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Full text of "Journal d'agriculture pratique"

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Secrétaire  perpétuel  de  l'Académie  d'AgricljIturo,  * 

Ancien  rédacleur  en  clief  du  Jju^nal  de  l'A^ic^fCur^,   Membre  du  Goœeirsupérieur  dje  l'Agriculture 


Secrétaire   de   la   Rédaction  :-  R^aymond  DUPRE,  ^, 

Ingénieur  agronome  r 


84"  ANNÉE.  —  1920,  [-"'  SEMESTRE 
I\'oaveIlê  Sërle.  —    TOME   33 

Tome  144  de  la  collection  co'mplétk  do  Journal  b'Aoriculturk  pbatiqdb 


PARIS 

LIBRAIRIE   AGRICOLE    DE    LA   MAISON    RUSTIQUI 

LIBRAIRIE    DE    L'ACADÉMIE    D'AGRICULTURE 

2^,     RDE     JACOB,    26 

1920 


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MBRARy  OF  THE  NEjy  YORK  BOTAMcXl 


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JOURNAL 


D'AGRICULTURE    PRATIQUE 

.1  JOURNAL  DE  L'AGIÎICULIURE 

FUSIONNÉ     AVEC     LE     JOURNAL     D'AGRICULTURE     PRATIQUE     EN      1909 


84    ANNÉE    -1920,    I"  SEMESTRE 

.\ouvelle  série.  —  TOMI    3  3 

Tome    1-^i  de  la  collection  complète  du  Jourx.' l  d'Agriculthre  prati^^ije  '.     •' 


PRINCIPAUX    COLLABORATEURS 


DU   JOURNAL  D'AGRICULTURE   PRATIQUE 


H.  rl'Anchald,  ingénieur  agricole. 

f.  Andouard.  directeur  de  Station  ngrnnomiqnc 

P.  Antoine,  ingénieur  agronome. 

James  Aguet  «■I^.  agriculteur  (Italie). 

Ardouin-Dumazet  Sï.  inil>liciste. 

Octave  Andebert,  viticulteur  (Gironde'. 

Henri  Aymé,  apiculteur    Vaucluse  . 

G.  Barbé,  méti'-orologiste  au  Bureau  central. 

L.  Barillot  ift,  artiste  peintre. 

Fernand  de  Barrau,  agriculteur  (Aveyron). 

Maurice  Beau,  ingénieur  agronome. 

A.  Beckerich,  ingénieur  agricole. 

Berthault   Pierre),  ingénieur  agricole. 

C.  Bodmer,  dessinateur. 

E.  Boulet.  Présid.  du  Syndicat  agricole  du  Roumois. 
A.  Bourilly.  professeur  à  l'école  d  agriculture  d'IIyères. 
A.  Bourgne.  D'  des  Services  agricoles  de  l'Eure. 

L.  Bourguignon,  ïï,   ancien    directeur  du     .lonrufil 

(l  Afiiicullure  pritlique. 
L.  Bréchemin,  aviculteur. 

V.  Bréheret  ft.  inspecteur  général  de  l'Agriculture. 
L.  Brétignière,  professeur  à  Grignon. 

F.  Briot,  conservateur  des  Eaux  et  Forêts  en  retraite. 
Raymond  Brunet,  ingénieur  agronome. 

J.  M.  Buisson  *,  mandataire  aux  Halles  centrales. 
L.  Bussard  it,  s-directeurde  la  Stat.  d'es.  de  semenc. 
Georges  Carie,  directeur  de  l'Agricult.  à  Madagascar. 
Caziot  (Pierre  ,  ingénieur  agronome. 
Chapelle,  anc.  directeur  du  Service  de  l'Oléiculture  . 
Chervin,  sous-directeur  de  l'Agriculture  (Alger;. 

E.  Chomet  ft,  propriétaire-éleveur  (Nièvre). 
A.L.  Clément  Sï,  naturaliste,  dessinateur. 

F.  Couvert  Sï.  ancien  professeur  à  l'Institut  agronom. 
G.Couanon,O.Sï,  insp.génér.  honor.  de  la  viticulture. 

G.  Coupan,  ing.  agr.,  répétiteur  à  l'Institut  agron. 

F.  Couston,  ingénieur  agricole,  agriculteur  (Algérie). 
J.  Crevât,  agriculteur  (Ain). 

J.  Crochetelle,  directeur  de  Station  agronomique. 
P.  Dechambre,  professeur  à  Alfortet  à  Grignon. 
A.  Demolon.direcleurde  la  Station  agron.  de  l'Aisne. 
H.  Devaux,prof.  à  la  Faculté  des  sciences  (Bordeaux). 
V.  Ducoinet,  professeur  à  l'école 'd'Agr.  de  Grignon. 
Ferrouillat  ^,  dir.  bon.  de  l'école  nat.  de  Montpellier. 
Fleurentfiî.prof.  au  Conservatoire  des  arts  et  métiers. 
E.  Foëx,  direct,  de  la  Station  de  pathologie  végétale. 

G.  Fron,  maitre  de  conférences  à  l'Institut  agronom. 
Garola  Sï,  dir.  de  la  Station  agronom.  d'Eure-et-Loir. 
U.  Gayon,  O.iS.  direct. de  la  Station  agr.de  Bordeaux. 
A.-Ch. Girard,  0.  i»,  professeur  à  l'Institut  agronom. 
Henry  Girard®,  agriculteur. 

André   Gouin,  de  l'Académie  d'Agriculture. 

Raoul  Gouin  ^,  ingénieur  agronome.] 

Alfred  Gran,  ingénieur  agronome. 

G.  T.-Grignau.  publiciste  agricole. 

H.Grosjean,  O.iR,  Inspecteur  général  de  l'agriculture. 

Ch.  Gnflroy,  ingénieur  agronome. 

J.-M.  Guillon,!ft,  inspecteur  général  de  la  viticulture. 

H.  Hitler  ift,  maitre  de  conférences  à  l'Institut  agron. 

J  -seph  Hitier,  professeur  à   l'Institut  agronomique. 

Jacquot  (J.-B.)  agriculteur  (Vosges). 

E.  Kayser,  !ft,  direct,  du  laboratoire  des  fermentations. 

Labargerie,  agriculteur  (Vienne). 

S.  G.  de  Laharpe,  profess.  d'agriculture  (Charente). 

G.  Bulharowski,  ingénieur  agronome. 

K.  Clerc,  ingénieur  agronome. 

M.  Laplaud  '■  ià,  ingénieur  agronome,  agriculteur. 

H.  de  Lapparent.O.  ®,  insp.  gén.  bon.  de  l'Agric. 


S.  lie  Larclause.  ;R,  de  1  Académie  d'Agriculture. 
Lemasson  La  Moriniére.  professeur  d'agriculture. 
Erne>t  Lemoine,  ii.  aviculteur. 
Eug.  Leroux,  ilirect.  de  l'école  de  Fayl-Billot. 
F.  Lesourd,  |uibliciste  agricole. 
Pierre  Lesne,  assistant  au  Muséum 
L.  Lindet,  ().  !ft,  de  lAcadémie  d'.Agriculture.  profes- 
seur à  l'insticut  agronomique. 
J.-E.  Lucas,  ingénieur-agronome. 

F.  Main,  ingénieur  agronome, 

1..   Malpeaux,  dir.  de  l'école  d'agr.  de  Berthonval. 
II.  Mamelle,  maitre  de  Conférences  à    Grignon. 
Louis  Mangin,  C.  S;,  de  l'Institut  et  de  lAi-.  d'.Agric. 
'.Maurice  Mangin  Sï,  inspecteur  des  Eaux  et  Forêts. 
I)"^  Marchai  ?#,  île  l'Institut  et  de  lAc.  d'Agric. 
II.  Marié  Davy,  ingénieur  agronome. 
Francis  Marre,  chimiste  expert. 
L.  Mathieu,  directeur  de  Station  œnologique. 
P.  Mazé  ift.chel  de  service  à  l'Institut  Pasteur. 
J.   Méline.  sénateur. 
Ménard    G.:,  ingénieur  agronome. 
\.  Menegaux.  assistant  au  Muséum. 
Mercier  des  Rochettes.  ingén.  agron.,  agriculteur. 
E.  Miége.  chef  de  travaux  it  l'école  de  Rennes. 
N.  Minangoin.  Insp.  honor.   de  1  agricult.  (Tunisie). 
Pierre  de  Monicault,  ingénieur  agronome,  député. 
S.  Mottet.  à  Verrières   Seine-et-Oise). 
D'  G.  Moussu  ?ii, professeur  à  l'école  d'Alfort. 
Paul  Muller,  agriculteur  à  Eguisheim   Haut-Rhin). 
J.  Nanot.O.iS,  direct,  de  l'école  d'hortic.  de  Versailles 
E.  Noffray,  botaniste  cryptogamiste. 
U.  Olry,  ingénieur  agronome. 
lUeul  Faisant,  du  Comité  de  la  vente  du  blé. 

G.  Pageot.  5t.  agriculteur  (Sarthe). 

D''  G.  Patrigeon.  Sï,  viticulteur  (Indrel. 
G.  Paturel,  directeur  de  Station  agronomique. 
Le  baron  Peers,  agriculteur  (Belgique). 
J.  Pellissier.   professeur  d'agriculture  ',Lot-et-Gar.). 
Emile  Pluchet,  de  l'Académie   d'Agric.  ancien  pré- 
sident de  la  Société  des  Agriculteurs  de  F'rance. 
Eugène  Pluchet,  de  l'Académie  d'agriculture. 
E.  Rabaté.  inspecteur  général  de  l'Agriculture. 
L.  et  M.  Rigotard.  ingénieurs  agronomes. 
M.   Ringelmann  S;,  professeur  à  l'Institut  agronom. 
Ernest  Robert,   président    du  comice  de  St-Quentin. 
A,  Rolet,  ingénieur  agronome. 

Eugène    Ronart,  propriét.  viticult.  (Haute-Garonne). 
E.  Rousseanx  ft,  D^àc  Station  agronomique. 
L.  de  Roussen,  viticulteur. 
Paul  Roux,  agriculteur  (Puy-de-Dôme). 
Emile   Saillard   !ft,  professeur  à   l'école  de  Douai. 
Comte  de  Saint-Quentin,  de  l'Académie  d'Agriculture. 
T.  Sarazin,  professeur  d  agriculture. 
E.  Schribaux,  0.  iR,  professeur  ,^  l'Institut  agronom. 
L.  Tardy  î;,  maître  de  conférences  à  l'inst.  agron. 
Eug.   Tisserand,   G.  0.    Sï,  membre  de  l'Institut. 
A.  Truelle,  de  l'Académie  d'agriculture. 
J.  Van  der  Vaeren,  insp,   de   l'agriculture  (Belgique). 
J.-L.  Vidal,  directeur  de  laStation  viticole  Charente). 
Jacqiie>  de  Vilmorin,  agronome. 

P.  Vimeux,  ingénieur  agronome. 

L.  Vuafluart,  directeur  de  Station  agronomique. 

G.  'Warcollier,  X)''  de  la  Station  pomologique. 

G.  'Wery,  ïfc,   directeur  de   l'Institut   agronomique. 

E.  Zacharewicz,  dir.  des  Services  agric.    Vaucluse). 

D.  Zolla  ft,  professeur  à  l'école  de  Grignon. 


JOURNAL 


lATIOLl 


FONDE    EN    1837    PAR    ALEXANDRE    BISIO 

et  JOURNAL    DE   L'AGRICULTURE 

FONDÉ    EN    1366,   FUSIONNÉ   AVEC    LE   JOURNAL    D'AGRICULTURE   PRATlQUElEN    1909 

RÉDACTEUR    EN     CHEF  : 
Henry  SAGMER,  0.  » 

Secrétaire  perpétuel  do  l'Académie  d'Agriculture, 
Ancien  rédacteur  ea  clief  du  Journal  de  i Agriculture^    Meuabre  du  Conseil  supc^rîeur  de   l'Agriculture 


Secrétaire    de    la    Rédaction  :    Raymond  DUPRÉ,  Vî,  # 

Inirénieur  agronome 


Si»  ANNEE.  —  19  20,  !■■   SEMESTRE 
Rionvellc   Série.   —    TOME    33 

Tome  144  de  la  collection  complète  uo  Journal  d'Agricultube   pratique 


tlVOINV.LOa 


LreRARY 
NEW  YORK 
BOTANICAJ. 

GARDEN 


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JSsrJK   K^ 


PARIS 

LIBRAIRIE   AGRICOLE    DE    LA   MAISON    RUSTIQUE 

LIBRAIRIE    DE    L'ACADÉMIEjD  AGRICULTURE 

26,     RUE     JACOB,    26 

1920 


JOURNAL 

D'AGRICULTURE  PRATIQUE 


CHRONIQUE  AGRICOLE 


L'.-ijnée  1920.  —  Nécessité  des  réparations.  —  Les  conseils  inutiles.  —  Projets  de  loi  transmis  au  Sénat.  — 
Création  J'un  Office  central  d'expansion  nationale.  —  Enquête  du  Syndicat  des  Fabricants  de  sucre  sur 
la  production  probable  di:  la  campasnc  1919-1920.  —  Décret  relevant  les  pri.\  de  vente  du  sucre  par  le 
Service  du  Ravitaillement.  —  Exteusion  de  l'épizootie  de  fièvre  aphteuse  en  France  et  dans  les  pays 
voisins  —  Publication  du  compte  rendu  des  travaux  du  Congrès  de  l'Agriculture  française.  —  Prochaine 
exposition  internationale  d'.\viculture.  —  Décrets  prohibant  la  sortie  des  lins  bruts  et  des  pommes  de 
terre  dt  semence.  —  Nomination  du  directeur  du  Muséum  d'histoire  naturelle.  —  L'inspection  des  asso- 
ciations et  des  institutions  de  crédit. —  Ecoles  nationales  d'Agriculture."  —  Nécrologie  :  mort  de  M.  Salis. 
—  Les  engrais  potassiques  en  Allemagne.  —  Prochain  concours-foire  de  la  race  bovine  Normande 
daus  la  Manche.  —  Situation  des  territoires  du  Sud  en  Algérie.  —  Rapport  de  la  Fédération  des  Syndi- 
cats d'élevage  de  la  race  tachetée  rouge  en  Suisse.  —  Observations  relatives  à  la  constitution  d'un 
Herd-book  de  cette  race.  —  Fédération  des  Associations  agricoles  de  la  Haute-Provence.  —  In.spection 
générale  des  Eaux-et-Forèts.  —  Décret  sur  l'élection  des  Chambres  d'Agriculture. 


L'année  nouvelle. 

L'année  qui  s'achève  n'a  pas  été  favorable 
pour  la  plupart  des  productions  du  sol  ;  l'irré- 
gularité des  saisons  a  nui  à  un  grand  nombre 
de  récoltes,  elle  a  même  nui  à  la  préparation 
des  recolles  pour  l'année  qui  s'ouvre. 

Celte  année  devra  inaugurer  l'ère  des  ré- 
parations qui  sont  nécessaires  dans  toutes  les 
parties  du  pays.  La  cote  est  dure  à  monter; 
ni  le  courage  ni  la  patience  ne  font  défaut 
aux  agriculteurs,  mais  ils  subissent  les 
difficultés  qui  s'imposent  à  toutes  les  bran- 
ches du  travail  national.  Des  docteurs  so- 
lennels les  incitent  presque  chaque  jour  à 
produire  davantage;  ces  conseils  provien- 
nent dune  ignorance  complète  des  réalilés 
agricoles.  Dans  le  monde  des  champs,  cha- 
cun multiplie  les  eflorts  et  travaille  sans  re- 
lâche, parce  que  chacun  sait  que  le  travail 
acharné  est  la  première  condition  du  succès. 

Projets  de  loi  devant  le  Sénat. 

Le  ministre  de  i'.\griculture  et  du  Ravitail- 
lement a  transmis  au  Sénat,  dans  sa  séance 
du  18  décembre,  deu.v  projets  de  loi  votés 
par  la  précédente  Chambre  des  Députés  avant 
sa  séparation. 

Le  premier  projet  est  relatif  au  choi-\  et  à 
la  surveillance  des  taureau.\  employés  à  la 
reproduction.  Le  deuxième  se  rapporte  au 
crédit  mutuel  et  à  la  coopération  agricole. 

Ces  deux  projets  ont  été  renvoyés  aux  bu- 
reaux en  vue  de  la  nomination  de  Commis- 
sions spéciales. 

Office  d'expansion  nationale. 

Un  décret  en  date  du  7  décembre  a  créé 
auprès  de  la  Présidence  du  Conseil  des  mi- 

1'"  Janvier  1920.  —  N»  1. 


nistres  un  Office  central  d'expansion  natio- 
nale, dont  la  mission  consiste  à  coordonner 
les  efforts  des  divers  départements  ministé- 
riels et  ceux  des  .\ssociations  d'initiative 
privée  en  vue  de  développer  l'action  française 
au  delà  des  frontières.  Le  but  principal  de 
cette  création  est  d'accroître  les  résultats  de 
la  propagande  à  l'extérieur  en  établissant 
une  liaison  entre  les  différents  modes  de 
cette  propagande  au  point  di'  vue  écono- 
mique, scientifique,  artistique,  etc. 

M.  Edmond  Chaix  a  été  nommé  directeur 
général  de  l'Office  central  d'expansion  natio- 
nale. 

La  production  et  le  prix  du  sucre. 

Le  Syndicat  des  Fabricants  de  sucre  de 
France  s'est  livré,  du  G  au  17  décembre,  à 
une  enquête  sur  la  production  en  betteraves 
et  en  sucre  pendant  la  campagne  1919-1920, 
comparativement  à  la  campagne  précédente. 

Les  30  fabriques  qui  ont  répondu  à,  l'en- 
quête ont  eu  1  105  861  tonnes  de  betteraves  à 
travailler,  soit  246  71.'5  tonnes  ou  28.7  0,0 
de  plus  qu'en  1918-1919.  La  production  pré- 
vue en  sucre  est  de  138  31.">  tonnes  (en  raf- 
finé), soit  il  025  tonnes  ou  52.1  0/0  de  plus. 

Si  l'on  applique  le  même  excédent  aux  fa- 
briques qui  n'ont  pas  répondu  à  l'enquête,  la 
production  totale  de  toutes  les  fabriques  at- 
teindrait environ  132  000  tonnes. 

—  Un  décret  en  date  du  20  décembre  a  re- 
levé le  prix  du  sucre  réparti  par  le  Service 
du  Ravitaillement  pour  la  consommation  fa- 
miliale. Dans  le  rapport  qui  l'a  provoquée,  le 
ministre  de  l'Agriculture  et  du  Ravitaille- 
ment justifie  cette  mesure  en  ces  termes  : 

Le  décret  du  6  juin  1010  ayant  rétabli  la  li- 

Tome  I.  —  1 


CHRONIQUE  AGKICOLE 


oeilé  dim[.>ortation  des  sucres  d'oriijine  ou  de 
provenance  élrangère,  les  droits  de  douane  sur 
les  sucres  sont  passés  de  G  fr.  à  20  Ir.  par 
100  kilogr. 

En  outre,  les  prix  d'acliat  du  sucre  sur  les 
marchés  d'origine  se  soûl  élevés  dans  des  pro- 
portions considéraMis  par  suite  de  rinsuflisancp 
de  la  récolte  mondiale  et  de  la  hausse  des 
changes. 

Pour  ces  diverses  raisons,  le  prix  aciuel  de 
vente  du  sucre  réparti  par  l'Administration  du 
Ravitaillement  pour  la  consommation  familiale 
n'est  plus  en  harmonie  avec  le  coût  de  la  raar- 
chaudise. 

U  convient  donc  de  fixer,  fpour  la  vente  en 
gros  du  sucre,  des  prix  nouveaux  correspondant 
au  prix  de  revient  réel  et  de  mettre  le  compte 
spécial  du  ravitaillement  à  l'abri  de  toute  perle. 
Les  prix  de  vente  en  gros  au  commerce, 
fixés  par  ce  décret,  varient,  y  compris  le 
droit  de  consommation,  entre  286  fr.  50  et 
2StO  fr.  pour  les  sucres  raffmés  et  entre  270 
et  273  fr.  i>our  les  sucres  cristallisés  ou 
granuiKS. 

Les  prix  de  vente  au  détail  sont  fixés  dans 
les  déparlements  par  les  préfets;  ils  varient 
avec  les  conditions  locales  de  transport  et 
autres.  A  Paris,  un  arrêté  du  préfet  de  Police, 
an.  date  du  22  décembre,  a  fixé  ces  prix 
comme  il  suit  :  sucres  raffmés,  ."5  fr.  10  à 
3  fr.  20  par  kilogramme;  sucre  cristallisé  ou 
i;ranulé,  3  fr. 

La  fièvre  aphteuse. 

,  L'épiiootie  de  lièvre  aphteuse  a  pris  des 
proportions  exceptionnelles  au  cours  du  mois 
de  novembre.  C'est  ce  qui  résulte  du  résumé 
suivant  des  ^documents  insérés  au   Bulletin 

sanitaire  du  ministère  de  l'Agriculture  : 


Coin 

IIUIIOS. 

Uépar- 

Foyers 

Foyers 

IcMiienls. 

anciens. 

nouveau  x 

1" 

au  Itt  ciovembre 

54 

1061 

520 

11 

au  20    —      

64 

1382 

81.^ 

21 

au  30    —      .... 

10 

2231 

.S93 

ic-i 

au  10  décembre. 

1T 

2919 

911 

Dans  la  première  période  de  décembre, 
13  743  exploitations  étaient  signalées  comme 
contaminées. 

La  maladie  sévit  dans  !a  plupart  des  ré- 
gions, suivant  des  proportions  assez  varia- 
bles. Celles  de  l'Est  et  du  Nord  paraissent 
particulièrement  atteintes. 

La  Suisse  est  éprouvée  dans  d'assez  fortes 
proportions.  On  a  pu  voir,  dans  notre  prècé- 
deale  Chronique,  que  l'Angleterre  n'est  pas 
indemne  de  fièvre  aphteuse. 

Congrès  de  l'Agriculture. 
Le  Comité  d'organisation  du  Congrès  de 


V A  fjricuturr  française,  qui  s  est  Iimiu  à  Paris 
du  30  juin  au  .'{juillet,  vient  de  publier  le 
comple  rendu  des  travaux  de  ce  Congrès, 
précédé  des  détails  nécessaires  sur  son  orga- 
nisation. Ce  compte  rendu  très  complet 
donne  l'image  exacte  des  discussions  qui  s'y 
sont  succédé  et  des  résolutions  (|ui  ont  été 
adoptées;  il  restera  comme  l'exposé  vivant 
do  l'élaboration  de  la  Confédération  natio- 
tionale  des  Associations  agricoles  à  laquelle 
il  a  donné  naissance.  Le  volume  est  terminé 
par  l'exposé  de  l'organisation  de  cette  Confé- 
dération, ses  statuts  et  son  règlement.  Nous 
avons  indiqué  précédemment  que  le  Bureau 
en  a  été  élu  au  mois  d'octobre. 

On  trouve  le  compte  rendu  du  Congrès  de 
l'Agriculture  française  au  siège  du  Comité 
d'organisation,  à  Paris  (55,  rue  de  Belle- 
chasse). 

Exposition  internationale  d  Aviculture. 

La  41'  Exposition  internationale  d'.\vicul- 
ture,  organisée  par  la  Société  centrale  d'.\vi- 
culture  de  France  (Société  des  Aviculteurs 
français  et  Société  nationale  d'Aviculture  de 
France  réunies),  aura  lieu  à  Paris,  au  Grand 
Palais  des  Champs-Elysées,  du  'i  au  0  fé- 
vrier. 

Cette  grande  exposition  de  coqs,  ])uules, 
canards,  oies,  dindons,  lapins,  pigeons,  vo- 
lailles mortes  est  dotée  d'un  grand  nombre 
de  prix  en  espèces,  d'un  objet  d'art  du  Prési- 
dent de  la  République,  d'une  subvention  du 
ministère  de  l'Agriculture,  de  médailles,  etc. 
La  clôture  des  engagements  est  fixée  au.'i  jan- 
vier. La  Société  se  charge  de  la  réception,  de 
la  nourriture,  de  l'entretien  et  de  la  réexpé- 
dition des  animaux. 

Le  programme,  contenant  tous  les  rensei- 
gnements relatifs  à  cette  exposition,  est  à  la 
disposition  des  personnes  qui  en  feront  la 
demande  au  siège  social  de  la  Société, 
34,  rue  de  Lille,  Paris  (7"). 

Exportation  du  lin. 

Un  décret  en  date  du  10  décembre  a  pro- 
hibé la  sortie,  ainsi  que  la  réexportation  du 
lin  brut,  peigne,  teille  ou  en  étuupe.  Cette 
mesure  a  été  inspirée  par  la  nécessité  de  ré- 
server à  l'industrie  nationale  la  totalité  des 
matières  premières  existant  dans  le  pays. 

Exportation  des  pommes  de  terre. 
Les  pommes  de  terre  apparliennent  à  la 
catégorie  des  produits  dont  l'exportation  es! 
prohibée;  toutefois,  des  autorisations  pou- 
vaient être  accordées  pour  la  sortie  des  tu- 
bercules de  semence  et  des  pommes  de  terre 
primeurs.  La  dernière  récolte  accusant   uc 


CHKONiyUE  AGtilCOLE 


iJélicil  assez  inipcirtanl,  un  décret  en  date  du 
:23  décembre  a  rapporté  la  dérogation  prévue 
par  le  décret  du  19  juillet  1919  en  faveur  des 
tubercules  de  semence  ;  seules,  les  pommes 
de  terre  primeurs  pourront  désormais  être 
exportées. 

Au  Muséum  d'histoire  naturelle. 
M.  Louis  Mangin,  znembre  de  l'Institut  et 
de  r,\cadémie  d'Agriculture,  a  été  nommé 
directeur  du  Muséum  d'iiistoire  naturelle  de 
Paris  oîi  il  occupe  brillamment  la  chaire  de 
Botanique  cryplogamique.  Xous  nous  féli- 
citons du  succès  de  notre  éminent  collabora- 
teur. 

Services  du  Crédit  agricole. 

Par  décret  en  date  du  9  décembre,  M.  Charles 
Desigauz,  inspecteur  des  Associations  agri- 
coles et  des  institutions  de  Crédit,  a  été 
nommé,  à  dater  du  4  décembre,  inspecteur 
général  adjoint  du  Service  de  l'inspection 
générale  des  Associations  agricoles  et  des 
institutions  de  Crédit. 

Par  décret  en  date  du  16  décembre, 
MM.  Peyssounerie,  Brasart  et  Cocjuard,  ins- 
pecteurs au  Crédit  foncier  de  France,  ont  été 
nommés,  à  dater  du  9  décembre  1919,  inspec- 
teurs du  même  Service. 

Ecoles  nationales  d  Agriculture. 
M.  Vital  Ducomet,  qui  était  professeur  de 
botanique  et  de  sylviculture  à  l'Ecole  natio- 
nale d'Agriculture  de  Rennes,  a  été  nommé 
professeur  de  botanique  et  de  physiologie 
végétale  à  l'Ecole  nationale  de  tirignou. 

Nécrologie. 
On  a  annoncé  récemment  la  mort,  à  làge 
de  soixante-et-onze  ans,  de  M.  Salis,  qui  fut 
député  de  l'Hérault  de  1880  à  1910.  Pendant 
cette  longue  période,  il  joua  un  rôle  impor- 
tant dans  ks  discussions,  alors  nom- 
breuses, sur  les  questions  viticoles. 

Les  engrais  potassiques  eu  Allemagne. 
•  On  nous  communique  la  traduction  d'une 
note  publiée  le  '.iO  novembre  par  un  journal 
de  Berlin,  le  T'igliche  Rundschau  : 

A  une  question  posée  par  les  milieux  agricoles 
au  sujet  de  rapprovisionnement  de  la  potasse 
mise  à  la  disposition  de  l'agriculture,  le  «  Kali- 
synJikat  »  a  répondu  le  30  novembre  1019  par  la 
déclaration  suivante  : 

Les  conditions  de  livraison  de  la  -  Ivaïiiite  » 
dépendent  de  la  région  où  elle  doit  être  livrée. 
L'Allemagne  du  .Sud,  la  Turinge,  la  province  de 
Hesse-Nassau  et  les  pays  Rhénans  sont  favorisés. 
Les  commandes  de  la  Haute-.Silésie  exigent  un 
délai  Je  trois  mois  pour  être  satisfaites.  Celles 
de  la  Basse-Silésie,  du  Brandebourg,  de  la  pro- 
vince de  Saxe,  de  l'Etat  libre  de  Saxe,  du  Meck- 


lembourg,  de  la  Poiiiéiauie  et  de  la  Prusse  Occi- 
dentale ne  seront  exécutées  que  dans  un  délai 
de  trois  h  six  mois.  Quant  à  la  Prusse  Orientale, 
des  traius  spéciaux,  à  destination  de  Stettin,  se- 
ront probablement  mis  à  sa  disposition  et  les 
marchandises  seront  réexpédiées  par  voie  d'eau 
aux  ports  de  l'Allemagne  orientale.  Pour  les  par- 
ties du  Nord-iJaest  de  l'Allemagne,  il  faudra 
compter  un  délai  de  livraison  de  trois  ù  quatre 
mois.  Les  commandes  de  sels  de  potasse  20,  30 
et  40  0/0,  ainsi  que  de  sulfate  de  potasse,  ne 
pourront  être  acceptées.  Celles  de  chlorure  de 
potassium  ne  seront  satisfaites  ijue  dans  un 
délai  de  quinze  mois. 

11  faut  croire  que  les  mines  de  potasse  al- 
lemandes ne  sont  pas  dans  le  meilleur  état. 
Les  pourparlers  entre  le  <  Kalisyndikal  »  de 
Berlin  et  les  Etats-Unis,  au  sujet  de  la  four- 
niture de  potasse,  auraient  été  rompus.  Nos 
mines  d'Alsace  ont  ainsi  de  beaux  jours  en 
perspective. 

Concours  départemental  dans  la  Manche. 

Suivant  le  roulement  traditionnel,  le  Con- 
cours-foire de  taureaux,  génisses  et  vaches 
de  race  Normande,  organisé  annuellement 
dans  le  département  de  la  Manche,  se  tiendra 
le  9  janvier  à  Coutances.  Ce  concours  est 
réservé  exclusivement  aux  éleveurs  de  ce 
département. 

Une  section  de  verrats  et  de  truies  de  race 
Normande  est  annexée  à  ce  Concours. 

Le  directeur  des  Services  agricoles  de  la 
Manche,  commissaire  général  du  Concours, 
est  chargé  de  fournir  tous  les  renseigne- 
ments nécessaires  aux  visiteurs  et  aux  ache- 
teurs des  autres  départements. 

Le  Sud  Algérien. 

Le  Gouvernement  général  de  l'Algérie  a 
publié  récemment  le  rapport  d'ensemble  sur 
la  situation  des  territoires  du  Sud  de  l'Algérie 
pendant  les  années  1916,  1917  et  1918,  rap- 
port présenté  par  M.  Jonnart.  alors  gouver- 
neur général. 

Celte  vaste  région  est  à  peu  près  exclusi- 
vement peuplée  par  les  tribus  indigènes. 
L'élevage  des  moutons  et  des  chameaux  et 
la  culture  des  dattiers  constituent  la  base  de 
la  production  agricole  ;  dans  la  partie  sep- 
tentrionale seulement,  la  culture  des  céréales 
présente  quelque  importance.  Des  efforts 
sont  poursuivis  pour  provoquer  le  dévelop- 
pement des  diverses  branches  de  la  produc- 
tion; des  Stations  techniques  ont  été  créées, 
et  un  Service  agricole  technique  général  des 
territoires  du  Sud  a  été  créé  à  partir  du  mois 
de  mai  1918.  Ce  Service  est  placé  sous  la  di- 
rection de  notre  collaborateur  M.  Couston, 


A  l'IiOPOS  ÙE<  IMPOTS  UEs  (UJLTIVATEUR- 


ingénieur  agricole,  depuis  longtemps  fixé  en 
Algérie. 

La  race  tachetée  rouge  en  Suisse. 

Le  rapport  pour  l'année  l'JlSde  la  l-'édé- 
ralion  des  Syndicats  d'élevage  de  la  race  bo- 
vine tachetée  rouge  a  été  publié  récemment. 
A  la  fin  de  celte  année,  la  Fédération  comp- 
tait 405  syndicats  avec  13001  membres;  le 
nombre  des  animaux  inscrits  au  registre 
s'élevait  à  1  113  mâles  et  35  490  femelles. 
Après  avoir  enregistré  les  opérations  au 
cours  de  l'année,  le  rapport  conclut  ainsi  : 

Parmi  les  tàcties  les  plus  importantes  dont  la 
solution  est  urgente,  on  peut  c.ter  tout  d'abord 
la  création  d'un  Herd-Book  suisse  pour  la  race 
tachetée  rouge  (prototype  Simmental).  Mais 
cette  œuvre  considérable  ne  peut  être  accomplie 
par  notre  Fédération  à  elle  seule;  pour  arriver 
à  bien,  la  collaboration  dt-s  canlons  intéressés 
est  nécessaire.  Lors  de  la  création  du  certificat 
fédéral  et  de  la  marque  métallique  fédérale,  on 
n'a  malheureusement  pas  constitué  dès  le  début 
des  bases  suffisantes  en  vue  de  la  création  du 
Herd-Book  officiel. 

Ju>qn'à  ce  qu'un  Herd-Book  suisse  ait  pu 
être  constitué,  on  s'efforcera  à  réunir  les  don- 
nées généalogiques  relatives  aux  meilleures  li- 
gnées de  sang,  afin  que  les  résultats  puissent 
servir  aux  éleveurs.  Quoi  qu'il  en  soit,  nous  de- 
vons, pour  la  zone  d'élevage  de  notre  race,  arri- 
ver aussitôt  que  possible  à  faire  un  pas  en  avant 
dans   cette  importante   question. 

Il  n'est  pas  douteux  que  la  création  d'un 
llerd-Book  se  substituerait  avantageusement 
aux  registres  organisés  par  les  Syndicats 
d'élevage  isolés. 

Fédérations  d'Associations  agricoles. 
Le  mouvement  d'union  entre  les  Associa- 
tions agricoles  locales  s'accentue  de  plus  en 
plus.  Aujourd'hui,  nous  avon-  à  signaler  la 
constitution  d'une  Fédération  des  Associa- 
tions agricoles  de  la  Haute-Provence,  créée 
dans  le  département  des   Basses-Mpes  sur 


l'initialive  de  M.  Fondard,  directeur  des  Ser- 
vices agricoles,  el  de  M.  d'Ilerbès,  président 
du  Syndicat  départemental  agricole  à  Ma- 
nosqiie.  Dés  sa  création,  elle  a  compté  prés 
de  3'i0  associations  ;  syndicats,  caisses  de 
crédit   iiiuluel,   assurances    mutuelles,   etc. 

Inspection  générale  des  Eaux  et  Forêts. 

l'ar  décret  en  date  du  28  novembre,  M.  La- 
fosse  illenry),  inspecteur  général  des  Eaux 
et  Forêts  el  de  l'Agriculture  d'Alsace  et  de 
Lorraine,  a  été  admis  à  faire  valoir  ses 
droits  à  la  retraite  et  a  reçu  le  titre  d'inspec- 
teur général  honoraire  des  Eaux  et  F'oréts. 

Par  décret  de  la  même  date,  M.  Mougin 
(Paul-Louis),  conservateur  des  Eaux  et  Forêts 
à  Metz,  a  été  nommé  inspecteur  général  à 
Paris,  en  remplacement  de  M.  Lafosse. 

Les  Chambres  d'Agriculture. 

Le  Juurnal  Officiel  du  27  décembre  a  pro- 
mulgué un  décret  relatif  à  l'établissement 
des  listes  électorales  en  vue  de  l'élection  des 
membres  des  Chambres  d'Agriculture, 

.\ux  termes  de  ce  décret,  dont  nous  pu- 
blierons le  texte  dans  notre  prochain  nu- 
méro, les  déclarations  des  électeurs  doivent 
être  faites  à  la  mairie  de  leur  commune 
avant  le  25  janvier.  La  liste  sera  déposée  à 
la  mairie  le  30  du  même  mois,  et  les  récla- 
mations, s'il  y  en  a,  devront  être  produites 
dans  un  délai  de  trente  jours.  La  clôture  dé- 
finitive de  la  liste  sera  prononcée  le  31  mars. 

Le  délai  fixé  par  la  loi  pour  la  constitution 
des  Chambres  d.Vgriculture  est  ainsi  pro- 
longé L'élection  ne  pourra  avoir  lieu,  au 
plus  tôt,  que  dans  le  courant  du  mois  d'avril. 

On  doil  ajouter  que  la  procédure  à  suivre 
pour  la  désignation  des  délégués  des  Asso- 
ciations el  des  Syndicats  agricoles  n'est  pas 
encore  lixée. 

He.nry  Sagnier. 


A  PROPOS  DES  IMPOTS  DES  CULTIVATEURS 


Un  groupe  de  commerçants  et  d'industriels 
lyonnais  envoie  à  tous  les  députés  une  bro- 
chure à  propos  de  la  loi  de  l'impôt  sur  les 
bénéfices  de  guerre.  Ce  tract  n'étant  pas  si- 
gné et  n'ayant  la  référence  d'aucune  impri- 
merie, je  suis  obligé  d'emprunter  la  voie  des 
journaux  pour  leur  répondre. 

Nous  pourrions  être  d'accord  avec  les  au- 
teurs anonymes  sur  bien  des  points  de  leurs 
observations,  mais  ils  rééditent  au  sujet  de 
l'agriculture  une  erreur  monstrueuse  qui  se 
colporte  d'une  façon  dangereuse  en  ce  mo- 
ment, et  qui  trouve  d'autant  plus  de  faveur 


que  l'ignorance  des  classes  cultivées  est  frap- 
pante en  ce  qui  concerne  l'agriculture.  11  se- 
rait dangereux  pour  la  paix  publique  d'exci- 
ter des  jalousies  de  cet  ordre,  sans  bases 
certaines,  car  le  cultivateur,  qui  est  le  véri- 
table électeur  du  16  novembre  1!)19,  ne  se- 
rait pas  d'humeur  à  se  laisser  brimer  aus.->i 
facilement  qu'autrefois. 

Les  auteurs  de  celte  brochure  demandent 
à  la  page  (3  si  l'on  ne  pourrait  pas  frapper 
l'agriculture  d'un  impôt  extraordinaire  do 
guerre,  et  font  ressortir  la  situation  privilé- 
giée à  leurs  yeux  de  nos  cultivateurs  dans  un 


ANALV.SES   DES  TERRES 


tableau  où  les  sommes  produites  par  la  cé- 
dule  des  bénéfices  agricoles  sont  opposées 
aux  sommes  produites  par  les  bénéfices  in- 
dustriels. 

C'est  toute  l'économie  rurale  qu'il  faudrait 
apprendre  à  ces  commerçants  et  industriels 
pour  leur  montrer  l'énormilé  de  l'erreur. 
Qu'il  suffise  ici  de  faire  ressortir  les  points 
suivants  pour  demander  à  l'avenir  un  peu 
plus  de  réflexion  avant  d'écrire. 

Les  cultivateurs  ont  payé  et  paient  encore 
des  impôts  de  guerre  proportioimellement 
•  plus  élevés  que  quiconque.  Ils  ont  d'abord 
supporté  toutes  les  réquisitions  portant  non 
seulement  sur  leurs  produits  destinés  à  la 
vente,  mais  sur  les  denrées  nécessaires  à  la 
proiluetion  quand  ces  denrées  étaient  chez 
eux  prêtes  à  ître  consommées.  Ces  réquisi- 
tions, sous  prétexte  d'enrayer  la  hausse,  ont 
été  faites  à  un  tarif  inférieur  de  près  d'un 
tiers  au  cours.  En  outre,  la  politique  du  blé 
et  du  pain  suivie  jusqu'ici  est  telle  que  le 
cultivateur  qui  fait  son  pain -l'obtient  à 
0  fr.  23  au-dessus  du  prix  qu'il  le  paierait 
chez  le  boulanger.  11  paie  donc  un  impôt  de 
0  fr.  23  par  kilogr.  de  pain  consommé.  Déjà 
cette  même  politique  l'empêche  de  vendre 
son  blé  aussi  cher  que  le  libre  jeu  de  l'offre 
et  de  la  demande  le  permettrait,  et  cepen- 
dant il  n'obtient  aucune  compensation  dans 
les  achats  qu'il  doit  faire  pour  produire;  il  est 
contraint  de  supporter  la  hausse  cons-tante 
des  engrais,  des  machines,  de  la  main- 
d'œuvre,  tandis  que  son  blé  est  taxé  toujours 
au  même  prix  et  que  son  seigle  vient  d'être 
taxé  au-dessous  du  cours,  cet  été. 

Si  les  auteurs  de  la  brochure  veulent 
prendre  lapeine  de  faire  le  calcul  des  charges 
ainsi  supportée?,  alors  qu'aucune  autre  caté- 
gorie de  citoyens  n'en  supporte  d'analogues, 
ils  verront  quelle  somme  énorme  de  millions 


atteignant  l'ordre  des  milliards  l'agriculture 
a  payé  sous  cette  forme.  Nous  préférons  ne 
pas  publier  le  chilTre  pour  ne  pas  ciéer  une 
émotion  dangereuse. 

Pour  le  surplus,  l'enrichissement  des  cul- 
tivateurs est  plus  apparent  que  réel,  surtout 
si  l'on  procède  par  comparaison.  Cet  enrichis- 
sement provient  en  grande  partie  d'une  réa- 
lisation du  capital  d'exploitation.  11  y  a  plus 
d'argent,  c'est-à-dire  de  billets  de  banque, 
mais  des  terres  moins  bien  tenues,  des  trou- 
peaux moins  beaux,  des  réserves  de  four- 
rages nulles,  etc..  Cet  enrichissement  appa- 
raît, parce  qu'à  l'inver.<e  de  l'ouvrier  qui 
dépense  au  fur  et  à  mesure,  le  cultivateur 
accumule  son  gain  jusqu'à  ce  qu'il  atteigne 
un  chifTre  suffisant  pour  permettre  l'achat  de 
la  terre.  Avec  la  journée  de  huit  heures, 
l'ouvrier,  l'emploM-  dépensent  tous  les  jours; 
le  cultivateur  ne  peut  dépenser  que  le  jour 
où  il  sort  pour  le  marclié  ou  pour  la  foire. 
Enfin,  le  cultivateur  a  quelquefois  l'air  de 
jeter  l'argent  par  les  fenêtres  lorsqu'il  paie 
la  terre  ou  le  bétail,  ou  un  objet  quelconque 
plus  cher  que  ne  ferait  le  citadin.  C'est  que 
ce  cultivateur  n'a  aucune  confiance  dans  le 
maintien  de  la  valeur  du  papier.  Il  y  a  eu 
des  banqueroutes  nationales  dont  il  se  sou- 
vient, et  voyant  le  Gouvernement  jongler 
avec  les  millions,  il  n'a  qu'une  idée,  c'est  de 
changer  le  plus  vite  possible  le  papier  contre 
un  objet  d'échange  plus  sur  et  surtout  qui, 
entre  ses  mains,  rapportera. 

Il  serait  bon  qu'on  sache  ces  choses,  et 
que  de  très  bons  esprits  évitent  de  compro- 
mettre leur  cause  par  des  arguments  inexacts 
qui  lèsent  toute  une  catégorie  de  citoyens  et 
font  peser  sur  eux  une  injuste  suspicion. 

P.   HE    MONICAULT, 

IiiL^'iih-ur  .Tgronotne,  Ji'puté  Ue  l'Ain 


ANALYSES  DES  TERRES 


L'étude  de  la  terre  arable  présente  un  in- 
térêt primordial.  C'est  dans  le  sol  que  les 
plantes  viennent  puiser  l'azote  nécessaire  à 
leur  développement;  c'est  là  qu'elles  trou- 
vent les  éléments  minéraux  utiles  à  la  créa- 
tion des  composés  organiques.  La  connais- 
sance du  sol  et  des  éléments  qui  le  consti- 
tuent est  donc  indispensable. 

L'analyse  qui  nous  renseigne  n'a  pas  tou- 
jours disposé  des  moyens  d'investigaiion 
précis  que  possèdent  aujourd'hui  les  chi- 
mistes. Comme  toute  science  elle  a  pro- 
gressé, les  méthodes  se  sont  perfectionnées; 
c'est  ainsi  que  dans  ces  dernières  années,  on 


est  arrivé  à  effectuer  des  analyses  très  déli- 
cates. Nous  citerons  à  titre  d'exemple  les 
travaux  de  M.  Schlœsing  fils  sur  les  solu- 
tions minérales  extrêmement  diluées  qui 
circulent  dans  le  sol,  travaux  qui  ont  ap- 
porté une  contribution  précieuse  à  l'établis- 
sement de  la  théorie  sur  la  nutrition  végé- 
tale. 

Notre  intention  n'e.?t  pas  d'entrer  dans 
tous  les  détails  des  travaux  remarquables 
qui  ont  été  entrepris  sur  la  composition  des 
terres;  nous  en  signalons  simplement  l'im- 
portance. 

En  ce  moment,  la   lâche  des  agriculteurs 


10 


ANALYSES  DES  TKUKES 


est  d'obtenir  les  rendemeals  les  plus  élevés 
pour  nous  permettre  de  satisfaire  à  tous  nos 
besoins  sans  avoir  recours  à  l'importation. 
Les  prix  rémunérateurs  obtenus  semblent  de 
nature  à  favoriser  la  culture  intensive:  mais 
le  problème  de  la  production  n'en  reste  pas 
moins  des  plus  difliciles  à  résoudre.  La  ra- 
reté de  la  main-d'ciuvre,  la  hausse  des  sa- 
laires, les  pri.x  excessifs  des  engrais  rendent 
la  culture  très  dispendieuse  en  même  temps 
qu'elle  est  aléatoire;  puisqu'elle  est  sous  la 
dépendance  étroite  des  conditions  atmos- 
phériques trop  souvent  défavorables. 

La  culture  intensive  exige  des  façons  cul- 
turales  multiples  pour  obtenir  un  sol  bien 
meuble,  débarrassé  de  plantes  adventices.  Il 
en  résulte  aujourd'hui  une  grosse  cause  de 
dépense,  mais  la  plus  importante  à  envisager 
réside  encore  dans  l'achat  des  engrais  des- 
tinés à  compléter  l'action  des  fumures  au 
fumier  de  ferme. 

Les  cours  très  élevés  des  engrais  obligent 
à  n'engager  que  les  dépenses  absolument 
indispensables  pour  obtenir  les  résultats 
recherchés.  L'emploi  judicieux  des  engrais 
dépend  des  exigences  des  diverses  plantes 
cultivées,  exigences  qui  nous  sont  connues, 
et^  de  la  teneur  de  la  terre  arable  en  éléments 
fertilisants,  teneur  très  variable  qui  nous  est 
donnée  par  l'analyse. 

Le  chimiste  dosera  tous  les  éléments  utiles 
qu'il  importe  de  connaître  et  il  déduira  de 
son  analyse  la  nature  et  les  quantités  d'en- 
grais qu'il  convient  d'employer.  Mais  l'agri- 
culteur aura  pour  premier  rôle  de  fournir 
l'échantillon  de  terre  dont  le  prélèvement 
doit  être  entouré  des  plus  grandes  précau- 
tions. On  ne  saurait  trop  insister  sur  ce 
point. 

Il  est  tout  à  fait  exceptionnel  que  le  sol 
d'un  domaine  présente  partout  même  appa- 
rence et  même  nature.  On  y  trouve  des  terres 
légères  où  les  façons  culturales  sont  aisées 
et  d'autres  plus  fortes  et  plus  difficiles  à  tra- 
vailler. Dans  les  régions  calcaires,  on  recon- 
naîtra à  la  vue  des  variations  dans  la  qualité 
des  terrains  et  leur  teneur  relative  en  cal- 
caire. Il  en  résultera  une  diflérence  de 
richesse  en  éléments  fertilisants.  Dans  un 
prélèvement  de  terre,  on  ne  doit  jamais  mé- 
langer des  sols  d'aspect  différent. 

Le  classement  des  terres  d'une  exploita- 
tion est  la  première  opération  qui  s'impose. 
On  peut  arriver  facilement  à  ramener  h 
quelques  types  (deux  ou  trois  habituellement) 
les  terres  de  nature  différente  dans  lesquelles 
il  importe  de  distinguer  le  sol  du  sous-sol. 

Le  sol  est  la  partie  retournée  à  chaque 


labour  ;  sa  protondeur  est  de  '20  à  25  centi- 
mètres. C'est  la  couche  particulièrement 
active  de  la  terre;  là  se  font  les  décompo- 
sitions microbiennes  qui  mettent  les  éléments 
fertilisants  sous  une  forme  solubie  à  la  dis- 
position des  végétaux. 

L'échantillon  de  terre  devra  représenter  la 
composition  moyenne  de  ce  sol.  A  cet  effet, 
la  partie  superticiélle  ayant  été  débarrassée 
au  préalable  de  l'herbe  et  des  débris  végé- 
taux qui  peuvent  s'y  trouver,  on  enlèvera  à 
l'aide  d'une  bêche  des  tranches  de  terre 
allant  de  la  surface  à  20  à  25  centimètres  de 
profondeur. 

On  effectue;a,  en  des  points  différents, 
quatre  ou  cinq  de  ces  prélèvements  pour  une 
surface  de  1  à  2  hectares.  On  mélangera  avec 
soin  la  terre  ainsi  prélevée  et  on  prendra  2  à 
3  kilogr.  qui  constitueront  l'échantillon 
moyen  à  analyser. 

Il  est  bien  entendu  que  les  cailloux  ne  doi- 
vent pas  être  enlevés.  Ils  ne  jouent  évidem- 
ment aucun  rôle  fertilisant,  mais  les  résultais 
de  l'analyse  étant  exprimés  par  rapport  à  10(1 
parties  de  l'échantillon  total,  leur  suppres- 
sion conduirait  à  des  résultats  trop  élevés. 

Toutefois,  lorsque  la  terre  est  très  caillou- 
teuse, ou  peut  faire  la  séparation  en  détermi- 
nant au  préalable  le  poids  total  de  l'échantil- 
lon, puis  ensuite  celui  des  cailloux  enlevés. 
Le  renseignement  sera  communiqué  au  chi- 
miste qui  en  tiendra  compte  dans  ses  calculs. 

11  y  a  lieu  aussi  de  faire  connaître  les  cul- 
Inres  qui  seront  pratiquées  et  dont  il  l'aiil 
améliorer  le  rendement. 

11  importe  encore  d'indiquer  l'état  phy- 
sique du  sol,  c'est-à-dire  son  degré  plus  ou 
moins  grand  de  compacité. 

Dans  les  laboratoires  agricoles  on  effectue 
sur  les  terres  l'analyse  chimique  qui  comporte 
le  dosage  des  éléments  fertilisants  princi- 
paux :  azote,  acide  phosphorique,  chaux,  ma- 
gnésie, potasse.  Les  résultats  permettent, 
étant  fixé  sur  l'état  physique  de  la  terre, 
d'indiquer  les  cultures  qui  peuvent  y  être 
pratiquées  en  même  temps  que  la  nature  i>t 
la  quantité  d'engrais  qu'il  y  a  lieu  d'employer 
pour  augmenter  les  rendements. 

A  défaut  d'indications  sur  la  compacité  du 
sol,  il  y  aura  lieu  de  procéder  à  l'analyse 
physique  comprenant  les  dosages  du  sable, 
de  l'argile,  du  calcaire,  des  débris  organiques 
et  de  l'humus.  La  proportion  de  ces  divers 
éléments  joue  un  rùle  important  dans  la  dé- 
composition et  la  nitrification  des  engrais 
organiques  azotés.  Le  choix  de  ces  engrais 
sera  déterminé  de  telle  manière  que  la  plante 
puisse   toujours  trouver  à  toute  époque  de 


SiTUATlOX  AGRICOLE  DANS  L'AVEYRO.N 


son  développement  l'azote  assimilable  qui  lui 
est  nécessaire. 

L'analyse  physique  est  encore  utile  lors- 
qu'il s'agit,  d'entreprendre  des  cultures  nou- 
velles pour  lesquelles  on  ne  possède  aucun 
résultat  dû  à  l'expérience.  Une  question  nous 
est  souvent  posée,  de  savoir  si  l'on  peut  en- 
treprendre avec  avantage  la  culture  du  blé 
dans  une  terre  légère  où  l'on  a  coutume  de  ne 
cultiver  que  du  seigle.  La  proportion  d'argile, 
de  débris  organiques  et  d'humus  nous  dicte 
la  réponse. 

La  connaissance  exacte  de  l'état  physique 
du  sol  est  également  nécessaire  s'il  s'agit  de 
constitution  de  vignobles  ou  de  création  de 
vergers.  11  y  a  lieu,  dans  ce  cas,  de  pratiquer 
à  la  fois  l'analyse  physique  du  sol  et  celle 
du  sous-sol. 

On  obtient  l'échantillon  normal  de  terre 
du  sous-sol  en  prélevant  des  tranches  de 
terre  entre  0"'.25  et  O'^.tiO  de  profondeur  et 
en  homogénéisant  comme  il  a  été  dit  pour  le 
sol. 

Les  méthodes  d'analyse  des  terres  ne  sont 
pas  les  mêmes  dans  les  divers  pays  euro- 
péens. En  France,  on  utilise  exclusivement 
la  méthode  Scblœsing.  Elle  a  servi  de  base 
aux  travaux  des  agronomes  et  notamment 
de  MM.  Risler,  .Joulie,  Grandeau,  Garola... 
Leurs  expériences  culturales  ont  été  pour- 
suivies en  parlant  des  résultats  d'analyses 
fournis  par  la  méthode  Schlœsing.  C'est 
d'après  celte  méthode  qu'on  établit  aujour- 
d'hui la  richesse  normale  d'une  bonne  terre 
de  culture  et  qu'on  détermine  la  nature  et  la 
quantité  d'engrais  qu'il  convient  d'appliquer 
quand  l'un  ou  l'autre  des  éléments  fertili- 
sants se  trouve  en  déficit. 

A  titre  d'exemple,  nous  donnons  quelques 
compositions  centésimales  de  terre  : 

A            t:.            C             D  K 

Azote 0.10  O.Ui  0.20  u.30  0.15 

Acide  pbosplior..     O.IQ  0.05  0.10  0.08  0.15 

Chaux 1.00  3.00  2.00  O.oO  2.00 

Potasse 0.23  0.25  0.30  0.15  0.23 


L'échantillon  .A  a  une  composition  qui 
représente  le  type  d'une  bonne  ferre  de  cul- 
ture, avec  teneur  normale  en  éléments  ferti- 
lisants permettant  d'assurer  le  développe- 
ment régulier  des  végétaux. 

Le  deuxième  échantillon  B  manque  d'acide 
phosphorique.  L'emploi  du  superphosphate 
comme  engrais  complémentaire  du  fumier 
de  ferme  est  tout  indiqué. 

L'échantillon  C  a  la  même  teneur  en  acide 
phosphorique  que  l'échantillon  A.  L'azote  et 
la  potasse  s'y  trouvent  en  excès.  Lo  super- 
phosphate sera  utile  pour  assurer  le  déve- 
loppement normal  des  céréales. 

L'échantillon  D  présente  un  fort  excédent 
d'azote,  mais  tous  les  autres  éléments  fertili- 
sants sont  en  déficit.  11  nous  donne  la  com- 
position la  plus  commune  du  sol  des  prés 
liumides.  L'épandage  de  scories  de  déphos- 
phoration  et  de  sels  de  potasse  s'impose, 
leur  application  donnera  d'excellents  résul- 
tats. 

Dans  le  dernier  échantillon  E,  l'emploi  des 
engrais  dépendra  de  la  nature  des  cultures 
que  l'on  veut  pratiquer.  Les  céréales  pour- 
ront être  cultivées  sans  apport  d'engrais;  par 
contre  les  plantes  exportant  beaucoup  de 
potasse,  telles  que  la  vigne,  la  betterave,  la 
pomme  de  terre,  donneront  un  meilleur  ren- 
dement en  employant  des  engrais  potas- 
siques. 

Nous  pourrions  multiplier  ces  exemples. 
Les  cas  à  résoudre  sont  quelquefois  délicats, 
mais  c'est  le  rôle  du  chimiste  agronome  qui 
etTectue  l'analyse  d'en  tirer  les  conclusions. 
L'expérience  en  a  prouvé  l'exactitude  et  la 
nécessité,  surtout  après  l'état  de  délaisse- 
ment du  sol  depuis  191  i. 

H.    GuILLIN, 

Liirecteur  du  Laboratoire  de  la  Société 
des  Aî2TicuILenrs  de  France. 


SITUATION  AGRICOLE  DANS  L'AVEYRON 


13  décembre  1919. 

Ces  jours  derniers,  pour  la  première  fois  de- 
puis environ  deux  mois,  on  a  pu  ensemencer 
quelques  champs  de  froment  et  de  seij^le.  C'est 
dire  qu'il  en  reste  beaucoup,  beaucoup  à  cou- 
vrir. 

Plusieurs  chefs  d'exploitations  ,  grandes , 
moyennes  ou  petites,  m'ont  dit  :  «  C'est  la  moitié 
à  peu  près  de  notre  assolement  habituel  que 
nous  avons  à  faire.  »  Les  pluies,  les  gelées  pré- 
coces, la   neige,  les  intempéries   sévirent  sacs 


discontinuer  :  telle  est  la  cause  de  ce  lamen- 
table retard. 

Si  le  Ciel  nous  octroyait  environ  deux  se- 
maines de  beau  temps  en  cette  fin  de  décembre, 
on  pourrait  encore  réparer  en  partie  le  mal.  Il 
n'est  pas  rare  dans  notre  pays  de  voir  des  blés 
semés  aux  environs  de  No'l  donner  une  abon- 
dante récolte.  Si  les  semis  tardifs  ne  peuven' 
se  faire  jpartout,  d'où  la  France  tirera-l-elle  sou 
pain  l'année  prochaine"? 

Dans  nos   foires,  le    bétail   est   toujours  fort 


RAJEUNISSEMENT  ET  PEKKECTIdNNEMENT  DE  LA  l'U.MMt;  DE  TEUHK 


12 

cher.  Les  bons  bœufs  de  travail,  de  noire  race 
d'Aubrac,  se  paient  de  4  000  à  4  300  fr.  la  paire; 
les  vaches,  3  000  à  3  500  fr.  la  paire.  Les  veaux 
de  boucherie  valent  4  fr.  à  4  fr.  aO  le  kilosr.  de 
poids  vif  ;  les  porcs  gras.  325  à  350  fr.  le  quintal 
de  50  kilogr. 

Les  brebis  prêtes  à  agnelcr  sont  fort  recher- 
chées à  180  fr.,  200  fr.  par  tête,  et  au-dessus.  La 
campagne  fromagère  va  commencer  à  Roquefort. 
Le  lait  de  brebis  se  paie  150  fr.  !  hectolitre.  A  ces 
conditions,  il  n'est  pjs  étonnant  ([ue  les  bonnes 


brebis  laitières  soient  cotées  à  des  prix  très 
('levés. 

Un  annonce  pour  ces  jours-ci  l'inauguration  el 
la  mise  en  train  de  l'abattoir  légional  avec  usine 
frigorifique  qui  vient  d'être  créé  à  Kodez  par 
l'Union  des  Associatious agricoles  du  Plateau  Cen- 
Iral. 

Le  Rouergue,  de  même  que  l'Auvergne  et 
autres  pays  voisins,  attendent  beauc<aip  de  bien 
de  cette  création. 

FEK.NA.ND    UE    liAllHAU. 


RAJEUNISSEMENT  ET  PERFECTIONNEMENT 

DE  LA  POMME  DE  TERRE  i 


Mes  expériences,  en  lf»l9,  ont  porté  essen- 
tiellement sur  les  semis  de  graines,  la  fécon- 
dation artificielle  entre  variétés  ou  espèces 
et  les  mutations  des  Solanum. 
\.    Semis  de  graines.  —  J'ai  semé,  du  9  au 


13  avril,  environ  10000  graines  de  pommes 
de  terre,  en  pots  sur  couche  chaude  et  sous 
châssis,  à  la  pépinière  du  Parc  de  la  Tête 
d'Or,  à  Lyon.  La  presque  totalité  de  ces 
graines  résultait    de   croisements  entre  va- 


Fij;.   1.  —  l'nmines  de  terre  de  semis  au  l'arc  ilc   la  Tùle-d  <-ir.  à  Lyon  [i  août  I91'J). 


riétés  cultivées,  quelques  autres  d'hybrida- 
tions entre  .S'.  Cominersonii,  S.  Maglia  sau- 
vages et  la  pomme  de  terre  commune;  enfin 
une  petite  quantité  provenait  de  féconda- 
tions naturelles. 

.l'ai  obtenu  3117  plantules  qui  ont  toutes 
été  repiquées  une  première  fois  en  pots  et 
sous  châssis;  i83  d'entre  elles  ont  été  repi- 


(1;  Extrait,    d'une    communication     à    l'Acadcmic 
d'AL'iicuUure. 


quées  une  deuxième  fois  dans  les  mêmes 
conditions,  avant  d'être  mises  en  pleine 
terre.  La  plus  grande  partie  de  ces  plantes 
ont  été  cultivées  à  l'Asile  départemental  de 
Bron,  le  reste  au  Parc  de  la  Tète  d'Or  et  à 
Anse.  Malgré  quelques  avaries  de  transport, 
la  reprise  â  été  parfaite;  par  contre,  les  dé- 
prédateurs, courtilières  et  vers  blancs,  ont 
pratiqué  dans  mes  plantations  de  regret- 
tables éclaircies. 
Mes  jeunes  plantes  ont  fait  preuve  d'une 


RAJELNISSEMENT  ET  PEUFECTIONNEMENT  DE  LA  POMME  DE  TERRE 


rusticité  et  d'une  vigueur  remarquables  pen- 
dant la  longue  sécheresse  qui  en  a  précédé 
et  suivi  la  plantation.  Leur  végétation  a  été 
inouïe,  particulièrement  à  Anse  et  au  Parc 
de  la  Tète  d'Or,  ainsi  que  le  montre  la  pho- 
tographie ci-jointe  (fig.  1).  Les  tiges,  d'où 
partaient  de  nombreuses  et  fortes  ramifica- 
lions  dressées,  mesuraient  de  l'".40  à  1".70 
de  long  et  jusqu'à  2U  millimètres  de  dia- 
mètre à  leur  base.  Des  fruits  nombreux  ont 
succédé  à  une  floraison  prolongée  et  e.itrê- 
mement  abondante.  Quelques  échantillons 
comprennent  deux  cymes,  entre  autres,  dont 
l'une  porte  oo  et  l'autre  09  fleurs  en  bou- 
tons. 

La  récolte  effectuée  à  plusieurs  dates, 
d'après  1  ordre  de  précocité,  m  correspondu 
chez  un  grand  nombre  de  plantes  à  la  puis- 
sance de  végétation. 

Mes  semis  comprennent  '24  croisements 
enire  10  variétés  de  pommes  de  terre  culti- 
vées et  un  hybride  :  .S'.  Maglin  ;\  S.  tuhero- 
sum  var.  Enowflack.  La  vigueur  el  la  pro- 
ductivité des  métis  sont  infiniment  supé- 
rieures à  celles  des  plantes  provenant  de 
fécondations  naturelles  et  elles  sont  d'autant 
plus  grandes  que  les  deux  géniteurs  diffèrent 
davantage  par  leurs  caractères.  Depuis  son 
origine,  la  pomme  de  terre  se  reproduit 
presque  exclusivement  par  ses  tubercules  ; 
c'est  là,  sans  doute,  le  motif  de  la  végéta- 
tion extraordinaire  des  plantes  métisses  chez 
lesquelles  les  effets  du  croisement  s'ajoutent 
à  ceux  de  la  régénération  par  graine. 

La  vigueur  et  la  productivité  ne  sont  pas 
les  seuls  caractères  que  nous  avons  à  envi- 
sager au  point  de  vue  du  perfeclionnemeni 
de  la  plante.  Toutes  les  modillcations  con- 
cernant la  forme,  la  couleur  du  tubercule  et 
de  sa  chair  peuvent  être  assez  facilement 
obtenues;  plusieurs  croisements  par  Boli- 
vienne 10  bis  sont  indemnes  de  pourriture  et 
de  Phijtophtora  infistans,  bien  qu'ils  aient 
séjourné  jusqu'au  7  novembre  dans  la  teire 
boueuse  et  riche  en  humus  de  la  pépinière 
du  Parc  de  la  Tête  d'Or  où  ces  deux  maladies 
ont  causé  de  grands  dégâts;  les  époques  de 
maturité  s'annoncent  très  différentes:  enfin, 
si  j'ai  dû  rejeter  un  certain  nombre  de  plantes 
trop  slolonifères,  beaucoup  d'autres  ont 
leurs  tubercules  convenablement  ou  très  bien 
groupés. 

Je  joins  à  cette  note  une  photographie 
(fi g.  2)  de  S.  MagliaX.S.  tulerosum  var. 
Enoirflack.  Par  l'ensemble  de  ses  caractères, 
celte  plante  est  intermédiaire  entre  ses  deux 
géniteurs,  mais  se  rapproche  davantage  de 
5.  luberosum  que  de  5.  Muglia.  Pour  neuf 


fleurs  pollinisées  par  Beurre  y.  Maréchal 
Vaillant,  i'ai  obtenu  six  baies  :  deux  autres 
ont  noué  sans  mon  intervention.  La  remar- 
quable fertilité  de  cet  hybride  '^  el  les  mu- 
tations de  5.  Maglia  sauvage  en  .S",  lubero- 
sum cultivé  semblent  bien  établir  l'étroite 
parenté  de  ces  deux  espèces.  L'arrachage  a 
eu  lieu  le  9  octobre.  Vingt-deux  tubercules, 
sous-moyens  à  minuscules,  ronds  ou  en 
amande,  peu  aplatis;  à  yeux  à  peine  appa- 
rents; peau  légèrement  rose,  non  lenticellée; 


l-'iu 


Hybridation  de  8.  Mur/tin  X  •?■  tuberosum 
var.    Enowfltick. 


chair  jaunâtre  ;  stolons  de  2  à  20  centimètres. 

B.  Croisements  et  hybridniions.--  .Vai  opéré 
1  370  pollinisations  et  enregistré  458  réus- 
sites cette  année. 

J'ai  fait  entrer  dans  mes  combinaisons  : 

15  variétés  cultivées  en  Europe  :  Indus- 
trie, Institut  de  Beauvais,  Professeur  Maerker, 
Président  Krûger,  Early  Rose,  Doctiur  Lu- 
cius,  Beurre,  Garibaidi,  Heine  des  Farineuses, 
Géante  bleue.  Semis  1915  (à  tuberculesjaunes, 
longs),  Enoicflack,  Prince  de  Galles,  La  Tour 
d' Auvergne,  Jaune  Safranée  de  Malte; 

3  variétés  boliviennes  :  les  n°'  6,  10  bis 
et  17; 


HAUSSE  DES  PUIX  Dl'  MATERIKt.  ACHICOI.E  ET  DES  CONSTRUCTIONS 


I  mutante  :    S.  CommersouH,   mule    191"; 

II  métis  de  l'année  :  Beurre 'X^  Mariklial 
VaiUanl,  Beurre  X  Jaune  d'Or  de  Norrèije, 
Beurre  X  Blanchard,  Beurre  X  Bolivienne 
10  bis,  Bolivienne  6  X  Beurre,  Blanchard  X 
Enou'flack,  Blanchard  y^^  Beurre,  Enoi/'flach 
X  Beurre,  Enow/luct,-  X  BoUviunne  10  />«s, 
h'noti'/lacky^  Bolivienne  17,  Jaune  d'Or  de 
Norvège  X  Beurre  ; 

1  hybride  :  5.  Maglia  X  -S-  luhemsum  (var. 
Enowflack): 

3  formes  sauvages:  .S.  Maglia  Schlcrlit; 
iS".  Conimersonii  Dun.,  .9.  Cnldasii  Kuntii: 


I  forme  d'origine  douteuse,  le  S.  luberosum 
de  Sutton. 

Des  circonstances  défavorables  ou  des 
accidents  d'expériences  m'ont  empêché  de 
conduire  à  fructification  quelques  variétés 
justement  appréciées;  j'ai  le  ferme  espoir 
(l'y  parvenir.  Mon  matériel  d'essais  s'accroit 
rapidement  en  même  temps  que  je  perfec- 
tionne mon  apprentissage;  jo  résumerai 
ultérieurement  mes  observations  intéressant 
la  génétique. 

.1.  AUMIOT, 

A  Villruri>annt*  (Rhône). 


HAUSSE  DES  PRIX  DU  MATERIEL  AGRICOLE 

ET  DES  CONSTRUt'/nONS 


La  Chronique  agricole  du  13  novembre  der- 
nier (page  822)  renferme  la  phrase  suivante 
à  propos  des  attaques  contre  les  agriculteurs. 
auxquelles  se  livrent  bon  nombre  de  jour- 
naux cherchant  à  rendre  les  cultivateurs 
seuls  responsables  de  toutes  les  difficultés 
de  la  vie  :  «  Les  produits  que  les  agriculteurs 
portent  aux  marchés  ont  un  prix  de  revient 
exagéré  parce  que  tout  ce  qu'ils  achètent  : 
instruments  et  machines,  engrais,  vêtements 
pour  leur  famille,  etc.,  leur  sont  vendus 
quatre  ou  cinq  fois  plus  cher  qu'avant  la 
guerre.  » 

Les  machines,  qui  valaient  autrefois,  au 
prix  fort,  1  fr.  et  1  fr.  20  le  kilogr.  sont  pro- 
posées jusqu'à  i  fr.  le  kilogr.;  des  charrues 
lorraines„qui  étaient  vendues  120  fr.  avant  la 
guerre,  ont  été  achetées  au  prix  de  475  fr.; 
les  déchaumeuses  de  200  à  près  de  300  fr.: 
les  distributeurs  d'engrais,  de  500  à  1  200  fr.; 
les  semoirs  en  lignes  à  15  rangs,  de  2  mètres 
à  2™. 20  de  largeur,  valant,  en  101 'i,  43  fr.  le 
rang,  soit  (J75  à  680  fr.,  sont  aujourd'hui  à 
120  fr.  le  rang,  c'est-à-dire  qu'on  se  les  pro- 
cure moyennant  1  800  fr.  Les  faucheuses  à 
deux  chevaux  passent  de  350  à  825  fr.,  et 
encore]  on  a  très  diflicilement  des  pièces  de 
rechange  pour  les  anciens  modèles  capables, 
de  faire  un  peu  de  service.  Les  moteurs  de 
t)00  fr.  montent  à  2  000  fr.;  les  locomobiles  à 
vapeur,  de  8  chevaux,  passent  de  6  500  à 
liOOO  fr.,  représentant  un  prix  d'environ 
•i  fr.  iO  le  kilogr.;  les  batteuses  subissent  les 
hausses  suivantes  :  de  2  700  à  7  100  fr.,  de 
:5  iOO  à  8  100  fr.,  de  4  700  à  près  de  12  000  fr.; 
les  aplatisseurs,  de  350  à  575  fr.;  les  cuiseurs 
pour  aliments  du  bétail,  de  290  à  530  fr.,  etc. 

De  nombreux  motifs  sont  invoqués  pour 
justifier  ou  expliquer  ces  hausses,  en  parti- 
culier la  loi  du  23  avril  1919,  malheureuse- 


ment votée  bien  avant  son  heure.  L'augmen- 
tation de  prix  qui  résulte  de  l'application  de 
la  loi  de  8  heures  varie  de  13  à  25  0/0.  Ajou- 
tons qu'en' se  basant  sur  un  arrêt  du  Conseil 
d'Etat  du  10  janvier  1908  (M.  Tardieu,  com- 
missaire du  Gouvernement), les  entrepreneurs 
et  fournisseurs  ayant  avec  l'Etat  un  marché 
en  cours  lors  de  la  promulgation  d'une  loi 
se  tradui.=ant  par  une  augmentation  des  frais 
de  main-d'o'uvre,  ne  sont  pas  fondés,  en 
droit,  à  réclamer  un  supplément  de  prix. 
Pour  les  marchés  passés  avec  l'Etat  après  le 
23  avril  1919,  on  a  admis  une  hausse  variant 
de  10  à  15  0/0. 

Non  seulement  l'agriculteur  paye  ses  ma- 
chines bien  plus  cher  qu'avant  la  guerre, 
mais  il  doit  en  régler  le  montant  à  plus  cour! 
terme. 

La  baisse  des  prix  des  machines  agricoles 
ne  pourra  commencer  qu'après  la  constitu- 
tion des  stocks  di'  matières  premières,  houille, 
acier,  fonte  et  bronze.  L'importance  des 
stocks  visibles,  existant  sur  le  marché,  et 
surtout  lorsqu'ils  s'approchent  du  pouvoir 
d'achat  de  la  consommation,  limite  la  hausse' 
des  matières  premières  nécessaires  aux  indus- 
triels, et  permet  à  ces  derniers  de  travailler' 
avec  sécurité.  Comme,  actuellement,  on  a 
beaucoup  de  difficultés  à  vivre  pour  ainsi' 
dire  au  jour  le  jour,  on  ne  peut  songer  à 
constituer  des  approvisionnements;  il  nous 
fa'udra  attendre  peut-être  plus  de  quatre  ou 
cinq  ans,  et  il  est  impossible  d'établir  une 
prévision  à  ce  sujet,  que  nous  avions  fait  en- 
trevoir dans  notre  communication  du  2  dé- 
cembre 1914  à  l'Académie  d'Agriculture, 
alors  qu'on  ne  prévoyait  pas  une  si  longue 
durée  à  la  guerre. 

La  machine  agricole  achetée  à  un  haut  prix 
exerce  une   autre   iniluence  que  celle  d'une 


L'OUTILLAGE  AlirUCoLE  DANS   LE  SLD-OLE>T 


marchandise  Irts  coûteuse  consommée  à 
court  délai;  kt  machine  doit  durer  de  sept  à 
dix  ans,  pendant  lesquels  son  service  sera 
forlement  grevé  par  le  capital  engagé;  il  en 
résultera  une  augmentation  des  frais  de  pro- 
duction pendant  plusieurs  années. 

Comme  conséquence,  on  achète  le  moins 
possible  de  machines  et  l'on  cherche  à  répa- 
rer tant  bien  que  mal  le  vieux  matériel  qui, 
n'ayant  pu  être  entretenu  pendant  la  guerre, 
se  trouve  en  bien  mauvais  état.  Dans  ces 
conditions,  l'agriculteur  se  trouve  :n  pré- 
sence d'une  autre  difficulté  due  au  prix  exa- 
géré demandé  pour  les  réparations. 

Un  de  nos  amis  nous  a  raconté  que,  cette 
année,  en  Touraine,  un  charron-forgeron 
de  village,  syndiqué,  lui  a  déclaré  ga.uner 
100  fr.  par  jour  en  n'ayant  déboursé  qu'une 
vingtaine  de  francs  de  marchandises;  en  sui- 
vant les  prix  de  son  Syndicat,  sa  journée  de 
travail  lui  rapportait  80  fr.  ;  on  juge  à  quel 
taux  il  devait  faire  payer  les  réparations!  Il 
arrivera  fatalement  que  l'agriculteur  dimi- 
nuera le  nombre  de  réparations  à  faire  faire 
au  charron;  il  se  limitera  ù  ce  qui  est  rigou- 
reusement indispensable,  quitte  à  abréger  la 
période  d'utilisation  de  son  matériel.  En 
augmentant  outre  mesure  ses  prix,  le  char- 
ron-forgeron aura  des  journées  de  chômage 
et, plus  tard,  son  travail  diminuera,  car  il  y  a 
lieu  d'espérer  que  l'agriculteur  aura  appris  à 
procéder  lui-même  aux  réparations  de  sou 
matériel- et  se  perfectionnera  dans  ce  travail; 
une  fois  qu'il  sera  suffisamment  habile,  qu'il 
aura  complété  ses  approvisionnements  fer- 
raille, boulons,  lirefonds,  vis,  etc.),  et  le 
petit  outillage  qui  est  nécessaire,  il  ne  re- 
tournera plus  que  très  rarement  chez  le  char- 
ron-forgeron, a  moins  que  ce  dernier  baisse 
très  notablement  ses  prix,  et  nous  doutons 
que  cela  soit  de  sitôt. 

Ce  que  nous  disons  à  propos  du  matériel, 
se  constate  pour  les  travaux  de  bâtiment.  En 


1914,  à  Paris,  une  maison  ordinaire  de  cinq 
étages  revenait  environ  à  1  400  fr.  le  mètre 
carré  de  base,  soit,  en  moyenne,  280  fr.  par 
méire  carré  et  par  étage  :  aujourd'hui,  il 
faudrait  dépenser  au  moins  6  300  fr.  pour 
les  mêmes  travaux  ;  comme  conséquence,  on 
ne  construit  pasflj',  on  n'achève  même  pas 
les  constructions  commencées  un  peu  avani 
la  guerre,  car  il  ne  serait  pas  possible  di'  re- 
tirer l'intérêt  du  capital  consacré  aux  tra- 
vaux :  de  même, on  n'entretient  plus  les  bâti- 
ments, surtout  les  toitures  et  les  souches  de 
cheminées  dont  beaucoup  constituent  actuel- 
lement un  danger. 

Le  même  fait  se  passe  à  la  campagne; 
notre  ami  avait  fait  procéder  cet  été  à  quel- 
ques réparations  urgentes  à  une  maison  en 
Touraine;  le  maçon,  syndiqué,  avec  lequel  il 
est  en  excellents  termes,  lui  a  déclaré  se 
faire  des  journées  de  20  fr.;  les  fournitures 
ont  suivi  égalemeni  la  hausse.  Il  en  est  ré- 
sulté qu'on  n'a  fait  faire  que  ce  qui  était 
strictement  indispensable,  en  laissant  de 
côté  les  entreliens  et  les  améliorations  qu'on 
avait  en  vue.  A  la  campagne,  quand  on  fai- 
sait venir  le  macou  pour  un  ouvrage,  on  le 
gardait  plusieurs  jours  de  suite  pour  des  tra- 
vaux d'améliorations:  actuellement,  on  l'em- 
ploie le  moins  possible.  Comme  le  charron- 
forgeron,  et  pour  le  même  motif,  le  maçon 
constatera  une  forte  augmentation  de  ses 
journées  de  chômage.  Il  est  à  prévoir  que 
l'agriculteur  s'ingénie  et  apprenne  à  faire 
lui-même,  avec  son  personnel,  de  nom- 
breuses petites  réparations  à  ses  construc- 
tions rurales. 

En  un  mot,  l'agriculteur  deviendra  de  plus 
en  plus  le  réparateur  de  son  matériel  et  de 
ses  bâtiments;  les  ouvriers  de  métier,  ayant 
moins  d'ouvrage  à  la  campagne,  iront  cher- 
cher leur  vie  ailleurs. 

Max   Uincelma.nn. 


L'OUTILLAGE  AGRICOLE  DANS  LE  SUD-OUEST 


Lecteur  trè^  assidu  de  votre  journal  depuis 
longtemps,  je  lis.  dans  le  numéro  du  4  dé- 
cembre, un  article  de  M.  Guy  de  Montard 
qui,  sans  vouloir  le  faire,  induirait  en  erreur 
beaucoup  de  praticiens. 

11  cite  qu'aux  essais  de  Périgueux  un  trac- 

(I;  Avant  la  gi.erre.  on  constriiisail  chaque  année, 
à  Paris,  des  logements  pour  20.000  à  S-2.000  per- 
sonnes, représentant  l'accroissement  moyen  annuel 
de  la  populattoa  de  la  Capitale. 


teur  Case  mal  conduit  empéclia  la  vente  de 
ces  machines.  Cet  ingénieur  est  mal  rensei- 
gné; il  s'en  vendit  un  9-l.S,  et  un  autre 
marché  s'amorça  pour  un  13-25  qui  fut 
conclu  plus  tard  puisque  la  machine  marche 
actuellement. 

Le  Syndicat  de  culture  mécanique  de  Sen- 
cenac  Puy-de-Fourche.  dont  je  suis  admi- 
nistrateur, décida  de  participer  à  cette  dé- 
monstration de  Périgueux,  et  i;i  litre  amicaj 


16 


ACADÉMIE  D'AGRICULTURE  DE  FRANCE 


nous  en  avisâmes  l;i  maison  Case.  Le  jour  de 
la  présentation  des  machines,  il  plut  à  tor- 
rent. Le  soir,  les  repré.sentants  de  deux  des 
maisonsprésentes  il  y  en  avait  trois  et  nous, 
avec  5  machines,  vinrent  me  trouver  et  me 
dire  qu'avec  ce  temps  elles  ne  pouvaient 
marcher  aux  démonstrations  du  lendemain, 
je  leur  répondis  que  je  marcherais. 

Le  lendemain  en  eU'et,  à  10  heures,  j'étais 
seul  à  évoluer  sur  le  champ.  M.  Lachaud, 
.secrétaire  général,  me  fil  voir  les  lots  des- 
tinés aux  machines,  et  je  choisis  le  plus 
mauvais,  le  plus  humide,  pour  le  Case, afin  de 
permettre  aux  autres  de  venir  et  de  figurer. 
J'enlisai  une  lois  et  en  sortis  par  mes 
propres  moyens:  d'autres  enlisèrent  et  ne 
purent  sortir.  .Je  ne  suis  pas  représentant  de 
la  maison  Case,  ni  d'autres;  je  présentais 
cette  machine  dans  l'intérêt  des  agriculteurs. 
Le  travail  fut  reconnu  parfait,  mais  forcé- 
ment lisfé,  puisque  c'était  trop  mouillé. 

Mais  d'autres  motifs  empêchèrent  la  vente 
des  Case.  Le  petit  Case  se  vendait  12  000  fr., 
et  on  ne  le  voyait  pas.  Or,  ceux  sur  les  lieux 
se  vendaient  de  8  000  à  12  000.  Il  n'y  a  pas 
six  fermes  en  Dordogne  qui  puissent  em- 
ployer le  gros  Case,  et  on  le  cotait  18  000  fr. 

On  dit  aussi  que  les  rasettes  manquent 
aux  brabants  en  Dordogne.  J'arrive  de 
Seine-et-Marne  où,  comme  le  signataire  de 
l'article,  j'ai  admiré  le  travail  des  rasettes; 
j'en  fis  poser  à  mes  brabants.  Je  fus  obligé 
de  les  enlever  le  jour  même,  la  pierre  qui  se 
lève  en  labourant  le  sous-sol,  venant  passer 
entre  le  coutre  et  la  rasetie, arrête  très  sou- 


vent le  laboureur;  aussi  ne  vcrroz-vous  pas 
de  rasette  dans  ma  région,  et  les  cultivateurs 
ont  raison. 

Les  pulvériseurs,  dit-on,  ne  sont  pas  assez 
répandus.  Un  de  nos  voisins  en  a  un,  et  il  ne 
peut  s'en  servir,  car  un  disque  inonlani  sur 
une  de  ces  pierres  (et  il  y  en  a  pas  mal,  il  y 
en  aura  toujours,  puisqu'il  s'en  lève  conti- 
nuelli'ment)  soulève  le  pulvériseur  et  cet 
instrument  ne  produit  plus  son  etlel. 

J'ai  moi-même  une  bineuse  à  betterave 
Bajac.à  rangs  multiples,  qui  dans  nos  ter- 
rains argilo-calcaires  pierreux  ne  peut  me 
servir  que  rarement. 

Dans  un  article  de  1917,  M.  Ringelmann, 
dont  on  ne  peut  nier  la  science,  dit  qu'il  ne 
croyait  pas  que  le  Case  pût  traîner  à  la  fois 
une  lieuse  de  r".oO  et  une  de  2"',  40.  M.  La- 
chaud et  M.  Bacon,  directeur  des  Services 
agricoles,  sont  venus  le  11  août  dernier,  et 
ont  vu  pourtant  ces  instruments  fonctionner 
dans  une  récolte  ordinaire,  avec  des  penif  s  à 
monter  ]donl  les  acoups  étaient  de  10  0  0, 
et  faire  10  hectares  par  jour. 

Croyez  bien  que  notre  outillage  ne  reste 
pas  stationnaire,  mais  en  agriculture  les 
règles  remplissent  quelques  lignes  ;  les  ex- 
ceptions garnissent  la  page. 

Comme  votre  rédacteur,  je  suis  partisan 
de  beaucoup  de  démonstrations;  mais,  pour 
conclure,  il  faut  rester  plus  d'une  ligure  dans 
un  champ;  autrement,  avec  la  meilleure  vo- 
lonté, on  risque  de  se  tromper. 

BiKABEN, 

à  Laborif-Fricard  (Dordogne). 


ACADÉiMIE  D'AGRICUIJURE  DE  FRANCE 


Séan-e  du  17  décembre  1919.  —  Présidence 
de  M.  Viger. 

Sur  les  animaux  domestiques  de  la  Syrie. 

M.  Dechambre  (irésente  à  l'Académie  une 
note  de  M.  Edmond  Dechambre,  sur  les  ani- 
maux domestiques  Je  la  Syrie.  La  connaissance 
des  divers  aspects  Je  la  production  animale  et 
des  ressources  qu'elle  peut  otTrir  est  indispen- 
sable, maintenant  que  la  Syrie  est  pays  d'in- 
fluence française.  Des  améliorations  impor- 
tantes sont  nécessaires  ;  toulelois  le  milieu  chaud 
et  sec  a  une  action  si  marquée  qu'elles  ue  seront 
pas  appelées  à  l'aire  sentir  leurs  effets  avant 
l.)ngtemps.  Seuls  les  moutons  paraissent  pouvoir 
fournir  dès  maintenant  des  ressources  utili- 
sables. Cependant,  pour  que  cela  réussit,  il 
faudrait  éviter  le  retour  des  difficultés  qui  se 
sont  produites  en  juillet  dernier,  en  revisant  les 
décrets  de  1892,  qui  régissent  les  exportations 


Ju  bétail  vivant  venaut  de  Syiie.  Cette  revision 
reste  loutetois  subordonnée  à  l'état  sanitaire  du 
troupeau  et  notamment  à  l'existence  Je  la  peste 
liovine  dans  la  région. 

Réglementation  sur  la  monte  des  taureaux. 

A  la  JeinanJe  de  M.  René  Benje,  l'Acadéniie 
complète  par  ce  paragraphe  les  conclusions 
adoptées  lors  de  la  précédente  séance  à  propos 
de  la  réglementation  sur  la  monte  des  taureaux  : 
«  (')  Lorsqu'une  race  possédera  un  llerj-book 
régulier,  tous  les  taureaux  inscrits  à  ce  Herd- 
book  seront  autorisés;  pourront  seuls  être  re- 
commandés lestaureaux  inscrits  au  llerd-book.  » 

Sur  l'application  de  la  loi  du  25  octobre  1919 
concernant   les  Chambres  d'Agriculture. 

M.  De!:coiirs-Desacri s  à  propos  [de  la  loi  Ju 
2.'î  octobre  qui  crée  et  organise  les  Chambre? 
J'Agriculture,  souligne  certaines  ohscurilés  qui 


ACADEMIE  DAGHICULTIjKE  DE  FKANCE 


s'y  rencontrent,  et  sur  lesquelles  il  serait  bien 
nécessaire  que  jetât  un  peu  de  lumière  le  règle- 
ment d'administration  publique  destiné  à  déter- 
miner les  détails  d'application  de  la  loi.  Par 
exemple  —  nous  lisons  à  l'article  6  ce  qui  suit; 

"  Art.  6.  —  Les  Chambres  départemenlales 
d'.^griculture  et  les  Comités  départementaux 
prévus  par  l'article  .")  sont  composés  : 

«  1°  De  membres  élus  au  scrutin  de  liste  par 
arrondissement,  en  nombre  égal  à  celui  des  can- 
tons du  département,  par  un  collège  électoral 
composé  des  personnes  énumérées  dansTai- 
ticleS; 

«  2"  D'un  délégué  des  Sociétés  et  Syndicats 
agricoles  de  chaque  arrondissement,  conslitués 
depuis  dix  ans  et  percevant  effectivement  des 
cotisations  de  leurs  membres.  » 

Trois  questions  se  posent  concernant  ce  der- 
nier paragraphe  : 

(Jue  sera  ce  délégué?  (Juelles  sont  ces  Sociétés 
et  Syndicats  agricoles?  Quel  mode  de  vote  leur 
sera  appliqué? 

Dans  le  titre  II,  relatif  au  mode  d'élection, 
M.  Descours-Uesacres  note  encore  : 

A  l'article  13,  paragraphe  1"',  l'indication  d'un 
«  dernier  délai  de  quinze  jours  »  qui  ne  répond 
en  aucune  façon  au  te.xte  qui  précède. 

A  l'article  18,  paragraphe  4,  la  mention  d'une 
réunion  possible  de  plusieuis  communes,  en 
vue  du  vote,  sans  qu'aucune  précision  soit  don- 
née â  l'effet  d'y  parvenir; 

A  l'article  20.  paiagraplie  l'='',  l'indication  des 
moyens  de  pourvoir  aux  vacances  qui  se  seraient 
produites  parmi  les  membres  des  Chambres 
d'Agriculture.  Seuls,  d'après  le  texte  de  cet  ar- 
tic'e,  seront  convoqués  les  électeurs  du  "  can- 
ton ■>  où  il  y  aura  lieu  de  pourvoir  à  une  va- 
cance ;  or,  le  vote  se  faisant  «  au  scrutin  de  liste 
par  arrondissement  "  {art.  6  et  2),  il  conviendrait 
d'écrire  :  «  les  électeurs  de  l'arrondissement.  » 

M.  Descours  signale  encore  une  erreur  à  l'ar- 
ticle 43,  paragraphe  1",  et  les  conlradiciions  des 
articles  23  et  60  relativement  au  nombre  mini- 
mum de  réunions  à  tenir  annuellement,  etc., etc. 

A  l'heure  actuelle,  dans  tous  les  cas,  l'agri- 
culture s'inquiète  de  ne  comprendre  que  diffi- 
cilement les  dispositions  de  la  loi.  Elle  s'inquiète 
également,  de  façon  très  vive,  de  savoir  que  les 
premières  élections  ont  été  fixées  à  une  date 
trop  prochaine. 

M.  Jules  Méiine  estime  que  ces  critiques  sont 
en  grande  partie  fondées;  mais  bon  nombre  dts 
dispositions  critiquées  ou  simplement  signalées 
ù  l'attention  pourront  faire  l'objet  d'un  règle- 
ment d'administration  publique.  La  loi  pourra 
être  ainsi  amendée  et  remaniée  sans  qu  il  soit 
nécessaire  de  la  refondre  entièrement.  Dans  le 
monde  agricole  on  se  préoccupe,  en  ce  momint, 
de  la  date  tixée  pour  l'application  delà  loi.  Cette 
date  est  i'ixée  à  trois  mois,  c'est-à-dire  que 
la  loi  devrait  être  ajipliquée  pour  le  25  jan- 
vier. 


Or,  de  toutes  parts,  surgissent  des  difficultés 
presque  insurmontables  :  les  électeurs  n'auront 
pas  le  temps  de  s'y  préparer,  de  faire  leur  choix. 
Il  est  donc  de  nécessité  presque  absolue  de  sus- 
pendre l'application  de  la  loi  pendant  un  cer- 
tain temps,  au  moins  pour  la  constitution  du 
corps  électoral. 

M.  le  comte  de  Saint-Quentin,  M.  Viger,  .\l.  le 
marquis  île  Vogui  se  rallient  à  cette  opinion. 
L'Académie  adopte  l'avis  suivant  : 

"  L'Académie  d'Agriculture  émet  l'avis  qu'en 
raison  de  l'impossibilité  de  constituer  le  corps 
électoral  des  Chambres  d'Agriculture  avant  le 
25  janvier,  M.  le  ministre  de  l'Agriculture  trouve 
le  moyen  de  prolonger  de  trois  mois  le  délai 
fix'' pour  les  élections.  » 

Sur  l'amélioration  de  la  betterave  sucrière 
en  France. 

M.  Maurice  Gaillot,  ingénieur  agronome,  après 
avoir  rappelé  que  l'avenir  de  nos  légions  du 
Nord  est  lié  à  la  prospérité  de  notre  industrie 
sucrière,  et  que  de  grands  progrès  sont  à  réa- 
liser pour  relever  l'infériorité  trop  souvent 
constatée  de  notie  production  culturale,  re- 
cherche à  quoi  était  ^due  cette  infériorité.  U 
l'explique  par  ce  fait  que  nous  étions  tributaires 
de  l'étranger  pour  nos  semences  de  .betteraves 
et  que  nous  ne  recevions  alors  que  des  semences 
de  qualité  inférieure. 

Il  faut  faire  en  France  nos  graines  de  bette- 
raves, nous  pouvons  en  produire  d'excellentes, 
aussi  bonnes  au  moins  qu'en  Allemagne. 

M.  Maurice  Gaillot  recherche  les  procédés  à 
suivre  pour  y  arriver.  Il  insiste  sur  la  nécessité 
de  renoncer  au  procédé  de  sélection  en  masse, 
condamné  aujourd'hui,  pour  prendre  comme 
critérium,  au  contraire,  la  capacité  héréditaire 
des  sujets. 

M.  Gaillot  entre  alors  dans  les  détails  de  la 
méthode  suivie  dans  le  Soissonnais  depuis  1909 
pour  l'obtention  de  races  adaptées  réellement 
aux  conditions  du  milieu  de  cette  région  de  la 
France. 

Dans  ce  long  travail.  M,  Gaillot  a  été  amené  ù 
faire  des  observations  très  intéressantes,  notam- 
ment au  point  de  vue  du  rôle  du  croisement 
dans  la  fécondation  de  la  betterave  ;  nous  y  re- 
viendrons dans  un  prochain  compte  rendu. 

Et  il  tf-rmine  ainsi  :  «  Il  faut  de  longues  an- 
nées d'un  travail  très  assidu  pour  atteindre,  à 
partir  des  premiers  débuts,  un  résultat  positif 
dans  l'amélioration  de  la  betterave  sucrière, 
mais  il  y  a  là  matière  à  quantité  de  recherches 
fort  intéressantes;  nous  les  poursuivons  dans 
l'espoir  que  nos  efforts  serviront  à  assurer  notre 
indépendance  nationale,  tout  en  donnant  à  nos 
producteurs  de  betteraves  et  aux  industriels  qui 
les  travaillent  une  sécurité  nécessaire  dans  l'ac- 
croissement progressif  des  lendements  de  sucre 
à  l'hectare.  » 

II.   HiTiE:i. 


18 


COKKESPONDANCE 


CORRESPONDANCE 


—  >■"  62:i;i  [Pai-ilc-Calal^  .  —  Il  est  probable 
lue  le  Sapin  de  Douglas  et  le  Sapin  de  Van- 
couver pourront  s'accommoder  Jes  conditions  de 
sol  et  de  climat  que  vous  indiquez  (terrain 
très  argileux,  non  calcaire,  à  'j  kilomètres  de  la 
mer  et  exposé  aux  vents).  Nous  ne  saurions,  tou- 
tefois, vous  l'aflirmer,  faute  d'exemple  positif. 
Dans  ces  conditions,  le  mieux  serait  de  procé- 
der à  des  essais  limités  à  quelques  dizaines 
d'exemplaires.  En  attendant,  voici  d'autres  es- 
sences forestières  ri''putées  résistantes  au  climat 
marin  :  Pin  maritime,  l'in  Laricio,  un  des  plus 
recommandables  pour  sa  vigueur  et  sa  robusti- 
cité,  Pin  du  l.ord.  Pin  de  Banks  et  enfin  Pin 
d'Alep,  dont  la  vésétrtiou  est  lente  et  la  ramure 
trop  développée,  .\ioutons-y  le  Cupressiis  macro- 
carpa,  dont  la  végétation  est  rapide  et  l'adapta- 
tion parfaite  ;  sa  ramure  fine  et  compacte  en  fait 
une  excellente  essence  pour  former  des  brise- 
vents;  comme,  d'ailleurs,  le  Cyprès  commun 
dansleMidi.  —  (S.  M.'i 

—  N"  9035  (Espagne).  ~  Pour  pulvériser  les 
coquilles  d'huîtres,  il  faut  préalablement  les 
faire  l'ien  sécber;  mais  le  travail  est  bien  plus 
facile  et  expéditif  quand  on  a  fait  chauiïer  la 
coquille  sur  un  fourneau;  vous  pouvez  vous  en 
rendre  compte  vous-même.  Pour  traiter  une 
grande  quantité  de  coquilles  d'Iiuitres,  vous 
pourriez  préalablement  les  cuire,  en  quelque 
sorte,  sur  des  plaques  de  fonte  posées  sur  des 
murettes  en  pierres  et  chauffées  en  dessous  avec 
des  bi-anchages.  La  farine  de  coquilles  d'huîtres 
peut  très  bien  convenir  à  vos  prés.  —  (M.  R.) 

—  N"  7296  Mf/(,çei.  —  Disposant,  pour  nour- 
rir des  brebis  mères,  de  foin,  betterave,  tour- 
teaux de  colza,  paille^  blé  et  avoine,  bonne  qua- 
lité, vous  demandez  quelle  quantité  ou  peut 
donner  de  chaque  matière  pour  des  brebis  mè- 
res d'un  poids  moyeu  de  40  kilogr. 

Vous  composerez  une  bonne  ration  pour  brebis 
mères,  pesant  en  moyenne  40  kilogr.,  en  pre- 
nant les  bases  suivantes  :  foin,  1  kilogr.  à 
i  kil.  100  ;  betteraves,  2  kil.  500;  paille,  oOO  gr.; 
tourteau  de  colza,  200  à  400  grammes.  —  (P.  D.) 

—  N°  8399  (Parts).  —  Les  vaches  d'un  culti- 
vateur de  votre  commune  étant  atteintes  de 
fièvre  aphteuse,  leur  propriétaire  a  contrevenu 
aux  prescriptions  administratives,  affichées  à  la 
mairie,  en  laissant  errer  son  chien,  au  lieu  de 
l'enfermer  comme  il  aurait  dû  le  faire.  L'animal 
pénétra  dans  de  nombreuses  maisons,  notam- 
ment dans  la  votre;  de  ce  fait  votre  troupeau  a 
été  atteint  à  son  tour  par  la  contagion.  Or, 
comme  aux  ternies  de  l'article  1385  du  Code  ci- 
vil, le  propriétaire  d'un  animal  est  responsable 
du  dommage  causé  par  cet  animal,  même  dans 
le  cas  où  ce  dernier  se  soif  égaré  ou  échappé, 
vous  êtes  fondé  à  introduire  une  action  en  dom- 
mages-intérêts pour  le  préjudice  certain  et 
prouvé  qui  vous  a  été  causé. 


Vous  devez  établir,  par  tous  témoignages,  la 
corrélation  étroite  existant  entre  le  fait  de  dé- 
rogation du  chien,  et  le  moment  où  la  maladie 
s'est  déclarée.  Votre  action  ne  sérail  pas  rece- 
vable  si  ce  lien  de  droit  n'existait  pas,  s'il  n'y 
avait  preuve  établie  de  cause  à  effet.  Cette  preuve 
peut  être  assez  difficile,  sauf  si  au  lieu  d'une 
action  individuelle  et  isolée,  il  vous  était  pos- 
siblCj  avec  d'autres  plaignants,  de  former  une 
action  collective.  Le  juge  de  paix  est  compétent. 
—  (M.   D.^ 

—  N°  6270  (Pai-ile-Calaiti' .  —  Vous  demaiule/ 
des  renseignements  sur  la  valeur  alimentaire 
de  la  mélasse  de  sucrerie  et  sur  la  meilleure 
méthode  à  employer  pour  la  mélanger  aux  four- 
rages, pailles  de  blé,  d'avoine  ou  de  pois? 

La  mélasse  de  sucrerie  contient  en  moyenne 
40  à  44  0/0  de  sucre.  La  meilleure  façon  de 
l'employer  est  de  la  mélanger  à  de  la  paille 
hachée.  On  peut  mélanger  45  kilogr.  de  mélasse 
à  55  kilogr.  de  paille  hachée.  Il  faut  un  bras- 
sage énergique,  car  le  mélange  est  difficile  à 
froid.  Les  usines  qui  préparent  les  pailles  nié- 
lassées  travaillent  à  chaud.  Vous  pouvez  égale- 
ment utiliser  des  balles  propres  et  bien  criblées, 
soit  seules,  soit  avec  de  la  paille  hachée.  Je  ne 
conseille  pas  le  mélange  au  foin  ni  aux  ]iailles 
de  pois. 

Avis   important. 

Au  début  de  l'année,  nous  prions  nos  abonné> 
de  tenir  exactement  compte  de  toutes  les  re- 
commandations suivantes  : 

1°  Adresser  sor(s  enveloppe,  an  nom  du  Secré- 
taire de  la  Hédaction,  26,  bue  Jacob,  toute  de- 
mande de  renseignements. 

Souvent  nos  abonnés  profitent  du  renouvelle- 
ment de  leur  abonnement  pour  adresser  en 
même  temps,  sur  la  même  lettre,  une  demande 
de  renseignemenl.  Celte  manière  de  procéder 
occasionne  des  complications  fâcheuses;  elle 
peut  causer  des  erreurs,  et  elle  amène  toujours 
des  retards. 

On  peut  à  la  rigueur  profiter  de  la  même  enve- 
loppe, mais  il  faut  alors  avoir  soin  d'écrire  sur 
une  feuille  à  part  la  demande  de  renseignement. 

2°  Joindre  à  toute  demande  de  rcnseignemeiil< 
la  bande  d'adresse  sous  laquelle  le  journal  est 
envoyé,  et  qui  porte  le  numéro  d'abonnement. 

3°  iNe  nous  adresser  qu'une  seule  question  à 
la  fois.  Si  exceptionnellement  on  a  deux  ques- 
tions à  nous  poser,  écrire  chacune  d'elles  sur 
une  feuille  à  part. 

4°  iVe  jamais  nous  fixer  un  délai  quelconque 
pour  la  réponse,  et  encore  moins  nous  demander  de 
répondre  dans  le  prochain  numéro,  ce  qui  est  le 
plus  souvent  impossible. 

5"  Ne  jamais  nous  renvoyer  à  une  lettre  précé- 
dente. 

0°  iN'e  nous  adesser  que  ce  t/ue  nous  pouvons  dé- 
truire après  ravoir  ht. 


REVUE  COMMERCIALE 


LA  SEMAINE  MÉTÉOROLOGIQUE 

Semaine  du  il  au  27  d'-remhre  1919  (OBSERVATOIRE  DU  PARC  SAINT-MAUR) 


JOURS 

ET     DATES 

o  t 

0. 

TKMPKP 

AlUUI 

Vont. 

o 

5    _= 

REM.\ROUES   DIVERSES 

^ 

2 

Écart 

sur 
la  nor- 
male. 

Biiliibars. 

benrts 

millim. 

Dim 21  ciéc. 

1013.:; 

1^7 

lO'-N 

8.4 

+6  0 

0 

0.0 

•2.0 

Temps  couvert,  pluie  li'  -ioir. 

Lundi 22  — 

Mardi  ....  2:;  — 

1017.1 
1007.5 

:5.2 

s. 4 

N.4 

12.3 

5.9 
10.9 

+3.3 
-f,S.6 

0 
s  1) 

1.3 
0.0 

6.9 
1.4 

Beau  le  mat.,  couvert  à  12  h., 

pluie  le  soir. 
l'Iuie  la  nuit  et  après  midi. 

Mercredi..  24  — 

1010.3 

'i.9 

11.2 

S. 4 

+6   1 

s  0 

3.4 

6.1 

l'iuie  la  nuit,  teuips  clair  le  s. 

Jeudi 23  — 

1005.9 

4 .  -J 

N.9 

6.4 

+  4.1 

1  p 

1.9 

1.1 

Nuageux,  pluie  après  midi. 

iVendredi.  26  — 
Samedi.. .   27  — 

1020.8 
1008.0 

—0.3 

i .  4 

4.  s 

+:;  3 

7.4 
112 

10. 0 

4  0 

10. 0 

+  1.S 
+7. S 

s  0 
s  II 

'1   7 
0.0 

6.3 
3.0 

26.8 

Gelée  bL  le  matin,  pluie   aprè^ 

16  heures. 
Pluie  la  nuit  et  le  soir. 

t!i;«iiiiis  00  tttaos 

îtarts  sir  U  «iraali 

1012.2 
-6  1 

7.7 
+  3.4 

: 

w 

9.3 
ao  IfeBilt 
:û  b.  4 
Jor.  tbtir. 

Pluie  depuis  le  l"  jauvier  : 

En  1919 621"" 

Normale 38'^                   j 

(1)  Voir  à  !a  page  518  du  numéro  du  24  juillet  l'explication  de  cette  nouvelle  mesure. 


REVUE    COMMERCIALE 


Situation  agricole.  —  Lhumidite  domine  et  la  tem- 
pérature se  maintient  au-dessus  de  la  normale.  On 
ne  peut  continuer  les  travaux  daus  les  champs  et 
toute  la  main-d'œuvre  disponible  est  utilisée  aux  tra- 
vaux d'intérieur.  Des  inondations  sont  signalées. 

A  la  faveur  du  réfjime  doux,  les  mauvaises  herbes 
commencent  à  prendre  de  l'extension  ;  on  observe  le 
jaunissement  des  blés  dans  les  parties  basses.  P;'r- 
tout  ailleurs,  les  céréales  d'automne  ont  une  appa- 
rence satisfaisante;  elles  sont  vigoureuses,  parfois 
même  trop  exubérantes. 

Blés  et  farines.  —  Rien  à  signaler  au  sujet  des 
|irix.  les  taxes  étant  partout  appliquées.  11  y  a  des 
plaintes  concernant  la  répartition  des  blés  entre  les 
moulins. 

Aux  Etats-Unis,  le  prix  du  quintal  de  blé,  en  te- 
nant compte  du  change,  est  de  105  fr.  46  à  New- 
York,  ce  qui  correspond  à  113  fr.  46  ports  français. 

Céréales  diverses.  —  Les  cours  des  avoines,  qui 
avaient  fortement  augmenté,  ont  fléchi  :  on  paie 
maintenant  de  84  à  87  fr.  le  quintal  départ  suivant 
provenance  et  qualité. 

Les  orges  ont  des  cours  stationnaires. 

Prix  sans  changement,  soit  de  79  à  80  fr.,  avec 
tendance  ferme,  sur  les  sarrasins. 

Les  cours  des  sorghos  sont  en  baisse;  on  paie  de 
38  à  39  fr.  les  100  kilogr.  départ. 

Les  céréales  étrangères,  rendues  dans  nos  ports, 
reviennent  aux  prix  suivants,  par  quintal  ;  avoine 
d'Amérique,  93.50  à  100.50;  de  la  Plata,  82.30  à  87.75; 
d'Algérie,  80  à  86  fr.;  mais  de  la  Plata.  81  à  85.30; 
orges  d'Algérie,  79  à  86  fr.;  de  Californie,  110  à 
116  fr. 


Sons.  —  Les  alîaires  se  traitent  aux  conditions  de 
la  circulaire  ministérielle. 

Fourrages.  —  Cours  soutenus  sur  la  luzerne,  en 
baisse  sur  les  autres  sortes.  Par  104  liottes  de  5  ki- 
lugr.  rendues  à  Paris,  au  domicile  de  l'acheteur,  on 
a  pavé  au  marché  de  La  Chapelle  :  luzerne.  310  à 
330  fr.;  regain,  290  à  310  fr.;  foin,  280  à  293  fr. 

Pailles.  —  Au  dernier  marché  de  La  Chapelle,  les 
cours  ont  lléchi  d'une  dizaine  de  francs  par  104  bottes. 
On  a  Coté  comme  suit  :  paille  de  blé.  180  à  190  fr.; 
paille  d'avoine,  280  à  220  fr.;  paille  de  seigle.  180  à 
190  fr. 

Graines  fourragères.  —  Cours  en  hausse  sur  les 
graines  de  trèfle  et  de  luzerne,  stationnaires  sur  les 
autres  sortes.  On  paie  aux  100  kilogr.  départ  :  trètle 
violet.  9:;o  à  1150  fr.;  luzerne  de  Provence,  720  à 
760  fr.;  de  pays,  600  à  700  fr. 

Bétail.  —    Au   marché   de    La    Villette    du    lund 
22  décembre,    à  la  faveur  d'une   ollre   modérée,   le 
gros  bétail  a  eu  une  vente   meilleure;  les   cours  se 
sont   relevés   de  15    à  20  centimes    par   demi-kilo- 
gramme net. 

On  a  payé  les  bœufs  de  Normandie  et  du  Charo- 
lais,  2.85  à  3  fr.;  de  la  Haute-Vienne.  3  à  3.05;  du 
Cantal,  2.50  à  2.60;  de  la  Mayenne  et  de  la  Sarthe. 
2.30  à  2.75;  de  l'Ouest,  2.40  à  2.70;  les  génisses,  2.80 
à  3  fr.;  les  vaches  2.10  à  2.75;  les  taureaux  2  à  2.40 
le  demi-kilogramme  net. 

Les  veaux  de  choix  ont  eu  des  prix  stationnaires  ; 
sur  les  autres  sortes,  cours  faiblement  tenus.  On  a 
pavé  les  veaux  de  la  région  parisienne,  de  l'Eiire-et- 
Lo'ir,  du  Loiret  et  de  l'Yonne.  5.25  à  3.60;  de  l'Aube 


20 


HEVUK    COMMKHCIAI.K 


.20: 


et  de  la  Sai'the,  4.75  à  5.50  ;  du  Centre,  .3."j5  à 
de  Normandie.  :î.75  à  1  fi. 

La  vente  des  moutons  a  étr  un  peu  moins  facile. 
On  a  coté,  par  demi-kilogr.  net  :  agneaux,  5.7.5  à 
3.90;  moulons  du  Centre,  5.25  à  5.50;  métis.  l.ôO  à 
5  fr.;  moutons  du  .Midi,  4.50  à  5  fr.;  brebis,  ■J.SO  à 
4.25 

Cours  slationnaires  sur  les  porcs  que  1  on  a  ven- 
dus, par  demi-kilogramme  vif  :  porcs  gras,  :;.40  à 
3.30;  coches,  2.75  à  3  fr. 

Voici  le  relevé  du  mouvement  des  marchés  des 
lundi  22  et  jeudi  25  décembre. 

Marché  du  lundi  22  décembre. 
Entrées  directes 
aux  abattoirs.  Réserves 


Amenés 

LaV.ll. 

Vaug. 

La  Vill. 

Vaug. 

têtes 

tèles 

têtes 

têtes 

têtes 

Bœufs.... 

2  2,S3 

\'" 

Vaches . . . 

1  ;4i 

i::> 

0)7 

140 

Taureaux. 

3o8 

Veaux 

1  979 

9:  S 

314 

3il 

Ô8 

Moutons  . . 

18  79S 

1  703 

517 

1  98Ù 

498 

Porcs 

.i    ÎOD 

1  081 

67i 

360 

■230 

Vr\\   inaxiiiia  du  kîlogramnie. 


I-" 


B.eufs Ô.8S 

Vaclies. 5.88 

Taureaux  ..  4.50 

Veaux 1 1 .  10 

Moutons  . ..  11.00 

Porcs 10.00 


Vu  ((ùids 

let. 

Au  poids  vif. 

.        ■>'  q. 

3'  q. 

Prix  extrêmes 

3        5.50 

4.65 

1.50  à  3.66 

<        i.îtà 

4.56 

1.50      3.06 

4.3) 

4.00 

1.50      2.88 

10.. Ml 

9.00 

3.00      6.90 

)       10.00 

9.00 

3.36      ."..66 

9. 86        9.70 


4.56      7.00 


Marrlié  du  jeudi  25  décembre. 

Entrées  directes 
aux  abattoirs.  Réserves 

Aaieués.  I.aViU.       Vaug.         La  Vill.        Vaug. 

léles         têtes  (êtes  têtes  lêles 

Bœufs I  ili2  1 

Vaclies....  Sn  V     173             79                136  90 

Taureaux..  H2  ) 

Veaux 9,S0         833  110  278             58 

Moutons..  7  60!  2  171  452           2  490  380 

Porcs 1  112         646  394  170  110 

Prix  raaxima  du  kilogramme. 
.\u  poids  net.  Au  poids  vif. 

!'■  q.       2"  q.       3' q.      Prixextrêmes. 

Bœufs 6  00  5  46  4  90  1.50  à  3.06 

Vaches 6  01  5  4'i  4  70  1.50      3.66 

Taureaux...  4  80  4  .ïO  4  10  l..">0      2.88 

Veaux 11  60  11  00  'J  30  2.75      6.96 

Moutons 10*0  ;9  70  s  70  3.36      5.66 

Porcs 10  Ou  9  86  '.i  70  5.16      7.00 

Dans  les  départements,  on  cote  : 

Bordeaux,  p&r  kilogr.  poids  vif:  bœufs,  2  à  1  fr.; 
vaches,  1.60  à  3.20;  par  kil.>gr.  poids  net  :  moutons 
S  à  10  fr.;  veaux,  8  à  10  fr. 

Dijon,  par  kilogr.  poids  vif  :  veaux,  5.20  k  5.80 
porcs,  6.93  à  7.15. 

LyonVaise,  par  kilogr.  poids  vif  :  bœufs,  5.30 
à_5.93;  veaux,  5.80  à  6.20:  porcs,  6.40  à  7  fr.;  par 
kilogr.  poids  net  :  moutons,  9  à  12  fr. 


Marseille,  par  kilogr.  poids  vif  :  porcs, 7.45  à  7.50; 
moutons,  4  à  5.50;  par  kilogr.  poids  net  :  bœufs  et 


vaches. 


à  C.2S. 


Vins  et  eaux-de-vie.  —  Cours  un  peu  plus  fermes 
dans  le  Midi  où  l'on  paie  en  rouges,  par  hectolitre 
nu  :  à  Narbonne  et  à  Perpignan,  SS  à  110  fr.;  à 
Nîmes,  100  à  112  fr.;  à  Béziers,  93  à  110  fr.;  à  Mout- 
peUier,  100  à  113  ff.  Lee  blancs  valent  de  110  à 
140  fr. 

Daus  la  Charente,  on  paie  les  vins  pour  la  distil- 
lation 14  à  l.'i  fr.  le  degré  hectolitre,  el  ceux  pour  la 
consommation  de  275  à  290  fr.  la  barrique  rie 
2;5  litres.  Les  eaux-de-vie  valent  de  1  025  à  1  050  fr. 
l'hectolitre. 

Bois.  —  On  paie  au  mètre  cube  en  grume  :  Chênes 
de  l'".tiO  à  2  mètres  de  circonférence  moyenne  120  à 
130  fr.;  de  2m. 10  et  au-dessus,  150  à  200  fr.;  de  1">.20 
à  lui.SO,  80  à  HO  fr.;  de  Om.75  à  li^.eS,  75  fr. 

Le  Hêtre  de  l'n.90  et  au-dessus  vaut  de  70  à  75  fr.; 
de  lm.20  à  1".80,  60  à  65  fr.;  au-dessous,  de  50  à 
60  Ir.  le  uiètie  cube. 

Le  Pin  sylvestre  de  O^^.SO  de  tour  et  au  dessus  se 
vend  de  70  à  73  fr.  le  mètre  cube  ;  les  Sapins  de 
0™.20  de  diamètre  et  plus,  de  65  à  75  fr. 

On  vend  les  Peupliers  de  1".30  et  plus  de  tour,  60 
à  80  fr.;  de  l'>'.oo  à  Im.SO,  50  à  65  fr.:  de  0".80  à 
l'".15,  43  à  50  fr.  le  mètre  cube. 

Les  Xoyers  valent  de  150  à  250  fr.  le  mètre  cube, 
suivant  grosseur  et  qualité. 

On  cote  au  stère  :  rondin  de  boi*  dur,  27  à  35  fr.; 
quartier,  30  à  40  fr.;  rondin  de  bois  blanc,  20  à  23  fr.; 
quartier,  24  à  25  fi'.;  charboonette,  20  à  25  fr.  Le 
charbon  de  bois  vaut  43  à  55   fr.  le^  100  kilogr. 

Ces  prix  s'entendent  pour  des  bois  abattus  ren- 
dus en  gares  de  déport. 

Fruits  à  cidre  et  Cidres.  —  Le?  plaintes  conti- 
nuent aa  sujet  des  difficultés  d'expéditions  de  pom- 
mes et  de  lidres.  Des  fruits  pourrissent  ;  il  en  ré- 
sulte une  baisse  des  prix,  saut  pour  ceux  sur  vagon 
qui  bénéfii  ient  d'une  sensible  plus-value. 

Aux  1  000  kilogr.  on  cote  sur  vagon  départ  :  Cal- 
vados, ISO  à  190  fr.:  Seine-Inférieure,  160  à  170  fr.; 
Orne  et  Manche,  100  fr.  Quant  aux  pommes  à  prendre 
chez  le  récollant,  elles  sont  cotées  de  N'i  à  90  fr.  la 
tonne. 

Les  cidres  de  Normandie  sont  cotés  de  37  à  40  fr. 
l'hectolitre.  En  Bretagne,  on  paie  de  140  à  150  fr. 
la  barrique. 

Pammes  de  terre.  —  Cours  sans  changement  sur 
ceux  (ie  la  huitaine  précédente.  On  cote  [ar  100  kil. 
départ  et  par  vagon  de  5  000  kilogr.  :  Hollande,  65  à 
70  fr.  ;  Saucisse  rouge,  49  à  55  fr.  ;  Chardon,  34  à 
35  fr.  ;  Institut  de  Beauvais,  33  à  40  fr.  ;  Richter 
Imperator,  35  à  36  fr.;  Géante  bleue,  26  à  28  fr. 


Chanvres.  —   On   les    cote 
100  kilogr.  dans  la  Sarthe. 


de    ISO    à    200    fr.   les 


on    cote  : 
370    fr.    les 


Noix   et    cerneaux.   —    Dans    l'Isère 
Moyette,   373    fr.  ;    noix   commerciales, 
100  kilogr.  Les  cerneaux  valent  de  1   000  à  1  200  fr 
le  quintal  et  l'huile  de  noix  900  fr.  les  100  kilogr. 

B.     DlHANI). 

Le  Gérant  :  Chables  Dltheiï. 

Pans.  —  L.  Maketueux,  inipi-imeur,  I.  rue  Cassette. 


CHHOMyUK  AtiHICuLE 


CHRONIQUE  AGRICOLE 


Le  prix  du  blé  et  le  piix  du  ixiin.  —  Déclaralion  du  minière  de  lAsiicullure  et  du  lirivitaillement  au  nom 
du  Gouvernement.  —  Mesures  adoptées.  —  Leurs  conséquences.  —  Discussions  financières  devant  le 
Parlemeut.  —  Réclamations  produites  au  nom  des  Régions  sinistrées.  —  Promesse  dun  nouveau  pro- 
gramme. —  Prorogation  du  régime  provisoire  de  l'alcool.  —  Les  bouilleurs  de  cru  mobilisés.  —  Nécro- 
logie :  M.  Jean  Dupuy.  —  Les  achats  de  graines  de  betteraves  à  sucre  en  Al'emagne.  —  Protestation 
légitime  au  nom  des  producteurs  fiançais  de  graines.  —  La  campagne  sucrière  à  la  date  du  m  décembre. 
—  Retraite  de  M.  Grosjean.  inspecteur  généra!  de  l'Agriculture.  —  Nomination  de  M.  lUvaz  comme 
directeur  de  l'Ecole  nationale  d'Agriculture  de  Montpellier.  —  Mise  eu  vente  par  le  ministère  de  l'Agri- 
culture des  stocks  de  sulfate  de  cuivre.  —  Les  subventions  pour  l'achat  d'«ppareils  de  culture  mec.a- 
nique.  —  Nouveau  décret  relatif  à  la  distillation  des  poirés  et  des  lies.  —  Voyage  d'études  piscicoles 
en  Alsace  el  en  Lorraine.  —  Observations  de  M.  Descombes  sur  la  condensation  de  l'eau  atmosphé- 
rique par  les  arbres.  —  Vente  de  taureaux  par  le  Syndicat  des  Agriculteurs  de  la  Sarthe.  —  Comice  de 
Luneville. 


La  politique  du   blé. 

Les  journaux  politiques  discutaient  pres- 
que chaque  jour  sur  les  intentions  du  (jou- 
vernenient  relativement  au  maintien  ou  au 
relèvement  du  prix  du  pain.  La  question  s'est 
éclaircie  lorsque,  le  31  décembre,  M.  Nou- 
lenn,  ministre  de  l'Agriculture,  a  exposé  les 
vues  du  Gouvernement  à  la  Commission  des 
crédits  do  la  Chambre  des  Députés. 

Ses  déclarations  se  résument  en  ceci.  .V 
partir  du  mois  de  février  prochain,  la  liberté 
serait  rendue  au  commerce  du  blé,  et  leCJou- 
vernement  livrerait  aux  meuniers  le  blé 
étranger  au  prix  de  73  fr.  par  100  kilogr.  Le 
prix  du  blé  indigène  devenu  libre  resterait 
fatalement  au  même  taux.  Le  prix  du  pain  se- 
rait dès  lors  corrélatif  au  prix  du  blé. 

Quelques-uns  s'imaginent  qu'il  s'agit  de 
créer  une  taxe  sur  le  pain.  11  y  a  là  une  idée 
absolument  fausse,  une  erreur  que  l'on  a  le 
devoir  de  combattre  énergiquement. 

Le  prix  actuel  du  pain  est  un  prix  artifi- 
ciel; il  ne  se  maintient  à  son  taux  que  par 
les  sacrifices  pécuniaires  que  l'Etat  s'impose 
depuis  cinq  ans;  ces  sacrifices  lui  ont  coûté 
des  milliards,  et  ont  ainsi  contribué  à  aug- 
menter les  difficultés  linancières  dans  les- 
quelles il  se  débat.  LTne  telle  situation  ne 
peut  plus  se  prolonger,  d'autant  plus  qu'elle 
a  les  conséquences  les  plus  malheureuses  au 
point  de  vue  agricole.  Il  faut  qu'on  se  sou- 
vienne constamment  que  l'Etal,  en  livrant 
aux  meuniers  le  blé  qu'il  importe  à  des  prix 
inférieurs  à  ceux  qu'il  a  payés,  comme  en 
payant  le  blé  indigène  à  un  prix  inférieur  à 
celui  des  blés  étrangers,  a  créé  une  situation 
inextricable,  non  seulement  à  raison  des  sa- 
crifices qu'il  s'est  imposés,  mais  aussi  en  in- 
citant les  agriculteurs,  par  le  fait  même,  à 
s'adonner  à  des  cultures  plus  lucratives  que 
celle  du  blé.  En  se  dégageant  des  liens  dans 
lesquels  il  s'est  empêtré,  l'Etat  ne  créera  pas 
une  taxe  sur  le  pain,  il  laissera  simplement 

8  Janvier  I92Q.  —  N"  2. 


les   prix   reprendre    le    cours    normal   qu'il 
avait  suspendu  jusqu'ici. 

Il  n'y  aura,  dans  le  fait,  contraireir.ent  à 
ce  qui  est  parfois  affirmé,  aucun  avantage 
concédé  aux  agriculteurs;  il  n'y  aura  que 
l'allégement  des  sacrilices  que  l'Etat  s'est 
imposés.  Nulle  part  au  monde,  comme  je  le 
rappelais  récemment,  le  pain  n'est  livré  aux 
consommateurs  à  aussi  bas  prix  qu'en 
France;  quand  on  examine  froidement  les 
faits,  on  doit  convenir  qu'une  telle  anomalie 
s'est  prolongée  trop  longtemps. 

'  Dans  les  régions  ravagées. 

Le  Parlement  a  consacré  ses  dernières 
séances  du  mois  de  décembre  à  la  discussion 
de  crédits  supplémenlaires  demandés  par  le 
Gouvernemput  pour  l'exercice  1919,  à  l'adop- 
tion des  douzièmes  provisoires  pour  le  pre- 
mier trimestre  de  l'année  1920  etau  vote  d'un 
projet  d'emprunt  destiné  à  consolider  une 
partie  de  l'énorme  dette  flottante  qui  pèse  sur 
le  pays.  A  cette  occasion,  M.  Klolz,  ministre 
des  Finances,  a  fait  connaîlre  que  le  Gou- 
vernement présenterait  à  brève  échéance  le 
programme  des  accroissements  d'impôts  qui 
sont  nécessaires  pour  rétablir,  dans  les 
finances  publiques,  l'équilibre  que  la  guerre 
a  malheureusement  détruit 

Au  cours  de  ces  discussions,  à  la  Chambre 
des  Députés  comme  au  Sénat,  des  protesta- 
tions parfois  véhémentes  se  sont  élevées 
contre  l'incohérence  qui  règne  dans  la  réor- 
ganisation des  régions  libérées.  De  toutes 
les  explications  qui  ont  été  échangées,  il  est 
résulté  que  si  les  populations  sont  admirables 
de  patience  et  de  courage,  si  elles  multiplient 
les  efiforts  pour  reconstituer  leurs  foyers 
dévastés,  elles  ne  trouvent  qu'une  aide  insuf- 
fisante de  la  part  de  ceux  qui  devraient  les 
soutenir.  On  a  pu  affirmer  à  la  tribune  que 
tout  ce  qui  est  fait  par  l'Administration  n'est 
que  du  provisoire  et  du  temporaire,  que  c'est 

Tome  I.  —  2 


CHKO.MQUK  AGHIUOLK 


du  lt;nij)s  cl  de  l'iiigent  perdus.  \  ces  proles- 
t.itions,  M.  André  Tardieu,  ministre  des  Ré- 
gions libérées,  a  répondu  qu'il  travaille  en 
e  mouienl  à  établir  un  programme  de 
reconstitution  et  que,  dans  le  courant  de 
janvier,  le  Parlement  aura  l'occasion  d'exa- 
miner l'ensemble  de  ce  programme. 

Il  est  vraiment  étrange  qu'on  en  soit  ré- 
duit aujourd'liui  à  proniellre  une  fois  de 
plus  do  formuler  un  programme  d'action. 
C'est  l'aveu  du  désordre  qui  a  régné  |usqu'ici, 
désordre  dunt  les  populations  ont  été  et 
restent  les  malheureuses  victimes.  C'est  la 
justification  des  plaintes  de  la  Fédération 
des  Associations  agricoles  des  Régions  libé- 
rées, qui  ont  été  signalées  ici  à  plusieurs 
reprises,  et  dont  nous  trouvons  l'écho  dans 
toutes  les  nouvelles  qui  nous  parviennent 
de  ces  régions. 

Le  régime  de  l'alcool. 

On  a  dit  plus  haut  (jue,  dans  sa  séance  du 
27  décembre,  la  Chambre  des  Députés  a 
adopté  un  projet  sur  l'ouverture  de  crédits 
compli-mentaires  sur  l'exercice  1919.  L'arti- 
cle 21  de  ce  projet  comportait  la  prorogation 
des  dispositions  de  l'article  i  de  la  loi  du 
30  juin  I91fi  sur  le  régime  provisoire  de  l'al- 
cool. La  disjonction  de  cet  article,  demandée 
par  M.  Delpii-rre,  député  de  l'Oise,  a  été  re- 
poussée;  mais  une  disposition  applicable  aux 
bouilleurs  de  cru  qui  ont  été  mobilisés  a  été 
adoptéH  en  ces  termes  : 

Le  bénéfice  de  l'allocation  en  franchise  est 
élen'lu  aux  exploitants  qui  auront  été  sous  les 
drapeaux  entre  le  i"'  août  1914  et  le  31  dé- 
cembre 1919,  pour  toutes  les  exploitations  qu'ils 
posséderont  à  un  tilrt^  quelconque  avant  le 
1"  janvier  1920. 

Au  cours  de  la  discussion,  M.  Klotz,  mi- 
nistre des  Finances,  a  exprimé  l'espoir  que  le 
Sénat  aura  statué  au  mois  de  septembre  sur 
le  projet  relatif  au  régime  définitif  de  l'al- 
cool industriel,  précédemment  adopté  par  la 
Chambre.  11  est  peu  probable  que  cet  espoir 
soit  réalisé,  car  le  Sénat  parait  peu  favorable 
aux  dispositions  renfermées  dans  ce  projet. 

Mort  de  M.  Jean  Dupuy. 

M.  Jean  Dupuy,  sénateur,  ancien  ministre, 
membre  de  l'Académie  d'Agriculture,  a  suc- 
combé le  31  décembre,  dans  sa  soixante- 
seizième  année,  à  la  suite  d'une  assez  longue 
maladie. 

Sa  carrière  a  été  des  plus  actives  et  des 
plus  fécondes.  S'il  exerça  une  action  bril- 
lante en  qualité  de  directeur  du  Pi'lil  Parisien 
et  président  du  Syndicat  de  la  Presse  pari- 
sienne, il  appartenait  à  l'agricullure  par  des 


liens  étroits  l'ropriétaire  dans  les  Hautes- 
Pyrénées  qu'il  représentait  au  Sénat  depuis 
1891,  il  mit  son  domaine  de  Villeuibits  à  la 
disposition  dol'Ltal  pour  l'orguiisation  d'une 
Ecole  pratique  d'Agriculture;  viticulteur 
dans  la  Gironde,  il  y  donna  l'exemple  de 
l'application  raisonnée  des  meilleures  mé- 
thodes. Ministre  de  l'Agriculture  de  1899  à 
1902,  il  montra, dans  ce  pa'-sagf  aux  afi'aires, 
"les  hautes  qualités  d'un  esprit  droit  et  fernu- 
poursuivant  toujours  les  solutions  les  plus 
conformes  au  bien  public. 

A  propos  des  graines  de  betteraves. 

On  a  lu,  dans  le  numéro  du  18  décembre, 
p.  92.j),  l'article  dans  lequel  M.  Emile  Saillard 
signalait  l'intention  qu'aurait  le  Gouverne- 
ment français  d'acheter  en  Allemagne  des 
grainesde  belteravessucrières.  Ce  projet  n'est 
pas  de  nature  à  donner  satisfaction  aux  pro- 
ducteurs français  de  ces  graines.  Pour  ce 
motif,  l'Union  commerciale  et  économique 
des  horticulteurs  et  marchands-grainiers  de 
France  a  adressé,  à  la  date  du  23  décembre, 
la  protestation  suivante  au  ministre  de 
l'Agriculture  et  du  Ravitaillement  : 

Plusieurs  membres  de  l'Union  commerciale  se 
sont  émus  de  renseignements  qu  ils  auraient 
reç'iS  sur  un  projet  d'achats  en  Allemagne,  par 
le  Gouvernement,  de  semences  de  yraines  de 
betteraves  sucrières. 

En  conséquence,  notre  Société,  saisie  par  eux, 
a  émi.s  le  vœu  suivant  que  je  me  permets  de 
soumettre  à  votre  bienveillante  attention. 

«  L'Union  commerciale  des  horticulteurs  et 
marchands  grainiersde  France, 

i<  Considérant  que  les  producteurs  français  de 
graines  de  betteraves  sucrières  ont  été  fréquem- 
ment invités  et  encouragés  par  les  pouvoirs  pu- 
blics à  produire  des  semences  en  quantité  siffi- 
sante  pour  éviter  que  l'Af^riculture  française  ne 
rest--  tributaire  del'étranfier. 

«  Que,  malgré  les  diflicultés  de  toutes  sortes 
rencontrées  pendant  la  guerre  par  les  produc- 
teurs de  ces  semences,  et  grâce  aux  sacrifices 
par  eux  consentis,  ils  sont  parvenus  à  en  cons- 
tituer un  stock  important. 

«  Emet  le  vœu  qu'aucun  achat  de  semences 
de  betteraves  sucrières  ne  soit  effectué  à 
l'étranger,  et  notamment  en  Allemagne,  par 
les  pouvoirs  publics,  avant  que  la  production 
française  de  1918  et  1919  ait  été  épuisée,  n 

11  est  certain  que  si  la  mesure  envisagée 
avait  pour  ell'et  de  reléguer  les  graines  de 
betteraves  produites  en  France,  elle  aurait 
des  conséquences  désastreuses,  tant  dans  le 
présent  que  dans  l'avenir.  Si,  en  eOet,  les 
quantité'^  importantes  de  graines  récoltées  en 
1918  et  1919  ne  trouvaient  pas  un  débouché 
sur  lequel  les  producteurs  étaient  en  droit 


ghhoniquh:  aghicoi.e 


23 


de  compter,  la  premii  re  conséquence  serait 
(ju'ils  se  décourageraient;  dès  lors,  le  pays 
retomberait  à  nouveau  dans  la  servitude 
contre  laquelle  on  a  si  souvent  protesté.  Il  ne 
faut  pas  que  les  ell'orts  poursuivis  au  cours 
des  dernières  années  soient  perdus,  par  une 
malheureuse  initiative  de  ceux  qui  les  ont 
encouragés. 

Production  du  sucre. 

La  Direciion  générale  des  Contributions 
indirectes  a  publié  les  résultais,  à  la  date  du 
13  décembre,  de  la  campagne  suciière  en 
cours. 

Les  travaux  de  défécation  étaient  achevés 
dans  33  sucreries,  sur  17  qui  ont  travaillé  les 
betteraves  de  la  dernière  récolte.  [ 

A  cette  date,  la  quantité  de  sucre  extraite 
des  turliines,  c'est-à-dire  produite,  s'élevait  ] 
à  125  6(10  tonnes  (en  raftlné),  contre  85  681  ton-  ' 
nés  à  la  même  date  de  la  campagne  précé-  I 
dente. 

Inspection  de  l'Agriculture. 

Par  arrêté  en  date  du  27  décembre, 
M.  Grosjean  (Henry  ,  inspecteur  général  de 
rAsriculture,  directeur  de  l'Agriculture  d'Al- 
sace-et-Lorraine,  a  été  admis  à  faire  valoir 
ses  droils  à  la  retraite  à  partir  du  31  dé- 
cembre. 

Il  serait  injuste  de  laisser  partir  M.  Gros- 
Jean  sans  rappeler  les  éminentes  qualiié« 
dont  il  a  donné  les  preuves  dans  le  cours 
d'une  brillante  carrière.  La  sympathie  de 
tous  les  agriculteurs  qui  l'ont  vu  à  l'œuvre 
le  suivra  dans  sa  retraite. 

Écoles  nationales  d'Agriculture. 

Par  arrêté  du  2'f  décembre,  M.  Havaz 
(Etienne-t.ouis),  profi'sseur  de  viticulture  à 
1  Ecole  nationale  d'Agriculture  de  Montpel- 
lier, a  été  nommé  directeur  de  cet  établisse- 
ment, en  remplacement  de  M.  Ferrouillat 
(Paul-Albcrl),  admis  à  faire  valoir  ses  droits 
à  la  retraite. 

Tous  les  agriculteurs  applaudiront  à  cette 
nomination  hautement  justifiée  par  les  émi- 
nents  services  que  M.  Ravaz  a  rendus  et 
rend  chaque  jour  à  la  viticulture. 

Les  stocks    de    sulfate  de   cuivre. 

Le  ministère  de  l'Agriculture  met  en  vente 
les  slo  ks  importants  de  sulfate  de  cuivre 
qui  sont  encore  en  sa  possession.  Il  a  publié, 
sur  ce  su.iel,  un  avis  dont  voici  les  parties 
principales  : 

Les  13  22S  tonnes  de  sulfate  de  cuivre, restées 
au  compte  de  l'Office  central  des  produits  chi- 
miques agricoles,  à  la  lin  de  la  campagne  1018- 
1919,  et  n  présentant  la  totalité  de  ses  stocks, 
seront    mises    en  vente,  au    prix   de    160   fr.  les 


100  kilogr.  dans  les  conditions  suivantes  : 
Les  commandes  devront  être  adre-sf'e.s,  avant 
le  15  janvier  1920,  à  M.  Origet,  t,  rue  de  Pea- 
ttiièvre,  Pari^;,  chargé  des  expéditions  pour  le 
compte  de  l'Office  central. 

En  raison  des  diltlcultés  de  transport,  les 
expéditions  ne  peuvent  être  acceptées  que  par 
vagons  coii^plets,  de  dix  tonnes,  chaque  vagon 
ayant  un  seul  destinataire  et  une  seido  tjare 
de  destination.  Elles  se  feront  aussitôt  que 
possilde  et  suivant  l'ordre  d'inscription  des 
commandes. 

Seules  seront  prises  eu  considération  les 
commandes  émanant  d'associations  agricoles 
ou  de  municipalités,  qui  devront  les  faire  préa- 
lablement viser  par  le  directeur  des  Services 
agricoles  du  di^partement. 

Le  prix  de  160  fr.  s'entend  par  sac  de  100  ki- 
logr. brut  pour  net,  pris  à  l'usine  sur  vagon  ; 
sulfate  de  cuivre  cristaux  98/99,  correspondant 
à  environ  25  kilogr.  de  cuivre,  métal. 

Le  stock  à  liquider,  se  trouvant  réparli  dans 
un  certain  nombre  de  dépôts,  le  service  com- 
merci:il  s'efforcera  de  faire  opérer  les  expédi- 
tions par  le  dépôt  le  plus  rapproché  du  lieu  de 
destination. 

Dans  le  cas  où,  à  la  date  du  15  janvier,  els 
demandes  dépasseraient  les  disponibiliiés, 
une  réduction  sera  opérée,  et  avis  en  sera 
donné  aux  intéressés;  ceux-ci  auront  à 
confirmer  leur  commande  pour  la  (Quantité 
indiquée. 

Culture  mécanique. 
On  trouvera  plus  loin  (p.  2('))  un  arrêlé 
qui  ii\e  les  conditions  dans  lesi|uelles  seront 
attribuées  désormais  les  subventions  aux 
groupements  agricoles  pour  l'achat  d'appa- 
reils de  culture  mécanique.  Ces  nouvelles 
dispositions  remplarent  toutes  les  mesures 
qui  av.iient  été  prises  jusqu'ici. 

Le  montant  de  la  subvention  ne  dépassera 
pas  en  général  25  0/0,  mais  pourra  atteindre 
30  0/0  pour  les  appareils  de  construction 
française;  il  s'appliquera  aux  appareils  de 
labour  aussi  bien  qu'aux  tracteurs.  La  sub- 
vention pour  l'achat  d'appareils  de  fabri- 
cation étrangère  est  réduite  à  10  et  13  0/0. 
Cela  vaut  mieux  que  la  suppression  complète 
dont  les  agriculteurs  avaient  été  menacés; 
néanmoins,  on  doit  maintenir  hs  observa- 
tions présentées  dans  les  Chroniques  du  i  et 
du  18  décembre  sur  ce  sujet. 

Distillation  des  cidres  et  des  poirés. 

Un  décret  en  date  du  29  décembre  a  mo- 
difié comme  il  suit  les  dispositions  des  dé- 
crets des  10  et  26  septembre  sur  la  distilla- 
tion des  cidres  et  des  poirés. 

Désormais,  l'interdiction  de  la  distillation 
des  poirés  est  rapportée,  et  la  proportion  des 
lies    dont    la  distillation    est   autorisée    est 


24  CHHONIQLE 

portée  de  10  à  20  p.  100  en  ce  qui  concerne 
les  récollants  et  à  10  p.  100  en  ce  qui  con- 
cerne les  bouilleurs  de  profession,  les  mar- 
chands en  gros  et  les  débitants  pour  les 
cidres  et,  poirés  ne  provenant  pas  de  leur 
fabrication. 

Etudes  piscicoles   en   Alsace   et   Lorraine. 

Nous  avons  signalé  les  divers  voyages 
d'études  organisés  dans  les  dcmiprs  temps 
parlaCompagnie  du  chemin  de  fer  d'Orléans. 
Une  nouvelle  initiative  a  été  prise  en  organi- 
sant) avec  la  collaboration  de  M.  Roule,  pro- 
fesseur au  Muséum  d'IIi-.!loire  naturelle,  une 
mission  composée  des  représentants  des  dif- 
férentes associations  de  la  Fédération  natio- 
nale des  Syndicats  de  l'Etang,  pour  la  visite 
des  principaux  établissements  piscicoles 
d'Alsace  et  de  Lorraine.  Nous  recevons  sur  ce 
sujet  la  note  suivante  : 

Celte  délégation  s'est  rendue  successivement 
dans  les  régions  de  Strasbourg,  SarreboupR  et 
Dieuze,  où  elle  a  procédé  à  un  examen  détaillé 
des  conditions  d'exploitation  de  ces  établisse- 
ments, particulièrement  en  ce  qui  concerne  la 
spécialisation  fies  élangs,  leur  entretien,  les  ra- 
ces de  carpes,  les  divers  modes  d'alevinage  et 
d'élevage,  les  procédés  de  pêche  et  de  vente  du 
poisson. 

Elle  a  pu  apprécier,  notamment,  les  remar- 
quables résultats  obtenus  chez  MM.  Barbier  et 
Hann,  importants  pisciculteurs  lorrains,  par 
simple  sélection  de  la  race  locale  (à  écailles) 
dont  la  beauté  égale  celle  des  plus  beaux  types 
<i  Cuir  »  et  «  Miroir  »  importés  de  l'élranger. 

Des  essais  d'acclimataiion  de  ces  races  lor- 
raines vont  être  entrepiis,  sous  les  auspices  du 
Service  commercial  de  la  Compagnie  d'Orléans, 
par  la  Fédération  nationale  des  Syndicats  de 
l'Etang,  avec  le  concours  df?  la  Direction  des 
Eaux  et  Forêts  et  du  laboratoire  de  Pisciculture 
du  Muséum  d'Histoire  naturelle. 

On  doit  souhaiter  que  les  essais  dont  il  est 
parlé  dans  cette  note  soient  poursuivis  avec 
la  persévérance  nécessaire  pour  donner  des 
résultats. 

Les  arbres  et  l'eau  atmosphérique. 
On  sait  que  les  arbres  exercent  une  action 
régulatrice  pour  retenir  les  eaux  des  pluies. 
Dans  une  note  présentée  à  l'.Xcadémie  des 
sciences  (séance  du  8  décembre),  M.  Paul 
Descombes,  président  de  l'.Xssociaiion  cen- 
trale pour  l'aménagement  des  montagnes,  a 
appelé  l'attenlion  sur  un  autre  rôle  des 
arbres.  Ce  rôle  consiste  à  soutirer  à  l'atmos- 
phère, en  dehors  des  chutes  de  pluie,  l'eau 
qui  y  est  contenue  à  l'état  de  vapeur.  A  l'ap- 
pui, M.  Descombes  cite  des  observations  qui 
ont  été  faites  dans  divers  p'iys  et  notamment 


AGRICOLE 

dans  la  région  montagneuse  des  Pyrénées, 
sur  des  terrains  diversement  revêtus  de  vé- 
gétation. 

Dans  cette  région,  il  a  pu  constater  i]ue  la 
tranche  totale  des  eaux  déversées  et  conden- 
sées annuellement  serait  de  1°.I6  sur  un 
sol  complètement  dénudé,  de  l^.al  sur  un 
sol  possédant  5  0/0  de  bois  et  -"i  0/0  de  brous- 
sailles, de2"".ll7sur  un  sol  boisé  à  30  0/0  et  de 
l^.Gâ  sur  un  terrain  embroussaillé  h  50  0/0. 
L'accroissement  de  l'apport  des  eaux  atmos- 
phériques serait  augmenté  de  loti  0/0  par  le 
reboisement  normal  et  de  'lO  0/0  par  l'em- 
broussaillemenl  d'une  moitié. 

S'inquiétant  de  l'approvisionnement  en 
eau  pour  la  houille  blanche,  M.  Descombes 
conclut  que  les  expériences  effectuées  par 
r.\ssoeiation  centrale  pour  l'aménagement 
des  montagnes  montrent  qu'il  sullit  d'évin- 
cer pendant  cinq  ans  les  chèvres  et  les  mou- 
lons étrangers  pour  faire  reparaître  des  bois 
insoupçonnés  et  pour  embroussailler  jus- 
qu'aux rochers,  sans  privation  ni  gêne  pour 
les  habitants  et  leur  bétail. 

Vente  d'animaux  reproducteurs. 
Le  Syndicat  des  Agriculteurs  de  la  Sarthe, 
dont  M.  Brière  est  le  directeur,  a  procédé  le 
17  décembre  à  une  vente  de  jeunes  taureaux 
de  race  iSormande  et  de  race  Maine-.\njon. 
Celte  vente  a  porté  sur  27  animaux,  dont  22 
de  race  .\ormande  et  5  de  race  Maine-Anjou. 
Les  premiers,  Agés  de  six  à  vingt  mois,  ont 
été  adjugés  aux  prix  de  I  000  à  i  00(1  fr.;  les 
seconds,  âgés  de  douze  iï  vingt-quatre  mois, 
ont  été  adjugés  aux  prix  de  1  100  à  1  820  fr. 
Un  fait  à  signaler,  c'est  que  douze  taureaux 
ont  été  achetés  pour  le  compte  de  divers 
Comices  du  déparleinent. 

Comice  de  Lunéville 

Dans  son  assemblée  générale  du  17  dé- 
cembre, l'important  Comice  de  l'arrondisse- 
ment de  Lunéville  (Meurthe-et-Moselle), 
après  avoir  proclamé  les  récompenses  du 
concours  tenu  à  Bayon  en  191V  a  procédé  à 
léleclion  de  son  bureau  pour  1920.  M.  Paul 
Genay,  qui  a  brillamment  dirigé  le  ('omice 
pendant  une  longue  période  d'années,  se 
retirant,  M.  Paul  Suisse,  vice-président,  a 
été  élu  président. 

Dans  celte  réunion,  M.  Paul  Suisse  a  rendu 
hommage  aux  membres  du  Comice  et  à  leurs 
fils  tombés  au  champ  d'honneur,  ainsi  qu'aux 
victimes  civiles  fusillées  par  les  Allemands 
ou  décédées  en  captivité.  Ce  martyrologe  ne 
comprend  pas  moins  de  75  noms  auxquels 
un  hommage  ému  a  été  rendu. 

Henry  Sagnier. 


PARTIE  (iKFIClliLLK 


PARTIE  OFFICIELLE 


Décret  du  25  décembre  1919  portant  règlement 
d'administration  publique  pour  lapplication  de 
la  loi  du  25  octobre  1919  :  r ,  et  relatif  à  l'éta- 
blissement et  à  la  revision  des  listes  électo- 
rales pour  l'élection  des  membres  des  Cham- 
bres d'Agriculture. 

Chapitre  1'-''.  —  Etabliisemml  des  listes 
élecloniles. 

Art.  i".  —  Dès  la  publicali-on  du  présent  dé- 
cret, les  préfets  feront  afficher  dans  chaque 
commune  un  avis  annonçant  les  opérations 
d'établissement  des  listes  électorales  pour  l'élec- 
tion des  membres  des  Chambres  d'Agriculture 
et  invitant  toutes  personnes  prétendant  à  l'exer- 
cice du  droit  de  vote  dans  la  commune  à  en 
faire  la  déclaration  à  la  mairie  avant  le  2j  jan- 
vier 1920. 

Ledit  avis  contiendra  l'énumération  des  di- 
verses catégories  de  personnes  jouissant,  en 
vertu  de  l'article  8  de  la  loi  du  25  octobre  1910, 
du  droit  électoral. 

La  déclaration  à  souscrire  par  les  électeurs 
sera  établie  sur  une  formule  arrêtée  par  le  mi- 
nistre de  l'Agriculture  et  mentionnant  : 

1°  Nom  et  prénoms  du  déclarant; 

2"  La  date  elle  lieu  de  naissance; 

3°  La  commune  de  la  résidence  pour  les  caté- 
gories d'électeurs  autres  que  ceux  prévus  au  3° 
dudit  article  8  ; 

i"  La  catégorie  d'électeurs  au  titre  de  laquelle 
l'inscription  est  demandée. 

La  [déclaration  spécitlera  en  outre  que  l'élec- 
teur ne  jouit  du  droit  électoral  que  dans  la  com- 
mune ou,  s'il  le  possède  également  dans  d'autres 
communes,  qu'il  ne  l'y  e.xercera  pas  et  qu'il 
s'abstient  et  s'abstiendra  de  demander  son  ins- 
cription dans  ces  autres  communes. 

Art.  2.  —  A  cette  déclaration  sont  jointes, 
s'il  y  a  lieu,  toutes  pièces  de  nature  à  justifier 
de  la  capacité  électorale.  Notamment  pour  les 
catégories  d'électeurs  des  deux  sexes  visés  aux 
1°,  2°,  3°  et  4"  de  l'article  8  de  la  loi,  sont  pro- 
duites les  juslilicalions  suivantes,  savoir  : 

1"  Pour  les  catégories  visées  aux  1",  3»  et  4°, 
et  quand  le  fonds  rural  ou  forestier  servant  de 
base  à  l'inscription  est  siiué  hors  de  la  com- 
mune: Feuillesd'avertissemenlde  lacontribution 
foncière  ou  de  l'impôt  sur  les  bénéfices  de  l'ex- 
ploitation agricole,  ou,  le  cas  échéant,  attesta- 
tion du  maire  de  la  commune  où  est  situé  ledit 
fonds  ; 

2»  Pour  la  catégorie  visée  au  2°  dudit  article  8  : 

a)  Quand  il  s'agit  d'ouvriers  agricoles  n'ayant 
exercé  habituellement  cette  profession  depuis 
trois  ans  que  dans  la  commune  : 

Certificats  des  employeurs  indiquant  le  com- 
mencement et  la  fin  de  chacune  des  périodes  de 
travail  ; 


(1)  Voir  les  numéros  des  13  et  20  novembre  1919. 


Il]  Quaud  il  s'agit  d'ouvriers  agricoles  ayant 
exercé  habituellement  celte  profession  depuis 
trois  ans  dans  d'autres  communes  : 

Certificats  des  divers  employeurs,  lesdits  cer- 
tificats établis  comme  il  vient  d'être  dit,  et  cor- 
roborés en  outre  par  le  maire  de  la  commune 
où  l'ouvrier  a  exercé  sa  profession. 

Ail.  3.  —  Sur  le  vu  desdiles  déclarations  ou,  à 
défaut,  pour  les  électeurs  dont  la  capacité  élec- 
torale lui  est  connue,  la  Commission  prévue  à 
l'article  10  de  la  loi  dresse  la  liste  des  électeurs 
en  y  inscrivant  tant  ceux  qui  remplissent  les 
conditions  requises  que  ceux  qui  acquerront  les 
conditions  d'âge  et  d'habitation  avant  la  clôture 
définitive  de  la  liste. 

Art.  4.  —  La  liste  éltctorale 'est  diessée  par 
ordre  alphabétique  et  contient,  dans  des  co- 
lonnes distinctes,  les  indications  qui,  en  vertu 
de  l'article  1''  du  présent  décret,  doivent  figurer 
sur  les  déclarations  à  souscrire  par  l'électeur. 

Elle  est  établie  en  deux  exemplaires,  dont 
l'un  est  immédiatement  transmis  au  préfet. j 

A  Paris,  la  liste  électorale  est  dressée  pai 
arrondissement  et,  dans  les  villes  comprenant 
plusieuis  cantons,  elle   est  dressée  par  canton. 

Alt.  D.  —  La  liste  sera  déposée  à  la  mairie  de 
la  commune  au  plus  tard  le  31  janvier  1920;  le 
dépôt  en  sera  annoncé  le  jour  même  par  affi- 
ches, conformément  à  l'article  11  de  la  loi. 

Les  réclamations  aux  fins  d'inscription  qui 
seront  formées  par  les  intéressés  ou  par  les 
tiers  dans  le  délai  de  trente  jours  imparti  par 
l'article  12  de  la  loi  devront  présenter  les  mêmes 
indications  et  être  appuyées  des  mêmes  justih- 
cations  que  les  déclarations  prévues  par  l'ar- 
ticle 1^''  du  présent  décret. 

Art.  6.  —  La  Commission  visée  à  l'article  lu 
de  la  loi  statuera  sur  chacune  des  réclamations 
déposées  en  exécution  de  l'article  12  de  ladite 
loi  dans  la  quinzaine  du  dépôt. 

Dans  la  huilaine  de  la  décision  intervenue,  le 
maire  transmet  les  réclamations  écartées  par  la 
Commission  au  juge  de  paix,  qui  statue  comme 
il  est  dit  à  l'article  13  de  la  loi. 

Art-  7.  —  La  clôture  définitive  de  la  liste  dans 
les  conditions  déterminées  à  l'article  16  de  la 
loi  sera  prononcée  le  31  mars  1920,  sous  réserve 
des  changements  résultant  des  décisions  de  jus- 
tice. 

Copie  du  tableau  récapitulatif  est  transmise 
au  prélet. 

Chapitre  II.  —  Revision  annuelle 
des  listes  électorales. 
Art.  8.  —  La  revision  annuelle  des  listes  élec- 
torales à  laquelle  il  sera  procédé,  à  partir  de 
1021,  sera  opérée  suivant  les  formes  et  condi- 
tions ci-dessus  déterminées,  en  observant  les 
dates  fixées  parla  loi  du  25  octobre  1919. 

Les  électeurs  antérieurement  inscrits  dans 
une  autre  commune  devront,  tout  en  souscri- 


26 

vanl  la  déclaration  prévue  par  l'uiiiclt;  !''■'  du 
présent  décret,  justifier  de  leur  radiation  dans 
cette  autre  commune. 

Art.  0.  —  Le  ministre  de  l'Agriculture  et  du 
Ravitiiilli^moiit  est  cliarf^é  de  l'exécution  du  pré- 
sent ilécret,  qui  sfra  publié  au  Journal  (tfftciel 
de  la  lîépublique  française  el  inséré  au  Bulletin 
des  lois. 


l'AlllIE  OFKICIKLLI-: 


Arrêté  du  ministre  de  lAgricultore  et  du  Ravi- 
taillement, en  date  du  26  décembre,  relatif  à 
la  concession  des  subventions  pour  1  achat  en 
commun  des  appareils  destinés  à  la  culture 
mécanique 

Arl.  l".  —  Les  groupements  professionnels 
agricoles,  viticoles,  borticolns,  maraîcliers,  etc., 
comptant  au  moins  sept  participant^,  peuvent 
reci'voir  des  subventions  pour  l'achat  en  com- 
mun des  appareils  destinés  à  la  culture  méca- 
nique et  devant  être  utilisés  conformément  aux 
règles  ci-après. 

Ces  subventions  peuvent  èlre  également  ac- 
cordéfs,  dans  les  mêmes  conditions,  aux  dépar- 
tements, aux  communes  ou  S3ndicats  de  com 
rauiies,  ainsi  qu'aux  écoles  d'agricullure. 

Art.  2.  —  Les  demandes  de  subventions  sont 
adressées  au  minisire  de  l'Aj/ricullure,  par  l'in- 
termédiaire du  préfet  et  avec  son  avis.  Elles 
sont  accompagnées  des  pièces  suivantes,  vé- 
rifiées par  le  directeur  des  Services  agricoles  : 

1°  Description  du  matériel,  avec  indication 
de  son  prix  et  du  mode  de  libération  consenti 
par  le  fouinisseur; 

2"  S'il  s'agit   d'un  groupement  professionnel: 

Deux  exemplaires  des  statuts  de  l'a-^sociatinn 
et  ni>te  indiquant  le  nombre  des  adhérents,  la 
surface  exploitée  par  chacun  d'eux,  les  res- 
sources dont  ils  disposent  et  les  bases  de  répar- 
tition des  dépenses  et  charges  communes. 

S'il  s'a..;it  d'un  département,  d'une  commune 
ou  d'un  syndicat  de  communes  : 

Délibératicin  d\i  Conseil  général,  du  Conseil 
municipal  ou  du  Comité  du  Syndicat  intercom- 
munal, autorisant  l'opération  et  déterminant 
les  ressources  destinée»  à  y  faire  face. 

3°  Itèglement  intérieur  relatif  aux  conditions 
d'emploi  de  l'appareil  par  les  adhérents; 

4°  Wlan  prévisionnel  de  l'entreprise; 

b°  Kapport  sommaire  faisant  connaître  les 
caractères  géologiques,  topographiques  et  agro- 
logiques de  la  région,  la  superficie  à  cultiver, 
son  état  de  morcellement; 

6°  Engagement  prévu  aux  articles  3  ou  4  ci- 
après  ; 

7°  Bons  de  commande  ou  leur  duplicata  cer- 
tifiés; 

8°  Délibération  de  l'a- semblée  générale  ou 
conseil  (suivant  les  statuts),  volant  l'achat  du 
matériel, et  indiquant  l'origine  des  ressources; 

9»  Pièces  justificatives  des  mouvements  d-; 
fonds  elîeclués  ou  prévus;  modes  et  délais  de 
remboursement. 


En  outre,  pourront  être  exigées  toutes  pièces 
justificatives  complémentaires. 

.1;'/.  3.  —  Les  subventions  pour  l'achat  en 
commun  des  appareils  de  culture  mécanique 
S'Toni  calculées  comme  suit  : 

Pour  les  tracteurs  directs,  tracteurs  toueurs, 
tracteurs  à  treuil  double,  matériels  de  labourage 
à  vapeur  ou  électrique  : 

a)  25  0/0  pour  les  appareils  fabriqués  en 
France  ; 

6)  10  0  0  po'jr  les  appareils  d'importation 
étrangère. 

Les  groupements  d'achat  en  commun  qui  ob- 
tiennent des  subventions,  doivent  s'engager,  au 
nom  de  leurs  adhérents  bénéficiaires  individuels 
ou  colleclifs,  à  employer,  pendant  au  moins 
trois  ans  l's  tracteurs  ne  dépassant  pas  2")  H  P, 
pendant  cinq  ans  les  tracteurs  dont  la  puissance 
est  supérieure  à  2y  HP,  ainsi  que  les  matériels 
de  labourage  à  vapeur  ou  électrique. 

Les  groupements  bénéficiaires  devront  justi- 
fier, en  outre,  que  les  tracteurs  d'une  puissance 
supérieure  à  25  HP  sont  utilisés,  chaque  année, 
sur  les  terres  de  trois  exploitants  au  moins.  Les 
appareils  dépassant  50  HP,  ainsi  queles  matériels 
à  vapeur  ou  électrique,  devront  être  utilisés  sur 
les  terres  de  cinq  exploitants  au  moins. 

Art.  i.  —  Lorsque  les  groupements  acquéreurs 
de  matériels  de  culture  mécanique  seront  des 
coopératives  organisées  en  vue  de  l'utilisation  en 
commun  de  leurs  appareils,  les  subventions  pour- 
ro'it  être  majorées  de  10  C^^O  pour  les  appareils 
fabriqués  en  France  et  de  0  0  pour  ceux  d'im- 
portation étrangère. 

Tous  ces  appareils  devront  éti'e  utilisés  en 
commun,  coufoiinéraent  aux  dispositions  du 
règlement  intérieur,  et  à  l'aide  d'un  personnel 
spécialisé,  salarié  par  la  coopérative. 

Les  coopératives  bénéliciair-es  de  ces  subven- 
tions devront  grouper  au  moins  vingt  membres 
actifs  et  contracter  un  engagement  analogue  à 
celui  prévu  à  l'article  3,  en  ce  qui  concerne  la 
durée  d'exploitation  du  matériel. 

Art.  5.  —  En  même  temps  que  les  matériels 
ci-dessus  énumérés,  pourront  bénéficier  d'une 
subvention  calculée  sur  les  mêmes  bases,  suivant 
qu'ils  seront  fabiiqués  en  France  ou  d'importa- 
tion étrangère,  ou  qu'ils  seront  utilisés  dans  les 
conditions  prévues  aux  articles  3  ou  4,  les  ins- 
truments de  culture  ou  accessoires  suivants  : 

1°  Avec  les  tracteurs  :  une  charrue  par 
appareil  ; 

2°  Avec  les  groupes  de  10  tracteurs  au  moins: 

1  charrue  par  tracteur,  1  atelier  volant  de 
réparation  ; 

3°  Avec  les  tracteurs  de  plus  de  80  HP  et  à 
treuil  double  :  2  charrues  ilont  l'une  devant 
servir  exclusivement  aux  tcivaux  de  défonce- 
ment,  2  câbles  de  ti-action,  1  atelier  volant  de  lé- 
paralion  ; 

4°  Avec,  les  matériels  de  labourage  à  vapeur  : 

2  charrues  dont  lune  devant  servir  exclusive- 
ment aux  travaux  de  défoncemeut,  2  câbles  d-j 
traction,  1  atelier  volant  de  réparation; 


AL'  ■■,i::;!ioiK  de  cleme.nceau 


0°  Avpc  les  matériels  de  labourage  t^lecirique, 
t  transformateur;  3  kilomètres  au  maximum  de 
lignes  volantes  ou  câbles  électriques  d'alimenta- 
tion; 2  charrues  dont  l'une  devant  servir  exclu- 
sivement aux  labours  de  défoncement;  2  câbles 
de  traction;  1  atelier  volant  de  réparation. 

Art.  6.  —  Les  subventions  seront  imputées  sur 
le  chapitre  des  encouraitements  à  l'agriculture. 

Art.  7.  —  Les  versements  des  subventions  ne 
seront  edectués  qu'après  que  les  bénéticiaires 
auront  justilié  de  l'acquisition  et  de  la  livraison 
des  appareils  et  du  payement  de  la  partie  de  la 
dépense  à  leur  chaige. 

Art.  8.  —  Les  bénéficiaires  des  subventions 
seront  inspectés  par  des  ^lélégués  du  ministre  de 
l'Agriculture  qui  vérifieront  la  comptabilité,  le 
fonctionnement  des  ateliers  de  réparation, 
l'ordre  de  tournées  des  matériels  et  leur  utilisa- 
lion  suivant  les  dispositions  des  articles  3  et  4. 
En  cas  d'inexécution  des  conditions  prescrites  par 


le  présent  arrêté,  les  subventions  seront  rever- 
sées au  Trésor. 

Art.  9.  —  Le  directeur  des  Services  agricoles 
présentera  chaque  année  au  ministre  de 
l'Agriculture  et  du  Ravitaillement  un  rapport  sur 
les  résultats  fournis  par  les  matériels  qui  auront 
fait  l'objet  de  subventions  dans  son  département. 

Art.  10.  —  Les  arrêtés  des  7  septembre  1915, 
8  octobre  1917,  23  octobre  )91b,  17  février 
1919  et  16  juillet  1919  sont  rapportés. 

An.  H.  —  Toutefois,  à  litre  transitoire,  le  ré- 
gime des  subventions,  tel  qu'il  est  défini  par 
l'arrêié  du  16  juillet  1919,  sub'ii-itera  jusqu'à  ce 
jour,  pour  les  dossiers  parvenus  et  enregistrés 
au  ministère  de  l'Agriculture  avant  la  date  du 
présent  arrêté  (26  décembre  1919)  et  transmis 
avec  l'avis  du  préfet  et  du  directeur  des  Services 
agricoles. 

Art.  12.  —  Le  Directeur  de  l'Agriculture  est 
chargé  de  l'exécution  du  présent  arrêté. 


AU  TERROIR  DE  CLEMENCEAU 


I.  Le  Bocage. 

Tout  ce  qui  touclieaiix  liomme.s  illuslrps, 
à  ceux  dont  le  nom  restera  éleriicllenient  vi- 
vant, intéresse  l'opinion.  A  ce  point  do  vue, 
nul  grand  citoyen,  pas  même  Thiers  ou  Gam- 
bella,  pour  prendre  les  exemples  dans  notre 
siècle,  n'aura  joui  d'une  popularité  aussi 
grande  et  aussi  légitime,  disons  même  d'une 
vénération  comparable  à  celle  qui  entoure 
iM.  Clemenceau.  Son  action  pendant  la 
guerre,  la  confiance,  la  volonté,  l'ardeur,  la 
foi  en  la  victoire  finale  lui  ont  rallié  les  plus 
hostiles  dans  son  passé. 

Dans  le  monde  agricole,  il  y  a  une  curio- 
sité tournée  vers  le  pays  qui  vit  naître  celui 
qui,  mieux  encore  que  Carnol,  mérite  le 
litre  d'organisateur  de  la  victoire.  On  sait  que 
M.  Clemetrceau  est  originaire  d'une  contrée 
de  paysans,  uniquement  de  paysans,  car  la 
Vendée  n'a  pas  d'industrie,  pas  de  grandes 
villes.  La  guerre  à  laquelle  elle  donna  son 
nom,  il  y  a  plus  d'un  siècle,  nous  apparaît 
comme  une  révolte  de  métayers  et  de  fer- 
miers conduits  par  leurs  maîtres,  les  anciens 
seigneurs. 

El  ce  n'est  pas  le  fait  le  moins  curieux 
dans  l'histoire  de  ce  petit  pays  que  d'avoir 
donné  le  jour  à  l'homme  qui  incarna  un 
moment  les  idées  les  plus  contraires  à  ce 
que  l'on  peut  appeler  l'esprit  vendéen.  Mais 
n'oublions  pas  que  le  futur  chef  de  la  France 
au  jour  du  plus  grand  péril  qu'elle  ait  jamais 
couru  est  fils  de  cette  bourgeoisie  de  petites 
villes  du  Poitou  et  de  Bretagne  qui  épousa 


la  cause  de  la   Révolution  et  qui  devint  «  les 
Biens  »,  par  opposition  aux  Blancs. 

Ce  qui  intéresse  le  public  agricole,  c'est  la 
jihysiunomie  du  pays  d'oii  nous  vint  le  fu- 
tur libérateur.  C^n  s:iU  qu..'  la  Vendée  autre- 
lois  SI  termée,  de  mœur-.  ti  ifiroucbes,  où 
toute  idée  de  progrès  semblait  condamnée  à 
avorter,  est  devenue  une  des  réî;ions  les  plus 
prospères  de  la  France,  une  de  celles  qui 
sont  le  plus  largement  ouvertes  aux  méthodes 
cullurales  et  commerciales. 

Nulle  part,  chez  nous,  il  n'y  eut  épanouis- 
sement comparable.  La  Vendée  est  devenue 
un  producteur  de  beurre  rivalisant  avec  la 
Normandie  et  la  Bretagne,  autrement  déve- 
loppé même,  car  on  trouve  ici  une  renrar- 
quable  application  du  système  de  la  coopé- 
ration pour  l'induslrie  laitière.  Seuls  ses 
voisins,  Deux-Sèvres  el  Charente-Inférieure, 
peuvent  être  mis  en  parallèle  avec  elle. 

En  même  temps,  la  production  pour  le 
bétail  bovin  de  boucherie  s'est  accrue  dans 
des  proportions  véritablement  étonnantes. 
La  Vendée  propre  et,  à  ses  confins,  la  ré- 
gion angevine  de  Cholet,  la  région  poitevine 
de  Bressuire  sont  les  principaux  pourvoyeurs 
de  viande  pour  Paris  et  les  grands  centres 
de  l'Ouest.  Il  y  eut  là  translormation  vrai- 
ment prodigieuse.  Ceux  qui,  sur  la  foi  des 
récits  relatifs  à  ce  qu'on  appela  la  Grande 
Guerre,  c'est-à-dire  l'insurrection  dite  ven- 
déenne, s'imaginent  un  pays  arriéré,  hostile 
à  toutes  les  méthodes  modernes,  se  trompent 
d'une  façon  singulière. 

Nulle  part,  la  culture  ne  s'est  plus  trans- 


AU  TERUOllt  DF.  CLKMENCEAL' 


forinéo  en  vue  de  l'alimentation  du  bétail, 
nulle  part  le  cultivateur  ne  s'est  mieux 
adapté  aux  conditions  imposées  par  le  sol.  On 
sait  que  le  Bas-Poitou,  c'est-à-dire  la  Vendée 
actuelle,  comprend  trois  régions  bien  tran- 
chées: le  Marais,  terre  basse,  humide,  coupée 
d'une  infinité  de  canaux  oit  la  prairie  natu- 
relle domine.  Là,  s'est  plus  particulièrement 
développée  la  production  laitière;  la  Plaine, 
terre  nue  analogue  aux  Champagnes  des 
Deux-Sèvres  et  ,des  Charentes  ;  enfin,  le 
Bocage,  partie  la  plus  pittoresque,  la  seule 
accidentée,  contrée  où  domine  l'élevage  en 
vue  de  la  vente  des  bœufs  de  travail  et  de 
boucherie. 

C'est  dans  le   Bocage  que   naquit  M.  Cle- 
menceau. Son  village,  ou  mieux  une  façon 
de  ville  minuscule,  Mouilleron-en-Pareds,  est 
le  centre  principal  d'une  petite  région,  an- 
cien pagus  de  l'époque   mérovingienne,   le 
Pagiis  Aiperiensis  devenu,  de  déformation  en 
déformation,  le  Pareds.  11  est  aux  contins  du 
département  et  de   celui   des     Deux-Sèvres 
entre  les  deux  villes  de  la  Châtaigneraie  et 
de  Chantonnay.    La   capitale   primitive,  Pa- 
reds, n'est  plus  qu'un  pauvre  hameau   de  la 
commune  de  la  Jaudonnière  ;  il  occupe  une 
heureuse  situation  sur    une    ride  bordant  la 
petite  rivière  de   Louing   et  dominée  par  un 
long   chaînon  de   gracieuses     collines    cou- 
vertes d'une    multitude  de  hameaux   enve- 
loppés de  vergers  de  cerisiers    et   de  châtai- 
gneraies. La   commune  de    la  Caillère  est  le 
centre  d'un  commerce  assez  considérable  de 
cerises  et  de  châtaignes  expédiées  dans  les 
grandes  villes  des   bords   de    la    Loire   et  à 
Paris. 

Mouilleronen-Pareds  s'étend  sur  un  che- 
min conduisant  de  la  Caillère  à  Kéaumur, 
village  qui  donna  son  nom  au  grand  physi- 
cien. C'est  le  centre  principal  du  Pareds, 
bâti  dans  une  situation  heureuse,  à  l'extré-  ! 
mité  d'une  longue  colline  rocheuse,  creusée 
de  carrières,  du  sommet  de  laquelle  on  dé- 
couvre une  grande  partie  du  Bocage,  ver- 
doyante contrée  où  les  métairie^  se  dissimu- 
lent entre  les  grands  arbres  au  milieu  de 
cultures  où  le  chou-fourrage  tient  une  place 
prépondérante. 

Cette  plante  est  la  caractéristique  de  l'agri- 
culture dans  le  Bocage  veildéen  et  une  par- 
tie de  la  Bretagne  et  de  l'Anjou,  au  sud  de 
la  Loire.  Elle  joue  un  rôle  important  presque 
capital.  Dans  ce  climat  doux  pendant  l'hiver, 
le  chou-fourrage,  n'ayant  pas  à  craindre  les 
gelées  trop  rudes,  on  peut  récolter  les  feuilles 
de  l'automne  au  printemps.  .\  partir  de  la 
Siint-Michel  jusqu'au  1"  m  li,  c'e-t  la  grande 


la   nourriture    du    bétail   à 


ressource  pour 
l'élable. 

Les  dernières  statistiques  ne  permettent 
pas  de  se  rendre  un  compte  exact  de  la  sur- 
face actuellement  occupée  par  le  chou  moel- 
lier.  11  y  a  vingt  ans,  la  Vendée  donnait  plus 
du  tiers  des  18  millions  de  quintaux  de 
leuilles  récoltées  chaque  année  :  C  986  127; 
elle  cultivait  la  précieuse  Oucifére  sur 
;ii313  hectares.  Maine-et-Loire,  qui  lui  con- 
sacrait 33  604  hectares,  n'en  relirait  que 
a  337  862  quintaux.  Et  la  Loire-Inférieure 
avait  la  même  surface  couverte  par  celte 
plante  dans  ses  variétés  dites  chou  à  moelle 
et  [chou  mille  tètes.  En  dehors  de  ces  trois 
départements  aux  hivers  doux,  le  ciiou- four- 
rage est  une  exception. 

La  plante  est  loin  de  couvrir  tout  le  terrain 
cultivable;  elle  est  épuisante;  aussi  ne  la  fait- 
on  revenir  sur  le  même  champ  que  tous  les 
cinq  ans.  Le  sol  granitique  est  privé  de  po- 
tasse dont  le  chou  est  avide.  Cette  particula- 
rité a  fait  naître  un  courant  commercial  in- 
téressant entre  le  Bocage  et  le  Akirais.  Alors 
que  la  potasse  d'Alsace  était  inconnue  —  elle 
n'est  d'ailleurs  pas  encore  employée  en  Ven- 
dée —  les  cultivateurs  du  Bocage  donnaient 
l'engrais  potassique  sous  forme  de  cendres 
amenées  du  Marais.  Tous  les  foyers  maraî- 
chins  recueillent  soigneusement  leurs  cen- 
dres obtenues  par  la  combustion  des  galettes 
de  bouse  de  vache;  en  outre,  on  brûle  sur  le 
pâturage  même  les  bouses  en  excédent.  Les 
innombrables  barques  du  réseau  extraordi- 
nairement  étendu  de  canaux  amènent  ces 
cendres  au  port  de  Lucon  où  le  chemin  de 
fer  les  prend  pour  les  répartir  à  travers  le 
Bocage. 

L'efTet  de  cet  amendement-engrais  est  ex- 
cellent. Les  paysans  l'expliquent  en  disant 
que  les  cendres  «  tiennent  la  terre  fraîche  ». 
On  les  répand  dans  les  rangées  de  choux  qui 
ont  élé  repiquées,  vers  la  Saint-.Iean,  c'est-à- 
dire  à  la  tin  de  juin. 

La  rotation  obligée  pour  la  culture  du 
chou  donne  à  la  campagne  une  grande  va- 
riété d'aspect.  Après  la  Crucifère  fourrage  on 
fait  soit  une  culture  sarclée  :  pommes  de 
terre,  betteraves,  maïs-fourrage  ou  carottes, 
parfois  du  sarrasin  ou  du  millet,  celui-ci  ré- 
pandu surtout  autour  de  la  Roche-sur- Yon 
où  il  couvre  600  lieclares  dans  le  canton,  le 
département  entier  lui  consacrant  "2  000  hec- 
tares qui  produisent  17  000  quintaux  de 
graines.  La  troisième  année  se  fait  une  cul- 
ture de  froment,  en  parti  fauché  en  vert  pour 
la  nourriture  des  bœufs;  la  quatrième  année 
voit   récolter  jarosse  ou   trèfle  auxquels,  de 


al;  TF.lilKllIÎ   DE  CLEMENiJvUI 


29 


l'espace     i^ 


nouveau,  succède  le  blé.  Puis  le  chou  re- 
prend son  lour.  Mais  beaucoup  de  culliva- 
leurs  s'en  liennent  encore  à  l'assolement 
triennal. 

Ces  cliamps  sont  curieux  par  leur  disposi- 
tion, encadrés  de  haies  épaisses  où  s^e  dres- 
sent des  grands  arbres  que  l'élagage  régulier 
tous  les  sept  ans  ou  tous  les  trois  ans  a  ren- 
dus singulièrement  difformes  et  noueux.  Il 
semble  que  celte  puissante  et  haute  ceinture 
doit  donner  une  ombre  nuisible  à  la  culture, 
mais,  tout  autour  du  terrain  labouré,  entre 
celui-ci  et  la  haie,  on  réserve  une  bande  her- 
beuse, la  cheinlre,  vouée  au  pacage;  le  soleil 
parvient  donc  par 
tout  sur 
cultivé. 

Ces  enclos  sont 
invisibles  pour  le 
voyageur  qui  par- 
court le  pajs  par 
les  routes  maî- 
tresses, dites  stra- 
tégiques, du  3S  à  .Na- 
poléon 1"',  ou  paj- 
le  beau  réseau  de 
roules  secondai- 
res ou  de  chemins 
vicinaux  dont  le 
département  s'est 
doté.  Au  cours 
desexcursionsque 
je  fis  à  travers  le 
Bocage,  je  pou- 
vais, bien  sou- 
vent, me  croire  au 
milieu  d'une  foièt 
épaisse  de  chênes 
et    de    frênes,  les 

constructions  des  métairies  se  dissimulant 
derrière  ce  rideau. 

Tout  ce  pays  est  d'ailleurs  fr.iis  et  char- 
mant, l'animation  est  due  aux  beaux  atte- 
lages de  bœul's  qui,  lentement,  amènent  aux 
étables  et  aux  granges  les  fourra:4es,  les  ra- 
cines ou  les  gerbes.  Parfois  le  rideau  des 
haies  s'enlr'ouvre  et  l'on  voit  se  dresser,  va- 
poreuses, les  collines  du  Pareds  au  sud, 
celles  des  Alpes  vendéennes  au  nord.  Bien 
humbles  Alpes,  ces  riantes  collines  où  se 
profilent  encore  les  moulins  à  vent  qui  ser- 
vaient aux  Vendéens,  par  la  disposition  des 
ailes,  à  donner  des  indications  à  leurs  états- 
majors! 

Les  hauteurs  du  Pareds,  comme  celles  des 
«  Alpes  ",  sont  gentiment  sauvages;  l'ajonc, 
le  genêt,  les  plantes  odoriférantes  croissent 
entre  les  roches  et  les  creux  se  peuplent  d'as- 


phodèles dont  le  haut  thyrse  violacé  est  d'une 
si  grande  élégance. 

La  roche  est  activement  exploitée  pour 
matériaux  d'empierrement.  Ces  pilloresques 
hauteurs  ont  ainsi  permis  la  crration  du  ré- 
seau routier  vendèiMi,  si  complet.  Lapierre  à 
macadam  n'est  pas  seulement  utilisée  dans 
le  Bocage,  elle  trouve  surtout  son  emploi 
dans  le  Marais  où  les  matériaux  résistants 
font  complètement,  défaut,  et  dans  les  îles, 
telles  que  Xoiriiioutiers  et  Bonin,  également 
privées  de  roches,  sauf  la  pointe  nord  de 
Noirmoutiers. 

Pour  en  revenir  à  l'élevage  dans  le  Bocage, 


l'in 


l'aille  i\  un  Lluuuii  Je  eliuj-lwiiudt; 


il  fiuit  signaler  que  celui-ci  a  pour  but  l'en- 
graissement; les  bœufs  ne  sont  pas  soumis 
longtemps  au  travail  ;  entre  quatre  et  six  ans 
on  les  engraisse  à  l'étable,  principalement  à 
laide  du  chou-fourrage.  De  février  à  avril  on 
vend  les  animaux  pour  la  boucherie,  soit  à 
des  commissionnaires  de  plus  eu  plus  nom- 
breux d'année  en  année,  soit  dans  les  foires 
et  marchés,  encore  importants.  La  plus 
grande  partie  va  à  Paris  où. l'on  reçoit  envi- 
ron 30  000  bœufs  vendéens,  plus  du  dixième 
de  la  quantité  envoyée  à  la  Villette. 

Les  vaches,  au  nombre  de  140  000  sur 
400  000  tètes  de  bovins  possédées  par  la  'Ven- 
dée, sont  également  engraissées,  dès  qu'elles 
cessent  de  donner  veaux  et  lait  en  quantité 
satisfaisante.  Leur  rôle  est  surtout  important 
dans  le  Marais  où  sont  les  riches  laiteries 
coopératives    dont    il    me    reste    à    parler. 


30 


I.AUTOMXE  DE  1919 


comme  je  dois  parler  aussi  de  la  zone  litto- 
rale aux  cultures  si  variées  et  parfois  curieu- 
ses. Ce  n'est  plus  le  pays  proprement  dit  de 
M.  Clemenceau,  mais  c'est  la  partie  du  dé- 
partement  cil    le   président   du    Conseil    se 


plaît  le  mieux,  sur  ces  rivages  bas,  indécis, 
mais  étrangement  u  prenants  »  pour  les  visi- 
teurs. 

Ardouin-Di'MAzet. 


L'AUTOMNE  DE  1919 


L'automne  de  1919  a  été  froid  et  sec  dans 
le  Nord  et  le  Centre  de  la  France,  frais  et 
abondamment   pluvieux   dans    le    Sud.    On 


trouvera  dans  le  tableau  ci-dessous  les  va- 
leurs des  principaux  éléuienls  météorolo- 
giques dans  nos  diverses  régions. 


STATIONS 


Paris  (St-Maur).... 

Brest  

Nantes 

Lyun 

Clermmt-I'errand  . 
lîaj;nèi'esd''-Bij;or'' 
Pb'  pignaii 


TEMl^ÉRATURE 


Moyennes  des 


'."8 
.S  7 
.'i.S 

.';.9 

4.9 


9.3 


i:!»7 

15.5 
1,1.3 
1  i .  4 
l.'i.S 
14. S 

n  1 


9.2 
12.1 
10.6 
10.2 
10. H 
10  1 


Maxima  al>solus 
et  dates. 


MInirna  alisolu 
et  dates. 


-300  les  12,  1(1  iiov. 
1.0  les  12,  13,  14  n. 
-4.0  le  !3  nov. 
-4  2  le  13  nov. 
-7.2  le  13  nov. 
-4.1  le  13  nov. 
-1.0  le    3  nov. 


32  "7  le  11  sept. 

30  0  le  10  sept. 
33.0  le  10  sept. 
32.6  le  11  sept. 
a:!.0  les6-ll  sept. 

31  0  le  .S  sept. 
:i2.3  le    7  sept. 


«  ^• 

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81 

J.3 

178 

7K 

fi. 9 

202 

74 

6.7 

101 

~d 

G. 9 

5(il 

7f) 

0.5 

353 

OMBRE 

c  jours. 


c 

0 

^ 

£ 

y- 

0 

45 

9 

19 

55 

1 

2 

3't 

2 

15 

49 

.1 

19 

38 

fi 

->.;). 

73 

9 

14 

34 

0 

1 

d 

0 

2 
4 


j 


Les  moyennes  de  tempérai  ure  sont  toutes 
inférii'ures  aux  normales.  Le  déficit  est 
faible  à  Clermont-Ferrand;jl  dépasse  1  "|d:ins 
les  autres  stations,  notamment  à  Paris,  et 
atteint  presque  2°  à  Lyon  et  à  Bagnère~-de- 
Bigorre.  Ce  caractère  de  fraîcheur  marqué 
provient  siirlout  des  froids  prématurés  qui 
se  produisirent  dans  les  deux  derniers  mois, 
car  septembre  a  été  chaud  dans  toute  la 
France;  le-;  moyennes  thermiques  présentent 
des  excès  voisins  de  3°  dans  le  Centre  et 
l'Est,  où  ce  mois  apparaît  comme  l'un  des 
plus  chauds  qu'un  ait  eus  depuis  quarante 
ans.  Dans  toutes  les  régions,  le  thermomètre 
atteint  ou  dépasse  30°,  ce  qui  est  peu  fréquent 
en  septembre.  Cette  période  chaude  prend 
fin  peu  après  le  15  septembre;  cependant,  la 
température  se  maintient  voisine  de  celle  de 
la  saison  jusque  vers  le  7  octobre,  mais  à 
partir  du  S,  commence  une  période  de  jour- 
nées fraîches  ou  froides  qui  dure  sans  inter- 
ruption Jusqu'au  17  novembre  et  constitue 
un  record  de  durée  d'une  quarantaine  de 
jours.  Les  gelées  sont  fréquentes;  on  en 
comple  22  jours  dans  le  tlenlre,  19  dans 
rtlsl  et  le  Nord,  Lj  dans  l'Ouesl.  Les  gelées 
d'octobre  sont  faibles;  elles  deviennent  plus 
fortes  vers  le  13  novembre,  qui  apparaît 
comme  la  journée  la  plus  froide  de  la  saison 


dans  la   plus   grande    p:u-lie  de   la    France. 

Au  mois  chaud  de  septembre  a  succédé  un 
mois  d'octobre  très  froid.  I^es  mo.\ennes  de 
température  sont  en  fort  déficit;  l'écart  est 
voisin  de  •4°  à  Lyon,  de  3"  dans  les  autres 
stations,  sauf  à  Brest  où  il  n'est  que  de  1°. 
C'est  l'un  des  mois  d'octobre  les  plus  froids 
que  l'on  connaisse.  Novembre  a  présenté  un 
caractère  hivern.1I  très  marqué,  non  pas  seu- 
lement par  l'abiiissement  de  la  lempérature 
qui  est  inférieure  de  1°  à  2"  dans  toutes  les 
régions,  mais  aussi  par  la  fréquence  sans  pré- 
cédent des  chutes  de  neige  qui  ont  été  obser- 
vées; commencées  dans  les  dertiiers  jours 
d'octobre,  elles  ont  repris  souvent  dans  le 
courant  du  mois  et  quelques-unes  ont  été 
abondantes  :  celle  qui  survint  à  Paris  dans 
la  nuit  du  14  au  13  novembre  a  recouvert  le 
sol  d'une  couche  épaisse  de  24  centimètres. 

Les  quantités  d'eau  provenant  de  la  pluie 
et  de  la  fonte  de  la  neige  sont  inférieures  aux 
quantités  habituelles  de  l'automne  dans  le 
Nord  et  le  Centre  de  la  France,  tandis  qu'el- 
les présentent  desexcès  considérables  dans  le 
Sud  (2110  millimèlres  à  Perpignan,  130  milli- 
mètres à  Bagnères-de-Bigorrc;.  Seplembr!- 
et  octobre  ont  été  relativement  secs,  sauf 
dans  le  Sud;  novembre  a  éié  fortement-plu- 
vieux ou  neigeux  dans  toute  la  France. 


ASSAINISSEMENT  DES   HABITATIONS  RURALES 


31 


Ces  caracLères  anormaux  delà  saison  n'ont 
pas  exercé  une  influence  trop  nuisible  à 
l'agriculture,  sauf  en  ce  qui  concerm^  la 
vendange  dans  les  régions  vilicoles,  ainsi  que 
la  préparation  de*!    ierres,  et  les  ensemen- 


cements d'automne  dans  les  réglons  septen- 
trionales que  la  neige  a  recouvertes  pen- 
dant plusieurs  jours. 

G.   Bahi!i':, 

M(-léi.rul.jt-i-,(e  au  nnr.vuL  Central 


ASSAINISSEMENT  DES  HABITATIONS  RURALES 


Lorsqu'on  est  obligé  de  construire  une  ha- 
bitation sur  un  terrain  humide,  il  faut  avoir 
recours  à  différents  procédés  d'assèchement 
que  nous  pouvons  résumer  ainsi  :  ouverture 
de  fossés  de  ceinture  autour  de  l'emplace- 
ment des  bâtiments  (ainsi  qu'on  le  voit  si 
fréquemment  en  Bretagne);  surélévation  du 
rez-de  chaussée  de  la  maison  sur  un  remblai 
en  matériaux  perméables  ou  liltrants  (cail- 
loux, pierres  cassées  et  déchets  de  carrières, 
gravier,  sable,  mâchefer);  drains  diveis  : 
tuyaux  de  terre  cuite;  drains  à  pierres  per- 
dues (fig.  4)  (1),  drains  confectionnés  avec 
des  pierres  plates  ou  avec  cli>s  briques,  à  sec- 


lion  triangulaire  (fig.  0)  ou  à  section  rec- 
tangulaire (fig.  3),  drains  de  fagots  ou  fas- 
cines dont  la  durée  varie  d'une  dizaine  à 
une  quinzaine  d'années.  Ces  drains  sont  pla- 
cés autour  de  la  maison,  à  "2  mètres  de  dis- 
tance des  murs  et  au  moins  à  O^.IS  ou  0°'.'È() 
en  dessous  des  premières  assises  des  fonda- 
lions. 

On  peut  avoir  à  assainir  un  bâtiment  exis- 
tant; dans  ce  cas,  il  faut  procéder  à  l'exté- 
rieur de  la  construction  et  non  en  dedans.  Il 
est  facile  d'observer  fréquemment  des  cons- 
tructions, telles  que  A  B  (fig.  7),  établies 
sur  un  sol  légèrement  en  penle  suivant  a  h. 


Fig.   1.  —  Coupe  en  Ir.ivers 

d'un  drain 

à  pierres  perdues. 


Fi^.  j.  —  Coupe  en  li-avei-.' 
d'un  drain 
â  serlinn  reclangulaire. 


Fis. 


(;.  —  Coupe  [eu  travers 
liui  di'ain  en  bii^ues. 


qui  sont  très  humides  et  malsaines  pour 
l'homme,  pour  les  animaux  et  pour  les  ré- 
coltes qu'on  y  abrite.  Les  murs  s'effritent, 
se  salprtreni,  comme  on  dit  ;  le  local  est  im- 
possible à  chautri-r  et  à  assécher.  Pour  remé- 
dier à  cette  mauvaise  condition,  les  archi- 
tectes font  généralement  procéder  à  des 
travaux  intérieurs  :  on  cimente  ie  mur  sur 
une  certaine  hauteur;  on  le  garnit  de  briques 
émaillées;  on  l'enduit  de  silicate  de  potasse, 
ou,  à  une  certaine  distance  de  la  paroi  inté- 
rieure, on  en  élève  une  autre,  soit  en  ma- 
çonnerie, soit  en  bois  {lambris);  tous  ces 
travaux  ne  sont  que  des  palliatifs  qui  revien- 

(1)  La  précaution  à  observer  pour  es  draitis,  est 
de  ne  pas  employer  des  cequilles  de  mollusques  à  la 
place  de  pierres  ;  ces  coquilles  sont  peu  à  peu  dis- 
soutes par  l'eau  de  drainage  contenant  généralement 
une   forte  proportion  d'acide  carbonique. 


nent  à  un  prix  élevé  et  dont  l'eflicacité  e.sl 
toujours  temporaire. 

Le  procédé  radical  à  suivre  est  tout  autre; 
au  lieu  de  chercher  à  empêcher,  par  dilTé- 
renls  moyens,  l'humidité  du  mur  de  pénétrer 
dans  l'intérieur  du  local,  ce  qui  est  impos- 
sible, il  faut  chercher  à  ce  que  l'humidité 
du  terrain  ne  pénètre  pns  dans  l'épaisseur 
des  maçonneries.  L'examen  du  sol  environ- 
nant montre  que  l'humidité  provient  de 
l'amont  a  (fig.  7),  et  qu'il  suffit  de  dériver  la 
nappe  souterraine  ns  dont  le  niveau  varie 
avec  les  saisons.  L'eau  de  celte  nappe,  s'éle- 
vant  en  hiver,  remonte  jusqu'au  plan  des 
fondations,  d'où  elle  continue  son  chemin 
dans  les  murs,  par  capillarité.  La  hauteur 
d'élévation  de  cette  nappe  souterraine  varie 
évidemment  avec  la  nature  des  matériaux 
constitutifs  de   la  maçonnerie,    mais   d'une 


quiintilô    qui   n'a   pas    encore    élé 
d'une  façon  précise. 

Il    suffit  de  creuser  en  /  (fis.  7:  un  lossé 
coupant  la   nappe  n  s,  et  la  déri- 
vant sur  un  des  côtés  du  bâtiment 
A  B,  ce  fossé,  tracé  à  3  mètres  ou 
au  plus  à  10  mètres   de   la  cons- 
truction, peut   rester  ouvert  avec 
les  talus   maçonnés  ;'i  pierres  sè- 
ches,   en    garnissant   l'arrière   du 
revélemenl   ou   perré  aval  u   d'un 
corroi  c  d'argile,  ou  en  maçonnant 
au    mortier  hydraulique  ce  perré 
d'aval;  quand  on  peut  donner  une 
faible  pente   au.x    talus  du    fossé, 
il  n'y  a  pas  lieu  de  Ihs  maçonner, 
mais    il    est   recommandable   de   les   garnir 
d'arbres  et  d'arbustes  chargés  de  consommer 
une  certaine  quantité  d'eau.  Si  le  fossé  per- 
manent constituait  unegènepourles services, 
on  le  remplacerait  par  un  drain  d'un  des  ty- 
pes indiqués  précédejiiment,  éloigné  des  ar- 


PfCNUKIE  UU  i.\n 
mesurée 


bres  et  des  arbustes;  un  collecteur,  ou  aque- 
duc, doit  offrir  au.\  eaux  d'amonl  un  écoii- 
leiiienl  aussi  facili'  que  possible  vpis  l'aval  v 


l-'ig.   I. —  l'riiiri|ii'  ilr  I  .issérlieuifjil  d'une  coc-lnu-lidn. 

(fig.  7);  le  collpcle\ir  ne  doit  jamais  passer 
au  dessous  des  bâtiments  A  li,  atin  qu'on 
puisse  le  découvrir  facilement  s'il  f^'Uail 
procéder  ;\  une  réparation  à  la  suite  d'une 
obstruction. 

Ma.v  IIingi  i.mann. 


PÉNURIE  DU  LAIT 


L'Académie  de  Médecine,  dans  sa  séance 
du  2.5  novembre,  a  émis  le  vceu  qu'il  soil  in- 
terdit de  faire  des  veaux  gras,  et  même,  si 
j'ai  bien  compris,  qu'il  soit  interdit  de  livrer 
à  la  boucherie  les  veaux  quels  qu'ils  soient, 
ce  qui  reviendrait  du  reste  à  peu  près  au 
même,  un  veau  insuffisamment  nourri  ne 
devant  guère  tenter  les  bouchers  et  encore 
moins  leurs  clients. 

N'allez  pas  croire,  comme  cela  parait  plau- 
sible à  première  vue,  que  cette  mesure  soit 
préconisée  en  vue  de  favoriser  la  reconstitu- 
tion du  cheptel  en  conservant  pour  la  repro- 
duction les  jeunes  animaux  sacrifiés  ordinai- 
rement à  un  âge  où  ils  sont  encore  inaptes  à 
se  reproduire. 

Non,  les  motifs  invoqués  par  l'Académie 
de  Médecine  sont  tout  autres,  et  ils  doivent 
étonner  d'autant  plus  les  éleveurs  qu'ils 
viennent  d'une  compagnie  sachant  ou  de- 
vant savoir  ce  qu'est  l'allaitement  maternel, 
aussi  bien  pour  les  espèces  animales  que 
pour  l'enfant. 

L'interdiction  de  sacrifier  les  veaux  aurait 
pour  but,  selon  l'Académie  de  Médecine,  de 
diminaer  la  consommation  du  lait  de  vache 
par  les  veaux  et  par  conséquent  d'en  laisser 
une  plus  grande  quantité  à  la  disposition 
d,es  enfants,  des  vieillards,  des  malades,  de 
la  consommation  humaine  en  un  mot. 

Eh  bien,  n'en  déplaise  à  cette  réunion  de 


savants,  plus  médecins  qu'agronomes,  c'est 
le  contraire  qui  se  produirait. 

11  faut,  disent-ils,  800  litres  de  lait  pour 
amener  un  veau  à  l'état  d'embonpoint  né- 
cessaire pour  que  sa  viande  soil  bonne  à  être 
consommée.  J'adu)els  qu'il  faille  en-ftron 
celle  quantité  de  lait,  mais  si  l'on  veut  réser- 
ver pour  les  biberons  de  nos  enfants  ces 
800  litres  nécessaires  à  un  veau  qui  sera  tué 
à  huit  ou  dix  semaines,  que  va-l-on  faire  du 
veau  naissant?  Le  supprimer  dès  sa  nais- 
sance? L'élever  par  des  moyens  artificiels  : 
lait  écrémé,  farines,  etc.? 

Le  supprimer  dès  sa  naissance,  mais  alors 
il  faudra,  d'un  côlé,  indemniser  le  proprié- 
taire de  la  vache,  et  d'tin  autre  côlé,  pourvoir 
au  remplacement  des  ressources  alimentaires 
détruites  par  la  suppression  du  veau  im- 
propre à  la  consommation,  du  veau  qui,  huit 
à  dix  semaines  plus  tard,  aurait  fourni  CO, 
70  ou  80  kilogr.  de  viande.  L'Académie  de 
Médecine  ne  parle  pas  de  celle  suppression 
du  veau  ;  c'est  donc  qu'elle  pense  que  le  pro- 
priétaire d'une  vache  ayant  mis  bas  devra 
élever  le  veau  de  cette  vache  sans  lui  faire 
consommer  de  lait  puisque  l'interdiction  de 
la  vente  de  la  viande  de  veau  n'aurait  qu'un 
but  :  réserver  le  lait  à  l'alimentation  hu- 
maine. 

Eh  bien,  certainement,  la  mesure  préconi- 
sée par  l'Académie  irail  tout  à  l'enconlre  de 


TUACIELR  (jLUBE 


■n 


son  bul;  car,  règle  générale,  avec  des  excep- 
tions je  le  sais,  le  moyen  employé  pour  avoir 
du  lait,  c'est  de  vendre  les  veaux  à  la  bouche- 
rie quand  ils  ont  tété  pendant  jiuit  ou  dix  se- 
maines, ensuite  de  quoilii  mère  peut  fournir 
8  ou  10  litres  de  lait  pendant  6  à  7  mois  en- 
core. Autre  règle  générale,  avec  aussi  des 
exceptions,  je  le  sais,  un  veau  qui  n'est  pas 
vendu  à  la  boucherie  doit  téter,  ou  tout  au 
moins  recevoir  du  lait  pendant  environ  six 
mois,  et  au  bout  de  ce  temps,  il  n'y  a  guère  à 
compter  sur  le  lait  de  la  mère.  L'élevage  du 
veau  est  à  la  rigueur,  po-siblesans  lait,  mais 
s'il  n'est  pas  à  conseiller  au  point  de  vue 
économique,   il  l'est   encore  moins  au  point 


de  vue  de  l'avenir  de  la  race,  pas  plus,  du 
reste,  que  l'alimentation  du  tout  jeune  enfant 
par  des  farines  ou  des  panades. 

Donc  l'Académie  de  Médecine  se  trompe  ; 
contrairement  à  ce  qu'elle  croit,  en  pous- 
sant à  l'abatage  des  veaux  de  boucherie, 
elle  pousserait,  pour  un  temps  du  moins, 
à  l'augmentation  de  la  quantité  de  lait|dis- 
ponible.  Je  dis,  pour  un  temps  du  moins, 
je  devrais  dire  pour  nn  court  temps,  car  il 
est  évident  que  si  l'on  mangeait  beaucoup 
plus  de  veaux  qu'il  n'en  est  mangé  actuelle- 
ment, la  source  du  lait  Unirait  par  se  tarir 
serait  vite  tarie. 

D'     l'ELLEHlX. 


LE  MOKCELLEMENT  PAKCELLAIRE  EN  FRANCE 


Dans  la  séance  du  10  décembre;  M.  Arthur 
Girault,  professeur  à  la  Faculté  de  Droit  de  Poi- 
tiers, a  fait  devant  l'AcaJéniie  d'A.i:iiculture, 
une  communication  sur  le  morcellement  par- 
cellaire en  France  d'après  les  nouveaux  états 
des  sections  dans  les  communes  recadastrees. 
Cette  étude  mérite  une  analyse  spéciale. 

La  confection  du  cadastre  parcellaire  dans  la 
première  moitié  du  xix"  siècle  a  fait  apparaître 
en  chiffres  ronds  liii  millions  de  parcelle?.  Ce 
nombre  a-t-il  augmenté  ou  diminué?  Autrement 
dit,  si  demain  on  refaisait  le  cadastre  dans  toutes 
les  communes  de  France,  trouverait-on  plus  ou 
moins  de  parcelles  qu'il  n'y  eu  avait  il  y  a  bien- 
tôt cent  ans?  Dans  quelques  communes,  le  ca- 
dastre a  été  refait;  là,  par  conséquent,  on  peut 
comparer  le  nouvel  état  des  sections  à  l'ancien, 
et  on  voit  imniédialement  si  le  premier  contient 
plus  ou  moins  de  parcelles  que  le  second.  On 
trouve  dans  ce  travail  des  renseignements  trop 
peu  nombreux  sans  doute,  mais  absolument  sûrs. 

M.  Girault  a  poursuivi  une  minutieuse  enquête 
auprès  de  cent  communes  dont  le  cadastre  a  ainsi 
été  refait  dans  différentes  régions  de  la  France, 
et  voici  les  conclusions  auxquelles  il  a  abouti  : 

1»  Toutes  choses  égales  d'ailleurs,  le  nombre 
des  parcelles  augmente  par  suite  du  développe- 
'ment  de  la  vie  urbaine  et  de  l'accroissement  de 
population  qui  entraiue  des  constructionsnouvelles. 
Le  nombre  des  parcelles  augmente  aussi  dans  la 
banlieue  des  vdles,  sur  les  bords  de  la  mer,  daus 
les  villes  d'eau  qui  attirent  pendant  la  saison  les 
touristes  et  les  gens  qui  villégiaturent.  Mais  cette 
cause  d'accroissement  du  nombre  de  parcelles 
est  sans  intérêt,  sans  signilication  au  point  de 
vue  agricole,  et  il  faudrait,  à  ce  point  de  vue, 
pouvoir  eu  faire  abstraction; 

2°  Le  développement  des  voies  de  communica- 
tion et,  en  particulier,  la  construction  des  chemins 


de  fer,  est  une  cause  de  multiplication  des  par- 
celles qui  n'a  pas  de  contre-partie  ;  toutes 
choses  égales  d'ailleurs,  le  nombre  des  parcelles 
doit  augmenter  dans  un  pays  dont  l'outillage  se 
développe. 

Les  chemins  de  fer  en  parliculier  créent  de 
nombreuses  parcelles,  puisqu'ils  coupent,  le  plus 
souvent  en  biais,  nombre  de  parcelles,  formant 
deux  triangles  là  où  il  y  avait  auparavant  une 
seule  parcelle  rectangulaire.  Le  nombre  des  par- 
celles double  ainsi  sur  le  parcours  de  la  voie 
ferrée,  parce  que  la  voie  ferrée  elle-même  en- 
gendre de  nombreuses  parcelles.  Dans  une  gare, 
combien  d'éléments  forment  de  uouvelles  par- 
celles! Or,  il  y  a  en  France  ti  4o2  communea 
traversées  par  une  voie  ferrée  (évaluation  t'es 
propriésïo  non  bàlie:>  de  i9IO),  d'où  quelques 
millions  de  parcelles  nouvelles. 

Mais  cet  accroissement  de  parcelles  n'a  rien 
d'inquiétant  au  point  de  vue  agricole,  et  il  fau- 
drait encore  en  faire  abstraction. 

11  faudrait  faire  abstraction  des  parcelles  nou- 
velles ayant  cette  double  oriyine  et  ne  retenir 
que  les  augmentations  ou  diminutions  du  nom- 
bre des  parcelles  dues  à  l'action  des  proprié- 
taires eux-mêmes. 

11  semble  bien  que  là  oit  le  nombre  des  parcelles 
est  sujjérieure  d  la  moyenne  (2.36  par  hectare),  et 
en  particulier  dans  le  nord-est  de  la  France 
(Bourgogne,  Champagne,  Lorraine),  la  tendance 
à  la  diminution  l'emporte. 

Les  communes  où  le  morcellement  augmente 
(les  moins  nombreuses)  se  rencontrent  de  préfé- 
rence parmi  celles  où  le  nombre  des  parcelles 
est  inférieur  à  la  moyenne. 

D'où  une  tendance  générale,  très  imparfaite 
d'ailleurs,  à  un  nivellement  du  nombre  des  par- 
celles. 

H.    HiTIER. 


TRACTEUR  GLOBE 


La  ligure  8  donne,  d'après  une  photogra- 
phie prise  aux  démonstrations  d'automne  de 


Sentis,  la  vue  générale  du  tracteur  Globe  (28, 
rue  Saint-Lazare,  à  Paris),  remorquant   une 


LES  ULCULTES  UE  1919  EN  lUUJMANlE 


charrue  américaine,  à  relevage  aulomolicjue. 
Le  moteur  du  tracteur  Globe  a  une  puis- 
sance de  18  chevaux;  il  comprend  deux 
cylindres  horizontaux  opposés,  de  O^.l^i.j 
d'alésage;  les  pistons  ont  une  course  de 
O^.ISO  et  la  vitesse  de  régime  est  de  7-20  tours 
par  minute.  C'est  un  moteur  à  marclie  lente, 
pourvu  d'un  régulateur  à  force  centrifuge 
qui  permet  d'actionner  diverses  machines  au 
moyen  dune  courroie,  par  une  poulie  calée 
sur  l'arbre  du   moteur  et  ayant   0"'.330  de 


diamètre  et  0"'.1G0  de  largeur  de  limbe;  on 
voit  celte  poulie  dans  la  hgurc  8. 

L'arbre  du  moteur  est  parallèle  à  l'essieu 
des  roues  arrière,  de  sorte  que  la  transmis- 
sion a  lieu  par  engrenages  droits,  dont  le 
rendement  est  toujours  meilleur  que  celui 
des  engrenages  coniques,  ou  roues  d'angle. 
"Le  différentiel  est  enfermé  dans  un  carter  ;\ 
bain  d'iiuile. 

Les  deux  roues  motrices  (l'".4()  de  dia- 
mèlre  et  O^.GO  de  largeur  de  bandage)  por- 


l''ii;.  ij.  —  TracUdi'  Cilnijc 


lent,  chacune,  une  grande  couronne  à  den- 
ture intérieure,  composée  d'un  certain 
nombre  de  secteurs  fixés  près  de  la  face 
interne  du  bandage. 

Dans  le  plan  longitudinal  et  vertical  pas- 
sant par  la  roue  motrice  de  droite,  se  trouve 
l'unique  roue  directrice  de  O^'-SS  de  dia- 
mètre et  dont  le  bandage  est  large  de  O^.lo. 

Le  châssis  est  formé  d'une  seule  pièce  en 
acier  coulé;  l;i  barre  d'attelage  est  articulée 
au  milieu  de  l'essieu  des  roues  motrices  et 
peut  s'obliquer  dans  le  plan  liorizonlal. 
Comme  pièces  d'adhérence,  les  bandages  des 
roues  motrices  peuvent  recevoir  des  ogives 


ou  des  cornières;  une  des  roues  et  la  roue 
directrice  peuvent  rouler  dans  la  raie,  mais 
la  machine  fonctionne  aussi  avec  les  trois 
roues  passant  sur  le  guérel. 

La  consommation  d'essence  minérale  va- 
rierait, d'après  les  vendeurs,  de  5  à  7  litres 
par  heure 

La  machine  n'a  qu'une  seule  vitesse  avant, 
de  4  500  mètres  environ  par  heure,  et  une 
marche  arrière. 

L'encombrement  général  est  de  3'". 53  de 
long  et  1°'.73  de  large;  le  poids  total  est  de 
2  200  kilogr.  environ. 

R.    DiiSSAISAlX. 


LES  RECOLTES  DE  11)19  EN  ROUMANIE 


L'Office  commercial  français  en  Roumanie  |  sur  les  principales  cultures,  à  l'exception  du 
communi  (ue    les    renseignements   suivants      maïs;  pour  cette  céréale  dont  la  recolle  est 


l'IlE.NO.MÈNES  DE   LA  FASCIATION 


33 


plus  tardive,  la  production  sera  indiquée  i 
ultérieurement.  Ces  documents  s'appliquent  [ 
exclusivement  à   l'ancien    royaume,  c'est-à-  ' 

Saii'aoe  cuUivt' 


Blé  d'automne 

Blé  de  printemps. 

Seigle 

Orge 

Avoine 

Colza 

Lin, 

Petits  pois 


1919 

liectares 

1    189  306 

10  4.j2 

SS  732 

237  580 

241  711 

79  000 

12  391 

3  325 


D'après  une  enquéle  faite  par  la  Direction 
générale  de  la  Statistique  auprès  des  grands 
propriétaires  et  des  coopératives,  l.i  produc- 
tion des  vins  est  évaluée  provisoirement  à 
666  Uli  hectolitres  en  1919  contre  1  million 
337  933  eu  1913, soit  une  moyenne  de  1  i  hec- 


dire  abstraction  faite  des  territoires  impor- 
tants rattachés  après  la  guerre  au  pays  Rou- 
main : 

;.  Hendemetit. 

' 1911  1915 

ticctojitrcs 
28  501    COI 

1    300  000 

9  090  740 

9  599  348 

567  822 

138  130 

276  lit 

toi. 7  par  hectare  au  lieu  de  36.9  en  1913. 
La  moyenne  varie  par  département,  en 
1919  entre  10  et  20  hectolitres,  tandis  qu'en 
1913,  dans  le  district  de  Putnu,  le  plus  im- 
portant au  point  de  vue  viticole,  elle  s'élevait 
à  47  hectolitres  et  demi.  P.  Floreint. 


1911-1915 

hectares 

1   927 

733 

107 

000 

338 

5S9 

432  764 

63 

975 

18 

878 

18 

999 

1919 

liectolilre.s 

7  538 

96  i 

130 

248 

1  244 

682 

4  142 

701 

4  991 

937 

765 

063 

74 

380 

86 

320 

BIBLIOGRAPHIE 


L'Alimentation  rationnelle  des  Bétes  bovines,  par 
MoREAL'-HiîLuLi.iiN,   ingénieur  aginnoiiie,  professeur 
d'Agriculluie.  Un  volume  in-16  de   160  pages,  avec 
12  figures.  —  Librairie  agricole  de  la  .Maison  Rus 
tique,  26,  rue  .lacob,  à  Paris.  —  Pri.\  :  2  fr.  30. 

Ce  volume  de  \a.  Nouvelle  Bibliothciiue  du  Culti- 
vateur correspond  à  l'un  des  problèmes  les  plus 
importants  de  l'heure  aciuelle;  on  doit  si'  préoc- 
cuper, en  effet,  de  restaurer  aussi  rapidement 
que  possibb"  les  vides  provoqués  par  la  guerre 
dans  le  cheptel.  Pour  tirer  le  meilleur  parli  des 
animaux,  il  convient  de  leur  donner  une  alimen- 
tation raisonnée  d'après  le  but  que  l'on  poursuit. 
Si  M.  Moreau-liérilloii  a  fait  ses  preuves  comme 
professeur  disert,  il  a  montré  une  expérience 
habile  dans  la  conduite  d'étables  importâmes;  il 


était  donc  parfailement  placé  pour  réunir  et 
condenser  les  principes  et  la  pratique  de 
1  alimentation  raisonnée  des  bêtes  bovines. 

Dans  le  livre  qu'il  vient  de  publier,  il  [lasse  en 
revue,  après  l'exposé  des  notions  générales  sur 
l'alimenlation,  les  meilleures  méthodes  pour 
fixer  les  rations  qui  sont  le  mieux  appropriées 
aux  diverses  phases  de  l'existence  des  animaux 
et  suivant  les  produits  qu'on  veut  en  tirer.  Les 
règles  à  suivre  dans  l'alimeatation  des  jeunes 
élèves,  des  vaches  laitières,  des  bœufs  de 
travail,  des  bêtes  à  l'engraissement,  sont  exposés 
avec  une  clarté  et  une  précision  qui  font  de  ce 
livre  un  guide  précieux  pour  le  cultivateur  dans 
toutes  les  circonstances. 

R.  D. 


PHÉNOMÈNES  DE  LA  FASCIATION 


La  f.isciation  est  une  monstruosité  qui  atteint 
la  tige  principale  et  souvent  aussi  les  rameaux, 
aussi  bien  chez  les  plantes  ligneuses  que  chez  les 
plantes  herbacées.  Elle  déforme  de  telle  manière 
l'organe  atteint  qu'au  lieu  d'être  cylindrique  ou 
prismatique  il  s'aplatit,  devient  rubané,  s'élargit 
souvent  de  façon  à  devenir  méconnaissable,  et 
prend  l'aspect  d'une  bandelette,  fascia  en  latin. 

On  voit  sur  l'organe  t'ascié,  du  moins  généra- 
lement, des  cannelures  rapprochées,  parallèles 
ou  légèrement  divergentes  à  partir  de  la  base  du 
rameau.  Parfois,  à  l'extrémité  de  la  fascie,  elles 
forment  autant  de  rameaux  disposés  côte  à  côte. 
On  remarque  aussi  dans  certains  cas  des  torsions 
irrégulières  de  la  partie  supérieure  de  l'une  ou 
de  l'antre  face  de  cette  fascie. 

Les  fasciations  portent  des  feuilles  nombreuses 
à  peu  près  normales,  quoique  un  peu  plus  pe- 
tites, disposées  sans  ordre  apparent,  et  d'une 
durée  plus  courte  qu'à  l'état  normal.  On  cons- 
ate  aussi  des  anomalies  variables  sur  les  Heurs 


des  rameaux  fasciés  quand  ils  éclosent.  On 
trouve  des  cas  de  la  première  sur  les  Chicorées 
sauvages,  les  Antcmis  cotula,  les  Vipérines,  les 
Acacias,  les  Frênes,  les  Hosiers,  les  Fusains  du 
Japon;  nous  en  avons  vu  un  cas  terminant  la 
cime  d'un  Pin  maritime.  On  remarque  des  cas 
de  la  seconde  dans  les  Asperges,  les  Pélargo- 
niunis,  la  vigne,  sur  les  arbres  des  forêts. 

La  fasciation  est  due  à  diverses  causes  physio- 
logiques ;  l'abondance  de  nourriture  serait 
Une  raison  pour  laquelle  les  végétaux  cultivés 
en  seraient  plus  affectés  ;  un  phénomène  d'héré- 
dité s'y  ajoutant,  comme  on  l'a  observé  pour 
plusieurs  plantes  bisannuelles,  à  la  blessure  du 
bourgeon  terminal. 

Elle  est  due  aussi  au  parasitisme  produit  par 
des  insectes  ;  telles  sont  les  fasciations  du  Genêt 
à  balai,  Sarothannus  scoparàts,  des  Genêts  d'Es- 
pagne, Sarothamnus  hispanicus,  occasionnées  par 
des  Acariens  du  genre  Phytuptus. 

IJes  fasciations  peuvent  se  montrer  également 


36 


ACADÉMIE  D'ACltlLl'l 

à  la  suite  de  pluies  sur  les  pieds  de  maïs  et  de 
fève  cultivés  dans  l'eau  ou  ailleurs,  sur  les  ra- 
cines du  tabac.  Des  plantes  raccourcies  pendant 
leur  plein  développement  ont  donné  ces  mons- 
truosités à  leurs  rameaux  émis  sous  l'influence 
de  la  sève  nutritive. 

Quelques  plantes  présentent  d'une  façon  nor- 
male la  fascialiou  en  crête,  telle  l'Amaranthe  à 
crête  (Ce/cn'a  cristala);  on  remarque  aussi  très 
fréquemment  des  phénomènes  de  soudure  chez 
les  plantes  :  soudure  de  la  bractée  oscillante  et 


,TUIiK  l)K  kha.\(;k 
du    pédoncule   de   l'inllorescence    des    Tilleuls 
soudure  des  tiges  avec  les  rameaux,  les  pétioles, 
les  pédoncules  floraux  chez  les  Solaiiées,  lesVer- 
bascées. 

La  fasciation  disparaît  par  l'extirpation  de 
toute  la  partie  affectée;  le  bourgeon  latéral  qui 
se  développe  ensuite,  donne  généralement  un 
rameau  normal.  C'est  le  cas  pour  les  Uosiers, 
[es  Acacias,  les  Frênes,  les  Fusains  du  Japon, 
affectés  de  ces  monstruosités. 

E.    NOFFRAY. 


ACADÉMIE  D'AGRICULTURE  DE  FRANCE 


Séance  du  24  décembre  1919. 

Présidence  de  ili.  Viger. 

Sur  lamélioration  de  la  betterave  à  sucre 

en  France. 
M.  Schribaux  expose  devant  l'Académie  quels 
sont  les  renseignements  qui,  suivant  lui,  peu- 
vent se  dégager  de  la  très  intéressante  commu- 
nication faite  par  M.  Caillot  dans  la  dernière 
séance,  à  propos  de  ses  expériences  sur  l'auto - 
fécondation  chez  la  betterave. 

Si  la  sélection  généalogique  préconisée  par 
Louis  de  Vilmorin  a  rendu  les  plus  grands  ser- 
vices et  n'a  pas  dit  [son  dernier  mot,  d'autres 
mesures  offrent  quelques  chances  de  faire  pro- 
gresser la  betterave  sucrière. 

Parmi  celles-ci,  M.  Schribaux  signale  comme 
lui  paraissant  devoir  solliciter  spécialement  l'at- 
tention : 

1°  La  création  de  lignées  pures  par  autofécon- 
dation ;  deux  lignées  pures  étant  obtenues,  on 
en  mélangera  les  semences  en  vue  de  réaliser 
des  croisements  de  première  génération  aux- 
quels nous  donnerons  désormais,  comme  en 
zootechnie,  le  nom  de  croisements  industriels 
alin  de  bien  marquer  qu'ils  visent  seulement 
l'obtention  non  de  reproducteurs,  de  porte- 
graines,  mais  de  betteraves  destinées  à  la  su- 
crerie. 

2"  La  pratique  des  croisements  industriels 
entre  les  meilleures  variétés  actuellement  li- 
vrées à  la  culture. 

Chez  la  betterave,  par  suite  du  défaut  de  con- 
cordance dans  le  développement  des  organes 
sexuels,  la  fécondation  croisée  est  la  règle.  Ainsi 
nos  familles  de  betteraves  à  sucre,  même  les 
plus  perfectionnées,  ne  sont  pas  homogènes; 
elles  ne  sont  pas  autre  chose  que  des  popula- 
tions composées  de  métis.  De  là  leur  instabilité, 
qui  rend  si  laborieuse  la  tâche  du  sélectionneur, 
et  l'oblige  à  ne  jamais  interrompre  son  travail, 
sous  peine  de  voir  baisser  rapidement  la  qualité 
des  racines. 

L'idée  de  substituer  la  fécondation  directe  ar- 
tilicielle  à  la  fécondai  ion  croisée  en  vue  d'obtenir 
des  lignées  pures,  stables,  par  conséquent,  a  dû 
se  présenter  à  l'esprit  de  nombre  de  sélection- 
neurs avertis;  M.  Caillot  l'a  mise  en  pratique, 
A  priori,  les  résultats  de  ses  e.'cpérieii.c.es.^e  pa- 
raissent pas  encourageants, 


Alin  d'augmenter  les  chances  de  succès, 
voici,  d'après  M.  Schribaux,  comment  il  con- 
viendrait d'opérer  : 

1"  Rechercher,  par  l'expérience  directe,  les 
individus  qui  sont  le  moins  alléclés  par  l'auto- 
fécondation,  ceux  chez  lesquels  la  dégénéres- 
cence se  manifeste  au  moindre  dejjré. 

2°  Imaginer  un  dispositif  expérimental  per- 
mettant de  maintenir  les  plantes  dans  des  condi- 
tions normales,  dans  un  milieu  bien  éclairé,  et 
où  circule  de  l'air  préalablement  filtré  et  dé- 
pouillé de  pollen  étranger; 

3"  Une  betterave  entière  n'étant  pas  un  indi- 
vidu, mais  une  colonie,  afin  d'arriver  plus  vite  à 
épurer  les  familles,  opérer  sur  des  boutures  à 
un  œil,  obtenues    comme   l'a   indiqué    M.  Hélot. 

Dans  les  générations  successives,  ne  retenir 
que  les  individus  vraiment  méiitants; 

4°  En  possession  des  deux  familles  A  et  B, 
représentées  chacune  par  une  lignée  pure,  on 
en  mélangera  les  semences  afin  de  favoriser, 
autant  que  possible,  l'entrecroisement  des 
plantes  appartenant  à  des  familles  différentes. 
Les  semences  de  l'hybride  de  première  généra- 
tion de  F,,  comme  disent  les  génélisles,  seraient 
livrées  comme  des  graines  commerciales. 

Ce  que  nous  savons  du  maïs,  plante  à  féconda- 
tion croisée  comme  la  betterave,  autorise  à  pen- 
ser que  les  plantes  hybrides  F,  de  lignées  pures 
seront,  non  seulement  normales,  mais  d'une 
valeur  au  moins  égale  à  celles  issues  des  parents 
soumis  à  la  fécondation  croisée. 

M.  Schribaux  rappelle,  à  ce  propos,  les  très 
remarquables  expériences  poursuivies  depuis 
une  dizaine  d'années  aux  Etats-Unis  sur  le- 
effets  de  la  fécondation  directe  et  de  la  fécon- 
dation croisée. 

En  ce  qui  concerne  la  fécondation  directe,  on 
a  constaté  notamment  : 

1°  Que  le  fléchissement  constaté  dans  la  vi- 
gueur des  individus  autofécondés  varie  d'une 
plante  à  l'autre,  entre  des  limites  assez  éloi- 
gnées ; 

2"  Très  marquée  dans  les  premières  généra- 
tions, la  dégénérescence  diminue  progressive- 
ment, à  mesure  que  se  manifeste  davantage  la 
constance  des  caractères  de  la  lignée; 

,3°  Si  deux  lignées  issues  d'autofécondations 
répétées  se  croisent  entre  elles,  fait  remarquable, 


COHHKSPONUANCE 


37 


le  retour  à  la  fécondation  croisée,  c'est-à-dire  à 
des  conditions  naturelles,  rend  imnipdiatement 
aux  hybiides  de  F,  la  vifiueur  initiale  des  pa- 
rents et  parfois  une  vigueur  supérieure. 

En  ce  qui  concerne  les  croisements  entre  va- 
riétés normales  non  autofécoiidé^'s,  qui  se  pra- 
tiquent davantage  en  Amérique,  les  hyhrides 
de  ces  croisements  industriels  du  mais  se  dis- 
tinguent par  les  qualité  >uivantes  : 

1"  Rendement  plus  élevé; 

2"  Uniformité  égale  à  celle  des  parents; 

3°  Qualité  intermédiaire  entre  celles  des  pa- 
rents ; 

4°  Résistance  plus  grande  aux  maladies  et  au- 
tres conditions  défavorables,  ce  qui  permet  d'en 
étendre  l'aire  de  culture. 

Les  avantages  pratiques  des  hybrides  F,  se- 
raient tels  qu'en  Air.érique  les  fermiers  en 
acbèteraient  couramment  les  semences  à  des 
producteurs  spécialisés  et  n'hésiteraient  pas  à 
les  payer  à  un  prix  très  élevé. 

Projet  d'organisation 
d'un  jardin  alpin  au  Revard. 

M.  Mougenot  communique  une  note  de  M.  Briot 
correspondant,  dans  laquelle  l'auteur  expose  à 
l'Académie  d'Agriculture  le  projet  d'organisa- 
tion par  la  Société  d'Histoire  naturelle  de  Cham- 
béry  d'un  jardin  alpin  au  Itevard,  montagne  qui 
domine  Ais-les-Rains. 

Le  but  principal  est  de  fonder  une  Station 
ayant  pour  objet  la  production  de  graines  des 
meilleures  plantes  fourragères  alpestres  et  la 
réalisation  d'essais  en  vue  de  l'augmentation  de 
la  teneur  des  pâturages  en  espèces  précieuses. 

Uans  le  champ  d'étude  sera  aussi  compris  un 
Arboretum  où  seront  planlées,  par  pieds  isolés 
ou  en  petits  massifs,  toutes  les  essences  exo- 
tiques que  l'on  suppose  susceptibles  d'être  intro- 
duites avec  succès  dans  la  région  alpestre. 

L'ensemble  de  la  Station  comprendra  donc  : 
1°  une  pépinière  fourragère  alpestre;  2"  un  jar- 
din botanique;  .j"  un  Arboretum  forestier. 

Influence  du  bolchevisrae 

sur  l'industrie  sucrière  en  Russie, 

particulièrement  en  Ukraine. 

M.    Charles  Fischman,  fabricant    de    sucre    à 


Kieff,  d'après  ce  qu'il  a  vu  et  appris  en 
Ulcraine  depuis  la  Révolution  de  1917  jusqu'à  fin 
mai  1910,  expose  les  conséquences  néfastes  du 
bolchevisme  pour  l'industrie  sucrière  et  pour 
l'agriculture  en  Ukraine. 

Lorsqu'en  octobre  1917  le  régime  bolchevique 
a  remplacé  à  Pétrograd  et  à  Moscou  le  r.ouver- 
nement  provisoire,  les  bolcheviques,  qui  consi- 
déraient toutes  les  terres  comme  propriété  na- 
tionale, décrétèrent  que  la  culture  des  champs 
devait,  dorénavant,  se  taire  sur  le  principe  de  la 
communauté.  Or,  depuis  l'alTranchissement  des 
paysans  en  1862,  les  paysans  ukrainiens  exploi- 
taient iudividuellemeut. 

Le  résultat  de  l'exploitation  communautaire 
ne  se  fit  pas  attendre  :  dès  1919,  au  printemps, 
à  peine  20  0/0  de  la  totalité  globale  des  parcelles 
destinées  à  la  culture  des  céréales  de  printemps 
furent  ensemencées. 

Quant  aux  betteraves,  dès  1918-1919  on  ne 
récolta  que  28.5  0/0  du  poids  des  betteraves 
récoltées  en  1914-1918  et  on  ne  produ-isit  que 
13.1  0/0  de  la  quantité  de  sucre  produite  en 
1914-1915. 

Aussi  M.  Fischman  prévoit  pour  la  Russie, 
auparavant  pays  exportateur  de  blé  et  de  sucre, 
la  disette  prochaine  du  blé  et  du  sucre,  et  dans 
l'intérêt  de  la  production  mondiale,  il  estime  que 
les  autres  peuples  doivent  intervenir  énergiqiie- 
ment  dans  les  iilTaires  intérieures  de  Russie, 
cela  s'impose  encore  pour  empéciier  le  bolche- 
visme  de  a'.^ tendre  au  delà  des  l'rontières  de  la 
Russie. 

Election  d'un  vice-président 

et  d'un  vice-secrétaire  pour  l'année  1920. 

L'Aeadé-mie  procède  à  l'élection  d'un  vice- 
président  et  d'un  vice-secrétaire  pour  l'an- 
née 1920.  Sont  élus  ;  vice-président,  M.  Adolphe 
Carnot;  vice -secrétaire,  M.  Hitier. 

Constitution  du  bureau. 

Le  bureau  pour  l'année  1920  est  ainsi  consti- 
tué :  président,  M.  Viger;  vice-président,  M.  Car- 
not; secrétaire  pepétucl,  M.  Henry  Sagnier;  tré- 
sorier perpétuel,  M.  le  comte  Rœderer;uice-secîe- 
taire,  M.  11.  Hitier. 

H.    HlTl'ÎH. 


CORRESPONDANCE 


—  N"  7095  {'ieine-fnferieiire).  —  Vous  occupez 
une  exploitation  rurale,  appartenant  à  votre 
commune,  suivant  bail  se  terminant  en  1922. 
Vous  pouvez,  vu  votre  mobilisation,  deman- 
der dès  aujourd'hui  à  la  Commission  canto- 
nale la  prorogation  à  laquelle  vous  pouvez 
prétendre.  Mais  il  n'y  a  aucun  inc(jnvénient  à  ce 
que  cette  question  ne  soit  réglée  seulement  qu'à 
l'expiration  du  bail.  Nous  estimons  que  vous 
devez  préférableraent  conclure  araiablement  et 
actuellement,  avec  le  maire,  pris  en  sa  qualité 
d'administrateur    communal,    un    arrangement 


tendantà  la  prolongation  de  jouissance. —  (M.  D.) 
—  N»  10002  [Gers).  —  Nous  avons  examiné 
votre  projet.  Il  n'est  pas  possible  d'installer  un 
ou  deux  élévateurs  et  transporteurs  de  foin, 
même  en  apportant  des  modifications  onéreuses 
à  la  charpente;  enfin,  la  longueur  (24  mètres, 
est  trop  élevée  pour  n'être  desservie  que  par  une 
seule  extrémité,  au  pignon  du  bâtiment.  Voyez 
dans  la  Correspondance  du  n°  40  du  18  décembre 
dernier,  page  937,  la  figure  230  qui  donne  le 
profil-type  d'un  fenil  bien  établi  pour  utiliser 
l'appareil. 


38 

Dans  voire  cas  particulier,  sans  modifier  la 
charpenio,  il  faudrait  employer  un  élévatiur  à 
cliaine  sans  tin,  alimenté  de  loin  déchargé  à  la 
lourche,  el  un  transbordeur  .'i  courroie,  le  tout 
actionné  par  un  manège  ou  un  p^tit  moteur  à 
essence  minérale,  dans  le  genre  de  certaines 
installations  employées  en  Suisse,  mais  aulre- 
meiit  combinée,  car  nous  reprochons  aux  sys- 
tèmes construits  en  Suisse  de  frotter  et  d'altérer 
le  foin  par  usure.  —  (M.  R.) 

—  N"  7259  Haute- Marne).  —  Nous  ne  con- 
naissons pas  de  porles  domestiques  spécialement 
construits  pour  brûler  la  sciure  de  bois;  il  n'y 
a  que  des  l'oy.MS  industiiels,  en  particulier  pour 
les  chaudières  à  vapeur,  et  dont  vous  trouverez 
la  desciiption  détaillée  dans  le  Génie  liunil 
appliqué  aux  Colonies  et  à  de  nombreuses  régions 
de  la  France. 

Le  pouvoir  calorifique  de  la  sciure  de  bois 
est,  par  kilogramme,  le  même  que  celui  du  bois 
dont  elle  i.rovient;  c'est-à-dire  qu'il  varie  de 
2  400  (pin),  à  .!  400  (chêne);  la  sciure  de  bois 
brûln  lentement  et  très  diflicilement.  Pour  com- 
paraison, 1  Udogr.  de  homlle  peut  dégav:er  de 
0  000  à  7  000  calories,  alors  que  les  chiffres 
s'élèvent  de  7  000  à  7  500  pour  ranthracile. 
-(M.  R.) 

—  N"  9440  [Marne).  —  Les  silos  américains, 
dont  vous  parlez,  sont  des  tours  cylindriques 
très  hautes,  ayant  jusqu'à  5  mètres  de  diamètre. 
On  n'y  ensile  jamais  d'herbes  ou  de  fourrages 
verts,  mais  uniquement  du  maï-*  après  l'enlève- 
menl  des  épis,  c'est-à-dire  lorsque  les  tiges  et 
les  feuilles  .mt  déjà  subi  un  commencement 
de  dessiccation.  Les  mais  sont  passés  à  un  fort 
hach-'-paille  réglé  à  4  cenlimètn-s  au  plus  de 
longueur  de  coupe,  et  envoyés  en  haut  de  la 
tour  par  un  élévateur  à  courant  d'air  ou  avec 
une  coiirroii'.  Le  maïs  ensilé,  sans  épis,  aurait 
la  composition  suivante  d'après  des  analyses 
américaines  :  matière  sèche,  25  à  26  0/0;  azote, 
0.16  à  0.25  0/0;  matière  grasse,  0.4  à  0.8  0/0; 
cellulose  brute,  7.3  à  10  O/d;  rnalières  minérales 
1.2  à  1.6  0/0;  cxlraclifs  non  azotés,  12  ;i  10  0/0. 
-  (M.   H.) 

—  iN"  7320  [Nièurc).  —  Quand  un  compte 
prend  fin,  quelle  que  soit  la  cause  de  son  ori- 
gine, le  timbre  de  quittance  doit  être  calculé 
sur  la  base  de  0.20  0/0.  —  Si  le  compte  dont  il 
s'agit  ne  levêt  que  le  caractère  de  compte-cou- 
rant, le  timbre  de  déi  harye  de  0  fr.  10  suffit. 
Dans  votre  cas,  votre  contrat  de  mé'.ayage  conti- 
nuant, c'est  le  timbre  do  0  fr.  10  que  vous  appo- 
serez. —  (iVl.  D.) 

—  N"  6886  (Côte-d'Or).  —  Le  tourteau  d'à' a- 
chidi'S  est  extrêmement  chargé  d'azote.  L'an 
dernier,  vos  porcs  ont  pu  soufl'rir  d'une  nouiri- 
ture  azotée  à  l'excès.  Jadis  nous  avons  eu  un 
exemple  pour  le  veau. 

.\  l'inver-e  des  aliments  qui  ne  permettent 
qu'une  progression  lente,  les  tourteaux  et  les 
grains  ne  contiennent  pas  le^  éléments  miné- 
raux  néces^ares   à   la    formation   des   os,   alors 


COKRESPONDANCK 

qu'à  une  croissance  plus  rapide  correspondeiit 
des  besoins  minéraux  plus  grands. 

Pendant  toute  leur  croissance,  5  ou  6  litres  de 
lait  écrémé  suffiront  pour  apporter  à  vos  porcs 
le  phosphate  de  chaux  qui  leur  est  iudis|ien- 
sable.  Si  vous  ne  disposez  p:^s  de  cette  quantité, 
ajoutez  à  leur  ration  une  poignée  de  pouilre  d'os 
verts  des  marchands  d'engrais  ou  de  farine  d'os 
dégélatinés.  Vous  pouvez  demander  cette  der- 
nière aux  Etablissements  Coignel,  fabrique  de 
gélatine,  à  Lyon. 

La  poudre  d'os,  le  phosphate  d'os  ou  encore 
quelque  produit  affublé  d'un  nom  s'en  rappro- 
chant, c'est  exactement  la  môme  chose,,  dont  les 
marchands  arrivent  à  modifier  l'aspect  1 1  chan- 
gent l'appellation,  pour  arriver  à  en  tirer  plus 


d'argent. 

A  cinq  litres  de  lait  écrémé,  ajoutez  à  discré- 
tion une  ralion  composée  pour  un  tiers  de  tour- 
teaux d'arachides,  pour  les  deux  tiers  de  tour- 
teaux de  palmiste  qui  est  faiblement  azoté,  ou 
de  grains,  de  caroubes,  de  manioc,  et  vous 
n'aurez  pas  à  craindre  le  retour  des  mêmes  acci- 
dents. 

Vous  pouvez  ren' placer  palmiste,  ^'rains,  etc., 
par  des  pommes  de  terre,  en  quantité  ijuatre 
fois  plus  grande  que  celle  des  produits  rempla- 
cés 

Le  lait  vous  manquant,  la  ralion  ci-dessus 
devra  être  plus  copieuse,  et  vous  y  ajouterez 
une  bnnne  poignée  de  poudre  d'os. 

Eu  ce  moment,  sous  l'impulsion  donnée  par 
l'Office  agricole  régional  de  l'Ouest,  plus  de 
80  petits  cultivateurs  de  la  région  sont  en  train 
d'élever  des  porcs  avec  plein  succès,  sans  autre 
nouirilure  que  des  tourteaux  d'arachides  et  de 
palmiste  additionnés  ou  non  de  lait  écrémé.  — 
(Â.  C) 

—  .X"  8164  {ScIne-et-Oise).  —  L'impôt  sur  le 
revenu,  dont  le  principe  a  été  établi  par  la  loi 
du  15  juillet  1914,  a  classé  les  diiliMcnles  sour- 
ces de  revenus  en  cédules  nettement  détermi- 
nées. Chaque  revenu  afférant  à  l'une  de  ces  caté- 
goi'ies  est  classé  suivant  des  barèmes  souvent 
dillérenls,  et  doit  faire  l'objet  d'une  déclaration 
particulière.  Puis,  en  dehors  de  ces  déclarations 
détaillées,  rm  doit  établir  une  décliration  glo- 
bale qui  porte  sur  l'eusenible  de  tous  les  reve- 
nus, quels  qu'i's  soient.  En  ce  qui  concerne 
l'impAt  sur  les  bénéfices  de  guerre,  il  fait  l'objet 
de  dii-positions  spéciales  mises  en  vigueur  pos- 
térieurement. 

Vous  trouverez  les  meilleurs  ouvrages  résu- 
més sui'  ces  questions  d'interprétation  assez  diffi- 
cile à  la  libiairie  du  Journal  de.i  .Avocats,  6,  rue 
de  Mézières,  à  Paris,  laquelle  a  édité  Ifs  meil- 
leurs commentaires  dus  à  la  collaboration  de 
M.  Mercier,  ancien  contrôleur  principal  des  con- 
tributions directes. 

Pour  l'aire  votre  déclaration,  vous  pouvez  vous 
adresser  directement  au  contrôleur'  de  votre  res- 
sort, en  lui  demandant  les  impiiinés  tenus  à  la 
disposilion  des  contribuables.  —  (M.  f).) 


tlt-NLh;  CU.MMEItClALli 


39 


LA  SEMAINE  MÉTÉOHOLOGIQUE 

Semai7ie  du  28  décem/j.  au  3  janvier  lt»-20  {OBSERVATOIRE  DU  PARC  SAIM-MAUR) 


JOURS 

ET     DATES 

i       PRESSION  (1) 
^                à  midi. 

T 

c 
a 

E.MPÉF 

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Vont. 

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blHKS 

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U    6 

miUitn 

REMARQUES  DIVERSES 

Écart 

sur 

la  nor 

maie 

Dim 28  déc. 

lOiO.U 

7»3 

12  0 

8.9 

4-c  7 

S 

0.0 

1.3 . 3 

Pluie  kl  nuit  et  le  soir. 

Lundi 20  - 

1007.- 

11.4 

13.7 

12.3 

+10.4 

s  (1 

0  0 

0.2 

Br.iinele  m.,  temps  couvert. 

Mardi  .     .  :iO  - 

1010. a 

10.1 

11.x 

11.0 

+  8.9 

s  <l 

0.0 

Gouttes  de  pluie,  temps  couv. 

Mercredi      31  — 

1000..^; 

3.  G 

10.4 

7.4 

+.3  ;i 

s  u 

2.3 

2  4 

Pluie  par  moments. 

Jeudi            !'■'■  j. 

986.7 

3.1 

e  1 

0  0 

+  2.9 

E 

0  0 

23.0 

Pluie  continue. 

Vendredi       2  — 
Samedi     .     3  — 

1013.9 
1003.6 

lOÛj.o! 

1 

-13  3 

—  1   8 
—2.9 

4.7 
1   3 

1   s 
—0.1 

6.6 

+4..=; 

—  0.3 
2  -^ 

» 

N 

S  E 

4  8 
0.0 

2.2 
45.3 

Pluie  le  mat.,  beau,  hrouill.  et 
gelée  blanche  le  soir. 

Gelée  bl.,  givre  le  mat.,tenipî 
couvert. 

Mijenoes  on  totaoi 

learts  sar  U  normal* 

4.4 
+3  6 

8.6 

+2  8 

m 
n 

7   1 

an  lieg  de 
57  b.  7 

dDr.  tblor. 

Pluie  depuis  le  !•■' janvier  : 

En  1920 27'""' 

Normal»^ 4 

(1)   Voir  à  la  page  318  du  numéro  du  24  juillet  l'explication  de  cette  nouvelle  mesure. 


RKVUE    (OMMEHCIAIE 


Situation  agricole.  —  L'humidilé  a  d.  niiiié  au 
cours  de  la  huilalne;  des  pluies  abondiutes  et  conti- 
nuelles ont  amené  la  crue  et  le  débordement  d'un 
certain  nombre  de  cours  d'eau.  Dans  le  fond  des 
vallées,  des  récoltes  sont  submergées. 

Les  terres  étiint  détrempées,  les  labours  et  les 
clnrroisdf  fumiei  smit  interrompus. 

A  la  faveui-  du  temps  doux  et  humide,  la  végéta- 
tion des  cércales  d'automne  a  fait  des  progrès  cons- 
tants, leur  vigueur  est,  en  général,  e.xcessive  pour  la 
saison.  Mais. les  conditions  atmosphériques  ont  été, 
en  m'''me  temps,  favoiables  au  développement  des 
mauvaises  herbes,  qui  cnmmencent  à  puduler  et  à 
la  multiplication  des  limaces,  qui  causent  quelques 
dégâts 

Le  retour  d'un  lemps  sec  est  ardemment  désiré 
par  la  culture. 

Blés  et  Farines.  —  Les  ventes  de  blés  ont  lieu  au 
tau.\  le  11  taxe  et  les  livraisons  aux  minoteries  sont 
à  peine  suffisantes.  En  Amérique,  aux  Etals-L'nis,  le 
prix  du  blé  a  i  marché  de  New-York  atteint,  en  te- 
nant compte  du  change,  103  fr.  43. 

Dan5  la  région  parisienne,  les  farines  de  consom- 
mation sont  livrées  aux  boulangeries  au  prix  de 
63  fr   le  sas  de  137  kilogr.,  soit  41  fr.  40  le  quintal. 

Sons.  —  On  traite  aux  conditions  fixées  par  la  cir- 
culaire ministérielle,  mais  les  livraisons  sont  lentes, 
par  suite  des  difficultés  du  transport. 

Céréales  diverses.  —  Les  avoines  ont  des  prix 
fermement  tenus,  mais  sans  grand  changement  sur 
ceux  de  la  semaine  dernière.  Par  quintal  départ,  on 
cote  les  provenances  du  Centre  83  à  87  fr.  et  celles 
de  l'Ouest  84  à  80  Ir. 


Sur  les  orges,  les  cours  accusent  une  baisse  d'en- 
viron 30  centiu)es.  On  paie  aux  100  kilogr.  départ  : 
orges  de  Champagne,  91  à  91.30;  de  lu  Mayenne  et 
de  la  Sarthe,  93. i5  a  94.5";  de  l'Ouest,  86  à  88.50. 

Les  sarrasins  valent  île  81  à  82.50  le  quintal  départ. 

On  cote  aux  100  kilogr.  le!  céréales  étrangères 
rendues  dans  nos  poris  ;  avoine  de  la  Plata,  84  à 
88  -'5;  d'Algérie  et  de  Tunisie,  80  a  86.3";  le  ma'is 
de  la  Plata,  81  à  84.23;  les  orges  de  Californie,  113  à 
117  fr.  • 

Fourrages  —  Au  marché  de  La  Chapelle,  les  cours 
pratiqués  la  semaine  dernière  se  sont  maintenus, 
soit  par  104  buttes  rendues  à  Paris  :  luzerne,  310  à 
330  fr..;  regain,  290  à  310  fr.;  foin,  280  à  310  fr. 

Dans  les  départements,  le  foin  vaut  33  à  48  fr.  les 
100  kilogr. 

Pailles.  —  Cours  slationnaires  au  marché  de  La 
Chapelle  où  l'on  cote  comme  suit  par  104  bottes  ren- 
dues à  Paris  :  paille  de  blé,  180  à  190  fr.  ;  paille 
d'avoine,  210  à  220  fr.;  paille  de  seigle,  180  à  190  fr 

Graines  fourragères.  —  Cours  en  hausse  sur  les 
graines  de  luzerne,  très  termes  sur  celles  de  Irèfie. 
On  paie  aux  100  kilogr.  :  Irèfle  violet.  930  à  1  150  fr.; 
luzerne  de  p.iys.  600  à  700  fr  ;  luzerne  de  Provence, 
720  à  760  fr.;  trèfle  blanc,  800  à  1  100  fr.;  anthyllide 
1   000  à  1  500  fr.  ;  lotier,  800  à  1  000  fr. 

Bétail.  —  Au  marché  de  La  Villette  du  lundi 
29  décembre,  l'offre  a  été  modérée  ;  il  eu  est  résulté 
une  vente  assez  facile  à  des  prix  sans  grand  chan- 
gement. 

0  1  a  payé,  par  demi-kiingramme  net  :  les  meil- 
leurs bœufs  de  l'Allier,  de  la  Nièvre,  de  Saône-et- 
Loire,  de  l'Orne,  du  Calvados  et  de  la  Haute-Vienne 


40 


KKVUE    COMMKKCIALIi 


2.95  à  3.15:  les  sortes  ordinaires,  2.73  à  2.85:  de  la 
Mayenne  et  de  la  Sarttie,  2.10  à  2.90:  de  la  Vendée, 
de  Maine-et-Loire  et  de  la  Loirt-lnférieure,  2.:;o  à 
2.95  :  les  génisses,  J  à  3.15  ;  les  taureau.x,  2.10  à 
2.60. 

Les  veaux  ont  eu  des  prix  soutenus.  On  a  coté  les 
veaux  d'Eure-et-Lciir,  Seine-et-Marne.  Seine-et-Oise, 
du  Loiret  et  de  l'Yonne,  5.15  à  5.90;  de  l'Aube, 
5.70  à  0.85;  du  Cantal  et  du  Puy-de  Dôme,  '.  à  4.30; 
de  la  Mayenne  et  dp  la  Sarlhe,  5.50  à  5.80  :  de 
l'Ouest,  4.80  à  5.25  le  demi-kilogramme  net. 

Sur  les  moulons,  cours  très  fermes.  On  a  payé 
comme  suit,  par  demi-kilogramme  net  :  moutons  du 
Centre,  5.25  à  5.65;  agneaux,  5.90;  moutons  lurtis, 
4.50  à  5.05;  moulons  du  Midi,  4.50  à  5  fr.;  brebis 
de  même  provenance,  3.50  à  4.30. 

Cours  slationnaires  sur  les  porcs,  soit  3.40  à  3.30 
pour  les  poi  es  gras  et  2.75  à  3.05  pour  les  coches, 
par  dtmi-kilogramme  vif. 

Voici  le  relevé  du  mouvement  des  marchés  des 
lundi  29  décembre  et  jeudi  !«'•  janvier. 

Marche  du  lundi  29  décembre. 
Entrées  directes 


aux  abattoirs. 


Réserves 


Amenés.    LaVill.    Vaug,  La  Vill.  Vaug. 

têtes         tétos  têtes  têtes          têtes 

Bœufs -2  58-2    \ 

Vaches..,.       1836    Ç     l;l  104  Qéi  [.90 
Taureaux..           316     ) 

Veaux 1  937      1  373  558  292           58 

Moutons..     15  87S      2  813  437  2  850  480 

Porcs •2  7-23         486  582  2-0  178 

Prix  maxima  du  kilogramme. 


Au  poids  net. 


Au  poiils  vif. 


1"  q.      2'  q.        3'  q.      Prix  extrêmes. 

Breufs 5.90  5.40  4.80  1.50  à  3.78 

Vaches 5.90  5.40  i.lO  1.50      3.78 

Taure.-iux..  .1.70  4.40  4.00  1.50      3.05 

Veaux 11.60  11.00  9.30  3.00      7.20 

Moulons...  10.80  9.(i0  8.60  3.12      5.61 

Porcs 10.00  9.86  9.70  6.00       7.00 

Marché  du  jeudi  \'''  janvier, 

Entrées  directes       • 
aux  abattoirs.  Réserves 


Amenés 

LaVill 

Vaug. 

La  Vill. 

Vaug. 

lêles 

têtes 

têtes 

têtes 

têtes 

Bœufs 

1  iil'J 

J 

Vaches 

891 

251 

100 

273 

63 

Taureaux.. 

156 

Veaux 

853 

785 

57 

176 

Moutons  . . 

8  708 

2  !<42 

526 

800 

320 

Porcs 

1   198 

715 

449 

210 

40 

P 

ix 

niaxima 
net. 

du  kilogr 
Au  p< 

anime. 

Au  poi 

ds 

)ids  vil. 

!'•  q.       2' q.        3*  q.      Prixextrèmes. 

Bœuts.   ...  6  10        5  60        5  00  1.50  à  3.84 

Vaches 6  20        5  60        4  90  1.50      3.81 

Taureaux..         -4  90        4  60        4  20  1.50      3.18 

Veaux 1160      1100        9  30         3. 00      7.20 

Moulons..  10  1-0        9  60        8  rO         3.12      5.61 

Porcs 10  00        9  86        9  70         6.00      7.00 

Dans  les  départements,  on  cote  ; 

Besançon,  par   kilogr.  poids  vif:   veaux,  a  à  5.40; 


par  kilogr.  poids  net  :  moutons. 
8.50  à  8.75. 


à  8  fr.  ;  porcs, 


Bordeaux, par  kilogr.  poids  vif:  bœufs,  2  à  i  fr.; 
vaches,  1.60  à  3.20;  par  kilogr.  poids  net  :  moutons, 
8  à  10  fr.;  veaux,  8  à  10  fr. 

Caen.  par  kilogr.  poids  vif  :  bœufs  et  vaches, 
2.40  à  2.90;  veaux,  4  à  4.75. 

Chartres,  par  kilogr.  poids  net  :  veaux,  11.75 
à  12.50;  par  kilogr.  poids  vif  :  porcs,  6  à  7  fr. 

Cholel,  par  kilogr.  poids  vif  :  bœufs,  2.15  à  2.63; 
vaclies,  2.15  à  2.65;  veaux,  4.30  à  3  fr.;  porcs,  G. 50 
à  7  fr. 

Li/on-Vaise,  par  kilogr.  poids  net  : 
à  6  fr.;  moutons,  9  à  12  fr.;  par  kilog 
veaux,  5.90  à  6.45. 


bœufs,  4.10 
.  poids   vif  : 

4.30  à  5.80 
par  kilogr. 


Nancij,  par  kilogr.  poids  net  :  bœufs, 
vaches,  4.:  0  à  3.80  ;  moutons,  9  à  11  fr. 
poids  vif  :  veaux,  3.50  à  6.30. 

Vins,  alcools  et  eaux-de  vie.  —  Les  cours  restent 
fermes.  Dans  le  Mid',  on  paie  les  vins  rouges  :  100  à 
115  fr.  à  Moiitpfllier  et  à  Béziers;  les  vins  blancs  de 
123  à  133  fr.  l'hectolitre. 

Dans  la  Loire-Inférieure,  on  paie,  par  pièce  de 
223  lilres  :  muscailet  de  choix,  400  à  425  fr.;  ordi- 
naire, 373  à  400  fr.;  les  vins  de  gros  plants,  273  à 
325  fr. 

En  Loir-et-Cher,  les  vins  rouges  sont  cotés  de 
110  à  115  fr.  et  les  blancs  de  135  à  110  fr.  l'hecto- 
litre nu. 

En  A'gérie,  à  Alger,  les  vins  rouges  valcntde  108  à 
113  fr.  l'hectolitre  nu. 

On  paie  dans  le  Midi  le  3/6  de  vin  86  degrés  973  à 
I  000  fr.;  le  3/6  de  marc,  730  fr.;  l'eau-de-vie  de  vin 
32°.  623  à  650  fr.;  l'eau-de-vie  de  marc,  430  fr. 

Fruits  à  cidre.  —  Situation  inchangée  pour  les 
transports.  Sur  la  place,  en  Normandie,  on  paie  83  à 
90  fr.  la  tonne  et  de  130  à  140  fr.  sur  viigon  dépait. 

Olives  et  huiles  d'olives.  —  Dans  le   Sud-Est,  le 
olives  valent  de   Is   à  20  fr.    le   dounle-décalilre  el 
l'huile  d'olive,  8  à  10  fr.  le  l.tre. 

Fromages.  —  Les  ventes  de  Gruyère  de  Franche- 
Comté  ont  eu  lieu  récemment  à  des  prix  variant  de 
.320  à  3"i3  fr.  les  50  kilogr. 

Miels  et  cires.  —  Cours  sans  changement.  On 
conlinui-  à  payer  les  miels  blancs  650  fr.,  et  les 
miels  de  Brclagnc  550  à  600  fr.  les  100  kilogr. 

Les  cires  valent  800  fr.  les  100  kilogr. 

Tourteaux.  —  A  Mars' il!e,  on  paie  en  disponible; 
touileau  d'Arachide  liuQsque,  73  à  8li  fr.;  Coro- 
inaiidel,  65  fr  ;  de  sésame,  62  fr.,  de  coprah,  70  à 
73  fr. 

Truffes.  —  Dans  le  Périgord,  les  tmlTes  valent  de 
24  à  28  fr.  le  kilogr.,  et  en  Vauc  us.-  de  20  n  33  fr. 

Beurres  et  Œufs.  —  Aux  Halles  centrales  de  Paris, 
les  beurres  cenlrlfuges  valent  de  15  à  13.80,  el  les 
beurres  mirchands  de  12.80  à  13.80  le  kilogr. 

Les  œufs  sont  cotés  de  620  à  693    r.  le  mille. 

B.    DUKAND. 


I.e   Gérant  :  Charles  Ditrbix. 


Pans. 


L.   Mahetheux.  imprimeur 


CHKUNiyUE  AGhICOLE 


CBRGNIQUE  AGRICOLE 


Les  l'ournilures  d'erigra,is  pour  la  saison  de  piiiitemps.  —  Nécesiilé  d'abréger  la  durée  des  Iranfpoits.  — 
Conclusions  adoptées  par  l'Académie  d'Agricullure.  —  Les  mesure^  annoncées  relaliveinent  au  com- 
merce du  blé.  —  Erreur  à  adresser.  —  Maintien  du  pri.x  fi.^é  pour  la  récolte  de  l'.U'i.  —  Les  élections 
des  délégués  de^  Associalions  rigricoles  aux  Chambres  d'Agricullure.  —  L'exUnsion  de  la  licvre  aphteuse. 

—  Caractère  grave  de  la  maladie.  —  Mesures  prises  au  marché  de  La  Villelte  et  daus  le  département 
de  la  Seine.  —  L'inquictude  en  Suisse.  —  Prévisions  de  l'iuslitut  international  d'Agriculture  sur  les 
approvisionnements  eu  céréales.  —  Travaux  d«  la  Commission  officielle  de.--  graines  de  betteraves  à 
sucre.  —  Li  Semaine  de  motoculture  du  printemps  de  1920.  —  Cbangements  ai'porlés  dans  les  méthodes. 

—  Production  et  commerce  des  tourteaux.  —  Comparaison  avec  les  années  précédentes.  —  Le  nitrate 
de  soude.  —  Iniluence  du  fret  et  du  change.  —  Excursion  organisée  par  la  Compagnie  d'Orléans  pour 
étudier  les  cultures  de  porte-graines.  —  Les  terres  restées  en  friche  dau^  les  régions  occupées  pa! 
l'ennemi.  —  Appréciation  oriicielle.  —  Observations  de  M.  Gaston  Bonuier  sur  ladaptalion  des  plantes 
aux  milieux.  — Erratum. 


A   propos   des   engrais. 

Les  agriculteurs  qui  n'ont  pu  recevoir 
qu'en  quantité  limitée  les  engrais  qui  leur 
élaienl  nécessaires  pour  les  ensemencements 
d'automne,  s'inquiètent  de  savoir  s'ils  pour- 
ront recevoir  jiourles  cultures  de  prinleinps 
les  quantités  dont  le  besoin  est  urgent.  La 
réponse  est  problématique.  Si  l'on  prend  des 
renseignements  auprès  des  fabricants  ou  des 
commerçants,  on  se  trouve  en  présence  des 
mêmes  affirmations.  Tout  dépend  des  moyens 
de  transport.  S'il  s'agit  des  engrais  fabriqués 
en  Prancft,  comme  les  superphosphates,  les 
approvisionnements  en  matières  preinières 
(phosphates  et  pyrites)  sont  sous  la  dépen- 
dance des  arrivHg-^s  qui  se  font  avec  lenteur. 
S'il  s'agit  des  engrais  importés,  comme  le 
nitrate  de  soude,  les  marchandises  débar- 
quées restent  en  souffrance  dans  les  ports. 
Rien  ne  permet  de  prévoir  que  cette  situa- 
tion lamentable  s'améliore,  si  des  mesures 
énergiques  ne  sont  pas  prises  sans  dé!ai. 

Ces  mesures  dépendent  de  l'Etat;  il  doit 
les  prendre.  On  sait  qu'à  raison  des  difficultés 
actuelles  des  transports  par  voies  ferrées,  les 
marchandises  sont  classées  par  catégories, 
et  que  la  priorité  est  donnée  à  celles  placées 
dansla  première  dite  la  catégorie. 4.  Jusqu'ici, 
les  engrais  n'y  tigurent  pas;  on  doit  les  y 
placer.  Ce  n'est  pas  ici  qu'il  est  nécessaire  de 
fa/ire  ressortir  que  l'emploi  des  engrais  est 
indispensable  pour  relever  la  production  du 
sol,  et  que,  s'ils  viennent  à  faire  défaut  au 
printemps  comme  ils  ont  manqué  à  l'au- 
tomne, l'année  1920  comptera  encore  au 
nombre  des  années  déficitaires. 

Pour  ces  motifs,  l'Académie  d'Agriculture, 
dans  sa  séance  du  7  janvier,  a  décidé  de 
transmettre  au  ministre  de  l'Agriculture  une 
d-emande  instante  pour  que  les  transports  des 
engrais  soient  classés  an  même  rang  que 
ceux  des  denrées  du  ravitaillement.  Cette  de- 


là Janvier  1P20. 


N» 


monde  doit  être  écoutée  sans  tarder,  car  elle 
répond  à  un  besoin  urgent.  Les  saisons 
n'attendent  pas  le  bon  plaisir  des  hommes. 

La  politique  du  blé. 

On  a  lu,  dans  la  Chronique  du  8  janvier 
(p.  21),  le  résumé  des  déclarations  faites  par 
le  ministre  de  l'Agriculture  relativement  aux 
vues  du  Gouvernement  sur  le  commerce  du 
blé.  D'après  l'affirmation  que  la  liberté 
serait  rendue  à  ce  commerce,  certains  or.t 
conclu,  contrairement  à  ce  qui  a  été  dit  ici, 
que  les  cultivateurs  pourraient,  à  partir  du 
moment  où  le  Gouvernement  ne  donnerait 
plus  de  ristourne  aux  meuniers,  vendre  leur 
blé  au-dessus  du  taux  de  73  fr.  par  quintal 
fixé  pour  la  récolte  de  1919.  11  y  a  là  une 
erreur  qu'il  importe  de  dissiper. 

En  effet,  d'après  les  renseignements  pris 
aux  meilleures  sources,  le  décret  fixant  le 
prix  de  vente  du  blé  par  les  récoltants  serait 
maintenu.  A  ceux  qui  refuseraient  de  céder 
à  ce  prix  leur  blé  acheté  par  les  meuniers  ou 
les  commerçants,  la  réquisition  serait  appli- 
quée. 

Il  n'y  aura  donc,  comme  nous  le  disions, 
en  ce  qui  concerne  la  récolte  de  1919,  aucun 
avantage  concédé  aux  agriculteurs. 

Elections  aux  Chambres  d'Agriculture. 

On  a  lu  dans  le  n°  du  8  janvier  (p.  25)  le 
décret  relatif  à  la  formation  des  listes  élec- 
torales pour  l'élection  des  Chambres  d'Agri- 
culture. Ce  décret  est  muet  au  sujet  de  l'élec- 
tion des  délégués  des  Associations  agricoles 
qui  doivent  entrer  dans  les  Chambres  d'Agri- 
cultnre.  Dans  nombre  de  départements,  on 
s'inquiète  de  la  méthode  à  suivre  pour  la  dé- 
signation de  ces  délégués  et  de  la  nature 
même  des  Associations  appelées  à  prendre 
part  à  cette  nomination.  On  peut  espérer 
qu'un  nouveau  décret  fixera  à  bref  délai 
l'opinion  sur  ce  sujet. 

Tome  I.  —  3 


42  •  CHRONIQUE  AGHICOLE 

La  fièvre  aphteuse. 

On  a  vu  récemment,  dan»  nos  colonnes, 
l'analyse  des  documents  officiels  sur  la  dis- 
persion de  la  fièvre  aphteuse  dans  une  grande 
partie  de  la  France.  D'après  les  renseigne- 
ments qui  nous  sont  parvenus,  la  maladie 
prend  actuellement  un  caraclèTe  particuliè- 
rement insidieux;  les  cas  foudroyants  et 
même  mortels  ne  seraient  pas  rares.  11  est 
donc  nécessaire  que  chacun  prenne  toutes 
les  précautions  nécessaires  pour  se  mettre  à 
l'abri  de  la  contagion  el  applique  strictement 
les  prescriptions  de  la  police  sanitaire. 

A  la  suite  de  la  constatation  de  cas  de 
fièvre  aphteuse  au  marché  de  La  Villette,  un 
arrêté  du  Préfet  de  police  a  prescrit  des  me- 
sures rigoureuses  sur  la  circulation  du  bé- 
tail dans  le  département  de  la  Seine  et  la 
réexpédition  des  animaux  vivants. 

Aux  termes  de  cet  arrêté,  le  marché  de 
La  Villette  n'est  ouvert  qu'aux  transactions 
porlant  sur  les  animaux  destinés  à  la  bou- 
cherie. Cps  animaux  ne  pourront  sortir  du 
marché,  ainsi  que  du  département  de  la  Seine, 
qu'accompagnés  d'un  laissez-passer  délivré 
par  le  Service  vétérinaire  sanitaire.  L'expé- 
dition à  destination  des  départements  autres 
que  l'Alsace-Lorraine  et  ceux  énumérés   au 


décret  du  22  mai  1918  (Seine-et-Oise,  Seine- 
et-Marne,  Oise,  Somme,  Aisne,  Nord,  Pas- 
de  Calais,  Ârdennes,  Meuse,  Meurthe-et- 
Moselle,  Marne  et  le  territoire  de  Eelfort)  est 
interdite. 

Dans  toute  l'étendue  du  déparlement  de 
la  Seine,  il  est  interdit  d'iiéberger  dans  les 
auberges,  étables  ou  porcheries  du  bétail 
sortant  du  marché  de  La  Villette.  11  est  éga- 
lement interdit  d  héberger  ou  de  vendre  du 
bétail  de  boucherie  ailleurs  qu'au  marché 
aux  bestiaux  de  La  Villette.  Tout  marcliand 
qui  introduit  dans  ses  élables  des  animaux 
des  espèces  bovine,  ovine,  caprine  ou  por- 
cine doit  en  faire  la  déclaration  dans  les 
douze  heures.  Ces  animaux  ne  peuvent  en 
sortir  avant  cinq  jours  et  qu'après  constata- 
tion par  le  Service  vétérinaire  de  la  Seine 
qu'ils  sont  complètement  indemnes  de  fièvre 
aphteuse. 

L'inquiétude  est  grande  en  Suisse.  DéjA,  il 
y  a  quelques  mois,  le  Secrétariat  des  Pay- 
sans suisses  a  publié  un  avis  pour  inciter  les 
agriculteurs  à  prendre  des  précautions  méti- 
culeuses contre  la  maladie.  «  Si  nous  insis- 
tons, disait-il,  sur  ces  mesures  de  précau- 
tions, c'est  parce  que  chaque  agriculteur  doit 
se  pénétrer  delà  convi'ction  que  jamais  cert>^s 
le  troupeau  suisse  ne   s'est  Iroiivé   sons  1' 


coup  dune  au?>i  grave  menace  que  l'est 
cette  forme,  en  nombre  de  cas  mortelle,  de 
la  fièvre  aphteuse.  » 

L'approvisionnement  eu  céréales. 
Le  Bulletin  de  Statistique  de  l'Institut 
international  d'Agriculture  pour  le  mois  de 
décembre  présente  des  prévisions  sur  l'ap- 
provisionnement en  céréales  pour  l'année. 
Il  est  utile  de  faire  connaître  ces  prévi- 
sions : 

Pendant  les  six  dernières  semaines,  un  nouvel 
afTaissemenl  s'est  produit  dans  les  cours  du 
change  entraînant  une  majoration  de  10  0/0  du 
coût  des  céréales  importées  de  l'Amérique  du 
Nord  et  du  Sud  dans  les  principaux  pays  de 
l'Europe,  à  l'e.xception  toutefois  des  puissances 
neutres  (l'Espagne,  les  Pays  Bas,  la  Scandinavie 
et  la  Suisse)  qui  ont  niaiulenu  un  change  favo- 
rable. 

Kn  plus  d  une  ou  de  deux  données  supplémen- 
taires pour  le  Danemark,  la  Moravie,  etc.,  le 
présent  Bulletin  de  l'Iiislilul  international  con- 
firme les  données  relatives  aux  récoltes  dans 
l'Hémisphère  septentrional  des  froment,  seigle, 
orge,  avoine  et  maïs,  publiées  dans  nos  précé- 
dents Bulletins... 

Les  prévisions  des  récoltes  de  céréales  pour  la 
prochaine  saison  sont  généralement  favorables, 
'  en  tant  qu'il  s'agisse  des  travaux  d  automne  au 
Danemark,  en  France,  Grande-Bretagne,  Italie, 
j  au  CanaJa,  Japon  et  en  Egypte,  bien  qu'en 
I  Ecosse,  en  Irlande  el  en  Slovaquie  les  condilious 
!   furent  moins  favorables  en  novembre. 

Un  rapport  sur  l'excédent  disponible  du  fro- 
ment que  les  Etats-L'nis  peuvent  exporter  montre 
qu'au  8  novembre  tOtO  cet  e.vcédeiit  était  de 
/.'}  iiiillions  lie  quintanx  par  rapport  à  60  mil- 
//oïis  au  8  novembre  1918;  dans  ces  chiffres,  on 
a  tenu  compte  du  stock  normal  de  vieux  froment 
respectivement  au  moment  de  la  moisson  des 
récoltes.  La  quantité  totale  de  froment  et  de 
farine  que  les  Etats-Unis  ont  exportée  pendant 
la  saison  passée,  du  i"  août  1017  au  31  juillet 
1918,  a  été  de  36  millions  de  quintaux. 

En  souhaitant  que  ces  prévisions  se  réali- 
i  sent,  il  est  permis  de  constater  que,  pour 
I  l'ensemble  des  pays  dont  la  production 
figure  dans  les  tableaux  publiés  par  l'Insti- 
tut international  d'.Xgriculture,  la  récolte  de 
blé  en  1919  est  évaluée  à  otii  millions  et 
demi  de  quintaux,  contre  609  en  1918. 11  serait 
fort  heureux  que  la  récolte  dans  l'hémisphère 
méridional,  particulièrement  en  Argentine, 
permît  de  combler  ce  déficit. 

Graines  de  betteraves  à  sucre. 

La  Commission  officielle  des  graines  de 

betteraves  à  sucre  s'est  réunie,  au  ministère 

j  de  l'Agriculture,  sous  la  présidence  de  M.  Vi- 

ger,  sénateur,  ancien  ministre  de  l'Agrîcul- 


CHHONiyUE 

lure.  Voici  le  résumé  de  ses  discussions  : 
La  Commission  a  enleodu  le  rapport  de 
M.  Emile  Saillard,  son  secrétaire  général,  sur 
les  essais  et  travaux  poursuivis  pendant  l'annép, 
suivant  le  programme  arrêté  au  cours  de  la  der- 
nière réunion  :  essais  au  laboratoire  de  sélec- 
tion, essais  sur  la  conservation  des  betteraves, 
essais  de  fumure,  etc. 

Elle  s'est  occupée  également  des  deux  con- 
cours qu'elle  avait  institués  piécédemment  : 
concours  entre  les  maisons  de  production  de 
graines,  concours  d'appareils  à  sécher  les  graines. 
Ce  dernier  concours  aura  lieu  à  Paris,  à  l'occa- 
sion du  Concours  général  agricole,  en  mars  1921, 
il  est  doté  de  deu.x  prix  :  un  de  30  000  fr.  et  un 
de  iO  000  fr. 

Etaut  donné  le  nombre  très  restreint  des  mai- 
sons de  constiuction  françaises  qui  se  sont  fait 
inscrire  jusqu'à  ce  jour,  la  question  s"e-t  pospe 
de  savoir  s'il  y  avait  lieu  d'admi-ttre  à  ce  con- 
cours les  maisons  étrangères.  La  Commission  a 
été  d'avis  qu'avant  d'étudier  cette  évenlualitf',  il 
fallait  adresser  un  nouvel  ajpel  aux  maisons 
françaises. 

Il  est  à  souhaiter  que  cet  appel  soit  en- 
tendu par  les  ingénieurs  et  constructeurs 
nalionaux. 

Culture  mécanique. 

La  Chambre  syndicale  de  la  Motoculture 
de  France  annonce  que,  pour  la  prochaine 
Semaine  de  printemps,  elle  a  modilié  le  pro- 
gramme qu'elle  avait  suivi  jusqu'ici. 

La  Semaine  de  printemps  commencera  le 
6  mars  prochain,  à  Paris,  par  une  exposition 
sur  la  terrasse  des  Tuileries.  Les  parlicipants 
exposeront  sur  la  terrasse  du  Lord  de  l'eau 
leurs  tracteurs,  motoculteurs,  ainsi  que  les 
charrues  automobiles  et  tous  engins  agri- 
coles. 

La  Chambre  syndicale  n'ayant  pas  re- 
cherché un  terrain  pour  les  essais,  chaque 
exposant  aura  la  faculté  de  conduire  visi- 
teurs et  acheteurs  à  son  propre  terrain  d'ex- 
périences, aux  environs  de  Paris. 

A  l'exposition  fixe  d'appareils  de  motocul- 
ture, tenue  aux  Tuileries,  seront  adjointes 
une  section  d'outillage  complémentaire  et 
une  section  d'engrais,  d'amendemenis,  de  se- 
mences et  de  plantes  sélectionnées. 

Production  et  commerce  des  tourteaux. 
Quoiqu'elle  ail  repris  une  partie  de  son 
activité,  l'industrie  de  l'huilerie  est  encore 
loin  d'avoir  retrouvé  ses  proportions  d'avant 
la  guerre.  Il  est  permis  d'en  juger  approxi- 
mativement d'après  les  importations  de 
graines  et  de  fruits  oléagineux.  En  suivant 
cette  mélhoJe,  l'Institut  international  d'Agri- 
culture de  Rome,  dans  une  notice  sur  le 
mouvement  international  des  aliments  con- 


AGRICOLE  43 

centrés  pour  le  bélail,  évalue  ainsi  la  pro- 
duction en  France  pour  les  huit  premiers 
mois  de  1919,  comparativement  à  l'anr.ée 
1918  et  à  l'année  191.j  : 

1919  1918  1915 

Tourteaux.        (Iiuil  mois).  (anaôe/.  (ann<^e;. 

quintaux  quintaux  quiiU.-iu^ 

Aracllides 699  000  371000  187^000 

Sésame 19  000  1j  dOO  418  001)- 

Colza 142  000  10  000  24"  000 

Lin 487  000  iOS  000  246  000 

Palmiste 211000  227  000  103  000 

Coprati 61000  84  000  S24  000 

D';iprès  ces  chiffres,  on  peut  compter  que  la 
production  aura  atteint  à  la  hn  de  l'année  un 
peu  plus  de  la  moitié  des  proportions  qu'elle 
avait  encore  en  1913. 

Quoique  l'exportation  des  tourteaux  soit 
prohibée,  les  documents  de  la  Direction  gé- 
nérale des  Douanes  font  connaître  que,  pen- 
dant les  dix  premiers  mois  de  l'ann°e  1919, 
cette  exportation  a  atteint  85  000  quintaux; 
pendant  la  même  période  de  l'année  précii- 
dente,  elle  n'avait  pas  dépassé  23  000  quin- 
taux. Les  dérogations  jouent  malheureuse- 
ment un  rôle  néfaste,  en  présence  de  la  di- 
minution dans  la  production. 

Le  nitrate   de  soude. 

Le  nitrate  de  soude  conserve  la  faveur 
dont  il  a  joui  depuis  longtemps  auprès  des 
cultivateurs.  La  Délégation  française  des  pro- 
ducteurs de  nitrate  de  soude  du  Chili  nous 
communique  une  note  sur  les  difficultés  ren- 
contrées par  ce  commerce.  Après  avoir  cons- 
taté que  les  importateurs  sont  obligés  de 
recouiir  au  fret  étranger,  cette  note  ajoute  : 

Ce  fret,  qui  valait,  avant  la  guerre,  de  18  à 
22  shillings  la  tonne,  est  coté  aujourd'hui 
2.oO  shillings.  .Mais,  à  ce  prix,  il  faut  ajouter  la 
prime  de  change,  qui  est  énorme.  De  soi  te  que 
le  transport  de  100  kilogr.  de  niirate,  fret  et 
change  seulement,  revient  actuellement  à  près 
de  60  fr.  Si  l'on  ajoute  à  cela  le  prix  du  produit 
—  lui  aussi  majoré  de  la  prime  de  change  — 
l'assurance,  les  frais  de  déchargement  —  avec  la 
main-d'œuvre  très  chère  —  les  frais  éventuels  de 
surestaries  et  de  magasinage,  on  arrive  au  prix 
exceptionnellement  élevé  et  néanmoins  très 
justifié,  de  102  à  lO'J  fr.  minimum  le  quintal 
métrique,  marchandise  sur  vagon  poit  d'arrivée. 

Même  à  ce  prix  élevé,  les  cultivateurs  ne 
renonceraient  pas  à  l'emploi  d'un  produit 
dont  ils  apprécient  la  valeur. 

Production  des  semences. 
A  la  propagande  active  poursuivie  par  la 
Compagnie  du  Chemin  de  fer  de  Paris  à  Or- 
léans dans  des  directions  qui  ont  été  signa- 
lées à  diverses  reprises  dans  nos  colonnes, 


a 


CHHd.N'InUE    AGUICOLE 


il  convient  d'ajouter  une  excursion  organisée 
pour  l'élude  de  la  production  des  graines  de 
semences.  La  note  suivante  expose  l'organi- 
sation de  celle  excursion  : 

Afin  de  libérer  notre  pays  de  la  concurrence 
t'trangère  concernant  la  fourniture  à  l'asiricul- 
lure  d«s  semences  pota;;èrfs  et  surtout  des  se- 
raences  de  betteraves  à  sucre  séiectiorau-es,  les 
Services  commerciaux  de  la  Compagnie  d'Or- 
léans organisaient  récemment  une  mission, 
composée  d'aariculleurs  du  Sud-Ouest,  dans  le 
but  d'étudier  les  métliodes  de  culture  de  porle- 
graines  dans  les  cenlres  réputés  des  environs  de 
Paris  et  d'Angers. 

Une  conférence  de  M.  tîussaid.  directeur- 
adjoint  de  la  S-tation  d'Essais  de  semences  du 
ministère  de  r.\griculture,  précisait  au  d<;butdes 
travaux  de  la  délégation  les  dill'érents  résultats 
à  obtenir,  nolamnient  l'intérêt  qu'il  y  aurait  à 
introduire  cescultnres  spéciales  dans  les  vallées 
de  la  Garonne  et  de  ses  afiluents.  Outre  la  Sta- 
tion <rEssais  de  semences,  cette  mission  visitait 
les  installations  à  Paris  d'une  maison  de  vente 
(le  graines  et  ses  cultures  de  Verrières  (Seine- 
et-Oise)  ainsi  que  les  cultures  des  vallées  de 
l'Aulhion  et  de  la  Loire. 

Les  nombreux  renseignements  recueillis  à 
celte  occasion  ont  été  condensés  en  une  élégante 
brochure,  éditée  par  les  soins  des  Services  com- 
merciaux de  la  Compagnie  d'Orb-ans.  pour  être 
mise  gracieusement  à  la  disposition  des  Sociétés 
agricoles  et  des  agriculteurs  des  ri'gious  desser- 
vies par  cette  Compagnie. 

La  brochure  signalée  dans  cette  note  a 
été  rédigée  avec  clarté  et  précision  par 
M.  Mahoux,  directeur  des  Services  agricoles 
de  Lot-et-Garonne. 

Dans   les   régions  ravagées. 

Parmi  les  problèmes  posés  par  la  reconsti- 
tution du  sol  dans  les  région.s  ravagées  par  la 
guerre,  ceiui  des  indemnités  pour  les  terres 
restées  en  friche  est  assez  délicat.  A  une 
question  sur  ce  sujet  qui  lui  était  posée  par 
j\L  Léon  Escoftier,  député  du  .Nord,  le  ministre 
des  Régions  libérées  a  répondu  en  ces  termes  : 

Les  terres  voisines  du  front,  d«meuTées  en 
fi'iche,  par  une  conséquence  dii'ecte  des  laits  de 
guerre,  c'est-à-dire  parce  qu'elles  étaient  com- 
prises dans  la  zone  de  feu  ou  parce  que  le<  lo- 
calités avaient  été  évacuées  par  ordre  et  que  de 
ce  fait  la  culture  n'était  plus  possible,  ou  encore 
psrce  que  l'autorité  ennemie  a  expulsé  ou  évacué 
l'exploitant  ou  l'a  empêché  de  cultiver,  ont  subi, 
du  l'ait  de  cet  éiat  d'abandua,  un  dommage  qui 
doit  être  compris  dans  lindemnité  de  remise  en 
élat  de  productivité  prévue  par  l'article  "i  de  la 
loi  du  17  avril  1919.  —  Dan.s  tout  antre  cas,  la 
non  culture,  ne  résultant  pas  directement  et  im- 
médiatement d'un  fait  de  guerre,  constitue  un 
dommage  indirect  qui  ne  peut  donner  lieu  à  lé- 
paration  aux  termes  île  la  loi  précitée. 


Si  la  distinction  peut,  à  la  rigueur,  être 
appréciée  pour  les  territoires  non  envahis, 
elle  parait  d'une  applicalii)n  difficile  dans 
ceux  qui  ont  été  occiipés  par  l'ennemi  pen- 
dant |)lusieurs  années. 

L'adaptation  des  plantes  aux  milieux. 

Dans  une  des  séances  récentes  de  l'Acadé- 
mie des  Sciences,  M.  Gaston  Bonnier  a  lait 
connaître  les  observa!ions  intéress<mles  aux- 
quelles il  s'est  livré  snr  les  modifications  ap- 
portée* au  développement  des  végétaux  .sui- 
vant l'altitude  à  laquelle  ils  sont  placés.  Ces 
observations  comparatives  ont  porté  sur  des 
plantes  de  même  espèce  culti.vées  d'une  part 
à  la  Station  végétale  de  Fontainebleau,  cl 
d'autre  part  à  diverses  altitudes  dans  ks  Py- 
rénées. 

Dans  des  cultures  de  plantes  vivaces  éta- 
blies depuis  18^*8,  les  végétaux  nés  dans  lit 
plaine,  puis  transportés  dans  les  stations  su- 
périeures,sont  devenus  tout  à  fait  semblables 
aux  plantes  indigènes  de  même  espèce  crois- 
sant naturellement  à  ces  altitudes.  En  li*iiH). 
M.  Gaston  Bonnier  fit  exécuter  le  même  jour 
des  semis  des  mêmes  espèces,  sur  le  même 
sol  transporté  de  Fontainebleau  jusqu'à  la 
station  de  culture  située  à  2  (100  raèlres  d'al- 
tiiude  sur  le  pic  du  Midi.  Les  plantes  issues 
de  ces  .semis  comparés  ont  manifesté,  diis  le 
début  de  leur  végétation,  certains  caractères 
alpins,  tels  qu'un  revêtement  de  puils  proté- 
geant les  feuilles  contre  les  brusques  chan- 
gements de  tempéi-alure,  production  plus 
grande  de  la  substance  rou,ge  colorant  les 
feuilles,  et  dés  la  première  saison,  toutes  les 
piaules  sonl  devenues  plus  ou  moins  naines 
ou  aplaties  sur  le  sol. 

Les  résultats  de  toutes  ces  expéri«nees 
montrent  comment  les  plantes  peuvenl  se 
modifier  suivant  les  milieux  dans  lesquels 
elles  se  développent.  La  conclusion  tirée  par 
M.  (iaston  Bonnier  est  que  toutes  ses  obscr- 
valions  concordent  avec  les  conclusions  e.v- 
primées  naguère  par  Lamark. 

Erratum. 

On  nous  signale  uni'  erreur  typographi(|ue 
qui  s'est  glissée  dans  la  légende  de  la  Hg.  2 
(page  13  du  n°  du  1'"^  janvier'.  .\a  lieu  de 
Emiit'-Flacl;,  il  faut  lire  Snoir  Flacke  (Flocon 
dB  Neige). 

Nous  recommandons  û  nouveau  à  nos  col- 
laborateurs de  reviser  avec  soin  les  épreuves 
qui  leur  sont  communiquées  :  c'est  le  seul 
moyen  d'éviter  des  erreurs,  toujours  désa- 
gréables. 

Nenhv  Sacxuîb. 


M.  MÉLINE  AU  COMICE  D£  llEMIREilONT 


M.  MÉLINE  AU  COMICE  DE  REMIREMOM 


Une  réunion  importante  a  été  organisée 
le  30  décembre  par  le  Comice  agricole  de 
rarrondisst^menl  de  Fîemiremont  (Vosges) 
donl  M.  iVIéline  est  le  président  depuis  uae 
quarantaine  d'années. 

M.  Méline  y  a  prononcé  un  discours^pro- 
gramme,  dans  lequel  il  a  examiné  tous  les 
problèmes  qui  s'imposent  pour  la  reconstitu- 
tion de  la  France,  problèmes  financiers  et 
problèmes  économiques  à  la  solution  des- 
quels toutes  les  branches  du  travail  national 
doivent  concourir.  Nous  ne  pouvons  repro- 
duire que  la  partie  qui  concerne  l'Agricul- 
ture : 

Nous  possédons  heureusement,  à  côté  de  l'Iu- 
duslrie  et  du  Commerce,  un  instrument  merveil- 
leu.x  de  richesse,  une  véritable  mine  d'or  dont 
nous  n'avons  tiré,  jusqu'à  présent,  qu'un  revenu 
de  beaucoup  inférieur  à  sa  capacité  de  produc- 
tion; notre  bonne  terre  de  France,  qui  est  cer- 
tainement une  des  premières  du  monde. 

Elle  a  tout  pour  elle,  une  situation  péopra- 
phique  incomparable,  un  climat  [admir:ible  par 
sa  douceur  et  sa  variété,  des  spécialités  de  pro- 
duction qui  soaL  recherctiéos  dans  le  monde  en- 
tier et,  pour  mettre  tous  ces  trésors  eu  valeur, 
une  population  agricole  aclmruée  an  travail  et 
amoureuse  de  la  Teire.  Nos  agiiculteurs  n'ont 
(]u'uB  défaut.  Us  sont  trop  modestes,  ils  ont  peu 
de  besoins,  sont  très  économes  et  vivent  de  peu; 
voilà-pouriiuoi  ils  n'ont  pas  demandé  jusqu'à  ce 
jour  à  la  Terre  tout  ce  qu'elle  pouvait  leur  don- 
ner, bien  qu'ils  aient  réalisé,  surtout  dans  cer- 
tains départements,  d'immenses  progrès.  On  au- 
rait dit  qn'ils  avaient  peur  d'être  riches. 

La  «uerre  a  changé  leur  esprit  et  les  a  rendus 
plus  exigeants;  ils  veulent,  eux  aussi,  gagn<-r  de 
largent,  devenir  riches  et  il  faut  s'en  féliciter, 
car  ils  ne  peuvent  s'enrichir  qu'en  forçant  la 
terre  à  produire  davantage,  Rien  ne  leur  sera 
pins  facile  le  jour  où  ils  le  voudront,  car  les 
agronomes  les  plus  avertis,  ceux  qui  ont  étudié 
à  fond  les  ressources  agricoles  de  la  France 
n'hé>iten,t  pas  à  aftirmer  qu'elle  pourrait,  si  elle 
voulait,  ne  laisser  aucune  parcelle  de  sol  en 
friche  et  lui  appliquer  les  Tnéthodes  de  tiavail 
les  plus  perfectionnées,  nourrir  une  population 
de  '60  à  70  millions  dliabitants. 

L'Allemapne  y  est  arrivée  sur  une  surface  à 
peu  près  égale  et  avec  une  terre  qui  ne  vaut  pas 
la  nôtre. 

Supposez  le  miracle  réalisé  ;  notre  revenu 
agricole,  qui  n'est  que  de  20  milliards,  pourrait 
monter  aisément  comiue  celui  de  l'Allemague, 
de  la  Belgique,  de  la  Hollande,  du  Danemark  et 
atteindre  40  ou  30  milliards;  avec  un  pareil  ap- 
port, nous  arriverions  aisément  à  équilibrer  nos 
budgets  et  à  gager  nos  emprunts. 


La  vie  chère. 

Ce  n'est  pas  tout;  nous  résoudrions  du  même 
coup  le  problème  le  plus  angoissant  de  l'heure 
actuelle,  celui  de  la  vie  chère,  qui  est  avant  tout 
un  problème  alimentaire.  Car  nous  ne  pouvons 
plus  compter  que  tur  nous-mêmes  pom-  le  ré- 
soudre; tous  les  pays  du  monde  sont  plus  ou 
moins  affamés,  et  il  ne  faut  pas  compter  sur 
eux  pour  venir  séiieusement  à  notre  secours,  il 
ne  faut  compter  que  sur  nous-mêmes. 

l.a  Terre  est  de  tous  les  instruments  de  travail 
celui  qui,  après  l'hoiiible  guerre,  sera  peut-étre- 
le  plus  vite  reconstitué  et  il  l'est  déjà  en  grande 
partie;  il  n'y  a  plus  qu'à  lui  donner  son  plein 
rendement  en  intensifiant  partout  la  productiou 
agricole. 

L'intensification  agricole  et  le  programme 
de  1  avenir. 

L'intensitlcation,  voilà  le  mot  qui  dit  tout  et 
qui  résume  tout  le  programme  de  l'avenir,  qu'  1 
faut  aujourd'hui  dresser  avec  un  soin  particu- 
lier; il  est  nécessaire  que  tout  le  monde  y  tra- 
vaille, les  agriculteurs  et  nos  Syndicats,  les  So- 
ciétés d'a;^riculture,  les  savants  et  le  Couverne- 
iiient. 

Je  me  garderai  bien  de  le  tracer  et  même  de 
l'analyser,  car  il  est  immense  et  touche  à  tout. 
Je  me  borne  à  en  indiquer  en  passant  quelques 
tètes  de  chapitres.  Le  plus  important  est,  à  mou 
avis,  la  création  d'un  enseignement  profession- 
nel complet  qui  nous  a  toujours  manqué;  nous 
nous  sommes  contentés  de  créer  des  savants, 
des  agronomes,  au  lieu  de  faire  l'éducation  delà 
masse  de  nos  agriculteurs,  jeunes  et  vieux.  11 
faut  les  former  dès  l'enfance  à  l'école,  après 
l'école,  par  l'enseignement  post-scolaire,  tt 
quand  ils  sont  devenus  chefs  d'exploitation,  il 
faut  leui-  faire  toucher  du  doigt  les  merveilleu.\ 
résullats  des  méthodes  peifectioniiées  par  les 
champs  de  démonstration,  qu'il  y  aura  lieu  de 
créer  dans  chaque  commune,  et  par  des  fermes 
modèles. 

Quand  l'agriculteur  saura  comment  on  peut 
doubler,  tripler  la  production,  il  ne  resttra  plus 
qu'à  l'aider  à  se  procurer  tous  les  moyens,  tous 
les  instruments  di-  production,  semences,  en- 
grais, machines,  argent.  Pour  les  engrais  qui 
sont  la  clef  de  voûte  de  l'intensificaition,  je  note 
en  passant  que  nous  allons  êtr-e,  après  la  guerre, 
dans  une  situation  infiniment  meilleure 
qu'avant  ;  nous  n'aurons  pas  seulement  1-es  po- 
tasses d'Alsace;  les  usines  de  guei're  qui  ont 
tant  développé  l'industrie  chimique  vont  pouvoir 
nous  livrer  en  abondance  les  nitrates  et  bien 
d'antres  fertilisants. 

De  ce  côté,  notre  situation  est  tout  à  fait  en- 
courageante. 

Le  crédit  agricole  permettra  à  nos  agriculteurs 
de  se  procurer  toutes  les  avances  qui  leur  seron 


40 


M.  MELINE  AU  COMICE  DE  ItEMIRF.MONT 


né-essaires.  Si  au  crédit  agricole  nous  ajoutons 
l'assurance  sous  toutes  ses  formes  pour  donner  à 
l'agriculteur  la  sécuiilé  qui  lui  manque,  nous 
aurons  fait  de  l'induslrie  agricole  non  seulement 
une  des  plus  fructueuses,  mais  une  des  plus 
sûres. 

11  n'y  aura  plus,  pour  retenir  les  ai.'rii:ulteurs 
h  la  Terre  et  pour  y  attirer  les  bourgeois  de  la 
ville,  qu'à  transformer  nos  villages  en  les  em- 
bellissant et  en  y  introduisant  les  distractions  de 
la  ville,  ce  qui  d'^vient  de  plus  en  plus  facile. 

La  houille  blanche. 

Je  note  enfin,  pour  être  complet,  au  premier 
rang  des  progrès  que  l'avenir  nous  réserve,  l'uti- 
lisation  de  ce  nouveau  facteur  de  ricbesse  agri- 
cole et  industrielle  qui  s'appelle  la  houille 
blanche,  c'est-à-dire  l'exploitation  de  nos  forces 
bvdrauliques  pour  le  transport  de  la  force, 
l'électricilé,  la  mise  en  marche  de  toutes  les 
machines.  La  France,  ici  encore,  est  au  premier 
rang  dans  le  monde  avec  ses  9  millions  de  che- 
vaux-vapeur en  face  de  l'Allemagne  qui  n'en  pos- 
sède pas  plus  d'un  million  et  demi.  Si  on  calcule 
que  chaque  cheval-vapeur  représente  le  travail 
de  24  hommes,  on  peut  se  laiie  une  idée  des 
prodiges  que  la  France  de  demain  sera  eu  état 
d'accomplir  et  des  bénéfices  incalculables  qu'elle 
réalisera.  Ce  sont  des  milliards  à  ramasser. 

Les  Associations  agricoles. 

I.e  levier  tout-puissant  de  ce  grand  mouve- 
ment de  rénovation  sera  dans  nos  Syndicats  et 
Associations  agricoles  grandes  et  petites  qui  au- 
ront là  une  tâche  patriotique  à  remplir  et  qui, 
j'en  suis  convaincu,  seront  à  la  hauteur  de  leur 
mission;  ce  sont  elles  qui  doivent  à  la  fois  gui- 
der nos  agriculteurs  et  les  défendre  ;  mais  il  faut 
aussi  pour  cela  qu'ils  aillent  à  elles  et  que  dès 
demain  il  n'y  ait  plus  un  seul  agriculteur  qui  ne 
soit  enrégimenté  dans  un  Syndicat  ou  une  So- 
ciété d'Agriculture. 

Toutes  ces  Associations  vont  du  reste  avoir  un 
centre  d'action,  d'organisation  et  de  déteuse 
dans  les  Chambres  d'Agriculture,  surtout  dans 
les  Chambres  régionales  qui  viennent  d'être 
créées  par  une  loi  dont  j'ai  été,  et  j'en  suis  fier, 
un  des  premiers,  je  pourrais  dire  presque  le  pre- 
mier initiateur. 

Programme  agricole  Tosgien. 

Mais  ce  n'est  pas  assez  de  constituer  le  pro- 
gramme général  d'intensification  de  la  produc- 
tion agricole  pour  toute  la  France;  il  faut,  pour 
obtenir  partout  des  résultats  sérieux  et  immé- 
diats, en  faire  ensuite  l'application  particulière 
à  chaque  département. 

C'est  à  cette  tâche  que  je  convie  aujourd'hui 
tous  les  Syndicats,  toutes  les  Associations  agii- 
coles  de  notre  département  et  en  particulier 
notre  Comice,  avec  lequel  je  vais  me  mettre  au 
travail.  Mon  invitation  ne  s'adresse  pas  seule- 
ment aux  agriculteurs,  mais  aux  vaillantes 
femmes  ou  filles  d'agriculteurs  qui,  pendant  la 
guerre,  nous  ont  siuvés  de  la  famine!  .Nous  de- 


vons désormais  les  mettre  à  la  première  place 
partout.  Voilà  du  vrai  et  bon  féminisme. 

Il  faut  enfin  que  chacun  de  nos  arrondisse- 
ments, dont  les  genres  de  culture  varient,  en 
fassent  autant  et  dressent  aussi  leui'  programme. 
11  y  aura  lieu,  ensuite,  de  réunir  une  délégation 
générale  de  touies  les  Sociétés,  pour  fondre  les 
projets  particuliers,  et  en  dégager  le  programme 
départemental. 

Nous  ferons  appel,  pour  nous  aider  dans  cette 
œuvre  d'ensemble  si  complexe,  à  notre  excell-nt 
et  si  dévoué  directeur  des  Services  agricoles, 
M.  Perette,  qui  esl  un  apôtre  du  progrès  agri- 
cole. 

Je  me  garderai  bien  d'entrer,  aujourd'hui, 
dans  l'analyse  de  ce  programme,  mais,  d'avance, 
je  déclare  que  le  principal  article  devra  porter 
sur  la  reconstitution  de  notre  magnifique  race 
de  bétail  Vosgienne.'que  nous  avons  laissé  dégé- 
nérer par  la  faute  du  législateur.  Celte  lacune 
est  aujourd'hui  comblée  par  la  loi  sur  la  monte 
des  taureaux,  que  j'ai  déposée  comme  ministre 
de  l'Agriculture,  et  qui  sera  bientôt  votée  par  le 
Sénat,  après  la  Chambre.  Je  n'ai  pas  besoin  de 
dire  que  j'y  veillerai. 

Quand  chaque  départeiuent  aura  fait  ce  que 
je  vous  propose,  et  il  f.iut  que  cela  soit  fait  tout 
de  suite,  en  vue  de  la  prochaine  récolte,  qui  esl, 
cette  année,  d'une  importance  capiiale,  je  ne 
doute  pas  que  nous  ne  voyions  monter  à  vue 
d'œil  la  production  nationale  agricole  et,  en 
même  temps,  descendre  les  prix  qu'une  spécu- 
lation insensée  cherche  à  maintenir. 

Nous  n'en  finirons  avec  la  famine  qu'à  force 
de  travail,  et  il  faut  que  tout  le  ;r.onde  s'y  em- 
ploie. 


Je  m'arrête,  et  vous  demande  pardon  de  vous 
avoir  retenu  si  longtemps,  mais  j'ai  pensé 
qu'après  une  si  longue  séparation,  j'avais  le  de- 
voir de  vous  dire  ce  que  je  pense  de  la  situation 
actuelle  de  la  France,  des  questions  angois- 
santes qui  se  posent  devant  nous,  des  solutions 
qui  me  paraissent  les  meilleures  et  de  l'avenir 
qu'elles  nous  réservent. 

Ces  solutions  ne  sont  réalisables,  on  ne  sau- 
rait trop  le  répéter,  que  par  le  travail  de  tous  et 
par  l'union  étroite  de  tous  les  Français,  qui 
implique  la  trêve  des  partis  politiques  et  la  fin 
des  querelles  religieuses,  afin  de  concentrer 
toutes  les  forces  vives  de  la  nation  sur  les  ré- 
formes pratiques,  qui  doivent  faire  de  la  France 
un  des  pays  les  mieux  organisés  et  les  plus  pros- 
pères. 

C'est  parce  que  cette  politique  de  conciliation 
et  de  travail  fécond,  qui  vient  de  triompher  aux 
élections  législatives,  a  toujours  été  la  mienne, 
que  je  ne  me  suis  pas  cru  le  droit  de  me  retirer 
en  ce  moment  de  la  vie  publique.  J'y  avais  un 
instant  songé,  pour  laisser  la  place  à  de  plus 
jeunes,  mais  vous  m'avez  entouré  et  vous  m'avez 
dit  que,  s'il  était  bon  d'avoir  une  jeune  avant- 
garde,  il  n'était  pas  moins  utile  de  faire  appel 


LES  PRODL'CTIONS  AGRICOLES  DE  L  AUSTRALIE 


47 


aux  anciens  de  la  République,  pour  éclairer  leur 
roule  et  le?  aider  à  résoudre  les  formidables 
problèmes  avec  lesquels  ils  vont  être  aux  prises. 

Aux  premiers  rangs  de  ceux-là  ligure  le  pro- 
blème agricole,  qui  a  fait  l'objet  des  études  de 
toute  ma  vie.  Je  n'ai  pas  besoin  d'ajouter  que,  si 
je  reviens  au  Sénat,  il  sera  le  premier  de  tous 
pour  moi  et  pour  mes  deux  collègues  avec  les- 
quels j'ai  toujours  marché  la  main  dans  la 
main. 

J'avais  une  dernière  raison  de  céder  ;\  vos 
amicales  instances,  c'était  de  rester  fidèle  à 
moi-même,  et  de  pratiquer  les  conseils  que  j'ai 
donnés  aux  autres,  dans  le  livre  que  j'ai  publié 
récemment  et  qui   est   à  la  fois  mon  testament 


agricole  et  politique.  J'y  ai  imprimé  ce  qui  suit 

sur  les  devoirs  de  tous  les  Français  qui  ont  eu  le 
I  bonheur  de  survivre  à  l'horrible  guerre  : 
j  «  Aujourd'hui,  il  n'y  a  plus  de  vieux,  il  ne 
I  peut  plus  y  en  avoir,  car  il  faut  que  tous  les 
j  Français,  sans  exception,  Iravaillenl  désormais 
j  jusqu'à  leur  dernier  jour.  Qu'ils  n'oublient  pas, 
,  s'ils  étaient  tentés  de  faiblir,  qu'ils  ne  font  que 
I    payer  leur   dette  aux    héros   qui    ont    sauvé  la 

France  du  déshonneur  et  de  la  ruine,  ii 
I       Voilà  pourquoi,  mes  chers  amis,  je  ne  me  suis 
I    pas  cru  le  droit  de  me  dérober  à  vos  pressant»  s 
I    instancfs,  j'aurai  ainsi  la  satisfaction,  si  vous  me 

renouvelez  le  témoignage  de  votre  confiance,  de 
,   mourir,  moi  aussi,  sur  la  brèche. 


LES  PRODLCTIOXS  AGRICOLES  DE  L'AUSTRALIE 


Nous  connaissons  tous  le  magnifique  con- 
cours militaire  donné  par  les  Australiens 
pendant  la  guerre;  entre  la  France  et  l'Aus- 
tralie se  sont  créés  des  liens  d'une  amitié 
vive  et  sincère.  Resserrer  celle  amitié,  pré- 
parer sur  le  terrain  commercial,  intellectuel 
et  -ocial  des  relations  d'après-guerre  fécondes 
et  profitables  de  part  et  d'autre,  tel  fut  le 
but  de  la  Mission  française  qui,  en  1918,  à 
l'invitation  du  Gduvernement  australien,  se 
rendit  en  .\ustralie. 

Celle  mission  fut  constituée  d'abord  sous  la 
direction  de  M.  Albert  Mélin,  député,  ancien 
minisire;  à  la  suite  de  sa  mort  subite  et 
tragique  à  San  Francisco,  à  la  veille  de  s'em- 
barquer pour  Sydney,  elle  eut  à  sa  tête  le 
général  Pau.  Elle  comprenait  un  certain 
nombre  de  spécialistes  et  entre  autres, 
comme  spécialiste  agricole,  M.  Henri  Cor- 
bière. 

De  septembre  à  décembre  1018,  elle  visita 
tous  les  Etats[de  la  Commonwealth  (Ij,  rece- 
vanl  partout  un  merveilleux  accueil,  et  pou- 
vant se  rendre  compte  des  ressources  magni- 
fiques de  ce  grand  continent. 

Sous  le  titre  :  ■<  Les  Relations  économiques 
de  la  France  et  de  l'Australie  »,  les  membres 
de  la  Mission  française  viennent  de  faire  pa- 
raître un  très  intéressant  rapport  qui  ren- 
ferme sur  la  production  australienne,  el  par- 
ticulièrement la  production  de  l'agriculture, 
des  renseignements  du  plus  haut  intérêt; 
nous  voudrions  ici  en  présenter  une  courte 
analyse. 


(1)  C'est  en  1901  que  la  Coufédération  australienne 
[Cnmmonweallh  of  Auslrali'i)  fut  constituée  par  1  en- 
tente de-i  divers  États  australiens  aotérieureoient 
existants  :  Nouvelle-Galles  du  Sud,|Victoriu,  Queens- 
land,  Sad-Anstralie,  Tasaianie,  Australie  occidentale 
et  enSn  le  Territoire  du  Nord. 


La  valeur  respective  des  difTérente?  bran- 
ches de  la  production  australienne  pour  l'an- 
née 1913(2)  était  estimée parM.  G. -H.  Knibbs, 
statisticien  officiel  de  la  Confédération,  à 
2181G10Û0  £,  dont  :  production  agricole  (cul- 
ture), 46162  000  £,  soit  21.1  0/0;  production 
pastorale  (élevage  et  ses  dérivés),  78  207  000£, 
soit  3.5.9  0,0;  production  forestière  et  pêche- 
ries, 6  338  000  £,  soit  3  0/0. 

On  voit  immédiatement  que  l'agriculture 
dans  son  ensemble  (culture  proprement  dite, 
élevage,  forêts)  constitue  près  de  60  0/0  de 
la  production  totale. 

L'Australie  doit  donc  être  considérée  essen- 
tiellement comme  un  pays  agricole.  Dans 
cette  production  agricole  elle-même,  c'est 
sans  aucun  doute  la  production  pastorale  qui 
prédomine,  en  entendant  par  là  l'élexage 
sous  toutes  ses  formes  el  les  industries  qui 
en  dérivent  :  viande,  laine,  laiterie,  beurre, 
fromage.  La  culture  proprement  dite  ne  vient 
qu'au  second  plan,  de  telle  sorte  que  l'Aus- 
tralie reste  en  somme  aujourd'hui  ce  qu'elle 
était  au  début  de  son  histoire,  un  pays  d'éle- 
vage. 

Cela  tient,  du  reste,  aux  conditions  géo- 
graphiques et  économiques.  La  forme  mas- 
sive du  continent  australien,  aux  côtes  peu 
découpées,  se  prête  mal  à  la  pénétration  ;  les 
rivières  sont  rares  el  de  faible  débit.  La  cul- 
ture proprement  dite  n'est  possible,  à  cause 
de  l'écoulement  des  produits,  qu'à  proximité 
des  lignes  de  chemins  de  fer.  En  même 
temps  el  surtout,  la  sécheresse  el  l'irrégu- 
larité des  pluies  li.milent  également  les  ré- 


(1;  1H13  est  une  année  moyenne  d'avant-guerre; 
la  hausse  désordonnée  des  prix,  survenue  depuis 
lors,  est  de  nature  à  donner  des  iniprojsiuns 
ire-Hactes. 


LES  PRODUCTIONS  AGUICOLES  Uiù  LAiS'JKALlE 


g-i<3ns  où  l'on  peut  faire  de  la  culture  pro- 
prement diite. 

Enfin,  l'Australie  est  un  des  contineuts  du 
raonde  ie  moins  peuplé  ;  4  935  000  habitants 
pour  une  superficie  d«  70^5  000  kilomètres 
carriés:  (!>gale  environ  auK  trois  quarts  de 
l'Europe,  de  plus  cette  très  faible  population 
très  inégalement  répartie,  principalement 
sur  les  cotes  du  Sud-Est  et  la  région  en  bor- 
dure de  ces  côtes,  est  concentrée  dans  les 
villes,  au  point  que  sIn  des  grandes  villes 
auslralienne»  ont, à  elles  seules,  i  Û4."j  713  lia- 
bitanls,  soit  -11.03  0/Û  de  la  population  to- 
tale. 

Somme  toute,  les  conditions  du  milieu 
naturel  et  économique  l'ont  que  l'Australie  a 
été  et  semble  devoir  rester  essentiellement 
un  pays  d'élevage.  Du  reste, sur  un  continent 
au  climat  aussi  doux, où  l'hiver  est  en  somme 
inexistant,  les  soins  à  donner  au  bétail  se 
réduisent  pour  ainsi  dire  à  rien.  Les  ani- 
maux vivent,  se  reproduisent  en  liberté;  on 
ne  les  réunit  qu'à  de  rares  intervalles,  soit 
pour  tondre  les  moutons  et  castrer  les 
agneaux,  ou  les  soumettre  à  un  bain  anti- 
septique, soit  (s'il  s'agit  du  bétail)  castrer  les 
jeunes,  les  marquer  au  fer  rouge,  enfin  sé- 
parer les  animaux  destinés  à  la  boticlierie. 
La  main-d'œuvre  est  ainsi  limitée  au  strict 
miuimum  :  le  personnel  d'une  e.xploitation 
de  20000  hectares,  par  exemple,  sera  tout  au 
plus  d'une  dizaine  d'hommes  montés,  dont 
les  fonctions  consisteront  principalement  à 
faire  le  tour  des  enclos,  à  en  boucher  les  brè- 
ches, à  détruire  les  lapins.  Les  grands  éle- 
veurs, appelés  squatters,  constituent  en  Aus- 
tralie une  sorte  d'aristocratie  traditionnelle. 
Le  pays  se  prêtant  admii-ablement  à  l'élevage 
dans  les  conditions  oi'i  ils  le  font,  ilse-ouffrent 
certainement  moins  que  tous  les  autres  pro- 
ducteurs des  difficultés  climatériques  ou  éco- 
BOBiiqoes  rappelées  plus  haut. 

Celles-ci  existent  néanmoins  et  ont  sur 
l'élevage  une  influence  dont  on  peut  juger 
par  la  seule  comparaison  dos  statistiques  du 
nombre  des  moutons  à  quelques  années  d'iu- 
lerralîe. 

'D'après  les  statistiques  officielles  austra- 
liennes, le  nombre  total  des  moutons,  qui 
était  en  1^1 1  de  92  7  i2  000,  est  tombé  en 
1915,  par  suite  de  la  sécheresse,  à  (YA  "81  000. 
ll*tait  remonté,  en  lUlH,  à  84O00O(H3.  Les 
races  exploitées  sont  le  mérinos  et,  de  pliis 
eu  plus,  des  croisements  mérinos  avec  des 
animaux  capables  de  fournir  plus  de  viande. 
Tou-'liefois,  la  laine  reste  toujours  le  principal 
produit  du  troupeau  australien. 

Pendant  la  saison  1917-18,  la  production 


de  laine  a  été  de  l 'MiUiiUi  balles,  passées  aux 
cstiuiatioûs  du  <<  Ceoti-al  Wool  Coiumittee». 
Sur  cette  quantité,  on  comptait  82  292  balles 
de  laines  de  peaux  lavées  soil  4.2  0  0 'de 
IV^nsemble)  et  120  022  balles  de  laines  lavées 
autres  que  les  laines  de  peaux  (soit  6.*  0  0 
de  l'ensemble;. 

Le  «  Central  Wool  Committee  »,  nommé 
par  le  Gouvernement  australien  et  compre- 
nant des  l'eprésenUuits  de  tous  les  inléi'éts 
lainiers,  tels  qu'ils  existaient  avant  la  guerre 
(producteurs,  courtiers,  achetcuis  et  con- 
sommateurs), est  chargé  des  achats  pour  le 
compte  du  Gouvernement  britannique.  Celui- 
ci,  en  ell'et,  s'est  rendu  acquéreur,  d'accord 
avec  le  Gouvernement  australien,  de  toute  h; 
production  lainière  australienne  —  les  be- 
soins locaux  de  la  Commonwealth  étant 
préalablement  servis  —  pendant  la  durée  de 
la  guerre  et  pendant  une  année  lainière  com- 
plète (l""^  juillet  à  tin  juin)  après  la  déclara- 
tion de  la  paix. 

11  eu  résulte  évidemment  pour  la  l'rance 
et  notre  industrie  lainière  une  situation  déli- 
cate et  d'une  réelle  gravité,  car  nous  étions, 
avant  la  guerre,  le  plus  gros  acheteur  du 
Continent  et  peut-être  de  l'Europe  en  fait  de 
laines  australiennes.  Du  reste,  les  Austra- 
liens savent  bien  que  nous  étions  parmi 
leurs  meilleurs  clients,  que  nous  devons 
continuer  à  l'être,  aussi  ils  auraient  mani- 
festé aux  membres  de  la  Mission  la  plus 
large  bonne  volonté  et  le  plus  sincère  désir 
d'aider  la  France  a  reconstituer  sa  belle 
industrie  du  Nord. 

L'Australie  n'exporte  pas  seulement  la 
laine  de  s«es  moutons,  elle  exporte  les  car- 
casses de  moutons  à  l'état  congelé,  et  c'est  là 
une  part  importimte  de  son  commerce  d'ex- 
portation de  viande. 

La  viande  (moutons  et  bceufs)  entrait  dans 
les  exportations  australiennes  de  1013  pour 
7  71ti  000,  soit  0.8  0  0  de  l'ensemble. 

D'après  le^  stntisi  iques  officielles,  le  nombre 
de  têtes  de  bétail  (bovins)  serait  en  Australie 
de  10  400  000,  chifl're  qui  ne  semble  guère 
avoir  progressé  depuis  vingt  à  vingt-cinq 
ans.  L'ékvage  des  bovidés  est  principale- 
ment <oncentré  dans  deux  Etats,  le  Queens- 
laud  d'abord  qui  possède  près  de  40  0/0  de 
l'ensemble  du  bétail  australien,  puis  la  Nou- 
velle-Galles du  Sud,  avec  20  0/0.  L'Etal  de 
Victoria,  qui  vient  ensuite  avec  11  0/0,  est 
en  décroissance  marquée  à  cet  égard  depuis 
quin7je  ans. 

La  production  australienne  de  viande  et 
|iroduils  annexes,  suifs,  cuirs.  pIc,  («t  fort, 
importante.  Or,  l'Australie,  avant  la  gu-eire. 


l'RÉPARATlaN   DES  PLANTS  DE  POMMES  DE  TEKRE 


veadait  presque  exclusivement  son  bœuf  et 
son  mouton  frigorifiés  à  l'Angleterre.  Elle 
commençait  seutement  à  trouver  un  débou- 
ché dans  l'Afrique  du  Sud,  dans  les  Philip- 
pines, aux  Etals-Unis,  en  Egypte  et,  en  Alle- 
magne; la  France  n'y  était  pas  acheteur  de 
viande  frigoritiée.  La  guerre  a  fortement 
rittiré  l'aLlention  de  la  consommation  mon- 
diale sur  la  viande  australienne  et  il  n'y  a 
pas  Jde  doute  que.  dans  l'avenir,  celle-ci  ne 
soit  appelée  à  jouer  un  rôle  important  sur 
les  marchés  du  monde.  L'Australie,  en  tous 
cas,  vise  maintenant  à  conserver  les  débou- 
chés que  la  guerre  lui  a  créés. 

Sans  avoir  atteint  le  développement  de  la 
Nouvelle-Zélande,  l'Australie,  en  ce  qui  con- 
cerne l'industrie  laitière,  a  réalisé  de  sen- 
sibles progrès  :  l'adoption  de  méthodes  plus 
scientifiques  pour  le  soin  des  animaux  et  la 
fabrication  du  beurre,  l'organisation  d'une 
surveillance  plus  efl'eclive  de  la  pari  de  l'Etat 
y  ont  grandement  contribué.  Mais,  d'une 
part,  la  rareté  de  la  main-d'ieuvre  risque 
de  confiner  la  production  laitière  entre  les 
mains  des  petits  fermiers  travaillant  exclu- 
sivement ar^'ec  leurs  propres  enfants  ; 
d'autre  part,  !a  difficulté  de  se  procurer 
de  l'eau    dans    nombre    de    districts,  ainsi 


que  le  manque  de  moyens  pratiques  do 
transports,  risquent  de  réduire  assez  sérieu- 
sement les  régions  où  les  vaches  à  lait  ont 
chance  de  prospérer.  En  fait,  les  laiteries  ne 
se  rencontrent  guère  que  sur  les  côtes,  le 
long  des  vallées  ou  dans  le  voisinage  des 
villes  et  des  gares  de  chemins  de  fer. 

Le  nombre  des  fermiers  faisant  le  beurre 
eux-mêmes  diminue  rapidement.  Les  beurres 
australiens  sont  toujours  légèrement  salés. 
Le  seule  type  de  fromage  que  l'on  fabrique 
est  du  type  «  Cheddar  ».  En  1916-17,  l'Au- 
stralie a  exporté  7.j  millions  360  000 -livres 
poids  anglaises  de  beurre  dont  l'Angleterre 
a  pris  la  presque  totalité  et  10  300  000  livres 
poids  anglaises  de  fromage  dont  les  9  dixiè- 
mes ont  été  pris  par  l'Angleterre  et  la  pres- 
que totalité  du  reste  par  l'Inde  britannique. 

L'auteur  du  rapport  que  nous  analysons 
ajoute':  «  Sans  qu'on  ait  explicitement  ex- 
primé le  désir  de  trouver  en  [France  un  dé- 
bouché pour  les  beurres  et  fromages  aus- 
traliens, il  est  vraisemblable  que  l'Australie 
cherchera  un  jour  ou  l'autre  de  noUYeaux 
débouchés  pour  sa  production  dans  ces  ar- 
ticles. » 

(.1  suivre.)  H.  îlrriEn. 


PRÉPARATIOX  DES  PLANTS  DE  P03IMES  DE  TERRE 


.\a  cours  de  plusieurs  articles  parus  dans 
•ce  Journal  durant  ^ces  dernières  années, 
nous  avons  entretenu  les  lecteurs  des  divers 
soins  qu'exige  la  Pomme  de  terre  et  nous 
avons  fait  ressortir  l'importance  de  ces  soins 
pour  en  obtenir  les  rendements  élevés  et  ré- 
munérateurs qu'on  est  en  droit  d'attendre 
de  sa  culture. 

De  ces  divers  soins,  il  n'en  est  pas  de  plus 
importants  que  ceux  qu'exigent  le  choix  et  la 
conservation  des  semences;  la  vigueur,  l'état 
de  santé  des  plantes  et  leur  rendement  final 
en  dépendent  en  grande  partie.  Nous  avons 
déjà  consacré  un  article  à  ce  sujet  anquel  les 
lecteurs  intéressés  voudront  bien  se  repor- 
ter (1). 

Nous  voudrions  simplement  leur  rappeler 
quelques-uns  des  principaux  soins  que  les 
loisirs  des  mauvais  jours  el  les  longues  soi- 
rées leur  permettent  de  consacrer  à  la  prépa- 
ration de  la  future  semence.  Le  temps  n'est 
plus  où  le  cultivateur  se  contentait  de 
prendre  sa  semence  sur  ce  qvii  restait  du  tas 

(Il  C/wl.i-  et  conseruatioii  îles  plants  île  Pommes 
lie  terre.  —  Voir  Journal  d'.-igTicuUure  pratique, 
,1  mars  et  i  .-wril  1918. 


de  consommation  au  moment  de  la  plan- 
tation ;  il  employait  ainsi  des  plants  flétris, 
échaulTés  par  leur  séjour  en  las  et  éborgnés, 
parfois  plusieurs  fois.  Opérer  ainsi,  c'est 
aller  au-devant  d'un  appauvrissement  rapide 
el  certain  el  d'une  récolte  réduite  de  moitié 
ou  parfois  plus.  Les  variétés  actuelles,  quoi- 
que les  plus  robustes  et  susceptibles  de 
produire  les  rendements  les  plus  élevés,  sont 
beaucoup  plus  exigeantes  que  les  anciennes. 

En  fait,  c'est  dès  la  pleine  floraison  qu'a 
dû  commencer  le  choix  des  semences  par 
celui  des  plantes  les  plus  vigoureuses  el  les 
plus  saines.  Si  ce  travail  a  été  fait  et  que  les 
tubercules  de  ces  plantes  aient  été  simple- 
ment laissés  en  tas  sous  abri,  il  faut  au  plus 
tôt  les  reviser  pour  en  retirer  ceux  qui  sont 
trop  petits,  ne  pesant  au  moins  •'SO  à  60  gr., 
tous  ceux  qui  sont  pourris  ou  moindrement 
malades,  enfin  pour  les  aérer.  L'air,  la  lu- 
mière et  la  basse  température  sont,  en  effet, 
les  principaux  agents  de  la  bonne  conserva- 
tion des  plants  de  Pomme  de  terre. 

Si  la  quantité  est  trop  grande  pour  ("qu'on 
ne  puisse  les  placer  debout  dans  des  clayet- 
tes, comme  on  le  fait  pour  les  variétés  de 


so 


M.  .i:an  dli'ly 


première  saison,  il  faut  au  moins  les  dispo- 
ser en  couche  très  mince,  sur  un  sol  sec  ou 
mieux  des  planches  ou  des  étagères,  tenir  le 
local  très  aéré  et  à  une  température  basse,  en 
se  contentant  simplement  d'en  exclure  la  ge- 
lée. Grâce  à  l'élat  de  ce  milieu,  les  tuber- 
cules restent  fermes,  verdissent  et  ne  ger- 
mei't  que  très  lentement,  toutes  conditions 
extrêmement  importantes  pour  la  vigueur  de 
la  plante  à  laquelle  ils  donneront  naissance. 
Nous  ne  saurions  trop  insister  sur  l'impor- 
tance exceptionnelle  de  ces  soins  de  conser- 
vation, pour  prolongt-r  la  vitalité  des  se- 
mences locales.  Le  prix  élevé  des  semences 
étrangères,  la  difficulté  et  les  aléas  des  trans- 
ports les  rendent  plus  impérieux  encore. 

Les  gros  tubercules  qu'on  livre  générale- 
ment à  la  consommation  ou  à  la  vente,  cons- 
tituent d'excellents  plants  parce  que  leur  vo- 
lume assure  leur  provenance  de  plantes  vi- 
goureuses et  probablement  saines.  Leur  cou- 
page, fait  longtemps  à  l'avance,  en  tranches 
de  poids  équivalente  celui  que  nous  venons 
d'indiquer,  ofTre  l'avantage  de  permettre  d'éli- 
miner tous  ceux  apparemment  sains  à  l'exté- 
rieur, mais  dont  la  chair  présente  les  moin- 
dres taches  de  décomposition.  Ces  tuber- 
cules, évidemment  infestés  par  la  maladie,  ne 
produiraient  ([ue  des  plantes  chétives  et  des 
tubercules  rares  et  petits.  Le  coupage  durant 
l'hiver  offre  encore  cet  avantage  de  permettre 
de  les  éliminer  alors  qu'ils  sont  encore  utili- 
sables, au  moins  pour  la  nourriture  du  bé- 
tail. En  outre,  les  yeux  de  la  base  des  tuber- 
cules étant  plus  petits  et  plus  lents  à  se  dé- 
velopper que  ceux  du  sommet,  le  coupage 
hâte  leur  grossissement.  La  pourriture  n'est 
pas  à  craindre  si  les  tubercules  sectionnés 
sont  placés  en  couche  très  mince  et  dans  un 
endroit  bien  ventilé.  Grâce  à  l'amidon  qu'elles 
renferment,  les  cellules  sectioimées  forment 
rapidement,  en  desséchant,  une  croûte  iso- 
lante qui  s'oppose  bientôt  à  la  déperdition 
de  l'eau  que  renferme  le  tubercule. 

A  défaut  de  tubercules  provenant  de  plan- 
tes choisies  durant  le  cours  de  la  végétation, 
il  vaudrait  mieux  faire  venir  des  semences 
d'une  région  située  toujours  au  nord  que  de 
s'obstiner  à  vouloir  replanter  des  tubercules 
obtenus  dans  la  propriété,  surtout  si  les 
plantes  ont  été  malades  et  la  production  très 


faible,  car  on  peut  être  certain  que  les  se- 
mences nouvellement  importées  donneront 
un  produit  plus  que  double  de  celui_^des  se- 
mences locales. 

Quelque  peine  et  "quelque  prix  que  puisse 
coûter  au  cultivateur  le  renouvellement  de 
sa  semence,  il  y  trouvera  toujours  un  très 
gros  bénéfice  ;  tous  les  frais  de  culture  et  la 
valeur  locative  de  la  terre  restent  les^mémes, 
quelle  que  soit  la  nature  des  semences.  C'est 
là  un  autre  fait  sur  lequel  nous  attirons 
tout  particulièrement  l'altenlion  des  culti- 
vateurs, aujourd'hui  surtout  ,'que  les  frais 
d'exploitation  des  terres  sont  devenus  extrê- 
mement coûteux. 

A  quoi  bon,  en  effet,  faire  des  labours 
profonds,  répandre  des  engrais  très  coûteux, 
donner  ensuite,  plusieurs  binages  non  moins 
onéreux  si  l'on  sait  par  avance  que  l^s  se- 
mence s  que  l'on  va  confier  à  cette  terre  sont 
appauvries  et  incapables  d'en  tirer  tout  ce 
qu'elle  peut  leur  fournir  en  éléments  nutri- 
tifs? 

Si  malgré  tout  on  se  décide  à  employer 
ses  propres  semences,  il  faut  au  moins  leur 
accorder  tous  les  soins  qu'elles  exigent  et 
dont  nous  venons  d'indiquer  les  principaux. 

Lorsque  ces  vérités  seront  entrées  dans 
l'esprit  de  tous  les  cultivateurs  et  surlout 
des  petits  propriétaires,  pour  qui  les  acliais 
de  bonni  s  semences  sont  plus  pénibles,  la 
production  agricole,  en  général,  et  celle  de  la 
Pomme  de  terre  en  particulier,  se  trouvera 
singulièrement  augmentée,  car  beaucoup  de 
cultures  ne  rendent  pas  la  moitié  de  ce 
(ju'elles  pourraient  fournir  si  toutes  leurs 
exigences  étaient  complètement  satisfaites. 

Ajoutons  pour  terminer  que  lorsqu'on  se 
trouve  amené  à  renouveler  ses  semences  de 
Pommes  de  terre,  et  il  y  a  toujours  intérêt  à 
le  faire  tous  les  deux  ou  trois  ans  au  plus,  il 
y  a  grand  avantage  à  les  recevoir  de  très 
bonne  heure,  de  façon  à  pouvoir  les  soigner 
comme  elles  doivent  l'être. 

Les  Hollandais  qui  s'adonnent  à  la  culture 
de  la  Pomme  de  terre  pour  l'exportation 
viennent  de  fonder  une  Société  coopérative 
pour  la  production  des  plants  de  pommes  de 
terre.  La  routine  reslera-t-elle  donc  éternel- 
lement notre  guide? 

S.    MOTTET. 


M.  JEAN  DUPUY 


Un   des  hommes  qui   ont,  au  cours  des  l  et  dans  la  presse  politique,  M.  Jean  Dupuy, 
trente  dernières  années,  exercé  la  plus  grande      est  mort  à  Paris  le  31  décembre  dernier, 
inlluence  dans  les  assemblées pailementaires  !       Né  le   1"  octobre   1844,  il  était  dans  sa 


M    .11: AN   DLl'LY 


soixante-seizième  année.  Elu  en  1801  séna- 
teur des  Hautes-Pyrénées,  il  fut  suecessive- 
ment  ministre  de  l'Agriculture,  minisire  du 
Commerce,  ministre  des  Travaux  publics,  et 
enfin  ministre  d'Etat  pendant  la  guerre.  Di- 
recteur du  Petit  Parisien,  il  était  président 
du  Syndicat  de  la  Presse  parisienne. 

A.  ces  divers  titres  il  en  joignait  un,  qui 
fut  généralement  peu  connu;  ce  fut  d'être 
un  agriculteur  et  un  viticulteur  de  premier 
ordre.  Celte  qualité  lui  ouvrit  les  portes  de 
r.\cadémie  d'A- 
griculture ;  il  y 
fut  élu  en  1906 
membre  titulaire 
dans  la  Section 
des  Cullures  spé- 
ciales. 

Ce  n'était  ni  le 
sénateur  ,  ni  le 
président  du 
puissant  Syndi- 
cat de  la  Presse 
parisienne.  ni 
même  l'ancien 
ministre  de  l'A- 
griculture ,  qui 
avait  fixé  l'atten- 
tion sur son  nom. 
C'est  à  la  valeur 
personnelle  du 
propriétaire  - 
agriculteur  ,  de 
l'éleveur,  du  vi- 
ticulteur que 
l'Académie  avait 
voulu  rendre  la 
justice  qu'elle 
méritait. 

Si  l'autorité 
dont  Jean  Du- 
puy    jouissait 

dans  la  presse  lui  avait  créé  un  haut  prestige 
à  Paris,  c'est  surtout  l'importance  des  ser- 
vices rendus  comme  propriétaire-agi'iciilteur 
dans  le  département  des  Hautes-Pyrénées 
qui  lui  valut  son  premier  mandat  de  séna- 
teur en  1891. 

En  efîet,  portant  un  intérêt  passionné  aux 
affaires  agricoles,  il  avait  organisé  à  Villem- 
bits,  dans  l'arrondissement  de  Taibes,  un 
domaine  modèle,  à  la  fois  par  la  création  de 
prairies  irriguées,  par  celle  d'un  haras  de  la 
célèbre  race  chevaline  tarbaise  et  par  la  re- 
constitution de  vignes  détruites  par  le  phyl- 
loxéra; la  pépinière  qu'il  y  établit  avec  les 
meilleurs  plants  du  pays  fut  éminemment 
utile  pour  la  rénovation  du  vignoble  dans  la 


Fig.  y.  —  Portrait  de  Al.  .ItA.N  Uupuy  ^lSi4-ltfiaj 


région.  Soucieux  du  progrès  par  l'enseigne- 
ment, il  mit  une  partie  de  ce  domaine  à  la 
disposition  de  l'Etat,  à  titre  gratuit,  pour 
l'organisation  d'une  Ecole  pratique  d'agri- 
culture. C'est  dans  le  môme  esprit  de  propa- 
gande du  progrès  qu'il  créa  un  journal  agri- 
cole populaire,  VAgricullure  nouvelle,  qu'il 
fit  i)roti(er  de  la  puissante  organisation  du 
Petit  Parisien. 

Désireux  de  contribuer  à  relever  les  ruines 
provoquées  par  le  phylloxéra  dans  les  parties 

les  plus  célèl)res 
du  vignoble 
français,  il  entre- 
prit de  donner 
l'exemple  de 
l'application  des 
meilleures  mé- 
thodes à  suivre 
pour  triompher 
de  cette  crise. 
Son  choi.x  se 
porta  sur  deux 
domaines  impor- 
tants, arrivés  au 
dernier  degré 
du  dépérisse- 
ment ;  l'un  est 
situé  dans  les 
Charenles,  c'est 
le  domaine  de 
Gibaud,  dans  la 
commune  de 
Fouilloux  ,  ar- 
rondissement de 
.lonzac.  L'autre 
est  le  château  Se- 
gonzac,  à  Blaye, 
dans  les  palus 
de  la  Gironde. 
La  tache  était 
ardue,  elle  ne 
rebula  pas  Jean  Dupuy;  avec  la  rigoureuse 
méthode  qui  caractérisait  son  esprit  d'ini- 
tiative, son  audace  piaidente,  sa  ténacité  qui 
ne  reculait  devant  aucune  surprise,  il  réalis;i 
son  programme  avec  une  régularité  qui  sou- 
vent étonna  ceux  qui  en  furent  les^témoins. 
Ces  deux  créations,  car  ce  furent  de  vérita- 
bles créations,  comptent,  à  juste  litre,  parmi 
les  succès  les  plus  remarquables  des  pion- 
niers de  la  viliculture  moderne.  On  n'eut  pas 
à  s'étonner  que  la  Société  des  Viticulteurs 
de  France  l'appelât  un  jour  à  sa  présidence. 
Lorsque  Jean  Dupuy  entra  au  Sénat,  il 
avait  donné  déjà  les  preuves  de  son  expé- 
rience des  affaires  agricoles  :  il  acquit  bien- 
tôt une  haute  autorité  dans  ce  domaine.  La 


ÏKACTICUH  AVh.liY 


précision  et  la  clarté  des   ra|iports   dont   il   ; 
était   chargé,    le   sang-froid   qu'il  déployait  I 
dans  les  discussions,  la  sincérité  de  ses  con- 
victions, étaient  autant  d'éléments  de  succès 
pour  les  causes  dont  il  se  faisait  l'avocat. 

Après  avoir  été  plusieurs  fois  rapporteur 
pour  le  budget  de  l'Agriculture,  il  entra  au 
ministère  de  l'Agriculture  en  1899,  pour  y 
rester  durant  trois  années.  Dans  ces  fonc- 
tions, comme  toujours,  ses  qualités  de  déci- 
sion et  de  fermeté,  mêlées  d'une  exquise 
douceur,  lui  conquirent  l'estime  et  l'affection 
des  populations  rurales;  il  lit  beaucoup  de 
bien,  mais  n'aima  jamais  à  s'en  targuer.  .Vu 
cours  de  cette  période,  il  eut  à  poursuivre 
l'étude  et  la  soIutLoo  de  quelques-uns  de» 
problèmes  les  plus  diélicals  de  la  législation 
douanière;  il  apporta  dans  ces  circonstances 
une  nouvelle  preuve  de  la  netteté  die  son  ju- 
gement et  de  sa  volonté  tenace  de  Caire 
aboutir  les  solutions  les  plus  coatormes  à 
Tintérôt  bien  compris  du  pays.  S'il  a'en  fut 
pas  l'auleur,  il  défendit  et  fit  aboutir  le  pro- 
jet sur  la  création  des  Caisses  régionales  de 
Crédit  agricole  mutuel.  D'autre  part,  il  tra- 


vailla à  donner  une  vive  impulsion  aux  em- 
plois industriels  de  l'alcool. 

Lorsqu'il  quitta  le  minisière  de  l'Agricul- 
ture, il  ne  cessa  pas  de  s'intéresser  aux 
affaires  agricoles.  Au  Conseil  supérieur  de 
r.\griculture,  au  Conseil  supérieur  des  IFa- 
ras,  à  la  Société  naliouale  (J'encourngeuienl 
à  r.\gricullure  dont  il  était  vice-président, 
ses  avis  étaient  écoulés  avec  déférence,  car 
ils  étaient  toujours  inspirés  par  le  souci  du 
bien  général. 

Tel  fut  riiom'me  d'Mtat  éminent  dont  nous 
saluons  le  départ  avec  émotion.  Porté  par 
sou  talent  et  son  énergie  à  une  situation  e\- 
ceptionBelle,  il'  conserva  toujours  la  simpli- 
cité et  la  douce  aménité  qui  caractérisaient 
sa  nature. 

Sans  empiéter  sur  les  autres  aspects  de  la 
brillaate  carrière  de  .leaii  Diipuy,  l'Agricul- 
ture a  l'e  droit  de  le  revendiqvier  comme  un 
de  ses  champions  les  plus  dévoués.  Elle  s'in- 
cline avec  respect  devant  sa  mémoire  et  elle 
conservera  le  souvi'uir  dos  services  qu'il  lui 
a  rendus. 

IIk.nhv  Sacnirh. 


LA  >[L\ERALÎSATÏON  DU  LAIT  ÉCRÉMÉ 


MM.  André  Gouin  et  AHdoiiaoîd!  expriment, 
dans  le  journal  du  S  diécemfece,  l'opinion 
que  j'ai  affirmé  à  la  légère  la  séparation  par 
ïikréinafie  cenlrifuqx  d'une  partie  du  phos- 
phate de  chaux  contenu  dans  le  lait  ;je  ne 
parle  pas  du  petit-lait  résultant  de  l'ècrémage 
spontané).  Je  répooidirai  à  cela  que  j,e  me 
suis  basé  sur  mes  expériences  personn'elles, 
laites  pendant  vingt  aos,  ea  suivant  au 
laboratoire  toutes  les  opérations  d'une  lai- 
terie centrifuge  travaillant  en  moyenne 
20  000  litres  de  lait  par  jour. 

Mes  contradicteurs  établissent  un  bilan  de 
fabrication  du  beurre  qui,  comme  bien 
d'autres,  n'a  qu'un  défaut,  c'estd'ètre  incom- 
plet; ils  n'y  font  figurer  ni  les  boues  d'écré- 
meuse,  ni  le  babeurre,  ni  le  petit-lait  du 
malaxage.  Je  me  contenterai  de  les  prier  de 
réfléchir  à  l'origine  du  phosphate  de  chaux 
que  l'on  trouve  dans  les  boues  d'écrémeuse, 
et  dont  la  proportion  est  d'ailleurs  fort  va- 
riable selon  le  degré  d'acidilication  du  lait, 
l'ancienneté  de  la  traite,  la  vitesse  et  le  débit 
du  bol,  etc. 

En  ce  qui  concerne  l'élevage  des  veaux,  je 


ferai  remarquer  à  M.André  Gouin  que  .si,  dès 
ses  premières  expériences,  il  a  préconisé  les 
a.liitneats  complémentaires  riches  en  plios- 
phates  (viande  desséchée,  poudre  d'os),  c'est 
que  sans  doute  il  s'était  aperçu  que  le  ration- 
nement au  lait  écrémé  élail  déficient. 

Enfiim,  pouT  donner  k  mon  expérience  per- 
sonnelle quelque  valeur,  je  suis  lieureux  ào 
pouvoir  en  référer  à  l'autorité  de  mon  savant 
maitre  le  professeur  Duciaux,  qui  mieux  que 
quiconque  a  étudié  les  questions  laitières  et 
perfectionné  les  méthodes  d'analyse  du  lait 
pour  leur  donner  une  plus  grande  précision. 

«  La  paroi  du  tambour  se  recouvre  pendant 
le  travail  d'une  couche  glaireuse  grisâtre, 
d'aspect  peu  appétissant,  et  qui  contient, 
avec  toutes  les  impuretés  du  lait,  un  excé- 
dent de  caséine  dû  à  la  caséine  à  l'étal  de 
fins  grumeaux  que  le  mouvement  rolaloire 
expulse  à  la  périphérie,  et  le  phosphate  d'. 
chaux  en  suspension  ».  (Principes.de  laiterie 
de  Duciaux.) 

Raoitl  Gocik, 

Ingénieur  sgronomo. 


TRACTEUR  AYERY 

Le   petit   tracteur  Avery,  présenté  par  la  l   est  surtout  proposé  pour  la  culture  des  vi- 
maison  Th.  Piller,  ^24,  rue  Alibert,  à  Paris,   '  gnes;  il  a  déjà  fonctionné  pratiquement  aux 


SITUATION  AGRICOLE   OANS  LES  VOSGES 

essais  de  Metlray;  dans  des  essais  de  Gri 


gnon,  ce  pelit  tracteur  déplaçait  très  facile- 
ment \ine  moissonneuse-lieuse  Wood. 

La  photographie  ci-jointe,  prise  à  Senlis 
(Hj;.  10),  représente  ce  .tracteur  dont  le  mo- 
teur, à  4  cylindres  verticaux  (C^.OTG  d'alé- 
sage ;  course  du  piston  0"'.1U0),  tourne  à  rai- 
son de  1  200  tours  par  minute.  Le  moteur  ac- 
tionne, par  un  plateau,  une  roue  à  friction 
solidaire  d'un  arbre  carré;  ce  dernier  est 
chargé  d'entraîner  l'arbre  intermédiaire, 
dont  les  pignons  extrêmes  commandent  les 
roues  motrices  par  des  couronnes  dentées 
intérieurement. 

La  vitesse  iravancement    peut   varier   de 


1  000  à  6  000  mètres  à  l'heure  ;  elle  est  déter- 
minée, comme  la  marche  arrière,  par  la  po- 
sition -de  la  roiue  à  friction  relativement  à 
l'axe  du  plateau  solidaire  de  l'arbre  intermé- 
diaire. 

Les  roues  motrices  ont  leur  bandage  garni 
de  saillies  (comme  celles  des  roues  de  fau- 
cheuses); pour  le  travail,  on  leur  ajoute  laté- 
ralement un  bandage  supplémentaire,  sur 
lequel  on  fixe  les  cornières  d'adhérence. 

Les  roues  motrices  ont  0™.0j  de  diamètre 
et  une  largeur  de  bandage  de  0°.i30  (roule- 
ment sur  mute  ou  O'^.^ioO  (en  travail).  Les 
deux  roues  avant,  très  rapprochées,  onl 
un  diamètre  de  0°'.70O  et  un  bandage  large  de 


It).  —  Tracteur  Avei'v. 


0"'.120.    L'empattement    est    de    2    mètres. 

L'ensemble  a  pour  dimensions  extrêmes  : 
longueur,  2''.70j  largeur,  l"'.2o  ,  hauteur, 
1"".20.  Le  poids  total  est  de  1  dOÛ  .kiJogr., 
dont  700  sur  les  roues  motrices  qui  exercent 
une  trèsfaible  pression  sur  le  sol. 

D'après  les  essais  de  M.  Ringelmann,  le 
tracteur  exerçant  un  effort  moyen  de  447  ki- 
logr.,  à  la  vitesse  de  i"'.Q'J  par  seconde,  pré- 
sente une  consommation  horaire  de  2  kil.  76 
d'essence  minérale.  Dans  un  autre  essai,  à  la 


vitesse  moyenne  de  1  mètre  par  seconde,  la 
traction  moyenne  pratiquement  utilisable 
était  de  492  kilogr. 

Dans  la  ligure  10,  le  ti'acteur  Avery  est  at- 
telé à  une  charrue  du  siège  de  laquelle  le 
conducteur  dirige  l'appareil  (à  cet  effet, 
l'arbre  du  volant  de  direction  est  prolongé 
en  arriére  du  tracteur)  :  inutile  d'ajouter  que 
la  charrue  peut  être  remplacée  par  toute 
autre  machine  de  culture  ou  de  récolte. 
R.  Dessaisaix. 


SITUATION  AGRICOLE  DANS  LES  VOSGES 


Gréuianviliere-Vagiiey.  2'J  décembre  VH'^). 

Les  pluies  et  neiges  continuelles    que   nous 

subissons  depuis  deux  longs  mois  se  sont  grave- 


ment accentuées  pendant  cette  dernière  quin- 
zaine. L'iûondation  du  24  aUeignit  le  maximum 
cûunu  qui  n'avait  plus  eu  liew  depuis  1893,  d'après 


54 


LSS  ENNEMIS  DES  GIIAINS  EMJli.VNGES 


ce  qu'en  dit  un  journal  d  Epinal  en  rendant 
compte  de  TirrupliMn  des  eaux  dans  les  parties 
basses  de  la  ville.  Là,  comme  en  d'autres  loca- 
lités, les  provisions  en  caves  des  points  envahis 
sont  perdues,  ce  qui  n'atténuera  point  les 
difrioullés  de  la  vie  qui  vont  toujours  en  augmen- 
tant. 

D'un  autre  côté,  que  de  dommages  dans  les 
champs  trop  nombreux  qui  sont  fortement  ra- 
vinés! Les  champs  fraîchement  labourés,  ense- 
mencés sont,  naturellement,  plus  endommag'^s. 
Par  ces  intempérie.*,  les  céréales  sont  d'un  as- 


pect chétif.  Il  faudrait  un  temps  plus  sec  avec 
température  fivorable  pour  laffermirles  racines 
et  donner  de  l'essor  aux  tiges  avant  l'arrivée  des 

froids. 

Sous  l'action  des  eaux,  il  s'est  produit  de 
nombreux  accidents  matériels  dont  les  répara- 
tions vont  nécessiter  bien  des  dépenses  et  du 
travail.  .Aujourd'hui,  les  débordements  sont  en- 
core à  des  niveaux  considérables  et  le  temps 
reste  à  la  piuie. 

J  -B.  .Ur.rjuOT. 


LES  ENNEMIS  DES  GR.\LNS  ENGRANGES 


Si  le  cullivaleur  peut  avoir  intérêt  à 
vendre  ses  grains  à  la  récolte,  il  peut  se  faire 
aussi  qu'il  ait  avantage  à  les  conserver  pen- 
dant un  cerlain  temps,  jusqu'à  ce  que,  par 
exemple,  le  relèvement  des  cours  lui  per- 
mette une  opération  avantageuse.  Il  laul 
donc,  en  attendant,  qu'il  dépose  ses  céréa'es 
dans  un  local  spécial,  où  des  soins  particu- 
liers de  pelletage  et  d'aéralion  puissent  leur 
être  donnés.  11  faut  également  qu'il  se  préoc- 
cape  de  la  lutte  contre  les  ennemis  des 
crains,  insectes  et  rongeurs,  susceptibles  de 
lui  infliger  des  pertes  sensibles  durant  cette 
période  d'attente. 

Le  plus  redoutable  des  premiers  est  assu- 
rément le  charançon  du  blé,  plus  connu  sous 
le  nom  vulgaire  de  calandre,  qui  dérive  d'ail- 
leurs de  son  nom  scientitique,  Calendra  ç/ra- 
naria.  C'est  un  petit  curculionide  de  l'ordre 
des  Coléoptères,  dont  les  ravages  dans  les 
greniers  sont  connus  depuis  fort  longtemps. 
Ce  minuscule  insecte  brun  mesure  à  peine  3 
à  4  millimètres  de  longueur  et  1  millimètre 
de  large.  On  le  caractérise  facilement  grâce  à 
son  prothorax  énorme  et  à  son  rostre  bien 
développé,  exactement  placé  dans  le  prolon- 
gement de  la  tète,  et  qui  porte  deux  anten- 
nes, généralement  coudées  à  la  séparation 
des  deux  arlicles.  Le  corselet,  très  net,  est 
sensiblement  aussi  long  et  aussi  large  que 
les  élytres,  qui  sont  à  la  fois  marquées  de 
stries  et  de  ponctualions. 

Ce  Coléoptère  hiverne  dans  le  moindre  trou 
de  mur  ou  la  plus  petite  fissure  de  plancher, 
et  il  apparaît  au  printemps,  dés  que  la  tem- 
pérature atteint  10  degrés,  c'est-à-dire  en 
avril  ou  mai  suivant  le  climat  local.  L'accou- 
jilemenl  a  lieu  et  la  femelle  fécondée  se 
préoccupe  aussiiôt  de  trouver  un  abri  qui 
soit  en  même  temps  un  magasin  à  vivres 
pour  chacun  des  6  000  individus  qu'elle  est 
susceptible  de  procréer  dans  une  seule  sai- 
son. A  cet  effet,  elle  creuse  un   petit    trou 


invisible  à  l'ceil  nu,  au  niveau  du  sillon  des 
grains,  dépose  dans  cette  cavité  un  œuf  mi- 
croscopique, puis  obture  la  cachette  à  l'aide 
d'une  sécrétion  cireuse  [qui  se  tiouve  être  de 
la  même  couleur  que  l'enveloppe  de  la  graine. 
De  cet  œuf  nail,  dans  la  semaine,  une  larve 
blanchâtre,  allongée  en  neuf  anneaux,  au 
bout  desquels  ,se  trouve  une  petite  tête  cor- 
née dont  les  mandibules  puissantes  atta- 
quent la  farine  en  se  dirigeant  vers  le  centre 
et  vidant  lentement  le  grain,  dont  elles  ne 
respectent  que  le  son.  Par  suite,  rien  ne  tra- 
hit extérieurement  la  présence  du  parasite. 
En  trois  semaines,  environ,  le  magasin  est 
épuisé  et  la  larve  s'immobilise  à  l'élal,  de 
nymphe  pendant  une  quinzaine  pour  sortir 
de  cet  état  intermédiaire  à  l'état  d'insecte 
parfait  qui  va  s'accoupler  aussitôt  et  recom- 
mencer le  cycle  précédent  autant  de  fois  que 
la  durée  de  la  belle  saison  le  permettra. 

Sous  le  climat  de  Paris,  la  température 
cessant  d'être  favorable  vers  septembre,  et  le 
cycle  demandant  de  quarante  à  quarante- 
cinq  jours  pour  se  dérouler,  on  n'observe 
guère  que  trois  générations  annuelles;  mais 
sous  les  climats  plus  chauds,  on  en  compte 
parfois  le  double  ;  on  conçoit  dès  lors  que  les 
dégâts  puissent  être  considérables  en  raison 
de  la  fécondité  des  fi-melles.  Les  mâles  meu- 
rent après  l'accouplement  et  les  femelles 
succombent  une  fois  leur  ponte  terminée, 
mais  il  n'en  reste  pas  moins  que  ces  deux 
calandres  ont  assuré  la  naissance  de  io  à 
30  000  individus,  pouvant  représenter  autant 
de  grains  détruits. 

Le  charançon  du  blé  est  donc  particulière- 
ment à  craindre  et  on  doit  n'épargner  aucun 
des  moyens  susceptibles  d'assurer  leur  des- 
truction ou  d'entraver  leur  énorme  dévelop- 
pement. Leurs  mœurs  mêmes  nous  fournis- 
sent à  ce  point  de  vue  des  indications  pré- 
cieuses. Les  entomologistes  enseignent,  en 
effet,  q'ie  cet  in=ecte  aime  la  quiétude,  un^ 


LE  BLE  ET  LE  PAIN  EN  TUNISIE 


chaleur  douce  et  s'accommode  mal  de  la 
lumière  et  des  odeurs  fortes.  On  troublera 
donc  son  repos  par  des  pellelages  fréquents, 
qui  ont,  en  outre,  l'avanlage  d'aérer  les  tas 
et  d'abaisser  la  tempéralure;  on  laissera  de 
plus  pénétrer  la  lumière  qui  les  met  en  fuite. 
Entre  deux  opérations,  on  peut  parfumer 
fortement  l'almosphére  à  l'aide  de  plantes 
qui,  comme  l'absinllie,  l'ail,  la  lavande,  la 
rue,ranis,lafleurde  houblon; le  sureau,  etc., 
ont  une  odeur  très  accusée. 

On  a  recommandé  lorsqu'un  grenier  est 
envahi  par  les  charançons,  de  le  vider  et  de 
n'y  remettre  du  grain  qu'un  an  après, atin  de 
laisser  mourir  d'inanition  les  insectes  exis- 
tants. Encore  faut-il  ne  l'emplir  à  nouveau 
qu'après  avoir  supprimé  lous  les  refuges  pos- 
sibles pourle  repos  hivernal.  Leplancherdoil 
ètie  soigneusement  vérifié  au  point  de  vue 
des  joints,  et  il  est  même  recommandable  de 
1  elablir  sur  plafond  plein  et  de  le  recouvrir 
d'une  coulée  d'asphalte.  Les  murs,  passés  à 
la  chaux  ou  au  plâtre,  doivent  être  bien  lis- 
ses. Les  lignes  d'interseclion  du  plancher  et 
des  parois  ne  doivent  laisser  aucun  vide  et  il 
est  prudent  d'assurer  la  liaison  par  une  pe- 
tite zone  de  ciment. 

Quant  aux  grains  envahis,  on  peut  les  trai- 
ter par  le  sulfure  de  carbone,  qui  a  pour  effet 
d'axphyxier  les  larves.  D  ms  ce  but,  on 
verse  le  grain  dans  un  tonneau,  on  ajoute  de 
20  à  50  grammes  de  sulfure  par  hectolitre,  on 
roule  quelques  instants  le  tonneau  pour  assu- 
rer la  bonne  dissémination  des  vapeurs  et  on 
abandonne  au  repos  pendant  24  heures.  A 


défaut  de  sulfure  de  carbone,  on  peut  em- 
ployer l'aride  sulfureux  liquide  qu'on  trouve 
actuellement  dans  le  commerce;  on  peut 
aussi  utiliser  la  chaleur,  car  à  partir  de  30  de- 
grés les  charançons  sont  détruits,  adultes 
et  larves,  et  à  celte  tempéralure  la  f.tcullè 
germi native  n'est  pas  altérée  à  la  condition 
cependant  qu'on  n'opère  que  sur  du  blé  bien 
sec.  Il  existe  des  étuves  et  des  fours  rotatifs 
permettant  d'atteindre  ce  but. 

Il  est  enfin  possible  d'éliminer  les  grains 
vides,  en  tout  ou  partie,  par  la  calandre,  à 
l'aide  de  tarares  à  grande  vitesse,  dont  le 
tambour  en  bois  est  muni  d'arêtes  Les  grains 
attaqués  sont  broyés  et  passent  avec  les  cri- 
blures,  tandis  que  Ips  grains  sains  résistent 
parfaiienient. 

Mais  on  conçoit  que  mieux  vaut  prévenir 
que  guérir.  Aussi  est-ce  sur  le  grenier  lui- 
même  que  doit  porter  toute  l'attention. 
Avant  d'y  introduire  le  grain,  il  est  toujours 
prudent  de  détruire  les  insectes  qui  peuvent 
1  habiter,  à  l'aide  de  sulfure  de  carbone  ou, 
plus  aisément,  avec  de  l'acide  sulfureux.  11 
suffit  de  bien  clore  les  issues  et  d'y  faire 
briller  du  soufre  à  raison  de  300  à  500  gram- 
mes par  10  mètres  cubes.  On  ajoute  de  30  à 
100  grammes  de  salpêtre  pour  faciliter  la 
combustion  et  quaranle-liuit  heures  après  on 
aère  largement. 

L'ensilage  bien  fait  donne  des  résultais 
parfaits,  mais  il  ne  répond  pas  à  un  besoin 
réel  pour  les  grains  qui  ne  séjournent  jamais 
longtemps  chez  le  producteur. 

(.4  suivre.}  Francis  Marre. 


LE  BLE  ET  LE  PAL\  E\  TUMSIE 


On  sait  maintenant  où  nous  a  conduits  la  poli- 
tique du  pain  pendant  la  ^'uerre  :  gaspillage  et 
diminution  de  la  production  du  blé,  exportation 
exagérée  de  capitaux,  dépenses  extraordinaires 
évaluées  pour  1919  à  2  600  millions. 

Le  luxe  de  précautions  que  prend  actuellement 
le  Gouvernement  français  pour  modifier  cette 
politique  et  la  ramener  vers  une  voie  plus  nor- 
male semble  provoqué  par  des  inquiétudes  qui, 
pour  un  esprit  averti,  sont  rien  moins  qu'exa- 
gérées. 

Aussi  serait-il  particulièrement  intéressant,  à 
l'heure  actuelle,  d'exposer  la  répercussion  que 
les  variations  de  la  taxe  du  pain  ont  provoquée 
sur  l'esprit  des  populations  dans  les  pays  où 
l'équilibre  entre  le  prix  du  pain  et  le  prix  du  blé 
a  été  rétabli  depuis  l'armistice. 

La  Tunisie  en  fournit  un  saisissant  exemple 
que  nous  essaierons  d'analyser  ci-dessous. 

A  l'époque  de  l'armistice,  le  prix  du  blé  chez 
le  producteur  était  fixé  à  60  fr.  Les  mino'iers  re- 


cevaient du  Gouvernement,  en  vertu  de  l'arrêté 
du  3  avril  1918,  une  rislourne  de  6  fr.  80  par 
quintal  de  blé  moulu,  qui  les  oblif^paità  livrer.la 
farine  aux  boulangers  à  67  fr.  les  100  kilogr.,  et 
le  prix  du  p.iin  de  ménage  était  fixé  à  0  fr.  6d. 
Les  pains  de  fantaisie  n'étaient  pas  taxés,  et  les 
boulangers  les  vendaient  à  un  prix  variant  entre 
0  fr.  75  et  0  fr.  8o  le  kilogr.  Quoiqu'd  n'y  eût 
qu'une  seule  qualité  de  farine,  que  pain  de  fan- 
taisie et  de  ménage  fussent  tirés  du  même  pé- 
trin, et  ne  différent  que  par  la  forme  —  la  forme 
ronde  étaut  réservée  aux  pains  de  ména;^e  —  la 
population  européenne  consommait,  malgré  son 
prix,  environ  cinq  fois  plus  de  pain  de  fantaisie 
que  de  pain  de  ménage. 

La  rislourne  aux  minotiers  était  payée  sur  les 
bénéfices  réalisés  par  l'État  tunisien  sur  les 
ventes  de  blé  qu'il  avait  consenties  à  la  métro- 
pole. 

Ces  bénéfices  ayant  laissé  des  excédents  de 
recelles,  les  ristournes  aux  minotiers  furent  por 


56 


EMPLOI  DE  LA  YESCE  BLANCHE  DANS  LA  DÉCOUATION  DES  Al'l'AUTEMENT.S 


tées  par  arrêté  du  27  novembre  1918  à  11  fr.  75 
par  quintal  de  lilé;  le  prix  du  quintal  de  farine 
fut  réduit  à  01  fr.  les  160  krlogr.  et  celui  du  pain 
à  0  fr.  60  le  kiloyr. 

Cette  mesure  passa  totalement  inaperçue  de  la 
population  comme  de  la  presse  qui  se  boiiia  à 
enregistrer  les  termes  de  l'arrêté. 

Dès  son  arrivée,  M.  Flandin,  Hé.sident  géuéraJ, 
sentit  la  nécessité  d'assainir  la  situation  cora- 
mïrciale,  de  ne  pas  imposer  aux  linances  tuni- 
siennes une  forte  dépense  que  la  métropole  re- 
fuserait d'assumer  plus  loiigtemp.«,  enfin  de  ne 
pa;s  avilir  le  pain  en  le  maintenant  à  un  prix 
artiûciel.  inférieur  à.  celui  que  devaient  bientôt 
atteindre  orge,  avoine  et  fèves  en  grains. 

iNéanmoins  le  Riîsidenl  général  attachait  une 
grande  importance  h  ne  pas  grever  de  charges 
nouvelles  le  budget  des  ménages  pauvres  ou  éco- 
nomes; aussi  fit-il  étudier  par  ses  services  les 
moyens  qui  permrttraient  —  tout  en  dégageant 
les  finances  de  l'Etat  —  de  maintenir  sinon  tous 
les  produits  de  la  boulangerie,  du  moins  quel- 
ques-uns d'entre  eu.\  à  un  piix  sensHilfment 
égal  à  celui  qui  avait  été  pratiqué  jusqu'alors, et 
ceci  de  la  façon  la  plus  libérale,  sans  recourir  à 
la  création  de  caries  ou  de  listes  d'indigents  et 
de  nécessiteux. 

On  sait  qu'en  Tunisie  la  population  indigène 
consomme  plus  particulièrement  de  la  semoule, 
fabriquée  avec  le  blé  dur,  alors  que  la  |iopula- 
tion  européet)ne  consomme  du  pain  de  fariue 
de  blé  tendre. 

Or,  au  coui-s  de  la  fabrication  de  la  semoule^ 
une  parlie  du  blé  est  réduite  en  farine.  Jus- 
qu'alors ces  farines  avaient  été  obligatoirement 
incorporées  à  la  farine  de  blé  tendre. 

Ces  farines  dures,  lorsqu'elles  ne  sont  pas  mé- 
langées de  farines  bises,  donnent  un  excellent 
pain  doré,  fort  nourris.sant,  et  d'un  goût  des 
plus  agréables,  ayant  l'avantage  de  ne  rassir 
qu'au  bout  de  deu.x  ou  trois  jours.  La  question 
du  pain  à  bon  marché  fut  doue  résolue  grâce  à 
l'usage  des  farines  dures  sans  mélange. 

11  fut  décidéj  que  toute  ristourne  sur  le 
pris    du    blé    serait  désormais  supprimée.    Au 


lieu  d'un  seul  pain,  les  boulangers  seraient  au 
torisés  à  l'avenir  à  en  fabriquer  deux  :  l'un  de 
farine  de  blé  tendre  qui  serait  vendu  0  fr.  80, 
l'autre  de  farine  dure  qui  serait  vendu  0  fr.  0';. 
A  cet  ''fl'et,  les  boulangers  qui  en  leraient  la 
demande  seraient  autorisés  à  recevoirdes  farines 
dures  non  mélangées,  qui  leur  seraient  délivrées 
à  un  prix  tel  que  la  panification  leur-  laissât 
un  bénélice  au  moins  égal  à  celui  qu'ils  reli- 
raient des  panilicalions  ordinaires. 

Ces  mesures  furent  sanctionnées  par'des  arrêtés 
du  S.j  octobre  1919. 

Ainsi  donc,  à  dater  du  l"'  novembre  1919,  la 
Tunisie  ne  déboui-sait  plus  un  sou  poui- sa  poli- 
tique du  pain  et  elle  mettait  à  la  disposition  de 
sa  population  : 

1"  Un  pain  de  farine  de  blé  dui-  au  prix  de 
0  fr.  Oj,  d'excellente  qualité,  particulièrement 
nourrissant  et  de  fort  bon  goût,  bien  que  de  cou- 
leur légèrement  accusée,  non  pas  bise,  mais 
dorée; 

2°  L'n  pain  de  farine  tendre  qui  devait  être 
vendu  sous  la  forme  ronde  an  prix  de  0  fr.  80 
le  kilosramme  avec  pesage  obligatoire,  et  tous 
les  autres  formes,  à  la  pièce,  de  sorte  que 
son  prix  de  revient  moyen  ressort  alors  à  1  fr. 
environ    le    kiloi-'ramme. 

Cet  arrêté  laissa  la  population  ouvrière  sur- 
tout aussi  indifférente  que  celui  qui  l'avait 
abaissé.  Les  faits  suivants  en  sont  la  confirma- 
tion. La  consommation  journalière  du  pain  dans 
les  grandes  villes  du  nord  de  la  Tunùsie  est 
à  peu  près  de  90  000  kilogr.  Elle  se  décompose 
comme  suit  :  20  000  kilogr.  environ  de  pain  rond 
de  farine  de  blé  tendre,  au  prix  de  la  taxe,  à 
0  fr.  80;  70  000  de  pain  de  fantaisie,  ressortant 
à  <inviron  1  fr.  le  kilogramme,  et /iU((  cents  kilo- 
grammes de  pain  de  blé  doi-  à  0  fr.  C^. 

Or,  les  salaires  de  ii  et  0  fr.  par  jour  sont  en- 
core les  plus  courants  en  Tunisie;  les  chiffres 
ci-dessus  n'en  sont  donc  que  plus  topiques.  La 
population  européenne  n'attache  aucune  impor- 
tance au  prix  du  pain.  Ce  qu'elle  veut,  ce  n'est 
pas  seulement  du  pain  blanc,  c'est  du  pain  de 
luxe.  \. 


E31PL0I   DE  LA  YESCE  BLANCHE  DANS  LA  DÉCORATION 

DES  APPARTEMENTS 


Celle  plante  i  Vicia  alha)  est  surloul  cultivée 
du.ns  le  sud-ouest  comme  fourrage  ou  pour  son 
grainblancquieslemploy-équelquefoispourla 
nourriture  de  l'homme  et  des  pigeons.  Elle  a 
une  autre  qualité  :  celle  de  pouvoir  servir  à 
la  décoration  des  apparlements  en  hiver. 

On  prend  quelques-unes  de  ces  graines 
qui  sont  blanches  el  grosses  comme  une  len- 
liUe.  On  les  sème  dans  des  pots  contenant  de 
la  lerre  ordinair'e.  On  les  arrose  et  on  les 
place  à  l'obscurilé  à  une  température  assez 
douce.  Les  graines  g-ernient  et  les  plantes, 


sous  l'influence  de  l'humidité  et  de  l'obscu- 
rité, s'étiolent,  puis  se  ramifient  et  produi- 
sent un  feuillage  léger. 

Quand  on  juge  les  plantes  suffisamment 
grandes,  0'".iO  ou  O^'.oO,  on  les  place  au.\ 
endroits  qu'on  veut  décorer.  Ces  potées  for- 
ment alors  des  touffes  toute  blanches  qui,  soit 
seules,  soit  iissociées  arec  d'autres  plantes  à 
fleurs,  oflrenl  un  aspect  fort  agréable. 

Ces  toufFes  blanches  durent  un  mois,  un 
mois  et  demi;  elles  verdissent  ensuite,  puis 
deviennent  bonnes  à  jeter.  Mais  on  conçoit 


qu'il  soit  aisé  de  préparer    ù    l'avance  cies 
polées    éclielonnées.    1    kilogr.    de    graines 
suffit  amplement  pour  la  provision  de  tout 
un  hiver. 
Quinze    à     trente    graines     sont     néces- 


ACADÉMIE  D'AGRICULTURE  DE  FRAiN'CE 

de 


•in 


saires 'par  pot  et_l    kilogr.    contient  îoOOO 
graines  environ. 

11  faut  ajouter  c[ue  le  prix  de  ces  graines, 
qu'il  est  facile  de  se  procurer,  est  relative- 
ment bas.  Raymond  Dupré. 


RECONSTITUTIOX  DU  CHEPTEL  EN  BELGIQUE 


On  a  signalé  précédemment  ici  les  me-sures 
adoptées  en  Belgique  en  vue  de  favoriser  le 
développement  de  l'élevage.  Au  cours  de  cette 
année,  un  des  soucis  primordiaux  a  été  de 
combler  les  vides  faits  dans  le  cheptel  par  les 
réquisitions  pendant  l'occupation  allemande. 

Dans  une  séance  de  la  Chambre  des  repré- 
sentants, le  baron  Ruzette,  ministre  d^  l'Agri- 
culture, a  indiqué  en  ces  termes  ce  qui  a  été 
réalisé  jusqu'ici  :  ' 

Le  Département  de  l'Agriculture  a  acquis  et 
réparti  :  31  clliô  chevaux  appartenant  à  l'armée 
anglaise  et  à  l'armée  canadienne  ,eu  deliors  des 
milliers  de  chevau.x  et  mules  vendus  directement 
pîr  l'armée  anglaise,  après  accord  avec  le  Gou- 
vernement) ;  1  0j9  exceltentes  juments  de  trait  et 
2  694  chevaux  dits  «  butin  de  guerre  >  de  l'armée 
belge;  1  3oO  tètes  enviion  (clievau.t,  bétail,  mou- 
tons, porcs)  repris  aux  établissemenlsd'inialides 
belles  en  France  et  au  parc  de  bétail  de  l'armée; 
6'i  étalons  récupérés  en  Allemagne  en  vertu  de 
l'armistice;  (i'j  juments  et  10  poulains  achetés 
dans  le  grand-duché  de  l.uxemboui-g.  De  prove- 
nance anglaise  :  riOi  génisses,  vaches  et  taureaux 
de  la  race  Uairy  Slioi'thorn;  2  S'-io  vaches  et  gé- 
nisses, presque  loutes  en  état  de  gestation: 
20  taureaux,  400  moutons,  tOO  porcelets  prove- 
nant de  Hollande. 

De  son  côté,  le  Département  du  Ravitaillement 
a  acquis  489  bêtes  canadiennes  miigres  pour  l'en- 
graissement. 


Ont  été  répartis  également  :  070  bovidés, 
6o6  porcs,  606  moutons,  409  chèvres,  3  000  ani- 
maux de  basse-cour,  etc.,  constituant  le  don  fait 
par  l'«  Agricultural  Itelief  of  Alliées  «  et  réser- 
vés, conformément  au  désir  des  donateurs,  aux 
régions  dévastées. 

tCnfin,  le  Dépui'tement  a  appuyé,  auprès  du 
Département  de  l'Agriculture  des  Pays-Bas, 
70'J  demandes  des  communes  de  la  région  dite 
des  étapes,  sollicitant  l'obtention  de  permis  d'ex- 
portation pour  un  total  de  42  OoO  bovidés  et 
2  350  moulons. 

En  résumé,  le  Département  de  l'Agriculture  est 
intervenu  pour  l'acquisition  et  la  répartition  de 
33  494  chevaux,  38  183  bovid'^s,  4  035  moutons, 
937  porcs  et  3  111  tètes  de  petit  bétail,  soit  donc 
101  760  tètes. 

D'autre  part,  en  vertu  du  traité  de  Ver- 
sailles, il  est  attribué  à  la  Belgique,  sur  les 
récupérations  exigées  en  nature  de  l'Alle- 
magne :  9U000  têtes  de  bétail  bovin  (35  ÛÛO 
génisses  pleines,  23  000  vaches  pleines, 
0  000  vaches  à  lait,  25  000  jeunes  génisses, 
2  OOO  taureaux),  10  00  J  juments  et  pouliches 
et  200  étalons,  20  000  brebis  et  200  béliers, 
13  000  truies;  mais,  à  raison  de  l'épidémie 
de  trichinose  qui  sévit  en  Allemagne,  ces 
derniers  seront  remplacés  par  des  chèvres  et 
des  volailles.  La  récupération  de  ce  bétail  a 
commencé  à  la  date  du  13  octobre. 

G,  Gaudot. 


ACADEMIE  D'AGRICULTURE  DE  FRANCE 


Séance  du  24  décembre  1019  îsuite). 
Les  Eucalyptus  rouges  ou  Faux  Acajou. 

M.  duignard  présente  une  note  .le  M.  le  doc- 
teur Trabut,  correspondant,  sur  la  valeur  de  cer- 
taines espèces  d'Eucalyptus. 

Depuis  1873,  M.  le  docteur  T.rabut  étudie  nos 
Eucalyptus  acclimatés  à  la  réi;ioii  méditer- 
ranéenne, et  dont  le  développement  est  en 
moyenne  cinq  fois  plus  rapide  que  celui  des 
autres  arbres  indigènes  ou  acclimatés. 

Il  attire  spécialement  l'attenlion  sur  une  caté- 
gorie d'Eucalyptus  que  les  Australiens  nomment 
Red  Gurn  ou  Faux  acajou,  les  Eucalyptus  à  bois 
rose  ou  rouge. 

Ces  espèces,  aujourd'hui  assez  répan'ues, 
peuvent  déjà  être  exploitées.  Milheureusement, 


pendant  la  guerre,  beaucoup  d'arbres  ont  été 
utilisés  comme  combustible. 

Les  Eucalyptus  à  bois  rouge  peuvent  être  em- 
ployés pour  la  confection  de  très  beaux  meubles 
ayant  toute  l'apparence  et  la  valeur  de  meubles 
en  Acajou. 

L's  espèces  d'Eucalyptus  pouvant  fournir  un 
bois  rose  ou  rouge,  un  simili-acajou,  et  déj^i 
communs  dans  les  cultures  sont  : 

E.  rostrata  et  une  forme  hybride,  E.  Ahjcrien- 
sis;  E.  cotrijoides,  faux-acajou  des  .Australiens,  et 
un  hybride  E.  coti  i/oides  \  roslrata,  E.  Trabuti 
Vilm.,  etc. 

Toules  ces  espèces  sont  de  culture  facile  dans 
le  nord  de  l'Afrique.  L'E.  Algeriensi^  s'est  même 
naturalisé;  on  le  trouve,  assez  souvent,  aux 
bords  des  cours  d'eau  à  l'état  subspontané. 

IL    HiTIER. 


58 


CORRESPONDANCE 


CORRESPONDANCE 


—  .>/.  J.  J.  {Orléans).  —  Pour  prendre  un  bre- 
vet d'invention,  la  loi  oblige  à  observer  cer- 
taines dinjeiisions  et  détails  dans  les  dessins  et 
dans  le  texte.  Vous  pouvez  vous  adresser  à 
MM.  Dupont  et  EUuin,  ingénieurs-conseils,  42, 
boulevard  Bonne-Nouvclle,  à  Paris.—   M.  R.) 

—  N"  6030  [Charente).  —  La  figure  II  donne 
la  vue  en  plan  d'un  char  lorrain  à  liraonières 
dont  vous  avez  pu  apprécier,  pendant  la  guerre, 
les  qualités  de  légèreté  et  de  solidité.  En  voici 
la  légende  :  h,  essieu  du  Irain  avant;  g  g',  roues 
avant;  a  a',  longe,  articulée  en  l  et  reposant  sur 
la  payolte  jf  maintenue  par  les  armons  ii'  reliés 
par  la  traverse  m;  les  liraonières  pp',  77',  as- 
semblées par  la  traverse  n  sont  reliées  aux  ar- 
mons par  la  broche  /;;  d,  sellette  supportant  la 
fonçurc  de  la  caisse;  la  longe  au'  est  reliée  à 
l'essieu  arrière  c  par  les  fourchas  6  et  6'  ;  /'  /',  roues 
arrière. 

Voici  les  dimensions  principales  ordinaire- 
ment adoptées  : 


Petit  char,  à  limonières  :  diamètre  des  roues, 
avant  O^.Sb,  arrière  i"..30;  bandages,  O^.OO  de 
large  et  0".02  d'épaisseur;  écarlement  des  roue.s 
sur  leur  essieu  [voie),  1™.34  à  1".38;  écarlement 
des  essieux '(empattement),  2™. 50;  longe,  3°". 80 
de  long  et  0"'.12  de  diamètre;  fonçure  de  la 
caisse,  3™. 80  de  long  et  {".lO  à  i^.Ia  de  large. 

Grand  char,  à  flèche  :  diamètre  des  roues,  avant 
O^.Oa  à  1  mèlr"",  arrière  l".*»  à  1".50;  bandages, 
G".!!  de  large  et  O^.OS  d'épaisseur;  voie,  1"  38; 
empattement,  3"". 35  à  3". 60;  longe,  i'^.y.i  de 
long  et  O^.IS  à  0°>.  14  de  diamètre  ;  tonçure,  4". 90 
de  long  et  1°'.10  à  l^^.lo  de  lar;;e. 

Ces  (^ars  conviennent  très  bien  pour  y  adap- 
ter un  chargeur  automatique  de  foin.  Re- 
portez-vous aux  aiticles   parus  dans  les  u°'   21 

page  657)  et  22  (page  G87;  de  1014  sur  le  tnnail 
des  chargeurs  de  foin,  et  au  n"  17,  du  23  août  1017 

page  327)  sur  un  tombereau  pour  chargeur  de 
foin  employé  en  Angleterre.   —  (M.  R.) 


Fig.  11.  —  Vue  en  plan  d'un  char  lorrain. 


—  M.  L.  C.  {Sotmnc).  —  Quel  est  le  capital  ac- 
tuellement nécessaire  pour  l'installation  et  la 
miseentruin  d'une  ferme  de  iOO  hectares'!  Comment 
se  décompose  ce  capital  au  point  de  vue,  animau.r, 
instrumentf,  fonds  de  roulemeuf] 

11  n'est  pas  possible  de  répondre  à  votre  ques- 
tion sans  connaître  les  conditions  d'exploitatiuii 
de  la  ferme  que  vous  avez  en  vue.  Est-ce  une 
ferme  où  prédominera  la  culture  des  céréales, 
l'élevage;  combien  y  a-t-il  de  prés?  Doit-on  y 
faire  de  la  culture  intensive,  des  plantes  indus- 
trielles ou  de  la  culture  extensive  des  céréales 
et  de  la, jachère? 

En  tous  cas,  aujourd'hui,  la  reprise  d'une 
ferme  à  culture  de  céréales  avec  betteraves  et 
prairies  artificielles  n'exige  guère  un  capital 
moindre  de  2  000  fr.  par  hectare.'—  (H.  II.) 

_  ]^o  724i  [Marne).  —  Un  bail  de  ferme  ex- 
pirant le  1"  mars  1910  a  été  prorogé  de  trois 
années  par  tacite  reconduction,  le  propriélaire 
ayant  omis  de  prévenir  le  preneur  six  mois  à 
l'avance. 

Le  fermier  a  été  mobilisé.  Le  moratorinm  exis- 
tcra-t-il  pour  cette  propriété  et  le  propriétaire 
pourra-t-il  reprendre  jouissance  de  son  bien  le 
l«r  mars  1922?  Sans  aucun  doute,  dans  l'état 
actuel  de  la  législation;  la  loi  du  9  mars  1018  ne 
s'applique  pas  en  ell'et  aux  baux  ruiaux.mais 
uniquement  aux  b  ux  à  loyer.  Le  propriétaire 


'  par  conséquent  pourra  reprendre  jouissance  de 

,   son  bien.  —  (H.  IL) 

I  —  N'o  7342  (Orne).  —  Vous  avez  des  he:  bagcs  que 
vous  songeriez  à  louer  à  un  berger  qui  y 
viendrait,  faire  pâturer  ses  moutons  pendant  la 

;  belle  saison? 

Quelle  location  demander  au  berger?ou  quelle 
combinaison  tinancière  lui  proposer? 

Vous  pourriez  vous  fixer  sur  le  prix  de  location 
des  pâturages  pour  y  nourrir  des  bœufs,  en 
vous  basant  sur  ce  fait  que  l'on  peut  entretenir 
10  moutons  là  où  l'on  entretient  un  bœuf.  — 
(H.  H.) 

—  N»  7468  [Seine-et-Marne').  —  Dans  une  terre  tle 
marne  et  d'argile,  xous  voudriez  créer  un  pâturage 
pour  les  moutons;  voici  quel  mélange  vous 
pourriez  semer  à  l'hectare  : 

Trèlle  violet 2k         Fétuque  des  prés..     14" 

_    blanc i  Vulpin  des  pv^s 3 

Lotier  corniculé  .       2  Paturin  des  prés. . .       3 

Ray-grass  anglais.      8  —      commun^..      1 

Fléule  des  prés...      3  (H.  H.) 

—  N»  6337  [Yonne).  —  Vous  demandez  s'il  est 
préférable  de  donner  aux  vaches  laitières  du 
seigle  cuit,  ou  simplement  passé  au  concasseur? 

Quel  qu'en  soit  le  mode  d'emploi,  le  seigle 
convient  mieux  à  l'engraisfement  qu'à  la  pro- 
duction du  lait.  Même  dans  ce  dernier  cas.  la 
cuisson  est  pri^férable  au  concassage.  —  (P.  D. 


REVUE  COMMERCIALE 


59 


LA  SEMAINE  MÉTÉOUOLOGIOLE 

Seviaine  du  i  au  10  janvier  1920  [OBSERVATOIRE  DU  PARC  SAIIST-MAUR) 


JOURS 

ET     DATES 


^ 

— - 

^ 

y.  .- 

o  - 

'/.•   = 

5 

w  ■" 

"" 

^ 

•^ 

pillibars. 

TEMr'KRAiUHK 


Dim 4  jan.  1000.1  -10        1»9 

Lundi 3  -     10-2;î  3  —0.7        i.i 

Mardi  ....     0  —     1018.1  —1.9   '-0 

I  I 

Mercredi        7  —  ,1018.1  —1.2 

I  I 

Jeudi S  —     1006  9  —0.5 

Vendredi       9  —    1011.6      1.3 

I  I 

Samedi  ..   10  —     1094.0      3.1 


Ecart 

sur 
la  nor 

ma  le 


Vent. 


Xi;ei!ies  m  totaii 
Écarts  SQT  U  Domale 


1 

—  0 

4 

6 

0 

6 

8 

11 

0 

0 

S  1 

-' 

1 

0.-2 

0.4 

-!.0 

-II. s 

2.6 


-1.9 


-3.1 


N  E 

N  E 

N 


—2  '.)    Variable 


-fO.5 
+  1.7 


9  3     -f  "ï 


2.1 


0.0 


becres 
3 . 7 

0  0 

0  0 

0.0 


liUim 


S  0 

0.0 

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lien  d« 

„ 

1- 

s  h.  " 

do 

.  lUût 

1.8 
0.4 
3  6 


3.8 


REM.4RQUES  DIVERSES 


Gelée  bl.,  temps  niiag.,  couv. 

le  soir. 
Temps  couvert. 

Te  iijis  couvert. 

Temps  couvert,  brumfin. 

Couvert,  pluie  et  neif{'  le  mat. 

Couvert  et  pluie  le  jour,  beau 

et  fjelée  bl.  le  soir. 
Plavieux. 


Pluie  depuis  le  !"■  janvier  : 

En  1920 33"'" 

Normale 13 


(1)  Voir  à  la  page  518  du  numéro  du  24  juillet  l'explication  de  cette  nouvelle  mesure. 


REVUE    COMMERCIALE 


Situation  agricole.  —  Les  désirs  dts  populatious 
en  gêné: al  et  de-  cuhivaleurs,  en  particulier,  se 
Siint  réalisés.  La  pluie  a  cessé,  le  temps  est  devenu 
froid  et  sec;  à  la  suite  de  ce  revirement,  le  niveau 
des  cours  d'eau  a  léirèremeut  baissé.  Il  y  a  donc 
tout  lieu  d'espérer  que  les  inondations  seront  moins 
redoutables  qu'en  1910;  elles  n'en  ont  pas  moins 
causé,  sur  de  nombreux  points  du  territoire,  des  dé- 
gâts assez  importants. 

Les  travaux  des  champs  n'ont  pas  encore  repris, 
mais  si  le  régime  sec  el  froid  revient  tout  à  fait,  on 
aura  .bientôt  la  possibilité  de  continuer  la  prépa- 
ration des  terres  à  ensemencer  au  printemps. 

La  question  des  engrais  continue  à  préoccuper  vi- 
vement la  culture;  elle  éprouve  malheureusement 
de  sérieuses  difficultés  pour  s'en  procurer. 

Blés  et  farines.  —  Les  marchés  de  province  ont 
été  un  peu  mieux  approvisionnés  en  blé,  par  suite 
de  la  reprise  des  battages.  On  traite  au  taux  ds  la 
taxe.  Aux  Etats-Unis,  Us  prix  du  blé,  en  tenant 
compte  du  chang»',  atteignent  109  fr.  49  1^  quintal 
s  ir  le  marché  de  New-lork. 

Les  prix  de  cession  des  farines  aux  boulangeries 
sont  sans  changement. 

Sons.  —  Les  offres  sont  insignifiantes,  de  sorle 
que  les  besoius  ne  peuvent  être  satisfaits.  On  paie 
au  prix  établi  par  la  circulaire  ministérielle. 

Céréales  diverses.  —  Les  disponibilités  eu  avoines 
indigènes  se  raréfient  et  ne  permettent  pas  de  faire 
face  aux  demandes  ;  il  en  résulte  une  nouvelle 
hausse.  On  paie  les  provenance  du  Cenire  de  S.S  à 
89  fr.  et  parfois  plus,  le  quintal  départ.  Les  avoines 
de  la  Plata  disponibles  valent  de  86  à  86.50  le  quin- 
tal sur  vagon  Dunkerque. 


Transactions  peu  importantes  en  orges  dont  les 
prix  sont  stationnaires.  Par  quintal  départ,  on  paie": 
orses  de  la  Mayenne  et  de  la  Saithe,  93.23  à  94.50; 
de"Chan]pagne,"91   à  91.50;  de  l'Ouest,  86  à  88.50. 

Les  sarrasins  valent  de  80  à  81  fr.'  et  le  sorgho 
60  fr.  le  quiutal  départ. 

Fourrages.  —  Au  marché  de  La  Chapelle,  les  arri- 
vages ayant  été  modérés,  les  prix  de  la  semaine  der- 
nière se  sont  maintenus  sans  changement. 

Dans  les  départements,  on  paie  le  foin  de  33  à  48  fr. 
les  100  kilogr. 

Pailles.  —  Prix  plus  fermes  sur  la  paille  de  blé.  On 
a  vendu,  par  104  bottes  de  S  kilogr.  au  marché  de 
La  Chapelle  :  paille  de  blé,  190  à  200  fr.;  paille 
d  avoine,  200  à  220  fr.;  paille  de  seigle,  180  à  190  fr. 

Sur  les  marchés  déparicmenlaux,  la  paille  de  blé 
est  cotée  de  20  à  30  fr.  les  100  kilogr. 

Graines  fourragères.  —  La  fermeté  se  maintient 
sur  les  cours  des  trèlUs  et  dts  luzernes.  On  paie  aux 
100  kilogr.  départ  :  trèlle  violet,  950  à  1  150  fr.;  lu- 
zerne de  Provence,  720  à  760  fr.;  luzerne  de  pays, 
600  à  700  fr.;  lupu'ine,  350  à.  450  fr.;  anthyllide,  800 
à  950  fr.;  vesres,  100  à  125  fr.;  lotier,  800  à  1  000  fr.; 
ray-grass,  155  à  175  fr. 

Bétail.  —  -Au  marché  de  La  ViUelte  du  lundi 
5  janvier,  grâce  à  la  modération  des  arrivages  et  à 
lactivilé  de  la  demande,  la  vente  du  gros  bétail  a  eu 
lieu  à  des  cours  en  haasse  de  20  centim  s  par 
demi-kilogramme  uet. 

0  1  a  payé  les  bœufs  de  l'Allier,  de  la  Nièvre,  de 
Saône-et-Loire,  de  1  Orne  et  du  Calvados,  3.25  à  3.40 
en  choix.  2.95  à  3.10  en  sortes  ordinaires;  de  la 
Mayenne  et  de  la  Sarîhe,  2.83  à  3.15;  de   Ma:ne-et 


eo 


KEVUE    COilMEKUlALfc 


Loire,  de 'la  \encl -e  et  de  la  Loire-Inférieure,  i' s:> 
à  :).10;  du  CantaL  2. 00  à  2.95;  les  génisses,  2.75  à 
3.10;  [les  vaches.  1.73  à  3  fr.;  Its  taureau.v,  1.7.-J  à 
2.S5  le  demi-kilr'gramme  net. 

Cours  en  hau.^se  de  5  à  10  centimes  sur  les  veaux 
de  première  qualité,  fermement  tenus  sur  les  autres 
sortes.  On  a  coté  les  veaux  de  la  réi;  on  parisii  nne. 
de  l'Eure-et-Loir,  du  Loiret  et  de  TYonne,  5  sa  à 
6.15;  |de  l'Aube  et  de  la  Sarlhe,  3.So  à  .5.9;i  ;  de 
Norm.indie  et  du  Limousin,  4..';o  à  5  fr.  le  demi- 
kilogramme  net. 

L'oQ'i-e  en  moutons  étant  insuffisante  pour  satis- 
faire les  besoins,  il  en  est  résulté  une  vente  tr's 
facile  à  des  cours  en  hausse  de  2.'i  à  40  centimes  par 
demi-kilogramme  net.  On  a  vendu  les  agneaux, 
6.2o  à  G. 50  ;  les  moutons  du  lie rry  et  du  Bourbon- 
nais, 5.75  à  6  fr.:  les  moutons  du  Midi,  5  à  5.50  ;  les 
métis,  5.'25  à  5.75;  les  brebi',  3.S0  à  4.73  le  demi- 
kilogramme  net. 

La  vente  des  porcs  a  eu  lieu  à  des  prix  soutenus, 
mais  sans  changement  notable  sur  ceux  du  marché 
précédent.  On  a  vendu  Jes  porcs  gras  3.40  à  3.ÙO,les 
coches,  2.60  à  o  fr.  le  demi-kilogramme  vif. 

Voici  le  relevé  du  mouvement  des  marchés  des 
lundi  5  et  jeudi  S  janvier. 

Marché  du  lundi  5  Janvier. 
Enirées  directes 
aux  abattoirs.  Réserves 


Acienés 

LaVill. 

Vaug. 

La  Vill. 

Vaug. 

têles 

têtes 

têles 

tètes 

têtes 

Boeufs 

2  Os2 

>   ,, 

Vaches . . 

1   421 

157 

Î61 

:.i 

Taureau.x 

269 

Veaux 

!  ij) 

1  0-29 

2  7 

363 

U 

Moutons  . . 

Il  476 

9S7 

MO 

81Ù 

110 

Porcs  .... 

î  iè! 

1  o;5 

72; 

5t0 

,ilO 

Prix 
Au  po 

maxilna 

ds  net. 

du 

KiiograDiiiie. 

.\u  poids  vif. 

1"  q.       -'  q.        3'  q.  Prix  extrêmes. 

Bœuf.s 6.60        6.10        5.30  1.70  à  'i. 02 

Taches 6.66        6.10        0.70  1.70      4.02 

Taureaux..        S. 00        5.C0        4.60  1.70      3.35 

Veaux i2.0O      11.40       9.60  3.00      7.28 

MoutoDS...       15.00      11.00      10.00  3.36      6.C0 

Porcs 10.00         9.S6       9.70  6.00      7.00 

Marché  du  Jeudi  S  janvier. 
Jïiiti-^es  directes 

aux  abattoirs.  Réserves 


A  menés. 

IjaVill.      Veug. 

LaViU. 

Vaug. 

têtes 

têtes        tètes 

têtes 

tètes 

Bœufs 

1  528 

J 

Vaches .... 

1  08-2 

?.;2            u: 

l-2i 

38 

Taureaux.. 

11)9 

\ 

Voaujc 

1  4D2 

661            186 

115 

23 

Montoiïs  . . 

8  38-2 

307          ii; 

6oO 

125 

Porcs 

1  265 

77 i            5f3 

i80 

954 

Prix  nia.xima 

du  kilogramme. 

Au  poids  net. 

Au  poids  vit. 

1 

•  q.       2'  q.       3'  q. 

Prix  extrèraas. 

. —                       

Bœuts.. 

6 

72        6  30        5  90 

1.70  à 

4.14 

Vaches. 

6 

-i        6  30        5  90 

1.70 

j.ll 

Taureaux. . . 

5 

50        5  10        5  10 

1.70 

3.42 

Veau.x.. 

2 
12 

00      11   ;0        9  60 
£0      U  M      11  50 

3.80 
3.84 

7.4> 

Moulons 

6.b; 

Porcs. . 

10  00        9  66        9  70 

6.00 

7. ,00 

Dans  les  départements,  on  cote  : 

Besançon,  par  kilogr.  poids  vif:  veaux.  5  à  5.40: 
par  kilogr.  poids  net  :  moutons.  7.75  à  S.23  ;  porcs. 
8.50  à  S. 75. 

Bordeatir. -pur  kilogr.  poids  vif:  bœufs,  2  à  4  fr.; 
vaches,  i.tidà  3.20;  par  kilogr.  poids  net  :  moutons, 
S  à  10  fr.;  veaux,  8  à  10  fr. 

Cholet,  par  kilogr;  poids  vif  :  bœufs,  2.30  à  2.65; 
vaches,  2.13  à  2.55;  veaux,  4.30  à  3  fr.;  porcs,  6.50 
à  7  fr. 

Dijon,  par  kilogr.  poids  net  :  bœufs,  5.40  à  5.80; 
par  kiloyr.   poids  vif:    veaux,  5.4ti  à   5.8C  :   pures, 

7.20  à  7.25. 

LyonVaise,  par  kilogr.  poids  vit  :  bœufs.  1.30  à 
3.S3  ;  veaux,  5.20  à  6.35. 

Marseille,  par  kilogr.  poids  net  :  bœufs,  5  é  5.75  ; 
varlies,  4  à  5  fr.:  moulons  et  brebis,  0  50  à  10.25  ; 
par  kilogr.  puids  vif  :  porcs,  6.60  à  0.80. 

Vins.  —  La  fermeté  des  prix  se  maintient  sur  les 
marchés  méridionaux,  mais  la  hausse  n'a  pas  fait 
de  nouveaux  progrès.  On  paie  à  l'hectolitre  nu  les 
vins  rouges  :  loO  à  Ho  fr.  à  Montpellier,  100  à 
lis  fr.  à  Béziers,  P5  à  112  fr.  .4  N.irbùone.  100  à 
120  fr.  à  Nimes;  05  à  113  fr.  à  Perpignan.  Les  vins 
blancs  valent  de  120  à  145  fr.  l'hectolitre. 

Les  vins  rouges  d'.VIgérie  sont  cotés  de  100  à 
120  fr.  l'hectolitre,  à  Alger. 

Fruits  à  cidre  et  cidres.  —  Les  difficultés  d'e.xpé- 
dition  font  que  I'  s  cours  sont  très  variatdes.  On  paie, 
en  Normandie,  de  Uo  à  120  fr.  la  tonne  sur  vagon 
et  90  à  95  fr.  chez  le  producteur. 

Dans  l'Oise,  on  paie  de  120  à  135  fr.;  dans  l'IUe-et- 
Yilaine,  11)0  fr.  les  1  000  kilogr.  La  saison  de  veiite 
louche  à  sa  lin. 

Dans  le  Calvados,  les  cidres  valent  en  gros  de  36  à 
39  fr.  et  42  fr.  en  détail,  Ibectolitre. 

Fécules.  —  A  Paris,  la  lécule  est  cotée  de  183  .i 
190  fr.;  dans  les  ^'osges,  la  fécule  1":  disponible  vaut 
185  fr.  le  quintal  départ. 

Houblons.  —  En  Alsace,  à  Colmar,  les  houblons 
sont  cotés  de  430  à  300  fr.  les  50  kilogr. 

Pommes  de  terre.  —  Prix  fermement  tenus.  Aux 
100  kilogr.  départ,  on  este  :  Hollande,  65  à  70  fr.; 
Saucisse  rouge,  48  à  52  fr.;  Roudes  jaunes,  36  à 
42  fr.;  Institut  de  Baaurais,  33  à  40  fr  ;  Magnum 
Bonum.  3s  à  39  fr.;  llichter  Imperator,  33  à  36  fr. 

'  Engrais.  —  Le  nitrate  de  soude  livrable  au  prin- 
temps est  coté  de  105  à  lOS  fr.  les  100  kilogr.  I.i 
cianamide  S.  P.  A.  dosant  17  0,0  d'azote  vaut  70  fr. 
et  c  lie  dosant  19  0,0,  SO  fr.  les  100  kilogr.  Le  su- 
perphosphate titrant  14  0  0  d'acide  phosphorique  est 
cote  21  Ir.  75  le  quintal. 

Le  kilogriimme  de  potasse  est  coté  0  fr.  333  dans 
lasylvinile;  0  fr.  43  dans  la  sylvinite  riche  el0fr.ii2 
dans  le  chlorure  de  potassium. 

Les  engrais  radioactifs  valent  80  fr.  les  100  kilogr. 

Les  lenteurs  observées  dans  le  transport  des  sels 
potassiques  d'Alsace  tiennent  à  linsuffisance  du 
nombre  de  vagons. 

B.   DUR.\ND. 


Le  Gérant  :  Chabi.es  Ditkeix. 


Pans.  —  L    Mahethelx,  imprimeur,  4,  rue  Cassette. 


CHRONIQUE  AGKICOLE 


61 


CHRONIQUE   AGRICOLE 


Fin  de  la  série  des  iMections  politiques.  —  Caractères  de  ces  manifestations.  —  L'union  des  bonnes 
volontés.  —  La  fâche  à  remplir,  d'après  M.  Léon  Bourgeois.  —  Election  du  Président  de  la  Répu- 
blique. —  La  poli'.ique  du  blé.  —  Noie  du  sous-secré(aire  d'Etat  du  Ravitaillement.  —  Note  du  ministre 

des  Travau.v  publics  relalivemfnt  au  tran,sport  des  engrais.  —  Relevé  de  la  récolte  du  vin  en  1919. 

Sorties  de  vins  de-«  caves  des  récoltants  jusqu'au  31  déceuibre.  —  La  Fuire  au.K  vins  d'Anjou.  —  Appré- 
ciations du  D'  Sigaud. —  Succès  de  l'Union  des  viticulteurs  de  Waine-et-Loire.  —  Extension  croissante 
de  la  fièvre  aphteuse,  —  Dans  l'inspection  générale  de  l'Agriculture.  —  Discussion  relative  aux  plans 
du  P.ilais  des  Expositions  agricoles.  —  Les  subventions  pour  les  Syndicals  de  culture  mécanique.  — 
Protestation  contre  l'arrêté  du  26  décembre.  —  organisation  d'une  Fédération  des  Syndicats  de  moto- 
culture. —  Décret  rendant  la  liberté  à  la  distillation  des  njclasses.  —  Programme  des  concours  de  la 
Société  hippique  française  en  1920.  —Nécrologie  :  mort  de  I\I.  Dufay.  —Restrictions  à  la  circulation 
des  piquettes.  —  La  prorogition  des  baux  des  fermiers  mobilisés.  —  Importation  en  France  du  bétail 
niaiocain.  —  Libert>>  rendue  à  la  distillation  des  cidre?. 


La  tâche  actuelle. 

La  période  des  élections  lé^^islalives,  mu- 
nicipales, départeinènlales  et  sénnloriaies 
s'est  aclievée  le  17  janvier  par  l'éleclion  du 
Président  de  la  République,  le  souffle  géné- 
leux  qui  a  inspiré  la  France  en  août  1914  au 
moment  de  l'agression  "-auvage  de  TAIie- 
iiiagne  a  exercé  la  même  influence  dans  la 
plupart  de  ces  manifeslalions. L'esprit  d'union 
pour  assurer  la  restauration  du  pays  domine 
acluellemenl  toutes  les  aspiialions;  il  doit  se 
maintenir,  garder  toute  sa  vigueur,  afin  d'ac- 
complir l'œuvre  gigantesque  qui  s'impose,  et 
que  M.  Léon  Bourgois,  élu  président  du  nou- 
veau Sénat,  a  fort  nettement  résumée  :  réta- 
blir les  finances  de  la  France,  exiger  les  ri- 
goureuses économies  nécessaires,  créer  les 
ressources  indispensables  â  l'équilibre  vrai 
des  budgets  el,  à  cet  elTel,  élal>lir  courageu- 
sement tous  les  impôts  nécessaires,  organi- 
ser le  travail  dans  les  conditions  les  plus  ra- 
tionnelles. 

Celte  union  est  encore  nécessaire  pour 
l'exécution  du  traité  de  paix  avec  l'Allemagne 
qui,  signé  le  28  juin  dernier,  n'a  été  ratifié 
que  le  10  janvier;  celle  exécution,  ajoutait 
M.  Bourgeois,  doit  être  exacte  et  rigoureuse, 
assurer  le  paiement  de  notre  créance,  le  dé- 
sarmement de  l'ennemi,  et  par  suite,  la  sécu- 
rité de  la  France  el  la  paix  du  monde.  «  C'est 
ainsi,  terminait-il,  que  nous  fonderons  cette 
puissante  unité  morale  qui  est  dans  le  vœu 
unanime  du  pays,  que  nous  rendrons  le  seul 
hommage  digne  d'elle  à  cette  grande  armée 
dont  les  chefs  et  les  soldats  ont  sauvé  la 
liberté  et  porté  au  plus  haut  sommet  la  gloire 
de  la  France  et  de  la  République,  et  que  nous 
prouverons  notre  fidélité  à  ceux  qui  sont 
morts  pour  elles.  » 

Le  nouveau  Parlement  devra  être  à  la  hau- 
teur de  cette  triche.  De  légitimes  espérances 
sont  fondées  sur  son  aciivilê  et  sur  la  fécon- 
dité de  son  labeur;  il  y  répondia  assurément 


22  Janvier  192i). 


N» 


s'il    s'inspire   des   nobles   sentiments   qu'on 
vient  de  rappeler. 

M.  Raymond  Poincaré,  au  moment  d'ache- 
ver son  mandai  qu'il  a  rempli  avec  la  plus 
haute  dignité,  a  été  élu  sénateur  de  la  Meuse. 
L'Assemblée  nationale  a  appelé  M.  Paul 
De-clianel  à  la  présidence  de  la  Répulilique. 
M.  Clemenceau  s'est  retiré  de  la  vie  publique, 
suivi,  dans  sa  retraite,  par  la  reconnaissance 
de  la  France  ;  elle  gardera  un  éternel  souve- 
nir des  immenses  services  qu'il  lui  a  rendus 
pendant  les  heures  les  plus  tragiques. 

La  politique  du  blé. 

M.  Vilgrain,  sous-secrétaire  d'Etat  du  Ra- 
vitaillement, a  adressé  aux  préfets  la  circu- 
laire qui  suit  ; 

Certains  renseignements  de  presse  ayant 
donné  lieu  à  fausse  interprétation,  veuillez  faire 
connaître  à  vos  adminislrés  ce  qui  suit  : 

-Vu  moment  (iù  le  (joiivernenient  se  propose  de 
relever  le  prix  de  vente  du  pain  pour  diminuer 
les  charges  de  l'Iitat,  on  ne  saurait  augmenter 
le  prix  d'achat  du  blé  sans  aggraver  les  dépenses 
qu'il  est  indispensable  de  réduire. 

En  conséquence,  tous  les  blés  de  la  récolte 
1919-1920  resteront  soumis  au  prix  maximum 
de  73  francs.  Les  producteurs  qui  s'abstiennent 
de  livrer  les  blés  de  leur  récolte  en  escomptant 
un  prix  supérieur  commettent  une  erreur  préju- 
diciable à  l'intérêt  du  pays. 

J--  rappelle  qu'à  défaut  de  livraison  amiable,  il 
vous  appartient  de  procéder  par  voie  de  réquisi- 
tion aux  réalisations  de  grains  panifiables  néces- 
saires à  l'alimentalioD  publique. 

Les  indications  données  dans  nos  Chro- 
niques du  8  et  du  15  janvier  sont  ainsi  con- 
firniées  officiellement. 

Les  transports  d'engrais. 

On  a  lu,  dans  notre  dernière  Chronique 
(page  41),  nos  observations  sur  les  retards 
dans  les  transports  d'engrais.  Le  ministre 
des  Travaux  publics  a  ndressé,  à  la  date  du 

Tome  I.  —  4 


62 


CHRONlyUE   AGUICOLK 


15  janvier,   la  noie  suivante  aux  direcieurs 
des  réseaux  de  chemins  de  fer  : 

J'ai  eu  l'occasion  de  constaler  que  certaines 
gares  refusent  d'accepter  les  expéditions  d'en- 
grais sou>  le  prétexte  que  les  transports  df  l'es- 
pèce sont  repris  dans   la  division  H. 

Dans  sa  séance  du  12  janvier  1020,  le  Comité 
provisoire  d'exploitation  des  chemins  de  fer, 
ayant  rei-onnu  la  nécessiœ  J'assurer  exaitenient 
l'exécution  des  pr.>yiamrnos  notifiés  par  le  mi- 
nistère de  l'Agriculture  pour  le  transport  des 
engrais,  il  y  a  intérêt,  de  manière  à  éviter  le  re- 
tour des  incidents  du  genre  de  ceux  que  j'ai  été 
amené  à  constater,  de  prescrire  par  instructions 
formelles  aux  j^ares  que  ces  transports  n'aient 
jamais  à  être  dill'érés. 

Il  convieni  au  surplus  de  leur  préciser  que 
l'acceptation  au  transport  doit  avoir  lieu  dans  le 
plus  court  délai  après  la  demande  de  matériel 
par  l'expéditeur  et  par  conséquent  sans  qu'il  y 
ait  lieu  de  tenir  compte  du  classement  des 
engrais  dans  la  division  B. 

11  serait  plus  rationnel  de  placer  les  engrais 
dans  la  division  ou  catégorie  A.  On  éviterait 
ainsi  les  inlerprctalions  arbitraires. 

La  récolte  des  vins. 
La  Direction  générale  des  Contributions 
indirectes  a  publié  le  relevé,  d'après  les  dé- 
clarations de  recolle,  de  la  production  des 
vins  en  France  en  1!H9  et  1918.  En  voici  le 
résumé  : 

1919  1918  DUKreine. 

Iiectolitres  lieclolllrcs  licctolilros 
Quantités'  ré- 

COltée.» 51  161  887  42  264  136  4  9  197  7'>1 

Stoclcs 1021034  2  008  977  —  9719.1:1 


Totaux...  52  493  911  44  273  113   -f8  222  798 

Nous  publierons,  dans  noire  prochain  nu- 
méro, le  tableau  complet  par  départemenls. 

Commerce  des  vins. 

Voici  le  relevé  des  quantités  de  vins  enle- 
vées des  caves  des  recollants  pendant  le  mois 
de  décembre  et  les  trois  premiers  mois  de  la 
campagne. 

En  France  (y  compris  l'Alsace-Lorraine), 
ces  quantités  ont  été  de  3  110  323  hectolitres 
en  décembre,  et  de  9  790  322  pendanl  les 
trois  premiers  mois  de  la  campagne  Durant 
celle  période,  les  quantités  soumises  au 
droit  de  circulation  onl  été  9  571  5'il  hecto- 
litres. 

En  Algérie,  les  sorties  onl  été  de  723  080 
hectolitres  en  décembre,  et  de  3  390  01)2  du 
l"  octobre  à  fin  décembre. 

Au  31  décembre,  le  stock  commercial  chez 
les  marchands  en  gros  était  de  8  OO'i  125  hec- 
tolitres dans  l'ancienne  France,  de  201  319 


j  en   Alsace  eï    Lorraine   et    de  1  Il8.'i8'i  eu 
Algérie. 

Foire  aux  vins  d'Anjou. 

La  Foire  annuelle  aux  \ius  d'Anjou,  fatale- 
ment interrompue  pendanl  la  guerre,  a  été, 
pour  la  preiiiière  fois  depuis  six  ans,  ouverte 
le  10  janvier  à  Angers.  Celte  foire  est  orga- 
nisée par  l'Union  des  Viticulleursde  Maine-et- 
Loire,  qui  groupe  les  autres  Syndicats  vili- 
coles  (Syndicats  du  canton  de  Thoiiarcé,  des 
coteaux  deSaumur,  de  Doué-la-Fontaine).  Le 
succès  en  a  été  d'autant  plus  complet  ijue, 
comme  nous  l'écrit  le  D''  l'aul  Sigaud,  secré- 
taire général  de  l'Union,  «  les  vins  de  1919 
en  Anjou  onl  élé  très  remar^juahles  comme 
qualité;  il  f.iul  remonter  aux  années  1893  et 
1870  pour  trouver  des  vins  d'une  aussi  grande 
finesse;  presque  toute  la  récolte  des  vins 
blancs  a  été  vendue  à  des  prix  très  élevés, 
inconnus  jusqu'ici  en  Anjou  ». 

A  la  cérémonie  d'inauguration,  M.  Massi- 
gnon,  prc-ident  de  l'Union,  M.  Bordeaux- 
Montrieux,  président  de  la  Société  Indus- 
trielle et  Agricole  d'.\ngers,  le  D"^  Maison- 
neuve,  directeur  de  la  Station  ampélogra- 
pliique  de  Sauiiiur,  se  sont  félicités  du  retour 
des  jours  meilleurs.  M.  Massi^non  a  exposé 
le  programme  des  travaux  que  les  Syndicats 
vont  entreprendre  pour  donner  un  nouvel 
essora  la  production  viticole. 

L'Union  des  Viticulteurs  avait  ouvert  un 
concours  qui  a  été  signalé  naguère  ici.  C'est 
le  concours  du  verre  n  vw  d\\njuu,  destiné  i\ 
créer  un  type  de  verre  à  boire  spécial  à  ce 
vin  délicat.  Le  b'  Maisonneuse  a  proclamé  les 
résultats  de  ce  concours  :  h;  premier  prix  a 
été  allrihué  ;\  M.  Mignot,  viticulteur  à  Uoche- 
forl-sur-Loire;  le  deuxième,  à  M.  Jouberl, 
négociant  en  cristaux  à  Angers;  le  Iroisiéme 
à  un  artiste  tourangeau. 

La  fièvre  aphteuse. 

Aux  indications  données  dans  noire  der- 
nière Chronique  (p.  43),  il  convient  d'ajouter- 
l'analyse  des  documents  réunis  dans  le  bul- 
letin sanitaire  du  ministère  de  l'.Xgricullure. 

Au  31  décembre,  la  fièvre  aphteuse  sévis- 
sait dans  82  départements.  Le  développement 
qu'elle  avait  pris  pendant  ce  mois  ressort  du 
tableau  suivant  : 

Communes. 


l"au  10  décembre. 

1 1  au  20     —       

21  au  :u     —       


Dépar- 
tements. 

77 
80 
82 


l-'oyors 
anciens. 

2919 
3453 

405S 


Foyers 
nouveaux. 

911 

979 

1  024 


A  la  fin  de  décembre,  les  départements  du 


CHHONlyUE 

Finistère  et  du  Morbihan,  d'une  part,  eleeux   ] 
du  Canlaletdu  Lot,  d'autre  part,  étaient  seuls 
l'onsidérés  comme  non  contaminés. 

Inspection  de  l'Agriculture. 
Dans  la  Chronique  du  K  janvier  (p.  23), 
nous  avons  fait  connaître  que  M.  Henry 
lirosjean,  inspecteur  général  de  l'Agricul- 
ture, avait  été  admis  à  faire  valoir  ses  droits 
à  la  retraite.  Le  Journal  Officiel  avait  omis 
d'annoncer  qu'il  avait  été  nommé  en  même 
temps  inspecteur  général  honoraire.  Cette 
omission  a  été  réparée.  11  eût  été  souveraine- 
ment inju^te  que  ce  litre  ne  couronnât  pas 
une  carrière  trop  tôt  interrompue. 

Le  Palais  des  Expositions  agricoles. 

Le  minisière  de  l'.Xgriculture  a  trauhmis  à 
l'Administration  de  la  Ville  de  Paris  un  plan 
du  Palais  des  Expositions  agricoles  et  hippi- 
i[uesqui,  d'après  la  loi  votée  en  avril  1919, 
doit  être  éditié  par  celle-ci  sur  les  terrains 
dépendant  des  anciennes  fortifications.  D'ac- 
cord avec  le  ministère  de  l'Agriculture,  le 
Conseil  municipal  a  invité  le  Préfet  de  la 
Seine  à  saisir  de  ce  projet  le  Comité  tech- 
nique et  d'esthétique,  institué  auprès  de  la 
préfecture.  Ce  Comité  s'est  prononcé  en 
laveur  de  l'ouverture  d'un  concours  pour 
l'établissement  d'un  projet  définitif. 

Si  un  concours  doit  être  ouvert,  il  est  né- 
cessaire qu'il  ait  lieu  le  plus  tôt  possible  11 
serait,  en  outre,  important  qu'il  y  fût  imposé 
des  conditions  propres  à  sauvegarder  les 
intérêts  des  expositions  auxquelles  le  fulur 
Palais  est  destiné.  Il  convient  enfin  de  rappe- 
ler qu'aux  termes  de  la  loi  un  délai  de  quatre 
ans  a  été  fixé  pour  en  achever  ta  construc- 
tion; il  n'y  a  plus  de  temps  à  perdre. 

A  propos  des  Syndicats  de  Motoculture. 

L'application  de  l'arrêté  du  26  décembre 
dernier  sur  les  allocations  aux  groupements 
de  culture  mécanique,  publié  dans  notre  nu- 
méro du  8  janvier  (p.  25),  parait  devoir  sus- 
citer des  difficultés  assez  délicates.  C'est  ce 
qui  est  expliqué  très  nettement  dans  l'extrait 
suivant  d'une  lettre  que  nous  avons  reçue 
d'un  directeur  de  Syndicat  de  Motoculture  : 

L'arrêté  du  20  décembie  dernier  était  exécu- 
toire le  27  du  même  mois.  Or,  il  se  produit  que 
(.les  dossiers  établis  pour  l'obtention  de  subven- 
tion pour  un  Syndicat  de  Motoculture,  était  pré- 
cisément dans  les  bureaux  de  la  préfecture  pour 
établissement  d'un  rappurt  par  le  directeur  des 
Services  agricoles  et  avis  du  Préfet  dans  la  jour- 
née du  26  décembre  1910,  mais  qu'il  n'a  pu  être 
au  ministère  de  l'Agriculture  le  27  du  môme 
mois. 

Les  intéressés  se  demandent  ce  qui  va  adve- 


AGHICOLE 


63 


nir:  loucheront-ils  la  subvention  de  bO  0/0  qui 
(Hait  prévue  ou  cette  subvention  ne  sera-t-elle 
que  de  10  0/0,  les  appaieils  étant  de  provenance 
étrangère,  étant  donné  que  les  mai^ons  fran- 
r:aises  demandent  des  délais  considihables  pour 
livraison. 

Dans  ce  cas,  il  y  aurait  pour  les  acheteurs  une 
surprise  très  désagrénble,  car  quoi  qu'on  en 
dise  et  qu'on  en  pense  en  liant  lieu,  les  agricul- 
teurs sont  loin  de  rouler  tous  sur  l'or,  témoins 
ceux  qui  entreprennent  aujourd'hui  une  ferme  et 
qui  sont  oblij^és  de  sortir  des  centaines  de  mille 
francs  pour  e.isploiter  100  ou  200  hectares.  Sans 
compter  que  la  question  de  main-d'œuvre,  tou- 
jours irrésolue,  ne  laio';e  pas  de  les  inquiéter  de 
plus  en  plus,  s  irtoutdans  la  région  betleravière. 

Le  groupement  qui  m'a  confié  sa  direction  se- 
rait très  heureux  d'avoir  votre  avis  sur  ce  sujcl 
et  de  recevoir  de  votre  journal  les  renseigne- 
ments utiles  pour  le  faire  sortir  de  l'impasse  où 
il  craint  de  se  voir  acculé. 

11  nous  semble  logique  que  tous  les  Syndi- 
cats ou  associations  de  culture  mécanique, 
dont  les  dossiers  ont  été  déposi^s  régulière- 
ment à  leur  préfecture  avant  l'arrêté  du  2G  dé- 
cembre dernier,  soient  régis  par  les  règle- 
ments antérieurs  et  qu'on  ne  peut  pas  leur 
appliquer  ce  dernier  arrêté.  11  serait  abusif 
qu'un  retard  administratif  les  privât  du  bé- 
néfice de  l'article  11  de  cet  arrêté. 

On  nous  annonce  que  des  Syndicats  de 
culture,  émus  de  cet  arrêté  du  26  décembre, 
ont  décidé  de  créer  une  Fédération  nationale 
des  Syndicats  de  culture  mécanique,  afin  de 
défendre  leurs  intérêts  qu'ils  considèrent 
ajuste  titre  comme  lésés.  Le  siège  de  cette 
Fédération  est  provisoirement  2.o,  rue  Tait- 
bout,  à  Paris. 

Distillation  des  mélasses. 

Un  décret  en  date  du  6  janvier  a  abrogé, 
en  ce  qui  concerne  les  mélasses  produites 
postérieurement  au  l"'  octobre  dernier,  les 
dispositions  du  décret  du  2  avril  1918,  qui 
en  interdisaient  l'utilisation  pour  la  fabrica- 
tion de  l'alcool. 

Le  rapport  du  ministre  de  l'Agriculture 
motivant  celte  mesure  fait  valoir  que  cette 
interdiction  avait  été  prise  pour  suppléer  à 
l'insuffisance  des  stocks  d'avoine  par  la  fa- 
brication de  produits  mélasses  destinés 
à  la  nourriture  des  chevaux  de  l'armée  : 
des  dérogations  avaient  été  accordées  seule- 
ment pour  la  fabrication  de  l'alcool  destiné 
au  service  des  poudres.  La  cessation  des 
hostilités  et  la  démobilisation  ayant  sup- 
primé ces  besoins,  il  est  devenu  nécessaire 
de  débarrasser  les  sucreries  et  les  raffineries 
des  excédents  de  mélasses  que  la  fabrication 
des  fourrages  mélasses  ne  peut  pas  absorber. 


f'i  CHRONIQUE  AGHICOI.K 

Concours  de  la  Société  hippique  française. 
iM.  le  baron  du  Tell,  pr.*sidenlde  la  Société 


hippique  française,  nous  communique  l'avis 
suivant  : 

Le  Comité  de  la  Société  lii[ipi(|ue  française 
vient  de  se  réunir  pour  examiner  toutes  les 
questions  touchant  la  réorganisation  des  Con- 
cours en  1920. 

En  raison  des  graves  difficult'^s  qu'il  est  impos- 
sible de  résoudre  avant  la  date  habituelle  de 
BorJeaux  dans  la  première  quinzainp  de  février, 
ce  Concours  ne  pourra  cetle  année  avoir  lieu 
dans  les  mêmes  conditions  qu'avant  la  guerre. 
Mais  afin  de  ne  pas  léser  les  intérêts  des  éle- 
veurs de  cette  circonscription,  le  Comité  a  décidé 
d'organiser  dans  celte  ville  à  une  date  qui  sera 
ultérieurement  fixée,  probablement  fin  avril  ou 
commencement  de  mai,  un  Concours  pour  les 
poulains  de  .3  ans  (aptitude  selle)  et  pour  les 
chevaux  de  selle  de  4,  5  et  6  ans,  ainsi  (jue  des 
épreuves  d'extérieur  au  galop  avec  obstacles 
pour  ces  derniers. 

Les  Concours  de  Nantes,  de  Paris,  de  Vichy 
et  de  Deauville  auront  lieu  aux  dales  piécé- 
denimentadoptées  dans  les  conditions  générales 
d'avant-guerre. 

Les  programmes  de  ces  quatre  Concours 
seront  arrêtés  le  plus  tôt  possible,  mais  dès 
maintenant  on  peut  prévoir  que  les  allocations 
aux  classes  de  chevaux  de  selle  et  aux  épreuves 
d'extérieur,  ainsi  que  les  encouragements  aux 
Ecoles  de  dressage  seront  plus  importants 
qu'avant  la  guerre. 

Les  programmes  de  ces  quatre  Concours  com- 
prendront des  épreuves  d'obstacles  pour  che- 
vaux français  et  des  épreuves  internationahs, 
ainsi  que  des  épreuves  militaires. 

A  Paris,  ils  comprendront  également  des 
présentations  d'attelages  et  do  chevaux  de  selle 
internationaux. 

Dans  celle  réunion,  le  Comité  a  procédé  à 
l'élection  de  deux  membres.  Ont  été  élus  : 
M.  Ollivier,  inspecteur  général  honoraire  des 
Haras,  en  remplacement  du  comte  de  Terves, 
et  M.  Papin,  président  de  la  Société  Sportive 
d'Encouragement,  en  remplacement  du  comte 
de  Bryas. 

Nécrologie. 

Nous  apprenons  avec  regret  la  mort  de 
M.  Eugène-Isidore  Dufay,  agriculteur  et  fa- 
bricant de  sucre  à  Clievry-Cossigny  fSeine-et- 
Marne),  décédé  le  .t  janvier  danssa  soixante- 
dix-neuvième  année.  Dans  sa  longue  et  active 
carrière,  M.  Dufay  a  donné  des  exemples 
remarquables  de  tous  les  progrès  dans  une 
vaste  exploitation  qu'il  dirigeait  avec  uni- 
rare  habileté. 

Circulation  des  piquettes. 
Pour  répondre  à  des  questions  qui  nous 


ont  (Mé  adressées,  il  est  utile  de  rappeler 
que  la  loi  du  29  septembre  1917  n'a  autorisé 
la  circulation  des  piquettes  pour  la  vente 
que  jusqu'à  la  cessation  des  hostilités.  Or, 
cette  cessation  a  été  délinie  par  la  loi  du 
23  octobre  1910.  Dès  lors,  les  exceptions 
établies  en  1917  ont  disparu,  la  eiiculalion 
des  piquettes  n'est  plus  autorisée  que  dans 
les  limites  fixées  antérieurement. 

Les  baux  des  mobilisés. 

Le  Journal  Officiel  a  publié  l'échange  de 
questions  et  de  réponses  qui  suit  enire 
M.  Lamy,  député,  et  le  ministre  de  l'Agri- 
culture. 

M.  Ernest  Lamy,  député,  demande  à  M.  le  mi- 
nistre de  l'Agriculture  et  du  Havitaillement  : 
1°  si  la  prorogation  des  baux  à  feime  prévue 
par  le  décret  du  3  novembre  t019,  au  prolit  des 
fermiers  et  métayers  qui  ont  été  mobilisés, 
s'étend  aux  veuves  de  ces  mobilisés  et  aux 
femmes  des  disparus;  2"  si  la  femme  d'un  fer- 
mier disparu  qui  a  reçu  congé  de  son  proprié- 
taire pour  le  i"'  mars  1920  et  qui  n'a  pas  fait  les 
déclarations  exigi^es  par  le  décret  du  3  no- 
vembre 1910,  peut  être  obligée  de  quitter  la 
ferme. 

/iéponse  —  1°  Oui,  à  moins  qu'il  n'y  ait  un  bail 
nouveau  au  nom  de  la  veuve.  2°  D'une  manière 
générale,  pour  bénéficier  des  décrets  sur  la  pro- 
rogation des  baux  ruraux,  le  fermier  ou,  à  son 
défaut,  l'un  des  membres  de  sa  famille  partici- 
pant à  l'exploitation  de  la  ferme  doit  faire  une 
déclaration  soixante  jours  au  moins  avant  l'ex- 
piration de  son  bail  :  1°  au  propriétaire,  par 
lettre  recommandée,  avec  avis  de  réception  ; 
2"  au  grefle  de  la  .lustice  de  Paix.  Eu  cas  de  cir- 
constances exceptionnelles,  le  juge  de  paix  est 
compétent  pour  relever  les  intéressés  de  la  dé- 
chéance encourue  du  fait  Je  déclaralion  tardive. 

La  question  délicate  est,  pour  le  juge  de 
paix,  de  déterminer  en  équité  la  nature  des 
circonstances  exceptionnelles. 

Importation  de  bétail  du  Maroc. 
L'importation  de  20  000  bètes  bovines  de 
provenance  marocaine  a  été  autorisée  pour 
les  derniers  moij  de  l'année  1919.  Pour  des 
motifs  divers,  ce  total  n'a  pas  été  exporté 
dans  les  délais  prévus.  C'est  pourquoi  un 
nouveau  décret  a  prorogé  jusqu'au  31  uiars 
prochain  le  délai  pendant  lequel  le  contingent 
de  20  000  bêtes  pourra  être  atteint. 

Ditillaticn  des  cidres. 

Un  décret  du  10  janvier  a  abrogé  toutes 
les  mesures  prises  relativement  à  la  distilla- 
lion  des  cidres  et  des  poirés.  Celle  distilla- 
tion est  redevenue  libre. 

Henry  Sagnier. 


I.E  TFJUÎOIR  DE  CLEMENCEAU 


65 


LE  TERROni  DE  CLE^IENCEAU 


(') 


II.  —  La  région  littorale. 

Pendant  les  courts  séjours  qu'il  fait  dans 
sa  Vendée  natale,  le  président  du  Conseil 
visite  moins  le  Pareds,  c'est-à-dire  le  Bocage 
dont  nous  avons  vu  les  particularités  agri- 
coles (1),  que  le  Marai.s  et  surtout  le  littoral, 
peu  fréquenté  de  la  foule,  compris  entre  les 
Sables-d'Olonne  et  l'anse  de  l'Aiguillon.  C'est 
dans  le  iMarais  que  le  montrent  le  plus  volon- 
tiers les  journaux  illustrés  et  dans  les  pa- 
rages de  la  Tranche,  village  maritime  qui, 
par  delà  le  pertuis  breton,  regarde  l'île  de  Ré. 

Pays  intiniinent  pittoresque  dans  sa  mé- 
lancolie profonde  et  sa  solitude,  qui  devient 
aujourd'hui  une  contrée  prospère  et  riche 
grâce  au  développement  de  l'industrie  lai- 
tière, excité  par  la  coopération.  C'est  aussi 
un  pays  intéressant  au  point  de  vue  agricole 
par  les  cultures  qui  le  disputent  aux  pâtu- 
rages et  donnent  lieu  à  un  commerce  fort 
actif  auxquels  les  petits  ports  de  la  côte  et 
les  estuaires  doivent  un  mouvement  assez 
remarquable. 

Deux  parties  de  la  Vendée  portent  ce  nom 
de  Marais,  elles  sont  de  'physionomie  assez 
différente.  Au'  Nord,  c'est  le  Marais;  breton, 
conquis  rapidement  sur  la  mer  par  les 
atlerrissements  qui  ont  enlevé  à  l'île  de 
Bouin  son  caractère  insulaire  et  qui  tendent 
à  relier  au  continent  la  longue  lie  de  Noir- 
moutiers,  terre  agricole  enrichie  par  la  cul- 
ture de  la  pomme  de  terre  de  primeur.  Au 
Sud,  c'est  le  Marais  poitevin  ou,  plus  sinjple- 
ment,  le  Marais,  contrée  singulière  qui  rap- 
pelle avec  plus  de  couleur  et  de  vie  les  sva- 
leringues  des  Flandres.  Entre  les  deux,  le 
Bocage  vient  jusqu'à  l'Océan,  séparé  de  lui 
par  un  étroit  cordon  de  dunes.  Cette  région 
s'étend  entre  les  ports  de  Saint-Gilles- sur- 
Vie  et  des  Sables-d'Olonne. 

Le  Mirais  breton  présente  moins  d'intérêt 
que  le  Marais  poitevin,  ses  productions  sont 
moins  variées,  mais  le  pays  est  riche  cepen- 
dant. Il  cultive  beaucoup  de  céréales  et  une 
grande  quantité  de  féveroles.  Le  marché  de 
Challans  concentre  le  commerce  de  celte 
graine  cultivée  dans  le  département  sur  une 
surface  qui  varie,  selon  les  évaluations, 
entre  o  000  et  7  000  hectares  et  une  prodiic- 
lioii  totale  de  90  000  quintaux.  Celte  petite 
ville  de  Cliallans  eSl  un  des  grands  centres 

(1)  Voir  le  numéro  du  i'-  janvier,  p.  27. 


commercia\ix  de  l'Ouest.  Elle  voit  affluer  sur 
son  champ  de  foire  poulains  et  chevaux 
élevés  en  grand  nombre  dans  le  Marais.  Un 
bourg  voisin,  la  Garnache,  est  également 
très  fréquenté  par  éleveurs  et  maquignons. 
Challans  est  aussi,  pour  celle  contrée,  le 
centre  des  transactions  en  animaux  gras. 
Enfin  les  canards,  produits  en  multitude 
dans  le  Marais,  sont  amenés  sur  son  marché. 

