pluviométrique de la France,
comprenant tout le Xord et l'Est, depuis la mer
du Nord jusqu'au Rhône. En dehors de la
France, cette étude déborde sur les pays limi-
trophes, Belgique, Allemagne (rive gauche du
Rhin) et Suisse. Treize cartes en couleurs
donnent la répartition moyenne de la pluie pen-
dant les douze mois de l'année sur les régions
considérées.
M. Henry ^agxier présente à l'Académie une
note de M. Ed. Zaccharewiez, correspondant, et
A. Tacussel, viliculttjur, sur les résullals obtenus
depuis 1891 dans un champ d'expériences sur
les vignes améiiraines et leurs hybrides en tei-
rain calcaire, à la fontaine de Vaucluse (Vau-
cluse).
M. Mongenot offre à l'Académie, de la part de
M. Hullel, une nouvelle édition du tome II de
VFaonomie forestière, romplèlement remaniée et
coutenaiit des chapitres tout nouveaux sur les
systèmes d'assurances usiiés dans quelques pa\>
étrangers en faveur des ouvriers bûcherons, sur
les estimations forestières, etc., etc.
Félicitations à M. Guignard.
M. ie Président est lieureu.t d'adresser, au nom
de l'Académie, ses vives félicitations à M. (iui-
giiard pour la haute distinction qui vient de lui
être conférée : la cravate de commandeur de la
Légion d'honneui'.
Organisation da Herd-Book Normand.
M. René Berge apporte à l'Académie les nou-
veaux statuts, ainsi que le règlement d'organisa-
tion technique du tîerd-Book de la race hoviue
normande qui vient d'être complètement trans-
formé.
Dès la lin de l'année dernière, l'Office régionnl
agricole du .Nord mettait à l'étude la réorgani-
tation de ce Herd-Book, en s'inspiranl à la fois
des progrès dé|à réalisés dans divers pays, no-
tamment en Hollande, et des conditions spé-
ciales d'élevage et d'exploilation du bétail nor-
mand.
L'ancienne Commission était composée de
quinze membres nommés, à raison de trois par
département, par les préfets de la Manche, de
l'Orne, du Calvados, de l'Eure et de la Seiii"-
Inféiieure. Elle était présidée par le préfet du
Calvados.
Elle s'est transtormée en une \s?ociation dé-
clarée, jouissant de la personnalité civile, pou-
vant comprendre toutes personnes ou associa-
tions s'intéressant à l'élevage de la race bovine
normande, qui adhéreront à ses statuts et à son
règlement intérieur. Sa durée est illimitée.
I. '.Association a pour rôle principal la tenue
d'un livre généalogique, dans lequel les inscrip-
tions sint décidées en tenant compte, pour cha-
que animal, de sa pureté de race, de sa confor-
mation, de ses aptitudes et de son ascendance
rigoureusement établie (art. 4 des statuts).
L'article S porte que l'Association a spéciale-
ment pour objet de maintenir par sélection la
pureté de la race normande, — de contribuer à
l'amélioration de ses aptitudes à la production
liu lait, du beurre et de la viande, — de favoriser
la propagation des reproducleuis d'élile, d'abord
en .Normandie, puis en France, dans les régions
les plus appropiiées à la ditïusion de la race, et
à l'élianger.
Des peines sévères sont prévues contre ton*
adhérent qui aur.iil nui par des procédés ré-
préhensihles au fonctionnement régulier dt>
opérations de l'Association du Herd-Book.
M. Bené Berge explique comment est composé
le Conseil qui administre r.\'sorialion, comment
le règlement d'organisation technique indique
les conditions d'inscription des animaux suivarit
une table de pointage, d'après la pureté de la
race, la conformation, les aptitudes et l'ascen-
dance; comment le réglemeiil lixe le standard d^
la race.
L'inscription des animaux est prévue : au
titre initial pour les animaux admis sur préseii-
laliou, d'après leurs caractères de race et leur
conformation, et au litre dr la deneridance pour
les jeunes animaux issus de reproducteurs ins-
crits. Mais à partir d'une date qui seia lixée pai
le Conseil d Adrainistratioir, il ne .sera plus ad-
nfis que des animaux issus de père et de mère
déjà inscrits.
La principale innovation introduite dans le
Herd-Book normand, est la création du Liïie
d'éUle, dans lequel le Bureau pourra ordonner :
1" L'inscription des taureaux et vaches qui
C'ii!i;L:<i>u.\i)AXi;iv
.omptent au moins deux générations contrôlées
iJascenHanls inscrits, qui présentent eux-mêmes
"S caractères de pureté de race et qui ont été
; rimes dans les concours généraux ou spéciaux
Je la race ;
2° L'inscription des reproducteurs auxquels
les Commissions d'inscription recoiniaîlraient
des mérites exceptionnels et, en parliculier,
riiiscription des vaches de race pure, de très
bonneconrormatioii,qui auraient fourni, d'après
!-s chiffres des Syndicats de conirùle laitier,
agréés par le bureau, des quantités de lail et de
beurre supérieures à celles fixées chaque année
par le Conseil.
Le contrôle de la descendance est l'objet de
soins parliculiers.
M. Kené Berge les indique en détail, et fmale-
rnent attire l'attention sur un certain nombre de
dispositions ^jénérales intéressantes :
Les animaux seront identifiés par un signale-
ment précis et détaillé. [Is seront marqué'S par
uu tatouage à la pince, dans l'inlérieur de
l'oreille gauche.
Une photographie sira exigée de l'éleveur,
pour l'inscription au Livre d'élite.
Les certiircats d'inscription pour l'exportation
seront délivrés sous les auspices et le contrôle
du ministère de l'Agriculture, par la Société na-
tionale d'encoufagement à l'.^griculture. Uin^
distinclion nette sera faite entre les certificats
du Herd-Book et ceux du Livre d'élite.
Le Conseil publiera un bull^Lin périodique,
ainsi que des notices et des raono^rapliies sur
les meilleurs animaux et les meilleures etable.s
de race normande.
M. /f Pitsidciit .félicite vivement M. René
iierge et le pi évident de l'Association du llerd-
U-yok normand, M. le comte de Saint-Quentin, et
annonce qu'une discussion aura lieu procliaine-
ment ara sujet de cette communication après que
M. Dechambre aura présenté son rapport sur les
L'i res ijé.iéaloçjiijucs.
Ouvrages de M. Chancerel.
M. H. UivU'l présente à l'Académie, en en
ftisant le plus grand éloge, trois volumes de
.M. L. Chancerel, conservateur des Eaux et Fo-
rêts, qui cou-îiituent Un véritable cycle des con-
naissances forestières ■ Précis rie botanique forat-
ti.&ri'. Flore forcs'ivi-K ilii {/lohe, Trailé pratique de
sylviculture, exploitation fore<(iére et boiserMir.
En présentant ces ouvrages, M. Hickel croit
devoir élever une protestation, contre les termes
dont s'est servi l'éditeur pour pr'^senter ces trois
volumes. Le prospsctu?, en effet, incrimine l'or-
ganisation de l'enseignement forestier, et le
déclare absolument insuffisant ù tous égards :
une protestation est nécessaire contre u.'ie ap-
préciation aussi erronée.
Sélection des semences par le trieur à turbine.
M. Kinqelmanii demande, au nom de la section
de Génie rural, la publication dans le bulletin de
l'Académie d'une note de M. Zacharewicz sur la
sélection des semences par le trieur à turbine.
.\ l'Office agricole de Vaucluse, M. Zacbare-
wicz, pour arriver à une sélection aussi parfaite
que possible des semences de blé, a songé à
mr-ttre en pratique la sélfction méianiijue en les
faisant [lasserau trieur à trjrbine Marot.
Si le trieur ordinaire sépare les grains p?.r
ordre de grosseur et de longueur, il ne les sé-
pare pas ail point de vue du poids.
Or, la grosseur du grain n'est pas toujours an
indice suffisant de vigueur et de puissance, et il
arrive fréquemment que certaines mauvaises
graines ont tout à la l'ois la même longueur et la
même épaisseur qu'un bon grain; d'autre part,
dans ces derniers, on peut compter des grains
avariés, charançonnés, otons, etc. D'où néces-
sité de rechercher, en dehors de la grosseur et
de la longueur, un troisième caractère qui per-
mît de sélectionner les grains possédarst à ]î
fuis les deux premiers.
Ce troisième caractère, c'est la densil':^.
La densité peut s'obtenir grâce au t.near à
tuibine de Marot. Cet appareil permet d'nne
façon complète de séparer, par ia densité, les
corps ou mauvaises graines ayant déjà les tnèmes
longueur et grosseur que les bons grajns.
La turbine dite à air ou ventilateur à turbine
peut être placée sur tous les trieurs et n'a aucBn
rapport avec les petits ventilateurs ou tarares
qui enlèvent simplement les poussières, balles,
pailles et corps extrêmement légers.
Cet appareil qui tient peu de place est très
puissant et fait rendre au trieur des semences
co.mposées de grains purs sélectionnéselloïirds.
CORRESPOi\DANCE
— iS" 7058 '.fiise). — l" Une locomobile à
vapeur, vendue pour la puissance de 6 chevaux,
doit pouvoir développer 10 à \i chevaux lors-
«i,u'elle est poussée. Pour actionner votre bat-
tense dite de ô chevaux, prenez un moteur à
explosions jessence minérale, ou mieux pétrole
lampant) vendu pour tO ou 12 chevaux, afiu que
:e moteur ne soit pas calé par une résistance
momentanée [irésentée par la batteuse. Vous
pouvez très bien utiliser le moteur l un trac-
teur.
2" Pour actionner uu aplatisseur ou nnoo-ope-
racines, il y a intérêt à employer un petit mo-
teur d'une puissance de Z kX) chevaus ; le mo-
teur de tO ou de 30 chevaux ne serait pas
économique par suite, de la consommation à
vide d'autant plus élevée que le rnotoar est plus
puissant. — (M. li.)
434
CORRESPONDAiNLE
— M. S. M. [Seine- Inférieure). — La trans-
formation de la viande d'équarrissage en
poudre pour l'aliraentation du bétail est une
opération industrielle. Les carcasses sont cuites
à la vapeur pendant plusieurs heures à l'aulo-
clave, sous pression, puis l'on sépare le jus, les
graisses, les os et la viande qu'on fait sécher.
Pour de petites quantités à traiter, il faut faire
bouillir sans pression, comme s'il s'agissait de
faire un potau-feu, écumer les graisses et en-
suite séparer les os et la viande cuite à mettre
à sécher. Pour l'appareil à cuire, voyez la mai-
son Deroy fils aîné, 75, rue du Théâtre, à Pa-
ris (XV«). — (.M. R.)
— N° 6803 [Ciilvados). — Vous avez loiijours
intérêt économique à prendre un moteur a
grande viietse angulaire, avec régulateur; pour
votre application, vous pouvez remplacer le ra-
diateur avec ventilateur par un réservoir d'eau
disposé à côté du moteur. — (M. R.)
— M. F. JE. {Gironde). — Vous pourriez cer-
tainement étudier une entreprise d'entretien
des pare-feux des forêts de pins. Les pare-feux
sont des chemins larges d'environ 20 mètres et
espacés de 400 mètres au plus; les grands pare-
feux de ceinture sont larges de 50 mètres.
Les pare-feux doivent être débarrassés de toute
végétation; on les cultive constamment, à !a
charrue et à la herse. Il est donc recommandable
d'employer un tracteur attelé à un pulvériseur
dont les passagi s répétés maintiendront le sol
propre; ce travail peut très bien se faire à l'en-
treprise.
Nous croyons qu'on pourrait cultiver au rai-
lieu du pare-feu des pommes de terre sur une
certaine largeur (5 à G mètres) sans enlever le
rôle protecteur, mais il faudrait enfouir, au pul-
vériseur, les fanes après la récolte. — (M. R.)
— N" TAM [Aisne). — Vous avez repris une
ferme en friche depuis 1914; vous avez l'inten-
tion de semer en juin des dravières (vesces et
avoines de Ligowo), après un labour suivi de
hersage et roulage comme préparation de la
terre. Avez-voùs chance de réussir, même en ne
mettant pas d'engrais?
Oui, si votre terre n'est pas envahie de chien-
dent, et si des pluies surviennent de temps a
autre au cours de l'été pour maintenir l'humi-
dité du sol.
Si vous pouvez avoir de l'engrais, répandez
avant le labour 400 kilogr. de superphosphate à
l'heclare. - (H. H.)
— N"> 7416 (Vienne). — Vous nous demandez
comment on peut faire des boissons de mé-
nage, à l'usage de vos ouvriers, avec du raisin,
des pommes ou d'autres fruits. Vous résolvez la
question vous-même, puisque vous faites allu-
sion à des boissons que nous connaissons tous;
il s'agit simplement de diminuer la dépense que
leur fabrication entraine, et, dans cet ordre
d'idées, donner aux ouvriers soit de « l'abon-
dance >i, c'est-à-dire du vin coupé d'eau, soit
delà piquette, que vous obtiendrez en lavant les
marcs avec de l'eau, soit des petits cidres, pro-
venant de la fermentation des marcs de pomm-s
macérés dans l'eau. .\ous ne voyous pas d'autre
boisson, fabrii]uée avec des fruits, des feuille^
ou des racines que votre personnel a'cepte vo-
lontiers. Nous ferions cependant une exception
pour le coco, mais à la condition que ce ne soit
pas la boisson prise aux repas, mais bien eu
dehors des repas. — ( L. L.i
— P O.B.{Pu!i-de-l)ôme).—Quel estlemeilleur
engrais pour la luzerne? Pour la luzerne, on
doit employer les engrais minéraux, calcniref,
phofphatés et potassiques ; dans les terres de ri-
chesse moyenne un excellent mélange pour la
luzerne se compose de 800 kilogr. de scories et
300 à 400 kilogr. de kainite ou sylvinite; si la
terre est riche en calcaire, on remplace les
scories par 500. kilogr. de superphosphate.
On peut mettre ce mélange avant le semis de
la luzerne en l'enfouissant par les dernières
façons aratoires.
On peut répandre à nouveau dans la luzer-
nière à la lin de l'hiver avant de travailler cette
luzernière à l'extirpateur.
Par l'emploi de tels engrais minéraux et le
travail de la luzernière au printemps on peut
souvent conserver celle-ci plusieurs années en
parfait état de production. — (H. H.)
— N» 6251 [Aube). — Vous pensez semer sur
des terres en jachère des engrais verts; dan<
une terre nliceuse du lupin blanc. Cette Légu-
minense, en effet, convient très bien pour ces
sortes de terre ; semée en juin, vous l'enfouirez
en octobre ; peut-être alors serait- il un peu tard
pour semer, aussitôt après, un blé d'hiver, et du
reste la terre pourrait être trop creuse; mais, le
printemps suivant, au contraire, vous pourrez
faire une betterave ou une pomme de terre.
Dans une terre calcaire, comme Légumineuse,
vous pourriez semer de la vesce; la moutarde
n'enrichira pas le sol en azote comme la vesce.
seulement la graine coûte bien moins cher, la
végétation de la moutarde est très rapide.
Semée fin juin, vous pourrez l'enfouir en août-
septembre, et semer à la suite un blé. — (H. H.;
— R. H. [Ardcnnesj. — Nous ne connaissons,
comme traité de féculerie, que celui qui est
édité par Fritsch, chez Bernard-Tignol, 53 bis,
quai des Grands-Augustins. Nous croyons
devoir vous mettre en garde snr l'inopportunité
de la fabrication de la fécule, tant que la pomme
de terre sera, pour la plus grande partie, ré-
servée à l'aliraentation humaine.
Vous pouvez en effet fabriquer du miel arti-
ficiel en transformant du sucre de betteraves
(saccharose) par l'acide sulfurique en sucre in-
verti (lévulose et glucose) ; mais, la fabrication
est délicate, elle demande des appareils évapo-
rant dans le vide, etc.; de plus, l'addition de ce
produit au miel est interdite. Avec la fécule,
vous ne produirez, dans les mêmes conditions,
que du glucose et de la dextrine; mais la fabri-
cation en est encore plus complexe et délicate.
— (L. L.)
REVUE CUMMEUCIALE
4i3
LA SEMAINE MÉTÉOROLOGIQUE
Semaine du 23 om 29 mai 1920 {0BSERVA70IRE DU PARC SAJM'-MAUR)
JOURS
ET DATBS
r. .
2 :§
M ..X
es
TEMPKR.\TUHE
millibars.
Dim 23 mai.' 1021.- 8»1
Lundi 24 - 1011.6 1-1.0
Mardi .... 25 - ,1014.7 15. n
Mercredi.. 26 — 1019.0 13. S
Jeudi 27 — 1019.6 12.0
Vendredi 28 — ^1017. 6 11.2
Samedi... 29 — ,101.:;. 7, Uj.4
Moyennes cl tolaux 1017.1 12.9
Ecarts sur la normale -1-1 0 ^-3.9
I ' I
2
a
2-i°3
17.0
26.7
20.5
27.2
20.5
23 3
!S.l
21.2
1(1 2
25.2
18 6
23 0
19 3
24 3
18.6
+3-9
+ 4.4
Ecart
sur
la nor
maie.
+ 3 2
6.6
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au llto II
U9 b. ^
dir. tbtor
Rosée, beau temps.
Orage et pluie de 5 li. à 7 li.
6.4 Pluie le matin, orage, pluie et
I {jrêle le soir.
0.2 Nuageu.\, averse à 12 h. 30.
Rosée, brume et couvert le m.,
beau le soir.
Rosée, brouillard le mat., nua
geux.
Rosée le m., oragt et pluie
la journée.
.8.0 Pluie depuis le l" janvier ;
En 1920 221mm
Normale 211
(1) Voir l'e.xplication de cette mesure dans le n" du 13 avril 1920 i^p. 290.)
REVUE COMMERCIALE
Situation agricole. — La température, qui était un
peu basse pour la saison, s'est notablement relevée;
actuellement, les journées chaudes et ensoleillées
favorisent la végétation, le sol étant bien pourvu
d'humidité. D'ailleurs, quelques pluies d'orage sont
encore tombées au cours de la huitaine ; mais la
grêle a fait des dégâts dans certains cautons.
Les céréales d'hiver dont, à part quelques champs
envahis par les mauvaises herbes, l'aspect est des
plus satisfaisants, ont épié dans de bonnes condi-
tions. Le développement des céréales de printemps,
des pommes de terre, s'etfectue régulièrement. Un
cootiime. daijs la région du Nord-Ouest, les semailles
de sarrasin.
Dans le Centre et le Midi, les vignes sont belles et
portent d'assez nombreuses grappes.
En Algérie, la sécheresse prolongée parait avoir
éprouvé assez sérieusement les céréales, dans le dé-
partement d'Oran notamment, où la récolte ne don-
nera pas les résultats escomptés à la fin de l'hiver.
Blés et Farines. — Il n'y a rien d'intéressant à
signaler, si ce n'est q le les livraisons de la culture
sont peut-être un peu plus importantes. On vend au
'.aux de la taxe (73 fr. les 100 kilogr.).
La boulangerie reçoit des farines contenant plus
■ji moins de siiccédaués et dont, par suite, la qua-
lité est assez inégale.
En Amérique, aux Etats-Unis, les blés disponibles,
en tenant compte du change, ne valent plus que
U9 fr. 90, ce qui représente une baisse tiès impor-
tante sur les prix pratiqués antérieurement.
Sous. — Afl'aires de moins eu moins importantes
aux prix officiels.
Céréales diverses. — Les cours des avoines res-
tent faiblement tenus. Par 100 kilogr. départ, on
cote les avoines blanches et jaunr-s, 80 à 82 fr.; les
noires, 78 à 80 fr.; les grises, 78 fr.
Sur les orges, on noie également une bais';e attei-
gnant au minimum 1 fr. par quintal. On paie, par
quiutal dépait, les orges de brasserie 7S à 82 fr. et
celles de mouture 72 à 74 fr.
Cour.s en hausse sur les sarrasins, qui valent de
88 ,i 89 fr., stationnaires sur les sorghos du Midi que
I on paie de 38 à 60 fr. les 100 kilogr. départ.
Fourrages. — Au marché de la Chapelle, les pr]x
se sont maintenus. Par 104 bottes de 5 kilogr. ren-
dues à Pans au domicile de l'acheteur : luzerne, 240
a 26U fr.; regain, 240 à 260 fr.; loin, 220 à 260 fr.
Dans le Sud-Est, on paie de 30 à 33 fr. les 100 ki-
logr.
Pailles. — Au marché de La Chapelle, demande
impurlante, en particulier pour la paille de, blé. Par
104 bottes de 5 kilogr. on a payé : paille de blé, 190
à 203 fr.; pailles de seigle et d'avoine, 180 à 200 fr.
Dans le Centre, la paille de blé vaut de 18 à 24 fr.
le= luO kilogr.
Bétail. — Au marché de La Villelte du lundi
24 mai, les cours du gros bétail se sont maintenus
sur les animaux de choix ; ils ont tléchi sur ceux de
qualité médiocre. Par demi-kilogramme net, on a
coté : les bœufs de l'Allier, de la .Nièvre, du Cher
IIEVLE COMMERCIALE
et de Saone-et-Loire, i à 4.40 ; de lu llaule-Vieiiue,
4.40 à 4.5Û ; de l'Orne et du Calvado.'. 4.23 à 4.o0;
de Maine-et-Loire et de la Loire-lnfériem-e. 4 à 4.25;
de la Vendée, 3.75 à 4.13; les génisses, 4.40 à 4.55 :
les taureaux. 3.45 à 4 fr.
Sur les reaux. dont 1 offre était assez aJjondanle,
prix 'en baisse de 2i) à 30 centimes par demi-kilo-
gramme net. On a coté comme suit : les veaux
d'Eure-et-Loir, de Seine-et-Marne, de Seine-el-Oise,
du Loiret et de 1 Yonne, 5. "5 à 6 fr.; de l'Ouei-t, 5 à
5.30; de la Sarthe, 5.50 à 5.73; du Plateau Central,
4.30 à 5 fr.
Baisse de la à 30 centimes par demi kilogramme
net sur le.-* moutons. On a coté les agneaux, ".30 à
".30 ; les moutons du Glier, de la Nièvre et de l'Al-
lier, 7 à 7.40; du Midi, 6.20 à 7 fr.; les métis, 6.73 à
7 fr.: les brebis du Midi, o.30 à 6.50.
Cours stationnaires sur les porcs, l'ar demi-kilogr.
vif, on a payé les porcs gras 3.30 à 3.60; les coches,
3.20 à 3.35 le demi-kilogramme vif.
Voici le relevé des marcliés des lundi 24 et jeudi
27 mai :
Marché du lundi 24 mai.
Entrées directes
aux abattoirs.
Amenés. LaVill. V.aut;
6::J
têtes
têlea
Bieufs
2 ;ii2
\
Vaches
1 lil
[ 19S
Taureau.v,.
363
)
Veaux
■2 544
1 6J4
Moutons . .
8 .390
1 46i
Porc3
î ?Î5
1 4 29
Réserves
La Vill. Vaup
tètes tête
293
442
820
) 136
ll'i
1 231
i'rix maxiina du kilograniiiie
-Vu poids net
215
320
318
1 ■ .[.
•-" 'I-
3- q.
rVU poids vit.
Prix exlrêmes
B.erifs 8.60 K.OO 7.60 2.65 4 5.35
Vaclie.s 8."0 8.10 7.56 a. 65 5.46
Taureaux.. 7.86 •J.40 6.80 2.65 4.92
Visaux 11.50 10. 8J 9.20 3.45 7.20
Moutons... 14.10 13.00 12.40 6.42 7.20
î'orcs 10.50 10.42 10.30 6.60 7.35
Marché du jeudi 27 mai.
Entrées directes
- aux abattoirs. Réserves
Anieoés. LaVill. Vaug. La Vill. "^'aug.
têies têtes têtes têtes têles
Sœufe l 311 )
VacliM 908 5 343 I3s 58* 253
Taureaux.. 229 1
Veaux 1927 1 125 261 477 355
Montons.. 2 861 2 521 276 1740 395
Porcs î 008 1 687 650 1 100 268
Prix maxiina du kilogramme.
Au poids net. Au poids vif.
!■• q. 2' q. 3" q. Prixextrèmes.
B.euts, 8 50 7 70 7 30 2.50 à 5.40
Vacbes 8 60 7 80 7 30 2.50 5.40
Taureaux... 7 70 7 20 6 50 2.50 4.86
Veaux 11 lu 10 40 8 80 3.50 7.90
Moutons.... 14 00 13 00 12 20 5.18 7.20
Porcs.- 10 50 10 49 10 10 6.19 7.35
Dans les départements, on cote :
Besançoti, par kilogr. poids vif : porcs, 6 a 7.20;
^eaux, 8.S0 i 7 fr.; par kilogr. net, moutons, 10 a
11 fr.
Pordej'!-. par kilogr. poids vif : bœufs. 3.20
bœufs, 2.a0 à
40; par kilogr.
; bœufs. S à
à 3 fr,; vaches, 3 à 4.60; agneaux, 7 à 9 fr.; porcs
6.60 à 7.20 : par kilogr. poids net : veaux, 9.50 à
il fr. ; moutons, 11 à. 13 Ir.
Cae;), par kilogr. poids vif : bœufs, .3 90 à4.10; va-
ches, 3.95 à 4.25; veaux. 4.75 à 3.25: moulons, 6.50
à 7 fr.; porcs, 4.75 à 5.25.
Dijon, par kilogr. poids vif : veaux, 6.20 à 6.8!j:
porcs, 7.50 à 7.60; par kilogr. poids net ; mou-
tons, 12 à 14 fr.
ttmojes, par kilogr. poids vif; bœuf.set vaches, 4 à
5 fr.; génisses, l.'iOàS.SO; moutons. 3 à 6 fr.; porcs,
'i à 6.50.
I.yon-Vuise, p.ir kilogr. poids vif
5.10 ; pures, 6.61) à 7.30; veaux, 5 à 6
poitls net : moutons, 11.80 à 13.50.
Marseille, par kilogr. poids net
S. 30; moutons, ,11 à 12 fr.
Nancy, par kilogr. poids net ; bœufs, 9 à 9.50;
vaches, 8 à 9.50; moutons, 12 à 15 fr.; par kilogr.
poids vif : veaux, 6.50 à 7.60 ; porcs, 7.40 à S fr.
.\anles, par kilogr. poids vif : bœufs, S.IO.à 3.90;
vaches, 3.60 à 3.80; veaux, 3.30 à 5.90; moutons,
3.70 à 3.90.
Vins. — Sur les marchés du Midi, transactions
modérées i des prix en baisse. l'ar hectolitre nu dé-
part, on paie les vins rougfs : 123 à 132 fr. à Cette
103 à 120 fr. à Bé/ciert, 110 à 135 fr. a .Nimcs, 110 à
liS fr. à Perpignan.
Les vins blancs du .Midi valcul de 135 à l-:3 fr.
l'hectolitre.
En Algérie, les vins rouges sont cotés de 110 à
133 fr. à Alger.
Cidres. — En Normandie, prix soutenus; des pe-
tits cidres titrant au-de^sollS de 3 degrés sont offerts
a 40 fr. l'heclolilre nu départ.
Les eaux-de-vie de cidre du Calvados à 60 degrés
valent 800 fr. l'hectolitre nu.
Huiles. — En Tunisie, la floraison des olivier-
.s'e.st accomplie par un temps chaud des plus favo-
rable à la lécondalion. Dans les .VIpes-Maritimes,
l'huile d'olive est cotée de 1 330 à I 430 fr. les 100 ki-
logr.
Dans l'Isère. Ihuile de noix vaut 1 000 fr. le
quintal.
Cocons. — On escumple des cours élevés pour lej
cocons de la prochaine récolte mais, jusqu'ici, aucun
prix n'a été fixé en France. En Espagne, on parle
du prix de (i à 8 pesetas et en Italie on escompte que
le kilogramme de cocons vaudra environ iO lires,
sans compter les primes et plus-values.
Fécules. — .\ Epin;il, la fécule 1" des Vosges dis-
ponible est cotée de 203 à 210 fr. les 100 kilogr. dé-
part.
Laines. — Cours en baisse en Beauce où, à Dreux,
on n'offre plus que i:; à IS fr. par kilogr. de laine
en suint.
Aux ventes publiques qui ont eu lieu les 18 et
19 mai à Marseille, on a payé par kilogr. les laines:
lacées : Afrique, 13.40 à 17.20; laines de France,
22.60 h 26.63.
Pommes de terre. — En Bretagne, on demande de
90 à 100 fr. les 100 kilogr. départ; ces mêmes pom
mes de terre valent de 11" à 120 fr. aux Halles cen-
trales de Paris.
B. DcR.two.
Le Gérant : CHARLE^ Outrbix.
t'dri'ï. — I -. MAKkTtii^ux, iiuprinte.ir, 1. rue Cassette
CHRONIQUE AGRICOLE
437
CHRONIQUE AGRICOLE
Les atermoiements pour résoudre le problème du régime du blé. — Discussion du budget de l'Agriculture
à la Chambre des Députés. — Observations d'ordre général. — Vote d'un crédit pour subventions
accordées p lur l'acquisition de tracteurs.— Relèvemeut des crédits pour les Offices agricoles.— Maintien
du principe de l'altribution des primes pour la sériciculture, etc. — L'élevage du cheval et la remonte
des haras. — Décret prjhibant l'exportation des bois. — Rétablissement des droits de douane sur les
graines de betteraves. — Vote de la nouvelle loi sur l'enseignement agricole. — Les nouveaux impôts
devant le Sénat. — Ajournement des décisions sur la diftillation des vins. — Abaissement des tarifs de
transport des fruits et légumes. — Ajournement des essais de culture Qiécanit]ue à Bordeaux. — Les
concours de culture du blé. — Exemples dans les départements des Bnuches-du-Iihone et de 1 Aube.
— La récupération des animaux volés par les .Vllemands. — Note du Brilish Arj rkultural Bureau sur
les races ovines anglaises. — Réorganisation du Herd-book de la race bovine Normande. — Les syn-
dicats d'élevage de la race bo^^ne Tarine. — Concours départemental de culture dans la Vienne. —
Rîlevé des surfaces cultivées en céréales. ""
Le régime du blé.
Les semaines passent, et la situation reste
sans changement. Dans la séance de la
Chambre des Députés du l"juin, M. Tixiera
demandé à interpeller le Gouvernement sur
sa politique du blé. Le ministre de l'Agricul-
ture s'est mis à la disposition de la Chambre ;
mais, la Commission des Finances ayant ar-
gué de la néce.'^sité de poursuivre la discus-
sion du budget, il a été passé outre.
On comprendra difficilement que ce pré-
texte ait entraîné un ajournement déplorable,
de même qu'on n'a pas compris les lenteurs
du Gouvernement à présenter son projet. Ce
projet a été enfin déposé dans la séance du
4 juin; s'il faut attendre la fin de la discus-
sion du budget pour qu'il soit examiné, des
semaines passeront encore, au grand détri-
ment des agriculteurs. La politique au jour
le jour est la pire de toutes.
Le budget de l'Agriculture.
La discussion du budget pour l'exercice
1920 est commencée devant la Chambre des
Députés. L'examen des crédits ouverts pour
le Ministère de l'Agriculture s'est poursuivi
lentement, ainsi qu'il arrive chaque année.
Ces crédits, comme nous l'avons indiqué pré-
cédemment, avaient été fortement compri-
més ; aussi des discussions assez animées
ont été provoquées en faveur d'un certain
nombre de relèvements sur les propositions
delà Commission des Finances.
Tout d'abord, dans la discussion générale,
M. Compère-Morel a longuement développé,
au nom du parti socialiste, un vaste pro-
gramme de réformes agricoles pour lequel il
proposait un crédit de 1 milliard de francs.
M. Queuille, sous-secrétaire d'Etat, et M. Ri-
card, ministre de l'Agriculture, n'ont pas eu
de peine à démontrer que les parties de ce
programme, susceptibles d'application, sont
en cours d'exécution.
10 Juin 1920.
N» 24.
Sans insister sur des échanges d'observa-
tions relatives notamment au développement
de l'enseignement agricole et à un projet
bizarre dit de « fermes types ambulantes »,
préconisé par M. Compère-Morel, ni sur un
plaidoyer en faveur de l'apiculture présenté
par M. André Berthon, on doit signaler les
dispositions que quelques députés ont pu
faire adopter.
Sur le chapitre des encouragements à
l'Agriculture, M. .\mbroise Rendu a demandé
un relèvement de 25 millions de francs en
vue du rétablissement des subventions pour
l'acquisition de tracteurs, sans préjudice du
paiement des subventions en retard sur
l'exercice 1919. Cet amendement a été ren-
voyé à la Commission. Celle-ci a proposé en-
suite, par l'organe du rapporteur M. Dariac,
d'accorder, sur l'exercice 1920, un crédit de
30 millions, dont 40 0/0 à destination des
régions libérées et (iO 0/0 pour les autres
parties du pays. Elle a décidé, en outre, que,
par voie de crédits supplémentaires sur
l'exercice 1919, une somme de 39 millions
serait allouée pour attribuer les subventions
supprimées après avoir été officiellement
engagées.
Sur une énergique intervention de M. Plis-
sonnier, les crédits pour les Offices agricoles
régionaux et départementaux, qui avaient été
fortement réduits, ont été relevés de 15 mil-
lions et portés au même taux qu'en 1919.
Nous avons fait connaître précédemment
que, dans le projet de budget, le Gouverne-
ment avait supprimé les primes à la culture
du lin et du chanvre, à la sériciculture et à
la culture de l'olivier, et proposé l'abrogation
des lois qui les ont instituées. Des amende-
ments ayant été présentés pour le rétablisse-
ment de ces primes, le ministre de l'Agricul-
ture a affirmé que les primes seraient main-
tenues celte année et qu'un projet de loi se-
rait présenté pour régler l'avenir.
Tome I. — 24.
438.
CHRONIQUE AGRICOLE
Par contre, la suppression du chapitre re-
latif aux secours pour calamités agricoles a
été maintenue. Il y a longtemps que l'inuti-
lité de cette « poussière de secours », suivant
rex.pression consacrée, a été démontrée.
Sur la proposition de M. Gast, un crédit de
200 000 fr. a été voté pour les recherclies
reUlives à la prophylaxie de la fièvre aph-
teuse:
L'élevage du cheval a fait les frais d'une
longue discussion. La remontH des haras de
l'Est exige di-s dépenses de plus en plus éle-
vées; en même temps, la production du
cheval de demi-sang traverse une crise diffi-
cile. M. Queuille a assuré que les sommes
suffisantes pour la remonte des haras et pour
les encouragements à la production chevaline
sont assurées par les disponibilités déjà
acquisf-s du fait des prélèvements sur le pari
mutuel sur les hippodromes.
Il y aura lieu de revenir sur quelques-unes
des discussions soulevées au cours de ces
débats.
Exportation des bois.
Un décret en date du 27 mai a interdit
l'exportation de plusieurs catégories de bois :
1° Bois ronds, brut.*, non équarris, avec ou
sans écorce, de longueur quelconque et de
circonférence au gros bout supérieur à GO cen-
timètres; 2° Perches, élançons et échalaa
bruts, de plus- de l'^.lO de longueur et de
circonférence atteignant au maximum GO cen-
timètres au gros bout, à l'exclusion des bois
de mine.
Le même décret interdit l'exportation des
charbons de bois et de chenevoltes.
Les graines de betteraves.
Un décret en date du 27 mai a rétabli inté-
gralement les droit* d'entrée sur Ips graines
de betteraves décortiquées et non décorti-
quées. Toutefois les cliargements en cours
de route directement pour la France avant la
promulgation de ce décret resteront admis-
sibl^■s au bénéfice du régime antérieur.
Ces droits d'entrée avaient été suspendus
par un décret du A novembre i9l.i.
L'enseignement agricole.
Gn a trouvé dans le précédent numéro
ip. 419) l'analyse des principales dispnsiiions
(lu projet relatif aux moyens d'appliquer la
loi du 2 août 1918 sur l'organisation de l'en-
seignement agricole. Ce projet a été adopté
par la Chauibre des Députés dans sa séance
du l"jiiin; il sera transmis au Sénat.
Les impôts devant le Sénat.
Le Sénat a achevé la discussion du projet
de loi relatif à la création de nouvelles res-
sources fiscales.
Parmi les relèvements d'impAts indirects,
le droit de circulation sur les vins a fait l'ob-
jet d'une importante discussion. La Commis-
sion des Finances proposait de relever ce
droit à 25 fr. par hectolitre'; mais M. Jean
Cazelles, sénateur du Gard, a propo-é et dé-
fendu vigoureusement un amendement ten-
dant à abaisser ce droit à 19 fr., taux auquel
la Chambre des Députés l'avait fixe. Soutenu
également par M. Doumergue, cet amende-
ment a été adopté dans les termes suivants :
A titre provisoire et pour une durée de cinq
ans, les droits de circulation ou de fabrication
au profit de l'Etat sont fixés à.:
14 fr. par hectolitre le droit de circulation, sur
les vins ;
3 fr. par hectolitre le droit de circulation sur
les piquettes déplacées par les récoltants, pour
leur propre consommation, en dehors du rayon
de franchise ;
6 fr. SO par hectolitre le droit de circulation
sur les cidres, poirés et hydromels;
1 fr 70 par degré-hectolitre le droit de fabri-
cation sur les bièieSi
En outre, il sera perçu, au profit des départe-
ments et des communes, une surtaxe, de :
a fr. par hectolitre pour les vins et piquettes,
dont .3 fr. pour les communes et 2 fr. pour les
départements ;
2 fr. 50 par liectolitre pour les cidres, poirés
et hydromels, dont t fr. 50 pour les communes
et 1 fr. pour les départements;
90 centimes par degré-heclolitre pour les
bières, dont 55 centimes pour les communes et
35 centimes pour les départements.
Touies dispositions contraires à celles du pré-
sent article sont abrogées.
A propos du régime de l'alcool, M Léon
Rolanil, sénateur de l'Oise, a présenté de
judicieuses observations en faveur de la cul-
ture de la betterave. Cette question reviendra
à 1 occasion de la loi générale sur les alcools,
ainsi que les mesures relatives à la distilla-
tion des vins du Midi. Le Sénat a, en efTet,
disjoint les dispositions adoptées surce sujet
par la Chambre des Députés.
Le Sénat a repoussé t'impflt sur l'énergie
élèi-frique servant à l'éclairaj^e et -au ciiauf-
fage.
Sur la proposition de M'. Léon Roland', à
propos du relèvement delà taxe sur les huiles
et les essences minérales, ainsi que sur les
benzols, il a été décidé que ces produits mé-
langés à l'alcool dans des conditions à éta-
blir par des arrêtés ministériels, seraient
exempts de tout impôt.
CHKONIQUE
Transport des fruits et des légumes.
Les réclamations relalives au relèvement
des prix de transport des légumes et des
fruits de primeur ne pouvaient pas ne pas
aboulir. Les Compagnies de chemins de fer
ont consenti des abai^ssemenls sensibles sur
les tarifs de grande vitesse 14-114 qui leur
sont appliqués. Des réductions de lo 0/0
pour les fruits et de 20 0/0 pour les légumes
sont appliquées aux expédilions eflectuant
un parcours de 130 kilomètres au moins ou
payant pour cette distance. La réduction de
20 0/0 pour les légumes est portée à 30 0/0
pour les parcours de 250 kilomètres au moins,
à partir des dates où leur production devient
particulièrement abondante. Ces dates sont
fixées comme il suit :
Artichauis du 1" juin au 30 novembre.
Choux du 25 mai au 30 novembre.
Chnux-fleurs du 25 mai au 30 novembre.
Citrouilles du 25 mai au 30 novembre.
Conromhres du le juillet au 30 novembre.
Corniclions du 1" juillet au 30 novembre.
Ecbaintes fraîchps du 23 mai au 30 novembre.
Epinards du 25 mai au 30 novembre.
Haricots verts du iO août au 30 novembre.
Meions du !"■ août au 30 novembre.
Oif<niins frais du 25 mai au 30 novembre.
Poireaux du 23 mai au 30 novembre.
•Pois verts du t"juin au 30 novembre.
Radis du 23 mai au 30 novembre.
Salades du 25 mai au 30 novembre.
Saisi lis du 25 mai au 30 novembre.
Tomates du !'=■• août au 30 novembre.
Les réseaux se réservent la faculté d'anticiper
chacune des dates ci dessus d'au plus dix jours
moyennant un avis affiché dans les gares intéres-
sées quarante-huit heures à l'avance.
Ces réductions, mises en vigueur depuis le
23 mai, seront appliquées jusqu'à la fin de
l'année.
Culture mécanique.
La Société d'Agriculture de la Gironde
mous informe que les essais de tracteurs qui
devaient avoir lieu les 6 et 7 juin au château
de Saint-Selve sont remis au dimanche 20 et
lundi 21 juin ; ceux qui devaient avoir lieu à
Croix-ii'Hins les 19 et 20 juin sont renvoyés
au samedi 3 et dimanche i juillet. Dix-neuf
appareils (tracteurs et motoculteurs) sont
inscrits pour ces essais.
Ces changements de dates sont la consé-
quence de la remise de l'ouverture de la
Foire de Bordeaux occasionnée par les grè-
ves.
CoQCOurs de culture du blé.
Le Comité national du Blé a mis à son
programme l'organisation de concours de
blé. Dans un certain nombre de départe-
AGRICOLE
43'J
ments, des concours de cette nature ont été
déjà organisés par les Offices agricoles ; les
résultats qu'ils donneront doivent exercer
une heureuse influence.
Certains ont une forme qu'il eât intéres-
sant de signaler. Par exemple, la Société
d'Agriculture des Bouches-du- Rhône a ou-
vert, avec le concours de l'Office départe-
mental, un concours heureusement organisé.
Les terres ensemencées en blé seront visi-
tées par un jury nommé par la Société, dont
l'examen portera sur les points suivants :
nature du sol, profondeur du labour, fu-
mure de ferme et engrais industriels, variétés
de semences, rendement. Les exploitations
seront partagées en trois catégories : de 1 à
10 hectares de terres labourables, cinq prix,
d'une valeur de 130 à 900 fr. ; de 10 à 50
hectares de terres labourables, cinq prix
de 200 à 1 000 fr.; au-delà de .oO hectares de
terres labourables, cinq prix de 200 à : 000 fr.
Dans le département de l'Aube, la Fédéra-
tion des Associations agricoles a fourni aux
agriculteurs du département, à l'automne
dernier, 1 000 quintaux de blés de semence
appartenant à des variétés pures et sélec-
tionnées; elle espère ainsi pouvoir répandre,
après la moisson, un stock important de se-
mences présentant toutes les garamies de
pureté et de qualité. En outre, pour tirer le
meilleur parti de son initiative, la Fédéra-
tion organise, cette année, un concours entre
tous les agriculteurs cultivant, dans de bon-
nes conditions, des blés de variétés pures
susceptibles d'être utilisés comme blés de
semence. Des récompenses seront atiribures
à ceux qui présenteront les plus beaux
champs de blé ainsi ensemencés.
Le bétail volé par les Allemands.
Le traité de paix a prescrit que l'AUeinagne
est tenu d'effectuer, en se conformant à la
procédure établie par la Commission des ré-
parations, la restitution des animaux enlevés,
dans le cas oii il sera possible de les identi-
fier sur le territoire de l'Allemagne ou sur
celui de ses alliés.
A ce sujet, le Bulletin des Régions libérées
rappelle que les propriétaires des Régions
sinistrées auxquels des animaux, et en parti-
culier des chevaux, auraient été enlevés par
les Allemands au cours de la guerre, peuvent
encore adresser leurs réclamations, accom-
pagnées de tous renseignements utiles, à la
préfecture de leur département, qui les trans-
mettra, pour étude et recherches éventuelles,
à la Commission des réparations. Il leur est
recommandé d'établir des fiches contenant. le
4i0
CHRONIQI'E
signalement exact des animaux et les condi-
tions dans lesquelles ils ont été enlevés. Ces
indications doivent permettre à la Commis-
sion des réparations d'efTectuer son travail
aussi méttiodiquement que possible.
Les races ovines anglaises.
Le Brilish Agricultural Bureau^ dont nous
avons fait connaître l'organisHtion et le but
(numéro du 19 février 1920, page 144), nous
adresse une note sur son intention de mettre
à la disposition des agriculteurs français des
animaux des meilleures races ovines an-
glaises « à des prix de faveur >> :
Les éleveurs anglais de moutons s'efforrenl,
pour le moment, de reconstituer leurs troupeaux
diminués par le laii de la guerre.
Les ra^es connues soiis le nom de « Dow n ••
ont eu l'avantage d'avoir une bonne saison
d'agnelage, spécialement les Southdown et Ox-
forddown. Le Brislish Agricultural Bureau nous
informe que, vu la saison favorable à la repro-
duction, béliers et brebis peuvent être obtenus à
des prix raisonnables. Il est à noter que les
Southdown, Sulîolks et Oxforddonn sont des
races qui conviennent parfaitement aux éleveurs
français de moutons. Elles fournissent une ex-
cellenie viande et une abondante laine et peu-
vent être employées à l'amélioration des races
de France.
Le Bureau a pris la suite du Comité anglais
de secours aux Alliés dont nous avons si-
gnalé, à plusieurs reprises, les généreuses
initiatives. Son siège est à Londres (12, 11a-
nover Square, W. i .
Le Herd-Book Normand.
On a lu dans le dernier numéro (p. 432)
les intéressants détails apportés par M. René
Berge sur la réorganisation du Ilerd-Book de
la race bovine Normande. Le Bureau de la
nouvelle Association a été constitué ainsi :
Président : M. le comte de Saint-Quentin, séna-
teur du Calvados, éleveur à Garcelles.
Vice-prémlenls : .MM. I.avoinne André, député
de la Seine-Inférieure, éleveur à Boudeville :
Croisé Prosper, éleveur à Mesnil-Erreux (Orne).
Secrétaire du Conseil: M. André François, con-
seiller général de la Manche, éleveur à la Man-
cellière-sur-Viie.
Secrétaire gcnèral : M. Hédiard, ilirecleur des
Services agricoles du Calvados.
Trésorier : M. Lauvray, conseiller général de
l'Eure, éleveur à Claville.
Arcinviste trésorier : M. Callouet, sous-chef de
division à la préfecture du Calvados.
Le Bureau de l'Association a adressé un
appel à tous les groupements agricoles de
Normandie pour leur demander leur adhé-
sion. C'est, en etTet, par l'intermédiaire des
Associations affiliées qu'il se propose d'orga-
AGRICOLE
niser des réunions en vue de l'inscription
d'animaux au titre d'origine.
La race bovine Tarine.
.Nous avons signalé rtcomment n" du
lo avril, p. 272) une notice publiée par M. Ca-
doret, directeur des Services agricoles de la
Savoie, sur les Syndicats d'Elevage dans ce
département, constitués principalement en
vue de développer les qualités de la race bo-
vine Tarine. Le nombre de ces syndicats, qui
étaient de 26 en 1914, s'élève aujourd'hui à
63, mais ils sont isolés. M. Cadoret a pris
l'initiative de les grouper en une Fédération
départementale. A cet efTet. il a provoqué un
Congrès de ces syndicats, qui s'est tenu à
Bourg-Sainl-Maurice. La Fédération aurait
principalement pour bul :
De s'occuperdu choix des taureaux et des sub-
ventions à accorder sous les formes de « primes
d'approbation, de conservation et d'entretien ».
De faciliter les ventes et achats de reproduc-
teurs entre les éleveurs et Syndicats d'Elevage
qui s'occupent de la race Tarine.
D'organiser des concours laitiers et beurriers
sous le contrôle de l'Olfice départemental.
Cette réunion a coïncidé avec le premier
concours du Centre d'élevage de la race Ta-
rine, organisé par l'Office départemental
agricole qui l'a doté de 20 000 fr. de primes.
Concours départemental dans la Vienne.
Depuis l'année 1883, un concours départe-
mental a été organisé par le Conseil général
de la Vienne. Une prime de i 000 fr. est attri-
buée alternativement dans chacun des arron-
dissements, h l'agriculleurdont l'exploitation
a réalisé les améliorations les plus utiles.
Celte année, ce concours est ouvert dans l'ar-
rondissement de Monlmorillon.
D'autre part, l'Olfice agricole départe-
mental a décidé d'organiser, en collaboration
avec la Société d'Agriculture de chacun des
autres arrondissements, un concours de te-
nue de ferme, de primes culturales et de spé-
cialités, sur les mêmes bases.
Les cultures de céréale.
Le Ministère de r.Xgriculture a fait con-
naître {Journal Ojic'iel du 4 juin) ses évalua-
tions au 1" mai sur les surfaces consacrées
aux céréales. En voici le résumé :
1920 1919
Blé 4 895 560 4 ()j9 S80
Méteil 96 440 85 530
Seigle 809 750 753 360
Orge 590 510 4S3 150
Avoine 3 304 170 2 ISO 740
11 conviendra de revenir snr ces évalua-
tions. Henry S.\gmiep.
sur; LA PROROGATION DES BAUX RURAUX
441
SUR LA PROROGATIOiN DES RAUX RURAUX
(1)
L'Académie a renvoyé aux Sections de
Grande Cullure, d'Economie et Législation
agricoles une lettre de M. le ministre de
' Agriculture, demandant son avis sur la pro-
rogation des baux ruraux des mobilisés.
Depuis le 19 septembre 1914, des décrets
se sont succédé qui ont donné aux fermiers
et aux métayers mobilisés la faculté de re-
tarder d'un an l'expiration ou l'entrée en
jouissance pour tous les baux arrivant à
échéance ou commençant à courir avant une
date déterminée.
Depuis le dernier de ces décrets, en date
du 3 novembre 1919 et ne visant que les fer-
miers démobilisés postérieurement au 1" sep-
tembre 1917, les dispositions antérieures
relatives à. la prorogation et à la suspension
des baux des fermiers et des métayers qui
ont été mobilisés, sont applicables aux baux
qui doivent prendre fin ou commencer à
courir dans la période du ]"' j:ïnvier au
31 décembre 1920, soit en vertu de la con-
vention des parties, soit par suite d'une pré-
cédenle prorogation ou suspension.
Y a-t-il lieu de revenir (pour les régions
non dévastées), à partir de l'année 1921, au
droit commun, ou y a-t-il intérêt à envisager
une nouvelle prorogation? Telle est la ques-
tion que M. le ministre de l'Agriculture
a adressée à l'Académie d'Agriculture.
A l'unanimité, les membres de vos Sec-
tions de Grande Culture, d'Economie et
Législation rurales sont d'avis qu'il y a lieu
de revenir (pour les régions non dévastées),
et à partir de l'année 1921, au droit commun.
Sans doute, il eût été inadmissible qu'en
rentrant chez eux les fermiers et métayers
mobilisés se fussent trouvés dans l'obligation
d'abandonner sans délai une exploitation
qu'ils avaient quittée pour répondre à la mo-
bilisation, et très justement, des décrets leur
ont permis de faire proroger leurs baux. Ainsi
peuvent ils jouir de leurs exploitations jus-
qu'en 1921, et ils en jouissent dans des con-
ditions particulièrement avantageuses, étant
donnés d'une part les hauts cours des pro-
duits agricoles, d'autre part les conditions
de bail datant d'une époque antérieure au
relèvement actuel des fermages.
.Mais une telle situation ne saurait se pro- i
longer sans léser très gravement des intérêts !
(1) Rapport adopté par 1 Académie d'Agriculture.
particuliers très respectables et l'intérêt gé-
néral du pays.
La hausse actuelle de tous les produits, des
constructions et réparations de bâtiments, de
la vie en général, la hausse de l'intérêt de
l'argent entraînent forcément une hausse des
fermages, et il est naturel que les proprié-
taires, dont les charges augmentent, n'en
soient pas privés ; il faut remarquer aussi que
nombre de propriétaires ou fils de proprié-
taires mobilisés voudraient aujourd'hui pou-
voir reprendre possession de leurs terres
pour les exploiter eux-mêmes.
Les décrets successifs pris de seplembre
1914 à novembre 1919, relatifs à la proroga-
tion des baux, visent en même temps la sus-
pension des baux, de sorte que ces décrets
ont eu et continuent à avoir des répercus-
sions complexes qui s'étendent beaucoup
plusloin qu'on ne le supposerait toutd'abord.
Il y a en ce moment de nombreux fermiers
et métayers, eux aussi ayant été mobilisés,
qui, depuis des années, attendent pour entrer
dans le domaine qu'ils avaient loué; mais ce
domaine, du fait de la prorogation des baux,
continue à ne pas être libre. Combien encore
de jeunes ménages aujourd'hui, en Bretagne
et ailleurs, vont se détourner de la terre dans
l'impossibilité de trouver un domaine où
s'installer!
Mais il n'y a pas que des intérêts particu-
liers qui seraient lésés par une nouvelle pro-
rogation ou suspension des baux; l'intérêt
général le serait également. Pour intensifier
la production agricole, pour que la terre soit
cultivée en bon père de famille, il est de
toute nécessité que celui qui la fait valoir
sache qu'il jouira du fruit de son travail, des
avances qu'il aura faites au sol, etc.; or, le
régime actuel des baux des mobilisés ne le
permet pas, il est donc urgent que l'on mette
tin à la situation anormale résultant de la
guerre. On peut le faire aujourd'hui.
Aussi vos Sections de Grande Culture,
d'Economie et Législation agricoles estiment-
elles qu'il y a lieu d'adresser à M. le ministre
de l'Agriculture les réponses que voici :
« 1° L'Académie est d'avis qu'il n'y a pas
intérêt h envisager une nouvelle prorogation
des baux, mais qu'il y a lieu de revenir (pour
les régions non dévastées et le cas spécial
des baux des horticulteurs-pépiniéristes mis
à part), à partir de 1921, au droit commun;
V 2° L'.\cadémie se permet d'appeler l'ai-
442
EN L'HONNEUR DE M. MEUNE
lention de M. le ministre de l'Agriculture sur
le point suivant : il importe que le plus rapi-
dement po-^sible, par une déclaration caiégo-
rique du Gouvernement, le retour au droit
commun soit précisé de façon que cesse au
plus tût l'incfrlitude actuelle sur le régime
futur des baux ruraux des mobilisés. Alors
seulement les parties inlèressées pourront
prendre leurs dispositions en conséquence ;
et cela non seulement dans l'intérêt des pro-
priétaires, fermiers et métayers, mais dans-
l'intérêt de la terre de France, du pays tout
entier. »
H. HlTIER.
EN L'HONNEUR DE M. MÉLINE
Né le 20 mai 1838, M. Jules Méline vient
d'accomplirsa quatre-vingt-deuxième année.
A cette occasion, un groupe de sénateurs, en
tête du'iuel figure M. Paul Doumer, conçutle
projet de lui oITrirun témoignage d'estime et
de reconnais-^ance pour les services qu'il a
rendus à la France dans sa longue carrière
parlementaire, dont les débuts remontent à
l'année 1872. Une souscription fut ouverte
entre les sénateurs et les dépulés pour lui
offrir une plaquette commémorative ; plus de
600 souscripteurs, appartenant à tous les
partis, répondirent à cet appel.
Les promoteurs de cette souscription eu-
rent la délicate pensée d'inviter l'Académie
d'Agriculture à s'associer à cette manifesta-
tion. Les membres de celle ci s'emprnssèrent
de répondre à cette invitation, heureux de
celte occasion de rendre hommage à celui
qu'ils considèrent, ajuste titre, comme l'au-
réole de l'Académie.
"Ta plaquette, exécutée par un artiste ha-
bile, M. Vernier, a été remise à M. Méline
dans un banquet qui lui a élé offert le
31 mai, et qui a réuni Télile du Parlement.
Une véritable corbeille d'anciens présidents
du Conseil et d'anciens ministres entourait le
héros de la fête. M. Emile Loubet, ancien pré-
sident de la République, M. Léon Bourgeois,
président du Sénat et M. Antonin Dubost,
ancien président du Sénat, étaient aux
premiers rangs.
M. riaoul PéreL, président de la Chambre
des Députés, a, en termes d'une haute portée,
caj-actérisé les phases de la belle carrière de
M. Méline; il en fil ressortir l'unité depuis
les premiers jours de son entrée au Parle-
ment, et il se tu l'inlerprèle de la reconnais-
sance du pays pour le labeur intense auquel
M. Méline s'est livré avec ardeur au cours
des cinquante dernières années. A propos de
la grande réforme du ré^^ime douanier et des
conventions commerciales, M. Raoul Péret
s'est exprimé en ces termes :
Cïîuvi'e de réparation et de justice pour
l'Agriculture, avez-vous dit dan.s votre beau li-
vre sur le Retour à la Terre. Et de fait, vous ob-
serviez que depuis l'application des premières
mesures de protection douanière la balance de
notre Commerce Agricole n'avait pas cessé de
s'améliorer. L'excédent des importations de
produits alimentaires qui s'élevait en 1884 à
441 millions diminuait d'année en année. Si
bien qu'à paitir de 1900 les expoitaiions com-
mençaient à l'emporter sur les importations,
lîlles se soldaient à notre avantage en 1904 par
un excédent de 124 raillions.
Après avoir remercié les organisateurs de
celte manifestation et ceux qui y ont pris
part, M. Méline a rapidement esquissé le
but de sa vie publique ; puis il a formulé la
leçon que la situation actuelle impose à
la France, dans un éloquent discours dont
voici les parties principales :
Quand je suis entré à l'Assemblée nationale,,
j'étais, comme toute ma génération et comme je
le suis encore, épris de liberté, de justice, de
progrès social et politique. Je n'avais qu'une
idée qui effaçait toutes les autres; c'était de tra-
vailler de toute mon ;\me à l'étiblissement défi-
nitif de la Hppublique pour laquelle je combat-
tais dès la fin de l'Empire avec Gambetta, Jules
Ferry, (Clemenceau, Tiiard, avec les vieux amis
qui sont à mes côtés, enfin avec ceux qu'on appe-
lait alors les vieux de 48 et qui portaient tous
des noms illustres.
Un jour vint où la République me parut soli-
dement assise et indestructible, et alors, je
l'avoue franchement, j'ai estimé que désormais
ce qui primait tout, c'était notre développement
industriel, af.'ricole, commercial, base de notre
reconstitution financière et de notre essor na-
tional. Je voyais là la première revanche à
prendre après notre défaite de 1870, en atten-
dant l'autre revanche qui, dans ma pensée, était
inévitable et assurée le jour où nous aurions
repris notre rang de grande nation.
C'est ainsi que j'ai été amené à me livrer à
une étude approfondie du régime le plus capable
de porter à son maximum notre production na-
tionale, source de toute richesse.
Votre honorable Président a bien voulu insister
sur cette partie capitale de ma vie publique, sur
cette grosse bataille des taiifs de douane qui a
EN L'HONNEUR DE M. MELINE
lia
duré dise ans et dans laquelle je me suis jeté
tout entier pour amener non seulement le Par-
lement, mais le Pays lui-même à la grande évo-
lution qui m'apparaissait comme la condition
première de notre résurrection économique :
1 égalité dans la lutte mondiale.
La question du blé m'a haiilé dès ce moment,
comme elle hante tous les esprits aujourd'hui :
elle m'appa-
raissait déjà
comme la clef
de voûte de la
fortune de la
France. La tei--
rible gue rre
que- nous ve-
nons de subir
a aujourd'hui
déchiré tous
les voiles el il
n'est personne
qui ne com-
prenne que
nous aurions
été hors d'état
de soutenir la
lutte pendant
quatre années
si nous avions
été à la merci
de r' étranger
pour notre pain
quotidien
Le moment
est venu de fai-
re entrer dans
toutes les têtes
cette grande
vérité que la
France n'es t
plus q u'un
champ immen-
se qu'il faut
défricher dans
ses moindres
parcelles , et
mettre en va-
leur par tous
les moyenis
possibles. Qu'il
s'agisse de l'In-
dustrie, du
Commerce, de l'Agriculture surtout, il faut, sous
peine de mort ou de soufffrances indi-ibles,
développer de plus en plus la production, ce
qui veut dire que le devoir de chaque Français
est de tirer de ses bras, de son intelligence, de
son activité, sous une forme quelconque, le
maximum de travail et le maximum de rende-
ment.
Travail, travail, voilà le mot sacré qui devrait
aujourd'hui sortir de toutes les bouches.
Est-ce là ce que nous voyons en ce moment'.'
Hélas ! non. En dehors des travailleurs de la
Fi" 91.
terre qui ont tout de suite admirablement com-
pris leur devoir et sans lesquels nous mourrions
de faim, il en est d'autres qui s'obstinent non
seulement à bouder le travail, condamnant ainsi
eux-mêmes la journée de huit heures, mais qui
s'insurgent contre les bons ouvriers pour les
empêcher de faire leur devoir.
Parviendrons-nous à rétablir l'harmonie indis
pensable poui
assurer la coo-
pération de la
■ masse des'^
F^r a n ç a i s à
l'œuvre com-
mune : le relè-
vement de la
Patrie ? Pour
moi, je n'en
doute pas :
d'abord parce
que je consi-
dère la crise
que nous tra-
versons com-
me une mala-
die qui ne du-
rera pas, si le
Gouvernement
continue à
faire tout son
devoir, et en-
suite parce
que, s'il le fal-
lait, on ne tar-
derait pas à
voir entrer en
ligne ces im-
menses réser-
ves qui sont
j usqu'à pré-
sent restées
silencieuses au
fond de nos
camp agn es ,
mais qui n'hé-
siteraient pas
à se jeter dans
la bataille le
jour où il leur
apparaîtrait
que le parti de
la révolution se
e fruit do leur travail e
Plaquette offerte à. M. Mélinc à l'ocoasioii
de son 82" anniversaire.
prépare à conlisqu er
le bénéfice de leurs écoromies.
Maissi l'on veut que lelravoil donne son plein
et qu'il n'y ait pas de force perdue, il ne suffit
pas, je le reconnais, de réagir conire les élé-
ments de désorganisation sociale qui l'attaquent
de front, il faut l'activer en le faisant aimer, et,
pour le faire aimer, il faut le cimenter par
l'union des âmes. La molle^se dans le travail est
presque aussi dangereuse que la grève dans un
pays qui, par sa vaillance et son esprit de sacri-
fice, a perdu en main-d'œuvre, par ses morts et
LES APPELLATIONS D'ORl .INE EN AGUlCULTlHE
ses mutilés, plus de 88 millions de journées de
travail par mois.
L'esprit de travail n'est pas une simple for-
mule économiqup, encore moins une formule
politique : c'est au premier chef une vertu mo-
rale qui a besoin d'être comprise et, pour être
comprise, d'être cultivée et développée sous
toutes les formps. Elle ne vient pas de la tête,
elle vient surtout du cœur.
C'est ce que les grands hommes de la Révolu-
tion et les grands répuhlicains de 1848, qui
étaient des penseurs et des philosophes, avaient
admirablement compris et proclamé dans la ma-
gnifique formule qui résume encore notre caté-
chisme rc'publicain : Lilierlé, Egalité, Fraternité.
Nous n'en avons malheureusement conservé
que les deux premiers termes, liberté et égalité,
parce qu'ils nous donnent surtout d^s droits,
mais nous faisons bon marché de la fraternité,
parce qu'elle nous impose des devoirs, dont le
premier est celui de la solidarité humaine et de
l'entr'aide sociale.
C'est cette vérité trop oubliée que j'ai pro-
clamée sous toutes les formes dans mou livre du
Salvt par la Terre qui a été, dans ma pensée, le
testament moral et économique de ma vie.
Ce qui m'a soutenu dans mon labeur, c'est la
pensée que j'apportais ma pierre à l'édifice de
l'avenir, tel que je le voyais dans mes rêves :
une France réconciliée avec elle-même pour
toujours, unie comme une grande famille où
chacun rivalise d'ardeur au travail, et qui s'im-
pose à l'admiration du monde.
Cette France-là, je l'ai toujours espérée et
attendue. Pour elle, je suis resté un optimiste
invincible ; je l'ai été pendant la guerre, aux
jours les plus sombres, d'abord parce que je
crois à la justice immanente qui ne permet ja-
mais le triomphe définitif du crime, et ensuite
parce que je savais bien que nous nous ferions
tuer tous plutôt que de tendre le cou au collier
allemand.
•le ne suis pas moins optimiste aujourd'hui
pour la France de d>main que nous commençons
seulement à édifier. Certes, il serait puéril de
contester que nous sommes en ce moment au.\
prises avec d'effroyables diificultés qui surgissent
toutes à la fois, et qui font trembler les plus
braves; mai-i le temps fera son œuvre et le génie
de la France lera le reste.
Ce qui soutiendra notre courage et redoublera
notre énergie, c'est que nous commençons à voir
clair dans le jeu de l'ennemi, qui ne veut pas se
résigner à être vaincu. Il cherche aujourd hui à
nous battre sur un autre terrain. Après nous
avoir ruinés systématiquement, il essaie de se
venger de sa défaite en nous empêchant de nous
relever. Il n'y parviendra pas, parce que nous
comprenons tous qu'il faut que nous gagnions
maintenant la victoire de la paix comme nous
avons gagné celle de la guerre, à force de cou-
rage et d'union patriotique. Nous avons fait le
serment de vaincre jusqu'au bout et nous le tien-
drons ; que nos ennemis comme nos amis se le
disent bien.
Cet livmne au travail ira au cœur des agri-
culteurs, car il lépond à leur constant idéal.
Les applaudissements vibrants qui, à
maintes reprises, ont coupé son discours et
l'ovalion linale qui l'a suivi ont montré à
M. Méline combien ses conseils étaient ap-
préciés, et combien la méthode par laquelle
il les met lui-même en pratique était univer-
sellement admirée. L'enseignement qui sor-
tira de cette belle fête doit être fécond.
Henry Saunier.
LES APPELLATIONS D'0R1GL\E EN AGRICULTURE
utilisons et défendons nos appellations
régionales.
Presque seule jusqu'ici la viticulture
semble avoir tiré des appellations d'origine
tout le bénéfice qu'on en peut attendre, et
avoir défendu en elles un patrimoine dont
elle savait apprécier la valeur. Une longue
suite de documents : ordonnances du roi
Louis XI et de ses successeurs, arrêts de
justice des xvi% xvii* et xviii" siècles, qui con-
cèdent aux producteurs bordelais des privi-
lèges pour la vente de leurs vins et régle-
mentent la capacité et la forme des fûts dans
lesquels seuls ces vins pourront être trans-
portés, témoignent à la fois de l'antique ré-
putation de notre vignoble et de la rigueur
dos mesures de protection dont il bénéficiait
sous l'ancien régime (1).
Dans les temps modernes, nos viticulteurs
ont su, non moins énergiquemenl que leurs
ancêtres, revendiquer leurs droits à cet
égard. L'histoire de la protection nationale
et internationale des appellations d'origine
est étroitement liée à l'action menée par eux
et par leurs groupements professionnels:
c'est par les vins et les eaux-de-vie qu'ont
été commencées les délimitations destinées à
pernietlre une proleclion efficace des appel-
lations régionales; c'est pour les seules ap-
pellations des produits vinicoles qu'il a été
stipulé, dans la Convention internationale
(1) Antoine Monis. Les \'ins de Bordeaur, Paris,
Rouslau, 1910.
LES AI'PF.IJ.ATIONS D'OHIGINE EN AGRICULTLRE
44S
dite Arrangement de Madrid (1), que ces
appellations ne pourraient jamais être consi-
dérées par l'une des puissances adhérentes
comme ayant un sens génériqup, c'est-à-dire
comme désignant une nature de produits (2)
et non une provenance. Âujourd'iiui, ce sont
encore les viticulteurs qui sont les premiers
à user de la nouvelle loi du 6 mai 1919 sur la
protection des appellations d'origine, en
saisissant de leurs revendications les tribu-
naux, chargés désormais d'opérer la délimi-
tation des régions ayant droit aux appella-
tions (3).
Cette situation s'explique sans doute par
l'importance et la valeur toute spéciale de
notre production vinicole ; on peut, en effet,
évaluer le montant des transactions an-
nuelles en vins fins, aux appellations re-
nommées, au chiffre de 1 milliard à l'inté-
rieur et de 100 millions à l'exportation.
Est-ce à dire qu'il n'existe pas de nom-
breux produits, de noire agriculture notam-
ment, qui mériteraient de voir l'appellation
d'origine, la dénomination de provenance
régionale qui leur appartient, devenir l'objet
de plus de soins de la part des producteurs
intéressés? Certes non. Nous n'avons parlé
de ce qu'ont fait les vignerons que pour pou-
voir dire à d'autres : « Voilà l'exemple que
vous pouvez, que vous devez suivre ! Il y a
dans votre patrimoine une valeur dont vous
ne paraissez pas soupçonner l'importance,
c'est l'appellation d'origine à laquelle ont
droit les produits de votre laiterie, de votre
rucher, de vos champs et de votre verger. »
Qu'on me permette de citer, au hasard et à
litre d'exemple : le miel du Gàtinais, de Nar-
bonne, le cidre du pays d'Auge, l'eau de-vie
du Calvados, les pommes du Roumois, la
série des fromages réputés (Brie, Camembert,
lioquefort, Saint-Marcellin) , les prunes
d'Agen, les citrons de Menton, etc. Autant de
produits dont la réputation est due à la ri-
chesse de notre sol e' au labeur intelligent
de maintes générations ; autant d'appella-
tions de provenance qui doivent constituer
(1) Convention pour la protection internationale
des indications de provenance, conclue à Madrid le
14 avril 1891, revisée à Washington le 2 juin 1911, à
laquelle adhèrent le Brésil, la République de Cuba,
l'Espagne, la France, 'a Grande-Bretagne, le Portu-
gal, la Russie et la Tunisie.
(2; Tel est le cas, par exemple, dans les expres-
sions : blanc d'Espagne, eau de Cologne.
(3) C'est ainsi que les vignerons de Chablis se
préparent à faire délimiter la région aj'ant droit à
cette appellation (Revue de VUicullure, 13 avril 1920,
p. 276); que des actions sont engagées également
pour la délimitation du « Saulerne » et du Saint-
Emilion. {L'OEnopbile. avril 1920, p. 69.)
un « brevet de qualité >• pour les marchan-
dises qu'elles désignent et, par suite, con-
férer à ces dernières une plus-value sur le
marché.
11 importe d'attirer également l'attention
sur un autre avantage que présente l'emploi
régulier et contrôlé des appellations d'origine,
c'est la plus grande facilité qu'il donne pour
lutter avec succès contre des fraudes souvent
difficiles à saisir et qui font à nos produits
une concurrence ruineuse. On parlait ici ré-
cemment du u miel du Ciàlinais ». L'exemple
est caracléristique : les Allemands nous inon-
daient, avant la guerre, de miels habilement
falsifiés qui ne devaient presque rien de leur
substance ou de leur parfum au travail des
abeilles. Us reprennent déjà, paraît-il, l'expor-
tation de ce produit, qui nous arrive par l'Es-
pagne et le Maroc (i). Si les producteurs du
Gàtinais savent, ainsi qu'ils en ont manifesté
l'intention, exiger que leur miel circule tou-
jours sous l'appellation d'oriqine « Miel du
Gàtinais » à laquelle ils sont seuls à avoir
droit; s'ils se préoccupent de développer
encore la réputation de cette appellation, de
surveiller l'usage qui en sera fait, de faire
délimiter la région de production, ce que la
nouvelle législation leur permet de faire
(loi du 6 mai 1919, articles 1 à 7) (5), ne
voit-on pas qu'ils créeront ainsi une véiitable
i' marque collective - qui deviendra, pour
eux, la meilleure garantie contre la concur-
rence des produits inférieurs ou falsifiés?
A l'heure où nous devons tout mettre en
œuvre pour opérer le redressement de notre
situation économique, c'est un devoir pour
tous de ne rien négliger de ce qui peut aug-
menter la valeur d'échange de nos produits.
Que les producteurs de nos provinces,
agriculteurs, éleveurs, laitiers, etc., copro-
priélairesdes appellations d'origine déjà célè-
bres ou en passe de le devenir, s'unissent
pour défendre ces appellations, c'est-à-dire
pour surveiller l'usage qui en est fait. Qu'ils
s'intéressent un peu plus aux conditions de
vente de leurs produits, qu'ils exploitent en
(4) Proposition de loi du 13 février 1920, tendant
à réglementer l'emploi du mot < miel ». présentée à
la Chambre des Députés par M. Géo-Gérald et un
certain nombre de ses collègues : Exposé des mo-
tifs.
(5) La loi du 6 mai 1£19, dans ces articles t à ",
prévoit des actions en délimitation qui permettent
aux tribunaux de décider quelles seront le« com-
munes qui auront droit à une appellation donnée,
Bourgogne, falvsdos, miel du Gàtinais, etc.
4ii6
LE MATÉUIEL AGRICOLE A LA FUIRE DE 1>AH1^
d'autres termes les appellations d'origine
auxquelles ces produits peuvent prétendre;
eelles-ci joueront, comme nous le disions
plus tiHut, le rôle de véritables mnpques de
commerce collectives, bénéficiant de la célé-
brité dont jouissent dans le monde les villes
et les provinces de France dont elles emprun-
tent les noms.
La loi du G mai 1919 vient de donner aux
appellations d'origine le statut que depuis si
iBDgLemps l'on réclamait pour elles (1). Les
dispositions insérées dans le Traité do
Paix (2) nous fournissent d'autre part, des
armes nouvelles pour lutter contre la concur-
rence déloyale internationale. Efforçons-nous
donc de faire connaître nos produits sous le
nom du terroir où ils sont nés, assurés que
nous sommes de recueillir le fruit de nos
efforts et de contribuer ce faisant à l'œuvre
de relèvement national vers laquelle doivent
tendre toutes nos énergies.
Je.\n Leroy.
LA SUPERFICIE DU TERKITOIRE FRANÇAIS
PLANTÉE EN VIGNE
D'après la dernière stalistiqueofficielle pa-
rue, celle de 1918, la superficie totale des
terres plantées en vigne s'élèverait à 1 mil-
lion 566 800 hectares, en comprenant les
vif^nes non encore en production.
11 y a lieu d'ajouter à ce chiffre la super-
ficie des vignobles alsacien et lorrain qui,
suivant les données fournies par TOflice de
statistique d'Alsace et de Lorraine, serait de
25 000 hectares environ, se répartissant
ainsi :
Basse-Alsace 12 400 hectares.
Hau'e Alsace 9 360 —
Lorraine 3 1 Ou —
Le territoire français comprendrait donc à
l'heure actuelle environ 1 591 SOChnclaresde
terres plantées en vignes, ce qui correspon-
drait à une proportion de 2.9 0/0 du terri-
toire total.
La vigne n'est pas cultivée dans n«uf dé-
partements : le Nord, le Pas-de-Calais, la
Somme, la Seine-Inférieure, l'Orne, le Cal-
vados, la Manche, les Côtes-du-Nord et le Fi-
nistère.
Sept autres départements appartenant au.K
régions du Nord et de l'Ouest, ainsi que la
Creuse, le Cantal et la Haute-Vienne, présen-
tent une surface de vignoble n'atteignant pas
200 hectares.
Le département qui tient la tète est celui
de l'Hérault qui compte 190 000 hectares
de vignoble sur une superficie totale do
620 000 hectares.
Il convient de remarquer que la surface du
vignoble français n'a cessé de décroître de-
puis le siècle dernier, passant de 2 millions
600 OdO hectares vers 18G0, à 2 197 000 hec-
tares en 1882, 1 800 000 en 1892, 1 760 000 en
1902, 1 612 000 en 1912.
Georges Jannin.
LE MATÉRIEL AGRICOLE A LA FOIRE DE PARIS
Sur les 2 794 exposants de la Foire de Paris
(mai 1920), qui occupaient une superficie
totale de 890 ares, 131 seulement étaient des
constructeurs de machines agricoles, dont
les stands couvraient une surface de 73 ares.
Ces chiffres montrent qu'un grand nombre
de fabricants de matériel agricole ne sont
pas venus à la Foire de Paris, et que l'on ne
(1) Cette loi, dans ses arlicles 1 à 7, donne aux
producteurs et négociants, et aux groupements formes
par eux, des facilités pour défendre en justice la
propriété collective que constituent les appellations
d'orxine et pour obteuir des tribunaux la délimita-
tion par cnmmune, ou, le cas échéant, par partie
de cummune, des réglons productrices.
(2) Arlicles 214 et 275 du Traité de Versailles. Des
dispositions semblables se retrouvent dans les autres
traites de paix.
saurait comparer cette manifestation avec
les Concours généraux agricoles, où l'on
comptait environ 600 exposants répartis sur
plus de -4 hectares ; cependant les besoins en
matériel agricole, avant la Guerre, étaient
bien inférieurs à nos besoins actuels. Il faut
dire aussi que, la Foire de Paris ne groupant
que des machines de construction française,
le déficit provient, enparlie, de l'absence des
importateurs; ce qui prouve que notre cons-
truction nationale est encore loin de satis-
faire à toutes les demandes des agriculteurs
surtout comme quantités, et qu'il y a, pour
les constructeurs de bonnes machines, un
important écoulement assuré pendant un
grand nombre d'années.
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LE MATEKIEL AGRICOLE A LA FOIKE DE PAHIS
447
La grande majorité des exposants de ma-
tériel agricole occupait un rectangle limité
sur trois côtés par la rue de l'Université, la
rue Fabert et la rue Saint-Dominique, cons-
tituant le quartier de l'Agricullure, traversé
par la rue du même nom, tandis que les
appareils de culture mécanique et de trnns-
port se trouvaient Cours La Reine, sur l'allée
cavalière allant de la Place de la Concorde
au Pont Alexandre 111 et formant le quai'tier
de la Motoculture.
*
I. Travaux de culture. — La Société na-
tionale de Matériel afjricole (7, rue Lalfite, Paris)
a repris la construction des charrues brahants-
doubtes Fondeur, justement réputées avant la
Guerre, et a installé une usine à Toulouse,
M. Guicliard (LieusainI, Seine-et-Marne) pré-
sente une charrue-balance à i soc, sans méca-
nisme anti-balance. Le talonnage est otiienu en
plaçant le sièf,'e en arrière, ce qui facilite son
accès pour le laboureur et lui permet de mieux
voir le labour.
Les Etablissements Beauvais et Robin (31, rue
Ju Maine, Angers) exposent une churrue brubant,
double pour labours profonds, munie à sa pirlie
posiérieure d'un siège pour le conducteur. Le
montage sur l'âge se fait de la même façon que
celui des mancberons, dans les charrues ana-
logues du même constructeur.
Citons également une charrue vigneronne déca-
vaillonneuse, constituée par un premier âge re-
posant à sa partie antérieure sur une roue-sup-
port et à sa partie postérieure surfnn s^ibot en
fonte glissant sur le sol. L'âge de la charrue,
dont le plan des étançons est déporté sur le côié,
est articulé à l'avant, autour d'un axe vertical,
avec ce sabot sur lequel il repose, de façon à
pouvoir contourner les pieds de vigne. Comme
dans les charrues analogues, une garde, consti-
tuée par un fer rond, protège les ceps contre
les atteintes éventuelles du soc.
Les Eiablissements Lambert (Châteauneuf-sur-
Cher, Cher) exposent une charrue brabant double.
dans laquelle le jeu que peut prendre l'écainous-
aure peut être rattrappé par l'interi'Osition de
rondelles en nombre convenable Les élançons
d'avant ne sont pas venus de forge avec l'âge,
mais sont ûxi^s sur celui-ci avec des llnsques en
acier embouti. Le tout est maintenu par des ri-
vets.
La Maison Th. Pilter (24, rue Alibert. Paris),
présente le matériel construit à l'usine de Nevers
(cultivateurs, lierses, semoirs, distributeurs d'en-
grais, moulins, concnsseurs, etc.).
11 faut citer également les Etablissements
Thiémé (Pierrefitte, Seine), qui se sont spécia-
lisés depuis longtenips dans la cons'ruction des
brabants et qui, avant la guerre, jouissaient à ce
titre, d'une bonne réputation locale. Depuis
quelque temps, en augmentant leur production,
ils ontpu élargir leur rayon d'ai-tion et en même
temps fournir des herses aux Régions libérées.
La Culture française (8, rue de La VriMère,
Paris), agence générale de la Société commer-
ciale Lambert-Rivière pour le matériel agricole,
présente un lot de machines el en particulier
des cultivateurs, qui ont déjà été décrits dans un
numéro précédent du Journal d'Ayriculture pra-
ticjuc.
La Société anonyme des Phares Ducellier
(2.3, rue Alexandre- Dumas, à Paris) qui s'était
cantonnée autrefois dans la fabrication des ac-
cessoires d'automobiles, s'occupe actuellement
de la construction des machines agricoles dans
ses u-ines de Paris et de Saint Dizier (Haute-
Maine) : cultivateurs, lierses, houes, semoirs, la-
veurs de racines, cuiseurs de tubercules, pulcérisa-
teurs, ptiudreuses, pompes à purin et coupe racines.
On ne peut que se réjouir devoir ces industriels
construiie en même temps que des objets de
luxe, des machines qui, comme les machines
agricoles, sont de la plus grande utilité pour le
relèvement économique de notre pays.
i\I. L. Guenneteau (80, rue Boucicaut, Fou-
tenay-aux-Roses, Seine) présente une petite
cli-arrue deslitiée à la culture maraîchère. Cette
charrue, qu'un homme tire au moyen d'une bri-
cole, tandis qu'un autre ouvrier tient les man-
cherons, permet de travailler un are à l'heure,
en effectuant un labour variant de O^.Oo de large
sur O^.Oj de profondeur, à 0^.10 de large sur
0™.20 de profondeur, suivant la nature et la con-
sistance du sol.
MM. A. Robert et R. Letorey (201, faubourg
Saint Honoré, Paris) présentent les tracteurs
à 2 roues motrices, construits par M. Cl. Rigot-
tier à Châlou-sur-Saone. L'un, destiné à la cul-
ture courante, possède un double châssis, sur
lequel est placé un moteur à 4 cylindres de
2o chevaux, la boite de vitesse (2 vitesses avant
et une marche arrière), et le dilïéreniiel. La
tran-missien du mouvement aux roues motrices
se fait par chaînes Le petit modèle destiné à la
viticulture ne comporte pas de différentiel. Son
moteur, à 2 cylindres, a une puissame de
14 chevaux. Dans les deux modèles, l'adhérence
des roues motrices est renforcée en plaçant,
au-dessus d« l'essieu, le réservoir à eau qui est
de grande capacité.
Bien qu'd ne soit pas spécialement destiné à
l'agriculture, il convient de citer le tracteur à
péniches, le « Crapaud », de la Société des Eta-
blissements Feuilleite (9, rue Boissy-d'Anglas,
Paris). Le démarrage des péniches, dont la
traction ne nécessite qu'un effort relativement
faible, doit être extrêmement progressif pour ne
pas caler le moteur, si puissant soit-il. Pour
cela, le filin de la péniche est amarré au irac-
teur par l'imermédiaire d'un câble enroulé sur
un treuil Le départ se fait avec le treuil dé-
bloqué et très progressivement le conducteur
freine le tambour du treuil, jusqu'au moment où
la pénictie ayant la même vitesse que le trac-
teur, le treuil peut être bloqué. Le Changement
de vitesse est du type à friction, dont un modèle,
basé sur le même principe, a été appliqué à une
44S
LE MATKRIEI, AGIUCOI.E A LA KOIKE DE PARIS
voiture automobile destinée aux colonies, munie
de la suspension Hémer, qui permet la suppres-
sion du pneumatique. Le tracteur peut être éga-
lement employé pour le débarJage des bois en
forêt.
II. Moteurs. — La Société nationale de maté-
riel agricole expose les moteurs monocylin-
driques Leprand, dits moteurs i' Clos », d'une
puissance variant, suivant le type, de 2 chevaux
et demi à 20 chevaux. Ces moteurs ont deux ré-
gimes de marche, l'un, à puissance réduite (400
à 500 tours), dans lequel le régulateur agit par
tout ou rien sur les 2 soupapes commandées,
l'autre, à pleine puissance (600 à 900 tours), où
le régulateur agit sur l'admission.
Les Etablissements Lioré et Olivier (40-18,
rue de Villiers, Levallois-Perrei), exposent un
moteur monocylindrique « Léo » de 20 chevau.v,
tournant à 400 tours, de 170 X 210, et fonction-
nant à l'essence ou au pétrole.
La Société Bernard-Moteurs (26-28, rue Henri
Regnault, Suresnes) présente des moteurs
monocylindriques do 3 à 15 chevaux tournant
de 950 à 750 tours suivant la puissance. L'eau
de refroidissement passe dans un radiateur tu-
bulaire, ventilé par le volant, et se rend dans le
socle formant réservoir, d'où elle est puisée par
une pompe, qui la refoule dans la chemise du
cylindre. La carburation est assurée par un car-
burateur à niveau constant, alimenté par une
pompe.
M. E. Boussier (11, rue Popincourt, Paris)
présente un foyer système Ruelle, destiné au
chauffage des générateurs à vapeur par les com-
bustibles végétaux, en particulier la sciure et les
déchets de bois. Le foyer se compose d'une
trémie, dont le fond et le côté antérieur sont
constitués par la grille formée de barreaux plats,
placés de champ, et laissant entre eux un écar-
lement de 0™.0O6. La sciure se dessèche au fur
et à mesure qu'elle descend et brûle sur la
partie horizontale de la grille.
M. G. Fleischel (16, rue de la Station, Courbe-
voie) présente un groupe moteur, avec moteur à
essence ou moteur électrique, monté sur un
chariot à 2 roues, qui permet, au moyen de com-
binaisons cinémaiiques faciles à imaginer, d'ac-
tionner successivement toutes sortes de ma-
chines, fonctionnant avec un levier, une mani-
velle ou une pédale.
III. Machines et appareils divers. — Les
Etablissements Lioré et Olivier exposent Vc. ra-
meuse " Intégrale ». Nous ne doutons pas que
cette maison qui a construit beaucoup d'avions
pendant la guerre ne tire le meilleur parti pos-
sible de son outillage perfectionné et de son
organisation pour livrer à l'agriculture des ma-
chines agricoles de très bonne qualité, dont la
construction n'est pas aussi simple que se
l'imaginent souvent beaucoup de constructeurs
de matériel industriel.
Citons également les écrémeuses Antilope,
construites par la Société des Turbines à gaz
Lapertot, de Saint-Etienne (Loire).
Un certain nombre de constructeurs ont
entrepris la fabrication des remorques pour trac-
teurs ou camions. Il ne parait pas logique de
munir de bandages pneumatiques ces remor-
ques, qui sont destinées k se déplacer à faible
vitesse sur nos chemins de culture, à la suite
d'un tracteur muni de bandages en fer I
Les Ateliers de consirnclion de Colombes (3,
cité Trévise, Paris) exposent une remorque à
doubles avant-trains conjuguées. Les deux trains,
qui sont reliés par 2 câbles, qui se croisent en
diagonale sous le châssis, restent toujours symé-
triques par rapport au plan médian transversal
de la remorque. Grâce à cette disposition, les
deux trains passent au même endroit, ce qui
permet'de faire des virages courts et le tracteur
peut s'atteler indifféremment d'un côté ou de
l'autre de la Kemorque.
Pour éviter, dans les remorques, les accidents
pouvant résulter de la rupture de la cheville ou-
vrière, la Société fermière industrielle et com-
merciale (.■?, 5, Boulevard de Levallois, Meuilly-
sur-Seine), propose de la supprimer en em-
ployant les ronds à emboîtement pour avant-
trains, système Nocher. Les ronds sont profilés,
le rond mâle en double T, le rond femelle en
double C de façon à s'emboîter l'un dans
l'autre, de sorte que la traction, exercée par le
tracteursur l'avant-lrain, se transmet à la caisse
par l'intermédiaire des ronds, d'où suppression
de la cheville ouvrière.
Nous n'insisterons pas sur le grand nombre
de presses à agglomérés, dont les demandes sont
aciuellement très nombreuses, pour confec-
tionner des matériaux de construction, et aussi
pour transformer en briquettes le poussier que
l'on trouve en trop grande quantité dans les
fournitures actuelles de charbon.
L'impression qui se dégage, au poinl de
vue des machines agricoles (en laissant de
côté les appareils de culture mécanique), de
la Foire de Paris, c'est que, en présence des
grandes demandes de matériel destine tant
aux Régions libérées, dont les machines ont
été presque complètement détruites au cours
de la guerre, qu'aux autres régions de la
France, dont les agriculteurs n'ont pas pu
pendant cinq ans remplacer le matériel usé,
les conslruc leurs cherchent à produire, en
aussi grande quantité que possible, les lions
modèles de machines en usage en 1914, sans
chercher à attirer la clientèle par la création
de machines nouvelles.
G. Passelkgle,
Ingénieur agronome.
PAKTIE OFFlCIliLLE
449
TRACTEUR JOHN DEERE
Le Iracleur vendu sous le nom de John
Deere, par MM. Cli. Faul et fils (47, rue Ser-
van, Paris XI'), est construit par la Com-
pagnie de Waterloo (lowa), et a été déjà si-
gnalé ici sous le nom d'Amanco.
La photographie ci-jointe (fig. !)2) donne la
vue générale du tracteur John Deere.
Le moteur horizontal, à deux cylindres
(0"'.163 d'alésage et 0'".178 de course) peut
tourner à une vitesse variant de iOO à
750 tours par minu le suivant le réglage du ré-
gulateur; il peut développer une puissance de
23 chevaux à la poulie (O'".3o de diamètre et
0™.20 de limbe), destinée à actionner di-
verses machines par l'intermédiaire d'une
courroie de transmission.
Le moteur fonctionne au pétrole lampant,
après une mise en route à l'essence miné-
rale.
L'arbre du moteur est parallèle à l'axe des
Mg. 'J'2. — \ue gèiiéi'ale
roues motrices, de sorte que la transmission
ne comporte que des engrenages droits.
Les roues motrices ont 1™.30 de diamètre
et O^.SO de largeur de bandage.
Les vitesses sont de 3 300 mètres et
5 000 mètres à l'heure ; il y a une marche
arrière.
L'avant-train, articulé dans le sens trans-
versal, est obliqué par deux chaînes s'en-
roulant en sens inverse l'une de l'autre sur
un treuil à axe horizontal tourné avec le
volant de direction, comme dans beaucoup
de locomotives routières et de loco iiotives-
Ireuils à vapeur; un ressort amortisseur est
interposé entre l'extrémité de chaque chaîne
lu ti-.Kneui- Joiin Deere.
et l'essieu avant., Les roues avant ont 0". 70
de diamètre et un bandage large de O'".lo.
L'empattement est de 2". 30.
L'ensemble est long de 3"'. 50, large de
l"'.8o et haut de 1".60. Le poids est d'en-
viron 2 700 kilogr. en ordre de marche.
L'attelage de la charrue se fait à l'extré-
mité d'un fer qu'un levier, à la portée du
conducteur, permet de déplacer transversa-
lement en le faisant coulisser entre deux
barres horizontales solidaires du châssis de
la machine; le réglage de la position du
point d'attelage peut ainsi s'efTecluer rapi-
dement pendant la marche du tracteur.
R. Dessaisaix.
PARTIE OFFICIELLE
Décret du 14 mai 1920 modifiant les décrets
des 11 juin 1905 et 13 sepiembre 1910 rela-
tifs à l'importation et à^l'exportation des ani-
maux.
Alt. 1". — Les articles 6 et 7 du décret du
11 juin 1905 sont abrogés et remplacés par les
dispositions suivantes :
« Les animaux de l'espèce bovine importés en
France sont soumis à l'épreuve de la tuberculine
dans les étables de destination dans le délai de
450
LE CONGRÈS DE L AfililCUI-TL KE KRANÇAISK
six mois après leur impnrtatiou. A cet efîel, ils
seront marqués lors de leur passage à la fron-
tière et signalés au service sanitaire vétérinaire
da département de destination.
« Les bovidés qui réagissent à la luberculine
ou qui sont trouvés tuberculeux à l'abatapedans
le délai susindiqué ne peuvenl donner lieu à
l'attribution des indemnités prévues lors de
saisie de viande pour cause de tuberculose. »
Art. 2. — Les solipèdes importés en France
sont soumis à l'épreuve de la raailéine dans les
étables de destination dans le délai d'un mois
après leur importation. A cet effet, ils seront
marqués lors de leur passage à la frontière et
signalés au .'ervice sanitaire vétérinaire du dé-
partement de destination.
Les solipèdes qui réagissent à la malléine ou
qui sont trouvés morveux dans le délai de trois
mois après leur importation ne peuvent donner
lieu à l'attribution de l'indemnité prévue par la
loi du 14 janvier 190S.
Art. 3. — L'article 9 du décret du 11 juin 1903
est abrogé et remplacé par les dispositions sui-
vantes :
1' Lorsqu'un service d'inspection vétérinaire
existera auprès des bureaux de douane dénom-
més à l'article l", les droits sanitaires suivants
seront payés par les importateurs, savoir :
Chevaux, unes et mulets, par tète. 5 i.
Bovidés (plus d'un an), par tète 5 »
Veaux âgés ile moins d'un an 3 »
Moutons, agneaux, chèvres et che-
vreaux, par tête 0 90
Porcs et porcelets, partête. 0 50
Art. 4. — L'article S du décret du 13 septem-
bre 1910 est abrogé et remplacé par les disposi-
tions suivantes :
« Le tarif des droits d'inspection sanitaire à
payer par les exportateurs est lixé ainsi qu'il
suit :
« 1° Pour la visite effectuée sur le quai d'em-
barquement :
fr. c.
Chevaux, ânes et mulets, par tête. 5 »
Bovidés (plus d'un an), par tète... 5 »
Veaux âgés de moins d'un an 3 »
Moutons, agneaux, chèvres et che-
vreaux, par tête 0 50
Porcs et porcelets, par tête 0 30
« Ce tarif est doublé .si la visite est effectuée
dans les écuries ou étables, dans les conditions-
prévues par l'article 4 du décret du 13 septem-
bre 1910. »
LE CONGRÈS DE L'AGRICULTURE FRANÇAISE
Le deuxième Congrès de l'Agriculture
française, organisé par la Confédération na-
tionale des Associations agricoles, s'est tenu
à Tours du 29 au 31 mai. Préparé avec grand
soin par le secrétaire général de la C. N. A. A.,
M. Henry Girard, il a obtenu le plus grand
succès et a été suivi par un très grand
nombre d'agriculteurs délégués des Associa-
tions agricoles do toutes les régions de la
France.
Les questions à traiter, fixées depuis déjà
longtemps, avaient été étudiées par des rap-
porteurs dont les conclusions avaient été
adressées à toutes les Associations agricoles.
Celles ci avaient donc pu en prendre connais-
sance avant le Congrès même, et préparer les
objections ou les observations que leurs délé-
gués auraient à présenter. C'est là, évidem-
ment, une métbode de travail excellenle et
qui ne saurait être trop préconisée.
Les travaux du Congrès étaient répartis
entre les cinq sections suivantes :
1'° section : Comment dévolopper les foyers ru-
raux. Président: M. Fernand David, sénateur, an-
cien ministre de l'Agriculture. — Rapporteur :
M. Maurice Anglade, président de l'Union des
Associations agricoles du Plateau Central.
2' section : Election et rôle des Chambres ifAijri-
cullure. Président : colonel Mirepoix, président
du Syndicat professionnel de Béziers et Saint-
Pons (G. G. V.;. — Rapjiorteur : M. A. Toussaint,
délégué général de l'Union centrale des Syndicats
des Agriculteurs de France.
3" section : La participation des ouvriers titix
résultats de l'exploitation [agricole. Président :
marquis de Vogué, président de la Société des
Agriculteurs de France, membre de l'Académie
d'Agriculture. — Rapporteur : M. Henri Hitier,
administrateur général de la Société des Agri-
culteurs de France, membre de l'Académie
d'Agriculture.
4"' section : Les bénéfices agricoles et la partici-
palion de Vagriculture aux charges publiqttes. Pré-
sident : M. Victor Boret, député, ancien ministre-
de l'Agriculture. — Rapporteur : marquis A. de
Marcillac, président de la Fédération des Asso-
ciations agricoles du Périgord et du Limousin.
o' section : Questions diverses, La politique du
blé. Président : M. A. Riverain, président de la
Fédération régionale des Associations agricoles
du Centre. — Rapporteur : M. Roger de Saint-
Maurice, ingénieur-agronome.
Le procbain numéro du journal publiera
les vœux adoptés par le Congrès en assem-
blée générale, à la suite des rapports de cha-
cune de ces sections.
Une manifestation très nette se dégage
des discussions de ce Congrès. Les agri-
culteurs demandent : le retour au régime
de la liberté, la fin du régime des taxations et
réquisitions, la fin, une fois pour toutes, de
CONFÉDÉRATIOaN GÉNÉRALE AGRICOLE
l'ingérence de l'Etal dans leurs affaires, sous
quelque forme que ce soil.
Les discussions dans les sections et aux
assemblées générales ont été, à plusieurs re-
prises, noianiment à propos des Chambres
d'agriculture et de la politique du blé, cxtrè-
memenl vives^ et passionnées. On ne peut
s'en étonner, et il est même permis de s'en
féliciter comme d'une preuve de la vie et de
l'énergie qui animent le monde agricole
actuellement.