Challans  se  groupe  sur  une  hauteur  du 
Bocage  qui  fui  rivage  il  y  a  peu  de  siècles  et 
d'où  elle  contemple  1  immense  étendue  de  la 
plaine  due  aux  atlerrissements.  Celle  situa- 
lion  aux  contins  de  deux  régions  si  diffé- 
rentes au  point  de  vue  économique  explique 
lercMe  commercial  de  la  ville.  Elle  est  le  cen- 
tre d'attraction  pour  tout  ce  pays  du  Marais 
où  l'on  ne  trouve  guère  qu'un  vilhige,  le 
Perrier,  encore  est-il  minuscule.  La  popu- 
lation, très  nombreuse,  s'éparpille  en  d'in- 
nombrables métairies  isolées,  les  habitations 
ne  se  pressent  que  vers  le  littoral,  au  revers 
des  hautes  dunes  boisées,  jadis  séjours  de 
grands  troupeaux  de  moulons.  Celte  région 
arén.icée,  dite  pays  de  Monts,  est  encore 
pacagée  par  les  bêles  ovines  en  bien  moins 
grande  quantité  qu'autrefois.  Pour'elle  aussi, 
Challans  e^t  le  marché. 

Ce  Marais  du  Nord,  pour  prospère  qu'il 
soit  par  l'agricullure,  ne  saurait  se  comparer 
à  celui  du  Sud,  car  il  n'a  pas  encore  connu 
le  développement  inouï  dû  à  l'industrie  lai- 
tière. La  populalion  qui  l'habile  n'a  pas  les 
qualités  sociables  qui  ont  fait  le  succès  des 
coopératives  de  laiterie  dans  la  région  de 
Luçon.  Celle-ci  est  habitée  par  des  gens  que 
la  nécessité  a  depuis  longtemps  dressés  à 
s'unir,  h  s  esprits  étaient  préparés  à  l'asso- 
ciation. Ce  Marais  a  été  plus  rapidement 
encore  gagné  sur  la  mer  que  celui  dont  le 
Perrier  est  le  cœur,  mais  l'homme  a  beau- 
coup aidé  la  nature  en  consolidant  les  vases 
un  peu  ralîermies,  en  les  soudant  aux  buttes, 
anciennes  îles,  en  hâtant  la  conquête  par  des 
digues,  en  évacuant  les  eaux  par  un  réseau 
de  canaux,  si  nombreux  que  toutes  les  com- 
municaiions,  tous  les  transports  se  firent  par 
la  navigation. 

Pour  accomplir  ces  travaux,  pour  les 
entretenir,  pour  empêcher  le  retour  offensif 
des  éléments,  il  a  fallu  que  les  habitants, 
longtemps  isolés,  quelque  peu  sauvages,  que 
l'on  appelait  les  colliberts,  s'entendissent, 
unissent  leurs  efforts.  L'œuvre  a  été  com- 


G6 


LE  TERROIR  DE  CLEMENCEAU 


mune,  ce  fut  la  coopération  —  avant  l'emploi 
usuel  de  ce  mot. 

L'union  en  faveur  des  laiteries  coopéra- 
tives fut  donc  facile.  On  s'était  entendu  pour 
la  conquête  du  sol,  on  s'est  vile  entendu 
pour  mettre  en  commun  le  lait  abondam- 
ment fourni  sur  ces  prairies  opulentes  grâce 
au  sol  et  à  l'humidilé  ambiante.  La  preuiière 
coopérative  fut  créée  à  Ciiampagné  en  1890; 
elles  se  sont  multipliées,  on  en  comptait, 
quinze  ans  après,  IS  affiliées  à  la  grande 
association  qui  groupe  la  production  de  la 
presque  totalité  de  ces  établissements  dans 
la  Vendée,  les  deux  Cliarenles  et  les  Deux- 
Sèvres.  Et  des  entreprises  particulières  ont 
parallèlement  réussi. 

Ce  sujet  des  laiteries  mérite  d'être  traité  à 
part.  Je  me  borne  donc  à  signaler  le  rôle 
immense  joué  par  la  coopération  dans  ce 
pays  aquatique  qui  n'aurait  pu  espérer  jouir 
du  bien-être  qu'il  possède  aujourd'hui. 

La  contrée  est  un  lacis,  en  apparence  inex- 
tricable, de  canaux  le  découpant  en  tous 
sens,  en  centaines,  en  milliers  d'îles  qui  sont 
autant  de  prairies  et  de  pâturages.  On  n'y 
parvient,  le  bétail  n'y  est  conduit  qu'en  ba- 
teau, sauf  dans  les  parties  desservies  par 
routes  ou  chemins.  Ci'S  lies,  ou  plutôt  un 
groupe  de  ces  îles,  constituent  le  domaine, 
appelé  la  cabane.  Une  cabane,  ce  n'est  donc 
pas  un  logis,  mais  l'ensemble  du  terrain  dé- 
pendant de  la  ferme.  Celle-ci,  d'ailleurs,  se 
nomme  aussi  la  cabane  et  les  habitants  sont 
des  cnbaniers.  Ils  entourent  le  logis  de  jar- 
dins où  l'artichaut  tient  souvent  une  place 
prépondérante,  car  ce  légume  entre  pour  une 
grande  part  dans  l'alimentation;  on  le  mange 
cru,  à  la  croque  au  sel.  Les  canaux  fournis- 
sent en  abondance  une  autre  nourriture,  les 
anguilles,  pour  lesquelles  on  installe  des 
viviers. 

Les  canards  sont  en  multitude,  ce  qui  ne 
saurait  surprendre  en  ces  domaines  à  demi- 
aqualiques.  Nombreux  aussi  les  dindons  qui 
mettent  une  grande  animation  autour  des 
demeures. 

Les  bovins  peuplent  ces  cabanes;  avec  eux 
sont  beaucoup  de  chevaux,  car  le  pays  de 
Luçon  est  un  grand  producteur  de  demi-sang 
propres  au  carrosse  et  à  l'artillerie. Toutefois 
les  vaches  sont,  de  beaucoup,  l'élément  do- 
minant. 

Donc  peu  de  cultures  dans  le  Marais,  mais 
dès  que  le  sol  se  relève  en  intumescences 
qui  furent  des  îles,  on  rencontre  champs  et 
jardins.  Et,  là,  c'est  une  grande  variété;  si 
l'on  ne  trouve  pas  le  chou-fourrage  comme 
dans  le  Bocage,  on  voit  des  champs  étendus 


déplantes  légumières  ou  oléagineuses.  Vix, 
qui  occupe  une  ancienne  île  entre  le  petit 
port  de  Marans  sur  la  Sèvre  et  la  cité  épisco- 
pale  déchue  de  Maillezais,  cultive  encore  le 
lin  et  le  chanvre,  productions  qui  tendent  à 
disparaître  de  tant  de  contrées.  Elles  dimi- 
nuent d'ailleurs,  mais  l'active  population  de 
la  commune  a  entrepris  la  culliire  de  l'ail,  à 
laquelle  elle  consacre  plus  de  '20  hectares.  11 
serait  curieux  de  connaître  comment  on  a 
été  amené  à  cultiver  l'ail  en  cette  partie  du 
Marais  qui  est  une  des  plus  inextricables  par 
le  nombre  des  chenaux  et  les  fourrés  d'arbres 
aquatiques. 

Peut-être  l'exemple  est-il  venu  d'une  autre 
zone  du  Marais,  celle  dont  le  port  de  l'Ai- 
guillon est  le  centre  et  que  parcourt  le  petit 
fleuve  du  Lay,  estuaire  qui  sert  à  l'expédition 
des  produits  de  la  contrée.  A  la  pointe  qui 
porte  la  Tranche,  au  pied  des  dunes,  se  dé- 
veloppe sans  cesse  la  culture  maraîchère 
consacrée  plus  spécialement  à  l'ail,  à  l'oignon 
et  à  l'échalote.  La  notice  consacrée  aux  pro- 
duits agricoles,  publiée  par  le  ministère  en 
1903,  évaluait  â  plus  de  100  hectares  la  sur- 
face occupée  par  ces  plantes  près  de  la  Tran- 
che et  à  10  000  quintaux  la  quantité  de  bul- 
bes annuellement  récoltés.  Vix  obtenait 
1  000  quintaux. 

Dans  la  pHrtie  nord  de  la  région  marai- 
chine,  les  cantons  de  Moutiers-!es-Maux  faits 
et  de  Talmont,  moins  mouillés,  plateau  dé- 
coupé par  des  vallons  palustres,  on  rencontre 
d'autres  cultures  tlorissantes,  notamment  le 
colza  qui  est  cependant  en  décroissance  et 
surtout  les  haricots.  Cette  Légumineuse,  qui 
couvre  .j  000  hectares  dans  la  Vendée,  est 
particulièrement  répandue  autour  de  Tal- 
mont. Le  département  est  au  quatrième  rang 
pour  cette  production.  Plus  grande  encore 
est  la  superficie  couverte  par  les  fèves  et 
féveroles. 

On  voit  combien  est  variée  la  production 
de  celte  étroite  zone  de  la  vieille  France.  On 
pourrait  signaler  encore  l'importance  de  la 
récolte  du  pissenlit  vers  Vix,  Velluire  et  dans 
la  direction  de  Fontenay  le-Comte.  Le  Marais, 
en  hiver,  alimente  les  halles  de  Paris  pour 
cette  salade  populaire  ne  demandant  aucun 
autre  travail  que  la  cueillette. 

Quand  on  connaît  celte  prospérité  agricole, 
on  s'explique  la  densité  du  réseau  ferré  dans 
ce  pays  vendéen  que  l'on  s'imagine  si  sou- 
vent comme  arriéré.  Les  chemins  de  fer 
emmènent  vers  les  ports,  les  villes  et  surtout 
à  Paris,  bétail,  bœufs,  fromages.  Ils  empor- 
tent, vers  le  Midi  girondin  et  la  Loire,  de 
grandes    quantités    de  céréales  sans  avoir 


A  PHOPOS  D'UN  ASSOl  EMENT 


67 


beaucoup  lesUeint.  l'aclivilé  des  ports  dont 
celui  desSables-d'Olonneestle  plus  considé- 
rable. 

Ces  petits  organismes  maritimes  résistent 
et  font  un  commerce  actif  avec  les  ports 
bretons  et  l'île  de  lié.  Il  serait  intéressant 
d'examiner  riictivilé  des  son  ies  des  produits 
du  sol,  si  la  guerre  n'avait  complètement  en- 
rayé le  mouvement  maritime.  11  faut  remon- 
ter loin  pour  se  rendre  compte  des  services 
que  rendent  à  l'agriculture  non  seulementdes 
élablisseiiieiits  comme  les  Sables-d'OIonne, 
mais  des  ports  de  médiocre  importance  tels 
que  Luçon,  Marans,  r.M^uillon  et  Port-iMoricq, 
par  lesquels  les  campagm's  maraichines 
expédient  en  partie  leurs  produits  sur  tout 
le  littoral  français  de  l'Océan  et  de  la  Manche. 
Il  faudra  longtemps,  peut-être,  avant  que  la 
vie  reprenne  son  cours  normal  pour  les  rela- 
tions avec  les  petits  ports  bretons.  Actuelle- 
ment les  rapports  restent  actifs  avec  la  Ro- 
chelle, Rochefort,  les  îles  de  Ré  et  d'Oléron. 
La  création  d'un  réseau  secondaire  de 
lignes  ferrées  à  voie  d'un  mètre  ou  de  tram- 
w.iys  a  d'ailleurs  modilié  les  conditions 
d'existence  de  ces  intéressants  mais  menus 
organismes.  Une  partie  des  produits  qui 
empruntaient  la  voie  de  mer  font  sollicités 
vers  l'intérieur,  mais,  en  même  temps,  des 
liàvres  comme  l'Aiguillon  pourront  recevoir 


plus  farilement  les  produits  destinés  aux 
ilea  ou  aux  ports  charentais.  l'n  service 
régulier  relie  l'Aiguillon  à  SaintMartin  et  à 
la  Flotte,  dans  l'île  de  Ré.  (_'.e  port,  bien  que 
desservi  seulement  par  un  tramway  le  reliant 
à  Ijiicon,  a  un  mouvement  de  marchandises 
supérieur  à  celui  de  Marans,  ville  ci  pendant 
située  sur  la  grande  ligne  de  Bordeaux  à 
Nanie'^,au  terminus  d'un  réseau  à  vnie  étroite 
la  reliant  à  Angoulème.  Alors  qu'en  1913  les 
cargaisons  reçues  ou  expédiées  par  Marans 
s'élevai^■nt  à  seulement  12  000  quintaux, 
l'Aiguillon  atteignait  .'Î2  000.  Dans  ce  mou- 
vi^mpnt  est  compris  celui  de  Moricq  situé  à 
l'(  kilomètres  en  amont,  sur  le  Lay  qui, 
disent  les  ingénieurs  hydrographes,  «  rend 
de  grands  services  à  l'agriculture,  par  suite 
de  sa  position  avancée  dans  les  terres  ». 
Kn  1913,  malgré  la  gueri'e,  IHi  navires  sont 
entrés  dans  le  Lay,  à  l'Aiguillon. 

A  ce  mouvement  ofllciellement  constaté 
par  la  douane,  il  faudrait  ajouter  celui, 
autiemenl  considérable,  qui  a  lieu  par  le 
réseau  des  canaux  et  chenaux,  sur  les  cours 
navigables  de  la  Sèvre,  du  Lay,  de  la  Ven- 
dée et  de  l'Antise.  Il  y  a  là  une  activité 
extrême,  uniquement  due  aux  produits  agri- 
coles, au\  engrais  et  aux  bois,  mai>  toute 
statistique  précise  fait  défaut. 

AunOUIN-DUMAZET. 


A  PROPOS  D'UN  ASSOLEMENT 


Réponse  au  n"  7070  (liuhe). 

Un  de  nos  honorables  correspondants  de 
l'Indre  nous  écrit,  à  propos  de  l'assolement 
qu'il  suit  jusqu'ici,  dans  sa  ferme,  la  lettre 
que  voici  : 

Je  suis  un  assolement  do  12  ans  qui  commence 
ainsi  : 

1°  Betteraves,  2°  avoine,  3°  Irèlle,  4°  blé, 
.■)"  prairie  temporaire,  etc. 

Serait-il  plus  avantageux  de  le  modifier  ainsi  : 

1»  Betterave,  2°  avoine,  3"  trèfle,  4"  avoine, 
'.t"  blé,  6°  prairie  temporaire,  etc. 

Dans  son  Traité  d'Aj,'riculture,  Mathieu  de 
Oombasle,  parlant  de  la  place  du  blé  dans  la  lo- 
lation,  dit  : 

Il  Le  froment  peut  aussi  se  placer  après  une 
avoine  qui  succède  à  un  trèfle,  il  n'est  pas  de 
place  dans  l'assolement  où  une  récolte  d'avoine 
^oit  plus  assurée,  et  où  l'on  puisse  en  attendre 
un  proiiuit  plus  abondant  qu'après  une  récolle 
.le  trède  ;  mais  on  obtiendra  aus^i,  dans  la  plu- 
part des  cas,  une  récolte  plus  abondante  de  fro- 
inent  après  l'avoine  qui  succède  à  un  trèfle 
qu'en  plaçant  le  froment  immédiatement  après 
e  Irèlle.  » 


Je  cultive  des  terres  silico-argileuses;  généra- 
lement le  blé  réussit  bien  après  Irèlle,  mais  on 
éprouve  souvent  de  f.;randes  difficultés  à  opérer 
le  labour  par  suite  de  la  sécheresse  de  la  terre  à 
rau'omne,  tandis  qu'après  une  avoine  hâtive 
^uivie  de  déchauniage,  la  terre  se  trempe  à  la 
moindre  pluie,  et  il  serait  plus  facile  de  la  tra- 
vailler. 

iMes  terres  très  favorables  à  la  pousse  des 
fourra;.'es  conviennent  peu  au  blé,  je  le  cultive 
en  petite  quantité,  et  dois  le  faire  dans  les  con- 
ditions les  plus  favorables  à  la  réussite. 

Comme  le  remarque  Mathieu  de  Dombnsle, 
l'avoine  après  trèfle  réussit  très  bien;  mais 
obtient-on,  dans  la  plupart  des  cas,  une  ré- 
colte plus  abondante  de  froment  après 
l'avoine  qui  succède  à  un  trèfle  qu'en  plaçant 
le  froment  immédiatement  après  le  trèfle'.' 
Cela  nous  paraît  beaucoup  moins  certain. 

Aujourd'hui  où  l'on  peut,  après  trèfle,  pré- 
parer convenablement  la  terre  au  point  de 
vue  physique  et  au  point  de  vue  chimique, 
on  obtient  après  trèfle  de  beaux  rendements 
de  blé.  11  s'agit,  pour  cela,  de  ne  pas  semer 


68 


LES  ENNEMIS   DES  (;KAI.\S   hN  JKANliES 


le  blé  sur  terre  creuse,  mais  au  contraire  sur 
sol  rassis,  en  roulant  énergiquemeat  ou 
mieux  en  crosskilant  la  terre  derrière  le  la- 
bour de  défrichement  du  trèfle,  en  hersant 
ensuite  à  plusieurs  reprises  ce  cliamp,  et  le 
roulant  encore  avant  le  semis.  Au  point  de 
vue  chimique,  si  le  trèfle  a  eu  une  belle  végé- 
tation et,  par  conséquent,  a  enrichi  le  sol  eu 
azote,  il  suffira  le  plus  souvent  de  répandre 
avant  ou  après  le  hibour  de  défrichement 
500  kilogr.  par  hectare  de  superphosphate 
ou  de  scories,  et  200  à  300  kilogr.  de  kaïnite 
ou  sylvinite. 

Seulement  vous  faites  cette  observation 
très  juste  que,  sous  votre  climat,  on  éprouve 
fréquemment  de  grandes  difficullés  à  opérer 
le  labour  après  Irèlle  en  temps  voulu,  suffi- 
samment tôt  avant  les  semailles  de  blé  à 
l'automne.  Au  contraire,  on  peut  pendant 
l'hiver  très  bien  préparer  la  terre  pour  une 
avoine  de  printemps. 

A  faire  succéder  à  cette  avoine  un  hlé, 
avec  la  rotation  que  vous  proposez  :  trèfle 
avoine,  blé,  prairie  temporaire,  nous  pré- 
voyons un  inconvénient,  ce  sera  très  souvent 
la  difficulté  d'effectuer,  dans  de  bonnes  con- 


ditions, au  printemps  dans  le  blé  en  végéta- 
tion les  semis  de  petites  graines  (jui  doivent 
constituer  la  prairie  temporaire. 

Puisque  vous  ne  cultivez  le  blé  que  sur 
une  faible  étendue,  et  que  vous  désirez  alors 
le  faire  dans  les  conditions  les  plus  favo- 
rables à  la  réussite,  pourquoi  ne  pas  adopter 
l'assolement  suivant  ? 

Betteraves,  blé,  avoine,  trèfle,  avoine  ou 
orge,  prairie  temporaire. 

Le  blé,  après  betteraves  ou  toute  autre 
plante  racine  et  culture  sarclée,  vient  dans 
les  meilleures  conditions,  sur  terre  fumée, 
ameublie,  débarrassée  de  mauvaises  herbes. 
Il  peut  se  semer  plus  tard  en  saison  qu'après 
trèfle. 

L'avoine  en  deuxième  céréale  après  blé  sur 
betteraves  donne  encore  de   belles  récoltes. 

Après  trèfle  vous  ferez  une  avoine  ou 
orge  dont  la  réussite  est  assurée,  et  dans 
cette  orge  ou  avoine  au  printemps  en  pré- 
parant la  terre  pour  ces  semailles,  il  vous 
sera  facile  de  semer  les  petites  graines  de  la 
priurie  temporaiie  avec  tous  les  soins  voulus. 

H.    HlTIE«. 


LES  ENNEMIS  DES  GRAINS  ENGRANGÉS 


L'alucite  cause  des  dommages  impor- 
tants sur  les  seigles  et  les  blés  et  parfois 
aussi  sur  l'avoine,  l'orge  et  le  mais.  C'est  un 
Lépidoptère  de  la  famille  des  Tinéides,  petit 
papillon    nocturne    de  couleur   café  »u  lait. 


Fig.  12.  —  Alucile 

vue  en  dessus 
(fortement    grossie). 


dans    le  sillon    du    grain  ;    elle  préfère    le 
point  d'insertion  des  barbes  sur  l'orge. 

Une  semaine  après,  il  en  sort  de  petites 
larves  de  un  demi-centimètre  qui  percent  le 
grain  de  leurs  fortes  mandibules  et  le  minent 
peu  à  peu  en  rongeant  la  farine.'  Ce 
travail  lui  demande  trois  semaines 
environ,  sans  que  rien  ne  le  trahisse 
à  l'extérieur.  Avant  de  prendre  la 
forme  nymphe,  elle  trace  un  petit 
cercle  à  l'intérieur  de  l'écorce,  dé- 
coupant presque  complètement  une 
calotte  qu'une  simple  poussée  du  pa- 
l)illoii  fera  tomber  pour  lui  livrer 
passage.  L'accouplement  se  fait  aus- 
sitôt et  la  femelle  pond  alors  sur  les 

^.     ,  ,    .,  ,  ,.,     tas  qui  sont  formés   en   ce  moment. 

Fis.  1 J.  —  Alu'ile  vue   de    piolil      ,  .  ,  •  >, 

(fortement  f:rossie)  -  Mâle  et  Le  même  cycle  recommence  jusqu  à 
femelle  de  grandeur  naturelle.      ce  que  vienne  l'hiver  qu'elle  passe  à 

l'état  de  chrvsalid 


aux  ailes  pointues  frangées  et  garnies  de 
poils  aux  extrémités,  repliées  en  toit  sur  le 
corps  au  repos.  Long  de  0  à  10  millimètres, 
VAlucila  cerealla  compte  au  moins  deux  gé- 
nérations par  saison.  La  première  pond  sur 
les  blés  sur  pied,  peu  avant  la  moisson,  dé- 
posant des  œufs  rouges,  extrêmement  petits. 
(1)  Voir  le  numéro  du  13  janvier,  page  54. 


irysalKie. 
Signalée  pour  la  première  fois  vers  1730, 
dans  les  Charenles,  elle  a  commis  des  dégâts 
importants  surtout  de  1830  à  1850.  Mais  de- 
puis l'usage  des  machines  ù  battre  fonction- 
nant à  des  vitesses  assez  grandes,  les  ravages 
causés  par  l'alucite  ont  notablement  dimi- 
nué. Toutefois,  une  femelle  pondant  jusqu'à 
80  leufs,  dès  la  deuxième  génération,  elle  a 


L'ÈLECTKICIIÉ  ET  LES  T 

procréé  3  000  individus,  ce  qui  la  rend  parti- 
culièrement dangereuse.  Aussi  convient-il  de 
lutter  sans  merci,  d'autant  plus  que  des 
grains  alucités  résulte  une  farine  dangereuse 
dont  le  pain  lui-même  pourra  conserver  les 
propriétés  vésicantes  de  l'insecte  et  détermi- 
ner des  inllamrnations. 


Une  autre  Tinéide,  la  teigne  des  grains,  de 
couleur  grise,  à  hachures  noires,  qu'on  voit 
voler  du  printemps  à  l'au- 
tomne, pond  également 
ses  œufs  sur  les  tas  de 
blé.  Les  larves  ronp;ent 
incomplètement  les  grains  ^ 

qu'elles  agglomèrent  dans 
une  gaine  soyeuse  géné- 
ralement tachée  de  points 
excrémenlitiels  blanclià- 
Ires.  Quand  vient  l'hiver, 
elle  abandonne  son  four- 
reau pour  aller  se  ehry- 
salider  dans  les  fissures 
du  grenier. 

Les  mêmes  moyens  de 
lutte  indiqués  pour  le 
charançon  sont  à  em- 
ployer contre  ces  deux 
teignes  qui  sont  surtout 
abondantes    dans    le    bassin    de    la    Loire. 

Plus  au   Sud,   et   surtout   en   Algérie,  on 
rencontre  un     polit  Goléoptère,   la    cfidelle, 


RWXIX   DE  CCI.TUliE  69 

barrasse  d'elles  comme  des  précédentes.  Il 
ne  semble  pas  Icutefois  jusqu'ici  qu'on 
puisse  leur  attribuer  des  dommages  bien 
considérables.  Mais  néanmoins,  le  même 
trailement  assurant  la  destruction  de  tous 
les  in.-ectes.  il  y  a  lieu  d'agir  dès  qu'on  cons- 
tate la  présence  d'un  certain  nombre 
d'enlre  eux. 


(Tuant  aux  rats  et  souris,  il  faut  bien  con- 


Y 


Kig.  l."j.' —  Teigne  îles  grains  de 
grandeui'  n.itiirelle  et  l'oiie- 
meut  grossie. 


Fig.  m. 

feigne  des  grains, 

vue  de  profil. 


d'un  brun  noirâtre ,  aux  antennes  bien 
développées  et  aux  mandibules  peu  allon- 
gées, qui,  vers  juillet-août,  dépose  ses  œufs 
sur  les  grains.  Les  larves  qui  en  résultent 
hivernent  aussi  dans  les  fissures  et  on  se  dé- 


Fig.  14.  —  Tas  de  grains  allaqués  par  l'alucite. 


venir  que  la  seule  négligence  permet  leurs  ra- 
vages. Trop  souvent,  en  efl'et,  les  grains  sont 
engrangés  chez  les  petits  cultivateurs  dans 
de  vieux  locaux  mal  entretenus  et  tombant 
presque  en  ruine,  sur  de  mauvaises  planches 
reposant  sur  des  solives  que  supporte  un  pla- 
fond latlé  et  entre  lesquels  pullulent  naturel- 
lement les  rongeurs,  ayant  à  la  fois  un  ex- 
cellent abri  et  des  vivres  abondants.  En  sup- 
primant tout  vide  entre 
le  plafond  et  le  plancher, 
en  entretenant  ce  der- 
nier avec  soin,  on  rendra 
difficile  l'existence  des 
rats  que,  d'autre  part, 
on  fera  pourchasser  par 
des  chats  à  qui  l'on  ne 
<ionnera  que  de  l'eau  pour  toute  nourriture. 
Ce  sont  là  des  ennemis  dont  on  n'a  à  dé- 
plorer les  déprédalions  que  parce  qu'on  le 
veut  bien, car  il  est  facile  de  s'en  débarrasser. 
Francis  Marrh. 


17.  —  Grains 
attaqués 
par  la  teigne. 


L'ÉLECTRICITÉ  ET  LES  TRAVAUX  DE  CULTURE 

Les  Coopératives  agricoles  d'électricité  se  i   nissent  la  lumière  aux  agglomérations  et  la 
multiplient  dans  les  campagnes;  elles  four-  I  force  motrice  à  diverses  fermes  de  leur  \oi- 


LKI.KCTKICITK  ET  LES  TRAVAUX  DE  CULTURE 


sinage.  Nous  ne  connaissons  pas  les  résul- 
tats financiers  de  ces  intéressantes  entre- 
prises, mais  nous  savons  qu  il  y  a  certaines 
de  ces  Coopératives  qui  fonctionnent  bien 
depuis  plusieurs  années,  d'où  nous  concluons 
que  le  nombre  des  adliérents  ue  diminue  pas 
et  que  les  recettes  couvrent  an  moins  les  dc- 
pen>es.  Les  adhérents  doivent  trouver,  dans 
l'emploi  de  l'électricité,  plus  de  confort  et 
plus  de  facilités  pour  1  exécution  de  leurs 
travaux,  surtout  le  battage  des  céréales. 

L'usine  génératrice,  prévue  pour  le  maxi- 
mum de  consommation  (qu'on  appelle  la 
puinlei,  correspondant  a  l'allumage  presque 
simultané  de  la  plus  grande  partie  des  lam- 
pes branchées  sur  le  réseau,  est  certaine- 
ment trop  puissante  pour  le  débit  diurne 
destiné  aux  moteurs  ruraux,  ces  tierniers, 
dans  la  ferme,  ne  fonclioimant  qu'un  petit 
nombre  de  jours  par  an  et,  souvent,  qu'un 
petit  nombre  d'heures  par  jour. 

Il  est  venu  à  l'idée  des  Coopératives  agri- 
coles d'électricité  de  chercher  d'autres  dé- 
bouchés, et  l'on  a  envisagé  lutilisation 
diurne  du  courant  pour  les  travaux  de  cul- 
ture et  même  de  récolle.  Plusieurs  personnes 
nous  ont  demandé  notre  avis  à  ce  sujet. 

En  étudiant  l'Exposition  internationale 
d'Eleclricilé  de  Paris,  en  1881  (alors  que  les 
unités  de  mesure  étaient  dans  l'enfance), 
nous  entrevîmes  la  possibilité  des  applica- 
tions agricoles  de  l'énergie  électrique.  Il 
n  était  d'ailleurs  pas  difficile  d'admettre 
qu'une  grande  ferme  pourrait,  dans  un  ave- 
nir prochain,  avoir  le  même  intérêt  écono- 
mique qu'une  grande  usine  à  installer,  pour 
ses  propres  besoins,  un  groupe  électrogène 
plus  ou  moins  puissant.  Il  n'était  pas  non 
plus  difficile  de  supposer  que  le  jour  où  de 
grandes  fabriques  d'électricité,  qu'on  appelle 
aujourd'hui  des  Centrâtes,  établiraient  de 
longues  lignes  de  distribution  pour  débiter 
leur  énergie  sur  une  grande  étendue,  que 
ces  lignes  devraient  forcément  longer  des 
roules,  traverser  des  champs,  et  passer  ainsi 
à  proximité  de  nombreuses  exploitations  ru- 
rales qui  se  présenteraient  alors  comme  des 
consommateurs  bien  placés. 

C'est  après  avoir  étudié  toutes  ces  ques- 
tions que  nous  avons  publié,  dans  le  Journal 
d'Agriculture  pratique,  une  série  d'articles 
que  la  Librairie  agricole  de  la  Maison  rustique 
lit  réunir  en  un  petit  volume  intitulé  l'Elec- 
tricité dans  la  Ferme,  dont  l'édition  était 
épuisée  en  189!). 

iNous  nous  souvenons  de  l'accueil  qui  fut 
fait  à  ce  livre  :  ce  n'était  pas  de  l'hostilité, 
mais  on  souriait  avec  une  pointe  d'ironie  de- 


vant notre  idée  d'appliqu-r,  plus  ou  moins 
pro.  hainement,  l'électricité  aux  différents 
besoins  des  exploitations  rurales.  Les  ingé- 
nieurs-constructeurs, comme  les  ('lectriciens, 
n'envisageaient  alors  que  les  grandes  appli- 
■  ations  industrielles,  ce  qu'ils  appellent  la 
belle  mécanique,  et  se  seraient  crus  amoin 
dris,  pour  ne  pas  dire  plus,  s'ils  s'étaient 
occupés  d'appli -alions  agricoles.  Il  semble 
qu'il  n  en  est  plus  de  même  aujourd'hui. 

On  trouvera  dans  la  colleclinn  du  'ournal 
d'Agriculture  pratique  de  nombreux  articles 
(depuis  1879,  t.  I,  p.  78i)  consacrés  aux  essais 
(Ih  labourage  électrique,  à  l'éclairage,  aux 
usines  et  applications  rurales  de  l'électri- 
cité. 


Pour  la  question  posée  :  emploi  de  l'élec- 
tricité aux  travaux  de  culture,  la  solution 
mécanique  existe  depuis  les  essais  de 
MM.  Chrétien  et  Félix,  en  1878,  dans  les 
terres  attenantes  à  leur  sucrerie  de  Sermaize 
(Marne);  la  solution  économique  est  encore 
à  trouver. 

Le  dispositif  le  plus  simple  consiste  dans 
l'emploi  de  deux  locomotives-treuils,  ana- 
logues à  celles  du  labourage  à  vapeur,  dans 
lesquelles  la  chaudière  et  le  moteur  à  vapeur 
S'nt  remplacés  par  une  réceptrice  d'une  ma- 
nœuvre très  facile.  Mais  il  faut  deux  machines, 
deux  mécaniciens,  e!  accepter  les  ennuis  du 
déroulage  dans  le  champ,  et  de  l'enroulage, 
des  câbles  amenant  le  courant  de  sa  prise 
directe  sur  la  ligne,  ou  d'un  transformateur 
placé  sur  la  fourrière.  Pour  le  déplacement 
du  matériel  sur  roule,  on  utilise  un  moteur  à 
essence  actionnant  les  roues  motrices  de  la 
locomotive,  ou  des  attelages,  ce  qui  augmente 
le  personnel  et  les  dépenses  du  chantier  de 
labourage.  En  résumé,  on  éprouve  tous  les 
inconvénients  des  systèmes  funiculaires; 
cependant,  c'est  actuellement  le  système  le 
plus  pratique,  convenable  aux  grandes  pièces 
de  terre,  à  la  condition  qu'on  ne  cherche  pas 
à  exagérer  la  puissance  des  réceptrices. 

Le  système  roundahoul,  avec  une  récep- 
trice rendue  fixe  pendant  le  labour  d'un 
champ,  ne  convient,  comme  le  même  sys- 
tème à  vapeur,  que  pour  les  travaux  d'amé- 
liorations foncières;  de  nombreux  essais  ont 
été  effectués  avec  ces  systèmes  en  Italie,  en 
particulier  par  le  comte  de  Asarla. 

Plus  récemment,  chez,  nous,  près  d'Arca- 
chon,  on  utilisa  une  locomotive  à  double 
treuil  avec  une  poulie  de  renvoi  portée  par 
un  chariot-ancre  se  déplaçant  sur  la  four- 
rière opposée. 


LA  STATISTIQUE  DES   DROITS  DE  MLTATION 


L'emploi  d'une  cliarrue-balance-loueuse 
l'uL  montré  en  novembre  1896  par  M.  A.  Ma- 
guin,  conslrucleur  à  Charmes  (Aisne),  Pur 
les  terres  de  M.  Landrin,  à  Berteaucouri- 
Epourdon.  Le  défaut  de  l'appareil  résidait 
dans  la  lourde  chaîne  calibrée  qui  servait  au 
tou.ige  de  la  charrue,  mais  il  avait  un  dispo- 
sitif liés  ingénieux  de  prise  de  courant,  par 
un  trolley,  sur  deux  conducteurs  qui  se  dé- 
portaient automatiquement  sur  le  guéret; 
nous  en  avons  donné  la  description  dans  le 
Journal  d'Af/ricullure  pratique  (1896,  t.  11, 
p.  82^2). 

Le  tracteur  électrique,  que  beaucoup  entre- 
voient, n'aura  jamais  la  liberté  d'action, 
dans  le  champ  ou  sur  route,  que  présente  le 
tracteur  à  pétrole;  il  lui  faudra  prendre 
l'énergie  par  un  trolley  qui  sera  dépendant 
des  conducteurs  dont  l'installation  deman- 
dera de  la    main-d'ieuvre.    Inutile   de    dire 


qu'il  ne  faut  pas  songer  à  l'emploi  économique 
d'aecumulaleiirs,  bien  qu'un  peu  avant  la 
Guerre  on  parla  beaucoup  d'un  magnifique 
accumulateur,  très  léger  et  à  bas  prix,  in- 
venté par  Edison;  il  n'est  plus  question  de 
cette  merveille  qui  devait  trouver  de  belles 
applications  dans  les  automobiles,  d'oii  l'on 
aurait  pu  les  étendre  aux  tracteurs. 

Un  système  a  été  proposé  récemment  en 
Italie  :  le  tracteur  travaille  en  tournant  au- 
tour d'un  mât  avec  lequel  il  est  relié  par  les 
câbles  conducteurs  tendus  automatiquement 
sur  un  tambour. 

On  pense  encore  utiliser  la  transmission 
sans  fil,  analogue  à  la  télégraphie  sans  fil.  11 
est  vraisemblable  que  cela  soit  la  solution 
de  l'avenir,  mais  nous  craignons  que  cet 
avenir  ne  soit  encore  éloigné. 

M.AX    RlNGELMANN. 


LA  STATISTIQUE  DES  DROITS  DE  3IUTATI0rV 


Les  journaux  ont  publié  récemment  une 
statistique  intéressante  :  le  produit  des  droits 
de  7  0/0  sur  les  ventes  d'immeubles  qui  était 
de  18;i  208  500  fr.  en  1913  et  de  20i  813  OOOfr. 
eu  1918  dépasse  le  1,2  milliard  en  1919  et 
atteint  538  290  500  fr.  Les  nouveaux  proprié- 
taires se  comptent  par  centaines  de  mille 
dans  les  campagnes.  Le  fait  inspire  quelques 
rértexions. 

Un  sentiment  de  joie  domine  :  «  Le  paysan 
s'est  atTranchi.  Il  achète  sa  terre  ou  la  libère. 
Jamais  les  promesses  de  prospérité  n'ont  été 
plus  solides  en  France  car  nous  sommes 
dans  un  pays  oii  tout  va  quand  la  terre 
va  (1).  )> 

Certains  voient  avec  raison  dans  cette  ac- 
cession de  la  masse  paysanne  à  la  propriété 
rurale  une  nouvelle  assurance  du  pays  contre 
une  révolution  à  la  mode  russe.  On  sait  que 
1.1  C.  G.  T.  a  élaboré  un  programme  agraire. 
Mais  là  où  la  propagande  réussit,  il  y  a  ma- 
lentendu :  si  dans  les  pays  de  grandes  pro- 
priétés l'ouvrier  agricole  désire  le  morcelle- 
ment de  celles-ci,  le  rêve  collectiviste  est 
hostile  à  toute  propriété.  On  sait  qu'en 
Russie,  depuis  février  1918,  le  droit  de  pro- 
priété est  aboli  ;  la  terre  est  donnée  en  jouis- 
sance à  ceux  qui  la  travaillent  personnelle- 
ment. Ce  régime  a  tué  naturellement  toute 
ardeur  au  travail  et  les  radios  du  22  octobre 
dernier  nous  annonçaient  que  le  travail  de 


(1)  Ch.   Maiirras,  l'^ci(on  française,  iS  décembre 
t'J19. 


12  heures  par  jour  venait  il'étre  rendu  obli- 
gatoire pour  tous  (2). 

Il  y  a  aussi  quelques  lamentations  :  la  créa- 
tion de  nouveaux  propriétaires  se  fait  aux 
dépens  de  la  main-d'œuvre  agricole  salariée 
et  des  métayers.  «  Comment  cultivera-t-on? 
Où  trouvera-t-on  des  ouvriers?  »  La  réponse 
sera  peut-être  donnée  queli[uefoispar  l'intro- 
duction de  main-d  o?uvre  étrangère  ou  colo- 
niale. On  peut  croire  que  plus  souvent  la  so- 
lution sera  apportée  par  ceux-là  mêmes  qui  se 
lamentent  et  qui  se  ressaisiront. 

«  C'est  un  très  grand  honneur  déposséder 
un  champ  >■,  a  dit  le  poète  Ch.  de  Pomaiiols. 
A  beaucoup  decontrées  on  peut  appliquer  les 
observations  du  D'  Labat  en  Gascogne  : 
toutes  les  classes  de  la  population  y  sont  pay- 
sannes et  terriennes,  au  moins  à  leur  ori- 
gine (.'}■).  Parla  force  des  choses,  beaucoup  re- 

(2;  Le  socialisme  partageur  des  ouvriers  agricoles 
ne  date  pas  d'aujourd'hui.  C  est  celui  de  Jacquon  le 
Croquant,  le  roman  p^rigourdin  d'Eugène  Le  Roy. — 
Sur  le  lualenteadu  entre  la  prop.igande  socialiste  et 
les  théories,  voir  l'article  de  M.  llodée,  secrétaire  de 
la  Fédération  des  travailleurs  de  l'Agriculture,  dans 
la  Revue  du  Travail  du  mois  de  novembre.  Sur  le 
bolchevisme  et  son  influence  sur  la  culture,  voir 
Journal  d'Ai/ricullure  pratique,  8  janvier  1920,  p. '37, 
communicalion  de  M.  Fisclimann  à  l'Académie 
d'Agriculture  (-24  déc.  1919.) 

(3)  D''  E.  Labat,  V Ame  paysanne  (Delagrave,  éditeur). 
«  il  n'y  a  ici  que  des  paysans  et  des  bourgeois  avec 
cette  remarque  quela  liourgeoisie  est  rurale,  issue  le 
plus  souvent  de  générations  qui  ont  travaillé  la 
terre...  De  la  bourgeoisie  je  ne  distinguerai  pas  la 
noblesse,  parce  qu'elle  est  rurale  aussi...  La  popula- 


72 


PKOTECTION   DES  TRACTEUliS  CONTRE  L\  IJEI-KE 


prendront  le  travail  de  la  terre  qui  donna  l'ai- 
sance aux  ancêtres.  Les  progrès  de  la  méca- 
nique en  ont  rendu  la  culture  plus  attrayante 
et  moins  pénible.  Plus  d'un  propriétaire 
conduit  maintenant  son  tracteur  et  vit  plus 
intimement  avec  sa  terre  qu'au  temps  où  il 
donnait  simplement  des  ordres  à  un  régisseur 
ou  à  des  bouviers.  De  l'initiative,  une 
nouvelle  organisation  du  travail,  le  dévelop- 
pement de  l'outillage  favoriseront  la  forma- 
lion  d'une  bourgeoisie  rurale  active  rempla- 


çant ce  que  M.  Labat  appelle  la  bourgeoisie 
rentière  de  la  terrj.  Les  conseils  suivants  qui 
terminent  un  livre  récent  semble  bien  sages  : 
«  Pour  de  longues  années,  l'état  de  rentier 
sera  difficile,  sinon  intenable.  Le  travail  ne 
sera  pas  seulement  un  devoir  national,  mais 
une  nécessité  indivitluelle...  Celui  qui  reçoit 
en  partage  de  la  bonne  terre  de  France,  qu'il 
la  fasse  valoir  lui-même.  Elle  lui  rendra  vile 
ses  soins  (1;.   » 

Guy   ue  Mo.ntard. 


PROTECTION  DES  TRACTEURS  CONTRE  LA  GELÉE 


La  congélation  de  l'eau  de  refroidisse- 
ment des  moteurs  de  tracteurs  ou  d'automo- 
biles, par  suite  de  l'abaissement  de  la  tempé- 
rature extérieure,  provoque  des  accidents 
graves  tels  que  des  fissures  dans  le  radiateur 
ou  la  rupture  de  la  chemise  d'eau  des  cylin- 
dres, nécessitant  des  réparations  coûteuses 
et  occasionnant  une  indisponibililé  plus  ou 
moins  longue. 

Le  procédé  le  plus  simple  consiste  à  vider 
le  radiateur  chaque  fois  qu'il  gèle,  ou  que 
l'on  suppose  qu'il  va  geler,  à  la  condition 
toutefois  que  la  personne  qui  est  chargée  de 
ce  travail  ne  l'oublie  pas  ou  ne  fasse  pas 
une  prévision  erronée. 

On  a  conseillé,  pour  abaisser  le  point  de 
congélation,  de  mélanger  à  l'eau  du  radia- 
teur certains  produits,  tels  que  de  la  glycé- 
rine, de  l'alcool  méthylique  ou  du  chlorure 
de  calcium  (2).  La  glycérine  a  l'inconvénient 
d'encrasser  les  tuyauteries  et  la  pompe  en 
diminuant  le  pouvoir  refroidissant  du  ra- 
diateur. L'alcool  méthylique,  ou  esprit  de 
bois,  disparait  peu  à  peu  par  évaporation  (le 
point  d'ébuUilion  est  de  80"  centigrades).  Le 
carbure  de  calcium,  qui  donnerait  les  meil- 
leurs résultats,  employé  à  la  dose  de  220  gr. 
par  litre  d'eau,  abaisse  le  poinl  de  congéla- 
tion à  —  10°  centigrades. 

M.  Fabien  Gesbron,  ingénieur-construc- 
teur, 37,  rue  de  Brissac,  à  Angers  (Maine-et- 
Loire),  a  imaginé  un  appareil  appelé  le 
Frigon  (fig.  18)  assurant  la  vidange  automa- 
tique du  radiateur  avant  que  l'eau  qu'il  con- 
tient ne  soit  congelée.  L'appareil,  de  petites 
dimensions  (0'".145  X  0°'.104),  communique 

tioD  est  véritablement  et   profondément  terrienne. 
La  terre  a  Dourri  la  race,  etc..  »  (p.  30). 

(1)  Jacques  Bainville,  Comment  placer  sa  fortune, 
(Nouvelle  Librairie  nationale),  ch.  xvi  :  Tâches  et 
besoins  du  Temps  présent. 

(2)  Journal  U'Agriculiure  pratique,  1911,  tome  II, 
page  818. 


avec  le  radiateur,  au  point  le  plus  bas  de 
celui-ci,  par  le  raccord  13,  débouchant  dans 
une  chambre  /,  fermée  à  sa  partie  inférieure 
par  une  soupape  2,  maintenue  appliquée  sur 


Kig.  IS.  —  Appareil  de  proleclion 
du  radiateur  des  tracteurs  contre  la  gelée. 

son  siège  par  un  ressort  de  rappel  agissant 
sur  le  levier  .'>. 

L'appareil  comporte  un  serpentin  en  cuivre 
rouge,  6,  de  ()"'.0O4  de  diamètre  intérieur; 
l'exlrérailé  inférieure  de  celui-ci  est  fermée 
par  un  piston  dont  l'embase  S  s'appuie  sur 
le  levier  3. 

Pour  mettre  l'appareil  en  service,  on  en- 
lève le  bouchon  fileté  7,  jusqu'à  ce  que  l'eau 
vienne  s'écouler  goutte  à  goutte  à  l'extré- 
mité du  serpentin.  Cela  indique  que  celui-ci, 
qui  est  alimenté  par  une  nourrice  le  mettant 


ESTAIS  Siru  (,.\  CULTUUE   DE  LV  BETTERAVE  .V  SUCliE 

en  communication  avec   la  eliamijre    /,   esL 


73 


rempli  d'eau  et  que  l'appareil  eslpr(M.  à  l'onc- 
lionner. 

Lorsque  la  tempéra  tare  extérieure  s'abaisse, 
l'eau  du  serpentin,  en  raison  de  son  petit 
volume  (5  cent,  cubes)  et  de  la  grande  con- 
ductibilité de  la  paroi,  st-  refroidit  plus  rapi- 
dement que  celle  du  radiateur.  De  sorte  que 
l'eau  se  congèle  dans  le  serpentin,  alors  que 
l'eau  du  radiateur  se  trouve  encore  à  l'état 
liquide.  L'augmentation  de  volume  produite 
par  la  congélation  de  l'eau  du  serpentin 
repousse  le  piston  (|ui,  en  agissant  sur  le  le- 
vier 3,  provoque- l'ouverlure  de  la  soupape  2, 
et  par  suite  la  vidange  de  l'eau  du  radiateur. 

Les  expéi'iences,  qui  ont  été  faites  par 
M.  Ringelmann  à  la  Station  d'Essais  de  Ma- 
cliines,  ont  montré  ([ue  l'appareil  fonctionne 


alors  que  l'eau  du  radiateur  se  trouve  encore 
à -j- 3°  centigrades.  La  congélation  de  l'eau 
dans  le  serpentin  produit  un  déplacement 
du  piston  variant  de  2  à  4  millimètres  L'ap- 
pareil, placé  sur  le  radiateur  d'une  automo- 
bile Mors  de  17  chevaux,  l'a  vidé  de  toute 
l'eau  qu'il  est  possible  d'évacuer  par  le  bou- 
chon de  vidange,  et  avant  que  celle-ci  ne 
fût  congelée. 

Pour  préserver  les  récipients  qui  risquent 
d'être  détériorés  par  la  gelée,  tels  que  les 
pompes,  les  réservoirs  et  les  canalisations 
d'eau,  on  pourrait  employer  cet  appareil 
qui  ne  nécessite,  une  fois  posé,  aucun  en- 
tretien. 

G.  Passelègue, 

lDgt5nieur    agronome. 


ESSAIS  SUR   LA  CULTURE  DE    LA  REFrERAYL  A  SUCRE 


La  Commission  des  graines  de  betteraves 
du  ministère  de  l'Agriculture  vient  de  se 
réunir  sous  la  présidence  de  .\1.  Viger. 

Parmi  les  communications  faites  à  la 
Commissicm,  je  crois  devoir,  dès  maintenant, 
appeler  l'attention  sur  un  fort  intéressant  rap- 
p(>rt  présenté  par  M.  Krug. 

II  s'agit  d'un  essai  fait  à  Éirépagny  (Eure) 
sur  la  meilleure  date  d'emploi  du  fumier. 

Kaul-il  appliquer  le  fumier  à  la  céréale  qui 
précède  la  betterave?  Ou  bien  faut-il  l'appli- 
quer au  printemps,  c'est-à-dire  peu  de  temps 
avant  les  semailles  ? 

Il  s'agit  là  d'une  question  éminemment 
pratique,  dont  l'étude  avait  été  décidée  par 
la  Commission. 

On  verra  dans  le  rapport  de  M.  Krug  com- 
ment l'essai  a  été  conduit  et  quels  résultats 
il  a  donnés. 

De  ces  résultats,  il  y  a  deux  constatations 
importantes  à  retenir,  à  savoir  que  la  parcelle 
ayant  reçu  le  fumier  avant  l'hiver  a  donné 
une  récolle  plus  abondante  (5  000  kilogr.  de 
plus  par  hectare)  et  des  betteraves  moins  ra- 
cineuses  que  la  parcelle  ayant  reçu  le  fumier 
au  printemps. 

Il  est  dommage  que  la  parcelle  correspon- 
dant à  l'eaiploi  du  fumier,  sur  la  sole 
d'avoine,  ait  dû  être  réensemencée  et  ne 
puisse  pas  permettre  de  conclusions. 

Néanmoins,  la  Commission  s'est  vivement 
intéressée  k  l'essai  de  M.  Krug.  Elle  a  été 
d'avis  qu'il  serait  à  désirer  que  cet  essai  fût 
fait  par  d'autres  agriculteurs  ayant  leur  ferme 
dans  d'autres  régions. 

On  se  plaint  souvent  que  les  rendements 


français  de  la  betterave  à  sucre  sont  infé- 
rienrs  aux  rendements  allemands  et  que  les 
betteraves  françaises  sont  plus  racineus^s  et 
donnent  plus  de  terre  à  transporter.  Ces 
plaintes  sont  fondées.  Il  faut  donc  faire  tous 
les  etiorts  pour  y  remédier. 

Si  des  agriculteurs  étaient  disposés  à  ré- 
péter l'es.sai  de  M.  Krug,  ce  à  quoi  je  les  en- 
gage vivement,  qu'ils  nous  le  fassent  savoir, 
je  leur  enverrai  les  indications  nécessaires. 

M.  de  Cornois,  membre  de  la  Commission, 
agriculteur  dans  l'Oise,  veut  l'entreprendre 
de  son  côté. 

11  convient  de  féliciter  M.  Krug  de  l'effort 
qu'il  a  fait  et  des  intéressants  résultats  qu'il 
a  obtenus. 

Qui  dit  emploi  du  fumier  avant  l'hiver,  dit 
aussi  labour  profond  avant  l'hiver.  Avec  de 
la  terre  homogène  comme  tassement  et 
comme  ameublissement  (pendant  l'hiver  la 
terre  se  tasse)  on  obtient  plus  facilement  des 
betteraves  non  racineuses. 

Emile  Saill.\rd, 

Secrétaire  général  de  la  Gommission 
des  graines  de  betteraves  à  sucre 
du  ministère  de  l'.Vgricuiture. 


Champ    d'essai    sur    l'emploi    du    fumier 
;  en  vue  de  la  culture  betteravière. 

Suivant  la  décision  de  la  Commission,  il  a 
été  institué  un  champ  d'expérience  ayant 
pour  but  de  se  rendre  compte  de  l'impor- 
tance que  pourrait  avoir  sur  la  quantité  et  la 
qualité  delà  récolte  des  betteraves  l'époque 
d'enfouissement  du  fumier,  d'après  les  don- 
nées suivantes  : 


-;  ESSAIS  SUH  l.A  CULTURE  DE 

1"  Appori  de  l'uinier  à  la  sole  prûcédanl 
celle  de  la  betterave; 

2"  Appori  du  fumier  aussitôt  après  la  sole 
précédant  celle  de  la  betterave  et  avant 
l'hiver; 

3°  Apport  de  fumier  dans  les  premiers 
mois  de  l'année  de  la  sole  betterave. 

L'emploi  des  autres  engrais  restant  iden- 
tique flans  les  trois  cas  et  appliqués  au  prin- 
temps, avant  les  semailles,  l'essai  com- 
mença au  printemps  1918  sur  une  pièce  de 
terre  de  10  Hectares  bien  homogène.  Elle 
avait  porté  du  blé  en  1917,  et  fut  destinée  à 
être  ensemencée  en  avoine  en  1918  en  vue  de 
la  betterave  en  1919. 

Elle  fut  partagée  en  trois  parcelles  d'égale 
surface  : 

ParcfUe  n"  1.  —  l-'iiuiier  enfoui  en  janvier  191S 
pour   la   sole  avoine  19i8  et  pour  la   sole  betterave 

1919. 

Engrais  cliiiiiiques  au  printemps  de  1  année   1919. 
Ensemencée  le  9  mai. 

Réensemencée  le  2i  mai. 

A  donné  une  récolle  de  16  4o4  kilogr.  île  bette- 
raves à  une  densité  moyenne  de  8°8. 

Parcelle  n"  2.  —  Fumier  enfoui  après  la  récolte 
d'avoine  en  septembre  1918  ponr  la  sole  bett- rave 
1919. 

Engrais  cbimii|ues  donnés  au  printemps  1919. 

Ensemencée  le  10  mai. 

A  doiné  une  récolte  de  20  154  kilogr,  de  bette- 
raves à  une  densité  moyenne  de  %"')(>■ 

l'arcelle  n"  3.  —  Fumier  enfoui  en  février  191'. 
pour  la  sole  betterave  1919. 

Engrais  chimiques  donnés  au  printemps  1919. 

Ensemencée  le  11  mai. 

A  donné  une  récolte  de  20  90j  kilogr.  de  betteraves 
à  une  densité  moyenne  de  9". 02. 

La  première  parcelle  reçut  donc  un  apport 
de  30  000  kilogr.  de  fumier  à  l'hectare  en 
janvier  1918,  et  les  deux  aulres  rien. 

La  récolte  d'avoine  sur  la  parcelle  fumée 
fut  naturellement  supérieure  à  celle  des  deux 
autres. 

Après  le  déchaumage  de  la  pièce  entière, 
la  parcelle  n°  2  reçut  le  même  fumier  que 
celle  du  n"  1  et,  après  un  léger  binotage,  ce 
fumier  fut  enfoui  à  O^'.aO  environ  fin  sep- 
tembre 1918.  La  parcelle  n°  1  reçut  le  même 
labour  profond,  mais  la  parcelle  n"  3  resta 
sur  le  déchaumage  jusqu'en  janvier  1919  où 
elle  reçut  à  son  tour  l'apport  de  la  même  fu- 
mure (en  fumier),  avec  enfouissement  dans 
la  première  quinzaine  de  février. 

Comme  complément  d'engrais,  il  fut  ré- 
pandu sur  les  trois  parcelles  avant  les  ense- 
mencements en  betteraves  (par  conséquent 
au  printemps  de  1919)  ; 

300  kilogr.  de  sull'ate    d'ammoniaque  par  h(^c- 
tare. 


l.A   liUTTUKAVE  A  SL'CRE 

OOi)  kilogr.  de  superphosphate  minéral  à  14  0/0. 
200  kilogr.  de  nitrate. 

Nous  n'avons  pu  recevoir  en  temps  l'en- 
grais potassique.  Les  ensemencemenis  eu- 
rent lieu  après  une  période  pluvieuse  du  19 
au  21  mai  avec  la  même  sorte  de  graines. 

Pour  une  raison  inconnue,  la  levée  de  la 
parcelle  n°  1,  qui  avait  reçu  la  fumure  pour 
la  sole  avoine,  fnt  défectueuse  el  dut  être 
resemôe  le  24  mai,  ce  qui  fut  regrettable 
pour  l'ensemble  du  champ  d'expérience. 

Depuis  le  mois  de  mai  jusqu'en  octobre, 
les  conditions  môléorologii|ues  furent  loin 
d'être  favorables  au  di'veloppement  de  la 
betterave.  11  tomba  en  : 


Mai  1919... 

Juin 

Juillet 

-\oùt 

Septembre. 
Octobre.. . . 


TcmpiSratuio 

moyenne 

Plme. 

journalière. 

— 

— 

millimclrcs 

21 

14<>6 

1  1  2 

16. r. 

47 

15.8 

34 

19.2 

21   1/2 

15.3 

37 

6.7 

Total . 


113 


Au  lieu  de  'lOO  miilimèlrcs  environ  dans 
les  années  de  bonne  production. 

Ces  périodes  de  sécheresse  furent  nui- 
sibles à  la  végétation  et  la  recolle  beltera- 
vière  fut  déficilaire. 

La  récolle  a  eu  lieu  au  même  moment 
pour  les  trois  parcelles,  c'est-à-dire  du  1">  au 
25  novembre. 

La  parcelle  n°  l.qui  avait  reçu  la  fumure 
avant  l'avoine  précédente  el  qui  dut  être 
resemée,  ne  produisit  que  Kî  itH  kilogr.  de 
betteraves  ii  l'hectare  à  8°8  de  densité. 

La  parcelle  n°  2,  fumée  en  septembre  1918, 
donna  une  récolte  de    26  154  kilogr.  à  8°96. 

La  parcelle  n°  3,  fumée  en  février  1919, 
produisit  seulement  20  90.".    kilogr.  à  9''02. 

Malgré  l'expérience  incomplète,  il  ressort 
de  la  comparaison  des  récolles  des  deux  pre- 
mières parcelles  un  résultat  nettement  favo- 
rable à  l'emploi  du  fumier  avant  l'hiver. 

La  richesse  de  la  betterave  a  été  à  peu 
près  identique  dans  les  trois  cas. 

Il  est  à  noter  cependant,  que  la  parcelle 
n°  3,  correspondant  à  l'enfouissement  tardif 
du  fumier  au  printemps,  a  donné  des  bette- 
raves beaucoup  plus  racineuses  que  celles  des 
deux  autres  parcelles. 

La  parcelle  n"  2  avait  la  meilleure  germi- 
nalion. 

Ces  essais  demandent  naturellement  à  être 


repris  et  poursuivis  dans  diverses  régions. 
Remarque  intéressante  :  c'est  que  la  par- 
celle n"  I,  réensemencée  quinze  jours  plus 
tard  que  les  deux  autres,  subit  un  délicit  de 
près  de  10  000  kilogr.  sur  la  parcelle  n°  2  et 


BIBLIOGRAPHIE  Vi 

de  près  de  4  500  kilogr.  sur  la  parc(41e  n°  ,'j, 
parce  qu'elle  tomba  en  pleine  période  sèche. 

Krug, 

Agriculleur  à  Elrepagny  (Eure). 


DÉCORATIONS  DANS  LA  LÉGION  D'HONNEUR 


Par  décrets  du  Président  de  la  République 
en  date  du  15  janvier  1!)20,  rendus  sur  la 
proposition  du  ministre  de  l'Agriculture  et 
du  llavitaillement,  ont  été  promus  ou  nom- 
més dans  l'Ordre  national  de  la  Légion 
d'honneur: 

-lu  grade  de  commandeur. 

M.  Leroy  (Paul  René),  sous-directeur  au  minis- 
lère  lie  l'Agriculture,  chargé  de  la  diieclion 
des  services  du  cabinet  du  minislre  Je  l'Agri- 
cullure  et  du  Ravitaillement. 

.4!(  grade  d'officier. 

.MM.  (jAULTiER  (Victor-Paul-Louis),  secrétaire 
général  de  l'Union  française. 

I.AUREM  (Félix-Marie-Joseph),  directeur  au  mi- 
nistère de  l'Agi iculture. 

Au  grade  de  chevalier. 

MM.  Moussu  (Guy- Louis-Stanislas),  bibliolliccaire- 
archiviste  au  ministère  de  l'Agriculture. 

Smntk-Mabie  (Edouard),  chef  de  bureau  de  mi- 
nistère de  l'Agriculture. 

Théron  (Auguste-Albert),  inspecteur  des  Eaux  et 
Forêts,  chef  de  section  au  ministère  de  l'Agri- 
culture. 

Launay  (Maurice-Nicolas),  chef  de  bureau  au 
ministère  de  l'Agriculture. 

ScHAEFFER  (fjeorges- lleuri-Andréj,  conservateur 
des  Eaux  et  Forêts  à  Vesoul  (Haute-Saône). 

Bklla.my  (Georges),  inspecteur  général  des  haras. 

BiMEs  (Dominique),  professeur  à  l'école  vétéri- 
naire de  Toulouse    Haute-Garonne). 


Mathieu  (Louis  Joseph),  directeur  de  la  Station 
UMiologique  et  agronomique  de  Bordeaux  (Gi- 
ronde). 

Dupuy  (Charles),  président  du  Syndicat  commer- 
cial et  industriel  à  Oian  (Algérie). 

Delfort  (Emile),  administrateur  délégué  de  la 
Siiciélé  d'alimentation  l'Epargne,  à  Toulouse 
(Haute-Garonne). 

Féron  (Louis-Tliéodiile-Emile),  propriétaire-éle- 
v>  ur  à  'Yvetot  (Seine-Inférieure). 

Du  Bos  (Auguste-Alexandre),  commissaire  de  la 
Société  des  steeple-chases,  à  Paris. 

BouissoN  (Pierre-Félix-Faustin),  président  de  l,i 
Commission  de  réception  du  ravitaillement  à 
Oloron  (Basses-Pyréuées). 

CouBARD  (Eugène-Désiré),  propriétaire  viticulteur 
à  Joué-les-Tours  (Indre-et-Loire),  président  de 
nombreuses  sociétés  agiieoles  et  viticoles. 

IsAAC- Bfnédic  (Léon),  vice-président  de  la 
Chambre  syndirale  des  entrepreneurs  de  sub- 
sistances militaires  à  Paris. 

Vidal-Galland  (Eugène),  agriculteur  et  président 
de  groupements  agricoles  au  Puy  (Haute- 
Loire). 

Soulière  (Ernest-Joseph),  directeur  des  Services 
agricoles  du  Finistère. 

Ledoux  (Jules-Félix),  professeur  de  zootechnie  à 
l'Ecole  nationale  d'agriculture  de  Rennes  (Ille- 
et-Vilaine). 

D'Herbès  (Rarlhélemy-Henry),  président  du  Syn- 
dicat agricole  bas-alpin,  à  Manosque  (Basses- 
Alpes. 

Laurens  (Thomas-Joseph-Honoré- Ferdinand), 
propriétaire  viticulteur,  maire  de  Riscle  (GersV 


RIRLIOGRAPHIE 


Les  maladies  cryptogamiques  des  plantes  agricoles 
et  leur  traitement,  par  Jakoh  Ekiksson.  professeur 
et  chef  de  ta  Section  botaaique  de  l'Institut  central 
d'expériences  agricoles  de  Stookliolm.  —  [ntro- 
duction  de  L.  Blaiingtiem.  —  Ln  volume  iu-S  de 
25i  pages,  avec  132  figures  et  3  planches  coloriées. 
Librairie  agricole  de  la  .Maison  Rustique.  20,  rue 
Jacob,  à  Paris.  —  Prix  :  12  fr. 

La  réputation  du  professeur  Jakob  Eriksson 
est  universelle;  il  jouit  d'une  haute  autorité  par 
les  travaux  qu'on  lui  doit  sur  la  pathologie  vé- 
gétale, et  par  l'activité  qu'il  a  déployée  pendant 
une  longue  série  d'années  pour  propager  les 
meilleurs  procédés  de  lutte  contre  les  parasites. 
Ses  recherches  sur  les  rouilles  et  sur  d'autres 
champignons  sont  classiques. 

L'ouvrage  qui  vient  de  paraître  a  été  traduit 


du  suédois  par  M""»  Signe  Hagman.  C'est  une 
véritable  encyclopédie  des  maladies  des  plantes 
agricoles,  c'est  à-dire  des  plantes  cultivées  dans 
les  champs.  On  y  trouve  la  description  de  plus 
de  200  espèces  de  maladies  différentes  qui 
attaquent  les  céréales,  les  Graminées  fourra- 
gères, la  pomme  de  terre,  la  betterave  et  les 
autres  plantes  cultivées  pour  leurs  racines  (ca- 
rotte, rave,  chou-navet,  topinambour,  etc.),  les 
Légumineuses  cultivées  pour  leurs  grains  (pois, 
haricot,  vesce,  lentille),  les  Légumineuses  four- 
ragères (trèfle,  luzerne,  sainfoin,  gesse,  anthyl- 
lide,  lotier,  etc.),  le  sarrasin,  le  colza,  le  lin,  le 
chanvre,  le  houblon,  le  tabac,  etc.  Celte  énumé- 
ration,  tout  incomplète  qu'elle  soit,  montre 
l'importance  de  l'ouvrage. 

Pour  chaque  maladie,  après  la  description  des 


76 


ACADEMIE  D'A(;UIC;UI/njRE   IlE   KHANCE 


.iltéralions  qu'elle  provoque,  M.  liriksson  in- 
dique les  traitements  à  adopter  pour  ia  com- 
battre. Des  f^ravures  exécutées  avec  scia  aicom- 
pagnent  le  texte  et  complèteni.  pour  le  lecteur 
les  descriptions  minutieuses  et  précises  données 
par  l'auteur. 

Pomologie  et  cidrerie,  par  C.  Wabcûi.lieh,  directeur 
de  ia  Station  poiiiologi((ue  de  Caen.  —  Un  volume 
ia-18  de  BUU  pages  avec  4l'0  figures.  Librairie  Bail- 
lière,  à  l'aris.  —  Prix  :  1  fr.  KO. 

Ce  livre  est  la  deuxième  édition  d'un  ouvrage 
qui  a  été  analysé  ici  il  y  a  quelques  années.  11 
est  inutile  de  revenir  sur  le  talent  avec  lequel 
M.  Warcollier  y  expose  tout  ce  qui  concerne  la 
culture  du  pommier  à  cidre  et  la  cidrerie.  Les 
conseils  qu'd  donne  sont  appréciés  et  toujours 


suivis  avec  succès,  ce  qui  explique   facilement 
la  confiance  qu'il  inspire. 

Agenda  aide-mémoire  agricole,  par  G.  Weby,  direc- 
teur de  rin.stltut  national  agronomique.  —  1  vol. 
in  18  de  i:i2  pages.  —  Prix  :  3  fr.  50.  —  Librairie 
J.-B.  Hdliière  et  fds. 

Cet  agenda  est  une  nouvelle  édition  de  celui 
que  publiait  avant  la  guerre  le  distinf;ué  direc- 
teur de  l'Institut  agronomiciue.  11  a  été  augmenté 
de  toute  la  législation  relative  aux  iinportalions 
et  exportations,  d'un  tableau  indiquant  le  pri-K 
des  engrais  en  1919. 

Le  praticien  trouvera  dans  cet  ouvrage  tous 
les  renseignements  susceptibles  de  l'intéresser 
et  dont  il  peut  avoir  subitement  besoin,  soit  dans 
son  bureau,  soit  dans  ses  champs. 

R.  D. 


ACADEMIE  D'AGRICULTURE  DE  FRANCE 


Séance  du  7  janvier  1920.  —  Piciidence 
de  M.  Viger. 

Installation  du  bureau  pour  1920. 

M.  le  Piéfi  lent  donne  lecture  d'une  lettre  de 
M.  Gauwain,  exprimant  tous  ses  regrets  de 
n'avoir  pu  exercer  ses  fonctions  de  président.  En 
remettant  ses  pouvoirs  à  .M.  Viger,  appelé  à  lui 
succéder  comme  président  pour  l'année  1920,  il 
le  prie  d'êtreson  interprète  auprès  des  membres 
de  l'Académie  et  de  leur  exprimer  ses  remercie- 
ments et  sa  reconnaissance. 

.M.  Viger,  au  nom  de  l'Académie,  adiesse  à 
M.  (iauwain  les  vœux  les  plus  sincères  pour  le 
rétablissement  de  sa  santé.  Il  invite  M.  Adolphe 
Carnot,  élu  vice-président,  à  prendre  place  au 
bureau,  ainsi  que  M.  Henri  Hitler,  élu  vice-secré- 
taire. 

Mort  de  M.  Jean  Dupuy. 

M.  le  Président  a  la  douleur  d'annoncer  à 
l'Académie  la  perle  cruelle  qui  vient  de  la  frap- 
per en  la  personne  de  M.  Jean  Dupuy,  membre 
titulaire  dans  la  Section  des  cultures  spéciales  ; 
il  rappelle  en  particulier  les  services  rendus  par 
M.  Jean  Dupuy  lorsque,  ministie  du  Commerce, 
il  eut  à  faire  voter  par  le  Parlement  le  tarif  doua- 
nier de  1910. 

M.  le  Secrétaire  perpétuel  donne  lecture  d'une 
notice  sur  notre  très  regretté  collègue  dans  la- 
quelle il  rend  hommage  au  propriétaire  agricul- 
teur de  Villemliits  (Hautes-l'yrénées),  de  Gibaud 
et  Segonzac'en  Charente  et  Gironde,]cn  signalant 
l'œuvre  agricole  très  importante  qu'il  sut  ac- 
complir dans  ces  différents  domaines  (voir  le 
numéro  du  lo  janvier,  p.  50). 

Sur  les  transports  des  engrais. 

M.  le  Secrétaire  perpétuel  communique  une 
lettre  du  directeur  généial  des  Alfaires  commer- 
ciales à  la  Compagnie  de  Saint-Cobain.  Celui-ci 
insiste  sur  les  graves  inconvénients,  pour  les 
agriculteurs,    du   désordre  qui   règne   dans  les 


transpoits  d'engrais,  et  il  demande  à  l'Académie 
de  s'associer  aux  conclusions  suivantes  : 

1°  Que  les  engrais  soient  classés  dans  la  ca- 
tégorie privilégiée  ; 

2°  Qu'ils  soient  assimilés,  pour  la  répartition 
des  vagons,  aux  produits  du  ravitaillement  na- 
tional; 

3°  Que  les  transports  d'engrais  soient  effec- 
tués sur  tous  les  réseaux,  et  même  de  réseau  à 
réseau,  alors  même  que  le  trafic  intérieur  serait 
momentanément  suspendu  pour  les  autres  mar- 
chandises. 

Ces  conclusions  sont  approuvées  par  l'Acadé- 
mie et  adoptées,  à  raiso.i  de  l'urgence. 

Sur  les  graines  de  betteraves  à  sucre. 

L'Union  commerciale  et  économique  des  horticul- 
teurs et  marrhands-grainii  rs  de  France  adresse 
à  l'Académie  communication  de  la  lettre  qu'elle 
a  remise  au  ministre  de  l'Agriculture,  alin  de 
protester  contre  le  projet,  prêté  au  Gouverne- 
ment, d'acheter  en  Allemagne  des  graines  de 
betteraves  sucrières. 

L'Union  émet  le  vœu  qu'aucun  achat  de  se- 
mences de  betteraves  sucrières  ne  soit  effectué  à 
l'étranger  et  notamment  en  Allemagne,  par  les 
Pouvoirs  publics,  avant  que  la  production 
française  de  1918  et  1919  ait  élé  épuisée. 

A  ce  propos,  M.  Henry  Sagnier  présente  les 
observations  que  voici  : 

«  11  n'irst  pas  douteux  que  si  la  mesure  envi- 
sagée dans  cette  lettre  était  réellement  prise,  elle 
aurait  des  conséquences  néfastes  tant  dans  le 
présent  que  dans  l'avenir.  11  existe  actuellement, 
d'après  les  renseignements  qui  m'ont  été  donnés, 
plusieurs  centaines  de  tonnes  de  betteraves  à 
sucre  récoltées  en  France  en  1918  et  en  1019 
avec  les  soins  les  plus  minutieux.  Si  ces  graines 
ne  trouvaient  pas  les  débouchés  sur  lisquels  les 
producteurs  sont  en  droit  de  compter,  la  pre- 
mière conséquence  serait  que  ceux-ci  se  décou- 
rageraient. Dès  lors,  le  pays  retomberait  à  nou- 


CORUESPONOANCE 


11 


veau  dans  la  .sfiviliule  conlie  laquelle  ou  a  si 
souvent  prolesté.  H  serait  vraiment  mallieureux 
que  les  efTorts  poursuivis  au  cours  des  dernières 
années  soient  perdus.  » 

La  question  est  renvoyée  à  Texameii  de  la 
Section  des  cultures  spéciales. 

Organisation  du  Bureau  de  l'Industrie  animale 
aux   Etats-Unis. 

M.  Moussu  au  nom  de  son  collègue,  M.  Dou- 
ville,  professeur  à  l'Ecole  vétérinaire  de  Lyon, 
qui  a  eu  l'occasion  de  remplir  plusieurs  missions 
récentes  aux  Etals-Unis,  pré?enle  à  l'Académie 
une  (Hude  fort  intéressante  concernant  le  fonc- 
tionnement du  Rureau  de  l'Industrie  animale  en 
Amérique  du  Nord. 

M.  Moussu  résume  brièvement  devant  l'Aca- 
démie cet  important  travail  : 

Le  principe  de  l'organisation  est  le  suivant  : 
Tout  ce  qui  concerne  Cexploitatiou  des  animaux 
est  groupé  sous  la  direction  d'une  adminisl ration 
[Bureau  of  Animal  Induslrij)  :  élevage,  améliora- 
tions des  races,  maladies,  état  sanitaire,  inspec- 
tion des  produits  animaux  et  sous-produits  de 
transformation. 

C'est  la  mise  en  application  utilitaire  directe 
des  connaissances  d'anatomie,  de  physiologie  et 
de  pathologie  par  des  hommes  spécialisés  dans 
les  éludes  de  biologie  animale,  au  même  titre 
que  sont  utilisées  les  coniiais-ances  de  ceux  qui 
se  sont  spécialisés  en  biologie  végétale  dans  le 
Bureau  of  Plant  [mluslry. 

Le  lîureau  de  l'Iodustiie  animale,  depuis  sa 
fondation  en  1884,  a  toujours  été  dirigé  par  un 
vétérinaire  (actuellement  J.-H.  Mohier).  Ses 
principales  sections  sont  les  suivantes  : 

1°  Lutte  contre  les  maladies  contagieuses  ; 

2°  Kecherches  sur  les  maladies  des  animaux; 

3°  Inspection  des  animaux  à  l'exportation  et 
à  l'importation  ; 

4°  Contrôle  de  la  préparation  et  du  commerce 
des  vaccins  et  sérums; 

5°  Inspection  des  produits  carnés; 

6"  Production  du  bétail  :  1  production  de  la 
viande,  production  du  bétail  laitier,  lait  et 
produits  dérivés. 


M.  Moussu  entre  dans  quelques  détails  sur  les 
travaux  de  ces  diflérentes  sections,  et  cite  des 
résultats  souvent  remarquables  obtenus,  par 
exemple,  à  propos  de  la  lutte  contre  les  maladies 
contagieuses,  etc.;  il  rappelle  les  sommes  consi- 
dérables mises  à  la  disposition  des  laboratoires 
de  recherches,  et  il  conclut  ainsi  : 

M  Douville  termine  son  travail  en  déclarant 
avec  quelque  trislose  que  nous  aurions  besoin 
de  faire  d'assez  nombreux  emprunts  à  nos  an- 
ciens alliés,  pour  moderni^er  quelque  peu  nos 
moyens  d'action.  Kous  avons  bien  des  organi- 
sations aussi  chez  nous,  mais  combien  bureau- 
cratiques et  peu  agissantes  vers  un  but  utilitaire. 
Pour  les  maladies  des  animaux,  nous  n'avons 
pas  de  Stations  de  recherches  dans  les  centres 
d'élevage  où  régnent  des  maladies  déterminées. 
Des  hommes  de  recherches  devraient  pouvoir 
se  consacrer  entièrement  à  leurs  travaux.  Ac- 
tuellement, avec  les  budgets  alloués,  le  prix  des 
animaux  et  le  prix  des  fourrages,  nous  ne  pou- 
vons seulement  pas  entretenir  les  malades  qui 
seraient  si  nécessaires  à  l'instruction  de  nos 
élèves.  Gomment,  dans  ces  eondilions,  poursui- 
vre des  recherches  d'études,  alors  qu'il  n'existe 
qu'un  teul  Centre  de  recherches  à  personnel 
très  limité. 

Si  nous  voulons  faiie  qutique  chose  dans 
l'avenir,  il  y  a  lieu  de  modilier  notre  organisa- 
tion; à  l'exemple  des  Etals-Unis,  il  nous  faut, 
avec  le  concours  de  grandes  associations  agri- 
coles, créer  des  Stations  de  recherches  dans  les 
Centres  qui  en  ont  besoin.  On  ne  peut  toujours 
tout  demander  à  l'Etat,  les  intéressés,  c'est-à- 
dire  les  Eleveurs  ou  mieux  les  Associations  agri- 
coles, doivent  contribuer  pour  une  large  part 
aux  sacrifices  liuanciers  et  autres  nécessaires  à 
la  réalisation  du  progrès,  puisque  ce  sont  eux 
qui  sont  appelés  à  en  bénéticier. 

Conseil   supérieur   des   Stations   agronomiques. 

MM.  Lindet  et  l'rosper  Gervais  sont  réélus  à 
l'unanimité  comme  délégués  de  l'Académie. 

II.    IIITIER. 


CORRESPONDANCE 


—  N»  6048  [Dordogne).  —  1°  Il  est  fort  pro- 
bable que  vos  brebis  ont  maigri  par  suite 
d'une  alimentation  insuffisante  ou  d'une  ration 
mal  combinée.  Le  chiffie  de  60  mères  et  de 
4  béliers  pour  115  hectares  n'est  nullement 
excessif.  Il  est  toujours  utile  d'établir  des  sépa- 
rations dans  l'intérieur  de  la  bergerie  avec  des 
làteliers  doubles;  les  animaux  sont  ainsi  plus 
tranquilles,  et  c'est  une  chose  très  facile  à  faire.   ; 

D'autre  part,  si  —  fait  bien  connu  —  les  tout  ; 
petits  troupeaux  de  brebis  appartenant  à  de  très 
petits  propriétaires  sont  toujours  en  bon  état, 
c'est  que  les  animaux  sont  bien  soignés,  indivi- 
duellement surveillés  et  traités  et  que,  outre  la 
nouriiture  qu'ils  prennent  à  la  bergerie,  ils  sont   ' 


conduits  dehors  oii  ils  consomment  générale- 
ment un  supplément  appréciable. 

2°  Toutes  les  indications  détaillées  concer- 
nant les  doses  et  le  mode  d'emploi  des  tour- 
teaux d'arachide  (liovidés,  brebis,  porcs)  vous 
seront  fournies  par  une  brochure  Les  Tourteaux 
oléagineux  dans  V alimentation  des  animaux  (ara- 
chide, coprah,  palmiste)  que  vient  d'éditer  la 
librairie  Ghallamel,  17,  rue  Jacob. 

En  résumé,  voici  quelques  indications  utiles  : 
Bovins.  —  Le  tourteau  se  donne  à  la  dose  de 
1  kilogr.  500  à  2  kilogr.iJOO,  suivant  lepoidsde 
l'animal.  Le  meilleur  mode  de  distribution  est 
la  soupe  ou  la  pâtée  dans  laquelle  le  tourteau 
broyé  est  mélangé  à  de  la  paille  hachée,  des 


CORRESPONDANCE 


betteraves  divi-,('es  el  une  pelile  iiuaiiUli'  d'eau. 

Brebis  et  moutons.  —  Dose  :  0  kilogr.  200  à 
0  kilogr.  400  en  mélange  au.\  iiieiiue.s  pailles  et 
aux  betteraves  ou  lopinambouis. 

Porc.  —  Uuse  :  0  kilogr.  240  à  0  kilogr.  500. 
Donner  en  biivée  en  délayant  dans  l'eau  ou  en 
mélange  avec  les  aulies  aliments.  —  (P.  D  ) 

—  L.  F.  [Belqiquc].  —  Le  bail,  auquel  vous 
laites  allusion  dans  voire  lettre,  se  rapporte  à 
une  ferme  située  en  région  dévastée  par  In  guerre, 
en  Francp.  Dans  ces  conditions  spéciales,  étant 
données  les  difficultés  de  remise  en  étal  du  sol, 
les  difficultés  de  logement  les  premières  années, 
le  propriétaire  a  laissé  au  fermier  entrant  les 
terres  sans  exiger  de  fermage  pendant  trois 
ans,  et  ensuite  un  loyer  progressif  a  été  établi 
jiendant  les  six  années  suivantes. 

D'autre  part,  le  fermier  ne  pouvait  s'engager  à 
entreprendre  la  reconstitution  do  la  culture, 
immobiliser  de  gros  capitaux,  etc.,  que  s'il  était 
assuré  d'un  bail  de  longue  durée.  Cette  durée  a 
été  fixée  à  vingt-sept  ans. 

Mais,  comme  dans  les  circonstances  actuelles 
il  était  impossible  d'arrêter  le  taux  du  fermage 
pour  une  aussi  longue  période,  nul  ne  pouvant 
prévoir  quels  seraient  les  cours  des  produits 
agricoles  dans  quinze  ans,  vingt  ans,  etc.,  le 
bdil  spécifie  que.  au  bout  de  la  première  période 
de  neuf  ans,  deux  experts,  l'un  désigné  par  le 
propriétaire,  l'autre  par  le  fermier,  fixeront, 
d'après  les  cours  des  baux  dans  la  région  à  ce 
moment,  quel  sera  le  prix  du  loyer  pour  les 
trois  années  suivantes,  et  ainsi  de  trois  ans  en 
trois  ans  si  l'une  des  parties  demande  une  revi- 
sion du  prix  du  fermage.  —  (H.  H.) 

—  N°  6i8o  (/sèce'i.  —  A  la  suite  de  pluies 
abondantes,  un  éboulement  de  terrain  se  pro- 
duit et  obstrue  en  partie  le  chemin  vicinal  con- 
tigu.  L'enlèvement  des  terres  incombe  au 
maire,  pris  en  sa  qualité  d'administrateur  com- 
munal, sauf,  de  sa  paît,  la  possibilité  de  se  re- 
tourner contre  toute  personne  dont  la  respon- 
sabilité pourrait  être  engagée.  Nous  ne  connais- 
sons pas  de  jurisprudence  particulière  à  ce 
sujet.  Nous  ne  comprenons  pas  quel  est  précisé- 
ment l'objet  du  procès-verbal  dont  vous  parlez, 
et  contre  qui  il  a  été  dressé.  En  principe,  ce 
procès-verbal  nous  parait  purement  abusif.  — 
(M.  D.) 

—  N''72ll  [Lot-et-G'iroiine).  —  La  contribution 
directe  de  la  patente,  régie  principalement  par 
les  lois  du  i.'i  juillet  1880  et  lïl  avril  1905,  frappe 
le  produit  du  travail  de  tous  les  citoyens  qui 
exercent  en  France  un  commerce,  une  industrie 
ou  certaines  professions  spécialement  énuiné- 
rées.  Mais,  en  |)rincipe,  il  faut  qu'il  y  ait  acte  de 
commerce  habituel  et  mise  en  vente  publique. 
Le  cultivateur  qui,  par  suite  du  mauvais  temps, 
utilise  les  capacités  de  ses  ouvriers  pour  monter 
de  petites  machines  simples  en  vue  de  les  vendre 
et  d'en  tirer  un  profit,  tombe  sous  le  coup  des 
dispositions  de  cet  impôt,  s'il  s'est  adonné  à 
cette  fabrication  d'une  manière  continue,  et  s'il 
a  fait  connaître  la  vente  de  ses  produits,  soit  par 


réclame  ou  autrement.  —  Si.  par  contre,  cetle 
fabrication  n'a  été  que  d'un  caractère  passager, 
et  si  l'écoulement  des  produits  s'est  opéré  d'une 
manière  peu  ébruitée,  nous  estimons  que  cet 
impôt  ne  peut  être  perçu,  lout  au  moins  pour 
la  première  fois  oii  les  faits  exposi^s  se  sunt 
passés.  —  (M.  D.) 

—  N"  IHTS  {l'aris).  —  Le  Blé  Marquis  n'a  pas 
réalisé  toutes  espérances.  Il  ne  s'est  pas  mon  lié 
supérieur  en  rendement  au  ]<lé  ch-  Manituba;  il 
en  est  d'ailleurs  tellement  voisin  qu'on  ne  l'en 
distingue  que  difficilement.  Les  deux  se  sont 
d'ailleurs  trouvés  mélangés  dans  divers  lots  im- 
portés du  Cmada  par  le  Ravitaillement.  Vous 
pouvez  donc  semer  du  Manitoba  en  lieu  et  place 
parce  qu'il  est  bien  plus  facile  de  s'en  procurer. 
Si  vos  terres  sont  propices  à  la  culture  des  blés 
d'automne,  nous  ne  voyons  pas  pourquoi  elles 
ne  le  seraient  pas  pour  celle  des  blés  de  prin- 
temps s'ils  sont  faits  dans  de  bonnes  conditions. 
Bien  qu'on  puisse  semer  les  variétés  très  hâtives 
comme  le  Manitoba  jusqu'en  fin  raars-avril, 
n'oubliez  pas  que  le  rendement  sera  d'autant 
plus  élevé  que  vous  aurez  semé  plus  tôt.  Donc, 
n'hésitez  pas  à  semer  dès  la  fin  de  février  si  le 
temps  et  l'état  de  vos  terres  le  permettent.  Les 
blés  de  printemps  tallant  peu,  il  fautsenif-r  dru. 
1,'iO  kilogr.  au  semoir  et  200  kilogr.  à  la  volée  à 
l'hectiire.  Nous  vous  engageons  à  essayer  le  Blé 
Aurore,  de  la  maison  Vilmorin,  qui  s'est  montré 
partout  aussi  hâtif  et  bien  supérieur  en  rende- 
ment au  Manitoba  et  ù  tous  autres  Blés  de 
printemps.  —  (S.  .M.' 

—  N"  7248  (Marne).  —  Vous  ave/,  une  prairie 
occupant  le  fond  d'un  ancien  étang.  Par  suite 
de  réparations  qui  n'ont  pu  être  laitt-s,  des  van- 
nes ne  fonctionnent  plus  ;  pendant  l'hiver, 
votre  prairie  se  trouve  alternativement  inondée 
et  asséchée  par  périodts  de  cinq  à  six  jours. 
Cela  peut-il  nuire  à  la  qualité  de  l'herbe  et  à  sa 
durée'? 

Pendant  la  période  d'hiver,  non,  mais  à  condi- 
tion que,  par  temps  de  forte  gelée,  l'eau  ne  se 
prenne  pas  en  glace  sur  la  prairie. 

Au  printemps  et  en  été,  évidemment,  ces  inon- 
dations périodiques  seraient  nuisibles. —  (H.  H.) 

—  N°  8003  (Paris).  —  Le  tannage  des  peaux  à 
l'alun  et  au  sel,  dont  nous  vous  avons  donné 
l'indication  dans  la  Correspondance  (n°  42,  du 
20  novembre  dernier,  p.  85"),  a  très  bien  réussi, 
mais  vos  peaux  sèches  ne  sont  pas  souples;  il  en 
serait  de  même  avec  une  autie  méthode  de  tan- 
nage. L'assouplissement  d'une  peau  tannée 
se  fait  de  diverses  façons  suivant  sa  destination  : 
après  grattage  et  nettoyage,  on  étend  la  peau 
sur  une  table  et  on  y  verse,  du  côté  chair,  un 
peu  de  suif  fondu,  très  chaud,  qu'on  fait  pé- 
nétrer en  frottant  avec  un  tampon  de  laine;  au 
lieu  de  la  mise  en  suif,  on  emploie  un  mélange 
d'huile  de  poisson  et  de  potasse  (appelé  dégras)  ; 
d'autres  fois,  on  frotte  la  peau  sur  un  bois  rond, 
le  côté  chair  étant  appuyé  sur  le  bois,  afin  de 
briser  les  fibres  au  détriment  de  la  résistance 
du  cuir.  —  (M.  R.) 


REVUE  COMMEHCIALE 

LA  SEMAINE  MErEOH()I.O(;i(jrE 

Sflmnine  du  11  au  [1  janvier  1^-20  [OBSE  H\  ATOI  HE   l>l     ''Aht    SAIP^T  MAUR) 


^-^ 

TEMPÉRATURE 

JOURS 

ET      DATES 

2  - 

es 

1 
a 

Maxinia.     1 

a 

G 

9 
o' 

Écart 
sur 
la  nor- 
male. 

1 
Vcnl. 

1 

"3 

-      <D 

1   a             REMARQUES  DIVERSES 

iiiillib.irs. 

biDris 

millim. 

Dlm 11  jan. 

999.7 

9»4 

14"S 

12.0 

+  9.8 

S  0 

0.0 

5.4    Temps  couverl,  pluie  le  soir. 

Lundi 12  — 

1014.0 

9.0 

12.6 

10.9 

+8.7 

so 

0.0 

2.6    Temps  couvert,  pluvieux. 

Mardi 13  — 

1020.4 

9.5 

13.4 

12.0 

+  9.8 

s  0 

0.0 

3.4    Temps  couvert,  pluie  le  soir. 

Mercredi..  14  — 

1027.1 

-0.2 

9.5 

5. S 

+  3.6 

N  0 

1.0 

2.8    Plu'e   1,1   nuit,   temps   clair    et 
gelée  bl.  le   soir. 

Jeudi 15  — 

1037.8 

—0.9 

7  8 

3.8 

+  1.6 

S 

:;.3 

1)     , Gelée  bl.  le   mat.,  temps  nua- 
geux. 

Vendredi.   16  — 

1038.7 

1.2 

11.3 

3.3 

+  3.0 

S 

7   S 

1)      Gelée  bl.  le  m.,  beau  temps. 

Samedi.. .  17  — 

1032.8 
1024.4 

—0.1 

11   G 

4..1 

+•2.0 

s 

8.0 
20.1 

.>      Gelée  bl.  le  m.,  beau  temps. 

MijeDiies  OQ  lotani 

4.1 

11.6 

7.7 

» 

» 

14.2    Pluie  depuis  le  l"  janvier  : 

Eearu;  sor  la  normal* 

+  6.2 

1 
+  4.7 

4-T  1 

+  5.5 

■• 

au  lien  dn 
flûr.  th*ûr. 

Kn  1920 t7'"n. 

M.Tmaie 23 

(1)   Voir  à  !a  page  318  du  numéro  du  24  juillet  l'explication  de  cette  nouvelle  mesure. 

KEVllE   roM^lEHrui  1^ 


Situation  agricole.  —  Le  temps  a  été  capricieux 
au  ciMjrs  de  la  huitaine.  Des  pluies  abondantes  sont 
tombées  pendant  quelques  jours  faisant  craindre  de 
nouvelles  inon'lations;  pui-i.  le  beau  temps  est  re- 
venu et  la  température  s'est  abaissée  sensiblement. 

La  situation  des  céréales  ta  terre  est,  en  général, 
satisfaisante;  les  plantes  sont  vigoureuses,  mais  les 
mauvaises  Ueibes  apparaissent  parfois  en  giand 
nombre.  D'autre  part,  dans  la  région  du  Nord,  on 
se  pi  .int  de-  d"gàts  causés  par  les  campagnols  et  de 
la  lenteur  avec  laquelle  les  pn^dnits  nécessaires 
pour  leur  desirucliou  sont  mis  à  la  disposition  de  la 
culture. 

Les  difficullés  lencontrées  pour  obtenir  des  se- 
mences et  des  engiais,  par  suite  du  mauvais  fonc- 
tionne nent  des  transports,  sont  toujours  aussi 
grandes. 

Blés  et  Farines.  —  L'activité  des  moulins  laisse  à 
désirer  par  suite  de  l'insuffisance  des  livraisons  de 
blé.  On  vend  au  taux  de  la  taxe  (73  fr.  les  100  ki- 
logr.). 

L'approvisii  nnement  des  boulangeries  en  farine 
s'effectue  régulièrement  à  l'aide  des  provenances  des 
Etats-Unis. 

Sons.  —  Faibles  disponibilités  rajddement  enle- 
vées au  prix  établi  par  la  circulaire  ministérielle. 

Céréales  diverses.  —  Les  seigles  deviennent  rares 
et  se  vendent  au  prix  établi  par  la  taxe.  En  raison 
des  faib  es  quantités  offertes,  la  hausse  s'est  accen- 
tuée sur  les  avoines  dont  les  prix  s'établissent 
comme  suit,  par  quintal  départ  :  noires  de  Bretagne, 
92  à  93  fr.;  grises  de  même  provenance,  88  à  90  fr.; 
grises  de  Beauce,  93  à  93  fr.;  blanches  de  l'Est,  90  à 
91  francs. 


On  a'Sî'iste  à  une  reprise  de  l'activité  des  transac 
lions  sur  les  orges,  dont  les  cours  ont  fait  un  nou 
veau   bond     Par   quintal    départ,  on    pa  e   :   org' s  de 
Champagne,  93   à   95.50;   île   la  Mayenne   et   de   la- 
Sarthe,  95. an  à   96.50;  du  Puy-de-Dùuie,  97  à  98  fr.; 
de  I  Ouest,  90  à  92  fr. 

Ilausit'  sur  les  sarrasins  cotés  de  82  à  83  fr.  le 
quintal  départ;  les  sorghos  du  Midi  valent  t2  à  63  fr. 
les  100  kilogr. 

En  disponible  rendu  dans  nos  ports,  on  cote  les 
céréales  étrangère*  :  avoines  i!e  la  (Mata,  92  à  97  fr.; 
orges  d'Algérre  et  de  Tunisie,  78  à  87  fr.,  o'Amé- 
rique,  118  à  120  fr.;  mais,  83  a  86  (r. 

Fourrages.  —  Cours  eu  hausse  d'une  vingtaine  de 
francs  par  104  hoties  au  dernier  marché  de  La  Cha- 
pelle, rt  p. ris,  soit  :  luzerne,  300  à  330  fr.;  regain. 
290  à  310  fr.;  foin,  i80  à  310  fr. 

Pailles.  —  Hausse  sur  la  paille  de  blé  au  marché 
de  l.a  Chapelle  ;  prix  faiblement  tenus  sur  les  antres 
sorte-.  Par  lOi  boites  de  5  kilngr.,  rendues  à  Paris, 
on  a  pa\é  :  pail  e  de  blé,  200  à  220  fr.;  paille 
d'avoine,  l'^O  a  210  fr.;  paille  de  seigle,  180  à  200  fr. 

Graines  fourragères.  —  Demande  active,  prix  fer- 
mement t'  nn.«,  mais  sans  nouvelle  hausse  sur  ceux 
pratiqués  la  semaine  dernière. 

Les  besoins  sont  importants,  mais  ne  peuvent  être 
STtislaits  par  suite  de  l'insuffisance  et  de  la  lenteur 
des  transports. 

Bétail.  —  Au  m.-irché  de  La  Villette  du  lundi 
12  janvier,  en  raison  de  l'abondance  des  arrivages, la 
vente  du  gros  bétail  a  élé  moins  facile  et  les  prix  ont 
tiéchi  de  10  à  13  centimr  s  par  demi-kilogramme 
net. 

Oa  a  payé   les  meilleurs  bœufs   de  l'Allier,  de   la 


80 


KKVUE    CO.MMEHCIALE 


Nièvre  et  de  Saône-et-Loire,  3  à  3.25  ;  les  sortes 
ordinaires.  2.90  à  3  fr.;  les  brrufs  de  la  Haiile- 
Vienne,  3,25  à  3.40;  de  la  Mayenne  et  de  la  Sarllie, 
2.85  à  3  fr.;  de  lOiiest,  2  75  à  3.25:  du  Cantal,  2.60 
à  2.80;  les  génisses,  3.30  à  3.40;  les  vaches,  2. .50  à 
3  fr.;  les  taiin  aux,  1.70  à  2.80  I"  demi-kilogr.  nel. 

Les  cours  des  veaux  ont  été  faiblement  tenus.  On 
a  coté  par  demi-kilogramme  net  :  les  veaux  d'Eure- 
et-Loir,  Seine-et-Marne,  Seine  et-Oise,  Loiret  et 
Yonne,  6  ,à  K.20;  de  l'Aube  et  de  la  Sarthe,  5.50  à 
6  fr.;  du  Centre,  5  à  5.50. 

Sur  les  moulons,  baisse  de  25  à  30  centimes  pro- 
voquée par  l'abondance  de  l'offre.  On  a  vendu  les 
agneaux  6  à  6.30;  les  moutons  du  Berry  et  du  Bou- 
lonnais, 5.75  à  6.25;  les  métis,  5  à  5.75;  les  moutons 
du  Midi,  4.75  à  5.25  le  demi-kilogramme  net. 

Les  cours  des  porcs  ont  bénéficié  d'une  hausse  de 
10  à  15  centicni's  par  demi-kilogramme  vif.  On  a 
coté  les  porcs  gr.is  3.5»  à  3.60  et  les  coches  3  à  3.30 
le  demi  kilogramme  vif. 

Voici  le  relevé  des  marchés  des  lundi  12  et  jeudi 
15  janvier  : 

Marché  du  lundi  12  janvier. 
Entrées  directes 
aux  abattoirs.  Réserves 


Bœufs 

Vaches  . . . . 
Taureaux. . 

Veaux 

Moutons  . . 
Porcs 


Amenés.    LaVilI. 

têtes         têles 

3  084     ) 

5  99-2     [     Î7.i 

399     ) 
1  674 
16  676 
•2  (i04 


•28-2 
365 


Vaug. 
têtes 

246 

SIS 
879 


La  Vill. 
têles 

439 

l  S90 
360 


Vau" 


IKO 

[6* 
460 
376 


Prix  niaxima  du  kilogramme. 

Au  poids  net.  Au  poids  vif. 

1"  q.       2'  q.        3'  q.  Prix  exlrcmos. 

Bœufs 6.30        b.re        5,30  1.6Sà4.08 

Vaches 6.3ô        5.;6        5.00  1.65      4.08 

Taureaux..        5.36        ft.fO        4.50  1.65      3  36 

Veaux 11.90       11.30         9. -20  3.00       '7.44 

Moutons...       1-2.00       11.03       10.00  3.84      6.54 

Porcs ;i0.30      10.14      10.00  6. -20      7. -21 

Marché  du  jeudi  15  janvier. 

Entrées  directes 

aux  abattoirs.  Réserves 


Bœufs. . .. 
Vaches... 
Taureaux. 
Veaux. . . . 
Moutons  . 
Porcs 


Amenés.  La  Vill. 


têles 
1  g:.9 
1  07S 
Î56 
1  369 
U  227 
1  331 


Vaug. 
lètes 


44-2 

177 

2  157 

214 


130 
317 
335 


La  Vill. 

têtes 

630 

3ie 
1  .320 
430 


Vaug. 
tdtes 

99 


350 
616 

Prix  maxima  du  kilogramme. 

net-  An  poids  vif. 


l-^q. 

Bœufs 6  l 'i 

Vaches 6  -20 

Taureaux.. .  5  10 

Veaux 1191 

Moulons 11  SO 

Porcs 10  30 


Au  poi 
2.q. 


3'  q.      Prixexlrèmes. 


5  56 

5  56 

4  80 

U  30 

11  80 

10  l'i 


4  90 
4  70 
4  -20 
9  10 
9  SO 
10  00 


l.t'Q 
1.60 
l.OÙ 
2.63 
3.84 
6.19 


à  3.96 
3.96 
S.riO 
7.38 
6.-21 
7.21 


Dans  les  départements,  on  cote  : 
Besançon,  par  kilogr.    poids    vif 


.50;    par  kilogr.  poids  net  ;  moutons. 


vif:  r bœufs,  2.S0  à 
à  7.60  ;  par  kilogr. 
veaux,  U  à  12  fr. 

net   :     veaux,  11.75 


6.50;   veaux 
9  à  10  fr. 

llordeati.r,  par    kilogr.    poids 
4.30;  vaches,  2   à  3.40;   porcs, 
poids  net  :  moutons,  10  à  12  fr. 

Chartres,    par   kilogr.     poids 
à  12.50. 

Cholet,  par  kilogr.  poids  vif  :  bœufs,  2.25  à  2.65; 
veaux,  4  à  5  fr.;  porcs,  6.30  à  6.75. 

Dijon,  par  kilogr.  poids  net  :  moutons,  9  à  U  fr.; 
par  kilogr.  poids  vif  :  veaux,  5.80  à  6.20  ;  porcs, 
7.25. 

Lyon-Vaise,  par  kilogr.  poids  net  :  bœufs,  5.40  à 
6.30  ;  moutons,  9. .'10  à  10  fr.;  par  kilogr.  poids  vif  : 
porcs.  6.80  à  7.25;   veaux,  5.50  à  6.65. 

Marseille,  par  kilogr.  poids  net  :  bœufs,  5.75  à  6.50; 
vaches,  4.75  à  5.50  ;  moulons,  10  à  10.75;  par  ki- 
logr. poids  vif  :  porcs,  6.50  à  6.70. 

Vins.  —  Prix  fermement  tenus,  mais  sans  chan- 
gement notable  sur  les  marchés  méridionaux  oii 
l'on  cote  comme  suit,  par  hectolitre  nu,  les  vins 
ronges  :  95  à  115  fr.  à  Nat  bonne.  110  à  118  fr.  à  Bé- 
ziers,  100  à  115  fr.  à  Montpellier,  103  à  115  fr.  à 
Nimes,  95  à  120  fr.  àPerpignan. 

Dans  le  Centre, on  paie  dans  l'Indre  de  120  à  123  fr. 
les  vins  rouges  et  les  blancs  5  fr.  de  plus  par  hecto- 
litre. 

En  Algérie,  on  vend   de    100 
nu. 


120  fr.  l'hectolitre 


bœufs    4. 


Cidres.  —  Les  cours  sont  en  légère  hausse,  et 
atteignent  en  Normandie  de  3'*  à  42  fr.  l'he  tolitre 
pour  les  cidris  titrant  5  degrés.  La  liberté  a  été 
rendue  à  la  disiillation  des  cidres  et  des  poirés. 

Produits  forestiers  —  Par  mètre  cube  en  grame, 
on  cote,  dans  l'Yonne  :  chênes  de  plus  de  lin.SO  de 
tour,  110  à  115  fr.;  de  1  mètre  à  1"".50,  80  à  95  Ir.; 
au-des^snus  de  1  mètre,  60  à  65  fr.  Ces  prix  sont  no- 
tablement dépassés  dans  le  Cher,  où  l'on  cote 
comme  suit  :  2  mètres  et  plus  de  tour,  200  fr.  ; 
1"'.50,  140  à  150  fr.  ;  1  mètre,  80  fr. 

Les  peupliers  de  l'°.5Q  de  tour  valent  60  fr.  et 
ceux  de  moins  d'un  mètre  40  fr.  le  mètre  cube  dans 
l'Indre-et-Loire. 

Les  hois  de  chaull'age  valent,  suivonl  provenance 
et  qualité,  de  17  à  27  fr.  le  stère. 

Légunes   secs.    —    Par  quintal  départ,  on    paie 
Haricots  flageolets  blancs,  240  fr.  ;  Chevriers,  345  Ir.; 
Pois  verts,  175  à  210  fr.  ;  Pois  cassés.  300  fr. 

Noix  et  cerneaux.  —  Dans  l'Isère,  on  vend  la 
Noix  .Mayelte,  400  fr.  ;  les  autres  sortes,  300  à  375  fr.; 
les  cerneaux  de  choix,  1  lOO  à  1  200  fr.:  les  cerneaux 
pour  huderie,  300   fr. 

Les  Noix  Marbot  valent  100  fr..  et  les  Noix  Cornes, 
liO  fr.  l'hectolitre. 

L'huile  de  noix  est  cotée  10  fr.  le  kilogr. 

Cossettes  da  chicorée.  —  Dans  la  région  du  Nord, 
on  paie  de  115  à  120  fr.  les    100  kilogr. 

Laines.  —  Dans  le  Puy-de-Dôme,  les  laines  en 
suint  sont  cotées  3  fr.  50.  et  les  lavé-s  à  dos  7  fr. 
le  kilogr.  Dans  le  Cher,  pour  les  laines  lavées,  on 
paie  de  10  à  12  fr.  le  kilogr. 

B.  Durand. 


Le  Gérani  :  Charles  Ditreii. 


Pans.  —  L.  Màbethklx,  imprimeur,  1,  rue  Cassette. 


CflKOiNKJUE  AGlilGOLE 


SI 


CHRONIQUE  AGRICOLE 


Formation  ilun  nouveau  cabinel  sous  la  présidence  de    M.  MillerauJ.  —  DistriIjuUon  des  porlefeuillcs.  

Déclaration  ministérielle.  —  Hommage  rendu  aux  cultivateurs.  —  Galiinet  du  ministre  de  l'Agricnllure 
—  Projet  de  création  d'une  Commission  de  lAgricullnre  au  Sénat.  —  Nominations  dans  l'ordre  du 
Mérite  agricole.  —  La  promotion  des  cultivatrices  de  la  guerre.  —  Décorations  dans  la  Légion  d'hon- 
neur. —  Suppression  des  Commissaires  à  l'Agriculture.  —  Déciet  abrogeant  les  mesures  sur  la  distil- 
lation des  cidres.  —  Propagande  pour  le  développement  de  la  production  fruitière.  ^  Note  de  la  Direc- 
tion du  chemin  de  fer  d'Orléans.  —  Les  niagaras  électriqiies  dans  le  Beaujolais.  —  Déclaration  de 
M.  Cliatillon.  — ,Le  prochain  concours  de  Nevers.  —  Cours  d  Agricullure  d'hiver  au  collège  de  Coulom- 
miers.  —  Bureau  de  la  Société  d'Agriculture  de  la  Gironde.  —  Les  impôts  dans  les  régions  libérées.  — 
Protestation  de  la  Société  des  Agriculteurs  du  Nord.  —  Remplacement  des  batteries  de  battage.  — 
Récupération  du  matériel  agricole  dans  les  régions  libérées.  —  Centres  de  réparations  .  —  Le  prix 
de  la  betterave  à  sucre   en  1920. 


Un  nouveau  Ministère. 

Conformément  aux  déclarations  qu'il  avait 
faites  depuis  longtemps,  M.  Clemenceau  a 
remis,  le  lendemain  de  l'élection  du  Prési- 
dent de  la  République,  la  démission  du  cabi- 
net qu'il  présidait  depuis  le  IG  novem- 
bre 1917.  iM.Milleraïul,  député  de  la  Seine,  a 
été  chargé  de  constituer  un  cabinet. 

Dans  ce  nouveau  ministère,  formé  le 
20  janvier,  M.  Millerand,  président  du  Con- 
seil, prend  le  portefeuille  des  AlTaires  étran- 
gères. M.  Steeg,  sénateur  de  la  Seine,  est  mi- 
nistre de  rinlérieur;  M.  Henri  Ricard,  ingé- 
nieur agronome,  secrétaire  général  d.e  la 
Confédération  nationale  des  Associations 
agricoles,  est  ministre  de  l'Agriculture,  et 
M.  Queuille,  député  de  la  Corrèze,  est  sous- 
secrétaire  à  l'Agricullure  ;  M.  Isaac,  député 
du  Rhône,  est  ministre  du  Commerce,  et 
M.  Thoumyre,  député  de  la  Seine-Inférieure, 
est  sous-secrétaire  d'Etat  au  Ravitaillement, 
qui  est  distrait  du  ministère  de  l'Agriculture  ; 
M.  François  iMarsal,  banquier,  est  ministre 
des  Finances;  M.  Ogier,  secrétaire  général 
au  ministère  des  Régions  libérées,  est  chargé 
de  ce  ministère. 

Le  '22  janvier,  M.  Millerand,  président  du 
Conseil,  et  M.  Lhopiteau,  ministre  de  la  Jus- 
tice, ont  donné  lecture  à  la  Chambre  des 
députés  et  au  Sénat  de  la  déclaration  qui 
contient  le  programme  sérieux  et  substantiel 
du  nouveau  ministère. 

Ce  programme  pourrait  se  résumer  en 
quelques  mots  :  labeur  immense  imposé  pour 
la  restauration  du  pays,  pour  résoudre  les 
difficultés  financières  et  économiques,  néces- 
sité d'économiser  et  de  travailler  davantage 
dans  l'union  de  toutes  les  forces  du  pays.  Ces 
idées  sont  celles  qui  ont  inspiré  les  élections 
législatives  et  sénatoriales  ;  elles  doivent  donc 
être  partagées  par  le  Parlement. 

Au  cours  de  cette  déclaration,  M.  Millerand 
n'a  fait  qu'une  courte  allusion  à  l'Agriculture, 

29  Janvier  1920.  —  N»  5. 


mais  il  l'a  faite  dans  des  termes  qu'on  doit 
reproduire  ici  :  «  Sitôt  revenus  de  l'armée, 
a-t-il  dit,  nos  paysans  se  sont  remis  à  leur 
besogne  avec  une  énergie  et  une  passion 
admirables.  »  On  ne  pouvait  mieux  leur 
rendre  Injustice  qu'ils  méritent  et  les  donner 
en  exemple. 

Cabinet  du  Ministre  de  l'Agriculture. 

Le  ministre  de  l'Agriculture  a  constitué 
son  Cabinet  comme  il  suit  :  chef  du  cabinet, 
M.  Pierre  Caziot,  ingénieur  agronome,  ins- 
pecteur principal  du  Crédit  foncier  ;  chef  ad- 
joint, M.  Canserlet,  maître  des  requêtes  au 
Conseil  d'Etat  ;  chef  du  secrétariat  particulier, 
M.  Garnier,  ingénieur  agricole,  directeur  des 
Services  agricoles  de  la  Vienne. 

Au  Sénat. 
Dans  la  séance  du  20  janvier,  MM.  Méline, 
Gomot  et  Chauveau  ont  présenté  une  propo- 
sition de  résolution  tendant  à  la  création 
d'une  Commission  générale  de  l'Agriculture. 
Accueillie  avec  faveur,  cette  proposition  a 
été  renvoyée  aux  bureaux. 

Le  Mérite  agricole. 

Le  Journal  Officiel  du  20  janvier  a  publié 
un  décret  en  date  du  28  mai  1914  qui  a  porté 
de  2.o0  à  300  le  contingent  de  croix  d'of- 
ficier dans  l'ordre  du  Mérite  agricole  à  attri- 
buer à  chaque  promotion  semestrielle. 

Ce  décret  est  suivi  de  la  liste  des  promo- 
tions et  nominations  faites  en  191i  avant  la 
période  de  guerre  et  d'un  certain  nombre  de 
nominations  faites  au  cours  des  hostilités, 
surtout  en  Alsace  et  dans  les  colonies. 

Par  des  décrets  en  date  du  17  et  du  21  jan- 
vier, M.  Victor  Boret  et  M.  Nouiens,  anciens 
ministres  de  l'Agriculture,  ont  été  nommés 
commandeurs. 

Avant  de  quitler  le  ministère  de  l'Agricul- 
ture, M.  Noulens  a  tenu  à  efTectuer  une  pro- 
motion spéciale  dans  l'ordre  du  Mérite  agri- 

Tome  I.  —  5 


82 


CHHOiNlQUE  AGl'.ICOLE 


cole  en  faveur  «  d'agriculteurs,  iemmos,  en- 
fanls,  vieillards,  qui.  pendant  la  guerre,  ont 
réussi,  dans  des  conditions  particulièrement 
difficiles,  à  suppléer,  pour  la  direction  ou 
l'exécution  des  travaux  agricoles,  les  hommes 
appelés  sous  les  drapeaux,  de  manière  à 
obtenir  les  meilleurs  rendements.  »  Cette 
promotion  a  été  insérée  au  Journal  Officiel 
du  21  et  du  23janvier;  elle  comporte  89  croix 
d'oflicier  et  3  494  croix  de  chevalier  attri- 
buées à  2  589  femmes  et  994  hommes. 

Décorations  dans  la  Légion  d  Honneur. 

A  la  liste  des  décorations,  publiée  dans 
notre  dernier  numéro,  il  convient  d'en  ajou- 
ter quelques  autres. 

M.  Chapsal,  directeur  au  ministère  de 
l'Agriculture  et  du  Ravitaillement,  a  été 
promu  à  la  dignité  de  ijrand-croix.  Depuis  le 
mois  d'août  191  i,  il  a  été  chargé  d'organiser 
et  de  diriger  les  services  du  ravitaillement. 

Sur  la  proposition  du  ministre  de  l'Ins- 
truction publique,  M.  Léon  Robelin,  secrétaire 
général  de  la  Ligue  de  l'Enseignement,  a  été 
promu  au  grade  de  commandeur.  Cette  pro- 
motion est  hautement  justifiée  par  les  servi- 
ces qu'a  rendus  le  délégué  général  de  l'Union 
des  grandes  Associations  françaises. 

Sur  la  proposition  du  ministre  de  l'Inté- 
rieur, M.  Charles  Brunel,  directeur  de  l'Agri- 
culture, du  Commerce  et  de  la  Colonisation 
au  Gouvernement  général  de  l'Algérie,  a  été 
nommé  chevalier  de  la  Légion  d'Honneur. 

Commissaires  à  l'Agriculture. 
Par  décret  en  date  du  14  janvier,  les  mis- 
sions temporaires  confiées  à  MM.  Cosnier  et 
Le  Rouzic,  à  titre  de  Commissaires  à  l'Agri- 
culture, ont  pris  fin  à  dater  du  31  décembre 
dernier. 

Distillation  des  cidres. 

On  a  vu  dans  notre  dernière  Chronique 
(p.  04)  qu'un  décret  est  intervenu  pour  abro- 
ger toutes  les  restrictions  imposées  relative- 
ment à  la  distillation  des  cidres.  Ainsi  se 
trouvent  supprimées  les  causes  d'une  émo- 
tion profonde  soulevée  en  Normandie  et  en 
Bretagne.  Dans  une  grande  réunion  tenue  à 
Lisieux,  les  bouilleurs  de  cru  du  déparle- 
ment du  Calvados  avaient,  avant  la  publica- 
tion de  ce  décret,  protesté  vigoureusement 
contre  la  suppression  de  la  distillation.  La 
nouvelle  mesure  leur  a  donné  la  satisfaction 
à  laquelle  ils  avaient  droit,  car  cette  suppres- 
sion menaçait  de  provoquer  la  perte  d'une 
importante  proportion  de  la  récolte  de  fruits 
à  cidre. 


La  production  fruitière. 
On  se  préoccupe  d'accroître  de  plus  en 
plus  la  production  fruitière  qui  pourrait  pro- 
curer dans  maintes  circonstances  des  profits 
importants.  .Mais  la  provision  de  plants  a 
été  considérablement  réduite  pendant  la 
guerre  et  l'on  s'inquiète  des  moyens  de  l'ac- 
croître suffisamment  pour  répondre  à  de 
nouveaux  besoins.  Sur-ce  sujet,  la  Direction 
du  chemin  de  fer  d'Orléans  nous  transmet  la 
note  suivante  : 

Le  meilleur  moyen  d'arriver  rapidement  à 
d'importants  résultats  semble  être  que  les  pro- 
priétaires, projetant  des  plantations  importantes 
sur  leur  domaine,  produisent  eux-mêmes  les 
arbres  nécessaires  à  ces  plantations,  ce  qui  exige 
de  leur  part  une  certaine  éducation  arboricole. 

La  Compagnie  d'Orléans  qui  s'occupe  si  active- 
ment du  développement  des  cultures  horticoles 
dans  les  régions  desservies  par  ses  lif-'nes  l'a 
bien  compris  :  depuis  quelques  années  ses  ins- 
pecteurs commerciaux,  spécialisés  dans  les 
questions  agricoles,  parcourent  les  départe- 
ments du  .Sud-Ouest,  non  seulement  pour  donner 
des  conseils  aux  agriculteurs  sur  le  choix  des 
variétés  commerciales  à  cultiver,  les  plants 
porte-grefiés  à  utiliser,  mais  encore  pour  faire 
des  cours  pratiques  de  sretfage  et  de  taille  en 
vue  d'obtenir,  dans  d'excellentes  conditions  de 
prix,  des  sujets  bien  faits  dont  on  peut  attendre 
de  bons  rendements. 

La  voie  ainsi  tracée  est  largement  ouverte  à 
l'initiative  de  tous  ceux  qni  peuvent  guider  uti- 
lement le  producteur  :  Offices  départementaux 
ou  Chambres  d'agriculture.  Sociétés  agricoles  et 
horticoles,  professeurs  d'Horticulture  et  d'Agri- 
culture, etc. 

Le  pépiniériste  pourrait  ^;ans  crainte  collabo- 
rer à  cette  œuvre  intéressante.  Comme  par  le 
passé,  il  se  spécialiserait  au  point  de  vue  frui- 
tier dans  la  production  des  variétés  de  choix  en 
formes  dirigées  :  pyramides,  cordons,  quenouilles, 
palniettes,  etc  ,  pour  lesquelles  il  a  une  clientèle 
spéciale.  En  outre,  dans  les  régions  favorable- 
ment situées,  et  en  collaboration  avec  les  agri- 
culteurs dont  il  serait  l'instructeur  entendu,  il 
pourrait  assurer  une  production  en  grand  et  à 
bon  marché  de  plants,  arbres  tiges  et  demi- 
tiges,  dont  notre  Agriculture  a  un  si  grand  be- 
soin. 

Dans  ces  conditions,  non  seulement  les  plan- 
tations fruitières  se  développeraient  rapidement 
dans  les  régions  favorisées  du  pays,  notamment 
dans  le  Sud -Ouest,  mais  encore  dans  les  autres 
régions,  et  la  France  pourrait  devenir  ce  qu'elle 
devrait  être  :  un  immense  verger  fournisseur 
principal  du  marché  européen. 

Les  suggestions  que  renferme  celte  note 
méritent  de  fixer  l'attention. 

La  défense  contre  la  grêle. 
On  savait  que  les  niagaras  électriques,  ins- 


CHRONIQUE  AGKICOLE 


83 


(allés  à  grands  frais  dans  le  Beaujolais  pour 
lutter  contre  lagi'êle,  n'avaient  donné  que  de 
piètres  résultats.  Dans  une  assemblée  géné- 
rale, tenue  récemment  par  l'Union  Beaujo- 
laise,  son  président,  M.  Chatillon,  a  constaté 
en  ces  termes  les  déboires  éprouvés  : 

Hélas!  nous  sommes  obligés  de  reconnaître 
aujourd'hui  que  les  Niagaras  électriques  n'ont 
donné  aucun  résultat.  Maintes  fois  la  grêle  a 
frappé  jusque  sur  leur  tête.  Cette  expérience 
voulue  par  tout  le  monde,  et  tentée  selon  le  plan 
et  les  instructions  de  leur  inventeur,  ne  nous 
laisse  qu'une  amère  déception.  Allons-nous  ré- 
instaurer la  défense  avec  les  canons  ou  les 
fusées,  dont  nous  avions  été  si  satisfaits?  Il  se- 
rait prématuré  de  le  dire.  Avec  les  canons,  il  y 
a  trop  de  vignes  arrachées  ou  incultes  et  les  dé- 
penses seraient  bien  élevées.  Peut-être  pourrait- 
on  mieux  réussir  avec  les  fusées  qui  nécessitent 
moins  de  postes  et  moins  de  frais"?  Déjà  quelques 
viticulteurs  ont  manifesté  le  désir  de  recommen- 
cer la  lutte. 

Il  convient  d'enregistrer  ce  témoignage 
d'autant  plus  important  que  les  vignerons  du 
Beaujolais  avaient  accueilli  avec  enthou- 
siasme les  promesses  qui  leur  avaient  été 
prodiguées. 

Concours  agricole  de  Nevers. 

Nous  rappelons  que  le  Concours  annuel 
d'animaux  reproducteurs  de  la  Société 
d'agriculture  de  la  iS'ièvre  se  tiendra  du  ven- 
dredi l.'l  au  dimanche  IS  février.  Outre  l'im- 
portante exhibition  habituelle  de  taureaux  à 
robe  blanche,  sortant  des  vacheries  les  plus 
renommées  du  Nivernais,  le  concours  com- 
prendra une  exposition  d'étalons  de  gros 
trait  de  race  nivej-naise  à  robe  noire,  de 
béliers  et  verrats,  de  machines  agricoles. 

Ce  concours  sera  ouvert  au  public  pour  la 
vente  à  l'amiable  des  animaux  exposés,  le 
13  février,  à  partir  de  midi. 

Cours  d'Agriculture  d'hiver. 

Les  Ecoles  d'Agriculture  d'hiver  tendent  à 
se  multiplier.  C'est  ainsi  qu'un  cours  d'Agri- 
culture d'hiver  a  été  institué  au  collège  de 
Coulommiers  sur  l'initiative  de  la  Direction 
des  Services  agricoles  de  Seine-et-Marne. 

Les  matières  du  programme  seront  ensei- 
gnées en  deux  périodes  de  quatre  mois  cha- 
cune (l*"'  novembre  au  31  mars)  par  des  pro- 
fesseurs d'agriculture  du  département  avec 
le  concours  de  spécialistes  locaux  pour  l'art 
vétérinaire,  l'arboriculture,  l'hygiène  hu- 
maine, le  droit  rural,  l'arpentage  et  le  nivel- 
lement, et  d'un  ingénieur  de  l'hydraulique 
agricole  pour  le  génie  rural. 

Ce  cours  a  lieu  tous  les  mercredis,  jours 
de  marché.  Vingt  agriculteurs  ou  fils  d'agri- 


culteurs de  plus  de  seize  ans  en  suivent  assi- 
dûment les  leçons. 

Société  d'Agriculture  de  la  Gironde. 

La  Société  d'Agriculture  de  la  Gironde  a 
procédé,  le  H  janvier,  au  renouvellement  de 
son  bureau. 

Ont  été  élus  :  prrsident,  M.  Rozier  (Audré); 
vice-pri'sidents,  MM.  Chariot  (Raoul)  et  Dau- 
rel  (Georges);  secrélaire  général,  M.  Grand 
(Emile):  secrélaires  adjoints,  MM.  Feuilhade 
de  Chauvin  (A.)  et  Pouchet  (Raoul);  trcso- 
rier,  M.  Mortier  (J.-.l.j;  i:n-chivisle,  M.  Bacon 
de  la  \ergne. 

Les  impôts  dans  les  légions  sinistrées. 
Dans  sa  séance  mensuelle  de  janvier,  la 
Société  des  Agriculteurs  du  Nord  a  adopté, 
sur  le  rapport  de  M.  Merchier,  secrétaire  gé- 
néral, la  délibération  suivante  : 

La  Société  des  .agriculteurs  du  .Nord,  considé- 
rant qu'en  matière  agricole,  la  matière  impo- 
sable a  disparu  pendant  toute  la  durée  de 
l'occupation,  que  pendant  l'année  1919,  employée 
à  la  reconstitution  de  sa  production,  celte  ma- 
tière n'a  fait  que  lenaître, 

Tout  en  proclamant  le  principe  de  l'égalité  des 
Français  devant  l'impôt, 

Tout  en  déclarant  que  ses  membres  sont 
décidés  à  travailler  avec  énergie  au  développe- 
ment de  la  production  agricole  nationale  et  à 
supporter  !a  part  d'impôt  qui,  en  équité,  doit 
leur  être  attribuée, 

Constate  qu'il  est  impossible  de  frapper, 
pendant  l'occupation,  et  pendant  l'année  qui  l'a 
suivie,  des  profits  inexistants,  d'un  impôt  quel 
qu'il  soit, 

Confie  à  son  bureau  le  soin  d'exposer  au  Gou- 
vernement et  aux  Commissions  compétentes  de 
la  Chambre  et  du  Sénat  l'iniquité  flagrante  que 
présenteraient  semblables  taxes,  visant,  pendant 
cette  périiide,  les  cultivateurs  des  régions  oc- 
cupées. 

On  ne  saurait  exposer  en  termes  plus  me- 
surés une  protestation  aussi  motivée  contre 
les  prétentions  qui  tendent  à  réclamer  ac- 
tuellement les  impôts  échus  pendant  l'occu- 
pation ennemie. 

Les  battages  dans  les  régions  sinistrées. 
Un  avis  du  ministère  des  Régions  libérées 
fait  connaître  que,  pour  remplacer  leurs 
appareils  détruits  par  faits  de  guerre,  les  en- 
trepreneurs de  battage  pourront  recevoir,  à 
titre  d'avance  minima,  une  somme  égale  à, 
deux  fois  la  valeur,  au  i"'  août  1914,  de  leur 
matériel.  Au  cas  où  cette  avance  serait  recon- 
nue insuffisante,  le  montant  pourra  en  être 
élevé  jusqu'à  concurrence  des  chiffres 
maxima  fixés  par  la  circulaire  du  4  dé- 
cembre 1919.  Ces  chiffres  sont  les  suivants 


84 


RÉCOLTE  DES  VINS  EN  FRA'NCE  EN  1919  ET  EN  1918 
francs 


Matériels  île  battage  à  faible  puissance  (bat- 
teuse avec  Ificomobile  ou  batteuse  av.cc 
moteur  de  3-G  HP .15  000 

Matériels  de  battage  à  grande  puissance 
{batteuses  et  locomobiles  de  8  à  12  H  P 
avec  botte leuse) 23  000 

Matériels  de  battage  à  très  grande  puissance 
(sans  presse)  genre  Lanz,  Ransome,  Garrett    35  000 

Matériels  de  battage  à  très  grande  puissance 
(avec  presse) 42  000 

La  procédure  à  suivre  est  la  même  que 
pour  les  demandes  d'avances  faites  par  les 
agriculteurs. 

Le  matériel  dans  les  régions  libérées. 

Dans  les  départements  ravaftés  par  la 
guerre,  d'importantes  quantités  de  machines 
et  d'instruments  agricoles  ont  été  retrouvées 
sur  les  terrains  reconquis.  Dès  l'année  1917, 
on  s'occupa  de  recueillir  ce  matériel  et  d'en 
commencer  la  réparation;'  ce  travail  s'est 
poursuivi  dans  les  années  suivantes  par  la 
création  de  parcs  de  rassemblement  et  de 
centres  de  répyrations  placés  sous  la  direc- 
tion de  l'Office  de  reconstitution  agricole. 
Les  instruments  dont  les  propriétaires 
ne  sont  pas  connus  sont  cédés,  après  répara- 
tions, aux  cultivateurs  de  la  région. 

A  la  tin  de  1919  il  existait  encore  59  parcs 
de  rassemblement  répartis  entre  les  dépar- 
tements libérés.  Ces  pares  contiennent  plu- 
sieurs milliers  de  machines  représentant  des 
valeurs  importantes.  Les  centres  de  répara- 
tions auxquels  le  matériel  est  envoyé  efTec- 
tuenl  eux-mêmes  les  réparations  ou  les  font 
exécuter  par  des  ateliers  privés  qui  appar- 
tiennent à  des  constructeurs  réintégrés.  On 


compte  actuellement  30  centres  et  52  ateliers 
privés  travaillant  pour  son  compte.  Les  30  . 
centres  de  l'Office  ont  réparé  jusqu'ici 
26  672  instruments  aratoires  et  monté  LS  775 
faucheuses,  moissonneuses  ou  charrues  de 
provenance  américaine 

Le  prix  de  la  betterave  à  sucre  en  1920. 

On  se  souvient  que,  dans  une  lettre  adres- 
sée le  17  décembre  au  Syndicat  des  fabri- 
cants de  sucre,  M.  Noulens,  ministre  de 
l'Agriculture,  a  déclaré  (voir  le  numéro  du 
25  décembre  1919,  page  942)  qu'il  avait  dé- 
cidé de  rétablir  pour  la  campagne  1920-21  la 
liberté  tant  de  la  fabrication  que  du  com- 
merce du  sucre.  «  Le  Gouvernement,  disait- 
il,  n'aura  donc  pas  à  intervenir  ni  dans  la 
fixation  du  prix  d'achat  de  la  betterave,  ni 
dans  celle  du  prix  de  vente  du  sucre.  » 

Celte  déclaration  doit  être  considérée 
comme  définitive.  Dès  lors,  les  agriculteurs 
se  préoccupent  du  prix  qui  servira  de  base 
aux  achats  de  betteraves  par  les  fabricants 
de  sucre.  Ces  |_derniers,  parait-il,  n'offri- 
raient que  80  fr.  la  tonne  à  la  densité  de 
7''o.  Or,  ce  prix  est  considéré  comme  trop  bas 
par  les  producteurs,  à  raison  du  relèvement 
des  frais  de  culture  de  la  betterave.  Dans 
une  réunion  tenue  par  un  certain  nombre 
d'agriculteurs  de  Seine-et-Marne,  il  a  été 
décidé  que  la  betterave  devrait  être  payée 
150  fr.  la  tonne  à  7''5,  le  cours  du  sucre  étant 
à  200  fr.  ;  dans  le  cas  où  (il  dépasserait 
200  fr.,  la  plus-value  serait  partagée  par 
moitiés. 

Henry  Sagmer. 


RÉCOLTE  DES  VJNS  EN  FRANCE  EN  1019  ET  1918 


DÉPARTEMENTS 


Ain 

Aisne 

Allier 

Alpes  (Basses-). . 
Alpes(Hautes-). . 
Alpes-Maritimes 

Ardéche  

Ariètse 


ANÎVÉE  1919 


Sloc 

;. 

11 

eclolitres 

6 

906 

2 

550 
602 
132 

1 

991 

4 

718 

1 

084 

R  iicoLTE 

Quanlilé 

déclarties.) 

Iicclolitrcs 

460 

089 

23 

729 

389 

893 

24 

953 

21 

586 

41 

933 

414 

737 

;!:; 

679 

Total. 


^rtolilres 

466  995 

23  729 

392  443 

25  5o5 

21  718 

43  924 

419  435 

36  763 


stock. 

liectolitres 
9  Ofil 

1  560 

126 
18 

2  286 
4  213 

665 

ANNÉE  1918 

RÉCOLTE 

(Quantités 
déclarées.) 


hectolitres 

321  423 

3  811 

239  SHl 

33  978 

21  749 

.SI  680 

413  648 

41  220 


Total. 


hectolitres 

330  486 

3  811 

241  434 

34  104 

21  767 

53  966 

417  861 

41  883 


SUBDIVISION 
Je  la  récolte  Je  1919. 


Quantités 

'le  vin 
rejïréseu 
tées 
par  les  ven- 
danges 
e.xpédiées. 


Quant 

u-s 

viniH 

■es 

sur  pi. 

ice 

hectol 

1res 

480 

0S9 

23 

729 

389 

893 

24 

922 

21 

386 

41 

233 

414 

241 

33 

679 

liectolitres 


700 
406 


Nota.  —  Les  résultats  pojr  l'Alsace-Lorraine  et  l'Algérie  seront  publiés  prochainement. 


RÉGULTE  DES  VINS  EN  FRANCE  EN  1919  ET  EN  1918 


85 


DLOPAUTEMENTS 


Aube 

Aude 

AveyroD 

Bouches-du-Rhôiie. 

Cantal 

Charente 

diarente-lnférieufe. 

Cher 

Corrèze 

Cùte-d'Or 

Creuse 

Dordogne 

Doubs 

Drôme 

Eure 

Eure-et-Loir 

Gard 

Garonne  i  Haute-)  . . . 

Gers 

Gironde 

Hérault 

Indre  

Indre-et-Loire 

Isère 

Jura 

Landes 

Loir-et-Clier 

Loire 

Loire  (Haute-) 

Loire-luférieure.  .  . . 

Loiret 

Lot 

Lot-et-Garonne 

Lozère 

Maine-et-  Loire 

Marne 

Marne  (Haute-) 

Mayenne 

Meurthe-et-Moselle . 

Meuse 

Morbihan 

Nièvre 

Puy-de-Dôme 

Pyrénées  (Bas.ses-) . . 
Pyrénées  (Hautes-)  . 
Pyrénées-Orientales 

Rhône 

Saône  (Haute-) 

Saône-et-Loire 

Sarthe 

Savoie 

Savoie  (Haute-) 

Seine 

Seine-et-Marne 

Seine-et-Oise 

Sèvres(Deux-) 

Tarn 

Tarn-et-Garonne 

Var 

Vaucluse 

Vendée 

Vienne 

Vienne  (Haute-) 

A'osges 

Yonne 

Totaux  :  France. . . 


.•\NNK1':  191 

1 

A.N.NliE  l?l 

S^L'ilDIVISION 

de  la  r(''col 

te  de  1919. 

Quantités 

R!*:COLTE 

RECOLTE 

Quantités 

de  vin 

stock. 

(Quantitùs 

Total. 

Stock. 

(QuaiUité-S 

Total. 

vinifiées 

représen- 
tées 
par  les  ven- 

iléclarées ) 

d/'darées  ) 

sur  place. 

danges 
e.\-pédiécs. 

liectohLrcs 

liectolitres 

hectoUtres 

liectolitres 

hectolitres 

hectolitres 

hectolitres 

hectolitres 

6  688 

159  296 

165  984 

5  044 

120  793 

125  839 

159  253 

43 

cil  086 

5  087  420 

5  144  506 

331  113 

3  880  861 

4  212  034 

5  087  420 

2  668 

209  485 

212  133 

1  895 

206  883 

208  778 

209  485 

„ 

26  890 

739  750 

766  6411 

14  246 

813  779 

830  025 

713  032 

26  718 

" 

1  885 

1  885 

1  6  43 

1  643 

1  885 

7  585 

886  443 

894  028 

27  246 

699  913 

727  161 

886  320 

123 

16  623 

1  721  I9t 

1  737  817 

52  897 

1  262  709 

1  315  606 

1  721  041 

153 

2  460 

237  055 

259  513 

2  1.39 

169  630 

171  789 

257  044 

11 

562 

54  497 

55  059 

339 

41  002 

41  341 

54  497 

24  578 

424  352 

448  930 

29  473 

307  547 

337  020 

406  499 

17  S53 

u 

8 

8 

„ 

8 

8 

8 

8  414 

852  120 

860  331 

29  375 

622  885 

652  260 

852  120 

„ 

176 

10  381 

10  757 

332 

3  323 

3  677 

10  391 

190 

4  454 

233  199 

237  633 

3  70) 

251  750 

253  451 

•  251  855 

1  344 

1 

43 

44 

i> 

36 

36 

43 

45 

5  622 

3  667 

49 

2  939 

2  988 

5  622 

„ 

25  769 

2  764  577 

2  790  346 

26  933 

2  810  344 

2  837  499 

2  738  940 

23  637 

18  103 

476  711 

494  814 

12  975 

495  662 

508  637 

476  293 

418 

26  484 

828  709 

855  193 

14  .326 

906  92H 

921  452 

828  709 

371  301 

3  096  200 

3  467  701 

590  074 

3  762  117 

4  352  191 

5  096  200 

„ 

111  451 

11  044  687 

11  156  138 

430  130 

9  894  320 

10  324  430 

11  042  438 

2  249 

3  887 

411  763 

415  650 

4  280 

305  161 

309  441 

411  763 

» 

21  142 

1  742  537 

1  763  699 

44  562 

1  166  SOI 

1  211  363 

1  742  557 

B 

2  920 

662  310 

665  230 

3  697 

479  494 

483  191 

662  302 

8 

7  231 

189  314 

196  713 

8  133 

134  001 

142  134 

189  157 

337 

8  714 

213  340 

224  034 

S  169 

233  967 

242  136 

215  340 

9  919 

1  519  969 

1  529  88.S 

26  766 

974  301 

1  001  207 

1  319  969 

„ 

2  004 

337  004 

339  008 

3  OM) 

221  890 

224  970 

337  004 

„ 

93 

15  796 

13  H91 

58 

11  S7I 

11  929 

15  796 

„ 

9  341 

766  393 

773  736 

25  217 

307  228 

532  445 

766  395 

„ 

5  057 

339  643 

344  700 

3  204 

2S7  701 

292  903 

339  643 

„ 

3  940 

281  048 

284  9SS 

7  194 

180  634 

187  Si8 

281  04S 

„ 

9  951 

634  196 

664  147 

15  220 

536  136 

531  376 

6.54  071 

123 

72 

23  074 

23  l'iO 

169 

22  339 

22  708 

23  074 

12  581 

868  043 

880  62 i 

13  934 

598  798 

612  732 

868  043 

» 

7  204 

238  172 

245  376 

7  008 

103  431 

110  439 

235  219 

2  953 

608 

45  244 

45  832 

474 

32  965 

33  439 

45  237 

7 

5 

3  567 

3  372 

9 

1  649 

1  638 

3  567 

„ 

1  .358 

63  973 

65  531 

1  340 

56  247 

57  587 

63  973 

» 

81 

3  143 

3  224 

2  409 

2  409 

3  143 

„ 

23 

1  996 

2  021 

71 

2  255 

2  326 

1  996 

,1 

2  579 

164  737 

167  316 

1  813 

108  594 

110  407 

164  718 

19 

2  892 

341  142 

344  034 

2  023 

166  941 

168  964 

341  142 

„ 

10  613 

103  915 

114  330 

5  422 

154  369 

139  991 

103  915 

» 

1  637 

65  070 

66  707 

1  037 

66  689 

67  726 

65  070 

» 

34  031 

3  683  031 

3  717  062 

38  567 

2  712  280 

2  750  847 

3  680  952. 

.   2  079 

21  656 

733  327 

755  183 

40  696 

580  723 

621  419 

733  527 

„ 

513 

32  867 

33  .14:' 

306 

27  833 

28  341 

30  515 

2  352 

33  985 

1  084  310 

1  118  295 

54  426 

781  969 

836  393 

1  084  065 

245 

1  375 

113  755 

115  130 

1  390 

53  804 

57  194 

113  755 

» 

3  698 

364  484 

368  182 

3  381 

302  881 

306  262 

364  484 

» 

801 

81  506 

82  307 

740 

74  878 

73  618 

SI  506 

» 

4 

179 

183 

12 

82 

91 

179 

» 

361 

6  886 

7  247 

221 

4  633 

4  8U 

6  868 

18 

238 

10  121 

10  359 

189 

4  570 

4  739 

10  121 

1. 

3  135 

156  133 

159  270 

1  937 

137  799 

139  796 

154  884 

1  261 

13  490 

576  525 

590  013 

17  482 

630  319 

647  801 

576  525 

.1 

7  775 

350  019 

357  794 

3  756 

302  869 

306  625 

349  785 

234 

17  362 

1  046  322 

1  063  684 

10  621 

1  277  248 

1  287  869 

1  030  197 

16  125 

16  473 

366  681 

383  154 

13  527 

505  215 

518  742 

275  309 

91  372 

4  448 

.526  818 

531  266 

13  835 

367  745 

381  580 

526  768 

50 

7  552 

537  297 

544  849 

17  946 

460  209 

4'"8  153 

531  765 

5  532 

1 

2  008 

2  099 

14 

2  067 

2  0?1 

2  098 

» 

42 

3  166 

3  208 

„ 

3  260 

3  260 

3  099 

67 

13  445 

142  116 

435  561 

14  253 

288  538 

302  791 

442  113 

3 

1  034  024 

51  461  887 

52  495  911 

2  008  977 

42  264  i::!6 

44  273  113 

51  263  124 

198  763 

S6 


LES  PKODUCTIONS  AGRICOLES  DE  L'AL'STlîAMI': 


LES  PRODUCTIONS  AGRICOLES  DE  L'AUSTRALIE 


(1) 


Pendant  les  dix  dernières  années,  la  super 
ticie  cultivée  en  blé  a  été  en  moyenne  de 
8  232  000  acres.  Trois  étals  —  Nouvelle-Galles 
du  Sud,  Victoria,  Sud-Australie  —  fournis- 
sent à  eux  seuls  85  0/0  de  la  superficie  totale 
cultivée  en  blé. 

Le  rendement  moyen  'pour  les  dix  der- 
nières années  est  seulement  de  7  quint.  1/2. 
à  l'hectare,  c'est  que  l'Australie  reste  toujours 
un  pays  de  culture  extensive,  où  le  fumier  de 
ferme  n'existe  pas  et  où  la  sécheresse  de- 
meure toujours  une  menace.  Les  variations 
dans  les  rendements  sont,  du  reste,  énormes 
du  fait  précisément  de  celte  culture  exten- 
sive et  de  l'intluence  prépondérante  des 
conditions  météorologiques.  Ainsi,  en  1914, 
année  de  sécheresse,  l'Australie  ne  récolta 
que  24  892  000  quintaux  de  blé  ;  en  1917,  des 
pluies  vinrent  à  temps,  la  récolte  monta  à 
115  237000  boisseaux  (31  millions  de  quin- 
taux.) 

Quoi  qu'il  ensoil,  l'Australie  est  un  pays  ex- 
portateur de  blé  ;  si  l'exportation  tomba  en 
1914  ào  239  900  boisseaux,  elle  atteignit  en 
1917-1918,  09  807  482  boisseaux  :  «  et  la 
Commonwealth  est  assurée  de  jouer  sur  le 
marché  mondial  un  rôle  toujours  important, 
non  seulement  parce  que  son  surplus  ex- 
portable de  blés  est  considérable,  mais 
parce  que  ces  blés,  récoltés  généralement 
très  secs,  sont  d'une  conservation  satisfai- 
sante et  jouissent , d'une  excellente  réputa- 
tion. » 

Parmi  les  productions  seccndaires  que 
l'Australie  cherche  à  développer,  non  seule- 
ment pour  le  marché  local, 'mais  pour  l'expor- 
tation, se  trouvent  celles  des  fruits,  le  dou- 
vernement  fédéral,  les  Gouvernements  d'Ëtats 
s!y  emploient  avec  activité.  Le  fait  que  la 
saison  australienne  des  fruits  commence  au 
moment  où  se  termine  celle  de  l'Europe, 
conslitue  pour  l'exportation  de  ces  produits 
vers  l'Europe  un  notable  avantage;  mais, 
jusqu'iY  présent,  la  consommation  des  fruits 
en  Australie  suffirait  à  absorber  la  plus 
grande  partie  de  la  production  locale,  ex- 
ception faite  pour  celle  de  la  Tasmanie  qui 
est  largement  exportatrice. 

En  fasmanie  réussissent  bien  les  fruits  des 
climats  tempérés,  les  pommes  en  particulier, 
qui  y  fournissent  les  quatre  cinquièmes  de  la 
production;  viennent  ensuite  les  groseilles  et 
les  l'rambroises. 

(1)  Voir  le  numiTu  du  lo  j;invier,  p.  fi. 


lîn  Victoria,  en  Nouvelle-Galles  du  Sud,  en 
Sud-Australie,  réussissent  également,  au 
moins  dans  certaines  parties,  les  principales 
espèces  de  nos  fruits  d'Europe,  pommes, 
prunes,  pèches,  abricots,  cerises,  etc.,  tandis 
que  dans  les  parties  de  ces  mêmes  Etats  dont 
le  climat  s'approche  déjà  de  celui  des  tro- 
liiquessont  récollés  oranges  et  citrons.  Il  en 
est  de  même  dans  le  Queensland  où  se  culti- 
vent en  outre  bananes  et  ananas,  etc. 

De  nombreuses  régions  de  l'Australie  se 
|)nHent  en  définitive  à  la  culture  fruitière; 
mais  cette  culture,  de  ménu'  que  toutes  les 
autres  productions,  souffre  de  la  rareté  delà 
main-d'oeuvre.  Les  vergers  doivent  être 
entre  les  mains  de  petits  cultivateurs  qui  les 
exploitent  en  famille. 

L'exportation  australienne  de  fruits  frais 
a  été  jusqu'ici  dirigée  vers  l'Angleterre,  T.M- 
lemagne,  la  iNouvelle-Zélande,  les  Indes,  dont 
les  demandes  ont  aisément  suffi  à  absorber 
l'excédent  de  la  production  disponible.  L'in- 
dustrie de  la  confiture  a  pris,  pendant  ces 
cinq  dernières  années,  un  grand  essordu  fait 
des  commandes  énormes  des  Gouvernements 
alliés  pour  leurs  armées.  Les  exportations  de 
confitures  qui  étaient  de  79  000  £  en  1913,  ont 
passé  ;\  428  000  en  1910  et  à  942  000  en  1917. 
Les  hauts  cours  pratiqués  pendant  la  guerre 
ont  permis  aux  fabricantsaustraliens  de  pro- 
duire avec  bénéfice,  malgré  le  prix  élevé  du 
sucre.  «  Les  demandes  mondiales  de  confi- 
tures risquent  maintenant  de  baisser,  aussi 
les  Australiens  se  préoccupent-ils  de  trouver 
des  débouchés,  ou  plutôt  de  conserver,  en 
vue  de  ventes  à  la  consommation  civile,  les 
marchés  sur  lesquels  ils  avaient  surtout 
servi  les  armées.  >> 

La  vigne  rencontre  dans  plusieurs  Étals 
de  l'Australie  des  conditions  de  sol  et  de 
climat  très  favorables  à  sa  végétation;  des 
vignobles  importants  ont  été  créés  spécia- 
lement dans  l'Australie  du  Sud.  Le  vin  est 
consommé  sur  place,  mais  trouve  aussi  des 
débouchés  sur  le  marché  anglais  et  celui 
d'autres  pays. 

Enfin,  certaines  cultures  seraient  suscep- 
tibles de  développement  en  Australie  :  le 
coton  et  la  canne  à  sucre,  par  exemple  dans 
toute  la  partie  septentrionale  de  l'Australie, 
région  tropicale  magnifique  qui  se  prêterait 
aisément  à  leur  production.  Mais  ces  cul- 
tures exigent  une  main-d'œuvre  qui  fait  sou- 
vent défaut  ou  demande  des  salaires  tels  que 
que  l'on  a  dû  en  réduire  l'étendue. 


LES  PRODUCTIONS  AGRICOLES  DE  L'ALSTliALlÈ 


87 


Somme  loiite,  la  difficulté  de  trouver  de  la 
main-d'ieuvre  reste  plus  que  Jamais  un  des 
obstacles  à  l'intensiiication  delà  pcoduclion 
agricole  en  Australie.  Les  auteurs  de  la  bro- 
chure que  nous  analysons  le  répètent  à  pro- 
pos de  chaque  culture,  et  à  propos  de  l'ex- 
ploitation du  bétail,  s'il  s'agit  de  l'industrie 
laitière  :  «  Actuellement,  bien  que  les 
salaires  ruraux  soient  élevés  (JO  shillings  en 
moyenne  par  jour  avec  nourriture  et  loge- 
ment), les  fermiers  australiens  ont  grand 
peine,  soit  à  attirer  des  travailleurs,  soit  à 
les  retenir  à  la  campagne,  car  les  grandes 
villes  exercent  là-bas  la  môme  dangereuse 
attraction  que  chez  nous. 

«  L'exploitation  agricole  devient,  dans  ces 
conditions,  assez  difficile.  Ce  n'est  pas  que 
les  fermiers  australiens, qui  sont  énergiques, 
n'y  réussissent  pas!  Non,  mais  il  faul  qu'ils 
mettent  beaucoup  la  main  à  la  pâte  et,  dans 
nombre  de  cas,  fassent  tout  ou  presque  tout 
eux-mêmes.  Ceux  qui  s'en  tirent  le  mieux 
sont  les  fermiers  qui  exploitent  avec  l'aide 
d'une  nombreuse  famille.  » 

Ainsi  aux  antipodes  constate-t-on  exacte- 
ment ce  que  nous  constatons  chaque  jour  en 
France  méree  dans  toutes  nos  régions. 

Le  commerce  extérieur  de  l'Australie,  eu 
prenant  les  chiffres  de  1913,  se  montait  à 
158  321  milliers  de  livres  starlings,  dont 
79  749  milliers  à  l'importation  et  78  572  mil- 
liers à  l'exportation.  Les  grands  produits  de 
l'exportation  étaient  la  laine,  les  grains,  la 
viande,  les  peaux  et  les  beurres.  L'étude  du 
commerce  d'exportation  de  l'Australie  permet 
de  se  rendre  , compte  que  ce  pays  joue  et  ne 
peut  manquer  de  jouer  dans  l'avenir  un  rôle 
très  important  sur  les  marchés  mondiaux. 
Les  Australiens  en  sont  justement  fiers. 
Nous,  Français,  nous  étions  avant  la  guerre 
(l'Angleterre  naturellement  exceptée)  les 
meilleurs  clients  de  l'Australie.  En  19J3, 
nous  lui  avons  acheté  encore  pour  96  843  62  £ 
de  produits  divers.  Malheureusement,  en 
face  de  ce  chiffre,  nos  ventes  en  Australie 
étaient  bien  faibles,  d'une  valeur  seulement 
en  1913  de  2  222  631  V,  bien  inférieures  aux 
ventes  de  l'Angleterre  bien  entendu,  mais 
encore    des»  Etats-Unis   et  de   l'Allemagne. 

La  plus  grande  partie  du  rappoi't  de  la 
Mission  française  est  consacrée  au  commerce 
franco-australien  et  aux  moyens  de  le  déve- 
lopper, notamment  en  ce  qui  concerne  les 
importations  de  produits  français  en  .Vus- 
tralie. 

Le  protectionnisme  est  et  demeurera,  il  ne 
faut  pas  en  douter,  la  base  de  la  politique 


douanière  australienne;  en  oulre,  le  tarif 
australien  comprend  un  tarif  général  unique 
avec  colonne  préférentielle  pour  l'Angleti^rre 
lui  accordant  un  dégrèvement  d'environ  5  à 
10  0/0.,«  En  dehors  de  ce  tarif  qui  n'a  été  jus- 
qu'ici accordé  qu'à  l'Angleterre  ou  à  certaines 
de  ses  colonies,  l'Australie  applique  à  loutes 
les  puissances  étrangères  son  tarif  général. 
C'est  le  trailement  appliquée  la  l''rance,qiii  île 
son  côté  applique  son  larif  maximum  à  l'Aus- 
tralie. Mais  la  France  souffre  beaucoup  plus 
de  cette  situation  que  l'Australie,  car  relle- 
ci  nous  vend  surtout  (saufTexceplion  impor- 
tante de  la  viande  congelée  et  diverses 
autres)  des  produits  qui  entrent  en  franchise, 
alors  que  la  presque  totalité  de  nos  ventes 
sont  frappées,  à  leur  entrée  dans  la  Com- 
monwealtli,  de  droits  parfois  énormes  et  tou- 
jours élevés.  » 

Tel  est  le  cas,  par  exemple,  pour  nos  vins; 
les  droits,  depuis  la  guerre,  sont  même  de- 
venus quasi-prohibitifs,  surtout  pour  les 
qualités  moyennes,  puisque  le  tarif  ne  fait 
pas  de  distinction  entre  les  qualités  supé- 
rieures et  les  qualités  ordinaires.  Toutefois, 
de  l'avis  des  personnes  compétentes,  le  re- 
tour au  droit  d'avant  guerre  (8  shillings  par 
gallon),  bien  qu'encore  fort  élevé,  permettrait 
à  nos  affaires  do  reprendre  dans  de  bonnes 
proportions.  <i  L'armée  autralienne  a  pris  en 
France  le  goût  de  nos  crus  et  les  relations 
plus  intimes  qui  sont  probables  entre  n<is 
deux  pays  peuvent  avoir  pour  effet  de  redon- 
ner à  nos  vins  la  place  qu'ils  méritent  d'oc- 
cuper. ■> 

r,e  droit  sur  les  vins  mousseux,  énorme 
avant  la  guerre,  doublé  depuis  (8  shillings 
4  pence  par  bouteille),  n'empêche  pas  tout  a 
fait  l'entrée  des  champagnes  de  grande 
marque,  qui  seront  toujours  demandés,  sur- 
tout dans  les  périodes  de  prospérité,  mais  est 
absolument  prohibitif  pour  les  vins  mous- 
seux autres  que  nos  champagnes,  qui  ge 
trouvent  en  outre  en  concurrence  avec  des 
vins  mousseux  australiens. 

En  ce  qui  concerne  les  cognacs,  le  droit 
considérable  a  le  mè'me  caractère  que  celui 
sur  les  champagnes.  L'industrie  locale  n'est 
pas  arrivée  à  faire  un  article  qui  ait  réussi  à 
supplanter  notre  cognac  français  :  celui-ci 
conlinue  à  provoquer  une  demande  impor- 
tante, bien  que  la  consommation,  surtout  la 
consommation  populaire,  tende  à  se  détour- 
ner du  cognac  en  faveur  du  wisky. 

Parmi  les  produits  agricoles  dont  nous 
pourrions  encore  développer  les  ventes  en 
Australie,  le  rapport  de  la  Mission  signale 
les  semences,  en  particulier  les  graines  po- 


RÉCLAMATIONS  DES  ACilUCL  LTEUBS  DtS  RÉGIONS  LIBÉRÉES 


S  S 

légères  et  les  semences  de  lleurs.  Malgré  les 
coDCurrences  américaine  et  anglaise,  qui 
sont  sérieuses,  la  France  pourrait  se  mettre 
sur  les  rangs. 

Enfin,  nos  potasses  des  gisements  d'Alsace 
devront  remplacer  la  kaïnile  que  les  Austra- 
liens achetaient  à  l'Allemagne,  surtout  pour 
leurs  vergers. 

Avant  cette  guerre,  le  contact  direct  entre 
l'Australie  et  la  France  n'existait  pour  ainsi 
dire  pas,  on  ne  nous  connaissait  pas.  Ce 
n'est  plus  vrai  :  la  guerre  a  répandu  à  tra- 
vers le  monde  le  prestige  du  nom  français  et 
nulle  part  ce  prestige  n'est  plus  éclatant 
qu'en  Australie.  Il  suffit  d'y  dire  qu'on  est 
Français  pour  que  toutes  les  portes  s'ouvrent 
aussitôt.  Les  soldats^australiens  qui  ont  com- 
battu en  France  (ils  sont  plusieurs  centaines 
de  mille)  font  et  feront  en  notre  faveur  une 


propagande  spontanée  dont  le  prix  est  im- 
mense. 

Au  même  moment,  la  coti'  de  nos  en- 
nemis est  au  plus  bas,  et  il  leur  sera  difficile 
de  reprendre  pied.  La  méfiance  qu'on  a 
d'eux,  la  mésestime  qu'ils  ont  provoquée  au- 
ront une  répercussion  certaine  dans  les 
affaires.  A  prix  égal,.on  sera  enchanté  en  Aus- 
tralie d'acheter  aux  Français,  mm  seulement 
par  préférence  aux  Allemands,  mais  même 
par  préférence  à  tout  autre  vendeur.  C'est  un 
sentiment  qui  a  été  maintes  fois  exprimé, 
devant  la  Mission,  dans  les  milieux  commer- 
ciaux. Les  Australiens  savent  le  rôle  que 
nous  avons  joué  dans  la  guerre  et  dans  la 
victoire  :  ils  nous  en  savent  gré  et  désirent 
nous  le  témoigner. 

«  Mais,  il  faut  agir  vite.  >■ 

11.     IIITIIK. 


RECLAMATIONS  DES  AGRICULTEURS 

DES  RÉGIONS  LIBÉRÉES 


La  Confédération  générale  des  Associa- 
lions  agricoles  des  régions  .dévastées,  prési- 
dée par  M.  Bertrand,  a  remis  au  ministre  des 
Régions  libérées  la  note  suivante  sur  les 
désirs  des  agriculteurs  de  ces  régions  : 

Les  agriculteurs  des  Régions  sinistrées  ont  à 
taire  face  à  des  difficultés  sans  nombre.  Ils  ne 
peuvent  surtout  remettre  leurs  terres  en  culture, 
parce  qu'ils  ne  trouvent  qu'une  main-d'u'uvre 
très  insufllsante  qu'ils  doivent  disputer  aux  Ser- 
vices de  reconstitution. 

Pour  remédier  à  cet  état  de  choses,  nous 
avons  l'honneur  d'appeler  votre  attention  sur 
quelques  réformes  que  nous  considérons  comme 
urgentes,  et  de  vous  proposer  une  série  de  me- 
sures à  l'appui  desquelles  nous  vous  remettons 
un  dossier. 

A)  Suppression  des  S.  7".  E.  qui  accaparent  et 
gaspillent  la  main-d'œuvre,  sans  s'occuper  de 
son  utilisation  et  qui,  chose  incroyable  et  trop 
vraie,  sont  arrivés  à  démoraliser  et  à  dégoûter 
de  la  terre  et  du  travail  l'ouvrier  agricole  qui, 
pendant  quatre  ans,  avait  s-i  superbement  ré- 
sisté aux  influences  néfastes  de  l'envahisseur. 

Il  ne  faut  pas  les  remplacer  par  un  Service 
ayant  un  nom  différent,  mais  les  mêmes  attri- 
butions. 

Le  dossier  qui  vous  est  remis  prouve  l'œuvre 
néfaste  de  ces  Services,  et  contient  quelques 
faits  précis  et  attestés  entre  mille,  qui  pourront 
vous  édifier  sur  la  valeur  de  cet  organisme. 

Nous  proposons  la  mesure  suivante  : 

Les  Coopératives,  Syndicats  agricoles  ou  par- 
ticuliers obtiendront  de  l'Etat  une  indemnité 
forfaitaire  qui  leur  permettra  de  faire  Ips  tra- 
vaux actuellement  exécutés  par  les  S.  T.  E.,  et 


parles  moyens  qu'ils  jugeront  les  plus  écono- 
miques. 

Par  cette  méthode,  l'Etat  trouvera,  à  n'en  pas 
douter,  de  grands  avantages  pécuniaires,  et  la 
main-d'œuvre  retournera  à  la  terre. 

B)  Suppression  de  la  motoculture  d'Etal,  dont  le 
rendement  est  inférieur  à  tout  ce  qu'on  peut 
imaginer. 

Nous  croyons  pouvoir  affirmer  que  le  rapport 
officiel  du  département  de  l'Aisne  signale  que 
les  449  tracteurs  occupés  dans  ce  département 
ont  labouré  chacun,  dans  l'année,  30  hectares, 
soit  à  peine  le  travail  d  un  mois,  puisque  chaque 
tracteur  doit  faire  au  minimum!  hectare  par  jour. 

Il  serait  utile  de  comparer  le  rendement  ob- 
tenu avec,  les  sommes  dépensées. 

Nous  proposons  que  les  crédits  alloués  à  ce 
Service  soient  mis  à  la  disposition  des  Syndicats 
et  Coopératives  agricoles,  pour  leur  permettre 
d'acheter  des  tracteurs,  d'installer  des  ateliers 
de  réparation  et  magasins  de  pièces  de  re- 
change. 

G)  SubissanI  la  concurrence  de  toutes  les  entre- 
prises de  reconstitution  quelles  qu'elles  soient, 
nous  sommes  obligés  de  donner  ù  nos  ouvriers 
agricoles  des  salaires  disprnportioimés  aux  re- 
cettes que  nous  pouvons  espérer  de  l'exploitation 
de  nos  leires  épuisées. 

Nous  sommes  ainsi  dans  un  état  d'infériorité 
notoire  vis-à-vis  de  nos  collègues  de  l'intérieur. 

il  est  iudiscutuble  que,  pour  ramener  les  ou- 
vriers agricoles  à  la  terre  et  empêcher  ceux  qui 
sont  restés  de  l'abandonner,  il  faut  améliorer 
leur  sort  et,  en  un  mot,  leur  donner  les  avan- 
tages qu'ils  trouvent  ailleurs.  Si,  dans  un  délai 
très  court,  nous  n'agissions  pas  ainsi,  les   ou- 


HECON>TltL'CïlUN   DES  AGGLOMÉI!  A'Ili  i.\S  KUHAI.ES 


vriers  déserteraient  nos  fermes 


plus 


pour 
jamais  revenir. 

Pour  atteindre  ce  but,  nous  vous  inions,  Mon- 
sieur le  Ministre,  de  bien  vouloir  examiner  avec 
bienveillance  les  propositions  suivantes  : 

1°  De  lixer,  pour  les  régions  sinistrées,  le 
prix  minimum  du  blé  à  0.';  fr.  pendant  cinq  an- 
nées ; 

■2"  D'adopter  un  ensemble  de  quatre  njesures 
correspondant  à  un  avanta^'e  au  quintal  de  blé 
d'environ  12  fr.,  à  savoir  : 

a)  Que  les  agriculteurs  sinistrés  soient  exo- 
nérés de  tout  impôt  direct  et  sur  le  revenu  pen- 
dant la  période  de  reconstitulion,  c'est-à-dire 
pendant  cinq  années. 

6)  Que  toutes  les  sommes  dues  pur  l'Etat  aux 
exploitants  du  sol  pour  la  réparation  de  la  perte 
suljie,  à  l'exception  de  celles  dues  pour  les  dom- 
mages causés  aux  maisons  de  plaisance  et  aux 
meubles  visés  au  paragraphe  2  de  l'article  13  de 
la  loi  des  dommages,  produisent  un  intérêt  de 
5  0  0  l'an,  non  pas  à  partir  du  II  novembre  1918, 
mais  à  partir  de  la  date  de  l'invasion; 

c)  Que  l'on  rembourse  aux  propriétaires  du 
sol,  qu'ils  soient  exploitants  ou  non,  les  ter- 
mages  des  années  d'occupation,  y  compris 
l'année  1919,  pendant  lesquelles  la  terre  n'a  pas 
produit; 

d]  Que  l'Etat  prenne  à  sa  charge  le  montant 
des  inlérêts  moratoires,  toutes  les  fois  que  le 
débiteur  sera  lui-même  un  sinistré  des  Hégions 
'■nvahies. 

L'ensemble  de  ces  mesures  qui,  avec  le  prix 
minimum  de  93  fr.  demandés,  porte  la  recelte 
par  quintal  de  blé  produit  dans  les  Régions  si- 
nistrées à  107  fr.  pendant  cinq  années,  se  trouve 
justifié  dans  un  rapport  détaillé  qui  fait  partie 
du  dossier  que  nous  avons  l'honneur  de  vous 
remettre. 

Ce  prix  de  107  fr.  sera  encore  inférieur  à 
celui  auquel  revient  le  ble  importé  d  Amérique. 

Le  cultivateur  encouragé  pro  luira  et  !d  France 
gardera  son  argent. 


89 

D)  Main-ir,nirre  clraivjcre.  —  Etant  donné  nos 
perles  en  hommes  pendant  la  «uerre  et  notre 
faible  natalité,  l'Agricultuie  ne  retrouvera 
qu'une  faible  partie  de  ses  ouvriers. 

Pour  rétablir  l'équilibre,  il  faudra  nécessaire- 
ment   faire   appel  à  la  main-d'œuvre  étrani^'ère. 

Les  travailleurs  du  dehors  doivent  être  l'objet 
d'une  sélection  dans  leurs  pays  mêmes,  avant 
d'être  emliauchés. 

Il  ne  faut  pas  que  cette  tâche  soit  conhée  à 
des  racoleurs  quelconques  qui  n'ont  d'autres 
foucis  que  de  rassembler  le  plus  de  tètes  pos- 
sible avec  le  minimum  de  frais. 

Le  remède  serait  alors  pire  que  le  mal,  et  les 
Régions  libérées  deviendraient  bientôt  le  rendez- 
vous  des  indésirables  du  monde  entier. 

-Nous  demandons  : 

1°  Que  des  agriculteurs  désignés  par  leurs 
Associations  professionnelles  fassent  partie  des 
Commissions  de  recrutement,  alln  qu'ils  puis- 
sent sélectionner  leurs  ouvriers  et  empêcher  lin- 
duslrie  d'accaparer  la  main-d'œuvre  spécialisée 
dans  les  travaux  agricoles; 

■1"  Que,  dans  les  traités  de  nation  à  nation,  il 
soit  tenu  compte  du  change  dans  la  fixation  des 
salaires; 

.3°  Que  les  80  000  Polonais,  dont  l'arrivée  en 
France  est  annoncée  comme  prochaine,  ne 
soient  pas  attribués  aux  S.  T.  E.,  même  pour 
partie. 

Nous  avons  joint  an  dossier  le  résumé  d'une 
conférence  sur  la  main-d'œuvre  polonaise,  faite 
par  M.  .Michel,  président  de  la  Société  centrale 
d'Agricultuie  de  MeurIbe-et-Jloselle. 

Telles  sont,  Monsieur  le  Ministre,  les  proposi- 
tions que  la  Confédération  générale  des  Asso- 
ciations agricoles  des  Régions  dévastées  a  l'hon- 
neur de  vous  soumettre,  et  elle  espère  que  vous 
voudrez  bien  les  examiner  avec  bienveillance. 

Elle  se  met  tout  entière  à  votre  disposition 
pour  apporter  son  concours  à  l'Œuvre  de  re- 
constitution agricole. 


RECONSTRUCTION  DES  AGGLOMÉRATIONS  RURALES 


La  loi  du  l't  mars  1919  intéresse  beaucoup 
les  cOQimunes  rurales,  les  villages  et  les 
hameaux. 

L'article  2  de  la  loi  en  question  dit  que, 
lorsqu'une  agglomération,  quel  que  soil  le 
chiffre  de  sa  population,  a  été  totalement  ou 
partiellement  détruite,  par  suite  de  faits  de 
guerre,  d'incendie,  de  trembleraenl  de  terre 
ou  de  tout  autre  cataclysme,  le  préfet  prend 
un  arrêté  d'après  lequel  la  municipalité  est 
tenue  de  faire  établir,  dans  le  délai  de 
trois  mois,  un  plan  général  d'alignement  et 
de  nivellenaent  des  parties  à  reconstruire.  Le 
plan,  qui  est  prévu  par  la  loi  municipale 
du  3  avril  1885,  doit  être  accompagné  d'une 


étude  sommaire  du  projet  d'aménagement,  et 
même  d'embellissement  et  d'extension. 

Tant  que  le  plan  d'alignement  et  de  nivel- 
lement n'est  pas  approuvé,  aucune  construc- 
tion, sauf  des  abris  provisoires,  ne  peut  être 
efifectuée  sans  autorisation  du  préfet  après 
avis  de  la  Commission  départementale  d'amé- 
nagement et  d'extension  des  villes  et  villa- 
ges.^ 

L'étude  du  plan  doit  èlre  confiée  par  le 
Conseil  municipal  à  un  homme  de  l'art,  à  un 
architecte,  à  un  urbaniste  ou  à  une  société 
qualifiée.  Si  le  Conseil  municipal  ne  désignait 
pas  la  personne  ou  la  société  qu'il  charge  de 
l'étude  et  de  la  confection  des  plans  et  pro- 


!)0 


OISEAl'X   UTILES 

lui  el  ferait 


jets,  le  préfel  se  substituerait 
cette  désignation  d'office. 

Pour  les  communes  sinistrées,  les  frais  des 
plans  et  projets  prévus  par  la  loi  du  l 'i  mars 
1919  sont  à  la  charge  de  l'Etat. 

Après  examen  du  plan  et  avis  favorable  de 
la  Commission  départementale  d'aménage- 
ment et  d'extension  des  villes  et  villages, 
pour  ce  qui  concerne  les  localités  ayant  moins 
de  10  000  habitants,  le  préfet  approuve  le 
plan,  par  arrêté,  et  en  déclare  Vulilitd  pu- 
blique, avec  ses  conséquences  d'expropria- 


tion, d'interdiction  de  bàlir,  etc.  Les  muni- 
cipalités disposent  ainsi  du  moyen  d'amé- 
liorer les  voies  d'accès,  comme  alignements 
et  pentes,  d'augmenter  la  largeur  des  virages, 
d'assurer  l'assainissement  et  surtout  l'alimen- 
tation en  eau  potable  des  villages,  en  faisant 
application  de  la  loi  du  lo  février  190"2(1)  sur 
la  protection  de  la  santé  publique. 

Il  faut  espérer  qu'on  a|ipliquera  la  nouvelle 
législation  à  la  reconstruction  rationnelle  des 
nombreuses  agglomérations  rurales  détruites 
par  la  guerre.  M.   H. 


OISEAUX  UTILES 


Le    Chardonneret,  le   Verdier, 
et  les  Becs-Croisés. 

Le  Chardonneret  élégant  ou  ordinaire 
[Carduclis  carduelis  Linné)  a  un  bec  très 
pointu,  un  peu  lléchi  en  avant.  Les  ailes 
sont  courtes,  les  première,  deuxième  et  troi- 
sième rémiges  sont  à  peu  près  égales  et  les 
plus  longues.  I^e  dos  el  le  croupion  sont  en 
partie  d'un  brun  roussâtre  ;  une  large  bande 
autour  du  bec  et  dépassant  légèrement  l'o-il 
est  rouge  cramoisi,  sauf  aux  bords  qui  sont 
noirs.  Entre  le  rouge  et  le  noir,  sur  les  côtés 
de  la  tête,  on  trouve  un  large  bandeau  blanc 
qui  remonte  à  la  gorge.  Les  ailes  el  la  queue 
sont  en  majeure  partie  noires,  les  grandes 
couvertures  et  la  moitié  basilaire  de  toutes 
les  rémiges  sont  jaunes  et  forment  un  large 
triangle  transversal.  Les  rémiges  et  les  rec- 
trices  sont  plus  ou  moins  tachetées  de  blanc 
vers  le  bout.  Le  bec  est  blanchâtre,  mais  noi- 
râtre à  la  pointe:  les  pieds  sont  brunâtres  et 
l'iris  brun. 

La  longueur  totale  est  15  centimètres;  l'aile 
a  8  centimètres,  la  queue  i  centim.  7,  le 
bec  de  1.2  à  1.3  centimètres. 

On  trouve  souvent  des  sujets  plus  ou  moins 
blancs  ou  isabelles. 

L'espèce  habile  depuis  le  milieu  de  la  Suède 
jusqu'aux  régions  méditerranéennes.  On  con- 
sidère comme  appartenant  à  des  formes  spé- 
ciales, les  individus  qui  habitent  la  Sardai- 
gne,  la  Corse,  le  nord  del'.Vfrique.  En  Sibérie, 
on  trouve  une  forme  un  peu  ditïérente. 

Le  Chardonneret  est  bien  connu  par  son 
chant  agréable  et  par  sa  jolie  livrée,  car  il 
vit  dans  les  jardins  et  les  vergers,  dans  les 
campagnes  et  sur  la  lisière  des  bois.  On  le 
Irouve  rarement  dans  les  forêts  de  Conifères. 

(1)  Au  sujet  des  applications  rurales  de  cette  loi, 
voir  :  l'uils,  Sondarjes,  el  Sources,  p.  26\i;  Ainénage- 
laenl  des  Fumiers  et  des  Purins,  p.  i^^. 


Il  cherche  sa  nourriture  sur  les  arbres,  dans 
les  buissons  et  les  hautes  herbes  sauvages, 
mais  pas  sur  le  sol.  Il  aime  surtout  les  graines 
de  Chardon,  et  tant  qu'il  trouve  celles  de 
Chardon,  de  Cirse,  de  Centaurée,  de  Chicorée, 
de  Laitue,  de  Dent-de-Lion,  il  dédaigne  les 
autres.  Parfois  il  mange  les  graines  du  Co- 
quelicot. Ces  oiseaux  chassent  aussi  les  in- 
sectes, pour  [en  nourrir  leurs  petits,  sur  les 
peupliers,  les  ormes,  les  pommiers  et  les 
poiriers.  Ils  ne  leur  donnent  des  grains  dé- 
cortiqués que  lorsque  les  poussins  sont  près 
de  s'envoler.  Parfois  ils  attaquent  aussi  les 
graines  germées,  les  fleurs  et  les  fruits  ten- 
dres. Ils  se  déplacent  rapidement  d'un  vol 
onduleux  et  leur  chant,  dit  rapidement  en 
se  balançant  à  droite  et  à  gauche,  est  com- 
posé de  trilles  et  de  petits  accords  avec  les 
syllabes  pini:,  pin/,-,  plus  ou  moins  répétées. 

En  hiver  et  au  printemps,  ils  recueillent 
sur  le  sol  les  graines  tombées  et,  malgré  la 
neige,  ils  réussissent  â  se  nourrir  avec  les 
graines  d'orme  et  de  bouleau.  Ils  se  réunis- 
sent alors  en  société  avec  les  Mésanges 
bleues. 

Des  individus  hivernent  dans  nos  pays, 
d'autres  émigrent  vers  la  lin  de  septembre 
pour  revenir  en  mars.  C'est  aussi  à  cette 
époque  que  l'on  peut  voir  des  bandes  de  mi- 
grateurs qui  traversent  notre  pays. 

Le  nid  du  Chardonneret,  établi  près  du 
bout  des  branches,  forme  une  belle  coupe 
construite  de  mousses,  de  lichens,  de  radicel- 
les, de  brins  d'herbes  sèches,  de  crins  et  de 
toiles  d'araignée  avec  garniture  intérieure  de 
plumes  et  de  duvets  végétaux.  Dans  cette 
coupe,  la  femelle  pond  deux  fois,  fin  avril  et 
f]n  juin,  ou  quelques  jours  plus  tard.  La  ponte 
est  de  quatre  ou  cinq  œufs  qui  sont  blanc 
bleuâtre,  avec  taches  plus  ou  moins  nom- 
breuses, petites  ou  moyennes.  Ils  mesurent 
16"™  X  1^°"°- 


Librairie  Arfrlcole  i)e  la  .liai. ion   Ilii.tlujue 


Journal  ii'Ai]ricullnre  pralu-jiie 


Otjcatix  uliU\i 

Cl.niJ-Jonnirii      —       li^-c   crui.u'      —       l'i'i-JiiT 


OISEAUX 

Les    ('.haidoniierets    vivent  facilement   en  I 
captivité;  si  on  leur  donne  du  chènevis  écrasé, 
des  graines  de  chardon  et  de  la  verdure.  Ils 
boivent  volontiers,   mais   se  baignent   rare- 
ment. 

Le  Vekdier  [Uçjurimis  chloris  Linné)  a  le 
bec  conique,  fort,  assez  large  à  la  base  et 
au  moins  aussi  haut  que  large;  les  ailes  sont 
effilées  et  dépassent  légèrement  le  milieu  de 
la  queue;  la  première  rémige  est  plus  ou- 
verte et  la  deuxième  plus  longue  que  la  troi- 
nième.  La  livrée  est  nuancée  de  verdâtre,  de 
jaunâtre  et  de  gris.  Les  deux  tiers  basilaires 
de  la  queue  sont  jaunes,  ainsi  qu'une  large 
bordure  aux  rémiges  primaires  qui  sont 
noires  et  terminées  de  gris.  Les  quatre  rec- 
trices  médianes  sont,  comme  le  bout  de  la 
queue,  noires  frangées  de  gris;  sur  la  femelle, 
les  couleurs  sont  plus  p;\les.  On  trouve  des 
variétés  blanches  et  plus  ou  moins  maculées. 

Le  bec  el  les  pieds  sont  couleur  de  chair^ 
l'iris  est  brun  noirâtre.  La  longueur  totale  est 
de  lo  centimètres;  l'aile  a  87  millimètres,  la 
queue  6  centimètres  et  le  bec  environ  13  mil- 
limètres. 

Le  Verdier  habite  toute  l'Europe  jusqu'au 
65''  degré  de  latitude  nord;  dans  le  Sud- 
Ouest,  il  est  représenté  par  le  Verdier  à 
ventre  doré  {L.  ch.  aurantiiveniris  Cabanis). 
L'espèce  type  se  trouve  aussi  en  Italie,  dans 
les  Balkans,  en  Asie-Mineure,  dans  le  nord 
de  la  Perse  et  du  Turkestan. 

Le  Verdier,  dans  l'Europe  moyenne,  est 
abondant  partout,  en  plaine  et  en  montagne. 
Beaucoup  d'individus  émigrent  en  octobre  ou 
novembre  et  reviennent  en  mars  par  bandes 
nombreuses. 

Dans  les  contrées  basses,  on  en  trouve  de 
sédentaires  pendant  tout  l'hiver.  Ils  errent 
dans  les  jardins  ou  les  champs  plantés  d'ar- 
bres, cherchant  des  graines  sur  le  sol  ou  sur 
les  arbres.  Us  adorent  le  chènevis  et  peuvent 
dévaster  en  peu  de  temps  des  champs  entiers 
de  chanvre;  ils  mangent  aussi  les  graines  du 
chou,  de  la  moutarde,  du  lin  et  cherchent  à 
terre  celles  de  chicorée  et  de  chardon.  Ils  ne 
mangent  les  graines  amylacées  que  par  né- 
cessité, ainsi  que  des  baies  et  des  bourgeons. 
En  hiver,  ils  se  rapprochent  des  habitations. 

Au  printemps,  ils  se  rendent  volontiers 
dans  les  plates-bandes  semées  pour  y  dévorer 
les  graines  germées  du  chou,  du  navet,  de  la 
salade  et  même  les  cotylédons  des  pois. 

Le  chant  du  mâle  en  amours  est  assez 
varié  et  rappelle  un  peu  celui  du  Canari. 
C'est  une  sorte  de  trille  soutenue  qu'on  peut 
traduire  par  qurrurrurr...  viridvirid...  geng- 
geng.  ,     ^ 


UTILES 


91 


Le  nid  est  généralement  bien  caché  sur  un 
arbre  ou  dans  un  buisson  élevé;  il  est  en 
coupe  moins  profonde  et  un  peu  moins  artis- 
tement  fait  que  celui  du  Pinson,  quoique  des 
mêmes  matériaux.  La  femelle  y  pond  deux 
fois  l'an,  lin  avril  et  fin  juin,  quatre  ou  cinq 
œufs  ovales,  allongés,  blancs,  teintés  de 
bleuâtre  avec  des  points  d'un  gris  bleu  et 
des  traits  bruns  au  gros  bout.  Ils  mesurent 
20X14""'". 5. 

Ils  vivent  bien  en  captivité,  mais  ils  y 
pondent  assez  diflicilement.  Ils  sont  faciles 
à  entretenir  avec  des  graines  de  navette,  de 
pavot,  du  chènevis  et  de  la  verdure. 

Les  LoxiES  ou  Becs-croisés  {Loxin)  sont 
reconnaissables  au  premier  coup  d'œil  à  leur 
bec  robuste,  ayant  des  mandibules  plus  ou 
moins  allongées,  courbées  l'une  vers  l'autre, 
pincées  et  plus  ou  moins  croisées  en  avant 
suivant  l'âge. Ce  sont  des  Oiseaux  propres  sur- 
tout aux  régions  septentrionales  de  l'Ancien 
et  du  Nouveau  Monde;  on  les  trouve  aussi 
dans  les  régions  boisées  et  élevées  des  ré- 
gions tempérées.  Ce  genre  comprend  trois 
espèces  : 

Le  Bec-croisé  curvirostre  ou  ordinaire 
I  L.  curvirosfra  Linné)  qu'on  trouve  dans 
toute  l'Europe  jusqu'au  70"  degré  de  latitude 
nord  et  dans  les  contrées  montagneuses.  En 
Italie,  en  Corse,  ainsi  qu'en  Sibérie,  il  est 
représenté  par  des  formes  spéciales. 

Le  Bec-croisé  perroquet  {Loxia  pyty- 
opsillacus  Borkhausen),  qui  habite  surtout  le 
nord  de  l'Europe,  et  ne  se  trouve  plus  au 
sud  que  comme  hibernant. 

Le  Bec-croisé  à  ailes  blanches  (L.  Icucop- 
lera  Ginelin)  de  l'Amérique,  qui  est  repré- 
senté dans  l'Europe  moyenne  par  le  Bec- 
croisé  bifascié  {L.  l.  bifasciata  Brehm)  assez 
rare  et  caractérisé  par  deux  larges  bandes 
blanches  sur  l'aile. 

Toutes  ces  espèces  ont  les  mêmes  mœurs. 
La  plus  commune  est  le  Bec-croisé  ordinaire 
qui  se  dilîérencie  du  Bec-croisé  perroquet 
par  son  bec  allongé,  plus  mince  et  par  ses 
ailes  qui  n'atteignent  pas  10  centimètres.  J^es 
parties  supérieures  et  inférieures  sont  d'un 
roux  vermillon  avec  le  dos  nuancé  de  bru- 
nâtre. Le  bas  ventre  est  blanc  comme  les 
sous-caudales  qui  sont  en  plus  tachetées  de 
rose  et  de  brun.  Les  ailes  et  la  queue  sont 
(i'un  brun  foncé.  Le  bec  est  brun  corné,  les 
pieds  bruns  et  l'iris  brun  noirâtre.  La  fe- 
melle est  d'un  brun  olivâtre  avec  le  crou- 
pion jaune. 

Les  individus  varient  assez  souvent  sous 
le  rapport  des  dimensions.  Les  formes 
d'Amérique  sont  plus  petites  que  celles  de 


92 

l'Ancien  Monde.  La  longueur  totale  du  Bec- 
croisé  ordinaire  est  de  17  centimètres;  l'aile 
pliée  a  9.5  centimètres,  la  queue  6  et  le  bec 
2  centimètres. 

Cette  espèce  se  livre  ù  des  pérégrinations 
inattendues;  on  la  voit  disparaître  en  cer- 
tains endroits  et  se  montrer  abondante  là  où 
l'année  précédente  elle  n'existait  qu'en  petit 
nombre.  On  la  trouve  dans  toutes  les  forêts 
de  Conifères,  et  ses  déplacements  inex- 
pliqués sont  probablement  liés  à  la  plus  ou 
moins  grande  abondance  des  graines  de  Co- 
nifères dans  une  région.  Les  individus  .se 
tiennent  en  petites  ou  en  grandes  troupes,  et 
ne  se  montrent  pas  méfiants.  Ce  sont  de  gros 
mangeurs,  aussi  les  voit-on  toujours  au  som- 
met des  pins,  des  sapins,  des  épicéas  et  des 
mélèzes  pour  en  couper  les  cùnes  non  mûrs, 
les  porter  sur  un  autre  arbr^  afin  d'en  ex- 
traire les  graines  dont  il  font  presque  exclu- 
sivement leur  nourriture. Dans  les  mauva'ses 
années,  on  les  voit  cueillir  les  fruits  à  noyau, 
sorbes,  alises,  les   samares  de    l'Erable,  les 


LES  CliDUEs  Ai:  1'  H.VT  DE  VUK  l-oKEsTIhU 


fruits  de  l'aune,  du  chêne,  etc.  Le  Bec  croisé 
s'attaque  parfois  aux  bourgeons,  et  il  dé- 
truit aussi  de  nombreux  insectes,  surtout  des 
pucerons,  lin  volant,  il  répète  joyeusement 
son    cri  h'iji.  Kip,  crulp,  cruip.  etc. 

Un  fait  curieux,  c'est  qu'il  niche  en  hiver; 
il  fait  deux  nichées  entre  la  fin  de  décembre 
et  le  commencement  d'avril.  Les  paires  qui 
restent  en  plaine  nichent  plus  tardivement. 
Pourtant,  il  y  a  une  certaine  irrégularité, car 
on  a  signalé  des  nichées  dans  tous  les  mois 
de  l'année.  Brehm  affirme  même  avoir  trouvé 
des  nids  occupés  pendant  la  mue. 

Le  nicl  placé  très  haut  dans  une  enfour- 
chure,  sous  l'abri  d'un  rameau,  forme  une 
coupe  profonde  chaude,  à  parois  épaisses, 
formée  de  brindilles  de  sapins  et  de  pins, 
ainsi  que  de  mousses.  Les  œufs,  au  nombre 
de  4  ou  5  (3  pour  la  seconde  ponte)  sont 
ovales,  blanc  bleuâtres  avec  quelques  taches 
éparses  lie  de  vin  et  des  traits  brun  viola^'é 
foncé.  Ils  mesurent  22  X  17  millimètres. 

A.  Me.xkgalx. 


LES  ŒDKES  AL  POLM  DE  YLE  FORESTIER 


Trois  espèces  principales  de  Cèdres  se  par 
tagent  la  totalité  des  représentants  de  ce 
beau  genre  de  Conifères.  Ce  sont:  le  Cèdre  du 
Liban  (Cedius  Libaiii),  le  Cèdre  de  l'Atlas 
{Cedrus  Adaniica)  dont  les  noms  indiquent 
l'origine,  et  le  Cèdre  Deodar  {Cedrus  Duo- 
dnra)  qui  est  originaire  de  l'Himalaya. 

Tous  trois  sont  introduits  depuis  long- 
temps et  largement  répandus  dans  les  parcs 
et  les  grands  jardins  comme  arbres  de  haut 
ornement;  le  premier  uniquement  sous  sa 
forme  typique,  les  deux  derniers  souvent 
sous  celles  de  diverses  variétés,  nées  dans 
les  cultures,  dont  une  des  variétés  du  Cèdre 
de  l'Atlas,  dite  bleue  ou  glauque,  est  une  de 
nos  plus  belles  Conifères  d'ornement  et  des 
plus  recherchées.  On  ne  connaît  qu'une  seule 
forme,  d'origine  spontanée,  du  Cèdre  du 
Liban  :  le  Cèdre  de  Chypre  (Cedrus  Libani 
hrevifolia),  très  distinct  du  type  par  son 
feuillage  très  court  et  sa  petile  taille  qui  de- 
vrait lui  fairi'  accorder  la  préférence  lorsque 
l'espace  fait  défaut.  Quoique  connu  depuis 
1879,  cette  intéressante  variété  est  encore 
fort  rare  dans  les  jardins. 

Si,  botaniquement,  ces  trois  espèces  de 
Cèdres  se  confondent  faute  de  caractères 
bien  tranchés,  au  point  que  certams  descrip- 
teurs n'y  voient  que  des  formes  géographi- 
ques d'une  seule  espèce,  il  n'en  est  pas  de 
même  au  point  de  vue  physique,  car  leur 


allure  et  plusieurs  de  leurs  caractères  se- 
condaires sont  suffisamment  nets  et,  d'ail- 
leurs, leur  port  comme  aussi  leurs  aptitudes 
végétatives  les  séparent  en  lant  qu'utilisa- 
tion. 

Le  Cèdre  du  Liban,  le  géant  du  genre, 
dont  les  grands  et  forts  exemplaires  cente- 
naires sont  fréquents  dans  les  jardins,  est 
l'arbre  à  port  massif  et  stature  imposante 
par  la  puissance  de  sa  ramure.  11  se  ramifie 
souvent  de  bonne  heure,  et  même  lorsque  sa 
tige  est  restée  simple,  elle  se  couronne  pres- 
que toujours  lorsque  l'arbre  atteint  la  soixan- 
taine et  une  vingtaine  de  mètres;  ses  bran- 
ches terminales  s'allongent  alors  horizonta- 
lement dans  l'espace  et  lui  donnent  im  port 
en  parasol  caractéristique.  Bien  que  son  bois 
ait  une  certaine  valeur,  en  raison  surtout  de 
sa  nature  peu  putrescible,  le  Cèdre  du  Liban 
n'offre  aucun  intérêt  comme  essence  fores- 
tière, sa  ramure  étant  beaucoup  trop  déve- 
loppée. 

Le  Cèdre  de  l'Atlas  se  distingue  du  précé- 
dent par  plusieurs  caractères  plus  ou  moins 
bien  tranchés,  selon  les  individus,  dont  le 
prinripal  réside  dans  sa  nature  toujours 
ascendante,  sa  tendance  à  filer  droit  sans 
se  couronner  à  un  âge  avancé,  sauf  par  ac- 
cident; ses  branches  sont  généralement  as- 
cendantes, bien  moins  développées  et  leur 
ramure    non     palmée    et    plus    légère  ;    le 


LES  CEDHES  AU   l'iJlM  DE   VLE  FUKESÏIEli 


l'euillage  en  est  plus  fin  et  d'un  vert  bien  plus 
clair,  souvent  glaucescent.  enfin  ses  cônes 
sont  bien  plus  petits. 

Bien  qu'il  n'ait  été  décrit  qu'eu  1844,  le 
Cèdre  de  l'Atlas  semble  avoir  été  introduit 
longtemps  auparavant  dans  les  cultures,  car 
les  exemplaires  semblant  approcher  de  la 
centaine  et  atteignant  2o  à  30  mètres  ne  sont 
pas  rares  dans  les  plantations;  celui  du  parc 
de  Trianon,qui  dépasse  40  mèlres,est  un  des 
témoins  les  plus  remarquables  de  l'ancien- 
neté de  sa  cuUure,  de  sa  puissance  de  végéta- 
tion et  de  sa  haute  valeur  à  la  fois  ornemen- 


tale et  forestière.  Le  Cèdre  de  l'Atlas  a  pro- 
duit un  assez  grand  nombre  de  variétés. 
Outre  sa  variété  bleue,  précitée  on  en  con- 
naît des  formes  fastigiées  et  pendantes  hau- 
tement pittoresques. 

Le  Cèdre  Deodar  est  également  un  très 
grand  arbre,  au  moins  dans  l'Himalaya,  où  il 
atteint,  dit-on,  jusqu'à  50  et  60  mètres. ^Bien 
que  son  introduction  remonte  à  [HH,  que  sa 
végétation  soit  très  rapide  et  son  port  égale- 
ment élancé,  au  moins  dans  le  Jeune  âge,  il 
n'en  existe  pas  de  forts  exemplaires  dansfle 
nord  de  la  France  où  la  plupart  périssent  du- 


Fig.  19.  -  Cèdres  lie  lAUas  plaïU.'S  dans  la  Drome  eu  ISsO.  atteignaul    aclLielleuiL'uL  l'i  iiiulit 
(Agauclie,  un  Cèdre  du  Liban  raiiiilié,  niontranl  la  grande  diUérence  de  port  et  de  taille.) 


rant  les  hivers  exceptionnellement  rigou- 
reux. Dans  le  Midi  seulement,  il  croît  en 
sûreté  et  atteint  l'état  fructifère.  A  cet  âge, 
son  grand  feuillage  blond  si  caractéristique 
durant  sa  jeunesse  se  réduit  et  se  fonce,  et  sa 
cime  se  couronne  fréquemment  comme  celle 
du  Cèdre  du  Liban.  Le  Cèdre  Déodar  a  éga- 
lement produit  un  assez  grand  nombre  de 
variétés  horticoles.  Malgré  sa  croissance  très 
rapide  et  sa  grande  valeur  ornementale  à 
l'état  juvénile,  il  reste  bien  inférieur  au 
Cèdre  de  l'Atlas  à  l'état  adulte,  même  dans  le 
Midi. 

A  ce  dernier  point  de  vue,  le  Cèdre  de 
l'Atlas  est  donc  et  de  beaucoup  le  plus  im- 
portant du   genre,  puisqu'il    une   valeur  au 


celle   de  ses   congénères  en 


moms  égale  à 

tant  qu'ornement,  il  unit  une  valeur  fores- 
tière beaucoup  plusgr.inde,  et  nous  ne  crai- 
gnons pas  de  dire  supérieure  à  celle  de  la 
plupart  des  autres  Conifères  spontanées  ou 
cultivées  dans  le  midi  de  la  France,  grâce  à 
la  force  de  sa  végétation  et  à  son  aptitude  à 
filer  droit.  Sa  valeur  s'augmente,  en  outre, 
de  ce  fait  qu'il  supporte  parfaitement  le  cal- 
caire, la  chaleur  et  la  sécheresse  usuelles 
dans  ces  régions.  Dans  la  vallée  du  Rhône 
notamment,  on  voit  dans  la  plupart  des  pro- 
priétés boisées  des  Cèdres  de  l'Atlas  et, 
presque  partout,  ils  dominent  les  Conifères 
et  autres  arbres  du  voisinage  paraissant  con- 
temporains. 


94  APt'AltEIL 

Dans  les  terres  caillouteuses  des  bords 
du  Rhône,  propices  seulemenl  à  la  Vigne,  le 
Cèdre  de  l'Atlas  s'implante  avec  autant  de 
facilité  que  cette  dernière  et,  arrivé  à  l'âge 
fructiière,  il  s'y  ressème  de  lui-même.  Le 
grouped'arbres  montré  parla  fig.;19  fait  partie 
d'une  plantation  efTectuée  vers  1880  dans  les 
conditions  de  sol  que  nous  venons  d'indi- 
quer. Ces  arbres,  espacés  de  i  mètres  envi- 
ron en  tous  sens,  atteignent  aujourd'hui  12  à 
1-4  mètres  de  hauteur  et  1  mètre  à  r".20  de 
circonférence  à  1  mètre  du  sol.  Tous  sont 
droits  comme  des  I,  non  bifurques  et  leur 
ramure  courte  leur  donne  plutôt  un  port 
fusiforme  que  pyramidal.  Fertiles  depuis 
longtemps,  leurs  graines  ont  donné  nais- 
sance à  de  nombreux  plants  qui  languissent 
sous  leur  ombrage. 

Une  partie  de  cette  futaie,  abattue  avant  la 
guerre^  s'est  repeuplée  de  jeunes  Cèdres, 
hauts  d'une  cinquantaine  de  centimètres  et 
tellement  drus  qu'ils  se  gênent  déjà.  Un 
marchand  de  bois  local  a  évalué  ces  arbres  à 
2.')-3()  fr.  pièce  sur  pied.  Ces  détails  indiquent 
le  rendement  forestier  que  peut  donner  le 
Cèdre  de  l'Atlas,  à  la  cinquantaine,  dans  un 
sol  pauvre,  caillouteux  et  très  sec.  Ce  rende 
ment  est  très  supérieur  à  celui  des  autres 
Conifères  prospérant  dans  le  Midi,  notam- 
ment à  celui  du  Pin  noir  d'Autriche.  En  sol 
plus  fertile  et  plus  frais,  le  développement 
du  Cèdre  de  l'Atlas  est  bien  plus  rapide.  A 
Verrières,  notamment,  des  sujets  plantés  en 
ligne  par  M.  Ph.  L.  de  Vilmorin,  vers  1903,  à 
l'état  de  jeunes  arbres  de  1". 50  environ, en 
bonne  terre  de  jardin,  atteignent  aujourd'hui 
10  à  11  mètres,  et  le  plus  fort  H". 60.  On  peut 
donc  considérer  que  le  développement  de  ce 
Cèdre  est  en  moyenne  de  0°'.40  à  O^.GO  par 
an,  selon  la  nature  et  la  fertilité  du  sol. 

Bien  que  sa  résistance  au  froid  soit  très 
grande,  il  ne  semble  pas  que  ce  Cèdre  puisse  j 


BtEM.VN 

convenir  en  montagne,  moms  sans  doulepar 
défaut  de  rusticité  que  par  la  somme  an- 
nuelle de  chaleur  qu'il  semble  exiger  pour 
atteindre  son  maximum  de  développement. 
Nous  en  jugeons  du  moins  par  les  exem- 
plaires plantés  en  colonies  dans  l'Arboretum 
de  M""  Ph.  L.  de  Vilmorin,  en  Charolais, 
dont  l'altitude  eçt  d'environ  -450  mètres. 
Leurs  ramifications  courtes  et  touffues  mon- 
trent visiblement  que  la  somme  annuelle  de 
chaleur  et  peut-être  aussi  la  profondeur  de 
sol  (très  rocheux  en  cet  endroit)  sont  insulfi- 
sanls  pour  leurs  exigences.  Malgré  tout,  leur 
hauteur  est  bien  supérieure  à  celle  des  Pins 
du  voisinage  et  n'est  dépassée  que  par  celle 
des  AOies  grandis  dont  nous  avons  entretenu 
les  lecteurs  dernièrement.  Plantés  en  ^1908, 
ils  atteignent  aujourd'hui  environ  6  mètres 
de  hauteur. 

En  résumé,  nous  considérons  le  Cèdre  de 
i'.Mlas  comme  une  essence  forestière  beau- 
coup trop  négligée  jusqu'ici,  de  premier 
ordre  pour  les  régions  sèches  et  calcaires 
du  .Midi,  et  dont  nous  recommandons  vive- 
ment la  plantation  dans  les  terrains  peu 
productifs  ou  difficiles  à  cultiver.  Par  les 
temps  de  main-d'œuvre  rare  et  chère  que 
nous  traversons,  il  convient  peut-être  de 
rappeler  qu'avant  guerre  les  planlations 
forestières  passaient  pour  payer,  en  moins 
de  trente  années,  la  valeur  foncière  et  loca- 
live  des  terres  consacrées  à  leur  culture,  les 
frais  de  plantation,  d'abattage,  etc.,  capital 
et  intérêts  compris,  si  bien  qu'au  bout  de  ce 
temps  le  planteur  se  trouvait  indemnisé  de 
tous  ses  débours  et  propriétaire  de  la  terre. 
La  guerre  a  donné  une  nouvelle  force  à  ce 
principe  par  l'augmentation  singulière  des 
bois  de  toute  nature.  N'est-ce  pas  là  le  plus 
beau  placement  qu'un  père  de  famille  puisse 
faire? 

S.    MOTTET. 


APPAREIL  BEEMAN 


Le  petit  appareil  désigné  sous  le  nom  de 
Beeman  (l'homme-abeille  ou  l'homme-tra- 
vailleur)  est  construit  par  la  Garden  Trac- 
tor  C°,  de  Minneapolis  Minnesota);  il  fut 
présenté  l'an  dernier  aux  démonstrations  de 
Senlis  par  la  Société  la  Traction  el  le  .Maté- 
riel agraire,  18,  rue  de  Mogador,  à  Paris. 

L'appareil  appartient  à  la  catégorie  des 
machines-brouettes  automobiles  :  sur  le 
châssis  porté  par  deux  roues  motrices,  se 
trouve  le  moteur  avec  ses  accessoires  et  la 
boîte  du  changement  de  vitesse;  en  arrière, 


deux  mancherons  permettent  de  diriger  la 
machine;  on  attèle  à  l'essieu  les  pièces  tra- 
vaillantes :  une  charrue,  comme  on  le  voit 
dans  la  photographie  représentée  par  la 
figure  20,  un  pulvériseur,  un  semoir  spéciale- 
ment construit  à  cet  efTet,  un  bâti  portant 
des  lames  de  houe  ou  un  buttoir,  etc.  11 
s'agit  donc  d'un  appareil  pouvant,  comme 
les  avant-trains  tracteurs,  subir  diverses 
transformations  afin  d'être  utilisé  à  dill'érents 
travaux. 

Le  moteur  vertical,  monocylindriqur,  a  une 


LA  TACHE  DES  PObVOlliS 

puissance  déclarée  de  4  à  6  chevaux  (alésage 
du  cylindre,  0"'.089  ;  course  du  piston, 
O"'.llo);  il  porte  une  poulie  afin  qu'on  puisse 
l'employer  pour  actionner  diverses  petites 
machines  k  l'aide  d'une  courroie. 

Le  diamètre  des  roues  motrices  est  de 
0'".64  et  la  largeur  de  bandage  de  0"'.10. 

Sur  route,  la  vitesse  peut  atteindre 
.■■)  000  mètres  à  l'heure  ;  en  travail  dans  les 
champs,  la  vitesse  est  réduite  aux  environs 
de  2  000  à  3  000  mètres  à  l'heure,  qu'on  ne 
peut  dépasser,  car  l'homme  doit  suivre  à 
pied,  en  dirigeant  l'appareil  avec  les  man- 
cherons dont  les   poignées  portent,  l'une  la 


PUBLICS  ET  L'AClilCn.TUUE  9u 

,  manette  de  l'avance  à  l'allumage,  l'autre 
I  celle  qui  commande  le  débrayage. 
!  Les  dimensions  principales  sont:longueur, 
t  O^'.Sa  sans  les  mancherons,  2".  10  avec  les 
1  mancherons  ;  largeur,  0"'.io  ;  hauteur,  I  mè- 
!  Ire.  Le  poids  en  ordre  de  marche  est  voisin 
de  300  kilogr. 

Dans  la  figure  20,  l'appareil  Bceman  dé- 
place une  charrue  k  une  raie,  avec  relevage 
automatique,  charrue  qui  exigerait  un  atte- 
lage de  deux  à  quatre  chevaux  suivant  la  té- 
nacité du  sol  et  les  dimensions  du  labour. 

Les  virages  se  font  presque  sur  place  ;  l'ap- 
pareil pivote  rapideï-.ent  sur  une  des  roues 


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¥fj.  20. 


liroueltc  automobile  systèini'  Becinaii. 


motrices,  de  sorte  qu'il  peut  trouver  son  em- 
ploi dans  la  culture  des  vignes  et  dans  les 
cultures  maraîchères. 

Les  vendeurs  annoncent  une  consomma- 


tion variant  de  0  lit.  75  à  1  lit.  2S  par  heure 
suivant  l'importance  des  travaux  demandés 
à  l'appareil. 

R.  DiiSSAiSAix. 


LA  TACHE  DES  POUVOIRS  PUBLICS  ET  L'AGRICULTURE 


La  baisse  de  notre  change  devient  une  ques- 
tion angoissante  pour  notre  pays. 

Chacune  des  liranches  de  l'activité  nationale 
doit  s'efîorcer,  dans  la  mesure  de  ses  moyens,  de 
remédier  à  cette  situation.  Parmi  ces  derniers, 
l'Agriculture  peut,  sans  ambition  comme  sans 
crainte,  prendre  la  tête  du  relèvement  écono- 
mique de  la  nation.  Donc,  produire  assez  de  blé 
et  de  viande  pour  nourrir  le  pays,  tel  est  le  pre- 
mier  devoir.   Or,  jamais  occasion   n'a  été  plus 


propice  pour  atteindre  ce  résultat,  si  l'on  vou- 
lait donner  au  cultivateur  les  moyens  néces- 
saires. 

L'expérience  que  nous  avons  acquise  au  sein 
des  Syndicats  nous  autorise  à  affirmer  ce  fait  : 
le  Syndicat  agricole  vulgarise  l'emploi  des  en- 
crais et  met  ces  derniers  à  la  disposition  de  ses 
adhérents  à  des  prix  réduits;  partant,  il  aug- 
mente la  production. 

D'autre  part,  grâce  à  l'union    des  Syndicats 


1)6 


ACADEMIE  U'A(.K1CLLTL;HE  UE  EKAiNCE 


communaux  qui,  dans  plusieurs  régions  au 
moins,  englobent  actuellement  la  presque  tota- 
lité des  agriculteurs,  et,  par  l'eflet  du  contact 
permanent  existant  entre  eux,  l'action  syndi- 
cale se  manifeste  rapidement,  d'abord  par  la 
propagation  et  l'emploi  des  fertilisants,  ensuite 
par  l'emploi  de  ces  derniers  à  doses  plus  mas- 
sives. Les  résultats  sont  concluants.  Tel  cultiva- 
teur à  qui  l'on  vante  à  juste  titre  les  bienfaits  de 
la  potasse  sur  les  pommes  de  terre,  sur  les  prai- 
ries, etc.,  sans  hésiter,  accepte  d'en  faire  l'essai. 

Ainsi,  par  la  confiance  que  le  paysan  syndiqué 
met  dans  l'homme  qu'il  a  choisi  pour  le  repré- 
senter, il  est  vite  acquis  à  l'idée  d'une  culture 
raisonnée  et  plus  industrielle.  Ce  pas,  si  difficile 
à  franchir,  est  aujourd'hui  chose  faite. 

Toutefois,  il  est  fâcheux  de  constater  que  le 
Syndicat  se  butte  à  l'impossibilité  de  se  procurer 
des  engrais.  C'est  notre  cas  au  Syndicat  central 
d'Albi. 

Pourtant,  on  a  beaucoup  parlé  et  écrit,  on  a 
lancé  invitations  et  appels  aux  agriculteurs,  les 
incitant  à  produire  davantage,  et  on  a  oublié  de 
les  aider  pratiquement  en  mettant  les  engrais  à 
leur  disposition. 

On  a  même  classé,  ce  qui  est  pire  encore,  les 
engrais  dans  la  6'=  catégorie,  alors  qu'ils  de- 
vraient être  d'urgence  acheminés  des  premiers. 
Avec  ce  nouveau  classement,  si  ces  produits 
arrivent,  ils  parviendront  au  moment  où  leur 
emploi  ne  sera  plus  judicieux. 

Cependant,  si  les  scories  ne  nous  étaient  pas 
délivrées  avec  une  parcimonie  telle  (qui  fait 
diminuer  les  demandes  de  40  0/0),  nous  fertili- 
serions nos  prairies,  augmenterions  notre  cheptel 
et,  par  voie  de  conséquence,  la  viande  devien- 
drait plus  abondante. 

Les  superphosphates,  si    précieux   pour    nos 


fourrages  artificiels  et  la  culture  de  nos  blés, 
assureraient  pour  les  erablavures  d'automne 
une  récolte  en  céréales  qui  donnerait  très  rapi- 
dement le  blé  nécessaire  à  notre  consommation, 
et  cela  même  avec  les  seules  surfaces  emblavées. 

Or,  pour  nous  résumer,  que  constatons-nous 
au  moment  même  oîi  les  engrais  devraient  ar- 
river en  grande  quantité  pour  être  immédiate- 
ment et  efficacement  employés  ? 

Nos  commandes  réduites  de  40  0/0  par  suite 
de  l'insuffisance  de  production  des  usines;  un 
règlement  absurde  classant  les  engrais  en  6°  ca- 
tégorie, classement  qui  les  mettra  à  pied 
d'œuvre  avec  un  tel  letard  qu'ils  ne  seraient 
plus  opérants. 

Pendant  ce  temps,  nous  sommes  menacés  de 
manquer  de  pain.  Nous  payons  à  l'Amérique 
12t)  fr.  les  100  kilogr.  de  blé.  D'un  autre  côté,  la 
viande  augmente  tons  les  jours  et  le  change 
atteint  un  taux  qu'on  n'avait  jamais  vu. 

Pourtant,  avec  une  compréheusion  plus  pro- 
fonde et  surtout  avec  le  sens  pratique  des  be- 
soins du  pays,  on  arriverait,  croyons-nous,  à 
s'affranchir  rapidement  des  fournitures  de  blé 
et  viandes  exotiques;  on  améliorerait  notre 
change,  en  un  mot,  on  porterait  remède  à  celte 
situation,  si  l'on  procurait  aux  agriculteurs  les 
engrais  indispensables  et  à  temps  opportun. 

C'est  aux  terriens,  propriétaires,  fermiers. 
métayers,  qu'il  faut  demander  de  sauver  notre 
situai  ion  économique  après  la  guerre  comnie  ils 
ont  sauvé  notre  situation  militaire  pendant  la 
guerre,  et,  pour  cela,  donnons-leur  tous  les 
moyens. 

C'est  la  tâche  urgente  des  Pouvoirs  publics. 

Germain  Thermes, 

Président  du  Syndicat  central  agricole  d'A.lbi. 


ACADÉMIE  D'AGRICULTURE  DE  FRANCE 


Séance  du  14  janvier  1020.  —  Présidence 
de  M.   Viijer. 

Mort  d'un  correspondant. 

M.  le  Secrétaire  perpélw  l  a  le  regret  d'annon- 
cer la  mort  de  M.  Uaphai-1  Puig  y  Valls,  inspec- 
teur général  des  Forêts  en  Espagne,  décédé  le 
4  janvier  à  Tarragone.  Il  avait  été  élu  en  1898 
correspondant  étranger  dans  la  Section  de  syl- 
viculture. 

Sur  les  débouchés  possibles 

de  1  élevage  normand  par  lexportation 

des  Reproducteurs. 

M.  Dechambre,  au  nom  de  l'auteur  M.  le  pro- 
fesseur J.  Lignières,  de  Buenos-Aires,  présente 
le  texte  d'une  conférence  donnée  récemment  à 
la  Société  centrale  de  la  Seine-Inférieure  sur 
l'introduction  du  bétail  français  et  spécialement 
du  bétail  normand  dans  l'Amérique  du  Sud. 

M.  Dechambre,  à  cette  occasion,  trace  les 
grandes  lignes  du  programme  à  réaliser  pour 
développer  cette  exportation. 


I.e  bétail  français  a  des  raisons  valables  de 
trouver  un  débouché  en  Sud  .\mérique,  tant  au 
point  lie  vue  de  la  production  de  la  viande  qu'à 
celui  de  la  production  du  lait. 

Au  point  de  vue  de  la  viande,  il  est  d'abord  à 
remarquer  que  si  les  éleveurs  de  l'Amérique  du 
Sud  recherchent  notre  clientMe  pour  la  vente 
de  viande  frigorifiée,  ils  ont  tout  intérêt  à  nous 
fournir  de  la  viande  qui  corresponde  à  nos 
goûts,  et,  à  ce  point  de  vue,  la  viande  provenant 
de  nos  races  françaises  nous  donnera  toute 
satisfaction.  Les  affaires  présenteront  vraiment 
alors  le  caractère  bilatéral  qui  en  assure  la 
réussite  parce  qu'il  concilie  les  intérêts  des 
deux  parties  :  les  éleveurs  étrangers  gagneront  à 
nous  envoyer  leurs  viandes  et  les  éleveurs  fran- 
çais tireront  profit  en  leur  vendant  des  repro- 
ducteurs. 

Dans  sa  conférence,  M.  Liiiuières  a  plus  spé- 
cialement étudié  ce  qui  a  trait  à  la  race  nor- 
mande considérée  comme  bête  laitière. 

En  .\ri.'entine,  l'industrie  laitière  a  acquis  un 


CORRESPONDANCE 


97 


réel  développement,  et  ce  grand  pays  accentue 
chaque  année  ses  efforts  pour  donner  de  plus  en 
plus  d'ampleur  à  celte  industrie.  Or,  ii  apparaît 
bien  que  la  race  normande  soit,  entre  toutes  les 
races,  celle  qui  peut  le  mieux  aider  la  produc- 
tion laitière  argentine  à  prendre  un  essor  con- 
sidérable. 

Toutefois,  pour  établir  un  couravU  sérieux 
d'exportation  en  Amérique  du  Sud,  certaines 
règles  sont  à  observer,  auxquelles  on  ne  saurait 
se  soustraire. 

L'élevage  argentin,  par  exemple,  est  parvenu 
à  un  tel  degré  de  perfection  que  ce  pays  ne  peut 
admettre  rien  qui  ne  soit  supérieur.  Les  éleveurs 
français  doivent  donc  se  garder  d'y  envoyer  des 
animaux  médiocres  qui  feraient  le  plus  grand 
tort  à  notre  élevage  tout  entier. 

Il  faut  aussi  attacher  une  importance  capitale 
au  pedigree  des  reproducteurs.  La  parfaite  tenue 
du  herdbook  et  la  sévérité  dans  les  inscriptions 
sont  les  bases  de  la  haute  valeur  que  pourront 
atteindre  les  animaux  et  de  la  confiance  que 
témoigneront  à  leurs  vendeurs  les  acheteurs 
étrangers.  Ce  point  est  très  important  et  l'argu- 
ment qu'il  apporte  vient  s'ajouter  à  ceux  qui 
ont  déjà  été  présentés  pour  imposer  une  orga- 
nisation correcte  et  étendue  de  nos  livres 
généalogiques.  Pour  perpétuer  et  augmenter  la 
haute  valeur  laitière  et  beurrière  de  la  rare  nor- 
mande, il  y  a  lieu  de  poursuivre  l'extension  des 
sociétés  de  contrôle  qui  assurent  scientifique- 
ment la  sélection  rationnelle  des  animaux. 

La  réussite  des  exportations  est  encore  subor- 
donnée à  un  autre  point  important,  l'organifa- 
tiou  commerciale.  U  est  indispensable  que  les 
éleveurs  se  groupent  en  syndicats  qui  devront 
diriger  et  surveiller  l'exportation. 

Enfin,  il  est  un  point  qui,  s'il  n'était  parfai- 
tement résolu,  suffirait  à  lui  seul  à  annuler  tous 
les  efforts;  il  s'agit  de  la  question  sanitaire. 

M.  Lignières  assure  même  que  c'est  elle  qui  a 
été  la  cause  principale  de  l'éloignement  de  la 
race  normande  du  marché  argentin;  cela  in- 
dique que!  prix  on  doit  y  attacher. 

Toujours  esl-il  qu'actuellement  un  courant 
d'exportation  vers  l'Amérique  du  Sud  peut 
s'établir  largement  et  rendre  à  l'élevage  français 


un  service  signalé.  Objecter  que  l'élevage  français 
ne  peut  pas  exporter,  afin  de  ne  pas  ralentir  la 
marche  de  la  reconstitution  du  troupeau  bovin, 
est  une  grave  erreur.  Le  commerce  est  le  meil- 
leur aiguillon  de  la  production;  et  l'exportation 
n'est-elle  pas  comme  la  consécration  définitive 
de  la  qualité  d'un  produit. 

Extension  des  livres  généalogiques  et  du  con- 
trôle du  rendement,  adaptation  de  la  production 
aux  besoins  du  pays  importateur,  création  de 
syndicats  et  d'organisations  commerciales,  adop- 
tion de  mesures  sanitaires  fournissant  toutes  ga- 
ranties nécessaires,  telles  sont  les  grandes 
lignes  du  programme  à  réaliser. 

M.  le  Président.,  h  l'occasion  de  cette  commu- 
nication, rappelle  le  succès  obtenu,  il  y  a  quelques 
années,  à  une  exposition  internationale  d'agri- 
culture en  Argentine,  par  un  très  beau  lot 
d'animaux  de  race  cbarolaise  qui  y  avaient  été 
envoyés  par  les  soins  du  général  de  la  Guiclie, 
grand  éleveur  de  cette  race  en  France. 

Tous  les  animaux  furent  achetés  et  très  ap- 
préciés. 

Jardins  ouvriers  et  familles  nombreuses. 

M.  Henry  Sagnier  signale  à  l'Académie  la  très 
heureuse  initiative  prise  par  M.  Riverain  pour 
provoquer  la  création  de  jardins  ouvriers  aux 
environs  de  la  ville  de  Vendôme,  près  de  laquelle 
il  habite. 

11  met  à  la  disposition  des  ménages  ouvriers 
une  étendue  de  terre  de  deux  hectares  située  à 
proximité  de  la  ville.  <"e  terrain,  préalablement 
labouré,  est  divisé  en  parcelles  d'une  boisselée 
(5  ares  17). 

Le  prix  de  location  de  chaque  parcelle  sera  de 
lli  fr.;  mais  il  sera  fait  une  réduction  de  3  fr. 
par  enfant  âgé  de  moins  de  quatorze  ans. 

Les  sommes  provenant  de  cette  location  se- 
ront employées  à  l'achat  d'engrais  spéciaux  à  la 
culture  maraîchère,  qui  seront  distribués  au 
printemps,  et  par  parties  égales,  à  tous  les  loca- 
taires. 

M.  le  Président  se  fait  l'interprète  de  l'Aca- 
démie en  applaudissant  à  l'excellente  initiative 
prise  par  M.  Riverain. 

H.    HlTl-ÎB. 


CORRESPONDAÎSCE 


—  X*^  10113  (fi/idne). —  Vous  voulez  l'aire  entrer 
dans  votre  assolement  une  prairie  temporaire, 
à  base  de  trèfles  et  sainfoin,  devant  durer  deux 
ans,  votre  terre  est,  d'après  l'analyse,  sèche  et 
calcaire. 

Nous  vous  conseillons  le  mélange  de  :  lOkMog. 
trèfle  violet,  '60  kilogr.  sainfoin,  3  kilogr.  trèfle 
hybride,  2  kilogr.  lotier  corniculé.  —  (H.  H.î 

—  N»  620")  [Grèce).  —  Pour  les  explosifs  des- 
tinés à  des  travaux  de  terrassements,  voyez 
les  maisons  suivantes  :  Société  anonyme  des 
explosifs,  5,  rue  du  Général-Foy,  à  Paiis;  So- 
ciété générale  d'explosifs,  42,  rue  des  Mathurins, 
à  Paris;  Société  générale  pour  la  fabrication  de 


la  dynamite,  I57,  boulevard  Haussmann,  à  Paris. 
Les  maisons  de  vente  délivrent  aux  acheteurs 
des  imprimés  relatifs  à  la  déclaration  d'achat  et 
au  bon  de  commande  soumis  à  des  réglemen- 
tations. —  (M.  R.) 

—  N"  6159  (Rliône).  —  Les  races  françaises 
indiquées  pour  l'introduction  en  Argentine  en  vue 
de  la  production  de  la  viande,  et  recomman- 
dables  par  le  développement  de  leur  cuisse  et  de 
leur  fesse  sont  la  Cbarolaise  et  la  Limousine.  La 
première  existe  déjà  en  Argentine;  la  seconde  est 
surtout  bien  connue  et  appréciée  au  Brésil. 
L'introduction  doit  porter  sur  des  reproducteurs 
jeunes,  âgés  de  dix  à  quinze  mois,  leur  acclima- 


98 


CORRESPONDANCE 


lemont  esl  plus  facile  que  celui  de  sujets  plus 
vieux.  Le  prix  de  revient  de  l'opéiation  sera 
relativement  élevé  :  1°  parce  que  vous  avez  in- 
térêt à  choisir  des  animaux  de  bonne  origine  et 
de  belle  confurmation  ;  2°  parce  que  les  frais  de 
voyase  et  de  transport  sont  assez  coûteux.  Vous 
obtiendrez  sur  ce  dernier  point  des  indications 
précises  en  vous  adressant  aux  Compagnies  de 
navigation.  —  (P.  D.) 

—  N»  .3872  {Oise).  —  La  loi  du  16  octobre  l',M9 
sur  l'utilisation  de  l'énergie  hydraulique  est 
une  loi  d'ordre  général  qui  établit  les  conditions 
dans  lesquelles  doivent  se  faire  les  concessions 
d'énergie  hydraulique  elle  prévoit  des  avantages 
pour  les  aménagements  destinés  à  l'utilisation 
des  chutes  d'eau.  Une  Commission  a  été  nommée 
ivoir  le  Journal  d'Agriculture  pratique  du  13  no- 
vembre, p.  824)  en  vue  d'élaborer  les  projets  de 
règlement  pour  l'application  de  cette  loi. 

—  N"  (i916  (l)ordognc).  —  Vous  pourrez  vons 
procurer  au  siège  du  Service  de  la  liquidation 
des  stocks  (10  bis,,  boulevard  Uelessert,  à  Parisi 
tous  les  renseignements  utiles  sur  les  conditions 
dans  lesquelles  on  est  admis  à  participer  à 
l'achat  des  diverses  denrées  qui  forment  les 
stocks  disponibles. 

—  N»  0880  [Côle-d'Or].  —  Vous  demandez  ovi 
l'on  peut  se  procurer  le  texte  du  projet  sur  le 
régime  de  l'alcool  industriel  adopté  par  la 
Chambre  des  députés  au  mois  d'août  dernier. 
C'est  dans  la  séance  du  fi  août  que  cette  décision 
a  été  prise,  en  disjoignant  de  l'ensemble  dn 
projet  sur  le  régime  de  l'alcool  les  neuf  articles 
consacrant  le  monopole  de  la  vente  de  l'alcool 
industriel.  Le  numéro  du  1  tioùtda  Journal  Officiel 
renferme  le  compte  lendu  sténograpliique  de 
cette  séance  de  la  Chambre. 

—  N°  7259  (Haute-Marne).  —  Comme  suite  à  la 
Correspondance  parue  dans  le  n"  2  du  8  janvier 
dernier,  deux  abonnés  sont  assez  aimables  de 
nous  faire  connaître  des  adresses  où  l'on  peut  se 
procurer  des  poêles  à  sciure  de  bois  :  1°  M.  Ma- 
ria, à  Secondigiiy-en-C.ùtine  (Deux-Sèvres),  esl 
l'inventeur  d'un  appareil  pratique  et  écono- 
mique; 2°  le  Lifo,  70,  rue  Taitbout,  à  Paris.  — 
(M.  R.). 

—  N"  6299  (Calrados).  —  Il  nous  paraît  diffi- 
cile, et  surtout  onéreux,  de  prendre  une  presse 
à  fourrages  à  bras  et  d'y  ajouter  des  organes 
permettant  de  la  faire  fonctionner  avec  un  petit 
moteur  de  îj  chevaux.  Cela  pourrait  se  faire  avec 
une  presse  dans  laquelle  le  plateau  agit  sur  la 
charge  par  des  chaînes  s'enroulant  sur  deux 
treuils  qu'il  faudrait  actionner  par  roue  et  vis 
sans  fin  débrayable  facilement  pour  permettre 
la  remise  en  position  du  plateau.  L'arbre  garni 
des  vis  sans  lîn  porterait  des  poulies  fixe  et  folle 
commandées  par  une  courroie  venant  du  moteur. 
Voyez  les  petites  presses  de  Marmonier,  usine 
Corne-de-Cerf,  à  Lyon   (lUiône).  —   (.M.  R.) 

—  N"  7135-  (Loire).  —  L'Escargot  Gros  blanc 
étant  un  animal  très  vorace,  qui  n'acquiert  une 
taille  commerciale  qu'à  la  fin  de  sa  deuxième 
année,  son  élevage  complet  occasionnerait  de 


graves  mécomptes  au  point  de  vue  financier. 
D'autre  part,  la  mortalité,  toujours  à  craindre 
lorsqu'on  rassemble  pendant  longtemps  de 
nombreux  individus  sur  une  petite  surface, 
pourrait  devenir  énorme  en  cas  d'épidémie.  Ces 
divers  motifs  font  que  l'élevage  intensif  de 
l'Escargot  n'est  pas  recommandable. 

On  peut  seulement  conseiller  le  ramassage,  à 
la  fin  de  l'été  (lin  août  commencement  sep- 
tembre), des  Escargots  adultes  qui  ont  vécu  en 
liberté,  pour  les  réunir  dans  des  parcs  où  ils 
operculent  leur  coquille  à  partir  du  début  d'oc- 
tobre. Ils  sont  ensuite  conservés  et  expédiés  sur 
les  marchés  pendant  tout  l'hiver.  Cette  spécu- 
lation est  avantageuse  dans  les  régions  où  l'on 
a  les  facilités  pour  trouver  ces  Mollusques  en 
quantité  suffisante. 

Il  n'y  a  pas  possibilité  de  vous  indiquer,  dans 
une  simple  correspondance,  la  manière  d'ins- 
taller les  parcs,  les  modes  de  clôture,  l'établis- 
sement des  abris,  l'alimentation  et  les  soins  à 
donner  aux  Escargots  depuis  leur  récolte  jus- 
qu'au bouchai.'e.  Vous  trouverez  ces  renseigne- 
ments dans  l'ouvrage  ['Escargot  et  la  Grenouille 
comestibles,  par  A.  Tliévenot  et  F.  Lesourd. 
Prix  2  fr.,  à  la  Librairie  agricole  de  la  Maison 
Rustique.  —  (F.  L.) 

—  N°  6173  (Seine-et-Marne).  —  1°  Vous  êtes 
fermier  d'une  ferme  dont  le  bail  expire  au 
l"  mars  1922.  Vous  avez  été  mobilisé  d'août  1914 
à  mars  1919.  Avez-vous  droit  à  une  prolongation 
de  baiH 

Aucun  texte  législatif,  actuellement,  ne  vous 
donne  droit  à  une  prolongation  de  bail. 

En  effet,  la  loi  du  0  mars  1918  prévoit  bien 
une  prolongation  de  bail,  mais  elle  s'applique 
uniquement  aux  baux  ù  loyer,  c'est-à-dire  aux 
baux  de  maison,  appartements,  usines,  etc. 

La  loi  du  17  août  1917  sur  les  baux  ruraux, 
qui  vise  la  résiliation  des  baux  ruraux  ainsi  que 
les  remises  ou  réductions  de  fermages  par  suite 
de  la  guerre,  est  muette  sur  la  prorogation. 

2°  Un  bâtiment  à  usage  de  vacherie  a  été 
détruit  par  un  incendie  dans  votre  corps  de 
ferme  ;  le  propriétaire  en  a  fait  reconstruire  un 
autre  pour  le  remplacer,  mais  moins  bien  amé- 
nagé, et  ne  pouvant  contenir  que  la  moitié  des 
bêtes  qu'abritait  celui  détruit.  Pouvez-vous  for- 
cer le  propriétaire  à  reconstruire  un  bâtiment 
de  tous  points  semblable  au  premier  ? 

Vous  ne  le  pouvez  pas;  mais  vous  pourriez 
avoir  droit  à  une  diminution  du  loyer.  Lors- 
qu'une partie  des  lieux  loués  a  été  détruite  par 
un  incendie,  et  que  le  preneur  a  pu  établir  que 
cet  incendie  provient  d'un  cas  fortuit  ou  de 
force  majeure,  ou  de  vice  de  la  construc- 
tion, etc.,  enfin  d'un  fait  qui  dégage  sa  respon- 
sabilité (art.  1733  Gode  civil),  il  a  droit,  soit  à 
la  résiliation  du  bail,  si  la  chose  détruite  cons- 
titue l'objet  principal  du  bail,  soit  tout  au  moins 
àunediminulion  duloyer  (art.  1722  Code  civil). 

Si  donc  vous  pouvez  faire  la  preuve  rappelée 
plus  haut,  vous  pouvez  assigner  votre  proprié- 
taire en  diminution  de  loyer.  —  (II.  H). 


REVLE  COMMERCIALE 


99, 


LA  SEMAINE  MÉTÉOROLOGIQUE 


Semaine  du  18    au 

24  janvier 

1920   [OBSERVATOIRE  DU  PARC  SAL\T-MAUR) 

JOURS 

2  "^ 

TEMPKR.'VIUKK 

Vent. 

0 

RKM.\KQUES  DIVERSES 

Écart 

ET     DATES 

ce; 

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milliliari. 

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Dini 18  jan. 

10-28.3 

304 

S  "3 

('. .  .^ 

+1.2 

S 

0.0 

2.0 

Temps  pluvieux. 

LunJi l'J  — 

1017.:, 

3.1 

8.4 

H.  4 

-f  i.i 

CI 

0.0 

-          -T 
t    .      1 

Temps  pluvieux. 

Mardi 20  - 

102.-;.  9 

2.0 

7.6 

4.  7 

+2.3 

1) 

0.0 

2.0 

Temps  pluvieux. 

Mercredi..  21  — 

1020..'! 

4.3 

11.3 

".4 

H- 3.0 

0 

3.3 

2.1 

Pluvieux  le  ninlin,  beau  après- 
midi. 

Jeudi 22  - 

1031.1 

—  1.0 

7.4 

2.6 

tO.2 

s 

fi.  3 

.. 

(jelée  lil.  le  mat.,  beau  temps. 

Vendredi.  23   — 

1026.1 

—  t. S 

7.6 

i^.O 

-0.5 

s 

.3  9 

" 

Gelée  bl.  le  mat.,  beau  temps. 

1 
Samedi.. .  2i  — 

1020.1 

—  1.2 

10  8 

4  .3 

+  1.8 

s 

7.1 

0.2 

Gelée    bl.  le  matin,  ciel  clair, 

4. S 

pluie  le  soir. 

XijeDDes  OD  totâui 

102.J.O,      1.2 

S.  8 

■  k 

» 

22. N 

11.0 

Pluie  depuis  le  l»' janvier  : 

JiarU  sor  la  ooraalu 

+  5.-^  +  l   1 

+3.7 

+2.4 

•■ 

» 

2(]  \'m  de 
61   h.  9 

Inr.  thÉor. 

En  1920 SSmm 

Normale 32 

(1)  Voir  à  la  page  .ïl8  du  numéro  du  24  juillet  l'e.xplicalion  de  cette  nouvelle  mesure. 


REVUE    COMMERCIALE 


Situation  agricole.  —  La  semaine  écoulée  a  éti 
meilleure  que  les  précédentes.  Les  pluies  ont  fait  j 
trêve;  la  culture  a  bénéficie  de  journées  sèches  et 
un  peu  plus  froides.  On  ne  tardera  pas  à  reprendre 
activement  les  labours  si  ce  temps  favorable  -e 
maintient. 

Les  nouvelles  concernant  l'aspect  des  blés  d'au- 
tomne continuent  à  être,  dans  l'i'nsemble,  satislai- 
santes.  On  signale  toulefois  des  plaintes  au  suj,"t  du 
développnment  des  mauvaises  herbes  et  des  dégâts 
commis  parles  rongeurs;  ces  dégâts  sont  heureuse- 
ment localisés. 

,\u  vignoble,  on  poursuit,  .aussi  rapidement  que 
possible,  l'exécution  de  la  taille. 

Blés  et  Farines.  —  Transactions  peu  nombreuses 
en  blés,  aux  conditions  de  la  taxe.  Les  moulins 
étant  faiblement  approvisionnes,  leur  travail  manque 
d'activité.  Les  importations  de  farines  américaines 
permettent  heureusement  d'alimenter  régulièrement 
les  boulangeries. 

A  Mew-York,  le  blé  vaut,  en  tenant  compte  du 
change,  117  fr.  0.5  le  quintal. 

Sons.  —  Les  offres  se  faisant  de  plus  en  plus  rares, 
la  culture  éprouve  de  sérieuses  difficultés  pour  se 
procurer  ce  sous-produit,  actuellement  très  de- 
mandé. 

Céréales  diverses.  —  Offres  insignifiantes  en  sei- 
gles. Les  cours  des  avoines  ont  subi  une  nouvelle 
hausse.  On  cote,  par  quintal  départ  :  avoines  noires 
du  Loiret  et  d'Eure-et-Loir,  95. .30  à  96.30  ;  noires  de 
Bretagne,  92  à  94.50;  grises  de  même  provenance,  88 
à  89  fr.;  avoines  blanches  de  l'Est,  92  fr. 

Les  orges,  peu  offertes,  s'enlèvent  à  des  prix  sou- 
tenus, soit  par  quintal  départ  :  orges  de  Champagne. 


94  tV9.3  fr.:  de  la  Mayenne  et  de  la  Sartlie,  9."  à  97  fr. 
de  l'Ouest,  92  à  93  fr. 

La  fermeté  des  cours  s'est  maintenue  sur  les  sar- 
rasins, cotés  comme  suit  [lar  quintal  départ  ;  Bre- 
tagne, 82  à  82..50;  Centre,  82.50  à  83.50. 

Dans  le  Midi,  le  sorgho  vaut  de  58  à  59  fr.  les 
100  kilogr. 

Fourrages.  —  Au  marche  de  La  Chapelle,  les 
cours  des  fourrages  sont  restés  stationnaires.  Par 
104  bottes  de  3  kilogr.  rendues  à  Paris,  on  cote  : 
foin,'  280  à  310  fr.;  regain,  290  à  310  fr.;  luzerne,  300 
à  330  fr. 

Dans  les  départements,  on  vend  de  30  à  48  fr.  les 
100  kilogr. 

Pailles.  —  .Vu  marché  de  Lj  Chapelle,  cours  san 
changement  sur  les  pailles  de  blé  et  de  seigle,  en 
hausse  sur  celle  d'avoine.  On  a  vendu  aux  101  bottes 
de  3  kilogr.  rendues  à  Paris  :  paille  de  blé,  200  à 
220  fr.  :  paille  d'avoine,  200  à  220  fr.  ;  paille  de 
seigle,  180  à  200  fr. 

Sur  les  marchés  départementaux,  on  vend  les 
pailles  de  25  à  30  fr.  les  100  kilogr. 

Graines  fourragères.  —  On  enregistre  une  nou- 
velle hausse  sur  les  graines  de  trètle  et  de  luzerne; 
les  autres  semences  fourragères  ont  des  prix  sou- 
tenus. 

Par  100  kilogr.  départ,  on  cote  :  trèfle  violet,  950 
à  1  300  fr.  ;  luzerne  de  Provence,  725  à  830  fr.  ;  lu- 
zerne de  pavs,  650  à  800  fr.  ;  trèfle  blanc,  900  à 
1  200  fr.  ;  anthyllide,  1  000  à  1  500  fr.  ;  lupuline, 
400  à  500  fr.  ;  sainfoin,  165  à  175  fr.  ;  ray-grass,  135 
à  173  fr.  ;  lotier,  800  à  1  000  fr. 

BétaiL  —  Au  marché  de  La  Villette  du  lundi 
19  janvier,  les   disponibilités   en  gros  bétail  dépas- 


)0U 


KEVUE    CuMMtKClALË 


Amenés.    LaVill.  Vaug. 

l*lcs         tèles  tèles 

B<eufs -au  ) 

Vaches....       1  8o5  >     50J  99 

Tauroaiix..  3S1  * 

Veaux 1  761          767  227 

Mouton».,     n  S91  1  615  S)S 

Porcs •?  7S9  1  Oî:  •  7S5 


l.a  Vill.      TauR. 


553 


36 


977  -3 

1  340  360 

930  939 


rri.\  maxîraa  du  kilogramme. 
Au  poids  net.  Au  poids  vif. 

1"  q.      •-'•  q.        3*  q.      Pri.v  extrêmes 


Boeufs 

Vachos 

Taureaux  .. 

V«a«x  

Moutons  . . . 
Porcs  


6.H 
6.20 
5.00 
11.90 
11.10 
,10.30 


5.50 
5.50 
i.70 
11.30 
ÏO.30 
10.14 


4.70 
4.50 
i.lO 
9.10 
£9.40 
10. OO 


1.40  à  3.7S 
1.40      S.7S 


1.40 
9.60 
3.50 
6.19 


Marché  du  Jetuli  22  janvier. 
Kulr^es  directes 


aux  abattoirs. 


t6les 

Bwuf» I  169 

Vaches S02 

Taureaux..  918 

Veaux 1  Oo8 

Moulous  . .  10  61$ 

Porcs 9  130 


Auieui^s.  La  Vill. 
tètes 


% 

77 
J34 
492 


Vaug. 

lèles 

3S 

119 
401 
511 


LaVUl. 
tètes 

496 

117 
410 
Ml 


55 
960 
179 


Prix  raaxima  du  kilogramme. 
.\u  poids  vit. 


.\u  poids  nel. 
!••  q.       9«  q.       3-  q. 


Bœuls 

Vaches. .., 
Taureaux. . 

Veaux 

Uoutous... 
Porcs 


6  46 

6  59 

5  4S 

19  Oi) 

11  40 


5  80 

5  SO 

5  00 

U  50 

10  90 


10  30      10  00 


5  18 
5  OS 
4  50 
9  40 
990 
9  31 


Prixoxlrèmes. 

1.(0  à  4. OS 
1.60  4.14 
1.60  3.09 
9.50  7.39 
3.65  6.0O 
6.18      7.90 


sant  les  besoins,  il  en  est   léMillr  un   lU'chis^cment   | 
de  10  à  15  centinifs  par  deiui-kilograinaie  net. 

O.T  a  payé  les  baïufs  de  la  Manche,  du  CalvaJos. 
de  l'Orne,  de  la  Seiiie-InlVrieure,  de  l'.Mlier  et  de  la 
Nii^vre,  2.90  à  3  fr.:  de  la  Mayenne  et  de  la  Sartlie, 
2.73  à  2.70;  de  la  llaute-Vieuiie,  3  à  3.20;  de  l  Ouest. 
2.UI  à  2.90;  les  génisses,  3  à  3.20;  les  vaches,  2.40  à 
3  fr.;  les  taureaux,  2  à  2.50  l«  demi-kilogramme 
net. 

Les  veaux  ont  eu  îles  cours  faiblement  tenus.  On 
a  coté  par  deuii-kilogranime  net  :  les  veau.x  d'Eure- 
et-Loir,  Seine-et-.Marne,  Seine  el-Oise,  Loiret  et 
Yonne,  5.80  à  (i.la;  de  l'Aube,  5.75  à  5.90;  de  la 
Saithe,  5. -40  i\  5.75;  du  Cantal,  4.25  à  4.75:  de  la 
llaule-Vicnne,  4.50  à  5  fr.;  du   Calvados,  3.50  à  4  fr- 

En  raison  de  la  recrudescence  des  arrivages,  vente 
mauvaise  sur  les  moutons,  dont  les  cours  ont  llêchi 
de  25  centimes  par  demi-kilogramme  net.  On  a 
payé  les  agneaux,  5.95  à  6.15:  les  moutons  du  Ctier, 
5.25  à  5  50;  de  l'Allier  et  de  la  Nièvre,  5.60  à  5.75; 
les  métis,  5.25  à  5.50;  les  moutons  du  Midi,  4.95  à 
5.20  le  demi  kilogramuie  net. 

La  fermeté  s'est  maintenue  sur  les  cours  des  porcs. 
On  a  coté  comme  suit  par  domikilogramme  vif  : 
porcs  gr.is.  3.50  à  3.60;  coclies.  2.75  à  3.10. 

Voici  le  relevé  des  marchés  des  lundi  19  et  jeudi 
22  janvier  : 

Aîarclie  Uu  lundi  19  jaia-ier. 
Entrées  directes 
aux  abattoirs.  Réserves 


3.60 
7.3-' 
5.ÏÎ0 
-.21 


Vaug. 
têtes 
118 


Dans  les  départements,  on  cote  : 

Besa/ii'on,  par  kilogr.  poids  vif  :  veaux.  5.S0  à 
6  fr.;  porcs,  7  à  7  20;  par  kilogr.  poids  net  :  moutons. 
S  à  8.50. 

Bordeaux,  par  kilogr.  poids  vif: 'bœufs,  2.40  à 
3.90;  vaches,  1.60  à  3.60;  par  kilogr.  poids  net  : 
moutons,  8  à  H. 30;  veaux,  9.50  à  U  fr. 

Dijon,  par  kilogr.  poids  net  :  moutons.  9  à  11  fr.; 
par  kilogr.  poids  vif  :  veaux.  6  à  6.80  ;  porcs, 
7.40  à  7.50. 

Lyon-Vaise.  par  kilogr.  poids -net  :  bœufs,  5.70  « 
6.16  ;  moutons,  10.20  à  ll.SO  ;  par  kilogr.  poids  vif  : 
veaux,  5.80  à  6.30. 

Marseille,  par  kilopr>poids  net  :  bœufs,  5.75  à  6.50: 
vaches,  5  à  5.70;  moulons,  10.50  à  U  fr.;  par  ki- 
logr. poids  vif  :  porcs.  7.50  à  7.60. 

Nancy,  par  kilogr.  poids  net  :  bœufs,  5.60  à  6.70; 
vaches,  4..-0  à  6.50  ;  par  kilogr.  poids  vif  :  veaux. 
5.80  à  6.80;  porcs,  7.30  à  7.70. 

Suifs.  —  La  dernière  cote  officielle  a  été  établie  de 
395  à  400  fr.  les  100  kilogr. 

Vins.  —  On  rencontre  toujours  les  mêmes  difficul- 
tés l'our  l'expédition.  La  fermeté  des  prix  se  main- 
tient sur  les  marchés  méridionaux  où  l'on  paie  par 
hectolitre  nu,  les  vins  rouges  :  105  à  120  fr.  à  Bé- 
ziers,  115  à  125  fr.  dans  le  Var,  100  à  110  fr.  à  Mont- 
pclliei-,  95  à  115  fr.  à  Narbonne,  105  à  115  fr.  à  Nimes. 
Les  vins  blancs  sont  cotés  125  à  135  fr.  l'hectolitre. 
j  Dans  la  Loire-Inférieure,  on  paie,  par  barrique  de 
225  litres  :  vins  de  nmscadel.  400  à  425  fr.  en  I"  choix; 
375  fr.  en  2"  choix;  vins  de  gros  plants, 275  à  325  fr. 
'  Produits  de  laiterie.  —  Eu  Francbe-C  •mté.  des 
fruit  ères  out  vendu  leur  proluclion  de  gruyère  de 
495  à  515  fr.  les  50  kilogr. 

Graines  oléagineuses.  —  Les  graines  de  coUa 
valent  de  ISO  à  195  fr.  et  celles  de  lin  165  fr.  les 
!00  kilogr.  Les  graines  de  lin  p'ur  semence  sont 
cotées  350  fr.  le  quintal  dans  le  Nord. 

Pimmes  de  terre.  —  Vente  moins  active  à  des 
cours  ayant  tendance  à  la  baisse.  On  paie  aux 
100  kilogr.  par  vagon  de  5  000  kilogr,  départ  :  Hol- 
lande, 65  il  70  fr.  ;  Saucisse  rouge.  40  â  50  fr.  ;  Ronde 
à  chair  jaune,  36  à  42  fr.:  Institut  de  Beauvais,  36  à 
42  fr.;  Géante  bleue.  27  à  2S  fr.;  Magnum  bonum  et 
Kin  de  siècle,  37  à  39  fr. 

Lins  et  chanvres.  —  Aux  100  kilogr.,  on  paie  :  lin 
de  Normaulie,  1  800  à  2  200  fr.  ;  de  Bretagne.  1  900  4 
2  300  fr.  ;  chanvres  de  la  Sarthe,  ISO  a  200  fr. 

Noix  et  cerneaux.  —  Ou  vend  dans  l'Isère,  aux 
100  kilogr.  :  noix  .Mayelte,  380  à  390  tr.  Dans  la  Dor- 
dogue,  on  paie  les  uoix  150  fr.  l'hectolitre. 

Engrais  —  On  vend  aux  100  kilogr.  par  vagon  de 
5  ti.nnes  rendu  gare  destinataire  ;  cianamide  en 
poudre  disponible  dosant  19.5  à  20.5  0  0  d'azote. 
96  fr.  ;  cianamide  en  poudre  livrable  sur  aviil,  dosant 
17  à  l8  0,0  d'azote,  84  fr.;  cianamiit-  S.  P.  A.  gra- 
nulée, livrable  sur  mai-juin,  dosant  de  2U  à  21  0  0 
d'azote,  120  fr. 

Les  superphosphates  dosant  de  14  à  15  O'O  d'acide 
phosphoriipie  valent  de  22  50  à  23  fr.  le  quintal 
départ,  par  grosses  quantités. 

B.    DCKAKD. 


Le  Gérant  :  Charles  Ditriii. 


I  .  Mahktubc^x.  imprimeur,  1,  rue  Cassette 


CilKUMiyUE  AGHICC'LE 


lui 


CHRONIQUE  AGRICOLE 


Encore  le  problème  du  transport  des  engrais.  —  Question  de  M.  Peyronnet  devant  le  Sénat  et  réponse  du 
ministre  de  l'Agriculture.  —  Les  grandes  Commissions  parlementaires.  —  Projets  reuvoyés  à  la  Com- 
mission de  l'Agriculture.  —  La  Commission  des  Douanes  au  Sénat.  —  Attributions  du  sous-secrétaire 
d'Etat  à  l'.\gricullure.  —  Relevé  du  commerce  extérieur  de  la  France.  —  Influence  de  la  hausse  des 
pri.x.  —  Résultats  actuels  de  la  production  du  sucre.  —  Fabrication  de  l'alcool  pendant  les  trois  pre- 
miers mois  de  la  campagne.  —  Congrès  de  la  Fédération  des  Associations  agricoles  du  Centre.  —  Réso- 
lutions adoptées.  —  L'exportation  des  vins  d'Alsace  et  de  Lorraine.  —  Recherches  de  MM.  Maquenne 
elBfmoussy  sur  les  migrations  du  cuivre  dans  les  plantes.  —  Hapports  entre  fermiers  et  propriétaires 
dans  les  régions  sinistrées.  —  Récompeuses  aux  instituteurs  et  institutrices  pour  l'enseignement  agri- 
cole. —  Initiative  prise  par  la  Société  des  Agriculteurs  de  l'Oise.  —  Etude  de  M.  Ducellier  sur  la  pTO- 
Suction  fourragère  au  Maroc.  —  Prochaine  exposition  internationale  d'Aviculture.  —  Diminution  du 
poids  des  animaux  de  boucherie.  —  Constatations  faites  au  marché  de  La  Villelle. 


Les  transports  des  engrais. 

A  mesure  que  le  temps  s'écoule,  l'émotion 
née  des  diftîcultés  d'approvisionnement  en 
engrais  et  en  semences  pour  les  cultures  de 
printemps  prend  de  plus  grandes  propor- 
tions. .\insi  que  nous  disions  dans  une  pré- 
cédente Clironique  (numéro  du  15  janvier),  la 
solution  du  problème  des  transports,  qui  est 
le. nœud  à  trancher,  dépend  du  Gouverne- 
ment ;  il  peut  et  il  doit  en  finir  sans  délais. 

Dans  la  séance  du  20janvier,  M.  le  sénateur 
Peyronnet  a  posé  très  nettement  la  question 
au  ministre  de  l'Agriculture  :  il  a  démontré  la 
nécessité  de  classer  immédiatement  les  en- 
grais et  les  semences  dans  la  catégorie  des 
transports  privilégiés,  dans  la  catégorie  A,  au 
même  titre  que  les  denrées  de  ravitaillement. 
«  Le  relèvement  de  l'agriculture  française, 
a-t-il  rappelé  en  e.xcellents  termes,  est  lié  à 
la  promptitude  que  vous  mettrez  à  fournir  à 
la  masse  des  petits  propriétaires  ruraux  et 
des  travailleurs  du  sol  les  moyens  de  féconder 
la  terre,  frappée  d'impuissance  par  un  long 
surmenage.  »  Le  ministre  a  répondu  qu'il 
était  d'accord  avec  son  collègue  des  Travaux 
publics  pour  donner  la  satisfaction  unanime- 
ment réclamée,  et  qu'un  décret  dans  ce  sens 
était  soumis  au  Conseil  d'Etat.  «  J'espère,  a- 
t-il,  ajouté,  que  dans  un  délai  très  restreint, 
vous  aurez  pleine  et  entière  satisfaction.   » 

Le  Journal  Officiel  dn  1"'  février  a  publié 
un  décret  conforme  à  celte  promesse  ;  nous 
en  donnerons  le  texte  dans  notre  prochain 
numéro. 

Travaux  parlementaires. 

La  Chambre  des  Députés  a  procédé  à  la 
constitution  des  grandes  Commissions  per- 
manentes chargées  d'examiner  les  projets  et 
les  propositions  qui  lui  sont  présentées. 
Parmi  ces  Commissions,  celle  de  l'Agricul- 
ture nous  intéresse  directement. 

Déjà  une  douzaine  de  projets  ont  été  ren- 
voyés à  cette  Commission,  dont  quelques-uns 

3  Février  1920.  —  N»  6. 


adoptés  par  le  Sénat  depuis  nombre  données 
et  qui  sont  restés  en  souffrance  pendant  plu- 
sieurs législatures.  La  plupart  de  ces  projets 
ne  sont  pas  d'ordre  général.  Toutefois,  il  con- 
vient de  signaler  une  proposition  de  M.  Louis 
Marin,  di'nt  l'objet  est  de  modifier,  en  ma- 
tière de  défrichement,  la  loi  du  25  oc- 
tobre 1919  sur  les  Chambres  d'Agriculture. 
—  Au  Sénat,  les  Commissions  permanentes 
ont  été  reconstituées.  A  la  Commission  des 
Douanes,  le  bureau  a  été  formé  comme  il 
suit  :  président^  M.  Jean  Morel;  vice-présidents, 
MM.  Noël,  Touron,  Mascuraud,  Fernand  Da- 
vid; rapporteurs^  MM.  Louis  Quesnel,  Donon, 
Eugène  Chanal,   lieutenant-colonel  Plichon. 

Sous-secrétariat  à  l'Agriculture. 

On  a  vu  que,  dans  la  constitution  du  nou- 
veau cabinet,  M.  Queuille,  député  de  la  Cor- 
rèze,  a  été  nommé  sous-secrétaire  d'Etrtt  à 
l'Agriculture.  Son  rôle  a  été  fixé'  par  un  dé- 
cret en  date  du  26  janvier. 

Aux  termes  de  ce  décret,  il  aura  spéciale- 
ment dans  ses  attributions,  sous  la  haute 
autorité  du  ministre,  les  services  relevant 
de  la  Direction  générale  des  eaux  et  forêts 
et  de  la  Direction  des  haras,  ainsi  que  les 
établissements  d'enseignement  agricole. 

Il  a,  en  outre,  la  délégation  permanente  de 
la  signature  du  ministre  pour  toutes  les 
affaires  des  autres  services  que  le  ministre 
renvoie  à  sa  décision. 

Commerce  extérieur. 

La  Direction  générale  des  Douanes  a  publié 
le  relevé  du  commerce  extérieur  de  la  France 
pendant  l'année  1919,  en  comparaison  avec 
l'année  précédente.  En  1919,  les  importa- 
tions de  l'étranger  et  des  colonies  se  sont 
élevées  au  total  formidable  de  plus  de  29  mil- 
liards, tandis  que  les  exportations  ont  à 
peine  dépassé  8  713  millions  de  francs. 

Dans  les  importations,  les  objets  d'alimen- 
tation  entrent  pour  8  629   millions,   contre 

Tome  I.  —  6 


102  CHRONIQUE 

3  640  millions  pendant  l'année  1918.  Celle 
augmentation  de  [prosde  3  milliards  est  faite 
pour  étonner.  Elle  demande  une  [explication. 
Sans  doute,  il  y  a  eu  accroissement  dans  les 
quantités,  mais  les  pri.\  se  sont  sensiblement 
accrus  d'une  année  à  l'autre;  tandis  que 
les  quantités  totales  importées  ont  augmenté 
de  -42  0/0,  la  hausse  des  valeurs  s'est  élevée 
à  53  0/0,  principalement  à  raison  de  la 
baisse  du  change  au  détriment  de  la  France. 
Cette  hausse  des  valeurs  se  manifeste  d'une 
façon  particulièrement  remarquable  pour 
certaines  denrées.  En  1919(onze  mois),il  a  été 
importé  à  peine  1  million  de  quintaux  de 
céréales  de  plus  que  dans  la  même  période 
de  1913;  or,  la  valeur  de  ces  importations  est 
passée  de  310  millions  à  2  milliards.  Le  fait 
est  peut-être  encore  plus  sensible  pour  les 
œufs;  en  1913, il  en  fut  importé  309 OOOquin- 
taux,  et  134  000  seulement  en  1919;  la  va- 
leur est  passée  de  39  millions  à  47  millions  de 
francs.  La  hausse  des  prix  paraît  être  le 
facteur  principal  dans  les  résultats  attris- 
tants de  notre  commerce. 

La   campagne  sucrière. 

Voici,  d'après  les  tableaux  publiés  par  la 
Direction  des  Contributions  indirectes,  le 
résumé  de  la  production  du  sucre  à  la  date 
du  15  janvier. 

Les  opéralions^de  défécation  étaient  ache- 
vées dans37fabriques  surGl  qui  ont  travaillé. 
La  quantité  totale  de  sucre  extraite  des 
turbines  s'élevait  à  148  653  tonnes,  au  lieu 
de  104  040  au  13  janvier  1919.  C'est  jusqu'ici 
une  augmentation  de  44  613  tonnes  par  rap- 
port à  la  campagne  précédente. 

Production  de   ralcool. 
Le  tableau  suivant  résume  le  relevé  de  la 
production  des  alcools  à  la  fin  du  mois  de 
décembre    1919,   c'est-à-dire  pour  les    trois 
premiers  mois  de  la  campagne  en  cours  : 

1919-1920     1918-1919  Différence 


liectol. 

48  124 

9  197 


Vins 

Cidres  et  poirés 

Marcs,  lies  et 
fruits 99  806 

Substances  fari- 
neuses        28  8.ÏS 

Betteraves 230  346 

Mélasses 6  324 

Autres  subs- 
tances    ;; 


hectol. 
25  597 
47 

C2  281 


hectol. 
+   22  527 
+    9  150 

-I-  37  325 


17  181     -h  11  674 

138  691    4-  91  655 

8  390    —  2  266 


72 


67 


Totaux 442  637 


272  459 


-1-170  198 


L'augmentation  est   générale,    aussi    bien 
pour  les  alcools  de  vins,  de  cidres  et  de  fruits 


AGRICOLE 

que  pour  les  alcools  industriels.  Pour  les 
douze  mois  de  l'année  1919,  la  production 
totale  a  été  de  821  216  hectolitres,  en  dimi- 
nution de  10  342  hectolitres  sur  l'année  1918. 
Avant  la  guerre,  la  production  atteignait  et 
même  parfois  dépassait  2  millions  d'hecto- 
litres par  an. 

Co agrès  agricole  à  Châteauroux. 

La  Fédération  des  Associations  agricoles 
du  Centre  a  tenu  à  Châteauroux,  le  25  janvier, 
sous  la  direction  de  son  président  M.  Rive- 
rain, un  Congrès  important  qui  réunissait  les 
délégués  des  six  déparlements  appartenant  à 
la  Fédération.  Après  avoir  entendu  MM.  Ua- 
touis  de  Limay,  Léon  Charpentier,  Jules 
Gautier,  le  Congrès  a  émis  le  vo?u  suivant: 

I.  Politique  du  blé.  —  Considérant  qu'en  raison 
de  nos  possibilités  d'importations  extrêmement 
précaires  et  ruineuses  pour  nos  finances,  le  pays 
doit  produire  tout  le  blé  nécessaire  à  ses  besoins. 

Que  d'ailleurs  l'aliment  humain  le  plus  indis- 
pensable se  trouve  payé  moins  cher  que  les  grains 
(mais,  avoine,  sarrasin)  destinés  à  l'alimentation 
des  animaux, 

Que  maintenir  le  prix  de  vente  du  blé  au- 
dessous  de  son  prix  de  revient,  équivaut  à  ré- 
duire considérablement  la  production  nationale 
et  à  préparer  la  disette. 

Emettent  le  vœu  —  dans  l'intérêt  supérieur  du 
pays  plus  que  dans  l'intérêt  de  l'Agriculture  — 
que  le  commerce  du  blé  récolté  en  1920  soit 
complètement  libre. 

II.  Impùla  sur  les  bénéfices  agricoles.  —  Affir- 
mant la  volonté  des  agriculteurs  de  contribuer, 
par  l'impôt,  aux  cliarj^es  publiques  dans  toute  la 
mesure  de   leurs  possibilités, 

Convaincus  que  l'impôt  le  plus  clairement 
défini  sera  le  plus]  facilement  accepté  et  payé,  à 
condition  que  de  son  assiette  soient  écartés 
toute  inquisition,  tout  arbitraire, 

Emettent  le  vœu  : 

1°  Que  le  taux  de  l'impôt  sur  les  bénéfices 
agricoles  soit  augmenté  dans  la  mesure  où  les 
npcessités  budgétaires  du  pays  l'exigent; 

2°  Que  la  base  forfaitaire  de  cet  impôt,  établie 
par  la  loi  de  fiuances  191",  soit  maintenue  dans 
son  intégralité. 

m.  Encouragements  à  la  motoculture.  —  Emet- 
tent le  vœu  : 

i°  Que  les  demandes  de  subvention  produites 
par  les  Syndicats  et  les  Coopératives  de  motocul- 
ture, antérieurement  à  l'arrêté  du  26  décembre 
1919,  soient  solutionnées  sur  les  bases  de  l'arrêté 
de  1919  ; 

2°  Que  le  taux  ancien  des  subventions  (50  0/0 
du  prix  d'achat)  soit  maintenu  pour  l'année  1920; 

3°  Que  ces  subventions  soient  accordées  pour 
tous  les  appareils  achetés  par  les  Syndicats  et 
les  Coopératives  de  motoculture  —  que  ces  appa- 
reils soient  destinés  à  être  exploités  en  commun 
ou  à  être  rétrocédés  à  leurs  membres; 


CHRONIQUE  AGRICOLE 


103 


4°  Que  soient  simplifiées  les  formalités  impo- 
sées aux  Syndicats  et  aux  Coopératives  de  moto- 
culture qui  désirent  bénéficier  des  subventions 
de  l'Etat  ; 

S"Que|tous  les  règlements  actuels,  mal  adaptés 
à  l'organisation  sommaire  de  nos  petits  groupe- 
ments agricoles,  soient  modifiés  dans  le  plus  bref 
délai  possible. 

IV.  Production  et  trnns-port  des  engrais  —  Vive- 
ment émus  d'apprendre  qu'un  grand  nombre 
d'usines  de  superphosphates  ont  suspendu  leur 
fabrication,  par  suite  du  manque  de  matières 
premières  (phosphates),  de  combustible,  et  ar- 
rêté leurs  expéditions  par  suite  du  retard  dans 
l'arrivée  des  emballages  commandés  depuis  plu- 
sieurs mois  ; 

Considérant  que  la  produclion  intensive  de 
l'Agriculture  —  si  désirable  pour  notre  relève- 
ment économique  —  ne  peut  être  obtenue  que 
si  la  culture  est  largement  dotée  de  tous  les  élé- 
ments qui  lui  sont  indispensables  et,  notamment, 
que  si  elle  fait  un  très  large  emploi  d'engrais 
phosphatés. 

Sollicitent  de  M.  le  ministre  de  l'Agriculture  ; 

1°  Une  intervention  énergique  en  vue  d'inten- 
sifier la  production  de  ces  engrais,  et  tout 
d'abord  d'assurer  l'approvisionnement  d'extrême 
urgence  des  usines  qui  ont  dû  arrêter  leur  fabri- 
cation, faute  de  matières  premières,  de  combus- 
tible et  de  sacs; 

2^  L'organisation  d'un  programme  de  trans- 
ports régulier  et  intensif  de  phosphates  algériens 
et  tunisiens  vers  les  ports  de  la  métropole  et 
leur  acheminement  rapide  vers  les  usines  de  fa- 
brication ; 

5"  Le  classement  dans  la  catégorie  A  de  toutes 
les  matières  premières  pour  engrais,  des  engrais 
fabriqués  et  des  sacs  vides  destinés  à  l'embal- 
lage de  ces  derniers,  c'est-à-dire  leur  assimila- 
tion, pour  la  répartition  des  vagons,  aux  denrées 
du  ravitaillement  national. 

Il  est  permis  d'affirmer  que  ces  résolutions 
répondent  aux  sentiments  de  tous  les  agri- 
culteurs sur  les  problèmes  d'actualité  aux- 
quels elles  se  rapportent. 

Les  vins  alsaciens  et  lorrains. 

Le  Journal  agricole  d'Alsace  et  Lorraine  a 
publié  les  documents  suivants  sur  l'exporta- 
lions  des  vins  d'Alsace  et  de  Lorraine  : 

De  la  part  de  l'Administration  française,  tout  a 
été  fait  pour  assurer  et  faciliter  l'exportation  des 
vins.  On  aurait  pu  supposer  que  la  dépréciation 
du  mark  et  les  restrictions  qu'elle  impose  à 
l'acheteur  allemand  seraient  une  source  d'incon- 
vénients sérieux  pour  nos  viticulteurs  et  négo- 
ciants. 11  n'en  a  rien  été.  La  consommation 
locale,  en  attendant  que  nos  crus  aient  fait  leur 
entrée  à  l'intérieur  de  la  France,  a  augmenté 
dans  des  proportions  telles  qu'il  n'y  a  eu  aucune 
stagnation  dans  l'écoulement  de  la  récolte  e.'tcep- 
tionnellement  belle  et  abondante  de  1919. 

Enfin,  tout  exportateur  avisé  sait  qu'en  appor- 


tant à  ses  vins  les  soins  voulus,  il  trouverait,  à 
défaut  de  l'acheteur  allemand,  des  débouchés 
sérieux  sur  plusieurs  marchés  intéressants  à 
change  élevé:  la  Belgique,  la  Hollande,  les  Pays 
Scandinaves,  la  Grande-Bretagne  et  l'Irlande. 
Grâce  à  la  voie  du  Rhin,  nous  pouvons  atteindre 
ces  pays  sans  être  entravés  par  la  crise  des  che- 
mins de  fer. 

Le  vigneron  et  le  négociant  en  vins  n'ont  pas  à 
craindre  l'avenir. 

Ces  appréciations  répondent,  par  des  faits, 
à  des  conceptions  alarmistes  qui  avaient  été 
répandues  il  y  a  quelques  mois. 

Le  cuivre  dans  les  plantes. 

MM.  L.  Maquenne  et  E.  Demoussy  ont  pré- 
senté à  l'Académie  des  sciences  (séance  du 
12  janvier)  les  résultats  de  leurs  recherches 
analytiques  sur  la  distribution  et  la  migra- 
tion du  cuivre  dans  les  tissus  des  plantes 
vertes.  On  savait  que  le  cuivre  se  rencontre 
dans  tous  les  végétaux,  mais  on  ignorait 
comment  il  se  répartit  naturellement  entre 
les  différents  organes.  C'est  sur  cette  répar- 
tition qu'ont  porté  les  études  de  MM.  Ma- 
quenne et  Demoussy. 

Leurs  analyses  ont  été  effectuées  sur  une 
trentaine  d'espèces  herbacées  ou  arbustives 
et  sur  leurs  organes  à  différents  degrés  de 
développement.  La  conclusion  en  est  que  «  le 
cuivre  est  chez  les  végétaux  un  élément  es- 
sentiellement dilTusible  et  migrateur,  au 
même  titre  que  ceux  dont  ils  se  nourrissent 
et  qu'il  suit  dans  leur  déplacement  ».  Les 
choses  se  passent  donc  comme  si  la  plante 
utilisait  le  cuivre  à  la  formation  de  ses 
organes  et  de  ses  réserves  alimentaires.  La 
proportion  du  cuivre  est  d'ailleurs  infime; 
ainsi,  dans  le  grain  de  blé,  elle  est  de  4  mil- 
ligrammes et  demi  par  kilogramme  de  ma- 
tière sèche. 

Dans  les  régions  sinistrées. 

Des  difficultés  peuvent  survenir  entre  pro- 
priétaires et  fermiers  au  sujet  de  la  remise 
en  culture  des  exploitations.  Le  ministère 
des  Régions  libérées  fournit  les  renseigne- 
ments suivants  sur  l'application  de  la  loi  du 
25  octobre  dernier  : 

La  loi  du  25  octobre  1919  réglant  les  droits 
et  les  obligations  résultant  des  baux  d'im- 
meubles atteints  par  faits  de  guerre  ou  situés 
dans  les  localités  évacuées  ou  envahies  prévoit, 
dans  le  but  de  mettre  fln  aux  incertitudes,  la  fa- 
culté, pour  chacune  des  parties  au  bail,  d'appe- 
ler l'autre  devant  le  Président  de  la  Commission 
arbitrale  des  loyers,  en  vue  de  préciser  ses  inten- 
tions au  sujet,  soit  de  la  résiliation  du  bail,  soit 
du  remploi,  soit  de  l'application  même  de  la  loi. 
Dans  le  délai  de  quinzaine,  le  président,  apiès 


104 


CHRONIQUE 


audition  des  parties  et  en  tenant  compte  de  la  si 
tuation  de  chacune  d'elles  et  des  obstacles  de 
fait  qui  peuvent  les  empêcher  de  prendre  parti, 
fixe  aux  intéressés  le  délai  de  trois  mois  ou  de 
six  mois,  suivant  qu'il  s'agit  de  baux  à  ferme  o\\ 
de  baux  à  loyer,  dans  lequel  ils  seront  tenus  de 
se  notifier  réciproquement  leurs  intentions. 

Dans  ce  cas  spécial,  la  même  procédure  est 
applicable  aux  baux  à  ferme  et  aux  baux  à 
oyer. 

Enseignement  agricole  primaire. 

On  sait  que,  depuis  l'année  i890,  des  prix 
.spéciaux  annuels  ont  été  institués  pour  être 
décernés  aux  instituteurs  et  institutrices  pri- 
maires publics  qui  donnent  avec  le  plus  de 
zèle  et  de  succès,  d'une  manière  théorique  et 
pratique,  l'enseignement  agricole  et  horticole 
à  leurs  élèves.  Un  arrêté  des  ministres  de 
l'Instruction  publique  et  de  l'Agriculture  a 
établi,  pour  l'attribution  de  ces  prix,  un  rou- 
lement entre  les  départements  classés  par 
régions. 

C'est  la  région  de  l'Ouest  qui  a  été  appelée 
à  bénéficier  de  ces  récompenses  en  1919.  Sur 
la  proposition  de  la  Commission  chargée 
d'examiner  les  présentations  des  préfets  et 
d'arrêter  la  liste  des  lauréats,  les  récom- 
penses ont  été  attribuées  comme  il  suit  : 

Des  lettres  de  félicitations  ont  été  accor- 
dées à  13  instituteurs  pourvus  de  la  croix 
de  chevalier  du  Mérite  agricole  et  un  rappel 
de  prix  a  été  décerné  à  3  instituteurs.  Les 
prix  spéciaux  ont  été  attribués  comme  il 
suit  :  quatre  prix  de  300  fr.,  quatre  de  250  fr., 
treize  de  200  fr.,  cinq  de  ioO  fr.,  trente  de 
100  fr.  En  outre,^  73  instituteurs  et  institu- 
trices ont  reçu  des  rappels  de  médailles  ou 
des  médailles  en  vermeil,  en  argent  ou  en 
bronze,  et  9  instituteurs  ont  reçu  des  men- 
tions honorables. 

Société  des  Agriculteurs  de  l'Oise. 

La  Société  des  Agriculteurs  de  l'Oise  a  pris 
l'initiative  d'adresser  à  tous  ses  membres 
une  circulaire  à  l'occasion  des  méthodes  à 
adopter  pour  retenir  les  ouvriers  agricoles 
dans  les  fermes.  Elle  leur  recommande  no- 
tamment de  donner  aux  ouvriers  des  avan- 
tages en  nature  :  logement  convenable,  jar- 
din, facilité  pour  entretenir  une  basse-cour. 
Elle  préconise  la  fondation  de  coopératives 
locales  de  consommation,  afin  de  diminuer  le 
prix  de  la  vie.  Elle  annonce  aussi  son  inten- 
tion d'organiser  une  association,  la  Familiale 
Agricole  de  l'Oise,  dont  le  but  essentiel  sérail, 
grâce  à  une  cotisation  perçue  chez  les  adhé- 
rents au  prorata  du  nombre  d'hectares,  d'en- 
voyer aux  associés  pour  être  remis  à  leurs 


AGRICOLE 

ouvriers,  un  sursalaire  familial,  des  indem- 
nités de  nais.sance,   de  mariage  et  de  décès. 
Ce  sont  là  des  projets  don  lia  réalisation  ne 
peut  donner  que  d'excellents  résultats. 

La  production  fourragère  au  Maroc. 
Les  pâturages  occupent  une  grande  place, 
au  Maroc,  mais  le  rendement  n'en  est  pas  en 
rapport  avec  la  fertilité  des  terres;  il  est  donc 
important  de  chercher  à  l'accroître.  Tel  est 
l'objet  d'une  étude  que  M.  L.  Ducellier,  pro- 
fesseur à  l'Ecole  d'.\griculture  de  Maison- 
Carrée  (Algérie),  a  publiée  récemment  sous 
le  titre  :  Les  pâturages  du  Maroc,  considéra- 
tions générales  sur  l'amélioration  de  la  pro- 
duction fourragère  dans  l'Afrique  du  Nord.  Il 
y  étudie  avec  soin  la  flore  des  pâturages  dans 
les  diverses  régions  du  pays,  et  il  indique  les 
soins  culturaux  à  leur  donner  en  vue  de  les 
améliorer;  il  insiste  non  moins  sur  l'utilité 
que  présenterait  la  sélection  de  certaines 
espèces  spontanées  pour  en  accroître  le  ren- 
dement. Cette  étude  ne  peut  être  que  très 
utile  pour  les  colons. 

Exposition  internationale  d'Aviculture. 

La  Société  centrale  d'Aviculture  de  France, 
formée  récemment  par  la  fusion  des  deux 
Sociétés,  la  Société  des  Aviculteurs  français 
et  la  Société  nationale  d'Aviculture,  sous  la 
présidence  de  M.  Méline,  organise  une  expo- 
sition internationale.  Cette  exposition  se 
tiendra  à  Paris,  au  Grand-Palais  des  Qiamps- 
Elysées,  du  'i  au  9  février. 

Au  marché  de  La  Villette. 

Un  des  meilleurs  témoignages  du  fléchis- 
sement de  la  production  animale  est  apporté 
par  la  comparaison  du  poids  des  animaux  de 
boucherie  qui  sont  amenés  sur  les  marchés. 
Le  tableau  suivant  renferme  cette  comparai- 
son en  ce  qui  concerne  les  constatations 
faites  au  marché  de  La  Villette,  à  Paris,  sur 
le  poids  moyen  (quatre  quartiers)  des  ani- 
maux en  191-4  et  en  décembre  1919  : 

1914  1919 

kilogr.  kil<«jr. 

liœufs 409  330 

Vaches 3S6  2B0 

Taureaux 484  360 

Veaux 96  70 

Moutons 20  18' 

Porcs 98  ■78 

Sauf  en  ce  qui  concerne  les  moutons,  la 
diminution  du  poids  est  flagrante  dans  tou- 
tes les  .'sortes.  Elle  atteint  en  moyenne  U  0/0 
pour  les  bovidés.  Les  animaux  jeunes  for- 
ment la  grande  masse  des  animaux  abattus. 
Henry  Sagnieb. 


SUii   LES  HYBRIDES  PRODUCTEURS  DIRECTS 


105 


A  PROPOS  DES   ESSAIS  SUR  LA   BETTERAVE  A  SUCRE 

DATE  DE  LA  FUMURE  ET  DATE  DES  LABOURS 


Le  numéro  du  Journal  <ï Agriculture  pra- 
tiqiie  du  22  janvier  a  publié  un  article  extrê- 
mement'intéressant  de  MM .  Saillard  et  Krug  : 
Essais  sur  la  culture  de  la  betterave  à  sucre.  Il 
s'agissait  de  rechercher  quelle  est  la  meil- 
leure date  d'emploi  du  fumier,  question, 
comme  le  remarque  justement  M.  Saillard, 
éminemment  pratique  et  qu'il  y  a  le  plus 
grand  intérêt  à  solutionner  par  de  rigoureuses 
expériences. 

Des  essais  de  M.  Krug,  faits  à  Etrépagny, 
un  résultat  se  dégage  nettement  favorable  à 
l'emploi  du  fumier  avantl'hiver.  Cette  expé- 
rience confirme  ainsi  le  tien  fondé  de  la 
pratique  la  plus  généralement  suivie  par  nos 
plus  habiles  praticiens,  par  ceux  qui  obtien- 
nent les  récoltes  les  plus  régulièrement  éle- 
vées de  betteraves. 

Cependant,  une  observation  est  peut-être  à 
présenter  à  propos  des  expériences  faites  par 
M.  Krug.  La  date  d'emploi  du  fumier  inter- 
vient-elle seule  dans  la  comparaison  des 
rendements  obtenus  sur  les  parcelles  n°  2  et 
n"  3;  et  le  nombre  et  la  date  des  façons  ara- 
toires ne  sont-ils  pas  aussi  un  facteur  qui  a 
pu  avoir  sa  part  d'intluence  ? 

Après  le  déchaumage  des  deux  parcelles,  la 
parcelle  n"  2  reçut  le  fumier,  et  après  un  léger 
hinotage,  ce  fumier  (ni  en  foui  à  0™.. 30  environ 
fin  septembre. 

La  parcelle  n°  .3  resta  sur  le  déchaumage 
jusqu'en  janvier  où  elle  reçut  à  son  tour 
l'apport  de  la  même  fumure  (en  fumier)  avec 
enfouissement  dans  la  première  quinzaine 
de  février. 


Cette  parcelle  n"  3  donna  à  l'hectare 
20  90.5  kilogr.  à  9002  de  densité,  alors  que  la 
parcelle  n°  2  donna  une  récolle  de  26  134  kil. 

La  parcelle  n°  3  qui  donna,  somme  toute, 
une  récolte  plus  faible  de  3  000  Idlogr.  à 
l'hectare,  avait  reçu  le  fumier  seulement  en 
février,  elle  n'avait  pas  eu  après  le  déchau- 
mage, en  septembre,  un  biuotage  et  elle 
n'avait  pas  reçu  un  gros  labour  ayani  l'hiver . 

Au  point  de  vue  de  la  préparation  et  des 
façons  données  au  sol,  les  deux  parcelles  ne 
paraissent  donc  pas  avoir  été  dans_^un  état 
exactement  comparable. 

A  notre  avis,  les  deux  facteurs  ont,  somme 
toute,  dû  agir  dans  le  même  sens  :  fumure 
avant  l'hiver  et  labour  avant  l'hiver,  pour 
assurer  une  plus  forte  récolte,  un  meilleur 
ameublissement  du  sol,  ^et  l'obtention  df 
betteraves  moins  racineuses;  mais  il  serait 
très  intéressant  de  dégager  l'inlluence  de 
l'un  et  de  l'autre  de  ces  facteurs.     | 

Si  les  essais  sur  la  pai-celle  n°  1  avaient 
réussi  et  si  l'on  avait  pu  en  tirer  des  conclu- 
sions, nous  aurions  eu  là  déjà  des  indications 
intéressantes  à  ce  point  de  vue. 

Nul  doute,  du  reste,  que  les  nouvelles 
expériences  entreprises  par  les  agriculteurs 
sur  les  indications  de  M.  Sailllard  permet- 
tront bientôt  de  résoudre  le  problème,  et 
nous  devons  remercier  la  Commission  de* 
graines  de  betteraves  du  ministère  de  l'Âgri- 
griculture  et  M.  Saillard  de  les  avoir  provo- 
quées (1). 

H.    HlTIER. 


SUR  EES  HYBRIDES  PRODUCTEURS  DIRECTS 


Le  relèvement  du  prix  des  tarifs  de  trans- 
port par  voie  ferrée  va  forcément  donner 
plus  de  valeur  aux  produits  consommés  sur 
place.  Le  vin,  marchandise  encombrante, 
de  transport  difficile  et  coûteux,  sera  du 
nombre. 

La    production    de'  son    vin    devient    un 

(I,  M.  Saillard  a.  du  reste,  très  judicieusement 
remarqué  l'avantage  de  la  fumure  avant  l'hiver, 
quand  il  écrit  dans  la  note  précédant  le  comiite 
rendu  des  essais  de  M.  Krug  :  «  ijui  dit  emploi  du 
fumier  avant  l'hiver,  dit  aussi  labour  profond 
avant  l'hiver.   >> 


problème  extrêmement  intéressant  pour  le 
cultivateur. 

Depuis  la  mévente  qui  a  sévi  il  y  a  plus  de 
quinze  ans,  les  petits  vignobles  des  fermes 
du  Centre  et  de  l'Est  ont  été  abandonnés  ;  il 
n'était  plus  économique  de  les  cultiver,  des 
vins  de  qualité  courante  arrivaient  facile- 
ment dans  les  fermes  les  plus  reculées  du 
Limousin,  de  la  Nièvre  ou  du  Doubs. 

La  situation  a  changé  depuis  la  guerre 
avec  l'augmentation  des  droits  de  circula- 
tion, la  rareté  de  la  vaisselle  vinaire  de 
transport,    l'àpreté   au    gain    des.   intermé- 


103 


ATÏKL.UÎK  DES  BOELFS 


diaires,  le  prix  de  revient  du  vin  dans  la  ré- 
gion méridionale  où  une  partie  du  vignoble 
a  péri  et  l'autre  partie,  bien  exploitée  dans 
des  centres  de  monoculture,  est  fonction  de 
la  spéculation  sur  les  produits  cryptoga- 
miques,  les  fourrages  et  les  engrais. 

Les  capitaux  engagés  dans  les  exploita- 
tions viticoles  deviennent  considérables  et 
les  risques  sont  grands;  une  gelée  trop 
intense,  un  sulfatage  retardé,  une  sécheresse 
prolongée,  peuvent  réduire  de  beaucoup  la 
récolte,  celle-ci  équilibrant  à  peine  les  dé- 
penses ou  laissant  de  la  perte.  Sous  une 
apparence  extraordinairement  brillante,  la 
situalion  du  viticulteur  n'est  pas  sans  grands 
aléas. 

Heureusement,  tandis  que  certains  hom- 
mes spéculaient  sur  les  sulfates  et  les  soufres, 
les  nitrates  et  les  scories,  d'autres  s'appli- 
quaient à  remédier  à  la  crise. 

Ainsi  se  trouve-t-il  souvent  dans  les  so- 
ciétés humaines,  en  face  des  pires  excès 
individuels,  acceptés  ou  tolérés,  des  hommes 
qui  travaillent  dans  un  but  plus  élevé. 

Les  savants  et  les  viticulteurs  passionnés 
qui  ont  étudié  et  pratiqué  l'hybridation  de  la 
vigne  ont  obtenu  d'admirables  résultats, 
dont  la  société  épuisée  par  la  guerre  mon- 
diale va  bénéficier. 

Une  fois  de  plus,  le  travail  patient  de 
l'observateur  intelligent  va  réparer  les  extra- 
vagances des  spéculateurs  et  les  folies  de  la 
guerre. 

Des  plants  nés  de  l'hybridation,  obtenus 
par  MM.  Seibel,  Couderc,  Berlhille  Seyve, 
Baco,  Oberlin,  un  certain  nombre  peuvent 
être  cultivés  comme  Baco  1,  Oberlin  393, 
Seibel  5279,  jusqu'à  Rennes,  la  Haute-Marne 
et  l'Alsace-Lorraine,  cela  avec  un  minimum 
de  soins. 

Alors  qu'en  1915  et  1917,  dans  le  Sud- 
Ouest,  certains  viticulteurs  devaient  effec- 
tuer jusqu'à  douze  sulfatages,  les  viticulteurs 
d'avant-garde  qui  possédaient  le  4121  de 
Seibel  ou  son  2859,  par  exemple,  conser- 
vaient leur  récolte  sans  sulfatages,  ou  avec 
un  seul  traitement,  comme  mesure  de  pru- 
dence. 

Depuis  plus  de  vingt  ans,  à  la  Société 
centrale  d'agriculture  de  la  Haute-Garonne, 


nous   étudions    ces    cépages,    nous    avons 
amassé  une  foule  de  documents. 

L'extension  de  la  culture  des  hybrides  a 
été  retardée  d'abord  par  la  crise  viticole; 
ensuite,  par  l'exploitation  éhontée  de  certains 
pépiniéristes  qui  lancent  sous  des  noms 
retentissants  des  cépages  médiocres,  aussi 
par  la  faiblesse  de  certains  collectionneurs 
qui,  malgré  eux,  se  laissent  aller  à  traiter 
trop  souvent,  s'abusent  eux-mêmes,  et  abu- 
sent les  autres  par  l'encombrement  de  cé- 
pages sans  valeur  réelle. 

Certains  viticulteurs  se  sont  efforcés 
d'éclaircir  la  question  par  des  observations 
consciencieuses.  11  est  urgent  qu'elles  se 
précisent. 

A  l'Office  agricole  de  la  région  du  Sud- 
Ouest,  dont  j'ai  l'honneur  d'être  le  président, 
nous  avons  décidé  la  création  de  champs 
d'essais  près  de  l'Ecole  de  l'Oisellerie  en 
Charente,  et  à  Condom  en  Armagnac,  deux 
régions  particulièrement  éprouvées  par  le 
mildiou  et  le  black-rot.  En  Haute-Garonne, 
nous  établissons,  en  plus  du  jardin  d'essais 
de  Toulouse  et  des  belles  collections  parti- 
culières qui  y  existent  déjà,  deux  impor- 
tantes plantations  dans  les  domaines  de 
l'Institut  agricole  de  la  Faculté  des  sciences 
et  à  l'Ecole  d'agriculture  d'Ondes. 

Des  observations  sérieuses  seront  faites 
chaque  année  pour  dégager  les  cépages  qui 
méritent  d'être  propagés. 

M.  le  professeur  Ravaz,  à  qui  tout  le 
monde  viticole  est  si  satisfait  de  voir  confier 
la  direction  de  l'Ecole  nationale  d'Agriculture 
de  Montpellier,  a  l'intention  d'étudier  plus 
spécialement  la  question  pour  la  région  mé- 
ridionale. 

Nul  doute  que,  dans  quelques  années,  le 
viticulteur  puisse  planter  presque  partout,  à 
coup  sûr,  des  hybrides.  Dès  maintenant,  le 
cultivateur  non  spécialisé  dans  la  culture  de 
la  vigne  peut  trouver  dans  les  hybrides,  des 
cépages  de  sécurité,  qui  lui  permettent  d'as- 
surer à  peu  de  frais  la  production  d'un  bon 
vin  de  consommation  pour  la  ferme  et  cela  à 
une  latitude  où  la  vigne  n'était  pas  cultivée. 
Eugène  Rouart, 

Présiiienl  de  la  Société  centrale  d'Agriculture 
de  la  Haute-Garonne. 


ATTELAGE  DES  BŒUFS 


Dans  la  séance  du  26  novembre  dernier  de 
l'Académie  d'Agriculture,  M.  Eugène  Plu- 
chet  disait  à  propos  de  l'attelage  des  bœufs 
de  trait  : 


Je  ne  crois  pas  que  le  joug  double  (comme 
celui  représenté  par  la  figure  21),  que  nous 
employons,  soit  toujours  à  piéconiser.  En  effet, 
si,   par  ce  mode,  les  animaux   ont    ce    que  je 


ATTELAGE  DES  BOEUFS 


107 


nomme  une  entente  désirable  pour  accomplir 
l'elTort  demandé,  ils  se  gênent  Tun  l'autre  pour 
donner  toute  leur  énergie;  ces  animaux  ainsi 
accouplés  sont  fréquemment  de  force  et  d'al- 
lure inégales,  sou- 
vent placés  sur  un 
plan  différent ,  et 
l'un  d'eux  doit  four- 
nir un  effort  supé- 
rieur à  celui  de  son 
camarade.  Leur  dé- 
pendance absolue 
est  cause  d'une  fa- 
tigue chez  les  deux 
animaux,  la  somme 
d'énergie  fournie 
en  est  diminuée. 
Cet  inconvénient 
n'existe  pas  avec 
des  chevaux  attelés 
de  front,  mais  dont 
!e  travail  -"est  indé- 
pendant. Il  est  très 
possible  de  l'obtenir 
de  même  de  bœufs 
attelés  au  joug 
simple  (comme  ce- 
lui représenté  par 
la  fig.  22),  ainsi  que 
nous  l'avons^  vu 
usité  dans  de  gran- 
des exploitations  de  Saxe  et  en  Moravie,  soit 
même  au  collier. 


par  M.    Bouchon,   de     Nassandres,    et   par 

M.    Hélol,   de   Cambrai,    qui    en    firent   une 

application  générale  .sur  leur.s  exploitations. 

Ces  jougs  furent    Irès  remarqués  lors  du 


Fig.  22.  —  Bœuf  attelé  nu  joug  simple,  oujouguet. 


Chez  les  bœufs,  sur  quelle  partie  du  corps 
réside  plus  spécialement  la  force?  Est-ce  sur  le 
col,  sur  la  tête  ou  sur  le  garrot? 

Le  joug  simple  est  très  employé  en  Alsace 
et  en  Suisse.  Un  modèle  fut  étudié  chez  nous 


Fii;.  il.  —  .\tti_'I.Tge  de  deux  ha'ul's  au  jnug  double. 


Concours  international  d'arracheurs  de  bet- 
teraves de  Camlirai,  qui   s'est  tenu  en  ISO.'s 

sur  les  terres  de 
M.  Ilélot,  et  nous 
eûmes  alors  l'oc- 
casion de  les  si- 
gnaler dans  le 
compte  rendu  de 
nos  essais  (1).  .\ 
la  suite  du  con- 
cours de  Cambrai, 
M.  A.  Bajac ,  de 
Liancourt  (Oise), 
entreprit  la  cons; 
truction  de  ces 
jougs  simples 
qu'il  désigna  sous 
le  nom  de  jou- 
guets  (fig.  22). 

.\vec    ces    har- 
nais,    les    bœufs 
sont  indépendants 
l'un  de  l'autre,  et 
l'allelage  ressem- 
ble à  un  attelage 
de  chevaux    relié 
aux   machines   ou   aux    véhicules   par    des 
traits,  des  palonniers  et  des  balances  ordi- 
naires. D'ailleurs,  chez  M.  Hélol,  comme  chez 


(1)   Journal  d'Agricnllure   pratique, 
p.  Ô12. 


1895 


t.    Il, 


IftS 


A  PROPOS  DE  LA  KIKVKE  APHTEUSE 


M.  lioiichoa,  les  voitures,  les  machines  de 
culture,  lies  imoissonneusL's-lieuses, etc.,  sont 
indi&tincitemeût  Urées  par  des  ciievaux  ou 
par  ides  bueufs  sans  qu'on  y  apporte  une  mo- 
dification quelconque  suivant  l'espèce  de 
moteur  constituant  l'attelage. 

La  plus  grande  puissance  que  peut  déve- 
lopper un  bœuf,  avec  le  minimum  de  fa- 
tigue, est  obtenue  quand  elle  est  appliquée 
au  garrot  de  l'animal. 

Le  joug  double  a  l'avantage  d'être  le  har- 
nais le  moins  co&teux  ;  les  .divers  modèles 
de  joug  double  plus  ou  moins  .articulés  ne  se 
sont  pas  répandus  dans  la  pratique;  ils  sont 
d'un  prix  trop  élevé, eu  égard  au  faible  avan- 
tage qu'ils  procurent  par  la  facilité  de  l'atte- 
lage à  une  .chaîne  ou  à  une  flèche  de  véhi- 
cule. llUe  jouguet  est  de  beaucoup  préférable: 
mais  le  jouguet  frontal,  de  fabrication  cou- 
rante, ne  peut  pas  s'adapter  à  tous  les  ani- 
maux des  différentes  races  par  suite  de  la 
conformation  4e  la  tète  et  des  cornes . 

Le  collier  e&t  le  meilleur  harnais,  mais  de 
beaucoup  le  plus  coûteux;  il  est  plus  cber 
que  le  collier  d'un  cheval.  Dans  d'anciens 
essais  que  nous  avions  faits  à  Grand-Jouan  , 
sur  de  mêmes  bœufs  parthenais  attelés  au 
joug  double  de  nuque,  et  au  collier,  les  ré- 
sultats .constatés  étaient  à  l'avantage  de  ce 


dernier;  le  bœuf  au  collier  donnait  pres- 
qu'autant  d'énergie  que  deux  bœufs  attelé.-^ 
au  joug  double.  Four  ces  essais,  nous  avions 
pu  nous  procurer  le  collier  par  l'intermé- 
diaire de  M.  Bouscasse,  alors  directeur  de  la 
ferme-école  de  Puilboreau  (Charente-Infé- 
rieure). En  définitive,  l'unité  de  travail  pra- 
tique obtenu  avec  le  bœuf  attelé  au  collier 
nécessitait  moins  d'aliments,  dont  l'excédent 
pouvait  iHre  utilisé  par  l'animal  pour  son 
entrelien  ou  pour  son  engraissement. 

En  Alsace  et  en  Europe  centrale,  on  n'em- 
ploie pas  le  joug  double  parce  que,  nousa-t-on 
dit,  une  loi  de  protection  des  animaux  en 
prodiibe  l'emploi.  Dans  ces  pays,  on  utilise 
le  collier  qui  permet  au  bœuf  de  prendre 
une  îi-iitesse  comparable  à  celle  des  chevaux 
de  cMtiUi".e.  Sous  nous  souvenons  que  Gus- 
tave 'Heuzé  attelait  au  collier  un  bœuf  à  un 
tiilbury  ;  l'animal  prenait  le  trot,  bien  qu'il 
ne  soit  pas  conformé  pour  cette  allure. 

On  remplace  aussi  le  collier  par  le  joug  de 
garrot,  très  utilisé  en  Suisse,  et  par  les  indi- 
gènes de  plusieurs  de  nos  colonies.  Il  nous 
semble  qu'avec  le  joug  de  garrot  delà  Suisse, 
bien  moins  coûteux  que  le  collier,  on  doit 
obtenir  les  mêmes  résultats  qu'avec  ce  der- 
nier liarnais. 

Max  Rtngelmank. 


A  PROPOS  DE  LA  FIEVRE  APHTEUSE 


Au  nombre  des  ravages  causés,  entretenus 
et  .prolongés  ,par  la  guerre,  il  en  est  un  qui 
laissera  un  bien  pénible  souvenir  à  l'élevage 
français,  c'est  celui  causé  par  la  fièvre  aph- 
teuse. Une  épizootie  antérieure  était  en  voie 
dexitinctjon  lorsque  la  guerre  éclata,  mais  i 
les  foyers  en  furent  rapidement  ravivés  et 
multipliés  lorsqu'il  fallut,  dès  le  début,  con- 
c.entrer  tout  de  suite  des  troupeaux  dans  les  , 
parcs  de  ravitaillement.  Sur  de  nombreiux 
points  du  territoire,  la  majorité  de  ces  parcs 
fut  visitée  par  l'affection  et  rien  ne  peut 
mieux  faire  ressortir  l'un  des  multiples  in- 
convénients de  celle  méthode  surannée  de 
ravitaillement.  Que  de  perles  eussent  été  évi- 
tées si,  au  lieu  de  ce  procédé  néfaste  des 
parcs  ,à  bétail,  nous  avions  été  outillés  pour 
abattre  sur  place  et  constituer  les  approvi- 
sionnements nécessaires  en  viandes  abat- 
tues congelées  ou  non,  transportées  par  va- 
gons  spéciaux  ou  vagons  frigorifiques  ! 

Malgré  cela,  on  ne  s'en  inquiéta  pas  outre 
mesure,  parce  que  les  pertes  étant  subies  par 
le  budget  militaire,  c'est-à-dire  par  tout  le 
monde,  l'atteinte  portée  à  la  fortune  publique 


était  ressentie  moins  directement  que  lors 
qu'elle  touche  les  individualités.  Il  faut  ajou- 
ter d'ailleurs  que  comme  cela  se  produit 
toujours  en  lin  d'épizootie,  la  gravité  de  la 
maladie  était  alors  moins  grande  que  quel- 
ques années  auparavant.  Réapparaissant  sur 
des  6iu|eits  adultes  qui,  le  plus  souvent,  en 
avaient  déjà  s.ubi  les  atteintes  antérieures,  la 
fièvre  apbteuse  se  montra  sous  sa  forme  atté- 
nuée, causant  de  l'aoïaigTissement,  de  la  dé- 
préciation économique,  mais  en  réalité  assez, 
peu  de  mortalité  directe. 

Durant  toute  la  guerre  il  en  fut  ainsi,  îi^ro- 
menée  de  droite  et  de  gauche,  du  sud  au 
nord,  de  l'ouest  à  l'est,  la  fièvre  aphteuse  se 
fit  voir  un  peu  partout,  mais  n'acquit  nulle 
part,  durant  cette  période,  la  gravité  excep- 
tionnelle qui  apparaît  à  certains  moments, 
sans  que  l'on  sache  au  juste  pourquoi. 

Par  contre,  il  en  fut  autrement  en  Italie. 
iNotre  voisine  et  alliée  ne  fut  pas  mieux  par- 
tagée, bien  au  contraire;  dans  ces  dernières 
années,  la  forme  grave  de  la  fièvre  aphteuse 
y  fit  son  apparition  et  nombreux  furent   les 


A  l'IiOl'OS  DE  LA  !■ 

cas  de  mort  subite  en  cours  de  maladie  ou  ] 
en  période  de  convalescence. 

Y  a-t-il  une  relation  entre  cette  situation 
et   ce   qui   vient   de    se    passer    cliez    nous 
durant  ces  derniers  mois,  il  ne  semble  pas.   | 
Cependant  ce  qu'il  y  a  de  certain,  c'est  que,    i 
depuis  le  début  de  l'automne  dernier,  il  n'y  a   : 
pas  eu  chez  nous  seulement  recrudescence  { 
d'intensité,  mais  aussi  recrudescence  de  gra-   ! 
vite.  Le  nombre  des  exploitations  agricoles 
qui  ont  été  visitées  plusieurs  fois  à  des  inter-   : 
valies  assez  courts  est  fort  élevé,  celui  dc^  I 
étables  où  la  mortalité    s'est  affirmée  au- 
dessus  de  la  moyenne  est  aussi  fort  élevé. 
Alors  que  jusqu'en  octobre  dernier  les  bo- 
vidés avaient  à  peu  près  seuls  payé  leur  tribut, 
depuis,  les  troupeaux  de   moutons   ont  été 
fréquemment  affectés  et  c'est  incontestable- 
ment une  manifestation  de  gravité,  parce  que, 
assez  souvent,  ils  restent  indemnes,  même  en 
temps  d'épizootie,  s'ils  ne  sont  pas  directe- 
ment  exposés   à   la   contagion.    Les   consé- 
quences  financières   en    sont  graves,  parce 
que  les  brebis  en  gestation  avortent  souvent 
ou  parce  que  la  mortalité  emporte  la  majo- 
rité des  nouveau-nés  si  l'infection  se  fait  en 
période  d'agnelage.  Ce  qu'il  y  a  d'intéressant 
à  noter  encore,  c'est  que  les  agneaux,  même 
les  porcelets  et  les  veaux,  qui  sont  frappés 
durant  les  premières  semaines  de  leur  exis- 
tence, meurent  rapidement,  de  la  forme  dite 
septicémique,  sans  que  l'autopsie  révèle  des 
localisations  classiques.  Il  arrive  qu'en  pré- 
sence de  cas  semblables  le  possesseur  hésite 
sur  les  causes  possibles  de  la  mortalité  des 
jeunes,  et  ne  croie  pas,  tout  d'abord,  devoir 
la  rapporter  à  la  fièvre  aphteuse.  Cependant, 
c'est  une  notion  acquise  depuis  longtemps, 
les  mères  peuvent  être  assez  peu  malades  en 
apparence  et  les  jeunes  succombent  t-out  de 
même  d'infection  généralisée  sans  le  moindre 
doute. 

Une  autre  notion,  qui  découle  nettement 
des  observations  générales  que  l'on  a  pu 
faire  dans  le  cours  de  ces  dernières  années, 
c'est  que  la  résistance  conférée  par  une  pre- 
mière atteinte  de  lièvre  aphteuse,  c'est-à-dire 
l'immunité  acquise,  est  relativement  fragile 
et  que  les  récidives  sont,  non  seulement  fré- 
quentes, mais  parfois  assez  rapprochées.  C'est 
justement,  par  comparaison  avec  qui  ce 
se  passe  pour  d'autres  maladies  infectieuses, 
qui  fait  ia  gravité  spéciale  de  celle-là. 

D'une  façon  générale,  on  admettait  que 
cette  immunité  acquise  à  la  suite  de  ma- 
ladie naturelle  persistait  durant  quelques 
années,  deux,  trois,  quatre  et  cinq  ans;  ou 
si  l'on  aime  mieux,  qu'un  bovidé  ayant  eu  la 


iEVRE  A1>HTEUSE 


109 


fièvre  aphteuse  ne  redevenait  plus  apte  à  la 
contracter  une  seconde  fois  que  quelques 
années  plus  tard.  On  citait  bien  des  excep- 
tions, résultant  surtout  de  l'expérimentation, 
qui  permettait,  par  inoculation  directe  de  vi- 
rus, de  faire  récidiver  l'aflection  après  des 
temps  plus  courts,  mais  cela  ne  modifiait  en 
rien  la  conception  générale. 

Et,  de  fait,  quand  une  épizootie  est  ter- 
minée, il  semble  que  durant  quelques  années 
le  danger  de  réapparition  d'une  nouvelle 
épizootie  soit  assez  limité.  Il  est  probable 
que  sur  ce  point  encore  il  y  aura  lieu  de  for- 
muler des  réserves,  liées  à  des  facteurs  encore 
inconnus,  tenant  vraisemblablement  à  des 
questions  de  virulence,  c'est-à-dire  de  puis- 
sance d'activité  des  produits  d'infection. 

J'ai  fait  récemment  sous  ce  rapport  une 
constatation  qui  mérite  d'être  notée.  La 
fièvre  aphteuse  apparaît  en  mars  1919  dans 
une  exploitation  renfermant  une  trentaine  de 
bœufs  de  travail,  tous  adultes  au-dessus  de 
cinq  à  six  ans;  tous  les  animaux  sans  excep- 
tion sont  atteints  de  la  forme  ordinaire.  Ré- 
gulièrement soignés,  bien  traités  au  point  de 
vue  hygiénique  pour  leurs  lésions  locales, 
tous  guérissent  sans  complications  graves. 
Par  mesure  de  prudence,  deux  sujets  de- 
venus médiocres  pour  le  travail  sont  réformés 
et  envoyés  à  l'abattoir  en  période  de  conva- 
lescence, les  autres  sont  conservés  pour  le 
service  courant.  La  levée  de  déclaration  d'in- 
fection est  faite  le  10  avril  1919. 

Aucune  autre  modification  n'est  apportée 
dans  la  constitution  de  l'étable. 

En  1919  encore,  le  1"  novembre,  sept 
mois  après  cette  première  atteinte,  la 
fièvre  aphteuse  réapparaît  dans  la  même  ex- 
ploitation; tous  les  mêmes  animaux  sont 
atteints  une  seconde  fois,  à  l'exception  de 
deux,  parmi  les  plus  âgés,  qui  restent  in- 
demnes bien  qu'il  n'y  ait  eu  aucune  mesure 
spéciale  d'isolement,  et  qu'ils  aient  séjourné 
au  milieu  des  autres  durant  toute  la  période 
d'évolution  de  la  maladie.  Ces  deux  avaient 
conservé  par  conséquent  une  immunité  du- 
rable suffisante  pour  les  laisser  à  l'abri;  mais 
chez  tous  les  autres,  c'est-à-dire  sur  plus 
d'une  trentaine,  cette  immunité  conférée 
par  la  première  évolution  était  déjà  éteinte  et 
totalement  disparue;  car  cette  récidive  ne  fut 
pratiquement  pas  plus  atténuée  dans  ses  ma- 
nifestations que  la  première  atteinte. 

Je  ne  crois  pas  que  l'observation  de  mani- 
festations successives  aussi  rapprochées  soit 
fréquente  dans  les  conditions  de  la  pratique 
ordinaire  de  l'élevage  ou  des  exploitations 
agricoles,   mais  elle  suffit  à  démontrer  en 


110 


POMME  DE  TERRE  GROSSE  DU  GATIXAIS 


tout  cas  que  l'immunité  conférée  par  une 
première  atteinte  est  assez  faible  et  d'assez 
courte  durée,  de  plus  courte  durée  qu'on  ne 
l'admet  de  façon  classique. 

Pour  l'expliquer  peut-être,  il  convient 
d'ajouter  que  l'exploitation  industrielle  dont 
il  s'agit  est  journellement  fréquentée  par  les 
nourrisseurs  de  la  banlieue-est  de  Paris,  qui 
viennent  s'y  approvisionner  d'aliments  pour 
leur  bétail;  les  animaux  de  travail  de  cette 
exploitation  s'y  trouvent,  par  conséquent, 
plus  exposés  aux  chances  d'infection  par  les 
virus  qui  peuvent  y  être  apportés  de  cette 


ra<;on  que  dans  toute  autre  exploitation  pu- 
rement agricole,  mais  enfin  les  constatations 
sont  là,  et  au  point  de  vue  scientifique  elles 
ont  un  intérêt  réel  : 

La  résistance  conférée  par  une  première 
atteinte  de  maladie  est  de  faible  durée,  de 
plus  faible  durée  qu'on  ne  serait  tenté  de  le 
croire,  et  ce  n'est  pas  là  une  donnée  qui 
simplifie  la  solution  de  ce  problème  si  com- 
plexe et  que  l'on  n'a  pas  encore  résolu  :  im- 
muniser préventivement  contre  la  fièvre  aph- 
teuse. 

G.  Moussu. 


POMME  DE  TERRE  GROSSE  DU  GATINAIS 


La  Maison  Vilmorin  met  cette  année  au 
commerce  une  nouvelle  variété  de  Pomme 
de  terre  qu'il  peut  être  intéressant  de  si- 
cnaler  à  l'attention  des  lecteurs  en  raison  de 


sa   grande  productivité  comme   Pomme  de 
terre  à  la  fois  de  ferme  et  féculiôre. 

La  Pomme  de  terre  grosse  du  Gàlinais  est 
à  tubercules  ronds  ou  parfois  méplats,  jaunes. 


-<■;>  ■' 


Fig.  23.  —Tubercule  ilc  Pomme  Je  terre»  grosse  du  Gàlinais 


;\  peau  rugueuse,  germes  violets,  chair 
blanche  et  fleurs  blanches.  Elle  rentre  ainsi 
dans  le  groupe  Imperator.  Ses  Heurs  la  sé- 
parent toutefois  nettement  de  cette  dernière. 
Sa  richesse  en  fécule  est  plus  élevée,  pou- 
vant atteindre  jusqu'à  24  0/0,  et  son  rende- 
ment fluctue  entre  30  000  et  35  000  iulogr.  à 


l'hectare.  Elle  est  en  outre  très  résistante  à 
la  maladie. 

Comme  toutes  les  variétés  de  ce  groupe, 
elle  est  tardive  et  ses  fanes  très  développées 
indiquent  qu'il  faut  la  planter  à  grande  dis- 
tance. Enfin,  longtemps  expérimentée  dans 
les  expériences  de  la  Maison  Vilmorin,  elle  n 


LA  PETITE   VACHE  BRETONNE 


111 


a  maintenu  sa  grande  vigueur  et  sa  produc- 
tivité, offrant  ainsi  le  minimum  de  prise  à  la 
dégénérescence,  qualités  maîtresses  pour  les 
Pommes  de  terre  de  grande  culture.  Nous  en 
recommandons  donc  l'essai  avec  confiance 


aux  cultivateurs  de  Pommes  de  terre  indus- 
trielles et  aux  fermiers  pour  l'alimentation 
du  bétail  en  raison  de  la  grande  quantité  de 
fécule  qu'elle  renferme. 

S.    MOTTET. 


LA  PETITE  YACHE  BRETONNE 


Il  est  peu  d'agriculteurs  qui  ne  connaissent 
la  petite  vache  bretonne  pie  noire.  Cette 
petite  race  française,  excessivement  sobre 
et  rustique,  se  rencontre  dans  bien  des  ex- 
ploitations, en  particulier  là  où  les  races  bo- 
vines ne  sont  pas  laitières,  c'est  souvent  elle 
qui  fournit  le  lait  nécessaire  à  la  consomma- 
tion familiale.  Dans  les  régions  où  les  races 
bovines  sont  très  jailières;  mais  où  le  lait 
produit  n'est  pas  très  crémeux,  on  y  mé- 
langera le  lait  de  la  petite  bretonne  afin 
de  faciliter  récrémage,  car  le  lait  de  la  bre- 
tonne renferme  plus  de  globules  butyreux  et 
ceux-ci  sont  plus  gros. 

En  moyenne,  on  estime  que  son  lait  con- 
tient environ  -45  grammes  de  matière  grasse 
par  litre, alors  que  le  lait  de  la  flamande  et  de 
la  hollandaise  n'en  contient  que  30  grammes 
environ,  celui  de  la  vache  suisse  de  Simmen- 
thal  38  grammes  et  celui  de  la  normande  iO 
à  42  grammes.  La  teneur  en  graisse  du  lait 
de  la  bretonne  n'est  dépassée  que  par  celui 
de  la  parthenaise  (48  grammes)  et  de  la  jer- 
syaise  (30  grammes).  Bien  entendu,  il  s'agit 
ici  du  rendement  moyen  et  il  peut  exister  à 
ce  sujet  des  écarts  individuels  très  grands, 
selon  les  conditions  d'habitat,  d'iiumidité, 
d'alimentation,  etc.,  mais  ces  écarts  s'atté- 
nuent lorsqu'on  a  affaire  à  un  ensemble 
d'animaux. 

Quoi  qu'il  en  soit,  la  vache  bretonne  est 
très  en  faveur  partout,  tant  par  ses  qualités 
beurrières  que  par  son  peu  d'exigence  et  son 
tempérament  robuste.  Parmi  les  vaches  lai- 
tières, c'est  celle  qui  supporte  le  mieux  les 
déplacements,  en]  particulier  dans  les  pays 
secs  où  les  autres  races  laitières  ne  s'accli- 
matent pas  très  bien. 

Selon  un  proverbe  bien  connu  des  éle- 
veurs, on  n'a  jamais  intérêt  à  transporter  un 
animal  «  du  pré  dans  la  lande  »,  mais  il  n'y 
a  généralement  pas  d'inconvénient  à  faire 
l'inverse.  Or,  c'est  la  lande  qui  est  le  milieu 
naturel  de  la  petite  vache  bretonne;  c'est  là 
que  souvent  elle  est  née  et  où  par  conséquent 
elle  a  puisé  des  qualités  natives  d'endurance 
et  de  sobriété. 

Le  berceau  de  la  petite  race  bovine  bre 
tonne,  son  centre  d'élevage,  est  en  eiïet  la 


Cornouaille,  ancien  pays  de  France  compris 
entre  les  Côtes  du-iNord,  le  Finistère  et  le 
Morbihan.  Ce  pays  n'est  pas  riche,  tant  s'en 
faut,  et  le  sol,  d'origine  essentiellement  gra- 
nitique, y  est  bien  ingrat.  Le  rocher  est  sou- 
vent à  fleur  de  terre  et  la  culture  s'est  con- 
centrée autour  des  habitations,  le  reste  étant 
laissé  à  la  végétation  naturelle,  bruyère,  ge- 
nêts et  ajoncs,  où  va  paître  le  troupeau.  On 
comprend  que  dans  ces  landes  peu  fertiles, 
la  race  a  dû  s'accoutumer  à  se  contenter 
d'une  maigre  nourriture  et  le  régime  de 
grand  air  auquel  elle  est  soumise  l'a  habituée 
à  résister  aux  intempéries  et  aux  change- 
ments climatériques.  De  là  aussi  sa  petitesse, 
car  l'ossature  et  l'organisme  ne  peuvent 
pas  prendre  beaucoup  de  développement 
avec  des  ressources  fourragères  aussi  faibles 
et  qui,  par  ailleurs,  ne  peuvent  contenir  que 
très  peu  d'acide  phosphorique  et  de  chaux, 
à  raison  de  la  faible  teneur  du  sol  en  ces  élé- 
ments indispensables  à  la  formation  du  sque- 
lette. 

La  taille  de  la  vache  bretonne  de  Cor- 
nouaille est  donc  peu  élevée  :  elle  varie 
entre  1  mètre  et  I^.IO.  C'est  dans  le  Morbi- 
han que  l'on  trouve  les  sujets  les  moins 
grands.  Dans  le  Finistère  et  aux  bords  de  la 
mer,  dans  la  fameuse  ceinture  dorée  bre- 
tonne, où  le  sol  a  été  amélioré  par  l'apport 
d'engrais  marins,  la  taille  est  plus  forte  et 
dépasse  1"'.13. 

Comme  physionomie,  l'aspect  de  la  bre- 
tonne est  des  plus  séduisants.  La  tête  est 
fînementsculptéeetportéeassez  hautpar  une 
encolure  souple  et  émaciée.  Les  yeux  sont 
très  mobiles  sous  des  arcades  orbitaires  sail- 
lantes. La  face  est  effilée  vers  la  base  avec 
un  mufle  plutôt  étroit.  Le  profil  est  très  net- 
tement rectiligne  et  la  tête  est  du  type  doli- 
chocéphale, c'est-à-dire  que  la  distance  des 
yeux  dépasse  comme  dimension  la  largeur 
du  front  aux  cornes.  Celles-ci  sont  plantées 
obliquement  et  se  recourbent  gracieusement 
vers  l'avant  pour  se  diriger  ensuite  verticale- 
ment en  une  belle  ligne  sinueuse,  la  pointe 
s'incurvant  en  arrière. 

Si  l'expression  de  la  tête  est  pleine  de  vi- 
vacité, l'allure  générale  du  corps  est  très  élé- 


112 


LES  NOUVEAUX  MOTEURS  DE  TRACTEURS  AMUCOLES 


gante.  La  charpente  est  fine  et  élancée  avec 
des  masses  musculaires  peu  développées. 
L'encolure  mince  et  concave  à  la  partie  su- 
périeure comme  une  encolure  de  cerf,  s'ap- 
puie sur  un  garrot  sec  et  tranchant  qui  la  sé- 
pare d'un  dos  assez  droit.  Les  épaules 
sont  maigres  et  la  poitrine  est  peu  large, 
mais  ample  et  profonde.  L'arrière-train  est 
toujours  plus  large  que  Tavant-train,  quoique 
les  fesses  et  les  cuisses  soient  plaies  et  la 
croupe  avalée  et  pointue  avec  une  attache  de 
queue  assez  saillante. 

En  ajoutant  que  le  tronc  est  porté  par  des 
membres  d'apparence  délicate,  mais  qui  ra- 
chètent leur  manque  d'épaisseur  par  une 
grande  solidité,  avec  des  onglons  petits,  très 
durs,  nous  aurons  passé  en  revue  les  carac- 
tères essentiels  de  la  vache  bretonne.  Nous 
serions  cependant  incomplet  si  nous  ne  si- 
gnalions pas  la  grande  souplesse  de  la  peau 
et  la  linesse  du  poil  court  et  soyeux,  dont  la 
couleur  est  noire  et  blanche.  Le  plus  souvent 
la  tète  est  noire  avec  l'étoile  au  front;  le 
mufle  est  également  pigmenté  de  même  que 
le  bord  des  paupières,  les  cornes  (sauf  à  la 
base)  et  les  onglons.  Dans  le  type  pur  de  la 
race,  le  manteau  recouvrant  l'encolure  et  le 
dos  est  noir  avec  une  écharpe  blanche  sur  les 
épaules  et  aussi  sur  les  hanches,  descendant 
dans  la  majorité  des  cas  jusqu'au  ventre,  le- 
quel est  presqu'entièrement  blanc  ainsi  que 
les  jambes  et  le  fouet.  On  estime  que  l'éten- 
due des  deux  couleurs  doit  être  à  peu  près 
équivalente  et  que  la  ligne  de  séparation 
doit  être  nette,  sans  aucune  bordure  grisâtre 
intermédiaire. 

La  couleur  jaune  du  pis  et  des  muqueuses, 
là  Où  il  n'y  a  pas  de  pigmentation,  est  en  cor- 
rélation avec  la  richesse  en  crème  du  lait 
dont,  chez  les  bons  sujets  bien  nourris, 
20  litres  suffisent  pour  donner  le  kilogramme 
de  beurre.  La  production  en  quantité  d'une 
bonne  bretonne  est  naturellement  en  propor- 
tion avec  le  faible  poids  du  corps  qui  ne  dé- 
passe guère  200  à  250  kilogr.,  mais  elle  est 
quand  même  relativement  élevée  puisqu'elle 
peut  atteindre  de  1  200  à  1  300  litres  et  par- 
fois davantage  chez  les  sujets  plus  dévelop- 
pés. Apres  vêlage,  elle  donnera  de  S  à  10  li- 


tres, quelquefois  plus  et  à  la  vente  du  veau, 
à  six  semaines,  elle  donnera  encore  de  7  à 
8  litres  ;  ce  dernier  chillre  se  maintient  assez, 
longtemps.  Le  poids  du  veau  est  de  20  à 
23  kilogr.  à  la  naissance    et  de  .jO  à  60  ki- 


ogr. 


SIX  semaines. 


On  nous  a  demandé  comment  se  pro- 
curer la  vache  bretonne?  Certainement,  il 
n'est  pas  indispensable  de  faire  un  voyage 
spécial  en  Bretagne,  à  moins  qu'il  ne 
s'agisse  d'une  acquisition  importante.  Ce 
n'est  pas  toujours  sur  les  marchés  que  l'ache- 
teur rencontrera  en  grand  nombre  les  meil- 
leurs sujets.  Le  mieux  sera  de  s'adresser  à 
un  marchand  ou  a  un  commissionnaire  s'oc- 
cupant  de  ce  genre  de  vente  ou  encore  à  un 
vétérinaire  spécialiste  garantissant  l'état  de 
santé  des  animaux. 

Néanmoins,  si  l'acheteur  se  décide  à  se 
rendre  en  Bretagne,  dans  la  région  d'Auray 
ou  de  Quimperlé  ou  de  Quimper,  soit  au 
marché,  soit  chez  des  éleveurs  dont  la  noto- 
riété s'est  affirmée  dans  les  concours  agri- 
coles, il  recherchera  la  bête  fine,  élancée, 
respirant  avec  aisance,  présentant  un  thorax 
plein  et  un  liane  développé.  La  hauteur  de  la 
poitrine  doit  dépasser  de  quinze  centimètres 
au  moins  la  distance  du  tronc  au  sol;  la  cir- 
conférence du  thorax  sera  de  l'^.ôû  au  pas- 
sage des  sangles  et  la  largeur  des  hanches 
sera  de  0".41  à  0'".43.  Le  développement  de 
la  poitrine  est  en  rapport  direct  avec  l'oxy- 
génation du  sang  et  par  conséquent  avec 
l'activité  des  tissus  glandulaires;  la  largeur 
de  l'arrière-train  est  en  rapport  direct  avec 
le  volume  et  la  production  de  la  mamelle  qui 
sera  le  plus  possible  allongée  en  courbe  sous 
le  ventre. 

Que  l'acheteur  n'hésite  pas  à  faire  les 
quelques  mensurations  indiquées.  C'est  une 
pratique  des  plus  faciles  avec  un  mètre  à 
roulette  que  l'on  emporte  facilement  en 
poche  et  on  n'aura  pas  lieu  de  la  regretter, 
car  elle  permettra  de  vérilier  à  coup  sôr  si 
les  difTérentes  parties  du  corps  sont  bien 
proportionnées  pour  le  but  qu'elles  doivent 
remplir. 

Alfred  Grau, 

Ingéuieur  agronome. 


LES  nou\i:aux  moteurs  de  tracteurs  agricoles 


Parmi  les  enseignements  de  la  Semaine  de 
Motoculture  de  Senlis,  il  est,  quant  aux  mo- 
teurs des  tracteurs  agricoles,  une  tendance 
sur  laquelle  on  n'a  pas  assez  insisté.  Cette 
tendance  porte  sur  deux  points  essentiels  : 


1°  Augmentation  de  la  puissance; 

2°  Augmentation  de  la  vitesse  angulaire. 

Le  tracteur  agricole  ne  fait  en  cela  que 
suivre  la  même  évolution  que  la  voilure 
automobile,  il  est  à  regretter  pour  l'agricul- 


LES  MANQUANTS  DANS  LES  VIGNES  GREFFÉES 


tour  que  les  construcleurs  de  U-ucteurs 
n'aient  pas  profité  de  l'expérienue  de  la 
traction  automobile  sur  route. 

Dominépar  la  question  du  prix  de  revient, 
le  tracteur  fut  doté  à  ses  débuts  dans  presque 
la  totalité  des  firmes  de  moteurs  de  faible 
puissance,  chacun  comptant  diminuer  ainsi 
la  dépense  d'essence  et  le  prix  initial  de 
l'appareil.  Mais  en  fait,  il  fallait  vaincre 
les  résistances  du  sol  sur  la  charrue,  qui 
sont,  dans  les  régions  de  terres  franches, 
assez  considérables  ;  en  outre,  l'état  plus 
ou  moins  humide  du  sol  dans  un  iBÔme 
champ  fait  varier  ces  résistances  dans  des 
proportions  de  l  à  10. 

L'expérience  montra  rapidement  que  ces 
tracteurs  ne  travaillaient  que  peu  de  jours 
par  an,  arrêtés  par  la  moindre  jiluie;  et 
ayant  à  vaincre  des  résistances  trop  grandes 
pour  le  moteur,  ils  calaient  fréquemment  et, 
malgré  la  meilleure  fabrication,  ne  lardaient 
pas  à  être  hoi's  d',usage. 

D'autre  part,  une  tendance  à  travailler  la 
terre  de  plus  en  plus  profond  amena  les 
constructeurs  à  augmenter  la  puissance  de 
leurs  moteurs.  Aujourd'hui,  les  appareils  les 
plus  répandus  emploient  des  moleurs  de  30 
ii  40  IIP,  j'entends  puissance  développée  au 
Irein  et  je  ne  veux  pas  parler  des  puissances 


inscrites  au  catalogue. 


iWais  si  J'eraploi  des  moleurs  plus  puis- 
sants se  généralise,  il  n'y  a  que  peu  d'appa- 
reils qui  portent  des  moteurs  à  grande  vi- 
tesse angulaire. 

Au  début  de  la  motoculture,  le  problème 
de  l'adhérence  au  sol  fixa  le  type  du  moteur. 
Pour  avoir  une  g.rande  adhérence,  on  aug- 
menta le  poids  des  appareils,  on  pensa  natu- 
rellement utiliser  ce  poids  dans  le  volant  du 
moteur,  on  fut  amené  à  étudier,  pour  le  trac- 
teur, un  moteur  industriel  à  régime  lent; 
ceci  permettait  en  outre  de  garder,  pour  la 
conslructiom  de  nouveaux  appareils,  les  pro- 
cédés de  fabrication  de  mécanique  et  d'en- 


113 

grenages    grossiers    des    autres     machines 
agricoles. 

Depuis,  on  a  dû  se  rendre  compte  que  le 
problème  demandait  une  étude  particulière. 
Le  capital  engagé,  étant  considérablement 
plus  important,  imposait  une  période  d'amor- 
tissement plus  longue.  En  outre,  l'adhérence 
au  sol  était  solutionnée  de  multiples  façons, 
les  appareils  trop  lourds  se  sont  montrés 
nuisibles  à  la  culture,  surtout  par  le  tasse- 
ment du  sol  aux  fourrières;  on  a  allégé  l'ap- 
pareil. 

Pourquoi,  dans  bien  des  cas,  avoir  gardé 
l'appareil  à  régime  lent  ? 

Il  suffit  pourtant  de  constater,  dans  la 
voiture  automobile,  les  avantages  nombreux 
acquis  par  les  moleurs  à  grande  vitesse 
angulaire.  Le  rendement  mécanique  sera 
infiniment  supérieur,  le  moteur  est  beaucoup 
plus  souple,  son  régime  est  plus  régulier. 

Aussi,  je  crois  que  la  voie  montrée  par 
quelques  maisons  sera  suivie  par  tous.  Il 
faut  abandonner  les  moteurs  à  régime  lent 
et  installer  sur  nos  tracteurs  des  moteurs 
tournant  à  1  100  ou  1  200  tours,  il  faut  aban- 
donner les  engrenages  en  fonte  ou  en  acier 
peu  résistant  et,  dans  ce  chapitre  de  la  fabri- 
cation, copier  l'industrie  automobile,  donner 
o  ou  4  vitesses  permettant  au  moteur  de  tra- 
vailler toujours  dans  son  régime  normal,  et 
donnant  à  l'agriculteur  une  grande  puis- 
sance en  première  vitesse  lui  peruietlant  de 
donner  les  coups  de  collier  durant  les  la- 
bours. 

Cependant,  le  constructeur  trouvera  à  la 
base  du  problème,  celui  de  l'adhérence  au 
sol,  l'appareil  plus  léger  aura  un  rendement 
mécanique  plus  économique.  C'est  la  voie 
que  devront  suivre  les  bureaux  d'études  de 
construction  des  tracteurs  agricoles,  si  tou- 
tefois ces  usines  ont  des  bureaux  d'études. 
Toute  solution  nouvelle  intéressante  appor- 
tée à  l'adhérence  au  sol,  permettra  au  cons- 
tructeur les  plus  belles  espérances. 

G.  DuvAi., 

Ingénieur  agronome. 


LES  MANQUANTS  DANS  LES  VIGNES  GREFFÉES 


Nombreuses  sont  les  causes  amenant  la 
disparition  d'un  certain  nombre  de  ceps  dans 
les  plantations  :  mauvaise  adaptation  du 
porte-greffe,  nécrose  des  tissus  à  la  suite  de 
maladies  diverses,  mal  néro,  apoplexie,  foUe- 
lage.  Dans  l'intérêt  du  propriétaire,  tant  au 
point  de  vue  de  'la  bonne  tenue  du  vignoble 
qu'à  celui  du  rendement,  la  question  du  rem- 


placement doit  être  envisagée.  S'agit-il  d'une 
plantation  récente,  la  solution  la  plus  simple 
est  de  remplacer  le  mKuquant  par  un  plant 
grelfé;  mais,  avec  des  vignes  âgées,  il  n'en  est 
plus  de  même.  Plusieurs  moyens  ont  été 
préconisés,  mais  la  plupart  d'entre  eux  né- 
cessitent des  soins  trop  délicats  pour  être 
appliqués  au  vignoble.  Après  de  longues  et 


114 


CONCOURS  DE  SAINT-AMAND 


nombreuses  observations  le  provignage  nous 
semble  tout  indiqué  comme  donnant  d'excel- 
lents résultats.  Très  pratiqué  autrefois  et  en- 
core aujourd'hui,  en  Bourgogne,  cette  mé- 
thode consiste  à  coucher  dans  le  sol  le  cep 
tout  entier  dans  le  but  de  multiplier  le 
nombre  des  souches.  Dans  le  Sud-Ouest,  on 
adopte  une  autre  façon  de  procéder. 

Admettons  qu'on  ail  à  remplacer  un  man- 
quant, et  que  sur  la  souche  voisine  se  trouve 
un  rameau  très  long  :  ce  sarment  sera  re- 
courbé e  t  couché  dans  le  sol  à  15  ou  20  cen- 
timètres de  profondeur,  de  façon  à  occuper 
la  place  de  la  souche  disparue  ;  son  extrémité 
portant  2  ou  3  yeux  sera  palissée  à  l'aide 
d'un  tuteur;  tous  les  autres  yeux  de  l'inser- 
tion du  sarment  à  son  entrée  dans  le  sol, 
ainsi  que  ceux  de  la  partie  enterrée  seront 
éborgnés.  S'il  arrivait  que  le  sarment  ne  soit 
pas  assez  long  pour  permettre  le  couchage, 
tel  qu'il  est  indiqué  ci-dessus,  on  opérera  de 
la  façon  suivante  :  le  sarment  sera  conduit 
horizontalement  sur  une  longueur  de  0".40  à 


O^.eO,  puis  après  avoir  été  arqué  à  angle 
droit,  il  sera  conduit  verticalement  vers  le 
sol  où  il  est  fiché  à  une  profondeur  de  0'".20, 
tous  les  bourgeons  placés  sur  la  partie  hori- 
zontale seront  supprimés  et  on  ne  devra 
conserver  que  3  ou  'i  bourgeons  sur  la  partie 
verticale.  Dans  l'un  et  l'autre  cas,  des  ra- 
cines se  développent  sur  la  partie  enterrée, 
mais  il  ne  faut  pas  ici,  comme  dans  le  mar- 
cottage, séparer  ces  nouveaux  plants  de  la 
souche  mère. 

L'examen  des  vignes  grefTées,  âgées,  que 
nous  avons  vu  soumettre  à  ce  procédé,  nous 
permet  de  dire  qu'à  part  quelques  rares  ac- 
cidents, les  viticulteurs  auraient  le  plus 
grand  intérêt  à  adopter  cette  pratique  pour 
effectuer  le  remplacement  des  manquants 
dans  les  vignes  âgées.  Tout  en  étant  d'une 
exécution  facile,  le  provignage,  fait  dans  ces 
conditions,  assurera  au  propriétaire  une 
récolte  régulière. 

J.  DE  Fayard, 

Directeur  de  la  Station  viticole  de  Cognac. 


CONCOURS  DE  SAINT-AMAND 


Le  Concours  de  la  race  Charolaise  organisé 
à  Saint-Amand  par  le  Syndicat  des  Eleveurs 
du  Cher  avait  pris,  comme  on  le  sait,  une  très 
grande  extension  avant  la  guerre;  les  sujets 
exposés,  nombreux  et  de  très  bonne  qualité, 
attiraient  une  foule  de  visiteurs  et  d'acheteurs 
du  Cher   et  des  départements  limitrophes. 

La  guerre  terrible,  dont  les  efiets  ont  été  si 
funestes  pour  toute  l'agriculture,  a  eu  sa  réper- 
cussion sur  ce  concours  qui,  pendant  cinq  an- 
nées, est  resté  dans  le  silence;  beaucoup  d'éle- 
veurs, par  suite  de  leur  mobilisation,  ayant  dû 
abandonner  leur  exploitation,  ne  pouvaient  s'oc- 
cuper de  leur  élevage  ;  d'autres  étaient  en  partie 
privés  du  personnel  également  mobilisé,  chargé 
des  soins  particuliers  que  nécessitent  ces  ani- 
maux de  choix  pour  leur  préparation  et  leur 
présentation  au  concours. 

Ces  difficultés  disparues,  le  Syndicat  s'est  em- 
pressé de  reprendre  la  tenue  de  son  Concours 
annuel,  qui  a  eu  lieu  les  24,  2b  et  26  janvier. 

Le  Concours  a  été  moms  nombreux  que  ses 
devanciers  d'avant-gaerre  ;  on  peut  en  attribuer 
les  motifs  d'abord  à  ce  que  l'élevage  supporte 
encore  les  conséquences  de  la  guerre,  puis  à  ce 
que,  actuellement,  un  pressant  besoin  de  bons 
reproducteurs  se  faisant  sentir,  beaucoup  d'éle- 
veurs, dans  la  crainte  de  ne  pas  trouver  plus 
tard  les  taureaux  qu'ils  désiraient,  les  ont 
achetés  à  l'automne,  alors  que  ces  jeunes  ani- 
maux, non  encore  sevrés,  étaient  au  pâturage 
jivec  les  mères. 

La  qualité  des  sujets  exposés  a  compensé  dans 
une  large  mesure  la  quantité,  et,  les  acheteurs 


étant  venus  en  grand  nombre,  les  transactions 
furent  des  plus  actives  dès  l'ouverture  du  Con- 
cours ;  à  sa  clôture,  tous  les  taureaux  avaient 
été  vendus  à  des  prix  très  élevés,  toujours  au- 
dessus  de  2  000  fr.,  en  moyenne  à  3  000  fi .,  et 
jusqu'à  5  700  fr. 

Parmi  les  achats  importants,  il  est  à  citer 
celui  de  l'Office  départemental,  qui  a  fait  l'acqui- 
sition de  sept  sujets  destinés  à  être  revendus 
aux  enchères  par  le  Comice  agricole  d'Aubigny, 
dont  l'éminent  président  de  la  Société  des  Agri- 
culteurs de  France,  M.  le  marquis  de  Vogué,  est 
également  le  sympathique  et  dévoué  président. 

Ces  reproducteurs,  très  bien  choisis  par  la 
Commission  d'achat  et  provenant  des  meilleures 
vacheries  de  la  vallée  de  Germigny,  donneront 
d'excellents  résultats  dans  cette  partie  nord  du 
département  oi'i,  depuis  plusieurs  années  déjà, 
la  race  charolaise  a  pris  beaucoup  d'extension. 

Le  classement  des  animaux  par  le  jury  a  été 
assez  difficile  dans  les  dilTérentes  sections,  et 
l'attribution  du  1"'  prix  il'honneur  fut  particuliè- 
rement délicate  en  présence  de  deux  concur- 
rents remarquables,  l'un  appartenant  à  M.  Da- 
guin,  l'autre  à  M  Soulier.  Finalement,  la  vic- 
toire est  restée  à  M.  Daguin  pour  son  n"  6o,  ani- 
mal réunissant  toutes  les  qualités  exigées  d'un 
bon  reproducteur  ;  développement,  ligne  de  dos 
impeccable,  côtes  profondes,  bons  aplombs, 
distinction  et  grande  aptitude  à  la  viande. 

M.  Daguin  s'est  vu  également  attribuer  le 
1"  prix  d'ensemble  pour  quatre  sujets  de  con- 
formation superbe,  et  présentant  à  merveille 
les  mêmes  caractères  de  famille. 


ClIAHULE  AUTU.MOBILE  EXCELSIOK 


Le  2*  prix  d'honneur  et  le  -2'  prix  d'ensemble 
ont  été  (Jécern(''s  à  M.  Soulier,  dont  la  vacherie 
jouit  d'une  juste  léputation,  et  le  S'  prix  d'en- 
semble à  M.  Derimay,  dont  les  succès  à  ce  Con- 
cours sont  à  noter  comme  étant  un  nouvel  éle- 
veur et  exposant  pour  la  première  fois. 

Les  autres  principaux  lauréats  ont  été 
MM.  Champelle,  (iohin,  Morand,  Boutel,  Massy, 
du  Colombier,  Veriliaucl,  Godi^^non,  etc. 

L'exposition   des    étalons  de  eros  Irait  com- 


posés de  deux  sections  :  la  première  pour  les 
poulains  de  deux  ans,  la  deuxième  pour  les  éta- 
lons plus  âgés,  était  représentée  par  des  sujets 
de  bonne  qualité. 

Le  prix  d'honneur  a  été  attribué  à  M.  Dalan- 
dière  de  Baunegon  pour  un  cheval  très  puissant, 
âgé  de  huit  ans,  dont  les  produits  sont  déjà  bien 
connus  dans  la  partie  du  département  où  il  fait 
la  monte. 

X. 


CHARRUE  AUTOMOBILE  EXCELSIOR 


La  charrue  aulomobile,  dé.signée  sous  le 
nom  d'Fxcelsior,  est  construite  à  Mladâ  Bo- 
leslav,  daub  la  nouvelle  République  Tchéco- 
slovaque. La  machine  fut  présentée  par 
M.  A.  Ravaud  fi,  rue  des  Italiens,  à  Paris) 


aux  démonstrations  de  Senlis,  où  la  photo- 
graphie représentée  par  la  figure  2i  a  été 
prise. 

Le  châssis  triangulaire  est  porté  en  avant 
par  deux  grandes  roues  motrices,  à  palettes, 


Fig.  24.  —  Charrue  automobile  Excelsior. 


de  1".76  de  diamètre,  et,  en  arrière,  par  une 
roue  directrice  garnie  d'une  nervure  circu- 
laire dont  le  neltojage  est  assuré  par  un 
ràcloir.  En  avant  de  l'essieu  des  roues  mo- 
trices se  trouve  le  moteur  vertical  à  4  cy- 
lindres, capable  de  développer  une  puissance 
de  35  à  40  chevaux  (alésage  des  cylindres, 
O'^.IOO;  course  des  pistons,  0".L50;  vitesse, 
1  200  tours  par  minute).  Au-dessus  du  mo- 
teur est  disposé  le  réservoir  à  combustible 
constitué  par  un  cylindre  à  axe  horizontal. 
Le  combustible  employé  est  soit  du  benzol, 
soit  de  l'essence  minérale  à  raison  d'environ 


10  kilogr.  par  heure  ;  la  consommation 
d'huile  de  graissage  serait  voisine  de  4  kilogr. 
par  journée  de  travail. 

Deux  poulies  (fixe  et  folle)  calées  sur 
l'arbre  du  moteur,  en  arrière  de  la  manivelle 
de  mise  en  route,  permettent  d'actionner 
diverses  machines  par  une  courroie. 

Les  vitesses  sont  au  nombre  de  trois  : 
2  400,  3  400  pour  le  travail,  et  i  300  mètres  à 
l'heure  lors  des  déplacements  sur  route;  les 
deux  vitesses  en  marche  arrière  corres- 
pondent à  2  400  et  à  4  500  mètres  à  l'heure. 
Pour  les  transports  sur  route,  on  laisse  en 


ilè 


ACADEMIE  D'AGRICULTURE  DE  FRANCE 


place  les  palettes  dadhérence  fixées  aux 
roues  motrices,  et  ou  les  entoure  d'un  ban- 
dage spécial  qui  se  pose  assez  rapidement. 

La  fusée  de  la  roue  directrice,  disposée  en 
arrière  du  châssis,  peut  se  déplacer  vertica- 
lement dans  une  monture  afin  de  régler  la 
profondeur  du  labour  et,  en  fin  de  raie, 
déterrer  les  corps  de  charrue.  Les  manreuvres 
du  déplacement  vertical  de  la  roue  directrice 
sont  assurées  par  le  moteur,  et  se  font  auto- 
matiquement lorsqu'on  embraye  sur  la 
marche  arrière.  Le  déplacement  horizontal 
de  la  roue  a  lieu  par  un  volant  de  direction 
et  une  visisans  fin. 

Le  siège,,  rembourré,  du  conducteur  cons- 
titue le  coffre  à  l'outillage. 


Les  trois  corps  de  charrue  (fig.  24)  tra- 
vaillent sur  une  largeur  pouvant  atteindre 
l^.âO;  la  profondeur  maximum  du  labour 
est  de  0™.3î. 

Les  dimensions  générales  de  la  charrue 
automobile  Excdsior  sont  :  C"\20  de  long  et 
2". 40  de  large;  l'écartement  des  roues  mo- 
trices est  de  l"'.o(i.  La  machine  pèse  environ 
5  000  kilogr.,  et  son  prix  de  vente  est  de 
35  (JOO  fr. 

En  même  temps  que  le  labour,  la  machine 
peut  tirer  une  kerse;  en  enlevant  les  corps 
de  charrue,  on  peut  atteler  au  châssis  trois 
cultivateurs  ou  d'autres  machines  de  culture, 
comme  on  le  fait  avec  un  tracteur  ordinaire. 

R.  Dkssais.^ix. 


ACADÉMIE  D'AGRICULTURE  DE  FRANCE 


Séance  du  21  janvier  1920.  —  Présidence 
de  M.  Vigcr. 

Engrais  et  matières  premières. 

M.  Hélot  appelle  à  nouveau  l'attention  de 
rAcadéraie  sur  la  nécessité  Mrgen te  qu'il  y  a  à 
obtenir  que  les  engrais  soient  placés  dans  la  ca- 
tégorie A,  c'est-à-dire  dans  la  première  caté- 
gorie poiur  les  transports;  autrement,  dans  les 
régions  dévastées  principalement,  il  va  être 
impossible  de  remettre  les  terres  en  culture. 

M.  le  Directeur  général  des  Affaires  commer- 
ciales de  Saint-Go'bain.  de  son  côté,  écrit  pour 
signaler  l'aggravation,  par  le  manque  de  com- 
bustible, des  diflicultés  rencontrées  pour  la  fa- 
brication des  engrais. 

M.  le  .Secrétaire  perpétuel  rappelle  que,  dans  la 
séance  du  7  janvier,  l'Académie  a  adopté  sur 
les  transports  des  engrais  une  délibération  dont 
les  conclusions  sont  identiques  à  celles  déve- 
loppées par  notre  confrère. 

Le  thé  des  colonies. 

M.  Dybowski  signale,  une  fois  de  plus,  les  res- 
sources que  nous  pourrions  tirer  de  nos  co- 
lonies, et  il  prend  comme  exemple,  un  produit 
qui  peut,  â  priori,  paraître  secondaire,  le  thé. 

Le  thé,  dont  la  consommation  s'accroît  chez 
nous  d'.une  façon  continue, était  représenté, 'pour 
la  France,  par  une  importation  globale  avant  la 
guerre  (1913)  de  5  500  000  kilogr. 

Or,  sur  ce  chiffre,  les  importations  de  nos  co- 
lonies ne  montaient  qu'à  400  000  kilogr.,  pro- 
venant exclusivement  de  l'Indochine. 

Les  qualités  du  thé  résident  dans  son  parfum, 
sa  richesse  en  caféine  et  sa  teneur  plus  ou 
moins  faible  en  tanin.  Plus  un  tlié  est  agréable- 
ment parfumé,  plus  il  est  riche  en  caféine,  et 
moins  grande  est  la  proportion  de  tanin,  meil- 
leur il  est.  Or,  les  thés  de  lludochine  réunis- 
sent précisément,  lorsqu'ils  sont  bien  préparés, 
l'ensemble  de  ces  qualités. 

Dès  lors,  on  peut  se  demander  quelle  est  la 


raison  pour  laquelle  l'Indochine  n'exporte 
qu'une  quantité  relativement  limitée  de  thé.  La 
cause  en  est  double.  C'est  d'une  part  l'ignorance 
dans  laquelle  on  est  de  cette  production  et  des 
avantages  sérieux  qu'elle  présente.  C'est,  de 
l'autre,  qu'aucun  effort  n'a  été  fait  jusqu'à  ce 
jour  pour  grouper  les  producteurs  et  faire  con- 
naître leurs  produits. 

On  en  importe  en  France  environ  400 000 kilogr. 
par  an.  Réclamez  chez  n'importe  quel  marchand 
du  thé  d'Indochine,  et  vous  n'en  trouverez  pas. 
Il  est  absorbé  par  le  commerce  qui  s'en  sert 
pour  améliorer  les  thés   d'autres  provenances. 

Le  thé  d'Indo-Chine  mérite  de  remplacer  dans 
notre  consommation  tous  les  autres  thés  d'im- 
poi-tation  étrangère,  il  leur  est  souvent  supé- 
rieur et  pour  le  moins  égal.  Ce  serait  de  ce  fait 
30  ou  40  millions  de  moins  qui  seraient  exportés 
à  l'étranger. 

Les  tueries  de  jeunes  veaux. 

M.  Deficours  Desacres  croit  devoir  signaler  à 
l'Académie,  qui  ne  cesse  de  se  préoccuper  de 
l'avenir  incertain  de  notre  cheptel  bovin,  des 
pratiques  nouvelles  bien  faites  pour  ajouter  à 
ses  préoccupations. 

Dans  un  certain  nombre  de  régions  d'élevage, 
on  abat  actuellement  la  plus  grande  partie  des 
produits  bovins  à  l'âge  de  huit  à  quinze  jours; 
des  tueries  spéciales,  connues,  ont  été  organi- 
sées à  cet  effet.  Chaque  semaine,  le  jour  du  mar- 
ché, les  veaux  nés  au  cours  de  celte  semaine  sont 
amenés,  vendus  et  livrés  pour  être  tués.  Les 
prix  payés  varient  entre  100  et  200  fr.  par  cha- 
que animal  sacrifié. 

Nous  devons  ajouter,  cela  vaut  d'être  noté, 
qu'à  notre  connaissance,  on  ne  trouve  pas  de 
semblables  tueries  dans  les  régions  où  il  existe 
une  méthode  judicieuse  de  sélection  et  dans  les- 
quelles fonctionne  l'inscription  régulière  au 
Herd-book. 

Jusqu'à  ce  jour,  la  valeur  du  jeune  veau  était 


CORRESPONDANCE 


in 


toujours  en  rapport  avec  ses  qualités  de  confor- 
mation et  avec  l'avenir  présumé  de  sa  crois- 
sance; aujourd'hui,  un  élément  nouveau  d'ap- 
préciation est  venu  primer  les  précédents,  et  cet 
élément  est  de  telle  grandeur  qu'il  interdit  l'ac- 
quisition des  mêmes  animaux  par  d'autres  ache- 
teurs et  en  vue  de  l'élevage. 

Compté  de  17  à  20  fr.  le  kilogramme,  le  cuir 
d'un  jeune  veau,  pesant  de  3  à  5  kilogr.,  donne 
un  produit  de  50  à  100  fr.,  auquel  vient  s'ajouler 
le  produit  de  la  viande,  livrée  le  plus  souvent  à 
la  charcuterie  pour  une  somme  sensiblement 
égale,  soit,  avons-nous  dit,  un  produit  total  de 
100  à  200  fr.  par  chaque  tète  sacrifiée.  Un  béné- 
fice immédiat  est  offert  au  producteur  alors  que 
la  pénurie  des  aliments  et  leurs  prix  élevés  ren- 
dent improbables  dans  l'avenir  aucun  profit  plus 
intéressant. 

M.  Alfred  Massé  rappelle  que,  dès  1916,  il  si- 
gnalait que  dans  nombre  de  localités,  notam- 
ment dans  le  voisinage  des  grandes  villes,  où 
l'on  recherche  le  lait  à  un  prix  élevé,  on  abat- 
tait les  veaux  avant  même  qu'ils  eussent  atteint 
l'âge  de  quinze  jours  ou  de  trois  semaines  et 
que,  parfois  même,  ou  les  enfouissait  dans  le 
fumier.  Pour  remédier  à  cette  situation,  l'aba- 
tage  des  veaux  femelles  avait  été  inteidit,  c'est 
la  seule  mesure  efficace,  à  condition  que  l'on 
tienne  la  main  à  ce  que  les  règlements  soient 
observés. 

Comme  l'a  constaté  M.  Descours  Desacres, 
dans  les  pays  d'élevage  où  il  existe  un  Herd- 
book,  où  l'on  se  préoccupe  de  l'avenir  de  la  race, 
le  décret  est  respecté;  mais  ailleurs,  on  a  ten- 
dance de  plus  en  plus  à  abattre  les  jeunes  veaux, 
et,  dans  certaines  grandes  villes,  on  est  frappé 
de  voir  comment  on  tourne  les  prescriptions 
ministérielles  par  l'usage  de  certificats  en  blanc 
d'autorisation  d'ahatage  donnés  par  des  maires. 

Il  faut  renforcer  encore  le  décret  interdisant 
l'abattage  et  surtout  tenir  à  ce  qu'il  soit  appli- 
qué; mais  alors  il  nous  faut  appeler  l'attention 
du  ministre  de  l'Agriculture  sur  la  nécessité  de 
créer  des  sanctions  aux  mesures  prohibitoires 
édictées  dans  le  décret  du  14  octobre  1915,  et  de 
faire  approuver  ces  sanctions  par  le  Parlement, 
sans  quoi  les  tribunaux  prononceront  des  ac- 
quittements, et  l'Administration  n'aura  que  le 
ridicule  de  brandir  une  épée  de  bois  qui  ne 
frappera  jamais  personne. 

M.  Jules  Méline  appuie  les  observations  pré- 
sentées par  M.  Massé,  convaincu,  comme  lui,  que 
si  l'on  avait  tenu  la  main  à  l'exécution  du  dé- 
cret interdisant  l'abatage  des  veaux ,  notre 
troupeau  ne  serait  pas  dans  la  situation  désas- 
treuse où  il  se  trouve. 


M.  Emile  Phicliel  fait  observer  que  dans  les 
régions  où  l'on  exploite  surtout  les  vaches  en 
vue  de  la  vente  du  lait,  les  éleveurs  pouvaient, 
avant  la  guerre,  nourrir  leuisveaux,  parce  qu'ils 
pouvaient  facilement  se  procurer  les  tourteaux 
et  les  farineux,  qui  leur  manquent  aujourd'hui. 

Nos  confrères  ont  parfaitement  raison  de  dire 
qu'il  faut  édicter  des  sanctions  contre  ceux  qui 
abattent  leurs  veaux  avant  l'âge  utile;  mais  alors 
il  faut  leur  donner  les  moyens  de  les  nourrir 
jusqu'à  cet  âge,  et  leur  permettre  de  se  procurer 
des  farineux  et  des  tourteaux,  si  vous  voulez 
qu'il  reste  du  lait  pour  la  consommation  hu- 
maine. 

La  question  est  renvoyée  à  l'étude  de  la  Sec- 
tion d'économie  des  animaux. 

Culture  du  lin  dans  le  nord  de  l'Afrique. 

M.  Schrihaux  offre  à  l'Académie,  de  la  part  de 
M.  Ducellier,  professeur  à  l'Ecole  d'agriculture 
de  .Maison-Carrée,  une  brochure  intitulée  :  Cul- 
ture du  lin  dans  le  nord  de  l'Afrique. 

Les  conditions  actuelles  des  prix  des  huiles, 
des  textiles,  des  tourteaux,  etc.,  rendent  la  cul- 
ture du  lin  des  plus  intéressantes  et  l'auteur 
montre,  dans  son  étude,  la  place  que  cette 
plante  est  appelée  à  prendre  dans  nos  régions 
de  l'Afrique  du  Nord  où,  trop  souvent,  la  mono- 
culture est  fréquente. 

Le  prix  du  blé  et  les  semailles  de  printemps. 

M.  Hitier  appelle  l'attention  de  l'Académie  sur 
les  conséquences  de  la  situation  anormale  et 
irrégulière  où  se  trouve  aujourd'hui  le  commerce 
du  blé.  Le  blé  taxé  ne  peut  être  vendu  par  les 
producteurs  français  que  73  fr.  le  quintal,  alors 
qu'ils  vendent  avoine  et  orge  80  à  100  fr.  le' 
quintal.  Dans  ces  conditions,  ils  sont  invités  à 
donner  ce  printemps  le  plus  d'orge  et  d'avoine 
possible  et  à  ne  pas  faire  ou  très  peu  de  blés  de 
février  et  mars. 

Il  y  a  là  pour  le  pays  un  véritable  danger,  et 
le  seul  remède  à  y  apporter  serait  d'assui'er  les 
agriculteurs  que,  pour  la  récolte  de  1920,  la 
taxation  du  blé  comme  des  autres  céréales  serait 
enfin  supprimée. 

M.  le  Secrétaire  perpétuel  appuie  cette  conclu- 
sion et  l'Académie  décide  de  la  transmettre  à 
M.  le  ministre  de  l'Agriculture. 

Election  d'un  correspondant  national. 

M.  Jean  Mascart  est  élu  correspondant  natio- 
nal dans  la  Section  des  sciences  physico-chi- 
miques agricoles. 


II.    HiTlER. 


CORRESPONDANCE 


—  N"  0047  [Dordogne).  —  Lorsque  l'on  entre- 
tient phisieurs  porcelets  dans  un  même  local, 
il  faut  leur  distribuer  les  aliments  dans  une 
auge  à  compartiments,  afin  que  chacun  d'eux 
prenne  sa  part  sans  être  dérangé  par  les  autres. 


Ces  auges  se  placent  sur  le  sol,  au  milieu  du 
local;  on  les  trouve  facilement  dans  le  com- 
merce ;  leur  confection  à  la  ferme  n'est  nulle- 
ment compliquée.  11  faut  ensuite  pratiquer  la 
castration  le  plus  tôt  possible.  Enfin,  tout  local 


118 


COKREbPONDANCE 


d'élevage  doit  comporter  une  courette  ou  un 
petit  enclos  dans  lequel  les  animaux  prennent 
leurs  ébats.  L'application  de  toutes  ces  mesures 
vous  donnera,  sans  doute,  toute  satisfaction.  — 
(P.D.) 

—  M.  A.  D.  [Aisne).  —  Le  lait  concentré 
sucré,  non  écrémé,  est  préparé  de  manière 
qu'un  litre  de  lait  ordinaire  fournisse  environ 
:t40  grammes  de  lait  condensé.  Les  boîtes  pèsent 
couramment  une  livre  anglaise,  soit  453  gr.  ou 
12  onces;  cela  correspond  à  environ  1  330  gr.  de 
lait  pur;  à  0  fr.  60  la  boîte,  ce  prix  est  inté- 
ressant. 

Si  l'altération  dénoncée  par  le  bombement  du 
couvercle  n'est  pas  très  marquée,  veaux  et  porcs 
peuvent  prendre  ce  lait;  cependant,  il  est  préfé- 
rable de  le  réserver  aux  porcs. 

La  semoule  de  manioc  a  une  bonne  valeur 
nutritive.  Elle  s'emploie  surtout  dans  l'alimen- 
tation du  veau  comme  correctif  du  lait  écrémé 
par  doses  croissantes  allant  de  60  grammes  à 
90  grammes  par  litre.  La  semoule  est  cuite,  puis 
mélangée  au  lait,  et  le  tout  [donné  tiède.  Elle 
sert  aussi  utilement  à  l'élevage  et  à  l'engraisse- 
ment du  porc.  Mais  au  prix  que  vous  indiquez, 
l'usage  en  est  moins  intéressant,  dans  ce  der- 
nier cas,  que  celui  des  tourteaux.  —  (P.  D.) 

—  N°  8047  (Parh).  —  1»  Le  cultivateur  a  inté- 
rêt à  acheter  des  engrais  concentrés;  mais  le 
prix  de  2  fr.  80  l'unité  d'acide  phosphorique  est 
élevé;  dans  les  supers  d'os  ordinaires  à  10  0/0, 
l'acide  phosphorique  revient  là  moins  de  2  fr., 
soit  30  à  32  fr.  les  100  kilogr.  (avec  0.5  0/0 
d'azote). 

2  sacs  de  100  kilogr.  contenant  32  kilogr. 
d'acide  phosphorique  soluble  eau  et  citrate  coû- 
teraient donc  60  fr.  au  départ. 

■î"  Le  prix  du  nitrate  de  soude  à  9i  fr.  n'est 
pas  exagéré  en  ce  moment.  —  (E.  R.) 

—  N°  7694  (Vienne).  — Vous  obtiendrez  de  bons 
effets  de  la  cianamide  sur  les  cultuies  aux- 
quelles vous  la  destinez;  mais  il  ne  faut  pas  le 
répandre  en  même  temps  que  les  semailles  ou 
la  plantation.  11  convient  de  l'enfouir  quelque 
temps  auparavant.  —  (E.  H.) 

—  E.  P.  [Paris).  —  Vos  questions  sur  les  en- 
grais convenant  aux  diverses  natures  de 
sol  sont  extrêmement  complexes. 

En  communiquant  des  renseignementsmoj/ens, 
on  risque  d'induire  en  erreur,  s'ils  sont  pris  à 
la  lettre.  La  distinction  des  terres  pauvres  en 
calcaire,  suffisamment  riches,  et  tout  à  fait  cal- 
caires, laisse  de  côté  bien  d'autres  cas  particu- 
liers (terres  plus  ou  moins  argileuses,  com- 
pactes, sableuses,  battantes,  acides,  etc.). 

Les  cas  particuliers  sont  trop  nombreux  pour 
adopter  des  moyennes.  C'est  au  cultivateur  à 
demander  conseil  au  professeur  de  son  arron- 
dissement ou  de  sa  région,  en  lui  fournissant 
tous  documents  utiles,  voire  même  s'il  y  a  lieu 
une  analyse  de  terre. 

Le  professeur  d'Agriculture,  connaissant  les 
terres  de  sa  circonscription,  pourra  être    d'un 


précieux  concours  dans  la  circonstance,  pour 
l'application  judicieuse  des  améliorations  cultu- 
rales  et  des  fumures  aux  diverses  terres  et  aux 
diverses   cultures. 

D'ailleurs,  certains  traités  envisagent  la  plu- 
part des  cas  qui  peuvent  se  présenter.  Je  vous 
signale  entre  autres  Les  Engrais,  de  Muntz  et 
(iirard,  en  3  volumes  (chez  Fiimin-Didot),  et  les 
Engi-ais,  par  Garola  ichez    Raillière).  —  (E.  R.) 

—  N"  7345  [Orne].  —  La  construction,  la  vente 
et  l'emploi  des  pesons  à  ressort  sont  rigou- 
reusement interdits  en  France  par  la  loi  depuis 
plusieurs  années.  —  (M.  R.) 

—  N°  6187  [Vaucluse).  —  Nous  n'avons  pas 
d'autres  renseignements  sur  l'appareil  à  sécher 
le  foin  que  ceux  qui  ont  été  donnés  dans  le 
n»  33  du  18  septembre  1919,  page  671;  écrivez 
directement  au  constructeur  de  l'appareil,  dont 
l'adresse  est  indiquée  dans  l'article.  —  (M.  R. 

—  N"  7070  [Indre).  —  Les  dynamos  et  récep- 
trices à'courant  continu  ont  seules  un  collec- 
teur et  des  balais;  les  machines  à  courants 
alternatifs  n'ont  que  des  bagues,  ou  n'ont  pas 
de  bagues  suivant  leur  construction.  Le  rende- 
ment des  machines  est  indépendant  de  cette 
question.  —  (M.  R.) 

—  N»  7622  {Haute- Vienne).  —  Vous  avez  un 
certain  nombre  de  porcelets  de  20  kilogr.,  que 
vous  êtes  à  même  de  vendre  au  prix  de  12  fr.  le 
kilogramme;  vous  vous  demandez  si  vous  auriez 
intérêt  à  les  engraisser,  et  quels  seraient  les 
aliments  les  plus  avantageux. 

Si  vos  porcs  n'ont  pas  souffert  pendant  le  pre- 
mier âge,  il  ne  vous  faudra  guère  plus  de  quatre 
mois  pour  les  amener  au  poids  de  100  kilogr. 
Moins  de  300  kilogr.  d'aliments  concentrés  suffi- 
ront pour  cela. 

Nourrissez-les  à  satiété  d'un  mélange  de  tour- 
teaux, moitié  arachides  et  moitié  palmistes,  ou 
encore  avec  une  ration  fixe  de  500  grammes 
tourteau  arachides  et  des  cossettes  de  manioc  a 
volonté.  Mais  cela  vous  coûtera  plus  cher  et  ne 
vaudra  pas  beaucoup  mieux. 

Dans  les  deux  cas,  ajoutez  une  forte  poignée 
de  poudre  d'os  verts  des  marchands  d'engrais, 
tourteaux  et  manioc  ne  contenant  pas  les  élé- 
ments nécessaires  au  développement  de  l'ossa- 
ture. 

Achetez  les  tourteaux  d'arachides  les  moins 
beaux  et  non  ceux  dont  le  prix  est  le  plus  élevé. 
Si  la  farine  de  palmiste  déshuilée  vous  est 
offerte  avec  un  rabais  de  plus  de  15  0/0  sur  le 
prix  des  tourteaux  vrais,  vous  aurez  avantage  à 
lui  accorder  la  préférence. 

Avec  ces  données,  il  devrait  vous  être  facile 
d'établir  le  prix  de  revient  de  vos  animaux  gras. 
—  (A.  G.) 

—  i^'"  7135  (Loi)'-(,'(-C/ier).  —  Les  renseignements 
sur  les  prix  des  produits  forestiers  dans  la 
Revue  commerciale  se  rapportent  au  cube  réel. 


Il  ne  faut  jamais  nous  renvoyer  à    une    lettre 
précédente. 


REVUE  COMMERCIALE 


H9 


LA  SEMAINE  MÉTÉOROLOGIQUE 

Semaine  du  25  au  31  jaywier  19-20   ! OBSE RVATOIRE  DU  PARC  SAIIST-MAUR] 


JOURS 

ET     DATES 

O    3 

TEMPÉl 

JAIUKE 

i         Écart 
1           sur 
>.       la  nor 
^          niale. 

Vent. 

s,'    -^ 
3 

o 

U    6 

o  = 

3      ^ 

REMARQUES   DIVERSES 

S 

2 

Dlillikps. 

benres 

miUim. 

Dira 25  jan. 

Lundi 26  — 

1027.5 
1016.1 

2»7 
3.4 

S"0 
9.8 

.^.7 
6 .  N 

+  3.2 
+  1.2 

S   E 

S 

0.0 
O.'J 

1.4 

Beau,  brouill.  le  malin,  temps 

couvert. 
Temps  nuageux,  pluie  le  soir. 

Mardi 27  — 

Mercredi  .  28  — 

1016.9 
lOOS.l 

1 .  .j 

6.8 

10.. i 
12.0 

6 .  Tj 
9.8 

+  3.9 

+  T.2 

S 

s 

4.  0 
0.0 

3.8 

Beau,  gelée  bl.  le  mal. ,  couverl 

le  soir. 
Temps  pluvieux. 

Jeudi 29  — 

1017.7 

4.1 

;i.3 

6-4 

+  3.7 

so 

7.8 

" 

Temps  nuageux. 

Vendredi ,   30  — 

1016.0 

4.4 

8.7 

6  6 

+  3.9 

s  0 

0.0 

4.9 

Pluie,  brouill.  le  soir. 

Samedi  ..  31  — 

1022. S 

j .  4 

i:;.4 

10. .; 

+7.6 

s  0 

0  0 

I.fi 

Pluie  la  nuit  et  le  soir. 

MèjeDois  m  tolaDi 

1017.9       4.0 

10.2 

7.4 

» 

H 

13.0 

11.7 

Pluie  depuis  le  1"  janvier  : 

iarts  sor  la  mmU 

) 

1 
-03+40 

1 

+  4   1 

+  1.8 

■■ 

• 

la  lien  de 
6i  h.  0 

nr.théor.' 

En  1920 70°"" 

Normale 41 

(1)  Voir  à  la  page  318  du  numéro  du  24  juillet  l'explication  de  cette  nouvelle  mesure. 


REVUE    COMMERCIALE 


Situation  agricole.  —  Les  journées  sèches  alter- 
nent avec  les  journées  pluvieuses  et  la  température 
se  maintient  au-dessus  de  la  normale.  11  faudrait 
une  période  de  belles  journées  un  peu  froides  pour 
assainir  les  terres  humides,  favoriser  l'exLCution  des 
labours,  et  arrêter  la  végétation  qui  est,  en  général, 
trop  avancée  pour  la  saison. 

En  ce  qui  concerne  particulièrement  les  arbres 
fruitiers,  dont  les  boutons  grossissent,  on  craint  que 
la  floraison  précoce  ne  soit  détruite  par  les  gelées. 

Les  blés  continuent  à  avoir,  dans  la  majorité  des 
départements,  un  aspect  satisfaisant.  Les  prairies 
sont  verdoyantes. 

La  culture  espère  que  les  déclarations  faites  au 
Sénat,  par  le  ministre  de  l'Agricullure,  relativement 
au  transport  des  engrais  et  des  semences,  seront 
suivies  d'effet;  il  n'y  a  pas  un  instant  à  perdre  pour 
que  ces  pruduils  arrivent  en  temps  utile. 

Blés  et  Farines.  —  Aucun  changement  ù  signaler. 
Les  moulins  continuant  à  recevoir  peu  de  blé,  il 
n'en  sort  que  de  faibles  quantités  de  son  et  de  fa- 
rine. L'appoint  des  provenances  américaines  permet 
de  faire  face  aux  besoins  de  la  boulangerie. 

En  Amérique,  à  New-York,  le  prix  du  blé  atteint, 
en  tenant  compte  du  change,  120  fr.  73  les  100  kil. 

Sons.  —  Oflres  très  faibles  et  prix  dépassant  par- 
fois celui  de  la  circulaire  minis'.éiielle. 

Céréales  diverses.  —  Aucune  offre  en  seigle.  La 
hausse  s'est  accentuée  sur  les  avoines  dont  les  dis. 
ponibilités  sont  feu  imporlanle.=  .  Par  100  kilogr.  dé- 
part, on  paie  :  avoines  noires  de  Bretagne.  95  à  96  fr.; 
avoines  grises  du  Loiret  et  d'Eure-et-Loir,  96  à  98  fr.; 
du  Centre,  94.50  à  93.30;  avoines  blanches  de  1  Est 
94.50  à  95  fr. 


Les  cours  des  forges  ont  progresse  de  quelques 
francs  ;  on  vend  les  provenances  diverses  de  93  à 
100  fr.  le  quintal  départ. 

Sur  les  sarrasins,  hausse  de  2  fr.  par  quintal  :  on 
cote  de  84.75  à  83.50  les  100  kilogr.  départ. 

L'.s  céréales  de  provenances  étrangères  sont  co- 
tées aux  prix  suivants,  par  100  kilogr.  ports  fran- 
çais :  avoines  Plata,  9G  à  101  fr.;  Algérie-Tunisie,  89 
à  97  fr.:  orges  de  Californie,  123  à  128  fr.;  maïs 
Plata,  83  à  89.73. 

Fourrages.  —  Au  marché  de  La  Chapelle,  arrivages 
plus  importants  et  cours  en  baisse.  Par  lOi  bottes 
rendues  à  Paris,  on  a  payé  :  foin,  275  à  300  fr.;  lu- 
zerne, 300  à  310  fr.;  regain,  280  à  300  fr. 

Pailles.  —  Pour  des  raisons  analogues  à  celles  in- 
diquées pour  les  fourrages,  les  cours  des  pailles  ont 
fléchi  d'une  dizaine  de  francs  par  104  bottes.  On  a 
vendu  :  paille  de  blé,  200  à  210  fr.;  paille  d'avoine, 
190  à  210  fr.;  paille  de  seigle,  180  à  190  fr. 

Graines  fourragères.  —  La  demande  est  active  et 
la  hausse  fait  de  nouveaux  progrès,  notamment  sur 
le  trèfle  violet  et  le  sainfoin.  On  cote  par  100  kilogr. 
départ  :  trèfle  violet,  930  à  1  400  fr.  ;  luzerne  de  Pro- 
vence, 730  à  873  fr.;  luzerne  de  pays,  673  à  8J5  fr.; 
lupuline,  400  à  300  fr.;  trèlle  hybride,  800  à  1  000  fr.; 
trèfle  blanc,  900  à  1  200  fr.;  anthyllide,  1  000  à 
1  500  fr.;  lotier,  800  à  1  OOO  fr.;  sainfoin,  175  à  210  fr.; 
vesces,  120  à  140  fr.;  ray-grass,  155  à  175  fr. 

Bétail.  —  Au  marché  de  La  Villette  du  lundi 
26  janvier,  la  modération  de  l'offre  a  favorisé  la 
vente  du  gros  bétail,  dont  les  prix  ont  progressé  de 
5  à  10  centimes  par  demi-kilogramme  net. 

On  a  payé  les  bœufs  de  la  Nièvre,  de  Saone-et- 
Loire,  de  l'Orne  et  du  Calvados,  3  à  3.10;  de  l'Allier, 


120 


KKVUE    COMMEHCIALE 


.Î.IO  à  3.25;  de  la  Mayenne  et  de  la  Sarthe,  2.80  à 
•Î.IO;  du  Cantal,  2.:.-i  à  2.80;  de  l'Ouest,  2.V;  à  3  fr.; 
les  génisses,  3.25  à3..50;  les  vaches,  1.75  à3  fr.;  les 
taureau.x,   2. 50  à  3  fr.  1»  demi-kilogramme  net. 

La  fermeté  s'est  accentuée  sur  les  cours  des  veaux, 
que  l'on  a  cotés  comme  suit,  par  demi-kilogramme 
net  :  veaux  d'Eure-et-Loir,  Seine-et-Marne,  Seine  et- 
Oise,  Loiret  et  Yonne,  6  à  (j.2û;  de  la  Marne,  3.60  .a 
3.85;  de  la  Mayeune  et  de  la  Sarthe,  5.50  à  6  fr.;  de 
Bretagne,  3  à  5.50;  de  Normandie  et  du  Limousin, 
•4.50  à  y  fr. 

Les  arrivages  de  moutons  ne  dépassant  guùre  la 
moitié  du  contingent  mis  en  vente  le  lundi  précé- 
dent, la  vente  a  été  active  et  les  prix  en  hausse  de 
de  40  à  50  centimes  par  demi-kilogramme  net.  On 
a  payé  les  moutons  du  Cher,  5.40  à  5.75;  de  l'Allier 
et  de  la  Niè\Te,  5.80  à  6  fr.;  les  métis,  5.23  fi  5.75; 
les  moutons  du  Midi,  5  à  3.25  ;  les  agneaux,  6.25  à 
6.50  le  demi-kilogramme  net. 

Vente  calme,  à  des  prix  stationnaires,  sur  les 
porcs,  soit  par  demi-kilogramme  vif  :  porcs  gras, 
3. DÛ  à  3.60;  coches,  2.85  à  3.20. 

Voici  le  relevé  des  marchés  des  lundi  26  et  jeudi 
29  janvier  : 

Marché  du  lundi  26  janvier. 
Entrées  directes 
aux  abattoirs.  Réserves 

Âmeoés.    LaVilI.    Vaug.  La  Vill.      Vaug. 

têtes         têtes  têtes  têtes  têtes 

Bœufs -2  148  ) 

Vaches....  1  512  [     107  359  261  68 

Taureaux..  318  ) 

Veaux 1  565         325  171  240  36 

Moulons..  ^9  743  1224  315  1250  312 

Porcs 2  140         851  69T  320  140 

Prix  maxima  du  kilogramme. 

Au  poids  net.  Au  poids  vif. 

V'  q.      2*  q.        3"  q.      Prix  extrêmes. 

Bœufs 6.66  6.00  5.88  1.60  ù  4,12 

Vaches....  6.72  6.00  5.28  1.60      4.18 

Taureaux..  5.6S  5.23  4.70  1.60      3  56 

Veaux 12.00  11.50  9.40  2.60      7.44 

Moutons...  11.90  10.70  9.70  3.79      6.09 

Porcs ^10.30  9.00  9.84  6.00      7.21 

Marché  du  jeudi  29  janvier. 

Kntrées  directes 
au.\  abattoirs.  Réserves 


Amenés 

La  Vill. 

Vaug. 

La  Vill. 

Vaug. 

tête» 

têtes 

têtes 

têtes 

têtes 

Bœufs 

1  102 

) 

Vaches 

802 

[     301 

141 

408 

78 

Taureaux.. 

162 

S 

Veaux 

1  266 

7.M 

l!>7 

224 

5S 

Moutons  . . 

.,7  596 

1  581 

17S 

1  590 

260 

Porcs  

1  598 

434 

437 

320 

136 

Prix 

maxima 

du  kllog 

ramme. 

Au  poids  net.  Au  poids  vit. 

'  q.       2*  q.        3*  q.      Prix  extrêmes. 


Bœufs 

6  50 

5  94 

5  46 

1.75  à  4.20 

Vaches 

6  60 

6  00 

5  40 

1.75      i.29 

Taureaux.. . 

5  66 

5  26 

4  80 

1.73      3.72 

Veaux 

12  OD 

11  40 

9  40 

2.60      7.44 

Moutons 

12  90 

11   10 

10  OO 

3  84      6.33 

Porcs 

10  30 

10  li 

10  00 

6.78       7.21 

Dans  les  départements,  on  cote  : 
Besançon,     par  kilogr.    iioids    net  :    veaux,    9    fi 
12  fr.;  porcs,  9  à  10  fr. 

Bordeaux,  par  kilogr.  poids  vif  :  hœufs,  2  à 
3.80;  vaches,  1.60  à  3  fr.;  par  kilogr.  poids  net: 
porcs,  10  à  11  fr.;  veaux,  10  à  11  fr. 

Chartres,  par  kilogr.  poids  net  :  veaux,  10,30 
à  11.30  ;  par  kilogr.  poids  vif  :  porcs,  7  fr. 

Dijon,  par  kilogr.  poids  net  :  moutons,  9  à  11  fr.; 
par  kilogr.  poids  vif  :  veaux,  5.40  à  6  fr.;  porcs, 
7.60  à  7.70. 

Lyon-Vaise,  par  kilogr.  poids  vif  :  hœufs,  1.30  à 
4.40  ;  veaux,  4.50  à  6.40  ;  par  kilogr.  poids  net  : 
moutons,  8.75  à  12  fr. 

Marseille,  par  kilogr.  poids  net  :  bœufs,  4  à  6  fr.; 
vaches.  4  à  6  fr.;  luoutons  et  brebis,  9.50  à  U  fr. 

Nantes,  par  kilogr.  vif  :  bœufs,  2.80  à  3  fr.;  veaux, 
3.10  à  6.10  ;  montons,  5.83  à  6  fr. 

Suifs.  —  A  Paris,  la  dernière  cote  ofOcielle  a  été 
établie  de  395  à  410  fr.  les  100  kilogr. 

Vins.  —  Malgré  les  diflicultés  éprouvées  pour 
faire  les  expéditions,  la  fermeté  des  cours  des  vins 
se  maintient;  on  observe  même  une  légère  hausse 
sur  un  certain  nombre  de  marchés  méridionaux. 

Les  vins  rouges  sont  cotés  aux  prix  suivants  par 
hectolitre  nu  :  108  à  125  fr.  à  Montpellier,  liO  à  125  fr. 
à  Nîmes,  112  à  122  fr.  à  Béziers,  100  à  120  fr.  à  Nar- 
bonne,  93  à  120  fr.  à  Perpignan.  Les  vins  blancs 
valent  de  130  à  150  fr. 

Dans  la  Cote-d'Or,  les  vins  rouges  ordinaires  sont 
cotés  de  300  à  350  fr.,  et  les  blancs  de  430  à  500  fr. 
la  pièce  de  228  litres. 

En  Algérie,  les  vins  rouges  valent  de  115  à  140  fr. 
l'hectolitre. 

Cidres.  —  En  Normandie,  les  cidres  de  qualité 
ordinaire  s'enlèvent  à  des  prix  de  35  à  40  fr.  l'hecto- 
litre. Pour  les  crus  de  la  vallée  d  Auge,  il  faut  payer 
30  francs. 

Rendus  à  Paris,  les  cidres  valent  en  gros  de  60  à 
70  fr.  l'hectolitre. 

Pommes  de  terre.  —  Les  offres  se  font  plus  nom- 
breuses, et  les  ventes  ont  lieu  à  des  prix  sans  chan- 
gement sur  ceux  publiés  dans  le  dernier  numéro. 

Huiles.  —  Dans  le  Midi,  l'huile  d'olive  vaut  de 
1  iOO  à  1  200  fr.  les  100  kilogr.:  dans  l'Isère,  l'huile 
de  noix  est  cotée  1  100  fr.  le  quintal. 

Fécules.  —  A  Epinal,  la  fécule  U»  des  Vosges  est 
cotée  180  fr.  les  100  kilogr.  A  Paris,  la  fécule  l" 
vaut  200  l'r  le  quintal. 

Tourteaux,  —  Expéditions  difficiles  et  cours  sta- 
lionnaiies  à  Marseille  oii  l'un  cote  par  quintal  dé- 
part :  arachide  lUifisque  blanc.  "3  à  80  fr.;  cou- 
rant, 70  fr.  ;  arachide  Coromandel,  65  fr.  :  sé- 
same; 64  fr.  ;  lin.  98  fr.  :  pavot  blanc,  60  fr.;  co- 
prah, 70  à  73  fr. 

Houblons.  —  En  Bourgogne,  on    paie   825  fr.  les 

30  kilogr.,  et  en  Alsace  de  823  à  850  fr. 

B.  Durand. 


he  Gérant  :  Charles  Dutreix. 


Pans.  —  !..  Mauktheux,  imprimeur,  1,  rue  Cassette 


CHRONIQUE  AGRICOLE 


121 


CHRONIQUE  AGRICOLE 


Lf  prix  du  blé  et  le  prix  du  pain.  —  Conséquences  des  mesures  prises  depuis  cinq  ans.  —  Situation  créée 
par  un  nouveau  décret.  —  Relèvement  du  prix  du  pain.  —  Ebauche  de  solution.—  Nécessité  d'annoncer 
immédiatement  la  liberté  du  commerce  du  blé.  —  Décret  relatif  à  la  priorité  en  faveur  des  transports 
d'engrais,  de  semences,  etc.  —  Conditions  d'application  compl  quées.  —  Fixation  du  prix  de  l'alcool 
industriel  fabriqué  en  1920.  —  Bureau  de  la  Commission  d'Agriculture  à  la  Chambre  des  députés.  — 
Recensement  du  bétail  au  U  décembre  1918.  —  Les  Syndicats  d'élevage  dans  la  iNièvre.  —  Les  subven- 
tions aux  Syndicats  de  culture  mécanique.  —  Protestation  de  la  Société  d'Agriculture  de  Meurthe-et- 
Moselle.  —  La  culture  mécanique  en  Belgique.  —  Tableau  de  la  production  des  cidres  en  1919.  —  Décret 
relatif  à  l'élection  des  délégués  des  Associations  agricoles  aux  Chambres  d'Agriculture.  —  Conseil  supé- 
rieur des  Haras.  —  Les  concours  de  prix  ciilturaux  en  1920.  —  Dates  des  déclarations  à  fdire  pour  ces 
concours.  —  Tableau  de  la  production  des  vins  en  Algérie.  —  Le  nitrate  d'ammoniaque.  —  Prochaine 
exposition  agricole  à  Boulogne-sur-Mer.  —  Souscription  de  la  ville  de  Sarrebourg  pour  les  régions 
libérées.  —  Congrès  mondial  d'Aviculture  à  la  Haye.  —  Programme  des  sections. 


La  politique  du  blé  et  du  pain. 

Depuis  deux  mois  à  peu  prè.s,  le  Gouverne- 
ment avait  agité  ropinion  par  des  séries  de 
notes  plus  ou  moins  contradictoires  sur  ses 
intentions  relatives  à  la  réforme  du  régime 
imposé  à  la  production  du  blé,  d'une  part,  et 
au  prix  du  pain,  d'autre  part.  Les  deux  pro- 
blèmes sont  connexes,  mais  sous  certains 
rapports  on  peut  les  considérer  comme  indé- 
pendants l'un  de  l'autre.  Le  point  de  départ 
de  la  politique  de  tous  les  ministères  qui  se 
sont  succédé  depuis  cinq  ans  a  été  de  mettre 
obstacle  au  relèvement  du  prix  du  pain  ;  c'est 
la  conséquence  d'un  vieux  préjugé  auquel  les 
masses  se  laissent  assujettir.  Cette  politique 
a  réussi,  en  ce  sens  que  la  France  est  le  pays 
du  monde  où  le  pain  est  vendu  aux  consom- 
mateurs au  prix  le  plus  bas  ;  mais  elle  a  eu 
deux  résultats  terribles  contre  lesquels  ses 
auteurs  n'ont  pas  pu  ou  n'ont  pas  su  se  pré- 
munir :  elle  a  coiité  au  Trésor  public  un  gas- 
pillage de  milliards  qui  a  puissamment  con- 
tribué à  accroître  la  dette  publique,  et  d'un 
autre  côté,  elle  a  compromis  le  relèvement 
de  la  produclion  nationale  du  blé. 

Après  nombre  de  tergiversations,  le  Gou- 
\ernement  vient  de  prendre  une  première 
détermination.  On  trouvera  plus  loin  (p.  132) 
un  décret  qui  fixe,  à  dater  du  1"  mars,  le 
relèvement  des  prix  des  blés  livrés  aux  meu- 
niers et  des  farines  livrées  aux  boulangers. 
La  conséquence  en  est  un  relèvement  pro- 
portionnel du  prix  du   pain. 

Mais  si  les  sacrifices  du  Trésor  seront  atté- 
nués, ils  atteindront  encore  des  proportions 
très  élevées.  En  effet,  c'est  au  taux  payé  par 
l'Etat  pour  le  blé  indigène  que  le  blé  sera  li- 
vré aux  meuniers  ;  de  ce  côtélà,  l'équilibre 
sera  établi.  Mais  l'Etat  paie  beaucoup  plus 
cher  le  blé  importé;  or,  comme  dans  les  der- 
niers mois  de  la  campagne  en   cours,   les 

12  Février  1920.  —  N"  7. 


moulins  seront  approvisionnés  surtout,  par- 
fois même  exclusivement,  en  blé  importé,  la 
charge  pour  le  Trésor  ne  disparaîtra  pas,  et 
elle  atteindra  encore  pendant  ces  derniers 
mois,  des  sommes  certainement  supérieures 
à  plusieurs  centaines  de  millions. 

La  solution  actuelle  n'est  donc  qu'une 
ébauche  de  solution,  au  point  de  vue  des  in- 
térêts du  Trésor.  Sous  le  rapport  de  la  pro- 
duction du  blé,  elle  est  tout  à  fait  muette. 
C'est  cependant  celle  qui  presse  le  plus. 

L'Etat  ne  sortira  de  la  situation  quasi  inex- 
tricable dans  laquelle  il  est  embourbé  qu'en 
se  rendant  enfin  compte  que  toutes  les  me- 
sures prises  dans  les  dernières  années  ont 
abouti  à  un  même  résultat,  entraver  la  cul- 
ture du  blé.  On  répète  à  satiété,  ce  qui  est 
absolument  exact,  que  l'accroissement  de  la 
production  est  le  seul  moyen  de  rétablir, 
dans  un  certain  temps,  l'équilibre  aujour- 
d'hu!  rompu;  or,  on  a  tout  fait  pour  que 
n'importe  quelles  cultures  soient  plus  avan- 
tageuses au  cultivateur  que  celle  du  blé.  Il  est 
donc  nécessaire  de  rompre  avec  ces  erre- 
ments; le  seul  procédé  pratique  consiste  à 
rendre  la  liberté  à  la  vente  du  blé. 

Que  l'on  ne  revienne  pas  actuellement  sur 
la  taxation  de  la  récolte  de  1919,  c'est  tout 
naturel;  l'effet  de  cette  mesure  serait,  d'ail- 
leurs, à  peu  près  nul.  Mais  il  est  indispen- 
sable, si  l'on  veut  qu'un  effort  vigoureux 
pour  la  produclion  du  blé  soit  fait  par  les 
cultivateurs,  d'annoncer  sans  délai  que  le 
régime  de  la  liberté  sera  appliqué  dès  la 
prochaine  récolte. C'est,  d'ailleurs, l'intention 
que  le  ministre  de  l'Agriculture  avait  an- 
noncée dès  le  mois  d'octobre  dernier. 

Mais  il  paraît  que  les  Services  du  Ravitail- 
lement, jaloux  de  conserver  leur  dictature 
prétendent  que  celte  solution  serait  préma 
turée,  et  cherchent  à  la  faire  renvoyer  à  la 

Tome  I.  —  7 


122  CHRONIQUE 

récolte  de   1921.    Dans  leur  ignorance  des  i 
affaires  agricoles,  ils  ne  se  doulent  pas  que 
la  culture  du  blé  ne  s'improvise   pas  ;  elle 
exige  une  préparation   des  terres    qui  dure 
pendant  plusieurs  mois. 

D'ailleurs,  qu'on  en  soit  bien  convaincu,  le 
cultivateur,  après  avoir  été  tant  de  fois 
trompé,  ne  retrouvera  son  ancienne  passion 
pour  la  culture  du  blé,  que  lorsqu'il  sera 
certain  d'y  trouver  les  mêmes  avantages  que 
dans  les  auti'es  cultures.  Plus  on  tarderait  à 
répondre  aux  vœux  unanimes  de  l'universa- 
lité des  agriculteurs,  plus  on  compromettrait 
l'avenir. 

Les  transports  agricoles. 

On  trouvera  plus  loin  (p.  132)  le  décret  qui 
fixe  les  règles  pour  les  transports  par  che- 
mins de  fer  des  engrais,  des  produits  aiUipa- 
rasilaires,  des  gi-aines  et  tubercules  de  se- 
mence. Ces  règles  sont,  comme  tous  les  or- 
ganismes agricoles  le  réclamaient,  les  mêmes 
que  celles  fixées  par  le  décret  du  15  oc- 
tobre 1919  pour  le  ravitaillement  de  l'en- 
semble du  territoire.  L'application  en  est  dé- 
terminée jusqu'au  31  décembre  1920. 

On  devra  lire  avec  attention  la  circulaire 
qui  suit  le  décret  et  qui  en  explique  les  con- 
ditions d'application.  Ces  conditions  sont  un 
peu  compliquées;  des  délais  assez  prolongés 
pourront  en  résulter.  C'est  un  motif  impé- 
rieux pour  que  les  Syndicats  agricoles  et  les 
Agriculteurs  se  hâtent,  s'ils  ne  l'ont  déjà  fait, 
de  commander  à  leurs  fournisseurs,  soit  les 
engrais,  soit  les  semences  qui  leur  sont  né- 
cessaires. 

11  est,  en  effet,  à  supposer  que  les  expédi- 
teurs, suivant  le  terme  de  la  circulaire  minis- 
térielle, sont  aussi  bien  les  commerçants 
auxquels  les  Agriculteurs  ont  l'habitude  de 
s'adresser  que  les  fabricants  d'engrais. 

Le  prix  de  ralcool  en  1920. 

Un  arrêté  du  ministre  des  Finances,  en 
date  du  5  février,  a  fixé  les  prix  de  l'alcool 
industriel  de  fermentation,  provenant  de  la 
mise  en  œuvre, à  partir  du  1°'' janvier,  des  ma- 
tières premières  autres  que  la  betteraves.  Ces 
prix  sont  de  130  fr.  à  140  fr.  pour  les  llegmes 
suivant  leur  degré,  et  de  115  !r.  pour  les  al- 
cools rectifiés,  le  tout  par  hectolitre  d'alcool 
pur. 

On  est  en  droit  de  s'étonner  que  le  prix  de 
l'alcool  de  betterave  soit  encore  laissé  dans 
l'incertitude. 

Travaux  parlementaires. 

La  Commission  de  l'Agriculture  ii  la 
Chambre  des  Députés  a  constitué  son    bu- 


.\GKICOLE 

reau  comme  il  suit  :  président,  M.  Victor  Bo- 
ref,  ancien  ministre  de  r.\griculture;  —  vice- 
présidents,  M.Vl.  Jean  Durand,  Pierre  Viala, 
Henri  Laniel,  Plissonnier,  de  Warren,  Victor 
Morel  ;  —  secrétaires,  MM.  Narcisse  Bou- 
langer, Marc  Doussaud,  Henri  Fougère, 
Guilhaumon,  Lavoinne,  Paul  Messier,  de  Mo- 
nicault,  Ambroise  Rendu,  Ternois. 

Recensement  du  bétail. 

Le  Journal  Officiel  du  4  février  a  publié 
les  résultats  globaux  du  recensement  du  bé- 
tail au  31  décembre  1918.  Voici  ce  docu- 
ment, rapproché  des  recensements  opérés  au 
31  décembre  1917  et  au  30  juin  1918  : 

31  décomljre  31  décembre 

1917  30juin  1918.  1918. 

Espèces  :  —  —  — 

Chevaline.  2  303  400  "  2  232  930 

Mulassit-re  113  99)  »  139  070 

Asiùe 31f>  900  »  3H  890 

Bovine....  12  241  9SI  13  314  866    12  250  820 

Ovine 9  SS)  S"0  9  196  393    9  061  110 

Porcine...  4  1B3  ',00  4  020  897     4  377  020 

Caprine...  1  160  990  ..  l   197  490 

Le  dernier  recensement  justifie  les  ré- 
serves qui  avaient  été  présentées  à  l'occa- 
sion de  celui  du  milieu  de  l'année  1918. 
D'une  année  à  l'autre,  les  effectifs  du  bétail 
bovin  ont  peu  varié,  celui  du  bétail  ovin  a 
encore  décru;  il  n'y  aurait  eu  quelque  amé- 
lioration que  pour  l'espèiîe  porcine. 

Syndicats  d'élevage. 
.\.  la  suite  d'une  active  propagande  de 
M.  Girard,  directeur  des  Services  agricoles  de 
la  Nièvre,  de  nombreux  Syndicats  d'élevage 
communaux  ont  été  formés  dans  ce  départe- 
ment. Une  fédération  de  ces  Syndicats  s'est 
constituée,  dont  le  bureau  a  été  élu  comme 
il  suit  :  président,  M.  Alphonse  Colas,  à  Saint- 
Benin-d'Azy;  —  vica-présidents,  MM.  Dasvin, 
à  Saint-Père  ;  Bardin,  à  Chevenon;  Figarol, 
à  .Monligny-en-Morvan  ;  —  secrétaire-trésorier, 
M.  Prêtre,  à  Nevers. 

Culture  mécanique. 
L'émotion  soulevée  par  l'arrêlé  du  26  dé- 
cembre dernier  sur  la  réduction  des  subven- 
tions pour  l'achat  en  commun  des  appareils 
de  culture  mécanique  est  toujours  aussi  in- 
tense; elle  a  pris  des  proportions  spéciales 
dans  les  régions  libérées  où  le  travail  agri- 
cole rencontre  tant  de  diflicultés;  on  y  trouve 
étrange  que,  dans  les  régions  non  alteinte.s 
par  la  guerre,  les  subventions  aient  eu  leur 
effet  depuis  quatre  ans,  tandis  que,  dans  les 
régions  sinistrées,  elles  n'auraient  été  appli- 
quées que  pendant  une  année  à  peine.  Dans  sa 
réunion   du   24  janvier,   la   Société  centrale 


CHRONIQUE 

d'Agriculture  de  MeurIhe-el-Moselle  s'est  faite 
l'interprète  de  ces  sentiments;  elle  a  émis  un 
vœu  fortement  motiv*^  dont  voici  un  extrait  : 

Considérant  que  dans  beaucoup  de  régions  des 
pays  libérés,  la  possibilité  de  mettre  en  culture 
date  seulement  de  quelques  mois,  que  dans 
tl'autres  cas  elle  va  seulement  commencer  et  que 
les  intéressés  n'ont  pas  eu  le  temps  matériel  de 
prendre  une  décision  dans  une  affaire  de  celtf 
importance  ; 

Considérant  d'autre  part  que  la  capacité  de 
production  de  nos  industriels  français  est  à 
l'heure  actuelle  insuffisante  pour  donner  à  nos 
agriculteurs  des  régions  libérées  les  moyens  ma- 
tériels de  se  mettre  à  la  culture  du  blé,  culture 
dont  le  développement  est  absolument  indispen- 
sable dans  l'intérêt  de  notre  cliange; 

Considérant  enfin  que  les  coopératives  d'au 
moins  vingt  membres  actifs  seront  d'une  réali- 
sation rare  et,  de  plus,  d'une  administration  très 
compliquée  ; 

Proteste  énergiquement  contre  celte  mesure 
et  demande  à  la  Confédération  générale  des 
Associations  agricoles  des  Régions  dévastées  de 
bien  vouloir  intervenir  auprès  de  M.  le  ministre 
des  Rpgions  libérées  pour  que  le  régime  du 
IC  juillet  1919  soit  maintenu  en  faveur  des  ré- 
gions libérées  pendant  une  durée  au  moins 
égale  à  celle  pendant  laquelle  le  reste  du  pays  à 
pu  bénéficier  de  la  dite  subvention  spécialement 
en  ce  qui  concerne  : 

1°  La  subvention  de  bO  0/0  pour  les  appareils 
achetés  par  l'Office  de  reconstitution. 

2"  Le  droit  pour  cet  Office  de  rétrocéder  de» 
appareils  aux  petits  groupements  et  aux  culti- 
vateurs isolés  victimes  de  l'invasion. 

Et  que,  de  plus,  le  Service  de  la  Motoculture, 
dont  le  rendement  est  insuffisant  eu  égard  aux 
sommes  énormes  dépensées,  cède  petit  à  petit 
la  place  à  une  organisation  qui  mettrait  les  cré- 
dits à  la  disposition  des  Syndicats  et  des  Coopé- 
ratives agricoles  et  les  aiderait  à  acheter  des 
tracteurs  et  à  installer  des  ateliers  de  réparation 
et  magasins  de  pièces  de  rechange. 

Ce  vœu  a  été  émis  sur  la  proposition  de 
M.  Louis  Michel,  président  de  la  Société,  élu 
récemment  sénateur. 

Culture  mécanique  eu  Belgique. 

La  Société  nationale  des  Agriculteurs  de 
Belgique,  créée  en  1919,  et  le  Royal  Automo- 
bile Club  de  Belgique  organisent  une  manifes- 
tation de  motoculturp,  qui  comportera  tous 
les  travaux  de  ferme  tels  qu'ils  se  pratiquent 
suivant  les  circonstances  de  la  saison.  Elle 
se  poursuivra  dans  les  différentes  fermes  du 
domaine  bien  connu  «  Dumont  de  Chassart  ». 
La  manifestation  débutera  par  des  essais  de 
charrues  dansla  seconde  quinzaine  de  mars; 
elle  se  prolongera  pendant  l'été  et  le  début  de 
l'automne  et  finira  par  le  labour  d'hiver. 

Outre   les  travaux  de   culture  et  la  com- 


AGKIGOLE  123 

mande  des  appareils  de  ferme  par  le  tracteur, 
la  manifestation  comportera  des  essais  com- 
paratifs d'instruments  divers  tels  que  mou- 
lins, hache-fourrage,  concasseurs,  batteuses, 
appareils  de  laiterie,  éclairage,  etc. 

Pour  renseignements  et  inscriptions,  qui 
sont  gratuites,  on  doit  s'adresser  par  écrit  au 
bureau  du  Génie  rural  de  la  Société  nationale 
des  Agriculteurs  de  Belgique,  1.^,  avenue 
Marni.x,  à  Bruxelles. 

Production  des  cidres  en  1919. 

Leminislère  de  l'Agriculture  (Office  de  ren- 
seignements agricoles)  a  publié  au  Journal 
Officiel  du  5  février  le  relevé  de  la  produc- 
tion des  pommes  et  poires  à  cidre  en  1919, 
ainsi  qu'une  évaluation  de  la  fabrication  des 
cidres  et  poirés.  Voici  le  résumé  de  ces  docu- 
ments : 

Pommes  Production 

et  '    des 

poires  cidres 

à   cidre.  et  poirés. 

quintaux  quintaux 

l'Téyioi].   Nord 15  557  150  12  H4   iOO 

2'      —        Est 557  700  304  490 

■■>.-       —        Ouest 9  255  800  6  88S  600 

4-       —         Ceotre 2  448  270  1675  600 

S''       —         Est-Ceiitral.  818  560  311   790 

6-      —        Sutl-Otiest..  306  380  171740 

T       —      ■  iMassifcenl.  529  180  309  560 

8''       —        Midi 10  400  3  690 

Totaux 29  483  440        21780  880 

En  1918,  la  récolle  des  pommes  à  cidre 
avait  à  peine  dépassé  2  millions  de  quintaux  ; 
ce  fut  la  plus  faible  qui  ait  été  encore  enre- 
gistrée jusqu'ici.  Mais  cette  production  avait 
atteint  34  millions  de  quintaux  en  1917. 

Chambres  d'Agriculture. 
Le  mode  d'élection  des  délégués  des  So- 
ciétés d'Agriculture  et  des  Syndicats  agri- 
coles aux  Chambres  d'Agriculture  n'avait  pas 
été  déterminé  jusqu'ici.  Cette  lacune  a  été 
comblée  par  un  décret  en  date  du  3  février, 
dont  on  trouvera  le  texte  dans  ce  numéro 
(p.  135). 

Conseil  supérieur  des  Haras. 
Par  décret  en  date  du  22  janvier,  M.  Nou- 
lens,   sénateur  du  Gers,  ancien  ministre  de 
l'Agriculture,  a  été  nommé  membre  du  Con- 
seil supérieur  des  Haras. 

Concours  de  prix  de  culture. 

Nous  rappelons  que  les  concours  de  prix 
culluraux  (grande  culture,  culture  moyenne, 
culture  familiale),  de  primes  d'honneur  et  de 
prix  de  spécialités,  organisés  par  le  minis- 
tère de  l'Agriculture,  auront   lieu   en   1920 


124 

dans  les  huit  départements  suivants  :  Ai»?, 
Basses-Alpes,  Dordogne,  Indre-et-Loire,  Lo- 
zère, Manche,  Sarthe,  Vmicluse.  Les  concur- 
rents à  ces  concours  doivent  adresser  leur 
déclaration  à  la  préfecture  de  leur  départe- 
ment, avant  le  1"  mars;  ils  peuvent  s'y  pro- 
curer les  questionnaires  qu'ils  sont  appelés 
à  remplir  avec  leur  déclaration. 

Notre  numéro  du  4  décembre  1919  a  publié 
(p.  885)  le  programme  complet  de  ces  con- 
cours. 

Récolte  des  vins  en  Algérie. 

Voici,  pour  l'Algérie,  le  relevé  offieiel  des 
déclarations  de  récolte  en  1919  et  1918  : 


GHRONIQUE  AGRICOLE 


Déparlomenls. 
Alger.... 

1»18 

hCL-tol. 
3  369  132 

626  387 
3  7S2  766 

5  082 

191» 

lioclol. 
2  699  417 
753  305 

2  886  482 

Territoires  du  Sud  et  de 
commandement 

3  897 

Totaux 

7  7S3  367 

6  343  101 

A  raison  de  la  faiblesse  des  stocks  au  mo- 
ment des  dernières  vendanges,  les  quantités 
totales  disponibles  sont  de  7  855  493  hecto- 
litres en  1919;  elles  avaient  été  de  (J  627  122 
en  1918. 

Le  nitrate  d'ammoniaque. 

Le  directeur  de  la  Poudrerie  nationale  de 
Toulouse  fait  connaître  que  celle-ci  possède 
actuellement  un  stock  de  5  UOO  tonnes  envi- 
ron de  nilrale  d'ammoniaque,  dosant  environ 
33  0/0  d'azote,  mis  en  totalité  à  la  disposition 
des  agriculteurs.  Cet  engrais  est  cédé  au  prix 
de  130  fr.  les  100  kilogr.  bruts,  déduction  de 
15  0/0  pour  la  tare,  logé  en  bloc  en  fûts  per- 
dus. Les  expéditions  ne  peuvent  être  effectuées 
que  parvagons  complets  d'au  moins  5  UOO  kil. 
On  doit  adresser  les  demandes  à  la  Poudrerie 
nationale  de  Toulouse. 

Exposition  agricole  à  Boulogne. 

Une  exposition  de  produits  alimentaires 
et  de  boissons  pour  l'exportation  et  l'appro- 
visionnement des  régions  libérées  se  tiendra 
du  21  au  2S  mars  à  Boulogne-sur-Mer  (Pas- 
de-Calais).  Une  classe  spéciale  est  réservée 
au  matériel  agricole,  ainsi  qu'aux  aliments 
pour  les  animaux  domestiques.  Les  de- 
mandes d'admission  doivent  parvenir  avant 
le  15  février  à  M.  Hervé  du  Lorin,  organisa- 
teur général,  salle  Jeanne-d'Arc,  à  Boulogne- 
sur-Mer. 

Dans  les  régions  libérées. 

La  ville  de  Sarrebourg,  en  Lorraine  recon- 
quise, avait  ouvert,  pour  venir  en  aide  aux 


régions  libérées,  particulièrement  aux  ré- 
gions voisines  du  département  de  Meurthe-et- 
Moselle,  une  souscription  qui  a  donné  des 
résultats  importants.  Dans  l'arrondissement 
de  Lunéville.  les  sommes  ont  été  réparties 
ainsi  :  7  Mutuelles-Bétail  ont  reçu  chacune 
100  fr.;  6  Syndicats  agricoles  ont  reçu  chacun 
100  fr.  N'ont  participé  à  cette  répartition 
que  les  Sociétés  agricoles  constituées  dans  la 
région  libérée, c'est-à-diredans  celle  qui  était 
envahie  ou  évacuée  au  jour  de  l'armistice. 

D'autre  part,  il  a  été  envoyé  400  fr.  pour 
parer  aux  dépenses  d'intérêt  général  les  plus 
urgentes,  à  chacune  des  59  communes  qui  se 
trouvaient  envahies  ou  évacuées  au  jour  de 
l'armistice. 

Congrès  international  d'Aviculture. 

Un  Congrès  mondial  d'.\vicuUure  doit  se 
tenir  à  La  Haye  en  1921.  Un  Comité  français 
s'est  formé,  qui,  après  avoir  reçu,  par  l'in- 
termédiaire de  M.  Ch.  Voitellier,  le  pro- 
gramme de  ce  Congrès,  a  désigné  les  rappor- 
teurs suivants  pour  l'étude  d'un  certain 
nombre  de  questions  : 

1"  Section.  —  Action  des  Gouvernements,  des 
Ministères  et  des  Sociétés  aux  points  de  vue  du 
liéveloppement  de  l'aviculture  et  de  la  reconsli- 
tution  des  basses-cours.  —  M.  Rolland,  inspec- 
teur général  de  l'Af^riculture; 

2'=  Section.  —  Bases  scientifiques  de  l'avicul- 
ture. Expériences  et  recherches.  —  M.  le  doc- 
teur Loisel. 

3°  Section.  —  Enseignement  pratique  de  l'avi- 
culture. Hôle  de  la  femme  dans  l'enseifjnemenl 
avicole  et  dans  la  gestion  des  basses-cours.  — 
M.  Chancrin  et  M.  H.  Fouquet. 

4«  Section.  —  Production  des  œufs  et  des 
oiseaux  de  basse-cour  de  toutes  espèces.  — 
M.  Bréchemin. 

5'  Section.  —  Hygiène  et  maladies  des  oiseaux 
de  basse-cour.  —  M.  Dechambre. 

6'  Section.  —  Organisation  des  expositions  cl 
des  concours.  Concours  de  ponte,  etc.  —  M.  Cau- 
curte  et  M.  H.  l-'ouquet. 

7'  Section.  —  Organisation  commerciale  de 
l'élevage.  Matériels  d'incubation,  d'élevage  et 
d'engraissement.  —  M.  le  comte  Delamarre  et 
M.  André  Leroy. 

8«  Section.  —  Commerce  national  et  interna- 
tional des  œufs,  de  la  volaille  et  des  sous-pro- 
duits. Coopératives  avicoles.  —  M.  Dayne  et 
M.  Paul  Mercier,  député. 

Le  Comité  fait  appel  aux  aviculteurs  et  aux 
personnes  s'occupant  des  (|uestions  scienti- 
fiques qui  se  rattachent  à  l'aviculture.  Cha- 
cun des  rapporteurs  a  pour  mission  de  pro- 
voquer l'envoi  d'études  rentrant  dans  le 
programme  de  sa  section  et  de  se  livrer  aux 
enquêtes  nécessaires. 

Henry  Sagnier 


LES   PRODUCTIONS  DU  SUD-OUEST 


125 


LES  PRODUCTIONS  DU  SUD-OUEST 


Le  Sorgho  à  balai, 

Le  Sud-Ouest,  pays  type  de  la  polycul- 
ture (1),  voit  ses  champs  occupés  par  des 
plantes  qui  lui  sont  bien  propres.  A  côté  du 
froment  et  des  luzernes,  le  maïs,  le  sorgho  à 
balai  (souvent  dénommé  faussement  «  mil- 
let »  par  les  paysans),  le  tabac,  l'osier,  les 
arbres  fruiliers,  les  primeurs  se  disputent  la 
place. 

Certainement  une  des  cultures  les  plus  par- 
ticulières de  celte  région  est  celle  du  sorgho 
à  balai.  C'est  même  plutôt  encore  une  culture 
locale  qu'une  culture  régionale,  car  on  la 
rencontre  presqu'exclusivement  dans  les  val- 
lées fertiles  du  Tarn  et  de  la  Garonne. 

Un  autre  centre  de  production  de  cette 
plante,  en  France,  s'étend  le  long  du  Rhône 
dans  les  départements  du  Gard,  de  l'Ardèche 
et  du  Vaucluse. 

Cette  plante  est  extrêmement  intéressante  ; 
c'est  d'abord,  a-t-on  dit  quelque  part, 
presqu'une  plante  démocratique,  car,  récla- 
mant une  main-d'œuvre  considérable,  elle 
ne  peut  être  l'apanage  que  des  familles  nom- 
breuses, qui  cultivent  le  sol  elles-mêmes, 
soit  comme  propriétaires,  soit  comme  mé- 
tayers; en  outre,  les  grains  et  pailles  produits 
sont  d'une  utilisation  très  importante. 

La  graine  est  employée,  non  seulement 
pour  la  nourriture  de  la  volaille,  mais  même 
pour  l'engraissement  des  agneaux  et  des 
moutons  destinés  aux  marchés  de  Toulouse, 
bordeaux  ou  Paris  et  dont  la  production 
constitue  aussi  une  branche  intéressante  de 
l'exploitation  agricole.  Cette  graine  fut  une 
des  rares  dont  on  ne  se  servit  pas,  ou  que 
peu,  pendant  la  guerre,  pour  la  panification 
et  sur  laquelle  donc  le  paysan  put  toujours 
compter  pour  l'alimentation  de  son  bétail. 

Les  pailles  ou  plutôt  les  panicules  servent 
à  confectionner  les  balais,  si  précieux  pour 
les  ménagères. 

Cette  plante  donne  enfin  lieu  à  une  indus- 
trie fort  intéressante  locale  et  vraiment  agri- 
cole, la  confection  des  balais. 

Une  petite  quantité  seulement  des  pani- 
cules est,  en  efTet,  emportée  vers  l'Ouest  ou 
le  Nord  par  quelques  fabricants  de  ces  ré- 
gions; la  majorité  de  la  production  est  utili- 
sée dans  le  pays  même,  soit  à  domicile,  soit 
dans  de  petites  fabriques  dont  les  principales 


(1)  Voir  Journal  dAç/ricnltui'e  pratique,  n»  35  du 
2  octobre  1919. 


sont  installées  à  Grisolles,  Grenade  et  Mon- 
tauban. 

Cette  production  des  balais  a,  en  outre, 
une  répercussion,  favorable  aussi  à  la  petite 
industrie  locale,  c'est  la  fabrication  des  man- 
ches. Les  manches  des  balais  sont  faits  en  sa- 
pin, trouvé  sur  place  ou  venu  des  Landes;  ils 
exigent,  notons-le  en  passant,  des  arbres 
sans  nœuds. 

La  préparation  des  panicules  pour  la  vente 


23.  —  Pnniciiie  de  Soi'ijho  à  balai. 


est  un  travail  qui  occupe  les  journées  oi- 
sives d'hiver,  et  l'arrachage  de  la  gaine  des 
intlorescences,  pour  ne  laisser  que  la  tige  et 
le  »  balai  »,  est  un  prétexte  à  réunions  ami- 
cales. 

Cette  culture  donc  ne  peut  guère  être  faite, 
comme  nous  l'avons  dit,  que  par  les  paysans 
travaillant  chez  eux  ou  par  les  métayers  aux 
nombreuses  familles,  car  elle  exige  une 
main-d'œuvre  considérable,  non  seulement 
pour  la  préparation  de  la  paille,  mais  pour 
les  soins  d'entretien  de  la  plante  pendant  sa 
végétation.  Binages  fréquents  et  «  piquages  », 
buttages  et  surtout  récolte  en  septembre  ou 


126 


LES  rÈCllEllS  DE  MuMRELIL.  —  1.  LES  UHKJINES 


octobre.  11  faut  alors  d'abord  couper  la  tige 
presqu'au  ras  du  sol,  puis  la  recouper  en- 
core au  milieu,  faisant  deux  parties,  dont 
l'une  comporte  la  panicule  et  constituera  la 
récolte.  Les  autres  ou  manches  sont  placées 
en  travers  des  billons  (par  suite  des  buttages, 
les  champs  finalement  se  trouvent  cultivés 
en  billons),  et  forment  des  sortes  de  claies 
sur  lesquelles  on  dispose  en  petits  tas  les 
inflorescences.  Ces  petits  tas  enfin  sont  re- 
couverts des  manches  qui  restent,  et  on  ob- 
tient ainsi  des  sortes  de  moyeltes  autour  des- 
quelles et  sous  lesquelles  l'air  circule,  per- 
mettant un  premier  séchage  de  la  récolte. 

Avant  les  pluies,  ces  panicules  sont  ren- 
trées pour  je  Ire  ^battues  à  la  machine  et  le 
grain  en  est  extrait. 

Une  fois  battue,  on  procède  à  l'extraction 
de  la  feuille  engainante  qui  entoure  la  base 
de  l'infiorescence;  on  dispose  ensuite  les  pa- 
nicules debout  le  long  de  parois  des  greniers 
ou  des  hangars,  de  façon  à  assurer  une 
bonne  dessiccation  et  à  éviter  la  moisissure. 

On  en  fait  enfin  de  petites  gerbes  de  .50  ki- 
logr.  environ  et  la  marchandise  est  prête  à 
partir.  Les  marchands  locaux  se  déplacent 
et  vont  dans  les  métairies  faire  leurs  ofi'res 
et  leurs  achats. 

Il  est  malheureux  que  les  familles  proli- 
fiques de  l'Ouest  ne  soient  pas  à  même  de 
pratiquer  celle  culture  (mais  le  climat  ne  la 
leur  permet  pas),  car  la  main-d'œuvre  abon- 
dante dont  elles  disposent  permellrait  l'ex- 
tension de  cette  production  si  rémunéra- 
trice. 

Ainsi  le  prix  des  100  kilogr.  de  panicules 


oscille  cette  année  entre  125  et  135  fr.  et 
celui  des  100  kilogr.  de  graine  entre  oO  et 
55.  Or,  1  hectare  de  sorgho  bien  venu  peut 
rendre  1300  à  1600  kilogr.  de  graine  et 
1  200  à  1300  kilogr.  de  panicules.  Le  rende- 
ment brut  final  peut  donc  osciller  entre  2  000 
et  3  000  fr.  Une  récolte  de  blé  de  10  à  12  quin- 
taux (belle  récolle  dans  cette  région!)  ne 
rendra  que  950  fr.  Evidemment,  les  frais  de 
culture  du  sorgho  sont  phis  élevés  que  ceux 
du  blé,  mais  pour  le  paysan  ou  métayer,  qui 
cultive  lui-même,  celle  question  des  frais  est 
sans  importance,  puisque  c'est  son  temps  et 
celui  de  sa  famille  qu'il  emploie. 

.\u  point  de  vue  cuUural,  bien  que  ce  soit 
un  peu  en  dehors  de  notre  sujet,  nous  note- 
rons une  simple  particularité  curieuse.  La 
pratique  démontre  que  celle  plante  peut  re- 
venir plusieurs  années  de  suite  sur  le  même 
terrain,  deux  et  même  trois  ans  ;  fréquem- 
ment même,  la  dernière  année  présente  une 
récolte  supérieure  aux  autres.  Dans  leur 
livre  si  documenté  sur  les  cultures  indus- 
trielles, MM.  llitierel  de  Saint-Maurice  expli- 
quent ce  fait  en  disant  que,  »  probablement, 
la  végétation  herbacée,  ralentie  par  un 
moindre  excès  d'azote  assimilable  dans  le 
sol,  donne  en  retour  à  la  plante  une  maturité 
plus  hâtive,  chose  excellente  pour  la  matu- 
rité des  cimes  ». 

Quoi  qu'il  en  soit,  le  fait  est  là,  et  cette 
culture  est  de  celles  qui  peuvent  être  répé- 
tées plusieurs  années  sur  le  même  terrain. 

Andbk  Mercier  des  RocnETTES, 

Ingénieur  agronome. 


LES  PÊCHERS  DE  MONTREUIL 


I.  Les  origines. 

Les  environs  de  Paris  sont  fertiles  en  sur- 
prises pour  l'agriculteur  des  provinces,  peu 
habitué  à  la  concentration  de  cultures  in- 
tensives sur  un  étroit  espace,  et  à  des  pro- 
ductions dont  l'immense  marché  de  la  capi- 
tale explique  seul  la  présence.  Ce  qui  frappe 
surtout,  c'est  le  caractère  presque  industriel 
de  certains  domaines  consacrés  à  Ihorticul- 
ture  et  à  l'arboriculture.  Les  serres  à  lilas  de 
Vitry,  les  murs  espaliers  de  Thomery,  les 
plantations  de  rosiers  aux  environs  de  Brie- 
Comte-Robert  ont  causé  bien  des  étonne- 
ments. 

La  partie  la  plus  curieuse  sans  doute  de 
cette  campagne  parisienne  est  le  massif  de 
collines  qui  a  pris  le  nom  de  Romainville, 


bourg  situé  au  point  culminant,  mais  dont  le 
centre  de  population  le  plus  considérable 
est  la  très  vaste  ville  de  Montreuil,  peuplée 
de  43  000  habitants,  laquelle  d'ailleurs  se 
confond  avec  Vincennes  et  d'autres  com- 
munes en  une  cité  énorme.  .Montreuil  est  un 
des  foyers  horticoles  les  plus  intéressants  de 
la  France  entière,  mais  il  a  perdu  son  carac- 
tère rural,  c'est  une  grosse  ville  enveloppée 
de  jardins,  les  plus  singuliers  d'ailleurs  que 
l'on  puisse  voir. 

Tout  le  pays  oITre  le  même  aspect,  anciens 
villages  voués  à  la  culture,  envahis  par  l'in- 
dustrie qui  les  a  fait  démesurément  grandir, 
mais  s'obstinant  à  demeurer  fidèles  au  tra- 
vail du  sol,  tout  en  se  spécialisant  chacun 
dans  une  production  particulière,  en  utili- 
sant le  terrain  jusque  dans  les  parties  sou- 


LES  PECHERS  DE  MONTREUIL.  —  I.  LES  URKjlNES 


127 


terraiaes.  Ainsi  Rosny-sous-Bois  consai;re 
les  carrières  de  plâtre  épuisées  à  la  culture 
des  champignons  de  couche  et  à  l'étiolement 
de  la  barbe  de  capucin.  Les  collines  aux 
pentes  douces,  bien  exposées,  sont  couvertes 
de  plantations  d'arbres  fruitiers.  Jusqu'à 
Noisy-le-Sec,ce  ne  sont  que  rangées  d'arbres 
à  fruits  disposés  dans  un  ordre  géométrique, 
tenus  bas,  auxquelles  on  ne  saurait  donner 
le  nom  de  vergers,  car  rien  ne  rappelle 
moins  nos  arbres  ombrageant  les  pelouses. 
C'est  véritablement  de  la  ■■  culture  d'arbres  », 
sur  un  sol  bien  nettoyé  oii  l'on  obtient,  outre 
certains  légumes,  des  fleurs  pour  la  vente. 

La  zone  fruitière  comprend  encore  Fon- 
tenay-sous-Bois  et  Bagnolel,  puis  Montreuil, 
qui,  en  dépit  de  son  surnom  aux  Pêches,  ne 
se  confine  pas  exclusivement  dans  la  plan- 
tation du  pécher.  Ces  coteaux  fortunés,  les 
petits  plateaux  qu'ils  supportent  sont  le  ter- 
rain idéal,  me  dit  un  horticulteur,  «  pour  la 
production  des  beaux  calvilles,  canadas, 
doyennés  du  Comice, doyennés  d'hiver, passe- 
crassannes,  et  autres  poires  et  pommes  de 
choix.  »  .\  côté  des  professionnels,  il  y  a, 
dans  la  région,  de  nombreux  amateurs,  ren- 
tiers, retraités,  anciens  officiers,  qui,  ayant 
suivi  les  cours  de  l'école  du  Luxembourg,  en 
appliquent  les  leçons  dans  leurs  petits 
domaines. 

La  route  stratégique,  qui  relie  les  forts  et 
les  batteries  en  courant  au  bord  de  la  crêle 
des  collines,  limite  ce  que  l'on  pourrait 
appeler  la  zone  des  vergers  libres.  Dès  qu'on 
l'a  dépassée,  on  pénètre  dans  le  site  le  plus 
extravagant  que  l'on  puisse  imaginer.  Un 
dédale  en  apparence  inextricable  de  jardins 
étroits,  ayant  de  3  à  4  mètres  seulement  en 
largeur,  séparés  par  des  murs  enduits  de 
plâtre,  d'une  blancheur  éclalante  quand  ils 
viennent  d'être  élevés  ou  recrépis  à  nouveau, 
d'un  gris  sale  quand  le  temps  a  passé.  Des 
ouvertures  permettent  de  pénétrer  d'un  rec- 
tangle à  l'autre;  l'ensemble  de  ces  minus- 
cules enclos  dans  un  mur  continu,  avec 
porte  sur  un  chemin  ou  sur  une  sente,  cons- 
titue un  domaine. 

Ces  murs  sont  tous  des  espaliers  contre 
lesquels  sont  appliqués  des  arbres  fruitiers, 
poiriers  et  pêchers,  pêchers  surtout.  .Nous 
sommes  ici  dans  les  fameuses  cultures  de  la 
pèche  de  Montreuil,  gloire  de  l'horticulture 
parisienne,  une  des  gloires  les  moins  discu- 
tées de  la  France  agricole. 

La  surface  couverte  par  ces  enclos  est 
immense;  pentes  douces,  plateaux  sont  un 
échiquier  de  ces  cases  blanches.  L'impres- 
sion causée  par  tous  ces  chaperons  s'exhaus- 


sant  en  gradins  aux  flancs  de  la  colline,  est 
étrange.  C'est  par  milliers  que  les  murs,  de 
Fontenay  sous-Bois  à  Rosny,  Romainville  et 
Bagnolet,  enveloppent  ce  qui  était  autrefois 
la  bourgade  rurale  de  Montreuil. 

Le  développement  de  Montreuil  et  des 
communes  voisines,  la  création  de  quartiers 
réguliers  sur  le  plateau  ont  d'ailleurs  res- 
treint les  surfaces  occupées  par  les  enclos  à 
pêchers,  et  la  réduction  continue.  Sur  bien 
des  murailles  se  montre  l'écriteau  offrant  la 
vente  du  terrain  à  des  prix  descendant  par- 
fois à  3  ou  i  fr.  le  mètre.  La  culture  mon- 
treuilloise  fléchit  donc.  L'appàl  d'une  somme 
en  apparence  considérable  pour  un  petit 
domaine  séduit  les  uns,  la  concurrence  des 
pêches  venues  en  vastes  vergers  de  plein  air, 
sans  murailles  coûteuses,  dans  la  vallée  du 
Ithône,  en  faisant  une  concurrence  sérieuse 
aux  fruits  de  Montreuil,  a  découragé  les 
autres.  Cependant,  Montreuil  et  ses  voisins 
doivent  encore  leurs  principale  source  de 
bien-être  aux  pêchers,  aux  poiriers  et,  les 
années  où  les  fruits  font  défaut,  aux  cultures 
de  fleurs,  de  fraises,  de  primeurs  obtenues 
dans  les  cases  exiguës. 

Montreuil  seul  couvre  de  ses  murs  blancs 
300  hectares.  Les  espaliers  mis  bout  li  bout 
s'étendraient  à  (iOO  kilomètres.  Les  com- 
munes voisines  possèdent  200  hectares  de 
pêcheraies  :  70  à  Bagnolel,  iO  à  Fonlenay- 
sous-Bois,  20  à  Rosny,  13  à  Romainville  et 
1  io  dans  les  communes  plus  éloignées.  Ce 
sont  les  chiffres  que  M.  Baltel  a  donnés  dans 
un  de  ses  livres  ;  d'autres  documents  éva- 
luent à  150  hectares  seulemen'  l'étendue  des 
pêcheraies  à  Montreuil.  Il  y  a  donc  1  000  ki- 
lomètres de  murs  construits  en  mauvais  ma- 
tériaux et  disposés  pour  le  palissage  à  la 
loque,  dont  je  parlerai  plus  loin. 

Ce  dédale  de  petits  enclos,  de  murs  blancs 
qui  recouvrent  tous  les  versants  de  l'espèce 
de  conque  oii  Montreuil  s'est  bâti,  a  joué  un 
rôledans  l'histoire  militaire. On  dilqu'en  1814 
l'armée  russe  qui  attaqua  I^aris  hésita  à 
aborder  cet  échiquier,  y  supposant  quelque 
embuscade.  Les  pêcheraies  de  Montreuil 
existaient  en  effet  dès  cette  époque,  depuis 
bien  longtemps  même,  puisqu'on  fait  remon- 
ter au  règne  de  Louis  XIV  les  premières 
plantations  de  pêchers  par  un  ancien  mous- 
quetaire de  la  Reine,  nommé  Girardot. 

Mais  il  y  avait  bien  des  années  que  Mon- 
treuil produisait  des  fruits.  Les  traditions 
locales  rapportent  des  histoires  parfois  gau- 
loises sur  les  cultivateurs  du  lieu,  Fran- 
çois l"  et  Diane  de  Poitiers  y  ont  un  rôle 
comme  il  convient,  il  est  même  surprenant 


liis 


PORTES  D'HABITATIONS  lUKALES 


qu'il  ne  3oit  pas  question  de  Henri  IV  et  de 
Gabrielle  d'Estrées. 

Les  fouilleurs  d'archives  prétendent  avoir 
découvert  qu'en  1240  les  juifs,  qui  vinrent 
recevoir,  de  saint  Louis,  le  Talmud  rapporté 
de  Terre  Sainte,  implantèrent  ù  Montreuil  la 
culture  du  pécher.  Si  le  fait  est  exact,  il 
n'enlève  rien  à  la  gloire  de  Girardot,  qui 
appliqua  au  pêcher  la  méthode  des  espaliers 
et  de  la  taille  encore  en  usage  aujourd'hui. 

Girardot,  comme  tant  d'autres  officiers 
d'origine  médiocre,  c'est-à-dire  de  petite 
noblesse,  était  revenu  de  la  guerre  avec  des 
blessures  et  des  dettes,  sans  obtenir  de  pen- 
sion. Il  trouva  asile  sur  le  territoire  de  Ba- 
gnolet,  à  mi-chemin  de  Montreuil,  dans  un 
domaine  nommé  Malassis.  La  région  avait 
déjà  beaucoup  de  vergers  où  venaient  s'ali- 
menter les  marchés  de  Paris.  Girardot,  qui 
s'était  lié  d'amitié  avec  La  Quintinie,  à  Ver- 
sailles, et  avait  suivi  avec  intérêt  les  travaux 
du  Jardin  du  Uoi,  appliqua  à  Malassis  les 
travaux  du  grand  horticulteur.  La  nature  du 
sol,  l'exposition,  l'abondance  du  plâtre  pour 
la  construction  et  le  revêtement  des  espaliers 
le  mirent  sur  la  voie  de  la  culture  ration- 
nelle du  pêcher.  Il  obtint  des  fruits  d'une 
grosseur  el  d'une  saveur  jusque-là  incon- 
nues. 

La  légende  a  embelli  la  découverte  de  Gi- 
rardot. Tous  les  recueils  d'anas  racontent 
que  La  Quintinie,  voulant  faire  connaître  au 
roi  les  pêches  de  l'ancien  mousquetaire,  au- 
rait organisé  une  mise  en  scène  d'un  carac- 
tère mystérieux,  en  faisant  envoyer  au 
Grand  Condé,  à  Chantilly,  un  jour  où  il  re- 
cevait Louis  XIV,  un  panier  renfermant 
douze  pêches  superbes,  avec  une  suscrip- 
tiou  :  Pour  le  dessert  du  Roi.  Les  convives  se 
seraient  extasiés  sur  le  volume  et  le  goût 
délicat  des  fruits.  Et  le  Roi  Soleil,  à  son  re- 
tour à  Versailles,  manda  La  Quintinie  pour 
lui  reprocher  de  n'avoir  pas  obtenu  de  pro- 
duits semblables  alors  qu'il  disposait  d'un 
jardin  pour  lequel  l'argent  n'était  pas  épar- 
gné. Le  grand  jardinier  aurait  fait  le  naïf. 


accepté  la  semonce  et  trouvé  le  moyen 
d'amener  le  roi  à  chasser  près  de  Bagnolet 
où,  en  traveisant  le  village,  le  souverain 
aperçut  ■Girardot,  vêtu  mi-partie  en  mous- 
quetaire, mi-partie  en  paysan,  entouré  di- 
ses sept  fils  portant  des  corbeilles  de  pêchei-. 

Etonné  —  on  le  serait  à  moins  —  le  mo- 
narque demanda  ce  que  cela  voulait  dire. 
Girardot  exposa  sa  requête  et  sollicita  la 
visite  royale  à  ses  espaliers.  Louis  XIV 
accepta  avec  empressement,  admira,  goûta, 
accorda  à  l'ancien  suldat  la  pension  à  la- 
quelle il  avait  droit,  avec  les  arrérages  de- 
puis sa  sortie  du  service.  En  se  retirant,  il 
demanda  à  l'heureux  arboriculteur  de  lui 
apporter,  chaque  année,  le  25  juillet,  une 
corbeille  de  pêches  pour  le  dessert  du  /lui. 
Jusqu'à  sa  mort,  Girardot  remplit  scrupu- 
leusement ce  devoir,  il  se  présentait  accom- 
pagné de  ses  fils.  L'usage  se  perpétua  dansl;» 
famille  jusqu'à  la  Révolution. 

L'histoire  est  jolie,  mais  pourquoi  tout  c< 
mystère?  11  est  probable  que  La  Quintinie 
n'eut  pas  besoin  de  préparer  une  telle  co- 
médie, il  lui  aura  suffi  de  présenter  au  gros 
gourmand  quêtait  le  Roi  Soleil,  lesf  pêches 
de  Girardot  pour  obtenir  que  justice  fut 
rendue  ù  son  ami. 