La municipalité de Tours avait réservé aux
congressistes le meilleur accueil et la plus
large hospitalité. Il eût été difficile de sou-
haiter de plus belles et vasies salles pour les
réunions que celles de l'Hôtel de Ville, et ce-
pendant elles ont été à peine suffisantes pour
contenir les congressistes, tant ils étaient
venus nombreux.
M. Ricard, ministre de l'Agriculture, pré-
sida, le dimanche 30 mai, le banquet qui
réunit les congressistes dans la grande salle
des fêtes de l'Hôtel de Ville, puis la séance
solennelle qui se tint au théâtre municipal.
M. Jules Gautier, président de la Confédé-
ration, y prit la parole pour remercier le mi-
nistre de l'Agriculture de sa venue au Con-
451
grés de Tours, et exprimer en sa présence les
principaux desideratas do l'Agriculture fran-
çaise, entre autres la liberté de travailler li-
brement, en supportant sa part légitime des
charges fiscales. Faisant allusion à la loi de
huit heures, M. Gautier s'est exprimé en ces
termes : « Qu'on nous laisse le droit de tra-
vailler comme nous voulons, car la nature
est une personne qui commande aux hommes
et elle veut être obéie. Et puis qu'arriverait-
il si les agriculteurs voulaient, comme les
exaltés d'autres milieux, faire la grève des
bras croisés? "
M. le ministre de l'Agriculture, dans un
éloquent discours à maintes reprises couvert
d'applaudissements, traça un vivant tableau
de la situation présente de l'Agriculture,
rechercha quel devait être l'avenir, et com-
ment il se proposait d'établir une collabora-
tion toujours plus intime entre les représen-
tants élus des organisations agricoles et
l'administration.
Enfin, en terminant, il aborda la question
qui, à l'heure actuelle, est la principale préoc-
cupation du monde agricole, la politique du
Gouvernement dans la question du blé.
L.
BIBLIOGRAPHIE
Fruits et Léguines de primeur, par J. Nanot, direc-
teur de 1 Ecole nationale d'Horticulture de Ver-
sailles, et;. M. R. Vuic.xer, ingénieur agronome. —
Tome I"", Legnmes. Un volume in-i8 de 370 pages,
avea S5 figures et 4 planches. — Librairie agricole
de la .Maison Rustique, 26, rue Jacob, à Paris. —
Prix :7 fr. 50,
Si la production des lésumes de primeur était
naguère du domaine exclusif du jardinage, elle
est eutrée aujourd'hui dans le domaine de la
culture en plein champ; des milliers d'hectares,
surtout dans la France méridionale, sont consa-
crés annuellement à celte production. C'est sur-
tout à ce titre qu'il convient de signaler l'ou-
vrage très complet que .MM. Nanot et Vuigner
consacrent aux légumes de primeur.
Après avoir exposé les principes, les méthodes
et l'outillage de la culture forcée et sous abris,
les auteurs donnent des monographies complètes
sur trois plantes polagères particulièrement ré-
pandues : les haricots, les fèves et les pois. Pour
les unes et les autres, les caractères, les modes
d'exploitation, la culture hâtée et celle d'arrière-
saison, forment l'objet d'indications précises qui
ne manqueront pas d'être très utiles.
D'autres volumes seront consacrés aux autres
plantes potagères et aux fruits de primeur.
R. D.
CONFÉDÉRATION GÉNÉRALE AGRICOLE
La première assemblée générale de la Con-
fédération générale agricole s'est tenue le
26 mai à' Paris.
Le dépouillement du scrutin a fait ressor-
tir que 424 624 sulTrages ont été exprimés
pour l'élection du Conseil fédéral et du se-
crétaire général M. Fallu de la Barrière.
Un ordre du jour a été adopté qui vise les
points suivants :
La lifcecté pour la. culture nationale et la pro-
tection économique qui lui est due;
L'élection des Chambres d'Agriculture en de-
hors de toute ingérence politique, par un col-
lège électoral, professionnel et compétent;
La réforme des transports:
L'organisation de la main-d'œuvre et les
moyens de suppléer industriellement à sa dimi-
nution causée par la guerre:
L'amélioration du sort des ouvriers et des ser-
viteurs agricoles ;
L'importance du rôle social que les femmes
sont appelées à jouer au point de vue familial
rural.
452
ACADÉMIE D'AGRICULTURE DE FRANCE
L'Assemblée générale charge, en outre, son
Conseil syndical, d'intervenir énergiquement au-
près du Gouvernement et des Chambres pour ob-
tenir que les lois assurant la liberté du travail,
l'ordre et le caractère exclusivfraent profession-
nel des Syndicats soient appliquées et au besoin
complétées et que notamment, toute interrup-
tion concertée des services publics soit interdite
et réprimée dans rii]t>^rét national et pour le re-
lèvement économique de la Franc-'.
Cet ordre du jour a été perlé au Congrès de
Tours par M. l'ernand Laurent, rapporteur
général du Conseil syndical.
ij. Gauuot.
ACADÉMIE D'AGRICULTURE DE FRANCE
Séance dic 26 mai 1920. — Présidence
de M. Viger.
Félicitations à M. Tisserand.
M. te Président est heureux d'adresser les féli-
citations de ses confrères à M. Tisserand pour sa
proniition à la dignité de grand'croijf de la Lé-
gion d'honneur. >< Il n'était pas, dit-il, de ré-
compense assez haute pour vous donner un
témoignage de toute l'estime que tous les agri-
culteurs, je pourrais dire tous les Français, ont
pour vous, qui représentez le travail agricole,
dans sa plus haute et sa plus noble expression. »
M. Tisserand, en termes émus, remercie ses
confrères de l'Académie des témoignages de
sympathie et d'estime qu'ils veulent bien lui
donner; s'il a eu le bonheur d'avoir la longévité
que l'on a rappelée, il la doit uniquement à son
amour de travail et il ajoute : « Je n'ai jamais
cessé de travailler; je ne cesserai jamais et j'es-
père que U travail me permettra de donner
quelques journées encore à notre cher pays. »
Félicitations à M. Dechambre.
M. le Président adresse ses félicitations à M. le
professeur Dechambre qui vient d'être élu par
l'Académie royale d'Agriculture de Suède comme
membre titulaire, au titre étranger.
Le Syndicat des Agriculteurs de Loiret Cher.
M. Henry S'igider appelle l'attention sur l'im-
portante brochure que vient de publier M. Ri-
verain sous le titre : Monographie du Syndicat des
Agriculteurs de Loir-et-Cher.
Légitimement lier de l'importance des services
rendus par le Syndicat, M. Hiverain a voulu en
faire connaître les détails. 11 les expose dans
cette étude qui sera fort utile pour servir de
guide à ceux qui se préoccupent de créer, de
développer et de rendre plus parfaites les entre-
prises syndicales.
Les livres généalogiques
M. P. Dechambre, au nom de la Section d'Éco-
nomie des Animaux, donne hcture de son rap-
port sur la communication de M. de Lapparent
relative aux Livres généalogiqties.
La Section s'associe pleinement aux idées
émises par M. de Lapparent sur les avantages
que présentent, pour la bonne marche de léle-
va;;e, les livres gi^néalogiques dans toutes les
espèces; mais aussi la nécessité d'en développer
l'institution dans le plus bref délai. L'élevage
doit intensifier la production en particulier par
un relèvement du rendement individuel. Or,
pour obtenir des animaux à rendement maxi-
mum, il faut s'attacher entre autres choses au
choix des reproducteurs. Amener les éleveurs à
prendre un souci plus intelligent des accouple-
ments et à supprimer progressivement les repro-
ducteurs de qualité inférieure, c'est, suivant
l'expression de M. de Lapparent, un des avan-
tages incontestable des Livres généalogiques.
Il en est un autre également mis en avant par
M. de Lapparent et qu'il convient de placer en
évidence, c'est de donner aux éleveuis des na-
tions étrangères les garanties qu'ils réclament à
bon droit pour importer les reproducteurs de
races susceptibles de prospérer chez eux et, par
suite, de développer nos exportations,
Les Livres généalogiques doivent être évidem-
ment adaptés, dans leur organisation et leur
fonctionnement, aux races animales qu'ils sont
appelés à servir. Mais ils comportent toutefois
des données communes; ce sont celles-là qu'il y
a indication de préciser dès maintenant :
La première est de contenir une description
méthodique de la race et l'indication sommaire
des buts visés par l'amélioration de celle-ci :
correction de la conformation, uniformisation
des caractères ethniques, amélioration des apti-
tudes et du rendement : travail, boucherie, lait,
beurre, etc.
La seconde concerne l'examen de la zone
territoriale dans laquelle l'amélioration peut
être utilement poursuivie. La détermination de
cette zone implique la délimitation des terri-
toires sur lesquels chacune des races est large-
ment représentée et où l'élevage est tel qu'on
peut y faire naître et élever des reproducteurs
qualifiés.
Il est essentiel, en troisième lieu, qu'il n'y ait
qu'un seul et même livre généalogique pour une
race, et il est alors des cas où l'établissement
de plusieurs sections sera nécessaire. Enfin, un
point d'organisation générale très important est
la durée de la période durant laquelle les ins-
criptions au titre d'origine peuvent être admises.
La durée de cette période initiale ne doit pas
être trop lonj/ue; il faut pourtant qu'elle soit
telle que les inscriptions d'origine puissent
comprendre un nombre satisfaisant de reproduc-
teurs de qualité. Une distinction s'impose dans
les races, entre celles, comme la normande, la
charolaise, la limousine, etc., qui ont déjà été
travaillées par les éleveurs et qui possèdentdes
ACADEMIE D'AGRICULTURE DE FJiANCE
453
registres J'inscriplions Je fonctionnement déjà
reconnu; et celles où tout, ou presque tout est
à faire. Pour ces dernières, la durée de la pé-
riode envisagée peut être fixée à cinq ans ; pour
les premières elle pourrait êlre réduite à trois
ans, mais il est difficile de généraliser.
La Section, en terminant son rapport, insiste
d'une façon pu ticulière sur l'utilité de pour-
suivre l'extension des livres généalogiques chez
toutes les espèces domestiques : chevaux, races
bovines, races ovines et porcines. C'est ce qu'ont
fait, du reste, des pays voisins pour le plus
grand profit de l'élevage.
Enfin, il faut reconnaître que l'amélioration
totale et régulièie de toute notre production
animale ne peut tire réalisée que si une forle
organisation y préside et la dirige. La Section
émut l'avis que soit créée au ministère de l'Agrl-
cuKure une Direction d'élevage ou, si l'on pré-
fère, une Direction de l'Industrie animale ayant
dans son ressort tout ce qui se rattache à la mul-
tiplication, à î'élevage, k l'exploitation, à l'ali-
mentation, à l'amélioration, à l'hygiène, au com-
merce extérieur dt s animaux domestiques. Assez
semblable, dans son esprit, à l'organisation exis-
tant aux Etats-Unis sous la forme des Bureaux
de l'Industrie animale, celle-ci serait appelée à
donner l'impu'sionà toutes les branches de no-
tre production d'animaux domestiques.
En attetifiaiit celte organisation et pour en
préparer on quelque sorte l'avènement, il pour-
rait être créé un Conseil supérieur de l'élevage,
au sein duquel seraient étudiées toutes ques-
tions qui, comme celle des Livres d'origines, sont
appelées à avoii une inlluence sur la produc-
tion et le rendement de nos races animales.
En résumé et pour conclure, la Secticn d'Eco-
nomie des animaux propose à l'Académie l'adop-
tion des avis suivants :
{" (Jue l'insiitution des Livres généalogiques
soit organisée et étendue le plus rapidement pos-
sible;
2° Que la période pendant laquelle auront lieu
les inscriptions dites d'origine, aussi limitée que
possible, soit de cinq ans;
3° Que la création de ces livres ne soit admise
que pour des races bien dt Unies et présentant
un réel intérêt économique;
4° Que les statuts prévoient un contrôle sévère
des naissances et un marquage attentif des ani-
maux;
5° Que les jurys des concours itinérants, déjà
qualifiés pour la mise en application de la régle-
mentation des taureaux, comprennent toujours
plusieurs membres de la Commission du Livre
généalogique plus spécialement chargés de se
prononcer sur l'admissibilité des animaux pré-
sentés, en tablant sur un minimum de points
nécessaires préalablement arrêté par la Commis-
sion du Livre généalogigue ;
6» Que pour assurer l'amélioration méthodique
de notra production animale, soit réalisée une
organisation générale de l'élevage français par
la création d'un bureau de l'Industrie animale.
Le Lotier cornicuié en Seine-et-Oise.
M. Schribmix communique une note de M. le
D' Henri de Rothschild sur les excellents résul-
tats qu'il a obtenus dans des terres pauvres, à
ressources fourragères limitées, avec le Lotier
cornicuié semé dans des mélanges de 'graines à
raison de .3 kilogr. à l'hectare.
M.Schribaux s'associe à cette opinion pour re-
commander la culture du Lotier, soit à l'état de
pureté, soit en mélange avec du dactyle, qui lui
servira de tuteur. Le Lotier cornicuié est vrai-
ment une plante fourragère de premier ordre;
elle a été trop méconnue jusqu'à présent, quoi-
qu'elle mérite de; prendie rang à côté de la
Luzerne et du Trèfle. Plus on l'étudié, plus on
s'y intéresse. Le Lotier, en effet, est rustique,
s'accommode à peu près de tous les sols et
pousse sous tous les climats de France. Il est
résistant aux maladies, productif, de bonne qua-
lité fourragère, se prêle au pàtuiage, comme à
la production du foin; enfin, le Lotier est la
seule de nos Légumineuses fourragères d'une
durée indéfinie.
Les Poussières de laine comme engrais.
M. Schrihaux communique une autre note du
D' Henri de Rothschild, relativement aux pous-
sières de laine. Les poussières, vendues sous le
nom de poussières de laine traitées à l'acide sul-
fuiique, sont intéressantes comme engrais à ce
moment en raison de leur prix, mais elles peu-
vent salir les terres à cause des semences de
deux mauvaises herbes, la luzerne maculce et la
luzerne denticulée qu'elles renfeinient.
Action de la chaleur pour la destruction
de la Cochylis et de l'Endémis en 1919.
M. P. Marc/ta/ communique une note de M. Au-
guste Chauvigné qui, d'après les observations
recueillies l'an dernier en Touraine, se croit au-
torisé à conclure : <( L'action destructive de la
chaleur solaire sur la Cochylis et sur l'Eudémis
est certaine quand elle s'exerce de -)- 50 à BS"
au moins pendant l'incubation des œufs. »
M. Bouvier émet des réserves à ce sujet;
d'après les observations qu'il a faites l'an der-
nier aux environs de Paris. Il ne faut pas trop
compter sur la chaleur pour détruire la Co-
chylis.
M. Prosper Gervais estime que s'il n'est pas
toujours exact que la chaleur détruise les œufs
et même les chenilles de Cochylis, néanmoins
c'est une constatation générale, dans hs régions
méridionales, que la chaleur intense et prolongée
est un sérieux obstacle au développement de la
dernière génération de ces insectes.
M. Murchal rappelle, à ce sujet, qu'en tous cas,
pour qu une chaleur intense produise son efTet,
encore faut-il qu'elle coïncide avec le moment de
la ponte et de l'éclosion des œufs.
Election d'un membre titulaire.
M. le baron Gérard est élu membre titulaire
dans la Section d'Economie des Animaux.
H. HiTIER.
454
CORRESPONDANCE
COKRESPONDANCE
— N" èHO {Cher). — D'après ce que vous
nous dites, et autant qu'il est possible d'en
juger sans avoir les insectes sous les yeux, vos
betteraves sont attaquées par les vers gris,
c'est à-dire par les chenilles de Noctuelles du
genre Agrotis.
Pour attirer ces chenilles, disposez au pied
des plantes ou dans leur voisinage de petits las
de mousse ou d'herbe, «eus lesquels vous pour-
rez recueillir, en les visitant chaque jour, un
bon nombre d'insectes. Becherchez-les égale-
ment m fouillant le sol à une profondeur de
quelques centimètres. Vous pouvez aussi faire
de place en place des trous de plantoir. Pendant
lejour, les ctienilles s'y léfugient volontiers. On
les écrase en y enfonçant à nouveau le plantoir.
Tels sont les procédés que vous "pourrez em-
ployer pour combattre les vers gris dans les
jardins. — (P. L.)
— N» 10i3b {Pas-dc-Catais). — Voici d'après
le tableau publié dans l'ouvrage les Plantes
.po'agètes, de la Maison Vilmorin, quelle est la
durée de la faculté germinative des graines
ci-après :
Durée Durée
moyenne. moyenuc.
ans ans
l" Ratlis .3 0" Navets 5
2" Thym 3 7» Tomates 4
3" Cboiix 3 8° Poiiéesàcardes 6
4" Carottes iào y» Pois 3
5» Oignons i lO'i Haricots 3
(H. H).
— P. 0. B. {Puy-de-Dôme). — Le Troène dit, à
itort, « de Californie », puisque originaire du Ja-
pon (Ligiistrum ovalifo ium), est l'arbuste qui
vous donnera le plus de satisfaction pour faire
une haie vive autour de votre ferme. 11 est vi-
goureux, à croissance rapide, touffu, et son
feuillage abondant, persistant, est d'un beau vert.
11 faut toutefois avoir le soin de le tondre au
moins une fois par an, de préférence au milieu
de l'été. Sa multiplication est très facile par
houtures herbacées, laites sous cloches durant
l'été et par boutures ligneuses en plein air du-
rant l'automne. Vous le trouverez enfin, à tous
âges, chez les pépiniéristes qui l'élèvent en
quantité pour cet usage principal. — (S. M.)
— N° 6387 {Charente-Inférieure). — Vous pou-
vez combattre avec succès la courtilière dans
votre potager à l'aide d'injections souterraines
de sulfure de carbone pratiquées avec le pal. La
dose de 40 grammes par mètre carré a pu être
atteinte sans danger pour les cultures. — (P.L.)
— N° 8214 {Seine). — Vous vous procurerez de
la nicotine titrée à la manufacture des tabacs
du Gros- Caillou, ol, quai d'Orsay, à Paris.
L'enlèvement des carapaces des femelles de
cochenilles et de leur contenu peut être efficace,
à condition que les œufs ne soient pas encore
éclos, et que ces carapaces et leur contenu
soient très soigneusement recueillis et détruits
par le feu ou par iinaiersion dans le pétrole.
En outre, il faut badigeonner leur emplacement
avec un p'tit pinceau trempé dans l'huile.
•Juant aux pulvérisations nicotinées, il faut
les appliquer au moment de la sortie des jeunes,
à dr-ux reprises différentes et à huit jou'S d'in-
tervalle. On peut déterminer soi-même l'époque
de la sortie des jeunes en plaçant un lot de
cochenilles en observation dans un petit flacon.
— (P. L.)
— N° 7415 {Vienne). — Vous trouverez une
étude de l'emploi du chargeur de foin avec une
charrette tirée par des bœufs, donnée dans le
Journal if Agriculture pratique de 1914, n°* 21 et
22, pages 657 et 687, par M. Georges Robert :
Travail des charç/eurs de foin. Voir aussi le n" 17,
page 327, de 191" : Tombereau pour chargeur de
foin. Le chargeur fonctionne avec la charrette,
mais moins bien que lorsqu'd est attelé derrière
un chaiiot. Les chargeurs de foin sont d'impor-
tation américaine et sont vendus par les mai-
sons Th. Piller, 24, rue Alibert, à Paris, et AVal-
lut, 168, boulevard de la Villettc, à Paris; nous
craij^nons qu'il n'y en ait actuellement pas de
disponible en France, oii personne n'a voulu en
entreprendre la construction sous prétexte que
la vente était trop limitée, alors que les condi-
tions actuelles incitent la culture à utiliser ces
intéressantes machines employées avec succès
depuis une cinquantaine d'années aux Etats-
Unis. — (M. U.)
— N» 6640 [Gironde). — Dans la fumure de la
vigne, les engrais organiques à décomposition
lente (fumier, tourteaux, corne torréfiée, chif-
fons, guanos, etc.), Je même que les superphos-
phates et les II sels de-potasse », doivent ètie ap-
pliqués à la fin de l'automne ou en hiver. Il est
nécessaire que toutes ces diverses matières sé-
journent a-sez longtemps dans le sol pour y su-
bir les transformations qui les rendent utilisables
par les plantes. Si on les répand trop tard, l'ef-
fet de la fuuiure est incomplet.
Le nitrate de soude et le sang desséché doivent
être répandus dans le courant de mars. Semés
plus tôt, ils seraient partiellement entraînés par
les eaux de drainage, avant d'avoir été utilisés.
D'après dfs essais comparatifs, il serait préfé-
rable, pour obtenir le maximum d'efi'el utile, de
placer tous ces engrais au voisinage des ceps.
Pour les applications d'automne, débutter les
rangs de vigne en faisant seulement une raie à la
déchausseuse de chaque côté de la ligne des ceps.
On place les engrais dans le fond des traits de
charrue et on les recouvre en buttant la vigne.
Le nitrate et le sang desséché sont répandus au
moment du débuttage de printemps. Le nitrate
de soude ne demande pas à être recouvert.
Celte f.içon de procéder est celle qui nous a
paru se rapprocher le mieux à la lois des exi-
gences de la théorie et de la pratique, file -nous
donne de bons résultats. — iJ. L. V.)
REVUE GOMiMERClALE
435
LA SEMAINE MÉTÉOROLOGIQUE
Semaine du 30 mai au 5 juin \%1<d [OBSERVATOIRE DU PARC SMNT-MAVR)
JOURS
ET DATES
7. .
2 ■s
1!
eu
TEMPÉRATURE
Écart
sur
la nor-
male.
Vent.
Durée
de l'insolation.
5. Hauteur de
o pluie.
REMARQUES DIVERSES
«i
a
a
S
ffi
a
y.
n)
a
a
a
O
millibui.
btorts
Dim 30 mai.
Lundi 31 —
1021'. 3
1025. 2
10»0
8.0
20' 0
18.9
13.4
13.2
+ 0 6
-1.7
0
N 0
3 . 3
8 2
0.0
Rosée le m., temps nuageux.
pluie fine à, IS li.
Rosée, tem-ps nuageux.
Mardi ;i"iuin
1029.2
7.1
1T.6
13.6
— 1 3
N
2.3
»
Rosée, temps couvert, g.ou.ttes.
Mercredi.. 2 —
1025. :i
m.i
23 5
16.8
+1 6
N E
6.7
„
Brouill., rosée, temps nua-
Jeudi 3 —
1021.2
13.1
2a 1'
1
17 9
+2.6
N E
10.6
..
geux.
Rosée, temps nuageux.
Vendredi 4 —
1018.,=;
9 0
, 13.8
12 2
—3.2
N
1 . 9
1.6
Rosée la nuil, pluie le matin.
Samedi.. . 5 —
ion. 6
1022.6
6.8
14.7
10 3
14 2
—5.0
»>
.N
2 6
»
Rosée et gouttes le mat., temps
nuageux.
Moyennes et totaux-
9.2."
18 9
»
38 0
1.6
Pluie depuis le 1«' janvier :
Écarts snr la normale
+6.1—1,3
—3 4
—0.9
»
•
au lieQ de
111 h. 0
dor. théor.
En 1920 223"""
Normale 224
(1) Voir l'explicatioa de cette mesura dans le n" du 15 avril 1920 (p. 290.'
REVUE COMMERCIALE
Situation agricole. — Pendant la huitaine le
temps, aprè" avoir éié chaud et orageux, est devenu
relativement froid ; sur quelques poinis et en paiir-
culier en Saône-et-Loire, un certain numbre de com-
munes OU' eu leurs vignobles ravagés par la gr'4e.
La situation des cérénles d'automne et de prin-
temps est tiès bonne; on signale un peu de rouille
sur les blés dans quelques départements. La pre-
mière roupp des prairies naturelles et artificielles
sera abondante. La vijjne a, en général, une beLe
apparence; il y a beaucoup de noix. Dans l'Ouest et
le Nord-Ouest, les pommiers sont peu chargés de
fruits.
Il se cnntiime qu'en Algérie, la longue période de
sécheresse a causé de graves domuiages au.K blés,
dont la révolte sera déficitaire.
Blés et farines. — Les cultivateurs continuent à
livrer les blés nui leur restant a'ix conditions de la
taxe; ces disponibiliiés étant peu imponanles et les
cessions de céréales exotiques étant assez limitées,
l'activiié des moulms se ralentit.
A I étranger, en tenant compte du change, le blé
vaut, par 100 kilogr. : 153 fr. 65 à New- York et
133 fr. 08 à Huenos-Ajres, ce qui rep.ésente une
nouv' lie baisse.
Les farines panifiables, plus ou moins rhaigées de
succédanés, sont cédée.» » la boulangerie au prix de
la taxe, snit 93 fr. les 100 kilogr.
Sons. — Demfinde toujours faible. Les prix officiels
sont ob-ervés; on paie dune 48 fr. les 100 kilogr. par
10 quintaux, au moulin. ■
Céréales diverses. — Les avoines sont mieux
oflVrtes et comme la demande diminue, la baisse
fait de nouveaux progrés. Par 100 kilogr déport, on
cote : avoints noires, 73 à 75 fr.; les avoines blanrhes
valent, suivant provenance et qualité, de 72 à 78 fr.
Sur les oiges, nouvelle basse de 2 fr. par
quintal. On vend au 100 kilogr. départ : les orges
de la Mayenne et de l'Eure-et-Loir, 78 à 79 fr.; de
Champagne, 78 fr.; de l'Ouest, 72 à 74 fr.
Les sarrasins de l'Ouest, qui s'épuisent, valent
92 fr. les 100 kilogr. départ.
Il ne se traite aucune affaire eu eorgho.
Fourrages. — Prix faiblement tenus au marché de
La Chap. Ile où l'on a coté comme suit par 104 bot-
tes de 3 kilof^r. rendues à Paris : luzerne, 240 a
260 fr.; regain, 230 à 250 fr.: foin, 220 à 250 fr.
Pailles. — En raison de la faible importance de
l'olT e, cours en hausse au marché de La Chapelle
On a vendu aux 104 bottes d^ 5 kilogr. : paille de blé,
210 à 220 fr., paille d'avoine, 180 à 195 fr.; paide de
seigle, ISU a 200 tr. •
Bétail. — Au man-hé de La Villelte du lundi
31 mai, les arrivages de gros bélail dépa-'sant la
normale, la vente a éti* un peu moms active et les
cour? outûechide 10 centimes par demi-kiloaramme
net. On a coté les bœufs de l'Allier et de la Nièvre,
3.73 à 4.25; de la Mayenne et de la Sa'the, 3.75 à
4 fr.; de l'Orne et du Calvados, 4.15 à 4.30; de la
Haute- Vienne et du Cantal, 4 à 4.25 ; de 1 Ouett, 3.75
456.
REVUE COMMERCIALE
■20 à 3.90 ; les génisses, 4.30 à
à 4.0.j; les taureaux,
4.15.
Une olTre imiuoiiérée a déteroiiné sur les cours
des Teau,x „ne forte baisse que Ion peul estimer à
oU cenlimis par demi-kilogramme net. on a coté
'es veaux dEure-et-Loir, de Seine-et-Marne, de
beme-el-Oise, du Loiret et de 1 Yonne, 5..50 à 5 70 ;
de I Aube et de la Sarlhe, 5 à 3.25; les veaux mé-
diocres du Plateau Central, 3.15 à 4.25 le demi-
kilogramme net.
La vente des moulons s'est légèrement améliorée-
'es cours ont subi une plus-value de 25 centimes par
demi-kilngramme net. On a coté les moutons de l'Al-
ler et de la Nièvre, 1 à 7.25; du Cher. 6.73 à 7 fr ■
p' *»:"'*"''' ■'•-^ « ^•^O ; les moutoi.s du Midi, 6 à
b.io ; les brebis de même provenance, 5.50 à 6 fr • les
moutons d'Algéiie, 5.75 le demi-kilogramme net.
Maigre une offre relativement abondante, la vente
des porcs a été facile et les prix soutenus. On a coté
par demi-kilogramme vif : les porcs gras, 3.30 à
3.40; les coches, 2.90 à 3.10.
Voici le relevé des marchés des lundi .il mai et
jeudi 3 juin :
Marché du lundi 31 mai.
Entrées directes
aux abattoirs. Réserves
Bœufs
Vaches . . .
Taureau.i.
Veaux -2 592
Moutons .. 10 337
Porcs î 849
Amenés.
têtes
•2 7.J6
•2 091
461
LaVill.
tètes
i 96
1 40ii
1 182
1 011
têtes
Ho
592
932
776
La Vill.
lil
1 280
1 100
282
343
480
263
Prix maxinia du kilogramme.
Bœufs.. . .
Vaches ...
Taureaux ,
Veaux . , . .
Moutons .
8. -24
8.30
7.40
10 50
14.00
7.30
7.30
6.90
10.00
13.00
10.42
6.90
6.90
6.20
8.00
12.00
10.10
Ï.25 à 5.28
a. 25 5.52
Porcs 10.50
Marché du Jeudi 3 Juin
Entrées directes
aux abattoirs.
2.25
3.10
5.28
6.39
4.68
6.84
7. -20
7.35
Réserves
Amenés. LaVill. Vaug.
Boeufs. .. ,
Vaches ..
Taureaux.
tètes
1 022
837
210
Veaux 1 -267
I"
Moutons .
Porcs .
3 740
I 211
1 033
1 734
1 768
202
193
571
552
LaVill.
têtes
211
62
760
520
Vaug.
tètes
145
315
225
Prix ma-\ima du kilogramme.
Au poids net
1-q-
3'q.
Au poids vif.
Prix extrêmes.
2.45 à 5.46
Veaux 12 CO
Moutons.... 14 50
Porcs 10 50
2.45
2.^5
3.25
5.28
6.59
5.53
4.86
7.02
7.20
7.35
Bœuls..». .. 8 80 8 26 7 80
Vaches 8 80 8 26 7 80
Taureaux. . . 7 90 7 50 7 20
11 50 10 00
13 50 12 50
10 42 10 10
Dans les départements, on cote :
Bordeaux, par kilogr. poids vif : bœufs, 3.20
à 5 fr,; vaches, 3 à 4.60; par kilogr. poids net :
veaux, 9.50 à 11 fr. ; moutons, 10 à 13.50.
Chartres, par kilogr. poids net : veaux, 11. .50 à
12.50.
Cholet, par kilogr. poids vif : bœufs, 2.00 à 3.25
vaches, 2.80 à 3.15; veaux, 5 à 5.25; porcs, 9 fr.
• Dijon, par kilogr. poids vif : veaux, 5.60 à 6 fr.;
porcs, 7.50 à 7.60; par kilogr. poids net : mou-
tons, 12 à 14 fr.
Lyon-Vaise, par kilogr. poids vif : bœufs, 2.20 à
4.80; porcs, U.Sil à 7.40; veaux, 4.60 à 4.90; par ki-
logr. poids net : moutons, 11.50 à 13.50.
Marseille, par kilogr. poids net : bœufs, 6.5U
à 7.70; moutons, 9 à 10.50; veaux. 9 à 11 fr.; par
kilogr. poids vif : porcs, 6.73 à 7 fr.
Nancy, par kilogr. poids net : boeufs, 8.80 à 9.30;
vaches, 7.50 à 9.50; moutons, 12 à 13 fr.; par kilogr.
poids vif : veaux, 5.50 à 6.30 ; porcs. 7.20 à 7.60.
Suifs. — La dernière cote officielle de la Bourse
de Commerce a été établie à 500 fr. les 100 kilogr.
Vins. — La situation des cours reste à peu près
stationnaire dans le Midi oi:i les ventes sont calmes
attuellement. Par hectolitre nu, on cote les vins
rouges : 105 à 130 fr. à Nimes, 110 à 125 fr. à Per-
pignan, 100 à 120 fr. à Béziers. Les vins blancs va-
lent de 130 à 130 fr. l'hectolitre, non logé.
Dans le Maçonnais, les vins rouges de l"- choix
valent à la pièce 680 fr., et ceux de 2« choix, 580 fr.
Dans les Basses-Pyrénées, on cote les vins rouges
110 à 115 fr.; les blancs 130 à 140 fr. l'hectolitre nu.
Les vins rouges de l'Ardèche valent de 130 à 1 10 fr.
l'hecti>lilre pris chez le propriétaire.
A Alger, les prix des vins rouges varient de 103 à
127 fr. l'hectolitre.
Cidres. — La récolte de pommes ne paraissant
pas satisfaisante, dans l'ensemb'e, la fermeté des
cours des cidres persiste. Dans la Loire-Inférieure,
on paie de 70 à 90 fr. la barrique, nu.
Laines. — Le mouvement de baisse s'accentue
mais la culture résiste. C'est ainsi qu'à la dernière
vente qui a eu lieu à Evreux le 28 mai, alors que la
culture demandait pour les laines en snint de 20 à
25 fr. par kilogr., les acheteurs ont offert seulement
de 16 à 16.30 pour les lots de choix, de 14 à 14.50
pour les belles qualités, 12 fr. pour les sortes
moyennes et 8 fr. 50 pour les qualités médiocres.
Dans l'Eure-et-Loir, on n'olTre plus que 11 à 12 fr.
par kilogr. pour les laines en suint de mérinos ou
croisées.
En Algérie, où les achats pour l'étranger avaient
fait monter les prix à 12 et 13 fr., on ne paie plus
que 9 à 10 fr. le kilogr.
Pommes de tsrre. — Cours en baisse aux Halles
ceutrales de Paris où l'on cote comme suit par
100 kilogr. : Algérie, 90 à 110 fr.; rondes de Bre-
tagne, 90 à 95 fr.; longues, 100 à 110 fr.; Midi. 120 à
140 fr.
Fromages. — Les dernières ventes de gruyère ont
eu lieu en Franche-Comté à des prix variant de 300 à
375 fr. les 30 kilogr.
Engrais. — Le nitrate de chaux de Norvège man-
que. Quant au nitrate de chaux de Soulom, dosant
13 0/0 d'azote, il est coté 100 fr. le quintal survagon
Pierrefitte-Nestalas (Basses- Pyrénées).
La cianamide manque.
Cours sans ch ingénient pour le nitrate de soude.
Le superphosphate titrant 14 0,0 d'acide phospho-
rique est coté 27 fr. dans les ports.
Quant aux engrais potassiques, la vente en est
suspendue provisoirement. B. Duk\nd.
Le Gérant : Charles Ditheii.
Fans. — !.. Makethkux. imprimeur, 1, rue Cassette
CHRONIQUE AGRICOLE
457
CHRONIQUE AGRICOLE
Evaluations officielles sur les ensemencements de céréales au i" mai. — Comparaisons avec l'année 1919.
— Erreurs commises dans ces comparaisons en ce qui concerne le blé. — Les surfaces consacrées au
blé dans les difTérentes régions. — Notes relatives à l'état des cultures. — Analyse officieuse du projet
de loi sur le régime du blé. — Arguments spécieux opposés aux vœux des agriculteurs. — Maintien de
la réquisition et de la taxation. — La culture du blé dans les régions dévastées. — Vœu de la Fédéra-
tion des Associations agricoles de ces régions. — Décorations du Mérite agricole pour récompenser les
services rendus pendant la guerre. — Le sulfate d'ammoniaque livré par l'Allemagne. — Ecole pratique
d'Agriculture du Chesnoy. — Applications de l'emploi des explosifs pour les dessouchements et autres
travaux. — Reprise des concours de l'Automobile-Club de France sur l'emploi des moteurs à explosion
dans les fermes. — Programme du concours de 1920. — Prochaine exposition de machines agricoles
en Italie. — Démonstrations de culture mécanique dans les départements du Var et du Cher. — Pro-
chain concours départemental dans la Somme. — Extension du programme du Concours de la Société
d'Agriculture de la Nièvre en 1921.
Les cultures de céréales.
On a trouvé, dans notre précédent numéro
(p. 440), les évaluations du Ministère de l'Agri-
culture sur les surfaces consacrées aux cé-
réales d'automne et de printemps pour la
prochaine récolte. Nous rappelons les chiffres
globau.x, attribués dans ce document, à la
même date de 1920 et de 1919, pour chaque
céréale :
1920 1919 Difiérence.
lieclarcs. hectares. hectares.
Blé 4 893 360 4 639 880 -|- 235 680
Méteil 96 440 83 330 -|- 10 910
Seigle 809 730 733 560 + 56 190
•Orge 586 510 483 150 -)- 103 360
Avoine 3 304 770 2 766 740 + 338 O'jO
L'augmentation des ensemencements d'une
année sur l'autre atteindrait, pour toutes les
céréales, 944 000 hectares. La proportion la
plus élevée porte sur l'avoine.
Pour le blé, le document officiel accuse un
accroissement de 233 G80 hectares ; comme le
document analogue n'accusait au 1" janvier
dernier (voir le n° du 19 février, page 141)
qu'un accroissement de 114 000 hectares, on
serait tenté d'attribuer le total actuel à un
développement exceptionnel des cultures de
blé de printemps. Or, il n'en est rien; c'est à
une majoration de 121 000 hectares dans les
ensemencements d'automne que ce résultat
est dû; cette dernière surface est portée de
4 601000 hectares à 4 722 000. La situation
actuelle se décomposerait ainsi :
1919 1920 Différences.
Blé d'hiver
— de prin-
temps
hectares hectares hectares
4 722 440 4 444 930 -|- 277 490
173 120
214 930
41 810
Totaux... 4 S93 560 4 639 880 + 235 680
Le tableau officiel commet une erreur dans
son rappel de l'évaluation au 1" mai 1919.
17 Juin 1920. — N" 25.
Celle-ci {Journal Of/ïciel du ll']mn 1919) accu-
sait 4 706 880 hectares (dont 4 446 450 en blé
d'hiver et 320 430 en blé de printemps).
L'excédent de l'année actuelle tomberait ainsi
à 128 680 hectares, au lieu de 23S 680. Ces
erreurs ne sont peut-être que des transcrip-
tions maladroites ; mais elles peuvent tromper
sur les conclusions que l'on serait tenté de
tirer des documents officiels; c'est pourquoi
il n'est pas inutile de les signaler. Pour les
autres céréales, aucun changement n'a été
apporté dans les chiffres enregistrés l'année
précédente.
Cette observation faite, voici comment les
superficies consacrées au blé se répartiraient
à la date du 1"' mai :
19-20. 1919. Différences.
Régions.
hectares
hectares
hectares
Nord
943 980
815 160
+130 820
Est
356 090
283 210
-1- 72 880
Ouest
1 102 250
1 063 800
+ 38 450
Centre
713 200
690 970
+ 22 230
Est central
431 360
449 300
— 2 060
Sud-Ouest
711 110
738 830
— 27 720
Massif central ..
348 480
360 130
— 11 670
Midi
267 090
258 460
— 8 630
Totaux
. 4 893 560
4 659 SSO
+ 233 680
Ainsi que nous l'avons fait observer pré-
cédemment, c'est surtout aux efforts vigou-
reux des agriculteurs dans les régions libé-
rées que revient la plus forte part des
augmentations accusées par cette compa-
raison.
Pour les autres céréales, on doit remarquer
surtout une augmentation de 538 000 hectares
dans les surfaces ensemencées en avoine.
Quant aux appréciations sur l'état de cul-
ture qui accompagnent les évaluations sur
les étendues cultivées, elles dénotent une si-
tuation que l'on peut considérer comme
excellente; elles concordent, d'ailleurs, avec
le sentiment général. Les notes moyennes
Tome I. - 25.
43«
CHUO.VIQUE AGRICOLE
pour l'ensemble du pays soni, au 1"' mai, les
suivantes : blé, 78 contre 03 en 1919; seigle,
77 contre 60; rnéteil, 76 contre 05; avoine, 78
contre 65; orge, 77 contre 05. On peut évi-
demment escompter une excellaule récolte;
en outre, si des intempéries excessives ne
surviennent pas, celte récolte promet d«lre
précoce. Mais il convient de se mettre en
garde contre les exagérations que des notes
tendaacieuses cherchent à répandre relative-
ment aux résultats de la moisson prochaine
et auï ressources que l'importation devra
fournir pour lalimentation publique pendant
la nouvelle campagne 1920-1921.
Le régime du blé.
Nous avons exposé les motifs qui exigent
que la liberté soit rendue à la production et
au commerce du blé. Après avoir promis
cette liberté, le Gouvernement est revenu sur
sa décision, et il a, comme nous l'avons dit,
déposé un projet de lai qui maintient le ré-
gime antérieur. Nous devons, par i-imple
équité, reproduire la note officieuse qui en
commente les principales dispositions :
La situation économique ne permet pas encore
le retour à la liberté du commerce du h\é ; divers
pays européens, qui participaient avant la guerre
à notre ravitaillement en céréales, n'ont pu ju--
qu'ici reconstituer leur cultuTe; ainsi la liberté
commerciale, déjà gravement gênée par l'insuf-
fisance des transports, ne serait pas une réalité,
le champ de la concurrence mondiale étant res-
treint de ce fait.
En outre, si aucune limite n'élait fixée, on
s'efforcerait d'oblenir pour le blé indigène les
prix les plus élevés atteints par les blés exoti-
ques, et ce régime, indépendamment des charges
fmaucières qu'il pourrait imposer à l'Etat, aurait
pour conséquence le relèvement du coût du pain
à des prix excessifs.
D'autre part, avec la liberté commerciale, le
producteur pourrait garder son blé, dans l'espoir
d'une hausse, et cette resserre provoquerait
pour notre ravitadlement en pain des à-coups
graves.
En préseuce dm Tnanque actuel d'équilibre
économique, il paraît nécessaire de prolonger
pendant une anm^e, tout en l'atténuant dans la
plus large mesure, le régime actuellement en
vigueur pour l'achat, la répartition et le con-
trôle, qui a permis d'assurer l'alimentation eu
pain du pays pendant les périodes critiques.
11 importe également, pour intensifier les en-
semencements, de donner au producteur une
garantie contre la variation des cours et de lui
assurer un prix suffisamment rémunérateur.
S'inspirant de ces principes, le projet de loi
spécifie qu'il sera pourvu jusqu'au 1" août i921
à l'approvisionnement de la population en pain
par voie d'achats amiables de blé, méteil, seigle,
et de farine de ces céréales.
A défaut de vente amiable, il pourrait être
procédé, le cas échéant, à la réquisitiou de ces
denrées.
Les prix fixés pour l'achat du blé, méteil ou
seigle indigènes ne pourront dépasser ceux qui
seront établis par décret, après avis dune Com-
mission consultative constituée à cet flTet.
Cette Commission, présidée par le sous-secré-
taire d'Etat du Havitaillemeut. sera composée
de représentauts des Commissions de l'Asrricul-
ture de la Chambre et du Sénat, des rapporteurs
do bu Jget au Séfjat et à la Chambre, de srx mem-
bres des Associations agricoles, des délégués des
ministères intéressés, de deux membres des
Chambres de commerce, d'un délégué du com-
merce de l'alimentation et d'un membre des
Coopératives de consommation.
•Juanl aux prix de vente des farines et du son,
ils seront déterminés par un décret. C'estd'après
ces prix que sera établi le coût du pain, qui
continuera à être taxé par les préfets et les
maires.
D'auUes dispositions du projet sont relatives
au régime financier des opérations du ravitaille-
ment et à l'application de ces mesures en Algérie
et dans nos colonies.
Aucun des arguments exposés dans cette
note ne convaincra les agriculteurs. Nous
espérons que le Parlement ne se laissera pas
entraîner à adopter le projet, malgré les me-
nées par lesquelles on cherche à le dominer.
Un autre projet de loi a pour objet de main-
tenir jusqu'au i"' août 1921 toutes les lois
relatives au ravitaiOement national. Ce serait
le maintien de la tyrannie d'une administra-
tion dont on espérait la disparition.
Le blé dans les régions dévastées.
On a vu plus haut que l'accroissement
constaté d.ms la culture du blé provient sur-
tout des efforts vigoureux des agriculteurs
des régions dévastées. M. de Warren, député,
commissaire général de la Confédération des
Associations agricoles de ces régions, nous
communique une délibération dont nous ne
pouvons reproduire qu'une partie. Après
avoir fait ressortir le dénuement des agricul-
teurs de ces régions, cette délibération con-
clut ainsi :
Considérant que le cultivateur des Régions en-
vahies, loin de s'enrichir pendant la guerre, a
été dépouillé de tout, qu'il a dii vivre sur ses
économies, qu'il est aujourd'hui dans une lamen-
table situation, qu'il est du peuple fiançais au
même titre que les autres, et a aussi le droit de
vivre et de. tirer profit de son travail et de sa
peine.
Considérant que, dans une circulaire du
2 mars 1920, M. le ministre de l'Agriculture a dit
■ qu'avec la suppression de la taxe aujourd'hui
(h'cidée pour la récolte 1920, les cultivateurs réali-
CHRONIQUE AGRICOLE
459
seraient des bénéûces certains, en même temps
qu'ils contribueraient puissamment à l'amélio-
ration de notre cliange »,
Considérant que tous les moyens préconisés
par le Comité national du Blé n'augmenteront
pas la récolte d'un quintal, si le cultivateur, déçu
une fois de plus, ne peut vendre bon b!é à un
prix suffisamment rémunérateur.
Considérant que, s'il n'y a qu'une France, elle
est indiscutablement divisée en deux parties :
l'une, riche et prospère, l'autre, pauvre et n'ayant
même plus ses instruments de travail; qu'il se-
rait souverainement injuste de traiter cette der-
nière de la même façon que l'autre,
Proteste avec la plus gi'ande énergie contre la
taxation éventuelle du blé dont l'annonce a pro-
voqué un profond découragement parmi les agri-
culteurs sinistrés,
Demande au Gouvernement, dans le cas où,
contrairement aux déclarations formelles de
M. le ministre de l'Agriculture, et contre toute
attente, la taxation serait décidée, qu'un pris
spécial soit fixé pour les régions envahies et que,
pour les motifs donnés ci-dessus, il soit au moins
de 130 fr. pour l'année 1920. Il faut que le culti-
vateur puisse vivre et assurer à ses ouvriers une
rémunération suffisante pour les empêcher
d'abandonner la terre au profit des nombreux
services et entreprises de reconstitution établis
dans les pays envahis.
La situation est d'autant plus grave que les
cultivateurs de ces malheureuses régions ne
savent pas encore aujourd'hui s'ils auront à
leur disposition les moyens d'opérer la mois-
son qui leur ont élé promis.
Mérite agricole.
I.e Journal Officiel du 9 juin a inséré une
promotion complémentaire dans 1 Ordre du
Mérite agricole « en faveur d'agriculteurs,
femmes, enfants, vieillards, qui, pendant la
guerre, ont réussi, dans des conditions parli-
culièrement difficiles, à suppléer, pour la
direction ou l'exécution des travaux agri-
coles, les hommes appelés sous les drapeaux,
de manière à obtenir les meilleurs rende-
ments ».
Cette promotion comprend l'attribution de
81 croix d'officier, dont 5 pour les femmes,
et celle de 1 192 croix de chevalier, dont 637
pour des femmes. Le nombre des femmes
récompensées dépasse celui des hommes, el
c'est de bonne justice.
Le sulfate d'ammoniaque allemand.
Un avis inséré au Journal Officiel fait con-
naître les conditions dans lesquelles les
2 500 tonnes de sulfate d'ammoniaque que
l'Allemagne doit livrer pendant le mois de
juillet, seront réparties en Ire les agriculteurs.
Ces conditions sont les mêmes que celles qui
ont été indiquées pour les livraisons du mois
de juin, et qui ont été reproduites dans no-
tre numéro du 13 mai dernier (page 370).
Ecoles pratiques d'Agriculture.
Les examens d'admission à l'École d'Agri-
culture du Chesnoy, à Montargis (Loiret), et
le concours pour l'attribution des bourses
auront lieu, au siège de l'établissement, le
lundi 9 août. Après ce concours, neuf
bourses, pouvant être fractionnées, seront
attribuées aux candidats qui en feront la de-
mande et qui en seront jugés dignes.
Les candidats à l'admission et aux bourses
doivent avoir quatorze ans accomplis au
1" avril de l'année d'admission. Leurs de-
mandes doivent être adressées, avant le
31 juillet, à la préfecture du Loiret.
Les explosifs en Agriculture.
La Compagnie d'Orléans a organisé, en
collaboration avec la Commission inlerminis-
tirielle d'étude des emplois des explosifs de
guerre et VUnion pour l'emploi des explosifs
en Agriculture, une séiie d'expériences et de
démonstrations à l'aide d'explosifs spécia-
lement dosés pour le dessouchemeni, le dé-
rochement ou la préparalion de certains sols
destinés à être mis en culture ou plantés en
essences fruitières et forestières.