Quoi  qu'il  en  soit,  Girardot,  grâce  à  la  fa- 
veur royale,  lit  une  belle  fortune;  peu  à  peu 
son  domaine  s'accrut,  il  couvrit  quatre  ar- 
pents, ce  qui  équivaut  à  moins  de  1  hect.  1/2; 
des  murs  divisaient  la  pécheraie  en  72  com- 
partiments, on  l'appelait  le  damier.  Si  l'on 
en  croit  les  auteurs  qui  ont  écrit  sur  ce  sujet, 
Girardot  tirait  chaque  année  30  000  livres  di- 
ses pêches.  Ses  enfants  continuèrent  l'exploi- 
tation et  ses  petits-enfaiils  aussi.  Le  derniet 
descendant  mâle  de  cette  famille  mourut  à 
Villenionble  en  1835,  à  l'âge  de  quatre-vingt- 
quinze  ans. 

Voyons  maintenant  où  en  est  la  culture  du 
pêcher,  après  plus  de  deux  siècles. 

AUDOUIN-DUMAZET. 

(La  /ni  jiroriiainemenl.) 


PORTES  D'HABITATIONS  RURALES 


Les  portes  extérieures  des  habitations  doi- 
vent toujours  s'ouvrir  de  dehors  en  dedans; 
elles  sont  larges  de  0"'.80  à  0"".90  et  hautes  de 
2". 20  environ. 

On  surmonte  souvent  la  porte  extérieure 
d'une  imposte  haute  d'environ  0".40;  à  la 
place  de  celte  disposition  on  peut  vitrer  le 
panneau  supérieur  de  la  porte;  dans  ce  cas, 


un  volet  intérieur  doit  pouvoir  y  être  adapté 
la  nuit.  Une  grille  en  fonte,  plus  ou  moins 
décorative,  peut  être  placée  en  avant  du  vi- 
trage de  la  porte,  afin  qu'on  puisse  remplacer 
le  volet  intérieur  par  un  rideau  d'étofTe  ;  la 
grille  en  fonte  doit  être  d'un  dessin  assez 
serré  pour  augmenter  les  difficultés  d'ellrac- 
tion,  et  la  vitre  intérieure  doit  être  montée 


PORTES  D'HABITATIONS  RURALES 
à    paumelles,   pour 


129 


sur   châssis     tournant, 
faciliter  le  nettoyage. 

Les  portes  en  deux  parties  superposées, 
dont  le  bas  reste  le  plus  souvent  fermé,  sont 
très  judicieusement  employées  dansles  cam- 
pagnes (1). 


Il  est  recommandable  d'établir  le  niveau  du 
sol  du  rez-de-chaussée  à  une  certaine  hau- 
teur au-dessus  du  sol  extérieur  (de  U"'.30  à 
0"'.65);  un  palier  extérieur  et  quelques 
marches  permettent  d'accéder  à  la  maison. 
Le  palier,  en  pierres  dures,  non  glissantes, 
en  briques  dures  jointoyées  au  ciment,  ou  en 
ciment,  doit  avoir  au  moins  une  largeur  di' 
0'".80  et  une  longueur  de,  l°'.iiU.  Lorsque  ce 
palier  comporte  des  marches,  l'ensemble 
prend  le  nom  de  perron.  Il  convient  de 
donner  0".oO  à  O^.GOde  giron  à  chaque  mar- 
che, et  une  disposition  que  nous  recomman- 
dons est  de  limiter  les  deux  cijlés  i!u  perron 
P  ilig.  26^  par  des  murs  m,  de  0'".80  à  1  mètre 


Fig.  id.  —  Coupe  en  long  d'un  perron. 

environ  de  hauteur,  raccordés  par  un  redan 
«,un  rampant  r,  ou  c",  rejoignant  les  bornes 
6,  ou  b",  plus  ou  moins  liautes.  En  rentrant 
des  champs,  on  adosse  au  mur  vi  (garde-fou 
ou  parapet) une  foule  d'objets  qui  ne  risquent 
plus  de  salir  l'intérieur  de  la  maison.  Le  pa- 
rapet m  peut  être  remplacé  par  une  balus- 
trade en  bois  ou  en  fer. 

L'axe  du  perron  peut  coïncider  avec  celui 
de  la  porte  d'entrée  a  (fig.  26),  en  donnant 
au  palier  x  une  largeur  égale  à  celle  de  la 
porte  c,plus  O^^iO  à  0'"..')0  de  chaque  côté  du 

(1)  Ces  portes  sont  analogues  à  celles  indiquées 
aux  Logements  des  animaux.  Première  Partie,  Ch.  iv, 
figure  19,  sauf  qu'elles  s  ouvrent  en  dedans  de  lo  mai- 
son. 


tableau;  c'est-à-dire  que,  pour  une  porte  « 
de  O-^.OO  de  large,  le  perron  r  aurait  l-^.yu 
entre  les  murs  m. 

On  peut  également  placer  l'axe  du  perron 


^^mm 


Fig.  -27.  —  Perron  hUcrnl  (vue  en  bout). 

P'  (lig.  27)  perpendiculairement  à  celui  de  la 
porte  a'  avec  les  mêmes  murs  m',  ?•',  et  b'; 
cette  disposition,  que  nous  pouvons  appeler 
perron  latéral,  se  rencontre  dans  beaucoup 


Fig.  28.  —  Auvent. 

d'habitations  rurales;  elle  a  l'inconvénient 
de  ne  pas  faciliter  l'entrée  avec  des  fardeaux, 
mais  elle  a  l'avantage  de  réduire  l'emprise  y' 
de  l'ouvrage  en  dehors  de  l'aplomb  y  de  la 
construction,  et  ne  peut  être  adopté  que 
dans  le  cas  d'une  cour  trop  étroite  devant  la 
maison.  On  supprime  souvent  le  garde-fou 
ou  parapet,  b'  r'  pour  augmenter  la  largeur 
des   marches  /'sans    modifier   l'aplomb  y'. 


130 


l'OUTES   DIIAIJITATIO.NS'  lU  IlALtS 


mais   l'escalier   devient    dangereux,  surtout 
pour  les  enfants. 

Souvent  le  perron  est  très  élevé  au-dessus 
du  sol  et  couvre  l'entrée  du  sous-sol  ou  de 
la  cave. 


La  porte  d'entrée  est  généralement  exposée 
au  Sud-Est;  il  est  bon  de  la  proléger  du 
soleil  et  des  pluies  d'orages,  ainsi  que  le 
palier  P  (fig.  28;,  par  un  auvent  A  (1),  désigné 
au  moyen-âge  sous  le  nom  d'agiie  ;  dans  beau- 
coup de  régions  (Cûte-d'Or,  Midi,  etc.),  cet 
auvent,  très  avancé,  sert  à  accrocher  des  ré- 
coltes qu'il  s'agit  de  sécher.  L'auvent  A 
(fig.  28),  est  établi  au-dessus  de  la  porte  n  sur 
une  charpente  dont  la  plus  simple  comprend 
l'arbalétrier  a  et  l'entrait  e  scellés  dans  le  mur, 
et  une  contre  fiche /reposant  sur  un  corbeau  c. 

Le  mieux  est  de  souleilir  la  couverture  de 
l'auvent  par  des  piliers  {porche)  ou  par  des 
poteaux  afin  de  constituer  une  véranda  v 
(fig.    29)  limitée  par  un  mur  ou  une   balus- 


Jjmit 


Fig.  29.  —  ( 


oiipe  verlicale  d'une  véranda. 


trade  b  dont  la  main-courante  est  à  0".80  au- 
dessus  du  palier  x  conduisant  à  la  porte  e. 
En  plan,  la  plus  petite  véranda  v  (fig.  30) 
peut  être  longue  de  2  mètres  (parallèlemenl 
au  mur  m  et  à  la  porte  d'entrée  p),  et  large 
de  1°.30  ;  on  y  accède  par  les  marches  cen- 
trales a,  ou  par  des  marches  latérales  d'un 
seul  côté,  b  ou  c,  ou  des  deux  côtés  i  et  c,  el , 
dans  ce  cas,  le  devant  n  n'  est  fermé  par  une 

(1)  JNous  ne  parloiis  pas  ici  des  marq^iises  et  des 
auvents  étriqués  dont  on  alluble  beaucouji  de  pavil- 
lons et  de  maisons  de  campagne,  sans  autre  utilité 
qu'une  soi-disant  décoration  extérieure  d'un  goùl 
assez  douteux. 


balustrade,  en  avant  de  laquelle  on  peut 
disposer  un  massifd'arbustes  et  de  Heurs.  On  a 
tout  intérêt  à  augmenter  les  dimensions  de  ces 
vérandas,  jouant  alors  très  utilement  le  rôle 
d'une  pièce  extérieure.  Ces  vérandas  sont 
d'une  très  grande  utilité  dans  les. habitations 
coloniales(2).Danslesbeaux logis,  la  véranda, 
dont  les  côtés  sont  garnis  de  vitrages,  cons- 
titue la  galerie  vitrée  ou  le  jardin  d'hiver. 
Beaucoup  d'Habitations  rurales  d'Angleterre 
ont  une  pergola  (fig.   31     qui    remplace  la 


Fi-.  30. 


l'kin  d'uni'  vi'r:incla. 


véranda;  on  garnit  la  pergola  de  jjlantes 
grimpantes  à  larges  feuilles,  à  feuillage 
abondant  et  à  feuilles  persistantes,  dont  le 
choix,  qui  n'est  pas  de  notre  compétence,  doit 
cire  lixé  par  le  climat  et  l'exposition  (Lierre, 
Vigne  vierge,  Clématite.  Rosiers  grim- 
pants, etc.  . 


11  est  bon  que  la  porte  e.\térieure  ne  com- 
munique pas  directement  avec  la  pièce  prin- 
cipale du  logis,  mais  avec  une  sorte  de  vesti- 
bule d'au  moins  l''\50  de  côté,  comme  on  le 
voit  en  a  dans  le  plan  de  la  figure  32  (3).  On 
a  intérêt  à  donner  à  ce  vestibule  les  plus 
grandes  dimensions  possibles,  afin  qu'il 
puisse  remplir  le  rôle  des  pronaos  des  mai- 
sons et  des  temples  de  la  Grèce  :  en  rentrant 
des  champs,  on  dépose  dans  ce  vestibule  les 
outils  et  les  ustensiles  pleins  de  terre,  les 
vêtements  souvent  mouillés  el  toujours 
sales,  etc..  de  sorte  qu'on  contribue  ainsi  à 
la  propreté  de  la  pièce  principale  /;  (fig.  32) 
de  l'habitation,  à  la  grande  salisfacLion  de  la 
maîtresse  du  logis. 

Le  vestibule  n,  agrandi,  joue  le  rôle  d'an- 
tichambre dans  les  habitations  |imporlanles; 
il  contient  souvent  l'escalier  conduisant  aux 


(2)  Gétiie  Rural  appliqué  aux  Colonies,  Première 
Partie,  Constructions . 

(3)  a  vestibule  (1  m. 50  X  I^.oO)  ;  6,chambre(6°' X*""'; 
/■,  four;  c,  laverie  (2nj  X  l^.SO;:  rf,  cellier  (a"»  X  i^-SO); 
e.  bûcher  (2"". .50  X  2". 30). 


PORTES   D'IlABITATIiiNS  RURALES 


i:îi 


étages  et,    quelquefois,   celui  desservant   le 
sous-sol  ou  la  cave. 

Ces  diverses  amélioralions  de  détail  ne 
sont  pas  superflues  ou  inutiles;  si  les  frais 
qu'elles  occasionnent  sont  avancés 
par  le  propriétaire,  c'est,  en  défuii- 
live,  à  son  profit:  il  trouvera  plus 
facilement  preneur  et,  comme  la 
femme  reste  souvent  au  logis,  elle 
décidera  toujours  son  mari  à  pren- 
dre la  ferme,  même  à  un  prix  un 
peu  plus  élevé  que  celui  pratiqué 
dans  le  voisinage,  parce  qu'elle  sera 
séduite  par  la  maison  d'habitation. 
* 

Les  'portes  intérieures  ont  géné- 
ralement 0"'.70  à  0"". HO  de  large  et 
2  mètres  à  2"'.!20  de  haut;  elles  sont, 
de  préférence,  à  Irois  panneaux. 
Pour  être  dans  de  belles  propor- 
tions, une  porte  à  simple  battant 
doit  avoir  une  hauteur  de  2  fois  à 
2.2  fois  plus  grande  que  sa  largeur; 
mais,  par  suite  de  cette  dernière 
dimension,  on  est  souvent  obligé  de 
porter  la  hauteur  à  2.5  ou  2.8  fois 
la  largeur. 

Les  portes  de  dégagements,  le  plus 
étroites  peuvent  n'avoir  que  O^.oO 
de  largeur  et  l'^."5  de  hauteur. 

Les  belles  portes  des  pièces  de  ré- 
ception, à  deux  battants,  sont  larges 
de  1».20  à  1"'.  iO  et  hautes  de  2°".  40 
à  2". 80. 


faces  a  et  l>  (fig.  IV.i)  dans  tous  les  projets, 
afin  qu'il  y  ait  toujours  possibilité  de  placer 
dans  les  pièces  A  e\.  B  le  mobilier  indispen- 
sable  suivant  la  destination  des  chambres. 


Fiu 


;■!.  —  Pergola  le  long  d'une  li.ibiLilion. 


En  plan  horizontal,  une  porte  exige  une 
surface  de  plancher  nécissaire  à  son  déve- 
loppement, représentant  un  quart  de  cercle 
a  (fig.  33)  s'il  s'agit  d'une  porte  d'angle  de 
pièce  .4,  battant  coniri'  im  mnr  ou  une  cloi- 


Fig.  32.  —   Plan  d'une  liabilalimi  avee  veslibule. 
(iTliolle  P. 005  par  mOtrc). 

son  n,  ou  de  près  d'un  d^mi-cercle  />  lorsque 
la  porte  est  ouverte  dans  le  milieu  d'une 
paroi   c  c'.  Il  faut  tenir  compte  de  ces  sur- 


Nous  avons  eu  l'occasion  de  donner   un 
exemple    d'une    semblable     étude    ralion- 


J5 


WWMWifl 


C        ' 


'■C 


I-'ig.  ";;.  —  Plan  du  dcveloppemenl  des  portes. 

nelle  (1)  sur  une  petite  habitation  rurale, 
étude  publiée  il  y  a  quelques  années  dans  le 
Journal-  d' Agriculture  pratique,  avec  une 
planche  coloriée, 

La  même  observation  peut  d'ailleurs 'être 
présentée  à  propos  des  fenêtres. 

Max  RmGELMANN. 


(i;  Aiant-projet  d'une  petite  Habitation  rurale  à  tjon 
■marché,  2'  éilitinn 


132 


PARTIE  OFFICIELLE 


PARTIE  OFFICIELLE 


Décret  du  31  janvier  1919 

relatif  aux  transports  par  chemins  de  fer. 

Art.  1".  —  L'article  2  du  décret  du  Jb  oc- 
tobre 1919  pst  complété  par  l'alinéa  ci-après  : 

«  3°  Les  transports,  suivant  programmes  éta- 
blis parle  ministère  de  l'Agriculture,  des  entrais, 
produits  anliparasitaires,  des  graines  et  tuber- 
cules de  semence  destinés,  soit  à  des  associa- 
tions, Sociétés  ou  Syndicats  agricoles,  soit  à  des 
agriculteurs. 

«  Les  conditions  dans  lesquelles  il  sera  justi- 
fié de  cette  destination  seront  déterminées 
d'accord  par  le  ministre  de  l'Agriculture  et  le 
ministre  des  Travaux  publics.  )> 

Art.  2.  —  Le  ministre  des  Travaux  publics  est 
chargé  de  l'exécution  du  présent  décret,  qui 
sera  publié  au  Journal  Officiel  de  la  Hépublique 
française  et  inséré  au  Bulletin  des  lois. 

Circulaire  aux  préfets 
pour  l'application  de  ce  décret. 

Paris,  le  31  janvier  1920. 
L'article  2  du  décret  du  lo  octobre  1919,  relatif 
à    un     régime     provisoire     d'exploitation     des 
grands  réseaux,  comportait  les  dispositions  sui- 
vantes : 

«  Art.  2.  —  Les  grands  réseaux  devront  exé- 
cuter par  priorité  de  préférence  à  tous  autres  : 
«  i"  Les  transports  destinés  à  la  leconstilutioii 
des  régions  libérées,  suivant   les   programmes 
arrêtés  par  le  ministère  des  Régions  libérées; 

«  2°  Les  transports  en  petite  vitesse,  par  va- 
gons  complets,  suivant  les  programmes  arrêtés 
par  les  ministères  du  Ravitaillement  et  de  la 
Reconstitution  industrielle,  concernant  l'appro- 
visionnement eu  combustibles  et  le  ravitaille- 
ment de  rensenible  du  territoire.  ■■ 

Cet  article  est  complété  ainsi  qu'il  suit  par  un 
décret  en  date  du  3)  janvier  1920  : 

«  3°  Les  transports,  suivant  programmes 
établis  par  le  ministère  de  l'Agriculture,  des 
engrais,  produits  antiparasitaires,  des  graines 
et  tubercules  de  semence  destinés  soit  à  des 
associations, Sociétés  ou  Syndicats  agricoles,  soit 
à  des  agriculteurs. 

«  Les  conditions  dans  lesquelles  il  sera  jus- 
tifié de  celte  destination  seront  déterminées 
d'accord  par  le  ministre  de  l'Agriculture  et  le 
ministre  des  Travaux  publics.  » 

Pour  tenir  compte  des  remarques  formulées 
par  le  Conseil  d'Etat  en  ce  qui  concerne  l'appli- 
cation de  ces  dispositions,  les  mesures  ci-après 
ont  été  arrêtées  de  concert  entre  les  départe- 
ments de  l'Agriculture  et  des  Travaux  publics  et 
devront  être,  par  vos  soins,  portées  à  la  connais- 
sance des  intéressés  : 

i°  Seront  seuls  compris  dans  les  programmes 
de  transport  en  petite  vitesse  par  priorité  éta- 
blis par  le  ministère  de  l'Agriculture,  les  engrais, 
produits   anliparasitaires    (anticryptogamiques, 


insecticides  agricoles  ,  graines  et  tubercules  de 
semence,  devant  être  expédiés  directement  sur 
la  région  de  consommation,  des  usines  de  fabri- 
cation ou  des  magasins  dans  lesquels  ces  mar- 
chandises sont  entreposées,  soit  à  des  associa- 
tions, Sociétés  ou  Syndicats  agricoles,  ou  à  des 
agriculteurs  isolés  ou  groupés,  soit  à  des  négo- 
ciants agissant  pour  le  compte  de  ceux-ci. 

2"  Les  demandes  d'inscription  sur  les  pro- 
grammes visés  ci-dessus  seront  adressées,  par 
les  expéditeurs,  en  ce  qui  concerne  les  engrais 
et  antiparasitaires,  au  ministère  de  l'Agricul- 
ture :  Office  central  des  produits  chimiques  agri- 
coles, 42  bis,  rue  de  Bourgogne,  Paris-VII'',  et, 
en  ce  qui  concerne  les  graines  et  tubercules  de 
semence,  au  ministère  de  l'Agriculture  :  Office 
de  renseignements  agricoles,  78,  rue  de  Yareiine, 
Paris-T"". 

3°  Par  le  seul  fait  de  leur  demande  d'inscrip- 
tion, les  expéditeurs  s'engagent  à  fournir,  à 
l'administration  de  l'Agriculluie,  tous  rensei- 
gnements utiles  pour  lui  permettre  de  contrôler 
efficacement  les  conditions  dans  lesquelles  les 
transports  auront  été  effectués  et  notamment  la 
qualité  réelle  du  destinataire  de  la  marchandise. 

Si  l'administration  de  l'Agriculture  estime  que 
l'expéditeur  a  fait  de  fausses  déclarations,  ou  ne 
s'est  pas  conformé  à  l'engagement  susrisé,  elle 
pourra  refuser  l'inscr-iption  à  son  programme  du 
transport  demandé,  tant  que  les  justifications 
nécessaires  ne  lui  auront  pas  été  fournies. 

4'  Enfin,  il  est  précisé  que  l'inscription  au 
programme  ne  dispense  pas  l'expéditeur  de  for- 
muler une  demande  régulière  de  matériel  à  la 
gare  de  départ,  dans  les  limites  prévues  audit 
programme. 

Le  minilitre  des  Travaux  publics, 
Yves  le  Trocquek. 
Le  ministre  de  l'Agriculture, 
.1.-11.  Ricard. 

Décret  du  3  février  1919  relatif  au  régime  des 
céréales  récoltées  en  1919.  de  la  farine  et 
du  pain. 

Ch,\pitiie   1''.    —   Régime  des  céiéales  panifiables. 

Art.  1°"'.  —  Les  céréales  indigènes  récoltées 
en  1919  continueront  d'être  achetées  à  la  cul- 
ture en  conformité  des  décrets  des  13  sep- 
tembre 1918,  1  "'juillet  et  2fi  août  1019  aux  prix 
rappelés  ci-après  : 

Blé,  73  fr.  les  100  kilogr. 

Méteil,  GOfr.  les  100  kilogr. 

Seigle,  53  fr.  les  100  kilogr. 

Arl.  2.  —  A  partir  du  i"'  mars  1920,  les  cé- 
réales mentionnées  à  l'article  1"  seront  cédées 
aux  meuniers  par  le  ravitaillement,  pour  être 
mises  en  mouture,  les  100  kilogr.  nets  et  nus. 
rendus  gare  destinataire,  aux  prix  suivants  : 

Blé,  70  fr.  les  100  kilogr. 


PAUTIE  OKFICIELLK 


13:i 


Méteil,  74  fr   les  100  kilogr. 

Seigle,  71  fr.  50  les  100  kflogr. 

Les  frais  de  transport  de  la  culture  au  moulin 
continueront  à  être  remboursés  aux  ayants  droit 
par  les  bureaux  permanents  des  céréales  confor- 
mément à  la  réglementation  en  vii,'ueur. 

Art.  3.  —  A  partir  de  la  même  date,  les  cé- 
ri'ales  exotiques  seront  cédées  par  les  services 
du  ravitaillement,  les  ii)0  kilogr.  nets  et  nus, 
rendus  gare  destinataire,  aux  prix  suivants  : 

Blé,  76  fr.  les  100  kilogr. 

Seigle,  71   fr.  80  les  100  kilogr. 

Maïs,  7o  fr.  les  100  kilogr. 

CHAPrrRE  II.  —  RéçjiDie  de  la  farine  et  du  son. 

Art.  4.  —  Les  farines  de  blé  et  de  céréales 
secondaires  pauifiables  doivent  être  extraites 
aux  taux  suivants  : 

Pour  100  kilogr.  d:'  blé  brut,  80  kilogr.  de 
farine. 

Pour  100  kilogr.  de  seigle  brut,  70  kilogr.  de 
farine. 

Pour  100  kilogr.  de  méteil  brut,  7o  kilogr.  de 
farine. 

Pour  100  kilogr.  de  mais  brut,  80  kilogr.  de 
farine. 

Ces  taux  s'entendent  de  denrées  de  qualité 
saine,  loyale  et  marchande;  ils  peuvent  être  mo- 
difiés suivant  la  qualité  des  denrées  mises  en 
mouture  sur  des  instructions  du  bureau  perma- 
nent des  céréales. 

La  farine  provenant  des  céréales  secondaires 
panilïables  sera  mélangée  à  la  farine  de  froment 
dans  la  proportion  indiquée  jiar  le  bureau  pei- 
manent,  en  conformité  des  instructions  du  sous- 
secrétaire  d'Etat  du  ravitaillement. 

Art.  5.  —  Il  est  interdit  aux  meuniers  de 
vendre  les  farines  ci-dessus  indiquées  pour  un 
usage  autre  que  la  panification,  à  moins  d'une 
autorisation  spéciale  du  bureau  permanent  et  à 
charge  de  se  conformer  aux  conditions  iixées 
par  le  sous-secrétaire  d'Etat  du  ravitaillement. 

Toutefois,  continue  à  être  autorisée  la  vente  au 
détail  des  farines  par  les  boulangers  pour  la 
consommation  ménagère  dans  les  conditions 
fixées  par  l'article  40  du  décret  du  30  novembre 
1917  etpar  l'article  3,  paragraphe  2,  du  décret  du 
2!  mars  1918. 

Ces  farines  ne  pounont  être  cédées  à  partir 
du  1"''  mars  1920  à  un  prix  supérieur  à  1  fr.  50 
par  kilogr.  logé. 

Art.  6.  —  Il  est  interdit,  à  partir  du  20  février 
prochain,  de  fabriquer,  vendre  ou  mettre  en 
vente,  sous  quelque  forme  que  ce  soit,  de  la 
pâtisserie  fraîche  fabriquée  avec  de  la  farine  de 
froment  pure  ou  mélangée. 

Art.  7.  —  Tout  manquant  de  farine  constaté 
parles  agents  du  ravitaillement  soit  au  moulin, 
soit  en  boulangerie,  indépendamment  des  sanc- 
tions prévues  par  la  réglementation  en  vigueur, 
continuera  à  donner  lieu  au  remboursement  à 
l'Etat  du  prix  de  revient  de  la  denrée.  Ce  rem- 
boursement sera  poursuivi  par  les  soins  du  bu- 
reau permanent  des  céréales. 


Arl.  S.  —  A  |:iartir  du  l"  mars  I92(i,  le  prix  de 
la  farine  entière  de  blé-froment,  pure  ou  mé- 
langée avec  les  succédanés  [laniliablus,  et  quelle 
que  soit  la  proportion  du  mélange,  ne  pourra 
dépasser  93  fr.  les  100  kilogr.  nets  et  nus,  prix 
au  moulin.  Ce  prix  est  apjdicable  à  toutes  les 
farines  de  succédanés  paniliables. 

A  défaut  d'approvisionnement  par  les  moulins 
du  département,  le  bureau  permanent  des  cé- 
réales met  à  la  disposition  des  boulangers,  au 
même  prix  que  ci-dessus  les  100  kilogr.  nets 
et  nus,  rendus  gare  de  répartition  dans  le  dépar- 
tement, le  complément  de  farine  nécessaire  à  la 
fabrication  du  pain,  pour  ce  département. 

Art.  9.  —  A  partir  du  1"  mars  1920,  les  sons 
ne  [leuvent  être  mis  en  vente  ou  vendus  à  un 
prix  supérieur  à  48  fr.  les  100  kilogr.  nets  et 
nus,  prix  au  moulin.  A  ce  prix,  s'ajoutent  les 
sommes  fixées  pour  rémunération  et  autres  frais 
par  les  instructions  en  vigueur. 

Ch.\pitre  m.  —  Régime  du  pain. 

Art.  10.  —  Dans  chaque  département,  le  taux 

que  ne  peut  dépasser  la   taxe  du   pain,  arrêtée 

par  le  maire,  est  fixé  par  le  préfet  en  tenant 

compte  des  prix  de  farine  établis   par   l'article  S 

ci-dessus,  des  dépenses  pour  le   transport  de  la 

farine  jusqu'en  boulangerie,  ainsi  que  des  frais 

habituels  de  panification. 

Art.  11.  —  En  vue   d'atténuer,  en  faveur  des 

j   catégories  de  consommateurs  énumérées  à  l'ar- 

j   ticle  suivant,  les  conséquences  de  l'augmenta- 

I    tion  du  prix  du  pain   résultant  des  dispositions 

[   du  présent  décret,  il    sera    fixé,  pour  la  durée 

!   d'application  de  ce  décret  et  pour  l'ensemble  des 

I    départements,  une    somme    à    prélever   sur   le 

;   compte  spécial  du  ravitaillement. 

Cette  somme  sera  répartie  entre  les  départe- 
I    ments  et,  dans  chaque  département,  entre  les 
j   communes,  en    tenant   compte    du   nombre  de 
]   consommateurs  appelés   à   bénéficier  de  la  ré- 
'   duction    du    prix    du  pain.  Dans  chaque  com- 
mune, des  bons  de  pain   quotidiens  de  400  gr. 
à  prix  réduit  seront  distribués  à  ces  consomma- 
teurs sur  la  base  du  prix  du  1"  février  1920. 

L'n  décret,  pris  sur  la  proposition  des  mi- 
nistres des  Finances,  du  Commerce  et  de  l'In- 
dustrie et  de  l'Intérieur,  déierminera  le  mon- 
tant de  la  somme  à  répartir  ainsi  que  la  part 
attribuée  à  chaque  département;  en  outre,  il 
prescrira  toutes  les  mesures  d'exécution  du  pré- 
sent article. 

Art.  12.  —  >'e  pourront  bénéùcier  de  la  ré- 
duction du  prix  du  pain  que  les  consommateurs 
appartenant  aux  catégories  ci-après  désignées  et 
qui  en  feront  la  demande  : 

1"  Chefs  de  famille  ayant  à  leur  charge  au 
moins  trois  enfants,  pour  chaque  enfant  âgé  de 
seize  ans  au  plus  ; 

2°  Veuves  ayant  au  moins  deux  enfants  à  leur 
charge,  pour  chaque  enfant  âgé  de  seize  ans  au 
plus  ; 

3°  Réformés  de  guerre  avec  pension  dont  fin 
validité  constatée  est  de  oO  O'O  au  minimum; 


134 


PAKTIE  (IKFICIELI.I-; 


4°  Vieillards  infirmes  et  incurables,  bénéfi- 
ciaires de  la  loi  du  lijuillet  1905. 

Chapitre  IV.  —  Mesures  transitoires  et  sanclivns. 

Art.  13.  —  Dans  chaque  département,  le  pré- 
fet donnera  les  instructions  nécessaires  pour 
que  l'inventaire  des  quantités  de  céréales  et  dos 
larines  visées  au  présent  décret  soit  rigoureuse- 
ment arrêté  dans  les  meuneries,  boulangeries  et 
magasins,  le  29  février  au  soir.  Les  résultats  de 
cet  inventaire  seront  transrais  par  les  intéressés 
au  bureau  permanent,  qui  ordonnera  toutes  vé- 
rifications et  mesures  de  contrôle  utiles. 

A  partir  du  l"  mars  1920,  tous  les  grains  et 
farines  seront  facturés  au.x  pri.x  fixés  par  le  pré- 
sent décret. 

Art.  14.  —  Outre  l'interdiclion  prononcée  par 
l'article  2  de  la  loi  du  25  avril  1916,  d'employer 
du  froment,  de  la  farine  ou  du  pain  pour  l'ali- 
mentation du  bétail  ou  des  chevaux,  ânes  et 
mulets,  est  maintenue  l'interdiction  d'utiliser 
pour  l'alimentation  de  tous  autres  animaux  : 

a)  Le  froment  en  grains  propre  à  la  mouture, 
qu'il  soit  pur  ou  mélangé  à  d'autres  céréales; 

b)  La  farine  de  froment,  propre  à  la  panifica- 
tion, ainsi  que  la  farine  de  succ'danés,  dont  le 
mélange  esl  autorisé  pour  la  fabrication  du  pain  ; 

c)  Le  pain  propre  à  la  consommation  humaine, 
fabriqué  avec  de  la  farine  de  froment,  mélangée 
ou  non  avec  des  farines  de  succédanés. 

Art.  15.  —  Outre  l'interdiction  prononcée  par 
l'article  3  de  la  loi  du  8  avril  1917  d'employer  le 
froment  pour  la  distillerie,  est  maintenue  Fin 
terdiction  d'utiliser  pour  la  fabrication  de  l'alcoo 
les  céréales  servant  à  la  fabrication  du  pain 
ainsi  que  l'avoine. 

Art.  16.  —  Seront  punies  conformément  aux 
prescriptions  de  la  loi  du  10  février  1918  les  in- 
fractions aux  dispositions  du  présent  décret. 

Seront  punis  des  mêmes  peines  ceux  qui  tra- 
fiqueront des  bons  prévus  à  l'article  11  ci-dessus. 

Art.  17.  —  Sont  abrogées  toutes  dispositions 
contraires  au  présent  décret. 

Décret  du  3  février  1919  relatif  à  l'élection  des 
délégués  des  Sociétés  et  Syndicats  agricoles 
aux  Chambres  d'Agriculture. 

Art.  l"' .  —  Les  délégués  des  Sociétés  et  Syn- 
dicats agricoles  aux  Chambres  d'Agriculture  sont 
élus  conformément  aux  dispositions  ci-après  : 

Le  collège  électoral  appelé  à  élire  les  délégués 
desdils  Sociétés  et  Syndicats  agricoles  est  com- 
posé, pour  chaque  arrondissement,  des  Sociétés 
et  Syndicats  agricoles  qui,  étant  constitués  de- 
puis dix  ans  et  percevant  des  cotisations  de 
leurs  membres,  ont  leur  siège  dans  l'arrondis- 
sement, et  des  Sociétés  et  Syndicats  agricoles 
qui,  ayant  leur  siège  hors  de  l'arrondissement, 
ont  établi  dans  cet  arrondissement  une  ou  plu- 
sieurs sections  de  leur  Société  ou  Syndicat. 

Art.  2.  —  Le  collège  électoral  est  convoqué  par 
arrêté  du  préfet,  qui  fixe  l'heure  et  la  date  des 
élections  prévues  à  l'article  précédent.  Ces  élec- 
tions ont  lieu  un  dimanche  ou  jour  férié  à  la 


préfecture  pour  l'arrondissement  du  chef-lieu 
du  département  et  à  la  sous-préfecture  pour  les 
autres  arrondissements. 

L'arrêté  du  préfet  est  rendu  public  dans 
toutes  les  communes  par  voie  d'affiches  aux 
lieux  accoutumés.  Les  maires  avisent  immédia- 
tement le  préfet  de  la  date  à  partir  de  laquelle 
l'affichage  a  lieu  dans  leur  commune. 

Art.  3.  —  Pour  participer  à  l'élection  des 
délégués  aux  Chambres  d'agriculture,  les  Socié- 
tés et  Syndicats  agricoles  visés  à  l'article  6,  §  2, 
de  la  loi,  doivent  être  inscrits  sur  des  listes  qui 
seront  dressées  comme  il  suit  : 

Les  Sociétés  et  Syndicats  susvisés  sont  tenus, 
par  une  déclaration  faite  dans  le  délai  de  dix 
jours,  à  partir  de  l'aflichage  de  l'arrêté  men- 
tionné à  l'article  2,  de  manifester  leur  intention 
de  prendre  part  aux  opérations  électorales. 

La  déclaration  indique  en  outie  la  date  de  la 
fondation  de  la  Société  ou  Syndicat,  le  nombre 
des  sociétaires  et  la  composition  du  bureau. 
Elle  est  appuyée  du  texte  des  statuts,  et  de  l'ex- 
trait des  comptes  des  dix  dernières  années  com- 
prenant le  montant  des  cotisations  effective- 
ment periues. 

Cette  déclaration  est  adressée  par  Je  président 
au  préfet  pour  l'arrondissement  du  chef-lieu  du 
département  et  au  sous-préfet  pour  les  autres. 

Art.  4.  —  A  l'expiration  du  délai  fixé  à  l'article 
précédent,  le  préfet  ou  le  sous-préfet,  selon 
l'arrondissement,  dresse  provisoirement  la  liste 
des  Sociétés  ou  Syndicats  agricoles  appelés  à 
prendre  part  à  l'élection  et  fixe  le  nombre  de 
représentants  que  chaque  Société  et  Syndicat 
aura  à  désigner  sur  les  bases  fixées  à  l'article  ci- 
après. 

Cette  liste  reste  déposée  à  la  préfecture  ou 
sous-préfecture,  selon  le  cas,  et  les  présidents 
sont  avisés  de  ce  dépôt. 

Le  département  de  la  Seine  est  divisé  en  trois 
collèges,  correspondant  respectivement  ;\  la 
ville  de  Paris  et  aux  arrondissements  de  Sceaux 
et  de  Saint-Denis. 

Art.  T).  —  Des  réclamations  contre  l'établis- 
sement de  la  liste  peuvent  être  formées  par  les 
Sociétés  et  Syndicats  .intéressés  ou  par  [leurs 
membres  dans  les  cinq  jours  de  la  notification 
du  dépôt  de  la  liste. 

Ces  réclamations  sont  adressées  au  préfet. 
Dans  le  délai  de  quinze  jours,  elles  sont  jugées 
par  une  Commission  présidée  par  le  vice-prési- 
dent du  Conseil  de  préfecture,  lequel  est  assisté 
du  directeur  des  Services  agricoles  du  départe- 
ment ou  d'un  professeur  d'Agriculture  chargé 
de  le  suppléer  en  cas  d'empêchement  et  d'un 
président  désigné  par  le  sort  d'une  des  Sociétés 
ou  Syndicats  agricoles  visés  à  l'article  6,  para- 
graphe 2,  de  la  loi  et  ayant  leur  siège  dans  le 
département.  Seront  récusés  de  plein  droit  les 
présidents  des  Sociétés  ou  des  Syndicats  agri- 
coles dont  le  droit  électoral  aurait  été  contesté 
dans  les  conditions  ci-dessus  prévues. 

Dans  le  département  de  la  Seine,  cette  Com- 
mission est  présidée  par  un  conseiller  de  préfec- 


LES  CAMOMILLES  DES  MOlSSC'xNS 


133 


ture  désigné  par  le  président  du  Conseil  de  pré- 
fecture et  composée,  en  outre,  du  directeur  des 
Services  agricoles  ou  de  son  suppléant,  et,  dans 
les  conditions  indiquées  au  paragraphe  précé- 
dent, d'un  président  de  Société  ou  Syndicat 
agricole. 

Les  décisions  de  la  Commission  sont  notiliées 
aussitôt  au  préfet,  qui  en  avise  les  intéressés. 
Elles  ne  sont  pas  susceptibles  d'appel. 

Art.  6.  —  Au  vu  de  ces  décisions  et  à  l'expi- 
ration du  délai  de  quinzaine  sus-menlionné,  le 
préfet  clôt  délinitivement  la  liste  des  Sociétés  et 
Syndicats  agricoles  appelés  à  prendre  part  à 
l'élection  et  les  invite  à  procéder  à  la  désigna- 
tion de  leurs  représentants. 

Ces  Sociétés  et  Syndicats  exercent  leur  droit 
électoral  au  moyen  d'un  représentant  par 
100  membres  cotisants  par  arrondissement,  de 
deux  représentants  par  200  membres  et  ainsi  de 
suite,  toute  fraction  de  centaine  comptant  pour 
une  centaine.  Au-dessus  de  1  000  membres  coti- 
sants par  arrondissement,  le  nombre  de  dix  re- 
présentants est  augmenté  d'une  unité  par 
500  membres. 

Ces  représentants  sont  désignés  par  le  bureau 
de  chaque  Société  et  Syndicat  dans  les  huit 
jours  qui  suivent  l'avis  du  préfet. 

Il  peut  être  procédé  le  même  jour  et  dans  les 
mêmes  formes  à  la  désignation  d'un  suppléant 
quand  le  nombre  des  représentants  est  de  1  à  3, 
et  de  deux  suppléants  quand  le  nombre  desdits 
représentants  dépasse  3. 

Aussitôt  que  ces  désignations  sont  faites,  le 
président  les  porte  à  la  connaissance  du  préfet 
eu  du  sous-préfet,  suivant  le  cas,  en  lui  trans- 
mettant le  procès-verbal  de  la  séance  du  bureau 
qui  les  constate,  ledit  procès-veibal  mention- 
nant les  nom,  prénoms,  profession  et  résidence 
des  représentants  désignés. 

La  liste  desdits  représentants  est  affichée, 
selon  le  cas,  à  la  préfecture  ou  à  la  sous-préfec- 
ture. 

Art.  7.  —  Au  reçu  des  documents  produits  en 
exécution  de   l'article  précédent  et  après  avoir 


vérifié  la  régularité  des  opérations  qui  y  sont  re- 
latées, le  préfet  ou  le  sous-préfet,  suivant  le  cas, 
établit  la  liste  générale,  par  Société  ou  Syndicat 
agricole,  des  représentants  désignés  pour  prendre 
part  à  l'élection  dans  l'arrondissement. 

Sur  lettre  de  convocation  du  préfet  ou  du 
sous-préfe!,  lesdits  représentants  se  réunissent 
aux  jour,  heure  et  lieu  fixés  pour  l'éleilion,  elle 
préfet  ou  le  sous  préfet,  suivant  le  cas,  fait  pro- 
céder, par  eux,  à  la  nomination  d'un  bureau  qui 
est  composé  d'un  président  et  de  deux  asses- 
seurs, et  qui  peut  choisir  un  secrétaire  pris  en 
dehors  des  représentants  des  Sociétés  ou  Syndi- 
cats. 

Art.  S.  —  Le  bureau  ainsi  constitué  préside 
aux  opérations  du  scrutin.  Il  statue  sur  toutes 
les  difficultés  et  contestations  qui  peuvent  s'éle- 
ver au  cours  de  l'élection. 

Les  résultats  du  scrutin  sont  lecenst.s  par  le 
bureau  et  proclamés  par  le  président. 

L'élection  a  lieu  à  la  majorité  relative  des  suf- 
frages exprimés. 

Si  plusieurs  candidats  obtiennent  le  même 
nombre  de  voix,  l'éleclionest  acquise  au  plus  âgé. 

Les  résultats  de  l'élection  sont  immédiate- 
ment affichés,  selon  le  cas,  à  la  porte  de  la  pré- 
fecture ou  de  la  sous-préfecture. 

,lr(,  9,  —  Le.s  réclamations  relatives  aux  opé- 
rations électorales  sont  immédiatement  [consi- 
gnées dans  les  procès-verbaux  desdites  opéra- 
rations  ou  adressées  dans  les  quarante-huit 
heures  de  l'élection  au  ministre  de  l'Agriculture. 

Le  ministre  de  l'Agriculture  statue,  sauf  re- 
cours au  Conseil  d'Etat,  sa  décision  étant  exécu- 
toire par  provision  ;  le  recours  ne  peut  être 
formé  que  dans  un  délai  de  dix  jours  à  partir  de 
la  notification  de  ladite  décision. 

Faute  par  le  ministre  d'avoir  statué  dans  le 
délai  de  quinze  jours,  la  réclamation  est  consi- 
dérée comme  rejetée  et  peut  être  portée  devant 
le  Conseil  d'Etat. 

Dans  l'un  et  l'autre  cas,  il  est  statué  par  la 
section  spéciale  du  contentieux  dans  les  condi- 
tions ordinaires. 


LES  CAMOMILLES  DES  MOISSONS 


Parmi  les  plantes  encombrantes  qui  nui- 
sent d'une  façon  notable  aux  céréales  dans 
certaines  régions,  le  genre  Camomille  {An- 
thémis, Matricaria)  a  passé  trop  inaperçu  des 
cultivateurs.  Leur  lloraison  ne  débute  c[u'en 
juin  ou  juillet;  pour  celte  cause,  sans  doute, 
per,sonne  n'y  prête  une  allenlion  sérieuse.  Or 
une  plante  a  le  lemps  de  puiser  en  terre  les 
sucs  nourriciers  du  sol  jusqu'à  sa  floraison; 
si  elle  est  hétéroclite,  parasite  et  gourmande, 
elle  a  le  temps  de  voler  aux  sujets  cultivés 
les  principes  fécondants,  la  nourriture  que 
les  engrais  ont  déposée  dans  le  sol  et  que  les 
cultures  ont  préparée.  C'est  le  cas  des  Camo- 
milles spontanées.  D'après  ces  données  uni- 


versellement admises,  on  reconnaîtra  que 
leur  multiplication  est  certainement  nuisible 
à  nos  céréales,  et  que  plusieurs  d'entre  elles 
peuvent  devenir  des  facteurs  négatifs  de  ren- 
dement. 

Quatre  espèces  se  rencontrent  dans  les 
moissons  :  La  Camomille  mixte  Anthémis 
mixta),  la  Camomille  fétide  [Anihemis  Co- 
lula),  la  Malricaire  camomille  [Malricaria  ca- 
momilla),  la  Malricaire  inodore  [.Malricaria 
inodora).  La  première  est  très  commune,  sur- 
tout en  Sologne,  el  la  plus  encombrante  des 
quatre.  La  deuxième,/!.  Cotula,a  plus  de  lo- 
calilés  que  sa  congénère,  mais  ces  localités 
sont  moins  étendues.  La  troisième,  la  Mairi- 


136 


ACADEMIE  D'AGKICULÏUKE  UE  FRANCE 


caire  camomille,  est  plus  rare,  en  Sologne  no- 
tamment, elle  est  aussi  très  envahissante.  La 
quatrième  se  cantonne  dans  les  vallées  hu- 
mides des  fleuves  et  des  rivières;  c'est  la 
moins  dangereuse.  Je  viserai  principalement 
les  deux  premières  dans  cet  article,  car  j'ai 
eu  l'occasion  de  les  étudier  dans  un  grand 
nombre  de  leurs  stations  et  de  les  suivre 
dans  les  phases  de  leur  végétation. 

Camomille  mixte  [Anthcnûs  mixta  L.).  — 
Elle  a  une  racine  fibreuse,  légèrement  tra- 
çante et  à  fibrilles  très  nombreuses.  Les 
tiges  atteignent  A  à  0  décimètres,  elles 
sont  étalées  sur  le  sol  des  friches  et  par- 
liiut  ailleurs  oii  il  n'y  a  pas  encombrement 
provenant  soit  de  la  fréquence  des  pieds, 
soit  du  voisinage  de  plantes  étrangères,  cé- 
réales ou  plantes  spontanées.  Resserrées  au 
temps  de  leur  croissance,  ces  liges  se  redres- 
sent assez  nettement;  elles  sont  rameuses, 
divariquées.  La  ramification  commence  entre 
l.j  et  20  centimètrs  au-dessus  de  terre,  elle 
se  poursuit  presque  jusqu'au  bout  de  la  tige. 
La  longueur  des  ramules  varie  entre  5  à 
15  centimètres;  elle  est  généralement  en  pro- 
portion inverse  de  la  hauteur  des  tiges. 
Ouand  plusieurs  brins  partent  des  collets  de 
la  racine,  leur  écart  est,  de  3  à  4  décimètres 
Chaque  tige  émet  en  moyenne  3.5  à  iO  fleurs 
dans  le  cycle  ininterrompu  de  la  floraison. 
Les  graines  obtuses  et  lisses  sont  au  nombre 
d'une  centaine  dans  les  réceptacles  les  plus 
fournis.  Les  feuilles  un  peu  glaucescentes, 
ciliées  ou  bipinnatifides,  ont  leurs  segments 
étroits. 

La  {Camomille  mixte  se  multiplie  ^tous  les 
ans  en  maintes  localités  dans  les  moissons, 
au  point  de  former  un  tapis  épais  de  verdure 
de  15  à  25  centimètres  sur  une  superficie  de 
10  à  13  ares.  Klle  parvient  à  étouffer  les 
plantes  spontanées  moins  pourvues  qu'elle  au 
point  de  vue  des  chances  de  développement. 

D'après  les  constatations  que  j'ai  faites  il  y 
a  quelques  années,  j'ai  acquis  la  certitude 
que  les  froments  et  les  seigles  ont  subi  des 
pertes    de    rendement   allant    d'un  à  deux 


dixièmes.  Dans  les  carrés  envahis  le  tallage 
était  imparfait,  les  liges  moins  hautes  et  les 
épis  plus  courts  que  dans  les  épis  indemnes. 
Suivant  les  années,  les  orges  et  avoines  d'hi- 
ver ont  eu  des  pertes  allant  du  quart  au 
sixième  du  produit;  les  proportions  ont  été 
plus  faibles  dans  les  avoines  et  orges  de 
printemps.  L'ensemble  des  petites  céréaJes 
souffre,  en  général,  beaucoup  plus  de  l'enva- 
hissement de  la  Camomille  mixte.  J'ai  ren- 
contré des  carrés  de  .5  à  20  mètres  complète- 
ment stérilisés;  rares  étaient  les  épis  ou  les 
panicules  émergeant  des  tapis  de  verdure  de 
la  plante.  Si  les  semaines  qui  suivent  la 
moisson  sont  un  tantinet  humides,  les  pieds 
repoussent  ;  de  nouveaux  rameaux  florifères 
arrivent  à  fructifier,  et  des  milliers  de  grai- 
nes tombent  sur  le  sol.  Aussi  qu'en  résulte- 
t-il?  Si  après  un  blé  ou  un  seigle  on  sème  de 
l'orge  ou  de  l'avoine,  ou  si  l'on  recommence 
la  même  céréale  (ce  que  pratiquent  impru- 
demment certains  petits  cultivateurs;,  la  Ca- 
momille reparaît  plus  nombreuse,  ses  pieds 
sont  plus  denses,  et  déterminent  les  inva- 
sions funestes  que  nous  avons  relatées  plus 
haut.  Elle  se  perpétue  également  par  les  fri- 
ches et  dans  les  friches;  elle  domine  sur  de 
grandes  surfaces  la  première  année,  mais 
son  aire  de  végétation  diminue  sensiblement 
la  seconde  année,  car  elle  aime  les  cultures. 
Pendact  ce  laps  de  temps  elle  fructifie  à  son 
aise,  peu  contrariée  par  les  bovidés  qui  la 
délaissent,  peu  recherchée  par  les  moulons 
et  les  chèvres  qui  l'éboutent  capricieusement. 
Les  fermiers  ne  trouvent  pas,  avec  raison. 
la  Camomille  mixte  propre  à  donner  qualité 
à  leurs  empaillements,  alors  ils  la  trient 
quand  elle  est  trop  répandue  et  laissent  les 
pieds  coupés  en  tas  sur  le  champ,  souvent 
en  autant  de  petits  tas  qu'ils  ont  nettoyé  de 
javelées  ou  parties  de  l'andain.  Un  certain 
nombre  de  fleurs  sont  alors  fructifiées  et  les 
graines  se  disséminent  dans  le  champ;  si  le 
vent  un  peu  fort  soulève  ces  tas,  ils  vont  do- 
ter les  champs  voisins  de  leurs  akènes 
mi'ires. 

(.4  suivre.)  E.  Noffray. 


ACADÉaiIE  D'AGRICULTURE  DE  FRANCE 


Séance  du  28  janvier  1920.  —  Présidence 
de  M.  Viger. 

Félicitations  à  M.  Marchai. 
M.  le  Secrétuire  perpétuel  annonce  que  M.  Paul 
Marchai  a  été  élu  récemment  membre  de  l'Aca- 
démia  dei  Lincei  à  Rome  et  Je  l'Académie  des 
Sciences  de  Belgique. 


M.  le  Président  se  fait  l'interprète  de  l'Acadé- 
mie pour  adresser  à  M.  Marcbal  ses  cordiales 
félicitations. 

Evolution  des  industries 
qui  transforment  les  produits  agricoles. 

.M.  Lindet  fait  hommage  à  l'Académie  d'un 
ouvrage  qu'il  vient  de  publier  et  qui,  en  réali! '. 


ACADÉMIE  D'AGRICULTUKK  DE  FKANCE 


•137 


est  une  introthiction  au  cours  de  technologie 
qu'il  professe  à  l'Institut  national  agronomique; 
cet  ouvraf^e  a  pour  titre  :  Evolution  des  industries 
qui  transforment  les  produits  agricoles.  M.  Lindet 
y  étudie,  dans  une  suite  Je  monographies,  les 
diverses  industries  agricoles,  passe  en  revue 
l'évolution  de  ces  industries  au  point  de  vue 
historique,  économique  et  technique. 

De  toutes  ces  monographies  se  détache  une 
même  idée,  que  l'industrie  agricole  obéit  aux 
mêmes  besoins  que  l'industrie  métallurgique  et 
mécanique,  la  filature  et  le  tissage,  la  fabrication 
des  produits  chimiques,  etc.,  à  savoir  que,  pour 
diminuer  les  frais  généraux,  pour  pouvoir  réunir 
des  capitaux,  pour  profiter  des  avantages  offerts 
par  l'organisation  scientifique  du  travail  et  par 
l'application  du  contrôle  industriel,  il  est  néces- 
saire que  les  usines  augmentent  la  quantité  de 
marchandises  traitées  journellement,  concen- 
trent leur  travail. 

Aux  moulins  locaux  d'une  à  six  paires  de 
meules,  se  sont  substitués  des  moulins  à  cy- 
lindres, broyant  journellement  300  à  600  quin- 
taux de  blé;  les  grandes  sociétés  de  ramassage 
du  Jait,  les  coopératives  beurrières,  les  froma- 
geries produisant  par  jour  3  000  caniemberls  et 
plus,  remplacent  la  petite  laiterie  à  laquelle  la 
fermière  apportait  ses  soins.  Le  Midi  se  couvre 
de  grands  celliers,  de  coopératives  viticoles  ; 
les  sucreries  qui  étaient  500  lors  de  la  loi  de  1884, 
étaient,  au  moment  de  la  guerre,  réduites  à  la 
moitié  pour  une  production  deux  fois  plus 
intense. 

Et  l'on  se  demande  alors  si  un  jour  le  cultiva- 
teur ne  devra  pas  se  contenter  de  produire  du 
blé,  du  lait,  du  raisin,  de  la  betterave,  laissant  à 
l'industriel  le  soin  d'en  extraire  des  produits 
manufacturés.  La  ferme  est  devenue  trop  petite 
pour  contenir  l'industrie  agricole;  celle-ci  a  pris 
son  indépendance;  mais  c'est  de  la  culture 
qu'elle  attend  les  matériaux  qu'elle  transforme, 
et  c'est  elle  qui  assure  sa  prospérité. 

Présentation  d'ouvrages. 

M.  Lindet,  dans  le  même  ordre  d'idées,  pré- 
sente un  livre  de  M.  Barbet  :  Les  Malthusianismes 
et  les  (/aspillages  en  agriculture.  M.  Barbet  y 
étudie  comment  les  produits  agricoles  doivent 
être  traités  dans  de  véritables  usines,  pour  con- 
quérir les  marchés  étrangers. 

M.  Lindet  présente,  de  la  part  de  M.  l'abbé 
Colin,  professeur  à  l'Institut  catholique  de  Paris, 
un  travail  sur  VInuline  dans  les  vcgétaux. 

M.  Schribaux  offre  à  l'Académie,  de  la  part  de 
la  Compagnie  des  Chemins  de  fer  d'Orléans,  une 
brochure  sur  les  cultures  de  porte-graines,  inti- 
tulée :  Une  mission  d'études  des  cultures  de  porte- 
graines.  A  ce  propos,  M.  Schribaux  fait  l'obser- 
vation suivante  après  avoir  félicité  la  Compagnie 
d'Orléans  des  heureuses  initiatives  qu'elle  sait 
prendre  pour  développer  les  cultures  dans  les 
régions  de  son  réseau  : 

C'est  la  production  des  semences  horticoles 
qui,  cette  année,  a  sollicité  l'attention  des  ser- 


vices commerciaux  de  la  Compagûie.  Ils  ne  pou- 
vaient être  mieux  inspirés.  La  France  est  le 
pays,  par  excellence,  des  bonnes  semences,  des 
bonnes  variétés  de  Heurs  et  de  légumes.  La  pro- 
duction des  semences,  très  prospèie  à  la  vérité, 
n'a  pourtant  pas  acquis  toute  l'importance  a 
laquelle  une  situation  privilégiée  nous  permet 
de  prétendre.  Le  moment  n'a  jamais  été  plus 
favorable  pour  la  développer. 

Sur  la  culture  de  la  betterave  à  sucre 
dans  le  sud-ouest  de  la  France. 

M.  Jean  Vidai,  ingénieur  civil,  entretient 
l'Académie  des  elTorts  qu'il  poursuit  pour  déve- 
lopper la  culture  de  la  betterave  à  sucre  dans  le 
sud-ouest  de  la  France. 

Après  avoir  rappelé  les  avantages  de  la  bette- 
rave industrielle  et  fait  observer  que  sa  culture 
est  quasi  complètement  ignorée  dans  cette  ré- 
gion quoique  des  tentatives  très  nombreuses 
faites  à  différentes  époques,  aient  donné  de  bons 
résultats. 

MM.  Bary  et  F.  Dupont,  au  Congrès  des  chi- 
mistes de  sucrerie  et  de  distillerie  de  1917,  ti- 
raient des  essais  qu'ils  avaient  poursuivis,  les 
conclusions  suivantes  : 

«  Dans  le  Midi  de  la  France,  la  betterave  à 
sucre  donne  d'une  façon  générale  des  récolles 
plus  abondantes  et  des  racines  plus  riches, 
autrement  dit  elle  produit  plus  de  sucre  à  l'hec- 
tare que  dans  le  >!ord.  Il  n'est  pas  téméraire 
d'aflirmer  que  la  lietterave  peut  produire  nor- 
malement 8  000  kilogr.  de  sucre  à  l'hectare  dans 
ces  pays  privilégiés  contre  4  000  qu'elle  donne  à 
peine  en  moyenne  dans  le  Nord. 

(.  Il  est  donc  indiscutable  que  le  Midi  de  la 
France  peut  cultiver  avec  succès  et  profit  la  bet- 
terave sucrière  sur  de  vastes  étendues  de  terre 
éminemment  propices  à  cette  plante  qui  donne- 
rait des  résultats  bien  supérieurs  à  ceux  que 
foui'iiit  la  vigne.  » 

Malgré  ces  résultats,  on  ne  cultive  pas  la  bet- 
terave dans  les  régions  méridionales.  M.  Vidal 
reprit  donc  la  question;  depuis  quatre  ans,  il  a 
fait  semer  la  betterave  sur  plus  de  trois  mille 
points  d'expérience  et  partout  il  a  obtenu  la  con- 
firmation des  essais  de  MM.  Bary  et  Dupont. 

En  1919,  ses  expériences  ont  été  localisées 
dans  deux  régions  :  en  Haute-Garonne  et  dans 
la  Dordogne;  elles  ont  porté  sur  plus  de  300  hec- 
tares sur  des  surfaces  variant  de  quelques  ares  à 
plusieurs  hectares. 

Les  résultats  ont  encore  été  supérieurs  à  ceux 
des  années  précédentes  :  rendements  de  35  ù 
40  tonnes  à  l'hectare  avec  des  racines  ayant  des 
teneurs  en  sucre  de  18  à  22  0/0  et  une  pureté  de 
85  à  95  0/0.  Les  betteraves  du  Sud-Ouest  sont, 
en  outre,  d'une  fermeté  de  chair  remarquable 
qui  leur  permet  de  supporter  de  longues  durées 
de  trajet  et  de  se  conservei'  longtemps  en  silo. 

Pour  M.  Vidal,  la  preuve  est  établie  que  les 
betteraves  à  sucre  viennent  très  bien  sur  les 
terres  des  riches  vallées  méridionales,  et  que  le 
climat,  leur  est  particulièrement  favorable.  Aussi 


138 


souhaite-t-il  que  des  industriels  hardis  viennent 
construire  sucreries  et  distilleries  dans  le  Sud- 
Ouest  pour  le  plus  grand  profit  des  cultivateurs 
et  des  consommateurs  de  ces  régions  et  pour  le 
plus  grand  intérêt  général. 


CORRESPONDANCE 

Election  d'un  correspondant  national. 
M.    Paul    Descombes   est    élu    correspondant 


dans  la  Section  de  sylviculture. 


H.    HlTlîR. 


BIBLIOGRAPHIE 


Economie  forestière,  par  >•.  IlcFra.,  inspecteur  des 
Eaux  et  Ki.>r'"ts.  professeur  à  l'Ecole  nationale  des 
Eaux  et  Forêts.  Tome  11,  un  fort  volumegrand  in-8 
de  500  pages  avec  120  figures.  —  Librairie  agri- 
cole de  la  Maison  Rustique,  26,  rue  Jacob,  à  Paris. 

Tous  les  forestiers  apprécient  depuis  long- 
temps les  travaux  de  M.  llufTel.  Il  est  donc  à 
peu  près  inutile  d'insister  sur  la  valeur  de  cette 
nouvelle  édition  du  tome  II  de  l'Economie  fores- 
tici-c.  11  suffit  de  signaler,  comme  le  savant  au- 
teur le  fait  lui-même,  que  prrsi|ue  tous  les  cha- 


pitres ont  été  remaniés,  sans  compter,  en  outre, 
de  nombreuses  additions. 

Les  études  renfermées  dans  ce  volume  se  rap- 
portent à  la  dendrométrie  (cubage  des  arbres 
sur  pied  et  des  bois  abattus),  à  la  formation  du 
produit  forestier,  aux  estimations  et  aux  exper- 
tises forestières.  Ce  sont  autant  de  questions 
très  délicates.  M.  Huffel  les  traite  avec  la  science 

I  approfondie  qui  fait  honneur  à  l'enseignement 

I   forestier  français. 

'  R.  D. 


CORRESPONDANCE 


—  M"  8170  {Scine-et-Oisi').  —  Le  fait  pour  des 
vaches  de  manger  leur  délivre  n'est  pas  abso- 
lument exceptionnel,  lorsqu'il  n'y  a  pas  de  sur- 
veillance exercée  autour  d'elles;  mais,  en  lui- 
même,  ce  fait  n'a  pas  de  gravité  réelle,  et  si  la 
délivrance  a  été  romplète  et  régulière,  il  n'en 
résulte  pas  de  troubles  physiologiques  prolongés 
dans  la  suite. 

Ce  qui  arrive  bien  plus  souvent  par  contre, 
c'est  que  [la  délivrance  reste  [incomplète  ;  les 
personnes  chargées  de  la  surveillance  se  figu- 
rent alors  que  les  vaches  ont  ingéré  partie  du 
délivre,  alors  qu'en  réalité  cette  partie  m.an- 
quante  est  restée  dans  l'utérus  et  constitue  une 
non  délivrance  partielle.  11  n'est  pas  nécessaire 
que  cette  non  délivrance  partielle  soit  impor- 
tante et  étendue  pour  provoquer  des  troubles  gé- 
néraux résultant  d'une,  infection  utérine  consé- 
cutive à  la  putréfaction  de  ces  enveloppes  ou  dé- 
bris d'enveloppes. 

Voilà  en  réalité  l'origine  et  le  mécanisme  de 
certains  accidents  que  l'on  voit  se  développer 
après  accouchement.  Ce  n'est  pas  une  intoxica- 
tion du  fait  de  l'ingestion  anormale  du  délivre, 
c'est  une  infection  génitale  consécutive  à  une 
délivrance  incomplète.  11  y  a  lieu  de  chercher  à 
éviter  ces  complications  en  surveillant  la  dili- 
vrance  complète  et  en  la  facilitant,  s'il  y  a  lieu, 
dès  le  deuxième  ou  troisième  jour  par  des  irri- 
gations chaudes  qui  favorisent  le  détachement 
des  membranes  anormalement  retenues,  par  des 
irrigations  utérines  légèrement  antiseptiques 
qui  entravent  tout  au  moins,  si  elles  ne  les  arrê- 
tent pas  toujours,  les  complications.  —  (G.  M.) 

—  A.  M.  {Seine-et-Marne). —  La  farine  de  ma'is 
est  préférable  à  la  farine  de  fèves  dans  l'en- 
graissement du  porc. 

Cependant,  la  farine  de  fèves  peut  être  em- 
ployée et,  en  raison  de  sa  teneur  en  matière 
azotée,  elle  convient  pour  remplacer  un  mélange 


en  parties  égales  de  manioc  et  de  tourteau 
d'arachide.  La  quantité  de  matière  azotée  diges- 
tible est  à  peu  près  la  même  dans  les  deux  cas, 
et  les  quantités  des  autres  principes  nutritifs 
s'équivalent,  avec,  toutefois,  un  léger  déficit  de 
graisses  que  comporte  la  farine  de  fèves  compa- 
rativement au  mélange  manioc-tourteau.  — 
(P.  D.) 

—  N°  10113  ililione).  —  Vous  ne  pouvez  pas 
songer  à  engraisser  des  veaux  avec  du  petit-lait 
de  fromagerie  de  Camembert,  qui  ne  contient 
que  du  sucre  de  lait  et  très  peu  de  matières 
azotées;  on  peut  y  ajouter  des  farines  ou  de  la 
pomme  de  terre;  mais  on  risque  que  la  viande 
ne  soit  pas  blanche.  Le  petit-lait  de  fromagerie 
ne  peut  être  utilisé  que  pour  nourrir  les  porcs. 
-  (L.  L.) 

—  N»  9486  {Espagne).  —  Nous  ne  connaissons 
pas  VArundo  clonax  dont  vous  désirez  extraire  de 
la  fibre  à  papier.  11  est  probable  qu'un  décreu- 
sage à  la  chaux,  peut  être  mélangé  de  carbonate 
de  soude,  sera  nécessaire,  ainsi  qu'une  petite 
quantité  de  chlorure  de  chaux.  Nous  ne  pou- 
vons nous  prononcer  sans  expériences.  Nous 
vous  conseillons  de  vous  adresser  à  l'Ecole  de 
papeterie  de  Grenoble.  —  (L.  L.) 

—  N»  10113  [Rhône).  —  Autant  il  est  impos- 
sible d'élever  avec  succès  les  veaux  autrement 
qu'au  régime  du  lait,  autant  il  est  facile  et  avan- 
tageux de  remplacer  la  crème  ilu  lait  par  des 
succédanés,  notamment  parla  farine  de  manioc. 

La  méthode  est  décrite  dans  un  article  sur 
l'élevage  intensif  des  veaux,  que  le  Journal  a 
[lublié  dans  son  numéro  du  l'^'' juillet  1915. 

Le  Syndicat  central  offre  actuellement  la  fa- 
rine de  manioc  l'"  qualité  à  88  fr.  les  100  kilogr. 
et  la  2%  qui  est  généralement  suffisante,  à 
8,Ur.  -  (A.  G.) 


REVUE  COMMEItClALE 


l:)9 


LA  SE3IAINE  MÉTÉOROLOGIQUE 

Semaine  du  l''    au  7  fcvncr  1920   {OBSERVA  rOflΠ DU  PARC  SAlA'T-MAUll) 


JOURS 

ET     DATES 


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TEMPERATURE 


Dim \"{ts.  1037.9      2n 

I  I 

Lundi 2  —     1041.3—0.1 

Mardi 3  —  1036  3—1.. j 

Mercredi  .  4  —  I03.5.J  — 2.0 

Jeudi U  —  1036.1      2.8 

Vendredi  i'.  —  1032.0      0.1 

Samedi  ..  1  —  103 J. 9  -0.8 


XijiDDes  on  tttaai . . . 
tiarts  sor  la  oorual) . 


1036.3,     0.1 

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+  18.2  —0  I 


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4.8 

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7.7 

.. 

S  0 

41.5 

o.y 

au  lieo  de 

63  h.  6 

dor.tkèor. 

REMARQUES  DIVERSES 


Pluie  la  nuit,  temps  nuageux, 

brouill.  le  soir. 
Gelée  blanche,  beau  temps. 

Gelée  blanche,  beau  temps. 

Gelée  blanche,   givre,   brouill. 

épais. 
Brouill.  le  malin,  beau  teuips. 

Gelée   bl.   mal.   et    soir,   beau 

temps, 
i.ielée  bl.  le  m  ,  beau  temps. 


Pluie  depuis  le  l'^jauvier  : 

En  1920 71™'° 

Normale 50 


(1)  Voir  à  la  page  318  du  numéro  du  24  juillet  l'e-xplication  de  cette  nouvelle  mesure. 


REVUE    COMMERCIALE 


Situation  agricole.  —  Le  temps  a  généralement 
été  plus  froid  et  plus  sec  p  udant  la  huitaine;  il  y  a 
eu  des  petites  gelées  et  des  journées  brumeuses.  On 
reprend  l'exécution  des  labours  et  autres  travaux 
des  champs  dans  la  mesure  oii  le  permet  l'état  des 
terres. 

Les  céréales  d'automne  ont.  presque  partout,  un 
bon  aspect;  elles  sont  même  souvent  trop  vigou- 
reuses pour  la  saison. 

11  est  à  souhaiter  que  les  semences  et  les  engrais 
arrivent  partout  avec  la  régularité  désirable,  afin 
que  l'on  puisse  eliectuer  dans  des  condilions  favo- 
rables, les  emblavures  de  printemps. 

Blés  et  Farines.  —  La  vente  des  blés  a  lieu  aux 
conditions  de  la  taxe;  les  livraisous  aux  meuniers, 
étant  de  plus  en  plus  faibles,  \i  travail  des  moulios 
se  ralentit.  Par  contre,  l'approvisionnement  des  bou- 
langeries a  lieu  normalement  à  l'aide  des  farines 
d'importation  américaine. 

Daus  la  région  parisienne,  les  farines  sont  cédées 
aux  boulangers  au  prix  de  65  fr.  le  sac  de  137  kilogr. 
ou  de  41  fr.  40  le  quintal. 

Sons.  —  Il  y  a  de  rares  disponibilités  en  son  que 
les  éleveurs,  dont  les  besoins  sont  grands,  se  dispu- 
tent à  des  prix  dépassant  la  taxe.  La  nouvelle  taxe 
prévue  (48  fr.  les  100  kilogr.)  sera  applicable  à  par- 
tir du  1="  mais. 

Céréales  diverses.  —  Les  offres  davoiiie  se  fout 
de  plus  en  plus  faibles  ;  il  en  résulte  une  vente  à  des 
prix  soutenus.  Toutefois,  durant  la  huitaine,  la 
hausse  n'a  pas  fait  de  nouveaux  progrès.  Par  quintal 
départ,  on  cote  :  noires  de  Bretagne,  93  à  96.50; 
blanches  de  l'Est,  95  fr.;  grises  de  Beauce.  97  à  99  fr. 

Les  cours  des  orges  varieat  de  95  à  100  fr.  les 
100  kilogr.  départ. 


Prix  soutenus  sur  les  sarrasins,  que  l'on  paie  de 
85  à  86  fr.  les  100  kilogr.  départ. 

Les  sorghos  du  Midi  valent  de  66  à  68  fr.  les  100  ki- 
logr. départ. 

En  livrable  février-mors,  on  cote  les  céréales 
étrangères  rendues  dans  nos  ports  :  avoines  de  la 
Plata,  100  à  105  fr.  25;  d'Algérie  et  de  Tunisie,  94  à 
102  fr.  30;  orges  de  Californie,  130  à  132  fr.;  d'Algérie 
et  de  Tunisie,  87  à  89  fr.;  ma'is  de  la  Plata,  89  à 
92  fr.  75. 

Fourrages.  —  Le  dernier  m.arché  de  La  Chapelle 
ayant  été  assez  largement  approvisionné,  les  cours 
des  fourrages  ont  lléchi  légèrement.  Par  104  bottes 
de  5  kilogr.  rendues  à  Paris  au  domicile  de  l'ache- 
teur, on  a  payé  :  luzerne,  280  à  310  fr  ;  regain,  275  à 
290  fr.;foin,  270  à  290  fr. 

Pailles.  —  Baisse  de  5  à  10  fr.  au  marché  de  La 
Chapelle,  oii  l'on  a  coté  comme  suit,  par  104  bottes 
de  5  kili.gr.  :  paille  de  blé,  190  à  205  fr.;  paille  de 
seigle,  180  à  200  fr.;  paille  d'avoine,  180  à  200  fr. 

Graines  fourragères.  —  Les  cours  de  la  luzerne 
sont  en  hausse  et  ceux  du  trèfle  violet  très  fermes. 
On  paie  au  100  kilogr.  départ:  luzerne  de  Provence, 
730  à  875  fr.;  luzerne  de  pays,  673  à  823  fr.;  trèfle 
vio'et,  930  à  1  400  fr.;  trèfle  blanc,  900  à  1  iOO  fr.: 
trèfle  hybride,  1  000  à  1  200  fr.  :  lupuline,  400  à 
500  fr.;  anthyllide,  1  000  à  1  300  fr.;  ray-grass,  135  à 
173  fr.;  lotier,  800  à  1  000  fr.;  sainfoin,  210  à  240  fr. 

Bétail.  —  Au  marché  de  La  Villette  du  lundi 
2  février,  à  la  faveur  d'offres  peu  importantes  et  de 
réserves  vivantes  modérées,  la  vente  du  gros  bétail 
a  été  des  plus  actives  ;  les  prix  ont  progressé  de  5  à 
10  centimts  par  demi-kilogramme  net. 

Oi  a  payé  les  bœufs  de  l'Allier,  de  la  Nièvre,  de 
l'Urne,  du  Calvados  et  de  la  Seine-Inférieure,  3.20  à 


)40 


RKVUE    COMMEKCIALE 


3.50;  de  la  Maj'enne  et  de  la  Sarlhe,  3  à  3.40;  de 
la  Vendée,  2.85  à  3.10;  de  Maine-et-Loire  et  de  la 
Loire-Inférieure,  2.90  à  3.23;  les  génisses,  3.50  à 
3.70;  les  vaches,  3  fr.  et  au-dessus  ;  les  taureaux, 
■2.50  à  3.20  l".  demi-kilogramme  net. 

Les  arrivages  de  veaux  ayant  augmenté,  la  vente  a 
été  un  peu  moins  facile  el  les  prix  faiblement 
tenus.  On  a  coté  les  veaux  d'Eure-et-Loir,  Seine-et- 
Marne,  Seine  et-Oise,  Loiret  et  Yonne,  5.80  à  6.20; 
de  l'Aobe  et  de  la  Sarllie,  5.50  à  5.85  ;  du  Calvados. 
i  à  1.25;  de  la  Haute- Vienne,  4.23  à  4.75  ;  du  Cantal, 
1  à  4.23  le  demi-kilogramme  net. 

En  raison  de  la  modération  des  envois,  la  vente 
des  moutons  s'est  effectuée  rapidement  à  des  prix 
soutenus  On  a  coté  les  agneaux,  6.20  à  6.50;  les 
montons  du  Cher,  5.75  à  6  fr.;  de  l'Allier  et  de  la 
Nièvre,  6  à  6.25  ;  les  métis,  5.75  à  6  fr.;  les  moutons 
lin  Midi,  5.50  à  3.73  ;  le.-*  brebis,  5  à  6  fr.  le  demi- 
kilogramme  net. 

Les  porcs  ont  eu  des  cours  stationnaires,  soit  par 
demi-kilogramme  vif:  porcs  gras,  3.50  à  3.60;  coches. 
2.73  à  2.90. 

Veici  le  relevé  des  marchés  des  lundi  2  et  jeudi 
5  février  : 

Marche  du  lundi  2  février. 
Entrées  ilirectes 
&UX  abattoirs.  Réserves 

AmeDés.    La  Vin.    Vau^-.  La  VilL      Vaug. 

têtes  têtes  têtes  têtes  têtes 

Bœufs 1  636  ^ 

Vaches 1932  >  133  121  274  7ù 

Taureaux..  298  ^ 

Veaux 1  717  891  358  305  35 

Moutons..  11  805  1  63'i  214  1  -206  t07 

Porcs 3  190  1  050  710  350  28S 

Prix  maxima  du  kilogramme. 

,\u  poids  net.  .\u  poids  vtf. 

!■'•  q.       2"  q.         3*  q.      Prix  extrêmes. 

Bœufs 5.96  6.74  6. CD  1.90  à  4.9!) 

Vaches 7.06  6.74  5.96  1.90      4.44 

Taaroaox..  6.06  5.76  5.40  1.90      3.84 

Veaux 11.70  11.30  9.30  2.60      7.44 

Moatons...  12.50  U.50  10.40  3.55      6.24 

Porcs 10.36  10.00  9.70  6.18      7.21 

Marché  du  jeudi  3  féorier. 

Entrées  directes 
aux  abattoirs.  Réserves 

Amenés.  LaVill.      Vau^-.        LaVîll.       Vaug. 

têtes    têtes  tètes  têtes  têtes 

Bœufs 1  527  ) 

Vaches 996  [     216  77                  117  26 

Taureaux..  223  1 

Veaux 1  342          6S8  196  248  56 

Moutons..  5  336       1  237  .379  9l0  160 

Porcs 2  028          982  52«  720  190 

Prix  maxima  du  kiloo^ramme. 

Au  poids  nat.  An  poids  vif. 

!'•  q.       2»  q.        3'  q.      Prix  extrêmes. 

Bœufs 6  90  6  66  5  96  2. Où  à  4.30 

Vaches 7  06  6  61  5  88  2.00      4.38 

Taureaux...  6  06  5  76  5  40  2.00      3.84 

Veaux 1180  1110  9  OO  2.60      7.38 

Moutons....  12  80  1180  10  79  3.60      6.24 

Porcs 10  30  10  00  9  00  5.60      7.21 

Dans  les  départements,  on  cote  : 

Besançon,    par  kilogr.    poids    net  :     bœufs,    4    à 


12  fr.;  veaux,  fi  à  12  fr.:  moutons,  6  à  9  fr.;  porcs,  9 
à  10  fr. 


poids  vif  :  bœufs,  2.60  à 
porcs,  6.40  à  7.20:  par  ki- 
lo à  12    fr.;   moutons.  9  à 


Bordeaux,  par  kilogr. 
4.20;  vaches,  2  à  3.60  : 
logr.  poids  net  :  veaux, 
11  fr. 

Ckarolles,  par  kilogr.  poids  net  :  bœufs  et  vaches, 
5.70  à  6  fr.;  veaux.  6  à  6.90;  moutons,  4.85  à  5.20; 
porcs,  7  fr. 

Dijon,  par  kilogr.  poids  net  :  moutons,  9à  11  fr.; 
porcs,  7.90:  par  kilogr.  poids  vif  :  veaux,  3.50  à 
6fr. 

Lyon-Vaise.  par  kilogr.  poids  vif  :  bœufs,  1.30  à 
4.40;  veaux,  4.50  à  6.40;  porcs,  6.80  à  7.20;  par 
kilogr.  poids  net  :  moutons,  10  à  12  fr. 

Marseille,  par  kilogr.  poids  net  :  bœufs,  6  à  7  fr.; 
vaches.  3.50  à  6.30;  moutons,  9  à  10  fr.;  par  kilogr. 
vif  :  porcs,  7.30  à  7.50. 

Nanci/,  par  kilogr.  poids  net  :  bœufs,  3.80  à  6.80: 
vaches,  5  à  G.50  ;  veaux,  6.20  à  6.60:  porcs,  7.20  à 
7.70  ;  par  kilogr.  vif  :  moutons,  lî  à  14  fr. 

Suifs.  — A  Paris,  la  dernière  cote  officielle  a  été 
établie  à  des  cours  en  hausse  de  10  à  20  fr.,  soit  400 
à  423  fr.  les  100  kilogr. 

Vins.  —  La  crise  des  transports  rend  les  expédi- 
tions lentes  et  difficiles;  les  cours  sont  en  hausse  et 
les  consommateurs  sont  appelés  à  payer  les  vins 
encore  plus  cher  si  le  projet  adopté  par  la  Chambre 
devient  définitif.  Le  coût  du  transport  des  vins,  qui 
a  doublé  depuis  le  1"'  janvier,  quadruplerait  par 
1  application  des  tarifs  projetés. 

Dans  le  Midi,  on  paie  à  l'hectolitre  nu  les  vin.^ 
rouges  :  UO  à  130  fr.  à  Montpellier,  103  à  130  fr.  à 
Narbonne,  llo  à  130  fr.  à  Nîmes,  112  à  125  fr.  à 
Béziers,  105  à  120  fr.  à  Perpignan.  Les  vins  blancs 
valent  de  130  à  130  fr.  l'hectolitre,  non  logé. 

En  Algérie,  les  vins  se  paient  de  120  à  145  fr. 
l'hectolitre,  nu. 

Les  vins  du  Beaujolais  sont  cotés  de  323  à  370  fr. 
pour  les  qualités  courantes,  de  400  â  430  fr.  pour 
les  bons  ordinaires  et  de  500  à  350  fr.  pour  les  vin> 
supérieurs,  le  tout.par  pièce  de  213  litres. 

Cidres.  —  En  Normandie,  les  cidres  titrant  5  de- 
grés valent  de  36  à  40  fr.,  et  ceux  titrant  6  degrés  de 
43  à  48  fr.  l'hectolitre  nu. 

Rendu  à  Paris,  le  cidre  vaut  de  60  à  70  fr,  l'hecto- 
litre. 

Engrais  et  produits  chimiques.  —  Les  cours  de 
lacianainidesont  en  bnusse.On  cote  aux  100  kilogr.  : 
cianamide  en  pondre  dosant  17  à  18  0  0  d'azote,  87  fr. 
livrable  en  avTil:  19,5  à  20.5  0/0  d'azote,  100  fr.  en 
disponible.  La  cianamide  S.  P.  A.  granulée  dosant 
20  à  21  0/0  d'azote  vaut  120  fr.  le  c[»intnl  sur  mai- 
juin.  Ces  prix  se  rapportent  à  des  achats  par  vagon 
de  5  tonnes,  franco  gare  destinataire. 

Le  nitrate  de  soude  livrable  au  printemps  est  coté 
124  fr.  le  quintal  dans  nos  ports. 

Les  superphosphates  dosant  14  à  13  0/0  d'acide 
phosphorique  valent  de  22.50  à  23  fr.  le  quintal,  en 
vrac  et  par  vagon  complet. 

Le  sulfate  de  cuivre  v:iutde  160  à  165  fr.,  le  sulfate 
de  fer  25  à  27  fr.,  le  soufre  sublimé  106  fr,  le  quintal. 

Laines.  —  Les  laines  en  suint  de  la  région  pari- 
sienne sont  cotées  de  7.50  à  s. 50  le  kilogr. 

B.    DCRAW>. 

Le  Gérant  :  Charles  Dutbeix. 


Parïs.  —  T.,  MABETHEUi,  imprimeur,  1,  rue  Cassette 


CHKUNIQUE  AGRICOLE 


141 


CHRONIQUE  AGRICOLE 


Nouveau  régime  du  blé.  —  Liberté  accordée  à  la  récolte  de  1920.  —  Les  ensemencemf  nls  de  céréales  d'au- 
tomue.  —  Comparaison  avec  ceux  de  l'anaée  précédente.  —  Le  blé  dans  les  iUliérentes  régions.  —  Le 
vigoureux  effort  des  régions  libérées.  —  Appréciations  relatives  à  l'état  des  cultures.  —  Premiers  ren- 
seignements sur  la  récolte  dans  l'hémisphère  méridional.  —  La  Commission  permanente  de  l'Agrioulture 
au  Sénat.  —  Constitution  du  bureau.  —  Programme  présenté  par  M.  Méline.  —  Le  Groupe  agricole.  — 
Le  Palais  de  l'Agriculture.  —  Déclarations  du  ministre  de  1  Intérieur  à  la  Chambre  des  députés.  —  Les 
ravages  des  sangliers.  —  Etudes  de  la  Station  œnologique  de  Maine-et-Loire.  —  Evaluations  sur  les 
principales  récoltes  de  l'année  1919.  —  Essais  de  culture  mécanique  en  Algérie.  —  Vœux  du  Congrès 
apicole  tenu  à  Angou'ème.  —  Les  conférences  du  «  Foyer  Hural  ».  —  Concours  et  vente  de  béliers  à 
Chàteauvoux.  —  jVssociation  des  éleveurs  anglais  pour  faciliter  l'achat  d'animaux  pour  la  France.  — 
La  foire  de  Bordeaux.  —  A  la  Confédération  nationale  des  Associations  agricoles. 


Le  blé  de  la  récolte  de  1920. 

Le  Gouvernement  a  enfin  donné  satisfac- 
lion  au.\  réclamalions  unanimes  des  agri- 
culteurs :  il  a  décidé  de  rendre  la  liberté  au 
commerce  du  blé  de  la  récolte  prochaine,  li 
a  décidé,  en  même  temps,  de  prendre  les 
mesures  nécessaires  pour  éviter  les  fraudes 
en  ce  qui  concerne  les  stocks  qui  peuvent 
exister  encore;  ces  mesures  étaient,  d'Hil- 
leurs,  déjà  contenues  dans  les  articles  13  et 
suivants  du  décret  du  3  février  que  nous 
avons  publié. 

Nous  reproduirons,  suivant  notre  habi- 
tude, les  nouveaux  documents  officiels. 

Les  céréales  d'automne. 
Le  ministère  de  l'Agriculture  (Office  de 
renseignements  agricoles)  a  publié  les  éva- 
luations, au  1°'  janvier,  des  ensemencements 
de  céréales  d'automne  et  de  l'état  des  cul- 
tures. Voici,  pour  les  surfaces  ensemencées, 
la  comparaison  avec  les  évaluations  faites  à 
la  même  dale  de  l'année  précédente  : 

1920  1919 

hectares.  hectares. 

Blé 4  601  000  4  486  810 

Méleil 92  780  82  SfiO 

Seigle 792  760  734  092 

Orge 140  170  103  S96 

Avoine 741760  668  400 

L'ensemble  des  céréales  d'automne  occu- 
perait 293  000  hectares  de  plus  que  l'année; 
mais  le  blé  ne  compterait  que  pour  un  peu 
plus  du  tiers  dans  cette  augmentation. 

Pour  le  blé,  un  accroissement  de  114  000 
hectares  environ  dans  les  surfaces  ensemen- 
cées paraît  en  contradiction  avec  l'opinion 
généralement  exprimée  qu'il  y  aurait,  au 
contraire,  une  diminution  dans  ces  surfaces. 
Pour  dégager  la  réalité,  il  convient  de  recher- 
cher comment  les  totaux  sont  composés.  La 
comparaison  des  évaluations  fournies  pour  les 
diverses  régions  conduit  au  tableau  suivant  : 

19  Février  I!320.  —  N»  S. 


1950.  1919.  DilféreQces. 

Rèyions.  hectares  hectares  hectares 

Nord 809  630  709  850  -|-  99  800 

Est 347  760  275  760  +  72  000 

Ouest 1056  900  1043  300  -|-  13  600 

Centre 675  300  680  400  —     5  100 

Est  central 431360  435  750  —    4  IflO 

Sud-Ouest 695  700  734  300  —38  800 

Massif  central..  327  700  344  730  —17  030 

Midi 256  430  262  500  —     6  070 

Totaux 4  6111   000     4  4îS6  810       -|-  114  190 

Au  premier  coup  d'ieil,  on  constate  que  la 
diminution  exisie  bien,  dans  des  proportions 
plus  ou  moins  accentuées,  pour  la  plupart 
des  régions;  mais  le  vigoureux  effort  des  ré- 
gions du  Nord  et  de  l'Est  est  attesté  par  un 
accroissement  de  prés  de  172  000  hectares. 
De  là,  le  relèvement  du  total  pour  l'ensemble 
du  pays.  C'est  exclusivement  grâce  aux  ré- 
gions libérées  que  ce  résultat  est  acquis. 

C'est  aux  mêmes  régions  que  s'applique  le 
léger  r'^lèvement  dans  les  ensemencements 
en  seigle  et  en  méleil.  Quant  à  l'accroisse- 
ment enregisiré  dans  la  culture  de  l'orge,  et 
surtout  dans  celle  de  l'avoine  d'hiver,  il  est  à 
peu  près  général. 

Les  appréciations  d'ensemble  sur  l'élat  des 
cultures  sont  inférieures  à  ce  qu'elles  étaient 
il  y  a  un  an.  Les  notes  moyennes  sont  les 
suivantes  :  blé,  68  contre  71;  mét^il,  69 
contre  72;  seigle,  69  contre  73:  orge,  68 
contre  72;  avoine,  69  contre  72.  On  sait  que 
dans  le  langage  conventionnel  de  ces  évalua- 
tions, les  notes  60  à  80  signifient  :  assez  bon. 
Les  différences  entre  les  deux  années  sont, 
en  somme,  peu  importantes. 

Il  y  a  un  an,  en  même  temps  que  les  éva- 
luations sur  les  ensemencements  dans  les 
autres  parties  de  la  France,  le  ministère  de 
l'Agriculture  avait  fourni  celles  sur  les  ense- 
mencements d'automne  en  Alsace  et  en  Lor- 
raine. Cette  année,  il  ne  donne  aucun  rensei- 
gnement à  cet  égard,  pas  plus,  d'ailleurs,  qu'il 
n'en  avait  fourni,  après  la  moisson,  sur  les 

Tome  I.  —  8 


142 


CHKOMyUE  AGHICOLE 


résultais  de  la  recolle.  On  igoore  les  molifs 
de  cette  abstention  qui  paraît  au  moins 
bizarre. 

Le  blé  dans  l'Hémisphère  méridional. 

L'inslilul  international  d'Agriculture  de 
Rome  a  commencé  la  publication  des  rensei- 
gnements qui  lui  sont  parvenus  sur  la  récolle 
du  blé  dans  l'hémisphère  méridional. 

En  Australie,  la  nouvelle  récolte  est  éva- 
luée à  12  millions  de  quintaux  contre  22  mil- 
lions en  1919  et  31  millions  pour  la  période 
quinquennale  précédente.  Cette  récolte  est 
donc  très  médiocre;  mais,  en  compensation, 
il  existerait  encore  des  stocks  assez  impor- 
tants des  récoltes  antérieures. 

Pour  la  République  Argentine,  dont  l'in- 
fluence est  considérable  dans  le  commerce 
du  blé,  il  n'est  pas  encore  fourni  de  rensei- 
gnements sur  le  rendement  de  la  récolte.  La 
superficie  cultivée  en  blé  accuse  une  diminu- 
tion de  12  0/0  sur  l'année  précédente.  11  est 
donc  difficile  d'escompter  un  rendement 
aussi  élevé. 

L'Agriculture  au  Sénat. 

Après  l'adoption  de  la  résolution  présentée 
par  M.  Méline  en  vue  de  la  création  d'une 
grande  Commission  permanente  de  l'Agri- 
culture, le  Sénat  a  procédé,  dans  ses  bu- 
reaux, à  la  nomination  de  celte  Commission, 
puis  celle-ci  s'est  constituée. 

M.  Méline  a  été  élu  président  par  acclama- 
lion.  Après  avoir  remercié  ses  collègues,  il  a 
fixé  le  programme  de  la  Commission  dans 
une  allocution  dont  voici  un  résumé  : 

Le  problème  agricole  que  la  Commission  aura 
à  résoudre  domine  tous  les  autres;  il  est  la  clef 
de  notre  situation  financière  et  économique.  La 
terre  sera  de  toutes  les  l)ranches  de  la  produc- 
tion nationale  la  plus  vite  reconstituée;  elle  a 
un  autre  avantage  :  son  rendement  est  presque 
indéfini  et  on  peut  aisément  le  doubler,  le  tri- 
pler même  si  chacun  fait  son  devoir.  L'intensifi- 
cation de  la  production  agricole  est  un  mot  qui 
dit  tout  et  qui  résume  tout  le  programme  de 
l'avenir. 

La  Commission  aura  à  recherclier  les  moyens 
de  le  réaliser;  elle  ne  peut  pas  se  contenter, 
dans  les  conditions  actuelles,  de  faire  des  rap- 
ports sur  les  projets  de.  loi  qui  lui  seront  sou- 
mis :  il  faut  qu'elle  fixe  son  orientation  géné- 
rale en  sériant  les  queslions  et  en  divisant  son 
travail. 

Pour  cela,  M.  Méline  lui  proposa  de  se  ré- 
partir en  sous-commissions  correspondant  aux 
grands  chapitres  qui  résument  dans  son  ensemble 
le  plan  de  notre  reconstitution  agricole. 

MM.  le  docteur  Chauveau,  Clémente], 
Fernand  David,  Charles  Deloncle,  Jénouvrier 


et  Alfred  Massé  ont  été  nommés  vice-prési- 
dents. Ceux-ci  auront  à  diriger  les  sous- 
commissions. 

Le  Groupe  agricole  présidé  par  M.  Gomot, 
qui  n'a  pas  à  jouer  le  même  rôle  que  celui 
imparti  à  la  nouvelle  Commission,  a  décidé 
de  continuer  son  action. 

Le  futur  Palais  de  l'Agriculture. 

Dans  la  séance  de  la  tlhambre  des  Députés 
du  10  février,  à  propos  de  l'autorisation  d'un 
emprunt  de  iOO  millions  par  la  Ville  de  Pa- 
ris, la  construction  du  Palais  de  l'Agricul- 
ture est  venue  incidemment  en  discussion. 
M.  Jean  Durand  a  demandé  au  ministre  de 
l'Intérieur  si  la  Ville  de  Paris  réalisera  la 
convention  relative  à  la  construction  de  ce 
Palais,  convention  par  laquelle  cette  cons- 
truction doit  être  achevée  dans  un  délai  de 
quatre  ans  ù  partir  du  mois  de  mai  1919.  Le 
minisire  de  l'Intérieur  a  répondu  par  la  lec- 
ture du  passage  suivant  d'une  lettre  du  Pré- 
fet de  la  Seine  au  ministre  de  l'Agriculture, 
qui  constitue  un  engagement  formel  : 

La  Ville  de  Paris,  à  la  date  du  20  avril  1920  au 
plus  tard,  présentera  ses  propositions  au  mi- 
nistre de  l'Agriculture.  Le  ministre  aura  le  choi.K 
entre  ces  propositions  et  toutes  autres. 

Dès  notification,  par  le  ministre,  du  projet 
qu'il  aura  adopté,  la  Ville  de  Paris  poursuivra 
sans  délai  la  mise  à  exécution  dudit  projet,  et 
commencera  les  travaux  sans  désemparer. 

Dans  cette  courte  discussion,  il  a  été  fait 
allusion  à  des  dépenses  formidables  prévues 
pour  la  construction  de  ce  Palais.  11  faut  que 
l'on  sache  que  les  agriculteurs  seraient  les 
premiers  à  prolester  contre  les  dépenses  ex- 
clusivement sompluaires  dont  on  chercherait 
à  les  rendre  responsables.  Ce  qui  est  néces- 
saire pour  les  expositions  et  les  concours 
agricoles,  c'est  un  palais  suffisamment  vaste, 
judicieusement  aménagé,  commode  et  hygié- 
nique. Ces  conditions  essentielles  peuvent  fa- 
cilement s'allier  avec  une  esthétique  sobre  et 
de  belle  allure,  que  compromettent  parfois 
des  prétentions  dites  artistiques  dont  les 
architectes  modernes  ont  montré  trop 
d'exemples. 

Destruction  des  Sangliers. 

Pendant  les  années  de  la  guerre,  les  san- 
gliers se  sont  multipliés  dans  un  trop  grand 
nombre  de  régions;  on  signale  de  toutes 
parts  que  leur  nombre  est  actuellement  plus 
élevé  que  jamais.  Les  champs  avoisinant  les 
forêts  sont  menacés  de  ravages  énormes  à 
piirtir  du  printemps. 

A  un  moment  où  il  ne  faut  rien  laisser 
perdre,  on  a  le  devoir  impérieux  de  parer  à 


CHRONIQUE  AGKICOLE 


1  t3 


ce  danger.  î.e  seul  procédé  à  employer,  de 
toute  efficacité  quand  il  est  bien  appliqué, 
consiste  à  organiser  des  battues  sérieuses  et 
répétées,  tant  dans  les  forêts  de  l'Etat  que 
dans  colles  des  communes  et  des  particuliers. 
Il  appartient  aux  autorités  locales  de  prendre 
à  cet  égard  les  initiatives  qui  sont  indispen- 
sables. 

Les  récoltes  en  1919. 
Jusqu'ici  le  ministère  de  l'Agriculture 
n'avait  fait  connaître  que  ses  évaluations  sur 
sur  le  rendement  des  principales  céréales  en 
1919.  Récemment,  l'Office  des  renseigne- 
ments agricoles  a  publié  {Journal  Officiel  du 
't  février)  ses  appréciations  sur  les  autres  ré- 
coites. Le  tableau  suivant  résume  ces  appré- 
ciations sur  les  surfaces  ensemencées  et  sur 
le  produit  : 

Surfaces 
ensemencées.  Production. 

hectares  quintaux. 

Miiiis 299  512  2  990  400 

Millet IS  65T  12S   7.34 

Sarrasin 301  423  2  67.5  31.5 

Pommes  de  terre.  1  230  620  77  635  190 

Topinambours...  101  443  11  561   860 

Navets  fourragers  140  610  17  699  910 

Choux  foiirragers.  177  133  40  448  950 

Better.  sucrerie..  66  820  10  830  500 

Better.  distillerie.  20  180  3  471  110 

Better.  fourrag....  523  685  104  933  160 

Prairies  artiaciell.  2  392  880  75  151  180 

Prairies  tempor  .  326  530  8  234  260 
Fourrages      verts 

annuels 611980  59  586  330 

Prés  naturels  ....  4  751  630  128  156  260 

Haricots 134  908  742  058 

Si  l'on  compare  ces  résultats  à  ceux  de 
l'année  1918  qui  sont  donnés  comme  défini- 
tifs, on  ne  constate  de  dilTéronces  réellement 
importantes  que  pour  les  pommes  des  terre  et 
les  haricots.  La  pomme  de  terre  aurait  gagné 
un  peu  plus  de  lO  000  hectares,  mais  la  ré- 
colte ne  s'est  accrue  que  de  12  millions  de 
quintaux,  à  raison  de  la  faiblesse  dans  le 
rendement.  Quant  aux  haricots,  il  y  aurait  eu 
diminution  à  la  fois  dans  la  surface  ense- 
mencée et  dans  le  rendement. 

Questions  viticoles. 
Nous  avons  signalé  antérieurement  la  pre- 
mière partie  des  importantes  études  de 
MM.  Moreau  et  Vinet,  directeur  et  sous-direc- 
teur de  la  Station  œnotogique  de  Maine-et- 
Loire  sur  la  vinification  des  raisins  blancs  de 
Chenin;  on  sait  que  ce  cépage  forme  la  base 
de  la  production  des  vins  d'Anjou.  Dans 
cette  première  partie,  MM.  Moreau  et  Vinet 
avaient  exposé  les  régies  d'une  bonne  vinifi- 
cation. Ils  viennent  de  publier  la  deuxième 
partie  de  leurs  recherches  qui  se  rapporte 


aux  soins  à  donner  aux  vins  c'est-à-dire  à 
l'ouillage.  au  soutirage,  à  la  clarification,  à 
la  mise  en  bouteilles  et  à  la  conservation. 
Pour  des  vins  délicats  comme  ceux  dont  il 
s'agit,  ces  soins  doivent  être  méticuleux.  En 
même  temps,  ils  ont  insisté  sur  les  soins  à 
donner  au  matériel  vinaire,  et  en  particulier 
sur  la  propreté,  et  enfin  sur  les  méthodes  à 
suivre  pour  tirer  tout  le  parti  possible  des 
sous-produits  de  la  vendange.  11  suffit  de  dire 
que  les  conclusions  de  MM.  Moreau  et  Vinet 
sont  déduites  d'observations  et  d'expériences 
qui  ont  duré  pendant  quinze  ans  pour  faire 
ressortir  l'intérêt  qu'elles  présentent  pour  les 
vignerons  angevins  auxquels  ces  travaux 
sont  particulièrement  destinés. 

Culture  mécanique. 

La  Société  d'encouragement  à  la  motocul- 
ture d'Algérie  a  décidé  d'organiser  des  essais 
publics  d'appareils  de  culture  mécanique. 
Ces  essais  auront  lieu  vers  le  milieu  du  mois 
d'avril  sur  des  domaines  des  environs  de 
Blida.  Les  champs  d'essais  seront,  les  uns  en 
terrain  plat,  les  autres  en  coteaux  ;\  faible 
pente. 

Les  appareils  présentés  seront  rangés  dans 
les  catégories  suivantes  :  1"  appareils  tra- 
vaillant le  sol  par  l'emploi  des  charrues  et 
de  l'outillage  usuel;  2°  appareils  réalisant  en 
un  seul  passage  le  travail  du  sol,  par  un 
ameublissement  uniforme  de  la  couche  tra- 
vaillée ;  3"  appareils  de  culture  mécanique 
destinés  aux  vignes. 

A  propos  des  Abeilles. 

Le  Congrès  provoqué  par  la  Société  d'Api- 
culture de  la  Charente  s'est  tenu  à  Angou- 
lème  dans  les  derniers  jours  du  mois  de  no- 
vembre. Parmi  les  A^œux  qu'il  a  émis,  le  Con- 
grès a  demandé  que  les  Pouvoirs  publics  s'in- 
téressent d'une  manière  plus  efTective  au  dé- 
veloppement de  l'ApicMlture  en  France,  et 
que  l'enseignement  apicole  soit  inlensitié 
dans  les  écoles  publiques  et  privées. 

Des  vœux  spéciaux  ont  élé  émis  en  faveur 
de  la  standardisation  des  cadres  des  ruches, 
ainsi  que  pour  la  reprise  des  études  sur  la 
loque  en  vue  d'arriver  à  des  traitements 
sûrs. 

Cours  du    '  Foyer  Rural  ". 

M""  Louise  Zeys,  secrétaire  générale  de 
l'œuvre  du  Foyer  Rural,  qui  a  élé  signalée  à 
diverses  reprises  dans  nos  colonnes,  dont  le 
but  principal  est  de  diriger  les  femmes  vers 
la  terre,  nous  communique  le  programme 
des  cours  faits  au  siège  de  l'œuvre,  à  Paris, 
pendant  le  mois  de  février.  Nous  ne  pouvons 


ESSAIS  SUR  LA  CONSERVATION  DES  BETTERAVES 


qu'indiquer  les  noms  des  professeurs  qui 
doivent  inspirer  toute  confiance;  ce  sont 
MM.  Grosdeinange,  Bussard,  Caucurte,  Las- 
salle,  le  comte  Delamarre  de  Monchaux, 
L.  Muret,  M""  Fayard,  diplômée  de  l'Ecole  de 
laiterie  de  Surgères 

Pour  connaître  les  conditions  de  ces  cours, 
on  doit  s'adresser  au  siège  du  Foyer  Rural,  à 
Paris  (42,  rue  du  Louvre). 

Concours  et  vente  de  béliers. 

La  Société  d'Agriculture  de  l'Indre  orga- 
nise un  concours-exposition  de  béliers,  suivi 
de  vente  aux  enchères  à  perte,  entre  les 
sociétaires,  qui  aura  lieu  à  Châteauroux,  le 
mardi  9  mars.  Une  somme  de  1  000  fr.  est 
alTeclée  à  ce  concours  et  à  la  vente  qui  suivra. 

Les  récompense;  à  attribuer  aux  meilleurs 
reproducteurs  sont  réservées  aux  races 
berrichonne  pure,  Southdown,  Shropshire- 
down,  Dishley,  et  aux  croisements. 

Des  primes  sont  réservées  aux  bergers  les 
plus  méritants. 

Les  races  anglaises  de  bétaiL 

Une  association  de  principaux  éleveurs 
anglais  vient  d'être  formée  sous  la  raison  so- 
ciale :  The  Bristish  Agriatltural  Bureau  {Li- 
mited). Cette  association  nous  communique  la 
note  suivante  : 

Cette  Société  a  pour  but  de  permettre  aux 
agriculteurs  français  de  se  procurer  à  des  prix 
les  plus  avantageux  les  races  de  bêtes  anglaises 
convenant  à  leur  région. 

La  Société  se  tiendra  à  la  disposition  des  agri- 
culteurs pour  les  conseiller  sur  le  choix  ainsi  que 
pour  les  achats  des  meilleures  races  de  bêtes 
ovines  et  bovines,  cochons,  ou  volailles,  et  s'oc- 
cupera également  des  arrangements  de  transport 
et  livraison  en  France. 


L'As<ocialion  tient  premièrement  à  assurer 
aux  acheteurs  françai.s  qu'ils  obtiennent  le  maxi- 
mum de  valeur  pour  l'argent  qu'ils  liépensent  eu 
bêtes  de  races  anglaises,  et,  en  second  lieu,  de 
voir  à  ce  que  seuls  des  animaux  représentant 
lidèlement  les  races  précitées  les  mieux  connues 
et  provenant  d'éleveurs  dignes  de  toute  confiance 
leur  seront  expédiés. 

Pour  tous  renseignements  concernant  les  prix, 
conditions  de  vente  des  bêtes  de  race  anglaise, 
produits  ou  machines  agricoles,  semences,  etc., 
s'adresser  auBritish  Agricultural  Bureau,  12,  Ha- 
nover  Square,  Londres  {W.  l). 

Cette  Association  ayant  son  siège  dans  les 
locaux  de  la  Société  itoyale  d'Agriculture, 
paraît  être  en  rapports  intimes  avec  celle-ci. 

Foire  de  Bordeaux. 

La  Foire  annuelle  de  Bordeaux,  créée  de- 
puis quelques  années,  se  tiendra  en  1920  au 
mois  de  juin.  M.  J.  Brethe,  commissaire  pour 
la  Section  de  l'Agriculture,  a  proposé  d'y 
créer  une  semahxc  agricole  du  5  au  ^0  juin, 
avec  excursions  au  vignoble  et  expériences 
de  culture  mécanique  organisées  par  la  So- 
ciété d'Agriculture  de  la  Gironde.  Le  projet 
mérite  d'être  pris  en  considération. 

Confédération  des  Associations  agricoles. 
Nous  apprenons  que  M.  Ricard,  ministre 
de  l'Agriculture,  a  été  remplacé  comme  se- 
crétaire général  de  la  Confédération  natio- 
nale des  Associations  agricoles,  par  notre 
excellent  collaborateur  M.  Henry  Girard, 
vice-président  de  la  Société  des  Agriculteurs 
de  l'Oise,  membre  du  Conseil  supérieur  de 
l'Agriculture.  Ses  qualités  et  son  activité  ne 
peuvent  être  que  très  utiles  dans  ce  nouveau 
poste. 

Hknrv  Sag.mer. 


ESSAIS  SUR  LA  CONSERVATION  DES  BETTERAVES 

AU  LABORATOIRE  DE  SÉLECTION  DE  MONTARGIS 


La  Commission  des  graines  de  betteraves 
du  ministère  de  l'Agriculture  s'est  donné 
comme  programme  de  travailler  à  améliorer  : 

1°  Les  variétés  de  betteraves,  par  les  mé- 
thodes de  sélection  ; 

2°  Les  rendements  culturaux  de  la  betterave 
en  qualité  et  en  poids,  par  une  application 
plus  judicieuse  des  engrais  et  des  fumiers  et 
des  façons  cullurales  ; 

3°  Les  méthodes  de  conservation  des  bet- 
teraves (conservation  entre  le  moment  de 
l'arrachage  et  le  moment  de  la  mise  en 
œuvre  des  betteraves  en  usine). 

Ces  trois  buts  se  résument  en  un  seul  : 

Augmenter  la  qualité  des  betteraves  et  en 


même  temps  la  quantité  de  sucre  par  hectare 
apportée  dans  la  fabrique  par  les  betteraves. 

J'ai  déjà  dit,  dans  crf  journal,  ce  qui  a  été 
commencé  au  sujet  de  l'amélioration  des  va- 
riétés et  de  l'amélioration  des  rendements 
en  qualité  et  en  poids  (date  d'emploi  du  fu- 
mier et  du  labour  profond). 

Je  voudrais  indiquer  aujourd'hui  ce  qui  a 
été  commencé  au  point  de  vue  de  la  conser- 
vation des  betteraves  : 

La  Commission  a  décidé  qu'il  fallait  faire  à 
la  fois  des  essais  scientifiques  et  des  essais 
pratiques. 

En  ce  qui  concerne  les  premiers,  une  Sous- 
Commission  composée  de  MM.  Schribaux  et 


AU  LAItOJlATOlKE   DE  SÉLECTION   DE  MONTARGIS 


145 


André,  professeurs  à  l'Institut  agronomique, 
et  Saillard,  a  arrêté  un  plan  d'essais  dont 
M.  André  assure  rexéculion. 

Des  betteraves  fraîchement  arrachées  ont 
été  placées  dans  un  grand  cylindre  de  verre, 
fermé  d'une  façon  étanche  par  une  plaque  de 
verre.  Cette  dernière  portait  des  robinets 
pouvant  servir  comme  prises  de  gaz.  De 
temps  en  temps,  M.  André  prélevait  dans  le 
cylindre  des  éciiantillons  de  gaz  et  y  dosait 
l'acide  carbonique. 

Cet  acide  carbonique  provient  de  la  respi- 
ration des  betteraves. 

La  respiration  a  été  plus  active  que  ne 
l'avait  prévu  M.  André  et  les  prises  de  gaz 
qn'il  a  faites  dans  le  cylindre  en  verre  ne 
contenaient  plus  d'oxygène.  (La  respiration 
est  une  combustion  au  cours  de  laquelle 
l'oxygène  de  l'air  est  remplacé  par  un  vo- 
lume égal  d'acide  carbonique). 

Evidemment,  le  sucre  fournit  des  éléments 
à  la  respiration. 

Les  essais  institués  par  M.  André  ne  sont 
donc  pas  terminés. 

De  notre  côté,  nous  avons  commencé,  au 
laboratoire  de  sélection  ^de  Montargis,  des 
essais  se  rapportant  à  la  pratique. 

L'année  dernière,  nous  avons  noté,  chaque 
jour,  les  températures  maxima  et  minima  à 
l'intérieur  de   deux   tas   de    betteraves. 

Les  tas  avaient  été  faits  dans  la  grange  qui 
dépgid  du  lalioratoire.  Us  n'étaient  pas  de 
très  grandes  dimensions.  Ils  avaient  environ 
S". 50  de  longueur,  1"".20  de  hauteur  et  2"'. 50 
de  largeur.  Ils  étaient  recouverts  de  terre 
sur  les  faces  latérales,  et  de  paille  sur  la 
face  supérieure. 

Des  dispositions  avaient  été  prises  pour 
qu'on  put  introduire  le  thermomètre  jusqu'au 
centre  du  tas  et  l'en  retirer  facilement  pour 
faire  les  lectures. 

On  a  noté,  en  même  temps,  les  températures 
maxima  et  minima  dans  l'intérieur  de  la 
grange  où  les  betteraves  étaient  conservées. 

Comme  les  betteraves  conservées  venaient 
d'assez  loin,  il  s'e.st  écoulé  un  certain  nombre 
de  jours  entre  l'aTrachage  et  la  mise  en  tas. 

Pour  le  temps  qui  a  suivi  immédiatement 
l'arrachage,  nous  n'avons  donc  pu  faire 
d'observations. 

C'est  seulement  à  partir  du  15  novembre 
qu'on  a  suivi  chaque  jour  les  variations  de 
température. 

Elles  ont  été  notées  par  M.  Carré.  Pour  ne 
pas  trop  allonger  ce  tableau,  je  prendrai  seu- 
lement les  observations  qui  ont  été  faites,  de 
trois  jours  en  trois  jours,  ou  à  des  intervalles 
plus  espacés  : 


TempéraLuro 

dans  linLérieur  de 

la  ^ran-iro. 


Température 

dans  l'intiTieur 

du  las. 


15  novembre. 
IS  — 

21  — 

24  — 

27  — 

30  — 

.3  décembre. 
10  — 

20  — 

30  — 

10  janvier. .  . . 
20  — 

30  — 

10  février. . . . 
20  — 


Ma.\iiua 


6 

9 

10 

H 

12 

H 

1 

6 

6 

3 

1 

10 


Minima.       Maxima.      Miuima- 


degrés 
—  1 


degrés 
15 
16 
15 
14 
13 
10 
9 
10 
U 


degrés 
13 
12 
12 
il 
10 

9 

7 


2S      —       8         4       8       4 

Ces  observations  permettent  quelques  con- 
clusions : 

l°Jusqu'au  .30  novembre,  les  températures 
maxima  ont  été  plus  élevées  (jusqu'à  12  de- 
grés en  plus)  à  l'intérieur  du  tas  que  dans  la 
grange.  A  partir  de  cette  date,  elles  ont  été  à 
peu  près  les  mêmes  dans  le  tas  et  dans  la 
grange; 

2°  Jusqu'au  15  janvier,  les  températures 
minima  ont  été,  en  général,  plus  élevées  à 
l'intérieur  du  tas  que  dans  la  grange.  A 
partir  de  cette  dernière  date,  la  température 
à  l'intérieur  du  tas  a  suivi  à  peu  près  les 
mêmes  oscillations  que  dans  la  grange. 

Dans  le  langage  courant,  on  dit  souvent 
que  la  betterave  fraîchement  arrachée  «  jette 
son  feu  »  pendant  un  certain  temps,  après 
sa  mise  en  tas. 

A  ce  moment,  sa  respiration  est  active.  Les 
pertes  de  sucre  eu  sont  augmentées. 

Il  faut  noter  que  nos  observations  ont  porté 
sur  des  tas  dont  les  dimensions  étaient 
faibles.  Si  l'on  avait  à  faire  à  de  gros  tas  de 
betteraves  fraîchement  arrachées,  il  est  pro- 
bable que  la  température  à  l'intérieur  du  tas 
se  maintiendrait  plus  longtemps  et  d'une 
façon  encore  plus  marquée  au-dessus  de  la 
température  e.xtérieure. 

Il  y  a  là  une  question  qui  mériterait  d'être 
suivie  sur  un  gros  tas  portant  vers  son  milieu 
une  cheminée  verticale  en  bois,  à  section 
carrée,  de  O^'.IS  de  côté  par  exemple,  percée 
d'ouvertures  sur  ses  faces,  et  dans  laquelle 
on  pourrait  suspendre  les  thermomètres  à 
maxima  et  à  minima. 

La  Commission  a  décidé  de  faire  des  es- 
sais dans  ce  sens  au  cours  de  la  campagne 
sucrière  prochaine. 

Emile  Saillard, 

Secrétaire  général  de  la  Commission 
des  graines  de  betteraves  à  sucre 
du  ministère  de  l'.^griculture. 


148 


SUll  LE  SECTIONNEMENT  DES  TLliEKCULES  DE  SEMENCIS  DE  Pci.MMES  DE  TERRE 


SUR   LE   SECTIONNEMENT  DES  TLBERCULES 

DE  SKMENCES  DE  POMMES  DE  ÏEURE 


Durant  ces  dernières  années,  la  pénurie  et 
les  hauts  prix  des  pommes  de  terre  ont  fait 
proposer  divers  procédés  de  multiplication 
ayant  pour  objet  de  réduire  notablement  en 
poids  la  quantité  de  plants  nécessaires  pour 
Tensemencement,  laquelle  varie,  comme  on 
le  sait,  de  1200  à  1300  kilogr.  à  l'hectare, 
représentant,  au  cours  minimum  actuel  de 
60  fr.  les  100  kilogr.,  une  valeur  de  700  à 
900  fr. 

Ces  procédés  sont  :  l'emploi  des  pelures  un 
peu  épaisses;  Vœillelonnage ,  c'est-à-dire 
l'enlèvement  des  yeux  avec  un  couteau,  en 
ménageant  un  petit  cône  de  la  chair  du 
tubercule  ;  enfin  le  bouturage,  lorsqu'il  s'agit 
d'obtenir  le  plus  grand  nombre  possible  de 
plants  d'un  nombre  très  restreint  de  tuber- 
cules mères. 

Si  l'euiploi  des  pelures  et  l'œilletonnage 
permettent,  en  efl'et,  de  réduire  le  poids  de 
la  semence  à  une  quantité  presque  négli- 
geable, il  ne  faut  pas  oublier  que  des  bour- 
geons, ainsi  privés  de  la  plupart  des  matières 
nutritives  accumulées  dans  le  tubercule 
mère,  deviennent,  de  ce  fait,  extrêmement 
faibles,  qu'ils  exigent,  par  suite,  des  soins  de 
conservation,  de  mise  en  végétation  et  de 
plantation  auxquels  les  occupations  des 
cultivateurs  et  les  prix  actaels  de  la  main- 
d'œuvre  ne  permettent  guère  de  satisfaire  ; 
enfin  les  plantes  [.ainsi  obtenues  restent  plu^ 
ou  moins  faibles  elles-mêmes,  à  une  seule 
tige  et  doivent,  par  suite,  être  plantées 
beaucoup  plus  près.  Elles  ne  peuvent,  en 
conséquence,  donner  qu'un  rendement  moin- 
dre. Quant  au  bouturage, que  nous  avons  dé- 
crit dans  ce  recueil  (n"  du  il  novembre  1918, 
p.  447),  il  ne  [peut  convenir  que  pour  la 
multiplication  intensive  des  variétés  rares 
ou  nouvelles,  et  sa  pratique  est  plutôt  du 
domaine  du  jardinage. 

Il  reste  donc,  pour  économiser  pratique- 
ment la  semence,  à  examiner  les  modifica- 
tions qu'il  est  possible  d'apporter  au  section- 
nement usuel  des  tubercules. 

Dans  le  sectionnement  usuel,  on  s'applique 
;\  trancher  le  tubercule  en  deux  à  quatre 
parties,  selon  sa  grosseur,  en  ménageant  à 
chacune  d'elles  au  moins  deux  yeux  et  un 
poids  moyen  de  40  à  60  grammes.  Tous  ceux 
qui  se  sont  livrés  à  ce  travail,  qu'on  n'effectue 
généralement  qu'au  moment  de  la  planta- 
lion,  savent  qu'il  est  difficile,  sinon  impos- 


sible de  répartir  également  les  yeux  sur  cha- 
cune de  ces  sections,  celle  le  plus  près  du 
sommet  emportant  le  plus  grand  nombre 
d'yeux  et  les  mieux  développés,  tandis  que, 
sur  les  sections  de  la  partie  inférieure,  on  ne 
parvient  que  péniblement  à  réserver  deux  ou 
trois  yeux,  et  encore  sont-ils  petits  et  très 
latents  (fig.34).  11  y  a  là  une  première  écono- 
mie à  faire  lorsque  les  semences  ne  font  pas 
défaut,  en  ce  sens  qu'il  est  aisé  de  ne  conser- 
ver pour  planter  que  les  meilleures  tranches 
et  d'envoyer  les  autres  à  la  cuisine  ou  à  la 
chaudière  du  bétail. 

Mais,  puisque  les  yeux  les  plus  nombreux 
et  les  meilleurs  se  trouvent  rassemblés  vers 
le  sommet  du  tubercule,  n'est-il  pas  plus 
simple  et  bien  préférable  de  ne  garder  que 
la  partie  supérieure  du  tubercule,  qu'un 
simple  coup  de  couteau  transversal  tranclic 
net  au  point  où  celte  partie  pourra  être  équi- 
valente au  volume  d'uu  œuf  de  poule;  toute 
la  partie  inférieure,  la  moins  bonne,  devient 
disponible  pour  la  consommation.  Chaque 
plant  aura  ainsi  la  faculté  de  produire  au- 
tant de  tiges  que  sa  nature  lui  permettra  ; 
on  s'assurera  des  touffes  volumineuses,  sus- 
ceptibles de  produire  le  plus  grand  nombre 
de  tubercules,  car  il  ne  faut  pas  oublier  que 
leur  nombre  par  touffe  dépend  beaucoup  de 
celui  des  tiges. 

Celle  méthode  ne  nous  est  pas  personnelle. 
Avant  nous  M.  J.  M.  Harraca,  dans  une  bro- 
chure de  vulgarisation  publiée  pendant  la 
guerre,  l'a  longuement  décrite  et  en  a  chau- 
dement recommandé  la  pratique  pour  éco- 
nomiser la  semence.  Elle  est,  d'ailleurs,  si 
naturelle  qu'il  y  a  plutôt  lieu  d'être  surpris 
qu'elle  ne  soit  pas  d'une  pratique  courante. 
Toutefois,  alors  que  M.  Harraca  a  indiqué 
de  ne  donner  à  «  ses  sommets  végétatifs  » 
que  1  ou  2  centimètres  d'épaisseur,  nous 
pensons,  au  contraire,  qu'il  ne  peut  qu'y 
avoir  avantage  à  leur  laisser  un  volume  et 
un  poids  correspondant  à  ceux  des  tuber- 
cules moyens,  soit  la  grosseur  d'un  œuf  de 
poule  et  40  à  60  grammes. 

L'expérience  ayant  démontré  qu'à  toute 
réduction  en  poids  ou  volume  des  plants 
correspondait  une  diminulion  proportion- 
nelle du  rendement,  il  n'y  a  pas  lieu,  nous 
semble-t-il,  d'amoindrir  la  récolte  par  avance 
et  de  propos  délibéré,  tous  les  frais  de  cul- 
ture  restant  toujours  les   mêmes.  Cala  est 


SUR  LE  SECTIONNEMENT  DES  TCBERCULES  DE  SEMENCES  DE  POMMES  DE  TERRE  141 


surloul  vrai  dans  les  grandes  cultures  où  la 
moindre  médiocrité  cause  un  déficit  consi- 
dérable en  raison  de  la  surface  emblavée. 

Le  coupage  de  la  tête  des  tubercules  est 
moins  aisé  et  peut-être  moins  avantageux 
chez  les  variétés  à  tubercules  ronds  que  chez 
celles  où  ils  sont  oblongs  ou  longs,  mais  en- 
core très  possible  et  toujours  économique. 
Cette  réserve  des  tètes  peut  enfin  être  prati- 
quée journellement  en  prélevant  celle  des 
tubercules  destinés  à  la  consommation 
familiale  ou  à  celle  du  bétail. 

Outre  leurs  yeux  nombreux  et  vi- 
goureux, les  têtes  de  tubercules  possè- 
dent cet  autre  avantage  physiologique 
d'être  la  partie  la  plus  jeune  et  la  plus 
vigoureuse,  celle  qui  résorbera  le  plus 
facilement  des  matières  de  réserves 
dans  les  pousses,  [représentant  ainsi, 
au  moins  en  principe,  un  arrachage 
quelque  peu  prématuré. 

N'ous  avons  dit  précédemment  que 
l'emploi  pour  semence  des  gros  tuber- 
cules, lorsqu'on  doit  les  prendre  sur 
un  lot  tout  venant,  offre  sur  les  tuber- 
cules [moyens  l'assurance  qu'ils  pro- 
viennent des  plantes  les  plus  vigou- 
reuses et,  par  suite,  les  plus  saines.  On 
voit,  en  eCTet,  que  très  rarement  les 
gros  tubercules  sont  atteints  de  fîlosité, 
signe  évident  d'un  état  maladif.  Nous 
avons  également  recommandé  le  cou- 
page parce  qu'il  permet  de  s'assurer  si 
la  chair  des  tubercules,  apparemment 
sains  à  l'extérieur,  n'est  pas  déjà  en 
voie  de  décomposition  à  l'intérieur,  et 
de  le  faire  longtemps  à  l'avance  parce 
qu'il  permet  aux  yeux  un  peu  »  endor- 
mis »  de  se  développer  ensuite  plus 
rapidement  si  l'on  a  soin  de  placer  ces 
sections  dans  un  local  clair,  sain,  froid 
et  très  aéré.  Dans  ces  conditions,  la 
pourriture  n'est  pas  à  craindre,  car  il 
se  forme  rapidement,  sur  la  partie 
tranchée,  une  couche  isolante  de  cel- 
lules desséchées  qui  s'oppose  à  la  dé- 
perdition de  l'eau  renfermée  dans  les 
tubercules,  et  les  empêche  ainsi  de  se  flétrir. 

En  résumé,  lorsque  les  plants  provien- 
dront de  plantes  choisies  durant  le  cours  de 
leur    végétation,    l'emploi     des     tubercules 

(I)  La  tranche  supérieure  pèse  45  grammes  et 
porte  sept  j-eux  ;  la  .tranche  latérale  gauche  pèse 
145  prammes  et  ne  porte  que  trois  yeux;  celle  de 
droile,  135  grammes  et  trois  yeux  également. 

On  voit  ainsi  tout  l'avantage  que  présente  la  tète 
Ju  tubercule  comme  plant,  sur  les  deux  tranches 
latérales  qui,  pour  un  poids  [riple,  portent  plus  de 
moitié  moins  d'yeux. 


Fis. 


entiers  et  de  moyenne  grosseur  sera  préfé- 
rable pour  des  motifs  d'économie  de  main- 
d'œuvre,  s'ils  sont  en  nombre  suffisant.  Si, 
au  contraire,  les  plants  doivent  êlre  pris  sur 
un  tas  tout  venant,  il  n'est  pas  douteux  que 
l'emploi  des  gros  tubercules  ne  soit  préfé- 
rable et,  dans  ce  cas,  l'usage  des  têtes, 
exclusif  si  possible,  évitera  une  perte  consi- 
dérable de  matière  alimentaire,  tout  en  con- 
servant les  autres  avantages  que  nous  venons 


34.  —  Tubercule  de  l'oumie  de  terre  Magnum  boniun, 
pesant  330  grammes,  coupe  en  trois  tranches  (1). 


d'énumérer  avec  les  détails  nécessaires. 
C'est  par  des  améliorations  successives  et 
jusque  dans  les  détails  les  plus  futiles  en  ap- 
parence, en  observant  et  en  cherchant  tou- 
jours à  mieux  faire,  qu'on  parviendra  à  faire 
rendre  à  la  plus  précieuse  de  nos  plantes 
tubériféres  tout  ce  qu'on  est  en  droit  d'en 
attendre  en  tant  que  production,  et  la 
moyenne  des  rendements  en  est,  hélas!  en- 
core bien  loin. 

S.    MOTTET. 


148 


LA  VINIFICATION  AVEC  LEVUUAGE  EN  AI,(;ERIE 


\A  VINIFICATION  AVEC  LEVURAGE  EN  ALGERIE 

APPLICATION  AU  DOMAINE  DE  BEN  DALY  BEY 


Epoqie  de  la  vendange.  —  Savoir  apprécier 
le  moment  opportun  pour  vendanger  une 
vigne  n'est  pas  toujours  chose  facile. 

Le  moyen  le  plus  sûr  et  le  plus  scientifique 
est  d'analyser  le  moût,  et  ce  n'est  que  lors- 
qu'on constatera  une  proportion  convenable 
de  sucre  et  d'acide  qu'on  décidera  le  jour  de 
la  vendange. 

On  arrive  ainsi,  dira-t-on,  à  vendanger 
trop  mûr,  vers  la  fia  surtout  lorsque  les  ven- 
danges durent  plusieurs  semaines,  et  à  avoir 
un  moût  très  riche  en  sucre,  mais  dépourvu 
d'acidité.  A  ceci  nous  pouvons  répondre  : 

1"  Que  tous  les  cépages  ne  sont  pas  en 
même  temps  à  un  même  degré  de  maturité; 
2°  Qu'il  vaut  mieux  qu'un  moût  pèche  par 
le  manque  d'acidité,  qu'on  peut  toujours 
corriger,  plutôt  que  par  un  manque  de  sucre, 
la  matière  première  de  l'alcool  du  vin. 

Celte  année,  au  domaine  de  Ben  Daly  Bey, 
à  Béni-Méred,  département  d'Alger,  les  ven- 
danges ont  commencé  le  1"  septembre  pour 
deu.'c  motifs  : 

1°  Maturité.  —  Les  moûts  des  raisins  les 
plus  mûrs  (Aramon)  nous  donnaient  une 
densité  de  1085  en  moyenne  au  mustimètre 
Dujardin-Salleron,  ce  qui  correspond,  une 
fois  la  fermentation  terminée,  à  un  vin  de 
11"»  environ.  L'acidité  totale  de  ce  moût 
oscillait  autour  d'une  valeur  correspondant  à 
i.'ô  à  3  gr.  d'acide  sulfurique  par  litre.  Le 
raisin  était  donc  mûr  puisqu'un  moût  de 
bonne  composition  doit  avoir  3  gr.  5  d'aci- 
dité exprimée  en  acide  sulfurique  par  litre. 
2°  Eudemis,  Cochylis.  —  Une  autre  cause 
qui  oblige  à  vendanger  tôt,  c'est  la  crainte 
de  l'invasion  de  ces  deux  ennemis  dont  les 
chenilles  font  pourrir  les  grappes  ,de  raisin. 
Levurage.  —  Avant  de  passer  en  revue 
toutes  les  opérations  du  levurage,  il  est  né- 
cessaire de  dire  pourquoi  et  comment  tous 
les  vins  sont  levures  au  moyen  de  levures 
sélectionnées  et  multipliées  à  l'exploitation 
même. 

L'emploi  des  levures  sélectionnées  a  été 
justifié  par  les  mécomptes  que  l'ancien  pro- 
priétaire avait  éprouvés  dans  sa  vinification. 
Il  fut  amené  à  faire  une  expérience  sur  une 
dizaine  de  cuves;  le  résultat  fui  tellement 
probant  que  la  vente  du  vin  s'effectua  avec 
une  différence  de  prix  de  un  franc  par 
hecto.  Et  comme  le  domaine  a  une  étendue  de 
400  hectares  de  vigne,  on  comprend  que  les 


frais  d'installation  et  de  main-d'œuvre  sup- 
plémentaire pour  le  levurage  soient  vite  rat- 
trapés et  que  cette  opération  soit  la  source 
de  bénéfices  appréciables. 

Cette  expérience  remonte  à  quelques  an- 
nées avant  la  guerre.  Le  vin  était  alors  à  bas 
prix  en  Algérie  et  l'on  recherchait  surtout  la 
qualité,  bouquet,  saveur,  couleur.  Mainte- 
nant, malheureusement,  la  qualité  n'a  pas 
beaucoup  d'influence  sur  la  variation  de  prix 
de  vente  de  ces  bons  vins  communs  de  la 
Mitidja  et  des  expériences  dans  ce  sens  cette 
année  auraient  été  tout  à  fait  découragean- 
tes. 11  faut  espérer  que  lorsque  la  produc- 
tion et  les  cours  seront  redevenus  stables, 
on  attachera  un  peu  plus  d'importance  à  la 
qualité.  En  ce  moment  nous  n'avons  qu'un 
but  :  intensifier  la  production,  la  qualité  pas- 
sera après. 

Qualité  et  quantité  sont  le  plus  souvent  in- 
compatibles. Voulez-vous  avoir  de  bonnes 
pommes  de  terre  pour  la  cuisine,  vous  plan- 
terez des  variétés  moins  productives  que  les 
variétés  pour  féculerie.  Voulez-vous  avoir 
des  betteraves  à  sucre,  elles  deviendront 
moins  grosses  que  les  betteraves  fourra- 
gères. Avez-vous  des  vignes  de  grands  crus, 
elles  ne  vous  donneront  qu'un  très  faible 
rendement. 

Mais  ici,  il  ne  s'agit  pas  de  diminuer  la 
production  des  vignes  pour  avoir  du  vin  de 
meilleure  qualité,  puisque  ces  améliorations 
portent  uniquement  sur  la  vinification. 

Il  s'agissait  de  rendre  pratique  l'applica- 
tion des  levures  sélectionnées.  Le  plus 
grand  progrès  qui  est  appelé  à  rendre  le  plus 
de  services  aux  viticulteurs,  a  été  réalisé  par 
M.  Musso,  directeur  du  laboratoire  des  le- 
vures de  l'Institut  Pasteur  d'Alger.  Le  pro- 
cédé et  l'appareil  imaginés  par  M.  Musso 
permettront  à  chaque  propriétaire,  avec  de 
faibles  dépenses,  de  faire  ses  levures  lui- 
même,  ou  plutôt  de  les  élever,  les  multiplier 
après  en  avoir  reçu  une  petite  quantité  séleo  • 
tionnée  au  laboratoire  il). 

Cet  appareil  consiste  en  une  série  de  barils 
en  verre  avec  couvercle  à  l'émeri,  ce  dernier 
muni  d'un  bouchon  en.  caoulchouc  ayant 
plusieurs  tubulures,  une  pour  l'arrivée  du 


1)  M.  Musso  s'est  appliqué  i  sélectionner  les 
races  de  levures  les  mieux  adaptées  aux  conditions 
de  milieu  et  de  teinpéraïur    pour  la  région. 


LA  VINIFICATION  A.VEG  LEVURAGE  EN  ALGÉUIE 


149 


moût,  une  seconde  pour  l'évacuation  des 
gaz  à  travers  le  coton  stérilisé,  une  troi- 
sième pour  injection  d'air  également  à  tra- 
vers le  coton  stérilisé.  Le  tout  ayant  été  sté- 
rilisé avec  une  solution  d'anliydride  sulfu- 
reux, donne  la  garantie  que  ni  spores  ni 
bactéries  ne  contamineront  les  levures  qui  se 
reproduiront  dans  ces  barils. 

Le  moût  qui  alimentera  les  levures  pro- 
vient de  la  vendange  précédente  ;  aussitôt 
son  arrivée  à  la  cuve,  il  a  été  sultilé  à  une 
dose  de  i20  à  130  gr.  d'anhydride  sulfureux 
par  hectolitre.  A  cetle  dose,  aucune  fermen- 
tation ne  peut  se  déclarer  et,  de  plus,  l'anhy- 
dride sulfureux  agissant  comme  un  collage, 
les  bactéries  et  levures  sont  précipitées  au 
fond  ;  on  en  soutire  alors  le  clair  que  l'on 
conserve  en  fût  pour  l'année  suivante. 

A  la  préparation  des  levures,  le  moût  se 
trouve  dans  un  bac  d'environ  10  hectolitres 
au-dessus  des  barils  pour  avoir  une  légère 
pression,  et,  au  moyeu  d'une  tubulure,  on  le 
répartit  dans  chacun  des  barils  qui  a  une 
prise  spéciale.  On  introduit  dans  le  baril 
les  levures  sélectionnées  achetées  au  labo- 
ratoire de  levures,  et,  lorsqu'elles  sont  en 
action  on  règle  l'arrivée  du  moût  sultité  par 
une  vis  de  pression,  de  manière  à  avoir  une 
fermentation  active  et  à  densité  constante 
(1040  à  1030),  c'est-à-dire  que  la  densité 
tendant  à  baisser  du  fait  de  la  fabrication  de 
l'alcool  par  les  levures  est  compensée  par  la 
densité  bien  supérieure  (108.5)  du  moût  sul- 
fite qui  arrive  d'une  façon  continue.  Chaque 
baril  a  une  contenance  de  oO  litres,  mais 
quand  il  y  a  environ  iti  lilres,  on  en  soutire 
seulement  3,  de  manière  à  avoir  toujours  une 
grande  masse  de  liquide  en  activité,  chose 
comparable  à  un  volant  qui  a  enmagasiné  de 
l'énergie,  alors  le  débit  du  moût  sullité  sera 
d'autant  plus  grand  que  la  masse  du  liquide 
sera  plus  grande,  ce  qui  se  traduit  par  un 
gain  de  temps  pour  la  durée  totale  du  levu- 
rage. 

Comment  se  fait-il  qu'en  introduisant  du 
moût  sulfite  à  raison  de  120  gr.  d'anhydride 
sulfureux  par  hectolitre  la  fermentation  ne 
soit  pas  complètement  arrêtée,  quand  une 
dose  de  23  à  îiO  gr.  suffit  pour  ralentir  singu- 
lièrement une  fermentation,  voire  même  l'ar- 
rêter pendant  quelque  temps.  Mais  ici,  nous 
procédons  avec  modération  ;  l'arrivée  de  ce 
moût  mortel  pour  les  levures  a  un  très  faible 
débii  et  son  anhydride  sulfureux  est  aussitôt 
chassé  mécaniquement  par  le  dégagement  de 
gaz  carbonique  de  la  fermentation. 

Comme  il  est  dit  plus  haut,  on  soutire  au 
moment  opportun  ce  moût  en  pleine  fermen- 


tation (15  lilres  environ;,  dans  des  bon- 
bonnes stérilisées  et  aussitôt  bouchées  avec 
du  coton  stérilisé. 

Dans  la  bonbonne  le  liquide  continuera 
et  terminera  sa  fermentation.  De  temps  à 
autre,  on  aère  les  levures  du  baril  au  moyen 
d'une  pompe  à  air  qui  le  refoule  à  travers 
le  coton  stérilisé  dans  la  masse  en  fermenta- 
tion au  moyen  d'un  tube  plongeant  au  fond 
du  baril.  Cette  aération  est  nécessaire,  carie 
but  qu'on  se  propose  est  d'avoir  une  grande 
masse  de  levures  et  non  pas  un  degré  alcoo- 
lique très  élevé;  il  faut  donc  aérer  pour  per- 
mettre aux  levures  de  se  reproduire  le  plus 
rapidement  et  en  plus  grand  nombre  pos- 
sible. 

Pieds  de  cuve.  —  Ces  bonbonnes  vont 
servir  à  l'ensemencement  des  pieds  de  cuve. 
Le  moût  qui  servira  à  laconfeclion  des  pieds 
de  cuve  est  du  nuiût  provenant  de  raisins 
cueillis  quelques  jours  avant  la  vendange  et 
stérilisé  par  ébullition  dans  deux  chaudrons 
en  cuivre  de  1  000  litres  chacun,  au  moyen 
d'un  serpentin  qui  reçoit  la  vapeur  d'un 
bouilleur;  l'ébullition  détruit,  avec  les  levu- 
res indigènes,  toutes  les  bactéries  et  spores 
qui  existent  dans  la  vendange.  Du  côté  op- 
posé au  bouilleur,  au  moyen  d'une  canalisa- 
lion  en  Y,  les  deux  chaudrons  sont  reliés  à 
un  réfrigérant  qui  permet  au  moût  de 
s'écouler  à  une  température  de  32  degrés 
dans  un  transport  défoncé  et  stérilisé.  Le 
transport  est  rempli  à  environ  400  litres  et 
aussitôt  ensemencé  avec  une  bonbonne  de 
levures.  C'est  seulement  quand  la  fermenta- 
tion se  sera  bien  déclarée  qu'on  habituera 
les  levures  à  des  doses  croissantes  d'anhy- 
dride sulfureux,  en  commençant  par  10  gram- 
mes par  hectolitre  et  en  arrivant  jusqu'à 
30  grammes. 

L'apport  successif  de  ces  doses  d'anhy- 
dride a  pour  but,  lorsque  la  vendange  arrive 
à  la  cuve  et  qu'elle  est  sulfitée  à  raison  de 
20  grammes  par  hectolitre  en  moyenne 
(dose  qui  paraît  suffisante  pour  paralyser  les 
levures  indigènes  et  annihiler  l'action  des 
ferments  pathogènes  :  bactéries  ou  spores), 
de  permettre  au  pied  de  cuve  de  s'emparer 
de  la  masse  et  de  la  mettre  de  suite  en  fer- 
mentation, tandis  que  les  levures  indigènes 
ne  se  réveilleront  que  plus  tard  alors  que 
les  levures  du  pied  de  cuve,  les  levores  sé- 
lectionnées se  seront  déjà  multipliées  en 
grand  nombre. 

11  est  inutile  de  donner  d'aatresdétailssur 
la  vinification  qui  se  fait  à  partir  de  ce  mo- 
ment comme  partout  ailleurs. 


150 


ILE  GENÊT  ET  LA  PATE  A  PAPIER 


Nous  ne  sommes  qu'au  début  de  la  vinili- 
cation  avec  levurage,  mais  ce  procédé  ajanl 
déjà  donné  d'excellents  résultats  comme 
Tonl  montré  bien  des  savants,  il  faudrait  le 
généraliser  surtout  dans  les  grandes  exploi- 
tations et  principalement  dans  les  pays 
chauds  oii  la  vendange  souvent  avariée  con- 


tient des  germes  de  maladie  que  la  chaleur 
tend  à  développer.  Le  procédé  de  vinifica- 
tion'par  suUîlage  et  levurage  semble  être 
actuellement  le  procédé  le  plus  scientifique, 
tout  en  restant  à  la  portée  de  tous. 

Raymond  Méker, 

In^t-^nieur  agronome. 


LE  GENÊT  ET  LA  PATE  A  PAPIER 


Dans  une  étude  relative  à  la  question  des 
bois  pour  pâle  à  papier  (1),  M.  Ardouin- 
Dumazel  a  appelé  l'attention  sur  les  res- 
sources très  appréciables  de  matières  végé- 
tales susceptibles  de  fournir  la  cellulose,  et 
a  fait  remarquer  que  l'on  pourrait  tirer  parti 
très  avantageusement  de  ces  ressources  en 
adaptant  l'outillage  des  fabriques  de  pâle  à 
papier  au  traitement  de  végétaux  négligés. 
Peut-être  plus  encore  que  les  sarments  de 
vigne,  les  roseaux,  le  mûrier  et  autres  végé- 
taux des  contrées  méridionales,  le  genêt,  qui 
croît  à  l'élat  sauvage  dans  la  plupart  des  ré- 
gions de  la  France,  pourrait  offrir  à  l'indus- 
trie papetière  une  source  de  matière  pre- 
mière inépuisable,  surtout  s'il  était  cultivé 
et  exploité  méthodiquement  en  vue  de  son 
industrialisation. 

A  vrai  dire,  cette  utilisation  du  genêt  n'est 
pas  chose  nouvelle.  Elle  fut  étudiée,  en  11103, 
par  M.  Roger,  de  Treignac  (Corrèze),  qui  ob- 
tint avec  la  pâte  de  genêt  diverses  qualités  de 
|)apiers,  propres  à  l'impression.  L'étude  de 
cette  question,  à  laquelle  nous  nous  li- 
vrâmes en  1912,  1913  et  1914  —  étude  inter- 
rompue par  la  guerre  —  et  enfin  la  commu- 
nication très  intéressante  que  nous  reçùiiies 
de  M.  le  prince  Borghèse,  sur  les  essais  faits 
en  Italie,  ces  précédents,  disons-nous,  pa- 
raissent solliciter  l'attention  des  agriculteurs 
et  des  industriels. 

En  effet,  il  ne  semble  pas  que  l'avenir  de 
l'industrie  du  papier  soit  dans  l'abatage  des 
arbres, dans  la  réalisation,  à  longue  échéance, 
des  produits  fournis  'par  des  essences  fores- 
tières spécialement  cultivées  pour  la  pâte  à 
papier,  mais  bien  dans  la  culture  méthodique 
de  nombreuses  plantes,  vivacesou  annuelles, 
riches  en  cellulose. 

Quand  la  demande  de  matière  première 
produite  par  la  culture,  en  dehors  de  la  forêt 
deviendra  active  et  régulière,  on  verra  se 
multiplier  ces  cultures  auxquelles  on  n'a  pas 
pensé  jusqu'à  présent. 

Il  est  bien  démontré  que  le  genêt,  traité 

(1)  Journal  d'Agriculture  pratique,  n»  43,  du  11  dé- 
cembre 1919. 


industriellement,  fournit  une  excellente  pâte 
à  papier,  et  supportant  très  bien  la  com- 
paraison avec  la  pâte  de  cellulose  fournie  par 
le  sapin,  l'épicéa,  l'érable,  le  peuplier,  le 
bouleau,  etc.  En  outre,  on  obtient  des  sous- 
produits  très  intéressants  (chlorophylle  sous 


Vii-.ili 


Tige  de  Genêt  lleuii. 


l'orme  de  laque  pure,  savon),  dont  la  valeur 
intlue  beaucoup  sur  le  prix  de  revient  de  la 
pâte  à  papier,  et  qui,  par  conséquent,  doi- 
vent entrer  en  ligne  de  compte  dans  les  bé- 
néfices de  fabrication. 

Culture  industrielle  du  Genêt.  —  Il  est  évi- 
dent que  pour  satisfaire  aux  énormes  be- 
soins de  l'industrie  de  fabrication  des  pâles 
de  cellulose  pour  papeterie,  on  devrait  envi- 
sager la  nécessité  de  soumettre  le  genêt  à 


INSTALLATIONS  HYDRAL'LIQUES  AGRICOLES 


151 


une  culture  méthodique,  après  avoir  exploité 
les  genêlières  naturelles. 

Le  genêt  ne  redoute  ni  les  grands  froids  ni 
es  fories  chaleurs,  non  plus  que  les  insectes 
et  les  maladies.  II  n'exigerait  donc  que  des 
frais  culturaux  (labour,  ensemencement,  ré- 
colte et  transport).  Il  est  à  remarquer  que 
l'on  peut  doubler  la  production  des  genêts 
croissant  à  l'état  sauvage,  dans  les  terres  in- 
cultes et  les  landes,  en  les  rabattant  à  10  cen- 
timètres au-dessus  du  sol,  au  printemps. 

Pour  ensemencer  le  genêt,  il  faut  cueillir 
la  graine  avant  maturité,  laisser  celle-ci 
s'achevei' dans  un  grenier  ou  autre  local  bien 
aéré,  en  la  mélangeant  à  trois  ou  quatre  fois 
son  volume  de  terre  ou  de  sable.  Cette 
graine  doit  être  répandue  au  printemps,  dans 
une  avoine.  Pour  obtenir  une  abondante  pro- 
duction ligneuse,  il  faut  semer  clair.  Il  suffit 
de  faire  de  petites  losses  espacées  à  1  mètre, 
de  semer,  dans  chacune  d'elles,  trois  ou 
quatre  graines,  et  de  recouvrir  de  2  centi- 
mètres de  terre. 

.\près  la  levée,  on  arrache  les  plants  les 
plus  faibles,  en  ne  laiss.int  à  chaque  poquet 
qu'un  seul  plant,  le  plus  robuste.  Au  prin- 
temps de  la  troisième  année,  on  coupe  les 
plants  à  environ  30  centimètres  du  sol,  pour 
les  faire  ramifier  et  croître  en  cépée,  de  ma- 


nière que  les  années  suivantes  ils  dévelop- 
pent de  nombreux  rameaux,  lesquels  sont 
coupés  chaque  année  au  printemps  et  consti- 
tuent la  récolte.  Afin  de  donner  plus  de  dé- 
veloppement à  la  plante,  il  est  bon  de  tailler 
à  environ  10  centimètres  du  sol,  avant  la  ger- 
mination printanière.  Les  petits  plants,  après 
la  taille,  croissent  vigoureusement  et  don- 
nent des  rejets  atteignant  plus  d'un  mètre  de 
longueur,  assurant  ainsi  une  récolte  au  moins 
double  de  celle  obtenue  des  genêts  abandon- 
nés .T.  eux-mêmes. 

On  peut  cultiver  sur  un  hectare  10000 
plants,  et  couper  les  tiges  jusqu'à  trois  fois 
dès  la  seconde  année.  La  genêtière  peut  four- 
nir une  production  constante  pendant  une 
vingtaine  d'années. 

Les  genêts  coupés  sont  mis  en  bottes  ou 
fagots  sur  le  terrain. 

Itendcment.  —  La  production  moyenne, 
suivant  les  chiffres  de  rendement  relevés  en 
Italie,  serait  de  200  à  230  quintaux  à  l'hec- 
tare. On  estime  que  12  000  quintaux  de  ge- 
nêt à  l'état  vert  subissent,  à  la  dessiccation, 
une  réduction  de  poids  de  50  0/0,  et  que 
6  000  quintaux  de  genêt  sec  peuvent  fournir 
'i  200  quintaux  de  pâte  à  papier. 

[A  sidvre.)  Henri  Bun. 


INSTALLATIONS  HYDRAULIQUES  AGRICOLES 


La  tendance  que  manifestent  actuellement 
les  milieux  poliliquesàfaire  une  grande  place 
aux  questions  économiques  s'est  traduite, 
entre  autres  choses,  par  la  création  d'un  sous- 
secrétariat  des  forces  hydrauliques. 

Nous  ne  pouvons  qu'applaudir  à  celte  or- 
ganisation nouvelle;  mais,  à  notre  point  de 
vue  spécial  d'agriculteurs,  nous  ne  pouvons 
nous  déclarer  entièrement  satisfaits  du  fait 
que  le  nouveau  sous-secrétariat  a  été  rattaché 
exclusivement  au  ministère  des  Travaux  Pu- 
blics. 

La  chose  peut  paraître  logique  en  soi,  car 
si  l'on  évalue  le  nombre  de  chevaux-vapeur 
utilisés  par  l'industrie,  il  dépasse  considéra- 
blement celui  qu'emploie  l'agriculture. 

Mais,  si  nous  estimons,  au  contraire,  le 
nombre  d'installations,  indépendamment  de 
leur  force  individuelle,  nous  constatons  que 
le  nombre  de  chutes  d'eau  utilisées  par  l'in- 
dustrie est  infime,  par  rapport  à  celui  auquel 
l'agriculture  et  les  industries  agricoles  em- 
pruntent tout  ou  partie  de  leur  force. 

Or,  les  démarches  à  faire  pour  l'iui- lallation 


d'une  roue  de  5  à  10  H  P  sont  aussi  compli- 
quées, aussi  longues,  que  celles  tendant  à 
l'obtention  d'une  autorisation  pour  des  tur- 
bines de  plusieurs  centaines  de  chevaux  et, 
malheureusement,  ces  autorisations  sont 
données  par  le  ministère  le  plus  formaliste  et 
le  moins  pratique  qu'il  y  ait  en  France. 

Il  est  donc  à  souhaiter  que  le  nouveau 
sous-secrétariat  d'Etat  ait  pour  premier  ob- 
jectif la  simplification  des  autorisations  à 
donner,  et,  en  même  temps,  qu'il  puisse  faire 
admettre  le  principe  que  l'enquête  sera  d'au- 
tant plus  courte  et  les  formalités  d'autant 
plus  réduites,  que  la  force  à  utiliser  sera 
plus  faible.  Une  pareille  mesure  faciliterait 
de  beaucoup  la  tâche  des  agriculteurs  et  per- 
mettrait d'augmenter  considérablement  le 
nombre  de  chutes  d'eau  utilisées  pour  l'agri- 
culture ou  les  petites  industries  agricoles. 

Toutefois,  il  est  probable  que  le  sous- 
secrélariat  d'Etat,  s'il  proposait  une  pareille 
mesure,  se  heurterait  au  mauvais  vouloir  de 
ses  bureaux;  aussi  cette  réforme  devrait-elle 
être  précédée  d'une  décision  par  laquelle  le 


152 


EXPOSITION   INTEKNATIONALK  1)  AVICL  LTL'Iil'; 


ministère  de  l'Agriculture  serait  appelé  à  col- 
laborer aux  travaux  du  sous-secrétariat 
d'Etal. 

Un  agent  de  liaison,  ou  mieux,  un  repré- 
sentant du  ministère  de  l'Agriculture,  devrait 
être  installé  au  ministère  des  Travaux  Pu- 
blics, et  avoir,  pour  les  solutions  à  interve- 
nir, voix  consultative,  ou  même  voix  prépon- 
dérante, lorsqu'une  inslallalion  ressortit  uni- 
quement à  des  usages  agricoles. 

Au  Maroc,  le  Gouvernement  Chérifien  a 
adopté  une  solution  dont  le  principe  est  ex- 
cellent. Tout  projet  de  captation  de  chule 
d'eau  est  transmis  à  un  service  spécial  qui, 
après  première  enquête  sommaire,  transmet 
l'affaire  pour  étude  complète  à  la  Direction  ' 
des  Travaux  Publics  s'il  s'agit  d'une  installa-  ' 
lion  industrielle,  à  la  Direction  de  r.\gricul- 
lure  s'il  s'agit  d'irrigations  ou  d'industries 
agricoles.  i 

Dans  l'application,  le  service  saisi  au  dé-  ' 
but  étant  entre  les  mains  d'un  fonctionnaire 
des  Travaux  Publics,   le  système   n'est  pas  1 
parfait,  car  celui-ci  a  toujours  tendance  à  re-  { 
verser    à  sa    Direction  toutes    les    afTiires, 
quelles  qu'elles  soient,  la  Direction  de  l'.Vgri- 
culture  n'étant  saisie  que  si  l'on  insiste,  et 
même  quelquefois  si  l'on  se  fâche. 

Il  faudrait  donc  que  l'Agriculture  pût  déta- 
.;her  au  sous-secrétariat  un  fonctionnaire  de 
j;rade  élevé,  appartenant  à  la  Direction  de 
l'Hydraulique,  et  qui  aurait  à  la  fois  l'énergie 
(;t  l'autorité  nécessaires  pour  obtenir  la 
stricte  observation  des  règlements  établis,  et 
le  dessaisissement  immédiat  des  Travaux 
publics  dès  qu'une  affaire  n'intéresse  plus 
l'industrie  proprement  dite. 

Faute  de  cette  collaboration  indispensable, 
nous  risquons  fort  de  voir  l'agriculture  pri- 
vée entièrement  du  secours  qu'elle  devrait 
attendre  du  nouveau  sous-secrétariat. 


Ces  lignes  étaient  écrites  lorsqu'à  paru,  au 
Jownal  Officiel  du  10  février,  un  décret  en 
date  du  C  février  pour  compléter  et  mettre  au 
point  la  loi  du  16  octobre  1919  ;  celui-ci,  dans 
son  article  31,  instituait  un  Comité  consulta- 


tif chargé  de  donner  son  avis  sur  toutes  les 
questions  relatives  aux  forces  hydrauliqucs- 

Dans  ce  qui  précède,  nous  n'avions  pas 
fait  état  de  celte  loi,  car  nous  considérons 
comme  parfaitement  superflu  la  création 
d'un  Comité  de  50  membres,  dont  le  moins 
qu'on  puisse  dire  est  qu'il  est  dans  l'impos- 
sibilité de  travailler  sérieusement. 

11  semble  que  les  deux  mlnislres  intéressés 
qui,  tous  deux,  ont  contresigné  le  décret  du 
6  février,  s'en  soient  rendu  compte,  puis- 
qu'ils ont  décidé  de  limiter  à  sept  membres 
la  composition  de  la  Section  permanente 
prévue  par  la  loi  du  16  octobre.  Sur  ces  sei'l 
membres,  dont  un  président  nommé  d'ac- 
cord entre  les  deux  ministres,  l'Agriculture 
et  lœ  Travaux  Publics  sont  représentés  cha- 
cun par  trois  membres,  deux  représentants 
de  l'Administration  et  un  représentant  pro- 
fessionnel. 

Nous  persistons  néanmoins  à  croire  que 
cette  mesure,  bien  qu'elle  constitue  une 
preuve  de  bonne  volonté  de  la  part  de  l'Ad- 
ministration, ne  sera  pas  efficace.  Elle  pro- 
cède toujours  du  même  principe  qui  con- 
sisle  à  éparpiller  les  responsabilités,  en  per- 
mettant aux  chefs  de  service  de  s'abriter 
derrière  une  Commission,  au  lieu  de  donner 
à  une  seule  personne  qualiliée  les  pouvoirs 
nécessaires,  en  môme  temps  que  les  respon- 
sabilités qui  en  découlent. 

Faire  la  critique  de  la  loi  du  16  octobre  et 
du  décret  du  6  février  nous  entraînerait  trop 
loin;  ce  seraient  tous  les  procédés  de  l'Ad- 
ministralion  qu'il  faudrait  mettre  en  cause. 
Espérons  loutefois  que  nous  sommes  sur  la 
voie  du  perlectionnemeut  de  nos  méthodes 
et  que,  peu  à  peu,  en  présence  des  imperfec- 
tions que  le  nouveau  système  ne  manquera 
pas  de  révéler  à  l'usage,  quelque  conliancc 
que  nous  soyons  prêls  à  faire  à  ceux  qui  se- 
ront chargés  de  l'appliquer,  on  st^  décidera  à 
adopter  la  solution  que  nous  préconisons  : 
un  représentant  compétent,  responsable  de 
ses  actes  et  nanti  des  pouvoirs  nécessaires 
pour  les  faire  exécuter. 

F.  Main, 

Ing(^nicur  02:ronome. 


EXPOSITION  INTERNATIONALE  D'AMCULTUHE 


Parmi  les  sources  de  notre  production  ali- 
mentaire, l'aviculture  occupe  une  place  in- 
suffisamment appréciée  du  public,  trop  porté 
à  n'en  voir  que  le  côté  sportif,  tandis  que  les 
circonstances  actuelles  devraient  nous  inciter 
à  considérer  plutôt  son  but  utilitaire  et  les 


avantages  que  son  développement   pourrait 
procurer  au  pays. 

L'élevage  des  volailles  et  autres  animaux 
de  basse-cour  peut,  à  des  degrés  divers,  être 
pratiqué  par  tous  les  habitants  de  la  cam- 
pagne et  contribuer  à  l'amélioration  de  notre 


hXPObniON  INTERNATIONALE  DAVICULTUHE 


situation  alimentaire  d'une  manière  d'autant 
plus  elficace  et  plus  rapide,  que  ses  produits 
utilisables  s'obtiennent  en  l'espace  de  quel- 
ques mois. 

Vulgariser  la  pratique  de  cet  élevage  est 
donc  faire  œuvre  d'opportunité  et  d'utilité 
publique.  Tel  est  le  but  poursuivi  par  la  So- 
ciété centrale  d'Aviculture  de  France  formée, 
sous  la  présidence  de  M.  Méline,  par  la  réu- 
nion de  deux  Sociétés  naguère  rivales,  la  So- 
ciété des  Aviculti-'urs  français  et  la  Société 
nationale  d'Aviculture. 

L'Exposition  internationale  d'Aviculture, 
qu'elle  a    organisée  du    'i    au   9  février   au 


153 

Grand  Palais  des  Champs-Elysées,  est  venue 
à  point  faire  connaître,  avec  les  nombreux  et 
remarquables  lots  d'animaux  présentés,  les 
moyens  dont  nous  pourrions  disposer  pour 
développer  chez  nous  une  production  rapide 
de  denrées  alimentaires. 

Il  est  impossible,  dans  les  limites  étroites 
de  cet  article,  d'énumérer  la  série  complète 
des  sujets  exposés  et  dont  l'ensemble  occu- 
pait tout  le  rez-de-chaussée  de  l'immense  nef 
du  Grand  Palais. 

La  figure  ci-jointe  permet  d'ailleurs  de  se 
rendre  compte  du  mode  de  distribution 
adopté  par  les  organisateurs. 


Fig.  oti.  —  Expositiuii  interualiunale  d'Aviculture,  au  Giand-Paliiis  des  Champs-Elysées. 


Des  volières  abritant  les  Grands  Prix 
d'honneur  :  Paons  bleus,  de  M.  Grivet,  Paons 
blancs  et  Lophophores  resplendissants,  de 
M.  Darison;  des  kiosques  et  des  chalets  rus- 
tiques, un  poulailler  roulant,  un  aquarium  où 
s'ébattent  des  poissons  exotiques  aux  formes 
étranges,  rompent  la  monotonie  des  files  ré- 
gulières des  cases  abritant  les  animaux. 

Les  visiteurs  peuvent,  au  gré  de  leur  fan- 
taisie, admirer  les  remarquables  spécimens 
de  races  de  Poules  françaises  ou  étrangères 
qui  occupent  plus  de  la  moitié  de  l'Exposi- 
tion, les  Dindons,  les  Pintades,  les  Oies  de 
toute  provenance,  y  compris  celles  d'Emb- 
den  et  d'Egypte,  les  Canards  où,  parmi  les 
célèbres  races  de  Rouen,  de  Barbarie,  Ayles- 
bury,  Pékin,  etc.,  les  Coureurs  indiens  sem- 


blent de  plus  en  plus  en  faveur  si  l'on  en 
juge  d'après  le  nombre  de  lots  exposés. 

Parmi  les  innombrables  espèces  de  pigeons 
mondains.  Cauchois,  Romains,  Montaubans, 
Bazadais,  Carriers,  Polonais,  Capucins,  Cra- 
vaté?, Pattus,  Culbutants,  Boulants,  Gazzis, 
Diamantés,  Voyageurs,  les  Pigeons  de  la 
Grande  Guerre,  avec  leurs  citations  glo- 
rieuses, obtiennent  un  légitime  succès. 

La  division  cuniculaire,  comprenant  envi- 
ron 600  lapins,  représentant  une  trentaine  de 
races  et  quelques  Cobayes,  attire  de  nom- 
breux amateurs. 

Les  uns  s'extasient  devant  le  plantureux 
embonpoint  des  lapins  normands,  la  taille 
phénoménale  du  Géant  des  Flandres  ou  du 
Bélier  français,  pendant  que  d'autres  admi- 


154 


TRACTEUR  NILSON 


renl  la  diversité  du  pelage  des  lapins  à  four- 
rures :  Argentés  de  Champagne,  d'Aunis,  de 
Saint-Hubert,  gris,  Havane,  Polonais,  Russe, 
Chinchilla,  les  jolis  Papillons  anglais,  les 
beaux  lapins  noir  et  l'eu,  ou  la  fourrure 
soyeuse  des  Angoras  blancs  ou  noirs. 

Au  point  de  vue  utilitaire,  particulière- 
ment intéressant  à  notre  époque,  la  division 
des  volailles  de  rapport  mérite  une  attention 
spéciale. 

Les  races  françaises,  y  compris  celles  d'Al- 
sace et  de  Lorraine  présentées  par  la  Fédé- 
ration d'Alsace-Lorraine, sont  abondamment 
représentées  jiar  plus  de  GOO  sujets  apparle- 
nant  au.\  races  de  Homlan  (environ  60  exem- 
plaires); Faverolles,  93;  Bresse,  100;  dàti- 
nais,  73;  La  Flèche,  23;  Mans,  Bourbonnais, 
Berry,  Coucou  de  Rennes,  Gélines  de  Tou- 
raine,  coqs  et  poules  d'Alsace-Lorraine  :  noirs, 
blancs,  perdrix. 

.Vvec  nos  excellentes  races  de  lloudan,  de 
Bresse,  de  F'averolles,  du  Gâtinais,  de  L'a 
Flèche  et  du  Mans,  la  Bourbonnaise,  repré- 
sentée par  environ  une  centaine  d'exem- 
plaires, semble  de  plus  en  plus  mériler  la 
faveur  du  public. 

Parmi  les  races  étrangères,  les  anglaises 
dominent  par  le  nombre  avec  leurs  400  Gr- 
pinglon  noirs,  fauves,  blancs,  bleus,  coucou; 
216  Leghorn  dorés,  blancs,  cendrés;3i  Kliodi»- 
Island  et  quantité  de  Plynioulli,  Di>rking, 
Wyandotic,  Combat I unis. 


Les  Coucous  de  Malines,  au  nombre  dépas- 
sant la  soixantaine,  représentent  allègrement 
la  vaillante  Belgique  pendant  que  les  coqs 
Andalous  et  Castillans  prennent  des  poses 
d'hidalgos  en  présence  d'une  trentaine  de 
poules  espagnoles  qui  les  accompagnent. 

Les  races  asiatiques  :  Lang^ham,  Brama, 
Cochinchinoise,  avec  leurs  lourdes  pattes  em- 
plumées,  semblent  vouloir  établir,  parle  con- 
traste des  formes,  la  transition  entre  les 
poules  de  rapport  et  les  élégantes  races 
naines  parmi  lesquelles  les  visiteurs  admirent 
les  jolies  Hollandaises  huppées,  les  |Javas 
noirs,  blancs  ou  coucous,  les  Combattants, 
les  Sebright  argentés  ou  dorés,  charmantes 
miniatures  qui  peuvent  faire  la  joie  des 
amateurs,  mais  ne  peuvent  sérieusement 
entrer  en  ligne  de  compte  pour  la  production 
alimentaire  dans  les  élevages  dont  la  vulga- 
risation e<t  à  recommander. 

Fn  résumé,  Exposition  opportune,  très 
intéressante  et  très  instructive,  témoignant 
des  efforts  continués,  même  pendant  la 
guerre,  pour  maintenir  la  réputation  d'un 
élevage  qui,  sauf  dans  les  régions  envahies, 
a  moins  souflerl  que  celui  des  grands  ani- 
maux de  boucherie  ou  de  trait  et  qui,  pour 
cette  raison,  doit  se  montrer  capable  d'aider 
à  la  réparation  des  dommages  causés  à  ces 
derniers. 

HAYMoxn  Roger. 


TRACTEUR  MLSON 


Le  tracteur  de  la  Nilson  Farm  Machine  C", 
de  Waukesha  (Wisconsin),  présente  plu- 
sieurs dispositifs  originaux  au  point  de  vue 
des  roues  motrices  et  du  mode  d'attelage 
destiné  à  augmenter,  automatiquement,  la 
pression  exercée  par  les  roues  motrices  sur 
le  sol  suivant  l'effort  de  traction  nécessité 
par  la  machine  de  culture,  ou  par  le  véhicule 
traîné  par  le  tracteur. 

Le  tracteur  Nilson  est  représenté  en  France 
par  la  Société  la  Traction  et  le  Matériel 
agraires,  18,  rue  de  Mogador,  à  Paris.  Il  par- 
ticipa aux  dernières  démonstrations  de  Sen- 
lis  (1),  oi^i  l'on  a  pris  la  photographie  repré- 
sentée par  la  figure  37,  le  tracteur  tirant  une 
charrue  Oliver,  à  quatre  raies,  à  relevage 
automatique;  malheureusement,  la  photo- 
graphie, prise  par  un  opérateur  non  spécialisé 
dans  les  a()pareils  de  culture  mécanique, 
ne  donne  que  la  silhouette  du  tracteur  sans 


(Ij  Joui  liai  d AijricuUwe  pratique,  n"  39  du  30  oc- 
obre  1919,  p.  789. 


montrer  les   dispositifs   signalés  plus  haut. 

Pour  augmenter  automatiquement,  sui 
vaut  l'effort  de  traction,  la  pression  des  roues 
motrices  sur  le  sol  sans  avoir  à  surcharger 
le  bâti  du  tracteur  avec  des  matériaux  quel- 
conques, on  utilise  une  partie  de  cet  effort 
pour  exercer  une  pression  sur  le  châssis,  un 
peu  en  avant  de  l'essieu  arrière.  Il  y  a  une 
certaine  analogie  avec  le  dispositif  qu'on 
trouvait  dans  l'ancienne  charrue  automobile 
Amiot,  de  Reims,  déc-ite  dans  la  Culture 
mécanique,  t.  II,  p.  9-'t  :  l'âge  des  charrues 
était  articulé  sur  le  châssis  en  avant  des 
roues  motrices,  et  appuyait  sur  les  paliers  de 
l'essieu  en  y  exerçant  une  pression  verticale, 
de  haut  en  bas,  d'autant  plus  élevée  que  les 
socs  étaient  réglés  de  façon  à  tendre  à  péné- 
trer en  terre;  il  ne  faut  pas  exagérer  cette 
tendance  qui  se  traduit  par  un  allégement 
des  roues  directrices,  lesquelles,  pour  être 
efficaces,  doivent  toujours  exercer  une  cer- 
taine pression  sur  le  sol. 

Dans  le  tracteur  Nilson,  la  barre  d'attelage 


TUACTEUH  N'ILSON 


IBj 


se  trouve  à  l'extrémité  postérieure  d'un 
cliàssis  rectangulaire  formé  par  deux  bielles 
obliques  de  haut  en  bas,  et  d'avant  en  arrière, 
articulées  à  des  bielles  analogues,  mais  d'in- 
clinaison inverse,  qui  viennent  s'attacher  au 
châssis  entre  les  roues  avant  et  les  roues 
arriére.  La  rencontre  des  deux  systèmes  de 
bielles  obliques,  dont  nous  venons  de  parler, 
se  fait  par  une  articulation  à  deux  pièces 
verticales  appuyant  sur  le  châssis  un  peu  en 
avant  de  l'essieu  moteur,  de  sorte  qu'une 
partie  de  la  traction  de  la  charrue,  réglée 
avec  une  tendance  à  l'enlrure,  se  reporte  de 


liaut  en  bas  sur  le  châssis  un  peu  en  avani 
de  l'essieu  des  roues  motrices,  et  contribue 
à  augmenter  la  pression  qu'elles  exercent 
sur  le  sol. 

L'autre  disposition  particulière  du  tracteur 
Nilson  réside  dans  l'emploi  de  trois  ou  d'une 
seule  roue  motrice.  Une  roue,  assez  large  de 
l)andage,  est  placée  entre  les  longerons  du 
châssis;  l'essieu  peut  cependant  recevoir,  en 
dehors  de  celui-ci,  et  de  chaque  côté,  um- 
autre  roue,  de  façon  qu'on  peut  modifier  ]:i 
largeur  des  bandages  en  contact  du  sol.  Les 
trois  roues   ont  l^.SG   de  diamètre;  la  roue 


Kis.  ai. 


Tracteur  Nilsoii. 


centrale  a  0".4o  de  largeur  de  bandage,  et  la 
dimension  correspondante  de  chaque  roue 
latérale  est  de  0™.17;  suivant  qu'on  emploie 
une  ou  trois  roues  motrices,  les  largeurs  de 
bandages  en  contact  du  sol  varient  de  0™.4.^ 
à  0"'.79,  ce  qui  permet  à  la  machine  de  passer 
sur  des  terres  détrempées. 

Le  moteur  Waukesha,  qui  actionne  le  trac- 
teur Nilson,  type  Junior,  est  à  quatre  cy- 
lindres et  peut  développer  une  puissance 
variable  suivant  sa  vitesse  :  30  chevaux  à 
900  tours  par  minute,  36  chevaux  à  1  200  tours 
par  minute  ;  le  moteur  est  pourvu  d'un  régu- 
lateur de  vitesse  dont  on  modifie  le  réglage  à 
volonté.  Par  une  poulie, en  connexion  avec  la 
boîte  de  changement  de  vitesse,  on  peut  ac- 
tionner, par  courroie,  diverses  machines  en 
disposant  d'une  puissance  de  25  à  30  chevaux 


suivant  la  vitesse  de  régime  imposée  au  mo- 
teur. 

Les  caractéristiques  du  moteur  sont  :  alé- 
sage des  cylindres0"'.108  ;  course  des  pistons, 
O^.l'iG;  possibilité  de  fonctionner  au  pétrole 
lampant  ou  à  l'essence  minérale. 

Les  roues  directrices  ontO^.SOde  diamètre 
et  0"Mo  de  largeur  de  bandage. 

En  travail  dans  les  champs,  la  vitesse 
est  comprise  entre  3  000  et  i  000  mètres  à 
l'heure  ;  sur  route,  on  peut  marcher  à  raison 
de  7  000  à  8  000  mètres,  le  châssis  étant  sus- 
pendu sur  l'avant-train  par  des  ressorts:  il  y 
a  ainsi  deux  vitesses  _avant  et  une  marche 
arrière. 

Le  siège  du  conducteur  est  placé  à  droite 
du  tracteur  un  peu  en  dehors  de  l'aplomb  du 
châssis,  disposition  qu'on  rencontre  dans  un 


136  ACADEMIE  D'AGKICULTUKE  UE  FHA.NCE 

certain   nombre  de   machines  américaines. 

Avec  une  seule  roue  motrice,  le  poids  du 

tracteur   en  ordre   de  marche  est  d'environ 

1  750  kilogr.  ;  il  est  de  2  000  kilogr.  avec  les 


trois  roues  motrices,  chacune  d'elles  pesant 
environ  123  kilogr.  Le  prix  déclaré  à  Senlis 
était  dp  20  000  fr.  avec  la  charrue. 

R.  Dessaisaix. 


BIBLIOGRAPHIE 


Engrais,  par  E.  Dkmoossy,  docteur  ès-sciences, 
maître  de  conférences  à  l'Institut  agronomique. 
Un  volume  in-lS  jésns  de  298  pages.  Librairie 
Cti.  Béranger,  15,  rue  des  Saints-Pères,  Paris  (VI'). 
Pri.K  :  15  francs. 

Cet  ouvrage  fait  partie  de  la  collection  de.s. 
manuels  pratiqu(»s  d'analyses  chimiques,  publiés 
sous  la  direction  de  MM.  F.  Bordas  et  Eugène 
Roux. 

M.  Demoussy  a  voulu  y  indiquer  les  méthodes 
d'analyses  d'engrais  reconnues  exactes  et  em- 
ployées en  France,  c'est-à-dire  les  méthodes 
officielles  fixées  en  1897  par  le  Comité  des  Sta- 


tions agronomiques,  et  celles  qu'emploient  les 
principau.\  laboratoires  d'analyses  d'engrais. 
Ces  méthodes  consistent  à  savoir  d'abord 
quelle  est  la  teneur  d'un  engrais  en  principes 
fertilisants,  ensuite  à  vérifier  l'exactitude  des  au- 
tres indications  du  vendeur  qui  sont:  le  nom,  la 
nature  et  la  provenance  de  l'engrais.  C'est  donc 
un  bon  guide  pour  l'agriculieur  acheteur  d'en- 
grais. A  côté  des  renseignements  techniques,  on 
y  trouvera  tous  les  documents  administratifs 
concernant  la  vente  des  engrais  et  la  répres- 
sion des  fraudes  daus  ce  commerce, 

».  D. 


ACADEMIE  D'AGRICULTURE  DE  FRANCE 


Séance  du  4  février  1920.  —  Présidence 
de  M.  Viijer. 

Recensement  des  animaux  de  ferme. 

M.  Henry  SayîuVr  signale  les  résultats  des  re- 
censements des  animaux  de  ferme  au  31  dé- 
cembre 1018  pour  la  France.  Pendant  les  six 
derniers  mois  de  l'année,  l'elTectif  des  bêtes 
bovines  aurait  diminué  de  1  664000  têtes.  Cette 
constatation  montre  combien  étaient  justifiées 
les  réserves  présentées  à  l'Académie  au  sujet 
du  recensement  de  juin  1918. 

Action  de  la  chaleur  sur  les  graines 

de  betteraves  à  sucre. 

M.  Tisserand  dépose  de  la  part  de  MM.  Sail- 
lard  et  Vehrung  une  note  sur  l'action  de  la  cha- 
leur sur  les  graines  de  betteraves.  En  voici  les 
conclusions  : 

1»  Que  les  glomérules  de  très  bonnes  graines 
accusant  un  coefficient  de  98  0/0  et  les  bonnes 
graines  commerciales  au  coefficient  de  87  0,  0 
conservent  toute  leur  vitalité,  quand  elles  sont 
soumises  aux  températures  de  00°  et  70",  comme 
l'a  d'ailleurs  démontré  notre  confrère  Schri- 
baux; 

2°  Que  dans  les  mauvaises  graines  au  coeffi- 
cient de  36  0/0  soumises  aux  mêmes  tempéi'a- 
tures,  les  glomérules  sont  en  grande  partie 
tuées. 

S'iQue  la  température  de  80°,  même  maintenue 
pendant  une  heure,  n'a  pas  changé  les  coeffi- 
cients de  germination  au  bout  de  quatorze  jours 
pour  les  graines  de  qualité  supérieure  et  celles 
de  bonne  qualité  ordinaire. 

Elle  a  retardé  seulement  un  peu  leur  germi- 
nation. 

Commerce  des  graines  de  betteraves  à  sucre. 
M.  Sckribaii.r  communique  à  l'.Vcadémie  l'avis 


de  la  Section  des  cultures  spéciales  au  sujet 
d'une  question  qui  lui  avait  été  posée  sur  l'im- 
portation de  graines  de  betteraves  à  sucre  en 
provenance  d'Allemagne. 

On  sait,  en  effet,  que  le  ministère  de  l'Agricul- 
ture craignant  que  la  récolle  des  gi aines  de 
betteraves  à  sucre  d'origine  française  fût  insuf- 
fisante, en  a  demandé  à  r,\llemagne.  Celle-ci 
s'est  engagée  à  en  fournir  1400  tonnes,  y  com- 
pris celles  qui  ont  déjà  été  importées  depuis  la 
dernière  récolte.  11  reste  à  en  livrer  environ  TOO. 
Cette  quantité  est-elle,  comme  on  l'a  dit,  de  na- 
ture à  empêcher  l'écoulement  de  notre  produc- 
tion indigène  de  graines  de  betterave,  et  à  en 
compromettre  l'essor. 

M.  Schribaux  montre  qu'il  'n'en  est  rien  ;  en 
admettant  que  les  700  tonnes  attendues  d'Alle- 
magne arrivent  en  temps  utile,  les  disponibilités 
couvriront  difficilement  nos  besoins. 

Aussi,  conclut  M.  Schribaux,  on  ne  peut  que 
louer  le  Ministère  d'avoir  voulu  approvisionner 
la  France  de  graines  de  betteraves.  On  ne  com- 
prendrait pas,  en  elTet,  que  les  ensemencements 
puissent  être  réduits  du  fait  d'un  manque  de 
semences,  surtout  en  ce  moment  où  il  y  a  disette 
de  sucre. 

L'Académie  adopte  les  conclusions  de  ce  rap- 
port. 

Situation  des  planteurs  de  betteraves 
industrielles. 

M.  Bachelier  rappelle  les  conditions  si  diffi- 
ciles de  la  culture  de  la  betterave  industrielle 
en  France  :  aussi  au  lieu  de  800  000  tonnes  de 
sucre  fabriquées  avant  la  guerre,  nous  en  pro- 
duisons seulement  150  000  tonnes,  et  au  lieu  de 
1  2S0  000  hectolitres  d'alcool,  219  000  en  1918. 

Si  cette  réduction  tient  sans  doute  à  la  dévas- 
tation de  nos  plaines  du  Nord,  elle  tient, dans  les 


ACADÉMIE  DAGRICULTUKE  DE  FRANCE 


157 


régions  non  envahies,  à  la  situation  où  se  sont 
trouvés  les  cultivateurs  de  betteraves  privés  de 
main-d'oîuvre,  d'engrais,  de  fumier  ;  en  même 
temps  ces  cultivateurs  ne  sont  pas  incités  à  faire 
de  la  betterave  à  raison  des  prix  qui  leur  sont 
offerts. 

On  ne  se  rend  pas  assez  compte  de  Taugraen- 
tation  considérable  qu'a  subi  le  coût  de  produc- 
tion de  la  betterave.  M.  Bachelier  cite  des  chif- 
fres tirés  d'une  comptabilité  très  bien  tenue 
dans  les  circon><tances  présentes.  Si  avec  l'épui- 
sement du  sol  nous  ne  pouvons  guère  tabler  sur 
plus  de  24  tonnes  de  betteraves  à  l'hectare  à 
7.0  de  dnnsité,  c'est  à  Icio  fr.  que  s'élèverait 
le  prix  de  revient  de  la  tonne  de  betteraves. 
Ce  n'est  donc  pas  des  prix  comme  ceux  fixés 
par  l'Etat  en  1919,  de  70  fr.,  qui  pourront  décider 
l'agriculteur  à  faire  de  la  betterave,  à  entre- 
prendre une  culture  aussi  coûteuse,  aussi  fertile 
en  risques  de  toutes  sortes  que  riche  en  soucis. 
Il  faut  lui  donner  la  certitude  de  rentrer  dès 
la  première  année  dans  ses  avances. 

Tout  le  monde  agricole  a  accueilli  avec  soula- 
gement et  espoir  la  lettre  de  M.  le  ministre  de 
l'Agriculture,  annonçant  que  la  liberté  commer- 
ciale serait  rendue  au  sucre  pour  la  prochaine 
campagne.  C'est  là,  semble-t-il,  le  salut.  Iteste  à 
savoir  comment  et  sur  quelles  bases  le  fabricant 
va  faire  ses  offres  au  producteur.  Il  partira  vrai- 
semblablement du  prix  du  sucre,  du  coût  ^le  la 
fabrication  et  il  en  déduira  le  prix  ressortant 
pour  la  betterave.  M.  Bachelier  croit  iiidisppn- 
sable  qu'il  prenne  aussi  comme  base  les  irais  de 
production  de  la  matière  première,  qu'il  offre 
au  planteur  un  prix  minimum  le  couvrant  de  ses 
frai-^,  qu'il  calcule  au  plus  juste  sa  part  de  fa- 
brication pour  déterminer  à  quel  cours  du  sucre 
correspond  ce  minimum,  cours  à  partir  duquel 
l'augmentation  sera  partagée  dans  des  propor- 
tions à  fixer  entre   les  deux  parties  intéressées. 

Il  n'est  pas  à  craindre,  ajoute  M.  Bachelier,  si 
ce  point  de  vue  est  adopté,  que  le  prix  du  sucre 
soit  plus  élevé  ;  ce  prix  sera  surtout  fonction  du 
cours  mondial,  lequel  montera  d'autant  moins 
que  noire  production  sera  plus  forte.  Et  puis  il 
ne  suffit  pas  de  dénoncer  la  crise  de  l'alimenta- 
tion, il  s'agit  de  la  conjurer. 

Pour  ce  qui  est  de  la  betterave  de  distillerie, 
on  sait  qu'une  loi  du  30  juin  1910  avait  réservé 
à  l'Etat  la  totalité  des  alcools  d'industrie  néces- 
saires notamment  à  la  fabrication  des  poudres 
et  explosifs. 

Les  principales  dispositions  de  cette  loi  ont 
été  prorogées  jusqu'au  30  septembre  1920.  On 
ignore  quel  sera  ensuite  le  régime  auquel  seront 
soumises  les  distilleries  agricoles.  Si  le  mono- 
pole de  l'alcool  est  définitivement  réalisé,  il  y 
aura  extrême  difficulté  à  fixer  la  valeur  du  pro- 
duit en  équivalence  avec  le  prix  du  sucre,  dont 
le  commerce  sera  libre  ;  l'avenir  de  la  distil- 
lerie agricole  de  betteraves  ne  laisse  pas  alors 
que  d'inspirer  des  craintes.  M.  Bachelier  fait 
observer  que  c'est  là  cependant  une  industrie 
essentiellement  agricole  qui   a  été  montée  non 


]ias  à  proprement  parler  en  vue  de  la  production 
de  l'alcool,  mais  plutôt  pour  la  mise  en  œuvre 
sur  place,  à  la  ferme,  d'importantes  surface.?  de 
betteraves  éloignées  des  sucreries. 

Par  l'article  4  de  la  loi  du  30  juin  1916,  les 
alcools  dits  naturels  (alcools  de  vin)  se  trouvant 
seuls  réservés  à  la  consommation,  ces  alcools 
ont  atteint  des  prix  passant,  pour  les  trois-six 
par  exemple,  de  HO  fr.  ù  1  100  fr.  l'hectolitre  à 
100  degrés.  Aussi  brûle-t-on  quantité  de  vins  au 
lieu  de  les  vendre  en  nature,  et  c'est  là  une 
cause  de  la  hausse  excessive  des  vins,  d'où  un 
argument  en  faveur  de  la  liberté  commerciale 
que  réclament  les  distillateurs  agricoles. 

De  toute  façon,  conclut  M.  Bachelier,  il  im- 
porte que,  comme  les  producteurs  de  betteraves 
à  sucre,  les  producteurs  de  betteraves  de  distil- 
lerie soient  fixés  dès  maintenant. 

M.  Mas.fé  craint  que  les  chiffres  de  pris  de  re- 
vient de  la  betterave  indiqués  par  M.  Bachelier 
ne  soient  exagérés  ;  faut-il,  en  effet,  mettre 
comme  il  le  fait  tout  le  coût  de  la  fumure  et  des 
engrais  de  la  sole  de  la  betterave  au  compte  de 
celle-ci  ?  N'y  a-t-il  pas  lieu,  au  contraire,  de 
reporter  une  partie  de  cette  dépense  au  compte 
des  céréales  qui  suivent  la  betterave  et  profitent 
certainement  de  la  fumure  et  des  engrais  qui 
restent  dans  le  sol. 

Avec  le  régime  de  la  liberté,  si  l'on  prend 
comme  point  de  départ  du  prix  de  revient  aug- 
menté du  bénéfice,  la  base  indiquée  par  M.  Ba- 
chelier, le  sucre  reviendrait  à  un  prix  très  supé- 
rieur à  celui  du  sucre  exotique,  et  l'on  serait 
amené  alors  à  demander  un  relèvement  consi- 
dérable des  droits  de  douane  sur  ces  sucres  exo- 
tiques, ce  qui  ne  sera  pas  un  moyen  d'abaisser 
le  prix  de  la  vie. 

Quant  à  ce  qui  regarde  la  betterave  de  distil- 
lerie, M.  A.  Massé  pense  qu'il  est  très  désirable 
que  la  plus  grande  quantité  possible  de  bette- 
raves aille  aux  sucreries. 

M.  Bachelier  répond  qu'incontestablement 
l'établissement  du  prix  de  revieut  de  la  bette- 
rave, comme  de  tout  produit  agricole,  est  des 
plus  délicat.  Son  but  a  été  de  montrer  dans 
quelles  conditions  l'agriculteur,  aujourd'hui,  peul 
entreprendre  la  culture  de  la  betterave.  11  doute 
qu'il  puisse  en  obtenir  à  un  prix  moins  élevé 
que  celui  qu'il  indique. 

Du  reste,  aux  cours  actuels  du  sucre  exotique 
extrêmement  élevés,  même  dût-on  produire  le 
sucre  indigène  très  cher,  le  prix  en  serait  tou- 
jours plus  avantageux  pour  les  consommateurs 
français. 

Ce  qu'il  importe  avant  tout  pour  faire  baisser 
le  prix  de  la  vie,  améliorer  notre  change,  c'est 
de  produire  sucre,  blé,  viande  en  aliondauce  sur 
notre  propre  territoire  ;  M.  Bachelier  montre 
comment  la  cu'ture  de  la  betterave  précisément 
permet,  mieux  que  tout  autre,  d'atteindre  ce 
but:  après  la  betterave,  on  obtient  les  plus  gros 
rendements  en  blé;  avec  les  résidus  de  la  su- 
crerie, de  la  distillerie,  avec  les  pulpes,  on  en- 
tretient un  nombreux  bétail,  on  produit  de  la 


158 


CORRESPONDANCE 


viande,  on  fabrique  à  la  ferme  de  plus  en  plus 
de  fumier  pour  entretenir  la  fertilité  des  terres. 
Toutes  les  mesures  qui  permettront  le  déve- 
loppement de  la  culture  de  la  betterave  assure- 


ront au  pays  l'abondance  de  tous  les  autres  pro- 
duits agricoles,  c'est  ce  qu'il  faut  toujours  avoir 
présent  à  l'esprit. 

H.      IllTlVR. 


CORRESPONDANCE 


—  H.  C.  {Aisne).  —  Mobilisé  pendant  la 
durée  de  la  guerre,  en  votre  absence  votre 
femme  a  assuré  la  marche  de  votre  culture. 
Etes-vous  en  droit  de  réclamer  une  réduction 
de  fermage  à  votre  propriétaire,  et  dans  quelle 
proportion  ? 

D'après  l'article  5  de  la  loi  du  17  août  1917, 
concernant  la  résiliation  des  baux  ruraux  par 
suite  de  la  guerre  :  «  Tout  preneur  de  bien  rural, 
même  non  mobilisé,  pourra,  dans  les  mêmes 
formes,  indépendamment  des  cas  de  résiliation 
prévus  tant  par  le  droit  commun  que  par  la 
présente  loi,  obtenir  une  remise  ou  une  réduc- 
tion sur  les  fermages  et  redevances  diverses 
échus  pendant  la  guerre  et  dans  Tannée  qui 
suivra  la  cessation  des  hostilités,  s'il  a  subi,  du 
fait  de  la  guerre,  des  pertes  entraînant  un  déficit 
dans  l'ensemble  de  son  exploitation.  i> 

Si  donc  vous  avez  subi  des  pertes  entraînant 
un  déficit  dans  l'ensemble  de  votre  exploilation, 
vous  pouvez  demander  une  réduction  de  fer- 
mage à  votre  propriétaire;  si  vous  ne  tombez 
pas  d'accord  avec  ce  dernier,  la  contestai  ion 
sera  jug<^e  par  la  Commission  arbitrale  spéciale 
siégeant  au  chef-lieu  de  votre  canton.  —  (H.  H.) 

—  N"  7682  (Gironde).  —  La  brochure  ayant 
pour  titre  :  Le  greffage  pratique  de  la  vigne,  par 
V.  Vermorel,  ô"  édition,  contient  les  renseigne- 
ments dont  vous  avez  besoin.  Vous  y  trouverez 
des  notions  suffisantes  sur  la  culture  des  pieds- 
mères,  la  récolte  et  la  conservation  des  boutures 
et  des  greffons,  le  greflage,  la  constitution  d'une 
pépinière  et  les  soins  à  lui  donner.  —  (.1.  L.  V.) 

—  N"  6577  [Ain.)  —  11  n'y  a  pas  d'autre 
moyen  d'éviter  la  fièvre  aphteuse  que  de  sous- 
traire les  animaux  à  la  contagion;  et  ce  n'est 
pas  facile.  Il  faudrait  en  principe,  par  consé- 
quent, que  dans  une  ferme  indemne,  le  per- 
sonnel ne  circule  pas  au  dehors  vers  des  régions 
atteintes  et  ne  risque  pas  de  rapporter  ainsi  le 
contage;  il  faudrait  aussi  que  ce  contage  ne 
puisse  pas  être  apporté  du  dehors  par  des  per- 
sonnes étrangères  :  commerçants,  facteurs,  visi- 
teurs, etc.,  par  des  animaux  quelconques,  chiens, 
chevaux,  etc.  Un  isolement  rigoureux  et  efficace 
est  presque  une  impossibilité  pratique. 

La  fièvre  aphteuse  étant  d'autre  part  une  affec- 
tion qui  récidive,  cela  veut  dire  qu'elle  ne  donne 
pas  d'immunité  durable,  et  cela  explique,  en 
partie  tout  au  moins,  pourquoi  on  u'a  jamais 
pu,  en  aucun  pays,  trouver  un  procédé  capable 
d'empêcher  sûrement  la  maladie  d'évoluer. 

Cela  ne  veut  pas  dire  qu'il  ne  faille  pas 
prendre  toutes  les  précautions  pour  l'éviter,  mais 
si  elle  apparaît,  il  ne  faut  pas  accorder  grande 
créance  à  toutes  les  réclames  pour  médications 
plus  ou  moins  merveilleuses,  car  leur  effet  n'est 


généralement  pas  supérieur  à  celui  que  l'on  ob- 
lient  par  les  simples  précautioi.s  hygiéniques 
courantes  :  propreté  rigoureuse,  nettoyage  des 
plaies  et  des  lésions  avec  des  solutions  antisep- 
tiques faibles  ou  simplement  des  solutions  vinai- 
grées, pas  d'alimentation  forcée,  simplement  des 
buvées  et  des  harbolages  clairs  tant  que  les  ma- 
lades ont  de  la  difficulté  à  manger,  ou  quelques 
purgatifs  légers  s'il  y  a  lieu.  —  (G.  AI.) 

—  N"  6319  [Loiret).  —  La  Librairie  agricole 
(26,  rue  Jacob)  vient  de  publier  une  liste  des 
livres  les  plus  utiles  à  l'agriculteur,  nous 
vous  la  faisons  parvenir. 

Dans  l'ordre  d'idées  que  vous  nous  signalez, 
nous  vous  conseillons  :  (larola,  Les  engrais;  Vui- 
gner,  Comment  exploiter  un  domaine  agricole; 
Hitier,  Assolements  et  .•■yftémes  de  culture. 
-  (H.  H.) 

—  .X"  7238  {Manche).  —  Le  blé  passé  au  vi- 
triol n'est  pas  à  conseiller  pour  la  volailli'.  Son 
usage  amènera  à  la  longue  de  l'amaigrissement, 
de  la  faiblesse  générale,  une  couleur  jaunàlre 
de  tous  les  tissus  et  une  inflammation  gastro- 
inlestinale.  —  (P.  D.) 

—  N"  61S9  {Rhône).  —  Le  Noah,  redoutant 
le  carbonate  de  chaux,  risque  de  mal  se  com- 
porter dans  voire  sol  argilo-calcaire,  à  moins 
de  le  grelTer. 

L'hybride  de  M.  Baco  22  A  Folle  blanche 
X  Noah)  possède  beaucoup  des  qualités  du  Noah 
et  s'accommode  mieux  des  terrains  un  peu  cal- 
caires. 

Mais  sous  le  climat  vosgien,  où  précédemment 
l'on  cultivait  le  Gamay  hâtif,  22  A  comme  Noah 
risquent  d'avoir  une  maturité  trop  tardive. 

Les  Seihel  2859  (à  fruits  roses)  et  880  (à  fruits 
blancs)  sont  plus  hâtifs  et  leur  feuillage  est  sain. 
-Mais,  pour  la  même  raison  que  Noah,  il  serait 
prudent  de  les  greffer.  —  (J.  L.  V.) 

—  M.  A.  S.  (Algérie).  —  Pour  le  devis  d'éta- 
blissement d'une  minoterie,  adressez-vous  à 
M.  Pierre  Curin,  77,  avenue  Parmeutier,  à  Pa- 
ris, lie.  _  (M.  R.) 

—  N°  7673  (Tunisie).  —  Nous  ne  connaissons 
aucun  ouvrage  traitant  des  deux  questiOEis  que 
vous  indiquez.  Le  Journal  d'Agriculture  pratique 
a  publié  récemment  plusieurs  articles  sur  cer- 
tains harnais.  —  (M.  R.) 

—  M.  D.  D.  (Nord).  —  Voici  les  adresses  de 
consiructeurs  de  pulvérisateurs  :  Verraorel- 
Villefranche  (Uhône);  Nicolas  et  fils,  .Vgen  (Lot. 
et-Caronne);  A.  Cazaubon,  43,  rue  Notre-Dame- 
de-Nazarelh  (Paris.  3o;  ;  Julliaii,  Béziers;  Maison 
Th.  Pilter,  24,  rue  Alibeit,  Paris.  Nous  craignons 
que  vous  ayez  beaucoup  de  difficulté  à  vous 
procurer,  même  à  un  prix  exorbitant,  la  ma- 
chine que  vous  désirez.  —  (M.  R.) 


REVL'E     CUMMEUCIALE 


159 


LA  SEMAINE  MÉTÉOROLOGIQUE 

Semaine  du  8   au  14  fcvrier  J920   iOBUE ItVATOIHE  DU  PARC  SAIM-MAUR) 


:r 

TE.Mi'ERAirKE 

o 

JOURS 

o  3 

rt 

O 

Écart 

Vent. 

t  1 

t.    6 

REMARQUES  DIVERSES 

ET     DATES 

PS 

X 

9 

sur 
la  nor 

3      ^ 
S 

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nia!e 



millira 

millibars. 

hinris 

Dim S  fev. 

1036.7 

—  2°6 

10  o 

2.7 

-Il  6 

S 

s.  6 

„ 

Gelée  bl.,  yivre  le  mat.,  beau 

1 

temps. 

Lumli 9  — 

1036.1 

—2.1 

8.8 

3.0 

+  0.3 

s 

1.8 

'» 

Gelée  bl.,  givre  le  mat.,   beau 
temps. 

Mardi 10  - 

1Û26..J 

4.1 

9.9 

7.3 

-f.';  9 

s  (.) 

0.0 

Rosée  le  mat.,  leiiips  couvert, 
gouttes  de  pluie. 

Mercredi  .  M  — 

1016.8 

0.2 

11   S 

8.4 

+.:.  0 

0 

2.4 

.j.O 

Pluie  la  nuit  et  le  matin. 

Jeudi 12  — 

102S.8 

2.0 

8  2 

■i  -  '<i 

+  2.0 

0 

l.a 

0.3 

Pluie  le  mat.,  temps   nuageu.v, 

gelée  bl.  le  soir. 
Rosée   le  mat.,  temps  couvert, 

Vendredi     13  — 

1021.3 

2  0 

8.9 

0  3 

+  2.8 

s  (1 

0   9' 

., 

gouttes  de  pluie. 

Samedi  . .  14  — 

1021.6 
1026.8 

7.0 

10  .•; 

1 

9  8 

8  6 

+S.0 

s  i> 

0  0 
1.J.2 

■' 

Temps    couvert  ,     gouttes    de 
pluie. 

^loyennes  et  totaux 

2.4 

6   1 

)t 

n 

0 .  •' 

Pluie  depuis  le  !«■■  janvier  : 

1               1 
Ecarts  snr  la  normale  -|-  S  8 

+  1   ■! 

+2  9 

+2.6 

■■ 

ID  liendt 
69  L  5 
ir.thèor. 

En  1920 76""= 

Normale 58 

(1)  Voir  â  la  page  318  du  numéro  du  21  juillet  l'explication  de  cette  nouvelle  mesure. 


REVUE    COMMERCIALE 


Situation  agricole.  —  La  huitaine  écoulée  a  été  fa- 
vorable aux  récoltes  en  terre  et  à  l'exécution  des 
labours  dans  les  diverses  régions.  L'abaissement  de 
la  température  a  arrêté  la  végétation  qui  tendait, 
notamment  en  ce  qui  concerne  les  arbres  fruitiers, 
à  prendre  un  essor  trop  rapide. 

Le'î  terres  se  sont  assainies  et  il  y  a  lieu  d'espé- 
rer que,  à  la  faveur  de  la  liberté  rendue  au  com- 
merce du  blé  de  la  prochaine  récolte,  des  étendues 
assez  importantes  seront  emblavées  en  variétés  de 
printemps. 

L'essentiel  est  que  les  semences  et  les  engrais, 
dont  on  a  un  impérieux  besoin  et  que  l'on  réclame 
depuis  des  mois,  parviennent  en  temps  utile  et  en 
quantité  suffisante. 

Blés  et  Farines.  —  Les  disponibilités  en  blés  inii- 
gènes,  peu  importantes,  sont  livrées  au  taux  de  la 
taxe.  En  Amérique,  aux  Etats-Unis,  en  tenant 
compte  du  change,  le  blé  coûte  138  fr.  81  à  New- 
■it'ork.  de  sorte  qu'en  y  ajoutant  le  fret,  ce  blé  revient 
à  environ  150  fr.  le  quintal  rendu  dans  nos  ports. 

Dans  la  région  parisienne,  les  farines  sont  livrées 
aux  boulangers  dans  les  conditions  indiquées  précé- 
demment. 

Sons.  —  Demanle  régulière,  mais  offres  faibles 
par  suite  de  l'inactivité  de  nombreux  moulins.  En 
divers  endroits,  la  culture  se  plaint  qu'on  lui  fait 
payer  les  sons  au-dessus  de  la  taxe. 

Céréales  diverses.  —  Sur  la  plupart  des  marchés 
Jépartementriux  le  cours  des  avuines  varie  entre  95 
et  100  fr.;  ce  dernier  prix  est  parfois  dépassé  :  mer- 
credi on  a  coté  à  Paris,  par  quintal  départ  :  avoines 
grises  du  Centre,  95  à  98  fr.;  de  l'Ouest,  9a  à  96  fr.; 
avoines  noires  de  l'Ouest,  98  à  99  fr. 

Par  100  kilogr.  départ,  oa  cote  les  orges  de  Cham- 


pagne, de  la  Mayenne  et  de  la  Sarthe,  98  à  100  fr. 
d'Auvergne,  100  à  102  fr.;  du  Centre,  96  à  99  fr. 

Cours  en  hausse  sur  les  sarrasins  ((ui  valent  de  88 
à  89  fr.  les  100  kilogr.  départ. 

Dans  le  .Midi,  le  maïs  blanc  est  coté  autour  de  90  fr. 
et  pour  les  semences  de  maïs  jaunes  des  Landes,  il 
faut  payer  de  120  à  130  fr.  le  quintal. 

On  enregistre  une  baisse  sur  les  sorghos  qui  ne 
valent  plus  que  64  à  6'>  fr.  les  100  kilogr.  départ. 

Les  avomes  étrangères  livrables  ce  mois  sont  co- 
tées 95  fr.  à  Dunkerque. 

Fourrages.  —  Au  marché  de  La  Chapelle,  les 
cours  des  fourrages  ont  présenté  peu  de  change- 
ment. Par  104  bottes  de  5  kilogr.  rendues  à  Paris, 
ou  a  coté  :  foin,  27ù  à  290  fr.;  luzerne,  280  à  310  fr.; 
regain,  275  à  300  fr. 

Dans  les  départements,  cours  très  variables,  de  36 
à  50  fr.  les  100  kilogr. 

Pailles.  —  Sur  la  paille  de  blé,  hausse  de  5  fr.  Au 
marché  de  La  Chapelle,  on  a  coté  :  paille  de  blé,  195 
à  210  fr.;  paille  d'avoine,  180  à  195  fr.;  paille  de  seigle, 
180  à  2  10  fr.,  le  tout  par  104  bottes  de  5  kilogr.  ren- 
dues à  Paris  au  domicile  de  l'acheteur. 

On  paie  de  23  à  35  fr.  les  100  kilogr.  de  paille  de 
blé  dans  les  départements. 

Graines  fourragères.  —  La  vente  des  graines  de 
trèlle  violet  a  lieu  à  des  prix  soutenus  mais  sans 
nouvelle  hausse.  On  observe  un  relèvement  des 
cours  de  la  luzerne  de  Provence,  de  la  lupuline,  du 
ray-grass  et  du  sainfoin  à  deux  conpe=.  Par  100  ki 
loge,  départ,  on  cote  :  luzerne  de  Provence,  800  à 
1  100  fr.;  lupuline,  450  à  550  fr.;  ray-grass,  155  à 
180  fr.;  sainfoin,  240  à  250  fr.  Pour  les  autres  graines, 
cours  sans  changement. 

Bétail.  —    Au   marché    de   La    Villette    du    lund 


160 


REVUE    COMMERCIALE 


9  février,  on  a  observé  un  accroissement  notable 
des  arrivages  de  gros  bétail.  La  vente  a  été  moins 
facile  et  les  prix  ont  lléchi  de  10  à  15  centinn-s  par 
demi-kilogramme  pet.  Oa  a  payé  les  bœufs  de  l'Al- 
lier, de  la  Nièvre,  de  Saoue-et-Loire  et  de  Nor- 
mandie, 3.20  à  3. '25;  de  la  Haute- Vienne,  du  Cantal 
et  de  la  Dordogne,  3.30  à  3.50;  de  la  Mayenne  et 
de  la  Sarlhe,  3.15  à  3.30;  de  la  Vendée,  2.15  à  3.10; 
de  Maine-et-Loire  et  de  la  Loire- Inférimre,  2.90  à 
3.25;  les  taun-aux,  2.80  à  3.25;  les  génisses,  3.40  à 
3.60;  les  vaches,  2.75  à  3.30  In  demi-kilogramme 
net. 

Une  offre  un  peu  Irop  abondante  a  entraîné  sur  les 
prix  des  veaux  un  mouvement  de  baisse  qui  a 
atteint  de  15  à  25  centimes  par  demi-kilogramme 
net.  On  a  coté  les  veaux  d'Eure-et  Loir,  St-ine-et- 
Marne,  Seine  et-Oise,  Loiret  et  Yonne,  5.15  à  G. 10  ; 
de  l'Aube  et  de  la  Sarthe,  5  à  5.15  ;  du  Plateau 
Central,  4  à  4.50. 

A  la  faveur  de  faibles  introductions  directes  aux 
abattoirs  et  de  pftiles  réserves  vivantes,  la  vente 
des  moutons  a  préstnté  de  l'activité  ei  les  prix  sont 
restés  soutenus  On  a  coté  par  demi-kilogramme 
net  ;  agneaux,  6.25  à  6.50;  moulons  de  l'Allier  et 
de  la  Niè\Te,  6  à  6.35  ;  du  Cher,  5.15  à  6.15;  métis, 
5.15  à  6  fr.;  moutons  du  Centie  et  du  Midi,  5.30  à 
5.85  ;  bonnes  brebis,  5.50  à  6  fr. 

Cours  faiblement  tenus  sur  les  porcs,  par  fuite  de 
l'importance  de  l'olTre.  On  a  payé  les  porcs  gras, 
3.40  à  3.50;  les  coches,  2.15  à  3.10. 

Voici  le  relevé  des  marchés  des  lundi  it  et  jeudi 
12  février  ; 

Marché  du  luiuli  9  février. 


Entrées  directes 
aux  abattoirs. 

Amenés.    LaVill.    Yaug. 
têtes        têtes 


têtes 

Bœufs 5  G05    j 

Vaches 1  985    [    2-22 

Taureaux..  365     ) 

Veaux 1  93-2         949 

Moutons  ..  1-2  508      1  463 

Porcs 3  072          861 


Réserves 

La  Vill.       Vanff. 
têtes  têtes 


947 


3(i7 


110 


•270 

448 

70 

180 

80 

■260 

70  ; 

5-30 

255 

Prix  maxima  du   kilogramme. 
Au  poids  net.  Au  poids  vif. 

1"  q.      2*  q.        3'  q.      Prix  extrêmes. 


Bœufs 

6.80 

6.50 

5.80 

•2.00  à  4.26 

Vaches  

7.00 

6.50 

5.  se 

2.00      4.38 

Taureaux  .. 

6.06 

5.76 

5.40 

■2.00      3  84 

Veaux  

li.60 

11.90 

8  60 

2.5%      7. .12 

Moutons  . . . 

13.00 

!1.»0 

10.90 

3.70      6.38 

Porcs 

10.30 

10.00 

9.70 

5.60      7.21 

Bœufs 

Vaches  .. 
Taureaux., 
Veaux.. . . , 
Moutons  . . 
Porcs  . . . , , 


Marché  du  Jeudi  12  féutier. 

Entrées  directes 
aux  abattoirs.  Réserves 


Amenés.  LaVill.       Vaug.         LaVill.        Vang. 

tètes        têtes        tètes  l^tes  tètes 

1   Î13     J 

817 

1  '2i^3 
f.  63S 

2  0.Î9 


^75 

7-21 

1  721 

427 


111 

119 
480 
327 


419 


62 


5S5 

46 

4-0 

320 

327 

no 

Rrix  maxinia  du  kilogramme. 


Au  poids  net. 


f  q.       2-  q.        3'  q. 


6  00 

7  00 
6  05 


Bœuls. . . . 
Vaches.  .. 
Taureaux. 

Veaux 11  6ù 

Moutons 13  00 

Porcs 10  30 


6  50 

G  50 

5  76 

10  90 

1)  80 

10  00 


5  80 
5  80 
5  40 

8  60 
10  80 

9  70 


Au  poids  vif. 
Prix  extrêmes. 
2.00  à  4.23 


2.C0 
2.10 
2.50 
3.84 
6.60 


.35 
3.81 
7.20 
6.38 
7.21 


Dans  les  départements,  on  cote  : 

Bordeaux,  par  kilogr.  poids  vif  :  bœufs,  2.40  à 
4.30;  vaches,  2  à  3.60;  par  kilugr.  poids  net  : 
veaux,  10  à  U.40;  moutons.  9  à  11.50. 

Cliolet,  par  kilogr.  poids  vif  :  bœufs,  2.05  à  3.05; 
vaches,  2.55  à  2.95;  veaux,  5  à  5.50  ;  porcs,  8.40  à 
S. 15. 

Dijon,  pai  kilogr.  poids  vif  :  veaux,  5.40  à  6.50: 
porcs,  1.80  à  1.90:  par  kilogr.  poids  net  :  moutons. 
9.15  à  11.15. 

Limorjes,  par  kilogr.  poids  vif:  bœufs,  2.50  ;  vaches. 
2.60;  veaux,  6  fr.;  moutons,  4  50;  porcs,  6.90. 

LyonVaise,  par  kilogr.  poids  vif  :  bœufs,  1.30  à 
4.50;  veaux,  4.10  à  6.30;  porcs,  6.80  à  1.30:  par 
kilogr.  poids  net  :  moutons,  10  à  12.50. 

Marseille,  par  kilogr.  poids  net  :  bœufs,  '6.25  à 
7  fr.;  niiiutons,  10  à  11  ^fr.;  par  kilogr.  vif  :  porcs, 
6.20  à  6.25. 

Nancy,  par  kilogr.  poids  net  :  bœufs,  6.20  à  1  fr.: 
moutons,  10  à  13  fr.;  par  kilogr.  vif  :  porcs,  1  à 
1.50. 

Suifs.  — La  dernière  cote  officielle  de  la  Bourse 
de  commerce  de  Paris,  a  élé  établie  de  415  à  420  fr 
les  100  kilogr. 

Vins  et  eaux-de-vie.  —  La  crise  des  transports 
persiste  et  la  IVrmeté  des  cours  saccenl.ie.  Par  hec- 
tolitre nu,  on  paie  les  vins  rouges  .lu  Midi  :  112  à 
125  fr.  à  Beziers:  115  à  130  fr.  à  Nimes;  115  à  125  fr. 
à  M"nt|ielli'  r;  110  à  130  fr.  à  Narbonne;  lOS  à  125  tr. 
à  Perpignan;  115  à  120  fr.  à  Diaguignan.  Les  vins 
blancs  valent  de  130  à  150  fr.  l'hectolitre  nu. 

Dans  le  Cher,  les  vins  rouges  sont  cotés  140  fr.  et 
les  blancs  de  145  à  150  fr.  Ihectolitre. 

Dans  l'Yonne,  les  vins  rouges  du  Tonnerrois  valent 
de  180  à  210  tr.  et  les  blancs  rie  "220  à  260  fr.  la  feuil- 
lette de  136  litres. 

En  Algérie,  on  paie  de  125  à  13»  fr.  l'hectolitre. 

Dans  les  Charentes,  les  eaux-de-v  e  nouvelles  ti- 
tra t  60  degrés  valent  enviion  1  100  fr.  l'hectolitre. 

Cidres  et  eanx-de-vie  de  Cidre.  —  Les  cours  des 
cidres  s  nt  en  hausse  et  ceux  des  eaux-de-vie  en 
baisse.  En  Normandie,  on  paie  les  cidres  de  38  à 
40  fr.;  les  po  rés  de  42  à  15  fr.  et  les  eaux-de  vie  à 
60  degrés,  900  fr.  l'hectolitre. 

Fromages.  —  En  Franche-Comté,  les  gruyères  sont 
vendu-  de  490  à  550  fr.  les  50  kilogr. 

Pom'ii  s  de  terre.  —  Par  vagon  de  5  tonnes,  on 
cote  aux  li'O  kilogr.  départ  :  Iloll  n  le,  65  a  10  fr.: 
Sauci«se  ronge,  35  à  48  fr.;  Ronde  jiune,  36  à  42  fr.; 
Institut  de  Beauvais,  38  à  42  fr.;  Géante  bleue,  25  à 
26  fr. 

Huiles  d'olives.  —  Cours  en  hausse.  On  paie  main- 
tenani  de  1  200  à  1  300  fr.  les  100  kilogr.  nus  dans 
les  Alpes-Maritimes. 

B,  Dlb.vno. 

Le  Gérant  :  Chabi.es  Ditkfix. 
k'aris.  —  I-    Makbtueux,  imprimeur,  1,  rue  Cassette 


CHKONIQUE  AGRICOLE 


161 


AVIS 

Ce  numéro  était  sous  presse  lorsque  la  grroe  des  imprimeurs  éclata  le  2o  février.  C'est  ce 
qui  explique  le  relard  dan<:  son  envoi. 


CHRONIQUE  AGRICOLE 

TransQiission  des  pouvoirs  à  la  Piésidence  de  la  Itépublique.  —  M.  Poincaré  président  de  la  Commission 
des  réparations.  —  Les  Chambres  d'Agricaltui-e  dans  les  régions  déva-tées.  —  Le  prix  de  la  betterdve  à 
sucre  pour  la  nouvelle  campagne.  —  Démarches  de  la  Confédération  des  Associations  agricoles  des 
régions  dévastées.  —  L-'s  exportations  de  chevaux.  —  Le-i  accidents  daas  l'emploi  des  tracteurs  agri- 
coles. —  Redevances  de  la  Binque  de  France  pour  le  crédit  ag-icole  en  1919.  —  Les  sorties  de  vins. 
—  Comice  agricole  de  Saint-Qientin.  —  Organisation  d'un  concours  national  de  ponte.  —  Les  enivrais 
potassiques  d'Alsace.  —  Ecole  d'Agriculture  de  la  Uéole.  —  E  -oie  nationale  des  inlustries  agricoles.  — 
Création  d'un  diplôme  d'ingénieur  à  l'Ecole  coloniale  d'Agriculture  de  Tunis.  —  Eco'e  dm  lustrie  laitière 
de  \Iamirolle.  —  Essai.?  de  cilture  mécanique.  —  Vente  d'animaux  reproducteurs.  —  La  main-d  œuvre 
agricole  Polonaise. 


La  Présidence  de  la  République. 

La  transmission  des  pouvoirs  au  nouveau 
Président  de  la  République  s'est  effectuée  so- 
lennellement le  IH  février.  La  veille,  une  loi 
a  été  volée  par  le  Parlement  pour  proclamer 
que  M.  Rivmond  Poincaré  a  bien  mérité  de 
la  Pairie.  C'élail  traduire  le  senliment  una- 
nime du  pays. 

Dans  les  messages  qu'ils  ont  adressés  au 
Parleinenl  dans  cette  heure  solennelle,  le 
Président  sortant,  M.  Raymond  Poincaré,  et 
le  nouveau  Président,  M.  Paul  Deschanel,  ont 
exprimé  la  même  pensée  :  l'Union  nalionale, 
qui  a  permis  de  gagner  la  guerre,  doit  nous 
aider  à  gagner  la  paix.  «  Tout  ce  qui  réveil- 
lerait d'anciennes  discordes,  a  dit  M.  Paul 
Deschanel,  serait  un  crime  contre  la  Patrie.  » 
Nulles  paroles  ne  sauraient  mieu.K  exprimer 
les  ambitions  des  agriculteurs. 

LeCibinet  présidé  par  M.  MiUeraud  a  été 
maintenu  en  fonctions. 

Après  avoir  quitté  le  pouvoir,  M.  Raymond 
Poincaré  a  accepté  une  des  plus  lourdes 
charges  de  l'heure  présenle,  celle  de  prési- 
dent de  laCominission  des  réparations.  Dans 
son  dernier  message,  il  s'était  exprimé  en 
ces  termes  :  «  Des  engagements  ont  été  pris 
envers  nous  par  l'Allemagne;  nous  devons 
en  obtenir  et  en  assurer  l'exécution.  »  Au 
poste  qu'il  a  accepté,  M.  Poincaré  ne  faillira 
pas  à  cette  granle  tâche,  il  aura  à  noaveau 
bien  mérité  de  la  France,  et  en  particuTer 
des  agriculteurs  des  régions  dévastées. 

Chambres  d'Agriculture. 

On  trouvera  plus  loin  (p.  173)  un  décret 
qui  détermine  les  cantons  des  territoires  dé- 
vastés par  la  guerre  dans  lesquels  il  est  im- 
possible de  procéder  actuellement  aux  élec- 
tions pour  les  Chambres  d'Agriculture.  La  loi 
du  25  octobre  1919  a  fixé  les  conditions  qui 

26  Février  1920.  —  N°  9. 


assureront  la  représentation  de  ces  cantons, 
.jusqu'au  moment  de  leur  reconstitution. 

Le  prix  de  la  betterave  à  sucre. 
Les  contrats  entre  agricultt^urs  et  fabri- 
cants de  sucre  pour  les  prix  de  la  betterave 
de  la  prochaine  récolte  sont  aujourdhui  l'ob- 
jet des  préoccupalions  générales.  Les  agri- 
culteurs producteurs  de  betteraves  de  la 
région  de  Paris  se  sont  réunis  le  11  févrierau 
siège  du  Syndical  agricole  de  cette  région; 
ils  ontadoptè  la  résolution  suivanlc  : 

La  discussion  a  établi  qu'il  était  impossible, 
dans  les  circonstances  actuelles,  de  pro  luire  des 
betteraves  à  sucre  à  moins  de  L^iO  fr.  la  tonne 
pour  un  titrage  de  7°5,  le  prix  du  sucreétant  de 
200  fr.  les  100  kilogr. 

De  pins  il  a  été  décidé  de  demander  : 

1°  S(  le  sucre  est  au-deuu-i  de  20J  fr.,  un  par- 
tage de  l'excédent  dans  la  proportion  de  75  0/0 
pour  le  producteur,  et  25  0/0  pour  le  fabricant; 

2°  Piiur  les  dixièmes  aii-de>sus  et  au-desious  du 
titrage  de  700,  comptés  sans  limites,  une  aug- 
mentation ou  une  diminution  de  1  0/0  du  pris 
du  sucre. 

D'autre  pari,  M.  J.  de  Coninck,  président 
de  la  Société  d'Agriculture  du  Havre,  a  fait 
connaître  que,  dans  la  Seine-Inférieure,  les 
sucreries  offrent  acluelleineat  160  fr.  par 
1  OiJO  kilogr.  à  forfait,  à  la  densité  de6"8,  ou 
l.>0  fr.  avec  partage  de  bénéfices  au-dessus  du 
prix  de  2HU  fr.  pour  le  sucre. 

Dans  les  régions  dévastées. 
La  Confédération  des  Associalions  agri- 
coles des  régions  dévastées  a  fait  récemment 
des  démarclies  pressantes  auprès  du  ministre 
des  Régions  libérées  et  du  ministre  de  l'Âgri- 
culture.  Dans  une  note  présentée  en  son  nom 
par  M.  Baillol,  elle  a  insisté  sur  la  nécessité 
d'établir  un  régime  spécial  pour  ces  malheu- 
reuses régions.  Elle  a  réclamé  notamment  la 
suppression  du  Service  des   travaux  d'Etat 

Tome  I.  —  9 


)G2  CHRONIQUE  AGHICOLE 

dont  le  rôle  serait  mieux  rempli  par  les  Coo 


pératives  et  les  Syndicats  ngricoles,  ;iu  grand 
bénéfice  de  l'Etat;  elle  a  demandé  aussi  la 
suppression  de  la  motoculture  d'Etal,  des 
avantages  spéciaux  pour  la  culture  du  blé, 
l'organisation  rationnelle  de  la  main-d'œuvre 
étrangère,  des  réformes  dans  le  régime  des 
avances  aux  agriculteurs  sinistrés,  le  réta- 
blissement des  subventions  pour  la  culture 
mécanique,  etc.  On  voit  que  les  réclamations 
des  agriculteurs  sont  toujours  celles  que 
nous  avons  déjà  signalées,  parce  qu'il  ne 
leur  a  jias  été  donné  satisfaction. 

Les  mêmes  revendications  ont  été  expo- 
sées par  M.  de  Warren,  député,  dans  un 
Congrès  des 'Agriculieurs  de  l'Oise.  Prés  (}e 
l  500  délégués  des  groupements  du  départe- 
ment s'y  sont  associés  pI  ont  adhéré  à  la  Con- 
fédération des  régions  dévasiécs. 

Il  convient  de  signaler  aussi  une  protesta- 
tion contre  les  facilités  accordées  à  l'exporta- 
tion des  chevaux,  malgré  la  rareté  de  ces 
animau.x.  Cette  exportation  a,  en  effet,  pour 
résultat,  d'exagérer  les  prix  déjà  très  élevés 
des  chevaux  nécessaires  à  la  culture. 

Les  accidents  dans  les  travaux  agricoles. 

Les  accidents  survenus  dans  l'emploi  des 
tracteurs  entraînent-ils  une  responsabilité 
spéciale  pour  les  propriétaires  de  ces  appa- 
reils? Celte  queslion  nous  a  été  adressée  de 
divers  côtés  par  des  agriculteurs  et  des  direc- 
teurs de  Syndicats  de  culture  mécanique. 

La  réponse  est  très  simple.  En  effet,  aux 
termes  de  la  loi  du  30  juin  189'J,  «  les  acci- 
dents occasionnés  par  l'emploi  de  machines 
agricoles  mues  par  des  moteurs  inanimés  et 
dont  sont  victimes,  par  le  fait  et  à  l'occasion 
du  travail,  les  personnes,  quelles  qu'elles 
soient,  occupées  à  la  conduite  ou  au  service 
de  ces  moteurs  ou  machines,  sont  à  la  charge 
de  l'exploitant  dudit  moteur  ».  Ce  texte  déli- 
nil  nettement  la  responsabilité  des  proprié- 
taires de  tracteurs;  il  convient  donc  qu'ils 
s'assurent  contre  les  conséquences  des  acci- 
dents. 

Banque  de  France  et  Crédit  agricole. 

L'Assemblée  générale  annuelle  des  action- 
naires de  la  Banque  de  France  s'est  tenue  à 
Paris  le  29  janvier  sous  la  présidence  de 
M.  Georges  Pallain,  gouverneur.  Du  relevé 
des  opérations,  il  ressort  que  le  montant  des 
redevances  payées  à  l'Etat  au  cours  de  l'an- 
née 1919  pour  être  alTectées  au  Crédit  agri- 
cole s'e?t  élevé  à  la  somme  de  37  millions 
75  181  fr.  75. 

Le  montant  total,  depuis  la  loi  de  1897, 


des  sommes  mises  par  ces  redevances  à  la 
disposition  du  Crédit  agricole  dépasse  actuel- 
lement 239  millions,  en  dehors  de  l'avance  de 
■40  millions  qui  était  remboursable  en  1920, 
mais  qui  a  été  renouvelée  par  la  loi  du  20  dé- 
cembre 1918. 

Comice  agricole  de  Saint  Quentin. 

Le  Comice  agricole  de  l'arrondissement  de 
Saiiit-Queniin  (Aisne),  dont  nous  avons  na- 
guère maintes  fois  signalé  l'activité,  a  repris 
ses  travaux  dans  cette  malheureuse  région 
profondément  dévastée  par  la  guerre.  M.  Er- 
nest Robert,  qui  en  fut  le  président  dévoué 
pendant  une  longue  série  d'années,  a  été 
nommé  président  d'honneur,  et  M.  C.  Séve- 
rin,  agriculteur  au  Verguier,  a  été  élu  prési- 
dent. 

Dans  une  séance  tenue  le  7  février,  un  cer- 
tain nombre  de  vœux  ont  été  adoptés,  dont 
voici  le  texte  : 

1°  Que,  si  le  bétail  allemand  livré  au  cultiva- 
teur ne  le  satisfait  pas  quant  au  prix,  il  soit  dé- 
cidé qu'un  expert,  nommé  par  M.  le  Préfet  sur 
une  liste  présentée  par  le  Comice,  fasse  l'esti- 
mation ; 

2°  Que  les  S.  T.  E.  soient  graduellement  sup- 
primés pour  rendre  libre  la  main-d'œuvre  né- 
cessaire à  l'agriculture; 

3°  Que  la  remis>-  sur  les  tracteurs  soit  rétablie 
à  50  0/0  pour  les  régions  dévastées,  et  qu'un  fait 
comme  celui-ci  ne  puisse  se  reproduire:  voir 
des  primes  attribuées  fort  libéralement  être  re- 
fusées aux  plus  fortement  sinistrés,  pour  qui 
elles  paraissaient  avoir  été  spt^cialement  créées; 

4°  Que  des  primes  soient  établies  proportion- 
nellement à  l'intensité  des  dégâts  dans  les  rA- 
(iions  dévastées,  et  que  le  régime  des  avances 
fonctionne  avec  plus  de  régularité. 

Les  sénateurs  et  les  députés  du  départe- 
ment de  l'Aisne,  invités  à  cette  réunion,  ont 
promis  leur  concours  le  plus  complet  en  vue 
de  la  réalisation  de  ces  vœux. 

Commerce  des  vins. 

La  Direction  générale  des  Contributions 
indirectes  a  publié  les  documents  relatifs  à 
la  sortie  des  caves  des  récoltants  pendant  les 
quatre  premiers  mois  de  la  campagne  en 
cours. 

En  France,  les  sorties  de  vins  se  sont  éle- 
vées à  4  035  344  hectolitres  pendant  le  mois 
de  janvier,  et  à  13  740  696  hectolitres  depuis 
le  1"  octobre.  Pendant  cette  période,  les 
quantités  soumises  au  droit  de  circulation 
ont  été  de  1-2  898  072  hectolitres. 

En  Algérie,  les  sorties  ont  été  de  633  835 
hectolitres  en  janvier  et  de  4  024  497  pendant 
les  quatre  premiers  mois  de  la  campagne. 


CHRONIQUK   AGMICOLE 


163 


Au  31  janvier,  le  stock  commercial  chez 
les  marchands  en  gros  s'élevait  à  8  703  896 
heclolitres  en  France,  et  à  1  030  042  en  Algé- 
rie. 

D'après  les  relevés  de  l'Intendance,  il  res- 
tait encore,  au  31  janvier,  6  796  hectolitres  à 
enlever  sur  les  140  377  réquisitionné^  pen- 
dant la  campagne  précédente  dans  les  quatre 
départements  de  l'Aude,  de  l'Hérault,  du 
Gard  et  des  Pyrénées-Orientales.  C'est  une 
opération  qui  a  été  longue  à  liquider. 

Concours  national  de  ponte. 

Un  concours  ayant  pour  but  de  mettre  en 
comparaison  les  mpilh-urs  sujets  des  diffé- 
rentes races  de  poules,  au  point  de  vue  de 
leur  aptitude  fi  la  production  des  œufs,  aura 
lieu  à  partir  du  1"  octobre  1920,  sur  le  do- 
maine des  Vaulx  de  Cernay  (Seine-et-Oise),  où 
est  installé  le  Centre  national  d' expérimenta- 
tion zoutevhnique.  En  voici  les  conditions  : 

Le  concour.s  aura  une  durée  de  douze  périoiles 
de  quatre  semaines,  au  bout  desquelles  les  ré 
conifienses  prévues  seront  accordées.  Ceppudant, 
les  animaux  ayant  ohlenu,  soit  un  premier  prix, 
soit  un  deuxième  prix,  continufronl.  à  être  sou- 
mis aux  épreuves  pendant  un  mois  de  plus,  en 
vue  de  l'établissement  précis  des  records  an- 
nuels. 

Le  concours  sera  organisé  pour  lecevoir  au 
minimum  I0_,  lots  de  3  poules.  Seront  seules 
admises  les  bêtes  nées  en  France  en  1920,  de 
race  pure,  appartejiant  à  des  éleveuis  français 
depuis  au  moins  quatre  mois  à  la  date  du  1"  oc- 
tobre. 

Soixante  pour  cent  des  places  seront  réservées 
aux  races  françaises.  Le  même  éleveur  ne  pourra 
présenter  moins  de  cinq  poules  de  la  même 
race  et  plus  de  dix. 

Les  demandes  d'admission  seront  reçues 
jusqu'au  30  mai  par  M.  Laplaud,  directeur- 
secrétaire  du  Centre  national  zootechnique, 
à  Autfargis  (Seine-et-Oise).  On  peut  lui  de- 
mander le  programme  et  le  règ'ement  du 
concours  de  ponte. 

Les  engrais  potassiques  d'Alsace. 

Les  espoirs  que  l'on  avait  conçus  relative- 
ment à  un  approvisionnement  abondant  en 
engrais  potassiques  de  provenance  alsa- 
cienne sont  malheureusement  déçus,  au 
moins  en  ce  moment.  En  effet,  dans  le  cou- 
rant du  mois  de  février,  le  Bureau  de  vente 
de  la  potasse  d'Alsace,  à  Mulhouse,  a  signifié 
à  ses  aj-'ents  qu'en  ce  moment  «  les  quantités 
vendues  et  non  encore  expédiées  sont  telle- 
ment importanies  que,  pour  arriver  à  être  à 
jour,  il  faut  non  seulement  arrêter  jusqu'à 
nouvel  ordre  toutes  nouvelles  ventes,  mais 
encore  se  résignera  voir  un  retard  qui  peut 


atteindre  jusqu'à  trois  ou  quatre  mois,  peut- 
être  même  plus,  se  produire  dans  l'exécution 
des  ordres  déjà  notés.  »  Les  expéditions 
faites  actuellement  se  rapportent  aux  com- 
mandes passées  en  août  et  en  sep'embre. 

Le  Bureau  de  vente  fait  reporter  la  respon- 
sabilité de  cette  pénible  situation  au  manque 
trop  fréquent  de  matériel  de  chemin  de  fer,  à 
des  arrêts  répétés  de  tout  le  trafic,  à  des 
grèves  ouvrières  qui  ont  ralenti  la  produc- 
tion. Ce  sont,  en  définitive,  les  agriculteurs 
qui  pâlissent;  ils  sont  menacés  de  ne  pas  re- 
cevoir les  engrais  potassiques  qu'ils  avaient 
commandés  pour  la  saison  de  (irintemps. 

Ecoles  d'Agriculture. 
Un  concours  sur  titres  pour  la  nomination 
du  directeur  de  l'Efole  d'Agriculture  et  de 
Viticulture  de  La  Hé<de  (Gironde)  sera  ou- 
vert à  Paris  le  15  mai  prochain.  Les  candi- 
dats devront  transmettre  au  iiimistôre  de 
l'Agriculture  (Direction  de  l'Agriculture), 
avant  le  1=''  mai,  leur  demande  d'admission 
accompagnée  des  pièces  exigées  par  les 
règleuiputs. 

Ecole    nationale   des   Industries   agricoles. 

Une  assemblée  générale  des  anciens  élèves 
de  l'Ecole  nationale  des  Industries  agricoles 
de  Douai  s'est  tenue  récemment  à  Paris;  elle  a 
permis  à  un  grand  nombre  d'adhérents  de  se 
retrouver  après  les  années  d'épreuves. 
L'école  a  été  fortement  éprouvée,  mais  les 
mesures  nécessaires  en  ont  assuré  la  réou- 
verture; elle  continuera  à  fournir,  comme 
par  le  passé,  des  directeurs  et  des  chefs  de 
fabriccilion  aux  chefs  d'entreprise. 

Ecole  d'Agriculture  de  Tunis. 

Un  arrêté  du  ministre  Résident  général  de 
France  à  Tunis  vient  de  créer  un  diplôme 
d'ingénieur  de  V Ecole  coloniale  d'Agriculture 
de  J'unis.  Ce  diplôme  ne  sera  décerné  qu'aux 
élèves  réguliers  qui  aurcmt  obtenu  une 
moyenne  d'ensemble  de  fin  d'études  d'au 
moins  13  points.  Les  élèves  des  promotions 
antérieures  recevront  rétroactivement  le 
même  titre,  sous  les  mêmes  conditions. 

Le  diplôme  ordinaire  de  l'Ecole  continuera 
à  être  délivré  aux  élèves  dont  la  moyenne  de 
fin  d'études  sera  comprise  entre  13  et 
15  points. 

Le  nouveau  titre  accordé  aux  élèves  les 
plus  méritants  est  la  légitime  consécration 
des  études  suivies  à  l'Ecole  coloniale  d'Agri- 
culture de  Tunis.  Par  l'organisation  de  ses 
cours  théoriques  et  pratiques  et  par  le  niveau 
de  son  recrutement  et  de  ses  études,  cet 
établissement  peut  ajuste  titre  être  assimilé 


164 


OHHONIOUE  AGKICOLE 


aux  Ecoles  nationales  d'Agriculture  d»^  France. 

Ecole  d  industrie  laitière. 

Les  e.xamens  d'admission  à  l'Ecole  natio- 
nale d'industrie  laitière  de  Mamirolle  (Doubs) 
auront  lieu  le  1"  avril  au  siège  de  l'établisse- 
ment. Un  certain  nombre  de  bour.'es  pour- 
ront èlre  atlribuées  aux  candidats  les  plus 
méritants. 

Les  demandes  d'admission  doivent  par- 
venir au  directeur,  à  Mamirolle,  avant  le 
10  mars. 

Culture  mécanique. 

Des  essais  de  culture  mécanique  spéciale- 
ment réservés  à  la  vigne  auront  lieu  à  Tou- 
louse les  6,  7,  et  8  mars,  quartier  de  Lafour- 
guette,  sur  le  domaine  de  M.  Marrot,  con- 
seiller général. 

Ces  essais,  auxquels  participeront  quelques 
machines  très  intéressantes  et  des  charrues 
automatiques  pouvant  virer  sur  place  et 
travailler  les  vignes  plantées  à  1"'.50  de 
largeur,  sert  ni  complétés  par  des  essais  de 
machines  perfectionnées  à  traction  animale  et 
par  une  exposition  de  tous  les  nouveaux  ins- 
truments destinés  aux  travaux  de  la  ferme. 

—  La  Chambre  syndicale  des  importateurs 
français  et  alliés  de  tracteurs  agricoles  et  de 
matériel  de  motoculture  organise,  du  10  au 
14  mars  inclus, 'des  démonstrations  publi- 
ques d'appareils  de  motoculture  dans  le  parc 
du  château  de  Versailles,  sur  le  territoire  de 
la  ferme  de  Gally  l'porte  de  Rocquencouil). 
Tous  les  constructeurs  sont  invités  à  y  par- 
ticiper. 

Vente  d'animaux  reproducteurs. 

On  sait  que,  chaque  année,  il  est  procédé 
à  la  vacherie  réputée  de  MM.  Lavoinne 
frères,  au  Bosc-aux-Moines  (Seine-Infé- 
rieure), à  une  vente  aux  enchères  d'animaux 
reproducteurs  de  la  race  Normande  pure.  La 
24"  vente  annuelle  a  eu  lieu  le  jeudi  12  fé- 
vrier. Voici  les  détails  des  enchères  : 
Taureaux. 

Gluten,  aJjugé   à  M.  Bertauld,  à   ViKeboul  (Loir- 
€t-Ctier),  pour  2  500  fr. 

Gladiateur,  au  luêiue,  2  SOO  fr. 

Gtatieur,M.  L.  Levaspeur,  à  Frichemesnil,  3  i  00  fr. 

Radium,  M.  P.  Develline,  à  Vernon(Eure),  3  400  fr. 

Rêve-d'Oi;  M.  Jules  Avenel,  à  Molteville,  2  000  fr. 

Hippocrate,  M.J .  Brianchoc,  à  Bures-en-Bray,  3  31)0  fr. 

Héritier,  ferme  déparicmentale  de  Mont-Saint-Ai- 
pnan,  2  500  fr. 

Historien,  M.  Henri  Stalin,  à  Pavilly,  4  600  fr. 

Ciobeur,  M.  François  Guyant,  à  Douvrend,  2  400  fr. 

Bintintin,  M.  E.  Blanquet,  à  Berinonville,  1  900  fr. 

Rubicon,  M.Berlauld,  déjà  nommé,  1  800  fr. 

Garus,   M.  Henri   Lepelit,  à  Sainte-Marie-aux-An- 
glais  (Calvados),  2  lÛO  fr. 

Goulu,  au  même,  3  000  fr. 


Gilano.  M.  A.  Lami'tle,  à  Manéhouville,  iltO  fr. 

Ilai/tiii,  M.  Mauiice  Thouvifjiior,  à  Paris,  4  ÎOO  fr. 

Héraut,  M.  E.  Chatel,  à  Paluel,  3  200  fr. 

Haqvel,  M.  Lepetit,  déjà  remué,  2  400  fr. 

Hochet,  au  aiéme,  2  900  fr. 

Hudson,  M.  F.  Bli  ndel,  à  Brametot,  3  lÛO  fr. 

Horace,  .M.  Victor  Dellienne,  à  Sainl-Valcry-souE- 
Bures,  2  300  fr. 

Houleux,  M.  Emile  Duclos,  à  Neufville-Ferrières 
(Seiue-lnférieure),  2  OUO  fr. 

Huisard,  M.  Lepetit,  déjà  nommé,  3  100  fr. 

Hublot,  M.  C.  Leiœur,  a  (irémonville.  2  500  fr. 

Homard,  .M.  Joseph  Martel,  à  Mesnil  Eudin 
(SotLme),  2  600  fr. 

Hufjjié,  M.  G.  Uauaois,  à  Névi  le,  3  400  fr. 

Horion,  M.  Gabiirl  Taconet,  à  Rolleville,  2  tCO  fr. 

Harpon,  M.  Chàlel,  déjà   nommé,  3  000  fr. 

Hercule,  M.  Develline,  déjà  nonamé,  1  800  fr. 

liondolier,  M.  L.  Oursel,  a  RaMot,  2  400  fr. 

Génisses. 

Friiole,  M.  Bertaud,  déjà  nommé,  î  SUO  Ir. 

Famine,  M.  Lepelit,  déjà  nomme,  2  600  fr. 

Fascine,  au  mrme,  1  600  fr. 

Fulma,  au  même,  3  OuO  fr. 

Fabienne,  au-  même,  2  400  fr. 

Fiileu.'e,  !xu  même,  2  900  fr. 

Faïence,  au  un'me,  3  100  fr. 

Hnlunde,  M.  Bertaulil,  déjà  noQ.mé,  2  SOO  fr. 

Faustine,  an  même,  3  OUO  fr. 

Founni,  au  même,  2  000   fr. 

Hnnoise,  M.  Bouet,  à  Ellon    (Calvados  ,  1500  fr. 

Féerie,  M.  Lepetit,  déjà  nommé,  1  500  fr. 

Féline,  .M.  A.  Leliêvre,  à  Etoutleville,  2  UO  fr. 

Favorite,  .M.  Bertauld,  déjà  ncmmé,  3  100  fr. 

Facile,  au  même,  1  500  fr. 

Fusette,  au  même,  1  600  fr. 

La  vente  a  produit  79  300  fr.  pour  les  tau- 
reaux, ft  y7  500  fr.  pour  les  génisses,  soit  en 
tout  Ht) SOO  fr.  Le  prix  moyen  ressort  à 
2  734  fr.  pour  les  taureaux  et  à  2344  fr.  pour 
les  génisses. 

En  11119,  un  même  nombre  d'animaux 
avaient  été  adjugés  pour  100  loO  fr. 

La  main-d'œuvre  Polonaise. 

On  nous  signale  les  premiers  résultats  des 
essais  entrepris  pour  l'emploi  de  familles 
Polonaises  dans  les  fermes  depuis  la  cessa- 
lion  des  hostilités.  Voici  les  constatations 
faites  par  un  agriculteur  sur  ce  sujet  : 

Les  hommes  naiaissent  peu  farailiarisés  avec 
les  chevaux;  mais,  comme  journaliers,  eux  et 
leurs  femmes  donnent  dès  maintenant  satisfac- 
tion. Les  conditions  sont  débattues  de  gré  à  gré. 
Elles  sont  identiques  à  celles  de  nos  employés 
ordinaires.  Les  familles  sont  logées,  non  nour- 
ries. Il  est  bon  de  les  engager  pour  un  temps 
déterminé  moyennant  paiement  d'uue  piirae 
fixée  au  début,  payable  en  lin  de  contrat. 

Les  renseignements  utiles  sont  fournis  par 
M.  Bâchez,  chef  du  dépôt  des  travailleurs 
étrangers,  annexe  de  la  caserne  Thouvenot, 
à  Toul  (Meurthe-et-Moselle). 

HeiNRY  Sagmer. 


LES  PÈOHERS  DE  MONTREUIL.  —  II.  LA  SITUATION  ACTUELLE 


165 


LES  PECHERS  DE  MOMREUIL 


II.  —  La  situation  actuelle. 
La  fleur  coupée. 

Nous  avons  vu(l)  comment  Girardol  fut 
amené  à  appliquer  des  méthodes  si  parfaites 
dès  le  premier  jour  qu'elles  se  sont  perpé- 
tuées jusqu'à  nous.  Les  seules  modirications 
sont  dues  à  l'emploi  plus  étendu  de  la 
greffe.  Ce  n'est  pas  impunément  que,  pen- 
dant plus  de  dpU-\  siècles,  le  sol  a  'porté 
des  pêchers.  En  dépit  de';  engrais,  il  s^:  fa- 
tigue de  celte  culture  intensive  du  même  vé- 
gétal. Pour  remédier  à  cet  épuisement,  le 
cultivateur  montreuillois  a  été  amené  à  plan- 
ter les  espèces  hâtives  les  plus  vigoureuses, 
qui  croissent  malgré  l'appauvrissement  du 
soi.  Les  brins  sont  palissés  sur  le  mur  enduit 
de  plâtre  où  ils  sont  li.xés  non  par  des  treil- 
lages, mais  à  l'aide  de  rognures  d'étoffe  en- 
veloppant le  rameau  et  facilement  fi.^ées  par 
un  clou.  C'est  ce  qu'on  appelle  le  palissage  à 
la  loi^ue,  imaginé  par  Girardot  sans  doute. 
Les  branches  ainsi  soutenues  sont  grelïées  à 
l'aide  d'espèces  tardives  moins  vigoureuses. 

Un  des  amateurs  ()ui  ont  entrepris  par  pas- 
sion cette  culture  des  fruits  m'a  e.\po-é  la  si- 
tuation dans  les  vergers  de  Montreuil  : 

«  C'est  ainsi,  par  le  greiJ'age,  que  les  va- 
riétés intermédiaires,  Amadou,  Précoce  de  | 
Halle,  Early  Ri  vers,  sont  mises  à  fruit.  Leurs  j 
pèches  étant  récoltées  fin  juin  et  juillet,  la 
sève  se  porte  alors  sur  les  greffes  oi^i  viennent 
les  Grosses-Mignonnes,  les  Galandes  et  les 
belhs  Beausses,  plus  tardives,  mûrissant  en 
août  et  en  septembre.  La  pêche  Opoix,  une 
de  celles  qui  réussissent  le  mieux  par  le 
greffage,  ne  mûrit  que  fin  octobre  et  début 
de  novembre.  Il  n'est  pas  rare  de  voir  huit  à 
dix  variétés  de  pèches  sur  le  même  pêcher. 
On  recèpe  même  l'arbre  pour  le  rajeunir  et 
obtenir  de  nouveaux  rejetons  à  greiïer. 

«  Grâce  à  ces  méthodes,  que  de  savants 
praticiens  améliorent  chaque  jour,  Montreuil 
continue  à  donner  les  meilleures  et  les  plus 
belles  pèches  du  monde.  La  commune  et  ses 
voisines  ne  se  bornent  pas  à  cette  production, 
toutes  les  autres  espèces  de  beaux  fruits  de 
rapport  y  sont  cultivées  :  pommes  de  Cal- 
ville et  Canadas,  poires  Doyennés  du  Comice, 
Doyennps  d'hiver,  Passe-Crassannes,  rempla- 
cent le  pécher  lorsque,  décidément,  le  sol  ne 
se  prête  plus  à  celui-ci.  En  dehors  du  palis- 


(1)  Journal  d'Agriculiure  pratique  du   12   février, 
page  126. 


sage  à  la  loque,  on  voit  dans  les  enclos  les 
arbres  fruitiers  en  contre-espaliers,  cordons, 
fuseaux  ou  vases. 

<<  D'ailleurs,  pas  de  formes  régulières,  tout 
est  sacrifié  uniquemint  au  produit  en  argent. 
Les  arboriculteurs  ont  acquis  une  hatuleté 
merveilleuse  pour  la  mise  à  fruits  des  cou- 
ronnes des  pêchers,  les  pincements  sur  pin- 
cements pour  les  pommiers  et  les  pêchers.  Ils 
obtiennent  ainsi  des  fruits  d'une  beauté  et 
d'une  saveur  imcomp.irables. 

«  Les  soins  sont  de  tous  les  instants;  hiver 
et  été,  on  procède  à  ta  destruction  des  petits 
ennemis  par  l'emploi  des  insecticides.  Aussi- 
tôt noués,  les  fruits  sont  abrités  dans  des 
sacs  en  papier.  (Jn  comprend  le  prix  élevé 
obtenu  par  les  produits  de  Montreuil,  réser- 
vés aux  tables  riches,  aux  grands  hôtels  et 
aux  grands  restaurants. 

«  Même  les  cultures  dérobées,  interca- 
laires, que  le  goût  des  Ûeurs  de  plus  en  plus 
répandu  à  Paris  a  fait  naître,  concourent  à  la 
fructification  en  attirant  les  abeilles  qui  ré- 
pandent le  pollen.  Au  printemps,  narcisses, 
jonquilles,  pivoines  mettent  la  gaîté  et  l'éclat 
de  leurs  couleurs  dans  les  enclos;  à  l'au- 
tomne, chrys  inthèmes  et  anthémis  donnent 
un  dernier  aspect  d'opulence  à  ces  étroits  jar- 
dins. Le  chrys  inthème  est  l'objet  de  soins 
particuliers,  même  il  est  soumis,  comme  le 
lilas  à  Vitry,  à  l'étiolement  dans  des  lieux 
sombres,  on  place  les  pieds  dans  les  carrières 
qui  servent,  au  printemps,  à  obtenir  la  barbe 
de  capucin.  » 

Revenons  à  la  culture  du  pécher.  Malgré  la 
diminution  du  nombre  des  producteurs, 
Montreuil  en  possède  encore  200.  Il  y  en 
avait  '(00  en  1872  dans  la  commune  et  celle 
de  Hosny,  et  Montreuil  seule  consacrait  287 
hectares  aux  jardins,  dont  200  pour  les  seuls 
pêchers,  23  aux  pommiers  et  cerisiers, 
37  aux  plantes  d'agrément.  L'n  cultivateur 
travaille  en  moyenne  de  4  à  3  arpents  (1). 
Cette  mesure,  évaluée  aujourd'hui  à  3.3  ares 
33  centiares,  et  la  perche  demeurent  la  base  de 
la  propriété  à  Montreuil,  mais  on  calcule 
aussi  l'importance  des  pêcheraies  par  le 
nombre  de  mètres  de  murs;  quelques-unes 
en  ont  plus  de  3  000,  elles  sont  rares.  La  pro- 
duction moyenne,  par  culture,  est  évaluée  à 
20  000  pêches  chaque  année  en  moyenne  et  à 

(1)  La  surface  en  production  a  été  réduite  à  deux 
arpents  par  propriété  peu  tant  la  guerre,  à  cause  de 
la  pénurie  du  personnel. 


166 


LES  PÊCHERS  DE  MONTREUIL.  —  11.  LA  SITUATION  ACTUELLE 


30  000  par  heclarc.  Le  fruit,  qui  valait,  jadis 
2  fr.  50  à  3  fr.  pièce,  atteignait  rarement  plus 
de  1  fr.  25  en  1918  (mais  la  vie  chère  a  dû,  là  ! 
aussi,  faire  monter  les  prix).  La  moyenne  est  | 
de  20  à  2S  centimes  sur  l'ensemble  de  la  sai- 
son. 

Cette  culture  nécessite  de  grandes  dépenses 
comme  main-d'œuvre  et  matériaux.  J'en- 
tends parmi  les  mntériaux  les  loques,  c'est-à- 
dire  les  rognures  et  lisières  de  drMp  qui  ser- 
vent au  palissage.  Cendant  la  guerre  elles 
firent  défaut.  La  fabrication  du  drap  renais- 
sance issu  des  vieux  vêlements  ayant  acca- 
paré les  lainages  noirs,  on  se  rejeta  sur  les 
rognures  bleu  horizon.  Il  faut  aussi  des  sacs 
de  papier  pour  mettre  les  beaux  fruits,  poires 
et  pommes,  hors  des  atteintes  des  insectes, 
le  Syndicat  des  producteurs  en  acheté  200  ki- 
logr.  par  an  et  il  y  en  a  210  au  kilogr.,  soit 
42  000  sacs  chaque  année.  Pour  fixer  ces 
sacs,  il  faut  des  épingles  ou  une  coulisse  de 
laiton.  A  Fonlenay-sous-Bois,  on  les  rem- 
place par  une  bague  de  caoutchouc.  L'engrais 
—  la  boue  de  Paris  —  représente  aussi 
une  valeur  considérable;  il  n'est  employé 
qu'après  avoir  subi  un  triage  et  une  fermen- 
tation prolongée. 

La  vente  a  lieu  soit  directement  aux  Halles, 
par  les  petits  cultivateurs  qui  les  apportent 
eux-mêmes,  soit  sur  pied  par  les  grands 
horticulteurs.  Les  fruits,  réunis  dans  de 
grandes  mannes,  sont  groupés  le  soir  par  les 
commissionnaires,  qui  les  chargent  dans  leurs 
voitures  et  les  amènent  à  Paris,  où  les  ven- 
deurs se  rendent  par  des  tramways  partant  à 
trois  heures  du  matin.  Il  reste  beaucoup  de 
voitures  appartenant  à  des  producteurs  et 
conduites  par  eux,  mais  on  ne  retrouve  pas 
la  physionomie  nocturne,  fébrile,  deMonIreuil 
décrite  par  Emile  de  la  Bédollière  vers  1860, 
description  encore  plagiée  de  nos  jours,  mais 
qui  a  bien  vieilli  avec  la  création  des  tram- 
ways et  du  métropolitain.  Je  cite  : 

«  Pour  se  faire  une  juste  idée  de  l'impor- 
tance de  Montreuil  comme  production,  il  faut 
le  voir  la  nuit,  vers  une  heure  ou  deux  du 
matin.  Ce  village,  si  calme  dans  le  jour, 
s'éveille  tout  à  coup  et  devient  bruyant  au 
possible;  de  toutes  parts,  on  va  et  l'on  vient, 
on  parle,  on  rit  et  l'on  chante  :  c'est  le  mo- 
ment d'atteler  pour  aller  à  la  halle. 

«  Au  bout  d'une  demi-heure,  on  commence 
à  voir  partir  les  voilures,  et  bientôt  toutes 
les  rues  conduisant  à  la  route  de  Paris  sont 
encombrées  d'équipages  qui,  venus  de  toutes 
les  voies  adjacentes,  prennent  place  à  la  file 
et  forment  une  immense  caravane  qui  se  di- 
rige vers  la  capitale. 


<>  Une  fois  les  femmes  parties,  car  ce  sont 
elles  qui  sont  chargées  de  la  vente,  les  cam- 
pagnards vont  reprendre  leur  somme  inter- 
rompu et  le  village  reprend  son  calme  jusqu'à 
l'heure  où  la  caravane  de  la  nuit  revient  les 
voitures  vides  et  les  poches  pleines.  » 

Les  voitures  n'emportent  pas  seulement 
des  pêches  e!  d'autres  fruits,  elles  se  chargent 
aussi  de  grandes  gerbes  de  Heurs  coupées, 
car  Montreuil  entre  pour  une  large  part  dans 
l'approvisionnement  on  bouquets  à  la  main 
du  carreau  des  Halles,  où  viennent  s'a))pro- 
visionner  les  marchandes  de  fleurs  qui  par- 
courent Paris  en  poussant  leurs  petites  char- 
rettes. 

Ces  cultures,  qui  se  rattachent  si  intime- 
ment à  celles  du  pécher  et  des  fruits  de  luxe 
à  pépins,  ont  amené  nombre  de  propriétaires 
à  entreprendre  la  production  florale.  «Toutes 
les  plantes  bulbeuse-,  série  qui  s'étend,  dit 
M.  Ballet,  du  galtonia  à  l'ornithogale.  de  la 
jacinthe  parisienne  au  lys,  du  narcisse  à  la 
frilillaire,  soit  en  bulbes,  soit  en  gerbes  fleu- 
ries, sont  obtenues  dans  les  jardins  de  Mon- 
treuil. »  Là  encore  sont  produites  les  plantes 
en  pot  :  primevères  de  Chine,  grenadiers, 
azalées,  hortensias.  Les  serres  ont  apparu  à 
leur  tour  pour  abriter  camélias,  gardénias, 
cyclamens  et  orangers.  El  plusieurs  forceurs 
de  libis  se  sont  installés  sur  le  territoire. 
C'est,  du  reste,  dans  ces  parages,  à  Belleville, 
alors  commune  en  dehors  de  Paris,  que  la 
curieuse  et  prospère  industrie  du  forçage  prit 
naissance;  un  horticulteur  nommé  Matliieu 
découvrit  le  procédé  au  commencement  du 
xi.x""  siècle.  Alors,  Belleville  était  le  grand 
fournisseur  de  lilas  autour  de  Paris. 

J'ai  signalé  déjà  que  Montreuil  est  le  prin- 
cipal producteur  de  la  barbe  de  capucin, 
c'est-à-dire  de  la  chicorée  étiolée,  industrie 
que  l'on  retrouve  dans  toute  la  région  des 
anciennes  carrières  à  plâtre  :  à  Rosny,  Fon- 
tenay-sous-Bois,  Neuilly  sur-Marne,  Créteil, 
Paulin,  Bobigny,  etc.  Elle  utilise  les  immen- 
ses souterrains  des  environs  de  Montreuil, 
ceux  qui  s'étendent  sous  la  ville,  et  des  ca- 
ves spécialement  aménagées  en  vue  du  blan- 
chiment. La  chicorée  obtenue  dans  les 
cultures  maraîchères  des  deux  rives  de  la 
Marne,  où  elle  a  été  semée  au  printemps,  est 
arrachée,  en  novembre  et  décembre,  à  l'aide 
d'une  fourche  à  dents  plates  qui  évite  de 
meurtrir  ou  couper  les  racines.  Celles-ci, 
bien  lavées,  sont  réunies  en  bottes  de  30  à 
50  centimètres  de  largeur,  à  l'aide  de  deux 
liens  d'osier;  le  collet  doit  rester  intact,  il 
faut,  dans  la  même  botte,  des  brins  droits, 
de  même  force,  10  à  15  millimètres  de  dia- 


NOTES  D'AGRICULTURE  ALGÉRIENNE 


167 


mètre  au  collet.  Les  bottes  sont  alors  trans- 
portées dans  le  souterrain  ou  le  cellier  obscur 
et  placées,  très  serrées  les  unes  contre  les 
autres,  au  st'in  d'un  fumier  frais  de  cheval, 
épais  de  40  à  50  centimètres.  Tous  les  deux 
jours,  parfois  tous  les  jours,  on  arrose  la 
plantation  ;  la  chaleur  du  fumier  fermenté 
fait  entrer  les  racines  en  végétation,  les 
feuilles  poussent  rapidement,  mais  l'absence 
de  lumière  les  force  à  s'étioler,  c'est-à-dire  à 
devenir  d'un  blanc  jaunâtre,  infinimi-nl  déli- 
cat. Après  une  durée  de  douze  à  vini;t  jours, 
selon  la  température  —  elle  doit  atteindre 
18  à  "20  degi-és  —  et  l'humidité  de  la  masse 
qui  enveloppe  les  bottes,  on  retire  celles-ci 
pour  les  diviser  en  bottillons;  les  racines 
sont  nettoyées  avec  soin,  on  élimine  les 
feuilles  altérées.  Ces  longues  feuilles  blan- 
ches, parfois  légèrement  veinées  de  rouge, 
sont  la  barbe  de  capucin,  salade  connue  sur- 


tout dans  les  régions  du  nord;  on  en  prépare 
bien  peu  au  sud  de  la  Loire. 

Montreuil,  dont  les  horticulteurs  ont  acquis 
une  illustration  si  méritée  et  qui  conserve,  à 
côté  du  nom  de  Girardot,  ceux  d'arboricul- 
teurs d'une  haute  science  professionnelle 
comme  les  Pépin  au  xvm"  siècle  et  Lepère  au 
xix',  demeure  donc  un  des  grands  centres  de 
jardinage  de  la  France-  Ce  rôle  se  maintien- 
dra-t-il  longtemps,  ne  peut-on  craindre  que 
la  poussée  constante  de  Paris  ne  fasse  cou- 
vrir par  les  vastes  et  hauts  immeubles  de 
rapport  les  curieux  damiers  de  pècheraies? 
Il  faudra  des  années  sans  doute  pour 
que  les  craintes  se  réalisent,  il  est  encore 
bien  des  espaces  libres  autour  de  ce  hameau 
de  Malassis  qui  vit  naitre  et  se  développer 
l'œuvre  de  Girardot. 

Ardouin-Dumazet, 


NOTES  D'AGRICULTURE  ALGERIENNE 

L'ÉVOLUTION    ACTUELLE    DE    LA    PIIOPUIÉTÉ    RURALE 


M.  Guy  de  Moutard  a  altiré  récemment, 
dans  le  Journal  d'Agriculturi;  praliqw  (1), 
l'attention  du  monde  agricole  et  des  écono- 
mistes sur  l'augmentation  du  nombre  des 
ventes  d'immeubles  ruraux  en  France,  et  sur 
les  conséquences  sociales  que  comporte  ce 
phénomène  économique. 

A  cet  effet,  il  ne  sera  peut-être  pas  sans 
intérêt  de  signaler  que  le  phénomène  relevé 
par  M.  de  Monlard  sur  les  statistiques  fran- 
çaises n'est  pas  limité  à  la  France,  et  que 
l'Afrique  du  Nord  nous  montre,  comme  la 
métropole,  l'acquisition  plus  récente,  mais 
également  progressive,  du  sol  par  l'ouvrier 
rural.  Mais  si  le  phénomène  est  socialement 
heureux  en  France,  il  apparaît,  quoique  bien 
plus  récent,  comme  dangereux  ou  au  moins 
gros  de  risques  pour  l'Afrique  du  Nord,  où 
l'ouvrier  rural  qui  achète  est  dans  la  plupart 
des  cas  l'o  ivrier  arabe  ou  |kabyle,  cliassant 
devant  lui  la  colonisation  européenne,  et  la 
rendiint  impossible  par  ses  pratiques  cultu- 
rales  et  son  laisser-aller. 

En  1910,  les  ventes  efTectuées  au  cours  de 
l'année,  d'indigènes  s  Européens,  portaient, 
en  efTet,  sur  (16  801  hectares,  tandis  que 
celles  d'Européens  à  indigènes  n'avaienllieu 
que  sur  12  13'7  hectares.  Ain  si, la  culture  et  l'in- 
lîuence  françaises  gagnaient,  il  y  a  dix  ans,  en 

(1)  Journal  il' AgricuUure  prali'jiie,  n"  4,  22  jan- 
vier, p.  H. 


une  seule  année, 54  664  hectares  sur  la  culture 
arabe.  En  1918,  au  contraire,  les  Européens 
ont  vendu  aux  indigènes  20  316  hectares, 
tandis  que  les  Européens  n'ont  acquis  que 
16  84(1  hectares  de  propriétés  indigènes.  La 
propriété  européenne,  au  lieu  de  gagner,  a 
donc  rétrogradé  en  cette  seule  année  de 
3  476  hectares.  Les  statistiques  de  1919 
n  ont  pas  encore  paru,  mais  on  sent  nette- 
ment en  parcourant  le  pays  le  mouvement 
s'amplitier.  Des  centres  européens  créés  avec 
peine,  il  y  a  trente  ans,  disparaissent,  acquis 
par  des  Arabes,  et  en  certaines  régions,  en 
Kribylie  notamment,  l'indigène  sobre  et  dé- 
pensant peu,  devenu  riche  par  les  hauts  sa- 
laires, les  primes  et  les  allocations,  qui  ont 
été  la  conséquence  de  la  guerre,  chasse 
progrt-ssivement  le  colon,  et  acquiert  le  sol, 
lambeau  par  lambeau,  en  le  payant  à  prix 
d'or.  En  dehors  des  régions  viticoles  où 
domine  la  grande  propriété  européenne, 
d'allure  industrielle,  et  où  la  hausse  est  due 
à  l'espérance  du  maintien  pendant  quelques 
années  du  haut  prix  du  vin,  l'augmentation 
de  la  valeur  vénale  de  la  propriété  rurale  en 
Algérie  est  due  surtout  à  l'indigène  qui 
achète  ou  dispute  toute  propriété  mise  en 
vente.  Le  billet  de  banque  que  l'Arabe  ne 
peut  conserver  sans  risques  de  le  perdre  ou 
de  le  voir  dévorer  par  les  rats  dans  l'alca- 
razas  qu'il  enfouit  sous  sa  tente  est  pour  lui 
périssable,  et,    toute    question  de  confiance 


168 


CONCOURS  DE  NEVERS 


dans  le  crédit  de  la  France  mise  à  part,  le 
billet  de  la  Banque  de  France  ou  d'Algérie 
n'a  pas  pour  lui  la  valeur  de  la  monnaie 
métallique.  Aussi,  en  l'absence  de  cette  der- 
nière, pour  ne  pas  perdre  sa  richesse,  il  la 
convertit  en  terres,  et  parfois  même  en  im- 
meubles urbains  qu'il  loue  à  des  Européens. 
Comme  par  suite  du  haut  prix  des  denrées 
agricoles,  l'aisance  est  grande  et  les  besoins 
restreints  dans  le  monde  indigène,  le  numé- 
raire est  abondant,  et  ce  numéraire,  sans 
attrait  pour  son  possesseur,  condait  l'Arabe 
à  acheter  la  terre  à  des  prix  fabulçux.  C'est 
ainsi  qu'en  Tunisie,  dans  l'oasis  de  Gabès, 
où  la  propriété  est  presque  exclusivement 
indigène,  nous  avons  constaté  cette  année 
des  ventes  de  jardins  sous  les  palmiers  etlec- 
luées  sur  la  base  de  400  fr.  Vare,  soit  plu  s  de 
40000  fr.  l'hectare,  et  en  Algérie,  dans  le  Tell 
et  sur  les  plateaux,  la  propriété  indigène, 
mauvaise  avec  ses  terres  envahies  par  le  ju- 
jubier ou  le  palmier  nain,  qui  valait  en 
moyenne  157  fr.  l'hectare  en  191."),  212  fr.  50 
en  1917,  s'est  élevée  à  3:!1  fr.  27  en  1918. 

L'attachement  de  l'indigène  pour  le  sol, 
indiqué  déjà  par  les  chiffres  qui  précèdent, 
se  confirme,  en  outre,  à  la  lecture  des  statis- 
tiques algériennes  donnant  les  résultats  des 
transactions  entre  indigènes.  Pendant  la  pé- 
riode décennale  1901-1910,  ces  transactions 
ont  porté  dans  les  trois  départements  sur 
528  932  hectares,  soit  en  moyenne  sur 
52  89J  hectares  par  an.  Actuellement,  l'indi- 
gène qui  ne  veut  plus  céder  son  sol  au  colon, 
et  qui,  comme  le  montrent  les  chiffres  cités 
plus  haut,  achète  plus  de  terres  à  l'Européen 
qu'il  ne  lui  en  vend,  hésite  également  à  se 
défaire  de  sa  terre  en  faveur  de  ses  coreli- 
gionnaires; aussi  voyons-nous  la  surface  sur 
laquelle  ont  porté  les  transactions  tomber  à 
43  872  hectares  en  1918.  La  réduction  atteint 
ainsi  près  de  17  0/0. 


Il  y  a  là  pour  l'avenir  agricole  de  toute 
l'Afrique  du  Nord,  car  en  Tunisie  et  au  Maroc 
la  situation  est  la  même  qu'en  Algérie,  un 
phénomène  de  conlre-colonisalion  qui  doit 
donner  lieu  à  réflexion;  la  propriété  arabe 
n'atteint  jamais,  en  eii'et,  sauf  dans  les  jar- 
dins d'oasis,  la  productivité  de  la  propriété 
européenne,  et  le  retour  progressif  du  sol 
au  monde  indigène  correspond,  en  outre, 
forcément,  à  une  diminution  de  l'influence 
française.  Si  l'accession  à  la  possession  de  la 
terre  de  l'ouvrier  exploitant  est  heureuse 
dans  la  métropole,  où  cet  ouvrier  est  de 
même  race  et  de  môme  culture  que  le  pro- 
priétaire précédent,  elle  peut,  au  contraire, 
en  s'exagérant,  devenir  dans  l'.Vfrique  du 
Nord,  où  les  ouvriers  exploitants  sont  en 
majeure  partie  des  indigènes,  un  danger 
pour  la  colonisation  et  le  progrès. 

On  peut  se  demander,  toutefois,  s'il  n'y 
a  pas  lieu  de  penser  que  le  phénomène 
constaté  n'est  que  provisoire?  Notre  savant 
collègue,  M.  Caziot,  dans  un  ouvrage  récent, 
et  dans  un  article  publié  ici  même  (1),  a 
montré  que  la  propriété  paysanne  avait  con- 
sidérablement accru  ses  positions  en  France, 
dans  le  courant  du  siècle  dernier,  et  il  in- 
dique bien  ainsi  qu'il  s'agit  d'une  évolution 
certaine  de  la  propriété  qui  ne  fait  que  com- 
mencer. En  Algérie,  il  n'en  était  pas  de 
même,  et  avant  la  guerre,  la  propriété  euro- 
péenne gagnait  au  contraire  sur  la  propriété 
arabe.  C'est  la  révolution  économique  ac- 
tuelle, la  dépréciation  du  billet  de  banque  et 
la  hausse  parallèle  des  produits  du  sol  qui  a 
créé  la  crise  de  «  contre-colonisation  »  que 
nous  constatons.  Cette  crise  pourra-t-elle 
être  enrayée  assez  vite  pour  que  l'Européen 
cultivateur  ne  disparaisse  pas  complètement 
des  régions  kabyles  notamment.  C'est  ce 
qu'il  faut  souhaiter  pour  l'avenir  foncier  et 


agricole  de  la  colonie. 


Pierre  Berthault. 


CONCOURS  DE  NEVERS 


Le  concours  annuel  d'animaux  reproluoteurs, 
organisé  par  la  Société  d'Agriculture  de  la  Niè- 
vre, s'est  tenu  à  Nevers  du  12  au  15  février,  sous 
la  direction  de  M.  le  vicomte  Je  Soutirait,  prési- 
dent de  la  Société,  et  de  M.  Charles  Souchon, 
commissaire  général.  L'organisation  en  a  été, 
comme  toujours,  d'une  régularité  absolue;  le 
vaste  hall  construit  par  la  Société  sur  le  champ 
de  foire  est  parfaitement  approprié  à  ces  réu- 
nions. 

(t)  Journal    d'Agricullure   pratique,   16  et  30  oc- 
tobre 1919. 


Comme  toujours,  les  jeunes  taureaux  de  la 
race  iiivernaise-charolaise  formaient  la  partie 
capitale  du  concours;  on  en  comptait  de  125  à 
1.30.  Ce  nombre  est  sensililement  inférieur  à  ce- 
lui des  concours  d'avant  la  «uerre.  Plusieurs 
causes  ont  contribué  à  diminuer  l'envoi  des  ani- 
maux. Ln  certain  nombre  d'éleveurs  paraissent 
s'être  abstenus  parce  qu'ils  redoutaient  la  fièvre 
aphteuse  qui  règne  dans  le  pays  comme  presque 
partout;  d'autre  part,  un  nombre  important  de 
ventes  ont  été  effectuées  précédemment  dans  les 
étables,  à  des  prix  très  élevés  auxquels  on  cédait 


RAJEUNISSEMENT  DES  Pl-.CHERS^EN  PLEIN  VENT 


d'autant  plus  volooliers  que  les  approvisionne- 
ments en  fourrages  d  hiver  sont  rares  dans  toutes 
les  fermes. 

Si  le  nombre  était  restreint,  la  qualité  des  ani- 
maux exposés  était,  par  conire,  tout  à  fait  re- 
marquable. L'élevage  du  Nivernais  a  depuis 
longtemps  fait  ses  preuves;  mais  il  s'améliore 
encore  si  possible,  en  ce  sens  que  l'on  ne  ren- 
contre plus  aucun  animal  médiocre  parmi  ceux 
qui  sont  exposes;  la  tâche  dtrs  jurys  est  devenue 
de  plus  en  plus  délicate. 

Un  retrouve  ici  les  représentants  des  étables 
les  plus  réputées  de  la  Mièvre  ei  du  Cber.  Les 
éleveurs  les  plus  éménlts  se  disputent  les  prix; 
la  liste  en  serait  longue,  mais  u  est  impos=ible 
de  la  repioduire.  On  ne  peut  qu'indiquer  les 
grands  lauréats. 

Le  prix  d'honneur  (prix  du  Président  Bardin) 
pour  le  plus  beau  taurtau  est  remporté  par 
M.  Louis  Soulier,  à  Marseilles- lès- Aubigny 
(Cher),  qui  avait  déjà  remporté  d'éclatants  suc- 
cès au  récent  concours  de  Saïut-Amand. 

La  lutte  a  été,  comme  toujours,  très  vive  pour 
les  prix  d'ensemble.  Le  premier  de  ces  prix  (lots 
composés  de  quatie  taureaux;  est  remporté  par 
M.  Léon  Goby,  à  Mars-sur-Allier;  le  deuxième, 
par  M.  Louis  Soulier,  lauréat  du  prix  d'honneur; 
le  troisième,  par  .\1.  Auguste  Besson,  à  Mont, 
commune  de  Jamcaize.  M.  Léon  (joby  et  M.  Au- 
guste Beston  se  placent,  depuis  déjà  longtemps, 
au  rang  des  meilleurs  éleveurs. 

Les  ventes  ont  été  exceptionnellement  actives, 
à  des  prix  inconnus  jusqu'ici.  Ua  m'a  cité  un  tau- 
reau, âgé  il  est  vrai,  vendu  pour  «300  Ir.,  d'autres 
plus  jeunes  qui  ont  été  vendus  7  000  fr.  La 
moyenne  générale  ne  parait  pas  avoir  été  infé- 
rieure de  beaucoup  à  ce  dernier  taux. 

L'n  fait  met  en  évidence  l'ardeur  avec  laquelle 
les  bons  ri-producteurs  sont  recherchés.  Le 
Syndicat  des  éleveurs  de  la  .Nièvre,  présidé  par 
M.  Chomel,  avait  acheté  six  taureaux (tiois  âgés 
et  trois  jeunes),  dont  il  a  mis  la  location  pour 
un  an  en  adjudication  pendant  le  concours.  Les 
prix  d'adjudication  ont  été,  pour  les  taureaux 
âgés,  de  3  300  fr.,  4b00  fr.  et  3000  fr.;  pour  les 
jeunes,  de  1  800  fr.,  1  500  fr.  et  750  fr.  Les  deux 
premiers  avaient  été  achetés  ensemble  pour 
8  000  fr.;  le  prix  de  location  a  plus  que  couvert 
les  prix  d'achat. 

Pour  être  plus  modeste,  le  concours  des  bé- 
liers était  non  moins  remarquable.  Très  gros 
succès  pour  les  Southdowns  de  M.  Charles  Sou- 
chon,  qui  représentent  les  derniers  éléments 
d'une  bergerie  désormais  dispersée,  et  qui  rem- 
portent le, prix  d'honneur  et  le  prix  d'ensemble. 
Les  Charmois  de  M.  le  comte  d'Aramon,  au 
Chantay  (Cher),  sont  très  appréciés. 


169 

Le  concours  d'étalons  de  gros  trait  de  race 
nivernaise  est  un  élément  très  intéressant  de  la 
grande  reunion  de  A'evers.  Ce  concours  est  ré- 
serve aux  étalons  de  robe  noire  nés  dans  le 
département  de  la  Mevre.  Un  sait  avec  quel 
soin  cette  race  a  été  sélectionnée  depuis  une 
vingtaine  d  années;  des  éleveurs  habiles,  notam- 
men  M.M.  .l^hilippe  Denis,  Louis  Laporte,  Lé"n 
Lhoste,  ont  acquis,  à  cet  égard,  une  notoriété 
egitime.  Cette  année,  une  vingtaine  d'étalons  de 
trois  et  quatre  ans  ont  pris  part  au  concours.  Le 
prix  d  honneur  a  été  remporté  par  .M.  Philippe 
Uenis,  à  Lys,  pour  un  étalon  de  quatre  ans.  Lu- 
suania,  ne  chez  M.  Louis  Laporte,  à  Abon. 

Deux  faits,  en  dehors  du  concours,  mais  dont 
limpoitance  pour  l'élevage  est  considérable, 
sont  a  signaler. 

Le  problème  de  la  constitution  d'un  herd- 
book  unique  [pour  la  race  Charolaise,  qui  était 
sur  le  chantier  depuis  des  années,  a  été  enfin 
résolu.  Ues  rivalités  entre  le  Charolais  et  le  Ni- 
vernais avaient  empêché  la  réalisation  de  ce 
projet.  L  union  s'est  faite  récemment  dans  une 
reunion  de  la  Fédération  des  Sociétés  agricoles 
du  Centre.  11  y  a  été  décide  que  les  herd-books  te- 
nus a  Charolles  et  à. Nevers  seraient  fondus  en  un 
seul,  sous  le  litre  de  «  Herd-book  Charolais  de 
a  Aievre,  de  lAlher,  du  Cher,  de  Saône-et- 
Loire  ,..  Le  siège  en_a  été  fixé  à  Wevers.  Cette  so- 
lution ne  peut  être  que  très  utile  à  l'expansion 
de  la  race  Chaiolaise,  surtout  à  un  moment  où, 
dans  les  principaux  centres  d'élevage  de  la  race 
blanche,  on  se  préoccupe  des  moyens  de  déve- 
lopper l'exportation  des  reproducteurs. 

Un  a  lu  précédemment  dans  nos  colonnes  que 
par  les  elforts  de  M.  Girard,  directeur  des  Ser- 
vices agricoles  de  la  .Nièvre,  les  Syndicats  com- 
munaux d'Elevage  se  sont  multiplies  dans  ce  dé- 
partement et  se  sont  réunis  en  une  Fédération  ; 
celle-ci  est  présidée  par  un  éleveur  bien  connu' 
M.  Alphonse  Colas.  Grâce  a  une  large  subvention 
du  Conseil  général  et  sous  les  auspices  de  lUf- 
lice  agricole  régional  du  Centre,  cette  Fédéra- 
tion ciée  un  Centre  zootechnique  sur  le  domaine 
du  Clos-Hy,  aux  portes  de  .Nevers,  dans  la  vallée 
de  la  Loire.  Ce  domaine  a  été  rendu  célèbre  par 
les  succès  de  M.  Charles  Signoret  qui  l'exploitait 
naguère;  il  est  parfaitement  aménagé  pour  le 
but  poursuivi  par  la  Fédération.  Celle-ci  s'y 
livrera  à  la  fois  à  l'élevage  et  à  des  études  sur 
les  meilleures  conditions  d'alimentation  et  d'en- 
tretien des  bêtes  bovines,  ovines  et  porcines.  H 
n'est  pas  douteux  que,  sous  une  habile  direction, 
le  Centre  zootechnique  du  Clos-Ry  ne  manquera 
pas  de  rendre  de  grands  services. 

Henry  Sagnier. 


RAJEUMSSE3IEWT  DES  PÊCHERS  EN  PLEIN  VENT 


Le  rajeunissement  des  Pêchers  cultivés  en  j  très  arbres  fruitiers.  Le  motif  en  est  que  cet 

1  arbre,  lorsqu'il  est  dégarni,  ne  repousse  pas 


plein  vent  est  plus  délicat  que  celui  des  au- 


no 


RAJEUNISSEMENT  DES 


en  général  ou  ne  repousse  que  difficilement 
quand  il  est  rabattu  sur  le  vieux  bois. 

Aussi  est-il  admis  par  la  plupart  des 
arboriculteurs  que,  sauf  le  cas  oii  le  Pêcher 
est  cultivé  en  serre,  le  rabattage  en  vue  du 
rajeunissement  est  une  opération  générale- 
ment vouée  à  l'insuccès. 

On  signale  cependant  des  cas  où  le  rajeu- 
nissement a  donné  les  meilleurs  résultats. 
Au  Congrès  pomologique  tenu  à  Metz  à  l'au- 
tomne dernier,  M.  J.  Allemand,  directeur  du 


PÊCHERS  EN  PLEIN  VENT 

Jardin  des  Plantes  de  Grenoble,  a  appelé 
l'attention  de  ses  coUèj^ues  sur  les  tentatives 
fructueuses  de  rajeunissement  opérées  par 
M.  Comte,  propriétaire  à  Bernin,  localilé 
située  dans  la  vallée  du  Graisivaudan,  à 
14  kilomètres  en  amont  de  Grenoble. 

Mobilisé  comme  capitaine  de  chasseurs  à 
pied,  il  trouva  à  son  retour,  après  trois  ans 
et  demi  de  front,  ses  Pêchers  en  plein  vent 
complètement  dégarnis  de  peliles  branches 
à  la  hauteur    normale  ;    outre    un   allonge- 


■   V 

'H 


•  ■■■'■m 


Fig.  3S.  —  Prcticr  pesté  sans  soios  peruUuil 
(jnalre  ans,  après  rab.att>)ge. 


Kig.  311.  —  Le  niTMiio  Pc^clior, 
(résullat  obtenu, . 


ment  démesuré,  la  végétation  des  arbres 
était  appauvrie  |et  languissante.  Ils  parais- 
saient appelés  à  mourir  ;à  brève  échéance 
et  M.  Comte  entrevoyait  leur  prochain  ar- 
rachage. 

C'est  alors  qu'il  eut  l'idée  de  faire  un  essai 
de  rajeunissement  sur  quelques  sujets,  en 
les  rabattant  sur  des  rameaux  ou  soupçons 
de  rameaux  situés  bien  au-dessous  de  toute 
végétation  nouvelle  (tîg.  38). 

Le  propriétaire,  en  se  livrant  à  cette  ten- 
tative, n'avait  aucun  espoir;  il  pensait  que 
les  arbres  ne  repousseraient  pas  et,  d'avance, 
il  en  avait  fait  le  sacriQce. 


11  fut  donc  grandement  élonno  en  voyant 
les  arbres  rabatius  repousser,  donner  même 
des  rameaux  vigoureux  (fig.  30)  qui  fourni- 
rent l'année  suivante  une  récolte  beaucoup 
plus  abondanle  que  celle  des  arbres  sur  les- 
quels on  avait  simplement  raccourci  l'extré- 
mité des  rameaux.  Les  fruits  étaient  plus 
beaux  et  mieux  à  la  portée  pour  la  cueillette. 

L'expérience  ayant  été  concluante,  la  se- 
conde année,  M.  Comte  appliqua  le  traite- 
ment à  toute  sa  planta  lion  de  Pêchers,  com- 
prenant une  centaine  d'arbres,  dont  le  bran- 
chage a  été  complètement   renouvelé. 

Et  depuis,  ce  propriétaire  avisé  est  devenu 


LES  BETTERAVES  DANS  L'ALIMENTATION   DES  VACHES  LAIIIËRES 


171 


partisan  de  la  taille  annuelle  et  assez  sévère 
du  Pêcher  en  plein  vent,  cherchant  à  obtenir 
du  beau  fruit  et  non  la  quantité. 

Pour  le  rabattage,  M.  Comte  est  d'avis 
qu'il  doit  être  fait  sur  un  bouryeon  ou  un 
rameau  même  très  petit,  comme  le  montre 
l'une  des  photographies  mises  gracieuse- 
ment à  notre  disposition  par  M.  J.  Alle- 
mand. 

On  doit  ajouter  que  l'opération  demande 
quelques  soins.  La  coupe  des  branches  doit 
êire  faite  à  Taitie  d'une  égohine  à  lame  et 
dents  fines;  il  faut  ensuite  rafraîchir  chaque 
plaie  à  la  serpette  et  la  recouvrir  de  mastic  à 
greffer. 

La  méthode  de  rajeunissement  des  Pê- 
chers, proposée  par  M.  Comte,  n'est  pas  nou- 
velle. Dans  leur  Manupl  de  l'amnlcur  des  jar- 
dins (t.  IV,  p.  423),  Naudin  et  Decaisne 
signalaient  déjà,  au  milieu  du  xix'=  siècle, 
que  l'on  parvient  quelquefois  à  rajeunir  ces 
arbres  (en  espalier  ou  en  plein  vent)  en  «  1  s 
ravalant  sur  les  principales  branches  de  la 


charpente  où  repercent  dp  nouvelles  ramifi- 
cations ». 

M.  Berne,  qui  fut  autrefois  jardinier  en 
chef  a  l'Ecole  n:ilionale  d'agriculture  de 
Montpellier,  l'éussit  également,  en  appli- 
quant le  procédé  adopté  par  M.  Comte,  à  re- 
constituer des  Pêchers  de  dix-huit  ans,  mais 
avec  des  résultais  inégaux,  les  uns  favo- 
rables, les  autres  faibles  ou  nuls. 

11  semble  résulter  de  rechange  de  vues  qui 
a  eu  lieu  au  Congrès,  à  l'issue  de  la  commu- 
nication de  M.  Allemand,  que  le  rabattage 
des  Pêchers,  dans  les  conditions  exposées, 
donne  <les  résultats  variables  avec  le  milieu. 
Peut-être  y  aurait-il  lieu  de  rechercher  les 
causes  qui  exercent  une  influence  sur  la 
réussite  de  l'opération.  Kn  tout  cas,  il  con- 
venait d'apppler  l'attention  'des  lecteurs  du 
Journal  ilWgriculhirr  pialique,  sur  cette 
pratique  actuellement  (imi  usitée  et  qui  peut, 
dans  certHJns  cas,  rendre  des  services,  no- 
tamment pour  les  pêchers  plantas  dans  les 
vignes. 

K.  Lami'Roy. 


LES  BETTERAVES  DANS  L'AI  IME^TATION 

DES  VACUKS  LAITIÈRES 


Faut-il  donner  aux  vaches  laitières  les 
betteraves  entières  ou  bien  hachées  .' 

Une  expérience  sérieuse,  basée  sur  le  con- 
trôle méthodique  de  la  pratique  journalière, 
vient  d'être  entreprise  au  domaine  de  Ber- 
trandfosse,  Plailly  (Oise),  afin  de  rechercher 
le  plus  économique  et  le  plus  rémunérateur 
de  ces  deux  procédés. 

Un  lot  de  dix  vaches  en  bon  ét;it,  dont 
trois  fraîchement  vêlées  et  les  sept  autres  se 
trouvant  à  dilTérentes  périodes  de  la  gesta- 
tion, sans  toutefois  excéder  six  mois,  fui 
contrôlé  au  double  point  de  vue  de  la  nourri- 
ture et  du  rendement  laitier  en  le  soumet- 
tant successivement  aux  deux  pri'cédés 
d'alimentation  :  betteraves  coupées,  mélan- 
gées à  des  menues  pailles  et  ferrnentée?,  et 
betteraves  entières. 

Avant  l'expérience,  les  bètes  étaient  sou- 
mises au  régime  des  betteraves  coupées  et 
mélangées  à  des  menues  pailles;  il  n'y  avait 
qu'à  contrôler  les  frais  de  préparation  de  la 
nourriture,  la  quantité  ingérée  par  chaque 
animal   et  le  rendement   moyen  en  lait. 

Des  pesées  répétées  montrèrent  que  les 
vaches  consommaient,  par  tôle  et  par  jour, 
39  kilogr.  d'un  mélange  de  betteraves  cou- 
pées et  de  menues  pailles,  ce  mélange  étant 


composé  de  ."i."  kilogr.  ,SOU  de  betteraves  cou- 
pées et  de  'S  kiiogr.  20t)  de  menues  pailles. 

La  préparation  du  mélange  nécessitait  le 
travail  de  deux  hommes  durant  quinze  mi- 
nutes pour  passer  dafis  un  coupe-racines  mil 
éleclriquement  et  mélanger  aux  menues 
pailles  les  390  kilogr.  de  betteraves  consom- 
mées par  le  lot  de  10  vaches  durant  une 
journée. 

Les    frais  de    prépHralion   étaient   donc  : 

2  hommes  à  i  (t.  l'heure  durant  quinze  mi- 
nutes, soit  0  fr.  50;  consommation  élec- 
trique pour  actionner  le  coupe-racines, 
20  h\v.  160  à  0  fr.  0783,  soit  1  fr.  37;  total, 
2fr.  07. 

Les  vaches  recevaient,  outre  ce  mélange  : 

3  kiliigr.  de  foin,  3  kilogr.  de  paille,  1  kilogr. 
de  son,  1  kilogr.  de  tourteau,  quantités  qui 
demeurèrent  les  mêmes  pendant  toute  la 
durée  de  l'expérience. 

La  production  laitière  pesée  durant  plu- 
sieurs jours  consécutifs  donna  comme 
moyenne  journalière  pour  le  lot,  la  quantité 
de  97  kilogr.  300,  soit  une  moyenne  de  9  ki- 
logr. 730  par  vache  et  par  jour. 

Les  bêtes  furent  ensuite  soumises  au  ré- 
gime des  betleraves  non  coupées;  chaque 
bête  reçut  alors  par  jour  33  kilogr.  800 
de    betteraves    entières.    Pour    compenser 


172,  BOUTOIH 

l'absence  des  menues  pailles,  la  quantilé 
quotidienne  de  loin  l'ut  légèrement  augmen- 
tée, de  i  kilogr.  environ  par  tète. 

Dix  jours  furent  laissés  aux  vaches  pour 
s'accoutumer  à  ce  nouveau  régime,  puis  le 
lait  fut  pesé  à  nouveau.  La  production  jour- 
nalière moyenne  s'éleva  à  8i  kilogr.  32.5 
pour  le  lot,  soil  8  kilogr.  VM)  par  lète. 

Cette  pesée  marquait  donc  une  différence 
de  12  kilogr.  973  sur  la  précédente,  soit  un 
déficit  de  1  kilogr.  297  par  tète  et  par  jour. 
Le  tableau  suivant  résume  d'ailleurs  le  résul- 
tat de  l'expérience  quant  au  rendement  en 
lait: 

Belleraves  cou]  ées. 

fr.  c. 

Préparation   du  mélange 2. 07 

Entretien    du    coupe-racines     pour     la 
campagne  : 

francs 

2  jeux  de  lames S5 

1  plateau 2.';i 

346 
Graissage  et  eiitretien  des  courroies....       25 

371  fr.  pour   ISO  jours  (durée    de  ce  régime 
d'tiiver),  soit  par  jour 2.0i> 

4.13 

Lait  :  94  lit.  5  X  0  fr.  Sil 75  60 

Déduction  des  frais 4.13 

Total 11.47 

Betteraves   non  cou/jées. 
Il   serait   toujours  nécessaire    de   passer   les   bette- 
raves au  décrotteiir  électrit|ue. 


DE  SL'RETE 

Lait  :  81  lit.  5  x  0  fr.  80  =  65  fr.  20. 
Perte  de  fi  fr.  27  par  jour. 

Perte  de  1  128  fr.  60  pour  les  si.x    mois  de  régime 
d'hiver. 

Trois  bêtes  du  lot,  fraiclies  vélées  et  non 
resaillies,  par  conséquent  moins  sujettes  à 
variations,  ont  perdu  globalement  entre  les 
deux  pesées  :  3  kilogr.  020,  soit  1  lit.  60  par 
tête  et  par  jour  en  moyenne.  Ces  trois  mêmes 
vaches  passées  à  la  bascule  avant  et  après 
l'expérience  ne  marquèrent  aucun  change- 
ment en  poids. 

.\u  point  de  vue  économique,  le  bilan  des 
lieux  procédés  peut  donc  s'établir  de  la  façon 
suivante  ; 

.Malin.  Soir.  Total. 


Betteraves  coupées. 
52.100  45.200 

Betteraves  entières. 
48.7S0  .■55.333 


Différence  . 


—     3..fl0  —     9.665 


97.300 


84.325 
12.975 


Contrairement  à  ce  qu'on  aurait  pu  croire, 
avec  le  procédé  des  betteraves  entières,  les 
bètes  ont  tendance  à  consommer  davantage, 
car  celle  ration  présente  beaucoup  moins  de 
volume  que  le  mélange  de  betteraves  cou- 
pées et  de  menues  pailles. 

De  plus,  les  betteraves  coupée*  subissent, 
avant  d'être  données  aux  vaches,  un  com- 
mencement de  fermenialion  qui  en  facilite 
la  digestibililé  et  augmente  le  volume  de  la 
r.ition  dans  l'estomac  de  l'animal. 

PlEHRE    GuÉDOM, 
Slîi^iaire  au  Domaine  de  Bertrandfosse. 


BOUTOIR  DE  SURETE 


Les  petites  inventions  sont  souvent  celles 
qui  rendent  le  plus  de  services  et,  devant  la 


simplicité  qu'elles  présentent,  on  est  quel- 
quefois  tenté  de  se  demander  :  D'où  vient 


.•«î. 


Fig.  40.  —  Boutoir  de  sùrcle  du  système  Etienne. 


qu'on  ait  pas  trouvé  cela  plus  tôt?  Le  boutoir 
de  sûreté  inventé  par  M.  Etienne,  maréchal- 


ferranl  à  l'Isle-sur-Sorgue  (Vaucluse\  rentre 
assurément  dans  cette  catégorie. 


LE  GENÊT  ET  LA  PATE  A  PAPIER 


173 


Pour  parer  les  cornes  des  sabots  des  che- 
vaux, les  maréchaux  se  servent  depuis  un 
temps  itnmémorial  d'un  outil  appelé  bouloir. 
Cet  outil  par  trop  priniitif  présente  de  graves 
inconvénients,  il  exige  beaucoup  d'attention 
de  la  part  de  l'ouvrier  qui  s'en  sert  pour 
éviter  de  blesser  l'animal  que  l'on  ferre  ou 
l'ouvrier  qui  tient  le  pied,  il  est  difficile  à 
aiguiser,  les  rebords  qu'il  possède  rendant 
impraticable  pour  l'intérieur  1  usage  de  la 
meule  ordinaire.  Frappé  de  ces  défauts, 
M.  Etienne  a  inventé  un  boutoir  qui  présente 
sur  l'ancien  les  avantages  suivants  :  la  lame 
est  démontable  et,  par  conséquent,  peut  être 
aiguisée  avec  la  plus  grande  facilité  sur 
n'importe  quelle  meule,;  la  p  irtie  antérieure 
de  l'instrument  est  arrondie,  donc  pas  de 
danger  de  blesser  ni   l'ouvrier  qui   tient  le 


pied  ni  l'animal  que  l'on  ferre.  La  lame  agit 
à  la  façon  d'un  rabot  avec  cette  diiférence 
que  le  coté  biseauté  est  en  dessus.  La  mon- 
ture de  cet  outil  est  en  bronze,  la  lame  est 
maintenue  en  place  par  une  vis  serrée  par 
un  écrou  à  oreilles  ;  cette  vis  pouvant  glisser 
dans  une  rainure,  la  lame  peut  ressortir  plus 
ou  moins  selon  le  besoin,  malgré  l'usure  le 
tranchant  peut  toujours  être  au  point  conve- 
nable. 

Cet  outil  a  reçu  l'approbation  élogieuse 
d'un  grand  nombre  de  vétérinaires  et  maré- 
chaux. Je  crois  qu'il  rendra  service  à  tous 
ceux  qui  s'occupent  de  la  ferrure  des  ani- 
maux domestiques;  à  ces  titres,  j'ai  pensé 
qu'il  intéres.serait  les  lecteurs  du  Journal 
d' Aijricull lire  pi'alirjiir. 

He.vri  Avme. 


PAKTIE  OFFICIELLE 


Décret  du  4  février  1920  déterminanlles  cantons 
des  régions  dévastées  où  les  élections  aux 
Ctiatnbres  d'Agriculture  sont  provisoirement 
impossibles. 

Art.  ^'-'^ —  Par  déro;;ation  aux  dispositions  de 
l'article  6,  premier  alinéa,  de  la  loi  du  23  oc- 
tobre 19(9,  dans  les  arroaJisseinents  ci-dessous 
indiqués,  le  nombre  des  membres  de  la  Chambre 
d'Agriculture  à  élire  au  scrutin  de  liste  en  1920 
est  ainsi  fixé,  à  titre  provisoire  : 

Département  de  l'Aisne. 
Ariondissement  de  Laon,  10  membres. 
Arrondissement  de  Soissons,  a  membres. 

Déparlement  de  la  Marne. 
Arrondissement  de  Sainte-Meneliould,  2  mem- 
bres. 


Département  de  la  Meuse. 

Arrondissement  de  Montmédy,  4  membres. 

Arrondissement  de  Verdun,  3  membres. 

Art.  2.  —  Les  communes  des  cantons  de 
Craonne  et  de  Vailly  (Aisne),  de  Ville-sur- 
Tourbe  (Marne),  de  Damvillers,  Montfaucon, 
Charny,  Etain,  Fresne-en-Voëvre  et  Varenne- 
en-Arsonne  (Meuse)  ne  participeront  pas, 
en  1920,  à  l'élection  des  membres  des  Chfimbres 
d'Agriculture.  Les  intérêts  agricoles  de  ces  can- 
tons seront  représentés  au  sein  de  la  Chambre 
d'Agriculture  conformément  à  l'alinéa  2°  de 
l'article  6a  de  la  loi  du  25  octobre  1919  (1). 

Art.  3.  —  Le  ministre  de  l'Agriculture  et  le 
ministre  des  Régions  libérées  sont  chargés,  cha- 
cun en  ce  qui  le  concerne,  de  l'exécution  du 
présent  décret. 


LE  GENÊT  ET  LA  PATE  A  PAPIER  ^^' 


Traitement  industriel  du  rjenét.  —  Pour 
être  transformé  en  pâte  de  cellulose,  le  genêt 
doit  être  préalablement  desséché.  Le  procédé 
le  plus  économique  est  le  séchage  au  grand 
air,  sur  le  sol,  lequel  otl're,  en  outre,  l'avan- 


(ll  .4rt.  65  de  la  loi  du  23  oi-t'>bre  1919  :  ..  Un  dé- 
cret déterminera  tes  parties  des  départements  dé- 
vastés où  it  sera  provisoirement  impossiti'e  de  pro- 
céder aux  élections  ci  dessus  visées.  Les  Chanjbrcs 
d'Agriculture  de  ces  départemenis,  une  fois  consti- 
tuées, désigneront  à  litre  provisoire  les  citoyens 
chargés  de  représenter  les  intérêts  agricoles  de  ces 
territoires,  à  raison  d'un  membre  par  canton.  Dès 
que  la  région  sera  reconstituée,  la  Chambre  a'Agri- 
cullure  devra  soUiciler  du  ministère  de  l'Agriculture 
des  élections  régulières  «. 

(2)  Voir  le  numéro  du  19  février,  p.  130. 


tage  de  réduire  de  moitié  les  frais  de  trans- 
port. Après  passage  au  broyeur,  le  genêt  sec 
est  introduit  dans  un  bain  alcalin,  à  froid, 
soit  un  bain  de  soude  caustique  à  10  degrés 
Baume,  ou  bien  un  bain  composé  de  carbo- 
nate de  soude  et  d'un  lait  de  chaux,  ou  en- 
core un  bain  de  potasse  ou  autres  substances 
alcalines  employées  dans  des  proportions 
convenables  pour  produire  un  résultat  égal  à 
celui  de  la  soude  caustique  à  10  degrés 
Baume,  c'est-à-dire  la  désagrégation  des 
tiges,  branches  et  rameaux  destinés  à  être 
transformés  conjointement  a'Vec  la  fibre. 

Trois  ou  quatre  jours  après  l'immersion, 
on  enlève  de  la  solution  les  liges  désagré- 
gées, on  les  exprime  et  on  les  lave  soigneu- 


174 


AU  COMICE  AGRlCOLt  DE  SAINT-QUENTIN 


sèment,  puis  on  les  plonge  dans  un  autre 
bain  composé  d'eau  contenant  en  dissolution 
du  chlorure  de  chaux  dans  la  proportion  de 
1  à  2  0/0.  Les  liges  séjournent  dans  ce  bain 
pendant  deux  ou  trois  jours,  jusqu'à  ce 
qu'elles  deviennent  suffisamment  friables, 
après  quoi  on  les  relire  pour  les  introduire 
dans  un  bain  de  lavage  contenant  une  petite 
quantité  d'acide  suifurique  ou  d'hyposulfile 
de  soude. 

Après  ce  traitement,  les  genêts  sont  soumis 
à  la  mouture  dans  un  appareil  approprié, 
d'un  type  quelconque  (broyeur  à  meules  ver- 
licale.s,  pile  à  cylindre,  etc.)  pour  obtenir 
une  pâle  ayant  la  finesse  voulue. 

Le  liquide  du  bain  alcnlin  de  soude,  po- 
tasse ou  autres  alcalis  employés,  retient  la 
chlorophylle  et  dissout  les  gommes  et  résines 
dont  une  partie  est  saponifiée  et  l'autre  mise 
en  liberté.  En  ajoulant  à  ce  liquide  des  corps 
gras  ou  de  l'huile,  on  peut  l'employer  à  la  fa- 
brication d'un  savon  compact  de  bonne  qua- 
lité. 

Ce  procédé  de  faliricalion  comporte,  en  ré- 
sumé, les  opérations  suivantes  :  Découpage  à 
la  tranche,  passage  au  broyeur,  infusion 
dans  des  biissins  cimentés,  pendant  six  à 
sept  jdurs,  nouveau  broyage,  passage  à  la 
presse  hydraulique  (pour  éliminer  l'eau,  la 
chlorophylle  et  autres  éléments  constituant 
les  sous-produits);  éfaufilement  et  lavage  à 
la  machine  dite  «  hollandaise  n"  1  »  ;  blan- 
chiment à  la  machine  dite  «  hollandaise 
n"  2  »  ;  et  enfin,  passage  à  la  molasse. 

Pour  effectuer  ces  diverses  opérations  et 
traiter  en  une  journée  16  à  20  quintaux  de 
genêt  desséché,  donnant  12  à  14  quintaux  de 
pâte  à  papier,  d'après  les  résultats  obtenus 
en  Italie,  il  faut  employer  le  matériel  sui- 
vant : 

Deux  tranches,  quatre  cylindres  écraseurs, 
deux  presses  hydrauliques,  quatre  machines 
dites  i<  hollandaises  »,  et  deux  molasses. 

Indépendamment  du  résidu  formé  par  un 
liquide  alcalin  pouvant  être  transformé,  pour 
moitié,  en  acides  gras,  les  infusions  de  ge- 


nêt laissent  un  résidu  fixe,  desséché  à  100  de- 
grés, composé  de  18.90  0/0  de  chlorophylle 
et  de  gomme,  soit  13  0/0  de  chlorophylle, 
fournissant,  par  chaque  quintal  de  pâte, 
38  kilogr.  de  savon  de  bonne  qualité. 

Les  12  OUO  quintaux  de  genêt  vert  rendenl, 
en  outre,  1  (i/O  de  chlorophylle  en  masse  so- 
lide de  laque  pure. 

L'utilisation  du  génèl  comme  matière  pre- 
mière propre  à  la  fabrication  de  la  pâte  à 
papier  est  d'autant  plus  digne  de  retenir  l'at- 
tention que,  durant  ces  dernières  années,  les 
recherches  se  sont  multipliées,  en  vue  de 
l'obtention  de  la  cellulose  par  le  traitement 
des  matières  fibreuses  végétales  (paille,  bam- 
bou, roseau,  etc.,  etc.).  On  est  arrivé,  par  le 
procédé  de  macération  et  trempage  à  froid,  à 
un  rendement  atteignant  jusqu'à  73  0/0.  La 
macération  des  matières  fibreuses  hachées  a 
lieu,  durant  cinq  ;\  dix  ou  douze  jouis,  dans 
un  bain  acidulé  à  l'acide  suifurique  ou  à 
l'acide  chlorhydrique  ;  l'acidité  varie  de 
10  degrés  à  30  degrés  suivant  le  temps  néces- 
saire à  la  macération  de  la  matière  première, 
après  quoi  on  élimine  'itoutes  traces  d'acide 
par  plusieurs  lavages  à  grande  eau  ;  puis,  la 
matière  est  soumise  à  un  bain  de  trempage 
contenant,  pour  93  à  77  parties  d'eau  ;  2  à 
8  parties  de  chlore  et  3  à  13  parties  de  carbo- 
nate de  soude.  Au  bout  de  plusieurs  jours,  on 
procède,  à  nouveau,  à  plusieurs  lavages  à 
grande  eau,  sous  un  courant  d'eau  pure  et 
continue. 

Tels  sont,  en  résumé,  les  procédés  de  cul- 
ture et  d'industrialisation  du  genêt,  en  vue 
de  l'utilisation  de  celte  plante  pour  la  produc- 
tion de  la  pâle  à  papier. 

Ce  rapide  aperçu  peul  donner  une  idée, 
croyons-nous,  des  ressources  pour  ainsi  dire 
inépuisables  que  peuvent  offrir  à  l'industrie 
papetière  le  genêt  et  autres  végétaiix  ligneux, 
pour  suppléer  aux  essences  forestières,  dont 
l'exploitation  n'est  réalisable  qu'à,  long 
terme. 

Hknhi  Blin. 


AU  COMICE  AGHICOLE  DE  SAlNT-QUE.MliV 


M.  Ernest  Robert  qui  a,  pendant  près  d'un 
demi-siècle,  présidé  le  Comice  agricole  de  l'ar- 
rondissement de  Saint-Quentin  (Aisne)  avec  un 
talent  et  uu  dévouement  auxquels  il  a  été  maintes 
fois  rendu  justice  ici,  a  dû  résilier  ses  fonctions, 
comme  il  est  ditsjilus  haut  (p.  102).  En  hommaf^'e 
à  celle  belle  carrière,  nous  reproduisons  avec 
plaisir  les  adieux  émus  qu'd  a  adressés  à  ses 
collègues,  adieux  qui  nous  sont  transmis  par  le 
Bureau  du  Comice.  H.  S. 


C'est  après  une  séparation  de  plus  de  cinq 
années  que  vous  vous  trouvez  réunis. 

Combien  il  m'eût  été  agréable  après  tanl 
de  souffrances  physiques  et  morales,  de 
serrer  la  main  de  chacun  de  vous.  Mais  la 
distance,  un  trajet  difficile  et  surtout  la  santé 
me  refusent  celte  intime  satisfaction. 

C'est  le  24  mai  1914  que  le  Comice  tint  ses 
dernières  assises  annuelles.    Une  affluence 


AU  COMICE  AGRICOLE  DE  SAINT-QUENTIN 


175 


considérable    se   pres?ail  sur  les   bords  de 
rOi#e,  dans  la  petite  ville  hospitalière  de  lii- 
beinont.  A  ce  jour,  le  Comice  comptait  près  ; 
de  900  membres,  unis  dans  une  même  pensée  ' 
pour  notre  industrie  rurale  et  aussi  liés  par  ! 
la  plus  étroite  solidarité  sociale.  Nous  avions 
en  perspective  une  abondante  récolle  et,  si 
quelques  points  noirs  apparaissaient  à  l'ho- 
rizoc,  nous  prenions  confiance  dans  le  con- 
cert des  Nations  pour  détourner  l'orage. 

Vain  espoir!  Quelques  mois  étaient  à  peine 
écoulés  qu'éclatait  la  tourmente  la  plus 
effroyiible  que  le  monde  ail  jamais  connue. 
Le  sol  du  Verniandois  était  foulé  par  les 
hordes  teutonnes.  Saint-Quentin  était  sur  le 
chemin  de  Paris,  le  Sain!  Quentin  de  15B7  el 
•de  18701  El  les  \'M  communes  de  la  circons- 
cription du  Comice  jalonnaient  celle  route. 

Aussi  quelle  horrible  traînée  de  sang  et  de 
ruines  !  Villages,  mairies,  temples,  fermes, 
usines,  outillage  agricole,  cheptel,  tout  était 
détruit,  anéanti  !  .Nos  champs  n'étaient  plus 
que  poudrières,  métallisés,  incultes,  couverts 
d'herbes  folles  là  oi^i  tlottaient  au  venl  na- 
guère les  blés  aux  beaux  épis  dorés.  Nos 
arbres  tombaient  sous  la  sape  el,  comme  si 
cette  scène  de  dévastations  ne  pouvait  as- 
souvir la  haine  des  envahisseurs,  nos  familles, 
leurs  membres  les  plus  âgés  et  les  plus  ho- 
norés étaient  traînés  en  otages  dans  des 
camps  de  concentration  el  de  misère.  Des 
populations  entières  étaient  poussées  en 
exil  comme  vils  troupeaux,  sans  même  avoir 
la  botte  de  paille  pour  repos  en  leurs  corps 
-défaillants. 

Et  ces  atrocités,  mes  chers  amis,  ne  sufTi- 
saient  pas  à  ces  rustres.  Leurs  mains  impures 
s'allaquaient  à  vos  archives,  aux  portraits 
de  vos  vénérés  présidents  depuis  18S1,  de 
Fouquier  d'Hérouël,  .le  Quentin  Bauchart,de 
Georges  d'ilargival,  de  Virgile  Bauchart, 
d'Alfred  Carlier,  de  ces  hommes  dont  la  de- 
vise avait  toujours  été  :  Agriculture,  Hon- 
neur el  Patrie!  Ils  avaient,  ces  Vandales,  la 
haine  de  tout  ce  qui  avait  fait  la  grandeur  de 
la  France,  son  auréole,  sa  civilisation! 

Aussi,  de  toutes  les  branches  du  Travail 
national,  l'agriculture  était  la  plus  frappée. 
Dans  l'Aisne  seulement  le  matériel  agricole, 
disparu  ou  brisé,  représente  une  valeur  de 
130  millions  ;  les  champs  stérilisés  s'étendent 
sur  736  000  hectares;  72S  communes  ont 
leurs  fermes  frappées  par  les  obus  el  surtout 
par  une  volonté  systématique. 

Dans  cette  œuvre  réparatrice,  les  Associa- 
lions  agricoles  ont  un  effort  formidable  à 
donner.  Aussi  avons-nous  pensé  que  les  or- 


ganismes anciens  ne  peuvent  suffire,  même 
avec  le  concours  le  plus  empressé  de  l'Etat, 
à  conduire  à  bonne  fin  une  tâche  aussi  vaste, 
aussi  complexe.  Pour  cette  entreprise  le  grou- 
pement de  toutes  les  forces  vives  agricoles 
s'impose,  le  groupementqui  donne  la  liaison, 
la  cohésion,  l'action  toujours  en  éveil  el 
agissante,  ces  facteurs  de  la  puissance.  C'est 
donc  l'Union  syndicale  que  vous  avez  à  cons- 
liluer,  les  assises  premières  existent  déjà 
dans  les  syndicats  cantonaux.  Les  faire  gra- 
viter vers  le  point  central,  l'Arrondissement, 
les  y  grouper  et  de  ce  groupement  faire 
émerger  une  afliliation  à  la  Fédération  des 
Syndicats  départementaux,  tels  se  présen- 
tent les  rouages  du  nouvel  el  grand  orga- 
nisme que  la  reconstitution  agricole  ré- 
clame. 

Dans  la  marche  en  avant  vous  rencontrerez 
certainement  des  chocs,  quelquefois  des 
heurts  violents,  soit  qu'il  s'agisse  d'obtenir 
des  Districts  un  fonctionnement  mieux 
adapté  à  votre  action,  soit  que  les  matériaux, 
les  outils,  les  matières  fertilisantes,  les  se- 
mences continuent  à  séjourner  sur  les  voies 
ferrées,  avariées  ou  détournées,  ou  encore 
que  les  avances  que  vous  attendez  pour 
amorcer  l'œuvre  de  la  réfection  lardent  à 
sortir  des  papiers  administratifs  amoncelés 
dans  les  bureaux.  Mais  la  lutte  quotidienne 
est  la  Loi  du  Travail  et,  dans  cette  lutie,  vous 
vaincrez  certainement,  car,  sans  le  relève- 
ment de  l'Agriculture  nous  assisterions  à  la 
déchéance  de  la  France.  La  France  de  Tur- 
got,  de  Malhieu  de  Dombasle,  de  Boussin- 
gaull,  de  Georges  Ville,  de  Pasteur,  peut-elle 
déchoir  ? 

Mais  vous  aurez,  vous  avez  déjà  d'autres 
préoccupations;  de  tous  côtés  on  vous  crie  : 
«  Iloinmes  des  champs,  vous  avez  à  travailler 
davantage.  Sur  les  plaines  de  la  Champagne, 
de  la  Picardie,  des  Flandres,  vous  avez  laissé 
53  0/0  de  vos  travailleurs;  vous  avez  gagné 
la  guerre,  vous  avez  à  gagner  la  Paix,  par  la 
ténacité  à  refaire  au  plus  vite  votre  sol!  Et 
sur  la  route,  votre  marche  est  arrêtée  par  un 
tir  de  barrage,  par  la  loi  de  8  heures,  cette 
loi  de  la  réduction  de  la  production,  cette  loi 
de  la  vie  ctière. 

Enlin,  à  vous,  les  sinistrés  des  régions  li- 
bérées, on  annonce  l'apparition  prochaine, 
au  seuil  de  vos  bar.iques,  de  vos  caves,  de 
vos  cavernes,  de  l'agent  du  Fisc,  se  présen- 
tant pour  enquêter  sur  vos  impôts,  sur  vos 
revenus  de  1914  à  1920.  Devant  une  telle 
éventualité  la  raison  reste  confondue!  Mais 
à  ce  visiteur  inattendu  vous  répondrez,  avec 
la  courtoisie  que  vous  avez  conservée  dans 


116 


EMPRL'.NT  NATIONAL  DE  LA  PAIX 


la  détresse  :  Là  où  il  n'y  a  plus  que  des  ruines 
l'Etal  perd  ses  droits. 

Haut  les  cœurs,  mes  chers  amis,  pour  re- 
faire une  industrie  rurale  nouvelle  puisant 
sjn  énergie  dans  un  passi;  de  soulîrances, 
dans  la  foi  dans  l'avenir! 

Pour  moi,  honoré  pendant  quarante-cinq 


ans  de  la  confiance  du  Comice,  je  sui 
votre  travail  réparateur  avec  mes  souhaits 
les  plus  sympathiques  pour  votre  succès, 
pour  le  relèvement  de  nos  sept  can'ons. 
Agriculture,  France  1  cette  devise  a  été  celle 
de  toute  ma  vie;  elle  me  suivra  jusqu'à  ma 
dernière  heure. 

Ehnest  Robert. 


COMITÉ  ANGLAIS  DE  SECOUKS  AUX  ALIJES 


•Nous  avons  signalé  à  diverses  reprises 
l'heureuse  et  généreuse  initiative  du  Comité 
anglais  de  secours  aux  Alliés  (AgricuUnral 
Rdief  of  Allies  Conuniltce),  créé  en  lOlS  sur 
l'initiative  de  la  Société  Royale  d'Agriculture 
d  Angleterre.  Un  rapport  récent  du  comte  de 
Northbrook,  président  du  Comité  exécutif, 
sur  l'ensemble  des  opérations  jusqu'au  31  dé- 
cembre 1919,  permet  d'apprécier  l'intensilé  de 
l'efiforl  qui  a  été  poursuivi,  et  auquel  toutes 
les  associations  agricoles  ont  coopéré. 

Les  souscriptions  reçues  tant  en  espèces 
qu'en  nature  (animaux,  semences,  etc.),  en 
comptant  celles  à  recevoir  encore  des  comités 
de  comtés,  se  sont  élevées  à  203  456  livres 
sterling,  soit  plus  de  5  millions  de  francs. 
C'est  à  venir  en  aide  à  l'agriculture  en  France, 
en  Belgique  (vallée  de  l'Yser),  eu  Serbie  et  en 
Pologne,  surtout  sous  forme  de  dons  de  bé- 
tail, que  l'activité  du  Comité  s'est  consacrée 

En  France,  c'est,  dès  l'annàe  1913  que  cette 
activité  s'est  manifestée;  elle  s'est  adaptée, 
d'année  en  année, aux  fluctuationsdes  champs 
de  bataille,  pour  s'exercer,  après  l'armistice, 
sur  une  des  régions  les  plus  éprouvées.  C'est 
ce  que  montre  la  nomenclature  des  envois  au 
cours  des  cinq  dernières  années. 

Pendant  les  années  1913  et  1916,  c'est  vers 
les  départements  de  la  Marne  et  de  la  Meuse 
que  les  envois  ont  été  dirigés  comme  il  suit  : 

1915  :  20  mjissouneuses  lieuses,  6  batteuses, 
50  charrues,  20  cultivateurs,  40  herbes,  15  se- 
moirs, 61  béliers  de  rar.es  southJown  (dont 
5  offerts  par  le  Roi),  H  v&rrats,  2  chèvres, 
800  sacs  de  blé  de  semeuoe,  1  000  têtes  Je  vo- 
lailles. 

1911)  :  2  036  sacs  d'avoine  Je  semence,  20  sacs 


dorge  de  semence,  122  ?acs  de  pommes  de  terre 
de  semence,  770  sacs  de  pommes  de  terre, 
5  tonnes  de  ficelle  de  lieuse,  8i9  têtes  de  volailles. 

En  1917  et  1918,  les  opérations  ont  été 
entravées  par  les  vicissitudes  des  opérations 
militaires.  Toutefois,  le  Comité  put  diriger 
des  envois  vers  les  quatre  déparlements  du 
Pas-de-Calais,  de  la  Somme,  de  l'Aisne  et  de 
l'Oise,  savoir  : 

1917  :.•)  .'ils  têlps  de  volailles  18  lapns, 
930  livres  de  foraines  de  pin  sylvealre,  8  850  arbres 
fruitiers. 

1918  :  4  taureaux  et  30  génis>es. 

En  1919,  les  envois  ont  été  réservés  au  dé- 
partement de  la  Somme,  sauf  pour  les  mou- 
tons dont  une  partie  a  été  destinée  à  la  Marne 
et  à  la  Meuse.  Ces  dons  ont  porté  sur  .t1  tau- 
reaux et  746  génisses,  1  800  béliers  et  brebis, 
500  verrats  et  truies  et  2  002  tèles  de  vo- 
lailles. 

La  récapitulation  du  cheptel  expédié  de 
1915  à  1919  se  résume  dans  le  tableau  sui- 
vant : 

France.     Belgique.     Serbie.      Totaux 


T.iureau.\. . . 

55 

4S 

30 

133 

Génisses.. . . 

-8-2 

732 

;>50 

2  064 

Béliers 

224 

er, 

,. 

289 

lirehis 

. .      1  560 

1   470 

,. 

3  035 

Verrats 

4.-. 

è'i 

» 

108 

TrmeS 

471 

593 

,. 

1  0K4 

Chèvres 

2 

413 

» 

415 

On  gardera  le  souvenir  de  la  générosité 
déployée  par  le  Comité  avec  une  ardeur  dont 
les  populations  agricoles  des  régions  sinis- 
trées, en  France  ]et  en  Belgique,  ont  pu  ap- 
précier la  délicate  persévérance. 

He.vky  Sagniek. 


EMPRUNT  NATIONAL  DE  LA  PALX 


L'Acailéinie  d'Agriculture  a  adressé  l'app.-! 
suivant  à  ses  correspondants  et  aux  Associations 
agricoles  : 

Le  19  février  1920. 

A  la  veille  de  l'ouverture  de  la  souscription 
hVEmorant  national  de  la  Paix,  r.\cadémie 


d'.\griculture    considère   comm 


un  devoir 
d'appeler  l'attention  des  agriculteurs  sur 
l'obligation  patriotique,  qui  s'impose  à  eux, 
de  participer  à  cette  souscription. 

Le  paysan  français  a  été,  sous  les  drapeaux, 
l'élément  le  plus  solide  des  armées  natio- 


SOCIÉTÉ   D  AGRICULTURE  DE  LA  GIRONDE 


117 


nales;  nos  grands  chefs  militaires  ont  été 
unanimes  à  lui  rendre  celte  justice.  11  e^t 
aujourd'hui,  par  son  travail  opiniâtre,  celui 
qui  contribuera  le  plus  à  cicatriser  les  bles- 
sures de  la  Patrie.  Il  remplit  avec  ardeur 
cette  lâche  sacrée. 

Un  devoir  nouveau,  impérieux,  s'impose  à 
lui  dans  les  circonstances  actuelles,  comme 
il  s'impose  à  tous  les  Français. 

L' Emprunt  national  de  la  Poix  est  destiné 
à  fournir  à  la  France  les  capitaux  nécessaires 
pour  assurer  les  fruits  de  la  Victoire  ^'lo- 
rieuse  de  ses  armées,  à  lui  donner  les  moyens 
de  rétablir  l'équilibre  de  ses  tinances  rompu 
par  les  énormes  dépenses  de  la  guerre. 

Tous  les  Français  sont  intéressés  à  son 
succès;  les  agriculteurs  y  sont  intéressés  à 
un  titre  spécial,  car,  sans  les  ressources  que 
l'Emprunt  doit  procurer,  de  lourds  impôts 
viendraient,  fatalement,  s'ajouter  aux  char- 
ges qui  pèsent  sur  la  terre.  Souscrire  à  l'Em- 
prunl,  c'est  donc,  pour  eux,  une  assurance 
qu'ils  prendront  contre  ce  danger. 

L'emprunt  national  est  un  excellent  place- 
ment. Trop  souvent,  les  habitants  des  cam- 
pagnes ont  éié  séduits  par  le  mirage  de 
placements  étrangers  dans  lesquels  ils  n'ont 
trouvé  que  des  déboires.  Ici,  c'est  la  France 
qui  est  la  garanle;  la  solidité  de  son  crédit 
se  renforcera  encore  par  les  capitaux  que 
l'Emprunt  va  lui  fournir. 

La  France  doit  compter  sur  ses  propres 
ressources  pour  assurer  son  relèvement  et 
rendre  la  prospérité  à  toutes  les  branches  de 
l'activité  nationale. 

Telles  sont  les  vérités  qu'il  importe  de  pro- 
pager parmi  les  populations  des  campagnes, 
à  cette  heure  solennelle  oîi  la  Patrie  fait  appel 


à  tous  ses  enfants,  non  plus  pour  ladéfendre, 
mais  pour  lui  permettre  d'asseoir  la  solidité 
de  son  avenir. 

Vous  êtes,  Monsieur,  mieux  placé  que  qui 
que  ce  soit  pour  répandre  ces  vérités.  Vous 
les  concevez  vous-même;  aussi  n'est-ce  pas 
pour  vous  y  convertir  que  nous  nous  adres- 
sons à  vous.  Mais  nous  fai'ons  appel  à  votre 
patriotisme  éclaiié  pour  vous  prier  de  vous 
livrer  à  une  propagande  active  en  faveur  de 
la  souscription  à  1  Empruni  durant  les  se- 
maines pendant  lesquelles  elle  restera  ou- 
verte. Aucun  effort  ne  peut  être  plus  méri- 
toire que  celui-ci. 

C'est  pourquoi  l'Académie  d'Agricullure 
n'hésite  pas  à  vous  dt^mander  votre  concours 
patriotique. 

Veuillez  agréer,  etc. 

Albert  ViGER,  ancien  ministie  de  l'Agri- 
culture, président. 

Adolphe  Carnot,  membre  de  l'Institut, 
vire-président. 

Henry  Sagnier,  secrétaire  perpétuel. 

Comte  Louis  Rœderer,  trésorier  perpé- 
tuel. 

Henri  Hitier,  vice  secrétaire. 

Emile  Loubet,  ancien  président  de  la 
République. 

Jules  MÉLiiNE,  ancien  président  du  Con- 
seil et  ministre  de  l'Agriculture. 

Alexandre  Ribot,  ancien  président  du 
Conseil. 

Emile  PLiciitT,  président  d'honr.eur  de 
la  Société  des  Agriculteurs  de  France. 

WarquisLouis  de  Vogué,  président  de  la 
Société   des   Agriculteurs   de    France. 

Eugène  Tisseha.nd,  membre  de  l'Institut. 

Pierre  Vi.ala,  membre  de  l'Institut. 


SOCIÉTÉ  D'AGUICUIJURE  DE  LA  GIRONDE 


La  Société  d'Agriculture  de  la  Gironde, 
présidée  par  M.  A.  Rozier,  nous  transmet  les 
vœux  suivants  dont  l'intérêt  ne  saurait  échap- 
per : 

Transport  des  vins.  —  La  Société  d'Agriculture 
de  la  Gironde,  considérant  que  la  Compagnie  de 
Paris  Orléans  à  Bordeaux  ne  prend  qu'à  de 
longs  intervalles  des  expéditions  de  vins  par 
vagons  complets,  réservant  son  matéiiel  aux  li- 
vraisons par  300  kilogr.,  puis  par  1  DUO  kilogr.  ; 

Considéianl  qu'avec  ces  expéditions,  par  fûts 
séparés,  souvent  les  barriques  sont  détruites  à 
leur  point  d'arrivée,  augmentant  de  200  fr.  envi- 
ron le  prix  de  la  barrique  de  vin; 

Considérant  que  pendant  qu'à  Libourne  on 
accepte  les  expéditions  par  vagons  complets,  la 
gare  de  Bordeaux- Bastide  refuse  ce  genre  d'ex- 


pédition ou  n'appelle  des  numéros  d'inscription 
pris  depuis  six  mois  ; 

Considérant  que  certains  commerçants  du 
Nord  sont  dans  l'impossibilité  de  retourner  en 
gare  de  Bordeaux  îles  barriques  vides,  qu'ils  en- 
voient ces  barriques  en  gare  de  Libourne  d'oîi 
les  correspondants  des  expéditeurs  doivent  les 
faire  venir  par  bateau; 

Considéiant  que  les  bateaux  faisant  les  trans- 
ports du  Havre,  de  Boulogne,  de  Dunkerque  et 
Anvers  ne  rapatrient  pas  non  plus  les  futailles 
vides,  il  en  résulte  dès  lors,  sur  noire  place,  une 
pénurie  de  barriques  et  que  cette  situation  con- 
tribue à  l'augmentation  du  prix  du  vin  logé, 
sans  profit  pour  personne  et  au  contraire  au  dé- 
iriment  du  commerce,  de  la  viticulture  et  du 
consommateur; 


118 


CORRESPONDANCE 


Emet  le  vœu  : 

1°  Que  des  trains  complets  soient  formés  à 
Bordeaux  pour  Paiis-Ivry  et  Tau  delà  ; 

2"  Que  ces  trains  prennent  en  retour  la  futaille 
vide  pour  Bordeaux  et  l'au  delà; 

3°  Que  les  Compagnies  de  vapeurs  soient  tenues 
de  prendre  en  retour  la  futaille  vide  des  vins 
qu'elles  ont  transportés; 

4"  Que  les  Compagnies  de  transport  obligent 
leur  personnel  à  manutentionner  avec  plus  de 
soin  la  futaille  vide. 

Futailles.  —  Considérant  que  par  suite  d?  la 
hausse  des  bois  merrains,  la  barrique  bordelaise 
atteint  déjà  le  prix  de  200  fr.; 

Considérant  que,  par  suite  de  la  hausse  du 
dollar  et  l'impossibilité  de  faire  venir  des  bois 


merrains  d'ailleurs  que  d'Amérique,  on  ne  peut 
prévoir  la  Pin  de  cette  hausse  ; 

Cousidéranl  que  d'un  autre  côté  le  prix  très 
élevé  df  la  peseta  sur  le  frauc  permet  aux  Espa- 
gnols de  venir  acheter  en  France  dans  des  con- 
ditions très  avantageuses  les  bois  merrains,  et 
par  suite  contribue  à  raréfier  cette  marchandise 
sur  notre  place  de  Bordeaux  ; 

Emet  le  vœu  :  Que  le  (iouvernement  interdise 
la  sortie  de  France  des  bois  merrains  nu  tout  au 
moins  les  frappe  d'un  droit  de  sortie  très  élevé 
qui  permette  il'équilibrer  une  situation  toute  à 
notre  désavantage  en  faisant  rentrer  des  sommes- 
importantes  dans  les  caisses  de  l'Etat. 
Li"  préfiileiU, 

A.    ROZIER. 


BIBLIOGRAPHIE 


Syndicalisme  ouvrier  et  syndicalisme  agricole,  par 

Et.  Marlin  Saint-Léon,  conservateur  de  l.i  tiiblio- 
thèque  du  Musée  soci.il.  —  1  vol.  in-18  de  IGO  p,i- 
ges.  —  Librairie  Payot  et  C'%  106,  boulevard  Saiut- 
Germain,  Paris.  —  Prix  ;  3  fr.  60. 

Dans  ce  livre,  M.  Martin  Saint-Léon,  qui  s'est 
déjà  fait  apprécier  par  d'intéressantes  études 
sur  des  questions  d'économie  sociale,  se  livre  à 
un  parallèle  approfondi  entre  le  syndicalisme 
ouvrier  et  le  syndicalisme  agricole. 

Si  le  mouvement  syndical  ngricole  a  eu  son 
origine  dans  la  loi  du  21  mars  1884,  le  mouve- 
ment ouvrieravait  déjà  acquis  du  développemei  t 
avant  cette  date.  Il  avait  même  pris,  au  moins 
dans  quelques-unes  de   ses   parties,  des  allures 


révolutionnaires;  ces  allures  se  sont  rapidement 
accentuées,  si  bien  qu'aujourd'hui,  à  part  quel- 
ques exceptions,  ce  mouvement  est  absorbé  par 
la  Confédération  générale  du  Travail,  dont  les 
aspirations  sont  connues. 

Tout  autre  est  l'organisation  syndicale  agri- 
cole. M.  Marlin  Saint-Léon  en  dé-  rit  les  formes 
avec  le  même  soin  qu'il  a  apporté  à  l'examen 
du  syndicalisme  ouvrier.  Le.s  contrastes  sont 
frappants;  il  était  intéressant  de  les  mettre  eu 
relief.  C'est  sous  ce  rapport  surtout  que  ce  livre 
doit  attirer  l'attention;  la  lecture  en  sera  ins- 
tructive pour  tous  ceux  qui  se  préoccupent  des 
problèmes  p.issiontianis  de  l'heure  actuelle. 

H.   D. 


CORBESPONDAlNCE 


—  N»  6542  (/l/ai/cnne).  —  En  1016,  vous  avez 
loué  verbalement  un  local,  comme  garde- 
meubles.  Vous  désireriez  en  reprendre  la  jouis- 
sance aujourd'hui.  Comme  il  s'agit  d'une  simple 
location  verbale,  vous  pouvez  donner  congé  ré- 
gulier, tout  en  observant  les  délais  d'usage  pour 
aviser  le  locataire.  La  loi  du  9  mars  1918  sur  les 
loyers  ne  vous  est  pas  applicable.  Mais  votre 
locataire,  arguant  de  la  difliculté  du  transport 
ou  de  la  difficulté  de  trouver  un  autre  local, 
pourra  soit  en  référé,  soit  en  justice  de  parx, 
demander  une  prolongation  d'occupation,  la- 
quelle, vu  les  circonstances  actuelles,  et  s'il  ap- 
porte des  preuves  certaines,  pourra  lui  être  ac- 
cordée pour  quelques  mois.  —  (M.  D.) 

—  .N°  6542  {Mayenne).  —  L'affection  qui  fi'ap|ie 
votre  élevage  de  porcs,  parait,  d'après  la  des- 
cription donnée,  devoir  se  rattacher  à  la  Cachexie 
osseuse.  (Voir  Le.'i  maladies  du  porc,  librairie  As- 
selin  et  Houzeau,  place  de  l'Ecole  de  Médecine, 
Paris).  Deux  causes  peuvent  intervenir  dans 
l'éclosion  de  la  maladie  ;  le  ré^^ime  alimentaire 
qui  peut  être  incomplet  au  point  de  vue  de  sa 
composition  chimique,  ou  l'infection  par  séjour 
dans  des  loges  ayant  déjà  abrité  des  malades.  Il 
est  donc   indiqué  1»  de   s'assurer  que   la  ration 


est  suffisante  non  seul.ement  comme  quantité, 
mais  aussi  et  surtout  comme  ijualilé  de  compo- 
sition chimique;  le  plus  ordinairement  il  manque 
des  phosphates;  2°  de  désinfecter  les  loges  ayant 
abrité  des  malailes.  —  ((î.  M.) 

—N'^idY)  (Seine-et-Oise). —  Vous  trouverez  des 
dynamomètres  de  traction  chez  M.  Lucciardi, 
01,  rue  Uenfert-liochereau,  Paris  14".  —  (M.  R.) 

—  M.  J.  P.  {Paris).  —  Pour  vos  charpentes, 
employez  le  Pin  sylvestre,  de  préférence,  qui 
vaut  presque  les  bois  de  Suède  et  de  Norvège; 
le  Pin  maritime,  non  gemmé,  serait  moins  bon; 
le  Pin  noir  d'.\ut(iche,  trop  noueux,  et  présen- 
tant trop  d'aubier,  se  classerait  en  dernier  lieu. 
Le  bois  injecté,  puis  séché,  n'est  pas  plus  diffi- 
cile à  travailler;  mais,  pour  votre  construction, 
vous  pouvez  remplacer  l'injection  par  une  pein- 
ture à  l'huile  lourde  de  houille  ou  avec  du  car- 
bonyle,  que  vous  renotivellerez  à  quelques 
apnées  d'intervalle.  —  (M.  R.) 

—  N"  6159  {Rhi'incK  —  Vous  pourrez  vous  pro- 
curer' la  machine  à  greffer  la  vigne,  connue 
sous  le  nom  de  «  PantogrelTe  -,  à  la  maison 
Dardcnne,  à  Saint  Ciers-sur-Gironde  (Gironde). 

—  (,l.  L.  V.) 


REVUE     COMMERCIALE 


179 


LA  SEMAmE  MÉTÉOROLOGIQUE 


Semaine  du   i 

O   au 

21   février  1 

9^20    ( 

')USh- 

/{ \  A  1 

OllΠ

DU 

PARC  SAIAT-MAUR) 

JOURS 

ET     DATES 

i       PRESSION  (1) 
^              à  midi. 

Minima. 

E.\IPÉR.\TURE 

Vent. 

•a 
heares 

t-i        O 

§  a 

■g   o. 
a: 

raillim 

REMARQUES  DIVERSES 

S 

S 

Moyenne. 

Écart 

sur 

la  nor 

maie 

Dim 15  fév. 

1017.2 

2°7 

13"  1 

7.6 

+  4.U 

S 

9.2 

" 

Gelée  bl.,  beau  temps. 

Lundi 16  — 

Mardi...    .  17  — 

1017.9 
1014.9 

3.3 
4.2 

11,4 
16.0 

7.9 
9.8 

+  4.2 
+  6  0 

S  E 
S  E 

3  4 
9.4 

Gelée  bl.,  temps  couvert  le  m., 

beau  aprf'S-iiiidi. 
Gelée  bl.,  beau  temps. 

Mercredi..  18  — 

1019.1 

;;.i 

17.1 

10.0 

+  6  2 

,S  E 

9.3 

" 

Gelée  bl  ,  beau  temps. 

Jeudi 19  — 

1017.3 

3.4 

13  9 

9.3 

+  .3.4 

■S  E 

9.5 

Gelée  bl.,  beau  temps. 

Vendredi     20  — 

1010.1 

2.1 

14.7 

S.  4 

+  4.3 

N 

4,9 

0,5 

Gelée  bl.,  temps  nuageux. 

Samedi  . .  21  — 

1016.3 

1016.1 
—  1   4 

3.0 

6  i 

5.6 

+1.6 

,   N 

0  0 

■' 

Moyennes  et  totaux 
Ecarts  sQr  la  normale 

3.7 
+  2,9 

13.5 
+5  4 

8.4 
+4.6 

A 

43.9 
au  lieQ  (JA 

n  b.  2 

dir.  Ihtor. 

0.5 

Pluie  depuis  le  l'^'' janvier  : 

En  1920 77mm 

Normale 66 

(1)   Voir  à  la  page  S18  du  numéro  du  24  juillet  1919  l'explication  de  cette  nouvelle  mesure. 


REVUE    C0M3IERCIALE 


Situation  agricole.  —  La  culture  a  bénéficié,  du- 
rant la  semaine,  d'un  véritable  temps  printanier,  A 
la  faveur  des  journées  chaudes  et  ensoleillées,  la 
préparation  des  terres  se  poursuit  activement  et 
dans  d'excellentes  conditions,  ainsi  que  les  premiers 
semis. 

L'aspect  des  blés  en  terre,  des  prairies  naturelles 
et  artificielles  est  satisfaisant.  Les  arbres  fruitiers  à 
floraison  précoce  s'épanouissent,  un  peu  trop  tôt, 
car  en  cette  saison,  il  y  a  lieu  de  craindre  un  retour 
ofTensif  du  froid. 

En  Angleterre,  on  signale  que  les  céréales  d'hiver 
ont  une  végétation  régulière;  en  Amérique,  aux 
Etats-Unis,  il  y  a  quelq  les  plaintes  causées  par  les 
gelées,  l'insuffisance  des  pluies  et  les  insectes. 

Blés  et  farines,  —  Lps  livraisons  de  blés  à  la 
meunerie  sont  faibles  et  insuffisantes  pour  assurer 
les  bîsoins  de  la  boulangerie.  On  paie  les  blés  indi- 
gènes au  prix  de  la  taxe. 

En  Amérique,  aux  Etats-Unis,  le  blé  vaut,  en  te- 
nant comple  du  change,  136  fr.  88  à  New-York, 

Les  distributions  de  farines  américaines  aux  bou- 
langers permettent  de  faire  lace  aux  nécessités  de  la 
consommation. 

Sons.  —  Les  quantités  de  sons  mises  à  la  disposi- 
tion de  la  culture  sont  très  faibles  et  pour  en  obte- 
nir, il  faut  payer  au-dessus  de  la  taxe. 

Céréales  diverses.  —  Les  disponibilités  en  avoines 
de  toutes  provenances  sont  peu  importantes  et  s'en- 
lèvent à  des  prix  variant  de  95  à  100  fr,  les  100  liil, 
départ. 

Les  orges  ordinaires  valent  de  94  à  98  fr.  et  les 
qualités  supérieures  de  100  à  102  fr.  le  quintal  dé- 
part. 


Cours  faiblement  tenus  sur  les  sarrasins  qui  va- 
lent de  87  à  8l<  fr.  les  l(i(i  kilogr,  départ. 

Les  maïs  étrangers  sont  cotés  de  88  à  89  fr,  et  les 
avoines  étrangères  95  fr,  le  quintal  sur  vagou  Dun- 
kerque. 

Fourrages,  —  Au  marché  de  La  Chapelle,  les 
cours  des  fourrages  ont  été  soutenus.  Par  lOt  boites 
de  5  ki'ogr,  rendues  à  Paris  au  domicile  de  l'ache- 
teur, on  a  coté  :  luzerne,  290  à  310  fr,;  foin,  270  à 
290  fr.;  regain,  280  à  300  fr. 

Dans  les  départements,  le  prix  du  quintal  de  foin 
varie  de  30  à  50  fr. 

Pailles.  —  Cours  très  fermes  sur  les  pailles  au 
marché  de  La  Cliapelle,  où  l'on  a  coté  comme  suit 
par  104  bottes  de  3  kilogr.  rendues  à  Paris  au  domi- 
cile de  l'acheleur  :  paille  de  blé,  200  a  220  fr.;  paille 
d'avoine,  180  à  200  fr,;  paille  de  seigle,  180  à  200  fr. 

Dans  les  départements,  on  cote  par  100  kilogr.: 
paille  de  bic,  22  à  40  fr.;  paille  d'avoine,  20  à  30  fr. 

Graines  fourragères,  —  Demande  active  eu  trèfle, 
en  luzerne  et  en  sainfoin.  Prix  soutenus  sur  toutes 
les  sortes,  en  hausse  sur  les  graines  de  sainfoin. 

Par  1"0  kilogr,  départ,  on  paie  :  luzerne  de  Pro- 
vence, 750  à  1  100  fr,;  luzerne  de  pays,  673  à  825  fr.; 
trède  violet,  950  à  1  400  fr.;  trèfle  hybride  et  trèfle 
blanc,  1  000  à  1  400  Ir,;  anthyllide,  1  OOO  à  1  500  fr.; 
sainfoin  à  une  coupe,  240  à  245  fr.;  sainfoin  à  deux 
coupes,  250  à  255  fr.;lotier,  800  t  1  000  fr.;  vesces,  125 
à  143  fr.;  ray-grass,  155  à  180  fr. 

Bétail.  —  Au  marché  de  La  Villette  du  lundi 
16  février,  l'ofîre  en  gros  bétail  a  été  trop  impor- 
tante; les  prix  ont  fléchi  de  10  à  20  centimes  par 
demi-kilogramme    net.  On   a  payé    par  demi-kilo- 


I8U 


KKVUE    COMMEKCIAI.fc 


gramme  net  :  les  bœufs  de  l'Allier,  de  la  Nii-vre  et 
àf.  8aôae-et-Loire,  3  à  3.20;  de  la  Mayenne  et  de  la 
Sarlhe,  2.80  à  3  fr.;  du  Cmlal,  3.2.5  à  3.40;  de  la 
Vienne,  2.90  à  3  fr.;  les  génisses,  3.30  à  3.50;  les 
vaches,  2.75  à  3  fr.;  les  taureaux,  2.80  à  3  fr. 

La  modération  des  arrivages  a  facilité  la  vente  des 
veau.x  et  permis  de  réaliser  une  plu^-v.ilue  de  10  à 
15  centimes  pxr  denii-kilogram  ue  net.  On  a  coté  les 
veaux  de  Seine-et-Marne,  Seine  et-Oise,  d'Eure-et- 
Loir,  du  Loiret  et  de  l'Yonne,  5.73  à  6.15  ;  de  l'Aube, 
5.25  à5.7j;  de  la  Sartlie,  5.30  à  5.80;  du  Centre, 
4. in  à  1.1)5  1»  dein  -kilogramme  net. 

Sur  les  moutons,  cours  prîsque  slationnaire:*.  On 
a  coté  les  agneaux  6.25  à  6.60;  les  moutons  de 
l'Allier,  du  Cher  et  de  l'Indre,  6.10  à  6.25  ;  les  mou- 
tons du  Midi,  5.50  à  5.80;  les  brebis,  5.25  à  5.75  le 
demi  kilogramme  net. 

La  vente  des  porcs  a  été  assez  active  et,  dans 
l'ensemble,  les  cours  ont  préstnté  de  la  fermeté.  On 
a  payé  les  porcs  gris,  3.3il  à  3.45;  les  coches,  2.70 
à  2.8  I  le  demi-kilogramme   vif. 

Voici  le  relevé  des  marchés  des  lundi  16  et  jeudi 
19  février  : 

Marché  du  lundi  16  février. 


Entr(i|>s 

iirecles 

aux  abattoirs. 

Réserves 

Ament^s 

LaVUl. 

Vaiij4. 

I.a  Vill. 

Vaug. 

tètes 

têtes 

têtes 

têtes 

têtes 

Bœufs 

1   102 

i     565 

Vaches... 

m 

57 

555 

190 

Taureau.x. 

145 

Veaux 

985 

860 

19S 

172 

36 

Moutons  . . 

6  5. S 

1  3*0 

13) 

1   070 

480 

Porcs 

3  -iSl 

58. 

139 

220 

12ti 

IVix  inaxinia  du  kilogramme. 

Au  poids  net.  Au  poids  vif. 

!'•  q.      2«  q.        Z*  q.  Prix  extrêmes. 

Bœufs 6.74        6.30        5.71  2.00  à  4.22 

Vaclies  ....        6.84        6..H6        5.71  2.00      4.27 

Taureaux..         6.00        5. 10        5.40  2.00      3.15 

Veaux 12.00      11.40        9  00  3.00      7.38 

MoutoQS...       12.80      11.60      10.70  3. «4      6.Hi< 

Porcs 10.30      10.15      10. CO  5.60      7.21 

Marclié  du  jeudi  19  février. 


tùitrées  directes 
aux  abattoirs. 


Ameués.  La  Vill. 


Réserves 


La  Vill.        Vaug. 


Bœufs. . . . 

Vaciies  . . 
Taureaux . 
Veaux.  . . . 
MoutoQs  . 
Porcs  . . . . 


leies 

2  S93 

1  6.i4 

422 

1  424 
11   532 

2  558 


786 

1  367 

515 


1.(7 

140 
440 
626 


24 
560 
13l< 
Prix  maxima  du  kilogramme. 


406 

320 
9,0 
300 


têtes 


116 


Au  poids  net 


Bœuis .  6  76 

Vaclies 6  90 

Taureaux. . .  5  96 

Veaux 12  00 

Moutons 13  00 

Porcs 10  30 


6  42 

0  42 

5  66 

10  40 

13  00 

10  00 


5  80 
5  80 
5  30 
9  00 
10  90 
9  70 


Au  poids  vii. 

Prixextrêmes. 

2.00  à  4.23 
2.00      4.29 


2.00 
2.50 
3.84 
5.60 


3.71 
7.20 
6.30 

7.21 


Ddns  les  départements,  on  cote  : 

Bordeaux,  par  kilogr.  poids  vif  :  bœufs,  3  à 
4.30;  vaches,  2.40  à  3. GO.;  porcs,  6.80  à  7.40;  par 
kilogr.  poids  net  :  veaux,  9  à  10  fr.;  mout<ms,  9  à 
11.75. 

Cholet,  par  kilogr.  poids  vif  :  bœufs,  2.80  à  3.20; 
vaches,  2.70  à  3.10;  veaux,  5  à  S.'iO  ;  porcs,  8.50  à 
9  fr. 

Dijon,  par  kilogr.  poids  vif  :  veaux,  5.70  à  6.10; 
porcs,  7.80  à  7.90;  par  kilogr.  poids  net  :  moutons, 
9.75  à  11.75. 

Lyon- l'aise,  par  kilogr.  poids  vif  :  bœufs  et  vaches, 
1.80  à  4.40  ;  veaux,  5.80  à  6.60  ;  porcs,  6.40  à  6.70; 
par  kilogr.  poids  net  :  moutons,  10  à  12.50. 

Marseille,  par  kilogr.  poids  net  :  bœufs  et  va- 
ches, 6.25  à  6.75;  moutons,  10  à  11  fr. 

Nanç'j,  par  kilogr.  poids  net  :  bœufs,  7  à  7.70  ; 
vaches,  5.60  à  7. 56;  moutons,  13  à  14  fr.;  par  ki- 
logr. vif:  porcs,  7.30  à  7.80;  veaux,  3.75  à  6.75. 

Suifs.  —  A  la  Bourse  du  Commerce  de  Paris,  la 
dernière  cote  offlcielle  a  été  établie  de  420  à  430  fr. 
les  100  kilogr 

■Vins  et  eaux  de-vie.  —  Aucune  atténuation  ne  se 
produit  dans  la  l'rise  des  transports;  les  expéditions 
sont  lentes  et  difficiles  et  les  cour,-  des  vins  subis- 
sent, sur  plus'eurs  marché-,  une  nouvelle  hausse 
de  5  fr.  par  hectolitre. 

Dans  le  Midi,  on  cote,  par  hectolitre  nu  les  vins 
rouges  :  115  à  135  Ir.  à  Montpellier:  112  à  130  fr.  à 
Karbonne;  112  à  123  fr.  à  Béziers;  125  à  140  fr.  à 
Toulon;  lOS  à  125  fr.  à  Perpignan.  Les  vins  blancs 
valent  de  135  à  169  fr. 

Dans  la  Loire  on  paie  150  fr.  l'hectolitre. 

Par  barrique  de  225  litres,  non  logée,  on  cote 
dans  la  Loire-Inférieure  :  vins  de  muscadet,  425  à 
500  fr.;  gros  plants,  325  à  400  fr. 

Dans  le  Hhône,  les  vins  rouges  valent  de  125  à 
130  fr.  et  les  blancs  de  150  à  200  fr.  Iheclolitre  nu. 

Dans  le  Midi,  les  eaux-de-vie  de  vin  titrant  52  de- 
grés valent  de  760  à  773  fr.  l'heclolitre.  Les  eaux-de- 
vie  des  Charentes  à  60  degrés  sont  cotées  de  1  025  à 
1  030  fr. 

Cidres.  —  .\  Paris  les  cidres  ont  des  cours  en 
hausse;  on  paie  de  60  h  70  fr.  rtiectoliiro  rendu. 

Dans  la  Loire-Inférieure,  la  barrique  de  225  litres 
vaut  de  113  à  130  fr.  nu. 

Miels  et  cies.  —  Aux  100  kilogr.  on  cote  :  miels 
fins,  650  fr.;  miels  de  Bretagne,  550  à  600  fr.;  cires, 
800  fr. 

Tourteaux.  —  A  M  irs-ille,  on  p.iie  par  100  kilogr.  : 
Arachide  Rufisque,  60  à  71  fr.;  Arachide  Coromandel, 
56  fr.;  sésame  blanc,  55  fr.:  palmiste,  45  (r.;  lin, 
85  fr.;  colza,  50  fr.;  coprah  blanc,  62  fr. 

Fécules.  —  A  Epinal,  la  fécule  i"  des  Vosges  est 
cotée  18u  à  185  fr.  les  100  kilo.r. 

Cosset'es  de  chicorée.  —  On  la  paie  de  100  à 
123  fr.  les  100  kilogr.  dans  le  Nor.l. 

Noix  et  huile  de  noix.  —  Dans  l'Isère,  on  paie 
les  noix  lie  395  à  400  fr.;  les  cerneaux  de  1  100  à 
I  300  fr.;  l'huile  de  noix,  1  100  fr.  les  100  kilogr. 

Sorgho  à  balais.  —  Dans  le  Lot-et-Gironne,  la 
paille  de  sorgho  à  balais  vaut  de  120  à  IGÛ  fr.  les 
100  kilogr. 

B.    DuR.VND. 

Le  Gérant  :  Charles  Ditkeix. 
Pans,  —  t..  Marbthkux,  imprimeur,  1,  rue  Cassette 


AVIS 


La  grève  survenue  subitement  dans  les  imprimeries  de  Paris,  le  25  février,  a  jeté  un 
trouble  profond  dans  les  services  du  Journal. 

Nous  ne  pourrons  publier  que  deux  numéros  dans  le  courant  du  mois  de  mars.  Au  fur 
et  à  mesure  que  la  régularité  sera  revenue,  nous  indemniserons  nos  abonnés  en  ajoutant  des 
suppléments  aux  numéros  subséquents. 

Le  présent  numéro  contient  un  premier  supplément  de  16  pages. 

L  ADMINISTRATION. 


CHROiMUUE  AGRICOLE 


Dernières  mesiiies  relatives  au  commerce  du  blé,  de  la  Farine  et  du  pain.  —  Attente  d'une  décision  officielle 
sur  le  sort  du  blé  de  la  prochaine  recolle.  —  Discussion  à  la  Chambre  des  Députés  sur  les  exportations 
de  bétail  et  de  chevaux.  —  Déidaialioos  de  M.  Queuille.  —  Les  chevaux  prêtés  par  l'armée  aux  cultiva- 
teurs. -  Décret  relatif  à  l'importation  des  viandes  friaorifiées.  —  Importation  du  bétail  du  iMaroc.  — 
La  Qèvre  aphteuse  en  janvier  et  en  février.  —  Fouinilures  de  graines  de  betteraves.  —  Le  prix  de  la 
betterave  à  sucre.  —  Le  Groupe  agricole  du  Sénat.  —  Les  conclusions  relatives  au  régin;e  du  blé.  — 
Encouragement  à  1"  culture  mécanique  en  .\lgéne.  —  Prochaines  démonstrations  à  Bordeaux,  à  Aniiies 
àMàcon.  —  Les  éohinges  de  blés  de  semences.  —  Le  herd-book  unique  de  la  lace  Charolais'e.  —  Grève 
dans  les  chemins  de  fer.  —  Soa  avortement.  —  Développeuient  de  l'Office  économique  de  Toulouse.  — 
Nomination  dans  la  Coaimis'ion  de  répartition  des  avances  de  l'El.it  pour  le  Crédit  agricole.  —  Examens 
d'admission  à  l'Institut  agronomique  et  à  l'Ecole  d'euseigneraeut  supérieur  ménager.  —  CoiTs  d'Apicul- 
ture au  Luxembourg.  —  Fédéraliou  de  la  nnitualilé  et  de  la  Co'.peration  agricole.  —  Vœux  de  son 
Comité  central.  —  Reprise  de  ses  Congrès.  —  In.tiative  de  la  Compagnie  d'Orléans  relativement  au 
triage  des  semences  de  céréales.  —  Elections  aux  Chambres  d'Agi iculture. 


Le  blé,  la  farine  et  le  pain. 

On  a  lu  dans  le  numéro  du  12  février 
(p.  132)  le  texte  du  décret  en  date  du  3  février 
relatif  au  régime  des  céréales  récoltées  en 
1919,  de  la  farine  et  du  pain.  Les  prescrip- 
tions de  ce  décret  devaient  entrer  en  vigueur 
dès  le  i"  mars;  un  autre  décret,  en  date  du 
29  février,  en  a  reporté  l'application  au 
13  mars.  Entre  temps,  des  circulaires  du 
sous-secrélaire  d'Etat  au  Ravitaillement,  in- 
sérées au  Journal  Officiel,  ont  insisté  sur 
l'importance  de  l'exécution  régulière  des 
mesures  ordonnées  par  ce  décret,  à  raison 
surtout  des  diflicullés  de  l'approvisionnement 
en  blé  jusr4u'au  moment  de  la  prochaine  ré- 
colte. 

Toutefois,  ce  ne  sont  pas  ces  mesures  qui 
préoccupent  réellement  les  agriculteurs;  c'est 
du  sort  qui  sera  fait  au  blé  de  la  prochaine 
récolte  qu'ils  s'inquiètent  aujourd'hui.  Dès  le 
mois  d'octobre  dernier,  M.  Noulens,  ministre 
de  l'Agriculture,  avait  annoncé  que  la  taxa- 
lion  serait  supprimée  pour  cette  récolte;  le 
nouveau  ministre  de  l'Agriculture,  M.  Ricard, 
a  produit,  il  y  a  plusieurs  semaines,  la  même 
affirmation.  Mais,  jusqu'ici,  aucun  acte  offi- 
ciel n'a  consacré  ces  promesses  et  n'a  fait 
connaître  dans  quelles  conditions  la  liberté 
serait  rendue  au  blé.  On  s'en  étonne,  et  on  a 
raison  de  s'en  étonner;  on  redoute,  en  effet, 
que  les  oppositions  bien  connues  de  certaines 

11  Mars  1920.  —  N«s  10  et  II. 


Administrations  ne  fassent  obstacle  à  la 
bonne  volonté  du  ministre  de  l'Agriculture. 
Comme  nous  le  disions  récemment,  la  cul- 
ture du  blé  ne  s'improvise  pas.  A  l'automne 
dernier,  les  ensemencements  en  blé  ont  di- 
minué; il  n'y  a  eu  d'exception  que  dans  les 
régions  libérées  où  les  besoins  sont  énormes. 
Qu'on  soit  bien  convaincu  qu'il  en  sera  de 
même  à  l'automne  prochain,  si  les  cultiva- 
teurs ne  sont  pas  fixés  définitivement,  et  à 
brève  échéance,  sur  le  sort  qui  les  attend. 
Certes,  ce  serait  malheureux;  mais  la  respon- 
sabilité en  retomberait  sur  des  tergiversa- 
lions  déplorables. 

Exportation  du  bétail  et  des  chevaux. 

Une  vive  émotion  a  été  proToquée,  au 
cours  des  dernières  semaines,  par  des  acliats 
de  bélailetde  chevaux  à  des  prix  excessifs, 
surtout  dans  certaines  parties  de  la  région 
de  l'Est  ;  on  affirmait  que  les  animaux  achetés 
étaient  dirigés  sans  délai  vers  des  destina- 
tions inconnues,  notamment  vers  la  frontière 
de  Suisse,  pour  être  ensuite  envoyés  en  Alle- 
magne. Cette  émotion  a  eu  son  écho  à  la 
Chambre  des  Députés,  dans  la  séance  du 
27  février,  par  la  discussion  d'une  interpella- 
tion de  M.  About  sur  les  mesures  que  le  Gou- 
vernement compte  prendre  dans  ces  circons- 
tances. 

Dans  sa  réponse,  M.  Queuille,  sous-secré- 


Tome  I. 


10  et  U. 


182 


CHRONIQUE 


taire  d'Elal  à  l'Agriculture,  a  apporté  des  pré- 
cisions qu'on  doit  enregistrer.  En  ce  qui  con- 
cerne les  bêtes  bovines,  l'exportation  en  est 
interdite,  et  il  n'est  accordé  que  des  déroga- 
tions très  rares;  ces  dérogations  ont  porté 
exclusivement  sur  2  093  animaux  apparte- 
nant à  des  Belles  réfugiés  en  France  et  qui 
ont  été  rapatriés,  el  sur  271  taureaux  desti- 
nés à  la  reproduction.  Quant  aux  achats  opé- 
rés sur  les  marchés  de  l'Est,  ils  étaient  des- 
tinés, non  à  la  Suisse,  mais  au  ravitaillement 
de  l'Alsace,  particulièrement  de  la  ville  de 
Mulhouse.  Quelques  faits  de  contrebande  ont 
pu  se  produire,  mais  ils  n'ont  pu  porter  c)ue 
sur  un  nombre  très  restreint  d'animaux. 

En  ce  qui  concerne  les  chevaux,  un  arrêté 
du  19  novembre  dernier  en  avait  autori-é 
l'exportation  sans  conditions.  M.  Queuille  a 
constaté  qu'en  décembre,  en  janvier  el  fé- 
vrier 12  921  chevaux  ont  été  exportés,  dont 
une  assez  forte  partie  en  Belgique,  ce  qui  a 
provoqué  des  plaintes  très  vives  des  agricul- 
teurs des  régions  sinistrées.  11  a  annoncé  que 
l'arrêté  du  19  novembre  1919  allait  être  rap- 
porté temporairement,  mais  que  des  mesures 
seraient  prises  pour  sauvegarder  les  intérêts 
de  l'élevage  du  cheval  de  demi  sang  et  de 
l'élevage  mulassier. 

Voici  les  conclusions  de  ces  explications  : 

En  ce  qui  concerne  les  bovins,  nous  continue- 
rons à  interdire  complètement  leur  exportation, 
sauf  pour  les  reproducteurs  inscrits  sur  les  livres 
généalogiques  et  qu'il  est  très  important,  à 
l'heure  actuelle,  pour  maintenir  à  l'étranger  le 
bon  renom  des  races  françaises,  de  laisser  sortir. 

A  part  ces  exceptions  bien  caractérisées,  les 
bovins  ne  sortiront  pas  de  France.  Et,  pour  tenir 
compte  des  observations  présentées  par  l'un  de 
nos  collègues,  le  ministre  des  Finances  a  déjà 
invité  le  Service  de  la  Douane  à  surveiller  les 
frontières  avec  la  plus  grande  attention. 

En  ce  qui  concerne  les  chevaux,  il  est  entendu 
que  les  frontières  vont  être  fermées  momenta- 
nément. Mais  il  ne  s'agit  que  d'un  régime  provi- 
soire et  de  courte  durée;  d'ici  peu  de  jours,  un 
régime  nouveau  déterminé  par  décret  donnera, 
je  l'espère,  satisfaction  aux  éleveurs,  tout  en 
sauvegardant  les  intérêts  des  départements  agri- 
coles et  en  respectant  les  besoins  des  régions 
envahies. 

Ces  déclarations  ont  été  accueillies  favora- 
blement par  la  Chambre  et  l'interpellation 
s'est  terminée  par  un  ordre  du  jour  de  con- 
fiance. 

Un  arrêté  en  date  du  28  février  a  rapporté 
l'arrêté  du  19  novembre  1919  autorisant  l'ex- 
portation des  chevaux,  juments  el  poulains 
de  toutes  les  races,  baudets,  mules  et  mulets, 
ânes  et  ânesses. 


AGKICOLE 

Les  chevaux  prHés  par  l'armée. 
Dans  celte  même  séance  du  27  février, 
M.  Queuille,  en  réponse  à  une  question  qui 
lui  était  adressée,  a  constaté  que  le  ministre 
de  l'Agriculture  a  été  saisi  de  différentes 
plaintes  exprimant  les  craintes  des  agricul- 
teurs de  se  voir  reprendre  des  chevaux  qui 
leur  avaient  été  prêtés  par  l'autorité  mili- 
taire. Or,  il  résulte  d'un  entretien  avec  le  mi- 
nistre de  la  Guerre  qu'il  n'est  pas  question, 
au  moment  où  vont  commencer  les  trivaux 
de  printemps,  de  reprendre  aux  cultivateurs 
les  chevaux  prêtés  par  l'armée.  M.  Queuille  a 
ajouté  :  "  Les  inquiétudes  qui  sont  nées  dans 
certains  départements  à  ce  sujet  ne  sont  donc 
pas  fondées  et  les  agriculteurs  peuvent  être 
complètement  rassurés  pour  l'instant.  » 

Les  viandes  frigorifiées. 

Un  décret  en  ddte  du  2'i  lévrier  a  levé,  à 
partir  du  l"  juin  prochain,  la  prohibition 
d'importation  des  viandes  conservées  par  un 
procédé  frigorifique. 

Un  rapport  qui  précède  ce  décret  expose 
que,  depuis  le  début  de  la  guerre,  l'Etat 
s'était  réservé  le  droit  d'importation  des 
viandes  frigorifiées,  d'abord  pour  les  besoins 
de  l'armée,  puis  pour  la  population  civile. 
Ses  contrats  venant  prochainement  à  expira- 
tion, les  prohibitions  imposées  au  commerce 
privé  doivent  disparaître,  afin  que  ce  com- 
merce puisse  reprendre  les  transactions  sur 
ces  denrées.  Mais  l'application  du  nouveau 
régime  est  reportée  à  une  date  suffisamment 
éloignée  dans  le  but,  dit  le  rapport,  «  de 
laisser  à  l'initiative  privée  le  temps  de  passer 
des  contrats  de  fournitures  et  de  fret  néces- 
saires afin  qu'il  n'y  ait  pas  d'interruption 
dans  les  arrivages  indispensables  pour  com- 
pléter les  ressources  de  notre  cheptel  natio- 
nal et  lutter  contre  l'exagération  des  cours 
de  la  viande.  » 

Importation  du  bétail  du  Maroc. 

Un  décret  en  date  du  3  février  a  ordonné 
que  les  animaux  de  l'espèce  bovine  en  prove- 
nance de  la  zone  française  du  Maroc  sont 
désormais  admis  à  l'importation  en  France 
suivant  les  règles  générales  fixées  par  le  dé- 
cret du  11  juin  1905.  Le  certificat  d'origine 
prévu  par  ce  décret  sera  délivré  par  le  Ser- 
vice vétérinaire  de  la  Résidence  générale;  il 
mentionnera  que  les  animaux  proviennent 
de  régions  dans  lesquelles  la  piroplasmose 
n'a  pas  été  constatée  depuis  plus  de  trois 
mois. 

La  fièvre  aphteuse. 

L'épizootie  de   fièvre  aphteuse   sévit  tou- 


CHRONIQUE  AGKICOLE 

jours  avec  intensité,  comme  le  montre  le  ré- 
sumé suivant  des  documents  publiés  par  le 
Bulletin  sanitaire  du  ministère  de  l'Agricul- 
ture : 

Communes. 


183 


Dépar- 

Foyers 

Foyers 

tements. 

anciens. 

nouveaux 

l'^au  10  janvier  . . 

83 

i   4i6 

796 

il  au  20   —   . . 

8i  - 

4  o30 

799 

21  au  31   — 

82 

4  3S3 

977 

1*^  au  10  février. . 

.   -82 

4  333 

897 

H  au  20   -   .. 

83 

4  780 

89ô 

21  au  29   —   .. 

nr, 

4  950 

7S3 

Le  caractère  particulièrement  insidieux  de 
la  maladie  est  toujours  signalé  dans  un  clt- 
tain  nombre  de  circonstances. 

Graines  de  betteraves. 

La  Chambre  syndicale  des  producteurs 
ifrançais  de  graines  de  belleraves  fait  con- 
naîtrt!  que  les  graines  de  belleraves  à  sucre, 
séleclionnéi  s  d'après  les  méthodes  indiquées 
par  la  Commission  du  mirjislère  de  l'Agricul- 
ture, sont  livrées  directemeni,  par  les  produc- 
teurs français,  membres  de  la  Chambre,  avec 
un  plomb  spécial  de  garantie  de  sélection 
porlani  l'enipreinle  :  «  Chambre  syndicale 
des  Producteurs  français  ".  I*our  les  de- 
mandes, on  doit  's'adresser  au  secrétaire  de 
la  Chambre  syndicale  (3,  rue  Montesquieu,  à 
Paris),  qui  indiquera  les  producteurs  possé- 
dant des  graines  sélectionnées. 

— Le  Comjjtoirde  vente  des  graines  de  bet- 
teraves, constitué  par  l'inion  Syndicale  des 
producteurs  de  grains  et  graines  de  semences 
de  la  région  du  iNord,  a  été  chargé  par  le  mi- 
nislére  df  l'Agriculture  de  la  réparliliou  des 
graines  de  betteraves  livrées  pai  l'Allemagne 
à  titre  d''  réparation.  11  annonce  qu'il  recevra 
ptochuinement  700  tonnes  de  graines  sélec- 
tionnées. Le»  demandes  sont  reçues  au  siège 
du  Comptoir,  à  Lille,  110,  rue  de  lllôpilal- 
Mililaire). 

Le  prix  de  la  betterave  à  sucre. 

Dans  la  Chronique  du  26  février  (p.  161). 
nous  avons  reproduit  la  résolulion  adoptée 
relativement  au  prix  de  la  betterave  à  sucre 
d;ins  une  réunion  tenue  le  11  février  par  les 
agriculteurs  producteurs  au  siège  du  Syndi- 
cat agricole  d^  la  région  de  Paris.  JNous  avons 
reçu,  sur  le  même  sujet   la  note  suivante  : 

A  la  suite  de  celte  réunion,  les  fabrii  ants  de 
sucre  furent  invités  à  se  rencontrer,  le  mercredi 
25  février,  avec  les  agriculteurs  de  tous  le^  dé- 
partements betteraviers,  afin  qu'il  leur  soit 
donné  connaissance  des  desiderata  de  la  culture. 

Les  fabricants  n'ont  pas  répondu  à  l'appel  qui 
Jeur  avail  été  ailressé. 

Craignant  dans  ces  conditions  que  les  prix 


offerts  ne  couvrent  même  pas  leurs  frais  cullu- 
raux,  la  majorité  des  agriculteurs  a  décidé  de  ne 
pas  faire,  cttr  annde,  de  belterarcs  à  sucre. 

Or,  la  production  du  blé  est  liée  au  dévelop- 
pement de  la  culture  de  la  betterave,  et,  si  les 
exigences  des  sucriers  rendent  cette  culture 
impossible,  la  pénurie  des  betteraves  entraînera 
fatalement  une  pénurie  de  blé. 

Devant  le  monopole  de  fait  que  représentent 
les  fabricants  de  sucre  pour  l'achat  de  belleraves, 
monopole  que  les  cultivateurs  ne  peuvent  com- 
battre que  par-  l'abstention,  une  délégation  de 
producieurs  a  été  reçue  par  le  ministre  de  l'Agri» 
culture  et  lui  a  demandé  de  bien  vouloir  s'em- 
ployer, en  vue  de  l'intéiêl  national,  à  solution- 
ner, d'urgence,  celte  importante  question. 

On  a  vu,  dans  la  même  Chronique,  l'accord 
intervenu  dans  le  département  de  la  Seine- 
Inférieure.  D'autre  part,  nous  apprenons 
que,  dans  celui  de  la  Côle-d  Or,  les  fabricants 
ont  accepté  de  payer  le  prix  de  150  fr.  pour 
la  tonne  de  betterave.  (In  nous  affirme  même 
que  le  prix  de  t7.T  fr.  a  été  accepté  dans  le 
département  de  l'Oise. 

Groupe  agricole  du  Sénat. 

Le  Groupe  agricole  du  Sénat,  qui  comprend 
153  adhérents,  a  procédé  à  sa  réorganisation. 
Ont  été  nommés  par  acclamation  :  présideni, 
M.  Gomot;  vice-préndeuts,  MM.  Chauveau, 
Noël,  Damecourt,  Fernand  David,  Duchein, 
colonel  Sluhl;  secrriaires,  .MM.  Bodinier,  Bra- 
ger  de  la  Ville- \loysan,  Donon,  Koyneau, 
Guesnier  et  Philippe. 

Après  un  rapport  de  M.  Donon  sur  la  situa- 
lion  de  la  production  et  du  ravilaillement  en 
blé,  le  Groupe  agricole  a  décidé  de  proposer 
au  Gouvernement  :  1°  le  rélablisseinenl  de  la 
carte  de  pain  ;  2°  le  maintien  du  monopole  de 
l'importation  des  blés  pour  la  campagne  1920- 
1921;  3°  le  maintien  des  subventions  aux 
Syndicats  de  culture  mécanique.  En  même 
temps,  il  s'est  déclaré  hostile  à  la  réquisition 
du  blé  indigène,  dans  quelque  faible  propor- 
tion que  ce  soit. 

Culture  mécanique. 

L'agitation  provoquée  par  larrêté  du 
26  décembre  relalil'àla  réduction  des  encou- 
ragements aux  Syndicats  de  culture  méca- 
nique est  loin  de  se  calmer.  Les  réclamations 
sont  toujours  aussi  vives;  celles  qui  viennent 
des  régions  dévastées  sont  particulièrement 
aiguës. 

Tandis  que,  dans  la  France  continentale, 
on  a  pris  une  mesure  particulièrement  inop- 
porlune,  il  n'en  est  pas  de  même  en  Algérie. 
Un  arrêté  du  Gouvernement  généial,eii  date 
du  20  janvier,  a  ilécidê  que  les  groupemeiiis 


184 


CHRONIQUE  AGRICOLE 


agricoles  comptanl  au  moins  sept  membres 
peuvent  recevoir,  pour  l'achat  d'appareils  de 
culture  m-écaniquc,  des  subventions  sur  le 
budget  de  l'Algérie,  dans  des  proportions 
fixées  dans  hs  ternies  suivants  : 

Le  montant  de  la  subvention  pourra  s'élever 
au  tiers  ou  à  la  moitié  du  prix  d'un  appareil,  se- 
lon que  1p  groupement  aura,  ou  non,  recours  au 
crédit  agricole.  Ces  raaxima  pourront  être  portés 
respectivement  à  la  moitié  ou  aux  trois  quarts  du 
prix  de  l'appareil  acquis  par  les  agriculteurs  d'un 
ce/itre  de  colonùation  nouvellement  créé,  c'est-à- 
dire  ayant  moins  de  dix  années  d'existence. 

Dans  la  limite  de  ces  maxima,  l'allocation  sera 
calculée  d'après  un  barème  basé  sur  le  prix  de 
revient  de  l'unité  de  puissance.  Les  appareils  de 
cotistruction  française  bénéficieront  toujours 
d'un  taux  plus  avantageux  que  ceux  d'importa- 
tion étrangère. 

De  même  les  Associations  formées  dans  ces 
centres  de  colonisation  et  réalisant  un  «roupe- 
ment  de  propriétés  suffisant  pour  constituer  une 
baUerie  de  cinq  tiacteurs  au  moins  ou  un  maté- 
riel de  labourage  à  vapeur  ou  à  explosion  supé- 
rieur à  !'>0  HP  pourront  bénéficier  d'encourage- 
ments spéciaux  sous  forme  de  subventions  sup- 
plémentaires ou  de  primes  annuelles,  sur  la  pro- 
position du  préfet  et  après  avis  du  chef  du  Ser- 
vice agricole  général. 

Ces  dispositions  libérales,  inspirées  par 
l'assemblée  des  Délégations  financières,  ont 
été  accueillies  avec  la  plus  grande  faveur. 

■ —  Dans  une  réunion  tenue  le  19  février  au 
Siège  de  la  Société  d'Agriculture  des  Bouches- 
du-Rhône,  le  Syndical  départemental  de  cul- 
ture mécanique  a  décidé  d'organiser  une 
exposition  de  matériel  agricole,  complétée 
par.  des  démonslralions  de  culture  mécanique, 
qui  se  tif^ndra  à  Arles  à  la  lin  du  mois  de  juin 
prochain.  Dans  la  même  réunion,  une  protes- 
tation a  été  émise  contre  l'arrêté  du  26  dé- 
cembre et  son  effet  rétroactif  et  un  vœu  a 
été  émis  pour  en  demander  l'abrogation. 

-^  A  l'occasion  de  la  Foire  de  Bordeaux 
du  5  au  20  juin,  des  essais  de  tracteurs  agri- 
coles auront  lieu  dans  les  environs  de  Bor- 
deaux. Une  première  journée  sera  réservée 
aux  tracteurs  fonctionnant  dans  les  champs 
et  dans  les  landes  de  façon  à  tenir  les  pare- 
feux  en  état  de  propreté.  On  doit  se  faire 
inscrira  pour  l'exposition  des  machines,  au 
siège  de  la  Foire  (mairie  de  Bordeaux),  et 
pour  le-^  essaie  h  la  Société  d'Agriculture  de 
la  Gironde,  cours  de  l'Intendance. 

—  A  l'occasion  de  l'importante  exposition 
qui  sera  ouverte  le  6  avril  par  la  Société 
d'Hortiruliure  d'Antibes  (Alpes-Maritimes), 
des  expériences  de  motoculture  auront  lieu 
aux  environs  de  cette  ville.   Les  adhésions 


arrivées  au  Comité  d'organisation  sont  déjà 
nombreuses  ;  au  commencement  de  mars 
elles  comptaient  une  dizaine  de  maisons. 

—  La  Société  d'Agriculture  de  l'arrondisse- 
ment de  Màcon  (Saône-et-Loire)  a  décidé 
d'organiser  pour  fin  avril  prochain  un  con- 
cours de  motoculture  pour  petits  appareils 
convenant  à  la  petite  culture  et  à  la  viticul- 
ture. Il  y  aura  place  éRaletiienl  pour  les  ap- 
pareils plus  puissants  en  vue  de  l'exécution  de 
labours  ordinaires  et  de  défoncements  dans  la 
grande  culture. 

Les  constructeurs  désireux  de  participer  à 
ce  concours  sont  priés  d'adresser  toute  com- 
munication à  la  Direction  des  Services  agri- 
coles de  Saône-el- Loire,  à  Màcon. 

Semences  de  blés  de  printemps. 

On  sait  que,  depuis  les  dernières  années, 
les  Services  du  ravitaillement  échangeaient, 
en  vue  des  semailles  du  printemps  et  poids 
pour  poids,  des  blés  de  Manitoba  contre  des 
blés  indigènes.  M.  Tapponnier,  député,  ayant 
signalé  au  ministre  de  l'Agriculture  que  des 
services  départementaux  fixaient  l'échange  à 
100  kilogr.  de  Manitoba  contre  110  de  blé 
de  pays,  celui-ci  a  répondu  {Journal  Officiel 
du  3  mars)  que  des  instructions  seraient  don- 
nées pour  mettre  fin  à  ces  abus  et  pour  que 
l'échange  de  blé  du  Manitoba  contre  du  blé 
indigène  soit  effectué  à  égalité  de  poids. 

Herd-book  de  la  race  Cbarolaise. 

Dans  le  numéro  du  26  février  (p.  168),  à 
l'occasion  du  récent  concours  de  Nevers,  la 
constitution  d'un  seul  herd-book  de  la  race 
bovine  Charolaise  a  été  annoncée  comme  dé- 
finitive. Sur  ce  sujet,  nous  avons  reçu  la  note 
suivante  : 

Les  Sociétés  d'Agriculture  et  les  Syndicats 
d'Elevage  des  départements  du  Centre,  groupés 
en  «  Fédération  des  associations  agricoles  du 
Centre  »,  ont  décidé  la  fusion  du  Ilerd-Book  de 
la  race  Charolaise,  tenu  en  Saône-et-Loire,  et  du 
Herd-Book  de  la  race  Nivernaise-Charolaise,  tenu 
dans  la  Nièvre,  en  un  seul  livre  généalogique 
qui  prendra  le  nom  de  «  Herd  Book  de  la  race 
Charolaise  de  la  Nièvre,  de  Saône-et-Loire  et 
des  départements  affiliés  »,  et  qui  sera  tenu  à 
Nevers. 

Ce  Herd-Book,  comprenant  de  droit  les  ani- 
maux inscrits  aux  anciens  Ilerd-Books,  ainsi  que 
les  descendants  de  père  et  mère  inscrits,  est  ou- 
vert à  des  nouvelles  inscriptions,  dites  d'origine, 
jusqu'au  1"  août  1920. 

Les  éleveurs,  désirant  y  faire  inscrire  des  ani- 
maux, devront  adresser  une  demande  au  secré- 
taire-archiviste du  Herd-Book, à  Nevers, avant  le 
1"  août  1920.  Une  Commission,  nommée  par  la 
Fédération,  passera   dans  les  écuries  avant  le 


CHKONIQOE  AGRICOLE 
31  décembre  1920  pour  statuer  sur  les  demandes.   [ 

Comme  nous  l'avons  déjà  dit,  cette  solution 
ne  peut  qu'èlre  très  utile  pour  l'expansion 
de  la  race. 

Grève  de  cheminots. 

Une  grève  des  cheminots  a  éclaté  brusque- 
ment dans  les  derniers  jours  du  mois  de  fé- 
vrier, sons  un  prétexte  futile.  Les  protesla- 
tions  ont  été  immédiatement  unanimes;  nous 
devons  signaler  celles  des  milieux  agricoles. 

Dans  une  dépèche  au  président  du  Conseil, 


185 


l'Union  du  Sud-Est  des  Syndicats  agricoles 
s'est  exprimé  en  ces  termes  : 

Lxjnn,  29  février.  —  L'Union  du  Sud-Est  des 
Syndicats  agricoles  comprenant  180  000  agricul- 
teurs de  la  rpgion  lyonnaise  répartis  en  6S0  Syn- 
dicats, proteste  énergiquement  contre  la  grève 
des  cheminots;  elle  leur  fait  perdre  quantité  de 
produits  agricoles  alimentaires  et  va  diminuer, 
faute  d'engrais  et  de  semences,  les  récoltes  pré- 
parées ou  en  préparation  et  augmenter  la  vie 
chère. 

De  son  côté,  la  Confédération  nationale  des 
Associations  agricoles  a  demandé  au  Gouver- 
nement de  maintenir  le  pouvoir  suprême  de 
la  loi  à  rencontre  des  efforts  des  organisa- 
tions qui  prétendent  imposer  leur  volonté  à 
la  nation. 

Cette  grève  a  heureusement  avorté  après 
quelques  jours,  grâce  à  l'énergie  du  Gouver- 
nement et  des  Compagnies  de  chemins  de 
fer;  mais  elle  a  provoqué  des  pertes  impor- 
tantes, et  surtout  elle  a  montré  la  nécessité 
de  prémunir  le  pays  contre  les  appétits  révo- 
lutionnaires dont  elle  a  été  une  manifesta- 
tion trop  évidente.  Les  déclarations  faites 
par  M.  Millerand  à  la  Chambre  des  Députés, 
dans  la  séance  du  2  mars,  permettent  d'espé- 
rer que  le  Gouvernement  a  à  cœur  de 
prendre  les  précautions  nécessaires  pour 
l'avenir. 

Office  économique  de  Toulouse. 

Au  cours  de  l'année  1919  (numéro  du 
24  juillet,  p.  504),  nous  avons  signalé  la  créa- 
tion à  la  Bibliothèque  municipale  de  Toulouse 
d'un  Office  public  de  documentation  gratuite, 
dû  i\  l'initiative  de  M.  Guitard,  bibliothécaire, 
qui  s'est  dévoué  au  développement  de  cette 
utile  institution.  Le  succès  est  venu  rapide- 
ment :  en  mars  1919,  l'Office  a  reçu  926  visi- 
teurs et  en  décembre  4  670  ;  le  nombre 
des  questions  traitées  est  passé  de  2  334  en 
mars  à  11  480  en  décembre.  Ce  sont  autant 
de  service  rendus  avec  désintéressement  dans 
tous  les  domaines  de  l'activité.  Cet  exemple 
est  au  nombre  de  ceux  qui  doivent  susciter  | 
l'émulation. 


Crédit  agricole. 

Par  décret  en  date  du  11  février,  ont  été 
nommés  membres  de  la  Commission  de  ré- 
partition des  avances  de  l'Etat  aux  Caisses 
régionales  de  crédit  agricole  mutuel  : 

Au  titre  de  sénateur  :  M.  Méliiie,  sénateur,  an- 
cien président  du  Conseit,  en  remplacement  de 
M.   Uevelle;  —  M.  Kernand  David,  sénateur,  an- 
cien ministre  de  l'Agriculture,  en  remplaceraen 
de  iM.  Lourties. 

Au  titre  de  député  :  M.  Boret,  député,  ancien 
ministre  de  l'Agriculture  et  du  liaviiaillement, 
en  remplacement  de  M.  Fernand  David;  — 
M.  Viala,  député,  en  remplacement  de  M.  Le 
Rouzic. 

Au  titre  d'inspecteur  général  de  V Agriculture  : 
M.  Cassez,  inspecteur  général  de  l'AgricuItiure, 
en  remplacement  de  iM.  Viala. 

Au  titre  de  représentant  d'associations  agricoles  : 
M.  Mercier,  président  de  l'As^oiialion  oentrcde 
des  laiteries  coopératives  des  tharentes  et  du 
Poitou,  en  remplacement  de  M.  Th.  Girard. 

Ces   nominations  ont  pour  objet  de  com 
bler,  dans  cette  Commission,  des  vides  jiro- 
voqu  es  par  des  décès  ou  des  mutations. 

Institut  national  agronomique. 

Un  avis  du  ministère  de  l'Agriculture  a 
annoncé  que  les  épreuves  écrites  du  concours 
d'admission  à  l'Institut  national  agrono- 
mique, en  1920,  auront  lieu  les  jeudi  27,  ven- 
dredi 28  et  samedi  29  mai.  Elles  seront  su- 
bies, au  choix  des  candidats,  soit  à  Paris, 
soit  en  province,  dans  les  hôtels  des  préfec- 
tures d'Alger,  Avignon,  Bordeaux,  Chau- 
mont,  Limoges,  Lyon,  Nancy,  Nevers,  Ren- 
nes, Toulouse  et  Tours. 

Le  registre  d'inscription  sera  ouvert  le 
12  avril  et  clos  le  1"  mai,  dernier  délai.  Les 
demandes  des  candidats,  accompagnées  du 
dossier  réglementaire,  devront  être  adressées 
au  directeur  de  l'Institut  agronomique, 
16,  rue  Claude-Bernard,  à  Paris  (5'^). 

Enseignement  supérieur  ménager. 

Un  avis  du  ministère  de  l'Agriculture 
informe  qu'un  concours  est  ouvert  pour  l'ad- 
mission d'élèves  filles  à  l'école  supérieure 
d'enseignement  agricole  et  ménager  de  Gri- 
gnon. 

Les  épreuves  écrites  auront  lieu  le  lundi 
1"  juin.  Elles  seront  subies,  au  choix  des 
candidates,  soit  à  Paris,  dans  un  local  qui 
sera  ultérieurement  désigné,  soit  dans  les 
départements,  aux  hôtels  des  préfectures  à 
Alger,  Lyon,  Marseille,  Rennes  et  Toulouse. 

Les  demandes  des  candidates,  établies 
conformément  aux  indications  du  pro- 
gramme officiel,  devront  parvenir  au  mînis- 


186  CHRONIQUE 

tcre  de  l'Agriculture  (Direction  de  l'Agricul- 
ture, l"  bureau),  avant  le  1"  mai,  délai  de 
de  rigueur. 

Les  épreuves  orales  auront  lieu  à  Paris,  , 
les  21  et  2-2  juin. 

Enseignement  de  rApiculture. 
L'ouverture  du  cours  public  et  gratuit 
d'Apiculture  (culture  des  abeilles),  professé 
au  jardin  du  Luxembourg  par  M.  Sevalle, 
aura  lieu  le  samedi  10  avril,  à  9  heures  du 
matin.  Les  leçons  seront  continuées  les  mar- 
dis et  samedis  suivants. 

Mutualité  et  Coopération  agricoles. 

Dans  sa  séance  du  2  mars,  sous  la  prési- 
dence de  M.  Viger,  ancien  ministre  de  l'Agri- 
culture, le  Comité  central  de  la  Fédération 
nationale  de  la  Mutualité  et  de  la  Coopération 
agricoles  a  émis  les  vœux  suivants  : 

Chamiires  d'AijricuUure.  —  Considérant  que 
les  Chambres  d'agriculture  doivent  comprendre 
parmi  leurs  membres  un  délégué  des  Sociétés  et 
Syndicats  a(iricoles  de  chaque  arrondissement; 
—  Qu'elles  doivent  être  consultées  chaque  fois 
qu'il  s'agit  de  cre'er  des  Caisses  régionales  de 
crédit  agricole;  —  Qu'elles  peuvent  créer  ou 
subventionner  dans  leur  circonscription  des 
Caisses  de  crédit  agricole;  —  Qu'elles  peu- 
vent créer  toutes  <(  œuvres  collectives  »,  con- 
séquemmeut  toutes  coopératives  qui  leur  pa- 
raissent utiles;  —  Qu'elles  peuvent  également 
a  fonder,  patronner,  subventionner,  encou- 
rager, des  Caisses  ou  groupemen  ts  d'assu- 
rances mutuelles  agricoles  contre  les  risques 
généraux  de  l'agriculture  :  mortalité  du  bétail, 
incendif ,  accidents  atmosphériques,  etc.  ; 

Qu'il  paraît  donc  nécessaire  que  ces  diverses 
associations  puissent  être  représentées  dans  les 
Chambres  d'Agriculture;  —  Que  d'ailleurs,  dès 
maintenant,  il  est  hors  de  doute  que  les  Socié- 
tés d'assurances  mutuelles  ai^ricoles  constituées 
d'après  les  mêmes  prescriptions  que  les  Syndi- 
cats agricoles  (loi  du  4  juillet  1900)  doivent  être 
comprises  parmi  les  Sociétés  prévues  par  l'art.  6 
de  la  loi  du  25  octobre  1919; 

Emet  le  vœ.u  :  Que  les  Caisses  de  crédit  agri- 
cole, les  Coopératives  et  les  Mutuelles  agricoles 
soient  comprises  parmi  les  sociétés  qui  sont 
admises  à  choisir  un  délégué  pour  les  Chambres 
d'agriculture  ; 

Qu'au  besoin  un  texte  législatif  intervienne 
pour  préciser  dans  ce  sens  l'article  6  de  la  loi  du 
25  octobre  1919. 

Culture  mécanique.  —  Considérant  que  l'arrêté 
du  26  décembre  1919,  en  réduisant  le  taux  des 
subventions  jusqu'alors  accordées  aux  Coopéra- 
tives de  culture  mécanique,  risque  de  placer  ces 
associations  dans  une  situation  linancière  des 
plus  fâcheuses,  de  nuire  à  leur  développement  et 
d'entraver  en  conséquence  l'inlensilication  de  la 
production  agricole  ; 


AGRICOLE 

Emet  le  vœu  :  Que  le  bénéfice  de  l'arrêté  du 
10  juillet  1919  soit  maintenu  à  toutes  les  coopé- 
ratives de  culture  mécanique  et  qu'en  tous  cas, 
il  soit  donné  satisfaction  d'urf,'enc,e  à  toutes  les 
demandes  qui,  bien  qu'  non  encore  parvenues 
au  ministère  d'Agriculture,  ont  été  déposées 
avant  le  26  décembre  1S19  entre  les  mains  dn 
l'Administration  préfectorale. 

Dans  la  uiéme  séance,  le  Comité  a  décidé 
de  reprendre  la  série  de  ses  Congrès.  Celui 
de  1920  (le  8")  se  tiendra  à  Paris  au  cours  du 
mois  de  juin. 

Triage  des  semences  de  céréales. 
L'avis  suivant  nous  fait  connaître  une  heu- 
reuse initiiitive  : 

La  Compagnie  du  chemin  de  fer  de  Paris  à 
Orléans  fait  procéder  actuellement,  en  collabo- 
ration avec  les  Sociétés  d'.\gricullure  et  les  di- 
rections des  Services  agricoles  de  Loir-et-Cher 
et  de  la  Vienne,  à  des  démonstrations  pratiques 
ambulantes  de  triage  de  semences  de  céréales 
blé  de  printemps,  orge  et  avoine,  en  vue  de 
l'amélioration  possible  des  rendements  des  pro- 
chaines récoltes  par  l'utilisation  de  semences 
sélectionnées. 

Un  vagon  de  très  grand  modèle,  comportant 
différents  types  de  trieurs  des  maisons  Marot  et 
Biscara,  de  Niort,  qui  ont  répondu  à  l'appel  de 
la  Compagnie  pour  l'organisation  de  cette  utile 
manifesiation,  circule  sur  les  lignes  de  ce  réseau, 
s'arrêtant  chaque  jour  en  un  point  déterminé  où 
les  agriculteurs  de  la  région  sont  conviés  à  ap- 
porter des  lots  de  semences  à  trier  destinées  aux 
prochaines  semailles. 

La  Compagnie  d'Orléans  pense  organiser 
de  nouvelles  démonstrations  dès  le  mois  de 
septembre  prochain,  en  les  étendant  aux  dif- 
férentes régions  de  son  réseau. 

Chambres  d'Agriculture. 

Sous  le  titre  :  Lettre  a  un  açjriculteur  dé- 
mobilise électeur  à  la  Ch"nibre  d'Agriculture 
de  Bourijes,  le  colonel  de  Choulot,  proprié- 
taire-agriculteur, expose  les  caractères  de  la 
loi  sur  les  Chambres  d'Agriculture  et  il  en 
reproduit  le  texte.  Il  insiste  sur  le  devoir  qui 
s'impose  aux  agriculteurs  de  prendre  part 
aux  élections,  alin  de  donnsr  à  ces  Chambres 
l'autorité  qu'elle  doivent  posséder.  Cette  bro- 
chure est  vendue,  au  prix  de  50  centimes,  au 
profit  du  Syndicat  des  agriculteurs  de  Farges- 
en-Septaine  (Cher). 

U  est  probMble  que  les  dates  des  élections 
seront  ainsi  fixées  :  le  18  et  le  25  avril  pour 
le  premier  et  le  deuxième  tour  des  élections 
directes  des  membres  des  Chambres  d'Agri- 
culture, et  le  2  mai  pour  l'élection  des  délé- 
gués des  Associations  agricoles. 

Henry  Sagnier. 


A  L'ACADEMIE  D'ACRICULTLIÎli  DE  FRANCE 


187 


A  L'ACADÉMIE  D'AGIUCULTUHE  DE  FRANCE 

SÉANCE  SOLENNELLE  Dl    25  FÉVIUEI!   1!l20 


Discours    de    M.    J.-H.  Ricard, 
ministre  de  l'Agriculture. 

En  prenant  la  parole,  aujourd'liui,  dans  votre 
Compagnie,  je  ne  iiuï^  me  défendre  d'une  émo- 
tion que  vous  voudrez  bien  excuser.  Elle  tient  à 
un  souvenir  personnel  avivé  par  la  cérémonie 
de  la  distribution  des  Hécompenses,  à  laquelle 
vous  allez  procéder. 

Quand,  pour  la  première  fois,  je  pénétrai  dans 
cette  eciceinle,  c'était  il  y  a  quelque  dix  ans  en- 
viron, pour  recevoir  de  vous  le  prix  Viellnrd.  Les 
lauréats,  présents  dans  cette  salle,  compren- 
dront mieux  que  quiconque  le  plaisir  que  me 
donne  l'évocation  de  ces  heures  de  jeunesse  et 
celui  que  j'éprouve  à  dire  à  nouveau  ma  joie,  ma 
fierté  et  la  reconnaissance  ressenties  pour  ce 
précieux  encouragement.  Ah!  soyez  loués.  Mes- 
sieurs, de  vos  initiatives  de  c  genre  particuliè- 
rement heureuses,  au  moment  où  tout  doit  être 
mis  en  œuvre  pour  stimuler  les  études  et  les  re- 
cherches agricoles. 

A  ce  souvenir,  permettez-moi  d'ajouter  l'ex- 
pression du  plaisir  que  j'éprouve  à  être  reçu  en 
votre  nom  par  M.  le  présiilent  Viger.  Comme 
ministre  de  l'Agriculture,  il  a  été  un  des  grands 
artisans  d'une  idée  à  laquelle  j'ai  consacré  ma 
vie  :  celle  de  la  mutualité  agricole.  Il  a  su  dé- 
montrer par  la  loi  du  4  juillet  iOOO  que,  pour 
être  fécond,  un  texte  législatif  n'a  pas  bfsoin 
d'être  ni  long,  ni  rigide,  et  qu'il  faut  savoir  faire 
confiance  à  l'esprit  de  libre  organisation  profes- 
sionnelle des  agriculteurs  français. 

A  l'heure  actuelle,  Messieurs,  l'Agriculture  est 
a.  pied  d'oeuvre  d'une  entreprise  de  longue 
haleine  comportant  entre  autres  la  réparation 
des  désastres  de  la  guerre  et  la  remise  en  com- 
plète valeur  de  la  terre  de  France. 

Pendant  les  années  douloureuses  que  notre 
pays  vient  de  traverser,  vous  avez  suivi  pas  à 
pas  les  dures  épreuves  de  notre  Agriculture; 
vous  ne  vous  êtes  pas  laissés  détourner  de  vos 
travaux  ordinaires,  pas  plus  que  ne  l'avaient  fait 
vos  prédécesseurs  au  temps  de  la  Révolution  et 
ce  fut  une  utile  manifestation  de  bonne  tenue 
civique.  Toujours,  vous  avez  monté  une  garde 
vigilante  autour  des  grands  intérêts  agricoles. 
Ce  n'est  donc  pas  à  vous  qu'il  faut  montrer  de 
quel  rude  poids  la  guerre  a  pesé  sur  notre  pro- 
duction terrienne  ni  quelle  lourde  part  incombe 
maintenant  à  notre  Agriculture  dans  l'œuvre  de 
reconstitution  nationale. 

Cette  part  est  si  considérable  qu'on  s'en  préoc- 
cupe même  dans  les  milieux  les  plus  ét'angers 
d'ordinaire  à  la  vie  rurale.  C'est  que  l'Agricul- 
ture est  la  base  de  notre  vie  économique  et  que 
la  vie  de  nombre  de  professions  industrielles  et 
commerciales  en  dépend.  Elle  est  le  facteur  de 


redressement  économique   le  plus  rapide  et   le 
plus  sur  de  la  prospérité  nationale. 

Mais,  lout  en  faisant  face  aux  problèmes  ac- 
tuels, il  faut  en  niêriie  temps  regarder  l'avenir 
et  embrasser  de  larges  horizons.  Nous  ne  som- 
mes plus  en  présence  de  situations  temporaires 
dont  il  faut  se  libérer  à  tout  pri.\,  fut-ce  à  l'aide 
de  moyens  de  fortune  et  remettre  à  des  jours 
meilleurs  des  solutions  plus  complètes.  Bien  au 
contraire,  il  faut,  en  pré  ence  des  problèmes  du 
jour,  apporter  des  remèdes  dont  les  effets  puis- 
sent se  répercuter  eflicacemenl  sur  des  lende- 
mains prolongés.  De  là  l'extrême  complexité  des 
formules  à  envisager  et  sans  qu'il  soit  possible 
de  reculer  les  décisions  à  prendre.  Plus  on  les 
retarderait,  et  plus  la  crise  deviendrait  difficile 
à  dénouer. 

Le  but  général  à  poursuivre  est  de  mettre  pro- 
gressivement notie  Agriculture  à  la  haulinr  des 
besoins  nationaux,  afin  de  réduire,  étai'e  par 
étape,  nos  achats  à  l'étranger. 

Je  suis  convaincu  qu'on  l'atteindra  d'autant 
plus  rapidement  qu'on  donnera  à  nos  produc- 
teurs une  plus  grande  liberté  d'allure  (aussi  me 
suis-je  attaché,  en  ce  qui  concerne  le  blé,  par 
exemple,  à  le  libérer  au  plus  tôt  de  la  taxe  qui 
pesait  sur  sa  production),  et  que,  d'autre  part, 
on  fournira  à  l'Agriculture  les  moyens  indispen- 
sables à  une  bonne  exploitation. 

Malheureusement,  hélas,  ces  moyens  matériels 
ne  correspondent  pas  encore  à  ce  que  nous  pour- 
rions i-aisonnablement  souhaiter.  Sans  même 
insister  sur  la  situation  spéciale  de  nos  légions 
dévastées  où,  tout  en  suivant  l'unité  de  la  poli- 
tique agricole,  des  mesures  particulières  sont 
justiliées,  on  [leut  dire 'que  jamais  l'Agriculture 
française  n'a  été  aussi  dépourvue  do  ses  moyens 
d'action. 

Parfois,  on  entend  des  personnes  auxquelles 
les  choses  de  l'Agriculture  sont  inconnufs, 
s'étonner  de  l'insuffisance  de  notre  production 
terrienne.  Leur  excuse  est  dans  l'ignorance  des 
conditions  difficiles  imposées  à  nos  cultivateurs. 
En  vérité,  il  y  a  plutôt  lieu  de  s'étonner  des  ré- 
sultats qu'obtiennent  ces  exploitants  avec  les 
médiocres  moyens  dont  ils  disposent. 

Certes,  ce  n'est  pas  ici  le  lieu  d'entrer  dans  le 
détail  à  ce  sujet.  Toutes  les  questions  qui  s'y 
lient  vous  sont  connues.  Vous  les  avez  analysées 
souvent,  elles  vous  sont  familières,  mais  je  ne 
puis  m'empêcher  de  signaler  au  passage  la  dé- 
tresse profonde  qui  résulte,  pour  notre  Agricul- 
ture, d'une  pénurie  croissante  de  main  d'œuvre 
et,  par  conséquent,  l'urgence  qu'il  y  a  d'aborder 
franchement  les  mesures  d'ordre  profe-sionnel, 
politique  et  social  qui  peuvent  y  apporter  quel- 
que soulagement.  De  tous  les  facteurs  de  la  pro- 
duction,   le    travailleur    manuel     est     un    des 


I8K 


A  L'ACADÉMIE  D'AGRICULTURE  DE  FRANCE 


plus  essentiels  et  rien  ne  doit  être  néftligt?  pour 
lui  assurer  une  existence  plus  sûre  et  plus 
agréable. 

Sans  iloute,  on  développant  notre  outillage 
agricole,  il  est  possible  de  parer  en  partie  à  la 
crise  de  la  main-d'œuvre,  mais  le  iiialériel  est 
lui  aussi  diminué,  usé,  et  il  nous  faut  recourir  à 
un  matériel  nouveau  de  plus  fort  rendement. 

On  ne  saurait  trop  donner,  d^ns  les  limites 
possibles  du  budget,  d  encouragements  aux 
efforis  lendant  à  doter  l'Agricultuie  des  instru- 
ments indispensables  au  développement  de  ses 
productions.  D'ailleurs,  ce  n'est  pas  seulement 
de  l'outillage  en  machines  qu'il  faut  se  préoccu- 
per, mais  (le  l'outillafie  sous  toutes  ses  formes, 
entendant  le  mot  «  outillage  •>  dans  un  sens 
tarf;e,  allant  notamment  du  ravitaillement  en 
engrais  jusqu'à  celui  de  l'approvisiunnenient  en 
capitaux. 

Pour  les  engrais,  il  est  vrai,  on  se  trouve  de- 
vant un  problème  qui  se  complique  encore  de 
celui  des  ttanspoits.  Aussi,  après  le  ilécrei  par 
lequel  un  droit  de  priorité  a  pu  être  donné  aux 
transports  des  engrais  et  des  semences,  le  Gou- 
vernement s'est-il  préoccupé  de  rechercher  les 
mesures  permettant  d'amener  en  plus  grandes 
quantités  les  phos|diales  et  les  pyrites  néces- 
saires aux  usines  d'engrais. 

Je  suis  heureux  de  vous  faire  savoir  que  sur 
ma  demande  M.  le  sous-seeri^iaire  d'Etat  des 
Transports  mai  ilimes  et  de  la  Marine  marchande 
a  pu  assurer  une  amélioration  sensible  du  fret 
dans  ce  but. 

Pour  les  semences,  ce  n'est  pas  seulement  une 
question  de  transport,  c'e-t  aus-i  une  quest'on 
de  production.  Les  grands  efforts  qui  avaient 
été  tentés  pour  la  production  des  graines  sélec- 
tionnées se  sont  trouvés  entraves  et  arrêtés  par 
la  guerre.  Ils  sont  à  reprendre  et  à  développer, 
comme  on  a  déjà  commencé  de  le  faire  pour  les 
graines  de  betteraves.  Il  faut  leur  donner  toute 
l'ampleur  qu'ils  méritent  el  les  Offices  agricoles 
TOht  avoir  de  ce  côté,  sons  l'égide  des  Cliambres 
d'Afjrii  ullure,  une  inti'ressante  et  vaste  lâche  à 
accomplir. 

Ces  diverses  entreprises,  pour  être  réalisées, 
appellent  l'intervention  d'un  élément  qui  a  son 
importance.  Pour  se  procurer  semences,  en- 
grais, maléiiel  et,  d'une  façon  générale,  lout  ce 
qui  pi'Ut  aider  à  l'accroissement  des  rendements 
de  quelque  nature  que  ce  soit,  rien  ne  peut  élre 
effeciué  à  la  ferme  sans  argent.  C'est  pourquoi 
la  codification  des  lois  sur  le  Crédit  muluel  et 
la  Coopéialion  agricole  est  néi-essaire  à  bref 
délai  sur  des  bases  conformes  à  la  technique 
bancaire  moderne  et  en  tenant  comple  des  heu- 
reux résultats  obtenus  par  les  lois  qui.  depuis 
1894,  ont  si  utilement  fait  pénétrer  dans  nos 
campagnes  les  pratiques  du  crédit  sous  ses  dif- 
férentes formes. 

En  même  temps,  le  programme  de  Inrye  vul- 
garisation des  données  agionomiqu>s  déjà  iracé 
par  le  législateur  est  à  iiietire  en  œuvre,  en 
l'étendant  de  telle  manière  que  celte  diffusion 


de  la  Science  pénètre,  non  seulement  la  jeu- 
nesse, mais  également  les  hommes  mûrs. 
Puisque  les  progrès  de  l'agronimiie  sont  inces- 
sants, incessante  doit  être  1  éducation  des  pro- 
ducteurs. 

Un  l'Ian  d'action  d'aussi  grande  envergure  ne 
peut  êir«  l'œuvre  d'un  jour,  ni  l'œuvre  il'un 
seul.  Il  faut  être  patient.  Aurait-on  à  sa  dispo- 
sition une  baguette  magique,  qu'il  ne  faudrait 
en  user  qu'avec  circonspection  et  ne  s'en  servir 
qu'avec  l'aide  des  gens  de  métier  connaissant 
bien  le  milieu,  car  s'il  est  vrai  qu'il  laul  parfois 
faire  preuve  de  hardiesse,  il  est  iniispeii>able 
de  ne  pas  brusquer  des  populations  aussi  labo- 
rieuses et  prudentes  que  les  [iopulalii>ns  agri- 
coles. 11  faut  voir  ce  qui  peut  être  fait  et  pré- 
parer les  réformes  plu^  profondes  par  un  travail 
de  persuasion. 

I.e  programme  que  j'ai  esquissé  ne  peut  être, 
ai  je  dit  aussi,  l'œuvre  d'un,  seul,  en  l'espèce  : 
l'Etat.  Sa  là' lie  est,  en  ellet,  assez  complexe  et 
délicate  pour  qu'on  ne  lui  demande  pas  d'assumer 
toute  la  besogne. 

11  doit  êire  un  initiateur,  un  déblayeur  de  dif- 
ficuliés  et  un  fournis-eur  des  moyens  généraux 
de  prodiiciioii.  Mais,  de  son  côté,  l'iti.iiildu  doit 
se  mettre  à  même  de  faire  les  ell'orls  maximaet 
de  tirer  le  meilleur  parti  de  la  situation  écono- 
miiiue  dans  laquelle  il  évolue.  Il  y  parviendra 
sunout  par  l'Association  ;  les  groiipeine-ts  cor- 
poratils  ont  désorinais  devant  eux  des  perspec- 
tives plus  étendues  encore  (|ue  dans  l'avant- 
gueire.  Aussi  oit-iis  à  c-n|u;;uer,  eux  aussi, 
leurs  efforts  et  à  s  orienter  vers  un  ler'eillonne- 
ment  des  méthodes  collectives  d'achat  et  de 
veille. 

Entre  eux  doit  s'établir  non  pas  une  rivalité, 
mais  une  émulalion  vers  les  r^  sulta's  les  plus 
piatiques.  Ils  sont  entrés  dans  cetie  voie  ces 
derniers  temps,  il  leur  faut  la  vidonlé  d'y  per- 
sévérer el  d'élargir  leur  zone  d'action. 

Loin  de  moi,  toclelois,  la  pensée  que  les  As- 
sociations soient  capables,  en  l'éiat  actuel  des 
cho-es,  de  dénouer  touies  b  s  difiiculiés  aux- 
quelles elles  ont  à  faire  face.  De  même  que  seul 
l'Et.it  ne  peut  tout  embrasser  et  que,  par  ses 
seuls  soins,  l'Adininislralion  oe  pei  l  faire  péné- 
trer dans  les  villages  les  mesures  même  les  plus 
nécessaiies,  de  même  les  Sociéies  agr  coles 
livrées  à  elles-inênies  ne  peuvent  tout  légler. 
Ainsi  il  apparaîi  qu'en  Agricubuie,  p^  ur  entrer 
dins  les  mœnis,  un  protiès  de  quelque  ordre 
qu'il  soll  demande  la  collahor  ilion  élroite  et 
sympathique  de  l'Adinlnisiralion,  des  .\s-ncia- 
tions  et  des  producteurs,  llien  ii  est  do^c  à  né- 
(;1  ger  pour  la  développe-  sans  poriei  atteinte  à 
l'aulonomie  et  à  l'indépendance  des  groupe- 
ments professionnels. 

Dans  ce  plan  d'action  en  commun  des  forces 
agricoles,  votre  Compagnie,  M-'Ssienrs,  a  un 
rôle  important  à  jouer.  Elle  est  nu  faiie  du  vaste 
édifiée  consliiué  par  les  groupements  agricoles. 
Elle  est  le  centre   d'oii   émanent  des  directives 


A  L'ACADEMIE  D'AGRICULTURE  DE  FRANCE 


189 


des  plus  heureuses.  Elle  est,  par  délinition,  le 
coiiseilIeL'  technique  de  ceux  (jui  ont  la  charge 
du  Pouvoir. 

J'ai  toujours  suivi  altenliveraent  ses  iravaux, 
depuis  notamment  la  publication  deses  comptes 
leniJus  hebdomadaires,  car  je  sais  la  hante  va- 
leur Je»  horaiiies  de  pratique  et  de  science  qui 
la  composent.  C'est  vous  dire  que  sur  tous  l>i5 
points  que  je  viens  d'envisager  et  sur  bien  d'au- 
tres, qui  apparaîtront  au  fur  et  à  mesuie  de 
l'actualité,  vos  avis  seront  pris  par  moi  en  con- 
sidération toute  particulière.  Ces  avis,  je  vous 
le?  demande  dès  maintenant,  convaincu  que 
vous  les  donnerez  clairs,  précis,  documentés, 
non  seulement  pour  rester  lidél-s  à  vos  irridi- 
lioiig,  non  seulement  parce  que  vous  êtes  la  plus 
haute  expression  iniellectuelle  de  la  France 
auTicole,  mais  surtout  parie  vous  aurez  le  senti- 
ment de  taire,  dans  ces  heures  où  il  s'agt  de 
jeter  en  Agriculture  Ips  ba^es  d'un  ordre  écono- 
mique nouveau,  une  œuvre  utile  pour  nos  po- 
jpuldtions  rurales,  pour  le  plus  grand  prulit  et  le 
plus  grand  rayonnement  de  notre  belle  France. 


Discours  de  M.  Viger,  président  de  l'Acadéniie. 

l.'Aïadémie  d'Agriculmre  de  France  vous 
exprime,  monsieur  le  Minitre.  ses  reniercie- 
■lents  pour  avoir  bien  voulu,  malgré  la  multi- 
plicité de  vos  Iravaux,  vous  conlormer  à  une 
tradition  qui  lui  est  clière  en  venant  présider  la 
séanc«  solennelle  an  cours  de  laquelle  elle  dis- 
tribue des  récompenses  à  ses  lauréats. 

Nous  savons  quel  eA  votre  dévouem-nt  aux 
inti^rêts  agricole^,  nous  avons  baiitemeni  Hppié- 
eié  tons  les  efforts  que  vous  avez  lenlés  avec 
succès  pour  constituer  un  lien  puissunt  entre 
toutt'S  IfS  Associ. liions  agricoles,  en  vue  de  dé- 
fendre les  intérêts  vitaux  de  la  culture  fran- 
çaise. 

La  confiance  du  chef  de  l'Eiat  vous  a  appelé 
au  mmislérf  de  l'Agricnlture  pour  vous  per- 
mettre d'appllqiier  à  la  solution  de  nos  grands 
problème^  agricoles  la  méthode  que  vous  avez 
préconiséi'  et  de  lui  faire  rendre  ce  qu'en  méca- 
nique on  appelle  son  maximum  d'elTei  u  ile. 

C'est  le  développ'-m'-nl  de  cet  espiit  d'associa- 
tion qui,  après  nos  désastres  de  1870  1871,  nous 
a  permis  de  panser  les  ble-sui  es  failes  à  notre 
Agiicuitnre  et  de  lui  donner  une  prospérité  qui 
était  non  seulement  une  garantie  de  noue  bien- 
être,  mais  avant  tout  la  condition  suprême  de 
notre  indépendance  nation^ile. 

Acluellemeni,  la  siluntinn  e.-t  enrort  (dus  an- 
goissante, et  les  problèmes  se  posent  devant  la 
nation  avec  la  plu>  redoutable  acnilé,  mais,  à 
mon  avis,  ils  ne  peuvent  être  résolus  que  p  ^r  les 
mêmes  méthodes;  c'est  en  as-ociant  étroite- 
ment toutes  les  fo'Ces  a;iissantes  de  notre  AL:ri- 
culiure  que  nous  pourrons  lutter  contre  les  dif- 
ficultés de  1  heure  piésenle. 

Ma.lgré  l'évolution  vers  le  progrès  déterminée 
par  l'application  à  la  culture  des  di^couvert^s  de 
la  science  moderne,  malgré  la  propagande  in- 


cessante de  notre  corps  enseignant  agricole, 
migre  l'œuvre  de  vulgarisation  accomplie  par 
nos  Sociétés  d  Agriculture,  ces  utiles  enseigne- 
ments profilaient  seulement  à  quelques  rares 
privilégiés  et  les  masses  rurales  demeui aient 
réfractai' es  à  leur  mise  en  œuMe. 

C'e>t  à  ce  moment  réellement  psychologique 
qu'intervint  la  loi  de  1884  s'i  les  Synilicats  pro- 
fessionnels, due  à  Waldeck  Rousseau,  et  dont 
l'app  i -alion  à  l'Agiicnllure  eut  uoe  si  grande 
influence  sur  les  cultivateu-s  pour  la  délense  de 
leurs  intérêts  économiques 

Le  Syndicat  agiicole  alla  cheri  lier  le  culiiva- 
teur  isolé  dans  sa  ferme  ou  dans  son  petit  do- 
maine pour  l'entraîner  dans-  la  voie  du  progrès, 
en  lui  permettant  d'acheter,  pour  les  réprtrtir 
ensuite,  les  engrais  complémentaires  destinés  à 
fertiliser  ses  champs. 

Oepuis  celte  époque,  le  rôle  du  Syndicat  s'est 
nntalilement  élargi,  et  ragnciiltenr  puisa  dans 
la  pratique  de  l'action  syndicale  des  éléments 
d'enseignement  qui  lui  faisaient  défaut.  I. a  forme 
syndicale  le  conduisit  an  groupement  coopé- 
ratif. La  caractéristique  sociale  du  Syndicat 
agricole,  qui  le  différencie  des  antres  Syndicats 
prolessionnels,  c'est  qu'il  grou.ie  sans  aucune 
dlslinclion  le  patronat  et  le  proléuuidl.  En  un 
mot,  il  ne  coniMÎl  pas  le  propriétaire  ou  le  fer- 
mier, le  métayer  ou  l'ouvrier  agricol-,  tous 
mai  client  fiatemellement  unis  sous  la  bannière 
du  syndicalisme  agricole  av'  c  la  belle  formule  : 
«  Tous  pour  un,  un  pour  tous.  » 

Mais  les  services  rendus  par  les  Syndicats 
agricoles  seraient  ^^st•'s  iii'ees-air'  nient  Imités, 
car  les  opérations  syndcales  devaient  obligatoi- 
rement se  solder  an  comptant  enire  les  .syndi- 
qués et  les  fournissenis. 

Il  leur  fallait  le  crédit  et  un  crédit  d'une  na- 
ture spéciale  tant  pour  la  durée  que  pour  l'inté- 
rêt du  piêl. 

Ce  créilit  fut  mis  à  leur  disposition  par  un  des 
grnnds  bienfanenrs  de  l'agi  icultuie,  mon  émi- 
nent  H  mi  Méll ne,  auteur  de  la  loi  de  i894  que  j'ai 
eu  la  bonne  lorinne  de  d-  fendre  devant  le  Sénat 
et  dont  je  conlre>ig  'al  la  pioinuigation  au  Jour- 
nal Officiel  comme  ministie  de  l'Agi iculture. 

I,  économie  de  celle  loi  bienlai-ante  permet- 
lait  de  constituer  des  Caisses  île  Crédit  agricole 
mutuel  entre  les  membres  d  un  Syndicat  agri- 
co'e. 

Toutefois  ce  crédit  syndical  aurait  eu  un  déve- 
lo[ip"m'nt  restreint  si  une  extension  plus 
grande  ne  lui  avait  été  donnée  au  moyen  des 
avances  de  l'Elal  provenant  de  la  Banque  de 
France. 

C'est  ainsi  que  furent  constituées  les  Caisses 
régionales  de  Créd  l  agricole  et  que  sncc' ssive- 
iiient  des  avanies  à  long  terme  lurent  faites  aux 
Sociétés  coopératives  de  prodiirtiun,  pins  éten- 
dues sous  la  foi  m-  de  crédit  lupothécaire  indi- 
viduel à  l'acquisition  de  pentes  propriétés  ru- 
rales destinées  à  fonder  un  loyer  lamilial  Mais 
si  le  produ'  teur  agi  icole  p  ut,  à  l'aide  du  Crédit 
agricole,  augmenter  l'importance  de  son  matériel 


190      PRODrCTION  DES  SEMENCES  DE  TRÈFLE  ET  DE  LUZERNE  SUR  DES  SEMIS  DE  L'ANNÉE 


(l'exploitation  et  le  nombre  fies  têtes  de  bétail  de 
ses  étables,  il  doit  faire  acte  de  prévoyance  en 
garantissant  les  bâtiments  ruraux,  les  produits  et 
les  animaux  contre  les  éléments  de  destruction. 

Là  encore  la  forme  syndicale  a  permis  de 
greffer  sur  elle  une  loi  nouvelle,  celle  de  l'.iOO, 
qui  autorise  les  Sociétés  d'assurances  mutuelles 
agricoles  à  bénéficier  de  la  loi  sur  les  Syndicats 
agricoles. 

On  peut  donc  mesuier  les  progrès  réalisés 
dans  le  domaine  de  la  Mutualité  et  de  la  Coopé- 
ration agricole  par  les  lois  dont  le  Gouveinemen'- 
de  la  Hépubliqiie  a  pris  l'initiative  depuis  1872' 
et  nous  pouvons  affirmer  que  la  forme  syndicale 
a  été  un  moyen  heureux  de  grouper  toutes  les 
forces  vives  de  notre  Agriculture  dans  une  action 
commune  et  réellement  démocratique.  On  a 
ainsi  amélioré  la  situation  des  populations  ru- 
rales en  leur  inspirant  de  plus  en  plus  la  notion 
du  progrès  et  le  sentim»- nt  profond  de  cette  soli- 
darité sociale  qui  est  laloi  des  sociétés  modernes. 

Telles  furent  les  oriisines  de  cette  admirable 
lloraison  de  Sociétés  agricoles  <|ui  couvrit  de 
1884  à  l',)14  tout  le  sol  de  la  France.  Mais  si  celle 
lloraison  fut  précieuse  en  résultats,  c'est  qu'elle 
fut  fi'condée  par  l'enseignement  agiicule  à  tous 
les  degrés,  et  nous  ne  pouvons  [irononcer  ces 
mots  d'enseignement  agricole  sans  évoquer  les 
services  éminents  rendus  à  nos  agriculteurs  par 
un  de  nos  plus  glorieux  confrères,  notre  maître 
à  tous  qui,  au  ministère  de  l'Agriculture,  a  été 
un  des  hommes  qui  ont  le  mieux  servi  les  inté- 
rêts supérieurs  de  la  Pairie.  Aussi,  n'est-ce  pas 
sans  un  sentiment  profond  de  reconnaissance 
que  je  prononce  lo  nom  vénéré  d'Eugène  Tisse- 
rand. 

Toutefois,  l'esprit  d'association  et  les  progrès 
réalisés  par  l'eiispignenient  agricole  eussent  été 
insuffisants  si  une  politique  économique  aussi 
prudente  qu'efficace  n'avait  eu  pour  résultat  de 
proléger  les  produits  agricoles  contre  la  concur- 
rence étrangère.  Tel  fut  l'elTet  de  la  campagne 
menée  depuis  1885  jusqu'au  tarif  de  1892  par 
M.  Méline  et  par  ses  collaborateurs  dont  je  m'ho- 
nore d'avoir  été  un  des  plus  fidèles  et  des  plus 
convaincus. 


Cependant  cette  politique  économique  n'avait 
pas  été  instituée  pour  procurer  à  l'Agricultuff' 
une  douce  quiétude  dont  les  conséquences  lui 
auraient  réservé  de  dangereuses  surprises;  nous 
avons  toujours,  par  une  action  incessante  et 
énergique,  incité  les  agriculteurs  à  développer 
leurs  rendements  en  appliquant  à  tontes  leurs 
cultures  comme  à  leur  élevage  les  procédés  les 
plus  perfectionnés  de  la  science  a?irononiique. 
Nos  voix  ont  été  écoutées  et  l'instruction  agri- 
cole est  intervenue  comme  un  élément  indispen- 
sable de  notre  système  économique. 

Aussi  en  1912,  à  la  veille  de  cette  effroyable 
guerre,  l'Agriculture  framaise  pouvait-elle  affir- 
mer avec  (ierlé  que,  grâce  à  ses  efforts,  la 
France  pouvait  snflire  à  la  consommation  de  ses 
habitants  en  blé.  en  vin,  eu  viande,  en  sucre, 
sans  rien  demander  à  l'étranger. 

Aujourd'hui  la  situation  est  encore  plus  désas- 
treuse qu'en  1871  et  les  questions  les  plus 
graves  se  posent  devant  le  ministre  de  l'Agricul- 
ture; nous  estimons  cependant  ipie  les  solution* 
ne  peuvent  en  être  obtenues  que  par  les  mêmes 
procédés  que  ceux  qui  ont  été  eiTiployés  après 
nos  défaites. 

C'est  au  développement  de  l'enseignement 
agricole  qu'il  faut  avoir  recours,  c'est  sur  une 
action  incessante  et  énergique  des  .associations 
agricoles  que  nous  devrons  nous  appuyer.  Nous 
savons.  Monsieur  le  Ministre,  <]ue  telle  est  votre 
intention  el  que  vous  vous  appuierez  surtout  sur 
la  (Ion fédération  nationale  des  Associations 
agricoles  qun  vous  avez  si  puissamment  contribu'- 
à  créer. 

Les  vœux  de  l'Acailéinie  vous  suivront  dans 
l'accompiissement  de  la  tâche  patriotique  que 
vous  avez  assumée  et  elle  sera  toujours  prêle  à  la 
seconder  si  vous  voulez  bien  recourir  à  ses  avis. 
Nous  saluerons  tout  ce  que  vous  pourrez  faire 
d'utile  en  faveur  de  nos  héroïques  paysans  de 
France  auxquels  va  notre  gratitude  absolue,  car 
c'est  à  leur  vaillance  que  nous  devons  en  grande 
partie  d'avoir  vu  nos  drapeaux  qui,  jadis,  avaient 
pâli  diins  la  fumée  des  batailles,  resplendir  avec 
un  si  vif  éclat  au  soleil  radieux  de  la  Victoire. 


PRODUCTION  DES  SEMENCES  DE  TREFLE  ET  DE  LUZERNE 

SUR  DES  SEMIS  DE  L'ANNÉE  (') 


Les  semences  de  prairies  artificielles  attei- 
gnent en  ce  moment  des  prix  invraisem- 
blables, de  cinq  à  dix  fois  plus  élevés  que 
ceux  d'avant  guerre.  Le  trèfle  des  prés  de 
bonne  qualité  vaut,  en  gros,  1  500  fr.  le  quin- 
tal. Pour  ensemencer  un  hectare,  il  faudra 
dépenser  300  à  375  fr.,  soit  trois  fois  le  prix 
du  fermage  des  bonnes  lerres  de  la  région 
de  Paris. 
.     (1)  Comaïunication  à  l'Acadéniie  d'Agriculture. 


La  luzerne  de  bonne  qualité  est  cotée  900  à 
1  200  fr.,  la  minette  est  cotée  500  à  S50  fr., 
le  sainfoin  est  coté  200  à  280  fr. 

11  est  à  craindre  que  les  disponibilités  ne 
suffisent  pas  aux  besoins.  La  situation  est 
très  grave,  car,  de  toutes  les  mesures  sus- 
ceplrbles  de  relever  notre  production  agri- 
cole, l'amélioration  et  l'extension  des  prai- 
ries artificielles  est,  à  mon  avis,  celle  qu'il 
faudrait  faire  passer  au   premier  plan.   Au 


PROCEDES  DE  DESTRUCTION  DE  LA  TAUPE 


191 


lieu  de  disperser  lours  efforts  dans  loules  les 
directions,  je  voudrais  voir,  en  ce  moment, 
nos  professeurs  d'Agriculture  faire  de  laques- 
lion  des  prairies  artiflcieiles  le  Ihèiiic  prin- 
cipal de  leur  enseignement,  ne  pas  se  lasser 
(le  mettre  en  lumière  tous  les  avanlaf^es  que 
procureraient  : 

1°  La  culture  du  trèlle  violet,  de  la  minette 
et  du  trèfle  incarnat,  dans  les  deux  millions 
d  hectares  que  nous  abandonnons  encore  à 
la  jachère,  pour  en  faire  à  volonlé  du  four- 
rage ou  de  l'engrais  vert.  Sauf  dans  les  terres 
en  mauvais  étal  de  culture,  et  dans  les  terres 
ti-op  sèches  du  Midi,  l'utililé  d'une  pfireille 
mesure  ne  peut  être  mise  en  doule; 

2"  La  réduction,  au  proGl  des  prairies  arli- 
ticielles,  des  surfaces  consacrées  aux  céréales 
dans  les  situations  si  nombreuses  où  celles- 
ci  atteignent  des  rende[nents  insullisanis; 

3°  L'amélioration  de  la  production,  prin- 
cipalement par  l'application  d'engrais  phos- 
phatés et  potapsiques,  et,  pour  la  luzerne  en 
particulier,  par  des  façons  superllcielles  très 
énergiques. 


Tout  d'abord,  il  faudrait  se  préoccuper, 
celte  année,  de  produire  assez  de  semences 
pour  faire  face,  non  seulement  aux  besoins 
de  la  culture  en  1921,  mais  encore  à  ceux  de 
l'exportation.  Ce  serait  chose  facile,  il  me 
semble,  si,  dès  ce  printemps,  les  agriculleurs 
,se  donnaient  pour  lâche  de  produire  eux- 
mêmes  ce  qui    leur  est   nécessaire,  au   lieu 


de  demander  leurs  semences  au  commerce. 
Pendanldesannées,  au  cours  d'expériences 
de  sélection,  je  semais  du  trèfle  et  de  la 
luzerne  fin  mars,  et  j'en  récoltais  les  semen- 
ces dans  les  derniers  jours  du  mois  d'août. 
La  production  est  inférieure  évidemment  à 
celle  que  l'on  obtient  sur  des  plantes  moins 
jeunes,  la  différence  est  à  peu  près  du  quart 
à  la  moitié.  Dans  le  cas  où  l'on  renoncerait  à 
produire  des  semences,  au  moins  avec  le 
Irètle  des  près,  on  obtiendrait  deux  coupes 
moyennes  de  fourrage  :  la  première,  au  mi- 
lieu de  juillet,  la  seconde,  en  septembre. 

Les  conditions  du  succès  sont  les  suivantes  : 
confier  les  semences  à  une  terre  en  bon  état 
de  culture,  bien  éuiiettée,  bien  tassée,  de  fer- 
tilité plutôt  moyenne,  afin  d'éviter  une  exu- 
bérance de  végétation  toujours  nuisible  à  la 
fruclilicalion.  Enlonir  ."iOO  à  it)0  kilogr.  de 
superphosphate  et  100  kilogr.  de  jiolasse  à 
l'hectare;  le  superphosphate  s'enfouit  lors 
des  sein;iilles,  la  potasse  au  moins  un  mois 
auparavant.  Semer  au  printemps,  le  plus  lôt 
possible,  et  toujours  en  lignes,  afin  de  pou- 
voir bmer  au  cours  de  la  végétation;  ne  pas 
dépasser  0^.2a  entre  les  lignes. 

J'ai  opéré  seulement.  :ii-je  dit,  sur  le  trèfle 
des  près  et  sur  la  luzerne,  mais  il  n'est  pas 
douteux  que  le  trèfle  incarnat,  la  minette,  le 
sainfoin  et  l'anthyllide  peuvent  être  soumis 
au  même  traitement  et  donner  les  mêmes 
résultats. 

li.    SCIIRIH.AIIX. 


PROCÉDÉS  DE  DESTRUCTION  DE  LA  TAUPE 


Si,  grâce  à  son  régime  alimentaire  com- 
posé essentiellement  d'insectes  et  de  vers  de 
terre,  la  taupe  peut  être  considérée  comme 
un  animal  utile,  les  agriculieurs  et  les  horti- 
culteurs sont  d'accord  pour  reconnaître  que, 
dans  certaines  circonstances,  elle  devient 
réellement  nuisible.  Il  n'est  pas  démontré, 
d'ailleurs,  que  les  dégâts  qu'elle  cause  n'en 
évitent  pas  de  plus  graves  du  fait  dos  in- 
sectes terricoles. 

Quoi  qu'il  en  soit,  les  méthodes  que  l'on 
pratique  couramment  pour  combattre  cet 
.mimai  sont  celle  des  pièges  et  celle  des 
fippâts  empoisonnés. 

Toutes  les  gnleries  souterraines, pratiquées 
par  la  taupe  ne  sont  pas  creusées  dans  le 
même  but.  La  plupart  sont  des  galeries  su- 
perficielles, galeries  de  reconnaissance  ou  de 
chasse,  qui  sont  jalonnées  par  des  taupi- 
nières; elles  ne  sont  pas  parcourues  journel- 


lement par  l'animal.  Mais,  outre  ces  galeries, 
il  ei)  est  une  qui  est  plus  profondément 
située  et  plus  large  que  les  autres,  dont  les 
parois  sont  bien  battues,  et  qui  aboutit  au 
réduit  central  du  nid.  C'est  dans  cette  ga- 
lerie que  la  taupe  circule  très  fréquemment, 
soit  pour  partir  en  chasse,  soit  pour  rentrer 
au  nid.  C'est  elle  dont  les  taupiers  savent 
reconnaître  l'emplacement  grâce  à  certains 
indices  tels  qu'une  sorte  d'état  maladif  des 
plantes  qui  croissent  sur  son  trajet.  C'est  là 
que  le  taupier  plare  son  |iiège  avec  la  certi- 
tude d'y  capturer  l'animal  dans  la  journée. 
Les  pièKes  à  taupes  sont  de  deux  sortes. 
D'abord  le  piège  Lecourt  consistant  en  une 
pince  à  deux  branches,  qui,  par  l'action  d'un 
ressort,  tendent  à  se  refermer  avec  force. 
Une  lame  de  fer,  qui  formera  obstacle  sur  le 
passage  de  la  taupe  une  fois  le  piège  mis  en 
place,  maintient  les   branches  (uivertes.  Le 


192 


LA  DIFFUSION  DES 


déplacement  de  la  lame,  rppouss<^e  par  rani- 
mai <|iii  exercH  sur  elle  une  pression,  met  en 
jeu  le  ressort;  les  branches  de  la  pince  se 
referment  et  capturent  la  laiipe. 

Il  est  iiéi-e-saire  de  désinfecter  soigneuse- 
ment c^'  piè^e  ctiai|ue  fois  qu'il  a  servi,  et  de 
manière  à  ce  qu'il  ne  cim-crve  pas  l'odeur  de 
la  taiipf  morte.  Un  seul  piège  suffit,  si  Ton 
est  capable  de  reconnaître  la  galerie  d'accès 
du  nid.  Sinon,  il  faut  en  placer  simullané 
ment  trois,  sur  trois  galeries  dillérentes 
aboutissant  à  une  même  lanpinière  fraîche. 
Les  pièges  une  fois  posés,  sont  recouverts 
de  lerre,  et  leur  emplncement  est  indiqué 
par  une  fiche  de  bois.  On  a  conseillé  d'ou- 
vrir un  éveni  sur  la  galerie,  de  chaque  côté 
du  piège,  à  une  dislance  de  1"..')0  à  2  mètres. 
La  taupe  se  fait  prendre  en  venant  boucher 
ces  évents. 

Un  autre  piège  consiste  en  un  tul)e  de  po- 
terie garni  à  chaque  b<iut  d'un  disque  métal- 
lique formant  valve  et  s'ouvrant  seulement 
en  dedans.  On  place  de  tels  pièges  sur  le 
traiet  des  galeries,  et  on  les  relève  deux  fois 
par  jour  pour  éviler  que  les  taupes  ne  meu- 
rent a  leur  intérieur,  et  ne  leur  commu- 
niquent une  odeur  qui  éloignerait  les  taupes 
nue  l'on  se  propose  de  capturer. 

Les  appâts  empoisonnés    qui   paraissent 


PROGRÈS  AGRICOLES 

donner  les  meilleurs  résultats  sont  des  vers 
de  terre  dont  on  réunit  une  provision  sufli- 
sanle,  que  l'on  nettoie,  puis  que  l'on  place 
dans  un  pot.  On  les  saupoudre  de  noix  vo- 
mique  (environ  le  volume  d'un  œuf  de  pi- 
geon pour  500  grammes  de  vers)  et,  au  bout 
de  12  heures,  on  peut  les  placer  dans  les 
galeries  fréquentées  par  les  taupes.  Il  est  bon 
d'éviter  de  toucher  les  vers  avec  les  doigts, 
atin  de  ne  pas  leur  communiquer  d'odeur 
susceptible  d'éloigner  les  taupes. 

Certaines  personnes  ont  employé  avec 
succès,  pour  empoisonner  les  taupes,  de 
petits  morceaux  de  foie  ou  de  poumon  de 
veau  ou  de  porc,  de  la  grosseur  d'une  noi- 
sette, qu'on  saupoudre  d'arsenic  et  que  l'on 
place  dans  les  g.ileries  fraîches. 

Enfin,  il  est  un  procédé  de  destruction  qui 
serait  peut-être  le  plus  pralique,  mais  sur 
lequel  nous  manquons  de  données  suflisam- 
ment  précises,  c'est  l'emploi  du  sulfure  de 
carbone  appliqué  sous  forme  de  capsules  ii 
enveloppe  de  gélatine  que  l'on  enfouit  dans 
le  sol,  nu  bien  injecté  directement  dans  le 
sol  à  l'aile  du  pal  Gastine.  La  dose  de 
40  grammes  par  mètre  carré  serait  sans 
doute  suffisanle  pour  amener  la  destruclion 
des  taupes,  tout  en  ne  nuisant  pas  à  la  v^.gé- 
tation. 

F.  Lesnb. 


LA  DIFFUSION  DES  PROGRÈS  AGRICOLES 


Les  anciens  élèves  de  l'Institut  agronomique 
et  des  Ecoles  nation  îles  d'A^iiiciillure  ont  otlert 
un  banquet  à  M.  llicard,  ministre  de  l'Agricul- 
ture. 

M.  Eugène  Ronart,  président  de  la  Fédération 
des  Associatioii>  des  jinciens  élèves  des  Ecoles 
nationales  d'Agriculture,  y  a  prononcé  un  dis- 
cour-^  doni  voici  la  conclusion  : 

Monsieur  le  ministre,  nous  souhaitons 
qu'an-dessus  des  bureaux  centralisés  vous 
puissiez,  d'accord  avec  votre  collègue  de 
l'Instruction  publique,  instaurer  dans  chaque 
région  un  enseignement  à  divers  degrés,  qui 
participe  des  réalités  locales  et  quotidiennes. 

Si  désireux  que  nous  soyons  de  voir  ména- 
ger le  budgei  public,  nous  savons  cependant 
que  des  sacrifices  importants  s'imposent  pour 
doter  les  laboratoires  et  les  centres  de  re- 
cherche de  crédits  indispensables  i\  leurs 
travaux. 

Si  imparfaites  encore  que  soient  nos  mé- 
thodes, elles  ouvrent  cependant  la  voie  au 
progrès,  et  si  l'esprit  d'expérimentation 
cieniifique  qui  règne  dans  nos  écoles  est 


enfin  généreusement  aidé,  il  peut  devenir  la 
source  de  profondes  améliorations  et  dr 
grandes  richesses. 

Ce  jeune  technicien,  quelque  peu  infatué, 
qui  s'échappe  de  nos  écoles  pour  se  fixer  en 
une  province  éloignée,  après  des  premiers 
essais  souvent  infructueux,  doit  mettre  d'ac- 
cord la  pralique  locale  avec  les  données  qu'il 
a  reçues.  Il  cherche  un  point  d'appui.  Souvent 
ses  maîtres  sont  loin,  et  la  plaine  reste 
muetle  à  ses  interrogations  inquièles;  elle 
lui  parait  bien  déserte.  Cependant,  la  routine 
ancestr  de,  non  sans  ironie,  sourit  à  la  porte 
de  la  ferme  et  parfois  entraîne  noire  novice 
dans  les  sentiers  battus,  qui  lui  semblent 
moins  hasardeux.  S'il  y  avait  une  organisa- 
tion régionale,  il  serait  plus  sûrement  guidé 
vers  le  progrès. 

N'en  avons-nous  pas  des  exemples  écla- 
tants dans  des  pays  pourtant  venus  à  la  civi- 
lisation après  nous  ? 

Vous  êtes  l'ardent  partisan  des  associa- 
tions professionnelles,  vous  les    aiderez,    à 


FENÊTRES  DES  HABITATIONS  lailALES 


193 


prendre  une  vie  plus  inlense;  à  leur  tour, 
ellns  sHuronl  vous  soutenir  dans  voire  rude 
tâche.  Appuyé  dans  le  Fiulemenl,  sur  le 
groupe  de  la  défense  paysanne,  vous  saurez 
convaincre  vos  collègues,  vous  les  empêche- 
rez de  'éiler  Irnp  facilement  aux  désirs  de 
certains  financiers,  ceux-là  même  qui,  autre- 
fois, étaient  si  ardenis  à  exporter  h  1  étranger 
les  capitaux  de  la  France,  au  délriuient  de 
son  avenir,  et  qui,  maintenant,  sans  tenir 
compie  de  la  désertion  des  caiDpagnes,  ni 
de  la  rareté  des  produits,  parce  que  le  travail 
rural  a  pris  plus  de  valeur  et  demande  une 
rémunération  voisine  de  celui  des  villes,  vou- 
draient voir  et  revenir,  selon  le  mol  de  Léon 
Say  «  le  paysnn  à  l'état  de  bêle  de  somme  de 
l'impôt  »  et  rétablir  contre  lui  sous  une  forme 
déguisée  une  sorte  de  servage. 

Adversaire  des  taxations  qui  llaltent 
d'abord  les  consommateurs  et  par  la  suite, 
forcément  les  briment,  vous  avez  déjà  été 
assez  heureux  pour  obtenir  la  libération  du 
blé;  cette  première  satisfaction  va  encoura- 
ger les  producteurs. 

Demain  les  Chambres  d'Agriculture  seront 
une  réalité;  souhaitons  qu'elles  développent 
l'action  professionnelle,  et  qu'elles  soient  le 


point  de  départ  d'un  régionalisme  rénovateur, 
indispensable  au  progrès  d'une  industrie  dé- 
pendant aussi  éiroitement  du  sol  et  du 
climat. 

En  face  de  la  nécessité  imposée  par  l'état 
des  changes,  il  faut  d'urgence  intensifier  la 
culture  des  denrées  de  première  nécessité,  ce 
peut  être  rapide;  mais  sitôt  après,  il  nous  fau- 
dra rénover  la  production  des  denrées  de 
luxe,  qui,  si  justement  célèbres,  seront  re- 
cherchées du  monde  entier,  pour  leur  délica- 
tesse, et  ce  sera  bien  encore  du  rayonnement 
pour  notre  Nation  que  celte  exportation  des 
(leurs  de  la  Riviera,  des  pâtés  du  Férigord, 
des  fruits  de  la  Liinagne,  des  vallées  du 
KhAne  et  de  la  Garonne,  ou  encore,  de  nos  ad- 
mirables vins,  de  ce  Champagne,  qui  évoqtie 
toute  la  spiritualité  française,  de  cette  robuste 
sève  bouqueiée  de  Bourgogne,  et  de  cette 
haute  distinction  de  Bordeaux,  ou  de  ce  fin  et 
exaltant  arôme  de  Cognac  ou  d'Armagnac,  et 
n'est-ce  point  là,  comme  toute  la  siuBptaeuse 
variété  du  génie  de  la  race,  qui,  à  traver.s  les 
siècles  et  les  terroirs,  s'en  va  de  la  gauloise- 
rie de  Rabelais,  à  l'infinie  grâce  compliquée 
de  nos  artistes  modernes... 

Eugène  Rouart. 


FENÊTRES  DES  HABITATIONS  RUÏIAEES 


Les  fenêtres  des  habitations  concourent  à 
Y  éclair  Pillent  et  à  l'aération  des  locaux.  Di- 
sons de  suite  que  celles  des  h^^bitations  ru- 
rales sont  généralement  trop  petites  pour 
assurer  un  parfait  éclairement,  alors  qu'elles 
sont  plus  grandes  qu'il  est  néces-^aire  pour 
l'aération;  cette  question  de  l'aération  devant 
être  traitée  à  part,  nous  ne  nous  occuperons 
spéeialement  ici  que  de  l'éilairement. 

Les  rayons  directs  du  soleil  éblouissent  la 
vue  en  énervant  la  léline  et,  sauf  en  temps 
froids,  on  a  i'habilude  d'atténuer  ces  rayons 
par  des  rideaux  ou  des  volets,  sous  prétexte 
que  le  »  soleil  mange  tes  couleurs  »,  en  ou- 
bliant son  grand  rôle  d'assainissement. 

L'éclairement  des  locaux  esl  surlout  fourni 
par  la  lumière  de  la  voûle  céleste.  La  capacité 
lumineuse  du  ciel  varie  avec  son  état  :  elle 
esl  maximum  qunnd  il  n'y  a  pas  de  nuages, ou 
quand  il  y  a  des  nuages  blancs  (cumulus, 
cirrus,  stratus)  jouint  le  rôle  de  réflecteurs; 
elle  diminue  au  fur  et  à  mesure  que  les 
nuages  sont  plus  denses  et  plus  bas,  comme 
les  nimbus  qui  absorbent  souvent  la  plus 
grande  partie  de  la  lumière  solaire,  ne 
présentant  alors  qu'un  très  faible  pouvoir 
éclairant.  L'intensité  de  la  lumière  fournie 


par  le  ciel,  utilisable  pour  l'éclairement  des 
maisons,  se  modifie  à  chaque  instant  de  la 
journée  et  souvent  avec  rapidité,  mais,  d'une 
façon  générale,  l'éclairement  provenant  de  la 
zone  septentrionale  du  ciel  esl  le  plus  cons- 
tant (1). 

Dans  fon  Cours  des  Arts  et  Métiers,  Emile 
Trélat  donnait  de  nombreux  détails  relatifs 
à  l'éclairement  naturel  des  locaux  qu'il 
avait  surtout  étudié  pour  les  habitations 
urbaines  de  la  zone  tempérée;  de  nos  notes, 
nous  extrayons  ce  qui  suit  pouvant  s'appli- 
quer aux  habitations  rurales. 

La  lumière  zénithale  (m  presque  zénithale, 
qui  est  la  plus  intense,  n'est  pas  utilisée 
dans  les  habitations  rurales  (2),  sauf  en 
Lorraine  où  la  chambre  du  milieu  du  logis 
(appelée  chambre  sombre  ou  borgne)  ne  reçoit 
le  jour  que  par  en  haut.  Par  contre,  l'éclai- 
rement presque  zénithal  est   employé  dans 


(1)  C'est  pour  ce  motif  qu'on  cherche  à  orienter 
vers  le  Nord  les  fenrtres  iies  salles  de  dessin,  des 
élûtes,  des  taboratoires,  surtout  ceux  où  l'on  se 
tivre  8  des  travaux  de  microscope. 

(2)  Cet  éctairement  est,  au  contraire,  très  utilisé 
dans  les  ateliers  et  les  magasins  dont  le  toit  est 
vitré. 


194  FENÈTRFS  DES  IIA 

beaucoup  de  greniers  et  de  cages  d'escaliers, 
et  l'on  y  peut  remarquer  qu'avec  un  cli.'issis 
de  toit  on  obtient,  pour  la  inèni(!  surface 
vitrée,  bien  plus  d'écïaircment  que  celui  qui 
est  fourni  par  une  l'enétre  verticale 

La  fenêtre  verticale  reçoit  la  lumière  hori- 
zontale h'  (fig.  il  !,  qui  a  surtout  pour  ell'et 
d'atténuer  la  léuébrosité  du  tond  du  local; 
elle  reçoit  aussi  les  radiations  obliques. 

D'après  Ti-élat,  l'éclairemeut  ellVctil'  est 
produit  par  des  rayons  dont  l'inclinaison  est 
comprise  entre  30°  et  75",  c'est-à-dire  suivant 
les  obliques  a  ,<'  et  //.  En  ne  considérant  que 


Fig.  il.  —  Élévation  et  plan  d'une  pii'i'e  doni 
1  éclairenicnl  est  assuré  par  une  i'enrlie. 

l'inclinaison  de  30°,  la  lumière  vive  qui  peut 
pénétrer  dans  le  local  A  par  la  fenêtre  /  est 
comprise  entre  les  parallèles  a  et  n'  passant 
par  la  traverse  bast-:e  /  et  par  la  traverse 
haute  /'  du  châssis  de  la  fenêtre  /'.  Ces  paral- 
lèles viennent  couper  le  sol  en  x  et  en  a-',  de 
sorte  que,  pour  éclairer  complètement  une 
pièce,  cette  dernière  devrait  se  limiter  en  r 
suivant  x  y,  à  une  distance  x  de  l'aplomb  d(^ 
la  fenêtre  égale  ù  1.73  /(,  /(  étant  la  dist;ince 
de  la  traverse  haute  de  la  fenêtre  /  ;iu  sol  (1). 

(1)  Euiile  Trélat  nous  disait  que  la  longueur  ii  ./ 
dans  la  figure  41,  ou  la  profondeur  de  la  pièce,  doit 
être  de  1.5  h.  Nous  ne  mms  souvenons  pas  sur 
quoi  il  s'appuyait,  ou  s'il  y  a  une  erreur  dans  nos 
notes,  car 

H  X  =  //  1^.  (iO  =    h  eut.  :J0  =  1.73  A. 


BITATIO.NS  RURALES 

On  peut  admettre,  en  chiUres  ronds,  1.7o/i 
pour  la  profondeur  ii  x  d'une  pièce  bien 
éclairée,  l'éclairement  dimitiuanl  de  x  en  m 
d'autant  plus  que  le  point  m  est  plus  éloigné 
du  point  X. 

Réciproquement  la  hauteur  h  =  0.57  n  x. 

En  plan  horizontal,  Trélat  admettait  aussi 
une  inclinaison  de  30°  pour  les  ravons  lumi- 
neux c'  a'  (fig.  41),  de  sorte  que  la  surface  du 
sol,  éclairée  directement  par  la  fenêtre,  est 
un  trapèze  c  c'  x'  plus  un  rectangle  x'  x.  Le 
maximum  d'éclairement  sérail  réalisé  quand 
la  fenêtre  /  a  une  largeur  c  c'  égale  au  quart 
de  la  largeur  rf<i'  de  la  pièce  A;  c'est-à-dire 
que  la  largeur  d'une  lènêlre  bien  élalilie  est 
les  0.25  de  la  largeur  de  la  chambre:  pour 
un  éclairage  très  intense  (intéressant  sur- 
tout les  logements  urbains  j)renant  jour  sur 
des  rues  étroites  et  mal  orieniées),  le  coefli- 
cienl  0.25  peut  être  porté  à0.3Sau  maximum. 


De  ce  qui  précède,  il  faudrait  placer  une 
fenêtre  f  (fig.  il)  dans  I'hm'  de  la  pièce  à 
éclairer,  cesl-à-dire  au  milieu  du  cùlé  d  d' ; 
cette  position  n'est  souvent  pas  pratique. 
L'on  dessine  ordinairement  l'êlôvalion  de  la 
façade  de  la  maison  en  ado|)tatil  une  symétrie 
sans  s'inquiéler  quelle  position  auront  les 
fenêtres  relativement  aux  pièces  qu  elles 
doivetit  éclairer  (2),  et  l'on  est  surpris 
ensuite  de  la  défectueuse  utilisation  des 
chambres  i^ju'on  sera  obligé  de  supporter 
pendant  toute  la  durée  de  la  maison. 

Pour  les  habitations  rurales,  il  convient 
de  procéder  d'une  autre  façon,  de  ndléchirà 
la  destination  d'une  pièce  et  au  mobilier 
protiable  qu'elle  doit  recevoir. 

Si,  par  exemple,  pour  une  pièce  ayant  une 
largeur  l  (fig.  42),  on  place,  comme  cela  est 


l''ig.  42.—  i:tud(3  de  la  position  on  plan  d'une  fenêtre 
dans  une  pièee. 

désirable,  la  fenêtre  /'  dans  l'axe  de  la  pièce 
(sans  s'inquiéter  commenl  elle  tombera  dans 
la  façade,  car  la  fenêtre  est  pour  servir  et 
non  pour  décorer  l'extérieur  de  la  mai.-on), 

(2)  C'est  le  procédé  suivi  par  les  arl■^litecl^s  ur- 
bains qui  ne  peuvent  pas  oétcrminer  d'avance  les 
diUértiils  besoins  des  nombreux  locataires  ([ui  ulill- 
seront  successivement  rnpi'.irtement. 


il  peul  rester  des  longueurs  a  li  el  c  d  qui 
peuvent  être  plus  petites  que  1".20  à  l^'.aO 
nécessaire  pour  placer  le  meuble  important 
prévu  m,  à  moins  de  condamner  la  lenôtr'e: 
il  faut  alors  déporter  la  haie  d'un  côté,  en 
/',  par  exemple,  afin  d'avoir  une  longueur  a' 
b'  jugée  suflisanle. 

Si  les  longueurs  " //  et  cd  (fig.  4i)  ont  cha- 
cune r".30,  la  fenêtre  /'  devrait  avoir  0"'..S() 
de  largeur  pour  représenter  le  quart  de  la 
longueur  hd.  Une  fenêtre  /'.  large  de  O^Sd, 
peut  ainsi  être  disposée  au  milieu  du  côté 
bii  d'une  pièce  ayant  une  largeur  /  de  .'j'".'f>i 
àS^.oO;  une  fenêtre  de  1"'.2U  conviimt,  dans 
les  mêmes  conditions,  pouruuepiecede  -i"'.H(i 
de  largeur. 

Lorsque  deux  fenêtres  /et  /'  (fig.  \'.\  doi- 
vent éclairer  une  pièce,   du   peut   supposer 


FENETRES  DES  HABITATIONS  HIIULES 

X  0".42:  les  fenêtres 


193 


Fig.  43.  —  Plan  de  In   piisilimi  île  .ii?ux    IVn(''lie> 
éclairaiil  unt;  pirce. 

cette  dernière  divisée  en  deux  parties  égales 
symétriques  à  l'axe  »/,  et  les  fenêtres  /  et  f 
doivent  être  placées  de  telle  sorte  que  la  lon- 
gueur a  h^±c  d  et  que  2  c  a  =  0.2.5  /.. 

Ainsi,  pour  une  pièce  ayant  uuh  longueur 
/.  (fig.  21)  de  (S  mètres,  il  suffit  de  2  fenêlies 
f  cl  f  ayant,  chacune  J  inèire  de  largeur:  les 
C(Més  de  ont  1"'.50  et  la  longueur  ab  est  de 
3  mèlrt'S.  Pour  une  pièce  de  (i"'.90  à  7  mètre-, 
les  fenêtres  peuvent  avoir  O'^.HQ  de  largeur, 
les  côtés  de  ayant  I'".IJOel  la  limgueur  a  h 
étant  de  2°. 60." 


Les  dimensions  des  fenêtrbS  doivent  être 
telles  que  les  carreaux  puissent  être  tirés  sans 
déchets  des  feuilles  de  verre  du  commerce  (1)  ; 
ainsi,  par  exemple,  d'une  feuille  de  On'.tjl 
■  0".90  on  peut  tirer  3  carreaux  de  0'".51 
X0".30;  d'une  feuille  de  1".26  X  0"'.33  on 
peut  tirer  3  carreaux  de  0°'»i2X'J"'-33;  on 
peut,  cependant  admettre  un  déchet  de  G". 01 
sur  la  largeur  de  la  feuille  el  O^.OS  sur  sa 
longueur. 

Beaucoup  de  fenêtres  ont  10  carreaux,  .">  sur 
chaque  vantail,  chaque  carreau  ayant  0"'.28 
à  G"". 30  de  large  sur  0"'.40  à  0".o0  de  haut. 
Les  petites  fenêtres  ont  6  carreaux  de  0".33 

(1)  Il  y  0  12  mesures  onmantes  (lu  cominer.-e;  voir 
les  détails  donnés  à  ce  sujet  dans  :  Logements  des 
aiiiinau.r,  l'^'  partie.  Principes  r/enérau.i\,  p.  52. 


arrêes  (ou  presque), 
à  4  carreaux  (appelées  souvent  mezzanines), 
sont  employées  dans  certains  pays  (Saint- 
Etienne,  Loirci  et  pour  les  entresols,  les 
combles,  eic.  ;  les  lieux  d'aisances  sont 
souvent  éclairé^  par  des  fenêtres  à  1  ou  à 
2  carreaux.  La  Iraverse  basse  des  fenêtres 
est  au  moins  a  (l"'.()0  au-dessus  du  sol  de  la 
pièce  el  génêrali^menl  de  0'".70  à  1  mélre. 

Pour  la  mènu'  surlace  totale  de  fenêtre, 
plus  il  y  a  de  caireaux,  plus  le  prix  de  la  me- 


Fig.  44.  —  ifiliilntion  avec  fei'i'lres  roulif.'^.int 
»  vorlicalcnienl. 

nuiferie  augmente;  cela  n'inléresse  que  le 
capital  de  premier  établissement.  Piir  contre, 
en  employant  des  carreaux  de  petites  dimen- 
sions on  réalise  une  sérieuse  économie  sur 
les  frais  d'entretien  ;  un  petit  carreau  est  plus 
résistant  à  la  ruplure,  cas-e  moins  snuveut 
qu'un  grand  et  coûte  moins  cher  à  rem- 
placer. 

L'impôt  établi  sur  les  fenêtres  (comme  ce- 
lui sur  les  portes)  est  indépendant  de  la  sur- 
face viirée  :  une  petite  fenêtre  paye  autant 
qu'une  grande;  beaucoup  de  personnes  trou- 


LES  QUALITÉS  DU   MIEL  ET  LES  APPELLATIONS  DUKKiLNE 


196 

vent  que  cela  n'est  pas  équitable,  mais  il  faut 
convenir  que  l'inipôl  hase  sur  la  surface  vi- 
trée serait  plus  lon^;  à  établir  et  conduirait  à 
réduire  encore  les  (ii[nensions  des  fenêtres, 
alors  qu'au  cnnlraire,  en  ne  taxant  pas  la 
surface,  l'impôt  incite  à  la  salubrité  de  l'ha- 
bitation en  favorisant  les  grandes  fenêtres. 

Si  les  fenêtres  sont  trop  exiguës  dans  la 
plupart  des  habitations  rurales,  c'est  qu'on 
cherche  à  faire  une  économie  de  construction 
et  d'entretien  sans  se  soucier  de  l'hygiène  de 
la  maison. 

Conli-e  le  bris  des  carreaux,  on  a  proposé 
le  ven-f  armé  dans  son  épaisseur  par  une  toile 
en  fils  d'acier,  désigné  aussi  sous  le  nom  de 
wire-f/lass  ;  le  prix  lie  cette  sorte  de  verre  est 
assez  élevé  par  suite  des  diflicullés  de  la  fa- 
bricalion(l);  lacoupe  et  l'ajustage  de  ces  car- 
reaux sont  également  plus  difficiles. 


A  la  place  de  la  fermeture  à  espntfnolelte, 
si  encore  en  usage  dans  beaucoup  de  cam- 
pagnes, il  faut  préférer  celle  à  crémone,  plus 
solide  et  moins  coûteuse  (crémones  en  fer  de 
()"'.ol(i);  les  balL'ints  sont  montés  avec /3ai/- 
iHclles  deO"'.ll  de  longueur  de  branche. 

Dans  certains  [>ays  (Angleterre,  Belgique. 
Hollande,  ICtats-Unis,  etc.),  les  fenêtres 
(fig.  44)  se  composent  de  deux  parties,  l'une 
supérieure  fixe,  donnante;  l'autre,  inférieure, 
coulissant  vertitaicment  à  l'intérieur  de  la 
pièce  et  étant  équilibrée  par  des  contre-poids 
fixés  i\  des  cordes  passant  sur  des  poulies 
(les  contre-poids  et  les  poulies  sont  dissi- 
mulés dans  des  caissons  appliqués  contre  les 
embrasures);  ces  fenêtres  conduisent  à  la 
suppression  des  rideaux  en  donnant  un  as- 
pect triste  et  inhabité  aux  mais(ms. 
(A  suivre.)  Max  Rinc.elmann. 


LES     QUALITES     DU    3IIEL 

ET  LES  APPELLATIONS  D'ORIGINE 


Le  parfum  d'un  miel  dépend  dans  une  cer- 
taine mesure  de  la  race  des  abeilles  qui  l'ont 
produit.  Mais  on  peut  dire  que  les  plus 
grandes  différences  de  qualité  résultent  sur- 
tout des  variétés  de  plantes  sur  lesquelles  le 
nectar  a  été  recueilli.  Parmi  elles,  les  Légu- 
mineuses constituent  la  fnmille  botanique  la 
plus  riche  en  plantes  inellifèrcs.  Les  abeilles 
récoltent  un  excellent  miel  dans  les  prairies 
nâturt^Ues  ou  artificielles.  C'est  le  sainfoin  ou 
esparcette  qui  donne,  dans  notre  pays,  le 
miel  le  plus  blanc  et  le  plus  apprécié,  celui 
du  Gàtinais  notamment.  Le  trèfle  hybride  se 
montre  préférable  à  ce  point  de  vue  au  trèfle 
ordinaire.  Le  sulla  ou  sainfoin  d'Algérie  est 
susceptible  de  donner  dans  nos  colonies  de 
l'Afrique  du  Nord  un  miel  très  blanc  et  d'un 
goût  exquis.  Le  iiiiel  du  robinier-acacia  est 
aussi  d'une  grande  finesse. 

Bien  que  n'appartenant  pas  à  la  même  fa- 
mille, le  tilleul  donne  un  lion  miel  qui  cepen- 
dant, en  raison  de  son  goût  prononcé,  ne 
plaît  pas  à  tout  le  monde. 

Les  Labiées  fournissent  des  miels  estimés  : 
celui  de  NarboLine  en  provient,  ainsi  que  ce- 
lui de  Chamonix,  où  les  abeilles  butinent 
également  sur  les  mélèzes.  Les  arbres  frui- 
tiers fournissent  également  des  miels  de  qua- 
lité^  ^ 

(1)  Société  d'Ëiicourar/ement  pour  i Industrie  na- 
tionale :  Niile  de  not'é  collègue,  M.  Léim  Apnert, 
BulletlQ  (le  janvier  février  1911).  p.  86  :  il  faut  un 
acier  spi^ciit  avant  le  mAnie  cneffiilent  d  dilatation 
que  la  glace  ou  le  verre  à  vitre  qu'il  s'agit  d'armer. 


En  revanche,  le  miel  récolté  par  les 
abeilles  sur  le  sapin  e«t  considéré  comme  in- 
férieur :  il  a  un  gont  un  peu  acre  et  une 
teinte  d'un  brun  clair  lui  doimani  un  a«pect 
enfumé.  Le  miel  qui  provient  de  la  bruyère 
est,  dans  les  Landes,  le  moins  estimé,  on  le 
reconnaît  à  sa  couleur  rougeâtre,  h.  sa  com- 
pacité, à  son  odeur  prononcée  et  à  une  sa- 
veur peu  sucrée  et  spéciale,  le  miel  que  les 
at)eilles  récoltent  sur  le  sarrasin,  notamment 
en  Bretagne,  a  rinconvenienl  d'être  fnncé.  Il 
est  recherché  surtout  pour  la  falirication  du 
pain  d'épice.  Enfin  le  miel  récolté  sur  les 
Crucifères,  telles  que  le  colza,  la  moutarde, 
etc.,  ne  se  distingue  pas  par  des  ipialités 
spéciales. 

Si,  dans  des  régions  peu  élevées,  comme  le 
Gàtinais,  on  produit  d'excellent  miel,  il 
semble  que  ceUii  obtenu  dans  les  régions 
montagneuses,  se  distingue  par  des  qualités 
toutes  spéciiiles.  Le  miel  de  l'Ilymette  est 
resté  célèhre;  en  France,  nos  niontagnnsen 
donnent  de  très  renomuié  à  Salins  dans'  le 
.Jura,  .'i  Chamonix  dans  les  Alpes  de  Savoie, 
à  Barles  dans  celles  de  Provence,  etc.,  etc.  Il 
semble  bien  que,  dans  certaines  conditions 
d'habitai,  sous  des  influences  encore  peu 
étudiées,  le  nectar  des  plantes  soit  plus 
riche  et  plus  parfumé  dans  les  régions  mon- 
tagneuses que  dans  les  plames. 

De  plus,  les  soins  apportés  par  les  apicul- 
teurs à  leurs  ruches  et  surtout  à  l'extraction 
du  miel  ne  sont  pas  sans  influence  sur  la 


LES  QUALITÉS  DU  MIKL  ET  LES  APPELLATIONS  D'ORIGINE 


19-; 


qualité.  Le  parfum  si  délicat  du  miel  s'atté- 
nue [)ar  lin  séjour  trop  prolongé  en  ruche  des 
rayons  operculés.  Les  praticiens  qui  se  con- 
tentent d'obtenir  le  imel  par  li  fusion  ou  le 
brisement  de  vieux  rayons  n'obtienneutqu'un 
produit  de  couleur  brun  foncé,  qui  a,  en 
outre,  une  saveur  et  un  goût  trop  prononcé 
d'acide  formique,  lorsque  les  rayons  ont  servi 
à  la  ponte.  C^s  défauts  sont  évités  grâce  à 
l'emploi  de  l'extracleur  cenlril'uge,  de  plus 
en  plus  répandu.  Enfin,  le  miel  fait  parfois 
l'objet  de  fraudes  diverses  dont  une  des  plus 
courantes  consisie  a  l'additionner  d'eau,  ou 
de  farine,  ou  bien  de  l'une  et  lantre,  de  l'é- 
cule  et  de  sucre  ordinaire.  Celui  qui  est  en 
rayons  est  à  l'abri  de  ces  contrefaçons,  bien 
qu'une  réserve  de  sucre  donnée  trop  abon- 
damment aux  abeilles  pour  l'hiver  leur  per- 
mette d'emmagasiner  au  printemps  un  miel 
qui  est  loin  d'avoir  les  qualités  de  celui  pro- 
venant uniquement  du  neclnr  des  fleurs. 

Le  miel  en  gàieaux  ou  en  sections,  dit  «  en 
peigne  »,  est  très  répandu  en  Angleterre  et 
en  Amérique;  il  est  ainsi  plus  agréable  au 
goût  et  plus  parfumé;  il  résiste  mieux  à  la 
fennentaiion  que  mis  en  pots;  on  estime,  en 
outre,  qu'il  est  plus  présentable.  Cependant 
le  miel  en  pots  est  préféré  en  France;  nous 
n'aimons  pas,  en  effet,  sucer  les  morceaux 
de  sections  pour  en  extraire  le  miel  :  cette 
habitude,  venant  des  pays  alliés  anglo- 
saxons,  se  répandra  peut-être  chez  nous 
comme  le  fait  depuis  la  guerre  l'usage  du 
«  sen-sen  ^um  ». 

Quelle  que  soit  la  façon  dont  les  apicul- 
teurs présentent  au  consounnaleur  leurs 
miels,  en  pots  ou  en  rayons,  ils  ont  su  faire 
apprécier  ceux  de  certaines  origines  plutôt 
que  d'autres.  Aussi  l'indication  de  l'origine 
donne-t-elle  une  valeur  spéciale  et  un  mérite 
particulier.  Malheureusement  ces  appella- 
tions d  origine  sont  bien  souvent  usurpées. 
C'est  ainsi  que  la  Société  des  Apiculteurs  du 
Gâtinais  et  du  Loiret  se  plaint  que  des  com- 
merçants, dépourvus  de  scrupules,  donnent 
à  des  miels  provenant  de  contrées  diverses, 
même  de  l'étranger,  la  dénomination  de 
(<  miel  du  Gâtinais  »,  trompant  ainsi  l'ache- 
teur sur  la  qualité  de  la  marchandise;  ils  fe- 
raient un  tort  considérable  aux  apiculteurs 
de  cette  contrée,  car  les  miels  vendus  sous 
une  fausse  appellation  représenteraient  de 
grandes  quantités.  Cetle  Société  voudrait  que 
l'Etat  créai  une  vignette,  garantissant  l'au- 
thenticité du  miel  du  Gâtinais. 

Cette  lutte  contre  la  concurrence  déloyale 
est  fort  légitime;  mais  les  intéressés  sont 
armés  par  la  loi.  Rien  n'interdit  à  la  Société 


des  Apiculteurs  du  Gâtinais  de  créer  la  vi- 
gnette de  i^aranlie  qu'ils  demandent,  mais  il 
est  infiniment  peu  probable  qu'ils  obtiennent 
que  l'administration  prenne,  dans  ce  i-ens, 
une  initiative  qui  leur  appartient  à  eux  seuls. 
La  loi  d(i  6  mai  1919  a  fixé,  en  efiét,  la  façon 
dont  doivent  être  protégées  les  appellations 
d'origine  et  elle  ne  prévoit  pas  une  vignette 
de  ce  genre.  Que  la  vignet  te  en  question  soit 
créée  ou  non  par  les  intéressés,  la  Société 
des  Apiculteurs  du  (iâiinais  a  une  aciion  en 
justice  pour  faire  interdire  l'usage  de  l'appel- 
lation »  miel  du  Gàtinnis  »,  lorsque  celle-ci 
sera  appliquée  au  préjudice  des  membres  de 
la  Société  et  contre  leurs  droits,  et  contraire- 
ment à  l'origine  du  produit  et  à  des  usages 
locaux,  loyaux  etconslants.  Cependant,  il  est 
à  remarquer  que  ces  usages  ne  semblent  pas 
actuellement  restreindre  l'usage  de  cette 
appellation  au  miel  récolté  dans  le  (iàtinais 
Orléanais  (arrou'lissement  de  Montarj^is  et  de 
Pilhiviers)  ni  même  dans  le  Loiret  tout  en- 
tier; d'après  les  renseignements  recueillis 
auprès  de  la  Chambre  de  commerce  d'Or- 
léans et  du  Loiret  par  M.  Guéi  illon,  avocat  à 
la  cour,  il  faudrait  ajouter  non  seulement  le 
Gâtinais  français  (canton  de  Moret  en  Seine- 
et-Marne),  mais  aussi  l'Eure-et-Loir  jusqu'à 
Chartres  inclus  et  certaines  communes  limi- 
trophes de  cette  région  dans  les  départements 
de  Seine-el-Oise,  Loir-et-Cher,  Yonne  et 
Cher  (1).  11  faudra  donc  que  la  Société  des 
Apiculteurs  du  Gâtinais  étudie  tout  d'abord 
les  usages  loyaux  et  constants  relatifs  à  cette 
appellation  etadmetle  tous  ceux  y  ayantdroit. 
Ensuite,  elle  attaquera  les  usurpateurs  de- 
vant le  tribunal  civil  du  lieu  d'origine  du 
produit  dont  l'appellation  sera  contestée. 
Lorsque  les  tribunaux  civils  auront  défirii  la 
légitimité  de  l'Hppellalion,  ceux  qui  l'em- 
ploieront abusivement  pourront  étie  pour- 
suivis devant  les  tribunaux  correctionnels. 

Il  est  à  remarquer  que,  tandis  que  les  viti- 
culteurs et  les  distillateurs  d'eaux  de  vie,  qui 
entendent  donner  à  leurs  produits  une  appel- 
laiion  d'origine,  sont  tenus  de  l'indiquer 
dnns  leur  déclaration  de  récolle,  les  apicul- 
teurs ne  sont  tenus  à  aucune  fonnaliié  de  ce 
genre.  Les  syndicats  ou  associations  qui 
vimdront  défendre  leurs  membres  contre  des 
appellations  usurpées  auront  certaines  diffi- 
cultés â  découvrir  ces  dernières.  Là  est  la 
seule  lacune  ;  par  ailleurs,  la  loi  du  6  mai  1919 
donne  aux  apiculteurs,  comme  aux  autres 
producteurs,  une  arme  efficace. 

G.  Thomas, 

Itii-'énieiir  agrronoriie. 
(t)  «  Les  appellations  d'cirigiae  »,  1919. 


198 


SITUATION  AIWilCdLli   DANS  l-AVKYliUN 


TRACTEUH  HEUHEUX-J  KHiMIKH 


Le  Iraclpur  ilùsi^né  en  h'rance  POiis  le  nom 
de  H ewrux- Fermier  (lig.  4S)  est  une  machine 
américaine  (//op/n/  former]  vendue  par  les 
établissements  Agricnllural,  2.">,  roule  de 
Flandre,  à  Auherviiliers  (Seinel. 

I^e  moieiir,  de  1(5  chevaux,  est  à  deux  cv- 
lindres  liori/.ontaux  opposés  (alésage,  ()'". 127  ; 
course,  O^.Kîo-,  nombre  de  tours  par  minute, 
tSOO).  l/arbre  tia  moteur  est  paraihMe  à  l'es- 
sieu des  roues  motrices,  de  sorie  que  la 
transmission  ne  comporte  (|ne  des  engre- 
nages droits. 

Les  roues   mn triées   ouL    un   diamèlre  de 


l"'.'il  et  une  largeur  de  bandage  de  ()"'.2o  ;  la 
roue  de  droite  roule  dans  la  raie  derrière  la 
roue  directrice  dont  le  diamètre  est  de  ()"'.72, 
et  dont  le  bandage  est  large  de  0'"  J2o. 

Le  tracteur  ne  comporte  qu'une  seule  vi- 
tesse, de  o  000  mètres  environ  par  heure;  le 
poids  total  est  de  1  ij'ii)  kilogr.dont  .'((10  sont 
re|iorlès  sur  la  roue  ilireclrice,  laquelle,  rou- 
lant un  peu  obliquement  dans  la  raie,  permet 
la  direction  aulon)alique. 

Les  Klablissemenls  Agricnllural  annoncent 
les  chitVres  suivants  résultant  des  essais  con- 


i 

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MÉlttL'^'' 

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fcia///_' , 

■!ll¥^ll    «i^^j 

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L.^4_1!=.^. 

Fig. 


Trdrteiir  "  tleurcux-l'ri'niinr. 


trùlés  de  la  Verrière  :  2  hectares  labourés  à 
une  profondeur  de  0'".18  en  iO  heures  de  tra- 
vail, avec  UQe  consommalion  de  24  litres 
d'essence  minérale  par  hectare.  A  Senlis,  le 


tracteur  a  labouré  à  O^.IT  de  profondeur 
123  ares  60  en  4  h.  55  de  travail,  y  couipris 
les  arrêts  pour  le  ravitaillement. 

R.   Di'SsAis.^ix. 


SITUATION  AGRICOLE  DANS  L'AVEYRON 


29  février. 

Pendant  près  de  quatre  mois,  d'octobre  à  la 
mi-ianvier,  notre  région  a  subi  des  conditions 
atmosphériques  très  mauvaises  qui  gênèrent 
inllnimeiit  tous  les  travaux  agricoles,  et  surtout 
les  semailles. 

Fort  lieureusement,  la  situation  pour  nous  est 
tout  à  fait  'hauftée.  Depuis  une  quarantaine  de 
jours,  temps  splendide,  soleil  radieux.  Les  agri- 


culteurs ont  su  très  bien  en  profiler.  Ils  n'ont  pas 
songé  à  faire  grève,  ceux-là  I  Les  charrues,  les 
herses  et  les  scarilicaieurs  n'ont  pas  chômé. 
C'est  à  ce  point  que  dans  rerlaines  fermes,  de 
grandes  fermes,  où  l'on  ensemence  des  .30  ou 
40  hectares  de  céréales  de  printemps,  ce  travail 
se  trouve  cette  année  complètement  terminé, 
avant  que  nous  ayons  atteint  le  !•■''  mars.  Dans 
les  petites  exploitations,  c'est  naturellement  la 


UNION   DU   SUD-EST  DES  SYNDICATS  AOIUCOUES 


même  avance.  Nous  n'avions  jaitKiis  vu  dans 
nolFR  ri^^iioii  pareille  conlinuilé  du  beau  temps 
en  pleine  fai-on  hivernale. 

Si  les  semailles  de  prinleinps  s'en  liouvenl 
Irr-i  favorisées,  les  jeunes  bli^s  et  avoines  île 
l'automne  en  profitent  au>si  dans  une  impor- 
tante mesnre.  Ils  furent  mis  en  lerre,  ceux-là, 
dans  des  conditions  le  plus  souvent  déplorables. 
Mais  grâce  un  peu  sans  doute  au  revirement  qui 
s'est  produit,  ils  ne  font  pa«  mauvaise  li^'uie  au- 
jourd'hui. Et  en  somme,  l'on  peut  avoir  de  bon- 
nes espérances  chez  nous  pour  la  récolte  de  cé- 
réales en  19-20. 

Les  brebis  laitières  niettiMit  bien  à  protil.  elles 
aussi,  la  douce  température  qui  leur  permet 
d'aller  paître  les  heibes  naissantes  sans  soud'rir 
du  froid,  de  la  neige,  de  la  pluie.  Le  rendement 
en  lait  dans  maintes  bergeries  est  siipéiieur  à  ce 


199 

qu'il  lut  les  années  antérieures.  Il  approche 
assez,  souvent  de  un  litre  de  Init  par  tète  et  par 
jour.  Et  poui'  la  durée  de  la  canii'a^ne,  il  attein- 
dra vraisemblablement  l'hectolitre  par  tête,  ou 
il  s'en  mani|iiera  de  peu. 

Comme  le  lait  de  brebis  a  été  l'ayé  loO  francs 
l'hectolitre  pour  la  campagne  dernière,  et 
comme  il  est  question  de  17.')  fr.  pour  la  cam- 
pagne actuelle,  on  voit  que  le  producteur  a  tout 
inlérèl  à  bien  soigner  ses  lu ebis. 

Les  cours  du  bétail  sont  très  élevés:  une  paire 
de  bœufs,  force  moyenne,  de  notre  race  d'Au- 
brac,  vaut  facilement  fi  000  à  7  000  fr. 

L'abaltoir  n'gional  créé  à  Uodez  par  la  Société 

du  Plateau  Central  fonctionne  depuis  le  début  de 

janvier.   L'usine  Irigoriluiue    installée   dans    les 

même  locau.^  entrera  en  activité  piochainement. 

Fern.\nii  dk  B.\]ir\u. 


UMON  DU  SUD-IiST  DES  SYNDICATS  A(;KI(:0LES 


L'Union  du  Sud-Est  des'  Syndicnts  agri- 
coles nous  adresse  les  vœux  adoptés  par  son 
Assemblée  générale  le  10  février  1920  : 

Lihcrlé  du  commerce  du  blé.  —  L'Assemblée  gé- 
nérale de  l'Union  du  Sud-Est  des  Syndicats  agri- 
coles, après  avoir  pris  connaissance  du  décret 
qui  fixe  le  prix  du  pain  à  partir  du  1"'  mars  1920, 
constate  avec  tristesse  qu'aucune  décision  n'a 
encore  été  prise  relativement  à  la  suppression 
de  la  taxation  du  blé  et  du  seiglf.  Il  eu  résulte 
que  ces  deux  céréales  si  précieuses  pour  la  na- 
tion resteront  injustement  dépréciées  et  conti- 
nueront ainsi  à  être  employées  à  la  nourrilure 
animale  de  préférence  à  l'avoine,  au  maïs  et  à 
l'orye  dont  les  prix  sont  bien  plus  élevés.  Le 
maintien  de  la  taxation  aura  surtout  pour  effet 
de  réduire  les  emblavures  de  printemps  après 
celles  de  l'automne,  et  de  diminuer  la  récolte 
que  le  pays  espérait  assez  importante  pour 
mettre  nn  terme  à  des  importations  ruineuses. 

En  conséquence,  et  afin  d'augmenter  la  surface 
cultivée  dans  la  mesure  du  possible,  l'.Vssemblée 
émet  le  vœu  que,  dans  le  plus  bref  délai,  le  mi- 
nistre de  l'Agriculture  promette  aux  cullivaieurs 
la  liberté  de  la  vente  du  blé  de  la  récolte  de 
1920  sans  taxation  d'aucune  sorte,  de  même  que 
tous  les  autres  producteurs  et  les  salariés  fixent 
sans  contrainte  le  prix  de  leurs  denrées  ou  de 
leurs  services. 

Réglementation  de  la  monte  des  taureaux.  — 
L'Union  émet  le  vœu  : 

1°  Que  le  projet  de  loi  voté  le  11  septembre  1919 
par  la  Chambre  des  Députés  soit  modifié  et 
complété  par  le  Sénat; 

2°  Que,  notamment,  soient  introduites  dans  la 
loi  les  dispositions  suivantes  : 

a)  Les  taureaux  sont  classés  en  trois  catégories  : 
recommandés,  autorisés,  tolérés. 

6)  La  catégorie  des  taureaux  tolérés  n'est  ins- 
tituée qu'à  titre  transitoire  et  pour  une  durée  de 


cinq  années  à  partir  de  la  mise  en  vigueur  de  la 
loi. 

t)  Les  certificats  de  recommandation  et  d'au- 
torisalion  peuvent  comporter  l'attribution  d'une 
prime  en  argent,  dont  partie  sera  versée  immé- 
diatement et  partie  après  justification  d'un 
nombre  minimum  de  saillies. 

d)  .\ucun  taureau,  même  toléré,  ne  peut  rece- 
voir de  certificat  s'il  est  âgé   de  moins  d'un  an. 

e)  Lorsqu'une  race  possédera  un  Ilerd-Book 
régulier,  seront  seuls  recommandés  les  taureaux 
iiisciiis  à  ce  Herd-Iiook. 

:i"  Que  les  dispositions  législatives  et  adminis- 
tratives conférant  a  des  or^'anismes  spéciaux 
(Chambres  d'agriculture.  Offices  départemen- 
taux) le  soin  d'autoriser  les  taureaux,  soient 
rapportées. 

4°  Que  la  nouvelle  organisation  créant  des  con- 
cours de  premier  degré  (itinérants),  de  deuxième 
d'  gré  et  généraux,  soit  mise  en  vigueur  le  plus 
tôt  possible,  afin  de  permettre  d'associer  le  fonc- 
tiounemeni  des  Commissions  d'examen  des  tau- 
reaux à  celui  des  jurys  des  concours  itinérants. 

6°  Que  les  Chambres  d'Agriculture,  d'accord' 
avec  les  Syndicats  d'Élevage,  dont  elles  s'effor- 
ceront d'assurer  la  création  et  le  développement, 
ou  avec  les  autres  organisations  poursuivant  le 
même  but  (Sociétés  d'Agriculture,  Sociétés  de 
Hçrd-Book,  etc.),  s'attachent  à  déterminer  pour 
chaque  région,  en  tenant  compte  de  ces  besoins 
et  du  but  poursuivi  (production  de  la  viande,  du 
lait  et  du  travail,  etc.),  les  races  susceptibles  d'y 
donner  les  meilleurs  résultats,  et  que,  celte  dé- 
termination étant  faite,  l'application  de  la  loi  et 
les  encouragements  qu'elle  comporte  soient  ré- 
servés à  ces  races. 

Relèvement  des  prix  budgétaires  des  chevaux  de 
caviilcrie  et  d'arlillerie-selle  achetés  par  les  Re- 
montes françaises.  —  L'Union,  considérant  que 
l'élevage  du  cheval  de  demi-sang  est  en  décrois- 
sance dans  toute  la  région   du  Sud-Est,  parce 


200 


LA  bEMAINE  DE  MOTOCULTURE  DU  PRINTEMPS 


qu'il  n'est  pas  rémunérateur,  que  tout  élfveur 
perd  d--  1  300  à  I  400  fr.  par  cheval  vendu  à  la 
Kemonte  ; 

Que,  dans  rin'érêt  île  la  Défense  nationale,  cet 
élevage  doit  êlre  maintenu  en  même  qualité 
qu'avant  la  fiuerre; 

Que  par  suite  de  la  sécheresse  et  du  manque 
d'e  grais,  la  réculle  déficitaire  de  10i9  va  se  f^ire 
sentir  sui'  l'élevage  jusqu'à  la  recolle  de  1920  ; 

Que  les  en^Tais  :  sulfdies,  niliaies,  superphos. 
phaies,  scories,  ont  augnienlé  de  400  à  500  0  0; 

Que  la  Rf-monle,  le  ><-ul  détiouihé  du  clieva 
de  demi-sang,  n'a  augmenté  le  piix  moyen  des 
chevaux  que  de  40  0/0  seulement  sur  les  prix 
<raranl-guerie  ; 

Qne,  dans  ces  condiiions,  l'élevaf^e  du  cheval  de 
demi-sang  va  être  abandonné  pour  faire  place  à 
l'élevag''  du  béiail  dont  les  prix  oui  augmenté  de 
300,  400  et  îiOO  0/0  sur  ceux  d'uvanl-guerie,  ou  à 
l'élevage  des  chevaux  de  trait,  dnnl  les  piix  du 
commerce  sont  augmentés  de  200  0/0  sur  les 
prix  d'avant-guerre, 

Emei  le  vœu  :  Que  le  prix  moven  du  cheval  de 
Remonte  de  cavalerie  et  anillene-Sf-lle  suit  ac- 
cru dans  les  inêines  pmporiions  que  celui  du 
ch'Tal  de  trait  (soit  ïOO  (i/O  sur  les  prix  d'avant- 
guerre).  Celui-ci  dès  l'ât;e  de  dt-ux  ans  g^ifine  sa 
nourriiure  en  iravailUnt  a  la  culiure,  tandis  i]ue 
le  cheviil  de  demi-sang,  ne  reniant  aucun  ser- 
»ice  avH't  la  vente  à  l'aimée,  est,  pour  l'élevt-ur, 
d'un  piix  de  revient  beauconp  plus  éh'Vi^. 

Il  y  a  lieu  de  civiindre  la  disparili'in  de  cet 
élevage  à  brfl  dél  li,  car,  depuis  cinq  ans,  il  n'est 
pins  rémunéraipur. 

Cette  majoration  est  demandée  pnur  1020;  elle 
varierait  chaqne  hu  lée  avec  le  prix  de*  deniée-i. 

Relii!''meiit  des  prima,  (l'encoaiai/emetit  donm'es 
par  l'Etat  à  l'clerane  d'i  chfvaL  —  L  Union,  cm- 
sidéiant  que  l'élevage  du  cheval  de  tontes  les 
rac  s  françaises  est  une  lichese  nationale; 

Que  la  valeur  de  toutes  choses  a  triplé  et 
qnadrnplé  d'^puis  cin'i  ans; 

Emet  le  vœu  :  Qie  les  encouragements  donnés 
par  I  Eiat  à  l'élevage  dn  cheval  soient  accrus 
dans  la  même  prop.nlion,  q'i'il  s'agisse  de 
pri  lies  aux  étalons  approuvés  ou  de  prix  ac- 
cordés dans  les  concours  aux  poulinièi'-sel  pou- 
liches de  toutes  races  (pur  sang,  demi-sang  et 
Irait). 

Autorisation  d'achat  des  chevaux  prêtés  par 
l'armée  aux  agrirulteurs  —  L'Union,  considé- 
rant que  r.igiicnllure  manque  de  chevaux. 

Que  l'armi^e  a  arrêté  les  ventes  depuis  le 
10  décembre  1910, 


Que  les  cultivateurs  qui  détiennent  des  che- 
vaux démobilisés  à  titre  de  prêt  pour  trois  ou 
six  mois,  en  vertu  d'un  contrai,  leur  donnant  la 
facullé  d'achat,  se  voient  empêchés  d'exécuter 
leite  clause  de  leur  convention,  sont  lésés  dans 
leurs  intérêts  et  contraints  de  nom  lir  leur  che- 
val l'hiver  sans  savoir  s'ils  pourront  ensuite  l'ac- 
quérir et  l'utiliser  pour  leuis  travaux  de  prin- 
temps; 

Emet  le  vœu  :  Que  tous  les  chevaux,  actuelle- 
ment détenus  par  les  agriculteurs  à  titre  de  prêt 
pour  une  période  de  cinq  ou  six  mois,  leur 
soient  laissés  Jusqu'au  I.t  mai  pour  leur  per- 
mettre de  terminer  Ihs  travaux  de  prinlemjis; 

Que  l'aiitoi  isation  de  les  acheter  dans  les  con- 
ditions de  leur  contrat  leur  soit  donnée  le  plus 
lot  qu'il  sera  possible; 

Que  dans  tous  les  cas  les  chevaux  qu'ils  dé- 
tiennent à  titre  de  prêt  ne  leur  soient  pas  re- 
tirés pour  être  vendus  à  d'autres. 

Tranf:port  des  récoltes  périssables.  —  Considé- 
rant la  nécessité  qui  s'iinpo  e  de  profiter  de  tous 
les  avantages  naturels  du  pays  dans  chaque 
ordre  de  productiou.  alin  de  développer  nos  ex- 
poitations  et  d'à  néliorer  noire  change; 

Considérant  nue  noire  ré^iion  du  Sud-Est  pos- 
sède dans  les  fleurs,  fruits  et  primeurs,  des  pro- 
duits particulièrement  snsceplinl>-s  d'être  expé- 
diés à  l'étranger  et  d'une  vente  rémunéra- 
trice; 

Considérant  d'autre  part  (|ue  ces  de'irées  ne 
peuvent  être  exportf^es  que  si  elles  sont  trans- 
portées dans  les  meilleures  conditions  de  tem- 
pérature, de  rapidité  sans  transbordement,  et 
que  les  fraises  notamment  doivent  être  expédiées 
en  Angleterre,  sans  rompre  charge  pour  traver- 
ser la  Manche  ; 

L'Assemblée  gi'nérale  de  l'Union  du  Sud-Est 
des  Syndii  ais  agriddes  demande  à  M.  le  mi- 
nistre de  l'Auriculture  d'entamer  dès  mainte- 
nant d' s  pourparlers  avec  les  Couipag.ies  de 
chemins  de  fer,  à  l'elTel  d'organiser  des  services 
de  trains  siilli-animent  nombreux  et  accélérés 
pour  emporter  d'ici  trois  mois  les  pn'duils  de 
nos  récolles  en  Suis<e,  en  Belgique,  en  Ildlande 
et  surtout  en  Angleterre.  A  cet  fffet.  I'.\ -semblée 
demande  plu-.  Srécirtlement  que  le  nnmiire  des 
va;;ons  aménag's  pour  transfiorter  les  inaichan- 
dises  en  température  refroidie  sod  au:.'menié  le 
plus  possible,  et  que  l'usage  des  ferry-boats,  sur 
la  Manche,  soit  réservé  de  préférence  et  même 
par  pri"i  ité  au  matériel  roulant  chargé  de  fruits, 
de  légumes  on  de  lleuis,qui  ne  peuvent  supporter 
le  transbordement. 


LA  SEMAINE  DE  MOTOCULTURE  DU  PRINTEMPS 


Ainsi  qu'il  a  été  annoncé  ici,  la  Chamhre 
syndicale  de  la  Moloi-ullure  de  France  a  rem- 
placé, cette  année,  pur  une  exposition  inler- 
nationale,  les  démnnslralions  périodiques  de 
culture  mécanique  qu'elle  avait  successive- 


ment oraanisées,  depuis  l'automne  191 'î,  à 
La  Verrière,  à  Sainl-Germain-en-Laye  pI  à 
Senlis.  Celle  exposition  s'est  tenue  <lu  6  au 
14  mars  à  Paris,  au  jardin  des  Tuileries,  sur 
la  terrasse  de  l'Orangerie. 


SEMENCES  D'AVOINES  ET  D'ORGES  POUR  LES  RÉGIONS  LIBÉRÉES 


201 


L'emplacement  était  de  premier  choix,  au 
centre  le  plus  allrayant  de  la  capitale.  Sur  un 
terrain  éminemment  prupice,  l'inslall  «lion  a 
élé  trè-.  bien  combinée,  avec  un  cachet  d'élé- 
gance qui  ne  mésied  jamais,  même  dans  une 
exposition  de  machines  agricoles. 

Une  quarantaine  de  constructeurs  avaient 
répondu  a  l'appel  de  la  Chambre  syndicale; 
mais  t'ius  n'exposaient  pas  des  appareils  de 
culture  mécanique;  un  cerl:iin  nombre 
aTaient  envoyé  des  instruments  variés  :  char- 
rues, herses,  cullivaleurs,  moteurs  à  explo- 
.sion,  groupes  éleclrogènes,  pompes,  etc.  La 


plupart  des  tracteurs,  motoculteurs,  sont  de 
construction  française;  presque  tous,  sinon 
tous,  sont  parmi  ceux  qui  ont  figuré  àSenlis, 
à  l'automne  dernier,  quelques-uns  avec  des 
modifications  plus  ou  moins  importantes. 

Notre  intention  n'est  pas,  dans  ce  court 
aperçu,  de  donner  un  compte  reu  )u  de  l'ex- 
position; ce  sera  l'alfaire  d'un  de  nos  colla- 
borateurs. Nous  voulons  simplement  signaler 
l'eflort  important  de  la  Chambre  syndicale  de 
la  Motoculture  pour  vulgariser  les  résultats 
du  travail  des  ingénieurs  et  des  coiistruc- 
leurs.  Elle  a,  d'ailleurs,  été  récompensée  par 


Fig.  4S.  —  Réception  du  Président  de  la  Bépubliciùe  à  l'Exposition  île  la  Chambre  syndicale  de  Motoculture. 


l'énorme  afHuence  de  visiteurs  qui  manifes- 
taient un  ardent  d'sir  de  s'in-truire  de  tous 
les  détails  des  appai-eils  exposés. 

L'exposition  a  été  inaugurée  par  M.  Paul 
Desi-han»-!,  Président  de  la  llépublique,  ac- 
compagné de  M.  Ricard,  ministre  de  l'Agri- 
culture. 11  a  élé  reçu  par  le  capitaine  Julien, 
président  de  la  Cuambre  synlicale,  M.  De- 
lieuvin,  commissaire  général,  MM.  Blum, 
Mariage,  etc  ,  membres  du  Comité.  Dans  une 
allocution  qui  a  été  fort  goûtée,  le  capitaine 
.lulien  .1  rappelé  les  efTor  Is  poursuivis  par  les 
constructeurs  et  les  services  que  le  dévelop- 


pement de  la  culture  mécanique  est  appelé  à 
ren  Ire  ù  l'Agriculture  nationale. 

Parallèlement  à  1  Exposition,  des  démons- 
trations publiques  ont  été  organisées,  notam- 
ment par  la  Ch  inibre  syndicale  des  importa- 
teurs de  tracteurs  à  Ro'quencourt,  ferme  de 
Gally,  dans  le  parc  de  Versailles,  par  d  nôtres 
à  la  ferme  voisme  de  la  Ménagerie,  à  Bue, 
au  Bonrget,  à  Chevilly,el  sur  quelques  autres 
points  de  la  bmlieue  parisienne.  Elles  ont 
élé  un  heureux  complément  de  la  manifes- 
tation des  Tuileries. 

H.  S. 


SEMENCES  D'AVOINES  ET  D'ORGES 

POUR  LES  RÉGIONS  LIBÉRÉES 


Le  ministre  des  Régions  libérées  a  demandé  à 
l'Allemagne,  par  l'intermédiaire  de  la  Commis- 


sion   des   réparations,    en    exécution   de    l'an- 
nexe IV  du  traité  de  paix  (réparations  en  na- 


202 


ACADKM1I-;   D'AClilCLLTUKE  DE  FRANCE 


lure),  des  avoines  et  des  orf;es  de  semence.  Des 
négociations  entreprises  à  cet  effet  avec  le  Gou- 
vernement allemand  ont  abouti,  en  décembre,  à 
un  protocole  qui  a  été  ratilié  pdv  les  deux  Gou- 
vernements français  et  allemand  et,  le  3  février, 
les  déléf^ués  se  scjnt  reiicontiés  à  Duisbourg  pour 
arrêter  les  détails  de  la  livraison,  qui  a  com- 
mencé le  C  féviicr  1020. 

Les  semences  livrées  sont  des  avoines  et  dos 
orges  de  pri'uiièTe  qualité,  sélenlionuées  par  les 
priiicip'iux  produi'teuis  allemands,  et  les  varii'- 
tés  représentées  dans  la  fourniture  lotale  sont 
les  suivantes  ; 

1"  Pour  les  aooiiies  : 

a)  Avoine  iaiinr  de  von  Lockow. 

Il)  Avoine  de  Schiansteil  (de  Slrube). 

c)  Avome  liueselei'  n"  2. 

d)  Avoine  pKjlilique  de  Heine. 

e)  Avoine  de  Kreidnsch  verle  de  Mayer. 

f)  Avoine  Kupaner  de  Ja^'or. 
.7)  Avoi[ie  lie   Kirjche. 

/il  Avoine  de  VIenau  dp  von  K.ilben. 


2"  Pour  les  orges  : 

II)  Orge  Bavaria  d'Ackermann. 
A)  Orge  Dtinubia  d'Ackermann. 
c)  Orge  de  Franconie  de  Heil. 
'/)  Orge  de  Bethge  n»  3. 
e)  Orge  de  Hauna,  de  Heine. 
/)  Malindorfer  Hanna. 

Celte  avoine  et  cette  orge  sont  destinées  aux 
semailles  du  printemps  dans  les  régions  libérées. 
1,'intérèt  qui  s'attache  à  la  culture  de  ces  se- 
mences sélectionnées  n'échappera  pas  aux  agri- 
culteurs, qui  pourront  adresser  de  suite  leurs 
ilemandes  au  directeur  des  Services  agricoles  on 
au  directeur  de  la  Société  tiers-mandataire  de 
leur  département. 

Les  livraisons  seront  faites  par  les  dépôts  des 
Sociétés  ou  par  les  chefs  de  cantons,  en  sacs  de 
100  kilogr.,  au  prix  de  130  fr.  pour  l'avoine  et 
de  12")  fr.  pour  l'orge,  sacs  compris. 

(Note  officielle  du  Ministère  Jes 
Réçjions  libérées). 


ACADÉMIE  D'AGRICULTUliE  DE  FRANCE 


Séance  du  11  février  1020.  —  Présidence 
de  M.   Viijer. 

M.  le  Secrétaire  perpétuel  présente,  de  la  part 
de  la  Librairie  agricole,  un  important  ouvrage 
intitulé  :  Les  Maladies  crypt'ujamiiiues  des  Plmites 
agricoles  et  leur  traitement,  par  le  U'  .Iakob  Eiiks- 
son,  chef  de  la  Section  botanique  de  l'Institut 
central  d'expériences  agricoles  de  Slockholm. 

La  question  betteravière. 
M.  P.  Bachelier,  pour  compléter  sa  précédente 
communication  sur  le  coût  de  production  de  la 
bettei ave,  montre  que,  si  le  coilt  élevé  de  la  bette- 
rave en  France  fera  augmenter  le  prix  du  sucre 
pour  le  consommateui-,  de  longtemps  le  sucre 
français  ne  coûtera  pas  plus  cher  que  le  sucre 
étranger,  coté  le  7  février  :  sucre  blanc,  prix  aux 
100  kilogrammes,  disponible,  45(1   Ir.  sui'  vagon. 

Nouvelles  avoines  hybrides. 

M.  Schribaux,  après  avoir  montré  quelle  place 
imporlante  occupe  l'avoine  dans  nos  cultures, 
aussitôt  après  le  blé,  fait  obsprver  que  malheu- 
reusement les  cultivateurs  en  généial  font  peu 
d'efforts  pour  améliorer  les  rend.'ments  de  celte 
céréale.  Il  est  cependant  particulièrement  facile 
d'en  augmenter  la  production.  Parmi  les  facteurs 
qui  peuvent  exercer  la  jdus  heureuse  influence, 
au  premier  rang  se  place  le  choix  de  variétés 
perfectionnées.  C'est  ce  qui  a  déter(niné  M.  Schri- 
baux à  enlieprendre,  avec  ses  collaborateurs  de 
la  Station  d'Kssais  de  semences,  l'obtention 
d'avoines  hybrides  à  grands  rendements  et  de 
qualité  supérieure. 

Dès  1905,  M.  Schribaux   poursuivit,  dans    cet 
ordre  d'idées,  des  croisements  de  Brie-Ligowo. 
L'avoine  noire  de  Brie  est  le  type  d'avoines  de 
bonne  qualité  à  écorce  line  et  à  amande  dévelop- 
pée ;  elle  est  bien  adaptée  au  climat  du  nord  de 


la  France;  mais,  par  contre,  elle  lésiste  mal  à  la 
verse,  est  tardive,  s'égrène  facilement. 

L'avoine  de  l.igowo  est  le  type  des  avoines  de 
quantité,  résistante  à  la  verse,  demi-précoce, 
mais  sa  paille  est  cassante,  les  grains  ont  une 
écorce  dure,  épaisse. 

Ces  deux  avoines  possèdent  donc  des  pro- 
priétés opposées.  Si  l'on  arrivait  à  réunir  leurs 
qualités  dans  un  même  type,  on  obtiendrait  une 
avoine  presque  parfaite.  C'est  le  but  poursuivi 
par  M.  Schribaux  et  si,  aujourd'hui,  ce  but  n'est 
pas  encore  complètement  atteint,  au  moins  les 
résultais  obtenus  avec  certains  hybrides  sont-ils 
remarquables. 

Les  hybridis  Ligowo  )<  Brie,  de  couleur  noire 
comme  Brie,  n'ont  pas  hérité  de  la  lînesse  de  son 
grain.  On  pourrait  les  définir  des  Lif/owo  noires 
améliorées.  Ils  se  sont  tous  montrés  supérieurs  à 
Ligowo.  Leur  supériorité  se  manifeste  :  1»  par  des 
rendements  plus  élevés;  2"  par  une  résistance 
plus  grande  à  la  verse,  à  la  coulure  et  à  l'égre- 
nage;  li"  par  une  moindre  fragilité  de  la  paille, 
lorsque  l'avoine  est  récoltée  à  on  état  de  matu- 
rité très  avancé  et  par  un  temps  très  sec. 

Etant  très  productifs,  il  va  de  soi  que  c'est 
dans  les  terres  riches  et  en  bon  état  de  culiure 
i|ue  leurs  mérites  se  manifestent  dans  toute  leur 
plénitude;  leur  faible  capacité  de  tallage  com- 
mande de  les  semer  épais,  afin  d'obtenir  un  peu- 
plement suffisamment  dense  et  de  prévenir 
l'échaudage. 

Les  subventions  à  la  cultnre  mécanique. 
M.  Tony  Ballu,  ingénieur  agronome,  appelle 
l'attention  sur  les  conséquences  malheureuses 
du  décret  du  26  décembre  1910  relatif  aux  sub- 
ventions aux  syndicats  de  culture  mécanique. 
L'interprétation  de  l'article  H,  notamment,  est 
excessivement  grave,  car  elle  met,  à  fheure  ac- 


ACADEMIK   DACiHICULTUHh.  D^.   KUANCIi 


203 


tuelle,  un  très  ^rand  non)bre  de  syndicats,  d;ms 
une  posture  des  plus  difficiles.  L'application  de 
cet  arrêté  provoquerait  un  ralentissement  cer- 
tain du  di^veluppement  de  la  tiiotoculture,  avec 
toutes  les  conséquences  qui  s'en  suivront  au 
point  de  vue  du  ravitaillement  national. 

L'Académie  décide  le  renvoi  de  cette  commu- 
nication à  l'e.xamen.des  Sections  de  Grande  <Jul- 
ture  et  du  (jénie  rural. 

Séatice  du  18  février  1920.  —  Présidence 
de  M.  Viyer. 

Décès  de  M.  Léon  Rivet. 

M.  le  Président  annonce  à  l'Académie  le  deuil 
nouveau  dont  elle  vient  d'être  frappée  par  la 
«mort  de  M.  Léon  Rivet,  membre  de  la  Section  de 
Sylviculture  depuis  de  longues  années. 

M.  le  Secrétaire  perpétuel  donne  lecture  de 
ladieu  qu'il  a  prononcé,  au  nom  de  l'Académie, 
a'jx  obsèques  de  ce  regretté  confrère. 

^es  élections  aux  Cbcimbres  d Agriculture. 

N..  QuHuille,  sous-secrétaire  d'Etat  à  l'Agricul- 
ture, fait  connaître  que  le  ministre  de  l'Agricul- 
turese  propose  de  faire  procéder  aux  éleclions 
pour  les  Chambres  d'Agricullure  à  partir  du  di- 
mandie  18  avril.  Il  demande  à  l'Académie  si  elle 
aurait!  formuler  au  sujet  du  choix  de  cette  date 
quelqves  observations,  ou  des  suggestions  en  vue 
de  l'adoption  d'aulres  dates. 

Aptèi  échange  d'observations,  l'Académie  dé- 
cide quelle  n'a  aucune  observation  à  présenter 
relativeitent  aux  dates  indiquées  par  M.  le  Sous- 
secrétair»  d'Etat. 


Le^  subventions  aux  Syndicats. 
\de  culture  mécanique. 
Au  nom  des  Sections  de  Grande  Culture  et  de 
Génfe  rural,M.  Ringelmnnn  présente  un  rapport, 
après  examiii  de  la  communication  de  'M.  Tony 
liallu  sur  les  subventions  aux  syndicats  de  cul- 
ture mncaniqie.  En  voici  les  conclus  oris  : 

«  L'Acadén\ie  d'Agriculture  émet  l'avis  que 
l'arrêté  du  26  décembre  1919  soit  rapporté,  et 
qu'on  encourajip  plus  que  jamais,  en  vue  de  l'in- 
tensification dejla  production,  les  achats  d'appa- 
reils de  culture  mécanique,  quelle  qu'en  soit  la 
provenance,  par  des  subventions  a'-cordées  par 
l'Etat  de  la  façonla  plus  large. 

«  L'Académie  d'Agriculture  émet  en  outre  le 
vœu  que  les  crédits  nécessaires  soient  présentés 
par  le  Gouvernement  et  votés  par  le  Parlement.  » 

Ces  conclusions  sont  adoptées. 

La  farine   de   fèsres    dans   la  panification. 

M.  Lindet  présente  une  note  de  MM.  Kayser  et 
Arpin  dans  laquelk  ces  savants  expliquent  le 
bien  fondé  de  la  pratique  suivie  par  les  boulan- 
gers depuis  longtemps,  d'ajouter  à  leurs  farines 
de  la  farine  de  fèvelpour  améliorer  la  qualité 
des  pâtes.  L'adlitionde  farine  de  fèves  rétablit 
l'équilibre  nécessaire  er.t'e  la  glutinine  et  la 
gliadine  dans  le  gluÇen  des  farines  destinées  à 
donner  du  bon  pain. 


Deux  ouvrages   d'Economie  rurale. 

M.  Souchon  présente  à  l'Académie  deux  ou- 
vrages. L'un,  de  M.  Ricard, a  pour  titre  l'Appel  â 
la  Terre;  l'autre,  de  M.  Caziot,  est  intitulé  :  Ln 
Teire  à  la  famille  paijaanne. 

Ce  qui  caractéiise  V Appel  éi  lu  Terre,  c'est 
surtout  la  haute  idée  qu'a  eue  son  auteur  du 
rôle  des  associations  at:ricoIes;  c'est  ensuite  sa 
répugnance  très  marquée  à  l'égard  de  l'interven- 
tion de  l'Etat,  de  sa  politique  de  réquisition  et  de 
tîixation,  au  cours  de  la  guerre. 

Dans  La  Terre  à  lu  famille  paijsannr,  M.  Caziot, 
après  avoir  montn''  r|ue  la  propriété  paysanne 
est  une  force  moralisatrice  de  premier  ordre, 
établit  que  très  heui'eusement  la  conquête  de  la 
propriété  paysanne  s'accentue,  en  France,  avec 
beaucoup  de  rapidité.  Il  estime  toutef.ds  que  ce 
mouvement  ne  va  pas  assez  vite  et  qu'il  faut 
l'accélérer.  Pour  faciliti-r  l'acquisition  de  ces 
terres,  M.  Caziot  propose  de  créer  une  vaste  ins- 
titution, une  sorte  de  Crédit  foncier  paysan. 

SÉANCE   SOLENNELLE    DU    25   FEVRItR    1920 

Présideni.e  de  M.  le  ministre  de  VAyricutture. 

La  séance  est  ouverte  par  des  discours  de 
M.  J.II.  Ricard,  ministre  de  l'Agriculture,  et  de 
M.  Viyev,  président  de  l'Académie.  Ces  deux  dis- 
cours sont  reproduits  plus  haut  (p.  187). 

M.  Henry  Sayn^er,  secrétaire  perpétuel,  donne 
lecture  du  compte  rendu  des  travaux  de  l'Acadé- 
mie pendant  l'année  1919.  Il  termine  ainsi  : 

Il  Quelque  aride  qu'elle  soit,  cette  nomencla- 
ture aura,  je  l'espère,  prouvé  l'activité  de  l'Aca- 
démie au  cours  de  la  dernière  année.  Elle  tra- 
vaille et  elle  encuurage  le  travail;  elle  remplit 
ainsi  la  mission  qui  lui  incombe.  La  France, 
cruellement  blessée  par  la  guerre,  a  lutté  jus- 
qu'au bout,  parce  qu'elle  savait  que,  suivant  l'ex- 
pre-sion  de  Vauvenargues  «  la  guerre  n'est  pas 
si  onéreuse  que  la  seivitude  ».  Ccï-t  par  le  tra- 
vail qu'elle  veut  guérir  ses  blessures. 

Il  Dans  une  page  de  son  beau  livre  que  nous 
avons  lu  et  médité.  Le  Salut  par  la  Terre,  M.  Mé- 
line  s'exprime  ainsi  :  .<  Il  faut  que  tous  les  Fran- 
çais travaillent  désuimais  jusqu'à  leur  dernier 
jour.  »  Il  en  donne  vaillamment  l'exemple. 
J'ajouterai  que  tous  les  agriculteurs  l'imitent. 
Justice  leur  a  été  rendue  récemment  devant  le 
Parlement  par  M.  Millerand,  président  du  Con- 
seil des  ministres.  "  Sitôt  revenus  de  l'armée, 
a-i,-il  dit,  nos  paysans  se  sont  remis  à  leur  be- 
sogne avec  une  énergie  et  une  passion  admi- 
rables. » 

Notice  biographique 
sur  J.-J.  Théophile  Schlœsing. 

M.  L.  Lindet  donne  lecture  d'une  notice  sur 
J.-J. -Théophile  Schlœsing,  ancien  membre  de 
l'Académie,  dont  les  beaux  travaux  ont  fait  le 
plus  grand  honneur  à  la  science  française. 

Proclamation  des  récompenses. 

11  est  procédé  à  l'appel  di  s  lauréats. 


284 


BIBLIOGRAPHIE 


Voici  la  liste  des  récompenses  décerrtées  : 
Prix  spécianz. 

Pria-  Biffnon  (1  000  fr.)  :  500  fi\  et  une  médaille 
d'argent  à  M.  Louis  Meyzie,  métayer  au  domaine  de 
Pantardie,  à  Sarlande,  par  Lanouaille  fDordogne); 
500  fr.  et  une  médaille  d'argent  à  M.  Julien-Guil- 
laume Bonhomme,  métayer  au  Cluzeau-de-Montma- 
dis,  à  Corgnac-sur-lsle  (Doi"1ogne).  —  Médaille  d'or 
(jrand  module,  à  M.  H.  Germain,  pour  ses  mérites 
dans  la  direction  de  ses  domaines  par  métayage. 

Prix  Dailbj  (objet  d'art  ,  à  M.  Camille  Bizouerne, 
agriculteur  au  Grand-Secval,  à  Dadonville  (Loiret), 
pour  reconnaître  les  mérites  de  sa  ^longue  carrière 
agricole. 

Prix  Henri  Muret  (3S0  fr.),  à  M.  .Vuguste  Duques- 
noy,  cultivateur  à  Deulémont  (Nord),  pour  son  éner- 
gie dans  la  reconstitution  agricole  dans  une  région 
dévastée  par  la  guerre.  —  liiplôme  de  médaille  d'or, 
à  M.  Charles  Duquesnoy,  cultivateur  à  Deulémont 
(Nord),  pour  sa  collaboration  dans  les  travaux  de 
reconstitution  agricole. 

Prix  Parandier  (500  fr.),  à  M.  Kuhlmann,  direc- 
teur de  l'Institut  viticole  de  Colmar  (Haut-Rhin), 
pour  reconnaître  la  valeur  de  ses  travail.'^  viticoles. 

Prix  de  Bé/iogue  (objet  d'art),  à  M.  Henry  Geof- 
froy-Saint-Hilaire,  inspecteur  des  Services  de  l'agri- 
culture au  lUaroc,  pour  ses  travaux  sur  l'élevage  co- 
lonial. 

Prix  René  F.  Le  Feuvre  (I  000  fr.)  :  SOO  fr.  à  M.  Ga- 
briel Mallais,  instituteur  à  Montsùrs  (Mayenne)  ; 
500  /■/'.  à  M.  Marie-Georges  Emery,  instituteur  à  Ce»- 
relles  (Mayenne),  pour  les  services  rendus  par  leur 
enseignement  agricole  à  l'Ecole  primaire. 

Fondations. 

Fondation  Jean  Barlin-Audiffred  :  800  fr.  à  la  So- 
ciété de  Secours  mutuels  «  La  Prévoyante  de  Ville- 
montais  «  (Loire);  300  fr.  à  «  La  Mutuelle  d'Ubaye  », 
à  Ubaye  (Basses-Alpes). 

Section  de  Grande  Culture. 

Objet  d'art,  à.  M™'  la  comtesse  ;Gabriel  d'Evry, 
pour  l'exemple  de  reconstitution  agricole  qu'elle  a 
donné  dans  les  régions  du  département  de  l'Oise  dé- 
vastées par  la  guerre. 


Diplôme  de  médaille  d'or,  à  M.  René  Musset,  pro- 
fesseur à  l'Université  de  Hennés,  pour  son  ouvrage 
intitulé  :  Le  Bas-Maine. 

Section  d'Economie  des  Animaux. 

Diplôme  de  médaille  d'or,  à  M.  Jules  Derré,  vétéri- 
naire-inspecteur, pour  son  mémoire  intitulé  :  La 
production  des  animaux  en  Càle-d' Ivoire. 

Dipliime  de  médaille  d'urr/ent,  à  M.  Aldigé,  ins- 
pecteur des  Services  zootecliniques  et  des  Epizoo- 
ties,  pour  ses  travaux  intitulés  :  Siltialion  de  l'éle- 
vage et  disponibilités  en  viande  de  l'Afrique  Occi- 
dentale française;  Lu  peste  bovine  dans  l'Afrique 
Occidentale  fratiçaise. 

Section  d  Economie, 
Statistique  et  Législation  agricoles. 
Diplôme  de  médaille  d'or,  à  M.  Alfred   Iteaucourf, 
docteur  en  droit,  pour  son  ouvrage  intitulé  :  La  P<- 
litique  du  pain  pendant  la  guerre  (1914-1919). 

Section  des  Sciences  physico  chimiques  agricol'S. 

Rappel  de  médaille  d'or,  à  M.  l'orclier,  professeir  à 
l'Ecole  nationale  vétérinaire  de  Lyon,  pour  ses  im- 
portants travaux  relatifs  au  lait. 

Diplôme  de  médaille  d'or,  à  M.  Antonin  \olet, 
professeur  à  l  Ecole  pratique  d  llorticuUure  d'An- 
tibes  (Alpes-Maritimes),  pour  son  ouvrage  inUulé  : 
Plantes  à  parfums  et  plantes  aroinatiques. 

Diplôme  de  médaille  d'or,  à  MM.  P.  Pacttet  et 
L.  Guittonneau,  ingénieurs  agronomes,  prur  leur 
ouvrage  fait  en  collaboratiou  intitulé  :  Vins  de 
Champagne  et  vins  mousseux. 

Section  d'Histoire  naturelle  agricae. 

Diplôme  de  médaille  d'or,  à  M.  Jacques  de  Lappa- 
rent,  professeur  à  la  Faculté  des  SciencfS  de  l'Uni- 
versité de  Strasbourg,  pour  son  ouvrafe  intitulé  : 
Elude  Uihologique  des  terrains  crétacés  ie  la  région 
d'Hendaye. 

Ces  récompenses  ont  été  décem;es  sur  les 
rapports  de  MM.  Hitier,  Petil,  Bacheier,  Prosper 
Gervais,  Hemy  Sagnier,  Moussu,  Dechambre, 
Souchon,  Lindet  et  Cayeux. 

I.  HniKR. 


BIBLIOGRAPHIE 


Les  richesses  économiques  de  l'Alsace-Lorraine, 
par  Ed.mond  Théby,  directeur  de  ['Economiste  eu- 
ropéen. —  Un  volume  in-18  de  260  pages,  —  Bu- 
reaux de  YEconomiste  européen,  SO,  rue  Sainte- 
Anne,  à  Paris.  —  PrLx  :  5  fr. 

Notre  éminent  confrère  M.  Edmond  The'ry 
vient  d'ajouter  à  la  série  de  ses  importantes  pu- 
blications sur  les  problèmes  économiques  et 
linancieis  un  volume  dipne  d'attirer  l'attention, 
à  la  fois  par  son  sujet  et  par  sa  haute  actualité. 
Le  retour  de  l'Alsace  et  de  la  Lorraine  à  la  Pa- 
trie a  rendu  à  celle-ci,  non  seulement  les  popu- 
lations brutalement  séparées  en  1871,  mais  un 
domaine  particulièrement  riche  dans  la  plupart 
des  branches  de  la  production.  L'industrie  mi- 
nière, la  métallurgie,  l'industrie  textile  sont  re- 
nommées ajuste  titre;  mais  l'agriculture  a  aussi 
une  part  importante  dans  les  richesses  du  pays  : 
sol  fertile,  propre  à  toutes  les  cultures  et  à  toutes 
les  sortes  d'élevage,  tels  en  sont  les  principaux 
caractères.  D'autre  part,  l'activité  des  Associa- 


tions agricoles  en  vue  du  déve'oppement  de  la 
production,  se  manifeste  avec  me  persévérance 
tout  à  fait  remarquable  ;  leur  «rganisation  peut 
servir  d'exemple,  notamment  ei  ce  qui  concerne 
l'élevage. 

Comme  l'a  dit  le  général  Pourgeois,  membre 
de  l'Instiiut,  dans  la  préfacede  cet  ouvrage,  on 
doit  féliciter  M.  Edmond  Thé-y  d'avoir  réuni  ces 
éléments  d'étude  d'une  baate  utilité,  groupés 
avec  un  ail  paifait. 

Almanach  de  la  Société  des  Agriculteurs  de  France 
pour  1920.  —  160  pages,  avec  gravures.  —  Au 
siège  de  la  Société,  S,  rue  d  Athènes,  à  Paris.  Prix  : 
23  centimes. 

C'est  la  trentième  année  de  celte  intéressante 
publication.  A  côté  des  documents  administra- 
tifs intéressant  les  cultivateurs,  cet  Almanach 
renferme  un  grand  nomlre  de  notices  instruc- 
tives et  de  conseils  pratiques  sur  les  différentes 
branches  de  la  productioc. 

H.  D. 


COKKESPONDANCK 


20S' 


r.OfU^KSI>0i\DAiXCE 


—  K'- 10113  {Hhône).  —  D'après  les  résultais  ds 
r.iQalyse  quevous  nous  communiquez,  voire  terre 
deprairie  serait  très  riche  en  azote,  mais  le^ 
autres  éléments  seraient  relativement  moins 
abondants. 

Nous  vous  conseillerions  donc  d'y  employer  à 
la  fin  de  l'hiver,  en  épandage  à  la  surface  du  sol  : 
800  à  1  000  kilogr.  de  scories  pir  hectare,  et 
300  kilogr.  de  sels  de  polasse-sylvinile  d'Alsace 
par  exemple.  —  (H.  H.) 

—  N"  750G  (Seine -Inférieure).  —  Comme  en- 
trais sur  un  herbage  dont  vous  fauchez  U 
première  coupe,  et  qui  se  trouve  en  terrain 
léger  et  caillouteux,  vous  pouiriez  mettre  au 
printemps  500  kilogr.  de  scories,  plus  300  kilogr. 
de  sylviuite  ou  sels  de  (lOt-asse  analogue.s  et 
100  kilogr.  de  nitrate  de  soude.  Il  vousseia  peui- 
être  difficile  de  vous  procurer  les  scories  et  la 
potasse  ;  dans  ce  cas,  mettez  400  kilo;.'r.  de  super- 
phosphate et  100  kilogr.  de  nitrate:  et  surtout  si 
vous  avez  du  purin,  faites-le  répandre  sur  votre 
herbage.  Pour  la  fourniture  de  ces  engrais, 
adressez-vous  à  uii  syndicat  de  votre  région  ou 
à  la  Société  d'agriculture  de  Rouen.  —  (H.  H.) 

—  M.  P.  G-  (Haute-Saônp\  —  Quelle  serait  la 
meilleur*»  fumure  pour  pomme  de  terre  et 
betterave?  —  Mettez  une  forte  fumure  an  lumier 
de  ferme  que  vous  compléterez  par  l'apport  de 
400  kilogr.  de  superphosphate,  300  kilogr.  de 
syjvinile  et  enfin  200  kilogr.  de  nitrate  de  soude. 

Superphosphate  et  sylvinite  seront  enfouis  dans 
le  sol  avec  la  moitié  du  nitrale  par  les  dernière? 
façons  aratoires  avant  les  semailles.  L'autre 
moitié  du  nitrate  pourra  être  épandue  en  cou- 
verture lors  des  binages  de  la  betterave  ou  de  la 
pomme  de  terre.  —  (H.  H.) 

—  N"  6780  {Cher).  —  Des  chaulages  et  mamages 
faits  sur  les  prairies  peuvent-ils  être  considérés 
comme  des  améliorations  foncières  devant 
profiter  à  la  propriété  au  delà  de  la  durée  d'un 
bail? 

Tout  dépend  des  conditions  dans  lesquelles  se 
sont  faits  ces  chaulages  et  maruages.  L'amélio- 
ration peut  n'être,  en  effet,  que  momentanée  si 
les  quantités  employées  de  ces  amendements 
sont  faibles,  si,  en,  même  temps,  les  travaux 
d'assainissement,  qui  ont  dû  être  exécutés  pa- 
rallèlement, ne  l'ont  été  que  d'une  façon  som- 
maire. Si,  au  contraire,  le  travail  de  drainage  a 
ete  fait,  si  les  engrais  ont  été  incorporés  au  sol, 
de  telle  sorte  que  la  prairie  soit  devenue,  de  ma- 
récageuse, une  bonne  prairie,  avec  une  flore 
différente,  l'amélioration  peut  être  considérée 
comme  durable  et  réellement  une  amélioration 
foncière.  C'est  donc  là  une  question  d'espèce 
que  pourraient  apprécier  seulement  des  experts. 
-(H.  H.) 

—  M.  L.  F.\[Bouches-dn-Rhûne).  —  Pour  la  sub- 
msrsion  des  vignes,  vous  avez  une  pompe  cen- 
trifuge actionnée  par  un  moteur  à  vapeur.  La 


I  pompe  centrifuge,  qui  ne  porte  aucune  marque 
ou  indication  de  constructeur,  a  un  refoulement 
de  0'".300  de  diamètre;  la  hauteur  totale  d'éléva- 
tion de  l'eau  est  de  3  mètres.  Vous  faites  tour- 
ner la  pompe  à  raison  de  400  tours  par  minute. 

Sur  le  point  de  remplacer  le  , moteur  à  vapeur 
par  un  moteur  électrique,  vous  demandez  s'il  y  a 
intérêt  à  faire  tourner  la  pompe  à  450  ou  à 
500  tours  par  minute. 

Il  faudrait  avoir  d'autres  renseignements  :  dia- 
mètre de  la  turbine,  diamètre  à  l'aspiration, 
genre  d'aspiration,  sur  un  ou  deux  cotés  de  la 
turbine. 

En  général,  les  forles  pompes  centrifuges,, 
comme  la  vôtre,  ne  font  pas  plus  de  400  tours 
par  minute;  ne  pourriezvous  pas  faire  un  essai 
en  forçant  un  peu  la  vitesse  du  moteur  à  vapeur 
afin  de  voir  le  travail  de  la  pompe  à  450  et  à 
500  tours  par  minute  qui  vous  donneront,  très 
probablement  une  trop  grande  vitesse  à  l'écoulé-' 
ment  de  l'eau  ausmentant  inutilement  les  résis- 
tances passives,  et  abaissant  le  rendement  méca- 
nique; le  moteur  actuel  doit  probablement  vous 
donner  20  à  23  chevaux-vapeur  quand  la  pompe 
marche  à  400  tours,  avec  un  débit  voisin  de 
1  000  mètres  cubes  d'eau  par  heure.  —  (M.  R.) 

—  N-'7660  (Seine-et-Marne).—  Le  procédé  le  plus 
efficace  pour  détruire  les  moustiques  consiste 
à  pétroler  les  eaux  stagnantes  dans  lesquelles  se 
développent  leurs  larves.  On  verse  sur  les 
mares,  bassins,  creux  d'eau  de  toute  nature, 
susceptibles  d'iiéberger  ces  larves,  du  pétrole 
brut  à  raison  d'une  cuillerée  à  soupe  par  mètre 
carré,  et  on  renouvelle  l'opération  toutes  les 
deux  ou  trois  semaines.  Il  faut  se  rappeler  que 
même  dans  les  plus  petits  récipients  les  larves 
de  moustiques  peuvent  se  développer.  C'est  ainsi 
qu'il  faut  supprimer  au  voisinage  de  votre  habi- 
tation les  tessons  de  bouteilles  et  de  vaisselle, 
boucher  au  ciment,  s'il  y  a  lieu,  les  creux  de  ro- 
chers, veiller  à  ce  qu'il  ne  se  produise  pas  d'obs- 
tructions de  gouttières  ou  de  ruisseaux,  combler 
les  ornières.  11  ne  faut  pas  oublier  de  pétroler 
les  tonneaux  d'eau  d'arrosage.  S'il  existe  des 
puits,  citernes  ou  autres  réservoirs  qui  ne  puis- 
sent être  traités,  il  faut  ou  les  boucher  complè- 
tement ou  les  clore  avec  un  couvercle  de  toile 
métallique  fine. 

En  ce  qui  concerne  les  étangs  et  les  bassins, 
on  peut  encore  y  introduire  des  poissons  qui  se 
chargeront  de  la  destruction  des  larves.  — 
[P-  L-) 

—  N°  8374  (Paris).  —  Pour  transformer  des 
viscères  de  volailles  en  engrais,  nous  vous 
recommandons,  de  préférence,  à  la  fosse  sep-, 
tique,  d'employer  ces  déchets  en  composts,  en 
suivant  les  règles  générales  de  fabrication  des 
composts  :  mélange  avec  de  la  chaux,  marne, 
plâtres,  etc.,  pour  favoriser  la  décomposition  de 
ces  matières  organiques  animales,  puis  aller- 


CORRESPONDANCE 


nance  avec  des  conehes  de  terre  suftisamrneiit 
poreuse  qui  retiendra  l'amnion  aquei|iii  pourrait 
se  di^gager;  recoupages.  arrosaties  de  temps  en 
temps  avec  purin,  urines,  nihtières  féc.ile»  dé- 
layées, sang  et  autres  liquides  putrescibles  que 
vous  pourriez  avoir  à  votre  disposition.  D'ail- 
leurs, outre  les  rési  lus  en  question,  vous  pouvez 
incorporer  dais  ces  composts  les  débris  les  plus 
variables  de  l'exploiialion.  —  (E.  11.) 

—  N»  7194  (Loiret).  —  Il  esi  recommandable 
dVmployer  le  nitrate  d'ammoniaque  seul  en 
couverture. 

Ileslfacilemenl  assimilé  et  comparable  comme 
action  au  sulfate  d'ammoniaque  et  au  nitrate  de 

soude. 

Il  est  prescrit  de  ne  pas  le  mélanger  auï  autres 
engrais,  car  ils  peuvent  réajjir  sur  lui  (scories, 
chaux,  superphospliate,  etc.),  et  entraîner  à  des 
pertes  d'azote.  —  (E.  R.) 

_  N"  604s  (Dor.logne).  —  i"  Pour  détruire  la 
mousse  dans  une  prairie  par  le  sulfate  de  fer, 
il  faut  attendre  le  départ  de  la  végétation,  et  em- 
ployer 300  à  400  kilogr,  à  l'hectare.  Huit  jours 
après  environ,  passer  la  herse  qui  enlèvera  les 
mousses  détruites. 

2°  Le  sulfate  de  fer  n'est  pas  un  engrais  à 
vigne.  Il  est  probable  que  vous  voulez  l'em- 
ployer pour  combattre  la  chlorose.  Dans  ce  ras, 
au  lieu  de  le  répandre  sur  le  sol  au  piel  des 
souches,  il  est  plus  recommandable  de  faire  le 
traitement  Rassiguier  (badigeonnage  des  plaies 
de  taille  avec  une  solution  de  suHate  de  frr  à 
30  0/0).  -(E.  R.) 

tS»  9035  [Espagne],  —  Si  vos  laitiers  sont 

assez  riches  en  cendres  de  bois,  qui  apporteront 
de  l'acide  phosphorique  et  de  la  potasse,  il 
semble  que  ce  soit  une  bonne  opération  que  de 
les  employer  à  amender  vos  prés.  Faites  un 
es-ai  sur  une  certaine  surface.  On  ne  peut  vous 
indiquer  dans  quelle  proportion,  car  elle  est  sous 
la  dépendance  de  la  composition  de  ces  produits. 

Quant  à  l'emploi  des  sels  d'Alsace,  il  faudra 
ne  les  appliquer  qu'à  petites  doses  répétées  pour 
chaque  récolte.  Dans  vos  terres  acides,  il  serait 
même  bon  de  les  chauler  ou  marner  pour  per- 
mettre la  transformation  de  la  potasse  de  l'en- 
grais en  carbonate  et  sa  fixation  par  le  sol. 

Recourir  aux  sels  riches,  contenaul  le  moins 
possible  de  chlorure  de  sodium  ou  de  magné- 
sium. —  (E.  R  ) 

—  N"  6916  {Dordoijiie).  —  t°  La  loi  de  1888  fait 
une  obligation  au  vendeur  d'indijuerla  compo- 
sition de  l'engrais.  D'après  cette  composition, 
vous  p  mvez  vous  rendre  compte  facilement' si 
cet  engrais  est  vendu  à  un  prix  exagéré. 

La  composition  des  engrais  dont  vous  parlez 
d'après  quelques  analyses  qui  en  ont  été  faites 
montre  qu'ils  sont  efficaces,  car  ils  renferment 
les  éléments  fertilisants  à  un  état  assimilable. 

2»  Nous  ne  connaissons  pas  de  dépositaires 
d'engrais  azotés  dans  votre  région  ;  votre  Syndicat 
agricole  n'est  pas  sans  avoir  des  adresses  de  ce 
genre.  —  (E.  R.) 


—  M.  G.  D.  [Moh]. — Vous  avez  un  fermier  qui, 
ayant  été  mobilisé,  peut  vous  demander,  en 
application  du  dernier  déciet  sur  la  proiogation 
des  baux,  de  rester  encore  un  an  dans  votre 
ferme.  Vous  désirez  savoir  ce  que  vont  devenir  le 
fermier  ()ui  devait  le  remplacer  et  celui  qui  de- 
vait remplacer  ce  dernier  dans  la  ferme  qui  de- 
vait ainsi  devHiiir  libre.  Le  fermier,  doiii  l'entrée 
en  jouissance  se  trouve  relarilée  par  suite  de  la 
proro;.atiiin  du  bail  d'un  ferminr  iiiobi  isé,  a  la 
faculté  de  conlinu'-r  à  jouir  jiendant  ce  laps  de 
temps,  et  dans  les  conditions  fixées  par  son  an- 
cien bail,  du  donijine  qu'il  devait  quitter. 

Les  mêmes  règles  sontapplicables  aux  fermiers 
qui,  par  suite  de  l'exercice  de  celte  faculté,  se 
trouvent,  par  voies  de  répercussion  successives, 
dans  l'impossibilité  de  prendre  possession  des 
domaines  par  eux  loués.  (Décret  du  19  oc- 
tobre 1914). 

Ces  fermiers  n'ont  pas  droit  à  demander  des 
dommages-intérêts,  s'ils  sont  ainsi  obligés,  en 
fait,  de  rester  un  an  dans  leurs  fermes  respectives. 
-(H.  H.) 

—  Af.  S.  {Morbihan).  —  Nous  ne  connaissons 
pas  de  moyens  pour  enlever  à  un  cidre  le  goût 
de  moisi  qu'il  a  peut-être  acquis,  dites-vous,  au 
contact  de  la  paille  avec  laquelle  on  a  confec- 
tionné la  motte.  Vous  pourriez  essayer  île  le 
laisser  séjourner  pendant  quelques  heures  sur 
du  chai  bon  de  bois  pulvérisé;  mais  nous  crai- 
gnons que  celui-ci  enlève  également  l'arôme. 
Vous  pouvez  également  le  battre  avec  de  l'huile, 
puis  le  décanter;  bien  entendu,  n'essayez  tout 
cfla  que  sur  de  petites  quantités.  Si  rien  ne 
réussit,  dislillezle;  mais  nous  ne  vous  répon- 
dons encore  pas  que  l'eau-de-vie  soit  excellente. 
-(L.  L.) 

—  M.  P.  (Ger.>).  —  Nous  allons  faire  étudier  la 
question  dans  le  Journal  il Agnenlture  pratique. 
—  (M.  R.). 

—  N"  7022  [llaute-Vieuiie'.  —  11  e.st  impos- 
sible de  faire  de  bons  fromages  avec  du  lait 
écrémé  à  la  centrifuge,  parce  que  ce  lait  est 
émulsionné  d'air  qui  nuit  à  l'évnlution  des  mi- 
crobes et  à  la  compacité  de  la  pâte.  La  quantité 
que  l'on  en  peut  ajouter  impunément  à  du  lait 
entier  dépasse  difficilement  20  0/0.  11  convient, 
dans  tous  les  cas,  de  mettre  la  présure  dans  le 
lait  chaud  à  30  à  34  degrés;  si  l'on  pouvait  em- 
ployer le  lait  écrémé,  il  faudrait  l'eniprésurer  au 
sortir  de  l'écrémeuse.  —  (L.  L.) 

—  No  7312  (-Viétre.)  —  Une  ferme  a  été  don- 
née à  bail  pour  trois,  six,  neuf  années.  A  inoins 
de  stipulations  contraires,  une  des  parties  peut 
résilier  le  bail  à  l'expiration  des  périodes  de 
trois  et  six  ans,  à  charge  de  prévenir  l'autre 
pirtie  dans  les  délais  prévus  par  les  usages  lo- 
caux. (La  loi  du  24  octobre  1919  établissant 
l'obligation  d'un  congé  dans  les  baux  à  ferme 
sans  durée  limitée  a  fixé  ce  délai  à  six  mois  au 
moins.)  —(H.  H.) 

//  ne  faut  jamais  nous  renvoyer  à  une  lettre 
précédente. 


REVUE  COMMERCIALE 


207 


LA   SEMAINE  METEOROLOGIQUE 

Du  7  au  13  Mars  1920  (OBSE fiVArO//iE  DU  PARC  SAL\7-.MAUR) 


— 

TEMPÉR.VTURfc 

C 

JOCRS 

BT   PATES 

2  --S 

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0. 

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1 

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Moyenne.  1 

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X 

RKMAROrES  DIVERSES 

millibars 

heures 

mil!iiiifltr*s 

Dinianctie  1  mars 

1015.3 

209 

12<'9 

7»1 

+  203 

ïariaMf. 

0  0 

7.2 

Temp.s  pluvieux. 

Lundi 8  — 

1019.6 

-0  .T 

-.2 

2.1; 

-2.3 

N 

85 

■• 

Ge  ée  bl.,  beau  temps. 

MarHi...       y  _ 

1031.(; 

-1  0 

7.2 

.1   - 

—  2.3 

N 

1.7 

0.5 

Gelée   bl.,    grêle   et  neige  par 
moments. 

Mercredi  .    10  — 

1030.1 

—2  8 

6.9 

2  2 

—3.0 

Calme 

4.3 

Gelée  bl.,  brouill.,  temps  cou- 
vert. 

Jeudi M   — 

102.5.5 

0  .5 

7  8 

1  2 

—  1    1 

S 

0.0 

1  .2 

Gelée    bl.    et   neige   le  matin, 
pluie  le  soir. 

Vendredi.    12  - 

1014.1 

l.s 

12.4 

C  2 

+  0  .S 

S  0 

2    1 

1.1 

Roséi',  pluie,    beau   temps    le 
soir. 

Samedi  .  .    13  — 

1011.2 

0  2 

8.3 

4.4 

+  1  1 

«ariable. 

0.0 

1.4 

Gelée  b'.  le  m.,  pluie  le  soir. 

UojeDiiet  et  itlMi 

1021.1 

0.2 

0.0 

4.2 

•■ 

» 

16.9 
10  liti  «t 

11. 4 

Pluie  depuis  le  1"'  janvier  : 
En  1920 103"n>n 

Ecarts  sor  la  normale .... 

+  "Î.2 

-1   S 

— 1  ;; 

-1.0 

" 

" 

Su  i.  u 

iDr-  Ibsor 

Normale 92im 

(1)  Voir  à  la  page  518  du  numéro  du  24  juillet  1919  lexplication  d--  celle  nouvelle  mesure. 


REVLR   COMMERCIALE 


Situation  agricole.  —  La  saison  a  repris  son  allure 
normale;  la  température  qui  était,  en  février,  supé- 
rieure à  la  normale,  s'est  abaissée.  11  est  tombé  des 
giboulées  et,  même,  çà  et  là,  de  la  neige  fine. 

Le  temps  quoique  souvent  brumeux  et  un  peu  hu- 
mide, n'a  pas  entravé  les  travaux  des  champs  :  se- 
mailles de  blé  de  printemps,  d'avoine  et  d'orge,  pr'- 
paration  des  terres  à  eusemencer  en  racines  et  en 
tubercules,  etc. 

Ces  divers  travaux  se  poursuivent  avec  activité  et 
dans  les  meilleures  conditions. 

La  situation  des  récoltes  en  terre  et  en  particulier 
celle  des  blés,  est  aussi  satisfaisante  que  possible. 

Blés  et  Farines.  —  Les  transactions,  très  limitées, 
se  font,  pour  les  blés,  aux  conditions  de  la  laxe.  Les 
moulins  étant  faiblement  approvisionnés,  les  dispo- 
nibilités en  farines  et  en  sons  sont  réduites. 

Aux  enviions  dn  Pdris,  les  farines  restent  cotées  à 
65  fr.  le  sac  de  157  kilogr. 

En  Amérique,  aux  Etats-Unis,  sur  le  marché  de 
New-York,  le  blé  vaut,  en  tenant  compte  du  change, 
137  fr.  54  les  100  kilogr. 

Sons  —  Les  cours  sont  très  fermes  et  la  mar- 
chandise rare,  mais  difficile  à  obtenir,  le  prix  de 
48  fr.  le  quintal  (au  lieu  de  45  fr.)  devant  entrer  en 
application  le  15  mars. 

Céréales  diverses.  — 'Sur  les  avoines,  dont  les 
offres  sont  des  plus  faibles,  la  fermeté  des  prix  se 
maintient.  On  paie,  tant  en  grises  qu'en  noires,  les 
provenances  du  Centre  95  à  98  fr.  et  celles  de  l'Ouest 
90  à  92  fr.  les  100  kilogr.  départ.  Les  cours  des  orges 
dont  les  disponibilités  se  font  rares,  sont  soutenus. 
0;i  cote  par  ([uintal  départ  :  orges  de  la  Mayenne  et 


de  la  Sarlhe,  96  à  98  fr.;  du  Centre,  94  à  97  fr.;  de 
l'Ouest,  88  à  92  fr.  Les  sarrasins  de  Bretagne  sont 
cotés  90  fr.  et  les  sorghos  du  Midi  63  fr.  le  quintal 
départ. 

Les  prix  des  céréales  étrangères  rendues  dans  nos 
ports  sont  les  suivants  :  avoines  de  la  Plata,  99.30  à 
103.25;  d'Algérie  et  de  Tunisie,  99  fr.;  orges  d'Algé- 
rie et  de  Tunisie,  83  à  92  fr. 

Fourrages.  —  Au  marché  de  La  Chapelle  du 
10  mar.s,  les  fourrages  ont  été  très  demandés  et  les 
prix  soutenus.  Par  104  bottes  de  5  kilogr.  rendues  à 
Paris  au  domicile  de  l'acheteur,  on  a  coté  :  luzerne, 
290  à  310  fr.;  regain,  270  à  300  fr.;  foin,  260  à  290  fr. 

Sur  de  nombreux  marchés  départementaux,  les 
foins  valent  de  40  à  50  fr.  les  100  kilogr. 

Pailles.  —  Cours  en  hausse  sur  la  paille  de  blé, 
stationnaires  sut  les  autres  sortes  au  marché  de  La 
Chapelle,  où  l'on  a  coté  comme  suit,  par  104  bottes 
de  5  kilogr.  rendues  à  Paris  :  paille  de  blé,  215  à 
230  fr.;  i^aille  de  seigle,  tSO  à  200  fr.;  pail'c  d'avoine. 
190  à  210  fr. 

Graines  fourragères.  —  Les  graines  fourragères 
sont  cotées  aux  prix  suivants,  par  quintal  départ  : 
trèfle  vi  .let,  950  à  1  500  Ir.;  luzerne  de  Provence,  750 
à  1  100  fr.;  1  izerne  de  pa.ys,  675  à  '720  fr.;  trèfle  blanc, 
1  200  à  1  600  fr.:  trèfle  hybride,  1  200  à  1  800  fr.; 
authyllide,  1  000  à  1  500  fr!;  lupuline,  450  à  550  fr.; 
lotier,  800  à  1  000  fr.;  ray-grass,  135  à  180  fr.;  vesces, 
125  à  143  fr. 

Bétail.  —  .\u  marché  de  La  Villette  du  lundi  8  mars, 
l'offre  en  gros  bétail  a  été  modérée;  comme,  daulre 
ptrt,  les  réserves  aux  abattoirs  étaient  faibles,  la 
demande  a  été  active  et  les  prix  soutenus. 


29S 


REVUE  COMMERCIALK 


Ou  a  coté  les  bœufs  de  l'Allier,  de  la  Mèvre  et  du 
Cher  3.33  à  3.55;  de  la  Haute-Vienne,  de  la  Doj'dogne 
et  du  Cantal  3.40  à  3.60;  de  Maine-et-Loire  et  de  la 
Loire-Inférieure,  3.2.5  à  3.45;  de  la  Mayenne  et  de  la 
Sarthe,  3.30  à  3.55;  de  la  Vendée,  3.15  à  3.4»;  les 
génisses,  3.30  à  3.65;  les  taureau.'s,  3  à  3.35  le  demi- 
kîlogratnme  net. 

En  raison  de  la  recrudescence  des  arrivages  de 
veau.t,  les  cours  ont  été  faiblement  tenus  sur  les 
bonnes  sortes  et  en  baisse  sur  les  qualités  médiocres. 
Par  demi-kilogramme  net,  on  a  payé  :  les  veaux 
d'Eure-et-Loir,  Seine-et-Marne,  Seine-et-Oise,  Loiret 
et  Yonne  5.95  à  6.15;  de  l'Aube,  5.75  à  5.85;  de  la 
Sarthe,  5.15  à  6  fr.  ;  du  Calvados  et  de  la  Ilaute- 
■Vîenne,  4.50  à  4.10. 

Sur  les  moutons,  la  modération  des  arrivages  a 
entraîné  la  fermeté  des  cours  qui  ont  subi  une  hausse 
de  15  à  20  centimes  par  demi-kilogramme  net.  On  a 
payé  les  agneaux  6.80  à  6.83;  les  moutons  de  la 
Nièvre,  de  l'Allier  et  du  Clier,  6.70  à  6.85;  les  métis, 
6.45  à6,oO:  les  moutons  du  Sud-Est,  6  à  6.50;  les 
brebis,  6  fr.  le  demi-kilogramme  net. 

Prix  très  fermes  sur  les  porcs  que  l'on  a  cotés 
comme  suit  par  demi-kilogramme  vif  :  porcs  gras, 
3.35  à  3.60;  coches,  2.95  à  3.20. 

Marché  du  lundi  8  mars 


Entrées  directes 
aux  abattoirs. 


Amenés,    i^a  ViU. 


Réserves. 
LaViU.       Vaug. 


Bœufs  . . . . 
Vaches.. . . 
Taureaux  , 
Veaux  . . . . 
Moutons . . 
Porcs 


têtes 
2  H4 

1  548 
381 

2  174 
10  898 

2  469 


tètes 

120 

728 

1   258 

613 


têtes 

120 

214 
215 

553 


têtes 

214 

194 

1  410 

205 


têtes 

70 

60 

28 

300 


l"qual. 

Bœifs 7.1.0 

Vaches 7.20 

Taureaux...  6.60 

Veaux 12.10 

Moutons....  13.10 

Porcs 10,30 


Prix  maxima  du  kilocramnie. 
Au  poids  net.  .'Vu  poids  vil". 

'  quai.     3"  quai.       Prix  extrêmes. 


6.96 
7.00 
6.30 
11.30 
12.70 


6.70 
6,70 
6.10 
9,00 
11,70 


2,50  à  4,32 


30 
50 
,.50 
32 


4,38 
4,02 
7,38 
6,38 


10.14       10.00 


B.18       7.21 


Marché  du  jeudi  11  mars. 
Entrées  directes 
aux  abattoirs.  Réserves. 

Amenés.     LaVill.      Vaug.    LaVilL      Vaug. 


Bœufs 

Vaches — 
Taureaux 

Veaux  

Moutons. . 
Porcs 


lêtes 
1  370 
747 
199 
1  837 
5  698 
1  917 


têtes 
231 
928 


tôles 


207 

229 
284 
528 


97 

183 
680 
128 


44 
160 
156 


008 
812 
Prix  maxima  du  kiloLcranime. 

Au  poids  vit'. 


Au  poids  net, 

1"  quai,  2"  quai,  3»  quai.  Prix  extrêmes, 

Bœuts 7.30  7,16  6.90  2.60  à  4.50 

Vaches 7.40  7.20  6.90  2.60       4. ,36 

Taureaux...       7.00  6.70  6.40  2.60      i.tS 

Veaux 11.90  11.20  8.80  3,00       7,38 

Moutons 13.10  12.70  11.70  4.41       6.47 

Porcs 10.30  10.14  10.00  6.79      7.21 


Voici  le  r<levé  des  marchés  des  lundi  8  et  jeudi 
H  mars. 

Dans  les  départements,  on  cote  : 

Uesaniion,  par  kilogr.  poids  vif  :  veaux,  5.90  à 
6.10;  porcs,  7  à  7.40;  par  kilogr.  net,  moutons,  9.50 
à  10.50. 

Ilordeauu-,  [ar  kilogr.  poids  vif  :  bœufs,  3  &  4.50  ; 
par  kilogr.  poids  net  :  moutons,  10  à.  10.80;  veaux, 
9  à  11  fr. 

Cholel,  par  kilogr.  poids  vif:  bœufs,  2.75  à  3.40; 
vaches,  2.63  à  3.20  ;  veaux,  5.25  à  3.53  :  porcs,  6  à  9  fr. 

Lisieu:c,  par  kilogr.  poids  vif  :  bœuf3j3.50;  veaux, 
6.50  :  porcs,  7  fr, 

t.ijon-i'uise,  par  kilogr,  poids  net  :  bœufs,  7,12  à 
7,70;  moutons,  11,50  à  12.50;  vciux,  par  kilogr.  poids 
vif  :  5.50  à  6.50. 

Vins  et  eaux-de-vie.  —  Les  transports  continuent 
;i  .n'effectuer  lentement  et  les  prix  des  vins  restent 
fermes. 

On  paie  à  l'hectolitre  nu,  les  vins  rouges  du  Midi  : 
112  à  125  fr.  à  Béziers,  115  à  135  fr.  à  Montpellier, 
112  à  130  fr.  à  Naibonne,  115  à  135  fr.  à  Nîmes, 
112  à  140  fr.  à  Perpignan. 

Les  vins  blancs  valent  de  135  à  160  fr.  l'hectolitre. 

En  Champagne,  dans  la  Marne,  le  peu  qui  reste  à 
vendre  se  paie  de  800  à  1  400  fr.  les  200  litre». 

En  Algérie,  à  Alger,  les  vins  rouges  sont  cotés  de 
125  à  150  fr.  l'hectolitre. 

Dans  le  (îers,  les  eaux-de-vie  à  52  degrés  valent 
1  000  fr.  l'hectolitre. 

On  cote,  dan*  l'Hérault,  les  eaux-de-vie  de  via  à 
52  degrés  770  fr.  et  les  eaux-de-vie  de  marc  610  fr. 

Cidres  et  eauxde-vie  de  cidre.  —  Cours  en 
hausse;  on  trouve  difficilement  à  acheter  à  38  et 
40  fr.  l'hectolitre  chez  le  vendeur. 

Les  eaux-de-vie  de  cidre  titrant  64  degrés  valent 
de  9  à  10  fr.  le  litre. 

Laines.  —  On  paie  au  kilogramme  les  laines  en 
suint  de  mérinos  10  fr.  ;  les  laines  croisées  7  à  8  fr. 

En  Brie  et  en  Beauce,  où  la  to;ile  est  coiiuneucée, 
on  parle  de  10  fr.  le  kilogr. 

Dans  la  Dordogne,  on  vend  de  6.56  à  7  fr.  le  kil. 

Pommes  de  terre.  —  Cours  en  hausse.  Axjx  100  ki- 
logr. départ,  on  paie  :  Hullande,  63  à  70  fr.;  Saucisse 
rouge,  40  à  49  fr.  ;  Chardon,  20  à  32  fr.  ;  Institut  de 
Beauvais,  40  à  42  fr.;  Géante  bleue,  30  f r.  ;  Rondes 
jaunes,  38  à  40  fr. 

Fécules.  —  .\  Paris,  1»  fécule  disponible  est  cotée 
de  210  à  425  fr.  les  100  kilogr.  Dans  les  V<).>geB,  la 
fécule  i"  vaut  200  fr.  le  quintal,  gares  départ. 

Engrais.  —  Par  suite  de  la  majoration  des  frais 
de  transport  en  vigueur  depuis  le  23  février,  on 
cote,  aux  100  kilogr.  par  10  tonnes.  <jnre<  destina- 
taires :  cianamide  granulée  1?  à  21  00  d'siote 
livrable  sur  mai,  125  fr.;  cianamide  en  poudre  dispo- 
nible 19.5  à  20.5  0/0  d'azote,  195  fr.;  la  mrme  dosant 
17  à  18  0/0  d'azote,  en  disponible,  92  fr.Par  quantité 
de  moins  de  10  tonnes,  on  paie  par  quintal  gai^s 
départ  :  cianamidegranulée  120  fr.;  cianle  en  pjudre 
87  à  100  fr.  suivant  dosage. 

Le  nitrate  de  soude  sur  vagon  départ  vaut  124  fr. 
le  quintal. 

Le  superphosphate  14  0/0  est  coté  27  fr. 

Les  scories  de  déphcsplioration  titrant  19  0/0 
d'acide  phosphorique  sont  cotées  16.63  les  100  kilogr. 
départ. 

B.    DUKAND. 

Le  Gérant  :  Chaules  Dltheix. 
Paris.  —   L.  M,^RETHEUx,  imprimeur,  1,  rue  Cassette. 


CHRONIQUE  AGRICOLE 


209 


CHRONIQUE   AGRICOLE 

L  estensioQ  lie  la  capacité  civile  des  Syndicats  professionnels.  —  Le  relèvement  da  [irix  du  pain.  Inter- 
pellation à  la  Chambre  des  députés  sur  ce  sujet.  —  ('"ormule  présentée  par  M.  Ouvré.  —  Tendances 
contradictoires  dans  le  Gouvernement.  —  Commission  chargée  de  6xer  le  prix  de  l'alcool  de  betterave. 

—  Nouvelles  méthodes  d'attribution  de  subventions  aux  Assurances  mutuelles.  —  Les  livraisons  de 
sulfate  d'ammoniaque  par  l'Allemagne.  —  Election  de  M.  Lindet  à  l'Académie  des  Sciences.  —  L'inspec- 
tion géuérale  de  l'Agriculture  aux  colonies.  —  Nomination  de  M.  Bois  comme   professeur  au  Muséum. 

—  Décret  relatif  aux  réserves  de  pêche.  —  Fédération  des  Syn^iicats  de  Culture  mécanique.  —  Circu- 
laire sur  la  fourniture  des  carburants  pour  l'agriculture.  —  Organisation  Je  conférences  pratiques 
d'Apiculture  à  Chàteauroux.  —  Assemblée  générale  de  1  Association  des  anciens  élèves  de  Crignon.  — 
Dates  des  examens  d'admission  aux  Ecoles  nalionales  d'Agriculture.  —  Le  Congrès  de  l'Agriculture 
française  en  1920.  —  Constitution  de  la  Confédération  générale  des  Associations  agricoles  des  régions 
dévastées.  —  Date  du  concours  de  la  Société  hippique  française  à  Paris.  —  Les  sorties  de  vins  d'oc- 
tobre à  février.  —  La  culture  de  la  pomme  de  terre  dans  l'Aveyron. 


Les  Syndicats. 

Depuis  longtemps,  on  attendait  l'issue  des 
discussions  parlementaires  celalivesà  l'exten- 
sion des  droits  des  Syndicats  professionnels. 
Ces  discussions  ont  pris  fin;  le  projet  sur 
ce  S'ijet  est  devenu  la  loi  du  12  mars  1920, 
dont  on  trouvera  le  texte  plus  loin  (p.  213). 

Cet'e  nouvelle  loi  modifie  la  loi  du  21  mars 
1884  en  l'élargissant,  et  en  déterminant  nel- 
temeni  les  droits  des  Syndicats.  Un  certain 
nombre  de  ces  droits,  notamment  pour  les 
Syndicats  agricoles  et  leurs  Unions,  avaient 
fait  l'objet  de  contestations,  parfois  passion- 
nées. Toute  obscurité  est  désormais  dissipée, 
le  mouvement  syndical  en  profitera  large- 
ment. 

Le  prix  du  pain. 

Les  décrets  successifs  sur  le  relèvement  du 
prix  du  pain  sont  en  application  depuis  le 
13  mars.  Celte  application  a  été  précédée, 
dans  la  séance  du  12  mars  de  la  Chambre 
des  Député.?,  par  la  discussion  de  plusieurs 
interpellations  sur  ce  sujet.  Un  certain 
nombre  de  députés  ont  demandé  que  la  si- 
tuation antéi'ieure  fût  maintenue,  en  laissant 
à  l'Etat  la  charge  écrasante  qu'une  politique 
de  préjugés  ui  a  imposée  jusqu'ici.  M.  Thou- 
myre,  sous-secrétaire  d'Etat  du  Ravitaille- 
ment, n'a  pas  eu  de  peine  à  rappeler  que, 
depuis  trois  ans,  cette  politique  a  imposé 
aux  budgets  jne  perte  supérieure  à  i  milliards 
et  demi  et  que,  .si  elle  était  maintenue,  elle 
entraînerait,  pour  cette  année,  une  nouvelle 
perte  d'environ  4  milliards.  D'ailleurs,  le 
nouveau  système,  s'il  allège  les  charges  de 
l'Etal,  est  loin  de  les  supprimer  complète- 
ment; il  ne  constitue  qu'une  première  étape 
vers  la  réalité  normale.  La  Chambre  a  com- 
pris son  devoir;  elle  a  approuvé  ces  déclara- 
tions à  une  énorme  majorité  et  elle  a  voté  un 
ordre  du  jour  de  confiance  par  301  voix 
contre  63. 

Au  cours  de  celle  discussion,    M.  Albert 


iS-25  Mars  1920. 


N»*  12  et  13. 


Ouvré  a  e.xposé  sobrement,  mais  clairement, 
les  principaux  points  d'un  programme  qui  se 
résume  dans  les  termes  suivants  : 

1°  Suppression  de  la  taxe  sur  le  blé  et  ses 
issues,  par  conséquent  liberté  d'échange  à  l'in- 
térieur du  pays; 

2"  .Monopole  d'importation  des  blés  étrangers 
et  rétrocession  régulatrice  de  ceux-ci  par  l'Etat; 

3°  Garantie  au  producteur  d'un  prix  de  vente 
lui  assurant  la  possibilité,  dans  les  circonstances 
de  cherté  de  vie  actuelles,  de  produire  son  blé 
à  des  conditions  eu  rapport  avec  le  prix  de  re- 
vient; 

4°  Obligation  pour  le  producteur  de  déclarer 
ses  récoltes  en  céréales  panifiables  ; 

■'1°  Taxation  du  pain. 

La  réalisation  du  premier  point  de  ce  pro- 
gramme est  attendue  avec  impatience  par 
les  cultivateurs.  On  répète  à  satiété  que  la 
liberté  sera  rendue  au  commerce  du  blé  à 
partir  de  la  récolte  prochaine;  mais  aucun 
décret  n'a  jusqu'ici  sanctionné  ces  affirma- 
tions. Or,  comme  nous  l'avons  déjà  rappelé 
à  diverses  reprises,  la  culture  du  blé  ne  s'im- 
provise pas;  si  l'on  veut  vraiment  qu'un 
nouvel  effort  puisse  être  fait  pour  développer 
celte  culture,  il  importe  que  les  agriculteurs 
soient  fixés  d'avance  sur  le  sort  qui  les 
attend. 

Dans  une  circulaire  qu'on  trouvera  plus 
loin  (p.  215),  M.Ricard,  ministre  de  l'Agri- 
culture, rappelle  une  l'ois  de  plus  que  la  sup- 
pression de  la  taxe  du  blé  est  décidée  pour 
1920,  Mais  on  devient  perplexe  quand  on 
sait  que  le  sous-secrétaire  d'Etat  du  Ravitail- 
lement a  déclaré,  ces  jours  derniers,  à  des 
délégués  du  commerce  des  grains  et  farines 
que,  seule,  la  récolte  en  terre  indiquera  au 
Gouvernement  la  tactique  future  à  adopter. 
C'est  la  meilleure  preuve  des  tendances  con- 
tradictoires que  nous  avons  déjà  signalées. 

L'alcool  de  betterave. 
Par  un  arrêté  en  date  du  16  mars,  le  mi- 
Tome  l.  —  12  et  13. 


210 

nistre  des  Finances  ;i  insLiUié,  sous  la  prési- 
dence de  M.  Alfred  Massé,  sénateur,  ancien 
ministre,  une  Commission  chargée  de  donner 
son  avis  pour  la  lixalion  du  prix  d'achat,  par 
l'Etat,  de  l'alcool  provenant  de  la  distillation 
de  la  betterave  à  récolter  pendant  la  pro- 
chaine campagne. 

On  doit  espérer  que  celle  Commission, dont 
la  première  réunion  s'est  tenue  le  22  mars, 
remplira  rapidement  sa  mission,  car  il  est 
nécessaire  que  les  agriculteurs  soient  fixés 
sans  délai  sur  le  prix  qu'ils  peuvent  espérer 
de  leurs  betteraves. 

Les  subventions  aux  assurances  agricoles. 

On  sait  que  les  Sociétés  d'assurances  mu- 
tuelles agricoles  constituées  sous  le  régime 
de  la  loi  du  't  juillet  1900  et  ne  poursuivant 
d'autre  but  que  l'assurance  mutuelle  propre- 
ment dite  peuvent  recevoir  des  subventions 
de  l'Etat  lorsqu'elles  fonctionnent  régulière- 
ment. Ces  subventions  sont  accordées  actuel- 
lement par  le  ministre  dans  la  limite  des 
crédits  disponibles. 

Dans  un  rapport  au  Président  de  la  Répu- 
blique, M.  Ricard,  ministre  de  l'Agiiculture, 
a  exprimé  l'opinion  qu'il  y  aurait  intérêt, 
pour  l'allocation  des  subventions  aux  Sociétés 
d'Assurances  et  de  Réassurances  mutuelles 
agricoles,  à  suivre  une  méthode  analogue  à 
celle  qui  fonctionne  pour  le  Crédit  agricole 
et  à  avoir  l'avis  d'une  Commission  perma- 
nente composée  d'une  façon  semblable  à 
celle  de  la  Commission  de  répartition  des 
avances  du  Crédit  agricole. 

Conformément  à  cette  proposition,  un  dé- 
cret en  date  du  16  mars  a  constitué  la  Com- 
mission proposée. 

Les  engrais  livrés  par  l'Allemagne. 

Le  ministère  de  l'Agriculture  a  publié  un 
avis  relatif  à  la  livraison  du  sulfate  d'ammo- 
niaque imposée  à  l'Allemagne  par  le  traité  de 
paix,  à  raison  de  2  500  tonnes  environ  par 
mois  pendant  trois  ans. 

Le  premier  tonnage,  à  livrer  en  avril,  sera 
mis  en  vente,  en  vrac,  au  prix  de  15o  fr.  les 
100  kilogr.  sur  vagon  frontière  française  et 
payable  au  comptant,  sous  escompte  de 
0  fr.  75  0/0.  En  raison  des  difficultés  de 
transport,  l'époque  de  livraison  n'est  pas  ga- 
rantie, et  les  expéditions  ne  sont  acceptées 
que  par  vagons  complets  de  15  tonnes,  cha- 
que vagon  ayant  un  seul  destinataire  et  une 
seule  gare  de  destination. 

Les  demandes  devront  parvenir  avant  le 
30  mars  courant  au  Comptoir  Français  du 
sulfate  d'ammoniaque,  57,  Chaussée  d'Antin, 
Paris  (9'),  chargé  par  le  ministère  de  l'Agri- 


CHROiNIQUE  AiiRICOLE 


général  de  l'Agriculture  pour  l'Afrique 

Jle. 


culture,  de   la  réception   en    Allemagne,  du 
transport  et  de  la  livraison  en  France. 

A  l'Académie  des  Sciences. 

L'Académie  des  Sciences  a  procédé,  dans 
sa  séance  du  15  mars,  à  l'élection  d'un 
membre  titulaire  pour  occuper,  dans  la  Sec- 
tion d'Economie  rurale,  le  siège  vacant  par 
la  mort  de  M.  P.-J.  Th.  Schlœsing.  M.  Léon 
Lindet,  membre  de  l'Académie  d'Agriculture, 
professeur  à  l'Institut  agronomique,  a  été; 
élu.  Notre  éminent  confrère  trouve,  dans 
cette  élection,  une  nouvelle  consécration  des 
travaux  importants  qu'on  lui  doit,  notam- 
ment sur  les  industries  agricoles  et  sur  la 
laiterie. 

Agriculture  coloniale. 
Un  décret,  en  date  du  6  mars,  a  modifié 
les  conditions  d'organisation  des  services  de 
l'Agriculture  dans  les  colonies,  parla  création 
d'une  inspection  générale  de  l'Agriculture.  \ 
la  suite  de  ce  décret,  M.  Yves-Marie  Henry, 
directeur  d'Agricultui'e,  a  été  nommé  inspec- 
teur 
occidentale  française. 

Au  Muséum  d'Histoire  naturel! 

Par  un  décret  en  date  du  4  mars,  Ji.  Désiré 
Bois  a  été  nommé  professeur  de  la  chaire  de 
Culture  au  Muséum  d'Histoire  naturelle  de 
Paris,  en  remplacement  de  M.  Coslantin, 
transféré  à  une  autre  chaire. 

Depuis  longtemps  assistant  à  la  chaire  de 
Culture,  M.  Bois  s'est  fait  estimer  par  des  tra- 
vaux appréciés,  notamment  sur  Ttorticullure 
et  la  production  maraîchère.  Il  est  rédacteur 
en  chef  de  la  Revue  Horlicole,  qufest,  comme 
on  sait,  l'organe  le  plus  estimé  de  l'horticul- 
ture française. 

Les  réserves  de  pécle. 

Un  décret  en  date  du  25  février  a  désigné 
les  parties  des  fleuves,  des  rivières  et  des 
cours  d'eau  du  domaine  publie  qui  sont  ré- 
servées pour  la  reproduction  du  poisson  pen- 
dant une  période  de  cinq  ans  ù  partir  du 
i'''  janvier  dernier.  Durant  cette  période,  la 
pêche  y  est  absolument  interdite  pendant 
toute  l'année. 

La  liste  détaillée  de  ces  réserves  a  été  insé- 
rée au  Journal  Officiel  du  6  mars. 

Culture  mécanique. 

Une  .assemblée  générale  de  la  Fédération 
nationale  des  Syndicats  et  Coopératives  de 
culture  mécanique  a  eu  lieu  ii  Paris,  le  ven- 
dredi 12  mars,  sous  la  présidence  de  ^i.  Mon- 
mirel,  président  delà  Fédération. 


CllKONIQUE  AGRICOLE 


2U 


Apr<";s  une  discussion  approfondie,  el  sur 
le  rapport,  de  M.  Ambroise  Rendu,  dé|iulé, 
secréiaire  général  de  la  Fédération,  des  vyux 
onL  été  émis  relativement  à  l'abrogation  de 
l'arrêté  du  ^6  décembre  19111  sur  les  subven- 
tions aux  Syndicats  de  culture  mécanique, 
aux  fournitures  de  carburants,  etc. 

—  Pour  parer  aux  difficultés  rencontrées 
par  les  Syndicats  de  culture  mécanique  pour 
recevoir  l'essence  et  le  pétrole  qui  leur  sont 
nécessaires,  M.  Antoine  Borrel,  sous-secré- 
taire d'Etat  des  mines,  a  adressé  aux  préfets 
a  circulaire  suivante,  à  la  date  du  12  mars  : 
A  la  demande  de  M.  le  ministre  de  l'Agricul- 
tire,  le   Coraitt'  général  du  Pétrole  a  décidé  que 
straienl  satisfaites  par  priorité  les  demandes  de 
caburants   destinés  à  l'Agriculture  el  à  la  Mo- 
tocilture. 

K\  vue  d'asiurer  l'exécution  de  celte  décision, 
j'ai  honneur  de  vous  prier  d'adre.-ser  à  la  Direc- 
tion tes  Essences  et  Pétroles,  88,  rue  de  Grenelle, 
Paris  des  étals  faisant  ressortir  les  besoins 
mensels  pour  votre  département.  Ces  états 
seron  fournis  sous  la  forme  d'une  liste  nomina- 
tive as  bénéticiairts  avec  indication  de  leur 
domicie  et  des  quantités  demandées  pour 
chacun  d'eux.  Une  liste  distincte  sera  établie 
pour  chque  nature  de  carburants. 

Ces  étils  seront  dressés  par  les  directeurs  des 
Servicesagricoles  qui  devront  contrôler  la  réa- 
lité des  fesoins. 

Les  deiandes  seront  ensuite  transmises  parle 
Service  de  Essences  aux  commerçants  du  pétrole, 
qui  se  soil  engagés  h  les  satisfaire,  par  priorité, 
sur  toutesautres  livraisons. 

Ces  étal  de  prévisions  devront  être  envoyés, 
avant  le  1  de  chaque  mois,  pour  les  besoins  du 
mois  suival. 

Etant  dnné  l'urgence  de  procéder  actuelle- 
ment aux  esemencemeuts  de  printemps,  le  pre- 
mier de  ce  étals  devra  parvenir,  pour  le  mois 
d'avril,  avat  le  20  mars,  terme  de  rigueur. 

Les  quanlés  demandées  seront  réparties  par 
la  Chambre^ijndicale  de  l'Industrie  du  Pétrole. 
Les  intérejés  seront  prévenus,  fiar  vos  soins, 
de  l'ai  rivée  lu  carburant  qui  leur  sera  délivré, 
sur  leurdemnde  visée  par  le  Direcleurdes  Ser- 
vices Agricols. 

Vous  voucez  bien  prendre  des  mesures  ri- 
•joureuses  de  ;onlràle  pour  que  ces  carburants 
soient  réserve  aux  seuls  besoins  de  l'Agriculture. 
Nous  appcnons,  d'autre  part,  qu'en  atten- 
dant l'appliution  de  ces  mesures,  le  ministre 
de  l'Agricultre  a  obtenu  du  Comité  d'exploi- 
tation provi.oire  des  grands  réseaux  qu'un 
contingent  hbdomadaire  de  ."iO  vogons  soit 
régulièremenaltribué  au  ministère  de  l'Agri- 
culture à  titi  de  secours  pour  permettre  de 
donner  satislction  aux  demandes  de  trans- 
port de  carbuants  destinés  à  la  motoculture, 
qui    n'auraier,  pas  été  .satisfaites  par    les 


moyens  ordinaires  du  ravitaillement  en  es- 
sence. 

—  Une  semaine  de  motoculture  est  orga- 
nisée par  l'Office  agricole  départemental  de 
la  Côte-d'Ûr  et  la  Fédération  des  Associations 
agricoles  et  viticoles  du  département. 

I^es  essais  auront  lieu  :  1'  à  Dijon,  du 
27  au  30  mars;  2°  simultanément  à  Auxonne, 
Beau  ne,  Saint-Seine-l'Abbaye,  les  2,  3, 
ï  avril. 

Pour  l'apiculture. 

Nous  avons  reçu  le  document  suivant  : 

La  Compagnie  d'Orléans  organise  à  Chateau- 
roux  pour  juin  prochain,  d'accord  avec  le  Syndi- 
cat apicole  du  Berry  et  la  Direction  des  Services 
agricoles  de  l'Indre,  trois  journées  d'enseigne- 
ment pratique  apicole  en  faveur  des  producteurs 
de  son  réseau  désireux  d'étudier  les  méthodes 
modernes  de  l'Apiculture. 

Des  conférences  suivies  de  démonstrations 
pratiques  au  rucher  seront  faites  par  des  profes- 
sionnels. 

Des  facilités  de  circulation  seront  accordées 
par  le  chemin  de  fer  de  Paris  à  Orléans  aux  pro- 
ducteurs de  son  réseau  qui  désirent  assister  à 
celte  utile  manifestation,  sur  demande  justifica- 
tive adressée  avant  le  25  mai  à  M.  l'Ingénieur 
des  Services  commerciaux  de  la  Compagnie  P.O. 
(Propagande  agricole),!,  place  Valhubert,  Paris. 

On  doit  accueillir  avec  faveur  les  efforts 
tendant   au    développement    de  l'Apiculture. 

Ecoles  nationales  d  Agriculture. 

L'Association  amicale  des  anciens  élèves 
de  Grignon  a  tenu  son  assemblée  générale 
annuelle  le  13  mars  sous  la  présidence  de 
M.  Eugène  Rouart.  La  discussion  a  porté 
surtout  sur  la  constitution  de  la  Société  ci- 
vile formée  par  l'Association  pour  exploiter 
la  ferme  extérieure  de  Grignon  appelée  à 
être  un  Centre  national  d'expérimentation 
agricole  sous  les  auspices  de  l'Office  régional 
du  Nord.  M.  Emile  Petit  a  été  nommé  admi- 
nistrateur délégué;  on  ne  pouvait  pas  faire 
un  meilleur  choix. 

A  la  suite  de  cette  réunion,  un  banquet  a 
réuni  plus  de  130  Grignonnais  venus  pour 
féliciter  leurs  anciens  camarades  élus  récem- 
ment au  Parlement  :  M.  Donon,  sénattur,  et 
MM.  Sempé,  Capus  etMessier,  députés.  Après 
une  excellen  te  allocution  de  M.  Eugène  Rouart 
et  les  remerciements  des  parlementaires,  le 
nouveau  directeur  de  Grignon,  M.  Jouvet, 
s'est  loué  chaleureusement  de  la  discipline 
et  de  l'ardeur  au  travail  qui  régnent  à 
l'Ecole. 

—  Les  épreuves  écrites  du  concours  d'ad- 
mission aux  Ecoles  nationales  d'Agriculture 
en  1920  auront  lieu  les  14,  l."!;  et  16  juin,  soit 


2i2  CHRONIQUE  AGRICOLE 

ô.  Paris,  soit  dans  les  préfeclures  d'Alger, 
Avignon,  Bordeaux,  Cliauinonl,  Limoges, 
Lyon,  Nancy,  Nevers,  Rennes,  Strasbourg, 
Toulouse  et  Tours,  au  choix  des  candidats. 
Les  inscriptions  seront  reçues  du  i'J  avril  au 
8  mai  ;  les  demandes  devront  être  adressées 
au  ministre  de  l'Agriculture,  78,  rue  de  Va- 
renne,  Paris,  7'  (Direction  de  l'Agriculture, 
l"  bureau).  Le  registre  d'inscription  sera 
clos  le  8  mai  1920,  dernier  délai. 

Les  intéressés  sollicitant  une  bourse  de 
l'Etat  devront  adresser  leur  demande  au  pré- 
fet de  leur  département  aussitôt  la  réception 
de  l'avis  les  inlormant  qu'ils  sont  reçus  à  ce 
concours. 

Il  n'y  aura  pas  de  session  spéciale  pour  les 
candidats  militaires. 

Congrès  de  l'Agriculture  en  1920. 
Le  bureau  de  la  Confédération  nationale 
des  Associations  agricoles  a  décidé  que  le 
Congrès  de  l'Agriculture  française  se  tiendra 
à  Tours,  à  la  fin  du  mois  de  mai.  La  date  en 
sera  fixée  ultérieurement. 

Dans  les  régions  sinistrées. 

Nous  avons  déjà  signalé  un  certain  nombre 
de  maa  ifestations  des  agriculteurs  des  ré- 
gions sinistrées  en  vue  de  réunir  toutes  les 
associa  tions  et  syndicats  dans  la  Confédéra- 
tion générale  des  Associations  agricoles  des 
régions  dévastées. 


Concours  hippique  de  Paris. 

La  Société  hippique  française  vient  d'arn'- 
ter  le  programme  du  Concours  central  de 
chevaux  de  service  qui  se  tiendra  à  Paris  du 
27  mars  au  12  avril.  C'est  la  reprise  des 
grandes  solennités  hippiques  qui  ont  acquis 
une  si  grande  renommée.  11  y  sera  distribué 
348  prix  pour  une  somme  totale  de  225  728  fr. 

11  y  sera  adjoint  un  concours  de  chevaux 
de  trait  léger  et  de  gros  trait  attelés,  sans 
distinction  d'âge,  d'origine  ni  de  taille.  Ce 
concours  comporte  'i5  prix  pour  3  390  fr. 

Commerce  des  vins.  / 

La   Direction   générale    des    contributions 
indirectes  a  publié  les  documents  relatifs  aV 
mouvement  des  vins  depuis  l'ouverture  de  (i 
campagne  jusqu'à  la  fin  du  mois  de  févritf. 

En  France,  les  sorties  des  caves  des  réç/1- 
lants  se  sont  élevées  à  3  936  ()09  hectoli^'es 
en  février,  et  à  17  677  303  depuis  le  1" oc- 
tobre. Pendant  cette  période,  les  qualités 
soumises  au  droit  de  circulation  ont  é\t  de 
16  304  526  hectolitres. 

En  Algérie,  les  sorties  on  t  été  de  57 1  i2*hec- 
tolitres  en  février  et  4  595  92'»  penda/t  les 
cinq  mois.  / 

Au  29  février,  le  stock  commercial  (jiez  les 
marchands  en  gros  s'élevait  à  9  366  4*8  hec- 
tolitres en  France  et  à  903  231  en  Âlarie. 


Une  importante  réunion  de  200  délégués 
des  principaux  Syndicats  agricoles  du  dépar- 
tement de  l'Aisne  s'est  tenue  à  Laon  le  23  fé- 
vrier. Après  avoir  entendu  les  explications 
de  M.  Baillot,  vice-président  de  l'Union  des 
Syndicats  de  l'Aisne,  et  de  M.  Edouard  de 
Warren,  commissaire  général  de  la  Confédé- 
ration, tous  les  délégués  présents  ont  donné 
leur  adhésion  au  programme  exposé.  Ils  ont 
émis  le  vœu  que  tous  les  Syndicats  de  l'Aisne 
se  rattachent  au  groupement  départemental 
et  que  celui-ci  règle  délinitivement  leur  adhé- 
sion à  la  Confédération. 

Le  mouvement  s'est  poursuivi  sans  arrêt; 
le  but  paraît  désormais  atteint.  Une  réunion 
extraordinaire  de  la  Confédération  générale 
se  tiendra  le  30  mars  à  Paris,  au  siège  de  la 
Société  des  Agriculteurs  de  France  ;  cotte 
réunion  aura  pour  objet  d'établir  l'organisa- 
tion définitive,  de  voter  des  statuts  définitifs, 
de  procéder  à  l'élection  du  Bureau  confédéral 
et  de  fixer  les  cotisations  pour  l'année  en 
cours. 

C'est,  en  efTet,  seulement  par  une  union 
complète  que  les  agriculteurs  de  ces  malheu- 
reuses régions  pourront  faire  aboutir  leurs 
légitimes  revendications. 


Culture  de  la  Pomme  de  tere. 

On  se  plaint,  dans  le  département  de 
l'Aveyron,  de  la  dégénérescence  déplus  en 
plus  accusée  de  la  pomme  de  terre  l$litut  de 
Beauvais,  variété  presque  exclusivefient  cul- 
tivée dans  ce  département.  Pourie  motif, 
l'Office  agricole  départemental  à  lécidé  de 
consacrer,  cette  année,  un  crédit  ii"i)ortant  à 
la  vulgarisation  des  variétés  de  pmmes  de 
terre  les  plus  susceptibles  de  rési^r  à  la  dé- 
générescence. Dans  ce  but,  une  isle  d'une 
vingtaine  de  variétés  actuellemei  cultivées 
en  France,  dont  la  substituliona  paru  la 
plus  indiquée,  a  été  établie  et  l'Xfice  a  re- 
cherché les  maisons  les  plus  susÉptibles  de 
procurer,  par  colis  postaux  de  lOfilogr.,  des 
spécimens  de  chacune  des  varias  recher- 
chées ou  de  certaines  d'entre  elle. 

Les  agriculteurs  désirant  faird'essai  des 
variétés  proposées,  ou  de  qulques-unes 
d'entre  elles,  en  bénéficiant  desencourage- 
ments de  l'Office,  ont  dû  se  faje  inscrire  à 
la  Direction  des  Services  agricolS  de  l'Avey- 
ron. Il  leur  sera,  après  achat  alloué  une 
ristourne  de  50  0/0  sur  le  prix  |u'ils  auront 
payé. 

HENRvfJAGNIER. 


PAIi'JlE  OFFICiriLLE 


213 


PARTIE  OFFICIELLE 


Loi  du  12  mars  1920  sur  l'extension 
lie  la  capacité  civile  des  Syndicats  professionnels. 

Art.  i". —  Les  articles  4,  5,  6  et  7  de  la  loi  du 
21  mars  1884,  relative  à  la  création  de  Syndicats 
professionnels  sont  modifiés  conformément  aux 
dispositions  ci-après  : 

"    Art.   4    (paragraphes  additionnels).   —  Les 
femmes  mariées  exerçant  une  profession  ou  un 
métier  peuvent,  sans  l'autorisation  de  leur  mari, 
adhérer  aux   Syndicats  professionnels   et  parti- 
ciper à  leur  administration  et  à  leur  direction. 
«  Les  mineurs  âgés  de  plus  de  seize  ans  peu- 
'ent  adhérer  aux  Syndicats,  sauf  opposition  de 
mrs  père,  mère  ou  tuteur.  Ils  ne  peuvent  par- 
'iper  à  l'administration  ou  à  la  direction. 
«  Pourront  lOntinuer  à  faire  partie  d'un  Syn- 
ilat  professionnel  les    personnes    qui  auront 
qitté  l'exercice  de    leur  fonction   ou   de   leur 
pi''ession,  si  elles  l'ont  exercée  au  moins  un  an. 
Art.    5.    —    Les    Syndicats    professionnels 
jotsent  de  la  personnalité  civile.  Ils  ont  le  droit 
d'e»r  en  justice  et  d'acquérir  sans  autorisation, 
à  t-e    gratuit  ou   à   titre   onéreux,  des  biens, 
meiles  on  immeubles. 

«  s  peuvent,  devant  toutes  les  juridictions, 
exerr  tous  les  droits  réservés  à  la  partie  civile 
relatement  aux  faits  portant  un  préjudice  di- 
rect i  indirect  à  l'intérêt  collectif  de  la  pro- 
fessicqu'ils  représentent. 

«  Lpeuvent,  en  se  conformant  aux  autres 
disposons  des  lois  en  vigueur,  constituer  entre 
leurs  înibres  des  Caisses  spéciales  de  secours 
mutue  et  de  retraites. 

"  Ilsieuvent,  en  outre,  affecter  une  partie  de 
leurs  rçources  à,  la  création  d'habitations  à  bon 
marchtt  ù  l'acquisition  de  terrains  pour  jar- 
dins ouiers,  éducation  physique  et  hygiène. 

«  Ils  îuvent  librement  créer  et  administrer 
des  Offis  de  renseignements  pour  les  offres  et 
les  demdes  de  travail. 

«  Ils  uvent  créer,  administrer  ou  subven- 
tionner t;  œuvres  professionnelles,  telles  que  : 
instituti(5  professionnelles  de  prévoyance,  la- 
boratoirtchamps  d'expériences,  œuvres  d'édu- 
cation scitifique.  agricole  ou  sociale,  cours  et 
publicati<5  intéressant  la  profession. 

'<  Ils  peent  subventionner  des  Sociétés  coo- 
pératives production  ou  de  consommation. 

«  Ils  peent,  s'ils  y  sont  autorisés  par  leurs 
statuts,  et  condiiion  de  ne  pas  distribuer  de 
bénéfices, lème  sous  forme  de  ristournes  à 
leurs  menés  : 

"  1»  Achr  pour  les  louer,  prêter  ou  répartir 
entre  leur.^embres  tous  les  objets  nécessaires 
à  l'exercicde  leur  profession,  matières  pre- 
mières, OU;,  instruments,  machines,  engrais, 
semences,  nis,  animaux  et  matières  alimen- 
taires pour  bétail; 

«  2°  Pré  leur  entremise  gratuite  pour  la 
vente  des  pJuils  provenant  exclusivement  du 


travail  personnel  ou  des  exploitations  des  syndi- 
qués ;  faciliter  cette  vente  par  expositions,  an- 
nonces, publicaiions,  groupement  de  commandes 
et  d'expéditions,  sans  pouvoir  l'opérer  sous  leur 
nom  et  sous  leur  responsabilité. 

«  Ils  peuvent  passer  des  contrats  ou  conven- 
tions avec  tous  autres  Syndicats,  Sociétés  ou 
entreprises.  Tout  contrat  ou  convention,  visant 
les  conditions  collectives  du  travail,  est  passé 
dans  les  conditions  déterminées  par  lu  loi  du 
23  mars  1919. 

«  Les  Syndicats  peuvent  déposer,  en  remplis- 
sant les  forraalit(''S  prévues  par  l'article  2  de  la 
loi  du  23  juin  I8'J7,  modifiée  par  la  loi  du  3  mai 
1890,  leurs  marques  ou  labels.  Ils  peuvent,  dès 
lors,  en  revendiquer  la  propriété  exclusive  dans 
les  conditions  de  ladite  loi. 

"  Ces  marques  ou  labels  peuvent  être  apposés 
surtout  produit  ou  objet  de  commerce  pour  en 
certifier  l'origine  et  les  conditions  de  fabrica- 
tion. Ils  peuvent  être  utilisés  par  tous  individus 
ou  entreprises  mettant  en  vente  ces  produits. 

«  Les  peines  prévues  par  les  articles  7  à  M  de 
la  loi  du  23  juin  1857  contre  les  auteurs  de  con- 
trefaçons, apposition,  imitation  ou  usage  frau- 
duleu.\  des  marques  de  commerce,  seront  appli- 
cables, en  matière  de  contrefaçons,  apposition, 
imitations  ou  usages  frauduleux  des; marques 
syndicales  ou  labels.  L'article  463  du  Code  pénu! 
pourra  toujours  être  appliqué. 

<•  Les  Syndicats  peuvent  être  consultés  sur 
tous  les  dilférends  et  toutes  les  questions  se  rat- 
tachant ;'i  leur  spécialité. 

i<  Dans  les  affaires  contentieuses,  les  avis  du 
Syndicat  seront  tenus  à  la  disposition  des  par- 
ties qui  pourront  en  prendre  communication  et 
copie. 

«  11  n'est  dérogé  en  aucune  façon  aux  disposi- 
tions des  lois  spéciales  qui  auraient  accordé  aux 
Syndicats  des  droits  non  visés  dans  la  présente 
loi. 

«  Les  immeubles  et  objets  mobiliers  néces- 
saires à  leurs  réunions,  à  leurs  bibliothèques  et 
à  leurs  cours  d'instruction  professionnelle  se- 
ront insaisissables. 

«  Il  en  sera  de  même  des  fonds  de  leurs  Caisses 
spéciales  de  secours  mutuels  et  de  retraites  dans 
les  limites  déterminées  par  l'article  12  de  la  loi 
du  l^'avril  1898  sur  les  Sociétés  de  secours  mu- 
tuels. 

«  .4.r(.  6.  —  Les  Syndicats  professionnels  régu- 
lièrement constitués  d'après  les  prescriptions -de 
la  présente  loi,  peuvent  librement  se  concerter 
pour  l'étude  et  la  défense  de  leurs  intérêts  éco- 
nomiques, industriels,  commerciaux  et  agri- 
coles. 

"  Les  dispositions  des  articles  3  et  4  sont 
applicables  aux  Unions  de  Syndicats  qui  doi- 
vent, d'autre  part,  faire  connaître,  dans  les  con- 
ditions prévues  audit  article  4,  le  nom  et  le 
siège  social  des  Syndicats  qui  les  composent. 


214 


PÂUTIE  OFFICIELLE 


i<  Ces  Unions  jouissent,  en  outre,  de  tous  les 
droits  conférés  par  l'article  3  aux  Syndicats  pro- 
fessionnels. 

«  Leurs  statuts  doivent  déterminer  les  règles 
selon  lesquelles  les  Syndicats  adhérents  à 
l'Union  sont  représentés  dans  le  conseil  d'admi- 
nistration et  dans  les  assemblées  générales. 

,c  A.rt.  7.  —  Tout  membre  d'un  Syndicat  pro- 
fessionnel peut  se  retirer  à  tout  instant  de  l'as- 
sociation, nonobstant  toute  clause  contraire, 
sans  préjudice  du  droit,  pour  le  Syndical,  de  ré- 
clamer la  cotisation  all'érente  aux  si.x  mois  qui 
suivent  le  retrait  d'adhésion. 

te  Toute  personne  qui  se  retire  d'un  Syndicat 
conserve  le  droit  d'être  membre  des  Sociétés  de 
secours  mutuels  et  de  retraite  pour  la  vieillesse 
à  l'actif  desquelles  elle  a  contribué  par  des  coti- 
sations ou  versements  de  fonds. 

«  En  cas  de  dissolution  volontairp,  statutaire 
ou  prononcée  par  justice,  les  biens  de  l'associa- 
tion sont  dévolus  conformément  aux  statuts,  ou, 
à  défaut  de  dispositions  statutaires,  suivant  les 
règles  déterminées  par  l'assemblée  générale.  En 
aucun  cas,  ils  ne  peuvent  être  répartis  entre  les 
membres  adhérents.  » 

Art.  2.  —  L'article  8  de  la  loi  du  21  mars  1884 
est  abrogé. 

Art.  3.  —  L'article  9  de  la  loi  du  -21  mars  I8S4 
devient  l'article  8. 

yl,.(.  4.  _  Il  est  ajouté  à  la  loi  du  21  mars  1884 
un  article  9  nouveau,  ainsi  conçu  : 

«  Art.  9.  —  La  présente  loi  est  applicable  aux 
professions  libérales.' 

«  Une  loi  spéciale  lixera  le  statut  des  fonc- 
tionnaires. • 

Art.  5.  —  L'article  10  de  la  loi  du  21  mars  1884 
est  rédigé  ainsi  qu'il  suit  : 

i<  Art.  10.  —  La  présente  loi  est  applicable  à 
l'Algérie  et  aux  colonies. 

«  Toutefois,  les  travailleurs  étrangers  et  en- 
gagés sous  le  nom  d'immigrants  ne  pourront 
faire  partie  des  Syndicats.  » 


Décret  du  25  février  1920  constituant 
un  Conseil  supérieur  des  Eaux  et  du  Génie  rural. 

Rapport  au  Président  de  la  République. 
Paris,  le  25  février  1920. 
Les  services  de  l'Hydraulique  et  du  Génie 
rural,  rattachés  à  la  Direction  générale  des  Eaux 
et  Forêts,  ont,  dans  leurs  attributions,  un  en- 
semble de  questions  dont  la  solution  présente, 
en  raison  de  leur  caractère,  une  importance  par- 
ticulière pour  la  prospérité  générale  du  pays,  car 
elles  intéressent  à  la  fois  l'accroissement  de  la 
luoduction  agricole  et  l'amélioration  des  condi- 
tions d'existence  des  agriculteurs.  Ces  questions, 
qui  concernent  notamment  la  régularisation  du 
régime  des  cours  d'eau,  l'aménagement  agricole 
des  rivières  concurremment  avec  la  mise  en  va- 
leur des  chutes,  la  création  de  réseaux  ruraux 
de  distriliulion  d'énergie,  la  réalisation  des  tra- 


vaux indispensables  à  l'bygiène  des  campagnes, 
le  perfectionnement  de  la  voirie  et  de  la  cons- 
truction rurales,  les  remembrements  de  pro- 
priétés, exigent  l'étude  de  mesures  techniques, 
administratives  et  même  législatives,  particuliè- 
rement délicates,  qui  nécessitent  la  consultation 
de  conseils  tout  spécialement  qualifiés. 

La  Commission  de  l'Hydraulique  et  des  Amé- 
liorations agricoles,   qui   constituait   jusqu'à   ce 
jour  l'organe  consultatif  auquel  étaient  soumises 
les  affaires  tessortissant  aux  services  de   l'Hy-  , 
draulique   et  du   Génie   rural,  et  dont  le  cadre; 
avait  été  réglé  en  vue  d'un  programme  sensible- 
ment plus  restreint  que  celui  dont  je  viens  d'in- 
diquer  les  grandes  lignes,  ne  me   paraît   plu; 
répondre  aux  nouveaux  objectifs  qui  vont  solli 
citer  l'activité  des  services  qu'elle   a  pour  mi; 
sion  d'éclairer,  et  j'estime  que  son  organisalic 
appelle  des   modifications   importantes   tant  J 
point  de  vue  de  sa  composition  que  de  son  fo> 
tionnement.  Il    convient   donc  de  substitue  à 
cette  ancienne  Commission,  dont  les  memb«s, 
nommés  pour  trois  ans,  sont  d'ailleurs  touîir- 
rivés  au  terme  de  leur  mandat,  un  nouvel  (ga- 
nisme  dont  j'ai  l'honneur  de   vous  propos"  la 
constitution  sous  le  titre  de  :  «  Conseil  sup^euf 
des  Eaux  et  du  Génie  rural.  » 

Ce  Conseil  serait  divisé  en  trois  scions, 
répondant  aux  trois  ordres  de  questions  c'it  il 
pourra  être  saisi,  savoir  :  eaux,  génie  ural, 
législation  rt  contentieux. 

Quant  à  son  fonctionnement,  les  rsures 
prévues  procèdent  de  l'idée  que,  s'il  y  avan- 
tage à  faire  discuter  les  questions  d'ofe  gé- 
néral dans  une  Commission  largement  coposée, 
il  convient  au  contraire,  pour  les  affais  d'es- 
pèce qui  demandent  un  examen  à  la  foappro- 
fondi  et  rapide,  de  le  confier  i  uroriçane 
numéiiquement  très  réduit.  C'est  en  ajlication 
de  ce  principe  que  chacune  des  troifections 
qui  conslituen.t  le  Conseil  comporte  i  Comité 
permanent  dans  lequel  les  affaires  soiétudiées 
sur  pièces  par  les  quelques  membreiuxquels 
ce  Comité  est  limité. 

Si  les  dispositions  qui  précèdenteçoivent 
votre  approbation,  je  vous  serai  recJiaissant, 
monsieur  le  Piésident,  de  bien  vour  revêtir 
de  votre  signature  le  décret  que  j'd'honueur 
de  vous  soumettre  ci-joint. 

Veuillez  agréer,  etc. 

Le  ministre  de  liiriculture, 
J.-H.  Ri*D. 

Dicrct  conforme.  (Extrait 

Art.  1".  —  Il  est  institué  au  histère  de 
l'Agi icullure  un  Conseil  supérieures  Eaux  et 
du  Génie  rural. 

Art.  2.  —  Ce  Conseil  est  cliargé  ttionner  son 
avis  sur  toutes  les  affaires  ressortisst  à  laDirec- 
tion  générale  des  Eaux  et  Forêts  partie)  qui 
lui  sont  renvoyées  par  le  ministrnotamment 
sur  les  questions  techniques,  ;oiiomiques, 
financière?  et  juridiques  intéressé  l'aménage- 


L  INTENSIFICATION  DE  LA  PRODLCTIuX  DU  BLÉ 


213 


ment  des  eaux,  la  police  des  cours  d'eau  non 
navigables,  les  améliorations  foncières,  les  rons- 
tructions  rurales  et  les  emplois  agricoles  de 
l'énergie  électriijue. 

Art.  3.  —  Le  Conseil  supérieur  est  divisé  en 
Irois  sections  :  section  des  eaux,  section  du 
génie  r'aral,  section  de  législation  et  du  conten- 
tieux. Clia^nine  de  ces 'sections  comporte  un  Co- 
mité permanent. 

Art.  4.  —  Les  affaires  sont,  suivant  leur  na- 
ture, examinées  par  le  Conseil  supérieur  réuni 
en  assemblée  pléuiôre,  par  une  section  ou  par 
deux  seclions  réunies  ou  par  un  des  Comités  per- 
manents. 

11  peut  être  adjoint  aux  Comités  permanents, 
pour  l'examen  d'affaires  déterminées,  d'autres 
membres  du  Conseil  supérieur  qualiBés  par  la 
spécialité  de  leur  compétence. 

Art.  b.  —  Le  Conseil  supérieur  des  Eaux  et  du 
Génie  rural  comprend  des  membres  de  droit  et 
des  mi^mbres  nommés  par  arrêté  ministériel 

Le  mandat  des  membres  du  Conseil  supérieur 
nommés  pai-  le  ministre  est  flxé  à  trois  ans;  il 
•est  renouvelable. 

Art  6.  —  Les  membres  de  droit  ont  entrée 
avec  voix  délibérative  dans  toutes  les  sections; 
l'arrêté  nommaiit  les  autres  membres  désigne  U 
section  dont  ils  font  partie. 

Les  Comités  permanents  sont  composés  de 
quatre  membres  au  plus,  choisis  par  le  ministre 
parmi  les  membres  de  la  section  correspondante, 
ainsi  que  des  membres  de  droit  du  Conseil  su- 
périeur appartenant  à  la  Direction  générale  d^'S 
Eaux  et  Forêts  (2''  partie). 


Arrêté    du   1='    mars    1920   relatif  aux  primes 
allouées  pour  la  destruction  des  sangliers. 

Art.  l'.—  A  partir  du  I"' avril  1920  inclus 
les  primes  prévues  par  l'arrêté  du  11  septembre 
1917,  pour  la  destruction  des  sangliers  pesant 
plus  de  30  kilogr.,  sont  supprimées  sur  tout  le 
lerriloire  et  les  primes  prévues  par  le  même  ar- 
rêté pour  les  marcassins  de  3  à  30  kilogr.  inclus, 
ainsi  que  pour  les  petits  marca'isins  de  moins  de 
3  kdogr.,  sont  supprimées  dans  les  départements 
suivants  : 

Mord,  Oise,  Aisne,  Seine,  Seine-et-Oise,  Eure- 
et-Loir,  Charente-Inférieure,  Gironde,  Landes, 
Gers,  Lot-et-Garonne,  Tarn-et-Garonne,  Loire, 
lihône,  Ain,  Isère,  Savoie,  Haute-Savoie,  Hautes- 
Alpes,  Alpes-Marilimes,  Corse  et  territoire  de 
Helfort. 

Art.  2.  —  L'obligation  de  présenter  au  maiie 
l'animal  entier,  plein  ou  vide,  prévue  à  l'article 3 
de  l'arrêté  du  11  septembre  1917,  poui  les  petits 
marcassins  de  moins  de  3  kilogr  ,  est  étendue 
aux  marcassins  de  3  à  30  kilogr.,  et  le  maire 
devra  toujours  certifier,  par  une  mention  spé- 
ciale insérée  au  procès-verbal  de  constatation 
prévu  à  l'article  4  de  l'arrêté,  le  poids  de  l'ani- 
mal dans  l'état  oîi  il  lui  aura  été  présenté.  Ce 
procès-verbal  devra  être  établi  le  jour  même  ou, 
en  cas  d'empêchement,  au  plus  tard  le  snrlenle- 
main  du  jour  de  la  déclaration  et  transmis  au 
préfet  dans  les  vingt-quatre  heures  suivantes. 

Alt.  3.  —  Les  dispositions  de  l'arrêté  ministé- 
riel du  11  septembre  1917  sont  maintenues,  sauf 
celles  contraires  ai  présent  arrêté  qui  sont 
abroûées. 


L'INTENSIFICATION  DE  LA  PRODUCTION  DU  BLÉ 


Circulaire  du  ministre  de  1  Agriculture  aux  di- 
recteurs départementaux  des  Services  agri- 
coles. 

Paris,  le  2  mars  1920. 

J'appelle  toute  votre  attention  sur  l'importance 
plus  grande  que  jamais  de  la  culture  du  blé  et 
sur  la  nécessité  de  prendre  toutes  dispositions 
propres  à  en  augmenter  la  production  dans 
votre  dénartement. 

Situation  de  ta  production  du  blé. 

Produire  du  blé,  ce  n'est  pas  seulement  con- 
tribuer au  ravitaillement  et  à  la  vie  normale  du 
pays,  c'est  encore  maintenir  une  harmonie  né- 
cessaire dans  la  répartition  des  travaux,  dans  la 
succession  des  cultures  et  l'enchaînement  des 
spéculations  animales  et  végétales. 

Les  besoins  annuels  de  la  France  sont  d'envi- 
ron 90  millions  de  quintaux  de  b'é.  La  récolte 
de  1919  n'a  pas  dépassé  50  millions  de  quintaux 
et  Id  récolte  de  1920  sera,  elle  aussi,  inférieure  à 
notre  consommation. 

Tout  donne  à  prévoir,  dans  les  circonstances 
actuelles,  qu'avec  la  suppression  de  la  taxe  au- 
jourd'hui décidée  pour  li  récolte  de  1920,  le  blé 
aura  tendance  à  reprendre  sa  place  légitime,  la 


première,  dans  le  commerce  des  grains.  Aus=i 
les  cultivateurs  ont-ils  intérêt  à  intensifier  leurs 
cultures  de  blé;  ils  réaliseront  des  bénéfices  cer- 
tains, en  même  temps  qu'ils  contribueront  puis- 
samment à  1  amélioration  de  notre  change. 

Causes  de  la  dimimUion  de  la  ■production  du  blé. 

Les  causes  du  fléchissement  considérable  de 
notre  production  depuis  1914  sont  complexes. 
Elles  se  traduisent  par  une  diminution  des  sur- 
faces emblavées  et  par  une  réduction  des  rende- 
ments à  l'hectare. 

Il  y  a  donc  lieu  pour  vous,  dès  maintenant, 
de  redoubler  d'efforts  pour  répandre  parmi  les 
producteurs  isolés  et,  mieux  encore,  dans  les 
groupements  corporatifs  de  toute  nature,  les 
conseils  propres  à  remédier  autant  que  possible 
à  ces  causes. 

La  présente  note  a  pour  but  de  vous  guider 
dans  ce  travail.  Par  la  suite,  il  sera  indispen- 
sable de  coordonner  l'ensemble  des  initiatives 
qui  vont  se  faire  dans  les  départe.nents.  A  cet 
effet,  des  instructions  spé  iales  vous  seront  don- 
nées prochainement. 

Travail  du  sol.  —  Par  suite  de  la  raréfaction 
de  la  main-d'œuvre,  les  terres  ont  reçu  moins  de 


216 


LINTËNSIFICATION   DE   LA  PKUDUCTION   Dl     lil,i: 


labours,  moins  de  tarons  de  neltoyage  et  d'ameu-  ' 
b'issemenl.  Dans  une  large  mesure,  il  es.1  pos- 
sible de  pallier  à  cette  insuffisance  de  main- 
d'œuvre  par  l'emploi  d'appareils  perfectionnés 
et  de  plus  grand  travail  qui  permettent  d'exécu- 
ter rapidement  les  opérations  de  culture  en 
temps  opportun  :  herses  canadiennes,  cultiva- 
teurs canadiens,  pulvéïiseurs  à  disques,  houes 
mécaniques,  tracteurs,  etc.  Vous  pourrez  utile- 
ment intervenir  auprès  des  associations  agri- 
coles pour  les  engager  à  organiser  des  essais  pu- 
blics de  ces  instruments  de  culture.  Ce  mode  de 
vulgarisation  a  fait  ses  preuves.  11  faut  y  recou- 
rir largement. 

Fumure.  —  Les  terres  ont  reçu  aussi  moins  e 
fumier,  et  les  difficultés  de  transport  ont  empê- 
ché l'arrivage  en  quantité  suffisante  des  engrais 
commerciaux. 

Or,  même  aux  prix  actuels,  les  engrais  azotés, 
phosphatés  et  potassiques  peuvent,  dans  les  ter- 
res bien  préparées  et  nettes  de  mauvaises  herbes, 
donner  des  suppléments  de  récolte  très  avanta- 
geux, et  mon  Administration  s'elîorce  d'amélio- 
rer les  transports  des  matières  fertilisantes. 

Pour  recevoir  en  temps  utile  leurs  engrais,  et 
aussi  la  ficelle  de  moisson,  les  machines  de  cul- 
ture et  de  récolte,  les  agriculteurs  devraient, 
longtemps  à  l'avance,  transmettre  leurs  ordres 
aux  Syndicats  et  Coopératives  agricoles  afin  de 
permettre  le  groupement  par  vagons  complets 
(10  tonnes  et  souvent  20  ou  30  tonnes)  et  de  pro- 
fiter des  périodes  d'accalmie  dans  le  trafic  de 
certaines  voies  ferrées. 

En  vue  d'une  bonne  utilisation  des  matières 
fertilisantes,  vous  poursuivrez,  avec  la  collabo- 
ration des  Associations  et  des  Offices, la  vulgari- 
sation des  pratiques  consacrées  par  l'expérience 
pour  l'emploi  rationnel  des  engrais  chimiques. 
Vous  aurez  aussi  à  provoquer  l'organisation  d'es- 
sais démonstratifs  d'engrais  qui  contribueront  à 
la  vulgarisation  cherchée  et  préciseront  les  con- 
ditions locales  d'emploi,  doses,  époques  d'épan- 
dage,  etc.,  suivant  la  nature  des  terres  et  la  suc- 
cession des  cultures. 

Toujours  en  vous  appuyant  sur  ces  concours, 
vous  aurez  à  faire  connaitre  les  assolements  qui 
permettent  à  la  fois  une  économie  de  fumier  de 
ferme  et  une  production  rémunératrice  du  blé. 

Semences.  —  Pendant  la  guerre,  les  bonnes  se- 
mences, épurées  et  triées,  ont  souvent  été  rem- 
placées, au  hasard,  par  du  blé  «  tout  venant  f. 
Le  défaut  de  préparation  de  la  semence  est  pour 
beaucoup  dans  la  diminution  des  rendements. 

Il  est  souhaitable  qu'à  l'exemple  de  certains 
groupements,  les  Associations  agricoles.  Comices 
et  Sociétés  d'agriculture  oi-gaaisent  des  concours 
spéciaux  de  culture  du  blé  qui  permettraient  de 
réserver  la  production  des  meilleurs  champs 
comme  semences  ù  répartir  par  les  soins  de  ces 
institutions. 

En  effet,  c'est  surtout  par  le  choix  des  variétés 
et  par  la  sélection  des  grains  que  l'on  peut  espé- 
rer, pour  l'avenir,  un  relèvement  appréciable  de 
notre  production. 


Vous  recommanderez  de  préférence  les  varié- 
lés  qui  ont  déjà  fait  leurs  preuves  dans  la  région 
et  que  les  cultivateurs  peuvent  se  procurer  faci- 
lement, sans  difficultés  de  transport.  Au  cours 
de  vos  tournées,  vous  noterez  les  mérites  et  les 
défauts  des  variétés  cultivées. 

Le  triage  des  semences  présente  une  impor- 
tance capitale.  Vous  vous  elforcerez,  pour  en  as- 
surer la  généralisation,  de  susciter  et  de  secon- 
der toutes  les  initiatives  prises  par  les  Syndicats, 
les  entrepreneurs  de  triage  et  les  meuniers  qui 
peuvent  réserver  et  préparer  pour  la  semaille 
les  meilleurs  lots  de  blé. 

Dispo^iHoiis  à  prendre  d'urgence.  —  La  cam- 
pagne agricole  de  1920  est  bien  avancée  et  les 
améliorations  à  prévoir  pour  la  récolte  pro- 
chaine ne  sauraient  présenter  une  grande  am- 
plitude. Néanmoins,  il  convient  de  ne  négliger 
aucune  des  rrresures  susceptibles  d'accroître  les 
rendements. 

Blés  de  ijrintcmjis.  —  L'expérience  a  montré 
que  les  blés  de  printemps  ne  sont  pas  à  conseil- 
ler dans  les  sols  qui  craignent  la  sécheresse;  par 
contre,  ils  peuvent  donner  des  rendements  élevés 
dms  les  terres  qui,  bien  préparées,  conservent 
longtemps  une  fraîcheur  suftisaiita.  Vous  viserez 
constamment  l'utilisation  de  chaque  terre  par  la 
culture  la  mieux  adaptée  et  vous  poursuivrez 
l'augmentation  des  rendements  plus  encore  que 
l'extension  des  embluvures  dans  les  terres  qui  ne 
peuvent  leur  convenir. 

H/t's  d'automne.  —  Dans  la  mesure  du  possible, 
les  blés  d'automne  recevront,  en  couverture,  des 
engrais  azotés,  rapidement  assimilables  :  nitrate 
de  soude,  nitrate  d'ammoniaque,  nitrate  de 
chaux.  D'ailleurs,  en  raison  des  stocks  limités 
dont  on  dispose,  il  convient  de  remarquer  que 
le  sulfate  d'ammoniaque  et  la  cyanamide  pour- 
raient être  réservés  de  préférence  aux  terres 
destinées  aux  plantes  sarclées,  afin  de  Irbérer  de 
plus  grandes  quantités  de  nitrate  à  jeter  sur  les 
blés. 

Les  façons  cullurales  superficielles,  hersages, 
roulages  et  si  possible  binage  des  blés  en  lignes, 
seront  multipliées  par  temps  sec  pour  favoriser 
le  tallage  du  blé,  détruire  les  herbes  nuisibles, 
réduire  les  mottes,  rompre  la  croiâte  du  sol  tassé 
et  maintenir  dans  la  terre  un  taux  d'humidité 
convenable. 

Dans  le  Sud-Ouest,  les  mauvaises  herbes  des 
champs  de  blé  sont  détruites  par  pulvérisation 
d'acide  sulfurique  dilué;  ailleurs,  et  notarnmen 
pour  les  céréales  de  printemps,  le  sulfate  de  fer 
anhydre  répandu  à  la  rosée  ou  le  sulfate  de 
cuivre  en  pulvérisation  à  la  dose  de  3  0  0,  par 
temps  sec,  sont  employés  avec  succès  pour  brû- 
ler les  sauves  et  les  ravenelles.  L'échardonnage 
en  avril,  l'arrachage  des  toulTes  de  folle  avoine 
en  mai  payent  largement  les  dépenses  engagées. 

Ces  nombreuses  façons  cullurales,  surtout 
dans  les  régions  méridionales,  peuvent  augmen- 
ter le  rendement  aussi  bien  et  parfois  mieux 
qu'une  fumure. 


KEXKTIiES  DFS   [lABlTATIU.NS   lICliALES 


217 


Ce  sont  là  pratiques  connues.  Mais  les  direc- 
teurs des  Services  agricoles  ont  à  leur  donner 
une  large  publicité,  ainsi  qu'à  toutes  autres  par- 
ticulièrement recommandabli  s  dans  chaque  ré- 
gion. 

La  vulgarisation  des  bons  procédés  de  culture 
fera  l'objet  de  causeries,  de  notes  envoyées  à  la 
presse  locale,  aux  cultivateurs,  aux  instilu- 
teurs,  etc. 

Il  est  permis  d'espérer  beaucoup  de  la  collabo- 
ration constante  de  l'Administration  avec  les 
■Offices,  les  Associations  et  les  agriculteurs;  aussi 
j'attache  le  plus  grand  prix  à  cette  collaboralion 
qui  devra  être  poursuivie  dans  un  large  esprit 
d'union,  en  s'adressant  indistinctement  à  tous  les 
particuliers  et  à  toutes  les  Sociétés  susceplibKs 


de  contribuer  à  l'accroissement  .le  la  productioa 
terrienne. 

Vous  voudrez  bien  m'accuser  rcceiHion  de  la 
présenle  circulaire  et  me  faire  connaître,  dans 
une  note  brève  : 

1"  Les  mesures  que  vous  avez  déjà  prises  pour 
intensilier  la  production  du  blé; 

2°  Celles  que  vous  proposez  d'appliquer  pour 
la  prochaine  campagne; 

3°  La  superficie  i.-t  l'état  des  eniblavures. 

Votre  réponse  devra  me  parvenir,  pour  le 
.31  mars,  sous  le  timbre  -  Direction  de  l'Agricul- 
ture, Office  de  renseignements  agricoles.  » 

Le  ininiatre  de  l' Agriculture, 
J.-H.  Ricard. 


L'IiMPOT  SUR  LES  BÉiNÉl  ICES  AGRICOLES 


On  nous  communic[ue  de  divers  eûtes  les 
prétentions  de  receveurs  des  Contributions 
directes  relativement  à  Tapplication  de  la  cé- 
dule  de  l'impôt  sur  les  bénéfices  agricoles 
établi  par  la  loi  du  31  juillet  1917;  ils  exige- 
raient des  cultivateurs  une  déclaration  des 
bénéfices  de  leur  exploitation. 

Cette  prétention  est  contraire  aux  prescrip- 
tions de  la  loi  du  31  juillet  1917,  d'après  les- 
quelles rimpôt  sur  les  bénéfices  de  l'exploi- 
tation agricole  est  fixé,  à  forfait,  à  la  moitié 
de  la  valeur  locative  des  terres  exploitées.  Il 
est  vrai  que,  d'après  une  loi  subséquente  du 
12  août  1919,  si  le  contrôleur  est  en  mesure 
d'établir  que  le  bénéfice  réel  de  l'exploitant 
est  supérieur  à  ce  forfait,  il  peut  prendre  ce 
bénéfice  réel  pour  base  de  l'impôt;  mais  celte 
loi  lui  impose  la  charge  d'apporter  les  justi- 


fications nécessaires,  en  cas  de  conleslation. 

En  somme,  l'exploitant,  propriétaire  ou 
fermier,  n'a  à  faire  aucune  déclaration  spé- 
ciale de  b(^éfices  ;  il  doit  se  bornera  ré- 
pondre à  Tenquèle  que  le  bénéfice  est  légale- 
ment égal  à  la  moitié  de  la  valeur  locative. 
Lu  outre,  il  a  le  droit  de  contester  les  éva- 
luations de  bénéfices  qui  seraient  faites  ar- 
bitrairement par  le  contrôleur.  Il  paraît  que, 
d'après  des  instructions  de  l'Administration, 
il  serait  très  facile  d'évaluer  avec  exactitude 
les  bénéfices  des  exploitants  ;  la  pratique 
montrera  combien  , celte  prétention  est  exor- 
bitante. 

On  ne  peut  pas  préjuger  ce  que  l'avenir 
réserve  ;  mais,  dans  l'étal  actuel  de  la  légis- 
lation, la  résistance  aux  tentatives  adminis- 
tratives est  un  droit  absolu.  II.  S. 


FENETRES  DES  HABITATIONS  RURALES 


(1) 


La  coupe  verticale  donnée  par  la  fig.  il 
(numéro  du  4-11  mars)  montre  que,  pour  la 
même  surface  de  fenêtre/",  il  y  a  avantagea 
augmenter  la  hauteur  h  plutôt  que  la  largeur 
ce' de  la  baie  d'ouverture  (l'élargissement 
de  la  fenêtre  diminue  les  zones  d'ombre  n, 
alors  qu'en  élevant  la  traverse  haute  l',  ou 
en  augmentant  k,  on  éloigne  le  point  x'  de 
l'aplomb  de  la  baie  /'). 

En  déduction  de  ce  qui  précède,  Trélat 
critiquait,  avec  raison,  les  tentures  classi- 
ques destinées  à  habiller  intérieurement  les 
fenêtres  de  certaines  pièces,  lesquelles  sont 
établies  suivant  le  modèle  A  de  la  figure  il, 
en  obturant  la  partie  supérieure,  qui  est  ce- 

(1)  Voir  le  numéro  du  4-11  mars,  page  193.) 


pendant  la  zone  la  plus  utilisable;  il  propo- 
sait d'adopter  la  disposition  inverse  repré- 
sentée en  B  (2);  nous  avions  appliqué  ce 
dispositif  à  la  garniture  d'une  de  nos  fenêtres 
et  nous  nous  en  sommes  bien  trouvés.  Le 
dispositif  Trélat  n'eut  aucun  succès  auprès 
des  tapissiers  et  du  public. 


Les  fenêtres  ne  sont  jamais  très   exacte- 
ment joinlives,  car  leur  manœuvre  ne  pour- 
j  rait  se  faire  qu'avec  difficulté  et  en  risquant 
!  de  casser  les  carreaux;  d'autre  part,  il  faut 
tenir  compte  que  le  bois  gonfle  à  l'automne 

I       (2)   Le  décor   de    fenêtre   appelé    cantonnié.'e,   ne 
bouchant  pas  la  baie,  constitue  une  application  du 
'   même  principe. 


218 


KiiNÊÏHKS  DES  HABITATIONS  HIRALES 


et  ea  hiver.  Le  jeu  qui  existe  enlre  les  bat- 
tants et  le  châssis  lixe  laisse  passer  de  l'air 
concourant  à  la  ventilation  du  local,  mais  en 
le  refroidissant. 

On  lutte  contre  le  passage  de  l'air  froid  en 
garnissant  la  fenêtre  de  bourrelets,  qu'il  est 
préférable  d'employer  de  petite  largeur  en 
les  clouant  dans  la  feuillure. 

Dans  les  pays  à  hivers  rigoureux,  on  atté- 
nue le  passage  de  l'air  froid,  qui  s'effectue 
surtout  au  joint  de  la  traverse  basse,  en  ten- 
iant,  à  la  partie  inférieure  de  la  fenêtre  /' 


Fi^%  47.  —  Rideau.\  décoratifs  d'i  ne  'ein'lif. 


(fig.  48),  un  briie-vent  constitué  par  une 
bande  d'étoffe  épaisse  et  doublée  a  couvriinl 
une  partie  des  carreaux  inférieurs,  la  tra- 
verse basse  et 
le  haut  de  la 
maçonne  ri  e 
d'appui  b  ap- 
pelée allège.  Le 
brise-vent  ogii 
en  augmentant 
la  résistance  à 
l'écoulementde 
l'air  et,  par  sui- 
te, en  réduisant 
le  volume  qui 
passe  par  unité 
de  temps.  Ces 
brise-vent,  sou- 
tenus à  leurs 
extrémités  et 
au  milieu  afin 


lion  que  seinl  lerail   indiquer  le  nom  qu'on 
leur  a  donné. 


Dans  les  pays  à  hivers  très  rigoureux,  on 
emploie  des  doubles  fenêtres  :  l'une  ouvrant 
à  l'intérieur  de  la  maison,  l'autre  à  l'exté- 
rieur, laissant  un  intervalle  d'environ  U^.IO: 
ce  dispositif,  coûteux,  protège  très  efficace- 
ment contre  les  variations  de  tempéra- 
ture. On  en  trouve  une  application  dans  les 
serres  destinées  à  la  culture  de  cerlaines 
plantes  (serres  à  double  vilrage). 
Ce  dispositif  est  appliqué  aux 
habitations  luxueuses  de  la  zone 
lempérée,  même  pour  les  fenêtres 
exposées  au  Sud;  plusieurs  hôtels 
de  Paris  en  offrent  des  exemples. 
Pendant  les  grands  froids, 
l'humidité  de  l'air  du  local  se 
condense  sur  les  carreaux  de  la 
enêlre.  D'après  nos  observations 
faites  sur  une  chambre  pourvue 
de  chauffage  central,  dont  la 
fenêtre  porte  des  rideaux  très 
légprs  (type  vitraux),  un  volet 
intérieur  non  joinlif  et  des 
doubles  rideaux  d'ameublement, 
nous  avons  conslaté  les  effets 
suivants  de  la  condensation  et  de 
la  congélation  de  l'eau  sur  la 
face  interne  des  carreaux  de  la 
fenêtre  exposée  à  TEst-N'ord-Est  : 


Tfinpérature 
mÎDimiini  de  la  nuit. 


Observations. 


Fig.  4fs.  —  Fenêtre  garnie 
d'un  brise-vent. 


qu'on  les  décroche  facilement  lors  de  l'ouver- 
ture de  la  fenêtre,  sont  très  efficaces  ;  ils 
constituent  l'origine  des  brise-biie  qui  ne 
jouent  qu'un  rôle  décoratif  sans  exercer  Tac- 


degrés  cenLigrailcs 

+    1.2  à -I-    O.S....     Dfpôt  léger  de  buée. 

—  5.0      —    6. S Dépôt  de  givre. 

—  G. S      —    9.2 Dépôt  de  glace. 

—  10.0      —  12.0 Important    dépôt    de    glace 

sous  forme  d'arabesques  et 
de  feuilles  de  fougères. 

Les  alternatives  de  gel  et  de  dégt-l  font 
éclater  le  mastic.  Lors  du  dégel  des  carreaux, 
l'eau  coule  sur  la  menuiserie,  sur  l'allège  de 
la  fenêtre  et  sur  le  plancher.  De  sorte  qu'il 
faut  que  la  maçonnerie  de  l'allège  soit  tou- 
jours faite  avec  un  mortier  hydraulique  de 
chaux  ou  de  ciment,  et,  dans  les  belles  pièces 
de  la  maison,  il  ne  convient  pas  d'y  coller 
du  papier,  lequel  se  couvrirait  rapidement 
de  moisissures,  mais  il  faut  peindre  à  l'huile, 
à  plusieurs  couches,  toute  l'embrasure  de  la 
fenêtre. 


Les  fièvres  diverses  (paludéennes,  mala- 


SITCATIOX  AGKICOLE  DANS  LES  VOSGES 


ria,  etc.)  sont  transmises  à  l'iiomme  par 
inoculation  résultant  de  la  pifji'ire  de  certains 
moustiques  {Anophèles),  contre  lesquels  on 
peut  lutter  en  supprimant  Thabitacle  des 
larves,  comme  on  Ta  fait  avec  succùs  au  canal 
de  Suez  et  à  celui  de  Panama.  En  Italie,  on 
fixe  dans  le  tableau  /  (fig.  i9)  de  la  fenêtre/ 
un  châssis  dormant 
garni  de  toile  métallique 
m  à  mailles  d'un  milli- 
mètre 1/2  de  côté  (1) 
afin  d'empêclier  les 
muustiques  de  pénétrer 
dans  la  pièce  .4,  lors  de 
l'ouverture  de  la  fenê- 
tre /.  Il  faut  employer 
la  toile  en  fils  de  cuivre 
ou  de  laiton  et  non  celle 
en  fils  d'acier  qui,  ex- 
posée aux  pluies,  est 
rapidement  détériorée 
par  la  rouille.  Pour  fa- 
ciliter les  nettoyages  et 
les  réparations,  le  cliàs- 


■ff 


§^'. 


■#^l 


»1 


.2 


Fig.  49.  —  Coupe  ver- 
ticale   d'une   fenêtre 

dont  le  tableau   est     .  .         ,    ,     ,    ■■ 

garni    d'un     mousti-   SIS  qui  porte  la  toile  me- 
quaire.  lallique  ?n  (fig.  49)  n'est 

pas  fixé  à  demeure  dans 
le  tableau  i  ;  il  y  est  maintenu  par  des  cro- 
chets. 

Aux  maisons  des  gardes-barrière  des  che- 
mins de  fer  du  Sud  de  l'Italie,  on  a  complété 
le  moustiquaire  des  fenêtres,  indiqué  ci-des- 
sus, par  un  autre,  formant  sas,  placé  en  de- 
dans de  la  porte  d'entrée  de  l'habitation  (2). 


On  protège  les  fenêtres  des  rayons  du  so- 
leil à  l'aide  de  stores  maintenus  à  la  partie 
supérieure  du  tableau  et  tombant  plus  ou 
moinshaut, verticalement, ou  obliquement,  en 


2i:i 

es  stores  sont  en 
bois  reliés  par 


faisant  saillie  à  l'extérieur 
étoffe  ou  en  joncs  et  en  petit 
des  cordes.  En  interdisant  l'tntrée  des  rayons 
solaires  dans  une  pièce  on  opère  contre  la  sa- 
lubrité du  local. 

Lorsque  les  fenêtres  donnent  sur  une  voie 
publique,  surtout  celles  du  rez-de  chaussée, 
on  les  complète  par  des  volets  extérieurs 
montés  à  gonds  et  pentures  (fixées  dans  la 
maçonnerie  des  jambages  de  la  baie)  ou  avec 
des  paumelles  maintenues  par  un  cadre 
dormant  en  bois  scellé  dans  la  maçonnerie. 

Rarement  les  volets  sont  à  persiennos  (avec 
des  lames  inclinées  en  abat-jour,  à  43  degrés, 
l'inclinaison  élant  dirigée  de  dedans  en  de- 
hors lorsque  la  persienne  est  fermée).  Géné- 
ralement, dans  les  liabitations  rurales,  on 
emploie  des  volels  pleins,  de  0"'.0I8  à  0".023 
d'épaisseur,  montés,  comme  des  portes,  sur 
deux  ou  trois  barres  ou  traverses  et  conso- 
lidés par  des  écharpes.  A  la  partie  supérieure 
des  volels,  on  découpe  souvent  un  jour  au- 
quel on  donne  certaine  configuration  plus  ou 
moins  décorative;  c'esl,  ordinairement,  un 
des  as  du  jeu  de  cartes. 

Pour  permettre  le  développement  des  vo- 
lets ouverts  contre  la  paroi,  l'écartement  de 
deux  fenêtres  voisines  doit  être  plus  grand 
que  la  largeur  d'une  fenêtre. 

Pour  les  maisons  isolées  des  gardes-chasse 
el  des  gardes  forestiers,  il  eslrecommandable 
de  doubler  les  volels  d'une  plaque  de  tôle, 
pleine  ou  perforée,  qu'on  peut  même  dissi- 
muler entre  deux  épaisseurs  de  bois.  C'est 
une  utile  précaution  à  prendre  contre  les 
coups  de  fusil  que  les  braconniers  et  les  mal- 
faiteurs n'hésitent  souvent  pas  à  tirer,  la  nuit, 
sur  la  maison  de  l'honnête  préposé  à  la  garde 
de  la  propriété. 

Max    RliXGELMANN. 


SITUATION  AGRICOLE  DA\S  LES  VOSGES 


Grémanvillers-Vaguey,  8  mars  1920. 
Après  quatre  mois  d'intempéries  peu  inter- 
rompues, février  s'est  écoulé  par  un  temps  des 
jilus  favorables  pour  la  reprise  des  travaux  agri- 
coles depuis  trop  longtemps  suspendus.  Aussi, 
quelle  activité  dans  les  prairies,  les  champs  et 

(1)  Nous  avons  fait  un  élevage  de  cousins  [Cule.i:], 
qu'on  appelle  communément  moustiques;  des  toiles 
ayant  des  mailles  de  diverses  dimensions  recou- 
vraient le  bocal  d'élevage;  des  insectes  parfaits  ont 
pu  passer  au  travers  des  mailles  ayant  0^.002  X 
0™.002,  alors  qu'ils  ont  été  retenus  par  des  maillles  de 
0">.001  X  0"°.001S. 

(2)  Aux  Colonies,  on  enferme  aussi  le  lit  dans  un 
moustiquaire  :  Génie  Rural  appliqué  aux  Colonies. 


les  bois!  Quelques  terres  devant  être  ensemen- 
cées en  seigle  doivent  forcément  être  réservées 
pour  les  semailles  de  printemps. 

Les  dégâts  causés  par  les  grandes  eaux  néces- 
sitent des  travaux  coûteux  et  difficiles  :  ici,  c'est 
un  barrage  enlevé,  là  un  autre  surchargé; 
ailleurs,  des  soutènements  à  construiie  pour 
parer  à  de  nouveaux  enlèvements  de  terrains. 

La  période  de  beau  temps  s'est  close  par  une 
huitaine  pendant  laquelle  la  température  s'est 
élevée  à  un  niveau  que  je  n'avais  jamais  cons- 
taté :  jusqu'à  18  degrés  centigrades  à  l'ombre  et 
au  Nord.  Il  y  a  une  quarantaine  d'années,  j'obser- 
vai 12  et  13  centigrades  [à  pareille  époque,  aux 
premiers  jours  de  mars,  ce  qui  parut  à  beaucoup 


220 


rOCUItAGEUE  AUTOMOniLE 


exlraordinaire.  Cela  appeUit  une  réaction  qui 
s'est  produite  hier  pendant  une  averse  suivie  de 
neige,  le  vent  ayant  passé  suljitemeiit  du  Suil  au 
.Nord-Ouest.  Aujourd'hui,  il  y  a  1")  cenlinièlies 
de  neige.  Le  temps  ne  paraît  pas  se  mettre  au 
beau.  Cela  tombe  sur  une  masse  de  Heurs  dont 
les  abeilles  approvisionnaient  d^jà  le  nectar.  Du 


train  dont  marchait  la  vf^gétation,  le.s  arbre?  de 
certaines  espèces  fruilièies  allaient  lleurir  dans 
quelques  jours.  Leur  arrêt  en  cet  état  compro- 
niettra  certainement  leur  réussite.  D'ici  un 
mois,  pourrons  nous  dire  ce  que  seront  les  dé- 
buts du  (irintenips  ? 

J.-R.  .Iacol'ot. 


LES  CAMOMILLES  DES  MOISSOXS 


(1) 


Camomille  kictide  [Anthcmia  colula  /.).  — 
Celle  plante  a  une  racine  semblable  à  la 
précédente,  mais  un  peu  plus  forte.  Ses  tiges 
dressées,  trois  à  quatre  par  pied,  ont  un  écar- 
lement  de  3  à  4  décimètres  elune  hauteur  de 
3  à  o  décimètres.  Elles  sont  glabres  ou  pu- 
bescentes  et  exhalent  une  odeur  fétide.  Les 
paysans  nomment  la  plante  inaroutc,  chasse- 
abeille,  parce  qu'ils  s'en  servent  pour  éloigner 
les  abeilles  de  leur  ruche  au  temps  de  la  ré- 
colte du  miel,  ou  du  siège  des  essaims, 
quand  ils  ont  été  recueillis.  Les  feuilles  bi- 
pennées.se  com|iosenl  de  laciniures  aigui's  et 
comme  mucronulées.  Les  fleurs  blanches  à 
disque  jaune,  nombreuses,  ont  un  réceptacle 
conique  à  paillettes  molles,  scarieuses,  ob- 
tuses, qui  renferme  les  fruits  nus. 

On  la  rencontre  dans  beaucoup  plus  de  lo- 
calités que  sa  congénère,  mais  elle  se  can- 
tonne dans  des  espaces  plus  restreints,  ceux 
d'une  vingtaine  d'ares  sont  déjà  rares.  Elle 
peut  devenir  aussi  désastreuse  que  la  camo- 
mille mixte,  si  les  pieds  sont  multipliés  au 
point  d'entremêler  leurs  ramifications.  Elle  ne 
forme  généralement  pas  de  lapis  de  verdure; 
le  plus  ordinairement  les  pieds  ne  se  louchent 
même  pas.  Les  cultivateurs  ont  tort  de  les 
laisser  croître  autour  de  leurs  fumier.=  ,  aux 
abords  des  habil.tions  d'où  les  graines  vont 
aux  fuiniers,  et  de  là  sont  transportées  dans 
les  champs;  les  friches  lui  servent  également 
de  refuge,  mais  elle  n'a  aucune  valeur  four- 
ragère et  elle  est  délaissée  par  le  bétail. 

Comment  en  poursuivre  la  destruction. 
—  La  première  mesure  à  prendre  est  de  ne 
les  tolérer  nulle  part,  alors  même  qu'elles  ne 
végètent  pas  dans  les  céréales.  Je  suis  loin 
d'être  partisan  des  friches;  or,  parmi  les 
plantes  qui  annihilent  leur  maigre  pacage,  il 
faut  ranger  les  camomilles.  -Vu   lieu   de   les 


laisser  s'y  multiplier  sur  de  grandes  surfaces, 
l'année  suivant  la  dernière  récolte,  les  cul- 
tivateurs auraient  avantage  à  pratiquer  un 
déchaumage  hàtif  et  à  faire  une  culture  sar- 
clée ou  binée.  Ils  détruiraient  par  les  façons 
répétées  des  milliers  de  germes  déjà  déve- 
loppés. Dans  les  exploitations  où  les  friches 
disparaissent,  ces  camomilles  se  raréfient. 

Supposons  qu'au  eu  ne  mesure  de  destruction 
n'ait  été  prise  préalablement  et  que  les  mois- 
sons en  soient  tributaires.  Comment  préserver 
les  récoltes  et  à  quel  moment  agir?  Les  pul- 
vérisations au  sulfate  de  fer  ou  de  cuivre, 
faites  dans  les  mêmes  proportions  et  en 
même  temps  que  pour  les  sanves,  donneront 
un  bon  résultat.  Elles  n'ont  pas  un  dévelop- 
pement sérieux  avant  le  mois  de  mai;  elles 
sont  visibles  à  la  fin  de  mars  ;  les  agricul- 
teurs qui  les  soupçonnent  distingueront  faci- 
lement à  l'aspect  glaucescent  des  feuilles,  la 
camomille  mixte,  les  feuilles  à  laciniures 
fines  et  linéaires  leur  rappelleront  la  camo- 
mille fétide,  ils  ne  pourraient  confondre  cette 
dernière  qu'avec  les  adonides  qui  ne  valent 
pas  mieux.. V  cette  époque  des  pulvérisations, 
leur  structure  encore  imparfaite  ne  résistera 
pas  plus  que  celle  des  sanves  à  l'effet  corrosif 
des  sulfates.  Lorsqu'un  cultivateur  constate 
l'envahissement  des  camomilles  au  temps  de 
la  récolle,  au  lieu  de  laisser  les  petits  tas  des 
tiges  triés  de  ses  pailles  devenir  ce  qu'ils 
peuvent  dans  les  chaumes,  il  est  prudent  de  les 
ramasser  le  plus  tôt  possible  en  un  seul  mon- 
ceau et  de  l'incinérer.  Une  autre  céréale  ne 
lui  présentera  pas  des  chances  de  réussite 
après  une  invasion  désastreuse.  Dùt-il  chan- 
ger l'ordre  de  ses  assolements,  il  doit  avoir 
recours  à  une  culture  sarclée,  ainsi  que  nous 
l'avons  noté  précédemment. 

Abbé  E.  NoKFRAY. 


EOURRAGÈRE  AUTOMOBILE 


L'utilisation  des  camions  automobiles  au 
transport  des  fourrages  présentait  des  diffi- 
cultés par  suite  du  grand  volume  de  mar- 

[1}  Voir  le  nuaiêro  du  12  lévner,  p.  135. 


chandise  à  loger  sur  le  camion  alin  de  réaliser 
un  chargement  assez  important  pour  justifier 
l'acquisition  du  véhicule,  qui  ne  manque  pas 
d'être  assez  onéreux. 


SEiMAlNE  DE  MUTOCULTURE  DE  PRINTEMPS 


221 


La  Société  Scemia  utilise  à  cet  elTet  le 
châssis  C.G.O.  Schneider,  résultant  de  la 
collaboration  de  la  Compagnie  générale  di's 
omnibus  de  Paris  et  des  Etablissements 
S;hneider  et  C'\  du  Creusot. 

Le  châssis  type  de  5  tonnes,  représenté  par 
la  figure  50,  est  actionné  par  nn  moteur  de 
3i  chevaux  à  i  cylindres  (alésage,  O^.lOo; 
course,  0".  130  ;  nombre  de  tours  par  minute, 
1  000).  Les  roues,  en  acier  coulé,  comme 
celles  des  nouveaux  autobus  de  Paris,  peu- 


vent recevoir  des  bandages  pleins  simples  de 
1)00  X  140  sur  l'avant,  et  des  bandages  doubles 
de  930  X  IfiO  sur  les  roues  arrière. 

Les  vitesses  sont  d'environ  (i  .SOO  rnètres, 
12  800  mètres  et  22  fiOO  mètres  à  l'iieure;  la 
marche  arrière  se  fait  â  l'allure  de  5  000  mè- 
tres à  l'heure. 

Le  châssis  proprement  dit  est  long  de 
7  mètres  et  large  de  2'". 25;  son  poids  est  de 
;{  OOOkilogr. 

Sur  le  châssis  de  l'automobile  se  monte  la 


Fig.  30. 


F(jurrai;t-i'e  aiitoinobile  de  Ui  Société  f^ceinia. 


carrosserie  spéciale  qu'on  voit  sur  la  fi- 
gure 30  ;  la  plaie-forme,  à  ridelles  basses,  est 
longue  de  6  mètres  et  large  de  2"". 23;  en 
avant,  un  berceau  quart  cylindrique  à  claire- 


voie  relient  la  charge  au-dessus  du  toit  qui 
abrite  le  conducteur;  à  l'arrière,  une  corne 
limite  le  chargement  d'environ  4  tonnes  de 
foin  ou  de  paille.  R.  Dessaisaix. 


SE3IAIAE  DE  MOTOCULTURE  DE  PRINTEMPS 


La  Chambre  Syndicale  de  Motoculture  de 
France  a  organisé,  du  C  au  14  mars,  sur  la 
Terrasse  des  Tuileries  à  Paris,  une  e.Kposi- 
tion  internationale  d'appareils  de  culture 
mécanique. 

Trente-neuf  appareils  seulement  étaient 
exposés,  dont  19  français,  13  américains, 
1  anglais,  2  italiens,  1  suisse  et  1  tchéco-slo- 
vaque.  En  voici  une  rapide  revue. 

Appareils  funiculaires.  —  Etablissements  de 
Dion-Bouton,  2  treuils  automobiles  de  30  che- 
vaux. 

Les  Etablissements  Albert  Douilhet  exposent  le 
matériel  de  labourage  à  2  treuils  locomobites, 
présenté  autrefois  par  M.M.  Filial  et  C'e.  Chaque 
treuil,  pesant  750  liilogr.,  est  actionné  par  un 
moteur  à  explosions  de  12  chevaux  fonctiomiant 
à  l'essence.  Le  tambour  présente  trois  parties 
de  diamètres  différents  permettant  de  donner 
au  câble  les  vitesses  de  1  mètre,  l^.SO,  1'". 80  par 
seconde  suivant  le  tambour  sur  lequel  se  fuit 


l'enroulement.  L'appareil  peut  èlre  utilisé  pour 
le  travail  des  vignes,  en  fixant  sur  la  machine  d(^ 
culture  une  potence  pour  laisser  le  câble  se  dé- 
rouler dans  l'interligne  qui  sera  travaillé  au 
rayage  suivant. 

Société  française  des  tracteurs-treuils  Doizy,  un 
tracteur-treuil  de  23  chevaux. 

Matériel  de  culture  moderne,  un  tracteur-loueur 
Fiitz-Grivolas  de  40  chevaux,  qui  présente  quel- 
ques modifications  de  détails  alin  de  diminuer 
la  valeur  du  couple  résultant  du  mode  d'attelage 
latéral  de  la  machine  de  culture.  La  même  So- 
ciété expose  aussi  un  brabant-double  à  deux 
raies,  appelé  charrue  à  ferrage  différentiel  et  dé- 
lerrage  automatique:  les  montants  de  l'essieu 
sont  articulés  avec  l'âge;  la  traction  se  fait  par 
l'essieu;  à  l'extrémité  de  la  raie,  lorsque  l'effort 
de  traction  s'annule  par  suite  de  l'arrêt  du  trac- 
teur-loueur, lessieu,  rappelé  par  deux  forts  res- 
sorts, se  rapproche  des  versoirs  en  provoquant 
ledélerrage  automatique  du  biabanl-double,  ce 
qui  diminue  la  fatigue  du  laboureur  pour  le  re- 


222 


SEMAINE  DE  MOTOCULTURE  DE  PRINTEMPS 


lournement  de  la  charrue.  Cette  Société  expose 
également  une  nouvelle  charrue-balance  à  trois 
raies,  à  conluite  automatique. 

Tracteurs  à  une  roue  motrice.  —  Etablisse- 
ment Ayiiciiltural,  tracteur  Taureau  de  24  che- 
vaux. 

American  Tractor,  tracteur  Gray  de  40  clie- 
va  IX.  Cet  appareil  a  été  utilisé  récemment  avec 
succès  pour  la  culture  des  rizières.  Pour  cet 
emploi,  les  roues  directrices  ordinaires  à  rayons 
sont  garnies  de  tôle  emboutie. 

Tracteurs  à  2  roues  motrices.  —  Agrestic 
ilachinery  C'"',  tracteur  Whitney  avec  moteur 
horizontal  de  18  chevaux  à  2  cylindres  tournant 
à  730  tours  par  minute.  Le  tracteur  a  3  vitesses  : 
2  kilom.  800,  4  kilomètres  et  G  kilom.  400,  plus 
une  marche  arrière.  Son  poids  est  de  1  300  ki- 
logr.;  les  roues  motrices  ont  des  bandages  larges 
de  0™.25.  Les  pièces  d'adhérence  sont  consti- 
tuées par  des  cornières. 

Etablissements  Agrindturtil,  tracteur  Heureux- 
Fermier  de  16  chevaux. 

Etablissement  Beauvais  et  Robin,  tracteur 
Amanco  de  30  chevaux  désigné  sous  le  nom  de 
tracteur  J  ihn  Deere. 

Etablissement  Berna,  tracteur  Derna  de  40  che- 
vaux. 

MM.  Ch.  Blum  et  C'%  tracteur  Tourand-Latil 
de  33  chevaux.  Dans  les  modèles  précédents,  la 
charrue  était  reliée  d'une  façon  rigide  avec  le 
tracteur  et  constituait  avec  lui  une  charrue 
autoaiobile.  A  la  suite  des  inconvénients  de  ce 
montage,  les  constructeurs  ont  été  conduits  à 
a  lopter  un  moJe  d'attelage  plus  souple,  cons- 
titué par  une  simple  chaîne.  Il  est  curieu.'c  de 
constater  qu'ils  ont  mis  un  certain  temps  pour 
s'apercevoir  de  l'amélioration  à  apporter  à  leurs 
premiers  modèles,  alors  que  la  question  avait 
été  tranchée  depuis  longtemps  par  M.  Ringel- 
mann  dans  ses  études  sur  la  Culture  Mécanique. 

Compagnie  Case  de  France,  tracteur  Case 
18  chevaux. 

M.  Chapron  a  apporté  quelques  modilications 
à  son  tracteur  viticole  (moteur  plus  fort,  roues 
plus  hautes;  les  pièces  d'adhérence  sont  fixées 
sur  un  bandage  rapporté,  en  deux  parties,  qui 
est  maintenu  sur  la  roue  par  des  clavettes). 
L'adiiérence  de  la  roue  directrice  a  été  obtenue 
eu  plaçant  à  l'extrémité  du  châssis  une  forte 
surcharge  eu  fonte. 

Compagnie  internationale  des  machines  agricoles 
(C.  I.  M.  A.),  tracteur  International  de  16  che- 
vaux, tracteur  Titan  20  chevaux,  et  tracteur  Mo- 
gul  20  chevaux. 

MM.  bens  et  C",  tracteur  Sandusky  de  2b  che- 
vaux. 

M.  R.  Dubois,  à  Neuilly,  tracteur  de  10  che- 
vaux_  destiné  spécialement  à  la  viticulture.  Sa 
largeur  est  de  0"'.9o  et  il  peut  virer  sur  1°>.50  de 
rayon.  L'appareil  ne  comporte  pas  de  différen- 
tiel ;  un  mécanisme  spécial  permet  le  dé- 
brayage automatique  d'une  des  roues  pour  faci- 
liter les  virages.  Le  moteur,  qui  peut  fonctionner 
à  l'essence  ou  au  pétrole,  comporte  2  régimes  de 


marche  :  l'un  à  300  tours  par  minute,  donnant 
une  puissance  de  6  chevaux,  est  employé  pour 
la  commande  par  courroie  des  machines  de  la 
ferme  ;  l'autre,  à  800  tours,  est  utilisé  pour  la 
traction  sur  route  ou  dans  les  champs.  L'appareil 
peut  être  monté  en  locomotive  sur  rails  pour 
voie  de  0'".G0,  en  rapportant  un  boudin  sur  les 
bandages  des  roues  arrière  et  en  remplaçant 
l'avant-train  par  un  boggie. 

Société  Fiat,  tracteur  Fiat  de  23  chevaux. 

M.\I.  Maleville  et  Pigeon,  tracteur  Fordson  de 
22  chevaux. 

Maison  Th  Piller,  tracteur  Avery  de  10  che- 
vaux et  tracteur  Austin  de  23  chevaux. 

Société  Rip,  tracteur  de  18  chevaux. 

Société  de  construction  et  d'entretien  de  matériel 
industriel  et  agricole  {S.  C.  E.  M.  I.  .1.),  tracteur 
E-10  de  14  chevaux,  et  tracteur  U-20  de  23  che- 
vaux. 

M\L  Wallut  et  C'«,  tracteur  Mac  Cormick  de 
10  et  20  chevaux,  qui  est  le  même  que  le  Titan 
20  chevaux  de  la  Compagnie  internationale  des 
machines  agricoles. 

Tracteurs  à  4  roues  motrices.  —  Ateliers 
Allas,  tracteur  type  Picardie  de  18  chevaux. 

Société  auxiliaire  agricole,  tracteur  Agrophile- 
Pavesi  de  23  chevaux. 

Tracteurs  à  chenilles.  —  E'ahli^sements  Peu- 
geot, tracteur  t.vpe  3;  les  patins,  ou  tuiles,  de  la 
chaîne  sans  fin  sont  écartés  les  uns  des  autres 
en  laissant  entre  eux  un  vide  d'environ  0™.06  à 
O-'.OV. 

Les  Et  iblissements  Rmault  présentent  un  trac- 
teur de  18  chevaux  plus  lourd  que  les  modèles 
précédents  et  se  déplaçant  sur  une  voie  de  rou- 
lement plus  large.  La  suspension  du  clu\-sis  a 
été  également  légèrement  modifiée,  ainsi  que  la 
transmission. 

Charrues  automobiles.  —  Elahli$sct)ients 
Amiot,  charrue  automobile,  appelée  La  Gerbe 
d'Or,  de  30  chevaux. 

Société  des  automobiles  Dela/'-njc,  charrue  auto- 
mobile, dite  Tournesol,  de  30  chevaux.  Une  mo- 
dification a  été  apportée  dans  le  mode  de  rele- 
vage des  corps  de  charrue  au  moyen  de  2  tieuils 
obliques  par  rapport  à  l'axe  de  l'appareil,  ainsi 
que  dans  le  mode  de  fixation  de  ces  corps  de 
charrues  sur  le  bâti. 

M.  A.  Ravaud,  charrue  automobile  Excelsior, 
de  40  chevaux. 

Avant-trains  tracteurs.  —  M.  L.  Dubois, 
à  Asiiières,  avant-triin  tracteur  de  20   chevaux. 

Mol'iyie  Plow  et  C'%  avant- train  tracteur  de 
18  chevaux. 

Bineuses  automohiles. —  MM.  Euji\ne  Bauche 
et  C",  bineuse  automobile  de  7  chevaux. 

Appareils  à  pièces  travaillantes  rotatives. 
—  Mtf.  Pétard  et  Préjean,  cultivateur  rotatif  de 
8  chevaux,  tiré  par  un  cheval  en  limonières. 

S.  0.  M.  U.  A.,  motoculteur  type  A,  de  3  che- 
vaux, et  motoculteur  type  C  de  33  chevaux. 


ACADEMIE  DAGRICULTl'RE  DE  FRANCE 


223 


D'une  façon  générale,  les  constructeurs 
ont  une  tendance  à  sim])lifier  les  charrues  à 
relevage  automatique  en  plaçant  le  plateau 
porte  came  sur  le  moyeu  même  de  la  roue 
de  relevage. 

UU.iMaleville  ei  Pigeon  exposent  une  char- 
rue Oliver  dont  le  mécanisme  de  relevage 
est  constitué  par  un  secteur  denté,  excentré, 
qui  vient  engrener  avec  un  pignon  à  lanterne 
calé  sur  le  moyeu  de  la  roue,  en  provoquant 
ainsi  le  soulèvement  du  châssis. 

Les  Etablissements  Peugeot  exposent  une 
charrue  à  relevage  automatique  de  conslmc- 
tion  française. 

Il  est  regrettable  que  d'autres  construc- 
teurs français,  qui  se  sont  spécialisés  dans 
la  construction  des  bonnes  charrues,  n'en- 
treprennent pas  la  fabrication  des  charrues 


à  relevage  automatique   pour  tracteurs,    ce 
qui  éviterait  de  faire  appel  à  l'importation. 

La  plupart  des  tracteurs  exposés  fonction- 
nent au  pétrole  dont  l'emploi  est  plus  écono- 
mique que  celui  de  l'essence.  11  serait  à  dé- 
sirer que,  en  face  de  l'élévation  des  prix  de 
l'essence  et  du  pétrole,  des  constructeurs 
étudient  la  question  de  l'emploi  du  gaz  pau- 
vre dont  l'application  aux  camions  est  un 
problème  déjà  résolu. 

Un  grand  nombre  d'exposants,  ainsi  que 
d'autres  constructeurs,  ont  pris  part  à  des 
démonstrations  publiques  d';ippareils  de  Cul- 
ture Mécanique  qui  ont  eu  lieu  du  10  au 
14  mars  au  Parc  de  N'ersailles,  sur  les  terres 
de  la  ferme  de  Gally. 

G.   Passei.ègle, 

Ingénieur  agronome. 


PRODUCTION  DES  VERS  A  SOIE  EN  191Î) 


L'enquête  sur  la  production  des  vers  à  soie 
en  1910  a  été  publiée  au  Journal  Officiel  par 
le  ministère  de  l'Agriculture,  suivant  les 
formes  habituelles. 

D'après  cette  enquête,  le  nombre  des  édu- 
cateurs, qui  s'était  relevé  en  1918,  a  de  nou- 
veau diminué  ;  il  a  été  de  32  401  contre  60  037 
en  1918  et  33  963  en  1917  ;  dans  la  dernière 
campagne  avant  la  guerre  il  avait  été  de 
83  825;  dix  ans  auparavant,  en  190i,  il  s'éle- 
vait à  123  234.  La  diminution  a  toujours  été 
en  s'accenluant. 

Les  quantités  de  graines  mises  en  incuba- 
tion ont  été  de  65  953  onces  (23  grammes), 
contre  67  136  en  1918.  La  production  totale 
en  cocons  frais  a  été  de  2  671  623  kilogr.,  au 
lieu  de  3  010  140  en  1918.  Quant  au  rende- 
ment par  once  de  graines,  il  n'a  pas  dépassé 
40  kil.  308,  au  lieu  de  44  kil.  841  l'année  pré- 
cédente. Les  prix  moyens  de  vente  des  co- 
cons frais  ont  été  :  pour  la  tllature,  7  fr.  53 


[>ar  kilogramme;  pour  le  grainage,  7  fr.  83. 
Le  tableau  suivant  résume  le  mouvement 
de  la  production  pendant  les  dix  dernières 
années  : 

Production 
Production  moyenne  par 


1919. 
1918. 

ion. 

1916. 
1915. 
1914. 
1913. 
1912  . 
1911  . 
191Ù. 


Séricicuilu 


52  401 

60  057 

55  963 

52  753 

43  327 

83  825 

90  517 

99  360 

102  005 

144  288 


totale 
en  cocons. 

kdogr. 

2  671  623 

3  010  440 
2  564  588 
2  820  037 
1  738  504 

5  067  392 

4  423  046 

6  278  054 

5  109  426 
4  269  709 


de  grains. 

kilogr. 
40.508 
44.841 
41.897 
45.657 
33.334 
46.514 
34.915 
47.370 
36.050 
23.890 


Grâce  au  relèvement  des  prix  des  cocons, 
la  valeur  totale  de  la  récolte  a  augmenté, 
malgré  la  diminution  dans  la  production. 

G.  Gaudot. 


ACADÉ3IIE  D'AGRICULTURE  DE  FRANCE 


Séance  du  3  mars  1920.  —  Pràmlence 
de  m.  Viijer. 

Sur  la  reconstitution  du  cheptel  ovin. 
M.  P.  Dechimbre  appelle  à  nouveau  l'attention 
de  l'Académie  sur  la  situation  de  notre  trou- 
peau ovin.  L'efîectit'  actuel  n'est  plus  que  de 
9  millions  de  têtes  environ  ;  sa  décadence 
ininterrompue  équivatidra  dans  quelques  années, 
si  rien  n'y  met  obstacle,  à  une  disparition  pres- 
que totale.  Et,  cependant,  il  est  indispensable 
lie  relever  l'élevage  du  mouton  pour  la  viande, 
pour  la  laine,  etc.,  mais  les  difficultés  sont  très 


grandes.  Lorsque  l'on  examine  les  causes  de 
la  diminution  actuelle,  il  apparaît  bien  que  l'on 
ne  puisse  réussir  efficacement  ce  relèvement  en 
France  métropolitaine.  Mais  on  peut  le  réu.'sir 
aux  colonies  ;  d'après  M.  Deiharabre,  déve- 
lopper l'élevage  ovin  en  Afrique  est  une  des 
solutions  les  plus  sûres  pour  obtenir  sur  le 
marctié  français  un  accroissement  sensible  de  la 
quantité  de  viande  disponible.  Pour  cela,  il  est 
indispensable  de  former  des  éleveurs,  de  déve- 
lopper, de  créer,  faut-il  mieux  dire,  l'enseigne- 
ment technique  de  l'élevage  du  mouton  et 
mettre  ensuite  à  leur  disposition,  sous  forme  de 


ACADEMIE  £1  AGRICULTURE  DE  FRANCE 


locations  ou  de  ventes  de  terres,  des  concessions 
sus  lesquelles  l'élevage  pourra  être  pratiqué  en 
grand.  M.  Dechambre  examine  dans  quelles 
conditions  la  chose  pourrait  se  faire,  et  finale- 
ment, conclut  : 

Un  des  moyens  à  mettre  en  œuvre  pour  cette 
réalisation  est  la  création  d'une  Ecole  d'ensei- 
gnement technique  et  professionnel  de  l'élevage 
«vin,  dont  les  éleveurs  désireux  de  s'installer 
aux  colonies  recevraient,  sous  certaines  condi- 
tions à  déterminer,  des  concessions  domaniales 
d'une  étendue  suffisante  pour  y  entretenir  d'im- 
portants troupeaux.  L'Ecole  serait  établie  en 
France,  à  Rambouillet. 

M.  Moussu  insiste  sur  l'importance  de  la  ques- 
tion soulevée  par  M.  Dechambre,  et  il  montre 
pourquoi,  somme  toute,  nos  colonies  ne  nous 
ont  pas  donné  ce  qu'elles  auraient  pu.  Nous 
possédons  d'immenses  territoires  coloniaux,  ou 
désirerait  les  voir  concourir  ;'i  la  prospérité  de 
la  Mère-Patrie,  mais  on  ne  fait  rien  de  large 
pour  y  attirer  les  colons,  et  lorsqu'ils  y  sont,  on 
n'encourage  pas  suffisamment  leurs  efforts.  On 
les  abandonne  à  leurs  propres  moyens  et  parfois 
même  ils  se  plaignent  d'être  paralysés  dans  leurs 
initiatives  justiliées. 

Le  premier  stade  de  la  colonisation  agricobî 
paraît  donc  devoir  être  la  colonisation  pastorale 
pour  la  plus  grande  superficie  des  territoires 
neufs;  mais  cette  colonisation  pastorale  n'est 
pas  possible  avec  le  régime  des  petites  conces- 
sions auquel  on  se  tient  dans  l'Afrique  du  .Nord. 

Ce  ne  sont  pas  des  vingtaines  d'hectares  qu'il 
faut  pour  une  pareille  entreprise,  ce  sont  des 
centaines  ou  même  quelques  milliers  d'hectares. 
Ce  n'est  qu'à  celte  condition  que  le  succès  est 
au  bout,  et  encore  ! 

C'est  ce  que  l'on  a  compris,  il  y  a  longtemps, 
en  Afrique  du  Sud,  en  .Amérique  du  Sud,  en 
Australie,  et  nous  connaissons  les  résultats, 
puisque  c'est  là  que  nous  allons  nous  approvi- 
sionner. 

M.  Moussu  résume  ainsi  son  opinion  qu'ap- 
puient .MM.  Tisserand  et  Dybowski  : 

i"  Le  meilleur  moyen  de  metire  en  valeur  un 
pays  neuf  consiste,  en  matière  d'élevage,  à  com- 
mencer par  utiliser  les  productions  naturelles 
du  sol. 

2°  Cette  utilisation  économique  ne  peut  être 
faite  que  par  la  colonisation  pastorale,  c'est-à- 
dire  l'élevage  exteusif  des  animaux  domestiques 
(moutons,  porcs  et  bœufs). 

.3°  Cette  colonisation  ne  peut  devenir  prospère 
(en  raison  des  risques  multiples  qu'elle  com- 
porte) que  si  de  très  larges  concessions  sont 
offertes  (plusieurs  centaines  d'hectares  au 
moins,  ou  plusieurs  milliers  parfois  selon  les 
régions). 

4°  La  colonisation  culturale  vraie,  qui  néces- 
site du  matériel,  des  routes,  des  chemins,  des 
moyens  de  transport,  n'est  qu'une  résultante 
directe  de  la  colonisation  pastorale  à  laquelle 
elle  arrive  ù  succéder  d'une  façon  presque  fatale. 

5°  Lorsqu'un  pays  neuf  a  été  mis  en  exploi- 


tation de  cette  façon  un  peu  primitive,  le  reste 
suit  fatalement,  avec  une  rapidité  plus  ou  moins 
grande,  selon  les  circonstances. 

Projet  de  contrat  de  participation  des  ouvriers 

aux  résultats  d  une  exploitation  agricole. 

M.  H.  Petit  expose  combien  il  serait  désirable, 
dans  l'intérêt  des  employeurs  et  employés  on 
agriculture  comme  dans  l'intérêt  général  du 
pays,  pour  augmenter  lu  production,  de  réaliser 
une  coopération  effective  entre  les  cultivateurs 
exploitants  et  leurs  ouvriers;  il  propose  dans 
ce  but  le  projet  suivant  : 

Dans  l'établissement  agricole  (•nvi>agé,  l'exploi- 
tant établirait  chaque  mois  et  porterait  à  la  con- 
naissance du  personnel  un  compte  comportant  : 

A  l'avoir,  le  produit  de  toutes  les  ventes  effec- 
tuées dans  le  mois; 

Au  débit,  tous  les  déboursés  faits  pour  la 
•main-d'œuvre,  les  frais  d'entretien  du  matérii-l. 
les  acquisitions  de  bestiaux  et  généralement 
toutes  les  dépenses  courantes. 

Au  l"  août  de  chaque  année,  le  compte  sérail 
balancé  et  un  tantième  de  l'actif  net  serait  attri- 
bué au  personnel  ouvrier  et  payé  au  1""'  sep- 
tembre à  tous  les  ouvriers  présents  à  l'exploi- 
tation. 

Élection  d  un  membre  non  résident. 

.M.  Gustave  lluot  est  élu. 

Scanc.e  du   10  mars  1920.  —  Présidence 
de  M.   Viger. 

M.  IltUler  dépose  sur  le  bureau  le  troisième  et 
dernier  volume  du  rapport  général  sur  l'industrie 
française,  sa  situation,  son  avenir,  d'après  les 
travaux  des  sections  du  Comité  consultatif  des 
Arts  et  Manufactures. 

Les  livres  généalogiques. 

M.'Ji.  de  Lapparent,  avec  la  grande  autorité 
que  lui  donnent  la  part  prépondérante  qu  il  a 
prise  dans  la  création  des  premiers  Herb-books 
des  races  bovines  en  France  lorsqu'il  était  ins- 
pecteur de  la  Région  du  Nord-Ouest,  puis  en- 
suite son  action  pour  l'établissement  de  plu- 
sieurs autres  livres  généalogiques  dans  la  région 
du  Sud-Ouest,  examine  ce  que  doivent  être,  en 
réalité,  ces  livres  généalogiques  et  quelles  sont 
celles  de  nos  races  bovines  françaises  pour  les- 
quelles il  y  a  un  réel  intérêt  à  les  constituer. 

Il  étudie  ensuite  comment  il  convient  de  pro- 
céder pour  mener  à  bonne  fin  cette  institution. 

La  très  intéressante  communication  de  M.  de 
Lapparent,  sur  le  désir  qu'il  en  exprime,  est  ren- 
voyée à  la  Section  d'Economie  des  Animaux. 

Les  nouvelles  avoines  noires  hybrides 
de  la  Station  d'Essais  de  semences. 

.M.  Sckriban.v  rend  compte  des  résultats  obte- 
nus en  grande  culture  avec  les  nouvelles  avoines 
noires  hybrides  de  la  Station  d'Essais  de  semen- 
ces. 11  s'agissait  d'hybrides  Ligowo/(  Brie,  culti- 
vés chez  M.  Bachelier  à  Morniant  (Seine-et- 
Marne),  chez  M.  Camille  Benoist  à  Moyencourt 


BlULlOGUAPlilE 


225 


(,Seine-et-Oise),  chez  M.  L;iureau  à  la  Murtinière 
(Seineet-Oise)  depuis  1916,  chez  M.  Lanne  en 
1919,  à  Champagne  (Seine-et-Oise). 

Voici  les  principales  conclusions  qui  résullent 
des  observations  recueillies  auprès  de  ces  agri- 
culteurs. 

Les  résultats  obtenus  en  grande  culture  avec 
les  hybrides  Ligowo /;^  Brie,  au  cours  de  quatre 
années  d'essais  (1916-1919),  concordent  entière- 
ment avec  ceux  obtenus  dans  les  essais  sur  de 
petites  surfaces  poursuivis  à  Noisy-le-Roi  et  à 
iirignon.  Ces  hybrides  se  recommandent  par  des 
rendements  élevés  en  grain  et  en  paille,  une  ré- 
sistance remarquable  à  la  verse  et  à  l'égrenage. 

Les  hybrides  Ligowo  ■;  Brie  ont  fourni  chez 
ces  divers  expérimentateurs  des  écarts  de  rende- 
ment eu  leur  faveur,  par  rapport  à  la  Ligowo,  de 
47  à  o4  0/0.  On  peut  ajouter  que  la  réussite  de 
ces  hybrides  est  assurée  dans  toutes  les  terres  ri- 
ches et  bieu  nettoyées  de  la  région  septentrio- 
nale. 

M.  Schribaux  ajoute  :  «  En  substituant,  dans 
la  grande  culture  seulement,  des  variétés  amé- 
liorées d  celles  que  nous  utilisons  actuelle- 
ment, on  pourrait  accroître  la  valeur  annuelle 
de  notre  production  végétale  de  plusieurs  mil- 
liards. Avec  une  organisation  métliodique,  basée 
sur  des  moyens  d'action  suffisants,  nous  ne 
craignons  pas  d'affirmer  qu'il  suffirait  d'une 
quinzaine  d'années  pour  obtenir  ce  résultat.  •> 

M.  Bachelier  confirme  de  tous  points  ce  que 
vient  de  dire  M.  Schribaux  ;  il  ne  saurait  d'ail- 
leurs en  donner  une  meilleure  preuve  que  celle- 
ci  :  «  Je  donne  maintenant  la  plus  large  place 
dans  mes  ensemencements  à  ces  avoines  hy- 
brides. » 

Sur  la  création  de  fermes-modèles  et  de  ser- 
vices de  l'hydraulique  agricole  dans  l'Afrique 
occidentale  française. 

M.  Ilarois  expose  la  nécessité,  avant  d'entre- 
prendre de  grands  travaux  d'ensemble  dans  les 
vallées  du  Sénégal  et  du  Niger,  de  poursuivre 
des  études  suffisamm,ent  prolongées,  portant  sur 
les  pluies,  le  régime  des  fleuves,  la  configuration 
du  sol  et  la  nature  du  sous-sol,  pour  permettre 
aux  ingénieurs  de  lixei  les  bases  d'un  aménage- 
ment rationnel  des  eaux  de  chaque  vallée.  On 
répète  toujours  que  le  Sénégal  et  le  Soudan  peu- 


vent et  doivent  devenir,  comme  l'Egypte,  un  im- 
mense champ  de  coton,  si  l'on  sait  utiliser  les 
crues  des  lleuves  du  Sénégal  et  du  Niger.  Ce  n'est 
là  au  fond  qu'une  impression  que,  pour  sa  part, 
croit  pouvoir  partager  M.  Barois  ;  mais  cepen- 
dant personne  actuellement  n'est  en  mesure  de 
baser  une  pareille  opinion  sur  des  faits  précis 
dont  la  constatation  scientifique  n'existe  pas 
encore.  II  faut  commencer  par  les  établir. 

En  attendant,  on  peut,  dès  maintenant,  faire 
beaucoup  pour  développer  la  richesse  des  vallée.s 
du  Sénégal  et  du  Mger;  sans  nuire  à  l'organisa- 
tion luture  et  rationnelle  de  l'ensemble  de  la 
vallée,  on  peut  créer  rapidement  et  sans  frais 
exagérés  tout  le  long  de  la  vallée,  et  notammenl 
dans  les  parties  les  moins  dépourvues  de  popu- 
lation, un  chapelet  de  domaines  cultivés  prenant 
chaque  année  une  nouvelle  exlension;  mais, 
pour  cela,  il  faut  organiser  tout  de  suite  un 
corps  d'ingénieurs  capables,  spécialisé  dans  les 
travaux  d'endiguemenl,  d'irrigation,  d'élévation 
d'eau,  etc. 

M.  Barois,  à  propos  de  la  mise  en  valeur  des 
ressources  agricoles  de  nos  colonies,  signale 
l'initiative  prise  par  M.  Merlin,  gouverneur  de 
l'Afrique  occidentale,  de  créer  dans  chacune  des 
colonies  des  établissements  modèles  des  princi- 
pales cultures  qui  y  sont  pratiquées.  Ces  établis- 
sements ne  correspondraient  nullement  aux  jar- 
dins d'essai,  mais  seraient  des  fermes  expéri- 
mentales, véritables  exploitations  agricoles  dont 
le  but  serait  d'obtenir  chaque  année  le  meil- 
leur rendement  de  la  récolte  principale  et  de 
lixer  les  façons  de  la  terre,  les  engrais,  les  pro- 
cédés généraux  de  culture,  les  quantités  d'eau 
d'arrosage,  les  périodes  d'irrij.'ation  et  enfin  le? 
assolements  qui  sont  nécessaires  pour  arriver  à 
ce  résultat. 

Expériences  sur  le  blé  Aurore. 

M.  le  D''  Vidal  signale  les  très  bons  résultats 
qu'il  a  obtenus  dans  le  Var  avec  le  blé  Aurore, 
signalé  comme  un  blé  de  printemps  très  pré- 
coce, en  le  semant  à  l'automne. 

Election  d'un  correspondant  national. 

M.  Emile  Chomet  est  élu  correspondant  dans 
la  Section  d'Economie  des  Animaux. 

11.    lllTIEH. 


BIBLIOGRAPHIE 


Alimentation  et  Ravitailiemeu!.  par  R.  Leoe.\i>re, 
docteur  ts-sciences,  avec  préface  par  Charles  Ri- 
chet,  membre  de  l'Académie  des  Sciences.  —  Un 
volume  in-8"  de  328  pages.  —  Librairie  Masson  et 
et  C'°,  120,  boulevard  St-Germain.  à  Paris.—  Prix: 
8  francs. 

Cet  ouvrage  est  le  premier  d'une  collection 
intitulée  :  <(  Les  leçons  de  la  Guerre  »,  destiné  à 
rassembler  les  renseignements  les  plus  utiles 
pour  l'avenir,  que  l'on  peut  déduire  de  l'en- 
semble des  faits  déroulés  au  cours  des  cinq  der- 
nières années.  Les  problèmes  de  l'alimentation 
publique  se    sont  placés  au   premier  rang  des 


préoccupations  ;  l'auteur  montre  comment  ils 
ont  été   plus   ou   moins   heureusement  résolus. 

Auparavant,  il  expose  avec  détails  les  données 
acquises  sur  l'alimentation,  sur  la  nature  et 
l'action  des  divers  aliments  et  sur  la  composition 
des  rations.  Ces  notions  physiologiques  sont  gé- 
néralement peu  répandues  ;  c'est  une  œuvre 
utile   que  de   les  mettre  à  la  portée  de  tous. 

De  cet  ensemble  d'études,  M.  Legendre  tire  la 
conclusion  que  la  règle  de  l'avenir  est  de  tra- 
vailler et  de  produire;  c'est  la  leçon  de  la 
guerre.  R-  D. 


226 


COKRESPUNDANCE 


CORHESPÔNDAXCE 


—  N"  10138  [liouchcs-du-Rhône).  —  La  confé- 
rence faite  le  24  janvier  Jernier  à  Chartres,  par 
M.  Ilinf^elmann,  sur  la  Culture  mécanique  a  été 
publiée  par  VAsscciation  Fraivjaisc  pour  l'Avance- 
ment des  Sciences,  28,  rue  Serpente,  à  Paris,  où 
vous  pouvez  vous  la  procurer.  —  (M.  R.) 

—  N°  6205  (Grèce).  —  La  caractéristique  de  la 
terre  de  bruyère  est  sa  haute  teneur  eu  hunrius 
acide  et  en  sahle.  ainsi  que  sa  pauvrelé  en  chaux. 
A  son  défaut  et  en  tenant  compte  de  ces  obser- 
vations, on  peut  préparer  des  mélanges  dont  la 
composition  s'en  rapproche. 

Ces  mélanges  se  font  à  l'aile  de  feuilles  d'ar- 
bres provenant  de  sols  non  calcaires  (châtai- 
gnier, cliène,  etc.)  et  de  sable  siliceux.  Les  pro- 
portions à  observer  varient  avec  les  plantes  à  cul- 
tiver. Pour  les  Rhododendrons  et  les  Azalées 
d'Amérique  :  deux  tiers  de  feuilles  et  un  tiers  de 
sable;  pour  les  Camélias,  sable  et  feuilles  par 
parties  égales;  pour  les  Azalées  de  l'Inde,  un 
quart  de  sable  et  trois  quaits  de  feuilles. 

Avant  l'emploi,  les  feuilles  sont  mises  à  sécher 
et  lorsqu'elles  sont  devenues  dures  et  friables,  on 
l.°s  réduit  en  menus  fragments  à  l'aide  du  lléau. 

On  a  encore  préconisé,  pour  remplacer  la 
terre  de  bruyère,  le  mélange  suivant  :  terreau 
de  feuilles,  un  demi;  terreau  de  bois  provenant 
d'arbres  oreux,  un  tieis;  sable  siliceux,  un  cin- 
quième ou  un  sixième.  —  (F.  L.) 

—  iN'°  9077  {Espaçjnc].  —  Il  y  a  une  erreur  d'in- 
terprétation. Le  liquide  à  évaporer  est  mis 
dans  un  récipient  en  relation  avec  une  pompe  à 
faire  le  vide  ;  il  est  plus  ou  moins  chauffé  par  de 
la  vapeur  circulant  dans  un  double  fond  ou  dans 
un  serpentin,  puis  s'échappant  à  l'air  libre.  La 
pompe  à  vide  (ou  à  air)  aspire  les  vapeurs  du  li- 
quide à  évaporer,  et  les  rejette  dans  l'air,  ou  on 
peut  faire  condenser  ces  vapeurs  si  cela  est 
utile.  L'appareil  peut  comporter  un  ou  plusieurs 
récipients  successifs,  comme  dans  les  appareils 
à  concentrer  le  lait,  ou  dans  le  triple  effet  des 
sucreries.  Voyez  la  maison  Deroy  fils  aîné,  75, 
rue  du  Théâtre,  à  Paris.  —  (M.  R.) 

—  M.  P.  {Orne).  —  Il  n'existe  pas,  à  noire  con- 
naissance, de  Herd-book  de  la  race  bovine 
Normande  qui  soit  spécial  au  département  de 
la  Manche.  Le  siège  du  Herd-book  normand  se 
trouve  à  la  préfecture  de  Caen  (Calvados). 

—  N°  0871  {Cher).  —  Les  haricots  exotiques 
contiennent  généralement  de  l'acide  cyanhy- 
drique,  certains  en  proportion  trop  minime  pour 
être  réellement  toxiques.  Il  pourrait  être  dange- 
reux d'employer  les  autres  pour  l'alimentation 
des  animaux.  L'analyse  dénote  très  facilement  la 
présence  de  l'acide  cyanhydrique. 

Pour  l'engraissement  des  animaux,  la  farine 
de  haricots  à  70  fr.  le  quintal  ne  revient  pas 
meilleur  marché  que  le  tourteau  d'arachides. 
Vous  auriez  plus  d'avantage  à  employer  un  mé- 
lange par  moitié  de  celui-ci  avec  tourteau  de 


palmiste.  Si  vos  animaux  mangeaient  facilement 
Ce  dernier,  vous  en  augmenteriez  la  proportion. 

-  (A.  (;.) 

—  .\°  6916  (Dortlognc).  —  Les  indications 
fournies,  concernant  l'apparition  d'une  diarrhée 
continue  à  la  suite  du  vêlage,  et  les  caractères 
concernant  cette  diarrliée  semblent  se  rapporter 
tous  :  diarrhée  chronique,  persistance  de  l'ap- 
pétit, soifvive,  amaigrissement  rapide,  etc.,  à  la 
maladie  qualifiée  aujourd'hui  entérite  paratu- 
berculeuse,  c'est-à-dire  une  forme  spéciale  d'en- 
térite provoquée  par  un  microbe  particulier 
bien  déterminé.  L'affection  est  contagieuse  à 
long  terme,  c'est-à-dire  qu'elle  met  longtemps  à 
s'implanter  dans  une  exploitation  ;  mais  lors- 
qu'elle y  a  été  importée  accidentellement,  il  y  a 
des  chances,  ii  l'on  ne  prend  aucune  précaution, 
pour  que  la  maladie  réapparaisse  les  années 
suivantes  sur  d'autres  sujets  de  l'exploitation. 

La  connaissance  précise  de  la  cause  de  cette 
mala<lie  est  de  date  assez  récente  et  elle  com- 
porte comme  indications  de  précaution  :  1°  l'iso- 
lement ;  2°  la  désinfection  des  fumiers  ou  mieux 
leur  répartition  immédiate  sur  des  terres  de 
labours.  Il  est  utile  que  les  purins  s'écoulant  de 
l'étabie  contenant  les  sujets  atteints  n'aillent 
pas  se  répandre  dircetement  sur  des  prairies  ou 
dans  les  mares  servant  d'abreuvoirs. 

Un  ne  connaît  pas  de  médication  spécifique 
jusqu'à  ce  jour,  et  toutes  les  tentatives  n'ont 
abouti  qu'à  des  résultats  imparfaits.  Toutefois, 
on  peut  utiliser  l'eau  de  goudron  comme  boisson, 
ou  l'addition  de  8  à  10  grammes  de  sulfate  de 
fer  aux  boissons  distribuées  chaque  jour,  mais 
l'effet  n'est  assez  souvent  que  temporaire,  et  il 
est  plus  économique  de  recourir  à  l'abatage 
avant  l'amaigrissement  trop  maïqué.  —    (G.  M.) 

—  N"  6205  [Grèce).  —  Il  n'y  a  pas  d'impossibi- 
lité d'employi'r  l'huile  lourde  au  chauffage  des 
serres  ;  ce  combustible,  qui  dégage  11  000  calo- 
ries au  iulogiamme,  alors  que  la  houille  n'en 
dégage  que  7  000  à  8  000  seulement,  est  utilisé 
pour  les  chaudières  à  vapeur  et  pour  le  chauf- 
fage des  fours  de  boulanger.  Pour  chauffer  les 
serres,  il  faudra  une  chaudière  spécialement 
établie  et  toute  une  installation  pour  fournir 
l'air  comprimé  nécessaire  à  la  pulvérisation  du 
liijuiile  avant  sa  coinhuslion  dans  une  chambre 
garnie  de  matériaux  réfractaires  ;  aucun  cons- 
tiutteur  ne  s'est  encore  occupé  de  l'application 
aux  serres  )iour  cultures  forcées.  M.  André- 
Minne,  ingénieur  des  Arts  et  Manufactures,  5,  rue 
lîlomet,  Paris  l'.i",  construit  un  brûleur  à  huile 
lourde  pour  fours  de  boulanger,  qui  fonctionne 
très  bien.  —  (M.  R.) 

Les  abohn^s  sont  inatamment  priés,  lors'/n'ik 
envoienl  une  question,  de  joindre  à  leur  lettre  une 
bande  du  Journal  ou  d'indiquer,  dans  leur  lettre 
le  numéro  que  porte  cette  bande. 


REVUE     COMMEKCIALE 


227 


LA  SEMAINE  MÉTEOHOLOGIQUE 

Semaine  du  li   au  20  mars  1920   (OBSERVATOIRE  DU  PARC  SA/NT-MAUR) 


JOURS 

ET     DATES 

7.   -J. 

O  :h 
a. 

TE.MPÉRATURF 

Vent. 

S  U 

0 
N  0 
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o 

-3 

1  ^ 

REMARQUES  DIVERSES 

ni 

S 

a 
o 

o 
-5 

Écart 

sur 
la  nor 
maie. 

Dim 14  mars. 

Lundi 15  — 

Mardi IC  — 

Mercredi..   H  — 

Jeudi IN  — 

Vendredi     19  — 
Samedi  ..  '20  — 

millibars. 
997 .  fi 

984.4 

1009.  :j 

1020.4 

1Û2:.1 

1032.4 

1034.8 

2°2 

,.s 

1.0 
1.0 
9.0 
3.1 
0.3 

10"2 
10.3 
9.0 
11.1 
14  .5 
13.8 
li  8 

6.7 
7.0 
.'i.2 
7.1 
11.2 
9  2 
7.4 

+  1    1 
+  1.3 
-0.6 
+  1.1 
+  3.1 
+  3.0 
+1.1 

ItlttS 

0.8 
0  0 
3.4 
0.0 
0    1 
7    1 
9  2 

miUim. 
6.3 

2.3 

0.3 
0.3 
0.3 

Temps  pluvieux. 

Pluie  le  m.,  beau  temps  le  s. 

(jelée  bl.  la  nuit,  temps  nua- 

seu.v. 
Gelée  bl.  la  nuit,  bruine  le  m., 

temps  couvert. 
Temps  couvert,  pluie  le  soir. 

.\verse  la  nuit,  temps  Quaf?eux. 

Gelée  bl.  le  m.,  beau  temps. 

Moyennes  et  totaux 
Écarts  m  la  normale 

101.:. 1       2.6 

1 
—  0  4  +0  e 

12.0 
+0  5 

7.7 
+1.7 

" 

>1 

20 .  fi 
ao  lieD  ie 

Xi  h.  & 
dor.  tbéor. 

9.3 

Pluie  depuis  le  1"' janvier  : 

En  1920 112°"° 

Normale 101                j 

(1)  Voir  à  !a  page  318  du  numéro  du  24  juillet  1919  l'explication  de  cette  nouvelle  mesure. 


REVUE    COMMERCIALE 


Situation  agricole.  —  La  température  s'est  abais- 
sée et  des  giboulées  sont  tombées  assez  fré([uem- 
raent,  sans  toutefois  entraver  sérieusement  les  tra- 
vaux des  champs  poursuivis  partout  avec  une 
grande  activité.  Depuis  quelques  jours,  le  lemps  est 
magnifique. 

L'aspect  des  blés  en  terre  reste,  dans  l'ensemble, 
aussi  satisfaisant  que  possible.  Les  prairies  ont  une 
belle  apparence. 

On  a  ensemencé  les  blés  de  printemps  et  les  se- 
mailles d'avoine  s'effectuent  dans  de  bonnes  condi- 
tions. 

Dans  les  vignes  la  taille  est  terminée  et  les  la- 
bours avancent.  11  y  a.  quelques  plaintes  en  ce  qui 
concerne  les  pêchers  et  les  abricotiers  qui  auraient 
eu,  sur  divers  points,  à  souffrir  des  gelées. 

Blés  et  farines.  —  Les  disponibilités  en  blés  indi- 
gènes étant  très  faibles,  les  provenances  étrangères 
comblent  le  déficit.  On  traite  toujours  à  73  fr.  les 
100  kilogr.,  prix  de  la  taxe.  Quant  au.\  blés  améri- 
cains, ils  reviennent,  en  tenant  compte  du  cliange, 
à  132  tr.  78  le  quintal  à  Ne\\--York. 

Le  nouveau  prix  de  cession  de  la  farine  à  la  bou- 
langerie est  de  93  fr.  les  100  kilogr.  pris  au  moulin. 

Sons.  —  Les  sons,  toujours  très  demandés  et  peu 
offerts,  devraient  se  vendre  aux  conditions  de  la  nou- 
velle taxe,  soit  48  fr.  le  quintal.  Ce  prix  est  souvent 
dépassé. 

Céréales  diverses.  —  Les  cours  des  avoines  sont 
en  baisse.  On  cote  maintenant  les  avoines  du 
Centre,  93  à  96  fr.;  celles  de  l'Ouest,  92  à  94  fr.  le 
quintal  départ. 

Sur  les  orges,  on  observe  également  un  fléchisse- 
ment; les  meilleures  valent  de  92  à  94  fr.   et  celles 


pour  la  mouture  de  88  à  90  fr.  les  100  kilogr.  départ. 

Cours  eu  hausse  sur  les  sarrasins  qui  valent  de 
90  à  91  fr.  le  quintal  départ. 

lians  le  Midi,  le  sorgho  vaut  de  38  à  60  fr.  les 
100  kilogr. 

On  cote,  aux  100  kilogr.,  les  céréales  étrangères 
rendues  dans  nos  ports  :  avoines  de  la  Plata,  100  à 
103.23;  maïs  de  même  provenauce,  95  à  98.25. 

Les  avoines  d'.\Igérie  valent  94.30  à  95.75  et  les 
nrges  83  à  92  fr.  le  quintal,  ports  français. 

Fourrages.  —  .\u  marché  de  La  Chapelle,  cours 
faiblement  tenus  sur  les  fourrages  que  l'on  a  cotés 
comme  suit,  par  104  bottes  rendues  .x  Paris  :  foin, 
260  à  290  fr.;  luzerne,  280  à  310  Ir.:  regain.  265  à 
290  fr. 

Dans  les  départements,  les  prix  varient  de  40  à 
35  fr.  le  quintal. 

Pailles.  — Cours  en  baisse  d'une  dizaine  de  francs 
au  marché  de  La  Chapelle.  On  a  payé  aux  104  bottes 
rendues  à  Paris  au  domicile  de  l'acheteur  :  paille  de 
blé,  200  à  220  fr.;  pailles  d'avoine  et  de  seigle,  180  à 
200  fr. 

L-i  paille  de  blé  est  cotée  de  25  à  33  fr.  le  quintal 
dans  les  départements. 

Graines  fourragères.  —  Nouvelle  hausse  sur  les 
luzernes,  prix  sout-nus  sur  les  trèfles.  On  paie  aux 
100  kilogr.  :  luzerne  de  Provence,  850  à  1  150  fr.;  de 
pays,  730  à  950  fr.;  trèfle  violet,  950  à  1  300  fr.;  lupu- 
line,  450  à  500  fr.;  anthyllide,  1  000  à  1  300  fr.;  lotier, 
800  à  1  000  fr.;  trèfle  hybride,  1  200  à  1  800  fr.;  trèfle 
blanc,  1  200  à  1  600  fr.;  vesces,  123  à  150  fr.;  ray- 
grass,  155  à  180  fr. 

Bétail.  —  Au  marché  de  La  Villelte  du  lundi 
13  mars,  les  arrivages  de  gros  bétail  ayant  dépassé 


223 


KKVUE    COMMERCIALE 


de  un  millier  de  trtesceux  de  la  sem3ine  précêd  ente, 
les  cours  ont  fléchi  de  15  à  20  centimes  par  deoii- 
Uilograrame  net. 

On  a  payé  les  bœufs  de  l'Allier,  de  la  Nii'vre  et  de 
Saône  et-Loire,  li-iH  à  a.o5;  de  la  Sarthe,  :t.20  à  3.50  : 
de  la  Haute-Vienne,  de  la  Dordosne  et  du  Cantal, 
3.40  à  3.65:  de  la  Vendée,  3.20  à  3.45;  les  génisses. 
3.30  à  3.70;  les  vaches  aux  mêmes  prix  que  le:^ 
bœufs  correspondants;  les  taureaux,  3.10  à  3.50  le 
demi-kilogramme  net. 

Des  arrivages  importants  coïncidant  avec  d'assez 
fortes  réserves  aux  abattoirs,  ont  eu  pour  consé- 
quence une  baisse  sur  les  veaux  variant  de  30  à 
40  centimes  par  demi-kilogramme  net.  On  a  coté  les 
veaux  d'Eure-et-Loir,  Seine-et-Marne,  Seine-et-Oise. 
du  Loiret  et  de  l'Yonne,  5.50  à  6  fr.;  de  l'Aube.  5.10  à 
5.S0;  de  la  Mayenne  et  de  la  Sarthe,  5.15  à  5.40;  du 
Limousin,  i.25  à  4.50  le  demi-kilogramme  net. 

Prix  stalionnaires  sur  les  moutons,  mais  vente 
plus  difficile  par  suite  de  l'accroissement  des  envois. 
Par  demi-kilogramme  net.  ou  a  coté  :  les  agneaux, 
0.60  à  6.85;  les  moutons  du  Centie,  6.45  à  6.55;  les 
métis,  6.25  à  6.50;  les  moutons  du  Midi.  5. "5  à  6.25; 
les  brebis  métisses,  6  à  6.25  et  celles  de  ferme,  5."0 
•à  6  fr. 

Sur  les  porcs,  cours  faiblement  tenus  en  raison 
de  l'abondance  de  l'offre.  On  a  payé,  par  demi-kilo- 
gramme vif  :  porcs  gras,  3.40  à  3.50;  coches,  2. SU  à 
3.10.  Voici  le  relevé  des  marchés  des  lundi  l'i  et 
jeudi  18  mars. 

Voici  le  relevé  des  marchés  des  lundi  16  et  jeudi 
19  février  : 

Marclie  du  lundi  15  mars. 


Entrées  d 

irecles 

Amenés 

aux  abattoirs. 

Rése 
La  Vill. 

rves 

LaVilI. 

Vaug. 

Vaug. 

têles 

tètes 

lèle.s 

têles 

têtes 

Bœufs 

5  735 

1- 

'Vaches . . . 

2  054 

2S1 

•559 

160 

Taureaux. 

^40 

■Veaux 

2  137 

1  064 

266 

448 

180 

Moutons  . . 

9  li80 

■2  983 

502 

1  070 

225 

Porcs 

3  180 

8S8 

648 

4i0 

280 

Prix  maxima  du  kilogramme. 


Au  poids  net. 


Au  poids  vif. 


!'•  q.       2*  q.        3«  q.      Prix  extrêmes. 


Boeufs 

'\^aches 

Taureaux  .. 

'Veaux 

Moutons  . . , 
Porcs 


7.20 
7.30 
6.90 
11.20 
13.10 
10.30 


7.05 
7.10 
6.60 
IÙ.40 
12.70 
10.14 


6.76 
6.76 
6.30 
8.50 
11.70 

9.86 


2.65  à  4. .38 
2.65      4.44 


2.65 
2.85 
4.32 
6.18 


4.26 
7.14 
6.38 
9.21 


Marché  du  jeudi  18  mars. 

Entrées  directes 
aux  abattoirs.  Réserves 


Amenés.  La  Vill.      Vaug.        La  Vill.        Vaug. 
têtes        têtes        tètes  têtes  têtes 


Bœufs 

1  437 

; 

Vaciies 

890 

}    348 

988 

361 

88 

Taureaux.. 

165 

\ 

Veaux 

1  324 

712 

102 

547 

6o 

Moutons  . . 

5  479 

3  850 

248 

1  330 

220 

Porcs 

1  871 

980 

547 

500 

210 

Prix  maxinia  du  kilogramme. 
Au  poids  net.  Au  poids  vit. 


y  Cf. 

2-q. 

3'q. 

Prix  extrêmes. 

Boeuls 

7  16 

7  00 

6  70 

2.73 

à  4.47 

Vaches 

7  26 

7  04 

6  ;0 

2.75 

4.53 

Taureaux.. . 

6  90 

6  60 

6  30 

2.75 

4.32 

Veaux 

11  00 

10  40 

8  00 

3.00 

6.96 

Moulons 

13  10 

12  70 

Il  70 

4.38 

6.38 

Porcs 

IC  30 

10  14 

9  Xfi 

«.00 

7.21 

veaux,  6  à  6.2u 
;  moutons,  10  à; 

bœufs.  3  à  4.50; 


Dans  les  départements  on  cote  : 

Besanroii,  par  kilogr.  poids  vif 
porcs,  7.40;  par  kilogr.  poids  net 
11  fr. 

Bordeaux,  par  kilogr.  poids  vif 
vaches,  2.40  à  4  fr.;  veaux,  4  h  5.25:  par  kilogr.  poids 
net  :  moutons.  10  à  12  fr. 

Dijon,  par  kilogr.  poids  net  :  moutons,  10  à  12  fr.: 
par  kilogr.  poids  vif  ;  veaux,  5.80  a  6.20;  porcs,  7.80 
à  7.95. 

Lyon-Vaise.  par  kilogr.  poids  net  :  moulons,  11  à 
13  fr.;  par  kilogr.  poids  vif:  porcs,  6.80  à  7.30. 

Marteillr,  par  kilogr.  net  :  bœufs,  S  à  8.50;  va- 
ches, 7  à  S  fr.:  moutons,  10  50  à  11  fr.;  porcs,  10  à 
11  fr. 

Nancy,  par  kilogr.  poids  net  :  bœufs.  7.50  à  8  fr.; 
vaches,  6. .'10  à  S. 50:  moutons,  10  à  14  fr.:  par  kilogr. 
poids  vif  :  porcs,  7.50  à  7.S0. 

Vins  et  spiritueux.  —  Les  expéditions  se  font 
lentement  et  les  cours  restent  fermes  dans  les  dé- 
partements du  Midi.  On  paie  à  l'hectolitre  les  vins 
rouges  :  112  à  125  fr.  à  Béziers  ;  115  à  135  fr.  â  Mont- 
pellier el  à  Nimes  ;  112  à  140  fr.  .à  Perpignan.  Les 
vins  blancs  vnlent  de  i35  à  155  fr.  l'hectolitre  nu. 

Dans  la  Loire- Inférieure,  on  cote  les  vins  de  Mus- 
cadet de  i"'  choix  500  à  525  fr.  ;  de  2»  choix.  450  à 
475  fr.  :  les  vins  de  gros  plants,  350  à  400  fr.  la  bar- 
rique de  225  litres. 

En  Auvergne,  cours  en  hausse;  le  pot  de  15  litres 
élant  de  22.50  à  23  fr. 

A  Alger,  les  vins  se  paient  de  125  à  Î50  fr.  l'hecto- 
litre. 

On  vend  les  eaux-de-vie  de  vin  titrant  52  degrés  : 
770  fr.  à  lléziers  ;  les  eaux-de-vie  de  marc,  610  fr. 

Dan?  la  Charente,  Its  eaux-de-vie  nouvelles  à  60° 
valent  de  1  100  à  1  200  fr.  rheclolifre. 

Fécules.  —  A  Paris,  la  fécule  l"  disponible  est 
cotée  200  fr.,  et  à  Epinal,  195  fr.  les  100  kilogr. 

Pommes  de  terre.  —  Les  cours  se  maintiennent. 
Aux  100  kilogr.  départ  :  on  cote  :  Hollande,  65  à  70  fr.: 
Saucisse  rouge,  46  à  52  fr,;  Chardon,  30  à  32  fr. : 
Early  rose.  45  à  60  fr.  ;  Ronde  jaune.  36  à  40  fr.  ;  1ns 
titut  de  lîeauvais.  3S  à  43  fr.  :  Hichter,  35  à  38  fr. 

Laines.  —  On  paie  au  kilogr.  les  laines  en  suint  : 
mérinos,  9  à  10  fr.  ;  croisées.  7  à  8  fr. 

Pétroles  et  essences.  —  .\  l'hectolitre  nu  par  va- 
gon  complet  Pari~,on  paie  :  pétrole  rafûné,  92.75  ;  pé- 
trole blanc,  100.25;  essence,  147.25. 

Produits  forestiers.  —  Au  mètre  cube,  on  paie 
dans  la  Xiévre  les  liois  de  futaie,  60  à  80  fr.;  au 
stère  le  bois  de  chauffage,  25  à  30  fr. 

Dans  l'Ain,  on  paie  au  mètre  cube,  le  pin, 15  à  28  fr.; 
le  chcne,  40  à  130  fr. 

tin  signale  quelques  atfaires  en  écorces  à  des  prix 
variant  de  225  à  260  fr.  les  mille  kilogr. 

B.  DuRvxo. 

Le  Géranl  :  Charles  Dutbïii. 

Piris    — ;  ^■.  Mabetheux.  imprimeur,  I,  rue  Cassette 


CHRONIQUE  AGRICOLE 


229 


CHRONIQUE  AGRICOLE 


La  fin  de  l'hiver  et  le  début  du  printemps.  —  InQuence  sur  la  Tégétation.  —  Travaux  do  préparation  des 
terres  et  semailles.  —  Décret  et  arrêté  relatifs  à  l'e.xportation  des  chevaux,  unes  et  mulets.  —  Déroga- 
tions pour  les  races  de  demi-sang.  —  Prohibition  de  sortie  des  graines  de  trèfle.  —  Les  prix  des  tabacs 
indigènes  eu  1920.  —  Régime  du  bétail  et  des  viandes  en  Alsace  et  Lorraine.  —  Le  concours  général 
agricole  de  Paris  ajourné.  —  Récolte  du  blé  dans  la  République  Argentine.  —  Appréciations  contradic- 
toires sur  la  production  du  blé  dans  la  Russie  méridionale.  —  Circulaire  relative  à  la  culture 
de  la  pomme  de  terre.  —  Prochain  Congrès  de  l'Union  des  Alpes  et  de  Provence.  —  Date  du 
VI1I«  Congrès  de  la  Mutualité  agricole.  —  Les  élections  des  délégués  des  Associations  agricoles  aux 
Chambres  d'Agriculture.  —  Obscurités  à  éclaircir.  —  La  production  de  l'alcool  pendant  les  cinq  pre- 
miers mois  de  la  campagne.  —  Ouverture  d'une  Ecole  de  Rééducation  agricole  à  Nantes.  —  Prochain 
concours  de  chiens  de  berger  à  Grignon.  —  Constructeurs  de  machines  agricoles. 


La  saison. 

La  fin  de  la  saison  d'hiver  et  le  début  du 
printemps  ont  été  caractérisés  par  une  tem- 
pérature exceptionnellement  douce  qui  a  été 
éminemment  favorable  au  départ  de  la  végé- 
tation dans  la  plupart  des  régions.  Quelques 
journées  froides,  qui  se  sont  intercalées  dans 
cette  série,  ont  atteint,  dans  une  proportion 
difficile  encore  à  établir,  mais  qui  paraît 
sérieuse,  la  floraison  des  arbres  fruitiers, 
notamment  des  amandiers  et  des  pêchers, 
qui  avait  été  trop  précoce.  Il  y  aura,  de  ce 
fait,  une  perte  sérieuse;  mais  les  autres  ré- 
coltes ont  largement  profité  des  caractères  de 
la  saison.  Dans  les  évaluations  publiées  par 
le  ministère  de  TAgriculture  sur  l'état  des 
cultures  à  la  date  du  i"  mars,  les  notes  don- 
nées aux  céréales  d'automne  et  aux  cultures 
fourragères  sont  sensiblement  supérieures 
à  celles  données  un  mois  plus  tôt,  et  surtout 
supérieures  à  celles  affectées  à  la  même  date 
de  l'année  précédente;  on  est  en  droit  d'es- 
pérer que  cette  supériorité  s'accentuera  en- 
core à  la  date  du  1"  avril. 

D'autre  part,  les  travaux  de  préparation 
des  terres  et  les  semailles  de  printemps  ont 
été  exécutés  ou  se  poursuivent  dans  des 
conditions  aussi  normales  qu'il  est  possible. 
Sans  doute,  on  est  en  droit  de  se  plaindre  de 
la  lenteur  dans  la  livraison  des  engrais  néces- 
saires, qui  font  trop  souvent  défaut,  malgré 
les  promesses  réitérées  à  ce  sujet.  Néan- 
moins, comme  il  en  était  de  même  il  y  a  un 
an,  on  peut  affirmer  que  la  situation  actuelle 
est  sensiblement  meilleure  que  dans  la  cam- 
pagne précédente. 

L'exportation  des  chevaux. 
On  a  lu  dans  la  Chronique  du  4-11  mars 
(p.  181)  le  résumé  des  déclarations  apportées 
à  la  Chambre  des  Députés  par  M.  Queuille, 
sous-secrétaire  d'Etat  à  l'Agriculture,  relati- 
vement à  l'exportation  du  bétail  et  des 
chevaux  ;  il  a  rappelé  que  la  sortie  du  bé- 
tail est  toujours  interdite,  et  que  la  liberté 
donnée  à  l'exportation  des  chevaux  par  l'ar- 

l"  Avril  1920.  —  N»  14. 


ré  té  du  19  novembre  1919  allait  être  rapportée 
C'est  ce  qui  a  été  fait  par  un  arrêté  du  20  fé- 
vrier dernier. 

Toutefois,  M.  Queuille  avait  ajouté  que  des 
mesures  seraient  prises  en  faveur  de  l'élevage 
du  cheval  de  demi-sang  qui  ne  trouve  plus 
en  France  que  des  débouchés  très  restreints, 
ainsi  qu'en  faveur  de  l'élevage  mulassier. 
Ces  mesures  ont  été  réalisées  par  un  décret 
et  un  arrêté  dont  on  trouvera  le  texte  plus 
loin  (p.  242). 

Le  décret  prévoit  que  des  dérogations  pour- 
ront être  accordées  à  la  prohibition  de  sortie. 
En  outre,  il  établit  des  taxes  de  sortie  sur  les 
animaux  des  espèces  chevaline,  asine  et  mu- 
lassière.  C'est,  croyons-nous,  la  première 
fois  qu'une  exception  a  été  faile,  à  cet  égard, 
au  régime  douanier  en  vigueur|^  qui  n'a  pas 
prévu  de  droits  de  sortie  de  France. 

L'arrêté,  promulgué  en  même  temps  que 
ce  décret,  abroge  celui  du  20  février.  Il  au- 
torise l'exportation  des  chevaux  de  pur  sang 
et  de  demi-sang,  dans  des  conditions  qui  sont 
spécifiées  et  il  prévoit  des  autorisations 
exceptionnelles  pour  les  reproducteurs  des 
autres  races.  La  même  ^dérogation  est  éta- 
blie pour  les  animaux  des  espèces  asine  et 
mulassière. 

L'exportation  des  graines  de  trèfle. 
Le  Journal  Officiel  a  promulgué,  un  peu 
tardivement,  un  décret  en  date  du  26  février 
qui  prohibe  l'exportation  des  graines  de 
trèfle.  La  sortie  et  la  réexportation  de  ces 
graines  sont  subordonnées  à  des  autorisa- 
tions données  par  le  ministre  des  Finances. 
Le  rapport  précédant  ce  décret  fait  ressortir 
que  les  prix  des  graines  de  trèfle  ont  atteint 
des  taux  exagérés,  celles  de  trèfle  violet,  par 
exemple,  étant  cotées  de  1100  à  1  200  fr.  les 
lOOkilogr.,  soit  près  de  dix  fois  leur  valeur 
marchande  d'avant  la  guerre.  Ce  rapport 
ajoute  :  «  L'exportation  prendrait  des  pro- 
portions telles  que  les  agriculteurs  éprou- 
vent les  plus  grandes  peines  à  s'approvi- 
sionner en  graines  destinées  aux  ensemea- 

Tomel.—  14. 


230  CHRONIQUE 

céments  de  printemps.  »  On  a  le  droit  de 
s'élonner  que  le  décret  n'ait  été  promulgué, 
c'est-à-dire  mis  en  vigueur,  que  près  d'un 
mois  après  sa  signature  par  le  Président  de 
la  République. 

Prix  des  tabacs  indigènes. 
Un  arrêté  du  ministre  des  Finances  a  fi.\é 
les  prix  qui  seront  payés  pour  les  tabacs  in- 
digènes récoltés  en  1920.  On  trouvera  plus 
loin  (page  '^42)  le  te.\te  de  cet  arrêté.  On 
remarquera  que,  pour  la  première  fois,  les 
caractères  généraux  de  la  qualité  des  tabacs 
sont  indiqués  avec  précision,  aussi  bien  pour 
les  tabacs  corsés  que  pour  les  tabacs  légers, 
dans  les  trente  déparlements  où  cette  culture 
est  autorisée. 

Bétail  et  viande. 

Un  décret  en  date  du  i  mars  a  étendu  à 
l'Alsace  et  à  la  Lorraine  les  prescriptions  de 
la  législation  sanitaire  française  en  ce  qui 
concerne  le  régime  des  importations  et  des 
exportations  des  animaux  et  des  viandes  (ar- 
ticles 31  et  32  de  la  loi  du  21  juillet  1881  et 
articles  53  à  60  de  la  loi  du  21  juin  1898  sur 
le  Code  rural). 

Ce  décret  sera  soumis  à  la  sanction  du  Par- 
lement dans  le  délai  d'un  mois. 

Le  concours  général  de  Paris. 
Le  Ministère  de  l'Agiiculture  a  publié  l'avis 
suivant  : 

En  raison  des  difficultés  que  présenteraient 
le  transport  des  animaux  et  des  machines  ainsi 
que  le  choix  d'un  emplacement,  et  vu  l'impor- 
tance des  crédits  que  nécessiterait  l'organisation 
des  concours  généraux  agricoles,  il  a  été  décidé 
de  ne  pas  ouvrir  à  Paris,  en  1920,  le  concours 
général  d'animaux  et  l'exposition  de  raactiines 
qui  avaient  été  primitivement  prévus. 

Les  éleveurs  ne  pourront  que  regretter 
cette  décision  que  l'on  n'a  cependant  pas  de 
peine  à  comprendre. 

Le  blé  dans  l'Argentine. 

Le  Bulletin  de  statistique  de  l'Institut  in- 
ternational d'Agriculture  pour  le  mois  de 
mars  publie  l'évaluation  de  la  récolte  du  blé 
dans  la  République  Argentine. 

Cette  récolte  est  exceplionnellement  abon- 
dante; quoique  la  superficie  ensemencée  en 
blé  ait  diminué  de  12  0/0  par  rapport  à  l'an- 
née précédente,  la  production  totale  attein- 
drait 58  280  000  quintaux  métriques,  au  lieu 
de350  150  000  en  1918-191'J  et  de  40  042  000 
pendant  la  période  quinquennale  précédente. 
.  D'après  les  évaluations  d'ensemble  de  l'ins- 
titut international,  la  production  totale  du  blé 
dans  les  deux  hémisphères  atteindrait  à  peu 


AGRICOLE 

près  les  mêmes  proportions  que  l'année 
précédente  (73  230  000  quintaux  contre 
73  873  000).  11  est  vrai  que  les  chiffres  très 
problématiques  de  la  production  dans  la 
Russie  méridionale  sont  compris  dans  les 
résultats  de  l'année  1919,  ce  qui  les  niajere 
d'une  centaine  de  millions  de  quintaux. 

Le  blé  dans  la  Russie  méridionale. 

Depuis  les  années  de  guerre,  on  n'a  reçu 
que  des  renseignements  très  incertains  sur 
la  production  du  blé  en  Russie  :  on  n'a  que 
des  indications  assez  vagues  sur  les  consé- 
quences de  la  révolution  agraire  dans  ce 
malheureux  pays.  Or,  voici  que  le  journal 
du  Bourd  of  Trade,  de  Londres,  a  publié,  et 
que  l'Institut  international  d'Agriculture  de 
Rome  a  adopté  les  résultats  d'une  enquête 
faite  par  une  Mission  Britannique  envoyée 
dans  la  Russie_  méridionale  pour  y  observer 
les  conditions  actuelles  de  la  production  des 
céréales. 

En  ce  qui  concerne  l'Ukraine  qui  était  na- 
guère le  grand  centre  de  la  production  du 
blé  en  Russie,  la  récolte  de  19i9auraitatteint 
90  092  000  quintaux,  alors  que  la  moyenne 
quinquennale  des  cinq  années  ayant  précédé 
la  guerre  (1909  à  1913)  n'avait  été  que  de 
73  4C2  000  quintaux.  Les  stocks  de  vieilles 
récoltes  atteindraient  32  700  000  quintaux, 
de  telle  sorte  que  l'Ukraine  aurait  disposé, 
après  la  moisson  de  1919,  de  122  853  000  quin- 
taux de  blé. 

Ces  résultats  sont  invraisemblables,  car 
ils  sont  en  contradiction  avec  tout  ce  que 
l'on  savait  jusqu'ici  de  la  misère  engendrée 
par  la  révolution  bolcheviste;  il  importe  que 
l'opinion  publique  en  soit  avertie.  D'ailleurs, 
les  conclusions  tendancieuses  de  la  Mission 
Britannique  sont  contredites  par  d'au  très  ren- 
seignements non  moins  positifs. 

Au  mois  de  décembre  dernier,  M.  Charles 
Fischman,  fabricant  de  sucre  à  Kief,  au  centre 
de  l'Ukraine,  exposait  devant  l'Académie 
d'Agriculture  les  conséquences  de  la  confis- 
cation, au  proDl  des  paysans,  des  terres  des 
grands  propriétaires.  11  fut  ordonné  que  ces 
terres  seraient  cultivées  en  communauté;  or, 
les  paysans  se  sont  refusés  à  cette  culture 
en  commun.  «  Déjà,  au  printemps  de  cette 
année  1919,  disait  M.  Fleischman,  à  peine 
20  0/0  de  la  totalité  générale  des  parcelles 
destinées  à  la  culture  des  céréales  de  prin- 
temps furent  effectivement  ensemencées, 
80  0/0  s<int  restées  en  jachère.  Quant  à  la 
culture  des  parcelles  destinées  à  être  ense- 
mencées cet  automne  avec  du  blé  d'hiver, 
j'ai   toute   raison   de  croire   qu'une   grande 


CHRONIQUE 

partie  de  ces  anciennes  terres  de  proprié- 
taires restera  également  inexploitée.  C'est 
donc  pour  l'Ukraine,  ce  grenier  de  la  Russie 
entière  et  d'une  partie  de  l'Kurope,  la  ramine 
certaine  pour  1920.   » 

On  voit,  d'après  ce  témoignage  autorisé, 
combien  on  doit  se  garder  d'accepter  aveu- 
glément les  conclusions  de  la  Mission  Brit;in- 
nique  concernant  la  totalité  des  territoires 
de  l'Ukraine,  du  Kouban,  du  Térek  et  du 
Don,  qu'elle  formule  en  ces  termes  : 

En  tenant  compte  des  quantités  de  froment 
produites  en  1910  et  des  stocks  provenant  des 
récoltes  précédentes,  déduction  faite  des  quan- 
tités nécessaires  aux  besoins  de  ces  pays  mêmes 
et  des  autres  pays  de  la  Russie,  il  rente  dispo- 
nible pour  Vexportation  vers  le  reste  du  monde 
une  quaiiti.té  qu'on  estime  certainement  ne  pas  être 
inférieure  à  15  millions  de  quintaux  de  froment. 

L'Institut  international  d'Agriculture  s'est 
borné  à  accepter  ces  déclarations,  sans  for- 
muler aucune  appréciation. 

La  culture  des  pommes  de  terre. 

Le  minisire  de  l'Agriculture  a  adressé,  à 
la  date  du  20  mars,  une  circulaire  aux  di- 
recteurs départementaux  des  Services  agri- 
coles afin  de  les  engager  à  multiplier  les 
eflfortspour  accroître  la  production  des  pom- 
mes de  terre.  Les  motifs  de  son  intervention 
sont  exposés  en  ces  termes  : 

Après  le  blé,  la  pomme  de  terre  est  aujour- 
d'hui la  plante  dont  il  faut  le  plus  se  préoccuper. 
Blé  et  pomme  de  terre  sont  les  deux  productions 
pour  lesquelles  je  vous  demande,  cette  année, 
l'effort  le  plus  vigoureux.  Le  pomme  de  terre  est, 
par  excellence,  l'aliment  de  consommation  gé- 
nérale. Elle  permet,  à  la  rigueur,  de  parer  à  la 
pénurie  des  autres  denrées  alimentaires.  En  cas 
de  récolte  abondante,  le  surplus  trouve  une 
bonne  utilisation  dans  l'industrie,  et  surtout 
dans  la  nourriture  des  animaux,  plus  particuliè- 
rement des  porcs,  ce  qui  permet  d'augmenter 
rapidement  la  quantité  de  viande  comestible. 

A  tous  point  de  vue,  la  culture  rationnelle  de 
la  pomme  de  terre  est  à  développer  :  elle  est  ré- 
munératrice; elle  peut  utiliser  les  terres  les  plus 
diverses;  elle  laisse  un  sol  net  de  mauvaises 
herbes,  bien  préparé  pour  recevoir  du  blé.  Dans 
votre  propagande,  vous  ne  manquerez  pas  d'in- 
sister sur  ces  multiples  avantages. 

Des  conseils  judicieux  sont  donnés,  dans 
celte  circulaire,  sur  le  choix  des  variétés  et 
sur  celui  des  plants,  sur  la  plantation  et  sur 
les  soins  de  culture,  sur  le  concours  à  de- 
mander aux  .Vssociations  agricoles  et  à  toutes 
les  bonnes  volontés.  Cette  propagande  ne 
peut  être  que  très  utile. 

Congrès  agricole  à  Hyéres. 

L'Union  des  Syndicats  agricoles  des  Alpes 


.\G  RICO  LE 


231 


et  de  Provence,  présidée  p-.r  M.  Raymond 
Gavoty,  reprend  la  série  de  ses  grandes  réu- 
nions. Elle  tiendra  un  Congrès  des  Syndicats 
fédérés  les  10  et  11  avril,  à  Hyères  (Var).  Les 
principales  questions  qui  y  seront  discutées 
se  rapportent  à  l'évolution  des  Syndicats  et 
au  développement  des  Coopératives  de  pro- 
duction qui  ont  pris  une  importance  excep- 
tionnelle en  Provence. 

Congrès  de  la  Mutualité  agricole. 

Nous  avons  annoncé  que  la  Fédération  na- 
tionale de  la  Mutualité  et  de  la  Coopération 
agricoles  a  décidé  de  reprendre  la  série  de 
ses  congrès  annuels.  Le  Comité  d'organisa- 
tion, réuni  sous  la  présidence  de  M.  Viger, 
ancien  ministre  de  l'Agriculture,  a  décidé 
que  le  VHP  Congrès  se  tiendrait  à  Paris,  au 
Musée  social,  à  l'issue  de  l'Assemblée  géné- 
rale de  la  Fédération,  du  1 1  au  13  juin  inclus. 

Les  questions  traitées  intéresseront  parti- 
culièrement les  Associations  agricoles  (Caisses 
de  crédit,  Syndicats,  Coopératives  et  mutuel- 
les agricoles). 

Chambres  d  Agriculture. 

On  a  signalé  ici  les  difficultés  soulevées 
par  l'application  des  dispositions  de  la  loi 
relatives  à  l'élection  des  délégués  des  Asso- 
ciations agricoles  aux  Chambres  d'Agricul- 
ture. Le  décret  du  3  février  1920  a  essayé  de 
résoudre  ces  difficultés.  Aux  termes  de  ce 
décret  (voir  le  n"  du  12  février,  p.  134),  les 
préfets  et  les  sous-préfets  sont  chargés  de 
dresser  la  liste  des  Sociétés  ou  Syndicats 
appelés  à  prendre  part  au  scrutin  ;  en  cas  de 
contestation,  une  Commission  est  prévue, 
qui  est  chargée  de  les  examiner.  Mais,  au- 
cune mesure  n'a  été  prévue  en  ce  qui  con- 
cerne les  Unions  de  Syndicats;  toutefois, 
dans  une  réponse  à  un  député  qui  l'interro- 
geait sur  ce  sujet,  le  ministre  de  l'Agriculture 
a  donné  (Journal  Officiel  du  23  mars)  les  in- 
formations suivantes  : 

L'iaiion  des  Syndicats  peut  participer  au  scru- 
tin p.ir  un  ou  plusieurs  représentants  d'après  le 
nombre  des  syndiqués  cotisants,  non  seulement 
dans  l'arrondissement  où  se  trouve  le  siège  de 
l'Union,  mais  encore  dans  les  autres  arrondisse- 
ments où  se  trouvent  des  Syndicats  faisant  partie 
de  ladite  Union,  sous  réserve  qu'une  section  de 
l'Union  ait  été  instituée  dans  ces  arrondisse- 
ments. Toutefois,  si  les  Syndicats  qui  constituent 
l'Union  participaient  individuellement  dans  leur 
arrondissement  à  la  désignation  de  représen- 
tants, l'Union  perdrait  son  droit  de  vote.  La  dé- 
signation des  représentants  de  l'Union  semble 
devoir  être  faite  pour  les  divers  arrondissements 
par  le  bureau  de  l'Union  fonctionnant  au  siège 
social.  C'est  d'ailleurs  à  la  Commission  instituée 


232  CHRONIQU 

par  l'article  5  du  décret  qu'il  appartient  de  sta- 
tuer en  cas  de  réclamation. 

Il  est  d'autres  Associations  qui  ne  paient 
pas  de  cotisations  proprement  dites,  par 
exemple  les  Assurances  mutuelles  agricoles; 
il  en  est  d'autres  qui  n'en  paient  pas,  comme 
les  Caisses  de  crédit  mutuel,  et  dont  le  ca- 
ractère essentiellement  agricole  est  mani- 
feste. Le  ministre  de  l'Agriculture  déclare 
qu'il  appartient  aux  Commissions  prévues 
par  le  décret  du  3  février  de  statuer  en  der- 
nier ressort  sur  l'inscription  des  diverses  ca- 
tégories de  Sociétés  agricoles. 

Production  des  alcools. 
La  Direction  générale  des  contributions 
indirectes  a  publié  le  relevé  de  la  production 
des  alcools  pour  les  cinq  mois  de  la  cam- 
pagne en  cours,  c'est-à-dire  jusqu'au  29  fé- 
vrier. En  voici  le  tableau  : 

1919-1920     1918-1919  D:ff<irence 

hectol.  liectol.  heclol. 

Vins H3  385  51434  -)-  61  951 

Cidres  et  poirés  40  255  53  +  iO  202 

Marcs,    lies     et 

fruits 144  511  S9  404  -f  55  10" 

Substances  fari- 
neuses   45  175  31  3.S0  -|-  13  825 

Betteraves 326  882  217  432  -fl09  45» 

Mélasses 11955  36  711  —  24  VjG 

Autres  subs- 
tances   1.212  93  -1-     1.119 

Totaux....     683  315  426  477  -^256  898 

On  a  prétendu  que  le  maintien  des  hauts 
prix  des  vins  proviendrait,  en  grande  partie, 
de  ce  que  d'énormes  quantités  seraient  dis- 
tillées en  vue  de  profiter  des  prix  élevés  des 
alcools  naturels.  Il  suffit  de  jeter  un  coup 
d'teil  sur  ce  tableau  pour  se  rendre  compte 
de  l'exagération  de  cette  affirmation  :  les 
113  385  hectolitres  d'alcools  de  Ains,  pro- 
duits .depuis  les  dernières  vendanges,  ne 
représentent  qu'une  quantité  bien  faible  en 
comparaison  avec  une  récolte  de  ol  millions 
et  demi  d'hectolitres. 

École  de  Rééducation  agricole. 

La  ville  de  Nantes  a  ouvert  en  décembre 
1919,  avec  le  concours  de  l'Office  national 
des  Mutilés  de  la  Guerre,  une  Ecole  de  Réé- 
ducation agricole  située  dans  le  domaine  de 
la  Placelière,  à  12  kilomètres  de'  la  ville. 
Nous  recevons,  sur  ce  sujet, la  note  suivante  : 

Cette  Ecole  a  été  créée  : 

1*  Pour  les  blessés  ou  malades  de  la  poitrine 
non  contagieux  (affeclions  des  voies  respiratoires 
consécutives  aux  gaz,  blessures  par  projectiles, 
pleure'sie,  bronchite,  emphysème,  etc.).  Pour 
cette  catégorie  des  victimes  de  la  guerre,  la  vie 
à  la  campagne  s'impose  inéluctablement.  Dans 


E  AGRICOLE 

la  nouvelle  Ecole  qui  vient  d'être  créée,  ils  pour- 
ront, tout  en  bénéficiant  de  soins  médicaux  atten- 
tifs, qui  achèveront  de  les  rétablir,  se  créer  une 
situation  pour  l'avenir. 

2°  Dans  la  mesure  des  places  laissées  dispo- 
nibles par  la  catégorie  ci-dessus,  des  mutilés 
désirant  se  rééduquer  lians  un  métier  agricole 
peuvent  aussi  y  être  admis. 

Pai-  sou  enseignement,  l'Ecole  permet  aux 
élèves  sortants  :  1°  de  se  placer  comme  régis- 
seurs, gardiens  de  propriété  ou  jardiniers  sui- 
vant leurs  aptitudes  et  leur  goût;  2"  de  s'établir 
à  leur  propre  compte,  grâce  au  prêt  qui  peut 
leur  être  consenti  par  l'Office  national,  et  les 
connaissances  spéciales  acquises  qui  leur  per- 
mettront de  faire  donner  un  grand  rendement 
à  une  petite  étendue  de  terrain. 

Le  programme  d'enseignement  comporte  : 
1°  des  cours  d'instruction  générale  :  ^orthographe, 
calcul,  comptabilité  agricole,  notions  de  sciences 
naturelles;  2°  des  cours  techniques:  notions 
d'agriculture  générale,  principales  cultures  et 
élevages  de  la  région  de  l'Ouest,  horticulture, 
viticulture.  Cultures  spéciales  :  graines  pota- 
gères, graines  florales,  plantes  médicinales. 
Elevage  des  animaux  de  basse-cour.  Apicul- 
ture. 

Tous  les  élèves  complètent  leurs  cours  par 
des  travaux  pratiques,  qui  leur  sont  assignés 
suivant  leur  force  physique. 

Les  demandes  d'admission  doivent  être 
adressées  au  Directeur  des  Ecoles  muni- 
cipales de  rééducation  des  Mutilés  de  la 
Guerre,  16,  rue  du  Bel-.Mr,  à  Nantes. 

Constructeurs  de  machines  agricoles. 

La  Chambre  syndicale  des  constructeurs 
de  machines  agricoles  de  France  a  procédé 
au  renouvellement  de  son  bureau. 

M.  Rilte,  directeur  de  la  Société  française 
de  construction  de  matériel  agricole  de 
Vierzon,  a  été  maintenu  dans  les  fonctions 
de  président  qu'il  a  remplies  pendant  l'an- 
née 1919. 

Club  du  Chien  de  berger. 

Une  assemblée  générale  du  Club  français 
du  Chien  de  berger  s'est  tenue  à  Paris,  sous 
la  présidence  de  M.  Emmanuel  Boulet,  son 
fondateur.  Le  bureau  a  été  complété  par  la 
nomination  de  M.  Lucien  Boisseau  et  de 
M. Henry  Girard, agriculteurs-éleveurs, comme 
vice-présidents,  et  de  MM.  Jouvet,  directeur 
de  l'Ecole  nationale  d'AgriculturedeGrignon, 
et  Rabalé,  inspecteur  général  de  l'Agricul- 
ture, comme  membres  du  Comité  de  direction. 

Un  concours  de  chiens  de  berger  aura  lieu 
à  Grignon,  le  27  juin  prochain.  M.  De- 
chambre,  professeur  de  zootechnie,  en  sera 
le  commissaire  général,  et  M.  Georges  Jannin, 
le  commissaire  adjoint. 

Henry  Sagnieb. 


L'AGRIGULTl'RE  ET  LOPINION  PlRi-lQUE 


233 


L'AGRICULTURE  ET  [/OPINION  PUBLIQUE 


A  côté  d'articles  fantaisistes  publiés  dans 
la  grande  presse  et  qui  n'ont  aucune  portée 
à  cause  des  erreurs  grossières  dont  ils  four- 
millent, l'attention  des  agriculteurs  est,  de- 
puis quelque  temps,  particulièrement  attirée 
par  les  conclusions  de  rapports  plus  sérieux 
comme  ceux  de  la  Chambre  de  Commerce  de 
Lyon  ou  par  des  études  comme  celles  que  pu- 
blie V Exportateur  français  sous  la  signature 
de  M.  Ajam,  ou  l'Europe  nouvelle  sous  celle 
de  M.  William  Oualid.  Dans  ces  derniers  ar- 
ticles, nous  ne  trouvons  aucune  démonstra- 
tion [du  bénéfice  des  agriculteurs,  mais  on 
y  donne,  sans  explications,  des  résultats 
financiers  d'exploitations  agricoles  ou  on  y 
établit  une  comparaison  du  chitTre  total  des 
impôts  payés  par  les  agriculteurs  d'un  côté, 
par  les  commerçants  ou  industriels  de  l'autre, 
en  ce  qui  concerne  seulement  une  catégorie 
d'impôts,  l'impôt  sur  les  bénéfices. 

11  est  indispensable  d'enrayer  cette  cam- 
pagne dès  son  début  si  l'on  ne  veut  pas  tuer 
la  poule  aux  œufs  d'or.  On  est  trop  ignorant 
du  fonctionnement  de  l'agriculture  et  de  la 
situation  de  l'agriculteur  vis-à-vis  du  fisc,  et 
cette  ignorance  peut  avoir  de  graves  incon- 
vénients. 

On  déclare  que  l'agriculteur  a  réalisé  des 
bénéfices  considérables.  C'est  le  point  de  dé- 
part de  cette  campagne. 

Examinons  la  question  et  procédons  par 
comparaison,  puisque  c'est  la  comparaison 
qu'on  nous  oppose. 

Un  commerçant  ou  un  industriel  tient  une 
comptabilité.  Sur  cette  comptabilité,  il  fait 
figurer  le  traitement  des  membres  de  sa 
famille  qui  collaborent  à  l'entreprise.  Y  sont 
inscrits,  en  outre,  tous  les  frais  généraux. 
Lorsque  l'inventaire  est  favorable,  une  partie 
des  bénéfices  est  employée  en  amortisse- 
ments ou  en  renouvellement  du  matériel  qui 
s'use.  Nous  devons  nous  féliciter  de  ce  que 
bien  des  usines  françaises,  très  mal  outillées 
avant  la  guerre,  aient  pu  ainsi  développer  leur 
matériel  de  machines-outils,  mais  nous  de- 
vons faire  remarquer  que  les  dépenses  ou  les 
amortissements  figurent  à  la  comptabilité, 
de  sorte  qu'en  fin  d'année  ce  que  le  commer- 
çant ou  l'industriel  appelle  le  bénéfice,'  ce 
qu'il  déclare,  c'est  la  balance  des  comptes 
ainsi  établie,  et  c'est  normal. 

L'agriculteur,  lui,  ne  tient  pas  de  compta- 
bilité. Les  particularités  de  sa  profession  ne 
permettraient  pas.  du  reste,  la  tenue   d'une 


comptabilité  précise  comme  celle  de  l'mdus- 
trie  ou  du  commerce. 

Le  cultivateur,  qui  est  la  majorité  en 
France  et  dont  on  parle  en  ce  moment,  est 
celui  qui  cultive  de  10  à  100  hectares  et  met 
lui-même  la  main  à  la  pâte  avec  sa  famille. 
Or,  pour  être  comparé  aux  sommes  qui  cons- 
tituent les  bénéfices  de  l'industrie  ou  du 
commerce,  l'argent  que  réalise  ce  cultivateur 
devrait  être  réparti  :  en  salaire  du  cultivateur, 
de  sa  femme  et  de  ses  enfants,  amortisse- 
ment du  matériel,  fonds  de  réserve  pour  les 
mauvaises  années,  améliorations  et  bénéfice 
net. 

En  effet,  si  la  jurisprudence  de  la  loi  sur 
les  bénéfices  de  guerre  n'admet  pas  que  le 
cultivateur  ait  droit  à  un  traitement  comme 
directeur  de  son  exploitation,  puisqu'elle  ne 
l'admet  pas  pour  le  commerçant  ou  l'indus- 
triel, le  travail  manuel  de  ce  cultivateur, 
celui  de  sa  famille  remplacent  de  la  main- 
d'œuvre,  et  il  est  logique  qu'ils  soient  rému- 
nérés à  ce  titre. 

Dans  une  ferme  comme  celles  que  nous 
envisageons,  s'il  fallait  substituer  des  salariés 
au  fermier  et  à  sa  famille,  comme  c'est  le  cas 
dans  le  faire-valoir,  il  faudrait  compter  plus 
de  ISOOO  fr.  par  an  en  moyenne. 

Le  matériel  d'une  ferme  s'use  comme 
celui  d'une  usine  et  même  plus;  il  faut  le 
réparer  constamment  et  le  remplacer  pério- 
diquement. Un  industriel  inscrirait  à  son 
budget  un  fonds  de  prévision  ou  d'amortis- 
sement. Le  cultivateur  n'a  pas  cette  précau- 
tion, il  achète  le  moins  souvent  qu'il  peut,  et 
dans  ce  cas,  l'achat  porte  en  entier  sur 
l'exercice  pendant  lequel  il  a  été  effectué. 
Comme  on  n'a  rien  pu  faire  réparer  pendant 
la  guerre,  et  comme  les  fabricants  de  maté- 
riel agricole  ou  les  usines  d'engrais  ne  peu- 
vent rien  livrer,  le  cultivateur  n'a  rien  mis 
de  côté  dans  ce  but,  et  les  exploitations  se- 
ront lourdement  grevées  d'ici  un  an  ou  deux 
quand  tout  sera  à  remplacer  à  la  fois. 

N'ayant  pas  de  comptabilité,  l'agriculteur 
n'a  pas  de  fonds  d'amortissement.  Or,  c'est 
la  profession  où  il  est  le  plus  indispensable. 
De  188t)  à  irtli,  la  culture  ne  rapportait 
rien,  et  c'était  une  des  causes  d'émigration 
vers  les  villes.  Les  mauvaises  années  ame- 
naient donc  la  ruine  de  nombreux  cultiva- 
teurs et  la  majeure  partie  des  propriétés  ru- 
rales était  hypothéquée.  On  peut  prévoir  le 
retour  de  mauvaises  années. 


234 


lagkicl'Lture  et  l 


Enfin,  les  amélioralions  sont  aussi  urgentes 
en  agriculture  que  dans  l'industrie.  L'outil- 
lage a  besoin  de  se  moderniser;  mais,  sous 
ce  rapport,  l'agriculteur,  pour  des  motifs 
qu'il  serait  facile  d'expliquer,  n'a  pas  fait  les 
mêmes  efl'orls  que  l'industriel  et,  nous  venons 
de  le  dire,  il  attend, en  particulier, de  pouvoir 
trouver  des  machines  ou  des  engrais  à 
acheter. 

Ce  qu'on  appelle  dans  le  public  le  bénéfice 
du  cultivateur  est  donc  la  somme  de  ce  qui, 
chez  un  commerçant  ou  un  industriel,  cons- 
titue quatre  ou  cinq  chapitres  dont  un  seul 
est  considéré  comme  étant  le  bénéfice. 
■  Ces  choses  ne  sont  pas  assez  dites,  et  il  est 
bon  que  les  gens  debonnj  foi  y  réfléchissent. 
Quand  un  cultivateur  achète  une  terre,  c'est 
à  la  fois  avec  le  produit  de  son  salaire,  avec 
de  l'argent  qu'il  aurait  dû  mettre  en  réserve 
ou  utiliser  à  des  améliorations  si  la  crise  des 
transports  l'avait  permis;  enfin,  et  pour  une 
part  beaucoup  plus  faible  qu'on  le  croit,  avec 
son  bénéfice  tel  que  l'envisagent  commer- 
çants et  industriels. 


En  ce  qui  concerne  l'autre  argument,  la 
comparaison  entre  les  sommes  payées  au  fisc 
par  les  agriculteurs  et  les  industriels,  la  mé- 
connaissance de  la  situation  est  au  moins 
aussi  grave. 

Le  cultivateur  ne  peut  pas  être  comparé 
exactement  à  un  autre  citoyen  au  point  de 
vue  fiscal.  Aux  yeux  de  l'Administration,  il 
constitue  dans  le  pays  une  catégorie  à  part, 
et  le  bénéfice  qu'il  semble  parfois  en  retirer 
est  compensé  et  au  delà  par  les  lourdes 
.charges,  les  ennuis,  les  difficultés  qui  en  ré- 
sultent. 

Toutefois,  ne  confondons  pas  l'agriculteur 
proprement  dit,  le  seul  dont  nous  voulions 
parler  ici,  et  le  transformateur  de  produits 
agricoles  ou  l'agriculteur  négociant  en  bes- 
tiaux. Ne  classons  pas  non  plus  dans  la 
même  catégorie  quelques  grandes  fermes  aux 
portes  des  grandes  villesou  quelques  grandes 
exploitations  viticoles  qui  sont  des  excep- 
tions et  ne  doivent  [pas  servir  d'exemple. 
Toute  profession  a  ses  exceptions,  et  es 
serait  d'un  esprit  étroit  que  de  ruiner  la  pro- 
fession pour  atteindre  les  exceptions. 

La  tendance  des  précédentes  législatures  a 
été  constamment  d'enserrer  le  cultivateur 
dans  un  réseau  administratif  étroit.  Toute 
subvention  qu'on  a  l'air  de  lui  accorder  est 
compensée  par  une  limitation  de  son  initia- 
tive personnelle. 
En  dehors  de  ce  cas  particulier,  le  culti- 


OPIMON  PUBLIQUE 

vateur  supporte  des  charges  que  ne  connais- 
sent pas  industriels  et  commerçants. 

Outre  l'impôt  foncier,  les  droits  de  muta- 
tion pèsent  lourdement  sur  la  terre  et  nuisent 
à  une  mobilisation  du  sol  souhaitable  en 
certains  cas. 

Si  le  cultivateur  porte  ses  produits  au 
marché  ou  à  la  foire,  il  paie  au  profit  de  la 
ville  une  taxe  sur  ces  produits. 

Sans  parler  des  réquisitions  du  temps  de 
guerre,  les  taxes  pèsent  encore  lourdement 
sur  lui  :  taxe  du  blé,  taxe  des  produits  de 
basse-cour,  remplacée  après  son  échec  par 
les  prix  normaux  que  certaines  municipalités 
ont  appliqués  comme  de  véritables  taxes.  Ses 
produits  ne  peuvent  être  transformés  par  lui 
sans  formalités  souvent  vexatoires,  déclara- 
rations  pour  le  transport  du  blé  au  moulin, 
pour  la  distillation  de  ses  fruits  ou  de  son 
vin. 

Toutes  ces  formalités  ont  pour  but  de 
permettre  à  l'Administration  d'avoir  toujours 
la  main  sur  ses  produits,  de  sorte  que  la 
liberté  n'existe  plus  pour  les  cultivateurs, 
d'autant  moins  (jue,  ne  pouvant  suivre  toutes 
les  lois,  décrets  ou  règlements  jamais  affi- 
chés et  rarement  publiés  par  les  journaux, 
il  se  soumet  timidement  au.\  injonctions  des 
'onctionnaires  sans  pouvoir  contrôler  leur 
droit.  Or,  il  y  a  eu  bien  des  interprétations 
abusives. 

Ces  taxes,  ces  limitations  constituent  un 
réel  impôt  qui  fait  peser,  sur  le  seul  cultiva- 
teur, non  seulement  une  charge  sociale 
comme  la  ristourne  pour  le  prix  du  pain, 
mais  aussi  un  simple  avantage  poui  tous  les 
consommateurs  riches  ou  pauvres  comme 
lorsqu'il  s'agit  de  taxes  sur  le  beurre  qui  est 
un  produit  de  luxe  et  non  plus  un  aliment  de 
première  nécessité. 

La  réalité  de  cet  impôt  souvent  considé- 
rable est  prouvée  par  l'élévation  subite  du 
prix  d'une  denrée  agricole  aussitôt  qu'elle 
cesse  d'être  taxée. 

En  compensation,  l'agriculteur  ne  béné- 
ficie d'aucune  remise  sur  les  produits  (]u'il 
doit  acheter  et  ne  bénéficie  d'aucune  taxe 
sur  les  engrais,  les  machines,  les  objets  mo- 
biliers, les  vêlements  qu'il  doit  se  procurer. 
Cette  absence  de  contre-partie  confirme 
encore  le  caractère  de  la  limitation  arbitraire 
du  prix  de  ses  denrées. 

Et,  cependant,  les  autres  causes  de  dé- 
penses sont  proportionnellement  plus  élevées 
pour  lui  que  pour  les  habitants  des  villes; 
les  corps  de  métiers  sollicités  par  les  besoins 
des  grands  centres  ne  veulent  plus  perdre 
leur  temps  en  allées  et  venues  sur  les  Ion- 


LAGRlCLLTdBE  ET  LljPlNIOM  PUBLIQUE 


235 


gues  distances  de  la  campagne  ;  le  cultiva- 
teur ne  trouve  plus  d'ouvriers  du  bâtiment  et 
doit  payer  proportionnellement  plus  qu'en 
ville  pour  ces  professions.  11  en  est  de  même 
s'il  doit  avoir  recours  au  médecin,  enfin  le 
moindre  achat  nécessite  un  voyage  à  la  ville. 

Les  ouvriers  agricoles,  dont  il  a  besoin  au 
moment  de  certains  grands  travaux,  ou 
même  comme  aide  permanente,  débauchés 
par  les  usines  qui  les  envoient  même  cher- 
cher en  camion  dans  certains  villages  et  les 
ramènent  le  soir,  quittent  la  culture  ou 
demandent  de  13  à  20  fr.  par  jour.  L'agri- 
culteur limité  dans  ses  possibilités  de  vente 
ne  peut  accorder  ces  prix  et  n'a  plus  à  comp- 
ter que  sur  sa  famille,  heureux  quand  l'usine 
ne  lui  enlève  pas  ses  enfants.  Et  c'est  contre 
ces  hauts  prix  payés  par  les  usines,  qui  font 
iiausser  parallèlement  le  prix  de  la  vie,  qu'on 
ne  lui  permet  pas  de  lutter,  en  laissant  jouer 
librement  l'offre  et  la  demande  pour  la  vente 
de  ses  produits. 

11  n'est  pas  niable  que  ce  soit,  comme 
nous  venons  de  le  dire,  une  façon  de  lui  faire 
supporter  à  lui  seul  une  charge  sociale  qui 
n'est  justifiée  qu'en  ce  qui  concerne  le  pain, 
mais  qui,  dans  ce  cas,  devrait  être  supportée 
par  tout  le  pays. 

Si  l'on  veut  que  l'agriculteur  produise,  el 
produise  tout  ce  (jui  est  nécessaire  à  noire 
pays,  il  faut  avoir  une  politique  agraire.  11 
faut,  ou  bien  continuer  à  constituer  avec  les 
agriculteurs  une  catégorie  à  part,  mais  alors 
l'envisager  comme  telle  et  lui  accorder  des 
avantages  suffi.sants  pour  compenser  les 
lourdes  charges  qu'on  lui  impose  et  qu'on 
n'impose  à  aucune  autre  ;  ou  bien  leur  rendre 
la  liberté  complète,  les  mettre  sur  le  même 
pied  que  les  autres  citoyens  et  faire  face  par 
d'autres  procédés  aux  charges  sociales 
jugées  indispensables. 

Et  c'est  d'autant  plus  urgent  qu'au  cours 
des  tâtonnements  internationaux,  telle  solu- 
tion peut  intervenir  qui  fasse  brusqueinent 
baisser  le  prix  du  blé  par  exemple.  Sans  la 
garantie  d'une  politique  agraire  certaine, 
l'agriculteur  peut  craindre  que  ceux  qui  ont 
été  les  plus  ardents  à  demander  la  taxation 
ne  soient  à  ce  moment  les  plus  ardents  à 
refuser  toute  protection  qui  retarde  la  chute 
des  cours.  Le  cultivateur  qui  n'aurait  pas  été 
admis  à  bénéficier  des  hauts  cours  serait 
donc  contraint  de  subir  la  baisse  dans  toute 
son  ampleur.  Ne  serait-on  pas  assuré,  dans 
ce  cas,  de  voir  disparaître  toute  culture  de- 
mandant de  la  main-d'cpuvre  comme  le  fait 
s'est  produit  eu  Angleterre  il  y  a  quelque 
trente  ans.   Or,  tous  les   économistes   sont 


d'accord  pour  reconnaître  qu'il  faut  conser- 
ver notre  situation  privilégiée  d'avant-guerre 
el  rester  grands  producteurs  de  toutes  les 
denrées  de  consommation. 


En  résumé,  on  était  tellement  habitué  à 
voir  l'agriculteur  se  contenter  de  très  petits 
profits,  qu'on  s'étonne  le  jour  où  il  a  de 
l'argent,  sans  réfléchir  à  l'importance  rela- 
tive de  la  somme  ou  à  son  origine.  Or,  l'ori- 
gine de  l'argent  liquide  que  l'on  constate  en 
ce  moment  entre  les  mains  des  fermiers  de 
10  à  100  hectares  peut  être  établie  à  peu  près 
exactement  en  triplant  la  valeur  du  cheptel 
bétail  possédé  en  1913,  en  additionnant  les 
sommes  représentant  le  salaire  correspon- 
dant au  travail  des  membres  de  la  famille 
pendant  cette  période,  et  en  additionnant  les 
économies  forcées  que  le  cultivateur  a  faites 
en  ne  pouvant  recevoir  ni  engrais  ni  instru- 
ments neufs  pour  remplacer  les  vieux.  Il  y  a 
donc  affectation  à  trois  chapitres  différents  : 
une  augmentation  d'inventaire  qui  a  cons- 
titué un  bénéfice  l'année  où  elle  s'est  pro- 
duite, mais  qui  ne  varie  plus,  une  somme  à 
imputer  au  chapitre  salaires,  et  enfin  une 
somme  en  attente  qui  aurait  suffi  à  assurer 
des  remplacements  au  moment  où  elle  a  été 
perçue,  mais  qui  sera  très  insuffisante  pour 
assurer  ces  mêmes  remplacements  au  m  ornent 
où  l'on  pourra  les  faire.  Il  faudra  à  ce  moment 
prélever  sur  un  des  autres  chapitres  pour 
parfaire  le  complément  correspondant  aux 
hausses  successives.  Si  bien  que  les  sommes 
liquides  dont  disposent  les  agriculteurs  leur 
seronlprochainement  indispensables  en  tota- 
lité pour  rétablir  leurs  exploitations  dans 
l'état  où  elles  étaient,  et  qu'à  partir  d'aujour- 
d'hui, du  fait  de  la  hausse  du  coût  de  la  vie 
qui  a  non  seulement  rattrapé,  mais  dépassé 
la  hausse  des  denrées  agricoles,  le  cultiva- 
teur voit  revenir  les  années  médiocres 
d'avant-guerre. 

Il  nous  semble  donc  évident,  en  premier 
lieu,  que  les  impôts  des  cultivateurs  ne  peu- 
vent être  comparés  à  ceux  des  autres  caté- 
gories de  citoyens.  Le  chifl're  perçu  par  le  fisc 
d'exprimé  pas  pour  eux  le  total  des  charges 
supportées,  comme  cela  est  exact  pour 
d'autres  professions.  En  second  lieu,  une  po- 
litique agraire  définitive  est  indispensable 
pour  décider  le  cultivateur  à  continuer  à  tra- 
vailler et  à  produire  ce  dont  le  pays  a  le  plus 
besoin.  Ce  n'est  pas  en  quelques  jours  ni 
même  en  quelques  semaines  <]u'il  peut  faire 
varier  son  assolement.  Le  blé  se   sèràe   en 


»6 


DÉPENSES  COMPARÉES  DES  CHEVAUX,  DES  BOEL'FS  ET  DES  TRACTEUHS 

ce  qu'on  ignore  ou  qu'on  feint  d'ignorer 
faute  de  savoir  prendre  les  décisions  qu'im- 
posent les  circonstances. 

P.    BE   MOKICABLT, 
Ingénieur  agromcm»,  dépuUi  i»  l'Ai*. 


général  sur  une  terre  préparée  au  moins  un 
an  d'avance,  souvent  deux  ans.  Il  est  donc 
n  dispensable,  pour  cultiver  cette  céréale, 
que  l'agriculteur  sache  un  an  ou  deux 
d'avance,  s'il  sera  encouragé  ou  brimé.  Voilà 


DÉPENSES  COMPARÉES  DES  CHENAUX,  DES  BŒUFS 

ET  DES  TUACTEURS 


Dans  les  co^nditions  économiques  que  nous 
subissons,  au  moment  de  la  reprise  des 
grands  travaux  aux  champs,  il  nous  a  semblé 
intéressant  de  puiser  dans  les  documents 
que  nous  amassons  à  Bertrandfosse  pour 
présenter  à  nos  lecteurs  quelques  renseigne- 
ments susceptibles  de  les  intéresser  puis- 
qu'ils nous  sont  souvent  demandés. 

Dès  qu'il  s'agit  de  chiffrer  exactement,  il  y 
a  toujours  matière  ù  contestation.  On  en  dé- 
duit trop  facilement  qu'il  est  impossible  de 
coniptabiliser  en  culture.  Dans  le  commerce 
9u  dans  l'industrie,  on  est  en  présence  de  dif- 
ficultés semblables.  Si  les  intéressés  arrivent 
à  avoir  des  vues  générales,  c'est  qu'ils  font 
lo.  part  plus  grande  aux  frais  généraux,  aux 
amortissements,  à  tout  ce  qui  contribue  en 
un  mot  à  assurer  une  trésorerie  plus  facile  et 
un  minimum  de  bénéfices  auxquels  le  profit 
-avoué  vient  s'ajouter.  Nous  n'avons  qu'à 
faire  admetU-e,  grâce  à  une  organisation  pro- 
fcisionnetle  toujours  plus  forte  et  plus  active, 
un  point  de  vue  semblable  quand  il  s'agit 
d'agriculture. 

Prix  de  revient  de  la  journée  de  travail 
d'un  cheval. 
<•  Nourriture  : 


ï  kilogr.   d'avoine   à  90  fr. 

ic3  100  kilogr. 7.20 

1  botte  1/2  de  fourrage  à  2  fr.  3     » 

2  iiottes  de  paille  à  1  fr.  25.  2.50 

36:;  X  12.70 
(Le  fumier  n'est  jias  pris  en  compte  étant 
donnée   la  basse  estimation  des    den- 
rées.) 
2"  Amortissement  : 
Par  an,  au  priï   d'achat  actuel    et  avec 

l'aléa  (1) 

3»  i'errure  : 
Uae  ferrure  complète  par  mois,  clous   à 

glace,  etc 16  X  12 

4»  Harnachement  : 
Entretien  (mémoires  de  l'exercice  1919-20 

pour  20  chevaux)  pour  1  cheval 

li»  Intérêt  du  capiial  engage',  imprévu 


francs 


4  635 


Total. 


500 


192 


1S3 
190 

700 


(1)  Voir  notre  étude  dans  la  Gazette  du  Village  du 
SI  août  1919. 


Comme  un  cheval  à  la  ferme,  s'il  mange 
tous  les  jours,  ne  travaille  guère  que  275  jours 
par  an,  le  prix  du  collier  sans  conducteur 
est  de  5  700:  '275  =  20  fr.  75  ou.  avec  char- 
retier, en  comptant  un  homme  pour  trois 
chevaux  :  24  fr.  75,  mettons  25  fr. 

Prix  de  revient  de  la  journée  de  travail 
d'im  bœuf. 
I"  Nourrilure  : 


Betteraves,  fourrages,  tourteau,  herbe, 
suivant  les  saisons 

(Nous  ne  reproduisons  pas  UB  détail  fas- 
tidieux, mais  la  valeur  de  6  fr.  80  attri- 
buée à  la  raiion  journalière  d'un  bon 
bœuf  de  travail  est  conforme  à  la  réa- 
lité.) 

2"  Amortissement  : 

Difficile  à  fixer:  ([uel  sera  le  prix  de  la 
vianile  dans  :!  ou  4  ans'.'  On  peut  appré- 
cier les  choses  ainsi  :  1  bœuf  de  800  kil. 
est  acheté  3  fr.  7.5  le  kil.  vif,  soit  >u 
minimum  3  OUÛ  fr.,  sera  revendu  2  fr. 
le  kil.  pesant  900  kil.,  soit  1.800,  fr. 
3  000  —  1  SOO  =  1  200  fr.  :  3  ans  =  400  fr. 

3°  Ferrure  : 

6  ferrures  à  lo  fr 

4°  Harnachement 

5"  lulérêt  du  capital  engagé,  imprévu 


2. m 


400 

90 

60 

162 


Total. 


3  200 


Soit  pour  250  jours  de  travail  12  fr.  80  sans  con- 
ducteur ou  avec  le  bouvier  travaillant  souvent  avec 
i  bœufs  :  15  fr.  80,  mettons  16  fr. 

Prix  de  revient  du  tracteur. 


1»  Car/jurant  :  consommation  pour  1  hect.  'lO 
à  raison  de  50  litres  par  hectare  à  2  fr. 
avec  transport  et  déchet 

2°  Huile,  graisse,  pétrole,  chiffons ,. 

3»  Amortissement  et  entretien  : 
Prix  d'achat  du  groupe  :  21  000  fr.;  aiiior- 
tissement  en  3  ans,  soit  7  000  fr.  à  ré- 
partir sur   150  jours  de   travail;  la  va- 
leur au  bout  de  3  ans  égalant  l'entretien 

4»  Conducteur  : 
Fixe  et  prime,  par  jour 

5°  Intérêt  du  capital  engagé  : 
A  5  0/0,  1  050  fr.:  150  jours,  soit 


90 
23 


46 


16 


SUR  LA.  FILOSITÈ  DES  POMMES  DE  TERRE 


237 


6°  Assurance,  iniprëva  : 

Pris  excessif  des  pièces  de  rechange  par 
suite  de  variations  de  change,  etc 18 

Pour  1  labour  moyen  sur  1  liect.  1/-.  260 

Prix  comparatif  du  labour  d'un  hectare  à  0"  20 
Ae  profondeur  pour  avoine  au  printemps  de  1920. 

1"  Avec  3  chevaux  : 

;r.  c. 
2.\i  X  3  =7S  fr.   Eu  supposant  un    travail 
effectué  de  40  ares  par  jour,  on  arrive 
d  un  total  de ISl.uO 

2o  Acee  4  bœufs  : 
l(iX4  =  t)4  fi'-  En  supposant  qu'un  hec- 
tare est  labouré  en  3  jours,  64  X  3,  soit      iVi2     « 
3»  Avec  le  tnicleur M'i     •> 

Observations.  —  Mous  nous  garderions 
bien  de  déduire  d'une  noie  aussi  superfi- 
cielle la  supériorité  de  tel  ou  tel  moteur. 
Chacun  a  ses  avantages  et  ses  inconvénients. 
Le  cheval  et  le  bœuf  ont  l'avantage  d'être 
nourris  avec  les  produits  de  l'exploitalion. 
Le  premier  est  peu  sujet  aux  maladies  épi- 
zootiques,  il  rend  de  grands  services  sur  la 
roule;  le  second  s'amortit  plus  aisément, 
produit  une  quantité  coBsidérable  de  fumier, 
mais  l'a  fièvre  aphteuse,  de  plus  en  plus  fré- 


quente, rend  son  utilisation  assez  aléatoire, 
surtout  sur  la  route. 

Que  dire  du  tracteur?  Comme  tout  nou- 
veau venu,  il  séduit.  11  a  cependant  des 
inconvénients  dus  à  lui-même,  mais  dus 
surtout  aux  conditions  économiques  excep- 
tionnelles dans  lesquelles  nous  nous  trou- 
vons. Les  pièces  de  rechange  coûtent  tort 
cher,  l'essence  fait  défaut  au  moment  où  le 
travail  presse  le  plus... 

Quoi  qu'il  en  soit,  en  cette  période  de 
crise,  l'économie  du  kilogrammètre  méca- 
nique par  rapport  au  travail  du  moteur  animé 
apparaît  clairement. 

C'est  si  vrai  qu'aux  Etats-Unis  les  trac- 
leurs  s'emploient  toujours  davantage  et  que 
les  éleveurs  de  chevaux  ont  recours  aux 
journaux  agricoles  les  plus  répandus  pour 
défendre  la  cause  des  produits  de  leurs  ha- 
ras. En  France,  nos  belles  races  ont  encore 
de  beaux  jours  à  entrevoir,  mais  le  brillant 
avenir  du  moteur  mécanique  est  indiscu- 
table. 

Henry  Girabd, 

Agriculteur, 
Membre  du  Conseil  supérieur  de  l'Agriculture. 


SUR  LA  FILOSITÉ  DES  POMMES  DE  TERRE 


Dans  un  article  sur  la  «  Dégénérescence 
des  Pommes  de  terre  »,  publié  dans  ce 
Journal  (1),  nous  avons  signalé  les  conclu- 
sions inattendues  des  recherehes  de  M.  G. -M. 
Taylor  sur  cette  grave  affection,  dont  les 
principales  sont  l'arrêt  du  fonctionnement  du 
système  vasculaire  et  l'absence  du  ferment 
diastasique.  La  fécule  ne  parvenant  pas  à 
être  transformée  en  sucre,  «  le  germe  sort 
ainsi  à  moitié  atïamé  de  l'œil  »,  suivant  l'ex- 
pression même  de  l'auleur.  Les  variétés  à 
tubercules  lisses  et  à  yeux  superficiels  y 
seraient,  selon  lui,  plus  particulièrement 
prédisposées. 

La  filosiié  est  éminemment  variable  dans 
sa  fréquence  et  dans  son  intensité,  suivant 
les  variétés  et  les  saisons.  11  semble  que  les 
années  chaudes  et  sèches,  durant  lesquelles 
les  tubercules  se  développent  péniblement, 
soient  celles  à  la  suite  desquelles  les  Pommes 
de  terre  fileuses  soient  les  plus  abondantes. 

Les  variétés  ne  sont  pas  toutes  également 
prédisposées  à  filer.  Celles  dont  les  yeux  sont 
petits  et  les  germes  usuellement  minces  en 
présentent     généralement    le    plus     grand 

(1)  Voir.  Journal  d' Agriculture  pratique,  1918, 
page  327. 


nombre,  tandis  que  celles  dont  les  yeux  sont 
creux,  gros,  elles  germes  normalement  forts 
n'en  présentent  que  lorsqu'elles  sont  très 
appauvries.  On  ne  peut  s'empêcher  de  re- 
marquer que  les  variétés  du  type  Chave  qui 
présentent  ces  caractères  sont  remarquable- 
ment résistantes. 

Enfin,  la  filosité  n'affecte  pas  également 
tous  les  germes  des  mêmes  tubercules.  A  .son 
maximum  de  virulence,  les  germes  s'allon- 
gent péniblement  de  quelques  centimètres 
ou  ne  parviennent  même  pas  à  sortir  des 
yeux.  On  dit  que  ces  tubercules  ont  boulé, 
lorsqu'ils  ne  parviennent  pas  à  émettre  de 
tiges  après  leur  plantation.  Ils  se  conservent 
en  terre  sans  se  décomposer  et  y  produisent 
parfois  quelques  tubercules  minuscules. 

Certaines  variétés,  notamment  les  très 
hâtives  boulent  fréquemment,  lorsque  les 
plants,  de  production  locale  et  déjà  appauvris, 
n'ont  pas  été  mis  ù  germer  avant  leur  plan- 
tation. La  Pomme  de  terre  Marjolin,  aujour- 
d'hui complètement  dégénérée  et,  d'ailleurs, 
souvent  fausse  dans  les  quelques  petits  lots 
que  sa  vieille  réputation  lui  vaut  encore,  y 
était  particulièrement  prédisposée. 

Lorsque  le  germe  de  ces  variétés  vient  à 
être  cassé,  les  tubercules   boulent  fréquem- 


238 


SUR  LA  PILOSITÉ  DES  POMMES  DE  TERRE 


ment,  même  lorsqu'ils  sont  sains.  Si  on  les 
met  de  nouveau  à.  germer  et  qu'on  les  plante 
ensuite,  ils  poussent  alors,  mais  avec  un 
retard  notable. 

La  filosilé  se  présente  surtout  chez  les  va- 
riétés appauvries  par  le  manque  de  sélection 
et  la  culture  locale  prolongée.  Les  tubercules 
moyens  et  petits  en  sont  principalement 
affectés;  les  gros  le  sont  moins  fréquemment 


l'"ig.  !)1.  —  Pûinmc  de  terre  alleinte  de  filosilé. 

(Les  germes,  très  minces,  ont  produit  des  tubercules 

minuscules.) 

et  souvent  dans  leur  partie  inférieure  seule- 
ment. 

Les  germes  filiformes  se  présentent  à  tous 
les  états,  depuis  celui  d'un  simple  fil  pâle, 
portant  parfois  quelques  tubercules  minus- 
cules, qui  se  desséche  rapidement  à  l'air  ou 
que  le  moindre  choc  brise,  jusqu'à  l'état  à 
peu  près  normal. 

Knfin,  on  trouve  assez  fréquemment  des 
Pommes  de  terre  demi-fileuses,  telles  que 
celles  représentées  par  la  figure  52.  Cliez 
ces  tubercules,  le  germe  terminal  est  à  peu 
près  normal,  tandis  que  les  latéraux  sont 
plus  ou  moins  minces  et  d'autant  plus  qu'ils 
sont  plus  inférieurs.  Ces  tubercules-là  sont 
les  plus  dangereux  au  point    de    vue    des 


plants,  parce  que  Icur  état  peut  laisser  quel- 
ques doutes  dans  l'esprit  de  ceux  qui  les 
choisissent  et  aussi  parce  qu'ils  frappent 
moins  l'attention. 

S'il  n'y  a  pas  infection  des  yeux  par  une 
maladie  encore  inconnue,  il  faut  donc  ad- 
mettre que,  sinon  la  diastase,  du  moins  la 
circulation  de  la  sève  s'effectue  d'une 
façon  inégale  dans  les  différentes  parties  du 
tubercule  et  qu'elle  diminue  progressive- 
ment du  sommet  à  la  base,  puisque  les  yeux 
inférieurs  sont  toujours  les  plus  affectés. 

De  ces  faits,  nous  pouvons  tirer  un  rensei- 
gnement utile  à  un  double  point  de  vue  : 

1°  La  diastase  s'effectuant  le  mieux  dans  la 
partie  supérieure  du  tubercule,  qui  est  de 
formation  la  plus  récente,  confirme  l'efficacité 
de  l'arrachage  prématuré  des  plants  dont 
nous  avons  précédemment  parlé  (1); 

2'  Lorsqu'on  emploie  comme  plants  des 
gros  tubercules  non  germes,  qu'on  est  obligé 
de  sectionnerau  moment  de  la  plantation,  on 
s'expose,  en  utilisant  les  tranches  inférieures, 
à  ce  qu'elles  soient  atteintes  de  filosilé,  sur- 
tout s'ils  proviennent  d'un  lot  appauvri  par 
un  manque  de  sélection  et  plusieurs  années 
de  culture  sans  renouvellement  des  plants. 
Ces  tranches  inférieures  valent  en  tous  ca.s 
beaucoup  moins  que  le  sommet,  parce  que 
les  yeux  y  sont  beaucoup  moins  nombreux  et 
parce  que,  s'ils  ne  sont  pas  atteints  de  filo- 
silé, leur  force  végétative  est  beaucoup  moins 
grande  que  celle  des  yeux  terminaux. 

C'est  là,  à  n'en  pas  douter,  une  des  causes 
de  l'irrégularité  de  végétation  des  plantes 
que  l'on  observe  fréquemment.  Lorsque  les 
plantes  faibles  abondent,  il  en  résulte  une 
diminution  considérable  de  rendement  et 
une  perte  sèche  pour  le  cultivateur  insou- 
cieux. 

Ce  fait  est  un  nouvel  argument  en  faveur 
de  l'emploi  exclusif,  si  possible,  des  têtes  de 
tubercules  que  nous  avons  préconisé  dans 
un  précédent  article  [-1\ 

11  va  sans  dire  que  tous  les  tubercules 
atteints  de  filosilé  totale  ou  partielle,  ou  dont 
les  germes  paraissent  simplement  faibles^ 
doivent  être  impitoyablement  écartés  des 
semences,  car  l'expérience  a  toujours  dé- 
montré que  la  vigueur  des  plants  étail 
dépendante  de  la  force  des  germes.  S'ils  pro- 
duisent  parfois  quelques  petits  tubercules 

(1)  Voir  Journal  d'Agriculture  jn-alique,  1918, 
page  131. 

(2)  Voir  Journal  d'Agriculture  prcilique  da  12  fé- 
vrier 1920,  page  146. 


LES  ENGRAIS  AZOTÉS  EN  COUVERTURE 


239 


lorsque  partiellenienl  afTecLés,  leur  produc- 
tion est  toujours  très  faible  et  leurs  tuber- 
cules encore  moyens  risquent  de 
passer  dans  les  futures  semences. 

Pour  les  distinguer,  il  faut  donc 
faire  (i;ermer  les  tubercules  avani 
la  plantation,  non  pas  en  les  lais- 
sant dans  une  cave  obscure,  mais 
en  les  exposant  à  l'air  et  à  la  lu- 
mière, sinon  dès  l'automne,  du 
moins  dès  que  les  gros  froids  sonl 
passés,  soit  dès  la  mi-  ou  la  lin  de 
février.  Comme  on  ne  peut  songci- 
à  disposer  dans  des  clayettes  les 
grosses  quantités  de  plants  néces- 
saires aux  grandes  cultures,  il 
nous  semble  que  les  greniers,  en 
partie  vides  à  cette  époque,  pour- 
raient avantageusement  être  utili- 
sés pour  cet  usage.  La  germina- 
tion y  sera  plus  lente  et  les  ger- 
mes plus  courts  que  dans  une 
cave,  mais  les  différences  entre  les 
germes  normaux  et  tileux  reste- 
ront les  mêmes.  Tous  les  tuber- 
cule=;  qui  n'auront  pas  germé  ou 
dont  les  germes  paraîtront  moin- 
drement faibles  devront  être  en- 
voyés à  la  consommation. 

I^es  lecteurs  qui  ont  suivi  la 
série  d'arlicles  que  nous  avons  pu- 
bliés dans  ce  journal  au  cours  de 
ces  dernières  années,  ont  dû  re- 
marquer que  nos  efforts  se  sonl 
constamment  portés  vers  la  néces- 
sité du  choix  et  de  la  préparation 
des  plants  pour  amoindrir  les 
effets  désastreux  de  la  dégénérescence.  Il  ne 
faut  pas  aller  chercher  ailleurs  que  dans  le 
manque  de  ces  soins  primordiaux  la  cause 
principale  de  la  médiocrité  des  rendements 
de  beaucoup  de  cultures.  Lorsque  cette  né- 


cessité sera  rentrée  dpns  l'esprit  de  tous  les 
cultivateurs  français  coumie  elle  l'est   dans 


Fi" 


—  Pumiiit>>  lie  lerre  ileini-ûleuses  (variélés  diverses.) 

celui  de  nos  amis  d'outre-Manche,  un  grand 
progrés  dans  la  culture  de  la  l'onime  de 
terre  aura  été  réalisé  chez  nous. 

S.    MOTTET. 


LES  ENGRAIS  AZOTÉS  EN  COUYERTUHE 


L'application  d'engrais  azotés  en  couverture 
sur  les  céréales  d'automne,  au  sortir  de  l'hiver, 
est  une  des  pratiques  les  plus  habituelles  dans 
toutes  les  régions  de  bonne  culture;  c'est  aussi 
l'une  des  plus  judicieuses;  son  effet  sur  les  ren- 
dements est  bien  connu  et  M.  Caziot  en  donnait 
ici  même,  tont  récemment,  une  nouvelle  preuve 
dans  l'étude  si  documentée  qu'il  consacrait  à  la 
légende  de  l'infériorité  de  l'agriculture  en 
France  (1). 

Tous    les    départements     connus    pour    leur 

{{)  Voir  Journal  d'Agriculluve  pratique,  décembre 
1919,  p.  907  et  927. 


grande  productivité,  au  moins  égale  à  celle  des 
meilleures  terres  allemandes,  sont  aussi  répu- 
tés pour  être  de  gros  consommateurs  de  nitrates. 

S'il  était  possible  de  réunir,  sur  l'utilisation 
des  engrais,  des  chifTres  aussi  précis  que  ceux 
du  .Service  du  Contrôle  des  stocks  sur  les  rende- 
ments en  blés,  eu  procédant  par  régions  agri- 
coles, comme  le  propose  très  justement  notre 
distingué  camarade,  on  arriverait  certainement  à 
une  coïncidence  très  nette. 

Mais  ces  régions  privilégiées  ne  sont  pas,  il 
s'en  faut,  toute  la  France,  et  trop  de  nos  agricul- 
teurs ignorent  encore  ou  méconnaissent  l'effica- 
cité des  fumures  azotées;  utiles  toujours,  elles 


ut 

sont  particulièrement  nécessaires  cette  année  où 
la  réduction  du  cheptel,  la  pénurie  .les  pailles  et 
le  déficit  en  aliments  concentrés  du  bétail  vien- 
nent diminuer  à  la  fois  les  quantités  disponibles 
et  les  qualités  fertilisantes  du  fumier  de  ferme. 

Il  nous  suffira  de  répéter  ici,  après  tous  les 
maîtres  de  l'agronomie,  ce  qu'ont  maintes  fois 
constaté  dans  leurs  cultures  les  meilleurs  agri- 
culteurs du  monde  entier.  L'application  en  cou- 
verture, au  sortir  de  l'hiver,  de  100  kilogr.  de 
nitrate  augmente  le  rendement  du  blé  de  300  à 
400  kilogr.  de  grains  et  du  poids  correspondant 
de  pailles. 

Au  moment  où  des  peuples  entiers  manquent 
de  pain,  c'est  un  devoir  pour  tous  :  propriétaires 
exploitants,  fermiers  ou  métayers,  de  faire  pro- 
duire à  leurs  terres  le  plus  de  blé  possible,  en 
leur  donnant  du  nitrate,  et  c'est  aussi  une  bonne 
affaire  parce  que  les  excédents  de  récolte  paient 
largement  la  dépense  d'engrais,  même  aux  prix 
très  élevés  de  ceux-ci. 

C'est  en  mars-avril  qu'il  faut  donner  au  blé  de 
l'azote  nitrique;  à  cette  période  de  sa  vie,  la  cé- 
réale souffre  d'une  véritable  faim  d'azote,  et  les 
nitrates,  directement  assimilables,  constituent 
alors  pour  elle  le  meilleur  des  aliments. 

De  ces  nitrates,  le  plus  connu  est  le  nitrate  de 
soude,  qui  nous  vient  du  Chili  par  bateaux  en- 
tiers ;  nous  en  avons  importé  près  de  .100  000  ton- 
nes en  4914. 

Au  cours  des  cinq  dernières  années,  nos  terres 
eu  ont  été  presque  complètement  privées.  K'-- 
serve  pendant  la  guerre  à  la  fabrication  de  l'ac  ide 
nitrique,  principe  constituant  essentiel  des  ex- 
plosifs nilrés  si  largement  employés  sur  tous  les 
fronts  et  par  tous  les  belligérants,  le  nitrate  de 
soude  nous  ariive,  faute  de  bateaux,  par  petites 
quantités  grevées  d'un  fret  excessif;  le  cours 
défavorable  du  change  vient  encore  en  hausser 
le  prix  sur  notre  marché. 

A  défaut  du  nitrate  de  soude,  qui  sera  rare  et 
cher  cette  année,  nous  conseillons  l'emploi  des 
nitrates  synthétiques  dont  l'industrie  s'est  déve- 
loppée considérablement  pendant  les  hostilités  : 
nitrate  de  chaux  et  nitrate  d'ammoniaque  ont 
fait,  depuis  longtemps,  leurs  preuves.  Voici  venu 
le  moment  d'en  généraliser  l'usage. 

C'est  sous  l'orme  de  nitrale  de  chaux  que 
l'azote  de  tous  les  engrais  azotés  arrive  le  plus 
fréquemment  aux  racines  des  plantes  cultivées, 
après  une  série  de  modifications  plus  ou  moins 
lentes,  suivant  la  nature  du  sol  et  des  engrais; 
en  donner  aux  plantes,  a  dit  Schlœsing,  c'est  leur 
offrir  une  nourriture  à  laquelle  elles  sont  spécia- 
lement adaptées. 

Le  nitrate  de  chaux  ne  renferme  aucune  ma- 
tière inutile  ou  nuisible,  comme  il  s'en  rencontre 
souvent   dans   tant   d'autres   engrais.   Composé 


LÉ  TRIAGE  DES  SEMENCES  DE  CÉKÉALES 


uniquement  d'acide  nitiique.  produit  en  brûlant 
l'azote  de  l'air  à  la  température  élevée  (3  OOU  de- 
grés) de  l'étincelle  électrique,  et  de  chaux,  ali- 
ment des  végétaux  et  amendement  des  sols,  i! 
est  immédiatement  assimilable  sans  nouvelle 
transformati(in  et  complètement  utilisé  par  les 
plantes. 

L'industrie  du  nitrate  de  chaux  est  née,  comme 
l'on  sait,  en  .'Vorvège,  avec  l'appui  d'importants 
capitaux  fran(  ais.  Après  avoir  contribué  de  tout 
leur  pouvoir  à  la  victoire  du  Droit,  en  fournis- 
sanl  aux  armées  de  l'Entente  du  nitrale  d'am- 
moniaque pour  leurs  explosifs,  les  puissantes 
usines  de  la  Société  norvégienne  de  I  Azote  ont 
repris,  depuis  l'armistice,  leurs  fabrications  du 
temps  de  paix;  mais  les  méthodes  de  travail  se 
sont  améliorées,  les  usines  se  sont  amplifiées  et 
les  300  000  chevaux  des  fabriques  de  Notodden 
et  de  Rjukaii  produisent  maintenant  de  150  000  à 
-00  000  tonnes  par  an  de  nitrate  de  chaux  gra- 
nulé, exempt  de  poussière  et  d'un  emploi  aussi 
facile  que  celui  des  autres  engrais. 

Le  nitrate  de  chaux  de  Norvège  s'emploie  à  la 
même  époque  et  de  la  même  façon  que  le  nitiate 
de  soude,  auquel  il  peut  être  substitué  poids 
pour  poids,  bien  qu'il  soit  un  peu  moins  riche 
en  azote  (13  0  0  dans  le  nitrate  de  chaux  contre 
l'j.5  0/0  dans  le  nitrate  de  soude).  Il  faut  seule- 
ment éviter  de  l'abandonner  à  l'humidité  et  c'est 
pour  ce  motif  qu'il  est  livré  en  fûts  de  bois, 
bien  étanches;  ce  mode  d'emballage,  particuliè- 
rement avantageux  pour  l'acheteur,  est  aussi 
une  précieuse  garantie  d'authenticité. 

On  épand  le  nitrate  de  chaux  en  couverture 
en  mars-avril,  avant  le  hersage,  par  temps  sec, 
au  semoir  mécanique  de  préférence,  à  raison  de 
l"iO  à  200  kilogr.  par  hectare;  il  peut  être  mé- 
langé avec  tous  les  autres  engrais  à  condition 
d'employer  le  mélani-'e  aussitôt. 

Le  nitrate  d'ammoniaque  entrait  dans  la  com- 
position de  certains  des  explosifs  les  plus  em- 
ployés et  les  poudreries  de  l'Etal  en  avaient 
emmagasiné  des  stocks  considérables.  Klles  les 
liquident  à  des  conditions  fort  avantageuses  de 
prix,  sinon  de  livraison,  et  c'est  à  ce  titre  que 
nous  le  signalons  ici,  bien  que  sa  composition 
on  fasse  plutôt  un  engrais  de  fonds  pour  les  ra- 
cines fourragères  et  industrielles,  la  pomme  de 
terre  et  la  vigne,  qu'un  engrais  de  couverture 
pour  les  céréales  d'automne.  Il  contient  34  à 
3;j  0/0  d'azote  :  moitié  azote  nitrique  et  moitié 
azote  ammoniacal;  sur  céréales,  on  ne  dépassera 
pas  "10  kilogr.  par  hectare,  en  le  mélangeant  au 
moment  de  l'emploi  avec  du  superphosphate 
bien  sec,  de  la  sylvinile  d'Alsace  ou  du  plâtre 
cru  pour  en  faciliter  la  distribution. 

A.    COUTUBIKR, 

Ingénieur  agronome. 


LE  TRIAGE  DES  SEMENCKS  DE  CEREALES 


Depuis  deux  ans,  le  Journal  (T Agriculture 
pratique  a  rappelé,  i\  diverses  reprises,  les 


avantages  que  présente  le  triage  des  semen- 
ces pour  assurer  un  rendement  élevé  des  ré- 


LE  TRIAGE  DES  SEMENCES  DE  CEREALES 


241 


colles  de  céréales.  Le  triage  réalise,  en  effet, 
une  sélection  mécanique  dont  les  résultats 
ont  été  démontrés  de  la  manière  la  plus  com- 
plète. 

Dans  le  numéro  du  24  janvier  l'J18,  on 
rappelait  les  expériences  concluantes  pour- 
suivies par  M.  Ringelmann  en  1893  et  qui 
démontraient  les  accroissements  importants 
que  le  triage  des  semences  assure  dans  le 
rendement  des  récoltes.  On  signalait  en  même 
temps  les  résultats  obtenus  dans  le  même 
sens  par  le  Comice  de  Castres  iTarn).  A  l'ac- 
croissement dans  le  rendement  s'ajoute  la 
diminution  des  mauvaises  herbes  dont  les 
graines  ont  été  éliminées  par  le  triage. 


Si  les  trieurs  sont  répandus  dans  la  grande 
culture,  ils  ne  sont  pas,  à  raison  de  leur  prix 
relativement  élevé,  facilement  accessibles 
pour  les  petits  cultivateurs.  De  là  l'idée  de 
recourir  à  l'action  syndicale.  Cette  idée  a  été 
mise  en  pratique,  il  y  a  une  vingtaine  d'an- 
nées, par  des  Syndicats  de  cultivateurs  dans 
le  département  du  Pas-de-Calais.  Celte  appli- 
cation n'est  pas  la  seule  ;  dans  le  numéro  du 
2(')  décembre  1918,  M.  Maurice  Martin  faisait 
ressortir  les  avantages  obtenus  avec  le  trieur 
syndical  de  Busy  (Doubs)  qui  est  en  service 
depuis  l'année  1908. 

h.  côté  du  triage  par  Syndicat,  on  peut 
placer  l'entreprise  de  triage  à  façon  par  des 


'^pliulo    Primaiill,  Vendôn 
l''ig.  ;J3.  —  Installation  du  triage  des  semences  de  céréales  dans  une  gare. 


particuliers  avec  un  trieur  ambulant.  Dans  le 
numéro  du  13  mai  1919,  M.  Ringelmann  a 
exposé  l'heureuse  combinaison  adoptée  pen- 
dant la  guerre  par  M.  Henry  Girard,  agricul- 
teur à  Plailly  (Oise),  pour  établir  un  trieur 
locomobile,  c'est-à-dire  monté  sur  un  camion 
ordinaire;  on  peut  ainsi  le  transporter  faci- 
lement de  ferme  en  ferme. 

Cette  idée  du  triage  ambulant  a  été  mise 
en  pratique  depuis  quelques  semaines  par  la 
Compagnie  du  Chemin  de  fer  de  Paris  à  Or- 
léans. On  a  pu  lire  dans  le  numéro  du 
/i-ll  mars  (p.  186)  que,  en  collaboration  avec 
les  Associations  agricoles  et  les  directions 
des  Services  agricoles  des  deux  départements 
de  la  Vienne  et  de  Loir-et-Cher,  cette  Com- 
pagnie a  fait  circuler  dans  ces  départements 


un  vagon  de  très  grand  modèle  renfermant 
différents  types  de  trieurs.  Ce  vagon  est  con- 
duit de  gare  en  gare  ;  des  affiches  avertissent 
préalablement  les  cultivateurs  du  rayon  qu'il 
est  arrêté  dans  telle  ou  telle  gare,  et  les  invi- 
tent à  y  apporter  les  lots  de  semences  de  blé 
de  printemps,  d'orge  ou  d'avoine,  qu'ils  dé- 
sirent faire  trier.  La  ligure  53  montre  ce  va- 
gon arrêté  sur  une  voie  de  garage  à  Vendôme 
(Loir-et-Cher). 

Il  y  a  là  une  initiative  que  l'on  doit  louer. 
La  Compagnie  d'Orléans  annonce  qu'elle  se 
propose  de  reprendre  la  même  organisation 
sur  une  plus  grande  échelle,  au  mois  de  sep- 
tembre, en  l'étendant,  en  vue  des  semailles 
d'automne,  aux  différentes  régions  de  son 
réseau.  G.  G.\l'dot. 


242 


PARTIE  OFFICIELLE 


PARTIE  OFFICIELLE 


Décret  du   22  mars   1920  fixant  de»  droits  de 

sortie  à  l'exportation  des  animaux  des  espèces 

chevaline,  asine  et  mulassière. 

Art.  1".  —  Les  animaux  des  espèces  cheva" 
line,  asine  et  mulassière,  qui  feront  robjct  de 
dérogations  aux  prohibitions  de  sortie  édictées 
par  les  décrets  des  20  janvier  1919  (art.  3,  et 
12  juillet  1919  (art.  I"),  seront  passibles,  sauf  en 
ce  qui  concerne  le  transit  ou  la  réexpoi  talion, 
des  droits  prévus  à  l'article  2  ci  après. 

Art.  2.  —  Le  tableau  B  annexé  à  la  loi  de 
douane  du  11  janvier  1892  est  modilié  ainsi  qu'il 

suit  : 

Uniti!  Droits 

<lo  perception  de  sortie. 

Aniinau.)-  vioants. 

Chevaux,  juments Tète.  800  fr. 

Poulains —  ''"0 

Mules  et  mulets —  !*00 

.Mnletons —  ''OO 

Anes  et  ànesses,  ânons 

compris —  200 

Art.  3.  —  Les  conditions  d'application  des 
dérogations  prévues  à  l'article  l"  ci-dessus  se- 
ront iixées  par  arrêté  des  ministres  de  l'Agricul- 
ture et  des  Finances. 

Art.  4.  —  Les  dispositions  du  présent  décret 
sont  applicables  à  l'Algérie. 

Art.  5.  —  Le  président  du  Conseil,  minisire 
des  Affaires  étrangères,  les  ministres  des  Fi- 
nances, du  Commerce  et  de  l'Industrie  et  de 
l'Agriculture  sont  chargés,  chacun  en  ce  qui  le 
loncerne,  de  l'exécution  du  présent  décret. 

Arrêté  du  22  mars  1920  établissant  des  déroga- 
tions à  la  prohibition  de  sortie  des  animaux 
des  espèces  chevaline,  asine  et  mulassière. 

,lr(.  l'r.  —  L'arrêté  du  23  février  1920  est  rap- 
porté. 

Art.  2.  —  Conformément  aux  dispositions  de 
l'article  3  du  décret  du  20  janvier  1919  et  de  l'ar- 
ticle l"  du  décret  du  12  juillet  1919,  pourront 
laire  l'objet  de  dérogations  de  prohibition  de 
sortie,  sous  réserve  de  l'acquit  des  droits  prévus 
à  l'article  2  du  décret  du  22  mars  1920,  outre  les 
reproducteurs  mâles  et  femelles  faisant  l'objet 
d'une  autorisation  exceptionnelle  :  les  chevaux, 
juments,  poulains  et  pouliches  de  toutes  les 
races  de  pur  sang  et  de  demi-sang,  sans  limita- 
tion d'âge. 

Art.  3.  —  Les  dérogations  concernant  les  ani- 
maux, prévues  à  l'article  1'%  devront  faire  l'ob- 
jet de  demandes  accompagnées  de  papiers  d'ori- 
gine et  adressées  à  la  Direction  des  Haras 
(2=  bureau),  qui  remettra  aux  intéressés  des 
formules  de  demandes  d'exportation.  Les  de- 
mandes, revêtues  d'un  avis  favorable,  seront 
transmises  au  ministère  des  Finances,  qui  déli- 
vrera l'autorisation  définitive  de  sortie. 

Art.i. —  Les  animaux  d'espèce  chevaline  ne 


pourront  sortir  que  sur  présentation,  au  Bureau 
de  douanes,  du  certificat  d'origine,  portant  au 
dos  le  visa  d'exportation,  le  cachet  et  la  signa- 
ture du  fonctionnaire  des  Haïas  délégué  à  cet 
effet. 

Le  signalement,  l'âge  et  l'espèce  de  l'animal 
devront  correspondre  exactement  à  ceux  men- 
tionnés sur  le  certificat  d'origine.  Ces  vérifica- 
tions seront  faites  par  les  soins  du  Service  vété- 
rinaire du  Bureau  de  douanes. 

Art.  0.  —  Est  autorisée,  sous  la  seule  réserve 
de  l'acquit  des  droits  prévus  àrarticle2  du  décret 
du  22  mars  1920,  la  sortie  des  baudets,  ânes, 
ânesses,  ànons,  mules,  mulets  et  muletons. 

Arrêté  du  ministre  des  Finances,  en  date  dn 
18  mars,  fixant  les  prix  d'achat  des  tabacs 
indigènes  en  1920. 

Art.  1".  —  Confurniément  à  la  décision  de  la 
Commission  chargée  de  lîxer  les  prix  d'achat  des 
tabacs  indigènes  de  la  récolte  de  1920,  les  tabacs 
corsés  de  cette  récolte,  cultivés  dans  les  dépar- 
tements du  Lot,  de  Lot-et-Garonne  (variété 
Auriac),  du  Nord,  d'llle-et-Vilaine  et  des  Bou- 
ches-du-Rhône,  seront  classés  en  cinq  qualités 
pour  chaque  variété.  Les  caractères  généraux 
de  chacune  de  ces  qualités  sont  hs  suivants  : 

i'"  i^ualit('.  —  Tabacs  sains,  gommeux,  mûrs, 
nervures  peu  prononcées  et  peu  tourmentées, 
tissu  élastique  et  résistant,  ni  troué,  ni  déchiré, 
couleur  marron  ou  marron  foncé.  Aucune  feuille 
ne  devra  avoir  une  longueur  inférieure  à  45  cen- 
timètres. 

2"  qualité.  —  Tabacs  sains,  gommeux,  mûrs, 
peu  charpentés,  couleur  marron  ou  marron 
foncé.  On  tolère  quelques  trous  et  quelques  dé- 
chirures du  parenchyme.  La  dimension  minimum 
est  de  40  centimètres. 

3'  quaUlé.  —  Tabacs  en  général  d'une  matu- 
rité moins  satisfaisante,  à  nervures  et  à  côtes 
plus  accusées,  mais  encore  saiusel  gommeux. 

4»  qualité.  —  feuilles  peu  gommeuses,  un  peu 
dessevées,  mais  ayant  conservé  de  la  tenue, 
feuilles  n'ayant  pas  trop  souffert  à  la  pente  ou  de 
maturité  insuffisante. 

i)''  qualité.  —  Feuilles  dépourvues  de  maturité, 
teuilles  dessevées,  non  gommeuses,  feuilles  dé- 
préciées par  la  fermentation,  la  grêle,  etc. 

Ces  tabacs  seront  payés,  dans  chacun  des 
départements  indiiiués  au  présent  article  et  pour 
chaque  qualité  ci-dessus  définie,  aux  prix  sui- 
vants : 

1'-  qualité 400  fr.  par  100  kilogr. 

2»        —      330     »  — 

3»        —      300     "  — 

4e        _      280     '.  — 

S-        _      180     ..  — 

Art.  2.  —  Conformément  à  la  décision  de  la 
même  Commission,  les  tabacs  indigènes  légers 
de  la  récolte  de  1920,  cultivés  dans  les  dépaitc- 
raents    ci-après    :    .Meurthe-et-Moselle,    Meuse, 


LAIT  ET  PRODUITS  LAITIERS 


243 


Vosges,  Haute-Saône,  Haute-Marne,  Jura,  Cùle- 
J'Or,  Ain,  Haute-Savoie,  Savoie,  Isère,  Drôme, 
Vaucluse,  Haute- Garonne,  Hautes-Pyrénées, 
Tot-et-Garonne  (variété  Paraguay),  Landes,  Gi- 
ronde, Charente-Inférieure,  Dordopiie,  Corrèze, 
Puy-de-Dôme,  Somme,  Pas-de-Calais,  Alpes-Ma- 
rilimes  et  Var,  seront  classés  en  cinq  qualités 
pour  chaque  variété.  Les  caractères  généraux  de 
chacune  de  ces  qualités  sont  les  suivantes  : 

1"  qualité.  —  Feuilles  assez  fines,  d'une  bonne 
résistance,  élastiques,  saines,  intactes,  à  ner- 
vures non  tourmentées  et  peu  accusées,  de  bonne 
maturité  et  de  coloration  peu  foncée.  La  limite 
inférieure  de  longueur  des  feuilles  est  de  40  cen- 
timètres. 

2»  qualité.  —  Caractères  analogues  à  ceux  de 
la  précédente;  on  tolère  quelques  légères  défec- 
tuosités, trous,  etc.  La  dimension  minimum  est 
Je  3u  centimètres. 

3«  qualité.  —  Feuilles  grandes  ou  très  grandes, 
saines,  assez  mûres,  ayant  de  la  tenue,  mais  qui 
ue  possèdent  pas,  au  même  degré  que  les  deux 
premières  qualités,  l'intégrité,  la  finesse,  l'élas- 
ticité ou  la  résistance  du  , tissu  ou  l'effacement 
des  nervures  ou  une  coloration  satisfaisante. 

4«  qualité.  —  Feuilles  un  peu  dessevées,  mais 
ayant  conservé  de  la  tenue,  n'ayant  pas  trop 
souffert  à  la  pente,  insuffisamment  mûres,  légè- 
rement dépréciées  par  la  gièle,  etc.  Longueur 
minimum,  3b  centimètres. 

5»  qtialitc.  —  Feuilles  dessevées  ou  dépourvues 
de  maturité,  feuilles  assez  dépréciées  par  la  fer- 
mentation, la  grêle,  etc. 

Ces  tabacs  seront  payés,  dans  chacun  des 
départements  indiqués  au  présent  article  et 
pour  chaque  qualité  ainsi  définie,  aux  prix  sui- 
vants : 

1"  qualité i20  fr.  par  100  kilogr. 

2«        —      SIC     ..  — 

3'         —      320     -  — 

4«         —      300     ..  — 

o<        —      200     ..  — 

Art.  3.  —  A  titre  d'encouragement  à  la  culture, 
les  tabacs  indigènes  de  la  récolte  de  1920  de  tous 
les  départements  et  de  toutes  les  variétés  dont 
la    culture    est  autorisée    bénéficieront    d'une 


prime  de  10  fr.  par  100  kilogr.,  qui  sera  accor- 
dée, sans  distinction  de  qualité,  en  sus  des  prix 
indiiiués  aux  articles  1"'  et  2,  à  l'ensemble  ou  à 
partie  d'une  livraison  de  feuilles  de  ces  qualités, 
bien  conservées  et  bien  triées. 

Art.  't.  —  Les  planteurs  de  tabacs  corsés  des 
départements  du  Lot  (variété  Nykerk)  et  du  Lot- 
et-Garonne  (variété  Auriac  pur)  pourront  livrer, 
en  dehors  de  leurs  tabacs  ordinaires,  des  balles 
de  feuilles  parfaitement  conservées  et  présen- 
tées, spécialement  triées  pour  robes  de  rôles 
suivant  des  types  établis  par  l'Administration. 

Ces  feuilles  devront  être  de  la  variété  dont  la 
culture  est  autorisée  dans  le  département  et 
présenter  les  caractères  suivants  :  longueur, 
50  centimètres  au  moins;  tissu  gommeux,  non 
rugueux,  élastique,  résistant,  paifaitement  sain 
et  mûr,  ni  troué,  ni  déchiré,  nervures  assez 
'■spacées,  droites,  peu  prononcées,  couleur  mar- 
ron foncé. 

Elles  bénéficieront,  en  sus  du  prix  résultant 
de  leur  classement  dans  l'une  des  qualités  défi- 
nies à  l'article  l''"'  et  de  la  prime  de  10  fr.  par 
100  kilogr.  prévue  à  l'article  3,  d'une  prime 
spéciale  supplémentaire  de  50  fr.  par  100  kilo- 
grammes. 

Art.  D.  —  Les  planteurs  d''  tabacs  légers  des 
départements  mentionnés  à  l'article  2,  à  l'excep- 
tion de  ceux  des  départements  des  Alpes-Maii- 
times  et  du  Var,  pourront  livrer,  en  dehors  de 
leurs  tabacs  ordinaires,  des  balles  de  feuilles 
parfaitement  conservées  et  présentées,  spéciale- 
ment triées  pour  robes  de  cigares,  suivant  des 
types  établis  par  l'Administration. 

Ces  feuilles  devront  être  de  la  variété  dont  la 
culture  est  autorisée  dans  le  dépai'tement  et 
présenter  les  caractères  suivants  : 

Longueur,  40  centimètres  au  moins;  colora- 
lion  claire  et  uniforme,  tissu  parfaitement  sain 
ni  troué,  ni  déchiré,  fin,  résistant  et  élastique, 
nervures  effacées,  droites,  assez  espacées  et  pas 
trop  inclinées. 

Elles  bénéficieront,  en  sus  du  prix  résultant 
de  leur  classement  dans  l'une  des  qualités  dé- 
finies à  l'article  2  et  de  la  prime  de  10  fr.  par 
100  kilogr.  prévue  à  l'article  3,  d'une  prime  spé- 
ciale supplémentaire  de  90  fr.  par  100  kilogr. 


LAIT  ET  PRODUITS  LAITIERS 


L'Office  de  renseignements  sur  les  prix  de 
rUnion  Suisse  des  Paysans  vient  de  publier 
les  appréciations  sur  le  marché  des  laits  et 
des  produits  laitiers  dans  les  différents  pays 
pour  le  quatrième  trimestre  de  1919.  En  voici 
un  extrait  et  la  conclusion  : 

Lait.  —  Les  prix  du  lait  sont  nidableinent 
supérieurs  à  ceux  de  la  période  correspondante 
de  l'année  précédente.  Par  suite  du  recul  de  la 
production,  les  prix  ont  encore  haussé  depuis 
notre  dernier  rapport.  Seuls  les  Pays-Bas  et  le 
Danemark  accusent  un  léger  fléchissement  des 


prix  par  rapport  à  l'année  précédente;  en  Nor- 
vège, ils  sont  restés  stationuaires. 

Conclusion.  —  La  production  laitière  sest 
trouvée  compromise  dans  la  plupart  des  Etats 
eui-opéens  par  suite  du  rendement  déficitaire 
des  herbages  d'automne,  du  précoce  début  de 
l'hiver,  de  l'élévation  des  prix  des  fourrages  secs 
et  du  défaut  de  fourrages  concentrés.  Seuls  les 
pays  septentiionaux  accusent  une  plus-value  de 
la  production  laitière.  Les  prix  du  lait,  du  fro- 
mage et  du  beurre  se  trouvent  en  général  supé- 
rieurs à  ceux  d'il  y  a  un  an.  Et  ce  n'est  qu'ici  et 


244 


SUR  LHISTOIBE  DU  TOPhNAMBOUH 


là   que,  vers   la   fin   Ju  tiiiuestre,  les  prix  ont 
quelque  peu  perdu  de  leur  fermeté. 

Les  cours  du  lait  et  des  produits  laitiers  reste- 
ront généralement  fermes.  Dans  les  régions,  ce- 
pendant, bénéficiant  d'avantageuses  conditions 
de  production,  il  faudra  s'attendre  par  ci  par  là 
à  quelque  relâchement  des  prix.  Il  convient  ce- 


pendant de  tenir  en  particulier  compte  des  diffi- 
cultés que  causent  au  commerce  les  conditions 
actuelles  du  change  ;  elles  sont  si  grandes  qu'en 
bien  des  cas  elles  compliquent  considérablement 
le  commerce  international,  quand  elles  ne  le 
paralysent  même  jias  totalement. 


SUR  L'HISTOIRE  DU  TOPINAMBOUR 


Voici  le  plus  mauvais  de  tous 
les  légumes.  De  Combles. 

C'est  en  ces  termes  qu'au  milieu  du 
xviii''  siècle,  le  célèbre  écrivain  horticole 
De  Combles  appréciait  le  Topinambour.  Forl 
eslimê  el  servi  sur  les  meilleures  tables  pen- 
dant tout  le  xvii«  siècle,  ainsi  qu'en  té- 
moignent les  ouvrages  des  écrivains  de 
l'époque,  sa  répulaliou  avait  baissé  et, 
depuis,  elle  ne  s'est  pas  relevée.  Aujour- 
d'hui, bien  que  mis  en  vente  par  la  plupart 
des  fruitiers,  le  Topinambour  n'est  pas  un 
légume  de  consommation  courante. 

Abandonné  par  la  culture  potagère  le  To- 
pinambour a  été,  surlout  à  partir  du  xix' 
siècle,  adopte  par  la  grande  culture  comme 
plante  fourragère.  Il  a  permis  de  tirer  un 
parti  avantageux  des  terres  sableuses  ;  dans 
un  certain  nombre  de  départements  apparte- 
nant au\  régions  du  Centre  et  de  l'Ouest  il 
offre,  durant  tout  l'hiver,  des  ressources 
précieuses  pour  l'alimenlition  du  bétail. 
Avant  la  guerre,  l'étendue  consacrée  à  cette 
culture  dépassait  110  000  hectares. 

Plusieurs  auteurs,  tant  en  France  qu'en 
Allemagne,  en  Angleterre  et  aux  Etats-Unis, 
ont  traité  l'histoire  de  cette  plante,  mais 
l'étude  la  plus  complète  sur  la  question  est 
celle  parue  à  la  fin  de  l'année  dernière  dans 
le  Bulletin  botanique  de  Kew,  sous  la  plume 
de  M.  C.-C.  Lacaita  (IJ. 

L'origine  de  l'espèce,  autrefois  très  débat- 
tue, n'est  plus  contestée.  Pendant  longtemps, 
les  botanistes  lui  assignèrent  une  origine 
sud-américaine;  le  berceau  de  l'espèce  leur 
paraissait  être  le  Brésil  ou  le  Pérou.  Le  type 
sauvage  ayant  été  trouvé  au  Canada,  où  il 
croît  en  abondance  sur  divers  points,  Asa 
Gray  affirma  en  1881  que  le  Topinambour 
avait  pour  patrie  les  terrains  d'alluvions 
humides  du  Canada  supérieur  jusqu'au  Sas- 
katchewau  et  au  sud  de  l'Arkansasà  la  Géor- 
gie moyenne.  Cette  opinion  est  admise  et 
confirmée  par  les  flores  les  plus  récentes  de 
l'Amérique  du  Nord. 

(1)  C.-G.  Lacaita.   The   «  Jérusalem   Artichoke   » 
Kew  Garclen's  liulletin  n»  9,  p.  321  à  339,  1919. 


La  première  mention  du  Topinambour  par 
un  botaniste  csl  celle;  de  l'Italien  Columna, 
dans  Ecphasis  (1616),  qui  déclare  avoir  vu 
la  plante  dans  le  jardin  du  cardinal  Farnèse. 
A  cette  époque,  ce  légume  était  très  connu 
dans  notre  pays  où  ses  tubercules  étaient 
vendus  couramment  dans  les  rues  de  Paris 
sous  le  nom  de  «  Topinamboux  »,  emprunté  à 
une  tribu  de  sauvages  brésiliens  dont  quel- 
ques représentants,  amenés  eu  France 
en  1613,  avaient  été  présentés  à  la  reine.  La 
nouvelle  plante  étant  présumée  originaire 
du  Brésil,  on  lui  donna  le  nom  de  Topinam- 
boux, qui,  légèrement  modifié,  a  prévalu  et 
entretenu  l'erreur  sur  la  patrie  de  l'espèce. 
Le  Topinambour  n'a  pas  été  introduit  en 
Europe  par  l'Italie;  il  est  probable  que  le 
cardinal  Farnèse,  prélat  grand  amateur  de 
plantes  nouvelles,  le  reçut  de  France,  sou 
pays  et  le  nôtre  ayant  de  son  temps  des 
rapports  extrêmement  fréquents. 

M.  C.-C.  Lacaita  a  cherché  à  élucider  ce 
point  d'histoire  et,  pour  y  arriver,  il  a  con- 
sulté les  ouvrages  des  premiers  explorateurs 
français  (Champlain,  Lescarbot,  etc.)  qui 
visitèrent  la  .Nouvelle  France  (Canada)  au 
commencement  du  xvii"  siècle.  11  lui  parait 
impossible  d'admettre  que  le  Topinambour  a 
été  importé  en  Europe  par  l'Italie,  la  France 
ayant  eu,  la  première,  des  relations  avec  le 
Canada. 

Sans  pouvoir  apporter  une  preuve  décisive, 
M.  Lacaita  estime  que  le  Topinambour  a  dû 
être  introduit  en  Europe  par  des  Français  et 
que  les  premiers  tubercules  auraient  été 
rapportés  en  1G07,  lors  du  retour  de  l'expé- 
dition dont  Lescarbot  faisait  partie. 

Les  Pays-Bas  reçurent  le  Topinambour 
en  1613;  Petrus  Hondius  le  signalait  alors 
comme  une  nouveauté. 

L'introduction  en  Angleterre  paraît  avoir 
été  faite  par  le  Français  Franqueville,  qui 
envoya  de  Londres  deux  tubercules  à  John 
Goodyer  en  1617. 

On  sait  que  les  Anglais  désignent  le  Topi- 
nambour sous  le  nom  de  Jérusalem  Artichoke 
(Artichaut  de  Jéru.salem),  appellation  qui  se 
trouve  pour  la  première  fois,  en  1622,  dans 


ACADÉMIE  D  AGRICULTURE  DE  FRANCE 


245 


l'ouvrage  de  Venuer,  Via  Recta.  Plusieurs 
écrivaius  ont  prétendu  que  ce  nom  était  une 
corruption  de  l'italien  girasole  articoccio. 

M.  Lacaila  démontre  que  l'attribution 
erronée  du  nom  Artichoke  (Artichaut)  à  un 
Betianthus  est  uée  en  Angleterre  et  non  en 
Italie.  11  est  possible,  selon  lui,  que  le  mot 
Jérusalem  soit  une  corruption  du  mot  gira- 
sole sans  que  ce  soit  nécessairement  l'italien 
girasole.  En  effet,  ce  mot  girasole,  sous  lequel 
étaient  désignés  anciennement  un  minéral, 
l'Opale  à  œil,  et  un  végétal,  le  Ricin,  a  été 
ensuite  appliqué  à  V Heliantkus  (Soleil)  avec 
le  sens  «  se  tournant  vers  le  soleil  >>  bien 
plus  tôt  en  Anglerre  qu'en  Italie. 

Alors  que  la  Pomme  de  terre,  introduite 
en  Europe  un  peu  avant  le  Topinambour,  a 
donné  des  milliers  de  variétés,  cette  dernière 
plante  n'en  a  fourni  qu'un  très  petit  nombre. 
La  difficulté  d'en  obtenir  des  graines  fertiles 
a  entravé  et  retardé  pendant  plusieurs  siècles 
l'amélioration  de  l'espèce. 

Des  graines  semées  en  1808  par  Vilmorin 
ont  produit  le  T.  jaune  inférieur  au  type. 

D'autres  graines,  provenant  de  la  Corse, 


semées  par  Henry  de  Vilmorin  en  1889,  ont 
abouti  à  la  création  du  /'.  patate,  mis  au 
commerce  en  1895.  Cette  variété,  à  tubercule 
jaune,  de  forme  régulière,  a  constitué  une 
amélioration  notable. 

La  maison  Vilmorin  a  également  obtenu 
le  T.  fuseau  à  tubercules  roses,  fusiformes, 
lisses,  offert  à  la  culture  depuis  1916. 

En  Angleterre,  M.  Sutlon  mit  en  vente,  à 
partir  de  1891,  le  7'.  blanc,  dont  la  prove- 
nance est  incertaine. 

Indépendamment  du  type  à  tubercules 
rouges  et  des  trois  variétés  ci-dessus,  le  pro- 
fesseur américain  Cockerell's  en  cite  quatre 
autres  ;  nebrascensis  (à  épiderme  brun  pâle)  ; 
alexandri  (à  épiderme  hvuwdiTe);  purpurellus 
et  purpureus  (à  épiderme  rose  pourpré 
foncé),  ce  qui  porterait  à  huit  le  total  des 
variétés  actuellement  connues. 

On  est,  dès  lors,  autorisé  à  conclure  que 
l'homme  n'a  exercé  qu'une  faible  influence 
sur,le  perfectionnement  de  l'espèce,  laquelle 
a  peu  évolué  en  Europe  au  cours  de  trois 
siècles  de  culture. 

F.  Lesourd. 


ACADÉMIE  D'AGRICULTURE  DE  FRANCE 


Séance   du    17    mars  1920. 
Présidence  de  M.    Viger. 

Félicitations  à  M.  Lindet. 

Au  nom  de  l'Académie,  .M.  le  Président  adresse 
ses  plus  vives  f'^licitations  à  M.  Lindet,  élu 
membre  de  l'Académie  des  Sciences,  dans  la 
Section  d'Economie  rurale,  en  remplacement  de 
M.  Théophile  Schlœsing. 

Les  applaudissements  chaleureux  et  unanimes 
des  membres  de  l'Académie  saluent  les  paroles 
de  M.  le  Président  à  l'adresse  de  M.  Lindet  qui 
remercie  cordialement  ses  confrères  de  la  sym- 
pathie qu  ils  veulent  bien  lui  témoigner. 

Sur  un  procédé  simplifié  de  sucrerie. 

M.  Lindet  appelle  l'altenlion  de  l'Académie  sur 
un  nouveau  procédé  de  M.  Kestner,  le  grand 
constructeur  de  Lille,  permettant  de  fabriquer 
du  sucre  roux  par  l'évaporation  directe  du  jus 
de  betteraves  légèrement  purifié. 

La  difficulté  consistait  surtout  à  faire  dispa- 
raître de  ce  nouveau  sucre  le  goût  originel  de  la 
betterave.  M.  Kestner  l'a  tournée  en  chauffant  le 
jus  de  betterave  à  Jâ.b  ou  130  degrés.  Cette  tem- 
pérature n'altère  pas  le  jus,  mais  fait  disparaître 
le  goût  spécial  de  la  betterave. 

M.  Kestner  prépare  le  jus  de  betterave  par  les 
moyens  ordinaires,  c'est-à-dire  par  diffusion;  il 
purifie  ce  jus  par  une  quantité  de  chaux  limitée 
à  la  moitié  de  celle  qu'on  emploie  d'ordinaire, 
il  passe  au  filtre-presse  et  évapore  à  120  on 
125  degrés.  Il  obtient  ainsi  un  sirop  légèremeM 


alcalin  qu'il  salure  au  moyen  d'acide  phospho- 
rique.  Il  évapore  ensuite  ce  sirop  presque  jus- 
qu'à consistance  de  mastic,  à  130  degrés,  à  une 
t'mpérature  qui  fait  disparaître  le  goût  de  la 
betterave.  Ce  sirop  très  épais  prend  en  masse  et 
donne  du  sucre  cristallisé. 

M.  Kestner  a  pensé  qu'on  pourrait  ainsi  fabri- 
quer du  sucre  de  betteraves  dans  des  sucreries 
modestes,  en  particulier  dans  des  régions  où  l'on 
ne  connaît  pas  encore  ou  peu  la  culture  de  la 
betterave,  notamment  dans  le  Sud-Ouest. 

Reste  une  question  délicate  à  résoudre,  c'est 
la  question  fiscale.  L'Administration  veut  faire 
payer  le  droit  à  ce  sucre  comme  au  sucre  pur, 
c'est-à-dire  sur  le  poids  net.  Or,  il  ne  contient 
que  86  0/0  de  saccharose. 

Sur  les  fournitures  de  sulfate  d'ammoniaque 
par  l'Allemagne. 

M.  le  Président,  au  nom  d'un  certain  nombre 
de  Syndicats  agricoles,  demande  à  l'Académie 
de  faire  entendre  une  protestation  contre  la 
livraison  par  rAllemague  du  sulfate  d'ammo- 
niaque qu'elle  doit  livrer  à  la  France,  en  vrac.  11 
serait  impossible,  en  effet,  de  transporter  du  sul- 
fate d'ammoniaque  en  vrac  sur  des  vagons  et  de 
le  livrer  ainsi  aux  Syndicats  et  aux  exploitants 
qui  en  feront  la  demande. 

La  question  est  renvoyée  à  l'examen  de  la  Sec- 
tion des  Sciences  physico-chimiques. 

Alimentation  et  Ravitaillement. 

M.  Henneguy  fait  hommage,  à  l'.^cadémie,  d'un 


246 


CORRESPONDANCE 


ouvrage  de  M.  R.  Legendre  sur  l'alimentation  et 
le  ravitaillement,  qui  a  été  analysé  dans  le  der- 
nier numéro. 

Sur  l'accroissement  des  taillis 
M.  Futile  Mer  transmet  un  important  mémoire 
relatif  à  l'influence  du  dégagement  des  brins  de 
chêne,  quelques  années  vivant  l'exploitation  du 
taillis,  sur  leur  accroissement. 

Les  jardins  d'Essais  dans  les  Colonies 
françaises. 
M../.  Dijboivski,  à  propos  de  la  communication 
faite  dans  la  dernière  séance  par  M.  Barois,  se 
déclare  pleinement  d'accord   avec  lui    et   M.  le 
Gouverneur  ;,'énéral  Merlin,  sur  l'utilité  de  créer 
dans  nos  colonies  des   fermes  expérimentales, 
des  stations    spécialisées    où   seraient   étudiées 
dans  tous  leurs  détails  certaines  cultures  faisant 
la  base  de  la  production  agricole  de  chaque  co 
lonie. 

Mais  M.  Dybowski  estime  qu'on  ne  saurait  trop 
protester  contre  l'opinion  de  M.  Merlin  condam- 
nant les  jardins  d'Essais  comme  ayant  fait  leur 
temps  et  étant  sans  utilité.  Il  s'allache  à  mon- 
trer, au  contraire,  quelle  est  la  très  grande  uti- 
lité, dans  le  passé  comme  dans  l'avenir,  des  Jar- 
dins d'Essais,  dont  le  but  est  triple,  et  peut  se 
résumer  ainsi  : 

1°  Importer  toutes  les  plantes  qui  pourront 
ètie  cultivées  dans  la  colonie; 

2»  Propager  et  distribuer  les  espèces  dont  le~ 
aiqilications  reconnues  immédiates  doivent  don- 
ner lieu  à  des  cultures  rémunératrices; 

:!"  Sélectionner  les  espèces,  en  étudier  les 
modes  culluraux  de  façon  à  obtenir  les  variétés 
les  meilleures,  les  plus  riches,  et  à  fournir  des 
renseignements  précis  sur  les  modes  de  culture, 
de  récolte,  de  préparation  à  suivre. 

A  ce  programme,  les  jardins  d'Essais  n'ont  ja- 
mais failli;  c'est  à  leur  influence  que  Ion  doit 
les  débuts  de  certaines  cultures  dont  le  dévelop- 
pement est  de  nature  à  assurer  la  prospérité  de 
nos  colonies. 

Les  incendies  dans  les  forêts  du  Var 
en   1919. 

M.  le  D^  Vidal,  correspondant,  appelle  l'alten- 


tion  de  l'Académie  sur  les  dégâts  considérables, 
occasionnés  cet  été,  dans  les  forêts  du  Var,  par 
les  incendies.  Sur  les  111  000  hectares  de  bois 
qui  constituent  le  domaine  forestier  des  habi- 
tants du  Var,  plus  de  4:i  000  sont  devenus  en 
191'.i  la  proie  du  feu,  dont  •2  460  hectares  appar- 
tenant à  l'Etat,  5  390  aux  communes  et  37  340  à 
des  particuliers.  C'est  par  suite,  sans  aucun 
doute,  d'une  sécheresse  exceptionnelle  et  de  la 
persistance  des  vents  que  le-:  incendies  qui  dé- 
vorent périodiquement  les  massifs  forestiers  du 
Var  ont  pris  en  1919  des  proportions  extraordi- 
naires. 

Parmi  les  mesures  à  envisager  pour  se  pré- 
server contre  de  tels  accidents,  M.  le  D''  Vidal 
en  signale  deux  d'une  façon  plus  particulière  : 

Il  faudrait,  selon  lui,  que  de  larges  tranchées 
pare-feu,  dont  les  essences  résineuses  seraient  sévè- 
rement exclues,  fussent  exécutées  dans  les  ver- 
sants et  sur  les  crêtes.  Il  faudrait  qu'il  fût  cons- 
truit, aux  frais  de  l'Etat,  un  réseau  de  routes 
forestières  dont  l'absence  se  fait  bien  cruellement 
sentir. 

M.  Dabal  reconnaît  que  les  mesures  prises 
jusqu'à  présent  n'ayant  pas  eu  une  efticacité 
suffisante,  il  importe  de  faire  davantage.  L'Ad- 
ministration des  Eaux  et  Forêts  examine  actuel- 
lement les  nouveaux  moyens  de  défense  soit 
préventifs,  soit  immédiats,  qu'il  conviendrait 
d'adopter. 

Les  tourteaux 
dans  l'alimentation   des  animaux. 

M.  Dechambre  dépose  sur  le  bureau  de  l'.^ca- 
démie  un  ouvrage  qu'il  vient  de  publier  sous  le 
titre  :  Les  tourteaux  oléagineux  pour  Valimcntu- 
tion  des  animaux.  Il  s'agit  d'un  ouvrage  de  vul- 
garisation destiné  à  répandre  chez  les  éleveurs 
et  propriétaires  d'animaux  la  connaissance  des 
tourteaux,  de  leur  valeur  alimentaire  et  de 
leur  utilisation  par  les  diverses  espèces  domes- 
tiques. 

Élection  d'un  membre  titulaire. 

M.  Pierre  de  Monicault  est  élu,  par  34  voix  sur 
43  votants,  membre  titulaire  dans  la  Section  de 
r.rande  culture. 

H.    HiTIER. 


CORRESPONDANCE 


—  .1/.  A.  B.  (Maine-et-Loiri'.  —  Le  contact  ouïe 
voisinage  des  Bovins  et  des  Porcs  n'a  d'autre 
inconvénient  pour  les  premiers  que  le  dérange- 
meut,  le  bruit  et  la  mauvaise  odeur,  conséquence 
de  la  présence  des  porcs.  Mais  il  ne  saurait  y 
avoir  danger.  Pour  obtenir  le  rendement  maxi- 
mum de  chaque  espèce  et  la  tenir  dans  les  meil- 
leures conditions,  il  faut  lui  donner  une  habita- 
tion séparée.  Ceci  ne  signifie  pas  que  le  voisi- 
nage ou  la  cohabitation  soient  dangereux;  ils 
sont  désagréables,  malsains  si  les  porcs  sont  mal 
tenus,  mais  c'est  tout.  —  (P.  D.) 

—  K»  8399  (Parts).  —  Ayant  récemment  acheté 


une  propriété  aux  enchères  publiques,  vous 
devez  vous  en  rapporter  à  toutes  les  clauses  du 
cahier  des  charges,  lesquelles  vous  indiqueront 
comment  et  quand  doivent  s'effectuer  les  verse- 
ments vous  libérant  du  prix.  Le  cahier  des 
charges  constitue  la  loi  des  parties.  Dans  le  cas 
improbable  où  le  cahier  des  charges  serait  muet, 
le  prix  est  présumé  devoir  être  payé  immédiate- 
ment entre  les  mains  ilu  propriétaire.  Même 
remarque  pour  les  hypothèques,  qui  ne  sont  pas 
éteintes  par  le  fait  même  de  l'adjudication.  Le 
cahier  des  charges  doit  vous  fournir  toutes 
indications  précises  à  ce  sujet.  —  (M.  D.) 


EVUE  COMMEKCIALE 


247 


LA  SEMAINE  MÉTÉOROLOGIQUE 

Du  21  au  27  Mars  1920  [OBSE KVATUi liE  DU  PARC  SAINT-.VAUI!) 


^ 

lEMPKK.VTURI 

o 

JOURS 

KT   l'ATES 

2  '-? 

2 
a 

CO 

6 

tu 

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E       - 

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II 

o 

5  i 

REM.\RQUES  DIVERSES 

millibars 

heures 

mil  lime  très 

Dimanche  21  mar. 

1032.1 

["0 

17°7 

0o3 

+  2".S 

X  E 

9.7 

» 

Gelée  bl.,  beau  temps. 

Lundi  ....  22  — 

1025.6 

2  6 

19.2 

10.6 

+  4.0 

.N  E 

9.5 

» 

Gelée  bl.,  be.iu  temps. 

Mardi ...     23  — 

1017.7 

4.2 

17. S 

11.0 

4-i.2 

E 

9.4 

» 

Beau  temps. 

Mercredi .  24  — 

1021,9 

5.8 

11. S 

8  9 

+2.0 

Variable. 

0.0 

.' 

Rosée,  temps  couvert. 

Jeudi 25  — 

lOIS.l 

6.2 

12  9 

9.6 

+2.6 

S 

0.0 

0.8 

Temps  couvert,  petite  pluie. 

Vendredi.  26  — 

!0I5.6 

7.2 

13.6 

11.(1 

+  3. S 

S 

3.2 

» 

Rosée,  temps  nuayeux. 

Samedi  . .  j.'i  — 

1011.7 

7  3 

14.6 

11.1 

+3.8 

s  o 

0.0 

0.3 

Temps    couvert,    'pluie    après 
midi. 

«ojMies  et  loUu 

1020.4 

3.0 

13.7 

10.2 

" 

» 

31.8 
an  lies  de 

1.3 

Pluie  depuis  le  i"  janvier  : 
En  1920 IM^m 

leuts  snr  la  Ecraale .... 

+  3.3 

f2.7 

+  3.7 

+3.3 

" 

" 

8ù  h.  5 

lu.  théûf. 

Normale iOd'^'" 

il  i  Voir  à  la  page  318  du  numéro  du  24  juillet  1919  1  explication  de  celte  nouvelle  mesure. 


REVUE   COMMERCIALE 


Situation  agricole.  —  Les  nouvelles  parvenues  des 
diverses  régions  sont  des  plus  satisfaisantes.  A  la 
faveur  du  beau  temps  on  poursuit,  aussi  activement 
que  possible,  la  préparation  des  terres  et  les  se- 
mailles de  printemps.  Ces  divers  travaux  s'effectuent 
dans  les  meilleures  conditions. 

La  végétation  fait  des  progrés  rapides  et  les  ré- 
coltes eu  terre  ont,  en  général,  une  très  bonne  appa- 
rence. 11  y  a,  en  quelques  endroits,  des  blés  envahis 
par  les  mauvaises  herbes  et  dans  certains  départe- 
ments des  vides  dus  aux  ravages  des  mulots. 

On  se  plaint,  en  maintes  régions,  des  dégâts  cau- 
sés par  les  corbeaux  dans  les  emblavures  de  prin- 
temps. 

L'aspect  des  prairies  permet  d'espérer  une  récolte 
abondante  à  la  première  coupe. 

En  Amérique,  aux  Etats-Unis,  d'après  les  derniers 
rapports  officiels,  la  situation  des  blés  d'hiver  lais- 
serait à  désirer. 

Blés  et  Farines.  —  .Affaires  sans  activité  ;  les  li- 
vraisons de  blés  peu  nombreuses  ont  lieu  aux  con- 
ditions de  la  taxe.  Les  moulins  étant  faiblement  ap- 
pfovisionnés,  la  boulangerie  reçoit  de<  farines  amé- 
ricaines. 

Les  farires  sont  cédées  aux  boulangeries  à  raison 
de  93  fr.  les  100  kilogr. 

Aux  Etats-Unis,  sur  le  marché  de  New-York,  en  te- 
nant compte  du  change,  le  blé  vaut  131  fr.  les 
100  kilogr. 

Sons.  —  Bien  que  la  demande  soit  un  peu  moins 
importante,  les  cours  des  sons  restent  élevés;  il 
faut  souvent  dépasser  le  prix  officiel,  fixé  à  4X  fr. 
les  100  kilogr. 


Céréales  diverses.  —  On  observe  un  nouveau  fié 
chissement  sur  les  cours  des  avoines;  on  paie  de 
89  à  94  fr.  le  quintal  départ. 

Les  orges  ont  également  des  prix  en  baisse,  les- 
quels varient  de  88  à  92  fr.  les  100  kilogr.  départ. 

Par  contre,  les  prix  des  sarrasins  accusent  une 
hausse  de  30  centimes;  on  vend  de  92  à  92.50  les 
100  kilogr.  départ. 

Prix  sans  changement  sur  les  sorghos  du  Midi,  que 
l'on  continue  à  payer  de  38  à  60  fr.  les  100  kilogr. 
départ. 

Fourrages.  —  Au  marché  de  La  Chapelle,  prix 
soutenus  sur  les  sortes  de  choix,  en  baisse  sur  les 
qualités  médiocres.  Par  104  bottes  rendues  à  Paris 
au  domicile  de  l'acheteur,  on  a  payé  ;  luzerne,  270  à 
300  fr.;  foin,  260  à  290  fr.;  regain,  260  à  293  fr. 

Dans  les  départements,  on  paie  le  foin  de  40  à 
30  fr.  le  quintal. 

Pailles.  —  On  a  vendu,  par  104  bottes  au  dernier 
marché  de  La  Chapelle  :  paille  de  blé,  200  à  220  fr.; 
paille  d'avoine,  190  à  210  fr.;  paille  de  seigle,  190  à 
203  fr. 

Sur  de  nombreux  marchés  départementaux,  le 
prix  de  la  paille  de  blé  varie  de  23  à  30  fr.  les 
100  kilogr. 

Graines  fourragères.  —  Cours  ^outenus  sur  la 
luzerne,  en  baisse  sur  le  trèfie.  Par  100  kilogr.  on 
cote  :  luzerne  de  pays,  750  à  930  fr.;  de  Provence, 
830  à  1  150  fr.;  trèlle  violet,  730  4  973  fr.;  trèllc  blanc, 
1200  à  1  600  fr.;  trèlle  hybride,  1  200  à  1800  fr.;  lu- 
puline,  430  à  350  fr.;  anthyllide,  1  000  a  1  700  fr., 
lùtier,  800  à  1  000  fr.;  rny-grass,  160  à  180  fr.;  vesces; 
130  à  115  fr. 


2'.8 


REVUE  COMMERCIALE 


Bétail.  —  Au  marché  de  La  Villette  du  lundi 
22  mars,  l'offre  en  gros  bétail  a  été  normale,  mais 
par  suite  de  l'importance  des  réserves  aux  abattoirs. 
la  vente  s'est  effectuée  à  des  cours  en  baisse  de 
13  centimes  par  demi-kilogramme  net.  On  a  coté  les 
bœufs  de  Saône-et-Loire,  de  la  Nièvre  et  de  l'Allier, 
3.3S  à  3.S0;  du  Cantal,  3.i0  à  3.60;  de  la  liaute- 
Vienne,  3.50à  3.70;  de  Maine-et-Loire  et  de  la  Loire- 
Inférieure,  3.30  à  3..j';:  de  la  Vendée,  3.15  à  3.43; 
les  taureaux,  2.75  à  3.50;  les  génisses,  3.50  à  3.70; 
les  vaches  aux  prix  des  bœufs  de  mCmes  prove- 
nances, le  tout  par  demi-kilogramme  net. 

Prix  faiblement  tenus  sur  les  veaux.  On  a  payé 
les  animaux  de  Seine-et-Marne,  Seine-et-Oise,  du 
Loiret  et  de  lYonue  5.50  à  6  fr.;  de  l'Aube  et  de  la 
Sarthe,  5  à  5.50;  du  Limousin  et  de  l'Auvergne, 
3.50  à  4  fr.  le  demi-kilogramme  net. 

Sur  les  moutons,  les  cours  ont  subi  peu  de  chan- 
gement. On  a  coté  les  agneaux  6.50  à  6.80;  les  mou- 
tons de  l'Allier,  du  Cher  et  de  la  Nièvre,  6.25  à  6.50: 
les  métis,  6  à  6.50;  les  moutons  du  Midi,  5.75  à 
6.25:  les  meilleures  brebis,  6  fr.;  les  autres,  5.50  à 
5.75  le  demi-kilogramme  net. 

La  vente  des  porcs  a  été  un  peu  moins  facile.  On 
a  payé  les  porcs  gras,  3.40  à  3.50;  les  coches,  2.73 
à  3.10  le  demi-kilogramme  vif. 

Voici  le  relevé  des  marchés  des  lundi  22  et  jeudi 
25  mars. 

Marché  du  lundi  22  mars 


Entrées  directes 
aux  abattoirs. 


Réserves . 


Amenés.    La  Vill.      Vaug.    LaVill.      Yang. 


Bœufs 

Vaches.. . . 
Taureaux  . 
Veaux  . . . . 
Moutons  . . 
Porcs 


têtes 

2  625 
1  843 

490 
1  728 
9  523 

3  271 


têtes 
220 

1  020 

2  508 
1  354 


têtes 

185 

378 
814 
763 


têtes 

423 

198 

1  510 

760 


têtes 

86 

220 
340 
410 


Prix  msTcima  du  Itiloîrramme. 


Au  poids  net. 
l"qnal.    ■;•  quai.     3"  quai. 


Bœufs 

Vaches 

Taureaux . 
Veaux  . . , . 
Moutons . , 
Porcs 


.       7.06        6.84        6.10 

.       7.06        6.90        6. 30 

6.80        6.40         6.00 

.     11.00       10.40        8.00 

.     13.10       12.20       11.29 

.     10.30       10.14        9.86 

Marché  du  jeudi  25  mars. 

Entrées  directes 


Au  poids  vif. 

Pris  extrêmes. 

2.70  à  4.38 
2.70      4.44 


2.70 
3.70 
4.32 

6.00 


4.20 
6.96 
6.3S 

-.21 


au.^  aljattoira. 


Réserves. 


Amenés.     LaVilI.      Vaug^.    LaVill.      Vaug. 


Bœufs  . . . 
Vaches... 
Taïu-eaux 
Veaux  . . . 
Moutons. 
Porcs 


têtes 

02: 
623 


1  023  i 


305 


206  5 

948  905 

4  953  1  866 

1  553  903 


tëles 

107 

1S3 
419 
627 


têtes 

490 

342 

1  350 

205 


têtes 

180 

260 
380 

278 


Prix  maxima  du  kilogramme. 

Au  poids  net.  Au  poids  vif. 

1"  quai.    2«  quai.     3"  quai.  Prix  extrême^. 

Bœuts 7.30        7.00        6.80  2.65  à  4.44 

Vaches 7.30        7.10         6.80  2.65       4.:>0 

Taureaux...       7.00        6.60        6.20  2.65       4.26 

Veaux 11  00      11.00        8.no  3.00      6.96 

Moutons 13.10       12.70       1170  4.08       6  38 

Porcs 10.30      10.14        9.86  6.00      7.21 


Dans  les  départements,  on  cote  : 

Besançon,  par  kilogr.  poids  vif:  porcs,  7  à  7.20; 
veaux,  5.90  à  6.10;  par  kilogr.  net.  moutons.  10  à 
11  fr. 

Bordeaux,  par  kilogr.  poids  vif  :  porcs,  6.80  à  7.20. 

Dijon,  par  kilogr.  poids  vif  :  veaux,  4.90  à  5.70; 
porcs,  7.80  à  7.90,  par  kilogr.  poids  net  :  moutons, 
10  à  12  fr. 

Lyon-Yaise,  par  kilogr.  poids  vif  :  bœufs,  1.75  i 
4.50;  porcs,  6.50  à  7.10;  veaux,  4  à  6  fr.,  par  kilogr. 
poids  net  :  moutons,  10  à  13  fr. 

Nantes,  par  kilogr.  poids  vif  :  bœufs,  3.70  à  3.90; 
vaches,  3.60  à  3.80;  veaux,  5.50  à  6  fr.;  moutons,  5.8» 
à  6fr. 

tiuncy,  par  kilogr.  poids  net  :  bœufs,  7.80  iS.SO' 
moutons,  12  à  14  fr.,  par  kilogr.  poids  vif  :  porcs,  7 
à  7.80. 

Vins  —  La  taille  est  presque  terminée  et  les  la- 
bours avancent.  Les  transactions  sont  calmes,  les 
prix  soutenus. 

On  paie  à  1  hectolitre  nu,  les  vins  rouges,  dans  le 
Midi  :  112  à  123  fr.  à  Béziers,  115  à  130  fr.à  Nîmes, 
112  à  128  fr.  à  Perpignan.  117  à  130  fr.  à  Montpellier, 
105  à  120  fr.  dans  le  Tarn-et-Garonne. 

Les  vins  blancs  de  ces  mêmes  provenances  valent, 
suivant  degré  et  qualité,  de  135  à  160  fr.  l'hectolitre 
nu. 

Dans  Saone-et-Loire,  à  Chalon-sur-Saône,  on  cote 
par  hectolitre  :  vins  rouges.  125  à  135  fr.  ;  vins 
blancs,  140  à  150  fr. 

Dans  la  Loire-Inférieure,  par  barrique  de  225  litres, 
on  vend  :  vins  de  muscadet,  450  à  5i5  fr.  ;  vins  de 
gros  plants,  350  à  423  fr. 

Les  vins  rouges  de  la  Vienne  sont  cotés  de  140  à 
150  fr.,  et  les  blancs  de  160  à  170  fr.  l'hectolitre  nu. 

Cidres.  —  En  Normandie,  les  cidres  valent  de  4* 
à  45  fr.  l'hectolitre  nu,  départ. 

Engrais.  —  Les  nouveaux  cours  de  la  cianamide 
sont  les  suivants,  aux  100  kilogr.  par  10  tonnes,  gar« 
destinataire  :  cianamide  granulée,  20/21  0/0  d'azote 
livrable  en  mai,  135  fr.  ;  cianamide  en  poudre  19.3 
à  20.5,  disponible,  105  fr.,  17/18  0/0,  disponible, 92fr. 

Au-dessous  de  dix  tonnes,  le?  prix  aux  100  kilogr. 
sont  respectivement  pour  ces  trois  catégories  delSO  f., 
100  fr.  et  87  fr. 

Pai-  100  kilogr.  départ,  on  cote  :  nitrate  de  soude, 
124  fr.  ;  sulf.ite  d'ammoniaque,  160  à  180  fr.,  nitrate 
de  chaux,  82  fr. 

Le  kilogr.  de  potasse  est  coté  0  fr.  ITî  dans  la  syl- 
vinite,  0  fr.  58  dans  la  sylvinite  riche,  0  fr.  90  dans 
le  chlorure  de  potassium. 

Le  superphosphate  dosant  14  à  15  0/0  d'acide  phos- 
phorique  est  coté  de  22  à  23  fr.  le  quintal  départ. 

Laines.  —  Par  kilogr.,  on  paie  les  laines  en  suint  • 
choix,  12  à  13  fr.;  bonnes.  11  à  12  fr.;  qualités  mé- 
diocres, 9  à  10  fr. 

Fécules.— La  fécule  1"  disponible  est  cotée  200 fr. 
à  Paris;  dans  les  Vosges,  on  paie  193  fr.  les  100  kilogr. 

B.  Ddr&nd 


Le  Gérant  :  Ch.^hles  Dhtbeix. 


Paris.  —   L.  M.\RETHEUx,  imprimeur,  1,  rue  Cassette. 


CHRONIQUE  AGRICOLE 


249 


CHRONIQUE   AGRICOLE 


Encore  la  loi  sur  les  Chambres  d'Agriculture.  —  Adoption  par  la  Chambre  des  Députés  d'une  proposition 
prorogeant  la  date  des  élections.  —  Difficultés  rencontrées  par  la  constitution  du  corps  électoral.  — 
Adoption  de  nouveaux  douzièmes  provisoires.  —  Intervention  de  .M.  Jean  Durand  à  propo?  des  machines 
et  des  engrais.  —  Les  restitutions  de  cheptel  par  l'Allemagne.  —  Opérations  des  Gooiruissions  de 
réception.  —  Répartition  des  chevaux  et  étalons  entre  les  départements  libérés.  —  Nomination  de  la 
Commission  de  répartition  des  avances  aux  Caisses  régionales  de  Crédit  agricole.  —  Les  subventions 
aux  Syndicats  de  culture  mécanique.  —  Rapport  du  ministre  de  l'Agriculture.  —  Commission  chargée 
de  répartir  les  subventions.  —  Cours  d'oenologie  à  la  Station  œnologique  de  Bordeaux.  —  Résultats  de 
la  campagne  sucriére  à  la  date  du  l.j  mars.  —  La  Société  nationale  de  laiterie  en  Belgique.  —  Hom- 
mage à  M.  le  baron  Peers.  —  Les  familles  agricoles  noujbreuses  récompensées  par  la  Société  d' Agri- 
culture d'Indre-et-Loire.  —  Démonstrations  d'instruments  de  culture  dans  l'Aveyron.  —  Arrêté  sur  la 
protection  des  taupes  en  Belgique.  —  Commerce  agricole  de  .Madagascar.  —  Nominations  à  l'Ecole 
nationale  d'Horticulture  de  'Versailles.  —  Fédération  des  Associations  agricoles  de  Seine-et-Marne.  — 
Organisation  de  concours  dans  la  Haute-Marne.  —  Prohibition  de  sortie  des  merrains  et  des  bois  de 
chautfage. 


Chambres  d'Agriculture. 
Ou  a  signalé  ici,  à  diverses  reprises,  les  dif- 
ficultés rencontrées  par  la  mise  en  pralique 
de  la  loi    sur   l'organisation   des  Chambres 
d'Agriculture.  Deux  décrets  sont  intervenus 
pour  essayer  de  résoudre  les  problèmes  ré- 
sultant de  l'obscurité  d'un  certain  nombre 
des  dispositions  de  celte  loi.  On  pouvait  es- 
pérer  que   la  prolongation    des  délais  trop 
courts  fixés  d'abord  pour  les  élections  per- 
mettrait de  constituer  en  quelques   mois  le 
corps  électoral  ;  dans  un  grand  nombre  de 
départements,  les  Associations  agricoles  s'en 
sont  activement  préoccupées.  Mais  il  est  ar- 
rivé   que,    malgré   cette    prolongation,    les 
listes  électorales  sont  encore  loin  d'être  for- 
mées dans  nombre  d'arrondissements  ;  d'où 
la  nécessité  de  songera  de  nouveaux  délais. 
Tel  est  l'objet  d'une  proposition  présentée 
à  la  Chambre  des  Députés  par  MM.  Paul  Mer- 
cier, Gavoty  et  de  Monicault.  Cette  proposi- 
tion a  été  discutée  dans  la  séance  du  30  mars. 
En  voici  le  texte  :  «  Le  délai  de  trois  mois 
prévu  par  l'article  63  de  la  loi  du  25  octobre 
1919    pour    la    nomination    des    Chambres 
d'Agriculture    est    porté    à    douze    mois.    » 
L'ajournement  de  la  discussion  a    été  de- 
mandé par  M.  Barthe,  mais  M.  Gavoty,  rap- 
porteur, et  M.  Ricard,  ministre  de  l'Agricul- 
ture, n'ont  pas  eu  de  peine  à  démontrer  que 
la  mesure  s'impose,  car  on  nage  actuellement 
en  pleine  illégalité.  La  Chambre  leur  a  donné 
raison  et  a  adopté  la  proposition;  celle-ci  ne 
peut    manquer    d'être  accueillie  favorable- 
ment par  le  Sénat.  En  elTet,  dans  sa  réunion 
du  31  mars,  la  Commission  de  l'Agriculture 
du  Sénat  a  chargé  M.  Cliomet  de  préparer  un 
rapport  concluant  à  son  adoption. 

Le  délai  pour  les  élections  aux  Chambres 
d'Agriculture  n'expirerait  donc  que  le  23  oc- 
tobre 1920.  La  Commission  d'Agriculture  de 
la  Chambre  espère  pouvoir,  dans  cet  inter- 
8  Avril  1920.  —  N?  15. 


valle  de  temps,  présenter  et  faire  adopter  des 
dispositions  destinées  à  supprimer  les  obs- 
curités du  texte  de  la  loi  et  à  préciser  un 
certain  nombre  de  points  qui  n'avaient  pas 
été  prévus  dans  ce  texte. 

Sur  les  douzièmes  provisoires. 

Avant  de  se  séparer  pour  les  vacances  de 
Pâques;  le  Parlement  a  voté  trois  douzièmes 
provisoires  appliqués  au  deuxième  trimestre 
de  l'année.  Nous  n'avons  pas  à  insister  ici 
sur  les  discussions  relatives  à  cette  malheu- 
reuse méthode  de  gestion  financière,  mais  il 
n'est  pas  inopportun  de  rendre  justice  à  la 
courte  intervention  de  M.  Jean  Durand  à  la 
Chambre  des  Députés. 

La  chute  du  change  est  actuellement  le 
cauchemar  du  pays.  «  Le  meilleur  moyen 
d'améliorer  le  cours  du  change,  a  dit  avec 
raison  M.  Jean  Durand,  est  de  travailler 
noire  terre  de  France.  >-  Oii  aboutira  cette 
folie,  a-t-il  ajouté,  de  fabriquer  des  automo- 
biles de  luxe,  alors  qu'on  ne  peut  pas  donner 
des  charrues  aux  laboureurs?  On  n'a  pas  de 
vagons  pour  fournir  de  la  potasse  aux  agri- 
culteurs et  on  en  trouve  pour  envoyer  de  la 
potasse  à  l'étranger.  On  n'a  pas  de  bateaux 
pour  transporter  les  phosphates  en  France  et 
on  permet  aux  bateaux  d'enlever  les  phos- 
phates de  Tunisie  sans  en  laisser  une  part 
suffisante  pour  la  France.  «  Laisser  partir  de 
chez  nous  la  potasse  et  les  phosphates,  a 
conclu  M.  Jean  Durand,  c'est  exporter  par 
avance  le  blé  que  ces  deux  engrais  vous 
auraient  donné  à  la  prochaine  récolte.  » 

Rien  n'est  plus  exact.  Les  documents  de  la 
Douane  sont  là  pour  confirmer  ces  sé-vères 
appréciations,  et  pour  montrer  combien  les 
promesses  faites  solennellement  n'ont  pas 
été  remplies. 

Restitutions  de  bétail  par  l'Allemagne. 
Des   indications  ont  été   données  à    une 

Tome  [.  —  15. 


2-iO 

Commission  du  Scnal  pai  le  ministre  des 
Régions  libérées  relalivemenl  à  l'application 
des  reslitutions  de  bétail  exigées  de  lAlle- 
magne  par  le  traité  de  paix. 

Une  Mission,  présidée  par  M.  Alfred  Massé, 
Tonctionne  en  Allemagne  depuis  plusieurs 
mois;  elle  a  fixé  les  races  parmi  lesquelles 
doivent  être  prélevés  les  animaux  à  récupé- 
rer. Vingl-cinq  Commissions,  comprenant 
chacune  un  vétérinaire  et  deux  éleveurs  ou 
professeurs  d'Agriculture,  sont  chargées  de 
l'examen  et  de  la  réception  des  animaux. 
Plusieurs  milliers  d'animaux  ont  été  rassem- 
blés, dont  une  partie  a  déjà  pénétré  en 
France  par  plusieurs  gares  de  frontière.  II 
est  procédé  actuellement  à  leur  répartition 
dans  les  régions  libérées. 

Ce  commencement  d'exécution  a  subi  un 
temps  d'arrêt  par  les  troubles  révolution- 
naires sur  la  rive  droite  du  lUiin. 

En  ce  qui  concerne  les  30  000  chevaux  et 
Juments  et  les  500  étalons  à  livrer  par  l'Alle- 
magne dans  les  trois  mois  suivant  l'applica- 
tion du  traité  de  paix,  le  plan  de  répartition 
suivant  entre  les  départements  libérés  a  été 
adopté  : 


CHltO.NlQUE  AGRICOLE 


Clievaux. 


Etalons. 


Aisne 

2  10(1 

51 

Ardennes 

5  400 

16 

Marne 

900 

1   200     . 

16 

Meurthe-et-Moselle. 

50 

Meuse 

2  100 

14  400 

40 

Nord 

218 

Oise 

600 

12 

Pas  de-Cal  lis 

2  100 

32 

Somme 

1  200 

„ 

Les  commissaires  chargés  de  la  réception 
en  France  se  louent  des  qualités  des  che- 
vaux arrivés  jusqu'ici,  notamment  en  ce  qui 
concerne  la  race  Ardennaise  qui  a  été  si  for- 
tement éprouvée  dans  la  région  du  Nord-Est. 

Crédit  agricole 
Il  est  inutile  de  rappeler  que  les  avances 
de  l'Etat  aux  Caisses  régionales  de  Crédit 
agricole  sont  allouées  par  le  ministre  de 
l'Agriculture  après  avis  d'une  Commission  de 
répartition.  Les  pouvoirs  des  membres  de 
cette  Commission,  nommés  pour  quatre  ans, 
étant  arrivés  à  expiration,  un  décret  en  date 
du  20  mars  a  pourvu  à  leur  renouvellement 
ou  à  leur  remplacement.  Ont  été  nommés  : 

Au  titre  de  sénateur  :  M.\l.  Méliiie,  ancien  pré- 
sident du  Conseil;  Fernand  David,  Gomot, 
anciens   ministres    de    l'Agriculture;  Godet. 

Au  titre  de  députe  :  MM.  liaynaud.  Victor  Boret, 
Dariac,  anciens  minisires  de  1  A^'rii  ulture;  Plis- 
so  inier,  Viala,  Bouvet. 

Au  titre  de  reiJrésentant  du  Conseil  d'Etat  et  de 
la  Cour   des    compt-:s   :    MM.   Tardit,   conseiller 


d'Etat;  Cour:in,  pn'sidenl  de  Chambre  à  la  Cour 
des  Comptes. 

Au  titre  d'inspecleur  da  l'inayices  :  M.  Houtlaille, 
Inspecteur  général  de.s  Finances. 

Au  titre  d'inspecteur  général  ou  inspecteur  au 
ministère  de  l' Agriculture  :  MM.  Turdy,  inspecteur 
général,  chef  du  Service  de  l'inspection  des  As- 
sociations af;ricoles  et  des  Institutions  de  crédit; 
Cassez,  Uolland,  inspecteurs  généraux  de  l'Agri- 
culture; Pelissier,  inspecteur  général  du  Génie 
rural;  Jourdain,  inspecteur  général  des  Associa- 
tions agricoles  et  des  Institutions  de  crédit; 
Wéry,  inspecteur  général  adjoint  des  Associa- 
tions agricoles  et  des  Institutions  de  crédit. 

Au  titre  du  Conseil  supérieur  de  l' Agriculture  : 
M.M.  Viger,  ancien  ministre  de  l'Agriculture; 
Tisserand,  directeur  honoraire  au  ministère  de 
l'Agriculture;  Henry  Sagnier,  secrétaire  perpé- 
tuel de  l'Académie  d'Agriculture. 

Au  titre  de  représentant  des  Caisses  de  crédit 
agricole  mutuel  ou  des  Sociétt's  coopérativet  agri- 
coles :  MM.  Egasse,  président  de  la  Caisse  régio- 
nale de  Chartres;  Astier,  président  de  la  Caisse 
régionale  du  Midi  à  Montpellier;  .Marins  Ricard, 
vice-président  de  la  Caisse  régionale  d'Avignon; 
Guilluux,  président  de  la  Caisse  régionale  de  la 
Brie,  à  Meaux  ;  Riverain,  président  de  la  Caisse 
régionale  de  Loir-et-Cher,  à  Blois;  Descours- 
Desacrrs,  président  de  la  Caisse  régionale  du 
centre  de  la  Normandie,  à  Lisieux;  Maurice  Du- 
fourmantelle,  président  d'honneur  de  la  Caisse 
régionale  de  l'Ile  de  France;  Mercier,  président 
de  l'Association  centrale  des  laiteries  coopéra- 
tives des  Charenttis  et  du  Poitou. 

Une  première  réunion  de  la  Commission 
s'est  tenue  le  29  mars  au  ministère  de  l'Agri- 
culture. 

Culture  mécanique. 

L'émolion  soulevée  par  l'arrêté  du  20  dé- 
cembre sur  la  réduction  des  encouragements 
donnés  aux  Syndicats  de  culture  mécanique 
pour  l'achat  de  tracteurs  est  toujours  aussi 
vive,  et  elle  se  comprend  facilement.  Le 
Journal  Officiel  du  28  mars  publie  un  rap- 
port adressé  par  le  ministre  de  l'Agriculture 
au  Président  de  la  République  sur  ce  sujet. 

Dans  09  rapport,  le  ministre  expose  la 
progression  suivie  par  les  achats  de  trac- 
teurs pendant  les  dernières  années.  De 
IGi  tracteurs  dont  l'acquisition  a  reçu  des 
encouragements  en  1917,  le  nombre  en  est 
monté  à  363  en  1918  et  à  2  571  en  1919;  à  ce 
dernier  chilTre,  on  doit  ajouter  2  100  trac- 
teurs achetés  par  le  Service  de  la  reconsli- 
lion  agricole  dans  les  Régions  libérées. 

En  1919,  sur  les  2  571  tracteurs  achetés 
par  les  Syndicats,  53  ont  été  acquis  avec  une 
subvention  de  33  0/0  et  2  318  avec  une  sub- 
vention de  50  0/0.  Sur  ce  dernier  nombre,  la 
subvention  a  été  payée  pour  1  228,  alors  que 
les  dossiers  de  1  290  sont  restés  en  instance. 


Cll!-;OMyUE   AGKiCUl.E 


2.01 


C'est  sur  celte  dernière  proportion  que 
portent  les   réclamations  des   Syndii?als. 

Pour  supprimer  les  difficultés,  le  ministre 
de  l'Agriculture  a  proposé,  et  un  décret  du 
20  mars  a  décidé  la  l'oimation  d'une  Com- 
mission spé'^iale  cliargée  de  donner  son  avis 
sur  la  répartition  des  suliventions.  Le  rôle  de 
cette    Commission  est  défini  en  ces  termes: 

Cette  Commission  aurait  pour  objet  d'exa- 
miner la  recevabilité  des  demandes  de  subven- 
tion soumises  au  régime  de  l'arrêté  du  16  juil- 
let 1919.  Elle  aurait  également  à  étudier  le 
montant  des  subventions  qui  pourraient  être 
accordées  en  application  de  l'arrêté  du  26  dé- 
cembre 1919,  ainsi  que  la  répartition  des  sub- 
ventions à  alliiuer  ultéiieurement  dans  la  limite 
(les  crédits  votés  par  le  Parlement. 

On  remarquera  que  le  ministre  de  l'Agri- 
culture se  tient  sur  la  réserve  à  l'occasion 
de  la  proportion  à  donner  aux  subventions. 
11  n'est  cependant  pas  douteii.\  que  l'arrêté  du 
IG  juillet  1919  devrait  être  considéré  comme 
liant  son  Administration  pour  les  1  290  dos- 
siers restés  en  souffrance.  Ajoutons  qu'aucun 
crédit  ne  figure  à  ce  sujet  dans  les  douziè- 
mes provisoires  votés  pour  le  2'  trimestre. 

Cours  d'œnologie  à  Bordeaux. 

La  Station  œnologique  et  agronomique  de 
Bordeaux  du  ministère  de  l'.Vgriculture, 
rattachée  à  la  Faculté  des  Sciences,  organise 
une  série  de  cours  et  exercices  pratiques 
d'œnologie  d'une  durée  de  dix  jours  consé- 
cutifs, du  2tj  avril  au  6  mai. 

Ces  cours,  profe-sés  par  M.  L.  Mathieu, 
agrégé  de  l'Université,  directeur  de  la  Sta- 
tion, s'adressent  aux  praticiens  même  sans 
connaissances  chimiques,  mais  ayant  déjà 
acquis  de  l'expérience;  l'organisation  permet 
même  à  ceux  qui  ne  pourraient  disposer  que 
de  quelques  jours,  de  les  suivre  en  deux 
séries  de  cinq  jours  chacune. 

Le  programme  est  adressé  sur  demande 
à  la  Station  œnologique  (Faculté  des  Scien- 
ces), à  Bordeaux. 

La  campagne  sucrière. 

D'après  les  tableaux  publiés  par  la  Direc- 
tion générale  des  Contributions  indirectes,  la 
campagne  sucrière  est  à  peu  près  terminée. 
1)0  fabriques  ont  fonctionné,  au  lieu  de 
51  pendantla  campagne  précédente.  A  la  date 
du  io  mars,  les  quantités  de  sucre  extraites 
des  turbines  s'élevaient  à  151  574  tonnes 
(en  raffiné),  contre  106  982  à  la  même  date 
de  la  campagne  1918-1919. 

La  laiterie  en  Belgique. 
Le  baron  Léon  Peers,  qui  a  été  pendant 
plus  de  vingt  ans.  président  de  la  Société 


nationale  de  laiterie  de  Belgique,  a  résigné 
récemment  ces  fonctions.  A  cette  occasion, 
les  services  exceptionnels  qu'il  a  rendus  ont 
été  rappelés  par  le  baron  Ruzette,  ministre 
de  l'Agriculture,  et  par  M.  Jules  Maenhaut, 
qui  lui  succède  à  la  tête  de  la  Société. 

Le  baron  Léon  Peers  a  créé,  il  y  a  plus  de 
trente  ans,  la  première  laiterie  coopérative 
de  Belgique  établie  à  (Jostcamp,  près  de 
Bruges;  en  même  temps  qu'il  donnait  les 
exemples  de  l'amélioration  du  bétail  dans  la 
Flandre  occidentale,  il  fut  le  promoteur  ar- 
dent de  tous  les  progrès  de  l'industrie  lai- 
tière. Lorsque  fut  créée  la  Fédération  inter- 
nationale de  laiterie,  il  en  fut  élu  président 
et  il  en  dirigea  les  travaux  avec  une  rare 
activité. 

Familles  agricoles  nombreuses. 

La  Société  d'Agriculture,  sciences,  arts  et 
belles-lett'es  d'Indre-et-Loire  a  tenu  le  7  mars, 
à  Tours,  sa  séance  solennelle  annuelle,  sous 
la  présidence  de  M.  Vavasseur,  député  et 
président  de  la  Société.  Au  cours  de  cette 
séance,  M.  Auguste  Chauvigné,  secrétaire 
perpétuel,  a  présenté  le  Rapport  sur  les  tra- 
vaux de  la  ('.ompagnie  pendant  l'année  écou- 
lée et  sur  le  Concours  des  familles  agricoles 
nombreuses  de  1919. 

De  nombreuses  récompenses  fournies  par 
les  subventions  de  l'Etat,  du  Conseil  général 
et  les  fondations  de  la  Société,  ont  été  distri- 
buées à  121  concurrents  répartis  ainsi  :  3  fa- 
milles de  16  enfants,  3  de  15,  21  de  14  à  10, 
75  de  10  à  5  enfants.  Le  prix  d'honneur,  une 
médaille  de  vermeil  et  -'00  fr.  en  espèces  a 
été  décerné  aux  époux  Mahoudeau,  ouvriers 
agricoles  à  Saunay  (Indre-et-Loire),  qui  ont 
élevé  16  enfants,  tous  bien  portants  et  tous 
occupés  au  travail  agricole. 

Dans  ce  concours,  il  a  été  remarqué  que 
beaucoup  de  ces  familles  sont  attachées  à  la 
terre  depuis  plusieurs  générations. 

Démonstrations  d'instruments  agiicoles. 
L'Office  agricole  départemental  de  l'Avey- 
ron  organise  les  26  avril  et  jours  suivants,  à 
3  kilomètres  de  la  gare  de  la  Primaube,  des 
démons-trations  publiques  d'instruments  in- 
téressants à  vulgariser  dans  le  département  : 
1° défonceuses,  fouilleuses,  charrues  brabant 
munies  de  griSés  fouilleuses,  régénérateurs 
de  prairies,  rigoleuses,  etc.;  2°  appareils  de 
culture  susceptibles  d'être  attelés  à  un  trac- 
teur et  de  remplacer  la  charrue  dans  les 
champs  rocheux  des  Causses  (charrues  à  dis- 
ques, cultivateurs  à  ressorts  puissants,  etc.); 
S"  scarificateurs,  cultivateurs,  pulvériseurs 
et  similaires  !>.  traction  animale;  i°  semoirs,. 


252  CHRONIQUE 

planteurs  de  pommes  de  terre,  distributeurs 
d'engrais,  distributeurs  de  fumier,  etc.; 
5°  houes  à  céréales  et  à  plantes  sarclées; 
0°  tracteurs  agricoles,  motoculteurs. 

Les  délégués  de  l'Office  pourront  acheter, 
sur  le  champ  d'essai,  les  appareils  et  les  ins- 
truments présentés  (à  l'exception  des  trac- 
teurs) dont  l'introduction  dans  le  départe- 
ment paraîtra  souhaitable  et  qui  donneront 
le  plus  de  satisfaction  et  les  revendre,  séance 
tenante,  aux  enchères,  en  un  ou  plusieurs 
exemplaires,  jusqu'à  épuisement  du  tiers  du 
crédit  afifeclé  aux  démonstrations. 
La  protection  des  taupes. 
Dans  son  article  sur  les  procédés  de  des- 
truction de  la  taupe  (numéro  du  4-11  mars, 
page  191),  notre  excellent  collaborateur 
M.  Pierre  Lesne  a  rappelé  les  divergences 
d'opinions  sur  le  caractère  utile  ou  nuisible 
de  cet  animal. 

A  cette  occasion,  on  nous  signale  de  Bel- 
gique un  arrêté  royal  en  date  du  5  février 
dernier  qui  interdit,  dans  toute  l'étendue  du 
pays,  de  prendre  ou  de  détruire  des  taupes, 
de  transporter,  d'exposer  en  vente,  de  vendre 
ou  d'acheter  ces  animaux,  soit  entiers,  soit 
en  partie.  Toutefois,  la  destruction  des  tau- 
pes est  autorisée  dans  les  jardins,  enclos, 
dans  les  jeunes  semis  et  dans  les  terrains 
consacrés  à  la  culture  maraîchère. 

Commerce  agricole  de  Madagascar. 
Le  Gouvernement  général  de  Madagascar 
a  repris  la  publication  du  Bulletin  écono- 
mique de  la  colonie.  Publié  sous  la  direction 
de  M.  Eug.  Jaeglé,  sous-inspecteur  de  l'Agri- 
culture, ce  Bulletin  est  destiné  surtout  à  des 
études  sur  l'évolution  des  principales  bran- 
ches de  la  production.  Le  Bulletin  pour  191!», 
qui  a  paru  récemment,  renferme,  en  outre, 
des  tableaux  complets  sur  l'exportation  des 
produits  agricoles  pendant  l'année  1918  et 
pendantles  trois  premiers  trimestres  de  1919. 
L'examen  de  ce  tableau  permet  des  compa- 
raisons intéressantes;  il  montre  notamment 
que  les  exportations  vers  la  France  se  sont 
accrues  dans  des  proportions  notables  en 
1919  par  rapport  à  l'année  précédente. 

Les  exportations  de  viandes  congelées  sont 
restées  à  peu  près  les  mêmes  (environ 
40  000  quintaux),  ainsi  que  celles  de  con- 
serves de  viande.  Mais  les  augmentations 
ont  porté  surtout  sur  les  produits  végétaux, 
surtout  les  pois  du  Cap  et  les  haricots,  le 
manioc  sous  ses  diverses  formes,  le  café,  le 
coprah,  et  enfin  sur  la  cire  d'abeille.  C'est  la 
manifestation  d'une  reprise  de  l'activité  que 
la  guerre  avait  interrompue. 


AGRICOLE 

Ecole  nationale  d  Horticulture. 

Un  nous  communique  les  noniinalions  sui- 
vantes à  l'Ecole  nationale  d'Horticulture  de 
Versailles  :  M.  Combes  (Raoul),  maître  de 
conférences  de  Botanique  coloniale  à  la  Sor- 
bonne,  a  été  nommé  professeur  de  Botanique, 
en  remplacement  de  M.  Costantin,  nommé 
professeur  honoraire;  —  M.  Poher  (Ernest), 
ingénieur  des  Services  commerciaux  de  la 
Compagnie  du  Chemin  de  fer  d'Orléans,  a 
été  nommé  professeur  d'Horticulture  indus- 
trielle et  commerciale,  en  remplacement  de 
M.  Martinet  nommé  professeur  honoraire; 
—  M.  Chaisemartin  ^Jean-Jacques),  diplômé 
de  l'Ecole  nationale  d'Horticulture,  a  été 
nommé  jardinier  principal,  en  remplacement 
de  M.  Petit  (Alfred),  décédé. 

Associations  agricoles  de  Seine-et-Marne. 

Les   groupements   des  Associations   agri- 
coles se  multiplient  de  plus  en  plus.  A  ceux 
que  nous  avons  déjà  signalés,  il  convient 
d'ajouter  la  Fédération  des  Associations  agri- 
coles de  Seine-et-Marne,  récemment  fondée. 
Elle  groupe,  sous  la  présidence  du  D'  Merlin, 
président  de  l'Office  agricole  départemental, 
les  Sociétés  d'Agriculture  et   les   Syndicats 
agricoles  du  déparlement. 
Concours  agricoles  dans  la  Haute-Marne. 
Les  Sociétés  d'Agriculture  de  Chaumont, 
de  Langres  et  de  Wassy  se  sont  concertées 
pour  organiser  en  1920,  dans  le  déparlement 
de  la  Haute-Marne,  des  séries  de  concours 
portant  sur   la  production  végétale,   sur  la 
production  animale  et  sur  les  améliorations 
foncières.  Une  sonmie  de  4.5  000  fr.  est  pré- 
vue pour  être  distribuée  en    primes.   11  est 
impossible  de  donner  la  liste  de  ces  concours 
qui  portent  sur  toutes  les  branches  de  la 
production.  On   doit  toutefois  signaler  des 
primes  d'honneur  d'arrondissement   et  une 
prime  d'honneur   départementale  pour  la- 
quelle concourront  les  lauréats  des  primes 
d'arrondissement. 

Prohibition  d'exportation. 
Un  décret  en  date  du  31  mars  a  prohibé, 
à  partir  de  ce  jour,  l'exportation  desmerrains 
et  des  bois  de  chauffage. 

Depuis  longtemps,  les  viticulteurs  se  plai- 
gnaient, comme  il  a  été  constaté  à  plusieurs 
reprises  dans  nos  colonnes,  de  la  rareté  et 
de  la  cherté  excessive  des  futailles  dont  l'In- 
tendance a  fait  un  gaspillage  insensé  dans 
les  fournitures  aux  armées,  et  dont  l'impor- 
tation s'est  accrue  dans  d'énormes  propor- 
tions. 

Henry  Sagnier, 


LAGKICULTURE  EN  NOUVELLE-ZÉLANDE 


L'AGRICULTURE  EN  NOUVELLE-ZÉLANDE 


La  Mission  française  qui,  au  cours  de  1918, 
s'était  rendue  en  Australie,  passa,  sur  une  in- 
vitation du  gouvernement  néo-zélandais,  les 
premières  semaines  de  1919  à  visiter  les  deux 
Iles  de  la  Nouvelle-Zélande. 

Elle  y  recueillit  un  grand  nombre  d'obser- 
vations qui  se  trouvent  consignées  dans  un 
rapport  intitulé  :  Les  relations  éco»omi(iues  de 
la  France  el  de  la  Nouvelle-Zélande. 

Comme  nous  l'avons  fait  à  propos  du  rap- 
port sur  l'Australie,  nous  voudrions  analyser 
ici  les  parties  de  ce  rapport  sur  la  Nouvelle- 
Zélande  qui  ont  trait  plus  spécialement  à 
l'agriculture  et  à  l'élevage. 