Une première démonstration de dessou-
chemeni forestier a eu lieu avec le concours
du Comité central agricole de la Sologne, à
La Motte-Beuvron (Loir-el-Clier), concurrem-
ment avec des essais d'arrachage par trac-
teur. D'autres démonstrations auront lieu
prochainement dans les départements de
l'Indre (plantations fruitières) et de la Creuse
(dérochementsj.
Les moteurs dans les' fermes.
On sait que la Commission agricole de
l'Automobile-Club de France avait organisé,
à partir de L'ajinée 1910, des concours pour
l'attribution de primes annuelles aux agri-
culteurs ayant fait le meilleur usage de mo-
teurs à explosion dans leur exploitation. A
cet effet, la France était divisée en six ré-
gions, le concours devant avoir lieu successi-
vement dans chacune d'elles. Cinq concours
se sont succédé de 1910 à 1914; mais la
guerre en a interrompu la série.
Ces concours sont repris en 19iO pour la
région de l'Ouest qui n'en a pas encore béné-
ficié. Cette région comprend les départe-
ments suivants : Calvados, C6tes-du-Nord,
Deux-Sèvres, Finistère, llle-et-Vilaine, Indre-
et-Loire, Loire-Lnferieure, Maine el-Loire,
460 .CHRONIQUE
Manche, Mayenne, Morbihan, Orne, Sarlhe,
Vendée.
La Commission agricole lient compte, pour
l'attribution de la prime :
1° De la nature du combustible employé;
2° Du nombre d'appareils divers actionnés par
le ou les moteurs;
3" De l'état d'entretien des moteurs et ma-
chines;
4» Des difficultés d'installation dont on a
triomphé;
5» Des résultats obtenus.
Les agriculteurs de la région indiquée, qui
désirent prendre part au concours, doivent
en demander le règlement à la Commission
agricole de l'Aulomobile-Club de France, à
Paris (8, place de la Concorde). Ils devront
lui envoyer, avant le 15 novembre 1920, une
notice renfermant des renseignements sur la
nature de leur exploitation, sur les moteurs
qu'ils emploient et sur les résultats obtenus.
Le montant global des primes à distribuer
dans le concours de cette année est fixé à
2 000 fr.
Exposition internationale à Rome.
La Société des Agriculteurs Italiens orga-
nise une exposition de machines pour le tra-
vail du sol. Cette exposition se tiendra à
Rome, du 12 au 26 septembre. Elle sera in-
ternationale pour les appareils de culture
mécanique, et nationale pour les appareils et
machines à traction animale.
Les demandes d'inscription, accompagnées
de la photographie ou du dessin des appareils
à exposer, devront parvenir, par lettre recom-
mandée, avant le 30 juin, au Secrétariat gé-
néral de l'Exposition (Société des Agricul-
teurs Italiens, via Mercede, 12, à Rome), qui
fournira toutes les indications nécessaires
pour les exposants.
Culture mécanique.
L'Office départemental agricole du Var et
la Société d'agriculture de Draguignan orga-
nisent pour les 24, 25 et 26 juillet, au Luc
(domaine de Saint-Andrieux, à 1 500 mètres
de la gare du Luc), des essais pratiques de
tracteurs et d'instruments divers de travail
du sol (charrues simples ou multiples, culti-
vateurs, rpulvériseurs, houes, etc.). Ces ap-
pareils pourront fonctionner dans des champs
nus abandonnés, des chaumes, des vignes ou
des oliveraies. Les expérimentateurs auront
à se procurer les carburants et les lubrifiants.
Quelques attelages seront mis à leur disposi-
tion pour la mise en marche des appareils à
traction animale. On doit adresser les de-
mandes d'inscription à la Direction des Ser-
AGRICOLE
vices agricoles, 1, place Claude-Gay, à Dra-
guignan, avant le 10 juillet.
— Le Syndicat départemental de motocul-
ture du Cher a décidé d'organiser, celle année,
de nouveaux essais contrôlés de labours aux
tracteurs avec ameublissement par pulvéri-
seurs à di?ques, cultivateurs, etc. Ces essais
auront lieu les 27, 28 et 29 août prochain, à
Maupertuis, près Bourges. Pour tous rensei-
gnements, on doit s'adresser au Syndicat dé-
partemental de motoculture du Cher, à
Bourges (préfecture).
Concours départemental dans la Somme.
La Société des Agriculteurs de la Somme
organise, à Abbeville, les 26 et 27 juin, un
concours départemental agricole pour les es-
pèces chevaline, bovine, ovine et porcine.
Des expositions d'aviculture, d'instruments
et de machines agricoles compléteront le
concours. En outre, des essais d'instruments
de culture actionnés par des tracleurs auront
lieu à proximité du concours.
Les prix à décerner comprennent 18 890 fr.
de primes en espèces et des objets d'art, mé-
dailles, plaques de prix, pour une valeur de
4 500 fr.
Société d'Agriculture de la Nièvre.
Dans son assemblée tenue le 15 mai sous la
présidence de M. le vicomte de Soultrait, la
Société départementale d'Agriculture de la
Nièvre a décidé d'accroître l'ampleur du con-
cours général agricole qu'elle tiendra à Ne-
vers au mois de janvier 1921.
Ce concours comprendra non seulement les
reproducteurs milles des espèces bovine,
ovine, porcine et les étalons de la race noire
nivernaise, mais encore les animaux gras
(bœufs, vaches, moutons, porcs). En outre,
pour présenter un plus complet ensemble
permettant aux étrangers de mieux apprécier
les vacheries et la race dont la Nièvre possède
les types les plus beaux et les plus précoces,
il y sera admis en 1921 les reproducteurs fe-
melles : vaches suitées ou présentant des si-
gnes certains de gestation, génisses nées en
1919 et génisses nées en 1920.
Dans cette même réunion, la Société, dési-
reuse de rendre hommage aux éleveurs qui,
par leurs constants efforts, ont réussi à créer
et conserver des vacheries réunissant les
meilleurs sujets de la race Charolaise dans la
Nièvre, a émis le vœu que la Commission du
Herd-Book qui devra, en 1920, visiter les
étables lui présente un rapport sur les éle-
veurs dignes d'obtenir le diplôme d'hon-
neur qu'elle leur décernerait.
Henry Sac nier.
DANS LES CHAMPS DS GENNEVILLIERS
4«1
DANS LES CHAMPS DE GENNEVILLIERS
Une des régions horticoles les plus curieu-
ses et les plus intéressantes aussi de la ban-
lieue de Paris est menacée de disparaître.
Avant peu d'années, les champs d'épandage
de Gennevilliers auront fait place à des bas-
sins remplis de chalands et même de navires
de mer, à des quais pourvus de rails, à des
usines. Déjà la métamorphose s'accomplit,
des fouilles pour le gravier ont mordu large-
ment sur les jardins maraîchers; des lacs
rectilignes d'une eau d'un bleu laiteux mi-
roitent, portant les dragues qui continuent à
fouiller dans l'immense bancde cailloux cons-
tituant la plaine et dont la nature filtrante
a fait choisir celte immense presqu'île de la
Seine pour recevoir les eaux vannes de Paris.
Dans une autre partie, au nord-est, une gi-
gantesque usine à gaz qui fournit la lumière
à la banlieue en Seine-et-Oise et en Seine a
fait disparaître près de 100 hectares de cul
tures, un port doté de grues et d'élévateurs
donne déjà quelque idée de ce que sera un
jour ce point du paysage parisien appelé à
devenir le grand port de la capitale.
Ceux qui n'ont pas encore parcouru cette
singulière campagne feront bien de se hâter,
car la prise de possession par l'industrie se
poursuit rapidement; quand les excavateurs
commenceront à creuser les bassins il sera
trop tard, il faudra aller en d'autres parties
de la banlieue lointaine, vers Achères ou
llerblay, pour retrouver la culture à l'aide des
irrigations par eau d'égout, mais, de ces côtés,
ce sont de grandes exploitations oii l'on tra-
vaille souvent à l'aide de machines, tandis
qu'à Gennevilliers on a encore le jardin ma-
raîcher parisien classique adapté aux condi-
tions nouvelles amenées par l'épandage.
On gagne le terroir irrigué par tous les
ponts qui franchissent le fleuve de Clichy à
Argenteuil. Le point le plus rapidement ac-
cessible est au voisinage d'Asnières. Dès la
sortie de cette ville, on entre dans une des
parties maraîchères les plus productives. De
là, d'ailleurs, partit le mouvement de trans-
formation, les premiers terrains aménagés
par les ingénieurs sont voisins et le grand et
vivant carrefour, dit place Voltaire, commun
aux deux communes d'Asnières et de Genne-
villiers, est orné du buste de Durand-Claye,
principal auteur des beaux travaux qui trans-
formèrent la plaine. A peu de distance est le
Jardin modèle^ témoin des essais.
Cet établissement, longtemps célèbre, borde
la Seine. Il a cessé de servir aux expériences
d'épuration et d'irrigation. Ce n'est plus
qu'une pépinière et un verger dont les arbres,
régulièrement plantés, donnentd'abondantes
récoltes. Bassins de décantation et d'épura-
tion sont maintenant à sec, des canaux qui
répartissaient les eaux louches dans les
plate-bandes sont inutilisés. Une partie du
terrain est employée par un horticulteur à la
production des fleurs, des légumes, des ar-
bustes d'ornement. Les rochers, d'où l'eau
des drains s'élançait pure en formant des cas-
cades allant alimenter une petite rivière arti-
ficielle, ont perdu cette vie. La rivière existe
encore ; alimentée par des infiltrations, elle
est limpide, des poissons s'y jouent, descen-
dants de ceux dont la présence servait d'ar-
gument à Durand-Claye pour démontrer l'ef-
ficacité de l'épuration par l'épandage.
Si le Jardin Modèle n'attire plus les visi-
teurs, ses rochers factices, ses ponts et ses
constructions rustiques servent à illustrer
les cartes postales.
Au temps où fut créée celte leçon de choses,
les terres stériles et désertes venaient jusque-
là, depuis lors des quartiers nouveaux se sont
rapidement formés. En 1870, Gennevilliers
et ses écarts n'avaient que 2180 habitants,
en 1896 il y en avait déjà 7 400, dont 2 427 au
centre; en 1911 on en comptait plus de 14000
dont plus de 10 000 dans le chef-lieu. Cet
accroissement n'est dû que pour une faible
part à la culture, laquelle, on l'a vu, est en
régression. Des quartiers écartés, Villeneuve-
la-Garenne et les Grésillons, sont de gros
bourgs, l'ancien village a pris physionomie
de ville, bien que nombre de maisons soient
encore à demi-fermes, consacrées à la toi-
lette des légumes destinés aux Halles ou au
nourrissage des vaches laitières.
Au milieu du dix-neuvième siècle le terroir
était maigre et de pauvre revenu : « plaine
immense mais presque inhabitée : terrain
d'alluvion où le sable, la craie et la terre vé-
gétale sont mêlés confusément,» disait Emile
de la Bédollière. La commune avait alors
1 500 habitants et possédait un domaine
aménagé parle maréchal de Richelieu ; il en
reste quelques débris, notamment une butte
surmontée d'un belvédère et renfermant une
glacière longtemps fameuse.
Maxime du Camp, qui écrivait en 1875, fait
un tableau plus affligeant encore que celui de
la Bédollière : « Il est difficile de rencontrer
des terres plus stériles. C'est le pays de pré-
dilection des orties, du chardon et de la pe_
462
L'UTILISATION DE LA CHLOROPICRINE
tile euphorbe: sable et cailloux à peine re-
couverts d'une mince pellicule de terre végé-
tale qui ne peut même conserver l'humidité
que la pluie lui apporte, car l'eau pénètre
immédiatement le lit de gravier et dispa-
raît. »
Retenons ce détail.
Le tableau est tout autre aujourd'hui. Du
haut du talus du chemin de fer, de création
récente, qui relie Saint-Ouen à Epinay,on ne
voit plus que grasses verdures au milieu des-
quelles étincellent, çà et là, les cloches de
verre qui abritent plants délicats et primeurs.
Des pilastres de pierre, des cylindres renfer-
ferment des pompes-siphons servant à arrê-
ter, modérer ou accélérer l'arrivée des eaux
d'égoùl. Une odeur fade, parfois un peu
écœurante, mais supportable en somme,
s'élève de ces sillons entre lesquels, sur des
levées, les légumes croissent avec une inex-
primable vigueur. On cultive très en grand
l'oignon blanc, les champs d'asperges sont
nombreux et vastes. Le maraîcher ne se
borne pas aux légumes, la surprise est
grande de voir dans ces terres imbibées de
belles pépinières et des plantations de poiriers
soigneusement entretenu es.
Vu du chemin de fer, le paysage est opu-
lent, mais, il est vrai, assez morne; ce sont
constamment des cultures légumières au mi-
lieu desquelles, depuis peu d'années, surgis-
sent sans cesse des constructions bordant les
chemins qui rayonnent vers Gennevilliers.
Rappelons, pour ceux qui ignorent la ra-
pide métamorphose de cette sorte de Crau
parisienne, que l'on eut l'idée, vers 18Gi, de
purifier les eaux polluées par la filtration na-
turelle dans le sol d'où elles devaient ressor-
tir limpides à l'aide du drainage. Les ingé-
nieurs firent d'abord choix des garennes de
la rive droite qui valurent son surnom à
Clichy-la-Garenne, alors village. Les expé-
riences ayant été favorables, on se ré.solut à
poursuivre en grand en employant des 1er
rains avoisinant Asnières, sur la rive oppo-
sée de la Seine. Les eaux d'égout y étaient
amenées le 1" octobre 1869, l'essai du Jardin
modèle confirma les résultats de Clichy. On
allait étendre le champ des opérations quand
la guerre de 1870 fit tout arrêter; mais, dès
1872, les travaux étaient repris et donnaient
des résultats tels que la population agricole,
d'abord hostile, adoptait les méthodes de
culture par irrigation, jusqu'alors inconnues
dans la région parisienne.
Certes, ce ne fut pas sans rencontrer une
opposition très vive que l'épuration triompha.
Le paysan de Gennevilliers vit là une oppres-
sion par la capitale; il accusa les citadins de
vouloir l'empoisonner et de rendre le pays
inhabitable par ses odeurs. Malgré les preu-
ves les plus convaincantes, il se refusait à
utiliser les eaux vannes. La Ville de Paris
dut acheter les terres les plus infertiles et les-
transformer en jardins maraîchers.
A la vue de légumes monstrueux que l'on
eut en vain cherché à obtenir dans les jardins
les mieux soignés, avec arrosage à l'eau de
puits, les incrédules se rendirent, sollicitè-
rent l'eau d'égout et s'en trouvèrent bien.
Mais ils crurent rendre service aux Parisiens
en acceptant les eaux sales et prétendirent
avoir droit à quelque indemnité ! Or, la loca-
tion d'un hectare atteignait à peine jadis, de-
78 à 8ii fr. par an. Elle s'élève aujourd'hui à
500 fr.' Toutefois, l'étendue diminue rapide-
ment par suite de la création des usines. Elle
était de 900 hectares en 1899 et n'atteignait
plus que 787 en 1913; depuis lors, malgré la
guerre, celte surface est encore réduite et le
jour approche où les champs maraîchers de
Gennevilliers ne seront qu'un souvenir. Visi-
tons-les pendant que leur superficie est im-
pressionnante encore.
AllDOUIN-DUMAZliT.
[La fin prochainement.)
L'UTILISATION DE LA CHf.OROPICRlNE
POUR LA DESTRUCTION DES INSECTES NUISIBLES ET DES RATS
La chloçopicrine, liquide volatil dont les
vapeurs, à la fois lacrymogènes et suffo-
cantes, ont été si largement employées pen-
dant la guerre et se sont montrées si meur-
trières, a été récemment l'objet de recherches
en vue de son application à la destruction
des animaux nuisibles et notamment des in-
sectes et des rats. Ces recherches ont été
poursuivies en 1917 et 1918 par MM. A. Piutti
et L. Bernardini en Italie, et en 1919 et 1920-
par MM. Gabriel Bertrand, Brocq-Rousseu et
l)assonville, en France. Elles démontrent la
parfaite efticaiilé de ces vapeurs, employées
comme insecticide et comme agent de des-
truction des rats. Si leur maniement exige-
quelques précautions et notamment le port
d'un masque protecteur, elles sont, comme
le fall remarquer M. G. Bertrand, facilement
L'UTILISATION DE LA CHLOROPICRINE
463
perceptibles par leur odeur et anodines aux
grandes dilutions. Leur emploi ofîVe, par
suite, moins de dangers que celui de l'acide
cyanhydriqiie, gaz couramment employé en
Amérique dans certains traitements insecti-
cides.
M. Gabriel Bertrand a tout d'abord montré
que divers insectes (tels que les chenilles de
la pyrale de la vigne, de l'Eudémis de la
grappe, du bombyx livrée, les pucerons du
Fusain, etc.) périssent après un séjour de o à
10 minutes dans une atmosphère contenant
■de 1 à 2 centigrammes de chloropicrine par
litre.
Dans une autre série d'expériences, eftec-
tuées plus spécialement sur la chenille du
Rovibyx neiistria, l'éminent chimiste de l'Ins-
titut Pasteur a montré, en collaboration avec
M°" Rosenblalt, que la chloropicrine est un
des plus puissants insecticides dont nous
disposions. 11 surpasse le sulfure de carbone
et même l'acide cyanhydrique par sa toxicité.
Le séjour dés chenilles pendant dix minutes
dans une atmosphère contenant seulement
quelques milligrammes de chloropicrine par
litre peut suffire à provoquer la mort de
celles-ci. Ce pouvoir insecticide croît d'ail-
leurs avec la température, d'où l'utilité d'opé-
rer l'application des vapeurs dans des locaux
de température relativement élevée; mais ni
l'étal hygrométrique de l'atmosphère am-
biante, ni l'intensité de la lumière n'inter-
viennent comme agents de variation de la
toxicité.
MM. G. Bertrand, Brocq-Rousseu et Das-
sonville ont recherché en particulier quelles
étaient les conditions à remplir pour obtenii
la destruction du charançon du riz. Opérant
sur du grain de maïs attaqué et contenu dans
des sacs, ils ont constaté qu'en versant de 20 à
25 grammes de chloropicrine sur chaque sac
de grain couché sur le sol d'un local clos, et
en laissant les vapeurs agir pendant vingt
heures à la température de 10 à 12 degrés
centigrades, on tuait tous les charançons
contenus dans les sacs. Les insectes sortent
généralement des grains pour mourir, ce qui
permet de les éliminer facilement à l'aide
d'un tarare avant de donner le grain aux ani-
maux.
Fait curieux, le Tribolium navale F., Co-
léoptère ténébrionide qui accompagne sou-
vent le charançon du riz dans les grains ava-
riés, se montre plus résistant que ce dernier.
Pour assurer sa destruction, il faut laisser
agir la chloropicrine pendant un minimum
de vingt-quatre heures sur le grain ensaché.
Les expériences de MM. Piutti et Bernar-
dini sur les insectes nuisibles aux graias
offrent cet intérêt d'avoir été faites en partie
sur des tonnes de blé placées en dépôt dans
une minoterie, c'est-à-dire dans les condi-
tions mêmes de la pratique. Ce blé était très
avarié et attaqué notamment par le charançon
du blé {Calandra granaria), par l'alucite des
céréales (Silotroga eerealella}, par le l'iodia
americana, etc. A la dose de 20 centimètnes
cubes par mètre cube d'espace occupé ou non
par le grain, la chloropicrine, agissant pen-
dant une semaine, à la température de 15 à
20 degrés, a donné d'excellents résultats, et
il semble qu'un tel traitement des grains
charançonnés puisse être désormais préconisé
comme étant le plus efficace. Il a cet aviin-
tage sur celui au sulfure de carbone d'exiger
une quantité moindre de liquide et d'éviter
les dangers d'inflammation.
MM. Piutti et Rernardini ont vérifié d'ail-
leurs que si les grains chlcropicrinés perdent
30 0/0 de leur pouvoir germinatif, la farine
et le pain qui en proviennent conservent
toute leur valeur nutritive et sont inflf-
fensifs.
La punaise des lits était un des insectes
pour la destruction duquel la chloropicrine
était indiquée, au moins en ce qui concerne
les locaux tels que les casernes, écoles, hôpi-
taux, paquebots, etc., pouvant être tempo-
rairement évacués. Des expériences de M. G.
Bertrand et de ses collaborateurs, il résulte
qu'employée à la dose de 10 grammes par
mètre cube d'espace, les vapeurs de chloro-
picrine tuent les punaises au bout de quatre
heures. Une deuxième application doit être
faite au bout d'une quinzaine de jours, afin
de tuer les jeunes insectes qui auraient pu
éclore d'œufs ayant résisté à l'action des va-
peurs toxiques.
La chloropicrination des chevaux et autres
Equidés atteints de la gaie, préconisée e.t
expérimentée par M. G. Bertrand, s'est mon-
trée de beaucoup préférable au trailem-ent
par le gaz sulfureux, tant au point de vue d«
la durée d'exposition, réduite à une demi-
heure au lieu de deux heures, que par suite
du danger moindre pour les animaux en cas
d'inhalation des vapeurs. En outre, les va-
peurs de chloropicrine n'attaquent pas le
matériel employé, oe qui n'est pas le cas
pour l'anhydride sulfureux (1).
fin a, enfin, appliqué la chloropicrine à la
(1) Pour les détails J'applicalion du traitement,
nous renvoyons le lecteur à la note de MM. (i. Ber-
trand et Dassonville, insérée atrx Com/iles Rendus
lie l'Académie des Sciences, séance du S septem-
bre 1919.
464
destruction des rats. MM. Bertrand et Brocq-
Rousseu ont fait séjourner des rats pendant
un temps variable dans une almospliôre con-
tenant des vapeurs dechloropicrinç à la dose
de 10 grammes par mètre cube. Tous les rats
gazés, même ceux qui ne l'avaient été que
pendant un temps très court (une ou deux
minutes) périrent. La dose mortelle pour les
rats est même beaucoup moindre que celle
qui précède, comme l'ont montré MM. Piulti
et Bernardini. Ces expérimentateurs ont
traité les cales de deux bateaux infestés,
cales cubant respecUvemeul 800 et 1075 mè-
tres cubes, en faisant tomber goutte à goutte
la chloropicrine sur un tube de toile conte-
nant de l'ouate et pendant à l'intérieur des
cales. Au bout de 2 h. 30, l'opération était
arrêtée et l'on pouvait alors constater que
tous les rats, y compris ceux qui avaient été
placés intentionnellement à différents ni-
veaux, étaient morts. La quantité de chlo-
ropicrine employée avait été de 1 lui. 5, soit
itOO centimètres cubes, dose de beaucoup
inférieure à celle expérimentée par M. Ga-
briel Uertrand.
L'ÉLECTRICITÉ EN AGRICULTURE
On doit à ce dernier expérimentateur une
constatation importante, à savoir que les va-
peurs de chloropicrine tuent également les
puces vivant en parasites sur les rats. On
sait que ces puces sont les principaux agents
de propagation de la pestebubonique. MM.G.
Bertrand et Brocq-Rousseu ont obtenu en un
espace de temps variant de ;{ à lo minutes,
la mort de ces puces pour une dose de chlo-
ropicrine, variant de 5 à 30 grammes par
mètre cube d'espace, à la température de
10 à 20 degrés centigrades.
11 est probable, d'ailleurs, que la liste des
applications de la chloropicrine à la des-
truction des insectes nuisibles n'est pas
close. Des expériences toutes récentes de
M. G. Bertrand ont montré en efTel qu'on
peut, à l'aide de ce gaz, débarrasser un vé-
gétal de tous les parasites qui habitent son
feuillage sans faire périr la plante. 11 reste à
rechercher comment cette donnée peut être
pratiquement utilisée.
Pierre Lesne.
L'ÉLECTRICITÉ EN AGRICULTURE ''
L'amendement que j'ai l'honneur de vous de-
mander de bien vouloir adopter a pour but
d'exempter de la nouvelle taxe l'énergie élec-
triqui' distribuée dans nos campagnes par les
Coopératives agricoles d'électricité.
Comme vous le savez, la crise de main-d'œuvre,
née de sa rareté, conséquence de la terrible
saignée de la guerre, supportée surtout par la
classe paysanne, sévit intensivement, et nos
cullivateurs trouvent difficilement les bras
nécessaires pour accomplir les divers travaux de
l'exploitation à l'intérieur et à l'extérieur.
L'électrihcalion de nos villages peut, sinon
solutionner complètement ce problème, du
moins l'améliorer sensiblement, le rendre moins
angoissant.
A l'heure actuelle, la plupart des instruments
de la ferme sont encore actionnés par la main
de l'homme; l'électricité nous donnera le moyen
de remplacer les bras qui font défaut. A ce titre,
il nous faut considérer la distribution de l'éner-
gie électrique dans nos villages comme une
nécessité impérieuse.
Mettre l'électricité à la disposition de nos
exploitations agricoles, grandes ou petites, c'est
non .seulement faire mouvoir nos batteuses,
tarares, coupe-racines, trieurs, barattes, écré-
meuses, pressoirs, etc., mais c'est aussi, lorsque
nous aurons un réseau reliant nos villages, sil-
(1) Discours prononcé au Sénat dans la séance du
2 juin. L'amendeuient présenté par M. Roland a été
réuni à un texte plus général que le Sénat a adopté
(voirie n» du 10 juin, p. 438).
lonnant nos campagnes, permettre le labourage
électrique, pratique, mais rendu impossible jus-
qu'à ce jour, parce que, précisément, la ligne
conductrice de l'éneigie ne passe pas à proximité
de nos terres à labourer. La difficulté de trouver
à volonté de l'essence pour actionner nos trac-
teurs agricoles, souvent [arrêtés faute de com-
bustible, au grand dommage des travaux de
culture et de la production, n'existera plus lors-
que nous pourrons actionner nos instruments
aratoires par l'électricité.
L'éclairage donné à la ferme, aux habitations
ouvrières, dans les rues sombres de nos villages,
le cabaret rendu moins attrayant lorsque l'ou-
vrier trouvera chez lui lumière et gaieté, le
village plus gai et moins désert : voilà ce que
peut nous donner l'électricité.
Mais, messieurs, la lumière à la ferme, c'est
aussi le salaire relevé. En effet, les heures de
travail ne seront plus réglées sur les heures de
jour, et, de ce fait, disparaît la réduction des
salaires pendant les courtes journées des mois
d'hiver, réduction encore pratiquée dans cer-
taines régions.
bans la petite culture, la femme qui s'occupe
des travaux de l'intérieur de la ferme, pendant
que le mari est aux champs, pourra plus facile-
ment suffire à la besogne; une manette dépla-
cée, la baratte, l'écrémeuse, le coupe-racines
tourneront, sans fatigue pour elle. La lourde
tâche de la fermière sera considérablement
diminuée. Cela sera capable de retenir à la
ferme sa fille, qui, effrayée du dur labeur de sa
MAISONS EN REE-DE-CIIAUSSÉE OU A UN ÉTAGE
465
mère, ne veut plus le conliimer et quitte le vil-
lage, pour aller à la ville, où la vie est moins
fatigante et plus attrayante.
Il y a unanimité absolue sur la nécessité de
tout faire pour développer et améliorer les foyers
ruraux, pour arrêter l'exode des ouvriers vers
les villes et rappeler au contraire à la terre
ceux qui l'ont quittée. Nous voulons que le cul-
tivateur travaille et surproduise. Pour cela, il
faut le mieux outiller, arriver à rendre le séjour
à la campagne plus agréable.
Est-ce payer trop cher de tels avantages, que
d'exempter de l'impôt nouveau l'électricité dis-
tribuée dans nos cam.pagnes par des (Coopératives
at;ricoles d'électricité"? Je ne le pense pas. N'ou-
bliez pas, je vous prie, messieurs, et j'insiste,
que je demande celte exonération, non pas pour
des sociétés financières, préoccupées surtout de
réaliser des bénéfices, de façon à pouvoir distri-
buer un dividende aux actionnaires; non, ma
demande ne s'applique qu'aux Coopératives
agricoles qui, de par la loi, ne peuvent faiie de
bénéfices et, par conséquent, n'ont pas de divi-
dende à distribuer.
A l'heure a;taelle, dans nos régions^^libérées,
des Coopératives agricoles d'électricité sont en
formation; mais l'établissement d'un') roseau
électrique à travers la campagne est beaucoup
plus coûteux que dans une ville ou un centre
industriel; la population étant moins dense, la
ligne à construire doit être plus longue pour
desservir le même nombre d'habitants. Or, cette
canalisation doit être payée par les coopéra-
teurs, c'est à-dlre les cultivateurs; c'est une
grosse dépense, et le prix de revient de l'unité
électrique sira, de ce fait, majoré et plus élevé
à la campagne qu'à la ville. Ne l'augmentons pas
encore par l'application d'une taxe nouvelle, qui
pèsera moins sur le consommateur urbain que
sur le campagnard et qui, peut-être, sera ca-
pable de faire renoncer à l'électrificat'on de nos
communes agricoles et à ses avantages incon-
testables.
Jssqu'à présent, il est permis de dire que
toutes ou presque toutes les Sociétés financières
se sont principalement préoccupées des besoins
des villes ou des centrts industriels, parce que
l'exploitation d'un réseau urbain est plus avan-
tageuse; mais, maintenant, plus que jamais,
dans l'intérêt primordial de la production agri-
cole, nous avons le devoir de pourvoir aux be^oins
de la clientèle rurale.
L'emploi del'éleclricité ne se discute plus dans
l'industrie moderne, il s'impose aussi à la ferme
et aux champs. L'agriculture doit suivre l'exem-
ple donné par l'industrie; elle trouvera, comme
elle, dans l'électricilé, une sûreté et une sou-
plesse de fonctionnement, et surtout une éco-
nomie de main-d'œuvre nous permettant de
mieux cultiver nos terres et d'augmenter ainsi
le rendement de nos récoltes.
11 me semble, monsieur le mini-tre des Fi-
nances, que le sacrilice éventuel que je vous
demande est plus apparent que réel; il vous
sera rendu au centuple et, en dernière analyse,
vous aurez fait un placement à gros intérêts. Le
pays et le Trésor n'y perdront rien, au con-
traire.
Enfin, messieurs, je suis persuadé que le Signât
voudra bien accepter mon amendement, car la
distribution de l'énergie électrique à travers nos
campagnes est une nécessité d'après-guerre;
l'ouvrier agricole ne peut plus et ne veut plus
être considéré comme un simple producteur de
force musculaire et jouer le rôle d'un vulgaire
moteur; comme son camarade de l'usine, il doit
avoir une fonction plus relevée; l'électricité la
lui donnera ; sa situation morale, son rôle social
seront, à ses propres yeux, augmentés et pour-
ront le rendre plus attaché à la terre. Ne voulant
pas abuser de vos instants, je n'insiste pas; les
avantages énormes de l'adoption de mon amen-
dement, tant au point de vue social et moral
qu'à celui de la- production, sont tellement im-
portants qu'ils ne peuvent manquer de retenir
votre attention.
Léon Rol.\nd,
Sénateur de l'Oise.
MAISONS EN REZ-DE-CHAUSSÉE OU A UN ÉTAGE
Les habitations rurales peuvent être cons-
truites en rez-de-chaussée, ou avec un étage.
On doit examiner la question à deux points
de vue : la dépense de premier établissement
et l'utilisation de la maison.
Etant donnée une construction comportant
un certain nombre de pièces, est-il plus éco-
nomique de la faire tout en rez-de-chaussée
ou d'élever un étage'?
Cherchons à résoudre le problème en con-
sidérant une maison composée de 8 pièces
rectangulaires de uièmes dimensions, indi-
q uées sous les n°" 1 à 8 dans les figures 9o et
9 4, ayant chacune, par exemple, une largeur
a de 4 mètres, une longueur b de S mètres et
u ne hauteur c de 3 mètres.
Certaines dépenses sont constantes pour
les deux projets, comme les portes et fe-
n êtres, les seuils et les appuis, la serrurerie,
les enduits intérieurs elles plafonds, les che-
minées, la vitrerie, la peinture, etc.
On ne peut considérer dans la discussion
que le gros oeuvre : les murs de fondation et
de soulassement, les murs extérieurs, les
c loisons intérieures, les charpentes et la cou-
verture; puis les planchers sur lambourdes
466
MAISONS EN REZ-DE-CHAUSSÉE OU A UN ETAGE
(au rez-de-chaussée) et sur solives (au pre-
mier étage et au grenier) et l'escalier.
La maison à un étage comportera une plus-
value pour certains articles : conduits de fu-
mée des cheminées, tuyaux de descente des
gouttières, etc., mais cela représente peu de
chose relativement à l'ensemble des ouvrages
précités sur lesquels on peut se baser.
Voici un exemple de calcul de l'article con-
cernant les murs extérieurs, en négligeant
les vides des baies d'ouverture et l'épaisseur
des murs afin de ne pas compliquer inutile-
ment :
Avec un rez-de-chaussée, le périmètre des
murs extérieurs est 2 X (20 -|- 8) ^ oG mè-
tres.
Avec un étage, le périmètre des murs
Pour la charpente, en admettant les com-
bles à pignons en maçonnerie, comme dans
les figures 93 et 9i, les dépenses de ces murs
de pignons au-dessus du niveau du gre-
nier sont les
mêmes dans
les deux
projels. En
supposant
des fermes
en planches
espacées de
O^.So d'axe
en axe, il y
aurait, pour
le bâtiment
en rez-de-
6
8
t
h
7 ,.
•"
■ , ■ !
j
<?
1 ' ■ '^'l '
k > ■ .3 S
^ ^ ^^
~i- - - - .
/
z-
'jf
t
3
■ k
Fig. 93. — Maison en rez-de-chaussée
(plaa et élévation).
extérieurs, évalué de la même façon que
ci-dessus, est de 2 (10 -j- 8) = 36 mè-
tres.
Les murs de fondation et de soubassement
ayant par exemple 1 mètre de hauteur, leur
surface totale est de :
o6 m. carrés pour la maison en rez-de-chaussée,
36 — — — à un étage.
Les murs extérieurs ont une surface de :
1Ô8 m. carrés pour la maison en rez-de-chaussée,
216 — — — à un étage.
On procède de la même façon pour déter-
miner les surfaces des cloisons intérieures
des planchers, la hauteur de l'escalier, la
charpente et la couverture.
Fig. 94. — Maison à un étage {plans du
rez-de-chaussée, du premier étage et
élévation).
chaussée, 60 — 1=59 fermes et, pour celui
à un étage, 30 — 1 ^ 29 fermes.
Avec un égout pendant, le pan de la cou-
verture présente, par exemple, suivant la
pente, 6"'. 50 du laitage à la gouttière.
Sur les pignons, les rives débordent, par
exemple, de 0".8O l'aplomb intérieur des
murs.
Pour le bâtiment en rez-de-chaussée, la
surface de la couverture est ainsi de :
2X 6.50 X 21.60 = 280.8 mètres carrés.
el pour la maison à un étage :
2X6.30x11.60=150.8 mètres carrés.
Après avoir effectué les divers calculs, on
peut dresser le tableau suivant :
MAISONS EX REZ-DE-CHAUSSÉE OU A UN ÉTAGE
Ouvrages.
Maison
en rez- à
de-cliaussée. un étage.
Murs (mètres superficiels) :
Fondation et soubasseaient. .
06
36
Extérieurs
168
•216
Cloisons intérieures (mètres su-
perficiels) 132
Planchers (mètres superficiels) :
Sur lambourdes 1 KO
Sur solives 160
Escalier (mètres d'élévation).. 3
Cliarpente, nombre de fermes
en planches .59
Couverture (met. superficiels). 281
467
108
80
160
6
29
151
Fig. as. — Maison d habitation en rez-de-chaussée jMayenne).
Qu'on applique
à chacun de ces
articles les prix
de la région, on
constate que les
sommes totales
sont générale-
mentdans les rap-
ports suivants :
100 fr. pour la mai-
son en rez-de-
chaussée.
92 à .95 fr. pour la
maison à un
étage.
De sorte qu'on
peut dire qu'on ne
doit pas faire in-
tervenir la dé-
pense de premier
é.tablissement
dans le choix des
deux projets.
D'ailleurs, en examinant, avant la guerre,
les prix de revient de diverses maisons (6 en
Fig. 96.
Maison d'habitation à un étage, avec deu.t ailes latérales (Ardennes).
rez-de-chaussée avec caves et 9 avec caves et
premier étage), nous avons constaté que, par
4G8
PLLVERISEUttS POUR TRACTEURS
par mètre carré de terrain occupé (en hors-
d'œuvre), le prix variait de oi à 86 fr. pour
les maisons en rez-de-cliaussée et de 109 à
ICO fr. pour celles i\ un élnge (soit de 50 à
80 fr. par mètre carré de plancher); c'est-à-
dire que ces dernières étaient un peu moins
coAteuses par surface utilisable de plancher.
Pour ces mêmes maisons d'habitation, les
prix de revient, par mètre cube utile de loge-
ment (mesuré en dedans des murs) variaient,
avant la guerre, de 22 à 42 fr.
{A suivre.) Max Rixgeluan.n.
SOCIÉTÉ DE PATHOLOGIE VÉGÉTALE
Séance du 4 juin 1920.
M. Bouvier rapporte que, dans une paitie de la
région paribienne, après avoir fourni une très
belle floraison, les pruniers ont subi des dé-
formilions du feuillage sous l'action d'ane
« Apliide». Ce puceron a eu indirectement pour
effet de faire toraber les prunes. Vers le milieu
de mai, la maladie a été complètement arrêtée
par des coccinelles, qui se soqI multipliées avec
une grande rapidité. Grâce à leur intervention,
des feuilles, qui étaient déjà recroquevillée.?,
sont restées vertes et les fruits ne sont pas tom-
bés. Ce qui s'est passé là est un merveilleux
exemple des services que peuvent rendre cer-
tains prédateurs dans la lutte contre les insectes
parasites des plantes.
M. Vayssiéi'c entretient la Société de la luUe
opiniâtre qu'il a engagée contre les criquets
(criquet marocain, Uociostaurus marocanm) qui
se sont multipliés dans une partie de la Crau et
tendent à envahir les contrées avoisinantes. Sur
les 20 000 hectares de ce pays, 800 environ
étaient couverts de foyers de ponte. Les éclo-
sions se sont échelonnées sur une période de
deux mois, à partir d'avril. La lutte se poursuit
avec le concours de l'armée.
Contre l'insecte aptère, ont élé employés :
émulsions de chloropicrine, lance-llammes ,
appâts empoisonnés. Le premier procédé a été
abandonné à cause des difficultés d'application.
Les lance-tlarames donnent de bons résultats
sur les insectes rabattus vers l'appareil, lequel
balaye une surface d'environ 20 mètres de long
sur un de large. Les treize litres contenus dans
le réservoir suffisent pour traiter 300 à 500 mètres
carrés.
Les appâts au son mélasse, empoisonné par
les sels arsenicaux, sont efficaces suitout en
cultures irriguées (100 à 500 cadavres de cri-
quets par mètre carré)
Le ramassage à la toile est économique, mais
nécessite beaucoup de rabatteurs. Huit hommes
ont récolté en cinq jours 3 500 kilogr. de cri-
quets au 4° stade.
Le rabattage s'effectue aux heuies où, la tem-
pérature étant asst z basse, ces animaux ont les
mouvements lents, mais ne sont cependant pas
trop engourdis par le froid. On les conduit alors
en troupeaux corapacis, qui sont poussés vers
les lance- flammes ou les bûches.
Les canaux facilitent le déplacement des cri-
quets qui nagent ou se laissent no'tt(-r et ré-
sistent longtemps à l'asphyxie, lorsqu'ils se
noient. Aussi a-t-on constitué des barrages, au
niveau desquels on les récolte en grand nombre.
Les criquets tués par les appâts sont aban-
donnés sur place et servent d'engrais ; ceux
récoltés au moyen des toiles ou des barrages
sont incorporés dans des composts ou peuvent
entrer dans la fabrication de superphosphates
azotés.
E. F.
PULYÉRISEURS POUR TRACTEURS
Le Journal d'Agriculture pratique a, depuis
longtemps, appelé l'attention sur les pulvé-
riseurs à la suite d'essais effectués par un de
ses collaborateurs sur les premiers modèles
introduits en France. Ce n'est que dans ces
dernières années qu'on commence à les uti-
liser ; mais, jusqu'à présent, les machines
étaient importées des Etats-Unis et du Ca-
nada. Actuellement, ces pulvériseurs sont
fabriqués en France, et le modèle à avant-
train, destiné à être tiré par un tracteur, re-
pTésenté par la figure 97, vendu par la So-
ciété « la Culture Française », 8, rue de la
Vrillière, à Paris, était exposé à la « Foire de
Paris ». (Voir le n' du 10 juin, page 416).
Les pulvériseurs donnent un excellent ré-
sultat sur les terres labourées à la charrue,
et conviennent très bien pour préparer, en
un seul passage, le sol aux ensemencements
en remplaçant les scarifiages et hersages
pratiqués habituellement chez nous (voir la
Culture mécanique, tome YI, page 46, qui
donne le principe du mode d'action des pul-
vériseurs doubles).
Le pulvériseur (fig. 97) se compose de
deux trains montés en tandem, chacun com-
prenant 14 disques de O".!") de diamètre; la
largeur de train est de 2"'. 30 et le poids est
de riio Ivilogr. qui s'augmente de celui du
conducteur et, au besoin, de surcharges
2= CONGRÈS DE L'AGRICULTURE FRANÇ.VISE
469
qu'on dispose dans les quatre cofi'res mélal-
liques.
Le grand modèle, comprenant deux trains
de 20 disques de 0'".43 de diamètre, travaille
sur une largeur de 3™. 30 et pèse 713 kilogr.
D'après les essais de M. Ringelmann, un
pulvôriseur double de 2 trains de 16 disques,
pesant 500 kilogr., travaillant sur une lar-
geur de ^i^.GO à i'°.70, à une profondeur
moyenne de 0"'.07o, nécessite une traction
de 406 kilogr. ; réglé à une profondeur de
0'M12, la traclion est de S87 kilogr., en
elTectuant un excellent travail.
Les pulvériseurs remplaceront prochaine-
ment les décliaumeuses; il-! sont recom-
mandables pour l'entretien des pare feux
(voir la Correspondatice, n" 23, du 3 juin 1920,
page 434).
Les petits modèles simples, du même
Fig. 9". — PutTériseur double pour cullure mé.;anique.
constructeur, à 20 disques de 0™.4o de dia-
mètre,train de 3"'.30, du poids de 360 kilogr.,
peuvent être tirés par un attelage en rem-
plaçant le travail du cultivateur et de la
herse.
R. Dessais.\ix.
r CONGRÈS DE L'AGRICULTURE FRANÇAISE
Rapport de M. Henry Girard, agriculteur,
secrétaire général de la C. N. A. A., sur le
mouvement confédéral, lu en séance plénière,
au théâtre municipal de Tours, le 30 mai.
Je suis confondu de l'honneur qui m'échoit
d'avoir à tracer devant vous les grandes lignes
de notre action confédérale. Si je devais faire
œuvre d orateur, d'avance je me déclarerais
défaillant ; mai?, répudiant tout souci d'élo-
quence, je délire vous entretenir très simple-
ment des affaires du métier; c'est ce que j'es-
time essentiel.
Du métier, j'en suis; j'en suis par hérédité
depuis bien plus longtemps que vous ne pensez
et la coïncidence est assez curieuse pour que je
me permette d'en dire deux mots. En 1720, il y
y a deux cents ans, un de mes ancêtres était
éleveur à Monnaie, dans le canton de Vouvray,
ce beau canton au vin joyeux. Depuis, 'quatre gé-
nérations ont passé avec chacune 4, 5 ou 6 en-
fants. Maintenant, cultivateur ;dans l'Oise, je re-
présente la cinquième génération et nous avons
7 enfants, tous amis des champs. C'est dire que
j'ai confiance dans l'avenir de la France, dans
■ a terre, dans la famille et que tout me pousse
:orces la cause a^ri-
à défendre de toutes mes
cole.
Mes chers collègues.
Vous vous souvenez tous de la fin du Congrès
de 1919. Vous avez formulé des vœux nombreux
dont il s'agissait de poursuivre la réalisation.
Pour ce faire, vous avez institué, sous l'énergique
et éloquente impulsion du ministre de l'Agricul-
ture actuel, un lien permanent entre vous, un
organe actif, la C. N. A. A.
Je ne puis m'erapècher d'évoquer le souvenir
des Vogué, des Loubet, des H<-inrich, des Tis-
serand, des Fontgalland, des Riverain, des Ga-
voty, des Viger, des Fernaud David, de tant
d'autres, venant spontanément et solennelle-
ment apporter à la Confédération naissante
l'adhésion de leurs groupements. Je ne puis pas
nepas rappeler le mot de notre ami Marcillacà ce
moment-là : Un grand acte vient de s'accomplir
dans cette assemblée; nous pouvons dire en
sortant de cette salle que l'union absolue de
toute l'Agriculture française est faite.
Depuis près d'un an, notre rôle a été de conti-
nuer votre œuvre de Paris en intervenant auprès
dis Pouvoirs publicf, eu participant à des manifes-
410
■2« CONGRÈS DE L'ASRICULTURE FRANÇAISE
talions, en adressant des tommuniqués importants
aux groupements confédérés.
Au point de vue technique, nous avons eu à
agir contre les poursuites intempestives inten-
tées pour liausse soit disant illicite du lait. Dé-
sormais, les Parquets ne peuvent entamer
d'action sans recueillir l'avis des Offices dépar-
temental. Nous nous sommes faits votre inter-
prète énergique pour réclamer l'amélioration
des transports, notamment pour les engrais ;
une mesure favorable prise sur ce point a été
en quelque sorte le don de joyeux avènement
du ministre. L'octroi de carburant pour les
tracteurs, le prix de la betterave industrielle,
les cessions de sulfate d'ammoniaque d'Alle-
magne, l'état sanitaire des bovins cédés par ce
pays, l'écimage du blé, etc., ont motivé l'envoi
de documents à nos affiliés.
Au point de vue économique, la constitution
des Chambres d'agriculture a retenu toute notre
attention. Nous nous sommes inquiétés aussi
du projet d'impôt sur les bénéfices agricoles et
la Confédération a reçu des Commissions d'agri-
culture de la Chambre et du Sénat un bienveil-
lant accueil. Elle témoigne à tous sa reconnais-
sance. Elle a insisté victorieusement pour que
soit enfin votée la loi portant extension de la
capacité civile des Syndicats. Enfin, elle prépare
maintenant un rapport sur l'amélioration des
conditions du travail agricole en vue des délibé-
rations de la Conférence internationale du travail
à Genève au début de 1921.
En outre, dans toutes les Commissions, les
délégués de la C. N. A. A. ont leur place mar-
quée et nous nous en félicitons.
Dans un ordre d'idées plus général, la Confédé-
ration a participé aux manifestations contre les
grèves dans les services publies. Au Palais de la
mutualité, le 16 mars 1920, notre président,
M. Jules Gautier, dont nul ne sait le tiavail mé-
thodique, modeste et opiniâtre, a fait entendre
la vraie, la grande voix de la terre. A Chàteau-
roux, à Bourges, il est allé nous associer aux
assemblées imposantes de la Fédération du
Centre. En février dernier, confondant comme
il sied la cause nationale et la cause agricole,
nous avons fait une très active propagande pour
l'emprunt: 50 000 alfiches, 400 000 tracta ont
été envoyés aux quatre coins du pays.
Nous avons fait de notre mieux, mais nous
pourrons faire bien davantage puisque nous de-
venons de plus en plus puissants, comme le dé-
montre le dénombrement des forces représen-
tées au Congrès. En 1919, nous avions 63 adhé-
sions individuelles et 453 adhésions collectives.
Cette année, nous avons environ 80 adhésions
individuelles et près de 520 adhésions de groupe-
ments. Nous pouvons affirmer que nous sommes
les mandataires dûment qualifiés d'au inoins
2 millions de terriens. Or, dans toute corporation,
les Congrès sont les facteurs déterminant de l'ac-
tivité générale syndicaliste; le résultat obtenu
justifie donc les plus beaux espoirs à condition
que les éléments unis au Congres le restent toute
l'année par la Confédération.
Trente-huit groupements nationaux ou ré-
gionaux nous sont actuellement affiliés et plu-
sieurs demandes sont en instance. Toutefois,
c'est trop peu si l'on songe que plus de 20 000
groupements à base syndicaliste manifestent
leur activité en France, spit un total double de
celui des syndicats de patrons, d'employés et
d'ouvriers dans l'industrie et le commerce. C'est
troplpeusi l'on se rappelle qu'actuellement'encore
3 à 4 millions d'hommes vivent de la terre. C'est
trop peu enfin si l'on se représente la diversité
des régions agricoles et de nos produits.