La  Nouvelle-Zélande  ne  doit  pas  être  con- 
sidérée comme  une  sorte  d'anne.Ke  de  l'Aus- 
tralie. 2  000  kilomètres  en  droite  ligne  sépa- 
rent Wellington  de  Sydney,  et  les  deux 
pays  sont  bien  différents  : 

La  Nouvelle-Zélande,  avec  ses  209  937  ki- 
lomètres carrés,  grande  comme  l'Angleterre 
et  l'Ecosse  réunies,  se  présente,  à  l'encontre  de 
l'Australie,  comme  une  terre  eftilée,  articulée, 
dont  les  montagnes  s'élèvent  vers  le  ciel  en 
masses  puissantes,  tandis  qu'elle  se  laisse 
pénétrer  au  plus  profond  d'elle-même  parles 
replis  de  l'Océan. 

Le  climat  néo-zélandais  ressemble  à  peu 
prés  complètement  à  notre  climat  moyen  de 
l'Europe;  aussi  convient-il  admirablement  à 
une  population  de  race  blanche.  Celle-ci, 
presque  entièrement  d'origine  britannique 
(écossaise,  anglaise,  irlandaise),  a  prospéré 
dans  le  Dominion,  et  y  atteignait  1  099  449  ha- 
bitants (1916).  Le  pays  pourrait  être  beaucoup 
plus  peuplé,  mais  l'immigration  y  est  encore 
insuffisante. 

Les  conditions  générales  de  la  production 
agricole  sont  très  favorables  en  Nouvelle- 
Zélande;  tout  d'abord,  le  climat  y  est  nette- 
ment tempéré,  et  les  sécheresses,  qui  son  t 
pour  l'agriculture  australienne  une  si  grave 
menace,  existent  à  peine  en  Nouvelle-Zé- 
lande. Quant  au  sol,  de  qualité  sans  doute 
variée,  aride  dans  les  régions  montagneuses, 
marécageux  dans  certaines  parties  basses,  il 
est  excellent  dans  les  grandes  plaines. 

La  population,  quoique  peu  dense,  Test 
cependant  davantage  qu'en  Australie  et 
surtout  mieux  et  plus  uniformément  répartie. 
Les  colons,  originaires  d'Ecosse  en  parti- 
culier, se  montrent  des  fermiers  actifs, 
soigneux  et  énergiques.  Pour  les  aider  dans 
leurs  exploitations,  rare  sans  doute  est  la 
main-d'œuvre,  mais  cependant  on  trouve  en 


Nouvelle-Zélande  une  véritable  classe  de 
travailleurs  agricoles  comme  la  Californie  ou 
l'Australie  seraient  heureuses  d'en  posséder. 

La  division  des  fermes  est  ici  assez  accen 
tuée  :  sur  (i.S  000  exploitants  .1917),  38  000 
détiennent  des  fermes  de  moins  de  100  acres 
(41  hectares),  24  000  des  exploitations  de  100 
à  i  000  acres  et  6  000  des  exploitations  de  plus 
de  1  000  acres.  La  classe  des  petits  fermiers 
s'accroît;  le  prix  des  terres  augmente,  atteint 
2  500  à  3  000  fr.  l'hectare  au  voisinage  des 
villes. 

L'élevage  tend,  de  plus  en  plus,  à  prédo- 
miner; alors  que  le  pays  se  suffit  à  peine  en 
blé,  la  laine,  la  viande,  le  beurre  et  le  fro- 
mage donnent  lieu  à  un  important  com- 
merce d'exportation  d'une  valeur  de 
£28  494  822  en  1916,  représentant  86.7  0/0 
de  la  valeur  totale  des  exportations  néo-zé- 
landaises. 

Le  rapport  de  la  Mission,  à  ce  propos, 
insiste  sur  le  caractère  industriel  qu'a  pris 
l'élevage  néo-zélandais  :  usines  frigorifiques, 
usines  de  conserves,  de  lainages,  beurreries, 
fromageries,  fabriques  de  lait  en  poudre,  lait 
condensé,  caséine. 

La  guerre  a  été,  pour  l'agriculture  néo- 
zélandaise,  l'occasion  et  la  source  d'une  ma- 
gnifique prospérité  spécialement  pour  tous 
les  produits  de  son  élevage. 

Au  31  janvier  1918,  on  recensait  : 

Chevaux 378  »50 

Bovins -2  869  465 

Moutons 26  538  302 

Porcs 253  694 

Ctièvres., 'M  199 

Au  point  de  vue  exportation,  les  bovins  et 
les  moutons  sont  seuls  intéressants.  Les  prin- 
cipales races  de  bovins  en  faveur  dans  le  Do- 
minion sont  les  Short liorns,  Hereford,  Aber- 
deen-Angus,  pour  la  viande;  les  Holslein, 
Sliorlhonis,  Aijrshires ,  Jersey , pour  la  laiterie. 
Le  climat  se  prête  admirablement  soit  à  la 
laiterie,  soit  à  l'engraissement.  Quant  aux 
moutons,  ce  sont  les  races  à  viande  qui  pré- 
dominent. Le  mérinos,  qui  réussit  si  bien  en 
Australie,  n'est  pas  au  fond  dans  son  élément 
en  Nouvelle-Zélande,  en  raison  du  froid  et  de 
l'humidité.  On  y  rencontre  surtout  :  Romney, 
Leicester,  Llncobi,  Soidhdown,  Shropsh27'e. 

L'intensité  de  l'élevage  en  Australie  est 
mise  en  évidence  par  la  très  forte  proportion 
d'agneaux  abattus  pour  la  boucherie  1 4  mil- 
lions 100  000  sur  un  total  de  8  millions  en- 
viron de  moutons  tués  aonuellement). 


54  LA  VALEIR  DES  ALIMEiNTS  AZ(/1ES  LT  LtS  VITAMINES 

Si  la  consomnialion  locale  se  fail  en  viande 


fiMÎche,  loule  l'exporlaiion  est  faite  sous 
forme  de  viande  congelée  ou  de  conserve, 
qu'il  s'agisse  de  viande  de  bœuf  (32  873  ton- 
nes), de  viande  de  mouton  [Ht',  410  tonnes),  de 
viande  d"agneau  (55  0't8  tonnes). 

L'industrie  de  la  viande  frigorifiée  est  plus 
développée  en  Nouvelle-Zélande  qu'en  Aus- 
tralie :  le  nombre  des  freezing  u-orks  y  est  de 
'lo,  contre  21  dans  la  Commonweallh.  Orga- 
nisés sous  la  forme  coopérative,  les  freezings 
ivorks  néo-zélandais  sont,  partiellement  au 
moins,  entre  les  mains  des  fermiers. 

A  côté  de  la  viande  congelée,  ces  établisse- 
ments font  tous  également  de  la  viande  de 
conserve  ;  enfin  ils  traitent  tous  les  sous- 
produits,  font,  par  exemple,  le  délainage,  ven- 
dent les  peaux  délainées,  de  rdéomarga- 
rine,  etc.,  etc. 

L'industrie  du  lait,  peu  importanle  jus- 
qu'en 1881,  s'est  développée  1res  rapidement 
depuis  cette  date,  grâce  à  l'introduction  des 
méthodes  frigoi-ifiques  et  à  l.i  création  de  fa- 
briques de  beurre  et  de  fromage.  En  1894  le 
Gouvernement  prit  l'initiative  de  surveiller 
toutes  les  usines  d'industrie  laitière  ;  au 
point  de  vue  de  l'exportation,  la  surveillance 
de  l'Etal  fonctionne,  vis-à-vis  des  acheteurs, 
à  la  façon  d'une  garantie.  Les  neuf  dixièmes 
des  sociétés  laitières  néo-zélandaises  actuel- 
lement existantes  sont  des  coopératives. 

La  laine,  la  viande  congelée,  le  beurre  et  le 
fromage  forment,  à  eux  seuls,  les  quatre 
cinquièmes  de  l'exportation  ;  voici  la  valeur 
de  ces  exportations  en  1913  et  191G  : 

1913  .        1916 

îivres  sU-fT.  livre->  sterl. 

Laines 8  1T3  OUO  12  386  074 

Viande  congelée..       4  449  933  "  2'\  318 

Beurre 2  061  6ôl  2  632  293 

Fromage 1710  297  3  514  310 


Les  exportations  des  céréales  sont  tombées 
quasi  à  néant.  Les  exportations  minières, 
par  suite  de  la  décadence  de  la  production  de 
l'or,  ont  une  tendance  à  décroître.  Enfin,  les 
exportations  induslrielles  sont  presque 
inexistiintes. 

La  Nouvelle-Zélande  fail  près  des  neuf 
dixièmes  de  ses  ventes  à  l'Empire  britan- 
nique. .\  la  France,  elle  vend  directement 
très  peu,  mais  nous  nous  fournissons  sur  le 
marché  de  Londres  d'un  grand  nombre  de 
produits  qui  en  sont  certainement  originai- 
res. 

Quant  aux  importations  néo-zélandaises. 
elles  consistent  surtout  en  produits  manu- 
facturés; mais  aussi  en  une  certaine  quantité 
de  produits  agricoles,  tels  que  vins  et  se- 
mences. 

Les  vins  ordinaires  français  sont  pratique- 
ment inconnus  ;  les  vins  fins  français  entrent 
en  quantité  de  plus  en  plus  faible.  Vins 
australiens  et  du  Gap  se  vendent  davantage. 
Mais  nos  chanipagnes  et  nos  cognacs  se 
vendent  beaucoup,  et  semblent  devoir  conti- 
nuer à  se  vendre  malgré  le  droit  considérable 
qui  les  frappe  et  la  concurrence  des  vins 
mousseux  australiens. 

La  Nouvelle-Zélande  importait  en  1913 
pour  £  148  977  de  semences  de  toute  espèce, 
dont  environ  £  80  000  en  provenance  d'Alle- 
magne. 11  y  a  lu  une  place  à  prendre  pour  les 
graines  d'origine  française  :  graines  fourra 
gères  et  de  betteraves,  graines  potagères  et 
de  fleurs,  semences  d'essences  forestières. 

Enfin,  l'Allemagne  exportait  en  Nouvelle 
Zi'Iande  sels   de  potasse  et   scories  comme 
engrais  chimiques  :  la  potasse  de  Stassfurth 
devra  être  remplacée  dans  les  terres  de  In 
Nouvelle-Zélande  par  la  potasse  d'Alsace. 

II.    HiTIER. 


LA  VALEUR  DES  ALIMENTS  AZOTES  ET  LES  VITAMINES 


Nous  connaissons,  à  peu  près,  les  quanti- 
tés de  principes  nutritifs  nécessaires  à  nos 
animaux  pour  fournir  à  leur  organisme  les 
matériaux  de  croissance  et  les  calories  em- 
ployées au  développement  de  l'énergie  vi- 
tale et  au  maintien  de  la  température  du 
corps.  J'ai  récemment  exposé  dans  ce  jour 
nal,  les  besoins  en  éléments  minéraux;  il  me 
parait,  dès  maintenant,  utile  de  signaler  de 
nouveaux  facteurs  de  la  nutrition  dont  l'étude 
est  toute  récente  et  encore  très  incomplète. 

Len  protéines.  —  On  sait  que  les  matières 
azotées  consommées  en  excédent  par  un  ani- 
mal dans  sa  ration  jouent  !•■  rôle  d'hydrocar- 


bonées,  mais  jncomplètemenl  oxydées,  elles 
laissent  des  produits  de  décomposition  qui 
doivent  être  éliminés  de  l'organisme  au  plus 
tôt.  Comme  les  aliments  riches  en  azote  sont 
d'un  prix  élevé,  on  s'est  appliqué  à  recher- 
cher la  quantité  minima  de  protéine  indis- 
pensable à  l'entretien  de  l'être  vivant. 

On  a  été,  dès  lors,  amené  à  constater  que 
ces  substances  que  nous  confondons  dans  le 
terme  générique  de  protéine  ou  d'albumi- 
noïdes  diffèrent  entre  elles  suivant  leurs  ori- 
gines et  ne  présentent  pas  la  même  valeur 
nutritive.  Il  n'y  a  donc  pas  un  minimum, 
mais  des  minima  d'azote  nécessaires  selon  la 


LA  VALEUR  DES  ALIMENTS 

nalure  de  la  substance  qui  fournit  ce  prin- 
cipe. 

En  efl'et,  les  progrès  de  la  biochimie  onl 
permis  de  dissocier  la  molécule  albuminoïde 
en  un  grand  nombre  de  noyaux  dont  on  dé- 
signe l'ensemble  sous  le  nomd'ainino-acides. 
Sans  doute,  plusieurs  années  s'écouleront  en- 
core avant  que  les  chimistes  aient  pu  jeter 
une  lumière  complète  sur  la  constitution  de 
la  cellule  albuminoïde  et  de  ses  composants. 
Mais  d'ore  et  déjà,  on  a  pu  isoler  par  l'hydro- 
lyse un  certain  nombre  de  corps  (amino- 
acides)  nettement  caractérisés;  les  récents 
travaux  de  Fisher  sur  les  polypeptides  pro- 
mettent que  de  grands  progrès  seront  réali- 
sés dans  un  avenir  prochain.  Je  prends 
comme  exemple  quatre  protéines  d'origines 
difTérentes  dont  j'indique  dans  le  tableau  ci- 
dessous  les  diCTérenls  amino-acides  obtenus 
par  hydrolyse  et  leur  proportion. 

Gasûine     Gliadine         Zéïne  EdesLiue 

du  du  du  du 

lait.  blé.  jiiaïs.         chanvre. 

Glycocolle    ..         0  0.7  U  .'Î.SO 

Alanine 0.9  2.7  <•  •> 

Valine 1.0  0.33  »  » 

Leucine 10.5  6.0  ■>  » 

Serine 0.2  0.12 

.\cide     gluta- 

mique 11.0  4.3  26.17  14.0 

Acide  'aspai- 

tique 1.2  1 .2t  1.71  4.3 

-  Arginine 4.8  3.40  1.3.j  14.17 

.Lysine 3.8  0  0  1.63 

-Histidine 2.6  1.70  0.S2  2.19 

Cystine 0.07  ..  » 

Tyrosine 4.3  2.1  ..  » 

Phenylalanin»  3.2  2. G  6.22  2.4 

Proline 3.1  2.4  9.04  1.7 

Oxyproline.. .  0.25  »  0  2 

Tryptophane.  1.3  1.0  0  .> 

Dans  une  série  d'expériences  dont  je  vais 
citer  quelques-unes,  on  a  pu  observer  que 
certains  de  ces  composants  sont  indispen- 
sables à  la  croissance  et  à  l'entretien  de  la 
vie  des  animaux  (lysine,  cystine,  arginine, 
histidine),  d'autres  peuvent  être  produits  par 
voie  de  synthèse  dans  l'organisme,  telle  la 
tyrosine  en  partant  de  la  phénylalanine, 
d'autres  enfin  paraissent  inutiles. 

Si  l'on  nourrit  des  souris  avec  du  mais 
comme  unique  source  de  matière  azotée,  la 
croissance  des  jeunes  est  arrêtée,  l'équilibre 
azoté  ne  peut  être  obtenu  chez  les  adultes 
qui  dépérissent  et  succombent.  En  nous  re- 
portant à  la  composition  de  la  zéine  (subs- 
tance azotée  du  maï-),  nous  voyons  que  plu- 
sieurs éléments  font  défaut  :  glycocolle, 
lysine,  oxyproline,  tryptophane,  etc.;  d'au- 
tres sont  en  faible  proportion  :  histidine, 
0.82. 


AZOTÉS  ET  LES  VITAMINES 


S35 


Si  l'on  ajoute  du  tryptophane  à  la  ration  de 
mais,  la  vie  des  souris  est  prolongée,  mais  la 
croissance  reste  impossible  ;  celle-ci  reprend 
au  contraire  par  une  addition  de  lysine, 
substance  qui  se  trouve  dans  la  proportion 
de  5  0/0  environ  dans  la  légumine  du  puis. 
llopkins  et  .\ckroyd  ont  expérimenté  sur  le 
rat  blanc,  supprimant  à  la  fois  l'arginine  et 
l'histidine,  ils  ont  constaté  non  seulement  un 
arrêt  de  croissance,  mais  une  perte  de  poids 
continue;  l'état  s'améliorait  si  l'on  introdui- 
sait l'un  de  cf^s  amino-acides  seul  dans  la  ra- 
tion, mais  pour  revenir  à  la  croissance  nor- 
male leur  double  présence  était  nécessaire. 

Je  crois  inutile  de  multiplier  ces  exemples, 
ayant  seulement  voulu  montrer  l'importance 
de  la  composition  des  albuminoïdes  au  point 
de  vue  de  leur  valeur  nutritive. 

A  la  suite  de  nombreuses  et  minutieuses 
recherches,  Osborne  'et  [Mendel  ont  été 
amenés  à  formuler  la  loi  de  minimum  qu'ils 
exposent  ainsi  : 

"  La  quantité  nécessaire  et  suffisante  d'une 
albumine  donnée  qui  doit  figurer  dans  la  ra- 
tion d'un  animal  afin  de  permettre  la  crois- 
sance ou  l'équilibre  azoté  est  déterminée  par 
le  pourcentage  pour  lequel  cet  acide  aminé 
indispensable  entre  dans  la  composition  de 
cette  albumine.  » 

On  voit  combien  il  est  important  dans  la 
pratique  de  s'assurer  de  la  valeur  qualitative 
des  aliments,  puisque,  faute  d'un  élément,  la 
croissance  peut  être  arrêtée.  El  dans  l'état 
actuel  de  nos  connaissances,  le  plus  sûr 
moyen  de  satisfaire  aux  besoins  de  l'orga- 
nisme est  de  diversifier  la  composition  de 
la  ration.  Ainsi,  de  jeunes  porcs  nourris 
exclusivement  au  maïs  ne  se  développent  pas, 
le  fait  a  été  constaté  dans  certaines  Stations 
agronomiques  d'Amérique.  L'aliment  par  ex- 
cellence, le  mieux  équilibré,  balanced,  conte- 
nant tous  les  éléments  nécessaires  dans  une 
juste  proportion  est,  comme  on  pouvait  le 
prévoir,  le  lait  (caséine,  lactalbumine). 

D'après  la  loi  de  minimum,  la  rapidité  de 
la  croissance  se  règle  toujours  sur  le  principe 
déficient,  c'est-à-dire  qui  se  trouve  en  pro- 
portion inférieure  aux  besoins  de  l'orga- 
nisme, quelles  que  soient  les  quantités  des 
autres  principes,  et  l'excès  de  l'un  quel- 
conque ne  produit  aucun  résultat  dès  que  la 
ration  satisfait  à  la  croissance  normale. 

C'est  ainsi  qu'un  jeune  lapin,  qui  reçoit  en 
quantité  suffi^ante  dans  sa  ration  une  pro- 
téine 1°  complète,  2"  équilibrée,  peut  doubler 
de  poids  vif  en  six  jours. 

Les  vilamines.  —  Les  recherches  dont  je 
viens  d'exposer  les  preaiiers  résultats,  et 


256 


LA  VALEUR  DES  ALIMENTS  AZOTES  ET  LES  VITAMINES 


études  faites  sur  une  maladie  répandue  en 
Orient  (le  beri-beri)  ont  mis  sur  la  voie  de  la 
découvert^  d'autres  a.geats  de  la  nutrition 
jouant  un  rôle  considérable,  bien  qu'ils  ne  se 
trquvent  dans  les  aliments  qu'en  proportion 
infinitésimale;  ce  sont  les  vilamines  de  Funck, 
ce  que  Me  CoUum  et  Davis  appellent  les  /«c- 
leurs  accessoires  décroissance. 

Ce  nouveau  problème  a  été  posé  à  la  suite 
de  l'expériefice  suivante  de  Stepp.  Des  souris 
sont  nourries  avec  du  pain  exclusivement, 
leur  santé  se  maintient  indéfiniment;  mais  si 
cet  alimient  a  été  au  préalable  soigneusement 
lavé  à  l'alcQol,  elles  dépérissent  rapidement 
et  guccombent,aiême  si  l'on  ajoute  les  subs- 
tances que  Ton  suppose  avoir  été  enlevées  par 
l'alcool  (graisses  neutres,  lécithinc,  choles- 
térine,  cérébroïdes).  Il  suffit  cependant  de 
donner  l'extrait  sec  de  l'alcool  ayant  servi  au 
la,vage  pour  les  voir  revenir  eu  peu  de  temps 
à  la  vie  normale. 

Munck  et  Rosenheim  alimentent  des  chiens 
avec  du  riz  glacé  (décortiqué)  et  de  la  poudre 
de  viande;  au  bout  de  quelques  jours,  appa- 
raissent le^  symptômes  du  scorbut  expéri- 
mental et  les  animaux  succombent  dans  un 
délai  plus  ou  moins  bref. 

Les  pigeons  nourris  avec  du  riz  brut,  c'est- 
à-dire  revêlude  ses  enveloppes  {paddij),con- 
servent  tous  les  caractères  de  la  santé;  si  l'on 
substitue  le  riz  glacé  (décortiqué),  une  poly- 
névrite, forme  nerveuse  du  beri-beri,  appa- 
raît; il  suffit,  pour  guérir  ces  accidents, 
d'ajouter  à  la  ration  la  balle  du  riz  qui  cepen- 
dant n'a  aucune  valeur  alimentaire. 

Funck  a  réussi  à  isoler,  de  l'extrait  sec 
alcoolique  de  cette  balle,  une  substance  azo- 
tée peu  stable,  qui  est  en  quantité  infini- 
ment faible  par  rapport  au  poids  du  grain  ; 
c'est  une  vitamine,  que  l'on  retrouve  égale- 
ment dans  la  levure  de  bière,  et  qui  constitue 
la  médication  spécifique  efficace  dans  le 
traitement  du  beri-beri.  Celui-ci  a  dès  lors 
été  classé  comme  maladie  de  carence^  c'est- 
à-dire  résultant  d'une  alimentation  incom- 
plète ;  d'autres  affections  viendront  certai- 
nement se  ranger  dans  ce  groupe,  notam- 
ment le  scorbut. 

Hopkins  écrivait,  après  avoir  constaté  dans 
un  grand  nombre  d'expériences  sur  des  rats, 
le  rôle  nécessaire  de  ces  agents,  dont  l'ab- 
sence se  révélait  immédiatement  par  des 
troubles  organiques  très  graves,  que  ceux-ci 
étaient  un  ou  des  complexes  organiques  que 
l'auimal  est  incapable  de  synthétiser,  mais 
dont  l;i  quantité  nécessaire  est  si  faible  qu'il 
semble  qu'une  action  catalytique  ou  stimu- 
lante est  seule  admissible. 


Certaines  manipulations,  certains  dissol- 
vants enlèvent  ces  facteurs;  VVeil  et  Mouri- 
quand  ont  montré  qu'ils  étaient  toujours 
détruits  par  une  température  de  120  degrés. 
Me  Collum  et  Davis  ont  difl'érencié  deux 
facteurs  accessoires  :  l'un  A,  soluble  dans 
les  graisses,  se  trouve  surtout  dans  le 
beurre,  l'huile  de  foie  de  morue,  absent  des 
graisses  végétales;  l'autre  B,  soluble  dans 
l'eau  et  l'alcool,  existe  dans  le  lait,  le  jaune 
d'œuf,  la  levure  de  bière,  l'embryon  du  blé. 
Tous  deux  sont  nécessaires  à  la  croissance. 

L'étude  de  ces  agents  est  particulièrement 
difficile  puisqu'il  s'agit  de  chercher  l'in- 
fluence inconnue  de  produits  inconnus,  dont 
la  seule  manifestation  est  la  croissance  qui 
devient  à  la  fois  le  moyen  et  le  but  des  re- 
cherches. 

Une  expérience  d'HopUins  est  particulière- 
ment intéressante;  il  élève  de  jeunes  rats 
avec  une  ration  incomplètement  purifiée 
permettant  une  croissance  très  lente,  .ajou- 
tant au  régime  3  centimètres  cubes  de  lait 
bouilli  dont  l'extrait  sec  représente  à  peine 
4  0/0  de  la  nourriture  ingérée,  il  observe 
non  seulement  que  par  cette  seule  adjonc- 
tion la  croissance  redevient  normale,  mais  la 
quantité  d'aliments  nécessaires  pour  un 
accroissement  de  poids  vif  déterminé  se 
trouve  souvent  réduite  de  plus  de  moitié. 

Je  n'ai  pas  besoin  d'insister  sur  l'impor- 
tance que  peut  avoir  cette  observation. 

Jusqu'ici  presque  toutes  ces  recherches 
ont  été  effectuées  sur  espèces  de  très  petite 
taille  (rats,  souris,  lapins,  pigeons,  pous- 
sins, etc.),  il  va  à  ce  choix  plusieurs  motifs. 
D'abord  la  difficulté  de  préparer  les  ali- 
ments purs  destinés  à  constituer  les  rations: 
puis  les  animaux  doivent  se  prêter  aux  con- 
ditions toutes  particulières  d'existence,  sans 
que  celles-ci  aient  une  répercussion  sur  l'ac- 
complissement normal  de  leurs  fonctions 
physiologiques.  Enfin,  il  est  nécessaire  que 
la  croissance  soit  aussi  rapide  que  possible, 
puisque  c'est  le  moyen  de  contrôle,  afin  de 
donner  plus  de  précision  aux  observations; 
des  variations  légères,  réparties  sur  des 
temps  longs,  seraient  difficiles  à  interpréter, 
et  ne  donneraient  aucune  certitude  sur  les 
causes  déterminantes. 

Pour  être  complet,  je  dois  signaler  les  tra- 
vaux en  cours  du  D'^  Portier  sur  les  sym- 
biotes.  Ce  qu'on  en  peut  dire  actuellement, 
c'est  que  la  présence  de  ces  organismes  e.st 
démontrée  dans  certains  tissus  de  l'animal, 
dans  l'écorce  du  riz,  etc.,  que  les  causes  qui 
détruisent  les  vitamines  font  disparaître 
dans  les   mêmes  conditions  les  symbiotes. 


ESCALIERS  DES  HAÏ 

Trou\'era-t-ou  une  relation  à  établir  entre 
ces  phénomènes?  Il  n'est  pas  possible,  dans 
l'état  actuel  de  la  science,  de  répondre  à  cette 
question. 

Conclusions  pratiques.  —  Ces  découvertes 
sont  encore  trop  incomplètes,  trop  récentes 
pour  qu'il  soit  possible  d'en  tirer  des  déduc- 
tions pratiques  immédiates.  Xous  y  trouvons 
toutefois  la  confirmation  de  cette  règle  sou- 
vent énoncée,  de  diversifier  la  composition 
de  la  ration.  Ce  n'est  pas  seulement  utile 
pour  exciter  l'appétit,  mais  encore  pour  être 
assuré  de  fournir  à  l'organisme  tous  les  élé- 
ments dont  il  a  besoin  pour  fonctionner  le 
plus  intensivement  et  produire  le  plus  éco- 
nomiquement. 

On  remarquera  ensuite  que  cette  vieille 
routine,  dont  on  se  gausse  souvent,  prend  sa 
revanche  souvent  aussi. 

Le  son  de  riz  n"a  aucune  valeur  alimen- 
taire, mais  il  est  riche  en  vitamines;  il  en  est 
de  même  à  peu  près  du  son  de  blé,  qui  a  tou- 
jours été  en  faveur. 

Le  pain  blanc  dit  viennois,  privé  du  germe 
de  blé  par  les  moutures  les  plus  perfec- 
tionnées, ne  vaut  pas  le  pain  complet  qui  a 
^;onservé  ses  vitamines. 


ITATIONS  RURALES 


•257 


Ce  n'est  pas  seulement  à  l'iode  que  l'huile 
de  foie  de  morue  doit  ses  heureux  efïels  sur 
la  croissance  des  jeunes...  et  le  malt  de 
bière,  etc.,  etc. 

Constatons  enfin  que,  de  plus  en  plus, 
celte  carrière  agricole,  si  méprisée  autrefois^ 
exige  de  la  part  de  ceux  qui  la  veulent  em- 
brasser des  connaissances  étendues.  On  re- 
proche souvent  aux  écrivains  qui  font  pro- 
fession d'enseigner  de  ne  pas  se  mettre 
suffisamment  à  la  portée  des  lecteurs  aux- 
quels ils  s'adressent. 

A  raison  des  complications  infinies  des 
lois  de  la  nature,  ne  serait-il  pas  plus  juste 
de  demander  aux  agriculteurs  de  faire  un 
effort  afin  de  pouvoir  comprendre  ces  lois 
qui  leur  commandent,  et  savoir  en  profiter 
au  mieux  de  leurs  intérêts. 

L'Etat  enfin  n'a  pas  su  remplir  son  rôle, 
puisqu'il  a  négligé  de  donner  aux  jeunes 
générations  des  campagnes  les  principes  de 
l'art  le  plus  difficile  de  tous,  par  un  ensei- 
gnement primaire  adapté  à  leurs  besoins. 

Raoul  Gouin, 

Inçdnicur    agronome. 


ESCALIERS  DES  HABITATIONS  RURALES 


Les  escaliers  qui  permettent  d'accéder  à 
un  étage  se  classent  en  :  échelles  de  meunier, 
escaliers  à  crémaillères  et  escaliers  à  limons. 

L'échelle  de  meunier  se  différencie  de 
l'escalier  proprement  dit  par  l'absence  de 
conlre-jnarches. 

L'escalier  à  crémaillère  est  d'un  établisse- 
ment moins  coûteux  que  l'escalier  à  limons 
dans  lequel  les  bouts  des  marches  et  des 
contre- marches  sont  assemblés  à  rainure. 

Les  marches  (ou  pas)  des  échelles  de  meu- 
nier et  des  escaliers  sont  en  bois  dur  (chêne)  ; 
le  sapin,  moins  coûteux,  est  rapidement  usé 
par  un  usage  fréquent  (I),  mais  peut  être 
employé  quand  l'escalier  ne  doit  être  utilisé 
qu'à  de  longs  intervalles.  Dans  beaucoup 
d'habitations  rurales,  la  contre-marche,  en 
chêne,  est  très  épaisse  et  la  marche  est  cons- 

(1)  L'usure  d'une  marctie  d'escalier  se  manifeste 
surtout  sur  la  ligne  de  foulée  qu'on  suit  en  mon- 
tant. Cela  se  constate  même  sur  des  escaliers  (comme 
ceux  du  chemin  de  fer  métropolitain  de  Paris)  en 
matériaux  très  durs  'et  très  résistants  .ciment  avec 
fragments  de  vene  et  acier):  les  escaliers  montants 
présentent  des  marcties  très  usées,  alors  que  celles 
des  escaliers  uniquement  réservés  aux  descentes  ne 
présentent  qu'un  insignifiant  enlèvement  de  maté- 
riaux par  l'usure. 


tituée  par  un  carrelage  reposant  Sur  un 
hourdis  maintenu  par  des  bardeaux  cloués 
contre  la  partie  inférieure  des  contre-mar- 
ches. 

Les  contre-marches  des  escaliers  sont  en 
chêne  ou  en  sapin. 

La  relation  entre  la  largeur  d'une  marche, 
m,  appelée  giron,  et  la  hauteur  d'emmarche- 
ment  h,  c'est-à-dire  l'écartement  vertical  de 
deux  marches  consécutives,  est  donnée  par  ; 

m  +  2  /(  =  0"i.64  à  Q'".6:i. 

La  hauteur  h  varie  de  O"".!!  à  O^.IO  et  la 
largeur  ?»  du  giron  oscille  de  0"".42  à  0".26. 

Au  sujet  des  dimensions  à  adopter,  voici 
les  résultats  de  nos  observations  sur  divers 
escaliers  en  service. 

S'il  s'agit  d'élever  des  charges  à  dos 
d'homme,  il  faut  que  le  pied  puisse  s'ap- 
pliquer de  toute  sa  longueur  sur  le  giron,  car 
il  est  très  pénible,  dans  ce  cas,  de  ne,'pouvoir 
appuyer  que  la  pointe  du  pied  ;  il  est  donc 
bon  de  donner  les  dimensions  suivantes  : 

/(  =  0™  16  ?  correspondant  à  une   pente  moyenne 
de  0^.484  par  mètre  et  à  une  inclioai- 


m=  Om.33 


son  de  25»S0'. 


Cet  escalier  occupe  une'place  assez^grande 


2u8 


ESCALIEHS  DES  HABITATIONS  HLBALES 


dans  la  construction,  mais  son  utilisation, 
facililunt  le  service,  permet  de  réaliser  une 
économie  dans  les  transports  à  dos  d'un 
étage  à  un  autre. 

Les  dimensions  suivantes  sont  relatives  à 
un  escalier  déji  raide  ne  servant  qu'au  dé- 
placement des  personnes  libres  et  sans 
charge  : 

correspondant  à   une   p'nte    moyenne 
de  O^.eSi  par  mètre   et  à  une    incli- 


h  =0*.185 


ttaison  de  34O20'. 


Avec  un  semblable  escalier,  ne  desservant 
que  des  chambres,  la  montée  comme  la  des- 
cente sont  assez  pénibles  et  il  faut,  si  possi- 
ble, donner  moins  d'emmarchement  et 
augmenter  le  giron,  mais  l'on  est  souvent  li- 
mité par  les  dimensions  de  la  partie  du  bâ- 
timent destinée  à  recevoir  l'escalier. 

Nous  laissons  de  côté  les  détails  de  cons- 
truction et  le  tracé  des  marches  des  portions 
courbes  des  escaliers  suivant  les  règles  de  ce 
qu'on  appelle  le  balancement  des  escaliers  ; 
ces  détails  appartiennent  aux  Principi-s  gé- 
rti'raux  (le  la  Couslriiclion  et  ne  seraient  pas 
ici  à  leur  place. 

Il  faut  éviter  les  escaliers  courbes  ou  tour- 
nants, très  rarement  bien  construits  p;ir  les 
charpentiers  de  campagne,  très  coûteux  et 
rendant  surtout  difficile  la  montée  des  far- 
deaux. A  plus  forte  raison,  il  en  est  de  même 
des  escaliers  en  hélice  (appelés  improprement 
escaliers  en  spirale),  dangereux  pour  les 
constructions  rurales  et  ne  devant  être  uti- 
lisés que  comme  escaliers  de  dégagement 
dans  les  constructions  urbaines.  On  trouve 
ces  escaliers  en  hélice,  avec  marches  en 
pierres  taillées  rayonnantes  autour  du  noyau, 
dans  les  anciens  logis  où  ils  sont  souvent  (  n- 
fermés  dans  une  tour,  à  section  circulaire 
ou  carrée  (fi g.  54)  accolée 
à  la  maison  d'habitation. 
11  convient  de  n'établir 
les  escaliers  que  par  par- 
j  ties  rectilignes,  dites  vo- 
lées, raccordées  par  des 
petits  planchers,  appelés 
paliers  de  repos. 

Pour  franchir  une  hau- 
teur H,  le  nombre  M  de 
marches  dépend  de  la  hauteur  h  d'emmar- 
chement : 

et  la  projection  horizontale  L  est  donnée  par  : 

L  =  M  m  —  —7- 
h 

m  étant  la  largeur  du  giron. 
L,     c'est-à-dire    la    place    de    l'escalier. 


Fig.  54.—  l'ian  d'un 
escalier  en  hélice. 


augmente  à  mesure  qu'on  diminue  l'incli- 
naison de  l'escalier  pour  rendre  facile  son 
utilisation. 

Dans  le  plan' vertical,  on  peut  avoir  un  es- 
calier d'une  seule  volée,  tel  que  a  b  (fig.  d5j. 


tïïmn 


^' 


Fig.  35-  —  Tracé  d'esccilier.s  dans  le  [dan  vertical. 

OU  en  deu.\  parties  a  c  ei  de  séparées  par  un 
palier  de  repos  c  rf.  Enfin,  on  peut  établir 
l'escalier  avec  retour  ou  révolulidn  :  deux 
volées  fg  et  g  i  raccordées  par  un  palier  de 
repos  g  />.  Pour  les  escaliers  des  édifices  pu- 
blics, le  nombre  des  marches  d'une  volée  est 
impair,  compris  entre  13  et  19  au  maximum; 
il  n'y  a  pas  lieu 
de  considérer 
cette  règle  com- 
me obligatoire 
pour  les  habita- 
tions rurales.  La 
hauttur  d'em- 
marchement in- 
flue plus  que  11' 
nombre  de  mar- 
ches d'une  volée 
sur  lacommodité 
de  l'escalier; 
ainsi,  on  franchit 
sans  difficulté 
des  volées  de  13 
et  de  17  marches  f"'g-  j6. 

deO"MG  de  hau-    '''"'.'^ 

,  maison. 

teur,  alors   que, 

même  libre  et  sans  charge,  on  est  essoufûé  au 

sommet  d'une  volée  de  17  marches  de  (("".ISri 

de  hauteur  d'emmarchement. 

En  projection  horizontale,  les  deux    types 

a  b  i^lig.  55)  et  a  c  d  e  occupent    une   largeur 

égale  à  celle  de  l'escalier,  et  le  pied  a  doit 

avoir   devant  lui  un  dégagement    a  n   d'au 

moins  un   mètre.   Le  type  /  g  i  occupe   dans 


^ 


-  Pian  d'escaliers  cons- 
hors     les     murs    d'une 


KiCAIJEllS   DES   HABITATIONS  KLHALES 

la  cage  de  Vescalier  une  largeur  égale  à  deux 
fois  celle  de  l'escalier,  plus  le  vide  laissé 
entre  les  deux  volé(s  (0"'.20à  O'MO). 

La  largeur  d'un  escalier  d'habitation  ru- 
rale est  de  O"  80  à  l  mètre  ;  une  largeur  de 
r".oO  donne  un  aspect  somptueux  à  un  es- 


Fig.  ST.  —  Élévation   et  plan   diin  escaliei' 
à  (lenx  volées  (échelle  0.01  par  rii('tre\ 

calier.    Pour  les  escaliers  de  drgayevient,  on 

réduit  la  largeur  à  0'".60. 
La  rampe   de  l'escalier    doit  se  trouver, 

autant  que  possible,  à   droite   en  montant  ; 

elle  a;de  O-^.DO  à 
1  mètre  de  hau- 
teur et  doit  être 
d'autant  plus  so- 
lidement établie 
que  l'escalier  doit 
servir  à  l'élévation 
des  fardeaux. 

Le  dessous  des 
escaliers  est  sou- 
vent    fermé    par 


Kig.  5S.  -  Vue  en  bout  d'un  des  portes  afin  de 
escalier  à  «iaux  volées.         servir  de  placards. 

La  hauteur  li- 
bre au-dessus  des  marches,  appelée  échap- 
pée ou  dégaçiement,  représentée  par  /;  sur  la 
ligure  53  doit  être  de  l'^.^5  au  moins  (esca- 
liers de  dégagement),  2  mètres  à  2"". 10  pour 
les  escaliers  ordinaires  ne  servant  qu'aux 
personnes  et  2". 50  dans  le  cas  d'élévation 
des  fardeaux.  Cette  indication  influe  beau- 
coup sur  le  choix  du  type  d'escalier  et  de 
sa  position  comme  on  peut  s'en  rendre 
compte  en  examinant  la  figure  53,  car  la 
la  hauteur  h  doit  régner  au-dessus  de  tout 
l'escalier,  en  c'  b'  et  en  f  g' k'  i'  ;  les  pièces 
de  charpente  et  du  plancher  x  obligent  sou- 


2:..9 
vent  à  abandonner  le  tvpe  a  c  de  pour  adop- 
ter le  type  a  b  ou  celui  indiqué  en  f  g  i. 

Par  l'étude  de  la  ligure  53,  on  voit  qu'on 
est  souvent  gêné  parles  poutres  et  les  pièces 
de  charpentes  du  comble,  conduisant  à  don- 
ner plus  de  raideur  qu'on  ne  le  voudrait  à  un 
escalier. 

Ce  qui  précède  montre  la  difficulté  qu'on 
éprouve  pour  placer  convenablement  l'esca- 
lier dans  le  projet  d'une  habitation  rurale  ; 
on  ne  s'occupe  généralement  pas  trop  dé. 
cette  question   et  l'on   dispose   l'escalier  où 


Fig.  39.   —  Élévati.  n  tt   plan  d'un  escalier 
à  trois  volées    échelle  0.01  [  ar  mètre). 

l'on  peut,  sans  réfléchir  à  la  répercussion 
qu'aura,  d'une  façon  permanente,  un  escalier 
mal  installé. 

On  tourne  souvent  la  difficulté  en  établis- 
sant  l'escalier     en 
dehors  de  l'aplomb 
de   la  construction 
(sur  un  long  pan  ou 
sur  un  pignon),  soit 
en  plein  air,  et  dans 
ce  cas  on  abrite  l'es- 
calier par    un    toit 
incliné,    soit   entre 
des  murs  m  (fig.  36) 
formant  une   cons- 
truction en  avancée  pjg  gj'  _  vue  en  bout  d'un 
du      bâtiment      .4*.       escalier  à  trois  volées. 
Enfin,  dans  certains 

logis,  l'escalier  tournant  ou  à  nombreuses  ré- 
volutions est  placé  dans  une  sorte  de  tou- 
relle (  (fig.  36  a  section  circulaire  ou  rectan- 


■2ti0 


LES  BEUUKES  A.MERS 


gulaire,  accolée  au  bùliment  .4  cl  jouant 
même  un  certain  rôle  décoratif. 

Les  figures  57  et  58  donnent  les  vues  en 
élévation,  en  plan  et  en  profil  d'un  escalier 
à  deux  volées  a  et  i  réunies  par  un  palier  de 
repos  p.  Pour  une  hauteur  d'élévation  de 
3  mètres,  la  cage  de  l'escalier  occupe  une 
surface  horizontale  de  5°"  X  2",  soit  10  mè- 
tres carrés. 

Les  figures  59  et  GO  représentent  l'éléva- 
lion,  le  plan  et  le  profil  d'un  escalier  à  trois 
volées  a,  b  ei  c  reliées  par  deux  paliers  de 


repos  p  et  p' .  Pour  une  hauteur  d'élévation 
de  3  mètres,  la  cage  de  l'escalier  occupe  une 
surface  horizontale  de  3  mètres  sur  'i"'.50. 
soit  13"'. 50,  c'est-à-dire  que  ce  type  plus  con- 
fortable nécessite  plus  de  place  que  le  modèle 
indiqué  par  les  figures  57  et  58. 

Les  escaliers  sont  éclairés  par  des  fenê- 
tres, souvent  petites  [jours  de  souffrance)  ou 
par  des  jours  plongeants  ménagés  à  la  partie 
supérieure  de  la  cage. 

.Max  Kingelmann. 


LES  BEURRES  AMERS 


Quelque,  précaution  que  l'on  s'attache  à 
prendre  dans  la  fabrication  du  beurre,  si 
l'on  n'est  pas  industriellement  organisé  pour 
pouvoir  pasteuriser  la  crème  et  l'ensemencer 
ensuite  par  des  cultures  pures  de  micro- 
germes  utiles,  on  est  souvent  exposé  à  des 
incidents  ou  à  des  accidents,  dont  les  consé- 
quences pratiques  peuvent  être  très  fâ- 
cheuses. Mais,  en  dehors  des  fautes  profes- 
sionnelles et  des  actions  microbiennes  qu'une 
bonne  technique  suffit  à  éviter,  il  faut  tou- 
jours craindre  toute  une  série  de  phéno- 
mènes qui  surprennent  par  leur  apparition 
soudaine  et  dont  les  causes  demeurent  par- 
fois obscures. 

C'est  le  cas  de  l'amertume  qui,  pour  n'être 
pas  rare,  n'en  figure  pas  moins  dans  celte 
catégorie  de  manifestations,  longtemps  de- 
meurés inexplicables. 

Influence  du  seL  —  On  a  remarqué  que 
i'amertume  apparaît  souvent  —  pour  ne  pas 
dire  presque  toujours  —  dans 'les  beurres 
salés.  Dès  lors,  il  était  logique  de  soupçonner 
que  la  cause  en  pouvait  être  rapportée  à  la 
qualité  du  sel  mis  eu  œuvre. 

On  crut  d'abord  à  des  impuretés  'du  chlo- 
rure de  sodium  et,  tout  naturellement,  on 
rechercha  si,  parmi  elles,  ne  figurait  pas  le 
sulfate  de  magnésie.  L'hypothèse  a  été  re- 
connue fausse,  mais  les  recherches  instituées 
ont  permis  de  reconnaître  la  présence  cons- 
tante, dans  les  beurres  amers,  d'un  oxyde  de 
fer  qui  est,  en  effet,  doué  d'une  aslringence 
et  d'une  amertume  prononcées.  La  cause  une 
fois  connue,  il  n'a  pas  été  difficile  de  trou- 
ver un  remède  :  il  suffisait  de  n'employer 
en  beurrerie  que  du  sel  sinon  chimiquement 
pur,  du  moins  suffisamment  épuré  pour  ne 
contenir  aucun  produit  étranger  actif. 

Mais,  dans  la  pratique,  la  chose  est.  loin 
d'être  aussi  simple  iju'elle  l'apparaîl  en 
théorie,  et  les  petits  producteurs,  qui  achè- 


tent fatalement  leur  sel  à  l'épicier  du  village, 
n'ont  pas  à  leur  disposition  les  moyens  de 
contrôler  la  pureté  du  produit  qui  leur  est 
fourni.  En  tout  cas,  il  n'est  pas  inutile  qu'ils 
sachent,  lorsque  leurs  beurres  deviennent 
subitement  amers  et  que  l'apparition  de 
l'amertume  coïncide  avec  une  nouvelle  four- 
niture de  sel,  que  celui-ci  doit  être  tenu  pour 
suspect  el.  à  ce  litre,  rejeté  de  la  salaison. 

Récipients  mal  étamés.  —  Cependant,  il 
ne  faudrait  pas  se  contenter  d'incriminer  le  sel, 
car  il  peut  n'être  pas  la  cause,  ou  en  tout 
cas  l'unique  cause,  de  l'amertume  du  beurre. 
MM.  Marcas  et  Iluyge,  ayant  eu  à  s'occuper 
de  beurres  amers  qui,  pourtant,  provenaient 
de  crèmes  pasteurisées,  firent  l'analyse  des 
crèmes  fraîches  et  fermentées;  ils  furent 
tout  étonnés  d'y  trouver  une  teneur  en  fer 
vraiment  anormale,  jusqu'à  75  milligrammes 
d'oxyde  de  fer  par  kilogramme  de  crème 
fraîche.  C'était  en  effet  plus  qu'il  n'en  fallait 
pour  rendre  détestable  le  goût  des  beurres 
qui  en  résultaient.  Cherchant  l'origine  de  cet 
o\yde  de  fer,  les  auteurs  découvrirent  que 
certains  des  récipients  où  se  faisait  l'acidifi- 
cation de  la  crème  étaient  très  i  imparfaite- 
ment étamés.  Il  n'en  fallait  pas  davantage 
pour  que,  grâce  à  l'acide  lactique  de  la  crème, 
se  formât  du  lactate  de  fer  qui  est  en  effet 
très  amer  et  très  astringent.  Il  convient 
donc  de  surveiller  constamment  les  vais- 
seaux laitiers  el  notamment  de  les  examiner 
avec  soin  dès  l'apparition  d'un  beurre  amer. 
Un  récipient  peut  avoir  été  incomplètement 
étamé  ou  étamé  de  façon  défectueuse,  de 
sorte  que,  au  moindre  heurt,  des  échets  ou 
des  crevasses  peuvent  se  produire,  permet- 
tant le  contact  entre  le  lait  acide  et  le  fer. 

Une  fois  la  cause  élucidée,  MM.  Marcas  el 
Huyge  ont  cherché  à  établir  les  circonstances 
dans  lesquelles  elle  se  produisait,  en  d'au- 
tres termes,  les  conditions  optima  de  la  for- 


CONCOURS   DE  MOULliNS 


261 


mation  de  ce  lactate  de  fer  et  son  mode  de 
dissémination  dans  les  divers  produits  de  la 
laiterie.  A  ceteflèt,  divisant  en  deux  parties 
un  lait  frais  et  bien  homogène,  ils  placèrent 
la  première  dans  des  récipients  dont  l'éta- 
mage  était  'parfait  et  l'autre  dans  des  vases 
tachés  de  rouille.  Désireux  naturellement  Je 
laisser  toutes  les  autres  conditions  égalespar 
ailleurs,  ces  laits  furent  abandonnés  dans  les 
mêmes  locaux,  à  la  même  température  et 
pendant  le  même  temps.  Puis  on  centrifugea, 
laissa  fermenter  la  crème  et  baratta  les 
deux  lots  exactement  de  la  même  façon.  Le 
résultat  fut  celui  qui  pouvait  être  prévu.  Les 
premiers  laits  donnèrent  un  beurre  normal, 
tandis  que  les  autres,  même  ceux  ayant  sé- 
journé dans  des  cruches  à  peine  tachées  de 
rouille,  donnèrent  tous  un  beurre  d'odeur 
désagréable  et  de  goût  fortement  amer.  Ces 
propriétés  ne  furent  d'ailleurs  pas  l'apanage 


du  beurre  el  se  relrouvèrenl  dans  tous  les 
sous-produits,  le  petit-lait,  la  caséine,  le 
babeurre.  La' rouille  est,  en  effet,  un  oxyde 
de  fer  que  mettent  en  dissolution  les  parti- 
cules du  lait  amenées  k  son  contact.  Par 
suite  de  la  présence  d'acide  lactique,  une 
double  décomposition  se  produit,  qui  donne 
du  lactate  de  fer  et,  comme  la  crème  est 
notablement  plus  acide  que  le  lait,  c'est  sur- 
tout au  cours  de  ha  fermentation  que  S'- 
forme  la  plus  grande  quantité  de  lactate  de 
fer. 

Il  n'est  donc  pas  suffisant  d'employer  des 
sels  purs  et  de  manipuler  habilement  des 
laits  pasteurisés  dans  des  récipients  pro- 
pres. Il  importe  encore  de  surveiller  de  très 
près  ces  récipients  au  point  de  vue  de  l'éta- 
mage  et  de  rejeter  l'emploi  de  ceux  qui  pré- 
sentent les  moindres  taches  de  rouille. 
Francis  Marre. 


CONCOURS  DE  MOULINS 


Le  grand  concours  annuel  de  la  Société  d'Agri- 
culture Je  l'Allier  a  repris  cette  année  l'ampleur 
qu'il  présentait  avant  la  période  de  guerre;  ce 
n'est  pas  que  toutes  ses  divisions  aient  montré 
la  môme  importance  que  naguère,  mais  toutes 
ont  renfermé  des  sujets  intéressants,  qu'il 
s'agisse  des  animaux  de  boucherie,  des  repro- 
ducteurs, des  volailles  vivantes,  des  miels  et 
produits  Je  l'apiculture,  Jes  vins,  des  machines 
et  instruments  de  culture.  Une  revue  rapide 
permettra  d'apprécier  les  efforts  (jui  y  ont  été 
manifestés. 

Deux  exposants  seulement  pour  les  animaux 
Je  boucherie.  D'une  part,  les  frères  DoJat,  cé- 
lèbres pour  leurs  succès  remontant  à  nombre 
J'années;  J'autre  part,  M.  Jean-Baptiste  Lacroix, 
à  Paray-sous-Briailles  (Allier),  qui  lutte  avec 
les  premiers,  non  sans  succès.  Si  MM.  DoJat 
frères  remportent  le  prix  J'honneur  pour  le 
meilleur  bœuf,  M.  Lacroix  reçoit  le  prix  de  bande 
pour  quatre  beaux  bœufs  cliarolais,  âgés  de 
2  ans  10  mois,  pesant  ensemble  2  236  kilogr., 
soit  en  moyenne  564  kilogr.  par  tête.  Les  prix 
exorbitants  des  denrées  alimentaires  et  les 
difficultés  éprouvées  pour  se  procurer  des  tour- 
teaux ont  eu  pour  effet  d'éloigner  la  plupart  des 
enyraisseurs  qui  fréquentaient  le  concours  de 
Moulins.  Pour  l'espèce  porcine,  M.M.  Dodat  frères 
sont  les  seuls  à  concourir  avec  un  ]iorc  craon- 
nais-bourbonnais  de  11  mois,  pesant  282  kilogr.; 
il  leur  vaut  le  prix  d'honneur. 

Les  inscriptions  pour  le  concours  d'animaux 
reproducteurs  Je  la  race  charolaise  étaient  au 
nombre  de  240,  dont  une  vingtaine  pour  les  gé- 
nisses; elles  étaient  réparties  entre  78  exploita- 
tions. Mais  50  ont  fait  défaut,  les  domaines  où 
ces  animaux  étaient  élevés  se  trouvant  dans  la 
zone  infestée  par  la  fièvre  aphteuse.  Les  progrès 


très  remarquables  réalisés  par  l'élevage  dans 
cette  région  ont  été  signalés  ici  à  diverses  re- 
prises; ils  ont  été  confirmés  par  ce  nouveau 
concours.  La  plupart  des  exposants  appartenaient 
au  département  Je  l'Allier,  quelques-uns  aux 
Jépartemenls  de  Saùne-et-Loire,  de  la  Nièvre  et 
du  Cher.  La  lutte  a  été  cliaude  entre  les  concur- 
rents. M.  Louis  Soulier,  à  Marseille-lès-Aubignv 
(Cher),  qui  avait  remporté  de  grands  succès  aux 
précédents  concours,  a  remporté  le  deuxième 
prix  d'honneur  et  le  deuxième  prix  d'ensemble; 
mais  le  premier  prix  d'honneur  et  le  premier 
prix  d'ensemble,  ainsi  que  le  prix  d'honneur 
pour  les  génisses,  sont  échus  à  M.  le  comte  de 
l'Estoille,  à  Neuilly-le-Réal  (Allier),  dont  les 
succès  avaient  été  déjà  retentissants  au  concours 
de  1919.  A  citer  parmi  les  autres  lauréats  : 
M°»«  Berthomier,  MM.  Daguin  (du  Cher),  Morizot, 
Jean  Moret,  Gouzin  (de  la  Nièvre),  de  Garidel, 
Nivière,  Bouille,  Marc  Blond  (de  la  Nièvre),  etc. 
Le  prix  de  famille,  prévu  au  programme,  n'a 
pas  été  décerné. 

Pour  l'espèce  ovine,  les  honneurs  du  concours 
(prix  d'honneur  et  prix  d'ensemble)  ont  été  pour 
le  troupeau  southdown  de  M.  Charles  Souchon, 
à  Marzy  (Nièvre),  dout  le  succès  n'avait  pas  été 
moins  notoire  à  Nevers.  Pour  l'espèce  porcine, 
le  prix  d'honneur  est  échu  à  M.  Georges  Nicolas, 
à  Bresnay  (Allier). 

Parmi  les  autres  parties  du  concours,  on  doit 
signaler  l'exposition  de  volailles  vivantes,  dans 
laquelle  se  faisaient  remarquer  une  dizaine  de 
lots  de  poules  de  la  race  Bourbonnaise  her- 
minée,  qui  a  acquis,  depuis  quelques  années, 
une  légitime  notoriété.  C'est  à  cette  race  que  le 
prix  d'honneur  a  été  attribué;  M.  Jean  Contai, 
à  Yzeure,  en  a  été  le  lauréat.  Le  prix  d'ensemble 


2,2  EMI'LOl  DU  GAZ  PAIVRE  P'H  Fi  LES  Al'FAHElLS  DE  CLLTLHE  MECANIQUE 

M""  Vidalin,  à   Saint-Seine  | 


a  été  rempoilf  par 
(Nièvre). 

Il  serait  injuste  de  terminer  ce  court  compte 
rendu  sans  rendre  hommage  à  l'habileté  dé- 
ployée par  M.  J.  de   Garidel,   qui  préside  avec 


une  haute  autorité  la  Société  d'Agriculture  de 
l'Allier  et  qui  a  été,  depuis  une  quarantaine 
d'années,  le  grand  artisan  des  progrès  réalisés 
dans  cette  région. 

X. 


EMPLOI  DU  GAZ  PAUYKE 

POUR  LES  APPAREILS  DE  CILTIHE  MÉCANIQUE 


Tout  lu  monde  se  plaint  de  ce  que  les  prix 
des  comitustibles  subissent  des  hausses  pour 
ainsi  dire  constantes  depuis  li  cessation  des 
hostilités,  alors  que  la  Victoire  aurjil  dû  pro- 
duire le  phénomène  inverse. 

Le  Bureau  national  des  Charbons  ;dit  le 
B.  N.  C.)  annonçait  pour  les  prix  de  la  houille 
tout  venant,  en  gros  et  par  tonne,  160  fr. 
Ju-squ'au  15  janvier  1020;  200  fr.  du  IG  jan- 
vier au  1"'  mars  et  300  fr.  à  partir  du  l"inars 
i:)20;  à  fin  mars,  au  détail  et  sans  octroi,  le 
prix  a  été  porté  à  330  fr.  la  tonne. 

Le  Comité  général  du  Pétrole  lixail  en  gros, 
à  quai  Rouen,  en  juin  19l!i,  l'essence  miné- 
rale à  8'J  fr.  50,  et  le  pétrole  lampanl  à  50  fr. 
l'hectolitre,  en  faisant  annoncer  une  baisse 
importante  après  le  30  juin  1919.  .\ujour- 
d'hui,  au  détail  et  sans  octroi,  l'essence  miné- 
rale vaut  l'JO  fr.  et  le  pétrole  120  fr.  l'hecto- 
litre, alors  qu'avant  la  tjuerre  l'essence  ne 
valait  que  40  fr.  l'hectolitre. 

La  hausse  d  u  charbon  tient  à  la  destruction 
de  plusieurs  de  nos  charbonnages,  au  cours 
élevé  du  change  avec  l'Angleterre,  au  déficit 
dans  les  li\raisons  compensatrices  dues  par 
l'Allemagne,  à  la  réduction  stupide  des 
heures  de  travail  amenant  une  diminution  de 
la  quantité  journalière  extraite,  et,  surtout, 
aux  agitations  politiques  des  ouvriers  mi- 
neurs se  traduisant  par  de  nombrénses 
grèves,  agitations  subventionnées  par  les 
ennemis  du  pays,  et  préparatoires  au  récent 
coup  d'Etal  de  l'Allemagne.  11  ne  manque  pas 
de  charbon  dans  le  sol,  mais  on  en  extrait 
peu,  en  même  temps  que  les  transports  ont 
été  rendus  difficiles  et  onéreux,  toujours  par 
suite  des  mêmes  agitations  ouvrières. 

Par  contre,  la  production  du  pétrole  est 
limitée,  au  moins  pour  l'instant,  car  elle  ne 
peut  s'accroître  dans  l'avenir  qu'avec  de 
nouveaux  sondages  sur  de  nouveaux  gise- 
ments. Ici,  la  loi  de  l'offre  et  de  la  demande 
intervient  surtout.  La  quantité  d'essence  dis- 
ponible dépend  avant  tout  de  la  qualité  et  de 
la  quantité  de  pétrole  extraite,  dont  on  la  tire 
par  distillation.  L'augmentation  des  frais  de 
lra'isi>orls  et  le  cours  fort  élevé  du  change 


avec  l'Amérique  exidiqueraienl  déjà  la  hausse 
sans  qu'on  ait  besoin  d'y  ajouter  la  1res 
grande  demande  d'essence  relativement  aux 
quantités  disponibles,  demandes  qui  résul- 
tent de  l'augmentation  formidable  du  nombre 
de  camions  automobiles  chargés  d'assurer  les 
transports  que  les  chemins  de  fer,  quelque- 
fois en  grève  et  ordinairement  sans  débit,  ne 
peuvent  assurer,  surtout  dans  les  régions  li- 
bérées. 

Ces  hausses  de  l'essence  et  du  pétrole  grè- 
vent lourdement  les  journées  de  travail  des 
appareils  de  culture  mécanique  et  des  nom- 
breux moteurs  employés  dans  les  exp'oita- 
tions  agricoles. 

Pour  les  chaudières,  on  tente  à  généraliser 
l'emploi  des  pétroles  lourds  (mazout,  surtout 
intéressant  pour  les  pétroles  de  Itoumanie)  et 
des  huiles  lourdes  de  houille  dont  la  produc- 
tion est  limitée;  les  appareils  d'utilisation, 
appelés  brûleurs,  sont  connus  depuis  très 
longtemps  et  ont  fait  l'objet  de  nombreuses 
expériences  et  conslalalions;  leur  application 
est  très  facile,  mais  leur  usage  est  limité  aux 
chaudières  à  vapeur. 

Pour  les  moteurs  à  explosions  destinés  à 
nos  colonies,  nous  avions  préconisé  l'emploi 
du  pétrole  lampant,  de  la  naphtaline  et  du 
gaz  pauvre.  Il  semble  qu'on  ait  abandonné 
les  moteurs  à  naphtaline,  et  il  est  d'ailleurs 
possible  que  ce  combustible  solide  soit  ai;- 
tuellement  introuvable,  et,  par  suite,  à  un 
prix  inabordable. 

La  question  du  gaz  pauvre  se  présente  sous 
un  tout  autre  aspect.  Déjà,  en  1910,  des  es- 
sais concluants  furent  effectués  dans  Paris  sur 
des  autobus  fonctionnant  au  gaz  pauvre  ob- 
tenu avec  du  charbon  de  bois. 

Pendant  la  guerre,  laquestion  aété  reprise 
par  un  ingénieur,  'M.  Henri  Hernu  ;  on  a 
signalé  dans  le  n"  U,  du  17  avril  1919, 
page  2io,  son  camion  automobile  avec  mo- 
teur à  essence  fonctionnant  au  gaz  pauvre 
produit  dans  un  gazogène  de  très  petites  di- 
mensions installé  sur  le  marchepied  du  véhi- 
cule. Il  n'y  aurait  donc  aucune  difficulté  à 
adapter  ce   gazogène   à    un    tracteur    quel- 


LE  BETAIL  DE  SCISSE  EN   FRANCE  ET  EN  BELGIQUE 


263 


conque,  eu  employant  comme  combuslible 
(lu  charbon  de  bois,  fournissant  un  gaz  très 
jiropre,  facile  à  laver  par  suite  de  sa  faible 
teneur  en  cendres  et  en  goudrons.  Lemploi 
du  charbon  de  bois,  facile  à  emmagasiner  à 
la  ferme,  pourrait  permettre  l'utilisation 
économique  de  branchages  et  de  brindilles, 
actuellement  sans  valeur,  dont  la  carbonisa- 
lion  en  meules  est  très  simple,  en  même 
temps  qu'on  abaisserait  les  frais  de  fonction- 
nement des  appareils  de  culture  mécanique  et 
des  moteurs  employés  dans  les  fermes. 

Le  charbon  de  bois  destiné  à  alimenter  le 
gazogène  doit  être  en  petits  fragments,  gros 
comme  une  petite  noix,  ce  qui  permet  d'em- 
ployer de  menus  bois  à  sa  fabrication,  con- 
duit à  augmenter  les  dimensions  du  gazo- 
gène Relativement  à  celui  utilisant  l'anthra- 
cite pour  fournil-  la  même  puissance.  Mais 
ce  n'est  pas   un  obstacle  à  l'adaptation  aux 


moteurs  agricoles  de  cet  ingénieux  système. 

L'appareil  île  M.  Ilernu  comiirend  un  ga- 
zogène dans  lequel  la  production  de  la  vapeur 
d'eau,  qui  s'effectue  surtout  dans  la  voûte  du 
foyer,  est  proportionnelle  au  volume  de  gaz 
aspiré  par  le  moteur.  Le  gazogène  est  com- 
plété par  un  épurateur-refroidisseur  à  force 
centrifuge  de  très  petites  dimensions,  enlln 
par  un  ventilateur  à  manivelle  pour  la  mise 
en  route  qui  ne  demande  que  7  à  8  minutes 
au  plus.  On  ne  fait  subir  aucune  modification 
au  moteur  à  essence,  si  ce  n'est  l'enlèvement 
du  carburateur  et  le  raccordement  direct  de 
l'aspiration  avec  l'épurateur-refroidisseur. 

Toutes  les  tentatives  pour  l'application  du 
gaz  pauvre  aux  appareils  de  culture  méca- 
nique sont  à  prendre  en  sérieuse  considéra- 
tion, et  il  y  a  lieu  de  les  encourager. 

M.\X  RlNGELMANN. 


LA  MAISON  ET  LE  TRAVAIL  AUX  CHAMPS 


La  Maison  el  le  Travail  aux  Champx,  dont 
le  but  est  de  faciliter  le  retour  à  la  campagne 
des  anciens  ruraux  fourvoyés  à  la  ville,  a 
atteint  des  résullats  qui  prouvent  l'ulilili'  de 
son  action. 

Le  nombre  de  ses  filiales  en  province  s'ac- 
croît et  lui  permet  de  suivre  plus  étroitement 
sur  place  ses  protégés  dans  la  reprise  de  leur 
ancienne  existence  de  terriens. 

Elle  adjoint  aujourd'hui  une  nouvelle 
branche  à  son  etTort  et  peut  olïrir  son  aide 
aux  menuisii-rs,  charrons,  ferblantiers,  ma- 
réchaux ferrants,  etc.,  à  tous  les  artisans  qui 
voudraient  quitter,  eux  aussi,    les  grandes 


agglomérations  pour  reprendre  la  vie  forti' 
fiante  et  saine  des  campagnes. 

Elle  espère  être  encouragée  dans  sa  tenta- 
tive par  les  municipalités  et  par  les  proprié- 
taires qui  souffrent  de  la  pénurie  grandis- 
sante des  ouvriers  de  métiers  au  village; 
elle  leur  demande  de  lui  indiquer  les  néces- 
sités régionales,  les  places  à  prendre,  les  lo- 
caux vides  et  réclame  leur  protection  pour 
ses  protégés. 

Cette  initiative  veut  concourir  à  l'intérêt 
de  tous,  aussi  fait-elle  appel  à  tous. 

La  Maison  et  le  Travail  aux  Champs  a  son 
siège  38,  rue  du  Monl-Thabor,  Paris. 


LE  BÉTAIL  DE  SUISSE  EN  FRANCE  ET  EN  BELGIQUE 


Une  note  de  l'Union  Suisse  des  Paysans 
fait  connaître  les  résultats,  à  la  lin  de  1919, 
de  la  collecte  dont  elle  s'était  chargée,  après 
entente  avec  la  Fédéral  ion  des  Sociétés  d'Agri- 
culture de  la  Suisse  Romande  qui  en  avait 
pris  l'initiative,  en  vue  d'affecter  le  produit 
à  un  don  de  bétail  aux  agriculteurs  des  ré- 
gions dévastées  de  France  et  de  Belgique. 

Voici  les  parties  principales  de  cette  note  : 

L'appel  publié  à  cette  occasion  a  trouvé  un 
sympathique  accueil  dans  loules  le-,  régions  de 
la  Suisse.  Partout  on  était  conscient  du  fait  que 
les  forces  de  la  Suisse  ne  pouvaient  prétendre 
à  adoucir,  ne  fût-ce  que  dans  une  faible  me- 
sure, le  malheur  et  la  détresse  de  nos  infor- 
tunés compagnons  de  labeur  français  et  belges. 


Mais  chacun  se  fit  une  joie  de  leur  témoigner 
ses  sentiments  de  bonne  volonté,  de  sympathie 
et  d'amitié.  Voici  à  combien  se  sont  moulés  les 
versenienls  jusqu'à  fin  1919; 

fr.        c. 

1.  Au  Secrétariat  des  paysans 

suisses  à  Brougg 230.622  2j 

2.  Au    caissier  de    la  Société 

vaudoise  d'agriculiure  et 

de  viticulture S6.411  90 

i.  Au  caissier  de  la  Société 
d'agriculture  du  canton 
de  Fribours 18.226  70 


Total 335.260  83 

Il  a  été  en  outre  organisé  dans  le  canton  de 
Neuchâtel  une  collecte  spéciale  qui  n'est  pas 
encore   close.    Les   sommes  qui    nous   ont   été 


264 


ACADÉMIE  DAGKICULTLUE  DE  FRANCE 


annoncées  jusqu'à  présent  surpassent  un  total 
de  4  000  francs.  Le  résultat  général  de  la  col- 
lecte semble  devoir  dépasser  340  000  francs. 
Enfin,  de  diverses  parts,  on  nous  a  promis  des 
dons  en  nature. 

En  raison  de  l'extension  prise  chez  nous  par 
la  fièvre  aphteuse,  l'achat  de  bétail  a  été  ren- 
voyé, d'entente  avec  les  cercles  agricoles  de 
France  et  de  Belgique  consultés.  Il  doit  avoir 
lieu  dans  le  courant  de  1920.  En  attendant,  les 
sommes  recueillies  sont  placées  à  intérêt  dans 
des  banques. 

Les  achats   doivent   s'opérer   de    telle  façon 


qu'ils  s'effectuent  dans  chaque  canton  propoi- 
tionnellemeiit  aux  sommes  qui  y  ont  été  re- 
cueillies. On  fera,  outre  le  bétail  bovin,  acqui- 
sition d'un  certain  nombre  de  chèvres,  afin  de 
pouvoir  les  remettre  aux  petits  cultivateurs, 
principalement,  dont  bon  nombre  ont  tout 
perdu  du  fait  de  la  guerre. 

Ainsi  que  nous  l'avons  dil  en  annonçant 
précédemment  celte  souscription,  cet  acte  de 
confraternité  agricole  sera  vivement  appré- 
cié dans  nos  malheureuses  régions  dévastées. 

11.  S. 


BIBLIOGRAPHIE 


La  Valeur  d'après-guerre  de  la  Terre,  par  P.  Ca- 
ziOT,  ingénieur  agronome,  inspecteur  principal  du 
Crédit  foncier  de  France.  —  Une  brochure  ia-dS 
de  4C  pages.  —  Librairie  J.-B.  Baillière,  à  Paris.  — 
Prix  :  2  fr. 

Quelques  mois  avant  la  guerre,  en  1014, 
M.  Caziot  avait  publié,  sous  le  titre  La  Valeur  de 
la  Terre  en  France,  un  ouvrage  renfermant  les 
résultats  d'une  étude  approfondie  sur  la  valeur 
de  la  terre  dans  les  différentes  parties  du  pays. 
Les  transformations  que  la  guerre  a  provoquées 
en  toutes  choses  ne  pouvaient  manquer  de  se 
produire  dans  la  valeur  du  sol.  Dans  la  brochure 
qu'il  vient  de  publier,  qui  fait  suite  à  son  pre- 
mier ouvrage,  M.  Caziot  montre  les  proportions 
suivant  lesquelles  la  hausse  se  manifeste  dans 
toutes  les  régions,  et  il  cherche  à  établir  si  elle 
est  réelle  ou  fictive.  Cette  étude  consciencieuse 
apporte  des  documents  précis  sur  cet  important 
phénomène. 

L'avenir  de  quelques  bons  types  d'animaux  Fran- 
çais sur  différents  points  du  globe,  par  A.  Ro- 
SERAY,  directeur  des  Services  agricoles  des  Deux- 
Sèvres.  —  Une  brochure  in-l»  de  40  pages,  avec 
de  nombreuses  gravures.  —  Imprimerie  Mercier, 
à  Niort. 
Sous   les   auspices   de  l'Office  départemental 


agricole  et  de  la  Société  centrale  d'Agriculture 
des  Deux-Sèvres,  M.  A.  Roseray  a  entrepris  de 
faire  connaître,  par  des  notices  succinctes,  la 
valeur  de  quelques-unes  des  meilleures  races 
françaises,  chevalines,  bovines,  ovines  et  por- 
cines. C'est  une  œuvre  de  propagande,  faite  sur- 
tout en  vue  de  l'exportation.  Dans  chaque  notiee, 
les  principaux  caractères  des  meilleurs  types 
sont  décrits  succinctement,  accompagnés  des 
mensurations  généralement  adoptées:  de  nom- 
breuses gravures  accompagnent  le  texte  et  le 
complètent.  On  doit  féliciter  M.  Uozeray  d'avoir 
réuni,  sous  une  forme  accessible,  ces  documents 
très  utiles  pour  faire  valoir  les  races  françaises. 

La  fabrication  des  Savons  par  les  ménagères,  par 
C.  Ma[iéciial,  ingénieurchiuiiste.  —  Brochure  in-lS 
de  liO  pages.  Chez  l'auteur,  rue  d'Acreschot,  240,  à 
Bruxelles.  —  Prix  :  0  fr.  l'i. 
Dans  cet  opuscule,    l'auteur  a    pour  but  de 
permettre  aux  ménagères  d'échapper  à  la  hausse 
excessive   des  savons.  Avec  une   méthode  très 
claire,  il   expose  les  différentes  phases  de  la  fa- 
brication des  savons  :  matières  premières,  usten- 
siles employés,  modes  de  préparation   des  sa- 
vons durs  et  des  savons  mous.  Il  y  a  là  un  travail 
utile  de  vulgarisation. 

R.  D. 


ACADÉMIE  D'AGRICULTURE  DE  FRANCE 


Si^ance  du  24  mars  1920.  —  Présidence 
de  M.   Viger. 

L'Académie  désigne  M.  Viger  pour  la  représen- 
ter dans  la  Commission  de  répartition  des  sub- 
ventions aux  Sociétés  d'assurances  mutuelles 
agricoles. 

L'Académie  décide  de  répondre  à  une  demande 
de  M.  le 'ministre  de  l'Agriculture  en  transmet- 
tant les  avis  adoptés  antérieurement  sur  le 
Crédit  mutuel  et  la  coopération  agricole,  sur  la 
surveillance  et  la  monte  publique  des  taureaux 
et  sur  la  prorogation  des  baux  des  pépiniéristes. 

Sur  les  fournitures  de  sulfate   d'ammoniaque 
par  l'Allemagne. 

M.  A.  Th.  Scklœsing  présente  la  réponse  de  la 


Section  des  Sciences  physico-chimiques  à  la 
question  qui  lui  a  été  renvoyée  relativement  aux 
fournitures  de  sulfate  d'ammoniaque  par  l'Alle- 
magne : 

0  La  Section  des  Sciences  physico-chimiques 
n'a  pas  présents  à  l'esprit  les  termes  du  traité 
de  paix.  11  conviendrait  de  se  reporter  aux 
termes  de  ce  traité  pour  savoir  s'il  est  possible 
d'exiger  que  la  livraison  du  sulfate  d'ammo- 
niaque se  fasse  en  sacs. 

«  Si  la  livraison  en  sacs  n'est  pas  exigible, 
elle  pourra  avoir  lieu  en  vrac,  dans  des  vagons 
fermés  de  manière  que  le  sel  soit  complètement 
ù  l'abri  de  la  pluie.  Le  plancher  des  vagons  sera 
recouvert  d'une  toile  ou  de  papier  évitant  toute 
perte  par  les  fissures. 


ACADEMIE  D'AGRICULTURE  DE  FRANCE 


2Bt 


1'  A  titre  de  renseignement,  il  est  rappelé  que 
le  sulfate  d'ammoniaque  n'est  pas  hygrosco- 
pique  et  qu'il  se  conserve  bien  à  l'air,  mais  qu'il 
ne  doit  pas  avoir  le  contact  de  l'eau. 

«  On  rappelle  également  que  le  litre  en  azote 
du  sulfate  d'ammoniaque  ne  doit  pas  être  infé- 
rieur à  20.3  0  0.  » 

Ces  conclusions  sont  adoptées. 

La  fourmi  d'Argentine. 

M.  P.  Marchai,  en  son  nom  et  au  nom  de 
M.  H.  Poutiers,  appelle  l'attention  de  l'Académie 
sur  l'apparition,  dans  le  midi  de  la  France,  d'un 
insecte  célèbre  dans  diverses  régions  du  globe 
et  contre  lequel  il  importe  d'organiser  la  lutte. 
Il  s'agit  d'une  minuscule  fourmi  originaire  de 
l'Amérique  du  Sud,  Vlridomyrinex  humilis,  vulgai- 
rement connue  sous  le  nom  de  «  Fourmi  d'Argen- 
tine )i. 

La  Fourmi  d'Argentine  ne  se  distingue  guère, 
à  première  vue,  des  Fourmis  indigènes  qui  fré- 
•quentent  souvent  nos  habitations  :  seul  un  exa- 
men attentif  de  ses  caractères  permet  de  la 
reconnaître.  Les  principaux  éléments  de  son 
signalement  sont  les  suivants  : 

Ouvrières  :  d'une  teinte  brune  uniforme  ayant 
une  longueur  d'environ  2.'i  millimètres.  Pétiole 
réunissant  l'abdomen  au  thorax,  formé  d'un  seul 
article  et  se  relevant  dorsalement  en  une  écaille 
anguleuse  légèrement  inclinée  en  avant.  Nyîiiphes 
jamais  entourées  de  cocons.  Mâles  (ailés)  ayant 
environ  3  millimètres,  fietnes  (perdant  leurs  ailes 
après  l'accouplement),  ayant  environ  G  milli- 
mètres. Ocelles  absents  chez  les  ouvrières,  mais 
présents  chez  les  reines  et  les  mâles. 

Au  voisinage  des  maisons  qu'elles  envahissent, 
ces  fourmis  établissent  leurs  nids  en  été  sous 
des  pierres  ou  sous  des  abris  variables;  en  hiver, 
elles  forment  des  colonies  beaucoup  plus  popu- 
leuses qui  se  logent  dans  tous  les  endroits  favo- 
rables et  abrités.  Plusieurs  centaines  de  reines 
et  des  myriades  d'ouvrières  peuvent  exister  dans 
une  seule  de  ces  agglomérations;  quand  la  belle 
saison  revient,  les  grandes  colonies  d'hiver  se 
désagrègent,  et  il  se  forme  une  multitude  de 
petites  fourmilières  dispersées. 

Au  point  de  vue  économique,  tous  les  témoi- 
gnages concordent  pour  représenter  cette  fourmi 
comme  une  véritable  obsession  pour  les  habi- 
tants des  localités  où  elle  a  élu  domicile.  Elle 
s'inti'oduit  partout,  grâce  à  sa  taille  minuscule, 
à  travers  les  mailles  des  toiles  métalliques  des 
garde-mani;er,  etc.;  on  doit  souvent  évacuer  les 
habitations  où  elles  pénètrent. 

Leurs  méfaits,  du  reste,  ne  se  limitent  pas  aux 
habitalions  et  à  leurs  hôtes,  aux  clapiers,  aux 
poulaillers,  aux  ruchers,  elles  envahissent 
aussi  les  cultures  et  causent  un  préjudice  consi- 
dérable en  protégeant  les  Cochenilles  et  les  Pu- 
cerons contre  leurs  ennemis  et  en  intensilKiut 
la  multiplication  de  ces  insectes. 

La  principale  méthode  de  lutte  qui,  pour  le 
présent  du  moins,  reste  à  notre  disposition  est 
celle  d'une  destruction  méthodique  des  nids  par 


les  insecticides.  Pendant  la  période  d'activité 
des  fourmis  et  principalement  au  début  du  prin- 
temps, ce  sont  les  appàls  formés  de  sirops  arsé- 
niés qui  se  sont  montrés  les  plus  efncaces;  le 
choix  des  formules  auxquelles  on  doit  s'arrêter 
et  les  conditions  dans  lesquelles  elles  doivent 
être  appliquées  ont  été  étudiés  avec  le  plus 
grand  soin  aux  Etats-Unis;  il  est  à  cet  égard 
d'une  extrême  importance  de  faire  observer  que 
la  dose  d'arsenic  (I)  qu'elles  comportent  doit 
être  assez  faible  pour  déterminer  un  empoison- 
nement lent,  de  façon  à  permettre  aux  ouvrières 
de  porter  la  nourriture  toxique  aux  reines  et 
aux  larves  et  à  exterminer  ainsi  les  colonies.  Les 
appâts,  en  outre,  ne  doivent  pas  se  décomposer 
ou  s'altérer  à  l'air  et  une  erreur  de  technique 
dans  leur  préparation  a  souvent  pour  consé- 
quence de  leur  donner,  au  bout  de  très  peu  de 
temps,  une  action  répulsive,  de  sorte  que  les 
fourmis,  après  avoir  subi  une  faible  mortalité, 
abandonnent  la  place  pour  envahir  un  autre 
district  du  voisinage. 

On  emploie  encore,  contre  la  fourmi  d'Argen- 
tine, l'eau  courante,  en  établissant  autour"  des 
habitations,  des  rigoles  en  ciment  armé  par 
exemple;— on  emploie  aussi  les  bandes  gluantes, 
les  bandes  imprégnées  de  bichlorure  de  mer- 
cure, la  poudre  de  pyrèthre. 

Il  y  a  grand  avantage  à  organiser  une  lutte 
hivernale  en  mettant  à  profit  l'habitude  qu'ont 
les  Iridomyrmix  de  se  5  concentrer  pendant 
l'hiver,  sur  de  petits  espaces  en  colonies  extrê- 
mement populeuses.  Des  caisses  à  claire-voie 
remplies  de  substances  végétales  en  décompo- 
sition jouent,  à  cet  égard,  le  rôle  de  pièges  fort 
efficaces,  et  pendant  l'hiver  on  peut  y  pratiquer 
la  destruction  en  niasse  des  ouvrières  et  des 
reines  au  moyen  d'épandages  ou  de  fumigations 
insecticides. 

M.  le  D'  Vidal,  correspondant,  rappelle  que 
dans  la  région  d'Hyères,  on  emploie  un  moyen 
bien  simple  pour  se  débarrasser  des  fourmis  : 
on  trempe  une  paille  dans  l'eau,  on  la  roule 
ensuite  dans  du  perchlorure  de  mercure  cristal- 
lisé et  on  l'introduit  dans  la  fourmilière.  Au 
bout  d'une  minute,  les  fourmis  en  sortent  et 
sous  l'action  du  poison  elles  se  battent  et  se  dé- 
vorent entre  elles.  Il  est  probable  que  ce  re- 
mède ne  sera  pas  moins  efficace  contre  les 
fourmis  de  l'Argentine. 

M.  Bouvier  insiste  sur  la  destruction  de  la 
fourmilière  où  se  trouvent  les  reines;  or,  le 
meilleur  procédé  est  celui  qu'a  indiqué  M.  M:r- 
ch  d,  et  qui  consiste  à  faire  transporter  par  les 
ouvrières  dans  la  fourmilière  une  substance 
toxique  dont  l'action  est  plus  ou  moins  rapide. 
Il  espère  que  la  fourmi  de  l'.^rgentine, originaire 
d'un  pays  chaud,  restera  confinée  dans  le  midi 
de  la  France. 

(1)  L'arséniale  ou  l'arsénite  de  soude  sont  les  arse- 
nicaux les  plus  employés,  la  dose  indiquée  est  de 
0.05  à  1  pour  1  000:  il  y  a  avantage  à  ajouter  au 
rop  un  peu  d'acide  tartrique. 


-26  6 


CORRESPOiNDANLE 


Sur  Tatilisation  des  explosifs  de  guerre 
en  Agriculture. 

M.  liinjelmann  présente  une  note  Je  M.  André 
PiéJallu,  pharmacien  major  de  1"  classe,  sur 
l'emploi  des  explosifs  de  guerre  pour  préparer 
un  terrain  plus  ou  moins  rocheux,  chargé  de 
silex,  à  recevoir  des  plantations  d'arbres 
fruitiers;  ce  procédé,  suivant  M.  Piédallu,  serait 
appelé  à  rendre  de  grands  services  surtout  pour 
la  reconstitution  des  vergers  dans  les  régions 
dévastées,  si  les  explosifs  étaient  cédés  à  un  [uix 
suffisamment  bas. 


M.  Scklœsing  ne  conteste  pas  que  ce  procédé 
permette  un  ameublissement  du  terrain,  mais 
il  fait  toutes  réserves  au  point  de  vue  de  la 
fertilité  d'un  sol  ainsi  ameubli. 

Sur  des  essais  d'un  blé  de  l'Inde. 
M.  Rachd  Séverin,  ingénieur  agricole,  signale 
les  bons  résultats  que  lui  a  donnés  le  blé  Pusa 
n"  4,  provenant  de  la  Station  de  céréales  de 
l'Inde.  C'est  un  blé  rem;irquablement  précoce 
qui,  dans  h  fiironde,  a  miirien  quatre-vingt  dix 
jours. 


H.    IhîlEH. 


CORRESPONDANCE 


—  N»  7365  {Puy-de-Dôme).  —  Nous  avons  bien 
étudié  votre  problème  ;  la  conclusion  est  que 
vous  devez  prendre  le  petit  tracteur  dont  vous 
parlez  qui  répond  bien  aux  différentes  condition  s 
indiquées.  —  (M.   H.) 

—  M.  J.  P.  (Indre-el -Loire).  —  Le  prix  du 
transport  par  camion  automobile  est  très 
élevé;  nous  ne  connaissons  pas  les  prix  deman- 
dés pour  transpoits  sur  route  en  province, 
variables  évidemment  suivant  le  trafic  et  la 
régularité  des  expéditions.  .Vous  pouvons  vous 
dire  qu'à  Paris,  avec  un  service  constant,  très 
régulier,  sans  aucun  chômage,  on  fait  payer 
4  fr.  des  100  kilogr.  pour  la  farine  à  livrer  aux 
boulangers  de  la  capitale.  —  (M.  R.) 

—  N»  10113  (il/ione).  -•  La  fabrication  du 
fromage  "  bleu  »,  telle  qu'elle  s'exécute  à 
t;ex.  à  Sassenage,  etc.,  n'a  jamais  fait,  à  notre 
connaissance  du  moins,  l'ubjet  d'une  publica- 
tion. Elle  est  très  semblable  à  celle  du  Hoque- 
fort,  si  ce  n'est  que  l'on  y  emploie  du  lait  de 
vaches  et  non  du  lait  de  brebis.  Le  lait  e.st  caillé, 
découpé,  et  le  caillé,  égoutté  sur  une  toile;  le 
caillé  est  ensuite  introduit  dans  des  moules,  où 
l'on  ajoute  quelquefois  du  pain  moisi  (en  gé- 
néral, les  laiteries,  assez  mal  tenues,  contien- 
nent assez  de  germes  de  penicilles  pour  que  l'on 
n'ait  pas  besoin  d'ensemencer).  Les  fromages  en 
blanc  sont  salés,  puis  piqués  de  trous  d'aiguilles, 
même  au  cours  de  la  maturation,  pour  assurer 
le  développement  dis  penicilles.  Le  fromage 
reste  en  caves  deux  à  trois  mois.  Les  fromages 
bleus  présentent  beaucoup  d'analogie  avec  le 
Gorgonzola  (.Milan);  mais  celui-ci  est  fait  avec  du 
lait  de  vaches,  entier,  tandis  que  les  fromages 
bleus  n'emploient  que  du  lait  demi-écrémé  et 
même  totalement  écrémé.  Nous  vous  engageons 
à  lire  les  principes  de  la  fabrication  des  fro- 
mages dans  Le  lait,  la  crème,  te  beurre  et  les 
fromages,  de  M.  Lindet,  chez  Gauihier-Villars, 
ôS,  quai  des  Grands-Augustins,  Paris.  —  (L.  L.) 

—  M.  L.  [AmU).  —  11  est  assez  difficile  de  faire 
disparaiire  le  goût  de  moisi  que  possèdent  cer- 
taines huiles  d'olives.  On  peut  les  mélanger 
avec  de  la  terre  à  foulon,  sèche,  ou  du  charbon 
de  bois,  puis  les  filtrer.  Le  mieux  semble  de  les 
traiter  par  un  courant  de  vapeur  d'eau.  Voyez 
le  .lournal  d'Agriculture  pratique,  1913,  t.  I, 
p.  !i02.  —  (L.  L.) 


—  A  plusieurs  abonnés. —  11  est  malheureuse- 
ment exact  que  la  hausse  s'accentue  sur  les 
prix  des  machines  agricoles;  il  est  impos- 
sible, actuellement,  de  prévoir  la  limite  de  cette 
hausse.  Evitez  d'acheter  et  réparez  vous-même, 
par  des  moyens  de  fortune,  le  \ieux  matériel 
que  vous  avez.  Voici  un  aperçu  des  prix  à  fin 
mars,  pouvant  varier  de  10  à  lo  0/0  au  plus  : 
Charrues,  b  à  0  fr.  le  kilogr.  Faucheuses,  scie  de 
t".05,  1  420  fr.;  scie  de  l^.So,  1  GOO  fr.  Râteaux 
à  cheval,  24  dents,  760  fr.;  28  dents,  810  fr.; 
30  dents,  835  fr.  Ràteau-fancur  de  •2"'.40de  train, 
2  060  fr.  Moissonneusesjaveleuses,  scie  de  l'".20, 
2  06t;  fr.;  scie  de  1".3!),  2  110  fr.  Moissonneuses- 
lieuses,  scie  de  l^.SO,  4  140  fr.;  scie  de  1"  80, 
4  240  fr.  La  ficelle  pour  lieuse,  eu  sisal,  est  ven- 
due à  raison  de  5  fr.  le  kilogr.  A  ces  prix,  il  faut 
ajouter  les  frais  de  camionnage  et  de  transport. 
—  ^M.  R.) 

—  M.  L.  y.  (.lin).  —  Le  siège  de  la  Sociit>' 
centrale  d'Aviculture  de  France,  qui  a  organisé  la 
récente  Exposition  internationale  d'Aviculture 
à  Paris,  se  trouve  34,  rue  de  Lille,  Paris  (7<^). 

—  N»  10014  [Menne).  —  Vous  demandez  si 
l'on  a  songé  à  utiliser,  pour  fabriquer  la  pâte 
de  bois,  l'ajonc,  la  grande  et  la  petite  bruyère, 
ainsi  que  les  autres  plantes  des  landes  ou  bran- 
des.  Des  suggestions  ont  été  présentées  pour 
l'utilisation  de  la  plupart  de  ces  plantes,  mai^ 
il  n'existe  pas,  à  notre  connaissance,  d'usines 
traitant  ces  matières. 

—  J/.  F.  d'H.  {.iism].  —  Ces  appareils  se 
construisent  aux  Etats-Unis  et,  actuellement,  il 
n'y  en  a  pas  de  disponibles  en  France.  Il  nous 
semble  que  vous  pourriez  employer  un  éléva- 
teur de  pailles  comme  ceux  adaptés  aux  bat- 
teuses; vous  en  trouverez  à  la  maison  Lefebvre- 
Albarel,  à  Rantigny  (Oise)  et  à  la  Société  fran- 
çaise de  matériel  agricole  de  Vierzon  (Cherl. 
Mais  tout  est  dépendant  des  dimensions  des  bâti- 
ments à  utiliser  et,  à  ce  sujet,  divers  articles  ont 
été  publiés  récemment  dans  le  Journal  d'Agri- 
culture pratique  en  1919,  n"  18,  du  5  juin;  W  20. 
du  19  juin,  et  dans  la  Correspondance  du  n"  46. 
du  18  décembre,  p.  937.  Voici  les  adresses  de- 
mandées :  J  iseph  Vieille,  à  Dompierre,  par 
Frasne  (Doubs),  avant  la  cuerre  ;  Suter-SIrick- 
1er  et  C'',  à  Horgen  (Suisse);  G.-W.  King,  Wind- 
mil!  Lane.  Stratlord,  Londres,  E.  15.  -  (M.  R.) 


REVUE     COMMEKCIALE 


26T 


LA  SEMAINE  MÉTÉOROLOGIQUE 


Semaine  du  28  mars 

au  3 

avril 

19-20 

{OBSERVATOIRE  DU  PARC  SA  1  MM  AU  R) 

JOURS 

ET     DATES 

T,  .- 

2  ~ 
35  s 

'&  - 

PS 
eu 

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EMriii 

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.\lUKt 

4 

e' 

Écart 

sur 

la  nor 

maie 

Venl. 

11 

1  2 

3      — 

REMARQUES  DIVERSES 

millibars. 

h«nres 

miUim 

Dim 28  mars. 

1003  9 

802 

22   i 

!4.5 

+7  0 

S 

7.0 

■> 

Rosée,  beau  temps  nuageux. 

Lundi 29  — 

Mardi 38  — 

iOOO  3 
lOOo  5 

9  2 

0.1 

21.1 
14   î 

U.4 
10  9 

+  6.  S 
+3   1 

s  E 

S 

3  5 

1   0 

2 .  G 
2.3 

Rosée,   temps  nnag.,  pluie    le 

soir. 
Pluie  la  nuit,  temps  nuageux 

Mercredi-.  31  — 
Jeudi l"av. 

1002.4 
1000.1 

3.3 
5,1 

13  :j 

13  4 

9.0 

+  1.1 
0.0 

N 
S 

0.^ 
3.'f 

2'.! 

Gelée  bl.,  temps  couvert,  beau 

le  soir. 
Temps  couvert,  pluvieux. 

Vendredi      2  —  'lOOi  o' 
1            I 

D.4 

11.7 

T   -j 

—  0 .  S 

S  0 

2  3 

l.'j. 

Temps  pluvieux. 

Samedi     .     3  — 

1010.4 

1004.2 
-10  4' 

:.l 

H   3 

15  4 

+  t3 

'  .  1.1 

-o.s 

s 

0.0 

1.0 

Temps  nuageux,  ondées. 

Moyennes  et  totaux 

1 
Ecarts  sur  la  normale 

G.l 

+  2  4 

lû  3 

+2.3 

w 

18.3 
an  litn  de 

89  k.  4 
(ior.  tbéor. 

9.5 

Pluie  depuis  le  1"  janvier  : 

En  1920 123""° 

Normale 120 

(1)  Voir  à  la  page  518  du  numéro  du  24  juillet  191:j  l'explication  de  cette  nouvelle  mesure. 


REVUE    COMMERCIALE 


Situation  agricole.  —  Au  cours  de  la  huitaine,  le 
temps  a  été  variable,  tour  à  tour  chaud  et  frais,  sec 
et  humide;  les  quelques  ondées  survenues  ont  fait  le 
plus  grand  bien  aux  cultures  sans  entraver  les  tra- 
vaux des  champs. 

Les  renseignements  qui  parviennent  des  diverses 
régions  sur  l'état  des  cultures  sont  partout  satisfai- 
sants. Les  céréales  d'auloniue  ont  un  bel  aspect,  les 
céréale;  de  printemps  lèvent  régulièrement  et  l'herbe 
pousse  avec  vigueur  dans  les  prairies. 

On  est  en  d  oit  de  regretter  que  l'effort  de  la  cul- 
ture joint  aux  circouptances  météorologiques  favo- 
rables n'ait  pas  été  soutenu  et  que  l'on  en  soit  en- 
core à  attendre  engrais  et  semences  commandés  il  y 
<•.  plusieurs  mois. 

Blés  et  farines.  —  La  situation,  en  ce  qui  concerne 
le  blé,  est  sans  changemeiit;  les  blés  indigènes 
sont  livrés  aux  conditions  de  la  taxe  et  les  moulins 
reçoivent,  en  outre,  des  blés  étrangi  rs,  mais  en 
quantité  insuffisante  pour  assurer  leur  fonctionne- 
ment régulier. 

L'approvisionnement  normal  des  boulangeries  a 
!i  u  grâce  à  l'appoint  des  farines  d'importation  ;  le 
yrix  de  cession  est  de  93  fr.  les  100  kilogr. 

Sur  les  marchés  étrangers,  les  prix  du  blé,  en  te- 
nant compte  du  change,  sont  de  137  fr.  67  à  New- 
York  p'Ur  le  disponible  et  de  112  fr.  54  à  Buenos- 
Ayres  pour  le  livrable  en  avril,  le  tout  aux  100  kilo- 
grammes. 

Sons.  —  Les  demandes  faiblissant  par  suite  de  la 
prise  du  bftail  au  pâturage,  on  trouve  parfois  des 
sons  aux  conditions  de  la  taxe  ofticielle,  soit  48  fr. 
!e  quinlal,  pris  au  moulin. 

Céréales  diverses.  —  La  baisse  s'accentue  sur  le^ 


avoines;  les  grises  sont  cotées  de  8s  à  90  fr.  et  les 
blanches  de  85  à  88  fr.  les  100  kilogr.  départ. 

Le  mouvement  de  baisse  que  nous  avons  signalé 
sur  les  orgps  a  fait  de  nouveaux  progrès;  les  meil- 
leures orges  de  brasserie  sont  cotées  de  86  y  89  fr., 
celles  de  mouture  de  81  à  82  fr.  et  les  escourgeons 
de  91  50  à  92.50  les  tOO  kilogr.  départ. 

Cours  sans  changement  sur  les  sarrasins  et  les 
sorghos. 

Les  mais  d'importation  sont  cotés  de  83  à  84  fr.  le 
quintal,  port  de  Dunkerque. 

Fourrages  —  Eu  raison  de  l'abondance  de  l'offre, 
les  cours  des  fourrages  ont  baissé  au  dernier  marché 
de  La  Chapelle.  Par  101  bottes  rendues  au  domicile 
de  l'acheteur,  à  Paris,  on  a  coté  :  luzerne,  260  à 
290  fr.;  foin  et  regain,  250  à  280  fr. 

Dans  les  départements,  on  vend  de  35  à  50  fr.  les 
100  kilogr.  suivant  provenance  et  qualité. 

Pailles.  —  On  a  vendu,  par  104  bottes  de  5  kilogr. 
rendues  à  Paris,  domicile  de  l'acheleur,  au  marché 
de  La  Chapelle  ;  paille  de  blé,  200  à  215  fr.;  paille 
d'avoine,  185  à  205  fr.;  paille  de  seigle,  190  à  210  fr. 

Sur  les  marchés  départementaux,  la  paille  de  blé 
est  cotée  de  20  à  35  fr.  les  100  kilogr. 

Graines  fourragères.  —  Les  cours  restent  fermes, 
principalement  pour  la  graine  de  luzerne.  Ou  paie 
par  liO  kilogr.  départ  :  trèfle  violet,  700  à  1  300  fr.; 
trèfle  blanc,  1  200  à  1  600  Ir.;  trètle  hybride,  1  200  à 
1  800  fr.  ;  luzerne  de  Provence,  850  à  1  150  fr.;  luzerne 
de  pays,  750  à  950  fr.;  lupuline,  450  à  550  fr.  ;  anthyl- 
lide,  1  000  à  1  700  fr.;  maïs,  100  à  153  fr.  ;  vesces, 
120  à  145  fr.;  ray-grass  anglais,  175  à  180  fr.  ;  ray- 
grass  d'Italie,  135  à  165  fr. 

Bétail.  —   Au   marché   de   La    'ViUette    du    lundi 


268 


REVUE   COMMERCIALE 


29  mars,  l'offre  étant  inférieure  à  la  moyenne  el  les 
réserves  vivantes  aux  abattoirs  assez  faibles,  la  vente 
du  gros  bétail  s'est  effectuée  rapidement  à  des  cours 
en  hausse  de  15  à  20  centinifs  par  demi-kilogramme 
net.  On  a  payé  les  bœufs  de  IWIlier,  de  la  Nièvre,  du 
Cher  et  de  Saône  et-Loire,  .3.65  à  3.90;  du  Cantal  et 
de  la  Haute-Vienne,  3.10  à  3.85;  de  la  Mayenne  et 
de  la  Sarthe,  3.50  à  3.75;  de  .Maine-et-Loire  et  de  la 
Loire-Inférieure,  3.40  à  3.10;  les  génisses,  3.75  â 
3.93;  les  taureaux,  3  à  3.75  le  demi-kilogramme  net. 
Les  veaux,  très  demandés,  ont  eu  une  vente  facile 
à  des  prix  soutenus.  On  a  coté  les  veaux  d'Eure-et- 
Loir,  Seine-et-Marne,  Seine-et-Oise,  Loiret  et  Yonne. 
5.80  à  G  fr.;  de  l'Aube  et  de  la  Sarthe,  5.25  à  5.50  ;  du 
Cantal,  4  ,=1  4.25;  du  Calvados  et  de  la  Iliute- Vienne, 
4  à  4.50;  de  lOuest,  5  à  S.2D  le  demi-kilogramme 
net. 

Offre  modérée  en  moutons  et  cours  eu  hausse. 
0.1  a  vendu  comme  suit,  par  demi-kilogramme  net  : 
agneaux,  6.80  à  6.85;  moutons  de  l'Allier,  de  la 
Nièvre  et  du  Cher,  6.50  à  6.73;  métis,  6,40  à  6.65: 
moutons  du  Sud-Est,  5.80  à  6.25;  brebis  métisses, 
6  à  6.25;  autres  sortes,  3.75  à  6  fr.- 

Vente  difficile  et  lente  sur  les  porcs,  par  suite  de 
l'affluence  des  arrivages.  On  a  payé  les  porcs  gras 
3  à  3.25;  les  coches,  2.40  à  2.75  le  demi-kilogramme 
vif. 

Voici  le  relevé  des  marchés  des  lundi  29  mars  et 
Jeudi  1"  avril  ; 

Marché  du  lundi  29  mars. 
Entrées  directes 
aux  abattoirs.  Réserves 


Amenés. 

LaVill. 

Vang. 

La  Vjll.      Vaug 

lêtes 

lêtes 

tètes 

têtos         têtes 

Bœufs 

2  178 

^ 

Vaehes . . . 

1  523 

>     125 

173 

261          190 

Taureaux. 

418 

) 

Veaux 

2  480 

1  004 

251 

205             98 

Montons  . . 

9  2-1 

1    IKI 

û9S 

1  140           410 

Porcs 

3  315 

761 

695 

360           18J 

Prix 

maxima  d 

u  kilogramme. 

Au  poids  net.  k\\  poids  vit. 

1"  q.      2"  <\.        3'  q.      Prix  extrêmes. 


Bœufs 

7.50 

7.30 

7.00 

2.75 

à  4.68 

Vaches  

7.63 

7.40 

7.00 

2.75 

4.74 

Taureaux  .. 

7.20 

6.80 

6.50 

2.75 

4.50 

Veaux  

12.00 

11.40 

9.20 

3.10 

7.32 

Moutons  . . . 

13. iO 

!3.î0 

12.50 

'..51 

6.57 

Porcs  

10.36 

10.14 

9.86 

6.00 

3.21 

Marché  du  jeudi  i"  avril. 

Entrées  directes 
aux  abattoirs.  Réserves 


Amenés.  LaVilI.       Vaug 


LaVill.        Vaug. 


Bœufs. . .. 

Vaches 

Taureaux., 

Veaux 

Moutons  . , 
Porcs  


tStes 

658 
451 
158 

970 
2  097 
;  313 


tâtos        têtes 


269 

835 

3  000 

736 


12', 

835 

3  OOO 

736 


têtes 


124 


tètes 
30 


142 
561 

357  19 


Prix  maxima  du  kilogramme. 


Au 
1-q- 

poids  n 

et. 

Au  poids  vif 

2.q. 

3'q- 

Prix  extrêmes 

Bœufs 

7  50 

7  36 

7  00 

2.80  à  4. 68 

Vaches 

7  60 

7  40 

7  00 

2.É0      4.74 

Taureaux.. . 

7  20 

6  80 

6  50 

2.80      4.50 

Veaux 

12  00 

11  30 

9  00 

3.45      7.32 

Moutons 

13  50 

13  40 

12  70 

4.80      6.72 

Porcs 

10  30 

10  14 

9  85 

6.00      7.21 

Dans  les  départements  on  cote  : 

Bordeaux,  par  kilogr.  poids  vif  :  bœufs.  3  à  4.20 
veaux,  4.23  à  5.20:  porcs,  5.70   à  6.50;  par  kilogr. 
net  :  moutons,  10  à  12  fr. 

Ckotel,  par  kilogr.  poids  vif  :  bœufs  et  vaehes, 
2.60  à  3.30  ;  veaux,  5.25  à  5.50  ;  par  kilogr.  net  :  porcs, 
9  à  9.50. 

Limoges,  par  kilogr.  poids  vif  ;  bœufs  et  vaches, 
2.60  à  2.80;  veaux,  5. .50;  porcs,  6.23. 

Lyon-]'aise,  par  kilogr.  poids  vif:  bœufs,  3  à  4.80; 
veaux,  5  à  6  fr.;  porcs,  6  à  6.50;  par  kilogr.  poids 
net  :  moutons,  10  à  13  fr. 

Nancy,  par  kilogr.  poids  net  :  bœufs.  8  à  8.30  : 
vaches,  7  à  S. 50;  moutons,  10  à  14  fr.;  par  kilogr. 
poids  net   :  veaux,  5.40  à  0.20;  porcs,  6  à  6.80. 

Vins.  —  Les  transports  s'étant  légèrement  amé- 
liorés dans  le  Midi,  on  observe  une  certaine  reprise 
de  l'activité  des  transactions  qui  se  font  à  des  prix 
fermement  tenus. 

Par  hectolitre  nu,  on  cote  les  vins  rouges  :  112  à. 
125  fr.  à  Béziers:115  à  130  fr.  à  Nîmes  :  112  à  128  fr. 
à  Perpignan;  110  à  125  fr.  à  Narbonne;  115  à  131  fr. 
à  Montpellier. 

Les  vins  blancs  du  Midi  valent  de  135  à  150  fr. 
l'hectolitre  nu.  chez  le  producteur. 

Dans  la  Loire- Inférieure,  par  barrique  de  22.i  litres, 
on  paie  :  vins  de  Muscadet,  430  à  350  fr.  ;  de  gros 
plants,  350  à  430  fr. 

En  Algérie,  les  vins  rouges  sont  cotés  à  Alger  de 
123  à  130  fr.  l'hectolitre. 

Cidres.  —  Prix  sans  changement  en  Normandie 
où  les  prix  varient  de  40  à  45  fr.  l'hectolitre  nu,  dé- 
part. Ces  m>"nies  cidres  sont  vendus  de  65  à  75  fr.  à 
Paris  et  au  détail  de  0.75  à  0.80  le  litre. 

Pommes  de  terre.  —  La  Hollande  manque.  Les 
autres  sortes  sont  offertes  aux  prix  suivants,  aux 
100  kilogr.  et  par  vagon  complet  :  Saucisse  rouge, 
46  à  54  fr.  ;  Rondes  à  chair  jaune,  33  à  40  fr.;  Char- 
don, 26  à  30  fr.:  Institut  de  Beauvais,  38  à  40  fr.  ; 
Maçnum  Bonum,  33  à  36  fr.:  Géante  bleue,  24  a 
26  fr. 

Fécules.  —  A  Paris,  la  fécule  est  cotée  200  fr.. 
et  dans  les  Vosges,  la  fécule  l''',  195  fr.  les  100  ki- 
logr. départ. 

Laines.  —  On  paie  au  kilogr.  les  laines  en  suint  ; 
choix,  12  à  13  fr.;  sortes  ordinaires,  10  à  U  fr.;  qua- 
lités médiocres,  9  à  10  fr. 

Volailles.  —  A  la  pièce,  on  vend,  aux  Halles  cen- 
trales de  Paris  :  canards  rouennais.  20  à  26  fr.;  de 
ferme,  14  à  20  fr.;  dindonneaux,  22  à  32  fr.;  oies, 
20  à  30  fr.;  pigeons.  3  à  6.50.  suivant  grosseur;  pin- 
tades. Î2  à  'iol'r. 

Au  kilogr.  :  poulets,  12  à  18  U:;  foies  gras  d'oies, 
33  à  43  fr.;  de  canards,  23  à  30  fr. 

B.    DlRANK. 

Le  Gérant  :  Charles  Dutbmx. 
Pans.  —  '•.  Maketueux,  imprimeur,  1,  rue  Cassette 


CHRONIQUE  AGRICOLE 


269 


CHRONIQUE  AGRICOLE 


Le  sort  de  la  récolle  du  blé  en  1920.  —  Obscurilé  dans  la  situation  réelle.  —  Unanimité  dans  les  réclama- 
tions des  Associations  agricoles.  —  Vœu  du  Contrés  de  l'Union  des  grandes  Associations  françaises.  — 
Constitution  d'un  Comité  national  du  Blé.  —  Le  pri.x  de  la  betterave  à  sucre.  —  Accord  intervenu  entre 
les  représentants  des  fabricants  de  sucre  et  ceu.x  des  agriculteurs.  —  Confédération  des  Associations 
agricoles  des  régions  dévastées.  —  Réunion  extraordinaire.  —  Conclusions  adoptées.  —  A  propos  des 
grèves  agricoles.  —  Difficultés  pour  le  recrutement  des  ouvriers  agricoles  étrangers.  —  Mesure  relative 
au  transport  des  ouvriers.  —  Prochaine  vente  de  béliers  à  Grignon.  —  Date  du  prochain  Congrès  de 
l'Agriculture  fran<;aise.  —  Sessiou  de  la  Société  des  Agriculteurs  de  France  en  1920.  —  La  fièvre  aph- 
teuse et  la  désinfection  des  vagons.  —  Inslructions  du  ministre  de  l'Agriculture  sur  ce  sujet.  —  Société 
départementale  d'encouragement  à  l'élevage  du  bétail  dans  l'Hérault.  —  Les  Syndicats  d'élevage  ea 
Savoie.  —  Guide  de  M.  Arthur  Cadoret  pour  leur  organisation.  —  Rôle  du  bétail  dans  la  préservation 
contre  les  moustiques.  —  Observations  de  M.  Jean  Legendre.  —  Mélanges  de  tourbe  et  de  nitrate  d'am- 
moniaque. —  Observations  en  Italie  sur  ce  sujet.  —  Initiative  de  la  Compagnie  des  Chemins  de  fer 
d'Orléans  pour  la  culture  des  étangs. 


Le  problème  du  blé. 

Les  agriculteurs  se  préoccupent  de  plus  en 
plus  du  sort  qui  sera  fait  à  la  prochaine  ré- 
colte du  blé.  Des  divergences  se  sont  mani- 
festées à  cet  égard  dans  le  Gouvernement.  Le 
ministre  de  l'Agriculture  a  répété  à  maintes 
reprises  sa  volonté  formelle  de  rendre  la  li- 
berté au  blé;  il  paraît  même  considérer 
le  fait  comme  déTinitivement  acquis.  Mais,  de 
son  cûlé,  le  sous-secrétaire  d'Etat  du  lîavi- 
taillemenl  a  fait  des  déclarations  qui  parais- 
sent en  contradiction  avec  cette  affirmation 
officielle  :  à  des  délégués  du  commerce  des 
grains  il  a  déclaré  que,  seule,  la  récolte  en 
terre  indiquera  au  Gouvernement  la  tactique 
future  à  adopter:  un  peu  plus  tard,  devant  la 
Commission  de  l'Agriculture  du  Sénat,  il  a 
parlé  de  combinaisons  ayant  pour  objet  de 
fi.xer  un  prix  minimum  de  garantie  pour  les 
producteurs,  ce  qui  parait  supposer  le  main- 
tien de  la  taxation. 

La  situation  est  donc  obscure;  or,  il  est 
nécessaire  qu'elle  soit  éclaircie,car  la  culture 
du  blé  ne  s'improvise  pas;  nous  l'avons  dit  à 
diverses  reprises,  on  ne  saurait  trop  le  répé- 
ter. C'est  à  brève  échéance  qu'on  doit  avoir 
une  solution;  aux  affirmations  doivent  suc- 
céder des  actes  officiels  définitifs.  On  paraît 
s'en  préoccuper  de  plus  en  plus  au  Parle- 
ment; dans  la  séance  du  Sénat  du  31  mars, 
M.  Pasquet  a  demandé  à  interpeller  le  mi- 
nistre de  l'Agriculture  sur  la  politique  du 
blé;  mais  les  vacances  parlementaires  ont 
retardé  la  discussion  de  celte  interpellation. 

Les  Associations  agricoles  sont  unanimes 
à  réclamer  la  suppression  du  régime  de  la  ta- 
xation pour  le  blé  ;  on  en  a  vu  les  preuves  dans 
nos  colonnes.  Ce  ne  sont  plus  seulement  les 
agriculteurs  qui  s'émeuvent,  l'opinion  pu- 
blique entre  en  scène  sur  ce  sujet.  Dans  le 
Congrès  tenu  à  Paris,  la  semaine  dernière, 
par  l'Union  des  grandes  Associations  fran- 
çaises pour  l'essor  national,  où  les  agricul- 

16  Avril  1920.-—  N»  15. 


leurs  étaient  peu  nombreu.x,  mais  où  toutes 
les  branches  de  l'activité  nationale  dans  la 
plupart  des  départements  étaient  représen- 
tées, un  vœu  formel  a  été  émis  en  faveur  de 
la  liberté  du  blé.  Fait  caractéristique,  aucune 
opposition  ne  s'est  manifestée  à  l'encontre, 
car  tous  les  esprits  éclairés  sont  d'accord  sur 
ce  point  que,  seul,  le  régime  de  la  liberté 
peut  être  fécond. 

Une  initiative,  à  laquelle  on  doit  applau- 
dir, a  été  prise  par  le  ministre  de  l'Agricul- 
ture. Par  un  arrêté  dont  on  trouvera  le  texte 
plus  loin  (p.  273)  il  a  institué  un  Comité  na- 
tional eu  BU  dont  le  rôle  est  nettement  indi- 
qué. La  composition  de  ce  (Comité  donne 
toutes  garanties;  les  bonnes  volontés  y  riva- 
liseront pour  vulgariser  les  meilleures  mé- 
thodes de  culture.  C'est  dans  ce  sens  que  tra- 
vaillent déjà  les  Offices  agricoles  départe- 
mentaux et  régionaux.  Mais  on  peut  affirmer 
que  ces  efforts  seront  impuissants  si  la  li- 
berté n'est  pas  rendue  au  blé;  c'est  la  condi- 
tion essentielle  de  leur  efficacité. 

Le  prix  de  la  betterave  à  sucre. 

Le  ministère  de  l'Agriculture  a  commu- 
niqué la  note  suivante  sur  le  prix  de  la  bet- 
terave à  sucre  en  1920  : 

Afin  de  concilier  les  intérêts  des  producteurs 
de  betteraves  et  ceux  des  fabricants  de  sucre  et 
de  faire  disparaître  les  difficultés  qui  s'étaient 
produites  entre  eux,  M.  J.-H.  Ricard,  ministre 
de  l'Agriculture,  s'est  entremis  dès  le  mois  de 
février,  pour  arriver  à  un  accord  amiable  entre 
tous  les  intéressés. 

A  la  suite  de  plusieurs  réunions,  auxquelles 
prirent  part  une  délégation  du  Syndicat  des 
Fabricants  de  sucre  ayant  à  sa  tète  M.  Delloye, 
président,  et  une  délégation  des  cultivateurs  des 
régions  betteravières  désignée  par  l'Office  agri- 
cole de  la  région  du  Nord,  ayant  à  sa  tête  M.  le 
D"'  Merlin,  président  de  l'Office  agricole  de  Seine- 
et-Marne,  l'accord  suivant  a  été  établi  : 

Vrix  de  base.  —  La  tonne  de  betterave  sera 
payée  145  fr.  à  la  densité  de  7''6.  Le  prix  s'en- 


Tome  L 


15. 


270 

tend  sur  la  hase  du  sucre  blanc  n°  3  à  2b0  fr. 
les  100  kilogr. 

Si  la  moyenne  «les  cours  cotés  à  la  Bourse  du 
Commerce  pour  le  sucre  blanc  n°  3,  en  dispo- 
nible pendant  les  mois  d'octobre,  novembre  et 
décembre  1920,  est  au-des.siis  ou  au-dessous  de 
ce  prix  do  2o0  fr.,  le  prix  de  la  tonne  de  bette- 
raves sera  augmenté  ou  diminué  de  0  fr.  65  par 
franc  d'auf^menlation  ou  de  diminution  du  prix 
<lu  sucre  à  partir  de  la  base  ci-dessus. 

Prix  du  1/10'.  —  Par  1  '10«  de  densité  au- 
dessus  de  7''6  le  prix  de  la  tonne  do  betieraves 
sera  augmenté  de  2  fr.  25.  De  morne,  par  1  10' 
de  densité  au-dessous  de  7"6  le  prix  de  la  tonne 
de  betteraves  sera  diminué  de  2  fr.  25. 

Prix  d<!^  pulpes.  —  Les  pulpes  seront  cédées 
aux  livreurs  de  betteraves  à  des  prix  qui  pour- 
ront varier  enUe  8  et  12  fr.  la  tonne. 

Toutefois,  il  a  été  entendu  que  les  deux  délé- 
gations n'ayant  pas  pouvoir  pour  traiter  com- 
plètement au  nom  de  l'ensomble  des  intéressés, 
cet  accord  n'aurait  qu'une  valeur  morale,  mais 
les  délégués  présents  se  sont  engagés  à  faire 
tous  leurs  efforts  pour  qu'il  soit  accepté  dans  la 
plus  large  mesure  possible,  aussi  bien  par  les 
culti  iiateurs  que  par  les  fabricanls  de  sucre. 

Il  est  à  souhaiter  que  cet  accord  soit  mainte- 
nant appliqué  par  tous. 

D'après  les  indications  publiées  prénédem- 
menl  dans  nos  colonnes,  cet  accord  répond 
à  peu  près  aux  aspirations  formulées  par  les 
agriculteurs. 

Dans  les  régions  dévastées. 

Une  réunion  extraordinaire  de  la  Confédé- 
ration générale  des  .\ssocialions  agricoles 
des  régions  dévastées  (C.  .\.  K.  D.)  s'est  te- 
nue le  'Mi  mars  sous  la  présidence  de  M.  Fré- 
déric Bertrand,  assista  de  M.  Edouard  de 
Warren,  député  de  Meurthe  el-Moselle  et 
commissaire  général  de  la  Confédération. 
Nous  recevons  la  noie  suivante  sur  cette  réu- 
nion : 

Cinquante  dé'é<;nés  des  grandes  Associations 
agncoles  des  départements  sinistrés  prirent  part 
aux  travaux  de  l'.^sseniblée  : 

1»  Modifications  aux  statuts  de  la  Confédéra- 
tions :  le  principe  de  la  cotisation  à  l'hectare  a 
été  adopté;  chaque  hectare  sinistré  versera 
0  fr.  05  à  la  C.  A.  R.  D. 

2*  Examen  des  questions  les  plus  impoitantes 
à  la  solution  desquelles  l'action  de  la  Confédé- 
ration ne  devra  pas  rester  étrangère  : 

«  Contrôle  de  la  suppression  des  S.  T.  E. 

«  llavitaillement  en  carburants  de  la  Motocul- 
ture privée, 

«  Besoins  de  main-d'œuvre  pour  la  récolte 
prochaine, 

o  La  juste  répartition  du  bétail  récupéré  et  sa 
distribution  réserv-'e  exolnsivement  aux  agricul- 
teurs sinistrés.  >■ 

Un  certain  nombre  de  parlementaires  ap- 


CHRd.MQLE  AOlilCDLE 


partenanl  à  la  Confédération  ou  s'intéressant 
à  ses  travaux  assistaient  à  la  réunion,  entre 
autres  MM.  Bachelet,  (iouge,  Uuy  de  Luver- 
sac,  sénateurs;  M.M.  Malhis,  Lecuurtier,  Bos- 
quetle,  Rillard  de  Verneuil,  etc.,  députés. 

La  main-d'œuvre  agricole. 

Plu.-^ieurs  grèves  agricoles  ont  provoqué  la 
perturbation  dans  les  travaux  au  cours  de 
l'année  dernière.  Le  ministre  do  l'Agriculture 
a  adressé  aux  préfets  des  instructions  afin 
d'être  mis  au  courant  de  mouvements  sem- 
blables qui  viendraient  à  se  produire.  U  leur 
a  enjoint,  non  seulement  de  lui  signaler  ces 
contlits,  mais  d'ajouter  ensuite  les  renseigne- 
menls  suivants  :  1"  historique  de  l'origine 
du  mouvemenl,  et  exposé  de  son  développe- 
ment chronologiquej;  '2"  état  des  revendica- 
tions des  ouvriers  et  des  propositions  des 
employeurs;  3°  transactions  acceptées; 
5°  résultats  obtenus. 

Des  difticuUés  paraissent  s'accentuer  au 
sujet  (lu  recrutement  des  ouvriers  agricoles 
de  nationalité  étrangère,  particulièrement 
des  ouvriers  Polonais.  Le  'iouvernement 
semble  vouloir  se  réserver  exclusivement  ce 
recrutement,  mais  les  .associations  agricoles 
intéressées  protestent,  comme  elles  i)roles- 
tent  contre  les  tentatives  de  la  Confédération 
générale  du  Travail  à  cet  égard.  Ces  protesta- 
tion se  sont  manifestées  notamment  à  la  So- 
ciété centrale  d'Agriculture  de  Meurthe-et- 
Moselle.  Dans  sa  séance  du  J.-i  mars,  son  pré- 
sident, M.  Louis  Michel,  sénateur,  a  revendi- 
qué le  droit  pour  les  cultivateurs,  de  s'occu- 
per de  leurs  propres  affaires  et  il  a  déclaré 
qu'il  interviendrait  au  Sénat,  dans  le  cas  où 
ce  droit  leur  serait  conle-lé. 

Transport  des  ouvriers  agrisoies. 

Le  ministère  de  l'.Xgrirullure  a  l'ait  publier 
l'avis  suivant  : 

A  partir  du  10  avril  courant,  et  grâce  à  la 
bienveillance  des  Compagnie.s  de  chemins  de  fer, 
les  travailleurs  des  deux  sexes  de  Tai-T  cnlture 
des  industries  agricoles  et  des  exploitations  lo- 
restièies  pourront,  à  l'occasion  de  leurs  dépla- 
cemonls  nécessités  par  lexerci.e  de  leur  pro- 
fession, bénéûcier  du  transport  à  demi-lurif  sur 
les  grands  réseaux  français. 

Pour  la  délivrance  des  caries  à  demi-tarif, 
s'adresser  aux  bureaux  départem^jilaiix  de  la 
main-d'œuvre  agricole,  aux  bmeaux  d'inimigra- 
tion  ou  au  service  de  la  main-d'œuvre  agricole, 
03  bis,  rue  de  Varenne,  à  Paris. 

Cette  disposition  parait  remplacer  celles 
qui  étaient  prises  naguère  dans  quelques  cir- 
constances et  en  certaines  ~ais  ns  pour  des 
travaux  spéciaux. 


ClinON'lQL'E  AGRICOLE 

Vente  de  béliers  à  Grignon. 


:71 


La  vente  annuelle  de  béliers  provenant  de 
la  bergerie  nationale  de  Grignon  aura  lieu  à 
l'Ecole  nationale  d'Agriculture  le  mardi 
11  mai;  elle  comprendra  des  béliers  dishley- 
inérinos  et  des  béliers  de  race  soulbdown. 

Un  se  rend  à  Grignon  par  la  station  de 
Plaisir-Grignon,  ligne  de  Paris  (Invalidesi  à 
Dreux  et  Granville. 

Congrès  de  l'Agriculture  française. 

Un  a  annoncé  ici  (u°  du  23  mars,  p.  212) 
que  le  deuxième  Congrès  de  l'Agriculture 
française,  organisé  par  la  Confédération  na- 
tionale des  Associations  agricoles,  se  tien- 
drait cette  année  à  Tours  (Indre-et-Loire).  La 
date  en  est  fixée  du  29  au  31  mai. 

Il  a  été  décidé  que  le  troisième  Congrès  se 
tiendrait  à  Alger  en  1921. 

Société  des  Agriculteurs  de  France. 

Le  Conseil  d'administration  de  la  Société 
.des  Agriculteurs  de  France  a  décidé  que  la 
session  annuelle  de  la  Société  se  tiendra  à 
Paris  du  3  au  7  mai. 

La  fièvre  aphteuse. 

De  tout  temps,  il  a  été  constaté  que  les  in- 
fractions aux  règlements  concernant  la  dé- 
sinfeclion  des  vagons  servant  au  transport 
des  animaux  provoquent  la  dissémination 
des  maladies  contagieuses.  Ce  fait  a  été  si- 
gnalé une  fois  de  plus  à  l'occasion  de  l'épi- 
zootie  de  lièvre  aphteuse  qui  sévit  actuelle- 
ment. Le  ministre  de  l'Agriculture  ne  pou- 
vait pas  rester  indilTérent.  C'est  pourquoi  il  a 
envoyé  aux  préfets,  à  la  date  du  22  mars, 
une  circulaire  dont  voici  la  partie  princi- 
pale : 

Les  constatations  faites  au  cours  de  l'épizoolie 
actuelle  de  lièvre  aphteuse  ont  fait  ressortir  l'im- 
périeuse nécessiti^  d'une  surveillance  plus  rigou- 
reuse de  la  désinfection  des  vagons  employés  au 
transport  des  animaux. 

De  nombreuses  enquêtes  ont  établi  que  des 
bovidés  en  provenance  d'exploitations  indemnes 
ont  créé  des  foyers  de  contagion  dans  les  ré- 
gions où  ils  étaient  expédiés,  après  avoir  été 
contaminés  pendant  le  transport. 

En  outre,  mes  services  ont  pu  constater  à  de 
très  nombreuses  reprises  que  des  vagous  non 
désinfeclés  sont  remis  en  chargement. 

il  importe  de  supprimer  cette  cause  de  diffu- 
sion de  la  maladie,  susceptible  d'entraîner  une 
hausse  nouvelle  sur  les  prix  de  la  viande  et  du 
Idit,  et  d'assurer  l'application  intégrale  des  dis- 
positions prévues  par  le  paragraptie  5  de  l'ar- 
ticle 1""  de  la  loi  du  12  janvier  1909  concernant  les 
interventions  du  vétérinaire  départemental  dans 


la  désinfection  du  matériel  des  chemins  de  fer„ 
des  quais  d'emban(uement  et  des  voies  d'accès 
des  gares. 

Assimilé  aux  foiiciionnaiies  du  contrôle,  le 
vétérinaire  départemental  devra  ètn,-  assermenté, 
alin  de  pouvoir  constater  par  des  profi-s-verbaus 
les  infractions  graves  commises  par  les  Compa- 
gnies, et  les  frais  résultant  de  cette  assermen- 
tation  pourront  être  prélevés  sur  le  crédit  de 
1  200  fr.  alloué  par  l'Etat  au  département  pou; 
les  frais  de  tournées  de  ce  chef  de  service. 

Porteur  de  la  Commission  que  vous  lui  délivi-e- 
rcz,  le  vétérinaire  départemental  devra  profiter 
de  ses  tournées  dans  le  département  pour  assu- 
rer, en  conformité  des  instructions  contenues 
dans  la  circulaire  interministérielle  du  1*"'  avril 
1908,  un  contrôle  elîéclif  et  permanent  dans  les 
gares  centres  de  désinfection,  ainsi  que  dans  les 
gares  ouvertes  à  l'expédition  et  à  la  réception 
des  animaux. 

Il  signalera  les  infractions  aux  prescriptions 
réglementaires  sur  la  désinfection,  soit  par  un 
rapport  spécial  qui  me  sera  immédiatement 
transmis  et  dans  lequel  il  indiquera  les  amélio- 
rations à  introduire  ou  les  modifications  à  ap- 
porter dans  le  service,  soit  par  un  procès-verbal 
qui  me  sera  adressé'  en  double  expédition.  S'il  y 
a  lieu,  ce  procès-verbal  sera  transmis  par  mes 
soins  aux  procureurs  de  la  République  aux  lins 
de  poursuites  judiciaires.  11  fera  connaître  : 

1°  La  gare  expéditrice,  le  numéro  du  vagon,  le 
numéro  et  la  date  du  train,  et  la  nature  du  char- 
gement du  vagon  non  désinfecté  à  sou  arrivée  ;; 
la  gare  où  l'infraction  aura  été  commise  ; 

2°  En  quoi  consiste  l'infraction  (absence  de 
l'étiquette  "  à  désinfecter  à  l'arrivée  »  ;  traces  de 
déjections  sur  le  plancher  ou  sur  Ips  parois  d'un 
vagon  poriant  une  étiquette  k  désinfecté  »,  etc.); 

'à"  La  gare  qui,  aux  termes  des  iustruclions  de 
la  Compagnie,  aurait  dû  opérer  la  désinfection 
et,  si  cette  gare  n'est  pas  pourvue  de  ce  qui  est 
nécessaire  à  la  désinfection,  la  gare  où  le  vagoii 
aurait  dû  être  envoyé  pour  être  désinfecté  avant 
d'être  remis  en  chargement. 

Un  procès-verbal  devra  être  établi  pour 
chaque  vagon  non  désinfecté,  loreque  les  vagons 
en  cause  feront  l'objet  d'expéditions  difTérentes. 

La  remise  en  vigueur  des  dispositions  lé- 
gales que  la  guerre  avait  fait  trop  souvent 
tomber  en  désuétude  ne  peut  qu'avoir  les 
plus  heureux  eflèts. 

L'élevage  dans  l'Hérault. 

Une  Société  départementale  d'encourage- 
ment à  l'élevage  du  bétail  s'est  constituée 
dans  l'Hérault.  L'n  de  ses  soucis  a  été  de  pro- 
voquer le  développement  de  l'élevage  du 
cheval  sur  le  plateau  du  Caylar  qui  possède 
un  nombre  relativement  important  de  ju- 
ments propres  à  la  reproduction.  Répondant 
à  sa  demande,  r.\dministration  des  Haras  a 
créé  une  station  de  monte  au  Caylar  et  elle  y 


272 


CHRONIQUE  AGKICOLE 


a  envoyé  deux  étalons  de  race  bretonne  de- 
mandés par  les  éleveurs.  La  Société  espère 
que,  dans  l'avenir,  les  viticulteurs  pourront 
trouver  dans  cette  région  une  partie  des  ani- 
maux que,  jusqu'ici,  ils  ont  été  obligés  de 
chercher  au  loin. 

Syndicats  d'élevage  en  Savoie. 

L'utilité,  et  même  la  nécessité  des  Syndi- 
cats d'élevage  sont  de  plus  en  plus  com- 
prises; bien  conduits,  ces  Syndicats  consti- 
tuent un  des  éléments  principaux  du  perfec- 
tionnement des  races,  même  de  celles  qui 
sont  considérées  comme  le  mieux  amélio- 
rées. 

La  Savoie  possède  une  race  bovine,  la  race 
tarine,  connue  pour  ses  qualités  laitières,  re- 
cherchée à  cet  égard  dans  la  région  méridio- 
nale. En  vue  du  développement  de  ces  quali- 
tés, .M.  Arthur  Cadoret,  directeur  des  Ser- 
vices agricoles  de  ce  département,  poursuit 
activement  la  création  de  Syndicats  d'éle- 
vage; à  cet  effet,  il  a  publié,  sous  le  titre 
Guide  à  l'usage  des  Syndicats  d'élevage  et  dos 
éleveurs  de  la  race  Tarine,  une  brochure  dans 
laquelle  il  a  réuni  des  indications  précises  sur 
la  constitution  de  ces  Syndicats  et  sur  les  ser- 
vices qu'ils  rendent  à  l'élevage.  Distribuée 
gratuitement,  cette  brochure  ne  peut  man 
quer  de  provoquer  un  mouvement  qui  sera 
éminemment  utile  aux  éleveurs. 

Les  moustiques  et  le  bétaU. 

Le  bétail  et  certains  animaux  de  basse- 
cour  jouent  un  rôle  important  dans  la  dé- 
fense contre  les  moustiques  qui  propagent  la 
fièvre  paludéenne.  M.  Jean  Legendre,  dans 
une  récente  communication  à  l'Académie  des 
Sciences  (22  mars  1920^,  a  cité  les  résultats 
de  ses  observations  faites  en  différents  lieux 
et  à  diverses  époques  depuis  1007. 

11  en  résulte  que  les  moustiques  attaquent 
surtout  les  lapins,  les  chevaux,  les  vaches  et 
les  porcs  de  préférence  à  l'homme  qui  se 
trouve  dans  le  voisinage.  La  protection  zoo- 
logique de  l'homme  contre  le  lléau  paludéen 
par  le  lapin  domestique  est  particulièrement 
intéressante,  l'élevage  en  étant  facile  à  la 
campagne  ;  il  y  a  donc  lieu  de  rapprocher  le 
clapier  de  la  maison  d'habitation. 

Les  volailles(Gallinacés  et  Palmipèdes),  aux 
colonies  comme  en  France,  ne  constituent 
aucune  protection  pour  l'homme  contre  les 
piqûres  de  moustiques;  ces  derniers  ne  cher- 
chent pas  à  les  piquer  à  travers  leur  matelas 
de  plumes,  ne  se  réunissent  pas  dans  les  pou- 
laillers, alors  qu'ils  sont  attirés  par  les  cla- 
piers, les  étables  et  les  porcheries. 


La  protection  de  l'homme  par  le  bétail 
n'exclut  pas  les  autres  moyens  défen.sifs  dont 
le  plus  efficace  est  la  destruction  des  larves 
de  Culicides  par  les  poissons. 

Nitrate  d'Ammoniaque. 

Le  nitrate  d'ammoniaque,  que  les  poudre- 
ries livrent  aux  agriculteurs,  (st  un  excellent 
engrais,  mais  il  a  le  défaut  de  devenir  rapi- 
dement déliquescent.  On  nous  signale  une 
méthode  imaginée  en  Il:ilie  par  le  professeur 
F.  Garelli,  directeur  du  laboratoire  de  chimie 
industrielle  du  lioyal  l'oiilecnico  de  Turin, 
pour  corriger  ce  défaut.  La  méthode  consiste 
à  mélanger  de  la  tourbe  en  poudre  à  une  so- 
lution dense  de  nitrate  d'ammoniaque;  on 
obtient,  après  séchage,  un  engrais  dit  tourbe 
azoti'e,  qui  renferme  16. 'i  0/0  d'azote,  0.6  0/0 
d'acide  phosphorique  et  1.8  0/0  de  potasse. 
L'azote  de  cet  engrais  se  décompose  ainsi  : 
azote  nitrique,  7.5  0/0;  azote  ammoniacal, 
7.5;  azote  organique,  1.4. 

D'après  des  essais  faits  dans  l'arrondisse- 
ment d'.\lba  iPiémonl),  l'aclion  de  cet  en- 
grais serait  à  peu  près  égale  à  celle  du  ni- 
trate de  soude. 

La  production  de  la  carpe. 

L'excursion  des  propriétaires  d'étangs, or- 
ganisée par  les  Services  commerciaux  de  la 
Compagnie  d'Orléans  pour  la  visite  des  éta- 
blissements piscicoles  de  Lorraine  et  d'Alsace, 
avait  fait  constater  le  grand  perfectionne- 
ment apporté  aux  races  de  carpes  de  ces 
régions.  La  Compagnie  vient,  en  consé- 
quence, d'organiser,  d'accord  avec  YUnion 
nationale  des  St/rtâicais  de  l' Etang,  l'achat  et 
le  transport  en  commun  de  géniteurs  bien 
choisis  de  ces  races,  pour  être  répartis  entre  ■ 
les  divers  syndicats  de  la  Sologne,  de  la 
Brenne  et  du  Limousin,  dans  les  conditions 
suivantes  : 

Un  vagon  spécial,  muni  d'un  moteur  et  de  bas- 
sins, a  ramené  de  Dieuze  ;iOO  carpes  mères  des 
races  écailleuse,  cuir  et  miroir,  âgées  de  cinq  à 
sept  ans,  qui  ont  été  distribuées  aux  intéressés 
dans  les  gares  de  La  Motte-Beuvron,  Argentou  et 
Ambazac. 

Le  transport  et  cette  distribution  ont  été  efl'ec- 
tués  dans  d'excellentes  conditions,  grâce  aux 
dispositions  prises  par  la  Compagnie  et  par 
M.  de  Tarade,  vice-présidest  de  l'I'nion  nationale 
des  .Syndicats  de  l'Etang. 

Une  notice  contenant  tous  renseignements 
utiles  sur  ces  races  et  les  précautions  à 
prendre  pour  la  réussite  des  opérations 
d'alevinage  sera  mise  gracieusement  à  la 
disposition  des  intéressés. 

Henry  Sagnieh. 


CULTLHES  EVANOUIES 


273 


PARTIE  OFFICIELLE 


Arrêté  du  3  avril  1920 
instituant  un  Comité  national  du  Blé. 

Art.  i".  —  11  est  institué  au  ministère  Je 
l'Agriculture  un  Comité  de  propagande,  dit 
Comité  national  du  blé,  qui,  d'une  manière  géné- 
rale, a  pour  objet  de  rechercher  tous  moyens 
propres  à  accroître  la  production  du  blé  et  de 
proposer  au  ministre  toutes  mesures  suscep- 
tibles d'en  assurer  l'application.  En  particulier, 
il  visera  à  : 

1»  Réunir  les  données  de  la  science  et  de  la 
pratique  les  plus  recommandables  à  l'heure 
actuelle; 

2°  Vulgariser  ces  données  dans  les  masses 
rurales  en  s'appuyanl  sur  les  services  relevant 
de  l'Administration  de  l'Agriculture,  les  Offices 
agricoles,  les  Associations,  les  divers  établisse- 
ments d'enseignement,  les  ligues,  la  presse  et 
toutes  institutions  susceptibles  d'aider  à  at- 
teindre le  but  envisagé; 

.3°  Généraliser  les  initiatives  syndicales  Je 
nature  à  aider  les  agriculteuis  dans  leur  exploi- 
tation et  à  provoquer  une  amélioration  de  leurs 
méthodes  de  travail; 

4°  Organiser  des  concours  de  blé  départe- 
■nentaux  et  régionaux. 

Alt.  2.  —  Le  Comité  national  du  blé  est  ainsi 
conçu  : 

Président.  —  Le  ministre  de  l'Agriculture. 

Vice-présidents.  —  Le  président  de  la  Commis- 
sion d'Agriculture  du  Sénat;''  le  président  de  la 
Commission  d'Agriculture  de  la  Chambre;  le 
président  de  l'Académie  d'Agriculture;  le  prési- 
dent de  la  Confédération  nationale  des  Associa- 
tions agricoles. 

Secrétaire  général.  —  L'n  inspecteur  général 
de  l'Agriculture. 


Secrétaire  adjoint.  —  Un  directeur  départe- 
mental des  Services  agricoles. 

Membres. —  Deux  représentants  de  :  la  Commis- 
sion d'Agriculture  du  Sénat  ;  Je  la  Commission 
d'Agriculture  de  la  Chambre;  du  Groupe  agricole 
du  Sénat;  du  Groupe  de  la  Défense  paysanne  de 
la  Chambre. 

L'n  délégué  par  Office  agricole  régional. 

Un  délégué  Je  :  la  Confédération  nationale 
des  Associations  agricoles;  la  Société  nationale 
d'encouragement  à  l'Agriculture;  La  Société  des 
Agriculteurs  de  France;  la  Fédération  nationale 
de  la  Coopération  et  de  la  Mutualité  agricoles; 
l'Union  centrale  des  Syndicats  agricoles;  la 
Société  nationale  de  protection  de  la  main- 
d'œuvre  agricole;  La  Fédération  nationale  des 
Syndicats  et  Coopératives  de  culture  mécanique. 

Un  délégué  de  :  l'Association  nationale  de  la 
Meunerie  française;  la  Fédération  nationale  des 
Coopératives  de  consommation  ;  la  Ligue  natio- 
nale des  économies;  la  Ligue  française;  l'Union 
française  ;*  la  Ligue  de  l'enseignement;  l'Union 
des  grandes  associations  françaises  pour  l'essor 
national;  l'Association  Je  la  Presse  agricole. 

Un  représentant  du  :  ministère  de  la  Guerre; 
ministère  des  Finances;  sous-secrétariat  d'Etat 
du  ravitaillement;  ministère  de  l'Instruction 
publique  ;  Archevêché  de  Paris;  Consistoire  pro- 
testant; Consistoire  central  des  Israélites  de 
France. 

Dix  membres  nommés  par  le  ministre  de 
l'Agriculture. 

Art.  3.  —  La  désignation  des  représentants 
ou  délégués  visés  à  l'article  2  devra  être  notifiée 
au  cabinet  du  ministre  de  l'Agriculture  dans  un 
délai  de  dix  jours,  à  dater  de  la  publication  du 
présent  arrêté. 

Art.  4.  —  Le  directeur  de  l'Agriculture  est 
chargé  de  l'exécution  du  présent  arrêté. 


CU[.TURES  ÉVANOUIES 


Roses  de  Puteaux.  —  Vins  de  Suresnes. 

La  marée  sans  reflux  des  constructions 
faubouriennes  autour  de  Paris  a  fait  dispa- 
raître bien  des  terrains  agricoles,  remplacés 
par  les  usines  et  les  habitations  ouvrières. 
Les  courtes  monographies  consacrées  ici  a 
l'horticullure  parisienne  ont  montré  des 
industries  rurales  encore  florissantes  et 
d'autres  menacées  d'être  complètement  aban- 
données. Déjà,  certaines  communes,  agrestes 
il  y  a  moins  d'un  demi-siècle,  ont  perdu  toute 
trace  de  leur  ancienne  richesse  agricole. 
Ainsi  les  pentes  du  Monl-Valérien  tournées 
vers  la  Seine. 


Elles  eurent  cependant  leur  célébrité, 
Suresnes  surtout,  qui  devait  à  ses  vignobles 
une  réputation  que  n'obtenaient  pas  des 
crus  cependant  dignes  de  gloire  et  qui  de- 
vaient se  borner  à  l'estime  de  leur  'province, 
comme  Bourgueil,  la  Tourangelle  ou  Ttiiau- 
court,  la  Lorraine.  Le  suresnes,  au  contraire, 
avait  une  illustration  universelle,  grâce  aux 
traditions  qui  le  présentaient  comme  ayant 
fait  les  délices  de  nos  rois,  notamment  du 
plus  populaire  d'entre  eux  :  Henri  IV. 

Un  village  voisin,  aujourd'hui  grosse  ville, 
formant  avec  Suresnes  une  seule  agglomé- 
ration, Puteaux,  fournissait  lui  aussi  le  vin 
de  Suresnes,  mais  il  s'enorgueillissait  sur- 


2Tt 


CULÏL'HES  EV.VNUL'IES 


tout  d'une  autre  produclion,  la  rose  à  piir- 
fum.  Disparues  aussi  ses  roseraies,  rempla- 
cées par  des  rues  moroses,  bordées  de 
conslruclions  banales. 

Le  gracieux  village,  devenu  gros  centre 
manufaciurier,  est  maintenant  sans  cesse 
recouvert  par  un  plafond  de  brumes  fuligi- 
neuses et  ctiaque  jour  voit  s'épaissir  le  rideau, 
tant  naissent  rapidement  les  fabriques.  Les 
derniers  espaces  libres  ne  tarderont  pas  à 
être  recouverts.  Même  en  reste-t-il? 

Ce  fut  cependant  un  site  riant.  Puteaux  se 
groupait,  tout  menu,  entre  les  collines  aux 
pentes  douces  revêtues  de  jardins  tleuris  et 
la  Seine  enchâssant  une  longue  île  ver- 
doyante. Il  y  avait  là  des  châteaux  et  des 
parcs  d'une  grande  splendeur,  la  campagne 
était  couverte  de  champ  de  rosiers  plus 
vastes  et  nombreux  même  que  ceux  de  Fon- 
lenay-aux-Roses,  quand  celui-ci  se  vouait  à  la 
Heur.  On  y  cultivait  la  rose  pour  la  produc- 
tion de  l'essence.  Au  milieu  du  xix"  siècle 
encore,  lorsque  Puteaux  avait  moins  de 
ri  000  âmes  et  couvrait  un  espace  restreint, 
le  quartier  de  Chantecoti  était  réputé  pour 
ses  plantations  de  rosiers. 

Aujourd'hui,  Chantecoq,  compris  entre  le 
chemin  de  fer  de  Versailles  et  la  route  de 
Suinl-Germain,  est  couvert  de  maisons. 
Cueille-t-on  encore  les  pétales  de  roses  dans 
quelque  jardin  échappé  aux  allotissements  ? 
•l'en  doute.  C'est  donc  au  point  de  vue  rétros- 
pectif que  je  donne  la  production  d'un  rosier  : 
20  à  30  grammes  par  jour. 

Cette  culture  fut  active  jusque  vers  187.'), 
elle  rendait  des  services  considérables  à 
1  industrie  de  la  parfumerie,  des  ce  moment 
tlorissante  à  Paris  et  dans  la  banlieue.  60  à 
80  cullivaleurs  s'y  adonnaient,  leurs  produits 
étaient  vendus  sur  le  carreau  des  halles,  en 
môme  temps  que  les  primeurs  :  pommes  de 
terre  quarantaine,  pois  verts,  haricots,  etc. 
La  récolte  avait  lieu  tous  les  trois  jours,  un 
arpent  pouvant  donner  30  kilogr.  de  pétales. 
L'arpent  de  Puteaux  vaut  100  perches  et  la 
perche  ai"'. 10. 

Longtemps,  les  rapports  entre  cultivateurs 
et  parfumeurs  furent  excellents,  mais  ceux-ci 
prirent  la  fâcheuse  habitude  de  ne  faire 
paraître  les  commis  chargés  de  l'achat  qu'au 
moment  où  l'impitoyable  cloche  de  fermeture 
du  carreau  annonçait  0  heures.  Alors,  les 
employés  offraient  des  prix  dérisoires  et  les 
vendeurs  étaient  obligés  de  céder,  car  les 
pétales  de  roses  ne  peuvent  se  conserver.  11 
vint  un  moment  oii  celte  culture  ne  rappor- 
tait presque  rien,  alors  les  cultivateurs, 
gagnant  davantage  à  produire  les  légumes 


de  primeur,  arrachèrent  leurs  rosiers,  il  ne 
parut  plus  de  pétales  sur  le  carreau  des 
Halles. 

Ce  fut  une  stupeur  dans  la  |)arfumerie;  les 
grandes  maisons,  privées  d'une  matière  pre- 
mière indispensable  que. seul  Puteaux  pro- 
duisait, supplièrent  les  paysams  de  planter 
de  nouveau,  offrant  des  conditions  meil- 
leures. Aucun  ne  céda;  ils  étaient  encouragés 
dans  leur  résistance  par  une  nouvelle  forme 
de  culture  de  rosiers,  fin  avait  trouvé  un 
débouché  pour  la  rose  mousseuse  à  l'état  de 
boutons  à  peine  entrouverts.  Les  fleuristes 
de  Paris,  les  commissionnaires  pour  l'Angle- 
terre, l'Allemagne,  la  Russie  donnèrent  à  ce 
commerce  un  développement  extraordinaire. 

J'ai  obtenu  ces  renseignements  d'un  de 
ces  cultivateurs  de  roses,  retiré  dans  une 
charmante  villa  sur  les  pentes  de  Chantecoq, 
M.  Derue,  lieureux  de  me  parier  de  ce  passé 
qui  semble  si  lointain.  Il  faisait  de  i  200  à 
2  000  bouquets  de  roses  mousseuses  par 
jour,  chaque  bouquet  contenait  12  boutons 
et  se  vendait  'M  centimes. 

Cette  aimable  industrie  a  disparu  à  son 
tour,  non  pas  complètement,  car  j'ai  ren- 
contré quelques  petits  champs  de  rosiers  en 
montant  cl  Chantecoq  par  la  rue  de  Colouibes 
et  en  me  rendant  à  Suresnes  par  les  pentes 
du  Mont  Valéi'ien,  mais  combien  nous 
sommes  loin  de  cette  époque  où  ces  collines 
étaient  une  montagne  fleurie  et  parfumée  '. 
Des  rues  et  des  boulevards  les  découpent, 
des  habitations  se  construisent  partout,  .le 
ne  reconnais  plus  ces  campagnes  parcourues 
au  temps  où,  étant  soldat,  je  fis  ici  des  pro- 
menades heureuses. 

Le  rosier,  alors,  couvrait  les  pentes  infé- 
rieures, plus  haut  c'était  la  vigne  —  elle 
aussi  disparue  —  non  moins  ('tendue  qu'à 
Suresnes:  Puteaux  prétendait  nième  que  ses 
vins  étaient  supérieurs  à  ceux  de  sa  voisine. 
M.  Derue  me  rappelait  que  Pierre  Dupont 
habitait  alors  la  rue  des  Pavillons.  Il  y 
improvisa  sa  chanson  :  Ma  iigne,  si  popu- 
laire jusqu'au  moment  où  l'inepte  couplet  de 
calé  concert  eut  apparu.  Mais  Suresnes  seule 
rappelle  par  un  nom  de  rue  le  bon  chanson- 
nier des  Bœufs  et  de  la  Vi'jne.  Puteaux 
l'oublia. 

Le  rôle  agricole  de  Puteaux  est  donc 
eflacé;  à  peine  re;^te-t-)l  quelques  petits  cul- 
tivateurs faisant  le  bouton  de  rose  et  l'oignon 
à  fleur,  et  d'étroits  pans  de  vigne.  Mais,  bien 
souvent,  l'enclos  est  affligé  d'un  écriteau 
l'annonçant  à  vendre  comme  terrain  à  bàiir. 
Il  faut  se  hâter  si  l'on  veut  encore,  en  juin, 
voir  quelque  vestige  d'une  industrie  rurale 


LA  DÉGÉNÉRESCENCE  DE  LA  POMME  DE  TERRE 


213 


jadis  si  prospère.  Les  grandes  manufactures 
l'ont  remplacée.  Puteaux  y  perdit  toute  sa 
grâce,  bien  qu'il  lui  reste  de  larges  vues  sur 
le  bois  de  Boulogne  et  Paris. 

La  place  du  Marché,  cœur  de  la  cité 
actuelle,  était  un  champ  de  roses;  ii  ses 
abords,  de  beaux  domaines  avaient  un  rôle 
agricole  intéressant,  même  pasioral,  car 
Puteaux  était  un  centre  d'élevage  du  mou- 
ton. Vers  183.5,  le  baron  Seillière  y  possédait 
un  beau  troupaau  de  mérinos.  Et  l'île,  qui 
commence  à  se  transformer  et  à  se  couvrir 
d'usines,  fut  elle-même  un  magnifique  do- 
maine horticole  :  un  Hotlischild  y  installa  une 
ferme  modèle. 

Si  Puteaux  a  perdu  ses  roses,  Suresnes  n'a 
plus  les  vignes  qui  furent  sa  gloire,  ou  du 
moins  en  reste-1-il  bien  peu,  çà  et  là,  quelque 
carré  au  long  dés  voies  nouvelles  découpant 
les  flancs  de  la  colline  et  que  d'humbles 
pavillons  commencent  à  border  en  attendant 
les  villas,  elles-mêmes  destinées  à  être  rem- 
placées par  les  grandes  constructions  à  plu- 
sieurs étages.  Le  vin  de  Suresnes  a  vécu, 
celui  que  l'on  connut  il  y  a  peu  d'années  et 
encore  récolté  par  de  bien  rares  vignerons 
est  d'ailleurs  une  sorte  de  piquette  ;  son 
àpreté  fait  paraître  fort  étrange  la  réputation 
dont,  pendant  lunt  de  siècles,  a  joui  le  Su- 
resnes. Nos  rois  en  faisaient  cadeau  à 
d'autres  majestés  et  aux  grands  personnages. 
Henri  IV,  dit  une  légende  que  j'ai  rappelée 
plus  haut,  le  goûtait  fort,  mais  il  voulait 
sans  doute  plaire  à  la  population  d'une 
paroisse  où  se  iirépara  l'entente  destinée  à 
lui  assurer  définitivement  le  trône. 

La  viticulture  a  donc  disparu.  Cependant, 
elle  tint  une  place  considérable  dans  l'acti- 
vité locale,  on  peut  dire  qu'elle  était  la  vie 
même  de  Suresnes.  Les  plans  de  la  com- 
mune, vers  IHtiO,  montrent  tout  le  pays  cou- 
vert de  vignes  sur  les  pentes,  jusqu'aux 
glacis  du  Mont-Valérien.  Le  village  et  l'étroite 
bande  plane  au  bord  de  la  Seine  sont  seuls 
indiqués  comme  à  l'état  de  jardius,  de  cul- 
tures et  peut-être  de  prairies.  Aujourd'hui, 
on  peut  parcourir  tout  le  terroir  sans  ren- 
contrer de  vignes,  sinon  deux  ou  trois  petits 
coins  destinés  à  faire  place  aux  bicoques 
édifiées  par  des  ouvriers  ou  des  petits  com- 


merçants ayant  consacré  leurs  économies  à 
l'acquisition  d'un  lopin  de  terre.  Parfois,  de 
modestes  spéculateurs  construisent  d'écono- 
miques maisons  de  rapport  rempliiitant  la 
vigne  «  qui  se  chaulTait  au  soleil  comme  un 
vert  lézard  »  a  dit  [Pierre  Dupont. 

Quelle  était  la  surface  occupée  par  la 
vigne  à  Suresnes  et  à  Puteaux?  .'Vu  milieu 
du  xix"  siècle,  on  évaluait  pour  le  dépar- 
tement de  la  Seine  l'étendue  du  vignoble  à 
-2  730  hectares;  trente  ans  après,  elle  était 
descendue  à  83r3,  puis,  en  1892,  à  493.  Ce 
chilTre  se  maintint  asse^.  longtemps,  puisque 
la  statistique  de  1909  donnait  i'^'l  hectares 
ayant  produit  21  803  hectolitres  contre  7  042 
en  1899.  La  plus  grande  partie  de  ce  terroir 
couvrait  les  pentes  du  Mont  Valérien.  De- 
puis 1900,  l'industrie  a  fait  de  tels  progrès,  a 
fait  accroître  si  con>idérablenienl  les  anciens 
villages  devenus  villes,  que  l'on  ne  trouve 
pas,  sur  la  carie  de  l'Etat  major  en  couleurs, 
l'indication  de  vignes  dans  ces  parages. 
C'est  donc  au  passé  qu'il  faut  parler  du  vin 
de  Suresnes,  comme  des  roses  de  Puleau.K. 

Les  21  803  hectolitres  récoltés  dans  la 
Seine,  en  cette  remarquable  année  190tl, 
avaient  une  valeur  de  700  000  fr.,  près  de 
3,3  fr.  l'hectolitre.  Or,  la  moyenne,  pour  la 
France,  était  alors  de  17  fr.  40.  Le  suresnes 
avait  ainsi  un  rang  très  honorable.  11  le 
devait  à  ce  qu'il  était  encore  recherché  des 
Parisiens.  Mais  les  tables  bourgeoises  le  dé- 
daignaient. i>  Pourtant,  celte  boisson,  raconte 
le  médecin  de  François  I",  Jean  Gauthier  avait 
la  place  d'honneur  à  la  table  des  Valois!  » 
Ceux  qui  burent  le  vin  de  Suresnes  actuel 
s'accordent  à  le  trouver  détestable.  Peut-être 
les  vignerons  ont-ils  sacrifié  à  la  quantité,  en 
abandonnant  de  fins  cépages  pour  d'autres 
produisant  davantage'.' 

Ces  réflexions  sont  bien  rétrospectives,  car 
les  derniers  carrés  de  vigne  de  Suresnes 
auront  bientôt  le  sort  de  celles  de  Passy  et 
d'Auteuil  dont  le  souvenir  est  gardé  par  une 
rue  des  Vignes.  Le  Mont-Valérien  ne  trône 
plus  au  milieu  des  pampres.  Sur  toutes  ses 
pentes  tournées  au  soleil  il  n'y  aura  bientôt 
que  des  maisons. 

Ardoli.x-Dumazet. 


LA  DÉGÉNÉRESCENCE  DE  LA  POMME  DE  TERRE 


Il  y  a  dégénérescence  héréditaire  lorsque 
les  parents  transmettent  certaines  tares  à 
leurs  enfants. 

0r,  la  reproduction  sexuée  n'entre  généra- 


lement pas  en  jeu  dans  le  cas  de  la  pon:ime 
de  terre,  qui  n'est  le  plus  souvent  multipliée 
que  par  tubercules,  c'est-à-dire  par  un  véri- 
table bouturage.  En  ce  qui  concerne  cette 


216 


LA  DÉGÉNÉRESCENCE  DE  LA  POMME  DE  TERRE 


plante,  les  différences  qui  existent  entre  un 
pied  et  celui  sur  lequel  a  été  pris  le  tubercule 
dont  il  provient  ne  sont  donc  pas  du  même 
ordre  que  celles  par  lesquelles  un  individu  se 
distingue  de  ses  parents. 

Nous  renvoyons  ceux  de  nos  lecteurs  que 
ce  sujet  intéresserait  à  la  discussion  que  le 
professeur  Giissow  lui  a  consacrée  dans  un 
article  du  Journal  of  tbe  Hoyal  Horticultural 
Society,  vol.  XII,  part.  3. 

Donc,  si  nous  employons  le  terme  de  dégé- 
nérescence, c'est  en  connaissance  de  cause  et 
pour  nous  conformer  aux  usages  des  agricul- 
teurs. 

La  question  de  lu  dégénérescence  de  la 
pomme  de  terre  préoccupe  depuis  fort  long- 
temps les  agronomes  puisque,  dès  le  30  mars 
1786,  Parmenlier  faisait  à  l'Académie  Royale 
d'Agriculture  une  communication  à  ce  sujet. 
A  cette  époque,  le  problème  se  posait  déjà 
ainsi  qu'il  se  présentait  encore  récemment. 

Des  pommes  de  terre  dégénèrent  lorsque 
leur  rendement  a  une  tendance  à  baisser 
d'année  en  année.  Il  y  a  un  fléchissement 
dans  la  production,  lequel  est  fréquemment 
accompagné  de  modifications  morpholo- 
giques ou  de  réductions,  subies  par  les  di- 
verses parties  de  l'appareil  végétatif,  de  telle 
sorte  que  les  plantes  offrent  en  général  un 
aspect  misérable  et  souffreteux.  Mais,  étant 
données  les  différences  d'allure  que  présen- 
tent les  végétaux  atteints  de  dégénérescence, 
il  est  certain  que  sous  ce  même  terme  on  en- 
globe des  affections  fort  diverses.  Malheureu- 
sement, dans  la  volumineuse  littérature,  con- 
sacrée à  cette  question,  les  descriptions  mor- 
phologiques des  plantes  dégénérées  sont  ra- 
res ou  peu  précises.  On  conçoit  que  l'absence 
de  données  à  ce  sujet  réduise  quelque  peu  la 
valeur  de  mémoires,  par  ailleurs  fort  intéres- 
sants. 

Nous  n'entreprendrons  certes  par  l'histo- 
rique de  cette  question,  mais  nous  nous  bor- 
nerons à  rappeler  comment  elle  s'est  présen- 
tée jusqu'à  présent  et  comment  on  l'envisage 
généralement  encore  en  France.  D'ailleurs, 
le  lecteur,  qui  désire  se  documenter  à  ce  su- 
jet, devra  se  reporter  aux  très  intéressants 
articles  sur  les  pommes  de  terre,  dans  les- 
quels deux  agronomes  éminents,  MM.  Mottet 
et  Malpeaux,  font  une  assez  large  place  à  ce 
qui  a  trait  à  la  dégénérescence. 

Notions  les  plus  répandues 
sur  la  dégénérescence. 
Elles  peuvent  se  ramener  aux  principes 
suivants  : 
I.  Il  est  fréquent  de  voir  baisser  progres- 


!  sivement  le  rendement  d'une  variété  qui, 
après  avoir  été  introduite  dans  un  milieu  dé- 
terminé, y  est  cultivée  pendant  une  série 
d'années  à  partir  de  tubercules  pris  sur 
place. 

II.  Après  avoir  donné  d'excellents  résul- 
tats, certaines  variétés  se  mettent  à  décliner 
avec  une  rapidité  plus  ou  moins  grande.  Dans 
ce  cas,  la  dégénérescence  peut,  il  est  vrai, 
avoir  une  gravité  variable  suivant  les  mi- 
lieux, mais  elle  paraît  à  peu  près  générale 
pour  une  variété  déterminée,  laquelle  semble 
s'en  aller  de  vieillesse.  Elle  serait,  dit-on, 
usée  par  suite  d'une  trop  longue  multiplica- 
tion par  voie  asexuée. 

III.  En  s'exerçant  pendant  une  série  d'an- 
nées, les  attaques  réitérées  du  Phytophtora 
infestans  peuvent  affaiblir  une  v.iriété  de 
pomme  de  terre  au  point  de  la  faire  dégé- 
nérer. 

Inlerprétallon  et  discussion  de  ces  faits.  — 
1"  Il  est,  en  effet,  fréquent  de  voir  baisser  h- 
rendement  des  pommes  de  terre  appartenant 
à  une  variété,  qui  est  cultivée  depuis  un  cer- 
tain temps  sur  le  même  terrain.  Cependant, 
il  convient  de  remarquer  qu'il  n'en  est  peut- 
être  pas  toujours  ainsi  et  que  certaines  sortes 
arrivent  sans  doute  à  se  maintenir  assez 
longtemps  dans  une  même  station,  sans  qu'il 
ait  été  nécessaire  de  renouveler  leurs  se- 
mences. Il  est  vraisemblable  que,  seules  les 
variétés  insuffisamment  adaptées  aux  condi- 
tions de  milieux  réalisées  dans  une  localité 
déterminée,  finissent  par  y  manifester  des 
symptômes  de  dégénérescence,  qu'elles  ne 
présentent  pas  dans  leur  pays  d'origine. 

Les  qualités  acquises  dans  le  milieu  d'ori- 
gine semblent  se  maintenir  durant  les  pre- 
mières années  pour  se  perdre  ensuite  dans 
la  mesure  où  la  station,  où  s'est  effectuée  la 
plantation,  diffère  à  certains  égards  de  celle 
d'où  la  semence  a  été  tirée. 

Tous  les  agriculteurs  savent  que  le  remède 
à  apporter  à  la  dégénérescence,  déterminée 
par  une  culture  prolongée  dans  le  même  lieu, 
consiste  dans  le  renouvellement  des  tuber- 
cules de  semence.  Cette  pratique  était  d'ail- 
leurs déjà  préconisée  par  Parmentier. 

D'après  M.  Quanjer,  les  récoltes,  relative- 
ment imporlantes,  qui  suivent  l'introduction 
d'une  variété  dans  une  contrée,  tiennent  sou- 
vent à  ce  que  l'on  ne  dispose  d'abord  que 
d'un  poids  assez  faible  de  tubercules  de  se- 
mence, qui  n'occupent  qu'un  petit  champ. 
Or,  la  proportion  des  végétaux,  qui  profilent 
des  conditions  avantageuses  de  nutrition 
qu'ils  trouvent  sur  les  bords  de  la  pièce,  est 


LA  DÉGÉNEKESCENCE  DE  LA  POMME  DE  TEUlîE 


217 


naturellement  d'autant  plus  considéraole  que 
cette  dernière  est  moins  étendue.  Dans  ces 
conditions,  lorsque  la  variété  sera  semée 
dans  un  grand  cliauip,  la  production  par 
pied  pourra  baisser. 

En  tous  cas,  le  dépaysement  ne  peut  don- 
ner de  bons  résultats  que  lorsqu'il  est  appli- 
qué avec  discernement.il  s'agit,  en  elïel,de  se 
préocouper  des  possibilités  d'adaptation  des 
plantes  introduites.  Du  reste,  le  jimbléme 
est  fort  complexe;  p:ir  exemple,  il  semble- 
rait a  firivri  que  les  tubercules  doivent  être 
tirés  de  régions  à  conditions  aussi  semblables 
que  possible  à  celles  qui  régnent  dans  li  lo- 
calité oi^i  ils  sont  importés.  Ur,  on  doit  recon- 
naître qu'on  obtient  parfois  de  meilleurs  ré- 
sullats  lorsque  le  milieu  d'origine  dillére  no- 
tablement de  celui  où  l'on  se  propose  de 
planter.  A  cet  égard,  on  peut  distinguer  deux 
cas  : 

1°  Le  pays  d'où  l'on  tire  les  tubercules 
convient  mieux  aux  pommes  de  terre  que  ce- 
lui où  l'on  introduit  ces  dernières.  L'agricul- 
teur bénéficie  alors  pendant  les  premières 
années  de  culture  des  qualités  acquises  dans 
le  pays  d'origine,  avant  qu'elles  ne  s'atté- 
nuent ou  disparaissent  sous  l'action  du  mi- 
lieu. 

C'est  peut-être  surtout  parce  que  certains 
terrains  du  Limousin  et  de  la  Bretagne  sont 
favorables  aux  pommes  de  terre  que  les  tu- 
bercules de  ces  régions  sont  fréquemment 
exportés  pour  la  semence. 

Suivant  Perret,  on  peut  invoquer  une 
autre  cause  pour  expliquer  la  valeur  des 
pommes  de  terre  de  ces  dernières  contrées. 
D'après  lui,  les  semences  de  la  Bretagne  et 
de  l'Ouest  doivent  vraisemblablement  leurs 
qualités  à  ce  que  ces  régions  étant  plus  rap- 
prochées de  la  mer,  le  renouvellement  des 
semences  par  l'importation  des  variétés  an- 
glaises a  pu  s'elléctuer  facilement.  11  en  était 
de  même  pour  les  contrées  des  Vosges  et  du 
Nord,  dont  les  variétés  étaient,  avant  la 
guerre,  renouvelées  par  des  sortes  récentes 
(semis)  venant  d'Allemagne. 

Dans  d'autres  cas,  ce  doit  être  le  climat  qui 
assure  les  qualités  qu'on  reconnaît  aux  pom- 
mes de  terre  de  certaines  contrées.  On  sait 
par  exemple  que  les  tubercules  provenant 
de  régions  relativement  froides  (montagnes, 
contrées  plus  septentrionales  que  celles  où 
on  veut  les  cultiver)  donnent  généralement 
de  bons  résultats.  Ce  sont  des  conclusions 
auxquelles  on  est  parvenu  aussi  bien  en  Amé- 
rique qu'en  Europe. 

.Motlet  se  demande  si  ce  n'est  pas  à  l'in- 
complète maturité   des    tubercules,  qui  en 


proviennent,  que  peut  être  attribuée  la  supé- 
riorité des  semences  issues  des  régions 
froides. 

2"  La  contrée  qui  a  fourni' la  semence  est 
peu  favoraliie  à  la  plupart  des  variétés  de 
pommes  de  terre.  Mais  on  y  cultive  cepen- 
dant une  soiie,  qui  est  fort  bien  adaptée  à 
ces  conditions  spéciales  et  y  a  acquis  une 
rusticité,  qui  peut  être  avantageusement 
exploitée  ailleurs.  C'est  ainsi  que  Quanjer 
rapporte  que,  d'après  Van  Bavegon  (1782), 
les  cultivateurs  de  Saint  Gille  et  Baafrode 
obtiennent  une  amélioration  temporaire  en 
achetant  leur  semence  à  Lonfergale  et  Sta- 
nlialTet,  où  le  sol  est  plus  lourd  que  dans 
leurs  champs.  Il  est  vrai  que  dans  les  cas 
cités  par  Quanjer,  il  s'agit  sans  doute  d'une 
dégénérescence  particulière  due  à  la  maladie 
de  l'enroulement. 

II.  On  a  souvent  signalé  la  décadente  de 
certaines  variétés,  soit  cliez  la  pomme  de 
lerre,  soit  chez  les  arbres  fruitiers. 

Il  est  hors  de  doute  qu'on  a  conslaté  le 
déclin  de  certaines  sortes  qui  furent  remar- 
quables. 

C'est  ainsi  qu'en  ce  qui  concerne  lapomme 
de  terre.  Malpeaux  signale  que  la  Richter 
Imperutor,  préconisée  par  Aimé  Girard,  ne 
réussit  plus.  AJaerker,  Cimbal,  Krûger,  Land- 
juvell,  Magnum  Bonum,  qui  l'avaient  rem- 
placée sont  toutes  plus  ou  moins  délaissées. 

Géanle  bleue  perd  ses  qualités  productives, 
sans  pour  cela  disparaître  complètement. 

Fin  de  Siècle,  Institul  de  Beauvais,  très 
appréciées  à  leur  origine,  sont  devenues  ca- 
pricieuses dans  leurs  rendements. 

Par  contre,  on  connaît  quelques  variétés 
très  anciennes,  telles  que  la  Chave,  qui  ont 
plus  d'un  siècle  d'existence. 

Donc  si  la  dégénérescence  résulte  d'un 
épuisement  par  sénilité,  l'action  de  cette 
dernière  se  fait  sentir  d'une  manière  très 
inégale  suivant  les  variétés  considérées. 

Perret  signale  que  dans  sa  région  (canton 
de  Saint-Bonnet-le-Chàteau)  (Loire)  se  serait 
produite  une  décadence  très  rapide  de  la  plu- 
part des  variétés  :  Early  rose,  Chardon, 
Géanle  bleue,  llichler  Imperalor,  Franco- 
Busse,  Imliiut  de  Beauvais,  Fin  de  Siècle, 
Merveille  d'Amérique,  une  série  de  Profes- 
seurs se  sont  mises  à  décliner  rapidement  à 
partir  de  1^10,  tandis  qu'on  voyait  appa- 
raître dans  les  champs  des  déformations  du 
feuillage.  Il  semble  bien  que,  dans  ce  cas-là, 
il  s'agisse  d'une  maladie,  dont  nous  parlerons 
plus  loin,  plutôt  que  de  la  sénilité.  11  est  vrai- 
semblable du  reste  qu'on  met  sur  le  compte 


218 


LA  DÉGÉNÉRESCENCE  DE  LA  l'UMME  DE  TElilE 


de  ce  facteur  des  dégénérescences,  qui  onl 
une  toute  autre  cause. 

Mottel  paraît  considérer  que  la  dégénéres- 
cence résulte  plus  fréquemment  d'un  choix 
de  semences  efl'ectué  sans  discernement  que 
d'un  abâtardissement  général  de  la  variété. 
Ainsi  l'importance  de  l'état  des  semences 
passerait  avant  le  choix  des  variétés. 

Au  contraire,  Perret  montre  que,  depuis 
1910,  dans  sa  région,  certaines  variétés  dé- 
clinent rapidement,  alors  que,  chez  d'autres, 
la  production  s'est  maintenue  à  son  taux 
normal.  Dans  ces  dernières  années,  conclut-il, 
le  facteur  variété  a  dominé  les  autres  et  de 
beaucoup. 

Ainsi  que  nous  venons  de  l'indiquer,  dans 
l'espèce,  il  s'agit  ici  de  la  dégénérescence 
accompagnée  d'enroulement  des  feuilles, 
laquelle  a  peut-être  une  origine  parasitaire. 
Aussi  les  opinions  de  Mottet  et  Perret  ne 
doivent-elles  sans  doute  pas  être  opposées 
l'une  à  l'autre,  car  ces  deux  auteurs  ne  par- 
lent vraisemblablement  pas  des  mêmes  sortes 
d'abâtardissement.  D'ailleurs,  nous  verrons 
que,  même  en  ce  qui  concerne  la  dégénéres- 
cence accompagnée  d'enroulement,  Quanjer, 
dont  la  compétence  est  indéniable,  admet 
l'importance  primordiale  de  l'état  des  se- 
mences. 

Nous  ne  saurions  discuter  ici  la  question 
si  complexe  de  la  décrépitude,  dans  laquelle 
les  variétés  multipliées  par  voie  agame  tom- 
beraient avec  le  temps.  Mais  nous  croyons 
devoir  rappeler  brièvement  comment  elle 
s'est  posée  et  se  présente  encore  actuelle- 
ment. 

Multiplier  une  plante  par  bouture  revient, 
dit-on,  à  fragmenter  son  individu  en  élé- 
ments, qui  emportent  avec  eux  les  qualités 
et  les  défauts  de  celle  dont  ils  sont  issus,  y 
compris  les  particubirités  physiologiques 
inhérentes  à  son  âge.  En  d'autres  termes, 
tous  les  végétaux  qui  proviennent  de  bou- 
tures prises  sur  le  même  individu,  sont  aussi 
éloignés  que  lui  de  l'influence  rajeuni.s=ante 
de  l'acte  sexuel,  de  telle  sorte  qu'ils  sont 
destinés  à  vieillir  et  à  décliner  en  même 
temps  que  ce  dernier. 

A  rencontre  de  cette  théorie,  on  peut  invo- 
quer les  faits  suivants  : 

1°  Certaines  espèces  ne  sont  multipliées 
que  par  voie  asexuée  (Peuplier  pyramidal. 
Saule  pleureur,  Bambous,  elc.1; 

2°  Bien  que  très  âgées,  certaines  variétés 
d'arbres  sont  encore  en  très  bonne  forme 
(Kxemple  :  Pommier  «  Winler-Pearmain  », 
qui  a,  au  minimum,  1  200  ans  d'existence). 

Aussi,  cette  manière  de  voir  est-elle  à  peu 


près  abandonnée.  Il  n'en  est  pas  de  même 
de  celle  que  nous  allons  exposer. 

Il  est  assez  généralement  admis  que  la 
multiplication  agame  ne  permet  la  variation 
que  dans  des  limites  plus  restreintes  que  la 
reproduction  sexuée.  Les  végétaux  propagés 
uniquement  par  bouture  ne  subissent  pas 
d'autres  variations  que  celles  déterminées 
par  le  milieu.  Lorsque  l'action  de  ce  dernier 
e^t  défavorable,  elle  finit  par  modifier  la  va- 
riété, qui  lui  est  constamment  soumise,  en 
atténuant  certaines  de  ces  qualités  ou  en  les 
affaiblissnnl. 

La  pomme  d<î  terre  parait  particulière- 
ment sensible  à  ces  actions  du  milieu  (Dela- 
croix, Aumiot). 

Quanjer  ne  croit  pas,  qu'en  s'accumulanl, 
les  actions  dues  au  terrain  et  auclimatsoient 
susceptibles  de  déterminer  des  phénomènes 
de  dégénérescence,  lesquels  sont  sans  doute 
atlribuables  à  deux  maladies  (la  Mosaïque 
et  l'Enroulement)  dont  bien  peu  de  champs 
sont  exempts. 

Quelles  que  soient  les  opinions  que  les 
auteurs  professent  à  cet  égard,  ils  admettent 
tous  qu'il  faut  chercher  dans  la  reproduction 
sexuée  des  types  nouveaux  -dont  certains 
peuvent  avoir  les  qualités  que  nous  désirons- 
obtenir. 

A  cet  égard,  il  convient  de  remarquer  qufr 
les  caractères  d'une  variété  de  pomme  de 
terre  se  maintiennent  en  général  assez  bien 
par  le  semis.  Ce  qui  s'explique,  puisque  chez 
cette  plante  l'autofécondation  est  la  règle. 
La  reproduction  par  graine  n'est  donc  paa 
forcément  are  source  de  grande  variation. 
Mais  d'après  Aumiot,  les  plantes  qui  en  ré- 
sultent sont  remarquables  par  la  vigueur  de- 
leur  végétation.  Cependant  pour  obtenir  des 
types  réellement  nouveaux,  il  faut  recourir 
à  la  fécondation  croisée  et  à  l'hybridation. 
Celte  dernière  méthode  donne  d'excellents 
lésultats  entre  les  mains  d'expérimentateurs 
aussi  habiles  que  l'est  Aumiot. 

Nous  avons  eu  le  privilège  de  pouvoir 
admirer  la  remarquable  vigueur  de  certains 
de  ses  hybrides. 

En  somme,  le  semis  présente  l'avantage  de 
nous  permettre  d'obtenir  des  formes  nou- 
velles, dont  certaines  pourront  être  biea 
adaptées  aux  conditions  ambiantes.  D'autre 
part,  dans  le  cas  dune  adaptation  insuffi- 
sante,-les  qualités  des  plantes  issues  de  semis 
ne  disparaîtront  que  progressivement,  si 
bien  que  le  cultivateur  bénéficiera  pendant 
quelque  temps  des  avantages  qu'elles  lui  pro- 
cureront. 

111.  Lorsqu'elles  s'exercent  avec  intensité 


LE  CONCOURS  CENTRAL  HIPPIQUE 


219 


pendant  une  série  d'années,  les  allaqaes  réi- 
térées du  Phxjtophiora  infestans  pourraient, 
d'après  Mottet,  affaiblir  la  plante  et  provo- 
quer sa  dégénérescence.  Il  est  possible  que 
celte  cause  intervienne  dans  certains  cas, 
cependant  on  connaît  des  variétés  qui,  bien 
que  très  sensibles  au  mildiou,  arrivent  ;\  se 
maintenir.  Tel  est  le  cas  de  la  Violclle  d'Au- 
vergne. 

Le  Phijlophtora  infestans  est  la  principale 
maladie  de  la  pomme  de  terre;  mais  ce  n'est 


pas  la  seule  :  les  pourritures  bactériennes  du 
collet,  larhizoclone,  etc.,  sont  aussi  capables 
d'e.vercer  des  dégâts  fort  appréciables. 

Il  est  certain  que  les  attaques  de  ces  para- 
sites, qui  réduisent  la  production  tout  en 
donnant  à  la  plante  un  aspect  souffreteux  et 
chétif,  lui  procurent  l'apparence  d'un  végétal 

dégénéré. 

Etienne  Foex, 

Directeur  de  la  Station  de  Pathologie  végétale. 
(,4  4uiu?"(?.) 


LE  CONCOURS  CENTRAL  HIPPIQUE 


La  Société  hippique  française  a  réorganisé, 
pour  la  première  fois  depuis  1914,  son  Concours 
hippique  annuel  au  Grand  Palais  des  Champs- 
Elysées.  Ouvert  le  samedi  27  mars,  le  concours 
se  tient  jusqu'au  12  avril.  Les  chevaux  exposés 
sont  au  nombre  de  270  environ.  La  répartition 
par  classes  et  divisions  comprend  les  catégories 
suivantes  : 

Cheiaiix  de  selle  ;  deux  sections  :  chevaux  de 
demi-sang  et  chevaux  issus  de  père  ou  de  mère 
de  pur  sang.  La  première  classe  (poids  lourds) 
renferme  40  chevaux  de  demi-sang  de  4  ans  et 
48  de  5  à  6  ans  ;  la  deuxième  classe  (poids 
moyens),  33  chevaux  de  4  ans,  50  de  &  à  0  ans; 
la  troisième  (poids  légers),  10  chevaux  de  4  ans 
et  5  de  5  à  6  ans. 

Les  chevaux  issus  de  père  ou  de  mère  de  pur 
sang  sont  au  nombre  de  45  dans  la  classe  des 
poids  lourds  :  22  de  4  ans  et  2.3  de  5  à  6  ans;  de 
48  dans  la  classe  des  poids  moyens  :  23  de  4  ans 
et  23  de  5  à  6  ans  ;  de  13  dans  la  classe  des  poids 
légers  :  6  de  4  ans  et  7  de  o  à  6  ans. 

Les  chevaux  d'attelage  sont  répartis  en  trois 
classes  élablies  d'après  la  taille  :  1°  taille  supé- 
rieure à  f'.eo,  26  chevaux,  4  de  4  ans  et  22  de 
5  à  6  ans;  2°  taille  de  f^.oo  à  1"".60,  32  chevaux. 
5  de  4  ans,  27  de  5  à  6  ans  et  2  de  7  à  8  ans; 
3°  taille  mféiieure  à  l".5a,  16  chevaux  dont  4  de 
4  ans,  11  de  5  et  6  ans,  1  de  7  à  8  ans. 

La  répartition  par  âge  fournit  le  tableau  sui- 
vant : 

Chevaux   de   4  ans 86 

—  3  —  9S 

—  e   —  74 

—  7    —   2 

—  S   —   1 

Total 271 

Par  l'étude  des  origines  et  des  lieux  de  nais- 
sance, on  constate  que  les  diverses  régions  de 
France  qui  se  livrent  à  la  multiplication  et  à 
l'élevage  du  demi-sang  participent  au  Concours, 
mais  dans  des  proportions  très  variables.  La 
Normandie,  terre  classique  du  demi-sang,  four- 
nit une  centaine  de  sujets  nés  pour  la  plupart 
dans  la  Manche,  le  Calvados,  l'Orne  et  quelques- 
uns  dans  la  Seine-Inférieure  et  l'Eure.  Vient 
ensuite  le  Charolais  avec  un  lot  très  impoilaut 


comprenant  notamment  43  individus  nés  dans 
le  département  de  Saône-et-Loire.  Il  y  a,  dans 
cette  participation  du  Charolais,  un  remarquable 
effort  qu'il  importe  de  signaler,  i-ur  il  témui^^ut- 
du  développement  de  l'élevage  du  cheval  dans 
cette  contrée,  régions  de  Cluny  et  Ue  Charolles 
en  particulier. 

La  Loire-Inférieure  envoie  27  chevaux  :  le 
Centre  (Nièvre,  Allier,  Cher),  33;  le  Limonsin, 
18;  la  Vendée  et  les  Charentes,  13.  Les  Anglo- 
Arabes  et  les  demi-sang  du  Sud-Ouest  sont  en 
petit  nombre  (8);  de  même  les  demi-sang  nés  eu 
Bretagne  sont  peu  nombreux,  le  postier  breton 
occupant  dans  celte  contrée  une  place  de  plus 
en  plus  importante.  Hors  de  celte  répartition 
restent  quelques  chevaux  amenés  de  régions 
diverses  non  spécialisées  où  des  éleveurs  font 
du  cheval  frn  pour  des  raisons  sans  doute  parti- 
culières, sans  relation  avec  la  production  ordi- 
naire de  leur  contrée  et,  par  conséquent,  sans 
action  sur  l'orientation  générale  de  l'élevage. 

l^eaucoup  de  chevaux  et  de  juments  présen;és 
au  Grand  Palais  ont  passé  par  des  Ecoles  de 
dressage.  Pour  compléter  ce  qui  vient  d'être  dit 
des  origines  et  des  provenances,  nous  citerons 
celles  de  Nantes  (Loire-Inférieure),  de  Nérondes 
(Cher),  de  Caen  (Ecole  municipale  et  Ecole  parti- 
culière), de  Limoges,  de  Cluny,  de  Ciry-le-Ncble 
et  de  Charolles,  toutes  trois  en  Saône-et-Loire, 
de  Tours,  de  La  Guerche  (Cher). 

Le  montant  total  des  prix  s'élève  à  234  388  fr., 
dont  23  300  fr.  offerts  par  le  Gouvernement  de 
la  République,  25  000  fr.  par  la  Société  d'Encou- 
ragement pour  l'amélioration  des  races  de  che- 
vaux en  France,  11  500  Ir.  par  la  Société  Jes 
Steeple-Chases  de  France,  et  10  000  fr.  par  la 
Société  sportive  d'Encouiagement. 

En  dehors  des  épreuves  courues  chaque  jour 
sur  la  piste  du  Grand  Palais,  des  épreuves  spé- 
ciales au  galop  pour  chevaux  de  selle  sont  orga- 
nisées sur  le  terrain  d'entraruement  de  Baga- 
telle, au  Bois  de  Boulogne.  Une  présentation 
d'attelages  militaires,  des  concours  pour  chevaux 
d'attelage,  équipages  de  maîtres  et  pour  che- 
vaux de  trait  attelés  complètent  un  programme 
important  et  chargé  qui  attire  tous  les  jours  un 
grand  nombre  de  visileurs.  Les  uns  sont  amenés 
par  bâtirait  d'une  réunion  liippi  |ue    brillaate; 


SUPERFICIE  ET  RÉPAUTITIOX  DES  TEHRES  ARABLES  EN  FRANCE 


280 

les  autres,  fidèles  de  la  maiinée  et  habitués  du 
paddock,  viennent  se  rendre  compte  de  la  qua- 
lité des  chevaux  et  comparer  les  diverses  pro- 
ductions régionales.  Tous  se  montrent  préoc- 
cupés de  l'avenir  du  cheval  de  <!emi-?ang,  et 
assez  divisés,  semble-l-il,  sur  les  possibilités  de 


son  élevage.  Dans  un  prochain  article,  nous 
essaierons  de  dégager  des  opinions  particulière? 
que  nous  avons  entendues  quelques  vues  géné- 
rales sur  l'orientation  actuelle  de  l'élevage  du 
cheval  lin. 

P.  Bf.chambre. 


LES  FERMES  ANGLAISES  EN  11)18 


On  se  souvient  qu'une  loi  sur  la  production 
des  céréales  {Corn  Production  Act),  promul- 
guée en  1917  pour  l'Angleterre  et  le  pays  de 
Galles,  a  ordonné  que  des  salaires  minima 
seraient  lixés  pour  les  ouvriers  agricoles.  Un 
rapport,  publié  récemment  par  le  Bureau  des 
salaires  agricoles  chargé  de  l'applicalion  de 
celte  disposition  de  la  loi,  donne  des  indi'-a- 
tions  assez  précises  sur  les  accroissements 
dans  les  frais  de  culture  qui  en  ont  été 
la  conséquence. 

Ce  rapport  renferme  le  bilan,  année  par 
année,  de  1913  à  1918,  de  26  exploitations, 
d"une  étendue  totale  de  3  316  hectares  en 
1913-14  passée  à  3  334  hectares  en  1917-18. 

Dans  l'ensemble  de  ces  fermes,  les  frais  de 
main-d'œuvre,  par  hectare  et  en  francs,  ont 
monté  progresssivement  de  89  fr.  pendant  la 
première  année  de  cette  période,  à  137  fr. 
pendant  la  dernière  année;  c'est  une  augmen- 
tation de  34  0/0.  Mais  le  rapport  ajoute  que 
la  hausse  générale  des  salaires  agricoles  est 


estimée  à  88  0  0,  et  que  si  l'accroissement 
n'a  p;is  été  aussi  accentué  dans  ces  fermes, 
la  cause  en  est  à  une  économie  réalisée  dans 
l'emploi  de  la  main-d'œuvre. 

Le  bilan  de  ces  26  fermes  fait  ressortir  que 
la  moyenne,  par  hectare,  des  dépenses 
(loyer  et  impôts,  main-d'œuvre,  achat  de 
bétail,  engrais,  semences,  aliments  pour  le 
bétail,  frais  divers)  est  passée  de  465  fr.  30 
en  1913-14  à  739  fr.  80  en  1917-18,  soit 
57  0/0  en  plus.  Quant  aux  recettes  prove- 
nant des  ventes  (céréales  et  autres  récoltes, 
bétail,  produits  de  laiterie,  etc.),  la  moyenne 
par  hectare  s'est  élevée  de  483  fr.  40  en  1913- 
14  à  838  fr.  70  en  1917-18,  soil  73  0/0.  L'ex- 
cédent des  recettes  sur  les  dépenses,  qui 
n'avait  été  que  de  18  fr.  10  la  première  année, 
a  atteint  98  fr.  90  pendant  la  dernière. 

Le  relèvement  des  prix  des  produits  de  la 
ferme  a  été  la  cause  prédominante  de  cette 
ditlérence. 

G.  Galdot. 


[SUPERFICIE  ET  RÉPARTITION  DES  TERRES  ARABLES 

EN    FRANCE 


Le  territoire  total  de  la  France  était  évalué 
avant  la  guerre  à  52  932  500  hectares,  dont 
23  631  100  hectares  de  «  terres  arables  ».  Par 
terres  arables  ou  labourables,  il  faut  en- 
tendre l'ensemble  des  surfaces  en  cultures, 
en  jachères  et  en  prairies  artilicielles  ou  en 
prairies  temporaires. 

Ne  sont  donc  pas  compris  sous  cette  déno- 
mination :  les  prés  naturels,  les  herbages,  les 
pâturages  et  pacages,  les  vignes,  les  cultures 
maraîchères  et  arbuslivef,  les  bois  et  forêts, 
les  landes  et  terres  incultes,  enfin  la  partie 
non  agricole  du  territoire  (emplacements 
des  habitations,  des  cours  d'eau,  des  che- 
mins, etc.). 

Le  retour  de  l'Alsace  et  de  la  Lorraine  à  la 
France  a  augmenté  son  territoire  total  de 
1  430  900  hectares,  dont  630  400  hectares  de 
«  terres  labourables  »,  qui  viennent  accroître 
d'environ  2.6  0  0  les  superficies   de   même 


nature   existant   avant   la  dernière  guerre. 

Mais  pour  fixer  exactement  l'étendue  des 
surfaces  actuellement  labourables,  il  convient 
de  tenir  compte  des  terres  de  cette  catégorie 
situées  en  régions  libérées  et  qui,  par  suite 
du  bouleversement  du  sol,  sont  devenues 
définitivement  impropres  à  la  culture.  Leur 
superficie  peut  être  évaluée  à  177  000  hec- 
tares. 

Dans  ces  conditions,  le  territoire  français 
se  décomposerait  de  la  manière  suivante  : 

Hectares, 


Territoire  total  en  1913 

—  —    d'Alsace  et  de  Lorraine. 


52  952  500 
1  450  90O 


Territoire  total  de  la  France.  5i  403  400 
Superficie  en  terres  labourables  en  1913.  23  651  100 
Terres  labourables  d'Alsace  et  de  Lor- 
raine    630  400 


24  281  500 


LA   QLESÏiO.N   Dl    BLE 


281 


A  déduire  : 
Terres  labourables  des  région?  libérées 
considiTées     comme     définitivement 
impropres  à  la  culture 117  000 


Surface  labourable  totale....       2i  101  .'iOO 

Surface  labourable 

Kapport  :  =  4  4.3  0  0. 

Territoire  total 

Ce  chiffre  ne  consliUie  qu-'une  moyenne  re- 
lative à  l'ensemble  du  pays,  le  rapport  ti 
100  hectares  de  territoire  lotal  de  chaque  dé- 
parlement, de  la  superficie  des  terres  labou- 
rables, varie  beaucoup  d'un  département  à 
l'autre,  comme  le  montre  la  carte  que  nous 
joignons  à  cette  étude  et  qui  peut  fournir 
d'utiles  renseignements,  notamment  en  ce 
qui  concerne  les  besoins  en  main-d'œuvre, 
les  Ipossibililés  d'extension  de';  la  culture  mé- 
canique, etc 

Tandis  que  les  pays  de  grande  culture  du 


Nord,  de  l'Ile-de-France  et  de  la  Beauce,  les 
départements  des  vallées  de  la  Loire  et  de  la 
Garonne  accusent  des  moyennes  de  30  à 
80  0/0  de  terres  labourables,  les  départements 
herbagers,  forestiers  ou  viticoles  ne  dépas- 
sent pas  lo  à  .'10  0  0;  enlin,  dans  cer- 
taines régions  montagneuses,  celte  moyenne 
s'abaisse  jusqu'aux  environs  de  10  0/0. 

C'est  le  département  d'I'lure-et-Loir  qui 
tient  la  tète  avec  4()o  900  hectares  de  terres 
labourables  sur  587  500  hectares  de  territoire 
total. 

Il  convient  enfin  de  noter  que  le  rapport 
des  terres  arables  au  territoire  total  s'est 
abaissé  constamment  depuis  1882,  époque  à 
laquelle  il  s'élevait  au  cbitire  de  49.2  0/0. 

Georges  Jannin, 

Ingi^Dieur  agricole, 
Doctpur  6s  .sciences  f'conomiques. 


LA  QUESTION  DU  BLÉ 


Au  moment  oii  le  pays  tout  entier  se  préoc- 
cupe des  problèmes  relatifs  à  la  production 
du  blé  et  au  prix  du  pain,  nous  sommes 
heureux  de  pouvoir  fournir  à  nos  lecteurs 
un  aperçu  d'ensemble  établi  par  un  homme 
rompu  au.v  problèmes  du  commerce  inter- 
national du  blé.  Il  a  voulu  cacher  sa  per- 
sonnalité sous  un  pseudonyme,  mais  la 
clarté  de  l'exposé  suffit  à  prouver  sa  compé- 
tence. 

Comment  se  présente 
la  situation  du  ravitaillement  national  en  blé. 

La  France,  jusqu'aux  années  proclies  Je  la 
guerre,  a  pu,  sauf  en  de  rares  campagnes  défici- 
taires, subvenir  avec  sa  production  à  sa  consom- 
mation de  blé. 

Depuis  1910,  l'insuffisance  de  sa  récolte  est 
devenue  permanente.  Déduction  faite  des  expor- 
tations, nous  avons  importé  : 

Eu  1910 634  700  tonnes  de  blé. 

l'Hl 2  150  000  — 

191i 711  000  — 

1913 1  5o.5  300  — 

1914 1  786  900  — 

La  cause  en  fut  en  partie,  dans  des  circons- 
tances météorologiques  adverses. 

Pendant  la  guerre,  notre  déficit  n'a  fait  que 
s'accentuer;  beaucoup  de  territoires  grands 
producteurs  de  céréales  étaient  envahis  ;  on 
manquait  de  main-d'œuvre,  d'engrais,  de  che- 
vaux ;  d'autre  part,  l'Etat  eut  à  l'égard  de  la  pro- 
duction agricole  une  politique  néfaste  ou  plutôt 
pas  de  politique.  Les  superficies  ensemencées 
diminuèrent,  le  rendement  également;  et  si 
notre  importation  ne  s'est  pas  accrue  davantage, 
c'est  que  la  pénurie  des  ressources  mondiales  et 


des  transports  maritimes  nous  imposa,  comme 
à  nos  Alliés,  des  limites  rigoureuses  qui  se  tra- 
duisirent, d'autre  part,  par  des  restrictions 
sévères  à  notre  consommation. 

Les  importations  ont  atteint  (d'après  la  Direc- 
tion générale  des  Douanes)  : 

Kn  farines 
Eii  blé.  diverses. 


tonnes 

tonnes 

Eal9i:; 

1  671  400 

114  400 

191G 

-2  264  .-lOO 

303  SOO 

1917 

1  728  000 

474  700 

191^- 

1  192  600 

.574  900 

1919 

1  720  800 

462  300 

Sans  compter  les  chiffres  afférents  aux  autres 
ceîéales  que  l'on  incorpora  dans  le  pain! 

Que  l'on  ait  dû,  pendant  la  guerre,  recourir  k 
ces  importations  considérables,  consentir  les 
gros  sacrifices  d'argent  auxquels  elles  correspon- 
daient, c'était  une  nécessité  inéluctable.  Mais  la 
guerre  est  finie  et  la  démobilisation  terminée; 
néanmoins,  la  situation  ne  s'est  en  rien  amé- 
liorée ;  nous  ne  pouvons  qu'en  faire  la  consta- 
tation avec  amertume. 

iNous  succombons  sous  !e  poids  d'importations 
formidables  qui  obèrent  nos  finances  et  avilissent 
notre  franc.  Parmi  ces  montants  énormes  dont 
nous  enrichissons  l'Etranger,  une  bonne  partie 
est  absorbée  par  des  achats  indispensables  de 
blé  et  d'autres  céréales  pour  lesquels  notre  pays, 
si  riche  au  point  de  vue  agricole,  devrait  être  en 
mesure  de  se  sufiire. 

Combien  notre  dépendance  économique  sera 
atténuée  et  notre  position  financière  allégée 
lorsque  notre  production  agricole  aura  repris  et 
même  dépassé,  car  elle  le  peut,  son  intensité 
d'antan. 

Avant  la  auerre,  on  évaluait  à  94  millions  de 


LA  QUKSTION  DU  BLÉ 


quintaux,  semences  et  blés  durs  compris,  la 
consommation  de  notre  pays  en  blé.  Celte  con- 
sommation avait  beaucoup  baissé  pendant  la 
guerre,  surtout  sous  le  régime  de  la  carte  de 
pain;  d'abord,  on  avait  élevé  de  façon  très  sen- 
sible le  faux  de  blutage  de  la  farine  de  blé:  en- 
suite, on  y  avait  mélangé,  en  proportion  très 
appréciable,  des  farines  de  céréales  secondaires, 
telles  que  :  seigle,  sarrasin,  orge,  mais,  sorgho, 
dari,  etc.,  de  la  farine  de  fèves,  de  la  farine  de 
haricots  et  même  des  pommes  de  terre. 

On  estime  actuellement  à  environ  6  500  000  q. 
par  mois  —  soit  78  millions  de  quintaux  par  an 
—  la  quantité  de  céréales  (pour  la  plus  grande 
partie  blé,  dans  une  petite  proportion  seigle, 
mais,  etc.)  nécessaire  à  notre  consommation  de 
pain  et  de  pâles  alimentaires;  avec  8  millions 
de  quintaux  pour  les  semences  de  blé?,  cela 
donne  théoriquement  80  millions  de  quintaux 
de  blé  ou  succédanés.  La  récolte  indigène  de  blé 
ayant  donné  48  millions  de  quintaux,  il  en  man- 
querait 38  millions. 

.Nous  n'ignorons  pas  que  le  Ravitaillement  a 
adopté  dès  le  début  de  la  campagne  —  qui  a 
coïncidé  avec  sa  libération  des  organismes  inter- 
alliés —  une  politique  d'achats  très  énergique  ; 
mais  même  eu  admetlant  qu'il  réussisse  à 
acheter  cette  respectable  quantité,  ce  qui  est 
^vraisemblable,  et  à  l'importer,  on  peut  encore  se 
demander  si  elle  satisfera  à  tous  les  besoins. 

Les  modifications  de  culture  auxquelles  on 
s'est  livré  dans  certaines  fermes  en  sacrifiant  du 
blé  taxé  trop  bas,  pour  vendre  à  prix  fort  plus 
d'avoine  et  plus  d'orge,  justifient  certaines 
appréhensions;  si  les  stocks  de  blé  indigène 
sont  trop  réduits,  la  soudure,  même  avec  une 
récolte  précoce,  pourra  être  pénible.  N'e  serait- 
ce  pas  une  raison  suffisante  pour  motiver  un 
retour  à  la  carte  de  pain  si  souvent  décriée,  sur- 
tout si  notre  prochaine  récolte  doit  donner  en- 
■core  des  mécomptes.'  N'est-ce  d'ailleurs  pas  un 
paradoxe  et  une  erreur  économique  que  devoir 
l'Etat  fournir  en  quantité  illimitée  du  pain  sur 
lequel,  chaque  jour,  il  perd  une  fortune  ! 

*  ♦ 
Où  le  liavitailîeinent  peut-il  trouver  les  38  mil- 
lions de  quintaux  qui  lui  sont —  au  minimum  — 
nécessaires'/  Beaucoup  des  pays  qui,  avant  la 
guerre,  exportaient  du  blé,  ne  comptent  plus 
pour  l'exportation.  L'.\ustralie  qui,  durant  les 
hostilités,  avait  dû,  en  raison  de  son  éloigne- 
ment  et  du  manque  de  transports,  accumuler 
plusieurs  récoltes  successives,  a  presque  iini  de 
les  évacuer;  sa  [dernière  récolte,  récente,  a  été 
défii'itaire  par  suite  de  la  sécheresse.  Les  Indes 
anglaises,  pour  éviter  une  disette  et  les  trou- 
bles qui  fatalement  l'auraicut  suivie,  ont,  depuis 
un  an,  interdit  toute  exportation  de  céréales;  il 
n'est  pas  encore  question  de  lever  cette  inter- 
diction pour  la  prochaine  campagne,  toute 
proche.  Il  ne  s'agirait  d'ailleurs  que  de  8  à 
10  millions  de  quinlaux  de  blé.  Sur  les  stocks  de 
l'Orient  de  l'Euroiie,  on  fonde  des  espoirs 
tenaces;  il  ne  serait  guère  prudent  d'y  persé- 


vérer pour  la  présente  campagne,  quelque  plai- 
sante qu'eu  serait  l'éveulualité,  et  pour  notre 
change  et  pour  nos  transporls  :  la  Roumanie  ne 
pourra  rien  laisser  sortir  avant  que  soient  assu- 
rées ses  prochaines  récoltes;  et  alors  encore  il 
ne  s'agira  sans  doute  que  de  mais,  car  ses  ense- 
mencements de  blé  n'ont  guère  été  favorisés.  La 
Serbie  a  quelques  ressources  que  se  disputent 
ses  voisins  affamés.  La  Bulgarie  aura  peut-être 
certaines  disponibilités.  Quanta  la  Russie  dont 
les  récoltes  avant  la  guerre  alimentaient  l'Eu- 
rope, c'est  le  mystère  ;  mais  en  admcitant  que 
des  stocks  existent  dans  certaines  régions,  ce 
qui  n'est  pas  exclu,  l'anarchie  profonde  qui  y 
règne  en  rendra  longtemps  encore,  selon  toute 
apparence,  le  transport  difficile,  sinon  impos- 
sible aux  ports  d'embarquement.  Ce  n'est  donc 
pas  la  publicité  laite  autour  de  quelques  milliers 
de  quintaux  de  mais  de  Serbie  exportés  par  le 
Danube  ou  de  quelques  centaines  de  quinlaux 
d'orge  échappés  à  Odessa  au  pillage  bolcheviste, 
qui  doit  nous  illusionner  sur  les  possibilités. 

Restent  l'Amérique  du  N'ord  et  l'Argentine  : 
ce  sont  nos  grands  pourvoyeurs  de  blé.  11  faut 
ajouter  toutefois  que,  si  tous  les  peuples  d'Eu- 
rope, à  l'ouest  de  la  Vistule,  devaient  mang^^r  à 
leur  faim,  la  partie  exportable  de  la  production 
de  ces  deux  pays,  quelque  majestueux  qu'en 
apparaisse  le  total,  n'y  suffirait  pas.  Il  n'est  que 
trop  certain  que  des  populalions  entières,  faute 
de  moyens  de  change,  sont  en  proie  à  la  famine  : 
r.\utriche  allemande  en  première  ligne,  mais 
elle  n'est  pas  seule;  l'Allemagne,  pour  sa  paît, 
est  sévèrement  rationnée.  Ailleurs,  c'est-à-dii'e 
en  dehors  de  la  Krance,  en  Angleterre,  en  Bel- 
gique, en  Italie,  en  Hollande,  en  Suisse,  en 
Espagne,  au  Portugal,  en  Grèce,  on  arrive  à  se 
ravitailler,  mais  au  prix  de  quelle  concurrence 
et  de  quels  sacrifices  d'argent  pour  ceux  de  ces 
pays  qui  souffrent  de  la  crise  du  change. 

Du  l-'-  août  1919  jusqu'au  20  février  1920,  les 
embarquements  de  blé  et  de  farine  (celle-ci 
comptée  comme  blé),  à  destination  de  l'Europe, 
ont  atteint  le  chilîre  respectable  de  38  630  000 
quarters,  soit  environ  84  millions  de  quinlaux  ; 
il  y  a  lieu  d'y  ajouter  les  expéditions  de  seigle, 
de  mais,  destinés  à  la  consommation  humaine. 
La  part  de  la  France,  en  incluanl  les  succédanés, 
est  d'environ  15  millions  12  de  quintaux.  Il 
n'est  pas  siir  que  dans  la  deuxième  partie  de  la 
campagne,  malgré  les  apports  de  la  récolle 
argentine  assez  favorable,  les  importations,  daiis 
leur  ensemble,  pourront  être  aussi  importantes. 
Toutefois,  en  ce  qui  concerne  la  France  en  par- 
ticu  ier,  le  Ravitaillement  s'est  déjà  assuré,  par 
des  achats  d'ailleurs  avantageux,  la  plus  grande 
partie  de  ses  besoins  jusqu'en  août  prochain.  La 
question  de  la  marchandise  ne  parait  donc  pas 
devoir  jouer  de  rôle  pour  notre  approvisionne- 
ment. Le  transport,  par  contre,  pourrait  donner 
des  mécomptes,  non  pas  qu'il  y  ait  pénurie  de 
tonnage,  mais  dos  à-coups  sont  inévitables  de 
par  la  rotation  fréquemment  relardée  des  va- 
peurs et,  d'autre  part,  des  gièves  peuvent  sur- 


I.A  QUESTION   DL'   BLE 


283 


venir  dans  les  porls  d'embarquement,  dont  ou 
ne  saurait  i>réjuger  ni  l'importance,  ni  la,  durée. 

* 

Quoi  qu'il  en  soit,  le  change  est  évidemment 
de  tous  l'élément  le  moins  stable.  C'est  lui  qui  a, 
à  beaucoup  près,  le  plus  contribué  à  l'rlévation 
continuelle  des  prix  de  revient.  11  suffit  do  se 
rappeler  que  la  livre  anglaise  qui,  avant  la 
guerre,  valait  2S  fr.  20,  qui,  pendant  les  der- 
nières années  de  la  guerre,  avait  été  par  des 
moyens  artificiels  et  d'une  opportunité  discu- 
table, maintenue  à  26  fr.,  vaut  aujourd'hui  en- 
viron oO  fr.;  le  dollar  américain  est  passé  de 
5  fr.  18  avant  la  guerre  à  14  fr.  actuellement.  La 
piastre  papier  argentine  a  sauté  de  2  Ir.  21  à 
plus  de  6  fr.  Pour  apprécier  dans  quelle  mesure 
la  hausse  de  ces  trois  devises  a  pu,  au  cours  de 
la  présente  campagne  céréalifere,  influencer  le 
coût  de  nos  importations,  le  tableau  ci-dessous 
constituera  la  nipilleure  des  démonstrations  :  le 
dollar  et  la  piastre  argentine  étant  indispensables 
pour  l'achat,  la  livre  anglaise  pour  le  fret  ; 

Livre  Dollar  Peso  papier 

Anglaise.        Américain.        Arireuliii, 


fr. 

l'r. 

fr. 

!•■■  juillet  1914  . . 

25.20 

5. 18 

2.21 

1"  sept.    1919  .. 

34.135 

8.12 

3.41 

1"-  octob.  1919  .. 

35.713 

8.505 

o.G'J 

1"  déc.     1919.. 

39.445 

9.865 

4.37 

•2  jaQvier  1920.. 

40.975 

10.81 

4.68 

2   février  1920  . . 

47.02 

13.53 

5.95 

1"-  mars   1920  . . 

4S.515 

14.253 

G .  27 

D'où  il  ressort  que,  vis-à-vis  du  franc,  la  livre 
Anglaise  avait,  à  la  date  du  I"'  septembre  1019, 
haussé  de  ,35  0/0  par  rapport  à  sa  valeur  d'avant- 
guerre,  le  dollar  de  36  3/4  0  0,  la  piastre  papier 
Argentine  de  54  0/0;  celte  hausse  avait,  à  la 
date  du  1"  mars  1920,  atteint  92  0/0  pour  la 
livre,  175  0/0  pour  le  dollar,  183  0/0  pour  la 
piastre  papier  Argentine  (1). 

Inutile  d'ajouter  que  les  dépenses  formidables 
exigées  pour  notre  approvisionnement  en  pain 
n'ont  pu  que  contribuer  grandement  à  cette 
chute  de  notre  change,  et  que,  pour  ne  pas  l'ag- 
graver encore  dans  l'avenir,  une  restriction 
substantielle  de  nos  importations  serait  infini- 
ment désirable  :  le  jour  où  no'js  aurons  enfin 
une  politique  financière  éneigique  avec  un 
budget  en  équilibre,  quand  notre  production  se 
sera  développée,  créant  du  capital  au  lieu  d'en 
consommer,  il  est  indéniable  que  notre  crédit 
dans  le  monde  sera  rétcibli  comme  il  le  mérite, 
et  la  belle  victoire  que  nous  avons  remportée  ne 
sera  plus  un  vain  mot.  C'est  assez  dire  l'intérêt 
majeur  qui  s'attache  au  développement  rapide 
de  nos  ressources  nationales  et  de  notre  Agri- 
culture en  particulier. 

La  courbe  de  notre  change  depuis  septembre 

(t)  Cet  article  a  été  écrit  au  début  de  mars;  or, 
actuellement,  la  livre  anglaise  est  mr.ntee  à  57  fr.  80, 
le  dollar  à  14.73,  la  piastre  papier  Argentine  à  6.40, 
et  le  blé  d'Argentine  {78  kilogr.)  à  168  fr.  les  100  ki- 
logr.  caf. 


dernier  explique  la  marche  ascensionr.elle  des 
prix  de  revient.  Certes  les  frets,  pas  plus  que  les 
blés,  ne  sont  restés  immuables  (on  pourrait  faire 
toutefois  une  certaine  e.vception  pour  les  blés 
d'Amérique  du  Nord  qui  ont  été  longtem|is  con- 
trôlés); mais,  en  somme,  les  lluctuations  du 
coût  combiné  des  blés  et  des  frets  dans  leur 
monnaie  d'origine  n'ont  de  loin  pas  influencé 
les  prix  en  francs  dans  la  même  proportion  que 
le  change. 

En  fait,  le  blé  d'Argentine  d'un  poids  naturel 
de  78  kilogr.  à  l'hectolitre  au  débarquement,  qui 
revenait  en  septembre  dernier  à  85  fr.  environ 
les  100  kilogr.  (coût,  fret,  assurance,  port  fran- 
çais), valait  105  fr.  en  janvier  et  vaut  14j  fr. 
actuellement.  Encore  ne  faut-il  pas  perdre  de 
vue  qu'il  y  a  lieu  d'ajouter  à  ces  prix  7  fr.  de 
droits  de  douane  par  100  kilogr.,  les  frais  de  dé- 
barquement et  de  transport  intérieur. 

Toutefois,  il  convient  de  mentionner  que,  pour 
les  déterminer,  nous  nous  sommes  basés  sur  un 
fret  commercial,  alors  que  le  Ravitaillement, 
avec  les  divers  tonnages  dont  il  dispose  pour  ses 
transports  maritimes,  doit  obtenir  un  taux  de 
péréquation  inférieur.  11  n'est  pas  inutile  de  le 
préciser  quand  on  rapproche  les  prix  de  revient 
des  blés  exotiques  de  la  taxe  actuelle  de  73  fr. 
pour  le  blé  indigène. 

Pareille  sortie  d'argent  ne  peut  que  grever 
loui'dement  notre  balance  commerciale.  Même  si 
la  moyenne  des  achats  du  Ravitaillement  à 
l'étranger,  pour  le  pain,  ne  ressort  pas  en  fin  de 
campagne,  compte  tenu  du  seigle  et  du  maïs,  à 
plus  de  iOO  fr.  (caf)  les  100  kilogr.,  on  arrive, 
sur  la  base  de  38  millions  de  quintaux,  à  une  dé- 
pense à  l'étranger  de  3  800  millions  de  francs,  et 
nous  sommes  maintenant  bien  au  delà  de  100  fr. 
(caf),  et  même  le  prix  actuel  de  145  fr.  (caf) 
pourra  être  dépassé  si  le  change  continue  son 
ascension  ou  que,  sous  la  pression  de  la  demande, 
les  détenteurs  d'Amérique  du  Nord  et  d'Argen- 
tine augmentent  leurs  prétentions. 

Combien  il  est  regrettable  que  notre  Agricul- 
ture ne  soit  pas  à  même,  sans  prétendre  à  des 
cours  aussi  élevés,  de  bénéficier  de  toute  cette 
fortune  que  nous  devons  laisser  sortir  de  France. 

Il  convient,  en  effet,  que  l'agriculteur  reçoive 
comme  toutes  les  autres  professions  une  juste 
rémunération  de  son  travail,  même  quand  il 
s'agit  de  blé.  La  taxe  de  73  fr.  ne  pouvait  être 
modifiée  au  cours  de  la  présente  Icampagne; 
c'eût  été  une  injustice  au  préjudice  de  ceux  qui 
avaient  déjà  livré  leur  blé,  mais  nos  braves  pay- 
sans s'en  consoleront  en  songeant  que  la  liberté 
leur  sera  bientôt  rendue  et  que  le  pain  sera  enfin 
vendu  à  sa  valeur.  En  attendant,  pour  avoir 
voulu  procéder  par  étapes,  l'Etat  est  en  train  de 
creuser  un  nouveau  déficit  en  fixant  à  76  fr.  le 
prix  de  ses  cessions  de  blé  exotique,  et  à  1  fr.05 
celui  du  kilogramme  de  pain. 

11  serait  temps  de  revenir  à  la  réalité  et  de 
s'adapter  aux  répercussions  qu'elle  entraine. 

Quoi  qu'il  en  soit,  la  conclusion  qui  s'impose 


28i 


SCAHIi'lCATELRs  ET  CULTIVATEURS 


est  qu'ua  avenir  brillant  est  réservé  à  notre 
Agriculture.  Le  retour  à  la  liberté  lui  a  déjà 
assuré,  pour  les  céréales  secondaires,  des  prix 
fort  rémunérateurs;  il  en  sera  de  même  pour  le 
blé.  Souhaitons  qu'elle  s'en  trouve  encouragée 
pour  un  surcroît  d'efforts,  pour  accroître  les  sur- 
faces ensemencées  et  intensifier  les  rendements 
par  l'utilisation  raisonnée  des  engrais.  Elle  ne 
saurait  manquer,  du  reste,  pour  les  prix  de  vente 
d'user  avec  modération  de  cette  liberté  qui  va 
lui  êtie  rendue,  s'agissant  d'un  aliment  si  essen- 
tiel. 

Au  surplus,  l'Etat  qui,  selon  nous,  devra  con- 
server le  monopole  des  importations  de  blé  au 
cours  de  la  récolte  prochaine,  pourra,  par  ses 
cessions  de  blé  e.xolique,  peser  sur  les  cours  du 
blé  indigène  en  adaptant  les  uns  et  les  autres  à 
la  taxe  qu'il  aura  lîxée  pour  le  pain.  >'ous  ne 
croyons  pas  qu'on  puisse  adopter  d'autre  poli- 
tique. 

La  liberté  totale  à  l'importation  constituerait 
un  risque  et  un  danger  :  un  risque  à  défaut 
d'importations  régulières  de  la  part  des  négo- 
ciants et  des  meuniers  apeurés  par  des  cours 
excessifs  et  leur  fléchissement  possible,  un  dan- 
ger s'il  devait  en  résulter  une  disette,  même  mo- 
mentanée ou  partielle. 

11  y  a  donc  pour  nos  agriculteurs,  aussi  bien 
au  pointde  vue  personnel  qu'au  point  de  vue  na- 
tional, un  intérêt  indiscutable  à  travailler,  à 
produire,  à  pro;iuire  toujours  davantage.  D'im- 
portateur que,  par  indifférence  d'abord,  par  né- 
cessité ensuite,  notre  pays  est  devenu,  il  peut,  il 
doit  devenir  exportateur. 


Ce  sera  le  commencement  de  notre  résurrec- 
tion, que  tant  d'indices  certains,  à  côté  du  souci 
grave  que  nous  cause  notre  balance  commerciale 
présente,  annoncent  brillante  et  rapide. 

lÎKRNARD    VOR.NAY. 


Situation  mondiale  en  blé 
d'après  les  renseignements  les  plus  récents. 


Hooolte  en   1919. 


Besoins 
annuels. 


Déficit 
à  combler. 


millions  millions  millions 

de  (jnintanx  do  qiiirtaux  de  quintau-X 

France 18  90  42 

Angleterre.          21  IS  Si 

Italie 42  70  28 

Espagne ...          :i'i  40  3 

Belgique.  ..            i  n  15 

.Allemagne.          i':!  58  3:t 

Autriche...          4i)  lO  20 


Totaux..        :213 


410 


19:; 


Déûcit  européen  iRussie  exceptée;  :   195  millions 
de  quintaux. 

Dispuuibilités 
cxporlablcs  et 
Kécolte  en  1919.  réserve. 


Etats-Unis. . 

Canada 

Indes 

Australie  . . . 


millions  millions 

de  qnintaux  de  qninlaux 
250  100 

51     I 


Tl 


Disponibilités  extra-européennes. . .         152 


SCARIFICATEURS  ET  CULTIVATEURS 


Les  scarificateurs  et  les  cultivateurs  appar- 
tiennent à  la  catégorie  des  machines  propres 
à  effectuer  les  pseudo-labours,  selon  la  clas- 
sification adoptée  par  M.  Ringelmann.  Ces 
machines,  qui  divisent,  émiellent  et  retour- 
nent plus. ou  moins  le  sol,  sont  destinées  à 
compléter  le  travail  de  la  charrue  et,  dans 
beaucoup  de  circonstances,  peuvent  rempla- 
cer avantageusement  un  labour.  Un  ouvrier 
quelconque,  pourvu  qu'il  sache  conduire  un 
attelage,  peut  travailler  une  terre  au  scarifi- 
cateur el  au  cultivateur,  tandis  qu'il  lui  faut 
une  certaine  habileté  professionnelle  pour 
bien  régler  et  conduire  une  charrue. 

Les  scarificateurs  ont  des  pièces  Iravail- 
lanles  relativement  étroites  et  longues;  leur 
action,  analogue  à  celle  de  larges  coulres, 
s'exerce  en  profondeur  en  ouvrant  des  sillons 
plus  ou  moins  écartés  les  uns  des  autres,  à 
une  profondeur  de  O^.IO  à  0'".12,  c'est  dire 
que  le  travail  eiïeclué  est  autrement  plus 
énergique  que  celui  qu'on  obtenait  avec  les 
anciennes  herses  très  lourdes,  dites  herses  de 


jachères  ;  la  largeur  des  coutres  de  scarifica- 
teurs et  leur  forme  assure  un  retournement 
partiel  de  la  terre. 

La  figure  Gl  représente  un  scarificateur 
construit  par  la  maison  Ruhlmann,  de  Paris, 
et  vendu  par  la  Culture  Française,  8,  rue  de 
laVriliière,  à  Paris  (1"). 

Les  coutres  sont  portés  par  des  élançons 
rigides  reliés  aux  traverses  du  bàli  sur  les 
quels  ils  sont  fixés,  à  la  hauteur  voulue,  par  un 
coin.  Le  bâti  est  porté  par  un  avant-train  dont 
l'essieu  est  articulé  dans  le  plan  transversal 
afin  de  pouvoir  suivre  les  sinuosités  du  sol  en 
s'inclinant  aulom;itiquement  par  rapport  aux 
essieux  arrière.  Trois  leviers  servent  aux 
manœuvres  de  réglage,  de  déterrage,  d'en- 
lerrage  et  pour  disposer  la  machine  pour  les 
transports  sur  roule  :  le  levier  central,  agis- 
sant sur  la  chaîne  passant  sur  une  poulie, 
permet  de  relever  l'avant  du  châssis  porle- 
coulres;  les  deux  leviers  latéraux  comman- 
dent chacun  l'essieu  coudé  d'une  des  roues 
arrière  et  règlent  la  position  du  bàli  par  rap- 


SCARIFICATEURS  ET  CULTIVATEURS 


285 


poiL  au  sol,  même  lorsqu'une  des  roues  passe 
dans  une  dérayure. 

Les  modèles  courants  comportent  7,  9  et 
1 1  coutres,  dont  les  écartements  moyens  sont 
respectivement  0".  171,  O"". 144  et  0"". 130.  Les 


largeurs  de  travail  sont  de  1".20,  l^.SO  et 
l^'.SO;  les  machines  pèsent  310,  340  et 
370  kilogr. 

La  même  maison  construit  des  cultivateurs 
à  dents  flexibles  montées  sur  le  bâti  rigide 


Fy.  61.  —  ScariliCili'ur  Uulilmanii. 

du  modèle  qui  vient  d'être  décrit;  la  figure  62  1  lantes,  ou  socs  en  fer  de  lance,  sont  fi.\ées  à 
en  montre  un  spécimen.  Les  pièces  travail-  I  l'extrémité  des  élançons  à  ressorts  par  deux 


Fi;. 


Cultivateur  Ruhlmaan  à  dents  flexibles. 


])Oulons,  de  sorte  qu'après  l'usure  d'une 
pointe  on  retourne  la  pièce  pour  travailler 
avec  l'autre  pointe.  Les  ressorts  sont  doublés 
dans  la  zone  voisine  de  leur  point  de  fixation 
sur  les  traverses  du  bâti,  où  elles  sont  main- 
tenues en  place  par  un  coin. 
L'écartement  des  pièces  varie  de  0'".12  à 


0'".16  au  maximum.  Le  nombre  de  pièces  tra- 
vaillantes est  de  7,  de  9,  de  11  ou  de  13 
pour  des  largeurs  de  train  de  I^.IO,  1°'.35  et 
1°'.70;  le  poids  varie  de  210  à  230  kilogr.  sui- 
vant la  largeur  et  le  nombre  de  socs  portés 
par  le  bâti. 
Ces  machines  pénètrent  à  une  certaine  pro- 


286 


l,E  BIEN  DL  KAMILLE 


fondeur,  soulèvenl  et  retournent  la  terre 
sans  occasionner  de  bourrage  par  suite  de  la 
vibration  continuelle  des  socs  due  au  mon- 
tage sur  les  élançons  à  ressorts;  ce  montage 
permet  de  réaliser  une  économie  de  traction, 
ainsi  que  cela  résulte  de  plusieurs  essais  de 
M.  Ringelmann,  qui  ont  été  vérifiés  dans  la 
pratique  courante. 


Un  grand  nombre  de  ces  machines  ont  été 
fournies  aux  Itégions  libérées  où  elles  don- 
nent toute  satisfaction,  aussi  bien  quaud 
elles  sont  tirées  par  un  attelage  que  lorsquoi; 
les  déplace  avec  un  tracteur;  elles  rendent 
de  très  grands  services  lors  de  la  remise  en 
étal  des  terres  ineultivées  pendant  la  guerre. 

G.  MANraN. 


LE  BIEN  DE  FAMILLE 


11  y  a  dix  ans  passés,  les  Chambres  vo- 
taient une  loi  (1)  visant  directement,  je  di- 
rais volontiers  vilalement,  les  populations 
rurales;  mais  elle  parait  être  restée  ignorée 
des  intéressés;  c'était  pourtant  une  loi  émi- 
nemment démocratique,  au  sens  élevé  du 
mot.  C'est  peut-être  pourquoi  elle  est  restée 
soigneusement  sous  le  boisseau. 

En  tout  cas,  les  circonstances  actuelles  en 
ravivent  et  en  exaltent  l'inlérèl.  C'est  pour- 
quoi j'ai  considéré  comme  un  devoir  de  la 
signaler  aux  cultivateurs,  d'abord,  et  à  tous 
ceux  qui  s'intéressent  au  salut  de  la  France, 
salut  qui  fut  toujours  Hssuré  par  nos  popula- 
tions rurales,  éternelle  source  de  loutes  les 
valeurs  et  de  toutes  les  énergies  nationales. 
Il  fallait  la  sortir  de  Vin  pare  où  on  l'a  main- 
tenue, sans  excuse,  pendant  dix  ans,  et  la 
faire  connaître  aux  inléressés. 

Depuis  un  an  bientôt,  dominant  le  fracas 
des  avalanches  de  discours  qu'un  tas 
d'hommes  jiolitiques  divers,  plus  ou  moins 
remplis  de  sollicitude  pour  le  relèvement  et 
la  reconstitution  de  la  Patrie,  prononcent 
quotidiennement,  deux  mois  se  réi>ercutent 
à  tous  les  échos  de  Lille  à  Marseille,  de  Brest 
à  Strasbourg  :  i'  Travaillons!  Produisons!  » 

Api'ès  une  pose,  pendant  la(iuelle  on  se 
repose  d'avoir  parlé,  car,  en  France,  sous 
prétexte  que  la  parole  est  une  forme  de  l'ac- 
tivité, on  croit  volontiers  avoir  agi  quand  on 
a  parlé,  ou  recommence;  et  voyant  que  ces 
deux  mots  n'ont  pas  provoqué  le  miracle  de 
mettre  en  marche  les  rouages  des  services 
ad-mi-nis-tra-lifs,  ni  ceux  des  moyens  de 
transport  et  des  machines,  alors  on  va  les 
répéter  ailleurs,  sur  un  ton  plus  impératif  : 
«  Travaillons!  Produisons!  » 

Puis,  nouveau  repos,  toujours  en  atten- 
dant le  miracle  des  mots  fatidiques;  mais 
tout  retombe  aussitôt  dans  le  silence  et  le 
calme  absolus.  Mais  pendant  que  le  méca- 
nisme social  tout  entier,  et  les  chemins  de 
fer    eu.\mémes  se   bloquent,    les   périodes 

(1)  Celte  loi.  qui  poite  la  date  du  S  juillet  1909,  a 
été  reproduite  dans  le  Journal  d'AgricullUre pnlique 
du  22  juillet  19(l9  (p.  M 9). 


oratoires,  seules,  hélas!  continuent  dérouler! 

«  Travaillons!  Produisons!  »  ces  mois  so- 
nores sillonnent  en  ondes  diverses  l'atmos- 
phère des  villes,  verba  volant;  ils  s'étalent  et 
rutilent  en  couleurs  variées  sur  les  murs; 
mais  sans  autre  effet  que  d'amener  une 
approbation  platonique  des  uns,  un  sourire 
sceptique  des  autres,  qui  savent  à  quelles 
diflicultés  se  heurtent  leurs  efforts,  tant  à 
cause  de  l'impéritie  des  pouvoirs,  que  de 
l'insuffisance  des  moyens  d'action.  Mais 
quelques-uns  pensent  aussi,  sans  toujours 
oser  le  dire,  que  le  malaise  est  aggravé  par 
l'obstruction  systématique  de  la  classe  ou- 
vrière. C'est  que,  comme  une  pâte  malléable 
qui  prend  et  garde  l'empreinte  des  moules 
où  on  la  coule,  la  niasse  des  travailleurs  se 
laisse  docilement  orienter  et  façonner  dans 
des  voies  ou  des  formes,  où  ses  meneurs, 
intéressés,  à  un  titre  quelconque,  à  perpé- 
tuer le  malaise  et  à  provoquer  des  troubles, 
la  maintiennent. 

.N'est-ce  pas  d'ailleurs  les  mêmes  qui  firent 
décréter  la  journée  de  huit  lieures  par 
exemple,  qui  suscitèrent  et  suscitent  encore 
des  grèves,  avec  une  opportunité  si  remar- 
quable, qu'elle  en  trahit  l'inspiration?  hfeiil 
cui  prodesi;  en  effet,  à  qui  cela  peut-il  pro- 
fiter? 

Et  pourtant  les  travailleurs  se  disent  : 
«  conscients  »;  que  n'ont-ils  réfléchi  que 
leurs  revendications,  pour  en  employer  un 
mot  qui  leur  est  cher,  ne  pouvaient  avoir,  à 
l'heure  actuelle,  d'autre  résultat  qu'une  di- 
minution de  leurs  propres  moyens  de  tra- 
vail, et  d'amener  la  fermeture  progressive 
des  usines,  des  ateliers,  des  chantiers  et  des 
fermes,  au  moment  précis  oii  le  salut  public 
exigeait  leur  plus  grand  effort'  Car  enlin, 
tous  leurs  produits  seront  obérés  de  tels 
frais  de  revient,  qu'ils  ne  pourront  plus 
aborder  aucun  marché!  C'est  un  résultat 
dont  la  classe  ouvrière  sera  la  première  vic- 
time, mais  dont  ne  peuvent  profiter  que  les 
détenteurs  de  stocks,  qui  aitendent  le  pas- 
sage des  frontières.  11  est  bon  d'être  "  cons- 
cient »  de  ses  intérêts  immédiat'-,  mais  il  est 


ACADÉMIE  DAGRICULTUHK  DE  KKANCE 


mieux  d'èire  capuLle  de  discerner,  de  pré- 
voir... et  de  savoir  aUendre. 

«  Travaillons!  Pioduisons!  »  ces  mots 
inutiles  tombent  sans  éclio  dans  les  cam- 
pagnes, où  l'on  n'a  jamais  cessé  de  travailler, 
avec  courage,  une  Lerre  privée  d'éléments 
fertilisants,  et  qui  ne  pouvait  produire  que 
suivant  ce  que  lui  donnaient  des  eU'orts  li- 
mités. Prêcher  le  travail  ici  était  donc  su- 
perllu;  inviter  ;\  la  production  est  presque 
impertiuemment  ironique,  puisqu'on  n'ap- 
porte ni  les  bêtes,  ni  les  machines,  ni  les 
engrais  nécessaires.  Et  pourtant  la  France 
hicn  cullicée  pourrait  nourrir  cent  millions 
d'habitants  1  Quelles  réserves  fiduciaires,  et 
quels  bénéfices! 

Mais  il  faudrait,  pour  cela,  faciliter  au 
paysan  le  moyen  de  cultiver  scientifique- 
ment sa  terre;  il  faudrait  aussi  retenir  à  la 
terre  ses  fils,  trop  souvent  alléchés  par 
l'appât  fallacieux  des  salaires  des  villes,  où 
ils  viennent  échouer  à  l'écueil  de  la  vie  plus 
chère,  des  séductions  coûteuses  des  comp- 
toirs et  des  cinémas,  et  surtout  des  aigreurs 
et  des  découragements,  inspirateurs  d'envies 
el  de  haines;  il  faudrait  surtout  assurer  au 
cultivateur,  en  dépit  des  aléas  des  récoltes, 
des  variations  des  marchés,  qui  parfois 
l'endettent,  et  souvent  le  ruinent,  la  sécurité 
dans  sa  maison,  la  sereine  propriété  de  son 
champ,  en  les  garantissant  contre  toute  saisie 
d'usuriers  à  l'aflùl,  et  même  du  fisc,  en  lui 
donnant  la  tranquille  assurance  que,  quoi 
qu'il  arrive,  il  lui  restera  toujours  un  toit  et 
un  champ:  que,  de  son  vivant,  il  n'en  sera 
jamais  chassé;  enfin,  que  s'il  disparaît,  sa 
fenmie  restera  dans  sa  maison,  et  que  ses 
enfants  vivront  de  son  champ,  jusqu'à  leur 
majorité.  Quel  rêve  !,.. 

Quel  rêve!  Vous  tous,  qui  n'avez  jamais 
loué  un  lopin  de  terre,  et  ne  vous  êtes  point 
penchés  sur  sa  glèbe,  avec  l'espoir  secret  de 


le  posséder  un  jour;  vous,  qui  n'avez  point, 
avec  une  parcimonie  méticuleuse,  réduit  au 
strict  néces-aire  les  dépenses  de  votre  vie, 
pour  amasser  le  pécule  qui  vous  le  donnera; 
vous,  qui  n'avez  point  vu  s'élever  successi- 
vement, au  gré  des  économies,  comme  en 
une  suite  de  rêves  réalisés,  le  foyer  domes- 
tique, puis  la  grange,  puis  l'étable,  dont  la 
pensionnaire  apporte  à  la  vie  de  la  famille 
un  substantiel  appoint;  vous,  qui  n'avez  pas 
vu  se  développer  alentour  lapins,  canards  et; 
poules,  qui  vivent  et  pullulent  sans  frais';  ei: 
fournissent  le  bénéfice  net  de  leur  chair  et 
de  leurs  œufs;  vous,  qui  n'avez  pas  vu  le 
champ  s'élargir  peu  à  peu,  et  s'affranchir 
d'une  enclave,  longtemps  convoitée;  vous 
tous  qui  n'avez  pas  éprouvé  ces  désirs  et  ces 
joies,  vous  ne  pouvez  comprendre  ce  que 
pourrait  faire  naître,  au  cœur  du  paysan, 
cette  perspective  de  possession,  en  toute  sé- 
curité, d'une  propriété  inaliénable,  et  de 
l'avenir  assuré  de  sa  famille.  Quel  rêve! 

Eh  bien,  ce  rêve  est  parfaitement  réali- 
sable :  il  ne  s'agit  que  de  demander  l'inscn/i- 
(ion  du  BiE.x  om  de  la  Maison  ue  f.\millk,  qui 
donne  justement  les  garanties  que  je  viens 
d'énumérer.  Seulement,  il  fallait  le  savoir,  et 
si,  en  France,  quelques  centaines,  ou  peut- 
être  quelques  milliers  de  personnes,  en  con- 
naissent l'existence,  c'est  dans  les  milieu.v 
poli  tiques,  juridiijues  ou  bourgeois,  par  con- 
séquent indiirérents,  mais  elle  est,  je  le  ré- 
pète, tellement  inconnue  du  monde  agricole 
([ue  pas  un  des  maires  de  villages,  à  qui  j'en 
ai  parlé,  ne  savait  de  quoi  il  s'agissait,  et 
qu'il  n'a  été  fait  depuis  dix  ans  que  243  de- 
mandes d'institution  de  Maison  de  Famille 
en    France.    C'est    un   curieux    phénomène! 

D.  S.  Ai;tailt, 

Vice-pr6udenl  ilu  GroiipeinenI  économicfue 
des  iiiTondisseaienls    de  Sceaiux  et  Saiut-Deuiî 


ACADÉMIE  D'AGRICULTURE  DE  FRANCE 


séance  du  31   mars  1920.  —  Présidence 
de  M.  Vifjer. 
L'élevage    du   cheval  de   trait 
dans  le  Pays  d  Auge. 
M.  Descowi  Desacres  dépose  sur  le  bureau  une 
note  de  M.  Adrien-Marie,  commissaire-adminis- 
trateur de  la  Société  hippique  Je  trait  Augeron, 
relative  à  la  crise  actuelle  de  l'élevage  du  che- 
val de  trait  dans  le  I^ays  d'Auge. 

Pour  encourager   et  faciliter  l'élevage  du  che- 
val de  Irait  dans  cette  région,  l'auteur  de  la  note 
indique,  comme  l'un   des  meilleurs  moyens,  la 
mijUiplicalion  des  stations  d'étalons. 
Aciuelleuieiit,  il  existe  dans  la  région   d'éle- 


vage du  Pays  d'Aus^e  quinze  étalons  de  trait  de 
l'Etat.  Pour  joindre  ces  étalons,  les  jumenis 
doivent  souvent  faire  un  long  parcours;  ces  vi- 
sites doivent  être  renouvelées,  elles  sont  d'uu 
lésultat  incertain.  Autant  de  raisons  pour  le 
petit  cultivateur,  qui,  chez  lui,  n'a  plus  d'antre 
main-d'œuvre  que  la  sienne,  de  renoncer  au 
projet  d'élevage  d'un  poulain. 

L'auteur  soutient  qu'en  confiant  dans  cette 
région  à  des  sociétés  reconnues  ou  à  des  parti- 
culiers l'entretien  des  étalons,  l'Etat  pourrait 
espérer  eu  augmenter  le  nombre  dans  des  pro- 
portions notables  tout  en  allégeant  les  charges 
qui  lui  incombent. 


288 


ACADÉMIE  D'AGIUCLLTL'RE  DE  FKA.\t:K 


Alors  qu'il  importe  Je  comprimer  tous  les  cha- 
pitres de  notre  budget  national,  ou  ne  peut 
qu'approuver  tous  ceux  i[ui,  sous  une  forme 
quelconque,  tentent  tout  à  la  fois  d'améliorer 
nos  moyens  de  production  et  de  diminuer  les 
charges  de  l'Etat. 

Une  étude  sur  lindustrialisation 
de  l'Agriculture. 
.M.  H/ii'er  présente  à  l'Académie  une  étude  de 
M.  iMercier  des  Rocheltes,  intitulée  :  Faut-il  iii- 
dustrialàer  C agriculture.  Aiguiller  l'agriculture 
française  vers  un  système  de  grandes  entre- 
prises à  forme  capitaliste,  qui  transporterait 
dans  le  monde  rural  les  conceptions  et  les  pra- 
tiques du  monde  industriel  est  nourrir  une  illu- 
sion singulièrement  dangereuse  au  point  de  vue 
lechnique  comme  au  point  de  vue  social.  C'est 
ce  que  montre  clairement  .M.  Mercier  des  Ro- 
chettes,  en  spécifiant  les  dilîérences  profondes 
qui  exislent  et  existeront  toujours  entre  l'agri- 
cullure  et  l'industrie. 

Sur  1  élevage  du  cheval  en  France. 

M.  Hitier  présente  à  l'Académie,  de  la  part  de 
l'auteur,  M.  René  .Musset,  un  mémoire  très  im- 
portant sur  l'élevage  du  cheval  en  France. 

L'ouvrage  débute  par  une  bibliographie  très 
complète  desdocumenls  manuscrits  et  imiiriraés 
relatifs  à  l'élevage  du  cheval  en  France  du 
xvii»  siècle  à  nos  jours,  —  puis,  dans  une  pre- 
mière partie,  M.  René  Musset  étudie  la  produc- 
tion et  l'élevage  du  cheval  en  France;  dans  une 
seconde  partie,  les  emplois  du  cheval,  et  leur 
iulluence  sur  la  production. 

L'ouvrage  enfin  se  termine  par  un  exemple 
régional  détaillé  d'élevage  de  cheval  dans 
le  Perche;  et  par  un  rapide  exposé  de  l'élevage 
dans  le  Boulonnais  et  en  Basse-.Norraandie. 

L'état  des  récoltes. 

M.  II.  Hitier  communique  à  l'.-Vcadémie  quel- 
ques observations  sur  l'état  des  cultures  à 
l'heure  actuelle.  D'une  façon  générale,  l'aspect 
des  récoltes  en  terre  présente  une  belle  appa- 
rence, et  rarement  les  terres  ont  pu  recevoir  une 
préparation  aussi  complète  pour  les  semis  qui 
restent  à  effectuer. 

Cela  lient  aux  conditions  météorologiques 
exceptionnellement  favoiables  dont  nous  avons 
joui  cet  hiver  et  ce  printemps. 

Alors  que  l'an  dernier,  au  i"  avril,  dans  beau- 
coup de  fermes  de  la  région  de  Paris,  on  n'avait 
pas  encore  pu  commencer  les  semailles 
d'avoine  et  orge  de  printemps,  que  la  pluie  et  la 
neige  continuaient  à  détremper  le  sol,  cette 
année  dans  les  mêmes  fermes  les  avoines  sont 
terminées  de  semer,  et  beaucoup  même  sont 
levées  et  très  bien  levées. 

Les  blés  d'automne  sont  verts  et  bien  garnis, 
les  plants  de  ces  blés  portent  de  nombreuses  et 
vigoureuses  racines  au  collel. 

Du  reste  on  a  pu,  en  mars,  herser  et  rouler 
les  blés,  ce  qui  est  une  excellente  pratique,  que 
la  saison  a  favorisée. 


Les  luzernes  sont  très  avancées,  et  souvent 
absolument  nettes  de  Graminées  et  mauvaises 
plantes. 

Les  prairies  naturelles  ont  poussé,  elles  aussi, 
et  forment  un  épais  tapis  de  gazon;  les  animaux 
ont  pu  y  être  ainsi  mis  à  l'herbe  de  bonne  heure, 
et  Irouver  la  nourriture  qui  leur  convenait  en 
quantité  et  qualité. 

Enfin,  les  terres  ù  betteraves  et  à  pommes  de 
terre  ont  pu  être  préparées  à  temps  et  aussi  par- 
faitement qu'il  est  à  souhaiter. 

Sans  doute  nous  ne  tenons  pas  les  récoltes  et 
nous  ne  pouvons  encore  savoir  ce  qu'elles  se- 
ront. Mais  les  apparences  sont  excellentes  et  si 
la  végétation  peut  se  poursuivre  comme  elle  l'a 
fait  jusqu'ici,  nous  sommes  en  droit  de  compter 
enfin  sur  des  produits  agricoles  abondant.';. 

La  situation  dans  les  régions  libérées. 

.M.  Emile  Pluchct  demande  si,  dans  l'ensemble 
des  régions  libérées,  la  situation  des  cultures  se 
présente  aussi  sous  un  aspect  favorable.  Des 
elToits  considérables  ont  été  faits,  mais  malheu- 
reusement ces  elTorts  ne  sont  pas  très  encou- 
lagés  :  les  agriculteurs  n'obtiennent  plus  d'avan- 
ces de  l'Etat  sur  les  indemnités  qui  leur  sont 
dues.  Il  y  a  là  une  cause  d'arrêt  dans  l'essor  de 
la  culture  qui  avait  été  reprise  partout  avec  une 
énergie  et  un  courage  auxquels  il  faut  rendre 
hommage.  H  est  regrettable  que  la  situation  de 
HdS  financ  es  ne  permette  pas  à  l'Etat  de  conti- 
nuer des  avances  qui  sont  indispensables.  Il  faut 
cependant  produire  de  quoi  manger;  c'est  la 
néces-ité  urgente  de  l'heure  actuelle. 

M.  Henry  Saijhivr  rappelle  que  si  les  documents 
du  Ministère  de  l'Agriculture  accusent,  pour 
cette  année,  un  accroissement  sensible  dans  les 
ensemencements  en  blé,  la  cause  en  est  exclusi- 
vement à  l'ardeur  au  travail  dans  les  régions 
libérées.  C'est  là  un  fait  qu'il  convient  de  mettre 
en  lumière  et  qui  est  tout  à  l'honneur  des  agri- 
culteurs de  ces  malheureuses  régions  malgré 
toutes  les  difficultés  qu'ils  éprouvent. 

M.  Hitier  a  eu  l'occasion  de  parcourir  récem- 
ment quelques  parties  de  ces  régions  libérées, 
l'apparence  des  champs  emblavés  y  est  aussi 
satisfaisante  ;  il  foil  part  des  sentiments  d'admi- 
ration que  l'on  éprouve  dans  ces  pays  de  la 
Somme,  de  l'.\isne,  du  Pas-de-Calais,  etc.,  où 
l'on  ne  voit  plus  une  maison,  plus  une  ferme  et 
où  souvent  tous  les  champs  se  trouvent  labourés, 
semés. 

Où  ces  .nallieureuses  familles  de  cultivateurs 
ont-elles  pu  vivn',  passer  l'hiver?  daius  quelles 
cagnats,  dans  quelles  grottes,  dans  quelles  ca- 
ves ? 

L"ue  des  plus  grosses  préoccupations  de  ces 
agriculteurs,  à  l'heure  actuelle,  est  de  savoir 
s'ils  pourront  faire  des  récoltes  de  ces  champs 
qu'ils  ont  ensemencés. 

.\uront-ils  les  machines  pour  moissonner'? 

Auront-ils  les  chariots  ou  charrettes  pour 
transporter  les  gerbes? 

.4uront-ils  des  hangars  pour  mettre  blés, 
avoines  à  l'abri  ? 


CORHESPON'MAXCE 


28  9 


Auroiil-ils  la  main-d'œuvre  absolument  indis- 
pensable ? 

M.  /(■  PrésidenI,  au  nom  Je  l'Académie,  exprime 
l'avis  que  cette  situation  de  nos  malheureuses 
populations  agricoles  des  régions  libérées  soit 
à  nouveau  signalée  à  M.  le  Ministre  de  l'Agricul- 
ture pour  que  les  Pouvoirs  publics  pr'Minent  les 
mesures  indispensables. 

Sur    ramélioration   du    logement 
du  travailleur  agricole. 

M.  Georç/es  ftisli-r  fait  une  communication 
écoutée  avec  la  plus  vive  attention  sur  l'am'-lio- 
ration  du  logement  du  travailleur  agricole. 

Influence  du  dégagement  des  brins  de  chênes 

quelques  années  avant  rexploitation  du  taillis 

sur  leur  accroissement. 

M.  Emile  Mer  envoie  une  note  dans  Iai|uelle  il 
résume  les  obsertalions  recueillies  dans  un  cer- 
tain nombre  d'e.\périences  qu'il  a  poursuivies 
pour  se  rendre  compte  de  l'induence  du  déga- 
gement des  brins  Je  ohène  quelques  années 
avant  l'exploitation  du  taillis  sur  leur  accroisse- 
ment. 

Les  longues  révolutions  de  taillis  sous  futaie 
ont  l'incontestable  avantage  de  favoriser  la  pro- 
duction du  bois  d'oeuvre  dans  les  arbres  réservés 
et  la  qualité  du  bois  de  chauffage  des  cépées. 
Mais,  par  contre,  elles  présentent  le  grave  incon- 
vénient de  causer  le  dépérissement  graduel  des 
brins  de  chêne,  essence  de  lumière  par  e.xcel- 
lence,à  la  suite  du  séjour  trop  prolongé  sous  le 
couvert  des  rejets  voisins.  Aussi  a-t-on  pris  le 
parti,  dans  certains  taillis  domaniaux  soumis  à 
des  révolutions  de  trente  à  quarante  ans,  d'inter- 
venir plusieurs  années  avant  la  coupe,  pour  dé- 
gager les  brins  de  chêne  dont  la  végétation  pa- 
raît languissante,  afin  qu'ils  puissent  survivre 
jusqu'à  l'époque  de  l'exploitation  et  former  en- 
suite des  baliveaux  en  ét.it  Je  résister  au  vent  et 
au  poids  de  la  neige. 


Dans  les  expériences  poursuivies  par  M.  Mer,  le 
dégagement  des  brins  de  chêne  a  eu  pour  effet, 
non  seulement  de  les  préserver  d'un  dépérisse- 
ment presque  cerlain,  mais  encore  d'accroître 
notablement  leur  production,  pendant  le  lemps 
restante  s'écouler  avant]  l'exploitation  du  taillis, 
puisque  le  pourcentage  d'accroissement  a  été  de 
30  à  40.  Il  fait  remarquer',  que  le  dégagement, 
dans  cette  expérience,  a  été  effectué  trop  tard. 
Le  rendement  en  aurait  été  supérieur  si  l'on  y 
avait  procédé  à  l'âge  Je  quinze  ou  vingt  ans  et 
non  à  trente  ou  trente-cinq,  quitte  à  le  renouve- 
ler, après  une  Jizaine  J'années,  dans  le  cas  de 
longues  révolutions.  On  ne  doit  pas  attendre  que 
les  brins  soient  dépérissants.  C'est  dès  le  jeune 
âge  qu'il  convient  d'activer  leur  croissance  en 
favorisiut  le  fonctionnement  de  leurs  feuilles  et 
de  leurs  racines,  par  un  isolement  relatif.  Qu'il 
s'agisse  de  (aillis  ou  de  futaies,  d'essences  feuil- 
lues ou  résineuses,  les  sujets  d'avenir  doivent 
être  distingués  le  plus  têt  possible  de  la  brousse 
qui  les  enserre  et  recevoir  des  soins  spéciaux, 
pour  ne  pas  être  obligés  de  lutter  contre  elle,  au 
détriment  de  leur  croissance. 

Quelques  plantes  fourragères  pour  le  Nord 
de  l'Afrique. 

M.  le  docteur  Trabui,  chef  du  Service  botanique 
de  l'Algérie,  signale  spécialement  parmi  ies 
plantes  fourragères  susceptibles  de  donner  de 
bons  résultats  en  Algérie,  d'après  les  observa- 
tions déjà  recueillies,  à  la  suite  des  introduc- 
tions qu'il  en  avait  faites  : 

Le  Sorgho  menu  ou  Sudan  Grass,  comme  four- 
rage d'été; 

Le  Pcnnisetum  purpureum  ou  Xapier  Grass,  très 
résistant  à  la  sécheresse,  et  pouvant  donner  plu- 
sieurs coupes  d'un  fourrage  très  apprécié  de 
tous  les  animaux  de  la  fevme;  du  reste,  celte 
plante  se  propage  en  Californie  avec  succès. 

H.    HlTl^B. 


CORHESPOlNDAi\CE 


—  N°  8168  [Seine-el-Oise).  —  Un  Je  vos  ou- 
vriers journaliers  était  logé  avec  sa  femme 
dans  une  maison  voisine  de  votre  propriété,  à 
raison  de  25  fr.  par  trimestre.  Cet  ouvrier  \ient 
de  vous  quitter  pour  aller  travailler  dans  une 
ferme  voisine.  .Uer-ious  le  droit  de  rentrer  en 
jouissance  de  ce  logement  1  L'ouvrier  qui  Coccupe  a 
clé  mobilisé. 

La  solution  de  la  question  que  vous  nous  posez 
dépend  du  point  de  savoir  si,  d'après  l'intention 
des  parties  et  les  usages  du  pays,  cet  ouvrier 
doit  être  considéré  comme  un  locataire  ou 
comme  un  ouvrier  dont  le  salaire  consiste  pour 
partie  en  argent,  pour  partie  en  logement. 

Dans  ce  dernier  cas,  le  jour  où  l'ouvrier  a 
rompu  son  contrat  de  travail,  il  a  cessé  d'avoir 
droit  au  salaire,  et  par  conséquent  au  logement; 
le  propriétaire  peut,  dès  lors,  lui  retirer  celui-ci 


et  le  mettre   en  demeure  Je  quitter  les  lieux. 

Si  le  logement  constitue,  au  contraire,  une  vé- 
ritable location,  les  articles  56  et  suivants  de  la 
loi  du  ')  mars  1918  sont  applicables. 

La  jurisprudence  compétente,  dans  la  question 
posée,  est  la  <  Commission  arbitrale  )-  créée  par 
cette  loi.  —  (II.  H.) 

—  N"  6205  (S.  P.  002).  —  Les  Paulownia  ne 
sont  pas  difficiles  à  élever  de  semis,  mais  à 
conserver  durant  le  premier  hiver  qui  suit  le 
semis,  lorsque  les  plants  sont  faibles  et  encore 
herbacés  à  l'entrée  de  l'hiver.  Ils  fondent  alors 
durant  l'hiver  parce  que  insuffisamment  ligni- 
tiés,  comme,  d'ailleurs,  la  plupart  des  plants  des 
autres  espèces  ligneuses. 

Il  faut  donc  s'efforcer  de  leur  faire  prendre  le 
plus  de  développement  possible  la  première 
année   en  les  semant  de  bonne  heure,  en    les 


200 

repiquant  en  pois,  puis  en  les  rempotant  durant 
le  cours  de  l'été,  enfin  en  les  hivernant  sous 
châssis.  Mis  en  pleine  terre  au  printemps  sui- 
vant, ils  n'auront  ensuite  plus  rien  à  craindre.  — 
(S.  M.) 

—  N°  6330  [Aude).  —  11  n'existe  pas,  à  notre 
Connaissance,  de  gants  raélalliques  destinés  à 
protéger  des  ronces  et  épines  les  mains  de  l'ou- 
vrier engrainant  les  gerbes  aux  batteuses.  — 
(M..R.) 

—  M.  E.  B.  (Niàvre).  —  Des  fils  télépho- 
niques aériens  longent  la  maison  d'habitation, 
et  sont  soutenus  par  des  isolateurs  fixés  au  mur. 
Les  grands  vents  fout  vibrer  les  Gis,  et  l'un  en- 
tend le  biuit  dans  les  appartements.  On  ne  peut 
supprimer  les  vibrations,  et  par  suite  le  bruit 
produit,  dans  les  canalisations  électriques 
aériennes.  Pour  obtenir  le  résultat  demandé,  il 
faut,  le  louf,'  de  la  maison,  à  l'extérieur,  rem- 
placer les  fils  aériens  par  d'autres  fils  isolés  sous 
plomb  et  fixés  par  des  pattes  contre  le  mur.  — 
(M.  R.) 

—  M.  D.  (Haute-Sanoie).  —  Le  râteau  pour 
moissonner  à  la  faux  dont  vous  parlez  est  pro- 
bablement ce  qu'on  appelle  la  faux  armée,  dans 
le  genre  de  celle  représentée  par  la  n;;ure  38, 
page  128  du  tome  11  de  la  Pratique  de  l'Agricul- 
ture de  Gustave  Heuzé.  La  forme  et  les  dimen- 
sions du  berceau  de  la  faux  armée,  et  le  mode 
de  fixation  du  berceau  sur  le  manche  varient 
avec  les  localités;  ces  pièces  ne  se  font  pas  en 
fabrication  courante,  et  leur  construction  est 
assurée  par  des  artisans  locaux;  la  vente  des 
faux  armées  est  très  limitée.  —  (M.  R.) 

—  N"  6-4o5  [Loiret).  —  Vous  avez  pris  une 
ferme  inculte  depuis  1914,  où  il  n'y  a  aucun 
fourrage';  les,  terres  sont,  d'autre  part,  telle- 
ment sales,  envahies  de  mauvaises  herbes,  que 
vous  ne  pourrez  même  pas,  celte  année,  dites- 
vous,  semer  en  trèfle,  luzerne,  sainfoin.  Cepen- 
vous  voudriez  vous  assurer  de  quoi  nourrir  votre 
belaiU 


MESLUE  UE  L.\  l'UESsIM.N  li.A.KO.\lEnUyL  E 


U  nous  semble,  dans  ces  conditions,  que  Ir 
mieux  serait  de  nelioyer  par  le  labour,  l'extirpa- 
teur,  la  herse,  les  parties  les  moins  sales  de  vo.^ 
terres.  Vous  y  pourriez  alors  semer  des  fourrages 
d'été,  pois,  vesce,  mélangés  d'avoine,  dont  vous 
récolterez  une  certaine  quantité  pnur  la  con- 
sommer à  l'état  sec  cet  hiver.  En  juin,  juillet, 
vous  pourrez  semer  encore  sur  jachère  ainsi  tra- 
vaillée, des  trèlle.-",  des  luzernes  ou  un  mélange 
de  Graminées  et  de  Légumineuses,  par  exemple 
à  l'hectare  :  10  kilogr.  de  trètle-f-o  kiloar.  de 
ray-grassauglais  +  3  kilogr.  de  l!éole-|-o  kilogr. 
d'avoine  élevée-)- o  kilogr.  de  brome   des  prés. 

Jusqu'en  aoiit,  même  début  de  septembre,  ou 
peut  semer  de  l'anlhyllide  ou  trélle  jaune  des 
Sables  (20  kilogr.  àl'heclare). 

Enfin,  à  l'automne,  des  vesces  d'hiver,  et  bien 
entendu  en  aoùt-seplembre,  du  trèfle  incarnat. 

.4iusi  vous  vous  assurerez  des  fourrages  pour 
l'an  prochain.  —  Jl.  il. 


Avis. 


1°  .\dresser  sous  enveloppe,  au  nom  du  Secré- 
taire de  la  Rédaction,  26,  rue  J.vcob,  toute  de- 
liuinde  de  renseignements. 

2"  Joindre  à  toute  demande  de  renseignements 
la]  bande  d'adresse  sous  laquelle  le  journal  est 
envoyé,  et  qui  porte  le  numéro  d'abonnement. 

3"  .\e  nous  adresser  qu'une  seule  question  à 
la  fois.  Si  exceptionnellement  on  a  deux  ques- 
tions à  nous  poser,  écrire  chacune  d'elles  sur 
une  feuille  à  part. 

4°  Ne  jamais  nous  fixer  un  délai  quelconque 
pour  la  réponse,  et  encore  moins  nous  deiiuinder  de 
répondre  dans  le  prochain  numéro,  ce  qui  esL  le 
plus  souvent  impossible. 

5"  Ne  jamais  nous  renvoyer  à  une  lettre  précé- 
dente. 

6"  .Ne  nous  ardesser  que  ce  que  nous  pout'ons  dé- 
truire après  l'avoir  lu. 


31ESURE  DE  LA  PRESSIOX  BAROMETRIOUE 


Dans  le  numéro  du  9  janvier  1919  (p.  13), 
on  a  donné  les  détails  nécessaires  sur  la  nou- 
velle expression  de  la  pression  barométrique 
adoptée  par  le  Bureau  central  Météorolo- 
gique et  qui  est  suivie  ici.  Il  n'est  pas  inutile, 
pour  répondre  à  des  demandes  d'explica- 
tions, de  résumer  à  nouveau  les  indications 
sur  ce  sujet. 

Dans  le  but  d'uniformiser  la  représentation 
des  pressions  almospliériques,  le  Congrès 
Météorologique  international  de  1913  a  dé- 
cidé que  les  pressions  atmosphériques  se- 
raient publiées  en  millibars. 

Dans  ce  système,  l'unité  de  pression  est 
appelée  «  barye  ».  L'atmosphère  C.  G.  S  ,  ou 


bar,  représente  la  valeur  de  la  vv';ijabari,p, 
soit  1  million  de  baryes.  Ou  la  représente 
généralement  par  1  OOtJ  millibars. 

La  courbe  de  1  Ulo  millibars  correspond 
sensiblement  à  l'ancienne  courbe  moyenne 
de  7G0  millimètres. 

Un  procédé  de  calcul  simple  permet  de 
passer  des  anciennes  mesures  millimétriques 
aux  nouvelles  mesures  miUibariques.  Il  suf- 
fit de  multiplier  le  nombre  de  millibars  par 
3  4  pour  obtenir  la  pression  en  millimètres 
de  mercure  et,  inversement,  de  multiplier  )e^ 
hauteurs  en  millimètres  par  4/3  pour  les 
réduire  en  millibars. 

n.  D. 


REVLE     COMMERCIALE 


291 


S''mnine  du 


LA  SEMAINE  MÉTEOROLOGIOUE 

^>u   10  arril  HliO    0/iSE  flVÀTOf/Œ  />[]  PARC  SA  L\]--MA  CH) 


1 

JOURS 

ET      DATES 

T.    - 

O    "ï 
X     = 

5 

1 

EMPÉP 

.\1URE 

Écart 

sur 
la  nor- 
male. 

Venl. 

d 
o 

— 

o 
-^ 
u    6 

3   - 

ré 

REM.\P,QUES  lUVERSES 

«illilars. 

heures 

millim. 

Dim 4  avriL 

1003.1 

6"0 

ll"^; 

7  .S 

—0  7 

0 

0.1 

2.1 

Temp.s  pluvieux. 

Luiiili 3  — 

Manii 6  — 

1013.2 
1017. j 

3  9 
3.9 

10.4 
13.7 

7.1 

7 . 7 

—  1.6 

—  1.2 

0 

Variable. 

0   0 
3.4 

2.4 
0.9 

Rosée  le  matin,   pluie  le  jour. 

brouillard  le  soir. 
Pluie  le  malin,  beau  temps  le 

Mercredi..     7  — 

1ÛI3.0 

2.3 

17  2 

10. -4 

+  1    i 

S 

10.3 

soir. 
Gelée    blanche    et    brouillard. 

Jeudi 8  — 

1010. :j 

9.7 

19  6 

14.3 

+3.1 

S 

5.6 

0.8 

temps  nuagea.x. 
Pluie   la  nuit,    beau   temps   le 

Vendredi.     9  — 

1002.7 

10  8 

1.5.0 

12  4 

+3.1 

S 

0   0 

9.2 

soir. 
Rosée,    pluvieii.'.   de  7    h.   30  à 

;  Samedi...  10  — 

1 

1006.1 

10.6 

IS   3 

13   3 
10  4 

-3  9 

S 

.-*  ô 

3.1 

21  heures. 
.Nuageux,  brume,  pluie  soirée. 

i  Moyennes  el  tolaux 

1010.1 

6.7 

15.1 

.> 

» 

2,3  ,5 

18.5 

Pluie  depuis  le  !"■  janvier  : 

1   ,                                   1 
1  ÉiiîirLs  sur  In  iiui-malo 

—  i   1 

^2  2 

^0  2 

+  1.4 

- 

•» 

au  lieu  de 

0-2  i.  3 

dur.  tliSor. 

En  1920 1  12""°          j 

Normale i  .1 

REVUE    COMMERCIALE 


Situation  agricole.  —  Le  leiiips  a  été  variable  au 
cours  de  Id  liuibiine.  Les  jcjuruees  ensoleillées  ont 
alterné  avec  les  journées  pluvieuses;  la  tenipér.iture 
~'eit  abaissée  depuis  les  deraières  on  Ices.  Le  légime 
humide  :iyaiit  dominé,  il  en  est  résulié  un  ralentis- 
sement dans  l'exécution  des  travaux  extéi  leurs. 

L^s  belles  apparences  des  cultures  signalées  les  se- 
maines précédentes  se  uiainliennent  et  les  prairies 
notamment,  où  la  végétation  a  une  vigueur  excep- 
tionnelle, promettent  une  bonne  récolte  a  la  pre- 
mière coupe. 

On  continue  les  plantations  de  pommes  de  terre 
ainsi  que  la  préparation  des  terres  à  ensemencer  en 
betteraves. 

Blés  el  Farines.  —  Les  quantités  de  blés  restant 
entre  les  mains  de  la  culture  doivent  être  peu  im- 
portantes, les  quantités  livrées  aux  moulins  étant 
assez  faibles.  On  vend  au  taux  de  la  taxe. 

Sur  les  marchés  américains,  en  tenant  compte  du 
change,  le  blé  est  coté,  par  100  kilogr.  :  157  fr.  06  à 
Xew-York  et  125  fr.  77  à  Buenos-Ayres. 

Sous.  —  DeTDande  plus  réduile  et  prix  faiblement 
tenus.  Les  disponibilités  sont  enlevées  par  les  culti- 
vateurs du  rayon  avoisinant  les  moulins  à  des  prix 
sensiblement  égaux  à  ceux  fi.Hés  oniciellement,  soit 
48  fr.  le  quintal. 

Céréales  diverses.  —  Les  seigles  sont  vendus  au 
taux  de  la  taxe,  soit  53  fr.  les  100  kilogr.  Le  mouve- 
ment de  baisse  qui  se  dessine  depuis  quelques  se 
maines  sur  les  avoines  a  encore  progressé;  on  ob- 
sej-ve  un  nouveau  tléchissement  du  prix  atteignant 
de  4  à  5  fr.  par  quintal.  On  ne  paie  plus  que  80  à 
83  fr.  les  100  kilogr.  départ. 


Baisse  de  quelques  francs  également  sur  les  orges 
qui  valent  de  S3  ù  83  fr.  les  100  kilogr.  départ. 

Le  sarrasin  vaut  92  fr.  et  le  sorgho  38  fr.  le  quin- 
tal dé(';irt. 

Dans  le  Sud-Ouest,  où  les  mais  pour  semence  sont 
ti  es  demandés,  ils  valent  actuellement  de  12.5  à 
126  fr.  les  100  kilogr. 

Les  céréales  élrringères  sont  cotées  aux  prix  sul- 
v.ints  par  qnintal  ports  français  :  avoines  de  la  Plala, 
9:;;  à  94. .30;  mais  de  même  provenance,  90  à  94  fr. 

Fourrages.  —  Offre  abondante  au  dernier  marché 
de  La  Chapelle  et  prix  en  baisse  dune  dizaine  de 
francs  par  104  bottes;  On  a  coté  :  luzerne.  230  à 
280  fr.;  regain,  240  à  270  fr  ;  foin,  243  à  275  Ir. 

Dans  les  départements,  le  foin  vaut  de  40  à  30  fr. 
les  100  kilogr. 

Pailles.  —  .\ux  104  bottes, 
marché  de  La  Chapelle  :  pail: 
pai  le  d'avoiue,  180  à  200  fr.: 
200  fr. 

Sur  nombre  de  marchés  déparlementaux  la  paille 
de  blé  est  cotée  de  25  à  30  fr.  les  100  kilogr. 

Graines  fourragères.  —  La  fermeté  des  cours 
s'accentue  s  ir  les  luzernes  et  les  prix  des  trétles  se 
maintiennent.  Aux  100  kilogr.  départ,  on  cote  :  lu- 
zerne de  Provence,  830  à  1  150  fr.:  luzerne  de  pays, 
730  à  930  fr.;  trèfle  violet,  700  à  1  300  fr.:  trèfle  hy- 
bride-, 1  200  à  1  800  fr.;  trèlle  blanc,  1  20u  à  1  600  fr.; 
anthyllide,  1  000  à  1  700  fr.;  ra.v-grass  anglais,  170  à 
180  fr.;  ray-grass  d'Italie,  155  à  163  fr.;  vesces,  120  à 
143  fr. 

Bétail.  —  Au  marché  de  La  Villette  du  lundi 
3  avril,   l'ulîre   en    gros  bétail  a   été   moyenne  ;    les 


Paris,  on   a  coté  au 
le  de  blé,  190  à  195  fr.; 
paille  de   seigle,  ISO  à 


202 


KEVUK    COMMEHCIALE 


cours  ont  progressé  de  10  à  l'j  centimes  par  demi- 
kilogramme  net.  On  a  coté  les  bœufs  de  l'Allier,  de 
la  Nièvre  et  de  Saône-et-Loire,  3.80  à  k  fr.;  de  la 
Sarthe,  3.75  à  3.93  ;  de  la  Haute-Vienne,  3.90  à  4,05  ; 
de  Maine-et-Loire  et  de  la  Loire-Inférieure,  3.65  à 
3  85;  de  la  Vendée,  3.10  à  3.98;  du  Cantal,  3.15  à 
3.93;  les  taureaux,  3.33  à  3.75  en  choix;  2.90  k  3.15 
en  sortes  médiocres;  les  génisses,  3.95  à  4.05  le 
demi-kilogramme  net. 

Les  arrÎTages  de  veaux  ayant  augmenté,  les  prix 
ont  baissé  de  10  à  20  centimes  par  demi-kilogramme 
net.  On  a  payé  les  veaux  d'Eure-et-Loir,  Seine-et- 
Marne,  Seine-e(-Oise,  du  Loiret  et  de  l'Yonne,  5.80  à 
6.10;  de  l'Aube,  5.73  à  5.85;  delà  Sarthe,  5.25  à  5.75; 
de  la  Haute-Vienne  et  du  Cantal,  3.45  à  4.45;  de 
l'Ouest,  4.75  à  5  fr.  le  demi-kilogramme  net. 

En  raison  de  la  faiblesse  des  expéditions,  la  vente 
des  moutons,  rapide  et  facile,  a  eu  lieu  à  des  prix 
ea  hausse,  surtout  sur  les  sortes  médiocres. 

On  a  coté  les  moutons  de  l'Allier,  du  Cher  et  de  la 
Kiévre,  6.75  à  6,80;  les  métis,  6.70  à  6.75;  les  mou- 
tons du  Midi,  6.50  à  6.75:  les  brebis  de  mêmes  pro- 
venance, 6  à  6.50  le  demi-kilogramme  net. 

Prix  soutenus  sur  les  porcs  que  Ton  a  cotés  comme 
suit  au  demi-kilogramme  vif  :  porcs  gras,  3  à  3.20; 
coches,  2.50  à  2.90. 

Voici  le  relevé  des  marchés  des  lundi  5  et  jeudi 
8  avril  : 

Marclié  du  lundi  5  mil. 


Entrées  directes 
aux  abattoirs. 

Amenés.    La'Vill.     Vaug. 

têtes         têtes        têtes 

Boeufs 2  113  ) 

Vaches....  1  Ml  >     115  2O0 

Taureaux..  565  / 

Yeaux 2  633  1  137  369 

Moulons  ..  4  959  2  213  ^■^o 

Porcs 2  113  7il  585 


Réserves 


La  Vill. 
tètes 

ie-2 


Vaug. 
têtes 


395 

9« 

8-'0 

22, 

600 

242 

Prix  maxima  du  kilogramme. 
Au  poids  net.  Au  poids  vif. 

1"  q.      2»  q.        3»  q.      Prix  extrêmes. 


Bœufs 7.80  1.66  7.30 

Vaches  ....  7.90  7.70  7.30 

Taureaux..  7.40  7.10  6.80 

Veaux, 11.80  11.20  8.80 

Moutons...  13.50  13.40  13.60 

Porcs 10.30  10.14  10.00 


2.80  à  4.80 
2.80  4.88 
2.80  4,56 
3.40  7.32 
4.89  6.4-( 
5.79       5.21 


Marché  du  jeudi  S  avril. 


Entrées  directes 

aux  a 

)attoirs. 

Réserves 

Amenés. 

La  Vill 

Vaug. 

La  Vill.        Vaug. 

têtes 

têtes 

tètes 

têtes           têtes 

Boeufs 

l  114     . 

Vaches 

851 

289 

113 

544             52 

Taureaux.. 

241 

Veaux 

1  507 

75." 

150 

70             f4 

Moutons  .. 

3  920 

737 

453 

175             20 

Porcs  

l  507 

752 

580 

580           100 

Prix  maxima  du  kilogramme. 
Au  poids  net.  Au  poids  vit. 

!'•  q.       2*  q.       3*  q.      Prixextrêmes. 

Boeuls 7  80  7  80  7  60 

Vaches 7  90  7  SO  7  60 

Taureaux...  7  40  7  20  7  00 

Veaux Il  80  11  20  8  40 

Moutons....  13  50  13  40  13  00 

Porcs 10  30  10  14  10  00 


2  80  à  4.80 
2.85  4.86 
2.85  4.56 
3.40  7.32 
5.28  6.50 
6.00      7.21 


Dans  les  départements,  on  cote  : 

Bordeaux,  par  kilogr.  poids  vif  :  bœufs,  3  à 
4.50;  vaches,  2.60  à  3  60;  porcs,  5.50  à  6.60;  par 
kilogr.  poids  net  :  veaux,  8.50  à  9  fr.;  moutons,  10 
à  12  fr. 

Chartres,  par  kilogr.  poids  net  :  veaux,  11.50 
à  12.50. 

Dijon,  par  kilogr.  poids  vif  :   veaux,  5.80  à  6.40. 

A,.yon-I  Oîse,  par  kilogr.  poids  vif  :  bœufs  et  vaches, 
2.60  à  5.40  ;  veaux,  5.80  à  7  fr.;  porcs,  6.30  à  7.20  ; 
par  kilogr.  poids  net  :  moutons,  H  à  13.50. 

Marseille,  par  kilogr.  poids  net  :  bœufs  et  va- 
ches, 6.50  à  7.25:  moutons.  10.50  à  11  fr.;  par  ki- 
logr. poids  vif:  porcs,  6.10  à  6.30. 

AaHcy,  par  kilogr.  poids  net  :  bœufs,  7.50  à  8.40; 
moutons,  12  à  14  fr.,  par  kilogr.  poids  vif  :  porcs, 
6.20  à  6.55;  veaux,  6.50  à  7.50. 

Kantes,  par  kilogr.  vif  :  bœufs,  3.70  à  3.90  ;  mou- 
tons, 5.80  à  6  fr. 

Vins.  —  On  n'enregistre  aucun  changement  ap- 
préciable dans  la  situation  du  marché  des  vins;  les 
cours  se  maintiennent  dans  toutes  les  régions. 

Cidres.  —  Cours  sans  changement,  départ;  les 
cidres  reviennent  de  63  à  73  fr.  l'hectolitre  du, 
rendu  chez  le  destinataire.  Expéditions  difQciles. 

Pommes  de  terre.  —  On  tient  'aux  100  kilogr., 
dépnrt,  par  vagon  complet  :  Saucisse  rouge,  48  à 
54  fr.  ;  Rondes  à  chair  jaune,  33  à  40  fr.  ;  Chardon, 
26  à  30  fr.  ;  Magnum  bonum  et  Fin  de  siècle,  34  à 
37  fr.  ;  Géante  oleue,  24  à  25  fr.  :  Institut  de  Beau- 
vais,  36  à  40  fr. 

Aux  Halles  centrales  de  Paris,  on  vend  aux 
100  kil>gr.,  pommes  de  terre  nouvelles  d'Algérie, 
100  à  200  fr.,  du  Midi,  210  à  230  fr. 

Engrais  et  produits  chimiques.  —  Les  cours  du 
nitrate  de  soude  du  Chili  se  sont  relevés  par  suite  de 
la  dépréciation  du  change;  néanmoins,  par  suite  des 
besoins  de  la  culture,  et  en  particulier  pour  les 
betteraves,  la  demande  est  active.  Le  disponible  est 
coté  130  fr.,  ports  Dunkerque  et  de  l'Océan,  132  fr., 
ports  delà  Méditerranée,  le  tout  aux  100  Uilogr.,  et 
par  grosses  quantités.  Le  livrable  avril-mai  est  coté 
135  fr. 

Les  scories  de  déphosphoralion  manquent. 

Il  est  également  très  difficile  de  se  procurer  du 
superphosphate;  néanmoins  le  14  0.0  est  coté  27  fr., 
départ  Viviers. 

La  vente  des  sels  de  potasse  est  suspendue  jusqu'à 
nouvel  avis. 

Cours  nominaux  pour  le  sulfate  de  cuivre,  coté  225 
à  227  fr.  les  100  kilogr. 

Tous  ces  prix  se  rapportent  à  des  achats  par 
10  tonnes,  départ. 

B.   Dl'R.XNH. 

Le  Gérant  :  Chaki.es  Ditkeix. 

Pans.  —  '..  Mahethel'x,  imprimeur,  1,  rue  Cassette 


CHRONIQUE  AGRICOLE 


293 


CHRONIQUE  AGRICOLE 


Discussion  à  la  Chambre  des  Députés  sur  les  nouvelles  ressources  fiscales  à  créer.  —  Nécessité  de  nouveaux 
impôts.  —  Principales  charges  proposées  qui  intéressent  l'afiriculture.  —  La  taxe  sur  les  bénéfices  de 
l'exploitation  agricole.  —  Discussion  sur  ce  sujet.  —  Relèvement  de  la  taxe  de  circulation  sur  les  vins 
et  les  cidres  et  du  droit  de  consommation  sur  l'alcool.  —  La  distillation  des  vins  dans  le  Midi.  —  Le 
projet  de  budget  pour  1920.  —  Compression  des  dépenses.  —  Suppression  des  primes  à  la  sériciculture, 
à  la  culture  du  chanvre  et  du  lin,  à  l'oléiculture.  —  Le  produit  de  l'emprunt  national  de  la  Paix.  — 
Fixation  du  prix  de  l'alcool  de  betterave  en  1920.  —  Prix  de  cession  de  l'alcool  industriel  par  l'Etat.  — 
Les  fonctionnaires  de  l'Etat  dans  les  régions  dévastées.  —  Arrêt  de  la  Cour  de  Cassation  sur  la  res- 
ponsabililé  des  mandataires.  —  Les  fournitures  de  phosphates  de  l'Afrique  du  Nord.  —  L'état  actuel  de 
ces  fournitures.  —  Résolutions  adoptées  par  la  Confédération  des  Associations  agricoles.  -  Assemblée 
générale  de  la  Confédération  générale  agricole.  —  Recrutement  exceptionnel  à  l'Ecole  nationale  des 
Eiux  et  Forêts.  —  Concours  de  reproducteurs  bovins  dans  le  département  du  Nord.  —  Le  relèvement 
des  tarifs  des  chemins  de  fer  et  le  transport  des  légumes  et  primeurs.  —  Essais  de  tracteurs  organisés 
parla  Société  d'.-Vgriculture  de  la  Gironde.  —  Prochaine  exposition  d'Horticulture.  —  Congrès  d'Horti- 
culture. —  Exposition  coloniale  à  Londres  en  1921. 


Problêmes  financiers. 

La  Chambre  des  Députés  a  commencé  le 
12  avril  et  continue  sans  désemparer  la  dis- 
cussion du  projet  de  loi  relatif  à  la  création 
de  nouvelles  ressources  fiscales.  Les  res- 
sources actuelles  de  l'Etat  sont  loin  de  suf- 
fire tant  aux  charges  normales  qu'aux 
charges  extraordinaires  qui  lui  sont  impo- 
sées aujourd'hui.  Ce  n'est  pas  ici  le  lieu  d'en- 
trer dans  des  détails  sur  ce  sujet  épineux. 
Constatons  seulement  que  le  but  du  projet 
actuel  est  de  faire  face  aux  dépenses  nor- 
males du  budget  par  des  recettes  normales, 
c'est-à-dire  permanentes.  De  cette  nécessité 
découle  l'urgence  de  trouver  cesrecetles,  soit 
dans  des  impôts  nouveaux,  soit  par  des  relè- 
vements des  impôts  existant*.  C'est  une 
lourde  charge  pour  le  pays;  elle  sera  d'au- 
tant plus  ressentie  que  l'on  a  eu  le  tort  d'at- 
tendre trop  longtemps  pour  répondre  à  une 
loi  inéluctable:  l'Angleterre  avait  donné 
l'exemple,  en  doublant  ses  impôts  au  cours 
même  de  la  guerre.  C'est  pour  n'avoir  pas 
marché  dans  la  même  voie  que  la  France  est 
accusée,  même  par  ses  meilleurs  amis,  de 
manquer  de  courage  fiscal.  Quoi  qu'il  en  soit, 
il  est  nécessaire  aujourd'hui  d'ahoutir,  et 
d'aboutir  rapidement,  car  il  est  impossible 
que  la  situation  actuelle  se  prolonge  plus 
longtemps.  Toutefois,  il  sera  indispensable 
que  les  nouvelles  taxes  soient  combinées  de 
telle  sorte  qu'elles  ne  nuisent  pas  au  relève- 
ment économique  du  pays. 

Dans  la  longue  série  des  charges  propo- 
sées, nous  devons  signaler,  en  dehors  de 
celles  d'ordre  général,  celles  qui  touchent 
directement  les  agriculteurs. 

Le  bénéfice  de  l'exploitation  agricole  était 
considéré,  pour  l'assiette  de  l'impôt,  comme 
égal  au  double  de  la  valeur  locative  des 
terres  exploitées, le  taux  en  étant  fixé  à6  0/0. 
Toutefois,  l'exploitant  n'était  taxé  que  sur  la 


22  Avril  1920. 


N»  17 


fraction  supérieure  a  1  300  fr.,  en  ayant  droit 
à  une  déduction  de  moitiésur  lafraclion  com- 
prise entre  1  500  et  4000  fr.  Il  conservait  le 
droit  de  démontrer  que  son  bénéfice  est  infé- 
rieur au  double  de  la  valeur  locative  des 
terres.  Cette  disposition  a  été  vivement  com- 
battue par  MM.  Capus,  Boret,  Rendu,  etc., 
qui  ont  réclamé  le  retour  au  système  forfai- 
taire fixé  en  1917,  Finalement,  elle  a  été  mo- 
difiée couime  il  suit  :  le  bénéfice  de  l'exploi- 
tation agricole  est  considéré  comme  égal  au 
produit  de  la  valeur  locative  par  un  coeffi- 
cient fixé,  chaque  année,  par  nature  de  cul- 
ture et  par  régions  agricoles.  C'est  le  main- 
tien du  régime  forfaitaire. 

Les  parcs  et  jardins,  ainsi  que  les  terrains 
aménagés  en  vue  de  la  chasse,  sont  assu- 
jettis à  l'impôt  sur  les  bénéfices  de  l'exploita- 
tion agricole,  sans  aucune  déduction. 

Le  taux  de  l'impôt  foncier  est  doublé,  et 
porté  de  5  à  10  0  '0  de  la  valeur  locative. 

La  taxe  de  circulation  serait  élevée  de  IS  fr. 
par  hectolitre  sur  les  vins,  c'est-à-dire  portée 
de  10  à  25  fr.;  celle  sur  les  piquettes  dépla- 
cées par  un  récoltant  pour  sa  propre  consom- 
mation, en  dehorsdu  rayon  de  franchise,  se- 
rait portée  de  7  fr.  50  à  12  fr.  30.  La  taxe  de 
circulation  sur  les  cidres  serait  portée  de 
5  fr.  à  12  fr.  30.  Le  droit  de  fabrication  sur 
les  bières  serait  élevé  de  OJr.  80  en  1920,  de 
1  fr.  60  en  1921  et  de  2  fr.  40  en  1922  par 
degré-hectolilre. 

Le  droit  de  consommation  qui  frappe  l'al- 
cool et  les  liquides  assimilés  serait  porté  à 
1  000  fr.  par  hectolitre  d'alcool  pur.  Une  dis- 
position spéciale  est  appliquée  à  la  distilla- 
tion des  vins  du  Midi  et  de  l'Algérie;  elle  est 
formulée  en  ces  termes  : 

Au  cas  où  le  vin  rouge  du  Midi,  marchandise 
nue,  prise  chez  le  récoltant,  aura  été  coté  suc- 
cessivement, pendant  un  mois,  à  un  pris  supé- 
rieur à  10  fr.  le  degré-hectoliti'e,  par  chacune 

Tome  I.  —  n. 


294 


CHRONIQUE  AGRICOLE 


des  Chambres  de  Commerce  de  Montpellier 
Béziers,  Carcassonne,  Narbonne,  Mmes  et  Per- 
pignan, des  décrets,  coiilresigiiés  par  le  Ministre 
des  Finances,  le  Ministre  de  l'Agriculture,  le 
Ministre  du  Coramorce  et  le  sous-secrétaire 
d'Etal  au  Ravitaillement,  pourront  interdire  la  ^ 
distillation  des  vins  propres  à  la  consommation. 
Eq  ce  qui  coucerne  les  vins  d'Algérie,  la  même 
interdiction  pourra  être  prononcée  lorsqu'il  aura 
été  constaté  que,  pendant  un  mois,  le  prix  du 
degré-hectolitre  est  supérieur  à  9  fr. 

Un  décret  est  prévu  qui  établira  le  classe- 
ment des  marchandises  et  denrées  dites  de 
luxe.  Une  taxe  de  23  0/0  serait  établie  sur  les 
eaux-de-vie,  liqueurs,  apéritifs  et  vins  de 
liqueur,  el  de  15  0/0  sur  les  vins  classés 
comme  étant  de  luxe. 

Le  budget  pour  1920. 

La  compression  des  dépenses  n'est  pas 
moins  nécessaire  que  la  création  de  nouvelles 
ressources.  Des  réductions  importantes 
avaient  été  opérées  dans  le  projet  définitif  de 
budget  pour  l'exercice  1920.  Les  dépenses  du 
ministère  de  l'Agriculture  ont  été  particuliè- 
rement comprimées  ;  pour  n'en  citer  qu'un 
exemple,  les  allocations  aux  Offices  agricoles 
départementaux  el  régionaux  ont  été  dimi- 
nuées de  moitié  environ  par  rapport  à  celles 
attribuées  en  1919,  de  telle  sorte  que  les 
plans  d'action  de  ces  organismes,  établis 
avec  une  grande  activité,  devront  forcément 
être  singulièrement  réduits. 

Dans  une  lettre  adressée  le  12  avril  au  i)ré- 
sident  de  la  Commission  des  Finances  de  la 
Chambre,  M.  François-Marsal,  ministre  des 
Finances,  a  proposé  de  nouvelles  réductions. 
Il  demande  notamment  l'abrogation  des  dis- 
positions légales  relatives  aux  primes  à  la  sé- 
riciculture, à  la  culture  du  lin  et  du  chanvre  et 
à  l'oléiculture.  <i  Ces  primes,  dit-il,  qui,  déjà 
avant  la  guerre,  ne  pouvaient,  à  raison  de 
leur  faible  montant  et  des  conditions  mises  à 
leur  attribution,  être  considérées  comme 
fournissant  un  très  efficace  encouragement  à 
la  production,  ne  sont  plus  en  rapport  avec 
la  valeur  devenue  considérable  des  produits. 
Elles  ne  représentent  aujourd'hui,  pour  les 
intéressés,  qu'une  part  insignifiante  du  ren- 
dement de  leur  culture.  Par  contre,  elles  oc- 
casionnent à  l'Etat,  par  suite  de  la  multipli- 
cité des  parties  prenantes,  une  dépense  rela- 
tivement importante  (plus  de  o  millions  au 
budget  de  1919),  en  même  temps  d'ailleurs 

u'elles  sont  pratiquement  une  source  de  dif- 
ficultés et  de  complications  administratives. 
Nous  avons  donc  pensé  que  nous  pouvions 
sans  inconvénient,  dans  la  situation  écono- 


mique actuelle,  proposer  la  suppression  des 
primes  en  question.  >>  Il  n'est  pas  inutile  de 
rappeler  que  ces  primes  n'ont  constitué 
qu'une  légère  compensation  à  l'absence  de 
protection  douanière  en  faveur  de  ces  bran- 
ches de  la  production. 

La  lettre  du  Ministre  des  Finances  est 
accompagnée  de  tableaux  des  modifications 
de  crédits  proposées  sur  l'ensemble  de  projet 
de  budget  pour  1920.  Les  nouvelles  compres- 
sions sur  le  budget  du  Ministère  de  l'Agri- 
culture, en  dehors  de  la  suppression  des 
primes,  portent  surtout  sur  la  remonte  des 
haras  nationaux  el  sur  les  encouragements 
à  la  production  chevaline. 

Le  produit  de  l'emprunt  national. 

Le  Gouvernemenl  a  fait  connaître  au  Par- 
lement les  résultats  de  l'emprunt  national  de 
la  Paix.  Le  montant  total  des  souscriptions 
s'est  élevé  à  lô  milliards  730  millions  de 
francs  en  capital  effectif,  dont  6  milliards 
300  millions  de  numéraire',  8  milliards 
130  millions  en  bons  de  la  défense  nationale 
et  1  milliard  300  millions  en  obligations  et 
coupons. 

En  annonçant  ces  chiffres  à  la  Chambre 
des  Députés,  le  ministre  des  Finances  s'est 
exprimé  en  ces  termes  :  «  Je  remercie,  avec 
!a  Banque  de  France,  les  grands  établisse- 
ment de  crédit,  tous  les  banquiers,  les  agents 
de  change,  les  notaires,  les  Associations 
agricoles...  >>  La  justice  rendue  à  l'effort  de 
l'Agriculture  mérite  d'être  enregistrée  dans 
nos  colonnes. 

Le  prix  de  ralcool  de  betterave. 

La  Commission,  nommée  pour  déterminer 
le  prix  de  l'alcool  des  betteraves  de  la  récolte 
de  1920  a,  contrairement  à  toutes  les  habi- 
tudes antérieures,  rapidement  terminé  ses 
travaux.  On  trouvera  plus  loin  (p.  301)  l'ar- 
rêté du  ministre  des  Finances  qui  détermine 
ce  prix  en  fonction  de  celui  du  sucre.  L'éga- 
lité est  rétablie  entre  les  deux  industries  de 
la  sucrerie  et  de  la  distillerie. 

On  sait  que  tout  l'alcool  de  betterave  est 
réservé  à  l'Etat. 

Un  autre  arrêté  du  Ministre  des  Finances 
a  fixé  à  450  fr.  par  hectolitre  à  100  degrés, 
le  prix  de  cession  de  l'alcool  industriel  dans 
les  usines,  et  à  300  et  230  fr.  le  prix  de 
l'alcool  destiné  à  l'exportation. 

Quant  aux  prix  de  cession  des  alcools  mau- 
vais goût  et  des  flegmes  titrant  au  minimum 
90  degrés  à  la  température  de  13  degrés,  des- 
tinés à  la  dénaturation,  il  est  fixé  à  240  fr. 
l'hectolitre  à  100  degrés. 


CHRONIQUE  AGRICOLE 

Dans  les  régions  dévastées. 

Le  ministère  des  Régions  libérées  a  publié 
la  liste,  pour  le  deuxième  trimestre  de  1920, 
des  communes  des  régions  dévastées  où  des 
indemnités  spéciales  sont  accordées  aux 
fonclionnaires  qui  y  résident.  Cette  liste 
comprend  3  038  communes,  dont  un  cer- 
tain nombre  n'ont  que  quelques  habitants. 
Comme  les  chefs -lieux  de  départements,  d'ar- 
rondissements et  des  cantons  ne  comportent 
pas  qu'un  seul  bénéficiaire  de  ces  indem- 
nités, on  conçoit  quelle  nuée  de  fonction- 
naires s'est  abattue  sur  ces  malheureuses 
régions. 

Pendant  ce  temps,  les  avances  sur  les  dom- 
mages de  guerre  qui  leur  sont  dues  sont  re- 
fusées aux  cultivateurs. 

A  propos  de  hausses  anormales. 
Un  arrêt  récent  de  la  Cour  de  Cassation  in- 
téresse les  agriculteurs  qui  font  vendre  leurs 
produits  par  les  mandataires  aux  Halles  cen- 
trales de  Paris.  Un  mandataire  ayant  été 
poursuivi  pour  avoir  vendu  des  denrées  à  un 
taux  jugé  excessif,  celui-ci  a  argué  pour  sa 
défense  qu'il  n'était  par  le  caractère  même 
de  sa  profession,  que  le  représentant  du 
producteur,  agissant  en  son  lieu  et  place.  La 
Cour,  au  contraire,  a  Jugé  que  la  loi  du 
20  avril  191G  doit  être  appliquée  au  manda- 
taire «  qui,  pour  le  compte  de  sa  clientèle, 
vend  à  un  prix  excessif  des  denrées  et  mar- 
chandises et  opère  ainsi  la  hausse  du  prix  de 
ces  denrées  et  marcliandises  au-dessus  du 
cours  normal.  >>  La  condamnation  du  manda- 
taire poursuivi  a  donc  été  définitivement 
confirmée. 

Les  phosphates  de  l'Afrique  du  Nord.  . 

Il  ressort  d'une  réponse  faite  à  un  député 
par  le  ministre  de  l'Agriculture  que  l'appro- 
visionnement des  fabriques  de  superphos- 
phates va  peut-être  devenir  plus  régulier.  En  I 
effet,  grâce  à  un  accord  intervenu  le  20  fé- 
vrier 1920  entre  le  ministère  de  l'Agriculture 
et  le  sous-secrétariat  d'Etat  de  la  marine 
marchande,  un  certain  nombre  de  navires 
supplémentaires,  représentant  un  tonnage 
important,  ont  pu  être  employés  au  transport 
des  phosphates  ;  aussi  la  quantité  de  phos- 
phates arrivant  dans  les  ports  s'est  sensible- 
ment relevée  pendant  le  mois  de  mars. 
D'autre  part,  le  transport  des  phosphates  par 
fer,  des  porls  vers  les  usines  et  du  super- 
phosphate fabriqué  par  ces  dernières,  s'eiFec- 
tuerait  dans  de  meilleures  conditions. 

Toulefois,   il   serait    nécessaire,    pour   ré- 
pondre réellement  aux  besoins  de  l'indus- 


29j 

trie,  et  par  suite  de  l'agriculture,  que  la  pro- 
duction des  exploitations  de  phosphates  en 
Algérie  et  en  Tunisie  reprit  son  ancienne 
activité.  En  attendant  que  celle-ci  soit  rede- 
venue normale,  il  conviendrait  de  réserver  à 
la  France  la  totalité  de  la  production,  afin 
d'éviter  les  surprises  pénibles  survenues  au 
cours  de  l'année  précédente.  C'est  pourquoi 
on  a  le  droit  de  s'étonner  que  le  Gouverne- 
ment français  ait  assuré  à  l'Italie  un  prélè- 
vement de  425  000  tonnes  de  phosphates  tu- 
nisiens en  1920  ;  il  paraît  même  que  le  con- 
tingent serait  porté  à  600  000  tonnes. 

Confédération    des   Associations   agricoles. 

Dans  sa  récente  réunion,  le  Bureau  de  la 
Confédération  nationale  des  Associations 
agricoles  a  adopté  les  résolutions  suivantes  : 

Il  se  montre  en  majorité  favorable  au  retard 
dans  la  constitution  des  Chambres  d'Af;riculture, 
afin  que  !a  loi  puisse  ptre  améliorée,  et  il  marque 
sa  préférence  pour  des  Chambres  d'.4griculture 
régionales  dénuées  de  tout  caractère  jjolitique. 

Il  est  fermement  résolu  à  soutenir  le  principe 
forfaitaire  en  ce  qui  concerne  l'impôt  sur  les  bé- 
néfices agricoles. 

Enfin,  il  décide  d'insister  auprès  des  Pouvoirs 
publics  pour  que  les  poursuites  intempestives 
contre  les  producteurs  de  lait  soient  suspen- 
dues. Il  estime,  en  effet,  que  s'il  en  était  autre- 
ment, les  cultivateurs  renonceraient  de  plus  en 
plus  à  la  vente  du  lait  en  nature,  au  grand  préju- 
dice des  consommateurs. 

Dans  cette  même  séance,  il  a  décidé, 
comme  il  a  été  dit  dans  notre  dernière  Chro- 
nique, que  le  Congrès  de  l'Agriculture  fran- 
çaise en  1920  se  tiendrait  à  Tours  du  29  au 
31  mai. 

Confédération  générale  agricole. 
La  Confédération  générale  agricole  (Union 
nationale  des  paysans  de  France)  tiendra  son 
Assemblée  générale  à  Paris  le  mercredi 
21)  mai.  Les  groupements  et  les  adhérents 
doivent  envoyer  les  conclusions  qu'ils  pré- 
sentent sur  les  questions  portées  à  l'ordre  du 
jour,  au  Secrétariat  général  de  la  Confédéra- 
tion (5,  boulevard  de  Clichy,  à  Paris).  Les 
vœux  adoptés  par  l'Assemblée  générale  se- 
ront transmis  au  Congrès  de  l'Agriculture 
qui  se  tiendra  quelques  jours  plus  tard  à 
Tours. 

École  nationale  des  Eaux  et  Forêts. 
Un  décret  du  18  septembre  1918  a  établi 
(voir  le  numéro  du  3  octobre  1918,  p.  382)  un 
mode  de  recrutement  exceptionnel  pour  l'ad- 
mission à  l'Ecole  forestière  de  Nancy;  ce  ré- 
gime transitoire  était  créé  en  faveur  des  mi- 
litaires ou  anciens  militaires  ayant  salisfiùl 


296 


CHRONIQUE  AGRICOLE 


aux  examens  de  sortie  de  Tlnslitut  agrono- 
mique ou  de  l'Ecole  polytechnique,  ou  pour- 
vus du  diplôme  de  licencié  es  sciences.  Un 
arrêté  en  dale  du  7  avril  vient  de  décider  que 
les  candidats  qui  voudront  bénéficier  en 
1920  des  dispositions  de  ce  décret  devront 
adresser  leur  demande  avant  le  20  juillet  au 
Directeur  général  des  Eaux  et  Forêts  (minis- 
tère de  l'Agriculture,  à  Paris). 

Cet  arrêté  stipule  que,  dans  le  cas  où  le 
nombre  des  candidats  n'excéderait  pas  le 
nombre  des  places  qu'il  sera  possible  d'attri- 
buer au  recrutement  exceptionnel,  l'admis- 
sion aura  lieu  sur  titres.  En  cas  contraire,  un 
concours  aura  lieu  en  septembre.  Toutefois, 
aucune  nomination  ne  sera  faite  au  titre  du 
recrutement  exceptionnel,  si  le  nombre  total 
des  élèves  à  recevoir  à  l'Ecole  nationale  des 
Eaux  et  Forets  est  susceptible  d'être  fourni 
par  le  recrutement  normal. 

Concours  de  reproducteurs  bovins. 
Des  concours  départementaux  d'animaux 
reproducteurs  mâles  bovins  se  tiendront  dans 
chaque  arrondissement  du  déparlement  du 
Nord  :  le  25  avril,  à  Cassel;  le  2  mai,  à  Mau- 
beuge;  le  10  mai,  à  Bergues;  le  12  mai,  à 
Douai  ;  le  19  mai,  à  Lille;  le  22  mai,  à  Valen- 
ciennes;  le  29  mai,  à  Cambrai. 

Le  transport  des  légumes. 

Le  relèvement  des  tarifs  de  transport  par 
chemins  de  fer  était  une  opération  nécessaire 
pour  permettre  aux  t^lompagnies  de  supporter 
les  charges  qui  leur  incombent.  Mais  cette 
majoration,  qui  a  porté  sur  toutes  les  mar- 
chandises, a-t-elle  été  opérée  avec  un  discer- 
nement suffisant? 

Dans  la  vallée  de  la  Durance,  dont  les  lé- 
gumes et  les  primeurs  font  l'objet  d'un  com- 
merce intense  en  cette  saison,  on  serait  ré- 
duit à  détruire  les  récoltes,  à  raison  de 
l'impossibilité  de  trouver  des  acheteurs,  tel- 
lement les  frais  de  transport  ont  surélevé  les 
prix  de  vente  sur  les  marchés  de  consomma- 
tion. D'autre  part,  en  Bretagne,  l'expédition 
des  choux-fleurs  serait  devenue  impossible 
pour  le  même  motif. 

Ce  sont  là  des  faits  sur  lesquels  il  est  né- 
cessaire d'appeler  l'attention,  aussi  bien 
dans  l'intérêt  des  consommateurs  que  dans 
celui  des  producteurs. 

Culture  mécanique. 
Nous  avons  annoncé  que  la  Société  d'Agri- 
culture de  la  Gironde  organise,  pendant  la 
durée  de  la  Foire  de  Bordeaux  qui  aura  lieu 
du  5  au  20  juin,  des  essais  de  tracteurs.  Ces 
essais  porteront  sur  des  appareils  pour  les 


vignes,  les  champs  et  les  landes  (entretien 
des  pare-feux).  Les  essais  pour  vignes  et 
champs  auront  lieu  les  6  et  7  juin,  les  essais 
pour  les  landes  les  19  et  20  juin.  Les  tracteurs 
pour  vignes  devront  passer  entre  des  rangs 
de  1"'.50  d'ccartemenl  et  tourner  au  bout 
des  rangs  dans  un  espace  maximum  de 
3  mètres. 

Les  inscriptions  pour  le  concours  seront 
reçues  jusqu'au  la  mai,  soit  au  siège  de  la 
Société  d'Agriculture,  7,  cours  de  l'Inten- 
dance, à  Bordeaux,  soit  à  rHôtel  de  Ville  de 
Bordeaux  (Comité  de  la  Foire). 

Exposition  d  Horticulture. 

La  Société  nationale  d'Horticulture  de 
France  a  fixé  le  programme  de  son  Exposi- 
tion générale  de  printemps.  Cette  exposition 
sera  ouverte  au  Cours-la  Reine,  à  Paris,  du 
2  au  8  juin,  sous  la  direction  de  M.  Viger, 
président  de  la  Société. 

En  même  temps  se  tiendra  le  Congrès  an- 
nuel d'Horticulture.  Le  programme  en  a  été 
fixé  comme  il  suit  : 

Monographie  d'un  genre  de  plantes. 

Création  et  protection  de  la  propriété  des 
nouveautés  en  Horliculfnre.  — M.  Ducomet,  rap- 
porteur. 

Du  rôle  des  moyens  de  transport  dans  le  dé- 
veloppement de  l'Horticulture  et  l'exportation 
de  ses  produits. 

Organisation  de  l'enseignement  horticole  à 
l'école  communale,  enseignement  scolaire  et 
post-scolaire,  garçons  et  filles.  L'apprentissage 
en  Horticulture;  recrutement  du  personnel. 

Elude  des  voies  et  moyens  à  employer  pour 
relever  la  situation  des  jardiniers. 

Des  récompenses  sont  décernées  aux  meil- 
leurs mémoires  présentés  sur  les  questions 
portées  au  programme. 

Exposition  coloniale  à  Londres. 

La  cinquième  grande  Exposition  interna- 
tionale du  caoutchouc,  des  autres  produits 
agricoles  tropicaux  (cacao,  coton,  café,  huiles 
végétales,  etc.)  et  des  industries  qui  s'y  rat- 
tachent, aura  lieu  au  //o'/n/  Agricullural 
Hall,  à  Londres,  du  3  au  17  juin  1921.  Cette 
Exposition  mérite  d'appeler  l'attention  de 
tous  ceux  qui  s'intéressent  à  la  production 
agricole  des  colonies. 

Toutes  demandes  de  renseignements  doi- 
vent être  adressées  aux  bureaux  de  l'organi- 
sation (43,  Essex  Street,  Strand,  London, 
W.  C.  2),  à  M.  11.  Greville  Montgomery,  di- 
recteur général,  ou  à  miss  Edith  A.  Brow  ne, 
déléguée. 

He-nry  Sagnœr. 


LÉCÏMAGE  DES  BLÉS  CONTRE  LA  VERSE 


2-97 


L'ÉCIMAGE  DES  BLÉS  CONTRE  LA  YERSE 


Les  blés  d'automne,  favorisés  par  un  temps 
exceptionnellement  doux,  présentent  une 
telle  vigueur,  même  dans  certaines  terres 
assez  peu  fertiles,  que  les  craintes  de  verse 
ne  sont  que  trop  fondées.  Alors  que  nous 
savons  si  grand  besoin  d'accroître  nos  res- 
sources alimentaires,  il  serait  criminel  de  se 
croiser  les  hras  en  face  du  danger  qui  menace 
la  première  de  nos  productions,  étant  donné 
que  nous  possédons  un  moyen  certain,  non 
seulement  d'avoir  raison  de  la  verse,  mais  de 
faire  servir  la  puissance  de  végétation  du  blé 
à  accroître  la  récolte  du  grain  aux  dépens 
de  la  récolte  en  paille. 

Quand  le  blé  s'emporte,  et  mesure  environ 
30  ceniimcires,  il  suffit  de  le  couper  à  15  cen- 
timètres, c'est-à-dire  à  la  moitié  de  sa  hauteur. 

Quand  la  plante  atteint  à  nouveau  30  centi- 
mètres, il  convient  de  la  tailler  une  seconde 
fois  à  15  centimètres,  si  son  aspect  anormal 
fait  encore  redouter  la  verse;  ce  second  trai- 
tement est  rarement  nécessaire. 

En  opérant  ainsi,  Ions  les  blés  sont  inver- 
sables,  quelle  qu'est  soit  la  végétation. 

30  et  13  centimètres  sont  les  chiffres  clas- 
siques dont  il  convient  de  se  rapprocher,  à 
quelques  centimètres  près. 

Si  le  blé  dépassait  sensiblement  30  centi- 
mètres, on  risquerait  de  couper,  au  moins 
partiellement,  les  jeunes  épis  qui  sont  encore 
enfermés  dans  la  gaine. 

Signalée  d'abord  par  M.  Hanicotte,  agri- 
culteur et  ancien  président  du  Syndicat  des 
distillateurs  agricoles  du  Nord,  la  pratique 
de  l'écimage  est  aujourd'hui  courante  dans 
les  meilleures  exploitations  du  nord  de  la 
France.  Sur  de  petites  surfaces,  on  taille  le 
blé  à  la  faux  ou  à  la  faucille;  dans  la  région 
de  Paris,  on  recourt  à  une  «  écimeuse  », 
sorte  de  faucheuse  très  légère,  dont  la  scie 
peut  être  remontée  à  13  centimètres  au 
moins.  La  même  machine,  que  fabrique  la 
maison  Garnier,  à Mormant (Seine-et-Marne), 
est  employée  également  comme  essanveuse. 

L'écimage  retarde  la  maturité  de  quelques 
jours,  et  réduit  un  peu  la  production  delà 
paille;  par  contre,  il  augmente  la  quantité 
et  la  qualité  du  blé  récolté.  Un  champ  éciraé 
fournit  une  proportion  infime  de  blé  de 
poules  (petit  blé).  Le  motif  en  est  simple  : 
l'écimage,  qu'on  peut  comparer  au  pince- 
ment des  jardiniers,  a  pour  effet  d'égaliser 
le  développement  des  talles.  11  retarde  les 
plus  avancées  au  profit  des  plus  petites,  que 
la  scie  ne  peut  atteindre  ;  celles-ci,  qui  au- 


raient fourni  seulement  des  tardillons,  ar- 
rivent à  mûrir  en  même  temps  que  leurs 
aînées. 


Afin  de  juger  des  avantages  de  l'écimage, 
je  ne  puis  mieux  faire  que  de  résumer  briè- 
vement une  communication  déjà  ancienne 
de  M.  Bachclierà  la  Société  nationale  d'Agri- 
culture. M.  Bachelier  a  écimé,  en  iOOy,  une 
pièce  de  25  hectares  de  blé  semé  après 
luzerne,  sans  toucher  à  une  bande  de  10  mè- 
tres de  largeur,  destinée  à  servir  de  témoin, 
de  terme  de  comparaison.  Dans  la  partie 
écimée,  M.  Bachelier  a  obtenu,  par  hectare, 
un  excédent  de  633  kilogr.  de  grain  et  une 
réduction  de  récolte  en  paille  de  700  kilogr. 

Quel  a  été,  par  hectare,  le  prix  de  revient 
de  l'opération? 

«  La  machine  que  j'emploie,  écrit  M.  Ba- 
chelier, coûte  450  fr.  'prix  d'avant-guerre). 
Son  entretien  est  presque  nul,  car  la  scie  se 
meut  assez  loin  du  sol  pour  ne  jamais  ren- 
contrer d'obstacle  (j'ai  eu  14  fr.  d'entretien 
en  7  ans).  Elle  permet  d'écimer  4  hectares 
par  jour  à  l'aide  d'un  homme  et  d'un  cheval. 
Le  prix  de  revient  peut  donc  se  calculer  ainsi 
à  l'hectare  : 

fr.  c. 
Main-d'œuvre  et  traction. . .        2.50 
Auiortisseaient  et  entretien 
de  la  machine t .  50 


Total. 


Cette  dépense,  jointe  à  la  valeur  des 
7  quintaux  de  paille  récoltée  en  moins,  est 
largement  compensée  petr  la  diminution  des 
frais  de  moisson  et  la  qualité  supérieure  du 
produit.  » 

En  1909,  le  blé  valait  23  fr.  le  quintal;  le 
bénéfice  résultant  de  l'écimage  a  été,  par 
conséquent,  de  143  fr.  60;  c'est  au  moins  le 
triple  qu'il  faudrait  dire  aujourd'hui. 

La  pratique  de  l'écimage  est  presque  aussi 
vieille  que  la  culture  du  blé.  Le  mérite  de 
M.  Hanicotte,  mérite  très  grand,  si  l'on  songe 
aux  pertes  énormes  qu'inflige  la  verse  aux 
cultivateurs,  est  de  l'avoir  mise  au  point. 
J'ai  trouvé  le  procédé  Hanicotte  signalé  pour 
la  première  fois  dans  un  journal  agricole  du 
Pas-de-Calais,  que  rédigeait  alors  M.  Maré- 
chal, professeur  départemental  d'Agriculture. 
L'auteur  rapportait  entre  autres  choses  que, 
grâce  à  l'écimage,  iM.  Hanicotte  obtenait  des 


298 


TRAITEMENT  DE  LA  GALE  COMMUNE  DE  LA  POMME  DE  TERRE 


récoltes  extraordinaires  de  hlé  d'excellente 
qualité  dans  des  terres  naturellement  très 
fertiles,  et,  de  plus,  arrosées  avec  les  eaux 
résiduaires  de  sa  distillerie,  c'est-à-dire  dans 
des  conditions  oii,  sans  traitement,  le  blé 
aurait  invariablement  versé  et  pourri  sur 
place,  au  moins  en  partie,  avant  d'arriver  à 
maturité.  Malgré  Vinlensilè  lout  à  fait  anor- 
male de  sa  culture,  M.  Hanicolte  coupait  tous 
ses  blés  à  la  moissonneuse-  lieuse . 

Ce  résultat  m'avait  vivement  frappé  ;  j'en- 
gageai alors  mon  excellent  ami,  M.  Homme- 
lin,  à  expérimenter  l'écimage.  11  en  obtint 
toute  satisfaction  ;  ses  voisins  s'empressèrent 
de  suivre  son  exemple.  Ce  n'est  que  justice 
de  rappeler  le  grand  service  qu'ont  rendu  à  la 
pratique  agricole  et  l'inventeur  du  procédé, 
M.   Hanicotte,  et  l'habile    agriculteur   dont 


nous  déplorons  la  perte,  qui  en  fut  le  zélé 
propagateur  dans  la  région  de  Paris.  Le  mo- 
ment est  propice  pour  faire  connaître  l'éci- 
mage rationnel  aux  agriculteurs  des  autres 
parties  de  la  France  et  les  convaincre  de  son 
efficacité. 

Disons,  en  terminant, que  l'écimage  réussit 
également  avec  l'avoine,  mais  l'exécution  en 
est  plus  délicate  qu'avec  le  blé.  Comme 
l'avoine  monte  très  vite,  le  temps  pendant 
lequel  on  peut  opérer  est  très  court;  en  re- 
tardant le  traitement,  on  risque  de  trouver 
une  plante  trop  haute,  de  blesser  la  panicule 
encore  enfermée  dans  la  gaine  et,  par  consé- 
quent, de  nuire  à  la  production  du  grain. 

E.    SCHRIB.tLiX, 

Professeur  à  rinstituL  agronomique. 
L>irecteur  de  la  Station  d'Essais  de  semences. 


TRAITEMEM  DE  LA  GALE  COMiMUIVE 

DE  LA  POMME  DE  TERRE 


Dans  l'étude  que  nous  avons  consacrée  l'an 
dernier  à  la  Gale  noire  (i)  qui  affecte  si  gra- 
vement la  Pomme  de  terre  en  Angleterre, 
nous  avons  mentionné  et  figuré  la  Gale  com- 
mune qui  n'a  d'analogie  avec  cette  dernière 
que  sa  similitude  de  nom  et  sa  natuie  crjp- 
togamique,  due  à  l'action  du  Tuhercinia 
scabies. 

Anciennement  connue  et  répandue  dans 
certaines  régions  de  notre  territoire,  la  Gale 
commune  est,  heureusement,  infiniment 
moins  nuisible  que  la  Gale  noire,  car  elle 
ne  détruit  pas  les  tubercules;  elle  n'alTecte 
que  leur  épiderme  sur  lequel  elle  forme  des 
pustules  ou  petites  verrues  qui  s'exfolient 
avec  l'âge,  les  rendent  peu  attrayants,  in- 
vendables et  en  diminuent  simplement  la 
qualité  alimenta,ire. 

Les  tubercules  galeux  ne  doivent,  naturel- 
lement, pas  être  employés  comme  semence, 
car  ils  perpétuent  la  maladie  et  infestent  les 
terres  qui  en  sont  encore  indemnes. 

Le  Gardeners'  Chronicle  (2;,  de  Londres, 
vient  de  publier  un  rapport  préliminaire  sur 
l'étude  de  cette  maladie,  entreprise  en  Angle- 
terre par  M.  W.  A.  Millard,  professeur  de 
botanique  à  Leeds.  Ses  recherches  l'ont  con- 
duit à  reconnaître  que  celle  affection  sévil 
surtout  sur  les  Pommes  de  terre  cultivées 
dans  les  terres  légères,  siliceuses  ou  grave- 

(1)  Voir  Journal  d'Agriculture  pratique,  16  octo- 
bre 1919,  p.  149. 

(2)  Gardeners'  Chroiùele,  3  avril  1920,  p.  163. 


leuses  et  pauvres  en  matières  organiques.  Le 
traitement  le  plus  efficace  s'est  ainsi  trouvé 
être  l'emploi  du  gazon  frais  ou  légèrement 
décomposé  provenant  de  la  tonte  des  pe- 
louses. Ce  gazon,  employé  à  raison  d'environ 
50(1  kilogr.  à  l'are,  soit  une  brouettée  par 
5  mètres  carrés,  fut  incorporé  à  la  terre,  au 
moment  de  la  plantation,  dans  les  sillons 
creusés  plus  larges  et  plus  profonds  que 
d'usage,  de  façon  à  ce  que  les  plantes  en  fus- 
sent entourées.  Danscerlains  cas,  une  couche 
de  gazcn  fut,  en  outre,  enfouie  autour  des 
jeunes  plantes. 

Le  résultat  de  ce  traitement,  répété  durant 
quatre  années  sur  des  Pommes  de  terre  cul- 
tivées dans  des  terres  infestées  et  produisant 
des  tubercules  galeux,  fui  que  les  tubercules 
des  plantes  ainsi  traitées  étaient  aussi  sains 
que  ceux  provenant  des  cultures  faites  en 
terre  de  bruyère,  où  la  maladie  est  inconnue. 
Les  tubercules  des  plantes  non  traitées  cul- 
tivées comme  témoins  furent  galeux  comme 
d'usage. 

Il  y  a  là  une  indication  fort  intéressante 
que  nous  avons  cru  devoir  signaler  aux  cul- 
tivateurs des  régions  où  la  Gale  commune 
sévit  habituellement,  en  ce  sens  qu'elle  leur 
fera  connaître  la  cause  de  la  virulence  de  la 
maladie  et  le  remède  à  y  apporter. 

Ce  remède  n'est  pas  limité,  on  le  comoit 
aisément,  à  l'emploi  du  gazon  des  pelouses, 
difficile  à  se  procurer  dans  les  campagnes. 
Il  s'étend  à  toutes  les  substances  de  nature 
végétale  :  feuilles,  herbes  pourries,  détritus 


SUCRE,  ALCOOL,  BLE 


299 


de  toute  nature,  tourbe,  etc.,  sans  en  excep- 
ter le  fumier  de  ferme,  bien  entendu,  lorsque 


disponible.  A  défaut,  on  aura  recours  à  l'en- 
fouissement d'un  engrais  vert,  fait  en  culture 


Fig.  6a.  —  Tuljercules  de  Pouunes  de  terre  atteinls  delà  gale  ordinaire. 


dérobée,  tel  que  le  Maïs  ou  un  Moha,  une  Lé- 
gumineuse  comme  la  Vesce  ou  le  Lupin,  on 
«ncore  à  un  gazon  temporaire  qui  pourrait 


être  du  Ray-grass  d'Italie,  dont  la  végétation 
est  rapide  et  la  durée  courte. 

S.  MOTTET. 


SUCRE,  ALCOOL,  BLE 


Pendant  la  guerre,  on  avait  particulière- 
ment besoin  de  sucre  pour  l'alimentation  et 
d'alcool  pour  la  fabrication  de  la  poudre. 

A  l'heure  actuelle,  la  consommation  du 
sucre  en  France,  qui  avait  été  limitée  par  la 
carte  de  sucre,  reprend  une  marche  ascen- 
dante due  surtout  à  la  hausse  des  salaires  ; 
au  contraire  les  besoins  en  alcool  industriel 
ont  diminué. 

Sur  206  fabriques  de  sucre  qui  existaient 
en  France  avant  la  guerre,  il  y  en  a  environ 
140  qui  sont  détruites  ou  dans  l'impossibilité 
de  travailler. 

Nous  allons  être  obligés  d'acheter  plus  de 
4o0  000  tonnes  de  sucre  à  l'étranger,  et  sur- 
tout dans  des  pays  dont  le  change  nous  est 
défavorable  (Cuba,  Amérique,  etc.). 

Le  prix  du  sucre  d'importation  suit  forcé- 
ment les  variations  du  cours  du  change.  11 
dépasse,  en  ce  moment,  4  000  fr.  la  tonne, 
ce  qui  ne  veut  pa^  dire  qu'il  se  maintiendra 
à  un  taux  aussi  élevé  pendant  la  prochaine 
4:ampagne,  car  il  ne  faut  pas  oublier  que  les 


cours  du  disponible  actuel  portent  sur  des 
quantités  très  faibles. 

Mais  supposons,  pour  un  instant,  que  les 
cours  se  maintiennent  à  4  000  fr.  environ  la 
tonne.  Cela  signifie  que  nos  achats  de  sucre 
à  l'étranger  représenteront  environ  1  600 
à  2  000  millions  de  francs,  c'est-à-dire 
près  de  2  milliards  de  francs,  soit  environ 
le  I/o  de  la  valeur  des  importations  an- 
nuelles de  matières  alimentaires  et  environ 
le  1/13  des  importations  totales  (celles-ci 
en  1919  ont  atteint  l'équivalent  d'enviroD 
30  milliards  de  francs). 

Ce  sont  là  des  chiffres  énormes  qu'il  faut 
chercher  à  diminuer. 

Dans  ces  importations  de  450  000  tonnes 
de  sucre  ne  sont  pas  comprises  les  100  000 
tonnes  environ  qui  nous  viennent  des  co- 
lonies françaises  :  Guadeloupe,  Martinique, 
Héunion,  etc.);  mais  il  ne  faut  pas  oublier 
que  la  France  doit  fournir  du  sucre  à  l'Al- 
gérie, à  la  Tunisie  et  au  Maroc.  Nos  trois 
grandes   possessions   de  l'Afrique    du   Nord 


300 


SUCRE,  ALCOOL,  BLE 


qui,  avant  la  guerre,  absorbaient  environ 
80  000  tonnes  de  sucre  en  consomment  main- 
tenant un  peu  moins,  soit  70  000  tonnes. 


\  cause  des  difficultés  de  transport,  à 
cause  des  prix  très  élevés  de  la  futaille,  on 
distille  beaucoup  de  vin  en  ce  moment  soit 
dans  le  raidi  de  la  France,  soit  en  Algérie 
Si  l'on  s'en  rapporte  à  des  renseignements 
qui  ont  été  donnés,  le  prix  de  l'alcool  de  vin 
a  déjà  atteint  1  500  à  1  600  fr.,  et  même 
1  800  fr.  l'hectolitre.  On  peut  dire  que  le 
prix  du  vin  est  maintenant  lié  au  prix  de 
l'alcool  de  bouche. 

Les  nouveaux  tarifs  de  transport  entrent 
forcément  pour  une  part,  dans  ces  pris 
élevés. 

En  ce  moment,  l'alcool  industriel  ne  peut 
être  employé  comme  alcool  de  bouche,  et  il 
n'entre  pas  dan.s  la  fabrication  des  liqueurs 
consommées  en  France.  Il  ne  sert  qu'aux 
usages  industriels  (chauffage,  éclairage,  fa- 
brication de  certains  produits  chimiques)  ou 
à  la  préparation  de  certains  produits  des- 
tinés à  l'exportation. 

On  ne  peut  songer  maintenant  à  l'em- 
ployer comme  force  motrice,  attendu  que 
son  prix  est  beaucoup  trop  élevé  par  rapport 
à  son  pouvoir  calorifique. 

A  cet  égard,  il  ne  peut  être  mis  en  parallèle 
avec  le  benzol  qui  coûte  environ  1  fr.  30  le 
litre,  puisque  pour  un  prix  de  sucre  de  iOO  fr. 
les  100  kilogr.,  le  prix  de  parité  de  l'alcool  à 
100  degrés  serait  supérieur  à  4  fr.  le  litre. 

En  1919,  on  a  ensemencé  en  France  envi- 
ron 95  000  hectares  de  betteraves  indus- 
trielles dont  7;5  000  environ  pour  la  sucrerie, 
et  23  000  environ  pour  la  distillerie.  . 

Etant  donné  les  prix  élevés  qui  sont  offerts 
pour  la  betterave  industrielle  de  1920,  il  y 
aura  très  certainement  une  augmentation 
des  ensemencements.  Sans  doute,  cette 
augmentation  tiendra  pour  beaucoup  aux 
disponibilités  de  main-d'œuvre;  mais  il  ne 
semble  pas  exagéré  de  la  fixer  à  30  0/0  en- 
viron. 

En  comptant  les  betteraves  qui  seront  cul- 
tivées dans  les  régions  françaises  libérées, 
on  arriverait  donc  à  environ  100  000  hec- 
tares pour  la*  sucrerie,  et  à  23  000  ou 
30  000  hectares  environ  pour  la  distillerie. 

Si  ces  30000  hectares  comptés  pour  la  dis- 
tillerie passaient  à  la  sucrerie,  ils  pourraient 
donner  environ  70  000  tonnes  de  sucre.  Au 
cours  de  plus  de  4  000  fr.  la  tonne,  cela  re- 
présenterait plus  de  300  millions  de  francs 
qui  resteraient  en  France. 


Si  je  donne  ces  derniers  chiffres,  c'est 
pour  montrer  combien  on  produirait  de 
sucre  en  France  si  toutes  les  betteraves  in- 
dustrielles étaient  employées  à  faire  du 
sucre.  On  pourrait  en  produire  environ 
300  000  tonnes,  c'est-ù-dire  environ  la  moitié 
de  la  consommation  indigène  actuelle.  Mais 
on  ne  peut  envisager  cette  éventualité  ex- 
trême, car  il  faut  aussi  de  l'alcool  industriel. 

11  est  à  remarquer  que  parmi  les  plantes 
cultivées  en  France,  et  d'une  façon  générale, 
dans  la  partie  septentrionale  de  l'Europe, 
la  betterave  à  sucre  est  la  seule  plante  qui 
puisse  donner  industriellement  du  sucre 
cristallisable.  Par  contre,  on  peut  produire 
de  l'alcool  avec  des  grains,  des  pommes  de 
terre,  des  topinambours,  etc. 

La  France  est  le  seul  pays  où  la  fabrication 
de  l'alcool  de  betteraves  a  pris  une  si  grande 
extension.  En  Allemagne,  et  on  peut  dire  dans 
tous  les  pays  betteraviers  d'Europe,  il  n'y  a 
pas  de  distilleries  de  betteraves. 

Sommes-nous  bien  dans  la  vérité  écono- 
mique en  faisant  maintenant  de  l'alcool  avec 
de  la  betterave  à  sucre. 


La  culture  de  la  betterave  industrielle  est 
une  des  causes  pour  lesquelles  les  rendements 
en  blé  sont  plus  élevés  dans  le  nord  de  la 
France. 

Au  cours  de  l'enquête  que  nous  avons  faite 
en  1910,  pour  le  Syndical  des  fabricants  de 
sucre,  sur  le  mode  d'exploitation  des  fermes 
à  betteraves  allemandes  et  sur  la  culture  de 
la  betterave  à  sucre  en  Allemagne,  nous  avons- 
visité  une  vingtaine  de  fermes  à  betteraves- 
situées  dans  les  différentes  régions  de  l'Alle- 
magne :  Prusse  rhénane,  Hanovre,  Bruns- 
wick, province  de  Saxe,  Mecklembourg, 
Prusse  occidentale,  Pologne  allemande,  Silé- 
sie.  Partout,  on  nous  a  fait  remarquer  qu'on 
cultive  la  betterave  à  sucre  et  le  blé  dans  les 
meilleures  terres,  le  seigle  et  la  pomme  de 
terre  dans  les  terres  les  plus  légères  (voir 
mon  rapport  de  1910  sur  l'Agriculture  alle- 
mande). 

Avant  la  guerre,  on  ensemençait  en  Alle- 
magne environ  2  millions  d'hectares  de  blé 
contre  environ  u'iO  000  hectares  de  betteraves 
à  sucre.  Cela  représentait  à  peu  près  270 
hectares  de  betteraves  à  sucre,  pour  1  000 
hectares  de  blé. 

En  France,  il  va  beaucoup  moins  de  bette- 
raves industrielles  par  rapport  au  blé.  Avant 
la  guerre,  pour  6  500  000  hectares  de  blé,  il  y 
avait  environ  260  000  hectares  de  betteraves 
industrielles,  soit   environ   40  hectares  de 


ÉTAT  DES  RÉCOLTES  DANS  L'ALLIER 


SX)! 


betteraves  industrielles  pour  1  000  h.  de  blé. 

Donc  avant  la  guerre,  il  y  avaii  en  France, 
ipour  1  000  hectares  de  blé,  à  peu  près  6  fois 
moins  de  betteraves  industrielles  qu'en  Alle- 
magne. 

A  l'heure  actuelle,  il  y  a  environ  100  (JOO  hec- 
tares do  betleraves  iuduslrielles  pour  4  mil- 
lions 200  000  hectares  de  blé,  soit  22  hectares 
de  be' teraves  industrielles  pour  1 000  hectares 
de  blé. 

Et  si  l'on  rapportait  les  surfaces  ensemen- 
cées en  betteraves  allant  en  distillerie,  aux 
surfaces  ensemencées  en  blé,  on  trouverait 
qu'il  y  a  maintenant  en  France  pour  1  000  h. 
de  blé  environ  'j  hectaresde  betteraves  allant 
en  distillerie. 


Comment  s'étonner  que  la  betterave  in- 
dustrielle ait  moins  d'influence  sur  le  ren- 
dement du  blé,  en  France  qu'en  Allema- 
gne. 

Cette  observation  confirme,  par  une  autre 
voie,  les  constatations  qui  ont  été  faites  dans 
ce  journal,  par  M.  Caziot,  sur  les  rendements 
comparés  du  blé  en  Allemagne  et  en  France 
(voir  Journal  rf  Agriculture  pratique,  année 
1919,  pages  907  et  927),  que  la  betterave  à 
sucre  aille  en  sucrerie  ou  en  distillerie,  elle 
a  toujours  les  mêmes  eflfets  sur  les  cultures 
de  blé,  puisque  ce  sont  généralement  les 
mômesj variétés  de  betteraves  qui  sont  culti- 
vées pour  les  deux  industries. 

Emile  Saillard. 


PARTIE  OFFICIELLE 


'Arrêté  du  ministre  des  Finances,  en  date  du 
12  avril  1920,  fixant  le  prix  de  l'alcool  pro- 
venant de  la  distillation  de  la  betterave  à 
récolter  pendant  la  campagne  1920-1921. 

Est  fixé,  ainsi  qu'il  suit,  le  prix  de  l'alcool 
iprovenant  de  la  dislillation  de  la  betterave  à  ré- 
colter pendant  la  campagne  1920-19^1. 

Le  prix  du  sucre  blanc  n°  3  en  disponible, 
déterminé  par  la  moyenne  des  cours  pratiqués 
à  la  Bourse  de  Paris,  en  novembre  et  décembre 
il920,  servira  de  base  pour  la  fixation  du  prix 
d'achat  de  l'alcool  dans  les  conditions  énumé- 
■rées  ci -après  : 

Cours  du  sucre  (le  quintal),  2-JO  fr. 

Alcools  rectifiés,  par  hectolitre  d'alcool  pur 
mesuré  à  la  température  de  to"  centigrades, 
286  fr. 

Flegmes  [titrant  moins  de  90°,  par  hectolitre 
d'alcool  pur,  2G!3  fr.  30. 

Lorsque  le  cours  du  sucre  dépassera  230  fr., 
'les  prix  des  alcools  seront  majorés,  par  franc  de 
hausse  de  prix  du  sucre,  d'après  les  coefficients 
de  pro])ortionnalité  indiqués  au  tableau  ci- 
dessous  : 


Goefncieuts  de  hausse. 


rectifiés 

Flegmes. 

l'OTO 

l'OOT 

0  966 

0  910 

0  -796 

0  150 

0  6Si 

0  642 

Néant. 

Néant. 

Prix'  du  sucre. 

Au-dessus  de  ■J.'jf)  fr.  jus- 
qu'à 300  fr.  inclus 

Au-dessus  de  300  fr.  jus- 
qu'à 'i'.'M  fr.  inclus 

Au-dessus  de  330  fr.  jus- 
qu'à 400  fr.  inclus'.. .    . 

Au-dessus  de  400  fr.  jus- 
qu'à 430  fr.  inclus 

Au-dessus  de  4.jO  fr 

Pour  les  alcools  rectifiés,  les  jirix  s'appliquent 
à  l'ensemble  de  la  production,  tant  en  alcool 
bon  goût  qu'en  alcool  mauvais  goût. 

Une  majoration  supplémentaire  de  4  fr.  par 
hectolitre  d'alcool  pur  sera  attribuée  aux 
flegmes,  titrant  au  minimum  90°  à  la  tempéra- 
ture de  15°  centigrades,  produits  par  les  distil- 
lateurs agricoles. 

La  Direction  générale  des  contributions  indi- 
rectes et  la  Direction  des  poudres  (service  des 
alcools)  sont  chargées,  chacune  en  ce  qui  la 
concerne,  de  l'exécution  du  présent  arrêté  et  de 
fixer,  notamment,  les  conditions  de  règlement, 
d'emmagasinement,  d'assurance  et  de  livraison 
des  alcools. 

V.  François- >I.\RSAL. 


ETAT  DES  RÉCOLTES  DAXS  L'ALLIER 


Arfeuilles.  le  7  avril  1920. 
Après  une  période  froide  et  pluvieuse,  qui  a 
débuté  au  mois  d'octobre  dernier  pour  se  ter- 
miner en  décembre  et  qui  avait  fort  gêné  les  se- 
mailles d'automne,  nous  avons  eu  cette  année-ci, 
dans  notre  région,  un  hiver  d'une  douceur  ex- 
ceptionnelle. Depuis  le  mois  de  janvier,  nous 
avons  eu  une  longue  série  de  belles  journées  en- 
soleillées avec  une  température  douce  et  tout  à 
fait  anormale  pour  la  saison.  Aussi,  dès  les  pre- 
miers jours   de   mars,  les   pêchers   et  poiriers 


étaient-ils  en  Heurs;  malheureusement  après  un 
rafraîchissement  subit  de  la  température  la  neige 
s'est  mise  à  tomber  et  d'assez  foi  tes  gelées  étant 
survenues  ont  détruit  presque  entièrement  leurs 
fruits;  la  vigne,  dont  les  bourgeons  avaient  bien 
grossi  et  étaient  prêis  à  éclore,  a  été  assez  sé- 
rieusement touchée  ;  il  en  est  de  même  des 
noyers. 

Par  contre,  les  agriculteurs  ont  su  mettre  à 
profit  ces  beaux  jours  pour  bien  préparer  les 
terres  à  recevoir  les  diverses  semences  du  prin- 


382 


ABRIS  POUR  AUTRUCHES 


temps.  Aussi,  pendant  ce  terap?,  charrues,  her- 
ses, scarificateurs  n'ont-ils  pas  chômé  pour  net- 
toyer à  fond  le  sol  qui  était  infesté  de  mauvaises 
herbes.  Ce  n'était  pas  sans  besoin,  car  pen- 
dant ces  cinq  dernières  années,  faute  de  main- 
d'œuvre,  la  culture  avait  été  bien  négligée.  Dans 
presque  toutes  les  fermes,  pour  exécuter  le  tra- 
vail, il  n'y  avait  plus  que  des  vieillards,  des 
femmes  et  des  enfants  qui  ne  pouvaient  pas, 
malgré  toute  leur  bonne  volonté,  nettoyer  sufli- 
sanimenl  les  champs  qu'ils  ensemençaient,  et 
alors  d'une  année  à  l'autre  ces  mauvaises  plantes 
se  multipliaient-elles  d'une  façon  tout  à  fait 
inquiétante. 

Dans  nos  montagnes  bourbonnaises  où  l'on 
cultive  le  topinambour  sur  une  assez  grande 
échelle,  la  récolte  a  été,  cette  aunée-ci,  à  cause 
de  la  sécheresse,  presque  nulle;  les  tubercules 
étaient  assez  nombreux,  mais  n'ont  pu  se  déve- 
lopper. Comme  c'est  à  peu  près  la  seule  res- 
source que  nous  ayons  à  noire  disposition  pour 
engraisser  nos  bovidés,  nous  n'avons  presque 
pas  pu  faire  d'engrais. 

Heureusement  que,  grâce  à  la  douceur  excep- 


tionnelle de  cet  hiver,  nos  prairies  sont  restées 
vertes,  et  nous  avons  pu,  presque  tous  les  jours, 
y  faire  pacager  nos  animaux  ;  ainsi  nous 
avons  pu  conserver  presque  intacts  nos  cheptels, 
sans  quoi  nous  aurions  été  obligés  de  les  dimi- 
nuer dans  de  notables  proportions,  la  récolte  en 
foin  de  l'année  dernière  ayant  été  très  faible. 

Les  seigles  et  les  blés  qui  ont  été  semés  à  l'au- 
tomne, la  plupart  du  temps  dans  des  conditions 
tout  à  fait  défavorables,  se  montrent  aujourd'hui 
sous  un  très  bel  aspect,  cependant  les  seiglis 
laisseraient  un  peu  à  désirer. 

Les  avoines  de  printemps  lèvent  régulière- 
ment. La  plantation  des  topinambours  étant  ter- 
minée, on  s'occupe  activement  de  celle  des 
pommes  de  terre  qui,  si  le  temps  continue  à  être 
beau,  se  fera  dans  d'excellentes  conditions. 

Les  cours  du  bétail  sont  toujours  très  élevé.s, 
mais  ce  qui  a  augmenté  dans  de  plus  fortes  pro- 
portions, ce  sont  les  petits  porcelets;  ils  se  vi  n- 
dent  couramment  de  8  à  9  fr.  le  demi-kilo- 
gramme. 

A.  .Nf.boi't. 


ABRIS  POUR  AUTRUCHES 


Plusieurs  colons  du  Nord  de  l'Afrique  ont 
l'intention  d'entreprendre  l'élevage  de  l'au- 
truche, et  demandent  des  renseignements  au 
sujet  des  abris  destinés  à  loger  les  animaux. 

L'autruche  vit  ù  l'état  sauvage    dans   les 


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Fig.  C4.  —  Cabane  pour  aulruchuns.  au  iVlai'Oc, 

teppes  des  régions  tropicales,  et  fournit  aux 
indigènes  de  l'.Vfrique  sa  chair,  sa  graisse, 
SCS  oîufs  et  surtout  ses  plumes.  11  y  en  avait 
autrefois  de  nombreuses  bandes  en  Algérie; 
il  y  a  actuellement  des  élevages  au  Cap,  en 
Egypte,  au  Maroc  et  aussi  en  Tunisie. 

Le  plus  difficile  est  de  se  procurer  des 
animaux,  l'exportation  dea  œufs  et  des  oi- 
seaux étant  interdite  au  Cap  et  en  Egypte. 

11  existe  au  Maroc  un  troupeau  d'autruches 


sauvages  qui  appartenait  depuis  deux  siècles 
aux  sultans.  11  fut  mis  en  1914  entre  les 
mains  de  M.  Aubry,  vétérinaire  aide-major, 
inspecteur  du  service  de  l'élevage  de  la  ré- 
gion de  Meknès,  celui-ci  a  obtenu  de  très 
beaux  résultats  déjà  signalés  ici. 
[L'élevage  de  l' autrui he  au  Maroc, 
n»  3,  du  8  mars  1917,  p.  86). 

Dans  certaines  exploitations  de 
l'Egypte,  les  autruches  sont  placées- 
par  troupeaux  de  20  à  30  dans  de 
grandes  cours  entourées  de  hauts 
inurs  en  briques  crues  ou  en  pisé  ; 
de  plus  petits  enclos  sont  disposés 
pour  les  couples  couveuis. 

Au  Maroc,  où  le  climat  diffère  de 
celui  de  l'Egypte,  les  autruches  de 
l'Administration  occupent  une  par- 
tie du  grand  domaine  de  l'Aguedal, 
constitué  par  une  prairie  de  130 
hectares  facile  à  irriguer,  riche  en 
Légumineuses  (trèfie  et  minette), 
et    entourée    de    hautes    murailles. 

M.  Aubry  a  réussi  l'incubation  artificielle 
et  l'apprivoisement  des  animaux. 


Dans  le  jeune  âge,  les  autruchons  sont 
logés  dans  des  cabanes  rustiques  élevées 
dans  des  luzernières  limitées  par  une  clôture 
en  grillage  à  larges  mailles.  Les  cabanes- 
sont  établies  sur  un   plan   elliptique,  avec 


LA  TACHE  DES  SYNDICATS  DANS  LA  CRÉATION'  ET  LA  DÉFENSE  DES  APPELLATIONS 


303 


une  entrée  au  milieu  d'un  des  grands  côtés 
(fig.  6i).  L'ossature  est  formée  de  perches 
verticales,  espacées  d'environ  0".33,  reliées 
par  des  harts  à  d'autres  perches  horizontales 
jouant  le  rôle  de  sablière, 
d'où  partent  des   brancha 
ges    se    réunissant    à     un       | 
court   faitage   de    façon    à       '  ; 
former  une  sorte  de  com- 
ble à  croupes.   D'après   les 
documents  que  nous  avons,       Ç* 
il  semble  que  les  parois  et 
le  toit  sont  constitués  par 
de  la  paille  tressée  autour 
des  perches  de  l'ossature. 
Une  claie  permet  de  fermer 
la  porte  lorsqu'on  doit  em- 
pêcher  les   autruchons  de 
sortir,    afin   de  leur  éviter 
les  pluies   et  les  écarts  de 
température. 

Les  animaux  plus  âgés  se 
contentent  d'un  abri  en 
appentis  rustique  adossé 
au  mur  de  clôture  et  garni 
d'une  couverture  végétale 
(fig.  63).  Les  animaux  restent  en  liberté 
dans  le  pâturage,  mais  reviennent  le  soir 
sous  l'abri  où  ils  trouvent  leur  ration  d'orge 


dont  ils  sont  très  friands  ;  ils  y  passent  la 
nuit  couchés  cote  à  côte. 

L'ancien  troupeau  sauvage    de    Mecknès 
s'est  maintenu  sans  soins  ;  le  nouvel  élevage 


Fig.  k'j.  —  Abris  en  appentis  pour  aulrui'lies,  au  Maroc. 


apprivoisé  doit  s'augmenter   rapidement  et 
promet  d'être  très  Horissant. 

M.   R. 


LA  TACHE  DES  SYNDICATS 

DANS  LA  CRÉATION  ET  LA  DÉFENSE  DES  APPELLATIONS  D'ORIGINE 


La  loi  du  G  mai  1919  a  été  une  loi  de  dé- 
laissement de  l'action  administrative.  Elle  a 
eu  pour  principal  but  de  retirer  toute  initia- 
tive au  Gouvernement  en  matière  de  délimi- 
tations. Celles-ci,  pour  les  régions  viticoles, 
résulteront  désormais  tout  d'abord  des  décla- 
rations d'appellations  d'origine,  faites  dans 
les  mairies  à  l'occasion  des  déclarations  de 
récolte,  et  ensuite  des  décisions  des  tribunaux 
civils,  devant  qui  seront  portées  ces  appella- 
tions, lorsqu'elles  seront  contestées. 

Dans  cette  genèse  nouvelle  des  délimita- 
tions, les  Syndicats  de  la  Viticulture  et  du 
Commerce  ont  un  rôle  important  à  jouer.  La 
loi  est,  en  somme,  assez  nouvelle  et  semble 
insuffisamment  connue  des  intéressés,  car  les 
déclarations  ne  portent  que  sur  des  quantités 
assez  restreintes  comparativement  à  la  tota- 
lité de  la  récolte  dans  les  départements  où 
elles  ont  été  enregistrées.  Il  appartient  aux 
Syndicats  de  signaler  aux  viticulteurs  l'uti- 
ité  qu'il  y  a,  pour  eux,  le  plus  souvent,  à 


donner  à  leurs  produits  une  appellation  d'ori- 
gine et,  dans  ce  but,  à  l'indiquer  dans  leur 
déclaration  de  récolte. 

Déjà  dans  diverses  régions,  notamment  en 
Bourgogne,  sous  l'influence  des  Syndicats 
viticoles  et  vinicoles,  des  projets  de  délimi- 
tation ont  été  publiés.  Leurs  auteurs  semblent 
parfois  se  figurer  que  ces  projets  ont  besoin, 
pour  avoir  force  exécutoire,  d'être  agréés  par 
l'Administration  :  encore  une  fois,  il  n'en  est 
rien;  celle-ci  n'a  plus  rien  à  y  voir.  Il  suffit 
que  les  Syndicats  recommandent  à  leurs 
adhérents  de  revendiquer  les  appellations 
correspondant  à  ces  délimitations  qu'ils  onl 
fixées. 

Les  produiis,  autres  que  les  vins  et  le.'^ 
eaux-de-vie.  ne  sont  pas  soumis  à  la  déclara- 
tion d'appellation  d'origine. 

Il  arrivera  que  des  intérêts  contraires  se 
trouveront  en  présence.  Certaines  personnes 
estimeront  qu'une  appellation  d'origine  a  été 
appliquée,  à  leur  préjudice  direct  ou  indirect 


304 


LA  TACHE  DES  SYNDICATS  DANS  LA  CREATION  ET  LA  DÉKENSE 


eL  contre  leur  droit,  à  un  produit,  coûtraire- 
ment  à  Torigine  de  ce  produit.  Pour  faire 
interdire  l'usage  de  cette  appellation,  il  leur 
appartiendra  d'intenter,  en  justice,  une  ac- 
tion. Celle-ci  a  été  entourée  des  plus  grandes 
facilités  :  la  demande  est  dispensée  du  préli- 
minaire de  conciliation,  instruite  et  jugée 
comme  en  matière  sommaire.  Cependant, 
bien  des  viticulteurs  ou  des  négociants  hési- 
teront à  intenter  cette  action,  et  ils  laisseront 
ce  soin  aux  Syndicats  ou  aux  Associations 
qui  se  sont  constituées  justement  pour  la 
(léfense  des  droits  de  la  viticulture.  La  loi  a 
donné  l'action  en  justice  à  ces  groupements, 
en  exigeant  cependant  d'eux  une  existence 
de  six  mois  avant  l'introduction  de  l'ins- 
tance, de  façon  qu'ils  ne  se  constituent  pas 
uniquement  en  vue  du  procès. 

Ces  groupements  dirigeront  l'action  contre 
un  des  viticulteurs  d'une  commune  qui 
aura  revendiqué  l'usage  d'une  appellation 
d'origine.  Cela  suffira  dans  le  cas  le  plus 
général,  puisque,  suivant  l'article  7,  «  les  ju- 
gements ou  arrêts  définitifs  décideront  à 
l'égard  de  tous  les  habitants  et  propriétaires 
de  la  même  commune  ou,  le  cas  échéant, 
d'une  partie  de  la  même  commune  ».  Le  ré- 
sultat de  l'action  judiciaire  qui  retombera 
ainsi  sur  un  seul,  non  sans  lui  apporter  cer- 
tains désagréments,  bénéficiera,  s'il  est  heu- 
reux, à  tous  les  habitants  de  la  même  com- 
mune; dans  le  cas  contraire,  ceux-ci  auront 
tout  au  moins  l'avantage  de  voir  leur  sort 
décidé,  sans  avoir  eu  à  intervenir.  Il  y  a  là, 
semble-t-il,  une  certaine  injustice  qui  dispa- 
raîtrait, si  tous  les  récollants,  qui  entendent 
donner  à  leur  produit  une  même  appellation 
d'origine,  se  groupaient  en  un  Syndicat  uni- 
que :  celui-ci  supporterait  les  frais, si  l'un  de 
ses  membres  avait  à  prendre  la  position  de 
défendeur  dans  une  action  devant  le  tribunal 
civil. 

Un  point  des  plus  importants  est  la  façon 
dont  les  Syndicats  ou  Associations  seront  à 
même  de  connaître  les  appellations  d'origine 
qui  seront  appliquées  au  préjudice  de  leurs 
membres.  Pour  les  produits  autres  que  les 
vins  et  les  eaux-de-vie,  la  loi  ne  donne  pas  à 
cet  égard  de  facilités  spéciales.  Au  contraire, 
M  tout  récoltant  de  vin  qui  entend  donner  à 
son  produit  une  appellation  d'origine  est 
tenu  de  l'indiquer  dans  sa  déclaration  de  ré- 
colte »  qu'il  doit  faire,  en  vertu  de  la  loi 
du  2!)  juin  1907,  à  la  mairie.  Mais  les  parti- 
culiers ou  groupements  intéressés  doivent-ils, 
pour  être  renseignés,  consulter  les  registres 
de  déclaration  tenus  dans  toutes  les  mairies? 
Comment,  par  ailleurs,  pourront-ils  prendre 


connaissance  des  expéditions  de  régie  qui 
sont  délivrées  à  la  sortie  des  pressoirs,  cel- 
liers et  caves  et  qui  indiqueront  l'appellation 
d'origine  figurant  dans  la  déclaration  de  ré- 
colte? (art.  13). 

Ces  difficultés  n'ont  pas  échappé  à  Li  Com- 
mission de  l'Agriculture  de  la  Chambre  pré- 
sidée par  M.  Fernand  David,  lorsqu'elle  a  eu 
à  examiner,  en  mars  l'JlD,  le  texte  voté  pré- 
cédemment le  27  février  par  le  Sénat.  Au 
nom  de  cette  Commission,  M.  Adrien  Dariac 
s'est  exprimé,  à  ce  sujet,  dans  son  rapport 
(annexe  au  procès-verbal  de  la  deuxième 
séance  du  24  avril)  : 

Cl  11  est  possible  que  ces  déclarations  pas- 
sent inaperçues,  par  exemple  si  elles  se  pro- 
duisaient dans  des  communes  éloignées  du 
\ ignoble  dont  elles  auraient  emprunté  le 
nom.  Dans  ce  cas,  en  quoi  servirait-il  aux 
Associations  et  aux  Syndicats  de  production 
d'avoir  été  armés  par  le  nouveau  texte  de 
droits  plus  étendus  pour  citer  en  justice  ceux 
qui  feraient  d'une  appellation  d'origine  un 
emploi  abusif?  ». 

La  Commission  de  l'Agriculture  a  donc 
estimé,  suivant  les  termes  du  même  rapport, 
que  «  la  déclaration  exigée  par  la  loi  doit 
être  entourée  d'une  certaine  publicité,  lors- 
qu'elle peut  donner  lieu  ù  contestation  ». 

Pour  les  Syndicats  qui  voudront  faire  ré- 
server l'appellation  «  Champagne  »  aux  viti- 
culteurs délimités  par  le  décret  du  17  dé- 
cembre 1908,  et  pour  ceux  qui  contesteront 
l'appellation  de  «  Cognac  »  et  d'  «  Armagnac  » 
aux  producteurs  non  visés  par  les  décrets  des 
1"''  et  23  mai  1909,  il  sera  d'autant  plus  ur- 
gent d'être  rapidement  et  exactement  ren- 
seignés, qu'ils  devront  attaquer  dans  le  délai 
d'un  an  les  appellations  qui  leur  paraîtront 
contestables.  Sinon  celles-ci  seraient  ac- 
quises aux  déclaratits. 

11  a  semblé  ;\  la  Commission  de  l'.^gricul- 
ture  que  ce  délai  ne  devait  «  courir  que  du 
jour  oîi  la  déclaration  du  récoltant  aurait 
reçu  la  publicité  indispensable  ».  Elle  a  été 
d'avis  de  charger  le  Service  de  la  répression 
des  fraudes  au  ministère  de  l'Agriculture 
«de  cette  œuvre  de  publicité,  de  clarté  indis- 
pensable ». 

Le  service  chargé  de  la  protection  des 
appellations  d'origine  au  ministère  de  l'Agri- 
culture et  du  Ravitaillement  a  donc  été 
chargé  de  procédera  l'enregistrement  et  à  la 
publicité  des  déclarations  faites  dans  les 
mairies,  lorsqu'elles  comporteront  l'emploi 
d'une  appellation  d'origine  dont  l'usage  n'a 
pas  été  reconnu  au  déclarant  (2°  paragraphe 
de  l'article  11). 


DES  APPELLATIONS  nORlGL\E 


305 


Pour  le  fonctionnement  de  la  loi,  pour  la 
publication  de  ce  recueil,  des  fonds  étaient 
nécessaires.  Ils  ont  été  TOtés  ultérieurement 
à  la  Chambre;  mais  le  projet  accordant  les 
crédits  a  rencontré  au  Sénat  une  certaine 
opposition,  qui  en  a  jusqu'ici  retardé  le  vote. 

Dans  ces  conditions,  le  recueil  oii  la  loi 
prévoyait  que  les  déclarations  seraient  pu- 
bliées n'a  pas  vu  le  jour.  A  son  défaut,  un 
arrêté  du  23  aoiH  1919  a  décidé  que  les  dé- 
clarations faites  dans  les  mairies  seraient 
insérées  au  Journal  Of/îcii>l  et  que  cette 
insertion  ferait  courir  le  délai  delà  prescrip- 
tion prévu  pour  le  «  Champagne  »  et  pour  les 
eaux-de-vie.  C'est  là  un  pis-aller,  que  l'ab- 
sence de  crédits  peut  seule  expliquer. 

Le  Journal  Officiel  n'est  envoyé  régulière- 
ment qu'aux  préfectures  et  aux  sous-préfec  - 
factures;  dans  les  villes  et  les  villages  ne 
parvient  régulièrement  qu'un  Bulletin  des 
communes.  Il  est  à  craiadre  que  les  listes  de 
déclarations  d'origine  ne  soient  accidentelle- 
ment omises  dans  ce  bulletin  et  que,  de  ce 
fait,  elles  ne  parviennent  pas  dans  une  loca- 
lité où  une  personne  pourra  se  croire  lésée 
par  une  de  ces  déclarations.  Les  intéressés, 
particuliers  et  Syndicats,  agiront  donc  pru- 
demment en  s'abonnant  au  Journal  Offi- 
ciel et  en  le  consultant  attentivement.  Cette 
consultation  n'est  pas  claire  et  rapide  :  les 
listes  de  déclarations  sont  un  peu  noyées, 
dans  la  partie  officielle,  au  milieu  des  lois, 
des  décrets,  des  arrêtés,  des  circulaires,  des 
instructions,  des  décisions,  etc. 

Le  fait  de  ne  pas  relever  du  Journal  Offi- 
ciel et,  par  suite,  de  ne  pas  poursuivre  devant 
le  tribunal  civil  des  appellations  contestables, 
aura  des  conséquences  importantes  pour 
tous  les  viticulteurs  et  particulièrement 
pour  les  bénéficiaires  des  décrets  des  17  dé- 
cembre 1908  {délimitation  de  la  «  Cham- 
pagne »)  et  de  ceux  des  l"  et  25  mai  1909 
(délimitation  de  «  l'Armagnac  »  et  du  «  Co- 
gnac »).  Au  cour  de  la  dernière  discussion 
de  la  loi  à  la  Chambre  (séance  du  2'i  avril  1919) , 
M.  Lauraine,  envisageant  plus  spécialement 
le  cas  des  eaux-de-vie,  a  bien  montré  c  e 
danger  : 

"  Quand  l'attention  se  sera  endormie,  il 
pourra  se  faire  qu'un  récoltant  ou  un  indus- 
triel, distillant,  dans  un  département  très 
éloigné  des  Charentes,  des  vins  quelconques, 
revendique  doucement,  timidement,  l'appel- 
lation d'origine  «  Cognac  ».  Si  cette  réclama- 
tion, par  un  hasard  que  l'on  peut  soupçonner 
et  envisager,  n'est  pas  relevée  et  condamnée 
dans  le  délai  d'un  an,  que  va-t-il  se  passer  ? 
Non    seulement  la   procédure    est    éteinte, 


mais  il  y  a  un  fait  beaucoup  plus  grave  :  ce 
distillateur  est  devenu  propriétaire  de  la 
marque  «  Cognac  »  et  il  peut,  à  la  face  de 
tous  les  Syndiciits  intéressés,  à  la  face  de  la 
loi,  et  au  mépris  des  précautions  prises 
contre  les  fraudes,  produire  indéfinitneut  im 
produit  quelconque  qui  aura  le  nom  légal 
incontestable  de  «Cogniac  ».  Il  y  a  là  quelque 
chose  de  grave  et  les  précautions  ne  sau- 
raient être  trop  grandes  pour  empêcher  un 
pareil   vol,  car   ce   serait   un  vol.  » 

La  publication  des  déclarations  d'appella- 
tions d'origine  au  Journal  Officiel  répond 
mal  à  ces  légitimes  préoccupations  du  légis- 
lateur; elles  ne  sont  pas  entourées  de  la 
(1  publicité,  de  la  clarté  indispensables  » 
qu'avait  voulue  la  Commission  de  l'Agricul- 
culture  et,  on  peut  le  dire,  avec  elle,  tout  le 
Parlement. 

Le  recueil,  prévu  d'une  façon  formelle  dans 
la  loi,  serait  bien  préférable.  Il  serait  clair  et 
facile  à  consulter,  puisqu'il  ne  concernerait 
que  la  protection  des  appellations  d'origine. 
Quant  à  sa  publicité,  elle  pourrait  être  plus 
grande  que  celle  du  Journal  Officiel.  Son 
prix  minime  de  revient  (puisque  la  matière 
serait  restreinte)  permettrait  de  l'adresser  à 
tous  les  groupements  professionnels,  en  leur 
demandant  une  faible  rétribution. 

Il  serait  constitué  essentiellement  par  l'in- 
sertion des  déclarations  d'appellations  d'ori- 
gine faites  par  les  récoltants. 

Le  reste  serait  surtout  le  résultat  de  l'action 
svndicale  :  les  vœux  relatifs  aux  délimita- 
tions, qu'émettent,  en  ce  moment,  les  viticul- 
teurs de  la  Bourgogne,  de  l'Aube,  d'Ar- 
bois,  etc.,  trouveraient  là  une  publicité  offi- 
cielle, alors  qu'actuellement  ils  ne  sortent 
guère  des  bulletins  syndicaux,  de  la  presse 
locale  ou  spéciale.  Il  y  aurait  là  une  revendi- 
cation du  droit  de  propriété  que  viendraient 
confirmer  ou  à  laquelle  s'opposeraient  les 
déclarations  faites  dans  les  mairies.  Avant 
même  les  actions  devant  les  tribunaux  civils, 
les  droits  opposés  seraient  appelés  à  s'affron- 
ter. 

Plus  tard,  lorsque  les  décisions  de  ces  tri- 
bunaux seraient  intervenues,  elles  figure- 
raient au  bulletin,  où  tout  le  monde  pourrait 
en  prendre  connaissance.  Cette  publicité  pa- 
raît indispensable,  puisque  les  jugements  ou 
arrêts  définitifs  doivent  décider  le  plus  gé- 
néralement, ainsi  que  nous  l'avons  dit,  à 
l'égard  de  tous  les  habitants  et  propriétaires 
de  la  même  commune. 

Les  décisions  des  tribunaux  civils  recevant 
ainsi  une  large  publicité,  nul  ne  pourrait  en- 
suite arguer  de  son  ignorance,  s'il  vendait, 


336 


LA  DESTKL'CTION  DES  SANVES 


mettait  en  vente  ou  en  circulation  des  pro- 
duits portant  une  appellation  d'origine 
inexacte.  Dès  lors,  il  tomberait  nellemenl 
sous  le  coup  de  l'article  8  el  serait  passible 
de  peines  correctionnelles. 

Le  bulletin  officiel  que  publierait  le  Service 
qui  serait  chargé  de  la  protection  des  appel- 
lations d'origine  aurait  uae  telle  utilité  pour 
les  Syndicats  de  la  Viticulture  et  du  Com- 
merce des  vins  et  spiritueux  que  ceux-ci  de- 


vraient envisager,  pour  permettre  celte  pu- 
blication, s'ils  ne  pourraient  verser  des  fonds 
de  concours,  qui  tiendraient  lieu  des  crédits 
spéciaux  que  le  Parlement  n'a  pas  encore  vo- 
lés. 

Ce  bulletin  rendrait,  en  elle!,  plus  facile  la 
lâche  si  lourde  de  ces  Syndicats  dans  la  créa- 
tion et  la  défense  des  appellations  d'origine. 

(j.  Thomas, 

Ingi-nieur   ogronome. 


LE  BÉTAIL  ALLEMAND  POUR  LES   RÉGIONS  LIBÉRÉES 


w 


Le  traité  de  paix  a  imposé  à  l'Allemage  Prépa- 
rations, annexe  4  et  (i),  en  vue  de  la  reconstitu- 
tion du  cheptel  des  Régions  libérées,  des  livrai- 
sons immédiates  d'animaux,  comportant  : 
500  étalons,  30  000  pouliches  ou  juments,  2  000 
taureaux,  90  000  vaches  laitières,  1  000  béliers, 
100  000  brebis,  10  000  chèvres. 

Des  conditions  sévères  ont  été  imposées  tant 
sur  le  choix  que  sur  la  qualité  des  animaux  pré- 
levés sur  les  meilleures  races  allemandes. 

Les  convois  qui  ont  commencé  à  être  formés 
dans  la  deuxième  semaine  de  mars  ont  fourni 
au  1"  avril,  1  400  chevaux,  4  000  bovins,  10  000 
moutons,  et  4  000  chèvres,  répartis  dans  les  dé- 
partements de  l'Aisne,  des  Ardennes,  de  la 
Marne,  de  la  Meuse,  du  Nord,  de  l'Oise,  du  Pas- 
de-Calais,  de  la  Somme  et  des  Vosges. 

Les  Commissions  chargées  delà  réception  ont 
apporté  le  plus  grand  soin  au  choix  de  ces  ani- 
maux qui  ont  pleinement  satisfait  jusqu'ici  les 
cultivateurs  des  régions  libérées. 

Ces  envois  vont  se  multiplier,  jusqu'à  ce  que 
la  totalité  prévue  soit  livrée.  Mais  l'Allemagne, 
comme  nous,  peut-être  encore  plus  que  nous, 
paie  actuellement  un  large  tribut  à  la  fièvre 
aphteuse.  On  ne  saurait  prévoir  la  fin  de  l'épi- 
zootie.  C'eût  été  lui  fournir  des  motifs  pour 
ajourner  la  livraison,  et  par  suite  la  compro- 
mettre, que  de  refuser    systématiquement   les 


bovins  provenant  de  zones  contaminées  de  fièvre 
aphteuse,  car  elles  comprennent  presque  tout  le 
territoire  allemand. 

La  question  a  été  soumise  au  Comité  consul- 
tatif des  épizooties  dans  une  réunion  tenue  à 
l^aris,  le  25  mars,  sous  la  présidence  de  M.  J.-H. 
Hicard,  ministre  de  l'Agriculture,  assisté  de 
M.  Massé,  président  du  Comité,  en  même  temps 
que  de  la  Commission  supérieure  de  restitution 
du  cheptel.  A  l'unanimité,  l'assemblée  a  admis 
que  l'éventualité  des  convois  contaminés  ne  de- 
vait pas  arrêter  les  opérations  de  récupération. 

Les  régions  de  destination  étant  déjà  très  lar- 
gement infectées,  les  animaux,  mêmes  sains, 
pourraient  d'ailleurs  contracter  la  maladie  chez 
nous.  L'envoi  de  bovins  chez  lesquels  la  maladie 
apparaîtra  après  leur  entrée  en  France  n'offre 
donc  qu'un  danger  relatif.  Il  présente  eu  tout 
cas  un  inconvénient  bien  moindre  que  la  non- 
livraison. 

On  ne  saurait  donc  trop  recommander  aux  in- 
téressés de  ne  pas  être  retenus  par  la  crainte  de 
recevoir  des  animaux  contaminés  ou  atteints. 
Les  risques  ne  sont  pas  plus  grands  que  pour  les 
animaitx  achetés  actuellement  dans  un  grand  nom- 
bre de  foires  ou  marchés  français.  D'ailleurs,  avec 
de  simples  soins  hygiéniques  appropriés,  la  gué- 
rison  des  animaux  peut  être  obtenue  en  quel- 
([ues  jours. 


LA  DESTRUCTION  DES  SANYES 


Les  semis  de  céréales  de  printemps,  blé, 
avoine  et  orge,  se  sont  faits  celte  année  dans 
les  meilleures  conditions,  el  la  levée  est  par- 
tout excellente;  mais,  malheureusement,  en 
même  temps  que  les  céréales,  sont  levées 
dans  les  champs  une  multitude  de  moutardes 
sauvages  (sanves,  sénés,  etc.),  qui,  si  l'on 
n'arrive  pas  à  les  détruire,  peuvent  1res  sé- 
rieusement endommager  la  culture  du  blé  de 
mars,  de  l'avoine  et  de  l'orge. 

11  y  a  donc  lieu  de  prendre  tous  les  moyens 
dont  nous  pouvons  disposer  pour  détruire 

(1)  Noîe  officielle. 


ces  sanves  :  le  hersage  lorsqu'il  est  fait  à 
temi)S,  et  sur  une  terre  meuble,  détruit  un 
certain  nombre  de  sanves;  néanmoins,  le 
procédé  est,  la  plupart  du  temps,  inefficace 
el  incomplet  comme  destruction  de  la  mau- 
vaise plante. 

Le  véritable  moyen  de  détruire  la  mou- 
tarde sauvage  est  d'avoir  recours  aux  pulvé- 
risations de  sulfate  de  cuivre  ou  à  l'cpandage 
de  sulfate  de  fer. 

Emploi  des  sels  de  cuivre.  —  La  solution  de 
sulfate  de  cuivre  à  la  dose  de  3  à  3  1/2  0/0 
(3  kilogr.  à  3  kilogr.  oOO  de  sulfate  de  cuivre 
par  hectolitre  d'eau)  esl  suffisamment  con- 


TRANSPORT  DES  OUVRIERS  AGRICOLES  A  DEMI-TARIFS 
centrée  pour  détruire  même  les  sauves  les 


307 


plus  fortes,  mais  à  la  condition  de  ne  pas 
employer  beaucoup  moins  de  mille  litres  de 
liquide  à  l'hectare. 

Préparation  de  la  solution.  —  I.a  dissolu- 
tion du  sulfate  de  cuivre  exige  certaines  pré- 
cautions ;  il  n'est  peut-être  pas  inutile  de  les 
rappeler  brièvement.  On  ne  doit  pas  se  con- 
tenter de  verser  de  l'eau  dans  le  récipient  au 
fond  duquel  auraient  été  déposés  les  cristaux 
de  sulfate  de  cuivre  ;  la  dissolution  de  ces 
cristaux  serait,  dans  ce  cas,  fort  longue  et 
pourrait  rester  même  incomplète.  Pour  obte- 
nir une  dissolution  rapide  et  complète  du 
sulfate  de  cuivre,  on  peut  verser,  sur  les 
cristaux  de  sulfate  de  cuivre,  une  certaine 
quantité  d'eau  chaude;  la  dissolution  alors 
est  rapide,  on  verse  ensuite  de  l'eau  froide, 
et  on  agite  le  tout.  Mais  le  procédé  de  beau- 
coup le  plus  simple  consiste  à  faire  baigner, 
à  la  partie  supérieure  du  récipient,  les  cris- 
taux de  sulfate  de  cuivre  maintenus  dans 
un  panier  ou  un  sac. 

A  côté  du  sulfate  de  cuivre,  la  grande  cul- 
ture se  servait,  avant  la  guerre,  dans  une 
très  large  mesure,  du  nitrate  de  cuivre;  ce 
produit,  vendu  en  solution  épaisse  fortement 
colorée  en  bleu  verdàtre,  est  d'un  emploi  1res 
commode. 

La  dose  de  nitrate  de  cuivre  à  employer 
est  de  2  à  3  0/0  au  maximum.  Et,  là  encore, 
il  convient  de  répandre  8  à  16  hectolitres  de 
la  solution  par  hectare  (1). 

Epoque:  du  traitement.  —  Quel  que  soit  le 
procédé  adopté  (sulfate  ou  nitrate  de  cuivre, 
pulvérisateur  à  dos  ou  à  grand  travail),  toutes 
les  observations  des  praticiens  concordent 
pour  reconnaître  qu'il  faut  opérer  le  traite- 
ment aussitôt  que  possible,  dès  que  les 
jeunes  sanves  montrent  deux  ou  trois  petites 
feuilles;  on  risque  moins  alors  de  causer, 
par  le  passage  des  instruments,  des  atte- 
lages, etc.,  des  dégâts  dans  les  céréales  qui, 
en  outre,  ont  plus  de  temps  pour  rattraper 
le  léger  retard  de  végétation  résultant  du 
traitement. 


Autant  que  possible,  il  faut  pulvériser  par 
un  temps  calme,  sans  menace  immédiate  de 
pluie;  si  celle-ci  survenait  peu  après  l'arro- 
sage, l'opération  serait,  en  effet,  à  recom- 
mencer, car  les  effets  du  traitement  sont 
alors  annulés,  en  partie,  par  le  lavage  des 
feuilles;  c'est  pour  cette  même  raison  qu'il 
convient  de  ne  pas  pulvériser  le  matin  à  la 
rosée,  il  faut  attendre  que  celle-ci  soit  dis- 
parue. 

Par  ces  pulvérisations  de  sels  de  cuivre, 
si  la  sanve,est  détruite,  la  ravenelle  plus  ré- 
sistante est  moins  radicalement  atteinte; 
mais,  dans  tous  les  cas,  il  n'y  a  pas  à  s'in- 
quiéter de  la  feinte  roussie  que  peuvent 
prendre  les  premiers  jours  après  la  pulvéri- 
sation, les  jeunes  feuilles  de  céréales;  celles- 
ci  bientôt  reprennent,  au  contraire,  une 
teinte  vert  foncé,  indice  d'une  végétation 
vigoureuse  (1). 

On  a  parfois  employé,  avec  succès,  contre 
les  sanves,  des  pulvérisations  de  sulfate  de 
fer;  la  dose  à  employer  doit  étie  beaucoup 
plus  forte,  au  moins  de  15  à  20  0/0,  c'est- 
à-dire  13  à  20  kilogr.  de  sulfate  de  fer  par 
hectolitre  d'eau,  et  la  quantité  totale  de  la 
dissolution  à  pulvériser  sur  les  champs  est 
encore  de  8  à  10  hectolitres  à  l'hectare. 

Enfin,  dans  les  petites  cultures  surtout,  on 
utilisait  avec  grand  avantage,  avantla  guerre, 
le  sulfate  de  fer  en  poudre  impalpable,  qu'on 
semait  à  la  volée  et  de  très  grand  matin  par 
la  rosée  sur  les  céréales  envahies  de  sanves. 
On  répandait  de  500  à  600  kilogr.  de  sulfate 
de  fer  par  hectare.  Mais  pour  que  cet  épan- 
dage  détruise  la  sanve,  il  faut  avoir  du  sul- 
fate de  fer  anhi/dre,  déshydraté,  réduit  en 
farine  ou  poudre  impalpable.  Or,  actuelle- 
ment, c'est  un  produit  qui  ne  se  fabriquerait 
plus,  d'après  les  renseignements  que  nous 
avons  pris. 

Nous  croyons  donc  que  les  agriculteurs 
devront  avoir  recours  aux  pulvérisations  de 
sulfate  de  cuivre  pour  la  destruction  des 
sanves  cette  année. 

H.    HlTIER. 


TRANSPORT  DES  OUVRIEHS  AGRICOLES  A  DEMI-TARIFS 


Nous  avons  reçu  la  note  suivante  qu'il  est 
utile  de  publier  : 

A  partir  du  10  avril  courant  et  grâce  à  la  bien- 
veillance des  Compagnies  de  chemin  de  fer,  les 
travaillleurs  des  deux  sexes  de  l'agriculture,  des 

(1)  Nous  croyons  que.  malheureusement,  il  serait 
impossible  de  se  procurer  actuellement  du  nitrate 
de  cuivre  dans  le  commerce. 


industries  agricoles  et  des  exploitations  fores- 
tières, à  quelque  nationalité  qu'ils  appartien- 
nent, pourront  à  l'occasion  des  déplacements 
nécessités  par  l'exercice  de  leur  profession  Lé- 

(1)  11  n'y  a  pas  à  craindre  de  pulvériser  les  champs 
dans  lesquels  on  aurait  semé  des  petites  graiues 
(trèfle,  luzerne,  etc.)  en  même  temps  que  les  cé- 
réales. 


308 


CONSEKVATIOX  DES  FOLURAGES  PAR  LES  FERMENTS  SÉLECTIONNÉS 


néficier  du  transport  à  demi-tarif  snr  les  grands 
réseaux  français. 

A  cet  effet,  ils  devront  être  munis  : 

1»  De  la  carie  de  l'Office  national  de  la  Main- 
d'œuvre  agricole,  pour  travailleurs  des  deux 
sexes  de  ragricullure,  des  industries  agricoles 
et  des  exploitations  forestières. 

2"  Pour  l'aller,  d'un  titre  d'embauchage  léga- 
lisé par  le  maire  de  la  commune  dans  laquelle 
réside  l'employeur  embaucheur. 

.■?<>  Pour  les  déplacements  successifs,  de  certi- 
ficats de  ceirsation  de  travail,  légalisé.s  par  le 
maire  de  la  commune  de  l'employeur  et  de  nou- 
veaux litres  d'embauchage  légalisés  conformé- 
ment aux  dispositions  du  paragraphe  2. 

4°  Pour  le  retour  (au  point  de  départ  pour  les 
travailleurs  résidant  en  France,  à  un  point  fron- 
tière pour  les  travailleurs  immigrés),  d'un  certi- 
ficat de  cessation  de  travail  légalisé  par  le  maire 
de  la  commune  de  l'employeur. 

La  femme  et  les  enfants  du  travailleur  âgés  de 


plus  de  sept  ans.  seront  également  transportés  à 
demi-tarif  à  la  condition  de  voyager  avec  le  chef 
de  famille  et  d'être  munis,  comme  lui,  d'une 
carte,  mais  ils  sont  dispensés  de  certificat. 

Les  cartes  de  circulation  à  demi-tarif  de  l'Of- 
fice national  de  la  M.  0.  A.  sont  délivrées 
moyennant  le  prix  de  1  fr.  : 

Dans  les  Bureaux  départementaux  de  la  Main- 
d'œuvre  agricole; 

Dans  les  Bureaux  d'imniiaration  de  Feignies 
iXord),  Baisieux  (Nord),  Modane  (Saïoie),  Men- 
ton (Alpes-Maritimes),  Perpignan  (Pyrénées- 
Orientales),  llendaye  (Basses-Pyrénées). 

Pour  les  travailleurs  des  départements  dans 
lesquels  il  n'existe  pas  de  Bureaux  de  la  Main- 
d'œuvre  agricole,  au  Service  de  la  Main-d'œuvre 
agricole,  63  bis,  rue  de  Varenne,  à  Paris. 

Celte  note  complète  les  indications  som- 
maires données  d»ins  le  numéro  du  13  avril 

(p.  -270). 


BIBLIOGRAPfflE 


Bergeries  et  porcheries,  par  Mvx  Rint.elma.nn  . 
membre  de  l'Académie  d'Agriculture,  directeur  de 
la  Station  d'essais  de  macliines  agricoles.  —  L'n 
volume  in-18  de  160  pages,  avec  127  figures.  — 
Librairie  agricole,  2G,  rue  Jacob,  à  Paris.  —  Pri.x  ; 
2  fr.  50. 

Ce  volume  est  le  troisième  de  la  série  consa- 
crée aux  Logements  des  animaux  dans  la  Nouvelle 
Bibliothèque  du  Cultivateur.  Le  savant  auteur  y 
expose  successivement  tout  ce  qui  a  trait  à  la 
construction  et  à  l'organisation  des  bergeries, 
puis  des  porcheries. 

Pour  chacune  de  ces  parties  des  bâtiments  de 
la  ferme,  M.  Ringelmann  examine  les  conditions 
de  l'emplacement,  l'aménagement  intérieur,  le 
mobilier,  de  manière  à  répondre  tant  aux  be- 
soins de  l'hygiène  des  animaux  qu'aux  nécessités 
du  service.  Cette  description  est  accompagnée 
de  celle  de  types  variés  de  bergeries  et  de  por- 
cheries, adaptés  soit  à  de  grandes  exploitations, 
soit  à  des  fermes  plus  modestes;  chacun  peut 
donc  y  trouver  des  exemples  convenant  à  sa  si- 
tuation. Les  annexes  des  porcheries  et  des  berge- 
ries, qui  jouent  un  rôle  important  dans  le  succès 
de  l'élevage,  font  l'objet  d'une  étude  non  moins 
soignée.  Si  l'on  ajoute  qu'un  nombre  important 
de  gravures  s'ajoute  à  un  texte  clair  et  précis,  on 


compiend  les  services  que  cet  ouvrage  est  appelé 
h  rendre. 

Fant-il  industrialiser  lagriculture?  par  A.  Mercier 
DES  RocDETTES,  ingénieur  agronome.  —  Librairie 
agricole  de  la  Maison  Rustique,  2(),  rue  Jacob.  En- 
roi  franco  :  1  fr.  40. 

-Xous  sommes  heureux  de  signaler  à  nos  lec- 
teurs la  brochure  que  vient  de  faire  paraître 
notre  collaborateur  M.  A.  Mercier  des  Rochettes. 
Elle  répond  à  cette  question  :  Faut- il  induslrin- 
lisev  l'agriculture!  et  elle  y  répond  d'une  façon 
aussi  précise  qu'originale.  Aussi  notre  éminent 
collaborateur,  M.  Henri  llitier,  a-t-il  été  heureux 
d'en  écrire  la  préface.  L'ouvrage  a,  d'ailleurs, 
été  honoré  en  I9i9  du  premier  prix  Ronliot,  dé- 
cerné par  l'Association  des  anciens  élèves  de 
l'Institut  agronomique. 

Au  moment  où  tant  d'erreurs  voient  le  jour, 
relativement  à  l'agriculture,  par  suite  de  la  pro- 
fonde ignorance  de  beaucoup  de  gens  qui  veu- 
lent en  traiter  sans  avoir  ni  les  connaissances 
techniques  ni  les  connaissances  d'économie  ru- 
rale indispensables,  nous  ne  saurions  trop  con- 
seiller la  lecture  de  cette  étude.  C'est  le  meilleur 
moyen  de  s'armer  contre  de  fausses  doctrines. 

R.  D. 


CONSERVATION    DES    FOURRAGES 

PAR  LES  FERMENTS  SÉLECTIOlNiNÉS 


Des  recherches  commencés  en  1904  en 
Italie  pendant  le  débat  scientifique  entre  les 
partisans  de  la  doctrine  microbienne  et  ceux 
de  la  doctrine  physiologique  sur  les  facteurs 
des  transformations  survenant  dans  les  four- 
rapçes  ensilés,  ont  permis  d'en   résoudre  le 


côté  pratique  en  démontrant  les  faits  sui- 
vants en  1918(1). 

L'inle^^'ention     microbienne,     considérée 
théoriquement    comme    non   indispensable, 

il)     Corini,  C.    Le  Sla-ioni  sperimentali  agrarie, 
v.  L  I,  fasc.  3-6.  p.  199-213. 


L'HIVER  DE  1919-1920 


o09 


est  cependant  constante  et  inévitable  dans  la 
pratique  de  l'ensilage.  Il  y  a  même  des  rap- 
ports étroits  entre  le  succès  d'un  ensilage  et 
les  conditions  bactériennes  d'un  silo. 

Par  suite  l'interventioii  microbienne  peut 
être  avantageuse  ou  nuisible  suivant  la  na- 
ture de  la  microflore  prédominante.  Cette 
■dernière  dans  les  silos  normaux  e?t  compa- 
rable à  celle  des  fromages  et  on  peut  diffé- 
rencier les  silos  en  lactiques  et  butyriques, 
plutôt  qu'en  doux  et  acides,  car  ils  diffèienl 
bien  plus  par  leur  teneur  en  acides  volatils 
que  par  leur  degré  d'acidité.  En  tout  cas  le 
silo  lactique  est  préférable,  à  tout  au  point 
de  vue. 

Par  conséquent  dans  l'ensilage,  l'essentiel 
est  de  faire  prédominer  le  plus  rapidement 


possible  la  microtlore  lactique.  Les  silos  in- 
suClisamment  chauffés  et  les  silos  trop 
chauffes  sont  les  plus  dangereux  comme  fa- 
vorisant les  germes  antagonistes.  Il  n'y  a 
pas  de  règle  rigoureuse  quant  à  la  tempéra- 
ture de  fermentation  qui  peut  osciller  entre 
30  et  50  degrés  centigrades. 

La  question  semble  assez  avancéf  pour 
qu'on  présage  à  l'emploi  des  ferments  sélec- 
tionnés dans  l'ensilage  une  utilité  équiva- 
lente à  celle  qui  est  reconnue  dans  l'indus- 
trie fromagère  et  il  est  hors  de  doute  que 
l'addition  de  ferments  lactiques  perfectionne 
le  processus  de  l'ensilage  en  procurant  des 
avantages  économiques  et  hygiéniques. 

Baron  Henry  d'ANcnALU. 


L'HIVER  DE  1911)- 1920 


L'automne  dernier  avec  le  froid  soutenu 
de  ses  deux  derniers  mois,  les  fréquentes  et 
abondantes  chutes  de  neige  de  novembre, 
pouvait  faire  craindre  un  hiver  rigoureux. 
L'hiver  de  1919-1920  compte  au  contraire 
parmi  les  plus  doux  que  l'on  connaisse,  et 
ainsi  se  trouve  encore  une  fois  de  plus  justi- 


fiée l'opinion  émise  par  M.  Angol  (1),  qu'il 
est  impossible  de  pronosliquei"  le  caractère 
d'un  mois  ou  d'une  saison  d'après  celui  du 
mois  ou  de  la  saison  précédente.  On  trou- 
vera dans  le  tableau  ci-dessous  les  valeurs 
des  éléments  météorologiques  relatives  à  la 
saison  froide  qui  a  pris  fin  le  1"''  mars  : 


STATIONS 


Paris  (St-Maur).... 

Brest 

Nantes 

Lyon 

Bagnères-d'-Bigori" 

Perpignan 

Marseille 


TEMPERATURE 


Moyennes  des 


2»  3 
7,1 
4.3 
1.3 
l.l 
S.O 
4.1 


9  ■'3 
H.O 
10.1 

8.8 
12.0 
12.8 
13.4 


3.8 
9.0 
T. 2 
5.0 
6.9 
8.9 


Maxima  al)solus 
et  dates. 


-308  le  H  déc. 
0.0  le  7  janvier. 
-2.ii  le  10  déc. 
-7.0  le  11  déc. 
-â.3  le  10  déc. 
-2.8  le  11  déc. 
-2.8  lesHdéc.,9fév. 


Mininia  al.isoiu 
et  dates. 


\~<>1  le  18  févr. 
1.Ï.0  le  29  féVT. 
n.2  le  18  févr. 
16.7  le  12  janv. 
19.0  le  17  févr. 
20  3  le  28  févr. 
18.3  le  13  janv. 


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83 

6.6 

161 

87 

S.l 

201 

87 

7.1 

175 

80 

ri. 9 

100 

74 

:\.o 

292 

74 

4.N 

196 

66 

4.7 

78 

NOMBRE 

de  jours. 


tn 

0 

■^ 

0 

— 

— 

0 

27 

0 

3 

0 

16 

2 

32 

0 

24 

0 

"j 

0 

9 

Les  températures  moyennes  surpassent 
les  valeurs  normales  de  2  degrés  en  Provence 
et  en  Bretagne  oii  l'hiver  présente  générale- 
ment le  moins  de  rigueur;  l'excès  atteint 
3  degrés  dans  les  autres  régions.  A  Paris 
(Parc  Saint-Maur),  l'excès  de  la  moyenne  sur 
la  normale  est  de  3°1.  Depuis  1830,  c'est- 
à-dire  depuis  soixante-dix  ans,  on  ne  con- 
naît que  deux  hivers  qui  aient  été  plus  doux 
que  celui  de  cette  année  :  l'hiver  de  1876- 
1877,  dont  la  température  moyenne  a  été  en 
excès  de  3''7  et  celui  de  1868-1869  qui  a  pré- 
senté un  excès  de  3°2.  L'hiver  de  1919-1920 
se  distingue  des  deux  hivers  cités  plus  haut 
par  le  peu  de  rigueur  des  gelées,  princi;>ale- 


nient  en  janvier.  La  plus  basse  température 
notée  à  Paris  n'est  que  — 3°8  le  11  décembre, 
alors  qu'en  1877  le  froid  avait  atteint  — 3°1  à 
la  date  du  23  janvier;  par  contre,  le  maxi- 
mum 17°1  relevé  cet  hiver  a  été  fréquemment 
dépassé;  on  a  même  noté  20"7  le  10  février 
de  l'hiver  doux  de  1898-1899.  Enfin,  l'hiver 
1919-1920  est  encore  remarquable  par  l'ab- 
sence presque  complète  de  la  neige;  on  n'en 
signale  pas  à  Paris,  Nantes,  Brest  et  Mar- 
seille; par  contre,  il  y  a  eu  deux  jours  de 


(I)  A.  Angot,  Sur  la  variahUiLé  des  températures, 
compte  rendu  des  séances  de  l'Académie  d'Agricul- 
tiire  de  France,  tome  I",  n°  28,  p.  789. 


•no 


CORRESPONDANCE 


faible  chute  à  Clermont-Ferrand  et  à  Lyon 
en  décenmbre,  à  Perpignan  en  janvier,  trois 
jours  en  décembre  et  janvier  à  Bagnères- 
de-Bigorre.  Dans  les  régions  montagneuses 
du  Doubs,  la  neige  n'a  couvert  le  sol  que 
pendant  quatre  jours,  du  8  au  11  janvier. 

En  même  temps  que  remarquablement 
doux,  l'hiver  19i9-d920  a  été  relativement 
sec.  Les  quantités  de  pluie  sont  inférieures 
aux  normales  dans  les  diverses  stations,  sauf 
à  Paris  où  l'on  constate  un  excédent  de  plus 
de  40"""  dû  à  la  forte  pluviosité  en  décembre 
et  janvier.  Les  déficits  sur  les  normales  oscil- 
lent entre   17""°  à  Lyon  et  62"^"  à  Marseille. 

Décembre  a  été  pluvieux,  sauf  dans  le  Midi 
de  la  France  (à  Marseille  et  à  Perpignan),  et 
l'abondance  des  précipitations  a  provoqué 
des  crues  considérables  des  rivières  qui  ont 
inondé  une  grande  partie  des  terrains  avoi- 
sinants.  La  crue  de  la  Seine  à  Paris  est  restée 


bien  au-dessous  de  la  cote  34". 21  atteinte  le 
10  janvier  1910.  Janvier  a  été  également  hu- 
mide, excepté  dans  l'Est  et  le  Centre.  Par 
contre,  février  a  été  très  sec,  sauf  dans  le 
Rou^sillon;  il  n'a  fourni  que  4™°'  d'eau  à 
Nantes,  ""'"  à  Brest,  S""""  à  Marseille,  12"""'  à 
Paris  et  à  Lyon,  mais  103""  à  Perpignan,  i 

L'agriculture  a  bénéficié  en  partie  de  la 
douceur  relativement  sèche  de  l'hiver.  ,\  la 
fin  de  janvier,  la  végétation  prenait  son  essor 
et,  ;\  la  fin  de  l'hiver,  on  pouvait  constater 
les  pousses  vertes  dans  les  champs,  l'éclate- 
ment et  le  grossissement  des  bourgeons  des 
arbres  fruitiers.  Les  céréales  d'automne  ont 
présenté  constamment  un'aspectsatisfaisant. 
Le  beau  temps  sec  de  février  a  permi  =  d'activer 
la  préparation  des  terres  pour  les  emlilavur'es 
du  printemps. 

G.    B.\KBÉ, 
Méli5orolo*ïJste  an  Bureau  Ccniral. 


CORRESPONDANCE 


—  M.  C.  R.  {Indre).  —  Au  point  de  vue  de 
l'hygiène,  la  façade  de  l'habitation  doit  être, 
si  possible,  orientée  au  Sud-Sud  Est.  Bien  qu'il 
y  ait  souvent  des  motifs  locaux  iniluant  l'orien- 
tation à  donner  à  la  maison,  on  peut,  pour  la 
Franre  et  d'une  façon  générale,  indiquer  l'ordre 
suivant  lequel  on  doit  choisir  re,xposition  : 

En  premier  lieu,  le  Sud-Sud-Est  (fig.  66);  i"  le 


Fig.  66.  —  Orientât  on  des  liabitations. 

Sud;  3°  le  Sud-Est;  4*  l'Est;  5°  le  Nord,  sauf 
dans  les  régions  où  soutl  e  le  mistral;  6°  le  Sud- 
Ouest.  Il  faut  éviter  autant  que  possible  les 
expositions  Nord-Ouest,  Ouest  et  Nord-Est. 

Ces  indications  s'appliquent  surtout  aux  pays 
de  plaines;  il  faut  s'abriter  des  vents  régnants 
pluvieux  et  froids.  De  grands  obstacles  naturels 
peuvent  modifier,  dans  diverses  régions,  l'ordre 
ci-dessus  pour  les  orientations  à  préférer.  (M.R.) 

—  M.  L.  P.  (Ardennes).  —  On  ne  peut  établir 
une  ration  type  pour  une  année  entière  à  des 
chevaux  soumis,  durant  celte  période,  à  un  tra- 
vail d'intensité  variable.  Il  faut  prendre  comme 


I  base  deux  rations  moyennes,  l'une  pour  les  pé- 
riodes de  travail  fort,  l'autre  pour  celles  de  tra- 
vail réduit  : 

Travail  Travail 

réduit.  soutenu. 


Foin.. . , 
Paille.. 
.Vvoine. 
Son 


kiloLT. 


2.500 
0.500 


kilogr. 


2.500 

5 
0.150 


Il  vous  sera  facile  de  calculer  le  prix  de  cha- 
cune de  ces  rations  en  connaissant  celui  des 
aliments  aux  100  kilogr.,  d'après  les  cours  prati- 
qués et  les  taxes.  —  (P.  D.) 

—  M.  P.  H.  [Scine-et-Oise).  —  Vous  voiil'7. 
peindre  vos  voitures,  soit  au  goudron,  soit  avec 
une  peinture  à  l'huile.  La  peinture  des  voi- 
tures peut  se  faire  avec  le  goudron  qu'on  étend 
avec  de  l'essence  minérale  ou  du  pétrole  et  qu'on 
passe  à  chaud  afin  que  le  produit  soit  plus 
iluide;  on  ajoute  environ  1  kilogr.  de  pétrole  à 
9  kilogr.  de  goudron.  La  peinture,  aussi  chaude 
que  possible,  doit  être  appliquée  sur  les  surfaces 
bien  propres  et  bien  sèches;  chauffer  avec  beau- 
coup de  précautions,  le  mélange  prend  feu  fa- 
cilement. La  peinture  au  goudron  ne  séchant 
jamais  complètement  poisse  toujours. 

Les  voitures  de  l'armée  et  les  canons,  jusqu'à 
l'époque  de  la  construction  du  75,  étaient 
peintes  en  vert  d'artillerie.  Cette  peinture  al'linile 
est  composée,  en  poids,  de  4  kil.  d'huile  de  lin, 
{  kilogr.  de  litharge  (comme  siccatif),  -2  kilogr. 
d'ocre  jaune  et  1  kilogr.  de  noir  de  fumée. 

La  peinture  à  l'huile  vous  donnera  certaine- 
ment plus  de  satisfaction  que  celle  au  goudron. 
On  peut  repeindre  à  l'huile  sur  une  ancienne 
peinture  à  l'huile,  alors  qu'on  ne  peut  pas 
peindre  à  l'huile  sur  une  ancienne  peinture  au 
goudron.  —  (M.  R.) 


REVUE    COMMERCIALE 


311 


LA  SEiMAINE  MÉTÉOROLOGIQUE 

Semaine  du  11  au  17  avril  19-20  (OBSERVATOIRE  DU  PARC  SA/M'-MAUR) 


JOURS 

ET      DATES 

£  -s 
II 

TEMI'KRAIUKE 

Vent. 

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S 

s 

s 

s 

so 

Tariable. 

©    ■^ 

t  1 

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o 
;-      © 

1  ^ 

X 

millim. 
2  3 

7.7 

9.3 

0.7 

0.3 

1.3 

2.5 

REMARQUES  DIVERSES 

S 

© 

o' 

Écart 

sur 
la  nor 
maie 

Dim 11  avril. 

Lundi 12  - 

Mardi  ....   13  - 
Mercredi  .  14  — 

Jeudi 13  — 

Vendredi.   16  — 
Samedi  ..  17  — 

millibars. 
998.9 

992.9 

996.1 

100S.4 

1003.7 

1009.3 

1008.4 

8.0 
7.8 
5.7 
5.0 
M.O 
7  1 
5.6 

15n0 

12.3 
H .  S 
l.V.  3 
17  9 
18.7 
20.0 

11.7 
9.8 
9.5 
10.9 
13  4 
12  8 
11.2 

11.3 

+l.,j 

+2  2 
+  0.2 
-0.2 
+  1.1 
+3.5 
+2. S 
+  1.1 

biarss 
2.0 

0  0 

1.4 

6.4 

2.3 

9  2 

0  4 

Pluie    la    nuit    et    vers   midi. 

Beau  le  soir. 
Pluie  de  5  à  13  heures. 

Pluie  la  journée. 

Temps  nuageux,  pluie  et  éclairs 

le  soir. 
Temps  couvert,  ondées. 

.V verse  la  nuit,  temps  nuageux. 

Rosée  la  nuit,  orage  et   pluie 
le  matin. 

Moyenne.s  et  totaux 

Écarts  m  la  normale 

1 

1002.5       7.2 

1 
—  11   4+2  8 

16.3 

+1.4 

:: 

21.7 

ao  lleadt 

93  b.  î 

dor.  tbèar. 

24.1 

Pluie  depuis  le  l"jauvier  : 

En  1920 leemn" 

Normale 14! 

(1)  Voir  l'explication  de  cette  mesure  dans  le  n"  du  15  avril  1920  (p.  290. 


REVUE    COMMERCIALE 


Situation  agricole.  —  Le  temps  a  été  moins  favo- 
r.ible  à  la  végétation  et  aux  travaux  cette  semaine 
que  les  semaines  précédentes.  Des  pluies  fréquentes 
et  l'abaissement  de  la  température  ont  ralenti  le  dé- 
veloppement des  plantes  et  entravé  l'exécution  des 
labours  et  des  semailles. 

La  terre  étant  largement  pourvue  d'humidité,  le 
retour  d'un  temps  chaud  et  sec  est  à  désirer. 

Jusqu'à  présent,  la  situation  des  récoltes  en  terre 
est  satisfaisante  ;  la  levée  des  graines  semées  dernière- 
ment est  régulière,  mais  la  prolongation  du  régime 
humide  aurait  de  fâcheuses  conséquences. 

Blés  et  farines.  —  Les  petites  disponibilités  de 
blés  indigènes  sont  livrées  an  taux  de  la  taxe;  des 
blés  exotiques  et  des  seigles  sont  cédés  aux  mino- 
tiers. 

Par  suite  de  la  dépréciation  du  change,  les  blés 
étrangers  nous  reviennent  à  des  prix  extrêmement 
élevés  :  à  New-York  on  cote,  par  100  kilogrammes, 
193  fr.  86  et  à  Buenos-Ayres  134  fr.  80. 

Les  farines  sont  cédées  aux  boulangers  aux  condi- 
tions indiquées  précédemment. 

Céréales  diverses.  —  En  raison  dune  reprise  de  la 
demande,  la  baisse  des  avoines  s'est  arrèlée.  On  paie, 
suivant  provenance  et  qualité,  de  80  à  83  fr.  le  quin- 
tal départ. 

Cours  faiblement  tenus  sur  les  orges  que  l'on  paie 
par  100  kilogr.  départ  :  orges  de  Champagne,  82  à 
83  fr.;  de  la  Mayenne  et  de  la  Sarthe,  82.30  à  83  fr.; 
orges  de  mouture,  76  à  78  fr.;  escourgeons,  90  fr. 

Le  sarrasin  est  coté  90  à  91  fr.  et  le  sorgho  58  fr. 
le  quintal  départ. 

On  paie  aux  100  kilogr.  départ  :  ma'is  roux  des 
Landes,  125  à  130  fr.;  maïs  blanc  de  même  prove- 


nance, 120  fr.  ;  maïs  blanc  et  jaune  de  Bourgogne, 
120  francs. 

Rendues  ports  français,  les  céréales  étrangères  va- 
lent aux  100  kilogr.:  .avoines  de  la  Plata,  90  à  92  fr., 
maïs,  92.50  à  94  fr. 

Les  orges  d'.AIgérie  et  de  Tunisie  sont  cotées  de 
80  ù  88  fr.  le  quintal,  ports  français. 

Fourrages.  —  De  forts  arrivages  au  marché  de  La 
Chapelle  ont  déterminé  une  baisse  d'environ  10  fr. 
par  104  bottes  de  5  kilogr.  On  a  payé  :  luzerne, 250  à 
270  fr.;  regain,  240  à  260  fr.;  foin,  245  à  260  fr. 

Cours  en  baisse  dans  les  départements  où  l'on 
vend  le  foin  de  28  à  43  fr.  les  100  kilogr. 

Pailles.  —  Prix  sans  changement  au  marché  de  La 
Chapelle. 

Graines  fourragères.  —  Demande  moins  active 
sur  le  trèlle,  régulière  sur  la  luzerne,  importante  en 
maïs.  Aux  100  kilogr.  départ,  on  cote  :  luzerne  de 
Provence,  830  à  1  150  fr.;  luzerne  de  pays,  750  à 
930  fr.;  trèQe  violet,  600  à  1  200  fr.;  trèlle  hybride, 
1  200  à  1  800  fr.;  trèfle  blanc,  1  200  à  1  600  fr.; 
anthyllide,  1  000  à  1  700  fr.;  maïs,  115  à  150  fr.; 
vesces,  120  à  143  fr.;  ray-grass,  135  à  180  fr. 

Bétail.  —  Au  marché  de  La  Villette  du  lundi 
12  avril,  malgré  une  oS're  plus  importante  que  de 
(oulume,  le  gros  bétail  s'est  enlevé  à  des  prix  sou- 
tenus. On  a  vendu  par  demi-kilogramme  net  :  bœufs 
de  la  Nièvre,  de  Saône-et-Loire  et  de  l'Allier,  3.75 
à  4  fr.;  de  la  Haute-Vienne,  3.90  à  4  fr.;  de  la 
Mayenne  et  de  la  Sarthe,  3.60  à  3.85;  de  la  Vendée, 
3.70  à  3.90;  de  Maine-et-Loire  et  de  la  Loire-Infé- 
rieure, 3.55  à  3.85;  du  Cantal,  3.70  à  3.80;  les  génis- 
ses, 3.93  à   4.03;  les  taureaux,  2.80  à  3.80. 


312 


REVUE  COMMERCIALE 


Par  suite  d'arrivages  plus  nombreux,  la  vente  des 
veaux  a  été  plus  lente  et  les  cours  faiblement  tenus. 
On  a  coté  les  veaux  du  Loiret,  de  l'Yonne,  de  Seine- 
et-Marne,  de  Seine-et-Oise  et  d'Eure-et-Loir,  de  5.75 
à  6  fr.:  de  l'Aube,  u.'70  à  5.90;  delà  Sarlhe,  5  à  5.50; 
de  la  Haute-Vienne,  du  Calvados  et  du  Cantal,  3.50 
à  4  fr.  le  dejui-kilogramme  net. 

Le  contingent  des  moutons  étant  modéré  et  insuf- 
fisant pour  satisfaire  la  demande,  la  vente  a  été  ac- 
tive et  facile  à  des  prix  en  hausse.  On  a  coté  les 
agneaux,  7  fr.;  les  moutons  de  l'Allier,  de  la  Nièvre 
et  du  Cher,  6.50  à  7  fr.  ;  du  Sud  et  du  Sud-Est,  6  à 
G.25;  les  brebis,  6.25  à  6.50  le  demi-kilogramme 
net. 

Cours  fermes  sur  les  porcs  que  l'on  a  cotés  comme 
s«it,  par  demi-kilogramme  vif  :  porcs  gras,  3.45  à 
3.55;  coches,  2.75  à  3.05. 

Voici  le  relevé  des  marchés  des  lundi  12  et  jeudi 
13  avril  : 

Marché  du  lundi  12  aril. 


Entrées  directes 
aux  abattoirs. 


Amenés.    LaYill.    Vaug 


Réserves 


têtes 

Bosufs 2  53-2 

Vaches....  1  857 

Taureau.x..  5S9 

Veaux 3  481 

Moutons  . .  8  -298 

Porcs ■!  973 


>     167 

1  387 

2  41i 
1  120 


273 

514 
155 
664 


La  Vill. 


130 

414 
l:f. 
664 


Vaug. 
têtes 

250 

200 
350 
234 


Prix  niaxinia  du  kilogramme. 


Au  poids  net. 


Au  poids  vif. 


!'•  q.      2"  q.        3"  q.  Prix  extrêmes. 

Bœufs 8.10        7.90       7.70  2.95  à  4.80 

Vaches 8.10        7.90        7.70  2.95      4.S5 

Tanreaui..        7.50        7.30        7.10  2.95      4.56 

Veauï U.DÛ      10.90        8.C0  3.20      7.32 

Moutons...       13.80      13.60      13.30  5.28      6.57 

Porcs 10.30      lu.  14      10.00  6.18      7.21 

Marché  du  jeudi  15  avril. 

Entrées  directes 

au3  abattoirs.  Réserves 

Amenés.  LaVUI.       Vaug.  La  Vill.        Vaug, 

tête»        têtes        têtes  têtes           têtes 

Bœufs 1  267     1 

Vaches 842    V    341           180  264             90 

Taureaux..  381     1 

Veaux 1  460      1  038           265  334           220 

Moutons . .      4  460      3  049           480  930           180 

Porcs l  432          125           406  1  090           120 

Prix  inaxima  du  kilogramme. 

^       '  ^ —                — 

Au  poids  net.  Au  poids  vil. 

f»  q.       2»  q.       3*  q.  Prix  extrêmes. 

Bœufs 8  10        7  90        7  70  3.10  à  4.98 

Vaches 8  10        7  90        7  70  3.10      4.98 

Taureaux...        7  50        7  30        7  lO  3.10      4.68 

Veaux 1110      10  20        8  00  3.00      7.20 

Moutens....      13  80      13  60      13:»  5.52      6.17 

Porcs 10  30      10  14      10  00  6.18      7.21 

Dans  les  départements,  on  cote  : 

Bordeaux,  par    kilogr.   poids   vif  :    bœufs,  3.20  à 

5  fr.  ;  vaches,  3.60  à  4  fr.;  porcs,  6.20à  7.10;  par 
kilogr.  poids  ttet  :  veaux,  9  à  11  fr.;  moutons,  10  à 
12  fr. 


Caen,  par  kilogr.  poids  vif  :  bœufs,  4  à  4.20; 
vaches,  4  à  4.30;  veaux,  3.S0  à  6.10;  moutons,  7.25 
à  7.75. 

Dijon,  par  kilogr.  poids  net  :  moutons,  10.50  à 
12.50;  par  kilogr.  vif  :  porcs,  7.75  à  7.S0. 

Lyon-Vaise,  par  kilogr.  poids  vif  :  bœufs,  3.20  à 
5.50;  veaux,  4.60  à  5.63;  porcs,  6.30  à  C.60  ;  par 
kilogr.  poids  net  :  moutons,  11.50  h  13.50. 

Nnnoj,  par  kilogr.  poids  net  :  bœufs,  8.50  à  9  fr.v 
vaches,  7.20  à  S.SO;  moutons,  12  fr.,  par  kilogr. 
poids  vif  :  veaux,  6  à  7  fr.;  porcs,  8  à  8.20. 

Marseille,  par  kilogr.  poids  net  :  bœufs,  6.50  à 
7.50;   moutons,  8  à   10.50;  veaux,  8.50  à  10  fr. 

Dans  le  Centre,  les  bœufs  de  travail  se  paient  de 
5  000  à  6  500  fr.  la  paire.  Les  porcelets  valent  100  fr. 
par  mois  d'âge. 

Vins.  —  Les  prix  des  vins  se  maintiennent  sans 
changement,  soit  par  hectolitre  nu  sur  les  marchés 
du  Midi  :  110  à  130  fr.  pour  les  vins  rouges  et  135  à 
160  fr.  pour  les  blancs. 

Dans  le  Puy-de-Dôme,  on  vend  de  22  à  24  fr.  les 
vins  rouges,  et  de  30  à  32  fr.  les  blancs,  par  pot  de 
15  litres. 

Dans  le  Lot-et-Garonne,  on  paie  les  vins  rouges 
300  fr.;  les  blancs  400  fr.   et  au-dessus,   la  barrique 

A  Alger,  les  vins  rouges  sont  cotés  de  120  à  140  fr. 
l'hectolitre. 

Laines.  —  Au  kilogr.,  on  cote  les  laines  en  suint  : 
choix,  14  à  15  fr.  50;  qualités  ordinaires  13  à  14  Cr.; 
sortes  médiocres,  12  à  13  fr. 

Pommes  de  terre.  —  Cours  sans  changement  sur 
les  vieux  tubercules  en  hausse  sur  les  pommes  de 
terre  nouvelles,  qui  sont  cotées  aux  100  kilogr. 
Paris  :  Algérie,  170  à  200  fr.;  Midi,  210  à  230  fr. 

Miels  et  cires. —  Les  miels  blancs  sont  cotés  650  fr. 
et  les  miels  de  Bretagne  530  à  600  fr.,les  cires,  800  fr. 
les  100  kilogr.  On  signale  quelques  transactions 
dans  le  Sud-est  sur  la  base  de  6  Ir.  25  le  kilo. 

Tourteaux. —  Les  cours  varient  peu.  les  difficultés 
de  transports  entravent  les  affaires.  On  cote  à  .Mar- 
seille par  100  kilogr.  :  Arachide  Rufrique,  64  k  68  ; 
coromandel,  55  fr.  ;  sésame  blanc,  63  à  70  f r.  ;  lin, 
90  fr.  ;  palmiste,  45  fr. 

B.   DuiWNT). 


ENGRAIS 

(Les  100  kilogr.  départ  par  liN-raison  de  10.000  kilogr.) 

fr.  c. 

Nitrate  de  soude  13/16  0;0  d'azote 150     " 

Cianainide  S.    P.   A.     granulée    19/21    0/0 

d'az.,liv.  mai  (pas  moins  de  dix  tonnes^.  130    » 
Cianamide   en     poudre  19.5-20.5  0/0    d'az. 

disp 100     .. 

Nitrate  de  chaux  13  0/0  d'azote 82    » 

Nitrate  d'ammoniaque  3S  à  34  0/0  d'az 150     » 

Superphosphate  14  0/0  dac.  phosph 2"     ■> 

Scories  de  déphosphoralion manquent 

Sylvinite  12/16  0/0  de  potasse,  l'unité 0  45 

Sylvinite  riche    20    à   22  0/0    de  potasse, 

l'unité : 0  58 

Chlorure  de  potassium  30  à  60  0/0  de  po- 
tasse, l'unité 0  90 

Sulfate  de  cuivre 223-227 

Sulfate  de  fer  (cristaux; 29     » 

—          (poudre) 38    » 

Soufre  sublimé 108     » 

Le  Gérant  :  Ch.xrles   Dltreix. 
Paris.  —    L.  MAKEXHBax,  înTprimeur,  t,  rue  Cassott». 


CHRONIQUE  AGRICOLE 


313 


CHROiMQUE  AGRICOLE 


Les  divergences  de  vues  au  seia  du  Gouverneiuent  sur  !e  régime  du  blé  de  la  récolte  de  1920.  —  Projet 
annoncé  par  le  sous-secrétaire  du  Ravilaillement.  —  Caractères  Je  ce  projet.  —  Nécessité  d'une  solu- 
tion rapide.  —  Suite  de  la  discussion  à  la  Chambre  des  Députés  sur  les  nouveaux  impots.  —  Tevle  des 
dispositions  adoptées  sur  la  cédule  des  bénéfices  de  l'exploitation  .agricole.  —  Relèvement  du  droit  de 
circulation  sur  les  vins  et  autres  boissons  hygiéniques.  —  Le  droit  de  consommation  sur  l'alcool  et  les 
liquides  spiritueux.  —  Le  droit  de  distillation  pour  les  cultivateurs  mobilisés.  —  Le  régime  provisoire 
de  l'alcool.  —  Evaluations  officielles  sur  l'état  des  ensemencements  de  céréales  au  1'"'  avril.  —  Note 
relative  aux  engrais  potassiques  d'Alsace.  —  La  main-d'œuvre  étrangère  dans  les  régions  dévastées.  — 
Efforts  poursuivis  pour  la  sélectionner  et  pour  la  recevoir.  —  Note  de  M.  de  Warren  sur  ce  sujet.  — 
Sur  l'adtuission  a  l'Institut  agronomique  et  aux  Ecoles  nationales  d'Agriculture  des  candidats  ayant  été 
mobilisés  et  des  candidats  Alsaciens  et  Lorrains.  —  Démonstrations  de  culture  mécanique  dans  les 
départements  des  Bouches-du-Rhône  et  de  l'Vonne.  —  Les  soities  de  vins  jusqu'.i.  la  fin  de  mars.  — 
—  Syndicat  central  des  Agriculteurs  de  France.  —  La  police  sanitaire  dans  l'.Vfrique  occidentale  fran- 
çaise. —  Chamlire  d'Agriculture.  —  Mort  de  M.  Gustave  Huot. 


Le   problème  du  blé. 

Les  divergences  de  vues  dans  le  Gouver- 
nement sur  le  régime  du  blé  indigène  de  la 
récolte  de  1920,  divergences  dont  nous  avons 
plusieurs  fois  signalé  le  danger,  sont  désor- 
mais publiques.  M.  Thoumyre,  sous-secré- 
taire d'Etat  du  Ravitaillement,  a  fait  con- 
naître qu'un  projet  de  loi  serait  déposé  à 
brève  échéance  et  il  en  a  indiqué  les  princi- 
pales dispositions.  Quoique  l'on  n'en  con- 
naisse pas  encore  le  texte  exact,  on  peut, 
d'après  les  affirmations  du  sous  secrétaire 
d'Etat,  en  apprécier  le  caractère. 

En  elï'et,  d'après  ce  projet,  la  taxe  du  blé 
serait  supprimée  nominalement,  mais  elle 
serait  maintenue  sous  une  forme  hypocrite. 
Le  Gouvernement  conserverait  pendant  trois 
ans  le  monopole  de  l'achat  de  la  récolte  de 
blé  et  il  fixerait  chaque  année,  avant  la  mois- 
son, le  prix  maximum  auquel  il  paierait  cette 
récolte  aux  cultivateurs.  Quand  on  affirme 
que  c'est  la  suppression  de  la  taxe,  on  cher- 
che volontairement  à  induire  les  produc- 
teurs en  erreur.  Singulier  procédé  pour  in- 
citer ceux-ci  à  semer  du  blé  que  de  mettre  le 
prix  de  vente  de  leur  récolte  à  la  merci  des 
appréciations  administratives! 

La  crise  est  donc  ouverte  entre  les  préten- 
tions du  Ravitaillment  et  les  aspirations  des 
cultivateurs  épousées  par  le  ministre  de 
l'Agriculture.  Il  est  nécessaire  que  cette  crise 
soit  dénouée  le  plus  tôt  possible  par  le 
Parlement  à  qui  le  dernier  mot  appartiendra 
sur  le  sujet. 

11  convient  donc  d'attendre.  Mais  il  con- 
vient d'ajouter  que  si  le  Gouvernement  veut 
persister  dans  la  politique  du  pain  qui  a  élé 
si  néfaste,  il  a  à  sa  disposition  d'autres  pro- 
cédés que  de  tarir  la  source  de  la  production 
du  blé,  en  décourageant  les  agriculteurs.  Ces 
procédés  ont  été  indiqués  à  diverses  reprises, 
mais  ils  auraient  pour  conséquence  la  dispa- 

29  Avril  1920.  —  N»  18. 


rition  d'un  trop  grand  nombre  de  fonction- 
naires et  d'agents  qu'on  semble  vouloir 
conserver  à  tout  prix  ;  peut-être  est-ce  là  le 
secret  de  ces  manœuvres. 

Les  nouveaux  impôts. 

La  Chambre  des  Députés  a  poursuivi  avec 
une  rapidité  exceptionnelle  la  discussion  du 
projet  de  loi  sur  la  création  de  nouvelles  res- 
sources fiscales. 

Dans  notre  précédente  Chronique  (p.  293), 
nous  avons  résumé  les  dispositions  relatives 
aux  contributions  directes  qui  frappent  le 
sol  et  son  exploitation.  Le  relèvement  au 
double  de  l'impôt  foncier  sur  les  immeubles 
non  bâtis  a  été  adopté  sans  observations.  La 
cédule  des  bénéfices  de  l'exploitation  agricole 
a  donné  lieu,  au  contraire,  à  une  discussion 
animée;  finalement,  le  principe  forfaitaire 
établi  en  1917  et  supprimé  en  1919  a  été  ré- 
tabli dans  des  conditions  fixées  en  ces 
termes  : 

L'article  2  de  la  loi  du  12  août  1910  est 
abrogé. 

L'article  17,  paragraphe  1<"',  de  la  loi  du  .31  juil- 
let 1917  est  modifié  ainsi  qu'il  suit  : 

u  Le  bénéfice  provenant  de  l'exploitation  agri- 
cole est  considéré,  pour  l'assiette  de  l'impôt, 
comme  égal  au  produit  de  la  valeur  locative  des 
terres  exploitées  par  un  coelficient  approprié, 
en  vue  de  déterminer  le  revenu  réel  moyen  an- 
nuel. Ce  coefficient  est  fixé,  par  nature  de  cul- 
ture et  par  région  agricole,  et,  s'il  y  a  lieu, 
d'après  l'importance  des  exploitations  et  tous 
autres  éléments  susceptibles  d'iiilluer  sur  la 
productivité,  par  une  Commission,  instituée  par 
un  décret  rendu  sur  la  proposition  du  ministre 
des  Finances  et  présidée  par  un  conseiller 
d'Etat. 

«  Un  quart  des  membres  de  cette  Commission 
sera  nommé  sur  la  présentation  des  présidents 
des  Chambres  d'Agriculture  ou  des  Offices  dé- 
partementaux; un  autre  quart  le  sera  sur  la 
présentation  des  ÀESociations,  des  Coopératives 

Tome  I.  —  18. 


314 


CHRONIQUE 


et  des  Syndicats  agricoles  ou  à  défaut,  pour  ces 
deux  catégories,  sur  la  présentation  du  ministre 
de  l'Agriculture. 

«  La  Comini.ssion  se  prononcera,  après  avis 
des  directeurs  des  Sennces  agricoles  et  des 
Chambres  d'Agriculture  ou  des  Offices  dépar- 
tementaux des  départements  intéressés.  Elle 
procédera,  tous  les  ans,  à  la  revision  des  coef- 
ficients et  décidera  des  modifications  ou  addi- 
tions qui  seraient  reconnues  nécessaires  dans 
l'intervalle.  » 

L'article  18  de  la  même  loi  de  1917  est 
modifié  en  ces  termes  ; 

Sur  le  montant  du  re-venu  d«  l'exploitation 
agricole,  calculé  ainsi  qu'il  est  dit  à  l'article 
précédent,  l'exploitant  n'est  taxé  que  sur  la 
fraction  supérieure  à  1  bOO  fr.,  et  il  a  droit  à  une 
déduction  de  moitié  sur  la  fraction  comprise 
entre  1  àOO  et  4  000  fr. 

Le  taux  de  l'impôt  est  fixé  à  6  0  0. 

On  trouvera  plus  loin  (p.  3l'i)  un  article 
dans  lequel  M.  Pierre  de  Monicault  expose, 
avec  autorité,  les  conséquences  des  nouvelles 
dispositions. 

Le  relèvement  du  droit  de  circulation  sur 
les  vins  a  donné  lieu  à  des  débals  qui  n'ont 
pas  occupé  moins  de  deux  séances.  On  ne 
peut  en  indiquer  que  les  résultats.  Les  pro- 
positions de  la  Commission  des  Finances, 
exposées  dans  notre  dernier  numéro,  ont 
subides  échecs  successifs;  finalement,  celte 
Commission  a  proposé  un  texte  transactionnel 
qui  a  été  adopté  comme  il  suit  : 

A  titre  proviboire  et  pour  ujie  durée  de  cinq 
ans,  les  di-oits  de  circulation  au  profit  de  l'Etal 
sont  fixés  à  : 

14-  fr.  par  hectolitre  le  droit  de  circulation  sur 
les  vins; 

3  fr.  par  hectolitre  !e  droit  de  circulation  sur 
les  piquettes  déplacées  par  les  récoltants  pour 
leur  propre  consommation,  en  dehors  du  rayon 
de  frauchi.se; 

C  fr.  50  par  hectolitre  pour  le  droit  de  circu- 
lation sur  les  cidres,  poirés  et  hydromels; 

i  fr.  70  par  degré-hectolitre  le  droit  de  fabri- 
cation sur  les  bières. 

En  outre,  par  modification  aux  articles  2,  3  et 
4  de  la  loi  du  22  février  1918,  seia  perçue  au 
prolit  des  communes,  une  surtaxe  de  : 

5  fr.  pai-  hectolitre  pour  les  vins  et  piquettes; 

2  fr.  50  par  hectolitre  pour  les  cidres,  poirés 
et  hydromels; 

0  fr.  90  pour  les  bières. 

Toutes  dispositions  contraires  à  la  présente 
loi  sout  abrogées. 

En  résumé,  le  droit  de  circulation  sur  les 
Tins  est  porté  de  10  fr.,  taux  actuel,  à  l'J  fr.; 
celai  sur  les  cidres  de  5  à  9  fr.;  une  partie 
est  perçue  au  profit  de  l'Etat,  et  une  partie 
au  profit  des  communes. 

Le  droit  de  consommation  sur  l'akool  et 


Af.HlCOLE 

les  liquides  assimilés  a  été  porté  à  1  000  fr. 
l'iieclolitre  d'alcool  pur,  dont  IM  Ir.  pour  le 
Trésor  et  2o0  fr.  au  profil  des  communes. 

Les  vermouths  et  vins  de  liqueur  seront 
soumis  désormais  au  régime  de  l'alcool.  Kn 
conséquence,  la  surtaxe  de  .ÎIO  fr.  par  hecto- 
litre d'alcool  pur  établie  par  la  loi  du  .'!() 
janvier  1907  e.st  supprimée. 

Une  disposition  .spéciale  a  été  adoptée 
pour  appliquer  aux  exploitants  qui  ont  été 
mobilisés  le  bénéfice  de  l'allocation  en  fran- 
chise pour  toute  la  durée  de  la  campagne 
1919-1920.  Cette  allocation  ne  s'appliquait 
jusqu'ici  qu'à  partir  de  la  promulgation  de 
la  loi  du  29  décembre  1919.  En  conséquence, 
les  propriétaires  exploilanls  visés  à  l'alinéa 
précédent  et. qui  auront  acquitté  les  droits 
depuis  le  30  septembre  1919  sur  les  10  litres 
en  franchise,  pourront  en  obtenir  le  rem- 
boursement sur  un  mandat  délivré  par  le 
directeur  des  contributions  directes  du  dé- 
partement. La  même  mesure  a  été  prise  en 
faveur  des  veuves  des  cultivateurs  mobilisés 
morts  pendant  la  guerre. 

Le  régime  provisoire  de  l'akool  a  été 
remis  en  discussion  à  propos  d'une  disposi- 
tion autorisant  le  Gouveraenienl  à  prélever 
sur  l'alcool  industriel,  qui  lui  esL  réservé, 
une  quantité  de  50  000  hectolitres  au  maxi- 
mum pour  la  conservation  des  fruits  frais  et 
des  sucs  de  fruits.  Cette  réserve  a  été  adoptée. 
Une  surtaxe  a  été  établie  sur  les  alcools  et 
liquides  spiritueux  d'origine  étrangère  ou 
coloniale,  à  l'exception  des  r'hums  des  colo- 
nies françaises. 

La  disposition  relative  à  l'interdiction  de 
la  distillation  des  vins  du  .Midi  et  de  l'Algérie, 
qui  a  été  reproduite  dans  le  numéro  du  22avril 
(p.  293)  a  été  adoptée;  il  a  é'.é  entendu 
qu'elle  s'applique  exclusivement  aux  vins 
rouges  propres  à  la  consommation  qui  sont 
visés  dans  les  cotes  commerciales  nion- 
lionnées  dans  cette  disposition. 

Les  ensemencements  d'automne. 

Le  Journal  Officiel  a  publié  les  évaluations 
réunies  par  le  miaistère  de  l'Agricultare  sur 
l'état  de  culture,  au  1"  avril,  des  céréales 
semées  à  l'autonane  dernier.  Voici  les  notes 
moyennes  attribuées  à  chacune  de  ces  cul- 
tures pour  l'ensemble  du  pays  : 

1"  avril  llâO     1"  avril  «19 

Blé  d'hiver "6  «G 

Méteit '3  <* 

Seigle "■'  6* 

Orye  d'hiver '^  66 

Avoine  d'hiver '^  65 

Celte  différence  entre  les  deux  années 
confirme  toutes  les  appréciations  données  ici 


CHRONIQUE  AGRlCuLî 


315 


sur  l'éla-L  des  cultures,  ainsi  que  les  espé- 
rances qu'on  est  en  droit  de  concevoir. 

Les  appréciations  ne  sont  pas  moins 
fevoraMes  en  ce  qui  concerne  les  cultures 
fourragères. 

Les  engrais  potassiques  d'Alsace. 

On  nous  écrit  d'Alsace  : 

Dans  une  récente  séance  de  la  Chambre,  lors 
de  la  discussion  du  projet  dé  loi  sur  les  nou- 
velles ressources  fiscales,  M.  Loucheur  est  monté 
à  la  tirbiiiie  pour  tracer  les  grandes  lignes  du 
problèin.e  fSnaneiBr  aetuel  et  il  a;  été  amené,  à 
cette  occasion,  à  dire  quelques  mots  sur  la  pro- 
duction de  la  potasse  eu  Alsace.  Il  s'est  exprimé 
ainsi  :  u  A  la  condition  de  résoudre  rapidement 
la  question  dw  régime  des  mines  de  potasse  d'Al- 
sace, de  prendre  des  mesures  pour  intensifier  la 
production,  nous  devons  non  seulement  pro- 
duire la  potasse  nécessaire  à  nos  besoins,  mais 
encore  commencer,  dès  l'année  prochaine,  l'ex- 
portation de  la  potasse  dans  le  monde  entier.  " 

Cette  assertion  tendrait  a  faire  croire  que  les 
mines  de  potasse  d'Alsace  n'ont  pas  été  en 
mesure,  jusqu'à  présent,  d'aborder  les  marchés 
étrangers,  pour  j  faire  concurrence  aux  potasses 
allemandes.  Or,  if  est  vrai  que  la  plus  grande 
partie  de  la  production,  en  1019,  a  été  réservée, 
comme  il  convenait,  à  l'Agriculture  française, 
soit  47  000  tonnes  de  potasse  pure,  sur  92  000 
to.nnes,,  —  a.vaat  la  guerre  la  consommation 
française  n'était  que  de  33  000  tonnes,  —  le  reste 
n'en  a  pas  aiûiivs  passé  à  l'exportation  pour 
dilférents  pajs  d'Europe  et  d'outre-mer. 

L'exploitation  se  poursuit  d'ailleurs  avec  in- 
tensité. Les  raines  expédient,  rien  qu'en  France, 
une  moyenne  de  1  060  tonnes  efPectives  par  jour 
—  soie  wa  mJlïioH  de  kilos-  —  et  cette  anaaée 
même,  en-  l'02tt,  elVes  seront  en  état  de  livrer  à 
L' Agriculture  française,  sans  parler  de  leurs  ex- 
portations, de  "Jj  à  80  000  tonnes  de  potasse  pure. 

C'est  exa.ctement  la  quantité  que  réclamait 
pour  elle  M.  Charles  Baron,  député  des  Basses- 
.\Jpes,  dans  son  récent  rapport  à  la  Commission 
d'Alsace  et  d'e  Lorraine. 

Les  agri<!«]itieïrrs  souhaitent  vivement  que 
ces  prévisions  se  réalisent  et  qu'ils  n'éprou- 
vent pas,  au  CG«rs  de  cette  année,  les  mêmes 
déboires  qu'ils  o«t  subis  en  1919,  et  au  prin- 
temps dans  la  livraison  des  engrais  potas- 
siques. 

Dans  les  régions  dévastées. 

Le  recrutement  de  la  main-d'œuvre  pour 
les  travaux  de  culture  dans  les  régions  dé- 
vastées est  un  problème  qui  préoccupe  les 
agriculteurs.  Sur  ce  sujet  délicat,  M.  de  War- 
ren,  député,  camamissaire  géaéral  de  la  Con- 
fédération géuéi-ale  des  Associations  agri- 
coles des  régions  dévastées,  nous  transmet 
un  avis  qu'on  lira  avec  intérêt  : 

Les  premières  nouvelles  qui  sont  parvenues  à 


la  Confédération  générale  des  Associations  agri- 
coles des  Régions  dévastées  sur  la  mission 
qu'elle  a  envoyée  en  Pologne  pour  étudier  le 
recrutement  de  la  main-d'œuvre  agricole,  sont 
encourageantes. 

Elles  nous  indiquent  que  la  main-d'œuvre  po- 
lonaise est  à  notre  disposition,  très  abondante. 
Autrefois  accaparées  par  l'Allemagne,  les  fa- 
milles ne  demandent  qu'à  venir  en  France.  11 
n'y  a  donc  qu'à  faciliter  leur  immigration.  On 
pouiTa  y  réussLT  si,  toutefois,  l'initiative  privée 
joue  le  rôle  qu'il  loi  revient  parallèlement  à  ce- 
lui de  l'Administration. 

Il  s'agit  :  1»  d'organiser  un  recrutement  sélec- 
tionné et  le  transport  rapide  de  ia  main- 
d'œuvre;  2»  de  préparer  la  réception  de  cette 
main-d'œuvre  non  seulement  à  son  arrivée  ea 
France,  mais  encore-  (et  c'est  très  important) 
dans  les  exploitations  qui  désirent  l'employer. 

Tout  cela  ne  se  pourra  mener  à  bien  par  l'im- 
provisation ! 

La  Confédération  générale  s'emploiera  à  la 
mise  en  œuvre  des  meilleures  méthode.-i,  d'une 
part  en  utilisant  les  organisations  et  services  of- 
ficiels qui  ont  été  créés  par  les  (ioiiveniements 
polonais  et  frani;ais,  en  londaut  d'autre  part  uii 
service  d'initialive  privée  dont  la  mission  actuel- 
lement en  Pologne  n'est  que  l'avant-parde. 