Il faut donc développer encore l'organisation
professionnelle. A la base, multiplions les Syndi-
cats dont tous connaissent les vertus. Quand
notre agriculture, submergée par l'iropurlatioD,
était dans le marasmo, la loi de 1884 a servi
à grouper les cultivateurs. Les circonstances
■actuelles doivent faire se fédérer leurs forma-
tions locales en unions régionales.
Des groupements départementaux, si puissants
soient-ils, n'ont pas hésité à agir ainsi. Voyez le
Syndicat des Agriculteurs de Loir-et-Cher que
préside notre si dévoué vice-piésident, M. Rive-
rain. 11 compte 22 000 adhérents, il a fourni
pour 18 millions de francs de produiis à ses
membres en 1919; il s'est pourtant af^régé à la
Fédération du Centre. Comme le rappelait, l'an
dernier, notre ami Ainbroise Rendu, l'avenir de
l'Agricullure dépendra de la litalilé des régions.
En elîet, c'est le moyen d'édifier une force pure-
ment professionnelle en dehors des cadres poli-
tiques. C'est aussi le moyen d'éviter une trop
grande prépondérance de la capitale aux dépens
des campagnes dont nous revendiquons la place
dans la nation. Créons donc de nouvelles fédé-
rations ou bien de nouveaux Syndicats groupant
dans toute la France les producteurs de même
ordre.
Kotre première action sera donc de faire de la
propagande, propagande par des conférences,
par un tract expliquant notre œuvre confédérale
et ses profits. 11 vous appartient de faciliter notre
tâche en exigeant dans chacun de vos Syndicats
la tenue à jour d'annuaires prrcis nous permet-
tant de nous compter, en ne craignant pas d in-
diquer sur la couverture de vos bulletins votre
affiliation à la C. -N. A. A., en maintenant étroite
la liaison avec le Secrétariat général, en publiant
dès votre retour au pays vos impressions de
Congrès dans nos organes habituels. Nous ne
pouvons nous voir souvent; il faut correspondre.
Comme y ont si fidèlement pensé la Beauce, le
Périgord et le Limousin, l'Algérie, le Sud-Est et
le Sud-Ouest, il faut adresser au siège central le
]>rocès-verbal de vos réunions et le texte de vos
vœux.
De notre côté, nous nous appliquerons à multi-
plier les services rendus, soit qu'il s'agisse d'in-
tervenir au nom de toute l'Agriculture auprès
des Pouvoirs publics, soit qu'il s'agisse d'élabo-
rer avec vous les mesures que nous réclamons.
2« CONGRÈS DE F.AGR
Quand aurons-nous, comme VUnion Suisse des
Paysans, notre Office central de renseignements
sur les prix, notre Office de centralisation des
comptabilités agricoles ! Laissons là les lieux
communs, ne nous contentons pas des vaines
couronnes qu'on nous tresse, poursuivons avec
intelligence la poursuite méthodique des réali-
tés. Afin de lutter contre l'insécurité des condi-
tions de la production, demain, tenons des
comptes. Ils nous permettront de constituer des
dossiers pour informer le public si profondément
ignorant des choses de la terre.
Mais pour exiger des résultats, il faut savoir
payer et les ressources de la Confédération de-
vront êlre établies sur une base plus large comme
il se pratique partout ailleurs. Notre encaisse
est misérable auprès de celle de la moindre
force économique de ce pays. Sans vouloir abu-
ser de vos instants en citant des chiffres, qu'il
me soit permis de suggérer qu'en évaluant les
contributions selon le chiffre d'affaires dans les
Syndicats, à l'hectare dans les sociétés, Fédéra-
tions et Confédération arriveront à jouer le rôle
qui leur est dévolu. La loi du 12 mars 1920 sur
les Syndicats nous octroie des libertés dont il
faut profiler.
Cependant, plus grande sera notre activité,
plus il convient de préciser les principes direc-
teurs que nous devrons observer.
Et d'abord quelle doit être notre attitude à
l'égard des grandes forces sociales de l'heure
actuelle?
Nous sommes des travailleurs sans distinction
de classes, et nous sommes pour l'ordre sans
aller jusqu'à dire que l'ordre social actuel nous
donne entière satisfaction, car les ruraux, selon
nous, n'y ont pas une place suffisante. Toutefois
nous ne voulons pas provoquer l'anarchie avec
la prétention naïve ou la fourberie d'être tout
dans la nation. N'attribuons pas une vertu miri-
fique à des initiales plus ou moins ingénieuse-
ment accolées : notre force doit être de fond,
non de surface seulement. Estimant que l'air
des champs régénère les sociétés aussi bien que
les individus, en faisant œuvre corporative, nous
assainirons le pays entier.
Vis-à-vis des grands groupements patronaux,
nous désirons avoir une attitude correcte sans
rechercher d'union intime pour servir d'autres
intérêts que les nôtres. Les manières de voir de
ces groupements sont trop différents; les élé-
ments qui les composent représentent une mino-
rité ; nous, nous représentons un monde, le
monde des champs où tous se coudoient à la
merci du ciel.
Ne voulant pas être les serviteurs du Pouvoir,
nous ne prétendons pas non plus lui imposer
notre loi par la provocation au désordre. Les
insuccès nous prouveront seulement l'insuffi-
sance de notre force. Nous souhaitons l'intime
collaboration de tous les serviteurs de la patrie,
les techniciens aidant de leurs avis les pilotes
chargés de conduire la barque.
IGULTURE FRANÇAISE 471
De cette collaboration des bonnes volontés,
nous devons donner l'exemple aux champs en y
développant l'esprit de solidarité. Nos associa-
tions ne doivent pas se composer de généraux
sans troupes; nos collaborateurs doivent en faire
partie à très peu de frais et recevoir des feuilles
susceptibles de les renseigner etde les distraire.
11 faut savoir annexer aux Syndicats des Coopé-
ratives de consommation aptes à accroître le
confort rural. Ainsi la bonhomie et la cordialité
confédérales entreront de plus en plus dans nos
mœurs. Restons unis. Si jamais des malentendus
surgissent, pour les régler donnons-nous rendez-
vous au pied du monument élevé aux Morts de
la grande guerre dans chacun de nos villages.
Dans l'atmosphère où Hotte à tout jamais leur
souvenir, nous sommes certains de nous récon-
cilier.
Les notions de régionalisme, de solidarité, de
nécessité d'améliorer la vie rurale, nous serviront
à préparer l'avenir, à aller de l'avant, car nous
avons bien plus de positions à prendre que nous
n'en avons à défendre ; soyons des constructews.
Quand il s'agissait de coups de chien, pendant
la guerre, on savait bien trouver les divisions de
terriens bretons, vendéens, béarnais, gascons ou
alpins. Ils répondaient à l'appel; qu'ils sachent
aussi bien être volontaires au service du mé-
tier.
Ces bases générales posées, notre travail pro-
chain vient d'être préparé par vos travaux. Nous
aurons à poursuivre la réalisation de vos vœux.
Nous ne craindrons pas non plus de prendre
contact avec les cultivateurs des pays amis. La
Suisse donne l'exemple. Ces jours derniers le
U' Ernest Laur, directeur de l'Union Suisse des
Paysans, demandait qu'une action coordonnée
soit entreprise dans tous les pays à grandes res-
sources laitières pour maintenir une situation
équitable aux producteurs sur lesquels certains
industriels essaient d'exercer une pression pré-
judiciable. Puisque les ruraux de tous pays sont
de ceux qui souffrent davantage des conflits in-
ternationaux, ils ne doivent pas être les derniers
à se montrer partisans des échanges de vues de
peuple à peuple, de praticiens à praticiens. Etant
ministre, M. Victor Boret avait institué une Con-
férence agricole interalliée ; l'idée serait à re-
prendre.
En effet, notre horizon doit toujours s'élargir,
s'agrandir comme la C. N.A.A. elle-même. No-
blesse oblige! Momentanément, vous m'avez
appelé à consacrer mes soins à l'œuvre com-
mune. Comme cultivateur, je puis déclarer que
notre plante pousse bien, que l'arbrisseau de-
vient arbre. Empruntant quelques mots à Clau-
dius Metton, l'auteur plein de cœur d'Un Village
syndicat, j'ajouterai que je serai bien payé lors-
que viendront mes vieux ans, si l'on me dit qu'en
nos campagnes les paysans sont plus heureux,
si l'on me dit qu'à l'édifice de leur bonheur la
faible part que j'apportai, fut utile aux hommes
du pays, aux paysans de France.
Henry Girard.
472
2<- CONGRÈS DE LACilUGULTURE FRANÇAISE
Vœux émis par le Congrès.
Sur les rapports des diverses Sections, la
Confédération nationale dfs Associations agri-
coles, a émis, en assemblées générales un cer-
tain nombre de vœux, dont nous reprodui-
sons ici les principaux.
i" Section.
Comment développer les foyers ruraux.
{!"■ Vœu. — 1" Ui''ï le testateur ait toujours le
droit de laisser à un seul de ses descendants la
totalité des imraeuliles ruraux se rattachant à
une même exploitation, sans qu'il y ait lieu de
considérer si la valeur du legs dépasse la quotité
disponible.
2° Que le testateur puisse spécifier que ses
immeubles resteront in'iivis entre tous ses des-
cendanlsou entre plusieurs d'entre eux, l'indivi-
sion devant être maintenue si la fin n'en est pas
demandée par l'un de ceux qui participent nor-
malement d'une manière effective à l'exploita-
tion du fonds.
3" Que le léf;islateur s'inspire, pour l'applica-
tion de ces principes, des désirs et des vœux déjà
exprimés par les Associations agricoles annexés
au présent rapport.
2= Vœu. — 1° Que les Caisses régionales de
crédit agricole assurent le plus possible leurs
opérations à couit terme à l'aide des dépôts
qu'elles devront rechercher sur place ou auprès
des Caisses d'épargne, de manière que les
avances de l'Etat soient réservées de préférence
aux opérations à, moyen terme et mieux encore
aux opérations à long terme.
2° Qu'elles fassent le plus large nsage possible
des obligations hypothécaires à ordre ou au por-
teur pour mobiliser leurs avances.
3° Que le législateur s'efforce de rendre les So-
ciétés de crédit immobilier utilisables aux agri-
culteurs : par la suppression de la limitation de
l'étendue des jardins ou champs susceptibles
d'être acquis, par l'augmentation du maximum
de leur valeur, par l'extension de leurs opéra-
tions à toutes celles ayant pour objet l'acquisi-
tion, l'aménagement, la transformation, la con-
servation et la reconstitution des petites exploi-
tations familiales.
4° Que pour ces diverses opérations les prêts
consentis puissent atteindre 40 000 fr.
b" Que ces prêts puissent également être ac-
cordés, et ici sans limite au point de vue du
chiffre, atout employeur désireux de construire
des maisons paysannes pour les ouvriers qu'il
emploie ou ses domestiques de ferme.
6° Qae des amortissements spéciaux soient
accordés suivant le nombre d'enfants.
3'= Vœu. — Que le projet Boret ayant pour ob-
jet de faciliter : 1° l'accession des travailleurs
agricoles à l'exploitation et à la propriété, avec
priorité pour les anciens combattants et avan-
tages aux familles nombreuses ; 2° la reconsti-
^ tution des exploitations agricoles dans les régions
dévastées, soit mis en discussion le plus 'rapide-
ment possible.
Le Congrès fait, au surplus, des réserves sur
le droit de préemption accordé aux Sociétés
foncières dans la vente de certains biens ruraux
et émet le vœu que le Crédit fomier participe à
cet effort agraire et s'oriente nettement dans la
voie agricole prévue par ses statuts et dans
laquelle ses premiers dirigeants l'avaient nette-
ment entraîné.
2"^ Section. — Chambres d'Agriculture.
1° Que les Chambres d'Agriculture soient ré-
gionales, la loi fixant le centre de la région et le
nombre des régions, mais laissant aux arron-
dissements la liberté de s'affilier à telle ou telle
région ;
2° Que le nombre des régions corresponde au
nombre des corps d'armée, sous réserve pour
l'avenir des modifications qui pourraient être
apportées au nombre des régions et à la fixation
de leurs centres par décret rendu en Conseil
d'Etat, sur la demande des groupements agri-
coles et des délé;.:ués des Chambres d'.\gricul-
ture, sans toutefois que le nombre des régions
puisse dépasser le nombre de trente;
3° Que les élections aient lieu au scrutin de
liste par arrondissement;
4° Que le nombre des membres soit propor-
tionnel au nombre des inscrits;
5° Qu'il y ait égalité entre le nombre des élus
au suffrage universel et le nombre des élus au
suffrage corporatif;
6" Que soient électeurs les ouvriers agricoles
domiciliés dans la commune depuis deux ans au
moins et y exerçant depuis le même temps, à
titre unique ou principal, la profession agric'de;
7" Que puissent nommer des délégués les
Sociétés, Syndicats et .\ssociations exclusive-
ment agricoles constitués depuis cinq ans au
moins et percevant des cotisations effectives de
leurs membres ou ayant des moyens de contrôle
équivalents tels que Caisses de Crédit agricole,
Mutuelles d'assurance et Coopératives de pro-
duction agricole. Néanmoins, les Sociétés, Syn-
dicats et Associations exclusivement agricoles
ayant deux ans d'existence le 2b octobre 1919
pourront participer aux prochaines élections;
8» Qu'en collaboration étroite avec les Asso-
ciations agricoles existantes, les Chambres
d'Agriculture aient mission d'aider et de subven-
tionner les Sociétés agricoles tels que Syndicats,
Mutuelles, Coopératives agricoles sans se substi-
tuer à elles;
9' Que les Offices agricoles soient supprimés
le jour où les Chambres d'Agriculture entreront
en fonction et que les subventions accordées
auxdits Offices soient attribuées aux Chambres
d'Agriculture.
3" Section. — La participation des ouvriers
aux résultats de l'exploitation agricole.
Afin de retenir à la ferme les ouvriers, le
Congrès estime qu'il y a lieu d'abord d'assurer
2= CONGRÈS DE L'AGUICULTL'RE FUANCAISE
473
aux salariés agricoles des logements conve-
nables pour eux et leur famille avec un coin de
terre pour la culture des légumes et l'entretien
des petits animaux; mais, en même temps, il
apparaît d'une bonne polilique d'associer à l'inté-
rêt de l'exploitant, celui de ses collaborateurs.
Mais la participation proprement dite aux béné-
fices de l'entreprise, déjà si difficile à réaliser
dans l'Industrie, présente en Agriculture des
obstacles encore plus grands; elle pourrait
même offrir, dans bien des cas, de graves
inconvénients.
Pour intéresser le personnel ouvrier aux ré-
sultats de l'exploitation agricole, le procédé le
plus pratique semblerait être : assurer à l'ou-
vrier le salaire agricole normal de la région et
accorder comme supplément :
1° Une prime à la production (prime par
quintal de blé, d'avoine, hectolitre de vin pro-
duits, par animal élevé, engraissé);
2° Unp prime à l'économie (prime du fait de
la diminution des dépenses, tant en ce qui con-
cerne les dépenses relatives au matériel qu'en
ce qui concerne les dépenses relatives à la
main-d'œuvre, le chef de l'exploitation devant,
en tout état de cause, rester le maître incontesté
de la direction des travaux).
Toutetois, dans un pays comme la France, qui
présente, avec une si grande variété des régions
naturelles, une variété non moins grande de
systèmes de culture, de modes de faire-va-
loir, etc., on ne saurait indiquer de formule
générale de participation des ouvriers aux résul-
tats de l'exploitation agricole.
Il appartient aux Associations agricoles de
chaque région, à chaque agriculteur, d'examiner
comment, dans son milieu, étant donné les con-
ditions rulturales économiques et sociales, la
stabilité du personnel peut être assurée par la
jouissance d'un logement, d'un coin de terre et
la participation aux résultats de l'exploitation
peut être réalisée.
4' Section. — Les bénéfices de l'exploitation
agricole et la contribution de l'Agriculture
aux charges publiques.
Le Congrès déclare : [" que le régime fiscal
appliqué à l'Agriculture doit reposer essentiel-
lement sur une base forfaitaire ;
2° Que la productivité des impôts doit être
recherchée moins dans une aggravation des
charges ou du taux des impôts frappant la pro-
priété terrienne et son exploitant que dans le
développement de la productivité du sol et dans
l'accroissement de richesses et de matières
imposables qui en découlent ;
Qu'au moins pour l'année 1920 soit établi un
coefficient moyen pour les domaines de poly-
culture dont la valeur locative est inférieure à
1 2b0 fr. ;
Que faculté soit accordée aux contribuables
d'effectuer une déclaration afin de rectifier la
désignation de la nature de culture des par-
celles assujetties, pareille faculté de redresse-
ment étant également donm^e au contrôleur
sous réserve d'en avertir les conlribuables inté-
ressés.
Enfin, le Congrès s'est nettement prononcé
pour que soit absolument écartée toute taxation,
telle que prélèvement extraordinaire sur le
capital.
5' Section. — Questions diverses.
Cette Section a soumis à l'Assemblée géné-
rale un grand nombre de vœux. Renouvelant
les desiderata bien souvent exprimés déjà par
l'Agriculture, à propos, par exemple, de la sup-
pression des prix dits « normaux » ;
De l'intensification de la production et du trans-
port des phosphales et superphosphates;
Des encouriigemenls à la motoculture;
Des garanties à assurer aux producteurs de lait
contre les poursuites qui leur sont intentées ;
De la limitadon de ta durée de travail en agri-
culture, etc., etc.
Nous ne pouvons en donner le texte, mais
nous devons publier les vœux relatifs à la poli-
tique du blé et aux conditions de livraison du blé.
La politique du blé. — Le Congrès demande :
l" Que le blé soit affranchi de toute taxation
au même titre que les engrais, les semences, les
instiumenis agricoles et tous les autres éléments
de la production.
2° Que soit maintenu provisoirement entre les
mains de l'Etat, le monopole de l'impoi tation
du blé, dans le but d'assurer en cas de hausse
excessive, la régularisation des cours, étant tn-
tendu que le blé importé pendant la campagne
1920-1921 par l'Etat ne sera pas cédi^ à la meu-
nerie à un prix inférieur à 110 fr. le quintal.
3» Qu'une prime de 200 fr. à l'hectare soit
attribuée aux emblavures de blé dans les ré-
gions libérée.', de façon à ce que la culture de
cette céréale y reprenne une importance au
moins égale à celle d'avant guerre.
4° Que l'orge et le seigle, produits du sol na-
tional, soient largement utilisés dans la panifi-
cation aux lieu et place du maïs d'importation.
5° Que les droits des producteurs ne soient
pas méconnus; en effet, les inti^réts des produc-
teurs et des consommateurs étant solidaires,
sacrifier les intérêts des premiers serait sacrifier
ceux des seconds.
Subsidiairement :
Que si, pour des raisons reconnues majeures
et qui n'apparaissent pas aujourd'hui, la liberté
du commerce du blé national — que réclame
le Congrès — ne pouvait être accordée, le prix
limite de vente soit fixé par une Commission
dans laquelle les intérêts de l'Agriculture seront
largement représentés; qu'enfin le prix limite
de la récolte 1920 ne soit pas inférieur à 110 fr.
Considérant, d'autre part, que le pain cons-
titue l'aliment de première nécessité;
Conscients du devoir de solidarité nationale
qui leur incombe, les agricultenrs déclarent
ne prétendre qu'à un prix représentant le rem-
■174
CilMMlSS'O.N INTEHNAÏIONAI.E D ALililCl LTLKE
boursement de leurs frais de culture sans cesse
accrus et uoe juste et équilable rémunération de
leur temps et de leur peine.
Enfin, redoutant que la spéculalion provoque
des hausses considérables qui pèseraient lourde-
ment sur la consommation, sans profit pour la
production, ils demandent instamment au Gou-
vernement de prendre toutes mesures pour con-
traindre les intermédiaires à se contenter,
comme les agriculteurs, d'une rémunération très
modérée.
Conditions de livraison du blé. — Au cas oi'i
ks Pouvoirs publics persisteraient à adopter un
régime spécial pour le blé, le Conprès émet le
vœu que le Gouvernement fasse le nécessaire
pour que tous les intéressés sachent, dès le
15 juin prochain, dans quelles conditions aura
lieu la livraison de la récolte;
Et que les conditions de livraison poiir l'année
prochaine soient indiffuées le plus I5t possible,
et eu tous cas au plus tard le HO avril, si des
événements, actuellement imprévus obliueaient
de maintenir la réglementalion du commerce du
blé.
COMMISSION INTERNATIONALE D'AGRICULTURE
La dernière réunion de la Commission
internationale d'Agriculture avait été tenue
à Paris au mois de février 19li. Elle s'occu-
pait alors de préparer la participation de
l'Europe au Congrès international projeté à
^Exposition universell* de San-Francisco
en 1915; elle commençait à recevoir des
adhésions pour ce Congrès, lorsque survint
la guerre qui suspendit son activité.
La première séance depuis la fin des hosti-
lités a eu lieu le 7 juin à Paris, au siège de
l'Académie d'Agriculture, sous la présidence
de M. Méliue qui dirige les travaux de la Com-
mission depuis trente ans.
La Belgique était représentée parMM. Maen-
hautet deVuyst, les Etal.s-Unispar M. Howard,
la France par MM. Méline, Emile Loubet, de
Saint-Quentin, le marquis de 'Vogué, Sagnier,
Tardit, P. Gervais, Lafosse, Rieul Paisant;
les Pays-Bas par MM. le baron Collol d'Es-
cury et Verlieggen ; la Suisse par M. le doc-
teur Ernest Laur. La plupart des délégués
des autres pays s'étaient excusés, en s'asso-
ciant aux résolutions qui seraient adoptées.
Au début de la séance, M. Henry Sagnier a
fait connaître les changements survenus de-
puis 1914 dans la composition de la Commis-
sion, par suite delà perle d'un certain nom-
bre de ses membres.
M. Méline, après avoir salué les délégués
étrangers, a expliqué les motifs pour lesquels
les représentants de l'Allemagne n'avaient
pas été convoqués à la réunion :
n y a d'abord les nations qui ont été jetées
dans l'effroyable guerre par l'Allemagne et qui
aujourd'hui, j'en suis convaincu, sont peut-être
celles qui la jugent le plus sévèrement. Avec
celles-là le rapprochement pourra se faire vite
sur le terrain économique et agricole.
Mais il reste un point noir, très noir, pour la
France surtout, c'est l'Allemagne. Si elle nous
avait fait une guerre ordinaire, une guerre
comme on la faisait jusqu'à ce jour, comme elle
Ta faite elle-même en 1870, on pourrait essayer
de tirer un rideau sur le passé et de reprendre
des relations sinon d'amitié, au moins de voisi-
nage, de travail en commun. Mais il faut bien le
dire et elle ne peut pas le nier sérieusement, elle
nous a fait une guerre d'extermination et de des-
trucLiiiu ; son but a été de nous anéantir comme
grande nation et surtout de nous empêcher de
revivra comme nation productrice.
M. Méline souligne la différence entre l'at-
titude de la iM-ance, fidèle à la parole donnée
à Francfort au lendemain de 1870, et celle
de l'Allemagne actuelle, qui '■herche à échap-
per à ses engagements de Versailles. Peut-on,
dans ces condi lions, travailler avec elle'?
Il n'entre pas dans noire pensée d'excommu-
nier pour toujours l'Allemagne; nous n'ignorons
pas qu'elle tient une graBde place dans le monde
et qu'elle a encore un rôle important à jouer
dans le domaine économique. Si elle s'en tient
là, si elle ne cède pas aux suggestions de la caste
militaire, qui ne cherche qu'une revanche à
n'importe quel pri.\; si elle consent à travailler
franchement pour payer ses fautes et les faire
oublier, le rapprochement pourra se faire insen-
siblement sur le terrain du travail et de la pro-
duction, où personne ne songera à lui contester
son droit à la condition qu'elle respecte celui
des autres.
Ce n'est donc que par étapes que pourront se
rétablir des relations de collaboration et de
bon voisinage.
M. Maenhaul s'est associé au point de vue
exprimé par M. Méline, en rappelant que
l'Allemagne a contracté vis-à-vis de l'.^gri-
culture belge une dette qu'elle ne parait pas
encore disposée à acquitter loyalement.
M. le docteur Ernest Laur, tout an compre-
nant le point de vue français et belge, a émis
le vœu que la collaboration économique re-
prenne enlre tous les peuples, même belligé-
rants; représentant d'un pays neutre, il ne
saurait exclure aucun Etat de délibérations
internationales; il ne peut cependant que
s'incliner devaai't l'opinion qui parait être
NOUVEL HOMMAGE A M. TISSERAND
4T5
celle de la majorité des Etats représentés à la
Commission.
M. le baron CoUot d'Escury s'est associé
aux déclarations de M. le docteur Laur, tout
en comprenant fort bien que les délégués
français et belges ne puissent aujourd'hui
travailler avec des délégués allemands.
La Commission a décidé que les représen-
tants de l'Allemagne ne doivent pas actuelle-
ment être appelés à prendre part h ses déli-
bérations, mais que tous les autres Etats,
comme ceux qui ont été nouvellement ap-
pelés à la vie internationale, seront invités
à désigner des délégués pour la réunion
qui se tiendra à Paris au printemps prochain.
La Commission, à laquelle des ouvertures
ont été faites en ce sens, a abordé ensuite la
question de ses rapports avec la Société des
ÏNations. Après une discussion à laquelle ont
pris part MM. Méline, Loubet, Sagnier et
Kieul Faisant, il a été décidé que le bureau
entrera en relations avec la Société des Na-
tions pour examiner les conditions dans les-
quelles la Commission pourrait coopérer à
son action.
G. Gaudot.
LES GRAINES DE BETTERAVES A SUCRE
La Chambre syndicale des producteurs
français de graines de betteraves à sucre,
dont le siège esta Paris, 3, rue M(jntesquieu,
a exposé à Auneau où se tenait, le 23 mai,
le concours du Comice de Chartres, des
plants de betteraves à sucre provenant de
MM. Royneau, à OUé, Chenu, à Saint-Serge,
Marlin, a Mereville, pour appeler l'attention
des cultivateurs sur le but poursuivi par
notre Chambre de reprendre aux Allemands
le marché de graines de betteraves.
Il faut, pour y arriver, ne produire en
France que des graines riches, comme en
Allemagne, à l'exclusion de toute variété
sucrière secondaire. Pour atteindre ce bul,
les cultivateurs ne doivent s'adresser qu'à
des maisons qui pratiquent la sélection sui-
vant les méthodes préconisées par le minis-
tère de l'Agriculture.
Du reste, les droits de douane demandés
par la Chambre syndicale pour développer
cette culture sarclée dans la Beauce assurant
en même temps de forts rendements en blé,
ne pourront nous être accordés que si nous
ne produisons que de la betterave riche
absolument nécessaire à la sucrerie.
Les membres de notre Chambre syndicale
produisent la betterave aussi riche qu'en
Allemagne, tout en donnant un plus fort
rendement cultural. La solidarité des sélec-
tionneurs el des planteurs atteindra notre
but bien défini : reprendre aux étrangers le
marché fraï)çais en ne produisant que des
graines sttcrières bien sélectionnées .
Le Président,
C. Mennesso.v.
NOUVEL HOMMAGE A M. TISSERAND
Après les manifestations que nous avons
déjà signalées (numéro du 3 juin, p. 431),
la Société des Viticulteurs de France a orga-
nisé un banquet pour fêter l'élévation à la
dignité de grand'croix de la Légion d'Hon-
neur de M. Eugène Tisserand, qui est son
président depuis de nombreuses années.
Ce banquet a eu lieu le 10 juin. Il a réuni
des représentants du Parlement, de l'Acadé-
mie des Sciences, de l'Académie d'Agricul-
ture, de toutes les grandes Associations
scientifiques et agricoles qui sont lîères de
compter M. Tisserand dans leurs rangs. Les
hauts fonctionnaires du ministère de l'Agri-
culture et de l'Institut agronomique prenaient
part également à cette fête.
M. Ricard, ministre de l'Agriculture, qui
présidait le banquet, a d'abord, dans une al-
locution éloquente, rendu liommage aux ser-
vices de toute nature rendus par M. Tisse-
rand dans sa belle carrière. M. Méline, au
nom des anciens ministres de l'Agriculture, a
rappelé, en termes heureux, combien M.jTis-
serand a été précieux pour tous les ministres
qui l'ont vu à l'œuvre el qui ont profité de
son infatigable collaboration. Au nom de
l'Académie d'Agriculture, M. Viger lui a ap-
porté l'hommage du respect et de l'affection
de tous ses confrères. M. Lindet, président
de la Société d'encouragement à l'Industrie
nationale, a rappelé que M. Tisserand appar-
tient à son Comité d'Agriculture depuis plus
de cinquante ans et qu'il en dirige les tra-
vaux avec une autorité devant laquelle cha-
cun s'incline.
A tous ces témoignages, M. Tisserand a
répondu avec une délicatesse qui a été vive-
ment ressentie par tous. Je ne puis résister
416
L'ÉCOLE SUPÉRIEURE DE GÉNIE RURAL
au plaisir de reproduire sa péroraison :
Nous sommes à l'un des tournants les plus
douloureux de notre histoire !
La France est sortie victorieuse d'une des
guerres les plus épouvantables qui aient ensan-
glanté Ttiumanit^; elle apparaît dans une apo-
théose de gloire et de grandeur! Cependant, elle
est malheureuse; elle souffre d'une crise ou
plutôt de nombreuses crises dont ou ne voit pas
l'issue, quand on songe à la mentalité folle qui
s'est emparée de la classe des travailieuis et
même des agents de l'Etat, lesquels ne pensent
qu'à avoir de rargenl, beaucoup d'argent, et à
fournir la moindre somme de travail, alors que
pour sortir de la situation effroyable dans la-
quelle nous nous débattons, il ne suffit pas de
voter de lourds impôts, mais il est nécessaire
d'accroître le travail, d'augmenter son rende-
ment et d'intensifier au maximum la production
agricole et industrielle pour créer du capital et
remplir les caisses du Trésor public I
Néanmoins quelque sombre que soit le ta-
bleau, il ne faut pas le prendre au tragique, mais
au sérieux.
Il ne faut pas désespérer!
Tout est à faire sans doute!
Mais la France a de telles ressources, surtout
en Agriculture, qu'elle n'a qu'à se ressaisir et à
vouloir, pour guérir les plaies de la guerre et
reconquérir une puissance ot une prospérité
qui répondent à ses sacrifices et à ses besoins.
Il faut que la science et le travail humain se
mettent à l'œuvre sans répit ni relâche!
Il faut que tout le monde, dans quelque si-
tuation qu'il occupe,que chaque citoyen, quelle
que soitsatorce, quels que soientson âge et son
sexe,'ne recule ni devant un surcroit de besogne
à accomplir, ni devant un surcroît Je sacrifices
à s'imposer.
Il faut que chacun sache se plier aux condi-
tions nouvelles de l'existence et concoure par
ses moyens propres et suivant ses facultés, à la
reconstitution de l'éditicie en ruine.
Il faut de la volontc chez les uns et de Vencrgie
chez tous.
Pour moi, c'est la ligne de conduite que je
m'efforce de suiv.-e en continuant à travailler
sans arrêt pour le bien public et en ne reculant
devant aucun labeur. Je n'ai pas le droit de chô-
mer et de ralentir mon action!
La haute distinction dont je viens d'être l'objet
ajoute en effet à mes devoirs.
C'est une dette nouvelle que j'ai contractée
vis-à-vis de vous. Monsieur et cher Ministre; vis-
à-vis de l'Agriculture entière!
Pourrai-je jamais m'en acquitter?
Mes efforts pourront- ils atteindre à la hauteur
de cette dette?
Je l'essaierai en consacrant ce qui me reste de
force et de vie à la grande cause que nous ser-
vons.
J'y serai aidé par la foi profonde que j'ai dans
l'avenir agricole de la France et par l'ardent
amour que j'ai pour notre chère patrie.
Ces paroles vibrantes ont été écoutées avec
une profonde émotion. Les applaudissements
qui les ont saluées ont montré à la forte
vieillesse de M. Tisserand combien sont
admirés la science, l'énergie, le dévouement,
le désintéressement qu'il a toujours dépen-
sés pour le bien public.
He.nry Sagnier.
L'ÉCOLE SUPÉRIEURE DE GÉME RURAL
L'Ecole supérieure du (jénie rural, créée
à Paris par décret du 5 août 1919, a été ou-
verte le 1" octobre dernier.
Elle a pour but :
i" D'assurer le Recrutement des Ingénieurs
du Corps du Génie rural, ressortissant à la Di-
rection générale des Eaux et Forêts et créé par
les décrets des o avril 1903-26 décembre 1918.
2° De donner l'iiistructiou technique aux Elè-
ves libres, français ou étrangers, qui se propo-
sent d'obtenir le diplôme d'Ingénieur civil du
Génie rural.
Les élèves-ingénieurs au Service de l'Etat
se recrutent parmi les élèves sortant de l'Ins-
titut national agronomique, d'après leur rang
de classement, et sous certaines conditions
de notes obtenues dans diflërentes matières.
(Arrêté ministériel du 15 septembre 1919).
Les élèves libres sont reçus au concours;
le programme des examens est actuellement
en voie d'élaboration; il correspondra aux
connaissances en agriculture et en mathéma-
tiques enseignées à l'Institut agronomique.
Des bourses seront sans doute créées pour
celle catégorie d'élèves.
L'enseignement donné dans cette Ecole
supérieure dépasse considérablement le ca-
dre de la science qu'on désigne communé-
ment sous le nom de Génie rural et qui est
limitée aux Machines agricoles et aux Cons-
tructions rurales. Il embrasse, en effet, toutes
les connaissances techniques de l'Art de l'In-
génieur, en vue de leur application aux be-
soins de l'Agriculture et des Agglomérations
llurales.
Parmi les travaux ressortissant au Génie
Rural, citons en ell'et :
L'utilisation agricole des eaux;
Les irrigations, drainages et assainissements;
ACADÉMIE DAGRICUITUUE DE FRANCE
ai
Les remembrements et échani;es de parcelles
éparses;
La mise en valeur de terrains incultes, maré-
cageux, tourbeux, salés, etc.;
Les chemins ruraus et ouvrages d'art divers
(ponts, passerelles, aqueducs, etc.);
Les chemins d'exploitation ;
Les constructions rurales diverses ;
Les habitations à bon marché pour les ou-
vriers agricoles et les petits cultivateurs;
Les industries rurales (travail du bois, etc.);
L'installation des usines, coopératives ;
Les câbles porteurs agricoles;
Les ponts-bascules agricoles;
L'alimentation en eau des agglomérations ru-
rurales ;
L'utilisation des chutes d'eau pour les besoins
de la ferme;
Les installations hydro-électriques rurales et
les réseaux ruraux de distribution d'électricité.
La durée des études est de deux ans. L'en-
seignement comprend : des cours oraux, des
conférences et des exercices pratiques effec-
tués notamment à la Station d'Hydraulique
agricole et du Génie rural ; il est complété
par des excursions, des visites industrielles
et des stages.
Les cours et les conférences portent sur les
matières suivantes :
1° Cours. — Analyse et Mécanique rationnelle,
Mécanique appliquée. Hydraulique, Electrotech-
nique, Topographie, Construction, Canaux, Rou-
tes, Ponts, Droit rural et administratif.
2° Conférences. — Rédaction des projets, tenue
des bureaux et comptabilité, pratique des tra-
vaux, essais des matériaux. Valeur de la pro-
priété, son évaluation. Remembrement. Etude
des réserves d'eau et des établissements de ré-
servoirs en montagne. — Constructions rurales.
Motoculture.— Industries agricoles. — Agrono-
mie générale comparée.
Les exercices pratiques consistent en essais
de matériaux, exercices de mécanique (essais
de machines), manipulations d'électricité,
exécution de dessins et de projets, etc.
L'électricité, qui prend chaque jour une
importance plus grande dans le domaine éco-
nomique, est appelée à rendre les plus grands
services à l'Agriculture et à transformer les
conditions d'existence des populations ru-
rales. Aussi, pour donner aux Ingénieurs du
Génie rural une autorité indiscutée en ma-
tière d'installations électriques, a-t-il été dé-
cidé que les élèves suivraient pendant leur
seconde année d'études les cours de l'Ecole
supérieure d'Electricité et qu'ils devraient
acquérir le diplôme d'Ingénieur électricien.
L'E'-ole supérieure du Génie rural est mal-
heureusement bien à l'étroit dans ses locaux
actuels, à la Station d'Hydraulique agricole.
Mais un projet de loi, soumis au ^Parlement,
prévoit l'agrandissement de l'Ecole, de façon
à lui permettre de remplir pleinement sa
mission en formant, à côté des Ingénieurs de
l'Etat, un nombre important d'Ingénieurs ci-
vils dont la valeur technique sera hautement
appréciée par l'Agriculture et l'Industrie
françaises et qui pourront rendre de grands
services dans nos colonies et à l'étranger.
Louis Patrix,
Ingénieur du Corps du Génie Rural,
adjoint au Directeur de l'Ecole.
ACADEMIE D'AGRICULTURE DE FRANCE
Séance du 2 juin 1920. — Présidence
de M. Viger.
Hommage à M. Méline.
M. le Président adresse à M. Jules Méline les
félicitations bien sincères de l'Académie à l'oc-
casion de son quatre-vingt-deuxième anniver-
saire et du souvenir qui lui a été remis dans un
banquet réunissant les membres du Parlement
et ses confrères de l'Académie.
M. Jules Méline remercie bien vivement l'hono-
rable président de l'Académie et ses confrère?,
et parlant du travail formidable qui est à faire
pour créer une France nouvelle, il trace le rôle
actif et efficace que, selon lui, est appelée à
jouer l'Académie d'Agriculture dans la réalisa-
tion de ce programme d'avenir, en prenant la
direction de la marche de l'Agriculture fran-
çaise.
Centenaire de la Société centrale d'Agriculture
de l'Aude.
M. le Secrétaire perpétuel fait connaître que la
Société centrale d'Agriculture de l'Aude célé-
brera son centenaire dans des manifestations
qui se dérouleront du 19 au 26 juin. Il propose
qu'à raison des services rendus par cette Société
au cours du siècle qu'elle a vécu jusqu'ici,
l'Académie lui décerne un diplôme d'honneur
qui lui serait remis dans cette circonstance.
Cette proposition est adoptée.
La reconstitution du cheptel ovin.
M. Moussu rappelle que l'Académie avait ren-
voyé à l'examen de la Section d'Economie des
animaux le projet élaboré en commun par
MM. Dechambre, Moussu et Faucon pour la
reconstitution de notre cheptel ovin, puis il
donne les conclusions auxquelles s'est arrêtée la
Section d'Economie des animaux.
De quelque façon que l'on envisage l'avenir, il
ne semble pas que l'on puisse chez nous en
France, même avec des encouragements impor-
tants, remonter un courant qui nous fait assister
chaque jour à un épuisement de plus en plus
418
CORKESPONUANCE
rapide de nos troupeaux métropolitains. Depuis
cinquante ans, mais surtout depuis dix ans, nous
subissons une réduction progressive dont la
vitesse ne fait que s'accentuer, et qui nous ache-
mine, en 00 !qui concerne l'élevage du mouton
vers une situation comparable à celle que l'on
observe en Belgique, en Hollande, en Danemark,
en Suisse, etc. Nous serons forcés, pour une
grosse part, de devenir tributaires de l'étranger.
La Section d'Economie des animau-i, à l'una-
nimité, propose à l'Académie d'émettre le vu-u :
l" Que pour favoriser la reconstitution du
cheptel ovin si nécessaire aux besoins alimen-
taires et industriels de la France, il soit accordé
aux cotons des concessions de plusieurs mil-
liers d'hectares en Afrique du Nord ou en Afrique
Occidentale, là où il y en a de disponibles;
2° Que pour préparer ces futurs colons à leur
mission, il soit créé en France et en Afrique du
Nord un ou plusieurs centres d'études techniques
concernant l'élevage du mouton : centre de
Rambouillet par exemple pour les méthodes de
principe; stages d'application dans de grands
domaines d'Afrique du Nord pour 1 étude de la
langue et des méthodes indigènes primitives. Si
ces vœux éUient adoptés, il y aurait lieu de pro-
céder à une enquête ]iour le relevé de nos éta-
blissements coloniaux d'élevage susceptibles de
recevoir des stagiaires.
M. Moussu fait ensuite lemarquer qu'il semble
en outre y avoir aujourd'hui un motif majeur
pour s'engager dans cette nouvelle voie si nous
voulons développer ou simplement maintenir
l'inlluence fiançaise dans nos propres colonies;
c'est que, comme M. Pierre Bertbault, commis-
saire du Cl édit foncier de France en Algérie, le
montre dans un article du Journal d'Agriculture
pratique sur révolution de la propriété rurale en
Afrique du Sord, les Arabes enrichis, pendant
et depuis la guerre, rachètent très cher les
terres améliorées par la culture européenne; et,
actuellement, pour conserver Tinlluence fran-
çaise, les adniiuistralioas coloniales doivent
songer à organiser la colonisation pastorale.
M. Massé, à propos de la diminution des trou-
peaux de moutons en France, signale les ser-
vices que sont appelés à rendre les moulons dans
les régions libérées pour utiliser les vastes par-
cours non encore remis en culture, mais où
pousse de l'herbe. Sur les 102 000 moutons que
rAllemat;ne doit restituer, près de 70 000 nous
sont maintenant rendus; ce sont des moulons à
laine, mais dans les régions libérées, on se
préoccupe davantage de les engraisser que de
les conserver en vue de la reproduction. 11 y a
là une situation sur laquelle il convient de réflé-
chir.
Après un échange de vues entre plusieurs
membres de l'Académie, l'étude de la question
soulevée par M. Massé est renvoyée à l'examen
de la Section d'Économie des animaux.
L'invasion du criquet marocain
en Crau en 1920.
M. Marchai présente une note de M. P. Vays-
sière sur la multiplication du criquet marocain
on Crau et sur les moyens mis eu œuvre pour
lutter contre l'invasion actuelle : lance-flammes,
appâts empoisonnés, solutions savonneuses de
(hloropicrine, ramassage avec les toiles. Pour
donner une idée de la quantité des criqueis
ravageant les cultures de Crau, M. Vayssière
cite ce chiffre : une seule équipe de huit hommes,
manœuvrant une toile de 8 mètres de long sur
2 mètres de larg-», a recueilli eu six jours
■i 500 kilogr. de jeunes acridiens.
Les conclusions de .\1. Vayssière sont les sui-
vantes: on peut envisager maintenant la possibi-
lité d'une issue favorable à la lutte engagée con-
tre le fléau qui, après avoir marqué son passage
dans les cultures de Crau, menacerait de
s'étendre, sans les équipes de destruction, dans
les régions de primeurs des bouches-du-Uhôue,
où il ae ferait suitout sentir en 1921.
La situation forestière.
M. Paul Descoinljes. correspondant, rappelle
l'insuflisance de nos forêts montaiineuses sacca-
;,'ées à la fin du xviii"^ siècle; il montre combien
la guerre' a aggravé la situation et, dès lors,
combien urgente est la nécessité de reboiser nos
montagnes.
Notice sur Henri Joulie.
M. Iliticr dépose une notice écrite par M. Amé-
déo Meslay sur la vie et les travaux de M. Henri
Joulie. M. Amédée Meslay y rappelle le grand
rôle ,;oué par M. Joulie dans le développement
de l'emploi des engrais.
U. HlIlîBL.
COKKESPONDANCE
A divers. — Les albums renfermant les dessins
cotés de ruches à cadres, dont il a été question
dans le numéi-o du 27 mai dernier, ne se
trouvent pas à la Librairie aaricole. On doit
s'adresser aux auteurs, .\1M. Froment, 3, rue de
la Redoute, à Fontenay-aux-Roses (Seine).
— M- R. J. (Loir-'t-Cher). — Le Syndicat
départemental possède 96 tracteurs; d'autre
part, les 100 kilogr. de charbon de bois valent
chez vous 40 fr., de sorte qu'il serait très écono-
mique d'employer le gaz pauvre à la place de
l'essence minérale. Malheureusement, il n'y a
actuellement qu'une idée ou un programme qui
a été émis par M. Ringelmaun dans son article
sur l'emploi du gaz jniucrc pour les appareils de
culture mécanique dans le n" l'.t du 8 avril dernier,
page 292. Le gazogène de M. Ilernu (4i. avenue
Jacquemiuol, à Meudon (Seine-ct-Oise) a été
décrit dans le u" 18 du 20 avril 1920, page 324.
~(M. R.)
REVUE COMMERCIALE
479
LA SEMAINE MÉTÉOROLOGIQUE
Semaine du 6 au 12 juin 1920 [OBSERVATOIRE DU PARC SAINT-MAUR)
JOURS
ET DATES
y. .
o ~
c/v -
a .o
es
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tnilliliars.'
Dim 6 juin. 101" 'i
I
Lnndi 1 — 1016.5
Mardi S — 1015.6'
Mert'redi.. 9 —
Jeudi 10 —
Vendredi 11 —
Samedi.. . 12 —
TEiMPERATORTi;
5"0
O.u
;; . 0
ma. 7, 6.H
101.5.2 H.'.l
1011.9 J1.9
100S.3 12 1
Moyennes eL totaux 1014.1 1 ^.'.]
Ecarts sur la normale — 2 G — 2,9
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7.0
43 . 9
13.9
m lieD <Jf
112 i. :
dur.tbéor.
REMARQUES DIVERSES
Hosée, .temps couvert le jour,
beau le Boir.
Temps couvert le matin, beau
après midi.
Rosée, beau tfmps.
Rosée, beau temps, se couvre
le soir.
Rosée, temps nuageu.x.
Gouttes le m., pluie apri^s midi.
Temps orageux, jiluie après
midi.
Pluie depuis le !"■ janvier :
Kn 1920 237 mm
Normale 23S
(1) Voir l'e.ïplicatiou de cette mesure dans le n" du 15 avril 1920 (p. 290.
REVUE COMMERCIALE
Situation agricole. — La température a été basse
et, dans plusieurs régions, des petites gelées blanches
ont causé quelques dommages aux haricots et, dans
dans le Sud-Ouest, au mats. Des a^fe^ses ont parfois
entravé la récolte des fourrages et provoqué, dsms
le e Nord, la verse des Lins.
DanB te Midi, ou se plaiat de la persistance de la
sécheresse.
La période froide a légèrement enrayé la marche
de la végétation, mais depuis quelques jours, la
température s'est relevée.
Les céréales continuent à avoir un aspect satisfai-
sant; les cultures fourragères se développent avec
régularité et, dans le Sud-Ouest, les maïs ont une
levée normale. L.a situation des cultures reste en
sommes, sans grand changement.
Blés et Farines. — La situation reste sans chan-
gement; peu de blés indigènes livrés aux conditions
de la ta.xe et peu de blés étrangers cédés aux meu-
niers.
Les farines fournies aux boulangers contenant une
plus forte proportion de succédanés, la q,ttaritê du
pain diminue.
Sons. — Transactions peu nombreuses au prix de
la taxe, soit 48 fr. le quintal et par 10 quintaux, au
moulin.
Céréales diverses. — Le mouvement de baisse qui
se dessine sur les avoines définis quelques semaines
s'est fortement accentué pendant la huitaine ; les
cours ont subi un fléchissement de 5 à 6 fr par
quintal. On a coté, suivant provenances et qualité,
les avoines grises 66 à 72 fr. ; les noires, 67 à 68.50;
les blanches, 65 à 66 fr.
Peu de changement sur les orges que l'on cote,
comme suit, aux 100 kilogr. départ : crges de Cham-
pagne, 76 à 78 fr. ; de la Mayenne "x à 79 fr. ; de
Beauce. 78 fr.
Cours plus fermes sur les sarrasins, devenus rares ;
on vend maintenant 93 ir. les 100 kilogr. départ.
A Bordeaux, le maïs blanc des Landes est coté
107 fr. les 100 kilogr. départ et le roux de même
provenance, 120 fr.
Fourrages. — Au murché de La Chappelle, les
fouiniges nouveaux des prairies artificielles qui ont
fait leur apparition ont été enlevés à 220 fr. les
104 bottfS.
Les fourrages vieux, dont les prix sont restés sou-
tenus, ont été cotés aux prix suivants, par 104 bottes ;
luzerne, 250 à 270 fr. ; regain, 240 à 260 fr. ; foin, 230
â 260 fr.
Dans le Sud-Est, les prix du foin varient de 26 à
30 fr.; dans le Sud-Ouest, de 26 à 28 fr. les 100 kilogr.