Dés  maintenant,  la  C.A.  R.  D.  s'est  mise  eu 
rapport  avec  de  hautes  personnalités  polonaises 
pour  étudier  la  création  d'un  Cckmité  franco- 
polonais  d'ijunugiation  :  ce  Comité  compren- 
drait des  m.smbres  polonais  qui,  par  leur  situa- 
tion, seraient  à  même  d'apporter  à  la  réalisation 
de  Tentreprise  une  aide  efficace,  et  des  membres 
français  empruntés  aux  grandes  Associations 
agricoles  des  lVéi;ion&  dévas-tées. 

De  leur  coté  et  dès  aiijomrd'liui,  les  Asssocia- 
tion  agricoles  doiven,t  étudier  la  question  de  la 
réception  et  de  l'emploi  de  la  main-d'icuvre  par 
les  parliculiers  ou  les  Syndicats  locaux.  Combien 
d'ouvriers  désire-t-on?  Comment  les  recevoir  et 
les  loi-'erV  Comment  les  employer?  Autant  de 
questions  qu'il  est  nécessaire  de  régler  au  plu? 
tôt  afin  de  n'être  pas  pris  au  dépourvu. 

Des  tentatives  avaient  été  faites  pour  ré- 
server à  l'Adminis-tration  le  recrutement  des 
ouvriers:  les  agriculteurs  savent  montrer 
qu'ils  sont  aptes  à  mener  eux-mêmes  leurs 
affaires  à  bien. 

Institut  agronomique 
et  Ecoles  nationales   d'Agriculture. 

Le  ministre  de  l'Agriculture  a  décidé  que 
le  bénéfice  des  majorations  de  points  accor- 
dées pendant  la  guerre  aux  candidats  à  l'Ins- 
titut national  agronomique  et  aux  Ecoles  na- 
tionales d'.Agriculture,  mobilisés  pendant  les 
bostilités,  est  maintenu  en  1920  aux  candi- 
dats militaires  qui  auront  été  mobilisés 
avant  l'armistice,  et  pour  la  période  ii  comp- 
ter du  jour  de  leur  mobilisation  jusqu'au 


3i6 


CHRONIQCE  AGRICOLE 


jour  de  la  signature  de  rarmislice.  Posté- 
rieurement à  cette  date,  ce  bénéfice  sera 
également  maintenu  aux  candidats  militaires 
qui  auront  fait  partie  de  missions  militaires 
à  l'étranger  ou  auront  tenu  garnison,  soit  en 
Alsace  et  Lorraine,  soit  dans  les  pays  occu- 
pés. Les  candidats  intéressés  devront  joindre 
à  leur  demande  une  pièce  militaire  certifiant 
leur  position. 

D'autre  part,  les  candidats  français  nés  en 
Alsace  et  Lorraine  et  y  résidant  subiront  les 
mêmes  épreuves  que  les  autres  candidats 
francai'î,  mais  ils  seront  classés  entre  eux.  11 
leur  sera  réservé  sur  la  liste  d'admission  un 
nombre  de  places  qui  sera,  au  minimum,  tel 
qu'il  y  ait  proportionnalité,  pour  ces  deux 
catégories,  entre  le  nombre  de  candidats  re- 
çus et  le  nombre  de  candidats  qui  se  seront 
présentés. 

Culture  mécanique. 

Des  démonstrations  de  motoculture  auront 
lieu  à  Arles  (Bouches-du-Rliône)  du  17  au 
24  juin  sur  les  domaines  de  lArmellièreet  de 
Giraud.  Une  section  spéciale  est  réservée  à 
l'application  des  tracteurs  aux  travaux  de 
récolte  :  'fauchaison,  moisson  et  déchaumage 
combinés,  etc.  ainsi  qu'aux  utilisations  agri- 
cole'^  de  l'électricité.  Une  exposition  perma- 
nente de  matériel  agricole  de  toute  nature 
(appareils  d'extérieur  et  d'intérieur  de  ferme, 
matériel  de  cave,  d'huilerie,  moteurs,  etc.) 
aura  lieu  à  la  même  date  à  Arles. 

Les  inscriptions  sont  reçues,  jusqu'au 
23  mai,  par  le  directeur  des  Services  agricoles 
des  Bouches-du-Rliône,  à  Marseille. 

—  Des  essais  de  culture  mécanique  sont  or- 
ganisés par  la  Société  centrale  d'Agriculture 
et  de  Viticulture  de  l'Yonne  ;  ils  auront  Heu 
dans  le  courant  du  mois  d'août  sur  les  terres 
de  l'Ecole  pratique  d'Agriculture  de  La 
Brosse  (6  kilomètres  d'Auxerre).  A  ces  expé- 
riences pourront  prendre  part  les  appareils  : 
1°  à  traction  d'outillage  agricole;  2°  de  mo- 
toculture. Ces  deux  catégories  pourront  com- 
prendre des  appareils  pour  grande,  moyenne 
et  petite  culture  (vignoble  compris).  Une 
somme  d'environ  7  000  fr.  sera  affectée  à 
l'organisation  de  cette   démonstration. 

Les  adtiésions  et  demandes  de  renseigne- 
ments seront  reçues  au  Secrétariat  de  la  So- 
ciété centrale,  Bourse  de  l'Agriculture,  rue 
Marcelin-Berthelot,  à  Auxerre. 

Commerce    des   vins. 
La   Direction  générale  des  contributions 
indirectes  a  publié  le  relevé  des  sorties  de 
vins  des  caves  des  récoltants  depuis  le  1"  oc- 
tobre jusqu'au  31  mars. 


En  France,  ces  sorties  se  sont  élevées  à 
3  G48  633  hectolitres  en  mars,  et  à  21  123  3.!8 
depuis  le  début  de  la  campagne.  Pendant  les 
six  mois,  les  quanlités  de  vins  soumises  au 
droit  de  circulation  ont  été  de  19  G93  860  hec- 
tolitres. 

En  Algérie,  les  sorties  de  vins  ont  été  de 
343  36.i  hectolitres  en  mars,  et  de  3  139  288 
depuis  le  l"'  octobre. 

Au  31  mars,  le  stock  commercial  chez  les 
marchands  en  gros  s'élevait  à  9  713  230  hec- 
tolitres en  France  et  à  711  800  en  Algérie. 

La  lenteur  apportée  par  l'Administration 
des  douanes  à  publier  les  documents  relatifs 
au  commerce  de  la  France  ne  permet  pas  de 
signaler,  en  même  temps,  le  mouvement  des 
importations,  notamment  de  l'Algérie,  et 
celui  des  exportations. 

Syndicat   central 
des  Agriculteurs  de  France. 

L'Assemblée  générale  annuelle  des  mem- 
bres du  Syndicat  central  se  tiendra  le  3  mai 
prochain  à  10  heures  du  malin  au  siège  du 
Syndicat,  't2,  rue  du  Louvre,  à  Paris. 

Police  sanitaire  aux  colonies. 

Un  décret  en  date  du  H  avril  a  complété 
les  dispositions  prises  par  le  décret  du  7  dé- 
cembre 191-j  sur  la  police  sanitaire  des  ani- 
maux dans  l'Afrique  occidentale  française. 

Ce  nouveau  décret  a  ajouté  à  la  nomencla- 
ture des  maladies  contagieuses  auxquelles 
sont  applicables  les  règlements  sanitaires  : 
la  fièvre  aphteuse  dans  les  espèces  bovine, 
ovine,  caprine,  porcine  et  cameline;  la 
pneumo-entérile  infectieuse  et  le  rouget  dans 
l'espèce  porcine;  la  piroplasmose  dans  les 
espèces  chevaline,  asine,  bovine,  ovine  et 
caprine;  la  clavelée  et  la  lîôvre   de   Malte. 

Chambres  d'Agriculture. 

Dans  sa  séance  du  22  avril,  le  Sénat  a 
adopté,  sur  le  rapport  de  M.  Chomet,  la  pro- 
position, déjà  votée  par  la  Chambre  des  Dé- 
putés, prorogeant  le  délai  d'application  de  la 
loi  sur  les  Chambres  d'Agriculture.  Cette 
prorogation  est  devenue  définitive. 

Nécrologie. 

C'est  avec  un  vif  regret  que  nous  annon- 
çons la  mort  de  M.  Gustave  Iluot,  président 
de  la  Fédération  des  Associations  agricoles 
de  l'Aube,  membre  de  l'Académie  d'Agricul- 
ture. Nous  rendrons  hommage  à  sa  longue  et 
utile  carrière. 

Henhy  Sagnier. 


L'IMPOT  Sin  LES  BÉNÉFICES  AGRICOLES 


317. 


L'IMPOT  SUR  LES  BENEFICES  AGRICOLES 


La  Chambre  des  Députés,  à  une  1res  forte 
majorité,  vient  de  remanier  entièrement  les 
bases  de  l'impôt  sur  les  bénéllces  agricoles. 

11  est  utile  de  définir  la  portée  de  cette  ré- 
forme, parce  que,  pour  donner  ses  fruits,  elle 
exige  une  organisation  solide  de  l'Agriculture 
et  une  attention  soutenue  des  bureaux  des 
Associations  agricoles 

La  loi  établissant  la  cédule  des  bénéfices 
agricoles,  instaurée  en  1917,  prévoyait  que  la 
base  pour  le  calcul  serait  un  forfait,  sans  in- 
tervention du  fisc  et  fixait  ce  forfait  à  la 
moitié  de  la  valeur  localive,  c'est-à-dire  à  la 
moitié  du  revenu  cadastral  inscrit  aux  ma- 
trices communales  et  revisé  tous  les  vingt 
ans  diminué  de  1/5.  Cette  même  loi  admet- 
tait qu'en  cas  de  perte,  l'exploitant  pouvait 
en  faire  la  preuve  et  se  faire  exonérer. 

La  loi  de  finances  de  1919  introduisit  la 
faculté  pour  le  fisc  de  prouver  que  le  béné- 
fice était  supérieur  à  la  base  forfaitaire  ainsi 
établie.  C'était  en  fait  la  suppression  du  for- 
fait et  l'obligation  pour  l'agriculteur  visé  de 
contester  des  assertions  émises  par  un  fonc- 
tionnaire ignorant  du  fonctionnement  com- 
plexe d'une  exploitation,  et  cetlecontestalion 
délicate  enire  gens  ne  parlant  par  la  même 
langue  ne  pouvait  se  faire  que  devant  le  Con- 
seil de  préfecture,  aussi  mal  documenté  que 
le  fisc  en  matière  agricole. 

Cette  loi  avait  causé  une  profonde  émotion 
dans  les  milieux  agricoles. 

Les  motifs  qui  avaient  incité  le  fisc  et  le 
ministre  des  Finances  à  la  faire  votersont  un 
exemple  typique  des  malentendus  dont  souf- 
fre l'Agriculture,  faule  de  possibilité  pour  les 
compétences  de  se  faire  entendre  au  grand 
public. 

La  baisse  rapide  du  prix  du  franc  au  cours 
de  la  guerre,  et  surtout  depuis  la  fin  de  la 
guerre,  ayant  donné  aux  produits  agricoles 
comme  aux  autres  une  valeur  nominale  in- 
connue, fit  croire  aux  consommateurs  à  des 
bénéfices  nets  fantastiques,  faute  de  songer 
à  l'augmentation  parallèle  des  frais.  Par  ail- 
leurs, une  série  également  inaccoutumée  de 
bonnes  années  favorisait  la  Viticulture,  sur- 
tout dans  les  régions  de  vins  communs.  Les 
déclarations  de  récolte  imposées  pour  le  vin 
et  pour  le  blé  faisant  ressortir  des  chiffres 
bruts  impressionnants,  l'attention  du  fisc  fut 
éveillée  et  stimulée  par  les  réclamations  des 
commerçants  et  industriels.  Ceux-ci,  aussi 
mal  renseignés  que  le  fisc,  voyaient  les  pro- 
duits bruts  obtenus,  les  prix  que,  consomma- 


teurs, ils  étaient  contraints  de  payer  et,  com- 
parant les  tableaux  du  produit  des  cédules, 
constataient  un  rendement  infime  de  la  cé- 
dule des  bénéfices  agricoles. 

Incapables  d'apprécier  les  charges  spé- 
ciales de  la  culture  au  cours  de  la  guerre, 
commerçants  et  industriels  accablèrent  la 
Commission  des  Finances  de  la  Chambre  de 
pétitions  et  de  réclamations,  alors  que  les 
agriculteurs,  en  citoyens  disciplinés,  atten- 
daient leur  défense  de  la  seule  intervention 
de  leurs  représentants  à  la  Chambre. 

Le  résultat  fut  que  le  Gouvernement,  en 
déposant  son  projet  de  budget,  crut  devoir 
multiplier  par  8  la  cédule  des  bénéfices  agri- 
coles et  que  la  Commission  des  Finances, 
sourde  aux  observations  de  la  Commission 
de  l'Agriculture,  maintint  intégralement  ce 
dispositif. 

C'est  dans  ces  conditions  que  la  question 
se  posait  devant  la  Chambre.  Personne 
n'avait  voulu  écouter  les  arguments  d'ordre 
technique,  ni  se  rendre  compte  que  les  causes 
réelles  du  faible  rendement  de  la  cédule  des 
bénéfices  agricoles  résidaient  dans  le  chiffre 
des  abattements  qui  n'assujettissaient  que 
30  000  agriculteurs  à  l'impôt  sur  5  millions 
d'exploitants,  dans  le  travail  incomplet  et 
superficiel  des  agents  du  fisc  débordés  et 
dans  l'insuffisance  des  estimations  faites  au 
moment  de  la  revision  de  la  propriété  non 
bàlie,  dans  certains  départements  où  l'ab- 
sence de  baux  à  ferme  rend  la  fixation  du 
revenu  très  aléatoire. 

La  différence  de  valeur  de  l'unité  moné- 
taire autorisait  bien  un  relèvement  de  l'impôt 
de  deux  ou  trois  fois  son  montant  en  1917, 
mais  non  pas  de  huit  fois. 

La  partie  était  délicate  à  jouer,  car,  si  la 
majorité  de  la  Chambre  est  composée  d'élus 
des  cultivateurs,  si  le  Groupe  de  défense 
paysanne  compte  313  députés,  on  ne  peut 
affirmer  que  tous  ces  députés  qui  ne  sont  pas 
des  exploitants  puissent  sentir  la  véritable 
situation  de  l'Agriculture,  et  saisir  très  net- 
tement la  valeur  et  l'importance  relatives  des 
quatre  facteurs  qui  compliquent  la  percep- 
tion de  l'impôt  sur  les  bénéfices  agricoles  et 
qui  sont  : 

1°  Le  revenu  cadastral,  transformé  en  va- 
leur locative,  qui  est  revisé  tous  les  vingt 
ans  et  est  par  conséquent  établi  sur  une 
moyenne  aussi  vraie  que  possible  variable 
par  région,  et  discuté  par  des  gens  de  pro- 
fession ; 


31S 


L'IMPOT  SCR  LES  BÉNÉFICES.  AGRICOLES 


2°  Le  quantum  da  forfait,  élément  insi- 
dieux qui  ne  saute  pas  aux  yeux  à  la  lecture 
du  texte  de  la  loi,  nnais  qui  est  le  facteur  im- 
portant et  qui,  une  fois  admis,  peut  diffîcile- 
œ.ent  être  modifié  à  l'avenir; 

o°  Le  faux  alTecté  à  la  cédule  des  bénéfices 
agricoles,  qui  frappe  le  lecteur  de  la  loi,  et 
qui  peut  être  facilement  modifié  au  moment 
du  vote  des  lois  de  finances  ; 

4"  Le  chiffre  limité  de  l'abattement  qui 
fixe  la  quantité  d'agriculteurs  qui  doivent 
payer  rimpô.t,  chiffre  important  pour  le  ren- 
dement de  Timpôt  en  France  où  il  y  a  pende 
grands  exploitants  et  beaucoup  de  petits,  à 
l'inverse  de  ce  qui  se  passe  en  Angleterre. 

La  discussion  devait  porter  principale- 
ment sur  le  forfait  réel,  et  subsidiairement 
sur  le  renversement  des  facteurs  dans  la  base 
forfaitafre  et  du  taux  de  l'impôt. 

Comme  nous  l'avons  dit,  le  Gouvernement 
frt  la  Commission  étaient  opposés  aux  de- 
mandes des  agriculteurs.  Mais,  dès  le  début 
de  la  discussion,  un  magistral  exposé  de 
M.  Capus  réalisait  la  tâche  difficile  de  con- 
vertir la  grande  majorité  de  la  Chambre  au 
principe  du  forfait.  Une  intervention  de 
M.  tiendu  sur  les  questions  subsidiaires  et 
une  mise  au  point  de  M.  Boret  montrèrent  le 
courage  fiscal  des  agriculteurs  et  le  véritable 
b-ut  de  leurs  demandes,  but  de  clarté  et  de 
sincérité;  la  Commission,  se  sentant  battue, 
proposait  une  disposition  transactionnelle. 
Il  nous  a  paru  indispensable  de  faire  ce 
long  exposé  préalable  pour  bien  faire  com- 
prendre la  portée  de  ce  que  nous  avons  ob- 
tenu et  les  dangers  d'application  de  ce  qui  a 
été  voté. 

En  effet,  cotte  disposition  transactionnelle 
a  éfé  votée,  malgré  deux  nouveaux  amende- 
ments de  MM.  .(udet  et  Gast  qui  posaient 
beaucoup  mieux  la  question,  mais  auxquels 
la  majorité  de  la  Chambre  n'a  pas  cru  devoir 
s';i.ttacker,  parce  que  leur  réalisation  immé- 
diate n'était  pas  possible.  Eux  se  plaçaient  au 
point  dé  vue  de  l'avenir,  une  partie  impor- 
tante de  la  Chambre  voulait  surtout  frapper 
l'Agriculture  d'une  sorte  d'impôt  sur  les  bé- 
néfices de  guerre  présumés. 

Pour  atteindre  quelques  cas  exceptionnels 
qu'on  a  eu  le  tort  de  citer  à  la  tribune  au 
risque  de  causer  une  émotion  malsaine, 
puisque  le  fisc  n'avait  trouvé  que  23  cas 
exceptionnels  pour  l'ensemble  du  territoire, 
on  risquait  d'écraser  toute  la  culture  du  blé. 
Le  texte  de  loi  voté  prévoit  : 
i°  Que  te  revenu  cadastral  transformé  en 
valeur  locative  sert  de  base,  mai»  étant 
donnés  les  événements  survenus  depuis  la 


date  à  laquelle  lea  évaluations  ont  été  faites, 
qu'une  Commrssioa  siégeant  à  Paris  dan& 
laf[uelle  les  représentants  de  l'Agriculture 
seront  aussi  nombreux  que  ceux  du  fisc  fixera 
un  coefficient  d'augmentation  ou  de  diminu- 
tion variable  selon  les  cultures  (mixtes,  cé- 
réales, vignes,  pâturages,  forêts}  et  selon 
les  régions. 

2"  Que  sur  ces  bases  le  calcul  sera  forfai- 
taire dans  les  termes  de  la  loi  de  1917, 
c'esl-à-dire  avec  la  faculté  pour  le  seul  exploi- 
tant de  réclamer  une  diminution  sur  preuves; 
enfin  que  le  quantum  du  forfait  sera  égal  à 
la  valeur  locative  multipliée  par  le  coefficient 
de  la  Commission. 

Le  taux  de  l'impôt  et  le  chill're  de  l'abatte- 
ment restent  ceux  du  projet  de  loi  primitif. 
Si  l'on  étudie  Tesprit  de  ces  modifications 
adoptées,  on  remarque  que  si  le  forfait  rede- 
vient indiscutable  par  le  fisc  en  ce  qui  con- 
cerne chaque  exploitation,  il  reste  discutable 
par  une  Commission  spéciale  comprenant 
des  agriculteurs,  mais  pour  l'ensemble  des 
exploitations  des  régions  de  culture  seule- 
ment. 

C'est  une  victoire  très  sérieuse  dont  nous 
devons  remercier  MM.  Capus,  Kendo  et 
Boret. 

Qu'est-ce  que  craignaient  les  agriculteurs? 
D'être  personnellement  visés  par  le  fisc  et  ■ 
d'avoir  à  se  défendre  individuelleraect 
contre  les  agents  de  TAdministration  :  eux, 
agriculteurs  sans  comptabilité  ayant  une  va- 
leur de  discussion  générale,  contre  le  Ose  et 
les  Conseils  de  préfecture  sans  connaissances 
agricoles,  c'est-à-dire  sans  moyens  d'appré- 
ciations autres  que  des  barèmes  ou  des 
moyennes  adtninistratives. 

Ils  échappent  désormais  à  ce  grave  incon- 
vénient.   Mais    les  régions,    et    les  cultures 
dans  C'iiaque  région,  restent  sujets  aux  varia- 
tions de  coefficient.  Un  gain  appréciable  a 
été  obtenu   en  fixant   la   composition   théo- 
rique de  la  Commission  d'évaluation  ;  mais 
cette  Commission  ne  pourra  discuter  écpiita- 
tahlement   et  les   agriculteurs  qu'elle  com- 
prendra n'auront  d'influence  dans  la  discus- 
sion que  si,  dans  toute  la  France,  les  Associa- 
tions agricoles  travaillent  dès  maintenant  à 
établir  une  documentation  sérieuse  et  sincère 
sur  laquelle  on  puisse  s'appuyer.  La  loi  rend 
solidaires  les  exploitants  de  chaque  région. 
C'est  à  eux  de  profiter  de  la  facilité  qui  leur 
est  donnée  de  lutter  groupés,  au  lieu  de  lut- 
ter isolés  pour  établir  d'avance  les  bases  de 
la  discussion  et  ensuite  pour  suivre  et  con- 
trôler les  décisions  prises  par  la  Cj)mmissiGn 
centrale.  Ces  décisions,  en  etlet.  seront  revi- 


LA  FOURMI  D'ARGENTINE 


3Ï9 


sables  tous  les  trois  am  et  nou  plus  tous  les 
■vingt  ans  comme  Tévaluation  de  la  non- 
bâtie. 

Ce  qu'il  y  a  de  plus  incomplet  dans  cette 
loi,  et  qai  «st  la  brèche  par  laquelle  le  fisc 
essaiera  de  nouveau  de  pénétrer,  c'est  que 
rétablissement  de  coefficients  sera  lixc  par 
régions. 

La  région  agricole  n'étant  pas  délimitée, 
et  n'étant  même  pas  sérieusement  étudiée,  le 
lise  pourra  partager  la  France  en  régions  à 
son  idée?  Il  faut,  au  contraire,  que  nous  y 
trouvions  un  prétexte  à  délimiter  les  régions 
agricoles  au  mieux  des  intérêts  généraux  et 


non  pas  avec  uoe  pensée  de  derrière  ia  tète 
qui  fausserait  les  bienfaits  de  la  région. 

S'il  peut  rester  une  inquiétude  dans  l'es- 
prit de  quelques-uns,  tellement  est  fort  chex 
nous  le  désir  de  certitude  ei  la  crainte  de 
l'inconnu,  il  faut  reconnaître  que  le  projet 
voté  n'apporte  comme  réductions  à  nos  de- 
mandes qu'une  mesure  juste  dans  le  prin- 
cipe, sinon  facilement  appliquable. 

A  notre  avis,  nous  devons  souijaiter  que  le 
Sénat  le  vote  à  son  tour  dans  Je  môme  esprit 
que  la  Chambre. 

P.   DE    MONICAULT, 

Ingénieur  agronome,  (Wputij  do  l'Ain. 


LA  FOURMI  D'ARGENTINE 


M.  Paul  Marchai  et  son  coUatjoraleur 
M.  R.  Poutiers  ont  communiqué  récemment 
à  l'Académie  d'Agriculture  (séance  du 
■24  mars  l'SiO)  une  étude  importante  sur  un 
insecte  récemment  signalé  dans  le  midi  de 
la  France.  On  lira  avec  profit  la  partie  prin- 
cipale de  cette  étude  : 

Noos  aj^pelons  l'attention,  dans  la  présente 
aole,  sur  l'apparition  dans  le  midi  de  la  France 
d'un  insecte  célèbre  par  ses  méfaits  dans  di- 
verses régions  du  globe  et  contre  lequel  il  im- 
porte d'organiser  la  lutte.  1!  s'asit  d'une  minus- 
cule fourmi  originaire  de  l'Amérique  du  Sud, 
l'iridmmjriitex  hmnilU,  vulgaifement  connue  sous 
le  nom  de  «  Fourmi  d'Argentine  ».I1  n'existepas 
d'hôte  plus  iiicomojode  et  pi'os  nuisible  dans  les 
haiiilatiGns  que  cette  fourmi,  et  le  préjudice 
qu'elle  cause  aux  cultures  méridionales  est, 
d'autre  part,  considérable. 

Cette  fo'Brmi,  dont  la  patrie  est  la  République 
.Argentine  et  le  Brésil,  peut  être  malheureuse- 
ment dispersée  par  le  commerce  avec  les  maté- 
riaux de  construction,  le  bois  de  chauila-e,  la 
terre,  les  plantes,  les  denrées  alimentaires  dans 
lesquels  elle  établit  ses  colonies.  C'est  ainsi  qu'il 
y  a  une  Irentaiae  d'anr>ées  elle  a  pris  pied  à  la 
Nouvelle- Orléans  d'où  elle  s'est  propagée  dans 
to'ate  la  l^ouisiane,  pour  envahir  ensuite  les 
Etatï  voisins.  D'autres  foyers,  qui  ont  pris  une 
rapide  ent-ension,  se  sont  également  constitués 
en  Californie. 

En  dehoï^s  de  l'Amérique,  elle  s'est  déjà  accli- 
matée à  Madère,  au.v  Açores,  et  notre  littoral 
méditerranéen  n'est  pas  le  seul  point  par  lequel 
elle  ail  abordé  en  EuivDpe. 

C'est  à  Tamaris,  près  de  Toulon,  que  la  pré- 
sence de  l'envahissaTVle  fourrai  fnt  remarquée 
pour  la  preniicre  fois;  elle  y  aurait  été  importée 
avec  des  plantes  de  l'Amérique  du  Sud  et  la  sur- 
face de  ses  colonies  s'étend  au  moins  mainte- 
nant sur  10  hectai'es. 

Dans  la  région  de  Cannes,  un  foyer  beaucoup 
plus  étendu  encore  a.  été  constaté;  il  cou"»'re  un 


espace  d'environ  150  hectares,  depuis  la  Crois 
des  Gardes  jusqu'à  la  Bocca,  ses  origines  d'ail- 
leurs paraissant  analogues  à  celles  du  foyer  pré- 
cédent. Il  n'est  pas  douteux  que  des  foyers 
secondaires  se  développent  annuellement,  grâce 
aux  échanges  de  plantes  d'un  endroit  contaminé 
vers  un  endroit  sain,  et  ij  est  probable  qu'entre 
Toulon  et  Cannes,  ainsi  que  sur  d'autres  points 
du  littoral,  la  Fourmi  d'Argentine  a  déjà  fondé 
d'assez  nombreuses  colonies... 

La  Fourmi  d'Argentine  ne  se  distingue  guère 
à  première  vue  des  fourmis  indigènes  qui  fré- 
quentent souvent  nos  habitations  :  seul,  un 
examen  attentif  de  ses  caractères  permet  de  la 
reconnaître  (fig.  67). 

Au  voisinage  des  maisons  qu'elles  envahis- 
sent, ces  fourmis  établissent  leurs  nids,  en  été, 
sous  des  pierres  ou  sous  des  abris  variables;  en 
hiver,  elles  se  réunissent  pour  former  des  colo- 
nies beaucoup  plus  populeuses  qui  se  logent 
dans  tous  les  endroits  favorables  et  abrités, 
notamment  au  pied  des  arbres,  dans  les  tas  de 
fumier  ou  sous  des  amas  de  feuilles  en  décom- 
position. Plusieurs  centaines  de  reines  et  des 
myriades  d'ouvrières  peuvent  exister  dans  une 
seule  de  ces  agglomérations;  quand  la  belle 
saison  revient,  les  grandes  colonies  d'hiver  se 
désagrégeât,  et  il  se  forme  une  multitude  de 
petites  fourmilières  dispersées  sur  nue  Jarge 
surface  et  dont  chacune  contient  le  plus  souvent 
plusieurs  reines. 

Au  point  de  vue  économiqBe,  tonis  l'es  téimoi- 
gn âges,  qu'ils  viemneml  d'Amérique  oU'd'Europe, 
sont  concordants  pour  représenter  cette  fourmi 
comme  une  véritable  obsession  pour  les  habi- 
tants des  localités  où  elle  a  élu  domicile.  Les 
locataires  des  maisons  se  font  4e  plus  en  pins 
rares,  et  les  propriétés  perdent  de  oe  fait  une 
grande  partie  de  leur  valeur.  iLa  petite  taille  des 
h-idomyrmex  leur  permet  de  s'introduire  partout. 

Les  clapiers,  les  poulaillers  sont  difficidement 
protégés  contre  leurs  incursions.  Les  couveuses 
sont  assaillies  par  elles  au  poimt  de  ne  pouvoir 
continuer  l'incubation  ou  les  jeunes  poulets  pé- 


326 


LA  KOUHMl  DARiiE.NTlNK 


rissent  sous  leurs  atteintes.  Pénétrant  dans  les 
ruches,  elles  mangent  le  miel  ou  déterminent  la 
mort  du  couvain  et  des  abeilles,  et  les  apicul- 
teurs les  tiennent  pour  une  redoutable  engeance. 
Leurs  méfaits  ne  se  limitent  pas  aux  liabita- 
tions,  mais  elles  envahissent  aussi  les  cultures  et 
causent  un  préjudice  considérable  en  protégeant 
les  cochenilles  et  les  pucerons  contre  leurs  en- 
nemis et  en  intensifiant  la  multiplicalion  de  ces 
insectes.  L'influence  néfaste  qu'exerce  ainsi  in- 
directement Vlridoniyrmex  sur  la  végétation  se 


Fig.  67. 


La  Fourmi  d'Argentine  :    1res  grossie  (d'après  Newel 
et  Barbek). 


a,  Mâle,  —  ft,  Ouvrière.  —  c,  Reine  mère  d'une  colonie.  —  a', a'.  Tête 
et  pétiole  (jonction  du  thorax  et  de  l'abdomen)  du  mâle.  —  b',  b', 
tète  et  pétiole  de  l'ouvrière.  —  c',  c',  têle  et  pétiole  Je  la  reine. 


manifeste  particulièrement  dans  les  cultures 
d'orangers  dont  les  cochenilles  prospèrent  en 
abondance  lorsqu'il  s'y  est  installé... 

La  principale  méthode  de  lutte  qui,  pour  le 
présent  du  moins,  reste  à  noire  disposition  est 
celle  d'une  destruction  méthodique  des  nids  par 
les  insecticides.  Pendant  la  période  d'activité  des 
fourmis  et  principalement  au  début  du  prin- 
temps, ce  sont  les  appâts  formés  de  sirops  arsé- 
niés qui  se  sont  montrés  les  plus  effîca''es;  le 
choix  des  formules  auxquelles  on  doit  s'arrêter 
et  les  conditions  dans  lesquelles  elles  doivent 
être  appliquées  ont  été  étudiées   avec   le   plus 


grand  soin  aux  Elats-L'nis;  il  est,  à  cet  égard, 
d'une  extrême  importance  de  faire  observer  que 
la  dose  d'arsenic  (I,  qu'elles  comportent  doit 
être  assez  laible  ^our  déterminer  un  empoison- 
nement lent,  de  façon  à  permettre  aux  ouvrières 
de  porter  la  nourriture  toxique  aux  reines  et 
aux  larves  et  à  exterminer  ainsi  les  colonies. 
Les  appâts,  en  outre,  ne  doivent  pas  se  décom- 
poser ou  s'altérer  à  l'air  et  une  erreur  de  lech 
nique  dans  leur  préparation  a  souvent  pour  con- 
séquence de  leur  donner  au  bout  de  très  peu  de 
temps  une  action  répulsive,  de 
sorte  que  les  fourmis,  après  avoir 
subi  une  faible  mortalité,  aban- 
donnent la  place  pour  envahir 
un  autre  district  du  voisinage. 

En  raison  de  la  légèreté,  de 
ra;,'ilité  et  de  la  persévérance  des 
fiilomyrmex,  presque  toutes  les 
barrières  que  l'on  cherche  à  op- 
poser à  leur  passHge  sont  insuf- 
fisantes ;  elles  marchent  à  la 
surface  de  l'eau  stagnant»,  pas- 
sent sans  difficulté  sur  une 
couche  de  pétrole  répandue  à 
la  surface  de  l'eau.  L'eau  cou- 
rante, toutefois,  partout  où  l'on 
peut  en  faire  uiage,  donne  des 
résultats  satisfaisants  ;  dans  un 
des  hôtels  de  la  région  envaliie, 
on  a  déjà  mis  à  profit  cette  cir- 
constance en  faisant  établir  une 
rif^ole  en  ciment  autour  de  la 
construction.  On  peut  également 
tirer  parti  de  l'emploi  de  la  pou- 
dre de  pyrèthre  qui  s'est  mon- 
trée très  efficace.  Les  bandes 
gluantes,  quoique  les  Iridomyr- 
mex  les  franchissent  souvent  en 
utilisant  comme  pont  les  cada- 
vres de  leurs  congénères,  les 
bandes  d  étoffe  imprégnées  de 
bichlorure  de  mercure  et  les 
cordons  de  naphtaline  sont  aussi 
très  employés.  Enfin,  il  y  aura 
grand  avantage  à  organiser  une 
lutte  hivernale  en  mettant  ;\ 
profit  l'habitude  qu'ont  les  Iri- 
domyrmex  de  se  concentrer  pen- 
dant l'hiver  sur  de  petits  espa- 
ces en  colonies  extrêmemi-nt 
populeuses.  Des  caisses  à  claire-voie  remplies 
de  substances  végétales  en  décomposition  joui-nt 
à  cet  égard  le  rôle  de  piègfs  fort  efficaces,  et 
pendant  l'hiver  on  peut  y  pratiquer  la  destruc- 
tion en  masse  des  ouvrières  et  des  reines  au 
moyen  d'épandages  ou  de  fumigations  insecti- 
cides. Le  sulfure  de  carbone  a,  pour  ces  opéra- 
lions,  rendu  de  grands  services  en  Améiique  et 


(1)  L'arséniate  ou  l'arsénile  de  soude  sont  les 
arsenicaux  les  plus  employés,  la  dose  indiquée  est 
Je  0.0".  à  1  pour  ^  000;  il  y  a  avantage  à  ajouter  au 
sirop  un  peu  d'acide  larlri(iue. 


ORGANISATION  INTÉRIEURE  D'UN  SYNDICAT  DE  MOTOCULTURE 


321 


l'emploi  de  la  chloropicrine  que  nous  avons  mis  i 

à  l'étude  semble  particulièrement  indiqué.  | 

En   mettaut  en  œuvre  les  dilTérenls  procédés  j 
qui  viennent  d'être  indiqué?,  en   groupant  les 

liabitanls  des  ré^;ions  atteintes  pour  une  cam-  j 

pagne  généralisée  et  en  organisant  une  surveil-  i 


lance  sur  les  plantes  sortant  des  localités  enva- 
hies, il  n'est  pa'i  douteux  que  l'on  arrivera  à  di- 
minuer dans  une  large  mesure  la  gravité  du 
nouveau  Iléau  et  à  réfiéner  sa  puissance  d'ex- 
tension. 

P.    MaRCHAL    et    R.    PûUTIEBS. 


ORGANISATION  INTERIEURE  D'UN  SYNDICAT 

DE  MOTOCULTURE 


Le  plus  grand  nombre  des  Syndicats  de 
inoloculture  ont  rendu  et  rendent  des  ser- 
vices que  tous  les  lecteurs  du  Journal  d'Agri- 
culture pratiqua  connaissent  bien.  Un  petit 
nombre  fonctionne  médiocrement.  Cela  tieni 
souvent  à  des  défauts  d'organisation  inté- 
rieure qu'il  serait  facile  d'éviter.  .T'en  signale 
quelques-uns  qui  se  renconlrent  assez  fré- 
quemment. 

Choix  du  conducteur.  —  De  ce  choix  dé- 
pendent non  seulementl'usure  plus  ou  moins 
grande  de  l'appareil,  mais  aussi  la  bonne 
utilisation  et  le  travail  opportun  de  la  ma- 
chine. 

La  combinaison  suivante  est  assez  souvent 
adoptée  lors  de  la  formation  d'un  Syndicat  : 
Parmi  les  membres,  un  ou  deux  n'ont  pas 
l'intention  de  seservirdu  tracteur.  Ils  entrent 
dans  le  Syndical,  soit  par  complaisance,  soit 
pour  profiter  du  battage  si  le  Syndicat  achète 
une  batteuse  et  s'adjoint  une  Coopérative  de 
battage.  Ce  sont  souvent  de  petits  proprié- 
taires qui  ajoutent  au  travail  de  leur  bien  la 
surveillance  ou  la  régie  d'une  exploitation 
voisine  dont  le  maître  est  éloigné,  ou  qui 
font,  à  moitié,  le  travail  d'un  champ  ou  d'une 
vigne  pour  arrondir  leur  propre  récolte.  Ils 
ont  le  goiit  de  l'outillage,  ont  fait  deux  ou 
trois  saisons  de  battage  avec   les  entrepre- 
neurs   ou   ont  conduit  ces    petits    moteurs 
agricoles    qui,  quelques    années    avant    la 
guerre,  se  répandaient  dans  les  campagnes 
et  remplaçaient  les  manèges  des  petites  bat- 
teuses simples.  Ils  offrent  leurs  services  au 
Syndical  qui  les  accepte.   Le  choix  semble 
heureux;  l'ouvrier  apprend  vite  la  conduite 
du  tracteur  et  entretient  bien  la  machine  au 
début;  d'autre  part,  les  journées  de  travail 
sont  seules  payées.  En   réalilé,  le  choix  est 
moins  bon   qu'on   ne  le   pense.  Telle  belle 
journée  employée  au  labour  avec  l'appareil 
syndical  ne  rapponera  que  10  fr.  et  la  nourri- 
ture. Dans  la  vigne  du  conducteur  ou  dans 
celle  de  son  voisin  qu'il  cultive  à  mi-fruit, 
elle  permettrait  un  sulfatage  ou  une  façon 
dont  l'importance  est  inestimable.   Fatale- 
ment, le  travail  du  tracteur  et  son  entrelien 


se  ressentiront  bien  vile  de  ces  conflits  que 
la  belle  saison  multipliera  entre  l'intérêt  et 
le  devoir  du  conducteur  (1). 

Une  bonne  solution  est  la  suivante  :  lors- 
que le  Syndicat  conlient  quelqu'un  d'assez 
compétent  pour  former  un  conducteur,  lui 
apprendre  la  conduite  et  quelques  notions 
techniques  indispensables  (ce  n'est  pas  rare 
aujourd'hui,  beaucoup  de  propriétaires  ayant 
une  automobile,  un  moteur  agricole,  un  peu 
d'outillage,  des  connaissances  mécaniques), 
il  est  avantageux  de  prendre  ce  conducteur 
parmi  les  jeunes  paysans  qui  se  louent 
comiiie  domestiques  agricoles  et  qui  ont  du 
goîit  pour  les  machines  (2).  Les  membres  du 
Syndicat  lui  assurent  du  travail  pourtousles 
jours  où  le  tracteur  ne  marche  pas.  Le  sa- 
laire n'est  donc  pas  une  somme  fixe.  Il  se 
compose  d'un  prix  par  journée  de  travail  du 
tracteur  (différent  suivant  la  saison  et  le 
genre  de  travail)  et  d'un  prix  plus  faible  par 
journée  de  travail  de  ferme  (taille  des  arbres, 
entretien  des  machines).  Le  Syndicat  paie  les 
journées  de  labour,  battage,  réparations,  en- 
trelien. Chaque  membre  paie  les  journées 
passées  chez  lui  par  le  conducteur  sans  son 
appareil.  Le  conducteur  n'a  pas  de  jours  de 
chômage;  il  a  automatiquement  une  prime 
au  nombre  d'hectares  travaillés  puisque  les 


(1)  La  même  chose  se  produit  quand  on  prend 
comme  conducteur  un  petit  ouvrier  de  village,  for- 
geron, mécanicien.  Il  arrive  une  saison  où  la  journée 
de  labour  est  moins  rémunératrice  qu'une  journée 
passée  à  l'atelier,  même  si  celui-ci  est  très  modeste. 

(2)  Dans  une  amusante  brochure,  L'Année  des 
Camions,  G.  Rozier  écrivait  :  «  Le  paysan,  lui,  c'est 
tout  ou  rien.  Ou  bien,  le  cerveau  pétrifié,  les  muscles 
aussi  durement  noués  que  ses  lacets  de  godillots,  il 
ce  sera  bon  qu'à  laver  et  graisser  la  voiture.  Res- 
pectueux du  sens  des  préfixes  français,  il  n'admt-ttra 
point  qu'embrayer  signifie  lever  le  pied  et  déblayer 
l'appuyer  sur  la  pédale.  Pour  lui,  à  tout  jamais, 
l'embrayage  sera  un  coup  de  semelle  vigoureux,  de 
haut  en  bas,  comme  sur  un  fer  de  bêche...  Ou  bien, 
au  contraire,  né  mécanicien  sans  le  savoir,  devenu 
charretier  prudent,  et  plein  de  vénéiation,  d'ailleurs, 
pour  la  valeur  marchande  de  celte  bêle  mécanique, 
c'est  lui  qui,  dans  son  équipe,  sera  le  roi  de  la 
marche  arrière,  lent,  circonspect,  minutieux  et  qui 
fignolera  le  mieux  ce  travail  d'artiste.  .> 


LE  CONCOURS  CENTRAL  HIPPIQUE  ET  LÉLEVAGE  DU  DEMI-SANG 


journées  de  labour  sont  payées  plus  cher  que 
celles  où  le  tracteur  est  inaclil'. 

Adjonction  d'unn  Coupémiive  de  hallage  à 
un  Syndicat.  —  Très  souvent,  les  lueiubres 
du  Syndicat  font  appel  à  quelques  voisins 
pour  acheter  une  batieuse  et  lornier  une 
Coopérative  de  ballnge.  Les  immbres  du 
Syndical  paient  h-  battuge  un  peu  moins  cher 
que  les  autres  membres  de  la  Coopérative. 
Le  supplémeiil  paye  par  ces  derniers  repré- 
sente le  loyer  du  iracteur. 

Il  y  a  des  cas  où  les  avantages  de  cet  achat 
sont  discutables.  Dans  certaines  régions,  la 
période  des  battages  est  une  période  de  bom- 
bances. L'entrepreneur  de  battage  fournil  le 
conducteur  de  la  machine  et  deux  eiigre- 
neurs.  Le  propriétaire  chez  qui  se  fait  le  lia- 
vail  fournil  le  personnel.  Celui-ci,  les  domes- 
tiques de  l'exploitation  exceptés,  est  rare- 
ment composé  d'ouvriers  et  journaliers  payés. 
Ce  sont  les  voisins  qui  viennent,  à  charge  de 
revanche,  ce  sont  les  métairies  et  fermes  voi- 
sines qui  prêtent  une  ou  deux  journées 
d'homme.  Ce  personnel,  non  payé,  sera,  par 
compensation,  largement  abreuvé  et  nourri. 
Tant  que  les  battages  dur.  ni  dans  un  p.til 
rayon,  le  personnel  Jes  fermes  Je  ce  rayon 
esl  démonté.  Comme  le  travail  esL  pénible,  et 
comme  il  garde  cependant,  à  cause  des  repas 
plantureux,  un  caractère  de  léte,  l'équipe 
d'ouvriers  qui  se  prêient  ainsi  la  main  d  une 
ferme  à  l'autre  est  composée  des  plus  ro- 
bustes et  des  plus  jeune.s.  Celte  tradition  qu'il 
serait  très  dillicile  de  faire  disparaître  (1) 
empêche  certains  travaux,  en  particulier  les 
dôchaumages,  pendant  une  période  de  trois 
à  cinq  semaines.  Dans  ces  conditions,  il 
semb.e  que  garder  le  tracteur  pour  laire  les 
labours  et  travaux  rendus  problématiques 
par  l'eparpillement  du  personnel  est  plus 
avantageux  et  plus  sage  que  fonder  une 
nouvelle  entreprise  de  hallage. 

Quelquefois,  plusieurs  Syndicats  voisins 
se  fédèrent  pour  aclieter  une  balteuse.  La 
solution  est  meilleure,  car  le  tracteur  du  pre- 
mier Syndicat,  se  trouvant  libéré  après  le 
battage  de  la  recolle  de  ses  iwenibies,  peut 
labourer  pendant  que  les  aulres  byiidicais  se 
servent  de  la  batteuse.  11  y  a  cependant  une 


remarque  à  faire.  Le  chef  d'un  chantier  de 
battage  est  généralement  \>-  conducteur  du 
tracteur.  Dans  une  saison,  les  deux  engre- 
neurs  qui  suivent  la  batteuse  passent  donc 
sous  deux  ou  trois  aulorités  diU'érenles,  ce 
qui  amène  souvent  des  diflicultés.  Il  est  bon 
que  tous  les  Syndicats  se  mettent  d'accord 
pour  donner  à  une  seule  personne,  un  mem- 
bre de  l'un  des  Syndicats,  la  direction  el  la 
surveillance  du  battage  pour  toute  la  saison. 
11  fera  pour  tout  le  personnel,  aussi  bien  les 
différents  conducteurs  que  les  engreneurs, 
ligure  d'entrepreneur.  Il  n'y  aura  qu'une 
seule  direction  el  une  seule  manière  de  con- 
cevoir le  travail. 

Magasin  et  approvisionnements.  —  L'indi- 
vidualisme du  cultivateur  ne  disparait  pas  le 
jour  où  celui-ci  entre  dans  un  Syndicat.  Au 
lieu  de  faire  collectivement  leurs  achats 
d'huile  et  de  combustibles,  les  membres 
veulent  bien  souvent  opérer  chacun  pour 
son  compte.  Résultats  : 

1°  l'rix  plus  élevé  de  la  marchandise. 

2"  Bien  souvent  depuis  que  l'on  n'obtient 
(quanil  on  en  obtieni)  que  des  vagons 
complets,  défaut  de  combustible,  chômage 
force. 

3°  Perles  d'emballages.  Le  conducleur 
quitte  l'exploitation  de  Paul  avec  un  bidon 
qu'il  laissera  chez  Pierre.  Les  récipients  des 
dillérentes  maisons  sont  mélangés.  Dilli- 
cultés  avec  les  fournisseurs. 

A"  Difliculié  de  tenir  des  comptes  exacts  : 
le  pétrole  consommé  dans  les  déplacements 
doit  élre  payé  par  le  Syndicat  à  des  prix 
ditlérents  suivant  les  prix  d'achat  des  di- 
vers propriétaires. 

11  laui  un  magasin  syndical,  soit  chez  un 
syndiqué,  trésorier  ou  secrélaire  du  groupe, 
de  préférence,  soit  chez  un  fournisseur.  Les 
emballages  pleins  ne  sont  délivrés  que  contre 
remise  des  emballages  vides  en  bon  état. 
Les  approvisionnements  sont  surveillés,  les 
achats  faits  à  temps  voulu  et  collectivement. 

Le  Syndical  n'est  pas  une  agglomération. 
11  doit  avoir  sa  vie  propre,  et  tous  ses  mem- 
bres se  féliciteront  d'avoir  un  organisme  biin 
vivant. 

Guy  de  Montard. 


LE   CONCOURS    CENTRAL   HIPPIQUE 

ET  L  ÉLEVAGE  DU  DEMI-SANG  (2) 


Les  épreuves  d'obstacles  qui  eurent  Hpu  tous 

(1)  Les  officiers  el  les  agriculteurs  qui  ont  voulu, 
pendant  la  guerre,  essayer  dans  ces  niêuies  régions 
de  coustituer  des  équipes  complètes   de  battage  avec 


les  jours  sur  la  piste  du  Grand  Palais  fui'enl  très 

des  prisonniers   boches  onl  rencontré   toujours   les 
plus  grandes  difficultés. 
(2)  Voir  le  numéro  du  15  avril,  page  278. 


LI  CONCOURS  CENTRAL  HIPPIQUE  ET  LÉLEVAGE  DU  DEMI-SANG 


323 


suivies  par  de  nombreux  spectateurs.  Elles  mi- 
rent ea  évidence  les  aptitudes  des  chevaux  et  les 
qunlités  de  cavaliers  habiles.  Cependant,  il  ne 
faudrait  pas  voir  uniquement  dans  le  Coni-.ours 
hip|iiquH  de  Paris  une  manifestation  sportive;  il 
convient  d'en  retirer  des  indications  susce|.libles 
de  nous  éclairer  sur  la  [production  du  cheval  de 
demi-sang  en  France. 

Chacun  sait  quf  la  dénominalion  de  demi- 
sang  en^îlobe  les  produits  dérivés  du  croi-ement 
d'un  étalon  de  pur  sang  anglais,  arabe  ou  anglo- 
arabe  avec  une  jument  d'une  autre  race,  ou 
d'une  jument  de  pur  sang  anglais,  arabe  ou 
anglo-arabe  avec  un  étalon  non  inscrit  au.x  Stud- 
Books  de  ces  trois  races  et  les  produits  dérivés 
de  l'union  entre  eux  de  ces  producteurs  métis. 
Les  demi-sang  forment  donc  une  calégorie  de 
chevaux  dont  les  caractères  ne  peuvent  être 
uniformes  en  raison  précisément  de  la  diversilé 
de  leurs  modes  d'obtention.  Le  croisement  di- 
rect et  le  métissage  —  reproduction  des  pro- 
duits issus  du  croisement  —  interviennent  ^l'une 
manière  variable.  La  convert;ence  se  fait  plutôt 
du  côté  de  l'aptitude  et  de  l'utilisation,  les  demi- 
sang  étant  des  chevaux  de  selle  ou  d'attelage  lé- 
ger. 

Or,  ces  deux  adaptations  sont  battues  en  brè- 
che d'un  côté  par  les  progrès  de  l'automobilisme 
qui  atteint  nettement  le  cheval  de  voiture  légère 
et  d'attelage  de  luxe,  de  l'autre  par  des  UKidifi- 
cations  probables  drins  les  organisations  mili- 
taires, nolafnment  en  ce  qui  concerne  la  cava- 
lerie. 

Pour  ces  motifs,  l'avenir  du  cheval  de  demi- 
sana  est  un  peu  obscurci.  Il  n'est  cependant  pas 
fermé.  Si  pour  de  multiples  causes,  la  production 
du  demi-sang  va  se  réduire,  elle  devra  gagner  en 
qualité;  car  seules  pourront  continuer  à  se 
livrer  à  cet  élevage  les  régions  où  ce  cheval 
pourra  être  produit  économiquement,  tout  en 
restant  un  animal  de  bonne  nature. 

Une  évolution  s'impose,  faute  de  laquelle  la 
production  tout  entière  périclitera.  Des  contrées 
qui  ont  jusqu'ici  fait  du  demi-sang  vont  se  consa- 
crer à  un  cheval  plus  gros,  moins  spécialisé, 
d'un  élevage  moins  onéreux,  d'un  débouché  plus 
assuré.  On  verra  le  cheval  de  trait  envahir  des 
herbages;  ou  bien  ce  sera  le  postier,  modèle 
mixte,  qui  a  bien  tenu  jusqu'ici  devant  la  traciion 
mécanique  et  dont  l'armée  continue  à  avoir 
besoin  pour  une  partie  de  son  artillerie.  Le 
demi-sang  devra  s'adap'er  à  de  nouvelles  exi- 
gences et  parfois  à  de  multiples  ulilisatinns.  Il 
deviendra  un  tractionneur  fort,  rapide,  éner- 
gique et  souple  dans  ses  allures  ;  ou  bien  un  por- 
teur solide,  vite  et  adroit.  Souvent  ces  qualités 
devront  être  associées  et  conduiront  à  l'obtention 
d'un  cheval  robuste,  à  dessus  court,  à  épaule  et 
croupe  musclées,  avec  des  membres  irrépro- 
chables. 

Pour  la  réussite  de  cette  évolution  deux  fac- 
teurs essentiels  sont,  entre  autres,  nécessaires  : 
les  reproducteurs,  le  milieu  d'élevage. 

Le  choix  de  la  jument  sera  très  important.  Il 


faudra  des  femelles  fortes,  à  dessus  sans  défaut, 
qui  seront  accouplées  à  des  étalons  plus  ou 
moins  rapia'ochés  du  pur  sang  suivant  les  indi- 
cations et  les  nécessités.  On  peut  assurer  que  le 
rapprochement  vers  le  pur  sang  sera  la  formule 
la  moins  répandue,  car  le  produit  obtenu  sera 
de  moins  en  moins  demandé. 

J'ai  toujours  pensé  que  le  croisement  de  pre- 
mière ;;éneralion  ou  croisemeni  industriel  aurait 
dû  être  pratiqué  depuis  longlemps  entre  nos  ra- 
ces de  chevaux  au  lieu  des  métissages  complexes 
dont  on  s'est  servi  partout;  il  eût  donné  les 
mêmes  bons  effets  que  dans  nos  races  de  mou- 
tons et  de  bovins;  il  eût  permis  la  conservation 
de  nos  races  pures  tout  en  assurant  l'obtention 
de  chevaux  de  qualités  et  de  modèles  adapti^s  à 
des  besoins  variés.  Il  est  trop  tard  aujourd'hui 
pour  qu'on  puisse  pratiquer  la  méthode  d'une 
façon  suivie;  toutefois,  avec  des  juments  bien 
choisies  et  des  étalons  appropriés,  on  réduira  le 
nombre  des  suiets  mal  réussis,  un  des  écueils 
de  1.1  proiluction  du  clievnl  fin. 

Le  milieu  d'élevage  est  aussi  à  considérer,  car 
il  imprime  sa  marque  à  tous  les  êtres  vivants, 
et  il  restera  toujours  un  grand  facteur  de  succès 
ou  d'échec.  Le  demi-sang  devra  être  élevé  seu- 
lement dans  les  contrées  susceptibles  de  lui 
faire  acquéiir  l'ampleur  des  formes  et  le  volume 
du  squelette  nécessaires  à  un  cheval  vigoureux. 
Ces  contrées  sont  les  pays  d'herbages  non  hu- 
mides, à  sous-sol  ca'caire  où  les  chevaux  peu- 
vent être  laissés  en  bbeité  en  toute  saison  pen- 
dant la  durée  de  l'élevage  proprement  dit.  Ainsi 
se  trouvent  alliées  les  nécessités  d'un  élevage 
économique  et  celles  d'une  production  ration- 
nelle. Partout  ailleurs,  l'obtention  d'un  cheval 
de  demi-sang  réussi  n'est  que  le  résultat  heu- 
reux d'une  coûteuse  fantaisie.  Ces  cas  particu- 
liers ne  sauraient  êire  donnés  en  exemple  ni 
recevoir  d'encouragements. 

On  compare  volontiers,  quant  à  leur  utilisa- 
tion et  leur  rendement  dynamique,  les  machines 
vivantes  aux  machines  brutes;  la  comparaison 
n'est  pas  moins  instructive  quand  on  prend 
comme  termes  l'adaptation  utilitaire  et  le  per- 
fectionnement économique.  La  machine  indus- 
trielle est  sans  cesse  perfectionnée  afin  de  mieux 
convenir  à  des  fabrications  nouvelles  ou  de  se 
prêtera  des  transformations  rendues  nécessaire 
par  la  concurrence  et  le  progrès.  La  machine 
vivante  est  soumise  aux  mêmes  lois.  La  faculté 
d'adaptation  est  une  qualité  qui  lui  est  indispen- 
s-ible;  les  races  domestiques  y  sont  soumises 
impérieusement,  car  entre  elles  la  concurrence 
est  rude  et  exige  souvent  des  modifications  ra- 
pides. L'éleveur  de  demi-sang  qui  ne  se  rendrait 
pas  compte  de  cette  nécessité  risquerait  bien 
de  perdre  tout  le  profit  de  son  labeur  antérieur. 

En  résumé,  il  semble  bien  que  l'on  doive  voir 
l'avenir  de  la  production  du  demi-sang  sous  le 
jour  suivant  :  le  nombre  des  demi-sang  sera  di- 
minué; des  régions  qui  se  livrent  à  cet  élevage 
l'abandonneront  pour  celui  du  cheval  de  trait  ou 
du  bétail.  Pour  garder  quelques  débouchés,  la 


324 


GAZOGÈNE  POUR  MOTEURS  AGRICOLES 


qualité  sera  relevée,  car  les  médiocrités  n'auront 
plus  de  place,  la  production  limitée  devant 
s'adapter  impérieusement  à  des  besoins  précis 
et  également  limités.  L'élevage  devra  se  hausser 
à  un  niveau  tel  que  les  déchets  soient  réduiis  au 
minimum,  cela  ne  réus>ira  que  dans  quelques 
contrées  favorisées  et  entre  les  mains  d'éleveurs 
habiles  doués  d'un  grand  sens  pratique.  Un 
choix  très  attentif  des  géniteurs  et  un  élevage 
rationu'l  des  jeunes  sont  les  moyens  qui  aide- 
ront à  obtenir  ce  résultat. 


Enfin,  et  pour  terminer,  on  peut  dire  que  ce 
qui  montre  bien  que  l'élevage  du  demi-sang  se 
heurte  à  de  grosses  difficullés  économiques,  c'est 
la  nécessité  que  reconnaissent  ses  partisans  les 
plus  éclairés  de  recevoir  des  encouragemenls. 
Ceux-ci  lui  viendront  sans  doute  des  Sociétés 
hippiques  et  des  courses;  aussi  des  Remontes 
qui  devront  payer  des  prix  rémunéraleur?;  mais 
il  ne  restera  prospère  qu'à  la  condition  qu'ils  ne 
lui  manquent  point. 

P.  Dechambbe. 


GAZOGENE  POUR  MOTEURS  AGRICOLES 


Au  sujet  du  gazogène  de  M.  Henri  Hernu 
(44,  avenue  Jacqueminot,  à  Meudon,  Seine- 


Fig.  68.  —  Coupe^verticalejdu' gazogène  Hernu. 


et'Oise),  nous  donnons  les  délails  ci-après 
complétant  les  Indications  générales  qui  ont 
été  exposées  par  -M.  Ringelmann  dans  le 
n"  du  8  avril,  page  262. 


Dans  les    gazogènes    ordinaires  (1),    on 
fournil    la  vapeur  deau   au    foyer    de    di- 
verses  façons   : 

En  plaçant  le  va- 
porisateur au-des- 
sus du  feu  (type  à 
foyer  réfractaire)  ; 

En  entourant  le 
foyer  d'une  double 
enveloppe  conte- 
nant de  l'eau  (type 
à  foyer  métallique, 
garni  ou  non  de 
matières  réfractai- 
res)  ; 

Enfin,  en  adop- 
tant simultané- 
ment les  deux  pro- 
c  édés  ci  -dessus 
avec  un  vaporisa- 
teur placé  à  la  base 
et  un  autre  au-des- 
sus du  foyer. 

Aucun  de  ces  dis- 
positifs ne  peut  as- 
surer une  composi- 
tion sensiblement 
constante  du  gaz 
pour  des  débits  très 
variables  ,  comme 
ceux  qu'exigent  les 
moteurs  de  véhi- 
cules et  de  trac- 
leurs. 

Dans  un  app:ireil 
bien  établi,  tel  que 
celui  de  M.  Hernu, 
on  peut  considérer 
le  foyer  comme  di- 
visé en  deux  par- 
ties dans  le  sens 
de  la^hauteur;  la  portion  inférieure  /(fi);.68) 

[i]  Viiir  :  Moteurs  Iher/iiqucs  et  ga-  d'éclairage 
applicables  à  l'Aqricultare;  Librairie  agricole  de  la 
.Maison  Rustique,  26,  rue  Jacob,  Paris. 


GAZOGÈNE  f  LIR  MOTEURS  AGRICOLES 


325 


est  la  zone  de  réaction  de  l'oxygène  et  de  la 
vapeur  d'eau  sur  le  carbone;  dans  la  zont  su- 
périeure /'  se  produit  la  distillation  partielle 
du  charbon  frais. 

La  zone  de  base  /"  doit  donc  pouvoir 
absorber  la  presque  totalité  de  l'oxygène 
admis  au  foyer  en  marche  normale,  la  partie 
supérieure  /'  ne  devant  sa  combustion  lente 
qu'à  la  faible  quantité  d'oxygène  échappé  à 
la  première  réaction. 

Lorsque  l'appel  de  gaz  devient  momenta- 
nément plus  important,  la  vitesse  de  pas- 
sage de  l'air  à  travers  la  partie  inférieure  /' 
du  foyer  ne  permet  plus  une  réaction  com- 
plète et  l'excès  d'oxygène  libre  atteint  la 
partie  supérieure  /'  dont  il  élève  aussitôt  la 
température  en  en  activant  la  combustion. 
C'est  donc  dans  la  partie  médiane  et  supé- 
rieure du  foyer  que  la  température  varie 
pour  des  fluctuations  dans  la  production  du 
gaz,  alors  que  la  zone  de  base  reste  à  peu 
près  invariable.  Pour  assurer  au  gaz  une 
composition  constante,  il  suffit  que  la  quan- 
tité de  vapeur  d'eau  arrivant  à  la  base  du 
foyer  reste  proportionnelle  au  volume  de 
gaz  à  produire. 

Le  gazogène  comporte  un  foyer  dont  la 
partie  inférieure  A  (fig.  68),  est  garnie  de 
matériaux  réfractaires  B  reposant  sur  une 
couronne  C  formant,  au  besoin,  vaporisateur 
instantané  au  moment  de  l'allumage.  La 
partie  A,  B,  C  constitue  ce  que  l'on  peul 
appeler  le  creuset  de  réaction. 

La  partie  supérieure  D  ((ig.  68)  constitue 
le  vaporisateur  entourant  et  formant  en 
même  temps  voûte  au-dessus  du  foyer  /'. 

Le  vaporisateur  D  a!  (Og.  68),  qui  entoure 
le  foyer  dans  la  zone  supérieure  de  distilla- 
lion,  fait  varier  la  vaporisation  de  l'eau  en 
raison  de  la  température  de  cette  zone,  tem- 
pérature qui  est  directement  fonction  des 
variations  de  volume  du  gaz  produit;  ce  va- 
porisateur récupère  une  portion  des  calories 
entraînées  par  le  gaz  et  contribue,  dans  le 
même  sens  que  la  partie  enveloppante,  à 
faire  varier  rapidement  la  vaporisation  de 
l'eau,  et  la  vapeur  ainsi  formée  maintient 
une  température  à  peu  près  constante  à  la 
base  f  du  foyer.  Cette  vapeur  passe,  par  la 
tubulure  latérale  E  (fig.  68),  dans  un  canal  F 
débouchant  à  l'air  libre  par  son  extrémité 
opposée  G,  et  dont  la  section  d'ouverture 
peut  être  réglée  par  une  vanne  H.  Le  ca- 
nal A' porte,  en  son  milieu,  un  conduit  cir- 
culaire /  qui  le  met  en  communication  avec 
des  canaux  rayonnants  J  pratiqués  dans  les 
bras  d'une  corbeille  porte-grille  A'  qui  est 
portée  par  un   axe  L  dont  la   hauteur    est 


réglée,  de  l'extérieur,  par  une  tige  filetée  M 
agissant  sur  un  levier  permettant  de  pro- 
voquer le  déplacement  vertical  de  la  cor- 
beille K. 

Une  semelle  A'  (tîg.  68),  fixée  à  la  partie 
inférieure  de  la  corbeille  constitue  une  sou- 
pape dont  le  siège  est  l'extrémité  supérieure 
du  conduit  1.  Cette  disposition,  qui  permet  de 
saturer  de  vapeur  l'air  admis  au  loyer,  par 
suite  de  l'arrivée  en  sens  inverse  de  l'air  et 
de  la  vapeur  avant  leur  pasfage  à  la  grille, 
assure  le  maintien  uniforme  de  la  tempéra- 


I-'ig.   69 


—  Coupe  verticnle  de  l'épurateur- 
refroidisseur. 


ture  à  la  base  /'du  foyer  afin  de  produire  un 
gHZ  de  composition  constante. 

Suivant  le  réglage  en  hauteur  de  la  se- 
melle TV  (fig.  68)  au-dessus  du  conduit/,  l'air 
saturé  de  vapeur  d'eau  peut,  suivant  l'allure 
du  feu,  être  dirigé  vers  la  périphérie  de  la 
grille,  lorsque  la  semelle  A'  repose  sur  le 
conduit  1,  ou  sur  toute  la  surface  de  la  grille. 

Pour  éviter  que  le  charbon  ne  puisse 
s'échapper  de  la  grille,  par  suite  des  Irépida- 
tions  du  véhicule,  une  couronne  0  (fig.  68), 
entoure  la  corbeille  porte-grille  et  peut  être 
amenée  dans  la  position  indiquée  en  poin- 
tillé au  moyen  d'un  levier  extérieur  P  h. 

La  trémie  de  chargement  /  (tlg.  68j  com- 
porte un  plateau  Q  formant  l'obturateur  pro- 
prement dit  et  porté  par  un  faux  plateau  R 
solidaire  de  la   tige  de  commande  S  à  ma- 


326 


l,A  DK6ÉNÉRESCKNCE  DE  LA  POMME  DE  TERRE 


netle  m.  La  pression  de  fermeture  du  pla- 
teau Q  est  obtenue  par  un  ressort  central  T 
qui  réagit  par  la  lige  6'  pour  assurer  la  fer- 
meture du  couvercle  supérieur  U  de  la 
trémie  de  cliargement  <,  laquelle  laisse 
tomber  le  combustible  dans  la  cloche  n. 

Pour  la  mise  en  route,  un  petit  ventilateur, 
tourné  avec  une  manivelle,  envoie  de  l'air 
par  le  conduit  G  (lig.  68),  et  les  produits  de 
la  combustion  s'échappent  par  la  cheminée  e 
que  le  robinet  r  met  en  communication  avec 
le  foyer  f  f  du  gazogène.  Après  5  ou  6  mi- 
nutes, on  tourne  le  robinet  r  assurant  la 
communication  du  gazogène  avec  l'èpura- 
teur  rel'roidisseur  représenté  en  A ,  et  l'on 
fait  tourner  le  moteur  pendant  une  ou  deux 
minutes,  temps  suffisant  pour  obtenir  le  ré- 
gime normal  de  fonctionnement  du  gazo- 
gène. 

La  coupe  verticale  de  l'épurateur-refroi- 
disseur,  de  très  peliles  dimensions,  est 
donnée  par  la  figure  69.  En  principe,  le  gaz 
est  lavé  et  refroidi  en  traversant,  avec  de 
l'eau,  une  série  de  disques  perforés  animés 
d'un  mouvement  de  rotation,  projetant  vers 
la  périphérie,  sous  l'action  de  la  force  cen- 
trifuge, l'eau  ayant,  servi  au  lavage  ainsi  que 
les  matières  solides  entraînées  par  le  gaz. 

Le  gaz,  aspiré  au  gazogène  par  le  moteur, 
arrive  suivant  a  (fig.  00)  par  la  tubulure  .4  /f, 
au  centre  d'une  turbine  B;  de  l'eau  est 
amenée  par  le  tuyau  /.  La  turbine  Z?,  à  ai- 
lettes D  présente  une  gorge  C  destinée  à  ré- 
partir uniformément  l'eau  suivant  un  voile 


circulaire  qui  est  brisé  par  les  ailettes  U  ;  ce 
dispositif  assure  un  brassage  énergie;  ue  du 
gaz  avec  une  petite  quantité  d'eau  entraînant 
les  impuretés  qui  tombent  dans  la  bAclie  6". 

Après  avoirconlourné  la  turbine  tf  (fig.69), 
le  gaz  passe  par  une  ouverture  centrale  F  et 
rencontre  une  série  de  disques  ajourés  G. 
Un  de  ces  disques  forme  une  cuvette  J  enve- 
loppant les  autres  de  telle  sorte  que  le  gaz, 
qui  a  une  tendance  à  suivre  le  chemin  le 
plus  court  pour  passer  par  l'ouverture  A', 
traverse  tous  les  disques  alors  que  les  ma- 
tières en  suspension  sont  projetées,  par  la 
force  centrifuge,  et  se  réunissent  dans  la 
bâche  A',  dont  le  trop  plein  est  en  i. 

Tous  les  disques  {B,  G,  J,  L,  fig.  69)  sont 
calés  sur  le  même  arbre  horizontal  entraîné 
par  une  courroie  passant  sur  la  poulie  n. 

Lorsqu'il  a  traversé  les  disques,  le  gaz 
passe  dans  une  dernière  turbine  L  (fig.  69) 
qui  achève  de  l'essorer  complètement  avant 
qu'il  sorte  par  le  tuyau  de  départ  s  relié  à 
l'aspiration  du  moteur. 

Une  petite  pompe,  actionnée  par  le  moteur, 
prend  l'eau  dans  la  bâche  b  b'  (fig.  69)  pour 
la  refouler  dans  le  tuyau  t. 

L'ensemble  du  gazogène,  de  l'épurateur- 
refroidisseur,  du  ventilateur  à  manivelle 
pour  la  mise  en  route,  pouvant  se  placer  sur 
le  marchepied  d'un  caniion  automobile  ordi- 
naire, peut  donc  trouver  f.icilement  la  place 
voulue  sur  un  appareil  de  culture  méca- 
nique. 

R.  Dessaisaix. 


LA  DÉGÉNÉRESCENCE  DE  LA  POMME  DE  TERRE 


Des  principales  formes  de  dégénérescence. 

La  Filositf'.  —  Signalée  pour  la  première 
fois  par  Prillieux,  la  filosité  a  été  étudiée 
depuis  lors  par  divers  auteurs,  dont  Dela- 
croix, qui  en  dotme  une  bonne  description. 
Les  yeux  ont  une  tendance  à  fournir  des 
pousses  grêles,  qui  évoluent  en  filaments 
pâles,  lesquels  atteignent  2  à  3  centimètres 
de  longueur.  De  petits  tubercules  secon- 
daires peuvent  parfois  apparaître  sur  le 
germe,  à  la  base  des  écailles.  Lorsque  des 
tiges  aériennes  sont  constituées,  ce  qui  est 
relativement  rare,  elles  restent  grêles,  souf- 
freteuses, elles  se  dessèchent  sans  avoir  émis 
de  tubercules  ou  après  en  avoir  formé  en 
petit  nombre  et  de  dimensions  réduites. 
Quand  le  pied  acquiert  un  plus  grand  déve- 

({)  Voir  te  numéro  du  IS  avril,  page  275. 


loppement,  il  prend  parfois  le  faciès  de 
frisolée. 

La  Pilosité  a  été  attribuée  à  diverses 
causes.  Sorauer  incrimine  la  sécheresse,  qui 
peut,  dans  certains  cas,  déterminer  une 
maturation  précoce  des  tubercules. 

Pour  Parisot  :  «  La  filosité  et  l'évolution 
anormale  des  tubercules  de  pommes  de  terre 
résultent  souvent  d'un  excès  de  gaz  carbo- 
nique dans  l'air.  » 

Delacroix  considère  que  la  cause  de  cette 
infection  est  «  la  déchéance  organique,  l'état 
d'infériorité  vitale  qui  atteint  certaines  va- 
riétés déjà  anciennes  ou  mal  adaptées  au 
milieu  où  on  les  cultive  et  qui  tend  â  les  faire 
progressivement  disparaître  ». 

Celle  dégénérescence  serait  due  à  l'abus 
de  la  multiplication  asexuée  et  à  l'action 
continue  de  certaines  conditions  défavorables 


LA  DÉGÉNÉRESCENCE  DE  LA  POMME  DE  TERRE 


327 


du  milieu,  «  le  tubercule  mal  muni  de  ré- 
serves par  suite  de  la  végétation  défectueuse 
de  la  plante  mère,  incapable  peut-être  d'éla- 
borer le'<  diastases  destinées  à  une  conve- 
nable utilisation  de  ces  réserves,  végète 
misérablement  et  devient  incapable  de  per- 
pétuer l'espèce  ».  Delacroix  avait,  on  le  voit, 
pressenti  les  troubles  enzymatiques  que 
Taylor  a  récemment  révélés  chez  les  pommes 
de  terre  atteintes  de  filoï-ité. 

En  effet,  d'après  ce  dernier  auteur,  la  filo- 
sité  est  accompagnée  :  1°  d'un  arrêt  fonc- 
tionnel plus  ou  moins  complet  du  système 
vasculaire  ;  2°  d'une  production  insuflisante 
de  diastases,  qui  ne  permettrait  pas  la  trans- 
formation de  la  totalité  de  l'amidon,  de  telle 
sorte  que  l'œil  émettrait  un  germe  affamé. 

Il  y  aurait  une  corrélation  fréquente  entre 
la  surface  lisse,  qu'on  a  clierché  à  obtenir 
dans  la  plupart  des  variétés  récentes,  et  ces 
caractères  pathologiques  internes.  Au  con- 
traire, les  pomm?s  de  terre  à  yeux  enfoncés 
devraient  leur  plus  grande  vigueur  et  leur 
supériorité  au  point  de  vue  de  la  production, 
à  leur  richesse  relative  en  diastases. 

En  faveur  de  la  théorie  de  Taylor,  on  peut 
citer  (d'après  Malpeaux)  : 

1°  La  rapide  disparition  de  races  anglaises 
récentes,  telles  que  Edouard  VII,  Fin-de- 
Siècle,  Sn'  John  Llevenyn  ; 

2°  Le  maintien  de  variétés  déjà  anciennes, 
dont  les  tubercules  ronds  porten.t  des  yeux 
plus  ou  moins  profonds.  Chave,  qui  a  plus 
d'un  siècle  d'existence;  Jeuxey  ou  Vosgienne 
(1855);  Jaune  ronde  hâtive  (1851),  etc. 

Par  contre,  la  thèse  de  Taylor  se  heurle 
aux  objections  que  peuvent  lui  susciter  les 
exceptions  suivantes  : 

Bien  qu'à  tubercules  lisses,  la  Saucisse,  la 
Hollande  résisteraient  à  la  dégénérescence. 

Le  Chardon,  qui  fut  lonj^temps  considéré 
comme  une  des  meilleures  variétés  à  grands 
rendements,  a  disparu  malgré  ses  yeux  très 
profonds,  moins  peut-être  toutefois  par  suite 
d'usure  que  grâce  à  Taccentuation  de  ce 
caractère  dont  l'exagération  devient  un 
défaut  (Malpeaux). 

Les  conclusions  de  Taylor  montrent,  en 
tous  cas,  quel  est  le  déséquilibre  physiolo- 
gique qu'on  atteint  en  poursuivant  l'obtention 
de  certaines  qualités  morphologiques  ou 
gustatives.  11  est  vraisemblable  que  c'est  à 
cette  cause  qu'il  convient  de  rapporter  un 
grand  nombre  des  cas  de  dégénérescence  qui 
ont  été  attribués  à  la  sénilitié. 

Plantes  à  tubercules  aériens.  —  Il  n'est  pas 
rare  de  voir  de  petits  tubercules  verts 
apparaître  à  la  base  de  la  tige.  Dans  ces  con- 


ditions, les  tubercules  souterrains  sont  en 
général  très  réduits,  sinon  nu  point  de 
vue  du  nombre,  tout  au  moins  pour  le  vo- 
luuie.  C'est  ainsi  qu'Aumiol  a  attiré  notre 
aiiention  sur  les  nombreux  luliercules 
aériens  que  portaient  des  plantes  destoloni- 
sées  en  compensation  des  tubercules  souter- 
rains supprimés.  Perret  a,  lui  aussi,  observé 
cette  affection  dans  la  Loire.  Il  semble  que 
les  tubercules  qui  se  constituent  au-dessus 
du  sol  soient  destinés  à  compenser  l'insuffi- 
sance de  ceux  qui  se  forment  sous  terre. 
Malheureusement,  ils  sont  inutilisables  pour 
l'agriculteur,  qui  n'obtient  ainsi  qu'une  mi- 
sérable récolle. 

En  réalilé,  ainsi  que  l'indique  Quanjer,  ces 
anomalies  sont  souvent  dues  à  des  parasites 
de  la  base  de  la  plante,  tels  que  ÏHypochnus 
Solani  dont  l'aspect  rappelle  celui  du  Rhi- 
zoctone  de  la  luzerne,  bien  qu'il  appartienne 
à  un  tout  autre  groupe  qw;  le  Rhizoclonia 
violficea,  qui  détermine  cette  dernière  ma- 
ladie ou  encore  telles  que  certaines  bactéries 
qui  attaquent  le  collet. 

Plantes  à  petits  luliercules  pres(jue  appliqués 
mr  la  tigf  souterraine.  —  Perret  signale  une 
forme  dans  laquelle  les  plantes  n  ont  pour 
ainsi  dire  pas  de  stolons,  si  bien  que  leurs 
liibercules,  d'ailleurs  petits  et  difformes, 
sont  presque  portés  directement  par  la  tige 
souterraine  autour  de  laquelle  ils  paraissent 
agglomérés.  On  verra  plus  loin  que  c'est  un 
des  caractères  qui  accompagnent  l'enroule- 
menl  des  feuilles.  11  se  peut  que  la  forme 
observée  par  Perret  corresponde  à  des  cas 
où  cette  maladie  sévit  sans  déterminer  de 
modifications  très  accentuées  du  feuillage. 

Mosaïque  de  la  pomme  de  terre.  —  Les 
feuilles,  surtout  les  supérieures,  présentent 
par  place  des  taches  dont  la  forme  (surfaces 
presque  punctiformes,  allongées,  circulaires 
ou  à  contours  irréguliers)  est  des  plus  va- 
riables et  qui  offrent  toute  une  gamme  de 
teintes  comprises  entre  le  vert  clair  et  le  jaune 
le  plus  franc.  On  conçoit  que  ces  aires  soient 
d'autant  mieux  délimitées  que  le  contraste 
entre  leur  couleur  et  celle  du  reste  du  limbe 
est  plus  frappant.  L'opposition  de  teinte  qui 
existe  entre  les  surfaces  ainsi  décolorées  et 
celles  demeurées  vertes  détermine  l'aspect 
marbré  ou  mosaïque  qui  a  valu  son  nom  à  la 
maladie. 

Mais,  parfois  à  ces  modifications  s'en  ajou- 
tent de  nouvelles  :  raccourcissement  de  la 
nervure  médiane,  laquelle  se  recourbe  sur- 
tout vers  la  base,  Jortes  ondulations  du  bord 
de  la  feuille.  Ces  phénomènes  affectent  sur- 
tout les  parties  supérieures  de  la  tige.  Les 


328 


LA  DÉGÉNKRESCENCK  DE  LA  POMME  DE  TERRE 


plantes  ressemblent  au  Chou  de  Milan  et 
prennent  l'aspect  de  la  frisolée  [Krausel- 
kranheil  des  Allemands,  Curhj  leaf  des  An- 
glais). 

Un  stade  de  déformations  plus  accentué 
consiste  en  un  rabou^rissement  végétatif 
[Curly  dwarf  disease  des  Anglo-Saxons). 

Il  est  vraisemblable  que  des  cau'ies  diverses 
peuvent  déterminer  des  aspects  de  frisolée. 
Mais,  d'après  Quanjer,  l'afleclion  qui  porte 
généralement  ce  nom-là  n'est  pas  autre  chose 
qu'une  forme  assez  accentuée  de  la  Mosaïque. 
Ce  dernier  terme,  qui  est  applicable  aux 
divers  stades  de  la  maladie,  doit  être  substitué 
au  premier. 

La  description  qui  précède  et  la  plupart 
des  renseignements  qui  suivent  sont  em- 
pruntés au  mémoire  de  Quanjer  et  au  rap- 
port :  «  Investigation  on  the  Mosaic  disease 
of  the  Irish  Potato  »,  publié  dans  le  Journal 
Agriculture  of  flesrarch,  Washington  (sep- 
tember  15,  1919). 

La  Mosaïifue  se  propage  par  les  tubercules, 
mais  non  par  la  graine. 

Pour  des  raisons  qui  seront  exposées  plus 
loin,  la  maladie  parait  être  contagieuse. 

D'après  les  données  actuelles  fournies  par 
Âllard,  Quanjer,  etc.,  la  Mosaïque  est  trans- 
missible  : 

1°  De  la  pomme  de  terre  à  la  tomate  et  vice 
versa  ; 
2°  IJu  tabac  à  la  tomate  et  inversement. 
Par  contre,  l'infection  directe  de  la  pomme 
de  terre  au  tabac  et  vice  versa  n'a  jamais 
réussi. 

Somme  toute,  celte  maladie  de  la  pomme 
de  terre  fait  partie  du  grand  groupe  des  Mo- 
saïques, dont  le  type  le  plus  connu  est  celle 
du  Tabac  et  qui  comprend,  en  outre,  les  ma- 
ladies du  même  ordre,  dont  sont  affectées  les 
Malvacées,la  Betterave,  laCHnneà  sucre, etc. 
Le  caractère  infectieux  de  ces  affections  pa- 
raît indéniable,  mais  l'agent  qui  les  déter- 
mine nous  est  absolument  inconnu. 

L'Enroulement  des  feuilles  ou  Leptonécrose 
de  la  pomme  déterre. —  Les  symptômes  de  la 
maladie  ne  se  manifestent  pas  lors  de  la  le- 
vée des  plantes,  ni  tant  qu'elles  ne  se  nour- 
rissent guère  qu'aux  dépens  des  réserves 
des  tubercules.  Ce  n'est  qu'environ  un  mois 
après  la  levée,  c'est-à-dire  alors  que  les 
jeunes  tubercules  se  nouent  à  l'exlrémilé  de 
stolons  et  que  les  produits  de  l'assiuiilation 
chlorophyllienne  augmentent  en  importance 
que  les  symptômes  de  la  maladie  apparaissent 
sur  certains  plants. 

Le  plus  constant  des  caractères  est  l'enrou- 
lement des  feuilles  inférieures.  Le  limbe  de 


ces  dernières  s'épaissit,  se  décolore  à  partir 
du  sommet  et  prend  la  forme  d'une  gout- 
tière à  concavité  orientée  vers  le  haut.  Des 
teintes  particulières  apparaissent  parfois  : 
zone  rouge  ou  violette  en  bordure  de  taches 
claires,  coloration  bleuâtre  à  la  face  infé- 
rieure du  limbe  enroulé.  Les  folioles  ont  sou- 
vent un  reflet  métallique  et  produisent  un 
bruit  caractéristique  lorsqu'on  les  touche. 

Les  plantes  malades  ne  croissent  plus 
guère;  les  extrémités  supérieures  des  tiges 
restent  courtes.  Les  bourgeons  ont  une  ap- 
parence saine;  mais  les  pousses  qui  en  pro- 
viennent s'allongent  peu  et  deviennent  ulté- 
rieurement malades. 

L'aspect  du  végétal  varie  suivant  les  varié- 
tés. Dans  certaines,  les  feuilles  supérieures 
ont  une  tendance  à  se  dresser,  donnant  ainsi 
à  la  plante  un  port  érigé  ou  buissonnant. 

Dans  tous  les  cas,  les  stolons  sont  courts, 
si  bien  que  les  tubercules  toujcmrs  anormale- 
ment petits,  qu'ils  portent,  sont  très  rappro- 
chés de  la  base  de  la  plante,  au  pied  de  la- 
quelle ils  paraissent  parfois  directement 
attachés.  Si  les  tubercules  sont  peu  volu- 
mineux, leur  apparence  est  cependant  saine. 

D'après  Quanjer,  les  faisceaux  libériens 
des  plantes  atteintes  d'  «  enroulement  »  pré- 
sentent, par  place  tout  au  moins,  des  ano- 
malies tout  à  fait  caractéristiques.  Les  parois 
des  tubes  criblés  se  renflent  et  annihilent 
progressivement  la  lumière  de  ces  éléments; 
incolores  au  début,  ces  membranes  cellulaires 
brunissent  ensuite.  Sous  l'action  de  la  phlo- 
roglucine  et  de  l'acide  chlorydrique,  les  pa- 
rois, ainsi  modifiées,  offrent  les  réactions  de 
la  lignine.  C'est  dans  les  faisceaux  libéroli- 
gneux.qui  touchent  au  sclérenchyme,  que  la 
nécrose  est  la  mieux  marquée.  Celte  dernière 
se  manifeste  depuis  les  grosses  nervures  fo- 
liaires jusqu'à  la  jonction  de  ia  tige  et  du  tu- 
bercule mère.  On  ne  l'observe  pas  dans  les 
nervures  fines,  les  stolons,  les  tubercules  et 
les  racines. 

La  maladie  serait  de  nature  infectieuse  et 
se  transmettrait  par  l'intermédiaire  des  tu- 
bercules. 

On  conçoit  qu'une  réduction  apportée  à 
l'activité  d'appareils  aussi  importants  que  les 
tubes  criblés  puisse  avoir  des  conséquences 
importantes  sur  la  vie  de  la  plante.  Aussi  est- 
il  compréhensible  que  les  tiges  ne  croissent 
plus  guère  et  ne  produisent  que  de  petits  tu- 
bercules, ou  bien  qu'elles  restent  stériles. 
Les  altérations  de  teinte  et  l'enroulement  des 
feuilles  doivent  être  la  conséquence  de  l'obs- 
truction des  tubes  criblés. 
Selon  Perret,  la  nécrose  plus  ou  moins 


IMPOKTANCE  DE  LA  PKODUCTION  FOURIUGÈRE 


329 


complète  du  liber  explique  fort  bien  pour- 
quoi les  plantes  atteintes  d'enroulement 
prennent  l'aspect  de  végétaux  insuffisam- 
ment nourris.  On  comprend  aussi  comment 
il  se  fait  que  chez  des  pommes  de  terre  si- 
tuées en  sols  profonds,  bien  fumés,  les  dégâts 
déterminés  par  la  maladie  en  question  soient 
plus  faiblesi^iie  chez  celles  où  les  effets  d'une 
mauvaise  «Timentalion  viennent  s'ajouter 
aux  troubles  nutritifs  qu'occasionne  l'altéra- 
tion libérienne. 

Ernst  F.  Arlsxtiawager  conteste  les  conclu- 
sions de  Quanjer  au  point  de  vue  des  rela- 
tions qui  existeraient  entre  l'enroulement  des 
feuilles  et  la  nécrose  du  liber. 

Les  maladies  de  l'Enroulement  et  de  la 
Mosaïque  présentent  de  grandes  analogies. 
L'une  et  l'autre  sont  difficiles  à  distinguer 
dans  l'année  qui  suit  l'infection.  Chez  cer- 
taines variétés,  l'Enroulement  se  manifeste 
dès  cette  époque  dans  les  feuilles  supérieures 
(stade  primaire)  Les  plantes  issues  des  tu- 
bercules provenant  de  pieds  chez  lesquels 
ces  cartel  ères  ont  pu  être  observés,  manifes- 
tent une  forme  beaucoup  plus  accentuée 
(stade  secondaire)  qui  permet  de  diagnosti- 
quer la  maladie.  Dans  le  cas  de  la  Mosaïque, 
l'évolution  est  souvent  encore  plus  lente,  do 
telle  porte  que  ce  n'est  souvent  que  lors  de  la 
troisième  année  que  les  symptômes  sont  net- 
tement accusés. 

Pour  prouver  que  l'Enroulement  aussi  bien 
que  la  Mosaïque  sont  des  maladies  conta- 
gieuses, il  suffit  de  grefTer  des  scions  malades 
sur  des  pieds  sains.  Par  la  même  méthode,  il 
a  pu  être  établi  que  les  diverses  sortes  de 
Mosaïque  qui  varient  suivant  les  sortes  de 
pommes  de  terre,  ne  sont  que  de  multiples 
manifestations  de  la  même  affection. 

Dans  le  champ,  l'infection  provient  géné- 


ralement de  plantes  voisines  (Oortwyn  Bot- 
jes,  1916). Dans  la  plupart  des  cas  elle  s  effectue 
soit  par  les  racines  en  contoct,  soit  à  travers 
une  couche  du  sol,  qui  ne  dépasse  pas  habi- 
tuellement deux  mètres.  Ces  faits  ont  été 
rigoureusement  établis  par  les  expériences 
de  Oortwyn  Botjes  et  de  Quanjer. 

On  peut  se  demander  si  l'élément  conta- 
gieux p.  ut  vivre  en  saprophyte  dan>^  le  sol 
depuis  le  moment  où  il  y  a  été  déposé  par 
des  planlei  malades  jusqu'à  celui  où  une 
nouvelle  culture  est  effectuée.  En  réalité,  il 
semble  qu'il  ne  puisse  se  maintenir  que  dans 
des  tubercules  qui  subsistent  dans  la  terre 
après  la  récolte.  Si  la  protondeur  à  laquelle 
ces  derniers  sont  placés  est  suffis.<nte,  et  si 
l'hiver  n'est  pas  Irop  rigoureux,  ils  survivent 
à  la  mauvaise  saison  et  donnent  au  prin- 
temps, non  des  tiges  aériennes,  mais  de  sim- 
ples stolons  qui  fournissent  des  lub^rcules. 

Les  expériences  de  Oortwyn  Boijes  prou- 
vent, que  lorsqu'il  s'écoule  un  ou  deux  ans 
entre  deux  cultures  successives  de  pommes 
de  terre,  la  seconde  ne  peut  pas  être  infectée 
par  la  première. 

Dans  quelques  cas,  d'ailleurs  assez  rares, 
ces  maladies  se  seraient  manifestées  sans  que 
l'on  puisse  en  allribuer  l'apparition  à  la  cul- 
ture antérieure  ou  aux  plantes  voisines. 
Dans  ces  conditions,  on  peut  se  demander 
si  certains  insectes  n'ont  pas  été  les  agents 
de  transmission.  En  tous  cas,  b  s  Américains 
paraissent  avoir  établi  que  les  pucerons  vé- 
hiculeraierit  le  germe  de  la  Mosaïque  delà 
pomme  de  terre  aussi  bien  que  celui  de  la 
Mosaïque  du  tabac. 

Etienne  Foex, 

Directeur  de  la  Slation  de  Pathologie  végétale 
de  Paris. 

(A  suivie.) 


IMPORTANCE  DE  LA  PRODUCTION  FOURRAGÈRE 


La  diminution  de  notre  production  de  blé 
préoccupe  en  ce  moment,  d'une  façon  fort 
vive,  les  pouvoirs  publics.  Elle  est  attribuée 
à  celle  de  la  surface  ensemencée  ,  mais  elle 
ne  s'explique  pas  par  cet  uni<^ue  motif. 
Car,  tanilis  que  notre  récolte  est  tombée  de 
90  millions  de  quinlaux  en  1914  à  'il  mil- 
lions en  1920.  soit  une  diminution  de  moitié 
en  chiffres  ronds,  le  fléchissement  des  em- 
blavemenls  n'a  été  que  d'un  tiers  environ, 
passant  de  6  500  000  hectares  en  1913-1914  à 
4  601  000  hectaies  en  1919-1920 

Il  Y  a  donc  non  seulement  diminution  de  la 


récolte  totale,  mais  aussi  du  rendement  à 
l'hectare.  Celte  diminution  du  rendement 
s'explique  par  le  fait  que  les  terres  ont  été 
mal  cultivées  pour  des  causes  résultant  de 
la  guerre  et  qui  se  font  encore  sentir  :  crise 
de  main-d'œuvre  et  insuffisance  d'eutirais. 

Cependant,  en  réalité,  les  enivrais  i  hi- 
miques  ne  manquent  pas.  Les  cultivaieurs 
ont  surtout  besoin  de  moyens  de  trnnsport; 
on  peut  espérer  qu'ils  pourront  se  les  pro- 
curer plus  facilement,  le  ministre  des 
Travaux  publics  ayant  décidé  que  les  engrais 
bénéficieraient  d'un  droit  de  priorité.  Mais 


330 


ACADÉMIE  D'AUUICULTUUE  DE  FKAXCE 


les  engrais  liiimiques  pcroi«Uent  difticile- 
ment,  à  eux  seuls,  d'obtenir  des  récoltes 
abondantes  et  rémunératrices;  les  engrais  de 
ferme  sont  non  moins  indispensables.  Le 
retour  aune  production  normale  de  blé  est 
donc  intimement  lié  ii  la  reconstitution  de 
notre  cheptel,  qui  demande  nécessairemeûi 
plusieurs  années  et  qui  est  dans  une  étroite 
dépendance  du  développement  de  nos  res- 
sources fourragères.  Loin  de  se  faire  con- 
currence, lex  tension  descullures  fourragères 
marche  de  pair  avec  celle  des  cultures  ali- 
mentaires. Si,  par  exemple,  au  lieu  de  mal 
cultiver  2  hectares  de  blé  pour  ne  récolter 
que  10  quintaux  à  l'hectare,  on  ne  sème  plus 
que  1  hectare,  mais  aprt's  avoir  fumé  copieu- 
sement le  sol  et  l'avoir  débarrassé  des  mau- 
vaises herbes,  la  récolle  sera  plus  que  dou- 
blée sans  que  les  frais  de  production  soient 
augmentés  dans  J-e  même  rapport.  En  un 
mot,  plus  il  sera  produit  de  fourrages  et  plus 
la  production  des  plantes  alimentaires,  du 
blé  notamment,  se  trouvera  augmentée  et 
plus  les  prix  de  revient  iront  ea  diminuant; 
non  seulement,  bien  entendu,  ceux  des 
plantes  aliiuenlaiiies,  mais  aussi  ceux  de  la 
viande,  du  lait,  de  la  lame  et  du  cuir.  L'in- 


lensification  de  la  production  fourrag'èi'epeut 
donc  être  «onsidérée  comme  une  des  plus 
eflicaces  mesures  pour  atténuer  la  cherté  de 
la  vie. 

Les  prairies  artificielles  sont  celles  aux- 
quelles doivent  aller  ks  pixiférences  des  cal- 
tivuteurs.  Malheureusement,  les  scraencesde 
luzerne,  Irètle  des  prés,  .sainfoin,  minette, 
trèfle  incarnat,  pois,  vesces,  gesse.s  «  t  maïs 
fourrage  ont  atteint  des  prix  extrèmeracnt 
élevés,  que  le  tableau  ci-dessous  fait  ressortir 
pour  la  plupart  d'entre  elles  : 

Prix  'hi  ijiiilitn!. 

I)<;ooml).  19JS. 


Décembre  19)3. 


francs 

130  à  140 

lie       130 


francs 


Luzerne  do  Provence 

—      de  pays 

Trèfle  violet i'.iO  d5r. 

—    blanc .100  ;'t!:; 

Minette -^0  (iO 

Sainfoin :il  43 

Vesres 21  23 


Ainsi  les  semences  fourragères  coiitent,  en 
ce  moment,  de  cinq  à  six  fois  plus  cher 
qu'avant  la  guerre. 

P.   CJ.AL'D.MN. 


730 

(.00  & 

630 

800 

^ao 

900 

1  100 

330 

■l'JO 

tirj 

170 

10D 

1.3.^ 

ÉTAT  DES  RÉCOLTES  DANS  LES  YOSGES 


CremanTiJIers-Vagney,  19  avril  19i0. 

Jusqu'ici,  le  printemps  s'est  écoulé  dans  des 
conditions  à  peu  près  normales.  Le  temps  plu- 
vieux domine,  mais  les  clmtes  d'eau  ne  vont  pas 
jusqu'à  lendre  les  terres  impraticables  aux  cul- 
tures :  les  semailles  et  plantations  des  pommes 
de  terre  ont  pu  se  faire  dans  les  champs  bien 
préparés.  Les  arbres  sont  eu  Heurs;  il  serait  ;i 
désirer  que  le  soleil  fût  moins  avare  de  ses 
rayons.  Un  retour  au  beau  temps  assez  rappro- 
ché dissiperait  bien  des  inquiétudes  et  permet- 
trait de  combatire  l'envahissement  des  mau- 
vaises herbes.  Les  seigles  sont  suFllsaniment 
fournis,  les  orges  et  avoines  bien  levées. 


A  moins  d'un  relieur  au  froid,  l»^s  apparences 
sont  satisfaisantes  îut  toutes  les  cultures.  Les 
prairies  se  regarnissent,  car  elles  avaient  été 
bien  éclaircies  par  la  sécheresse  prolon^iôe  de 
Lan  dernier. 

Les  cours  du  bétail  deviennent  fabuleux  et 
vont  progressant  au-dessus  de  trois  mille  francs 
pour  les  vaches  de  grosseur  moyenne,  proches 
du  vêlage.  C'est  un  zéro  à  la  droite  <les  chiffres 
pratiqués  dy  a  trente-cinq  ou  quarante  ans.  Les 
denrées  qui  en  découlent,  quoique  heaticoup 
plus  chères,  n'atteignent  point  ces  proportions.  Et 
le  cullivateur  reste  également  à  la  merci  des 
risques  et  périls. 

J.-B.  Jacquot. 


ACADÉMIE  D'AGRICULTURE  DE  FRANCE 


Séance    du    14 
P)^sidence  (le 


avril    1920. 
Af.  Viger. 


Les    richesses   économiques 
de  l'Alsace- Lorraine. 
M.  Xcline  présente  à  l'Académie  un    ouvrage 
important  et  du  plus  haut  intérêt,  qui  vient  de 
paraître  sous  ce  titre  :  Les  richesses  économiques 
de  V Alsace~Lor raine,  avec  une  préface  très  inté- 
ressante de  M.  le  général  Bourgeois.  Il    émane 
d'un  de  ses  membres  éminents,  M.  Ed.  Théry. 
M.  Edmond  Théry  y  établit  l'inventaire  com- 


plet des  merveilleuses  ressouroes  de  nos  dépar- 
tements reconquis,  les  plus  beaux  et  les  plus 
riches  de  France  ;  notre  confrère  y  met  particu- 
lièrement en  relief  les  richesses  du  sol  et  du 
sous-sol;  il  y  montre  les  progrè.'^  que  les  agricul- 
teurs d'Alsace  et  de  Lorraine  ont  su  réaliser  dans 
les  cultures  de  céréales,  puis  il  passe  en  revue  ces 
cultures  spéciales  si  florissantes  dans  ces  pro- 
vinces :  la  vigne,  le  houblon,  letabac;  il  rappelle 
la  situation  prospère  de  l'élevage  et  la  valeur  du 
magniRque  massif  forestier. 


ACADÉ.M1E  D  AGKICULTL'RE  DE  KKANCE 


331 


Le  sous-sol  de  la  Lorraine  et  de  l'Alsace, 
d'autre  part,  est  peut-être,  eu  égard  à  sa  petite 
superficie,  le  plus  riche  du  monde  par  l'impor- 
tance et  la  valeur  de  ses  gisements  de  minerai 
de'  fer  et  dfe  potasse.  >L  Méline  conclut: 

'  Quand' on  arrive  au  terme  de  cette  passion- 
nante analyse,  on  éprouve  un  double  sentiment, 
celui  de  la  reconnaissance  pour  les  meiUeurs  des 
Français  qui  sont  restés  de  cœur  avec  la  mère 
patrie,  malgré  toutes  les  pressions  et  tous  les 
essais  de  séductions  tentés  parl'astuce  allemande, 
«t  celui  d'une  conliance  invincible  dans  larésur- 
rection  de  notre  pays. 

•'  Avec  une  avant-garde  comme  celle  que  lui 
apporte  l'Alsace-Lorraine,  la  France  est  eu  droit 
de  relever  la  tele  lièrement  et  se  faire  respecter 
dans  le  monde  puisqu'elle  sera  invincible  sur  le 
terrain  économique  comme  elle  l'a  été  sur  le 
champ  de  bataille.  Ses  créanciers  peuvent  lui 
faire  crédit  avec  confiance,  car  son  sol  et  son 
sous-sol  seuls  recèlent  des  milliards  inépuisables 
<(ni,  avec  l'e  temps,  cà  condition  que  nous  nous 
unissTOUs  tous  dans  le  travail,  sortiront  de  leur 
cachette  pour  renforcer  la  fortnne  de  la  France 
et  la  mettre  sur  le  même  rang  que  celle  des  na- 
tions les  plus  opulentes. 

'•  Disons-le  bien  haut,  parce  que  c'est  la  vé- 
rité. Cène  sont  pas  en  réalité  trois  départements 
seulement  qui  nous  reviennent,  ce  sont  de  véri- 
tables nationalités  qui  ont  leur  personnalité 
propre,  leur  génie  et  une  énorme  fortune;  en 
rfiilraat  dans  la  grande  famille  françai-se,  elles 
contribueront  puissamment,  à  créer  celte  France 
nouvelle  dont  te  rayonnement  ne  tardera  pas  à 
se  faire  sentir  dans  lé  monde  entier.   " 

Ecimage  des  blés  qui  menacent  de  verser. 

M.  Schribaux  appelle  l'atteiilion  de  r.A.cadéniie 
sur  les  avantages  que  va  présenter,  cette  cam- 
pagne, l'écimage  des  blés,  étant  donnée  la  végé- 
tation parfois  tout  à  fait  exubérante  que 
présentent  fes  blés  à  la  suite  du  temps  e.xcep- 
tionnellemeut  doux  que  nous  avons  eu  cet  hiver 
et  ce  printemps  (voirie  n°  du, Journal  du  22  avril, 
p.   297).. 

M.  Bachelier  confirme  les  observations  que 
vient  de  rappeler  M.  Schribaux.  Depuis  longtemps 
déjà,  chaque  année,  il  écime  ses  blés  poussant 
sur  des  terrains  chargés  d'azote;  par  exemple 
sur  des  défrichements  de  prajries  artiticielles, 
il  en  a  toujours  obtenu  d'excellents  résultats; 
même  lorsque  la  saison  a  été  particulièrement 
sèche,  il  a  arrêté  la  végétation  du  blé,  les  parties 
écimées  ont  toujours  donné  autant  de  graines 
que  les  parties  non  écimées.  11  u'y  a  donc  pas 
à  redouter  que,  même  en  période  de  grande 
sécheresse,  t'écimaùe  nuise  à  la  récolte. 

Pour  pratiquer  l'écimage  dans  les  blés  forts, 
il  est  indispt'nsable  de  bien  saisir  le  moment 
opportun  où  l'on  peut  couper  la  partie  supérieure 
des  feuilles  sans  atteindre  la  tige.  Tout  le  succès 
de  l'opération  dépend  de  cette  précaution. 

Avec  îa  machine  Garnier,  qu'il  emploie,  on 
peut  écimer  quatre  hectares  par  jour.  C'est  une 
sorte  de  tondeuse,  portant  une  scie  à  l'avant  qui 


se  déplace  à  hauteur  du  blé.  Cette  scie  est  plus 
légère  que  celle  de  la  faucheuse. 

11  est  nécessaire  d'aller  vite,  car  l'époque  pen- 
dant laquelle  on  peut  écimer  un  champ  de  blé  est 
très  courte. 

L'isolement  des  betteraves  porte-graines. 

M.  ■lacquc.'i  de  Vilmorin,  comme  suite  aux  com- 
munications qui  ont  été  faites  ;'i  l'Académie  con- 
cernant l'amélioration  de  la  betterave  à  sucre, 
expose  la  méthode  d'isolement  employée  à  Ver- 
rières pour  les  racines  les  plus  riches  et  les  ra- 
cines diverses  à  l'étude. 

Depuis  une  dizaine  d'année*,  après  de  mul- 
tiples essais,  on  emploie  à  Verrières  des  toiles 
constituées  par  un  tissu  rigoureusement  imper- 
méable à  tout  pollen. 

Chaque  plante  de  betterave  se  trouve,  par  le 
dispositif  adopte,  dans  une  sorte  de  tente  et 
strictement  isolée  de  ses  voisines.  Les  plante.^ 
ainsi  enfermées  se  trouvent,  évidemment,  dans 
les  plus  mauvaises  conditions  possibles  pour  une 
fécondation  normale.  Dans  beaucoup  de  cas  ce- 
pendant, on  obtient  unequanlité  de  graines  suf- 
fisante pour  permettre  de  juger  de  la  pureté  des 
racines  ainsi  isolées  et  propager  les  plus  inté- 
ressantes. 

M.  .Jacques  de  \'il,morin  communique  quelq,ues 
chiffres  indiquant  le  poids  des  graines  récoltées 
sur  des  plantes  soumises  à  ce  traitemeut  et  il 
lire  de  ces  obsen-ations  les  conclusions  sui- 
vantes : 

«  Quoi  qu'il  en  soit,  grâce  à  cet  isolement  ri- 
goureux, nous- n'avons  jamais  constaté  de  dégé- 
nérescence dans  la  desi:ea(.lance  des  betteraves 
sucrières  ainsi  isolées;  et  jamais,  tout  au  moins, 
l'apparition  de  betteraves  à  chair  rouge,  de  ra- 
cines jauues,  de  plantes  à  feuillage  coloré  ou  à 
feuillage  de  poirée. 

«  Cela  se  conçoit  d'ailleurs  aisément  :  la  bet- 
terave sucrière,  telle  que  noua  la  possédons,  se 
montre,  dans  les  croisements,  récessive  quant  à  la 
plupart  des  caractères  qui  nous  intéressent  (sauf 
peut-être  pour  le  caractère  poids).  Je  citerais 
comme  exemple  de  Uxation  parfaite  et  récessive 
certaines  races  de  betteraves  fourragères  rouges 
à  feuillage  et  pétioles  verts  qui  ne  donnent  j'a- 
mais  de  betteraves  à  pétioles  et  feuilles  rouges. 
La  betterave  est  donc  ILiée,  tout  au  moins-  dans 
ses  grandes  lignes;  et  il  est  évident  que  la  brus- 
que apparition  de  caractères  anormaux  tels  que 
feuillage  rouge  ou  peau  jaune,  est  due,  par  un 
isolement  défectueux,,  à  l'intervention  intempes- 
tive d'un  polle-n  étranger  venu  parfois  de  très 
loin.  J'ai  vu  an  lot  supposé  bien  isolé  être  hy- 
bride à  deux  kilomètres  par  d'autres  betteraves 
à  graine.  >'ons  avons-  fréquemment  constaté  le 
fait  d'hybridation  lorsque  nous  avons  essayé  d'un 
isolement  moins  rigoureux,  soit  pour  expérience, 
soit  simplement  dans  le  but  d'obtenir  une  gre- 
naison  plus  abondante. 

«  J'ai  notamment  voulu  convaincre  un  jour  un 
de  mes  collaborateurs  de  la  facilité  de  l'hybrida- 
tion. Nous  avons  isolé  une  betterave  à  sucre  sons 


332 


LEi  EXiiHAIS  A  iJVKKI!  l'AU  I.AIJ.LM  Ao  M. 


une  toile  sensiblement  moins  fine  que  notre  toile 
habituelle;  le  résultat  a  été  immédiat  :  la  des- 
cendance contenait  une  forte  proportion  de 
rouges,  hybridées  par  suite  de  pollen  étranger 
qui  avait  traversé  la  toile  et  fécondé  la  betterave 
mère. 

<(  Quant  à  l'atavisme,  force  mystérieuse  que 
l'on  invoque  à  propos  des  cas  peu  explicables  en 
apparence,  les  personnes  au  courant  de  la  géné- 
tique moderne  n'ignorent  plus  que  la  réappari- 
tion d'une  forme  ancestrale  n'est  que  le  résultat 
d'une  recombinaison  héréditaire  identique.  » 

Les  taureaux  communaux. 

M.  H.  Villale  (/es  Prugnei,  président  du  Comice 
agricole  de  l'arrondissement  de  Montluçon,  ex- 
pose devant  1  Académie  ce  qu'a  fait  ce  Comice 
pour  améliorer,  dans  sa  région,  le  clieptel  bovin 
de  la  race  Charolaise,  et  spécialement  pour 
mettre  à  la  disposition  des  petits  exploitants  des 
taureaux  de  choix. 

Le  Comice  agricole  de  Montluçon  a  décidé 
d'avoir  un  certain  nombre  de  taureaux,  répartis 
dans  l'arrondissement  où  s'exerce  son  action,  en 
tenant  compte  dans  le  choix  des  exploitations 
où  ces  taureaux  sont  mis  en  dépôt,  du  voisinage 
plus  ou  moins  immédiat  des  grandes  propriétés. 
En  conséquence,  ces  taureaux  sont  donc  placés 
dans  les  communes  où  la  petite  culture  domine. 

Déjà,  avant  la  guerre,  le  Comice  en  possédait 
ainsi  six,  nombre  répondant  à  peu  prejs  à  l'état 
de  choses  qu'on  vient  de  signaler. 

Ces  animaux  sont  achetés  à  peu  près  toujours 
en  nombre  dans  une  écurie  réputée,  eu  octobre 
ou  novembre,  c'est-à-dire  avant  les  concours  de 
Nevers  et  de  Moulins,  deux  conditions  qui  per- 
mettent de  les  obtenir,  bien  qu'ils  soient  choisis 
parmi  les  meilleurs,  à  des  prix  raisonnables.  Ces 


prix  peuvent  toujours  être  atteints,  sinon  dé- 
passés, au  moment  où  l'animal  adulte  est 
revendu  à  la  boucherie. 

Ces  taureaux  sont  rais  en  cheptel  à  un  prix 
légèrement  supérieur  au  prix  d'achat,  chez  des 
petits  cultivateurs  choisis  et  le  plus  souvent 
indiqués  par  les  Syndicats  agricoles  communaux. 

Le  Comice  passe  avec  eux  un  contrat  aux 
termes  duquel  ils  reçoivent  un  taureau  à  un  [uix 
fixé.  Ce  taureau  est  mis  à  la  disposition  des  pe- 
tits cultiva'eurs  au  prix  de  8  fr.  par  saillie.  Au 
moment  de  la  vente,  ils  devront  rembourser 
cette  somme  au  Comice,  le  surplus  restant  l'ur 
propriété. 

Sur  le  prix  des  saillies,  le  Comice  prélève,  à 
forfait,  une  somme  de  100  fr.  par  taureau  el 
par  an. 

Pour  encourager  le  bon  entretien  des  tau- 
reaux, deux  fois  par  an  une  Commission  de  con- 
trôle établit  un  classement  des  animaux  d'après 
leur  état.  Comme  sanction  de  ce  classement,  les 
taureaux  doivent  être  amenés  au  Concours  an- 
nuel du  Comice,  où,  indépendamment  du  prix 
qu'ils  peuvent  obtenir,  il  leur  est  attribué  des 
primes  importantes  provenant  des  retenues  pré- 
levées sur  le  prix  des  saillies. 

Ce  système  a  toujours  donné  les  meilleurs 
résultats,  fet  presque  toujours  le  Comice  agricole 
de  Montluçon  a  réalisé  de  légers  bénéfices  sur 
ces  taureaux. 

Triage  des  semences. 

M.  Poher,  ingénieur  agronome,  chef  des  Ser- 
vices commerciaux  de  la  Compagnie  du  chemin 
de  fer  P.-O.,  transmet  une  note  relative  aux  dé- 
monstrations de  triage  mécanique  des  semences 
organisées  par  cette  Compagnie. 

il.    HiTIER. 


LES  ENGRAIS  A  LIVRER  PAR  L'ALLEMAGNE 


Les  livriisons  de  sulfate  d'ammoniaque 
exigées  de  l'Allemagne  en  vertu  du  traité  de 
paix  ont  commencé  au  courant  du  mois  de 
mars.  En  réponse  à  une  question  d'un  dé- 
puté, le  ministre  de  l'Agriculture  adoané  au 
Journal  Officiel  les  renseignements  suivants 
sur  les  conditions  dans  lesquelles  ces  livrai- 
sons sont  opérées  : 

Le  prix  est  celui  du  cours  commercial  d«  mo- 
ment. Le  ministre  de  l'Agriculture  a  estimé 
qu'une  quantité  de  2  500  tonnes  ne  pouvait 
donner  satisfaction  qu'à  un  très  petit  nombre 
d'agriculteurs  qu'il  ne  serait  pas  logique  de 
favoriser  spécialement  en  leur  cédant  le  sulfate 
d'ammoniaque  au-dessous  des  cours  du  mo- 
ment. 

La  livraison  de  ce  produit  par  l'Allemagne 
comporte  de  multiples  opérations,  noliraraent 
la  reconnaissance  contradictoire  et  l'échan- 
tiUoanage  avec  les  délégués  du  Stickstoff  Syn- 


dikat,  dans  les  différentes  usines  allemanaes  de 
livraison,  des  quantités  livrées,  leur  expédi- 
tion par  fer  ou  par  eau,  leur  prise  en  charge  aux 
gares  frontières  françaises  ou  belges,  ou  aux 
ports  allemands  d'embarquement,  le  règlement 
des  avances  faites  de  part  et  d'autre,  suivant  le 
cas,  pour  frais  de  transport  et  d'assurance  m 
deçà  ou  au  delà  de  la  frontière,  la  réception  clés 
commandes,  leur  groupement  pour  l'achemine- 
ment des  vagons  des  divers  points  de  pénétra- 
tion sur  les  gares  de  destination,  le  recouvre- 
ment des  fonds  et  leur  versement  au  Trésor,  le 
règlement  des  frais  de  douane  et  de  statistique, 
à  la  charge  de  l'Etat,  el  éventuellement,  celui 
des  indemnités  à  consentir  en  cas  de  livraisons 
défectueuses  lorsque  la  responsabilité  ne  pourra 
être  mise  à  la  charge  du  Gouvernement  allemand 
ou  des  transporteurs. 

L'Office  centi-al  des  produits  chimiques  agri- 
coles ne  dispose  que  d'un  personnel  très  res- 
treint auquel  on  ne  pouvait    confier  de   telles 


CDHUhSl'UN.iANCE 


333 


spf^iations  ;  le  Comptoir  français  du  sulfate 
d'ammoniaque  en  a  été  char^'é,  sous  le  contrôle 
iliidit  Office,  moyennant  une  conimissinii  for- 
faitaire de  1  fr.  50  par  lOOkilogr.  livrés.  Il  sat;it 
d'un  organisme  commercial  déjà  ancien,  fondé 
par  les  principaux  fabricants  français  de  sulfate 
d'ammoniaque  pour  la  vente  en  commun  de 
leur  production. 

Les  livraisons  d-^  sulfate  d'ammoniaque  aux 
agriculteurs  allemands  se  font  actuellement  en 
vrac    et   le  protocole   a   dû   faire   état   de   cette 


situation;  il  a  été  entendu  que  nous  devrions 
fournir  les  sacs  au  cas  où  ce  mode  de  livraison 
aurait  nos  préférences.  20  000  sacs  sont  déjà  eu 
voie  d'expédition  sur  les  usines  allemandes,  et 
il  est  vraisemblable  qu'à  l'avenir  les  livraisons 
pourront  être  faites  en  sacs,  sans  qu'on  puisse 
rien  garantir  à  cet  égard. 

On  doit  ajouter  que  les  prix  de  cession  du 
sulfate  d'ammoniaque  seront  notifiés  chaque 
mois  pour  les  livraisons  correspondantes. 


CORRESPONDANCE 


—  N°  6417  {Ardéche).  —  Vous  ave?  I.>ué  une 
terre  sans  bail  écrit;  le  propriétaire,  aujour- 
d'hui, au  bout  d'un  an  vous  avei-tit  de  quitter  la 
terre,  alors  que  vous  avez  semé  des  trèlles,  etc. 

D'après  l'article  1774  du  Code  civil,  le  bail  sans 
écrit,  d'un  fonds  rural,  est  censé  fait  pour  le 
temps  qui  est  nécessaire  afin  que  le  preneur  re- 
cueille tous  les  fruits  de  l'héritage  afîermé. 

Ainsi  le  bail  à  ferme  d'un  pré,  d'une  vigne  et 
de  tout  autre  fonds  dont  les  fi-uits  se  recueillent 
en  entier  dans  le  cours  de  l'année  est  censé  fait 
pour  un  an. 

Le  bail  des  terres  labourables,  lorsqu'elles  se 
divisent  par  soles  ou  saisons,  est  ccnsc  fait  pour 
autant  d'années  qu'il  y  a  désoles.  —  (II.  IL) 

—  C.  iSeine-ct-Oise.)  —  Malheureusement,  le 
Pas  d'âne  est  une  des  plantes  les  plus  difficiles 
à  détruire,  étant  donné  la  longueur  des  racines 
de  cette  mauvaise  plante  et  la  profondeur  à 
laquelle  elles  s'enfoncent  dans  le  sol.  Le  seul 
procédé  est  de  détruire  les  feuilles  au  fur  et  à 
mesure  qu'elles  paraissent;  on  épuise  ainsi  la 
plante  qui  ne  peut  plus  constituer  de  réserves  et 
finit  par  mourir.  —  (H.  H.) 

—  N"  6862  (Cher).  —  Pour  remplacer  U  fumier 
dans  la  iumure  des  asperges  et  arbres  fruitiers, 
vous  pourriez  employer  les  gadoues  à  la  dose  de 
uO  à  100  mètres  cubes  par  hectare. 

Vous  pourriez  substituer  à  la  gadoue  et  aux 
fumiers  des  engrais  chimiques,  à  l'hectare  : 

i"  Pour  les  asperges  :  300  kilogr.  de  scories; 
200  kilogr.  de  nitrate  de  soude;  iOO  kilogr.  de 
sulfate  de  potasse. 

2°  Pour  les  arbres  fruitiers  :  300  kilogr.  de 
scories;  100  ki'ogr.  de  sulfate  d'ammoniaque; 
100  kilogr.  de  sulfate  de  potasse  ou  300  kilogr. 
de  sylvinite.  —  (H.  H.) 

—  N°  6337  (Yonne).  —  L'affection  que  vous 
signalez  n'est  autre  que  la  gale  des  oreilles 
iNettoyez  à  fond,  avec  précaution,  après  avoir 
mis  quelques  gouttes  d'huile, 'puis,  deux  fois  par 
semaine,  faites  tomber  dans  chaque  oreille  quel- 
ques gouttes  du  mélange  suivant  ;  huile,  yO  gram- 
mes; créosote,  10  grammes;  pétrole,  10  grammes. 

Même  traitement  pour  les  petits,  lesquels 
meurent  souvent  de  bonne  heure  lorsqu'ils  ne 
■sont  pas  traités. 

11  est  enfin   indispensable  de  désinlecter  les 


loges  par  un  lavage  rrésylé  abondant,  suivi  de 
fumigation.';  sulfureuses  :  brûler  40  grammes  de 
soufre  par  mètre  cube  d'air;  fermer  hermétique- 
ment durant  douze  heures,  aérer  et  repeupler. 
—    C.  M.) 

—  E.  A.  [Pyrénées-Orientales).  —  La  gale  du 
corps  chez  le  mouton  est  une  affection  visée 
par  la  loi  sanitaire.  Il  faut  en  faire  la  déclaration 
à  la  mairie,  provoquer  la  visite  du  vétérinaire 
sanitaire,  et  c'est  lui  qui  indiquera  dans  quelles 
conditions  les  malades  devront  être  isolés  et 
traités.  Il  doit  en  être  ainsi  d'abord  parce  que 
c'est  la  loi,  et  ensuite  parce  que  le  traitement 
comporte  l'emploi  de  moyens  (bains  antipsori- 
qnesou  produits  spéciaux)  qui  peuvent  présenter 
certains  dangers  pour  ceux  qui  les  manipulent, 
et  qui  ne  d  jivent  être  utilisés  que  sur  l'indica- 
tion précise  du  vétérinaire  traitant.  C'est  le  cas 
avec  l'emploi  des  bains  arsenicaux,  classi(iues 
autrefois,  quelque  peu  délaissés  aujourd'hui; 
c'est  le  cas  encore  pour  les  bains  à  la  nicotine, 
qui  doivent  être  rigoureusement  dosés.  Les  bain 
au  sulfure  de  chaux  ne  sont  pas  dangereux  à 
manipuler,  mais  assez  longs  à  préparer  et,  là 
fucore,  la  présence  du  vétérinaire  parait  indis- 
pensable. 11  est  probable  même  que  c'est  le  véte'- 
rinaire  départemental  qui  fournira  les  indications 
nécessaires.  —  (G.  M.) 

—  >'"  6330  (Aude).  —  Comme  complément  à 
ce  qui  a  été  dit  dans  la  Correspondance  (n°  du 
lo  avril),  on  nous  informe  que  des  gants  mé- 
talliques et  des  gants  en  cuir  épais  destinés 
à  protéger  les  mains  dt-s  ouvriers  engrainant  les 
gerbes  dans  les  batteuses  sont  fabriqués  par 
M.  J.-C.  Tissot,  à  Paris  (.7,  rue  du  Louvre). 

—  N^  6547  (Indre-et-Loire).  —  Les  vaches 
préfèrent  généralement  les  tourteaux  d'arachides 
secs,  en  morceaux  grossièrement  concassés.  Les 
tourteaux  de  coprah,  étant  très  avides  d'eau,  doi- 
vent être  présentés  en  buvées. 

Sans  doute,  il  serait  préférable  de  distribuer 
les  buvées  tièdes,  pendant  la  saison  d'hiver,  mais 
l'avantage  ne  couvrirait  probablement  pas  la  dé- 
pense actuelle  du  chauffage. 

Impossible  de  vous  fixer  sur  la  quantité  maxi- 
mum de  tourteaux  à  donner  aux  porcs.  Elle 
augmente  à  mesure  qu'ils  grandissent.  Avec  cinq 
litres  de  petit-lait,  on  peut  compter  en  moyenne 


■iSi 


CORKESPONUAISCii 


sur  1  kilogjr.  de  tourteaux  pour  les  bêtes  de  20  à 
50  kilogr.;.  2  kii.  2  pour  celles  de  îiO  à  73  kilogr.  ; 
2kil.  o  de  73  i  100  kilogr.,  3  kil.  2  de  100  à  123 
kilogr.  Ea  tous  cas,  vous  n'aurez  jamais  ù  re- 
gretter que  vos  animaux  maii^'ent  trop. 

Vous  auriez  probablement  un  meilleur  parti  à 
tirer  de  votre  avoine  que  de  la  faire  consommer 
par  vos  porcs. 

Essayez  de  vous  procurer  des  tourteaux  de 
palmiste  ;.  Lia  ne  sont  pas  plus  diltîciles  à  trouver 
à  Marseille  <iue  ceux  de  coprah.  Leur  valeur  nu- 
tritive n'est  guère  inférieure,  leur  prix  beaucoup 
plus  avantageux. 

Le  manioc  est  encore  bien  trop  cher. 
-  (A.  G.) 

—  N"  6357  {Seine-Inférieure}.  —  Ne  sougi-z 
pas  à  propager  vous-même  les  Rhododendrons 
que  vous  désirez  planter.  Il  faudrait  quatre  ;i 
cinq  ans  avant  qu'ils  aient  0™.50  et  soient  de 
forcer  à  commencer  à  fleurir.  La  multiplication 
de  ces  arbustes  demande  une  expérience  que  ne 
possèdent  bien  que  les>  spécialistes  outillés  pour 
cettri  production. 

Pour  orner  vos  clôtures  en  grillages  métalli- 
ques, vous  pouvez  employer  soit  des  plantes 
annuelles  telles  que  Ifaricot  d'Espagne  (dont 
le  graiiH' est  excellent  en  piirée).  Capucines,  Vo- 
liibiilis  ou  autre,  soit  des  a-rbustes  à  feuilles  ca- 
(îuques,  notamment!  des  Hosiers  hybrides  de 
Wichuirai'ana  et  des  Muitiflores  dont  vous  Irou- 
verez  un  assortiment  chez  la  plupart  des  pépinié- 
ristes, Ciemalix  momtana  et  sa  belle  variété  ru- 
Hens  qui  fleurissent  au  premier  printemps,  C. 
tangatica,  C.  orientaiis,  Jasmin  blanc,  Polyr/oniim 
baldadmaniciim,  etc.  —  (S.  M.) 

—  N^'Vllîi  tlsn-e).  —  Votre  vigne  est  envahie 
par  l'ail'  sauvage,  dont  les  buU)es  sont  si  abon- 
dants que  vous  avez  renoncé  à  les  ramasser  à  la 
main. 

■  Vous  désirez  connaître  d'autres  procédés  pour 
opérer  l'a  destruction  de  cette  mauvaise  plante. 
Vous  pourriez  essayer  les  méthodes  suivantes  : 
i"'  Par  des  binages  superficiels,  répétés  sans 
découragement,  autant  ([u'il  sera  nécessaire, 
empêcher  la  plante  d'émelLre  des  feuilles  hors 
de  lerre.  Comme  les  feuilles  lui  sont  indispen- 
sables pour  assui'er  sa  nutrition  à  l'aide  d'ali- 
menls  pris  à  l'extérieur,  elle  finira  par  épuLser 
ceux  qtti  sont  en  réserve  dans  les  bulbes. 

2°  Chi  peut  tendre  au  même  résultat  en  semant 
très  dru  des  plantes  étouffantes,  telles  que  vesce 
ou  trèfle  incarnat.  Les  feuilles  d'ail,  privées  de 
lun»ière,  me  fonctionnent  pas  et  les  bulbes 
s'épuisent.  — (i.  L.  V.) 

—  N°'  6903  {Dordogne).  —  Vous  trouverez  les 
renseignements  demandés  dans  l'ouvrage,  sur 
le*  Logements  &ea  animaux  :  volume  1,  Prin- 
cipes ijénfraïuc,  et  volume  II,  Ecuries  et  Elables, 
de' M.  Itingelmann,  à  la  Librairie  agricole  de  la 
Maison  rustique,  20,  rue  .Jacob,  à  Paris.  Il  faut 
serrer  de  plus  près  la  question  pour  vous  ré- 
pondre utilement;  vous  parlez  de  grange  (donc 
pour  des  gerbes  de  céréales),  et  de  fenil.  Quelles 
soct  les  quantités   respectives  à  loger?  Vos  60 


I  vaches  laitières  et  les  iù  hu-tifs  de  travail  doi- 
vent-ils être  logés  dcins  un  seul  oia  dans  plu- 
sieurs bâtiments.  Il  y  a  toujooTs  intérêt  à  uti- 
liser le  dessus  des  logements  d'es  ainmaux  à  la 
condition  de  prendre  tes  précautions  voulues 
pour  Le  plafonnage,  et  cela  e.sls  discuté  dans  les 
deux  livres  ci-dessus  mejitiunnés.  Donnez-nous 
des  renseignements  complémentaiïr».  —  (M.  H.) 

—  N"  8403  {Seine-et-Oise).  —  Votis  disposez 
d'un  moteur  lîxe  Je  10  chevaTix  que  vous  avez 
l'intention  d'utiliser  pour  l'éclairage  électrique 
de  la  ferme.  Les  lampes  de  25  bougies,  à  fila- 
ment métallique,  consomment  37.5  watts;  un 
cheval-vapeur  i  la  machine  motrice  peut  vous 
donner  en  éclairage  direct  520  watts,  de  sorte 
i)U.'uu  cheval  peut  alimenter  14  lampes  de  25 
bougies.  S'il  s'agissait  de  lampes  à  IVIament  de 
charbon,  un  cheval  n'alimenterait  que  0  à 
8  lampes  de  23  baugies,  absorbant  chacune  de 
87  à  8'8  watts.  Dans  ce  qoi  précède,  uous  n'envi- 
sageons que  l'éclairage  direct^  c'est-à-dire  q,ae 
le  moteur  doit  touiaer  pendanl  l'éclairage;  s'il 
fallait  passer  par  l'interuiédiaice  d'un  accumu- 
lateur, il  y  aura  lieu  de  calculer  la  batterie  et  la 
durée  de  charge  pour  assurer  virtre  éclairage.  — 
(M.   R.^ 

—  M.  D.  (Saûne-et-I.oire).  —  Vous  trouverez 
des  polvériseurs  à  traction  aaimate,  de  cons- 
truclion  française  iRuhlman),  à  la  Société  la 
Culture  franeaise,  8,  rue  de  lai  Vrillière,  à  Pa- 
ris, 1".  —  (M'.  K.) 

—  N>  S39'.t  {Paris}.  — Pour  hu  démolition  dea 
hâtiinents:  de  votre  ferme  de  la  Haute-Marne, 
vous  trouverez  très  difficilement  um  entrepre- 
neur de  Paris  allant  trava;iJlier  er.  province; 
cependiint,  demandez  à  notre  enleeprenear, 
M,  Dumontamt,  18.  rue  des  KeUes-Fetiilles,  à  Pa- 
ris, qui  connaît  peut-être  des  personnes  s'occu- 
pant  de  ces  démolitions  dans  votre  régiom;  tout 
dépend  de  l'importance  des  travaux  à  exéeuler. 
-  iM.  R.) 

—  iN°  10012  [Indre-et-Loire y.  —  Les  sciures 
de  bois  peuvent  être  utilisées  cowme  litières, 
sans  autre  préparationque  f*  dessiccation  à  l'air. 
Les  animaux  se  trouvent  tirés  bien  snr  ce'tte  li- 
tière qui  protège  toutes  tes  parties  saillantes 
contre  les  meurtrissuTes  el)  excoriations,  et 
dont  ils  mangent  quelquefois  de  petites  qyiMX- 
tités  sans  aucun  inco'n7ént<'nt.  Leur  pouvoir 
absorbant  pour  les  liquides  est  supérieur  à  celui 
des  pailles.  Elles  ont  une  teneur  très  faible  en 
matières  fertilisantes  et  leui'  apport  doH  être  re<- 
gardé  comme  peu  important.  U«  peut  employer 
en  général  toutes  les  scinves;  ceUes  de  chêne 
cependant  contiennent  beaucoup  de  tannin  et 
peuvent  être  préjudiciables  à  la  fertilité  des- 
terres. Employez  donc  comnee  Hliète  les  sciares 
de  sapin  et  de  peuplier  q«e  voua  pouvez  vous 
proeurei-  à  bon  coimpte.  LeJaaiier  produit  aiosi 
n'auia  que  des  avantages  pour  v«>s  terres  et  vos 
vignes. 

Mais  l'emploi  direct  des  sciures  comme  amen- 
dement n'est  pas  à  recommander.  —  (H.  H.) 


REVLE     COMMEKCIALE 


I  A  SEMAINE  MÉTÉOROLOGIOUE 


Semaine  du  IS  au 


iO-JO  [OBSERVATOIRE  DU  l'AUC  SAIAT-MAUm 


JOURS 

ET     DATES 


X      - 


Dim.. 

Lundi V.t  — 

Mardi '2U  — 

]Men-ret!i..  21  — 

Jeudi -22  — 

Vendredi-  2'i  — 
Samedi.. .  2i  — 


llbars. 
ISavril.  JtlJ4.-'i 


1017.2 
lOlJ.l: 
lOIs.O 
11122.9 
1021.8_ 

lOiTi.ei 


te.\:pi-:r.»iTU1-;e 


MoyeDires  et  totaux  1UJS.7' 

!  ( 

Ecarts  sor  la  normale  -1-4  9- 


S»2 
7.1 
Cw 
4.0 
2.0 
2.9 
4.9 


.1 


-0.1 


li-'S 

u;.i 
l.J.l 

12.3 
17    1 

16.7 
19  9 

',<}  0 
—  0.9 


11.1 

!  1.4 

10   1 

S.O 

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Ecart 

sur 
la  nor. 
maie. 


-f  0    9 

+  1.1 
-0  ?, 

2  ."• 

—  l.M 
—0.4 
-f  1.1 


Vent. 


I) 

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S  (Il 

0 

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CaJiBe 
jN  0 


bea»s 
l..'J 

4  7 

7.4 

7.3 

10.7 

6.7 

9.0 


47.1 

au  li«Q  àt 

f-  ^.  9 

idnr.thèor. 


nullim 
0.7 

0.3 

2.7 

O.t 


REMARQUES  I;1VEKSES 


Rosée,  bruine  le  matin,  jduie 

après  midi. 
Rosée  et  pluie  le  matin. 

Pluie  la  nuit  et  le  matin. 

Ro«ée,  temps  nuageux. 

Gelée  1)1.,   brouillard  le  liiaîin, 

heau  temps. 
Rosée,  temps  très  nuageux. 

ÎCrouill.,   rosée  !e  matin,   hf  au 
]     te  aips . 


4-.1  jPioie  depuis  le  l'*' ja:iT)e!'  : 

Kn  1920 170»:" 

I  N^M•lna^* 15?, 


(1)  Voii"  rexplication  de  ceUe  mesure  dans  le  n"  du  15  avril  1920  (p.  £90. 


REVUE   r.OMMERCIALE 


Situation  agricole.  —  Vhnmidité  a  encore  dcHiinc 
au  cours  de  ta  huitaine,  duraot  laquelle  les  ondées 
ont  qllerné  avec  les  éclaircies.  La  température  a  été 
le  {dus  souvent  au-dessous  de   l.i  moyenne. 

Le  sol  étant  alMjndamment  pourvu  d'e.iu,  le  retour 
d'un  temps  chaud  et  sec  serait  fàvoraliletnent  ac- 
cueilli par  la  culture. 

Les  pluies  ont  quelque  peu  retarde  rexécution  des 
divers  travaux.  On  continue  les  pl.antations  de  pom- 
mes de  terre  et  il  apparaît,  dès  à  présent,  qu'une  vi- 
goureuse impulsion  sera  donnée  à  cette  culture. 

Dans  rOuest,  les  arbres  fruitiers  ont  une  belle 
apparence  et  dans  le  Midi,  oii  le  premier  sulfatafre  a 
été  appliqué,  la  situation  du  vignoble  est  satisfai- 
sante. 

Blés  et  Farines.  —  Livraisons  toujours  peu  nom- 
breuses, au  taux  de  la  taxe,  soit  73  fr.  les  100  kilo- 
grammes. Les  moulins  reçoivent  des  blés  exotiques 
et  du  seigle. 

Les  farines  paniDables  sont  taxées  P3fr.  les  100  ki- 
!ogr.  pris  au  moulin. 

Sur  les  marchés  étranger?,  en  tenant  compte  du 
change,  le  blé  vaut  aux  100  kilogr.:  185  fr.  36  à 
^'ew-Vork  et  161  fr.  19  à  Buenos-Ayres. 

Céréales  diverses.  —  Le  seigle  e.^tlaxé  à  ~.3  fr.  les 
•100  kilogr.  Demande  active  et  cours  plus  fermes  sur 
!es  avoines  qui  valent  de  64  à  SC  fr.  les  100  kilogr. 
départ. 

Les  orges  de  brasserie  valent  de  82  à  83  fr.  et  celles 
de  mouture  de  75  à  77  fr.  le  quintal  départ. 

Baisse  sensible  sur  les  sarrasins  qui  ne  valent  plus 
que  87  à  88  fr.  les  100  kilogr.  départ. 

Le  sorgho  est  coté  58  fr.  le  quintal  ;iépart. 


Les  mais  étrangers  disponibles  valent  SS  fr.  le 
quintal,  dans  nos  ports. 

Sons.  —  Demande  faible  et  offre  réduire;  on  Iraiic 
aux  conditions  officielles,  soit  48  fr.  les  100  kilogr. 
pris  au  moulin. 

Fourrages.  —  Au  marché  de  La  Chapelle,  les  four- 
rages, très  demandés,  ont  bénéficié  de  prix  très 
fermes. 

Par  104  bottes  de  j  kilogr.  rendues  à  Paris  au  do- 
micile de  Tucheteur,  on  a  coté  :  luzerne,  250  à  270  Ir.; 
foin  et  regain,  210  à  2C0  fr. 

Sur  la  plupart  des  marchés  départementaux,  les 
prix  varient  de  30  à  40  fr.  les  100  kilogr. 

Pailles.  —  Prix  plus  fermes  sur  la  paille  d'avoine. 
On  a  payé  par  104  bottes  de  a  kilogr.  rendues  à  Pa- 
ris, au  dernier  marché  de  La  Chapelle  :  pajile  de  blé, 
180  à  200  fr.;  paille  d'avoine,  180  à  200  fr.;  paiile  de 
seigle,  180  à  195  fr. 

Dans  les  dépai-tements,  on  paie  par  lOO  kil.;>gr.  : 
paille  de  blé,  24  à  30  fr.;  paille  de  seigle,  20  à  28  fr.: 
la  même  triée.  31  à  34  fr. 

Graines  fourragères.  —  Atlaires  moins  impor- 
tantes à  des  cours  fermement  tenus.  .\ux  100  kilo- 
grammes départ,  on  cote  :  luzerne  de  Provence.  800 
à  1  150  fr.;  luzerne  de  pays,  750  à  930  fr.  ;  trètle  vio- 
let, 600  à  1  JOO  fr.;  trèfle  blanc,  1  200  à  1  600  fr.; 
trène  hybride,  1  200  à  1  800  fr.;  anthyilide.  1  000  à 
1  700  fr.;  Iiipuline.  350  à  500  fr.;  ray-grass  anglais, 
170  à  185  fr.;  ray-grass  d'Italie,  155  à  165  fr.;  maïs, 
110  à  153  fr. 

Bétail.  —  An  marché  de  La  Villelte  du  lundi 
19  avril,  les  arrivages  de  gros  bétail  ayant  notable- 


33() 


HKVUK    CUMMKHCIAl.t 


ment  dépassé  les  besoias  et  les  réserves  vivantes 
aux  abattoirs  altei^'naiit  600  trtes,  la  vente  a  laissé  à' 
désirer,  surtout  pour  les  animaux  de  choix.  On  a 
enregistré  une  baisse  de  15  à  20  centimes  par  demi- 
kilogramme  net. 

On  a  coté  les  bœufs  de  l'Allier,  de  la  Nièvre,  du 
Cher  et  de  Saône-et-Loire,  3.".0  à  3.90  ;  de  l'Orne  et 
du  Calvados,  3.85  à  4  fr.;  de  la  Hautc-Vieune  et  du 
Cantal,  3.93  à  4  fr.  ;  de  la  Mayenne  et  de  la  Sarthe. 
3.60  à  3.90;  de  Maine-et-Loire  et  de  la  Loire-Infé- 
rieure, 3.55  à  3.80;  de  la  Vendée,  3.45  à  3.'Î5  ;  les 
génisses,  4  fr.;  les  taureaux,  3.10  à  3.:0  le  demi- 
kilogramme  net. 

A  la  faveur  d'offres  plus  réduites,  la  vente  des 
veaux  s'est  améliorée  et  les  cours  ont  sul  i  une 
hausse  de  15  à  20  centimes  par  demi-kilogramme 
net.  On  a  payé  les  veaux  d'Eure-et-Loir,  Seine  et- 
Marne,  Seine-el-Oise,  du  Loiret  et  de  1  Yonne,  3.73  à 
6  fr.;  de  l'Aube,  5.70  à  3.90;  de  la  Mayenue  et  de  la 
Sarthe,  5.30  à  5.80;  de  l'Ouest,  5  à  5.35  ;  du  Cantal  et 
de  la  llaute-Vieune,  3.75  à  4.30  le  demi-kilogramme 
net. 

Malgré  un  contingent  un  peu  plus  élevé  que  d'or- 
dinaire, les  moutons  ont  à  peu  prés  maintenu  leurs 
prix.  Par  demi-kilogramme  net,  on  a  coté:  agneaux, 
6.85  à  7  fr.;  moutons  de  l'Allier,  de  la  iXièvre  et  du 
Cher,  6.50  à  6.80;  du  Midi,  5.75  à  6.30;  brebis  de 
choix,  6  à  6.35;  brebis  ordinaires,  5.73  à  6  fr. 

En  raison  de  l'aflluence  des  envois,  baisse  de  13  i 
20  centimes  sur  les  porcs,  que  l'on  a  cotés  comme 
suit,  par  demi-kilogramme  vif  :  porcs  gras,  3.^0  à 
3.40;  coches,  2.70  à  2.90. 

Voici  le  relevé  des  marchés  des  lundi  19  et  jeudi 
22  avril  : 

Marché  du  lundi  19  avril. 


Entrées  directes 
aux  abattoirs. 


Réserves 


Amenés.    LaVill 


têtes 

Bœufs 3  '.^45 

Vaches 2  27  î 

Taureaux..  710 

Veaux 1  797 

Moutons  ..  10  368 

Porcs 3  49! 


258 

1  1S3 
1  -456 
1  662 


3J0 

2|<9 
1  112 
1  003 


I.a  Vil!. 
têtes 


364 


Vaug. 


250 


376 

r-4 

SIO 

480 

410 

3o0 

Prix  masima  du  kilogramme. 


Au  poids  net. 


Au  poids  vif. 


V*  q.  2"  q.  3'  q.  Prix  extrcmes. 

Bœufs 7.80  7.30  7.C0  2.60  à  4.94 

Vaches  ....  7.80  7.30  7.00  2.60      4.94 

Taureaux..  7.00  6.74  6.50  2.60      4.07 

Veaux 11.10  11.00  9.00  3. 85      7.20 

Moulons...  13.30  13.60  13.30  5.65      7.64 

Porcs 10.30  10.14  10.00  6.10      7.20 


Marclté  du  Jeudi  22  nvril. 

Entrées  directes 
aux  abattoirs. 


Réserves 


Amenés.  LaVill. 

têtes        têtes 

Bœufs 1  256     ) 

Vaches 811     > 

Taureaux..  322     î 

Veaux 1  466 

Moutons  ..  6  358 

Porcs 2  025 


303 

798 

1   BSi 

85!) 


Vaug. 
tètes 

137 

204 
551 

639 


LaVill. 

têtes 

264 


Vaug. 
têtes 

147 


110 

132 

li<0 

303 

3i0 

130 

Prix  maxima  du  kilogramme. 
Au  poids  net.  Au  poids  vif. 

V  q.       "S»  q.       3*  q.      Prixextrèmes. 


Bœuts 

8  10 

7  66 

7  30 

2.65  à  4.98 

Vaches 

8  10 

7  66 

7  30 

2.65 

4.98 

Taureaux.. . 

7  24 

6  94 

6  70 

2.05 

4.50 

Veaux 

11  80 

11  10 

11  10 

3.65 

7.38 

Moutons 

13  i.0 

13  60 

13  60 

5.42 

6.67 

Porcs 

10  30 

10  14 

10  00 

6.18 

7.21 

Dans  les  départements,  on  cote  : 

Bordeaux,  par  kilogr.  poids  vif  :  bœufs,  2.80  à 
4.70;  vaches,  2.60  à  4  fr.;  par  kilngr.  poids  net  : 
veaux,  8.60  à  10.80;  moutons,  10  à  12  30. 

Ckolel,  par  kilogr.  poids  vif  :  bœufs,  3.10  à  3.80; 
vaches,  3  à  3.70;    veaux,  3  à  5.25. 

Dijon,  par  kilogr.  poids  net  :  veaux,  11.80  à 
12.60;  par  kilogr.  vif  :  porcs,  1.60  à  7.70. 

Lille,  par  kilogr.  poids  net  :  bœufs,  7  à  s  fr.; 
veaux,  9.30  à  13.30;  moutons,  12  à  13.50;  porcs,  9  à 
10  fr. 

Ltjon-Vaise ,  par  kilogr.  poids  vif  :  bœufs,  3.60  à 
5.50  ;  porcs,  6  50  à  7  fr.;  veaux,  4.80  à  3.80,  par  kil. 
poids  net  :  moutons,  11  à  13  50. 

Marseille,  par  kilogr.  poids  net  :  bœufs.  8  à 
8.60;  vaches,  7.30  à  8,30;  moutons,  11.30  à  12.73; 
par  kilogr.  vif  :  porcs,  6.60  à  6.73. 

Xancy,  par  kilogr.  poids  net  :  bœufs,  8.S0  à  9.20  ; 
vaches,  7  à  9.20;  moutons,  13  à  15  fr.;  par  kilogr. 
poids  vif  :  veaux,  6.60  à  7.30;  porcs,  7.30  à  7.80. 

Gaules,  par  kilogr.  poids  vif  :  bœufs,  3.80  ii  4  fr.; 
veaux,  5  à  3.75;  porcs,  3.80  à  6  fr. 

Vins.  —  Les  transactions  sont  normales  et  les 
cours  sans  changement  important. 

Dans  le  Midi,  par  hectolitre  nu,  on  cote  les  vins 
rouges  :  110  à  120  fr.  à  Béziers;  115  à  130  fr.  à  Mont- 
pellier; 110  à  130  fr.  à  Nimes;  112  à  128  fr.  à  Per- 
pignan. Les  vins  blancs  de  mêmes  provenances  va- 
lent de  135  à  160  fr.  l'hectolitre  nu. 

Dans  la  Loire-Inférieure,  en  paie  ,a  la  pièce  de 
223  lilres  :  vins  de  muscadet,  500  à  600  fr.;  vins  de 
gros  plants,  350  à  500  fr. 

Les  vins  du  Gers,  titrant  9  degrés.  Viilent  de  320  à 
340  fr.  la  pièce.  Dans  les  Chareutes,  les  vins  pour 
la  distillation  se  vendent  sur  la  base  de  13  à  16  fr. 
le  degré-liectolitre. 

Dans  le  Jura,  on  cote,  par  hectolitre  nu  :  vins 
rouges,  200  à  243  fr.;  vins  blancs,  2."iO  à  300  fr. 

Cidres  et  eanx-de-vie  de  cidre. — En  Normandie, 
dans  le  Calvados,  les  cides  pur  jus  valent  de  45  à 
30  fr.  et  les  petits  cidres  titrant  3  degrés,  40  fr.  l'hec- 
tolitre. 

Les  eaux-de-vie  de  cidre  à  t^O  degrés  sont  cotées 
900  fr.  l'hectolitre. 

Laines.  —  Cours  en  hausse.  On  cote  par  kilogr.  : 
belles  (|ualilés,  16  à  13  fr.;  sortis  orùmaires,  15  à 
16  fr.;  <|ualité3  médiocres,  14  i  15  fr. 

Cl  s  prix  sont  dépassés  en  Brie  et  en  Beauce'où 
les  laines  de  mérinos  se  paient  de  18  a  22  fr.  le 
kilogramme. 

Pommes  de  terre.  —  .\u.\  llelles  centrales  de  Pa- 
ris, on  Cite  les  pommes  de  terre  nouvelles  d'Al- 
gérie, 150  à  190  fr.,  du  Midi.  210  à  250  fr.  les  100  ki- 
logrammes. 

B.    Di:iHNt). 
Le  Gérant  :  Chahi.bs   Di^tbbix. 
Paris.  —  '■-  Mahethecx,  imprimeur,  1,  rue  Cassette 


CHKONiyUE   AfiKlCUI.E 


331 


CHRONIQUE  AGRICOLE 


Première  réunion  du  Comité  national  du  Blé.  —  Programme  présenté  par  le  Ministre  de  rAgriciiltnre. 
Division  en  sections.  —  Discussion  soulevée  à  propos  du  régime  du  b!é.  —  Manifestation  de  l"opiiiiou 
du  Comité.  —  Vœu  adopté  sur  le  régime  du  blé  par  le  Groupe  agricole  du  Sénat.  —  Fin  de  la  discus- 
sion à  la  Chambre  des  Députés  sur  les  nouvelles  ressources  Bscales.  —  La  taxe  de  luxe  sur  les  eaux- 
de-vip  ot  les  grands  vins.  —  La  taxe  sur  les  sucres.  —  Nouvelles  taxes  sur  les  chiens.  —  Décision  de  la 
Commission  des  Fimnces  du  Sénat  relativement  à  l'impôt  sur  les  bénéfices  agricoles.  —  Le.'»  revendi- 
cations  des  régions  dévastées  devant  la  Commission  de  l'Agriculture  du  Sénat.  —  Rapport  de  .M.  Gle- 
mentel  sur  le  projet  de  loi  relatif  à  l'dffice  national  du  Crédit  agricole.  —  Congrès  de  la  Fédération  des 
Associations  agricoles  du  Centre  à  Bourges.  —  Résolutions  adoptées.  —  A  l'Institut  international 
d'Agriculture  de  Rome.  —  Association  de  l'Industrie  et  de  l'Agriculture  françaises.  —  La  production 
de  l'alcool  jusqu'à  la  fin  du  mois  de  mars.  —  Arrêté  du  Préfet  de  l'Aube  sur  la  destruction  des  cor- 
beaux. —  Explications  de  M.  GuiUin  sur  la  composition  de  la  sylvinite  d'Alsace.  —  Célébration  du 
Centenaire  de  la  Société  centrale  d'Agriculture  de  l'Aude.  —  Etude  de  M.  Ringelmann  sur  les  petites 
habitations  rurales.  —  Exposition  nationale  à  Metz. 


Le  Comité  national  du  Blé. 

Le  Comité  national  du  Blé,  dont  nous 
avons  annoncé  la  formation,  et  dont  on  trou- 
vera plus  loin  la  composition,  a  été  réuni 
pour  la  première  fois  le  30  avril  sous  la  pré- 
sidence de  M.  Ricard,  minisire  de  l'Agricul- 
ture. 

Dans  son  allocution  inaugurale,  M.  Ricard 
a  rappelé  les  motifs  qui  l'ont  incité  à  consti- 
tuer le  Comité,  en  insistant  sur  le  caractère 
exclusivement  professionnel  des  problèmes 
qu'il  aura  à  étudier,  à  l'exclusion  de  toute 
ingérence  dans  les  questions  d'ordre  éco- 
nomique. Il  a  annoncé  qu'il  avait  divisé  le 
Comité  en  quatre  sections,  chargées  respec- 
tivement :  1°  des  conseils  tecliniques  en  vue 
d'accroître  la  production;  2"  de  l'organisa- 
tion de  concours  de  blé  départementaux  et 
régionaux;  3°  de  l'action  corporative  parles 
associations;  4°  de  la  propagande.  Après  un 
exposé  très  complet  de  toutes  les  faces  de  la 
production  du  blé,  par  M.  Rabalé,  inspecteur 
général  de  l'Agriculture,  les  secrétaires  dé- 
signés pour  les  sections,  MM.  H.  Hilier, 
Âmbroise  Rendu,  Montet  et  Paul  Gaultier, 
ont  exposé  le  programme  de  leurs  travaux. 

Un  grand  nombre  de  membres  du  Comité 
avaient  été  péniblement  émus  par  l'ostra- 
cisme que  M.  Ricard  avait  opposé  à  l'examen 
du  régime  du  blé.  Celte  émotion  a  été  tra- 
duite par  M.  le  député  Ouvré  qui  a  demandé 
qu'une  cinquième  section,  dite  section  éco- 
nomique, fût  créée  dans  le  Comité;  il  a  rap- 
pelé que  le  problème  du  régime  du  blé  pré- 
occupe aujourd'hui  tous  les  cultivateurs  ; 
ceux-ci  ont  besoin  de  savoir  immédiatement 
s'ils  pourront  trouver  un  prix  rémunérateur 
pour  le  blé  qu'ils  récolteront.  Cette  motion 
a  été  appuyée  fortement  par  un  certain  nom- 
bre d'autres  membres;  celte  discussion  a 
montré  que  la  grande  majorité  du  Comité 
partage  celle  opinion.  On  a  fait  notamment 


6  Mai  1920. 


iN»  19. 


valoir,  comme  nous  l'avons  précédemment 
exposé  ici,  que  tous  les  efforts  du  Comité 
seraient  inefficaces,  si  la  question  primor- 
diale de  la  liberté  du  blé  n'était  pas  résolue. 

Le  ministre  s'est  opposé,  évidemment  à 
contre-cœur,  mais  pour  des  prétextes  d'ordre 
administratif,;:)  la  création  de  celte  cinquième 
section.  Toutefois,  le  mécontentement  n'a  pu 
être  calmé  que  par  l'inlervenlion  de  M.  Mé- 
line,  qui  a  fait  ressortir  que  l'opinion  ex- 
primée dans  le  Comité  donnait  désormais 
une  arme  puissante  au  minisire  de  l'Agricul- 
ture pour  faire  comprendre  à  ses  collègues 
récalcitrants  les  vœux  unanimes  des  agricul- 
teurs pour  le  retour  à  la  liberté  du  blé. 

Cette  première  réunion  a  été  ainsi  l'occa- 
sion d'une  manifestation  dont  l'effet  ne  peut 
i''tre  que  très  utile. 

Au  groupe  agricole  du  Sénat. 

Le  Groupe  agricole  du  Sénat,  réuni  le 
20  avril,  sous  la  présidence  ,de  M.  Gomot, 
après  avoir  pris  connaissance  des  propo- 
sitions du  Gouvernement  sur  le  régime  du 
blé  applicable  à  la  campagne  1920-1921,  et 
après  une  discussion  à  laquelle  ont  pris  part 
MM.  de  Rougé,  Damecour,  Michel,  Donon  et 
Carrère,  a  émis  le  vœu  suivant  déposé  par 
M.  Marcel  Donon,  sénateur  du  Loiret  : 

r  Que  le  monopole  d'importation  des  blés 
étrangers  soit  réservé  à  l'Etat  et  que  la  cession 
en  soit  faite  à  leur  prix  de  revient  dans  les 
ports  ; 

2°  Que  le  commerce  des  blés  indigènes  soit  en- 
tièrement libre  ; 

3°  Que  le  prix  du  pain  soit  établi  d'après  la 
valeur  réelle  du  blé; 

4°  Que  l'Etat,  dans  un  but  d'apaisement,  conti- 
nue à  distribuer  des  tickets  de  pain  à  prix  ré- 
duit aux  vieillards,  aux  mutilés,  aux  familles 
nombreuses  et  à  celles  réellement  nécessiteuses. 

Ce  texte  résume  avec  clarté  les  aspirations 
vers  le  retour  à  un  régime  normal. 

Tome  I.  —19. 


33? 


CHRONIQUE  AGRICOLE 


Les   nouveaux   impôts. 

La  Chambre  des  Députés  a  poursuivi  et 
achevé  la  discussion  du  projet  de  loi  sur  la 
création  de  nouvelles  ressources  fiscales. 

Depuis  les  dernières  années,  les  grands 
vins  ont  été  soumis  à  une  taxe  de  luxe  de 
10  0/0  ad  valorem  et  les  eaux-de-vie  d "une 
taxe  de  20  0,0.  Dans  le  projet  soumis  à  la 
Chambre,  le  taux  de  cette  taxe  était  porté  à 
23  0/0  pour  les  eaux-de-vie,  liqueurs,  apéri- 
tifs et  vins  de  liqueurs,  et  à  13  0  0  pour  les 
vins  classés  comme  étant  de  luxe.  Ces  relève- 
ments ont  été  vigoureusement  combattus 
par  M.  Barthe,  M.  Camuzet  et  M.  Coûtant  en 
ce  qui  concerne  les  vins  et  par  M.  Lauraine 
pour  les  eaux-de-vie.  Celui-ci  a  démontré  que 
le  relèvement  de  3  0/0  sur  les  eaux-de-vie 
représentait  eu  réalité  une  surtaxe  de  37  0  0 
à  la  suite  du  relèvement  à  1  000  fr.  du  droit 
de  consommation  sur  l'alcool;  en  efTet,  la 
Régie  fait  payer  la  taxe  de  luxe  sur  la  valeur 
de  la  marchandise  majorée  du  droit  de  con- 
sommation. 

La  Chambre  a  néanmoins  adopté  les  taux 
proposés  par  la  Commission  des  Finances 
pour  les  eaux-de-vie,  mais  elle  a  renvoyé  à 
celle-ci  un  amendement  tendant  à  supprimer 
dans  le  calcul  de  celte  taxe  le  relèvement  du 
droit  de  consommation  sur  l'alcool,  ainsi 
qu'un  autre  amendement  dont  l'ohjet  est  de 
maintenir  la  taxe  actuelle  sur  les  vins  classés 
comme  vins  de  luxe. 

En  ce  qui  concerne  les  sucres  raffinés  et 
les  sucres  bruts  livrés  à  la  consommation,  le 
droit  a  été  fixé  à  50  fr.  par  100  kilogr. 

Des  taxes  au  profit  de  l'Etal  ont  été  ajou- 
tées aux  taxes  communales  perçues  actuelle- 
ment sur  les  diverses  espèces  de  chiens;  les 
chiens  de  berger  et  de  garde  ne  pourront  en 
être  frappés. 

La  Commission  des  Finances  du  Sénat  se 
livre  à  l'élude  du  projet  adopté  par  la  Cham- 
bre. Elle  a,  en  ce  qui  concerne  l'impôt  sur 
les  bénéfices  agricoles,  décidé  de  substituer 
au  texte  de  la  Chambre  un  autre  texte  stipu- 
lant définitivement  la  taxe  forfaitaire  que  les 
agriculteurs  devront  supporter. 

Commission    de    l'Agriculture    du    Sénat. 

La  Commission  de  l'Agriculture  du  Sénat, 
présidée  par  M.  Méline,  a  été  saisie  par  M.  de 
■Warren,  commissaire  général  de  la  Confé- 
dération générale  des  Régions  dévastées, 
des  revendications  formulées  et  des  réformes 
réclamées  par  les  agriculteurs  de  ces  régions 
pour  la  reconstruction  des  fermes  et  la 
remise  en  valeur  des  terres. 

Ces  revendications  portent  principalement 


sur  les  réformes  à  introduire  dans  l'organi- 
sation administrative  de  ces  régions,  sur  les 
plaintes  des  Sociétés  coopératives  de  recons- 
truction et  de  culture  dont  le  découragement 
est  tel  que  beaucoup  d'entre  elles  se  sont 
dissoutes.  Le  mémoire  aborde  ensuite  les 
questions  de  main-d'œuvre,  d'abris  provi- 
soires, de  motoculture,  de  remembrement, 
de  livraison  du  bétail  par  l'Allemagne,  etc. 

La  Commission  a  estimé  qu'il  était  de  son 
devoir  de  mettre  toutes  ces  questions  à 
l'élude  pour  en  préparer  la  solution  d'accord 
avec  le  Gouvernement  et  saisir  au  besoin  le 
Parlement  de  ses  résolutions. 

Elle  a  créé  à  cet  effet  une  section  spéciale 
composée  des  représentants  des  départe- 
lements  intéressés  qui  sont  MM.  Méline, 
Gouge,  Henri  Michel,  Montfeuillard,  Roland, 
de  Lubersac,  Pierrin,  de  Marguerie,  !)iel)olt, 
Weber,  liegoufT.  M.  Méline  a  été  désigné 
comme  président,  et  M.  Gouge  comme  prési- 
dent adjoint. 

Crédit  agricole. 

On  se  souvient  qu'avanlsa  séparation  l'an- 
cienne Chambre  des  Députés  avait  adopté  le 
projet  de  loi  relatif  à  la  création  d'un  Office 
national  du  Crédit  agricole,  destiné  à  rem- 
placer les  rouages  administratifs  qui  fonc- 
tionnent avec  une  lenteur  préjudiciable  aux 
services  que  doit  rendre  le  crédit  mutuel. 

Transmis  au  Sénat, ce  projet  a  été  soumis  à 
la  Commission  de  l'Agriculture  présidée  par 
M.  Méline.  Dans  une  réunion  récente,  cette 
Commission  a  approuvé  à  l'unanimité  le  rap- 
port dont  M.  Clémenlel  avait  été  chargé  et 
qui  conclut  à  l'adoption  du  projet  volé  pai" 
la  Chambre  des  Députés. 

11  parait  probable  que  le  projet  sera 
inscrit  bientôt  à  l'ordre  du  jour  du  Sénat. 

Congrès  agricole  à  Bourges. 

La  Fédération  régionale  des  Associations 
agricoles  du  Centre  a  tenu  un  nouveau  Con- 
grès à  Bourges,  le  23  avril,  sous  la  prési- 
dence de  M.  Riverain. 

Un  certain  nombre  des  questions  actuelles 
les  plus  importantes  ont  été  discutées,  et  des 
conclusions  ont  été  adoptées. 

En  ce  qui  concerne  la  politique  dit  hlé,  le 
Congrès  a  réitéré  le  vœu  émis  au  Congrès  de 
Chûteauroux  pour  demander  que  le  blé  soit 
atlranchi  de  toute  taxation,  au  même  titre 
que  les  engrais,  les  instruments  agricoles  et 
tous  les  autres  éléments  de  la  production,  et 
il  a  pris  acte  des  déclarations  faites  par  l3 
Gouveimement  à  la  suite  de  ce  Congrès  au 
sujet  de  la  suppression  de  la  taxe  du  blé. 


CIIUONIQL'E  AGRICOLE 


339 


Le  Congrès  a  demandé  le  retour  au  taux 
des  subventions  pour  la  culture  mécanique 
appliqué  en  1019.  Il  a  demandé  que  le  trans- 
port des  engrais  et  l'approvisionnement  des 
usines  de  superphosphates  soient  assurés 
régulièrement.  Au  sujet  de  Vimpot  sur  les 
bénéfices  acp'icoles,  il  a  demandé  que  le  retour 
au  principe  du  lorlail,  adopté  par  la  Cliambre 
des  députés,  soit  ratifié  par  le  Sénat.  Il  a 
demandé  encore  que  la  limitation  du  prix  du 
lait  soit  supprimée.  Il  a  protesté  contre  le 
décret  \nleTdis3.iilVexportationdes  graines  de 
trèfle,  contre  la  lenteur  de  la  liquidation  des 
stocks  de  guerre,  de  même  que  contre  un 
vœu  de  la  Fédération  des  marchands  de 
grains  et  graines  demandant  que  les  agricul- 
teurs soient  soumis  aux  tribunaux  de  com- 
merce. Enfin,  il  a  demandé  qu'une  loi  inter- 
vienne au  plus  ti'it  pour  interdire,  avec  les 
sanctions  nécessaires,  les  grèves  dans  les  Ser- 
vices publics  exploités  par  l'Elat  ou  concédés. 

A  l'Institut  international  d'Agriculture. 

L'état  de  sa  santé  ayant  contraint  le  mar- 
qui  Rafaele  Cappelli  à  donner  sa  démission 
de  président  de  l'Institut  international 
d'Agriculture  de  Rome,  le  Gouvernement  ita- 
lien a  fait  choix,  pour  le  remplacer  comme 
délégué  italien,  de  M.  Edouard  Pantano,  dé- 
puté, ancien  ministre  de  l'Agriculture,  an- 
cien ministre  des  Travaux  publics,  etc. 

Le  Comité  permanent  de  l'Institut,  réuni  le 
30  mars  sous  la  présidence  de  M.  Louis-Dop, 
délégué  de  la  France,  vice-président,  a  élu,  à 
l'unanimité,  M.  Panlano  président  de  l'Insti- 
tut. En  même  temps,  le  marquis  Cappelli  a 
été  nommé  président  honoraire. 

La  production  de  l'alcool. 

Voici,  d'après  la  Direction  générale  des 
Contributions  indirectes,  le  relevé  de  la  pro- 
duction de  l'alcool  pendant  les  six  premiers 
mois  de  la  campagne  en  cours  (1°''  octobre 
1919  au  31  mars  19"20)  : 

1919-1920     1918-1919  Différence 


hectol. 
lU  416 
62  148 


Vins 

Cidres  et  poirés 

Marcs,    lies    et 

fruits 161  213 

Substances  fari- 
neuses         .vî  802 

Betteraves 310  313 

Mélasses M  S61 

Autres  subs- 
tances           1  'J34 


Totaux. 


■!4o  iill 


hectol. 

66  326 

1  387 

97  723 

41  344 

218  683 

44  843 

9?, 
470  399 


hectol. 

+  78  090 

+  60  761 

-t-  63  492 

-I-  12  436 

-f  91  632 

—  32  882 

-f  186 

4-275  412 


Comme  nous  l'avons  fait  observer  dans  la 
Chronique  du  1"'  avril  (p.  :232),  les  documents 
de  la  Régie  montrent  combien  est  erronée  la 


légende  que  la  distillation  est  une  des  prin- 
cipales  causes  des    hauts  prix  des  vins. 

Association 
de  l'Industrie  et  de  l'Agriculture. 
L'.\ssemblée  générale  annuelle  de  l'Asso- 
ciation de  l'Industrie  et  de  l'Agriculture  fran- 
çaises se  tiendra  à  l'bôtel  Continental,  à  Pa- 
ris, le  17  mai,  sous  la  présidence  de  M.  le  sé- 
nateur Touron.  C'est  surtout  à  l'examen  des 
problèmes  actuels  d'ordre  économique  i[ue 
celte  réunion  sera  consacrée. 

Destruction  des  corbeaux. 

On  sait  que  la  loi  a  autorisé  l'emploi 
du  fusil  pour  la  destruction  des  nids  de  cor- 
beaux et  de  pies  sur  les  arbres  élevés.  Les 
modes  d'application  de  cette  loi  sont  réglés 
par  des  arrêtés  préfectoraux.  Nous  rappelons, 
à  titre  d'exemple,  l'arrêté  pris  par  le  préfet 
de  r.\ube  à  la  date  du  31  mars  dernier  : 

Article  i".  —  Les  propriétaires,  fermiers,  lo- 
cataires, métayers,  usufruitiers  ou  usagers  sont 
tenus  de  détruire  ou  faire  détruire  par  des  auxi- 
liaires munis  d'un  pouvoir  écrit  sur  papier  libre, 
visé  et  daté  du  maire,  les  nids  de  corbeaux  et  de 
pies  existant  sur  leurs  propriétés  et  sur  celles 
qu'ils  exploitent. 

Ils  devront  signaler  à  la  mairie  l'emplacement 
des  arbres  et  les  lieux  sur  lesquels  des  nids  de 
corbeaux  et  de  pies  ont  été  reconnus. 

Cette  opération  aura  lieu  du  Vi  mars  au 
30  juin  1920. 

Art.  2.  —  La  destruction  se  fera  soit  à  la  main, 
soit  à  la  gaule,  soit  au  fusil. 

Les  maires  sont  délégués  pour  autoriser  les 
cultivateurs  de  leur  commune  à  faire  temporai- 
rement emploi  du  fusil  pour  la  destruction  des 
niJs  et  des  oiseaux  aux  abords  des  nids. 

Les  permis  seront  établis  sur  papier  libre,  si- 
cnés  et  datés  par  les  maires,  et  devront  être  re- 
présentés à  toute  léquisition  de  l'autorité. 

Art.  3.  —  Lorsque,  en  raison  des  circons- 
tances et,  notamment,  de  la  quantité  trop  consi- 
dérable de  nids  eu  égard  au  nombre  de  proprié- 
taires ou  fermiers,  les  destructions  ordonnées 
paraîtront  devoir  être  insuffisantes,  les  maires 
pourront  organiser  des  destructions  munici- 
pales, qui  porteront  sur  tous  les  terrains  dont 
les  propriétaires  ne  s'y  opposeront  pas,  sauf  à 
appliquer  rigoureusement,  à  ceux  qui  s'y  oppo- 
seraient, les  sanctions  de  la  loi  du  21  dé- 
cembre 1888. 

On  trouvera  plus  loin  (p.  346)  le  compte 
rendu  d'une  réunion  tenue  récemment  à 
Paris  pour  étudier  les  procédés  de  destruc- 
tion d'oiseaux  dont  ia  multiplication  cons- 
titue un  fléau  dans  certaines  régions. 

Les  engrais  potassiques  d'Alsace. 
Dans  son  rapport  sur  l'année  1919,  M.  Guil- 
lin,  directeur  du  laboratoire  de  la  Société 


34Û 


l'AHTlE  OKFICIELLE 


des  Agriculteurs  de  France,  a  donné  des  ren- 
seignemenls  importants  sur  la  composition 
des  sels  bruis  des  mines  alsaciennes  de  po- 
tasse, livrés  aux  agriculteurs.  Le  sel  brut,  dit 
syivinite,  est  un  mélange  de  chlorure  de  po- 
tassium dans  la  proportion  de  23  à  40  0/0,  de 
chlorure  de  sodium  et  d'un  peu  de  sulfate  de 
chaux.  Pour  répondre  à  des  craintes  expri- 
mées sur  la  forte  proportion  de  chlorure  de 
sodium,  M.  Guillin  conclut  en  ces  termes  : 
«  Depuis  1910,  nous  ne  recevions  d'Alle- 
magne, sous  le  nom  de  kaïnile,  que  du  sel 
brut  d'Alsace,  dont  les  gisements  étaient  voi- 
sins de  notre  frontière.  Ce  sel  brut  aurait  dû 
être  vendu  par  les  Allemands  sous  le  nom  de 
syivinite,  le  chlorure  de  potassium  étant  ap- 
pelé sylvine  dans  leur  nomenclature  des  di- 
vers sels  de  potasse.  Ni  le  chlore,  ni  les  sels 
de  soude  ne  sont  utiles  à  la  végétation,  leur 
excès  est  même  nuisible;  mais,  en  utilisant 
les  sels  d'Alsace  en  quantité  normale,  c'est-à- 
dire  100  à  130  kilogr.  de  chlorure  de  potas- 
smm  et  200  à  iOO  kilogr.  de  syivinite  à  l'hec- 
tare, les  agriculteurs  n'ont  aucune  inquié- 
tude à  avoir.  L'expérience  l'a  d'ailleurs  dé- 
montré, puisque,  depuis  plusieurs  années 
déjà,  on  utilisait  ces  sels  sans  inconvé- 
nients. » 
Société  centrale   d'Agriculture   de  l'Aude. 

La  Société  centi'ale  d'Agriculture  de 
l'Aude,  dont  M.  II.  de  Guillebert  des  Essars 
est  le  président,  et  M.  Lucien  Semichon  le 
secrétaire  général,  va  célébrer  son  centenaire 
au  mois  de  juin.  Elle  organise,  à  cet  effet, 
une  série  de  manifestations  et  de  fêtes  qui 
auront  lieu  à  Carcassonne  du  19  au  26  juin 
prochain.  En  voici  le  programme  : 

1°  Exposition  générale  et  démonstrations  pra- 
tiques sur  les  appareils  modernes  de  culture  à 
traction  animale,  les  appareils  de  motoculture, 
les  appareils  d'intérieur  de  ferme,  les  applica- 
tions de  l'électricité  à  l'agi  iculture,  sous  la 
direction  de  M.  Baibut,  directeur  des  Services 
agricoles  de  l'Aude. 


2"'  Quatre  grandes  excursions  montrant  :  les 
forêts,  l'élevage,  la  culture  sylvo-pastorale, 
l'énergie  hydro-électrique  dans  les  Pyrénées  de 
l'Aude;  — les  forêts,  les  reboisements,  l'élevage, 
la  motoculture  en  montagne  dans  la  Monlnijne- 
Noire;  —  la  mise  en  culture  des  terres  aban- 
données et  la  motoculture  en  plaine  dans  le 
Lauraguais;  la  Vixiège  et  ta  Piège;  —  le  mou- 
vement syndical  et  coopératif  en  viticulture 
dans  le  Minérvois,  le  Lézignanais,  le  Xarbonnais, 
les  Corbiéres. 

3"  Une  grande  manifestation  régionaliste  agri- 
cole, artistique  et  littéraire. 

i"  Une  séance  solennelle  de  la  Société  cen- 
trale, avec  une  Conférence  sur  l'avenir  de 
l'Agriculture. 

5°  Un  banquet  à  la  cité  de  Carcassonne. 

6°  Un  Service  coramémoratif  à  la  cathédrale 
pour  les  agriculteurs  morts  pour  la  Patrie,  avec 
une  quête  au  profit  des  Pupdies  de  la  JNa'ion. 

On  doit  féliciter  la  vieille  Société  de  l'ar- 
deur avec  laquelle  elle  tend  à  apporter  une 
nouvelle  preuve  de  sa  vitalité. 

Petites  habitations  rurales. 
On  a  lu,  dans  le  numéro  du  13  avril 
(p.  286),  un  article  du  D'  Artault  sur  le  bien 
de  famille.  A  cette  occasion,  il  n'est  pas  inu- 
tile de  rappeler  que  notre  excellent  collabo- 
rateur M.  Ringelmann  a  publié,  sous  le  titre  : 
Avanl-j'TOJet  d'une  petite  habitation  rurale  à 
bon  marché  (avec  planche  coloriée),  une  étude 
qui  vise  la  loi  du  10  avril  1908  et  celle  du 
12  juillet  1909.  La  Librairie  agricole  de  la 
Maison  rustique  en  a  fait  récemment  une 
deuxième  édition. 

Exposition  nationale  à  Metz. 
Une  Exposition  nationale  est  organisée  à 
Metz,    pour   être   ouverte    du    24  juillet  au 
26  septembre  1920.  Une  place  importante  y 
est  réservée  au  groupe  de  l'Agriculture. 

On  doit  adresser  les  demandes  de  rensei- 
gnements au  siège  du  Commissariat  de  l'Ex- 
position, à  Metz  (13,  avenue  Serpenoise). 
He.nry  Sagnieb. 


PARTIE  OFFICIELLE 


Arrêté  du  ministre  de  l'Agricullure  en  date 
du  23  avril  nommant  les  membres  du  Comité 
Eational  du  Blé. 

Art.  1".  —  Sont  nommés   vice-présidents   du 
Comilé  national  du  lîlé  : 

'.M.  Méline,  président  de  la  Commission  d'Agri- 
culture du  Sénat  ; 

M.  Victor  Boret,  pré-ident  de  la  Commission 
d'AgricuUui  e  de  la  Chambre; 

M.  Viger,  président  de  l'Académie  d'Agricul- 
ture ; 


M.  Jules  (iautier,  président  de  la  Confédéra- 
tion nationale  des  Associations  agricoles. 

A)  t.  2.  —  Sont  nommés  membres  du  Comité  : 

MM.  Maurice  (Juesnier  et  Roland,  représen- 
tants de  la  Commission  d'Agriculture  du  Sénat. 

MM.  Capus  et  Macarez,  représentants  de  la 
Commission  d'Agriculture  de  la  Chambre. 

MM.  Donon  et  Louis  Michel,  représentants  du 
Groupe  agricole  du  Sénat. 

MM.  Ambroise  Rendu  et  Ouvré,  représentant 


LES  BENEFICES  AGRICOLES.   -   DES  CHIFFRES 


341 


du  Groupe  de  Défense  paysanne  de  la  Chambre. 

M.  Heniond,  délégué  de  lOffice  régional  du 
Nord; 

M.  Grand  d'Esnon,  délégué  de  roffice  régional 
de  l'Est. 

M.  (lallet,  délégué  de  l'Office  régional  de  l'Est 
central. 

M.  R  )ux-0livier,  délégué  de  l'Office  régional 
du  Massif  central. 

M.  de  Rougé,  délégué  de  l'Office  régional  de 
l'Ouest. 

.M.  Rouart,  délégué  de  l'Office  régional  du 
Sud-Ouest. 

M.  Trouard-RioUe,  délégué  de  l'Office  régional 
du  Centre. 

M.  Brémond,  déléaué  de  l'Office  régional  du 
Midi. 

M.  Henri  Hitier,  délégué  de  la  Confédération 
nationale  des  Associations  agricoles. 

M.  René  Berge,  délégué  de  la  Société  natio- 
nale d'encouragement  à  r.\gricullure 

M.  de  VogLié,  président,  délégué  de  la  Société 
des  Agriculteurs  de  France. 

M.  Octave  Dubois,  délégué  de  la  Fédération 
nationale  de  la  Coopération  et  de  la  Mutualité 
agricoles. 

M.  A  Irien  Toussaint,  délégué  de  l'L'aion  cen- 
trale des  Syndicats  agricoles. 

M.  Fernand  David,  sénateur,  délégué  de  la 
Société  'nationale  de  Protection  de  la  Main- 
d'(cavre  agricole. 

M.  A.  Royneau,  sénateur,  déb-gué  de  la  Fédé- 
ration nationale  des  Syndicats  et  coopératives 
de  culture  mécanique,  vice-président  de  la 
Fédération. 

,M.  Chastes,  président  de  l'Association  natio- 
nale de  la  Meunerie  française. 

M.  Ernest  Poisson,  secrétaire  de  la  Fédération 
nationale  des   Coopératives   de   consommation. 

M.  Truchy,  délégué  de  la  Ligue  nationale  des 
Economies. 

M.  Mangin,  délégué  de  la  Ligue  Française. 
M.  Lumet,  délégué  de  l'Union  Française. 
M.  Léon     Rohelin,    secrétaire    général    de    la 
Ligue  de  l'Enseignement. 

M.  Léopold  Mabilleau,  délégué  de  l'Union  des 
grandes  Associations  françaises  pour  l'essor 
national. 

.M.  Charles  Deloncle,  sénateur,  délégué  de 
l'Association  de  la  Presse  agricole. 


M.  Rouffet, sous-intendant  militaire  de  i"  classe 
de  l'inspection  générale  des  subsistances,  repré- 
sentant du  minisière  de  la  Guerre. 

M.  Denoix,  directeur  du  budget  et  du  contrôle 
financier,  représentant  du  minisière  des  Fi- 
nances. 

M.  Baubion,  directeur  du  service  de  la  répar- 
tition des  céréales,  représentant  du  Eous-secré- 
tariat  d'Etat  du  Ravitaillement. 

M.  Fontaine,  inspecteur,  chargé  des  services 
de  propagande,  représentant  du  ministère  de 
l'Instruction  publique. 

M.  le  chanoine  François,  représentant  de  l'Ar- 
chevêché de  Paris. 

M.  Henri  Widner,  représentant  du  Consistoire 
protestant. 

M.  Alfred  Rechraann,  représentant  du  Consis- 
toire central  des  Israélites  de  France. 

M.  Frédéric  Bertrand,  président  de  la  Confé- 
dération générale  des  Associations  agricoles  des 
régions  dévasiées. 

M.  Blocb,  chef  de   lexploitation  de  la   Com- 
pagnie du  chemin  de  fer  d'Orléans. 
M.  Félix  Laurent,  directeur  de   l'Agriculture. 
M.  Lenglen,  directeur  de  la  Société  de  propa- 
gande pour  l'emploi  des  engrais  chimiques. 

M.  de  Marcillac,  correspondant  de  l'Académie 
d'agriculture,  président  de  l'Union  des  Syndi- 
cats agricoles  dul'érigord  et  du  Limousin. 
M.  Mofilet,  sous-directeur  du  Musée  social. 
M.  Quantin,  secrétaire  général  de  la  Fédéra- 
tion des  métiers  et  de  l'Association  des  classes 
moyennes. 

M.  Henry  Sagnier.  secrétaire  perpétuel  de 
l'Académie  d'Agriculture. 

M  Schribaux,  directeur  de  la  Station  d'essais 
de  semences. 

M  Jacques  de  Vilmorin,  directeur  des  Ser- 
vices de  sélections  des  établissements  Vilmorin 
et  C". 

Art.  3.  —  Le  secrétariat  du  Comité  est  ainsi 
composé  : 

Secrétaire    général    :    M.    Rahaté,    ingénieur 

agronome,  inspecteur  général  de   l'Agriculture. 

Secrétaire  général  adjoint  :  M.   Eugène  Gar- 

nier,  ingénieur  agricole,  directeur  départemental 

des  Services  agricoles. 

Art.  4.  —  Le  directeur  de  l'Agriculture  est 
chargé  de  l'exécution  du  présent  décret. 


LES  BÉNÉFICES  AGRICOLES.  —  DES  CHIFFRES 


Comme  le  faisait  si  justement  remarquer 
tout  récemment  dans  ces  colonnes  M.  P.  de 
Mon'cauU,  ingénieur  agronome,  membre  de 
FAcadémie  d'Agricullure,  député  de  l'Ain, 
il  se  répète  tant  de  sottises  concernant  les 
bénéfices  agricoles  que  nous  ne  saurions 
fournir  à  nos  lecteurs  trop  de  bases  indiscu- 
tables leur  permellanL  de  soutenir  le  point 


de  vue  des  cultivateurs,  qu'il  s'agisse  de  l'im- 
pôt ou  du  régime  de  nos  produits,  du  blé 
notamment. 

On  dit  toujours  que  nous  ne  tenons  pas  de 
comptabilité;  certains  l'affirment  avec  une 
intention  marquée  de  mépris  pour  nous.  Ce 
sont  généralement  de  grands  industriels  ou 
de    notables    commerçants    qui    entendent 


3i2 


LES  BÉNÉFICES  AGRICOLES. 


DES  CHIFFRES 


comparer  ce  qui  se  fait  dans  leurs  affaires 
importantes,  aux  rouages  multiples,  avec  le 
train  de  vie  des  exploitations  agricoles  com- 
parables pour  les  neuf  dixièmes  bien  plu- 
tôt avec  le  petit  commerce  ou  l'atelier  de 
l'artisan.  Pour  que  le  parallèle  soit  juste,  il 
faudrait  avoir  en  vue  des  milieux  semblables 
et  je  serais  curieux  de  savoir  en  ce  cas  dans 
quelle  proportion  petits  industriels  et  bouti- 
quiers fourniraient  des  comptes  précis.  Les 
hommes  d'affaires  de  grande  envergure 
n'aiment  pas  beaucoup  qu'on  mette  ainsi  les 
points  sur  les  i... 

Dans  bon  nombre  d'exploitations  agricoles 
étendues,  on  tient  des  comptes.  On  en  tien- 
drait dans  bien  plus  de  fermes  encore  si  la 
trésorerie  permettait  de  se  payer  le  luxe 
d'un  comptable.  Ce  n'est  malheureusement 
pas  le  cas. 

Enfin,  il  faut  s'entendre  sur  ce  que  peut 
être  une  comptabilité  agricole.  Elle  doit  seu- 
lement permettre  d'analyser,  à  la  fin  de 
chaque  campagne,  le  résultat  d'ensemble 
(i  une  industrie  complexe,  puisqu'on  y  fa- 
brique beaucoup  de  produits.  Nous  préten- 
dons cependant  que  si,  pour  chaque  région 
et  chaque  système  de  culture,  il  se  trouvait 
quelques  exploitations  où  les  comptes  soient 
tenus  d'une  façon  homogène,  on  pourrait 
parfaitement  établir  les  conditions  commer- 
ciales minima  exigées  par  les  cultivateurs 
pour  que  leur  travail  ne  soit  pas  vain.  Les 
Chambres  d'Agriculture  auront  sur  ce  point 
un  rôle  fort  intéressant  à  remplir.    . 

Afin  d'ouvrir  la  voie,  nous  reproduisons 
ci-contre  les  diagrammes  indiquant  l'impor- 
tance des  recettes  et  des  dépenses  au  cours 
de  sept  exercices,  en  notant  particulièrement 
la  recette  blé  et  la  dépense  salaires.  Commen- 
tons en  quelques  lignes  la  figure  70. 

En  l'Jl3-14,  les  recettes  dépassent  les 
dépenses.  La  première  année  de  guerre,  les 
recettes  diminuent,  mais  on  débourse  moins 
aussi.  Personne  ne  pensait  que  cela  durerait; 
on  vivait  sur  son  fonds,  n'achetant  ni  tour- 
teaux, ni  engrais.  En  191.j-llJ,  les  recettes 
augmentent  un  peu,  les  dépenses  s'accrois- 
sent suivant  une  progression  plus  rapide, 
l'état  de.la  terre  diminue,  le  blé  taxé  trop  bas 
ne  rapporte  plus  assez;  les  salaires  montent. 
Pendant  les  troisième  et  quatrième  années 
de  guerre,  ces  tendances  s'accentuent.  Ce- 
pendant, en  1917-18,  la  recette  blé-seigle  est 
un  peu  accrue  du  fait  d'une  taxation  moins 
lamentable.  Pendant  le  dernier  exercice 
écoulé,  la  situation  s'améliore,  le  blé  étant  à 
7o  fr.  Cette  recette  permet  d'élever  les  sa- 
laires et  de  retenir  les  employés  aux  champs 


i^ans  surcharger  le  budget  de  l'entreprise. 
L'économie  générale  delà  ferme  est  d'autant 
meilleure  que  la  récolle  est  bonne.  Pour 
l'exercice  qui  va  se  terminer,  la  situation 
semble  devoir  se  présenter  ainsi  :  recettes  à 
peu  près  étales-,  l'état  des  terres  s'améliore 
pénijjlement,  la  recette  blé  n'augmente  pas 
(taxation  à  la  baisse),  tandis  que  les  salaires 
s'élèvent  toujours.  L'iiorizon  .s'obscurcit. 

Analysant  le  graphique  de  plus  près,  on 
peut  ajouter  que,  dans  le  système  de  cul- 
ture envisagé,  il  y  a  une  étroite  relation 
entre  la  recette  de  blé  et  la  dépense  de  sa- 
laires. Tant  que  la  remise  en  état  de  pleine 
fertilité  des  terres  ne  sera  pas  assurée  par  le 
travail  normal  d'autrefois,  par  l'apport  d'en- 
grais et  de  fumier,  le  blé  devra  être  vendu 
cher  afin  de  rendre  possible  le  maintien  rela- 
tif des  ouvriers  agricoles  à  la  terre,  tous  les 
autres  éléments  principaux  de  recette  ayant 
tendance  à  la  baisse. 

Ceci  établi  en  ce  qui  concerne  le  blé  et  les 
salaires,  il  reste  à  tirer  du  diagramme  une 
conclusion  générale  relative  aux  bénéfices 
agricoles. 

En  déduisant  du  total  des  soldes  crédi- 
teurs des  quatre  exercices  bénétlcitaires  le 
total  des  pertes  des  trois  autres  exercices,  on 
obtient  2.")  000  fr.  auxquels  il  y  a  lieu  d'ajou- 
ter 92  000  fr.,  montant  des  prélèvements  en 
nature  effectués  par  l'exploitant  de  1913  à 
1920.  Le  total  général  de  l'excédent  de 
recettes  est,  dès  lors,  de  117  000  fr.  pour 
sept  ans,  soit  IG  71 'i  fr.  l'an  pour  rémunérer 
un  capital  d'exploitation  de  300  ÛUO  fr.  (esti- 
mation de  1914)  à  un  taux  dépassant  à  peine 
ï>  0/0,  sans  compter  d'amortissements  pourtant 
indispensables  à  prévoir  aux  prix  d'achats 
actuels  du  cheptel  mort  ou  vif.  D'ailleurs,  le 
chiffre  d'affaires  à  l'hectare  est  passé  de 
716  fr.  en  1914  à  1  300  fr.  en  1920,  ce  qui  ne 
constitue  pas  une  augmentation  en  propor- 
tion de  la  dépréciation  monétaire,  loin  de  là. 

La  valeur  locative  d'une  telle  exploitation 
étant  d'environ  22  000  l'r.,  on  peut  constater 
aussi  que  le  propriétaire  ne  dispose  guère  de 
ressources  pour  entretenir  les  bâtiments  ou 
pour  améliorer  l'installation  des  ouvriers, 
étant  donné  le  prix  demandé  pour  la  moindre 
réparation. 

Nous  sommes  convaincus  que  des  études 
de  ce  genre  devraiant  être  immédiatement 
entreprises  dans  toutes  les  régions  de  la 
France  pour  provoquer  les  mesures  sus- 
ceptibles de  relever  l'Agriculture. 

Henry  Girard. 


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LA  DÉGÉNÉRESCENCE  DE  LA  PuMME  DE  TElîKE 


LA  DÉGÉ\ÉRESCENCE  DE  LA  POMME  DE  TERRE 


(1) 


Les  maladies  de  la  dégénérescence 
en  France  et  à  l'Etranger. 

Ainsi  deux  formes  de  la  dégénérescence, 
tout  au  moins,  correspondent  à  de  véritables 
maladies  qui  paraissent  être  de  nature  infec- 
tieuse. La  Mosaïque  et  l'Enroulement  des 
feuilles  sont  si  répandues  qu'au  dire  de 
Quanjer,  l'aire  d'extension  de  cette  dernière 
se  confond  à  peu  près  avec  celle  de  la  culture 
de  la  pomme  de  terre  elle-même. 

Le  fait  est  que, depuis  une  quinzaine  d'an- 
nées, on  a  beaucoup  écrit  sur  ces  maladies  à 
l'étranger,  sinon  en  France.  D'assez  nom- 
breux travaux  ont  paru  en  Allemagne,  en 
Autriche,  en  Hollande,  en  Amérique.  Nous 
n'essayons  pas  de  résumer  ni  de  discuter  les 
données,  souvent  contradictoires,  qu'ils 
comportent.  L'exposé,  qui  vient  d'être  fourni 
des  maladies  de  la  dégénérescence,  corres- 
pond uniquement  aux  récents  travaux  de 
Quanjer  et  des  Américains. 

En  Hollande,  la  question  a  paru  a^sez 
grave  pour  qu'un  homme  de  la  valeur  de 
Quanjer  lui  ait  consacré  le  meilleur  de  son 
temps  depuis  une  quinzaine  d'années.  Les 
Américains  ont  chargé  quelques-uns  de 
leurs  plus  savants  botanistes  de  s'occuper 
de  ce  sujet.  De  plus,  le  H  ar  Emergenaj 
Board  American  Plant  Palhologisl  a  tenu  des 
conférences  spéciales  à  ce  sujet. 

En  France,  les  régions  où  Ton  se  plaint  de 
diminution  dans  les  rendements  de  la  pomme 
de  terre,  ne  sont  que  trop  nombreuses.  Mais 
nous  sommes  encore  trop  mal  renseignés 
pour  indiquer  si,  dans  telle  ou  telle  contrée, 
la  dégénérescence  est  accompagnée  d'Enrou- 
lement ou  de  Mosaïque. 

Ce  qui  est  certain,  c'est  que  l'Enroulement 
a  été  constaté  dans  la  Loire  dès  1911  par 
M.  Perret,  instituteur  à  Merle,  lequel  a  le 
mérite  d'avoir  été  le  premier  à  signaler  cette 
miladie  en  France  et  de  la  décrire  dans  les 
journaux  agricoles.  En  1914,  nous  avons 
observé  l'Enroulement  et  la  Frisolée  dans  le 
canton  d'Orchies,  près  de  Lille.  Depuis  lors, 
les  hasards  de  la  guerre  ont  permis  à 
M.  Perret  de  voir  que  l'Enroulement  existe 
dans  les  Ardennes,  la  Woévre,  la  Lorraine, 
les  Vosges,  le  Hourbonnais,  la  Limagne,  le 
Velay,  le  Cantal.  En  1919,  nous  avons  ren- 
contré cette  maladie  dans  la  partie  calcaire 

(1)  Voir  les  numôros  du  13  avril  (page  "ôj  et  du 
29  avril  (page  32C). 


(Ciusses)  de  l'Aveyron  et  dans  les  terrains 
granilo-gneissiques  du  Forez. 

Toutefois,  dans  l'.Vveyron,  aussi  bien  que 
dans  la  Loire,  certains  cas  de  dégénéres- 
cence n'étaient  pas  accompagnés  d'Enroule- 
ment. Peut-êlre  correspondaient-ils  à  la 
Mosaïque,  avec  laquelle  nous  sommes  encore 
trop  mal  familiarisés  pour  pouvoir  rien  aflir- 
mer  à  ce  sujet. 

Dans  le  Segala  aveyronnais,  en  particu- 
lier, nous  n'avons  pas  observé  d'Enroulement, 
bien  que  cependant  les  rendements  aient 
baissé  dans  cette  région,  au  point  qu'alors 
qu'elle  était  exportatrice,  elle  ne  suffit  actuel- 
lement plus  à  ses  besoins.  De  fréquentes 
pourritures  bactériennes  du  collet,  de  nom- 
breuses galeries  d'insectes  creusées  dans  la 
tige  soulerraine  ont  certainement  contribué 
à  réduire  la  production.  Mais  des  causes  plus 
graves  que  ces  dernières  sont  seules  suscep- 
tibles d'expliquer  la  diminution  que  subis- 
sent les  rendements  dans  celte  contrée. 

Les  premières  recherches  expérimentales, 
pratiquées  en  France  sur  l'Enroulement,  ont 
été  poursuivies  dans  la  Loire  par  le  profes- 
seur Blanchard  et  par  Perret. 

Leurs  conclusions  sont  les  suivantes  : 
Dans  le  Massif  central,  ce  sont  les  variétés 
précoces  telles  que  VEarlij  rose,  VInstitut  de 
Beauvais,  \di  Merveille  d' A  Jiié ri  que,  la.  Franco- 
Nusse,  qui  paraissent  le  plus  souffrir.  La 
Hicliler  Imperator,  quoique  demi-tardive,  y 
est  également  assez  sensible.  Par  contre, 
une  variété  potagère,  localisée  depuis  long- 
temps dans  les  parties  montagneuses  de  la 
Loire  et  de  la  Haute-Loire,  la  Violette  d'Au- 
vergne, n'est  pas  éprouvée.  A  cause  de  sa  ré- 
sistance à  l'atTection,elle  a  pris,  ces  dernières 
années,  une  grande  extension  dans  les  ter- 
rains légers.  Malheureusement,  celte  variété, 
qui  est  sensible  à  la  pourriture,  n'est  pas  à 
recommander  dans  les  sols  argileux  ou  sim- 
plement argilo-siliceux  de  la  plaine. 

De  1902  à  1905  (période  où  l'Enroulement 
n'existe  pas),  la  Richler  Imperator  donne 
-'i  500  kilogr.  par  hectare  de  plus  que  la  Vio- 
lette du  Forez. 

De  1910  à  1913  (alors  que  l'Enroulement 
sévil),  \a Ilichter Imperator  {ournilfu  moyenne 
-4  300  kilogr.  de  moins  que  la  Violette  du 
Forez . 

La  récolte  de  VEarUj  rose  passe  en  dix  ans 
de  18000  kilogr.  à  8  000  kilogr. 

Les  plus  grands  dégâts  se  sont  produits  en 


LA  DÉGÉNÉRESCENCE  DE  LA  l'UMME  DE  TERRE 


345 


sols  perméables  siliceux  (à  couche  arable  peu 
épaisse  suivant  Perretj,les  plus  faibles  en 
terrains  forts,  argileux  (plaines  du  Forez  et 
du  Roannais)  où  l'enracinement  est  toujours 
plus  profond  que  dans  le  cas  précédent. 

L'Enroulement  sévit  surtout  dans  des  con- 
ditions de  sécheresse  et  de  grand  éclairement, 
aussi  est-il  rarement  observé  à  l'ombre  des 
arbres  et  des  maisons. 

Le  nitrade  de  soude,  le  sulfate  d'ammo- 
niaque, le  fumier  de  ferme,  le  purin,  appli- 
qués en  quantité  suffisante,  réduisent  dans 
une  certaine  mesure  l'importance  de  la  ma- 
ladie. Pour  Quanjer,  le  nitrale  de  soude  n'a 
pas  qu'une  action  momentanée. 

Après  leurs  recherches  de  1914,  Blanchard 
et  Perret  concluent  que  l'Enroulement  est 
purement  physiologique,  il  s'agirait  dune 
déchéance  de  certaines  variétés  due  :  1°  à 
leur  trop  longue  multiplication  par  voie 
asexuée;  2°  à  leur  relour  trop  fréquent  dans 
une  même  nature  de  terrain;  3"  à  leur  cul- 
ture dans  les  sols  suffisamment  pourvus  de 
potasse,  mais  pauvres  en  azote  (éléments  qui 
favorisent  le  développement  de  l'appareil  fo- 
liacé). 

Mais  si  la  maladie  oli're  à  certains  égards 
les  apparences  d'une  aûeclion  physiologique, 
actuellement  Perret  considère  cependant 
qu'elle  est  de  nature  infectieuse.  Nous  ex- 
trayons d'une  de  ses  lettres  les  lignes  sui- 
vantes :  «  L'atl'ection  est  transmissible  par 
les  tubercules.  La  maladie  existe  dans  les 
jardins  à  sol  fumé  et  profond.  Depuis  dix- 
huit  ans  (avec  interruption  les  années  de 
guerre),  je  fume  certaines  parcelles  au  maxi- 
mum (fumier  et  engrais  complémentaires). 
Malgré  cela,  depuis  l'Enroulement,  je  ne 
peux  maintenir  sa  productivité.  »  Perret 
déclare  que  les  affirmations  de  Quanjer  se 
vérifient  pour  la  plupart,  et  il  parait  disposé 
à  admettre  que  rEnroulementajune  cause  pa- 
rasitaire. 

Méthodes  préconisées  pour  lutter 
contre  les  maladies 

de  l'Enroulement  et  de  la  Mosaïque. 

I.  De  Vemploi  des  variélés  résistantes.  — 
liappelons  que,  pour  Perret,  la  crise  actuelle 
est  avant  toul  une  crise  de  variétés.  Dans  la 
Loiri^,  la  Géante  bleue,  la  Richler  Imperator, 
la  Franco-Russe,  l'Institut  de  Beauvais,  la 
Fin- de-Siècle,  la  Merveille  d'Amérique,  qui 
donnaientautrefois  d'excellents  résultats,  ont 
fortement  décliné  depuis quelqui^s  années,  et 
leur  dégénérescence  a  précisément  concordé 
avec  l'apparition  de  la  maladie  de  l'Enroule- 
ment. Au  contraire,  la  Violette  cC Auvergne  ou 


Bleue  du  Forez  se  comporte  bien  pour  l'ins- 
tant. Malheureusement,  elle  est  assez  sujette 
au  mildiou. 

Quanjer  ne  connaît  pas  de  variété  douée 
d'une  immunité  complète. 

«  Il  est  plus  facile,  dit-il,  d'indiquer  quelles 
sont  les  variélés  sujettes  à  la  leptonécrose 
(Enroulement)  que  celles  qui  sont  exposées  à 
la  Mosaïque.  La  leptonécrose  attaque  un 
nombre  plus  restreint  de  variétés,  mais 
attire  mieux  l'attention  parce  qu'elle  arrête 
la  croissance  en  déterminant  des  phénomènes 
typiques.  Cette  maladie  atteint  son  stade 
maximum  dès  la  seconde  génération,  si  bien 
que  le  rendement  tombe  à  un  très  faible 
pourcentage  de  la  production  normale.  La 
maladie  de  la  Mosaïque  attaque  presque 
indifféremment  toutes  les  variétés,  mais  elle 
atteint  beaucoup  plus  lentement  le  maximum 
de  gravité.  L'apparition  de  la  forme  «  rabou- 
grissement  »  de  la  Mosaïque  est  très  rare 
dans  les  contrées  où  le  contrôle  au  champ  est 
pratiqué  depuis  longtemps  avec  soin  parce 
qu'une  véritable  sélection  en  masse  a  pu 
s'etVectuer  dans  ces  conditions.  La  résistance 
d'une  variété  varie  suivant  les  contrées  et 
parait  correspondre  aux  soins  apportés  à  la 
sélection. 

«  Dans  le  cas  des  variétés  qui  n'ont  jamais 
été.sélectionnées,  celle  qui  est  en  culture  de- 
puis le  temps  le  plus  long  aura,  à  résistance 
égale,  le  plus  fort  pourcentage  de  plantes 
atteintes  et  donnera  l'impression  d'être  très 
sujette  à  la  maladie.  » 

En  adoptant  l'échelle  de  0  à  10  pour  la  sus- 
ceptibilité à  la  Mosaïque  et  à  l'Enroulement, 
on  arrive  aux  chiffres  suivants  pour  quelques 
variétés  hollandaises  : 

Enroulement.  Mosaïque. 


Eigenheimtr 

Roode   star 

Paul  IvriiLcr 

Thorbecke 

Zeeiivosctie  Blauwt 

Bravo 

Cérès 

De   Weet 

Eersteling 

Nieuwe  Muizen.. . . 


6 
10 

5 

1 

7 

3 
10(?) 

6 

4 

8 


Ainsi  qu'on  peut  le  voir,  aucune  de  ces 
variétés  n'est  à  la  fois  résistante  à  ces  deux 
maladies.  Du  reste,  Quanjer  pense  que  la 
meilleure  méthode  consiste  à  sélectionner 
des  lignées  exemptes  de  ces  aflfections. 

Dans  une  lettre  qu'il  a  eu  l'obligeance  de 
nous  adresser,  Je  professeur  Pethybridge 
nous  écrit  que,  bien  qu'il  ne  soit  pas  â  même 
de  nous  indiquer  des  variétés  qui  sont  résis- 


346 


SLK  LA  DESTRUCTION  DES  COIIIÎEAUX 


tantes  à  l'Enroulement,  il  peut  nous  donner 
le  nom  de  certaines  sortes  qui  lui  fournissent 
d'excellents  résultats.  Ce  sont  : 

Up  lo  date  (pour  la  récolte  principale). 

British  Queen  (derai-hâtive). 

Epicure  (hâtive). 

De  même,  le  professeur  Cotton  a  eu  l'ama- 
bilité de  nous  écrire  que,  bien  que  non 
douées  d'une  complète  immunité,  les  trois 
variétés  suivantes  donnent  de  bons  résultats 
„n  Angleterre  : 


K'mg  Geovç/c,  Greul  Scot,  Templar. 

Ces  sortes  jouissent,  en  outre,  de  la  répu- 
tation de  ne  pas  être  accessibles  aux  attaques 
de  la  terrible  Gale  noire  Sifuchytrium  cndo- 
bioticum). 

La  Jioode  Star  hollandaise  n'est  autre  que 
notre  Etoile  du  Nord  et  l'Up  lo  date  est  la 
Fin-de-Siècle,  qui  a  du  reste  beaucoup  dégé- 
néré dans  la  Loire,  au  dire  de  l'erret. 
(4  suivre.)  Kttennk  Foex, 

Dirocleur  do  la  SUlion  Je  Pathologie  véfi^SUilo. 


LE  CANARD  DE  DUCLAIR 


La  question  alimentaire  est  évidemment  un 
problème  de  jour  en  jour  plus  compliqué  en 
raison  de  la  hausse  constante  qui  se  manifeste 
sur  tous  les  produits  de  notre  élevage. 

A  ce  point  de  vue,  on  ne  saurait  trop  encou- 
rager léievage  des  animaux  de  basse-cour; 
parmi  ceux-ci,  le  canard  est  peut-être  le  plus 
avantageux,  aussi  bien  pour  la  vente  que 
comme  appoint  sérieux  dans  la  consomma- 
tion particulière. 

Le  canard  a  le  mérite  de  s'assimiler  avec 
profit  toutes  sortes  d'aliments,  de  déchets,  de 
sous-produits  variés  et  peu  coûteux.  Il  en  ré- 
sulte que  la  chair  en  étant  très  nutritive  et 
estim  ée,  la  vente  en  est  facile  et  rémunéra- 
trice. 

La  mare,  le  cours  d'eau  ne  lui  sont  pas 
indispensables,  il  s'accommode  parfaitement 
d'un  terrain  en  herbe. 

11  est  donc  nécessaire  d'insister  sur  l'uti- 
lité de  l'élevage  intensif  du  canard  en  vue  de 
l'envoi  au  marché.  Avec  les  couveuses  et  les 
éleveuses  artihcielles,  on  peut  élever  de 
grandes  quantités  de  canetons;  leur  dévelop- 
pement est  si  rapide  que  vers  l'âge  de  trois 
mois  ils  peuvent  être  consommés,  avec  profit 
pour  l'éleveur. 

A  l'Exposition  d'aviculture  qui  a  eu  lieu 
celte  année  en  février,  beaucoup  d'amateurs 
se  sont  arrêtés  devant  les  très  beaux  spéci- 
mens présentés  par  M"'°  Garnotel,  à  Preneuse 
(Seineet-Oise),  dont  le  nom  est  bien  connu 
des  aviculteurs.  La  planche  coloriée  ci-conlre 


représente  le  lot  qui  a  valu  le  i"'  prix  au 
même  éleveur  au  Concours  général  agricole 
de  Paris  en  1914. 

Duclair  est  un  joli  bourg  situé  sur  les  bords 
de  la  Seine  i'i  dix  kilomètres  de  Barentin  et  à 
une  quinzaine  de  kilomètres  de  Rouen;  on  y 
admire  un  rocher  désigné  sous  le  nom  de 
«  rocher  de  Gargantua  ». 

Le  canard  de  Duclair  est  de  race  ancienne. 
I  Son  plumage  est  au  plumage  du  canard  de 
I  Rouen  ce  que  la  poule  de  .lanzé  est  à  la 
poule  de  Rennes  :  robe  différente,  chair  ex- 
cellente. Dans  la  Seine-Inférieure,  le  camelon 
de  Duclair  est  apprécié  par  les  chefs-cuisi- 
niers. 

Le  mâle  a  sur  la  tête  et  sur  le  cou  des  re- 
flets d'un  vert  foncé;  le  dos  est  brun,  le  reste 
du  corps  est  noir  avec  une  arcade  blanclie 
sur  la  poitrine;  le  miroir  des  ailes  est  bleu 
violet;  le  bec  est  vert  foncé;  les  pattes  sont 
rouges. 

Le  plumage  de  la  cane  est  brun  foncé; 
le  miroir  a  une  nuance  terne;  le  poitrail  est 
blanc  ;  les  pattes  sont  rouge  brun. 

Les  caneton.s  naissent  avec  un  duvet  jaune 
brun. 

Tels  sont  les  caractères  de  ce  canard  ;  ils 
sont  de  nature  à  engager  les  cultivateurs  et 
les  petits  terriens  à  élever  des  animaux  de 
basse-cour  afin  de  remédier  à  l'insuflisancc 
de  notre  alimentation. 

Erjjest  Lemoine. 


SUR  LA  DESTRUCTION  DES  CORDEAUX 


M.  Blanchard,  directeur  des  Services  agri- 
coles de  Seine-el-Oise,  avait  organisé,  pour 
le  H  avril,  sous  le  patronage  de  l'Office  dé- 
partemental agricole,  de  l'Union  des  Syndi- 
cats agricoles  et  horticoles  de  Seine  et  Seine- 


et-Oise, de  la  Fédération  des  Associations 
agricoles  et  horticoles  de  Seine  et  Seine-et- 
Oise  et  du  Syndicat  agricole  de  la  Région  de 
Paris,  un  Congrès  dans  le  but  d'étudier  les 
moyens  à  employer  pour  défendre  Içs  récoltes 


s 


LE  CHEVAL  DE  TKAIT  DANS  LE  PAYS  D'AL'GE 


347 


contre  les  ravages  causés  par  les  corbeaux. 

Plus  de  50  organisations  de  Seine-et-Oise, 
représentées  par  110  congressistes  environ, 
avaient  répondu  à  l'appel  qui  leur  avait  été 
adressé. 

M.  Dubois,  conseiller  général  de  Seine-et- 
Oise  et  président  de  l'Ofilce  départemental 
agricole,  est  nommé  président  du  Congrès  ; 
M.  Blanchard  remplit  les  fonctions  de  secré- 
taire général. 

I.  —  M.  Menegaux,  Téminent  ornitholo- 
giste, assistant  au  Muséum  d'Histoire  natu- 
relle, expose  dans  un  premier  rapport  les 
mœurs  des  diverses  espèces  de  corbeaux.  Il 
conclut  que  les  corbeaux  sont  utiles  sous 
certains  rapports  et  nuisibles  sous  certains 
autres.  Après  une  discussion  qui  a  suivi  ce 
rapport,  le  Congrès  a  voté  la  résolution  sui- 
vante : 

Le  Congrès,'tout  en  ne  méconnaissant  pas  les 
services  que  certaines  espèces  de  Corvidés  sont 
susceptibles  de  rendre  à  l'Agriculture,  mais  con- 
sidérant que  leur  trop  grand  nombre  cause  des 
dommages  de  beaucoup  supérieurs  aux  bienfaits 
que  la  culture  retire  de  ces  animaux,  estimant 
que  la  situation  économique  actuelle  fait  aux 
agriculteurs  une  obligation  impérieuse  de  dé- 
fendre leurs  récoltes  contre  les  animaux  divers 
qui  peuvent  les  assaillir,  décide  qu'il  y  a  lieu 
d'organiser  la  lutte  contre  les  corbeaux. 

IL  —  M.  Mercurol,  ingénieur  agricole, 
agriculteur,  expose  les  divers  procédés  autres 
que  le  poison,  qu'il  y  a  lieu  d'employer  pour 
détruire  les  corbeaux.  M.  le  docteur  Guénaux, 
ingénieur  agronome,  chef  de  travaux  prati- 
ques à  11  nsti  tut  national  agronomique,  expose 
les  méthodes  de  destruction  à  employer  pour 
détruire  les  corbeaux  par  appâts  empoison- 
nés. A  la  suite  de  ces  deux  rapports,  les  ré- 
solutions suivantes  sont  volées  : 

1°  Le  Congrès  reconnaît  que  pour  lutter  efli- 
cacemeut  contre  les  corbeaux,  il  faut,  par  tous 
les  moyens  possibles,  détruire  leurs  nids. 

2°  Le  Congrès  estime  que  la  destruction  au 
fusil,  rationnellement  organisée,  peut  être  très 
efticace.  11  préconise  comme  moyens  à  employer: 
la  chasse  dans  les  parcs,  les  battues,  la  chasse 
au  graud-duc. 

3°  Le  Congrès,  convaincu  de  l'efficacité  des 
appâts  empoisonnés  à  la  strychnine,  émet  le  vœu 
que  ce  moyeu  de  d'\struction  soit  rationnelle- 
ment et  intcmsiveraent  utilisé  dans  le  départe- 
ment de  Seine-et-Oise. 


m.  —  il.  Picot,  avocat  à  la  Cour  d'appel, 
expose,  au  point  de  vue  juridique,  les  droits 
actuels  des  cultivateurs  dont  les  cultures  sont 
ravagées  par  les  corbeaux.  La  résolution 
suivante  est  votée  : 

Le  Congrès  émet  le  vœu  que  les  Pouvoirs  pu- 
blics demandent  iramédiatem.ent  au  Parlement 
de  renforcer  la  législation  actuelle,  tant  pour 
activer  la  destruction  obligatoire  des  oiseaux 
nuisibles,  que  pour  déterminer  avec  plus  de 
précision  la  responsabilité  civile  des  proprié- 
taires et  fermiers  de  bois  réfractaires  à  ces  pres- 
criptions d'intérêt  public. 

M.  Blanchard  annonce  que  l'iJlfice  dépar- 
temental, dans  sa  dernière  réunion,  a  décidé 
de  consacrer  20  000  fr.  à  la  lutte  contre  les 
corbeaux  dans  Seine-et-Oise. 

Avant  de  se  séparer,  le  Co.ngrès  nomme 
une  Commission  qui  devra  arrêter  les  termes 
d'une  pétition  dont  sera  saisi  le  Parlement 
en  vue  de  donner  à  la  culture  les  moyens  de 
se  défendre  efficacement  contre  les  cor- 
beaux. 


Cette  Commission  s'est  réunie  le  13  avril. 
Les  décisions  suivantes  ont  été  prises  et 
seront  portées  à  la  connaissance  des  députés 
et  sénateurs  de  Seine-et-Oise  pour  que  le  Par- 
lement soit  saisi  de  la  question  : 

1°  Destruction  des  nids.  —  A  la  demande  Je 
l'Office  départemental  agricole  qui  indiquera  la 
date,  le  Préfet  devra  prendre  un  arrêté  ordon- 
nant la  destruction  générale  des  nids  des  cor- 
bt-aux-freux,  corneilles  et  choucas  (petites  cor- 
neilles) dans  un  délai  maximum  de  quinze  jours 
et  avant  la  sortie  des  jeunes.  En  cas  'de  non  des- 
truction des  nids,  le  Préfet  donnera  aux  maires 
l'antorisation  d'y  faire  procédir  aux  frais  des 
propriétaires,  conformément  aux  lois  de  1888  et 
1907,  sans  préjudice  de  la  responsabilité  civile 
des  contrevenants. 

:i"  Responsabililé.  —  Il  faut  faire  établir  par  la 
loi  la  responsabilité  solidaire  avec  présomption 
légale  de  la  responsabilité  de  tous  les  proprié- 
taires et  usagers  de  bois  et  parcs  dans  lesquels 
se  trouvent  des  nids  de  corbeaux.  Il  faut  en  outre 
que  devant  la  juridiclion  répressive  le  droit 
existe  pour  tout  propriétaire  ou  usager  poursuivi 
d'appeler  les  autres  propriétaires  ou  usagers  en 
garantie. 

Il  faut  enfin  obtenir  que  la  jurisprudence  gé- 
néralise la  portée  de  l'article  1385  du  Code  civil. 

X. 


LE  CHEVAL  DE  TRAIT  DANS  LE  PAYS  D'AUGE 


Une  note  de  M.  .\drien  Marie,  commissaire  i  Trait  Augeron,  relative  à  la  crise  actuelle  de 

administrateur   de    la  Société    hippique    de  !  l'élevage    du  cheval  de    trait  dans   le   Pays 

(1)  Communication  à  l'Académie  d'Agriculture.        |   d'.\uge   (Calvados^,  donne    des   détails    qu'il 


348 


LE  CHEVAL  DE  TRAIT  DANS  Lb.  PAYS  D'ALGË 


convient  de  signaler  sur  la  crise  qu'y  subit 
l'élevage. 

Il  existe  dans  le  Pays  d'Auge  une  race  de 
chevaux  de  Irait  délerininée,  dite  race  Auge- 
ronne,  qui  se  différencie  de  la  race  perche- 
ronne par  l'encolure  qui  est  plus  courte  et 
plus  horizontale,  la  croupe  plus  longue  ;  le 
sujet  étant  plus  près  de  terre  est  plus  lourd 
d'aspect  et  d'allure. 

Son  aire  géographique  est  le  Pays  d'Auge, 
c'est-à-dire  la  plus  grande  partie  des  arron- 
dissements de  Lisieux  et  de  Pont  l'Kvèque,  et 
partie  des  arrondissements  limitrophes  de 
ces  deux  arrondissements.  Son  habilat  ne  se 


confond  jamais  avec  l'habitat  de  la  race  Per- 
cheronne, sa  voisine;  le  Percheron  occupe  les 
plateaux  et  les  vallées  hautes  où  les  princi- 
pales rivières  qui  arrosent  le  Pays  d'Auge 
prennent  leurs  sources,  l'Augerou  occupe  les 
plaleaux  et  les  larges  vallées  vers  l'embou- 
chure de  ces  mêmes  rivières.  Et,  si  l'habitat 
de  l'une  ou  de  l'autre  race  ne  se  confond  ja- 
mais, c'est  par  la  raison  que  c'est  le  sol 
même  qui  a  créé  et  qui  maintient,  malgré 
l'apport  continu  et  bienfaisant  du  sang  per- 
cheron, le  caractère  de  la  race  Augeronne. 

L'élevage  de  cette  race,  si  précieuse  pour 
sa  région,  comme  tout  élevage  actuellement, 


Fig.  71. 


Rocher,  étaliiu  ,le  qii.ilrc  au^,  iu.-miiI  ilii  .^UkI  liunk   l'i-rchei'un. 


subit  une  crise  d'autant  plus  préoccupante 
que  la  race  Augeronne,  peu  connue,  se  trouve 
peu  défendue. 

Lors  de  la  réquisition  générale  des  ani- 
maux de  trait,  et  dans  les  années  qui  ont 
suivi,  nombre  de  juments  Augeronnes  , 
pleines  mais  non  pourvues  de  cartes  de  sail- 
lie régulières,  onti  été  réquisitionnées;  la 
région,  par  suite,  s'est  trouvée  appauvrie 
plus  que  toute  autre.  Depuis  cette  époque, 
l'élévation  des  prix  des  grains  et  fourrages  a 
déterminé  l'éleveur  à  négliger  lu  reproduction 
du  cheval  de  trait  en  vue  d'accroître  son 
cheptel  bovin  plus  rapi'leinent  rémunéra- 
teur. De  là  une  nouvelle  diminution  des  ani- 
maux de  trait  dans  la  région. 

Un  instant  on  a  cru  que  l'apport  des  che- 
vaux réformés,  rendus  à  la  culture,  comble- 


rait en  partie  les  vides.  Nouvelle  déception  : 
les  services  obtenus  des  animaux  réformés 
se  sont  trouvés,  dans  la  majorité,  des  cas,  in- 
suflisants  pour  permettre  de  faire  face  aux 
dépenses  rendues  nécessaiies  pour  leur  bon 
entrelien.  Le  cultivateur  —  f.iit  fâcheux  à 
constater  —  trouvant  dans  la  boucherie  hip- 
pique un  moyen  avantageux  de  se  défaire 
d'un  animal  d'un  entretien  trop  coûteux,  l'a 
sacrifié 

La  région  augeronne  ne  peut  espérer  se 
pourvoir  facilement  dans  d'autres  régions 
des  chevaux  dont  elle  aura  besoin.  Le  cheval 
sera,  en  effet,  de  plus  en  plus  recherché: 
par  les  régions  libérées  à  nouveau  culti- 
vées, par  les  régions  où  le  bœuf  de  trait 
cessera  d'être  en  usage  parce  que  vendu 
plus  jeune;  il  deviendra  plus  rare,  en  raison 


SUR  LA  PRATIQUE  DE  L'ÉCIMAGE  DES  CLÉS 


349 


de  la  nécessité,  dans  certains  cas,  de  rempla- 
cer le  moteur  à  essence,  devenu  trop  cher, 
par  le  moteur  vivant. 

Il  faut  donc  aviser  sans  retard  aux  moyens 
propres  à  encourager  ou  à  faciliter  dans  les 
régions  dont  il  s'agit  l'élevage  du  clieval  de 
trait.  L'un  des  moyens  indiqués  par  Taulpur 
de  la  note  comme  particulièrement  favorai)le 
à  faciliter  l'élevage  serait  de  multiplier  les 
stations  d'étalons. 

Actuellement,  il  existe  dans  la  région  d'éle- 
vage du  Pays  d'Auge  quinze  étalon-  de  Irait 


de  l'Etat.  Pour  joindre  ces  étalons,  les  ju- 
ments doivent  souvent  faire  un  Ion  g  parcours; 
ces  visites  doivent  être  renouvelées,  elles  sont 
d'un  result.it  incertain.  Autant  de  motif 
pour  le  petit  cultivateur,  qui,  chez  lui,  n'a 
plus  d'autre  main-d'œuvre  que  la  sienne,  de 
renoncer  au  projet  d'élevage  d'un  poulain. 
•  M  Marie  soutient  qu'en  confiant  dans  cette 
région  à  des  sociétés  reconnues  ou  à  des  par- 
ticuliers l'entretien  des  étalons,  l'Etal  pour- 
rait espérer  augmenter  dans  des  proportions 
notables  le  nombre  des  étalons,  tout  en  allé- 
geant ses  cliarpes. 


Fin;,  'li.  —  ihislûc.  juiiient  de  liuit  ans,  inscrite  ou  Stud-Booli  Aiigeron. 


Alors  qu'il  importe  de  comprimer  tous  les 
chapitres  de  notre  budget  national,  on  n'^ 
peut  qu'approuver  tous  ceux  qui,  sous  une 
forme    quelconque,   tentent    tout  à  la    fois 


d'améliorer  nos  moyens  de  production  et  de 
diminuer  les  charges  de  l'Etat. 

A.  Descours-Desacres, 

Membre  de  l'Académie  d'Agricullure. 


SUR  LA  PRATIQUE  DE  L'ÉCIMAGE  DES  RLÉS 


Aux  précieuses  indications  données  ici  (1) 
pir  M.  Schribaux,  relativement  à  l'écimage 
des  blés  contre  la  verse,  nous  voudrions 
ajouter  quelques  observations  d'ordre  pra- 
tique. 

Nous  nous  appuierons  sur  nos  propres 
observations  faites,  il  y  a  une  trentaine  d'an- 
nées, en  1890-91,  dans  le  Pas-de  Calais, 
observations  relatives  àla  méthode  employée 

(t)  Voir  le  n«  11  du  22  avril  1920. 


toujours  avec  succès,  pendant  quararite  ans, 
par  un  habile  agriculteur,  M.  Pinta,  à  la 
Brayelle,  près  Arras,  qui  fit  de  louables 
efforts  pour  la  propager;  il  trouva  du  reste  en 
M.  André  Evrard,  alors  vice-président  de  la 
Société  centrale  d'Agriculture  du  Pas-de-Ca- 
lais, un  heureux  imitateur. 

Bien  des  cultivateurs  objectent  qu'en  éci- 
mant  les  tiges  des  blés,  on  s'expose  à  couper 
les  épis  et  ils  préfèrent  s'abstenir.  D'autres 
demandent  s'il  existe  un  mode  opératoire 


350 


MOKT  DE  M.  GUSTAVE  IIUOT 


permettant  de  régler  en   quelque  sorte    la 
coupe  des  blés  que  l'on  veut  écimer. 

Pour  répondre  à  ces  diverses  objections, 
nous  croyons  utile  de  faire  un  exposé  de  la 
méthode  dont  M.  Pinta  fut  le  principal  pro- 
moteur et  qui  nous  donna  toujours,  ainsi 
qu'aux  cultivateurs  qui,  à  notre  instigation, 
la  mirent  en  pratique,  toute  satisfaction. 

L'écimage  du  blé  est  opéré  lorsque  les  liges 
ont  acquis  un  pau  plus  du  tiers  de  leur  déve- 
loppement au  moment  où  l'on  trouve  le 
germe  de  l'épi  enfermé  dans  la  lige,  à  15  ou 
20  centimètres  de  terre. 

A  cette  époque,  en  parcourant  le  champ, 
on  coupe  au  ras  du  sol  trois  ou  quatre  des 
plus  hautes  liges  que  l'on  rencontre.  En  fen- 
dant ces  tiges  longitudinalement,  on  trouve 
le  germe  de  l'épi  à  20  ou  23  centimètres  de  la 
partie  inférieure  de  la  tige.  En  comptant  4ou 
5  centimètres  en  plus  de  la  hauteur  trouvée, 
on  détermine  le  point  auquel  on  doit  écimer 
le  blé  sans  danger  de  couper  les  épis.  Ce  pre- 
mier point  obtenu,  le  faucheur  déplace  la 
poignée  de  sa  faux  en  la  rapprochant  de  la 
lame,  de  manière  à  équilibrer  l'instrumenta 
la  hauteur  voulue.  Ce  résultat  est  obtenu  fa- 
cilement ;  la  pratique  permet  d'y  arriver 
presque  du  premier  coup. 

Dès  lors,  on  peut  faucher  franchement;  le 
contrôle  est  aisé.  Dès  les  premiers  pas  et  une 
fois  de  temps  à  autre  pendant  l'opération, 
on  prend  derrière  le  faucheur  une  des  tiges 
écimées  et  on  s'assure  que  le  germe  de  l'épi 
est  bien  à  3  ou  6  centimètres  de  la  section  de 
coupe.  Si  l'on  trouve  derrière  le  faucheur  des 
tuyaux  (la  tige  creuse  el  non  plus  pleine),  il 
faut  descendre  à  nouveau  la  poignée  de  la 
faux.  L'opération  est  très  simple  et  se  con- 
trôle d'elle-même.  Un  bon  faucheur  peut 
opérer  sur  45  à  50  ares  en  une  journée. 

D'ailleurs,  comme  l'a  fait  remarquer 
M.  Schribaux,  on  peut  régler  mathématique- 
ment la  coupe  à  la  hauteur  voulue  en  em- 
ployant la  machine  dite  écimeuse,  dont  la  scie 
peut  être  relevée  à  13  centimètres  et  même 
plus. 

Contrairement  à  ce  que  croient  certains 
cultivateurs,  l'écimage  ne  provoque  pas  au 


premier  moment  un  arrêt  dans  ]a  végélatioa 
des  tiges  les  plus  élevées.  En  examinant  les 
tiges,  on  constate  que  six  heures  après  elles 
ont  déjà  repoussé  de  près  de  1  centimètre. 
Les  tiges  moins  élevées  se  développent  plus 
rapidement  et  profilent  mieux  de  l'aération 
et  de  l'éclairement. 

C'est  aussi  une  erreur  de  croire  que  l'éci- 
mage a  pour  elTet  de  raidir  la  paille.  11  l'em- 
pêche de  verser,  mais  non  pas  en  agissant 
sur  sa  constitution.  La  verse  provient  le  plus 
souvent  des  fanes  supérieures  qui  se  trou- 
vent à  certains  moments  surchargées  d'eau 
par  la  pluie  ou  la  rosée  et  de  la  prise  qu'elles 
offrent  au  vent. 

L'écimage  permet  aux  jeunes  tiges  de  se 
développer,  de  rejoindre  les  autres  el  d'arri- 
ver à  maturité  au  même  moment.  Il  donne 
aussi  la  possibilité  d'elTecluer  de  nouveaux 
sarclages  dans  un  blé  trop  fort,  que  l'on  avait 
dû  abandonner. 

Au  point  de  vue  du  rendement,  il  faut  ob- 
server que  les  petites  liges  se  développant 
plus  aisément  et  égalant  les  autres,  ainsi 
sont  évités  dans  les  gerbes  les  courts  épis; 
les  grains  étanl  soumis  tous  aux  mêmes 
influences  acquièrent  tous  le  même  volume, 
d'oii  résulte  une  augmentation  de  rendement 
en  qualité  et  en  quantité. 

M.  Pinta  estimait  à  un  cinquième  au  moins 
cette  augmentation.  Il  conseillait  d'écimer 
dès  que  les  tiges  sont  assez  dével(>ppées  pour 
que  la  faux  les  prenne  aisément,  en  ayant 
soin  de  ne  pas  couper  trop  prés  du  germe  de 
l'épi;  5  à  6  centimètres  sont  bien  suflisants, 
mais  il  ne  faut  pas  aller  au-dessous  ^de  li  ou 
4  centimètres. 

Enfin,  il  convient  d'ajouter  que  l'écimage 
est  une  opération  toute  spéciale  qui  ne  dis- 
pense d'aucune  des  façons  données  habituel- 
lement aux  blés.  C'est  une  taille  de  la  plante 
permettant  de  profiter  des  laitages  obtenus 
surtout  par  les  hersages  du  printemps.  Si  les 
blés  ont  tallé,  elle  est  nécessaire  pour  donner 
du  développement  aux  tiges  que  l'on  peut 
nommer  secondaires:  dans  le  cas  contraire, 
elle  évitera  toujours  la  verse  de  la  récolte. 

Hekki  Blin. 


MOUT  DE  M.  GUSTAVE  HUOT 


L'Agriculture  nationale  vient  de  perdre  un 
de  ses  vétérans  les  plus  estimés  et  les  plus 
respectés.  M.  Gustave  Huot,  président  de  la 
Fédération  des  Associalions  agricoles  de 
l'Aube,  est  mort  le  18  avril  aux  suites  d'une 


longue  maladie.  II  avait  atteint  sa  quatre- 
vingt-onzième  année  en  conservant  sa  vi- 
gueur el  ses  hautes  qualités  morales. 

Depuis  longtemps,  il  avait  pris  sa  place 
parmi  les  pionniers  des  progrès  agricoles. 


LE  SON  DE  R12 


3.31 


C'est  sur  son  domaine  de  La  Planche,  près 
Troyes,  que  fut  montée,  en  18.j4,  la  première 
distillerie  agricole  de  betteraves  d'après  le 
système  Champonnois;  il  eut  ainsi  le  mérite 
d'être  le  premier  initiateur  d'une  industrie 
qui  a  rendu  de  si  grands  services  à  l'Agri- 
culture nationale. 

C'est  sous  la  même  inspiration  qu'il  se  con- 
sacra, pendant  toule  sa  carrière,  à  tous  les 
essais]d'améliorations  inspirées  par  la  science 
agronomique.  Esprit  sage  et  prudent,  il  les 
appliquait  sans  délai  ;  ildonna  ainsi  l'exemple 
des  méthodes  perfectionnées  de  culture,  et  il 
eut  la  grande  satisfaction  de  voir  ces  mé- 
thodes se  développer  autour  de  lui  et  provo- 
quer une  véritable  transformation  de  celte 
partie  de  la  Champagne. 

Ses  succès  dans  l'élevage  n'ont  pas  été 
moins  importants.  Il  s'adonna  spécialement 
à  l'entretien  de  la  race  bovine  Durham  ;  son 
étable  acquit  et  maintint  une  grande  réputa- 
tion et  le  plaça  à  l'un  des  premiers  rangs 
parmi  les  meilleurs  éleveurs.  Sa  haute  au- 
torité l'appela  à  la  présidence  de  la  Société 
des  Eleveurs  du  Durham  français,  de  même 
que  son  esprit  d'impartialité  bienveillante  le 
désignèrent  pendant  de  nombreuses  années 
comme  président  des  jurys  dans  les  grands 
concours,  quand  il  s'abstenait  d'y  prendre 
part. 

L'activité  de  Gustave  Iluol  se  dépensa, 
d'autre  part,  avec  un  dévouement  persévé- 
rant, qui  n'avait  d'égal  que  son  extrême 
modestie,  à  propager  tous  les  progrès  autour 


de  lui.  .\ppelé  à  la  présidence  du  Comice  dé- 
partemental de  l'Aube,  il  donna  à  cette  im- 
portante association  une  vigueur  exception- 
nelle et  il  en  lit  un  centre  vivant  d'expansion 
pour  répandre  les  meilleures  méthodes.  Il  y 
a  une  vingtaine  d'années,  il  provoqua  k 
création  de  la  Fédération  des  Associations 
agricoles  du  déparlement  de  l'Aube.  Un  ma- 
gnitique  essor  en  fut  la  conséquence;  la 
création  d'un  très  grand  nombre  de  Syndi- 
cats locaux,  de  Sociétés  de  crédit,  d'assu- 
rances mutuelles  constitua  autant  de  cenlreî 
d'activité  dont  les  bienfaits  se  développent 
d'année  en  année. 

C'est  pourquoi  le  nom  de  Gustave  Huot 
était  entouré  non  seulement  de  l'estime  Gé- 
nérale, mais  de  respect  et  de  reconnaissance 
pour  tous  les  services  qu'il  a  rendus.  «  Ses 
obsèques,  nous  écrit-on  de  Troyes,  ont  donné 
lieu  à  une  belle  manifestation  des  agricul- 
teurs de  l'Aube  accourus  de  toutes  parts  pour 
rendre  hommage  à  l'admirable  vieillard  qui, 
pendant  de  si  nombreuses  années,  a  été  pour 
eux  un  conseiller  précieux,  un  ami  sur  et 
respecté.   » 

L'Académie  d'Agriculture  l'avait  élu,  le 
3  mars  dernier,  au  titra  de  membre  non  ré- 
sident ;  elle  avait  voulu  rendre  ainsi  sou 
hommage  à  une  longue  carrière  consacrée  à 
l'Agriculture,  avec  une  ardeur  et  un  dévoue- 
ment qui  n'ont  jamais  connu  de  défaillance. 
Il  aura  pendant  trop  peu  de  temps  figuré 
dans  ses  rangs. 

HeiNRV  Saginier. 


LE  SON  DE  RÏZ 


Quelques  lecteurs  de  ce  journal  me  de- 
mandent, au  sujet  de  mon  récent  exposé  sur 
les  connaissances  actuelles  concernant  les 
vitamines,  si  le  produit  donné  aux  pigeons 
dans  l'expérience  citée  est  de  la  balle  de  riz 
ou  le  son  obtenu  par  le  glaçage. 

Malheureusement,  les  mémoires  des  au- 
teurs ne  me  permettent  pas  de  préciser  ce 
point;  il  me  paraît  peu  probable  que  ceux-ci 
aient  opéré  sur  des  sous-produits  industriels, 
sans  doute,  ils  ont  préparé  les  graines  au 
laboratoire  par  un  décorticage  plus  ou  moins 
complet. 

Mais,  puisque  la  question  se  présente,  je 
crois  utile  de  rappeler  la  nature  des  dilïé- 
rents  résidus  provenant  du  glaçage  du  riz  et 
d'en  indiquer  la  valeur  comme  aliment,  pour 
mette  en  garde  contre  des  confusions  que 
certains  intermédiaires  ont  intérêt  à  faire 
naître.  Comme  il  s'agit  d'une  industrie  sur- 


tout développée  en  Italie,  j'indique  les  dési- 
gnations commerciales  italiennes  qui  n'ont 
pas  leur  équivalent  dans  notre  langue  : 

1"  Le  déchet  sortant  des  décortiqueuses 
résulte  de  la  séparation  des  glumes  adhé- 
rentes au  grain  de  cette  céréale.  Ce  sous- 
produit  est  appelé  Lolla  ou  Pulone  ;  il  se 
compose  presque  exclusivement  de  cellulose 
incrustée  de  silice,  et  n'a  aucune  valeur  nu- 
tritive. Soumis  à  une  mouture  grossière,  il 
fournit  le  Tondello,  qui  ressemble  aux  sons 
fins;  si  la  mouture  est  plus  fine,  on  obtient 
le  Fumetlo.  Ces  deux  substances  sont  em- 
ployées dans  des  mélanges  dont  ils  diminuent 
la  qualité. 

2"  Pour  obtenir  le  glaçage,  le  grain  décor- 
tiqué est  passé  à  plusieurs  reprises  dans  des 
hélices  ou  dans  des  blanchisseurs  à  cônes.  Les 
déchets  constituent  les  véritables  «  sons  de 
riz  »,  la  Pula. 


332 


ACADÉMIE  D'AGKICLUX'IiE   DE  KHA.NCE 


Le  son  de  riz  vierge  {pula  vergine]  contient 
en  matières  digestibles  :  azotées,  8.87  ; 
grasses,  13.39;  hydrocarbonées,  37.33;  cel- 
lulosiques, 2.35.  On  distingue,  en  outre, 
deux  qualités  commerciales  qui  diffèrent  par 
la  proportion  du  fumiHlo  introduit. 

Les  sons  de  riz  sont  fins,  de  couleur  gris- 
rougeàtre,  variable  suivant  qu'ils  proviennent 
d'un  premier  passage  ou  de  ceux  qui  suivent 


ou  eniin  du  mélange:  ils  sont  d'autant  plus 
blancs  que  le  glaçage  était  avancé. 

A  cause  de  la  forte  quantité  de  matière 
grasse  contemu!.  ils  sont  d'une  conservation 
assez  courte,  réclamant,  en  tous  cas,  les 
mêmes  soins  que  nos  sons  de  blé. 

Raoul  Gouln', 

logéniour  ag^ronome. 


LE  BETAIL  DE  LA  ZELANDE 


On  sait  que  la  province  de  Zélande  (Pays- 
Bas)  est  particulièrement  riche  en  bétail 
bovin  de  race  hollandaise;  son  élevage  est 
renommé.  L'Association  pour  l'amélioration 
du  bétail  de  Zélande,  présidée  par  M .  W.  Kake- 
beeke,  et  dont  le  baron  Collot  d'Escury  est  le 
vice-président,  a  publié  récemment,  sous  le 
litre  :  Le  Bétail  daus  la  /iiovince  de  Zélande, 
une  notice  destinée  à  faire  ressortir  lesqualités 
des  vaches  laitières  de  cette  pro\ince.  Celte 
notice  enregistre  des  constatations  faites  par 
les    associations    de    contrôle;   pour    1  820 


vaches  contrôlées  de  1912  à  1917,  la  produc- 
tion moyenne  de  lait  a  été  de  4  130  kilogr. 
par  période  lactaire  (300  jours  environ);  la 
teneur  moyenne  du  lait  en  matière  grasse 
était  de  3.10  0  0. 

Cette  notice  a  été  écrite  surtout  en  vue  des 
besoins  de  la  Belgique  et  du  Nord  de  la 
France  en  v.iches  laitières.  Les  renseigne- 
ments généraux  sur  ce  sujet  sont  donnés  par 
M.  S.  B.  E.  Kielslra,  secrétaire  de  l'Associa- 
tion pour  l'amélioration  du  bétail,  à  Goos 
(Pays-Bas).  G.  Galdot. 


ACADÉMIE  D'AGRICULTURE  DE  FRANCE 


Séance    du    -21    avril   1920. 
Présidence  de  M.  Vigcr. 

Réception  de  M.  Pierre  de  Monicault. 
M.  le  Minlslre  de  i AijricuUure  transmet  l'am- 
pliation  du  décret  approuvant  l'élection  de 
M.  Pierre  de  Monii-ault  comme  membre  titulaire 
dans  la  Section  de  Grande  Culture.  iM.  de  Moni- 
cault est  introduit;  M.  le  Président  lui  souhaite 
la  bienvenue  et  l'invite  à  prendre  place  parmi 
ses  nouveaux  confrères. 

Présentation  d'ouvrages. 

M.  le  Secrétaire  perpétieel  présente  : 

1°  Delà  part  de  MM.  H.  Vallée,  directeur  de 
l'Ecole  vétérinaire  d'Alfort,  et  L.  Panisset, 
professeur  à  l'Ecole  vétérinaire  de  Lyon,  un 
important  ouvrage  intitulé  :  Les  tuberculoses 
animales. 

2°  Au  nom  de  M.  Em.  Prudhomme,  directeur 
du  Jardin  Colonial  de  Nogent-sur-Marne,  un 
ouvrage  intitulé  :   Plantes  utiles  des  pays  chauds. 

3°  De  la  part  de  MM.  J.  Nanot,  directeur  de 
l'Ecole  nationale  d'Horticulture  de  Versailles,  et 
R.  Vuigner,  ingénieur  agronome,  le  premier 
volume,  consacré  aux  légumes,  d'un  ouvrage 
intitulé  :  Fruits  et  Légumes  de  primeur. 

M.  /.  Dyboivski  présente  un  nouvel  ouvrage  de 
la  collection  de  I  Encyclopédie  agricole  :  Parcs 
et  Jardins,  par  MM.  G.  A.  et  L.  Belair,  livre 
pratique  et  cependant  très  précis,  à  mettre  entre 
les  mains  de  tous,  qui  retrace  les  règles  aoijuises 


par  les  maîtres  incomparables  tels  que  Le  >'o!re, 
Alpbani,  Edouard  .\ndré,  etc.,  les  résume  et  les 
met  à  la  portée  de  lous.  Ce  livre  porte  deux 
signatures:  celle  d'Adolphe  et  de  Pierre  Bellair, 
le  père  el  le  tils.  Après  la  guerre,  seul  le  père 
est  resté  pour  en  assurer  l'achèvement.  Le  Mis  a 
payé  de  sa  vie  son  dévouement  à  la  Patrie.  El, 
bien  que  sa  collciboration  ait  étéde  courte  durée, 
le  père  a  voulu,  pieusement,  conserver  à  ce 
collaborateur  aimé  la  part  du  succès  qui  devra 
revenir  à  ce  livre  bien  fait. 

Le  Herd-book  de  la  race  Charolaise. 

Le  général  J.  de  'Laguiche  transmet  une  noie 
de  la  Fédération  des  Associations  agricoles  du 
Centre,  faisant  connaître  que  les  Sociétés  d'A^rri- 
cullure  et  les  Syndicats  d'Élevage  des  déparle- 
ments du  Cenire,  groupés  en  •■  Fédération  des 
Associations  agricoles  du  Centre  »,  ont  décidé 
la  fusion  du  Herd-book  de  la  race  charolaise, 
tenu  en  Saône-et-Loire,  et  du  Herd-book  de  la 
race  Nivernaise-Charolaise,  tenu  dans  la  Nièvre, 
en  un  seul  livre  généalogique  qui  prendra  le  nom 
de  «  Herd-bool;  de  la  race  Charolaise  de  la  Nièvre, 
de  Saône-el-Loire  et  des  départements  affiliés  » 
et  qui  sera  tenu  à  Nevers. 

Le  Concours  central  hippique, 
et  ses  enseignements. 
M.  P.  Dechambre,  —  à  l'occasion  du  Concours 
central,  organisé  au  Grand  Palais  des  Champs- 
Elysées  du  17  mars  au  12  avril  dernier,  par  la 


ACADÉMIE  D'AGRlCULTUfiE  DE  HiANCE 


353 


Société  hippique  française  que  préside  avec  tant 
de  di>;linctiou  et  de  compétence,  M.  le  baron 
du  Teil,  — présente  à  l'Académie  les  enseigne- 
ments qui  semblent  se  dégager  de  cetle  impor- 
tante inanifestalioii  liippique  relativement  à 
l'évoluiion  Je  la  production  du  cheval  fin  en 
France  et  à  son  avenir. 

On  peut  tout  d'abord  affirmer  que  cet  avenir 
est  entièrement  subordonné  à  la  façon  dont  les 
éleveuis  de  demi-sang  sauront  accomplir  l'évo- 
lution qui  semble  inévitable  dans  cette  produc- 
tion. 

Le  cheval  de  demi-sang,  quelle  qu'en  soit 
l'origine,  est  un  métis,  un  produit  dérivé  de 
plusieurs  races,  entre  lesquelles  le  pur-sang 
anglais  intervient  d'une  manière  plus  ou  moins 
rapprochée  et  fréquente  suivant  la  contrée  ou  le 
but  visé.  Les  demi-sang  fojment  donc  une 
catégorie  de  chevaux  dont  les  caractères  ne 
peuvent  être  uniformes  en  raihon,  précisément, 
de  la  diversité  de  leurs  modes  d'obtention.  La 
convergence  se  fait  plutôt  du  coté  df  s  aptitudes, 
ces  chevaux  étant  des  chevaux  de  selle  ou 
d'altelage  léger. 

Or,  (-es  deux  adaptations  sont  battues  en  brèche 
de  divers  côtés  :  progrès  de  l'automobilisme 
atteignant  nettement  le  cheval  de  voitures  légères 
et  d'attelages  de  lu.xe,  modifications  probables 
dans  les  organisations  militaires,  notamment  en 
ce  qui  concerne  la  cavalerie.  Dès  lors,  l'avenir 
du  cheval  de  demi-sang  s'aperçoit  dans  le  sens 
d'une  réduction  du  nombre  et  d'une  augmentation 
de  la  qualité. 

Sous  peine  de  s'elTacer  complètement,  le  demi- 
sang  devra  s'aHapter  à  de  nouvelles  exigences 
et  à  de  multiples  utilisations.  11  deviendra  un 
Iractionneur  fort,  rapide,  énergique,  souple  dans 
ses  allures  ou  bien  un  porteui'  solide,  vif  et 
adroit.  Souvent  ces  qualités  devront  être  associées 
et  conduiront  à  l'obtention  d'un  cheval  robuste, 
à  dessus  court,  à  épaule  et  croupe  musclées  avec 
des  membres  irréprochables. 

Pour  la  réussite  de  cette  évolution,  deux 
facteurs  essentiels  sont,  entre  autres,  à  envisager  : 
les  reproducteurs  et  le  milieu  d'élevage. 

M.  Dechambre  insiste  sur  l'importance  du 
choix  de  la  jument.  Il  a,  d'autre  part,  personnel- 
lement toujours  pensé  que  le  croisement  de 
première  génération  ou  croisement  industriel, 
aurait  dû  être  pratiqué  depuis  longtemps  entre 
nos  race-  de  chevaux,  au  lieu  de  métissages 
complexes  dont  on  s'est  servi  partout.  Il  est  sans 
doute  trop  tard  aujourd'hui  pour  qu'on  puisse 
pratiquer  la  méthode  d'une  façon  suivie;  toute- 
fois, Hvec  des  juments  bien  choisies  et  des  étalons 
appropriés,  ou  réduira  le  nombre  des  sujets  mal 
réus-sis,  un  des  écueils  de  la  production  du  che- 
val lin. 

Le  milieu  d'élevage  est  aussi  à  cons-idérer,  car 
il  restera  un  grand  facteur  de  succès  ou  d'échec. 

Le  demi-sang  devra  être  élevé  seulement  dans 
les  contrées  susceptibles  de  lui  faire  acquérir 
l'ampleur  des  formes  et  le  volume  squelettique 
nécessaires  à  un  cheval  vigoureux.  Ces  contrées 


sont  les  pays  d'herbages  non  humides,  à  sous- 
sol  calcaire  (ou  encore  granitique,  mais  de  pré- 
férence calcaire),  où  les  chevaux  peuvent  être 
laissés  en  liberté  en  toute  saison  pendant  la 
durée  d'élevage  proprement  dit.  Ainsi  se  trou- 
veront alliées  les  nécessités  d'un  élevage  écono- 
mique et  celles  d'une  production  rationnelle. 
Partout  ailleurs,  l'obtention  d'un  cheval  demi- 
santr  réussi  n'est  que  le  résultat  heureux  d'une 
coûteuse  fantaisie. 

En  résumé,  il  semble  à  M.  Dechambie  que 
l'avenir  de  la  production  du  demi-sang  doit  être 
vu  sous  le  jour  suivant  : 

Le  nombre  des  chevaux  de   demi-sang  sera 

diminué  ;  des  régions  qui  se  livrent  à  cet  élevage 

l'abandonneront  pour  le  cheval  de  trait  ou  le 

j    bétail.  Pour  garder  quelques  débouchés,  la  qua- 

^    lité  sera  relevée,  car   les   médiocrités  n'auront 

plus    de    place,  la    production    réduite    devant 

I   impérieusement  s'adapter  à  des  besoins  précis 

j    et    limités. 

1  L'élevage  devra  donc  se  hausser  à  un  ni- 
j  veau  tel  que  les  déchets  soient  ramenés  au 
strict  minimum  ;  cela  ne  réussira  que  dans 
quelques  contrées  favorisées  et  entre  les  mains 
d'éleveurs  habiles  sachant  allier  le  tact  du  nais- 
seur  à  un  grand  sens  des  réalités  pratiques  et 
économiques.  Un  choix  très  attentif  des  géni- 
teurs et  un  élevage  rationnel  des  jeunes  sont  les 
moyens  qui  aideront  à  obtenir  ce  résultat. 

M.  /('  baron  du  Teil  remercie  M.  Dechambre 
d'avoir  attiré  l'attention  de  l'Académie  sur  l'or- 
ganisation des  Concours  hippiques  et  l'avenir  du 
cheval  de  demi-sang. 

A  l'heure  actuelle,  l'élevage  de  ce  cheval 
doit  être  conduit  de  façon  à  produire  des  che- 
vaux de  réelle  qualité,  et  surtout,  presque 
exclusivement,  des  chevaux  de  selle,  les  seuls 
demandés.  Il  faut  des  chevaux  ayant  du  sang  et 
du  volume  ;  nous  avons  heureusement  en  France 
des  régions  où  ce  but  est  atteint  dans  les  meil- 
leures conditions." 

La  Vendée,  la  Bretagne,  la  Normaudie,  le 
Centre,  le  Charolais,  le  Midi  produisent  des  che- 
vaux comparables  aux  meilleurs  chevaux  d'An- 
gleterre et  d'Irlande;  or,  aujourd'hui,  à  rai- 
son des  conditions  du  change,  les  acheteurs 
des  divers  pays  de  l'Europe  ont  beaucoup  plus 
d'avantage  à  venir  en  France  chercher  ces  che- 
vaux plutôt  que  d'aller  les  prendre  en  Angleterre. 
Il  y  a  là  une  situation  qui  nous  est  favorable  et 
dont  il  faut  savoir  profiter. 

Seulement,  il  y  a  lieu  de  mettre  en  relief,  de 
faire  connaître  les  qualités  du  cheval  demi-sang 
français,  c'est  un  des  buts  que  se  propose  préci- 
sément la  Société  hippique  française  dans  ses 
concours  en  organisant  divers  modes  de  présen- 
tation des  chevaux  :  au  Grand  Palais,  par 
exemple,  on  a  pu  apprécier  les  chevaux  .ie  selle 
suivaut  leurs  aptitudes  et  leur  forme;  à  Baga- 
telle, on  a  pu  les  juger'  sur  un  parcours  de 
1  400  à  1  8uO  mètres  avec  obstacles  à  franchir. 
Toutes  leurs  qualités  ont  pu  ainei  être  jugées  et 
admirées. 


Î54 


CORRESPONDANCE 


Quelques  causes  de  dégénérescence 
chez  la  pomme  de  terre. 

M.  Etienne  Foex,  directeur  de  la  Station  de 
pathologie  végétale  de  Paris,  fait  une  communi- 
cation sur  quelques  causes  de  dégénérescence  chez 
la  pomme  de  terre  :  il  montre  la  corrélation  frap- 
pante qui  existe  entre  le  fléchissement  dans  le 
rendement  qui  caractérise  ce  que  les  cultiva- 
teurs appellent  la  dégénérescence  et  certaines 
déformations  de  l'appareil  yégétalif{riî»iro«/emt?H« 
des  feuilles,  la  Mosaïque  (le  la  pomme  de  terre;  voir 
les  articles  de  M.  Foéx  sur  ce  sujet  dans  le 
Journal  d'Agriculture  pratique). 

M.  Schribaux  fait  remarquer  combien  sont 
nombreuses  les  causes  de  dégénérescence  de  la 


pomme  de  terre,  car  il  n'est  pas  de  plantes  plus 
impressionnables,  plus  sensibles  ans  conditions, 
bonnes  et  mauvaises,  du  milieu  vivant  et  non 
vivant.  II  montre,  eutre  antres,  quelle  est  l'iu- 
fluence  considérable  du  climat  de  la  région  où 
sont  cultivées  les  pommes  de  terre  ;  on  atten- 
dant que  la  sélection  nous  ait  donné  tout  ce  qu'on 
a  le  droit  d'en  espérer,  le  renouvellement  des  se- 
mences est  le  meilleur  moyen  de  lutter  contre  la 
dégénérescence,  quelle  qu'en  soit  la  cause. 

Or,  la  caractéristique  des  meilleurs  centres  de 
production  des  plants  de  pomme  de  teri'e,  d'être 
plutôt  froids  que  chauds,  de  posséder  des  terres 
légères  et  siliceuses  plutôt  pauvres  que  riches,  se 
vérifie  partout. 

H.    HiTIEK. 


CORRESPONDANCE 


—  ÎN°  0871  {Cher).  —  Pour  cultiver  la  mou- 
tarde blanche  afin  d'obtenir  de  la  graine,  il 
convient  de  semer  cette  plante  de  bonne  heure 
en  mai  ou  au  début  de  juin,  sur  une  terre  ayant 
reçu  un  labour.  On  sème  10  à  i2  kilogr.  de 
graines  à  l'hectare,  on  enterre  à  la  herse.  Si 
Ton  a  des  scories  ou  des  superphosphates,  on 
on  doit  en  employer  400  à  oOO  kilogr. ù l'hectare; 
on  obtiendra  ainsi  une  plus  forte  grenaison. 

La  récolte  se  fait  lorsque  les  siliques  sont 
bien  mûres,  et  renferment  des  graines  bien 
formées,  comme  dans  le  cas  de   la  navette.  — 

(H.  II.) 

—  N"  603.'!  {Drùme).  —  Il  n'est  pas  insalubre 
de  faire  couch.er  du  personnel  dans  un  logis 
situé  en  dessous  d'un  fenil,  mais  il  y  a  danger 
d'incendie  lorsqu'il  n'y  a  qu'un  simple  plancher 
en  bois  jiosé  sur  solives.  Pour  une  semblable 
chambre  à  coucher,  il  faut  établir  un  plafond. 
avec  un  lattis  cloué  sous  les  solives.  Le  plafond 
de  plâtre  est  préférable,  mais  peut  très  bien  être 
remplacé  par  un  plafond  en  terre  mélangée  de 
bourre  ou  poil  de  vache.  En  même  temps  qu'il 
constituera  une  sérieuse  protection  contre  l'in- 
cendie, et  une  diminution  probable  de  prime 
d'assurances,  le  plafond  évitera  les  émanations 
qui  pourraient  provenir  du  fenil.  —  (M.  U.) 

—  .N°  2007  [Charente  -  Inférieure] .  —  1  »  Le  soufre 
sublimé  est  obtenu  par  distillation  du  soufre 
brut.  Les  vapeurs  de  soufre,  envoyées  dans  des 
chambres  spéciales,  se  refroidissent  et  se  dépo- 
sent sur  les  paiois,  sous  forme  de  grains  globu- 
leux de  très  faible  dimension. 

Le  soufre  trituré  provient  du  broyage  simple 
du  soufre  brut,  tamisé  sur  des  tamis  très  fins. 
Les  fragments  présentent  des  cassures  plus  ou 
moins  planes,  des  arêtes  et  des  pointes.  Les 
grains,  de  formes  et  de  dimensions  très  variables, 
sont,  en  moyenne,  plus  gros  que  ceux  du  soufre 
sublimé. 

Les  soufres  gris,  dits  précipités,  contiennent 
une  forte  proportioti  d'impuretés. 

11  est  admis  q'ue  le  soufre  sublimé  est  plus 
efficace  que  le  soufre  trituré,  saus  qu'il  soit  pos- 


sible d'expliquer  avec  grande  certitude  la  cause 
de  cette  dili'érence. 

2°  Les  soufres  cupriques  du  commerce  sont, 
en  général,  supérieuis  au  soufre  cuprique  que 
l'on  peut  préparer  soi-même  à  l'aide  de  sulfale 
de  cuivre  eu  neige.  Ce  dernier  n'est  pas,  habi- 
tuellement, assez  finement  moulu;  ses  fragments 
sont  lourds  et  ils  tombent  à  terre  au  lieu  d'adhé- 
rer aux  organes  de  la  vigne  à  protéger. 

Les  verdets,  en  poudre  impalpable,  employés 
pour  la  fabrication  des  bouillies  au  verdel,  se 
prêtent  mieux  que  le  sulfate  de  cuivre  en  neige,  à 
la  préparation  du  soufre  cuprique.  —  (J.  L.  V.) 

—  A.  R.  [Eure-et-Loir).  —  Il  n'y  a  aucun  in- 
convénient a  semer  à  la  volée  sur  d-es  betteraves 
du  nitrate  de  chaux  au  lieu  de  nitrate  de  soude. 

Le  nitrate  de  chaux,  d'une  façon  générale, 
s'emploie  dans  les  mêmes  conditions,  et  aux 
mêmes  doses  que  le  nitrate  de  soude.  —  (H.  H.) 

—  R.  (Isère).  —  Pour  la  destruction  des  mou- 
tardes sauvages  [sanres\  on  a  bien  préconisé 
l'épandage  de  beaucoup  de  sels  et  engrais,  no- 
tamment la  liainite,  le  nitrate  de  soude,  etc.,  fine- 
ment broyés;  mais  les  résultats  obtenus  ne  per- 
mettent pas  de  les  conseiller  avec  certitude 
pour  toutes  les  circonstances.  —  (H.  M.) 

—  .N»  C4;)0  (Loiret).  —  Vous  avez  une  prairie 
à  établir  sur  une  terre  forte  très  coinpacle  ;\  sous- 
sul  argileux  imperméalilc;  donc  il  s'agit  d'un  5ol 
humide.  En  pareil  cas,  évidemment,  l'avoine 
élevée  convient  moins  que  la  fétuque  des  prés,  le 
trèfle  jaune  des  sables  non  plus  n'est  pas  à  con- 
seiller, ces  deu.x  plantes  l'avoine  élevée  et  trèlle 
jaune),  de  même  aussi  le  brome  des  prés  étant  à 
rései-ver  pour  les  terrains  secs.  Nous  vous  con- 
seillerons en  terre  humide,  à  l'hectare,  le  mé- 
lange suivant  :  Trèfle  violet,  10  kilogr.;  Ray- 
f^rass,  10  kilogr.;  Fléole,  3  kilogr.;  Dactyle, 
2  kilogr. —  ;H.  H.) 

Les  abonnr's  sont  instamment  pries,  lorsqu'ils 
encoii'nl  une  question,  de  joindre  à  leur  lettre  une 
bande  du  Journal  ou  d'indiquer,  dans  leur  lettre 
le  numéro  que  porte  cette  bande. 


REVUE    COMMERCIALE 


335 


LA  SEMAINE  MÉTÉOROLOGIQUE 

Semaine  du  2o  avril  au  1"  mai  19-20  [OBSE RVATOIBE  DU  PAf'.C  SALM-MAUR) 


JOURS 

ET      DATES 

r. 

o  -^ 

a! 

3 

ElIPÉRATURE 

Vent. 

-ri 
1    ^ 

REMARQUES  DIVERSE.? 

3 

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o" 

a 

Écart 

sur 

la  nor 

maie. 

millibar!. 

Uzti'. 

millim 

Dim 2)aviil.  1020.7 

7oi 

1.>1 

11.0 

+  0.1 

0 

0.1 

0.7 

Unçée,  lirume  le  mat.,  pluie  le 

Lundi 2iî  — 

lliVi.3 

02 

13.4 

9 . 4 

—  l.C 

N  0 

-.  9 

4.4 

soir. 
Pluie,  orage  vers  11  heures. 

Mardi il  — 

1013.7 

IÎ.2 

13.4 

9.9 

-1.2 

S(> 

0.0 

0.0 

Rosée  la  nuit,  temps  couvert. 

Mercredi  .  28  — 

1006.7 

0  .  o 

10  8 

8..T 

-2  7 

(_) 

1.0 

7.1 

l^luie  jusqu'à  10  lieures. 

Jeudi 2  1  — 

lui:,  j 

1.2 

14  7 

7  S 

-3.0 

0 

s  0 

03 

(lelée  bl.,  phiie  vers  1.3  h. 

Vendredi     .'Jû  — 

llilS.J 

1.2 

17.3 

9  6 

—  1.8 

Tarilbl'. 

11.7 

"     , Gelée  1)1.,  beau  temps. 

Samedi.. .  1  'nui 

1012.0 
1014. G 

4.0 
4.2 

22.0 

Il   3 

+  3.0 

S 

M 

'2'.) .  y 

12.3 

Uosée,  temps  couvert. 

Moyennes  ei   totaux 

13.2 

10.1 

Pluie  depuis  le  !«'■  janvier  : 

Ecarts  :i:r  la  normale 

1 

—15 

-i-i; 

—  1.1 

" 

"          ( 

Il  0  f).  6 

ar.ttiAor. 

En  1920 'I82">" 

.\ormale Iii2 

. _b 

(I)  Voir  rexplicatioQ  de  cette  mesure  dans  le  n»  du  13  avril  1920  (p.  290. 


re\ije  commerciale 


Situation  agricole.  —  La  Imitaine  écoulée  a  été 
défavorable  à  la  culture.  L'abaissement  de  la  tempé- 
rature a  été  général,  des  pluies  fréquentes  et  abon- 
dantes sont  tombées,  interrompant  les  travau.t  et 
apportant  au  sol  un  excès  d'humidité. 

L'aspect  des  cultures  reste  satisfaisant,  les  blés 
sont  beau-'c,  les  céréales  de  printemps  lèvent  régu- 
lièrement; dans  rOuest,  les  arbres  fruitiers  ont  une 
belle  préparation,  mais  le  retour  d'un  temps  chaud 
et  sec  serait  très  désirable,  car  la  persistance  du  ré- 
gime froid  et  iiumide  ne  tarderait  pas  à  exercer  une 
influence  nuisible  sur  les  récoltes  en  terre. 

Au  vignoble,  la  situation  est  bonne;  les  petites 
gelées  d'avril  n'ont,  heureusement,  causé  que  des 
dégâts  insignifiants.  On  effectue  les  traitements  cu- 
priques, les  pluies  faisant,  ajuste  titre,  redouter  une 
invasion  de  mildiou. 

Blés  et  farines.  —  Les  livraisons  de  blés  exotiques 
à  la  meunerie  sont  assez  réduites  et  d'autre  part 
celles  de  blés  indigènes,  aux  conditions  de  la  taxe, 
sont  des  plus  faibles. 

La  boulangerie  reçoit  en  quantité  parfois  insuffi- 
sante des  farines  contenant  une  forte  proportion  de 
succédanés. 

Depuis  quelque  temps,  le  cours  du  blé  a  été  relevé 
sur  les  marchés  américains  et  porté  à  70  fr.  le  quin- 
tal (au  pair)  mais  en  tenant  compte  du  change,  il 
nous  revient  à  193  fr.  70,  port  de  New-Vork. 

Sons.  —  O.lre  faible,  demande  peu  importante.  On 
traite  aux  conditions  officielles,  soit  48  fr.  le  quintal. 

Céréales  diverses.  —  Le  seigle  est  cédé  au  prix  de 
la  taxe,  soit  33  fr.  les  100  kilogr.  Nouveau  tléchisse- 
ment  sur  les  cours  des  avoines,  qui  varient  de  83  à 


84  fr.  le  quintal  pour  les  noires  et  les  grises,  de  79  à 
80  fr.  pour  les  blanches. 

Prix  fail)lement  tenus  sur  les  orges  que  l'on  cote 
par  lOu  kilogr.  départ  :  choix,  80  à  82  fr.;  autres 
sortes,  76  à  78  fr. 

La  baisse  s'accentue  sur  les  sarrasins  qui  ne  va- 
lent plus  que  86  à  87  fr.  les  100  kilogr.  départ. 

On  cote  rendues  port  français  les  céréales  étran- 
gères ;  avoines  de  la  Plata,  93  .i  98  fr.;  mais,  87  à 
90  fr.  Les  orges  d'.\lgérie  et  de  Tunisie  valent  de  82 
à  88  fr.  le  quintal,  ports  français. 

Fourrages.  —  Cours  sans  changement  au  marché 
de  La  Chapelle. 

Dans  l'Est  et  le  Sud-Est,  le  fourrage  est  coté  de  30 
à  41  fr.  les  100  kilogr. 

Pailles.  —  Cours  soutenus  sur  toutes  les  sortes 
que  l'on  a  payées  de  180  à  200  fr.  les  104  bottes  au 
marché  de  La  Chapelle. 

La  paille  de  blé  vaut  de  20  à  30  fr.  les  100  kilogr. 
sur  nombre  de  niaichés  départementaux. 

Graines  fourragères.  —  Aux  100  kilogr.  départ, 
on  cote  :  graine  de  luzerne,  600  à  900  fr.;  trèfle  violet, 
800  à  1100  fr.;  vesces,  140  fr.;  ray-grass  d'Italie, 
153  fr.;  lupuline  en  cosses,  200  à  210  fr. 

Bétail.  —  Au  marché  de  La  Villette  du  lundi 
20  avril,  les  arrivages  ayant  été  inférieurs  à  la  nor- 
male, le  gros  bélaii  a  bénéficié  de  cours  en  hausse 
de  10  à  15  centimes  par  demi-kilogramme  net. 

On  a  coté  les  bœufs  de  l'Allier,  de  la  Nièvre,  du 
Cher  et  de  Saône-et-Loire,  4.15  à  4.30  ;  de  la  Haute- 
Vienne  et  de  la  Dordogne,  4  20  à  4.35;  du  Cantal,  4 
à  4.20  :  de  la  Mayenne  et  de  la  Sarthe,  3.90  à  4.20; 
de  Maine-et-Loire  et  de  la  Loire-Inférieure,  3.80  à 


356 


KtVUE    CUMMEKCIAI.K 


0  à  4.10: 
à  3.95 


les  génisses,  4.20  à 
e  demi-kilogramme 


4.15  ;  de  la  Vendée,  3.' 
4.30;  les  taureaux,  3.10 
net. 

En  raison  de  la  recrudescence  des  arrivages,  les 
cours  des  veau.x  ont  lléchi  de  10  à  13  centimes  par 
demi-kilogramme  net.  On  a  payé  les  veaux  du 
Loiret,  de  l'Yonue,  de  Saône-et-Luire,  de  Seine-et 
Marne  et  de  Seine-et-Oise,  5. "3  à  6  fr.;  de  l'Aube  et 
de  la  Sarthe,  5.30  à  5.70;  les  veaux  médiocres  de 
toutes  provenances,  3.73  à  4.40. 

A  la  faveur  d'arrivages  modérés,  la  vente  des 
moutons  a  été  fai;ile  et  les  prix  fermement  tenus. 
On  a  coté  par  demi-kilogramme  net  :  moutons  de 
l'Allier,  du  Cher  et  de  l'Indre,  6.50  à  6.90;  agneaux, 
6.90  à  7. 23;  moutons  du  Midi,  6.70  à  6.90;  d'.\l- 
gérie,  6.50  à  6.75;  brebis  du  Midi,  3.75  à  6.60.' 

Sur  les  porcs,  prix  à  peu  prés  sans  changement 
avec  un  peu  moins  de  fermeté.  Par  demi-kilogramme 
vif,  on  a  payé  :  porcs  gras,  3.20  à  3.30;  coches, 
2.75  à  2.90. 

Voici  le  relevé  des  marchés  des  lundi  26  et  jeudi 
29  avril  : 

Marché  du  lundi  26  avril. 

Entrées  directes 
aux  abattoirs. 


ÂmeDés. 

tètes 

Bœufs î  043 

Vaches ....  i  49; 

Taureaux..  418 

'Veaux 2  526 

Moutons  . .  9  597 

Porcs a  975 


LaVill. 
têles 

11-2 

1  339 
1  775 
1  500 


Vaiig. 
têtes 

J-21 

439 
4-2? 
850 


313 

29.1 
720 
450 


98 
955 
580 


Prix  maxima  du 


Au  poids  net. 


l"q. 


■-*  q- 


kilogramme. 
Au  poids  vif. 
Prix  extrêmes. 


Bœufs S. 60        8.20        7.90  2.7îàD.16 

Vaches....        8.60        8.20        7.90  2.75      5.16 

Taureaux..        7.80        7.30        7.10  2.75      4  68 

'^eaux 11.60       10. 9J        8.80  3.40      7.20 

Moutons...       14.80      14.00      13.70  5.42      6.72 

Porcs.......       10.30      10. li      10.00  6.18      7.21 

Marché  du  jeudi  29  avril. 

Entrées  directes 

aux  abattoirs.  Réserves 

.Amenés.  LaVill.       Vaug.  LaVill.        Vaug, 

têles        têtes        têtes  têles           têtes 

Bœufs 1  40Î     1 

Vaches....          oçn    (    36s           159  .j-jg            ^^^ 
Taureaux..          381     ) 

Veaux 1  490          931            207  101            104 

Moutons..       5  506      2  058            565  640            16X 

Porcs 1  422         907            473  340           290 

Prix  maxima  du  kilogramme. 

Au  poids  net.  Au  poids  vif. 

1'' q.       2' q.       3' q.  Prixextrêmes. 

Bœufs 8  78        8  56        8  20  3.00  à  5.90 

"^'aches 8  78        8  55        8  20  3.00      5.90 

Taureaux...        8  10        7  86        7  60  3.00      4.98 

Veaux 1180      1110        9  00  3.50      7.32 

Moutons....       14  70      14  20      13  90  5.66      7.10 

Porcs 10  30      10  14      10  00  6.18      7.21 

Dans  les  départements,  on  cote  : 

Aviation,  par  kilogr.  poids  net  :   bœufs,  7  à  8,50: 


vaches,  6.50  à  8.40;   veaux,  ,<i   à   8.30;   brebis,  11   à 
12  fr.;   agneaux,  10.50  à  12  fr. 

Bordeaux,  par  kilogr.  poids  vif  :  bœufs,  3 
à  4.60;  par  kilogr.  poids  net  :  moutons,  10  à  12.50; 
veaux,  9  à  11  fr. 

Caen,  par  kilogr.  poids  vif  :  bœufs,  4.25; 
vaches,  4  à  4.10;  veaux,  5.45  à  6.10:  moutons,  7.25 
à  7.75;  porcs,  5  à  3.25. 

Dijon,  pat  kilogr;  poids  vif  :  veaux,  5.80  à  6.20: 
porcs,  7.10  à  7.50;  par  kilogr.  poids  net  :  moulons, 
11  à  13  fr. 

Lyon-Vaise,  par  kilogr.  poids  vif  :  bœufs,  2.80  à 
5.50;  porcs,  6  à  (i.40;  veaux,  5.50  à  6.S0;  par  kilogr. 
poids  net  :  montons,  11  à  13  50. 

Marseille,  par  kilogr.  poids  net  :  bœufs,  6.30  à 
7.60;  vaches,  6.30  à  7.60;  moutons.  9  à  10.75; 
veaux,  8.50  à  10  fr.:  porcs,  8  à  8.23. 

Nancy,  par  kilogr.  poids  net  :  bœufs,  7  à  9  fr.  ; 
vaches,  7  a  9  fr.  ;  moutons.  14  à  15  fr.;  par  kilogr. 
poids  vif  :  veaux.  6.30  à  7.20;  porcs,  7.20  à  7.70. 

Nan/es,  par  kilogr.  poids  vif  :  bœufs,  3.S0  à  i  fr.; 
veaux.  5  à  5.80  ;  porcs,  3.80  à  6  fr. 

Houblons.  —  Les  houblons  de  Bourgogne  valent 
de  1  son  à  1  600  fr.,  et  ceux  d'Alsace  de  1  600  à  1  800  fr. 
les  100  kilogr. 

Fécules. —  Cours  en  hausse.  La  fécule  I"-  dispo- 
ni'jle  est  cotée  220  fr.  à  Paris,  et  205  fr.  dans  les 
Vosges,  par  11)0  kilogr. 

Miels  etcires.  —  Prix  sans  changement. 

Laines.  —  Très  grande  fermeté  dans  les  prix.  En 
Beauce.  les  laines  de  mérinos  valent  20  à  22  fr.  le 
kilogr. 

Produits  de  laiterie  —  Aux  Halles  centrales  de 
Paris,  demande  active  et  cours  sans  cbangenient  sur 
le  marché  préci'dent. 

On  paie,  an  kilogramme,  les   beurres  centrifuges 
de  13  à  16   fr.  20;  les  beurres  en  livres   valent  de  ■ 
12  fr.  50  à  U  fr.  50  le  kilogr. 

On  cote  à  la  dizaine  :  Brie  grand  moule,  180  à 
273  fr.;  Brie  moyen,  100  à  235  fr.  Au  cent,  on  vend  : 
Coulommiers  double  crème,  380  à  450  fr.j  aulres 
sortes.  50  à  263  fr.;  Camemberisde  Normandie,  100  à 
220  fr.;  autres  provenances,  70  à  210  fr.:  Pont-l'E- 
vèque,  100  à  273  fr,;  Mont-d'Or,  110  à  140  fr.;  Lisieux, 
220  à  440  fr. 

Aux  100  kilogr.  on  cote  :  Roquefort,  1173  fr.: 
Gruyère,  700  à  1  000  fr.;  Port-Salut.  550  à  830  fr. 
Cantal,  480  à  630  fr.;  Géromé,  500  à  600  fr. 

Œnfs.  —  Cours  soutenus  sur  les  œufs  qui  valent, 
aux  Halles  centrales  de  Paris,  d»-  370  à  320  fr.  le 
mille. 

Vins  et  cidres.  —  Sur  les  marchés  du  Midi,  les 
prix  des  vins  se  maintiennent  sans  changemenl. 

Pour  les  cidres,  on  demande,  en  Normandie,. '0  fr., 
et  au-dessus  par  hectolitre  pris  chez  I-  producteur. 
Dans  la  Loire-Inférieure,  on  cote  de  100  à  110  fr. 
la  pi '-ce. 

Bois.  —  Les  beaux  bois  de  noyers  bien  sains, 
pour  l'ébenisterie.  en  billes,  sont  cotés  aux  prix 
suivants,  par  mètre  cube,  cubés  au  quart  :  1°  de 
120  à  130  centimètres  de  circonférence  moyenne, 
300  à  350  fr.  ;  de  150  à  200  centimètres,  350  à  400  fr.; 
200  centimèlres  et  au-dessus  400  à  300  fr. 

B.  Durand. 

Le  Gérant  :  Charles  Dutreix. 


Paris.  —    L.  Maretheux,  imprimeur,  1, 


Cassette. 


CHKUNlyUE  AGRICOLE 


3S7 


CHRONIQUE  AGRICOLE 


Les  préoi^cupations  des  agi'icuHeurs  relativement  au  régime  du  blé.  —  Affirmations  contradictoires  de  la 
part  des  Pouvoirs  publics.  —  NécesNité  de  soutenir  vigoureusement  le  projet  du  ministre  de  l'Agricul- 
ture. —  Urgence  d'une  solution.  —  Les  Ctiambres  d'Agriculture  en  Algérie  et  au  Maroc.  —  Ki^organisa- 
tinn  de  la  Commissi  lu  permanente  du  Froid.  —  Circulaire  lelative  à  la  destruction  des  sangliers  et  des 
■corbeaux.  —  Rapport  sur  le  Congrès  de  la  culture  des  plantes  uii^'dic'nales.  —  Nouvelles  excursions 
dans  la  régio:i  parisienne.  —  L'inspection  des  végétaux  importés  d'Italie.  —  Emploi  de  la  cianamide 
pour  la  destruction  des  sanves.  —  Assemblée  générale  du  Syndicat  Ci  niral  des  Agriculteurs  de  France. 
—  Nécrolotfie  :  mort  de  M.  Ednmnd  Nivoit.  —  Situation  agricole  en  Russie.  —  Conclusions  d'un  rap- 
port du  prési  lent  du  Conseil  supérieur  économique.  —  La  fièvre  aphteuse  en  mars  et  en  avril.  —  Arrêt 
de  la  maladie  en  ,\nf;leterre.  —  Nouvelles  indicatinns  sur  l'écimage  des  blés.  —  Prochain  concours  à 
Rraxelles  le  la  Société  royale  du  Cheval  de  trait  Belge.  —  Concours  pour  un  emploi  de  professeur 
du  Génie  rural  à  l'Ecole  nationale  d'Horticulture,  pour  le  recruteuieut  des  météorologistes  agricoles. 


Toujours  le  problème  du  blé. 

Les  préoccupations  des  agriculteurs  sont 
toujours  tournées  vers  la  solulion  da  pro- 
blème du  régime  du  blé  de  la  récolle  de  1920; 
elles  sont  devenues  encore  plus  vives  depuis 
qu'on  a  appris  qu'il  a  été  interdit  au  Comité 
national  du  Blé  de  s'eu  occuper.  Il  est  néces- 
saire d'exposer  la  situation  avec  précision. 

Les  afiirmations  catégoriques  et  réitérées 
de  M.  Ricard,  ministre  de  l'Agriculture,  que 
la  liberté  sérail  rendue  au  commerce  du  blé 
indigène  pour  la  moisson  de  1920,  avaient  été 
accunillies  avec  la  plus  grande  faveur  par  les 
agriculteurs  de  la  France  et  de  r.\igérie;  ils 
vivaient  sur  cet  espoir.  Ur,  comme  nous 
l'avons  fait  connaître,  le  sous-secrétaire  du 
Ravitaillement  a  annoncé  que  le  Gouverne- 
ment allait  déposer  un  projet  de  loi  dont  on 
ne  connaît  pas  le  texte  exact,  mais  dont  les 
dispositions  seraient  à  l'encontre  absolu  des 
affirmations  de  M.  Ricard. 

11  y  a  donc  conflit  entre  le  ministre  de 
IWgricuUure  et  une  .\dminislralion  qui  sent 
passer  sur  elle  le  vent  de  la  mort  et  qui 
tente  avec  désespoir  de  conserver  son  auto- 
cratie néfaste.  Dans  ce  conflit,  le  ministre  de 
l'Agriculture  doit  être  soutenu  par  l'unani- 
mité des  Agriculteurs.  Cette  unanimité 
existe.  Elle  s'est  déjà  manifestée  à  maintes 
reprises,  et  nous  en  avons  enregistré  les  dé- 
clarations. On  en  trouvera  un  nouveau  té- 
moignage dans  le  discours  prononcé  à  ia  So- 
ciété des  Agriculteurs  de  France  par  le  mar- 
quis de  Vogiié,  son  président,  on  en  lira 
le  texte  plus  loin.  11  importe  que  ces  protesta- 
lions  ne  s'arrêtent  pas,  qu'elles  se  renouvel- 
lent sans  arrêt.  Il  est  nécessaire  de  profiter 
des  derniers  jours  des  vacances  parlemen- 
taires pour  inculquer  aux  représentants  la 
nécessité  absolue  pour  eux  de  se  rallier  au 
régime  de  la  liberté  du  blé  préconisé  par  le 
ministre  de  l'Agriculture. 

Le  dernier  mot,  en  effet,  restera  au  Parle- 
ment. Mais  il  faut  en  finir.  Le  temps  presse  : 

13  Mai  1920.  —  N"  20. 


les  saisons  ne  savent  pas  se  plier  aux  fan- 
taisies des  lergiversafions  humaines.  Dans 
quelques  semaines,  dès  le  milieu  du  mois 
de  juin,  la  moisson  battra  son  plein  dans 
l'Afrique  du  Nord  (Algérie,  Tunisie,  Maroc), 
comme  dans  la  vallée  du  Rhône. 

11  est  nécessaire  qu'avant  ce  moment  le 
régime  du  blé  ail  été  définitivement  établi. 
Sinon,  les  cultivateurs  ne  pourront  pas  ven- 
dre leur  récolte,  d'où  la  nécessité  de  recourir 
à  de  nouvelles  importations.  Il  serait  déplo- 
rable qu'on  an  ivàt  à  une  semblable  conclu- 
sion, alors  que  depuis  des  mois  le  problème 
est  posé  et  qu'il  eût  di!i  être  discuté  à  la  lu- 
mière du  jour. 

Chambres  d'Agriculture. 

La  loi  prorogeant  jusqu'au  2o  octobre 
1920  les  délais  d'application  de  la  loi  sur  les 
Chambres  d'Agriculture  a  été  promulguée 
au  Jiiurnal  Oficiel  ;  elle  porte  la  date  du 
29  avril. 

Alors  que  l'on  a  tant  de  peine  à  mettre  sur 
pied  en  France  l'organisation  des  Chambres 
d'Agriculture,  l'institution  fonctionne  régu- 
lièrement depuis  longtemps  en  Algérie  et  en 
Tunisie,  où  elle  rend  des  services  très  appré- 
ciés. Des  élections  ont  eu  lieu  récemment 
dans  les  trois  départements  d'Algérie  :  Alger, 
Constantine  et  Oran,  pour  le  renouvellement 
de  ces  Chambres. 

,\u  Maroc,  des  premières  élections  onl  eu 
pour  objet  la  constitution  d'une  Chambre 
d'Agriculture  pour  la  région  de  Itabat.  Les 
candidats  présentés  par  l'Union  des  Associa- 
tions agricoles  du  Maroc  ont  été  élus. 

Commission  permanente  du  Froid. 

Une  Commission  permanente  du  Froid  a 
été  instituée,  en  1915,  au  ministère  de  l'Agri- 
culture. Elle  a  été  chargée  de  «  donner  son 
avis  sur  les  questions  qui  lui  sont  soumises 
par  le  ministre  en  ce  qui  concerne  l'importa- 
tion et  la  vente  des  viandes  frigorifiées,  ainsi 


Tome  I. 


20. 


SSS  CHRONIQUE  AGRICOLE 

que  les  diverses  applications  du  froid  au 
transport,  à  la  conservation  et  à  la  vente  des 
denrées  agricoles.  »  Elle  comprend  des  re- 
présentants du  I\'irlement,  des  administra- 
tions publiques  et  des  notabilités  techniques 
agricoles  et  commerciales,  qui  sont  nommés 
pour  trois  ans.  Par  un  arrêté  en  date  du 
29  avril,  le  ministre  a  reconstitué  cette  Com- 
mission dont  un  certain  nombre  de  membres 
avaient  disparu. 

La  destruction  des  animaux  nuisibles. 

Par  une  circulaire  en  date  du  ii  avril, 
M.  Queuille,  sous-secrétaire  d'Etat  de  l'Agri- 
culture, a  appelé  l'attention  des  préfets,  à 
l'occasion  de  la  session  de  printemps  des 
Conseils  générau.x,  sur  la  nécessité  de  pro- 
longer la  période  normale  de  destruction  des 
animaux  nuisibles  dans  certaines  régions. 
Cette  mesure  se  justifie  notamment  par  les 
dégâts  causés  au.x  cultures  par  les  sangliers 
et  par  les  corbeaux.  Sur  ce  sujet,  la  circu- 
laire s'exprime  en  ces  termes  : 

Je  vous  rappelle  que,  dans  tous  les  départe- 
ments où  les  sangliers  causent  des  dommages 
aux  récottes,  il  y  a  lieu,  si  cela  n'a  déjà  été  fait, 
de  prendre  un  arrêté  autorisant,  d'une  manière 
générale,  les  propriétaires,  possesseurs  ou  fer- 
miers ainsi  que  les  détenteurs  du  droit  de  chasse, 
à  détruire  ou  à  faire  détruire  les  sangliers  sur 
leurs  terrains  en  tout  temps,  même  la  nuit  à 
l'afl'ùt  et  par  tous  moyens,  sauf  le  poison,  pour 
lequel  une  autorisation  préfectorale  est  néces- 
saire. 

D'autre  part,  pour  assurer  la  destruction  des 
nids  de  pies  et  de  corbeaux  dans  les  départe- 
ments où  ces  oiseaux  sont  nuisibles  en  raison  de 
leur  surabondance,  il  conviendra  d'appliquer  les 
instructions  ministérielles  des  lo  janvier  et 
13  avril  1917,  qui  ont  été  rappelées  par  la  circu- 
laire du  20  avril  191S  relative  à  l'empoisonne- 
ment général  de  ces  oiseaux  au  moyen  du  «  pica 
corvicide  n  et  à  l'aide  de  crédits  votés  à  cet  elfet 
par  le  Conseil  général. 

Vous  voudrez  bien  encore,  par  application  de 
la  loi  du  23  juillet  1907,  consulter  le  Conseil  gé- 
néral de  voire  département  sur  l'intérêt  qu'il  y 
aurait  à  prendre  des  dispositions  pour  réglemen- 
ter la  destruction  au  fusil  des  pies  et  des  cor- 
beaux ainsi  que  celle  de  leurs  nids,  en  tenant 
compte  des  prescriptions  des  circulaires  préci- 
tées dont  le  texte  devra  être  communiqué  à 
l'assemblée  départementale. 

Dans  cette  circulaire,  le  sous-secrétaire 
d'Etat  rappelle  encore  que  les  Conseils  géné- 
raux doivent,  dans  cette  même  session, 
donner  leur  avis  sur  les  questions  relatives 
à  la  police  de  la  chasse. 

Culture  des  plantes  médicinales. 

Dans  le  numéro  du  28  août  1910,  notre 


excellent  collaborateur,  M.  H.  Hitier,  a  rap- 
pelé les  efforts  poursuivis  par  la  Compagnie 
du  chemin  de  fer  d'Orléans  et  le  Comité  inter- 
ministériel des  plantes  médicinales  et  il  a 
parlé  du  Congres  national  de  la  culture  des 
plantes  médicinales  organisé  à  Angers  au 
mois  de  juillet  précédent,  i^es  mémoires  et 
comptes  rendus  de  ce  Congrès  ont  été  réunis 
par  M.  Elbel,  secrétaire  général  de  ce  Co- 
mité, et  M.  Poher,  ingénieur  des  services 
commerciaux  de  la  Compagnie  d'Orléans:  ils 
ont  été  publiés  récemment  sous  le  titre  : 
Premier  Congrès  national  de  la  culture  des 
plantes  médicinales  (Publications  agricoles 
de  la  Compagnie  d'Orléans,  1,  place  Valhu- 
bert,  à  Paris). 

Des  rapports  importants,  qui  ont  été  sui- 
vis de  discussions  intéressantes,  ont  été 
présentés  par  M.  Siraudeau  sur  la  culture 
des  plantes  médicmiles  en  Anjou,  par 
M.  Renou  sur  (la  culture  de!  la  camomille  en 
Anjou,  par  M.  Poutiers  sur  l'industrialisation 
et  la  protection  des  cultures  de  plantes  médi- 
cinales. Des  excursions  ont  été  organisées 
dans  les  cultures  de  camomille,  sur  lesquelles 
M.  Hitier  a  donné  des  indications  qui  nous 
dispensent  d'y  revenir. 

De  nouvelles  excursions  sont  provoquées 
par  les  Services  commerciaux  de  la  Compa- 
gnie d'Orléans,  d'accord  avec  les  Syndicats 
de  cultivateurs  de  plantes  médicinales  de 
Maine-et-Loire,  pour  la  visite  des  cultures  spé- 
ciales de  la  région  parisienne  et  l'étude  des 
procédés  de  séchage  qui  s'y  trouvent  prati- 
qués. Cette  mission  durera  trois  jours.  —  Des 
facilités  de  circulation  seront  accordées  pur 
la  Compagnie  aux  adhérents  admis  de  son 
réseau.  Pour  l'inscription  on  doit  adresser, 
avant  le  20  mai,  une  demande  jusliticative  à 
M.  l'Ingénieur  des  Services  commerciaux  de 
la  Compagnie  d'Orléans  (Propagande  agri- 
cole), 1,  place  Valhuberl,  à  Paris,  ou  aux  pré- 
sidents des  Svndicats  intéressés. 


L'importation  des  végétaux  d  Italie. 

Un  décret  en  date  du  20  avril  a  modifié  la 
formule  du  certificat  phytopatliologique  qui 
doit  accompagner  du  l-'  mai  au  l"'  novembre 
les  envois,  de  provenance  ou  d'origine  ita- 
lienne, des  fleurs  coupées-fraîches,  des  fleurs 
destinées  à  la  parfumerie  et  des  plantes  her- 
bacées ou  semi-ligneuses  suivantes  :  œillets, 
violettes,  anthémis,  lavande,  giroflées  et  as- 
paragus. 

Aux  termes  de  ce  décret,  ce  certificat  doit 
constater  que  les  expéditions  ont  été  inspec- 
tées, que  les  envois  ne  sont  pas  contaminés 
par  le  Diaspis  penlagona,  et  que  ces  fleurs 


CHRONIQUE  AGRICOLE 


359 


proviennent  de  cultures  soumises  au   con- 
trôle du  Service  ptiytopathologique. 

Destruction  des  sanves. 

A  loccasion  de  l'article  de  notre  excellent 
cuUaboraleur  M.  Hitier,  publié  dans  le  nu- 
méro du  22  avril,  le  D'  Jess,  directeur  de  la 
Station  agronomique  de  Melz,  signale,  dans 
une  note  insérée  plus  loin  {p.  363),  les  résul- 
tats qu'il  a  obtenus  avec  la  cianamide  et  avec 
les  sylvinites  ou  kainites. 

D'autre  part,  on  nous  communique,  dans 
la  lettre  suivante,  les  effets  de  l'emploi  de  la 
cianamide  : 

L'emploi  de  la  cianamide  sous  la  forme  de 
poudre  très  tine,  à  raison  de  100  à  200  kilogr. 
par  hectare,  présente  des  avantages  très  sérieux; 
en  sus  de  l'effet  destructif  radical  produit  sur  les 
sanves,  elle  opère  en  même  temps  comme  en- 
grais azoté  de  tout  premier  ordre,  par  son  ti- 
trage moyen  de  20  0/0  d'azote,  et  comme  amen- 
dement calcaire  d'une  grande  valeur,  par  sa 
teneur  en  60  à  70  0/0  de  chaux  directement  as- 
similable. 

Nous  ajouterons  que,  pour  que  la  méthode  ait 
toute  son  efficacité  en  mettant  à  profit  les  qua- 
lités d'engrais  et  d'amendement  de  la  cianamide, 
il  est  bon,  après  avoir  détruit  les  sanves,  d'in- 
corporer intimement  la  cianamide  à  la  terre  jiar 
un  hersage,  sous  réserve  que  la  végétation  de  la 
céréale  sur  laquelle  on  opère  ne  soit  pas  trop 
avancée. 

On  ne  peut  que  se  féliciter  des  bons  résul- 
tats obtenus  avec  les  divers  procédés  indi- 
qués, quand  ils  sont  appliqués  au  moment 
opportun,  ce  qui  est  le  point  essentiel. 

Syndicats  agricoles. 

L'Assemblée  générale  annuelle  du  Syndicat 
central  des  Agriculteurs  de  France  s'est 
tenue  sous  la  présidence  de  M.  Mortureux, 
président,  assisté  des  membres  du  bureau  et 
de  M.  Brillaud  de  Laujardière,  directeur. 

Grâce  à  une  prudente  administration,  la 
situation  de  ce  grand  Syndicat  s'est  main- 
tenue très  prospère  malgré  les  difficultés  de 
l'heure  présente.  Les  comptes  et  le  bilan  ont 
été  approuvés  à  l'unanimité.  Dans  un  rap- 
port très  applaudi,  le  président  a  successive- 
ment abordé  l'étude  des  problèmes  à  la  solu- 
tion desquels  le  Syndicat  central  s'est  attaché 
plus  pMticuliérement  au  cours  du  dernier 
exercice  :  restauration  des  pays  dévastés, 
amélioration  des  transports,  développement 
de  la  motoculture,  remembrement,  journée  de 
huit  heures,  politique  du  blé,  adduction  de 
l'énergie  électrique  dans  la  campagne,  im- 
pôts sur  les  bénéfices  agricoles,  gisements  de 
phosphate  de  nos  possessions  africaines, 
mines  de  potasse  d'Alsace,  etc. 


M.  Mortureux  a  terminé  en  rendant  hom- 
mage au  labeur  du  paysan  français  qui  saura, 
s'il  le  faut,  lutter  contre  les  ennemis  du 
droit  et  de  la  Patrie,  comme  il  l'a  fait  pen- 
dant la  guerre  pour  barrer  la  roule  à  l'enva- 
hisseur. 

Nécrologie. 

C'est  avec  un  vif  regret  que  nous  annon- 
çons la  mort  de  M.  Edmond  Nivoit,  inspec- 
teur général  des  Mines  en  retraite,  membre 
de  l'Académie  d'Agriculture,  décédé  à  Paris 
le  2  mai  dans  sa  quatre-vingt-unième  année. 

Au  cours  de  sa  brillante  carrière  dans  le 
corps  des  Mines,  Nivoit  s'est  constamment 
préoccupé  des  applications  de  la  géologie  à 
l'Agriculture.  Dès  1873,  il  avait  publié,  en 
collaboration  avec  Meugy,  des  caries  géolo- 
giques agronomiques  des  arrondissements 
de  Vouziers  et  de  Rethel  (Ardennes)  qui  ont 
été  des  modèles.  Professeur  à  l'Ecole  des 
Ponts-et-Chaussées,  puis  directeur  de  l'Ecole 
supérieure  des  Mines,  il  montra  toujours  la 
même  sollicitude  pour  les  applications  de  la 
géologie  et  de  la  minéralogie.  Ses  éludes  sur 
les  gisements  de  phosphates  de  chaux  en 
Tunisie  ont  puissamment  contribué  au  déve- 
loppement de  eette  grande  industrie.  Ses 
liautes  qualités  morales  lui  ont  attiré  la  sym- 
pathie et  le  respect  de  tous  ceux  qui  l'ont 
connu. 

Situation  agricole  en  Russie. 

Nous  avons  mis  en  garde  nos  lecteurs 
contre  certaines  évaluations  optimistes  sur 
les  ressources  de  l'Agriculture  en  Hnssie. 

Le  ministre  bolcheviste  des  Affaires  éco- 
nomiques a  publié,  en  janvier  dernier,  un 
rapport  de  M.  Rykof,  président  du  Conseil 
supérieur  économique,  qui  conclut  en  ces 
termes  : 

Situation  d'ensemble.  —  Le  chiffre  de  30  0/0 
de  la  production  normede  s'applique  à  toutes  les 
branches  d'industrie  importantes. 

En  ce  qui  concerne  l'approvisionnement  de  la 
population  en  vivres  et  la  production  agricole, 
la  Russie  vit  avec  un  tiers  de  ce  dont  elle  dis- 
posait anciennement.  Nous  avons  pu,  pendant 
cette  période,  manger  ce  qui  nous  restait  de  nos 
vieilles  provisions,  vivre  de  ce  que  nous  avait 
légué  l'époque  antérieure  de  l'histoire  russe. 
Ces  réserves  tirent  à  leur  fin,  et  chaque  jour, 
chaque  heure  nous  rapprochent  d'une  crise  com- 
plète. 

Cette  conclusion  confirme  amplement  les 
observations  présentées  dans  notre  numéro 
du  1"'' avril  dernier  (p.  230). 

La  fièvre  aphteuse. 
Le  tableau  suivant  résume  les  documents 


360  CHRONIQUE  AGKICOLE 

réunis  dans  le  Bulletin  sanitaire  du  minis- 
tère de  l'Agriculture  pour  les  mois  de  mars 


Communes. 

Dépar- 

Foyers 

Foyers 

tements. 

anciens. 

nouveaux. 

83 

4  620 

.SOI 

85 

4  743 

-51 

86 

4  639  • 

751 

85 

4  680 

676 

86 

4  381 

569 

et  d'avril  : 


l"au  10  mars  . 
11  au  20      — 
21  au  31      — 
1"  au  10  avril. . 
11  au  20      — 

Il  ressort  de  ce  tableau  que  la  maladie  a 
continué  à  sévir  dans  toutes  les  régions,  avec 
plus  ou  moins  d'intensité. 

En  Angleterre,  aucun  cas  nouveau  de 
fièvre  aphteuse  n'a  été  conirôlé  depuis  le 
27  février  dernier.  Le  ministre  de  l'Agricul- 
ture a  abrogé,  à  la  date  du  29  mars,  toutes  les 
restrictions  relatives  au  mouvement  des 
animau.x, 

L'écimage  des  blés. 

Le  ministère  de  l'Agriculture  nous  com- 
munique la  note  suivante  : 

Ces  jours  derniers,  le  ministère  de  l'Agricul- 
ture a  appelé  l'atlenlion  des  agriculleurs  sur  les 
uvaiita:;es  de  l'écimage  du  blé.  A  la  suite  de  cette 
noie,  des  renseignements  complémentaires  ont 
été  demandés.  Il  paraît  donc  utile  de  préciser 
les  conditions  d'application  du  procédé. 

L'écimage  est  une  pratique  recomraandable 
pour  empêclier  la  verse  des  blés  de  végétation 
exubérante  (blé  sur  défrichement,  sur  fumure 
directe,  .■-ur  engrais  azotés  trop  abondants  ou  sur 
terres  trup  riches  en  azote).  Il  est  surtout  indiqué 
dans  les  périodes  humides,  lorsque  la  verse  pa- 
rait inévitable. 

Mais  il  laut  se  garder  d'écimer  les  blés  à  épi 
carré,  comme  le  blé  blanc  à  paille  raide,  le 
standup,  etc.,  variétés  qui,  d'ailleurs,  versent 
peu. 

L'opération  doit  être  pratiquée  quand  on  peut 
couper  légèrement  la  partie  supérieure  des 
feuilles  ?ans  atteindre  la  tige.  En  tin  avril  ou  au 
commencement  de  mai,  période  dans  laquelle 
nous  sommes,  il  faut  saisir  le  moment  précis 
pendant  lequel  les  feuilles  a(iparaissent  bien 
dressées  au-dessus  d'une  tige  encore  courte. 

Plus  tard,  le  résultat  peut  être  nettement  dé- 
favorable. 

A  défaut  d'appareils  spéciaux,  rares  dans  nos 
fermes,  un  habile  faucheur  peut  mener  à  bien 
l'opérilion. 

Pour  plus  amples  indications,  les  agriculteurs 
non  familiarisés  avec  cette  pratique  auront  inté- 
rêt à  s'adresser  au  directeur  dss  Services  agri- 
coles de  leur  département. 

On  nous  demande  de  divers  côtés  où  l'on 
peut  se  procurer  l'écimeuse  Garnier  dont  il  a 
été  parlé  dans  le  compte  rendu  des  séances 
de  l'Académie  d'Agriculture.  Cette  écimeuse 
est  fabriquée  par  M.  Garnier,  constructeur- 


mécanicien    à    Mormant     (Seine-et-Marne). 

Le  cheval  de  trait  Belge. 

Les  vols  d'étalons  et  de  poulinières  de  la 
célèbre  race  Belge,  opérés  par  les  Allemands 
en  Belgique,  ont  été  exécutés  avec  une  mé- 
thode astucieuse  digne  de  leur  esprit  rapace. 
Le  but  avoué  était,  en  enlevant  la  masse  des 
meilleurs  reproducteurs,  de  transplanter  en 
Allemagne  le  centre  d'élevage  de  la  ruce  et 
d'en  frustrer  la  Belgique  dans  l'avenir.  Celle- 
ci  arrivera-t-elle  à  récupérer  les  S  000  étalons 
et  les  70  000  juments  qui  lui  ont  été  enlevés? 

En  attendant,  dès  la  libération  du  terri- 
toire, la  Société  royale  «  Le  Cheval  de  trait 
Belge  >>  s'est  préoccupé  de  relever  l'élevage 
et  de  lui  rendre  le  plus  rapidement  possible 
son  ancienne  importance.  Elle  organise  pour 
le  mois  de  juin  prochain  son  31'^  grand  con- 
cours d'étalons  et  de  juments  ;  ce  concours  se 
tiendra  à  Bruxelles  du  11  au  13  juin.  Comme 
les  concours  qui  avaient  acquis  une  très 
grande  renommée  avant  la  guerre,  il  sera  di- 
visé en  deux  catégories  :  1°  la  race  Belge  de 
trait;  2°  la'race  Ardennai^=e.  Le  programme 
prévoit  l'allribution  de  40  000  l'r.  de  prix 
en  espèces,  six  objets  d'art  et  iOO  niédiiilles. 

Ecole  nationale  d'Horticulture. 

Un  concours  sur  titres  aura  lieu  le  lundi 
7  juin,  au  ministère  de  l'Agricultnre,  à  Paris 
(78,  rue  de  Varenne,  7'),  pour  la  nomination 
d'un  professeur  de  Génie  rural  à  l'Ecole 
nationale  d'Horticulture  de  Versailles. 

Les  candidats  devront  adresser  leur  de- 
mande, accompagnée  des  piècns  réglemen- 
taires, à  M.  le  sous-secrétaire  d'Etat  à  l'agri- 
culture (Direction  de  l'Agriculture)  le  29  mai 
au  plus  tard. 

Météorologie  agricole. 

Un  concours  sera  ouvert  à  Paris,  au  mi- 
nistère de  l'Agriculture,  le  lundi  21  juin, 
pour  le  recrutement  de  cinq  météorologistes 
agricoles  qui  devront  se  spécialiser  dans  les 
questions  ressortissant  au  fonctionnement 
des  Stations  régionales  de  météorologie  agri- 
cole. Ces  météorologistes  agricoles  seront 
nommés  dans  l'ordre  de  classement. 

Pour  être  admis  à  concourir,  les  candidats 
devront  avoir  moins  de  trente  ans  le  l"  jan- 
vier 1920;  pour  les  candidat  mobilisés,  cette 
limite  est  reportée  à  trente-cinq  ans.  Us  de- 
vront adresser  leur  demande  au  ministre  de 
l'Agriculture  (Service  de  la  météorologie 
agricole,  20,  boulevard  des  Invalides)  avant 
le  l"  juin.  Le  ministre  arrête  la  liste  des 
candidats  admis  à  prendre  part  au  concours. 
Henry  Sagisier. 


SOCIÉTÉ  DES  AGRICCLTECllS  DE  FRANCE 


361 


SOCIÉTÉ  DES  AGRICULTEURS  DE  FRANCE 


La  Session  annuelle  de  la  Société  des 
Agriculteurs  de  France  a  été  ouverte  le 
•3  mai,  à  Paris.  A  la  première  séance,  M.  le 
marquis  de  Vogiié,  président,  a  prononcé  un 
discours  dont  voici  les  parties  princi- 
pales : 

Ap'ès  les  destructions  impies  que  la  guerr''  a 
causées  et  dont  notre  pays,  malgré  sa  glorieuse 
victoire,  a  souffert  plus  qu'aucun  autre,  dans  sa 
richesse  et  dans  son  cœur,  il  tombe  sous  le  sens 
que,  pour  panser  les  plaies,  pour  relever  les 
ruines,  pour  remplacer  tant  de  valeur  perdue,  il 
n'est  pas  d'autre  ressource  que  le  travail.  Dans 
toutes  les  manifestations  oratoires  et  littéraires, 
dans  tous  les  programmes  d'économistes  ou  de 
candidats,  de  quelque  doctrine  ou  de  quelque 
parti  qu'ils  se  réclament,  la  nécessité  d'intensi- 
fier la  production  est  unanimement  affirmée.  Il 
s'en  faut,  hélas!  que  les  actes  répondent  aux 
paroles  ! 

Au  moment  où  lout  conseille  de  redoubler 
d'éner^'ie,  voilà  que  la  durée  du  travail,  dans 
l'industrie,  est  légalement  réduite  à  huit  heures. 
Certes,  nul  ne  conteslera  que  la  machine  hu- 
maine ait  besoin  de  ménagenienls,  que  le  travail 
d'un  corps  et  d'un  esprit  las  ne  profite  à  per- 
sonne. Mais  l'inflexibilité  d'une  loi  ne  saurait 
convenir  à  la  diversilé  des  tâches  qu'impose  la 
vie  moderne.  Certains  travaux  sont,  en  eux- 
mêiiies,  plus  pénibles  que  certains  autres.  Dans 
telles  Indusiries,  le  travail  de  l'ouvrier  peut  élre 
facilité  par  une  organisation  mécanique  meil- 
leure que  telles  autres  ne  conipoitent  pas.  La 
diminution  uniforme  et  brusque  des  heures  de 
travail,  sans  que  les  tempéraments  et  les  correc- 
tions nécessaires  aient  pu  être  préHlablement 
réalisés,  a  eu  pour  conséquence  fatale  de  réduire 
la  production.  La  loi  a  cependant  prévu  des  dé- 
rogations qui  permettent  d'atténuer  la  rigidité 
de  ses  prescriptions  :  mais  il  faut  compter  avec 
la  rigidité  plus  grande  encore  que  montrent  les 
diriceatits  de  la  masse  ouvrière  au  sujet  de  son 
application.  Les  grèves  brutales  ou  <>  perlées  ■> 
qui  leur  tiennent  lieu  d'arguments,  sont  une 
nouvelle  cause  de  ralentissement  de  la  produc- 
tion :  si  bien  que  le  monde  du  travail  est  devenu 
le  monde  où  l'on  ne  travaille  pas. 

Les  agriculteurs,  disons-le  bien  haut,  ont 
échappé  à  cette  vague  de  paresse.  Ils  se  sont 
remis  à  l'ouvrage  avec  leur  opiniâtreté  contu- 
mière,  sans  se  laisser  rebuter  par  les  obstacles 
que  l'impéritie  des  hommes  ou  l'hostilité  des 
choses  ont  dressés  sous  leurs  pas. 

Nulle  part,  on  ne  rencontre  à  cet  égard  un 
élan  semblable  à  celui  qu'ont  déployé  les  culti- 
vateurs de  nos  régions  dévastées.  C'est  merveille 
de  voir  revenir  à  la  vie  ces  mornes  espaces,  où 
depuis  cinq  ans  planait  l'image  de  la  mort,  —  de 
voir  les  blés  nouveaux  parer  de  leur  éclat  d'eme- 


raude   ces   terres  qui  semblaient  vouées  à  un 
deuil  éternel. 

Ce  qui  rend  cette  vision  plus  saisissante  en- 
core, c'est  qu'au  milieu  des  épis  naissants, 
l'herbe  a  envahi  les  ruines  des  villages  et  des 
fermes,  et  qu'amune  construction  n'émerge  de 
cette  verte  étendue.  On  pourrait  croire  que  les 
moissons  sortent  d'elles-mêmes  de  ce  sol  géné- 
reux, si  l'on  ne  savait  que  seul  le  travail  de 
l'homme  peut  discipliner  la  nature,  et  changer 
en  richesse  utile  le  chaos  de  ses  énergies  la- 
tentes. 

Et  il  est  bien  vrai  que  l'homme  a  travaillé  là! 
Avant  de  songer  à  rebâtir  sa  maison,  le  cultiva- 
teur a  labouré  sa  terre;  il  a  semé  le  grain  sans 
savoir  comment  il  récolterait  la  moisson,  ni  où 
il  la  rentrerait;  sans  s'émouvoir  du  présent, 
sans  s'inquiéter  de  l'avenir,  il  a  rempli  sa  lâche 
créatrice,  d  a  accompli  le  devoir  que  lui  impo- 
sait la  loi  du  travail.  0  l'admirable  exemple,  qui 
ne  fait  qu'illusirer  l'histoire  des  cultivateurs 
franrais,  et  qui  devrait  leur  mériter  l'estime  et  le 
respect  de  tous. 

Ce  ne  sont  pas  là,  cependant,  les  sentiments 
dont  leurs  concitoyens  paraissent,  en  général, 
animés  à  leur  éyard.  Sous  une  forme  grave  ou 
caustique,  à  la  tribune  des  parlements  commer- 
ciaux ou  sur  le^  scènes  du  boulevard,  les  re- 
proches ne  leur  sont  pas  ménagés.  On  les  accuse 
d'être  les  auteurs  de  la  vie  chère,  de  réaliser  de 
scandaleux  profits,  de  ne  pas  vouloir  prendre 
leur  part  des  charf;es  publiques...  Est-il  bien 
nécessaire  de  faire  ici  justice  de  ces  imputations .' 

La  vie  chère?  Elle  a  d'autres  auteurs.  Nul 
n'ignore  le  déficit  que  la  guerre  a  amené  dans 
la  production  af;ricole,  ni  les  raisons  de  ce  dé- 
ficit :  réduction  des  surfaces  cultivées,  diminu- 
tion des  rendements,  réquisitions  de  bétail  pour 
les  besoins  de  l'arméeetde  la  population  civile. 
L'agriculture  n'en  fut  pas  cause,  mais  victime. 
Privée  pendant  cinquante  mois  du  plus  grand 
nom  tire  et  des  medieurs  de  ses  bras;  privée  pour 
toujours,  hélas!  de  centaines  de  milliers  d'hom- 
mes, morts  ou  irrémédiablement  estropiés  ; 
privée  d'engrais  naturels  par  la  réquisition  du 
bétail  et  de  la  paille,  d'engrais  artificiels  par  la 
diminution  de  la  fabrication  et  la  crise,  des 
transports;  privée  de  ses  attelages,  impossibles 
à  remplacer  au  pied  levé,  comment  aurait-elle 
pu  fournir  son  contingent  habituel  à  l'alimenta- 
tion publique  ?  A  tous  ces  empêchements  vint 
s'ajouter  encore  la  rigueur  des  saisons.  Et 
comme  si  ce  n'était  pas  assez  de  l'action  néfaste 
des  circonstances,  voilà  qu'une  politique  impré- 
voyante achevait  de  la  désorienter,  par  un  régime 
maladroit  de  taxations  qui  frappait,  comme  à 
laveugletle,  les  fruits  de  son  pénible  travail. 

En  même  temps,  les  besoins  de  la  guerre  exi- 
eeaient  une  production  in^iustrielle  intense, 
occupant,  du  côté  patronal  comme  du  côté  ou- 


3G2 


SOCIÉTÉ  DES  AGRICULTEURS  DE  FRANCE 


vrier,  un  personnel  de  plus  en  plus  nombreux  et 
de  mieux  en  mieux  payé.  Le  commerce  voyait 
ses  rangs  t^rossir  d'une  foule  d'intermédiaires 
marrons,  qui  édifiaient  de  rapides  fortunes  sur 
des  hasards  favorables  ou  sur  de  coupables 
complaisances.  Ainsi  se  constituait  toute  une 
classe  de  consommateurs,  dont  les  appétits  et 
les  facultés  d'achat  n'étaient  pas  en  rapport  avec 
la  quantité  des  produits  mis  en  circulation.  De 
là,  suivant  une  loi  fatale,  surenchère  et  hausse 
des  prix. 

Pour  sup|iléer  au  déficit  de  la  production 
intérieure,  il  fallut  acheter  au  dehors  ce  qui  était 
nécessaire  tant  pour  les  besoins  normaux  de  la 
population  que  pour  les  exigences  nouvelles  de 
la  consommation.  Et  l'on  peut  s'imaginer  à  quel 
prix  doivent  être  vendus  les  céréales,  la  viande, 
le  café,  le  sucre,  la  laine,  le  coton,  le  charbon, 
le  fer,  déjà  chers  dans  les  pays  producteurs  en 
raison  de  l'élévation  universelle  des  prix  de  re- 
vient, et  grevés  en  outre  de  la  hausse  du  fret  et 
de  la  hausse  des  changes  !  Dans  ce  cercle  vicieux 
ou  tourne  la  vie  économique,  où  est  donc  la 
responsabilité  des  agriculteurs? 

On  leur  reproche  aussi  leurs  profits.  Ceux-ci 
sont  indéniables.  Sont-ils  exagérés"?  On  s'in- 
quiète du  prix  auquel  le  paysan  vend  son  grain, 
ses  animaux,  son  lait,  ses  œuts  ou  ses  légumes. 
Mais  s'inquiète-t-on  de  savoir  par  combien  de 
mains  avides  ses  produits  ont  passé,  avant  de 
s'aligner  sur  les  additions  des  restaurateurs  ou 
des  cuisinières'.'  S'inquièle-t-on  aussi  de  savoir  ce 
que  lui  coûtent  la  main-d'œuvre,  les  engrais,  le 
matériel  de  culture,  le  vêtement,  l'épicerie'?  Ce 
qui  fait  paraître  ses  gains  plus  grands,  c'est 
qu'il  ne  les  jette  pas  au  vent.  Le  cultivateur  qui, 
toute  sa  vie,  lutte  contre  la  nature  pour  lui  ar- 
racher ses  trésors,  sait  ce  que  vaut  l'argent 
acquis  par  tant  de  peines.  D'autres,  qui  l'ont  plus 
facilement  obtenu,  en  sont  plus  prodigues  :  lui, 
il  le  conserve,  en  attendant  qu'il  puisse  l'em- 
ployer utilement. 

Qu'en  fait-il  aujourd'hui?  S'il  possède  un  do- 
maine, il  le  consolide  en  payant  ses  dettes  ou  il 
l'arrondit.  S'il  n'en  possède  pas,  il  achète  de  la 
terre  :  la  terre  ne  tente  pas  le  capitaliste,  sinon 
par  l'onéreux  attrait  de  ses  jouissances  ;  elle 
n'est  rémunératrice  que  pour  celui  qui  la  cul- 
tive. A  ceux  qui  trouveraient  ses  profits  exces- 
sifs, il  peut  répondre  que  jamais  la  terre  n'a 
bénéficié  d'une  augmentation  de  revenu  ou  de 
valeur  semblable  à  celle  qui  s'est  produite,  de- 
puis cinquante  ans,  sur  les  actions  de  tant  de 
Sociétés  industrielles,  financières,  minières  ou 
pétrolifères.  Le  seraient-ils  même,  qu'il  n'y  au- 
rait pas  lieu  de  s'en  plaindre  :  l'emploi  qu'ils 
reçoivent  est  conforme  à  l'intérêt  public.  Tout 
ce  qui  peut  contribuer  à  la  stabilité  de  la  famille 
rurale  est  un  bien  pour  le  pays,  car  c'est  en 
elle  qu'il  trouve  ses  meilleurs  serviteurs,  dans  la 
paix  comme  dans  la  guerre.  Par  leur  endurance, 
les  ruraux  ont  sauvé  la  France  dans  les  combats  ; 
pai'  leur  bon  sens,  ils  l'ont  sauvée  —  et  la  sau- 


veront encore  s'il  le  faut  —  dans  les  luttes  de  la 
vie  nationale. 

A  ces  ruraux  dont  le  patriotisme  s'est  affirmé 
si  magniliquement,  on  reproche  enfin  de  man- 
quer de  cet  esprit  de  sacrifice  qui  doit  animer 
les  bons  citoyens  devant  les  charges  financières 
du  pays.  (1  suffit,  pour  les  justifier,  de  jeter  les 
yeux  sur  leurs  feuilles  d'impôts.  Impôt  foncier, 
contril>ution  sur  les  chevaux  et  voitures,  pres- 
tations, centimes  déparlement  lUx  et  commu- 
naux sur  des  principaux  abolis,  la  liste  est 
longue  de  ce  que  leur  preud  le  fisc.  N'est-ce  pas 
encore  un  impôt  payé  par  la  terre  que  cesdroits 
d'enregistrement  sur  les  mutations  entre  vifs 
qui,  depuis  quelques  mois,  se  signalent  par  ds 
telles  plus-values?  Et  n'est-elle  pas  aussi  une 
contribution  aux  charges  publiques,  comme  le 
faisait  remarquer  si  justement  un  de  nos  col- 
lègues, cette  limitation  du  prix  de  vente  du  blé, 
qui  prive  le  cultivateur  d'un  profit  légitime? 

Après  avoir  rappelé  les  manifestations  qui 
se  sont  succédé  au  cours  de  l'année,  en  insis- 
tant sur  les  conséquences  du  premier  Con- 
grès de  l'Agriculture  française,  M.  de  Yogiié 
a  terminé  en  ces  termes  : 

Combien  de  graves  questions  restent  posées 
dans  le  domaine  de  l'économie  rurale,  dont  cette 
cordiale  entente  facilitera  la  solution  !  Est-il  be- 
soin de  les  énumérer?  Elles  viendront  à  leur 
heure.  La  plus  pressante,  celle  qui  domine  toutes 
les  autres,  c'est  cette  obsédante  question  du  blé, 
sur  laquelle  je  voudrais,  eu  terminant,  retenir 
un  instant  votre  attention.  Aussi  bien,  elle  s'y 
impose  d'elle-même  :  cai'  c'est  la  question  du 
jour.  Dans  les  couloirs  de  la  Chambre,  dans  les 
salles  de  rédaction,  dans  les  salons,  sur  les  places 
publiques,  on  la  discute,  on  la  dissèque,  on  la 
résout.  Elle  demeure. 

A  vous,  agriculteurs,  je  n'ai  pas  à  dire  pour- 
quoi le  blé  raauque  aujourd'hui  en  France,  liai- 
sons qui  ont  agi  sur  le  producteur,  comme  les 
servitudes  et  les  ruines  de  la  guerre,  les  difficul- 
tés de  la  culture,  les  taxations  abusives  ;  raisons 
qui  ont  agi  sur  la  production,  comme  le  défaut 
d'engrais,  l'insuffisance  des  façons  culturaleSj^ 
les  mauvaises  saisons.  Vous  les  connaissez 
toutes;  vous  en  avez  souffert.  Vous  avez  aussi 
indiqué  les  remèdes. 

Le  cultivateur,  ont  dit  les  voix  de  la  terre,  a  la 
volonté  de  travailler  de  toutes  ses  forces  à  ac- 
croître la  production  et  notamment  à  dévelop- 
per la  culture  du  blé,  de  manière  à  éviter  les 
importations  ruineuses  pour  les  finances  pu- 
bliques. 

Pour  donner  à  cette  culture  la  prépondérance 
désirable,  il  faut  qu'elle  soit  la  plus  rémunéra- 
trice; le  cultivateur  demande  donc  que  le  blé 
soit  affranchi  de  toute  taxation,  au  même  titre 
que  les  engrais,  les  instruments,  et  tous  les 
autres  éléments  de  la  production  :  il  prend 
acte  des  promesses  du  Gouvernement  ù  cet  égard. 

Considérant  que  le  pain  est  l'aliment  de  pre- 
mière nécessité,  et  conscient  du  devoir  de  soli- 


sua  LA  DESTRI'GTIOX   DES  SANVES 


S63 


darilé  nationale  qui  lui  incombe,  le  cultivateur 
ne  prétend  qu'au  remboursement  de  ses  frais  de 
culture,  sans  cesse  accrus,  et  à  une  juste  rému- 
nération de  son  temps  et  de  ses  peines. 

Pour  empêcher  que  la  spéculatiou  ne  pro- 
voque des  hausses  considérables  qui  pèseraient 
lourdement  sur  la  consommation,  sans  profit 
pour  la  production,  le  cultivateur  attend  du 
Gouvernement  qu'il  prenne  toutes  les  mesures 
nécessaires  pour  combler,  par  l'apport  de  blés 
étrangers,  le  déficit  éventuel  de  la  récolle  indi- 
gène, et  pour  contraindre  les  intermédiaires  à  se 
contenter,  comme  lui-même,  d'une  rémunéra- 
tion très  modérée. 

Voilà,  mes  cliers  collègues,  le  langage  que 
nous  avons  entendu,  il  y  a  quelques  jours  à 
peine,  dans  les  assises  que  tenaient,  à  Bourges, 
les  agriculteurs  des  départements  du  Centre- 
Que  pourrais-je  dire  de  plus?  C'est  bien  le  lan- 
gage de  toute  l'Agriculture  française.  Ardeur  au 
travail,  raison,  patriotisme,  ce  sont  les  grandes 
vertus  de  notre  race  terrienne  qui  rayonnent 
dans  cette  déclaration.  Toute  confiance  peut  être 
accordée  aux  fils  de  cette  France  rurale,  qui  joint 
à  une  si  haute  compréhension  de  ses  devoirs 
une  telle  volonté  de  bien  faire.  Tous  les  espoirs 
sont  permis  si  elle  reste  forte  et  vivace.  Tous  les 
efforts  sont  louables,  qui  tendent  à  l'affermir. 


Les  ennemis  de  la  Patrie  s'acharnent  à  l'ébran- 
ler, en  détruisant  l'harmonie  qui  règne  entre  ses 
divers  éléments.  A  leur  action  néfaste  s'ajoute 
encore  l'action  dissolvante  des  villes  avec  leurs 
attraits,  de  l'industrie  avec  ses  salaires  exagérés. 
A  ces  excitations,  à  ces  mirages,  nous  opposerons 
des  réalités.  Nous  aiderons  les  paysans  de  France 
à  posséder  leur  maison  et  leur  champ  :  la  légis- 
lation actuelle,  déjà  favorable,  mais  encore  im- 
parfaite, devra  recevoir  les  améliorations  indis- 
pensables. Nous  n'oublierons  pas  que,  pour  pro- 
duire ses  effets  économiques  et  moraux,  l'acces- 
sion à  la  propriété  doit  être  la  récompense  de 
l'effort  personnel,  et  non  le  fruit  sanglant  de  la 
violence.  Nous  ferons  donc  de  notre  mieux  pour 
favoriser  l'effort  personnel,  en  associant  tous  les 
collaborateurs  de  la  production  à  ses  résultats, 
en  les  intéressant  à  la  surproduction.  Nous  ob- 
tiendrons ainsi  ce  double  avantage,  aussi  pré- 
cieux pour  l'Agriculture  elle-même  que  pour  la 
Nation  tout  entière,  de  retenir  aux  champs  les 
ouvriers  du  sol,  et  de  hâter  pour  eux,  par  des 
profits  plus  grands,  l'heure  de  la  récompense. 
Nous  aurons  rempli  notre  devoir  si,  fut-ce  au 
prix  de  quelques  sacrifices,  nous  réussissons  à 
consolider  ces  races  paysannes  qui,  par  leur 
amour  du  travail,  par  leur  esprit  d'épargne,  par 
leur  attachement  à  la  terre,  sont  nécessaires  au 
salut  de  la  France. 


SUR  LA  DESTRUCTIOiX  DES  SANVES 


.J'ai  lu,  avec  beaucoup  d'intérêl,  l'article 
de  M.  Hitier  sur  la  destruction  des  sanves 
dans  le  n"  17  du  22  avril  1920.  Outre  les 
moyens  cités  par  M.  Hitier,  nous  avons  em- 
ployé avec  succès,  à  la  Station  agronomique 
de  Metz,  la  cianamideet  la  sylvinite  (kaïnite) 
finement  moulue. 

La  cianamide  doit  être  en  poudre  fine  et 
non  huileuse.  L'épandage  se  fait  de  bon  matin 
sur  les  plantes  encore  humides  de  rosée;  et 
autant  que  possible  par  un  temps  sec  et 
calme. 

La  dose  à  employer  est  de  100  à  130  kilogr. 
à  l'hectare. 

L'effet  se  remarque  déjà  vers  la  fin  de  la 
journée  ou  le  lendemain;  la  sanve  jaunit 
puis  dessèche.  Ce  traitement  ne  cause  aucun 
préjudice  durable  à  l'avoine  ou  l'orge 
atteinte  par  l'ingrédient  :  les  extrémités  des 
feuilles  prennent  bien  a-u  bout  de  trois  ou 
quatre  jours  une  teinte  blanche-jaunâtre; 
mais  les  plantes  se  remettent  au  bout  de  dix 
à  quinze  jours.  L'effet  de  la  cianamide,  comme 
engrais,  est  manifeste.  Le  seul  inconvénient 
est  pour  l'ouvrier  chargé  de  la  répandre.  Il 
aura  soin  de  se  protéger  la  bouche  et  le  nez 
par  un  mouchoir,  elles  yeux  par  des  lunettes 


d'auto.  Le  succès  n'est  pas  compromis  par 
une  averse,  parce  que  la  cianamide  reste  en 
majeure  partie  adhérente  aux  feuilles  et  peut, 
par  conséquent,  agir  après  la  pluie. 

La  sylvinite  (kaïnite)  finement  moulue,  que 
nous  avons  essayée  en  grand  en  1913-1914  et 
1919,  donne  des  résultats  très  satisfaisants  et 
son  emploi  est  plus  commode  que  celui  de 
la  cianamide. 

Elle  sera  épandue  comme  la  cianamide  de 
bon  matin  sur  les  plantes  encore  humides  à 
raison  de  800  à  1  000  kilogr.  par  hectare.  On 
fera  l'opération  par  un  temps  calme  et,  au- 
tant que  possible,  par  une  journée  promet- 
tant d'être  belle.  Si  la  journée  est  belle,  les 
résultats  sont  déjà  visibles  dans  le  courant 
de  la  journée. 

Dans  ces  deux  procédés,  les  résultats 
dépendent  des  conditions  météorologiques 
et  ils  sont  d'autant  plus  satisfaisants  que 
l'épandage  estfplus  régulier. 

11  serait  à  souhaiter  que  ces  moyens,  qui 
ont  donné  de  bons  résultats  en  Lorraine, 
trouvent  un  plus  grand  emploi  dans  le  Pays. 

D"'  Jess, 

Directeur  de  la  Slatioa  agronomique 
Je  Metz. 


364 


ISOLEMENT  DE;  BETTEK.WES  PORTE-GKAISES 


LES  MOUSTIQUES  ET  LES  CANARDS 


A  propos  de  la  communication  de  M.  Jean 
Legendre,  dont  il  est  fait  mention  dans  la  C/i/'o- 
nique  agricole  du  n°  10  du  15  avril  1920, 
p.  272,  il  est  intéressant  de  signaler  le  n'tle' 
d'assainissement  que  peut  jouer  le  canard 
dans  les  localités  marécageuses,  tout  en  don- 
nant des  produits  appréciables. 

Dans  les  abreuvoirs  et  dans  les  réservoirs 
d'eau  d'arrosage  des  jardins,  on  met  des  pois- 
son<  (généralement  des  tanches  ou  des  pois- 
sons rouges)  dans  le  but  de  détruire  les  lar- 
ves des  moustiques. 

Dans  une  expérience  de  M.  Samuel 
G.  Dixon,  rapportée  par  le  Bulletin  de  l'Of- 
fice international  d'Hyqiène  publique  (dé- 
cembre 1914),  on  a  établi  en  travers  d'un 
ruisseau  deux  bassins  de  même  superficie; 
l'un  fut  peuplé  de  poissons,  l'autre  de  ca- 
nards. Le  compartiment  des  poissons  montra 
toujours  des  moustiques  à  diHérentes  phases 
de  leur  existence,  alors  qu'au  bout  de  deux 
jours  le  compartiment  des  canards  était  dé- 
barrassé de  larves  et  de  nymphes  de  mous- 
tiques. 


Cette  expérience  confirme  des  observations 
antérieures  ;  M.  Mac  Alee  avait  trouvé  des 
larves  de  moustiques  dans  le  gésier  d'un  ca- 
nard sauvage;  M.  William  Lockwood  avait 
remarqué  l'aptitude  du  canard  à  dévorer  les 
larves  qu'il  aperçoit  à  la  surface  de  l'eau. 

Dans  beauioup  de  fermes,  la  mare  est  rap- 
prochée de  la  maison  d'habitation,  et  i-i  l'on 
entretienfdes  canards  dans  l'exploitation,  on 
constate  que  les  habitants  se  plaignent  peu 
des  moustiques,  ces  derniers,  relativement 
en  petit  nombre,  ne  pouvant  provenir  que 
d'eaux  stagnantes,  souvent  en  petites  quan- 
tités, dans  des  endroits  inaccessibles  aux  ca- 
nards. Nous  avons  vu  des  millions  de  larves 
de  moustiques  se  développer  dans  les  dé- 
pressions des  chenaux  et  des  gargouilles  de 
la  plate-forme  du  donjon  de  Vincennes;  les 
fientes  des  corbeaux  deviienl  constituer 
l'alimenlation  de  ces  larves. 

11  résulte  de  ce  qui  précède  que  les  régions 
marécageuses  peuvent  être  assainies  écono- 
miquement par  l'élevage  du  canard. 

M.  R. 


ISOLEMENT  DES  BETTERAVES  PORTE-GRAINES 


Il  est  bien  connu  que  la  betterave  destinée 
à  fournir  de  la  graine  est  une  des  plantes 
qui  s'hybrident  le  plus  facilement;  on  sait, 
d'autre  part,  que  l'hybridation  a,  le  plus  sou- 
vent, pour  résultat  de  diminuer  la  richesse 
des  betteraves  sucrières.  C'est  pour  ces  mo- 
tifs que  la  production  des  graines  de  bette- 
raves riches  en  sucre  est  une  opération  1res 
délicate. 

Généralement,  c'est  par  l'isolement  des 
porte-graines  riches,  loin  de  porte-graines 
d'autres  variétés,  qu'on  lutte  contre  cette 
tendance  à  l'hybridation.  Dans  une  commu- 
nication récente  à  l'Académie  d'Agriculture, 
M.  Jacques  de  Vilmorin  a  décrit  le  système 
adopté  par  la  maison  Vilmorin  dans  ses  cul- 
tures de  Verrières,  afin  de  réaliser  un  isole- 
ment a  bsolument  rigoureux  ;  appliqué  depuis 
une  dizaine  d'années,  il  a  donné  les  meilleurs 
résultats. 

La  méthode  consiste  à  isoler  les  betteraves 
les  plus  riches,  et  à  les  étudier  une  à  une 
dans  leur  descendance,  en  en  examinant  les 
qualités,  richesse,  poids,  etc.  ;  c'est  dans 
les  lignées  ainsi  obtenues  que  sont  prises  les 
betteraves  élites,  destinées  à  fournir,  après 


une  ou  deux  générations,  les  graines  com- 
merciales. 

Pour  isoler  les  plantes,  on  les  enferme, 
durant  leur  végétation,  dans  un  tissu  léger, 
mais  rij^oureusement  imperméable  au  pas- 
sage du  moindre  grain  de  pollen.  Après  la 
plantation,  chaque  racine  de  betterave, 
comme  le  montre  la  fig.  73,  est  entourée  d'un 
cercle  en  tôle  galvanisée,  à  demi  enterré  dans 
le  sol,  et  sur  lequel  vient  se  fixer  la  toile.  Le 
tout  est  maintenu  par  un  fort  pieu  enfoncé 
au  pied  de  la  racine  et  supportant  un  bâti 
constitué  par  des  cerceaux  de  bois  servant  à 
tendre  le  tissu.  Chaque  plante  se  trouve  ainsi 
dans  une  sorte  de  tente  et  strictement  isolée 
de  ses  voisines.  Une  manche,  que  l'on  peut 
ouvrir  à  volonté,  permet  cependant  de  se 
rendre  aisément  compte  de  ce  qui  se  passe  à 
l'intérieur.  Pour  faciliter  la  fécondation,  on 
remue  fréquemment  le  tout,  en  agissant  sur 
le  pieu  central. 

Sans  doute,  la  production  en  graines  est 
moins  abondante  que  si  les  plantes  avaient 
poussé  à  l'air  libre,  mais  le  résultat  cherché 
est  obtenu.  M.  Jacques  de  Vilmorin  l'expose 
en  ces  termes  : 


LA  DEGENERESCENCE  DE  LA  POMME  DE  TERRE 


365 


Grâce  à  cet  isolement  rigoureux,  nous  n'avons 
jamais  coni^taté  de  di^générescence  dans  la  des- 
cendance des  betteraves  sucrières  ainsi  isolées; 
et  lamnis,  tout  au  moins,  l'apparition  de  bette- 
raves à  chair  rouge,  de  racines  jaunes,  de  plantes 
à  feuillfige  coloré  ou  à  feuillage  de  poiiée. 

Cela  se  conçoit  d'ailleurs  aisément  :  la  bette- 
rave sucrière,  t>dle  que  nous  la  possédons,  se 
montre,  dans  les  croisements,  récessive  quant  à 
la  plupart  des  caractères  qui  nous  intéressent 
(sauf  peut  être  pour  le  caractère  poids).  Je  cite- 
rais comme  exemple  de  fixaiion  parfaite  et  ri^ces- 
sive  de  cerlaini-s  races  de  belteravs  fourragères 


rouges  à  feuillage  et  pétioles  verts  qui  ne  don- 
nfA'l  jamais  de  betteraves  à  pétioles  et  feuilles 
rouges.  I.a  betterave  est  dimc  fixée,  tout  au 
moins  dans  ses  grandes  li;,'nes;  et  il  est  évident 
que  la  brusque  apparition  de  caractères  anor- 
maux tels  que  feuillage  roupie  ou  ppau  jaune,  est 
due,  par  un  isolement  défectueux,  à  l'interven- 
tion intempestive  d'un  pollen  éirangsr  vpiiu  par- 
fois de  très  loin.  J'ai  vu  un  lot  supposé  bien 
isolé  être  hybride  à  deux  kilomètres  par 
d'autres  betteraves  à  graine.  Nous  av.ins  fré- 
quemment constaté  le  fait  d'hybridation  loisque 
nous  avons  essayé  d'un  i.solement  moins  ligou- 


Fig.  73.  —  Mclhiide  d'isolemeni  des  belleraves  porle-gra'iies,  suivie  h  Verrières. 

reux,  soit  pour  expérience,  soit  simpl^■mentdans  i  thode,  ne  fût-ce  que  pour  rappeler  combien 

le  but  d'obtenir  une  grennison  plus  abondante.  est  délicate  la  production  de  graines  de  bel- 

I  teraves  de  choi.x. 
Il  était  utile  de  faire  connailre  cetle  iné-  i  G.  G.\udot. 


LA  DÉGÉi\ÉRES(  ENCE  DE  LA  POMME  DE  TEliRE 


(1) 


II.  Sélection  en  usage  en  Hollande.  —  Les 
méthodes  proposées  par  Quanjer  sont,  avant 
tout,  basées  sur  les  principes  suivants,  énon- 
cés par  cet  auieur  : 

1°  Si  cm  pratique  la  séleciion  en  partant 
d'une  culture  qui  compte  très  peu  de  pieds 
malades,  et  si,  l'année  suivante,  les  tuber- 
cules obtenus  sont  plantés  en  groupes  sé- 
parés, quelques  uns  de  ces  lots  restent  .sains, 

(1)  Voir  es  numéros  du  15  avril  (p.  273) ,  du 
29  avril  (p.  32ti)  et  du  6  mai  (p.  3U). 


tandis  que  d'autres  deviennent  gravement 
malades. 

Rappelons  qu'une  des  méthodes  préconi- 
sét-s  par  Mottet  est  basée  sur  un  principe 
analogue. 

2°  Alors  que  les  plantes,  situées  au  voisi- 
nage de  celles  qui  sont  malades,  donnent 
des  tubercules  d'où  résultent  des  végétaux 
atteints  d'Enroulement,  il  n'en  est  pas  de 
même  des  pieds  suffisHmment  éloignés  de 
ceux  qui  sont  affectés  de  ce  mal  (Oortwyn 
Boijes). 


366 


LA  DÉGÉNÉRESCENCE  DE  LA  POMME  DE  TERRE 


3°  La  transmission  de  la  maladie  de  FEn- 
roulement  s'elleclue  par  le  sol,  s^ans  doute 
grâce  à  des  tubercules  qui  y  subsistent  après 
la  récolte  et  résistent  aux  hivers  doux,  sinon 
h  ceux  qui  sont  rigoureux. 

Ces  principes  étant  admis,  on  conçoit  que 
les  méthodes  ordinaires  de  sélection  des 
tubercules  de  pomme  de  terre  ne  doivent 
donner  que  des  déboires. 
Voici  comment  procèdent  les  Hollandais  : 
l"  On  choisit  un  champ  où  la  variété  se 
présente  sous  un  aspect  assez  sain  et  où  la 
pomme  de  terre  n'a  pas  été  cultivée  au  cours 
des  années  précédentes.  On  ne  cherche  pas  à 
obtenir  par  une  forte  fumure  une  végétation 
luxuriante,  qui  serait  susceptible  de  masquer 
plus  ou  moins  les  caractères  des  maladies  en 
question. 

2°  Dans  ce  champ,  on  marque  quelques 
plantes  saines  et  bien  développées  parmi 
celles  qui  sont  le  plus  éloignées  des  pieds 
atteints. 

3°  Parmi  les  plantes  ainsi  choisies,  on  ne 
prend  que  celles  qui  présentent  de  forts  reni- 
dements  en  tubercules  sains. 

4°  Sur  un  sol,  qui  n'a  pas  porté  de  pommes 
de  terre  depuis  quelques  années,  on  sème  à 
part  la  récolte  de  chaque  plante  sur  une 
ligne  spéciale.  Ces  rangées  sont  espacées  de 
3  mètres  en  3  mètres.  Dans  les  intervalles 
peuvent  être  cultivées  des  fèves,  des  bette- 
raves ou  tout  autre  végétal  n'appartenant 
pas  à  la  famille  des  Solanées. 

î)"  Si  dans  la  rangée  apparaissent  des 
plantes  malades,  la  ligne  entière  doit  être 
supprimée,  en  évitant  que  le  sol  contaminé 
entre  en  contact  avec  celles  qui  sont  saines. 
6'  Chaque  pied  d'une  rangée  indemne  est 
récolté  séparément,  et  ses  tubercules  sont 
plantés  en  rangs  isolés. 

(Cette  dernière  mesure  est  nécessitée  par 
la  lenteur  de  l'incubation  de  la  maladie,  dont 
les  symptômes  ne  se  caractérisent  souvent 
pas  avant  la  seconde  ou  la  troisième  année 
qui  suit  l'infection). 

7°  A  l'issue  de  la  seconde  année  de  culture 
en  lignes  isolées,  tous  les  tubercules  récollés 
dans  un  rang  déterminé  sont  plantés  dans 
une  parcelle  spéciale.  Ainsi,  à  chaque  ligne 
de  la  culture  de  deuxième  année  correspond 
en  troisième  année  une  planche  particulière. 
On  obtient  de  cette  manière  quelques  «  fa- 
milles »  qui  peuvent  être  comparées  au  point 
de  vue  de  leur  valeur  relative. 

La  méthode  décrite  ci-dessus  donne  d'ex- 
cellents résultats  a\ix  Hollandais,  (iràce  à 
son  emploi,  Oortwyn  Botjes  possède  une  cul- 
ture  saine  de  la  variété  Paul  liri'ger,  qui. 


partout  ailleurs,  a  dégénéré  sous  l'action  de 
la  leplonôcrose. 

Ce  système  de  sélection  est  appliqué  h 
rinstilut  agronomique  de  Wageningen  pour 
diverses  autres  variétés  et  commence  à  se 
généraliser  en  Hollande. 

A  la  Conférence  américaine  de  1918  ont  été 
adoptées  les  conclusions  suivantes  :  «  11  est 
importadt  de  débuter  avec  la  meilleure  lignée 
possible  de  pommes  de  terre,  particulière- 
ment si  la  maladie  est  abondante,  avant 
d'essayer  de  l'éliminer  par  une  forte  sélec- 
tion. L'élimination  de  l'Enroulement  par 
la  sélection  est  lente  et,  pour  obtenir  des  ré- 
sultats immédiats,  il  est  nécessaire  de  changer 
de  semence.  La  sélection  de  la  semence  peut 
alors  seulement  être  pratiquée  avec  bénéflce. 
Si,  en  dépit  de  cela,  la  maladie  s'accroît  de 
nouveau,  on  aura  à  se  procurer  derechef  de 
la  semence  indemne.  De  grands  espaces  de 
pays  seront,  semble-t-il,  dans  la  nécessité  de 
recourir  à  un  changement  de  semence  pério- 
dique ou  annuel,  afin  de  maintenir  l'Enrou- 
lement en  échec.  » 

En  Amérique,  dans  certains  Etals  tout  au 
moins,  New- York  par  exemple,  on  a  cher- 
ché à  établir  une  coopération  entre  les  culti- 
vateurs, les  sélectionneurs  et  les  hommes  qui 
s'occupent  de  maladies  des  plantes  (phyto- 
pathologues). 

Certains  cultivateurs  essayent  quelques 
lignées  ou  variétés  dans  des  champs  qui 
sont  inspectés  par  les  phytopathologues. 
Après  évaluation  des  récoltes,  certaines  li- 
gn(;es  sont  rejetées.  Au  bout  de  deux  ou  trois 
ans  d'essais,  il  est  possible  de  confier  aux 
sélectionneurs  certaines  variétés  qui  parais- 
sent ètre-supérieures  aux  autres. 

Les  Américains  ont  également  organisé  un 
service  de  contrôle  des  pommes  de  terre  qui 
délivre  des  certificats  sanitaires. 

Colton  en  Angleterre,  Pethybridge  en  Ir- 
lande s'accordent  avec  les  .américains  pour 
reconnaître  la  nécessité  d'un  renouvellement 
fréquent  des  semences  que  l'on  doit  autant 
que  possible  importer  du  Nord.  Il  est  certain 
que  cette  méthode  s'impose  en  attendant 
qu'on  ait  trouvé  des  variétés  résistantes  ou 
que,  par  des  sélections  rigoureuses,  on  soit 
parvenu  à  dégager  des  lignées  indemnes. 

A  la  suite  de  leur  découverte  de  la  trans- 
mission de  la  Mosaïque  par  les  pucerons,  les 
Américains  conseillent  d'extirper  les  plantes 
atteintes  avant  l'apparition  de  ces  insectes. 
Celte  opération  est  peut-être  parfois  possible, 
mais  sans  doute  souvent  difficile.  Toute  mé- 
thode pratique  de  lutte  contre  les  pucerons 


LE  CHAKBOiN  DU  MAIS 


16- 


rendrait  les  plus  grands  services  contre  la 
Mosaïque. 

III.  La  Régirihlrescence  par  le  semis. — 
On  oppose  en  général  les  variations,  qu'on 
obtient  par  le  semis  à  la  constance  des 
caractères  qui  accompagne  la  multiplication 
par  voie  asexuée. 

En  réalité,  ciiez  la  pomme  de  terre,  l'aulo- 
fécondation  parait  être  la  règle,  si  bien  que 
les  caractères  d'une  variété  se  maintiennent 
assez  bien  par  le  semis.  Seule,  l'hybridation 
détermine  des  variations  d'une  certaine  am- 
plitude. 

Le  semis  de  graines  résultant  de  l'autofé- 
condation  elle-même  présente  le  grand 
avantage  d'éliminer  la  contagion  qui  se  pro- 
page par  le  tubercule.  i\ous  avons  vu,  en  parti- 
culier, qu'autant  qu'on  le  sait,  la  Mosaïque  et 
l'Enroulement;  qui  sont  les  deux  principales 
maladies  de  la  dégénérescence,  ne  se  trans- 
mettent pas  par  la  graine. 

Mais  la  fécondation  croisée  permet  de 
créer  des  types  nouveaux.  Sans  affirmer  que 
ces  derniers  peuvent  être  réalisés  à  la  vo- 
lonté de  l'hybrideur,  nous  pouvons  dire  qu'en 
choisissant  avec  discernement  les  géniteursi 
on  obtient  souvent  un  produit  qui  présente 
les  qualités  cherchées. 

Les  plantes  issues  de  semis,  et  surtout 
celles  provenant  de  croisements,  présentent 
assez  fréquemment  une  végétation  plus  vi- 
goureuse que  celles  nées  de  tubercules. 

«  La  vigueur  et  la  productivité  des  métis, 
écrit  .\umiol,  sont  infiniment  supérieures  à 
celles  des  plantes  provenant  de  fécondation 
naturelle,  et  elles  sont  d'autant  plus  grandes 
que  les  deux  géniteurs  difTèrent  davantage 
par  leurs  caractères.  » 

En  particulier,  les  hybrides  de  Bolivienne 


et  de    .S.  luberosum    présentent    une    exubé 
rance  extraordinaire  (Aumiot), 

Plusieurs  croisements  par  Bolivienne 
10  bis  sont  indemnes  de  pourriture  et  de 
Phylophtora  infeslans.  Le  Solaaum  Commer- 
sonii,  qui  est  très  résistant  à  ce  champignon, 
pourra  sans  doute  donner  des  hybrides 
réfractaires  au  Mildiou  (Aumiot). 

A  notre  connaissance,  aucun  des  auteurs 
français  qui  se  sont  occupés  de  semis  et 
d'hybridation  de  pommes  de  terre  ne  parait 
avoir  orienté  ses  recherches  en  vue  de  l'ob- 
tention de  sortes  résistantes  à  la  Mosaïque 
ou  à  l'Enroulement. 

L'hybridation  nécessite  d'ailleurs  des  opé- 
rations fort  délicates.  Plusieurs  variétés  ne 
constituent  que  rarement  des  baies  et  sou- 
vent celles-ci  se  détachent  prématurément; 
aussi,  faut-il  savoir  les  recoller  en  temps 
voulu.  La  fécondation  artificielle  elle-même 
demande  autant  de  soins  que  de  temps. 
D'ailleurs,  ces  questions  sont  fort  bien  trai- 
tées dans  le  très  intéressant  article  que  Mot- 
tet  leur  a  consacré. 

Etant  données  les  difficultés  que  nous 
venons  de  signaler,  le  semis  ne  saurait  être 
une  méthode  susceptible  d'être  employée 
dans  la  pratique.  D'ailleurs,  les  plantes  de 
première  culture  ont,  en  général,  une  pro- 
duction de  tubercules  inférieure  à  celle  des 
végétaux  obtenus  par  le  mode  habituel  de 
multiplication. 

Par  contre,  entre  les  mains  des  spécia- 
listes, le  serais  et  surtout  l'hybridation  peu- 
vent fournir  les  résultats  les  plus  remar- 
quables en  nous  donnant  des  sortes  nou- 
velles parmi  lesquelles  il  peut  y  en  avoir  qui 
possèdent  les  qualités  ou  aptitudes  que  nous 
recherchons. 

Etienne  Foëx, 

Directeur  de  la  Siatiun  de  Pathologie  végétale  de    Paris. 


LE  CHARBON  DU  MAIS 


Le  maïs  est  une  plante  cultivée  dans  le 
Centre  de  préférence  comme  plante  fourra- 
gère ;  en  certaines  contrées  l'aire  de  sa  cul- 
ture s'y  étend  de  plus  en  plus,  et  il  est  à  sou- 
haiter qu'elle  soit  tentée  dans  tous  les  ter- 
rains OLi  il  est  appelé  à  donner  un  produit 
sérieux.  Les  agriculteurs  lui  réservent  les 
meilleares  parties  de  leur  exploitation,  les 
sols  argilo-siliceux  ou  argilo-calcaires,  un 
peu  frais.  Trois  sortes  de  maïs  sont  semés, 
soit  purs,  soilen  mélange  :  1°  le  maïs  gros 
jaune;  2°  le  maïs  blanc  des  Landes;  3°  le 
maïs  dent  de  cheval. 


La  principale  maladie  de  ces  maïs  est  le 
charbon  Ustilago  ma'idis  ;  elle  cause  des 
dégâts  importants  Jont  les  cultivateurs  ne 
s'inquiètenl  pas  assez. 

Comme  tous  ses  congénères,  VUstilago  ma'i- 
dis déhaie  par  l'infection  des  premiers  tissus 
de  la  germination,  des  jeunes  parties  ^de  la 
plante.  Il  étend  ses  filaments  mycéliens  dans 
toute  la  tige;  il  s'amasse  et  fructifie  non  seu- 
lement dans  les  bradées  florales  gonflées  ex- 
traordinairement  sous  son  influence,  non 
seulement  sur  les  épis  où  il  forme  de  grosses 
tu.meurs,  ou    sur    les    panicules   des    fleurs 


36 


l.E  LiriAKBO.N  DU  MAIS 


mâles,  mais  encore  il  occasionne  sur  les 
tiges  et  les  feuilles  des  amas  de  spores  char- 
bonneuses, variant  de  grosseur  selon  l'or- 
gane de  la  plante,  leur  siège  sur  l'organe, 
selon  la  violence  des  cas  localisés.  Les  amas 
charbonneux  sur  Ips  liges  ont  une  grosseur 
variant  entre  celle  d'une  noix  et  celle  d'un 
œuf  moyen  (fig.  7'<).  Plus  la  tumeur  s'est  for- 
mée près  de  la  terre,  plus  elle  prend  de 
volume.  Les  nervures  médianes  des  feuilles 
portent  de  une  à  trois  petites  houles  charbon- 
neuses, les  solitaires  ont  environ  le  volume 
d'un  pois  rond  ;  si  le  nombre  des  boules 
va  jusqu'à  cinq,  ce  qui  arrive  parfois  quand 
elles  Si^  forment  à  la  partie  inférieure,  c'est- 


à-dire  de 
OLi  la  feui 


0".03  à  0"'.U4  de  la  gaine  au  point 


remplie  de  spores). 


e  se  recourbe  et  retombe,  elles  ont 
la  grosseur  d'une  graine 
(le  vesce  cultivée,  ou  au 
iuoins  celle  d'un  grain  de 
plomb  à  lièvre. 

L'envahissement  des 
épis  (fig.  75)  offre  des  par- 
hcularilés  à  signaler.  11 
laut  d'abord  observer  que 
les  épis  sont  éclos  à  toute 
hauteur  de  tiges.  Ils  sont 
totalement  ou  partielle- 
ment alteinis.  Les  plus 
proches  de    terre   le    sont 

„.     ,,        „  complètement.    Dans   tous 

Fig.  (4.  —  Tumeur   ,         ,    .         ,       ,  , 

charbonneuse        les    epis    charbonneux,  les 

sur  le   Maïs   (Galle   bractées,  la  gaine  sont  en- 
formée  vahis.  Les  mais  sont  sus- 
par   ihypertropiiie  cgpiibles  d'avoir  des  épis 
des  tissus  et  '^ ,  ,     .  i    i  • 
androgyns,     c  est  a-dire 

composés  d'étaniines  et 
d'ovaires  surmontés  des  pistils.  Les  uns 
ou  les  autres  peuvent  occuper  la  partie 
supérieure  ou  la  partie  inférieure  de  l'épi. 
Quand  les  étamines  se  trouvent  à  la  base, 
ou  il  y  a  commencement  de  panicule  à  trois 
ou  quatre  rayons  terminés  par  les  ovaires  et 
les  pistils  formant  ensuite  autant  de  petits 
épis,  ou  les  glumes  des  étamines  sont  ran- 
gées autour  de  l'axe  de  l'epi  et  occupent  le 
tiers  ou  la  moitié  de  sa  longueur.  Quand  les 
ovaires  et  les  pistils  sont  à  la  base  de  l'épi, 
la  panicule  des  Heurs  mâles  ternée  ou  qua- 
ternée,  c'est-à-dire  A  trois  ou  quatre  rayons 
simples,  semble  les  divisions  supérieures  de 
l'axe.  Entin,  les  deux  inflorescences  mâle  et 
femelle  sont  à  peine  séparées  l'une  de  l'autre 
dans  la  même  gaine.  Ue  là  des  particularités 
dans  la  propagation  et  dans  la  grosseur  de 
l'amas  des  spores  charbonneuses. 

Les  épis  androgyns  à  panicule   terminée 
par   les  ovaires  n'ont  pas,   la   plupart,   les 


grains  endommagés  et  ces  grains  arrivent  à 
maturité  plus  petits  que  les  normaux.  Les 
androgyns  mâles  à  la  base  et  shus  panicule 
sont  envahis  partiellement  ou  totalement. 
Les  androgyns  femelle-  a  la  ba^e  n'ont  au- 
cune partie  indemne;  il  en  a  été  ainsi  des 
deux  infliirescences  réunies  dans  la  même 
gaine. 

Les  amas  charbonneux  des  épis  normaux, 
des  androgyns  femelles  à  la  base  ont  atteint 
la  grosseur  d'un  poing;  ceux  lies  deux  inflo- 
rescences réunies  ont  dép  issé  celte  grosseur, 
ceux  des  androgyns  mâles  à  la  base  ont  été 
inférieurs  à  celte  j;rossenr,  s'ils  étaient  tota- 
lement infestés  ;  leur  volume  était  égal  à  celui 
des  tumeurs  sur  la  tige,  si!  étaient  partielle- 
ment envahis.  Un  fermier  m'a  apporté  un 
superbe  pied  de  maïs  géant  de  Caragua  qui 
avait   deux   épis  en'iéreuient  charbonneux. 


Fig,  75   —  Cliarbuu  ilu  Mais  sur  l'épi. 

me  demandant  ce  qu'il  fallait  faire  d'une 
vingtaine  de  pieds  ainsi  contaminés  dans  un 
carré  de  son  jardin. 

J'ai  rencontré  rarement,  sur  le  même  pied, 
des  tumeurs  charbonneuses  et  des  é[)is  at- 
teints; au  contraire,  les  boules  charbon- 
neuses n'ont  pas  empêché  la  contagion  de 
gagner  l'épi.  On  ne  constate  pas  au  dévelop- 
pement complet  de  la  pbmle  une  difl'érence 
sensible  de  grosseur  de  tige,  de  hauteur,  de 
longueur  de  feuilles  entre  les  sujets  indemnes 
et  les  contaminés.  Seules  les  feuilles  envahies 


LE  BLE  A  LA  COMMISSION  D  A'.RICL  LTURE  DU  SÉNAT 


369 


dépérissent  les  premières  dans  les  maïs  sai- 
sis par  la  sécheresse  et  restés  à  O^.SO,  O-'.^S 
de  hauteur. 

J'ai  vu  des  tiges  charbonneuses  dans  deux 
carres  de  jardin  ;  dans  l'un  les  tiges  contami- 
nées, dans  raulrf  elles  étaient  cantonnées  et 
dans  les  deux  cas,  le  dixième  des  plantes 
était  atteint.  Les  foyers  avaient  été  créés 
par  la  germinution  d'épis  enfouis  à  l'hiver 
précédent.  Je  remarquai,  dans  une  de  mes 
promenades  à  la  campagne,  qu'un  carré  de 
maïs  gros  jaune  avait  une  dizaine  de  pieds 
attaqués,  disséminés  dans  sa  superficie.  Je 
conseillai  au  propriétaire  de  les  éliminer  et 
de  s'abstenir  de  réensemencer  ce  carré  en 
maïs.  11  n'en  tint  aucun  compte;  Tan  suivantje 
constatai  que,  dans  tout  le  carré,  une  dizaine 
de  pieds  à  peine  étaient  indemnes. 

La  plante  malade  offre- l-elle  du  danger 
pour  l'alimentation  humaine,  pour  celle  des 
animaux  ?  Les  avis  ont  été  partagés  à  cet 
égard,  mais  il  n'y  a  rien  de  bien  certain.  On 
lui  attribue  des  accidents  de  diarrhée,  de 
dysenterie,  d'engorgements  abdominaux, 
voire  même  la  pélagre  chez  ceux  qui  s'en 
nourrissent.  Des  autorités  médicales  nient 
ces  inconvénients.  Devant  le  doute,  il  con- 
vient de  s'abstenir  et  de  rejeter  des  rations 
journalières  des  animaux,  les  tiges  et  les 
épis  env^ihis.  11  est  aujourd'hui  avéré  que  les 
spores  charbonneuses  germent  en  terre  après 
l'hiver,  traversent  le  corps  de  l'animal  qui 
mange  le  maïs  infecté  sans  perdre  sa  faculté 
de  germer,  qu'elles  résistent  aux  froids  les 
plus  rigoureux,  que  les  fumiers  sont  des 
milieux  nutritifs  oii  elles  multiplient  leurs 
sporidies,  préparation  des  invasions  futures. 
Mi'ires  à  l'automne,  elles  germent  au  prin- 
temps, dès  les  premiers  temps  humides. 
Bréfeld  prétend  que  des  spores  charbon- 
neuses de  maïs  ont  germé  sept  ans  et  demi 
après  la  cueillette  d'épis  infectés.  Le  proprié- 
taire d'un  envoi  de  maïs  contaminé  décrit 
plus  haut  a  semé  des  graines  de  ce  maïs  six 
ans  après  l'infection  presque  totale  de  son 
carré,  mais  seulement  .'jO  grains;  or,  sur  ces 
oO  plantes,  10  seulement  ne  furent  pas 
atteintes.  Dès  lors,  on  peut  donc  affirmer 
que  le  terrain  sur  lequel  s'est  répandue  la 


poudre  brun-noirâtre  qui  compose  le  tas  des 
spores,  est  empesté  pour  plusieurs  années, 
si  l'on  ne  prend,  pour  le  combattre,  des  me- 
sures énergiques  et  nécessaires. 

Comment  combattre  cette  maladie? 

1°  11  faut  changer  de  culture  dans  un  .sol 
où  le  maïs  charbonneux  a  été  récolté  à  l'au- 
tomne. La  gaine  de  l'épi,  une  fois  crevée, a 
laissé  échapper  les  semences  du  charbon,  le 
champ  en  est  ensemencé,  si  la  plante  repa- 
raît. 

2'  ijiiand  on  aperçoit  les  premières  boules 
sur  les  nervures  médianes  des  feuilles,  on 
ne  doit  pas  hésiter  à  arracher  les  liges  at- 
teintes; on  est  sûr  d'être  en  présence  d'un 
l'as  de  charbon  qui  ne  demande  qu'à  se  dé- 
velopper. Il  convient  d'agir  de  même  avec 
les  tiges  supportant  des  amas  de  spores.  En 
juin,  en  juillet,  en  aoiit,  les  spores  ne  sont 
pas  mûres.  Quand  bien  même  l'épi  serait 
renfermé  dans  une  gaine  déjà  d'un  blanc 
noirâtre  jusqu'en  septembre,  il  n'a  pas  mCiri 
ses  semences  pernicieuses.  En  les  arrachant, 
on  est  sûr  de  les  anéantir  et  d'expurger  le 
champ  ou  le  carré.  Je  n'oserai  pas  blâmer 
ceux  qui  donneront  ces  tiges  à  leur  bétail, 
puisque  des  faits  patents  n'ont  point,  jus- 
qu'ici, prouvé  leur  nocuité.  Je  regarde 
comme  plus  prudent  de  les  brûler. 

■i"  Sous  aucun  prétexte,  les  pailles  char- 
bonneuses ne  seront  jetées  sur  les  fumiers 
où  elles  rencontreraient  des  foyers  favo- 
rables à  la  germination  des  spores. 

4°  La  visite  des  maïs,  qui  sera  toujours 
fructueuse  pour  découvrir  V Ustilngo  maydis, 
est  celle  que  l'on  fera  dans  la  dernière  quin- 
same  de  juillet.  Tous  les  cas  qui  peuvent  se 
présenter  sont  visibles  à  cette  époque.  L'opé- 
ration ne  sera  ni  longue,  ni  coûteuse,  quand 
on  n'aura  pas  laissé  le  microbe  se  propager 
par  plusieurs  cultures  successives  dans  la 
même  terre.  A  part  les  cas  dans  lesquels  les 
imprudents  avaient  en  leurs  terres  préparé, 
en  quelque  sorte,  l'intensité  du  fléau,  je  n'ai 
vu  dans  les  loialités  que  5  à  2.5  tiges  infec- 
tées par  culture.  En  appliquant  le  Principiis 
obsta  des  Anciens,  on  a  donc  toute  chance  de 
préserver  les  maïs  du  tléau  du  charbon. 

E.    NOFFRAY. 


LE  BLE  A  LA  COMMISSION  DE  L'AGRICULTURE  DU  SÉNAT 


(1) 


La  Commission  se  réunit  sous  la  prési- 
dence de  M.  Méline. 

M.  Louis  Michel  présente  un  ensemble  de 

(1)  Extrait  du    procès-verbal   de    la    réunion    du 
13  ayril. 


considérations  sur  le  projet  de  M.  Thoumyre 
déterminant  le  régime  du  blé  au  cours  des 
prochaines  campagnes. 

Lp  sénateur  de  Meurthe-et-Moselle,  en  vue 
de  déterminer  les  coefficients  des  éléments 


310 


PARTIE  OFFICIELLE 


concourant  à  la  production  du  blé  en  France, 
a  divisé  ces  éléments  en  trois  groupes  sen- 
siblement égaux  : 

i»  La  terre  et  les  frais  gméraux.  —  Le  prix 
de  location  de  la  terre  n"a  été  augmenté  que 
de  20  à  30  0/0  suivant  les  régions.  Mais  les 
frais  généraux,  en  raison  de  la  rémunération 
du  capital,  de  l'amortissemenl,  des  impôts 
et  des  assurances  diverses,  ont  subi  des 
hausses  croissantes,  et  concourent  à  porter 
le  coefficient  de  ce  premier  élément  à  :2. 50. 

2"  Les  engrais,  les  machines  et  l'entretien  du 
matériel.  —  Les  prix  des  scories  sont  passés 
de  5  à  20  fr.,  les  superphosphates  de  8  à 
45  fr.,  les  nitrates  de  30  à  160  fr.,  les  sul- 
fates d'ammoniaque  de  33  à  180  fr.,  la  ficelle 
de  lieuse  de  100  à  440  fr.,  les  moissonneuses- 
lieuses  de  900  à  4  430  fr.,  les  faucheuses  de 
350 à  1  000  fr.,  les  charrues  de  130  à;_650  fr., 
les  herses  de  70  à  500  fr.  Pour  l'entretien  du 
matériel,  le  bois  est  payé  quatre  fois  plus 
cher.  Le  fer,  qui  valait  21  fr.  en  vaut  143  ; 
la  houille,  qui  valait  38  fr.,  en  vaut  262; 
le  cuir,  qui  valait  7  fr.  en  vaut  33. 

Le  coefficient  est  de  5.35. 

Main-d'œuvre. —  A  lamain-d'œuvre,  on  doit 
appliquer  le  coefficient  de  3.25.  Cette  estima- 
lion  est  basée,  non  seulement  sur  la  main- 
d'œuvre  française,  mais  encore  sur  la  main- 
d'œuvre   étrangère.   M.  Michel    montre    un 


contrat  de  l'Jil  pour  ouvriers  agricoles  po- 
lonais. Ce  document  porte  le  prix  de  3."i  fr.  :)0 
par  mois,  plus  les  frais  de  voyage,  de  loge- 
gement  et  de  nourriture.  Ce  prix  est  aujour- 
d'hui de  120  à  150  fr.  par  mois  suivant  la 
force  et  les  aptitudes  du  travailleur. 

En  résumé,  nous  sommes  en  présence  d'un 
coefticient  moyeu  de  3.70  de  tous  les  élé- 
ments de  production  du  blé. 

Si  l'on  considère  que  celui-ci  était  payé 
25  fr.  avant  la  guerre,  ce  prix  devrait  être 
porté  aujourd'hui  à  'J2  fr.  50. 

Mais  ce  prix  do  02  fr.  30  ne  peut  être  con- 
sidéré comme  un  prix  de  revient,  étant  donné 
que  l'agriculteur  manque  de  l'élément  essen- 
tiel à  la  production  du  blé  :  l'engrais,  faute 
duquel  il  est  impossible  d'obtenir  un  rende- 
ment moyen  suffisant. 

M.  Louis  Michel  attire  l'attention  de  la 
Commission  de  l'Agriculture  sur  le  recrute- 
ment des  ouvriers  agricoles  polonais.  Ce 
recrutement  est  particulièrement  facile  et  il 
serait  possible  en  ce  moment  de  prendre  en 
Pologne  un  très  grand  nombre  d'ouvriers 
agricoles. 

M.  Méline  remercie  M.  Louis  Michel  de  sa 
communication.  Il  le  prie  de  soumettre,  au 
nom  de  la  Commission,  ses  observations  au 
ministre  de  l'Agriculture  et  de  la  tenir  au 
courant  de  l'état  de  la  question. 


PARTIE  OFFICIELLE 


Avis  du  ministère  de  l'Agriculture  concernant 
la  mise  en  vente  du  snlfate  d'ammoniaque 
livrable  par  l'Allemagne  en  exécution  du 
traité  de  paix. 

Les  2  500  tonnes  de  sulfate  d'ammoniaque  qui 
seront  livrées  par  l'Allemagne  en  juin  t',>20  sont 
mises  en  vente  au  prix  de  cent  quatre-vingt 
francs  (180  fr.)  les  100  kilogr.  en  vrac  sur  vagon 
frontière  française,  et  payables  au  comptant  à 
la  remise  de  la  commande,  sous  escompte  de 
trois  quarts  pour  cent  (0.75  0  0).  Au  cas  où  la 
livraison  n'aurait  pas  été  effectuée  dans  les 
trente  jours  qui  suivent  le  jour  de  l'envoi  des 
fonds,  il  sera  tenu  compte  à  l'acheteur  d'un 
intérêt  de  six  pour  cent  (6  0/0)  à  partir  du  trente 
et  unième  jonr. 

En  raison  des  difficultés  de  transport,  les 
expéditions  ne  sont  acceptées  que  par  vagous 
complets  de  15  tonnes  au  moins,  chaque  vagon 
ayant  un  seul  destinataire  et  une  seule  gare  de 
destination.  Comme  il  n'a  pas  été  encore  pos- 
sible d'approvisionner  de  sacs  les  usines  alle- 
mandes d'expédition,  les  livraisons  se  feront  en 


vrac,  en  vagons  allemands  aménagés  dans  ce 
but. 


Les  demandes  devront  parvenir  avant  le  i&mai 
courant  au  Comptoir  français  du  sulfate  d'ammo- 
niaque, 57,  Chaussée  d'Antin,  Paris  (9«). 

Les  quantités  disponibles  seront  réparties 
entre  les  demandeurs  dans  l'ordre  de  préférence 
ci-après  :  ministère  des  Régions  libérées,  Asso- 
ciations agricoles,  agriculteurs,  municipalités, 
fabricants  d'engrais  complets  et  négociants  en 
engrais. 

Dès  que  les  bénéficiaires  seront  avisés  des 
quantités  mises  à  leur  disposition,  ils  adresse- 
ront leurs  ordres  d'expéditions,  accompagnés 
des  fonds,  au  Comptoir  français  du  sufate  d'am- 
moniaque, ^~,  Chaussée  d'.^ntin,  Paris  (9');  les 
expédilious  se  faisant  d'Allemagne,  les  livrai- 
sons ne  peuvent  être  faites  contre  rembourse- 
ment. 

Un  avis  ultérieur  fera  connaître  les  conditions 
pour  les  livraisons  de  sulfate  d'ammoniaque  qui 
seront  effectuées  durant  les  mois  suivants. 


NOUVEAi;  TRACTEUR  CASE 


371 


NOUVEAU  TRACTEUR  CASE 


Le  nouveau  tracteur  Case,  qui  a  fonctionné 
aux  dernières  démonsirations  publiques  sur 
les  terres  de  la  ferme  de  Gally,  près  de  Ver- 
sailles, est  représenté  par  la  photographie 
ci-jointe  (fig.  76). 

Le  moteur,  d'une  puissance  de  27  chevaux, 
à  4  cylindres  verticaux,  tourne  à  raison  de 
900  tours  par  minute  (alésage  0"'.li4;  course 
0'".I52);  il  est  pourvu  d'un  régulateur  à  force 
centrifuge  et  d'une  poulie  (montée  sur  l'arbre 
du  moteur),  de  0".iO  de  diamètre  et  de  O^.IG 
de  limbe,  permettant  d'actionner  diverses 
machines  par    une    courroie.  Comme    dans 


beaucoup  de  nouveaux  tracteurs  américains, 
l'air  aspiré  par  le  moteur  passe  au  travers 
d'un  filtre  contenant  de  l'eau  destinée  à  re- 
tenir les  poussières. 

L'axe  du  moteur  est  parallèle  à  l'axe  des 
roues  motrices;  de  cette  façon  la  transmis- 
sion ne  comporte  que  des  engrenages  droits, 
qui  communiquent  le  mouvement  à  une 
gi-ande  roue  dentée,  portant  le  ditïérentiel 
et  tournant  dans  un  carter  étanche  disposé 
contre  la  roue  motrice  de  gauche. 

La  particularité  de  ce  nouveau  modèle 
réside  dans  le  remplacement  du  châssis  ordi- 


KiS 


Nouveau  Iracteur  Oise  avec  sa  charrue. 


naire  par  le  carter  du  moteur  et  de  la  boîte 
de  vitesse,  dont  l'ensemble  constitue  un  bloc 
raccordé  à  l'essieu  avant,  au-dessus  duquel 
se  trouve  le  radiateur  facile  à  démonter  en 
trois  parties  :  le  socle,  le  faisceau  tubulaire 
vertical  et  le  réservoir  supérieur. 

Les  roues  motrices  ont  l"'.32de  diamètre 
et  un  bandage  large  de  0'".30,  auquel  on  peut 
apporter  une  jan^e  supplémentaire  larger 
de  Ù'^.2Q. 

Les  roues  de  l'avant-train,  genre  automo- 
bile, ont  0".8O  de  diamètre  et  O'^.I.j  de  lar- 
geur de  bandage.  L'essieu  avant  est  articulé 
en  son  milieu  avec  le  bâti,  afin  de  pouvoir 
s'incliner  transversalementrelativementà  l'es- 


sieu arrière  suivant  les  dénivellations  du  sol. 

L'empattement  est  de  1".9.5.  Le  plus  petit 
rayon  de  virage  est  de  ■4°'. 10. 

Les  vitesses  sont  de  3  500  et  5  500  mètres 
à  l'heure,  plus  une  marche  arrière. 

Les  dimensions  principales  du  tracteur 
sont  :  longueur,  3°=. 20,  largeur,  1".80  ;  hau- 
teur, 1"\70,  non  compris  le  tuyau  d'échappe- 
ment. Le  poids  est  d'environ  2  600  kilogr. 

Les  tracteurs  Case  de  18  et  de  27  chevaux 
sont  généralement  vendus  avec  des  charrues 
de  la  Compagnie  Grand  Détour,  à  trois  et  à 
quatre  raies;  les  poids  de  ces  charrues  sont 
respectivement  de  450  kilogr.  et  67S  kilogr. 

R.  Dessaisaix. 


372 


ACADEMIE  D'AGRICULTURE  DE  FRANCE 


BIBLIOGRAPHIE 


Flore  forestière  du  Globe,   par   Llciex   Ciiancemei., 
conservateur  des  Eaux  et  Foivts.  —  1  vol.  in-8  de 
"38    pages.     —  Librairie  Gauthier- Villars    et    C". 
55,  quai  des  Graods-.Vuguslins,  à  Paris.  —  Prix  : 
30  fr.  (majoration  temporaire,  'iO  0,0). 
C'est  une  œuvre  Je  grande  envergure  que  celle 
entri-prise  par  M.  Chancerel  dans  l'ouvrage  dont 
on  vient  de  lire  le  titre.  Le  nombre  des  espèces 
d'arbres  répandues  sur  toute  la  surface   de  la 
terre,  à  toutes  les  latitudes  et  sous  les  climats 
les  plus  variés,  est  extrêmement  élevé,  et  il  en 
est  probablement  qui  sont  encore  inconnues.  Si 
l'on  connaît  bien  celles  des  régions  tempérées, 
on  n'a  souvent  que  des  notions  imparfaites  sur 
celles  des  régions    tropicales;    cependant,   ces 
dernières  paraissent  être  à  la  fois  les  plus  nom- 
breuses  et   les   plus  riches,   non  seulement   en 
bois,  mais   aussi   en    principes    utiles   de   toute 
nature.   Réunir,  suivant  une  méthode  à  la  fois 
scientifique  et  pratique,  tout  ce  qui  se  ra]'portt- 
aux  principales  espèces,  tel  est  le  but  poursuivi 
par   M.  Cliaiicerel;   c'est  pourquoi   son   ouvrage 
est  d'un  grand  intérêt  et  d'une  haute  portée. 

Dans  cette  description,  l'auteur  a  suivi  l'ordre 
(les  grands  groupes  botaniques,  en  commençant 
par  les  gyuinospernes,  et  en  suivant  par  les  mo- 
noc'itylédones  et  les  dicotylédones.  Pour  chaque 
espèce,  il  indique,  avec  li-s  caractères  botaniques 
et  forestiers,  les  aires  géogiaphiques  nalurelles. 
les  sols  préférés,  les  races  diverses,  la  constitu- 
tion et  les  propriétés  du  bois,  les  produits  qu'on 
en  peut  tirer,  les  emplois culluraux,  les  ennemis 
et  les  maladies.  C'est  ainsi  que,  dans  tous  les 
pays,  les  propriétaires  forestiers  trouveront  dans 
cet  ouvrage,  des  indications  précises  pour  les 
guider  dans  leurs  boisements,  de  même  que  les 


industriels  travaillant  le  bois  y  trouveront  uu 
guide  précieux  pour  l'utilisation  des  diverses 
essences. 

M.  Chancerel  est  trop  modeste  quand  il  donne 
à  son  œuvre,  dans  sa  préface,  le  nom  d'  a  es- 
quisse <  .  C'est,  au  contraire,  une  œuvre  appro- 
fondie, appelée  à  rendre  de  très  grands  ser- 
vices. 

RecoDstitation  des  plantations  fruitières  dans  les 
régions  libérées  et  évaluation  des  dommages 
causés  aux  arbres,  ]>ar  Jci.rs  Nanui,  directeur  de 
l'Ecole  n.itionale  d'Horticulture  de  'Versailles.  — 
1  vol.  de  8t  pages  avec  50  ligures.  —  Librairie 
agricole  de  la  Maison  Rustique,  26,  rue  Jacob,  ,i 
Paris.  —  Prix  :  3  fr.  50. 

Au  nombre  des  crimes  commis  par  les  armées 
allemandes,  un  des  plus  absurdes  est  la  deslru'.v 
tion  méthodique  des  vergers  et  des  pla'^tations 
fruitières  d;ins  1,'s  ré^'ious  envahies.  Comme  sou 
titre  l'indique,  le  nouveau  livre  de  M.  Nanol, 
directeur  de  l'Ecole  nationale  d'Horticulture  .le 
Versailles,  a  pour  objet  d'exposer  bs  moyens  de 
réparer  ces  désastres. 

La  première  partie  est  consacrée  à  la  Hescrip 
tion  des  destructions  d'arbres  et  des  procédés  à 
adoplT  pour  les  restaurer,  tant  en  ce  qui  con- 
cerne les  arbres  à  haute  tige  que  ceux  à  basse 
lige.  Dans  la  deuxième  partie  sont  décrites  les 
méthodes  à  suivre  dans  l'évaluation  des  dom- 
mages causés  aux  arbre.s  fruitiers,  sujet  délicat 
et  qui  exige  une  solide  expérience.  Sous  tous 
ces  rapports,  le  livre  île  .\I.  .Nanot  est  appelé  à 
rendre  de  grands  services  aux  cultivateurs  des 
réi.'ions  dévastées. 

R.  D. 


ACADÉMIE  D'AGBICULTURE  DE  FRANCE 


Séance    du   28    avril    1920. 
Présidence  de  M.   Viger. 

Mort  de  H.  Gustave  Huot. 
.\i.  le  Secrétaire  perpétuel  a  le  profond  regret 
d'annoncer  la  mort  de  M.  Gustave  lluot,  décédé 
le  18  avril  aux  suites  d'une  cruelle  maladie.  En 
l'élisant  le  3  mars  dernier,  au  litre  de  membre 
non  résident,  l'Académie  avait  voulu  consacrer 
une  longue  carrière  consacrée  à  l'Agriculture, 
avec  une  ardeur  et  un  dévouement  qui  n'ont 
jamais  connu  de  défaillance. 

Comment    intéresser    le    personnel    ouvrier 

aux  résultats  de  l'exploitation  agricole. 
Au  nom  des  sections  de  Grande  culture,  Eco- 
nomie et  Législations  agricoles,  M.  H.  Hitier 
donne  lecture  d'un  rapport  sur  la  question  sou- 
levée récemment  par  M.  H.  Petit  devant  l'Aca- 
démie :  Comment  intéresser  le  personnel  ouvrier 
aux  résultats  de  l'exploiiation  agricole. 


La  conclusion  de  ce  rapport  est  que,  pour 
intéresser  le  personnel  ouvrier  aux  résultats  de 
l'exploiiation  agricole,  le  meilleur  procédé  parait 
être  d'assurer  à  louvrier  le  salaire  normal  de  la 
région  et  de  lui  accorder,  comme  supplément, 
une  prime  à  la  production  et  une  prime  aux 
économies,  le  chef  de  l'exploitation  devant,  en 
tout  état  de  cause,  rester  le  maître  incontesté 
de  la  direction  des  travaux  (le  Journal  publiera 
ce  rapport  dans  un  prochain  numéro). 

Sur  nn  appareil  à  ventilation  pour  le  foin. 

M.  P.  Bachelier,  l'an  dernier,  répondant  au 
désir  qui  lui  était  exprimé  par  des  collègues,  de 
vouloir  bien  essayer  dans  son  exploitatic^n  de 
Mormant,  un  appareil  à  ventilation  construit 
pour  la  conservation  du  foiu,  installa  dans  une 
grange  l'appareil  construit  en  Suisse  par  une 
maison  de  Thoune.  Il  communique  aujourd'hui 
les  résultats  qu'il  a  obtenus. 


ACADÉMIE  D  AGRICLLTUftE  DE  FRANCE 


373 


Tout  d'abord  il  rappelle  en  quoi  roiisiste  l'ap- 
pareil. C'est  une  simple  constructi"n  en  ciment 
qu'on  instiillc  dans  les  «ranges  ou  greniers  ù 
foin  et  qui  a  pour  but  de  chasser  les  gaz  qui  se 
forment  dans  le  tas. 

Il  se  compose  d'un  socle,  creux  à  la  base,  ou- 
vert à  la  partie  supérieure  et  sur  le  côté  et  de 
plusieurs  boisseaux  tronconiques,  de  chacun 
0"  3i  de  hauteur;  leur  diamètre  intérieur  étant 
de  O^.SO  à  la  base,  ei  de  0™.15  à  la  partie  supé- 
rieure. 

I,e  socle  se  place  au  milieu  de  l'espace  où  doit 
cire  déposé  le  foin;  dans  l'ouvertuie  latérale  on 
introduit  un  tuyau  de  bois  ou  de  tôle,  destiné 
à  amener  l'air  extérieur  à  la  colonne  de  ventila- 
tion. Sur  l'ouverture  ronde  supérieure,  on  place 
un  boisseau;  ensuite,  autour  du  socle  et  du 
boisseau,  on  entasse  du  foin  :  lorsque  celui-ci  a 
atteint  la  hauteur  du  premier  boisseau,  on  en 
place  un  second  et  ainsi  de  suite. 

Pourque  Ip3  boisseaux  puissent  se  superposer, 
on  a  disposé  des  saillies  extérieures  à  leur  partie 
supérieure,  intérieures  à  leur  partie  inférieure, 
de  sorte  i]u'entre  deux  hois>eaux,  il  reste  un 
espace  annulaire  libre  pour  le  passage  des  gaz. 

Oq  ot'tif'at  ainsi  une  sorte  de  puits  d'aérage 
dans  lequel  l'air  introduit  par  la  base  du  socle 
produit  un  courant  qui  appelli'  dans  la  cheminée 
les  g-iz  qui  se  sont  produits  dans  la  masse,  et 
c[ui  sont  évacués  par  la  partie  >upérieure  de  la 
cheminée.  Lorsqu'on  défait  le  tas,  on  enlève  les 
boi-seaux  au  fur  et  à  mesure  qu'ils  sont  dé- 
gai:és. 

M.  Bachelier  a  employé  l'appaieil  au  mois  de 
juillet  pour  du  regain  df  luzerne.  Cette  luzerne, 
après  être  r^-stée  quarante-huit  heures  en  an- 
dains.  avait  été  ramassée  en  roule-  dans  la  ma- 
tinée, écartée  à  la  fourche,  et  mise  en  petits  tas 
dans  l'api ès-midi.  Le  dfgré  de  «iccité  du  four- 
rage eût  ►■lé  bien  juste  suffisant  pour  ta  mise  en 
meules  d'une  centaine  de  bottes  dans  le  champ. 

Il  fit  néanmoins  charger  ce  fourrage  sur  voi- 
tures, fl  le  rentra  dans  la  grangi-  où  l'on  forma, 
dans  les  conditions  indiquées  plus  haut,  un  tas 
de  7  mètres  de  longueur  sur  5  mitres  de  lar- 
geur. La  hauteur  portée  à  u™.fiO  s'est  réduite  à 
3  mètres,  deux  jours  après.  Le  tas  tut  à  nouveau 
comblé  dans  la  suite. 

Le  fourrage,  consommé  dernièrement,  était  de 
première  qualité,  sans  poussière,  sans  la  moindre 
trace  de  moisissure;  il  avait  conservé  toutes  ses 
feuille».  Les  animaux  l'ont  man^é  avec  avidité. 

Voici  bs  avantages  que  M.  Bachelier  a  recon- 
nus au  procédé  :  1°  économie  notalile  de  main- 
d'œuvre  l'ar  suite  de  la  suppressinn  de  la  mise 
e  '  meules,  et  peut-être  même  d'un  nouvel  épan- 
dage  :  possibilité  de  se  passer,  des  ouvriers  soi- 
gii>-ux  et  habiles  nécessaires  à  la  coniection  des- 
dites meules  ; 

2°  Diminution  du  temps  pendant  lequel  le 
fourrat;e  r^-ste  exposé  aux  intempéries  et  risque, 
par  conspquent,  de  perdre  de  sa  qualité; 

3°  Enfin,  conservation  après  les  tiges  de  toutes 
les  tVuilles  de  la  plante.  Ce  point  est  paniculiè- 


rement  important  :  les  fourrages  artificiels  sont 
composés  di'  tiges  très  ramifiées,  garnies  de 
nombreuses  feuilles,  qui  représentent  à  peu  près 
la  moitié  du  poids  total  de  la  plante,  et  qui  en 
sont  les  éléments  les  plus  riches  en  principes 
nutritifs. 

M.  Bachelier  exprime  le  souhait  que  pendant 
la  prochaine  saison  des  foins  les  essais  du 
ventilateur  soient  répétés;  les  expérit-nces  se- 
raient à  faire  pour  savoir  jusqu'à  quel  point  on 
peut  rentrer  du  fourrage  encore  vert,  quel  vo- 
lume p'-ut  aérer  une  cheminée,  etc.,  etc. 

M.  Rbigelmaiin  fait  observer  que  si  ce  système 
est  d'une  application  récente,  en  réalité  il  est 
très  vieux;  il  pense  qu'au  lieu  de  troms  de  cône 
en  ciment,  lourds  et  fragiles,  on  pourrait  en  faire 
en  produits  céramiques  ou  mieux  en  tôle  galva- 
nisée. 

M.  Tisserand,  il  y  a  longtemps,  était  dans  le 
nord  de  1  Ecnsse,  où  il  pleut  presque  toujours; 
les  récoltes  se  font  sous  la  pluie,  on  est  obligé 
de  profiter  des  moments  d'éclaircie,  de  jour  ou 
de  nuit,  pour  les  rentrer,  c'est  dire  qu'elles  sont 
généralement  trempées  ;  pour  les  conserver,  les 
paysans  écnssais  emploient  des  sortes  de  claies 
verticales  rangées  en  triangles  par  le  bas.  C'est 
là  qu'est  la  prise  d'air;  au  centre,  trois  perches 
sont  réunies  par  des  lattes,  en  hawleur.  C'est  un 
système  très  économique.  On  arrive  ainsi  à  sé- 
cher le  fourrage  et  à  le  conserver  parlait^ment. 

MM.  Sclirih  lUX,  Lindet,  Rœderer,  /'/"cAci  signa- 
lent des  procédés  analogues  eniployes  depuis 
longtemps  pour  lu  dessiccation  etraéiaion  des 
las  de  foin,  de  betteraves,  de  pommes  de  terre; 
le  principe  étant  toujours  le  mêuie,  cheminées 
verticales  et  horizontales  en  bourrées,  fajiots,  elc. 

Elevage  des  vers  à  soie  aux  rameaux. 

M.  Eil  Zncha-ewicz,  correspondant,  transmet 
une  note  dans  laquelle  il  constate  que.  si  l'on 
abandnnne  dans  les  fermes  l'élevage  du  ver  à 
soie,  cela  tient  principalement  au  manque  de 
main-d'œuvre  pour  la  fin  de  l'éducaiion  ;  afin 
d'obvier  à  ce  manque  demain-d'œuvie,  M  Mozzi- 
coiiaeci,  directeurde  la  Station  séiicicole  d'Alais, 
conseille  de  pratiquer  la  méthode  d'élevage  aux 
rameaux  en  usage  en  Italie,  dans  la  Vénétie, 
dans  le  Levant  et  au  Japon. 

Elle  consiste  à  distribuer  aux  vers  à  soie, 
apiès  qu'ils  s "nt  sortisde  la  quatrième  mue,  non 
plus  des  feuilles  détachées,  mais  des  rameaux 
munis  de  ces  dernières. 

Les  claies  pour  l'application  de  ce'te  méthode 
sont  superposées  de  0°^  75  à  0^.80  au  lieu  de 
0™.40,  afin  de  pouvoir  loger  facilement  les  bran- 
ches entassées  et  la  bruyère  destinée  à  la  montée 
des  vers  à  soie.  On  y  arrive  facilement  en  enle- 
vant une  table  sur  deux.  Malgré  moins  d'espace, 
on  a  autant  de  vers  qu'avec  rancienne  méthode. 

Les  avantages  de  l'élevage  au  rameau  seraient  ; 
i"  économie  de  main-d'œuvre;  2°  économie  de 
feuilles;  3°  économie  de  surface;  4°  meilleure 
hygiène  pour  les  vers  à  soie. 

Les  résultats  obtenus  par  un  grand  nombre 


314 


CORRESPONDXNCK 


déducaleui-s  des  Cévennes  parlent  tous  en  laveur 
de  rélevage  aus  rameaux. 
L'Office  agricole  départemental  de  Vaucluse, 


pour  encourager  cette  méthode,  distribuera  des 
primes  à  ceux  qui  en  feront  l'essai  cette  année. 

H.   HllTîR. 


CORRESPONDANCE 


—  ÎJ»  0159  {Rhône).  —  La  diversité  des  races 
animales  exploitées  en  Lorraine  n  exclut  pas 
la  possibilité  d'en  obtenir  le  perfectionnement. 
Celui-ci  dépend  avant  tout  du  choix  d'animaux 
parfaitement  adaptés  aux  conditions  du  milieu. 

Pour  Yespéce  liovine,  on  conseille  :  le  bétail  du 
type  pie-rouge  —  Montbéliard  ou  Simraenthal  — 
et  le  bétail  hollandais  suivant  la  tendance  déjà 
montrée  par  le  bétail  locaJ  vers  l'un  ou  l'autre 
de  ces  types. 

Avec  l'espèce  chevaline,  la  race  ardennaise  est 
à  développer;  on  fera  avec  avantage  un  cheval 
de  trait  apte  aux  travaux  agricoles  et  capable  de 
fournir  des  éléments  de  remonte  pour  l'artil- 
lerie. 

Lesoi'ins,  en  général  de  forte  taille,  sont  issus 
de  divers  croisements.  1!  semble  que  le  Dishley- 
mérinos  soit  bien  l'élément  dont  l'intluence 
heureuse  se  fera  sentir  sur  l'homogénéité  des 
troupeaux  en  mtme  temps  que  sur  leur  préco- 
cité, leur  rendement  eu  viande  et  leur  rende- 
ment en  laine. 

En  ce  qui  concerne  les  porcs,  la  méthode  à 
conseiller  est  le  croisement  de  première  géné- 
ration ou  industriel  pratiqué  avec  des  truies 
locales  et  des  verrats  perfectionnés,  soit  des 
craonnais,  soit  des  yorkshires.  —  (I'.  D.; 

N»  "706  [.iiide).  —  Pour  le  transport  de 

fûts,  pesant  de  230  à  300  kilogr.,  d'un  magasin 
à  un  autre  distant  dune  cinquantaine  de  mètres, 
sans  les  rouler,  il  est  facile  d'adapter  un  petit 
chariot  transporteur  sor  lequel  on  fait  monter 
facilement  le  tonneau  en  le  roulant  sur  deux 
petits  poulins  articulés  au  châssis  du  chariot, 
qui  doit  être  aussi  bas  que  possible.  Le  diamètre 
des  roues  peut  être  petit  si  la  voie  de  roulement 
est  plane  et  résistante.  Voyez  la  maison  Frankel, 
7  et  10,  rue  des  Deux-tiares,  à  Paris.  —  (M.  K.) 

—  Al.  J.  Ch.  [Loiret).  —  Il  n'y  a  pas  eu  encore 
de  constatations  officielles  relatives  au  tracteur 
dont  vous  parlez  ;  tout  ce  que  nous  pouvons  vous 
dire  est  que  la  maison  qui  le  construit  est  très 
sérieuse.  —  (M.  R-!* 

—  N"  8315  (i'ai(s).  —  L'impôt  sur  les  béné- 
fices agricoles  est  dû  par  l'exploitant,  donc 
par  le  propriétaire  s'il  fait  valoir  directement, 
par  le  fermier  si  le  domaine  est  loué  à  un  fer- 
mier, par  le  métayer  si  le  mode  de  faire-valoir 
est  le  métayage. 

La  loi  établisEant  la  cédule  des  bénéfices  agri- 
coles, instaurée  en  1917,  prévoyait  que  la  base, 
pour  le  calcul  de  cet  impôt,  serait  un  forfait 
fixé  à  la  moitié  de  la  valeur  locative,  ou  enC'ire 
à  la  moitié  du  revenu  cadastral  inscrit  aux  ma- 
trices communales.  Dans  le  n"  du  29  avril  1920, 
M.  P.  Je  Monicault  a,  d'une  façon  très  claire, 


expliqué  comment  la  Chambre  des  Députés  ve- 
nait de  remanier  les  bases  de  rimp<"it  sur  les 
bénéfices  agricoles.  —  (H.  H.^ 

—  M.  E.  S.  C.  {Espagne).  —  Le  genre  bota- 
nique Genêt  {Ginisla)  renferme  un  assez  graud 
nombre  d'espèces  qui  ont  été  réparties  entre  un 
certain  nombre  de  groupes.  Le  genêt  dont  il  a 
été  question  dans  le  numéro  du  19  février  der- 
nier est  le  genêt  à  balai  {Sarothamnus  scoparius), 
l'espèce  la  plus  répandue  dans  notre  pays.  Le 
Spartium  junceum  est  désigné  en  France  sous  le 
nom  de  Genêt  d'Espagne. 

—  M"  7425  {Saûne-et-Loire.)  —  Dans  votre 
terre  argileuse,  assez  forte,  la  charrue  laisse  le 
labour  avec  de  grosses  mottes  que  le  rouleau, 
qu'on  passe  ensuite,  ne  fait  qu'enfoncer  en  terre 
sans  les  briser,  et  que  les  herses  ne  fiarvieonent 
pas  à  réduire.  Pour  le  travail  demandé,  le  pul- 
vérisenr  est  tout  indiqué  et  peut  être  souvent 
suivi  utilement  du  rouleau  brise-mottes,  ap- 
pelé aussi  rouleau  Crosskill,  mais  dont  le  travail 
n'est  bon  que  quand  la  terre  se  trouïe  dans  uu 
certain  état  d'humidité,  sinon  il  n'a  aucune  ac- 
tion et  ne  produit  que  de  la  poussière,  ou  il  fait 
du  mortier,  difficile  à  briser  ensuite.  Les  herses 
roulantes  légères  dont  vous  parlez  ne  peuvent 
servir  pour  l'opération  que  vous  avez  en  vue, 
sauf  une  forte  lierse  norvégienne  pouvant 
remplacer  le  rouleau  brise-mottes.  Pour  les  pul- 
vériseurs,  voyei  la  Société  la  Culture  française, 
8,  rue  de  la  Vrillière,  à  Paris  (1").  —  (M.  K.) 

—  M.  C.  P.  {Algérie).  —  L'indiciition  donnée 
par  M.  Passelègue,  dans  le  n"  12-13  du  2'j  mars 
dernier,  p.  223,  relativement  à  l'utilisation  du 
gaz  pauvre  par  les  tracteurs,  était  basée  sui- 
des articles  publiés  antérieurement  par  le  tour- 
na/ d'Agriculture  pratique.  Les  diverses  expé- 
riences faites  montrent  bien  que  la  question  est 
résolue;  ce  qui  ue  l'est  pas,  c'est  que,  malgré 
toutes  sortes  de  tentatives  de  personnes  désin- 
téressées, on  ne  trouve  pas  un  constructeur  se 
décidant  à  entrepreudre  la  fabrication  d'un  ap- 
pareil Capable  de  rendre  les  plus  grands  services 
à  la  culture.  Ueportez-vous  aux  articles  parus 
dans  les  numéros  ci-après  :  CamiLins  cl  tracteurs 
à  gaz  pauvre,  n"  11,  du  17  avril  1919,  page  223; 
Emploi  du  gaz  pauvre  pour  les  appareils  de  cul- 
ture mécanique,  n"  15,  du  8  avril  1020,  page  262; 
Gazvgcncspour  moteurs  agricoles,  n°  18,  du  29  avril, 
page  324.  Au  dernier  moment,  on  nous  l'ait 
espérer  qu'une  importante  maison  aurait  décidé 
d'entreprendre  la  construction  de  ces  appareils 
applicables  à  l'agriculture.  Sans  modification, 
ie  moteur  conserve  sa  puissance;  on  ne  change 
que   la   quantité    d'air    admise    par    cylintlrée. 

—  (M.  n.) 


RE\TE    COMMERCIALE 


375 


LA  SEMAINE  MÉTÉOROLOGIQUE 

Semaine  du  -1  mi  s  mai  1920  {OBSERVATOIRE  DU  PARC  SAIAT-MAUR) 


::■ 

TEMPÉRATURE 

0 

u 

JOURS 

o  -^ 

Écart 

Vcnl. 

y    3, 

REMARQUES  DIVERSES 

rri      " 

ET      DATES 

■Ji    = 

c 

c 

sur 

^     - 

-    ~ 

c 

>'. 

>> 

la  nor- 

1 

3: 

a. 

3 

male. 

' 

ni:ll;bat!. 

(lire: 

rnilliin. 

Dim 2  mai.  1005.} 

9»6 

23- fi 

16.3 

+  4   7 

S 

:i.'.\ 

9   S 

Temps  pluvieux,  ora.i^e  ài:i  li. 

Lundi 3  —     1021.6 

5  S 

n.i 

11.6 

-0.1 

S  0 

8  ,^ 

[1.9 

Rosée  le  raal.,  tiii.igeu.x.  [iliiie 
le  soir. 

Mardi '.  —  AOiîi.' 

C.2 

14.7 

10.2 

-1   G 

N(i 

7.3 

0 ,  :; 

Rosée,  nuageux,  averse.-.  ,;^rêle 
à  16  n.  17. 

Mercredi  .     'i  —  |1Û3S.3 

2.9 

i:;  :, 

9.4 

—2  .j 

N 

9:8 

" 

Rosée,  brouill.  le  matin,  peu 
nuageux. 

Jeudi Il  —     IU29.1 

4.0 

17  s 

■12  4 

-fO.i 

.S 

S  8 

" 

Rosée  le  aiat.,  temps  très  nua- 
geux. 

Vendredi .     "i  —  J  1022.1 

li  S 

16.5 

13  4 

+1.3 

0 

^.2 

Rosée,  temps  nuageux,  beau 
le  soir. 

Samedi...     8  —    1024.6 

4.9 

li  7 

10  4 

—  I.S 

S 

4.8 

u.û 

Rosée   la  nuit,  nuageux,  pluie 

-      - 

77TÎ 

.■jO   7 

11.2 

fine  à  12  li.  3û. 

Moyouiiôs  et  t-otaux  1024. 2 

12  0 

^j 

m 

Pluie  depuis  le  1='  ja:ivier  : 

! 

ig  litBda 

Fn  la^'O 193"°" 

Écarts  sur  la  normale  -flO  0' 

0  0 

-0  1    , 

! 

+  0.1 

" 

*• 

li'3  b.  1 

ir.tMor, 

Normale 17... 

(1)  Voit  l'explication  de  cette  mesure  dans  le  n'>  du  15  avril  1920  (p.  290.) 


REVUE    COMMERCIALE 


Situation  agricole.  —  La  huitaine  écoulée  a  été 
meilleure  que  la  précédente  ;  les  averses  ont  été  peu 
nombreuses  et  durant  les  éclaircies,  le  soleil  et  le 
vent  ont  notablement  asséché  les  terres.  Le  temps 
est  «ncore  un  peu  frais  pour  la  saison. 

La  situation  des  blés,  des  seigles  et  des  escour- 
geons reste  très  bonne,  dans  l'ensemble  ;  on  craint, 
toutefois,  en  raison  du  grand  développement  foliacé, 
la  verse  d'un  certain  n.imbre  de  blés.  Dans  les  prai- 
ries, oii  l'herbe  se  développe  activement,  la  pre- 
mière coupe  de  fourrage  s'annonce  comme  devant 
être  très  abondante. 

Le  vignoble  ne  parait  pas  avoir  souffert,  jusqu'ici, 
des  froids;  les  vignes  ont  une  belle  apparence  dans 
le  Midi,  où  les  grappes  sortent  assez  nombreuses. 

Blés  et  farines.  —  Les  livraisons  de  blés  indigènes 
deviennent  de  plus  en  plus  faibles  et.  en  raison  des 
hauts  prix  atteints  par  les  blé.s  exotiques,  les  impor- 
tations diminuent;  on  met  en  œuvre  les  seigles  et 
les  mais. 

En  tenant  compte  du  change,  le  prix  du  blé  atteint 
193  fr.  les  100  kilogr.  sur  les  marchés  américains. 

Sons.  —  Les  disponibilités,  peu  importantes,  sont 
enlevées  au  prix  officiel,  soit  48  fr.  le  quintal  au 
moulin. 

Céréales  diverses.  —  Les  rares  lots  de  seigle  res- 
tant en  culture  sont  cédés  au  prix  de  la  ta.te  (53  fr. 
les  100  kilogr.) 

Nouvelle  baisse  de  2  fr.  par  quintal  que  Ion  cote 
aux  prix  suivants,  par  100  kilogr.  départ  :  avoine 
noire,  81  à  82  fr. ;  avoines  grises,  81  fr.;  avoines 
blanches,  79.30  à  80  fr. 

Les  cours  des  orges  se  sont  raffermis.  On  cote  aux 


100  kilogr.  départ  :  orges  de  brasserie,  82  à  SS  fr.; 
autres  sortes,  78  à  79  fr. 
Les  prix  des  sarrasins  restent  stationnaires. 

Fourrages.  —  Cours  soutenus  au  marché  de  La 
Chapelle,  où  l'on  a  coté  comme  suit,  par  10  4  bottes 
de  5  kilogr.  :  luzerne,  250  à  270  fr.;  regain,  240  à 
2C0  fr.;  foin,  240  à  2^0  fr. 

Dans  les  départements,  les  prix,  en  baisse,  varient 
de  23  à  40  fr.  les  100  kilogr. 

Pailles.  —  Au  marché  de  La  Chapelle,  les  cours 
des  pailles  ont  progressé  de  10  fr.  par  104  bottes.  On 
a  coté  :  paille  de  blé,  100  à  210  fr.;  pailles  d'avoine 
et  de  seigle,  180  à  200  fr- 

Sur  divers  marchés  départementaux,  on  vend  aux 
100  kilogr.  :  paille  de  blé,  26  à  23  fr.;  paille  de  seigle, 
22  à  25  fr.;  paille  d'avoine,  23  fr. 

Bétail.  —  Au  marché  de  La  Villette  du  lundi 
3  mai,  la  modération  de  l'ollre  a  grandement  facilité 
la  vente  du  gros  bétail,  dont  les  cours  ont  progressé 
de  10  à  15  centimes  par  demi-kilogramme  net. 

On  a  coté  les  bœufs  de  l'Allier  et  de  ;Saône-et- 
Loire,  4.30  à  4.45  ;  de  la  Haute-Vienne,  4.40  à  4.50  ; 
de  l'Orne  et  du  Galv.ados,  4.40  à.  4.50  ;  du  Cantal,  4.13 
à  4.40;  de  la  Vendée,  4  à  4.35;  de  Maine-et-Loire 
et  de  la  Loire-Inférieure,  4.10  à  4.45  ;  de  la  Sarthe, 
4.20  à  4.30;  les  génisses,  4.40  à  4.60;  les  taureaux, 
3.80  à  4.20  le  demi-kilogramme  net. 

Arrivages  peu  importants  en  veaux;  de  là,  une 
vente  active  à  des  cours  en  hausse  de  15  à  20  cen- 
times par  demi-kilogramme  net.  On  a  payé  les  veaux 
d'Eure-et-Loir,  Seine-et-Marne,  de  Seine-et-Oise,  du 
Loiret  et  de  l'Yonne,  6  à  6.15:  de  l'Aube,  5.30  à  3.75; 
de  la  Sarthe,  3.30  à  5.90;  de  la  Haute- Vienne,    E 


376 


REVUE  COMMERCIALE 


5.50;  du   Cantal,   i  à    i.lO  le  demi  kilogramme  net. 

La  faiblesse  de  l'offre  en  moulons  a  eu  pour  t(- 
sullat  une  vente  des  plus  faciles  à  des  cours  en 
hausse  de  20  à  25  ceiilimes  par  demi-kil'igramuie 
net.  On  a  coté  les  agneaux,  7.30  à  7.75;  les  mou- 
tons de  l'Allier,  de  la  Nièvre,  du  Cher  et  de  l'Indre, 
7  à  7.50  ;  moutons  du  Midi,  7  à  7.23  ;  les  brebis  mé- 
tis, 7  fr.;  les  autres,  6  à  7  fr.;  les  moutons  africains, 
C  à  6.50  le  demi-kilogramme  net. 

Cours  très  f<TU]es  sur  les  porcs,  que  l'on  a  cotés 
comme  suit  par  demi-kilogramme  vif  :  porcs  gras, 
3.45  à  3.55;  coches,  3  à  a.25. 

■Voici  le  relevé  des  marchés  des  lundi  3  et  jeudi 
C  mai  : 

Marché  du  lundi  3  mai. 
Entrées  directes 
aux  abattoirs.  Réserves 

Amenés.    LaVill. 

têtes         têtes 


Bœufs -2  031     ) 

Vaclies I  918    > 


Vacties . 

Taureaux..  364 

Veaux 1  44!) 

Moutons  . .  5  597 

Porcs 1  423 


394 

1  032 
1  701 
1  3-39 


266 

433 

927 
802 


611 

420 

1  OSO 

550 


176 

180 
460 
290 


r*rix  niaxinia  du  kilogramnie. 
Au  poids  net.  Au  poids  vil. 


l"q. 


Bœufs il.  20 

■Vaches 9.30 

Taureaux..  8.30 

Veaux 12.00 

Moulons  . ..  14.00 

Porcs 10.30 


2'q. 

3.  q. 

Prix  extrêmes 

— 

— 

— 

9.06 

S. 80 

3.10  à  5.40 

9.10 

8.80 

3.10      5.40 

8.00 

7.80 

3.10      5.04 

11.30 

9.20 

3.50      7.38 

14.40 

12.00 

5.76      7.20 

10.14 

10.00 

6. 18      7.21 

.  Marché  du  jeudi  G  mau 
Enirées  directes 


aux  abattoirs. 

Rése 

rves 

Amenés.  LaVilI. 

Vaug. 

LaVill. 

Vaug. 

télés        têtes 

tètes 

têtes 

têtes 

Bœufs 

1  723     1 

Vaches.... 
Taureaux.. 

1  134     [     584 
595    1 

li9 

307 

136 

Veaux 

Montons  . . 
Porcs 

1  483          580 

2  414      2  538 
990         788 

li8 
401 
466 

83 
390 
150 

137 
145 

140 

Prix  inaxtma  du  kilogramme. 
Au  poids  net.  Au  poids  vif. 


1"  q.       2-  q. 


Bœufs 

Vaches 

Taureaux... 

Veaux 

Moutons 

Porcs 


9  10 
9  20 
8  30 
12  00 
14  90 
10  14 


8  80 

8  86 

8  00 

Il  30 

14  40 

10  14 


3^q. 

S  40 

8  M 
7  60 

9  20 
14  00 
10  00 


Prixextrêmes. 


3.40  à  5.58 
.-).40      5.70 


3.40 
3.60 
5.85 
6.18 


5.16 
7.50 
7.20 
7.21 


Dans  les  départements,  on  cote  : 

Bordeaux,  par   kilogr.   poids    vif  :    bœufs,  3. 20  à 

5  fr.;   vaches,    2.40  à  4.60:  porcs,  C.60  à  7.20;  par 
kilogr.  poids  net  :  veau.x,  11.60  à  13  fr. 

CharoUes,  par  kilogr.  poids   vif  :   moutons,  5   à 

6  fr.;  veaux,  5.80  à  6.50. 

Chartres,  par  kilogr.  poids  net  :  veau.x,  11.73  à 
12.75. 

Dijon,  par  kilogr.  poids  vif  :  veaux,  6.80  à  7.80; 
porcs,  1  à  7.50;  par  kilogr.  poids  net  :  moutons. 
12  à  14  fr. 


Ltjon-Vaise ,  par  kilogr.  poids  vi!  ;  bœufs,  3.20  à 
5.10;  porcs,  0.80  à  T. :.0;  veaux,  6  à  7.20;  par  kilogr. 
poids  net  ;  montons,  12  à  12  80. 

Marseille,  par  kilogr.  poids  net  :  bœufs,  8  à 
S. 03;  vaihes,  7.50  à  8fr.;  moutons,  M. 50  à  12.50; 
par  kilogr.  poids  vif  :  porcs,  0.20  à  t.3Û. 

yancy,  par  kilogr.  poids  net  :  bœufs,  8.80  à  9.80; 
vaches,  7  a  9.60;  moutons.  11.50  à  12  tr.;  par  kilogr. 
poids  vif  :  veaux,  7.10  à  7.80;  porcs,  7  à  7.30. 

Vins.  —  Cours  stationnaires  avec  tendance  faible 
sur  certains  marchés  du  Midi. 

l'ar  hecloliire  nu,  on  pa'e  les  vins  rouges  :  105  à 
125  fr.  à  Béziers,  110  à  133  fr  à  Nimes,  112  à  128  fr. 
à  Perpignan,  113  à  130  fr  à  Montpellier.  Les  vins 
blancs  valent  ^le  140  à  160  fr. 

Dans  la  Loire-Inférieure,  les  vins  de  muscadet  se 
paient  de  500  à  600  fr.  la  pièce. 

Les  vins  ronges  ordinaires  de  le  Côte-d'Or  valent 
de  325  à  350  fr.  la  pièce. 

En  Alfiéiie,  les  vins  rouges  sont  cotés  de  115  à 
140  fr.  l'hectolitre. 

Pommes  de  terre.  —  Cours  plus  fermes.  Aux 
100  kilogr.  départ  par  vagon  complet,  on  cote  :  Sau- 
cisse rouge,  45  à  5">  fr.;  Rondes  a  chair  jaune,  36  à 
42  fr.;  Magnum  bonum,  30  à  32  fr.;  Institut  de  Bcau- 
vais,  33  à  36  fr. 

.Vux  Halles  centrales  de  Paris,  on  cote  aux  100  ki- 
logr. les  pommes  de  terre  nouvelles  :  Algérie,  170  à 
230  Ir.;  Midi,  190  à  220  fr.;  Bretagne,  170  a  180  fr. 

Fécules.  —  Dans  les  Vosges,  la  fécule  disponible 
est  cotée  210  fr.  les  100  kilogr. 

Osiers.  —  Dans  la  Meurthe-et-Moselle,  les  osiers 
blanchis  (pelés)  valent  en  moyenne,  actuellement. 
2  fr.  le  kilogr.  Les  prix  aux  100  kilogr.  sont  les  sui- 
vants, par  catégories  :  grands  (l^-ÎO  et  au-dessus), 
160  fr.;  moyens  (1".10  à  1"-.7D).  200  fr.;  fins  (au-des- 
sous de  l'MO),  240  fr. 

Laines.  —  La  diminution  du  cheptel  ovin,  l'inter- 
diction de  limporlation  des  tissus  de  laine,  l'impor- 
tance de.s  besoins,  toutes  ces  causes  contribueiil  à 
accroître  le  mouvement  de  hausse  qui  s'est  dessiné 
sur  les  prix  des  laines  depuis  quelques  mois. 

Les  prix  atteints  à  la  vente  organisée  le  4  mai  à 
Evreux,  par  b  Syndicat  lainier  d'éleveurs  des  dépar- 
tements de  Seine-el-Oise.  de  l'Eure,  de  l'Oise,  d'Eure- 
et-Loir  et  de  la  Seine-lnférieure.  dépassent  tous  ceux 
enregistrés  antérieurement. 

Les  5  000  luisons  de  laine  en  suint  mises  en  vente 
ont  été  achetées  à  des  prix  variant  de  26  à  30  fr.  le 
kilogramme. 

.Mlleurs,  suivant  qualité,  on  cote  :  laines  en  suint 
choix,  18  à  23  fr.;  qualité  ordinaire,  16  à  18  fr.: 
médiocre,  16  fr. 

En  Brance,  les  prix  varient  de  If  à  20  fr.  le  kilo- 
gramme. 

Produits  de  laiterie.  —  Aux  Halles  centrales  de 
Paris,  cours  eu  baisse  sur  les  beurres;  les  centri- 
fuges valent  de  12  à  15.80  le  kilogr.,  et  les  beurres 
en  livres  de  10  à  12  .'lO. 

Aux  100  kilogr.  on  paie  :  Gruyère  de  Franche- 
Comté  :  600  à  lOUO  fr.;  Roquefort,  1  200  fr.;  Cantal. 
400  à  600  fr. 

Au  cent,  on  vend  :  Camembei'tç  de  Normandie, 
110  à  220  fr.;  Lisieux,  220  à  460  fr.;  Pont-l'Evèque, 
100  à  275  fr. 

B.  DcilAND. 

Le  Gérant  :  Charles  Dutrsii. 

Pans.  —  !..  Maretbeux,  imprimeur,  1,  rue  i.assolte 


CllliOMQUE  AGRlOiLÈ 


377 


GHROiMOUE  AGRICOLE 


La  suite  du  coni'it  sur  le  sort  du  blé  de  la  prochaine  récolte.  —  AfGrmations  contradictoires.  —  Proposi- 
tion de  retour  à  une  la.\ation  générale.  —  Où  est  la  vraie  solution.  —  Enriuéte  sur  les  moyens  d'inté- 
resser les  ouvriers  au.x  résultats  de  l'exploilalion.  —  A  [iropos  de  l'impôt  sur  les  bénéfices  af;ricoles.  — 
Protestation  de  l'Union  du  Sud-Est  des  Syndicats  agricole?.  —  Les  démonstrations  de  culture  méca- 
nique à  Arles  et  dans  la  Gironde.  —  P^édération  des  Associations  agricoles  de  l'Aube.  —  Programme  du 
deuxièrai'    l'îongrés   de    l'Agriculture    française.   —  Les  sorlies  de  vins  jusqu':i  la  fin  du  mois  d'avril. 

—  Exposition  de  vins  d'hybrides  producteu  rs  directs.  —  Examens  dadiiiissicn  à  1  Ecole  coloniale 
d'Agriculture  de  Tunis.  —  Résultats  de  la  vente  de  béliers  ù  Grignon.  —  Prochaine  exposition  générale 
d'Horticulture.  —  Invasion  de  criquets  dans  la    Crau.  —  Le  pacage  du   bétail  sur  la  frontière  italienne. 

—  Les  me.sures  pour  la  conservation  du  cheptel  en  Alsace  et  Lorraine.  —  Les  inconvéuients  de  la 
multipli'.ité  des  foires.  —  Note  de  la  Chambre  syndicale  des  marchands  de  bestiaux  du  Centre.  — 
Services  du  dénie  rural.    —  Cours  agricoles  de  la  Ligue  pour  le  retour  :j  la  Terre. 

plutijt  ils  ne   veulent    pas  comprendre  que 
cette  spéculation  peut  être  facilement  empê- 
chée, avant  même  de  pouvoir  naître,  d'une 
part  par  le  monopole  de  l'importation  du  blé 
étranger  que  le  Gouvernement  peut  et  même, 
à  noire  a\is,  doit  conserver  provisoirement, 
et  d'aulre  part  par  la  taxe  du  pain  qui  doit 
également  jouer  son  rôle  et  qui  serait  pro- 
gressivement amenée  à  un  tau.x  normal.  Il 
faudrait  èlre  volontairement  aveugle  pour  oe 
pas  comprendre  qu'aucun  autre  système  ne 
donnerait  mieu.x    satisfaction    aux    intérêts 
généraux   et   n'aurait  plus  d'efficacité   pour 
rendre  aux  cultivateurs  la  confiance  néces- 
saire pour  développer  la  production  du  blé. 
Certains,  qui  semblent  vouloir  paraître  les 
contidents  du  Gouvernement,  proclament  les 
bienfaits  d'une  taxation  qui,  disent-ils,  serait 
mise  au  point.  A  leurs  yeux,  une  taxation  qui 
s'étendrait    au   blé,   au   seigle,   à    l'orge,  à 
l'avoine,  aux  pommes  de   terre,  et  d'autre 
pari  aux  engrais  (pour  sembler  donner  satis- 
faction   aux    cultivateurs),    constituerait    ce 
qu'ils  appellent  le  réguJateur  définitif  conve- 
nant au  marché  du  blé.  Notez  que  je  n'in- 
vente rien,  que  je  me  borne  à  reproduire  ce 
qui  a  été  publié  récemment  par  un  député 
qui  se  présente  comme  un  ami  du  ministre 
de  l'Agriculture.    Ce    système    équivaut   au 
retour  à  la  taxation  dont  la   faillite   a  été 
éclatante  dans  tous  les  domaines  ;  Ja  ressus- 
citer aujourd'hui  serait  un  défi  au  bon   sens. 
En  résumé,  la  vraie  solution  se  trouve  dans 
le  vœu  que  la  Société   des  Agriculteurs  de 
France  a  émis  dans  sa  récente  session,  à  peu 
prés  en    ces    termes   :     l"  que    le   blé  soit 
affranchi  de  toute  taxation  ;  2°  que  le  Gouver- 
nement conserve  provisoirement  le  monopole 
de    l'importation   de    cette    céréale   en    vue 
d'empêcher  une  hausse  possible  des  prix; 
3"  que,  pour  aider  à  l'intensification  de  la 
culture  du  blé,  le  Gouvernement  mette  à  la 
disposition  des  cultivateurs  tous  les  moyens 
de  production. 

Tome  1.  —  21. 


Encore  le  problème  du  blé. 

Il  est  nécessaire  de  revenir  sans  arrêt  sur 
la  question  capitale  du  sort  du  blé  de  la  ré- 
colte prochaine,  car  la  solution  qui  lui  sera 
donnée  exercera  une  influence  décisive  sur 
l'orienlatiott  des  cultures  au  cours  des  années 
qui  vont  suivre.  Nous  avons  exposé  l'engage- 
ment pris  a  maintes  reprises  par  le  ministre 
de  l'Agriculture  que  la  liberté  sera  rendue  au 
blé  indigène  :  cet  engagement  a  été,  en  réa- 
lité, pris  par  le  Gouvernement,  car  il  n'est 
pas  possible  qu'un  minisire  ait  pu  s'exprimer 
ainsi  sur  une  question  aussi  capitale  sans 
être  d'accord  avec  ses  collègues.  Or,  le  repré- 
sentant du  Service  du  Ravitaillement  a  an- 
noncé avec  tapage  que  le  Gouvernement 
n'avait  pas  l'intention  de  tenir  l'engagement 
pris  en  son  nom  et  qu'il  serait  décidé  à 
maintenir  les  agriculteurs  dans  l'état  de  ser- 
vitude auquel  ils  ont  été  soumis  depuis  cinq 
ans  en  ce  qui  concerne  la  culture  du  blé.  On 
en  connaît  la  conséquence,  les  mêmes  causes 
produiront  les  mêmes  eflfets  tant  qu'elles 
n'auront  pas  disparu. 

Les  adversaires  des  intérêts  agricoles,  qui 
se  donnent  comme  les  véritables  défen- 
seurs des  consommateurs,  s'appuient  sur  le 
préjugé  suranné  du  pain  cher;  ils  affirment 
que  la  liberté  rendue  au  commerce  du  blé 
aurait  pour  conséquence  de  provoquer  sans 
délai  un  renchérissement  formidable  du  prix 
du  pain.  Ce  prix,  même  au  taux  actuel,  est 
un  prix  artificiel;  il  est  la  conséquence  de  la 
politique  suivie  depuis  cinq  ans,  politique 
qui  impose  des  sacrifices  énormes  au  Trésor 
public  et  qui  devra  disparaître  le  plus  tût 
possible.  Elle  ne  disparaîtra  que  lorsque  la 
production  du  blé  aura  repris  ses  allures,  et 
ces  allures  ne  peuvent  revenir  que  sous  le 
régime  de  la  liberté. 

Il  en  est  que  ce  régime  eflfraie,  et  qui  voient 
en  perspective  une  spéculation  etTrénée  sur 
le  prix  du   blé:    ils  ne  comprennent  pas  ou 

20  Mai  I'l20.  —  N"  21. 


^■'^  CHRONIQUE  AGRICOLE 

Pour  garder  les  ouvriers  à  la  ferme. 
On  trouvera  plus  loin  (p.  381)  un  rapport 


adopté  par  l'Académie  d'Agriculture  sur  une 
question  de  la  plus  haute  importance  à  l'heure 
actuelle.  Il  s'agit,  en  elïel.  des  méthodes  sus- 
ceptibles de  retenir  les  ouvriers  dans  les 
fermes  en  les  intéressant  aux  résultats  de 
l'exploitation.  C'est  un  problème  qui  a  été 
souvent  agité  et  pour  lequel  des  solutions 
variées  ont  été  proposées. 

La  méthode  préconisée  dans  le  rapport  de 
M.  Hitier  possède  des  carnctères éminemment 
pratiques;  elle  a,  en  outre,  l'avantage  que  le 
système  des  primes  à  la  production  et  des 
primes  à  l'économie  a  été  déjà  appliqué  dans 
un  certain  nombre  d'exploitations  agricoles. 
11  est  utile  de  connaître  les  résultats  qui  ont 
été  obtenus,  c'est-à-dire  dans  quelle  propor- 
tion la  méthode  a  permis  de  retenir  les  ou- 
vriers à  la  ferme.  C'est  pourquoi  l'Académie 
d'Agriculture  a  décidé  d'ouvrir  une  enquête 
auprès  des  agriculteurs  qui  ont  pris  l'initia- 
live  de  telles  mesures  ou  de  mesures  analo- 
gues; des  indications  précieuses  pourront 
ressortir  des  faits  mis  ainsi  en  lumière. 

L'impôt  sur  les  bénéfices  agricoles. 
L'Union  du  Sud-Est  des  Syndicats  agricoles 
nous  communique  une  délibération   sur  ce 
sujet,  dont  voici  la  partie  principale  : 

Apprenant  que  la  Commission  des  Finances 
du  Sénat  vient  de  repousser  l'abrogation  de 
l'art.  2  de  la  loi  du  12  août  1919,  le  Conseil  de 
l'Union  du  Sud-Est  des  Syndicats  agricoles  de- 
mande instamment  à  MM.  les  Sénateurs  de  ne 
pas  entrer  dans  une  pareille  voie  aussi  dange- 
reuse pour  le  Trésor  que  pour  les  agricullpurs. 

Mainteriir  l'arlicle  2  de  la  loi  du  12  août  1919, 
c'est  en  effet  décider  que  le  contrôleur  des  con- 
tributions directes  est  à  même  de  déterminer 
dans  chaque  exploitation  le  prix  de  revient  de 
chaque  produit,  puisqu'il  lui  est  permis  d'éva- 
luer le  bénéfice  net  réalisé  par  l'exploitant.  Or, 
il  est  impossible  à  un  fonctionnaire  de  préciser 
le  prix  de  revient,  que  rag)iculteur  lui-même 
ignore  la  plupart  du  temps. 

Tout  ce  que  le  contrôleur  peut  connaître, 
c'est  le  produit  brut  de  l'exploitation,  et  encore 
11  n'y  parvient  que  là  où  la  monoculture  est  pra- 
tiquée. Dans  les  régions  de  polyculture,  où  une 
denrée  n'est  souvent  que  le  sous-produit  d'une 
autre  récolte  déjà  réalisée  ou  future,  la  compta- 
bilité agricole  la  plus  rigoureuse  ne  permet  pas 
de  fixer  le  prix  de  revient  non  seulement  de 
chaque  produit,  mais  de  chaque  année  d'exploi- 
tation. 

Il  est  donc  bien  plus  malaisé  d'apprécier  en 
fait  le  bénéfice  imposable  des  exploitations 
agricoles  que  celui  des  industries  et  des  com- 
merces pour  lequel  cependant  le  législateur  a 
accepté  le  régime  du  forfait... 


C'est  pourquoi,  et  tant  en  raison  des  particu- 
larités de  l'exploitation  agricole,  que  par  le 
souci  de  l'égalité  à  maintenir  entre  tous  les 
contribuables,  l'Union  du  Sud-Est  des  Syndicats 
agricoles,  au  nom  de  ses  lîiO  000  adhérents, 
demande  instamment  l'abrogation  de  l'art.  2  de 
la  loi  du  12  août  1919,  et  l'adoption  d'un  régime 
forfaitaire  d'imposition  des  bénéfices  agricoles, 
seul  susceptible  de  supprimer  à  la  fois  l'arbi- 
traire et  les  contestations  dont  le  paysan  de 
France  ne  veut  à  aucun  prix,  car  ce  serait  re- 
venir aux  abus  de  la  taille  personnelle. 

Une  protestation  dans  le  même  sens  a  été 
émise  par  le  Bureau  de  la  Confédération  na- 
tionale des  .associations  agricf^les  et  par  la 
Ligue  agricole  de  la  Marne. 

Culture  mécanique. 

Nous  avons  annoncé  qu'une  Semaine  de 
Motoculture  doit  avoir  lieu  à  Arles,  sur  les 
domaines  de  lArmellière  et  de  Giraud,  du 
17  au  24  juin  prochain.  Le  Syndicat  départe- 
mental de  Culture  mécanique  des  Bouches- 
du-Rhône  nous  fait  connaître  qu'il  peut 
compter  sur  le  concours  du  Conseil  général 
du  département,  de  la  municipalité  arlé- 
sienne  et  des  Offices  agricoles,  départemental 
et  régional.  Ses  elTorts  assureront  certaine- 
ment le  succès  de  cette  manifestation  dans 
la  Camargue,  qui  est  une  région  de  grande 
culture  par  excellence. 

—  La  Société  d'Agriculture  de  la  Gironde 
nous  informe  qu'à  l'occasion  de  la  Foire  de 
Bordeaux  et  des  essais  de  tracteurs  qui  auront 
lieu  au  Château  de  Saint  Selve  pour  les  vignes 
et  les  champs  les  G  et  7  juin,  et  à  Croix-d'IIins 
pour  les  landes  les  19  et  -10  juin,  les  cons- 
tructeurs de  machines  pourront  profiler  de 
l'occasion  pour  essayer  toutes  les  machines 
agricoles  qu'ils  jugeront  utile  de  montrer. 

Associations  agricoles  de  l'Aube. 
Dans  une  réunion  tenue  le  2  mai,  le  Bureau 
de  la  Fédération  des  Associations  agricoles 
de  l'Aube  a  procédé  au  remplacement,  comme 
président,  de  M.  Gustave  Huot  dont  nous 
avons  annoncé  la  morl.  Son  choix  s'est  porté, 
à  l'unanimité,  sur  M.  de  Launay,  vice-prési- 
dent, qui  a  assuré  la  marche  de  la  Fédération 
pendant  la  longue  maladie  de  M.  Iluot. 