Pailles. — Les pailles ont eu des cours très fermes
au marché de La Chapelle, où l'on a payé, par
104 bottes : paille de blé, 215 à 230 fr. ; paille de
seigle, 190 à 205 fr. ; paille d'avoine, 185 à 205 fr.
Dans les départements, les prix des pailles varient
de 19 à 23 fr. les 100 kilogr. départ.
Bétail. — Au marché de La Villette du lundi
7 juin, malgré des arrivages importants, la vente du
gros bétail a été active et les cours se sont main-
tenus. On a payé les bn-ufs de l'Orne et du Calvados,
4.30 à 4 65; de la Haute- Vienne, 4.25 à 4.55: de la
.Nièvre et de Saf'Ue-et-Loire, 4 à 4.40; de la Mayenne
et de la Sarlhe, 3.95 à 4.15; i«le Maine-et-Loire eit de
la Loire-Inférieure, 3.75 à 4.20; du Canlal, 3.90 à
i 40; de la Vendée, 3.70 à 4.15; les génisses, 4.50 à
4.60; les taureaux, 3.75 à 4.10 le demi-kilogramme
net.
480
REVUE COiMMERCfALE
En raison de l'augmentation des envois, qui attei-
gnaient 3 500 têtes, les cours des veaux ont fléchi
de 40 à 50 centimes par demi-liilogramme net. On
a coté les veaux de Seine-et-Marne, Eure-et-Loir,
Loiret et Yonue, 5.75 à 6 fr. ; de l'Aube, 5.70 à 5.90;
de la Sarlhe, 5 à 3.60; du Plateau Central, 4.25 à
4.75 le demi-kilogramme net.
A la faveur d'une otfre modérée, les moutons ont
bénéficié de prix soutenus. On a vendu les moutons
de l'Allier, de la Nièvre et du Cher, 7 à 7.50; les
métis, 6.75 à 7.20; les moutons de la Haute-Loire,
6 à 6 50 ; du Midi, 6 à 6.30 ; les brebis, 5.60 à 6 fr.;
les agneaux, 7.25 à 7.50 ; les moutons algéiiens, 6 à
6.25 le demi-kilogrnmme net.
Sur les porcs, vente facile à des prix dénotant de
la feruieté. Par demi-kilogramme vif, on a payé :
porcs gras, 3.50 à 3.60; coches, 3 à 3.50.
Voici le relevé des marchés des lundi 7 et jeudi
10 juin :
Marclié du lundi 7 juin.
Entrées directes
aux abattoirs.
Réserves
Amenés.
LaVill.
Vaug.
LaVill.
Vaug.
Bœufs
tètes
. 3 212
têtes
têtes
tètes
têtes
■Vaches . . .
Taureaux.
. -2 314
346
> 217
216
203
310
■Veauï
Moutons . .
Porcs ....
3 353
10 495
? 708
2 Oo3
2 879
2 07&
635
890
1 239
412
1 150
750
110
420
380
Prix
maxima du
kilogramme.
Au poids net. Au poids vif.
1^« q. -2* q. 3» q. Prix extrêmes.
Bœufs...
8 80 8 30
7.90
7.90
2 "75 A i; «;o
Vaches ,
8.90 8.30
2.25
5.58
Taureau>
8.10 7.60
7.40
2.75
4.92
Veaux ..
... 11.00 10.50
9.00
3.25
7.20
Moutons
... 14.50 13.50
12.50
5.20
7.20
Porcs...
10.50 10.40
10.10
6.49
7.35
Marché du jeudi 10 juin.
Entréesdirecles
aux abattoirs.
Réserves
Amenés. LaVill.
Vaug.
LaVill.
Vaug.
têtes têtes
tètes
tètes
têtes
Bœufs
1 731 1
Vaches . . .
1 164 [ 45
271
418
210
Taureaux..
526 \
Veaux
2 371 982
344
510
220
Moutons . .
6 192 3 370
r.6
560
215
Porcs
1 8!3 1 365
597
310
290
Prix
maxima
du kilogramme.
Au poids net. Au poids vif.
r» q. 2" q. 3' q. Prix extrêmes.
Bœufs
Vaches
Taureaux.. .
Veaux
Moutons.. . .
Porcs
8 56
8 ÔO
7 70
9 80
13 00
10 50
8 00
8 00
7 30
9 00
12 00
10 42
7 50
7 50
6 90
7 50
11 00
10 10
2.60 à 5.46
2.60 5.46
2.60
3.25
5.20
6.49
4.86
6.72
7.34
7.35
Dans les départements, on cote :
Bordeaux, par kilogr. poids vif : bœufs, 3 à
4.80; vaches, 2.40 à 3.60; porcs, 7 à 7.60, par kilogr.
poids net : veaux, 8 à 9.50; moutons, 12 à 13 fr.
Caen, par kilogr. poids vif . bœufs, 3.80 à 4 fr.;
vaches, 3.95 à 4.30; veaux, 4.75 à 5.25; moutons, 6.50
1.1 ÎT.
Dijon, par kilogr. poids vif : veaux, 4.50 à 5.10;
à 7.60. par kilogr. net : moutons, 10.50
bœufs,
à 11.25;
i a
par
porcs, 7.40
à 12.50.
I.yon-Vaise, par kilogr. poids vif : bœufs, 2.20 à
4.85; veaux, 5 à 6.10 porcs, 6.50 à 7.20; par kilogr.
net : moutons, 11.50 à 14 fr.
Marseille, par kilogr. poids net :
S. 50; vaches, 8 à 8.2:j; moutons, 10.50
kilogr. vif : porcs, 6.20 à 6.50.
Nancy, par kilogr. poids vif : veaux, 5.30 à 6.30 ;
porcs, 7.20 à 7.60; par kilogr. poids net : bœufs,
8.50 à 8.80; moutons, 10 à 13 fr.
Nanle.'s, par kilogr. poids vif : bœufs, 3.40 à 3.60;
veaux, 4.50 à 5 fr.; moutons, 5.70 à 5.90.
Vins. — Transactions peu importantes dans le
Midi et les autres régions viticoles. On vend à l'hec-
tolilre nu les vins rouges : 100 à 120 fr. à Béziers,
105 à 120 fr. à Montpellier, 100 à 130 fr. à Nimes,
105 à 120 fr. à Perpignan. Les vins blancs du Midi
sont cotés de 135 à 150 fr. l'hectolitre.
Dans l'Allier, on vend, tant en rouges qu'en blancs,
de 350 à 400 fr. la pièce de 200 litres.
bans la Côte-d'Or, ces prix sont atteints pour les
vins rouges ordiaaires et dépassés pour les blancs
qui valent de 450 à 500 fr. la pièce.
A Alger, les vins sont cotés de 103 à 125 Ir. l'hec-
tolitre.
Cocons. — En Italie, des contrats de cocons frais
à livrer à la récolte ont eu lieu sur la base de 32 à
36 lires le kilogr., ce qui, en tenant compte du
change, correspond à 24 fr. environ. Les prix actuel-
lement pratiqués sont inférieurs et varient de 24 à
28 lires.
Dans la Drôme, on a payé 1500 fr. les 100 kilogr.
au marché de Nyons.
Fécules. — Cours en baisse. La fécule U' dispo-
nible est cotée à Paris 200 fr. les 100 kilogr.
Pommes de terre. — Aux Halles centrales de
Paris, (m vend aux 100 kilogr. : pommes de terre
nouvelles du Midi, 120 à 140 fr.; longues de Bre-
tagne, 105 à 115 fr.; rondes de même provenance,
90 à 95 fr.; de la région parisienne, 120 à 130 fr.
Laines. — Les acheteurs se montrent réservés et,
d'autre part,' la culture reste sur ses positions; il en
résulle que les transactions sont peu nombreuses.
Dans l'Eure-et-Loir, on offre à la culture de 10 à
15 fr.; dans l'Allier, 12 fr.; dans la Drôme, 10 fr.;
dans l'Aude, 12 fr. par kilogr. pour les laines en
suint.
B. DUHAND.
ENGRAIS
(Les 100 kilogr. départ par livraison de 10.000 kilogr.)
fr. c.
Nitrate de soude 15/16 0/0 d'azote 150 »
Cianamide S. P. A manquj
Cian^mide en poudre mitnat
Nitrate de chaux 100 '•
Nitrate d'ammoniaque 33 à 34 0/0 d'az 150 »
Sulfate d'ammoniaque manque
Superphosphate 14 0/0 d'ac. phosph 27 à 29.50
Scories de déphosphoration, l'unité 1 80
Sulfate de cuivre 240-245
Sulfate de fer (cristaux; 30 »
— (poudre) 38 »
Soufre sublimé 120 »
Le Gérant : Ciurlks Di'tkeix.
Paris. — L. Maretheux, imprimeur, 1, rue Cassette.
CHRONIQUE AGRICOLE
481
CHRONIQUE AGRICOLE
Acceptation par la Commission de l'Agriculture du projet de loi gouveinemental sur le régime du blé. —
Conclusions adoptées. — Le prix liu blé serait fixé par le Parlement. — Prix proposé pour la récolte
de 1920. — Son insuffisance. — Les nouvelles charges fiscales. — L'impôt sur les bénéfices agricoles à
la Chambre des Députés. — L'exploitation des phosphates du Maroc. — Instructions relatives aux con-
cessions d'énergie électrique. — Nécrologie : mort de M. Guillaume Limon. — Les restitutions de
bétail par l'Allemagne. — L'importation des vins avariés. — Sorties de vins jusqu'à la fin de mai. —
Cours et exercices d'œnologie à la Station de Bourgogne. — Prochaine exposition de mécanique agri-
cole à Bruxelles. — Le commerce du lait et des produits laitiers pendant le premier trimestre de 1920.
— La fièvre aphteuse pendant le mois de mai. — Exportation des bovins et des moutons du Maroc.
— Concours national de ponte an Centre zootechnique de? Vaulx-de-Cernay. — L'Ecole algérienne
d'Agriculture à Maison-Carrée. — Concours pour la nomination de professeurs à l'Ecole d'Agriculture
de Cibeins. — Ecoles d'.\griculture — Erralum.
Le régime du Blé.
On pouvait espérer que la Commission de
l'Agriculture de la Chambre dos Députés,
chargée de l'e.xamen du projet de loi du Gou-
vernement sur le régime du blé, écouterait
les vœux unanimes des agriculteurs et re-
pousserait le système administratif de la
taxation et de la réquisition. 11 n'en est rien.
L'agriculture est, une fois de plus, batlue et
narguée par les Bureaux, comme un de ses
meilleurs avocats au Parlement, M. Pierre
de Monicault l'expose fort bien plus loin
(p. 485).
Toutefois, en acceptant le projet du Gou-
vernement, la Commission de l'Agriculture
y a apporté une modification qu'il convient
de signaler. Ce n'est pas une Commission
plus ou moins bien composée, mais le Par-
lement lui-même qui fi.xerait le prix du blé.
Elle propose, pour la récolle de 1920, le taux
de 100 fr. par quintal. En outre, une prime
de 200 fr. par hectare ensemencé en blé à
l'automne et au printemps prochains serait
attribuée aux agriculteurs dans les régions
dévastées.
Le prix de 100 fr. par quintal fera cer-
tainement combattu devant la Chambre.
Les ignorants le prétendront excessif, mais
les agriculteurs le jugeront [insuffisant.
Dans une réunion tenue à Creil le 13 juin
par le Bureau de la Société des Agriculteurs
de rOi.-e, le prix de revient moyen d'un
quintal de blé dans ce déparlement a été
étudié à fond et établi avec autant de préci-
sion qu'il est possible d'en apporter dans des
questions de cette nature. Celle discussion
approfondie a mis en lumière ce fait quen
bonne culture, avec une récolte moyenne de
22 quintaux à l'hectare, le prix de lementdu
quintal de blé ressort à 107 fr. 75. Quel se-
rait le prix de revient avec une récolle infé-
rieure'' 11 serait évidemment bien supérieur;
pour une récolte de 20 quinlaux, ce qu'on
ne peut pas appeler une récolte faible, il
24 Juin 1920. — N» 2 -
monterait à 118 fr. oO. Sans doute, on pour-
rait arguer que les dépenses sont fort éle-
vées en bonne culture, mais sans ces dé-
penses le rendement descendrait à df s pro-
portions bien inférieures.
M. Ouvré, député de Seine-et-Marne, a été
désigné comme rapporteur par la Commis-
sion. La discussion en séance publique pa-
raît devoir commencer le 24 juin ; elle ne
peut manquer de se prolonger.
Les impôts devant la Chambre.
La Chambre des Députés a abordé la dis-
cussion du projet relatif à la créatii)vi de
nouvelles ressources fiscales, dont le Sénat
avait modifié les dispositions.
On a lu dans le \\° du 3 juin (p. 418j le
texte adopté par le Sénat relativement à
l'impôt sur les bénéfices agricoles. La Com-
mission de la Chambre en avait changé les
dispositions et présenté un texte assez diffé-
rent. Ce dernier texte a été l'objet, en séance
publique, d'une assez longue discussion, et
il a été, au cours de ces débats, profondé-
ment modifié. 11 est impossible de [donner
des détails sur cette discussion, qui a porté
surtout sur le régime provisoire s'appliquant
à l'année 1920. Voici le texte définitivement
adopté :
A partir du 1" janvier 1921, l'article 17, para-
graphe 1", de la loi du 31 juillet 1917 est mo-
difié ainsi qu'il suit :
« Art. 17. — Le bénéfice provenant de l'ex-
ploitation agricole est considéré, pour l'assiette
de l'impôt, comme égal à la valeur locative des
terres exploitées, telle qu'elle résulte de l'éva-
luation cadastrale, multipliée par un coefficient
approprié. Ce coefficient est fixé par région agri-
cole et par nature de culture; un coefficient
moyen et unique par région pourra être établi
pour les exploitations à cultures variées ne com-
prenant pas une culture principale.
« Les coefficients ci-dessus sont déterminés
par une Commission instituée par un décret
rendu sur la proposition du ministre des Finan-
ces et du ministre de l'Agriculture et présidée
Tome t.
26.
482 CIIRONIQCE
par un conseiller d'Etat. Un quart des membres
de cette Cominission est nommé par le ministre
de l'Agriculture entre les candidats portés sur
une liste présentée par les présidents des Cliain-
bre« d'Agriculture ou à défaut des Offices dépar-
tementaux; un autre qpiart est nommé également
par le ministre de l'Agriculture entre les candi-
dats portés sur une liste présentée par les pré-
sidents des Associations, Syudicats et Coopéra-
tives de production agricole, ces candidats devant
être pris parmi des contribuables payant l'impôt
sur les bénéfices agricoles.
« La Commission se prononcera après avis des
directeurs des Services agricoles et des Chambres
d'Agriculture ou des Offices départementaux des
départements intéressés.
<' Elle procédera tous les' ans à la revision des
coeflicients.
■< Les raaxima et mini ma des coefficients ar-
rêtés par la Commission seront, fixés chaque
année, pour l'établissement de l'impôt de l'année
suivante, par une disposition de la loi de finan-
ces ou par une loi spéciale.
« Pour l'année 1920, les coeflicients applica-
bles sont ainsi fixés, sans l'intervention de la
Commission :
« Terres labourables, bois, aulnaies, saussaies,
oseraies, etc., parcs, pâtis, i.
« Prairies, jardins, vergers et cultures frui-
liêres, pépinières, 2.
' « Vignes, cultures maraîchères, .3.
« Pour les terrains de la zone dévastée, déli-
mitée par l'arrêté du 12 aoi'it 1919 et remis en
culture, le coefficient sera, pour l'année 1920, le
quart de celui appliqué pour le reste de la
France et, pour les années ultérieures, sera fixé
par les lois de finances correspondant.
Cl Pour les terrains non remis en état, le coef-
ficient sera de 0.
i' L'article 2 de la loi du 12 août 1919 est
abrogé. »
En ce qui concerne le droit de circulation
sur les vins et les autres boissons, les taux
adoptés par le Sénat ont élé adoptés, mais il
a été décidé que le produit de la surtaxe
serait réservé exclusivement aux communes,
et non aux départements et aux communes,
d'après le texte du Sénat.
Les phosphates du Maroc.
Dans la discussion du badgel du minis-
ière des Affaires étrangères à la Chambre des
députés, le problème de l'utilisaïUon des gi-
sements de phosphates au Maroc, dont la
grande importance a été reconnue, a été
soulevé. Des explications foiu'nies par
M. iMiUerand, président du Conseil, il résulte
que ces gisements ne seront pas concédés,
comme le bruit en avaitcouru, mais exploités
en régie par le Gouvernement chérifîen, et
que les besoins de l'Agriculture nationale
seront complètement sauvegardés.
AGUICOLE
L'énergie électrique dans les campagnes.
Le Journal Officiel du 15 juin a publié des
instructions données par M. Queuille, sous-
secrétaire d'Etat à l'Agriculture, aax ingé-
nieurs en chef du Ciénie rural dans les dépar-
tements relativement à la constitution de ré-
seaux ruraux de dislribulioa d'énergie élec-
trique. Ces instructions passent en revue les
conditions dans lesquelles les concessions
sont faites aux divers organismes suscep-
tibles de les utiliser : communes et syndicats
de communes. Sociétés coopératives agri-
coles, Associations syndicales. On se préoc-
cupe aujourd'hui, dans un grand nombre de
régions, de la constitution de ces Coopératives
agricoles; il sera très utile pour elles d'étu-
dier ces instructions, afin de bien connaître
lés charges qui peuvent leur incomber.
Nécrologie.
L'Agriculture bretonne a perdu un de ses
doyens les plus respectés, M. Guillaume Li-
mon, sénateur des Côtes du-Nord, décédé le
P juin à l'âge de quatre-vingts ans. Ancien
élève de l'Ecole d'agriculture de Grand-
Jouan, M. Limon s'était adonné avec passion
à l'amélioration de sa ferme de Malabry, à
Saint-Brandan, dans le canton de Quinlin; il
y donna les exemples de transformations qui
lui valurent la prime d'honneur au concours
régional de Saint-Brieuc en 1891. .\près
avoir appartenu à la Chambre des Députés
pendant plusieurs législatures, il entra au
Sénat en 1912; dans les deux assemblées, il
a, malgré son extrême modestie, rendu des
services très appréciés par la solidité de ses
connaissances dans les affaires agricoles.
Restitution de bétail par rAllemagne.
La Commission des réparations des dom-*
mages de guerre a fait connaître le relevé
des restitutions de bétail par l'Allemagne à
la France et à la Belgique à la date du 31 mai.
A cette date, les livraisons faites ù la
France comprenaient : chevaux, Goil; bo-
vins, 'lO 720; ovins, C7 476; chèvres, 7 o7u.
Les livraisons faites à la Belgique com-
prenaient : chevaux, 3 116; bovins, 43 489';
ovins, 32Gi'r, chèvres, GliO; volailles,
28 339.
Commerce des vins.
Un décret en date du 12 juin a prohibé
l'importation en France des vins avariés,
piqués, tournés, etc. Celte importation avait
pris une importance notable, tant en France
qu'en Algérie. Or, ces vin.s, impropres à la
consommation, étaient livrés à ladistiUatioD,
alors que, dans les conditions actuelles; il y
CHKONIQLE
a iaterdiction absolue de l'entrée des alcoola
étrangers (loi du 9 juillet 1917). . ,
— La Direction générale des eontribatioDS
indirecles a pubJié le relevé des sorties de
vins des caves des récoltants à la date
du 31 mai.
En France, les sorties se sont élevées à
2 253 349 hectolitres en mai, et à 26 813 381
pendant les huit premiers mois de la cam-
pagne. Pendant cette période, 26 037 -636 hec-
tolitres ont -été soumis an droit de circula-
tion.
- Pour la .première fois, les mêmes rensei-
gnements sont donnés relativement à
l'Alsace et à la Lorraine. Les sorties de vins
ont été de 8 277 hectolitres en mai, et de
222 343 pendant les huit premiers mois. De-
puis le 1" octotre, le droit de circulation a
été appliqué à 384 226 hectolitres.
En Algérie, les sorties de vins ont atteint
306 -489 hectolitres en mai, et 5 845 836 de-
puis le 1" octobre.
Au 31 mai, les stocks camTOerciaux chez les
marchands en gros s'élevaient à 10 millions
600 036 hectolitres en France, à 260 842 en
Alsace et Lorraine, et à 602 002 en Algérie.
Cours d'œnologie à Beaune.
Une série de coars et exercices praliques
aura lieu à la Station œnologique de Bour-
gogne, à Beaune (Côte-d'Or), du 28 juillet au
7 août.
Ces cours et e.xercices ont, pour but : 1° de
donner les connaissances Ihéoriques néces-
saires pour diriger méthodiquement les di-
verses opérations de la fermentation et de la
conservation des vins; 2° de familiariser
avec l'emploi d«=s procédés de dosage les
plus indispensables à la direction de ces
opérations (dosages de sucre, d'alcool,
des diverses acidités, examens microsco-
piques, etc.)
Le programme détaillé de ces cours est
envoyé franco; le nombre des auditeurs
étant limité, les demandes d'inscription
doivent être adressées à l'avance au direc-
teur de la Station.
Exposition de mécanique agricole.
La Société de mécanique et d'industries
agricoles de Belgique reprend la tradition de
ses expositions annuelles. La dernière s'était
benue en 1914 avant la guerre et l'occupation
ennemie. Des modiflcations importantes ont
été inti'odnites dans le matériel agricole de-
puis cette date. La 7° exposition de la Société
se tiendra à Bruxelles, au Palais du Cinquan-
tenaire, du 17 au 26 juillet. On doit adresser
les demandes de programme et les inscrip-
A&BIGOLE
483
tioDs au siège de la Société, à Bruxelles (20,
rueJSeuve).
.Le lait et les produits laitiers.
L'Office de renseignements sm' les prix de
l'Union suisse des Paysans conclut en ces
termes dans son rapport sur le marché inter-
national des laits et des produits laitiers pen-
dant le l'" trimestre de l'année 1920 :
L'allure qu'a prise ie marché des laits et des.
produiLs laitiers a conUrmé les conclufiious de
natre dernier rapport. Sous l'influence de l'ac-
croissement de la productioB, les prix ■ eut
accusé une légère tendance-à la baisse dans les
pays du nord et de rouest de l'Europe et dans
l'Amérique du Nord ; ce fléchissement se pour-
suivra parliôllement pendant la procliaine pé-
riode. Quelque p«u tendue, la situation se
trouve encore aggravée par l'état du change des
pays pouvant être pris en considération «n tant
que déhouchés.
Le mouvement futur des prix reste en étroite
corrélation avec l'allure d-e la vie économique en
général. Un r«cul des prix aura en tout cas poux
résultat un accrcissement de la consommatioD^
d'autant plus que Ja cherté de tous les autres
aliments, principalement des oéiréales, favorisa
la consommation du lait «t des produits laitiers.
L'accroissement de la production à cette
époque de l'année provoque un fléchissement
dans les prix; mais cette accroissement est
fortement enrayé par l'épidémie de fièire
aphteuse.
Police sanitaire du bétail.
Le Bulletin sanitaire du ministère de
l'Agriculture donne les renseignements sui-
vants sur l'évolution de la tiévre aphteuse
jusqu'à la fin du mois de mai :
GoniiDunes.
21 au 30 avril.
!"■ au 10 mai. .
11 au 20 —
2rau 31 —
Dépar-
tements.
86
84
. Foyers
anciens.
Foyors
nouveaux.
4 167 649
4 24-2 657
4 306 9,65
4 640 1 308
Comme il a été canstaté précédemment,
trop souvent des cas mortels surviennent
inopinément, sans que la cause en soit déga-
gée.
— L'exportation des bovins et des ovins du
Maroc a <ité récemment réglée, pour l'an^
née 1920. Cette exportation est autorisée
pour une période devant se terminer' le
30 avril 1921 ; elle pourra comprendre la sor-
tie en dehors de la zone française de
50 000 bovins et de 100 000 ovins. Les ani-
maux exportés seront exclusivement des
mâles, les bovins devant avoir quatre depts
de remplacement apparentes, et les ovins
484
CHKOMQUE AGUICOLE
deux dents de remplacement. Le contingent
total est divisé en deux parts : 45 000 bovins
et 90 000 ovins pouvant sortir par les ports,
le reste par la frontière algérienne (poste de
douane d'Arbaoua); il est réparti, en outre,
en périodes mensuelles sans que les excédents
non exportés puissent être reportés d'un mois
sur l'autre.
Coucours national de ponte.
Nous avons annoncé qu'un concours natio-
nal de ponte serait ouvert cette année au
Centre national d'expérimentation zootech-
nique des Vaulx-de-Cernay (Seine-et Oise).
La Commission d'organisation et de contrôle
a prorogé au 31 juillet le délai pour les de-
mandes d'admission. En outre, elle a apporté
au programme des modifications indiquées
comme il suit :
L;i Commission a décidé, en outre, répondant
en cela aux vœuï exprimés par difîérenls éle-
veurs, de porter de deux à trois le nombre de lots
de la même race et de la même variété qu'un
éleveur pourra soumettre aux épreuves.
De plus, le droit d'entrée de 25 fr. permettra
de présenter jusqu'à trois lots au lieu d'un, à
condition qu'ils soient de la même race et de la
même variété.
Li's éleveurs des lots de volailles inscrits avant
le 30 mai bénéficieront de cette réduction.
Les demandes d'admission doivent être
adressées à M. Laplaud, à AufTargis (Seine-et-
Oise). La date d'ouverture du concours reste
fixée au 1^'' octobre.
Ecole Algérienne d'Agriculture.
Nous avons signalé à diverses reprises
l'Ecole d'Agriculture de Maison-Carrée, près
d'Alger, dont le développement a été remar-
quable. Nous recevons sur cet établissement
la note suivante :
Son enseignement présente la plus grande
analogie avec celui des Écoles nationales d'Agri-
culture, mais il est adapté aux condilions spé-
ciales en vue desquelles il est institué. 11 est
caractérisé également par une succession de
périodes d'études (à IMaison-Carrée), et de tra-
vaux essentiellement pratiques (sur les annexes
que l'Ecole possède, à Berteaux et Rouiba et
dans les caves coopératives) qui permet, sans
surmener les élèves, de leur dispenser un en-
semble de connaissances professionnelles par-
ticulièrement étendufs et profitables.
Le concours d'admission aura lieu les ven-
dredi 9 et samedi tO juillet. Il ne comporte que
des épreuves édites el jieut être subi en France,
en Algérie, en Tunisie et au Maroc (dans les
principaux centres), et à l'étranger (consulats
français).
Lesjeunes gens justifiant d'une solide instruc-
tion générale bénéficient pour l'admission de
tacilités notables. Des bourses peuvent élre ac-
cordées par le Gouvernement général, les dépar-
tements ou les colonies.
Pour tous renseignements, on doit s'adres-
ser au directeur de l'Ecole ou à l'Office de
l'Algérie, 10, rue des Pyramides, à Paris.
Ecole d Agriculture de Cibeins.
Nous avons signalé (numéro du 3 juil-
let 1919, page 443) la création par la munici-
palité de Lyon d'une importante Ecole d'Agri-
culture à Cibeins, commune de Mizéricux
(Ain). Un concours est ouvert à Lyon pour la
nomination de trois professeurs :
Un concours sur titres est ouvert à la mairie
de Lyon pour trois emplois de professeurs à
l'Ecole municipale d'Agriculture de Cibeins :
1° Un professeur d'histoire naturelle;
2° Un professeur de physique, chimie et mé-
téorologie ;
3° Un professeur de culture et génie rural.
Les candidats doivent être pourvus du di-
plôme d'ingénieur agricole nu agronome. Trai-
tement du début, 6 400 fr. ou égal à celui des
professeurs d'Ecoles pratiques d'Agriculture,
plus logement, chauffage, éclairage, légumes ou
indemnités correspondantes.
Un des titulaires, ayant déjà une expérience
pédagogiqu'e et les capacités nécessaires, pourra
être désigné comme sous-directeur chargé des
études et recevra un traitement plus élevé.
Les candidats doivent adresser les de-
mandes avant le 30 juin, à M. le maire de
Lyon (Hôtel de Ville), en y joignant tous ren-
seignements utiles : âge, situation de famille,
diplômes, emplois occupés, références, etc.
Ecoles pratiques d'Agriculture.
Les examens d'admission et le concours
pour l'attribution des bourses à l'Ecole pra-
tique d'Agriculture d'Ecully (Rhône) auront
lieu à la préfecture du Rhône le 26 juillet.
Les candidats aux bourses doivent adresser
leur dossier au directeur de l'Ecole avant le
30 juin. Les autres candidats peuvent se
faire inscrire jusqu'au io juillet.
Le programme et les conditions d'admis-
sion sont envoyés à toute personne qui les
demande au directeur de l'Ecole, à EcuUy.
Erratum.
Une interversion dans les têtes de colonne
du tableau relatif à la répartition des blés
d'automne et de printemps (1" colonne de la
p. 457 du n" du 17 juin) a fait attribuer à
l'année 1919 les évaluations de l'année 1920,
et réciproquement. Cette faute d'impression
doit être redressée pour permettre de com-
prendre la suite de l'article.
Henry Sagnier.
A PROPOS DE LA POLITIQUE DU BLÈ
485
A PROPOS DE LA POLITIQUE DU BLE
Une fois do plus les Bureaux l'emportent.
Les agriculteurs continuent à manquer d'or-
ganisation et de discipline, mais surtout de
doctrine. Ils veulent le retour à la liberté et,
faute de se mettre d'accord sur les modalités,
sont amenés par les Bureau.* à accepter la
continuation de l'étal de choses ancien. Ils
veulent être maîtres chez eux et bataillent à
propos de l'impôt sur les bénéfices pour
n'avoir ni inquisition ni déclaration, et ils se
mettent sous les fourches caudines des Bu-
reaux en acceptant que l'Etat soit acheteur
unique, c'est-à-dire puisse établir ses listes
de production pour chaque exploitation, et
cela dans une année de bonne récolte. L'agri-
culteur paiera longtemps cette imprudence.
C'est à propos du projet de loi du Gouver-
nement sur les prix du blé en 1920 que ces
faits regrettables se sont passés.
Depuis trois mois, les milieux agricoles et
leurs représentants au Parlement ne cessent
de réclamer la discussion du régime du blé
de la récolte 1920. Ce n'est que le 4 juin 1920
que ce projet de loi a été déposé. Le Gouver-
nement ne peut plus, en effet, agir par dé-
cret, puisque le régime de l'état de guerre a
disparu. Avec les lenteurs de l'organisme
parlementaire, lenteurs nécessaires, il faut le
reconnaître, car c'est souvent la seule garan-
tie des intéressés pour éviter des surprises,
le prix du blé ne sera donc pas établi pour
permettre au cultivateur du Centre ou du .Midi
de vendre sous la machine. S'il a besoin
d'argent, il devra attendre le mois d'août et
peut-être le mois de septembre. Mais Paris
ignore que les battaisons du rayon que j'in-
dique commencent en juillet, car les blés de
la région parisienne ne mûrissent qu'en août
et on ne bat qu'en hiver.
Passons : les Bureaux ont peut-être vu, en
retardant le projet de loi, le petit côté de la
question qui était de ne pas tenter les rares
profiteurs agricoles qui espéraient faire pas-
ser au prix de la récolte prochaine des restes
de blé de la récolte dernière. C'est possible,
car dans toute cette question rien n'a été
traité avec ampleur ni avec des vues larges,
tout a élé regardé au point de vue étroit,
sans aucun champ. N'oublions pas que les
Bureaux ne peuvent trouver de conseils et
d'avis qu'auprès des industriels de la meu-
nerie et de la boulangerie qui sont en rap-
ports nécessaires avec eux, et qu'auprès des
agents des départements qui ne sont pas des
cultivateurs.
Ceci posé, arrivons à la question. Le Gou-
vernement propose de prolonger d'un an le
régime actuel du blé, modifiant simplement
le prix du blé. Or, s'il est indispens:ible en
ce moment de limiter le prix des céréales à
cause de la politique du pain, tout en assu-
rant au cultivateur un prix rémunérateur
pour l'encourager à développer la culture du
blé, et tout le monde est d'accord sur ce
point, il y a plusieurs modalités pour la réa-
lisation de ce desideratum.
La plus facile pour les Bureaux, car cela
évite un effort d'imagination, c'est la conti-
nuation du régime de ces dernières années,
c'est-à-dire l'Etat unique acheteur, fixant un
prix uniforme pour les céréales paniflables,
les recédant aux meuniers en leur fixant un
prix de vente pour la farine, en imposant les
mélanges nécessaires.
Ce que l'agriculteur critique dans ce sys-
tème, c'est que l'Etat connaît la récolte de
chaque exploitation et que le fisc est tenté
de s'en servir comme base pour l'impôt sur
les bénéfices agricoles, sans connaître aucu-
nement les frais variables faits pour obtenir
le rendement. L'agriculteur se plaint encore,
ajuste raison, que ce procédé ne lui permet
pas de reprendre pour l'alimentation de son
bétail les sons de sa récolte, puisque son blé
est envoyé à la mouture souvent fort loin du
centre de production, et toujours en dehors
de son rayon de transport par voiture. Enfin,
lorsque le cultivateur achète du son, il doit
le payer, qu'il soit taxé ou non, à un prix
hors de proportion avec le prix auquel il a
vendu son blé. Négligeons les autres motifs
de critiques, ceux-ci suffisent.
11 semblait qu'on pût trouver une modalité
respectant les nécessités de la politique du,
pain, et acheminant l'agriculteur vers la
liberté du commerce.
Plusieurs procédés avaient été examinés.
Nous n'exposerons que le dernier pour mon-
trer le point de départ des objections et atti-
rer l'attention pour l'avenir sur les concep-
tions de la majorité des représentants des
cultivateurs qui ne sont pas eux-mêmes cul-
tivateurs.
On proposait de ne plus taxer le blé, mais,
pour assurer le prix du pain, de taxer la
farine à la vente en lui imposant une formule
de mélange constante, de façon à définir dans
ce prix la part de la farine de froment et de
la farine de seigle. Ce procédé était un ache-
minement vers la liberté commerciale.
4S6
MAISONS li.N KEZ-DEiCHAU9SÉE OTJ A Ui\ KlAGE
En effet, la farine élaol taxée, le prix du
blé se trouve bien indiqué par le fAil même,
mais au lieu d'être fixe, il peut varier dans
des liniiteis assez, étendues. Les facteurs de
ces variations sont, en effet : l'équipemenf du
moulin qui lui permet de moudre à plus ou
moins, bon marché; le prix des sons, qui
jouera normalement dans l'appréciation du
prix de vente; enfin, la qualité et la propreté
du blé que le meunier aura désormais intérêt
à payer.
De plus, le cultivateur choisirait son ache-
teur comme par le passé, et pourrail passer
avec lui telle convention qu'il voudrait pour
reprendre ses sons ou se faire fournir une
succédanée en' échange. Enfin, le meunier
intéressé à faire, travailler son moulin s'in-
génierait à faire sortir les blés des greniers,
et à chercher une clientèle d'acheteurs dans
les régions déficitaires.
Nous n'entrons pas ici dans le détail des
garanties qui auraient été apportées pour la
bonne répartition de la farine dajis le pays.
Ce projet n'a pas été préféré au projet du
Gouvernement parce , qu'on lui reprochait,
d'abord de permettre une spéculation à la
baisse organisée par les meuniers, ensuite de
ne pas assurer suffisamment l'approvisionne-
rnent des villes et des régions déficitaires?
C'est toujours le cauchemar de la spécula-
lion qui entrave toutes les. initiatives. De
crainte de ne pas réussir à la brider, on pré-
fère imposer aux producteurs les vexations
qui devraient être rései^fées aux spéculateurs
éventuels.
11 semble cependant que les agriculleurs,
guidés par toutes leurs Associations agri-
coles, commencent à être organisés pour ré-
sister à la spéculatix)n.' Ces organisatixjns ne
sont pas JBscrile&au ministère de l'Intérieur
comme émargeant aux fonds secrets; on ne
les connaît doue pas otficiellemenl comme
ayant une action réelle- au môme litre que la
presse et que tant d'autres organismes; voilà
une des principales caus(;s d'erreur des Bu/-
reauA. Mais môme, en dehors de nos assor
ciations, le Parlement n"a-l-il pas créé des
OfficeS' départementaux? N'est-ce pas l'occa-
sion d'éprouver leur action pour guider le
cultivateur et l'aider contre la spéculation?
Nous admettrions fort bien, du reste, que,
pendantcette période encore critique, l'Etat,
tout ein diminuant son organisme de l'Office
des céréales, enconservàt les meilleurs cadres
et fût acheteur lui-même pour équilibrer le
marché et combler les lacunes de la répanti-
tion.
En période de crise, nous ne refusons pas
que l'Agriculture et le Commerce fassent
pour le blé ce que le ministère, des Finances
et la Caisse des Dépôts et Consignations font
pour la Rente.
C'est un gros sacrifice que aous ferions
aux idées de liberté; mais puisqu'un sacri'-
lîce est encore nécessaire, il nous semblerait
que celui-là serait le moins pénible pour nos
agriculteurs, le moins générateur de précé-
dents. La formule que nous avons proposée
rend peut-être la liberté au commerce plus
qu'à l'agriculteur, mais elle a le gros avan-
tage de rééduquer les deux partis et de
rompre nettement avec des usages qui nou.-?
achemiinent insensiblement-vers la natitmali-
salion des céréales. C'est cela qu'il aurait
fallu éviter à tout prix.
P. DE MOMCAL'LT,
Ingétoieirp agronome, député de l'Ain.
MAISONS EN REZ-DE-CHAUSSÉE OU A UN ÉTAGE
Voyons ce qui concerna l'utilisation.
Au point de vue de la facilité des services
intérieurs, le rez-de-chaussée est préférable;
les communications d'une pièce à une autre
^ont aisées et surtout bien moins fatigantes.
Les greniers, qui sont si utiles dans les
liabitalions rurales, sont deux fois plus
grands dans la maison en rez-de-chaussée
(160 mètres carrés, dans l'exemple choisi,
iig. 93, p. 466 du n° du 17 juin) que dans
celle à un étage (80 mètres carrés, Iig. 94) ;
en supposant la même couverture avec la
même pente aux deux toits, le volume utile
(1) Voir le numéro du n juin, page 46.^.
du grenier est double dans la maison en rez-
de-chaussée que dans celle à un étage.
On peut f.ure des calculs analogues pour
une maison à un étage ayant une ou deux
ailes au rex-de-chaussée, comme celle qu'on
voit dans le fond de la figure 96 ;p. 467 du
n" du 17 juin).
La maison à un étage, qui se rencontre
IVéquemmenl en Angleterre, occasionne une
perte de temps dans tous les travaux du mé-
nage; par contre, les pièces du premier, ré-
servées comme chambres à coucher, sont bien
plus salubres que celles du rez de-chaussée.
Ajoutons qu'à d'autres points de vue, tels
que la facilité de surveillance des alentours,
MAISONS iEN REZ-DE-eUAtrSSEe OU A UN ETAGE
48"
la réduction des frais d'entretien de la cou-
verture, l'écononnie de chauffage, la vue plus
agréable, quelquefois le prix du mètre carré
de terrain (qui présente une importance ca-
pitale dans les agglomérations), etc., on peut
avoir intérêt à préférer la construction avec
un premier étage, même si la dépense était
un peu supérieure pour la même surface uti-
— Habitations rurales à deux
élevées sur terrain incliné.
lisable de la maison entièrement construiLe
en rez-de-chaussée.
En résumé, il y a des avantages et des
nconvénients dans les deux cas ; il nous est
Idonc impossible de juger définiti-
vement s,i l'on doit toujours préférer f
les habitations en rez-de-chaussée
on celles ayant un étage ; c'est à
chacun de prendre en considératioTi
les éléments qui précèdent et de
fixer son choix en acceptant d'a-
vance les inconvénients inhérents
au dispositif adopté- Les traditions
locales exercent à cet égard une
influence que l'on ne saurait nier.
Les habitations rurales compor- [..^
tent rarement un deuxième étage,
sauf quand elles sont établies sur des ter-
rains fortement inclinés, comme les mon-
trent les figures 98 et 99 à Villard-de-
Lans (sol i présentant une pente de 0".i8
par mètre). Le rez-de-chaussée a est en
partie enterré ; les fondations étant d'un
établissement assez coûteux, on a intérêt à
élever deux étages b et c, afin d'obtenir la
surface de planchers nécessture à l'habita-
tion.
On n'a pas à faire intervenir les considéra-
tions précédentes quand il s'agit de l'habita-
tion permanente du propriétaire foncier,
laquelle, sans être un château, peut consti-
tuer la catégorie des villas rurales, l'équiva-
lent des collages anglais. Ces logis possèdent
souvent deux étages.
Pour les maisons à un et à deux étages, on
donne généralement les dimensions suivantes
pour les hauteurs sous plafond de chaque
étage (la hauteur du soubassement varie de
0".60 à 1 mètrej :
Rez-de-chaussée 3"» à .'î^.êO
Premier étafïe 2m. 80 3™
Densième étage 2m.'70 211.80
Grenier (sous eatraiJt)... 2^.30 2"".S0
Il faut ajouter à ces chiflres les épaisseurs
de chaque plancher pour avoir la hauteur
totale du mur de façade (O^.aH à 0"'.3O s'il
s'agit d'un plancher à parquet, et 0".3o à
0'".4U daus le cas d'un plancher à carrelage
et à plafond).
Pour les^maisons urbaines et les châteanx,
les dimensions précédentes sont souvent
augmentées par les architectes ; il s'agit alors
de constructions décoratives dont l'étude
n'appartient pas au Génie rural et dont la
conception est souvent imposée par la fan-
taisie des archi>lectes.
jJ. - Une partie du village '!._ \ inai.J-ii' -L.iu?.
Rappelons qu'un règlement de la Commis
sion de Voirie du 18 septembre 1850, appli-
cable surtout aux logis urbains, exige que la
hauteur d'étage, entre le plancher et le pla-
fond, soit d'au moins â^.GO; pour les cham-
bres mansardées, situées sous les combles,
celte hauteur minimum de 2". 60 se compte'à
la partie la plus élevée du rampant (décret du
23 juillet 1884 concernant la Ville de Paris).
Il y a lieu d'appliquer ces indications à nos
habitations rurales.
Max Ringelmann.
V1II« CONGRÈS DE LA MUTUATITÉ ET DE LA COOPÉRATION AGRICOLES
Ylir CONGRÈS DE LA MUTUALITÉ
ET DE LA COOPÉRATION AGRICOLES
Le Congrès s'est ouvert, le vendredi lljuin,
à 9 h. 1/2 au Musée Social sous la prési-
dence de M. le ministre de l'Agriculture.
M. Ricard a fait une éloquente apologie
de l'Association agricole, et rappelé les
efTorts considérables accomplis à ce sujet
par les agriculteurs de notre pays depuis le
vote de la loi du 21 mars 1884.
M. Viger, président du Congrès, a montré
l'œuvre énorme réalisée par la Fédération
nationale de la Mutualité et de la Coopéra-
tion agricoles depuis sa fondation et l'impor-
tance de ses Congrès successifs. 11 a salué
ensuite les représentants des Associations
agricoles d'Alsace et de Lorraine.
Séances du H juin. — A la suite du rapport
de M. Descours Desacres, président de la Caisse
régionale de Crédit agricole du centre de la
Normandie, sur les Chambres d'AyricuUure dans
leurs rapports avec les Associations agricoles, le
Congrès a émis le vœu que la loi du 25 oc-
tobre 1919 sur les Chambres d'Agriculture soil
modifiée de la façon suivante :
o) Que dans le nouveau texte, aucune dis-
tinction ne subsiste, sauf en ce qui concerne le
mode de vote, entre les membres élus par les
Associations agricoles et les membres élus au
scrutin de liste.
b) Que le décret du 2 février 1920, réglemen-
tant la procédure relative aux élections dos
candidats des Associations, soit incorporé au
nouveau texte, sous réserve de la garantie de
compétence agricole exigée des représentants
des Associations agricoles appelées au vote.
c) Que le § 2 de l'article G du nouveau texte
repoussant fout privilège reconnaisse sans dis-
tinction à toutes Associations donnant les mêmes
garanties d'ancienneté légale et d'activité et
notamment aux Caisses de crédit, aux Coopératives
aux Mutuelles, et aux Syndicats aijricoles, le droit
à l'élection des membres à élire par les Asso-
ciations.
d) Que les articles 33, 42, puis 47 et 49 ré-
glant la compétence soient remaniés de manière
à présenter un texte général coordonné suivi
des textes particuliers nécessaires et de l'indi-
cation des moyens assurés aux intéressés en vue
d'éviter ou de solutionner les conflits de com-
pétence.
— M. Riverain, président du Syndicat des
Agriculteurs de Loir-et-Cher, a présenté un rap-
port sur l'entente entre les Syndicats agricoles en
vue de l'achat en gros des engrais complémen-
taires semences, machines, etc. Le Congrès a
émis le vœu :
1° Qu'il serait d'un très grand intérêt de voir
les Syndicats agricoles se grouper par départe-
ments et jiar régions pour effectuer leurs achats
en commun comme ils se sont groupés pour la
défense économique des intérêts de l'agricul-
ture. Dans ce but il préconise la constitution-
d'un comptoir d'achat auprès de chaque Fédé-
ration régionale.
2° Pour les mêmes raisons, il préconise la
création d'une Inion nationale entre les Syndi-
cats agricoles en vue de la répartition des en-
grais disponibles et la fixation des prix, d'accord
avec les fournisseurs, et il approuve en consé-
quence la création d'un bureau spécial constitué
par la Fédération nationale de la Mutualité et
de la Coopération agricoles.
3» Consid>*rant que les bulletins périodiques
des Syndicats ne sont plus en rapport avec les
besoins de l'importance actuelle de l'agriculture,
le Congrès préconise enfin la création de jour-
naux régionaux, la dépense supplémentaire qui
peut en résulter pouvant être facilement cou-
verte par une augmentation des cotisations et
par un léger prélèvement sur les opérations
d'achat.
— A la suite des rapports de M. Berest, direc-
teur de la Société coopérative « La Bretonne »,
etde M.Nicolas, ingénieur agronome, sur l'Etude
des moyens à employer pour organiser la vente
collective des produits des Coopératives agricoles,
le Congrès a émis le vœu :
1° Que la Fédération nationale de la Mutualité
et de la Coopération agricoles encourage, par
tous les moyens, la création des Sociétés coopé-
ratives de production de fruits, de légumes, de
fleurs, etc..
2° Qu'elle envisage, à brève échéance, la créa-
tion d'un groupe spécial de ces Coopératives en
vue de la vente en commun de leurs produits.
3° Qu'elle recherche des débouchés en France
par une entente avec les Coopératives de con-
sommation, les Offices de ravitaillement, etc.,
et à l'étranger par la création de bureaux de
vente.
4° Que, dans un avenir prochain, soit ouvert
tout d'abord un bureau de vente et de contrôle
à Londres.
Séances du 12 juin. — A la suite du rapport
de M. Rieul Faisant, président du Syndical agri-
cole de la Ferté-Caucher, au sujet du projet de
codification des lois sur le crédit et sur la coopéra-
lion agricoles, le Congrès a émis le vœu :
Que le Sénat vote sans modification et à brève
échéance le projet de codification sur le crédit
mutuel et sur la coopération agricole et donne
ainsi à l'Agriculture française des moyens de
crédit et d'action qui lui font encore défaut.
— A la suite du rapport de M. Diebold-Weber,
sénateur, président de la banque rurale d'Alsace-
LES EXPÉRIENCES DE DESSOUCHEMENT A LA MOTTE-BEUVRON
Lorraine, sur l'organisation et le fonctionnement,
des institutions de crédit et de mutualité agri-
coles en Alsace-Lorraine, le Congrès :
Considérant qu'il est urgent de remettre à la
disposition des Caisses agricoles et rurales d'Al-
sace-Lorraine les fonds qui leur appartiennent
et qui sont nécessaires à leur fonctionnement.
Emet le vœu que les dépôts effectués par elles
en Allemagne avant la guerre soient remis à
leur disposition le plus tôt possible.
— Des rapports ont été présentés par M.Mar-
tin, directeur des Services agricoles d'Indre-et-
Loire, président de la Mutuelle agricole Touran-
gelle, de M. Rrière, directeur de la Sarthoise, et
de M. lieaurieux, docteur en droit, au sujet de
l'assurance des accidents agricoles.
Le Congrès, après avoir constaté jes résultats
excellents obtenus par les organisations déjà
existantes dans l'Indre-et-Loire, la Sarllie, les
Charentes et le Poitou, l'Eure-et-Loir, etc., in-
vite :
1» La Fédération nationale de la Mutualité et
de la Coopération agricoles à entreprendre im-
médiatement parmi les associations affiliées une
active propagande en faveur de la création de
Mutuelles locales et de Sociétés départementales
contre les accidents agricoles sur le modèle de
celles qui ont été organisées dans le département
d'Indre-et-Loire.
2° La Caisse nationale de réassurance des
Mutuelles agricoles à procéder des maintenant à
l'organisation d'une section assurance contre les
accidents du travail.
3° Et conseille aux Mutuelles agricoles acci-
dents de laisser à la charge des assurés une
fraction de frais médicaux et pharmaceutiques.
Après examen du projet de loi actuellement
pendant devant le Sénat et ayant pour objet
489
d'étendre aux exploilations agricoles la législa-
tion sur les accidents du travail, il invite la Fé-
dération nationale de la Mutualité et de la Coo-
pération agricoles et la Caisse nationale de Réas-
surance à constituer d'urgence une Commission
spéciale chargée d'élaborer les modifications de
texte qu'il y aurait lieu de solliciter du Sénat.
— A la suite du rapport de M. Manier, sous-
directeur de la Cuisse régionale de Crédit agri-
cole de l'Ile-de-France au sujet de l'application
de la loi du 12 mars 1920 sur l'extension de la
capacité civile des Syndicats professionitch, le
Congrès recommande aux Syndicats agricoles :
1° D'organiser entre leurs membres des Socié-
tés coopératives d'approvisionnement et d'achat
pour leur permettre de se procurer des matières
premières, outils, instruments, machines, en-
grais, semences, plants, animaux et matières
alimentaires pour le bétail, et des Sociétés coo-
pératives de production et de vente pour la
transformation et l'écoulement de leurs mo-
duits;
2° De tenir compte des limites elablies par la
loi pour leurs opérations d'achat et île vente.
Enfin, après une éloquente allocution de
M. le président Viger, qui a rappelé les im-
portants résultats des discussions qui se sont
poursuivies les 11 et 12 juin, il a été décidé
que le I.V" Congrès de la Mutualité et de la
Coopération agricoles aura lieu en juin 1921,
à Reims, pour manifester la sympathie des
Mutualités agricoles à l'égard de nos régions
dévastées et pour constater les efforts accom-
plis en vue de la reconstitution de ces ré-
gions.
X.
EXPERIENCES DE DESSOUCHEMENT
A LA MOTTE-BEUYRON
Le Comité central agricole de la Sologne avait
convoqué ses membres à assister le 9 juin, à La
Motte-Beuvron, aux premiers essais contrôlés de
dessoucbement par les procédés modernes. Ces
essais avaient été organisés par la Compagnie
d'Orléans.
Deux systèmes étaient en présence : d'une
part, les explosifs présentés par l'Union pour
l'emploi des explosifs en Agriculture ; d'autre
part, l'arrachage direct par un tracteur à che-
nille prêté et mis en œuvre par les établisse-
ments AgricuUural, d'Aubeivilliers. De part et
d'autre, les essais ont été concluants malgré les
conditions défavorables dues tant à la séche-
resse du sol qu'à l'état vétusté des souches qui
n'offraient plus une emprise suffisante.
Les explosifs arrachaient violemment, en
fragmentant et projetant au loin les souches et
racines, de grosseur moyenne; seules les grosses
souches résistaient en partie, tout en se fendil-
lant dans le sol.
Des essais de culture et de fertilisation du sol
par explosifs et engrais combinés ont également
eu lieu.
Le tracteur à chenille de 45 Hr arrachait du
sol à l'aide d'un harpon à trois blanches les
souches ayantjusqu'à O^.SO de diamètre et leurs
racines à raison d'une souche par deux minutes.
Ce temps comprenait l'accrochace du harpon,
l'arrachement et le décrochage. Il aurait pu être
réduit de moitié en employant une équipe de
deux bûcherons aux opérations préliminaires
de mise en place et décrochage du harpon. Pour
les souches plus grosses, il serait nécessaire, soit
d'employer un tracteur à chenille d'un modèle
plus fort, soit de préparer les souches en déga-
geant les plus groses racines.
L'emploi combiné des explosifs et du tracteur
490
pour rextraclion des plus grosses souches a
donné un résultat complet et parfait. L'ejtplosioii
divisait d'a^wd la souche en tronçons que le
tracteur arrachait facUeracnt ensuite.
Les visiteurs ont été émerveillés de ces résul-
ACADÉMIE D'AGRICULTURE DE FRANCE
tats et unanijiies à déclarer que les deux mé-
thodes espérimentées enserpble ou séparément
constituaient la solution économique et rapide,
du prohlème et réalisaient un immense progrès-
sur les procédés anciens.
P. Fmwent.
LES ENGRAIS POUR L'AUTOMNE
On se préoccupe, avec raison, de Tapprovi-
sionnement nécessaire su engrais, et particu-
lièrement en superphosphates, pour l'au-
tojane prochain. Dans une réunion tenue ré-
cemment par la Section agricole de TAssocia-
tion nationale d'expansion économique, à
laquelle assistaient les représentants de l'in-
dustrie des superphosphates et ceux des
mines de phosphates africains, ainsi que
M. RouK, directeur au ministère de l'.^gri-
cullure, des précisions qu'on doit connaître
ont été établies.
Au 31 mai dernier, les stocks de produits
fabriqués dans les usines ne dépassaient pas
100 000 tonnes, quantité infime en face des
besoins chaque jour plus urgents; il serait
donc nécessaire que la fabrication fût pous-
sée avec activité, c'est l'iulérêt des fabricants
comme des agriculteurs. Or, un grand nombre
d'asines n'ont pas leur marche normale, quel-
ques-unes chôment. Le motif en est dans
l'insuffisance des arrivages des phosphates de
l'Afrique du Nord (Algérie et Tunisie).
Sur un tonnage de 1 million de tonnes
formant le contingent français [de l'année,
300 000 tonnes seulement étaient arrivées au
31 mai, ce qui est tout à fait insuffisant. Les
quantités nécessaires sont actuellement dis-
ponibles tant dans les raines que dans les
ports de l'Afrique du Nord. Tout le problème
se résume actuellement dans les transports
maritimes. Il est indispensable qu'imniédiale-
ment, et non pas dans deux ou trois mois, le*
navires nécessaires potir l'acheminement djes
phosphates vers les ports français soient mis
à la disposition de l'exploitalion dics mines
de phosphates et de l'induslrie des super-'
phosphates.
Celte nécessité a été formulée en termes
très précis pur l'Association nationale d'Ex-
pansfion économique. Le vœu qu'elle a émis
a été transmis sans délai aux ministères inté-
ressés. On nous affirme que le fret est libre
aujourd'hui, mais qu'il est extrêmement dif-
ficile d'en trouver pour la Méditerranée,
même aux plus hauts prix.
L'intérêt de la production agricole exige'
qu'une solution ne soit pas ajournée, car elle
est urgente. 11 est vraiment étrange que les
contingents concédés à l'Angleterre et à
r'italie aient été enlevés normalement, alors
que le contingent français reste immobilisé.,
Il n'est pas moins important que les Syn-
dicats et les agriculleuj-s puissent recevoir
les engrais potassiques d'Alsace. Les livrai-
sons en France sont arrêtées depuis nombre
de mois, alors que le Comptoir de vente de
Mulhouse, à qui le séquestre des mines a
donné le monopole des livraisons, exporte
régulièrement en Angleterre et aux Etats-
Unis.
Henry Sagnier.
ACADÉMIE D'AGRICULTURE DE FRANCE
Séœiîee 'êa 9 juin 1920. — Présidence
de M. Viger.
M. te l'i-t'uident signale la présence de M. Le-
land 0. lloward, chef du Bureau de TEntomo-
logie au Département de l'Agriculture des Etats-
Unis, mepibre étranger de l'Académie, et l'invite
à prendre place au bureau.
M. Avguste Chevalier, directeur du Laboratoire
d'Agronomie coloniale au Muséum d'Histoire
naturelle, fait hommage du Premier inventaire
des bois et autres produits forestiers du Toiikin,
qu'il a publié récemment, et d'une i^tude sui- les
grands étai)liss*!mentsscientiUqui-s de l'Extrême-
Orient et sur la fondation de l'Institut scienti-
fique de l'Iudû-Chine à Saigon.
Concours de métayage.
M. le Secrétaire perpétuel rappelle que, suivant
la rotation adoptée par l'Académie, ,Ie con-
cours de métayage [prix Bignon) aura lieu en
192t dans le département de Maine-et-Loire.
Les litres des candidats devront parvenir au
siège de l'Académie avant le l" janvier pro-
chain.
Destruction des campagnols par l'anhydride
sulfureux.
M. P. Baolielicr signale ù l'Académie les heu-
reux résultats obtenus pour la destruction dea
campagnols par l'anhydride sulfureux, grâce à
l'appareil mis au point par M. Plessy, vétérinaire
départemental de Seine-et-Marne.
ACADÉMIE D'AGRICULTURE DE FRANCE
491
Ce procédé consiste à ,f«'Oïoquer la mort des
campagnols par l'introduction d'anhydride sul-
fureux gazeux, dans leurs terriers. Un travail
préliminaire s'impose; il consiste à opérer sur
les champs à traiter, le bouchage des trous; les
campagnols sortent à^ l'approche de la nuit, et
■on est certain le lendemain de ne traiter que des
terriers habités. Le travail se fait ainsi plus ra-
pidement, et est moins dispendieux. Cette pré-
caution est inutile s'il s'agit d'un champ qui a été
travaillé et roulé la veille de l'opération.
L'appareil que M. Plessy a fait confectionner
consiste essentiellement en un récipient en
cuivre ou en tôle, porté à dos d'homme au moyen
4e bretelles. Il est construit de façon à pouvoir
fésister à la pression de quatre atmosphères,
pécessaire pour la liquéfaction de l'anhydride.
Les essais faits l'hiver dernier chez des agri-
culteurs de' Seine-et-Marne et suivis par une
Commission nommée par le Préfet du départe-
ment ont donné des résultats tout à fait pro-
bants, et l'on peut dire que M. Plessy a mis au
point un procédé réellement efficace pour la
destruction des rongeurs.
Les campagnols surtout sont sans résistance
au gaz sulfureux; les souris et les rats résistent
davantage, mais n'en meurent pas moins dès
qu'ils sont atteints.
L'appareil est d'un maniement facile; son
chargement est simple : le liquide est contenu
dans un obus, et sa pression le fait passer de
l'obus dans l'appareil quand on les fait commu-
niquer par un raccord.
Tout le monde sait quelles applications nom-
breuses peut recevoir l'anydride sulfureux; il
possède sur le sulfure de carbone un avantage
particulièrement appréciable dans les fermes,
celui de supprihier les dangers d'incendie.
Il est donc fort intéressant que les cultivateurs
aient désormais à leur disposition un appareil
robuste, peu encombrant, relativement peu coû-
teux, qui, après avoir été imaginé par M. Pless)'
dans un but précis, la destruction des campa-
gnols, est appelé à servir pour une série d'autres
applications.
Situation
de la culture dans les régions dévastées.
M. Jules Hdlot rappelle que les circonstances
çlimatériques de l'hiver et du printemps, excep-
tionnellement favorables au travail des terres,
ont favorisé les magnifiques efforts des cultiva-
teurs des pays dévastés. Sous des abris rudimen-
taires, ils ont supporté les intempéries avec
courage et travaillé avec une ardeur admirable.
; Le résultat de cette énergie a été que presque
toutes les terres ont pu être ensemencées dans
une grande partie de la zone rouge. Actuelle-
ment, malgré l'impossibilité de supprimer,
itiênJe partiellement, les mauvaises herbes de
toute nature, qui empoisonnent ces contrées, les
récoltes promettent beaucoup plus que ce qu'il
était possible d'espérer. Les blés ont commencé
à épier dix jburs plus tôt qu'en années normales.
Des difficultés énormes restent à surmonter
pour tirer le profit indispensable âe ce labeur si
méritoire.
Les ouvriers, peu nombreux dans ces pays dé-
solés, sont attirés par des travaux exceptionnel-
lement lucratifs pour eux, tels que le' déblaie-
ment des décombres. Malgré les prix ridicule-
ment élevés qu'on le'ur offre en culture, ils
doûnent la préférence à ces occupations occa-
sionnelles.
11 faut se préoccuper de procurer la main-
d'œuvre indispensable à la moisson.
Les étrangers préfèrent aller dans les pays où
il est possible de les loger convenablement;
t'aide des soldats sera indispensable.
Oq promet qne les moissonneuses-lieuses
commandées arriveront à temps, mais ily a là
une incertitude qui, si elle se réalisait, serait de
la plus grande gravité. Le fauchage avec ces
outils sera très difficulteux dans beaucoup de
chainps. En effet, l'Administralioh des T. P. U.,
de si triste mémoire, chargée de faire reboucher
les caves, tranchées et entonnoirs d'obus, a
laissé faire le travail si mal que, depuis les en-
semencements, il s'est produit quantité d'exca-
vations et tassements qui laissent des trous
béants couverts par des récoltes.
Les cultivateurs n'ont pas encore de chariots
pour rentrer leurs récoltes, on se les procure
très difficilement; comme pour les moisson-
neuses, on promet qu'ils arriveront à temps.
Enfin, par suite de la destruction des granges,
les hangars font défaut.
L'immixtion des administrations de l'Elat
déplaît beaucoup aux cultivateurs, mais la France
a tellement besoin de ne laisser perdre aucun
fruit de son sol qu'il est indispensable qu'on
n'attende pas qu'il soit trop tard pour procurer
à ces populations des campagnes les moyens de
faire convenablement leurs récoltes.
M. Henry Sagnier rappelle que le tableau si
sombre que vient de faire M. Hélot avait déjà
été exposé à l'Académie, et que celle-ci avait
saisi M. le ministre de l'Agricuflure de cette
grave question. Celui-ci a fait savoir qu'il avait
transmis ces observations à M. le ministre des
Régions libérées. Mais les hangars, comme les
machines, continuent à n'être pas transportés.
Dans ces conditions, l'Acadétni'e décide de
signaler une fois de plus la situation lamentable
dans laquelle se trouvent les habitants des ré-
gions libérées — qui méritent toute notre sym-^
pathie et toute notre admiration à la fois — aux
ministres de l'Agriculture et des Régions libé-
rées en les priant de prendre les mesures ur-
gentes pour assurer la prochaine récWte.
Les premiers grains mûrs.
M. Raohel SéveHn, ingénieur agricole, cultiva-
teur à la Réole (Gironde), adressé à l'Académie
des échantillons d'épis de blé déjà mûrs, d'une
variété barbue Hindi provenant de la Station
botanique de Gizeth (Egypte), et d'une variété
Péreal Poli provenant de l'Inde. Ces deux blés
sont mûrs dans la ferme de M. Séverin, alors
492 CORRESPONDANCE
que Manitoba'el Marquis sont à peine en lait.
La lutte contre le Bombyx
cul brun dans la région orléanaise en 1910.
M. Marchai présenle une note de UM.J.Vrsai,
directeur intérimaire des Services agricoles du
Loiret, et L. Gaumont, professeur d'Agriculture,
sur les procédés employés dans le Loiret pour
«ntraver les dét,'àts causés par la redoutable
chenille du Bombyx cul brun sur les arbres frui-
tiers et forestiers.
Des arrêtés préfectoraux du Loiret ontfait aux
chefs d'exploitation une obligation stricte de dé-
truire avant le la mars les nids de Liparis chry-
soirhea sur les terres qu'ils cultivent; en même
temps, l'Office départemental faisait publier et
répandre de petites brochures de vulgarisation
sur la question ; en outre il décidait de répartir
une somme de 30 000 fr. sous forme de primes
au ramassage; appel était fait dans ce but à la
main-d'œuvre scolaire, etc.
L'échenillage a été poussé activement dans la
région d'Orléans, un centre de réception a été
établi au Jardin public sous la direction de
M. Gitlon, professeur d'arboriculture et de
.M. Guénier, secrétaire de la Direction des Ser-
vices agricoles. Ce centre a réceptionné du
31 janvier au 15 mars, 863 022 nids et réparti
U 380 fr. 70 de primes.
Il y eut au tolal 2 183 179 nids réceptionnés et
une somme de 33 409 fr. 93 distribuée sous
forme de primes.
Ajoutons que ce nombre de 2 180 000 nids re-
présente un total bien inférieur ù celui du
nombre des nids détruits ; les horticulteurs Or-
léanais n'ont pas attendu d'y être contraints par
l'arrêté préfectoral pour se débarrasser des
nids de Liparis chrysorrhea; instruits et soucieux
du bon renom de leurs établissements, ils ont
brûlé dès l'automne dernier tous les nids qui
auraient pu se trouver dans leurs cultures ou sur
les haies avoisinanles. D'autre part, les Com-
pagnies de chemins de fer P.-O. et P.-L.-M., sur
l'invitation de M_ Ursat, ont taillé pendant
l'hiver les haies qui bordaient les lignes et brûlé
un nombre noiable de nids qui ne figurent pas
dans les chiffres donnés ici.
H. HiTlER.
CORRESPONDANCE
— N" 6444 (Côtes-du-Nord). — Les lésions
observées à l'autopsie de votre jeune bête doi-
vent se rattacher à une infection intestinale
conséquence d'un allaitement artificiel préma-
turé. 11 est probable que si l'allaitement à la
mamelle avait été continué, et cela était indiqué
pour un sujet débile, quitte à compléter la ration
par un supplément de lait distribué au seau s'il
y avait lieu, rien de semblable ne serait survenu.
Mais l'addition de farineux, l'apparition de la
diarrhée, etc., tout indique que la digestion se
faisait mal, qu'elle était troublée par une infec-
tion microbienne qui a Yraisemblablement pro-
voqué le dénouement.
— N° 7689 {Puy-de-Dôme). — Les vaccins re-
commandés contre la maladie des jeunes chiens
ne se sont jamais montrés d'une efficacité bien
évidente et réellement indiscutable ; malgré cela,
ils se trouvent dans le commerce. Vous pouvez
.vous adresser à la droguerie Lua et Soupe, rue
Lebrun, à Paris.
— N" 741!) [Vienne]. — Comme suite à la Cor-
respondance du n" 24 du 10 juin dernier, nous
apprenons qu'il y a des chargeurs de foin à la
Compagnie internationale des machines agri-
coles, 155, avenue du Général-Michel-Bizot, à
Paris, 12«. Les chargeuis en question sont mon-
tés sur avant-train à deux roues permettant leur
attelage derrière une charrette aussi bien que
derrière un chariot. Le montage du chargeur de
foin sur quatre roues le rend indépendant des
oscillations verticales du véhicule à charger. Le
chargeur international est pourvu, en arrière,
d'un ramasseur rotalif soutenu par un léger
bâti porté par deux roues libres de pivotei dans
le plan horizontal. — (M. R.)
— N" 6697 {Aveyron). — Donnez 1 kilogr.
tourteau d'arachides, par jour, aux vaches
en état de produire 7 à 10 litres de lait, 2 kilogr.
à celles de 15 litres.
N'achetez de tourteau blanc courant que si la
différence de prix avec le Coromandel est faible.
Dans l'élevage intensif, nourrissez exclusi-
vement vos porcs, et à satiété, d'un mélange de
moitié tourteau arachides et moitié tourteau de
palmiste, auquel vous ajouterez, chaque jour,
une forte poignée de poudre d'os.
Si vous disposez de 5 à 6 litres de lait écrémé
par tête, supprimez la poudre d'os et composez
le mélange des tourteaux avec un tiers arachides
et deux tiers palmiste. — (A. G.)
— N" 6741 {Isère). — Vous voulez créer une
prairie dans un terrain cuillouteux et sec, prairie
destinée à être pâturée après la récolte du foin
de la première coupe.
Evidemment, des terrains caillouteux et secs
ne conviennent guère à l'établissement de prai-
ries, toutefois le mélange suivant peut vous
donner un bon résultat, à l'hectare :
Rayg-rass anglais . . lOi'
Kay-grass d'Italie. . . 5
Dai tyle pelotonné ... '.'•
Frotuental 12
Brome des prés 5
Trètle violet 3"
— hybi'ide 1
— blauc 3
.Minette 3
Sainfoin à 2 coupes 20
Anthyllide 2
Si vous pouviez fumer le terrain avant de
créer celle prairie, ce serait le mieux; dans
tous les cas, vous pouvez employer 400 à 500 ki-
logr. de superphosphate, 300 kilogr.de sylvinile,
100 kilogr. de nitrale de soude ou de sulfate
a'ainraoniaque. — (H. H.)
REVL'E COMMERCIALE
LA SEMAINE MÉTÉOROLOGIQUE
Semaine du 13 au 19 juin 19^0 [OBSERVATOIRE DU PARC SAINT-MAUR)
JOURS
ET DATES
y. .
ï 's
W s.
ai
a.
millibars.
Dira ISjiiin 1015.5
Lundi 14 — 1016.1
Mardi .... 15 — 1 1012, 9
\?ercredi.. 16 — 1013.6
eudi .... n — 1014.7
Vendredi 18 — 1015. ti
Samedi . . 19 — ,1014.3
TE.MPERATURE
10°9
9.9
12.2
11.9
12.7
11 .3
13.1
Moyennes el totaux 1014.7: 11.7
I I
Écarts snr la normale, — 2.2 +11
1
1S«6
22.3
22.6
20 8
21 9
23.8
22 5
21.8
— 0.1
Écart
a
c:
«
s-
sur
la nor
maie.
14.2
—2 1
16.6
-t-0,2
16.8
+ 0 3
16.0
-0 G
16.6
-0.1
17 0
+0 2
16 8
-0.1
16 3
»
-0.3
"
Vent.
S
Viiriable.
N E
S
Variable .
Variable.
beores
3.7
8.3
7.9
1.7
6 3
9.0
6 0
43 1 21.2
au lieade
lli b. Tj
dur. théor.;
REMARQUES DIVERSES
millim.
7.7 Pluie la matinée et le soir.
.. , Temps nuageux.
•> iTemps nuageu.x.
5.3 Rosée, pluie après-midi et
I Soir.
1.0 Pluie la nuit, temps nuageu.'c.
3.1 Femps clair, orage de 13 h. à
14 h. 15.
Pluie depuis le 1"' janvier :
En 1920 258""°
Normale 251
(I) Voir l'explication de cette mesure dans le n" du 15 avril 1920 (p. 290.^
REVUE COMMERCIALE
Situation agricole. — Le temps a été assez irrégu-
lier au cours de la huitaine, durant laquelle les jour-
nées chaudes et sèches ont alterné avec les pluies.
Les nouvelles des diverses régions sont variab'es.
Dans le Midi, on se plaint de la sécheresse. Par
contre, dans le Centre et dans le Nord, si les ondées
ont fait le plus grand bien à la plupart des cultures,
elles ont eniravé les opérations de la fenaison. La
réculte de foin paraît assez inégale et, dans l'en-
semble, inférieure aux prévisions.
Nombre de cultures de céréales de printemps sont
envahies par les sauves et les coquelicots.
Le vignoble continue à avoir une be l^ apparence.
Quant à la récolte de pommes à cidre, elle s'annonce
comme devant être inférieure à la «loyenne ; dans
certaines régions, elle est à peu près nulle.
Blés et Farines. — Rien à signaler; on conlinue à
livrer les blés au prix de la taxe. Les moulins ont
de moins en moins de travail.
En Amérique, aux Etats-Unis, en tenant compte
du dhange, le blé disponible est coté 152 fr. à New-
Yorlf.
Les quantités de farines cédées aux boulangers
sont parfois insuffisantes et la qualité laisse à dési-
rer du fait de l'augmentation des succédanés.
Sons. — 11 y a un petit courant d'affaires aux prix
officiels soit 48 fr. 50 à 48 fr. 75 le quintal, au mou-
lin.
Céréales diverses. — Les seigles, que l'Etat paie à
la culture 53 fr. le quintal sont rétrocédés par lui à
la meunerie au prix de 71 fr. les 100 kilogr.
Les transactions en avoines, très réduites, ont lieu
à des prix faiblement tenus. On paie les avoines
blanches ordinaires, 62 à 65 fr.; les blanches de Li-
gowo, 67 à 68 fr.; les grises, 64 à US fr. les 100 kilo-
grammes départ.
Les V. nies d'orges sont peu importantes ; on paie
les orges de la Mayenne et de la Sarthe, 73 à 75 fr.;
de Champagne, 72.50 à 73.50 le quiutal départ.
Nouvelle hausse sur les sarrasins qui valent, en
Bretagne, de 95 à 96 fr. les 100 kilogr. départ.
On vend, en Bourgogne, le maïs de 115 à 120 fr.;
ceux du Sud-Ouest sont cotés de 103 à 110 fr. les
100 kilogr.
Fourrages. — Au marché de La Chapelle, arrivages
plus importants que d'ordinaire et prix en baisse.
Les luzernes et sainfoins nouveaux ont été payés
de 190 à220fr. les 104 bottes.
En vieux fourrages, on a roté par 104 bottes : lu-
zerne, 250 à.270 fr.; regain, 230 à 250 fr.; foin, 230 à
250 fr.
On obser\'e également un lléchi: sèment dans les
déparlemenls oii les fourrages vieux valent de 20 à
26 fr. les 100 kilogr. départ.
Pailles. — Cours en baisse sur les pailles, sauf sur
celle d'avoine, au marché de La Chapelle, où l'on a
colé comme suit par 104 bottes de 5 kilogr. rendues
à Paris : paille de blé, 200 à 215 fr.; paille d'avoine,
190 à 200 fr.; paille de seigle, 180 à 20li fr.
Dans le Centre et dans l'Est, la paille de blé vaut
de 16 à 22 fr. les 100 kilogr.
BétaiL — Au marché de La Villelte du lundi
14 juin, les disponibilités en gros bétail étant assez
importantes et les réserves sur pied aux abattoirs
élevées, la vente a été moins facile et les prix en
baisse de 20 à 25 centimes par demi-kilogramme
net, par rapport à ceux du lundi précédent.
On a payé les tœufs de l'Allier, de la Nièvre et de
(491
REVUE COMME RCLA.LE
Saône-et-Loire, i à 4.30: du Canlal, 3.15 à 4.25; de
la Haute-Vienne, 4 à 4.25; de la Mayenne et de la
Sarthe, 3."3 à 4 fr.; de Maine-et-Loire et de la Loire-
Inférieure, 3..6J à 4.10; de la Vendée, 3.70. à 4.03;
les génisses, 4.30 à 4.50; les taureaux, "3.50 à 4 fr.
.le demi-kilogramme net.
L'offre en veaux étant immodérée, les cours ont
tléohi d'au moins 50 centimes par demi-kilogramme
net. On a vendu les veaux d'Eure-et-Loir, de Seine-
et-Marne, Seine-et-Oise, du Loiret et de l'Yonne, Î.50
à 5.10 ; de l'Aube, 4.25 à 4.50 ; de la Sarthe, 4 à 4.50 ;
de l'Ouest, 3. 15 à 4.25; les veaux médiocres de
toutes provenances, 3 à 3.50 le demi-kilogramme
net.
L'abondance des arrivages et les fortes réserves
aux abattoirs ont eu pour conséquence une vente
plus difficile à des cours en baisse de 50 à r.Q cen-
times par demi-kilogramme net. On a coté les
agneaux, 6 50 à T fr.; les moutons de l'Allier, de- la
Nièvre et du Cher, 6.~0 à. 1 fr. ; du Midi, 5 à 6 fr.;
de la Haute-Loire, 5.60 à 5.80; les brebis du Midi,
4.S0 à 5.50 ; les moutons algériens, 4 25 à 5 fr. le
demi-kilogramme net.
Sur les porcs, fléchissement de 10 à 20 centimes
par demi-kilogramme vif, provoqué par la recrudes-
cence des arrivages. On a payé les porcs gras, 3.40
à 3.50; les coches, 2.95 à 3.10 le demi-kilogramme
vif.
■Voici le relevé des marchés des lundi 14 et jeudi
n juin :
Marché du lundi 14 juin.
Entrées directes
aux abattoirs. Réserves
Bœufs
"Vaches . . .
.Taureaux.
"Veaux.. . . .
Moutons . .
Porcs
Amenés.
tètes
2 S19
2 23-2
,331
3 105
12 3i3
2 758
LaVill.
têles
203
1 941
2 965
1 359
"Vaug.
têles
J53
4r.6
174
448
La Vill.
têtes
435
677
1 920
640
"Vaug.
têtes
250
350
360
340
mme.
1'
Prix maxinia du kilos
Au poids net. Au poids vif.
q. -2* q. 3* q. Prix exircmes.
Bœufs
Vaches . . . .
Taureaux . .
"Veaux
MOUtODS . . .
Porcs
8.40:
■ 8.40
7.00
9.00
12.50
7.70
7.60
6.60
8.20
11.50
7. 10
0.90
6.10
7.00
10. JO
10.50 10.42 10.10
2.50 à 5.43
i.60 b.4bf
2.50 4 74
2.60 6.18
4. .56 6.72
6.49 7.35
Marché du jeudi n juin.
Entrées directes
aux abattoirs.
Réserves
Amenés. LaVill. Vaug. LaVill. Vaug.
Bœufs
"Vaches. . . .
Taureaux..
,Veaux
Moutons . .
Porcs
léles
1 347
9n,S
921
1 864
8 305
1 545
têtes
177
822
723
914
145
273
643
4S8
tAtes
192
388
1 130
420
?0D
420
574
Prix maxima du kilogramme.
Au poids net'. Au poids vil.
1'" q. 2" q. 3» q. Prixextrèmes.
Bœnfs
Vaches. ..
Taureaux.
Veaux
Moulons.. .
Porcs
S 80
8 80
7 50
10 40
13 60
10 50
8 10
8 10
7 10
9 70
Il .50
10 42
7 50
7 50
6 60
6 50
10 50
10 10
2.40 à 5.40
2.40
2.40
2.75
4.56
6.49
5.40
4.58
5.88
6,.'-.2
7.35
Dans les départements, on cote :
Bordeaux, par kilogf. poids vif : bœufs, 3 à
4.60; vaches, 3 à '3.80; porcs, 7 à 7.60 ; par kilogr.
poids net : veatix, 8 à 10 fr.; moutons, !0 à 13 fr.
Chartres, par kilogr. poids net ; veaux, 10 à
11 fr.
Cholet, par kilogr. poids vif : bœnfs, 3.1.5 à
3.80; vaches, 3 à 3.70; veau-i, 4.25 à 4.75; porcs,
8.75.
Guumay, par kilogr. poids vif : porcs, 7.35 à ".45;
vaches, 3.50 à 4 fr.; par kilogr. poids net : veaux, 9
à 10 fr.
Cannai, par kilogr. poids vif : bœuf'i, 4 à 4.50 ;
vaches, 3.50 à 4 fr.; veaux, 4.80 à 6 fr.; moulons,
4.90 à 5 fr.; porcs, 7 à 7.20.
Lyon-Yaise, par kilogr. poids vit : bœufs, 2.20 à
4.80; veaux, 5 à 6.10; par kilogr. net : moutons, H
à 13 50.
Marseille, par kilogr. poids net : bœufs, 8 .i
8.75; vaches, 7.50 à 8.25; moutons, 8.75 à 10.50.
Vins. — Dans le MiJi, les cours des vins sont en
baisse. Par hectolitre nu, on paie les vins rouges ;
92 a 116 fr. à Béziers, 105 à 120 Ir. à Montpellier,
90 à 125 fr. à Nîmes, 105 à 120 fr. à Perpignan, 100 à
US fr. à Narbonne.
Les vins blancs du Midi valent encore de 130 à
150 fr. l'hectolitre nu.
Dans le Jura, où presque tous les vins sont vendus,
on demande pour le peu qui reste 250 fr. pour les
blancs et 200 à 250 fr. pour les rouges, à l'hecto-
litre.
Dans la Dordogne, on paie le tonneau 1 500 à
1 600 fr. eu blancs et 1050 fr. en rouges; dans la
Loire, 140 à 150 fr. l'hectolitre de vin ruuf;e; en
Sione-et-Loire, 116 à 120 fr. en rouge, 130 à 140 fr.
en blanc.
En Algérie, les vins rouges valent de 98 à 120 fr.
l'hectolitre nu, à Alger.
Cidres. — Les cours se maintienaeut en Norman-
die où l'on paie de 40 à 45 fr. l'hectolitre; dans les
Côtes-du-Nord, on vend de 90 à 110 fr. la barrique.
Baisse sur les eauxde-vie de cidre qui ne valent
plus que 630 à 700 fr. l'hectolitre à 60 degrés.
A Paris, les cidres de qualité valent de 70 à 75 fr.
l'hectolitre, et les petits cidres de 55 à 60 fr.
Pommes de tsrre. — Les cours sont en baisse.
Aux Halles cenlrales de Paris, on paie aux 100 ki-
logr. : pommes de terre de la région parisienne 100
à 120 fr., du Midi 100 à 120 fr., longues de Bretagne
85 fr., rondes de même provenance 70 à 75 fr.
Les prix au détail varient de 1 à 1 fr. 40 le kilogr.
Fécules. — A Epinal, la focule i'' des Vosges
disponible est cotée de 173 à 180 fr. les 100 kilogr.
Laines. — En raison de la baisse, les affaires sont
des plus limitées, la culture n'acceptant pas les con-
ditions des acheteurs. Nous indiquons les prix offerts,
par kilogramme en suint : 10 fr. à Dreux, 9 fr. à
Béziers, 5.50 à 7 fr. à Carpentras,9 àlOfr. à Vernon,
6 à 7 fr. en Algérie, 4 à 5 fr. à Avignon.
Tourteaux. — Aux 100 kilogr. nus à .Marseille, on
paie les tourteaux alimentaires en plaques : ara-
chide Rufisque. 60 à 64 fr.; arachide Coromandel,
54 fr.; sésame, 6"! fr.; lin, 87 fr.: coprah di lui-Cochin,
72 fr.; autres sortes, .'.9 à 6'h fr.: palmiste. 48 fr.;
mais, 7C fr. B. Dchani).
Le Gérant : Charles Dctkeix.
Paris. — !.. Mabetueux, iuiprimeur, 1, rue Cassette
TABLE ALPHABÉTIQUE DES AUTEURS
TABLE ALPHABÉTIQUE DES AUTEURS
DU TOME 1" DE i920
Ancbald (baron Menry d'). — Conservation des
fourrages par les ferments sélectionnés, 368. —
Les tracteurs dans l'Indiana, 391. — Alimentation
lies poules avec du blé traité aux bouillies cu-
priques, 426.
Ardouin-Oninazet. — Au terroir de Clemenceau, 2",
63. — Les Pêchers de Montreuil, 126, i6o. — Cul-
tures évanouies, 273. — "Nos bois rares, 384. —
Dans les champs de Gennevilliers, 461.
Artaud (D. S.). — Le bien de famiHe, 286.
Aumiot (P.). — Rajeunissement et perfectionnement
de la pomme de terre, f2.
Aymé (Henri). — Boutoir de siireté, n2.
Barbé (G.). — La semaine météorologique, 19, 39,
59, 79, 99, 119, 139, 1S9, 179, 207, 227, 247, 267,
291,311,333, 355, 375,393, 415,435,455,479, 493.—
L'automne de 1919, 30.— L'hiver de 1919-1920, 309.
Barrau (Fernand de). — Situation agricole dans
l'Aveyron, 11, 198.
Berthault (Pierre). — Notes d'agriculture algérienne,
167. — Situation de la récolte du blé en Algérie au
milieu de mai, 421.
Biraben. — L'outillage agricole dans le Sud-Oue^t,
15.
Blin (Henri). — Le Genêt et la pâte à papier, 150,
173. — Sur la pratique de l'écimage des blés, 349.
Clandain (P.). — Importance de la production four-
ragère, 329. — Perte résultant des mauviaises se-
mences fourragères, 430.
Couturier (A.). — Les engrais azotés en «ouverture,
239.
Dechambre (P.). — Le concours central hippique,
279. — Le concours ceattal hippique et l'élevage
du demi-sang, 322.
Descours Desacres (A.). — Le cheval de trait dans
le pays d'Ange, 347.
Dessaisaix (R.). — Tracteur Olobe, 33. — Tracteur
Avery, 53. — Appareil Beeman, 94. — Tracteur
Nilson, 154. — Tracteur Heureux-Fermier, 198. —
Fourragère automobile, 220. — Gazogène pour
moteurs agricoles, 324. — Nouveau tracteur Case,
371. — Avant-train tracteur, 411. — Tracteur John
Deere, 449. — Pulvériseurs pour tracteurs, 468.
Dapré (Raymond). — Emploi de la vesce blanche
dans la décoration des appartements, 5ê. — Mesure
de la pression barométrique, 290. — Bibliographie,
37, 75, 138, 156, 204, 223, 264, 308, 372, 431, 431.
Durand (B.).— Revue commerciale, 19, 39,59,79, 99,
119, 139, 159, 179, 207, 227, 247, 267, 291, 311, 335,
355, 375, 395, 415, 435, 453, 479, 493.
Duval (G.). — Les nouveaux moteurs de tracteurs
agricoles, 112.
Fayard (J. de). — Les manquants dans les vignes
greffées, 113.
Florent (P.). — Les récoltes de 1919 en Roumanie, 34.
— Expériences de dessoucheinent à La Motte-
Beuvron, 489.
Foex (Etienne). — La dégénérescence de la Pomme
de terre, 273, 326, 344, 363. — Société de Patho-
logie végétale, 388, 468.
Gaudot (G.). — Reconstitution du Cheptel en Bel-
gique, 37. — Production des vers à soie en 1919,
223. — Le triage des semences de céréale.s, 240. —
Les fermes anglaises en 1918, 280. — Le liétail de
la Zélande, 332. — Isolement des betteraves porte-
graines, 364. — Au Syndicat des fabricants de
sucre, 412. — Confédération générale agricole, 431.
— Commission internationale d'Agriculture, 474.
Girard (Henry;.— Dépenses comparées des chevaux,
des bœufs et des tracteurs, 236. — Les bénéfices
agricoles. — Des chiffres, 341. — 2« Congrès de
r.\.gricultiire française, 469.
Goiiin (Raoul). — La oiinéralisation du lait écrémé,
52. — La valeor des aliments azotés et les vita-
mines, 234. — Le son de riz, 331.
Grau (iVJfred). — La petite vache bretonne, 111.
Guédon (Pierre). — Les betteraves dans l'alimenta-
tion des vaches laitières 171.
Guilliu iR.). — Analyse des terres, 9.
Hitier (IL). — Le morcellement parcellaire en France,
-33. — Les productions agricoles de l'Australie,
47. — A propos dun assolement, 67. — A propos
des essais sur la betterave à sucre, 105. — L'Agri-
culture en Nouvelle-Zélande, 233. — La destruction
des sauves, 306. — Sur les moyens d'intéresser le
personnel ouvrier aux résultats de l'exploitation
agricole, 384. — Sur la prorogation des baux
ruraux, 441. — .\cadémie d'.^griculture de France,
16, 36, S'î, 70, 86, 116, 136, 156, 202, 223, 243, 264,'
287, 331, 352, 372, 392, 412, 432, 452, 477, .496.
Jacquet (J.-B.). — La situation agricole dans Les
Vosges, 53, 219, 330, 425.
Jannin (Georges). — Superficie et répartition des
terres arables en France, 280. — La superficie du
territoire français plantée en vigne, 446.
Jess (D"'). — La destruction des sauves, 363.
Krug. — Champ d'essais sur l'emploi du fumier en
vue de la culture betteravière, 73.
Lamproy (E.). — Rajeunissement des pêchers en
plein vent, -169.
h. — Le Congrès de l'Agriculture française, 430.
Landry (R.). — Transport de primeurs par avion,
t25.
Lemoine (Ernest). — Le Canard de Duclair, 346.
Leroy (Jean). — Les appellations d'origine en agri-
culture, 444.
Lesne (P.). — l^rocédés de destruction de la taupe,
191. — L'utilisation de la Chloropicrine pour la
destruction des insectes nuisibles et des rats, 462.
Lesourd (F.). — Sur l'ijistoire du Topinambour, 244.
Main (F.). — installations hydrauliques agricoles,
151. — La production agricole des colonies fran-
çaises, 388.
Marchai (P.). — La Fourmi d'Argentine, 319. — (V.
H. Pouli-ers.)
Marre (Francis). — Les ennemis des grains engran-
gés, 34, 68. — Les beurres amers, 260. — Le salage
en fromagerie, 424.
Meker iRaymond). — La vinification »vec levurage
en .Algérie, 148.
Méline (J.). — Discours au Comice de Remiremoat,
43.
Menegaux (A.). — Oiseaux utiles, 90,
A96
TABLE ALPHABÉTIQUE DES GRAVURES NOIRES .
Mennesson (C). — Les graines de betteraves à
sucre, n'a.
Mercier des Rochettes (André). — Les productions
du sud-Ouest : le Sorgho à balai, 12j. — Le Mais,
421.
Hicbel (Louis). — Le blé à la Commission de l'Agri-
culiure du Sénat, 369.
Monicaull (P. de). — A propos des impôts des cul-
tivateurs, 8. — L'agriculture et l'opinion imblique,
233. — L'impôt sur les bénéfices agricoles, 317.—
A propos de la politique du blé, 485.
Montard (Guy de). — La statistique des droits de
mutation, ■;!. — Organisatiou intérieure d'un Syn-
dicat de motoculture, 321.
Mottet (S.). — Préparation des plants de pommes
de terre, 49. — Les Cèdres au point de vue fores-
tier, 92. — Pomme de terre Grosse du Gdlinais,
101. — Sur le sectionnement des tubercules de
semences de Pommes de terre, 146. — Sur la filo-
sité des Pommes de terre, 237. — Traitement de la
gale commune de la Pomme de terre, 298. — 'Va-
leur nutritive des Pommes de terre à chair jaune,
404.
Moussu (G.). — A propos de la fièvre aphteuse, 108.
Nébout (A.). — Etat des récoltes dans l'Allier, 301.
Noffray [E.]. — Phénomènes de la fasciation, 35. —
Les Camomilles des moissons, 13.5, 220. — Le
charbon du ma'is, 367.
Passelègue (G.). — Protection des tracteurs contre
la gelée, 74. — Semaine de motoculture de prin-
temps, 221. — Epuration des eaux d'alimentation,
391. — Le matériel agricole à la foire de Paris, 446.
Patrix (Louis). — L'Ecole supérieure du Génie ru-
ral, 476.
Pellerin (D''). — Pénurie du lait, 32. — Lettre à un
membre du Comité national du blé, 383.
Poutiers (R.). — La Fourmi d'Argentine, 319. — (V.
P. Marchai.)
Ricard (J.-H.). — Circulaire sur l'intensification de
la production du blé, 215.
Rigolard (Laurent). — La question du Cadastre, 427.
Ringelmann (Max). — Hausse des prix du matériel
agricole et des constructions, 14. — Assainissement
des habitations rurales, 31. — L'électricité et les
travaux de cultures, 69. — Reconstruction des
agglomérations rurales. 89. — Attelage de bœufs,
106. — Portes d'habitations rurales, 128. — Fe-
nêtres des habitaliins rurales, 193, 217. — Esca-
liers, 257. — Emploi du gaz pauvre pour les appa-
reils de culture mécanique. 262. — Abris pour
autruches, 302. — Les moustiques et les canards,
364. — Des garennes, 386, 406. — Maisons en rez-
de-chaussée ou à un étage, '160, 486.
Roger (Raymond;. — Exposition internationale
d'aviculture, 152.
Roland (Léon). — L'électricité en agriculture, 464.
Rouart (Eugène). — Sur les liybrides producteurs
directs, 105. — La diffusion des progrès agricoles,
192.
Sagnier (Henry). — M. Jean Dupuy, 30. — Concours
de Nevers, 168. — La- semaine de motoculture de
printemps, 200. - L'impôt sur les bénéfices agri-
coles, 217. — Le Bétail de Suisse en France et en
Belgique, 263. — Mort de M. Gustave Huot, 360.
— Syniiicat des Agriculteurs du Loir-et-Cher, 390.
— Les machines agricoles pour les régions dévas-
tées. 409. — Une rectification, 429. — En l'honneur
de M. Eugène Tisserand, 431, 475. — En l'honneur de
M. Méline, 4t2. — Chronique agricole, 5, 21, 41, 61,
81, 101, 121, 141, 161, ISl 209, 229, 249, 269, 293,
313, 337, 337, 377, 397, 417, 437, 437, 481. — Les
engrais pour l'automne, 490.
Saillard (E.). — Essais sur la culture de la betterave
à sucre, 73. — Essais sur la conservation des bet-
teraves, 144. — Sucre, alcool, blé, 2'J9.
Saint Quentin (comte de). — Association de l'In-
dustrie et de l'.Vgricultiire françaises, 403.
Scbribaux (E.). — Production des semences de trélle
et de luzerne sur des semis de l'année, 190. —
L'écimage des blés contre la verse, 297.
Thermes (Germain). — La tâche des pouvoirs pu
blics et l'agriculture, 93.
Thomas (G.). — Les qualités du miel et les appel-
lations d'origine, 196. — La lâche des Syndicats
dans la création et la défense des appellations
d'origine, 303. — La France pays de miel, 407.
Vogué (Marquis de), — Discours à la Société des
Agriculteurs de France, 361.
Vornay (Bernard). — La question du blé, 281.
X. — Le blé et le pain en Tunisie, 55. — Concours
de SainlAmand, 114. — Concours de Moulins, 261.
— Sur la destruction des corbeaux, 346. — Société
des Agricult'-urs de France (51'" session annuelle),
401. — 8' Congrès de la Mutualité et de la Coo-
pération agricoles, 488.
TABLE ALPHABÉTIQUE DES PLANCHES HORS TEXTE
Canards de Duclair, 346.
Carte de la répartition des terres arables en France, 280.
Carte de la superficie du territoire français planté en vigne, 446.
Oiseaux utiles ; Chardonnerel, Bec-Croisé, Verdier, 90.
TABLE ALPHABÉTIQUE DES GRAVURES NOIRES
Alucite des grains, 68. — Tas de grains attaqués par
l'alucite, 69.
Attelage de deux boeufs au joug double, 107. —
Bœuf attelé au joug simple, 107.
Autruches. — Abris en appentis pour autruches, au
Maroc, 30). — Cabanes pour autruchons, 302.
Avant-train tracteur ^^ro au travail, 411.
Avion. — Le premier ayant transporté des fraises
de primeur, 426.
Betteraves. — Isolement des porte-graines à Ver-
rières. 365.
Boutoir de sûreté, 172.
Brouette automobile Beeman, 93.
Cèdres de l'Atlas dans la Drôme, 93.
TABLE ANALYTIQUE DES MATIÈRES
497
Char lorrain, 98.
Charbon du mais, 368. — Tumeur charbonneuse,
368.
Charrue automobile Ejcelsiot; H5.
Chevaux. — Ttoclier, étalon de quatre an«, inscrit au
Stud-Book percheron, 348. — Masloc, jument de
huit ans inscrite au Stud-Book augeron, 349.
Chou-fourrage, 29.
Constructions rurales. — Principe de l'assèchement
d'une construction, 32.
Cultivateur Ruhlmann à dents flexibles, 2S5.
Diagramme des recettes et des dépenses d'une ex-
ploitation agricole, 343.
Drains. — Divers modèles, 31.
Escaliers. — Tracé d'un escalier en hélice, 238. —
Dans le plan vertical, 2o8. — Plan d'escaliers hors
des murs d'une maison, 258. — Elévation, plan et
vue en bord d'un escalier à deux volées, 259 ; à
trois volées, 259.
Exposition internationale d'Aviculture, 133.
Fenêtres des habitations rurales. — Eclairemen
d'une pièce, 194. — Etude de la position des
fenêtres, 194, 193. — Habitation avec fenêtres cou-
lissant verticalement, 193. — Rideaux décoratifs
d'une fenêtre, 218. — Fenêtre garnie d'nn brise-
vent, 218. — Coupe verticale d'une fenêtre dont
le tableau est garni d'un moustiquaire, 219.
Fourragère automobile de la Société Scemia, 221.
Fourmi d'Argentine, 320.
Garenne. — Vue intérieure d'une garenne close, 387.
— Coupe verticale d'un mur de clôture de ga-
renne et d'nn talus intérieur, SS'Î. — Coupe verti-
cale de palis de protection du pied des fondations
d'un mur de clÂture, 387. — Coupe en travers
d'une clôiure en grillage métallique avec bavolet
flottant, 3S6. — Abri en appentis pour les lapins,
406. — Elévation et plan d'un terrier construit en
briques, 407. — Piège à lapins employé en Aus-
tralie, 407.
Gazogène Hernu. — Coupe verticale. 324. — Coupe
verticale de il'épurateur-refroidisseur, 323.
Genêt. — Rameau fleuri, 130.
Habitations rurales. — Orientation, 310. — Voir
Parles, fenêtres, escaliers. — Habitations rurales à
deux étages, élevées sur terrain incliné, 487. —
Une partie du village de ViUars-de-Lans, 487.