Congrès  de  l'Agriculture  française. 

Le  deuxième  Congrès  de  l'Agriculture  fran- 
çaise se  tiendra  à  Tours,  comme  nous  l'avons 
annoncé,  les  29,  30  et  31  mai. 

Ce  Congrès  est  ouvert  à  toutes  les  Associa- 
lions  agricoles  sans  exception  qui  sont  invi- 
tées à  s'y  faire  représenter.  A  son  programme 
figurent  les  quatre  questions  suivantes,  qui 
feront  l'objet  d'une  étude  spéciale  : 


CHKUNIQUE  AGRICULE 


3-9 


1°  Moyens  propres  à  développer  la  constitution 
des  foyers  ruraux  ; 

2"  Ëlectiou  et  rôle  des  Chambres  d'Agricul- 
ture; 

3°  Commeut  intéresser  le  personnel  ouvrier 
aux  bénéfices  de  l'exploitation  agricole: 

4°  Bénéfices  agricoleset  participation  de  l'Agri- 
culture aux  charges  publiques. 

Les  adhésions  au  Congrès  sont  rerues  par 
la  Confédération  nationale  des  Associalion^- 
agricoles,  55,  rue  de  Bellechasse,  Paris  (VU"), 
chargée  de  son  organisation. 

Commerce  des  vins. 

L'activité  du  commerce  des  vins  pendant 
le  mois  d'avril  ressort  des  documents  publiés 
par  la  Direction  générale  des  Contributions 
indirectes  sur  les  sorties  de  vins  des  caves 
des  récoltants. 

En  France,  les  sorties  se  sont  élevées  à 
3  432  894  hectolitres  en  avril  et  à  '"24  558  232 
pour  les  sept  premiers  mois  de  la  campagne 
en  cours.  Pendant  celte  période,  les  quan- 
tités soumises  au  droit  de  circulation  ont 
atteint  23  163  903  hectolilres. 

En  Algérie,  les  sorties  ont  été  de  '(00059  hec- 
tolitres en  avril  et  de  5  539  347  depuis  le 
1  ■'  octobre. 

Au  30  avril,  le  stock  commercial  chez  les 
marchands  en  gros  s'élevait  à  10  474  819  hec- 
tolilres en  France  et  à  698  537  en  Algérie. 

Les  vins  d'hybrides   producteurs  directs. 

Après  une  interruption  de  cinq  années 
provoquée  par  la  guerre,  le  Syndicat  agricole 
de  la  Haute-Garonne  a  repris,  d'accord  avec 
les  Associations  agricoles  de  Toulouse,  ses 
concours  de  vins  d'hybrides  producteurs 
directs.  Le  premier  concours  s'est  tenu  le 
21  mars  avec  un  succès  égalant  celui  des 
précédents 

■Voici  les  récompenses  qui  ont  été  attri- 
buées : 

Hors  concoun.  membres  du  jury,  diplôme 
médaille  d'or  :  Jardin  d'essai,  M.Vi.  E.  Rouart, 
D''  de  Lapeyrouse,  Janson. 

Diplôme  médaille  argent  :  MM.  Rossignol, 
G.  Héron. 

Diplôme  d'honneur  :  M.  Baco,  hybrideur  à  Bélus 
(Landes). 

Diidôme  médaille  d'or  :  MM.  Capelle,  à  ViUe- 
neuve-Tolosane;  G.  Savin,  à  Cissé  (Vienne). 

Médaille  d'argent  :  Diplôme  de  médaille  d'ar- 
gent :  M.  Buisson,  à  Labastide-d'Anjou. 

Médaille  de  bronze  :  MM.  LafTont,  à  Toulouse; 
Dulecii,  à  Colomiers. 

Diplôme  de  médaille  de  bronze  :  MM.  R.  GuiUon, 
à  Gépet;  Goular,  Jantet. 

Le  jury  publiera  prochainement  son  rap- 
port sur  les  caractères  des  vins  exposés. 


Ecole  coloniale  de  Tunis. 

Le  prochain  concours  d'admission  à  l'Ecole 
coloniale  d'Agriculture  de  Tunis  aura  lieu 
les  jeudi  15  et  vendredi  16  juillet  à  Tunis, 
Alger,  Paris,  Lyon,  Nancy,  Angers,  Toulouse 
et  Marseille. 

Les  demandes  d'inscription  doivent  être 
adressées  au  directeur  général  de  l'Agricui- 
lure,  du  Commerce  et  de  la  Colonisation,  à 
Tunis,  avant  le  10  juin. 

'Vente  de  béliers  à  Grignon. 
La  vente  annuelle  de  béliers  à  l'Ecole  na- 
tionale d'Agriculture  de  Grignon  a  eu  lieu  le 
1 1  mai,  par  les  soins  de  M.  Jouvet,  directeur 
de  l'Ecole.  Tous  les  béliers  offerts  à  la  vente 
ont  été  adjugés  comme  il  suit  : 
Race  Diskleij-Mérinos. 
PoiJi.  Prix.  Acquéreurs. 


95" 


80 


9:; 

3  960 

9.') 

.5  SS5 

9i) 

1  69  i 

82 

1  650 

68" 


1  "38  Tr.  D'  Gibonx,  à  Mauraii,  par  Berre 

Bouches-du -Rhône). 
1  650        Simon,  villa  Gtorgette,  à  Saint- 

lîaphael  (Var). 
1  340        Delacour,  à  Gouzangrez,  par  C» 
(Seine-et-Oise). 
Il'  Giboux  (précité). 
Delacour  (précité). 
Delacour  (précité). 
Dardaitie,    à     .M.inoncourt-sur- 
Seille  (Meurthe-et-Moselle). 
1  034        Loiseau,  ferme  des  Bergeries,  à 
Cii-gival  (Seine-et-Oise). 

Poids  moyen STasO 

minimum 1  034' 

Prix  l  moyen 2  393 

maximum 5  885 

Race  i-ou/hdown. 
ViO        J.   Beaoist,  à  Cloches,  par  Hou- 

dan  (Eure-et-Loir). 
'48        Pleuchot,    à   Moiitgouhlin,    par 
Saint-Bénin-d'Azy  (Nièvre). 
Pleuchot  (précité). 


711 
682f 
T34 
710 


71  682 

Poids  moyen 

f  minimum. 
Prix  l  moyen.. . . 

'  maximum. 

Onze  béliers  ont  été  ainsi  adjugés  pour  la 
somme  totale  de  21351  fr.,  au  prix  moyen 
d'ensemble  de  1  941  fr.  l'un,  à  sept  éleveurs 
des  six  départements  suivants  :  Bouches-du- 
Rhône,  Eure-et-Loir,  Meurthe-et-Moselle, 
Nièvre,  Seine-et-Oise  et  Var. 

Prochaine  Exposition  d'Horticulture. 

La  Société  Nationale  d'Horticulture  de 
France  tiendra,  du  2  au  6  juin,  son  Exposi- 
tion nationale  de  Printemps,  ouverie  à  tous 
les  produits  de  l'Horticulture,  des  Industries 
horticoles  et  des  Beaux-Arts  appliqués  à 
l'Horticulture.  Cette  manifestation  florale 
aura  lieu  cette  année  au  Jardin  d'Acclim,ala- 
tion  {Bois  de  Boulogne),  Paris. 


380  CHROMQU 

Les  criquets  dans  la  Crau. 
A  la  suite  d'une  grave  éclosion  de  criquets 
dans  la  Crau,  le  Syndicat  départemental  de 
défense  des  Bouches-dultliône,  réuni  à  Mi- 
ramas,  a  pris  les  décisions  suivantes  :  1"  des 
démarches  pressantes    seront     renouvelées 
auprès  de  l'autorité  militaire  et  des  pouvoirs 
publics  en  vue  d'obtenir  la  mise  à  la  dispo- 
sition immédiate  du  Syndicat,  du  personnel, 
des    lance-llammes  et    des   produits  néces- 
saires à  la  lutte;  2°  le  Syndicat  s'efforcera 
ainsi  de  parer  aux  menaces  les  plus  immé- 
diates; mais,  vu  l'importance  de  l'invasion, 
les  exploitants  des  propriétés  atteintes  sont 
instamment  priés  d'opérer  par  leurs  propres 
moyens  la  destruction  des  bandes  de  jeunes 
insectes  au  fur  et  à  mesure  de  leur  forma- 
tioo,  soit  par  la  méthode  du  rabattage  dans 
des  toiles  ou  tentes,  soit  en  circonscrivant  les 
taches  d'éclosions  de  matières  inflammables 
auxquelles  on  met  le  feu  ou  par  tout  autre 
procédé  jugé  efficace. 

Le  pacage  sur   la  frontière   italienne. 

Un  arrêté  en  date  du  30  mai  li)l9  avait  in- 
terdit momenlanément  le  pacage  en  France 
des  animaux  provenant  d'Italie,  et  la  sortie 
de  France  des  animaux  pour  aller  pacager 
en  Italie.  Cette  mesure  avait  été  prise  parce 
que  la  fièvre  aphteuse  sévissait  alors  en  Ilalie 
dans  le  voisinage  de  la  frontière  française. 
Celte  maladie  ayant  disparu,  un  nouvel  ar- 
rêté, en  date  du  20  avril,  a  rapporté  celui  du 
30  mai  1019. 

Le  bétail  en  Alsace  et  Lorraine. 

Un  arrêté  du  Commissaire  général  de  la 
République  a  étendu  à  l'Alsace  et  à  la  Lor- 
raine les  prescriptions  du  décret  du  14  oc- 
tobre 1915  relatif  aux  mesures  pour  la  con- 
servation du  cheptel.  Conséquemmeot,  il  est 
interdit  d'abattre  pour  la  boucherie  :  1°  les 
femelles  des  espèces  bovine,  ovine  et  porcine 
en  état  de  gestation  manifeste;  2°  les  jeunes 
femelles  de  l'espèce  bovine  âgées  de  moins 
de  deux  ans  et  demi,  n'ayant  pas  encore 
quatre  dents  de  remplacement  apparentes 
(pinces  et  premières  mitoyennes);  3°  les 
agneaux  mâles  et  femelles  dont  le  poids  vif 
est  inférieur  à  23  kilogr.  ;  -i"  les  porcelets 
dont  le  poids  vif  est  inférieur  à  tîO  kilogr. 

îl  est  à  souhaiter  que  ces  prescriptions 
soient  mieux  exécutées  quelles  ne  l'ont  été 
trop  souvent  dans  l'intérieur  du  territoire. 

Vente  et  transport  du  bétail. 
Les  défectuosités  dans   le    transport  des 
animaux  vivants  ont  pris  des  proportions 
qui  influent  sur  les  marchés  de  boucherie  de 


E  .\GH1C0LE 

manière  à  accroître  d'une  manière  excessive 
la  cherté  de  la  viande.  Sans  doute,  le  dévelop- 
pement des  transports  de  viandes  abattues 
aura  pour  conséquence  d'atténuer  les  difli- 
cultês  actuelles;  mais  ce  développement  sera 
encore  assez  lent.  11  est  donc  utile  de  cher- 
cher les  moyens  de  diminuer  ces  embarras. 
Sur  ce  sujet,  M.  Juge,  président  de  la 
Chambre  syndicale  des  marchands  de  bes- 
tiaux du  Centre,  nous  communique  une  note 
dans  laquelle  celte  Chambre  syndicale  expose 
que  le  calendrier  des  foires,  tel  qu'il  existe, 
entraine  des  frais  de  déplacement  qui  se- 
raient évités,  si  elles  étaient  moins  nom- 
breuses et  si  elles  concordaient  mieux  avec 
les  dates  des  marchés  qu'elles  doivent  appro- 
visionner. Celte  note  conclut  ainsi  : 

La  révision  du  calendrier  des  foires,  (lUS 
personne  ne  veut  entreprendre,  s'impose  avec 
urgence;  elle  doit  avoir  de  sérieuses  consé- 
quences sur  la  question  des  transports  et  sur 
l'économie  agricole. 

C'est  pour  obtenir  ces  résultats  que  la  Chambre 
syndicale  des  marchands  de  bestiaux  du  Centre, 
dont  le  siège  est  à  Limoges,  invite  les  Pouvoirs 
publics,  les  Associations  agricoles  et  les  Compa- 
gnies de  transports  à  l'étude  de  cette  question, 
d'où  résultera  celle  de  l'amélioratioD  des  trans- 
ports. Le  bétail  qui  intéresse  la  Chambre  syndi- 
cale de  Limoges  provient  de  dix  départements 
et  il  s'écoule  sur  Paris,  Lyon,  Bordeaux,  ^fimes 
et  le  Midi,  c'est-à-dire,  sur  les  plus  importants 
marchés  de  bestiaux  de  la  France. 

Il  n'est  pas  douteux  que  la  revision  du 
nombre  des  foires,  si  elle  doit  ê're  mal  inter- 
prétée par  un  certain  nombre  de  municipali- 
tés, serait  favorablement  accueillie  par  la 
grande  majorité  des  agriculteurs. 

Service  du  Génie  rural. 

Un  concours  pour  six  emplois  de  conduc- 
teurs du  Génie  rural  sera  ouvert,  au  minis- 
tère de  l'Agriculture,  le  11  octobre  prochain. 

Les  demandes  d'admission  à  ce  concours, 
accompagnées  des  pièces  réglementaires, 
devront  être  adressées  au  ministère  de 
l'Agriculture  (Direction  générale  des  Eaux  et 
Forêts),  avant  le  lo  août. 

Cours  d'Agriculture  à  Paris. 
La  Ligue  pour  le  retour  ù  la  Terre  a  orga- 
nisé des  cours  d'Agriculture  pratique  à  la 
mairie  du  X'-  arrondissement  de  Pai'is.  Ces 
cours,  inaugurés  le  lo  mai,  se  poursuivront 
jusqu'au  8  juillet;  ils  sontpublics  el  gratuits. 
Il  y  sera  ajouté  des  visites  dans  des  fermes 
des  environs  de  la  capitale,  pour  lesquelles 
les  inscriptions  sont  reçues  au  siège  de  la 
Ligue  (13,  rue  de  la  Ville-l'Evèque,  à  Paris). 
Henry  Sacnier. 


SUR  LES  MOYENS  DINTÉHESSER  LE  PERSONNEL  OUVRIER 


331 


PARTIE  OFFICIELLE 


Décret  du  4  mai  1920  fixant  les  prix  de  vente 
des  jus  et  des  extraits  titrés  de  nicotine. 

Art.  l".  —  Le  prix  ae  vente  en  France,  aux 
Syndicats  de  cultivateurs  régulièrement  cons- 
titués, des  extraits  titrés  de  nicotine  à  r.OO  gram- 
mes par  litre,  est  fixé  à  40  fr.  le  litre  sous  bidons 
de  5  iiti'es,  et  à  42  fr.   KO  sous  bidons  de  1  litre. 

Art.  2.  —  Les  extraits  titrés  de  nicotine  sont 
livrés  directement  par  les  entreposeurs  des  con- 
tributions imiirectes  aux  Syndicats  de  cultiva- 
teurs en  bidons  de  5  litres  ou  de  1  litre,  par 
caisses  entières  de  50  litres. 

Art.  3.  —  Le  prix  de  vente  aux  Syndicats  de; 
cultivateurs  de  la  métropole  des  jus  titrés  de 
tabacs  est  fixé  à  60  fr.  par  kilogramme  de  nico- 
tine pour  les  jus  titrant  de  8  grammes  à  20  gram- 
mes inclusivement  de  nicotine  par  litre  et  à  70  fr. 
par  kilogratiime  de  nicotine  pour  les  jus  titrant 
40  grammes  de  nicotine  par  litre. 

Jusqu'à  épuisement  du  stock  existant,  les 
extraits  titrant  dOO  grammes  de  nicotine  par 
litre  seront  vendus  8  fr.  le  litre  sous  bidons  de 
I)  litres. 

Art.  4.  —  La  livraison  des  jus  titrés  de  tabacs 
aux  Syndicats  de  cultivateurs  s'effectue  directe- 
ment, soit  en  manufacture,  soit  par  l'intermé- 
diaire des  entrepots,  par  quantité  minimum  de 
50  litres,  les  liquides  devant  avoir  une  teneur 
en  nicotine  au  moins  égale  à  8  grammes  par 
litre. 


Les  Syndicats  de  cultivateurs  fournissent  les 
récipients  destinés  au  logement  de  ces  liquides 
et  supportent,  s'il  y  a  lieu,  les  frais  de  transport 
de  la  manufacture  expéditrice  à  l'entrepôt.  En 
cas  de  livraison  dans  des  récipients  fournis  par 
les  établissements  de  la  Régie,  la  valeur  des  ré- 
cipients sera  remboursée  par  les  Syndicats  de 
cultivateurs  sur  état  dressé  par  l'établissement 
expéditeur. 

Art.  5.  —  Les  Syndicats  de  cultivateurs  ne 
jouiront  des  avantages  concédés  par  le  présent 
décret  qu'à  la  condition  de  ne  livrer  les  jus  titrés 
ou  les  extraits  titrés  de  nicotine  qu'à  leurs  adhé- 
rents exclusivement.  Ce  privilège  sera  retiré 
d'oftîce  à  ceux  d'entre  eux  qui  seraient  reconnus 
avoir  contrevenu  à  cette  disposition. 

Art.  6.  —  Les  Syndicats  de  cultivateurs  doi- 
vent tenir,  sur  un  registre  coté  et  parafé,  qui 
est  mis  à  I^ur  disposition  par  l'Administration 
des  Contributions  indirectes,  un  compte  où  sont 
inscrites,  au  fur  et  à  mesure  qu'elles  se  produi- 
sent, les  réceptions  et  les  livraisons  de  jus  et 
d'extraits.  Chaque  inscription  indique  la  date  de 
l'opération  et  la  quantité  reçue  ou  celle  livrée, 
avec  mention  du  nom  et  de  l'adresse  de  l'ache- 
teur. 

Les  locaux  alTectés  à  l'emmagasinage  ou  à  la 
vente  des  jus  et  des  extraits  sont  soumis  aux 
visites  et  vérifications  du  Service  des  Contribu- 
tions indirectes. 


SUR  LES  MOYENS  D'INTÉRESSER 

LE  PERSONNEL  OUVRIER  AUX  RÉSULT.\TS  DE  LEXPLôITATÎON 

AGRICOLE  (!) 


Dans  la  séance  du  3  mars  1920,  TAcadéniie 
a  entendu  M.  Henri  Petit  lui  exposer  un  pro- 
jet de  contrat  de  participation  des  ouvriers 
au.K  résultats  d'une  exploitation  agricole  et 
l'Académie  a  renvoyé  la  communication  de 
notre  confrère  aux  Sections  de  Grande  Cul- 
ture, d'Economie  et  Législation  rurales. 

Les  membres  des  deux  Sections  ont  exa- 
miné la  question  soulevée  par  M.  Petit,  avec 
d'autant  plus  de  soin  qu'ils  se  rendent  compte 
de  Fintérêt  doctrinal  à  caractère  permanent 
que  présente  la  question,  et  aussi  de  son  in- 
térêt d'actualité. 

Tout  ce  qui,  en  efl'et,  est  susceptible  d'aider 
à  solutionner  ou  simplement  à  pallier  les  dif- 
ficultés de  main-d'œuvre  doit  retenir  l'atten- 
tion. Or,  il  apparaît  qu'en  intéressant  ses 
collaborateurs  aux  résultats  donnés  par  l'en- 

(1)  Rapport  à  l'Acailémie  d'Agriculture. 


treprise,  la  ferme  augmente  ses  chances  de 
ne  pas  les  voir   se    détourner  d'elle. 

C'est  l'avis  de  vos  Sections  que  je  dois  briè- 
vement résumer  dans  le  présent  rapport. 

Tout  d'abord  sur  le  but  à  atteindre,  aucune 
divergence;  l'accord  est  unanime.  Plus  que 
jamais  il  nous  faut  tirer  de  notre  productioa 
agricole  tout  ce  qu'elle  peut  donner.  C'est 
l'intérêt  de  la  collectivité,  c'est  celui  de  l'ex- 
ploitant. 

Il  est  d'une  bonne  politique  d'associer  à 
l'intérêt  de  l'exploitant  celui  de  ses  collabo- 
rateurs. Il  faut  que  les  collaborateurs  soient, 
eux  aussi,  intéressés  à  la  bonne  marche  de 
l'entrepirise  et  à  l'obtention  du  maximum  de 
rendement  dont  elle  est  susceptible.  C'est  à 
cette  condition  qu'ils  donneront  leur  maxi- 
mum d'effort  personnel. 

Le  but  étant  déterminé,  reste  la  question 
des  voies  et  moyens.  Quel  est  pratiquement 


382 


SUR  LES  MOYENS  DlNÏÈllESSER  LE  PERSONNEL  UL\  IULK 


le  meilleur  procédé  pour  lier  les  collabora- 
teurs à  la  fortune  de  l'enlreprise  agricole? 

A  première  vue  rien  de  plus  simple.  11  suf- 
firait d'organiser  la  participation  aux  béné- 
fices au  profit  des  collaborateurs  de  la  ferme. 
C'est  la  meilleure  façon  de  les  intéresser  au 
résultat  à  obtenir,  puisque  venant  au  par- 
tage du  profil  ils  sont  intéressés  à  donner 
tout  leur  effort  pour  l'accroître. 

En  réalité  les  choses  sont  beaucoup  plus 
compliquées. 

Ce  n'est  pas  le  lieu  de  rappeler  les  décep- 
tions que,  dans  l'ordre  industriel,  a  données  la 
participation  aux  bénéfices  à  ceux  des  pa- 
trons (jui  avaient  mis  en  elle  tant  de  géné- 
reuses espérances. 

Us  se  sont  beurtés  à  un  triple  obstacle. 

D'abord  ils  ont  vu  les  éléments  ouvriers 
émettre  la  prétention  inadmissible  de  parti- 
ciper à  la  direction  de  l'entrepiise,  sous  pré- 
texte qu'appelés  au  partage  des  bénéfices  ils 
devaient  avoir  voix  au  chapitre  quant  à 
l'orientation  à  donner  à  l'affaire. 

Et  puis  ils  ont  vu  le  chiffre  de  bénéfices, 
par  eux  annoncé,  systématiquement  contesté 
par  le  personnel  toujours  enclin  à  croire 
qu'une  partie  des  bénéfices  a  été  dissimulée 
pour  diminuer  le  montant  de  sa  participation. 

Enfin,  le  règlement  partiel  ou  total  du  tra- 
vail fourni  par  les  collaborateurs  sous  la 
forme  d'une  part  dans  les  bénéfices,  a  le  vice 
inhérent  au  système  lui-même  d'exposer  à  un 
aléa,  quant  à  leur  rémunération,  des  hom- 
mes qui  ont  avant  tout  besoin  d'une  rémuné- 
ration ferme  et  qui  peuvent  voir  cette  ré- 
munération réduite  à  zéro  ou  à  un  chiffre  in- 
fime dans  les  années  où  l'affaire  ne  prospère 
pas. 

Tous  ces  inconvénients  vont  se  retrouver, 
et  même  aggravés,  avec  la  participation  aux 
bénéfices  introduite  à  la  ferme.  Nous  disons: 
aggravés,  d'abord  parce  qu'à  la  ferme  encore 
plus  qu'à  l'usine  le  cliiffre  accusé  comme  bé- 
néfices est  susceptible  d'être  contesté,  et  puis 
surtout  parce  qu'en  Agriculture  le  bénéfice 
risque  à  tout  instant  d'être  compromis  du 
fait  des  facteurs  extérieurs,  de  l'action  des 
agents  atmosphériques.  De  là  de  grosses  dé- 
ceptions réservées  dans  l'application  aux 
participants  et  peut-être  un  élément  de  dé- 
couragement apporté  là  où  l'on  avait  cherché 
un  stimulant. 

La  sagesse  commande  donc  de  renoncer  à 
organiser  la  participation  proprement  dite 
aux  bénéfices  en  Agriculture.  On  est  alors 
amené  à  envisager  des  solutions  moins  ambi- 
tieuses qui  s'inspireraient  des  quelques  prin- 
cipes que  voici  : 


Après  avoir  garanti  aux  collaborateurs  un 
salaire  fixe  correspondant  au  salaire  normal 
de  la  région,  on  les  intéresserai! .  d'une  part  à 
C augmentation  de  la  production  végétale  cl 
animale,  d'autre  part  à  la  diminution  des  dé- 
penses tant  en  ce  qui  concerne  les  dépenses  re- 
latives au  matériel  qu'en  ce  qui  concerne  les 
dépenses  relatives  à  la  main-d'œuvre. 

Pour  ce  qui  est  d'intéresser  les  collabora- 
teurs à  l'augmentation  de  la  production  vé- 
gétale ou  animale,  la  chose  est  relativement 
facile  :  on  leur  attribuerait  une  certaine 
prime  calculée  non  pas  sur  le  prix  de  venir, 
mais  sur  les  quantités  produites,  tant  par 
quintal  de  blé,  d'avoine,  tant  par  hectolitre 
de  vin,  etc.,  récolté,  ou,  s'il  s'agit  de  pro- 
duction animale,  tant  par  animal  élevé  ou 
engraissé,  tant  par  kilogramme  de  beurre 
produit,  etc. 

Plus  délicate  est  l'organisation  du  système 
quand  il  s'agit  d'intéresser  les  collaborateurs 
à  la  diminution  des  dépenses.  La  chose  n'est 
pas  impossible  pourtant  et,  avec  un  peu  d'in- 
géniosité, on  peut  concevoir  et  faire  fonc- 
tionner un  système  de  primes  ou  gratifica- 
tions à  raison  de  réparations  évitées  aux 
harnais,  aux  instruments,  aux  machines,  si 
le  personnel  arrive  à  laisser  la  dépense  du 
patron  en  dessous  d'un  certain  chiffre  déter- 
miné. 

En  résumé,  pour  intéresser  le  personnel 
ouvrier  aux  résultats  de  l'exploitation  agri- 
cole, le  meilleur  procédé  nous  parait  être  : 
assurer  à  l'ouvrier  le  salaire  normal  de  la 
région  et  lui  accorder,  comme  supplément, 
une  prime  à  la  production  et  une  prime  aux 
économies,  le  chef  de  l'exploitation  devant, 
en  tout  état  de  cause,  rester  le  maître  incon- 
testé de  la  direction  des  travaux. 

«  L'ouvrier,  de  la  sorte,  étant,  comme  le 
dit  M.  Petit,  intéressé  dans  une  juste  mesure 
aux  résultats  obtenus,  devrait  prendre  plus 
O'intérêt  à  l'exploitation  et  s'y  attacher  da- 
vantage. L'exploitant,  de  son  côté,  sans  voir 
diminuer  ses  profils  personnels  ,  devrait 
trouver  dans  son  faire-valoir,  des  facilités 
plus  grandes  par  une  coopération  plus  active 
et  plus  cordiale  avec  son  personnel.  » 

Dans  d'assez  nombreuses  exploitations 
déjà,  de  telles  primes,  notamment  à  la  pro- 
duction, sont  depuis  longtemps  en  usage;  il 
importerait  de  les  généraliser  et  d'en  accor- 
der de  nouvelles  aux  économies.  Comment? 
Votre  Commission  n'a  pas  cru  devoir  entrer 
dans  les  détails  d'application,  estimant  qu'il 
appartient  à  chaque  exploitant,  aux  Associa- 
tions agricoles  de  chacune  de  nos  régions, 


LETTRE  A  UN  MEMBRE  DU  COMITE  NATIONAL  Di:  BLE 


;;83 


d'étudier  l'application  de  ces  principes  géné- 
raux à  leur  milieu. 

Nous  avons  en  France  une  infinie  variété 
de  régions  naturelles,  de  »  pays  >>,  ayant 
chacun  leurs  systèmes  de  culture  propres, 
généralement  en  parfaite  harmonie  avec  les 
conditions  locales  de  sol,  de  climat.  .\  ces 
systèmes  de  culture,  et  de  bien  longue  date, 
se  sont  adaptés,  d'autre  part,  dos  modes  de 
faire-valoir  particuliers,  inflniment  variés 
eux  aussi  et  qui  ont  leur  raison  d'être  non 
moins  établie.  Cette  variété  des  modes  de 
faire-valoir  est  même  un  des  traits  les  plus 
caractéristiques  de  l'Agriculture  française. 

Tel  système  de  primes  à  la  production  et 
aux  économies,  excellent  dans   une  région 


pour  un  certain  mode  de  faire-valoir,  pour- 
rail  être  inapplicable  et  même  présenter  de 
sérieux  inconvénients  pour  une  autre  région, 
pour  d'autres  modes  de  faire-valoir. 

Il  y  a,  en  eflet,  des  conditions  de  milieu 
naturel,  des  conditions  économiques  et  so- 
ciales dont  il  faut  toujours  tenir  compte  et 
que  seuls  les  intéressés  sont  réellement  aptes 
à  juger. 

C'est  donc  à  eux  qu'il  appartient  d'adapter 
à  chaque  cas  particulier  les  principes  que 
nous  venons  de  rappeler  et  dont  personne 
dans  le  monde  agricole,  croyons-nous,  ne 
saurait  contester  la  justesse  et  l'opportunité 
d'application  à  l'heure  actuelle. 

H.    HiTlER. 


LETTRE  A  UN  MEMBRE  DU  COMITE  NATIONAL  DU  BI  É 


Bourges,  1  mai  1920. 

Monsieur,  puisque  je  vois  votre  nom  sur 
la  liste  des  membres  du  Comité  national 
dit  Blé,  permettez-moi  de  vous  adresser 
quelques  observations  au  sujet  des  intentions 
que  l'on  voit  poindre  peu  à  peu  chez  ceux 
qui  ont  à  s'occuper  du  régime  du  blé. 

Le  Gouvernement  avait  promis  aux  pro- 
ducteurs de  céréales  la  libre  vente  de  ces 
céréales  de  la  récolte  1920. 

On  se  prépare  évidemment,  ou  plutùt  on 
nous  prépare,  à  la  suppression  de  cette 
liberté  et  à  la  taxation.  Cette  mesure  peut 
aplanir  des  difficultés  pour  le  Gouvernement, 
elle  peut  même  être  considérée  jusqu'à  un 
certain  point  comme  utile,  je  n'en  disconviens 
pas;  elle  n'en  est  pas  moins  inique. 

\  toute  une  catégorie  de  travailleurs  on  va 
diminuer  la  rémunération  de  son  travail,  de 
ses  peines,  de  ses  risques  pour  faire  profiter 
de  la  baisse  imposée  une  autre  catégorie  de 
travailleurs  ou  même  des  oisifs. 

Ce  travail,  ces  peines,  ces  risques  sont  durs 
pourtant,  puisqu'ils  éloignent  de  la  terre  les 
fils  d'ouvriers  agricoles,  de  métayers,  de  fer- 
miers, de  propriétaires,  qui  presque  tous 
sollicitent  des  fonctions  ou  recherchent  des 
professions  les  soustrayant  à  la  culture  trop 
pénible  et  insuffisamment  rémunératrice  à 
leur  gré. 

La  mesure  projetée,  le  manque  de  parole 
du  Gouvernement,  qui  va  encore  accentuer 
cet  abandon  de  la  terre  et  diminuer  par  con- 
séquent les  récolles  prochaines,  forcera  à  de 
nouvelles  taxations  qui  auront  le  même  effet 
de  refoulement  vers  les  villes  elderaréfaclion 
du  blé  jusqu'à  ce  que  le  Gouvernement  fasse 
de  nouvelles  promesses   auxquelles  on   ne 


croira  plus,  ou  en  soit  réduit  à  donner  une 
prime  au  producteur  dont  il  veut  aujourd'liui 
limiter  les  prix. 

Un  ''ourant  d'opinion  a  lieu  actuellement 
dans  les  villes  qui  présente  le  cultivateur 
comme  faisant  des  bénéfices  énormes  et  s'en- 
richissanl  rapidement.  Il  fait  des  bénéfices, 
je  le  crois,  il  s'enrichit,  c'est  possible;  mais 
pas  si  facilement  qu'on  le  croit,  et  pas  au 
point  qu'on  se  plaît  à  le  dire,  dans  tous  les 
cas  pas  au  point  qu'il  le  faudrait,  puisque, 
malgré  cela,  les  chemins  de  fer,  les  adminis- 
trations des  P.  T.  T.,  des  prisons,  etc.,  sont 
assaillis  de  demandes  d'emploi  faites  par 
des  cultivateurs  aspirant  à  quitter  la  terre. 

L'agriculteur  gagne  assez  d'argent  peut- 
être  pour  exciter  la  jalousie  des  consomma- 
teurs, mais  pas  assez  pour  exciter  les  con- 
sommateurs à  se  faire  agriculteurs,  ni  même 
l'agriculteur  à  rester  agriculteur. 

Vivant  assez  isolé  et  plus  occupé  à  remuer 
la  terre  qu'à  discourir,  le  cultivateur  se  laisse 
diminuer  ses  prix  de  vente  sans  crier  assez 
fort  pour  faire  entendre  ses  protestations. 
Aussi  c'est  à  ses  dépens  que  l'ouvrier  des 
usines,  l'artisan  des  villes,  paieront  leur  pain 
moins  cher  que  si  le  commerce  était  libre. 
Mlez  donc  à  ces  artisans,  à  ces  ouvriers  des 
usines,  taxer  leurs  salaires  afin  que  les  agri- 
culteurs paient  moins  cher  leurs  engrais, 
leurs  outils,  leurs  machines! 

Si  le  Gouvernement  estime  que  le  prix  du 
pain  ne  doit  pas  dépasser  une  certaine  limite, 
il  serait  plus  équitable  qu'il  prélève  sur  l'en- 
semble des  contribuables  les  ressources  né- 
cessaires à  cet  effet,  et  non  pas  sur  les  pro- 
ducteurs de  blé  seuls.  C'est  l'ensemble  des 
contribuables  qui  supporte  la  différence  entre 


384 


NOS  BOIS  RARES 


le  prix  des  blés  étrangers  et  le  prix  du  pain, 
pourquoi  n'en  serait-il  pas  de  même  pour  le 
blé  indigène  ? 

\  oilà,  à  mon  avis,  en  quoi  la  taxation  du 
blé  sera  inique,  lille  le  sera  encore  à  un 
autre  point  de  vue. 

Vous  faites  non  seulement,  dans  la  Nation, 
deux  catégories  ;  ceux  à  qui  la  taxe  du  blé 
fait  tort,  ceux  à  qui  elle  profite.  Mais,  môme 
parmi  les  agriculteurs,  les  uns  sont  moins 
favorisés  que  les  autres. 

L'éleveur,  l'eiiiboucheur,  dont  le  travail 
est  moins  pénible  et  l'eiTort  moins  continu 
que  ceux  du  producteur  de  grains,  peuvent 
vendre  leurs  animaux  aussi  cher  que  le  con- 
sommateur veut  bien  les  leur  payer;  le  pro- 
ducteur de  céréales,  parce  qu'il  a  la  mauvaise 
chance  de  cultiver  des   terres  inaptes  à  la 


production  de  la  viande,  voit  ses  bénéfices 
rognés. 

Pourquoi,  après  l'inégalilé  de  traitement 
entre  consommateurs  de  pain  et  producteurs 
de  blé,  cette  inégalité  entre  deux  catégories 
d'agriculteurs  :  producteurs  du  blé  et  pro- 
ducteurs de  viande? 

Si  la  viande  n'est  pas  aussi  indispensable 
à  l'alimentation  humaine  que  le  pain,  le 
gain  du  producteur  de  blé  n'est-il  pas  aussi 
légitime  que  celui  du  producteur  de  viande? 
Pourquoi,  alors,  le  budget  de  la  France  n'as- 
sumerail-il  pas,  plutôt  que  le  budget  d'un 
million  de  cultivateurs  de  blé,  la  charge  de 
maintenir  le  prix  du  pain  au  niveau  que  l'on 
juge  imprudent  de  lui  laisser  dépasser? 

Veuillez  agréer,  etc. 

D'  M.  Pellerin. 


NOS  BOIS  HARES 


Il  ne  s'agit  pas  d'arbres  précieux  des  tro- 
piques, Hiais  simplement  de  nos  arbres  indi- 
gènes, déjà  bien  entamés  avant  la  guerre  et 
dont  celle-ci  a  achevé  la  dévastation.  Nombre 
d'essences  jadis  communes  vont  manquer 
à  d'intéressantes  industries  :  tournerie,  ta- 
bletterie, marquetlerie.  Les  rares  sujets  pré- 
servés ne  tarderont  pas  à  disparaître,  toute 
une  population  travailleuse  y  perdra  son 
gagne-pain. 

keplauler  ces  arbres  utiles  n'est  venu  à 
l'idée  de  personne;  aujourd'hui  encore,  bien 
peu  de  propriétaires  auraient  envie  de  cons- 
tituer des  bosquets  ou  des  bois  dont  le  pro- 
duit serait  si  éloigné.  Et  il  semble  que  l'atten- 
tion du  Service  forestier  ne  s'est  pas  portée 
sur  d'humbles  essences  d'un  emploi  moins 
général  que  le  hêtre,  le  chêne  ou  le  pin.  Oui 
songerait,  par  exemple,  à  introduire  l'alisier 
dans  les  sous-bois  ou  à  multiplier  le  frêne 
dans  les  parties  fraicJies  de  nos  vallées? 

Mais  si  le  reboisement  dans  la  plus  grande 
partie  de  la  France  doit  se  montrer  réfrac- 
taire  à  la  multiplication  de  certains  arbres, 
on  pourrait  tenter  de  planter  ceux-ci  dans  les 
territoires  dévastés  où  la  culture  semble  de- 
venue impossible  par  suite  du  bouleverse- 
ment du  sol.  Des  régions  entières  qui  furent 
champs  de  bataille  n'ont  d'autres  chances  de 
rénovation  que  dans  la  constitution  de  bois, 
bosquets  ou  boquetaux.  On  aura  évidemment 
recours  au  pin,  comme  toujours,  mais  cet 
arbre,  précieux  par  sa  rapide  croissance,  est 
d'un  emploi  restreint,  il  devrait  être  continê 
dans  les  zones  de  terres  ingrates  où  d'autres 
variétés  d'arbres  se  refuseraient  à  croître  ou 


demeureraient    rabougries,  telle   la    Cham- 
pagne pouilleuse. 

Mais  il  est  des  sols  propices  à  des  essences 
dont  le  bois  se  prête  à  des  emplois  variés  et 
qui  commencent  à  manquer  à  des  industries 
jadis  prospères.  Ainsi,  la  tabletterie,  la 
tournerie,  les  articles  de  dessin.  Cette  fabri- 
cation, concentrée  surtout  dans  cette  partie 
de  Picardie  appelée  le  pays  de  Thalle  et  qui 
a  pour  centre  la  petite  ville  de  Méru,  con- 
somme en  immense  quantité  non  seulement 
le  hêtre  et  le  chêne,  mais  le  poirier,  le  pou.- 
mier,  le  cormier,  le  frêne  et  l'alisier.' 

Or,  ces  dernières  essences  sont  devenues 
infiniment  rares  par  l'exploitation  intensive 
dont  elles  ont  été  l'objet  et  par  la  dévastation 
des  bois  pour  les  besoins  de  la  guerre.  On 
pourrait  en  replanter  dans  beaucoup  de  ter 
rains  devenus  impropres  à  la  culture  ou  dans 
les  bois  dévastés. 

Voici  le  frêne  par  exemple.  Certes,  il  est 
resté  abondant  et  beaucoup  d'industries  peu- 
vent encore  se  pourvoir,  notamment  le  ciiai- 
ronnage,  la  fabrication  des  échelles,  des 
chaises,  des  manches  d'outils,  des  queues 
de  billard.  Mais  ce  qui  menace  de  manquer, 
ce  sont  les  troncs  de  grosse  dimension,  très 
recherchés  par  l'aviation  quia  trouvé  dans  le 
t'réne  le  bois  idéal  pour  les  hélices.  11, faut 
des  morceaux  de  forte  dimension,  en  plein 
cœur,  ayant  3".o0  de  longueur  et  de  40  à 
(iO  centimètres  de  diamètre.  On  a  fait  une 
telle  consommation  de  ces  gros  sujets  que 
les  constructeurs  d'aéroplanes  trouvent  par- 
fois avec  peine  à  s'approvisionner,  à  des  prix 
chaque  jour  plus  élevés.  C'est  un  débouché 


NOS  EOIS  KARES 


383 


appelé  à  s'uccroilre  à  mesure  que  l'aviation 
se  développera.  La  plantation  du  frêne  est 
donc  un  placement  excellent,  à  longue 
échéance,  il  est  vrai  ;  aussi  appara;t-elle 
comme  favorable  surtout  dans  les  terrains 
domaniaux  et  communaux  et  dans  les  sols 
détruits  par  la  guerre.  Cet  arbre  trouvera 
place  dans  les  terroirs  liumides.  au  fond 
des  vallées,  au  bord  des  cours  d'eau. 

Un  arbre  de  moins  grande  dimension, 
commun  jadis  dans  nos  forêts,  l'alisier,  fait 
depuis  longtemps  défaut,  ou  du  moins  n'ofï're 
i]ue  des  sujets  d'insufiisantes  dunensions, 
tant  il  a  été  exploité.  Cependant  il  a  des  em- 
plois fort  variés  grâce  à  la  dureté  de  son  bois 
snsceptible  d'un  beau  poli.  On  l'utilise  beau- 
coup dans  le  pays  de  Thelle  ;  c'est  là  que  je 
recueillis,  il  y  a  quelque  vingt  ans,  des  do- 
léances sur  la  raréfaction  de  cet  arbre.  Il  four- 
nissait la  matière  première  à  la  fabrication 
des  articles  de  bureau  et  de  dessin  :  règles, 
équerres,  boîtes  de  compas,  etc.  On  en  tirait 
alors  beaucoup  de  la  forêt  de  Hez.  Grâce  à  lui, 
—  et  surtout  au  poirier  —  cet  intéressant 
foyer  industriel  qui  a  Hermès   pour  centre 


luttait  avantageusement  avec 


'Alleiiiagne. 


En  procédant  à  des  planlations  de  cette  es- 
sence, on  permettra  à  nos  fabricants  de  main- 
tenir la  lutte  contre  nos  voisins. 

L'alisier,   cependant,  joue  un  rôle   moins 
considérable  que  le  poirier  dans  les  ateliers 
de  l'Oise.  Celui-ci  donne  les  articles  de  clioix; 
ces  règles,  ces  bordures  de  planches  à  dessin, 
ces   pistolets   de   dessinateur  d'une   si  belle 
teinte   rosée    et   d'un    parfum   pénétrant    et 
doux   sont  tirés  de  ces  grands   poiriers   de 
plein  vent  si  répandus  encore  dans  nos  cam- 
pagnes, que  l'on  trouve  même  au  milieu  des 
champs,  en  Brie  et  en  Beauce.  Mais  eux  aussi 
disparaissent,  car  leurs   fruits  sont   de   mé- 
diocre qualité,  bons  tout  au  plus  à  faire  du 
poiré  et  c'est  un  parti  dont  on  se  désintéresse 
souvent.   Or,  c'est  un  arbre  qui  croît  assez 
lentement,  les  particuliers  ne  chercheraient 
guère  à  le  planter  pour  un  profit  éloigné.  Il 
serait,  par  contre,  un  placement  sûr  pour  les 
communes,  les   établissements   de   bienfai- 
sance,  les  domaines   rendus   inexploitables 
par  la  guerre.  Sa  culture  serait  d'ailleurs  ra- 
pidement rémunératrice.  Ces  arbres,  plantés 
en  grand  nombre,  donneraient  des  fruits  en 
telle  abondance  que  la  production  du  poiré 
lournirait  d'excellents  revenus.  Et  quand  les 
sujets  auraient  atteint  les   dimensions  re- 
quises, ils  donneraient  à  l'ébéuisterie  et  à  la 
tabletterie  des  matières  premières  qui,  dans 
l'état  actuel  des  choses,  pourraient  faire  dé- 
faut avant  peu  d'années. 


On  peut  se  rendre  compte  de  l'importance 
du  poirier  dans  l'industrie  par  un  chiffre. 
Une  des  usines  que  je  visitai  à  Berthecourt, 
vers  ISO"/,  produisait  à  elle  seule  20 000  gros- 
ses de  règles,  soit  près  de  trois  millions.  Un 
autre  village  se  livre  à  cette  fabrication,  on 
y  utilise  le  poirier,  le  pommier  et  l'aune. 

Malgré  la  grande  consommation  que  font 
nos  écoliers  et  nos  employés  de  bureau  de 
ces  petits    ustensiles,   la  France   ne  suffi- 
rail  pas  à  utiliser  toutes  les  règles  et  arti- 
cles de  dessin  du  pays  de  Thelle.  L'exporta- 
lion  était  considérable  avant  la  guerre,  elle 
devra  le  redevenir;  peut-être  les  elléts  delà 
victoire  permettront-ils  d'accroître  ce  com- 
merce avec  l'Etranger  en  enlevant  à  l'Alle- 
magne et  à  l'Autriche  une  partie  de  leurs 
débouchés,  mais  à  la  condition  que  le  bois 
nécessaire  ne  fasse  pas  complètement  défaut. 
Déjà  les   usiniers  ont    quelque  difficulté    à 
s'alimenter.  C'est  pourquoi  il  serait   d'une 
sage  précaution  de  consacrer  une  partie  des 
terrains'  à  planter  à  certaines  essences  qui 
jusqu'ici  n'avaient  pas  paru  d'une  si  évidente 
utilité.   Le  poirier,   notamment,  viendrait  à 
merveille  dans  la  plupart  des   terrains  dé- 
vastés sauf,  sans  doute,  les  craies  champe- 
noises. 

['n  autre  arbre,  dont  l'absence  est  fort 
gênante  aujourd'hui,  est  le  tremble,  son  bois 
est  le  meilleur  pour  les  allumettes.  Avant  la 
guerre,  nos  manufactures  nationales  tiraient 
le  tremble  de  Russie,  oîi  croît  une  variété 
remarquable  par  la  régularité  et  la  linesse  de 
ses  fibres.  L'Orient  nous  étant  fermé,  cette 
matière  première  a  fait  défaut,  on  s'est  re- 
jeté sur  des  bois  indigènes,  notamment  le 
peuplier  blanc  qui  abonde,  mais  qui,  lui- 
même,  est  devenu  très  cher.  El  ie  peuplier 
donne  des  tiges  irrégulières,  détachant  des 
échardes,  se  brisant  facilement.  La  plupart 
des  bois  choisis  comme  succédanés  ont  les 
mêmes  défauts,  souvent  de  plus  graves. 

Qu'est  ce  tremble  de  Russie"?  Est-il  une 
espèce  particulière  ou  serait-il  notre  tremble 
communobtenant  desqualités  spéciales  dans 
un  climat  difTérent?  Je  l'ignore,  mais  il  vau- 
drait la  peine  d'être  acclimaté  chez  nous; 
malgré  les  difficultés  de  communication  avec 
l'ancien  Empire  des  tsars,  il  ne  doit  pas  être 
impossible  de  se  procurer  des  boutures  et 
des  graines.  L'introduction  de  cette  variété 
serait  une  précieuse  conquête,  les  qualités 
qui  font  rechercher  son  bois  pour  les  allu- 
mettes seraient  appréciées  pour  d'autres  em- 
plois. Les  troncs,  se  prêtant  admirablement 
au  déroulage,  fournissent  des  feuilles  d'une 
e^lréme  linesse. 


386 


DES  GARENNES 


Le  tremble  de  Russie  doit,  comme  le  noire, 
être  peu  difficile  sur  le  sol  et  l'exposition,  il 
serait  donc  pour  nos  régions  dévastées  un 
excellent  moyen  de  mise  en  rapport,  la  rapi- 
dité de  sa  croissance  le  rend  particulièrement 
utile.  Sa  possession  nous  délivrerait  du  tri- 
but assez  lourd  payé  à  la  Russie  et  d'un  fret 
coûteux. 

On  pourrait  signaler  d'autres  bois  com- 
muns, devenus  rares  et  cependant  indispen- 
sables à  de  nombreuses  industries.  Je  me 
borne  à  signaler  les  principaux.  A  celte  brève 
énumération,  il  faudrait  ajouter  les  diverses 
variétés  de  peupliers  dont  on  ne  saurait  trop 
exciter  le  développement,  les  saules  dont 
quelques  espèces  réussissent  à  merveille 
dans  la  Champagne  crayeuse  et  qui  fourni- 
raient à  la  papeterie  les  éléments  d'excellente 
pâte  dont  la  France  est  si  malheureusement 
dépourvue. 


Il  était  utile  de  signaler  ces  divers  besoins 
de  nos  industries  du  bois,  que  ne  sauraient 
satisfaire  les  résineux  auxquels  on  aura  sans 
doute  recours  à  cause  de  la  facilité  avec  la- 
quelle ils  sont  obtenus  et  la  rapidité  de  leur 
croissance.  Mais  ceux-ci,  le  pin  surtout,  ne 
peuvent  se  prêter  qu'à  des  emplois  restreints 
et  vulgaires,  dont  le  principal  est  l'éluyage 
des  galeries  de  mine.  Il  faudrait  veiller  à 
l'alimentation  de  tant  de  fabriques  livrant 
des  produits  usuels  d'une  utilité  si  générale 
et  jusqu'ici  obtenus  en  telle  profusion,  que 
nous  ne  nous  rendons  pas  compte  de  la  gène 
que  pourrait  causer  la  disette  de  bois  consi- 
dérés comme  très  communs.  La  disparition 
de  la  multitude  d'usines  et  d'ateliers  qui  les 
mettent  en  œuvre,  serait  une  calastrophe 
pour  plus  d'un  foyer  de  travail  dans  nos 
campagnes. 

Akdouin-Dumazet. 


DES   GARENNES 


Dans  beaucoup  d'endroits  des  Régions 
libérées,  très  bouleversées  par  la  Guerre,  on 
pourrait  établir  des  garennes,  au  moins 
d'une  façon  temporaire. 

Les  garennes  ouvertes  ou  lifires  consistent 
en  une  certaine  étendue  non  soumise  à  la 
culture,  et  où  l'on  laisse  pulluler  les  lapins  (I  ', 
en  vue  de  la  chasse.  Ces  garennes  ne  nous 
intéressent  que  pour  les  clôtures  destinées, 
non  à  retenir  les  animaux,  mais  à  protéger 
les  champs  limitrophes  de  leurs  dépréda- 
tions. Ces  terroirs  à  lapins,  fléaux  des  cul- 
tures voisines,  sont  l'objet  de  nombreux 
procès  intentés  par  les  agriculteurs  qui  su- 
bissent les  dégâts  occasionnés  par  les  ron- 
geurs. 

Une  corde  enduite  d'une  huile  très  odo- 
rante, comme  certaines  huiles  de  poisson, 
tendue  à  O^.IS  environ  au-dessus  du  sol  sur 
de  petits  piquets  en  bois,  suffit  pour  empê- 
cher le  passage  des  lapins,  mais  ne  constitue 
pas  une  clôture  au  sens  juridique. 

.\fin  de  protéger  les  champs  A  (fig.  77) 
contre  les  dégâts  des  lapins  qui  vivent  du 
côté  B,  on  attache,  avec  du  fil  de  fer  recuit 
de  1  à  2  millimètres  de  diamètre,  un  grillage 
3  à  un  cordon  ou  à  un  gros  fil  de  fer  /'  (de 
2.7  ou  3.4  millimètres  de  diamètre,  n''  16 
ou  18)  tendu  sur  des  piquets  à  O'MS  ou  0"'. 20 

(I)  Ces  derniers,  après  avoir  été  considérés  comme 
utiles,  finissent  par  devenir  des  animaux  très  nui- 
sibles contre  lesquels  on  applique  toutes  sorles  de 
procédés  de  destruction:  c'est  ce  qui  se  passe  en 
Australie  où  le  lapin  lut  i  nporté  par  les  premiers 
colons  anglais. 


en  dessous  du  bord  supérieur  n  du  grillade- 
dont  le  pied  a  est  enlerrè  de  O^.iS  à  0".2U. 
Les  piquets  qui  soutiennent  le  fil  /  sont 
écartés  de  2  à  3  mètres.  Quand  le  grillage  est 
fixé,  en  le  frottant  horizontalement  avec  un 
bois  dans  la  zone  é,  on  courbe  la  partie 
supérieure,  laquelle  de  n  vient  en  m  en  cons- 
n  |-  tiluant  ce  qu'on  ap- 

pelle un  bavoli't 
flollant  empêchant 
les  petits  mammi- 
fères venant  de  B 
de  franchir  la  clô- 
ture. 

Le  grillage  g  (fig. 
77)  doit  avoir  au 
moins  1  mètre  de 
hautnur  totale  (ou 
de  largeur  )  afin 
qu'en  l'enterrant 
de  O^.aO,  il  reste 
une  portion  ayant 
Fig.  77.  -  Coupe  en  travers  Qm.gO  de  hauteur 
d'une  clôture  en  grillage  ,  ,  , 

métallique    avec    bavolet    au  dessus    du    sol  ; 
flottant.  la  maille  est  dite  de 

41  millimètres  (dia- 
mètre du  cercle  inscrit  d ms  l'hexagone)  ; 
les  fils  sont  des  numéros6,8,  lOou  12  idia- 
môtres  en  millimètres  :  1.1  —  1.3  —  1..^  ou 
1.8)  ;  mais  on  emploie  le  plus  généralement 
les  n°^  8  et  10. 


Dans  les  girennes  closes,  ou  forcées,  les 
lapins  vivent  à  l'état  sauvage  dans  un  espace 


DES  liAliENNES 


381 


limité;  on  lee  nourrit  souvent  et  on  les  prend 
avec  des  pièges. 

L;i  garenne  close  est  une  étendue  plus  ou 
moin'^  grande  entourée  d'une  clôture  conti- 
nue, efficace  à  la  fois  contre  la  sortie  de?  la- 


Vig.  78.   —  Coiipp  vertii-.ili^    ile    p.ilis   île    prolf'tion 
du  pied  des  fonduLions  d'un  mur  de  cliduii-. 

pins  et  contre  l'introduction  de  leurs  enne- 
mis. A  cet  effet,  la  clôture  doit  descendre  :'i 
0'".30  au  moins  en  dessous  de  la  surface  du 
sol  pour  éviter  que  les  lapins  ne  passent  des- 
sous en  galerie  (l;;  au-dessus  du  sol,  on  lui 
donne  de  1".50  à  2  mètres. 

Certains  auteurs  proposent  de   faire  des- 
cendre les  murs  à  1  mètre  et  même  à  l"'.oO 


en  dessous  de  la  surface  du  sol  afin  d'éviter 
la  fuite  des  lapins,  qui  pourraient  creuser 
des  galeries  à  de  semblables  profondeurs;  si 
cela  était  reconnu  exact,  il  nous  semble  que 
la  dépense  serait  hors  de  proportion  avec  le 
résultat  à  obtenir,  et  augmenterait  énormé- 
ment le  prix  de   revient  d'un  lapin  de  ga- 


Fig.  79.  —  Coupe  verticale  d'un  mur  de  clôture  de 
garenne,  et  d'un  tolus  intérieur. 

renne,  alors  qu'il  serait  bien  moins  coûteux 
d'en  laisser  Hier  quelques-uus,  et  de  sur- 
veiller l'enclos. 

Lorsqu'on  disposera  de  longues  pierres 
plates,  dalles  ou  pâlis  (calcaires,  schistes),  on 
les  placera  obliquement,  en  y  (tig.  78)  contre 
le  pied  du  mur  m,  pour  prolonger  le  pare- 
ment intérieur  des  fondations  /';  mais,  afin 


de  ccmserver  la  solidité  du  sol  s,  la  tranchée 

(1)  N.i'is  avon.s  vu  f|iie,  p'.ur  pr  't'ser  les  cliamps, 
on  a  i.conni  qu'il  suffisait  d'enfouir  le  griilige  de 
0".t,ï  à  0°>.20,  la  lisière  des  cliamps  f-tant  éloignée 
des  ti  rri  rs  d'une  garenne  ouverte;  alors  que,  dans 


sera  ouverte  suivant  le  prolil  î,  en  dehors  de 
l'aplomb  du  mur  m. 

une  >;areniie  cl. .se,  détendue  tO'ij'nirs  linit-'e,  les 
terriers  se  mult  plient  et  approchent  de  la  clôture 
leurs  galènes  plus  profondes. 


388  LA  l'iiuDUCTluX  AGIUCOLE 

11  nous  semble  que,  sans  augmenter  outre 
mesure  lu  profondeur  des  fondations  /  (fig.  "9) 
du  mur  de  clôture  m,  on  peut  élever  un  rem- 
blai A  à  l'intérieur  de  la  garenne,  en  réser- 
vant un  chemin  de  ceinture  c  large  d'au 
moins  un  mètre;  comme  l'ouverture  des 
terriers  se  trouve  toujours  à  un  cerlain  ni- 
veau X  au-dessus  du  sol,  ce  dispositif  aug- 
mente la  profondeur  /;  à  laquelle  le  lapin 
devrait  descendre  ses  galeries  lui  permettant 
de  passer  sous  le  plan  des  fondations  /  de  la 
clôture. 

Les  murs  de  clôture,  surtout  ceux  qui  sont 
bien  soignés  dans  leurs  fondations,  sont  coû- 


DEs;CÙLuM[iS  kka.m;.aises 

teux  et  on  peut  les  remplacer  par  des  gril- 
lages ayant  l"'.oO  à  2  mètres  au-dessus  du 
sol,  et  0°'.50  en  terre,  en  mailles  de  M  milli- 
mètres, en  établissant  un  bavolet  llottant  ;\ 
l'extérieur  de  la  garenne  pour  empêcher  les 
chats  d'y  entrer  ,lig.  77.' 

Une  butte  de  terre  (fig.  80)  élevée  dans  la 
garenne  sert  de  logement  aux  lapins  qui  y 
creusent  de  nombreux  terriers  ;  on  a  pro- 
posé de  la  remplacer  par  des  galeries  maçon- 
nées, des  briques,  des  poteries,  des  fa- 
gots, etc. 

{A  suivre.)  Max  Hinoei.aian.n. 


SOCIÉTÉ  DE  PATHOLOGIE  VEGETALE 


Séance  du  8  mai  1920. 

M.  Lemée  adresse  une  coinmuuication  sur  les 
observations  qu'il  a  faites  à  Alençon  relalive- 
înent  aux  dépérissements  des  Epic>;-as.  M.  le  pio- 
lesseur  Mangin  a  constaté,  après  Maurice  de 
Vilmorin,  que  ces  arbres  lléchissenl  souvent  au 
bout  d'un  certain  nombre  d'aunées  lorsqu'ils 
sont  cultivés  en  debors  des  stations  où  ils  crois- 
sent à  peu  près  spontanément.  M.  Tisserand 
rappelle  que  des  faits  du  niènie  genre  ont  été 
signalés  pour  le  Mélèze,  notamment  en  Ecosse. 
Mais  cet  arbre  est  très  sensible  aux  attaques  du 
Dasyseypha  Willhommii,  champignon  qui,  d'après 
M.  Mangin,  serait  responsable  de  la  plupart  des 
cas  de  dépérissements  observés  chez  cette  es- 
sence. Les  forestiers  suisses  ont  montré  qu'en 
éclaircissant  les  Méb'-zes  on  les  préserve  dans 
une  large  mesure  contre  les  atteintes  de  ce  pa- 
rasite et  on  les  maintient  ainsi  en  bonne  santé. 


M.  Ducoraet  a  observé  une  culture  de  pomme 
de  terre,  qui  avait  été  envaliie  par  un  Oïdium.  11 
s'agit  sans  doute  d'une  contamination  fortuite. 

Dans  certaines  localités  du  Finistère,  le  trèlle 
violet  dépérit  sous  l'action  d'une  Anguillule,  que 
M.  Foéx  croit  être  le  Tylcachus  demistatrix.  Les 
pousses  des  plantes  atteintes  restent  courtes  et 
s'épaississent.  On  a  admis  jusqu'à  présent 
qu'après  la  mort  du  trèlle  les  anguillules  passent 
dans  le  sol  où  elle  se  maintiennent  plus  ou  moins 
longtemps.  Aussi  conseillait-on  une  rotation  de 
culture,  qui  ne  fait  revenir  le  trèlle  qu'au  bout 
de  plusieurs  années.  .Mais  M.  Penguilly  Laurent, 
à  Lanvérec,  par  Saint-Pol-de-Léon  (Kinistère), 
affirme  que  la  maladie  se  propage  par  la  graine, 
dont  il  assurerait  la  désinfection  en  la  mainte- 
nant recouverte  de  soufre  pendant  un  certain 
temps. 

E.  F. 


LA  PRODUCTION  AGRICOLE  DES  COLONIES  FRANÇAISES 


Le  mouvement  colonial,  qui  s'était  des- 
siné en  France  il  y  a  une  vingtaine  d'années 
et  qui,  depuis,  a  progressé  avec  une  extrême 
lenteur,  aurait  dû  prendre,  pendant  la 
guerre,  une  ampleur  considérable.  On  sait, 
en  effet,  au  moins  confusément,  le  rôle  pri- 
mordial joué  par  nos  colonies  dans  les  four- 
nitures faites  à  la  métropole,  fournitures  qui 
auraient  dépassé  de  beaucoup  les  chiffres 
atteints,  si  l'élément  transports  n'avait  pas 
fait  défaut  la  plupart  du  temps.  On  a  même 
pu,  à  la  faveur  du  mouvement  considérable 
d'exportation  dont  nos  colonies  ont  été  le 
siège,  penser  qu'industriels  et  capitalistes 
avaient  enfin  ouvert  les  yeux  sur  les  res- 
sources immenses  de  notre  empire  colonial, 
et  qu'il  n'y  aurait  qu'à  laisser  se  poursuivre 
un  mouvement  une  fois  déclenché  pour  que 


nous  arrivions,  d'ici  peu  d'années,  à  tirer  de 
nos  possessions  d'outre-mer  tout  ce  qu'elles 
peuvent  donner. 

La  question  prend  une  importance  plus 
considérable  encore,  du  fait  que  notre  empire 
colonial  s'augmente  d'une  partie  des  an- 
ciennes possessions  allemandes,  et  que  peut- 
être  des  règlements  internationaux  permet- 
tront de  rattacher  délinitivenienl  à  la  l'rance 
des  possessions  dont  la  situation  est  encore 
mal  réglée,  comme  la  zone  espagnole  du 
.Maroc  et  les  Nouvelles-Hébrides. 

Si  l'on  ne  regarde  que  les  apparences,  il 
semble  que  la  cho.se  soit  en  bonne  voie;  le 
Congrès  de  r.\griculture  française,  qui 
s'est  tenu  à  Paris  du  30  juin  au  3  juillet 
1919,  a  fait  une  place  à  la  production  colo- 
niale, qui  a  eu  les  honneurs   d'une  section 


LA  PK(lDLi:TIOi\   AGKICOLE 

spéciale  :  c'esl  peut-être  un  signe  des  temps, 
tout  au  moins  voulons-nous  le  croire,  bien 
qu'à  la  séance  plénière  où  ont  été  présentés 
les  vœux  de  deux  sections,  l'annonce  de  la 
discussion  des  résolutions  de  la  Section  co- 
loniale ait  plutôt  contribué  à  faire  vider  la 
salle.  D'autre  part,  les  derniers  mois  écoulés 
ont  vu  l'éclosion  de  plusieurs  Agences  écono- 
miques coloniales  dont  le  rôle,  bien  qu'en- 
core un  peu  incertain,  dénote  cependant  que 
l'on  a  compris  la  nécessité  de  faire  quelque 
chose  vis-à-vis  du  public. 

Il  ne  semble  pas,  malgré  cela,  que  le  pro- 
blème, tel  que  l'ont  posé  Congrès  et  Agences, 
soit  envisagé  sous  son  véritable  aspect.  Si 
l'on  résume  les  desiderata  de  ceux  qui  s'in- 
téressent à  ces  questions  et  qui  ont  pris  à 
tâche  de  travailler  à  leur  réalisation,  on 
constate  qu'ils  se  résument  principalement 
dans  ces  deux  points  : 

1°  Obtenir  la  création  d'un  organisme 
central  de  recherches  scientiHques.  de  ren- 
seignements d'ordre  commercial  et  indus- 
triel et  de  propagande  financière,  qui  met- 
trait en  rapport  les  producteurs  de  matières 
premières  aux  colonies  et  les  divers  intéres- 
sés dans  la  métropole; 

2°  Centraliser,  soit  par  les  soins  de  cet 
organisme,  soit  par  tout  autre  moyen  officiel 
ou  privé,  les  données  que  l'on  possède  sur 
nos  possessions  coloniales,  leurs  richesses  et 
leurs  possibilités. 

Sans  nier  l'utilité  de  cet  organisme  cen- 
tral, dont  nous  avons  nous-même  réclamé 
la  création  à  diverses  reprises  et,  en  particu- 
lier, au  Congrès  d'agriculture  coloniale  de 
1918,  nous  n'hésiterons  pas  à  dire  que  le 
problème  colonial,  examiné  sous  cet  angle, 
tombe  complètement  à  faux. 

La  réorganisation  des  services  agricoles  de 
nos  colonies  s'impose  sans  attendre,  mais 
c'est  là  une  œuvre  de  gouvernement,  et  non 
la  tâche  d'un  organisme  à  côté. 

Quant  à  l'inventaire  de  nos  richesses  colo- 
niales, à  la  recherche  de  leurs  débouchés, 
aux  possibilités  nouvelles  de  culture  qui 
s'oil'rent  à  nos  colons,  c'est  là  chose  faite, 
archifaite,  et  il  semble  complètement  su- 
perflu d'y  consacrer  à  nouveau  du  temps,  du 
personnel  et  de  l'argent. 

Sans  ordre  le  plus  souvent,  car  ils  sont  le 
fruit  de  travailleurs  fanatiques  égarésdans  le 
fonctionnarisme  et  toujours  à  la  merci  des 
crédits  de  misère  qui  leur  sont  alloués,  mais 
non  pas  cependant  sans  la  méthode  propre  à 
l'esprit  frauçais,  des  travaux  nombreux  ont 
été  faits,  des  essais  rationnels  entrepris,  et 
l'ensemble  des  publications  et  des  ouvrages 


DES  COLONIES  FJ'.ANÇAISES  589 

français  existant  actuellement  sur  nos  ri- 
chesses coloniales  constitue  un  monument 
dont  nous  pouvons  être  tiers,  et  qui,  tel  qu'il 
est,  mais  bien  coordonné,  permettrait  de 
faire  fructifier  des  capitaux  sélevant  à  plu- 
sieurs centaines  de  millions. 

Nous  ne  voulons  pas  dire  par  là  qu'il  n'y 
ait  plus  rien  à  faire,  et  il  existe  certes  encore 
d'innombrables  sujets  de  recherches  et 
d'études  tendant  soit  à  l'utilisation  nouvelle 
de  produits  dont  la  culture  est  économique- 
ment possible,  soit  au  remplacement  de  cer- 
tains produits  actuellement  rares  ou  coû- 
teux, par  des  produits  plus  abondants  et 
d'un  prix  de  revient  plus  faible. 

Quant  aux  débouchés,  c'es-t  là  un  pro- 
blème qui  ne  nécessite  pas  qu'on  s'y  attarde 
une  minute.  Les  maisons  sérieuses  d'impor- 
tation de  produits  coloniaux  sont  nom- 
breuses; elles  connaissent,  chacune  dans 
leur  branche,  les  acheteurs  possibles,  l'im- 
portance du  débouché  et  la  valeur  des  pro- 
duits. On  peut  dire  qu'en  temps  normal,  et  à 
plus  forte  raison  maintenant,  ces  maisons 
sont  à  même  de  placer  n'importe  quelle 
quantité  d'un  produit  qui  leur  arrivera  avec 
les  garanties  nécessaires  d'identité  et  de 
qualité.  On  peut  donc  affirmer  que  nos  colo- 
nies peuvent  être  rapidement  mises  à  même 
de  produire,  et  que  nos  industriels  et  com- 
merçants peuvent,  sans  l'interposition  d'au- 
cun nouvel  organisme,  recevoir  de  celles-ci 
et  utiliser  les  produits  que  nous  tirons  actuel- 
lement de  l'étranger,  soit  pour  des  questions 
de  routine  —  aberration  commerciale  dont 
nous  pourrions  donner  nombre  d'exemples 
aujourd'hui  classiques  —  soit  par  suite 
d'une  conception  inexacte  du  problème, 
aberration  industrielle  dont  un  des  exemples 
les  plus  frappants  est  l'échec  pratique  de 
vingt  années  d'efl'orts  de  l'Association  coton- 
nière  coloniale. 

Des  divers  éléments  du  problème,  un  seul 
paraît  avoir  été  laissé  à  l'écart,  et  c'est  celui 
qui  domine  la  situation  :  produire. 

La  production  est  possible,  les  travaux  des 
dix  dernières  années  le  démontrent  surabon- 
damment; les  débouchés  sont  illimités,  la 
situation  économique  de  notre  pays,  telle 
que  la  guerre  l'a  créée,  ne  laisse  aucun 
doute  à  ce  sujet.  Que  nous  faut-il  alors?  Pour 
produire,  il  faut  d'abord,  et  avant  de  songer 
à  augmenter  la  production,  pouvoir  trans- 
porter celle  qui  existe,  et  ce  n'est  pas  ici  que 
nous  avons  besoin  de  rappeler  à  quel  point 
une  politique  de  chemins  de  fer  s'impose 
dans  nos  colonies.  On  reste  rêveur  lorsqu'on 
songe  que  l'importance  du  rail  en  Afrique 


i^O 


SYNL)li:,VÏ  DES  AijRHX'LTELRS   DE  LUI  ll-ET  CIIEH 


Occidentale  fran^'aise  est  représentée  par  un 
millimètre  au  liilomètre  carré,  mais  on  fré- 
mit lorsqu'il  faut  ajouter  que  cette  même 
Afrique  Occidentale  française  est  la  mieux 
partagée  de  nos  colonies  en  matière  de  réseau 
ferré,  et  qu'il  existe  plusieurs  possessions 
françaises  dans  lesquelles  on  en  est  encore  à 
attendre  le  premier  mèlre  de  rail. 

Ensuite,  il  faut  revenir  à  la  liberté  absolue 
et  sans  réserve  du  trafic  maritime.  La  lourde 
politique  de  réquisition,  qui  a  pesé  sur  notre 
marine  marchande  pendant  la  dernière 
année  de  guerre  et  qui  a  accru  les  effets  delà 
guerre  sous-marine,  s'est  compliquée  d'une 
politique  interalliée  néfaste  pour  la  France, 
et  dont  les  effets  ne  pourront  malheureuse- 
ment pas  être  tous  supprimés.  Grâce  à  cette 
politique,  nous  n'avons  pas  construit,  nous 
avons  peu  acheté  et  nous  avons  laissé  nos 
alliés  d'hier,  prévoyant  qu'ils  seraient  nos 
rivaux  d'aujourd'hui,  nous  mettre  pour  de 
longues  années  sous  leur  dépendance  mari- 
time, singulière  reconnaissance  des  héroï- 
ques sacrifices  consentis  par  la  nation  à  la 
cause  commune. 

Pour  produire,  il  faudrait  aussi  qu'il  y  eût 
Yin  changement  dans  l'exploitation  de  nos 
Colonies.  Sur  environ  ."300  Sociétés  coloniales 
qui  existaient  avant  la  guerre,  plus  de  la 
moitié  étaient  des  entreprises  commerciales. 
Parmi  les  autres,  on  trouvait  principalement 
des  entreprises  spécialisées  dans  les  mines, 
les  travaux  publics,  des  industries  particu- 


lières à  certains  pays,  et  enlin  un  nombre 
infime  représentées  par  les  Sociétés  agricoles 
et  de  colonisation. 

Ces  Sociétés,  auxquelles  s'ajoutent  quel- 
ques rares  colons  qui  usent  sous  un  climat 
généralement  dur  toute  leur  énergie,  n'ont 
pas  toujours  à  lutter  contre  les  élémenls, 
mais  plutôt  conire  une  .administration  que 
guide  une  politique  d'obstruction  tendant  ;\ 
réduire  la  production  au  minimum.  Ce  n'est 
pas  que  de  nombreuses  tentatives  n'aient 
pas  élé  faites  par  des  chefs  de  service  de  va- 
leur pour  arriver  k  modifier  le  régime  exis- 
tant; tous  se  sont  brisés  contre  une  bureau- 
cratie redoutable. 

Plus  que  jamais  il  est  temps  de  regarder 
le  danger  en  face.  Sans  chercher  à  copier 
servilement  ce  qui  se  fait  à  l'étranger  et  qui 
souvent  n'est  pas  applicable  chez  nous,  tant 
en  raison  de  la  différence  en  Ire  nos  colonies 
et  celles  de  nos  voisins,  que  de  la  différence 
de  mentalité,  il  y  a  lieu  de  rechercher  dans 
le  génie  de  notre  race  les  éléments  d'une 
organisation  sérieuse,  souple  et  puissante, 
dotée  des  crédits  et  des  pouvoirs  nécessaires 
pour  vivifier  enfin  les  efforts  de  ceux,  plus 
nombreux  que  jamais,  qui  sont  prêts  à  aller 
dépenser  au  dehors  une  énergie  trop  à 
l'étroit  en  France  :  c'est  le  salut  de  nos  colo- 
nies et  la  prospérité  de  la  France,  qui  en 
dépendent. 

F.  Main, 

rnp:(5nieur  agronome. 


SYNDICAT  DES  AGRICUIJELRS  DE  LOIR-ET-CHER 


Le  premier  Syndicat  agricole  qui  ait  été 
organisé  en  France  a  été  le  Syndicat  dcf  Agri- 
cuileurs  de  Loir-et-Cher;  il  fut  fondé,  en  effet, 
le  1  juillet  1883,  c'est-à-dire  dans  l'année  qui 
précéda  la  loi  du  21  mars  188i  sur  les  Syndi- 
cats professionnels.  M.  \.  Riverain  en  est  le 
président  depuis  l'année  1886,  c'esl-à-dire 
depuis  trente-quatre  ans;  il  a  succédé  au 
fondateur  M.  Tanviray,  alors  professeur  dé- 
partemental d'Agriculture,  après  avoir  été  au 
premier  rang  de  ceux  qui  se  groupèrent  au- 
tour de  celui-ci. 

Le  grand  développement  pris  par  le  Syndi- 
cat est  universellement  connu  :  nous  avons 
eu  à  diverses  reprises  à  signaler  les  initia- 
tives successives  qui  ont  assuré  ce  dévelop- 
pement. 

.\près  les  services  commerciaux,  qui 
ont  été  le  début  du  Syndicat,  sont  venues 
s'ajouter  toutes  les  entreprises  de  muiualité 
agricole;  l'aide  aux  familles  nombreuses  en 
a  été  la  dernière  initiative. 


Légitimement  lier  de  l'importance  des  ser- 
vices rendus  par  le  Syndicat,  M.  Riverain  a 
voulu  en  faire  connaître  les  détails.  11  les 
expose  dans  une  étude  qu'il  a  publiée  récem- 
ment sous  le  titre  :  Monographie  du  Syndirat 
des  Agriculteurs  de  Loir-et-Cher.  Cette  étude 
sera  fort  utile  pour  servir  de  guide  à  ceux 
qui  se  préoccupent  de  créer,  de  développer 
et  de  rendre  plus  parfaites  les  entreprises 
syndicales. 

C'est  ce  que  dit  M.  Méline  dans  la  préface 
qu'il  lui  a  donnée.  <•  Rien  ne  vaut  les  leçons 
(le  choses,  dit-il,  et  il  faut  lire  attentivement 
le  tableau  que  vous  venez  de  dresser  de 
l'ceuvre  accomplie  par  votre  Syndicat  et  le 
suivre  pas  à  pas  dans  son  développement 
pour  se  rendre  compte  des  merveilleux  résul- 
tats qu'on  peut  obtenir  par  la  mise  en  com- 
mun des  intelligences,  des  forces  et  des  ca- 
pitaux mis  au  service  de  la  production  agri- 
cole. » 

II.  S. 


ÉPURATION   DEê  EAUX  D  ALlMENTATluX 


391 


LES  TRACTEURS  DANS  L  INDIANA 


La  culture  aux  Elals-Unis  se  prèle  mieux 
qu'ailleurs  à  l'emploi  des  tracteurs  par  suite 
des  grands  espaces,  de  la  rareté  de  la  main- 
d'œuvre,  du  bas  prix  des  appareils,  de  la 
facilité  de  se  procurer  des  pièces  de  rechange 
et  de  l'abondance  des  carburants.  De  plus,  la 
construction  rapide  avec  des  matières  à  bon 
marché  permet  un  amortissement  qui  encou- 
rage à  acheter. 

Quoi  qu'il  en  soit,  une  enquête  a  été  faite 
auprès  d'une  centaine  d'agriculteurs  de  l'In- 
diana  (1)  pour  savoir  s'ils  étaient  contents 
de  leurs  tracteurs. 

Soixante-quinze  se  sont  déclarés  satisfaits 
de  leur  machine;  onze  ne  soni  pas  sûrs,  et 
sept  ne  sont  pas  contents. 

Sur  93,  on  en  trouve  48  seulement  qui 
disent  avoir  augmenté  l'étendue  de  leur 
terre  cultivée;  84  prétendent  avoir  économisé 
2  à  4  chevaux  et  un  homme  ;   10  déclarent 


que  leur  tracteur  ne  leur  a   pas  permis  de 
supprimer  d'attelages. 

Fresque  tous  sont  partisans  du  tracteur  à 
charrues  à  3  socs,  et  sauf  2  exceptions,  tons 
ceux  qui  ont  un  tracteur  traînant  2  socs 
acheté  avant  1918  déclarent  que,  s'ils  pre- 
naient un  nouveau  tracteur,  ils  le  voudraient 
plus  fort. 

Pourtant  les  acheteurs  des  nouveaux 
modèles  1918  de  tracteurs  à  2  socs  se  dé- 
clarent satisfaits. 

Chez,  nous,  la  multiplicité  des  modèles 
montre  l'hésitation  sur  les  types  à  adopter, 
ce  qui  est  dû  à  la  diversité  des  cultures,  à  la 
nature  des  sols  et  au  morcellement.  Cepen- 
dant, la  formule  actuelle  est  de  faire  léger, 
puissant,  avec  vitesse  variée,  atin  d'avoir  un 
tracteur  souple  et  fort  comme  un  moteur 
animé. 

Baron  Henry  d'Anch.^id. 


ÉPURATION  DES  EAUX  D'ALLMENTATION 


Le  problème  de  l'épuration  des  eaux  d'ali- 
mentation présente  actuellement  une  grande 
importance  pour  les  populations  des  Régions 
libérées,  qui  n'ont  souvent  à  leur  disposition 
que  des  eaux  suspectes.  Il  nous  semble  inté- 
ressant de  rappeler,  à  ce  sujet,  les  procédés 
d'épuration  qui  ont  été  employés  pendant  la 
guerre,  par  le  Service  des  Eaux  de  P Armée, 
procédés  qui  ont  été  d'une  efficacité  telle 
que  l'on  n'a  jamais  vu,  au  cours  de  l'His- 
toire, de  si  grandes  agglomérations  humaines 
conserver  un  étal  sanitaire  aussi  satisfaisant, 
au  milieu  de  conditions  hygiéniques  aussi 
défavorables. 

Le  procédé,  qui  était  employé,  désigné 
généralement  sous  le  nom  de  Javellisalion, 
consiste  à  traiter  l'eau  à  épurer  par  de 
l'extrait  d'Eau  de  Javel  (composé  d'hypochlo- 
riles  divers  et  notamment  de  soude),  qui 
agit,  d'une  part  par  l'oxygène  naissant,  et 
d'autre  part  par  le  chlore  mis  en  liberté. 
L'extrait  d'Eau  de  Javel  était  vendu  avant  la 
guerre  0  fr.  40  le  litre,  au  détail. 

Les  recherches  du  colonel  Bunau-Varilla, 
ancien  chef  du  Service  des  Eaux  d'une 
armée,  ont  montré  (2)  qu'il  suffit  d'employer 

(1)  IndUuia  Agricullural  Expérimenlal.  Station 
La  Fayette.  Indiana,  19t9. 

2)  Bulletin  de  la  Société  d'Encouragement  pour 
l'Industrie  nationale;  novembre-décembre  1919. 


une  quanlité  d'extrait  d'Eau  de  Javel  dosant 
1  milligr.  de  chlore  libre  par  litre.  L'action 
stérilisante  esl,  pour  ainsi  dire,  instantanée. 

Pour  traiter  l'eau  nécessaire  à  la  consom- 
mation d'une  famille,  on  prend  l'ex Irait  de 
composition  moyenne  à  50  grammes  de 
chlore  libre  par  litre,  et  au  moyen  d'un 
comple-goultes,  donnant  20  gouttes  au 
gramme,  on  verse  une  goutte  de  cette  solu- 
tion dans  un  verre  plein  d'eau.  Ce  dernier 
suflit  pour  stériliser  25  litres  d'eau,  c'est-à- 
dire  la  contenance  d'environ  deux  seaux 
ordinaires. 

L'épuration  des  eaux  des  localités  dé- 
pourvues de  conduites  d'alimentation  peut 
se  faire  en  utilisant  les  dispositifs,  qui 
étaient  employés  aux  Armées,  pour  javelliser 
l'eau  destinée  au  chargement  dçs  tonnes  des 
tranchées. 

L'appareil  se  compose,  en  principe,  d'ua 
réservoir  au-dessus  duquel  se  trouve  un  bac 
mélangeur,  muni  de  chicanes  horizontales, 
destinées  à  assurer  un  brassage  énergique; 
dans  ce  mélangeur  arrivent,  d'une  part,  l'eau 
à  épurer  provenant  de  la  colonne  de  refoule- 
ment de  la  ponipeet,  d'autre  part,  la  solution 
d'hypoclilorite  provenant  d'un  tonneau  suré- 
levé. L'écoulement  delà  solution  d'hypochlo- 
rite  se  fait  par  un  tuyau  en  zinc  effilé  don- 
nant un  débit  correspondant  à  G  ou  8  milli- 


302 


ACADÉMIE  D  AGRICULTUKE  UE  KKA.NOE 


grammes  de  chlore  libre  pour  10  litres  d'eau  à 
traiter,  soit  12  ou  10  centimètres  cubes 
d'extrait  à  SO  gr.  de  chlore  par  litre  pour 
10  litres  d'eau  à  traiter,  suivant  l'étal  clii- 
mique  et  bactériologique  de  cette  eau. 

Pour  l'épuration  des  eaux  d'alimentation 
d'une  agglomération,  il  convient  d'employer 
l'appareil  du  docteur  Orliconi.  dans  lequel  la 
solution  d'hypochlorite  est  introduite,  par  un 
tuvau  de  faible  diamètre,  dans  le  tuyau  d'as- 
piration de  la  pompe,  par  suite  de  la  dépres- 
sion produite  par  le  déplacement  du  piston. 
Avec  cet  appareil,  la  quantité  d'hypochlorite 
mélangée  à  l'eau,  réglée  à  la  dose  convenable, 
est  rigoureusement  proportionnelle  au  débit 
de  la  pompe,  et  en  outre,  quand  le  réservoir 
do  solution  chlorée  est  vide,  la  pompe  n'as- 


pire plus  que  de  l'air  et  se  désamorce  auto- 
matiquement. 

On  voit  donc,  par  ce  qui  précède,  que  la 
javellisation  constitue  un  procédé  d'épura- 
tion doué  dune  très  grande  souplesse,  qui 
peut  être  appliqué  au  traitement  de  quantités 
d'eau  très  variables,  destinées,  soit  à  la  con- 
sommation d'une  famille,  soit  à  la  consom- 
mation d'agglomérations  plus  ou  moins  im- 
portantes :  hameaux,  villages  ou  villes.  En 
outre,  son  prix  de  revient  insignifiant,  ainsi 
que  l'absence  complète  de  toute  saveur  désa- 
gréable, la  rendent  particulièrement  intéres- 
sante pour  les  Régions  libérées. 

G.  Pa.sselègl'E, 

Ingénieur    agronome. 


ACADÉ3IIE  D'AGRICULTURE  DE  FRANCE 


S'Uincc    du     5    7ï!a!    1920. 
Présidence  de  M.  Méline. 

Mort  de  M.  Nivoit. 

M.  le  Piésident  fait  part  à  l'Académie    de    la 
moit  de  M.  Nivoit,  cet  excellent  et  éminent  con-' 
frère  qui  faisait  tant  d'honneur  à  notre  Compa- 
gnie pour  sa  haute  intelligence,  sa  science,  ses 
grands  travaux  et  ses  éminenles  qualités. 

M.  le  Secrétaire  perpétuel  donne  lecture  de^ 
paroles  qu'il  a  prononcées  aux  obsèques  de 
M.  Nivoit  au  nom  de  l'Académie. 

La  lilieité  d'exportation  des  tourteaux. 

M.  André  Goiiin,  membre  non  résident,  et 
M.  P.  Andouard,  devant  la  canip;igne  menée  par 
f^s  huileries  de  Marseille  pour  faire  rendre  libre 
lexportation  des  tourteaux  fabriqués  sur  celte 
p^ace,  insistent,  dans  une  note,  sur  les  ti  es  grands 
avantages  que  la  France  trouverait  à  utiliser  ces 
tourteaux  sur  son  propre  territoire  pour  engrais- 
ser des  animaux,  spécialemenl  des  porcs  : 

«  Il  n'est  pas  douteux,  disenl-ils,  qu'avec  les 
vaielirs  actuelles  des  changes,  les  huileries  n'aient 
grand  avantage  à  vendre  au  dehors  leurs  tour- 
teaux. 

(  Nous  ne  voilions  pas  mettre  en  parallèle  le 
bénéfice  supplémentaire  que  la  vente  à  l'étranger 
procurerait  à  cette  industrie  et  le  préjudice  qui 
en  résulterait  pour  l'ensemble  de  notre  élevage. 
.Nous  ferons  seulement  remarquer  qu'avec  cent 
raille  tonnes  de  nos  tourteaux,  les  pays  du  Nord 
de  l'Europe  pourraient  produire,  à  notre  place, 
quarante  millions  de  livres  de  viande  de  porc. 

»  Or,  comme  la  viande  nous  manque  de  plus 
en  plus,  nous  serions  trop  heureux  qu'ils  veuil- 
lent bien  nous  revendre  ensuite  une  partie,  au 
moins,  de  celle  que  nos  tourteaux  leur  auraient 
permis  de  produire.  Nous  nous  trouverions  alors 
obliaés  d'exporter,  non  seulement  autant  d'ar- 


gent que  nos  huileries  en  auraient  reçu  d'eux, 
mais  de  leur  envoyer  aussi  le  montant  du  béné- 
fice qu'ils  ne  manqueraient  pas  de  prélever  sur 
nous,  sans  parler  de  tous  les  frais,  transports  et 
autres,  dout  nous  serions  grevés. 

u  N'est-il  pas  de  l'intérêt  général  que  ce  béné- 
fice ne  soit  pas  soustrait  à  notre  élevage?  Nos 
éleveurs  de  porcs,  mieux  éclairés  qu'autrefois, 
ne  seront  pas  en  peine  de  produire  de  la  viande 
à  meilleur  prix  que  celle  importée  de  l'étranger. 
La  France  se  trouve  dans  une  position  suffisam- 
ment obérée  à  l'égard  des  autres  pays,  pour  ne 
pas  l'aggraver  encore  en  exportant  ses  tourteaux 
et  en  important  davantage  de  viande.  » 

La  crise  des  changes  et  le  déficit  alimentaire. 

.M.  Edmond  Tkcry,  après  avoir  montré  com- 
ment les  événements  récents  nous  ont  prouvé 
que  désormais  la  France  ne  devait  compter  que 
sur  elle-même  pour  se  relever  de  ses  désastres, 
expose  quelle  est  l'étendue  de  noire  déficit  com- 
mercial total  pour  l'année  t9t9  :  plus  de  27  mil- 
liards de  francs,  au  lieu  de  i  milliard  500  millions 
avant  la  guerre  ;  déficit  très  faible  alors  large- 
ment compensé  par  les  diverses  sources  de  re- 
venus extérieurs  dont  nous  disposions,  de  telle 
sorte  que,  en  réalité,  le  règlement  de  notre  ba- 
lance économique,  c'esl-à-dire  la  différence  entre 
tout  ce  que  nous  recevions  de  l'étranger  et  tout 
ce  que  nous  lui  payions,  se  soldait  en  notre  fa- 
veur par  un  excédent  annuel  de  2  à  ;!  milliards 
de  francs.  D'où  la  haute  tenue  de  notre  change. 

La  guerre  a  profondément  modifié  cet  étal  de 
cliûses;  dans  le  déséiiuilibre  actuel  de  notre  ba- 
lance des  règlements  extérieurs,  le  déficit  ali- 
mentaire est  celui  qui  pèse  le  plus  lourdement 
sur  notre  change.  Pour  1919,  M.  Edmond  Théry 
ne  l'évalue  pas  à  moins  de  10  milliards  de 
francs. 

Or  cette  production  peut  redevenir  ce  qu'elle 


:ORKESP0N'L>ANCE 


393 


était  avant  la  guerre,  mais  encore  elle  doit  être 
augmentée,  car  la  lerre  fraii'aise,  comme  M.  Mé- 
l;ae  l'a  prouvé  dans  son  Salu!  par  la  Terre,  poav- 
rait  nourrir  70  à  80  millions  d'habitants  si  elle 
était  exploitée  avec  rintelligerii'e  et  raetivilé  dé- 
sirables. 

M.  Edmond  Théry  démontre  alors  que.  pen- 
Jarit  la  guerre  et  depuis  l'armislicf,  l'engrais 
est  ce  qui  a  le  plus  manqué  à  la  terre  française  ; 
on  ne  saurait  en  rendre  responsable  Tmsou- 
ciance  des  agriculteurs;  si  ceux-ci  n'ont  pas  em- 
ployé plus  d'engrais,  la  cause  en  est  uniquement 
à  l'impossibilité  dans  laquelle  ils  se  sont  trouvés 
pour  obtenir  ce  qui  leur  était  nécessaire.  Ils  se 
sont  adressés,  comme  on  leur  avait  dit  de  le 
faire,  au.x  directeurs  des  Services  agricoles  dé- 
partementaux qui  leur  ont  indiqué  des  maisons, 
lesquelles,  soit  par  absence  d'arrivages  mari- 
times, soit  par  difficullé  de  transport  par  voie 
ferrée,  n'ont  pas  exécuté  les  commandes. 

En  terminant,  .M.  Edmond  Théry  sui;gère 
comme  l'un  des  moyens  les  plus  eflicaces  et  des 
plus  pratiques  comme  application  pour  poiler 
remède  à  cet  état  de  choses,  le  suivant  :  création, 
à  la  direction  des  Services  agricoles  départemen- 
tau.\,d'un  véritable  Office  des  engrais  chimiques 
qui,  ayant  étudié  les  besoins  locaux  et  ayant 
donné  aux  agriculteurs  les  conseils  de  circons- 
tance, recevrait,  lui-même,  à  la  préfecture,  les 
commandes  des  agriculteurs,  les  passerait  pour 
exécution  à  des  maisons  choisies  d'avance,  et 
s'assurerait  que  leur  livraison  s'elTectuei'ait  dans 
les  conditions  de  délais  et  de  prix  nettement 
déterminées. 

M.  lieiivi  ilUier  fait  observer  que  les  clull'res 
s'eprésentant  la  valeur  argent  de  l'excédent  de 
nos  importations  de  produits  alimentaires 
depuis  la  guerre,  par  rapport  aux  années  anté- 
rieures, pourraient  faire  penser  que  la  France  a 
importé,  en  réalité,  de  beaucoup  plus  grandes 
quantités  de  blé,  avoine,  œufs,  vin,  etc.,  qu'elle 
ne  l'a  fait,  '.es  quantités  importées  en  1918  et 
1919,  par  exemple,  sauf  en  ce  qui  concerne  la 
viande,  ne  sont  pas  beaucoup  plus  élevées  qu'en 
1912  et  1913,  elles  sont  même  moindres  pour  le 
vin,  les  œufs.  C'est  que  la  France,  contrairement 
à  une  opinion  trop  répandue,  s'est  imposée  des 
restrictions  très  sévères. 

M.  le  marquis  de  Vogué  fait  toutes  réserves 
sur  le  projet  de  M.  Edmond  ïhéry  de  donner 
aux  directeurs  départementaux  des  Services 
agricoles  la  mission  de  former  des  Offices  des 
engrais,  ce  serait  leur  donner  une  charge  qui 
n'est  pas  dans  leurs  attributions  naturelles,  d'au- 
tant plus  qu'ils  ont  déjà  trop  de  rôle  à  remplir. 
C'est  aux  Syndicats  et  aux  Coopératives  agricoles 
qu'il  appartient  de  réunir  les  commandes  des 
agriculteurs  et  de  répartir  les  engrais  entre 
ceux-ci. 


M.  le  Président  résume  la  discussion  en  cons- 
tatant que,  dans  tous  les  cas,  lAcadémie  est 
unanime  sur  ce  point  que,  comme  l'a  indiqué 
iM.  Edmond  Théry,  la  crise  du  change  sera  ré- 
solue par  l'intensité  de   la  production   agricole. 

Intoxications  provoquées 

par  des  tourteaux  d'arachides  contenant 
de  petites  quantités  de  ricin. 

M.  Moussu  présente  une  noti-  de  MM.  c'/,.  Briintx 
et  Maurice  Guerbel  sur  des  intoxications  provo- 
quées par  des  tourteaux  d'arachides  contenant 
de  petites  quantités  de  ricin,  et  sur  les  procédés 
permettant  de  déceler  de  petites  quantités  de 
ricin  dans  ces  tourteaux,  M.  Le  Conte,  avant  la 
guerre,  avait  déjà  signalé  à  l'.\cadémie  les  arci- 
denls  causés  à  un  troupeau  de  vaches  iaitièies 
par  un  lot  de  tourteaux  d'arachides  contenant  de 
faibles  quantités  de  ricin. 

A  la  Station  agronomique  de  Rouen,  des  cas 
d'intoxication  grave  ont  pu  être  observés  par 
l'emploi  de  tourteaux  contenant  de  1  à  2  O/t^  de 
ricin. 

Les  tourteaux  ricinés  toxiques,  qui  sont  pres- 
que exclusivement  des  tourteaux  d'arachides,  ne 
renferment  en  général  que  quelques  centièmes 
à  peine  de  ricin  dont  l'addition  volontaire  ne 
pourrait  rapporter  aucun  bénéfice  à  un  fraa- 
deur.  11  ne  faut  donc  voir  dans  ces  adultérations 
dangereuses  que  des  cas  fortuits  et  involontaires 
dus,  la  plupart  du  temps,  à  des  négligences,  soit 
au  moment  du  nettoyage  des  appareils,  broyeurs 
et  presses,  ayant  travaillé  des  graines  de  ricin, 
soit  pendant  la  manipulation  et  le  transport  des 
graines  d'arachides  et  de  ricin  qui  voyagent  par- 
fois en  vrac  sur  les  mêmes  bateaux,  car  ces 
deux  graines  sont  souvent  originaires  des  mêmes 
régions. 

Les  laboratoires  chargés  de  l'examen  de  tour- 
teaux soupçonnés  d'être  ricinés  se  trouvent  donc 
généralement  en  présence  de  produits  ne  ren- 
fermant qu'une  minime  proportion  du  principe 
toxique.  Pour  le  reconnaître,  .M.M.  Ch.  iinoux  et 
Maurice  (iuerbet,  dans  leur  note,  indiquent  com- 
ment ils  ont  pu  utiliser  très  heureusement,  en  y 
apportant  certains  procédés  techniques  d  appli- 
cation, la  méthode  biologique  dont  le  principe  a 
été  établi  par  Kobert  et  [qui  est  le  suivant  :  la 
ricine,  en  solution  dans  l'eau  salée  physiolo- 
gi(jue,  présente,  même  à  des  doses  infinitési- 
males, la  propriété  d'agglutiner  les  globales 
rouges  des  mammifères  et  des  oiseaux. 

Élection  d  un  membre  non  résident. 

11   est  procédé  au   di'pouillement    du   scrutin 
pour  l'élection  d'un  membre  non  résident. 
M.  François  Couvert  est  élu. 

H.  Hit;eb. 


CORRESPONDANCE 


A  dirers.  —  C'est  par  suite  d'une  erreur  typo- 
graphique   que,    dans  le   numéro    du    8    avril 


(;>.  2ùoJ,  il  a  été  parlé  du  pércliiorUre  de  mercure 
comme  utilisé  pour  lutter  contre  les  fourmis. 


394 


CORRESPdNUAINCE 


C'est  le  bichlorure  de  mercure  (sublimé  cor- 
rosif) qui  a  été  indiqué  comme  très  etlicace  pour 
obtenir  la  destruction  des  fourmilières 

—  N»  610'J  (S.  P.  602).  —  Les  Algues  marines 
ou  Goémon,  surtout  celles  qui  sont  récoltées  vives, 
fermentent  et  dégagent,  par  suite,  de  la  cbaleur 
lorsque  mises  en  las;  mais  nous  ne  saurions  vous 
dire  quelle  est  leur  valeur  horticole  pour  la 
confection  des  couches.  Il  ne  semble  pas  qu'elle 
soit  grande,  car  il  n'en  est  pas  question  en  horti- 
culture. La  durée  Je  fermentation  doit  Atre 
assez  courte.  Tentez-en  l'essai,  soit  seules,  soit 
mélangées  à  de  la  paille  ou  des  feuillps. 

Ces  dernières  sonl,au  contraire,  d'un  usage 
courant  en  jardinage,  la  chaleur  qu'elles  déve- 
loppent, lorsque  seules,  est  faible  mais  de  longue 
durée;  aussi  les  associe-t-on  le  plus  souvent  au 
fumier  de  cheval  pour  en  modérer  et  en  prolon- 
ger la  durée  de  fermentation.  La  paille  peut 
également  leurêtre  associée;  mais,  sansaddition 
de  fumier  ou  au  moins  arrosage  avec  du  purin, 
vous  n'obtiendrez  qu'une  fermentation  faible  et 
si  lente  qu'elle  vous  donnera  tout  au  plus  une 
couche  tiède,  qui  ne  vaudra  pas  le  temps  que 
vous  passerez  à  sa  préparation  et  presque  sans 
utilité,  à  cette  époque  de  l'année  surtout.  — 
(S.  M.) 

—  N°  7410  {Vienne).  —  Le  lait  écréme  par  les 
petites  écrémeuses  centrifuges  a  une  valeur  nn- 
trilive  bien  voisine  de  celui  des  laiteries  indus- 
trielles. 

Vous  n'auriez  aucun  profit  à  substituer  d'au- 
tres farineux  au  manioc,  comme  adjuvant  du 
lait  écrémé  dans  l'élevage  des  veaux.  Les  résul- 
tats seraient  probablement  moins  satisfaisants. 

720  grammes  de  farine  de  manioc  suffisent 
pour  i2  litres  de  lait  et  vous  permettent  d'en 
extraire  une  livre  de  beurre.  Malgré  le  piix  du 
manioc,  vous  avez  tout  bénéfice  à  le  faire. 

Au  premier  âge,  le  tourteau  d'arachides  con- 
viendrait mal  pour  cet  emploi. 

Le  lait  contient  assez  de  phosphate  pour  les 
jeunes  animaux.  Inutile  de  leur  en  donner 
d'autre. 

Pour  les  porcs,  le  manioc  et  les  autres  fari- 
neux coûtent  actuellement  trop  cher. 

INourri^^sez  les  vôtres  exclusivement  d'un  mé- 
lange par  moitié  de  tourteaux  d'arachides  et  de 
palmiste.  Ajoutez-y  une  forte  poignée  de  poudre 
d'os. 

Si  vous  disposez  de  5  ou  6  litres  de  lait  écrémé 
par  tête,  le  mélange  pourra  se  composer  d'un 
tiers  arachide  et  deux  tiers  palmiste,  i'ius  besoin 
alors  de  poudre  d'os. 

Le  veau  tire  meilleur  parti  du  lait  que  le  porc. 
-(A.  G.) 

—  N»  dOOI4  (;Vor(/).  —  La  Tvur  Eiffel  envoie 
chaque  jour  à  0  h.  4.ï  (10  h.  4".  heure  d'été), 
16  heures  et  23  h.  30  des  radiotélégrammes 
donnant  les  observations  météorologiques 
faites  à  7  heures,  13  heures  et  18  heures  dans 
une  quinzaine  de  stations  françaises.  —  Condi- 
tions d'émission  :  ondes  amorties;  longueur 
d'onde  2  500  mètres;  indicatif  F.  L. —  Les  radio- 


grammes sont  composés  de  groupes  de  chiffres 
dont  les  deux  premiers,  isolés,  désignent  la  sta- 
tion ;  les  groupes  suivants,  comprenant  cinq  ou 
trois  chiffres, donnent  le  détail  des  observations. 
Une  deuxième  partie  fournit  les  résultats  des 
sondages  atraosphériqu-'S.  On  trouvera  tous  les 
renseignements  nécessaires  sur  la  liste  des  sta- 
tions et  la  significations  des  groupes  de  chiffres 
dans  la  brochure  spéciale,  .l/é^éoro/O'/ieef  T.  S.  F., 
publiée  par  le  Service  Météorologique  Mili- 
taire, 140,  rue  de  Grenelle  (Paris  7'^),  qui  en  fait 
l'envoi  sur  demande. 

Outre  le  Traili'  de  Météorologie  deA.Angot 
(Gaulhier-Villars,  éditeur),  les  ouvrages  suivants 
traitent  de  la  prévision  du  temps  au  moyen  des 
cartes  isobnriques  ;  La  Mélénrologif  appliquée  à 
la  Prévision  du  tctvpa,  par  E.  Mascart,  recueillie 
par  Th.  Moureaux  (actualités  scientifiques, 
Gauthier-Villars,  éditeur).  —  La  Météorologie 
agricole  et  la  Prévision  du  Temps,  de  Paul  Klein 
(J.-B.  Baillère  et  fils,  éditeur). —  Manuel  pratigite 
de  Météorologie  de  J.  llouch  (Musson  et  C'°,  édi- 
teur).—(G.  a.) 

—  M.  G.  C.  {Haule-Saùne).  —  Un  essaim 
d'abeilles  étant  venu  se  poser  sur  un  arbre  de 
votre  verger,  vous  demandez  si  vous  avez  le  droit 
de  le  ramasser. 

D'après  l'article  9  de  la  loi  du  4  avril  1889, 
(I  le  propriétaire  d'un  essaim  a  le  droit  de  le 
réclamer  et  de  le  ressaisir,  tant  qu'il  n'a  point 
cessé  deli^  suivre:  autrement  l'essaim  appartient 
au  propriétaire  du  terrain  sur  lequel  il  s'est 
fixé.  »  Dans  le  cas  où  l'essaim  qui  s'est  fixé  sur 
votre  arbre  n'a  pas  été  suivi  par  le  propriétaire 
de  la  ruche  d'où  il  est  sorti,  vous  avez  le  droit  de 
le  considérer  comme  vous  appartenant. 

—  N»  7558  {Tarn-et-Garonne) .  —  L'écimeuse 
de  blé  Garnier  est  fabriquée  par  M.  Garnier, 
construclenr-mécanicien  à  Mormant  (Seiiic-el- 
Marne). 


Av  is. 

1"  Adresser  sous  enveloppe,  au  nom  du  Secré- 
taire de  la  Rédaction,  26,  rie  Jacob,  toute  de- 
mande de  renseignements. 

2"  Joindre  à  toute  demande  de  renseignements 
la  bande  d'adresse  sous  laquelle  le  journal  est 
envoyé,  et  qui  porte  le  numéro  d'abonnement. 

3"  Ne  nous  adresser  qu'une  seule  question  à 
la  fois.  Si  exceptionnellement  on  a  deux  ques- 
tions à  nous  poser,  écrire  chacune  d'elles  sur 
une  feuille  à  part. 

4»  ISe  jamais  nous  fixer  un  délai  quelconque 
pour  la  réponse,  et  encore  moins  nous  demander  de 
répondre  dans  le  prochain  numéro,  ce  qui  est  le 
plus  souvent  impossible. 

5"  Ne  jamais  nous  renvoyer  à  une  lettre  précé- 
dente. 

0°  Ne  nous  adresser  que  ce  que  nous  pouvons  dé- 
truire après  l'avoir  lu. 


REVUE     COMMEKCIALE 


395 


1  A  SEMAINE  MÉTÉOROLOGIQUE 

Semaine  du  9  au  lo  mai  iî)iO  [OBSERVATOfJŒ  VU  PARC  SAh\r-MAU/l) 


ullibars. 


Dira H  mai. ,102!. 6 


TE.MPKI-IAIURE 


I 


Lundi. 


10 


I02i.0 


S. 2 


Mardi  .      .11—1017.3 

Mercredi      12  —     1012.8  14.9 

Jeudi....     13  —  ,1021.5  10.1 

Vendredi     14  —    1024.31  i..l 

Samedi  ,     1.5  —  ,i0n.5  S. 9 


MoyeDnes  Lt  totaux  1020.2       N.8 

I  I 

Ecarts  sir  la  normale     -\-ii  3  4-0  o 


6 

X 

1S"1 

12.7 

21.1 

14.6 

24.1 

17.7 

25.7 

19.6 

n  9 

15  2 

19.7 

li  S 

21    1 

15  3 

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15  6 

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• 

50  3 

au  lieu  If 

lli5  k.  0 

dur.tbtor.l 

HKM.\UQUES   DIVERSE^; 


Rosée,  temps  nuageux. 
I 
"      Rosée,  teiiips  nuageux. 

"     iFaible  rosée,  temps  nuageux. 

■^  *'    Pluie  la  nuit  et  le  matin. 

"      Rosée,  temps  couvert. 


Rosée,  temps  nuageux. 


0.2  jTemps  nuageux,  pluie  le  soir. 


4.0    Pluie  depuis  le  l'i^jauvier 

I  Rn  1920 19T""!' 

'  Normale IS" 


;i)  Voir  l'explication  de  cette  mesure  dans  le  n"  du  15  avril  1920  ip.  290.) 


REVUE    COMMERCIALE 


Situation  agricole.  —  Le  beau  temps  s'est  main- 
tenu, la  température  s'est  élevée  et  un  premier 
orage  a  marqué  la  semaine  écoulée.  Ces  condi- 
tions sont  des  plus  favorables  à  la  végétation  qui 
fait  des  progrès  rapides. 

L'epiaison  des  seigles  a  été  satisfaisante.  Les  blés 
sont  générait  ment  beaux  et  ceux  qui  avaient  un  peu 
jauni  dans  les  terres  fortes,  sous  l'influence  de 
l'humidité,  ne  tarderont  pas  à  reprendre  un  aspect 
noimal.  On  reçoit  également  de  bonnes  nouvelles 
des  céréales  de  printemps. 

On  poursuit  partout  l'exécution  des  semailles  de 
betteraves  fourragères  et  sucrières  et.  dans  l'Ouest 
surtout,  celles  de  sarrasin. 

Les  quelques  gelées  blanches  du  début  de  mai  ne 
paraissent  pas  avoir  causé  à  la  vigne  de  sérieux 
dommages,  sauf  peut-être  sur  quelques  points  heureu- 
sement localisés.  En  plusieurs  endroits  du  Centre, 
on  signale,  sur  les  pommiers,  la  présence  de  l'antho- 
nome. 

Blés  et  farines.  —  Les  blés  indigènes  sont  cédés 
au  prix  de  la  taxe.  On  signale  que,  dans  certaines 
régions,  les  services  du  ravitaillement  cèdent  aux 
meuniers  des  blés  et  des  mais  étrangers,  alors  que 
ces  mêmes  services  refusent  d'acheter  aux  fermiers 
!e  blé  qu'ils  ont  récolté. 

En    Amérique,  aux  Etats  Unis,  en  tenant  compte 
du  change,  le  blé  vaut  184  fr.  75  les  100  kilogr, 
■     Les  farines  sont  cédées  à  la  boulangerie  aux  prix 
officiels. 

Sons.  —  Disponibilités  réduites  et  demande  faible. 


On  vend  aux  prix  officiels  (48  fr.  le  quinta!  à  prendre 
au  moulin). 

Céréales  diverses.  —  II  ne  reste  presque  plus  de 
seigle  en  culture;  on  le  cède  au  taux  de  la  ta.xe 
(53  fr.  le  qumial). 

La  baisse  signalée  la  semaine  dernière  sur  les 
avoines  n'a  pas  fait  de  nouveaux  progrès.  Aux 
100  kilogr.  départ,  on  cote  les  avoines  noires  81.50  à 
82  fr.:  les  grises,  80  à  80.50  et  les  blanches,  79  a. 
80  fr. 

Il  y  a  peu  de  transaction»  en  orges  que  l'on  cote 
aux  prix  suivants  :  Beauce,  Mayenne  et  Champagne, 
80  à  81.50;   Ouest,  77  à  79  fr.  les  100  kilogr.  départ. 

Les  sarrasins  de  Normandie  valent  de  85  à  86  fr 
et  ceux  de  Bretagne,  84  à  85  fr.  les  100  kilogr.  dé- 
part. 

Fourrages.  —  Le  dernier  marché  de  La  Chapelle  a 
été  assez  bien  approvisionné;  les  cours  pratiqués  ont 
été  les  mêmes  que  la  semaine  dernière. 

Pailles.  —  Prix  faiblement  tenus  sur  la  paille  de 
blé  et  stationnaires  sur  les  autres  sortes  au  marché 
de  La  Chapelle,  où  l'on  a  coté  comme  suit,  par 
104  bottes  de  5  kilogr.  :  paille  de  blé,  190  à  205  fr.; 
pailles  de  seigle  et  d'avoine,  180  à  200  fr. 

Bétail.  —  A.U  marché  de  La  Villette  du  lundi 
10  mai,  les  arrivages  de  gros  bétail  étant  particuliè- 
rement icnportaiits,  les  cours  ont  fléchi  de  15  à 
20  centimes  par  demi-kilogramme  net.  .^j 

On  a  coté  les  bœufs  de  l'Allier,  de  la  Nièvre,  de 
Saône-et-Loire,    de   l'Orne    et  du    Calvados,  4.35    à 


^'■"^  «EVLE  COMJIERCIALE 

4.3!;  ;  de  la  Haute- VicDnc,  1  40  à  4.33  ;  de  la  Mayenne 
et  de  la  Sarthe.  4.20  à  4.40;  de  la  Dordogne  "et  du 
Cantal,  4.35  à  4.30;  de  Maine-et-Loire  et  delà  Loire- 
Inférieure,  4.20  à  4.43;  de  la  Vendée,  4  à  4.33:  les 
génisses,  4.30  .4  4.60:  les  taureaux,  3.70  à  i.iO  en 
bonnes  qualités,  par  demi-kilogramme  net. 

Cours  faiblement  tenus  sur  les  veaux  que  l'on  a 
cotés  comme  suit,  par  demi-kilogramme  net  :  veaux 
d'Eure-et-Loir,  .Seine-et-Marne,  de  Seine-el-Oise,  du 
Loiret  et  de  l'Yonne,  6  à  6.23;  de  la  Sarthe  et  de 
l'Aube,  3.75  à  6  fr.;  de  l'Ouest,  5.30  à  5.S5;  les  sortes 
médiocres  du  Cant.îl  et  de  la  Ilaute-Vienoe  3  73  à 
3  fr. 

L'offre  en  moutons  a  élé  abondante;  les  cours 
sont  restés  stationnaires,  sauf  sur  les  sortes  mé- 
diocres où  l'on  a  enregistré  un  peu  de  faiblesse.  On 
a  coté  les  agneaux,  7.50:  les  moutons  de  l'Allier, 
du  Cher  et  de  la  Xièvre,  7.20  à  7.60  ;  de  la  Haute- 
Loire,  6.30;  de  la  Haute-Garonne  et  du  Tarn,  7  à 
7.30;  les  brebis  métisses,  6.30  à  6.73;  les  autres 
sortes,  6  à  6.25  le  demi-kilogramme  net. 

Les  cours  des  porcs  sont  restés  soutenus.  On  a 
payé  les  porcs  gras  3.30  à  3.60;  les  coches,  3.10  à 
3.30  le  demi-kilogramme  net. 

Voici  le  relevé  de>  marchés  des  lundi  10  et  jeudi 
13  mai  ; 

Marclté  du  lundi  10  mai. 


bœufs. 
10.50  à 


;.r.o  à 
11  fr.; 


Entrées  directes 
aux  abattoirs. 


Ame.iés 


Pri.K  Diaxima  du  kilogramme. 
Au  poids  net.  Au  poi>is  v; 


■-"  q- 


"'  q- 


Prix  extrêmes. 


Boeufs 8.9f;        s.r.O        s. 10  3.10  à  5.46 

Vaches....        9.C6        8.60        S. 20  3.10      i.58 

Taureaux..        S.  10        T. Os        7.40  3.10      5.04 

Vsaui 11.80      11. fO        9.00  3.60      ".50 

Moutons...       14.70      14.00      13.80  5.85      7.39 

Potm 10.30      10.14      10.00  6.18      7. -21 

Marché  du  jeudi  13  »i<ii. 
Entrées  directes 

aux  abattoirs.  Réservas 

Amenés.  La Vill.      Vaug.  LaViU.       Vaug. 

têtes    létes    tètes  têtes     lètes 

Boîufa I  604     1 

Vacbes 1  024    Ç    351            140  517           208 

Taarsaax..         2s2    ) 

Vaaox. 1  5S5          963           236  301            loi  ' 

Moatona  . .      8  -252      2  343        1  369  1  S80           765 

Porcs 1  082      1  116           450  80             90 

Prix  maxima  du  kilogramme. 

Au  poids  net.  Au  poids  vif. 

r- q.       2- q.       3' q.  Prix  extrêmes. 

Bœufs 8  60        8  00       7  65  3.00*5.31 

Vaohas 8  80        8  20        7  70  ;i.û0      5.46 

Taureaui...        s  00        7  50        7  00  3.00      5.04 

Vaauï 1170      10  80        8  SO  3.50      7.44 

Moatons 14  30      13  SO      13  SO  5.76      7.34 

Porcs 10,70      10  14      10  00  6.13      7.21 


Dans  les  départements,  on  cote  : 

Bordeaux:,  par  kilogr.  poids  vif  :  bœufs,  3.20  à 
5.20:  vaches,  2.40  à  4.60:  par  kilogr.  poids  net  : 
veaux,  ÎO  à  U  fr.;  moutons.  M  à  13.30. 

Cliolet,  par  kilogr.  poids  vif  :  bœufs,  3.10  à  3. GO; 
vaches,  3  à  3.30;    veaux.  3  à  5.20. 

Lyon-Vaise,  par  kilogr.  poids  vif  :  bœufs,  2.60  à 
5.50;  porcs,  6.30  à  7.13.;  veaux,  6  à  7.10;  par  kilogr. 
poids  net  :  moutons,  11.30  à  13.60. 

Marseille,  par  kilogr.  poids  net  : 
8.60:  moutons.  9.50  à  11.30:  veaux 
par  kilogr.  poids  vif  :  porcs,  8  à  8.50. 

Nancy,  par  kilogr.  poids  net  :  bœufs,  9.20  à  9.00; 
v.aches,  8  à  9.80;  moutons,  12  à  13  fr.;  par  kilogr. 
poids  vif  ;  veaux,  7.30  à  8.20. 

Sajiles,  par  kilogr.  poids  vif  :  bœufs,  3.80  à  4  fr.  ; 
vaches,  3.70  à  3.90;  veaux.  5.40  à  6  fr.;  moutons, 
3.80  à  6  fr. 

Viua.  —  Dans  le  Midi,  les  cours  des  vins  subissent 
peu  de  changement,  mais  la  faiblesse  est  la  note 
dominante  sur  les  marchés,  où  l'on  cote  comme  suit 
les  vins  rouges  :  112  à  125  fi'.  à  Montpellier,  103  à 
122  fr.  à  Béziers,  112  à  130  fr.  à  Perpignan.  110  a 
130  fr.  à  Nimes,  110  à  123  fr.  à  Narbonne.  Les  vins 
blancs  valent  de  135  à  loû  fr.  l'hectolitre  nu. 

Dans  la  Haute-Garonne,  on  vend  de  100  à  110  fr. 
l'hectolitre. 

En  Algérie,  à  Alger,  les  vins  ronges  sont  cotés 
de  110  à  140  fr.  l'hectolitre. 

Cidres.  —  Dans  le  Calvados,  on  vend  de  40  à  43  fr. 
l'hectolitre,  non  logé. 

Pommes  de  terre.  —  .\iix  Halles  centrales  de 
Paris,  on  cote  aux  100  kilogr.  les  pommes  de  terre 
nouvelles  du  Midi,  l'JO  à  230  fr.;  de  l'Ouest,  190  à 
210  fr.;  d'Algérie,  170  à  220  fr. 

Fécules.  —  Dans  les  Vosges,  lafécule  l'^'- disponible 
est  cotée  210  fr.  les  100  kilogr. 

Produits  de  laiterie.  —  En  I"iai:ihe-Conité.  les 
fruitières  ont  vendu  leur  p.-oJuction  de  Gruyère  à 
des  prix  variant  de  SoM  à  423  fr.  les  50  kilogr. 

Aux  Halles  centrales  de  Paris,  ou  vend,  au  cei.t, 
Camemberts  de  Normandie,  80  à  210  fr.:  Pont- 
l'Evèque,  100  à  275  fr. 

Les  beurres  centrifuges  sont  rotes  .lux  Halles  de 
Paris  de  9  à  15  fr.  le  kilogramme. 

Laines.    —    Les     derniers   prix    pratiqués    dans 

l'Eure-et-Loir,  à  Dreux,  varient    de  20   à  22  fr.  le 

kilogramme. 

B.  Dtf.o-... 


ENGRAIS 

(Les  100  kilogr.  départ  par  livraison  de  10.000  kilogr.) 

l'r.  c. 

Nitrate  de  soude  lo  '16  0  0  d  aiote 150    » 

Cianamide  S.  P.  A ""I''» 

Ciammide  en  poudre naiq»» 

Nitrate  de  chaux 82    » 

Nitrate  d'ammoniaque  3S  à  34  0/0  d'az 15«     " 

Sulfate  d'ammoniaque manque 

Superphosphate  14  OU  Jac.  phosph 27  à  29.50 

Scories  de  déphosphoralion.  l'unité 1  SO 

Sulfate  de  cuivre 230-252 

Sulfate  de  fer  I, cristaux 30     » 

—  ipoud I e   38     » 

Soufre  sublimé ■"»"''.""' 

Le  Oe'ra?U  :  Charles  Ditkkix. 
Parts    —  :  .  .Mahetkecx.  laipnmeur.  1,  rtie  Cassette 


CHRONIQUE  AGRICOLE 


397 


CHRONIQUE  AGRICOLE 


Ouverture  du  débat  au  Séaal  sur  le  projet  de  loi  relatif  à  la  création  de  nouvelles  ressources  fiscales.  — 
Conclusions  du  rapport  de  sa  Commission  des  Finances.  —  Relèvement  de  taxes,  notamment  des  droits 
de  circulation  sur  les  boissons.  —  L'impôt  sur  les  bénéfices  agricoles.  —  Conférence  du  marquis  de 
Vogiié  à  rOnioû  des  grandes  Associations  françaises.  —  Ses  conclusions.  —  Manifestations  en  Algérie 
sur  la  liberté  du  blé.  —  Les  réclamations  contre  la  prohibition  de  l'exportation  des  graines  de  trèfle.  — 
Assemblée  générale  de  l'Association  de  l'Industrie  et  de  l'Agriculture  françaises.  —  Résolutions  adop- 
tées. —  La  Commission  permanente  du  Froid.  —  .V  propos  de  l'importation  des  viandes  frigorifiées.  — 
La  main-d'œuvre  polonaise  en  France.  —  Note  de  la  Confédération  des  Associations  agricoles  des 
régions  dévastées.  —  Etude  de  M,  Porchet  sur  les  causes  de  la  rétention  lactée  chez  les  vaches.  — 
Décoration  dans  la  Légion  d'Honneur.  —  Nouvelles  dates  pour  le  concours  d'admission  aux  Ecoles 
Bationales  d'.\griculture.  —  Vœux  adoptés  par  la  Ligue  agricole  de  la  Marne.  —  Organisation  d'un 
Congrès  interniational  de  la  Fièvre  aphteuse  à  Buenos- Aires. 


Les  impôts  devant  le  Sénat. 

Le  Sénat  a  commencé  la  discussion  du  pro- 
jet de  loi  relatif  aux  nouvelles  ressources  fis- 
cales ;adopté  par  la  Chambre  des  Députés. 
Pendant  Les-vacances  parlementaires,  la  Com- 
mission des  Finances  avait  examiné  les  di- 
verses parties  du  projet,  et  son  rapporteur 
général,  M.  Doumer,  avait  préparé  son  rap- 
port. 

D'après  ce  rapport,  les  disposilions  votées 
par  la  Chambre  ne  suffiraient  pas  pour  as- 
surer l'équilibre  normal  du  budget.  Les  nou- 
velles recettes  qu'elles  donoeraient,  d'après 
les  évaluations  approximatives  qui  en  ont 
été  faites,  s'élèveraient  à  7  732600  000  fr.;  la 
CommissioTi  des  Finances  du  Sénat  a  estimé 
que  certaines  de  ces  prévisions  paraissent 
excessives  et  que,  quand  même  elles  se  réa- 
liseraient, une  somme  supérieure  à  2  milliards 
de  francs  manquerait  pour  établir  l'équilibre 
budgétaire.  Elle  a  été  ainsi  amenée  à  relever 
un  certain  nombre  de  taxes  nouvelles  et  à 
majorer  aussi  les  anciennes  taxes  dans  des 
proportions  plus  élevées  que  celles  adoptées 
par  la  Chambre.  L'évaluation  des  ressources 
nouvelles  serait  portée,  dans  leur  ensemble, 
à  9  860  millions  de  francs. 

Le  principal  relèvement  qu'il  convient  de 
signaler  ici  est  celui  qui  est  relatif  aux 
droits  de  circulation  sur  les  vins  et  les  cidres  ; 
il  accroît  de  270  millions  environ  le  chifire 
adopté  par  la  Chambre,  Le  droit  de  circula- 
tion sur  les  vins  est  porté  à  25  fr.  par  hecto- 
litre, celui  sur  les  piquettes  à  10  fr.,  celui  sur 
les  cidres  à  10  fr.;  la  taxe  de  consommation 
sur  l'alcool  est  maintenue  au  taux  de  1 000  fr. 
adopté  par  la  Chambre.  «  Cet  elîort  modéré, 
dit  M.  Doumer,  laissera  encore  le  produit  ré- 
clamé aux  vin?,  bières,  cidres  et  à  l'alcool, 
de  100  millions  au-dessous  de  ce  que  propo- 
sait la  Commission  des  Finances  de  la  Cham- 
bre et  de  près  de  700  millions  au-dessous 
des  propositions  primitives  du  Gouverne- 
ment. » 

27  Mai  1920.    —  H"  2i. 


En  ce  qui  concerne  l'impôt  sur  les  bénéfices 
de  l'exploitation  agricole,  la  Commission  du 
Sénat  a  maintenu  le  forfait  en  supprimant 
l'intervention,  prévue  par  la  Chambre,  d'une 
Commission  chargée  de  fixer  la  proportion 
de  l'impôt  par  nature  de  cultures,  mais  elle  a 
décidé  le  maintien  de  la  disposition  de  la  loi 
de  1919  qui  donne  au  contrôleur  des  con- 
tributions un  droit  d'inquisition  dans  les  fer- 
mes. On  a  déjà  vu,  ici,  que  les  Associations 
agricoles  protestent  énergiquement  contre 
cette  dernière  décision. 

Le  problème  du  blé. 

L'Union  des  grandes  Associations  fran- 
çaises pour  l'essor  national  s'était  déjà  préoc- 
cupée (voir  le  numéro  du  16  avril,  'p.  269) 
des  moyens  de  développer  la  production  du 
blé  en  France,  et  elle  avait  émis  un  vœu  en 
faveur  de  la  suppression  de  la  taxalion.Dans 
une  conférence  faite  devant  elle  le  18  mai, 
M.  le  marquis  de  Vogiié,  membre  de  r.\.ca- 
démie  d'Agriculture,  président  de  la  Société 
des  Agriculteurs  de  France,  a  exposé,  avec 
une  éloquence  persuasive,  toutes  les  faces  de 
la  question;  après  avoir  indiqué  avec  préci- 
sion les  causes  profondes  de  la  diminution 
de  la  production,  il  a  rappelé  l'unanimité 
qui  règne  chez  les  agriculteurs  pour  ré- 
clamer une  liberté  qui,  seule,  pourra  leur 
permettre  de  développer  celle  production. 
Sans  doute,  les  procédés  les  plus  actifs  d'une 
propagande  ingénieuse  en  vue  d'intensifier 
la  culture  seront  éminemment  utiles,  mais 
ils  seront  infructueux  tant  que  la  situation 
actuelle  ou  une  situation  analogue  sera  main- 
tenue. 

Répétons  une  fois  de  plus  qu'il  faut,  en 
finir  au  plus  tôt;  la  saison  marche,  et  dans 
quelques  semaines  la  moisson  sera  en  pleine 
activité  en  Algérie  et  dans  la  vallée  du 
Rhône. 

Le  blé  en  Algérie. 

Le  mouvement  qui  se  poursuit  en  France 
Tome  1.  —  22. 


398  CHRONIQUE 

pour  réclamer  la  liberté  du  commerce  du  blé 
indigène  n'est  pas  moins  unanime  en  Algé- 
rie. Une  protestation  contre  toute  taxe  a  elé 
adoptée  par  l'Union  agricole  de  l'Est  de  l'Al- 
gérie. D'autre  part,  l'Union  des  Syndicats 
agricoles  et  la  Confédération  des  Agriculteurs 
du  département  de  Constantine  ont  réclamé 
avec  insistance  l'aflranchissement  du  com- 
merce du  blé. 

Cette  nécessité  est  d'autant  plus  urgente 
que  la  nouvelle  récolte  sera  déficitaire. 

L'exportation  des  graines  de  trèfle 

Le  décret  du  26  février  dernier,  qui  a  pro- 
hibé l'exportation  des  graines  de  trèfle,  a'pro- 
voqué  une  vive  émotion  dans  le  commerce 
de  ces  graines  dont  la  vente  à  l'étranger  est 
un  grand  débouché.  A  la  suite  des  démar- 
ches de  la  Fédération  des  Syndicats  des  mar- 
chands de  grains  et  graines  de  semences, 
une  dérogation  à  ce  décret  a  été  accordée  au 
mois  d'avril,  et  l'exportation  de  800  tonnes 
de  graines  de  trèfle  a  été  autorisée  jusqu'au 
1"  octobre.  De  nouvelles  démarches  ont  été 
poursuivies,  au  point  de  vue  spécial  des 
graines  de  trèfle  incarnat,  dans  les  termes 
suivants  : 

Vous  avez  bien  voulu  autoriser  l'exportation 
de  France,  avant  le  i"  octobre  1920,  de  800  ton- 
nes de  trèfle.  Cette  autorisation,  pour  le  trètle 
violet,  est  plus  que  suffisante,  d'autant  que  les 
commandes  ont,  entre  temps,  été  exécutées  par 
l'Italie  et  l'Allemaf;iie. 

Pour  le  trèfle  incarnat,  je  me  permets  d'attirer 
votre  bienveillante  attention  sur  le  fait  que  la 
récolte  moyenne  annuelle  en  France  varie  de 
100  000  à  123  000  balles,  dont  à  peine  un  dixième 
est  utdisé  pour  les  besoins  indigènes. 

Vous  comprendrez  facilement,  monsieur  le 
ministre,  qu'une  autorisation  de  8  000  balles, 
même  applicable  au  trèfle  incarnat  seul,  est  tout 
à  fait  insuffisante,  et  qu'à  moins  de  faire  perdre 
aux  Finances  un  appoint  d'or  très  appréciable,  et 
à  la  culture  française  la  vente  de  ses  produits,  il 
est  de  toute  urgence  de  rapporter  le  décret  pro- 
hibant l'exportation  du  trètle  incarnat,  la  récolte 
commençant  fin  courant. 

En  ce  moment,  nous  devrions  avoir  des  de- 
mandes de  l't-tranger,  pour  livraison  des  récol  es 
faites,  c'est-à-dire  fin  juin  commencement  juil- 
let. Cette  année  nous  n'avons  rien,  car  l'étranger, 
connaissant  cette  prohibition  d'exportation, 
craint  de  ne  pas  recevoir  les  commandes  qu'il 
pourrait  nous  faire. 

Après  l'avis  formulé  par  l'Académie  d'.\gri- 
cullure  dans  sa  séance  du  12  mai,  le  décret 
du  26  février  a  été  abrogé  par  un  décret  du 
21  mai.  Celte  mesure  avait  été  demandée, 
d'autre  part,  par  un  certain  nombre  d'Asso- 
ciations agricoles  et  par  plusieurs  Conseils 
généraux,  notamment  celui  du  Loiret. 


AGRICOLE 

Il  n'est  pas  inutile  de  rappeler  que  l'expor- 
tation des  graines  de  trètle  et  de  luzerne  en 
1919  a  atteint  70  000  quintaux,  d'une  valeur 
de  près  de  13  millions  de  francs,  alors  que 
l'importation  n'a  pas  dépassé  27  DOO  quin- 
taux. Pendant  les  mois  de  janvier  et  de  fé- 
vrier 1920,  l'exportation  avait  atteint  33  563 
quintaux,  et  l'importation  avait  à  peine  at- 
teint le  dixième  de  cette  quantité. 

Association    de  l'Industrie 
et  de  l'Agriculture. 

L'assemblée  générale  annuelle  de  l'Asso- 
ciation de  l'Industrie  et  de  l'Agriculture  fran- 
çaises s'est  tenue  le  17  mai,  sous  la  prési- 
dence de  M.  Touron,  sénateur. 

Après  un  éloquent  exposé  de  la  situation 
par  son  président,  l'Association  a  adopté  à 
l'unanimité  une  motion  pour  demander  au 
Gouvernement  de  défendre  énergiquement  le 
droit  de  la  France  :  1°  à  la  réparation  inté- 
grale par  l'Allemagne  des  ruines  amoncelées 


sur  son  territoire  ; 


la  collaboration  des 


Alliés  pour  l'eliorl  financier  à  accomplir  en 
attendant  la  réalisation  des  engagements  de 
l'Allemagne. 

Dans  une  autre  motion,  l'Association  a 
demandé  que  des  mesures  législatives  soient 
prises  sans  retard  pour  interdire  la  cessation 
concertée  du  travail  dans  les  services  pub  ics 
et  les  industries  concédées;  que,  cessant  de 
restreindre  la  liberté  du  travail,  les  lois  et 
les  règlements  qui  en  découlent  permettent 
au  contraire  d'intensifier  la  production  ou  le 
trafic,  notamment  dans  les  mines  et  les  in- 
dustries de  transport  ; 

Enfin  pour  que,  sous  le  couvert  d'équilibre 
budgétaire,  des  mesures  fiscales  trop  bru- 
tales et  insuffisamment  étudiées  ne  risquent 
pas  d'enrayer  le  développement  de  la  ri- 
chesse publique. 

Au  point  de  vue  spécial  des  intérêts  de 
l'Agriculture,  M.  le  comte  de  Saint-Quentin, 
président  de  la  Section  agricole,  a  présenté, 
à  l'occasion  de  cette  motion,  une  déclaration 
qui  a  été  également  accueillie  avec  faveur  ; 
on  en  trouvera  le  texte  plus  loin  (p.  AOo). 

La  main  d'œuvre  polonaise. 

xM.  E.  de  Warren,  député,  commissaire 
général  de  la  Confédération  générale  des 
Associations  agricoles  des  régions  dévastées, 
nous  communique  l'avis  suivant  : 

En  vue  de  permettre  de  donner  satisfaction 
aux  demandes  de  main-d'œuvre  agricole  Polo- 
naise, dont  le  dépôt  de  Tout  peut  être  saisi  de  la 
part  des  agriculteurs  des  Régions  libérées,  et  en 
vue  d'assurer  la  répartition  judicieuse  de  cette 
catégorie  d'ouvriers,  les  employeurs  de   main- 


CHRONIQUE  AGRICOLE 


399 


d'iBuvre  agricole  ont  intérêt  à  observer  la  procé- 
dure suivante  : 

En  principe,  il  convient  que  le  chef  du  dépôt 
des  Travailleurs  étrangers  de  Toul  ait  toujours 
un  nombre  suffisant  de  demandes  d'ouvriers 
pour  ne  pas  être  dans  l'obligation  d'offrir  de  la 
main-d'œuvre,  lors  de  l'arrivée  des  convois.  Les 
besoins  de  travailleurs  agricoles  dans  les  régions 
dévastées  sont  tels  qu'il  doit  être  facile  de  les 
formuler  d'avance. 

D'autre  part,  comme  les  travailleurs  agricoles 
Polonais  désirent  abréger  le  plus  possible  leur 
séjour  au  dépôt,  ce  désir  se  concilie  parfaitement 
avec  l'intérêt  général,  car  les  frais  d'héberge- 
ment au  dépôt  sont  élevés  et  il  y  a  intérêt  à  les 
réduire  au  strict  minimum. 

La  durée  normale  des  formalités  accompa- 
^'nant  l'arrivée  des  travailleurs  au  dépôt  de  ïoul 
f'taut  de  quatre  jours,  les  convois  d'ouvriers 
agricoles  peuvent  donc  quitter  le  dépôt  dès  le 
début  du  quatrième  jour. 

Pour  permettre  l'acheminement  rapide  des 
ouvriers  demandés,  les  Associations,  Groupe- 
ments ou  Syndicats  qualifiés  prépareront  les 
listes  de  leurs  demandes  d'ouvriers,  les  adresse- 
ront à  la  Confédération  générale  des  Associa- 
tions agricoles  des  Régions  dévastées,  8,  rue  de 
l'Isly,  à  Paris,  qui  fera  le  nécessaire  auprès  du 
chef  du  dépôt  des  Travailleurs  étrangers  à  Toul. 

Celui-ci  avisera  télégraphiquem  ent  le  Syndicat 
ou  Groupement  demandeur  de  l'arrivée  du  con- 
voi de  Varsovie  afin  qu'un  convoyeur  lui  soit  en- 
voyé dans  le  plus  bref  délai  pour  conduire  les 
ouvriers  à  destination.  Ce  convoyeur  aura  à  sa 
disposition  au  dépôt  de  Toul  des  interprètes  qui 
lui  permettront  d'interroger  les  Polonais  et  de 
les  choisir. 

Les  employeurs  demandeurs  sont  invités  à 
adresser  leurs  listes  de  demandes  aussi  long- 
temps à  l'avance  que  possible,  tout  en  spécifiant 
l'éqoque  à  laquelle  ils  désirent  recevoir  les  ou- 
vriers, pour  que  le  chef  du  dépôt  puisse  établir, 
à  la  fois,  une  répartition  équitable  et  par  ordre 
d'urgence. 

Condition  indispensable  :  Joindre  aux  listes  de 
demandes  autant  de  contrats  signés  en  trois  exem- 
plaires qu'il  y  a  d'ouvriers  demandés.  On  peut  se 
procurer  les  contrats  imprimés  dans  les  préfec- 
tures. 

L'a'tention  des  agriculteurs  est  particulière- 
ment attirée  sur  le  fait  qu'il  ne  saurait  être 
question,  sauf  pour  le  département  de  Meur- 
the-et-Moselle, de  diriger  les  ouvriers  étran- 
gers individuellement  sur  leur  lieu  de  destina- 
tion. En  raison  des  inconvénients  que  présente 
cette  manière  de  faire,  les  agriculteurs  ont  donc 
tout  intérêt  à  grouper  leurs  demandes  et  à  indi- 
quer un  Syndicat  ou  Groupement  destinataire 
unique,  lequel  procédera  ensuite  à  la  répartition 
des  ouvriers  entre  leurs  divers  destinataires  dé- 
finitifs. 

Le  chef  du  dépôt  des  Travailleurs  étrangers  de 
Toul  se  tient,  au  surplus,  à  la  disposition  des 
employeurs  demandeurs  pour  leur  fournir  toutes 


indications  ou  informations  complémentaires. 
Cette  note  ajoute  que  le  dépôt  de  Toul  ne 
peut,  pour  l'instant,  mettre  à  la  disposition 
des  agriculteurs  que  des  ouvriers  adultes 
sans  famille.  D'autre  part,  la  Confédération 
étudie  les  moyens  de  faciliter  l'immigration 
en  France  de  familles  polonaises;  un  Comité 
franco-polonais  d'initiative  privée  a  été  créé 
pour  le  recrutement  de  familles  choisies  et 
pour  leur  protection  matérielle  et  morale  en 
France.  Les  Associations  agricoles  seront  te- 
nues au  courant  des  progrès  réalisés  dans 
l'œuvre  entreprise  par  la  Confédération. 

La  rétention  lactée  des  vaches. 

Dans  une  note  présentée  à  l'Académie  des 
Sciences  (séance  du  19  avril),  M.  Ch.  Por- 
cher, professeur  à  l'Ecole  vétérinaire  de 
Lyon,  a  résumé  ses  observations  relatives 
aux  conséquences  de  la  rétention  du  lait  sur 
sa  composition  normale.  Au  sujet  du  lait  des 
vaches,  il  s'exprime  en  ces  termes  : 

Dans  la  fièvre  aphteuse  chez  la  vache,  si  la 
traite  n'est  pas  effectuée  en  raison  de  lésions  sur 
les  tétines,  de  la  rétention  s'ensuivra,  et  le  lait 
recueilli  aura  un  chiffre  très  faible  de  lactose. 

Au  cours  des  affections  les  plus  diverses  qui 
frappent  la  vache  laitière,  externes  ou  internes, 
générales  ou  locales,  pour  des  raisons  souvent 
sans  valeur,  on  espace  ou  on  diminue  les  traite.s, 
alors  qu'il  n'y  a  aucune  indication  expresse  de  le 
faire. 

Relier  le  trouble  chimique  du  lait  à  l'affection 
de  l'animal,  c'est  faire  de  celle-ci  la  cause  im- 
médiate de  celui-là,  c'est  mal  raisonner.  Maladie 
externe  ou  interne,  il  n'importe  ici;  le  point  en 
question,  c'est  la  rétention  lactée.  La  maladie 
n'est  nullement  la  cause  des  modifications 
observées  dans  le  lait. 

M.  Porcher  a  constaté  que,  de  tous  les  élé- 
ments du  lait,  le  lactose  est  celui  qui  subit 
les  variations  les  plus  importantes. 

Commission  permanente  du  Froid. 

On  a  vu  (numéro  du  13  mai,  p.  337)  qu'un 
arrêté  en  date  du  29  avril  a  réorganisé  la 
Commission  permanente  du  Froid  qui  avait 
été  créée  en  i91o  au  ministère  de  l'Agricul- 
ture. La  première  réunion  do  cette  Commis- 
sion s'est  tenue  le  2(i  mai  sous  la  présidence 
de  M.  Ricard,  ministre  de  l'Agriculture,  as- 
sisté de  M.  André  Lebon,  ancien  ministre, 
président  de  l'Institut  international  du  Froid, 
et  de  M.  Alfred  Massé,  ancien  ministre,  séna- 
teur. 

Après  un  exposé  sommaire  des  questions  à 
étudier  par  la  Commission,  une  discussion 
générale  s'est  engagée  sur  les  mesures  à 
prendre  en  vue  du  régime  nouveau  qui  doit 


400 


CHRONIQUE  AGRICOLE 


l'oncLionner  à  partir  du  1"  juin.  On  sait,  en 
eflet,  que  le  Gouvernement,  qui  s'était  jus- 
qu'ici réservé  le  monopole  de  l'importation, 
des  viandes  frigoriliées,  a  décidé,  par  le  dé- 
cret du  2-4  février  dernier,  de  lever,  à  dater 
du  1"  juin ,  les  prohibitions  imposées  au  com- 
•merce  privé  et  de  permettre  à  ce  commerce 
de  reprendre  les  transactions  sur  ces  den- 
rées. La  discussion  a  montré  que  la  situation 
est  e.vtrêmemenl  complexe.  En  effet,  les  prix 
des  viandes  frigorifiées  ont  été  notablement 
relevés  sur  tous  les  marchés;  ce  relèvement 
paraît  résulter  surtout  des  trusts  qui  se  sont 
constitués  en  Amérique;  en  outre,  les  impor- 
tations se  faisant  presque  exclusivement  par 
l'Angleterre,  la  situation  du  change  crée 
des  difficultés  particulières  au  commerce 
français.  D'un  autre  côté,  des  craintes  ont  été 
exprimées  relativement  à  la  constitution 
d'un  monopole  d'importation.  Des  détails 
précis  ont  été  fournis  sur  les  ressources  du 
Service  du  Ravitaillement  ;  celui-ci  possé- 
dera encore,  à  la  date  du  1"'  juin,  25  000 
tonnes  de  bœuf  frigorifié  à  mettre  à  la  dispo- 
sition de  la  consommation,  mais  aux  prix 
élevés  auxquels  cette  viande  est  cédée  ac- 
tuellement. 

Cette  première  discussion  ne  pouvait  pas 
conduire  à  une  conclusion  immédiate.  M.  Mar- 
tel, chef  du  Service  vétérinaire  sanitaire  du 
département  de  la  Seine,  a  été  chargé  de  pré- 
parer un  rapport  qui  servira  de  base  à  une 
discussion  ultérieure  qui  permettra  d'émettre 
des  conclusions. 

Décoration  dans  la  Légion  d'Honneur. 

Par  un  décret  en  date  du  M  mai,  M.  Léon 
Guignard,  membre  de  l'Institut  et  de  r.\ca- 
démie  d'Agriculture,  a  été  promu  au  grade 
de  commandeur  de  la  Légion  d'Honneur.  Il 
est  inutile  de  rappeler  les  services  rendus  par 
M.  Guignard,  directeur  honoraire  de  l'Ecole 
supérieure  de  pharmacie  de  Paris,  aux  appli- 
cations de  la  botanique  dans  les  sciences 
agricoles. 

Ecoles   nationales  d  Agriculture. 

Le  ministère  de  l'Agriculture  annonce  que 
les  épreuves  écrites  du  concours  d'admis- 
sion aux  Ecoles  nationales  d'Agriculture 
en  1920  sont  reportées  aux  lundi  21,  mardi  22, 
mercredi  23  juin. 

Elles  seront  subies,  au  choix  des  candi- 
dats, soit  à  Paris  (manège  Guindet,  école 
militaire),  soit  dans  les  départements  aux 
préfectures  de  :  Alger,  Avignon,  Bordeaux, 
Chaumont,  Limoges,  Lyon,  Nancy,  Nevers, 
Rennes,  Strasbourg,  Toulouse  et  Tours. 


Ligue  agricole  de  la  Marne. 

Dans  sa  séance  du  8  mai,  la  Ligue  agricole 
de  la  Marne,  sous  la  présidence  de  M.  Barré, 
a  émis  les  vœux  suivants  : 

1°  Que  la  Commission  des  Finances  du  Sénat 
revienne  sur  sa  décision  et  sanctionne  purement 
et  simplement  le  vote  de  la  Cliambre  qui  a 
abrog"  l'article  2  de  la  loi  du  12  août  1919; 

2°  Que,  dans  le  plus  bref  délai,  le  Gouverne- 
ment dépose  et  le  Parlement  vote  un  projet  de 
loi  interdisant,  avec  les  sanctions  nécessaires, 
la  grève  dans  les  services  publics  oxploités  par 
l'Etat  ou  concédés  (postes,  téléphones,  télé- 
graphes, chemins  de  fer,  transports  en  com- 
mun, etc.),  et  demande  au  Gouvernement  de 
résister  avec  énergie  aux  prétentions  injustifiées 
et  exagérées  de  tout  le  personuel  de  ces  services 
publics; 

3»  Que  la  liberté  du  travail  soit  respectée  et 
que  seules  les  lois  de  l'hygiène  publique  et  celles 
de  roiïre  et  la  demande  soient  prises  en  consi- 
dération pour  limiter  la  durée  du  travail; 

4°  Que  la  vente  du  blé  soit  complètement  li- 
bérée de  toute  entrave  et  que  la  liberté  d'achat 
et  de  vente  soit  rendue  au  commerce,  afin  que 
le  producteur  trouve  dans  la  liberté  une  juste 
rémunération  de  ses  efforts  et  ne  soit  pas  amené 
à  faire  la  grève  du  blé; 

0°  Qu'il  soit  permis  aux  agriculteurs,  produc- 
teurs de  lait,  de  vendre  leurs  produits  suiTant 
les  lois  de  l'offre  et  de  la  demande. 

L'opinion  des  agriculteurs  est  unanime  sur 
les  solutions  soulevées  dans  ces  vœux. 

Congrès  de  la  Fièvre  aphteuse 

Un  Congrès  international  de  la  l'ièvro 
aphteuse  se  tiendra  à  Buenos-Aires  du  G  au 
il  septembre  prochain,  sous  le  patronage  du 
Gouvernement  de  la  République-Argentine. 
Un  appel  est  adressé,  pour  y  prendre  part,  ;\ 
la  fois  aux  médecins  vétérinaires,  agricul- 
teurs, éleveurs,  etc.,  et  aux  Associations 
scientifiques  et  agricoles.  La  cotisation  pour 
les  membres  adhérents  résidant  à  l'étranger 
est  fixée  à  1  livre  sterling. 

Les  questions  portées  au  programme  par 
le  Comité  d'organisation  sont  très  nom- 
breuses. Elles  sont  réparties  entre  trois  sec- 
tions :  section  scientifique,  section  sanitaire, 
section  économique. 

Des  Comités  nationaux  sont  chargés,  dans 
chaque  pays,  de  la  réunion  et  de  l'envoi  des 
éléments  scientifiques  et  techniques  et  des 
souscriptions  des  adhérents.  Pour  la  France, 
on  doit  s'adresser  à  M.  "V.  Even.  secrétaire 
du  Comité  français,  à  Paris  (i,  avenue  Emile- 
Pouvillon). 

Henry  Sagwier. 


SOCIÉTÉ  DES  AGEUCULTEIKS  DE  FRANCE  (SI''  SESSION  ANNUELLE) 


401 


SOCIÉTÉ  DES  AGRICULTEURS  DE  FRANCE 

(olo  SESSION  AN.MELLE,  3  AU  7  MAI   1020) 


Séance  du  3  mai.  —  Après  le  discours  de 
M.  le  marquis  de  Vogué,  président,  publié  dans 
le  numéro  du  13  mai  (p.  361),  M.  de  Mmiplanct, 
trésorier,  présente  le  compte  rendu  financier  de 
Société,  et  M.  HUier,  administrateur  général, 
donne  lecture  de  son  rapport  sur  les  travaux  de 
la  Société  depuis  la  dernière  session. 

Séance  du   4  mai. 

Vimpôt  sur  les  bénéfices  agricoles.  —  Sur  le 
rapport  de  IM.  Capus,  le  vœu  sui-vant  est  adopté  : 

«  La  Société  des  Agriculteurs  de  France,  con- 
sidérant les  dangers  qui  résulteraient  du  main- 
tien de  l'article  2  de  la  loi  du  12  août  1919,  qui 
a  pour  elTet  d'instituer  l'inquisition  ctiez  le  cul- 
tivateur, émet  le  vœu  ; 

c  Que  cet  article,  déjà  supprimé  par  la 
Chambre  des  députés,  le  soit  également  par  le 
Sénat; 

"  Considérant,  d'autre  part,  que  les  diffé- 
rences entre  les  valeurs  locatives  des  terres  peu- 
vent ne  pas  représenter,  dans  les  mêmes  pro- 
portions, les  différences  entre  les  bénélices 
moyens  des  cultures  qui  y  sont  effectuées, 

«  Emet,  en  outre,  le  vœu  : 

•«  1»  Que  le  forfait  soit  intégralement  maintenu 
et  établi  d'après  la  valeur  locative  telle  qu'elle 
résulte  des  évaluations  cadastrales,  multipliée 
par  un  coefficient  déterminé  par  région  et  par 
nature  de  cultures  (terres  arables,  vignes,  her- 
bages, cultures  maraîchères)  ; 

"  "2°  Que  le  coefficient  soit  établi  par  une  Com- 
mission telle  que  l'a  prévue  le  vote  de  la 
Chambre  des  Députés  dans  sa  séance  du  16  avril 
dernier,  le  Parlement  fixant  chaque  année,  par 
la  loi  de  finances,  les  limites  dans  lesquelles 
.  pourra  varier  ce  coefficient  dans  chaque  région.  )■ 

Séance  du  5  mai. 

M.  J.  de  Vilmorin,  président-  de  la  Section 
d'Horticulture,  présente  un  vœu  concernant 
loléicuiture  : 

«  l"  Que  les  Services  agricoles,  les  Associa- 
tions agricoles  et  les  futures  Chambres  d'Agri- 
culture entreprennent  une  active  campagne 
pour  vulgariser  les  m^Ueures  méthodes  de  re- 
constitution d'oliveraies,  de  taille,  de  lutte  contre 
les  parasites,  de  fabrication  d'huile,  etc.  ; 

«  2°  Que  l'autorité  préfectorale  applique  très 
rigoureusement  les  prescriptions  de  la  loi  du 
19  juin  1918,  relative  à  l'interdiction  d'abatage 
des  oliviers; 

«  3°  Enfin,  que  la  loi  du  13  avril  1910,  accor- 
dant des  primes  à  l'oléiculture,  soit  prorogée  à 
partir  de  1921  pour  une  nouvelle  période  de  dix 
années  afin  d'encourager  les  exploitants  à  soi- 
gner leurs  arbres  et  augmenter  la  production 
des  huiles  nationales.  » 

Après  un  rapport  de  M.  Mahout,  sur  la  hausse 


des  prix  de  la  viande  et  la  crise  de  la  vie  chère, 
M.  le  comte  Delamarre  de  Monchaux  soumet  le 
vœu  suivant  : 

Il  Qu'il  soit  procédé  à  la  réglementation  des 
grands  marchés  parisiens,  conformément  aux 
dispositions  du  décret  de  juin  1918,  insuffisam- 
ment appliqué  jusqu'ici,  cette  réglementation 
devant  comporter  notamment,  eu  ce  qui  con- 
cerne la  viande  : 

<<  Vente  au  poids  vif,  affichage  des  cours,  re- 
tour immédiat  aux  ventes  à  la  criée,  institution 
de  commissionnaires  assermentés,  chargés  des 
ventes  au  marché  de  La  Villette,  affichage  des 
arrivages,  des  renvois,  des  entrées  directes  et  des 
réserves  aux  abattoirs,  ainsi  que  des  invendus  et 
des  réserves  vivantes; 

"  En  ce  qui  concerne  les  œufs,  beurre,  fruits, 
légumes,  poissons  et  autres  denrées  périssables, 
que  l'on  rétablisse  la  vente  à  la  criée.  » 

Sur  la  proposition  de  M.  le  comte  Delamarre  de 
Monchaux,  la  Société  renouvelle  ses  vœux  anté- 
rieurs relatifs  à  la  protection  des  petits  oiseaux 
en  les  complétant  par  l'addition  suivante  :  «  Que 
des  refuges  gardés  et  aménagés  soient  organisés 
en  France  pour  favoriser  la  multiplication  des 
oiseaux  sauvages.  » 

M.  R.  LavoUée  présente  un  rapport  sur  la  répa- 
ration des  dommages  causés  à  l'agriculture  dans  les 
régions  envahits,  qui  se  termine  par  les  conclu- 
sions suivantes  : 
<'  La  Société  des  agriculteurs  de  France, 
(<  Renouvelle  aux  populations  de  nos  départe- 
ments libérés,  et  tout  spécialement  aux  popula- 
tions rurales  de  ces  départements,  l'expression 
émue  de  ses  sentiments  d'ardente  sympathie  et 
d'absolu  dévouement. 

((  Elle  invite  tous  ceux  de  ses  membres  qui  ap- 
partiennent à  d'autres  régions  de  la  France  à  vi- 
siter les  villages  dévastés  par  la  guerre  et  à  don- 
ner à  leurs  habitants  des  témoignages  effectifs  de 
leurs  sentiments  d'affectueuse  solidarité  par 
l'entremise  des  œuvres  françaises  de  secours. 
11  En  même  temps,  elle  émet  le  vœu  : 
«l°Que  des  mesures  appropriées  soient  prises 
sans  retard  par  la  France  et  par  ses  Alliés  pour 
obliger  l'Allemagne,  d'une  part,  à  exécuter  les 
clauses  du  traité  de  paix  d'après  lesquelles  elle 
doit  restituer  à  la  France,  avant  le  mois  de 
mai  1920,  233  500  têtes  de  bétail  et,  d'autre  part, 
à  émettre  les  bons  destinés  à  assurer  la  répara- 
tion des  dommages  de  guerre,  soit  en  argent, 
soit  surtout  en  nature; 

«  2°  Que,  s'il  n'est  pas  possible  d'abréger  le 
délai  de  trente  ans  fixé  pour  ces  réparations, 
des  mesures  efficaces  soient  prises  pour  faciliter 
le  financement  des  dits  bons; 

«  3"  Que  les  matériaux  allemands  et  la  main- 
d'œuvre  allemande  libre  soient  utilisés  le  plus 
possible  pour  la  reconstitution  des  régions  libé- 


402 


SOCIÉTÉ  DES  AGRICULTEURS  DE  FRANCE  {ôl<=  SESSION  ANNUELLE 


rées,  mais  exclusivement  sous  la   direction  des   i 
autorités  et  des  employeurs  français,  sans  aucuDe 
intervention  du  Gouvernement  allemand,  ni  de 
ses  délégués.  » 

Séance  du  6  mai. 

M.  G.  Gavoty  soutient  le  vœu  suivant,  relatif 
aux  larifi  de  transport  des  fruits  et  légiimis  : 

<c  La  Société  des  Agriculieurs  de  France, 

«  Considérant  que  les  tarifs  G.  V.  3  et  103  en 
cours  d'homologation  suppriment  tous  les  avan- 
tages péniblement  obtenus  par  les  agriculteurs 
et  notamment  les  Syndicats  groupeurs  dans  les 
tarifs  G.  V.  14  et  \ii,  qui  favorisaient  l'alimen- 
tation du  marché  de  Paris  et  l'exportation,  émet 
le  vœu  que  les  tarifs  proposés  ne  soient  pas  mis 
en  application  avant  que  les  groupements  inté- 
ressés aient  été  consultés; 

«  Considérant,  en  outre,  que  les  récenis  relè- 
vements de  tarifs  sont  à  peu  près  prohibitifs  pour 
les  expéditeurs  de  légumes,  fruits  et  primeurs 
des  régions  éloignées  de  Paris,  que  si  des  atté- 
nuations ne  sont  pas  apportées  aux  prix  actuels, 
c'est  toute  la  production  maraîchère  de  ces  ré- 
gions qui  est  mise  en  péril,  au  grand  préjudice 
de  l'alimentation  nationale  et  de  l'exportation 
et  aussi  des  Compagnies  elles-mêmes,  dont  les 
expéditeurs  agricoles  sont  les  meilleurs  clients, 
appelle  toute  l'attention  des  Pouvoirs  public:, 
et  des  Compignies  de  chemins  de  fer  sur  la 
gra\ité  de  cette  situation  et  leur  demande  d'y 
porter  remède.  » 

M.  le  professeur  Moussu  fait  une  communica- 
tion d'un  très  grand  intérêt  sur  l'évolution  de  la 
fièvre  aphteuse.  (1  conclut  qu'il  n'est  pas  possible 
quant  à  présent  de  s'opposer  à  la  propagation 
de  cette  maladie  et  que  le  mieux  que  puissent 
faire  les  éleveurs,  quand  celle-ci  sévit  dans 
leur  région,  serait  peut-être  de  communiquer 
la  maladie  à  leurs  animaux  sous  une  forme 
bénigne,  de  façon  qu'ils  soient  tous  atteints  en 
même  temps  et  que  l'affection  disparaisse  ainsi 
plus  rapidement  de  leurs  étables. 

Sur  la  proposition  de  M.  Le  Conte,  ■  la  Société 
renouvelle  les  vœux  qu'elle  a  précédemment 
émis  en  faveur  de  la  création,  à  Paris,  d'une 
grande  exposition  annuelle  de  tous  les  produits 
de  l'agriculture  française  ». 

M.  Tailiiandler  présente  un  vœu  relatif  à  la  re- 
constitution agricole  des  régions  dëcastées.  Ce  vœu 
est  adopté,  ainsi  qu'un  vœu  pour  l'adoption  par 
le  Parlement  de  la  proposition  de  loi  déposée 
par  MM.  Macarez  et  des  Rotours  (réductions 
ou  exonérations  de  fei mages,  indemnités  aux 
propriétaires  d'immeubles  ruraux),  de  façon 
que,  dans  les  régions  libérées,  les  locataires  et 
les  propriétaires  d'immeubles  ruraux  soient 
traités  comme  les  locataires  et  propriétaires 
d'immeubles  bâtis. 

M.  ilennrsson  présente  un  rapport  sur  la  pro- 
duction des  graines  de  betteraves  à  surre  en  France, 
qui  conclut  au  vœu  suivant  : 

«  Qu'un  droit  de  douane  de  12b  fr.  au  tarif 
général  et  de   100   fr.   au  tarif  minimum   par 


100  kilogr.  de  graines  de  betteraves  à  sucre, 
soit  appliqué  à  l'entrée  des  graines  étrangères 
en  France,  ou  bien  que  le  coefficient  3  soit  appli- 
qué aux  droits  actuellement  en  vigueur.  » 

M.  Jarry  fait  adopter  un  vœu  tendant  à  la 
divulgation  des  petites  industries  rurales  fores- 
tières. 

M.  Ilitier  présente  un  rapport  dans  lequel  il 
expose  les  moyens  qui  paraissent  les  plus  pra- 
tiques pour  intéresser  le  pei sonnet  cuvr.'cr  aux  ré- 
sultats de  l'i.vploitation  agricole.  On  a  lu  les 
conclusions  de  ce  rapport  dans  le  n°  du  iO  mai 
(p.  381). 

Séance  du  7  mai. 

M.  Pierre  LavoUée  donne  lecture  d'un  rapport 
sur  les  Ciiamhres  d'. Agriculture.  Après  des  obser- 
vations de  iM.M.  It.  Gavoly,  P.  de  Monicault,  le 
comte  de  Damas,  le  vœu  est  adopté  sous  la  forme 
suivante  : 

<•  La  Société  des  Agriculteurs  de  France, 

■<  Emet  le  vœu  que  la  loi  du  23  octobre  1919 
créant  les  Chambres  d'Agriculture  soit  amendée 
sur  les  points  et  conformément  aux  principes 
suivants  : 

«  1°  Constitution  du  corps  électoral.  —  La 
Société  est  d'avis  que  les  garanties  exigées  de 
certaines  catégories  d'électeurs  ne  sont  pas  suf- 
fisantes. 

"  Elle  demande  :  En  premier  lieu,  que,  pour 
être  électeurs,  les  agriculteurs,  les  éle- 
veurs, etc.,  exploitant  un  fonds  rural  ou  fores- 
tier, exercent  cette  profession  dans  la  com- 
mune, à  titre  unique  ou  principal,  depuis  un  an 
au  moins; 

«  En  second  lieu,  quf,  pour  être  électeurs, 
les  ouvriers  agi icolcs  habitent  depuis  trois  ans 
dans  la  commune  au  moment  de  la  publica- 
tion des  liste»  et  y  exercent  cette  profession, 
à  titre  unique  ou  principal,  depuis  trois  ans 
également. 

■>  La  Sociéié,  en  vue  de  maintenir  strictement 
aux  Chambres  d'Agriculture  leur  caractère  de 
représentation  des  intérêts  professionnels,  de- 
mande, d'autre  part,  la  suppression  du  para- 
graphe 5  de  l'article  8,  visant  l'électorat  et 
l'éligibilité  des  fonctionnaires  appartenant  au 
corps  enseignant,  des  directeurs  des  berge- 
ries et  vacheries  nationales,  des  haras  et  des 
stations  agronomiques  et  œnologiques,  des  vé- 
térinaires. 

■'  Elle  demande,  par  contre,  que  le  Directeur 
des  Services  agricoles,  le  Conservateur  des 
Eaux  et  Forêts  ou  son  représentant  et  l'In- 
génieur du  Service  du  Génie  rural,  soient 
obligatoirement  convoqués  aux  séances  ordi- 
naires des  Chambres  d'Agriculture,  à  titre  con- 
sultatif. 

"  La  Société  se  prononce  enliu  pour  une  in- 
terprétation de  la  loi,  aussi  large  que  possible, 
relativement  à  l'électoral  des  femmes,  en  parti- 
culier pour  l'inscription  sur  les  listes  des  femmes 
de  propriétaire  exploitant,  de  fermier  ou  de  mé- 
tayer qui  en  feront  la  demande. 


SOCIETE  DES  AGRICULTEURS  DE  FRANCE  (SI»  SESSION  ANNUELLE! 


403 


«  2=  Représentation  des  Sociétés  et  Syndica's 
agricoles.  —  La  Société  se  prononce  pour  une 
représentation  beaucoup  plus  large  des  Sociétés 
et  Syndicats  agricoles,  cette  représentation  étant 
d'au  moins  trois  délégués  dans  chaque  arrondisse- 
ment. Les  Sociétés  et  Syndicats  admis  à  l'élection 
des  délégués  doivent  être  constitués  depuis  cinq 
ans  au  moins,  et  percevoir  effectivement  des  co- 
tisations de  leurs  membres  ou  avoir  des  moyens 
de  contrôle  équivalents,  comme  en  ont  les  caisses 
de  crédit,  les  mutuelles  et  les  coopératives  de 
production. 

"  3°  Régionalisme.  —  La  Société,  sans  demander 
des  modifications  au  texte  des  articles  i  et  2  de 
la  loi  relatifs  à  la  création  de  Chambres  départe- 
mentales et  à  leur  fédération  en  vue  de  former 
des  Chambres  régionales,  insiste  pour  que  toutes 
facilités  et  tous  encouragements  soient  donnés  à 
la  constitution  la  plus  rapide  possible  de  ces 
Chambres  régionales. 

u  4°  Coexistence  des  Chambres  d'Agriculture  et 
des  Offices  agricoles.  —  La  Société,  considérant 
que  la  loi  créant  les  Offices  agricoles  avait  prévu 
la  suppression  de  ces  Offices,  aussitôt  constituées 
les  Chambres  d'Agriculture,  sans  insister  sur  la 
suppression  des  Offices  départementaux,  dont 
les  travaux  sont  en  cours,  ne  voit  aucune  utilité 
à  maintenir  les  Offices  régionaux.  » 

M.  le  marquis  de  Vogiié  présente  un  rapport 
sur  la  politique  du  blé,  dont  les  conclusions,  lar- 
gement présentées,  sont  adoptées  dans  les  ter- 
mes suivants  : 

«  La  Société  des  Agriculteurs  de  France, 

«  Considérant  que  l'Agriculture  française  est 
plus  que  jamais  résolue  à  intensifier  la  produc- 
tion du  blé,  de  manière  à  diminuer  les  importa- 
tions ruineuses  pour  le  Trésor  public,  mais  que, 
pour  rendre  cette  culture  possible,  il  importe 
que  le  producteur  trouve  dans  la  vente  de  sa 
récolte  le  remboursement  de  ses  frais  de  pro- 
duction et  une  rémunération,  si  légère  soit-elle, 
de  sa  peine  et  de  son  temps  ; 

«  Considérant,  d'autre  part,  que  le  pain  est 
l'aliment  de  première  nécessité  et  que  la  pro- 
duction devant  encore,  malgré  les  efforts  du 
cultivateur,  rester  quelque  temps  déficitaire,  il 
appartient  au  Gouvernement  d'empêcher  la  spé- 
culation de  faire  subir  aux  prix  du  blé  des 
hausses  exagérées,  au  détriment  du  consomma- 
teur et  sans  profit  pour  le  producteur; 

«  Emet  le  vœu  : 

«  1°  Que  le  blé  soit  affranchi  de  toute  taxation 
comme  les  autres  produits  de  la  culture  et  au 
même  titre  que  les  engrais,  les  instruments,  la 
main-d'œuvre  et  tous  les  éléments  de  la  produc- 
tion; 

(I  2°  Que  le  Gouvernement  conserve  provisoi- 
rement le  monopole  de  l'importation  du  blé,  en 
vue  d'empêcher  la  hausse  des  prix  qui  pourrait 
résulter  de  la  spéculation  et  d'obtenir  que  l'in- 
termédiaire se  contente,  comme  le  cultivateur 
lui-même,  d'une  rémunération  très  modérée; 

«  3°  Que,  pour  aider  à  l'intensification  de  la 


production  du  blé,  seul  remède  à  la  crise  ac- 
tuelle, le  Gouvernement  mette  le  plus  largement 
possible  à  la  disposition  des  cultivateurs  tous  les 
moyens  de  production  (engrais,  main-d'œuvre, 
motoculture),  que,  notamment,  il  prenne  les 
mesures  nécessaires  pour  qu'avant  toute  expor- 
tation les  richesses  en  matières  fertilisantes  de 
la  France,  de  la  Tunisie  et  du  Maroc  soient  ré- 
servées à  la  production  française. 

<•  La  Société  renouvelle,  en  outre,  le  vœu  émis 
par  elle  le  16  mai  1919,  tendant  à  ce  que  des 
encouragements  spéciaux  soient  donnés  à  la 
production  agricole  des  régions  dévastées.  » 

Vœux  divers. —  La  session  se  termine  par 
l'adoption  des  vœux  suivants  : 

Lutte  contre  les  insectes  nuisibles  :  Que  l'on 
multiplie,  là  où  le  besoin  s'en  fait  sentir  en 
France  et  dans  les  colonies,  les  Stations  ento- 
mologiques  de  recherches,  susceptibles  d'aider 
l'agriculture  dans  la  lutte  contre  les  insectes 
nuisibles  indigènes  ou  importés. 

Attachés  commerciaux  :  1°  Que  nos  attachés 
commerciaux  soient  secondés  dans  leur  tâche 
par  des  attachés  agricoles  spécialistes,  dont  la 
mission  consistera  principalement  à  renseigner 
l'agriculture  française  sur  la  situation  agricole 
des  pays  dans  lesquels  ils  seront  envoyés  en 
mission,  de  créer  des  courants  d'échange  de 
produits  agricoles  et  d'ouvrir  des  débouchés  aux 
produits  agricoles  français  dans  ces  pays,  de 
fournir  des  indications  sur  l'orienlalion  à  don- 
ner à  notre  production,  et  enfin,  de  tenir  le 
public  agricole  français  au  courant  des  perfec- 
tionnements réalisés  et  des  méthodes  nouvelles 
suivies  à  l'étranger; 

2°  Que  ces  attachés  se  tiennent  en  rapports 
permanents  et  directs  avec  les  grandes  Associa- 
tions et  les  Syndicats  agricoles,  lesquelsseraient 
auprès  des  producteurs  français  les  intermé- 
diaires naturels  des  attachés  agricoles. 

Transport  du  bétail.  —  Que  la  désinfection  des 
vagons  et  de  tous  emballages,  ayant  servi  au 
transport  des  animaux,  soit  effectuée  dans  cer- 
tains centres  susceptibles  d'êlre  surveillés;  qu'un 
contrôle  régulier  soit  exercé  sur  cette  désinfec- 
tion; que  les  Compagnies  Je  Chemins  de  fer 
soient  passibles  d'une  amende  quand  elles  au- 
ront contrevenu  à  leur  obligation. 

Fièvre  aphteuse  :  Que  des  recherches  scienti- 
fiques soient  entreprises  dans  les  centres  d'éle- 
vage, avec  le  concours  des  Sociétés  ou  Syndicats 
agricoles,  pour  découvrir  si  possible  les  meil- 
leurs moyens  de  lutte  coDtre  la  fièvre  aphtause, 
et  qu'une  organisation  de  ce  genre  .soit  créée  au 
plus  tôt. 

Création  d'abattoirs  régionaux  :  Que  les  Grou- 
pements agricoles  régionaux  prennent  part 
dans  une  proportion  aussi  large  que  possible,  à 
la  création,  à  l'organisation  et  à  la  direction  de 
ces  établissements,  qui  devraient  être  constitués 
de  préférence  sous  la  forme  coopérative. 

X. 


404 


VALEUR  NUTBlTlVe  DES  POMMES  DE  TERRE  A  CHAIRE  JAUNE 


VALEUR  NUTRITIVE  DES  POMMES  DE  TERRE 

A  CUAIR  JALNR 


A.U  cours  d'une  communication  au  Farmers' 
Club  anglais,  M.  Martin  H. -F.  Sntton  a  pré- 
conisé, comme  nous  l'avons  fait  ici  même  et 
à  la  Société  des  Agriculteurs  de  France,  d'ap- 
porter beaucoup  plus  de  soins  qu'on  ne  l'a 
fait  jusqu'ici  au  choix  et  à  la  préparation  des 
plants  de  Pommes  de  terre.  Il  arecomniandé 
l'emploi  des  tubercules  arrachés  prématuré- 
ment, longuement  parlé  de  la  gale  noire,  de 
sa  rapide  diffusion  en  Angleterre,  des  dégâts 
qu'elle  y  occasionne,  des  variétés  qui  y  ré- 
sistent et  qui  seront  bientôt  saules  cultivées 
dans  ce  pays,  etc. 

M.  Martin  Sutton  a,  en  particulier,  fait 
connaître  les  résultats  des  recherches  du 
professeur  Johnson,  professeur  de  botanique 
au  Collège  d'Irlande,  qui  jettent  un  jour  tout 
nouveau  et  très  important  sur  la  valeur  nu- 
tritive de  nos  Pommes  de  terre  à  chair  jaune, 
comparativement  au.\  variétés  à  chair  blanche 
principalement  cultivées  en  Angleterre,  età 
celles  riches  en  fécule.  Ces  recherches  con- 
cluent nettement  à  la  supériorité  alimentaire 
des  premières.  Elles  conduiront  sans  doute 
■  nos  voisins  et  amis  à  apprécier  davantage  nos 
variétés  à  belle  chair  jaune  et  line,  en  parti- 
culier celles  de  forme  ronde,  à  yeux  creux, 
qu'un  des  leurs,  M.  G. -M.  Taylor,  a  reconnu 
être  plus  résistantes  ii  la  dégénérescence,  et 
dont  nous  avons  cité  les  judicieuses  remar- 
ques (1).  Nous  y  trouverons  nous-mêmes  un 
encouragement    à    porter    nos    efforts  vers 


l'obtention  de  variétés  plus  riches  en  ma- 
tières nutritives,  en  même  temps  que  plus 
robustes. 

Nous  empruntons  donc  au  Mémoire  de 
M.  Sutton  2i,  la  substance  des  renseigne- 
ments qui  vont  suivre  : 

Pendant  la  guerre,  la  Société  royale  d'Hor- 
ticulture de  Londres  a  nommé  une  Commis- 
sion ayant  pour  mission  d'i'tudier  la  compo- 
sition des  Pommes  de  terre  cultivées  en; 
Angleterre.  Son  rapport, publié  en  avril  1919, 
conclut  à  la  nécessité  de  connaître  exacte- 
ment la  composition  chimique  et  la  valeur 
alimentaire  des  stocks  anglais.  Les  auteurs 
avaient  pensé  que  le  pourcentage  des  matiè- 
res sèches  pourrait  être  une  indication  utile 
pour  comparer  la  valeur  des  variétés,  et  ils  ojit 
publié  une  liste  de  quinze  variétés  dont  Ja 
richesse  en  matières  sèches  varie  de  21. H  0/0 
chez  la  variété  Golden  ivonder  à  20.64  0  0 
chez  celle  nommée  Lochar. 

Cette  étude  a,  toutefois,  été  poussée  plus 
loin  par  le  professeur  Johnson  qui  a,  non 
seulement  recherché  la  richesse  en  fécule  et 
celle  en  protéine  brute,  mais  qui  a,  en  outre, 
tenu  compte  de  la  qualité  culinaire  et  de  la 
réputation  des  variétés.  Il  a,  entln,  eu  l'idée 
géniale  de  comparer,  à  ces  divers  points  de 
vue,  quatre  variétés  anglaises  à  autant  de 
variétés  françaises;  la  teneur  indiquée  dans 
le  tableau  suivant  montre  nettement  la 
grande  supériorité  de  ces  dernières  : 


Variétés  cultivées  en  France. 

Fécule  0/0.  Protéine 

brûle  r/O. 


Qualité 
culinaire. 


Réputation. 


iBulle  de  I''oûteaay 

Quaraataine  de  la  Halle. 

Saucisse  rouge 

laiperati.ir 


■Beauty  of  liute. 
Arran  Gliief. . . 
liisli  Chieftain. 
Champion  U  . . 


11.05 
13. S5 
12.81 
19,33 


2.77 
2.47 
2.01 
1.64 


VariÉlés  cultivées  en  Irlande. 
22.00  2.24 

14.08  2.25 

13.00  2.29 

12.75  3.15 


25 

18 
16 
08 


10 
15 
18 
23 


Ti'ès  bonne. 
Bonne. 
Passable. 
Inférietire  (féculiére). 

Très  bonne. 
Bonne. 
Passuble. 
Très  mauvaise. 


Le  professeur  Johnson  fait  observer  que, 
d'après  ce  tableau,  le  critérium  français  de 
qualité  d'une  Pomme  de  ter»e  est  exactement 

(1)  Voie  .founial  d'AgvicuUiire  pratique,  1918, 
n»  17,  p.  327. 

(2)  The  fulvire  of  t/ie  l'olato  crop,  par  M.  Martin 
H,-K.  Sutton.— /oîovm/  o/  the  Farmers'Cluh,  février. 
1920,  Londres. 


opposé    au    critérium    irlandais,   et   il   dit  : 

«Eu  préférant  les  tubercules  savonneux(\vaxy.- 
litt.  céracés)  (ici,  M.  .Sutton  fait  remarquer,  avec 
raison,  que  le  terme  k  ferme  "  eut  été  préfé- 
rable), dont  la  proportion  de  protéine  est  élevée, 
le  Français  montre  inconsciemment  son  appré- 
ciation de  l'importance  d'une  proportion  élevée 
de  matières  nutritives.  >• 


ASSOCIATION  DE  L'INDUSTRIE  ET  DE  L'AGRICULTURE  FRANÇAISES 


40S 


Plus  loin,  il  ajoute  : 

<  Plus  grande  est  la  part  pour  laquelle  la  Tomme 
déterre  entre  dans  raliraentation,  plus  désirable 
il  devient  qu'elle  soit  fournie  par  une  variété 
riche  en  protéine. 

«  La  Pomme  de  terre  irlandaise  est  moins  nu- 
tritive que  la  Pomme  de  terre  française  parce 
qu'elle  contient  moins  de  protéine  et  plus  de 
fécule.  Un  tubercule  riche  en  matières  pro- 
téiques  convient  beaucoup  mieux  à  un  homme 
pauvre  qu'un  tubercule  riche  en  fécule  ;  les  ma- 
tières protéiques  coûtent,  poids  pour  poids,  douze 
lois  plus  que  la  fécule,  bien  qu'en  tant  que  source 
d'énergie  et  de  calorique  ces  produits  s'équiva- 
lent à  peu  près.  » 

«  Il  y  a  cependant,  dit  M.  Sutton,  un  autre 
aspect  sous  lequel  cette  question  peut  être 
envisagée,  c'est-à-dire  celle  du  goût  du  pu- 
blic... La  Pomme  de  terre  à  chair  jaune,  dont 
la  richesse  protéique  est  élevée,  n'a  qu'à  être 
essayée  pour  être  appréciée,  et  j'espère  que, 
par  la  suite,  de  grandes  étendues  en  seront 
cultivées.  » 

De  l'exposé  qui  précède,  il  se  dégage  donc 
€t  d'une  façon  1res  nette  ce  fait,  à  la  fois  sin- 


gulier et  très  important  au  point  de  vue  ali"- 
mentaire,  que  les  variétés  pauvres  en  fécule 
sont  généralement  riches  en  protéine  et 
vice  versa. 

Beaucoup  de  lecteurs,  les  fermiers  en  par^ 
ticulier,  .seront  grandement  surpris  d'ap- 
prendre que  les  variétés  à  chair  blanche 
qu'ils  préféraient  pour  faire  de  la  soupe  et 
des  purées,  parce  qu'elles  se  délitent  facile- 
ment à  la  cuisson,  sont  les  moins  nutritives. 
Cela  rehaussera  d'autanl  le  prestige  de  notre 
bonne  vieille  Saucisse,  qualifiée  bien  à  tort, 
dans  le  tableau  qui  précède,  «  passable  ». 

Ajoutons,  enfin,  que  l'étude  du  professeur 
Johnson  ouvre  la  voie  aux  chimistes  pour 
lixer  la  valeur  nutritive  des  variétés  les  plus 
généralement  cultivées  en  France,  notam- 
ment celles:  dites  jaunes  rondes,  parmi  les- 
quelles se  classent  Géante  sans  pareille, 
Jaune  d'or  de  Norvège,  Industrie,  Jaune  ronde 
lidtive,  Chave,  etc.,  et  sur  celles  qui  se  sont 
largement  répandues  chez  nous  dans  ces 
dernières  années,  telles  que  Flulce  géante. 
Etoile  du  Nord,  Rouge  du  Soissonnais,  etc. 

S.    MOTTET. 


ASSOCIATION  DE  L'INDUSTRIE  ET  DE    L'AGRKLLIUBE 

FRANÇAISES(i) 


Déclaration  au  nom  de  la  Section  agricole.  | 

Président  de  la  Section  agricole,  je  tiens  à 
affirmer  l'étroite  communauté  de  vues,  de 
sentiments,  de  préoccupations,  d'intérêts  en 
un  mot,  qui  existe,  aujourd'hui  plus  que  ja- 
mais, entre  les  agriculteurs,  et  les  indus- 
triels. 

.\utant  que  les  industriels,  les  agricul- 
teurs veulent  travailler  et  comprennent  la 
nécessité  d'intensifier  leur  production.  Avec 
eux,  ils  demandent  au  Gouvernement  de  les 
libérer  de  toutes  les  entraves. 

Si  l'agriculture  n'est  pas  soumise  à  la  loi 
de  8  heures  et  si  elle  a  moins  souffert  des 
grèves  que  sa  sœur  l'industrie,  elle  ne  res- 
sent pas  moins  le  contre-coup  de  la  loi  de 
8  heures  et  des  grèves. 

La  loi  de  8  heures  oblige  l'industrie  à  faire 
appel  de  plus  en  plus  aux  ouvriers  de  la  cam- 
pagne et  l'agriculture  souffre  cruellement 
aujourd'hui  de  la  pénurie  de  main-d'œuvre. 

Les  grèves  désorganisent  les  transports;  or, 
le  bon  fonctionnement  des  transports  est  une 
des  conditions  essentielles  du  développement 
de  l'agriculture. 

(1)  Voir  la  Clironique  de  ce  numéro,  p.  39S. 


L'agriculiure  est  une  indusirie  .saisonnière 
dont  les  travaux  doivent  être  exécutés  à  des 
époques  fixes:  beaucoup  de  ses  produits  sont 
des  denrées  périssables. 

Faute  de  vagons  elle  ne  peut,  ni  recevoir 
en  temps  voulu  les  engrais  et  les  semences 
qui  lui  sont  indispensables,  ni  expédier,  dans 
de  bonnes  conditions,  ses  divers  produits, 
ses  bestiaux,  ses  betteraves,  ses  pommes,  ses 
légumes,  ses  fruits.  Il  en  résulte  pour  elle 
des  pertes  incalculables. 

Et  puisque  j'ai  prononcé  le  mot  d'engrais, 
il  m'est  impossible  de  taire  la  pénible  im- 
pression qu'ont  ressentie  les  agriculteurs 
lorsqu'ils  ont  appris  que  le  Gouvernement 
avait  autorisé  l'exportation,  en  Angleterre  et 
en  Italie,  des  phosphates  d'Algérie  alors  que 
nous  manquons  en  France  de  ces  mêmes 
phosphates  pour  fabriquer  les  superphos- 
phates que  réclame  notre  sol  épuisé. 

La  taxation  du  blé  est  pour  eux  ime  autre 
cause  de  mécontentement.  Certes,  ils  ne  mé- 
connaissent pas  l'intérêt  primordial  qui  s'at- 
tache à  la  limitation  du  prix  du  pain,  mais 
ils  estiment  avec  raison  que  la  question  du 
blé  et  la  question  du  pain  sont  deux  ciues- 
lions  distinctes  qui  doivent  être  examinées 


406 


DES  GARENNhS 


efsolulionnées  séparément.  Lorsqu'ils  voient 
le  prix  que  le  Gouvernement  paie  le  blé 
étranger  à  son  arrivée  en  France,  il  leur 
apparaît  que  la  taxation  du  blé  indigène 
constitue  un  impôt  qu'ils  sont  seuls  à  sup- 
porter. Ils  pensent  que  le  monopole  de  l'im- 
porlation  du  blé  étranger  et  la  taxation  du 
pain  sont,  entre  les  mains  du  Gouvernement, 
des  armes  suftisantes  pour  maintenir  le  prix 
du  blé  indigène  dans  de  justes  limites  et  ils 
sont  convaincus  que  le  meilleur  moyen  d'en 
intensifier  la  production  est  de  rendre  sa  cul- 
ture rémunératrice. 

Enfin,  les  discussions  auxquelles  les  pro- 
jets d'impôts  sur  les  bénéfices  agricoles  ont 
donné  lieu  devant  la  Commission  du  budget 
de  la  Chambre  d'abord,  devant  la  Commis- 
sion des  Finances  du  Sénat  ensuite,  n'ont 
pas  été  sans  leur  causer  de  vives  appréhen- 
sions. Ils  connaissent  les  charges  écrasantes 
qui  vont  peser  sur  le  pays;  ils  sont  prêts  à 
en  supporter  courageusement  leur  large 
part;  mais  il  est  une  chose  qu'ils  n'admet- 
tront jamais,  c'est  l'intrusion  du  fisc  dans 
leurs   afTaires.   L'inquisition,    sous    quelque 


nom  qu'elle  se  présente,  leur  e-t  odieuse. 
Vous  pouvLZ  en  croire  un  Normand,  adver- 
saire né  de  l'exercice.  Aussi  sont-ils  recon- 
naissants à  la  Commission  des  finances  du 
Sénat  d'avoir  écarté  le  contrôle  fiscal  en 
matière  de  bénéfices  agricoles,  et  d'avoir 
admis  le  forfait. 

Je  remercie  tout  particulièrement  notre 
éminent  président,  M.  Touron,  de  la  part 
prépondérante  qu'il  a  prise  à  cette  décision, 
et  je  l'assure  qu'il  trouvera  à  ses  côtés  les 
agriculteurs  pour  défendre  avec  lui  devant 
le  t-énat  la  liberté  des  industriels. 

Messieurs,  les  agriculteurs  sont  des  hommes 
d'ordre  et  de  bon  sens.  Ils  savent  que  la  paix 
sociale,  la  liberté  du  travail,  le  respect  des 
contrats  sont  les  conditions  essentielles  de 
la  prospérité  du  pays.  Ils  applaudiroLt, 
soyez-en  certains,  au  vote  que  nous  allons 
émettre. 

Comte  DE  Saim- Quentin, 

Sjfnateur. 

Cette  allocution  a  été  très  vivement  applaudie, 
et  la  résolution  proposée  a  été  adoptée  coram« 
il  est  dit  plus  haut  (p.  398.) 


DES  GARENNES 


Les  constructions,  dont  il  a  été  parlé  pré- 
cédemment, nous  semblent  inutiles  dans  une 


garenne,  le  lapin  préférant  creuser  son  gîte 
à  sa  convenance  si  la  lerre  a  la  consistance 


Kig.  81.  —  Abri  en  appentis  pour  les  lapins. 

suffisante  pour  assurer  la  stabilité  aux  pa-  I  très  légers,  où  le  tunnel  s'éboulerait  à  chaque 
rois  des  galeries;  ce  n'est  que  dans  des  sols  \  inslant,  qu'il  faudrait  aider  l'animal,  et,  dans 


LA  FRANCE  PAYS  DE  MIEL 


407 


ces  sols,  la  garenne  sei'ail  ruineuse  car  le 
terrain  ne  fournirait  pas  beaucoup  de  végé- 
taux capables  d'alimenter  le  troupeau  (I) 


Kig.  32.  —  Coupe  en  élévation  et  plan  d'un  lei-rier 
construit  en  briques. 

Au  lieu  de  construire  des  refuges  ou  ra- 
bouillères  à  tracé  compliqué  on  peut  établir, 
en  briques,  posées  à  sec  ou  au  mortier 
maigre,  une  série  de  loges  c  (fig.  82),  ou 
nids,  communiquant  avec  l'extérieur  par  les 
couloirs  b  et  a;  les  ouvertures  o  sont  expo- 
sées au  Sud  ou  au  Sud-Est.  Le  dessus  peut 
être  fermé  par  des  panneaux  en  bois  d  recou- 
verts de  litière;  la  maçonnerie  est  contrebu- 
tée  avec  de  la  terre  l;  enfin  un  abri,  indiqué 
schématiquement  en  ;;,  couvert  de  chaume, 
de  branchages  ou  de  paillassons,  protège 
contre  les  pluies  les  loges  dont  l'ensemble 
est  élevé  sur  une  portion  en  dos  d'âne  de  la 
garenne. 


La  loge  c  ifig.  82;  a  de  0"'.40  à  C^.oO  sur 
0°'.2o  à  0".30  de  côtés,  et  0"'.3o  de  haut;  les 
couloirs  b  et  a  ont  0"'.10  à  0'".15  de  large  et 
autant  de  haut. 

La  population  de  la  garenne  est  souvent  si 
dense  qu'il  faut  lui  apporter  des  aliments 
qu'on  dispose  dans  des  râteliers  recouverts 
ou,  mieux,  placés  sous  un  petit  appentis, 
ainsi  que  l'eau  de  boisson  ;  la  figure  81  donne 
la  vue  d'un  de  ces  abris  rustiques. 

Les  lapins  de  la  garenne  se  prennent  au 
piège  dont  il  existe  différents  modèles.  Nous 
pouvons  dire  quelques  mots  du  piège  le  plus 
utilisé  en  Australie,  représenté  en  vue  cava- 
lière par  la  figure  83  :  un  enclos  A,  pouvant 
affecter,  en  plan,  une  forme  géométrique 
quelconque,  est  limité  par  du  grillage  a,  b; 
sur  l'un  des  côtés  se  trouve  une  sorte  de 
porte  B  à  claire-voie,  à  deux  battants,  pou- 
vant s'ouvrir  de  dehors  en  dedans  sous  l'ac- 
tion d'une  poussée  très  légère,  et  ramenés 


Fig.  83.  —  Piège  à  lapins  employé  en  Australie. 

en  position  par  des  contre-poids  ou  par  des 
ressorts;  fermée,  la  porte  laisse  toujours  un 
vide  de  0".08  à  O^'.OQ  entre  les  pointes  de  ses 
traverses.  Un  ou  deux  lapins  préalablement 
mis  dans  l'enclos,  où  l'on  dispose  de  la  nour- 
riture, servent  à  attirer  les  animaux  de  l'exté- 
rieur qui  se  prennent  facilement  dans  celte 
sorte  de  nasse. 

Max  Ringelmann. 


LA  FRANCE  PAYS  DE  MIEL 


L'apiculture  n'avait  pas,  en  France,  avant 
la  guerre,  l'importance  qu'elle  présentait 
dans  beaucoup  de  pays  étrangers.  Le  nombre 
de  nos  ruches  n'était  que  de  1 800  000 
soit  3  par  kilomètre  carré  ou  45  par  1 000  ha- 
bitants, alors    que,  pour  l'ensemble  de  la 

(1)  Voir  le  uuaiéro  du  20  mai,  page  3S*. 


Suisse,  on  en  compte  5  par  kilomètre  carré 
ou  60  par  1000  habitants;  si  l'on  ne  con- 
sidère que  les  régions  montagneuses,  le 
nombre  s'élève  à  23  ou  30  par  kilomètre 
carré.  Dans  certaines  provinces  allemandes, 
telles  que  le  Wurtemberg,  il  y  a  8  ruches 
par  kilomètre  carré  ou  70  par  1  000  habi- 
tants. 


4«8 


LA  KKANCE  PAYS  DF.  MIEL 


L'apiculture  était  même  en  régression, 
puisque,  vers  le  milieu  du  dernier  siècle,  le 
nombre  des  ruches  atteignait  en  France 
2  300000.  Le  prix  marchand  du  miel  n'avait 
pas,  entre  ces  deux  dates,  subi  de  grandes 
variations;  la  valeur  totale  de  notre  récolle 
mellifère  était  tombée  de  2-4  millions  de 
francs  à  11  millions. 

\  quoi  tenait  cet  état  de  choses?  A  ce  que 
le  revenu  n'était  pas  considéré  comme 
rémunérateur  et  à  une  pénurie  de  main- 
d'œuvre. 

Le  calcul  était  faux,  dès  avant  la  guerre; 
mais  il  l'est  devenu  plus  encore,  .\ctuelle- 
ment  le  miel  atteint  des  prix  très  élevés;  les 
dernières  statistiques  agricoles,  à  cet  égard, 
celles  de  1917,  indiquent  des  chiffres  fort 
variables  pour  la  valeur  du  quintal.  Celle-ci 
n'était  que  de  82  fr.  dans  riUe-et-Vilaine,  de 
120  fr.  dans  l'Eure;  mais  atteignait  -iOO  fr. 
dans  les  Basses-,\lpes,  le  Doubs,  la  Drôme, 
la  Loire  ;  600  fr.  dans  Saône-el-Loire,  en  Vau- 
cluse,  en  Indre-et-Loire  et  700  fr.  dans  l'Ain, 
chiffre  le  plus  élevé.  Le  rendement  diffère 
également,  d  un  département  à  l'autre,  d'une 
façon  très  sensible;  le  total,  pendant  cette 
année  de  guerre,  où  l'activité  se  tournait 
vers  des  occupations  moins  pacifiques  que 
les  soins  à  donner  aux  abeilles,  n'en  a  pas 
moins  atteint  81  190  quintaux.  Si  nous  mul- 
tiplions, pour  chaque  département,  la  valeur 
(lu  quintal  par  le  rendement,  et  si  nous  tota- 
lisons ces  produits,  nous  arrivons,  pour  cette 
même  année,  à  près  de  29  millions  de  francs. 
Si  ce  chiffre  est  très  sensiblement  supérieur 
à  ceux  donnés  par  les  statistiques  d'avant- 
guerre,  il  ne  faut  pas  attribuer  cette  diffé- 
rence à  une  production  plus  abondante,  mais 
à  une  valeur  plus  élevée  attribuée  à  cette 
denrée. 

Cette  augmentation  de  valeur,  en  concor- 
dance d'ailleurs  avec  celle  de  tous  les  pro- 
duits, s'explique  facilement  par  la  situation 
particulière  de  notre  industrie  sucrière  : 
l'ennemi  a  accumulé  ses  ravages  dans  les 
riches  contrées  où  elle  était  florissante;  soit 
qu'elles  aient  été  détruites,  soit  qu'elles  aient 
été  pillées,  200  sucreries  ont  subi  un  arrêt 
forcé,  sur  les  209  qui  étaient  en  fonctionne- 
ment avant  la  guerre  Ces  fabriques  sont  peu 
à  peu  reconstruites,  aménagées  et  pourvues 
du  matériel  nécessaire;  mais  il  faudra  encore 
un  certain  temps  pour  qu'elles  puissent  tra- 
vailler à  plein  rendement 

La  culture  elle-même  de  la  betterave  re- 
prend difficilement.  En  raison  des  dépenses 
élevées  qu'ils  ont  à  supporter,  les  cultiva- 
teurs trouvent  souvent  que  les  contrats  qu'ils 


peuvent  conclure  pour  la  vente  de  la  bette- 
rave ne  sont  pas  suffisamment  rémunérateurs 
et  ils  sont  tentés  de  délaisser  celte  culture. 
En  présence  de  cette  situation  économique 
difficile,  nous  sommes  obligés  de  combler 
notre  déficit  de  sucre  par  des  importations  des 
Etats-Unis,  où  malheureusement  le  change 
nous  est  défavorable,  de  Tchéco-Slovaquie,  où 
nous  n'avons  pas  cet  inconvénient,  ou  d'ail- 
leurs. Il  en  est  de  même  pour  d'autres  pro- 
duits sucrés.  C'est  ainsi  que  l'an  dernier 
nous  avons  importé  260  millions  de  bonbons, 
sirops  et  confitures,  soit  îjOI  000  quintaux, 
alors  qu'en  1!)13,  notre  importation  n'était 
que  de  61  0(K)  quintaux  de  ces  mêmes  sub- 
stances. 

Or,  le  sucre  pourrait  être  remplacé  par  du 
miel  pour  biau  des  usages  et,  notamment,  il 
serait  possible  de  s'en  servir  pour  la  prépa- 
ration des  bonbons,  et  surtout  des  sirops  et 
des  confitures.  Enfin,  il  nous  arrive  du 
dehors  d'énormes  quantités  de  miel.  C'est 
ainsi  que  les  Allemands  nous  fournissent 
par  l'intermédiaire  d'agents  plus  ou  moins 
suisses  ou  espagnols  un  miel  frelaté,  récolté 
en  partie  dans  les  innombrables  ruclies  que 
l'ennemi  a  volées  en  pays  envahi. 

Il  faut  que  cela  cesse;  il  faut  que  nous 
achetions  tout  notre  miel  aux  producteurs 
français. 

.\insi  que  nous  l'indiquions  plus  haut,  le 
délaissement  où  était  tenue  l'apiculture  en 
France  avant  la  guerre  tenait  en  grande 
partie  à  la  rareté  de  plus  en  plus  grande  de 
la  main-d'œuvre.  Mais,  dira-t-on  peut-être, 
cette  pénurie  n'a  fait  que  s'accentuer  et,  de 
ce  fait,  il  est  fort  à  craindre  que  celle  partie 
de  notre  agriculture,  qui  devrait  être  impor- 
tante, ne  soit  de  plus  en  plus  abandonnée. 
Cette  objection  serait  fondée,  si  ce  travail 
nécessitait  une  grande  force  musculaire  et 
s'il  absorbait  l'activité  entière  de  celui  qui 
s'y  consacre.  Il  en  est  tout  autrement  :  le 
métier  d'apiculteur  ne  demande  que  des 
soins  sans  efforts,  de  l'observation  et  de  la 
surveillance. 

\  ce  titre,  c'est  un  métier  qui  convient 
parfaitement  aux  mutilés,  quelle  que  soil  la 
nature  de  leur  impotence.  Le  Service  de  la 
main-d'œuvre  agricole  du  ministère  de 
l'Agriculture  leur  donnera  de  fort  utiles  con- 
seils, en  vue  do  l'apprentissage,  nécessaire 
pour  cette  profession  comme  pour  toute 
autre. 

L'apiculture  trouvera  sans  doute  une 
source  importante  de  main-d'œuvre  dans 
l'exercice  de  la  loi  de  huit  heures.  Celle-ci  a 
pour  résultat  de  laisser  de  nombreux  loisirs 


LES  MACHINKS  AGRICOLES  POUR  LES  REGIONS  DÉVASTÉES 


409 


aux  ouvriers  et  aux  employés.  Il  faut  qu'ils 
les  remplissent  par  des  occupations  saines 
et  intelligentes,  au  lieu  de  perdre  leur  temps 
dans  les  cabarets,  au  détriment  de  leur  santé 
et  de  leur  bourse.  11  faut  espérer  que  viendra 
une  époque  plus  favorisée  que  la  nôtre  oii 
des  chemins  de  fer  peu  coûteux  et  rapides 
emporteront,  dès  la  journée  terminée,  les 
travailleurs  loin  des  grandes  villes  :  ils  pour- 
ront encore,  au  grand  air,  trouver  dans  la 
cuUure  potagère  d'utiles  ressources.  Rien 
n'empêchera  beaucoup  d'entre  eux  de  pos- 
séder quelques  ruches,  qu'ils  multiplieront 
peu  à  peu,  s'ils  prennent  goût  à  ce  travail. 
Les  leçons  pratiques  que  donne,  depuis  le 
l.'j  avril,  au  jardin  du  Luxembourg,  M.  Se- 
valle,  secrétaire  général  de  la  Société  cen- 
trale d'Apiculture,  peuvent  avoir  pour  excel- 
lent effet  de  développer  quelques  vocations 
naissantes  pour  l'apiculture  parmi  les  tra- 
vailleurs parisiens. 

Peu  à  peu  les  ouvriers  des  campagnes 
émettent  des  revendications  tendant  à  insti- 
tuer une  réglementation  du  travail  compor- 
tant non  pas  uniformément  huit  heures 
comme  dans  l'industrie,  régime  absolument 
incompatible  avec  l'agriculture,  mais  un 
nombre  d'heures,  plus  grand  en  été  qu'en 
hiver,  mais  dont  la  moyenne  correspondra  à 
peu  près  à  huit  heures  et  qui,  en  tous  cas, 
est  destiné  à  créer  des  loisirs.  Il  en  résultera 
une  transformation  de  la  vie  des  ou\Tiers 
agricoles  :  ceux-ci  habiteront  de  moins  en 
moins  les  bâtiments  mêmes  de  l'exploitation 
où  ils  travaillent,  mais,  dans  le  voisinage 
immédiat,  une  maison  qui  leur  sera  louée 
une  somme  modique  ou  qui,  parfois,  leur 
appartiendra.  Celle-ci  devra  être  entourée 
d'un  jardin.  Là  encore  quelques  ruches  trou- 
veront leur  place. 

L'apiculture  peut  ainsi,  dans  bien  des  cas 
être  considérée  comme  une  occupation  acces- 
soire, à  côté  du  travail  principal  de  l'ouvrier. 
La  question  de  la  main-d'œuvre  qui  a  long- 
temps été  un  obstacle  au  développement  de 
l'apiculture,  peut  donc  être  résolue. 

Nous  avons  dit  plus  haut  les  prix  élevés 
qu'au  cours  du  commerce  de  gros  atteint  le 
miel.  Aussi  l'élevage  des  abeilles  constilue- 


t-il  un  revenu  très  rémunérateur,  que  l'on 
évalue  généralement  de  2.5  à  35  0/0  et  qu'il 
est  facile  d'ailleurs  de  calculer,  étant  donné 
qu'une  ruche  fournit,  en  moyenne,  15  kilogr. 
de  miel,  plus  la  cire.  Le  capital  initial  est 
surtout  représenté  pur  le  premier  essaim,  qui 
se  multipliera.  Quant  aux  ruches,  même  celles 
à  cadres,  telles  que  celles  de  Layens,  Dadant 
et  Voirnot,  elles  ont  sans  doute  atteint  des 
prix  relativement  fort  élevés;  mais  il  n'est 
nullement  impossible  à  un  ouvrier  agricole 
de  les  faire  lui-même,  en  se  basant  sur  des 
albums  spéciaux  de  MM.  Froment  avec  des 
dessins  cotés,  à  condition  de  se  procurer  un 
bois  léger,  sec,  en  un  mot  ne  travaillant  pas. 
Si  la  surveillance  du  rucher  peut  occuper  les 
loisirs  de  l'été,  ces  petits  travaux  de  menui- 
serie contribueront  à  remplir  ceux  de  l'hiver. 
Restent  comme  autres  dépenses  :  l'achat  de 
cire  gaufrée  et  du  petit  outillage,  comprenant 
surtout  le  mello-extracteur  centrifuge,  qui 
n'est  d'ailleurs  pas  indispensable. 

Notre  pays  devrait  tenir  le  premier  rang 
au  point  de  vue  apicole.  Son  climat  est  parti- 
culièrement tempéré,  sans  froids  excessifs  ni 
chaleurs  torrides.  Enfin  toutes  les  régions 
sont  propices  à  l'élevage  des  abeilles,  aussi 
bien  celles  de  grande  culture,  où  l'on  fait  du 
sainfoin,  du  trètle  blanc,  du  colza,  comme 
dans  le  Gâtinais,  la  Normandie,  la  vallée  de 
la  Loire,  le  Poitou,  le  Berry,  la  Limagne,  que 
dans  les  contrées  plus  pauvres  où  l'on  pro- 
duit le  sarrasin,  comme  en  Bretagne.  11  y  a 
encore  les  arbres  mellifères,  la  végétation 
sauvage  des  landes  et  des  bois  ;  les  garrigues 
de  la  région  méditerranéenne  qui  donnent  ce 
miel  parfumé,  connu  sous  le  nom  de  «  miel 
de  Narbonne  »;  les  plantes  des  zones  subal- 
pines qui  fournissent  le  fin  miel  blanc  des 
Pyrénées  et  des  Alpes,  dont  le  type  est  le 
«  miel  de  Chamonix  ».  Si  l'on  recueillai 
l'excès  de  substance  sucrée  que  fourniraient 
des  ruches  placées  en  nombre  voulu  dans 
toutes  nos  contrées  mellifères,  notre  pays 
justifierait  par  un  point  de  vue  nouveau  son 
titre  de  «  douce  France.  » 

G.  Thomas, 

togônieur  agronome. 


LES    MACHINES    AGRICOLES 

POUR  LES  RÉGIONS  DÉVASTÉES 

Le   BuileLin   des   liégions   libérées,    organe      une  circulaire  aux  préfets  des  régions  dévas 


officiel  du  ministère  des  Régions  libérées,  a 
publié  réceniment  (numéro  du  \  mai  1920) 


lées,  accompagnée  de  la  liste  des  prix  de  ces- 
sion des  machines  et  matériel  agricoles  livrés 


410 


LES  MA'.HINES  AGUICOLES  POL  R  LES  RÉGIONS  DEVASTEES 


par  ce  ministère  en  vue  de  la  reconstitution 
agricole.  Cette  circulaire,  en  date  du  31  mars, 
ordonne  que,  sauf  le  cas  de  commande  ferme 
faite  antérieurement  au  1"  avril  et  moyen- 
nant un  prix  définitivement  arrêté,  les  ces- 
sions aux  agriculteurs  par  les  Sociétés  tiers- 
mandataires  de  chaque  département  devront 
être  faites  à  partir  de  celte  date  et  pendant 
trois  mois  aux  prix  fixés  par  cette  nomen- 
clature. 

En  examinant  la  liste,  il  apparaît  au  pre- 
mier coup  d'œil  que  les  prix  de  cession  sont, 
pour  la  plupart,  extrêmement  élevés  et  qu'ils 
sont  hors  de  proporlion  avec  les  prix  deman- 
dés actuellement  par  les  constructeurs.  Un 
examen  superficiel  amènerait  à  conclure  que 
l'Etat  a  été  un  très  mauvais  acheteur  et  qu'il 
a  passé  des  contrats  d'achat  extrêmement 
onéreux. 

Cette  conclusion  serait  injuste.  En  effet,  les 
noms  des  constructeurs  et  des  vendeurs  qui 
ont  livré  les  machines  étant  indiqués  dans  la 
liste,  il  est  facile  de  se  livrer  à  une  enquête 
sur  les  prix  d'achat  par  l'Etat.  C'est  à  ce 
travail  que  je  me  suis  livré;  il  est  impos- 
sible, en  présence  des  faits  constatés,  de  ne 
pas  en  signaler  les  résultats. 

Voici  un  premier  exemple,  celui  des  char- 
rues, c'est-à-dire  des  instruments  les  plus 
indispensables  aux  cultivateurs.  L'Etat  a 
commandé  à  un  certain  nombre  de  construc- 
teurs des  quantités  de  charrues  brabants- 
doubles,  dont  l'emploi  est  général  dans  la 
région  septentrionale.  Voici  un  constructeur 
qui  a  vendu  à  l'Etat  une  certaine  quantité 
de  ces  charrues  du  poids  de  130  kilogr.,  au 
prix  de  467  fr.  l'une;  l'Etat  les  cède  au  prix 
de  810  fr.,  soit  une  majoration  de  7  3  ÛjO.  Un 
autre  constructeur  a  vendu  ses  charrues  au 
prix  de  3  fr.  le  kilogramme,  l'Etat  les  cède 
au  taux  de  5  fr.  66,  soit  une  majoration  supé- 
rieure à  8S  OjO.  Et  il  en  est  ainsi  pour  toutes 
les  charrues  qui  sont  cédées  par  l'Etat  à  un 
prix    variant  de   a  fr.  à  6  fr.  86  par  kilogr. 

La  circulaire  ministérielle  essaie  d'expli- 
quer ces  majorations  d'après  les  prix  actuels 
exigés  par  les  constructeurs.  Or,  par  une 
amère  ironie,  le  Bulletin  de  la  Chambre  s>jn- 
dicale  des  constructeurs  de  machines  agricoles 
a  publié,  dans  son  numéro  de  mars  1920,  le 
barème  des  prix  niinima  nets,  c'est-à-dire 
des  prix  de  gros,  et  des  prix  de  détail.  Pour 
les  charrues  brabants  doubles,  ces  prix  va- 
rient, suivant  le  poids,  entre  4  fr.  05  et 
4  fr.  23  pour  les  prix  nets  et  entre  4  fr.  80  et 
3  fr.  90  pour  les  prix  de  détail.  Ils  sont  net- 
tement inférieurs  aux  prix  de  cession  par 
l'Etat  aux  cultivateurs  des  régions  dévastées. 


Des  majorations  analogues  se  retrouvent 
pour  les  autres   instruments  et    machines. 

Voici  des  déchaumeuses  qui  ont  été  payées 
2  fr.  70  le  kilogramme  et  qui  sont  cédées  à 
4  fr.  01  et  4  fr.  02;  des  houes  à  cheval  payées 

2  fr.  60  le  kilogramme  et  qui   sont  cédées  à 

4  fr.;  des  rouleaux  en  fonte  payés  moins  de 
900  fr.  et  cédés  à  1  125  fr.  Dans  la  série  des 
semoirs,  on  constate  des  écarts  non  moins 
énormes;  des  semoirs   en  lignes  larges  d-- 

3  mètres,  payés  1  360  fr.,  sont  cédés  à 2  100  fr.; 
des  semoirs  larges  de  3". 50,  payés  1  460  fr., 
sont  cédés  à  2  273  fr.,  etc. 

Les  machines  de  récolle  n'ont  pas  échappé 
à  de  semblables  majorations.  Des  faucheuses 
à  deux  chevaux,  payées  825  fr.,  sont  cédées  à 
1300fr.;  des  faucheuses  à  un  cheval,  payées 
715  fr.,  sont  cédées  à  1 150  fr.,  soit  des  majo- 
rations de  57  et  de  60  0/0. 

Je  ne  possède  pas  les  éléments  de  compa- 
raisons semblables  en  ce  qui  concerne  les 
moissonneuses.  Mais  un  fait  mérite  d'être  si- 
gnalé. Au  mois  de  novembre  1919,  on  pouvait 
compter  au  dépôt  de  Nesle  (Somme)  plus  de 
100  moissonneuses-lieuses  montées,  en  plein 
air,  exposées  à  la  pluie,  alors  qu'il  eût  été  si 
simpledeles  laisser  en  caisse  pourlesmonter 
au  moment  voulu  pour  la  récolte  de  1920. 
fuis,  le  dépôt  ayant  été  transféré  à  Chaulnes, 
les  lieuses  y  ont  été  transportées  sur  camions, 
sans  avoir  été  démontées.  Que  de  déchets  et 
de  pertes  ont  dû  être  la  conséquence  de  cette 
ineffable  incurie! 

Les  instruments  d'intérieur  n'échappent 
pas  plus  que  les  autres  aux  majorations  fan- 
tastiques du  ministère  des  Régions  libérées. 
Des  moteurs,  payés  1880  fr.,  sont  cédés  à 
3  200  fr.;  d'autres  moteur.-5,  plus  forts,  payés 

5  330  fr.,sont  cédés  à  8  000  fr.  Besaplatisseurs 
subissent  des  majorations  de  25  0/0.  Les  prix 
des  écrémeuses  sont  majoi-és  de  -15  0/0. 

On  pourrait  allonger  celte  nomenclature. 
Telle  qu'elle  est,  elle  suffit  pour  montrer 
comment  l'.Vdministration,  chargée  théori- 
quement de  les  soutenir,  se  comporte  à 
l'égard  des  malheureux  cultivateurs  des  ré- 
gions libérées.  L'Etat,  dans  la  circonstance 
(au  rebours  de  bien  d'autres),  ne  s'est  pas 
montré  mauvais  acheteur;  mais,  dans  la  ces- 
sion des  instruments  et  machines  qu'il  a 
commandés  et  qui  lui  ont  été  livrés,  il  a 
adopté  des  mœurs  que  le  simple  exposé  des 
faits  suffit  pour  qualifier. 

On  contestera  peut-être  ces  chiffres.  Je 
mets  qui  que  ce  soit  au  défi  de  montrer  qu'il 
en  est  un  seul  qui  ne  soit  pas  rigoureuse- 
ment exact. 

Henry  Sagntep. 


AVANT-TRAIN  TRACTEUR 


411 


AVAi\T-TRAL\  TRACTEUR 


Le  premier  modèle  de  fharrue  brabant- 
double  de  M.  Blanchard,  qui  était  déplacée 
par  un  moteur  et  deux  treuils  disposés  sur  le 
support  de  l'essieu,  décrit  en  1917  (n°  22, 
page  429j,  a  subi,  depuis  celte  époque,  di- 
verses transformations  et  améliorations  suc- 
cessives; la  dernière  forme  se  présente  dans 
l'avant-train- tracteur  désigné  sous  le  nom  de 
VAgro  (90,  rue  Saint-Lazare,  à  Paris-9'^). 

La  figure  8i  donne,  d'après  une  photogra- 
phie, la  vue  générale  de  l'appareil  travaillant 


en  avant-lrain-tracteur  avec  un  cultivateur  à 
dents  flexibles  portant  le  siège  du  conduc- 
teur, d'où  ce  dernier  agit  sur  la  direction  mu- 
nie des  diverses  manettes  nécessaires  aux 
manœuvres. 

Pour  les  labours,  on  se  sert  des  deux  treuils 
décrits  en  1917  :  chaque  câble  est  guidé  sur  le 
treuil  correspondant  par  un  galet. 

En  avant-train-tracteur,  le  moteur  ac- 
tionne les  deux  roues  motrices  dont  le  ban- 
dage est  alors  pourvu  de  pièces  d'adhérence. 


Fig.  84.  —  Av.int-train  tracteur  Agro  au  travail. 


Dans  cette  condition  de  fonctionnement,  la 
machine  peut  remorquer  :  soit  un  cultivateur 
de  11  dents;  soit  une  herse  de  6U  dents  avec 
un  rouleau;  une  faucheuse  de  l'".50  de  scie; 
une  moissonneuse-lieuse  ou  un  brabant- 
double  pour  les  labours  superficiels  et  les 
déchaumages. 


Le  moteur,  monocylindrique  (alésage, 
0".096;  course,  O^.ISO)  développe  une  puis- 
sance de  8  chevaux  à  la  vitesse  de  1  400  tours 
par  minute  ;  le  cylindre  est  garni  d'ailettes  et 
le  refroidissement  est  assuré  par  le  courant 
d'air  produit  par  un  petit  ventilateur  rotatif 
tournant  près  des  ailettes  du  cylindre.  Une 
poulie  permet  d'utiliser  le  moteur  pour  ac- 
tionner diverses  machines  avec  une  courroie. 

Les  roues  ont  0"°.90  de  diamètre  et  0".080 


de  largeur  de  bandage;  la  voie  peut  varier  de 
0"'.7Û  à  O-^.SO. 

Lorsqu'on  fonctionne  avec  les  treuils,  le 
câble  employé  a  G". 005  de  diamètre,  présen- 
tant une  charge  de  rupture  de  1  500  kilogr.  ; 
chaque  treuil  peut  enrouler  250  mètres  de 
cable,  dont  l'ancrage,  sur  la  fourrière,  est 
assuré  par  une  chaîne  longue  de  8  mètres, 
maintenue  par  6  piquets  en  fer. 

Avec  le  câble,  la  vitesse  est  d'environ 
3  000  mètres  à  l'heure. 

En  avant-train-tracteur,  la  vitesse,  sur 
route,  est  de  3  400  à  3  900  mètres  à  l'heure 
(marche  arrière  2  300  mètres)  suivant  que  les 
roues  sont  dépourvues  ou  garnies  de  leurs 
pièces  d'adhérence,  ces  dernières  augmentant 
le  diamètre  du  cercle  de  roulement. 

R.  Dessaisaix. 


412 


ACADÉMIE  D'AGRICULTURE  DE  FRANCE 


AU  SYNDICAT  DES  FABRICANTS  DE  SUCRE 


Le  Syndicat  des  Fabricants  de  sucre  a  tenu 
son  assemblée  générale  annuelle  le  7  mai.  Du 
discours  prononcé  par  M.  Delloye,  président, 
il  convient  de  retenir  la  conclusion,  quil  a 
formulée  en  ces  termes  : 

Deux  points  principaux  font  assurément  l'ob- 
jet de  vos  préoccupations  d'avenir  :  la  culture 
française  sera-t-elle  capable  de  produire  autant 
de  betteraves  qu'avant  la  guerre?  le  sucre  et  la 
betterave  peuvent-d»  compter  en  France  sur  une 
protection  suffisante? 

La  première  question  est  inquiétante  pour 
tous,  et  surtout  pour  les  usines  des  régions  si- 
nistrées. Certes,  les  fermes  se  réédifieront,  se 
repeupleront  d'animaux,  et  les  cultivateurs  qui 
savent  la  nécessité  d'une  tète  d'assolement  sar- 
clée pour  faire  de  la  culture  intensive,  souhaite- 
ront revenir  à  la  betterave.  Mais  trouveront-ils 
des  ouvriers  pour  les  travaux  pénibles  d'arra- 
chage et  de  sarclage?  La  population  agricole  ou- 
vrière de  nos  régions  était  saine  et  courageuse, 
mais  elle  a  été  corrompue,  depuis  dix-huit  mois, 
par  les  Services  des  Régions  libérées.  L'on  a  vu 
des  travaux  confiés  à  des  entrepreneurs,  qui  ga- 
gnaient d'autant  plus  que  leur  main-d'œuvre  tra- 
vaillait moins  et  était  payée  plus  cher.  Ailleurs. 
l'Etat  embauchait  lui-même  tous  les  ouvriers,  et 
ne  leur  demandait  presque  aucun  travail  :  ou 
bien  les  travaux  leur  étaient  donnés  à  la  tâche 
et  personne  ne  s'occupait  de  savoir  comment  ils 
étaient  exécutés.  Nous  partageons,  au  sujet  de 
la  main-d'œuvre  agricole,  les  graves  soucis  de 
nos  cultivateurs,  et  nous  aurons  à  les  aider  pour 
le  recrutement  de  leurs  ouvriers. 

La  seconde  question  me  trouve  plus  optimiste. 
11  est  certain  qu'un  jour  viendra  où  les  frets 
s'abaisseront  et  cesseront  de  constituer  un  im- 


portant complément  au  droit  de  douane.  .Nous 
nous  trouverons  alors  en  face  de  concurrents 
qui,  non  seulement  n'auront  pas  partagé  nos 
épreuves,  mais  auront  connu  des  années  dune 
prospérité  inouïe.  Forts  d'ime  production  aug- 
mentée et  de  réserves  colossales,  et  n'ayant  pas 
nos  charges,  ils  pourront  amener  leur  sucre  en 
Europe  à  des  conditions  qui  nous  ruineraient,  si 
la  protection  nécessaire  ne  nous  était  pas  accor- 
dée. Mais  l'expérience  actuelle  ne  peut  être  ou- 
bliée :  pour  ne  plus  pouvoir  produire  le  sucre  qui 
lui  est  nécessaire,  la  France  est  obligée  de 
l'acht  ter  aujourd'hui  à  l'étranger  à  quinze  fois  le 
prix  d'avant  guerre.  11  faut  qu'un  grand  pays 
comme  le  nôtre  se  suffise  à  lui-même  pour  tous 
les  produits  qui  peuvent  sortir  de  son  sol.  La 
France  doit  donc  être  mise  en  situation  de  pro- 
duire le  sucre  dont  elle  a  besoin,  et  nous  pou- 
vons compter  avec  certitude  sur  le  Ciouverne- 
ment  pour  nous  en  fournir  les  moyens,  quand  il 
sera  nécessaire. 

Pendant  les  années  prochaines,  la  Sucrerie 
française  ne  doit  avoir  qu'un  désir  et  un  but 
conforme  à  la  fois  à  ses  intérêts  et  à  un  devoir 
national  ; 

Avancer  rapidement  dans  sa  reconstitution  ; 
unir  ses  efforts  à  ceux  de  la  culture  pour  déve- 
lopper la  production  de  la  betterave  et  du  sucre 
et  parvenir  ainsi,  dans  un  avenir  peu  éloigné,  à 
nous  rendre  indépendants  de  l'étranger,  en  sa- 
tisfaisant complètement  aux  besoins  de  la  con- 
sommation française. 

Les  difficultés  de  la  reconstitution  sont 
énormes:  l'union  de  tous  les  efforts  et  de 
toutes  les  bonnes  volontés  est  nécessaire  pour 
les  surmonter. 

G.    G-M/DOl. 


ACADÉ3IIE  D'AGRICULTURE  DE  FRANCE 


Séance    du    12   mai    1920. 

Présidence  de  M.  Viijer. 

Mort  d'un  correspondant. 
M.  le  Secrétaire  perpétuel  a  le  regret  d'annoncer 
à  l'Académie  la  moi  t  d'un  de  ses  corrcsjiondants, 
le  comte   de    Dienne,   propriétaire  agriculteur, 
décédé  récemment  à  .\ix-en-Provence. 

Sur  l'exportation  des  graines  de  trèfle. 

M.  le  Secrétaire  perpétuel  communique  à  l'Aca- 
démie la  réponse  que  la  Commission  spéciale 
propose  d'adresser  à  M.  le  Ministre  de  l'Agricul- 
ture en  réponse  à  l'avis  que  celui-ci  avait  de- 
mandé à  propos  du  maintien  ou  de  l'abrogation 
du  décret  du  26  février  1920  prohibant  lexpor- 
tation  des  graines  de  trèfle. 

La  Commission  à  laquelle  l'examen  de  la  ques- 


tion a  été  renvoyé  a  pensé  que  ce  décret,  en 
raison  de  la  date  à  laquelle  il  a  été  pris,  n'a  pu 
avoir  l'effet  attendu,  à  savoir  la  baisse  des  prix 
de  ces  graines  en  faveur  des  agriculteurs,  dont 
l'immense  majorité  avait  déjà  opéré  ses  achats 
pour  les  semailles  de  printemps.  D'autre  paît,  en 
arrêtant  l'exportalion  de  l'excédent  disponible- 
il  tend  à  supprimer  un  commerce  dont  l'impor- 
tance ne  saurait  être  contestée.  Dans  ces  condi- 
tions, l'abrogation  du  décret,  à  l'heure  actuelle, 
ne  paraît  présenter  aucun  inconvénient. 

Quant  à  une  mesure  à  prendre  nltérieurement, 
elle  ne  peut  dépendre  que  du  résultat  de  la  pro- 
chaine   récolte.    En   s'entouiant   de    renseigne- 
ments directs  sur  le  rendement  de  cette  récolte 
j   et  sur  les  allures  du  marché,  le  Ministre  pourra 
i   alors  apprécier  s'il  convient  de  prendre  un  nou- 


ACADEMIE  D'AGRICULTURE  DE  FRANCE 


413 


veau    décret  prohibant  l'exportation.    En    tout  i    I9il,  au   droit   commun,  ou   y  a-t-il    intérêt  à 


cas,  si  celte  mesure  étailjugée  utile,  elle  devrait, 
pour  être  efficace,  être  prise  dès  le  mois  d'octo- 
lire  ou  novembre  au  plus  tard. 
L'Académie  adopte  ces  conclusions. 

Le  lait  et  les  produits  laitiers. 

M.  le  W  Ernest  Laur,  directeur  de  l'Union 
suisse  des  Paysans,  et  M.  J.  Ruech,  pour  l'Office 
central  de  renseif^nements  sur  les  prix  de  cette 
Union,  communiquent  le  texte  de  la  lettre  qu'ils 
ont  adressée  aux  organisations  agricoles  dans 
les  divers  pays. 

Dans  cette  lettre,  MM.  le  D'  Ernest  Laur  ei 
i.  Ruech  rappellent  d'abord  la  pression  extra- 
ordinaire que  les  acheteurs  de  lait  et  de  produits 
laitiers  exercent  actuellement  sur  le  marché  in- 
ieinational  du  lait  et  df  ses  produits.  "  On  se 
propose  de  payer  l'été  prochain,  pour  le  lait,  des 
prix  qui  ne  correspondent  plus  du  tout  aux  frais 
de  production.  Tandis  que  les  salaires  et  les 
traitements  se  sont  partout  majorés  et  se  majo- 
rent encore,  on  voudrait  réduire  le  gain  du  pro- 
ducteur du  lait  dans  des  proportions  telles  que 
le  travailleur  le  plus  laborieux  et  utile  de  l'éco- 
nomie nationale  se  retrouverait  le  plus  mal 
payé.  » 

L'agriculture  suisse  est  fermement  résolue  à 
s'opposer  par  tous  les  moyens  à  ces  tentatives, 
mais  il  importe  que,  dans  tous  les  Etats  produc- 
teurs de  lait,  les  agriculteurs  s'opposent  énergi- 
quement  aux  efforts  que  font  les  acheteurs  pour 
opérer  une  pression  sur  les  prix  du  lait.  Au  be- 
soin il  y  aurait  lieu  de  réduire,  dans  la  mesure 
du  possible,  la  production  laitière  et  d'accroître 
la  culture  des  céréales,  car  les  besoins  en  cé- 
réales devront  rester  très  grands  et  leurs  prix 
élevés  se  maintenir. 

M.  le  Secrétaire  perpétuel  ajoute  que  les  Asso- 
ciations agricoles  de  France  sont  unanimes  à 
demander  la  suppression  de  la  limitation  du 
prix  du  lait.  M.  le  ministre  de  l'Agriculture  a 
promis,  de  son  côté,  qu'aucune  poursuite  ne 
serait  engagée  contre  les  producteurs  de  lait 
sans  qu'auparavant  l'avis  de  l'Office  départe- 
mental n'ait  été  pris  au  point  de  vue  technique. 

Sur   la  prorogation  des  baux  ruraux. 

Une  Commission  spéciale,  composée  des  sec- 
tions de  Grande  Culture,  Statistique,  Economie 
et  Législation  agricoles,  avait  été  chargée  de 
préparer  une  réponse  à  une  question  posée  à 
l'Académie  par  M.  le  ministre  de  l'Agriculture. 

D'après  le  décret  du  3  novembre  1919  visant 
les  fermiers  ou  métayers  démobilisés  postérieu- 
rement au  i"  septembre  19)7,  les  dispositions 
antérieures  relatives  à  la  prorogation  et  à  la 
suspension  des  baux  des  fermiers  et  des  mé- 
tayers qui  ont  été  mobilisés,  sont  applicables 
aux  baux  qui  doivent  prendre  fin  ou  commencer 
à  courir  dans  la  période  du  1"'  janvier  au  31  dé- 
cembre 1920,  soit  en  vertu  de  la  convention  des 
partis,  soit  par  suite  d'une  précédente  proroga- 
tion ou  suspension.  Y  a-t-il  lieu  de  revenir  (pour 
les  régions  non  dévastées)  et  à  partir  de  l'année 


envisager  une  nouvelle  prorogation?  Telle  est  la 
question  que  M.  le  minisire  de  l'Agriculture 
adres.sait  à  l'Académie  d'Agriculture. 

A  l'unanimité,  les  membres  de  la  Commission 
estiment  qu'il  y  a  lieu  de  revenir  (pour  les  ré- 
gions non  dévastées),  et  à  partir  de  l'année  1921, 
au  droit  commun. 

La  prorogation  s'imposait  jusqu'ici,  afin  que, 
rentrant  chez  eux,  fermiers  et  métayers  mobi- 
lisés ne  se  soient  pas  trouvés  dans  l'obligation 
d'abandonner  sans  délai  une  exploitation  qu'ils 
avaient  quittée  pour  répondre  à  la  mobilisation  ; 
mais  une  telle  situation  ne  saurait  se  prolonger 
sans  léser  très  gravement  des  intérêts  particu- 
liers très  respectables  et  l'intérêt  général  du 
pays. 

Intérêts  des  propriétaires,  intérêts  des  fer- 
miers et  métayers  qui,  par  suite,  de  la  proroga- 
tion des  baux,  n'ont  pu  entrer  dans  les  domaines 
qu'ils  avaient  loués,  car  il  ne  faut  pas  oublier 
que  les  décrets  successifs  pris  de  septembre  1914 
à  novembre  1919  relativement  à  la  prorogation 
des  baux  s'appliquent  en  même  temps  à  la  sus- 
pension des  baux. 

Intérêt  général  aussi,  parce  que  le  régime  ac- 
tuel, avec  son  caractère  d'instabilité  et  d'excep- 
tion ne  permet  pas  de  cultiver  la  terre  en  bon 
père  de  famille,  de  lui  laire  les  avances  indis- 
pensables, etc. 

Pour  toutes  ces  raisons,  la  Commission  pro- 
posait à  l'Académie  d'adresser  à  M.  le  ministre 
de  l'Agriculture  les  réponses  que  voici  : 

1"  L'Académie  est  d'avis  qu'il  n'y  a  pas  inté- 
rêt à  envisager  une  nouvelle  prorogation  des 
baux,  mais  qu'il  y  a  lieu  de  revenir  (pour  les  ré- 
gnons non  dévastées  et  le  cas  spécial  des  baux 
des  horticulteurs-pépiniéristes  mis  à  part),  à 
partir  de  1921,  au  droit  commun. 

2'^  L'Académie  se  permet  d'appeler  l'atten- 
tion de  M.  le  ministre  de  l'Agriculture  sur  le 
point  suivant.  11  importe  que  le  plus  rapidement 
possible,  par  une  déclaration  catégorique  du 
Gouvernement,  le  retour  au  droit  commun  soit 
précisé  de  façon  que  cesse  au  plus  tôt  l'incerti- 
tude actuelle  sur  le  régime  futur  des  baux 
ruraux  des  mobilisés.  Alors  seulement  les  parties 
intéressées  pourront  prendre  leurs  dispositions 
en  conséquence;  et  cela  non  seulement  dans 
l'intérêt  des  propriétaires,  fermiers  et  métayers, 
mais  dans  l'intérêt  de  la  terre  de  France,  du 
pays  tout  entier. 

Ces  conclusions  sont  adoptées  par  l'Académie. 
Sur  l'emploi  de  la  poudre  de  lait 
dans  la  panification. 

M.  L.  Lindet  présente  à  r.A.cadéraie  des  pains 
au  lait  écrémé  en  poudre,  fabriqués  par  deux 
boulangers  de  Pai'is,  et  qui,  à  la  dégustation, 
sont  d'un  excellent  goût,  ont  un  aspect  blanc 
auquel  nous  ne  sommes  pas  habitués,  sont  bien 
levés,  etc.  L'itlée  d'introduire  dans  le  pain  du 
lait  ou  de  la  poudre  de  lait  (lait  desséché)  n'est 
pas  nouvelle;  mais  M.  Lindet  montre  l'intérêt 


414 


CORRESPONDANCE 


que  la  question  présente  dans  les  circonstances 
actuelles. 

La  poudre  de  lait  écrémé  absorbe  à  peu  près 
autant  d'eau  que  la  farine  et  l'on  peut  remplacer 
celle-ci,  poids  pour  poids,  par  de  la  poudre  de 
lait;  si  l'on  ajoute  10,  15,  20  0/0  de  poudre  de 
lait  et  si  le  consommateur  mange  la  même 
quantité  de  pain,  c'est  10,  1">,  20  0/0  de  farine 
économisée. 

Il  est  vrai^que,  au  prix  de  la  poudre  de  lait,  le 
pain  au  lait  ne  peut  être  qu'un  pain  de  luxe; 
mais  c'est  un  aliment  surazoté,  un  pain  de 
régime  par  conséquent  que  l'on  peut  payer  cher  ; 
dans  un  pain  de  froment  il  y  a,  avec  nos  farines 
actuelles  tirées  à  80  0/0,  8  à  9  0/0  de  matières 
azotées,  dans  un  pain  chargé  de  15  0/0  de  poudre 
de  lait  il  y  en  aura  13  à  10  0  0. 

Sur  la  culture  des  plantes  médicinales. 

M.  H.  Hitier  présente  à  l'Académie,  de  la  pai  t 
de  la  Compagnie  d'Orléans  et  de  M.  Poher,  ins- 
pecteur piincipal  des  Services  commerciaux  de 
celte  Compagnie,  le  compte  rendu  du  premier 
Congrès  national  de  la  culture  des  plantes  médi- 
cinales à  Angers,  le  23  juillet  1919  (voir  le  nu- 
méro du  journal  du  13  mai,  page  358). 

Sur  la  nécessité  d  analyser 
les  fourrages  concentrés. 
M.  Léon  Hussard,  directeur-adjoint  de  la  Sta- 


tion d'essais  de  semences,  appelle  l'fittention 
des  éleveurs  sur  l'intérêt  très  grand  qu'ils  ont, 
dans  les  conditions  actuelles,  à  s'assurer,  par 
une  analyse,  de  la  valeur  des  tourteaux  et  autres 
fourrages  concentrés  qui  leur  sont  offerts  sur 
les  marcbés. 

Les  prix  exceptionnellement  élevés  des  tour- 
teaux, la  demande  considérable  de  ces  aliments, 
constituent  une  prime  à  la  falsification  ou  tout 
au  moins  à  la  négligence  dans  la  pn-paration  de 
ces  produits.  .Vussi,  les  mauvais  tourteaux  sont- 
ils  fréquents  aujourd'hui. 

A  la  Station  d'essais  de  semences,  en  1919 
et  1920,  M.  L.  Bussard  a  eu  à  analyser  des  tour- 
teaux nettement  dangereux,  rejiferraant  des  ma- 
tières toxiijues  pouvant  occasionner  la  mort  des 
animaux;  d'autres  tourteaux  renfermaient  des 
matières  susceptibles  d'entraîner  sinon  la  mort 
immédiate,  du  moins  le  dépérissement  de  l'ani- 
mal :  tourteaux  renfermant  du  ricin,  de  l'essence 
de  moutarde,  tourteaux  dits  de  colza  et  formés 
de  guzerat.  Crucifère  de  l'Inde  réputée  toxi- 
que, etc. 

On  ne  saurait  non  plus  trop  mettre  en  garde 
les  agriculteurs  contre  les  sons,  farines,  pro- 
vendes qui  leur  sont  offerts  et  qui,  parfois,  ne 
présentent  aucune  valeur  alimentaire.  11  ne  faut 
acheter  et  utiliser  tous  ces  fourrages  concentrés 
qu'après  une  analyse.  H.  Hitier. 


CORRESPONDANCE 


—  N"  9255  {Suisse).  —  L'attelage  de  fau- 
cheuses à  un  tracteur  se  fait  de  la  même  façon 
que  l'attelage  de  moissonneuses-lieuses  au 
tracteur,  lorsqu'il  s'agit  de  tirer  plusieurs  ma- 
chines. Différents  dispositifs  ont  été  décrits  dans 
le  Journal  d'Agriculture  pratique;  si  vous  ne  vou- 
lez pas  les  faire  construire  vous-même  par  un 
charron-forgeron  de  votre  voisinage,  vous  en 
trouverez  à  la  Compagnie  internationale  des  ma- 
chines agricoles,  155,  avenue  du  Uénéral-.Michel- 
Bizot,  à  Paris,  et  à  la  maison  Massey-Harris,  138, 
avenue  Jean-Jaurès,  à  Paris.  Nous  ne  sommes 
pas  d'avis  d'atteler  plus  de  deux  machines  (fau- 
cheuses ou  moissonneuses-lieuses)  derrière  un 
tracteur.  —  (M.  R.) 

—  N"  8399  {Paris).  —  Vous  avez  acheté,  il  y  a 
quelques  mois,  une  ferme  en  mauvais  état  que 
vous  désirez  abattre. 

Or,  il  s'y  trouve  en  dépùl  un  mobilier  appar- 
tenant à  une  personne  qui  n'a  jamais  reçu  de 
vous  l'autorisation  nécessaire  pour  ce  faire. 
Cette  personne  était  copriétaire  avant  l'adjudi- 
cation à  la  suite  de  laquelle  vous  êtes  devenu 
propriétaire.  Nous  supposons  que  la  présence 
de  ce  mobilier  ne  faisait  l'objet  d'aucune  stipu- 
lation particulière  du  cahier  des  charges,  et  que 
vous  avez  acquis  cette  ferme  telle  qu'elle  se 
comportait  au  jour  de  la  vente.  Si  les  choses  se 
sont  ainsi  passées,  vous  avez  le  droit  de  vous 
considérer  comme  propriétaire  dudit  mobilier, 


et  vous  ne  pouvi;z  vous  exposer  à  aucune  pour- 
suite ou  revendication  quelconque. 

Toutefois,  nous  vous  conseillons,  si  les  clauses 
du  cahier  des  charges  ne  permettent  pas  l'inter- 
prétation que  nous  donnons  ci-dessus,  de  mettre 
la  personne  en  demeure,  par  ministère  d'huis- 
sier, d'avoir  à  retirer  ce  qui  lui  appartient,  et 
dans  le  cas  où  elle  ne  le  ferait  pas  dans  le  délai 
que  vous  lui  fixeriez,  d'avoir  à  vous  payer  tous 
droits  de  garde  ou  dommages.  Le  cas  échéant,  le 
juge  de  paix  est  compétent.  —  (M.  D.) 

—  N"  7648  (Bure).  —  Vous  demandez  des  ren- 
seignements sur  le  Pica  corvicide  pour  la  des- 
truction des  corbeaux,  recommandé  par  la  circu- 
laire ministérielle  insérée  dans  le  n°  du  13  mai 
(p.  338).  Ce  produit  est  composé  de  grains  de 
maïs  empoisonnés  par  la  strychnine  ;  il  est  pré- 
paré par  .M.  Mérigonde,  lieutenant  de  louveterie, 
à  Souillac  (Lot);  il  est  expédié  dans  des  boîtes. 
Pour  l'employer,  on  forme,  surtout  dans  les  prai- 
ries, de  petits  las  de  crottins  frais  de  cheval, 
auxquels  on  mélange  une  certaine  quantité  de 
ces  grains,  en  évitant  qu'ils  soient  apparents. 
Il  est  inutile  d'ajouter  que  l'on  doit  éviter  de 
laisser  les  oiseaux  de  basse-cour  divaguer  dans 
les  lieux  où  ces  appâts  ont  été  répandus. 


/;   ne  faut  jamais  nous  renvoyer  à    une    lettre 
précédente. 


REVUE    COMMERCIALE 


415 


LA  SEMAINE  MÉTÉOROLOGIQUE 

Semaine  du  16  au  22  mai  1920  (OBSERVATOIRE  DU  PARC  SAL\T-MAUR) 


TEMPERATURE 


JOURS  I   b   -4 

I   "    S 

ET     DATES  I     'A     " 

i  ? 


j  millibars. 

iDini 16  mai.  lOÛS.O 

Lundi n  —     1011.3 

Mardi 18  —     1012,0 

i 
Mercredi..   19  —     1020.9 

i  I 

Jeudi 20  —    1021.1 

i 
Vendredi     21  —  'l027.:!| 


Samedi 


I 
22  —     1031.11 


Moyennes  el  totaux  1018.9 

'  I 

Écarts  SDr  la  normale     -[-3.2 


10°0 
12.1 
8.  t. 
6.9 
8.8 
7  8 
.5.0 

S.. 3 

-0  s 


M 

» 

Ô 

s 

19»- 

14.8 

19.8 

15.3 

18.4 

13.5 

1G  3 

•  2.1 

12  3 

10. 1 

16.3 

U   6 

19   1 
17.4 

13.0 

12.9 

-1.9 

-0.4 

Ecart 

sur 

la  nor 

maie. 


+  1  8 
-1-2.2 
-1-0.3 
—  1  2 
—3.3 
1.9 
—0.6 


Vent. 

S 
•g  ô 

S  1 

~ 

beitis    I 

Tariable. 

3.4 

S  0 

3  7 

S  0 

0.9 

S  0 

2.6 

;n  0 

0  0 

.\ 

2.6 

N  E 

14.0 

■ 

27.2 

ag  liei  d> 

» 

107  b.  5 

liir.tbhr^ 

REMARQUES  DIVERSES 


millim 
1.6    Rosée    le    matin,    pluie   après 
I     midi. 
Rosée,  temps  nuageu.x. 

Temps  couvert,  pluie. 

Rosée,  temps  couvert. 

Pluie. 


11.0 


Temps  couvert  le  matin,    beau 

le  soir. 
Brouillard,  rosée  le  matin,  beau 

temps. 


16.0 


Pluie  depuis  le  !«'' janvier  : 

En  1920 213°"" 

Normale 199 


(1)  Voir  l'e.Kplication  de  cette  mesure  Jins  le  n"  du  13  avril  1920  (p.  290.) 


REVUE    COMMERCIALE 


Situation  agricole.  —  Le  temps  a  été  un  peu 
moins  favorable  à  la  végétation  pendant  la  huitaine; 
l'atmosphère  s'est  refroidie  et  des  averses  assez  nom- 
breuses sont  tombées.  En  divers  endroits,  et  notam- 
ment dans  le  Midi,  ces  pluies  ont  été  bien  accueillies. 

L'aspect  des  céréales  en  terre  est,  dans  l'ensemblei 
aussi  satisfaisant  que  possible;  les  blés  d'automnei 
les  escourgeons  et  les  avoiiies  d'hiver  ont  une  vigueur 
exceptionnelle.  La  levée  des  céréal.  s  de  printemps  a 
été  régulière  et  leur  premier  développement  s'effec- 
tue dans  de  bonnes  conditions,  sauf  dans  quelques 
départements  où  l'on  se  plaint  des  sanves. 

Les  semailles  de  sarrasin  se  poursuivent  dans 
l'Ouest  et  dans  le  Centre;  on  continue  les  semailles 
de  betteraves  fourragères. 

Les  pommes  de  terre  ont  une  végétation  normale- 
Dans  le  Nord  où,  par  suite  de  l'impureté  des  graines, 
la  levée  det  lins  a  été  irrégulière,  on  a  dih  retourner 
une  partie  des  emblavures.  Il  y  a  lieu  d'ajouter  qu'un 
certain  nombie  de  cultures  étaient  atteinles  par  la 
maladie  de  la  brûlure. 

En  Algérie,  la  sécheresse  parait  avoir  exercé  une 
influence  nuisible  aux  céréales  d'automne,  dont  la 
situation  ne  semble  pas  brillante. 

Blés  et  Farines.  —  Les  livraisons  de  blés  aux 
moulins  restent  faibles  ;  par  contre,  la  proportion  de 
mais  et  autres  succédanés  est  élevée.  Il  s'ensuit  que 
la  qualité  de  Ja  farine  laisse  beaucoup  à  désirer; 
celle-ci  est  cédée  aux  boulangers  aux  prix  officiels. 

En  tenant  compte  du  change,  le  blé  disponible 
vaut  171  fr.  .50  à  New-York  et  130  fr.  05  à  Bueno.s- 
Ayres. 

Sons   —  Avec  les  ressources   fourragères  dont  on 


dispose  actuellement,  l'intérêt  de  ce  sous-produit  a 
beaucoup  diminué.  Demande  faible  et  cours  se  rap- 
prochant du  prix  officiel,  soit  48  fr.  le  quintal  pris 
au  moulin. 

Céréales  diverses.  —  Les  offres  d'avoines  devenant 
de  plus  en  plus  faibles,  les  cours  restent  soutenus, 
on  a  même  enregistré  une  hausse  assez  sensible  sur 
les  sortes  à  grain  jaune  et  blanc.  Par  quintal  départ, 
on  cote  l'avoine  blanche  de  Ligowo,  82  à  83.50; 
l'avoine  noire,  80  à  81.50;  l'avoine  grise,  79  à  80  fr. 
On  signale  quelques  affaires  en  avoines  de  la  pro- 
chaine récolte,  au  prix  de  71  à  73  fr.  les  100  kilogr. 

Transactions  presque  nulles  en  orges  dont  les 
cours  varient,  suivant  provenance  et  qualité,  de  78  à 
82  fr.  le  quintal  départ.  Pour  les  escourgeons  de  la 
prochaine  récote,  on  parle  de  82  à  83  fr.  les  100  ki- 
logrammes. 

Les  sarrasins  valent  toujours  de  84  à  85  fr.  et  le 
sorgho  de  58  à  60  fr.  les  100  kilogr.  départ. 

Fourrages.  —  Au  marché  de  La  Chapelle,  les  four- 
rages de  choix  étaient  assez  rares,  les  qualités  ordi- 
naires et  médiocres  dominaient.  Par  104  bottes  de 
5  kilogr.  rendues  à  Paris  au  domicile  de  l'acheteur, 
on  a  coté  :  luzerne,  240  à  260  fr.;  regain,  240  à  260  fr.; 
foin,  230  â  260  fr. 

Failles.  —  Cours  sans  changement  au  marché  de 
La  Chapelle.  Dans  nombre  de  départements  du 
Centre,  la  paille  de  blé  vaut  de  24  à  28  fr.  les  100  ki- 
logrammes. 

Bétail.  —  Au  marché  de  La  Villelte  du  lunli 
17  mai,  ujalgré  une  offre  abondanle  en  gros  bétail, 
la  vente  a  été  active  et  les  prix  soutenus.  On  a  coté, 


416 


REVUE  COMMERCIALE 


par  demi-kilogramme  nel  :  les  bœufs  de  l'Allier,  de 
la  Nièvre  et  de  Saône-et-Loire,  4.15  à  4.30  ;  de  la 
Haute-Vienne,  4  30  à  4.40;  de  la  Mayenne  et  de  la 
Sarthe,  4  à  4.23;  du  Cantal.  4.1ô  à  4.20;  de  la  Loire- 
Inférieure,  4  à  4.20;  de  la  Vendée,  3.80  à  4  fr.:  les 
taureaux,  3.70  à  4.15  :  les  génisses,  4  à  4.o0. 

A  la  faveur  d'arrivages  inférieurs  à  ceux  du  lundi 
précédent,  la  vente  des  veau.K  a  eu  lieu  à  des  cours 
en  hausse,  de  15  à  25  centimes  par  demi-kilogramme 
net.  On  a  coté  les  veau.x  d'Eure-et-Loir,  de  Seine-et- 
Marne,  de  Seine-et-Oise,  du  Loiret  et  de  I  Yonne,  6 
à  6.25;  de  la  Sarthe  et  de  l'Aube,  5.75  à  6  fr.;  de 
rOuett,  5.40  à  5.75  ;  de  la  Haute-N'ienue,  4.75  à  5  fr. 
le  demi-kilogramme  net. 

Des  arrivages  importants,  joints  à  de  fortes  ré. 
serves  vivantes  aux  abattoirs  ont  rendu  plus  diffi- 
cile la  vente  des  moutons  ;  on  a  enregistré  de  la 
Éaiblesse  sur  les  sortes  de  choix  et  une  baisse  de 
15  à  20  centimes  par  demi-kilogramme  net  sur  les 
animaux  médiocres.  On  a  coté  les  moutons  de  l'Al- 
lier, de  la  Nièvre  et  du  Cher,  6.7i 
agneaux  de  mêmes  provenances,  7.2: 
moutons  du  .Midi.  6.70  à  7  fr.;  les 
le  demi- kilogramme  net. 

L'offre  des  porcs  étant  réduite,  vente  facile  à  des 
cours  en  hausse  de  10  centimes  par  demi-kilogr.  vif. 
On  a  payé  les  porcs  gras  3.5.'i  à  3.65;  les  coches, 
3.23  à  3.40  le  demi-kilogramme  vif. 

Voici  le  relevé  des  marchés  des  lundi  17  et  jeudi 
20  mai  : 

Uarclié  du  lundi  17  mai. 
Entrées  directes 
aux  abattoirs.  Réserves 


à  7.25;  les 
'.23  à  7.50.;  les 
brebis.  6  à  6.75 


Amenés. 

têtes 

Bœufs 2  8-28 

■Vaches i  193 

Taureau.ic . .  449 

■Veaux i  151 

Uoatons  . .  12  «25 

Porcs 1  673 


LaVill. 

têtes 

i    209 

1  0-33 
1  SIS 
1  580 


Vaug. 

têtes 

WA 

389 
997 
S  03 


LaVi 


541 

325 

1  890 

320 


■Vaug. 


115 

106 
810 
134 


Prix  maxima  du  kilogramme. 


.'Vu  poids  net. 


1"  q.       ■.'•  q. 


3-  q. 


Bœufs 8.60  S. 00  7.66 

Vaches 8.80  8.30  7.66 

Taureaux  ..  8.00  7.E0  7.00 

Veaux 12.30  U.80  10.30 

Moutons...  14.10  13.50  13.10 

Porcs 10.50  10.42  10.30 

Marché  du  jeudi  20  n 
Entrées  directes 
aux  abattoir^s. 

Amenés.  LaVill.      Vaug. 


Au  poids  vit. 
Prix  extrêmes. 

2.65  à  5.34 
S. 65      5.34 


2. «5 

3.55 
5.55 
6.32 


.4.92 
7.50 
7.29 
7.39 


Réserves 
LaVill 


Bœufs. . . . 
■Vaches... 
Taureaux. 

Veaax 

Montons  . , 


tètes 
1  732 
I  143 
313 
1  840 
7  845 


Porcs 1  517 


^     180 

1  116 
1  820 
1  li9 


156 

299 
414 
766 


tet«s 
306 

325 

*80 
240 


Vaug. 

têtes 

141 

208 
450 
407 


Prix  maxima  du  kilogramme. 
Au  poids  net.  Au  poids  vil. 

q.       2*  q.       3*  q.      Prixextrémes. 


Bœufs 8  60 

Vaches 8  80 

Taureaux.. .  8  00 

Veaui 12  10 

Moutons 14  30 

Porcs 10  50 


8  00 

8  20 

7  50 

11  60 

13  60 

10  42 


7  66 
7  70 
1  00 
10  00 
13  10 
10  30 


2.65  à  5.34 
2.65  5.46 
2.65  4.92 
3.75  7.56 
5.42  7.10 
6.59       7.35 


3     à 
net  : 


Dans  les  départements,  on  cote  : 
Bordeaux,    par    kilogr.   poids    vif    :    boeuf» 

4.90;   vaches,  2.60   à  4   fr.  ;  par  kilogr.  poids 

moutons,  '.1.20  à  13.50;  veaux,  9  à  10.50. 
Charolles.  par  kilogr.  poids  net  :  bœufs  et  vaches, 

7.80  à  8.80;  par  kilogr.;  poids    vif  :    moutons,  6.15 

à  6.40;  veaux,  6.15  à  6.80. 

CacH,  par  kilogr.  poids  vif  :  bœufs,  4.05  à4.25;  va- 
ches, 4.05  à  4.40;  veaux,  5  à  5.50:  moutons.  7.23 
à  7.75;  porcs,  5  à  3.25. 

Dijon,  par  kilogr.  poids  vif  :  veaux,  6.40  à  7  fr.; 
porcs,  7  à  7.50;  par  kilogr.  poids  net  :  moutons,. 
12  à  14  fr. 

Lyon-Vaise,  par  kilogr.  poids  vif  :  bœufs,  2.30  à 
5.40;  porcs,  6.40  à  7.10;  veaux,  6  à  7.10;  par  kilogr. 
poids  net  :  moutons,  11.30  à  13  fr. 

Marseille,  par  kilogr.  poids  net  :  bœufs.  Î.70  à 
8.25;  vaches,  7  à  S  fr.;  moutons,  11.50  à  12.50: 
par  kilogr.  poids  vit  :  porcs,  6  à  6.15. 

Nancy,  par  kilogr.  poids  net  :  bœufs,  9,  à  9.S0  ; 
vaches,  S  à  9.80;  moutons,  12  à  13  fr.;  par  kilogr. 
poids  vif  :  veaux,  6.50  à  7.50  ;  porcs,  7.80  à  8  fr. 

Vins.  —  La  faiblesse  s'est  encore  un  peu  accen- 
tuée dans  le  Midi  sur  les  prix  des  vins  rouges,  que 
l'on  cote  comme  suit,  par  hectolitre  nu  :  105  à  122  fr. 
à  Béziers,  110  à  123  fr.  à  Montpellier,  110  à  133  fr. 
à  Niines,  110  à  125  fr.  à  Narbonne  et  à  Perpignan. 

Les  vins  blancs  du  Midi  valent  de  135  à  155  fr. 
l'hectolilre  nu. 

Dans  la  Loiie,  à  Roanne,  les  vins  rouges  valent 
de  150  à  153  fr.;  en  Saône-et-Loire,  à  Chalon,  les 
vins  rouges  110  à  115  fr.,  les  blancs  115  à  120  fr. 

A  Alger,  baisse  de  5  Ir.  par  hectolitre  sur  les  vins 
rouges  qui  ne  valent  plus  que  110  à  135  fr. 

Cidres.  —  En  Normandie,  les  pommiers  portent 
peu  de  fruits,  dans  la  Vallée  d'Auge.  Il  en  est  ré- 
sulté une  hausse  des  cours  du  cidre  qui  vaut  de  40  à 
43  fr.  1  hectolitre  nu,  pris  à  la  propriéti.  Dans  la 
Manthe,  on  vend  de  35  a  40  fr.  et  en  Bretagne  de 
30  à  33  fr. 

Fécales.  —  A  Paris,  la  fécule  première  disponible 
est  cotée  220  fr.;  dans  les  Vosges,  à  Epinal,  la  fé- 
cule 1''"  vaut  de  210  à  213  fr.  les  100  kilogr.  gares  dts 
fécuJeries. 

Pommes  de  terre.  —  kn%  Halles  centrales  de 
Paris,  les  pommes  de  terre  nouvelles  de  Bretagne 
valent  150  à  170  fr.  en  oblongues,  et  130  à  140  fr. 
en  rondes.  Cours  en  baisse. 

Tourteaux.  —  A  Marseille,  on  paie  aux  100  kilogr. 
les  tourteaux  pour  l'alimentation  du  bétail  :  Ara- 
chide RuQsque  choix,  61  fr.;  ordinaire,  33  fr.;  .Vra- 
cbide  Coromandel,  32  fr.;  sésame  blanc,  59  fr.;  pavot 
blanc,  53  fr.;  palmiste,  44  fr.;  colza.  34  fr.;  coprah 
cocbily,  67  fr.:  coprah  blanc,  35  à  58  fr.;  lin,  84  fr. 

Volailles.  —  Aux  Halles  centrales  de  Pari*,  on 
paie  à  la  pièce  :  canards  de  Rouen,  18  à  24  fr.;  de 
Nantes,  13  à  24  fr.;  de  ferme,  10  à  1.3  fr.;  dindon- 
neaux morts,  28  à  3S  fr.;  lapins  vivants,  5.80  à  6.60; 
pigeons  vivants,  3.50  à  6.30;  pintades  mortes,  12  à 
18  fr.;  poules  de  Bretagne,  9  à  12  fr.;  poulets  de 
Bresse,  8  à  11  fr.;  du  Gdtinais,  12  à  24  fr.;  poussins, 
1.30  à  6  fr.;  canetons,  3  à  9  fr. 

A.U  kilogr.  on  paie  :  dindes,  6  à  10  fr.:  lapins, 
9.20;  oies,  5.30  à  7  fr.;  pigeons,  3.50  à  7.25;  pintades, 
12  à  18  fr.;  poules,  9  à  12  fr.;  poulets,  15  à  22  fr. 

B.   DuiLiNlI. 
Le  Gérant  :  Charles  Dltkeix. 

Pans.  —  I..  Mabetueux,  imprmieur,  I,  rue  Cassette 


CHKOJSIQLE  AGBICULE 


m 


CHROlMQUE  AGRICOLE 


l'rincipaux  (rails  J;i  pr.'je!  du  Gouvernement  sur  le  régirue  du  Lié  de  la  recolle  df  1S20.  —  Caractère"  de 
ce  projet.  —  Maintien  du  n^gimc  de  la  réquisition  générale.  —  Efforts  poursuivis  pm\r  en  olitenir  le 
vole  parte  Parlement.  —  Sophismes  répandus  dans  les  journaux  parisiens.  —  Quelques  exemples.  — 
(lonslittilion  de  la  Confédération  agricole  des  cinq  déparlenjents  ."septentrionau.x.  —  Sa  première  mani- 
festation —  Suite  de  la  discussion  au  Sénat  sur  les  nouvelles  ressources  fiscale,-.  —  Te.\te  adopté  rela- 
tiTemeot  aux  bénéfices  de  l'exploitation  agricole.  —  Projet  du  Gouvernement  pour  assurer  l'applicaUrn 
de  la  loi  sur  l'enseignement  agricole.  —  Rapport  de  M.  Plissonnior  sur  ce  sujel.  —  Célébration  du  Cen- 
tenaire du  Comice  agricole  de  Cliarties.  —  Concours  à  Auneau.  —  Manifeslalion  publi(|uc  à  Chartres. 
—  Evaluation  des  pertes  subies  par  le  vignolile  de  Champagne.  —  Fixation  de  la  prime  à  la  culture  du 
lin  et  du  clianvre.—  Caisse  nationale  de  réassurance  des  Mutuelles  agricoles.  —  Programme  du  Congros 
de  la  Mufuïlité  et  de  la  Coopération  agricoles. 


Le  régime  du  blé. 
Le  voile  qui  cachait  jusqu'ici  les  résolutions 
que  le  Gouvernement  présenterait  au  Parle- 
ment siir  le  régime  à  appliquer  au  blé  de  la 
prochaine  récolte  es!  enfin  partiellement  sou- 
levé. On  .sait  qu'il  y  avait  conflit  aigu  entre 
M.  Ricard,  ministre  de  l'AgriculUire,  et 
M.  Thoumyre,  sous-secrélaire  d'Etat  du  Ra- 
vitaillement: M.  Ricard  avait  annoncé  solen- 
nellement, à  diverses  reprises,  que  la  liberté 
serait  rendue  au  commerce  du  blé  pour  la 
récolte  de  cette  année;  de  son  côté,  M.  Thou- 
layre  avait  déclaré  non  moins  catégorique- 
ment que  le  Service  du  Ravitaillement  con- 
serverait sa  .suprématie  pendant  trois  ans 
encore.  Les  agriculteurs  étaient  vivement 
émus  par  cette  menace,  d'autant  plus  que 
les  promesses  du  ministre  de  l'Agriculture 
répondaient  à  leurs  légitimes  aspirations. 

Le  texte  définitif  du  système  adopté  par  le 
(iouvernement  n'est  pas  encore  connu.  Mais 
le  compte  rendu  sommaire  du  Conseil  de  Ca- 
binet tenu  le  55  mai  s'exprime  sur  ce  sujet 
en  ces  termes  ; 

Le  Conseil  a  adopté  le  tfxte  définitif  du  projet 
de  loi  concernant  le  régime  du  blé. 

Ce  projet  comporte  la  fixation  du  prix  du  bic 
par  une  Commission  spéciale  où  seront  repré- 
sentés les  différents  intéressés. 

11  prévoit  en  outre  que  tous  les  blés  indigènes 
de  1920  seront  achetés  par  l'Etat  (de  même  que 
les  blés  exotiques  indispensables  à  nos  approvi- 
sionnements). 

S'il  était  nécessaire,  cette  disposition,  prévue 
seulement  pour  la  prochaine  récolte,  pourrait 
f'tre  prorogée  d'année  en  année,  mais  par  déci- 
sion du  Parlement. 

On  affirme  que  ce  projet  est  le  résultat  d'un 
compromis.  Aucune  affirmation  n'est  moins 
justifiée.  En  réalité,,  ce  sont  les  conceptions 
néfastes  du  Service  du  Ravitaillement  qui  ont 
prévalu.  Sans  doute,  M.  Ricard  a  pu  obtenir 
que  le  régime  de  la  réquisition  générale  ne 
fiU  décidé,  dans  le  projet,  que  pour  un  an; 
mais  ladeniière  phrase  du  communiqué  sou- 

3  .luin  11-20.  —  N'>  23. 


ligne  que  ce  régime  pourrait  être  maintenu 
indéfiniment.  On  se  trouve  ainsi  en  présence 
d'un  refus  formel  opposé  au.x  revendications 
unanimes  exprimées  avec  force  par  les  Asso- 
ciations agricoles  de  tout  le  pays. 

La  parole  sera  désormais  au    Parlement. 
Suivra-t-il    les     suggestions    gouvernemen- 
taL.'S  '.'    Les    efforts    sont     muliipliés    pour 
l'étourdir  et   l'eflrayer.  On  répète  à  satiété 
qu'il  est  impossible  de  rendre  actuellement 
la  liberté  au  commerce  du  blé  indigène;  on 
agite  à  plaisir  le  spectre  de  la  crise  du  change 
dont  r.\griculture  nationale  serait  appelée  i 
payer  la  rançon.  Seule,  parmi  toutes  les  bran- 
ches de  la  productiun,  elle  serait  maintenue 
sous  le  joug  de  l'inquisition  de  la  part  d'une 
administration  parasite  qui  n'a  plus  que  ce 
dernier  refuge   et  qui   s'y   cramponne   avec 
obstination.  11  est  inutile  de  revenir  sur  les 
démonstrations  que   nous  avons  données  à 
diverses  reprises;  nous  devons  expriuier  l'es- 
poir que  la  Chambre  des  Députés  et  le  Sénat 
ne  se  laisseront  pas  aveugler  par  les  sophis- 
mes par  lesquels  on  cherchera  à  les  étourdir, 
car  il  est  impossible  d'admettre  que  l'Agri- 
culture seule  soit  condamnée  à  payer  toutes 
les  fautes  commises  depuis  six  ans  et  dont 
elle  a  subi  trop  gravement  les  conséquences. 
Pour  tâcher  de  rallier  l'opinion,  on  s'efforce, 
par  des  notes  d'allure  officieuse,  de  créer  des 
illusions  sur  les  résultats  que  doit  donner  la 
prochaine  récolte  de  blé  en  France.  En  effet, 
les  affirmations  sur  le  rendement   de   cette 
récolte  prennent  des  allures  de  la  plus  haute 
fantaisie  dans  les  journaux  politiques  pari- 
siens. 

C'est  ainsi  qu'un  journal  qui  passe  pour 
sérieux  et  qui  se  dit  <•  en  mesure  de  donner, 
dès  aujourd'hui,  des  chiffres  pleinement  ré- 
confortants ",  annonce  que  la  production 
française  dépassera  70  millions  de  quintaux, 
et  que  si  cette  évaluation  peut  subir  un  dé- 
chet par  suite  des  intempéries  à  venir,  ces 
intempéries  ne   pourront  guère  diminuer  la 

Tome  I.  —  23. 


-ils  CimO.MQUE_AGRlCOLE 

production  de  plus  de  10  0,  U.  Puis  il  ajoute 


«  En  niellant  donc  les  choses  au  pire,  nous 
aurions  à  importer  au  maximum  une  tren- 
taine demillions  de  quintaux  de  blé.  »  Or, 
pendant  les  plus  mauvaises  années  de  la  pé- 
riode de  guerre,  jamais  les  importations  de 
i)lé  n'ont  atteint  ce  taux  fabuleux;  il  suffit  de 
rappeler  que  ces  importations,  tant  en  grains 
qu'en  farines,  n'ont  pas  dépassé  2-i  millions 
de  quintaux  en  1917,  20  millionsde  quintaux 
en  1918  et  iiSHOOOOO  quintaux  en  1919,  avec 
des  récolles  indigènesbien  inférieures  à  celle 
que  ce  journal  pronostique. 

D'autres,  sans  entrer  dans  des  précisions 
semblables,  affirment  non  moins  officieu- 
sement que  la  récolte  française  satisfera  à 
tous  les  besoins  de  la  consommation.  Dès 
lors,  la  mainmise  de  l'Etat  sur  cette  récolle 
assurera  le  bien-être  général;  honnis  soient 
donc  les  agriculteurs  qui  ne  demandent  qu'à 
travailler  sans  entraves  I 

Confédération  agricole  du  Nord. 
Nous  avons  reçu  la  note  suivante  : 
Les  représentants  des  Associations  agricoles 
des  départements  de  l'Aisne,  du  Nord,  de  l'Oise, 
du  Pas-de-Calais  et  de  la  Summe  se  sont  réunis 
dans  un  des  bureaux  du  Sénat  pour  y  constituer 
la  Confédération  agricole  des  cinq  départements. 
M.Jonnart,  sénateur,  a  été  élu  président  de  cette 
Confédération. 

La  question  du  régime  du  blé  a  donné  lieu  à 
une  longue  discussion.  A  l'unanimité,  l'assem- 
blée s'est  prononcée  pour  le  régime  de  la  libertf, 
«  seul  susceptible  ne  rendre  à  la  production  du 
blé  son  importance  d'avant  guerre  et  de  suppri- 
mer, par  suite,  le  tribut  énorme  payé  par  le 
pays  à  l'étranger  ». 

Pour  la  campagne  1920-1921,  et  à  titre  pure- 
ment transitoire  et  transactionnel,  elle  a  décidé 
qu'il  importait  de  laisser  au  Gouvernement  le 
monopole  des  importations  de  blés  étrangers,  de 
façon  à  lui  permettre  de  réagir  contre  toute  spé- 
culation illicite,  sous  condition  toutefois  que  les 
blés  ainsi  importés  ne  puissent,  en  aucun  cas, 
élre  cédés  à  un  prix  inférieur  à  100  francs  le 
quinlal. 

Enfin,  l'assemblée  a  décidé  de  faire  une  dé- 
marclie  spéciale  pour  qu'une  prime  de  200  fr. 
à  l'hectare  soit  attribuée  aux  emblavements  de 
tilé  dans  les  régions  libéréfs,  -  afin  que  ces 
f-mblavemenls  soient  au  moins  égaux  cl  même 
supérieurs  à  ceux  d'avant  guerre  ». 

On  ne  doit  pas  oublier  que  l'accroissement 
dans  les  surfaces  consacrées  au  blé  pour  la 
prochaine  récolte  est  dû  exclusivement  aux 
énergiques  eiTorts  des  cultivateurs  de  la  ré- 
gion septentrionale  dévastée  par  la  guerre. 

Les  impôts  devant  le  Sénat. 

Le  Sénat  a  continué  la  discussion  du  pro- 


jet de  loi  relatif  à  la  création  de  nouvelles 
ressources  fiscales. 

La  discussion  sur  la  cédule  relative  à  l'im- 
pôt sur  les  bénéfices  de  l'exploitation  agricole 
a  été  particulièrement  longue  et  animée.  Il 
est  impossible  d'entrer  dans  les  détails  de 
celle  discussion.  11  suffit  de  constater  qu'à  la 
suite  d'amendements  présentés  successive- 
ment par  M.  Donon  et  par  M.  Michel,  les  pro- 
positions de  la  Commission  des  Finances  ont 
été  profondément  modifiées.  Finalement,  le 
texte  suivant,  destiné  à  se  substituer  aux 
dispositions  des  articles  12  et  suivants  de  la 
loi  du  31  juillet  1917,  a  été  adopté  : 

Ali.  17.  —  Le  bénéfice  provenant  de  l'exploi- 
tation agricole  est  considéré,  pour  l'assiette  de 
l'impôt,  comme  égal  à  la  valeur  locative  des 
terres  exploitées,  multipliée  par  un  coelfîcient 
approprié.  Ce  coefficient,  unique  par  nature  de 
culture  et  par  région  agricole,  est  fixé  par  une 
Commission  instituée  par  un  décret  rendu  sur  la 
proposition  du  ministre  des  Finances  et  du  mi- 
nistre de  l'Agriculture  et  présidée  par  un  con- 
seiller d'Etal.  Fn  quart  des  membres  de  cette 
Commission  est  nommé  par  le  ministre  de  l'Agri- 
culture entre  les  candidats  portés  sur  une  liste 
présentée  par  les  présidents  des  Chambres 
d'Agriculture  ou  à  défaut  les  Offices  départe- 
mentaux; un  autre  quart  est  nommé  également 
par  le  ministre  de  l'Agriculture  entre  les  candi- 
dats portés  sur  une  liste  présentée  par  les  prési- 
dents des  Associations,  Syndicats  et  Coopératives 
de  production  agricole,  ces  candidats  devant 
être  pris  parmi  les  contribuables  payant  l'im- 
pôt sur  les  bénéfices  agricoles. 

La  Commission  se  prononcera  après  avis  des 
directeurs  des  Services  agricoles  et  des  Cham- 
bres d'Agriculture  ou  des  Offices  départementaux 
des  départements  intéressés. 

Elle  |irocédera  tous  les  ans  à  la  revision  des 
coefficients. 

Les  maxima  et  minima  des  coefficients  à  arrê- 
ter par  la  Commission  seront  fixés  chaque  année, 
pour  l'établissement  de  l'impôt  de  l'année  sui- 
vante, par  une  disposition  de  la  loi  de  linances 
ou  d'une  loi  spéciale.  Au  cas  où  la  loi  ne  serait 
pas  promulguée  avant  le  31  décembre,  les 
coefficients  maxima  et  minima  de  la  précédente 
année  seraient  applicables. 

Pour  l'année  1U20,  les  coefficients  applicables 
sont  ainsi  fixés,  sans  l'intervention  de  la  Com- 
mission : 

1 0  Terres  labourables l 

2"  Prairies  et  prés  naturels,  lierbages  et  pâ- 
turages        2.5 

3»  \crgcrs  et  cultures  fruitières 3 

l"  \ignes 5 

3"  liois  industriels,  aulnaies,  saussaies,  ose- 
raies,  etc 1 

6"  Landes,  pâlis,  bruyères,  marais 0 .50 

1"  Jarlins,  terrains  affectés  Ti  In  culture  ma- 

r.-iichcre  et  florale,  pépinières,  parcs 5 

Les  coefficients  pour  les  terres  de  la  zone  dé- 


CHRONIQUE  AGRICOLE 


413 


vastée  déliinittî.:  par  l'arrêté  du  12  août  1919  va- 
rieront pour  chaque  nature  de  culture  et,  au  be- 
soin, pour  chaque  commune  entre  zéro  et  les 
chillres  des  coefficients  fixés  pour  le  reste  de  la 
France.  Ceux-ci  ne  pourront  être  appliqués  aux 
terres  de  cette  zone  que  le  jour  où  elles  auront 
été  remises  dans  leur  état  de  productivité  anté- 
rieur à  la  guerre. 

Un  décret  rendu  sur  la  proposition  du  mi- 
nistre des  Finances  et  du  ministre  de  l'Agricul- 
ture déterminera  les  conditions  d'application  des 
dispositions  ci-dessus. 

L'article  2  de  la  loi  du  12  août  1919  est  abrogé. 

Art.  (8.  —  Sur  le  montant  du  revenu  de  l'ex- 
ploitation agricole  calculé  ainsi  qu'il  est  dit  à 
l'article  précédent,  l'exploitant  n'est  taxé  que 
sur  la  fraction  supérieure  à  1  500  fr.  et  il  a  droit 
à  une  déduction  de  moitié  sur  la  fraction  com- 
prise entre  1  SOO  et  4  000  fr. 

Le  taux  de  l'impôt  est  fixé  à  6  0/0. 

Le  principe  du  forfait,  adopté  par  la 
Chambre  des  Députés,  a  donc  été  maintenu 
par  le  Sénat. 

L'enseignement  agricole. 

L'application  de  la  loi  du  2  août  1918  sur 
l'enseignement  professionnel  de  l'Agricul- 
ture a  été  retardée  par  des  difficullés  d'or- 
dre financier.  I!  s'agit,  en  effet,  d'adapler 
les  écoles  qui  existaient  jusqu'ici  à  la  nouvelle 
organisation  prévue  par  cette  loi  et  d'en 
créer  de  nouvelles.  Pour  faire  disparaître 
ces  difficultés,  un  projet  de  loi  a  été  pré- 
senté, à  la  fin  du  mois  d'avril,  par  le 
ministre  de  l'Agriculture  d'accord  avec  le 
ministre  des  Finances.  Ce  projet  a  pour 
objet  de  doter  l'enseignement  agricole  des 
établi'-semenls  et  des  moyens  d'action  qui 
lui  sont  indispensables. 

L'exposé  des  motifs  constate  que  dans 
l'état  actuel  et  bien  que  le  développement  de 
l'enseignement  agricole  présente  un  intérêt 
primordial,  il  serait  difficile  de  demander  au 
budget  les  1.5  millions  qui  sont  jugés  néces- 
saires. C'est  pourquoi  le  projet  propose  de 
décider  qu'il  sera  opéré,  conformément  à 
l'avis  du  Comité  consultatif  des  courses  et  du 
Conseil  supérieur  des  haras,  un  prélèvement 
supplémentaire  de  1  0/0  sur  la  masse  des 
sommes  engagées  au  pari  mutuel.  Ce  prélè- 
vement de  1  0/0,  si  les  recettes  actuelles  se 
maintiennent,  représenterait  6  millions 
environ.  Comme  un  effort  particulièrement 
important  est  nécessaire  dès  le  début  de 
l'application  de  la  loi,  ce  prélèvement  serait 
affecté  la  première  année,  en  totalité,  à  l'en- 
seignement agricole;  à  partir  de  la  deuxième 
année,  la  moitié  suffirait  ;  l'autre  moitié  irait 
aux  encouragements  à  l'élevage.  On  aurait 


ainsi  la  faculté  de  pouvoir  réaliser  le  projet 
sans  imposer  de  charges  au  Tré^^or. 

Ce  système  et  les  détails  d'application  au.\ 
différents  établissements  d'enseignement 
agricole  ont  été  faborahlement  accueillis  par 
la  Commission  de  l'Agriculture  de  la 
Chambre  des  députés.  Un  rapport  concluant 
à  l'adoption  du  projet  de  loi  a  été  présenté, 
en  son  nom,  par  M.  Plissonnier.  Il  n'est  pas 
douteux  qu'il  sera  adopté  ;  encore  est-il  qu'il 
conviendrait  que  cette  adoption  ne  traînât 
pas  en  longueur. 

Comice  de  larrondissement  de   Chartres. 

Le  Comice  agricole  de  l'arrondissement  de 
Chartres  (Eure-et-Loir)  a  célébré  le  cente- 
naire de  sa  création  par  un  brillant  concours 
tenu  le  23  mai  à  Auneau.  Ce  concours  était 
dirigé  par  le  président  du  Comice,  un  des 
agriculteurs  les  plus  réputés  de  la  Beauce, 
M.  le  sénateur  Albert  Royneau. 

Deux  parties  principales  ont  caractérisé 
ce  concours  :  une  importante  exposition  de 
matériel  agricole  et  une  non  moins  impor- 
tante exposition  d'animaux  reproducteurs. 
Dans  cette  dernière,  on  a  surtout  remarqué 
de  remarquables  étalons  percherons  et  de 
beaux  lois  de  moutons  mérinos  et  dishley- 
mérinos. 

A  la  distribution  des  récompenses,  M.  Roy- 
neau a  exposé  éloquemment  les  efforts 
tenaces  des  agriculteurs  de  la  Beauce  pour 
maintenir  autant  que  possible  la  production 
pendant  la  période  de  guerre  et  pour  lui 
donner  ensuite  un  nouvel  essor.  M.  Ricard, 
ministre  de  l'Agriculture,  qui  assistait  au 
concours,  a  rendu  hommage  à  l'énergie 
déployée  par  les  agriculteurs  et  aux  résultats 
qu'ils  savent  obtenir,  malgré  la  faiblesse  des 
moyens  dont  ils  peuvent  disposer  actuelle- 
ment. 

Manifestation  publique  à  Chartres. 

L'agitation  qui  règne  parmi  les  agricul- 
teurs a  été  démontrée  une  fois  de  plus  par  la 
réunion  organisée  à  Chartres  le  22  mai,  jour 
de  marché,  en  vue  de  réclamer  la  liberté  du 
commerce  du  .blé.  Après  avoir  insisté  sur  la 
nécessité  de  cette  liberté,  M.  Egasse,  qui 
avait  pris  l'initiative  de  cette  réunion,  a  pré- 
senté l'ordre  du  jour  suivant  : 

Sur  l'initiative  du  Comité  départemental 
I  d'Eure-et-Loir  de  la  Fédération  des  Associa- 
tions du  Centre,  lequel  Comité  compte  plus  de 
33  000  agriculteurs,  les  cultivateurs  et  culti- 
vatrices de  la  Beauce,  réunis  à  Chartres,  le 
22  mai  1920  (au  nombre  de  plusieurs  milliers), 

Considérant  les  entraves  que  leur  causent  la 
pénurie  et   la  hausse  continuelle   de   tous  les 


iiO 


ilR'iNlurF.  Af.niCOI.K 


i.ioyeBS  de  proilui;Uon.  el  cMXivaincus  que  celle 
instabiliié  rend  impossible  toute  taxation  équi- 
table de  leurs  produits, 

Que  le  relour  ;\  la  liberté  du  commerce,  tout 
naturel  avec  le  retour  à  la  paix,  peut  seul  ame- 
ner un  équilibre  normal  eutre  le  prix  des  den- 
rées agricoles  et  celui  de  tous  les  éléments 
indispensables  à  l'afjriculture. 

Instruits  enfin  par  les  taxes  souvent  infé- 
rieures aux  prix  de  revient  qui  ont  été  caus», 
sous  leurs  yeux,  de  conilaranalions  dune  ini- 
quité révollanLe, 

Pour  res  motifs, 

Déclarent  qu'ils  sont  résolus  à  réduire  leurs 
ensemencements  de  blé  tant  que  le  commerce 
ne  sera  pas  reilevenu  absolument  libre. 

Cette  conclusion  est  évidemment  exces- 
sive. Quoiqu'elle  ait  été  énergiquemeni  com- 
battue par  M.  A.  Royneau,  sénateur,  elle  a 
été  adoptiie  au  milieu  d'une  vive  agilalion. 

De  cette  manifestalion,  on  ne  peut  tirer 
qu'une  conclusion  ;  elle  démontre  la  néces- 
sité d'apporter  une  solution  rapide  au  pro- 
blème qui  p;»ssionne  les  aj^-riculleurs. 

La  vigne  en  Champagne. 
La  période  de  guerre  a  été  désastreuse 
pour  la  vigne  en  Champagne;  la  région  de 
;îei)ns  a  été  une  des  plus  éprouvées.  D'après 
iine  enquête  faite  par  M.  Chappaz,  directeur 
des  Services  agricoles  de  la  Marne,  sur  l'en- 
semble du  vignoble  en  191 1,  la  surface  dis- 
parue représente  environ  50  0  0  des  vignes 
existant  en  1914.  Pour  110  Syndicats  qui 
ont  répondu  à  cette  enquête,  la  situation  était 
]a  suivante  en  1919  : 

f^^perlicie  tola'e  du  vignoble iO  f.Oû  hectares. 

Vignes  françaises  indemnes t;tJ6        — 

—  phylloxérées  résistant  en- 

core           3  uOil        — 

—  grefl'êes 2  6."  1        — 

—  en    savart    on    arrachées 

ou  non  replantées......         4  2S4        — 

La  statistique  accusait,  en  191  :{,  I1602hec- 
'ares.  M.  Chappaz.  évalue  à  6  900  hectares  la 
.surface  encore  en  production  dans  les  arron- 
dissem;ents  de  Reims,  d'Epernay  et  dans  le 
canton  de  Vertus;  une  forte  partie  nest  qu'en 
^tal  de  demi-production  et  il  est  à  redouter 
^ue  ce  qui  reste  de  l'ancien  vignoble  franc  de 
pied  disparaisse  rapidement.  Certaines  com- 
munes ont  clé  particulièrement  atteintes  par 
a  guerre;  celle  de  Verzenay,  par  exemple, 
accuse  la  disparition  de  'tio  hectares  sur  .^OU 
qui  étaient  en  pleine  production  en  1913. 

Culture  du  chanvre  et  du  lin. 
Par  un  arrêté  en  date  du  31  mars,  la  prime 
À  la  culture  du  lin  et  du  chanvre  a  été  fixée  à 
5*>  1t.  par  hectare  pour  l'année  1919.  Pendant 


les  années  précédentes,  le  ta  jx  de  cette  prime 
avait  été  de  1)0  fr.  par  hectare. 

On  a  vu  précédemment  que,  dans  le  projet 
de  budget  pour  1920  encore  en  suspens  de- 
vant le  Parlement,  les  primes  a  la  culture  du 
lin  ei  du  chanvre  siraienl  supprimées. 

Assurances  mutuelles  agricoles. 

Dans  sa  dernière  réunioD,  le  Conseil  d'ad- 
ministration de  la  Caisse  nationale  de  réas- 
surance des  Mutuelles  agricoles  a  émis  le 
v(pu  qu'un  texte  législatif  i:itervienne  pro- 
i  chainement  alin  de  régler  au  mieux  de  tous 
les  difficultés  relatives  au  point  de  départ  du 
délai  de  dénonciation  des  contrats  d'assu- 
rances pour  les  assurés  qui  ont  été  mobilisés. 

Ln  même  temps,  il  a  protesté  par  avance 
contre  tout  projet  tendant  à  frapper  les  Socié- 
tés d'Assurances  mutuelles  agricoles  d'un 
impôt  nouveau. 

Congrès  de  la  Mutualité'  agricole. 
-Nous  avons  annoncé  que  le  Vil!''  Congrès 
national  de  la  .Vfutualité  et  de  la  Coopération 
agricoles  aura  lieu  à  Paris,  di;  U  au  13  juin 
prochain  au  Musée  social,  ."'.  ïmv  Las-Cases, 
sous  la  présidence  d'honneur  du  ministre  de 
r.\gricullure.  En  voici  le  programme  : 

1"  Les  Chambres  d'a^'vi.ultnre  dans  leurs  rap- 
ports avec  les  Associalion=  agricoles  ;  rappor- 
teur, M.  Descours  Desacres,  président  de  la 
Caisse  régionale  du  cenlie  de  lu  iMormandie. 

i"  Entente  entre  les  Syndicats  agricoles  en  vue 
de  l'achat  en  gros  des  engrais  semences,  noa- 
chiiies,  etc.  :  rapporteur,  M.  HiveraJB,  président 
du  Syndicat  des  Agriculteurs  d«    l.otr-ef-Cher. 

3°  Sur  l'organisation  de  la  Ttnte  roltective  des 
produits  des  t>oopéraiïes  agricoles:  rapporteurs, 
M.M.  Rerest,  directeur  de  sa  Société  «  La  Bre- 
tonne »,  et  Nicolas,  ingénieur-apronome. 

1"  Le  projet  de  codilication  des  lois  snr  le  cré- 
dit el  sur  la  coopération  agricoles  :  rapporteur, 
.\L  Uieul  Puisant,  président  du  Syndjcal  agricole 
de  la  Ferlé-Oaucher. 

;;»  Les  institutions  de  i.rédil  el  de  iHutnalité 
iii:iicoIes  en  .\lsace  et  Lorraine  ;  rapporteur, 
M.  Itiebond-Weber,  sécateur,  présideuf  de  la 
Cai^se  rurale  d'Alsace  et  de  Lorraine.. 

i>»  La  réa.ssurance  des  .accidents  agricoles  : 
rapporteurs,  MM.  Martin,  présideui  de  la  Mu- 
tuelle agrii-ole  Touraiieelle.  el  Bauirieai,  doc- 
teur en  Droit. 

'."  La  loi  sur  l'extension  de  la  cap^'^fté  civile 
des  Syndicats  professionnels  :  rappoiteur  , 
M.  Manier,  sous-directeur  de  ia  Cai.nse  régio- 
nale de  Crédit  agricole  de  l'ile-de- France. 

Les  adhésions  sont  rei.uey  à  la  f''éttéralion 
Nationale  de  la  Mutualité  et  de  la  Coopéra- 
tion agricoles,  f8,  ri.se  de  tirenelte,  à  Paris. 

HkMHV    SjCfttEH 


LES  PRUDLCTIOXS  DT  SUD-OUKSÏ.  -  11.  LIC  MAI: 


421 


SITUATION  DE  LA  RECOLTE  DE  BLE  EN  ALGÉRIE 

AU  MILIEU  DE  MAI 


Peu  de  queslions  sont  actuellement  aussi 
importantes  que  celles  du  ravitaillement 
du  pays  en  blé.  La  France  peut-elle  compter 
cette  année  sur  une  aide  de  rAlj,'érie,  et  ce 
pays  qdi  fut  le  grenier  de  Rome  contribuera- 
t-il  en  1920  àalimenter  la  métropole?  Hélas  ! 
dès  à  présf-nt  une  réponse  négative  est  cer- 
taine; depuis  deux  mois  chaque  jour  enlève 
une  espérance  de  récolte,  malgré  un  dévelop- 
pement important  des  emblavures.  Au  13  mai, 
la  situation  analysée  région  par  région  peut 
se  résumer  ainsi  : 

Dans  les  plaines  sublittorales,  Milidja  et 
Chéliff,  les  emblavures  avaieni  dépassé  la 
moyenne  normale,  mais  le  manque  d'eau  a 
réduit  à  néant  les  espoirs  :  dans  le  Chélitï,  le^ 
blés  ne  valent  pas  les  frais  de  récolte,  dans  la 
Mitidja  où.  ils  ont  tenu  plus  longtemps,  ils 
demeurent  pourtant  des  plus  inférieurs. 

Dans  les  régions  de  coteaux  bordant  les 
plaines,  les  céréales  ont  mieux  tenu,  mais 
depuis  le  début  de  mai  elles  >èchent  sur  pied. 
Il  en  est  de  même  en  Oranie  pour  la  région 
très  riche  d'Âin-Temouchenl  et  celle  de  Bel- 
Abbès. 

Mais  en  Algérie  ce  sont  les  hauts  plateaux, 
surtout  la  région  de  Sétif  et  le  S^rsou,  qui 
sont  les  gros  producteurs  de  céréales  II  y  a 
un  mois,  les  blés  y  étaient  encore  beMux  et 
tous  les  espoirs  demeuraient.  Le  Sersou 
avait  fait  un  gros  elTort  d'ensemencement  et, 
au  début  de  ce  mois,  nous  y  trouvions  encore 
des  blés  magnifiques,  mais  les  résultats  ac- 


quis fin  avril  peuvent  être  considérés  comme 
annihilés  s'il  ne  pleut  pas  d'ici  huit  jours. 
Les  blés,  beaux  encore  en  fleurs,  sèchent  tous 
les  jours,  et  ne  donneront  qu'une  récolte 
écliaudée  et  infime  si  ce  s"l  sans  profondeur 
n'est  pas  sérieusement  mouillé  d'ici  huii 
jours. 

Sur  les  hauts  plateaux  constautinois,  Bord  j 
Bou  Aueredj  s'annonce  déjà  comme  très  dé- 
licitaire  par  rapport  à  1919;  la  région  nord 
de  Sétif,  belle  jusqu'à  ces  derniers  jours, 
sèche  sur  pied,  et  le  Sud  peut  être  considère 
déjà  comme  perdu,  tandis  que  la  contrée  de 
Saint-Arnaud  résiste  encore.  Les  hauts  pla- 
teaux de  Batna  ne  donneront  aucune  récolle. 
Bref,  la  situation  est  partout  cnmpromis»- 
lorsque  la  récolte  n'est  pas  d'ores  et  déjà  per- 
due. 

Dans  ces  conditions,  quel  sera  le  rende- 
ment de  la  récolte  algérienne?  11  est  difficij  ' 
à  chilfrer  à  l'heure  actuelle,  mais  étant  donné 
que  toutes  les  cultures  indigènes  ne  rendront 
pas  plus  de  2  quintaux  à  l'iiectore  er. 
moyenne,  étant  donné  la  récolte  absolumen! 
nulle  du  Chéliff,  on  peut,  d'ores  et  déjfî, 
prévoir  que  l'ensemble  de  l'Algérie  ne  pro- 
duira pas  en  blé  plus  d'une  demi-récolti 
moyenne. 

Ce  n'est  donc  pas  la  question  d'exportation. 
de  bté  qui  se  pose,  mais  c'est  le  ravilaille- 
ment  même  de  la  colonie  en  1920-1921  qu- 
doit,  dès  à  présent,  être  envisagé. 

Pierre  Bertuault. 


LES  PRODUCTIONS  DU  SUD-OUEST 


II.  —  Le  maïs. 

A  côté  du  Sorgho  à  balai  (1),  une  des  cul- 
tures caractéristiques  du  Sud-Ouest  est  cer- 
tainement le  mais  (vulgaii-ement  appe'é  par 
les  paysans  millet  à  grain,  le  nom  de  millei 
à  balai  élanl  par  eux  donné  au  Sorgho). 

Il  est  à  noter  que  dans  de  nombreuses  ré- 
gions de  France  on  trouve  une  plante  «  à  tout 
faire  »,  [lourrait-on  dire,  qui,  alors  que  le  blé 
ou  le  seigle  sout  réservés  à  la  seule  alimen- 
tation humaine,  est  utilisée,  elle,  à  toutes 
sortes  de  fins.  On  pourrait  ainsi  citer  le  sar- 
rasin en  Bretagne  et  Limousin,  le  millet  en 

(1)  WoirleJowual  d'Ayriculture pratique  du  12  fé- 
vrier 1920. 


Vendée,  le  maïs  dans  le  Sud-Ouest.  Ces 
plantes  servent  surtout  à  l'alimenlation  du 
bétail,  parfois  à  l'alimentation  humaine, 
mais  alors  sous  forme  de  plats  .spéciaux,  qui 
contribuent,  pour  leur  part,  à  l'originalité  de 
chaque  terroir.  La  galette  de  sarrasin  ou  de 
blé  noir,  ajourée  en  forme  de  dentelle,  est  1  ■ 
mets  national  breton,  tout  comme  la  bouillie 
de  «  mil  »  en  Vendée  ou  le  «  milhas  »  dans  le 
Sud-Ouest. 

Le  maïs  es.t  une  plante  bien  spéciale  : 
semé  en  mai,  parfois  entreuiêlé  de  haricots 
dont  les  tiges  flexibles  s'enroulent  autour  de 
ses  cannes  rigides,  il  ressemble  fort,  dans  sa 
jeunesse,  en  plus  robuste,  au  Sorgho  à  balai. 
Cette  différence  s'accentue  ultérieurement  ei 


422, 

plus  grêle,  s'épanouissanl  en  une  inûores- 
cence  légère  et  d'allure  élancée,  le  sorgho  se 
dislingue  netteinenl  alors  du  maïs,  plus  ro- 
buste, à  feuilles  plus  larges  et  dont  Tinflo- 
rescence  et  le  fruit  se  présentent  sous  des  as- 
pects plus  massils. 

Au  début  de  juillet,  on  éclaircit  à  la  main 
les  jeunes  plants,  puis  on  ■■  pique  »,  c"esl-à- 


LES  PUODUCTIO.NS  DL"  SUD-OL'EST.  —  11.  Lli  MAIS 


Fig.  8j.  —  l'i-êpuralioi 


des  semuiUes  de  Mais  dans  les  vallées 
des  Pyrénées. 


dire  on  sarcle,  on  bine;  à  la  fin  du  même 
mois,  on  butte.  Tous  ces  travaux  demandent 
une  main-d'œuvre  abondante;  c'est  pourquoi 
!e  maïs,  comme  le  sorgbo,  est  réservé  aux  fa- 
milles nombreuses  de  petits  propriétaires  ou 
de  métayers. 

Autrefois  le  maïs  intervenait  dans  la  rému- 
uéralion  donnée  aux  maitres-valets.  Ceux-ci 
avaient,  à  celte  époque,  la  charge  de  fournir 
et  d'entretenir  la  main-d'o-uvre  et,  par  valets 
ainsi  entretenus,  le  maitre-valet,  outre  une 
somme  d'argent  et  un  certain  nombre  d'hec- 
tolitres de  blé  el  de  maïs,  recevait  le  produit 
à  demi-fruit  du  maïs  cultivé  sur  1  hectare 
13  ares  80  centiares. 

Le  premier  produit  que  livre  celle  plante 
est  un  produit  fourrager.  A  partir  d'août, 
en  elïet,  on  coupe  la  tête  de  la  plante  au- 
dessus  du  dernier  épi  qui  a  pu  se  former.  On 
récolle  ainsi  une  abondante  provision  de 
feuilles  el  d'inflorescences  qui  constituent  un 
fourrage  de  première  qualilé.  L'écimage  d'un 
hectare  de  maïs  peut  permettre  de  nourrir 
ijuatre  à  cinq  bœufs  pendant  un  mois. 

Le  maïs  est,  du  reste,  parfois  nettement 
cultivé  comme  plante  fourragère.  Semé  alors 
;ï  époques  espacées  el  régulières,  par  bandes 
plus  ou  moins  étroites,  il  fournit,  deux  mois 
après,  périodiquement  et  régulièrement,  une 
abondante  quanlité  de  feuilles;  ce  fourr<ige, 


connu  sous  le  nom  de  <■  millargou  »,  est  très 
apprécié  des  animaux. 

Après  celte  coupe  des  inflorescences  el  des 
cimes,  quand  on  cultive  le  ma'is  pour  grain, 
on  enlève  aussi  les  feuilles  basses  et  finale- 
ment vers  la  mi-octobre,  le  champ  de  maïs 
présente  cet  aspect  très  particulier  :  des  tiges 
droites.  efToliées,  el  portant,  suivant  les  cas, 
latéralement  ou  axialemenl,  des 
épis  ventrus. 

La  récolle  a  lieu  pendant  le  mois 
d'octobre.  Les  liges  sont  dégarnies 
à  la  main  de  leurs  épis  et  restent 
ensuite  toutes  droites  dans  Igs 
champs,  donnant  encore  au  pay- 
sage un  aspect  très  caractéristique. 
Ces  tiges,  pendant  la  période  de 
repos  de  l'hiver,  sont  arrachées. 

Il  reste  à  débarrasser  au  grenier 
l'épi  des  spalhes  qui  l'envelop- 
pent. Pour  obtenir  le  grain  isolé  , 
il  faut  enfin  passer  l'épi  dans  un 
égrenoir  mû  à  la  main.  Tout  cela 
demande  encore  une  main-d'œuvre 
abondante. 

Celle  culture  esl  très  épuisante 
pour  le  sol,  et  il  est  difficile  de  la 
faire  revenir  sur  le  même  terrain 
sans  un  intervalle  d'au  moins  deux  ans.  Rap- 
pelons que  le  sorgho,  au'contraire,  s'accom- 
mode fort  bien  de  revenir  sur  le  même  sol 
plusieurs  années  de  suite. 


Fig.  86  et  87.  —  Cime  et  epi  de  Maïs. 

Le  maïs,  mûrissant  tard  et  laissant  la  terre 
lassée,  ne  peut  précéder  le  blé.  Lui-même 
réussit  bien  sur  prairies  artificielles,  sur 
féveroleî,  sur  pommes  ,de  terre.  Il  doit  être 


LES  PRODUCTIONS  DT  SCD-OUEST.  —  11.  LE  MA,S 
semé  lard,  car  il  redoute  beaucoup  le.s  gelées 


*23 


printanieres. 

Le  maïs  sert  à  de  nombreuN:  usages  :  en- 
graissement de  la  volaille  et,  notamment, 
des  fameuses  oies  dites  «  de  Toulouse  ». 
Selon  qu'on  engraisse  ces  précieux  vola- 
tiles avec  du  maïs  blanc  ou  jaune,  leur  chair 
et  leur  graisse  prennent  une  teinte  plus  ou 
moins  colorée.  Il  faut  environ 
1  hectolitre  de  maïs  pour  engrais- 
ser une  paire  d'oies. 

L'engraissement  des  porcs  uti- 
lise aussi  beaucoup  de  maïs;  outre 
les  pommes  de  terre,  etc.,  il  faut, 
pour  engraisser  un  porc,  5  hecto- 
litres de  maïs. 

Le  maïs  est  aussi  donné  aux 
brebis  et  parfois  aux  agneaux. 

Au  fond,  il  remplace,  en  un 
certain  sens,  comme  aliment  con- 
centré, les  tourteaux  qui,  malheu- 
reusement, n'ont  pas  encore  beau- 
coup pénétré  dans  les  campagnes. 

On  s'en  sert  parfois  pour  les 
chevaux  aux  lieu  et  place  de 
l'avoine. 

Le  maïs  est  beaucoup  plus  pani- 
liable  que  le  sorgho  et  le  pourcentage,  qui  a 
été  autorisé,  de  sa  farine  dans  le  pain,  pen- 
dant la  guerre  et  même  encore  maintenant 
pour  faire  la  soudure,  est  considérabh'.  Le 
pain,  obtenu   avec    le   maïs,    est  plus    frais, 


Lorsqu'en  février,  le  porc,  fournisseur  de 
graisse  pour  toute  Tannée,  a  été  tué,  dans 
les  chaudrons  qui  ont  servi  à  faire  fondre  la 
graisse  ou  à  faire  les  autres  préparations 
culinaires  et,  en  réalité,  pour  nettoyer  le 
chaudron,  on  fait  une  bouillie  de  farine  de 
maïs,  additionnée  d'un  léger  parfum.  C'est 
cette  bouillie  qui  porte  le  nom  de  «  milhas  «. 


l-^pi  iUj  .Mriïs  muni  Je  ses  s'patUes. 


mais  plus  jaune  et  plus  épais  que  celui  de 
pur  froment  II  nécessite  surtout  une  cuisson 
parfaite. 

Entin,  il  est  impossible  de  clore  ce  court 
aperçu  sur  cette  plante  sans  dire  un  mot  de 
ce  mets  national  du  Sud-Ouest,  qu'est  le 
«  milhas  ». 


Kii;.  83.  —  Champ  de  Maïs  dans  !a  vallée  de  la  Garonne. 


On  la  mange  telle  quelle^le  premier  jour.  Pais 
refroidi,  le  milhas  se  prend  en  masse;  dé- 
coupé les  jours  suivants  en  tranclies  minces 
que  l'on  fait  griller,  il  fournit  alors^une  sorte 
de  gâteau  agréable. 

Il  ne  faut  pas,  dans  l'utilisation  de 
celte  plante,  oublier  les  rafles  et  les  ti- 
ges. Les  rafles  sont'parfois,  quand  elles 
sont  encore  fraîches,  données  aux 
animaux.  Une  fois  séchées,  elles  for- 
ment le  combustible  dénommé  «  char- 
bons blancs  ». 

Les  liges  arrachées  sont  réunies  en 
petits  fagots  qui  brûlent  fort  bien. 

L'épi,  ajouterons-nous  enfin  ,  est 
termine  par  un  chevelu  très  fin  qui, 
séché,  sert  à  confectionner  des  tisanes 
diurétiques. 

Peu  de  plantes  ont  une  utilisation 
aussi  abondante  et  aussi  variée  ;  son 
introduction  au  xvii*  siècle  dans  le 
Sud-Ouest  fut  un  véritable  bienfait. 

Tout  au  plus  peut-on  critiquer  la 
manière  dont  on  cultive  le  maïs.  Il  est 
en  effet,  très  épuisant,  et  il  ne  reçoit  pas 
assez  de  fumier  ni  d'engrais  chimique.  Il 
faudrait  le  considérer  comme  une  plante 
sarclée,  tête  d'assolement,  et  lui  apporter, 
comme  à  la  betterave  dans  le  Nord,  des  fu- 
mures considérables. 

André  Mercier  des  Rochettes. 


iU 


LE  SALAGE  EN  FROMAGEKIF. 


LE  SALAGE  EN  FROMAGERIE 


Le  sel  n'est  pas  seulement  indispensable 
au  bon  goût  des  fromages;  il  agit  suriout 
c#mme  antiseptique,  empêchant  l'envaliisse- 
ment  de  la  masse  par  les  moisissures  et  les 
microgermes,  qui  sont  nuisibles  à  lu  fois  à  la 
qualité  et  à  la  conservation.  Cette  action 
s'effectue  aussi  malheureusement  .sur  les  mi- 
crobes utiles  à  la  maturation  et  à  l'affinage; 
mais  c'est  li  un  mal  nécessaire  et  dont  une 
bonne  technique  limite  les  efl'els  fâcheux. 

Égouttage  du  caillé.  —  Il  faut  donc,  de 
toute  nécessité,  saler  le  fromage;  mais  au 
moins  faut-il  le  faire  dans  les  condilions  les 
meilleures,  tant  au  point  de  vue  é''onomiquc 
qu'à  celui  de  la  qualité  du  produit.  Il  n'est 
pas  rare,  en  etTet,  que  des  accidents  survien- 
nent, aussitôt  imputés  à  la  mauvaise  qualité 
du  lait  et  qui,  en  réalité,  proviennent  d'un 
salage  défectueux,  hiUif  ou  tardif,  excessif 
ou  insuffisant.  On  a  l'habitude  1res  générale 
de  saler  un  certain  nombre  d'heures  {ii  à 
3S)  après  la  mise  en  moules,  sans  autrement 
tenir  compte  de  l'état  d'égoutlement  du 
caillé.  C'est  cependant  cet  état  qui  devrait 
seul  guider  l'opération  du  salage. 

Sur  les  fromages  insuffisamment  égoutlés, 
le  sel  ne  «  tient  »  pas,  entraîné  qu'il  est  par 
le  séium  encore  abondamment  exsudé;  de 
tels  fromages  sont  dits  lavésel  se  comportent 
mal  au  séchage.  Les  pénicillium  s'y  dévelop- 
pent malaisément  et,  par  suite,  la  fermenta- 
lion  acide  en  est  notablement  entravée,  tan- 
dis qu'au  contraire  l'oïdium  lactis,  placé  en 
bonne  posture,  se  multiplie  abondamment, 
déterminant  bientôt  une  fermentation  pu- 
tride qui  fait  se  rider  la  surface  et  se  liquoiier 
la  caséine.  Progressivement  de  plus- en  plus 
mous,  ces  fromages  ne  tardent  pas  à  couler. 

Si,  au  contraire,  on  a  trop  attendu  pour 
saler,  si,  par  conséquent,  le  caillé  est  trop 
«  ressuyé  »,  le  sel  ne  peut  plus  pénétrer  la 
pâte,  qui  durcit  et  s'ellrile;  l'oïdium  lactis, 
ici  encore  non  entravé,  prolifère  abondam- 
ment et  trahit  son  activité  néfaste  parle  plis- 
sage du  fromage. 

Retournements.  —  U  importe  donc  d'as- 
surer un  égouttage  rapide  et  de  n'employer 
au  salage  que  des  ouvriers  consciencieux  et 
expérimentés.  On  arrive  au  premier  résultat 
en  retournant  plusieurs  fois  par  j'ur  le  fro- 
mage dans  les  moules,  ce  qui  active  la  sortie 
du  sérum  et  permet  aux  faces  de  bien  se 
ntainlenir  planes,  sans  creux  ni  plissages; 
mais  il  est  prudent  de  ne  pas  exagérer  ces 


retournements,  car,  d'un  écoulement  trop 
r.ipide,  résulte  toujours  un  entraînement 
mécanique  <le  caséine  et  de  matières  grasses, 
qui  a  pour  résultat  de  donner  un  fromage 
de  saveur  médiocre.  L'observation  et  l'expé- 
rience peuvent  seules  lixer  utilement  l'opé- 
rateur à  ce  point  do  vue. 

Surveillance  de  la  main-d'œuvre.  —  En 
ce  qui  concerne  l'ouvrier,  on  peut,  comme 
on  le  fait  dans  certaine,=  fromageries,  ins- 
crire sur  les  claies  le  nom  du  saleur,  de  sorte 
que  les  accidents  survenant  au  séchoir  peu- 
vent être  imputés  sûrement  à  l'ouvrier  cou- 
pable de  faute  professionnelle  ou  de  négli- 
gence. Cette  méthode  stimule  l'amour-propre 
et  la  certitude  d'une  punition  ou  d'une  ré- 
primande en  cas  de  faute  est  ici  le  commen- 
cement do  la  sagesse. 

Salage  à  la  main.  —  Trop  souvent  aussi  le 
personnel,  ignorant  et  routinier,  est  mal 
guidé  et  il  agil  au  petit  bonheur,  ayant  tantôt 
la  main  trop  lourde,  tantôt  la  main  trop 
légère. 

L'expérience  a  montré  qu'en  général,  dans 
un  caillé  convenablement  égoutté,  il  ne  faut 
pas  ajouter  moins  de  C  grammes,  ni  plus  d.» 
9  grammes  de  sel  tin  et  sec  par  litre  do  lait 
employé  à  la  confection  du  fromage.  L'ne 
dose  inférieure  favorise  le  développement  de 
l'oïdium  lactis  et  le  fromage  finit  par  couler. 
Au  delà  de  !t  grammes,  au  contraire,  la  pâle, 
se  rétracte  ;  elle  devient  friable,  trop  .sèche 
et  amère.  11  est  très  recommandable,  pai 
suite,  de  munir  l'ouvrier  saleui-  d'une  petite 
mesure  telle  que,  pleine  mais  non  tassée,  el!r 
renferme  plus  de  sel  qu'il  n'en  faut  par  fro- 
mage, étant  donné  le  minimum  de  0  grammes 
par  litre  de  lait  employé  et  que,  même  tassée, 
elle  ne  dépasse  pas  le  maximum  établi  à  rai- 
son de  !•  grammes  par  litre  de  lait  initial.  tJn 
peut  ainsi  opérer  très  vite  et  très  régulière- 
ment, sans  crainte  de  pêcher  par  excès  ou 
par  défaut.  Dans  l'Kst,  on  emploie  de  ces 
mesures  qui  sont  en  forme  de  tronc  de  cône, 
au  bas  percé  de  petits  trous  laissant  s'échap- 
per le  sel. 

Emploi  de  la  saumure.  —  Pour  obvier  à 
ces  inconvénients,  résultant  autant  de  l'inex- 
périence que  du  peu  d'attention  du  personnel, 
on  a  eu  l'idée  de  remplacer  le  salage  à  la 
main  par  l'emploi  de  saumures,  c'est-ii-dire 
d'eaux  saturées  de  sel,  dont  on  vérifie  aisé- 
ment la  teneur  à  l'aide  du  pc?o-sel.  On  plonge- 
siinplenienl  les  fromages  dans  cette  solutior^ 


THANSPORT  DE  PIIIMEUBS  PAR  AVIOX 


4âS 


pendant  un  temps  qui  varie  naturellement 
avec  sa  concentration;  ce  temps  est  d'une 
demi-heure  à  deux  heures  en  général.  La 
seule  précaution  à  observer  est  de  n'immer- 
ger que  des  fromages  aux  surfaces  bien 
planes  pour  que  le  sel  ne  s'accumule  pas 
dans  les  cavités  ou  les  replis  de  la  surface. 
Du  reste,  on  prévient  facilement  le  plissage 
en  posant  sur  le  caillé,  au  moment  de  la  mise 
en  moules,  des  disques  mét;illiques,  qui  dé- 
terminent par  leur  poids  l'affaissement  régu- 
lier en  cours  d'éj^outtage. 

Un  dispositif  pratique  consiste  dans  l'em- 
ploi de  bacs  divisés  en  deux  compartiments, 
par  une  cloison.  L'eau  remplit  le  plus  grand 
des  compartimenls  et,  dans  l'autre,  on  tient 
en  permanence  du  sel.  Des  trous,  ouverts  à 
la  partie  inférieure  de  la  cloison  qui  les 
sépare,  permettent  à  l'eau  de  conserver  son 
degré  optimum  de  saturation. 

L'emploi  de  saumure  constitue  un  progrès 
incontestable  sur  le  salage  à  la  main  ;  il  peut 
être  appliqué  également  à  tous  les  fromages, 
qu'ils  soient  à  pâte  molle  ou  à  pâte  dure. 
Leur  maturation  n'est  pas  modifiée,  mais  si 
l'affinage  ne  se  fait  ni  mieux  ni  plus  mal,  on 
réalise  une  économie  considérable  de  main- 


d'œuvre,  dejmatière  première  et  de  temps. 

Beaucoup  plus  régulière  et  noD  pla;3  à  la 
merci  d'une  main  distraite  ou  malhabile,  le 
salage  à  la  saumure  demande  deux  fois 
moins  de  temps  et  trois  ou  quatre  fois  moins 
de  sel.  Dans  la  pratique,  il  faut  une  heure 
pour  saler  à  la  main  i  000  camemberts,  alors 
que  dans  le  même  temps  on  peut  aisément  en 
saler  le  double  en  employant  ia  saumure  ; 
mais  cela  dépend  évidemment  de  la  dimen- 
sion des  bacs  et  du  dispositif  employés  poor 
y  plonger  et  en  retirer  les  froDiages,  Il  con- 
vient de  conseiller  l'emploi  de  cadres  en 
bois  formant  châssis,  et  contenant  les  claies 
sur  lesquelles  reposent  les  fromages  sus- 
pendus au-dessus  des  bacs,  e(  que  des  galets 
guident  dans  leur  montée  et  leur  descente. 
Alors  que  .30  kilogr.  de  sel,  dans  une  saa- 
niure  marquant  2U  à  2.5  degrés  au  pèse-sei, 
suffisent  à  4000  ou  .>  000  camemberts,  ils 
suffiraient  à  peine  à  1300  si  l'on  salait  à  la 
main. 

Ce  mode  de  salage  s'est  d'ailleurs  rapide- 
ment généralisé  partout  où  ou  l'a  essayé,  et  il 
suffit  de  le  signaler  à  ceux  qui  l'ignorent  en- 
core pour  les  encourager  à  l'adopter  h  leur 
tour. 

FH.4NCIS  Marre. 


SITUATION  AGRICOLE  DANS  LES  VOSGES 


Crémanviilers-Vagne}'  (Vosges',  22  mai  1S'2Û. 

En  tiii  d'avril  et  mai  jusqu'au  16,  les  pluies, 
S!  abondantes  sur  d'autres  points,  furent  ici 
presque  nulles;  la  chaleur  solaire  se  trouvait 
mitigée  souvent  par  les  cirrus  taris  venant  des 
jiays  visités  aar  les  pluies.  Les  terres,  cependant, 
se  trouvaient  tellement  arides  et  sèches  que  l'on 
redoutait  fort  une  nullité  de  récolte  fourragère 
sur  les  terrains  légers  des  coteaux.  De  fortes 
gelées  s'étaient  aussi  abattues  au  bas  des  vallées 
-en  nuisant  à  la  végétation  d'une  façon  assez 
grave. Le  16  au  soir,  un  orage  mélangé  de  grêle 
est  venu  déclancher  une  série  d'averses  conti- 
nuant encore  aujourd'hui.  Nos  récoltes  se  so.'it 
tirées  cette  fois  indemnes  du  fait  de  la  grêle, 
grâce  à  la  faible  quantité  tombée;  les  grêlons 
étaient  de  taille  à  tout  briser. 


Les  seigles-  montent  en  épis  et  sont  d'un  be 
aspect;  mais  déjà  beaucoup  sont  envahis  par  les 
mauvaises  herbes  dont  quelques-unes,  parasites, 
devront  être  extirpées  sous  peine  de  voir  la  ré- 
colte anéantie.  L'on  voit,  çà  et  !à,  des  champs  qui 
blanchissent  sous  l'action  dévorante  de  ces 
plantes,  le  hhinantus  major  en  particulier.  ^ 

Les  pommes  de  terre  lèvent,  mais  il  n'y  a  que 
trop  lieu  de  croire  qu'il  se  trouvera  des  vides 
par  le  fait  de  semences  stériles  on  aux  germes 
liliformes.  Il  est  très  difficile,  même  impossible, 
de  constater  ces  défauts  lors  de  la  plantation, 
surtout  si  on  l'exécute  avant  i  apparition  des 
germes. 

A  la  faveur  des  dernières  pluies,  le  rendement 
des  foins  promet  d'être  abondant. 

Le  temps  parait  se  mettre  au  beau. 


-B.    JilCQUOT. 


TRANSPORT  DE  PRIMEURS  PAR  AVION 


L'aviation,  qui  a  fait  au  cours  de  la  guerre 
européenne,  des  progrès  rapides  et  rendu 
aux  armées  belligérantes  des  services  énor- 
mes, tant  pour  le  réglage  du  tir  de  l'artillerie 
que  pour  les  bombardements  de  l'arrière,  est 
peut-être  appelée  à  jouer,  dans  la  paix,  un 


rMe  pour  le  transport  des  produits  de  la  cul- 
ture maraîchère  forcée  et  de  rHorticulture. 
On  ne  saurait,  en  effet,  trouver  un  moyen 
de  transport  aussi  rapide  el  pour  certains 
produits  de  haute  valeur,  atteignant  des  prix 
pouvant  supporter  les  frais  qu'entraîne  ce 


^26  ALIMENTATION  DES  POULES  AVEC  DU 

mode  de  locomotion,  il  y  aura  peut-être  in- 
térùt  à  orgiiniser  le  transport  par  avion?. 

Qui  aurait  pu  prévoir,  il  y  a  une  vingtaine 
d'années,  le  développement  pris  depuis  par 
l'automobilisme? 

Sans  préjuger  l'avenir  réservé  à  l'avia- 
tion dans  le  transport  des  primeurs,  on  doit, 
dés  à  présent  signaler  le  premier  essai  tenté 
le  18  mars,  par  M.  de  la  Celle,  horticulteur- 
primeuriste  à  Saint-Laurent-du-Var  .Alpes- 
Maritimes). 

Il  fit  transporter  par   avion   un    colis   de 


BLÉ  TKAIIK  Al  X  BOUfLLlES  CUPRIQI'ES 

Fraises  forcées  appartenant  à  la  variédi 
/)ocleur  Morère,  qui  tut  vendu  à  la  criée  auv 
Halles  centrales  de  Paris. 

L'essai  de  M.  de  la  Celle  a  pleinement 
j  réussi  ;  la  vente  de  ces  fraises  a  été  réalisé.  . 
en  etTel,  à  un  prix  tout  à  fait  e.xceptionne:. 
La  ligure  90  est  la  reproduction  de  la  photc- 
grapliiede  ce  premier  avion  Iriinsporteur  d  • 
:  Iruits  ;  cette  photographie  nous  a  été  com- 
muniquée  par  M.  François   Charmeux. 

Celte  expérience  de  transport  sans  précé- 
dent a  été  signalée  à  titre  de  curiosité  par 


Fig.  90.  —  Le  premier  avion  ayant  Iranspoili:  ile>  Kraises  de  primeurs  Docteur  Morère. 
(iM.  R.  de  la  Celle,  c.ti:6ditpur,  15  mars  1920.) 


M.  François  'Charmeux  dans  la  séance  du 
25  mars  de  la  Société  nationale  d'Horticul- 
ture de    France  :  elle  a   vivement   intéressé 


l'assemblée,   comme  elle    ne   manquera  p;. 
d'intéresser  nos  lecteurs. 

R.  Landry. 


ALIMENTATION  DES  POULES 

AVEC  DU  BLÉ  TRAITÉ  AUX  BOUILLIES  CUPRIQUES 


Il  arrive  parfois  que  les  agriculteurs  ne 
sèment  pas  tout  le  grain  sulfaté  pnur  les 
semailles;  il  était  donc  intéressant  de  savoir 
si  l'on  peut  l'administrer  impunément  aux 
poulps.  A  cet  effet,  le  Département  de  l'Agri- 
culture de  la  Nouvelle-Galles  du  Sud  a  fait 
exécuter,   de  juin   1017  a  février    1918,   des 


expériences  à  l'IIawkes  .\gricultural  Col- 
lège (1).  On  partagea  en  3  groupes  des  poulc- 
Rhode-lsland-Red  qui  reçurent  le  matin  la 
pàlée  ordinaire  et  le  soir  :  gnnipe  1  :  du  blé 
plongé  dans  une  solution  h  15  0/0  de  sulfate 

(1)  The  Ai)riciilluial  Gabelle  of  NewSouth  Walef. 
Sidnev. 


LA  QUESTION  DU  CADASTRE 


de  cuivre,  puis  dans  un  lait  de  chaux; 
groupe  2  :  du  blé  plongé  dans  une  solution 
de  1.5  0/0  de  sulfate  de  cuivre,  mais  non 
ensuite  dans  le  lait  de  chaux;  groupe  3  :  un 
mélange  de  grains  de  blé  et  de  maïs. 

Les  grains  furent  toujours  rapidement 
mangés,  et  les  3  groupes  absorbèrent  des 
quantités  égales.  Les  poules  produisirent 
du  17  juin  1917  au  28  février  1918,  et  dans 
l'ordre  des  groupes,  997-976-939  œufs  donl 
les  dimensions,  la  forme  et  l'aspect  étaient 
normaux.  ,La  santé  des  poules  fut  toujours 
bonne  et,  dans  leurs  excréments,  on  n'ob- 
serva aucune  modification  par  l'usage  con- 
tinu du  sulfate  de  cuivre. 


421 

A  l'autopsie,  les  poules  ue  présentaient 
exiérieurementaucunsigneiniliquantun  effet 
nuisible  dû  aux  grains  sulfatés;  mais  à  l'inté- 
rieur, dans  queliiues  cas  rares,  on  constata 
des  altérations  nettes  du  foie  et  des  intestins, 
indiquant  que  l'administration  continu  du 
sulfate  de  cuivre,  même  à  faibles  doses, 
avait  commencé  à  produire  des  effets  fâ- 
cheux. 

Il  résulte  de  ceci  que,  pour  éviter  tout 
gaspillage  d'aliments,  on  peut  donner  à  des 
poules,  sans  danger,  pendant  quelques  mois., 
des  grains  sulfatés,  pourvu  qu'ils  constituent 
seulement  une  partie  de  leur  ration. 

Baron  HEiNRy  d'Anchald. 


LA  QUESTION  DU  CADASTRE 


Le  cadastre!  que  Je  discussions  n'a  pas 
soulevées  cet  état  territorial  de  notre  pro- 
priété foncière?  Ceux  qui  en  ont  parlé  ne  lui 
ont  ménagé  ni  les  éloges  ni  les  critiques. 

L'évaluation  et  le  classement  des  parcelles 
forment  un  monument  extrêmement  pré- 
cieux. 11  est  un  fait  incontestable,  c'est  que 
ce  travail  doit  toujours  provoquer  chez  nous 
une  admiration  respectueuse. 

Quand  on  parcourt  l'histoire  du  cadastre, 
'in  constate  que  jusqu'au  Premier  Empire 
nous  n'avons  eu  que  des  tentatives  déplora- 
l)lement  avortées  de  construction  de  cadastre 
i.'t  que  même  la  Constituante  n'avait  pu  oMe- 
nir,  dans  le  désordre  régnant,  qu'un  cadastre 
soit  sérieusement  élaboré.  Il  a  fallu  une  vo- 
lonté fnrme  et  précise  pour  entreprendre  le 
travail  sur  un  plan  détmitif  viable.  C'est  en 
ce  langage  que  fut  décidée  la  confection  du 
Cadastre  :  «  Les  demi-mesures  font  toujours 
perdre  du  temps  et  de  l'argent.  Le  seul 
moyen  de  sortir  d'embarras  est  de  faire  pro- 
céder sur  le  champ  au  dénombrement  géné- 
ral des  terres  de  toutes  les  communes  de 
l'Empire,  avec  arpentage  et  évaluation  de 
chaiiue  parcelle  de  propriété.  Un  bon  ca- 
dastre parcellaire  sera  le  complément  de  mon 
code  en  ce  qui  concerne  la  possession  du  sol. 
Il  faut  que  les  plans  soient  assez  exacts  et 
assez  développés  pour  servir  à  fixer  les  li- 
mites des  propriétés  et  empêcher  les  pro- 
cès. » 

Le  plan  cadastral,  exécuté  à  une  époque  où 
les  méthodes  de  lever  topographiqne  étaient 
bien  sommaires  k  côté  des  procédés  de  la 
géodésie  moderne  secondés  par  l'emploi 
d'instruments  d'une  remarquable  perfection, 
a  exigé  de  la  part  de  ceux  qui  l'ont  édifié 
des  qualités  personnelles  de  divers  ordres  : 


une  habileté  incontestable  et  une  conscience 
certainement  scrupuleuse.  On  s'en  rend 
compte  lorsqu'on  fait  quelques  mesures  en 
des  lieux  qui  sont  restés  depuis  inchangés, 
et  ils  sont  nombreux. 

Pour  toutes  les  exigences  de  la  vie  rurale, 
point  n'est  besoin  d'une  plus  grande  préci- 
sion dans  la  planimétrie  du  sol. 

Ce  n'est  pas  à  dire  que  nous  devrions  nous 
en  tenir  à  ce  cadastre,  et  bien  des  projets  de 
mise  à  jour  ou  de  réfeition  totale  sont  envi- 
sagés depuis  d'assez  longues  années.  La  ré- 
cente loi  Boudenoot  marque  la  volonté  du 
Parlement  d'améliorer  notre  cadastre;  mais 
«  ce  sont  les  complications  qu'entraînent  les 
procédés  scientifiques  trop  ambitieux  édictés 
par  cette  loi  qui,  dans  les  années  qui  ont 
précédé  la  guerre,  ont  mis  obstacle  à  la  réa- 
lisation de  la  réforme  ».  Ainsi  s'exprime  un 
correspondant  de  VEconomisie  français  dans 
une  lettre  publiée  vers  la  fin  de  l'année  écou- 
lée. D'autre  part,  le  marquis  d'OiUiamson 
avait  déjà  dans  le  même  périodique  attiré 
l'attention  sur  l'urgence  de  la  mise  à  jour  de 
notre  cadastre. 

Ceci  nous  amène  à  exposer  un  certain 
nombre  d'idées  qui  nous  paraissent  devoir 
mériter  attention.  Tout  d'abord,  la  revision 
du  classement  des  parcelles  devrait  se  pour- 
suivre régulièrement.  Quant  au  plan,  il 
s'agit  de  savoir  si  le  plan  cadastral  est  envi- 
sagé toujours  comme  un  état  du  sol  en  tant 
que  propriété  foncière  appartenant  à  diverses 
personnes  ou  s'il  doit  être  une  représenta- 
tion géométrique  aussi  parfaite  que  possible 
du  sol  de  la  I^'rance. 

Dans  ce  dernier  cas  ce  n'est  plus  un  ca- 
dastre, c'est  une  carte.  Et  cependant  un  ca- 
dastre est  une  chose,  une  carte  en  est  une 


iîi  LA  yiK-rioN 

autre.  Il  semble  qu'il  y  ai!  acluellemenl  une 
'endance  à  les  confondre. 

Je  suis  le  premier  à  souhaiter  rachèTement 
rapide  de  la  carte  au  rinquante-millième 
du  Service  géographique  de  l'Armée,  parce 
qu'elle  ferait  pariie  de  ces  documents  qui 
augmentent  aux  yeux  du  monde  le  patri- 
moine scientifique  et  technique  national  et 
qu'elle  rendrait  aux  militaires,  aux  ingé- 
nieurs, aux  touristes  aussi  des  services  sé- 
rieux par  l'apport  de  données  qui  artuelle- 
ment  fout  terriblement  défaut.  Bien  plus  une 
pareille  carte  (lisez  bien  carie  et  non  plan,  et 
non  cadastre),  par  sa  meilleure  représentation 
du  sol  national,  ferait  apparaître  sans  doute 
de  nouveaux  projets  de  travaux  publics  dont 
l'utilité  sauterait  mieux  aux  yeux.  La  plupart 
du  temps  ces  projets  germent  dans  le  cerveau 
des  promeneurs,  plus  que  dans  celui  des 
techniciens  qui, eux, n'arrivent  qu'ensuite  en 
général,  lorsqu'il  faut  faire  un  avant-projet 
de  réalisation  des  idées  d'économistes.  A  ce 
moment-là,  il  n'y  a  pas  de  carte  qui  puisse 
suffire  à  la  précision  d'information  qu'exige 
la  technique  moderne,  un  nouveau  lever  est 
toujours  nécessaire,  .\insi  donc  on  voudra, 
par  exemple,  établir  entre  deux  points  une 
ligne  de  chemin  de  fer,  un  canal.  Ce  sera 
l'honneur  d'une  bonne  carie  d'avoir  montré 
■  ju'une  voie  enire  ces  deux  points  parait  réa- 
lisable et  mérite  une  étude  approfondie,  et  ce 
sera  pour  une  carte  un  mérite  qu'elle  devra 
longtemps  encore  se  borner  à  ambitionner. 

D'aucuns  veulent  que  l'ini^énieur  y  trouve 
tous  les  éléments  d'établissement  d'un  projet 
déjà  serré  et  qu'il  puisse  donner  —  en  quel- 
ques inslanis,  cela  Ta  sans  dire  —  une  ap- 
préciation avec  un  tracé,  un  programme  in- 
diquant jusqu'au  prix  de  revient  de  l'ou- 
vrage. Heureux  sont  ceux  qui  ne  s'effraient 
pas  à  la  pensée  qu'on  devrait  procéder  sans 
plus  attendre  au  lever  d'une  carte  répondant 
à  pareilles  exigences. 

On  sait  que  le  cadastre  est  consulté  (c'est 
même  légalement  obligatoire,  pour  les  pro- 
jets de  travaux  publics)  ;  il  a  jusqu'à  présent 
fait  très  bonne  ligure  dans  ces  projets  par 
l'appoint  de  sa  documentation.  Mais  les  cartes 
et  les  cadastres,  dès  qu'ils  s'agit  de  pa.sser  à 
une  exécution,  ne  sortent  pas  souvent  des 
premiers  cartons  du  projet  et  on  refait  une 
carte  spéciale  avec  la  précision  exactement 
voulue  pour  l'ouvrage  envisagé  et  sur 
l'étendue  con»ennhlede  territoire.  Cette  éten- 
due convenable  peut  être  grande,  elle  est 
'oujours.par  rapport  au  territoire  national, 
'rès  restreinte. 

Les  renseignements  cherchés  pour  l'exéeu- 


Df  CAD.ASTItE 

tion  d'un  travail  sont  de  diver.s  ordres  et 
jamais  une  seule  carte  ne  pourra  les  donner 
avec  une  précision  correspondant  à  l'ouvrage 
envisagé  sur  les  points  qu'il  intéressera  :  on 
aur.i  toujours  besoin  de  consulter  des  caries 
topographiques,  administratives,  rurales, 
géologiques,  et  qui  plus  est,  de  les  remettre 
tontes  à  jour  et  de  les  préciser  au  moment 
d'exécuter  le  travitil  en  que.«tion. 

D'autre  part,  si  l'on  voulait  faire  surtoute  la 
France  les  levés  précis'  répondant  aux  desi- 
derata des  trasaux  futurs,  publics  ou 
autres  (1),  on  serait  amené  à  mobiliser  une 
armée  de  techniciens  qui  seraient  ainsi  en- 
levés aux  besognes  utiles  auxquelles  chacun 
s'est  appliqué  de  lui-même  dans  l'industrie 
privée,  el,  on  ga.spillerail,  à  faire  sur  tous  les 
points  du  territoire  des  levers  qui  pour  la 
plupart  résidaient  éterneilemen)  inutiles, 
une  activité  que  l'après-guerre  réclame  impé- 
rieusement, appliquée  auj.  réalisations  pra- 
tiques. A  noire  esprit  vienî  en  ce  moment 
l'idée  d'une  prompte  exécution  des  projels 
d'aménagement  intégral  du  lihi'ine,  du  canal 
maritime  pour  le  port  de  Paris,  mettant  à 
part  l'ieuvre  de  reconstitution  des  régions 
libérées.  Qui  osera  conlester  qu'un  géomètre 
employii  dans  les  services  de  ce-,  projets,  dont 
la  réalisation  serait  pour  notre  économie  na- 
tionale un  inestimable  gage  do  prospérité, 
sera  plus  utile  que  s'il  est  chargé  dans  une 
commun(î  rurale  de  délerrûiner  l'altitude 
exacte  et  de  tracer  les  horizontales  de  quel- 
que coteau  qui  portera,  des  siècles  encore,  le 
mêufe  taillis,  la  même  lande  ou  le  mênae  vi- 
gnoble, et  qui  placé  dans  l'ensemble  du  ter- 
ritoire n'est  ni  plus  ni  moins  qu'une  taupi- 
nière. Il  est  logique  de  laisser  imprécis  de 
pareils  détails  lorsqu'ils  ne  présentent  pas 
d'utilité  générale  inilitairt.  par  exemple).  V.n 
toute  rigueur  il  paraît  juste  delais.ser  au  pro- 
priétaire particulier  du  sot  le  soin  défaire 
faire  pour  son  usage,  s'il  le  juga  utile,  ces 
cartes  détaillées,  l'Etal  ne  prenant  à  sa 
charge  (|ue  la  détermination  des  limites  de 
parcelles. 

Loin  de  nous  la  pensée  de  critiquer  ceux 
qui  patiemment  élaborent  de.s  cartes  précises 
avec  une  véritable  passion  ;  la  Iriaugulafiou 
Helbronner  dans  le  massif  alpin  en  est  un 
exemple.  Ceux-là  ont  un  (oui  autre  mérite 
que  celui  de  faire  une  carte  précise.  Ponda- 


11  J'imaeine  que  l'ontiepreneur  «le  motocnllure 
■  lé  ire  voir  sur  un  cailastre  dèlailli;  fncito  à  se  pro- 
curer, quelle  est  lii  pente  des  terrains  sur  lesquels 
un  propriélaire  lui  demande  tie  travaiiter,  si  ton  y 
t'iiuve  beaucoup  d'arl)res  o  i  de  fianfi^res  ou  de 
;':e'ninî  ;i  re-^pecter.  etc. 


UNE  RECTll'ICATln.V 


423 


leurs  de  méthodes  en  inalière  de  construelion 
de  carte,  il  leur  faut  uu  terrain  délude  et  per- 
sonne ne  peut  se  permettre  de  leur  contesti'r 
le  droit  d'élever  dans  une  science  des  monu- 
ments impérissables. 

Pour  juger  le  cadastre,  prenons  l'angle  au- 
près du  propriétaire  foncier,  de  l'agriculteur. 
(^uand  celui-ci  achète  ou  quand  il  vend  un 
^e^rain,  il  le  connaît,  il  convient  d'un  prix 
fixé  bien  plus  par  un  examen  qu'il  fait  subir 
aux  parcelles  envisagées  que  par  la  connais- 
sance d'une  mesure  exacte  de  la  superlicie  ou 
contenance.  Et  d'ailleurs  dans  les  ventes  de 
terrains  ruraux  la  clause  d'un  vingtième  en 
plus  ou  en  moins  de  la  contenance  stipulée 
dans  les  actes  comme  approximation  acceptée 
d'un  commun  accord  par  les.parties,  est  en- 
trée dans  nos  mœurs,  rv'estce  pas  la  preuve 
de  l'inutilité  d'un  cadastre  extra-précis. 

Enfin,  si  des  insuffisances  locales  se  mani- 
festent, n'est-il  pas  simple  de  procéder  à  des 
vérifications  partielles.  Et  c'est  £i  quoi  pour- 
rail  s'employer  un  service  permanent  du 
cadastre  doté  de  moyens  d'exécution  étendus 
pour  faire  sms  retard  les  revisions  répon- 
dant à   des   desiderala    bien  déterminés   et 


justifiés.  Un  serait  amené  à  loucher  fréquem- 
ment au  cadastre  des  environs  de  certaineâ 
agglomérations  urbaines  ou  industrielles, 
utilisant  là  le  temps  précieux  qu'une  mesure 
trop  générale  pourrait  faire  perdre  en  de^ 
localités  où  les  modifications  sont  très  faible.^ 
au  cours  d'une  génération. 

Il  faut  donc  souhaiter  que  bientôt  enfin  on 
rende  un  peu  de  vie  au  cadastre  (état  de 
seclions  et  plan;i  qui  peut  facilement  être 
élevé  à  la  hauteur  d'un  travail  bien  à  jour,  ;. 
consulter  par  petites  fractions,,  sans  se  sou- 
cier de  faire  des  plans  cadastraux  de  chaqu. 
commune  des  éléments  capables  de  donner 
par  leur  assemblage  une  carte  générale  de 
plus  de  la  France. 

Telles  sont  quelque.s-unes  des  réflexions 
qui  sont  venues  à  noire  pensée  en  vivant 
près  de  la  terre  dans  une  commune  rural.' 
lelle  qu'il  en  existe  sans  doute  des  milliers  et 
des  milliers  en  France,  où  les  révolutions  de 
la  vie  intensive  n'ont  encore  eu  qu'un  échu 
bien  amorti  et,  a  fortiori,  une  action  très 
faible  sur  l'état  de  la  propriété  foncière. 
LaurKiNT  RifioTARn, 

Iiigéiiiciir  ai^Toiiomo. 


UNE  :RECTlFiCATIOi\ 


M.  Carlo  Dragoni,  secrétaire  général  de 
l'Institut  international  d'Agriculture,  nous 
adresse  la  letlre  suivante  que  nous  nous 
empressons  de  publier  : 

Rome,  18  mai  1920. 
A  la  pase  230  de  votre  numéro  du  1"'  avril  1920, 
nous  lisons  ce  qui  suit  : 

Cl  D'après  les  évaluations  d'ensemble  de  l'Ins- 
titut international  d'Agricullure,  la  production 
totale  du  blé  dans  les  deux  hémisphères  attein- 
drait à  peu  près  les  mêmes  proportions  que 
l'année  précéiiente  ("o  230  000  quinlaux  coulre 
"a  875  000).  Il  est  vrai  que  les  ohifTrps  très  pro- 
lilématiques  de  la  production  dans  la  liussie 
méridionale  sont  compris  dans  les  résultats  de 
l'anni^e  tQlO,  ce  qui  les  majore  d'une  centaine 
de  millions  de  quintaux.  » 

Dans  cet  esirait,  nous  nous  permettons  de 
vous  faire  observer  que  les  chiffres  que  vous 
mentionnez  ne  se  réfèrent  pas  à  la  production, 
mais  bien  à  la  superficie. 

En  effet,  du  tableau  récapitulatif  des  récoltes 
dans  l'hémisphère  septentrional  (1919)  et  méri- 
dional (1919  20),  publié  dans  le  Bulletin  de  l'Ins- 
titut (mars  1920,  p.  103),  il  résulte  que  les  chiffres 
pour  la  superficie  sont  les  suivants  : 

Années.  .Superlicir-. 

hectares 

191;1 15  236  noû 

1918 15  875  "Mb 

Moyeune  :  1913  à  1917.      71  202  100 


I  Uendant  la  superlicie  de  191S  et  celle  de  ];> 
moyenne  de  l!il3  à  1917  égales  ;\  100,  la  supei- 
licie  de  1919  deviendrait  99.2  par  rapport  ,i 
1918,  et  105.7  par  rapport  à  la  moyenne  1913  i 
1917. 

Pour  la  production,  par  contre,  [les  données 
Sont  les  suivantes  : 

Aûnoes.  ProdutUon. 

ijuiiitauiL 

i9\'J OÎjS  449  200 

191s eus  686  200 

Moyenne  :  1913  à  1917       679  409  100 

Etablissant  comme  égale  à  100  la  production 
de  1918,  celle  de  1919  serait  exprimée  par  93. S; 
et  si  nous  rendons  la  production  moyenne  191;; 
à  1917  égale  100,  celle  de  1919  deviendrait  96.:.. 

Un  autre  point  que  nous  désirons  relever  est 
que  dans  les  résultats  de  la  récolte  de  1919  i.e 
sont  pas  comprises  les  données  concernant  !.i 
lUissie  méridionale,  tel  que  cela  résulte  de  la 
note  qui  précède  notre  tableau  récapitufalif  et 
qui  dit  :  «  Dans  le  tableau  annexé,  nous  récapi- 
tulons, pour  tous  les  produits  considérés  d»ii> 
les  tableaux  préiédents,  tes  totaux  de  tous  /f.s 
p'Ujs  dont  nous  pos^édotm  les  statistiques  comiilf'cs 
de'i  S'-pt  dernières  années.  »  Or,  du  tableau  sur  le 
froment  à  la  page  94,  il  appert  précisément  qui- 
pour  la  Russie  les  données  ne  sont  pas  compléter, 
dans  le  sens  qu'elles  n'englobent  pas  les  sept 
années  considérées,  tant  pour  la  superficie  que 
pour  la  production.  En  effet,  si  tous  voulez  bien 


130 


PEHTE  RÉSULTANT  DEs  MAUVAISES  SEMENCES  FOURRAGERES 


examiner  le  tableau  récapitulatif,  vous  verrez 
que  les  pays  pour  lesquels  nous  possédons  des 
données  statistiques  complètes  sont  les  sui- 
vantes : 

Hémisphère  méridional  :  Argentine,  Uruguay. 
Australie. 

Hémisphère  septentrional  :  Bulgarie,  Dane- 
mark, Espagne,  France,  Grande-Bretagne  et 
Irlande  (Angleterre  et  Pays  de  Galles,  Ecosse  et 
Irlande),  Itnlie,  Norvège,  Pays-Bas,  Roumanie, 
Suède,  Suisse,  Tchéco-Slovaquie  (Bohême,  Mo- 
ravie et  Silésie),  Canada,  Etats-Unis,  Indes  bri- 
tarniques,  Japon,  Algérie  et  Tunisie. 

Nous  avons  tenu  à   vous    faire  ces   quelques 


observations  en  vue  d'éviter  toute  équivoque,  et 
nous  vous  serions  par  conséquent  bien  obligés 
si  vous  vouliez  publier  les  éclaircissements  que 
nous  vous  avons  donn-sen  rectification  des  ren- 
seignements que  vous  avez  bien  voulu  publier  en 
ce  qui  concerne  notre  Institut. 

Je  remercie  M.  Dragoni  de  cette  reclili- 
calion  qui  est  justifiée  en  tous  points  .  Je 
ne  pui.s  pas  rn'expliquer  comment  j'ai  pu 
commettre  la  confusion  qui  est  signalée  dans 
celle  lettre;  je  n"ai  qu"à  m'en  excuser. 

Henhy  Sagnier. 


PERTE  RESULTANT  DES  MAUVAISES  SEMENCES 

FOURRAGÈRES 


L'élévalion  des  prix  des  semences  fourra- 
gères a  une  double  conséquence  :  elle  incite 
tout  d'abord  certains  négociants  peu  scrupu- 
leux à  se  livrer  à  des  pratiques  frauduleuses 
tendant  à  augmenter  le  poids  de  la  marchan- 
dise. En  outre,  la  perle  subie  par  le  cultiva- 
teur est  d'autant  plus  forte  que  le  prix  d'achat 
de  la  semence  d'une  part  et  celui  auquel  il 
aurait  vendu  son  foin  daulre  part  sont 
élevés. 

Les  prix  que  nous  avons  indiqués  pour  les 
semences  fourragères  sont  des  prix  de  gros, 
qui  se  trouvent  toujours  fortement  majorés 
lors  de  la  vente  au  détail.  Si  nous  parlons  de 
ces  chiffres,  on  voit  que  la  dépense  en  graines 
nécessitée  par  l'ensemencement  d'un  hectare 
représente  pour  la  luzerne  :  130  à  150  fr.  ; 
pour  le  IrèUe,  1(jO  à  190  fr.  au  moins.  Avec  le 
sainfoin  et  les  vesces,  la  dépense  se  trouve 
être  sensiblement  la  même,  car  on  sème  une 
plus  forte  quantité  de  graines  à  l'hectare.  Le 
cultivateur,  qui  achète  de  mauvaises  se- 
mences, subit  donc  une  première  perte  de 
150  à  200  fr.  par  heclare. 

Mais  là  ne  s'arrête  pas  le  préjudice  qu'il 
éprouve.  S'il  s'aperçoit  assez  tôt  que  ses 
graines  ne  lèvent  pas,  il  pourra  réensemen- 
cer, mais  il  lui  faudra  recommencer  les  Ira- 
vaux  de  préparation  du  sol  et  de  répartition 
des  semences  et,  circonstance  aggravante, 
les  semailles  tardives  ne  donneront  lieu  fina- 
lement qu'à  des  récoltes  inférieures  à  celles 
qui  seraient  résultées  d'ensemencements 
effectués  à  une  époque  normale.  Le  plus  sou- 
vent, l'époque  des  semailles  est  passée  quand 
le  cultivateur  constate  son  insuccès;  dans  ce 
cas,  il  perd,  avec  le  prix  des  semences,  les 

(1)  Voir  le  numéro  du  29  avril  1S>20,  p.  329. 


frais  de  labour,  de  fumure,  d'ensemence- 
ment et  la  totalité  dune  récolte  fourragère. 
Le  foin  se  vend  actuellement  de  30  à  50  Ir.  le 
quintal;  la  luzerne  donnant  un  rendement 
moyen  de  10  quintaux  de  foin  sec  à  l'hec- 
tare, on  peut  évaluer  le  revenu  brut  de  1  200 
à  2  000  fr.  Ces  chiffres  s'appliquent  égale- 
ment au  Irèlle  des  prés  et  au  sainfoin. 

En  cas  de  non  réussite  de  la  plante  four- 
ragère, le  sol  est  rapidement  envahi  par  les 
mauvaises  herbes  :  les  unes  sont  nées  spon- 
tanément, les  autres  ont  été  introduites  par 
le  loi  d'achat  mal  épuré.  De  ce  fait,  le  champ 
est  sali  pour  de  longues  années;  il  perd  en 
même  temps  le  bénéfice  des  améliorations 
physiques,  chimiques  et  physiologiques 
qu'une  Légumineuse  y  eùl  apportées. 

En  raison  du  prix  élevé  qu'atteint  le  foin, 
il  n'est  pas  surprenant  que  les  produits  ani- 
maux de  loule  nature  atteignent,  eux  aussi, 
des  prix  extraordinaires,  qui  provoquent  les 
plaintes  et  souvenl  la  colère  du  consomma- 
teur. 

Lorsqu'après  un  insuccès,  le  cultivateur  ne 
dispose  pas  de  la  provision  de  fourrage  sur 
laquelle  il  comptait,  il  peut  être  dans  l'obli- 
gation de  se  défaire,  dans  des  conditions  dé- 
sastreuses, d'une  partie  de  son  bétail,  qu'il  a 
entretenu  pendant  un  certain  temps  au  prix 
de  grands  sacrifices.  La  production  de  fu- 
mier se  trouve  diminuée,  toutes  les  [liantes 
comprises  dans  l'assolement  :  céréales,  bet- 
teraves, etc.,  souffrent  de  cet  élal  de  choses. 

En  définitive,  l'exploitation  toul  entière, 
bêtes  el  cultures,  pâlit  de  la  non  réussite  des 
prairies  artificielles.  S'il  est  difficile  de  chif- 
frer exaclement  les  perles  qui  en  résultent, 
on  se  rend  compte  qu'elles  sont,  dans  tous 


EN  L'HONNEUR  DE  M.  EUGÈNE  TlSSEUANlJ 


les  cas,  extrêmement  élevées.  La  dernière 
statistique  agricole,  qui  n'avait  pas  à  faire 
abstraction  des  régions  envahies  ou  dévas- 
tées, celle  de  1913,  a  évalué  à  3  1 13  610  hec- 
tares les  surfaces  consacrées  en  France  à  la 
luzerne,  au  trèfle  violet  et  au  sainfoin.  La 
valeur  actuelle  de  la  récolte  d'un  hectare 
étant  de  1200  à  2  000  fr.,  la  production  four- 
ragère   française    représenterait,    pour    ces 


43i 

trois  seules  espèces,  de  4  à  6  milliards  de 
francs  au  moins.  En  admettant  un  fléchisse- 
ment dans  la  production,  du  fait  de  l'emploi 
de  mauvaises  semences,  d'un  dixième  seule- 
ment, chiffre  certainement  au-dessous  de  la 
vérité,  il  en  résulte,  pour  notre  pays,  une 
perte  annuelle  d'au  moins  un  demi-milliard 
de  francs. 

P.    CLAUDAIN. 


BIBLIOGRAPHIE 


Comment  prévoir  le  temps.  Météorologie  pratique, 
par  M.  l'ahbé  Tu.  .Mokelx,  directeur  ae  IXtbserva- 
toire  de  Bourges. —  Un  volume  de  i'r2  pages  avec 
46  figures.  —  Librairie  Dunod,  H,  quai  des 
Grands-Augustins,  à  Paris.  Pri.t  :  9  fr. 

L'abbé  Th.  Moreux  a  conquis  une  grande  no- 
toriété par  ses  publications  sur  un  grand  nombre 
de  questions  d'astronomie,  de  physique  du  globe 
et  de  météorologie;  il  s'y  est  adonné  surtout  à 
vulgariser  les  connaissances  sur  les  phiMiomèiies 
célestes.  C'est  un  but  analogue  qu'il  poursuit 
dans  l'ouvrage  qu'il  vient  de  publier  sur  la  mé- 
téorologie. A  ses  yeux,  on  est  en  possession 
d'un  certain  nombre  de  lois  générales,  dont  l'ap- 
plication judicieuse  permet  d'utiliser  sur  place 
les  observations  recueillies  au  jour  le  jour  en 


vue     d'une    prévision     immédiate     du    temps. 

C'est  ainsi  qu'il  passe  successivement  en  revue 
la  température,  les  vents,  la  pression  de  l'air, 
l'humidité  et  les  pluies,  les  aspects  du  ciel,  ]»s 
perturbations  de  l'atmosphère;  il  insiste  en  par- 
ticulier sur  les  conclusions  qu'il  est  permis  de 
tirer  de  l'examen  des  dépressions.  Il  termine  en 
indiquant  les  prévisions  auxquelles  on  peut  se 
livrer  d'après  l'examen  des  divers  phénomènes 
météorologiques. 

Le  livre  de  l'abbé  Moreux  constitue  ainsi  une 
sorte  de  guide  propre  à  répandre  des  connais- 
sances piaiiques  dont  l'utilité  ne  saurait 
échapper. 

R.  U. 


EN  L'HONNEUR  DE  M.  EUGENE  TISSERAND 


M.  Eugène  Tisserand,  dont  la  belle  vieil- 
lesse fait  l'admiration  générale,  est  entré  le 
25  mai  dans  sa  quatre-vingt-onzième  année. 

A  cette  occasion,  sur  la  proposition  du  mi- 
nistre de  l'Agriculture,  un  décret,  publié  au 
Journal  Officiel  du  23  in  li  l'a  élevé  à  la  di- 
gnité suprême  de  Grand'Croix  dans  l'ordre 
de  la  Légion  d'Honneur,  dans  les  termes  sui- 
vants : 

M.  Tisserand  (Louis-Eugène),  directeur  hono- 
raire du  ministère  de  l'Agriculture;  grand  offi- 
cier du  28  décembre  t888  :  90  ans.  \  rendu  pen- 
dant une  brillante  carrière  administrative  de 
près  d'un  demi-siècle  et  depuis  sa  retraite,  les 
plus  éminents  services  à  r.^aricullure  française, 
a  réorganisé  l'enseignement  agricole  en  F'rance, 
et,  en  particulier,  l'Institut  national  agrono- 
mique. A  réalisé  l'union  féconde  de  la  science  et 
de  la  pratique  en  contribuant  ainsi  dans  la  plus 
large  mesure  à  l'accroissement  des  richesses 
produites  par  notre  sol.  Membre  de  l'instilut,  de 
l'Académie  d'Agriculture,  président  de  la  So- 
ciété des  Viticulteurs  de  France,  membre  de 
nombreuses  Sociétés  savantes  françaises  et  étran- 
gères. N'a  jamais  cessé,  même  aux  moments  les 
plus  difliciles  de  1914  à  1919,  de  suivre  ou  de 
présider  les  travaux  de  la  plupart  des  Commis- 
sions créées  en  vue  de  renseigner  le  (jouverne- 


ment  sur  les  mesures  à  prendre  au  cours  de  la 
guerre  dans  l'intérêt  de  l'Agriculture.  Auteur  de 
nombreuses  publications  et  de  travaux  scienti- 
fiques universellement  appréciés. 

Les  principaux  services  rendus  par  M.  Tis- 
serand sont  parfaitement  exposés  dans  ce  li- 
bellé. Ce  qu'on  peut  y  ajouter,  c'est  que  son 
activité  ne  connaît  aucune  fatigue  et  qu'il  ne 
recule  devant  aucune  des  missions  qu'on 
s'ingénie,  en  quelque  sorte,  à  lui  imposer. 

L'Association  amicale  des  anciens  élèves  de 
l'Institut  national  agronomique  a  eu  l'heu- 
reuse initiative  de  provoquer,  à  cette  occa- 
sion, une  manifestation  dans  laquelle  les 
insignes  de  sa  nouvelle  dignité  ont  été  remis 
à  M.  Tisserand  par  M.  Emile  Loubet,  ancien 
Président  de  la  République.  Après  lui, 
M.Wery,  directeur  de  l'Institut  agronomique, 
et  M.  Ricard,  ministre  de  l'.^griculture,  ont 
rappelé  les  caractères  de  la  féconde  carrière 
du  héros  de  cette  belle  fête. 

Dans  la  séance  de  l'Académie  d'Agricul- 
ture du  26  mai,  M.  Viger,  président,  a  rendu, 
en  ternies  éloquents,  un  éclatant  hommage 
aux  services  rendus  par  son  illustre  doyen  et 
à  ses  qualités  que  l'âge  semble  amplifier  de 
jour  en  jour. 


i:^.  ACADEMIE  DAGKICULTURE  UE  FRANCE 

De  son  coté,  la  Société  des  Viticulteurs  de 
l'rance,  dont  M.  Tisserand  est  depuis  long- 
temps le   président,  a  décidé  de   fêler  son 


'30'  anniversaire  par  un  déleuncr  dont  la  daUi 
est  fixée  au  10  juin. 

He.nry  Saonieb. 


ACADÉMIE  D'AGRICULTURE  DE  FRANCIi 


Si^anre  du  10  mni  1020.  —  Présidence 
de  M.    Viger. 

M.  le  Secrétaire  perpntiiel  s\sina.\e  dansl'A  corres- 
pondancp  une  note  de  M.  Gi-orges  Mouret,  cor- 
respondant, professeur  à  l'Ecole  nationale  des 
Ponts  et  Chaussée?,  sur  un  nouveau  type  de 
réservoir  pour  le  jaugeage  des  eaux  d'irriga- 
tion ; 

Une  note  de  M.  de  ^'ulj.^it,  correspondant,  sur 
l'organisilion  de  l'enseignement  agricole  ména- 
ger dans  les  légions  dévastées  de  Belgique. 

M.  Angot  fait  hommage  à  l'Académie  du  der- 
nier volume  des  Annales  du  Bureau  central  mé- 
téorologique, tome  I,  pour  1913.  Il  signale  parmi 
les  mémoires  originau.x  que  contient  ce  volume 
comme  pouvant  intéresser  plus  spécialement 
l'Académie,  |la  troisième  partie  de  ses  études 
sur  le  régime  pluviométrique  de  la  France, 
comprenant  tout  le  Xord  et  l'Est,  depuis  la  mer 
du  Nord  jusqu'au  Rhône.  En  dehors  de  la 
France,  cette  étude  déborde  sur  les  pays  limi- 
trophes, Belgique,  Allemagne  (rive  gauche  du 
Rhin)  et  Suisse.  Treize  cartes  en  couleurs 
donnent  la  répartition  moyenne  de  la  pluie  pen- 
dant les  douze  mois  de  l'année  sur  les  régions 
considérées. 

M.  Henry  ^agxier  présente  à  l'Académie  une 
note  de  M.  Ed.  Zaccharewiez,  correspondant,  et 
A.  Tacussel,  viliculttjur,  sur  les  résullals  obtenus 
depuis  1891  dans  un  champ  d'expériences  sur 
les  vignes  améiiraines  et  leurs  hybrides  en  tei- 
rain  calcaire,  à  la  fontaine  de  Vaucluse  (Vau- 
cluse). 

M.  Mongenot  offre  à  l'Académie,  de  la  part  de 
M.  Hullel,  une  nouvelle  édition  du  tome  II  de 
VFaonomie  forestière,  romplèlement  remaniée  et 
coutenaiit  des  chapitres  tout  nouveaux  sur  les 
systèmes  d'assurances  usiiés  dans  quelques  pa\> 
étrangers  en  faveur  des  ouvriers  bûcherons,  sur 
les  estimations  forestières,  etc.,  etc. 

Félicitations  à  M.  Guignard. 

M.  ie  Président  est  lieureu.t  d'adresser,  au  nom 
de  l'Académie,  ses  vives  félicitations  à  M.  (iui- 
giiard  pour  la  haute  distinction  qui  vient  de  lui 
être  conférée  :  la  cravate  de  commandeur  de  la 
Légion  d'honneui'. 

Organisation  da  Herd-Book  Normand. 

M.  René  Berge  apporte  à  l'Académie  les  nou- 
veaux statuts,  ainsi  que  le  règlement  d'organisa- 
tion technique  du  tîerd-Book  de  la  race  hoviue 
normande  qui  vient  d'être  complètement  trans- 
formé. 

Dès  la  lin  de  l'année  dernière,  l'Office  régionnl 
agricole  du  .Nord  mettait  à  l'étude  la  réorgani- 
tation  de  ce  Herd-Book,  en  s'inspiranl  à  la  fois 


des  progrès  dé|à  réalisés  dans  divers  pays,  no- 
tamment en  Hollande,  et  des  conditions  spé- 
ciales d'élevage  et  d'exploilation  du  bétail  nor- 
mand. 

L'ancienne  Commission  était  composée  de 
quinze  membres  nommés,  à  raison  de  trois  par 
département,  par  les  préfets  de  la  Manche,  de 
l'Orne,  du  Calvados,  de  l'Eure  et  de  la  Seiii"- 
Inféiieure.  Elle  était  présidée  par  le  préfet  du 
Calvados. 

Elle  s'est  transtormée  en  une  \s?ociation  dé- 
clarée, jouissant  de  la  personnalité  civile,  pou- 
vant comprendre  toutes  personnes  ou  associa- 
tions s'intéressant  à  l'élevage  de  la  race  bovine 
normande,  qui  adhéreront  à  ses  statuts  et  à  son 
règlement  intérieur.  Sa  durée  est  illimitée. 

I. '.Association  a  pour  rôle  principal  la  tenue 
d'un  livre  généalogique,  dans  lequel  les  inscrip- 
tions sint  décidées  en  tenant  compte,  pour  cha- 
que animal,  de  sa  pureté  de  race,  de  sa  confor- 
mation, de  ses  aptitudes  et  de  son  ascendance 
rigoureusement  établie  (art.  4  des  statuts). 

L'article  S  porte  que  l'Association  a  spéciale- 
ment pour  objet  de  maintenir  par  sélection  la 
pureté  de  la  race  normande,  —  de  contribuer  à 
l'amélioration  de  ses  aptitudes  à  la  production 
liu  lait,  du  beurre  et  de  la  viande,  — de  favoriser 
la  propagation  des  reproducleuis  d'élile,  d'abord 
en  .Normandie,  puis  en  France,  dans  les  régions 
les  plus  appropiiées  à  la  ditïusion  de  la  race,  et 
à  l'élianger. 

Des  peines  sévères  sont  prévues  contre  ton* 
adhérent  qui  aur.iil  nui  par  des  procédés  ré- 
préhensihles  au  fonctionnement  régulier  dt> 
opérations  de  l'Association  du  Herd-Book. 

M.  Bené  Berge  explique  comment  est  composé 
le  Conseil  qui  administre  r.\'sorialion,  comment 
le  règlement  d'organisation  technique  indique 
les  conditions  d'inscription  des  animaux  suivarit 
une  table  de  pointage,  d'après  la  pureté  de  la 
race,  la  conformation,  les  aptitudes  et  l'ascen- 
dance; comment  le  réglemeiil  lixe  le  standard  d^ 
la  race. 

L'inscription  des  animaux  est  prévue  :  au 
titre  initial  pour  les  animaux  admis  sur  préseii- 
laliou,  d'après  leurs  caractères  de  race  et  leur 
conformation,  et  au  litre  dr  la  deneridance  pour 
les  jeunes  animaux  issus  de  reproducteurs  ins- 
crits. Mais  à  partir  d'une  date  qui  seia  lixée  pai 
le  Conseil  d  Adrainistratioir,  il  ne  .sera  plus  ad- 
nfis  que  des  animaux  issus  de  père  et  de  mère 
déjà  inscrits. 

La  principale  innovation  introduite  dans  le 
Herd-Book  normand,  est  la  création  du  Liïie 
d'éUle,  dans  lequel  le  Bureau  pourra  ordonner  : 

1"  L'inscription  des   taureaux  et   vaches  qui 


C'ii!i;L:<i>u.\i)AXi;iv 


.omptent  au  moins  deux  générations  contrôlées 
iJascenHanls  inscrits,  qui  présentent  eux-mêmes 
"S  caractères  de  pureté  de  race  et  qui  ont  été 
;  rimes  dans  les  concours  généraux  ou  spéciaux 
Je  la  race  ; 

2°  L'inscription  des  reproducteurs  auxquels 
les  Commissions  d'inscription  recoiniaîlraient 
des  mérites  exceptionnels  et,  en  parliculier, 
riiiscription  des  vaches  de  race  pure,  de  très 
bonneconrormatioii,qui  auraient  fourni,  d'après 
!-s  chiffres  des  Syndicats  de  conirùle  laitier, 
agréés  par  le  bureau,  des  quantités  de  lail  et  de 
beurre  supérieures  à  celles  fixées  chaque  année 
par  le  Conseil. 

Le  contrôle  de  la  descendance  est  l'objet  de 
soins  parliculiers. 

M.  Kené  Berge  les  indique  en  détail,  et  fmale- 
rnent  attire  l'attention  sur  un  certain  nombre  de 
dispositions  ^jénérales  intéressantes  : 

Les  animaux  seront  identifiés  par  un  signale- 
ment précis  et  détaillé.  [Is  seront  marqué'S  par 
uu  tatouage  à  la  pince,  dans  l'inlérieur  de 
l'oreille  gauche. 

Une  photographie  sira  exigée  de  l'éleveur, 
pour  l'inscription  au  Livre  d'élite. 

Les  certiircats  d'inscription  pour  l'exportation 
seront  délivrés  sous  les  auspices  et  le  contrôle 
du  ministère  de  l'Agriculture,  par  la  Société  na- 
tionale d'encoufagement  à  l'.^griculture.  Uin^ 
distinclion  nette  sera  faite  entre  les  certificats 
du  Herd-Book  et  ceux  du  Livre  d'élite. 

Le  Conseil  publiera  un  bull^Lin  périodique, 
ainsi  que  des  notices  et  des  raono^rapliies  sur 
les  meilleurs  animaux  et  les  meilleures  etable.s 
de  race  normande. 

M.  /f  Pitsidciit  .félicite  vivement  M.  René 
iierge  et  le  pi  évident  de  l'Association  du  llerd- 
U-yok  normand,  M.  le  comte  de  Saint-Quentin,  et 
annonce  qu'une  discussion  aura  lieu  procliaine- 
ment  ara  sujet  de  cette  communication  après  que 
M.  Dechambre  aura  présenté  son  rapport  sur  les 
L'i  res  ijé.iéaloçjiijucs. 

Ouvrages  de  M.  Chancerel. 

M.  H.  UivU'l  présente  à  l'Académie,  en  en 
ftisant  le  plus  grand  éloge,  trois  volumes  de 
.M.  L.  Chancerel,  conservateur  des  Eaux  et  Fo- 
rêts, qui  cou-îiituent  Un  véritable  cycle  des  con- 
naissances forestières  ■  Précis  rie  botanique  forat- 
ti.&ri'.  Flore  forcs'ivi-K  ilii  {/lohe,  Trailé  pratique  de 


sylviculture,  exploitation  fore<(iére  et  boiserMir. 
En  présentant  ces  ouvrages,  M.  Hickel  croit 
devoir  élever  une  protestation,  contre  les  termes 
dont  s'est  servi  l'éditeur  pour  pr'^senter  ces  trois 
volumes.  Le  prospsctu?,  en  effet,  incrimine  l'or- 
ganisation de  l'enseignement  forestier,  et  le 
déclare  absolument  insuffisant  ù  tous  égards  : 
une  protestation  est  nécessaire  contre  u.'ie  ap- 
préciation aussi  erronée. 

Sélection  des  semences  par  le  trieur  à  turbine. 

M.  Kinqelmanii  demande,  au  nom  de  la  section 
de  Génie  rural,  la  publication  dans  le  bulletin  de 
l'Académie  d'une  note  de  M.  Zacharewicz  sur  la 
sélection  des  semences  par  le  trieur  à  turbine. 

.\  l'Office  agricole  de  Vaucluse,  M.  Zacbare- 
wicz,  pour  arriver  à  une  sélection  aussi  parfaite 
que  possible  des  semences  de  blé,  a  songé  à 
mr-ttre  en  pratique  la  sélfction  méianiijue  en  les 
faisant  [lasserau  trieur  à  trjrbine  Marot. 

Si  le  trieur  ordinaire  sépare  les  grains  p?.r 
ordre  de  grosseur  et  de  longueur,  il  ne  les  sé- 
pare pas  ail  point  de  vue  du  poids. 

Or,  la  grosseur  du  grain  n'est  pas  toujours  an 
indice  suffisant  de  vigueur  et  de  puissance,  et  il 
arrive  fréquemment  que  certaines  mauvaises 
graines  ont  tout  à  la  l'ois  la  même  longueur  et  la 
même  épaisseur  qu'un  bon  grain;  d'autre  part, 
dans  ces  derniers,  on  peut  compter  des  grains 
avariés,  charançonnés,  otons,  etc.  D'où  néces- 
sité de  rechercher,  en  dehors  de  la  grosseur  et 
de  la  longueur,  un  troisième  caractère  qui  per- 
mît de  sélectionner  les  grains  possédarst  à  ]î 
fuis  les  deux  premiers. 

Ce  troisième  caractère,  c'est  la  densil':^. 

La  densité  peut  s'obtenir  grâce  au  t.near  à 
tuibine  de  Marot.  Cet  appareil  permet  d'nne 
façon  complète  de  séparer,  par  ia  densité,  les 
corps  ou  mauvaises  graines  ayant  déjà  les  tnèmes 
longueur  et  grosseur  que  les  bons  grajns. 

La  turbine  dite  à  air  ou  ventilateur  à  turbine 
peut  être  placée  sur  tous  les  trieurs  et  n'a  aucBn 
rapport  avec  les  petits  ventilateurs  ou  tarares 
qui  enlèvent  simplement  les  poussières,  balles, 
pailles  et  corps  extrêmement  légers. 

Cet  appareil  qui  tient  peu  de  place  est  très 
puissant  et  fait  rendre  au  trieur  des  semences 
co.mposées  de  grains  purs  sélectionnéselloïirds. 


CORRESPOi\DANCE 


—  iS"  7058  '.fiise).  —  l"  Une  locomobile  à 
vapeur,  vendue  pour  la  puissance  de  6  chevaux, 
doit  pouvoir  développer  10  à  \i  chevaux  lors- 
«i,u'elle  est  poussée.  Pour  actionner  votre  bat- 
tense  dite  de  ô  chevaux,  prenez  un  moteur  à 
explosions  jessence  minérale,  ou  mieux  pétrole 
lampant)  vendu  pour  tO  ou  12  chevaux,  afiu  que 
:e  moteur  ne  soit  pas  calé  par  une  résistance 
momentanée  [irésentée    par  la   batteuse.    Vous 


pouvez  très   bien  utiliser  le   moteur    l  un  trac- 
teur. 

2"  Pour  actionner  uu  aplatisseur  ou  nnoo-ope- 
racines,  il  y  a  intérêt  à  employer  un  petit  mo- 
teur d'une  puissance  de  Z  kX)  chevaus  ;  le  mo- 
teur de  tO  ou  de  30  chevaux  ne  serait  pas 
économique  par  suite,  de  la  consommation  à 
vide  d'autant  plus  élevée  que  le  rnotoar  est  plus 
puissant.  —  (M.  li.) 


434 


CORRESPONDAiNLE 


—  M.  S.  M.  [Seine- Inférieure).  —  La  trans- 
formation de  la  viande  d'équarrissage  en 
poudre  pour  l'aliraentation  du  bétail  est  une 
opération  industrielle.  Les  carcasses  sont  cuites 
à  la  vapeur  pendant  plusieurs  heures  à  l'aulo- 
clave,  sous  pression,  puis  l'on  sépare  le  jus,  les 
graisses,  les  os  et  la  viande  qu'on  fait  sécher. 
Pour  de  petites  quantités  à  traiter,  il  faut  faire 
bouillir  sans  pression,  comme  s'il  s'agissait  de 
faire  un  potau-feu,  écumer  les  graisses  et  en- 
suite séparer  les  os  et  la  viande  cuite  à  mettre 
à  sécher.  Pour  l'appareil  à  cuire,  voyez  la  mai- 
son Deroy  fils  aîné,  75,  rue  du  Théâtre,  à  Pa- 
ris (XV«).  —  (.M.  R.) 

—  N°  6803  [Ciilvados).  —  Vous  avez  loiijours 
intérêt  économique  à  prendre  un  moteur  a 
grande  viietse  angulaire,  avec  régulateur;  pour 
votre  application,  vous  pouvez  remplacer  le  ra- 
diateur avec  ventilateur  par  un  réservoir  d'eau 
disposé  à  côté  du  moteur.  —  (M.  R.) 

—  M.  F.  JE.  {Gironde).  —  Vous  pourriez  cer- 
tainement étudier  une  entreprise  d'entretien 
des  pare-feux  des  forêts  de  pins.  Les  pare-feux 
sont  des  chemins  larges  d'environ  20  mètres  et 
espacés  de  400  mètres  au  plus;  les  grands  pare- 
feux  de  ceinture  sont  larges  de  50  mètres. 

Les  pare-feux  doivent  être  débarrassés  de  toute 
végétation;  on  les  cultive  constamment,  à  !a 
charrue  et  à  la  herse.  Il  est  donc  recommandable 
d'employer  un  tracteur  attelé  à  un  pulvériseur 
dont  les  passagi  s  répétés  maintiendront  le  sol 
propre;  ce  travail  peut  très  bien  se  faire  à  l'en- 
treprise. 

Nous  croyons  qu'on  pourrait  cultiver  au  rai- 
lieu  du  pare-feu  des  pommes  de  terre  sur  une 
certaine  largeur  (5  à  G  mètres)  sans  enlever  le 
rôle  protecteur,  mais  il  faudrait  enfouir,  au  pul- 
vériseur, les  fanes  après  la  récolte.  —  (M.  R.) 

—  N"  TAM  [Aisne).  —  Vous  avez  repris  une 
ferme  en  friche  depuis  1914;  vous  avez  l'inten- 
tion de  semer  en  juin  des  dravières  (vesces  et 
avoines  de  Ligowo),  après  un  labour  suivi  de 
hersage  et  roulage  comme  préparation  de  la 
terre.  Avez-voùs  chance  de  réussir,  même  en  ne 
mettant  pas  d'engrais? 

Oui,  si  votre  terre  n'est  pas  envahie  de  chien- 
dent, et  si  des  pluies  surviennent  de  temps  a 
autre  au  cours  de  l'été  pour  maintenir  l'humi- 
dité du  sol. 

Si  vous  pouvez  avoir  de  l'engrais,  répandez 
avant  le  labour  400  kilogr.  de  superphosphate  à 
l'heclare.  -  (H.  H.) 

—  N">  7416  (Vienne).  —  Vous  nous  demandez 
comment  on  peut  faire  des  boissons  de  mé- 
nage, à  l'usage  de  vos  ouvriers,  avec  du  raisin, 
des  pommes  ou  d'autres  fruits.  Vous  résolvez  la 
question  vous-même,  puisque  vous  faites  allu- 
sion à  des  boissons  que  nous  connaissons  tous; 
il  s'agit  simplement  de  diminuer  la  dépense  que 
leur  fabrication  entraine,  et,  dans  cet  ordre 
d'idées,  donner  aux  ouvriers  soit  de  «  l'abon- 
dance >i,  c'est-à-dire  du  vin  coupé  d'eau,  soit 
delà  piquette,  que  vous  obtiendrez  en  lavant  les 
marcs  avec  de  l'eau,  soit  des  petits  cidres,  pro- 


venant de  la  fermentation  des  marcs  de  pomm-s 
macérés  dans  l'eau.  .\ous  ne  voyous  pas  d'autre 
boisson,  fabrii]uée  avec  des  fruits,  des  feuille^ 
ou  des  racines  que  votre  personnel  a'cepte  vo- 
lontiers. Nous  ferions  cependant  une  exception 
pour  le  coco,  mais  à  la  condition  que  ce  ne  soit 
pas  la  boisson  prise  aux  repas,  mais  bien  eu 
dehors  des  repas.  —  (  L.  L.i 

—  P  O.B.{Pu!i-de-l)ôme).—Quel  estlemeilleur 
engrais  pour  la  luzerne?  Pour  la  luzerne,  on 
doit  employer  les  engrais  minéraux,  calcniref, 
phofphatés  et  potassiques  ;  dans  les  terres  de  ri- 
chesse moyenne  un  excellent  mélange  pour  la 
luzerne  se  compose  de  800  kilogr.  de  scories  et 
300  à  400  kilogr.  de  kainite  ou  sylvinite;  si  la 
terre  est  riche  en  calcaire,  on  remplace  les 
scories  par  500. kilogr.  de  superphosphate. 

On  peut  mettre  ce  mélange  avant  le  semis  de 
la  luzerne  en  l'enfouissant  par  les  dernières 
façons  aratoires. 

On  peut  répandre  à  nouveau  dans  la  luzer- 
nière  à  la  lin  de  l'hiver  avant  de  travailler  cette 
luzernière  à  l'extirpateur. 

Par  l'emploi  de  tels  engrais  minéraux  et  le 
travail  de  la  luzernière  au  printemps  on  peut 
souvent  conserver  celle-ci  plusieurs  années  en 
parfait  état  de  production.  —  (H.  H.) 

—  N»  6251  [Aube).  —  Vous  pensez  semer  sur 
des  terres  en  jachère  des  engrais  verts;  dan< 
une  terre  nliceuse  du  lupin  blanc.  Cette  Légu- 
minense,  en  effet,  convient  très  bien  pour  ces 
sortes  de  terre  ;  semée  en  juin,  vous  l'enfouirez 
en  octobre  ;  peut-être  alors  serait- il  un  peu  tard 
pour  semer,  aussitôt  après,  un  blé  d'hiver,  et  du 
reste  la  terre  pourrait  être  trop  creuse;  mais,  le 
printemps  suivant,  au  contraire,  vous  pourrez 
faire  une  betterave  ou  une  pomme  de  terre. 

Dans  une  terre  calcaire,  comme  Légumineuse, 
vous  pourriez  semer  de  la  vesce;  la  moutarde 
n'enrichira  pas  le  sol  en  azote  comme  la  vesce. 
seulement  la  graine  coûte  bien  moins  cher,  la 
végétation  de  la  moutarde  est  très  rapide. 
Semée  fin  juin,  vous  pourrez  l'enfouir  en  août- 
septembre,  et  semer  à  la  suite  un  blé. —  (H.  H.; 

—  R.  H.  [Ardcnnesj.  —  Nous  ne  connaissons, 
comme  traité  de  féculerie,  que  celui  qui  est 
édité  par  Fritsch,  chez  Bernard-Tignol,  53  bis, 
quai  des  Grands-Augustins.  Nous  croyons 
devoir  vous  mettre  en  garde  snr  l'inopportunité 
de  la  fabrication  de  la  fécule,  tant  que  la  pomme 
de  terre  sera,  pour  la  plus  grande  partie,  ré- 
servée à  l'aliraentation  humaine. 

Vous  pouvez  en  effet  fabriquer  du  miel  arti- 
ficiel en  transformant  du  sucre  de  betteraves 
(saccharose)  par  l'acide  sulfurique  en  sucre  in- 
verti (lévulose  et  glucose)  ;  mais,  la  fabrication 
est  délicate,  elle  demande  des  appareils  évapo- 
rant dans  le  vide,  etc.;  de  plus,  l'addition  de  ce 
produit  au  miel  est  interdite.  Avec  la  fécule, 
vous  ne  produirez,  dans  les  mêmes  conditions, 
que  du  glucose  et  de  la  dextrine;  mais  la  fabri- 
cation en  est  encore  plus  complexe  et  délicate. 
—  (L.  L.) 


REVUE     CUMMEUCIALE 


4i3 


LA  SEMAINE  MÉTÉOROLOGIQUE 

Semaine  du  23  om  29  mai  1920  {0BSERVA70IRE  DU  PARC  SAJM'-MAUR) 


JOURS 

ET     DATBS 


r.    . 

2  :§ 


M    ..X 

es 


TEMPKR.\TUHE 


millibars. 

Dim 23  mai.' 1021.-  8»1 

Lundi 24  -     1011.6  1-1.0 

Mardi  ....  25  -  ,1014.7  15. n 

Mercredi..  26  —    1019.0  13. S 

Jeudi 27  —    1019.6  12.0 

Vendredi     28  —  ^1017. 6  11.2 

Samedi...  29  —  ,101.:;. 7,  Uj.4 


Moyennes  cl  tolaux  1017.1     12.9 

Ecarts  sur  la  normale     -1-1   0  ^-3.9 

I     '         I 


2 

a 

2-i°3 

17.0 

26.7 

20.5 

27.2 

20.5 

23  3 

!S.l 

21.2 

1(1  2 

25.2 

18  6 

23  0 

19  3 

24  3 

18.6 

+3-9 

+  4.4 

Ecart 

sur 

la  nor 

maie. 


+  3   2 

6.6 

+6  4 

+3  9 

+  1.9 
+  4.1 
+  4.7 


X   E 

S  E 

S 
S  0 


= 

■~     o 

11 

s  s 

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X 

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millim- 

14.6 

" 

9  3 

1.2 

„    .   1 

REMARQUE.'?   DIVERSES 


11.0 


ïanablf. 

2  2 

.N  E 

9.8 

S  0 

4.8 

» 

60  1 

au  llto  II 

U9  b.  ^ 

dir.  tbtor 

Rosée,  beau  temps. 

Orage  et  pluie  de  5  li.  à  7  li. 

6.4    Pluie  le  matin,  orage,  pluie  et 

I     {jrêle  le  soir. 
0.2    Nuageu.\,  averse  à  12  h.  30. 

Rosée,  brume  et  couvert  le  m., 

beau  le  soir. 
Rosée,  brouillard  le  mat.,  nua 

geux. 
Rosée  le    m.,    oragt   et    pluie 

la  journée.  


.8.0    Pluie  depuis  le  l"  janvier  ; 

En  1920 221mm 

Normale 211 


(1)  Voir  l'e.xplication  de  cette  mesure  dans  le  n"  du  13  avril  1920  i^p.  290.) 


REVUE   COMMERCIALE 


Situation  agricole.  —  La  température,  qui  était  un 
peu  basse  pour  la  saison,  s'est  notablement  relevée; 
actuellement,  les  journées  chaudes  et  ensoleillées 
favorisent  la  végétation,  le  sol  étant  bien  pourvu 
d'humidité.  D'ailleurs,  quelques  pluies  d'orage  sont 
encore  tombées  au  cours  de  la  huitaine  ;  mais  la 
grêle  a  fait  des  dégâts  dans  certains  cautons. 

Les  céréales  d'hiver  dont,  à  part  quelques  champs 
envahis  par  les  mauvaises  herbes,  l'aspect  est  des 
plus  satisfaisants,  ont  épié  dans  de  bonnes  condi- 
tions. Le  développement  des  céréales  de  printemps, 
des  pommes  de  terre,  s'etfectue  régulièrement.  Un 
cootiime.  daijs  la  région  du  Nord-Ouest,  les  semailles 
de  sarrasin. 

Dans  le  Centre  et  le  Midi,  les  vignes  sont  belles  et 
portent  d'assez  nombreuses  grappes. 

En  Algérie,  la  sécheresse  prolongée  parait  avoir 
éprouvé  assez  sérieusement  les  céréales,  dans  le  dé- 
partement d'Oran  notamment,  où  la  récolte  ne  don- 
nera pas  les  résultats  escomptés  à  la  fin  de  l'hiver. 
Blés  et  Farines.  —  Il  n'y  a  rien  d'intéressant  à 
signaler,  si  ce  n'est  q  le  les  livraisons  de  la  culture 
sont  peut-être  un  peu  plus  importantes.  On  vend  au 
'.aux  de  la  taxe  (73  fr.  les  100  kilogr.). 

La  boulangerie  reçoit  des  farines  contenant  plus 
■ji  moins  de  siiccédaués  et  dont,  par  suite,  la  qua- 
lité est  assez  inégale. 

En  Amérique,  aux  Etats-Unis,  les  blés  disponibles, 
en  tenant  compte  du  change,  ne  valent  plus  que 
U9  fr.  90,  ce  qui  représente  une  baisse  tiès  impor- 
tante sur  les  prix  pratiqués  antérieurement. 


Sous.  —  Afl'aires  de  moins  eu  moins  importantes 
aux  prix  officiels. 

Céréales  diverses.  —  Les  cours  des  avoines  res- 
tent faiblement  tenus.  Par  100  kilogr.  départ,  on 
cote  les  avoines  blanches  et  jaunr-s,  80  à  82  fr.;  les 
noires,  78  à  80  fr.;  les  grises,  78  fr. 

Sur  les  orges,  on  noie  également  une  bais';e  attei- 
gnant au  minimum  1  fr.  par  quintal.  On  paie,  par 
quiutal  dépait,  les  orges  de  brasserie  7S  à  82  fr.  et 
celles  de  mouture  72  à  74  fr. 

Cour.s  en  hausse  sur  les  sarrasins,  qui  valent  de 
88  ,i  89  fr.,  stationnaires  sur  les  sorghos  du  Midi  que 
I  on  paie  de  38  à  60  fr.  les  100  kilogr.  départ. 

Fourrages.  —  Au  marché  de  la  Chapelle,  les  pr]x 
se  sont  maintenus.  Par  104  bottes  de  5  kilogr.  ren- 
dues à  Pans  au  domicile  de  l'acheteur  :  luzerne,  240 
a  26U  fr.;  regain,  240  à  260  fr.;  loin,  220  à  260  fr. 

Dans  le  Sud-Est,  on  paie  de  30  à  33  fr.  les  100  ki- 
logr. 

Pailles.  —  Au  marché  de  La  Chapelle,  demande 
impurlante,  en  particulier  pour  la  paille  de,  blé.  Par 
104  bottes  de  5  kilogr.  on  a  payé  :  paille  de  blé,  190 
à  203  fr.;  pailles  de  seigle  et  d'avoine,  180  à  200  fr. 
Dans  le  Centre,  la  paille  de  blé  vaut  de  18  à  24  fr. 
le=  luO  kilogr. 

Bétail.  —  Au  marché  de  La  Villelte  du  lundi 
24  mai,  les  cours  du  gros  bétail  se  sont  maintenus 
sur  les  animaux  de  choix  ;  ils  ont  tléchi  sur  ceux  de 
qualité  médiocre.  Par  demi-kilogramme  net,  on  a 
coté  :   les  bœufs  de  l'Allier,  de  la  .Nièvre,  du  Cher 


IIEVLE  COMMERCIALE 


et  de  Saone-et-Loire,  i  à  4.40  ;  de  lu  llaule-Vieiiue, 
4.40  à  4.5Û  ;  de  l'Orne  et  du  Calvado.'.  4.23  à  4.o0; 
de  Maine-et-Loire  et  de  la  Loire-lnfériem-e.  4  à  4.25; 
de  la  Vendée,  3.75  à  4.13;  les  génisses,  4.40  à  4.55  : 
les  taureaux.  3.45  à  4  fr. 

Sur  les  reaux.  dont  1  offre  était  assez  aJjondanle, 
prix 'en  baisse  de  2i)  à  30  centimes  par  demi-kilo- 
gramme net.  On  a  coté  comme  suit  :  les  veaux 
d'Eure-et-Loir,  de  Seine-et-Marne,  de  Seine-el-Oise, 
du  Loiret  et  de  1  Yonne,  5. "5  à  6  fr.;  de  l'Ouei-t,  5  à 
5.30;  de  la  Sarthe,  5.50  à  5.73;  du  Plateau  Central, 
4.30  à  5  fr. 

Baisse  de  la  à  30  centimes  par  demi  kilogramme 
net  sur  le.-*  moutons.  On  a  coté  les  agneaux,  ".30  à 
".30  ;  les  moutons  du  Glier,  de  la  Nièvre  et  de  l'Al- 
lier, 7  à  7.40;  du  Midi,  6.20  à  7  fr.;  les  métis,  6.73  à 
7  fr.:  les  brebis  du  Midi,  o.30  à  6.50. 

Cours  stationnaires  sur  les  porcs,  l'ar  demi-kilogr. 
vif,  on  a  payé  les  porcs  gras  3.30  à  3.60;  les  coches, 
3.20  à  3.35  le  demi-kilogramme  vif. 

Voici  le  relevé  des  marcliés  des  lundi  24  et  jeudi 
27  mai  : 

Marché  du  lundi  24  mai. 

Entrées  directes 

aux  abattoirs. 


Amenés.    LaVill.     V.aut; 


6::J 


têtes 

têlea 

Bieufs 

2  ;ii2 

\ 

Vaches 

1  lil 

[     19S 

Taureau.v,. 

363 

) 

Veaux 

■2  544 

1  6J4 

Moutons  . . 

8  .390 

1  46i 

Porc3 

î  ?Î5 

1  4  29 

Réserves 
La  Vill.       Vaup 
tètes  tête 


293 

442 
820 
)  136 


ll'i 


1  231 

i'rix  maxiina  du  kilograniiiie 
-Vu  poids  net 


215 
320 

318 


1  ■  .[. 


•-"  'I- 


3-  q. 


rVU    poids    vit. 

Prix  exlrêmes 


B.erifs 8.60  K.OO  7.60  2.65  4  5.35 

Vaclie.s 8."0  8.10  7.56  a. 65      5.46 

Taureaux..  7.86  •J.40  6.80  2.65      4.92 

Visaux 11.50  10. 8J  9.20  3.45      7.20 

Moutons...  14.10  13.00  12.40  6.42      7.20 

î'orcs 10.50  10.42  10.30  6.60      7.35 

Marché  du  jeudi  27  mai. 

Entrées  directes 
-    aux  abattoirs.  Réserves 

Anieoés.  LaVill.      Vaug.        La  Vill.       "^'aug. 

têies        têtes  têtes  têtes  têles 

Sœufe l  311  ) 

VacliM 908  5    343  I3s  58*  253 

Taureaux..  229  1 

Veaux 1927  1  125  261  477  355 

Montons..      2  861  2  521  276  1740  395 

Porcs î  008  1  687  650  1  100  268 

Prix  maxiina  du  kilogramme. 

Au  poids  net.  Au  poids  vif. 

!■•  q.       2' q.       3"  q.      Prixextrèmes. 

B.euts, 8  50  7  70  7  30  2.50  à  5.40 

Vacbes 8  60  7  80  7  30  2.50      5.40 

Taureaux...  7  70  7  20  6  50  2.50      4.86 

Veaux 11   lu  10  40  8  80  3.50      7.90 

Moutons....  14  00  13  00  12  20  5.18      7.20 

Porcs.- 10  50  10  49  10  10  6.19      7.35 

Dans  les  départements,  on  cote  : 

Besançoti,  par  kilogr.  poids  vif  :  porcs,  6  a  7.20; 
^eaux,  8.S0  i  7  fr.;  par  kilogr.  net,  moutons,  10  a 
11  fr. 

Pordej'!-.    par    kilogr.    poids    vif    :    bœufs.   3.20 


bœufs,  2.a0  à 
40;  par  kilogr. 

;    bœufs.   S     à 


à  3  fr,;  vaches,  3  à  4.60;  agneaux,  7  à  9  fr.;  porcs 
6.60  à  7.20  :  par  kilogr.  poids  net  :  veaux,  9.50  à 
il  fr.  ;  moutons,  11  à.  13  Ir. 

Cae;),  par  kilogr.  poids  vif  :  bœufs,  .3  90  à4.10;  va- 
ches, 3.95  à  4.25;  veaux.  4.75  à  3.25:  moulons,  6.50 
à  7  fr.;  porcs,  4.75  à  5.25. 

Dijon,  par  kilogr.  poids  vif  :  veaux,  6.20  à  6.8!j: 
porcs,  7.50  à  7.60;  par  kilogr.  poids  net  ;  mou- 
tons, 12  à  14  fr. 

ttmojes,  par  kilogr.  poids  vif;  bœuf.set  vaches,  4  à 
5  fr.;  génisses,  l.'iOàS.SO;  moutons.  3  à  6  fr.;  porcs, 
'i  à  6.50. 

I.yon-Vuise,  p.ir  kilogr.  poids  vif 
5.10  ;  pures,  6.61)  à  7.30;  veaux,  5  à  6 
poitls  net  :  moutons,  11.80  à  13.50. 

Marseille,    par   kilogr.  poids   net 
S. 30;   moutons,  ,11    à   12  fr. 

Nancy,  par  kilogr.  poids  net  ;  bœufs,  9  à  9.50; 
vaches,  8  à  9.50;  moutons,  12  à  15  fr.;  par  kilogr. 
poids  vif  :  veaux,  6.50  à  7.60  ;  porcs,  7.40  à  S  fr. 

.\anles,  par  kilogr.  poids  vif  :  bœufs,  S.IO.à  3.90; 
vaches,  3.60  à  3.80;  veaux,  3.30  à  5.90;  moutons, 
3.70  à  3.90. 

Vins.  —  Sur  les  marchés    du    Midi,    transactions 
modérées  i  des  prix  en  baisse.  l'ar  hectolitre  nu  dé- 
part, on  paie  les  vins  rougfs  :  123  à  132  fr.  à  Cette 
103  à  120  fr.  à  Bé/ciert,  110  à  135  fr.  a  .Nimcs,  110  à 
liS  fr.  à  Perpignan. 

Les  vins  blancs  du  .Midi  valcul  de  135  à  l-:3  fr. 
l'hectolitre. 

En  Algérie,  les  vins  rouges  sont  cotés  de  110  à 
133  fr.  à  Alger. 

Cidres.  —  En  Normandie,  prix  soutenus;  des  pe- 
tits cidres  titrant  au-de^sollS  de  3  degrés  sont  offerts 
a  40  fr.  l'heclolilre  nu  départ. 

Les  eaux-de-vie  de  cidre  du  Calvados  à  60  degrés 
valent  800  fr.  l'hectolitre  nu. 

Huiles.  —  En  Tunisie,  la  floraison  des  olivier- 
.s'e.st  accomplie  par  un  temps  chaud  des  plus  favo- 
rable à  la  lécondalion.  Dans  les  .VIpes-Maritimes, 
l'huile  d'olive  est  cotée  de  1  330  à  I  430  fr.  les  100  ki- 
logr. 

Dans  l'Isère.  Ihuile  de  noix  vaut  1  000  fr.  le 
quintal. 

Cocons.  —  On  escumple  des  cours  élevés  pour  lej 
cocons  de  la  prochaine  récolte  mais,  jusqu'ici,  aucun 
prix  n'a  été  fixé  en  France.  En  Espagne,  on  parle 
du  prix  de  (i  à  8  pesetas  et  en  Italie  on  escompte  que 
le  kilogramme  de  cocons  vaudra  environ  iO  lires, 
sans  compter  les  primes  et  plus-values. 

Fécules.  —  .\  Epin;il,  la  fécule  1"  des  Vosges  dis- 
ponible est  cotée  de  203  à  210  fr.  les  100  kilogr.  dé- 
part. 

Laines.  —  Cours  en  baisse  en  Beauce  où,  à  Dreux, 
on  n'offre  plus  que  i:;  à  IS  fr.  par  kilogr.  de  laine 
en  suint. 

Aux  ventes  publiques  qui  ont  eu  lieu  les  18  et 
19  mai  à  Marseille,  on  a  payé  par  kilogr.  les  laines: 
lacées  :  Afrique,  13.40  à  17.20;  laines  de  France, 
22.60  h  26.63. 

Pommes  de  terre.  —  En  Bretagne,  on  demande  de 
90  à  100  fr.  les  100  kilogr.  départ;  ces  mêmes  pom 
mes  de  terre  valent  de  11"  à  120  fr.  aux  Halles  cen- 
trales de  Paris. 

B.  DcR.two. 

Le  Gérant  :  CHARLE^  Outrbix. 
t'dri'ï.  —  I -.  MAKkTtii^ux,  iiuprinte.ir,  1.  rue  Cassette 


CHRONIQUE  AGRICOLE 


437 


CHRONIQUE  AGRICOLE 


Les  atermoiements  pour  résoudre  le  problème  du  régime  du  blé.  —  Discussion  du  budget  de  l'Agriculture 
à  la  Chambre  des  Députés.  —  Observations  d'ordre  général.  —  Vote  d'un  crédit  pour  subventions 
accordées  p  lur  l'acquisition  de  tracteurs.— Relèvemeut  des  crédits  pour  les  Offices  agricoles.—  Maintien 
du  principe  de  l'altribution  des  primes  pour  la  sériciculture,  etc.  —  L'élevage  du  cheval  et  la  remonte 
des  haras.  —  Décret  prjhibant  l'exportation  des  bois.  —  Rétablissement  des  droits  de  douane  sur  les 
graines  de  betteraves.  —  Vote  de  la  nouvelle  loi  sur  l'enseignement  agricole.  —  Les  nouveaux  impôts 
devant  le  Sénat.  —  Ajournement  des  décisions  sur  la  diftillation  des  vins.  —  Abaissement  des  tarifs  de 
transport  des  fruits  et  légumes.  —  Ajournement  des  essais  de  culture  Qiécanit]ue  à  Bordeaux.  —  Les 
concours  de  culture  du  blé.  —  Exemples  dans  les  départements  des  Bnuches-du-Iihone  et  de  1  Aube. 
—  La  récupération  des  animaux  volés  par  les  .Vllemands.  —  Note  du  Brilish  Arj rkultural  Bureau  sur 
les  races  ovines  anglaises.  —  Réorganisation  du  Herd-book  de  la  race  bovine  Normande.  —  Les  syn- 
dicats d'élevage  de  la  race  bo^^ne  Tarine.  —  Concours  départemental  de  culture  dans  la  Vienne.  — 
Rîlevé  des  surfaces  cultivées  en  céréales.  "" 


Le  régime  du  blé. 

Les  semaines  passent,  et  la  situation  reste 
sans  changement.  Dans  la  séance  de  la 
Chambre  des  Députés  du  l"juin,  M.  Tixiera 
demandé  à  interpeller  le  Gouvernement  sur 
sa  politique  du  blé.  Le  ministre  de  l'Agricul- 
ture s'est  mis  à  la  disposition  de  la  Chambre  ; 
mais,  la  Commission  des  Finances  ayant  ar- 
gué de  la  néce.'^sité  de  poursuivre  la  discus- 
sion du  budget,  il  a  été  passé  outre. 

On  comprendra  difficilement  que  ce  pré- 
texte ait  entraîné  un  ajournement  déplorable, 
de  même  qu'on  n'a  pas  compris  les  lenteurs 
du  Gouvernement  à  présenter  son  projet.  Ce 
projet  a  été  enfin  déposé  dans  la  séance  du 
4  juin;  s'il  faut  attendre  la  fin  de  la  discus- 
sion du  budget  pour  qu'il  soit  examiné,  des 
semaines  passeront  encore,  au  grand  détri- 
ment des  agriculteurs.  La  politique  au  jour 
le  jour  est  la  pire  de  toutes. 

Le  budget  de  l'Agriculture. 

La  discussion  du  budget  pour  l'exercice 
1920  est  commencée  devant  la  Chambre  des 
Députés.  L'examen  des  crédits  ouverts  pour 
le  Ministère  de  l'Agriculture  s'est  poursuivi 
lentement,  ainsi  qu'il  arrive  chaque  année. 
Ces  crédits,  comme  nous  l'avons  indiqué  pré- 
cédemment, avaient  été  fortement  compri- 
més ;  aussi  des  discussions  assez  animées 
ont  été  provoquées  en  faveur  d'un  certain 
nombre  de  relèvements  sur  les  propositions 
delà  Commission  des  Finances. 

Tout  d'abord,  dans  la  discussion  générale, 
M.  Compère-Morel  a  longuement  développé, 
au  nom  du  parti  socialiste,  un  vaste  pro- 
gramme de  réformes  agricoles  pour  lequel  il 
proposait  un  crédit  de  1  milliard  de  francs. 
M.  Queuille,  sous-secrétaire  d'Etat,  et  M.  Ri- 
card, ministre  de  l'Agriculture,  n'ont  pas  eu 
de  peine  à  démontrer  que  les  parties  de  ce 
programme,  susceptibles  d'application,  sont 
en  cours  d'exécution. 


10  Juin  1920. 


N»  24. 


Sans  insister  sur  des  échanges  d'observa- 
tions relatives  notamment  au  développement 
de  l'enseignement  agricole  et  à  un  projet 
bizarre  dit  de  «  fermes  types  ambulantes  », 
préconisé  par  M.  Compère-Morel,  ni  sur  un 
plaidoyer  en  faveur  de  l'apiculture  présenté 
par  M.  André  Berthon,  on  doit  signaler  les 
dispositions  que  quelques  députés  ont  pu 
faire  adopter. 

Sur  le  chapitre  des  encouragements  à 
l'Agriculture,  M.  .\mbroise  Rendu  a  demandé 
un  relèvement  de  25  millions  de  francs  en 
vue  du  rétablissement  des  subventions  pour 
l'acquisition  de  tracteurs,  sans  préjudice  du 
paiement  des  subventions  en  retard  sur 
l'exercice  1919.  Cet  amendement  a  été  ren- 
voyé à  la  Commission.  Celle-ci  a  proposé  en- 
suite, par  l'organe  du  rapporteur  M.  Dariac, 
d'accorder,  sur  l'exercice  1920,  un  crédit  de 
30  millions,  dont  40  0/0  à  destination  des 
régions  libérées  et  (iO  0/0  pour  les  autres 
parties  du  pays.  Elle  a  décidé,  en  outre,  que, 
par  voie  de  crédits  supplémentaires  sur 
l'exercice  1919,  une  somme  de  39  millions 
serait  allouée  pour  attribuer  les  subventions 
supprimées  après  avoir  été  officiellement 
engagées. 

Sur  une  énergique  intervention  de  M.  Plis- 
sonnier,  les  crédits  pour  les  Offices  agricoles 
régionaux  et  départementaux,  qui  avaient  été 
fortement  réduits,  ont  été  relevés  de  15  mil- 
lions et  portés  au  même  taux  qu'en  1919. 

Nous  avons  fait  connaître  précédemment 
que,  dans  le  projet  de  budget,  le  Gouverne- 
ment avait  supprimé  les  primes  à  la  culture 
du  lin  et  du  chanvre,  à  la  sériciculture  et  à 
la  culture  de  l'olivier,  et  proposé  l'abrogation 
des  lois  qui  les  ont  instituées.  Des  amende- 
ments ayant  été  présentés  pour  le  rétablisse- 
ment de  ces  primes,  le  ministre  de  l'Agricul- 
ture a  affirmé  que  les  primes  seraient  main- 
tenues celte  année  et  qu'un  projet  de  loi  se- 
rait présenté  pour  régler  l'avenir. 

Tome  I.  —  24. 


438. 


CHRONIQUE  AGRICOLE 


Par  contre,  la  suppression  du  chapitre  re- 
latif aux  secours  pour  calamités  agricoles  a 
été  maintenue.  Il  y  a  longtemps  que  l'inuti- 
lité de  cette  «  poussière  de  secours  »,  suivant 
rex.pression  consacrée,  a  été  démontrée. 

Sur  la  proposition  de  M.  Gast,  un  crédit  de 
200  000  fr.  a  été  voté  pour  les  recherclies 
reUlives  à  la  prophylaxie  de  la  fièvre  aph- 
teuse: 

L'élevage  du  cheval  a  fait  les  frais  d'une 
longue  discussion.  La  remontH  des  haras  de 
l'Est  exige  di-s  dépenses  de  plus  en  plus  éle- 
vées; en  même  temps,  la  production  du 
cheval  de  demi-sang  traverse  une  crise  diffi- 
cile. M.  Queuille  a  assuré  que  les  sommes 
suffisantes  pour  la  remonte  des  haras  et  pour 
les  encouragements  à  la  production  chevaline 
sont  assurées  par  les  disponibilités  déjà 
acquisf-s  du  fait  des  prélèvements  sur  le  pari 
mutuel  sur  les  hippodromes. 

Il  y  aura  lieu  de  revenir  sur  quelques-unes 
des  discussions  soulevées  au  cours  de  ces 
débats. 

Exportation  des  bois. 

Un  décret  en  date  du  27  mai  a  interdit 
l'exportation  de  plusieurs  catégories  de  bois  : 
1°  Bois  ronds,  brut.*,  non  équarris,  avec  ou 
sans  écorce,  de  longueur  quelconque  et  de 
circonférence  au  gros  bout  supérieur  à  GO  cen- 
timètres; 2°  Perches,  élançons  et  échalaa 
bruts,  de  plus-  de  l'^.lO  de  longueur  et  de 
circonférence  atteignant  au  maximum  GO  cen- 
timètres au  gros  bout,  à  l'exclusion  des  bois 
de  mine. 

Le  même  décret  interdit  l'exportation  des 
charbons  de  bois  et  de  chenevoltes. 

Les  graines  de  betteraves. 

Un  décret  en  date  du  27  mai  a  rétabli  inté- 
gralement les  droit*  d'entrée  sur  Ips  graines 
de  betteraves  décortiquées  et  non  décorti- 
quées. Toutefois  les  cliargements  en  cours 
de  route  directement  pour  la  France  avant  la 
promulgation  de  ce  décret  resteront  admis- 
sibl^■s  au  bénéfice  du  régime  antérieur. 

Ces  droits  d'entrée  avaient  été  suspendus 
par  un  décret  du  A  novembre  i9l.i. 

L'enseignement  agricole. 

Gn  a  trouvé  dans  le  précédent  numéro 
ip.  419)  l'analyse  des  principales  dispnsiiions 
(lu  projet  relatif  aux  moyens  d'appliquer  la 
loi  du  2  août  1918  sur  l'organisation  de  l'en- 
seignement agricole.  Ce  projet  a  été  adopté 
par  la  Chauibre  des  Députés  dans  sa  séance 
du  l"jiiin;  il  sera  transmis  au  Sénat. 

Les  impôts  devant  le  Sénat. 
Le  Sénat  a  achevé  la  discussion  du  projet 


de  loi  relatif  à  la  création  de  nouvelles  res- 
sources fiscales. 

Parmi  les  relèvements  d'impAts  indirects, 
le  droit  de  circulation  sur  les  vins  a  fait  l'ob- 
jet d'une  importante  discussion.  La  Commis- 
sion des  Finances  proposait  de  relever  ce 
droit  à  25  fr.  par  hectolitre';  mais  M.  Jean 
Cazelles,  sénateur  du  Gard,  a  propo-é  et  dé- 
fendu vigoureusement  un  amendement  ten- 
dant à  abaisser  ce  droit  à  19  fr.,  taux  auquel 
la  Chambre  des  Députés  l'avait  fixe.  Soutenu 
également  par  M.  Doumergue,  cet  amende- 
ment a  été  adopté  dans  les  termes  suivants  : 

A  titre  provisoire  et  pour  une  durée  de  cinq 
ans,  les  droits  de  circulation  ou  de  fabrication 
au  profit  de  l'Etat  sont  fixés  à.: 

14  fr.  par  hectolitre  le  droit  de  circulation,  sur 
les  vins  ; 

3  fr.  par  hectolitre  le  droit  de  circulation  sur 
les  piquettes  déplacées  par  les  récoltants,  pour 
leur  propre  consommation,  en  dehors  du  rayon 
de  franchise  ; 

6  fr.  SO  par  hectolitre  le  droit  de  circulation 
sur  les  cidres,  poirés  et  hydromels; 

1  fr  70  par  degré-hectolitre  le  droit  de  fabri- 
cation sur  les  bièieSi 

En  outre,  il  sera  perçu,  au  profit  des  départe- 
ments et  des  communes,  une  surtaxe,  de  : 

a  fr.  par  hectolitre  pour  les  vins  et  piquettes, 
dont  .3  fr.  pour  les  communes  et  2  fr.  pour  les 
départements  ; 

2  fr.  50  par  liectolitre  pour  les  cidres,  poirés 
et  hydromels,  dont  t  fr.  50  pour  les  communes 
et  1  fr.  pour  les  départements; 

90  centimes  par  degré-heclolitre  pour  les 
bières,  dont  55  centimes  pour  les  communes  et 
35  centimes  pour  les  départements. 

Touies  dispositions  contraires  à  celles  du  pré- 
sent article  sont  abrogées. 

A  propos  du  régime  de  l'alcool,  M  Léon 
Rolanil,  sénateur  de  l'Oise,  a  présenté  de 
judicieuses  observations  en  faveur  de  la  cul- 
ture de  la  betterave.  Cette  question  reviendra 
à  1  occasion  de  la  loi  générale  sur  les  alcools, 
ainsi  que  les  mesures  relatives  à  la  distilla- 
tion des  vins  du  Midi.  Le  Sénat  a,  en  efTet, 
disjoint  les  dispositions  adoptées  surce  sujet 
par  la  Chambre  des  Députés. 

Le  Sénat  a  repoussé  t'impflt  sur  l'énergie 
élèi-frique  servant  à  l'éclairaj^e  et  -au  ciiauf- 
fage. 

Sur  la  proposition  de  M'.  Léon  Roland',  à 
propos  du  relèvement  delà  taxe  sur  les  huiles 
et  les  essences  minérales,  ainsi  que  sur  les 
benzols,  il  a  été  décidé  que  ces  produits  mé- 
langés à  l'alcool  dans  des  conditions  à  éta- 
blir par  des  arrêtés  ministériels,  seraient 
exempts  de  tout  impôt. 


CHKONIQUE 

Transport  des  fruits  et  des  légumes. 

Les  réclamations  relalives  au  relèvement 
des  prix  de  transport  des  légumes  et  des 
fruits  de  primeur  ne  pouvaient  pas  ne  pas 
aboulir.  Les  Compagnies  de  chemins  de  fer 
ont  consenti  des  abai^ssemenls  sensibles  sur 
les  tarifs  de  grande  vitesse  14-114  qui  leur 
sont  appliqués.  Des  réductions  de  lo  0/0 
pour  les  fruits  et  de  20  0/0  pour  les  légumes 
sont  appliquées  aux  expédilions  eflectuant 
un  parcours  de  130  kilomètres  au  moins  ou 
payant  pour  cette  distance.  La  réduction  de 
20  0/0  pour  les  légumes  est  portée  à  30  0/0 
pour  les  parcours  de  250  kilomètres  au  moins, 
à  partir  des  dates  où  leur  production  devient 
particulièrement  abondante.  Ces  dates  sont 
fixées  comme  il  suit  : 

Artichauis  du  1"  juin  au  30  novembre. 

Choux  du  25  mai  au  30  novembre. 

Chnux-fleurs  du  25  mai  au  30  novembre. 

Citrouilles  du  25  mai  au  30  novembre. 

Conromhres  du  le  juillet  au  30  novembre. 

Corniclions  du  1"  juillet  au  30  novembre. 

Ecbaintes  fraîchps  du  23  mai  au  30  novembre. 

Epinards  du  25  mai  au  30  novembre. 

Haricots  verts  du  iO  août  au  30  novembre. 

Meions  du  !"■  août  au  30  novembre. 

Oif<niins  frais  du  25  mai  au  30  novembre. 

Poireaux  du  23  mai  au  30  novembre. 

•Pois  verts  du  t"juin  au  30  novembre. 

Radis  du  23  mai  au  30  novembre. 

Salades  du  25  mai  au  30  novembre. 

Saisi  lis  du  25  mai  au  30  novembre. 

Tomates  du  !'=■•  août  au  30  novembre. 

Les  réseaux  se  réservent  la  faculté  d'anticiper 
chacune  des  dates  ci  dessus  d'au  plus  dix  jours 
moyennant  un  avis  affiché  dans  les  gares  intéres- 
sées quarante-huit  heures  à  l'avance. 

Ces  réductions,  mises  en  vigueur  depuis  le 
23  mai,  seront  appliquées  jusqu'à  la  fin  de 
l'année. 

Culture  mécanique. 

La  Société  d'Agriculture  de  la  Gironde 
mous  informe  que  les  essais  de  tracteurs  qui 
devaient  avoir  lieu  les  6  et  7  juin  au  château 
de  Saint-Selve  sont  remis  au  dimanche  20  et 
lundi  21  juin  ;  ceux  qui  devaient  avoir  lieu  à 
Croix-ii'Hins  les  19  et  20  juin  sont  renvoyés 
au  samedi  3  et  dimanche  i  juillet.  Dix-neuf 
appareils  (tracteurs  et  motoculteurs)  sont 
inscrits  pour  ces  essais. 

Ces  changements  de  dates  sont  la  consé- 
quence de  la  remise  de  l'ouverture  de  la 
Foire  de  Bordeaux  occasionnée  par  les  grè- 
ves. 

CoQCOurs  de  culture  du  blé. 

Le  Comité  national  du  Blé  a  mis  à  son 
programme  l'organisation  de  concours  de 
blé.   Dans  un  certain  nombre   de   départe- 


AGRICOLE 


43'J 


ments,  des  concours  de  cette  nature  ont  été 
déjà  organisés  par  les  Offices  agricoles  ;  les 
résultats  qu'ils  donneront  doivent  exercer 
une  heureuse  influence. 

Certains  ont  une  forme  qu'il  eât  intéres- 
sant de  signaler.  Par  exemple,  la  Société 
d'Agriculture  des  Bouches-du- Rhône  a  ou- 
vert, avec  le  concours  de  l'Office  départe- 
mental, un  concours  heureusement  organisé. 
Les  terres  ensemencées  en  blé  seront  visi- 
tées par  un  jury  nommé  par  la  Société,  dont 
l'examen  portera  sur  les  points  suivants  : 
nature  du  sol,  profondeur  du  labour,  fu- 
mure de  ferme  et  engrais  industriels, variétés 
de  semences,  rendement.  Les  exploitations 
seront  partagées  en  trois  catégories  :  de  1  à 
10  hectares  de  terres  labourables,  cinq  prix, 
d'une  valeur  de  130  à  900  fr.  ;  de  10  à  50 
hectares  de  terres  labourables,  cinq  prix 
de  200  à  1  000  fr.;  au-delà  de  .oO  hectares  de 
terres  labourables,  cinq  prix  de  200  à  :  000  fr. 

Dans  le  département  de  l'Aube,  la  Fédéra- 
tion des  Associations  agricoles  a  fourni  aux 
agriculteurs  du  département,  à  l'automne 
dernier,  1  000  quintaux  de  blés  de  semence 
appartenant  à  des  variétés  pures  et  sélec- 
tionnées; elle  espère  ainsi  pouvoir  répandre, 
après  la  moisson,  un  stock  important  de  se- 
mences présentant  toutes  les  garamies  de 
pureté  et  de  qualité.  En  outre,  pour  tirer  le 
meilleur  parti  de  son  initiative,  la  Fédéra- 
tion organise,  cette  année,  un  concours  entre 
tous  les  agriculteurs  cultivant,  dans  de  bon- 
nes conditions,  des  blés  de  variétés  pures 
susceptibles  d'être  utilisés  comme  blés  de 
semence.  Des  récompenses  seront  atiribures 
à  ceux  qui  présenteront  les  plus  beaux 
champs  de  blé  ainsi  ensemencés. 

Le  bétail  volé  par  les  Allemands. 

Le  traité  de  paix  a  prescrit  que  l'AUeinagne 
est  tenu  d'effectuer,  en  se  conformant  à  la 
procédure  établie  par  la  Commission  des  ré- 
parations, la  restitution  des  animaux  enlevés, 
dans  le  cas  oii  il  sera  possible  de  les  identi- 
fier sur  le  territoire  de  l'Allemagne  ou  sur 
celui  de  ses  alliés. 

A  ce  sujet,  le  Bulletin  des  Régions  libérées 
rappelle  que  les  propriétaires  des  Régions 
sinistrées  auxquels  des  animaux,  et  en  parti- 
culier des  chevaux,  auraient  été  enlevés  par 
les  Allemands  au  cours  de  la  guerre,  peuvent 
encore  adresser  leurs  réclamations,  accom- 
pagnées de  tous  renseignements  utiles,  à  la 
préfecture  de  leur  département,  qui  les  trans- 
mettra, pour  étude  et  recherches  éventuelles, 
à  la  Commission  des  réparations.  Il  leur  est 
recommandé  d'établir  des  fiches  contenant. le 


4i0 


CHRONIQI'E 


signalement  exact  des  animaux  et  les  condi- 
tions dans  lesquelles  ils  ont  été  enlevés.  Ces 
indications  doivent  permettre  à  la  Commis- 
sion des  réparations  d'efTectuer  son  travail 
aussi  méttiodiquement  que  possible. 

Les  races  ovines  anglaises. 

Le  Brilish  Agricultural  Bureau^  dont  nous 
avons  fait  connaître  l'organisHtion  et  le  but 
(numéro  du  19  février  1920,  page  144),  nous 
adresse  une  note  sur  son  intention  de  mettre 
à  la  disposition  des  agriculteurs  français  des 
animaux  des  meilleures  races  ovines  an- 
glaises «  à  des  prix  de  faveur  >>  : 

Les  éleveurs  anglais  de  moutons  s'efforrenl, 
pour  le  moment,  de  reconstituer  leurs  troupeaux 
diminués  par  le  laii  de  la  guerre. 

Les  ra^es  connues  soiis  le  nom  de  «  Dow  n  •• 
ont  eu  l'avantage  d'avoir  une  bonne  saison 
d'agnelage,  spécialement  les  Southdown  et  Ox- 
forddown.  Le  Brislish  Agricultural  Bureau  nous 
informe  que,  vu  la  saison  favorable  à  la  repro- 
duction, béliers  et  brebis  peuvent  être  obtenus  à 
des  prix  raisonnables.  Il  est  à  noter  que  les 
Southdown,  Sulîolks  et  Oxforddonn  sont  des 
races  qui  conviennent  parfaitement  aux  éleveurs 
français  de  moutons.  Elles  fournissent  une  ex- 
cellenie  viande  et  une  abondante  laine  et  peu- 
vent être  employées  à  l'amélioration  des  races 
de  France. 

Le  Bureau  a  pris  la  suite  du  Comité  anglais 
de  secours  aux  Alliés  dont  nous  avons  si- 
gnalé, à  plusieurs  reprises,  les  généreuses 
initiatives.  Son  siège  est  à  Londres  (12,  11a- 
nover  Square,  W.  i  . 

Le  Herd-Book  Normand. 

On  a  lu  dans  le  dernier  numéro  (p.  432) 
les  intéressants  détails  apportés  par  M.  René 
Berge  sur  la  réorganisation  du  Ilerd-Book  de 
la  race  bovine  Normande.  Le  Bureau  de  la 
nouvelle  Association  a  été  constitué  ainsi  : 

Président  :  M.  le  comte  de  Saint-Quentin,  séna- 
teur du  Calvados,  éleveur  à  Garcelles. 

Vice-prémlenls  :  .MM.  I.avoinne  André,  député 
de  la  Seine-Inférieure,  éleveur  à  Boudeville  : 
Croisé  Prosper,  éleveur  à  Mesnil-Erreux  (Orne). 

Secrétaire  du  Conseil:  M.  André  François,  con- 
seiller général  de  la  Manche,  éleveur  à  la  Man- 
cellière-sur-Viie. 

Secrétaire  gcnèral  :  M.  Hédiard,  ilirecleur  des 
Services  agricoles  du  Calvados. 

Trésorier  :  M.  Lauvray,  conseiller  général  de 
l'Eure,  éleveur  à  Claville. 

Arcinviste  trésorier  :  M.  Callouet,  sous-chef  de 
division  à  la  préfecture  du  Calvados. 

Le  Bureau  de  l'Association  a  adressé  un 
appel  à  tous  les  groupements  agricoles  de 
Normandie  pour  leur  demander  leur  adhé- 
sion. C'est,  en  etTet,  par  l'intermédiaire  des 
Associations  affiliées  qu'il  se  propose  d'orga- 


AGRICOLE 

niser  des  réunions   en    vue  de   l'inscription 
d'animaux  au  titre  d'origine. 

La  race  bovine  Tarine. 

.Nous  avons  signalé  rtcomment  n"  du 
lo  avril,  p.  272)  une  notice  publiée  par  M.  Ca- 
doret,  directeur  des  Services  agricoles  de  la 
Savoie,  sur  les  Syndicats  d'Elevage  dans  ce 
département,  constitués  principalement  en 
vue  de  développer  les  qualités  de  la  race  bo- 
vine Tarine.  Le  nombre  de  ces  syndicats,  qui 
étaient  de  26  en  1914,  s'élève  aujourd'hui  à 
63,  mais  ils  sont  isolés.  M.  Cadoret  a  pris 
l'initiative  de  les  grouper  en  une  Fédération 
départementale.  A  cet  efTet.  il  a  provoqué  un 
Congrès  de  ces  syndicats,  qui  s'est  tenu  à 
Bourg-Sainl-Maurice.  La  Fédération  aurait 
principalement  pour  bul  : 

De  s'occuperdu  choix  des  taureaux  et  des  sub- 
ventions à  accorder  sous  les  formes  de  «  primes 
d'approbation,  de  conservation  et  d'entretien  ». 

De  faciliter  les  ventes  et  achats  de  reproduc- 
teurs entre  les  éleveurs  et  Syndicats  d'Elevage 
qui  s'occupent  de  la  race  Tarine. 

D'organiser  des  concours  laitiers  et  beurriers 
sous  le  contrôle  de  l'Olfice  départemental. 

Cette  réunion  a  coïncidé  avec  le  premier 
concours  du  Centre  d'élevage  de  la  race  Ta- 
rine, organisé  par  l'Office  départemental 
agricole  qui  l'a  doté  de  20  000  fr.  de  primes. 

Concours  départemental  dans  la  Vienne. 

Depuis  l'année  1883,  un  concours  départe- 
mental a  été  organisé  par  le  Conseil  général 
de  la  Vienne.  Une  prime  de  i  000  fr.  est  attri- 
buée alternativement  dans  chacun  des  arron- 
dissements, h  l'agriculleurdont  l'exploitation 
a  réalisé  les  améliorations  les  plus  utiles. 
Celte  année,  ce  concours  est  ouvert  dans  l'ar- 
rondissement de  Monlmorillon. 

D'autre  part,  l'Olfice  agricole  départe- 
mental a  décidé  d'organiser,  en  collaboration 
avec  la  Société  d'Agriculture  de  chacun  des 
autres  arrondissements,  un  concours  de  te- 
nue de  ferme,  de  primes  culturales  et  de  spé- 
cialités, sur  les  mêmes  bases. 

Les  cultures  de  céréale. 
Le   Ministère  de    r.Xgriculture  a  fait  con- 
naître {Journal  Ojic'iel  du  4  juin)  ses  évalua- 
tions au  1"  mai  sur  les  surfaces  consacrées 
aux  céréales.  En  voici  le  résumé  : 

1920  1919 

Blé 4  895  560  4  ()j9  S80 

Méteil 96  440  85  530 

Seigle 809  750  753  360 

Orge 590  510  4S3  150 

Avoine 3  304  170  2  ISO  740 

11  conviendra  de  revenir  snr  ces  évalua- 
tions. Henry  S.\gmiep. 


sur;  LA  PROROGATION  DES  BAUX  RURAUX 


441 


SUR  LA  PROROGATIOiN  DES  RAUX  RURAUX 


(1) 


L'Académie  a  renvoyé  aux  Sections  de 
Grande  Cullure,  d'Economie  et  Législation 
agricoles  une  lettre  de  M.  le  ministre  de 
'  Agriculture,  demandant  son  avis  sur  la  pro- 
rogation des  baux  ruraux  des  mobilisés. 

Depuis  le  19  septembre  1914,  des  décrets 
se  sont  succédé  qui  ont  donné  aux  fermiers 
et  aux  métayers  mobilisés  la  faculté  de  re- 
tarder d'un  an  l'expiration  ou  l'entrée  en 
jouissance  pour  tous  les  baux  arrivant  à 
échéance  ou  commençant  à  courir  avant  une 
date  déterminée. 

Depuis  le  dernier  de  ces  décrets,  en  date 
du  3  novembre  1919  et  ne  visant  que  les  fer- 
miers démobilisés  postérieurement  au  1" sep- 
tembre 1917,  les  dispositions  antérieures 
relatives  à.  la  prorogation  et  à  la  suspension 
des  baux  des  fermiers  et  des  métayers  qui 
ont  été  mobilisés,  sont  applicables  aux  baux 
qui  doivent  prendre  fin  ou  commencer  à 
courir  dans  la  période  du  ]"'  j:ïnvier  au 
31  décembre  1920,  soit  en  vertu  de  la  con- 
vention des  parties,  soit  par  suite  d'une  pré- 
cédenle  prorogation  ou  suspension. 

Y  a-t-il  lieu  de  revenir  (pour  les  régions 
non  dévastées),  à  partir  de  l'année  1921,  au 
droit  commun,  ou  y  a-t-il  intérêt  à  envisager 
une  nouvelle  prorogation?  Telle  est  la  ques- 
tion que  M.  le  ministre  de  l'Agriculture 
a  adressée  à  l'Académie  d'Agriculture. 

A  l'unanimité,  les  membres  de  vos  Sec- 
tions de  Grande  Culture,  d'Economie  et 
Législation  rurales  sont  d'avis  qu'il  y  a  lieu 
de  revenir  (pour  les  régions  non  dévastées), 
et  à  partir  de  l'année  1921,  au  droit  commun. 

Sans  doute,  il  eût  été  inadmissible  qu'en 
rentrant  chez  eux  les  fermiers  et  métayers 
mobilisés  se  fussent  trouvés  dans  l'obligation 
d'abandonner  sans  délai  une  exploitation 
qu'ils  avaient  quittée  pour  répondre  à  la  mo- 
bilisation, et  très  justement,  des  décrets  leur 
ont  permis  de  faire  proroger  leurs  baux.  Ainsi 
peuvent  ils  jouir  de  leurs  exploitations  jus- 
qu'en 1921,  et  ils  en  jouissent  dans  des  con- 
ditions particulièrement  avantageuses,  étant 
donnés  d'une  part  les  hauts  cours  des  pro- 
duits agricoles,  d'autre  part  les  conditions 
de  bail  datant  d'une  époque  antérieure  au 
relèvement  actuel  des  fermages. 

.Mais  une  telle  situation  ne  saurait  se  pro-  i 
longer  sans  léser  très  gravement  des  intérêts  ! 


(1)  Rapport  adopté  par  1  Académie  d'Agriculture. 


particuliers  très  respectables  et  l'intérêt  gé- 
néral du  pays. 

La  hausse  actuelle  de  tous  les  produits,  des 
constructions  et  réparations  de  bâtiments,  de 
la  vie  en  général,  la  hausse  de  l'intérêt  de 
l'argent  entraînent  forcément  une  hausse  des 
fermages,  et  il  est  naturel  que  les  proprié- 
taires, dont  les  charges  augmentent,  n'en 
soient  pas  privés  ;  il  faut  remarquer  aussi  que 
nombre  de  propriétaires  ou  fils  de  proprié- 
taires mobilisés  voudraient  aujourd'hui  pou- 
voir reprendre  possession  de  leurs  terres 
pour  les  exploiter  eux-mêmes. 

Les  décrets  successifs  pris  de  seplembre 
1914  à  novembre  1919,  relatifs  à  la  proroga- 
tion des  baux,  visent  en  même  temps  la  sus- 
pension des  baux,  de  sorte  que  ces  décrets 
ont  eu  et  continuent  à  avoir  des  répercus- 
sions complexes  qui  s'étendent  beaucoup 
plusloin  qu'on  ne  le  supposerait  toutd'abord. 

Il  y  a  en  ce  moment  de  nombreux  fermiers 
et  métayers,  eux  aussi  ayant  été  mobilisés, 
qui,  depuis  des  années,  attendent  pour  entrer 
dans  le  domaine  qu'ils  avaient  loué;  mais  ce 
domaine,  du  fait  de  la  prorogation  des  baux, 
continue  à  ne  pas  être  libre.  Combien  encore 
de  jeunes  ménages  aujourd'hui,  en  Bretagne 
et  ailleurs,  vont  se  détourner  de  la  terre  dans 
l'impossibilité  de  trouver  un  domaine  où 
s'installer! 

Mais  il  n'y  a  pas  que  des  intérêts  particu- 
liers qui  seraient  lésés  par  une  nouvelle  pro- 
rogation ou  suspension  des  baux;  l'intérêt 
général  le  serait  également.  Pour  intensifier 
la  production  agricole,  pour  que  la  terre  soit 
cultivée  en  bon  père  de  famille,  il  est  de 
toute  nécessité  que  celui  qui  la  fait  valoir 
sache  qu'il  jouira  du  fruit  de  son  travail,  des 
avances  qu'il  aura  faites  au  sol,  etc.;  or,  le 
régime  actuel  des  baux  des  mobilisés  ne  le 
permet  pas,  il  est  donc  urgent  que  l'on  mette 
tin  à  la  situation  anormale  résultant  de  la 
guerre.  On  peut  le  faire  aujourd'hui. 

Aussi  vos  Sections  de  Grande  Culture, 
d'Economie  et  Législation  agricoles  estiment- 
elles  qu'il  y  a  lieu  d'adresser  à  M.  le  ministre 
de  l'Agriculture  les  réponses  que  voici  : 

«  1°  L'Académie  est  d'avis  qu'il  n'y  a  pas 
intérêt  h  envisager  une  nouvelle  prorogation 
des  baux,  mais  qu'il  y  a  lieu  de  revenir  (pour 
les  régions  non  dévastées  et  le  cas  spécial 
des  baux  des  horticulteurs-pépiniéristes  mis 
à  part),  à  partir  de  1921,  au  droit  commun; 

V  2°  L'.\cadémie  se  permet  d'appeler  l'ai- 


442 


EN  L'HONNEUR  DE  M.  MEUNE 


lention  de  M.  le  ministre  de  l'Agriculture  sur 
le  point  suivant  :  il  importe  que  le  plus  rapi- 
dement po-^sible,  par  une  déclaration  caiégo- 
rique  du  Gouvernement,  le  retour  au  droit 
commun  soit  précisé  de  façon  que  cesse  au 
plus  tût  l'incfrlitude  actuelle  sur  le  régime 
futur  des  baux  ruraux  des  mobilisés.  Alors 


seulement  les  parties  inlèressées  pourront 
prendre  leurs  dispositions  en  conséquence  ; 
et  cela  non  seulement  dans  l'intérêt  des  pro- 
priétaires, fermiers  et  métayers,  mais  dans- 
l'intérêt  de  la  terre  de  France,  du  pays  tout 
entier.  » 

H.    HlTIER. 


EN  L'HONNEUR  DE  M.  MÉLINE 


Né  le  20  mai  1838,  M.  Jules  Méline  vient 
d'accomplirsa  quatre-vingt-deuxième  année. 
A  cette  occasion,  un  groupe  de  sénateurs,  en 
tête  du'iuel  figure  M.  Paul  Doumer,  conçutle 
projet  de  lui  oITrirun  témoignage  d'estime  et 
de  reconnais-^ance  pour  les  services  qu'il  a 
rendus  à  la  France  dans  sa  longue  carrière 
parlementaire,  dont  les  débuts  remontent  à 
l'année  1872.  Une  souscription  fut  ouverte 
entre  les  sénateurs  et  les  dépulés  pour  lui 
offrir  une  plaquette  commémorative  ;  plus  de 
600  souscripteurs,  appartenant  à  tous  les 
partis,  répondirent  à  cet  appel. 