Maïs. — Cime et épi, 422. — Epi garni de ses spalhes,
423. — Préparation des semailles, 422. — Champ
de maïs dans la vallée de la Caronne, 423.
Maisons en rez-de-chaussée, 466, 467. — A un étage,
466. — A un étage avec deux ailes latérales, 467.
— A deux étages sur terrain incliné, 487.
Pêcher après rabattage, 170. — Le même un an
après, 170.
Piège à lapins employé en Australie, 407.
Plaquette oflerte à M. Méline à l'occasion de son
82" anniversaire, 443.
Pommes de terre de semis au Parc de la Tête-d'Or,
12. — Hybridation de S.MayliaxS. tuberosum,
var. Snow Flacke, 13. — Pomme de terre Grosse
du Gdlinais, 110. — Tubercule de Magnum bonum
sectionné pour la semence, 147. — Pomme de
terre (îleuse,238; demi-fileuses, 239. — Tubercules
atteints de la gale commune, 299.
Portes des habitations rurales. — Perron, 129. —
Auvent, 129. — Véranda, 130. — Pergola, 131. —
Plan d'une habitation avec vestibule, 131. — Déve-
loppement des portes, 131.
Portrait de M. Jean Dupuy, 31.
Pulvériseur double pour culture mécani:iue, 469.
Radiateurs. — Appareil de protection contre la
gelée, 70.
Réception du Président de la République à l'exposi-
tion de motoculture, 201,
Scarificateur Ruhlmann, 283.
Sorgho à balai (panicule), 125.
Teigne des grains, 69. — Graines attaquées par la
teigne, 69.
Tracteurs Globe, 34. — Avery, 53. — Nilson, 155. —
Heureux Fermier, 198. — Case (nouveau) avec
charrue, 371. — John Deere, 449. — Appareil de
protection des radiateurs contre la gelée, 70.
Triage des semences. — Installation dans une gare,
241.
Villard-de-Lans. — Une partie du village, 487.
TABLE ANALYTIQUE DES MATIÈRES
Académie d'Agriculture. — Constitution du bureau,
37. — Son installation, 76. — Séance solennelle,
187; discours de M. Ricard, 187; de M. Viger, 189.
— Compte-rendu. Récompenses, 203. — Elections :
de M. Jean Mascart, 117; de M. Gustave Huot,224;
de M. Emile Chomet, 223; de M. P. de .Monicault,
246; de M. François Convert, 293; de M. le baron
Gérard, 453. — Réélection de MM. Lindet et Pros-
per Gervais comme délégués an Conseil supérieur
des Stations agronomiques, 77. — Comptes-rendus
des séances, 16, 36, 57, 76, 96, 116, 202, 223, 245,
264, 287, 331, 332, 372, 392, 412,432, 452, 477, 490.
Académie des Sciences. — Election d'un membre ti-
tulaire, 210.
Accidents agricoles. — Dans l'emploi des tracteurs,
162.
Afrique. — Création de fermes modèles, et de ser-
vices de l'hydraulique agricole en Afrique occi-
dentale, 225. — Quelques plantes fourragères pour
le nord de l'Afrique, 289.
Agriculture. — La tâche des pouvoirs publics et
l'agriculture, 94. — L'agriculture et l'opinion pu-
blique, 233. — Superficie et répartition des terres
arables en France, 280. — Industrialisation de
l'Agriculture, 288. — La diffusion des progrès agri-
coles, 192.
Agriculture coloniale. — Nomination d'un inspecteur
général, 210.
Ail sauvage. — Sa destruction, 334.
Alcool. — Prorogation du régime provisoire, 22. —
Régime de l'alcool industriel, 98. — Production
de l'alcool, 102, 232, 299, 339. — Son prix en 1920,
122. — Prix de l'alcool de betterave, 210, 294.
Algérie. — Récolte des vins, 124. — Situation géné-
rale dans le Sud-Algérien, 7. — Evolution actuelle
d-! la propriété rurale en A'gérie, 167.
Algues marines. — Leur emploi en horticulture,
394.
TABLE ANALYTIQUE UES MATIÉIUES
Alimentation du iétaiL — VaJeur alimentaire ■de la |
mélasse .de «-ucrerie, 18. — La valeur des aliments !
azotés et des vitamines, 23-4. — Nécessité d'ana- i
lyser les fourrages concentrés, 414. — La viande
déquatrissage, 434. —Le petit-lait dans l'alimen-
tation des animaux, 138, 394. — Les lourteajix
dans l'alimenlaaon du bétail, 71, 246, 333, ^93. —
La semoule, 11».
Allaitement artificiel préoiaturé. — Ses consé-
quences, 49i.
Alsace-Lorraine. — Les richesses économiques de
l'Alsace-Lorraine 330. — Mesures pour la conser-
vation du cheptel, 380.
Analyse des terres, 19.
Angletenre. — Association des éleveurs, 154. — Les
fermes anglaises en 191.S, 280.
AnimauK nuisibles, leur destruction, 358. — Arrête
relaUr aux primes pour la destruction des san"
gliers, 215.
Année nouvelle. — Nécessité des réparations, 5.
Apiculture. — Cours public de M. Sevalle au Lu.xem-
bourg, 1S6. — Conférences pratiques à Chàteau-
roux. 211. — La France pays de miel, 40". — Pro
priété d'un essaim, 394. — Les qualités du mie
et les appellations d'origine, 196. — Miel artificiel
434. 1
Appellations d'origine. — La tache des syndicats ,
303. — Appellations d'origine en agriculture, 'ii4^
Arbres.— Leur inlluence surTeanatmosphérique, 24
Associations agricoles de l'Aube, 3~iS.
Association amicale des anciens élèves de Grignon^
211.
Association de l'Industrie et de l'Agriculture fran-
çaises, 339, 39S, 40.5.
Assolements. — A propos d'un assolement. 67.
Assurances mutuelles agricoles. — Subventions, 210
— VûBux du Conseil d'administa'ation de la Caisse
nationale de réassurances, 420.
Attelage des bœufs, 106.
Australie. — Productions agricoles, 47, S6. — L'agri-
cultui-e en Nouvelle-Zélande, 2.53.
Autruches. — Abris pour élevage, 302.
Avant-train tracteur, 411.
Aviculture. — Concours national de ponte, 163, IS4. —
Exposition internationale d'aviculture, 6, 104. —
Compte-rendu, 152. — Congrès international d'avi-
culture pour 1921, 124.
Avion transporteur de primeur», 423.
Avoine. — Nouvelles avoines hybrides, 202, 224.
B
Bail. — Location verbale, 178. — Bail sans écrit,
333. — Baux en régions dévastées, 78, 103. — Ré-
siliation, 206. — Prorogation des baux de mobi-
lisés, 37, 38, 6/1, 9*5, 158, 413, 441. — Contestations
entre propriétaire et fei-mier, 98, 103, 136, 206 ;
entre x>ropriétaire et journalier, 289.
Banque de France. — Redevances au Crédit agri-
cole, 162.
Belgique. — Reconstitution du cheptel, .TT. — La
culture mécanique, 123. — La laiterie, 251. — Et-
position de mécanique agricole à Bru.f elles, 483.
Bénéfices agricoles. — Des chiffres, 341. — Voir Im-
pôts.
Bétail. ^ Recensement des animaux de ferme an
31 décembre 1918, 156. — Exportation du bétail,
181. — Exportation en Argentine, W. — Restilu-
tion du bétail parrAllemagne,249, 482.— Bétail alle-
mand pour les régions libérées, 306. — B. volé par les
Allemands, 439; restitution, 482. — Importation du
bétail marocain, 64,182. — Débouchés possibles pour
l'élevage normand, 96. — Le bétail lorrain, 374.
Les races anglaises, 144. — La race tachetée ronge-
en Suisse, 8. — Les animaux domestiques de la
Syrie, 16. — Le bétoil de la Nouvelle-Zélande, 332.
— La petite vache Bretonne, 111. — La race Ta-
riue, 440. — L'élevage dans l'Hérault, 271. — Li-
vres généalogiques, 2i4, 432. — flerd-Book nor-
mand", 226, 432, 4i0. — Ilerd-Book de la race
Charolaise, 184. 252. — Projet de loi relatif au
choix et à la surveillance des teureani. S. — Rx--
glementation de la monte des taureaux, 16. — Les
taureaux coaimuoaux, 332. — Vaches qui mangent
leur délivre, 138. — La rétention lactée des vaches,
399. — Voisinage des bovias et des porcs, 246. —
Au marché Je La Villette, 104. — Inconvénients
de la multip'icjté des foires., 3S0. — Les tueries de
jeunes veaux, 117. — Infection intestinale consé-
cutive à un aJlaitement artificiel prématuré. 492.
Betteraves. — Amélioration de la Betterave sncriére
en France, 17, 36, 475. — Travaux d? la Commission
officielle des graines, 42. — Fournilure de graines
de betteraves à sucre, 1x3. — Protestations contre
l'achat des graines alleiuandes, 2:i, 78. — Isok-
menl de.» porle-graines, 331, 305. — Action de la
chaleur sur les graines, 156. — Essais sur la cul-
ture de la betterave à sucre, 73, dOo. — Essais sur
la conservation des betterayes, 144. — Situation
des plantpurs de betteraves industrielles, 136. —
Le prix de la betterave à sucre pour la nouvelle
campagne, 161, 183, 202. 269. — lutluenoe de la
culture betteravière sur la production du blé, 299.
— Nitrate de chaux sur bettei'aves, 334. — Les bet-
teraves dans l'alimentalion des vaches laili'ères,
171. — RetubLissement des dreits d'entrée sur les
graines de betteraves, 438.
Beurres amers, 26fl.
Bibliographie. — VaHmenlalion rationnelle des bêles
bûviiief:, par Moreau-Bérilloii, 33. — Les maladies
crypioyamiques des piailles agricoies et leur trai-
teinent, par Jakob Êriksson, 7';i. — Poinvlogie 61
cidrerie, par G. Warrollier, 76. — Ayenda aiiU-
mémoire agricole, par G. Wéry, 76. — £eontmit-
f'oresliére, t. 11, par G. Hutfel, 138. — Engrais, par
E. Demoussy, 136. — Syiidiir-aiisone ouvrierel ^yn- '
dicalisme agricole, par £. Martin de Saint-Léon, i
178. — Les richesses économiques de l'Alsace-Lor-
raine, par Edmond Théry, 204. — Almanacli de la
Sociélé des Agriculteurs d'. France pour /9:'0, 204.
— Alimentation et Ratxitailiement, pavR. Legendre,
223 — La videur d'a^j-ès gtierre de la terre, par
P. Caziot, 264. — L'avenir de quelques bons Igpes
d'animauj: français sur di//érents points du f/lobe.
par A. Rozeray, 26i. — La fabrication des savons-
par tes ménagères, .par C. Maréchal, 264. — Berge-
ries et porc/ieries, par Max Ringelmann, 308. —
Faut-il industrialifer la culJure'.' par .V. Merciei'
des Rochettes, 308. — Flore fore&tièrc du (ilolte.
par Lucien Chancer«l, 372. — RecoiislJlutioti des
plantatioiii fruitières dans le-t régions libérées et
évaluation des dommages caxiAés aux arbres. ^a.Y
Jules Nanot, 3T2. — Commeu: prévoir le l£uips?
Météorologie pratique, par .V. l'abbé Th.. Mweux.
431. — Fruits et Légumes de primeur, t. !"■, par
1. Naniit et R. A'uignier, 451.
Rien de famille, .286.
Biologie végétale. — Adaptation des plantes aux mi-
lieux, 44.
Rlé. — La politique du blé, 2i, 41, 61, 1Q2, 121. 183,
269,281, 313, 35-7, 377, 417,437, 438, 481, 485. —A pro-
pos de la politique du blé, 485. — Le blé de
1 la récolte de 1920, 141. — Le bJc à la Commission
d'Agriculture du S>'nat, 369. — Vœu adopté par le
TABLE A:<AL\TIQUE DES MATIERES
499
Groupe agricole du Sénat, ^it". — Lettre à un
■ membre du Comité national du blé, 3!i3. — Mani-
festation publi(iue à Chartres eu faveur de la li-
berté du commerce du blé, 419,— Circufaire diî .Mi-
nistre de l'Agriculture rela-tive àla production du
blé, 215. — Le prix du blé et les semailles depnn
tem,p5, 117. — Semences de blé de printemps, 184.
— Blé Marquis et autres blé» de printemps, 7<S. — .
Blé Aware, 223'. — Le blé et le pain en Tunisie,
53. — Le blé dans l'hémisphère austra', 142; dans
rArgentine, 230; dans la Bussie méridionaVe, 230
en Algérie, 391; dans les régions dévastées, 438.
— Situation de la^r^H-oUe atgérienne en mai, 421.
— Ecimage des blés contre la verse, 297, 331, 349,
SCO. — Le blé vilriolé et les volailles, 158, 426. —
Influence dfe la culture de la betterave sur la pro-
duction du blé, 299.— Rectification au sujet de la
récolte dii bl'é, 429. — Variétés de précoeité excep-
tionnelle, 491.
Bois. — Prohibition, de l'expqrtation des merrain'î et
lies bois de chaufl'age, 252; d'autres catégories, 438.
" -^ Nos bois rares, 384.
'Boissons de ménag;e, 434. '
'Boutoir de sûreté, 172.
■Brevets d'invention, 58.
'Brouette automobile BeemaU, 94.
Budget. — Les douzièmes provisoires, 249. — Le
budget pour 192Ô, 29î. — Le bmtget dé lAgricul-
tnre, 437.
Cadastre, 427.
'Camomilles des moissons, 133, 320.
Campagnols. — Destruction par l'anhydride sulfu-
reux, 490.
Canard de Duclair, 346.
Carburants et essence minérale. — Priorité pour les
usages agricoles, 211.
Cèdres, au point de vue forestier, 92.
Céréales. — Approvisionnement r prévisions de
l'Institut international d'Agriculture, 42. — Ense-
mencements d'automne, 141, 314. — Ecimage, 297.
— Surfaces emblavées, 440, 437, 484.
Chambres d'.\griculture. — Etablissement des listes
électorales, 8. — Sur l'application de la loi du
25 octobre 1919, 10, 316. — Elections, 41, 123, 186,
231, 249. — Les Chambi-es d'Agriculture dans les
légions dévastées, 161, 173; en Algérie et au
Maroc, 337.
Chambre syndicale des coustrucfeurs de machines
agricoles. — Renouvellement dii bureau, 232.
Change! — La crise des changes et le déficit ali-
mentaire, 392.
Chanvre. — Prime à la culture, 220.
Char lorrain, 58.
Charbon du mais, 367.
Chargeurs mécaniques de foin, 4S4, 492.
Charrue automobile Excelsior, 113.
Cheval. — Chevaux prêtés par l'arriiée, 182'. — Ex-
portation du' bétail et des chevaux, 181, 229^.—
Elevage du cheval de trait dans le pays d'Auge,
287, 347. — Elevage du cheval en France, 288. —
Rations alimentaires pour les périodes de travail,
310. — Le cheval de trait belge, 360.
Chien. — Concours de cbiens de berger, 232.— Club
du Chien de berger, 232. — Vaccins contre la ma-
ladie des jeunes chiens, 492.
Chloropicrine pour la destruction des insectes et des
rats, 462.
Chlorose.' — Traitement au sulfate de fer, 206.
Chutes d'eau. — Réglementation, 98.
.Cidres et poirés. — Distillation, 23, 64, S2. — Pro-
duction desi cidres en 1919, 123. — Gidte à gcùt de
moisi,' 206.
Club du Chien de berger, 232.
Cochenilles. — Leur destruction, 45 i:
Colonies françaises. — Proiduction agricole, 388.
Comice agricole de Chartres, 419; de Lnnéville, 21;
de llemiremont, 45; de Saint-Quentin, 162, 174.
Comité national du blé, 337. — Arrêté nommant les
membres du Comité, 340.
Comité anglais de secours aux Alliés, 176..
Commerce e'xtérieur' en 1919, 101. — E.tportation du
bétail etdeschevaux,tSH 229, 483. — [Importation des
viandes l'rigo'rifiêes, 182. — Bétail et vi-ande pour
l'Alsace-Lorraine. 230. — E.tportation îles gratines
de trèlle, 229, 398. — Prohibition de l'exportation
des merrains et des bois de chautî.age, 252 ; d'au-
tres catégories de bois, 438. — Importation des
végétaux d'Italie, 358. — Rétablissement des droits
d'entrée sur les graines de betteraves, 438. — Im-
portation des vins avariés, i82.
Commissaires de l'Agriculture. — Fin des,|tnissions
confiées à MM. Cosnier et Le Rouzic, 82.' >
Commissions générales de l'Agriculture. — Projet de
création, 81. — La Commiskion permanente au
Sénat, 142.
Coramrssioff internationale d'Agrlciilture, 474.
Commi'ssiDn des réparations. — M. Poidcarré nommé
président, 161.
Commission permanente du froid. 357, 399.
Compagnie d'Orléans. — Organisation de confé-
rences d'apiculture pratiqne à ChAleauroux, 2H .
Concours général de Paris.— Son ajournement, 230.
Concout-s hippique de Paris. — Programme, ?12. —
Compte rendu, 279, 322. — Conclusions, 352-.
Concours Eigrieole d'Auneau, 410; de Moulins, 261;
dé Nevers, 83, 168; de Paint-Amand, 114: dans la
Vienne, 410; dans la Haute-Marne, 252; dans la
Somme, 160. '
Concours-foire de taureaux de Coutances, 7,
Concburs et vent-; de béliers à Chàteauroux, 144.
Concours de reproducteurs bovins dans le Nord, 296.
Concours de Chiens de bei'ger, 232^
Concours national dé ponté. — Conditioiis et date
d'ouverture, 163, 484.
Concours de culture du blé, 439"; de prix de culture,
123.
Confédération des Associations agricoles. — Nomi-
nation de M. Henry Gir.ard comme secrétaire géné-
ral, 144. — Résolutions, 295.
Confédération générale agricole. —Assemblée géné-
rale, â95, 431.
Confédération agricole du Nord. 418.
Congrès de l'Agriculture française. — Publication
du compte rendu, 6. — Daté de la réunion pour
1920, 212, 271. — Programme, 318. — Compte
rendu, 430, 469. — Rapport de M. H. Girard, 469.
— Vœux, 472.
Congrès agricole de Bcmrges, 338; de Châteatiroux,
, 102; d'Hyères, 231.
'Congrès international d'avicuiture. 12i.
Congrès d'apiculture d"ADgouh''me, 143.
Congrès international de I.t fièvre aphteuse, 400.
Congrès nationil de la Mutualité et dela;Coopération
agricoles. — Date et programme, 231, 420, 488.
Conifères. — Espèces adaptées au climat marin, 18.
Constructions rurales. — Charpentes, 178.— Maisons
en rez-de-chaussée ou à un: étage, 463, 48<j;
Coopération et M',;tualité — DépVt d'un projet de loi
relatif au crédit mutuel et à la coopération agri-
cole, 5. — Fédération de la .Mutualité et de la
TABLE ANALYTIQUE DES MATIERES
500
Coopération agricoles, 186. — Congrès national de
la Mutualité, i20; compte-rendu, 488.
Coquilles d'biiitre. — Leur pulvérisation, 18.
Corbeaux. — Leur destruction, 33',i, 346, 338. — Pica
corvicide, 414. ■
Cours d'agriculture de la Ligue pour le retour à la
Terre, 300.
Cours d'apiculture au Lu.xembourg, 186.
Cours d'oenologie à Bordeaux, 2.51; à Beaune, 4S3.
Cours du Foyer rural, 143.
Courlilière. — Sa destruction, 454.
Crédit agricole. — Nominations à la Commission de
répartition des avances aux Caisses régionales,
185, 2j0. — Projet de création d'un Office national
de crédit agricole, 338.
Criquets. — Invasion dan» la Crau, 380, 4';8. — Leur
destruction, 468.
Cuivre dans les plantes, 103.
Cultivateurs, 284.
Cultures évanouies, 273.
Culture mécanique. — Subventions aux groupe-
ments agricoles pour achats d'appareils, 22, 122,
202, 203, 210, 230. — Encouragements à la moto-
culture, 102; en Algérie, 183. — Projet de fédéra-
tion des Syndicats de motoculture, 63. — Essais
publics à Blida, 143; à Versailles, 164; à Toulouse
(appareils pour vignes), 164 ; à La Brosse, 316. —
Expositions et démonstrations à Antibes, 184; à
Arles, 184, 316, 378; à Bordeaux, 184, 296, 378, 439.
— Concours de motoculture à Màcon, 184. — La
Semaine de .Motoculture de printemps, 43, 200,
221. — Conférence de M. Ringelmann à Chartres.
226. — Organisation intéiieure d'un Syndicat de
culture mécanique, 321. — Emploi du gaz pauvre
pour les appareils de culture mécanique, 262. —
Dépenses comparées des chevaux, des bœufs et des
tracteurs, 236. — Essais pratiques dans le Var, 460,
Démonstralii,ns d'instruments de culture dans l'Avey
ron, 251.
Diarrhée continue après vêlage, 226.
Dravières. — Semis sur friche, 434.
Dupuy (Jean). — Notice biographique, 50. — An-
nonce de son décès à l'Académie d'Agriculture, 76.
Dynamos, 118.
Dynamomètres de traction, 178.
E
Eaux d'alimentation. — Leur épuration, 391.
Eaux et forêts. — Nomination d'nn inspecteur génè
rai, 8. — Recrutement exceptionnel, 295.
Écimage. — Voir Blé.
Écimeuse, 394.
Eclairage électrique par moteur, 334.
Ecoles nationales d'Agriculture. — Nomination à
Grignon de .M. Vital-Ducomet comme profes-
seur de botanique, 7; à Montpellier, de M. Ravaz
comme directeur, 23. — Examens d'admission, 211,
400. — Admission des candidats ayant été mobi-
lisés et des Alsaciens-Lorrains, 315.
Ecole pratique d'Agriculture du Chesnoy. — Exa-
mens d'admission, 459.
Ecole d'Agriculture de Cibeins, concours pour pro-
fesseurs, 484.
Ecole d'Agriculture d'hiver de Coulommiers, 83.
Ecole algérienne d'Agriculture, 484.
Ecole coloniale d'Agriculture de Tunis. — Concours
d'admission, 379. — Création d'un diplôme d'in-
génieur, 163.
Ecole pratique d'Agriculture d'EcuHy. — Concours
de bourses, 484.
Ecole d'Agriculture et de Viticulture de la Réole. —
Concours pour la nomination du directeur, 163.
Ecole d'industrie laitière. — Examens d'admission,
164.
Ecole nationale des Industries agricoles. — Assem
blée générale des anciens élèves. 163.
Ecole de rééducation agricole à Nantes, 232.
Ecole nationale d'Horticulture. — Nomination de
professeurs, 252. — Concours pour la nominaiion
d'un professeur de Génie rural, 360.
Ecole supérieure de Génie rural, 476.
Elections législatives. — Décret portant règlement
d'administration publique pour l'application de la
loi électorale, 25.
Election du Président de la République, 61.
Electricité (!') et les travaux de culture, 69, 464. —
Instructions relatives aux concessions, 482.
Emprunt national delà Paix, 176, 294.
Engrais. — E. azotés, 118. — Cianamide, 118. —
I Nitraie d'ammoniaque, 124, 272. — Causes de la
I hausse des nitrates, 43. — Sulfate d'ammoniaque,
I 215, 264, 333,459. — Engrais azotés en couverture,
239. — E. phosphaté?, 103, 118. — Phosphates de
I l'Afriquedu Nord, 293; du Maroc, 482. — E. potassi-
ques en Allemagne, 7; en .\lsace, 163,315, 339. — E.
livrés parl'Allemasne, 210, 243, 264,'3'32, 459.— E. con-
centrés, 118. — Laitiers de hauts-fourneaux. 206. —
Sels d'Alsace, 206. — Transformation, en engrais,
des substances animales, 203. — Poussières de
laines comme engrais, 453. — Fournitures d'en-
grais de printemps, 41. — Transport des engrais,
61, 76, 101, 103, 116. — Engrais pour betteraves,
205; pour pommes de terre, 203; pour prairies,
203; pour luzernes, 434. — E. verts sur jachères,
434. — Fumure pour arbres fruitiers, 333; pour
arperges, 333 ; pour vignes, 454. — Les Engrais
pour l'automne, de 1920, 490.
Enseignement agricole primaire.— Récompenses, 104.
— Projet gouvernemental pour assurer l'applica-
tion de la loi sur l'enseignement agricole, 419; son
adoption par la Chambre, 438.
Enseignement supérieur ménager. — Examens d'ad-
mission, 1S3.
Escargot. — Elevage, 98.
Essence minérale. — Voir Carburarils.
Etats-Unis. — Organisation du bureau de 'Industrie
animale, 77.
Eucalyptus rouges, 57.
Evaporation, 226.
Explosifs pour travaux de terrassements, 97. —
Utilisation agricole des explosifs de guerre, 266,
459, 489.
Exposition internationale d'Aviculture, 6, 104;
compte rendu, 152.
Exposition nalionale à Metz, 340.
Exposition de Printemps de la Société nationale
d'Horticulture, 296, 379.
Exposition agricole à Boulogne, 124.
Exposition coloniale à Londres, 296.
Exposition internationale à Rome, 460.
Familles agricoles nombreuses. — Récompenses de
la Société d'Agriculture d'Indre-et-Loire, 231.
Fasciation, 35.
Faucheuses. — Leur attelage à un tracteur, 414.
Faux armée, 290.
TABLE ANALYTIQUE DES MATIÈRES
501
Fédéiation des Associations agricoles de la Haute-
Provence, S.
Fédération des Syndicats de culture mécanique, 21.
Fenils. — Installation d'un élévaleur, 37.
Ferme. — Capital d'exploitation, 5S.
Fièvre aphteuse. — Mesures contre son extension,
42. — Renseignements fournis par le Butleiin sa-
nitaire, 6, 62, 182, 35^', 483, — A propos de la Qévre
aphteuse, 108, 158. — Responsabilités du proprié-
taire d'animaux contaminés, 18. — Circulaire rela-
tive à la désinfection des vagons, 271.
Fils téléphoniques aériens, 290.
Foin. — Appareil de ventilation pour foin, 372. —
Chargeur de foin , 43 4. — Chargeurs mécanique?, 492.
Foires. — Inconvénients de leur multiplicité, 380.
Foire de Bordeaix. — Date d'ouverture, 144. — Le
matériel agricole à la foire de Paris, 446.
Forêts. — Sur l'accroissement des taillis, 246. —
Dégagement des brins de chêne avant l'exploitation
du taillis, 289. — Incendies dans les forêts du V.ir
en 1919, 246. — Entretien des pare-feux, 434. — Si-
tuation forestière, 478,
Fourmi d'Argentine, 265, 319. — Destruction des
fourmilières, •26.j, 393.
Fourrage. — Production sur terres incultes, 290. —
Conservation parles ferments sélectionnés, 308, —
Importance de la production fourriigère, 329. —
Presse à fourrage, 98.
Fourragère automobile, 220.
Fromagerie. — Fromage avec lait écrémé, 206. —
Fabrication du fromage bleu, 266. — Le salage en
fromagerie, 424,
Fruits et arbres fruitiers. — Note de propagmde de
la Compagnie d'Orléans, 8^.
Fûts. — Leurtransport entre deux magasins, 374.
Gale de la pomme de terre. — Traitement, 298.
Gale des oreilles, 333. — Gale du corps chez le mou
ton, 333,
Gants pour battage, 333.
Garennes, 386, 406.
Gaz pauvre pour tracteur, 374, 478.
Gazogène pour moteurs agricoles, 324.
Genêt (le) et la pâte à papier, 150, 173, 374.
Gennevilliers. — Dans les champs de Gennevilliers,
461.
Gouvernement. — Démission du ministère Clemen-
ceau, formation du cabinet Millerand, 81.
Graines. — Facultés germinatives, 434.
Grêle. — Moyens de défense, 82>
Grève de cheminots, 183.
Hydraulique agdcole. — Installations, 130.
H
Habitations rurales. — Assainissement, 31. — Re-
construction des agglomérations rurales, 89. —
Portes, 128. — Fenêtres, 193, 217. — Escaliers,
257. — Orientation, 310. — Chambre à coucher
sous fenil, 334. — Petites habitations rurales, 340.
— Habitations en rez-de-chaussée ou à un étage,
465, 486.
Haras. — Nomination de M.Noulens comme membre
du Conseil supérieur, 123.
Haricots exotiques, •<i26.
Huile à goût de moisi, 266.
Huile lourie. — Son emploi pour le chauffage des
serres, 226.
Iluot (Gustave). — Notice nécrologique, 330. — k
l'Académie d'Agriculture, 372.
Impôts. — I. des cultivateurs, 8, — 1. sur le revenu,
38. — Sur les bénéfices agricoles, 102, 217, 293,
313, 317, 374, 378, 397, 418, 481.— Dans les régions
sinistrées, 83, — Impôt foncier, 293, 313. — I. sur
les boissons et les alcools, 293, 313. — 1. sur le
sucre, 338. — Taxe de luxe sur les eaux-de-vie et
les grands vins, 338. — Les impôts devant le Sé-
nat, 397, 438; devant la Chambre, 481. — Statis-
tique des droits de mutation, 71,
Insectes. — Invasion de criquetsdanslaCrau, 380,478.
— Action de la chaleur pour la destruction de la
Cochylis et de l'Eudémis en 1919, 4,33. — Vers gris,
434. — Courtilière, 454. — Cochenilles, 434. —
Fourmis, 263, 319, 393. — Moustiques, 205, 270,
364, — Destruction des insectes par la chloropi-
crine,4C2. — Lutte contre le Bombyx cul-brun, 492.
Inspection de l'Agriculture. — Retraite de JI. Gros-
jean, 23.
Institut agronomique. — Examens d'admission, 185.
— Admission des candidats ayant été mobilisés,
et des Alsaciens-Lorrains, 313.
Institut international d'Agriculture de Rome. —
Election de M, Edouard Pantano à la présidence,
339.
Jardins. — Projet d'organisation d'un jardin alpin au
Revard, 37.
Jardins d'essais dans les Colonies françaises, 246,
Jardins ouvriers et familles nombreuses, 97.
Lait. — Pénurie, 32. — Minéralisation du lait
écrémé, 32, — Lait concentré, 118. — Le pétillait
dans l'alimentation des animaux, 138. — Lait et
produits laitiers. 243, 413, 483. — Lait écrémé pour
les jeunes animaux, 394. — Emploi de la poudre de
lait dans la panification, 413.
Lapins. — Des garennes, 386, 406.
Légion d'honneur. — Pronjotions et décorations, 75,
82. — M. Léon Guignard, commandeur, 400. —
M. Eugène Tisserand, grand'croix, 431.
Ligue agricole de la Marne, 400.
Lin. — Prohibition de sortie et de réexportation, 6.
— Sa culture dans le nord de l'Afriqae, 117. —
Prime à la culture, 420,
Lotier corniculé, 453.
Luzerne. — Engrais pour luzerne, 434.
11
Machines agricoles. — Hausse des prix, 14, 266. —
L'outillage agricole dans le Sud-Ouest, 15. — Ma-
chines agricoles pour les régions dévastées, 409.
— Peinture des instruments agricoles, 310. — • hx-
position à Bruxelles, 483.
Madagascar. — Son commerce agricole, 252.
Main-d'œuvre agricole. — Main-d'œuvre polonaise,
164, 398. — Projet de contrat de participation des
ouvriers aux résultats d'une exploitation agricole,
224. — La main-d'œuvre et les grévfs, 271. —
Amélioration du logement du travailleur agricole,
289. — Transport des ouvriers agricoles, 270, 307.
— La main-d'ccuvre étrangère dans les régions
dévastées, 315. — Comment intéresser le person-
nel ouvrier aux résultats de l'exploitation agricole,
.'102
TABLE AKALVriQLE DES MAtIÈRtS
312, 378, 381. — La Maison tl le Jrovccil aux
champs, 263.
Maïs, 421. — Charbon de maïs. 367.
Jlaladies des plantes. — Dépérissement des Mélèzes
et autres conifërirs, 388; du trétle, 3S8.
Maroc. — La production fourragère, 10 V. — Impor-
tation en f'rance du bétail marocaip, 181. -^ I/ex-
ploitation des gisements de ptjosphates, 482. —
Règles sur l'exportation du iiétail en 1920, 453.
Mêlasses. — Liberté de leur djstillation, C3.
Mélèze. — Dépérissement de cette essence, 388.
Méline. — Gî-lébration desoti $2' anniversaire, 442.—
Hommage de l'Académie d'Agriculture, i'T.
Mérite agricole. -^ Promotions, 81, .459.
Merrains (v. Bois).
Métayage. — Concours pour le prix Bignon .en 1921,
490.
Météorologie. — L'automne de 1919, 30. — La fin de
l'hiver et le début du j)riatemps, 229. — Mesure
de la pression barométrique, 290. — L'hiver de
1919-1920, 3IJ9. — Concours pour le recrutement de
météorologistes agricoles, 360. — Transmissions
des observations météorologii(aes par la Tour
Eiffel. 394. — La semaine météorologique [dans
tous les nuniéros).
Miel. — Ses qualités, appellations d'origine, 196. —
Miel artiGciel, 434.
Ministèie de l'Agriculture. — Retraite de M. (Iros-
jean, directeur de l'Agriculture d'Alsace-Lorraine,
23; sa nomination comme inspecteur général hono-
raire, ,63. — M. Ricard constitue son cabinet, 81. —
M. Queuille nommé sous-secrétaire d'Etat à l'Agri-
culture, 101.
Mobilier eu dépôt dans un jimmeutle changeant de
propriétaire, 414.
Moteurs. — Nouveaux moteurs de tracteurs agrico-
les, 112. — Moteur pour batteuse, 433; pour apla-
tisseur, ou pour coupe-racines, 433. — Moteurs
dans les fermes, 4."9.
UotocuKure (v. culture mécanique).
Mottes dans le.s terres argUeuses. — Appareils pour
les pulvériser, 314.
Moustiques. — Destruction, 205. — Les moustiques
et le bétail, 272. — Les moustiques et les ca-
nards, 361.
Mousse. — Sa destruction dans les prairies, 206.
Moutarde blanche. — Sa culture pour graines, 334.
Moutons. — Nourriture des mères, 18. — Reçonsti-,
tution du cheptel ovin, 223, 477. — Les races
ovines anglaises, 440.
Muséum. — Nomination de M. Louis Mangin comme
directeur, 7; de M. 0. Bois comme professeur de,
culture, 210.
Mutualité (v. Coopéralion).
Nécrologie. — MM. Jean Dupuy, 22. — Eugène Isi-
dore Dufay, 64. — Raphaël Puig y Valls, 96. —
Gustave Huot, 316. — Edumnd Nivoit, 339, 392.—
Guillaume Limon, 482.
Niagaras électriques dans le Beaujolais, 82.
Nicotine, 434. — Décret tixant les çiin, de vente, 381.
O
OHiiokigie. — Cours et «xercices à la Station de
Beaupc, 483,
OfBce d'expansion nationale, 3.
Office économique de Toulouse. IS.').
Oiseaux utiles. — Chardonneret, Verdier, Becs-croi-
séb, 90.
Pain. — Karine de Fèves dans la panilicîf.tion. 2(U.
— Relèvement du prix du, pain, ii09. — Emploi de
la poudre de lait dans 4a panification, 413. i
Palais des Expositions agricoles, 63, 142.
Papier. — Matières premières pour sa J'abrieaiion,!
130, 173, 266.
Pare-feu.x des ioTèis. — Leur entretien, 434.
Partie officielle. — Loi sur l'extension de la capacité
civile des syndicats professionnels, 213.
Décret relatif au.x tiiansports par chemin de fer, 132;
relatif au régime, des céréales récoltées en 1919,,
de la foi'ine et du pain. 132; relatif à l'élection des
délégués des Sociétés et Syndicats agricoles aux
Chambres d'agriculture, 134; déterminant les cao-
tons des régions dévastées où les élections aux
Chambres d'agriculture sont provisoirement iiu -.
possibles, 173; constituant un Conseil supérieur
des Eaux et du génie rural, 21 i; fixant les droits,
de SDitie à l'exportatiou des animaux des espèces
chevaline, asine et mulassière, 242; modifiant les
décrets antérieurs relatifs à l'importation et à l'qx-
portation des animaux, 449; fixant les prix de»
vente des jus et des extraits titrés de nicotine, S81.|
Arrêté relatif aux primes allouées [lour la destruc-
tion des sangliers, 215; fixant les prix d'achat des
tabaos indigènes en 1920, 242; instituant un Comité!
national du blé, 273; fixant le prix de l'alcool de
betterave pendant la campagne 1920-1921, 30i;i
nommant les membres du Comité n.itional du
blé,' 340.
Circulaire aux Préfets sur l'application du décrit
relatif aux transports par chomin de fer, 132.
Avis concernant la mise en vente du sulfate dani-
moTiioque livrable par l'.XlIemagne, 370.
Pas-d'àne. — Dostrurtion, 333.
Patentes. — Kabrication accidentelle de machines
simples pour la vente, 78.
Paulownia. — Semis, 289.
Pêchers de Mootreuil, 126, 165. — Rajeunissement
des pêchers en plein vent, 169.
Peinture des instruments agricoles. 310.
Phosphates. — Exploitation des gisements du Maroc.
482.
Pica corvicide, 414.
Piquettes. — Keslriction à leur circulation, 64.
Pisciculture. — Excursions en Alsace-Lorraine, 24.
— Réserves de pèche, 210. — La production de la
Carpe, 272.
Plantes décoratives pour grillages métalliques, 334.
Plantes médicinales. — Rapport sur le _Congrès
national de leur culture, 3."S, 414.
Poi'les à sciure de bois, 98.
Police sanitaire aux colonies, 316.
Pommes de terre. — Prohibition de l'exportatien
des semences. 6. — Rajeunissement et perfection
nement, 12. — Préparation des plants, 49. —
Pomme de terre Grosse du Gdlinais, 110. — Sec-
tionnement des tubercules de semence, 146. — Cul-
ture de la pomme de terre dans l'Aveyron, 212. '—
Circulaire relative àla culture des pommes de ten'e,
231. — La ûlosité, 237, 326.— Dégénérescence, 275.
326, 344, 3.34, 363. — Enroulement des feuilles, 328,
34t. — Mosaïque des feuilles, 327, 344. — Gale com-
mune, son traitement. 298. — Valeur nutritive des
pommes de terre à chair jaune, 401.
TABLE ANALYTIQUE' DES MATIÈRES
Pompe centrifuge. — .Modification de vitesse, -203.
"Porcs. — Alimentation, 38. — Elevage des porcelets,
in, H8', 49a. — Farinedefèves dans l'alimentation
des porcs, 138-. — Cadiesie aqueuse, HS.
frai™* et pâturages. — Location d'berbéiges à un
berger, 38. — Composition d'une pâture pour
moutons, 58. — Prairie' submergée, 78. —Mélange
pour prairie temporaire en terrain calcaire, 97. —
Engrais pour prairies, 20S. — Ctiaufage et mat'nage,
205. — Etablissement d'une pratrie en sol com-
pact, 354; en terrain cfiillouleux, 92. — Le pacage
sur la frontière italienne, IÎ80.
Présidence de la Républiqne. — Election âe M. Paul
Deschanel, (il. — Transm'isston deS'pouvoirs, IGl.
Presse à fourrage, 98.
Primes à la culture du chanvre et àa lin, -{20.
Propriété rurale. — Le morcellement parcellaire en
France, 33. — Achat de propri-étés, 246. — Statis-
tique des droits de mutation, 71.
Pulvérisateurs. — Adresses de constructeurs, 1.58.
Polvériseurs pour irracteurs, 468.
R
ïtàt*. — Leur destruction par la chloropicrine, 462.
' 'Ra^itailiemenf . — Mesures relatives au commerce
du blé, de la farine et da pain, 181. — Importa-
tion des viandes frigorifiées, 182. — A propos des
hausses anormales-, 293. — Transport des légumes,
296. — Sucre, alcool, blé, 299.
■Récoltes en 1919, 143. — Etat des récoltes. 288.
Régions libérées. — Réclamations des agriculteurs,
21, 88, 161. — Indemnités pour les terrains en
friche, 44. — Les impôts, 83. — Les battages, .83.
— Centres de réparation pour matériel agricole,
84. — Souscription de la ville de Sarrebourg en
laveur des régions libérées, 124. — Constitu-
tion de la Confédération générale des Asso-
ciations agricoles des régions sinistrées, 212. —
Rém.ion de la Confédération, 270. — La situation
dans les régions libérées, 288. — Indemnités spé-
ciales aux fonctionnaires, 295. — Le bétail alle-
mand, 306. — Le bétail volé par les Allemands,
439. — La main-d'œuvre étrangère, 315. ^ Les
revendications des régions libérées devant la
Commission agricole du Sénat, 338. — Machines
agricoles pour les régions dévastées, 409. — Les
cultures de céréales, 491.
Rivet (Léon). — Annonce de son décès à l'Académie
d'Agriculture, 203.
Riz. — Le son de riz, 351.
■Roumanie. — Les récoltes de 1919, 34.
Russie. — Situation agricole, 339. — Le blé dans la
Russie méridionale, 230, 429. — Inlluence du bol-
chevisme sur la production sucriére, 37.
Sangliers. — Leur destruction, 142. — Primes, 215.
Sauves. — Leur destruction, 306, 334, 359, 363.
Scarificateurs et cultivateurs, 284.
Schlœsing (Théophile). — Sa commémoration à l'Aca-
démie d'agriculture, 203.
Sciure de bois. — Son pouvoir calorique, 38. — Son
emploi comme litière, 334.
Seigle. — Pour l'alimentation du bétail, 58.
Semences. — S. de blé de printemps, 184. — Pro-
duction des semences de trèfle et de luzerne sur
des semis de l'année, 190. — Semences d'avoine
et d'orge pour les régions libérées, 201. — Pertes
503
résultant de l'emploi de mauvaises semences four-
ragères, 430. — Sélection des semences par le
trieur à turbine, 433. — Excursion organisée par
la Compagnie d'Orléans pour l'étude des portes-
graines, 43 — Facultés germjnatives des graines,
454. — Isolement des porté-graines de betteraves,
331, 363.
Semoule dans l'alimentation des veaux, 118.
Services du Crédit agricole. — Nomination d'un ins-
pecteur général ad'joint, 7.
Service du Génie rural.— Concours pour l'emploi de
six conducteurs, 320.
Silos américains, 38.
Situation agricole dans l'Aveyron, 11, 198; dans
l'Allier, 301 ; d'ans les 'S?osges, 33, 219, 330, 42ô.
Société des Agriculteurs de France : date de la ses-
sion annuelle, 271. — Discours de M. le Marquis de
"Vogiié, 361. — Compte rendu des séances, 401.
Société centrale d'Agriculture de l'Aude, 310, 477.
Société d'agriculture de la Gironde, 83, 177; de la
Nièvre, 460.
Société des agriculteurs de l'Oife. 104.
Société hippique française. — Programme des con-
cours, Ci.
Société de pathologie végétale, 388, 468.
Société centrale d'aviculture de France, 266.
Sorgho à balais, 125.
So'uches. — Expériences de dessouchement à La
Molte-B'euvron, 489.
Soufre. — Diverses sortes pour usages agricoles,
334.
Sucre. — Enquête snr la production de la campagne
1919-1920, 1, 231. — Elévation des prix de vente
au service du Ravitaillement, 5. — Production du
sucre, 23, 102, 299. — Influ'^nce du bolchevisœe
sur lindustrie sucriére en Russie, 37. — Un pro-
cédé de fabrication simplifié, 245. — Au Syndica
des fabricants de sucre, 412.
Sud-Ouest. — Productions : le Sorgho à balais, 125 ;
le ma'is, 421.
Suisse. — Le bétail de Suisse en France et en Rel-
gique, 263. — La race tachetée rouge en Suisse,
8.
Sulfate de cuivre. — Mise en vente des stocks de
l'Office central des produits chimiques agricoles,
23.
Syndicat central des Agriculteurs de France. —
Assemblée générale, 316, 3'i9.
Syndicat des Agriculteurs de Loir-el-Cher, 390,452.
Syndicats d'élevage, 122. — Syndicats d'élevage en
" Savoie, 272.
Syndicat de Motoculture. — Organisation intérieure,
221.
Syndicats professionnels. — Extension de leur capa-
cité civile, 209.
Tabac. — Prix des tabacs indigènes, 230. 242.
Tannage des peaux, 78.
T.iupe. — Procédés de destruction, 191. —Leur pro-
tection eu Belgique, 252.
Terre de bruyère. — Sa composition, ses succé-
danés, 226.
Terroir de Clemenceau, 27, 65.
Thé des colonies, 116
Timbre de quittance, 38.
Tisserand (Eugène). — En l'honneur de M. Tisse-
rand, 431, 475.
Topinambour. — Historique, 244.
Tourteaux. — Production et commerce, 43. — Tour-
504
TABLE ANALYTIQUE DES MATIÈRES
teaux d'arachi'ie dans l'alimentation du bétail, 77,
333, 492. — To\irteaux oléagineux pour le bitail,
246. — Les tourteaux dans i l'alimentation du bé-
tail,'333. — Exportation des tourteaux, 392. — In-
toxications provoquée.'! par des tourteaux d'ara-
chide contenant du ricin, 393.
Tracteur Gtobe. 33 ; Avery, 52. — Nilson, 154. —
Heureux Fermier, 198. — Jobn Deere, 449. —
Nouveau tracteur Case avec sa charrue, 371. — Pro-
tection des tracteurs contre la gelée, 72. — Les
tracteurs dans l'Indiana, 391. — Avant-train trac-
teur, 411. — .\ttelage de faucheuses à un tracteur.
41'..
Transports. — Priorité accorJée aux engrais et aux
semences, 122. — Transport par camion automo-
bile, 266. — Transports des ouvriers agricoles, 270,
307. — Transport de primeurs par avion, 423. —
Abaissement des piix de transports des fruits et
des légumes, 439.
Travaux agricoles. — Dépendes comparées des che-
vaux, des bœufs et des tracteurs, 236.
Travaux parlementaires. — Projet de résolution ten-
dant à la création d'une Commission générale de
l'Agriculture, 81. — Constitution des grandes Com-
missions permanentes, 101. — Bureau de la Com-
mission de r.Vgriculture à la Chambre, 122. — Le
groupe agricole an Sénat, 183.
Trèfle.— Exportation des graines, 229, 398, 412. —
Dépérissement du trèfle attaqué par le Tylenchus
deoasIiUrix, .')89.
Triage des semences de céréales, 240. — Initiative
de la Compagnie d'Orléans, 186, 332. — Emploi du
triiîur k turbine, 433.
Troène du Japon, 454.
Tunisie. — Le blé et le pain en Tunisie, 53.
Union du Sud-Esl des Syndicats agricoles, 199.
Vaccins contre la maladie des jeunes chiens, 492.
Vente de béliers à Grignon, 271. — Résultats, 379.
Vente de reproducteurs de race Normande pure 164 ;
d'animaux reproducteurs par le Syndicat des Agri-
culteurs de la Sarthe, 24.
Vers gris. — Leur destruction, 434.
Vers à soie. — Production eu 1919, 223. — Elevage
aux rameaux, 373.
Vesce. —La Vesce blanche comme plante décorative,
56.
Viande d'équarrissage. — Sa transfcrmation en poudre
alimentaire pour le bétail, 434.
Vigne. — Sur les hybrides producteurs directs. 105. —
Les uianquants dans les vignes grelTées, 113. —
Cépages pour terrains calcaires, 158 — Machines à
greffer, 178. — La vigne eu Champagne, 420. — La
superficie du territoire français plantée en vignes,
446. — Fumure de la vigne, '.54.
Vins. — Récolte de 1918-1919, 62, 84. — Commerce
des vins, 62, 162, 212,316, 379, 483. — Foire aux
vins d'Anjou, 62. — Exportation des vins d'.VIsace-
Lorraine, 103. — Vinification des vins d'Anjou,
143. — Vinification avec levurage en Algérie, 148.
— Concours de vins d'hybrides producteurs
directs, 379. — Prohibition d'importation des vins
avariés, 482.
Voirie. — Obstruction d'un chemin par suite d'ébou-
lemenls ; responsabilités, 78,
Volailles, .\limentaliun des poules avec du blé traité
aux bouillies cupriques, 426 ; avec du blé vitriolé,
158.
ERRATUM
Erratum : Page 13, à la légende de la figure 2, lisez
Snoiv-Flacke (Flocon de neige) au lieu de Enotv-
flack.
FIN DU TOME PREMIER DE 1920
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