Les  promoteurs  de  cette  souscription  eu- 
rent la  délicate  pensée  d'inviter  l'Académie 
d'Agriculture  à  s'associer  à  cette  manifesta- 
tion. Les  membres  de  celle  ci  s'emprnssèrent 
de  répondre  à  cette  invitation,  heureux  de 
celte  occasion  de  rendre  hommage  à  celui 
qu'ils  considèrent,  ajuste  titre,  comme  l'au- 
réole de  l'Académie. 

"Ta  plaquette,  exécutée  par  un  artiste  ha- 
bile, M.  Vernier,  a  été  remise  à  M.  Méline 
dans  un  banquet  qui  lui  a  élé  offert  le 
31  mai,  et  qui  a  réuni  Télile  du  Parlement. 
Une  véritable  corbeille  d'anciens  présidents 
du  Conseil  et  d'anciens  ministres  entourait  le 
héros  de  la  fête.  M.  Emile  Loubet,  ancien  pré- 
sident de  la  République,  M.  Léon  Bourgeois, 
président  du  Sénat  et  M.  Antonin  Dubost, 
ancien  président  du  Sénat,  étaient  aux 
premiers  rangs. 

M.  riaoul  PéreL,  président  de  la  Chambre 
des  Députés,  a,  en  termes  d'une  haute  portée, 
caj-actérisé  les  phases  de  la  belle  carrière  de 
M.  Méline;  il  en  fil  ressortir  l'unité  depuis 
les  premiers  jours  de  son  entrée  au  Parle- 
ment, et  il  se  tu  l'inlerprèle  de  la  reconnais- 
sance du  pays  pour  le  labeur  intense  auquel 
M.  Méline  s'est  livré  avec  ardeur  au  cours 
des  cinquante  dernières  années.  A  propos  de 
la  grande  réforme  du  ré^^ime  douanier  et  des 
conventions  commerciales,  M.  Raoul  Péret 
s'est  exprimé  en  ces  termes  : 

Cïîuvi'e    de    réparation    et    de  justice    pour 


l'Agriculture,  avez-vous  dit  dan.s  votre  beau  li- 
vre sur  le  Retour  à  la  Terre.  Et  de  fait,  vous  ob- 
serviez que  depuis  l'application  des  premières 
mesures  de  protection  douanière  la  balance  de 
notre  Commerce  Agricole  n'avait  pas  cessé  de 
s'améliorer.  L'excédent  des  importations  de 
produits  alimentaires  qui  s'élevait  en  1884  à 
441  millions  diminuait  d'année  en  année.  Si 
bien  qu'à  paitir  de  1900  les  expoitaiions  com- 
mençaient à  l'emporter  sur  les  importations, 
lîlles  se  soldaient  à  notre  avantage  en  1904  par 
un  excédent  de  124  raillions. 

Après  avoir  remercié  les  organisateurs  de 
celte  manifestation  et  ceux  qui  y  ont  pris 
part,  M.  Méline  a  rapidement  esquissé  le 
but  de  sa  vie  publique  ;  puis  il  a  formulé  la 
leçon  que  la  situation  actuelle  impose  à 
la  France,  dans  un  éloquent  discours  dont 
voici  les  parties  principales  : 

Quand  je  suis  entré  à  l'Assemblée  nationale,, 
j'étais,  comme  toute  ma  génération  et  comme  je 
le  suis  encore,  épris  de  liberté,  de  justice,  de 
progrès  social  et  politique.  Je  n'avais  qu'une 
idée  qui  effaçait  toutes  les  autres;  c'était  de  tra- 
vailler de  toute  mon  ;\me  à  l'étiblissement  défi- 
nitif de  la  Hppublique  pour  laquelle  je  combat- 
tais dès  la  fin  de  l'Empire  avec  Gambetta,  Jules 
Ferry,  (Clemenceau,  Tiiard,  avec  les  vieux  amis 
qui  sont  à  mes  côtés,  enfin  avec  ceux  qu'on  appe- 
lait alors  les  vieux  de  48  et  qui  portaient  tous 
des  noms  illustres. 

Un  jour  vint  où  la  République  me  parut  soli- 
dement assise  et  indestructible,  et  alors,  je 
l'avoue  franchement,  j'ai  estimé  que  désormais 
ce  qui  primait  tout,  c'était  notre  développement 
industriel,  af.'ricole,  commercial,  base  de  notre 
reconstitution  financière  et  de  notre  essor  na- 
tional. Je  voyais  là  la  première  revanche  à 
prendre  après  notre  défaite  de  1870,  en  atten- 
dant l'autre  revanche  qui,  dans  ma  pensée,  était 
inévitable  et  assurée  le  jour  où  nous  aurions 
repris  notre  rang  de  grande  nation. 

C'est  ainsi  que  j'ai  été  amené  à  me  livrer  à 
une  étude  approfondie  du  régime  le  plus  capable 
de  porter  à  son  maximum  notre  production  na- 
tionale, source  de  toute  richesse. 

Votre  honorable  Président  a  bien  voulu  insister 
sur  cette  partie  capitale  de  ma  vie  publique,  sur 
cette  grosse  bataille  des  taiifs  de  douane  qui  a 


EN  L'HONNEUR  DE  M.  MELINE 


lia 


duré  dise  ans  et  dans  laquelle  je  me  suis  jeté 
tout  entier  pour  amener  non  seulement  le  Par- 
lement, mais  le  Pays  lui-même  à  la  grande  évo- 
lution qui  m'apparaissait  comme  la  condition 
première  de  notre  résurrection  économique  : 
1  égalité  dans  la   lutte  mondiale. 

La  question  du  blé  m'a  haiilé  dès  ce  moment, 
comme  elle  hante  tous  les  esprits  aujourd'hui  : 
elle  m'appa- 
raissait déjà 
comme  la  clef 
de  voûte  de  la 
fortune  de  la 
France.  La  tei-- 
rible  gue  rre 
que-  nous  ve- 
nons de  subir 
a  aujourd'hui 
déchiré  tous 
les  voiles  el  il 
n'est  personne 
qui  ne  com- 
prenne que 
nous  aurions 
été  hors  d'état 
de  soutenir  la 
lutte  pendant 
quatre  années 
si  nous  avions 
été  à  la  merci 
de  r' étranger 
pour  notre  pain 
quotidien 

Le  moment 
est  venu  de  fai- 
re entrer  dans 
toutes  les  têtes 
cette  grande 
vérité  que  la 
France  n'es  t 
plus  q  u'un 
champ  immen- 
se qu'il  faut 
défricher  dans 
ses  moindres 
parcelles  ,  et 
mettre  en  va- 
leur par  tous 
les  moyenis 
possibles.  Qu'il 
s'agisse  de  l'In- 
dustrie,   du 

Commerce,  de  l'Agriculture  surtout,  il  faut,  sous 
peine  de  mort  ou  de  soufffrances  indi-ibles, 
développer  de  plus  en  plus  la  production,  ce 
qui  veut  dire  que  le  devoir  de  chaque  Français 
est  de  tirer  de  ses  bras,  de  son  intelligence,  de 
son  activité,  sous  une  forme  quelconque,  le 
maximum  de  travail  et  le  maximum  de  rende- 
ment. 

Travail,  travail,  voilà  le  mot  sacré  qui  devrait 
aujourd'hui  sortir  de  toutes  les  bouches. 

Est-ce  là  ce  que  nous  voyons  en  ce  moment'.' 
Hélas  !   non.  En  dehors  des   travailleurs   de  la 


Fi"    91. 


terre  qui  ont  tout  de  suite  admirablement  com- 
pris leur  devoir  et  sans  lesquels  nous  mourrions 
de  faim,  il  en  est  d'autres  qui  s'obstinent  non 
seulement  à  bouder  le  travail,  condamnant  ainsi 
eux-mêmes  la  journée  de  huit  heures,  mais  qui 
s'insurgent  contre  les  bons  ouvriers  pour  les 
empêcher  de  faire  leur  devoir. 
Parviendrons-nous  à  rétablir  l'harmonie  indis 

pensable  poui 
assurer  la  coo- 
pération de  la 
■  masse  des'^ 
F^r  a  n  ç  a  i  s  à 
l'œuvre  com- 
mune :  le  relè- 
vement de  la 
Patrie  ?  Pour 
moi,  je  n'en 
doute  pas  : 
d'abord  parce 
que  je  consi- 
dère la  crise 
que  nous  tra- 
versons com- 
me une  mala- 
die qui  ne  du- 
rera pas,  si  le 
Gouvernement 
continue  à 
faire  tout  son 
devoir,  et  en- 
suite parce 
que,  s'il  le  fal- 
lait, on  ne  tar- 
derait  pas  à 
voir  entrer  en 
ligne  ces  im- 
menses réser- 
ves qui  sont 
j  usqu'à  pré- 
sent restées 
silencieuses  au 
fond  de  nos 
camp  agn  es  , 
mais  qui  n'hé- 
siteraient pas 
à  se  jeter  dans 
la  bataille  le 
jour  où  il  leur 
apparaîtrait 
que  le  parti  de 
la  révolution  se 
e  fruit  do  leur  travail  e 


Plaquette  offerte  à.  M.  Mélinc  à  l'ocoasioii 
de  son  82"  anniversaire. 


prépare  à  conlisqu  er 

le  bénéfice  de   leurs  écoromies. 

Maissi  l'on  veut  que  lelravoil  donne  son  plein 
et  qu'il  n'y  ait  pas  de  force  perdue,  il  ne  suffit 
pas,  je  le  reconnais,  de  réagir  conire   les  élé- 
ments de  désorganisation  sociale  qui  l'attaquent 
de  front,  il  faut  l'activer  en  le  faisant  aimer,  et, 
pour  le    faire   aimer,  il    faut   le    cimenter   par 
l'union  des  âmes.  La  molle^se  dans  le  travail  est 
presque  aussi  dangereuse  que  la  grève  dans  un 
pays  qui,  par  sa  vaillance  et  son  esprit  de  sacri- 
fice, a  perdu  en  main-d'œuvre,  par  ses  morts  et 


LES  APPELLATIONS  D'ORl  .INE  EN  AGUlCULTlHE 


ses  mutilés,  plus  de  88  millions  de  journées  de 
travail  par  mois. 

L'esprit  de  travail  n'est  pas  une  simple  for- 
mule économiqup,  encore  moins  une  formule 
politique  :  c'est  au  premier  chef  une  vertu  mo- 
rale qui  a  besoin  d'être  comprise  et,  pour  être 
comprise,  d'être  cultivée  et  développée  sous 
toutes  les  formps.  Elle  ne  vient  pas  de  la  tête, 
elle  vient  surtout  du  cœur. 

C'est  ce  que  les  grands  hommes  de  la  Révolu- 
tion et  les  grands  répuhlicains  de  1848,  qui 
étaient  des  penseurs  et  des  philosophes,  avaient 
admirablement  compris  et  proclamé  dans  la  ma- 
gnifique formule  qui  résume  encore  notre  caté- 
chisme rc'publicain  :  Lilierlé,  Egalité,  Fraternité. 

Nous  n'en  avons  malheureusement  conservé 
que  les  deux  premiers  termes,  liberté  et  égalité, 
parce  qu'ils  nous  donnent  surtout  d^s  droits, 
mais  nous  faisons  bon  marché  de  la  fraternité, 
parce  qu'elle  nous  impose  des  devoirs,  dont  le 
premier  est  celui  de  la  solidarité  humaine  et  de 
l'entr'aide  sociale. 

C'est  cette  vérité  trop  oubliée  que  j'ai  pro- 
clamée sous  toutes  les  formes  dans  mou  livre  du 
Salvt  par  la  Terre  qui  a  été,  dans  ma  pensée,  le 
testament  moral  et  économique  de  ma  vie. 

Ce  qui  m'a  soutenu  dans  mon  labeur,  c'est  la 
pensée  que  j'apportais  ma  pierre  à  l'édifice  de 
l'avenir,  tel  que  je  le  voyais  dans  mes  rêves  : 
une  France  réconciliée  avec  elle-même  pour 
toujours,  unie  comme  une  grande  famille  où 
chacun  rivalise  d'ardeur  au  travail,  et  qui  s'im- 
pose à  l'admiration  du  monde. 

Cette  France-là,  je  l'ai  toujours  espérée  et 
attendue.  Pour  elle,  je  suis  resté  un  optimiste 
invincible  ;  je  l'ai  été  pendant  la  guerre,  aux 
jours  les  plus  sombres,  d'abord  parce  que  je 
crois  à  la  justice  immanente  qui  ne  permet  ja- 
mais le  triomphe  définitif  du  crime,  et  ensuite 


parce  que  je  savais  bien  que  nous  nous  ferions 
tuer  tous  plutôt  que  de  tendre  le  cou  au  collier 
allemand. 

•le  ne  suis  pas  moins  optimiste  aujourd'hui 
pour  la  France  de  d>main  que  nous  commençons 
seulement  à  édifier.  Certes,  il  serait  puéril  de 
contester  que  nous  sommes  en  ce  moment  au.\ 
prises  avec  d'effroyables  diificultés  qui  surgissent 
toutes  à  la  fois,  et  qui  font  trembler  les  plus 
braves;  mai-i  le  temps  fera  son  œuvre  et  le  génie 
de  la  France  lera  le  reste. 

Ce  qui  soutiendra  notre  courage  et  redoublera 
notre  énergie,  c'est  que  nous  commençons  à  voir 
clair  dans  le  jeu  de  l'ennemi,  qui  ne  veut  pas  se 
résigner  à  être  vaincu.  Il  cherche  aujourd  hui  à 
nous  battre  sur  un  autre  terrain.  Après  nous 
avoir  ruinés  systématiquement,  il  essaie  de  se 
venger  de  sa  défaite  en  nous  empêchant  de  nous 
relever.  Il  n'y  parviendra  pas,  parce  que  nous 
comprenons  tous  qu'il  faut  que  nous  gagnions 
maintenant  la  victoire  de  la  paix  comme  nous 
avons  gagné  celle  de  la  guerre,  à  force  de  cou- 
rage et  d'union  patriotique.  Nous  avons  fait  le 
serment  de  vaincre  jusqu'au  bout  et  nous  le  tien- 
drons ;  que  nos  ennemis  comme  nos  amis  se  le 
disent  bien. 

Cet  livmne  au  travail  ira  au  cœur  des  agri- 
culteurs, car  il  lépond  à  leur  constant  idéal. 

Les  applaudissements  vibrants  qui,  à 
maintes  reprises,  ont  coupé  son  discours  et 
l'ovalion  linale  qui  l'a  suivi  ont  montré  à 
M.  Méline  combien  ses  conseils  étaient  ap- 
préciés, et  combien  la  méthode  par  laquelle 
il  les  met  lui-même  en  pratique  était  univer- 
sellement admirée.  L'enseignement  qui  sor- 
tira de  cette  belle  fête  doit  être  fécond. 

Henry  Saunier. 


LES  APPELLATIONS  D'0R1GL\E  EN  AGRICULTURE 


utilisons  et  défendons  nos  appellations 
régionales. 

Presque  seule  jusqu'ici  la  viticulture 
semble  avoir  tiré  des  appellations  d'origine 
tout  le  bénéfice  qu'on  en  peut  attendre,  et 
avoir  défendu  en  elles  un  patrimoine  dont 
elle  savait  apprécier  la  valeur.  Une  longue 
suite  de  documents  :  ordonnances  du  roi 
Louis  XI  et  de  ses  successeurs,  arrêts  de 
justice  des  xvi%  xvii*  et  xviii"  siècles,  qui  con- 
cèdent aux  producteurs  bordelais  des  privi- 
lèges pour  la  vente  de  leurs  vins  et  régle- 
mentent la  capacité  et  la  forme  des  fûts  dans 
lesquels  seuls  ces  vins  pourront  être  trans- 
portés, témoignent  à  la  fois  de  l'antique  ré- 
putation de  notre  vignoble  et  de  la  rigueur 


dos  mesures  de  protection  dont  il  bénéficiait 
sous  l'ancien  régime  (1). 

Dans  les  temps  modernes,  nos  viticulteurs 
ont  su,  non  moins  énergiquemenl  que  leurs 
ancêtres,  revendiquer  leurs  droits  à  cet 
égard.  L'histoire  de  la  protection  nationale 
et  internationale  des  appellations  d'origine 
est  étroitement  liée  à  l'action  menée  par  eux 
et  par  leurs  groupements  professionnels: 
c'est  par  les  vins  et  les  eaux-de-vie  qu'ont 
été  commencées  les  délimitations  destinées  à 
pernietlre  une  proleclion  efficace  des  appel- 
lations régionales;  c'est  pour  les  seules  ap- 
pellations des  produits  vinicoles  qu'il  a  été 
stipulé,   dans   la  Convention    internationale 

(1)   Antoine  Monis.  Les   \'ins  de  Bordeaur,   Paris, 
Rouslau,  1910. 


LES  AI'PF.IJ.ATIONS  D'OHIGINE  EN  AGRICULTLRE 


44S 


dite  Arrangement  de  Madrid  (1),  que  ces 
appellations  ne  pourraient  jamais  être  consi- 
dérées par  l'une  des  puissances  adhérentes 
comme  ayant  un  sens  génériqup,  c'est-à-dire 
comme  désignant  une  nature  de  produits  (2) 
et  non  une  provenance.  Âujourd'iiui,  ce  sont 
encore  les  viticulteurs  qui  sont  les  premiers 
à  user  de  la  nouvelle  loi  du  6  mai  1919  sur  la 
protection  des  appellations  d'origine,  en 
saisissant  de  leurs  revendications  les  tribu- 
naux, chargés  désormais  d'opérer  la  délimi- 
tation des  régions  ayant  droit  aux  appella- 
tions (3). 

Cette  situation  s'explique  sans  doute  par 
l'importance  et  la  valeur  toute  spéciale  de 
notre  production  vinicole  ;  on  peut,  en  effet, 
évaluer  le  montant  des  transactions  an- 
nuelles en  vins  fins,  aux  appellations  re- 
nommées, au  chiffre  de  1  milliard  à  l'inté- 
rieur et  de  100  millions  à  l'exportation. 

Est-ce  à  dire  qu'il  n'existe  pas  de   nom- 
breux produits,  de  noire  agriculture  notam- 
ment, qui  mériteraient  de  voir  l'appellation 
d'origine,  la   dénomination   de    provenance 
régionale  qui  leur  appartient,  devenir  l'objet 
de  plus  de  soins  de  la  part  des  producteurs 
intéressés?  Certes  non.  Nous  n'avons  parlé 
de  ce  qu'ont  fait  les  vignerons  que  pour  pou- 
voir dire  à  d'autres  :    «  Voilà   l'exemple  que 
vous  pouvez,  que  vous  devez  suivre  !  Il  y  a 
dans  votre  patrimoine  une  valeur  dont  vous 
ne  paraissez   pas   soupçonner  l'importance, 
c'est  l'appellation  d'origine   à    laquelle   ont 
droit  les  produits  de  votre  laiterie,  de  votre 
rucher,  de  vos  champs  et  de  votre  verger.  » 
Qu'on  me  permette  de  citer,  au  hasard  et  à 
litre  d'exemple  :  le  miel  du  Gàtinais,  de  Nar- 
bonne,  le  cidre  du  pays  d'Auge,  l'eau  de-vie 
du  Calvados,  les   pommes  du   Roumois,    la 
série  des  fromages  réputés  (Brie,  Camembert, 
lioquefort,     Saint-Marcellin)  ,      les     prunes 
d'Agen,  les  citrons  de  Menton,  etc.  Autant  de 
produits  dont  la  réputation  est  due  à  la  ri- 
chesse de  notre  sol  e'  au  labeur  intelligent 
de    maintes  générations  ;   autant    d'appella- 
tions de  provenance  qui  doivent  constituer 

(1)  Convention  pour  la  protection  internationale 
des  indications  de  provenance,  conclue  à  Madrid  le 
14  avril  1891,  revisée  à  Washington  le  2  juin  1911,  à 
laquelle  adhèrent  le  Brésil,  la  République  de  Cuba, 
l'Espagne,  la  France,  'a  Grande-Bretagne,  le  Portu- 
gal, la  Russie  et  la  Tunisie. 

(2;  Tel  est  le  cas,  par  exemple,  dans  les  expres- 
sions :  blanc  d'Espagne,  eau  de  Cologne. 

(3)  C'est  ainsi  que  les  vignerons  de  Chablis  se 
préparent  à  faire  délimiter  la  région  aj'ant  droit  à 
cette  appellation  (Revue  de  VUicullure,  13  avril  1920, 
p.  276);  que  des  actions  sont  engagées  également 
pour  la  délimitation  du  «  Saulerne  »  et  du  Saint- 
Emilion.  {L'OEnopbile.  avril  1920,  p.  69.) 


un  «  brevet  de  qualité  >•  pour  les  marchan- 
dises qu'elles  désignent  et,  par  suite,  con- 
férer à  ces  dernières  une  plus-value  sur  le 
marché. 

11  importe  d'attirer  également  l'attention 
sur  un  autre  avantage  que  présente  l'emploi 

régulier  et  contrôlé  des  appellations  d'origine, 
c'est  la  plus  grande  facilité  qu'il  donne  pour 
lutter  avec  succès  contre  des  fraudes  souvent 
difficiles  à  saisir  et  qui  font  à  nos  produits 
une  concurrence  ruineuse.  On  parlait  ici  ré- 
cemment du  u  miel  du  Ciàlinais  ».  L'exemple 
est  caracléristique  :  les  Allemands  nous  inon- 
daient, avant  la  guerre,  de  miels  habilement 
falsifiés  qui  ne  devaient  presque  rien  de  leur 
substance  ou  de  leur  parfum  au  travail  des 
abeilles.  Us  reprennent  déjà,  paraît-il,  l'expor- 
tation de  ce  produit,  qui  nous  arrive  par  l'Es- 
pagne et  le  Maroc  (i).  Si  les  producteurs  du 
Gàtinais  savent,  ainsi  qu'ils  en  ont  manifesté 
l'intention,  exiger  que  leur  miel  circule  tou- 
jours sous  l'appellation  d'oriqine   «   Miel  du 
Gàtinais  »  à  laquelle  ils  sont   seuls  à  avoir 
droit;    s'ils  se   préoccupent    de    développer 
encore  la  réputation  de  cette  appellation,  de 
surveiller  l'usage  qui  en  sera  fait,  de  faire 
délimiter  la  région  de  production,  ce  que  la 
nouvelle    législation  leur   permet  de    faire 
(loi  du  6  mai   1919,  articles  1   à  7)   (5),   ne 
voit-on  pas  qu'ils  créeront  ainsi  une  véiitable 
i'  marque  collective  -    qui  deviendra,   pour 
eux,  la  meilleure  garantie  contre  la  concur- 
rence des  produits  inférieurs  ou  falsifiés? 


A  l'heure  où  nous  devons  tout  mettre  en 
œuvre  pour  opérer  le  redressement  de  notre 
situation  économique,  c'est  un  devoir  pour 
tous  de  ne  rien  négliger  de  ce  qui  peut  aug- 
menter la  valeur  d'échange  de  nos  produits. 

Que  les  producteurs  de  nos  provinces, 
agriculteurs,  éleveurs,  laitiers,  etc.,  copro- 
priélairesdes  appellations  d'origine  déjà  célè- 
bres ou  en  passe  de  le  devenir,  s'unissent 
pour  défendre  ces  appellations,  c'est-à-dire 
pour  surveiller  l'usage  qui  en  est  fait.  Qu'ils 
s'intéressent  un  peu  plus  aux  conditions  de 
vente  de  leurs  produits,  qu'ils  exploitent  en 

(4)  Proposition  de  loi  du  13  février  1920,  tendant 
à  réglementer  l'emploi  du  mot  <  miel  ».  présentée  à 
la  Chambre  des  Députés  par  M.  Géo-Gérald  et  un 
certain  nombre  de  ses  collègues  :  Exposé  des  mo- 
tifs. 

(5)  La  loi  du  6  mai  1£19,  dans  ces  articles  t  à  ", 
prévoit  des  actions  en  délimitation  qui  permettent 
aux  tribunaux  de  décider  quelles  seront  le«  com- 
munes qui  auront  droit  à  une  appellation  donnée, 
Bourgogne,  falvsdos,  miel  du  Gàtinais,  etc. 


4ii6 


LE  MATÉUIEL  AGRICOLE  A  LA  FUIRE  DE  1>AH1^ 


d'autres  termes  les  appellations  d'origine 
auxquelles  ces  produits  peuvent  prétendre; 
eelles-ci  joueront,  comme  nous  le  disions 
plus  tiHut,  le  rôle  de  véritables  mnpques  de 
commerce  collectives,  bénéficiant  de  la  célé- 
brité dont  jouissent  dans  le  monde  les  villes 
et  les  provinces  de  France  dont  elles  emprun- 
tent les  noms. 

La  loi  du  G  mai  1919  vient  de  donner  aux 
appellations  d'origine  le  statut  que  depuis  si 
iBDgLemps  l'on  réclamait  pour  elles  (1).  Les 


dispositions  insérées  dans  le  Traité  do 
Paix  (2)  nous  fournissent  d'autre  part,  des 
armes  nouvelles  pour  lutter  contre  la  concur- 
rence déloyale  internationale.  Efforçons-nous 
donc  de  faire  connaître  nos  produits  sous  le 
nom  du  terroir  où  ils  sont  nés,  assurés  que 
nous  sommes  de  recueillir  le  fruit  de  nos 
efforts  et  de  contribuer  ce  faisant  à  l'œuvre 
de  relèvement  national  vers  laquelle  doivent 


tendre  toutes  nos  énergies. 


Je.\n  Leroy. 


LA  SUPERFICIE  DU  TERKITOIRE  FRANÇAIS 


PLANTÉE  EN  VIGNE 


D'après  la  dernière  stalistiqueofficielle  pa- 
rue, celle  de  1918,  la  superficie  totale  des 
terres  plantées  en  vigne  s'élèverait  à  1  mil- 
lion 566  800  hectares,  en  comprenant  les 
vif^nes  non  encore  en  production. 

11  y  a  lieu  d'ajouter  à  ce  chiffre  la  super- 
ficie des  vignobles  alsacien  et  lorrain  qui, 
suivant  les  données  fournies  par  TOflice  de 
statistique  d'Alsace  et  de  Lorraine,  serait  de 
25  000  hectares  environ,  se  répartissant 
ainsi  : 

Basse-Alsace 12  400  hectares. 

Hau'e  Alsace 9  360        — 

Lorraine 3  1  Ou        — 

Le  territoire  français  comprendrait  donc  à 
l'heure  actuelle  environ  1  591  SOChnclaresde 
terres  plantées  en  vignes,  ce  qui  correspon- 
drait à  une  proportion  de  2.9  0/0  du  terri- 
toire total. 

La  vigne  n'est  pas  cultivée  dans  n«uf  dé- 


partements :  le  Nord,  le  Pas-de-Calais,  la 
Somme,  la  Seine-Inférieure,  l'Orne,  le  Cal- 
vados, la  Manche,  les  Côtes-du-Nord  et  le  Fi- 
nistère. 

Sept  autres  départements  appartenant  au.K 
régions  du  Nord  et  de  l'Ouest,  ainsi  que  la 
Creuse,  le  Cantal  et  la  Haute-Vienne,  présen- 
tent une  surface  de  vignoble  n'atteignant  pas 
200  hectares. 

Le  département  qui  tient  la  tète  est  celui 
de  l'Hérault  qui  compte  190  000  hectares 
de  vignoble  sur  une  superficie  totale  do 
620  000  hectares. 

Il  convient  de  remarquer  que  la  surface  du 
vignoble  français  n'a  cessé  de  décroître  de- 
puis le  siècle  dernier,  passant  de  2  millions 
600  OdO  hectares  vers  18G0,  à  2  197  000  hec- 
tares en  1882,  1  800  000  en  1892, 1  760  000  en 
1902, 1  612  000  en  1912. 

Georges  Jannin. 


LE  MATÉRIEL  AGRICOLE  A  LA  FOIRE  DE  PARIS 


Sur  les  2  794  exposants  de  la  Foire  de  Paris 
(mai  1920),  qui  occupaient  une  superficie 
totale  de  890  ares,  131  seulement  étaient  des 
constructeurs  de  machines  agricoles,  dont 
les  stands  couvraient  une  surface  de  73  ares. 
Ces  chiffres  montrent  qu'un  grand  nombre 
de  fabricants  de  matériel  agricole  ne  sont 
pas  venus  à  la  Foire  de  Paris,  et  que  l'on  ne 

(1)  Cette  loi,  dans  ses  arlicles  1  à  7,  donne  aux 
producteurs  et  négociants,  et  aux  groupements  formes 
par  eux,  des  facilités  pour  défendre  en  justice  la 
propriété  collective  que  constituent  les  appellations 
d'orxine  et  pour  obteuir  des  tribunaux  la  délimita- 
tion par  cnmmune,  ou,  le  cas  échéant,  par  partie 
de  cummune,  des  réglons  productrices. 

(2)  Arlicles  214  et  275  du  Traité  de  Versailles.  Des 
dispositions  semblables  se  retrouvent  dans  les  autres 
traites  de  paix. 


saurait  comparer  cette  manifestation  avec 
les  Concours  généraux  agricoles,  où  l'on 
comptait  environ  600  exposants  répartis  sur 
plus  de -4  hectares  ;  cependant  les  besoins  en 
matériel  agricole,  avant  la  Guerre,  étaient 
bien  inférieurs  à  nos  besoins  actuels.  Il  faut 
dire  aussi  que,  la  Foire  de  Paris  ne  groupant 
que  des  machines  de  construction  française, 
le  déficit  provient,  enparlie,  de  l'absence  des 
importateurs;  ce  qui  prouve  que  notre  cons- 
truction nationale  est  encore  loin  de  satis- 
faire à  toutes  les  demandes  des  agriculteurs 
surtout  comme  quantités,  et  qu'il  y  a,  pour 
les  constructeurs  de  bonnes  machines,  un 
important  écoulement  assuré  pendant  un 
grand  nombre  d'années. 


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LE  MATEKIEL  AGRICOLE  A  LA  FOIKE  DE  PAHIS 


447 


La  grande  majorité  des  exposants  de  ma- 
tériel agricole  occupait  un  rectangle  limité 
sur  trois  côtés  par  la  rue  de  l'Université,  la 
rue  Fabert  et  la  rue  Saint-Dominique,  cons- 
tituant le  quartier  de  l'Agricullure,  traversé 
par  la  rue  du  même  nom,  tandis  que  les 
appareils  de  culture  mécanique  et  de  trnns- 
port  se  trouvaient  Cours  La  Reine,  sur  l'allée 
cavalière  allant  de  la  Place  de  la  Concorde 
au  Pont  Alexandre  111  et  formant  le  quai'tier 
de  la  Motoculture. 

* 

I.  Travaux  de  culture.  —  La  Société  na- 
tionale de  Matériel  afjricole  (7,  rue  Lalfite,  Paris) 
a  repris  la  construction  des  charrues  brahants- 
doubtes  Fondeur,  justement  réputées  avant  la 
Guerre,  et  a   installé  une  usine  à  Toulouse, 

M.  Guicliard  (LieusainI,  Seine-et-Marne)  pré- 
sente une  charrue-balance  à  i  soc,  sans  méca- 
nisme anti-balance.  Le  talonnage  est  otiienu  en 
plaçant  le  sièf,'e  en  arrière,  ce  qui  facilite  son 
accès  pour  le  laboureur  et  lui  permet  de  mieux 
voir  le  labour. 

Les  Etablissements  Beauvais  et  Robin  (31,  rue 
Ju  Maine,  Angers)  exposent  une  churrue  brubant, 
double  pour  labours  profonds,  munie  à  sa  pirlie 
posiérieure  d'un  siège  pour  le  conducteur.  Le 
montage  sur  l'âge  se  fait  de  la  même  façon  que 
celui  des  mancberons,  dans  les  charrues  ana- 
logues du  même  constructeur. 

Citons  également  une  charrue  vigneronne  déca- 
vaillonneuse,  constituée  par  un  premier  âge  re- 
posant à  sa  partie  antérieure  sur  une  roue-sup- 
port et  à  sa  partie  postérieure  surfnn  s^ibot  en 
fonte  glissant  sur  le  sol.  L'âge  de  la  charrue, 
dont  le  plan  des  étançons  est  déporté  sur  le  côié, 
est  articulé  à  l'avant,  autour  d'un  axe  vertical, 
avec  ce  sabot  sur  lequel  il  repose,  de  façon  à 
pouvoir  contourner  les  pieds  de  vigne.  Comme 
dans  les  charrues  analogues,  une  garde,  consti- 
tuée par  un  fer  rond,  protège  les  ceps  contre 
les  atteintes  éventuelles  du  soc. 

Les  Eiablissements  Lambert  (Châteauneuf-sur- 
Cher,  Cher)  exposent  une  charrue  brabant  double. 
dans  laquelle  le  jeu  que  peut  prendre  l'écainous- 
aure  peut  être  rattrappé  par  l'interi'Osition  de 
rondelles  en  nombre  convenable  Les  élançons 
d'avant  ne  sont  pas  venus  de  forge  avec  l'âge, 
mais  sont  ûxi^s  sur  celui-ci  avec  des  llnsques  en 
acier  embouti.  Le  tout  est  maintenu  par  des  ri- 
vets. 

La  Maison  Th.  Pilter  (24,  rue  Alibert.  Paris), 
présente  le  matériel  construit  à  l'usine  de  Nevers 
(cultivateurs,  lierses,  semoirs,  distributeurs  d'en- 
grais, moulins,  concnsseurs,  etc.). 

11  faut  citer  également  les  Etablissements 
Thiémé  (Pierrefitte,  Seine),  qui  se  sont  spécia- 
lisés depuis  longtenips  dans  la  cons'ruction  des 
brabants  et  qui,  avant  la  guerre,  jouissaient  à  ce 
titre,  d'une  bonne  réputation  locale.  Depuis 
quelque  temps,  en  augmentant  leur  production, 
ils  ontpu  élargir  leur  rayon  d'ai-tion  et  en  même 
temps  fournir  des  herses  aux  Régions  libérées. 


La  Culture  française  (8,  rue  de  La  VriMère, 
Paris),  agence  générale  de  la  Société  commer- 
ciale Lambert-Rivière  pour  le  matériel  agricole, 
présente  un  lot  de  machines  el  en  particulier 
des  cultivateurs,  qui  ont  déjà  été  décrits  dans  un 
numéro  précédent  du  Journal  d'Ayriculture  pra- 
ticjuc. 

La  Société  anonyme  des  Phares  Ducellier 
(2.3,  rue  Alexandre- Dumas,  à  Paris)  qui  s'était 
cantonnée  autrefois  dans  la  fabrication  des  ac- 
cessoires d'automobiles,  s'occupe  actuellement 
de  la  construction  des  machines  agricoles  dans 
ses  u-ines  de  Paris  et  de  Saint  Dizier  (Haute- 
Maine)  :  cultivateurs,  lierses,  houes,  semoirs,  la- 
veurs de  racines,  cuiseurs  de  tubercules,  pulcérisa- 
teurs,  ptiudreuses,  pompes  à  purin  et  coupe  racines. 
On  ne  peut  que  se  réjouir  devoir  ces  industriels 
construiie  en  même  temps  que  des  objets  de 
luxe,  des  machines  qui,  comme  les  machines 
agricoles,  sont  de  la  plus  grande  utilité  pour  le 
relèvement  économique  de  notre  pays. 

i\I.  L.  Guenneteau  (80,  rue  Boucicaut,  Fou- 
tenay-aux-Roses,  Seine)  présente  une  petite 
cli-arrue  deslitiée  à  la  culture  maraîchère.  Cette 
charrue,  qu'un  homme  tire  au  moyen  d'une  bri- 
cole, tandis  qu'un  autre  ouvrier  tient  les  man- 
cherons, permet  de  travailler  un  are  à  l'heure, 
en  effectuant  un  labour  variant  de  O^.Oo  de  large 
sur  O^.Oj  de  profondeur,  à  0^.10  de  large  sur 
0™.20  de  profondeur,  suivant  la  nature  et  la  con- 
sistance du  sol. 

MM.  A.  Robert  et  R.  Letorey  (201,  faubourg 
Saint  Honoré,  Paris)  présentent  les  tracteurs 
à  2  roues  motrices,  construits  par  M.  Cl.  Rigot- 
tier  à  Châlou-sur-Saone.  L'un,  destiné  à  la  cul- 
ture courante,  possède  un  double  châssis,  sur 
lequel  est  placé  un  moteur  à  4  cylindres  de 
2o  chevaux,  la  boite  de  vitesse  (2  vitesses  avant 
et  une  marche  arrière),  et  le  dilïéreniiel.  La 
tran-missien  du  mouvement  aux  roues  motrices 
se  fait  par  chaînes  Le  petit  modèle  destiné  à  la 
viticulture  ne  comporte  pas  de  différentiel.  Son 
moteur,  à  2  cylindres,  a  une  puissame  de 
14  chevaux.  Dans  les  deux  modèles,  l'adhérence 
des  roues  motrices  est  renforcée  en  plaçant, 
au-dessus  d«  l'essieu,  le  réservoir  à  eau  qui  est 
de  grande  capacité. 

Bien  qu'd  ne  soit  pas  spécialement  destiné  à 
l'agriculture,  il  convient  de  citer  le  tracteur  à 
péniches,  le  «  Crapaud  »,  de  la  Société  des  Eta- 
blissements Feuilleite  (9,  rue  Boissy-d'Anglas, 
Paris).  Le  démarrage  des  péniches,  dont  la 
traction  ne  nécessite  qu'un  effort  relativement 
faible,  doit  être  extrêmement  progressif  pour  ne 
pas  caler  le  moteur,  si  puissant  soit-il.  Pour 
cela,  le  filin  de  la  péniche  est  amarré  au  irac- 
teur  par  l'imermédiaire  d'un  câble  enroulé  sur 
un  treuil  Le  départ  se  fait  avec  le  treuil  dé- 
bloqué et  très  progressivement  le  conducteur 
freine  le  tambour  du  treuil,  jusqu'au  moment  où 
la  pénictie  ayant  la  même  vitesse  que  le  trac- 
teur, le  treuil  peut  être  bloqué.  Le  Changement 
de  vitesse  est  du  type  à  friction,  dont  un  modèle, 
basé  sur  le  même  principe,  a  été  appliqué  à  une 


44S 


LE  MATKRIEI,  AGIUCOI.E  A  LA  KOIKE  DE  PARIS 


voiture  automobile  destinée  aux  colonies,  munie 
de  la  suspension  Hémer,  qui  permet  la  suppres- 
sion du  pneumatique.  Le  tracteur  peut  être  éga- 
lement employé  pour  le  débarJage  des  bois  en 
forêt. 


II.  Moteurs.  —  La  Société  nationale  de  maté- 
riel agricole  expose  les  moteurs  monocylin- 
driques Leprand,  dits  moteurs  i'  Clos  »,  d'une 
puissance  variant,  suivant  le  type,  de  2  chevaux 
et  demi  à  20  chevaux.  Ces  moteurs  ont  deux  ré- 
gimes de  marche,  l'un,  à  puissance  réduite  (400 
à  500  tours),  dans  lequel  le  régulateur  agit  par 
tout  ou  rien  sur  les  2  soupapes  commandées, 
l'autre,  à  pleine  puissance  (600  à  900  tours),  où 
le  régulateur  agit  sur  l'admission. 

Les  Etablissements  Lioré  et  Olivier  (40-18, 
rue  de  Villiers,  Levallois-Perrei),  exposent  un 
moteur  monocylindrique  «  Léo  »  de  20  chevau.v, 
tournant  à  400  tours,  de  170  X  210,  et  fonction- 
nant à  l'essence  ou  au  pétrole. 

La  Société  Bernard-Moteurs  (26-28,  rue  Henri 
Regnault,  Suresnes)  présente  des  moteurs 
monocylindriques  do  3  à  15  chevaux  tournant 
de  950  à  750  tours  suivant  la  puissance.  L'eau 
de  refroidissement  passe  dans  un  radiateur  tu- 
bulaire,  ventilé  par  le  volant,  et  se  rend  dans  le 
socle  formant  réservoir,  d'où  elle  est  puisée  par 
une  pompe,  qui  la  refoule  dans  la  chemise  du 
cylindre.  La  carburation  est  assurée  par  un  car- 
burateur à  niveau  constant,  alimenté  par  une 
pompe. 

M.  E.  Boussier  (11,  rue  Popincourt,  Paris) 
présente  un  foyer  système  Ruelle,  destiné  au 
chauffage  des  générateurs  à  vapeur  par  les  com- 
bustibles végétaux,  en  particulier  la  sciure  et  les 
déchets  de  bois.  Le  foyer  se  compose  d'une 
trémie,  dont  le  fond  et  le  côté  antérieur  sont 
constitués  par  la  grille  formée  de  barreaux  plats, 
placés  de  champ,  et  laissant  entre  eux  un  écar- 
lement  de  0™.0O6.  La  sciure  se  dessèche  au  fur 
et  à  mesure  qu'elle  descend  et  brûle  sur  la 
partie  horizontale  de  la  grille. 

M.  G.  Fleischel  (16,  rue  de  la  Station,  Courbe- 
voie)  présente  un  groupe  moteur,  avec  moteur  à 
essence  ou  moteur  électrique,  monté  sur  un 
chariot  à  2  roues,  qui  permet,  au  moyen  de  com- 
binaisons cinémaiiques  faciles  à  imaginer,  d'ac- 
tionner successivement  toutes  sortes  de  ma- 
chines, fonctionnant  avec  un  levier,  une  mani- 
velle ou  une  pédale. 


III.  Machines  et  appareils  divers.  —  Les 
Etablissements  Lioré  et  Olivier  exposent  Vc. ra- 
meuse "  Intégrale  ».  Nous  ne  doutons  pas  que 
cette  maison  qui  a  construit  beaucoup  d'avions 
pendant  la  guerre  ne  tire  le  meilleur  parti  pos- 
sible de  son  outillage  perfectionné  et  de  son 
organisation  pour  livrer  à  l'agriculture  des  ma- 
chines agricoles  de  très  bonne  qualité,  dont  la 
construction    n'est   pas    aussi    simple    que    se 


l'imaginent  souvent  beaucoup  de  constructeurs 
de  matériel  industriel. 

Citons  également  les  écrémeuses  Antilope, 
construites  par  la  Société  des  Turbines  à  gaz 
Lapertot,  de  Saint-Etienne  (Loire). 

Un  certain  nombre  de  constructeurs  ont 
entrepris  la  fabrication  des  remorques  pour  trac- 
teurs ou  camions.  Il  ne  parait  pas  logique  de 
munir  de  bandages  pneumatiques  ces  remor- 
ques, qui  sont  destinées  k  se  déplacer  à  faible 
vitesse  sur  nos  chemins  de  culture,  à  la  suite 
d'un  tracteur  muni  de  bandages  en  fer  I 

Les  Ateliers  de  consirnclion  de  Colombes  (3, 
cité  Trévise,  Paris)  exposent  une  remorque  à 
doubles  avant-trains  conjuguées.  Les  deux  trains, 
qui  sont  reliés  par  2  câbles,  qui  se  croisent  en 
diagonale  sous  le  châssis,  restent  toujours  symé- 
triques par  rapport  au  plan  médian  transversal 
de  la  remorque.  Grâce  à  cette  disposition,  les 
deux  trains  passent  au  même  endroit,  ce  qui 
permet'de  faire  des  virages  courts  et  le  tracteur 
peut  s'atteler  indifféremment  d'un  côté  ou  de 
l'autre  de  la  Kemorque. 

Pour  éviter,  dans  les  remorques,  les  accidents 
pouvant  résulter  de  la  rupture  de  la  cheville  ou- 
vrière, la  Société  fermière  industrielle  et  com- 
merciale (.■?,  5,  Boulevard  de  Levallois,  Meuilly- 
sur-Seine),  propose  de  la  supprimer  en  em- 
ployant les  ronds  à  emboîtement  pour  avant- 
trains,  système  Nocher.  Les  ronds  sont  profilés, 
le  rond  mâle  en  double  T,  le  rond  femelle  en 
double  C  de  façon  à  s'emboîter  l'un  dans 
l'autre,  de  sorte  que  la  traction,  exercée  par  le 
tracteursur  l'avant-lrain,  se  transmet  à  la  caisse 
par  l'intermédiaire  des  ronds,  d'où  suppression 
de  la  cheville  ouvrière. 

Nous  n'insisterons  pas  sur  le  grand  nombre 
de  presses  à  agglomérés,  dont  les  demandes  sont 
aciuellement  très  nombreuses,  pour  confec- 
tionner des  matériaux  de  construction,  et  aussi 
pour  transformer  en  briquettes  le  poussier  que 
l'on  trouve  en  trop  grande  quantité  dans  les 
fournitures  actuelles  de  charbon. 

L'impression  qui  se  dégage,  au  poinl  de 
vue  des  machines  agricoles  (en  laissant  de 
côté  les  appareils  de  culture  mécanique),  de 
la  Foire  de  Paris,  c'est  que,  en  présence  des 
grandes  demandes  de  matériel  destine  tant 
aux  Régions  libérées,  dont  les  machines  ont 
été  presque  complètement  détruites  au  cours 
de  la  guerre,  qu'aux  autres  régions  de  la 
France,  dont  les  agriculteurs  n'ont  pas  pu 
pendant  cinq  ans  remplacer  le  matériel  usé, 
les  conslruc leurs  cherchent  à  produire,  en 
aussi  grande  quantité  que  possible,  les  lions 
modèles  de  machines  en  usage  en  1914,  sans 
chercher  à  attirer  la  clientèle  par  la  création 
de  machines  nouvelles. 

G.  Passelkgle, 

Ingénieur  agronome. 


PAKTIE  OFFlCIliLLE 


449 


TRACTEUR  JOHN  DEERE 


Le  Iracleur  vendu  sous  le  nom  de  John 
Deere,  par  MM.  Cli.  Faul  et  fils  (47,  rue  Ser- 
van,  Paris  XI'),  est  construit  par  la  Com- 
pagnie de  Waterloo  (lowa),  et  a  été  déjà  si- 
gnalé ici  sous  le  nom  d'Amanco. 

La  photographie  ci-jointe  (fig.  !)2)  donne  la 
vue  générale  du  tracteur  John  Deere. 

Le  moteur  horizontal,  à  deux  cylindres 
(0"'.163  d'alésage  et  0'".178  de  course)  peut 
tourner    à    une    vitesse    variant  de    iOO    à 


750  tours  par  minu le  suivant  le  réglage  du  ré- 
gulateur; il  peut  développer  une  puissance  de 
23  chevaux  à  la  poulie  (O'".3o  de  diamètre  et 
0™.20  de  limbe),  destinée  à  actionner  di- 
verses machines  par  l'intermédiaire  d'une 
courroie  de  transmission. 

Le  moteur  fonctionne  au  pétrole  lampant, 
après  une  mise  en  route  à  l'essence  miné- 
rale. 

L'arbre  du  moteur  est  parallèle  à  l'axe  des 


Mg.  'J'2.  —  \ue  gèiiéi'ale 

roues  motrices,  de  sorte  que  la  transmission 
ne  comporte  que  des  engrenages  droits. 

Les  roues  motrices  ont  1™.30  de  diamètre 
et  O^.SO  de  largeur  de  bandage. 

Les  vitesses  sont  de  3  300  mètres  et 
5  000  mètres  à  l'heure  ;  il  y  a  une  marche 
arrière. 

L'avant-train,  articulé  dans  le  sens  trans- 
versal, est  obliqué  par  deux  chaînes  s'en- 
roulant  en  sens  inverse  l'une  de  l'autre  sur 
un  treuil  à  axe  horizontal  tourné  avec  le 
volant  de  direction,  comme  dans  beaucoup 
de  locomotives  routières  et  de  loco  iiotives- 
Ireuils  à  vapeur;  un  ressort  amortisseur  est 
interposé  entre  l'extrémité  de  chaque  chaîne 


lu  ti-.Kneui-  Joiin  Deere. 

et  l'essieu  avant., Les  roues  avant  ont  0". 70 
de  diamètre  et  un  bandage  large  de  O'".lo. 
L'empattement  est  de  2". 30. 

L'ensemble  est  long  de  3"'. 50,  large  de 
l"'.8o  et  haut  de  1".60.  Le  poids  est  d'en- 
viron 2  700  kilogr.  en  ordre  de  marche. 

L'attelage  de  la  charrue  se  fait  à  l'extré- 
mité d'un  fer  qu'un  levier,  à  la  portée  du 
conducteur,  permet  de  déplacer  transversa- 
lement en  le  faisant  coulisser  entre  deux 
barres  horizontales  solidaires  du  châssis  de 
la  machine;  le  réglage  de  la  position  du 
point  d'attelage  peut  ainsi  s'efTecluer  rapi- 
dement pendant  la  marche  du  tracteur. 

R.  Dessaisaix. 


PARTIE  OFFICIELLE 


Décret  du  14  mai  1920  modifiant  les  décrets 
des  11  juin  1905  et  13  sepiembre  1910  rela- 
tifs à  l'importation  et  à^l'exportation  des  ani- 
maux. 

Alt.  1".  —  Les  articles  6  et   7    du  décret  du 


11  juin  1905  sont  abrogés  et  remplacés  par  les 
dispositions  suivantes  : 

«  Les  animaux  de  l'espèce  bovine  importés  en 
France  sont  soumis  à  l'épreuve  de  la  tuberculine 
dans  les  étables  de  destination  dans  le  délai  de 


450 


LE  CONGRÈS  DE  L  AfililCUI-TL  KE  KRANÇAISK 


six  mois  après  leur  impnrtatiou.  A  cet  efîel,  ils 
seront  marqués  lors  de  leur  passage  à  la  fron- 
tière et  signalés  au  service  sanitaire  vétérinaire 
da  département  de  destination. 

«  Les  bovidés  qui  réagissent  à  la  luberculine 
ou  qui  sont  trouvés  tuberculeux  à  l'abatapedans 
le  délai  susindiqué  ne  peuvenl  donner  lieu  à 
l'attribution  des  indemnités  prévues  lors  de 
saisie  de  viande  pour  cause  de  tuberculose.  » 

Art.  2.  —  Les  solipèdes  importés  en  France 
sont  soumis  à  l'épreuve  de  la  raailéine  dans  les 
étables  de  destination  dans  le  délai  d'un  mois 
après  leur  importation.  A  cet  effet,  ils  seront 
marqués  lors  de  leur  passage  à  la  frontière  et 
signalés  au  .'ervice  sanitaire  vétérinaire  du  dé- 
partement de  destination. 

Les  solipèdes  qui  réagissent  à  la  malléine  ou 
qui  sont  trouvés  morveux  dans  le  délai  de  trois 
mois  après  leur  importation  ne  peuvent  donner 
lieu  à  l'attribution  de  l'indemnité  prévue  par  la 
loi  du  14  janvier  190S. 

Art.  3.  —  L'article  9  du  décret  du  11  juin  1903 
est  abrogé  et  remplacé  par  les  dispositions  sui- 
vantes : 

1'  Lorsqu'un  service  d'inspection  vétérinaire 
existera  auprès  des  bureaux  de  douane  dénom- 
més à  l'article  l",  les  droits  sanitaires  suivants 
seront  payés  par  les  importateurs,  savoir  : 


Chevaux,  unes  et  mulets,  par  tète.  5  i. 

Bovidés  (plus  d'un  an),  par  tète 5  » 

Veaux  âgés  ile  moins  d'un  an 3  » 

Moutons,  agneaux,  chèvres  et  che- 
vreaux, par  tête 0  90 

Porcs  et  porcelets,  partête. 0  50 

Art.  4.  —  L'article  S  du  décret  du  13  septem- 
bre 1910  est  abrogé  et  remplacé  par  les  disposi- 
tions suivantes  : 

«  Le  tarif  des  droits  d'inspection  sanitaire  à 
payer  par  les  exportateurs  est  lixé  ainsi  qu'il 
suit  : 

«  1°  Pour  la  visite  effectuée  sur  le  quai  d'em- 
barquement : 

fr.  c. 

Chevaux,  ânes  et  mulets,  par  tête.  5     » 

Bovidés  (plus  d'un  an),  par  tète...  5     » 

Veaux  âgés  de  moins  d'un  an 3    » 

Moutons,  agneaux,  chèvres  et  che- 
vreaux, par  tête 0  50 

Porcs  et  porcelets,  par  tête 0  30 

«  Ce  tarif  est  doublé  .si  la  visite  est  effectuée 
dans  les  écuries  ou  étables,  dans  les  conditions- 
prévues  par  l'article  4  du  décret  du  13  septem- 
bre 1910.   » 


LE  CONGRÈS  DE  L'AGRICULTURE  FRANÇAISE 


Le  deuxième  Congrès  de  l'Agriculture 
française,  organisé  par  la  Confédération  na- 
tionale des  Associations  agricoles,  s'est  tenu 
à  Tours  du  29  au  31  mai.  Préparé  avec  grand 
soin  par  le  secrétaire  général  de  la  C.  N.  A.  A., 
M.  Henry  Girard,  il  a  obtenu  le  plus  grand 
succès  et  a  été  suivi  par  un  très  grand 
nombre  d'agriculteurs  délégués  des  Associa- 
tions agricoles  do  toutes  les  régions  de  la 
France. 

Les  questions  à  traiter,  fixées  depuis  déjà 
longtemps,  avaient  été  étudiées  par  des  rap- 
porteurs dont  les  conclusions  avaient  été 
adressées  à  toutes  les  Associations  agricoles. 
Celles  ci  avaient  donc  pu  en  prendre  connais- 
sance avant  le  Congrès  même,  et  préparer  les 
objections  ou  les  observations  que  leurs  délé- 
gués auraient  à  présenter.  C'est  là,  évidem- 
ment, une  métbode  de  travail  excellenle  et 
qui  ne  saurait  être  trop  préconisée. 

Les  travaux  du  Congrès  étaient  répartis 
entre  les  cinq  sections  suivantes  : 

1'°  section  :  Comment  dévolopper  les  foyers  ru- 
raux. Président:  M.  Fernand  David,  sénateur, an- 
cien ministre  de  l'Agriculture.  —  Rapporteur  : 
M.  Maurice  Anglade,  président  de  l'Union  des 
Associations  agricoles  du  Plateau  Central. 

2'  section  :  Election  et  rôle  des  Chambres  ifAijri- 
cullure.  Président  :  colonel  Mirepoix,  président 
du  Syndicat  professionnel  de  Béziers  et  Saint- 


Pons  (G.  G.  V.;.  —  Rapjiorteur  :  M.  A.  Toussaint, 
délégué  général  de  l'Union  centrale  des  Syndicats 
des  Agriculteurs  de  France. 

3"  section  :  La  participation  des  ouvriers  titix 
résultats  de  l'exploitation  [agricole.  Président  : 
marquis  de  Vogué,  président  de  la  Société  des 
Agriculteurs  de  France,  membre  de  l'Académie 
d'Agriculture.  —  Rapporteur  :  M.  Henri  Hitier, 
administrateur  général  de  la  Société  des  Agri- 
culteurs de  France,  membre  de  l'Académie 
d'Agriculture. 

4"'  section  :  Les  bénéfices  agricoles  et  la  partici- 
palion  de  Vagriculture  aux  charges  publiqttes.  Pré- 
sident :  M.  Victor  Boret,  député,  ancien  ministre- 
de  l'Agriculture.  —  Rapporteur  :  marquis  A.  de 
Marcillac,  président  de  la  Fédération  des  Asso- 
ciations agricoles  du  Périgord  et  du  Limousin. 

o'  section  :  Questions  diverses,  La  politique  du 
blé.  Président  :  M.  A.  Riverain,  président  de  la 
Fédération  régionale  des  Associations  agricoles 
du  Centre.  —  Rapporteur  :  M.  Roger  de  Saint- 
Maurice,  ingénieur-agronome. 

Le  procbain  numéro  du  journal  publiera 
les  vœux  adoptés  par  le  Congrès  en  assem- 
blée générale,  à  la  suite  des  rapports  de  cha- 
cune de  ces  sections. 

Une  manifestation  très  nette  se  dégage 
des  discussions  de  ce  Congrès.  Les  agri- 
culteurs demandent  :  le  retour  au  régime 
de  la  liberté,  la  fin  du  régime  des  taxations  et 
réquisitions,  la  fin,  une  fois  pour  toutes,  de 


CONFÉDÉRATIOaN  GÉNÉRALE  AGRICOLE 


l'ingérence  de  l'Etal  dans  leurs  affaires,  sous 
quelque  forme  que  ce  soil. 

Les  discussions  dans  les  sections  et  aux 
assemblées  générales  ont  été,  à  plusieurs  re- 
prises, noianiment  à  propos  des  Chambres 
d'agriculture  et  de  la  politique  du  blé,  cxtrè- 
memenl  vives^  et  passionnées.  On  ne  peut 
s'en  étonner,  et  il  est  même  permis  de  s'en 
féliciter  comme  d'une  preuve  de  la  vie  et  de 
l'énergie  qui  animent  le  monde  agricole 
actuellement. 

La  municipalité  de  Tours  avait  réservé  aux 
congressistes  le  meilleur  accueil  et  la  plus 
large  hospitalité.  Il  eût  été  difficile  de  sou- 
haiter de  plus  belles  et  vasies  salles  pour  les 
réunions  que  celles  de  l'Hôtel  de  Ville,  et  ce- 
pendant elles  ont  été  à  peine  suffisantes  pour 
contenir  les  congressistes,  tant  ils  étaient 
venus  nombreux. 

M.  Ricard,  ministre  de  l'Agriculture,  pré- 
sida, le  dimanche  30  mai,  le  banquet  qui 
réunit  les  congressistes  dans  la  grande  salle 
des  fêtes  de  l'Hôtel  de  Ville,  puis  la  séance 
solennelle  qui  se  tint  au  théâtre  municipal. 

M.  Jules  Gautier,  président  de  la  Confédé- 
ration, y  prit  la  parole  pour  remercier  le  mi- 
nistre de  l'Agriculture  de  sa  venue  au  Con- 


451 

grés  de  Tours,  et  exprimer  en  sa  présence  les 
principaux  desideratas  do  l'Agriculture  fran- 
çaise, entre  autres  la  liberté  de  travailler  li- 
brement, en  supportant  sa  part  légitime  des 
charges  fiscales.  Faisant  allusion  à  la  loi  de 
huit  heures,  M.  Gautier  s'est  exprimé  en  ces 
termes  :  «  Qu'on  nous  laisse  le  droit  de  tra- 
vailler comme  nous  voulons,  car  la  nature 
est  une  personne  qui  commande  aux  hommes 
et  elle  veut  être  obéie.  Et  puis  qu'arriverait- 
il  si  les  agriculteurs  voulaient,  comme  les 
exaltés  d'autres  milieux,  faire  la  grève  des 
bras  croisés?  " 

M.  le  ministre  de  l'Agriculture,  dans  un 
éloquent  discours  à  maintes  reprises  couvert 
d'applaudissements,  traça  un  vivant  tableau 
de  la  situation  présente  de  l'Agriculture, 
rechercha  quel  devait  être  l'avenir,  et  com- 
ment il  se  proposait  d'établir  une  collabora- 
tion toujours  plus  intime  entre  les  représen- 
tants élus  des  organisations  agricoles  et 
l'administration. 

Enfin,  en  terminant,  il  aborda  la  question 
qui,  à  l'heure  actuelle,  est  la  principale  préoc- 
cupation du  monde  agricole,  la  politique  du 
Gouvernement  dans  la  question  du  blé. 

L. 


BIBLIOGRAPHIE 


Fruits  et  Léguines  de  primeur,  par  J.  Nanot,  direc- 
teur de  1  Ecole  nationale  d'Horticulture  de  Ver- 
sailles, et;.  M.  R.  Vuic.xer,  ingénieur  agronome.  — 
Tome  I"",  Legnmes.  Un  volume  in-i8  de  370  pages, 
avea  S5  figures  et  4  planches.  —  Librairie  agricole 
de  la  .Maison  Rustique,  26,  rue  Jacob,  à  Paris.  — 
Prix  :7  fr.  50, 

Si  la  production  des  lésumes  de  primeur  était 
naguère  du  domaine  exclusif  du  jardinage,  elle 
est  eutrée  aujourd'hui  dans  le  domaine  de  la 
culture  en  plein  champ;  des  milliers  d'hectares, 
surtout  dans  la  France  méridionale,  sont  consa- 
crés annuellement  à  celte  production.  C'est  sur- 
tout à  ce  titre  qu'il  convient  de  signaler  l'ou- 


vrage très  complet  que  .MM.  Nanot  et  Vuigner 
consacrent  aux  légumes  de  primeur. 

Après  avoir  exposé  les  principes,  les  méthodes 
et  l'outillage  de  la  culture  forcée  et  sous  abris, 
les  auteurs  donnent  des  monographies  complètes 
sur  trois  plantes  polagères  particulièrement  ré- 
pandues :  les  haricots,  les  fèves  et  les  pois.  Pour 
les  unes  et  les  autres,  les  caractères,  les  modes 
d'exploitation,  la  culture  hâtée  et  celle  d'arrière- 
saison,  forment  l'objet  d'indications  précises  qui 
ne  manqueront  pas  d'être  très  utiles. 

D'autres  volumes  seront  consacrés  aux  autres 
plantes  potagères  et  aux  fruits  de  primeur. 

R.  D. 


CONFÉDÉRATION  GÉNÉRALE  AGRICOLE 


La  première  assemblée  générale  de  la  Con- 
fédération générale  agricole  s'est  tenue  le 
26  mai  à' Paris. 

Le  dépouillement  du  scrutin  a  fait  ressor- 
tir que  424  624  sulTrages  ont  été  exprimés 
pour  l'élection  du  Conseil  fédéral  et  du  se- 
crétaire général  M.  Fallu  de  la  Barrière. 

Un  ordre  du  jour  a  été  adopté  qui  vise  les 
points  suivants  : 

La  lifcecté  pour  la.  culture  nationale  et  la  pro- 
tection économique  qui  lui  est  due; 


L'élection  des  Chambres  d'Agriculture  en  de- 
hors de  toute  ingérence  politique,  par  un  col- 
lège électoral,  professionnel  et  compétent; 

La  réforme  des  transports: 

L'organisation  de  la  main-d'œuvre  et  les 
moyens  de  suppléer  industriellement  à  sa  dimi- 
nution causée  par  la  guerre: 

L'amélioration  du  sort  des  ouvriers  et  des  ser- 
viteurs agricoles  ; 

L'importance  du  rôle  social  que  les  femmes 
sont  appelées  à  jouer  au  point  de  vue  familial 
rural. 


452 


ACADÉMIE  D'AGRICULTURE  DE  FRANCE 


L'Assemblée  générale  charge,  en  outre,  son 
Conseil  syndical,  d'intervenir  énergiquement  au- 
près du  Gouvernement  et  des  Chambres  pour  ob- 
tenir que  les  lois  assurant  la  liberté  du  travail, 
l'ordre  et  le  caractère  exclusivfraent  profession- 
nel des  Syndicats  soient  appliquées  et  au  besoin 
complétées  et  que  notamment,  toute  interrup- 
tion concertée  des  services  publics  soit  interdite 


et  réprimée  dans  rii]t>^rét  national  et  pour  le  re- 
lèvement économique  de  la  Franc-'. 

Cet  ordre  du  jour  a  été  perlé  au  Congrès  de 
Tours  par  M.  l'ernand  Laurent,  rapporteur 
général  du  Conseil  syndical. 

ij.  Gauuot. 


ACADÉMIE  D'AGRICULTURE  DE  FRANCE 


Séance  dic  26  mai  1920.  —  Présidence 
de  M.    Viger. 

Félicitations  à  M.  Tisserand. 

M.  te  Président  est  heureux  d'adresser  les  féli- 
citations de  ses  confrères  à  M.  Tisserand  pour  sa 
proniition  à  la  dignité  de  grand'croijf  de  la  Lé- 
gion d'honneur.  ><  Il  n'était  pas,  dit-il,  de  ré- 
compense assez  haute  pour  vous  donner  un 
témoignage  de  toute  l'estime  que  tous  les  agri- 
culteurs, je  pourrais  dire  tous  les  Français,  ont 
pour  vous,  qui  représentez  le  travail  agricole, 
dans  sa  plus  haute  et  sa  plus  noble  expression.  » 

M.  Tisserand,  en  termes  émus,  remercie  ses 
confrères  de  l'Académie  des  témoignages  de 
sympathie  et  d'estime  qu'ils  veulent  bien  lui 
donner;  s'il  a  eu  le  bonheur  d'avoir  la  longévité 
que  l'on  a  rappelée,  il  la  doit  uniquement  à  son 
amour  de  travail  et  il  ajoute  :  «  Je  n'ai  jamais 
cessé  de  travailler;  je  ne  cesserai  jamais  et  j'es- 
père que  U  travail  me  permettra  de  donner 
quelques  journées  encore  à  notre  cher  pays.  » 

Félicitations  à  M.  Dechambre. 

M.  le  Président  adresse  ses  félicitations  à  M.  le 
professeur  Dechambre  qui  vient  d'être  élu  par 
l'Académie  royale  d'Agriculture  de  Suède  comme 
membre  titulaire,  au  titre  étranger. 

Le  Syndicat  des  Agriculteurs  de  Loiret  Cher. 

M.  Henry  S'igider  appelle  l'attention  sur  l'im- 
portante brochure  que  vient  de  publier  M.  Ri- 
verain sous  le  titre  :  Monographie  du  Syndicat  des 
Agriculteurs  de  Loir-et-Cher. 

Légitimement  lier  de  l'importance  des  services 
rendus  par  le  Syndicat,  M.  Hiverain  a  voulu  en 
faire  connaître  les  détails.  11  les  expose  dans 
cette  étude  qui  sera  fort  utile  pour  servir  de 
guide  à  ceux  qui  se  préoccupent  de  créer,  de 
développer  et  de  rendre  plus  parfaites  les  entre- 
prises syndicales. 

Les  livres  généalogiques 

M.  P.  Dechambre,  au  nom  de  la  Section  d'Éco- 
nomie des  Animaux,  donne  hcture  de  son  rap- 
port sur  la  communication  de  M.  de  Lapparent 
relative  aux  Livres  généalogiqties. 

La  Section  s'associe  pleinement  aux  idées 
émises  par  M.  de  Lapparent  sur  les  avantages 
que  présentent,  pour  la  bonne  marche  de  léle- 
va;;e,  les  livres  gi^néalogiques  dans  toutes  les 
espèces;  mais  aussi  la  nécessité  d'en  développer 
l'institution  dans  le  plus  bref  délai.  L'élevage 
doit  intensifier  la  production  en  particulier  par 


un  relèvement  du  rendement  individuel.  Or, 
pour  obtenir  des  animaux  à  rendement  maxi- 
mum, il  faut  s'attacher  entre  autres  choses  au 
choix  des  reproducteurs.  Amener  les  éleveurs  à 
prendre  un  souci  plus  intelligent  des  accouple- 
ments et  à  supprimer  progressivement  les  repro- 
ducteurs de  qualité  inférieure,  c'est,  suivant 
l'expression  de  M.  de  Lapparent,  un  des  avan- 
tages incontestable  des  Livres  généalogiques. 

Il  en  est  un  autre  également  mis  en  avant  par 
M.  de  Lapparent  et  qu'il  convient  de  placer  en 
évidence,  c'est  de  donner  aux  éleveuis  des  na- 
tions étrangères  les  garanties  qu'ils  réclament  à 
bon  droit  pour  importer  les  reproducteurs  de 
races  susceptibles  de  prospérer  chez  eux  et,  par 
suite,  de  développer  nos  exportations, 

Les  Livres  généalogiques  doivent  être  évidem- 
ment adaptés,  dans  leur  organisation  et  leur 
fonctionnement,  aux  races  animales  qu'ils  sont 
appelés  à  servir.  Mais  ils  comportent  toutefois 
des  données  communes;  ce  sont  celles-là  qu'il  y 
a  indication  de  préciser  dès  maintenant  : 

La  première  est  de  contenir  une  description 
méthodique  de  la  race  et  l'indication  sommaire 
des  buts  visés  par  l'amélioration  de  celle-ci  : 
correction  de  la  conformation,  uniformisation 
des  caractères  ethniques,  amélioration  des  apti- 
tudes et  du  rendement  :  travail,  boucherie,  lait, 
beurre,  etc. 

La  seconde  concerne  l'examen  de  la  zone 
territoriale  dans  laquelle  l'amélioration  peut 
être  utilement  poursuivie.  La  détermination  de 
cette  zone  implique  la  délimitation  des  terri- 
toires sur  lesquels  chacune  des  races  est  large- 
ment représentée  et  où  l'élevage  est  tel  qu'on 
peut  y  faire  naître  et  élever  des  reproducteurs 
qualifiés. 

Il  est  essentiel,  en  troisième  lieu,  qu'il  n'y  ait 
qu'un  seul  et  même  livre  généalogique  pour  une 
race,  et  il  est  alors  des  cas  où  l'établissement 
de  plusieurs  sections  sera  nécessaire.  Enfin,  un 
point  d'organisation  générale  très  important  est 
la  durée  de  la  période  durant  laquelle  les  ins- 
criptions au  titre  d'origine  peuvent  être  admises. 
La  durée  de  cette  période  initiale  ne  doit  pas 
être  trop  lonj/ue;  il  faut  pourtant  qu'elle  soit 
telle  que  les  inscriptions  d'origine  puissent 
comprendre  un  nombre  satisfaisant  de  reproduc- 
teurs de  qualité.  Une  distinction  s'impose  dans 
les  races,  entre  celles,  comme  la  normande,  la 
charolaise,  la  limousine,  etc.,  qui  ont  déjà  été 
travaillées  par  les  éleveurs  et  qui  possèdentdes 


ACADEMIE  D'AGRICULTURE  DE  FJiANCE 


453 


registres  J'inscriplions  Je  fonctionnement  déjà 
reconnu;  et  celles  où  tout,  ou  presque  tout  est 
à  faire.  Pour  ces  dernières,  la  durée  de  la  pé- 
riode envisagée  peut  être  fixée  à  cinq  ans  ;  pour 
les  premières  elle  pourrait  êlre  réduite  à  trois 
ans,  mais  il  est  difficile  de  généraliser. 

La  Section,  en  terminant  son  rapport,  insiste 
d'une  façon  pu ticulière  sur  l'utilité  de  pour- 
suivre l'extension  des  livres  généalogiques  chez 
toutes  les  espèces  domestiques  :  chevaux,  races 
bovines,  races  ovines  et  porcines.  C'est  ce  qu'ont 
fait,  du  reste,  des  pays  voisins  pour  le  plus 
grand  profit  de  l'élevage. 

Enfin,  il  faut  reconnaître  que  l'amélioration 
totale  et  régulièie  de  toute  notre  production 
animale  ne  peut  tire  réalisée  que  si  une  forle 
organisation  y  préside  et  la  dirige.  La  Section 
émut  l'avis  que  soit  créée  au  ministère  de  l'Agrl- 
cuKure  une  Direction  d'élevage  ou,  si  l'on  pré- 
fère, une  Direction  de  l'Industrie  animale  ayant 
dans  son  ressort  tout  ce  qui  se  rattache  à  la  mul- 
tiplication, à  î'élevage,  k  l'exploitation,  à  l'ali- 
mentation, à  l'amélioration,  à  l'hygiène,  au  com- 
merce extérieur  dt  s  animaux  domestiques.  Assez 
semblable,  dans  son  esprit,  à  l'organisation  exis- 
tant aux  Etats-Unis  sous  la  forme  des  Bureaux 
de  l'Industrie  animale,  celle-ci  serait  appelée  à 
donner  l'impu'sionà  toutes  les  branches  de  no- 
tre production  d'animaux  domestiques. 

En  attetifiaiit  celte  organisation  et  pour  en 
préparer  on  quelque  sorte  l'avènement,  il  pour- 
rait être  créé  un  Conseil  supérieur  de  l'élevage, 
au  sein  duquel  seraient  étudiées  toutes  ques- 
tions qui,  comme  celle  des  Livres  d'origines,  sont 
appelées  à  avoii  une  inlluence  sur  la  produc- 
tion et  le   rendement  de  nos  races  animales. 

En  résumé  et  pour  conclure,  la  Secticn  d'Eco- 
nomie des  animaux  propose  à  l'Académie  l'adop- 
tion des  avis  suivants  : 

{"  (Jue  l'insiitution  des  Livres  généalogiques 
soit  organisée  et  étendue  le  plus  rapidement  pos- 
sible; 

2°  Que  la  période  pendant  laquelle  auront  lieu 
les  inscriptions  dites  d'origine,  aussi  limitée  que 
possible,  soit  de  cinq  ans; 

3°  Que  la  création  de  ces  livres  ne  soit  admise 
que  pour  des  races  bien  dt  Unies  et  présentant 
un  réel  intérêt  économique; 

4°  Que  les  statuts  prévoient  un  contrôle  sévère 
des  naissances  et  un  marquage  attentif  des  ani- 
maux; 

5°  Que  les  jurys  des  concours  itinérants,  déjà 
qualifiés  pour  la  mise  en  application  de  la  régle- 
mentation des  taureaux,  comprennent  toujours 
plusieurs  membres  de  la  Commission  du  Livre 
généalogique  plus  spécialement  chargés  de  se 
prononcer  sur  l'admissibilité  des  animaux  pré- 
sentés, en  tablant  sur  un  minimum  de  points 
nécessaires  préalablement  arrêté  par  la  Commis- 
sion du  Livre  généalogigue  ; 

6»  Que  pour  assurer  l'amélioration  méthodique 
de  notra  production  animale,  soit  réalisée  une 
organisation  générale  de  l'élevage  français  par 
la  création  d'un  bureau  de  l'Industrie  animale. 


Le  Lotier  cornicuié  en  Seine-et-Oise. 

M.  Schribmix  communique  une  note  de  M.  le 
D'  Henri  de  Rothschild  sur  les  excellents  résul- 
tats qu'il  a  obtenus  dans  des  terres  pauvres,  à 
ressources  fourragères  limitées,  avec  le  Lotier 
cornicuié  semé  dans  des  mélanges  de  'graines  à 
raison  de  .3  kilogr.  à  l'hectare. 

M.Schribaux  s'associe  à  cette  opinion  pour  re- 
commander la  culture  du  Lotier,  soit  à  l'état  de 
pureté,  soit  en  mélange  avec  du  dactyle,  qui  lui 
servira  de  tuteur.  Le  Lotier  cornicuié  est  vrai- 
ment une  plante  fourragère  de  premier  ordre; 
elle  a  été  trop  méconnue  jusqu'à  présent,  quoi- 
qu'elle mérite  de;  prendie  rang  à  côté  de  la 
Luzerne  et  du  Trèfle.  Plus  on  l'étudié,  plus  on 
s'y  intéresse.  Le  Lotier,  en  effet,  est  rustique, 
s'accommode  à  peu  près  de  tous  les  sols  et 
pousse  sous  tous  les  climats  de  France.  Il  est 
résistant  aux  maladies,  productif,  de  bonne  qua- 
lité fourragère,  se  prêle  au  pàtuiage,  comme  à 
la  production  du  foin;  enfin,  le  Lotier  est  la 
seule  de  nos  Légumineuses  fourragères  d'une 
durée  indéfinie. 

Les  Poussières  de  laine  comme  engrais. 
M.  Schrihaux  communique  une  autre  note  du 
D'  Henri  de  Rothschild,  relativement  aux  pous- 
sières de  laine.  Les  poussières,  vendues  sous  le 
nom  de  poussières  de  laine  traitées  à  l'acide  sul- 
fuiique,  sont  intéressantes  comme  engrais  à  ce 
moment  en  raison  de  leur  prix,  mais  elles  peu- 
vent salir  les  terres  à  cause  des  semences  de 
deux  mauvaises  herbes,  la  luzerne  maculce  et  la 
luzerne  denticulée  qu'elles   renfeinient. 

Action  de  la  chaleur  pour  la  destruction 
de  la  Cochylis  et  de  l'Endémis  en  1919. 

M.  P.  Marc/ta/ communique  une  note  de  M.  Au- 
guste Chauvigné  qui,  d'après  les  observations 
recueillies  l'an  dernier  en  Touraine,  se  croit  au- 
torisé à  conclure  :  <(  L'action  destructive  de  la 
chaleur  solaire  sur  la  Cochylis  et  sur  l'Eudémis 
est  certaine  quand  elle  s'exerce  de -)- 50  à  BS" 
au  moins  pendant  l'incubation  des  œufs.  » 

M.  Bouvier  émet  des  réserves  à  ce  sujet; 
d'après  les  observations  qu'il  a  faites  l'an  der- 
nier aux  environs  de  Paris.  Il  ne  faut  pas  trop 
compter  sur  la  chaleur  pour  détruire  la  Co- 
chylis. 

M.  Prosper  Gervais  estime  que  s'il  n'est  pas 
toujours  exact  que  la  chaleur  détruise  les  œufs 
et  même  les  chenilles  de  Cochylis,  néanmoins 
c'est  une  constatation  générale,  dans  hs  régions 
méridionales,  que  la  chaleur  intense  et  prolongée 
est  un  sérieux  obstacle  au  développement  de  la 
dernière  génération  de  ces  insectes. 

M.  Murchal  rappelle,  à  ce  sujet,  qu'en  tous  cas, 
pour  qu  une  chaleur  intense  produise  son  efTet, 
encore  faut-il  qu'elle  coïncide  avec  le  moment  de 
la  ponte  et  de  l'éclosion  des  œufs. 

Election  d'un   membre  titulaire. 

M.  le  baron  Gérard  est  élu  membre  titulaire 
dans  la  Section  d'Economie  des  Animaux. 

H.    HiTIER. 


454 


CORRESPONDANCE 


COKRESPONDANCE 


—  N"  èHO  {Cher).  —  D'après  ce  que  vous 
nous  dites,  et  autant  qu'il  est  possible  d'en 
juger  sans  avoir  les  insectes  sous  les  yeux,  vos 
betteraves  sont  attaquées  par  les  vers  gris, 
c'est  à-dire  par  les  chenilles  de  Noctuelles  du 
genre   Agrotis. 

Pour  attirer  ces  chenilles,  disposez  au  pied 
des  plantes  ou  dans  leur  voisinage  de  petits  las 
de  mousse  ou  d'herbe,  «eus  lesquels  vous  pour- 
rez recueillir,  en  les  visitant  chaque  jour,  un 
bon  nombre  d'insectes.  Becherchez-les  égale- 
ment m  fouillant  le  sol  à  une  profondeur  de 
quelques  centimètres.  Vous  pouvez  aussi  faire 
de  place  en  place  des  trous  de  plantoir.  Pendant 
lejour,  les  ctienilles  s'y  léfugient  volontiers.  On 
les  écrase  en  y  enfonçant  à  nouveau  le  plantoir. 
Tels  sont  les  procédés  que  vous  "pourrez  em- 
ployer pour  combattre  les  vers  gris  dans  les 
jardins.  —  (P.  L.) 

—  N»  10i3b  {Pas-dc-Catais).  —  Voici  d'après 
le  tableau  publié  dans  l'ouvrage  les  Plantes 
.po'agètes,  de  la  Maison  Vilmorin,  quelle  est  la 
durée  de  la  faculté  germinative  des  graines 
ci-après  : 

Durée  Durée 

moyenne.  moyenuc. 

ans  ans 

l"  Ratlis .3  0"  Navets 5 

2"  Thym 3  7»  Tomates 4 

3"  Cboiix 3  8°  Poiiéesàcardes      6 

4"  Carottes iào      y»  Pois 3 

5»  Oignons i        lO'i  Haricots 3 

(H.  H). 

—  P.  0.  B.  {Puy-de-Dôme).  —  Le  Troène  dit,  à 
itort,  «  de  Californie  »,  puisque  originaire  du  Ja- 
pon (Ligiistrum  ovalifo  ium),  est  l'arbuste  qui 
vous  donnera  le  plus  de  satisfaction  pour  faire 
une  haie  vive  autour  de  votre  ferme.  11  est  vi- 
goureux, à  croissance  rapide,  touffu,  et  son 
feuillage  abondant,  persistant,  est  d'un  beau  vert. 
11  faut  toutefois  avoir  le  soin  de  le  tondre  au 
moins  une  fois  par  an,  de  préférence  au  milieu 
de  l'été.  Sa  multiplication  est  très  facile  par 
houtures  herbacées,  laites  sous  cloches  durant 
l'été  et  par  boutures  ligneuses  en  plein  air  du- 
rant l'automne.  Vous  le  trouverez  enfin,  à  tous 
âges,  chez  les  pépiniéristes  qui  l'élèvent  en 
quantité  pour  cet  usage  principal. —  (S.  M.) 

—  N°  6387  {Charente-Inférieure).  —  Vous  pou- 
vez combattre  avec  succès  la  courtilière  dans 
votre  potager  à  l'aide  d'injections  souterraines 
de  sulfure  de  carbone  pratiquées  avec  le  pal.  La 
dose  de  40  grammes  par  mètre  carré  a  pu  être 
atteinte  sans  danger  pour  les  cultures.  —  (P.L.) 

—  N°  8214  {Seine).  —  Vous  vous  procurerez  de 
la  nicotine  titrée  à  la  manufacture  des  tabacs 
du  Gros- Caillou,  ol,  quai  d'Orsay,  à  Paris. 

L'enlèvement  des  carapaces  des  femelles  de 
cochenilles  et  de  leur  contenu  peut  être  efficace, 
à  condition  que  les  œufs  ne  soient  pas  encore 
éclos,  et  que  ces  carapaces  et  leur  contenu 
soient  très  soigneusement  recueillis  et  détruits 


par  le  feu  ou  par  iinaiersion  dans  le  pétrole. 
En  outre,  il  faut  badigeonner  leur  emplacement 
avec  un  p'tit  pinceau  trempé  dans  l'huile. 

•Juant  aux  pulvérisations  nicotinées,  il  faut 
les  appliquer  au  moment  de  la  sortie  des  jeunes, 
à  dr-ux  reprises  différentes  et  à  huit  jou'S  d'in- 
tervalle. On  peut  déterminer  soi-même  l'époque 
de  la  sortie  des  jeunes  en  plaçant  un  lot  de 
cochenilles  en  observation  dans  un  petit  flacon. 
—  (P.  L.) 

—  N°  7415  {Vienne).  —  Vous  trouverez  une 
étude  de  l'emploi  du  chargeur  de  foin  avec  une 
charrette  tirée  par  des  bœufs,  donnée  dans  le 
Journal  if  Agriculture  pratique  de  1914,  n°*  21  et 
22,  pages  657  et  687,  par  M.  Georges  Robert  : 
Travail  des  charç/eurs  de  foin.  Voir  aussi  le  n"  17, 
page  327,  de  191"  :  Tombereau  pour  chargeur  de 
foin.  Le  chargeur  fonctionne  avec  la  charrette, 
mais  moins  bien  que  lorsqu'd  est  attelé  derrière 
un  chaiiot.  Les  chargeurs  de  foin  sont  d'impor- 
tation américaine  et  sont  vendus  par  les  mai- 
sons Th.  Piller,  24,  rue  Alibert,  à  Paris,  et  AVal- 
lut,  168,  boulevard  de  la  Villettc,  à  Paris;  nous 
craij^nons  qu'il  n'y  en  ait  actuellement  pas  de 
disponible  en  France,  oii  personne  n'a  voulu  en 
entreprendre  la  construction  sous  prétexte  que 
la  vente  était  trop  limitée,  alors  que  les  condi- 
tions actuelles  incitent  la  culture  à  utiliser  ces 
intéressantes  machines  employées  avec  succès 
depuis  une  cinquantaine  d'années  aux  Etats- 
Unis.  —  (M.  U.) 

—  N»  6640  [Gironde). —  Dans  la  fumure  de  la 
vigne,  les  engrais  organiques  à  décomposition 
lente  (fumier,  tourteaux,  corne  torréfiée,  chif- 
fons, guanos,  etc.),  Je  même  que  les  superphos- 
phates et  les  II  sels  de-potasse  »,  doivent  ètie  ap- 
pliqués à  la  fin  de  l'automne  ou  en  hiver.  Il  est 
nécessaire  que  toutes  ces  diverses  matières  sé- 
journent a-sez  longtemps  dans  le  sol  pour  y  su- 
bir les  transformations  qui  les  rendent  utilisables 
par  les  plantes.  Si  on  les  répand  trop  tard,  l'ef- 
fet de  la  fuuiure  est  incomplet. 

Le  nitrate  de  soude  et  le  sang  desséché  doivent 
être  répandus  dans  le  courant  de  mars.  Semés 
plus  tôt,  ils  seraient  partiellement  entraînés  par 
les  eaux  de  drainage,  avant  d'avoir  été  utilisés. 

D'après  dfs  essais  comparatifs,  il  serait  préfé- 
rable, pour  obtenir  le  maximum  d'efi'el  utile,  de 
placer  tous  ces  engrais  au  voisinage  des  ceps. 

Pour  les  applications  d'automne,  débutter  les 
rangs  de  vigne  en  faisant  seulement  une  raie  à  la 
déchausseuse  de  chaque  côté  de  la  ligne  des  ceps. 
On  place  les  engrais  dans  le  fond  des  traits  de 
charrue  et  on  les  recouvre  en  buttant  la  vigne. 
Le  nitrate  et  le  sang  desséché  sont  répandus  au 
moment  du  débuttage  de  printemps.  Le  nitrate 
de  soude  ne  demande  pas  à  être  recouvert. 

Celte  f.içon  de  procéder  est  celle  qui  nous  a 
paru  se  rapprocher  le  mieux  à  la  lois  des  exi- 
gences de  la  théorie  et  de  la  pratique,  file -nous 
donne  de  bons  résultats.  —  iJ.  L.  V.) 


REVUE    GOMiMERClALE 


435 


LA  SEMAINE  MÉTÉOROLOGIQUE 

Semaine  du  30  mai  au   5  juin  \%1<d  [OBSERVATOIRE  DU  PARC  SMNT-MAVR) 


JOURS 

ET     DATES 

7.     . 

2  ■s 

1! 

eu 

TEMPÉRATURE 

Écart 
sur 
la  nor- 
male. 

Vent. 

Durée 
de  l'insolation. 

5.            Hauteur  de 
o                  pluie. 

REMARQUES  DIVERSES 

«i 

a 

a 

S 

ffi 

a 
y. 

n) 

a 
a 
a 

O 

millibui. 

btorts 

Dim 30  mai. 

Lundi 31  — 

1021'.  3 

1025. 2 

10»0 
8.0 

20' 0 
18.9 

13.4 
13.2 

+  0  6 
-1.7 

0 

N  0 

3 . 3 
8  2 

0.0 

Rosée  le  m.,  temps  nuageux. 

pluie  fine  à,  IS  li. 
Rosée,  tem-ps  nuageux. 

Mardi ;i"iuin 

1029.2 

7.1 

1T.6 

13.6 

— 1   3 

N 

2.3 

» 

Rosée,  temps  couvert,  g.ou.ttes. 

Mercredi..     2  — 

1025.  :i 

m.i 

23  5 

16.8 

+1   6 

N  E 

6.7 

„ 

Brouill.,    rosée,     temps     nua- 

Jeudi      3  — 

1021.2 

13.1 

2a  1' 

1 

17  9 

+2.6 

N  E 

10.6 

.. 

geux. 
Rosée,  temps  nuageux. 

Vendredi       4  — 

1018.,=; 

9  0 

,  13.8 

12  2 

—3.2 

N 

1 . 9 

1.6 

Rosée  la  nuil,  pluie  le  matin. 

Samedi.. .     5  — 

ion. 6 

1022.6 

6.8 

14.7 

10  3 
14  2 

—5.0 
»> 

.N 

2  6 

» 

Rosée  et  gouttes  le  mat.,  temps 
nuageux. 

Moyennes  et  totaux- 

9.2." 

18  9 

» 

38   0 

1.6 

Pluie  depuis  le  1«' janvier  : 

Écarts  snr  la  normale 

+6.1—1,3 

—3  4 

—0.9 

» 

• 

au  lieQ  de 
111  h.  0 
dor.  théor. 

En  1920 223""" 

Normale 224 

(1)  Voir  l'explicatioa  de  cette  mesura  dans  le  n"  du  15  avril  1920  (p.  290.' 


REVUE   COMMERCIALE 


Situation  agricole.  —  Pendant  la  huitaine  le 
temps,  aprè"  avoir  éié  chaud  et  orageux,  est  devenu 
relativement  froid  ;  sur  quelques  poinis  et  en  paiir- 
culier  en  Saône-et-Loire,  un  certain  numbre  de  com- 
munes OU'  eu  leurs  vignobles  ravagés  par  la  gr'4e. 

La  situation  des  cérénles  d'automne  et  de  prin- 
temps est  tiès  bonne;  on  signale  un  peu  de  rouille 
sur  les  blés  dans  quelques  départements.  La  pre- 
mière roupp  des  prairies  naturelles  et  artificielles 
sera  abondante.  La  vijjne  a,  en  général,  une  beLe 
apparence;  il  y  a  beaucoup  de  noix.  Dans  l'Ouest  et 
le  Nord-Ouest,  les  pommiers  sont  peu  chargés  de 
fruits. 

Il  se  cnntiime  qu'en  Algérie,  la  longue  période  de 
sécheresse  a  causé  de  graves  domuiages  au.K  blés, 
dont  la  révolte  sera  déficitaire. 

Blés  et  farines.  —  Les  cultivateurs  continuent  à 
livrer  les  blés  nui  leur  restant  a'ix  conditions  de  la 
taxe;  ces  disponibiliiés  étant  peu  imponanles  et  les 
cessions  de  céréales  exotiques  étant  assez  limitées, 
l'activiié  des  moulms  se  ralentit. 

A  I  étranger,  en  tenant  compte  du  change,  le  blé 
vaut,  par  100  kilogr.  :  153  fr.  65  à  New- York  et 
133  fr.  08  à  Huenos-Ajres,  ce  qui  rep.ésente  une 
nouv'  lie  baisse. 

Les  farines  panifiables,  plus  ou  moins  rhaigées  de 
succédanés,  sont  cédée.»  »  la  boulangerie  au  prix  de 
la  taxe,  snit  93  fr.  les  100  kilogr. 

Sons.  —  Demfinde  toujours  faible.  Les  prix  officiels 
sont  ob-ervés;  on  paie  dune  48  fr.  les  100  kilogr.  par 
10  quintaux,  au  moulin.  ■ 


Céréales  diverses.  —  Les  avoines  sont  mieux 
oflVrtes  et  comme  la  demande  diminue,  la  baisse 
fait  de  nouveaux  progrés.  Par  100  kilogr  déport,  on 
cote  :  avoints  noires,  73  à  75  fr.;  les  avoines blanrhes 
valent,  suivant  provenance  et  qualité,  de  72  à  78  fr. 

Sur  les  oiges,  nouvelle  basse  de  2  fr.  par 
quintal.  On  vend  au  100  kilogr.  départ  :  les  orges 
de  la  Mayenne  et  de  l'Eure-et-Loir,  78  à  79  fr.;  de 
Champagne,  78  fr.;  de  l'Ouest,  72  à  74  fr. 

Les  sarrasins  de  l'Ouest,  qui  s'épuisent,  valent 
92  fr.  les  100  kilogr.  départ. 

Il  ne  se  traite  aucune  affaire  eu  eorgho. 

Fourrages.  —  Prix  faiblement  tenus  au  marché  de 
La  Chap.  Ile  où  l'on  a  coté  comme  suit  par  104  bot- 
tes de  3  kilof^r.  rendues  à  Paris  :  luzerne,  240  a 
260  fr.;  regain,  230  à  250  fr.:  foin,  220  à  250  fr. 

Pailles.  —  En  raison  de  la  faible  importance  de 
l'olT  e,  cours  en  hausse  au  marché  de  La  Chapelle 
On  a  vendu  aux  104  bottes  d^  5  kilogr.  :  paille  de  blé, 
210  à  220  fr.,  paille  d'avoine,  180  à  195  fr.;  paide  de 
seigle,  ISU  a  200  tr.  • 

Bétail.  —  Au  man-hé  de  La  Villelte  du  lundi 
31  mai,  les  arrivages  de  gros  bélail  dépa-'sant  la 
normale,  la  vente  a  éti*  un  peu  moms  active  et  les 
cour?  outûechide  10  centimes  par  demi-kiloaramme 
net.  On  a  coté  les  bœufs  de  l'Allier  et  de  la  Nièvre, 
3.73  à  4.25;  de  la  Mayenne  et  de  la  Sa'the,  3.75  à 
4  fr.;  de  l'Orne  et  du  Calvados,  4.15  à  4.30;  de  la 
Haute- Vienne  et  du  Cantal,  4  à  4.25  ;  de  1  Ouett,  3.75 


456. 


REVUE  COMMERCIALE 

■20  à  3.90  ;  les  génisses,  4.30  à 


à  4.0.j;  les  taureaux, 
4.15. 

Une  olTre  imiuoiiérée  a  déteroiiné  sur  les  cours 
des  Teau,x  „ne  forte  baisse  que  Ion  peul  estimer  à 
oU  cenlimis  par  demi-kilogramme  net.  on  a  coté 
'es  veaux  dEure-et-Loir,  de  Seine-et-Marne,  de 
beme-el-Oise,  du  Loiret  et  de  1  Yonne,  5..50  à  5  70  ; 
de  I  Aube  et  de  la  Sarlhe,  5  à  3.25;  les  veaux  mé- 
diocres du  Plateau  Central,  3.15  à  4.25  le  demi- 
kilogramme  net. 

La  vente  des  moulons  s'est  légèrement  améliorée- 
'es  cours  ont  subi  une  plus-value  de  25  centimes  par 
demi-kilngramme  net.  On  a  coté  les  moutons  de  l'Al- 
ler et  de  la  Nièvre,  1  à  7.25;  du  Cher.  6.73  à  7  fr  ■ 
p'  *»:"'*"'''  ■'•-^  «  ^•^O  ;  les  moutoi.s  du  Midi,  6  à 
b.io  ;  les  brebis  de  même  provenance,  5.50  à  6  fr  •  les 
moutons  d'Algéiie,  5.75  le  demi-kilogramme  net. 

Maigre  une  offre  relativement  abondante,  la  vente 
des  porcs  a  été  facile  et  les  prix  soutenus.  On  a  coté 
par  demi-kilogramme  vif  :  les  porcs  gras,  3.30  à 
3.40;  les  coches,  2.90  à  3.10. 

Voici  le  relevé  des  marchés  des  lundi  .il  mai  et 
jeudi  3  juin  : 

Marché  du  lundi  31   mai. 
Entrées  directes 
aux  abattoirs.  Réserves 


Bœufs 

Vaches  . . . 
Taureau.i. 

Veaux -2  592 

Moutons  ..     10  337 
Porcs î  849 


Amenés. 

têtes 
•2  7.J6 
•2  091 

461 


LaVill. 

tètes 

i      96 

1  40ii 
1  182 
1  011 


têtes 

Ho 

592 
932 

776 


La  Vill. 


lil 


1  280 

1  100 


282 

343 
480 
263 


Prix  maxinia  du   kilogramme. 


Bœufs.. . . 
Vaches  ... 
Taureaux  , 
Veaux  . , . . 
Moutons  . 


8. -24 

8.30 

7.40 

10  50 

14.00 


7.30 
7.30 
6.90 
10.00 
13.00 
10.42 


6.90 
6.90 
6.20 
8.00 
12.00 
10.10 


Ï.25  à  5.28 
a. 25      5.52 


Porcs 10.50 

Marché  du  Jeudi  3  Juin 

Entrées  directes 
aux  abattoirs. 


2.25 
3.10 
5.28 
6.39 


4.68 
6.84 
7. -20 
7.35 


Réserves 


Amenés.  LaVill.      Vaug. 


Boeufs. .. , 
Vaches  .. 
Taureaux. 


tètes 

1  022 

837 

210 


Veaux 1  -267 


I" 


Moutons  . 
Porcs . 


3  740 
I  211 


1  033 
1  734 
1  768 


202 

193 
571 
552 


LaVill. 

têtes 

211 

62 
760 
520 


Vaug. 
tètes 


145 
315 
225 


Prix  ma-\ima  du  kilogramme. 
Au  poids  net 


1-q- 


3'q. 


Au  poids  vif. 
Prix  extrêmes. 
2.45  à  5.46 


Veaux 12  CO 

Moutons....       14  50 
Porcs 10  50 


2.45 
2.^5 
3.25 
5.28 
6.59 


5.53 

4.86 
7.02 
7.20 
7.35 


Bœuls..». ..        8  80        8  26        7  80 

Vaches 8  80        8  26        7  80 

Taureaux. . .        7  90        7  50        7  20 
11  50      10  00 
13  50      12  50 
10  42       10  10 
Dans  les  départements,  on  cote  : 
Bordeaux,    par    kilogr.    poids    vif    :    bœufs,  3.20 
à  5    fr,;  vaches,    3   à  4.60;   par   kilogr.  poids   net  : 
veaux,  9.50  à  11  fr.  ;  moutons,  10  à  13.50. 

Chartres,  par  kilogr.  poids    net  :    veaux,  11. .50    à 
12.50. 


Cholet,  par  kilogr.  poids  vif  :  bœufs,  2.00  à  3.25 
vaches,  2.80  à  3.15;  veaux,  5  à  5.25;  porcs,  9  fr. 
•     Dijon,  par  kilogr.  poids  vif  :  veaux,  5.60  à  6  fr.; 
porcs,   7.50  à    7.60;    par    kilogr.   poids  net  :    mou- 
tons, 12  à  14  fr. 

Lyon-Vaise,  par  kilogr.  poids  vif  :  bœufs,  2.20  à 
4.80;  porcs,  U.Sil  à  7.40;  veaux,  4.60  à  4.90;  par  ki- 
logr. poids  net  :  moutons,  11.50  à  13.50. 

Marseille,  par  kilogr.  poids  net  :  bœufs,  6.5U 
à  7.70;  moutons,  9  à  10.50;  veaux.  9  à  11  fr.;  par 
kilogr.  poids  vif  :  porcs,  6.73  à  7  fr. 

Nancy,  par  kilogr.  poids  net  :  boeufs,  8.80  à  9.30; 
vaches,  7.50  à  9.50;  moutons,  12  à  13  fr.;  par  kilogr. 
poids  vif  :  veaux,  5.50  à  6.30  ;  porcs.  7.20  à  7.60. 

Suifs.  —  La  dernière  cote  officielle  de  la  Bourse 
de  Commerce  a  été  établie  à  500  fr.  les  100  kilogr. 
Vins.  —  La  situation  des  cours  reste  à  peu  près 
stationnaire  dans  le  Midi  oi:i  les  ventes  sont  calmes 
attuellement.  Par  hectolitre  nu,  on  cote  les  vins 
rouges  :  105  à  130  fr.  à  Nimes,  110  à  125  fr.  à  Per- 
pignan, 100  à  120  fr.  à  Béziers.  Les  vins  blancs  va- 
lent de  130  à  130  fr.  l'hectolitre,  non  logé. 

Dans  le  Maçonnais,  les  vins  rouges  de  l"-  choix 
valent  à  la  pièce  680  fr.,  et  ceux  de  2«  choix,  580  fr. 

Dans  les  Basses-Pyrénées,  on  cote  les  vins  rouges 
110  à  115  fr.;  les  blancs  130  à  140  fr.  l'hectolitre  nu. 

Les  vins  rouges  de  l'Ardèche  valent  de  130  à  1 10  fr. 
l'hecti>lilre  pris  chez  le  propriétaire. 

A  Alger,  les  prix  des  vins  rouges  varient  de  103  à 
127  fr.  l'hectolitre. 

Cidres.  —  La  récolte  de  pommes  ne  paraissant 
pas  satisfaisante,  dans  l'ensemb'e,  la  fermeté  des 
cours  des  cidres  persiste.  Dans  la  Loire-Inférieure, 
on  paie  de  70  à  90  fr.  la  barrique,  nu. 

Laines.  —  Le  mouvement  de  baisse  s'accentue 
mais  la  culture  résiste.  C'est  ainsi  qu'à  la  dernière 
vente  qui  a  eu  lieu  à  Evreux  le  28  mai,  alors  que  la 
culture  demandait  pour  les  laines  en  snint  de  20  à 
25  fr.  par  kilogr.,  les  acheteurs  ont  offert  seulement 
de  16  à  16.30  pour  les  lots  de  choix,  de  14  à  14.50 
pour  les  belles  qualités,  12  fr.  pour  les  sortes 
moyennes  et  8  fr.  50  pour  les  qualités  médiocres. 

Dans  l'Eure-et-Loir,  on  n'olTre  plus  que  11  à  12  fr. 
par  kilogr.  pour  les  laines  en  suint  de  mérinos  ou 
croisées. 

En  Algérie,  où  les  achats  pour  l'étranger  avaient 
fait  monter  les  prix  à  12  et  13  fr.,  on  ne  paie  plus 
que  9  à  10  fr.  le  kilogr. 

Pommes  de  tsrre.  —  Cours  en  baisse  aux  Halles 
ceutrales  de  Paris  où  l'on  cote  comme  suit  par 
100  kilogr.  :  Algérie,  90  à  110  fr.;  rondes  de  Bre- 
tagne, 90  à  95  fr.;  longues,  100  à  110  fr.;  Midi.  120  à 
140  fr. 

Fromages.  —  Les  dernières  ventes  de  gruyère  ont 
eu  lieu  en  Franche-Comté  à  des  prix  variant  de  300  à 
375  fr.  les  30  kilogr. 

Engrais.  —  Le  nitrate  de  chaux  de  Norvège  man- 
que. Quant  au  nitrate  de  chaux  de  Soulom,  dosant 
13  0/0  d'azote,  il  est  coté  100  fr.  le  quintal  survagon 
Pierrefitte-Nestalas  (Basses- Pyrénées). 

La  cianamide  manque. 

Cours  sans  ch  ingénient  pour  le  nitrate  de  soude. 

Le  superphosphate  titrant  14  0,0  d'acide  phospho- 
rique  est  coté  27  fr.  dans  les  ports. 

Quant  aux  engrais  potassiques,  la  vente  en  est 
suspendue  provisoirement.  B.  Duk\nd. 

Le  Gérant  :  Charles  Ditheii. 

Fans.  —  !..  Makethkux.  imprimeur,  1,  rue  Cassette 


CHRONIQUE  AGRICOLE 


457 


CHRONIQUE  AGRICOLE 


Evaluations  officielles  sur  les  ensemencements  de  céréales  au  i"  mai.  —  Comparaisons  avec  l'année  1919. 
—  Erreurs  commises  dans  ces  comparaisons  en  ce  qui  concerne  le  blé.  —  Les  surfaces  consacrées  au 
blé  dans  les  difTérentes  régions.  —  Notes  relatives  à  l'état  des  cultures.  —  Analyse  officieuse  du  projet 
de  loi  sur  le  régime  du  blé.  —  Arguments  spécieux  opposés  aux  vœux  des  agriculteurs.  —  Maintien  de 
la  réquisition  et  de  la  taxation.  —  La  culture  du  blé  dans  les  régions  dévastées.  —  Vœu  de  la  Fédéra- 
tion des  Associations  agricoles  de  ces  régions.  —  Décorations  du  Mérite  agricole  pour  récompenser  les 
services  rendus  pendant  la  guerre.  —  Le  sulfate  d'ammoniaque  livré  par  l'Allemagne.  —  Ecole  pratique 
d'Agriculture  du  Chesnoy.  —  Applications  de  l'emploi  des  explosifs  pour  les  dessouchements  et  autres 
travaux.  —  Reprise  des  concours  de  l'Automobile-Club  de  France  sur  l'emploi  des  moteurs  à  explosion 
dans  les  fermes.  —  Programme  du  concours  de  1920.  —  Prochaine  exposition  de  machines  agricoles 
en  Italie.  —  Démonstrations  de  culture  mécanique  dans  les  départements  du  Var  et  du  Cher.  —  Pro- 
chain concours  départemental  dans  la  Somme.  —  Extension  du  programme  du  Concours  de  la  Société 
d'Agriculture  de  la  Nièvre  en  1921. 


Les  cultures  de  céréales. 
On  a  trouvé,  dans  notre  précédent  numéro 
(p. 440),  les  évaluations  du  Ministère  de  l'Agri- 
culture sur  les  surfaces  consacrées  aux  cé- 
réales d'automne  et  de  printemps  pour  la 
prochaine  récolte.  Nous  rappelons  les  chiffres 
globau.x,  attribués  dans  ce  document,  à  la 
même  date  de  1920  et  de  1919,  pour  chaque 
céréale  : 

1920  1919  Difiérence. 

lieclarcs.  hectares.  hectares. 

Blé 4  893  360  4  639  880  -|-  235  680 

Méteil 96  440  83  330  -|-     10  910 

Seigle 809  730  733  560  +     56  190 

•Orge 586  510  483  150  -)-  103  360 

Avoine 3  304  770  2  766  740  +  338  O'jO 

L'augmentation  des  ensemencements  d'une 
année  sur  l'autre  atteindrait,  pour  toutes  les 
céréales,  944  000  hectares.  La  proportion  la 
plus  élevée  porte  sur  l'avoine. 

Pour  le  blé,  le  document  officiel  accuse  un 
accroissement  de  233  G80  hectares  ;  comme  le 
document  analogue  n'accusait  au  1"  janvier 
dernier  (voir  le  n°  du  19  février,  page  141) 
qu'un  accroissement  de  114  000  hectares,  on 
serait  tenté  d'attribuer  le  total  actuel  à  un 
développement  exceptionnel  des  cultures  de 
blé  de  printemps.  Or,  il  n'en  est  rien;  c'est  à 
une  majoration  de  121  000  hectares  dans  les 
ensemencements  d'automne  que  ce  résultat 
est  dû;  cette  dernière  surface  est  portée  de 
4  601000  hectares  à  4  722  000.  La  situation 
actuelle  se  décomposerait  ainsi  : 

1919  1920  Différences. 


Blé  d'hiver 

—    de     prin- 
temps   


hectares  hectares  hectares 

4  722  440       4  444  930     -|-     277  490 


173  120 


214  930 


41  810 


Totaux...       4  S93  560       4  639  880     +     235  680 

Le  tableau  officiel  commet  une  erreur  dans 
son  rappel  de  l'évaluation  au  1"  mai  1919. 

17  Juin  1920.  —  N"  25. 


Celle-ci  {Journal  Of/ïciel  du  ll']mn  1919)  accu- 
sait 4  706  880  hectares  (dont  4  446  450  en  blé 
d'hiver  et  320  430  en  blé  de  printemps). 
L'excédent  de  l'année  actuelle  tomberait  ainsi 
à  128  680  hectares,  au  lieu  de  23S  680.  Ces 
erreurs  ne  sont  peut-être  que  des  transcrip- 
tions maladroites  ;  mais  elles  peuvent  tromper 
sur  les  conclusions  que  l'on  serait  tenté  de 
tirer  des  documents  officiels;  c'est  pourquoi 
il  n'est  pas  inutile  de  les  signaler.  Pour  les 
autres  céréales,  aucun  changement  n'a  été 
apporté  dans  les  chiffres  enregistrés  l'année 
précédente. 

Cette  observation  faite,  voici  comment  les 
superficies  consacrées  au  blé  se  répartiraient 
à  la  date  du  1"'  mai  : 

19-20.  1919.  Différences. 


Régions. 

hectares 

hectares 

hectares 

Nord 

943  980 

815  160 

+130  820 

Est 

356  090 

283  210 

-1-  72  880 

Ouest 

1  102  250 

1    063  800 

+  38  450 

Centre 

713  200 

690  970 

+  22  230 

Est  central 

431  360 

449  300 

—     2  060 

Sud-Ouest 

711   110 

738  830 

—  27  720 

Massif  central .. 

348  480 

360  130 

—  11   670 

Midi 

267  090 

258  460 

—     8  630 

Totaux 

.     4  893  560 

4  659  SSO 

+  233  680 

Ainsi  que  nous  l'avons  fait  observer  pré- 
cédemment, c'est  surtout  aux  efforts  vigou- 
reux des  agriculteurs  dans  les  régions  libé- 
rées que  revient  la  plus  forte  part  des 
augmentations  accusées  par  cette  compa- 
raison. 

Pour  les  autres  céréales,  on  doit  remarquer 
surtout  une  augmentation  de  538  000  hectares 
dans  les  surfaces  ensemencées  en  avoine. 

Quant  aux  appréciations  sur  l'état  de  cul- 
ture qui  accompagnent  les  évaluations  sur 
les  étendues  cultivées,  elles  dénotent  une  si- 
tuation que  l'on  peut  considérer  comme 
excellente;  elles  concordent,  d'ailleurs,  avec 
le  sentiment  général.  Les  notes   moyennes 

Tome  I.  -  25. 


43« 


CHUO.VIQUE  AGRICOLE 


pour  l'ensemble  du  pays  soni,  au  1"'  mai,  les 
suivantes  :  blé,  78  contre  03  en  1919;  seigle, 
77  contre  60;  rnéteil,  76  contre  05;  avoine,  78 
contre  65;  orge,  77  contre  05.  On  peut  évi- 
demment escompter  une  excellaule  récolte; 
en  outre,  si  des  intempéries  excessives  ne 
surviennent  pas,  celte  récolte  promet  d«lre 
précoce.  Mais  il  convient  de  se  mettre  en 
garde  contre  les  exagérations  que  des  notes 
tendaacieuses  cherchent  à  répandre  relative- 
ment aux  résultats  de  la  moisson  prochaine 
et  auï  ressources  que  l'importation  devra 
fournir  pour  lalimentation  publique  pendant 
la  nouvelle  campagne  1920-1921. 

Le  régime  du  blé. 

Nous  avons  exposé  les  motifs  qui  exigent 
que  la  liberté  soit  rendue  à  la  production  et 
au  commerce  du  blé.  Après  avoir  promis 
cette  liberté,  le  Gouvernement  est  revenu  sur 
sa  décision,  et  il  a,  comme  nous  l'avons  dit, 
déposé  un  projet  de  lai  qui  maintient  le  ré- 
gime antérieur.  Nous  devons,  par  i-imple 
équité,  reproduire  la  note  officieuse  qui  en 
commente  les  principales  dispositions  : 

La  situation  économique  ne  permet  pas  encore 
le  retour  à  la  liberté  du  commerce  du  h\é  ;  divers 
pays  européens,  qui  participaient  avant  la  guerre 
à  notre  ravitaillement  en  céréales,  n'ont  pu  ju-- 
qu'ici  reconstituer  leur  cultuTe;  ainsi  la  liberté 
commerciale,  déjà  gravement  gênée  par  l'insuf- 
fisance des  transports,  ne  serait  pas  une  réalité, 
le  champ  de  la  concurrence  mondiale  étant  res- 
treint de  ce  fait. 

En  outre,  si  aucune  limite  n'élait  fixée,  on 
s'efforcerait  d'oblenir  pour  le  blé  indigène  les 
prix  les  plus  élevés  atteints  par  les  blés  exoti- 
ques, et  ce  régime,  indépendamment  des  charges 
fmaucières  qu'il  pourrait  imposer  à  l'Etat,  aurait 
pour  conséquence  le  relèvement  du  coût  du  pain 
à  des  prix  excessifs. 

D'autre  part,  avec  la  liberté  commerciale,  le 
producteur  pourrait  garder  son  blé,  dans  l'espoir 
d'une  hausse,  et  cette  resserre  provoquerait 
pour  notre  ravitadlement  en  pain  des  à-coups 
graves. 

En  préseuce  dm  Tnanque  actuel  d'équilibre 
économique,  il  paraît  nécessaire  de  prolonger 
pendant  une  anm^e,  tout  en  l'atténuant  dans  la 
plus  large  mesure,  le  régime  actuellement  en 
vigueur  pour  l'achat,  la  répartition  et  le  con- 
trôle, qui  a  permis  d'assurer  l'alimentation  eu 
pain  du  pays  pendant  les  périodes  critiques. 

11  importe  également,  pour  intensifier  les  en- 
semencements, de  donner  au  producteur  une 
garantie  contre  la  variation  des  cours  et  de  lui 
assurer  un  prix  suffisamment  rémunérateur. 

S'inspirant  de  ces  principes,  le  projet  de  loi 
spécifie  qu'il  sera  pourvu  jusqu'au  1"  août  i921 
à  l'approvisionnement  de  la  population  en  pain 
par  voie  d'achats  amiables  de  blé,  méteil,  seigle, 
et  de  farine  de  ces  céréales. 


A  défaut  de  vente  amiable,  il  pourrait  être 
procédé,  le  cas  échéant,  à  la  réquisitiou  de  ces 
denrées. 

Les  prix  fixés  pour  l'achat  du  blé,  méteil  ou 
seigle  indigènes  ne  pourront  dépasser  ceux  qui 
seront  établis  par  décret,  après  avis  dune  Com- 
mission consultative  constituée  à  cet  flTet. 

Cette  Commission,  présidée  par  le  sous-secré- 
taire d'Etat  du  Havitaillemeut.  sera  composée 
de  représentauts  des  Commissions  de  l'Asrricul- 
ture  de  la  Chambre  et  du  Sénat,  des  rapporteurs 
do  bu  Jget  au  Séfjat  et  à  la  Chambre,  de  srx  mem- 
bres des  Associations  agricoles,  des  délégués  des 
ministères  intéressés,  de  deux  membres  des 
Chambres  de  commerce,  d'un  délégué  du  com- 
merce de  l'alimentation  et  d'un  membre  des 
Coopératives  de  consommation. 

•Juanl  aux  prix  de  vente  des  farines  et  du  son, 
ils  seront  déterminés  par  un  décret.  C'estd'après 
ces  prix  que  sera  établi  le  coût  du  pain,  qui 
continuera  à  être  taxé  par  les  préfets  et  les 
maires. 

D'auUes  dispositions  du  projet  sont  relatives 
au  régime  financier  des  opérations  du  ravitaille- 
ment et  à  l'application  de  ces  mesures  en  Algérie 
et  dans  nos  colonies. 

Aucun  des  arguments  exposés  dans  cette 
note  ne  convaincra  les  agriculteurs.  Nous 
espérons  que  le  Parlement  ne  se  laissera  pas 
entraîner  à  adopter  le  projet,  malgré  les  me- 
nées par  lesquelles  on  cherche  à  le  dominer. 

Un  autre  projet  de  loi  a  pour  objet  de  main- 
tenir jusqu'au  i"'  août  1921  toutes  les  lois 
relatives  au  ravitaiOement  national.  Ce  serait 
le  maintien  de  la  tyrannie  d'une  administra- 
tion dont  on  espérait  la  disparition. 

Le  blé  dans  les  régions  dévastées. 

On  a  vu  plus  haut  que  l'accroissement 
constaté  d.ms  la  culture  du  blé  provient  sur- 
tout des  efforts  vigoureux  des  agriculteurs 
des  régions  dévastées.  M.  de  Warren,  député, 
commissaire  général  de  la  Confédération  des 
Associations  agricoles  de  ces  régions,  nous 
communique  une  délibération  dont  nous  ne 
pouvons  reproduire  qu'une  partie.  Après 
avoir  fait  ressortir  le  dénuement  des  agricul- 
teurs de  ces  régions,  cette  délibération  con- 
clut ainsi  : 

Considérant  que  le  cultivateur  des  Régions  en- 
vahies, loin  de  s'enrichir  pendant  la  guerre,  a 
été  dépouillé  de  tout,  qu'il  a  dii  vivre  sur  ses 
économies,  qu'il  est  aujourd'hui  dans  une  lamen- 
table situation,  qu'il  est  du  peuple  fiançais  au 
même  titre  que  les  autres,  et  a  aussi  le  droit  de 
vivre  et  de. tirer  profit  de  son  travail  et  de  sa 
peine. 

Considérant  que,  dans  une  circulaire  du 
2  mars  1920,  M.  le  ministre  de  l'Agriculture  a  dit 
■  qu'avec  la  suppression  de  la  taxe  aujourd'hui 
(h'cidée  pour  la  récolte  1920,  les  cultivateurs  réali- 


CHRONIQUE  AGRICOLE 


459 


seraient  des  bénéûces  certains,  en  même  temps 
qu'ils  contribueraient  puissamment  à  l'amélio- 
ration de  notre  cliange  », 

Considérant  que  tous  les  moyens  préconisés 
par  le  Comité  national  du  Blé  n'augmenteront 
pas  la  récolte  d'un  quintal,  si  le  cultivateur,  déçu 
une  fois  de  plus,  ne  peut  vendre  bon  b!é  à  un 
prix  suffisamment  rémunérateur. 

Considérant  que,  s'il  n'y  a  qu'une  France,  elle 
est  indiscutablement  divisée  en  deux  parties  : 
l'une,  riche  et  prospère,  l'autre,  pauvre  et  n'ayant 
même  plus  ses  instruments  de  travail;  qu'il  se- 
rait souverainement  injuste  de  traiter  cette  der- 
nière de  la  même  façon  que  l'autre, 

Proteste  avec  la  plus  gi'ande  énergie  contre  la 
taxation  éventuelle  du  blé  dont  l'annonce  a  pro- 
voqué un  profond  découragement  parmi  les  agri- 
culteurs sinistrés, 

Demande  au  Gouvernement,  dans  le  cas  où, 
contrairement  aux  déclarations  formelles  de 
M.  le  ministre  de  l'Agriculture,  et  contre  toute 
attente,  la  taxation  serait  décidée,  qu'un  pris 
spécial  soit  fixé  pour  les  régions  envahies  et  que, 
pour  les  motifs  donnés  ci-dessus,  il  soit  au  moins 
de  130  fr.  pour  l'année  1920.  Il  faut  que  le  culti- 
vateur puisse  vivre  et  assurer  à  ses  ouvriers  une 
rémunération  suffisante  pour  les  empêcher 
d'abandonner  la  terre  au  profit  des  nombreux 
services  et  entreprises  de  reconstitution  établis 
dans  les  pays  envahis. 

La  situation  est  d'autant  plus  grave  que  les 
cultivateurs  de  ces  malheureuses  régions  ne 
savent  pas  encore  aujourd'hui  s'ils  auront  à 
leur  disposition  les  moyens  d'opérer  la  mois- 
son qui  leur  ont  élé  promis. 

Mérite  agricole. 

I.e  Journal  Officiel  du  9  juin  a  inséré  une 
promotion  complémentaire  dans  1  Ordre  du 
Mérite  agricole  «  en  faveur  d'agriculteurs, 
femmes,  enfants,  vieillards,  qui,  pendant  la 
guerre,  ont  réussi,  dans  des  conditions  parli- 
culièrement  difficiles,  à  suppléer,  pour  la 
direction  ou  l'exécution  des  travaux  agri- 
coles, les  hommes  appelés  sous  les  drapeaux, 
de  manière  à  obtenir  les  meilleurs  rende- 
ments ». 

Cette  promotion  comprend  l'attribution  de 
81  croix  d'officier,  dont  5  pour  les  femmes, 
et  celle  de  1  192  croix  de  chevalier,  dont  637 
pour  des  femmes.  Le  nombre  des  femmes 
récompensées  dépasse  celui  des  hommes,  el 
c'est  de  bonne  justice. 

Le  sulfate  d'ammoniaque  allemand. 

Un  avis  inséré  au  Journal  Officiel  fait  con- 
naître les  conditions  dans  lesquelles  les 
2  500  tonnes  de  sulfate  d'ammoniaque  que 
l'Allemagne  doit  livrer  pendant  le  mois  de 
juillet,  seront  réparties  en  Ire  les  agriculteurs. 
Ces  conditions  sont  les  mêmes  que  celles  qui 


ont  été  indiquées  pour  les  livraisons  du  mois 
de  juin,  et  qui  ont  été  reproduites  dans  no- 
tre numéro  du  13  mai  dernier  (page  370). 

Ecoles  pratiques  d'Agriculture. 

Les  examens  d'admission  à  l'École  d'Agri- 
culture du  Chesnoy,  à  Montargis  (Loiret),  et 
le  concours  pour  l'attribution  des  bourses 
auront  lieu,  au  siège  de  l'établissement,  le 
lundi  9  août.  Après  ce  concours,  neuf 
bourses,  pouvant  être  fractionnées,  seront 
attribuées  aux  candidats  qui  en  feront  la  de- 
mande et  qui  en  seront  jugés  dignes. 

Les  candidats  à  l'admission  et  aux  bourses 
doivent  avoir  quatorze  ans  accomplis  au 
1"  avril  de  l'année  d'admission.  Leurs  de- 
mandes doivent  être  adressées,  avant  le 
31  juillet,  à  la  préfecture  du  Loiret. 

Les  explosifs  en  Agriculture. 

La  Compagnie  d'Orléans  a  organisé,  en 
collaboration  avec  la  Commission  inlerminis- 
tirielle  d'étude  des  emplois  des  explosifs  de 
guerre  et  VUnion  pour  l'emploi  des  explosifs 
en  Agriculture,  une  séiie  d'expériences  et  de 
démonstrations  à  l'aide  d'explosifs  spécia- 
lement dosés  pour  le  dessouchemeni,  le  dé- 
rochement  ou  la  préparalion  de  certains  sols 
destinés  à  être  mis  en  culture  ou  plantés  en 
essences  fruitières  et  forestières. 

Une  première  démonstration  de  dessou- 
chemeni forestier  a  eu  lieu  avec  le  concours 
du  Comité  central  agricole  de  la  Sologne,  à 
La  Motte-Beuvron  (Loir-el-Clier),  concurrem- 
ment avec  des  essais  d'arrachage  par  trac- 
teur. D'autres  démonstrations  auront  lieu 
prochainement  dans  les  départements  de 
l'Indre  (plantations  fruitières)  et  de  la  Creuse 
(dérochementsj. 

Les  moteurs  dans  les'  fermes. 

On  sait  que  la  Commission  agricole  de 
l'Automobile-Club  de  France  avait  organisé, 
à  partir  de  L'ajinée  1910,  des  concours  pour 
l'attribution  de  primes  annuelles  aux  agri- 
culteurs ayant  fait  le  meilleur  usage  de  mo- 
teurs à  explosion  dans  leur  exploitation.  A 
cet  effet,  la  France  était  divisée  en  six  ré- 
gions, le  concours  devant  avoir  lieu  successi- 
vement dans  chacune  d'elles.  Cinq  concours 
se  sont  succédé  de  1910  à  1914;  mais  la 
guerre  en  a  interrompu  la  série. 

Ces  concours  sont  repris  en  19iO  pour  la 
région  de  l'Ouest  qui  n'en  a  pas  encore  béné- 
ficié. Cette  région  comprend  les  départe- 
ments suivants  :  Calvados,  C6tes-du-Nord, 
Deux-Sèvres,  Finistère,  llle-et-Vilaine,  Indre- 
et-Loire,    Loire-Lnferieure,    Maine  el-Loire, 


460  .CHRONIQUE 

Manche,  Mayenne,  Morbihan,  Orne,  Sarlhe, 
Vendée. 

La  Commission  agricole  lient  compte,  pour 
l'attribution  de  la  prime  : 

1°  De  la  nature  du  combustible  employé; 

2°  Du  nombre  d'appareils  divers  actionnés  par 
le  ou  les  moteurs; 

3"  De  l'état  d'entretien  des  moteurs  et  ma- 
chines; 

4»  Des  difficultés  d'installation  dont  on  a 
triomphé; 

5»  Des  résultats  obtenus. 

Les  agriculteurs  de  la  région  indiquée,  qui 
désirent  prendre  part  au  concours,  doivent 
en  demander  le  règlement  à  la  Commission 
agricole  de  l'Aulomobile-Club  de  France,  à 
Paris  (8,  place  de  la  Concorde).  Ils  devront 
lui  envoyer,  avant  le  15  novembre  1920,  une 
notice  renfermant  des  renseignements  sur  la 
nature  de  leur  exploitation,  sur  les  moteurs 
qu'ils  emploient  et  sur  les  résultats  obtenus. 

Le  montant  global  des  primes  à  distribuer 
dans  le  concours  de  cette  année  est  fixé  à 
2  000  fr. 

Exposition  internationale  à  Rome. 

La  Société  des  Agriculteurs  Italiens  orga- 
nise une  exposition  de  machines  pour  le  tra- 
vail du  sol.  Cette  exposition  se  tiendra  à 
Rome,  du  12  au  26  septembre.  Elle  sera  in- 
ternationale pour  les  appareils  de  culture 
mécanique,  et  nationale  pour  les  appareils  et 
machines  à  traction  animale. 

Les  demandes  d'inscription,  accompagnées 
de  la  photographie  ou  du  dessin  des  appareils 
à  exposer,  devront  parvenir,  par  lettre  recom- 
mandée, avant  le  30  juin,  au  Secrétariat  gé- 
néral de  l'Exposition  (Société  des  Agricul- 
teurs Italiens,  via  Mercede,  12,  à  Rome),  qui 
fournira  toutes  les  indications  nécessaires 
pour  les  exposants. 

Culture  mécanique. 
L'Office  départemental  agricole  du  Var  et 
la  Société  d'agriculture  de  Draguignan  orga- 
nisent pour  les  24,  25  et  26  juillet,  au  Luc 
(domaine  de  Saint-Andrieux,  à  1  500  mètres 
de  la  gare  du  Luc),  des  essais  pratiques  de 
tracteurs  et  d'instruments  divers  de  travail 
du  sol  (charrues  simples  ou  multiples,  culti- 
vateurs, rpulvériseurs,  houes,  etc.).  Ces  ap- 
pareils pourront  fonctionner  dans  des  champs 
nus  abandonnés,  des  chaumes,  des  vignes  ou 
des  oliveraies.  Les  expérimentateurs  auront 
à  se  procurer  les  carburants  et  les  lubrifiants. 
Quelques  attelages  seront  mis  à  leur  disposi- 
tion pour  la  mise  en  marche  des  appareils  à 
traction  animale.  On  doit  adresser  les  de- 
mandes d'inscription  à  la  Direction  des  Ser- 


AGRICOLE 

vices  agricoles,  1,  place  Claude-Gay,  à  Dra- 
guignan, avant  le  10  juillet. 

—  Le  Syndicat  départemental  de  motocul- 
ture du  Cher  a  décidé  d'organiser, celle  année, 
de  nouveaux  essais  contrôlés  de  labours  aux 
tracteurs  avec  ameublissement  par  pulvéri- 
seurs  à  di?ques,  cultivateurs,  etc.  Ces  essais 
auront  lieu  les  27,  28  et  29  août  prochain,  à 
Maupertuis,  près  Bourges.  Pour  tous  rensei- 
gnements, on  doit  s'adresser  au  Syndicat  dé- 
partemental de  motoculture  du  Cher,  à 
Bourges  (préfecture). 

Concours  départemental    dans   la   Somme. 

La  Société  des  Agriculteurs  de  la  Somme 
organise,  à  Abbeville,  les  26  et  27  juin,  un 
concours  départemental  agricole  pour  les  es- 
pèces chevaline,  bovine,  ovine  et  porcine. 
Des  expositions  d'aviculture,  d'instruments 
et  de  machines  agricoles  compléteront  le 
concours.  En  outre,  des  essais  d'instruments 
de  culture  actionnés  par  des  tracleurs  auront 
lieu  à  proximité  du  concours. 

Les  prix  à  décerner  comprennent  18  890  fr. 
de  primes  en  espèces  et  des  objets  d'art,  mé- 
dailles, plaques  de  prix,  pour  une  valeur  de 
4  500  fr. 

Société  d'Agriculture  de  la  Nièvre. 

Dans  son  assemblée  tenue  le  15  mai  sous  la 
présidence  de  M.  le  vicomte  de  Soultrait,  la 
Société  départementale  d'Agriculture  de  la 
Nièvre  a  décidé  d'accroître  l'ampleur  du  con- 
cours général  agricole  qu'elle  tiendra  à  Ne- 
vers  au  mois  de  janvier  1921. 

Ce  concours  comprendra  non  seulement  les 
reproducteurs  milles  des  espèces  bovine, 
ovine,  porcine  et  les  étalons  de  la  race  noire 
nivernaise,  mais  encore  les  animaux  gras 
(bœufs,  vaches,  moutons,  porcs).  En  outre, 
pour  présenter  un  plus  complet  ensemble 
permettant  aux  étrangers  de  mieux  apprécier 
les  vacheries  et  la  race  dont  la  Nièvre  possède 
les  types  les  plus  beaux  et  les  plus  précoces, 
il  y  sera  admis  en  1921  les  reproducteurs  fe- 
melles :  vaches  suitées  ou  présentant  des  si- 
gnes certains  de  gestation,  génisses  nées  en 
1919  et  génisses  nées  en  1920. 

Dans  cette  même  réunion,  la  Société,  dési- 
reuse de  rendre  hommage  aux  éleveurs  qui, 
par  leurs  constants  efforts,  ont  réussi  à  créer 
et  conserver  des  vacheries  réunissant  les 
meilleurs  sujets  de  la  race  Charolaise  dans  la 
Nièvre,  a  émis  le  vœu  que  la  Commission  du 
Herd-Book  qui  devra,  en  1920,  visiter  les 
étables  lui  présente  un  rapport  sur  les  éle- 
veurs dignes  d'obtenir  le  diplôme  d'hon- 
neur qu'elle  leur  décernerait. 

Henry  Sac  nier. 


DANS  LES  CHAMPS  DS  GENNEVILLIERS 


4«1 


DANS  LES  CHAMPS  DE  GENNEVILLIERS 


Une  des  régions  horticoles  les  plus  curieu- 
ses et  les  plus  intéressantes  aussi  de  la  ban- 
lieue de  Paris  est  menacée  de  disparaître. 
Avant  peu  d'années,  les  champs  d'épandage 
de  Gennevilliers  auront  fait  place  à  des  bas- 
sins remplis  de  chalands  et  même  de  navires 
de  mer,  à  des  quais  pourvus  de  rails,  à  des 
usines.  Déjà  la  métamorphose  s'accomplit, 
des  fouilles  pour  le  gravier  ont  mordu  large- 
ment sur  les  jardins  maraîchers;  des  lacs 
rectilignes  d'une  eau  d'un  bleu  laiteux  mi- 
roitent, portant  les  dragues  qui  continuent  à 
fouiller  dans  l'immense  bancde  cailloux  cons- 
tituant la  plaine  et  dont  la  nature  filtrante 
a  fait  choisir  celte  immense  presqu'île  de  la 
Seine  pour  recevoir  les  eaux  vannes  de  Paris. 
Dans  une  autre  partie,  au  nord-est,  une  gi- 
gantesque usine  à  gaz  qui  fournit  la  lumière 
à  la  banlieue  en  Seine-et-Oise  et  en  Seine  a 
fait  disparaître  près  de  100  hectares  de  cul 
tures,  un  port  doté  de  grues  et  d'élévateurs 
donne  déjà  quelque  idée  de  ce  que  sera  un 
jour  ce  point  du  paysage  parisien  appelé  à 
devenir  le  grand  port  de  la  capitale. 

Ceux  qui  n'ont  pas  encore  parcouru  cette 
singulière  campagne  feront  bien  de  se  hâter, 
car  la  prise  de  possession  par  l'industrie  se 
poursuit  rapidement;  quand  les  excavateurs 
commenceront  à  creuser  les  bassins  il  sera 
trop  tard,  il  faudra  aller  en  d'autres  parties 
de  la  banlieue  lointaine,  vers  Achères  ou 
llerblay,  pour  retrouver  la  culture  à  l'aide  des 
irrigations  par  eau  d'égout,  mais, de  ces  côtés, 
ce  sont  de  grandes  exploitations  oii  l'on  tra- 
vaille souvent  à  l'aide  de  machines,  tandis 
qu'à  Gennevilliers  on  a  encore  le  jardin  ma- 
raîcher parisien  classique  adapté  aux  condi- 
tions nouvelles  amenées  par  l'épandage. 

On  gagne  le  terroir  irrigué  par  tous  les 
ponts  qui  franchissent  le  fleuve  de  Clichy  à 
Argenteuil.  Le  point  le  plus  rapidement  ac- 
cessible est  au  voisinage  d'Asnières.  Dès  la 
sortie  de  cette  ville,  on  entre  dans  une  des 
parties  maraîchères  les  plus  productives.  De 
là,  d'ailleurs,  partit  le  mouvement  de  trans- 
formation, les  premiers  terrains  aménagés 
par  les  ingénieurs  sont  voisins  et  le  grand  et 
vivant  carrefour,  dit  place  Voltaire,  commun 
aux  deux  communes  d'Asnières  et  de  Genne- 
villiers, est  orné  du  buste  de  Durand-Claye, 
principal  auteur  des  beaux  travaux  qui  trans- 
formèrent la  plaine.  A  peu  de  distance  est  le 
Jardin  modèle^  témoin  des  essais. 

Cet  établissement,  longtemps  célèbre,  borde 
la  Seine.  Il  a  cessé  de  servir  aux  expériences 


d'épuration    et  d'irrigation.   Ce  n'est   plus 
qu'une  pépinière  et  un  verger  dont  les  arbres, 
régulièrement  plantés,  donnentd'abondantes 
récoltes.  Bassins  de  décantation  et  d'épura- 
tion sont  maintenant  à  sec,  des  canaux  qui 
répartissaient    les    eaux    louches  dans  les 
plate-bandes  sont  inutilisés.  Une  partie  du 
terrain  est  employée  par  un  horticulteur  à  la 
production  des  fleurs,  des  légumes,  des  ar- 
bustes d'ornement.   Les  rochers,  d'où  l'eau 
des  drains  s'élançait  pure  en  formant  des  cas- 
cades allant  alimenter  une  petite  rivière  arti- 
ficielle, ont  perdu  cette  vie.  La  rivière  existe 
encore  ;  alimentée  par  des  infiltrations,  elle 
est  limpide,  des  poissons  s'y  jouent,  descen- 
dants de  ceux  dont  la  présence  servait  d'ar- 
gument à  Durand-Claye  pour  démontrer  l'ef- 
ficacité de  l'épuration  par  l'épandage. 

Si  le  Jardin  Modèle  n'attire  plus  les  visi- 
teurs, ses  rochers  factices,  ses  ponts  et  ses 
constructions  rustiques  servent  à  illustrer 
les  cartes  postales. 

Au  temps  où  fut  créée  celte  leçon  de  choses, 
les  terres  stériles  et  désertes  venaient  jusque- 
là,  depuis  lors  des  quartiers  nouveaux  se  sont 
rapidement  formés.  En  1870,  Gennevilliers 
et  ses  écarts  n'avaient  que  2180  habitants, 
en  1896  il  y  en  avait  déjà  7  400,  dont  2  427  au 
centre;  en  1911  on  en  comptait  plus  de  14000 
dont  plus  de  10  000  dans  le  chef-lieu.  Cet 
accroissement  n'est  dû  que  pour  une  faible 
part  à  la  culture,  laquelle,  on  l'a  vu,  est  en 
régression.  Des  quartiers  écartés,  Villeneuve- 
la-Garenne  et  les  Grésillons,  sont  de  gros 
bourgs,  l'ancien  village  a  pris  physionomie 
de  ville,  bien  que  nombre  de  maisons  soient 
encore  à  demi-fermes,  consacrées  à  la  toi- 
lette des  légumes  destinés  aux  Halles  ou  au 
nourrissage  des  vaches  laitières. 

Au  milieu  du  dix-neuvième  siècle  le  terroir 
était  maigre  et  de  pauvre  revenu  :  «  plaine 
immense  mais  presque  inhabitée  :  terrain 
d'alluvion  où  le  sable,  la  craie  et  la  terre  vé- 
gétale sont  mêlés  confusément,»  disait  Emile 
de  la  Bédollière.  La  commune  avait  alors 
1  500  habitants  et  possédait  un  domaine 
aménagé  parle  maréchal  de  Richelieu  ;  il  en 
reste  quelques  débris,  notamment  une  butte 
surmontée  d'un  belvédère  et  renfermant  une 
glacière  longtemps  fameuse. 

Maxime  du  Camp,  qui  écrivait  en  1875,  fait 
un  tableau  plus  affligeant  encore  que  celui  de 
la  Bédollière  :  «  Il  est  difficile  de  rencontrer 
des  terres  plus  stériles.  C'est  le  pays  de  pré- 
dilection des  orties,  du  chardon  et  de  la  pe_ 


462 


L'UTILISATION  DE  LA  CHLOROPICRINE 


tile  euphorbe:  sable  et  cailloux  à  peine  re- 
couverts d'une  mince  pellicule  de  terre  végé- 
tale qui  ne  peut  même  conserver  l'humidité 
que  la  pluie  lui  apporte,  car  l'eau  pénètre 
immédiatement  le  lit  de  gravier  et  dispa- 
raît. » 

Retenons  ce  détail. 

Le  tableau  est  tout  autre  aujourd'hui.  Du 
haut  du  talus  du  chemin  de  fer,  de  création 
récente,  qui  relie  Saint-Ouen  à  Epinay,on  ne 
voit  plus  que  grasses  verdures  au  milieu  des- 
quelles étincellent,  çà  et  là,  les  cloches  de 
verre  qui  abritent  plants  délicats  et  primeurs. 
Des  pilastres  de  pierre,  des  cylindres  renfer- 
ferment  des  pompes-siphons  servant  à  arrê- 
ter, modérer  ou  accélérer  l'arrivée  des  eaux 
d'égoùl.  Une  odeur  fade,  parfois  un  peu 
écœurante,  mais  supportable  en  somme, 
s'élève  de  ces  sillons  entre  lesquels,  sur  des 
levées,  les  légumes  croissent  avec  une  inex- 
primable vigueur.  On  cultive  très  en  grand 
l'oignon  blanc,  les  champs  d'asperges  sont 
nombreux  et  vastes.  Le  maraîcher  ne  se 
borne  pas  aux  légumes,  la  surprise  est 
grande  de  voir  dans  ces  terres  imbibées  de 
belles  pépinières  et  des  plantations  de  poiriers 
soigneusement  entretenu  es. 

Vu  du  chemin  de  fer,  le  paysage  est  opu- 
lent, mais,  il  est  vrai,  assez  morne;  ce  sont 
constamment  des  cultures  légumières  au  mi- 
lieu desquelles,  depuis  peu  d'années,  surgis- 
sent sans  cesse  des  constructions  bordant  les 
chemins  qui  rayonnent  vers  Gennevilliers. 

Rappelons,  pour  ceux  qui  ignorent  la  ra- 
pide métamorphose  de  cette  sorte  de  Crau 
parisienne,  que  l'on  eut  l'idée,  vers  18Gi,  de 
purifier  les  eaux  polluées  par  la  filtration  na- 
turelle dans  le  sol  d'où  elles  devaient  ressor- 
tir limpides  à  l'aide  du  drainage.  Les  ingé- 
nieurs firent  d'abord  choix  des  garennes  de 
la  rive  droite  qui  valurent  son  surnom  à 
Clichy-la-Garenne,  alors  village.  Les  expé- 
riences ayant  été  favorables,  on  se  ré.solut  à 


poursuivre  en  grand  en  employant  des  1er 
rains  avoisinant  Asnières,  sur  la  rive  oppo- 
sée de  la  Seine.  Les  eaux  d'égout  y  étaient 
amenées  le  1"  octobre  1869,  l'essai  du  Jardin 
modèle  confirma  les  résultats  de  Clichy.  On 
allait  étendre  le  champ  des  opérations  quand 
la  guerre  de  1870  fit  tout  arrêter;  mais,  dès 
1872,  les  travaux  étaient  repris  et  donnaient 
des  résultats  tels  que  la  population  agricole, 
d'abord  hostile,  adoptait  les  méthodes  de 
culture  par  irrigation,  jusqu'alors  inconnues 
dans  la  région  parisienne. 

Certes,  ce  ne  fut  pas  sans  rencontrer  une 
opposition  très  vive  que  l'épuration  triompha. 
Le  paysan  de  Gennevilliers  vit  là  une  oppres- 
sion par  la  capitale;  il  accusa  les  citadins  de 
vouloir  l'empoisonner  et  de  rendre  le  pays 
inhabitable  par  ses  odeurs.  Malgré  les  preu- 
ves les  plus  convaincantes,  il  se  refusait  à 
utiliser  les  eaux  vannes.  La  Ville  de  Paris 
dut  acheter  les  terres  les  plus  infertiles  et  les- 
transformer  en  jardins  maraîchers. 

A  la  vue  de  légumes  monstrueux  que  l'on 
eut  en  vain  cherché  à  obtenir  dans  les  jardins 
les  mieux  soignés,  avec  arrosage  à  l'eau  de 
puits,  les  incrédules  se  rendirent,  sollicitè- 
rent l'eau  d'égout  et  s'en  trouvèrent  bien. 
Mais  ils  crurent  rendre  service  aux  Parisiens 
en  acceptant  les  eaux  sales  et  prétendirent 
avoir  droit  à  quelque  indemnité  !  Or,  la  loca- 
tion d'un  hectare  atteignait  à  peine  jadis,  de- 
78  à  8ii  fr.  par  an.  Elle  s'élève  aujourd'hui  à 
500  fr.'  Toutefois,  l'étendue  diminue  rapide- 
ment par  suite  de  la  création  des  usines.  Elle 
était  de  900  hectares  en  1899  et  n'atteignait 
plus  que  787  en  1913;  depuis  lors,  malgré  la 
guerre,  celte  surface  est  encore  réduite  et  le 
jour  approche  où  les  champs  maraîchers  de 
Gennevilliers  ne  seront  qu'un  souvenir.  Visi- 
tons-les pendant  que  leur  superficie  est  im- 
pressionnante encore. 

AllDOUIN-DUMAZliT. 

[La  fin  prochainement.) 


L'UTILISATION  DE  LA  CHf.OROPICRlNE 

POUR  LA  DESTRUCTION  DES  INSECTES  NUISIBLES  ET  DES  RATS 


La  chloçopicrine,  liquide  volatil  dont  les 
vapeurs,  à  la  fois  lacrymogènes  et  suffo- 
cantes, ont  été  si  largement  employées  pen- 
dant la  guerre  et  se  sont  montrées  si  meur- 
trières, a  été  récemment  l'objet  de  recherches 
en  vue  de  son  application  à  la  destruction 
des  animaux  nuisibles  et  notamment  des  in- 
sectes et  des  rats.  Ces  recherches  ont  été 
poursuivies  en  1917  et  1918  par  MM.  A.  Piutti 


et  L.  Bernardini  en  Italie,  et  en  1919  et  1920- 
par  MM.  Gabriel  Bertrand,  Brocq-Rousseu  et 
l)assonville,  en  France.  Elles  démontrent  la 
parfaite  efticaiilé  de  ces  vapeurs,  employées 
comme  insecticide  et  comme  agent  de  des- 
truction des  rats.  Si  leur  maniement  exige- 
quelques  précautions  et  notamment  le  port 
d'un  masque  protecteur,  elles  sont,  comme 
le  fall  remarquer  M.  G.  Bertrand,  facilement 


L'UTILISATION  DE  LA  CHLOROPICRINE 


463 


perceptibles  par  leur  odeur  et  anodines  aux 
grandes  dilutions.  Leur  emploi  ofîVe,  par 
suite,  moins  de  dangers  que  celui  de  l'acide 
cyanhydriqiie,  gaz  couramment  employé  en 
Amérique  dans  certains  traitements  insecti- 
cides. 

M.  Gabriel  Bertrand  a  tout  d'abord  montré 
que  divers  insectes  (tels  que  les  chenilles  de 
la  pyrale  de  la  vigne,  de  l'Eudémis  de  la 
grappe,  du  bombyx  livrée,  les  pucerons  du 
Fusain,  etc.)  périssent  après  un  séjour  de  o  à 
10  minutes  dans  une  atmosphère  contenant 
■de  1  à  2  centigrammes  de  chloropicrine  par 
litre. 

Dans  une  autre  série  d'expériences,  eftec- 
tuées  plus  spécialement  sur  la  chenille  du 
Rovibyx  neiistria,  l'éminent  chimiste  de  l'Ins- 
titut Pasteur  a  montré,  en  collaboration  avec 
M°"  Rosenblalt,  que  la  chloropicrine  est  un 
des  plus  puissants  insecticides  dont  nous 
disposions.  11  surpasse  le  sulfure  de  carbone 
et  même  l'acide  cyanhydrique  par  sa  toxicité. 
Le  séjour  dés  chenilles  pendant  dix  minutes 
dans  une  atmosphère  contenant  seulement 
quelques  milligrammes  de  chloropicrine  par 
litre  peut  suffire  à  provoquer  la  mort  de 
celles-ci.  Ce  pouvoir  insecticide  croît  d'ail- 
leurs avec  la  température,  d'où  l'utilité  d'opé- 
rer l'application  des  vapeurs  dans  des  locaux 
de  température  relativement  élevée;  mais  ni 
l'étal  hygrométrique  de  l'atmosphère  am- 
biante, ni  l'intensité  de  la  lumière  n'inter- 
viennent comme  agents  de  variation  de  la 
toxicité. 

MM.  G.  Bertrand,  Brocq-Rousseu  et  Das- 
sonville  ont  recherché  en  particulier  quelles 
étaient  les  conditions  à  remplir  pour  obtenii 
la  destruction  du  charançon  du  riz.  Opérant 
sur  du  grain  de  maïs  attaqué  et  contenu  dans 
des  sacs,  ils  ont  constaté  qu'en  versant  de  20  à 
25  grammes  de  chloropicrine  sur  chaque  sac 
de  grain  couché  sur  le  sol  d'un  local  clos,  et 
en  laissant  les  vapeurs  agir  pendant  vingt 
heures  à  la  température  de  10  à  12  degrés 
centigrades,  on  tuait  tous  les  charançons 
contenus  dans  les  sacs.  Les  insectes  sortent 
généralement  des  grains  pour  mourir,  ce  qui 
permet  de  les  éliminer  facilement  à  l'aide 
d'un  tarare  avant  de  donner  le  grain  aux  ani- 
maux. 

Fait  curieux,  le  Tribolium  navale  F.,  Co- 
léoptère  ténébrionide  qui  accompagne  sou- 
vent le  charançon  du  riz  dans  les  grains  ava- 
riés, se  montre  plus  résistant  que  ce  dernier. 
Pour  assurer  sa  destruction,  il  faut  laisser 
agir  la  chloropicrine  pendant  un  minimum 
de  vingt-quatre  heures  sur  le  grain  ensaché. 

Les  expériences  de  MM.  Piutti  et  Bernar- 


dini  sur  les  insectes  nuisibles  aux  graias 
offrent  cet  intérêt  d'avoir  été  faites  en  partie 
sur  des  tonnes  de  blé  placées  en  dépôt  dans 
une  minoterie,  c'est-à-dire  dans  les  condi- 
tions mêmes  de  la  pratique.  Ce  blé  était  très 
avarié  et  attaqué  notamment  par  le  charançon 
du  blé  {Calandra  granaria),  par  l'alucite  des 
céréales  (Silotroga  eerealella},  par  le  l'iodia 
americana,  etc.  A  la  dose  de  20  centimètnes 
cubes  par  mètre  cube  d'espace  occupé  ou  non 
par  le  grain,  la  chloropicrine,  agissant  pen- 
dant une  semaine,  à  la  température  de  15  à 
20  degrés,  a  donné  d'excellents  résultats,  et 
il  semble  qu'un  tel  traitement  des  grains 
charançonnés  puisse  être  désormais  préconisé 
comme  étant  le  plus  efficace.  Il  a  cet  aviin- 
tage  sur  celui  au  sulfure  de  carbone  d'exiger 
une  quantité  moindre  de  liquide  et  d'éviter 
les  dangers  d'inflammation. 

MM.  Piutti  et  Rernardini  ont  vérifié  d'ail- 
leurs que  si  les  grains  chlcropicrinés  perdent 
30  0/0  de  leur  pouvoir  germinatif,  la  farine 
et  le  pain  qui  en  proviennent  conservent 
toute  leur  valeur  nutritive  et  sont  inflf- 
fensifs. 

La  punaise  des  lits  était  un  des  insectes 
pour  la  destruction  duquel  la  chloropicrine 
était  indiquée,  au  moins  en  ce  qui  concerne 
les  locaux  tels  que  les  casernes,  écoles,  hôpi- 
taux, paquebots,  etc.,  pouvant  être  tempo- 
rairement évacués.  Des  expériences  de  M.  G. 
Bertrand  et  de  ses  collaborateurs,  il  résulte 
qu'employée  à  la  dose  de  10  grammes  par 
mètre  cube  d'espace,  les  vapeurs  de  chloro- 
picrine tuent  les  punaises  au  bout  de  quatre 
heures.  Une  deuxième  application  doit  être 
faite  au  bout  d'une  quinzaine  de  jours,  afin 
de  tuer  les  jeunes  insectes  qui  auraient  pu 
éclore  d'œufs  ayant  résisté  à  l'action  des  va- 
peurs toxiques. 

La  chloropicrination  des  chevaux  et  autres 
Equidés  atteints  de  la  gaie,  préconisée  e.t 
expérimentée  par  M.  G.  Bertrand,  s'est  mon- 
trée de  beaucoup  préférable  au  trailem-ent 
par  le  gaz  sulfureux,  tant  au  point  de  vue  d« 
la  durée  d'exposition,  réduite  à  une  demi- 
heure  au  lieu  de  deux  heures,  que  par  suite 
du  danger  moindre  pour  les  animaux  en  cas 
d'inhalation  des  vapeurs.  En  outre,  les  va- 
peurs de  chloropicrine  n'attaquent  pas  le 
matériel  employé,  oe  qui  n'est  pas  le  cas 
pour  l'anhydride  sulfureux  (1). 

fin  a,  enfin,  appliqué  la  chloropicrine  à  la 

(1)  Pour  les  détails  J'applicalion  du  traitement, 
nous  renvoyons  le  lecteur  à  la  note  de  MM.  (i.  Ber- 
trand et  Dassonville,  insérée  atrx  Com/iles  Rendus 
lie  l'Académie  des  Sciences,  séance  du  S  septem- 
bre 1919. 


464 

destruction  des  rats.  MM.  Bertrand  et  Brocq- 
Rousseu  ont  fait  séjourner  des  rats  pendant 
un  temps  variable  dans  une  almospliôre  con- 
tenant des  vapeurs  dechloropicrinç  à  la  dose 
de  10  grammes  par  mètre  cube.  Tous  les  rats 
gazés,  même  ceux  qui  ne  l'avaient  été  que 
pendant  un  temps  très  court  (une  ou  deux 
minutes)  périrent.  La  dose  mortelle  pour  les 
rats  est  même  beaucoup  moindre  que  celle 
qui  précède,  comme  l'ont  montré  MM.  Piulti 
et  Bernardini.  Ces  expérimentateurs  ont 
traité  les  cales  de  deux  bateaux  infestés, 
cales  cubant  respecUvemeul  800  et  1075  mè- 
tres cubes,  en  faisant  tomber  goutte  à  goutte 
la  chloropicrine  sur  un  tube  de  toile  conte- 
nant de  l'ouate  et  pendant  à  l'intérieur  des 
cales.  Au  bout  de  2  h.  30,  l'opération  était 
arrêtée  et  l'on  pouvait  alors  constater  que 
tous  les  rats,  y  compris  ceux  qui  avaient  été 
placés  intentionnellement  à  différents  ni- 
veaux, étaient  morts.  La  quantité  de  chlo- 
ropicrine employée  avait  été  de  1  lui.  5,  soit 
itOO  centimètres  cubes,  dose  de  beaucoup 
inférieure  à  celle  expérimentée  par  M.  Ga- 
briel Uertrand. 


L'ÉLECTRICITÉ  EN  AGRICULTURE 


On  doit  à  ce  dernier  expérimentateur  une 
constatation  importante,  à  savoir  que  les  va- 
peurs de  chloropicrine  tuent  également  les 
puces  vivant  en  parasites  sur  les  rats.  On 
sait  que  ces  puces  sont  les  principaux  agents 
de  propagation  de  la  pestebubonique.  MM.G. 
Bertrand  et  Brocq-Rousseu  ont  obtenu  en  un 
espace  de  temps  variant  de  ;{  à  lo  minutes, 
la  mort  de  ces  puces  pour  une  dose  de  chlo- 
ropicrine, variant  de  5  à  30  grammes  par 
mètre  cube  d'espace,  à  la  température  de 
10  à  20  degrés  centigrades. 

11  est  probable,  d'ailleurs,  que  la  liste  des 
applications  de  la  chloropicrine  à  la  des- 
truction des  insectes  nuisibles  n'est  pas 
close.  Des  expériences  toutes  récentes  de 
M.  G.  Bertrand  ont  montré  en  efTel  qu'on 
peut,  à  l'aide  de  ce  gaz,  débarrasser  un  vé- 
gétal de  tous  les  parasites  qui  habitent  son 
feuillage  sans  faire  périr  la  plante.  11  reste  à 
rechercher  comment  cette  donnée  peut  être 
pratiquement  utilisée. 

Pierre  Lesne. 


L'ÉLECTRICITÉ  EN  AGRICULTURE  '' 


L'amendement  que  j'ai  l'honneur  de  vous  de- 
mander de  bien  vouloir  adopter  a  pour  but 
d'exempter  de  la  nouvelle  taxe  l'énergie  élec- 
triqui'  distribuée  dans  nos  campagnes  par  les 
Coopératives  agricoles  d'électricité. 

Comme  vous  le  savez,  la  crise  de  main-d'œuvre, 
née  de  sa  rareté,  conséquence  de  la  terrible 
saignée  de  la  guerre,  supportée  surtout  par  la 
classe  paysanne,  sévit  intensivement,  et  nos 
cullivateurs  trouvent  difficilement  les  bras 
nécessaires  pour  accomplir  les  divers  travaux  de 
l'exploitation  à  l'intérieur  et  à  l'extérieur. 

L'électrihcalion  de  nos  villages  peut,  sinon 
solutionner  complètement  ce  problème,  du 
moins  l'améliorer  sensiblement,  le  rendre  moins 
angoissant. 

A  l'heure  actuelle,  la  plupart  des  instruments 
de  la  ferme  sont  encore  actionnés  par  la  main 
de  l'homme;  l'électricité  nous  donnera  le  moyen 
de  remplacer  les  bras  qui  font  défaut.  A  ce  titre, 
il  nous  faut  considérer  la  distribution  de  l'éner- 
gie électrique  dans  nos  villages  comme  une 
nécessité  impérieuse. 

Mettre  l'électricité  à  la  disposition  de  nos 
exploitations  agricoles,  grandes  ou  petites,  c'est 
non  .seulement  faire  mouvoir  nos  batteuses, 
tarares,  coupe-racines,  trieurs,  barattes,  écré- 
meuses,  pressoirs,  etc.,  mais  c'est  aussi,  lorsque 
nous  aurons  un  réseau  reliant  nos  villages,  sil- 

(1)  Discours  prononcé  au  Sénat  dans  la  séance  du 
2  juin.  L'amendeuient  présenté  par  M.  Roland  a  été 
réuni  à  un  texte  plus  général  que  le  Sénat  a  adopté 
(voirie  n»  du  10  juin,  p.  438). 


lonnant  nos  campagnes,  permettre  le  labourage 
électrique,  pratique,  mais  rendu  impossible  jus- 
qu'à ce  jour,  parce  que,  précisément,  la  ligne 
conductrice  de  l'éneigie  ne  passe  pas  à  proximité 
de  nos  terres  à  labourer.  La  difficulté  de  trouver 
à  volonté  de  l'essence  pour  actionner  nos  trac- 
teurs agricoles,  souvent  [arrêtés  faute  de  com- 
bustible, au  grand  dommage  des  travaux  de 
culture  et  de  la  production,  n'existera  plus  lors- 
que nous  pourrons  actionner  nos  instruments 
aratoires  par  l'électricité. 

L'éclairage  donné  à  la  ferme,  aux  habitations 
ouvrières,  dans  les  rues  sombres  de  nos  villages, 
le  cabaret  rendu  moins  attrayant  lorsque  l'ou- 
vrier trouvera  chez  lui  lumière  et  gaieté,  le 
village  plus  gai  et  moins  désert  :  voilà  ce  que 
peut  nous  donner  l'électricité. 

Mais,  messieurs,  la  lumière  à  la  ferme,  c'est 
aussi  le  salaire  relevé.  En  effet,  les  heures  de 
travail  ne  seront  plus  réglées  sur  les  heures  de 
jour,  et,  de  ce  fait,  disparaît  la  réduction  des 
salaires  pendant  les  courtes  journées  des  mois 
d'hiver,  réduction  encore  pratiquée  dans  cer- 
taines régions. 

bans  la  petite  culture,  la  femme  qui  s'occupe 
des  travaux  de  l'intérieur  de  la  ferme,  pendant 
que  le  mari  est  aux  champs,  pourra  plus  facile- 
ment suffire  à  la  besogne;  une  manette  dépla- 
cée, la  baratte,  l'écrémeuse,  le  coupe-racines 
tourneront,  sans  fatigue  pour  elle.  La  lourde 
tâche  de  la  fermière  sera  considérablement 
diminuée.  Cela  sera  capable  de  retenir  à  la 
ferme  sa  fille,  qui,  effrayée  du  dur  labeur  de  sa 


MAISONS  EN  REE-DE-CIIAUSSÉE  OU  A  UN  ÉTAGE 


465 


mère,  ne  veut  plus  le  conliimer  et  quitte  le  vil- 
lage, pour  aller  à  la  ville,  où  la  vie  est  moins 
fatigante  et  plus  attrayante. 

Il  y  a  unanimité  absolue  sur  la  nécessité  de 
tout  faire  pour  développer  et  améliorer  les  foyers 
ruraux,  pour  arrêter  l'exode  des  ouvriers  vers 
les  villes  et  rappeler  au  contraire  à  la  terre 
ceux  qui  l'ont  quittée.  Nous  voulons  que  le  cul- 
tivateur travaille  et  surproduise.  Pour  cela,  il 
faut  le  mieux  outiller,  arriver  à  rendre  le  séjour 
à  la  campagne  plus  agréable. 

Est-ce  payer  trop  cher  de  tels  avantages,  que 
d'exempter  de  l'impôt  nouveau  l'électricité  dis- 
tribuée dans  nos  cam.pagnes  par  des  (Coopératives 
at;ricoles  d'électricité"?  Je  ne  le  pense  pas.  N'ou- 
bliez pas,  je  vous  prie,  messieurs,  et  j'insiste, 
que  je  demande  celte  exonération,  non  pas  pour 
des  sociétés  financières,  préoccupées  surtout  de 
réaliser  des  bénéfices,  de  façon  à  pouvoir  distri- 
buer un  dividende  aux  actionnaires;  non,  ma 
demande  ne  s'applique  qu'aux  Coopératives 
agricoles  qui,  de  par  la  loi,  ne  peuvent  faiie  de 
bénéfices  et,  par  conséquent,  n'ont  pas  de  divi- 
dende à  distribuer. 

A  l'heure  a;taelle,  dans  nos  régions^^libérées, 
des  Coopératives  agricoles  d'électricité  sont  en 
formation;  mais  l'établissement  d'un')  roseau 
électrique  à  travers  la  campagne  est  beaucoup 
plus  coûteux  que  dans  une  ville  ou  un  centre 
industriel;  la  population  étant  moins  dense,  la 
ligne  à  construire  doit  être  plus  longue  pour 
desservir  le  même  nombre  d'habitants.  Or,  cette 
canalisation  doit  être  payée  par  les  coopéra- 
teurs,  c'est  à-dlre  les  cultivateurs;  c'est  une 
grosse  dépense,  et  le  prix  de  revient  de  l'unité 
électrique  sira,  de  ce  fait,  majoré  et  plus  élevé 
à  la  campagne  qu'à  la  ville.  Ne  l'augmentons  pas 
encore  par  l'application  d'une  taxe  nouvelle,  qui 
pèsera  moins  sur  le  consommateur  urbain  que 
sur  le  campagnard  et  qui,  peut-être,  sera  ca- 
pable de  faire  renoncer  à  l'électrificat'on  de  nos 
communes  agricoles  et  à  ses  avantages  incon- 
testables. 
Jssqu'à   présent,   il   est  permis   de   dire   que 


toutes  ou  presque  toutes  les  Sociétés  financières 
se  sont  principalement  préoccupées  des  besoins 
des  villes  ou  des  centrts  industriels,  parce  que 
l'exploitation  d'un  réseau  urbain  est  plus  avan- 
tageuse; mais,  maintenant,  plus  que  jamais, 
dans  l'intérêt  primordial  de  la  production  agri- 
cole, nous  avons  le  devoir  de  pourvoir  aux  be^oins 
de  la  clientèle  rurale. 

L'emploi  del'éleclricité  ne  se  discute  plus  dans 
l'industrie  moderne,  il  s'impose  aussi  à  la  ferme 
et  aux  champs.  L'agriculture  doit  suivre  l'exem- 
ple donné  par  l'industrie;  elle  trouvera,  comme 
elle,  dans  l'électricilé,  une  sûreté  et  une  sou- 
plesse de  fonctionnement,  et  surtout  une  éco- 
nomie de  main-d'œuvre  nous  permettant  de 
mieux  cultiver  nos  terres  et  d'augmenter  ainsi 
le  rendement  de  nos  récoltes. 

11  me  semble,  monsieur  le  mini-tre  des  Fi- 
nances, que  le  sacrilice  éventuel  que  je  vous 
demande  est  plus  apparent  que  réel;  il  vous 
sera  rendu  au  centuple  et,  en  dernière  analyse, 
vous  aurez  fait  un  placement  à  gros  intérêts.  Le 
pays  et  le  Trésor  n'y  perdront  rien,  au  con- 
traire. 

Enfin,  messieurs,  je  suis  persuadé  que  le  Signât 
voudra  bien  accepter  mon  amendement,  car  la 
distribution  de  l'énergie  électrique  à  travers  nos 
campagnes  est  une  nécessité  d'après-guerre; 
l'ouvrier  agricole  ne  peut  plus  et  ne  veut  plus 
être  considéré  comme  un  simple  producteur  de 
force  musculaire  et  jouer  le  rôle  d'un  vulgaire 
moteur;  comme  son  camarade  de  l'usine,  il  doit 
avoir  une  fonction  plus  relevée;  l'électricité  la 
lui  donnera  ;  sa  situation  morale,  son  rôle  social 
seront,  à  ses  propres  yeux,  augmentés  et  pour- 
ront le  rendre  plus  attaché  à  la  terre.  Ne  voulant 
pas  abuser  de  vos  instants,  je  n'insiste  pas;  les 
avantages  énormes  de  l'adoption  de  mon  amen- 
dement, tant  au  point  de  vue  social  et  moral 
qu'à  celui  de  la-  production,  sont  tellement  im- 
portants qu'ils  ne  peuvent  manquer  de  retenir 
votre  attention. 

Léon  Rol.\nd, 

Sénateur  de  l'Oise. 


MAISONS  EN  REZ-DE-CHAUSSÉE  OU  A  UN  ÉTAGE 


Les  habitations  rurales  peuvent  être  cons- 
truites en  rez-de-chaussée,  ou  avec  un  étage. 
On  doit  examiner  la  question  à  deux  points 
de  vue  :  la  dépense  de  premier  établissement 
et  l'utilisation  de  la  maison. 


Etant  donnée  une  construction  comportant 
un  certain  nombre  de  pièces,  est-il  plus  éco- 
nomique de  la  faire  tout  en  rez-de-chaussée 
ou  d'élever  un  étage'? 

Cherchons  à  résoudre  le  problème  en  con- 
sidérant une  maison  composée  de  8  pièces 
rectangulaires  de  uièmes  dimensions,  indi- 


q  uées  sous  les  n°"  1  à  8  dans  les  figures  9o  et 
9  4,  ayant  chacune,  par  exemple,  une  largeur 
a  de  4  mètres,  une  longueur  b  de  S  mètres  et 
u  ne  hauteur  c  de  3  mètres. 

Certaines  dépenses  sont  constantes  pour 
les  deux  projets,  comme  les  portes  et  fe- 
n  êtres,  les  seuils  et  les  appuis,  la  serrurerie, 
les  enduits  intérieurs  elles  plafonds,  les  che- 
minées, la  vitrerie,  la  peinture,  etc. 

On  ne  peut  considérer  dans  la  discussion 
que  le  gros  oeuvre  :  les  murs  de  fondation  et 
de  soulassement,  les  murs  extérieurs,  les 
c  loisons  intérieures,  les  charpentes  et  la  cou- 
verture;  puis  les  planchers  sur  lambourdes 


466 


MAISONS  EN  REZ-DE-CHAUSSÉE  OU  A  UN  ETAGE 


(au  rez-de-chaussée)  et  sur  solives  (au  pre- 
mier étage  et  au  grenier)  et  l'escalier. 

La  maison  à  un  étage  comportera  une  plus- 
value  pour  certains  articles  :  conduits  de  fu- 
mée des  cheminées,  tuyaux  de  descente  des 
gouttières,  etc.,  mais  cela  représente  peu  de 
chose  relativement  à  l'ensemble  des  ouvrages 
précités  sur  lesquels  on  peut  se  baser. 

Voici  un  exemple  de  calcul  de  l'article  con- 
cernant les  murs  extérieurs,  en  négligeant 
les  vides  des  baies  d'ouverture  et  l'épaisseur 
des  murs  afin  de  ne  pas  compliquer  inutile- 
ment : 

Avec  un  rez-de-chaussée,  le  périmètre  des 
murs  extérieurs  est  2  X  (20  -|-  8)  ^  oG  mè- 
tres. 

Avec    un    étage,   le    périmètre    des    murs 


Pour  la  charpente,  en  admettant  les  com- 
bles à  pignons  en  maçonnerie,  comme  dans 
les  figures  93  et  9i,  les  dépenses  de  ces  murs 
de  pignons  au-dessus  du  niveau  du  gre- 
nier sont  les 
mêmes  dans 

les    deux 
projels.    En 

supposant 
des  fermes 
en  planches 
espacées  de 
O^.So  d'axe 
en  axe,  il  y 
aurait,  pour 
le  bâtiment 
en    rez-de- 


6 

8 

t 
h 

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3 

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Fig.  93.  —  Maison  en  rez-de-chaussée 
(plaa  et  élévation). 

extérieurs,  évalué  de  la  même  façon  que 
ci-dessus,  est  de  2  (10  -j-  8)  =  36  mè- 
tres. 

Les  murs  de  fondation  et  de  soubassement 
ayant  par  exemple  1  mètre  de  hauteur,  leur 
surface  totale  est  de  : 

o6  m.  carrés  pour  la  maison  en  rez-de-chaussée, 
36        —  —  —       à  un  étage. 

Les  murs  extérieurs  ont  une  surface  de  : 

1Ô8  m.  carrés  pour  la  maison  en  rez-de-chaussée, 

216        —  —  —        à  un  étage. 

On  procède  de  la  même  façon  pour  déter- 
miner les  surfaces  des  cloisons  intérieures 
des  planchers,  la  hauteur  de  l'escalier,  la 
charpente  et  la  couverture. 


Fig.  94.  —  Maison  à  un  étage  {plans  du 
rez-de-chaussée,  du  premier  étage  et 
élévation). 

chaussée,  60  —  1=59  fermes  et,  pour  celui 
à  un  étage,  30  —  1  ^  29  fermes. 

Avec  un  égout  pendant,  le  pan  de  la  cou- 
verture présente,  par  exemple,  suivant  la 
pente,  6"'. 50  du  laitage  à  la  gouttière. 

Sur  les  pignons,  les  rives  débordent,  par 
exemple,  de  0".8O  l'aplomb  intérieur  des 
murs. 

Pour  le  bâtiment  en  rez-de-chaussée,  la 
surface  de  la  couverture  est  ainsi  de  : 

2X  6.50  X  21.60  =  280.8  mètres  carrés. 

el  pour  la  maison  à  un  étage  : 

2X6.30x11.60=150.8  mètres  carrés. 

Après  avoir  effectué  les  divers  calculs,  on 
peut  dresser  le  tableau  suivant  : 


MAISONS  EX  REZ-DE-CHAUSSÉE  OU  A  UN  ÉTAGE 


Ouvrages. 


Maison 

en  rez-  à 

de-cliaussée.       un  étage. 


Murs  (mètres  superficiels)  : 

Fondation  et  soubasseaient. . 

06 

36 

Extérieurs 

168 

•216 

Cloisons  intérieures  (mètres  su- 
perficiels)   132 

Planchers  (mètres  superficiels)  : 

Sur  lambourdes 1  KO 

Sur  solives 160 

Escalier  (mètres  d'élévation)..  3 

Cliarpente,  nombre  de    fermes 

en  planches .59 

Couverture  (met.  superficiels).  281 


467 


108 

80 

160 

6 

29 
151 


Fig.  as.  —  Maison  d  habitation  en  rez-de-chaussée  jMayenne). 


Qu'on  applique 
à  chacun  de  ces 
articles  les  prix 
de  la  région,  on 
constate  que  les 
sommes  totales 
sont  générale- 
mentdans  les  rap- 
ports suivants  : 

100  fr.  pour  la  mai- 
son   en     rez-de- 
chaussée. 
92  à  .95  fr.    pour    la 
maison     à     un 
étage. 

De  sorte  qu'on 
peut  dire  qu'on  ne 
doit  pas  faire  in- 
tervenir la  dé- 
pense de  premier 
é.tablissement 
dans  le  choix  des 
deux  projets. 

D'ailleurs,  en  examinant,  avant  la  guerre, 
les  prix  de  revient  de  diverses  maisons  (6  en 


Fig.  96. 


Maison  d'habitation  à  un  étage,  avec  deu.t  ailes  latérales  (Ardennes). 

rez-de-chaussée  avec  caves  et  9  avec  caves  et 
premier  étage),  nous  avons  constaté  que,  par 


4G8 


PLLVERISEUttS   POUR  TRACTEURS 


par  mètre  carré  de  terrain  occupé  (en  hors- 
d'œuvre),  le  prix  variait  de  oi  à  86  fr.  pour 
les  maisons  en  rez-de-cliaussée  et  de  109  à 
ICO  fr.  pour  celles  i\  un  élnge  (soit  de  50  à 
80  fr.  par  mètre  carré  de  plancher);  c'est-à- 
dire  que  ces  dernières  étaient  un  peu  moins 


coAteuses  par  surface  utilisable  de  plancher. 
Pour  ces  mêmes  maisons  d'habitation,  les 
prix  de  revient,  par  mètre  cube  utile  de  loge- 
ment (mesuré  en  dedans  des  murs)  variaient, 
avant  la  guerre,  de  22  à  42  fr. 

{A  suivre.)  Max  Rixgeluan.n. 


SOCIÉTÉ  DE  PATHOLOGIE  VÉGÉTALE 


Séance  du  4  juin  1920. 

M.  Bouvier  rapporte  que,  dans  une  paitie  de  la 
région  paribienne,  après  avoir  fourni  une  très 
belle  floraison,  les  pruniers  ont  subi  des  dé- 
formilions  du  feuillage  sous  l'action  d'ane 
«  Apliide».  Ce  puceron  a  eu  indirectement  pour 
effet  de  faire  toraber  les  prunes.  Vers  le  milieu 
de  mai,  la  maladie  a  été  complètement  arrêtée 
par  des  coccinelles,  qui  se  soqI  multipliées  avec 
une  grande  rapidité.  Grâce  à  leur  intervention, 
des  feuilles,  qui  étaient  déjà  recroquevillée.?, 
sont  restées  vertes  et  les  fruits  ne  sont  pas  tom- 
bés. Ce  qui  s'est  passé  là  est  un  merveilleux 
exemple  des  services  que  peuvent  rendre  cer- 
tains prédateurs  dans  la  lutte  contre  les  insectes 
parasites  des  plantes. 

M.  Vayssiéi'c  entretient  la  Société  de  la  luUe 
opiniâtre  qu'il  a  engagée  contre  les  criquets 
(criquet  marocain,  Uociostaurus  marocanm)  qui 
se  sont  multipliés  dans  une  partie  de  la  Crau  et 
tendent  à  envahir  les  contrées  avoisinantes.  Sur 
les  20  000  hectares  de  ce  pays,  800  environ 
étaient  couverts  de  foyers  de  ponte.  Les  éclo- 
sions  se  sont  échelonnées  sur  une  période  de 
deux  mois,  à  partir  d'avril.  La  lutte  se  poursuit 
avec  le  concours  de  l'armée. 

Contre  l'insecte  aptère,  ont  élé  employés  : 
émulsions  de  chloropicrine,  lance-llammes , 
appâts  empoisonnés.  Le  premier  procédé  a  été 
abandonné  à  cause  des  difficultés  d'application. 


Les  lance-tlarames  donnent  de  bons  résultats 
sur  les  insectes  rabattus  vers  l'appareil,  lequel 
balaye  une  surface  d'environ  20  mètres  de  long 
sur  un  de  large.  Les  treize  litres  contenus  dans 
le  réservoir  suffisent  pour  traiter  300  à  500  mètres 
carrés. 

Les  appâts  au  son  mélasse,  empoisonné  par 
les  sels  arsenicaux,  sont  efficaces  suitout  en 
cultures  irriguées  (100  à  500  cadavres  de  cri- 
quets par  mètre  carré) 

Le  ramassage  à  la  toile  est  économique,  mais 
nécessite  beaucoup  de  rabatteurs.  Huit  hommes 
ont  récolté  en  cinq  jours  3  500  kilogr.  de  cri- 
quets au  4°  stade. 

Le  rabattage  s'effectue  aux  heuies  où,  la  tem- 
pérature étant  asst  z  basse,  ces  animaux  ont  les 
mouvements  lents,  mais  ne  sont  cependant  pas 
trop  engourdis  par  le  froid.  On  les  conduit  alors 
en  troupeaux  corapacis,  qui  sont  poussés  vers 
les  lance- flammes  ou  les  bûches. 

Les  canaux  facilitent  le  déplacement  des  cri- 
quets qui  nagent  ou  se  laissent  no'tt(-r  et  ré- 
sistent longtemps  à  l'asphyxie,  lorsqu'ils  se 
noient.  Aussi  a-t-on  constitué  des  barrages,  au 
niveau  desquels  on  les  récolte  en  grand  nombre. 

Les  criquets  tués  par  les  appâts  sont  aban- 
donnés sur  place  et  servent  d'engrais  ;  ceux 
récoltés  au  moyen  des  toiles  ou  des  barrages 
sont  incorporés  dans  des  composts  ou  peuvent 
entrer  dans  la  fabrication  de  superphosphates 
azotés. 

E.  F. 


PULYÉRISEURS  POUR  TRACTEURS 


Le  Journal  d'Agriculture  pratique  a,  depuis 
longtemps,  appelé  l'attention  sur  les  pulvé- 
riseurs  à  la  suite  d'essais  effectués  par  un  de 
ses  collaborateurs  sur  les  premiers  modèles 
introduits  en  France.  Ce  n'est  que  dans  ces 
dernières  années  qu'on  commence  à  les  uti- 
liser ;  mais,  jusqu'à  présent,  les  machines 
étaient  importées  des  Etats-Unis  et  du  Ca- 
nada. Actuellement,  ces  pulvériseurs  sont 
fabriqués  en  France,  et  le  modèle  à  avant- 
train,  destiné  à  être  tiré  par  un  tracteur,  re- 
pTésenté  par  la  figure  97,  vendu  par  la  So- 
ciété «  la  Culture  Française  »,  8,  rue  de  la 
Vrillière,  à  Paris,  était  exposé  à  la  «  Foire  de 
Paris  ».  (Voir  le  n'  du  10  juin,  page  416). 


Les  pulvériseurs  donnent  un  excellent  ré- 
sultat sur  les  terres  labourées  à  la  charrue, 
et  conviennent  très  bien  pour  préparer,  en 
un  seul  passage,  le  sol  aux  ensemencements 
en  remplaçant  les  scarifiages  et  hersages 
pratiqués  habituellement  chez  nous  (voir  la 
Culture  mécanique,  tome  YI,  page  46,  qui 
donne  le  principe  du  mode  d'action  des  pul- 
vériseurs doubles). 

Le  pulvériseur  (fig.  97)  se  compose  de 
deux  trains  montés  en  tandem,  chacun  com- 
prenant 14  disques  de  O".!")  de  diamètre;  la 
largeur  de  train  est  de  2"'. 30  et  le  poids  est 
de  riio  Ivilogr.  qui  s'augmente  de  celui  du 
conducteur  et,    au    besoin,    de    surcharges 


2=  CONGRÈS  DE  L'AGRICULTURE  FRANÇ.VISE 


469 


qu'on  dispose  dans  les  quatre  cofi'res  mélal- 
liques. 

Le  grand  modèle,  comprenant  deux  trains 
de  20  disques  de  0'".43  de  diamètre,  travaille 
sur  une  largeur  de  3™. 30  et  pèse  713  kilogr. 

D'après  les  essais  de  M.  Ringelmann,  un 
pulvôriseur  double  de  2  trains  de  16  disques, 
pesant  500  kilogr.,  travaillant  sur  une  lar- 
geur de  ^i^.GO  à  i'°.70,  à  une  profondeur 
moyenne  de   0"'.07o,  nécessite   une  traction 


de  406  kilogr.  ;  réglé  à  une  profondeur  de 
0'M12,  la  traclion  est  de  S87  kilogr.,  en 
elTectuant  un  excellent  travail. 


Les  pulvériseurs  remplaceront  prochaine- 
ment les  décliaumeuses;  il-!  sont  recom- 
mandables  pour  l'entretien  des  pare  feux 
(voir  la  Correspondatice,  n"  23,  du  3  juin  1920, 
page  434). 

Les    petits    modèles    simples,    du    même 


Fig.  9".  —  PutTériseur  double  pour  cullure  mé.;anique. 


constructeur,  à  20  disques  de  0™.4o  de  dia- 
mètre,train  de  3"'.30, du  poids  de  360  kilogr., 
peuvent  être  tirés  par  un  attelage  en  rem- 


plaçant le  travail    du  cultivateur  et  de  la 
herse. 

R.  Dessais.\ix. 


r  CONGRÈS  DE  L'AGRICULTURE  FRANÇAISE 


Rapport  de  M.  Henry  Girard,  agriculteur, 
secrétaire  général  de  la  C.  N.  A.  A.,  sur  le 
mouvement  confédéral,  lu  en  séance  plénière, 
au  théâtre  municipal  de  Tours,  le  30  mai. 

Je  suis  confondu  de  l'honneur  qui  m'échoit 
d'avoir  à  tracer  devant  vous  les  grandes  lignes 
de  notre  action  confédérale.  Si  je  devais  faire 
œuvre  d  orateur,  d'avance  je  me  déclarerais 
défaillant  ;  mai?,  répudiant  tout  souci  d'élo- 
quence, je  délire  vous  entretenir  très  simple- 
ment des  affaires  du  métier;  c'est  ce  que  j'es- 
time essentiel. 

Du  métier,  j'en  suis;  j'en  suis  par  hérédité 
depuis  bien  plus  longtemps  que  vous  ne  pensez 
et  la  coïncidence  est  assez  curieuse  pour  que  je 
me  permette  d'en  dire  deux  mots.  En  1720,  il  y 
y  a  deux  cents  ans,  un  de  mes  ancêtres  était 
éleveur  à  Monnaie,  dans  le  canton  de  Vouvray, 
ce  beau  canton  au  vin  joyeux.  Depuis, 'quatre  gé- 
nérations ont  passé  avec  chacune  4,  5  ou  6  en- 
fants. Maintenant,  cultivateur  ;dans  l'Oise,  je  re- 
présente la  cinquième  génération  et  nous  avons 
7  enfants,  tous  amis  des  champs.  C'est  dire  que 
j'ai  confiance  dans  l'avenir  de  la  France,  dans 
■  a  terre,  dans  la  famille  et  que  tout  me  pousse 


:orces  la  cause  a^ri- 


à  défendre  de  toutes  mes 
cole. 

Mes  chers  collègues. 

Vous  vous  souvenez  tous  de  la  fin  du  Congrès 
de  1919.  Vous  avez  formulé  des  vœux  nombreux 
dont  il  s'agissait  de  poursuivre  la  réalisation. 
Pour  ce  faire, vous  avez  institué,  sous  l'énergique 
et  éloquente  impulsion  du  ministre  de  l'Agricul- 
ture actuel,  un  lien  permanent  entre  vous,  un 
organe  actif,  la  C.  N.  A.  A. 

Je  ne  puis  m'erapècher  d'évoquer  le  souvenir 
des  Vogué,  des  Loubet,  des  H<-inrich,  des  Tis- 
serand, des  Fontgalland,  des  Riverain,  des  Ga- 
voty,  des  Viger,  des  Fernaud  David,  de  tant 
d'autres,  venant  spontanément  et  solennelle- 
ment apporter  à  la  Confédération  naissante 
l'adhésion  de  leurs  groupements.  Je  ne  puis  pas 
nepas rappeler  le  mot  de  notre  ami  Marcillacà  ce 
moment-là  :  Un  grand  acte  vient  de  s'accomplir 
dans  cette  assemblée;  nous  pouvons  dire  en 
sortant  de  cette  salle  que  l'union  absolue  de 
toute  l'Agriculture  française  est  faite. 

Depuis  près  d'un  an,  notre  rôle  a  été  de  conti- 
nuer votre  œuvre  de  Paris  en  intervenant  auprès 
dis  Pouvoirs  publicf,  eu  participant  à  des  manifes- 


410 


■2«  CONGRÈS  DE  L'ASRICULTURE  FRANÇAISE 


talions,  en  adressant  des  tommuniqués  importants 
aux  groupements  confédérés. 

Au  point  de  vue  technique,  nous  avons  eu  à 
agir  contre  les  poursuites  intempestives  inten- 
tées pour  liausse  soit  disant  illicite  du  lait.  Dé- 
sormais, les  Parquets  ne  peuvent  entamer 
d'action  sans  recueillir  l'avis  des  Offices  dépar- 
temental.  Nous  nous  sommes  faits  votre  inter- 
prète énergique  pour  réclamer  l'amélioration 
des  transports,  notamment  pour  les  engrais  ; 
une  mesure  favorable  prise  sur  ce  point  a  été 
en  quelque  sorte  le  don  de  joyeux  avènement 
du  ministre.  L'octroi  de  carburant  pour  les 
tracteurs,  le  prix  de  la  betterave  industrielle, 
les  cessions  de  sulfate  d'ammoniaque  d'Alle- 
magne, l'état  sanitaire  des  bovins  cédés  par  ce 
pays,  l'écimage  du  blé,  etc.,  ont  motivé  l'envoi 
de  documents  à  nos  affiliés. 

Au  point  de  vue  économique,  la  constitution 
des  Chambres  d'agriculture  a  retenu  toute  notre 
attention.  Nous  nous  sommes  inquiétés  aussi 
du  projet  d'impôt  sur  les  bénéfices  agricoles  et 
la  Confédération  a  reçu  des  Commissions  d'agri- 
culture de  la  Chambre  et  du  Sénat  un  bienveil- 
lant accueil.  Elle  témoigne  à  tous  sa  reconnais- 
sance. Elle  a  insisté  victorieusement  pour  que 
soit  enfin  votée  la  loi  portant  extension  de  la 
capacité  civile  des  Syndicats.  Enfin,  elle  prépare 
maintenant  un  rapport  sur  l'amélioration  des 
conditions  du  travail  agricole  en  vue  des  délibé- 
rations de  la  Conférence  internationale  du  travail 
à  Genève  au  début  de  1921. 

En  outre,  dans  toutes  les  Commissions,  les 
délégués  de  la  C.  N.  A.  A.  ont  leur  place  mar- 
quée et  nous  nous  en  félicitons. 

Dans  un  ordre  d'idées  plus  général,  la  Confédé- 
ration a  participé  aux  manifestations  contre  les 
grèves  dans  les  services  publies.  Au  Palais  de  la 
mutualité,  le  16  mars  1920,  notre  président, 
M.  Jules  Gautier,  dont  nul  ne  sait  le  tiavail  mé- 
thodique, modeste  et  opiniâtre,  a  fait  entendre 
la  vraie,  la  grande  voix  de  la  terre.  A  Chàteau- 
roux,  à  Bourges,  il  est  allé  nous  associer  aux 
assemblées  imposantes  de  la  Fédération  du 
Centre.  En  février  dernier,  confondant  comme 
il  sied  la  cause  nationale  et  la  cause  agricole, 
nous  avons  fait  une  très  active  propagande  pour 
l'emprunt:  50  000  alfiches,  400  000  tracta  ont 
été  envoyés  aux  quatre  coins  du  pays. 

Nous  avons  fait  de  notre  mieux,  mais  nous 
pourrons  faire  bien  davantage  puisque  nous  de- 
venons de  plus  en  plus  puissants,  comme  le  dé- 
montre le  dénombrement  des  forces  représen- 
tées au  Congrès.  En  1919,  nous  avions  63  adhé- 
sions individuelles  et  453  adhésions  collectives. 
Cette  année,  nous  avons  environ  80  adhésions 
individuelles  et  près  de  520  adhésions  de  groupe- 
ments. Nous  pouvons  affirmer  que  nous  sommes 
les  mandataires  dûment  qualifiés  d'au  inoins 
2  millions  de  terriens.  Or,  dans  toute  corporation, 
les  Congrès  sont  les  facteurs  déterminant  de  l'ac- 
tivité générale  syndicaliste;  le  résultat  obtenu 
justifie  donc  les  plus  beaux  espoirs  à  condition 


que  les  éléments  unis  au  Congres  le  restent  toute 
l'année  par  la  Confédération. 

Trente-huit  groupements  nationaux  ou  ré- 
gionaux nous  sont  actuellement  affiliés  et  plu- 
sieurs demandes  sont  en  instance.  Toutefois, 
c'est  trop  peu  si  l'on  songe  que  plus  de  20  000 
groupements  à  base  syndicaliste  manifestent 
leur  activité  en  France,  spit  un  total  double  de 
celui  des  syndicats  de  patrons,  d'employés  et 
d'ouvriers  dans  l'industrie  et  le  commerce.  C'est 
troplpeusi  l'on  se  rappelle qu'actuellement'encore 
3  à  4  millions  d'hommes  vivent  de  la  terre.  C'est 
trop  peu  enfin  si  l'on  se  représente  la  diversité 
des  régions  agricoles  et  de  nos  produits. 

Il  faut  donc  développer  encore  l'organisation 
professionnelle.  A  la  base,  multiplions  les  Syndi- 
cats dont  tous  connaissent  les  vertus.  Quand 
notre  agriculture,  submergée  par  l'iropurlatioD, 
était  dans  le  marasmo,  la  loi  de  1884  a  servi 
à  grouper  les  cultivateurs.  Les  circonstances 
■actuelles  doivent  faire  se  fédérer  leurs  forma- 
tions locales  en  unions  régionales. 

Des  groupements  départementaux,  si  puissants 
soient-ils,  n'ont  pas  hésité  à  agir  ainsi.  Voyez  le 
Syndicat  des  Agriculteurs  de  Loir-et-Cher  que 
préside  notre  si  dévoué  vice-piésident,  M.  Rive- 
rain. 11  compte  22  000  adhérents,  il  a  fourni 
pour  18  millions  de  francs  de  produiis  à  ses 
membres  en  1919;  il  s'est  pourtant  af^régé  à  la 
Fédération  du  Centre.  Comme  le  rappelait,  l'an 
dernier,  notre  ami  Ainbroise  Rendu,  l'avenir  de 
l'Agricullure  dépendra  de  la  litalilé  des  régions. 
En  elîet,  c'est  le  moyen  d'édifier  une  force  pure- 
ment professionnelle  en  dehors  des  cadres  poli- 
tiques. C'est  aussi  le  moyen  d'éviter  une  trop 
grande  prépondérance  de  la  capitale  aux  dépens 
des  campagnes  dont  nous  revendiquons  la  place 
dans  la  nation.  Créons  donc  de  nouvelles  fédé- 
rations ou  bien  de  nouveaux  Syndicats  groupant 
dans  toute  la  France  les  producteurs  de  même 
ordre. 

Kotre  première  action  sera  donc  de  faire  de  la 
propagande,  propagande  par  des  conférences, 
par  un  tract  expliquant  notre  œuvre  confédérale 
et  ses  profits.  11  vous  appartient  de  faciliter  notre 
tâche  en  exigeant  dans  chacun  de  vos  Syndicats 
la  tenue  à  jour  d'annuaires  prrcis  nous  permet- 
tant de  nous  compter,  en  ne  craignant  pas  d  in- 
diquer sur  la  couverture  de  vos  bulletins  votre 
affiliation  à  la  C.  -N.  A.  A.,  en  maintenant  étroite 
la  liaison  avec  le  Secrétariat  général,  en  publiant 
dès  votre  retour  au  pays  vos  impressions  de 
Congrès  dans  nos  organes  habituels.  Nous  ne 
pouvons  nous  voir  souvent;  il  faut  correspondre. 
Comme  y  ont  si  fidèlement  pensé  la  Beauce,  le 
Périgord  et  le  Limousin,  l'Algérie,  le  Sud-Est  et 
le  Sud-Ouest,  il  faut  adresser  au  siège  central  le 
]>rocès-verbal  de  vos  réunions  et  le  texte  de  vos 
vœux. 

De  notre  côté,  nous  nous  appliquerons  à  multi- 
plier les  services  rendus,  soit  qu'il  s'agisse  d'in- 
tervenir au  nom  de  toute  l'Agriculture  auprès 
des  Pouvoirs  publics,  soit  qu'il  s'agisse  d'élabo- 
rer avec  vous  les  mesures  que  nous  réclamons. 


2«  CONGRÈS  DE  F.AGR 

Quand  aurons-nous,  comme  VUnion  Suisse  des 
Paysans,  notre  Office  central  de  renseignements 
sur  les  prix,  notre  Office  de  centralisation  des 
comptabilités  agricoles  !  Laissons  là  les  lieux 
communs,  ne  nous  contentons  pas  des  vaines 
couronnes  qu'on  nous  tresse,  poursuivons  avec 
intelligence  la  poursuite  méthodique  des  réali- 
tés. Afin  de  lutter  contre  l'insécurité  des  condi- 
tions de  la  production,  demain,  tenons  des 
comptes.  Ils  nous  permettront  de  constituer  des 
dossiers  pour  informer  le  public  si  profondément 
ignorant  des  choses  de  la  terre. 

Mais  pour  exiger  des  résultats,  il  faut  savoir 
payer  et  les  ressources  de  la  Confédération  de- 
vront êlre  établies  sur  une  base  plus  large  comme 
il  se  pratique  partout  ailleurs.  Notre  encaisse 
est  misérable  auprès  de  celle  de  la  moindre 
force  économique  de  ce  pays.  Sans  vouloir  abu- 
ser de  vos  instants  en  citant  des  chiffres,  qu'il 
me  soit  permis  de  suggérer  qu'en  évaluant  les 
contributions  selon  le  chiffre  d'affaires  dans  les 
Syndicats,  à  l'hectare  dans  les  sociétés,  Fédéra- 
tions et  Confédération  arriveront  à  jouer  le  rôle 
qui  leur  est  dévolu.  La  loi  du  12  mars  1920  sur 
les  Syndicats  nous  octroie  des  libertés  dont  il 
faut  profiler. 

Cependant,  plus  grande  sera  notre  activité, 
plus  il  convient  de  préciser  les  principes  direc- 
teurs que  nous  devrons  observer. 

Et  d'abord  quelle  doit  être  notre  attitude  à 
l'égard  des  grandes  forces  sociales  de  l'heure 
actuelle? 

Nous  sommes  des  travailleurs  sans  distinction 
de  classes,  et  nous  sommes  pour  l'ordre  sans 
aller  jusqu'à  dire  que  l'ordre  social  actuel  nous 
donne  entière  satisfaction,  car  les  ruraux,  selon 
nous,  n'y  ont  pas  une  place  suffisante.  Toutefois 
nous  ne  voulons  pas  provoquer  l'anarchie  avec 
la  prétention  naïve  ou  la  fourberie  d'être  tout 
dans  la  nation.  N'attribuons  pas  une  vertu  miri- 
fique à  des  initiales  plus  ou  moins  ingénieuse- 
ment accolées  :  notre  force  doit  être  de  fond, 
non  de  surface  seulement.  Estimant  que  l'air 
des  champs  régénère  les  sociétés  aussi  bien  que 
les  individus,  en  faisant  œuvre  corporative,  nous 
assainirons  le  pays  entier. 

Vis-à-vis  des  grands  groupements  patronaux, 
nous  désirons  avoir  une  attitude  correcte  sans 
rechercher  d'union  intime  pour  servir  d'autres 
intérêts  que  les  nôtres.  Les  manières  de  voir  de 
ces  groupements  sont  trop  différents;  les  élé- 
ments qui  les  composent  représentent  une  mino- 
rité ;  nous,  nous  représentons  un  monde,  le 
monde  des  champs  où  tous  se  coudoient  à  la 
merci  du  ciel. 

Ne  voulant  pas  être  les  serviteurs  du  Pouvoir, 
nous  ne  prétendons  pas  non  plus  lui  imposer 
notre  loi  par  la  provocation  au  désordre.  Les 
insuccès  nous  prouveront  seulement  l'insuffi- 
sance de  notre  force.  Nous  souhaitons  l'intime 
collaboration  de  tous  les  serviteurs  de  la  patrie, 
les  techniciens  aidant  de  leurs  avis  les  pilotes 
chargés  de  conduire  la  barque. 


IGULTURE  FRANÇAISE  471 

De  cette  collaboration  des  bonnes  volontés, 
nous  devons  donner  l'exemple  aux  champs  en  y 
développant  l'esprit  de  solidarité.  Nos  associa- 
tions ne  doivent  pas  se  composer  de  généraux 
sans  troupes;  nos  collaborateurs  doivent  en  faire 
partie  à  très  peu  de  frais  et  recevoir  des  feuilles 
susceptibles  de  les  renseigner  etde  les  distraire. 
11  faut  savoir  annexer  aux  Syndicats  des  Coopé- 
ratives de  consommation  aptes  à  accroître  le 
confort  rural.  Ainsi  la  bonhomie  et  la  cordialité 
confédérales  entreront  de  plus  en  plus  dans  nos 
mœurs.  Restons  unis.  Si  jamais  des  malentendus 
surgissent,  pour  les  régler  donnons-nous  rendez- 
vous  au  pied  du  monument  élevé  aux  Morts  de 
la  grande  guerre  dans  chacun  de  nos  villages. 
Dans  l'atmosphère  où  Hotte  à  tout  jamais  leur 
souvenir,  nous  sommes  certains  de  nous  récon- 
cilier. 

Les  notions  de  régionalisme,  de  solidarité,  de 
nécessité  d'améliorer  la  vie  rurale,  nous  serviront 
à  préparer  l'avenir,  à  aller  de  l'avant,  car  nous 
avons  bien  plus  de  positions  à  prendre  que  nous 
n'en  avons  à  défendre  ;  soyons  des  constructews. 
Quand  il  s'agissait  de  coups  de  chien,  pendant 
la  guerre,  on  savait  bien  trouver  les  divisions  de 
terriens  bretons,  vendéens,  béarnais,  gascons  ou 
alpins.  Ils  répondaient  à  l'appel;  qu'ils  sachent 
aussi  bien  être  volontaires  au  service  du  mé- 
tier. 

Ces  bases  générales  posées,  notre  travail  pro- 
chain vient  d'être  préparé  par  vos  travaux.  Nous 
aurons  à  poursuivre  la  réalisation  de  vos  vœux. 
Nous  ne  craindrons  pas  non  plus  de  prendre 
contact  avec  les  cultivateurs  des  pays  amis.  La 
Suisse  donne  l'exemple.  Ces  jours  derniers  le 
U'  Ernest  Laur,  directeur  de  l'Union  Suisse  des 
Paysans,  demandait  qu'une  action  coordonnée 
soit  entreprise  dans  tous  les  pays  à  grandes  res- 
sources laitières  pour  maintenir  une  situation 
équitable  aux  producteurs  sur  lesquels  certains 
industriels  essaient  d'exercer  une  pression  pré- 
judiciable. Puisque  les  ruraux  de  tous  pays  sont 
de  ceux  qui  souffrent  davantage  des  conflits  in- 
ternationaux, ils  ne  doivent  pas  être  les  derniers 
à  se  montrer  partisans  des  échanges  de  vues  de 
peuple  à  peuple,  de  praticiens  à  praticiens.  Etant 
ministre,  M.  Victor  Boret  avait  institué  une  Con- 
férence agricole  interalliée  ;  l'idée  serait  à  re- 
prendre. 

En  effet,  notre  horizon  doit  toujours  s'élargir, 
s'agrandir  comme  la  C.  N.A.A.  elle-même.  No- 
blesse oblige!  Momentanément,  vous  m'avez 
appelé  à  consacrer  mes  soins  à  l'œuvre  com- 
mune. Comme  cultivateur,  je  puis  déclarer  que 
notre  plante  pousse  bien,  que  l'arbrisseau  de- 
vient arbre.  Empruntant  quelques  mots  à  Clau- 
dius  Metton,  l'auteur  plein  de  cœur  d'Un  Village 
syndicat,  j'ajouterai  que  je  serai  bien  payé  lors- 
que viendront  mes  vieux  ans,  si  l'on  me  dit  qu'en 
nos  campagnes  les  paysans  sont  plus  heureux, 
si  l'on  me  dit  qu'à  l'édifice  de  leur  bonheur  la 
faible  part  que  j'apportai,  fut  utile  aux  hommes 
du  pays,  aux  paysans  de  France. 

Henry  Girard. 


472 


2<-  CONGRÈS  DE  LACilUGULTURE  FRANÇAISE 


Vœux  émis  par  le  Congrès. 

Sur  les  rapports  des  diverses  Sections,  la 
Confédération  nationale  dfs  Associations  agri- 
coles, a  émis,  en  assemblées  générales  un  cer- 
tain nombre  de  vœux,  dont  nous  reprodui- 
sons ici  les  principaux. 

i"  Section. 
Comment  développer  les  foyers  ruraux. 

{!"■  Vœu.  —  1"  Ui''ï  le  testateur  ait  toujours  le 
droit  de  laisser  à  un  seul  de  ses  descendants  la 
totalité  des  imraeuliles  ruraux  se  rattachant  à 
une  même  exploitation,  sans  qu'il  y  ait  lieu  de 
considérer  si  la  valeur  du  legs  dépasse  la  quotité 
disponible. 

2°  Que  le  testateur  puisse  spécifier  que  ses 
immeubles  resteront  in'iivis  entre  tous  ses  des- 
cendanlsou  entre  plusieurs  d'entre  eux,  l'indivi- 
sion devant  être  maintenue  si  la  fin  n'en  est  pas 
demandée  par  l'un  de  ceux  qui  participent  nor- 
malement d'une  manière  effective  à  l'exploita- 
tion du  fonds. 

3"  Que  le  léf;islateur  s'inspire,  pour  l'applica- 
tion de  ces  principes,  des  désirs  et  des  vœux  déjà 
exprimés  par  les  Associations  agricoles  annexés 
au  présent  rapport. 

2=  Vœu.  —  1°  Que  les  Caisses  régionales  de 
crédit  agricole  assurent  le  plus  possible  leurs 
opérations  à  couit  terme  à  l'aide  des  dépôts 
qu'elles  devront  rechercher  sur  place  ou  auprès 
des  Caisses  d'épargne,  de  manière  que  les 
avances  de  l'Etat  soient  réservées  de  préférence 
aux  opérations  à,  moyen  terme  et  mieux  encore 
aux  opérations  à  long  terme. 

2°  Qu'elles  fassent  le  plus  large  nsage  possible 
des  obligations  hypothécaires  à  ordre  ou  au  por- 
teur pour  mobiliser  leurs  avances. 

3°  Que  le  législateur  s'efforce  de  rendre  les  So- 
ciétés de  crédit  immobilier  utilisables  aux  agri- 
culteurs :  par  la  suppression  de  la  limitation  de 
l'étendue  des  jardins  ou  champs  susceptibles 
d'être  acquis,  par  l'augmentation  du  maximum 
de  leur  valeur,  par  l'extension  de  leurs  opéra- 
tions à  toutes  celles  ayant  pour  objet  l'acquisi- 
tion, l'aménagement,  la  transformation,  la  con- 
servation et  la  reconstitution  des  petites  exploi- 
tations familiales. 

4°  Que  pour  ces  diverses  opérations  les  prêts 
consentis  puissent  atteindre  40  000  fr. 

b"  Que  ces  prêts  puissent  également  être  ac- 
cordés, et  ici  sans  limite  au  point  de  vue  du 
chiffre,  atout  employeur  désireux  de  construire 
des  maisons  paysannes  pour  les  ouvriers  qu'il 
emploie  ou  ses  domestiques  de  ferme. 

6°  Qae  des  amortissements  spéciaux  soient 
accordés  suivant  le  nombre  d'enfants. 

3'=  Vœu.  —  Que  le  projet  Boret  ayant  pour  ob- 
jet de  faciliter  :  1°  l'accession  des  travailleurs 
agricoles  à  l'exploitation  et  à  la  propriété,  avec 
priorité  pour  les  anciens  combattants  et  avan- 
tages aux  familles  nombreuses  ;  2°  la  reconsti- 
^   tution  des  exploitations  agricoles  dans  les  régions 


dévastées,  soit  mis  en  discussion  le  plus  'rapide- 
ment possible. 

Le  Congrès  fait,  au  surplus,  des  réserves  sur 
le  droit  de  préemption  accordé  aux  Sociétés 
foncières  dans  la  vente  de  certains  biens  ruraux 
et  émet  le  vœu  que  le  Crédit  fomier  participe  à 
cet  effort  agraire  et  s'oriente  nettement  dans  la 
voie  agricole  prévue  par  ses  statuts  et  dans 
laquelle  ses  premiers  dirigeants  l'avaient  nette- 
ment entraîné. 

2"^  Section.  —  Chambres  d'Agriculture. 

1°  Que  les  Chambres  d'Agriculture  soient  ré- 
gionales, la  loi  fixant  le  centre  de  la  région  et  le 
nombre  des  régions,  mais  laissant  aux  arron- 
dissements la  liberté  de  s'affilier  à  telle  ou  telle 
région  ; 

2°  Que  le  nombre  des  régions  corresponde  au 
nombre  des  corps  d'armée,  sous  réserve  pour 
l'avenir  des  modifications  qui  pourraient  être 
apportées  au  nombre  des  régions  et  à  la  fixation 
de  leurs  centres  par  décret  rendu  en  Conseil 
d'Etat,  sur  la  demande  des  groupements  agri- 
coles et  des  délé;.:ués  des  Chambres  d'.\gricul- 
ture,  sans  toutefois  que  le  nombre  des  régions 
puisse  dépasser  le  nombre  de  trente; 

3°  Que  les  élections  aient  lieu  au  scrutin  de 
liste  par  arrondissement; 

4°  Que  le  nombre  des  membres  soit  propor- 
tionnel au  nombre  des  inscrits; 

5°  Qu'il  y  ait  égalité  entre  le  nombre  des  élus 
au  suffrage  universel  et  le  nombre  des  élus  au 
suffrage  corporatif; 

6"  Que  soient  électeurs  les  ouvriers  agricoles 
domiciliés  dans  la  commune  depuis  deux  ans  au 
moins  et  y  exerçant  depuis  le  même  temps,  à 
titre  unique  ou  principal,  la  profession  agric'de; 

7"  Que  puissent  nommer  des  délégués  les 
Sociétés,  Syndicats  et  .\ssociations  exclusive- 
ment agricoles  constitués  depuis  cinq  ans  au 
moins  et  percevant  des  cotisations  effectives  de 
leurs  membres  ou  ayant  des  moyens  de  contrôle 
équivalents  tels  que  Caisses  de  Crédit  agricole, 
Mutuelles  d'assurance  et  Coopératives  de  pro- 
duction agricole.  Néanmoins,  les  Sociétés,  Syn- 
dicats et  Associations  exclusivement  agricoles 
ayant  deux  ans  d'existence  le  2b  octobre  1919 
pourront  participer  aux  prochaines  élections; 

8»  Qu'en  collaboration  étroite  avec  les  Asso- 
ciations agricoles  existantes,  les  Chambres 
d'Agriculture  aient  mission  d'aider  et  de  subven- 
tionner les  Sociétés  agricoles  tels  que  Syndicats, 
Mutuelles,  Coopératives  agricoles  sans  se  substi- 
tuer à  elles; 

9'  Que  les  Offices  agricoles  soient  supprimés 
le  jour  où  les  Chambres  d'Agriculture  entreront 
en  fonction  et  que  les  subventions  accordées 
auxdits  Offices  soient  attribuées  aux  Chambres 
d'Agriculture. 

3"  Section.  —  La  participation  des  ouvriers 
aux  résultats  de  l'exploitation  agricole. 

Afin  de  retenir  à  la  ferme  les  ouvriers,  le 
Congrès  estime  qu'il  y  a  lieu  d'abord  d'assurer 


2=  CONGRÈS  DE  L'AGUICULTL'RE  FUANCAISE 


473 


aux  salariés  agricoles  des  logements  conve- 
nables pour  eux  et  leur  famille  avec  un  coin  de 
terre  pour  la  culture  des  légumes  et  l'entretien 
des  petits  animaux;  mais,  en  même  temps,  il 
apparaît  d'une  bonne  polilique  d'associer  à  l'inté- 
rêt de  l'exploitant,  celui  de  ses  collaborateurs. 
Mais  la  participation  proprement  dite  aux  béné- 
fices de  l'entreprise,  déjà  si  difficile  à  réaliser 
dans  l'Industrie,  présente  en  Agriculture  des 
obstacles  encore  plus  grands;  elle  pourrait 
même  offrir,  dans  bien  des  cas,  de  graves 
inconvénients. 

Pour  intéresser  le  personnel  ouvrier  aux  ré- 
sultats de  l'exploitation  agricole,  le  procédé  le 
plus  pratique  semblerait  être  :  assurer  à  l'ou- 
vrier le  salaire  agricole  normal  de  la  région  et 
accorder  comme  supplément  : 

1°  Une  prime  à  la  production  (prime  par 
quintal  de  blé,  d'avoine,  hectolitre  de  vin  pro- 
duits, par  animal  élevé,  engraissé); 

2°  Unp  prime  à  l'économie  (prime  du  fait  de 
la  diminution  des  dépenses,  tant  en  ce  qui  con- 
cerne les  dépenses  relatives  au  matériel  qu'en 
ce  qui  concerne  les  dépenses  relatives  à  la 
main-d'œuvre,  le  chef  de  l'exploitation  devant, 
en  tout  état  de  cause,  rester  le  maître  incontesté 
de  la  direction  des  travaux). 

Toutetois,  dans  un  pays  comme  la  France,  qui 
présente,  avec  une  si  grande  variété  des  régions 
naturelles,  une  variété  non  moins  grande  de 
systèmes  de  culture,  de  modes  de  faire-va- 
loir, etc.,  on  ne  saurait  indiquer  de  formule 
générale  de  participation  des  ouvriers  aux  résul- 
tats de  l'exploitation  agricole. 

Il  appartient  aux  Associations  agricoles  de 
chaque  région,  à  chaque  agriculteur,  d'examiner 
comment,  dans  son  milieu,  étant  donné  les  con- 
ditions rulturales  économiques  et  sociales,  la 
stabilité  du  personnel  peut  être  assurée  par  la 
jouissance  d'un  logement,  d'un  coin  de  terre  et 
la  participation  aux  résultats  de  l'exploitation 
peut  être  réalisée. 

4'  Section.  —  Les  bénéfices  de  l'exploitation 
agricole  et  la  contribution  de  l'Agriculture 
aux  charges  publiques. 

Le  Congrès  déclare  :  ["  que  le  régime  fiscal 
appliqué  à  l'Agriculture  doit  reposer  essentiel- 
lement sur  une  base  forfaitaire  ; 

2°  Que  la  productivité  des  impôts  doit  être 
recherchée  moins  dans  une  aggravation  des 
charges  ou  du  taux  des  impôts  frappant  la  pro- 
priété terrienne  et  son  exploitant  que  dans  le 
développement  de  la  productivité  du  sol  et  dans 
l'accroissement  de  richesses  et  de  matières 
imposables  qui  en  découlent  ; 

Qu'au  moins  pour  l'année  1920  soit  établi  un 
coefficient  moyen  pour  les  domaines  de  poly- 
culture dont  la  valeur  locative  est  inférieure  à 
1  2b0  fr.  ; 

Que  faculté  soit  accordée  aux  contribuables 
d'effectuer  une  déclaration  afin  de  rectifier  la 
désignation  de  la  nature  de  culture  des  par- 
celles assujetties,  pareille  faculté  de  redresse- 


ment étant  également  donm^e  au  contrôleur 
sous  réserve  d'en  avertir  les  conlribuables  inté- 
ressés. 

Enfin,  le  Congrès  s'est  nettement  prononcé 
pour  que  soit  absolument  écartée  toute  taxation, 
telle  que  prélèvement  extraordinaire  sur  le 
capital. 

5'  Section.  —  Questions  diverses. 

Cette  Section  a  soumis  à  l'Assemblée  géné- 
rale un  grand  nombre  de  vœux.  Renouvelant 
les  desiderata  bien  souvent  exprimés  déjà  par 
l'Agriculture,  à  propos,  par  exemple,  de  la  sup- 
pression des  prix  dits  «  normaux  »  ; 

De  l'intensification  de  la  production  et  du  trans- 
port des  phosphales  et  superphosphates; 

Des  encouriigemenls  à  la  motoculture; 

Des  garanties  à  assurer  aux  producteurs  de  lait 
contre  les  poursuites  qui  leur  sont  intentées  ; 

De  la  limitadon  de  ta  durée  de  travail  en  agri- 
culture, etc.,  etc. 

Nous  ne  pouvons  en  donner  le  texte,  mais 
nous  devons  publier  les  vœux  relatifs  à  la  poli- 
tique du  blé  et  aux  conditions  de  livraison  du  blé. 

La  politique  du  blé.  —  Le  Congrès  demande  : 

l"  Que  le  blé  soit  affranchi  de  toute  taxation 
au  même  titre  que  les  engrais,  les  semences,  les 
instiumenis  agricoles  et  tous  les  autres  éléments 
de  la  production. 

2°  Que  soit  maintenu  provisoirement  entre  les 
mains  de  l'Etat,  le  monopole  de  l'impoi  tation 
du  blé,  dans  le  but  d'assurer  en  cas  de  hausse 
excessive,  la  régularisation  des  cours,  étant  tn- 
tendu  que  le  blé  importé  pendant  la  campagne 
1920-1921  par  l'Etat  ne  sera  pas  cédi^  à  la  meu- 
nerie à  un  prix  inférieur  à  110  fr.  le  quintal. 

3»  Qu'une  prime  de  200  fr.  à  l'hectare  soit 
attribuée  aux  emblavures  de  blé  dans  les  ré- 
gions libérée.',  de  façon  à  ce  que  la  culture  de 
cette  céréale  y  reprenne  une  importance  au 
moins  égale  à  celle  d'avant  guerre. 

4°  Que  l'orge  et  le  seigle,  produits  du  sol  na- 
tional, soient  largement  utilisés  dans  la  panifi- 
cation aux  lieu  et  place  du  maïs  d'importation. 

5°  Que  les  droits  des  producteurs  ne  soient 
pas  méconnus;  en  effet,  les  inti^réts  des  produc- 
teurs et  des  consommateurs  étant  solidaires, 
sacrifier  les  intérêts  des  premiers  serait  sacrifier 
ceux  des  seconds. 

Subsidiairement  : 

Que  si,  pour  des  raisons  reconnues  majeures 
et  qui  n'apparaissent  pas  aujourd'hui,  la  liberté 
du  commerce  du  blé  national  —  que  réclame 
le  Congrès —  ne  pouvait  être  accordée,  le  prix 
limite  de  vente  soit  fixé  par  une  Commission 
dans  laquelle  les  intérêts  de  l'Agriculture  seront 
largement  représentés;  qu'enfin  le  prix  limite 
de  la  récolte  1920  ne  soit  pas  inférieur  à  110  fr. 

Considérant,  d'autre  part,  que  le  pain  cons- 
titue l'aliment  de  première  nécessité; 

Conscients  du  devoir  de  solidarité  nationale 
qui  leur  incombe,  les  agricultenrs  déclarent 
ne  prétendre  qu'à  un  prix  représentant  le  rem- 


■174 


CilMMlSS'O.N   INTEHNAÏIONAI.E  D  ALililCl  LTLKE 


boursement  de  leurs  frais  de  culture  sans  cesse 
accrus  et  uoe  juste  et  équilable  rémunération  de 
leur  temps  et  de  leur  peine. 

Enfin,  redoutant  que  la  spéculalion  provoque 
des  hausses  considérables  qui  pèseraient  lourde- 
ment sur  la  consommation,  sans  profit  pour  la 
production,  ils  demandent  instamment  au  Gou- 
vernement de  prendre  toutes  mesures  pour  con- 
traindre les  intermédiaires  à  se  contenter, 
comme  les  agriculteurs,  d'une  rémunération  très 
modérée. 

Conditions  de  livraison  du  blé.  —   Au   cas  oi'i 


ks  Pouvoirs  publics  persisteraient  à  adopter  un 
régime  spécial  pour  le  blé,  le  Conprès  émet  le 
vœu  que  le  Gouvernement  fasse  le  nécessaire 
pour  que  tous  les  intéressés  sachent,  dès  le 
15  juin  prochain,  dans  quelles  conditions  aura 
lieu  la  livraison  de  la  récolte; 

Et  que  les  conditions  de  livraison  poiir  l'année 
prochaine  soient  indiffuées  le  plus  I5t  possible, 
et  eu  tous  cas  au  plus  tard  le  HO  avril,  si  des 
événements,  actuellement  imprévus  obliueaient 
de  maintenir  la  réglementalion  du  commerce  du 
blé. 


COMMISSION  INTERNATIONALE  D'AGRICULTURE 


La  dernière  réunion  de  la  Commission 
internationale  d'Agriculture  avait  été  tenue 
à  Paris  au  mois  de  février  19li.  Elle  s'occu- 
pait alors  de  préparer  la  participation  de 
l'Europe  au  Congrès  international  projeté  à 
^Exposition  universell*  de  San-Francisco 
en  1915;  elle  commençait  à  recevoir  des 
adhésions  pour  ce  Congrès,  lorsque  survint 
la  guerre  qui  suspendit  son  activité. 

La  première  séance  depuis  la  fin  des  hosti- 
lités a  eu  lieu  le  7  juin  à  Paris,  au  siège  de 
l'Académie  d'Agriculture,  sous  la  présidence 
de  M.  Méliue  qui  dirige  les  travaux  de  la  Com- 
mission depuis  trente  ans. 

La  Belgique  était  représentée  parMM.  Maen- 
hautet  deVuyst,  les  Etal.s-Unispar  M.  Howard, 
la  France  par  MM.  Méline,  Emile  Loubet,  de 
Saint-Quentin,  le  marquis  de  'Vogué,  Sagnier, 
Tardit,  P.  Gervais,  Lafosse,  Rieul  Paisant; 
les  Pays-Bas  par  MM.  le  baron  Collol  d'Es- 
cury  et  Verlieggen  ;  la  Suisse  par  M.  le  doc- 
teur Ernest  Laur.  La  plupart  des  délégués 
des  autres  pays  s'étaient  excusés, en  s'asso- 
ciant  aux  résolutions  qui  seraient  adoptées. 

Au  début  de  la  séance,  M.  Henry  Sagnier  a 
fait  connaître  les  changements  survenus  de- 
puis 1914  dans  la  composition  de  la  Commis- 
sion, par  suite  delà  perle  d'un  certain  nom- 
bre de  ses  membres. 

M.  Méline,  après  avoir  salué  les  délégués 
étrangers,  a  expliqué  les  motifs  pour  lesquels 
les  représentants  de  l'Allemagne  n'avaient 
pas  été  convoqués  à  la  réunion  : 

n  y  a  d'abord  les  nations  qui  ont  été  jetées 
dans  l'effroyable  guerre  par  l'Allemagne  et  qui 
aujourd'hui,  j'en  suis  convaincu,  sont  peut-être 
celles  qui  la  jugent  le  plus  sévèrement.  Avec 
celles-là  le  rapprochement  pourra  se  faire  vite 
sur  le  terrain  économique  et  agricole. 

Mais  il  reste  un  point  noir,  très  noir,  pour  la 
France  surtout,  c'est  l'Allemagne.  Si  elle  nous 
avait  fait  une  guerre  ordinaire,  une  guerre 
comme  on  la  faisait  jusqu'à  ce  jour,  comme  elle 
Ta  faite  elle-même  en  1870,  on  pourrait  essayer 


de  tirer  un  rideau  sur  le  passé  et  de  reprendre 
des  relations  sinon  d'amitié,  au  moins  de  voisi- 
nage, de  travail  en  commun.  Mais  il  faut  bien  le 
dire  et  elle  ne  peut  pas  le  nier  sérieusement,  elle 
nous  a  fait  une  guerre  d'extermination  et  de  des- 
trucLiiiu  ;  son  but  a  été  de  nous  anéantir  comme 
grande  nation  et  surtout  de  nous  empêcher  de 
revivra  comme  nation  productrice. 

M.  Méline  souligne  la  différence  entre  l'at- 
titude de  la  iM-ance,  fidèle  à  la  parole  donnée 
à  Francfort  au  lendemain  de  1870,  et  celle 
de  l'Allemagne  actuelle,  qui  '■herche  à  échap- 
per à  ses  engagements  de  Versailles.  Peut-on, 
dans  ces  condi lions,  travailler  avec  elle'? 

Il  n'entre  pas  dans  noire  pensée  d'excommu- 
nier pour  toujours  l'Allemagne;  nous  n'ignorons 
pas  qu'elle  tient  une  graBde  place  dans  le  monde 
et  qu'elle  a  encore  un  rôle  important  à  jouer 
dans  le  domaine  économique.  Si  elle  s'en  tient 
là,  si  elle  ne  cède  pas  aux  suggestions  de  la  caste 
militaire,  qui  ne  cherche  qu'une  revanche  à 
n'importe  quel  pri.\;  si  elle  consent  à  travailler 
franchement  pour  payer  ses  fautes  et  les  faire 
oublier,  le  rapprochement  pourra  se  faire  insen- 
siblement sur  le  terrain  du  travail  et  de  la  pro- 
duction, où  personne  ne  songera  à  lui  contester 
son  droit  à  la  condition  qu'elle  respecte  celui 
des  autres. 

Ce  n'est  donc  que  par  étapes  que  pourront  se 
rétablir  des  relations  de  collaboration  et  de 
bon  voisinage. 

M.  Maenhaul  s'est  associé  au  point  de  vue 
exprimé  par  M.  Méline,  en  rappelant  que 
l'Allemagne  a  contracté  vis-à-vis  de  l'.^gri- 
culture  belge  une  dette  qu'elle  ne  parait  pas 
encore  disposée  à  acquitter  loyalement. 

M.  le  docteur  Ernest  Laur,  tout  an  compre- 
nant le  point  de  vue  français  et  belge,  a  émis 
le  vœu  que  la  collaboration  économique  re- 
prenne enlre  tous  les  peuples,  même  belligé- 
rants; représentant  d'un  pays  neutre,  il  ne 
saurait  exclure  aucun  Etat  de  délibérations 
internationales;  il  ne  peut  cependant  que 
s'incliner  devaai't  l'opinion    qui   parait   être 


NOUVEL  HOMMAGE  A  M.  TISSERAND 


4T5 


celle  de  la  majorité  des  Etats  représentés  à  la 
Commission. 

M.  le  baron  CoUot  d'Escury  s'est  associé 
aux  déclarations  de  M.  le  docteur  Laur,  tout 
en  comprenant  fort  bien  que  les  délégués 
français  et  belges  ne  puissent  aujourd'hui 
travailler  avec  des  délégués  allemands. 

La  Commission  a  décidé  que  les  représen- 
tants de  l'Allemagne  ne  doivent  pas  actuelle- 
ment être  appelés  à  prendre  part  h  ses  déli- 
bérations, mais  que  tous  les  autres  Etats, 
comme  ceux  qui  ont  été  nouvellement  ap- 
pelés à  la  vie  internationale,  seront  invités 


à  désigner  des  délégués  pour  la  réunion 
qui  se  tiendra  à  Paris  au  printemps  prochain. 
La  Commission,  à  laquelle  des  ouvertures 
ont  été  faites  en  ce  sens,  a  abordé  ensuite  la 
question  de  ses  rapports  avec  la  Société  des 
ÏNations.  Après  une  discussion  à  laquelle  ont 
pris  part  MM.  Méline,  Loubet,  Sagnier  et 
Kieul  Faisant,  il  a  été  décidé  que  le  bureau 
entrera  en  relations  avec  la  Société  des  Na- 
tions pour  examiner  les  conditions  dans  les- 
quelles la  Commission  pourrait  coopérer  à 
son  action. 

G.  Gaudot. 


LES  GRAINES  DE  BETTERAVES  A  SUCRE 


La  Chambre  syndicale  des  producteurs 
français  de  graines  de  betteraves  à  sucre, 
dont  le  siège  esta  Paris,  3,  rue  M(jntesquieu, 
a  exposé  à  Auneau  où  se  tenait,  le  23  mai, 
le  concours  du  Comice  de  Chartres,  des 
plants  de  betteraves  à  sucre  provenant  de 
MM.  Royneau,  à  OUé,  Chenu,  à  Saint-Serge, 
Marlin,  a  Mereville,  pour  appeler  l'attention 
des  cultivateurs  sur  le  but  poursuivi  par 
notre  Chambre  de  reprendre  aux  Allemands 
le  marché  de  graines  de  betteraves. 

Il  faut,  pour  y  arriver,  ne  produire  en 
France  que  des  graines  riches,  comme  en 
Allemagne,  à  l'exclusion  de  toute  variété 
sucrière  secondaire.  Pour  atteindre  ce  bul, 
les  cultivateurs  ne  doivent  s'adresser  qu'à 
des  maisons  qui  pratiquent  la  sélection  sui- 
vant les  méthodes  préconisées  par  le  minis- 
tère de  l'Agriculture. 


Du  reste,  les  droits  de  douane  demandés 
par  la  Chambre  syndicale  pour  développer 
cette  culture  sarclée  dans  la  Beauce  assurant 
en  même  temps  de  forts  rendements  en  blé, 
ne  pourront  nous  être  accordés  que  si  nous 
ne  produisons  que  de  la  betterave  riche 
absolument  nécessaire  à  la  sucrerie. 

Les  membres  de  notre  Chambre  syndicale 
produisent  la  betterave  aussi  riche  qu'en 
Allemagne,  tout  en  donnant  un  plus  fort 
rendement  cultural.  La  solidarité  des  sélec- 
tionneurs el  des  planteurs  atteindra  notre 
but  bien  défini  :  reprendre  aux  étrangers  le 
marché  fraï)çais  en  ne  produisant  que  des 
graines  sttcrières  bien  sélectionnées . 

Le  Président, 
C.    Mennesso.v. 


NOUVEL  HOMMAGE  A  M.  TISSERAND 


Après  les  manifestations  que  nous  avons 
déjà  signalées  (numéro  du  3  juin,  p.  431), 
la  Société  des  Viticulteurs  de  France  a  orga- 
nisé un  banquet  pour  fêter  l'élévation  à  la 
dignité  de  grand'croix  de  la  Légion  d'Hon- 
neur de  M.  Eugène  Tisserand,  qui  est  son 
président  depuis  de  nombreuses  années. 

Ce  banquet  a  eu  lieu  le  10  juin.  Il  a  réuni 
des  représentants  du  Parlement,  de  l'Acadé- 
mie des  Sciences,  de  l'Académie  d'Agricul- 
ture, de  toutes  les  grandes  Associations 
scientifiques  et  agricoles  qui  sont  lîères  de 
compter  M.  Tisserand  dans  leurs  rangs.  Les 
hauts  fonctionnaires  du  ministère  de  l'Agri- 
culture et  de  l'Institut  agronomique  prenaient 
part  également  à  cette  fête. 

M.  Ricard,  ministre  de  l'Agriculture,  qui 
présidait  le  banquet,  a  d'abord,  dans  une  al- 
locution éloquente,  rendu  liommage  aux  ser- 


vices de  toute  nature  rendus  par  M.  Tisse- 
rand dans  sa  belle  carrière.  M.  Méline,  au 
nom  des  anciens  ministres  de  l'Agriculture,  a 
rappelé,  en  termes  heureux,  combien  M.jTis- 
serand  a  été  précieux  pour  tous  les  ministres 
qui  l'ont  vu  à  l'œuvre  el  qui  ont  profité  de 
son  infatigable  collaboration.  Au  nom  de 
l'Académie  d'Agriculture,  M.  Viger  lui  a  ap- 
porté l'hommage  du  respect  et  de  l'affection 
de  tous  ses  confrères.  M.  Lindet,  président 
de  la  Société  d'encouragement  à  l'Industrie 
nationale,  a  rappelé  que  M.  Tisserand  appar- 
tient à  son  Comité  d'Agriculture  depuis  plus 
de  cinquante  ans  et  qu'il  en  dirige  les  tra- 
vaux avec  une  autorité  devant  laquelle  cha- 
cun s'incline. 

A  tous  ces  témoignages,  M.  Tisserand  a 
répondu  avec  une  délicatesse  qui  a  été  vive- 
ment ressentie  par  tous.  Je  ne  puis  résister 


416 


L'ÉCOLE  SUPÉRIEURE  DE  GÉNIE  RURAL 


au    plaisir    de    reproduire    sa    péroraison  : 
Nous  sommes  à  l'un  des  tournants  les  plus 
douloureux  de  notre  histoire  ! 

La  France  est  sortie  victorieuse  d'une  des 
guerres  les  plus  épouvantables  qui  aient  ensan- 
glanté Ttiumanit^;  elle  apparaît  dans  une  apo- 
théose de  gloire  et  de  grandeur!  Cependant,  elle 
est  malheureuse;  elle  souffre  d'une  crise  ou 
plutôt  de  nombreuses  crises  dont  ou  ne  voit  pas 
l'issue,  quand  on  songe  à  la  mentalité  folle  qui 
s'est  emparée  de  la  classe  des  travailieuis  et 
même  des  agents  de  l'Etat,  lesquels  ne  pensent 
qu'à  avoir  de  rargenl,  beaucoup  d'argent,  et  à 
fournir  la  moindre  somme  de  travail,  alors  que 
pour  sortir  de  la  situation  effroyable  dans  la- 
quelle nous  nous  débattons,  il  ne  suffit  pas  de 
voter  de  lourds  impôts,  mais  il  est  nécessaire 
d'accroître  le  travail,  d'augmenter  son  rende- 
ment et  d'intensifier  au  maximum  la  production 
agricole  et  industrielle  pour  créer  du  capital  et 
remplir  les  caisses  du  Trésor  public  I 

Néanmoins  quelque   sombre   que   soit   le    ta- 
bleau, il  ne  faut  pas  le  prendre  au  tragique,  mais 
au  sérieux. 
Il  ne  faut  pas  désespérer! 
Tout  est  à  faire  sans  doute! 
Mais  la  France  a  de  telles  ressources,  surtout 
en  Agriculture,  qu'elle  n'a  qu'à  se  ressaisir  et  à 
vouloir,  pour  guérir  les  plaies  de   la  guerre  et 
reconquérir   une    puissance    ot    une    prospérité 
qui  répondent  à  ses  sacrifices  et  à  ses  besoins. 

Il  faut  que  la  science  et  le  travail  humain  se 
mettent  à  l'œuvre  sans  répit  ni  relâche! 

Il  faut  que  tout  le  monde,  dans  quelque  si- 
tuation qu'il  occupe,que  chaque  citoyen,  quelle 
que  soitsatorce,  quels  que  soientson  âge  et  son 
sexe,'ne  recule  ni  devant  un  surcroit  de  besogne 


à  accomplir,  ni  devant  un  surcroît  Je  sacrifices 
à  s'imposer. 

Il  faut  que  chacun  sache  se  plier  aux  condi- 
tions nouvelles  de  l'existence  et  concoure  par 
ses  moyens  propres  et  suivant  ses  facultés,  à  la 
reconstitution  de  l'éditicie  en  ruine. 

Il  faut  de  la  volontc  chez  les  uns  et  de  Vencrgie 
chez  tous. 

Pour  moi,  c'est  la  ligne  de  conduite  que  je 
m'efforce  de  suiv.-e  en  continuant  à  travailler 
sans  arrêt  pour  le  bien  public  et  en  ne  reculant 
devant  aucun  labeur.  Je  n'ai  pas  le  droit  de  chô- 
mer et  de  ralentir  mon  action! 

La  haute  distinction  dont  je  viens  d'être  l'objet 
ajoute  en  effet  à  mes  devoirs. 

C'est  une  dette  nouvelle  que  j'ai  contractée 
vis-à-vis  de  vous.  Monsieur  et  cher  Ministre;  vis- 
à-vis  de  l'Agriculture  entière! 

Pourrai-je  jamais  m'en  acquitter? 

Mes  efforts  pourront- ils  atteindre  à  la  hauteur 
de  cette  dette? 

Je  l'essaierai  en  consacrant  ce  qui  me  reste  de 
force  et  de  vie  à  la  grande  cause  que  nous  ser- 
vons. 

J'y  serai  aidé  par  la  foi  profonde  que  j'ai  dans 
l'avenir  agricole  de  la  France  et  par  l'ardent 
amour  que  j'ai  pour  notre  chère  patrie. 

Ces  paroles  vibrantes  ont  été  écoutées  avec 
une  profonde  émotion.  Les  applaudissements 
qui  les  ont  saluées  ont  montré  à  la  forte 
vieillesse  de  M.  Tisserand  combien  sont 
admirés  la  science,  l'énergie,  le  dévouement, 
le  désintéressement  qu'il  a  toujours  dépen- 
sés pour  le  bien  public. 

He.nry  Sagnier. 


L'ÉCOLE  SUPÉRIEURE  DE  GÉME  RURAL 


L'Ecole  supérieure  du  (jénie  rural,  créée 
à  Paris  par  décret  du  5  août  1919,  a  été  ou- 
verte le  1"  octobre  dernier. 

Elle  a  pour  but  : 

i"  D'assurer  le  Recrutement  des  Ingénieurs 
du  Corps  du  Génie  rural,  ressortissant  à  la  Di- 
rection générale  des  Eaux  et  Forêts  et  créé  par 
les  décrets  des  o  avril  1903-26  décembre  1918. 

2°  De  donner  l'iiistructiou  technique  aux  Elè- 
ves libres,  français  ou  étrangers,  qui  se  propo- 
sent d'obtenir  le  diplôme  d'Ingénieur  civil  du 
Génie  rural. 

Les  élèves-ingénieurs  au  Service  de  l'Etat 
se  recrutent  parmi  les  élèves  sortant  de  l'Ins- 
titut national  agronomique,  d'après  leur  rang 
de  classement,  et  sous  certaines  conditions 
de  notes  obtenues  dans  diflërentes  matières. 
(Arrêté  ministériel  du  15  septembre  1919). 

Les  élèves  libres  sont  reçus  au  concours; 
le  programme  des  examens  est  actuellement 


en  voie  d'élaboration;  il  correspondra  aux 
connaissances  en  agriculture  et  en  mathéma- 
tiques enseignées  à  l'Institut  agronomique. 
Des  bourses  seront  sans  doute  créées  pour 
celle  catégorie  d'élèves. 

L'enseignement  donné  dans  cette  Ecole 
supérieure  dépasse  considérablement  le  ca- 
dre de  la  science  qu'on  désigne  communé- 
ment sous  le  nom  de  Génie  rural  et  qui  est 
limitée  aux  Machines  agricoles  et  aux  Cons- 
tructions rurales.  Il  embrasse,  en  effet,  toutes 
les  connaissances  techniques  de  l'Art  de  l'In- 
génieur, en  vue  de  leur  application  aux  be- 
soins de  l'Agriculture  et  des  Agglomérations 
llurales. 

Parmi  les  travaux  ressortissant  au  Génie 
Rural,  citons  en  ell'et  : 

L'utilisation  agricole  des  eaux; 

Les  irrigations,  drainages  et  assainissements; 


ACADÉMIE  DAGRICUITUUE  DE  FRANCE 


ai 


Les  remembrements  et  échani;es  de  parcelles 
éparses; 

La  mise  en  valeur  de  terrains  incultes,  maré- 
cageux, tourbeux,  salés,  etc.; 

Les  chemins  ruraus  et  ouvrages  d'art  divers 
(ponts,  passerelles,  aqueducs,  etc.); 

Les  chemins  d'exploitation  ; 

Les  constructions  rurales   diverses  ; 

Les  habitations  à  bon  marché  pour  les  ou- 
vriers agricoles  et  les  petits  cultivateurs; 

Les  industries  rurales  (travail  du  bois,  etc.); 

L'installation  des  usines,  coopératives  ; 

Les  câbles  porteurs  agricoles; 

Les  ponts-bascules  agricoles; 

L'alimentation  en  eau  des  agglomérations  ru- 
rurales  ; 

L'utilisation  des  chutes  d'eau  pour  les  besoins 
de  la  ferme; 

Les  installations  hydro-électriques  rurales  et 
les  réseaux  ruraux  de  distribution  d'électricité. 

La  durée  des  études  est  de  deux  ans.  L'en- 
seignement comprend  :  des  cours  oraux,  des 
conférences  et  des  exercices  pratiques  effec- 
tués notamment  à  la  Station  d'Hydraulique 
agricole  et  du  Génie  rural  ;  il  est  complété 
par  des  excursions,  des  visites  industrielles 
et  des  stages. 

Les  cours  et  les  conférences  portent  sur  les 
matières  suivantes  : 

1°  Cours.  —  Analyse  et  Mécanique  rationnelle, 
Mécanique  appliquée.  Hydraulique,  Electrotech- 
nique,  Topographie,  Construction,  Canaux,  Rou- 
tes, Ponts,  Droit  rural  et  administratif. 

2°  Conférences.  —  Rédaction  des  projets,  tenue 
des  bureaux  et  comptabilité,  pratique  des  tra- 
vaux, essais  des  matériaux.  Valeur  de  la  pro- 
priété, son  évaluation.   Remembrement.    Etude 


des  réserves  d'eau  et  des  établissements  de  ré- 
servoirs en  montagne.  —  Constructions  rurales. 
Motoculture.—  Industries  agricoles.  —  Agrono- 
mie générale  comparée. 

Les  exercices  pratiques  consistent  en  essais 
de  matériaux,  exercices  de  mécanique  (essais 
de  machines),  manipulations  d'électricité, 
exécution  de  dessins  et  de  projets,  etc. 

L'électricité,  qui  prend  chaque  jour  une 
importance  plus  grande  dans  le  domaine  éco- 
nomique, est  appelée  à  rendre  les  plus  grands 
services  à  l'Agriculture  et  à  transformer  les 
conditions  d'existence  des  populations  ru- 
rales. Aussi,  pour  donner  aux  Ingénieurs  du 
Génie  rural  une  autorité  indiscutée  en  ma- 
tière d'installations  électriques,  a-t-il  été  dé- 
cidé que  les  élèves  suivraient  pendant  leur 
seconde  année  d'études  les  cours  de  l'Ecole 
supérieure  d'Electricité  et  qu'ils  devraient 
acquérir  le  diplôme  d'Ingénieur  électricien. 

L'E'-ole  supérieure  du  Génie  rural  est  mal- 
heureusement bien  à  l'étroit  dans  ses  locaux 
actuels,  à  la  Station  d'Hydraulique  agricole. 
Mais  un  projet  de  loi,  soumis  au  ^Parlement, 
prévoit  l'agrandissement  de  l'Ecole,  de  façon 
à  lui  permettre  de  remplir  pleinement  sa 
mission  en  formant,  à  côté  des  Ingénieurs  de 
l'Etat,  un  nombre  important  d'Ingénieurs  ci- 
vils dont  la  valeur  technique  sera  hautement 
appréciée  par  l'Agriculture  et  l'Industrie 
françaises  et  qui  pourront  rendre  de  grands 
services  dans  nos  colonies  et  à  l'étranger. 
Louis  Patrix, 

Ingénieur  du  Corps  du  Génie  Rural, 
adjoint  au  Directeur  de  l'Ecole. 


ACADEMIE  D'AGRICULTURE  DE  FRANCE 


Séance  du  2  juin  1920.  —  Présidence 

de  M.   Viger. 

Hommage  à  M.  Méline. 

M.  le  Président  adresse  à  M.  Jules  Méline  les 
félicitations  bien  sincères  de  l'Académie  à  l'oc- 
casion de  son  quatre-vingt-deuxième  anniver- 
saire et  du  souvenir  qui  lui  a  été  remis  dans  un 
banquet  réunissant  les  membres  du  Parlement 
et  ses  confrères  de  l'Académie. 

M.  Jules  Méline  remercie  bien  vivement  l'hono- 
rable président  de  l'Académie  et  ses  confrère?, 
et  parlant  du  travail  formidable  qui  est  à  faire 
pour  créer  une  France  nouvelle,  il  trace  le  rôle 
actif  et  efficace  que,  selon  lui,  est  appelée  à 
jouer  l'Académie  d'Agriculture  dans  la  réalisa- 
tion de  ce  programme  d'avenir,  en  prenant  la 
direction  de  la  marche  de  l'Agriculture  fran- 
çaise. 

Centenaire  de  la  Société  centrale  d'Agriculture 
de  l'Aude. 

M.  le  Secrétaire  perpétuel  fait  connaître  que  la 


Société  centrale  d'Agriculture  de  l'Aude  célé- 
brera son  centenaire  dans  des  manifestations 
qui  se  dérouleront  du  19  au  26  juin.  Il  propose 
qu'à  raison  des  services  rendus  par  cette  Société 
au  cours  du  siècle  qu'elle  a  vécu  jusqu'ici, 
l'Académie  lui  décerne  un  diplôme  d'honneur 
qui  lui  serait  remis  dans  cette  circonstance. 
Cette  proposition  est  adoptée. 

La  reconstitution  du  cheptel  ovin. 

M.  Moussu  rappelle  que  l'Académie  avait  ren- 
voyé à  l'examen  de  la  Section  d'Economie  des 
animaux  le  projet  élaboré  en  commun  par 
MM.  Dechambre,  Moussu  et  Faucon  pour  la 
reconstitution  de  notre  cheptel  ovin,  puis  il 
donne  les  conclusions  auxquelles  s'est  arrêtée  la 
Section  d'Economie  des  animaux. 

De  quelque  façon  que  l'on  envisage  l'avenir,  il 
ne  semble  pas  que  l'on  puisse  chez  nous  en 
France,  même  avec  des  encouragements  impor- 
tants,  remonter  un  courant  qui  nous  fait  assister 
chaque  jour  à  un   épuisement  de  plus  en  plus 


418 


CORKESPONUANCE 


rapide  de  nos  troupeaux  métropolitains.  Depuis 
cinquante  ans,  mais  surtout  depuis  dix  ans,  nous 
subissons  une  réduction  progressive  dont  la 
vitesse  ne  fait  que  s'accentuer,  et  qui  nous  ache- 
mine, en  00  !qui  concerne  l'élevage  du  mouton 
vers  une  situation  comparable  à  celle  que  l'on 
observe  en  Belgique,  en  Hollande,  en  Danemark, 
en  Suisse,  etc.  Nous  serons  forcés,  pour  une 
grosse  part,  de  devenir  tributaires  de  l'étranger. 

La  Section  d'Economie  des  animau-i,  à  l'una- 
nimité, propose  à  l'Académie  d'émettre  le  vu-u  : 

l"  Que  pour  favoriser  la  reconstitution  du 
cheptel  ovin  si  nécessaire  aux  besoins  alimen- 
taires et  industriels  de  la  France,  il  soit  accordé 
aux  cotons  des  concessions  de  plusieurs  mil- 
liers d'hectares  en  Afrique  du  Nord  ou  en  Afrique 
Occidentale,  là  où  il  y  en  a  de  disponibles; 

2°  Que  pour  préparer  ces  futurs  colons  à  leur 
mission,  il  soit  créé  en  France  et  en  Afrique  du 
Nord  un  ou  plusieurs  centres  d'études  techniques 
concernant  l'élevage  du  mouton  :  centre  de 
Rambouillet  par  exemple  pour  les  méthodes  de 
principe;  stages  d'application  dans  de  grands 
domaines  d'Afrique  du  Nord  pour  1  étude  de  la 
langue  et  des  méthodes  indigènes  primitives.  Si 
ces  vœux  éUient  adoptés,  il  y  aurait  lieu  de  pro- 
céder à  une  enquête  ]iour  le  relevé  de  nos  éta- 
blissements coloniaux  d'élevage  susceptibles  de 
recevoir  des  stagiaires. 

M.  Moussu  fait  ensuite  lemarquer  qu'il  semble 
en  outre  y  avoir  aujourd'hui  un  motif  majeur 
pour  s'engager  dans  cette  nouvelle  voie  si  nous 
voulons  développer  ou  simplement  maintenir 
l'inlluence  fiançaise  dans  nos  propres  colonies; 
c'est  que,  comme  M.  Pierre  Bertbault,  commis- 
saire du  Cl  édit  foncier  de  France  en  Algérie,  le 
montre  dans  un  article  du  Journal  d'Agriculture 
pratique  sur  révolution  de  la  propriété  rurale  en 
Afrique  du  Sord,  les  Arabes  enrichis,  pendant 
et  depuis  la  guerre,  rachètent  très  cher  les 
terres  améliorées  par  la  culture  européenne;  et, 
actuellement,  pour  conserver  Tinlluence  fran- 
çaise, les  adniiuistralioas  coloniales  doivent 
songer  à  organiser  la  colonisation  pastorale. 

M.  Massé,  à  propos  de  la  diminution  des  trou- 
peaux de  moutons  en  France,  signale  les  ser- 
vices que  sont  appelés  à  rendre  les  moulons  dans 
les  régions  libérées  pour  utiliser  les  vastes  par- 
cours non  encore  remis  en  culture,  mais  où 
pousse  de  l'herbe.  Sur  les  102  000  moutons  que 


rAllemat;ne  doit  restituer,  près  de  70  000  nous 
sont  maintenant  rendus;  ce  sont  des  moulons  à 
laine,  mais  dans  les  régions  libérées,  on  se 
préoccupe  davantage  de  les  engraisser  que  de 
les  conserver  en  vue  de  la  reproduction.  11  y  a 
là  une  situation  sur  laquelle  il  convient  de  réflé- 
chir. 

Après  un  échange  de  vues  entre  plusieurs 
membres  de  l'Académie,  l'étude  de  la  question 
soulevée  par  M.  Massé  est  renvoyée  à  l'examen 
de  la  Section  d'Économie  des  animaux. 

L'invasion  du  criquet  marocain 
en  Crau  en  1920. 

M.  Marchai  présente  une  note  de  M.  P.  Vays- 
sière  sur  la  multiplication  du  criquet  marocain 
on  Crau  et  sur  les  moyens  mis  eu  œuvre  pour 
lutter  contre  l'invasion  actuelle  :  lance-flammes, 
appâts  empoisonnés,  solutions  savonneuses  de 
(hloropicrine,  ramassage  avec  les  toiles.  Pour 
donner  une  idée  de  la  quantité  des  criqueis 
ravageant  les  cultures  de  Crau,  M.  Vayssière 
cite  ce  chiffre  :  une  seule  équipe  de  huit  hommes, 
manœuvrant  une  toile  de  8  mètres  de  long  sur 
2  mètres  de  larg-»,  a  recueilli  eu  six  jours 
■i  500  kilogr.  de  jeunes  acridiens. 

Les  conclusions  de  .\1.  Vayssière  sont  les  sui- 
vantes: on  peut  envisager  maintenant  la  possibi- 
lité d'une  issue  favorable  à  la  lutte  engagée  con- 
tre le  fléau  qui,  après  avoir  marqué  son  passage 
dans  les  cultures  de  Crau,  menacerait  de 
s'étendre,  sans  les  équipes  de  destruction,  dans 
les  régions  de  primeurs  des  bouches-du-Uhôue, 
où  il  ae  ferait  suitout  sentir  en  1921. 

La  situation  forestière. 
M.  Paul  Descoinljes.  correspondant,  rappelle 
l'insuflisance  de  nos  forêts  montaiineuses  sacca- 
;,'ées  à  la  fin  du  xviii"^  siècle;  il  montre  combien 
la  guerre'  a  aggravé  la  situation  et,  dès  lors, 
combien  urgente  est  la  nécessité  de  reboiser  nos 
montagnes. 

Notice  sur  Henri  Joulie. 

M.  Iliticr  dépose  une  notice  écrite  par  M.  Amé- 
déo  Meslay  sur  la  vie  et  les  travaux  de  M.  Henri 
Joulie.  M.  Amédée  Meslay  y  rappelle  le  grand 
rôle  ,;oué  par  M.  Joulie  dans  le  développement 
de  l'emploi  des  engrais. 

U.  HlIlîBL. 


COKKESPONDANCE 


A  divers.  —  Les  albums  renfermant  les  dessins 
cotés  de  ruches  à  cadres,  dont  il  a  été  question 
dans  le  numéi-o  du  27  mai  dernier,  ne  se 
trouvent  pas  à  la  Librairie  aaricole.  On  doit 
s'adresser  aux  auteurs,  .\1M.  Froment,  3,  rue  de 
la  Redoute,  à  Fontenay-aux-Roses  (Seine). 

—  M-  R.  J.  (Loir-'t-Cher).  —  Le  Syndicat 
départemental  possède  96  tracteurs;  d'autre 
part,  les  100  kilogr.  de  charbon  de  bois  valent 
chez  vous  40  fr.,  de  sorte  qu'il  serait  très  écono- 


mique d'employer  le  gaz  pauvre  à  la  place  de 
l'essence  minérale.  Malheureusement,  il  n'y  a 
actuellement  qu'une  idée  ou  un  programme  qui 
a  été  émis  par  M.  Ringelmaun  dans  son  article 
sur  l'emploi  du  gaz  jniucrc  pour  les  appareils  de 
culture  mécanique  dans  le  n"  l'.t  du  8  avril  dernier, 
page  292.  Le  gazogène  de  M.  Ilernu  (4i.  avenue 
Jacquemiuol,  à  Meudon  (Seine-ct-Oise)  a  été 
décrit  dans  le  u"  18  du  20  avril  1920,  page  324. 
~(M.  R.) 


REVUE     COMMERCIALE 


479 


LA  SEMAINE  MÉTÉOROLOGIQUE 

Semaine  du  6  au  12  juin  1920  [OBSERVATOIRE  DU  PARC  SAINT-MAUR) 


JOURS 

ET     DATES 


y.  . 

o  ~ 

c/v  - 

a  .o 

es 

a. 


tnilliliars.' 

Dim 6  juin.  101"  'i 

I 
Lnndi 1  —    1016.5 

Mardi S  —    1015.6' 

Mert'redi..     9  — 

Jeudi 10  — 

Vendredi     11  — 

Samedi.. .  12  — 


TEiMPERATORTi; 


5"0 
O.u 

;; .  0 
ma. 7,    6.H 

101.5.2  H.'.l 
1011.9  J1.9 
100S.3     12  1 


Moyennes  eL  totaux  1014.1 1      ^.'.] 
Ecarts  sur  la  normale     — 2  G  — 2,9 


"y. 
S 

a 

£ 

o 
3 

1  4».3 

9.9 

16.3 

11.6 

18.7 

12.7 

23.7 

tS.s 

22  7 

16.7 

■12.0 

10.  i 

23   l) 

16.4 
14.2 

20  2 

-,S 

—  1.7 

Écart 

sur 
la  nor 
maie. 


5.7 
—4.1 
3.1 
0.1 
+  0.7 
+0.3 
+  0.2 


Vent. 


N  E 
N  E 
N  E 

E 

S 
S  E 

S' 


c 

o 

^    1 
o 

Hauteur  de 
pluie. 

hecres 

liiilliin. 

0.2 

" 

3  0 

'. 

11.3 

.. 

1 1 . 4 

» 

10.4 

.. 

3.0 

6.9 

1.0 

7.0 

43 . 9 

13.9 

m  lieD  <Jf 
112  i.  : 
dur.tbéor. 

REMARQUES   DIVERSES 


Hosée,  .temps  couvert  le  jour, 

beau  le  Boir. 
Temps  couvert  le  matin,  beau 

après  midi. 
Rosée,  beau  tfmps. 

Rosée,  beau  temps,  se  couvre 

le  soir. 
Rosée,  temps  nuageu.x. 

Gouttes  le  m.,  pluie  apri^s  midi. 

Temps    orageux,    jiluie    après 
midi. 

Pluie  depuis  le  !"■  janvier  : 

Kn  1920 237  mm 

Normale 23S 


(1)  Voir  l'e.ïplicatiou  de  cette  mesure  dans  le  n"  du  15  avril  1920  (p.  290. 


REVUE   COMMERCIALE 


Situation  agricole.  —  La  température  a  été  basse 
et,  dans  plusieurs  régions,  des  petites  gelées  blanches 
ont  causé  quelques  dommages  aux  haricots  et,  dans 
dans  le  Sud-Ouest,  au  mats.  Des  a^fe^ses  ont  parfois 
entravé  la  récolte  des  fourrages  et  provoqué,  dsms 
le    e  Nord,  la  verse  des  Lins. 

DanB  te  Midi,  ou  se  plaiat  de  la  persistance  de  la 
sécheresse. 

La  période  froide  a  légèrement  enrayé  la  marche 
de  la  végétation,  mais  depuis  quelques  jours,  la 
température  s'est  relevée. 

Les  céréales  continuent  à  avoir  un  aspect  satisfai- 
sant; les  cultures  fourragères  se  développent  avec 
régularité  et,  dans  le  Sud-Ouest,  les  maïs  ont  une 
levée  normale.  L.a  situation  des  cultures  reste  en 
sommes,  sans  grand  changement. 

Blés  et  Farines.  —  La  situation  reste  sans  chan- 
gement; peu  de  blés  indigènes  livrés  aux  conditions 
de  la  ta.xe  et  peu  de  blés  étrangers  cédés  aux  meu- 
niers. 

Les  farines  fournies  aux  boulangers  contenant  une 
plus  forte  proportion  de  succédanés,  la  q,ttaritê  du 
pain  diminue. 

Sons.  —  Transactions  peu  nombreuses  au  prix  de 
la  taxe,  soit  48  fr.  le  quintal  et  par  10  quintaux,  au 
moulin. 

Céréales  diverses.  —  Le  mouvement  de  baisse  qui 
se  dessine  sur  les  avoines  définis  quelques  semaines 
s'est  fortement  accentué  pendant  la  huitaine  ;  les 
cours  ont  subi  un  fléchissement  de  5  à  6  fr  par 
quintal.  On  a  coté,  suivant  provenances  et  qualité, 
les  avoines  grises  66  à  72  fr.  ;  les  noires,  67  à  68.50; 
les  blanches,  65  à  66  fr. 

Peu  de  changement  sur  les  orges  que  l'on  cote, 
comme  suit,  aux  100  kilogr.  départ  :  crges  de  Cham- 


pagne, 76  à  78  fr.  ;  de  la  Mayenne  "x  à  79  fr.  ;  de 
Beauce.  78  fr. 

Cours  plus  fermes  sur  les  sarrasins,  devenus  rares  ; 
on  vend  maintenant  93  ir.  les  100  kilogr.  départ. 

A  Bordeaux,  le  maïs  blanc  des  Landes  est  coté 
107  fr.  les  100  kilogr.  départ  et  le  roux  de  même 
provenance,  120  fr. 

Fourrages.  —  Au  murché  de  La  Chappelle,  les 
fouiniges  nouveaux  des  prairies  artificielles  qui  ont 
fait  leur  apparition  ont  été  enlevés  à  220  fr.  les 
104  bottfS. 

Les  fourrages  vieux,  dont  les  prix  sont  restés  sou- 
tenus, ont  été  cotés  aux  prix  suivants,  par  104  bottes  ; 
luzerne,  250  à  270  fr.  ;  regain,  240  à  260  fr.  ;  foin,  230 
â  260  fr. 

Dans  le  Sud-Est,  les  prix  du  foin  varient  de  26  à 
30  fr.;  dans  le  Sud-Ouest,  de  26  à  28  fr.  les  100  kilogr. 

Pailles.  —  Les  pailles  ont  eu  des  cours  très  fermes 
au  marché  de  La  Chapelle,  où  l'on  a  payé,  par 
104  bottes  :  paille  de  blé,  215  à  230  fr.  ;  paille  de 
seigle,  190  à  205  fr.  ;  paille  d'avoine,  185  à  205  fr. 

Dans  les  départements,  les  prix  des  pailles  varient 
de  19  à  23  fr.  les  100  kilogr.  départ. 

Bétail.  —  Au  marché  de  La  Villette  du  lundi 
7  juin,  malgré  des  arrivages  importants,  la  vente  du 
gros  bétail  a  été  active  et  les  cours  se  sont  main- 
tenus. On  a  payé  les  bn-ufs  de  l'Orne  et  du  Calvados, 
4.30  à  4  65;  de  la  Haute- Vienne,  4.25  à  4.55:  de  la 
.Nièvre  et  de  Saf'Ue-et-Loire,  4  à  4.40;  de  la  Mayenne 
et  de  la  Sarlhe,  3.95  à  4.15;  i«le  Maine-et-Loire  eit  de 
la  Loire-Inférieure,  3.75  à  4.20;  du  Canlal,  3.90  à 
i  40;  de  la  Vendée,  3.70  à  4.15;  les  génisses,  4.50  à 
4.60;  les  taureaux,  3.75  à  4.10  le  demi-kilogramme 
net. 


480 


REVUE  COiMMERCfALE 


En  raison  de  l'augmentation  des  envois,  qui  attei- 
gnaient 3  500  têtes,  les  cours  des  veaux  ont  fléchi 
de  40  à  50  centimes  par  demi-liilogramme  net.  On 
a  coté  les  veaux  de  Seine-et-Marne,  Eure-et-Loir, 
Loiret  et  Yonue,  5.75  à  6  fr.  ;  de  l'Aube,  5.70  à  5.90; 
de  la  Sarlhe,  5  à  3.60;  du  Plateau  Central,  4.25  à 
4.75  le  demi-kilogramme  net. 

A  la  faveur  d'une  otfre  modérée,  les  moutons  ont 
bénéficié  de  prix  soutenus.  On  a  vendu  les  moutons 
de  l'Allier,  de  la  Nièvre  et  du  Cher,  7  à  7.50;  les 
métis,  6.75  à  7.20;  les  moutons  de  la  Haute-Loire, 
6  à  6  50  ;  du  Midi,  6  à  6.30  ;  les  brebis,  5.60  à  6  fr.; 
les  agneaux,  7.25  à  7.50  ;  les  moutons  algéiiens,  6  à 
6.25  le  demi-kilogrnmme  net. 

Sur  les  porcs,  vente  facile  à  des  prix  dénotant  de 
la  feruieté.  Par  demi-kilogramme  vif,  on  a  payé  : 
porcs  gras,   3.50  à  3.60;  coches,  3  à  3.50. 

Voici  le  relevé  des  marchés  des  lundi  7  et  jeudi 
10  juin  : 

Marclié  du  lundi  7  juin. 


Entrées  directes 

aux  abattoirs. 

Réserves 

Amenés. 

LaVill. 

Vaug. 

LaVill. 

Vaug. 

Bœufs 

tètes 
.      3  212 

têtes 

têtes 

tètes 

têtes 

■Vaches . . . 
Taureaux. 

.      -2  314 
346 

>     217 

216 

203 

310 

■Veauï 

Moutons  . . 
Porcs .... 

3  353 

10  495 

?  708 

2  Oo3 
2  879 
2  07& 

635 

890 

1  239 

412 
1  150 

750 

110 
420 

380 

Prix 

maxima  du 

kilogramme. 

Au  poids  net.  Au  poids  vif. 

1^«  q.       -2*  q.        3»  q.      Prix  extrêmes. 


Bœufs... 

8  80        8  30 

7.90 
7.90 

2  "75  A  i;  «;o 

Vaches  , 

8.90        8.30 

2.25 

5.58 

Taureau> 

8.10        7.60 

7.40 

2.75 

4.92 

Veaux  .. 

...       11.00       10.50 

9.00 

3.25 

7.20 

Moutons 

...       14.50       13.50 

12.50 

5.20 

7.20 

Porcs... 

10.50      10.40 

10.10 

6.49 

7.35 

Marché  du  jeudi  10  juin. 

Entréesdirecles 

aux  abattoirs. 

Réserves 

Amenés.  LaVill. 

Vaug. 

LaVill. 

Vaug. 

têtes        têtes 

tètes 

tètes 

têtes 

Bœufs 

1  731     1 

Vaches  . . . 

1   164    [      45 

271 

418 

210 

Taureaux.. 

526     \ 

Veaux 

2  371           982 

344 

510 

220 

Moutons  . . 

6  192      3  370 

r.6 

560 

215 

Porcs 

1  8!3       1  365 

597 

310 

290 

Prix 

maxima 

du  kilogramme. 

Au  poids  net.  Au  poids  vif. 

r»  q.       2"  q.       3' q.      Prix  extrêmes. 


Bœufs 

Vaches 

Taureaux.. . 

Veaux 

Moutons.. . . 
Porcs 


8  56 

8  ÔO 
7  70 

9  80 
13  00 
10  50 


8  00 

8  00 
7  30 

9  00 
12  00 
10  42 


7  50 
7  50 

6  90 

7  50 
11  00 
10  10 


2.60  à  5.46 
2.60      5.46 


2.60 
3.25 
5.20 
6.49 


4.86 
6.72 
7.34 
7.35 


Dans  les  départements,  on  cote  : 

Bordeaux,  par  kilogr.  poids  vif  :  bœufs,  3  à 
4.80;  vaches,  2.40  à  3.60;  porcs,  7  à  7.60,  par  kilogr. 
poids  net  :  veaux,  8  à  9.50;  moutons,  12  à  13  fr. 

Caen,  par  kilogr.  poids  vif  .  bœufs,  3.80  à  4  fr.; 
vaches,  3.95  à  4.30;  veaux,  4.75  à  5.25;  moutons,  6.50 
1.1  ÎT. 

Dijon,  par  kilogr.  poids  vif  :  veaux,  4.50  à  5.10; 


à  7.60.  par  kilogr.  net  :  moutons,  10.50 


bœufs, 
à  11.25; 


i    a 
par 


porcs,  7.40 
à  12.50. 

I.yon-Vaise,  par  kilogr.  poids  vif  :  bœufs,  2.20  à 
4.85;  veaux,  5  à  6.10  porcs,  6.50  à  7.20;  par  kilogr. 
net  :  moutons,  11.50  à  14  fr. 

Marseille,  par  kilogr.  poids  net  : 
S. 50;  vaches,  8  à  8.2:j;  moutons,  10.50 
kilogr.  vif  :  porcs,  6.20  à  6.50. 

Nancy,  par  kilogr.  poids  vif  :  veaux,  5.30  à  6.30  ; 
porcs,  7.20  à  7.60;  par  kilogr.  poids  net  :  bœufs, 
8.50  à  8.80;  moutons,  10  à  13  fr. 

Nanle.'s,  par  kilogr.  poids  vif  :  bœufs,  3.40  à  3.60; 
veaux,  4.50  à  5  fr.;  moutons,  5.70  à  5.90. 

Vins.  —  Transactions  peu  importantes  dans  le 
Midi  et  les  autres  régions  viticoles.  On  vend  à  l'hec- 
tolilre  nu  les  vins  rouges  :  100  à  120  fr.  à  Béziers, 
105  à  120  fr.  à  Montpellier,  100  à  130  fr.  à  Nimes, 
105  à  120  fr.  à  Perpignan.  Les  vins  blancs  du  Midi 
sont  cotés  de  135  à  150  fr.  l'hectolitre. 

Dans  l'Allier,  on  vend,  tant  en  rouges  qu'en  blancs, 
de  350  à  400  fr.  la  pièce  de  200  litres. 

bans  la  Côte-d'Or,  ces  prix  sont  atteints  pour  les 
vins  rouges  ordiaaires  et  dépassés  pour  les  blancs 
qui  valent  de  450  à  500  fr.  la  pièce. 

A  Alger,  les  vins  sont  cotés  de  103  à  125  Ir.  l'hec- 
tolitre. 

Cocons.  —  En  Italie,  des  contrats  de  cocons  frais 
à  livrer  à  la  récolte  ont  eu  lieu  sur  la  base  de  32  à 
36  lires  le  kilogr.,  ce  qui,  en  tenant  compte  du 
change,  correspond  à  24  fr.  environ.  Les  prix  actuel- 
lement pratiqués  sont  inférieurs  et  varient  de  24  à 
28  lires. 

Dans  la  Drôme,  on  a  payé  1500  fr.  les  100  kilogr. 
au  marché  de  Nyons. 

Fécules.  —  Cours  en  baisse.  La  fécule  U'  dispo- 
nible est  cotée  à  Paris  200  fr.  les  100  kilogr. 

Pommes  de  terre.  —  Aux  Halles  centrales  de 
Paris,  (m  vend  aux  100  kilogr.  :  pommes  de  terre 
nouvelles  du  Midi,  120  à  140  fr.;  longues  de  Bre- 
tagne, 105  à  115  fr.;  rondes  de  même  provenance, 
90  à  95  fr.;  de  la  région  parisienne,  120  à  130  fr. 

Laines.  —  Les  acheteurs  se  montrent  réservés  et, 
d'autre  part,' la  culture  reste  sur  ses  positions;  il  en 
résulle  que  les  transactions  sont  peu  nombreuses. 

Dans  l'Eure-et-Loir,  on  offre  à  la  culture  de  10  à 
15  fr.;  dans  l'Allier,  12  fr.;  dans  la  Drôme,  10  fr.; 
dans  l'Aude,  12  fr.  par  kilogr.  pour  les  laines  en 
suint. 

B.   DUHAND. 


ENGRAIS 


(Les  100  kilogr.  départ  par  livraison  de  10.000  kilogr.) 

fr.  c. 

Nitrate  de  soude  15/16  0/0  d'azote 150    » 

Cianamide  S.  P.  A manquj 

Cian^mide  en  poudre mitnat 

Nitrate  de  chaux 100     '• 

Nitrate  d'ammoniaque  33  à  34  0/0  d'az 150    » 

Sulfate  d'ammoniaque manque 

Superphosphate  14  0/0  d'ac.  phosph 27  à  29.50 

Scories  de  déphosphoration,  l'unité 1  80 

Sulfate  de  cuivre 240-245 

Sulfate  de  fer  (cristaux; 30    » 

—         (poudre) 38    » 

Soufre  sublimé 120     » 


Le  Gérant  :  Ciurlks  Di'tkeix. 


Paris.  —    L.  Maretheux,  imprimeur,  1,  rue  Cassette. 


CHRONIQUE  AGRICOLE 


481 


CHRONIQUE  AGRICOLE 


Acceptation  par  la  Commission  de  l'Agriculture  du  projet  de  loi  gouveinemental  sur  le  régime  du  blé.  — 
Conclusions  adoptées.  —  Le  prix  liu  blé  serait  fixé  par  le  Parlement.  —  Prix  proposé  pour  la  récolte 
de  1920.  —  Son  insuffisance.  —  Les  nouvelles  charges  fiscales.  —  L'impôt  sur  les  bénéfices  agricoles  à 
la  Chambre  des  Députés.  —  L'exploitation  des  phosphates  du  Maroc.  —  Instructions  relatives  aux  con- 
cessions d'énergie  électrique.  —  Nécrologie  :  mort  de  M.  Guillaume  Limon.  —  Les  restitutions  de 
bétail  par  l'Allemagne.  —  L'importation  des  vins  avariés.  —  Sorties  de  vins  jusqu'à  la  fin  de  mai.  — 
Cours  et  exercices  d'œnologie  à  la  Station  de  Bourgogne.  —  Prochaine  exposition  de  mécanique  agri- 
cole à  Bruxelles.  —  Le  commerce  du  lait  et  des  produits  laitiers  pendant  le  premier  trimestre  de  1920. 

—  La  fièvre  aphteuse  pendant  le    mois  de  mai.  —  Exportation  des  bovins  et  des  moutons  du  Maroc. 

—  Concours  national  de  ponte  an  Centre  zootechnique  de?  Vaulx-de-Cernay.  —  L'Ecole  algérienne 
d'Agriculture  à  Maison-Carrée.  —  Concours  pour  la  nomination  de  professeurs  à  l'Ecole  d'Agriculture 
de  Cibeins.  —  Ecoles  d'.\griculture  —  Erralum. 


Le  régime  du  Blé. 

On  pouvait  espérer  que  la  Commission  de 
l'Agriculture  de  la  Chambre  dos  Députés, 
chargée  de  l'e.xamen  du  projet  de  loi  du  Gou- 
vernement sur  le  régime  du  blé,  écouterait 
les  vœux  unanimes  des  agriculteurs  et  re- 
pousserait le  système  administratif  de  la 
taxation  et  de  la  réquisition.  11  n'en  est  rien. 
L'agriculture  est,  une  fois  de  plus,  batlue  et 
narguée  par  les  Bureaux,  comme  un  de  ses 
meilleurs  avocats  au  Parlement,  M.  Pierre 
de  Monicault  l'expose  fort  bien  plus  loin 
(p.  485). 

Toutefois,  en  acceptant  le  projet  du  Gou- 
vernement, la  Commission  de  l'Agriculture 
y  a  apporté  une  modification  qu'il  convient 
de  signaler.  Ce  n'est  pas  une  Commission 
plus  ou  moins  bien  composée,  mais  le  Par- 
lement lui-même  qui  fi.xerait  le  prix  du  blé. 
Elle  propose,  pour  la  récolle  de  1920,  le  taux 
de  100  fr.  par  quintal.  En  outre,  une  prime 
de  200  fr.  par  hectare  ensemencé  en  blé  à 
l'automne  et  au  printemps  prochains  serait 
attribuée  aux  agriculteurs  dans  les  régions 
dévastées. 

Le  prix  de  100  fr.  par  quintal  fera  cer- 
tainement combattu  devant  la  Chambre. 
Les  ignorants  le  prétendront  excessif,  mais 
les  agriculteurs  le  jugeront  [insuffisant. 

Dans  une  réunion  tenue  à  Creil  le  13  juin 
par  le  Bureau  de  la  Société  des  Agriculteurs 
de  rOi.-e,  le  prix  de  revient  moyen  d'un 
quintal  de  blé  dans  ce  déparlement  a  été 
étudié  à  fond  et  établi  avec  autant  de  préci- 
sion qu'il  est  possible  d'en  apporter  dans  des 
questions  de  cette  nature.  Celle  discussion 
approfondie  a  mis  en  lumière  ce  fait  quen 
bonne  culture,  avec  une  récolte  moyenne  de 
22  quintaux  à  l'hectare,  le  prix  de  lementdu 
quintal  de  blé  ressort  à  107  fr.  75.  Quel  se- 
rait le  prix  de  revient  avec  une  récolle  infé- 
rieure'' 11  serait  évidemment  bien  supérieur; 
pour  une  récolte  de  20  quinlaux,  ce  qu'on 
ne  peut  pas   appeler  une   récolte  faible,  il 

24  Juin  1920.  —  N»  2  - 


monterait  à  118  fr.  oO.  Sans  doute,  on  pour- 
rait arguer  que  les  dépenses  sont  fort  éle- 
vées en  bonne  culture,  mais  sans  ces  dé- 
penses le  rendement  descendrait  à  df  s  pro- 
portions bien  inférieures. 

M.  Ouvré,  député  de  Seine-et-Marne,  a  été 
désigné  comme  rapporteur  par  la  Commis- 
sion. La  discussion  en  séance  publique  pa- 
raît devoir  commencer  le  24  juin  ;  elle  ne 
peut  manquer  de  se  prolonger. 

Les  impôts  devant  la  Chambre. 

La  Chambre  des  Députés  a  abordé  la  dis- 
cussion du  projet  relatif  à  la  créatii)vi  de 
nouvelles  ressources  fiscales,  dont  le  Sénat 
avait  modifié  les  dispositions. 

On  a  lu  dans  le  \\°  du  3  juin  (p.  418j  le 
texte  adopté  par  le  Sénat  relativement  à 
l'impôt  sur  les  bénéfices  agricoles.  La  Com- 
mission de  la  Chambre  en  avait  changé  les 
dispositions  et  présenté  un  texte  assez  diffé- 
rent. Ce  dernier  texte  a  été  l'objet,  en  séance 
publique,  d'une  assez  longue  discussion,  et 
il  a  été,  au  cours  de  ces  débats,  profondé- 
ment modifié.  11  est  impossible  de  [donner 
des  détails  sur  cette  discussion,  qui  a  porté 
surtout  sur  le  régime  provisoire  s'appliquant 
à  l'année  1920.  Voici  le  texte  définitivement 
adopté  : 

A  partir  du  1"  janvier  1921,  l'article  17,  para- 
graphe 1",  de  la  loi  du  31  juillet  1917  est  mo- 
difié ainsi  qu'il  suit  : 

«  Art.  17.  —  Le  bénéfice  provenant  de  l'ex- 
ploitation agricole  est  considéré,  pour  l'assiette 
de  l'impôt,  comme  égal  à  la  valeur  locative  des 
terres  exploitées,  telle  qu'elle  résulte  de  l'éva- 
luation cadastrale,  multipliée  par  un  coefficient 
approprié.  Ce  coefficient  est  fixé  par  région  agri- 
cole et  par  nature  de  culture;  un  coefficient 
moyen  et  unique  par  région  pourra  être  établi 
pour  les  exploitations  à  cultures  variées  ne  com- 
prenant pas  une  culture  principale. 

«  Les  coefficients  ci-dessus  sont  déterminés 
par  une  Commission  instituée  par  un  décret 
rendu  sur  la  proposition  du  ministre  des  Finan- 
ces et  du  ministre  de  l'Agriculture  et  présidée 


Tome  t. 


26. 


482  CIIRONIQCE 

par  un  conseiller  d'Etat.  Un  quart  des  membres 
de  cette  Cominission  est  nommé  par  le  ministre 
de  l'Agriculture  entre  les  candidats  portés  sur 
une  liste  présentée  par  les  présidents  des  Cliain- 
bre«  d'Agriculture  ou  à  défaut  des  Offices  dépar- 
tementaux; un  autre  qpiart  est  nommé  également 
par  le  ministre  de  l'Agriculture  entre  les  candi- 
dats portés  sur  une  liste  présentée  par  les  pré- 
sidents des  Associations,  Syudicats  et  Coopéra- 
tives de  production  agricole,  ces  candidats  devant 
être  pris  parmi  des  contribuables  payant  l'impôt 
sur  les  bénéfices  agricoles. 

«  La  Commission  se  prononcera  après  avis  des 
directeurs  des  Services  agricoles  et  des  Chambres 
d'Agriculture  ou  des  Offices  départementaux  des 
départements  intéressés. 

<'  Elle  procédera  tous  les' ans  à  la  revision  des 
coeflicients. 

■<  Les  raaxima  et  mini  ma  des  coefficients  ar- 
rêtés par  la  Commission  seront,  fixés  chaque 
année,  pour  l'établissement  de  l'impôt  de  l'année 
suivante,  par  une  disposition  de  la  loi  de  finan- 
ces ou  par  une  loi  spéciale. 

«  Pour  l'année  1920,  les  coeflicients  applica- 
bles sont  ainsi  fixés,  sans  l'intervention  de  la 
Commission  : 

«  Terres  labourables,  bois,  aulnaies,  saussaies, 
oseraies,  etc.,  parcs,  pâtis,  i. 

«  Prairies,  jardins,  vergers  et  cultures  frui- 
liêres,  pépinières,  2. 
'    «  Vignes,  cultures  maraîchères,  .3. 

«  Pour  les  terrains  de  la  zone  dévastée,  déli- 
mitée par  l'arrêté  du  12  aoi'it  1919  et  remis  en 
culture,  le  coefficient  sera,  pour  l'année  1920,  le 
quart  de  celui  appliqué  pour  le  reste  de  la 
France  et,  pour  les  années  ultérieures,  sera  fixé 
par  les  lois  de  finances  correspondant. 

Cl  Pour  les  terrains  non  remis  en  état,  le  coef- 
ficient sera  de  0. 

i'  L'article  2  de  la  loi  du  12  août  1919  est 
abrogé.  » 

En  ce  qui  concerne  le  droit  de  circulation 
sur  les  vins  et  les  autres  boissons,  les  taux 
adoptés  par  le  Sénat  ont  élé  adoptés,  mais  il 
a  été  décidé  que  le  produit  de  la  surtaxe 
serait  réservé  exclusivement  aux  communes, 
et  non  aux  départements  et  aux  communes, 
d'après  le  texte  du  Sénat. 

Les  phosphates  du  Maroc. 
Dans  la  discussion  du  badgel  du  minis- 
ière  des  Affaires  étrangères  à  la  Chambre  des 
députés,  le  problème  de  l'utilisaïUon  des  gi- 
sements de  phosphates  au  Maroc,  dont  la 
grande  importance  a  été  reconnue,  a  été 
soulevé.  Des  explications  foiu'nies  par 
M.  iMiUerand,  président  du  Conseil,  il  résulte 
que  ces  gisements  ne  seront  pas  concédés, 
comme  le  bruit  en  avaitcouru,  mais  exploités 
en  régie  par  le  Gouvernement  chérifîen,  et 
que  les  besoins  de  l'Agriculture  nationale 
seront  complètement  sauvegardés. 


AGUICOLE 
L'énergie  électrique  dans  les  campagnes. 

Le  Journal  Officiel  du  15  juin  a  publié  des 
instructions  données  par  M.  Queuille,  sous- 
secrétaire  d'Etat  à  l'Agriculture,  aax  ingé- 
nieurs en  chef  du  Ciénie  rural  dans  les  dépar- 
tements relativement  à  la  constitution  de  ré- 
seaux ruraux  de  dislribulioa  d'énergie  élec- 
trique. Ces  instructions  passent  en  revue  les 
conditions  dans  lesquelles  les  concessions 
sont  faites  aux  divers  organismes  suscep- 
tibles de  les  utiliser  :  communes  et  syndicats 
de  communes.  Sociétés  coopératives  agri- 
coles, Associations  syndicales.  On  se  préoc- 
cupe aujourd'hui,  dans  un  grand  nombre  de 
régions,  de  la  constitution  de  ces  Coopératives 
agricoles;  il  sera  très  utile  pour  elles  d'étu- 
dier ces  instructions,  afin  de  bien  connaître 
lés  charges  qui  peuvent  leur  incomber. 

Nécrologie. 
L'Agriculture  bretonne  a  perdu  un  de  ses 
doyens  les  plus  respectés,  M.  Guillaume  Li- 
mon, sénateur  des  Côtes  du-Nord,  décédé  le 
P  juin  à  l'âge  de  quatre-vingts  ans.  Ancien 
élève  de  l'Ecole  d'agriculture  de  Grand- 
Jouan,  M.  Limon  s'était  adonné  avec  passion 
à  l'amélioration  de  sa  ferme  de  Malabry,  à 
Saint-Brandan,  dans  le  canton  de  Quinlin;  il 
y  donna  les  exemples  de  transformations  qui 
lui  valurent  la  prime  d'honneur  au  concours 
régional  de  Saint-Brieuc  en  1891.  .\près 
avoir  appartenu  à  la  Chambre  des  Députés 
pendant  plusieurs  législatures,  il  entra  au 
Sénat  en  1912;  dans  les  deux  assemblées,  il 
a,  malgré  son  extrême  modestie,  rendu  des 
services  très  appréciés  par  la  solidité  de  ses 
connaissances  dans  les  affaires  agricoles. 

Restitution  de  bétail  par  rAllemagne. 

La  Commission  des  réparations  des  dom-* 
mages  de  guerre   a  fait  connaître  le  relevé 
des  restitutions  de  bétail  par  l'Allemagne  à 
la  France  et  à  la  Belgique  à  la  date  du  31  mai. 

A  cette  date,  les  livraisons  faites  ù  la 
France  comprenaient  :  chevaux,  Goil;  bo- 
vins, 'lO  720;  ovins,  C7  476;  chèvres,  7  o7u. 

Les  livraisons  faites  à  la  Belgique  com- 
prenaient :  chevaux,  3  116;  bovins,  43  489'; 
ovins,  32Gi'r,  chèvres,  GliO;  volailles, 
28  339. 

Commerce  des  vins. 

Un  décret  en  date  du  12  juin  a  prohibé 
l'importation  en  France  des  vins  avariés, 
piqués,  tournés,  etc.  Celte  importation  avait 
pris  une  importance  notable,  tant  en  France 
qu'en  Algérie.  Or,  ces  vin.s,  impropres  à  la 
consommation,  étaient  livrés  à  ladistiUatioD, 
alors  que,  dans  les  conditions  actuelles;  il  y 


CHKONIQLE 

a  iaterdiction  absolue  de  l'entrée  des  alcoola 
étrangers  (loi  du  9  juillet  1917).  .    , 

—  La  Direction  générale  des  eontribatioDS 
indirecles  a  pubJié  le  relevé  des  sorties  de 
vins  des  caves  des  récoltants  à  la  date 
du  31  mai. 

En  France,  les  sorties  se  sont  élevées  à 
2  253  349  hectolitres  en  mai,  et  à  26  813  381 
pendant  les  huit  premiers  mois  de  la  cam- 
pagne. Pendant  cette  période,  26  037 -636  hec- 
tolitres ont -été  soumis  an  droit  de  circula- 
tion. 

-  Pour  la  .première  fois,  les  mêmes  rensei- 
gnements sont  donnés  relativement  à 
l'Alsace  et  à  la  Lorraine.  Les  sorties  de  vins 
ont  été  de  8  277  hectolitres  en  mai,  et  de 
222  343  pendant  les  huit  premiers  mois.  De- 
puis le  1"  octotre,  le  droit  de  circulation  a 
été  appliqué  à  384  226  hectolitres. 

En  Algérie,  les  sorties  de  vins  ont  atteint 
306  -489  hectolitres  en  mai,  et  5  845  836  de- 
puis le  1"  octobre. 

Au  31  mai,  les  stocks  camTOerciaux  chez  les 
marchands  en  gros  s'élevaient  à  10  millions 
600  036  hectolitres  en  France,  à  260  842  en 
Alsace  et  Lorraine,  et  à  602  002  en  Algérie. 

Cours  d'œnologie  à  Beaune. 

Une  série  de  coars  et  exercices  praliques 
aura  lieu  à  la  Station  œnologique  de  Bour- 
gogne, à  Beaune  (Côte-d'Or),  du  28  juillet  au 
7  août. 

Ces  cours  et  e.xercices  ont, pour  but  :  1°  de 
donner  les  connaissances  Ihéoriques  néces- 
saires pour  diriger  méthodiquement  les  di- 
verses opérations  de  la  fermentation  et  de  la 
conservation  des  vins;  2°  de  familiariser 
avec  l'emploi  d«=s  procédés  de  dosage  les 
plus  indispensables  à  la  direction  de  ces 
opérations  (dosages  de  sucre,  d'alcool, 
des  diverses  acidités,  examens  microsco- 
piques, etc.) 

Le  programme  détaillé  de  ces  cours  est 
envoyé  franco;  le  nombre  des  auditeurs 
étant  limité,  les  demandes  d'inscription 
doivent  être  adressées  à  l'avance  au  direc- 
teur de  la  Station. 

Exposition  de  mécanique  agricole. 
La  Société  de  mécanique  et  d'industries 
agricoles  de  Belgique  reprend  la  tradition  de 
ses  expositions  annuelles.  La  dernière  s'était 
benue  en  1914  avant  la  guerre  et  l'occupation 
ennemie.  Des  modiflcations  importantes  ont 
été  inti'odnites  dans  le  matériel  agricole  de- 
puis cette  date.  La  7°  exposition  de  la  Société 
se  tiendra  à  Bruxelles,  au  Palais  du  Cinquan- 
tenaire, du  17  au  26  juillet.  On  doit  adresser 
les  demandes  de  programme  et  les  inscrip- 


A&BIGOLE 


483 


tioDs  au  siège  de  la  Société,  à  Bruxelles  (20, 
rueJSeuve). 

.Le  lait  et  les  produits  laitiers. 

L'Office  de  renseignements  sm'  les  prix  de 
l'Union  suisse  des  Paysans  conclut  en  ces 
termes  dans  son  rapport  sur  le  marché  inter- 
national des  laits  et  des  produits  laitiers  pen- 
dant le  l'"  trimestre  de  l'année  1920  : 

L'allure  qu'a  prise  ie  marché  des  laits  et  des. 
produiLs  laitiers  a  conUrmé  les  conclufiious  de 
natre  dernier  rapport.  Sous  l'influence  de  l'ac- 
croissement de  la  productioB,  les  prix  ■  eut 
accusé  une  légère  tendance-à  la  baisse  dans  les 
pays  du  nord  et  de  rouest  de  l'Europe  et  dans 
l'Amérique  du  Nord  ;  ce  fléchissement  se  pour- 
suivra parliôllement  pendant  la  procliaine  pé- 
riode. Quelque  p«u  tendue,  la  situation  se 
trouve  encore  aggravée  par  l'état  du  change  des 
pays  pouvant  être  pris  en  considération  «n  tant 
que  déhouchés. 

Le  mouvement  futur  des  prix  reste  en  étroite 
corrélation  avec  l'allure  d-e  la  vie  économique  en 
général.  Un  r«cul  des  prix  aura  en  tout  cas  poux 
résultat  un  accrcissement  de  la  consommatioD^ 
d'autant  plus  que  Ja  cherté  de  tous  les  autres 
aliments,  principalement  des  oéiréales,  favorisa 
la  consommation  du  lait  «t  des  produits  laitiers. 

L'accroissement  de  la  production  à  cette 
époque  de  l'année  provoque  un  fléchissement 
dans  les  prix;  mais  cette  accroissement  est 
fortement  enrayé  par  l'épidémie  de  fièire 
aphteuse. 

Police  sanitaire  du  bétail. 
Le    Bulletin    sanitaire    du    ministère    de 
l'Agriculture  donne  les  renseignements  sui- 
vants sur  l'évolution   de  la  tiévre  aphteuse 
jusqu'à  la  fin  du  mois  de  mai  : 

GoniiDunes. 


21  au  30  avril. 
!"■  au  10  mai. . 
11  au  20      — 
2rau  31       — 


Dépar- 
tements. 

86 


84 


.  Foyers 
anciens. 


Foyors 
nouveaux. 


4  167  649 

4  24-2  657 

4  306  9,65 

4  640  1  308 


Comme  il  a  été  canstaté  précédemment, 
trop  souvent  des  cas  mortels  surviennent 
inopinément,  sans  que  la  cause  en  soit  déga- 
gée. 

—  L'exportation  des  bovins  et  des  ovins  du 
Maroc  a  <ité  récemment  réglée, pour  l'an^ 
née  1920.  Cette  exportation  est  autorisée 
pour  une  période  devant  se  terminer'  le 
30  avril  1921  ;  elle  pourra  comprendre  la  sor- 
tie en  dehors  de  la  zone  française  de 
50  000  bovins  et  de  100  000  ovins.  Les  ani- 
maux exportés  seront  exclusivement  des 
mâles,  les  bovins  devant  avoir  quatre  depts 
de  remplacement  apparentes,  et  les   ovins 


484 


CHKOMQUE  AGUICOLE 


deux  dents  de  remplacement.  Le  contingent 
total  est  divisé  en  deux  parts  :  45  000  bovins 
et  90  000  ovins  pouvant  sortir  par  les  ports, 
le  reste  par  la  frontière  algérienne  (poste  de 
douane  d'Arbaoua);  il  est  réparti,  en  outre, 
en  périodes  mensuelles  sans  que  les  excédents 
non  exportés  puissent  être  reportés  d'un  mois 
sur  l'autre. 

Coucours  national  de  ponte. 

Nous  avons  annoncé  qu'un  concours  natio- 
nal de  ponte  serait  ouvert  cette  année  au 
Centre  national  d'expérimentation  zootech- 
nique des  Vaulx-de-Cernay  (Seine-et  Oise). 
La  Commission  d'organisation  et  de  contrôle 
a  prorogé  au  31  juillet  le  délai  pour  les  de- 
mandes d'admission.  En  outre,  elle  a  apporté 
au  programme  des  modifications  indiquées 
comme  il  suit  : 

L;i  Commission  a  décidé,  en  outre,  répondant 
en  cela  aux  vœuï  exprimés  par  difîérenls  éle- 
veurs, de  porter  de  deux  à  trois  le  nombre  de  lots 
de  la  même  race  et  de  la  même  variété  qu'un 
éleveur  pourra  soumettre  aux  épreuves. 

De  plus,  le  droit  d'entrée  de  25  fr.  permettra 
de  présenter  jusqu'à  trois  lots  au  lieu  d'un,  à 
condition  qu'ils  soient  de  la  même  race  et  de  la 
même  variété. 

Li's  éleveurs  des  lots  de  volailles  inscrits  avant 
le  30  mai  bénéficieront  de  cette  réduction. 

Les  demandes  d'admission  doivent  être 
adressées  à  M.  Laplaud,  à  AufTargis  (Seine-et- 
Oise).  La  date  d'ouverture  du  concours  reste 
fixée  au  1^''  octobre. 

Ecole  Algérienne   d'Agriculture. 

Nous  avons  signalé  à  diverses  reprises 
l'Ecole  d'Agriculture  de  Maison-Carrée,  près 
d'Alger,  dont  le  développement  a  été  remar- 
quable. Nous  recevons  sur  cet  établissement 
la  note  suivante  : 

Son  enseignement  présente  la  plus  grande 
analogie  avec  celui  des  Écoles  nationales  d'Agri- 
culture, mais  il  est  adapté  aux  condilions  spé- 
ciales en  vue  desquelles  il  est  institué.  11  est 
caractérisé  également  par  une  succession  de 
périodes  d'études  (à  IMaison-Carrée),  et  de  tra- 
vaux essentiellement  pratiques  (sur  les  annexes 
que  l'Ecole  possède,  à  Berteaux  et  Rouiba  et 
dans  les  caves  coopératives)  qui  permet,  sans 
surmener  les  élèves,  de  leur  dispenser  un  en- 
semble de  connaissances  professionnelles  par- 
ticulièrement  étendufs  et  profitables. 

Le  concours  d'admission  aura  lieu  les  ven- 
dredi 9  et  samedi  tO  juillet.  Il  ne  comporte  que 
des  épreuves  édites  el  jieut  être  subi  en  France, 
en  Algérie,  en  Tunisie  et  au  Maroc  (dans  les 
principaux  centres),  et  à  l'étranger  (consulats 
français). 

Lesjeunes  gens  justifiant  d'une  solide  instruc- 
tion générale  bénéficient  pour   l'admission   de 


tacilités  notables.  Des  bourses  peuvent  élre  ac- 
cordées par  le  Gouvernement  général,  les  dépar- 
tements ou  les  colonies. 

Pour  tous  renseignements,  on  doit  s'adres- 
ser au  directeur  de  l'Ecole  ou  à  l'Office  de 
l'Algérie,  10,  rue  des  Pyramides,  à  Paris. 

Ecole  d  Agriculture  de  Cibeins. 

Nous  avons  signalé  (numéro  du  3  juil- 
let 1919,  page  443)  la  création  par  la  munici- 
palité de  Lyon  d'une  importante  Ecole  d'Agri- 
culture à  Cibeins,  commune  de  Mizéricux 
(Ain).  Un  concours  est  ouvert  à  Lyon  pour  la 
nomination  de  trois  professeurs  : 

Un  concours  sur  titres  est  ouvert  à  la  mairie 
de  Lyon  pour  trois  emplois  de  professeurs  à 
l'Ecole  municipale  d'Agriculture  de  Cibeins  : 

1°  Un  professeur  d'histoire  naturelle; 

2°  Un  professeur  de  physique,  chimie  et  mé- 
téorologie ; 

3°  Un  professeur  de  culture  et  génie  rural. 

Les  candidats  doivent  être  pourvus  du  di- 
plôme d'ingénieur  agricole  nu  agronome.  Trai- 
tement du  début,  6  400  fr.  ou  égal  à  celui  des 
professeurs  d'Ecoles  pratiques  d'Agriculture, 
plus  logement,  chauffage,  éclairage,  légumes  ou 
indemnités  correspondantes. 

Un  des  titulaires,  ayant  déjà  une  expérience 
pédagogiqu'e  et  les  capacités  nécessaires,  pourra 
être  désigné  comme  sous-directeur  chargé  des 
études  et  recevra  un  traitement  plus  élevé. 

Les  candidats  doivent  adresser  les  de- 
mandes avant  le  30  juin,  à  M.  le  maire  de 
Lyon  (Hôtel  de  Ville),  en  y  joignant  tous  ren- 
seignements utiles  :  âge,  situation  de  famille, 
diplômes,  emplois  occupés,   références,  etc. 

Ecoles  pratiques  d'Agriculture. 

Les  examens  d'admission  et  le  concours 
pour  l'attribution  des  bourses  à  l'Ecole  pra- 
tique d'Agriculture  d'Ecully  (Rhône)  auront 
lieu  à  la  préfecture  du  Rhône  le  26  juillet. 

Les  candidats  aux  bourses  doivent  adresser 
leur  dossier  au  directeur  de  l'Ecole  avant  le 
30  juin.  Les  autres  candidats  peuvent  se 
faire  inscrire  jusqu'au  io  juillet. 

Le  programme  et  les  conditions  d'admis- 
sion sont  envoyés  à  toute  personne  qui  les 
demande  au   directeur  de  l'Ecole,  à  EcuUy. 

Erratum. 
Une  interversion  dans  les  têtes  de  colonne 
du  tableau  relatif  à  la  répartition  des  blés 
d'automne  et  de  printemps  (1"  colonne  de  la 
p.  457  du  n"  du  17  juin)  a  fait  attribuer  à 
l'année  1919  les  évaluations  de  l'année  1920, 
et  réciproquement.  Cette  faute  d'impression 
doit  être  redressée  pour  permettre  de  com- 
prendre la  suite  de  l'article. 

Henry  Sagnier. 


A  PROPOS  DE  LA  POLITIQUE  DU  BLÈ 


485 


A  PROPOS  DE  LA  POLITIQUE  DU  BLE 


Une  fois  do  plus  les  Bureaux  l'emportent. 
Les  agriculteurs  continuent  à  manquer  d'or- 
ganisation et  de  discipline,  mais  surtout  de 
doctrine.  Ils  veulent  le  retour  à  la  liberté  et, 
faute  de  se  mettre  d'accord  sur  les  modalités, 
sont  amenés  par  les  Bureau.*  à  accepter  la 
continuation  de  l'étal  de  choses  ancien.  Ils 
veulent  être  maîtres  chez  eux  et  bataillent  à 
propos  de  l'impôt  sur  les  bénéfices  pour 
n'avoir  ni  inquisition  ni  déclaration,  et  ils  se 
mettent  sous  les  fourches  caudines  des  Bu- 
reaux en  acceptant  que  l'Etat  soit  acheteur 
unique,  c'est-à-dire  puisse  établir  ses  listes 
de  production  pour  chaque  exploitation,  et 
cela  dans  une  année  de  bonne  récolte.  L'agri- 
culteur paiera  longtemps  cette  imprudence. 

C'est  à  propos  du  projet  de  loi  du  Gouver- 
nement sur  les  prix  du  blé  en  1920  que  ces 
faits  regrettables  se  sont  passés. 

Depuis  trois  mois,  les  milieux  agricoles  et 
leurs  représentants  au  Parlement  ne  cessent 
de  réclamer  la  discussion  du  régime  du  blé 
de  la  récolte  1920.  Ce  n'est  que  le  4  juin  1920 
que  ce  projet  de  loi  a  été  déposé.  Le  Gouver- 
nement ne  peut  plus,  en  effet,  agir  par  dé- 
cret, puisque  le  régime  de  l'état  de  guerre  a 
disparu.  Avec  les  lenteurs  de  l'organisme 
parlementaire,  lenteurs  nécessaires,  il  faut  le 
reconnaître,  car  c'est  souvent  la  seule  garan- 
tie des  intéressés  pour  éviter  des  surprises, 
le  prix  du  blé  ne  sera  donc  pas  établi  pour 
permettre  au  cultivateur  du  Centre  ou  du  .Midi 
de  vendre  sous  la  machine.  S'il  a  besoin 
d'argent,  il  devra  attendre  le  mois  d'août  et 
peut-être  le  mois  de  septembre.  Mais  Paris 
ignore  que  les  battaisons  du  rayon  que  j'in- 
dique commencent  en  juillet,  car  les  blés  de 
la  région  parisienne  ne  mûrissent  qu'en  août 
et  on  ne  bat  qu'en  hiver. 

Passons  :  les  Bureaux  ont  peut-être  vu,  en 
retardant  le  projet  de  loi,  le  petit  côté  de  la 
question  qui  était  de  ne  pas  tenter  les  rares 
profiteurs  agricoles  qui  espéraient  faire  pas- 
ser au  prix  de  la  récolte  prochaine  des  restes 
de  blé  de  la  récolte  dernière.  C'est  possible, 
car  dans  toute  cette  question  rien  n'a  été 
traité  avec  ampleur  ni  avec  des  vues  larges, 
tout  a  élé  regardé  au  point  de  vue  étroit, 
sans  aucun  champ.  N'oublions  pas  que  les 
Bureaux  ne  peuvent  trouver  de  conseils  et 
d'avis  qu'auprès  des  industriels  de  la  meu- 
nerie et  de  la  boulangerie  qui  sont  en  rap- 
ports nécessaires  avec  eux,  et  qu'auprès  des 
agents  des  départements  qui  ne  sont  pas  des 
cultivateurs. 


Ceci  posé,  arrivons  à  la  question.  Le  Gou- 
vernement propose  de  prolonger  d'un  an  le 
régime  actuel  du  blé,  modifiant  simplement 
le  prix  du  blé.  Or,  s'il  est  indispens:ible  en 
ce  moment  de  limiter  le  prix  des  céréales  à 
cause  de  la  politique  du  pain,  tout  en  assu- 
rant au  cultivateur  un  prix  rémunérateur 
pour  l'encourager  à  développer  la  culture  du 
blé,  et  tout  le  monde  est  d'accord  sur  ce 
point,  il  y  a  plusieurs  modalités  pour  la  réa- 
lisation de  ce  desideratum. 

La  plus  facile  pour  les  Bureaux,  car  cela 
évite  un  effort  d'imagination,  c'est  la  conti- 
nuation du  régime  de  ces  dernières  années, 
c'est-à-dire  l'Etat  unique  acheteur,  fixant  un 
prix  uniforme  pour  les  céréales  paniflables, 
les  recédant  aux  meuniers  en  leur  fixant  un 
prix  de  vente  pour  la  farine,  en  imposant  les 
mélanges  nécessaires. 

Ce  que  l'agriculteur  critique  dans  ce  sys- 
tème, c'est  que  l'Etat  connaît  la  récolte  de 
chaque  exploitation  et  que  le  fisc  est  tenté 
de  s'en  servir  comme  base  pour  l'impôt  sur 
les  bénéfices  agricoles,  sans  connaître  aucu- 
nement les  frais  variables  faits  pour  obtenir 
le  rendement.  L'agriculteur  se  plaint  encore, 
ajuste  raison,  que  ce  procédé  ne  lui  permet 
pas  de  reprendre  pour  l'alimentation  de  son 
bétail  les  sons  de  sa  récolte,  puisque  son  blé 
est  envoyé  à  la  mouture  souvent  fort  loin  du 
centre  de  production,  et  toujours  en  dehors 
de  son  rayon  de  transport  par  voiture.  Enfin, 
lorsque  le  cultivateur  achète  du  son,  il  doit 
le  payer,  qu'il  soit  taxé  ou  non,  à  un  prix 
hors  de  proportion  avec  le  prix  auquel  il  a 
vendu  son  blé.  Négligeons  les  autres  motifs 
de  critiques,  ceux-ci  suffisent. 

11  semblait  qu'on  pût  trouver  une  modalité 
respectant  les  nécessités  de  la  politique  du, 
pain,  et  acheminant  l'agriculteur  vers  la 
liberté  du  commerce. 

Plusieurs  procédés  avaient  été  examinés. 
Nous  n'exposerons  que  le  dernier  pour  mon- 
trer le  point  de  départ  des  objections  et  atti- 
rer l'attention  pour  l'avenir  sur  les  concep- 
tions de  la  majorité  des  représentants  des 
cultivateurs  qui  ne  sont  pas  eux-mêmes  cul- 
tivateurs. 

On  proposait  de  ne  plus  taxer  le  blé,  mais, 
pour  assurer  le  prix  du  pain,  de  taxer  la 
farine  à  la  vente  en  lui  imposant  une  formule 
de  mélange  constante,  de  façon  à  définir  dans 
ce  prix  la  part  de  la  farine  de  froment  et  de 
la  farine  de  seigle.  Ce  procédé  était  un  ache- 
minement vers  la  liberté  commerciale. 


4S6 


MAISONS  li.N  KEZ-DEiCHAU9SÉE  OTJ  A  Ui\  KlAGE 


En  effet,  la  farine  élaol  taxée,  le  prix  du 
blé  se  trouve  bien  indiqué  par  le  fAil  même, 
mais  au  lieu  d'être  fixe,  il  peut  varier  dans 
des  liniiteis  assez,  étendues.  Les  facteurs  de 
ces  variations  sont,  en  effet  :  l'équipemenf  du 
moulin  qui  lui  permet  de  moudre  à  plus  ou 
moins,  bon  marché;  le  prix  des  sons,  qui 
jouera  normalement  dans  l'appréciation  du 
prix  de  vente;  enfin,  la  qualité  et  la  propreté 
du  blé  que  le  meunier  aura  désormais  intérêt 
à  payer. 

De  plus,  le  cultivateur  choisirait  son  ache- 
teur comme  par  le  passé,  et  pourrail  passer 
avec  lui  telle  convention  qu'il  voudrait  pour 
reprendre  ses  sons  ou  se  faire  fournir  une 
succédanée  en'  échange.  Enfin,  le  meunier 
intéressé  à  faire,  travailler  son  moulin  s'in- 
génierait à  faire  sortir  les  blés  des  greniers, 
et  à  chercher  une  clientèle  d'acheteurs  dans 
les  régions  déficitaires. 

Nous  n'entrons  pas  ici  dans  le  détail  des 
garanties  qui  auraient  été  apportées  pour  la 
bonne  répartition  de  la  farine  dajis  le  pays. 
Ce  projet  n'a  pas  été  préféré  au  projet  du 
Gouvernement  parce  ,  qu'on  lui  reprochait, 
d'abord  de  permettre  une  spéculation  à  la 
baisse  organisée  par  les  meuniers,  ensuite  de 
ne  pas  assurer  suffisamment  l'approvisionne- 
rnent  des  villes  et  des  régions  déficitaires? 

C'est  toujours  le  cauchemar  de  la  spécula- 
lion  qui  entrave  toutes  les.  initiatives.  De 
crainte  de  ne  pas  réussir  à  la  brider,  on  pré- 
fère imposer  aux  producteurs  les  vexations 
qui  devraient  être  rései^fées  aux  spéculateurs 
éventuels. 

11  semble  cependant  que  les  agriculleurs, 
guidés  par  toutes  leurs  Associations  agri- 
coles, commencent  à  être  organisés  pour  ré- 
sister à  la  spéculatix)n.'  Ces  organisatixjns  ne 


sont  pas  JBscrile&au  ministère  de  l'Intérieur 
comme  émargeant  aux  fonds  secrets;  on  ne 
les  connaît  doue  pas  otficiellemenl  comme 
ayant  une  action  réelle- au  môme  litre  que  la 
presse  et  que  tant  d'autres  organismes;  voilà 
une  des  principales  caus(;s  d'erreur  des  Bu/- 
reauA.  Mais  môme,  en  dehors  de  nos  assor 
ciations,  le  Parlement  n"a-l-il  pas  créé  des 
OfficeS' départementaux?  N'est-ce  pas  l'occa- 
sion d'éprouver  leur  action  pour  guider  le 
cultivateur  et  l'aider  contre  la  spéculation? 

Nous  admettrions  fort  bien,  du  reste,  que, 
pendantcette  période  encore  critique,  l'Etat, 
tout  ein  diminuant  son  organisme  de  l'Office 
des  céréales,  enconservàt  les  meilleurs  cadres 
et  fût  acheteur  lui-même  pour  équilibrer  le 
marché  et  combler  les  lacunes  de  la  répanti- 
tion. 

En  période  de  crise,  nous  ne  refusons  pas 
que  l'Agriculture  et  le  Commerce  fassent 
pour  le  blé  ce  que  le  ministère,  des  Finances 
et  la  Caisse  des  Dépôts  et  Consignations  font 
pour  la  Rente. 

C'est  un  gros  sacrifice  que  aous  ferions 
aux  idées  de  liberté;  mais  puisqu'un  sacri'- 
lîce  est  encore  nécessaire,  il  nous  semblerait 
que  celui-là  serait  le  moins  pénible  pour  nos 
agriculteurs,  le  moins  générateur  de  précé- 
dents. La  formule  que  nous  avons  proposée 
rend  peut-être  la  liberté  au  commerce  plus 
qu'à  l'agriculteur,  mais  elle  a  le  gros  avan- 
tage de  rééduquer  les  deux  partis  et  de 
rompre  nettement  avec  des  usages  qui  nou.-? 
achemiinent  insensiblement-vers  la  natitmali- 
salion  des  céréales.  C'est  cela  qu'il  aurait 
fallu  éviter  à  tout  prix. 

P.    DE    MOMCAL'LT, 
Ingétoieirp  agronome,  député  de  l'Ain. 


MAISONS  EN  REZ-DE-CHAUSSÉE  OU  A  UN  ÉTAGE 


Voyons  ce  qui  concerna  l'utilisation. 

Au  point  de  vue  de  la  facilité  des  services 
intérieurs,  le  rez-de-chaussée  est  préférable; 
les  communications  d'une  pièce  à  une  autre 
^ont  aisées  et  surtout  bien  moins  fatigantes. 

Les  greniers,  qui  sont  si  utiles  dans  les 
liabitalions  rurales,  sont  deux  fois  plus 
grands  dans  la  maison  en  rez-de-chaussée 
(160  mètres  carrés,  dans  l'exemple  choisi, 
iig.  93,  p.  466  du  n°  du  17  juin)  que  dans 
celle  à  un  étage  (80  mètres  carrés,  Iig.  94)  ; 
en  supposant  la  même  couverture  avec  la 
même  pente  aux  deux  toits,  le  volume  utile 

(1)  Voir  le  numéro  du  n  juin,  page  46.^. 


du  grenier  est  double  dans  la  maison  en  rez- 
de-chaussée  que  dans  celle  à  un  étage. 

On  peut  f.ure  des  calculs  analogues  pour 
une  maison  à  un  étage  ayant  une  ou  deux 
ailes  au  rex-de-chaussée,  comme  celle  qu'on 
voit  dans  le  fond  de  la  figure  96  ;p.  467  du 
n"  du  17  juin). 

La  maison  à  un  étage,  qui  se  rencontre 
IVéquemmenl  en  Angleterre,  occasionne  une 
perte  de  temps  dans  tous  les  travaux  du  mé- 
nage; par  contre,  les  pièces  du  premier,  ré- 
servées comme  chambres  à  coucher,  sont  bien 
plus  salubres  que  celles  du  rez  de-chaussée. 

Ajoutons  qu'à  d'autres  points  de  vue,  tels 
que  la  facilité  de  surveillance  des  alentours, 


MAISONS  iEN  REZ-DE-eUAtrSSEe  OU  A  UN  ETAGE 


48" 


la  réduction  des  frais  d'entretien  de  la  cou- 
verture, l'écononnie  de  chauffage,  la  vue  plus 
agréable,  quelquefois  le  prix  du  mètre  carré 
de  terrain  (qui  présente  une  importance  ca- 
pitale dans  les  agglomérations),  etc.,  on  peut 
avoir  intérêt  à  préférer  la  construction  avec 
un  premier  étage,  même  si  la  dépense  était 
un  peu  supérieure  pour  la  même  surface  uti- 


—  Habitations  rurales  à  deux 
élevées  sur  terrain  incliné. 


lisable  de  la  maison  entièrement  construiLe 
en  rez-de-chaussée. 

En  résumé,  il  y  a  des  avantages   et   des 
nconvénients  dans  les  deux  cas  ;  il  nous  est 
Idonc  impossible  de  juger  définiti- 
vement s,i  l'on  doit  toujours  préférer       f 
les  habitations   en   rez-de-chaussée 
on  celles  ayant   un   étage  ;  c'est  à 
chacun  de  prendre  en  considératioTi 
les    éléments    qui  précèdent  et   de 
fixer  son    choix  en   acceptant   d'a- 
vance  les  inconvénients    inhérents 
au  dispositif  adopté-  Les  traditions 
locales   exercent    à  cet  égard    une 
influence  que  l'on  ne  saurait  nier. 


Les   habitations   rurales  compor-  [..^ 

tent  rarement  un  deuxième  étage, 
sauf  quand  elles  sont  établies  sur  des  ter- 
rains fortement  inclinés,  comme  les  mon- 
trent les  figures  98  et  99  à  Villard-de- 
Lans  (sol  i  présentant  une  pente  de  0".i8 
par  mètre).  Le  rez-de-chaussée  a  est  en 
partie  enterré  ;  les  fondations  étant  d'un 
établissement  assez  coûteux,  on  a  intérêt  à 
élever  deux  étages  b  et  c,  afin  d'obtenir  la 
surface  de  planchers  nécessture  à  l'habita- 
tion. 

On  n'a  pas  à  faire  intervenir  les  considéra- 
tions précédentes  quand  il  s'agit  de  l'habita- 


tion permanente  du  propriétaire  foncier, 
laquelle,  sans  être  un  château,  peut  consti- 
tuer la  catégorie  des  villas  rurales,  l'équiva- 
lent des  collages  anglais.  Ces  logis  possèdent 
souvent  deux  étages. 


Pour  les  maisons  à  un  et  à  deux  étages,  on 
donne  généralement  les  dimensions  suivantes 
pour  les  hauteurs  sous  plafond  de  chaque 
étage  (la  hauteur  du  soubassement  varie  de 
0".60  à  1  mètrej  : 

Rez-de-chaussée 3"»        à  .'î^.êO 

Premier  étafïe 2m. 80      3™ 

Densième  étage 2m.'70      211.80 

Grenier  (sous  eatraiJt)...  2^.30      2"".S0 

Il  faut  ajouter  à  ces  chiflres  les  épaisseurs 
de  chaque  plancher  pour  avoir  la  hauteur 
totale  du  mur  de  façade  (O^.aH  à  0"'.3O  s'il 
s'agit  d'un  plancher  à  parquet,  et  0".3o  à 
0'".4U  daus  le  cas  d'un  plancher  à  carrelage 
et  à  plafond). 

Pour  les^maisons  urbaines  et  les  châteanx, 
les  dimensions  précédentes  sont  souvent 
augmentées  par  les  architectes  ;  il  s'agit  alors 
de  constructions  décoratives  dont  l'étude 
n'appartient  pas  au  Génie  rural  et  dont  la 
conception  est  souvent  imposée  par  la  fan- 
taisie    des  archi>lectes. 


jJ.     -  Une  partie  du  village  '!._   \  inai.J-ii' -L.iu?. 

Rappelons  qu'un  règlement  de  la  Commis 
sion  de  Voirie  du  18  septembre  1850,  appli- 
cable surtout  aux  logis  urbains,  exige  que  la 
hauteur  d'étage,  entre  le  plancher  et  le  pla- 
fond, soit  d'au  moins  â^.GO;  pour  les  cham- 
bres mansardées,  situées  sous  les  combles, 
celte  hauteur  minimum  de  2". 60  se  compte'à 
la  partie  la  plus  élevée  du  rampant  (décret  du 
23  juillet  1884  concernant  la  Ville  de  Paris). 
Il  y  a  lieu  d'appliquer  ces  indications  à  nos 
habitations  rurales. 

Max  Ringelmann. 


V1II«  CONGRÈS  DE  LA  MUTUATITÉ  ET  DE  LA  COOPÉRATION  AGRICOLES 


Ylir    CONGRÈS    DE    LA    MUTUALITÉ 

ET  DE  LA  COOPÉRATION  AGRICOLES 


Le  Congrès  s'est  ouvert,  le  vendredi  lljuin, 
à  9  h.  1/2  au  Musée  Social  sous  la  prési- 
dence de  M.  le  ministre  de  l'Agriculture. 

M.  Ricard  a  fait  une  éloquente  apologie 
de  l'Association  agricole,  et  rappelé  les 
efTorts  considérables  accomplis  à  ce  sujet 
par  les  agriculteurs  de  notre  pays  depuis  le 
vote  de  la  loi  du  21  mars  1884. 

M.  Viger,  président  du  Congrès,  a  montré 
l'œuvre  énorme  réalisée  par  la  Fédération 
nationale  de  la  Mutualité  et  de  la  Coopéra- 
tion agricoles  depuis  sa  fondation  et  l'impor- 
tance de  ses  Congrès  successifs.  11  a  salué 
ensuite  les  représentants  des  Associations 
agricoles  d'Alsace  et  de  Lorraine. 

Séances  du  H  juin.  —  A  la  suite  du  rapport 
de  M.  Descours  Desacres,  président  de  la  Caisse 
régionale  de  Crédit  agricole  du  centre  de  la 
Normandie,  sur  les  Chambres  d'AyricuUure  dans 
leurs  rapports  avec  les  Associations  agricoles,  le 
Congrès  a  émis  le  vœu  que  la  loi  du  25  oc- 
tobre 1919  sur  les  Chambres  d'Agriculture  soil 
modifiée  de  la  façon  suivante  : 

o)  Que  dans  le  nouveau  texte,  aucune  dis- 
tinction ne  subsiste,  sauf  en  ce  qui  concerne  le 
mode  de  vote,  entre  les  membres  élus  par  les 
Associations  agricoles  et  les  membres  élus  au 
scrutin  de  liste. 

b)  Que  le  décret  du  2  février  1920,  réglemen- 
tant la  procédure  relative  aux  élections  dos 
candidats  des  Associations,  soit  incorporé  au 
nouveau  texte,  sous  réserve  de  la  garantie  de 
compétence  agricole  exigée  des  représentants 
des  Associations  agricoles  appelées  au  vote. 

c)  Que  le  §  2  de  l'article  G  du  nouveau  texte 
repoussant  fout  privilège  reconnaisse  sans  dis- 
tinction à  toutes  Associations  donnant  les  mêmes 
garanties  d'ancienneté  légale  et  d'activité  et 
notamment  aux  Caisses  de  crédit,  aux  Coopératives 
aux  Mutuelles,  et  aux  Syndicats  aijricoles,  le  droit 
à  l'élection  des  membres  à  élire  par  les  Asso- 
ciations. 

d)  Que  les  articles  33,  42,  puis  47  et  49  ré- 
glant la  compétence  soient  remaniés  de  manière 
à  présenter  un  texte  général  coordonné  suivi 
des  textes  particuliers  nécessaires  et  de  l'indi- 
cation des  moyens  assurés  aux  intéressés  en  vue 
d'éviter  ou  de  solutionner  les  conflits  de  com- 
pétence. 

—  M.  Riverain,  président  du  Syndicat  des 
Agriculteurs  de  Loir-et-Cher,  a  présenté  un  rap- 
port sur  l'entente  entre  les  Syndicats  agricoles  en 
vue  de  l'achat  en  gros  des  engrais  complémen- 
taires semences,  machines,  etc.  Le  Congrès  a 
émis  le  vœu  : 

1°  Qu'il  serait  d'un  très  grand  intérêt  de  voir 


les  Syndicats  agricoles  se  grouper  par  départe- 
ments et  jiar  régions  pour  effectuer  leurs  achats 
en  commun  comme  ils  se  sont  groupés  pour  la 
défense  économique  des  intérêts  de  l'agricul- 
ture. Dans  ce  but  il  préconise  la  constitution- 
d'un  comptoir  d'achat  auprès  de  chaque  Fédé- 
ration régionale. 

2°  Pour  les  mêmes  raisons,  il  préconise  la 
création  d'une  Inion  nationale  entre  les  Syndi- 
cats agricoles  en  vue  de  la  répartition  des  en- 
grais disponibles  et  la  fixation  des  prix,  d'accord 
avec  les  fournisseurs,  et  il  approuve  en  consé- 
quence la  création  d'un  bureau  spécial  constitué 
par  la  Fédération  nationale  de  la  Mutualité  et 
de  la  Coopération  agricoles. 

3»  Consid>*rant  que  les  bulletins  périodiques 
des  Syndicats  ne  sont  plus  en  rapport  avec  les 
besoins  de  l'importance  actuelle  de  l'agriculture, 
le  Congrès  préconise  enfin  la  création  de  jour- 
naux régionaux,  la  dépense  supplémentaire  qui 
peut  en  résulter  pouvant  être  facilement  cou- 
verte par  une  augmentation  des  cotisations  et 
par  un  léger  prélèvement  sur  les  opérations 
d'achat. 

—  A  la  suite  des  rapports  de  M.  Berest,  direc- 
teur de  la  Société  coopérative  «  La  Bretonne  », 
etde  M.Nicolas,  ingénieur  agronome,  sur  l'Etude 
des  moyens  à  employer  pour  organiser  la  vente 
collective  des  produits  des  Coopératives  agricoles, 
le  Congrès  a  émis  le  vœu  : 

1°  Que  la  Fédération  nationale  de  la  Mutualité 
et  de  la  Coopération  agricoles  encourage,  par 
tous  les  moyens,  la  création  des  Sociétés  coopé- 
ratives de  production  de  fruits,  de  légumes,  de 
fleurs,  etc.. 

2°  Qu'elle  envisage,  à  brève  échéance,  la  créa- 
tion d'un  groupe  spécial  de  ces  Coopératives  en 
vue  de  la  vente  en  commun  de  leurs  produits. 

3°  Qu'elle  recherche  des  débouchés  en  France 
par  une  entente  avec  les  Coopératives  de  con- 
sommation, les  Offices  de  ravitaillement,  etc., 
et  à  l'étranger  par  la  création  de  bureaux  de 
vente. 

4°  Que,  dans  un  avenir  prochain,  soit  ouvert 
tout  d'abord  un  bureau  de  vente  et  de  contrôle 
à  Londres. 

Séances  du  12  juin.  —  A  la  suite  du  rapport 
de  M.  Rieul  Faisant,  président  du  Syndical  agri- 
cole de  la  Ferté-Caucher,  au  sujet  du  projet  de 
codification  des  lois  sur  le  crédit  et  sur  la  coopéra- 
lion  agricoles,  le  Congrès  a  émis  le  vœu  : 

Que  le  Sénat  vote  sans  modification  et  à  brève 
échéance  le  projet  de  codification  sur  le  crédit 
mutuel  et  sur  la  coopération  agricole  et  donne 
ainsi  à  l'Agriculture  française  des  moyens  de 
crédit  et  d'action  qui  lui  font  encore  défaut. 

—  A  la  suite  du  rapport  de  M.  Diebold-Weber, 
sénateur,  président  de  la  banque  rurale  d'Alsace- 


LES  EXPÉRIENCES  DE  DESSOUCHEMENT  A  LA  MOTTE-BEUVRON 


Lorraine,  sur  l'organisation  et  le  fonctionnement, 
des  institutions  de  crédit  et  de  mutualité  agri- 
coles en   Alsace-Lorraine,  le  Congrès  : 

Considérant  qu'il  est  urgent  de  remettre  à  la 
disposition  des  Caisses  agricoles  et  rurales  d'Al- 
sace-Lorraine les  fonds  qui  leur  appartiennent 
et  qui  sont  nécessaires  à  leur  fonctionnement. 

Emet  le  vœu  que  les  dépôts  effectués  par  elles 
en  Allemagne  avant  la  guerre  soient  remis  à 
leur  disposition  le  plus  tôt  possible. 

—  Des  rapports  ont  été  présentés  par  M.Mar- 
tin, directeur  des  Services  agricoles  d'Indre-et- 
Loire,  président  de  la  Mutuelle  agricole  Touran- 
gelle, de  M.  Rrière,  directeur  de  la  Sarthoise,  et 
de  M.  lieaurieux,  docteur  en  droit,  au  sujet  de 
l'assurance  des  accidents  agricoles. 

Le  Congrès,  après  avoir  constaté  jes  résultats 
excellents  obtenus  par  les  organisations  déjà 
existantes  dans  l'Indre-et-Loire,  la  Sarllie,  les 
Charentes  et  le  Poitou,  l'Eure-et-Loir,  etc.,  in- 
vite : 

1»  La  Fédération  nationale  de  la  Mutualité  et 
de  la  Coopération  agricoles  à  entreprendre  im- 
médiatement parmi  les  associations  affiliées  une 
active  propagande  en  faveur  de  la  création  de 
Mutuelles  locales  et  de  Sociétés  départementales 
contre  les  accidents  agricoles  sur  le  modèle  de 
celles  qui  ont  été  organisées  dans  le  département 
d'Indre-et-Loire. 

2°  La  Caisse  nationale  de  réassurance  des 
Mutuelles  agricoles  à  procéder  des  maintenant  à 
l'organisation  d'une  section  assurance  contre  les 
accidents  du  travail. 

3°  Et  conseille  aux  Mutuelles  agricoles  acci- 
dents de  laisser  à  la  charge  des  assurés  une 
fraction  de  frais  médicaux  et  pharmaceutiques. 

Après  examen  du  projet  de  loi  actuellement 
pendant  devant  le  Sénat  et  ayant  pour  objet 


489 

d'étendre  aux  exploilations  agricoles  la  législa- 
tion sur  les  accidents  du  travail,  il  invite  la  Fé- 
dération nationale  de  la  Mutualité  et  de  la  Coo- 
pération agricoles  et  la  Caisse  nationale  de  Réas- 
surance à  constituer  d'urgence  une  Commission 
spéciale  chargée  d'élaborer  les  modifications  de 
texte  qu'il  y  aurait  lieu  de  solliciter  du  Sénat. 

—  A  la  suite  du  rapport  de  M.  Manier,  sous- 
directeur  de  la  Cuisse  régionale  de  Crédit  agri- 
cole de  l'Ile-de-France  au  sujet  de  l'application 
de  la  loi  du  12  mars  1920  sur  l'extension  de  la 
capacité  civile  des  Syndicats  professionitch,  le 
Congrès  recommande  aux  Syndicats  agricoles  : 

1°  D'organiser  entre  leurs  membres  des  Socié- 
tés coopératives  d'approvisionnement  et  d'achat 
pour  leur  permettre  de  se  procurer  des  matières 
premières,  outils,  instruments,  machines,  en- 
grais, semences,  plants,  animaux  et  matières 
alimentaires  pour  le  bétail,  et  des  Sociétés  coo- 
pératives de  production  et  de  vente  pour  la 
transformation  et  l'écoulement  de  leurs  mo- 
duits; 

2°  De  tenir  compte  des  limites  elablies  par  la 
loi  pour  leurs  opérations  d'achat  et  île  vente. 

Enfin,  après  une  éloquente  allocution  de 
M.  le  président  Viger,  qui  a  rappelé  les  im- 
portants résultats  des  discussions  qui  se  sont 
poursuivies  les  11  et  12  juin,  il  a  été  décidé 
que  le  I.V"  Congrès  de  la  Mutualité  et  de  la 
Coopération  agricoles  aura  lieu  en  juin  1921, 
à  Reims,  pour  manifester  la  sympathie  des 
Mutualités  agricoles  à  l'égard  de  nos  régions 
dévastées  et  pour  constater  les  efforts  accom- 
plis en  vue  de  la  reconstitution  de  ces  ré- 
gions. 

X. 


EXPERIENCES    DE    DESSOUCHEMENT 

A  LA  MOTTE-BEUYRON 


Le  Comité  central  agricole  de  la  Sologne  avait 
convoqué  ses  membres  à  assister  le  9  juin,  à  La 
Motte-Beuvron,  aux  premiers  essais  contrôlés  de 
dessoucbement  par  les  procédés  modernes.  Ces 
essais  avaient  été  organisés  par  la  Compagnie 
d'Orléans. 

Deux  systèmes  étaient  en  présence  :  d'une 
part,  les  explosifs  présentés  par  l'Union  pour 
l'emploi  des  explosifs  en  Agriculture  ;  d'autre 
part,  l'arrachage  direct  par  un  tracteur  à  che- 
nille prêté  et  mis  en  œuvre  par  les  établisse- 
ments AgricuUural,  d'Aubeivilliers.  De  part  et 
d'autre,  les  essais  ont  été  concluants  malgré  les 
conditions  défavorables  dues  tant  à  la  séche- 
resse du  sol  qu'à  l'état  vétusté  des  souches  qui 
n'offraient  plus  une  emprise  suffisante. 

Les  explosifs  arrachaient  violemment,  en 
fragmentant  et  projetant  au  loin  les  souches  et 
racines,  de  grosseur  moyenne;  seules  les  grosses 


souches  résistaient  en  partie,  tout  en  se  fendil- 
lant dans  le  sol. 

Des  essais  de  culture  et  de  fertilisation  du  sol 
par  explosifs  et  engrais  combinés  ont  également 
eu  lieu. 

Le  tracteur  à  chenille  de  45  Hr  arrachait  du 
sol  à  l'aide  d'un  harpon  à  trois  blanches  les 
souches  ayantjusqu'à  O^.SO  de  diamètre  et  leurs 
racines  à  raison  d'une  souche  par  deux  minutes. 
Ce  temps  comprenait  l'accrochace  du  harpon, 
l'arrachement  et  le  décrochage.  Il  aurait  pu  être 
réduit  de  moitié  en  employant  une  équipe  de 
deux  bûcherons  aux  opérations  préliminaires 
de  mise  en  place  et  décrochage  du  harpon.  Pour 
les  souches  plus  grosses,  il  serait  nécessaire,  soit 
d'employer  un  tracteur  à  chenille  d'un  modèle 
plus  fort,  soit  de  préparer  les  souches  en  déga- 
geant les  plus  groses  racines. 

L'emploi  combiné  des  explosifs  et  du  tracteur 


490 


pour  rextraclion  des  plus  grosses  souches  a 
donné  un  résultat  complet  et  parfait.  L'ejtplosioii 
divisait  d'a^wd  la  souche  en  tronçons  que  le 
tracteur  arrachait  facUeracnt  ensuite. 


Les  visiteurs  ont  été  émerveillés  de  ces  résul- 


ACADÉMIE  D'AGRICULTURE  DE  FRANCE 

tats  et  unanijiies  à  déclarer  que  les  deux  mé- 
thodes espérimentées  enserpble  ou  séparément 
constituaient  la  solution  économique  et  rapide, 
du  prohlème  et  réalisaient  un  immense  progrès- 
sur  les  procédés  anciens. 

P.  Fmwent. 


LES  ENGRAIS  POUR  L'AUTOMNE 


On  se  préoccupe,  avec  raison,  de  Tapprovi- 
sionnement  nécessaire  su  engrais, et  particu- 
lièrement en  superphosphates,  pour  l'au- 
tojane  prochain.  Dans  une  réunion  tenue  ré- 
cemment par  la  Section  agricole  de  TAssocia- 
tion  nationale  d'expansion  économique,  à 
laquelle  assistaient  les  représentants  de  l'in- 
dustrie des  superphosphates  et  ceux  des 
mines  de  phosphates  africains,  ainsi  que 
M.  RouK,  directeur  au  ministère  de  l'.^gri- 
cullure,  des  précisions  qu'on  doit  connaître 
ont  été  établies. 

Au  31  mai  dernier,  les  stocks  de  produits 
fabriqués  dans  les  usines  ne  dépassaient  pas 
100  000  tonnes,  quantité  infime  en  face  des 
besoins  chaque  jour  plus  urgents;  il  serait 
donc  nécessaire  que  la  fabrication  fût  pous- 
sée avec  activité,  c'est  l'iulérêt  des  fabricants 
comme  des  agriculteurs.  Or,  un  grand  nombre 
d'asines  n'ont  pas  leur  marche  normale,  quel- 
ques-unes chôment.  Le  motif  en  est  dans 
l'insuffisance  des  arrivages  des  phosphates  de 
l'Afrique  du  Nord  (Algérie  et  Tunisie). 

Sur  un  tonnage  de  1  million  de  tonnes 
formant  le  contingent  français  [de  l'année, 
300  000  tonnes  seulement  étaient  arrivées  au 
31  mai,  ce  qui  est  tout  à  fait  insuffisant.  Les 
quantités  nécessaires  sont  actuellement  dis- 
ponibles tant  dans  les  raines  que  dans  les 
ports  de  l'Afrique  du  Nord.  Tout  le  problème 
se  résume  actuellement  dans  les  transports 


maritimes.  Il  est  indispensable  qu'imniédiale- 
ment,  et  non  pas  dans  deux  ou  trois  mois,  le* 
navires  nécessaires  potir  l'acheminement  djes 
phosphates  vers  les  ports  français  soient  mis 
à  la  disposition  de  l'exploitalion  dics  mines 
de  phosphates  et  de  l'induslrie  des  super-' 
phosphates. 

Celte  nécessité  a  été  formulée  en  termes 
très  précis  pur  l'Association  nationale  d'Ex- 
pansfion  économique.  Le  vœu  qu'elle  a  émis 
a  été  transmis  sans  délai  aux  ministères  inté- 
ressés. On  nous  affirme  que  le  fret  est  libre 
aujourd'hui,  mais  qu'il  est  extrêmement  dif- 
ficile d'en  trouver  pour  la  Méditerranée, 
même  aux  plus  hauts  prix. 

L'intérêt  de  la  production  agricole  exige' 
qu'une  solution  ne  soit  pas  ajournée,  car  elle 
est  urgente.  11  est  vraiment  étrange  que  les 
contingents  concédés  à  l'Angleterre  et  à 
r'italie  aient  été  enlevés  normalement,  alors 
que  le  contingent  français  reste  immobilisé., 

Il  n'est  pas  moins  important  que  les  Syn- 
dicats et  les  agriculleuj-s  puissent  recevoir 
les  engrais  potassiques  d'Alsace.  Les  livrai- 
sons en  France  sont  arrêtées  depuis  nombre 
de  mois,  alors  que  le  Comptoir  de  vente  de 
Mulhouse,  à  qui  le  séquestre  des  mines  a 
donné  le  monopole  des  livraisons,  exporte 
régulièrement  en  Angleterre  et  aux  Etats- 
Unis. 

Henry  Sagnier. 


ACADÉMIE  D'AGRICULTURE  DE  FRANCE 


Séœiîee  'êa  9  juin  1920.  —  Présidence 
de  M.   Viger. 

M.  te  l'i-t'uident  signale  la  présence  de  M.  Le- 
land  0.  lloward,  chef  du  Bureau  de  TEntomo- 
logie  au  Département  de  l'Agriculture  des  Etats- 
Unis,  mepibre  étranger  de  l'Académie,  et  l'invite 
à  prendre  place  au  bureau. 

M.  Avguste  Chevalier,  directeur  du  Laboratoire 
d'Agronomie  coloniale  au  Muséum  d'Histoire 
naturelle,  fait  hommage  du  Premier  inventaire 
des  bois  et  autres  produits  forestiers  du  Toiikin, 
qu'il  a  publié  récemment,  et  d'une  i^tude  sui-  les 
grands  étai)liss*!mentsscientiUqui-s  de  l'Extrême- 
Orient  et  sur  la  fondation  de  l'Institut  scienti- 
fique de  l'Iudû-Chine  à  Saigon. 


Concours  de  métayage. 

M.  le  Secrétaire  perpétuel  rappelle  que,  suivant 
la  rotation  adoptée  par  l'Académie,  ,Ie  con- 
cours de  métayage  [prix  Bignon)  aura  lieu  en 
192t  dans  le  département  de  Maine-et-Loire. 

Les  litres  des  candidats  devront  parvenir  au 
siège  de  l'Académie  avant  le   l"  janvier  pro- 
chain. 
Destruction  des  campagnols  par  l'anhydride 
sulfureux. 

M.  P.  Baolielicr  signale  ù  l'Académie  les  heu- 
reux résultats  obtenus  pour  la  destruction  dea 
campagnols  par  l'anhydride  sulfureux,  grâce  à 
l'appareil  mis  au  point  par  M.  Plessy,  vétérinaire 
départemental  de  Seine-et-Marne. 


ACADÉMIE  D'AGRICULTURE  DE  FRANCE 


491 


Ce  procédé  consiste  à  ,f«'Oïoquer  la  mort  des 
campagnols  par  l'introduction  d'anhydride  sul- 
fureux gazeux,  dans  leurs  terriers.  Un  travail 
préliminaire  s'impose;  il  consiste  à  opérer  sur 
les  champs  à  traiter,  le  bouchage  des  trous;  les 
campagnols  sortent  à^  l'approche  de  la  nuit,  et 
■on  est  certain  le  lendemain  de  ne  traiter  que  des 
terriers  habités.  Le  travail  se  fait  ainsi  plus  ra- 
pidement, et  est  moins  dispendieux.  Cette  pré- 
caution est  inutile  s'il  s'agit  d'un  champ  qui  a  été 
travaillé  et  roulé  la  veille  de  l'opération. 

L'appareil  que  M.  Plessy  a  fait  confectionner 
consiste  essentiellement  en  un  récipient  en 
cuivre  ou  en  tôle,  porté  à  dos  d'homme  au  moyen 
4e  bretelles.  Il  est  construit  de  façon  à  pouvoir 
fésister  à  la  pression  de  quatre  atmosphères, 
pécessaire  pour  la  liquéfaction  de  l'anhydride. 
Les  essais  faits  l'hiver  dernier  chez  des  agri- 
culteurs de'  Seine-et-Marne  et  suivis  par  une 
Commission  nommée  par  le  Préfet  du  départe- 
ment ont  donné  des  résultats  tout  à  fait  pro- 
bants, et  l'on  peut  dire  que  M.  Plessy  a  mis  au 
point  un  procédé  réellement  efficace  pour  la 
destruction  des  rongeurs. 

Les  campagnols  surtout  sont  sans  résistance 
au  gaz  sulfureux;  les  souris  et  les  rats  résistent 
davantage,  mais  n'en  meurent  pas  moins  dès 
qu'ils  sont  atteints. 

L'appareil  est  d'un  maniement  facile;  son 
chargement  est  simple  :  le  liquide  est  contenu 
dans  un  obus,  et  sa  pression  le  fait  passer  de 
l'obus  dans  l'appareil  quand  on  les  fait  commu- 
niquer par  un  raccord. 

Tout  le  monde  sait  quelles  applications  nom- 
breuses peut  recevoir  l'anydride  sulfureux;  il 
possède  sur  le  sulfure  de  carbone  un  avantage 
particulièrement  appréciable  dans  les  fermes, 
celui  de  supprihier  les  dangers  d'incendie. 

Il  est  donc  fort  intéressant  que  les  cultivateurs 
aient  désormais  à  leur  disposition  un  appareil 
robuste,  peu  encombrant,  relativement  peu  coû- 
teux, qui,  après  avoir  été  imaginé  par  M.  Pless)' 
dans  un  but  précis,  la  destruction  des  campa- 
gnols, est  appelé  à  servir  pour  une  série  d'autres 
applications. 

Situation 
de  la  culture  dans  les  régions  dévastées. 
M.  Jules  Hdlot  rappelle  que  les  circonstances 
çlimatériques  de  l'hiver  et  du  printemps,  excep- 
tionnellement favorables  au  travail  des  terres, 
ont  favorisé  les  magnifiques  efforts  des  cultiva- 
teurs des  pays  dévastés.  Sous  des  abris  rudimen- 
taires,    ils   ont   supporté   les   intempéries   avec 
courage  et  travaillé  avec  une  ardeur  admirable. 
;  Le  résultat  de  cette  énergie  a  été  que  presque 
toutes  les  terres  ont  pu  être  ensemencées  dans 
une  grande  partie  de  la  zone  rouge.  Actuelle- 
ment,   malgré     l'impossibilité     de     supprimer, 
itiênJe  partiellement,  les  mauvaises  herbes  de 
toute  nature,  qui  empoisonnent  ces  contrées,  les 
récoltes  promettent  beaucoup  plus  que  ce  qu'il 
était  possible  d'espérer.  Les  blés  ont  commencé 
à  épier  dix  jburs  plus  tôt  qu'en  années  normales. 
Des  difficultés  énormes  restent  à  surmonter 


pour  tirer  le  profit  indispensable  âe  ce  labeur  si 
méritoire. 

Les  ouvriers,  peu  nombreux  dans  ces  pays  dé- 
solés, sont  attirés  par  des  travaux  exceptionnel- 
lement lucratifs  pour  eux,  tels  que  le'  déblaie- 
ment des  décombres.  Malgré  les  prix  ridicule- 
ment élevés  qu'on  le'ur  offre  en  culture,  ils 
doûnent  la  préférence  à  ces  occupations  occa- 
sionnelles. 

11  faut  se  préoccuper  de  procurer  la  main- 
d'œuvre  indispensable  à  la  moisson. 

Les  étrangers  préfèrent  aller  dans  les  pays  où 
il  est  possible  de  les  loger  convenablement; 
t'aide  des  soldats  sera  indispensable. 

Oq  promet  qne  les  moissonneuses-lieuses 
commandées  arriveront  à  temps,  mais  ily  a  là 
une  incertitude  qui,  si  elle  se  réalisait,  serait  de 
la  plus  grande  gravité.  Le  fauchage  avec  ces 
outils  sera  très  difficulteux  dans  beaucoup  de 
chainps.  En  effet,  l'Administralioh  des  T.  P.  U., 
de  si  triste  mémoire,  chargée  de  faire  reboucher 
les  caves,  tranchées  et  entonnoirs  d'obus,  a 
laissé  faire  le  travail  si  mal  que,  depuis  les  en- 
semencements, il  s'est  produit  quantité  d'exca- 
vations et  tassements  qui  laissent  des  trous 
béants  couverts  par  des  récoltes. 

Les  cultivateurs  n'ont  pas  encore  de  chariots 
pour  rentrer  leurs  récoltes,  on  se  les  procure 
très  difficilement;  comme  pour  les  moisson- 
neuses, on  promet  qu'ils  arriveront  à  temps. 

Enfin,  par  suite  de  la  destruction  des  granges, 
les  hangars  font  défaut. 

L'immixtion  des  administrations  de  l'Elat 
déplaît  beaucoup  aux  cultivateurs,  mais  la  France 
a  tellement  besoin  de  ne  laisser  perdre  aucun 
fruit  de  son  sol  qu'il  est  indispensable  qu'on 
n'attende  pas  qu'il  soit  trop  tard  pour  procurer 
à  ces  populations  des  campagnes  les  moyens  de 
faire  convenablement  leurs  récoltes. 

M.  Henry  Sagnier  rappelle  que  le  tableau  si 
sombre  que  vient  de  faire  M.  Hélot  avait  déjà 
été  exposé  à  l'Académie,  et  que  celle-ci  avait 
saisi  M.  le  ministre  de  l'Agricuflure  de  cette 
grave  question.  Celui-ci  a  fait  savoir  qu'il  avait 
transmis  ces  observations  à  M.  le  ministre  des 
Régions  libérées.  Mais  les  hangars,  comme  les 
machines,  continuent  à  n'être  pas  transportés. 

Dans  ces  conditions,  l'Acadétni'e  décide  de 
signaler  une  fois  de  plus  la  situation  lamentable 
dans  laquelle  se  trouvent  les  habitants  des  ré- 
gions libérées  —  qui  méritent  toute  notre  sym-^ 
pathie  et  toute  notre  admiration  à  la  fois  —  aux 
ministres  de  l'Agriculture  et  des  Régions  libé- 
rées en  les  priant  de  prendre  les  mesures  ur- 
gentes pour  assurer  la  prochaine  récWte. 

Les  premiers  grains  mûrs. 

M.  Raohel  SéveHn,  ingénieur  agricole,  cultiva- 
teur à  la  Réole  (Gironde),  adressé  à  l'Académie 
des  échantillons  d'épis  de  blé  déjà  mûrs,  d'une 
variété  barbue  Hindi  provenant  de  la  Station 
botanique  de  Gizeth  (Egypte),  et  d'une  variété 
Péreal  Poli  provenant  de  l'Inde.  Ces  deux  blés 
sont  mûrs  dans  la  ferme  de  M.  Séverin,  alors 


492  CORRESPONDANCE 

que  Manitoba'el  Marquis  sont   à  peine  en   lait. 


La  lutte  contre  le  Bombyx 
cul  brun  dans  la  région  orléanaise  en  1910. 

M.  Marchai  présenle  une  note  de  UM.J.Vrsai, 
directeur  intérimaire  des  Services  agricoles  du 
Loiret,  et  L.  Gaumont,  professeur  d'Agriculture, 
sur  les  procédés  employés  dans  le  Loiret  pour 
«ntraver  les  dét,'àts  causés  par  la  redoutable 
chenille  du  Bombyx  cul  brun  sur  les  arbres  frui- 
tiers et  forestiers. 

Des  arrêtés  préfectoraux  du  Loiret  ontfait  aux 
chefs  d'exploitation  une  obligation  stricte  de  dé- 
truire avant  le  la  mars  les  nids  de  Liparis  chry- 
soirhea  sur  les  terres  qu'ils  cultivent;  en  même 
temps,  l'Office  départemental  faisait  publier  et 
répandre  de  petites  brochures  de  vulgarisation 
sur  la  question  ;  en  outre  il  décidait  de  répartir 
une  somme  de  30  000  fr.  sous  forme  de  primes 
au  ramassage;  appel  était  fait  dans  ce  but  à  la 
main-d'œuvre  scolaire,  etc. 

L'échenillage  a  été  poussé  activement  dans  la 
région  d'Orléans,  un  centre  de  réception  a  été 
établi    au  Jardin   public    sous   la   direction   de 


M.  Gitlon,  professeur  d'arboriculture  et  de 
.M.  Guénier,  secrétaire  de  la  Direction  des  Ser- 
vices agricoles.  Ce  centre  a  réceptionné  du 
31  janvier  au  15  mars,  863  022  nids  et  réparti 
U  380  fr.  70  de  primes. 

Il  y  eut  au  tolal  2  183  179  nids  réceptionnés  et 
une  somme  de  33  409  fr.  93  distribuée  sous 
forme  de  primes. 

Ajoutons  que  ce  nombre  de  2  180  000  nids  re- 
présente un  total  bien  inférieur  ù  celui  du 
nombre  des  nids  détruits  ;  les  horticulteurs  Or- 
léanais n'ont  pas  attendu  d'y  être  contraints  par 
l'arrêté  préfectoral  pour  se  débarrasser  des 
nids  de  Liparis  chrysorrhea;  instruits  et  soucieux 
du  bon  renom  de  leurs  établissements,  ils  ont 
brûlé  dès  l'automne  dernier  tous  les  nids  qui 
auraient  pu  se  trouver  dans  leurs  cultures  ou  sur 
les  haies  avoisinanles.  D'autre  part,  les  Com- 
pagnies de  chemins  de  fer  P.-O.  et  P.-L.-M.,  sur 
l'invitation  de  M_  Ursat,  ont  taillé  pendant 
l'hiver  les  haies  qui  bordaient  les  lignes  et  brûlé 
un  nombre  noiable  de  nids  qui  ne  figurent  pas 
dans  les  chiffres  donnés  ici. 

H.    HiTlER. 


CORRESPONDANCE 


—  N"  6444  (Côtes-du-Nord).  —  Les  lésions 
observées  à  l'autopsie  de  votre  jeune  bête  doi- 
vent se  rattacher  à  une  infection  intestinale 
conséquence  d'un  allaitement  artificiel  préma- 
turé. 11  est  probable  que  si  l'allaitement  à  la 
mamelle  avait  été  continué,  et  cela  était  indiqué 
pour  un  sujet  débile,  quitte  à  compléter  la  ration 
par  un  supplément  de  lait  distribué  au  seau  s'il 
y  avait  lieu,  rien  de  semblable  ne  serait  survenu. 
Mais  l'addition  de  farineux,  l'apparition  de  la 
diarrhée,  etc.,  tout  indique  que  la  digestion  se 
faisait  mal,  qu'elle  était  troublée  par  une  infec- 
tion microbienne  qui  a  Yraisemblablement  pro- 
voqué le  dénouement. 

—  N°  7689  {Puy-de-Dôme).  —  Les  vaccins  re- 
commandés contre  la  maladie  des  jeunes  chiens 
ne  se  sont  jamais  montrés  d'une  efficacité  bien 
évidente  et  réellement  indiscutable  ;  malgré  cela, 
ils  se  trouvent  dans  le  commerce.  Vous  pouvez 
.vous  adresser  à  la  droguerie  Lua  et  Soupe,  rue 
Lebrun,  à  Paris. 

—  N"  741!)  [Vienne].  —  Comme  suite  à  la  Cor- 
respondance du  n"  24  du  10  juin  dernier,  nous 
apprenons  qu'il  y  a  des  chargeurs  de  foin  à  la 
Compagnie  internationale  des  machines  agri- 
coles, 155,  avenue  du  Général-Michel-Bizot,  à 
Paris,  12«.  Les  chargeuis  en  question  sont  mon- 
tés sur  avant-train  à  deux  roues  permettant  leur 
attelage  derrière  une  charrette  aussi  bien  que 
derrière  un  chariot.  Le  montage  du  chargeur  de 
foin  sur  quatre  roues  le  rend  indépendant  des 
oscillations  verticales  du  véhicule  à  charger.  Le 
chargeur  international  est  pourvu,  en  arrière, 
d'un  ramasseur  rotalif  soutenu  par  un  léger 
bâti  porté  par  deux  roues  libres  de  pivotei  dans 
le  plan  horizontal.  —  (M.  R.) 


—  N"  6697  {Aveyron).  —  Donnez  1  kilogr. 
tourteau  d'arachides,  par  jour,  aux  vaches 
en  état  de  produire  7  à  10  litres  de  lait,  2  kilogr. 
à  celles  de  15  litres. 

N'achetez  de  tourteau  blanc  courant  que  si  la 
différence  de  prix  avec  le  Coromandel  est  faible. 

Dans  l'élevage  intensif,  nourrissez  exclusi- 
vement vos  porcs,  et  à  satiété,  d'un  mélange  de 
moitié  tourteau  arachides  et  moitié  tourteau  de 
palmiste,  auquel  vous  ajouterez,  chaque  jour, 
une  forte  poignée  de  poudre  d'os. 

Si  vous  disposez  de  5  à  6  litres  de  lait  écrémé 
par  tête,  supprimez  la  poudre  d'os  et  composez 
le  mélange  des  tourteaux  avec  un  tiers  arachides 
et  deux  tiers  palmiste.  —  (A.  G.) 

—  N"  6741  {Isère).  —  Vous  voulez  créer  une 
prairie  dans  un  terrain  cuillouteux  et  sec,  prairie 
destinée  à  être  pâturée  après  la  récolte  du  foin 
de  la  première  coupe. 

Evidemment,  des  terrains  caillouteux  et  secs 
ne  conviennent  guère  à  l'établissement  de  prai- 
ries, toutefois  le  mélange  suivant  peut  vous 
donner  un  bon  résultat,  à  l'hectare  : 


Rayg-rass  anglais  . .  lOi' 

Kay-grass d'Italie. . .  5 

Dai tyle  pelotonné  ...  '.'• 

Frotuental 12 

Brome  des  prés 5 


Trètle  violet 3" 

—  hybi'ide 1 

—  blauc 3 

.Minette 3 

Sainfoin  à  2  coupes  20 
Anthyllide 2 

Si  vous  pouviez  fumer  le  terrain  avant  de 
créer  celle  prairie,  ce  serait  le  mieux;  dans 
tous  les  cas,  vous  pouvez  employer  400  à  500  ki- 
logr. de  superphosphate,  300  kilogr.de  sylvinile, 
100  kilogr.  de  nitrale  de  soude  ou  de  sulfate 
a'ainraoniaque.  —  (H.  H.) 


REVL'E    COMMERCIALE 


LA  SEMAINE  MÉTÉOROLOGIQUE 

Semaine  du  13  au  19  juin  19^0  [OBSERVATOIRE  DU  PARC  SAINT-MAUR) 


JOURS 

ET      DATES 


y.     . 

ï  's 

W    s. 

ai 

a. 


millibars. 

Dira ISjiiin  1015.5 

Lundi 14  —    1016.1 

Mardi  ....  15  —  1 1012, 9 
\?ercredi..  16  —  1013.6 
eudi  ....  n  —  1014.7 
Vendredi  18  —  1015. ti 
Samedi  . .   19  —  ,1014.3 


TE.MPERATURE 


10°9 
9.9 
12.2 
11.9 
12.7 
11  .3 
13.1 


Moyennes  el  totaux  1014.7:    11.7 

I  I 

Écarts  snr  la  normale,   — 2.2  +11 


1 

1S«6 

22.3 

22.6 

20  8 

21   9 

23.8 

22  5 

21.8 

—  0.1 

Écart 

a 
c: 
« 

s- 

sur 
la  nor 
maie. 

14.2 

—2  1 

16.6 

-t-0,2 

16.8 

+  0  3 

16.0 

-0  G 

16.6 

-0.1 

17  0 

+0  2 

16  8 

-0.1 

16  3 

» 

-0.3 

" 

Vent. 


S 
Viiriable. 
N  E 

S 
Variable . 
Variable. 


beores 
3.7 

8.3 

7.9 

1.7 

6  3 

9.0 

6  0 


43   1      21.2 

au  lieade 
lli  b.  Tj 

dur.  théor.; 


REMARQUES  DIVERSES 


millim. 
7.7    Pluie  la  matinée  et  le  soir. 

..     , Temps  nuageux. 

•>     iTemps  nuageu.x. 

5.3    Rosée,     pluie     après-midi     et 
I     Soir. 

1.0  Pluie  la  nuit,  temps  nuageu.'c. 

3.1  Femps  clair,  orage  de   13  h.  à 
14  h.  15. 


Pluie  depuis  le  1"' janvier  : 

En  1920 258""° 

Normale 251 


(I)  Voir  l'explication  de  cette  mesure  dans  le  n"  du  15  avril  1920  (p.  290.^ 


REVUE    COMMERCIALE 


Situation  agricole.  —  Le  temps  a  été  assez  irrégu- 
lier au  cours  de  la  huitaine,  durant  laquelle  les  jour- 
nées chaudes  et  sèches  ont  alterné   avec  les  pluies. 

Les  nouvelles  des  diverses  régions  sont  variab'es. 
Dans  le  Midi,  on  se  plaint  de  la  sécheresse.  Par 
contre,  dans  le  Centre  et  dans  le  Nord,  si  les  ondées 
ont  fait  le  plus  grand  bien  à  la  plupart  des  cultures, 
elles  ont  eniravé  les  opérations  de  la  fenaison.  La 
réculte  de  foin  paraît  assez  inégale  et,  dans  l'en- 
semble, inférieure  aux  prévisions. 

Nombre  de  cultures  de  céréales  de  printemps  sont 
envahies  par  les  sauves  et  les  coquelicots. 

Le  vignoble  continue  à  avoir  une  be  l^  apparence. 
Quant  à  la  récolte  de  pommes  à  cidre,  elle  s'annonce 
comme  devant  être  inférieure  à  la  «loyenne  ;  dans 
certaines  régions,  elle  est  à  peu  près  nulle. 

Blés  et  Farines.  —  Rien  à  signaler;  on  conlinue  à 
livrer  les  blés  au  prix  de  la  taxe.  Les  moulins  ont 
de  moins  en  moins  de  travail. 

En  Amérique,  aux  Etats-Unis,  en  tenant  compte 
du  dhange,  le  blé  disponible  est  coté  152  fr.  à  New- 
Yorlf. 

Les  quantités  de  farines  cédées  aux  boulangers 
sont  parfois  insuffisantes  et  la  qualité  laisse  à  dési- 
rer du  fait  de  l'augmentation  des  succédanés. 

Sons.  —  11  y  a  un  petit  courant  d'affaires  aux  prix 
officiels  soit  48  fr.  50  à  48  fr.  75  le  quintal,  au  mou- 
lin. 

Céréales  diverses.  —  Les  seigles,  que  l'Etat  paie  à 
la  culture  53  fr.  le  quintal  sont  rétrocédés  par  lui  à 
la  meunerie  au  prix  de  71  fr.  les  100  kilogr. 

Les  transactions  en  avoines,  très  réduites,  ont  lieu 
à  des  prix  faiblement  tenus.  On  paie  les  avoines 
blanches  ordinaires,  62  à  65  fr.;  les  blanches  de  Li- 


gowo,  67  à  68  fr.;  les  grises,  64  à  US  fr.  les  100  kilo- 
grammes départ. 

Les  V.  nies  d'orges  sont  peu  importantes  ;  on  paie 
les  orges  de  la  Mayenne  et  de  la  Sarthe,  73  à  75  fr.; 
de  Champagne,  72.50  à  73.50  le  quiutal  départ. 

Nouvelle  hausse  sur  les  sarrasins  qui  valent,  en 
Bretagne,  de  95  à  96  fr.  les  100  kilogr.  départ. 

On  vend,  en  Bourgogne,  le  maïs  de  115  à  120  fr.; 
ceux  du  Sud-Ouest  sont  cotés  de  103  à  110  fr.  les 
100  kilogr. 

Fourrages.  —  Au  marché  de  La  Chapelle,  arrivages 
plus  importants  que  d'ordinaire  et  prix  en  baisse. 

Les  luzernes  et  sainfoins  nouveaux  ont  été  payés 
de  190  à220fr.  les  104  bottes. 

En  vieux  fourrages,  on  a  roté  par  104  bottes  :  lu- 
zerne, 250  à.270  fr.;  regain,  230  à  250  fr.;  foin,  230  à 
250  fr. 

On  obser\'e  également  un  lléchi:  sèment  dans  les 
déparlemenls  oii  les  fourrages  vieux  valent  de  20  à 
26  fr.  les  100  kilogr.  départ. 

Pailles.  —  Cours  en  baisse  sur  les  pailles,  sauf  sur 
celle  d'avoine,  au  marché  de  La  Chapelle,  où  l'on  a 
colé  comme  suit  par  104  bottes  de  5  kilogr.  rendues 
à  Paris  :  paille  de  blé,  200  à  215  fr.;  paille  d'avoine, 
190  à  200  fr.;  paille  de  seigle,  180  à  20li  fr. 

Dans  le  Centre  et  dans  l'Est,  la  paille  de  blé  vaut 
de  16  à  22  fr.  les  100  kilogr. 

BétaiL  —  Au  marché  de  La  Villelte  du  lundi 
14  juin,  les  disponibilités  en  gros  bétail  étant  assez 
importantes  et  les  réserves  sur  pied  aux  abattoirs 
élevées,  la  vente  a  été  moins  facile  et  les  prix  en 
baisse  de  20  à  25  centimes  par  demi-kilogramme 
net,  par  rapport  à  ceux  du  lundi  précédent. 

On  a  payé  les  tœufs  de  l'Allier,  de  la  Nièvre  et  de 


(491 


REVUE  COMME RCLA.LE 


Saône-et-Loire,  i  à  4.30:  du  Canlal,  3.15  à  4.25;  de 
la  Haute-Vienne,  4  à  4.25;  de  la  Mayenne  et  de  la 
Sarthe,  3."3  à  4  fr.;  de  Maine-et-Loire  et  de  la  Loire- 
Inférieure,  3..6J  à  4.10;  de  la  Vendée,  3.70.  à  4.03; 
les  génisses,  4.30  à  4.50;  les  taureaux,  "3.50  à  4  fr. 
.le  demi-kilogramme  net. 

L'offre  en  veaux  étant  immodérée,  les  cours  ont 
tléohi  d'au  moins  50  centimes  par  demi-kilogramme 
net.  On  a  vendu  les  veaux  d'Eure-et-Loir,  de  Seine- 
et-Marne,  Seine-et-Oise,  du  Loiret  et  de  l'Yonne,  Î.50 
à  5.10  ;  de  l'Aube,  4.25  à  4.50  ;  de  la  Sarthe,  4  à  4.50  ; 
de  l'Ouest,  3. 15  à  4.25;  les  veaux  médiocres  de 
toutes  provenances,  3  à  3.50  le  demi-kilogramme 
net. 

L'abondance  des  arrivages  et  les  fortes  réserves 
aux  abattoirs  ont  eu  pour  conséquence  une  vente 
plus  difficile  à  des  cours  en  baisse  de  50  à  r.Q  cen- 
times par  demi-kilogramme  net.  On  a  coté  les 
agneaux,  6  50  à  T  fr.;  les  moutons  de  l'Allier,  de-  la 
Nièvre  et  du  Cher,  6.~0  à.  1  fr.  ;  du  Midi,  5  à  6  fr.; 
de  la  Haute-Loire,  5.60  à  5.80;  les  brebis  du  Midi, 
4.S0  à  5.50  ;  les  moutons  algériens,  4  25  à  5  fr.  le 
demi-kilogramme  net. 

Sur  les  porcs,  fléchissement  de  10  à  20  centimes 
par  demi-kilogramme  vif,  provoqué  par  la  recrudes- 
cence des  arrivages.  On  a  payé  les  porcs  gras,  3.40 
à  3.50;  les  coches,  2.95  à  3.10  le  demi-kilogramme 
vif. 

■Voici  le  relevé  des  marchés  des  lundi  14  et  jeudi 
n  juin  : 

Marché  du  lundi  14  juin. 
Entrées  directes 
aux  abattoirs.  Réserves 


Bœufs 

"Vaches . . . 
.Taureaux. 
"Veaux.. . . . 
Moutons . . 
Porcs 


Amenés. 

tètes 
2  S19 
2  23-2 
,331 
3  105 
12  3i3 
2  758 


LaVill. 
têles 
203 

1  941 

2  965 
1  359 


"Vaug. 

têles 

J53 

4r.6 
174 

448 


La  Vill. 

têtes 

435 

677 

1  920 

640 


"Vaug. 

têtes 

250 

350 
360 
340 
mme. 


1' 


Prix  maxinia  du  kilos 
Au  poids  net.  Au  poids  vif. 

q.      -2*  q.        3*  q.      Prix  exircmes. 


Bœufs 

Vaches  . . . . 
Taureaux  . . 
"Veaux 

MOUtODS  . . . 

Porcs 


8.40: 

■  8.40 
7.00 
9.00 
12.50 


7.70 
7.60 
6.60 
8.20 
11.50 


7. 10 
0.90 
6.10 
7.00 
10. JO 


10.50       10.42       10.10 


2.50  à  5.43 
i.60  b.4bf 
2.50  4  74 
2.60  6.18 
4. .56  6.72 
6.49       7.35 


Marché  du  jeudi  n  juin. 

Entrées  directes 

aux  abattoirs. 


Réserves 


Amenés.  LaVill.       Vaug.         LaVill.        Vaug. 


Bœufs 

"Vaches. . . . 
Taureaux.. 

,Veaux 

Moutons  . . 
Porcs 


léles 
1  347 
9n,S 
921 
1  864 
8  305 
1  545 


têtes 

177 

822 
723 
914 


145 

273 
643 

4S8 


tAtes 


192 


388 

1  130 

420 


?0D 
420 
574 


Prix  maxima  du  kilogramme. 
Au  poids  net'.  Au  poids  vil. 

1'"  q.       2"  q.       3»  q.      Prixextrèmes. 


Bœnfs 

Vaches. .. 
Taureaux. 

Veaux 

Moulons.. . 
Porcs 


S  80 

8  80 

7  50 

10  40 

13  60 

10  50 


8  10 

8  10 
7  10 

9  70 
Il  .50 
10  42 


7  50 
7  50 
6  60 
6  50 
10  50 
10  10 


2.40  à  5.40 


2.40 
2.40 
2.75 
4.56 
6.49 


5.40 

4.58 
5.88 
6,.'-.2 
7.35 


Dans  les  départements,  on  cote  : 

Bordeaux,  par  kilogf.  poids  vif  :  bœufs,  3  à 
4.60;  vaches,  3  à  '3.80;  porcs,  7  à  7.60  ;  par  kilogr. 
poids  net  :  veatix,  8  à  10  fr.;  moutons,  !0  à  13  fr. 

Chartres,  par  kilogr.  poids  net  ;  veaux,  10  à 
11  fr. 

Cholet,  par  kilogr.  poids  vif  :  bœnfs,  3.1.5  à 
3.80;  vaches,  3  à  3.70;  veau-i,  4.25  à  4.75;  porcs, 
8.75. 

Guumay,  par  kilogr.  poids  vif  :  porcs,  7.35  à  ".45; 
vaches,  3.50  à  4  fr.;  par  kilogr.  poids  net  :  veaux,  9 
à  10  fr. 

Cannai,  par  kilogr.  poids  vif  :  bœuf'i,  4  à  4.50  ; 
vaches,  3.50  à  4  fr.;  veaux,  4.80  à  6  fr.;  moulons, 
4.90  à  5  fr.;  porcs,  7  à  7.20. 

Lyon-Yaise,  par  kilogr.  poids  vit  :  bœufs,  2.20  à 
4.80;  veaux,  5  à  6.10;  par  kilogr.  net  :  moutons,  H 
à  13  50. 

Marseille,  par  kilogr.  poids  net  :  bœufs,  8  .i 
8.75;  vaches,  7.50  à  8.25;  moutons,  8.75  à  10.50. 

Vins.  —  Dans  le  MiJi,  les  cours  des  vins  sont  en 
baisse.  Par  hectolitre  nu,  on  paie  les  vins  rouges  ; 
92  a  116  fr.  à  Béziers,  105  à  120  Ir.  à  Montpellier, 
90  à  125  fr.  à  Nîmes,  105  à  120  fr.  à  Perpignan,  100  à 
US  fr.  à  Narbonne. 

Les  vins  blancs  du  Midi  valent  encore  de  130  à 
150  fr.  l'hectolitre  nu. 

Dans  le  Jura,  où  presque  tous  les  vins  sont  vendus, 
on  demande  pour  le  peu  qui  reste  250  fr.  pour  les 
blancs  et  200  à  250  fr.  pour  les  rouges,  à  l'hecto- 
litre. 

Dans  la  Dordogne,  on  paie  le  tonneau  1  500  à 
1  600  fr.  eu  blancs  et  1050  fr.  en  rouges;  dans  la 
Loire,  140  à  150  fr.  l'hectolitre  de  vin  ruuf;e;  en 
Sione-et-Loire,  116  à  120  fr.  en  rouge,  130  à  140  fr. 
en  blanc. 

En  Algérie,  les  vins  rouges  valent  de  98  à  120  fr. 
l'hectolitre  nu,  à  Alger. 

Cidres.  —  Les  cours  se  maintienaeut  en  Norman- 
die où  l'on  paie  de  40  à  45  fr.  l'hectolitre;  dans  les 
Côtes-du-Nord,  on  vend  de  90  à  110  fr.  la  barrique. 

Baisse  sur  les  eauxde-vie  de  cidre  qui  ne  valent 
plus  que  630  à  700  fr.  l'hectolitre  à  60  degrés. 

A  Paris,  les  cidres  de  qualité  valent  de  70  à  75  fr. 
l'hectolitre,  et  les  petits  cidres  de  55  à  60  fr. 

Pommes  de  tsrre.  —  Les  cours  sont  en  baisse. 
Aux  Halles  cenlrales  de  Paris,  on  paie  aux  100  ki- 
logr. :  pommes  de  terre  de  la  région  parisienne  100 
à  120  fr.,  du  Midi  100  à  120  fr.,  longues  de  Bretagne 
85  fr.,  rondes  de  même  provenance  70  à  75  fr. 

Les  prix  au  détail  varient  de  1  à  1  fr.  40  le  kilogr. 

Fécules.  —  A  Epinal,  la  focule  i''  des  Vosges 
disponible  est  cotée  de  173  à  180  fr.  les  100  kilogr. 

Laines.  —  En  raison  de  la  baisse,  les  affaires  sont 
des  plus  limitées,  la  culture  n'acceptant  pas  les  con- 
ditions des  acheteurs.  Nous  indiquons  les  prix  offerts, 
par  kilogramme  en  suint  :  10  fr.  à  Dreux,  9  fr.  à 
Béziers,  5.50  à  7  fr.  à  Carpentras,9  àlOfr.  à  Vernon, 
6  à  7  fr.  en  Algérie,  4  à  5  fr.  à  Avignon. 

Tourteaux.  —  Aux  100  kilogr.  nus  à  .Marseille,  on 
paie  les  tourteaux  alimentaires  en  plaques  :  ara- 
chide Rufisque.  60  à  64  fr.;  arachide  Coromandel, 
54  fr.;  sésame,  6"!  fr.;  lin,  87  fr.:  coprah  di  lui-Cochin, 
72  fr.;  autres  sortes,  .'.9  à  6'h  fr.:  palmiste.  48  fr.; 
mais,  7C  fr.  B.  Dchani). 

Le  Gérant  :  Charles  Dctkeix. 
Paris.  —  !..  Mabetueux,  iuiprimeur,  1,  rue  Cassette 


TABLE  ALPHABÉTIQUE  DES  AUTEURS 


TABLE  ALPHABÉTIQUE  DES  AUTEURS 

DU  TOME  1"  DE  i920 


Ancbald  (baron  Menry  d').  —  Conservation  des 
fourrages  par  les  ferments  sélectionnés,  368.  — 
Les  tracteurs  dans  l'Indiana,  391.  —  Alimentation 
lies  poules  avec  du  blé  traité  aux  bouillies  cu- 
priques, 426. 

Ardouin-Oninazet.  —  Au  terroir  de  Clemenceau,  2", 
63.  —  Les  Pêchers  de  Montreuil,  126,  i6o.  —  Cul- 
tures évanouies,  273.  —  "Nos  bois  rares,  384.  — 
Dans  les  champs  de  Gennevilliers,  461. 

Artaud  (D.  S.).  —  Le  bien  de  famiHe,  286. 

Aumiot  (P.).  —  Rajeunissement  et  perfectionnement 
de  la  pomme  de  terre,  f2. 

Aymé  (Henri).  —  Boutoir  de  siireté,  n2. 

Barbé  (G.).  —  La  semaine  météorologique,  19,  39, 
59,  79,  99,  119,  139,  1S9,  179,  207,  227,  247,  267, 
291,311,333,  355,  375,393,  415,435,455,479,  493.— 
L'automne  de  1919,  30.—  L'hiver  de  1919-1920,  309. 

Barrau  (Fernand  de).  —  Situation  agricole  dans 
l'Aveyron,  11,  198. 

Berthault  (Pierre).  —  Notes  d'agriculture  algérienne, 
167.  —  Situation  de  la  récolte  du  blé  en  Algérie  au 
milieu  de  mai,  421. 

Biraben.  —  L'outillage  agricole  dans  le  Sud-Oue^t, 
15. 

Blin  (Henri).  —  Le  Genêt  et  la  pâte  à  papier,  150, 
173.  —  Sur  la  pratique  de  l'écimage  des  blés,  349. 

Clandain  (P.).  —  Importance  de  la  production  four- 
ragère, 329.  —  Perte  résultant  des  mauviaises  se- 
mences fourragères,  430. 

Couturier  (A.).  —  Les  engrais  azotés  en  «ouverture, 
239. 

Dechambre  (P.).  —  Le  concours  central  hippique, 
279.  —  Le  concours  ceattal  hippique  et  l'élevage 
du  demi-sang,  322. 

Descours  Desacres  (A.).  —  Le  cheval  de  trait  dans 
le  pays  d'Ange,  347. 

Dessaisaix  (R.).  —  Tracteur  Olobe,  33.  —  Tracteur 
Avery,  53.  —  Appareil  Beeman,  94.  —  Tracteur 
Nilson,  154.  —  Tracteur  Heureux-Fermier,  198.  — 
Fourragère  automobile,  220.  —  Gazogène  pour 
moteurs  agricoles,  324.  —  Nouveau  tracteur  Case, 
371.  — Avant-train  tracteur,  411.  —  Tracteur  John 
Deere,  449.  —  Pulvériseurs  pour  tracteurs,  468. 

Dapré  (Raymond).  —  Emploi  de  la  vesce  blanche 
dans  la  décoration  des  appartements,  5ê.  —  Mesure 
de  la  pression  barométrique,  290.  —  Bibliographie, 
37,  75,  138,  156,  204,  223,  264,  308,  372,  431,  431. 

Durand  (B.).—  Revue  commerciale,  19,  39,59,79,  99, 
119,  139,  159,  179,  207,  227,  247,  267,  291,  311,  335, 
355,  375,  395,  415,  435,  453,  479,  493. 

Duval  (G.).  —  Les  nouveaux  moteurs  de  tracteurs 
agricoles,  112. 

Fayard  (J.  de).  —  Les  manquants  dans  les  vignes 
greffées,  113. 

Florent  (P.).  —  Les  récoltes  de  1919  en  Roumanie,  34. 
—  Expériences  de  dessoucheinent  à  La  Motte- 
Beuvron,  489. 

Foex  (Etienne).  —  La  dégénérescence  de  la  Pomme 
de  terre,  273,  326,  344,  363.  —  Société  de  Patho- 
logie végétale,  388,  468. 

Gaudot  (G.).  —  Reconstitution  du  Cheptel  en  Bel- 
gique, 37.  —  Production  des  vers  à  soie  en   1919, 


223.  —  Le  triage  des  semences  de  céréale.s,  240.  — 
Les  fermes  anglaises  en  1918,  280.  —  Le  liétail  de 
la  Zélande,  332.  —  Isolement  des  betteraves  porte- 
graines,  364.  —  Au  Syndicat  des  fabricants  de 
sucre,  412.  —  Confédération  générale  agricole,  431. 
—  Commission  internationale  d'Agriculture,  474. 

Girard  (Henry;.—  Dépenses  comparées  des  chevaux, 
des  bœufs  et  des  tracteurs,  236.  —  Les  bénéfices 
agricoles.  —  Des  chiffres,  341.  —  2«  Congrès  de 
r.\.gricultiire  française,  469. 

Goiiin  (Raoul).  —  La  oiinéralisation  du  lait  écrémé, 
52.  —  La  valeor  des  aliments  azotés  et  les  vita- 
mines, 234.  —  Le  son  de  riz,  331. 

Grau  (iVJfred).  —  La  petite  vache  bretonne,  111. 

Guédon  (Pierre).  —  Les  betteraves  dans  l'alimenta- 
tion des  vaches  laitières  171. 

Guilliu  iR.).  —  Analyse  des  terres,  9. 

Hitier  (IL).  —  Le  morcellement  parcellaire  en  France, 
-33.  —  Les  productions  agricoles  de  l'Australie, 
47.  —  A  propos  dun  assolement,  67.  —  A  propos 
des  essais  sur  la  betterave  à  sucre,  105.  —  L'Agri- 
culture en  Nouvelle-Zélande,  233.  —  La  destruction 
des  sauves,  306.  —  Sur  les  moyens  d'intéresser  le 
personnel  ouvrier  aux  résultats  de  l'exploitation 
agricole,  384.  —  Sur  la  prorogation  des  baux 
ruraux,  441.  —  .\cadémie  d'.^griculture  de  France, 
16,  36,  S'î,  70,  86,  116,  136,  156,  202,  223,  243,  264,' 
287,  331,  352,  372,  392,  412,  432,  452,  477,  .496. 

Jacquet  (J.-B.).  —  La  situation  agricole  dans  Les 
Vosges,  53,  219,  330,  425. 

Jannin  (Georges).  —  Superficie  et  répartition  des 
terres  arables  en  France,  280.  —  La  superficie  du 
territoire  français  plantée  en  vigne,  446. 

Jess  (D"').  —  La  destruction  des  sauves,  363. 

Krug.  —  Champ  d'essais  sur  l'emploi  du  fumier  en 
vue  de  la  culture  betteravière,  73. 

Lamproy  (E.).  —  Rajeunissement  des  pêchers  en 
plein  vent,  -169. 

h.  —  Le  Congrès  de  l'Agriculture  française,  430. 

Landry  (R.).  —  Transport  de  primeurs  par  avion, 
t25. 

Lemoine  (Ernest).  —  Le  Canard  de  Duclair,  346. 

Leroy  (Jean).  —  Les  appellations  d'origine  en  agri- 
culture, 444. 

Lesne  (P.).  —  l^rocédés  de  destruction  de  la  taupe, 
191.  —  L'utilisation  de  la  Chloropicrine  pour  la 
destruction  des  insectes  nuisibles  et  des  rats,  462. 

Lesourd  (F.).  —  Sur  l'ijistoire  du  Topinambour,  244. 

Main  (F.).  —  installations  hydrauliques  agricoles, 
151.  —  La  production  agricole  des  colonies  fran- 
çaises, 388. 

Marchai  (P.).  —  La  Fourmi  d'Argentine,  319.  —  (V. 
H.  Pouli-ers.) 

Marre  (Francis).  —  Les  ennemis  des  grains  engran- 
gés, 34,  68.  —  Les  beurres  amers,  260.  —  Le  salage 
en  fromagerie,  424. 

Meker  iRaymond).  —  La  vinification  »vec  levurage 
en  .Algérie,  148. 

Méline  (J.).  —  Discours  au  Comice  de  Remiremoat, 
43. 

Menegaux  (A.).  —  Oiseaux  utiles,  90, 


A96 


TABLE  ALPHABÉTIQUE  DES  GRAVURES  NOIRES  . 


Mennesson  (C).  —  Les  graines  de  betteraves  à 
sucre,  n'a. 

Mercier  des  Rochettes  (André).  —  Les  productions 
du  sud-Ouest  :  le  Sorgho  à  balai,  12j.  —  Le  Mais, 
421. 

Hicbel  (Louis).  —  Le  blé  à  la  Commission  de  l'Agri- 
culiure  du  Sénat,  369. 

Monicaull  (P.  de).  —  A  propos  des  impôts  des  cul- 
tivateurs, 8.  —  L'agriculture  et  l'opinion  imblique, 
233.  —  L'impôt  sur  les  bénéfices  agricoles,  317.— 
A  propos  de  la  politique  du  blé,  485. 

Montard  (Guy  de).  —  La  statistique  des  droits  de 
mutation,  ■;!.  —  Organisatiou  intérieure  d'un  Syn- 
dicat de  motoculture,  321. 

Mottet  (S.).  —  Préparation  des  plants  de  pommes 
de  terre,  49.  —  Les  Cèdres  au  point  de  vue  fores- 
tier, 92.  —  Pomme  de  terre  Grosse  du  Gdlinais, 
101.  —  Sur  le  sectionnement  des  tubercules  de 
semences  de  Pommes  de  terre,  146.  —  Sur  la  filo- 
sité  des  Pommes  de  terre,  237.  —  Traitement  de  la 
gale  commune  de  la  Pomme  de  terre,  298.  —  'Va- 
leur nutritive  des  Pommes  de  terre  à  chair  jaune, 
404. 

Moussu  (G.).  —  A  propos  de  la  fièvre  aphteuse,  108. 

Nébout  (A.).  —  Etat  des  récoltes  dans  l'Allier,  301. 

Noffray  [E.].  —  Phénomènes  de  la  fasciation,  35.  — 
Les  Camomilles  des  moissons,  13.5,  220.  —  Le 
charbon  du  ma'is,  367. 

Passelègue  (G.).  —  Protection  des  tracteurs  contre 
la  gelée,  74.  —  Semaine  de  motoculture  de  prin- 
temps, 221.  —  Epuration  des  eaux  d'alimentation, 
391.  —  Le  matériel  agricole  à  la  foire  de  Paris,  446. 

Patrix  (Louis).  —  L'Ecole  supérieure  du  Génie  ru- 
ral, 476. 

Pellerin  (D'').  —  Pénurie  du  lait,  32.  —  Lettre  à  un 
membre  du  Comité  national  du  blé,  383. 

Poutiers  (R.).  —  La  Fourmi  d'Argentine,  319.  —  (V. 
P.  Marchai.) 

Ricard  (J.-H.).  —  Circulaire  sur  l'intensification  de 
la  production  du  blé,  215. 

Rigolard  (Laurent).  —  La  question  du  Cadastre,  427. 

Ringelmann  (Max).  —  Hausse  des  prix  du  matériel 
agricole  et  des  constructions,  14.  —  Assainissement 
des  habitations  rurales,  31.  —  L'électricité  et  les 
travaux  de  cultures,  69.  —  Reconstruction  des 
agglomérations  rurales.  89.  —  Attelage  de  bœufs, 
106.  —  Portes  d'habitations    rurales,  128.  —  Fe- 


nêtres des  habitaliins  rurales,  193,  217.  —  Esca- 
liers, 257.  —  Emploi  du  gaz  pauvre  pour  les  appa- 
reils de  culture  mécanique.  262.  —  Abris  pour 
autruches,  302.  —  Les  moustiques  et  les  canards, 
364.  —  Des  garennes,  386,  406.  —  Maisons  en  rez- 
de-chaussée  ou  à  un  étage,  '160,  486. 

Roger  (Raymond;.  —  Exposition  internationale 
d'aviculture,  152. 

Roland  (Léon).  —  L'électricité  en  agriculture,  464. 

Rouart  (Eugène).  —  Sur  les  liybrides  producteurs 
directs,  105.  —  La  diffusion  des  progrès  agricoles, 
192. 

Sagnier  (Henry).  —  M.  Jean  Dupuy,  30.  —  Concours 
de  Nevers,  168.  —  La- semaine  de  motoculture  de 
printemps,  200.  -  L'impôt  sur  les  bénéfices  agri- 
coles, 217.  —  Le  Bétail  de  Suisse  en  France  et  en 
Belgique,  263.  —  Mort  de  M.  Gustave  Huot,  360. 

—  Syniiicat  des  Agriculteurs  du  Loir-et-Cher,  390. 

—  Les  machines  agricoles  pour  les  régions  dévas- 
tées. 409.  —  Une  rectification,  429.  —  En  l'honneur 
de  M.  Eugène  Tisserand,  431,  475.  —  En  l'honneur  de 
M.  Méline,  4t2.  —  Chronique  agricole,  5,  21,  41,  61, 
81,  101,  121,  141,  161,  ISl  209,  229,  249,  269,  293, 
313,  337,  337,  377,  397,  417,  437,  437,  481.  —  Les 
engrais  pour  l'automne,  490. 

Saillard  (E.).  —  Essais  sur  la  culture  de  la  betterave 
à  sucre,  73.  —  Essais  sur  la  conservation  des  bet- 
teraves, 144.  —  Sucre,  alcool,  blé,  2'J9. 

Saint  Quentin  (comte  de).  —  Association  de  l'In- 
dustrie et  de  l'.Vgricultiire  françaises,  403. 

Scbribaux  (E.).  —  Production  des  semences  de  trélle 
et  de  luzerne  sur  des  semis  de  l'année,  190.  — 
L'écimage  des  blés  contre  la  verse,  297. 

Thermes  (Germain).  —  La  tâche  des  pouvoirs  pu 
blics  et  l'agriculture,  93. 

Thomas  (G.).  —  Les  qualités  du  miel  et  les  appel- 
lations d'origine,  196.  —  La  lâche  des  Syndicats 
dans  la  création  et  la  défense  des  appellations 
d'origine,  303.  —  La  France  pays  de  miel,  407. 

Vogué  (Marquis  de),  —  Discours  à  la    Société  des 

Agriculteurs  de  France,  361. 
Vornay  (Bernard).  —  La  question  du  blé,  281. 

X.  —  Le  blé  et  le  pain  en  Tunisie,  55.  —  Concours 
de  SainlAmand,  114.  —  Concours  de  Moulins,  261. 

—  Sur  la  destruction  des  corbeaux,  346.  —  Société 
des  Agricult'-urs  de  France  (51'"  session  annuelle), 
401.  —  8'  Congrès  de  la  Mutualité  et  de  la  Coo- 
pération agricoles,  488. 


TABLE  ALPHABÉTIQUE  DES  PLANCHES  HORS  TEXTE 


Canards  de  Duclair,  346. 

Carte  de  la  répartition  des  terres  arables  en  France,  280. 
Carte  de  la  superficie  du  territoire  français  planté  en  vigne,  446. 
Oiseaux  utiles  ;  Chardonnerel,  Bec-Croisé,  Verdier,  90. 


TABLE  ALPHABÉTIQUE  DES  GRAVURES  NOIRES 


Alucite  des  grains,  68.  —  Tas  de  grains  attaqués  par 

l'alucite,  69. 
Attelage    de   deux  boeufs  au  joug  double,   107.  — 

Bœuf  attelé  au  joug  simple,  107. 
Autruches.  —  Abris  en  appentis  pour  autruches,  au 

Maroc,  30).  —  Cabanes  pour  autruchons,  302. 
Avant-train  tracteur  ^^ro  au  travail,  411. 


Avion.  —  Le  premier  ayant  transporté  des  fraises 
de  primeur,  426. 

Betteraves.  —  Isolement  des  porte-graines  à  Ver- 
rières. 365. 

Boutoir  de  sûreté,  172. 

Brouette  automobile  Beeman,  93. 

Cèdres  de  l'Atlas  dans  la  Drôme,  93. 


TABLE  ANALYTIQUE  DES  MATIÈRES 


497 


Char  lorrain,  98. 

Charbon    du    mais,  368.   —  Tumeur  charbonneuse, 

368. 
Charrue  automobile  Ejcelsiot;  H5. 
Chevaux.  —  Ttoclier,  étalon  de  quatre  an«,  inscrit  au 

Stud-Book   percheron,  348.  —  Masloc,  jument   de 

huit  ans  inscrite  au  Stud-Book  augeron,  349. 
Chou-fourrage,  29. 
Constructions  rurales.  —  Principe  de  l'assèchement 

d'une  construction,  32. 
Cultivateur  Ruhlmann  à  dents  flexibles,  2S5. 

Diagramme  des   recettes  et  des  dépenses  d'une   ex- 
ploitation agricole,  343. 
Drains.  —  Divers  modèles,  31. 

Escaliers.  —  Tracé  d'un  escalier  en  hélice,  238.  — 
Dans  le  plan  vertical,  2o8.  —  Plan  d'escaliers  hors 
des  murs  d'une  maison,  258.  —  Elévation,  plan  et 
vue  en  bord  d'un  escalier  à  deux  volées,  259  ;  à 
trois  volées,  259. 

Exposition  internationale  d'Aviculture,  133. 

Fenêtres  des  habitations  rurales.  —  Eclairemen 
d'une  pièce,  194.  —  Etude  de  la  position  des 
fenêtres,  194,  193.  —  Habitation  avec  fenêtres  cou- 
lissant verticalement,  193.  —  Rideaux  décoratifs 
d'une  fenêtre,  218.  —  Fenêtre  garnie  d'nn  brise- 
vent,  218.  —  Coupe  verticale  d'une  fenêtre  dont 
le  tableau  est  garni  d'un  moustiquaire,  219. 

Fourragère  automobile  de  la  Société  Scemia,  221. 

Fourmi  d'Argentine,  320. 

Garenne.  —  Vue  intérieure  d'une  garenne  close,  387. 
—  Coupe  verticale  d'un  mur  de  clôture  de  ga- 
renne et  d'nn  talus  intérieur,  SS'Î.  —  Coupe  verti- 
cale de  palis  de  protection  du  pied  des  fondations 
d'un  mur  de  clÂture,  387.  —  Coupe  en  travers 
d'une  clôiure  en  grillage  métallique  avec  bavolet 
flottant,  3S6.  —  Abri  en  appentis  pour  les  lapins, 
406.  —  Elévation  et  plan  d'un  terrier  construit  en 
briques,  407.  —  Piège  à  lapins  employé  en  Aus- 
tralie, 407. 

Gazogène  Hernu.  —  Coupe  verticale.  324.  —  Coupe 
verticale  de  il'épurateur-refroidisseur,  323. 

Genêt.  —  Rameau  fleuri,  130. 

Habitations    rurales.   —  Orientation,   310.   —   Voir 


Parles,  fenêtres,  escaliers.  —  Habitations  rurales  à 
deux  étages,  élevées  sur  terrain  incliné,  487.  — 
Une  partie  du  village  de  ViUars-de-Lans,  487. 

Maïs.  —  Cime  et  épi,  422.  —  Epi  garni  de  ses  spalhes, 
423.  —  Préparation  des  semailles,  422.  —  Champ 
de  maïs  dans  la  vallée  de  la  Caronne,  423. 

Maisons  en  rez-de-chaussée,  466,  467.  —  A  un  étage, 
466.  —  A  un  étage  avec  deux  ailes  latérales,  467. 
—  A  deux  étages  sur  terrain  incliné,  487. 

Pêcher  après  rabattage,  170.  —  Le  même  un  an 
après,  170. 

Piège  à  lapins  employé  en  Australie,  407. 

Plaquette  oflerte  à  M.  Méline  à  l'occasion  de  son 
82"  anniversaire,  443. 

Pommes  de  terre  de  semis  au  Parc  de  la  Tête-d'Or, 
12.  —  Hybridation  de  S.MayliaxS.  tuberosum, 
var.  Snow  Flacke,  13.  —  Pomme  de  terre  Grosse 
du  Gdlinais,  110.  —  Tubercule  de  Magnum  bonum 
sectionné  pour  la  semence,  147.  —  Pomme  de 
terre  (îleuse,238;  demi-fileuses,  239.  —  Tubercules 
atteints  de  la  gale  commune,  299. 

Portes  des  habitations  rurales.  —  Perron,  129.  — 
Auvent,  129.  —  Véranda,  130.  —  Pergola,  131.  — 
Plan  d'une  habitation  avec  vestibule,  131.  —  Déve- 
loppement des  portes,  131. 

Portrait  de  M.  Jean  Dupuy,  31. 

Pulvériseur  double  pour  culture  mécani:iue,  469. 

Radiateurs.  —  Appareil  de  protection  contre  la 
gelée,  70. 

Réception  du  Président  de  la  République  à  l'exposi- 
tion de  motoculture,  201, 

Scarificateur  Ruhlmann,  283. 
Sorgho  à  balai  (panicule),  125. 

Teigne  des  grains,  69.  —  Graines  attaquées  par  la 
teigne,  69. 

Tracteurs  Globe,  34.  —  Avery,  53.  —  Nilson,  155.  — 
Heureux  Fermier,  198.  —  Case  (nouveau)  avec 
charrue,  371.  —  John  Deere,  449.  —  Appareil  de 
protection  des  radiateurs  contre  la  gelée,  70. 

Triage  des  semences.  —  Installation  dans  une  gare, 
241. 

Villard-de-Lans.  —  Une  partie  du  village,  487. 


TABLE  ANALYTIQUE  DES  MATIÈRES 


Académie  d'Agriculture.  —  Constitution  du  bureau, 
37.  —  Son  installation,  76.  —  Séance  solennelle, 
187;  discours  de  M.  Ricard,  187;  de  M.  Viger,  189. 
—  Compte-rendu.  Récompenses,  203.  —  Elections  : 
de  M.  Jean  Mascart,  117;  de  M.  Gustave  Huot,224; 
de  M.  Emile  Chomet,  223;  de  M.  P.  de  .Monicault, 
246;  de  M.  François  Convert,  293;  de  M.  le  baron 
Gérard,  453.  —  Réélection  de  MM.  Lindet  et  Pros- 
per  Gervais  comme  délégués  an  Conseil  supérieur 
des  Stations  agronomiques,  77.  —  Comptes-rendus 
des  séances,  16,  36,  57,  76,  96,  116,  202,  223,  245, 
264,   287,  331,  332,  372,  392,  412,432,  452,  477,  490. 

Académie  des  Sciences.  —  Election  d'un  membre  ti- 
tulaire, 210. 

Accidents  agricoles.  —  Dans  l'emploi  des  tracteurs, 
162. 

Afrique.  —  Création  de  fermes  modèles,  et  de  ser- 
vices de   l'hydraulique  agricole   en  Afrique   occi- 


dentale, 225.  —  Quelques  plantes  fourragères  pour 
le  nord  de  l'Afrique,  289. 

Agriculture.  —  La  tâche  des  pouvoirs  publics  et 
l'agriculture,  94.  —  L'agriculture  et  l'opinion  pu- 
blique, 233.  —  Superficie  et  répartition  des  terres 
arables  en  France,  280.  —  Industrialisation  de 
l'Agriculture,  288.  —  La  diffusion  des  progrès  agri- 
coles, 192. 

Agriculture  coloniale.  —  Nomination  d'un  inspecteur 
général,  210. 

Ail  sauvage.  —  Sa  destruction,  334. 

Alcool.  —  Prorogation  du  régime  provisoire,  22.  — 
Régime  de  l'alcool  industriel,  98.  —  Production 
de  l'alcool,  102,  232,  299,  339.  —  Son  prix  en  1920, 
122.  —  Prix  de  l'alcool  de  betterave,  210,  294. 

Algérie.  —  Récolte  des  vins,  124.  —  Situation  géné- 
rale dans  le  Sud-Algérien,  7.  —  Evolution  actuelle 
d-!  la  propriété  rurale  en  A'gérie,  167. 

Algues  marines.  —  Leur  emploi  en  horticulture, 
394. 


TABLE  ANALYTIQUE  UES  MATIÉIUES 


Alimentation  du  iétaiL  —  VaJeur  alimentaire  ■de  la   | 
mélasse  .de  «-ucrerie,  18.  —  La  valeur  des  aliments    ! 
azotés  et  des   vitamines,  23-4.  —  Nécessité  d'ana-    i 
lyser  les  fourrages  concentrés,  414.   —  La  viande 
déquatrissage,  434.  —Le  petit-lait  dans  l'alimen- 
tation des   animaux,   138,  394.  —   Les    lourteajix 
dans  l'alimenlaaon  du  bétail,  71,  246,  333,  ^93.  — 
La  semoule,  11». 
Allaitement    artificiel    préoiaturé.    —    Ses    consé- 
quences, 49i. 
Alsace-Lorraine.   —   Les    richesses  économiques  de 
l'Alsace-Lorraine    330.  —  Mesures  pour  la  conser- 
vation du  cheptel,  380. 
Analyse  des  terres,  19. 
Angletenre.  —  Association  des  éleveurs,  154.  —  Les 

fermes  anglaises  en  191.S,  280. 
AnimauK  nuisibles,  leur  destruction,  358.  —  Arrête 
relaUr  aux   primes  pour  la  destruction  des  san" 
gliers,  215. 
Année  nouvelle. —  Nécessité  des  réparations,  5. 
Apiculture.  — Cours  public  de  M.  Sevalle  au  Lu.xem- 
bourg,  1S6.   —  Conférences  pratiques  à  Chàteau- 
roux.  211.  —  La  France  pays  de  miel,  40".  —  Pro 
priété  d'un  essaim,  394.  —  Les  qualités  du   mie 
et  les  appellations  d'origine,  196.  —  Miel  artificiel 
434.  1 

Appellations   d'origine.  —  La   tache  des  syndicats  , 
303.  —  Appellations  d'origine  en  agriculture,   'ii4^ 
Arbres.—  Leur  inlluence  surTeanatmosphérique,  24 
Associations  agricoles  de  l'Aube,  3~iS. 
Association  amicale  des  anciens  élèves  de  Grignon^ 

211. 
Association  de  l'Industrie  et  de  l'Agriculture  fran- 
çaises, 339,  39S,  40.5. 
Assolements.  —  A  propos  d'un  assolement.  67. 
Assurances  mutuelles  agricoles.  —  Subventions,  210 
—  VûBux  du  Conseil  d'administa'ation  de  la  Caisse 
nationale  de  réassurances,  420. 
Attelage  des  bœufs,  106. 
Australie.  —  Productions  agricoles,  47,  S6.  —  L'agri- 

cultui-e  en  Nouvelle-Zélande,  2.53. 
Autruches.  —  Abris  pour  élevage,  302. 
Avant-train  tracteur,  411. 

Aviculture.  —  Concours  national  de  ponte,  163,  IS4.  — 
Exposition    internationale   d'aviculture,  6,  104.  — 
Compte-rendu,  152.  —  Congrès  international  d'avi- 
culture pour  1921,  124. 
Avion  transporteur  de  primeur»,  423. 
Avoine.  —  Nouvelles  avoines  hybrides,  202,  224. 

B 

Bail.  —  Location  verbale,  178.  —  Bail  sans  écrit, 
333.  —  Baux  en  régions  dévastées,  78,  103.  —  Ré- 
siliation, 206.  —  Prorogation  des  baux  de  mobi- 
lisés, 37,  38,  6/1,  9*5,  158,  413,  441.  —  Contestations 
entre  propriétaire  et  fei-mier,  98,  103,  136,  206  ; 
entre  x>ropriétaire  et  journalier,  289. 

Banque  de  France.  —  Redevances  au  Crédit  agri- 
cole, 162. 

Belgique.  —  Reconstitution  du  cheptel,  .TT.  —  La 
culture  mécanique,  123.  —  La  laiterie,  251.  —  Et- 
position  de  mécanique   agricole  à  Bru.f elles,  483. 

Bénéfices  agricoles.  —  Des  chiffres,  341.  —  Voir  Im- 
pôts. 

Bétail.  ^  Recensement  des  animaux  de  ferme  an 
31  décembre  1918,  156.  —  Exportation  du  bétail, 
181.  —  Exportation  en  Argentine,  W.  —  Restilu- 
tion  du  bétail  parrAllemagne,249, 482.— Bétail  alle- 
mand pour  les  régions  libérées,  306.  —  B.  volé  par  les 
Allemands,  439;  restitution,  482.  —  Importation  du 
bétail  marocain,  64,182.  —  Débouchés  possibles  pour 


l'élevage  normand,  96.   —    Le  bétail  lorrain,  374. 
Les  races  anglaises,  144.  —  La  race  tachetée  ronge- 
en  Suisse,  8.   —  Les  animaux  domestiques  de    la 
Syrie,  16.  —  Le  bétoil  de  la  Nouvelle-Zélande,  332. 
—  La  petite  vache  Bretonne,  111.  —   La  race  Ta- 
riue,  440.  —  L'élevage  dans  l'Hérault,  271.  —  Li- 
vres généalogiques,  2i4,  432.  —  flerd-Book  nor- 
mand",   226,    432,    4i0.    —    Ilerd-Book   de    la   race 
Charolaise,    184.  252.   —  Projet  de  loi    relatif  au 
choix  et  à  la  surveillance  des  teureani.  S.  —  Rx-- 
glementation  de  la  monte  des  taureaux,  16.  —  Les 
taureaux  coaimuoaux,  332.  —  Vaches  qui  mangent 
leur  délivre,  138.  —  La  rétention  lactée  des  vaches, 
399.  —  Voisinage  des  bovias  et  des  porcs,  246.  — 
Au   marché  Je  La   Villette,  104.  —  Inconvénients 
de  la  multip'icjté  des  foires.,  3S0.  —  Les  tueries  de 
jeunes  veaux,  117.  —  Infection  intestinale  consé- 
cutive à  un   aJlaitement  artificiel  prématuré.  492. 
Betteraves.  —  Amélioration  de  la  Betterave  sncriére 
en  France, 17, 36,  475.  — Travaux  d?  la  Commission 
officielle  des  graines,  42.  —  Fournilure  de  graines 
de  betteraves  à  sucre,  1x3.  —  Protestations  contre 
l'achat    des   graines  alleiuandes,  2:i,  78.   —  Isok- 
menl  de.»  porle-graines,  331,  305.  —   Action  de  la 
chaleur  sur  les  graines,   156.  —  Essais  sur  la  cul- 
ture de  la  betterave  à  sucre,  73,  dOo.  —  Essais  sur 
la  conservation  des  betterayes,  144.   —  Situation 
des  plantpurs    de  betteraves   industrielles,  136.  — 
Le  prix  de  la  betterave   à  sucre  pour  la  nouvelle 
campagne,   161,  183,  202.  269.  —  lutluenoe   de  la 
culture  betteravière  sur  la  production  du  blé,  299. 

—  Nitrate  de  chaux  sur  bettei'aves,  334.  —  Les  bet- 
teraves dans  l'alimentalion  des  vaches  laili'ères, 
171.  —  RetubLissement  des  dreits  d'entrée  sur  les 
graines  de  betteraves,  438. 

Beurres  amers,  26fl. 

Bibliographie.  —  VaHmenlalion  rationnelle  des  bêles 
bûviiief:,  par  Moreau-Bérilloii,  33.  —  Les  maladies 
crypioyamiques  des  piailles  agricoies  et  leur  trai- 
teinent,  par  Jakob  Êriksson,  7';i.  —  Poinvlogie  61 
cidrerie,  par  G.  Warrollier,  76.  —  Ayenda  aiiU- 
mémoire  agricole,  par  G.  Wéry,  76.  —  £eontmit- 
f'oresliére,  t.  11,  par  G.  Hutfel,  138.  —  Engrais,  par 
E.  Demoussy,  136.  —  Syiidiir-aiisone  ouvrierel  ^yn-  ' 
dicalisme  agricole,  par  £.  Martin  de  Saint-Léon,  i 
178.  —  Les  richesses  économiques  de  l'Alsace-Lor- 
raine, par  Edmond  Théry,  204.  —  Almanacli  de  la 
Sociélé  des  Agriculteurs  d'.  France  pour  /9:'0,  204. 

—  Alimentation  et  Ratxitailiement, pavR.  Legendre, 
223  —  La  videur  d'a^j-ès  gtierre  de  la  terre,  par 
P.  Caziot,  264.  —  L'avenir  de  quelques  bons  Igpes 
d'animauj:  français  sur  di//érents  points  du  f/lobe. 
par  A.  Rozeray,  26i.  —  La  fabrication  des  savons- 
par  tes  ménagères,  .par  C.  Maréchal,  264.  —  Berge- 
ries et  porc/ieries,  par  Max  Ringelmann,  308.  — 
Faut-il  industrialifer  la  culJure'.'  par  .V.  Merciei' 
des  Rochettes,  308.  —  Flore  fore&tièrc  du  (ilolte. 
par  Lucien  Chancer«l,  372.  —  RecoiislJlutioti  des 
plantatioiii  fruitières  dans  le-t  régions  libérées  et 
évaluation  des  dommages  caxiAés  aux  arbres. ^a.Y 
Jules  Nanot,  3T2.  —  Commeu:  prévoir  le  l£uips? 
Météorologie  pratique,  par  .V.  l'abbé  Th..  Mweux. 
431.  —  Fruits  et  Légumes  de  primeur,  t.  !"■,  par 
1.  Naniit  et  R.  A'uignier,  451. 

Rien  de  famille,  .286. 

Biologie  végétale.  —  Adaptation  des  plantes  aux  mi- 
lieux, 44. 

Rlé.  —  La  politique  du  blé,  2i,  41,  61,  1Q2,  121.  183, 
269,281,  313, 35-7,  377,  417,437, 438, 481, 485. —A  pro- 
pos de  la  politique  du  blé,  485.  —  Le  blé  de 
1  la  récolte  de  1920,  141.  —  Le  bJc  à  la  Commission 
d'Agriculture  du  S>'nat,  369.  —  Vœu  adopté  par  le 


TABLE  A:<AL\TIQUE  DES  MATIERES 


499 


Groupe  agricole  du  Sénat,  ^it".  —  Lettre  à  un 
■  membre  du  Comité  national  du  blé,  3!i3.  — Mani- 
festation publi(iue  à  Chartres  eu  faveur  de  la  li- 
berté du  commerce  du  blé,  419,—  Circufaire  diî  .Mi- 
nistre de  l'Agriculture  rela-tive  àla  production  du 
blé,  215.  —  Le  prix  du  blé  et  les  semailles  depnn 
tem,p5,  117.  —  Semences  de  blé  de  printemps,  184. 

—  Blé  Marquis  et  autres  blé»  de  printemps,  7<S.  — . 
Blé  Aware,  223'.  —  Le  blé  et  le  pain  en  Tunisie, 
53.  —  Le  blé  dans  l'hémisphère  austra',  142;  dans 
rArgentine,  230;  dans  la  Bussie  méridionaVe,  230 
en  Algérie,  391;   dans  les  régions  dévastées,  438. 

—  Situation  de  la^r^H-oUe  atgérienne  en  mai,  421. 

—  Ecimage  des  blés  contre  la  verse,  297,  331,  349, 
SCO.  —  Le  blé  vilriolé  et  les  volailles,  158,  426.  — 
Influence  dfe  la  culture  de  la  betterave  sur  la  pro- 
duction du  blé,  299.—  Rectification  au  sujet  de  la 
récolte  dii  bl'é,  429.  —  Variétés  de  précoeité  excep- 
tionnelle, 491. 

Bois.  —  Prohibition,  de  l'expqrtation  des  merrain'î  et 
lies  bois  de  chaufl'age,  252;  d'autres  catégories,  438. 

"    -^  Nos  bois  rares,  384. 

'Boissons  de  ménag;e,  434.  ' 

'Boutoir  de  sûreté,  172. 

■Brevets  d'invention,  58. 

'Brouette  automobile  BeemaU,  94. 

Budget.  —  Les  douzièmes  provisoires,  249.  —  Le 
budget  pour  192Ô,  29î.  —  Le  bmtget  dé  lAgricul- 
tnre,  437. 


Cadastre,  427. 

'Camomilles  des  moissons,  133,  320. 

Campagnols.  —  Destruction  par  l'anhydride  sulfu- 
reux, 490. 

Canard  de  Duclair,  346. 

Carburants  et  essence  minérale.  —  Priorité  pour  les 
usages  agricoles,  211. 

Cèdres,  au  point  de  vue  forestier,  92. 

Céréales.  —  Approvisionnement  r  prévisions  de 
l'Institut  international  d'Agriculture,  42.  —  Ense- 
mencements d'automne,  141,  314.  —  Ecimage,  297. 
—  Surfaces  emblavées,  440,  437,  484. 

Chambres  d'.\griculture.  —  Etablissement  des  listes 
électorales,  8.  —  Sur  l'application  de  la  loi  du 
25  octobre  1919,  10,  316.  —  Elections,  41,  123,  186, 
231,  249.  —  Les  Chambi-es  d'Agriculture  dans  les 
légions  dévastées,  161,  173;  en  Algérie  et  au 
Maroc,  337. 

Chambre  syndicale  des  coustrucfeurs  de  machines 
agricoles.  —  Renouvellement  dii  bureau,  232. 

Change!  —  La  crise  des  changes  et  le  déficit  ali- 
mentaire, 392. 

Chanvre.  —  Prime  à  la  culture,  220. 

Char  lorrain,  58. 

Charbon  du  mais,  367. 

Chargeurs  mécaniques  de  foin,  4S4,   492. 

Charrue  automobile  Excelsior,  113. 

Cheval.  —  Chevaux  prêtés  par  l'arriiée,  182'.  —  Ex- 
portation du' bétail  et  des  chevaux,  181,  229^.— 
Elevage  du  cheval  de  trait  dans  le  pays  d'Auge, 
287,  347.  —  Elevage  du  cheval  en  France,  288.  — 
Rations  alimentaires  pour  les  périodes  de  travail, 
310.  —  Le  cheval  de  trait  belge,  360. 

Chien.  —  Concours  de  cbiens  de  berger,  232.—  Club 
du  Chien  de  berger,  232.  —  Vaccins  contre  la  ma- 
ladie des  jeunes  chiens,  492. 

Chloropicrine  pour  la  destruction  des  insectes  et  des 
rats,  462. 

Chlorose.'  —  Traitement  au  sulfate  de  fer,  206. 

Chutes  d'eau.  —  Réglementation,  98. 


.Cidres  et  poirés.  —  Distillation,  23,  64,  S2.  —  Pro- 
duction desi  cidres  en  1919,  123.  —  Gidte  à  gcùt  de 
moisi,' 206. 

Club  du  Chien  de  berger,  232. 

Cochenilles.  —  Leur  destruction,  45 i: 

Colonies  françaises.  —  Proiduction  agricole,  388. 

Comice  agricole  de  Chartres,  419;  de  Lnnéville,  21; 
de  llemiremont,  45;  de  Saint-Quentin,  162,  174. 

Comité  national  du  blé,  337.  —  Arrêté  nommant  les 
membres  du  Comité,  340. 

Comité  anglais  de  secours  aux  Alliés,  176.. 

Commerce  e'xtérieur'  en  1919,  101.  —  E.tportation  du 
bétail  etdeschevaux,tSH  229, 483. — [Importation  des 
viandes  l'rigo'rifiêes,  182.  —  Bétail  et  vi-ande  pour 
l'Alsace-Lorraine.  230.  —  E.tportation  îles  gratines 
de  trèlle,  229,  398.  —  Prohibition  de  l'exportation 
des  merrains  et  des  bois  de  chautî.age,  252  ;  d'au- 
tres catégories  de  bois,  438.  —  Importation  des 
végétaux  d'Italie,  358. —  Rétablissement  des  droits 
d'entrée  sur  les  graines  de  betteraves,  438.  —  Im- 
portation des  vins  avariés,  i82. 

Commissaires  de  l'Agriculture.  —  Fin  des,|tnissions 
confiées  à  MM.  Cosnier  et  Le  Rouzic,  82.' > 

Commissions  générales  de  l'Agriculture.  —  Projet  de 
création,  81.  —  La  Commiskion  permanente  au 
Sénat,  142. 

Coramrssioff  internationale  d'Agrlciilture,  474. 

Commi'ssiDn  des  réparations.  —  M.  Poidcarré  nommé 
président,  161. 

Commission  permanente  du  froid.  357,  399. 

Compagnie  d'Orléans.  —  Organisation  de  confé- 
rences d'apiculture  pratiqne  à  ChAleauroux,  2H . 

Concours  général  de  Paris.—  Son  ajournement,  230. 

Concout-s  hippique  de  Paris.  —  Programme,  ?12.  — 
Compte  rendu,  279,  322.  —  Conclusions,  352-. 

Concours  Eigrieole  d'Auneau,  410;  de  Moulins,  261; 
dé  Nevers,  83,  168;  de  Paint-Amand,  114:  dans  la 
Vienne,  410;  dans  la  Haute-Marne,  252;  dans  la 
Somme,  160.  ' 

Concours-foire  de  taureaux  de  Coutances,  7, 

Concburs  et  vent-;  de  béliers  à  Chàteauroux,  144. 

Concours  de  reproducteurs  bovins  dans  le  Nord,  296. 

Concours  de  Chiens  de  bei'ger,  232^ 

Concours  national  dé  ponté.  —  Conditioiis  et  date 
d'ouverture,  163,  484. 

Concours  de  culture  du  blé,  439";  de  prix  de  culture, 
123. 

Confédération  des  Associations  agricoles.  —  Nomi- 
nation de  M.  Henry  Gir.ard  comme  secrétaire  géné- 
ral, 144.  —  Résolutions,  295. 

Confédération  générale  agricole.  —Assemblée  géné- 
rale, â95,  431. 

Confédération  agricole  du  Nord.  418. 

Congrès  de  l'Agriculture  française.  —  Publication 
du  compte  rendu,  6.  —  Daté  de  la  réunion  pour 
1920,  212,  271.  —  Programme,  318.  —  Compte 
rendu,  430,  469.  —  Rapport  de  M.  H.  Girard,  469. 
—  Vœux,  472. 

Congrès  agricole  de  Bcmrges,  338;    de  Châteatiroux, 

,   102;  d'Hyères,  231. 

'Congrès  international  d'avicuiture.  12i. 

Congrès  d'apiculture  d"ADgouh''me,  143. 

Congrès  international  de  I.t  fièvre  aphteuse,  400. 

Congrès  nationil  de  la  Mutualité  et  dela;Coopération 
agricoles.  —  Date  et  programme,  231,  420,  488. 

Conifères.  —  Espèces  adaptées  au  climat  marin,  18. 

Constructions  rurales.  —  Charpentes,  178.—  Maisons 
en  rez-de-chaussée  ou  à  un:  étage,  463,  48<j; 

Coopération  et  M',;tualité  —  DépVt  d'un  projet  de  loi 
relatif  au  crédit  mutuel  et  à  la  coopération  agri- 
cole,   5.   —   Fédération  de  la   .Mutualité  et  de  la 


TABLE  ANALYTIQUE  DES  MATIERES 


500 

Coopération  agricoles,  186.  —  Congrès  national  de 
la  Mutualité,  i20;  compte-rendu,  488. 

Coquilles  d'biiitre.  —  Leur  pulvérisation,  18. 

Corbeaux.  —  Leur  destruction,  33',i,  346,  338.  —  Pica 
corvicide,  414.  ■ 

Cours  d'agriculture  de  la  Ligue  pour  le  retour  à  la 
Terre,  300. 

Cours  d'apiculture  au  Lu.xembourg,  186. 

Cours  d'oenologie  à  Bordeaux,  2.51;  à  Beaune,  4S3. 

Cours  du  Foyer  rural,  143. 

Courlilière.  —  Sa  destruction,  454. 

Crédit  agricole.  —  Nominations  à  la  Commission  de 
répartition  des  avances  aux  Caisses  régionales, 
185,  2j0.  —  Projet  de  création  d'un  Office  national 
de  crédit  agricole,  338. 

Criquets.  —  Invasion  dan»  la  Crau,  380,  4';8.  —  Leur 
destruction,  468. 

Cuivre  dans  les  plantes,  103. 

Cultivateurs,  284. 

Cultures  évanouies,  273. 

Culture  mécanique.  —  Subventions  aux  groupe- 
ments agricoles  pour  achats  d'appareils,  22,  122, 
202,  203,  210,  230.  —  Encouragements  à  la  moto- 
culture, 102;  en  Algérie,  183.  —  Projet  de  fédéra- 
tion des  Syndicats  de  motoculture,  63.  —  Essais 
publics  à  Blida,  143;  à  Versailles,  164;  à  Toulouse 
(appareils  pour  vignes),  164  ;  à  La  Brosse,  316.  — 
Expositions  et  démonstrations  à  Antibes,  184;  à 
Arles,  184,  316,  378;  à  Bordeaux,  184,  296,  378,  439. 
—  Concours  de  motoculture  à  Màcon,  184.  —  La 
Semaine  de  .Motoculture  de  printemps,  43,  200, 
221.  —  Conférence  de  M.  Ringelmann  à  Chartres. 
226.  —  Organisation  intéiieure  d'un  Syndicat  de 
culture  mécanique,  321.  —  Emploi  du  gaz  pauvre 
pour  les  appareils  de  culture  mécanique,  262.  — 
Dépenses  comparées  des  chevaux,  des  bœufs  et  des 
tracteurs,  236.  —  Essais  pratiques  dans  le  Var,  460, 


Démonstralii,ns  d'instruments  de  culture  dans  l'Avey 
ron,  251. 

Diarrhée  continue  après  vêlage,  226. 

Dravières.  —  Semis  sur  friche,  434. 

Dupuy  (Jean).  —  Notice  biographique,  50.  —  An- 
nonce de  son  décès  à  l'Académie  d'Agriculture,  76. 

Dynamos,  118. 

Dynamomètres  de  traction,  178. 


E 


Eaux  d'alimentation.  —  Leur  épuration,  391. 

Eaux  et  forêts.  —  Nomination  d'nn  inspecteur  génè 
rai,  8.  —  Recrutement  exceptionnel,  295. 

Écimage.  —  Voir  Blé. 

Écimeuse,  394. 

Eclairage  électrique  par  moteur,  334. 

Ecoles  nationales  d'Agriculture.  —  Nomination  à 
Grignon  de  .M.  Vital-Ducomet  comme  profes- 
seur de  botanique,  7;  à  Montpellier,  de  M.  Ravaz 
comme  directeur,  23. —  Examens  d'admission,  211, 
400.  —  Admission  des  candidats  ayant  été  mobi- 
lisés et  des  Alsaciens-Lorrains,  315. 

Ecole  pratique  d'Agriculture  du  Chesnoy.  —  Exa- 
mens d'admission,  459. 

Ecole  d'Agriculture  de  Cibeins,  concours  pour  pro- 
fesseurs, 484. 

Ecole  d'Agriculture  d'hiver  de  Coulommiers,  83. 

Ecole  algérienne  d'Agriculture,  484. 

Ecole  coloniale  d'Agriculture  de  Tunis.  —  Concours 
d'admission,  379.  —  Création  d'un  diplôme  d'in- 
génieur, 163. 


Ecole  pratique  d'Agriculture  d'EcuHy.  —  Concours 

de  bourses,  484. 
Ecole  d'Agriculture  et  de  Viticulture  de  la  Réole.  — 

Concours  pour  la  nomination  du  directeur,  163. 
Ecole  d'industrie  laitière.  —  Examens  d'admission, 

164. 
Ecole  nationale  des   Industries  agricoles.  —  Assem 

blée  générale  des  anciens  élèves.  163. 
Ecole  de  rééducation  agricole  à  Nantes,  232. 
Ecole    nationale   d'Horticulture.  —    Nomination    de 
professeurs,  252.  —  Concours  pour  la  nominaiion 
d'un  professeur  de  Génie  rural,  360. 
Ecole  supérieure  de  Génie  rural,  476. 
Elections   législatives.  —   Décret   portant   règlement 
d'administration  publique  pour  l'application  de  la 
loi  électorale,  25. 
Election  du  Président  de  la  République,  61. 
Electricité  (!')  et  les  travaux   de  culture,  69,  464.  — 

Instructions  relatives  aux  concessions,  482. 
Emprunt  national  delà  Paix,  176,  294. 
Engrais.  —    E.  azotés,   118.   —   Cianamide,   118.  — 
I       Nitraie  d'ammoniaque,   124,  272.  —  Causes  de  la 
I       hausse  des  nitrates,  43.  —  Sulfate  d'ammoniaque, 
I       215,  264,  333,459.  —  Engrais  azotés  en  couverture, 
239.  —  E.  phosphaté?,  103,  118.  —  Phosphates  de 
I       l'Afriquedu  Nord, 293;  du  Maroc,  482.  — E.  potassi- 
ques en  Allemagne,  7;  en  .\lsace,  163,315, 339.  —  E. 
livrés  parl'Allemasne, 210, 243, 264,'3'32, 459.— E.  con- 
centrés, 118.  —  Laitiers  de  hauts-fourneaux. 206.  — 
Sels  d'Alsace,  206.  —  Transformation,  en  engrais, 
des  substances  animales,   203.   —   Poussières    de 
laines  comme   engrais,  453.  —   Fournitures  d'en- 
grais de  printemps,  41.  —  Transport  des  engrais, 
61,  76,  101,   103,  116.  —  Engrais   pour   betteraves, 
205;   pour  pommes  de   terre,  203;  pour  prairies, 
203;  pour  luzernes,  434.  —  E.  verts  sur  jachères, 
434.  —  Fumure   pour  arbres   fruitiers,  333;   pour 
arperges,  333  ;  pour  vignes,  454.    —   Les  Engrais 
pour  l'automne,  de  1920,  490. 
Enseignement  agricole  primaire.—  Récompenses,  104. 
—  Projet  gouvernemental  pour  assurer  l'applica- 
tion de  la  loi  sur  l'enseignement  agricole,  419;  son 
adoption  par  la  Chambre,  438. 
Enseignement  supérieur  ménager.  —  Examens  d'ad- 
mission, 1S3. 
Escargot.  —  Elevage,  98. 
Essence  minérale.  —  Voir  Carburarils. 
Etats-Unis.  —  Organisation  du  bureau  de    'Industrie 

animale,  77. 
Eucalyptus  rouges,  57. 
Evaporation,  226. 

Explosifs    pour    travaux    de    terrassements,   97.   — 
Utilisation  agricole    des  explosifs  de  guerre,  266, 
459,  489. 
Exposition     internationale     d'Aviculture,     6,     104; 

compte  rendu,  152. 
Exposition  nalionale  à  Metz,  340. 
Exposition   de    Printemps   de  la    Société   nationale 

d'Horticulture,  296,  379. 
Exposition  agricole  à  Boulogne,  124. 
Exposition  coloniale  à  Londres,  296. 
Exposition  internationale  à  Rome,  460. 


Familles  agricoles  nombreuses.  —  Récompenses  de 

la  Société  d'Agriculture  d'Indre-et-Loire,  231. 
Fasciation,  35. 

Faucheuses.  —  Leur  attelage  à  un  tracteur,  414. 
Faux  armée,  290. 


TABLE  ANALYTIQUE  DES  MATIÈRES 


501 


Fédéiation  des  Associations  agricoles  de  la  Haute- 
Provence,  S. 

Fédération  des  Syndicats  de  culture  mécanique,  21. 

Fenils.  —  Installation  d'un  élévaleur,  37. 

Ferme.  —  Capital  d'exploitation,  5S. 

Fièvre  aphteuse.  —  Mesures  contre  son  extension, 
42.  —  Renseignements  fournis  par  le  Butleiin  sa- 
nitaire, 6,  62,  182,  35^',  483,  —  A  propos  de  la  Qévre 
aphteuse,  108,  158.  —  Responsabilités  du  proprié- 
taire d'animaux  contaminés,  18.  —  Circulaire  rela- 
tive à  la  désinfection  des  vagons,  271. 

Fils  téléphoniques  aériens,  290. 

Foin.  —  Appareil  de  ventilation  pour  foin,  372.  — 
Chargeur  de  foin ,  43  4.  —  Chargeurs  mécanique?,  492. 

Foires.  —  Inconvénients  de  leur  multiplicité,  380. 

Foire  de  Bordeaix.  —  Date  d'ouverture,  144.  —  Le 
matériel  agricole  à  la  foire  de  Paris,  446. 

Forêts.  —  Sur  l'accroissement  des  taillis,  246.  — 
Dégagement  des  brins  de  chêne  avant  l'exploitation 
du  taillis,  289.  —  Incendies  dans  les  forêts  du  V.ir 
en  1919,  246.  —  Entretien  des  pare-feux,  434.  —  Si- 
tuation forestière,  478, 

Fourmi  d'Argentine,  265,  319.  —  Destruction  des 
fourmilières,  •26.j,  393. 

Fourrage.  —  Production  sur  terres  incultes,  290.  — 
Conservation  parles  ferments  sélectionnés,  308, — 
Importance  de  la  production  fourriigère,  329.  — 
Presse  à  fourrage,  98. 

Fourragère  automobile,  220. 

Fromagerie.  —  Fromage  avec  lait  écrémé,  206.  — 
Fabrication  du  fromage  bleu,  266.  —  Le  salage  en 
fromagerie,  424, 

Fruits  et  arbres  fruitiers.  —  Note  de  propagmde  de 
la  Compagnie  d'Orléans,  8^. 

Fûts.  —  Leurtransport  entre  deux  magasins,  374. 


Gale  de  la  pomme  de  terre.  — Traitement,  298. 

Gale  des  oreilles,  333.  —  Gale  du  corps  chez  le  mou 
ton,  333, 

Gants  pour  battage,  333. 

Garennes,  386,  406. 

Gaz  pauvre  pour  tracteur,  374,  478. 

Gazogène  pour  moteurs  agricoles,  324. 

Genêt  (le)  et  la  pâte  à  papier,  150,  173,  374. 

Gennevilliers.  —  Dans  les  champs  de  Gennevilliers, 
461. 

Gouvernement.  —  Démission  du  ministère  Clemen- 
ceau, formation  du  cabinet  Millerand,  81. 

Graines.  —  Facultés  germinatives,  434. 

Grêle.  —  Moyens  de  défense,  82> 

Grève  de  cheminots,  183. 


Hydraulique  agdcole.  —  Installations,  130. 


H 


Habitations  rurales.  —  Assainissement,  31.  —  Re- 
construction des  agglomérations  rurales,  89.  — 
Portes,  128.  —  Fenêtres,  193,  217.  —  Escaliers, 
257.  —  Orientation,  310.  —  Chambre  à  coucher 
sous  fenil,  334.  —  Petites  habitations  rurales,  340. 
—  Habitations  en  rez-de-chaussée  ou  à  un  étage, 
465,  486. 

Haras.  —  Nomination  de  M.Noulens  comme  membre 
du  Conseil  supérieur,  123. 

Haricots  exotiques,  •<i26. 

Huile  à  goût  de  moisi,  266. 

Huile  lourie.  —  Son  emploi  pour  le  chauffage  des 
serres,  226. 

Iluot  (Gustave).  —  Notice  nécrologique,  330.  —  k 
l'Académie  d'Agriculture,  372. 


Impôts.  —  I.  des  cultivateurs,  8,  —  1.  sur  le  revenu, 
38.  —  Sur  les  bénéfices  agricoles,  102,  217,  293, 
313,  317,  374,  378,  397,  418,  481.—  Dans  les  régions 
sinistrées,  83,  —  Impôt  foncier,  293,  313.  —  I.  sur 
les  boissons  et  les  alcools,  293,  313.  —  1.  sur  le 
sucre,  338.  —  Taxe  de  luxe  sur  les  eaux-de-vie  et 
les  grands  vins,  338.  —  Les  impôts  devant  le  Sé- 
nat, 397,  438;  devant  la  Chambre,  481.  —  Statis- 
tique   des  droits   de   mutation,  71, 

Insectes.  —  Invasion  de  criquetsdanslaCrau,  380,478. 

—  Action  de  la  chaleur  pour  la  destruction  de  la 
Cochylis  et  de  l'Eudémis  en  1919,  4,33.  —  Vers  gris, 
434.  —  Courtilière,  454.  —  Cochenilles,  434.  — 
Fourmis,  263,  319,  393.  —  Moustiques,  205,  270, 
364,  —  Destruction  des  insectes  par  la  chloropi- 
crine,4C2.  —  Lutte  contre  le  Bombyx  cul-brun,  492. 

Inspection  de  l'Agriculture.  —  Retraite  de  JI.  Gros- 

jean,  23. 
Institut  agronomique.  —  Examens  d'admission,  185. 

—  Admission  des  candidats  ayant  été  mobilisés, 
et  des  Alsaciens-Lorrains,  313. 

Institut  international  d'Agriculture  de  Rome.  — 
Election  de  M,  Edouard  Pantano  à  la  présidence, 
339. 


Jardins.  —  Projet  d'organisation  d'un  jardin  alpin  au 

Revard,  37. 
Jardins  d'essais  dans  les  Colonies  françaises,  246, 
Jardins  ouvriers  et  familles  nombreuses,  97. 


Lait.  —  Pénurie,  32.  —  Minéralisation  du  lait 
écrémé,  32,  —  Lait  concentré,  118.  —  Le  pétillait 
dans  l'alimentation  des  animaux,  138.  —  Lait  et 
produits  laitiers.  243,  413,  483.  —  Lait  écrémé  pour 
les  jeunes  animaux,  394.  —  Emploi  de  la  poudre  de 
lait  dans  la  panification,  413. 

Lapins.  —  Des  garennes,  386,  406. 

Légion  d'honneur.  —  Pronjotions  et  décorations,  75, 
82.  —  M.  Léon  Guignard,  commandeur,  400.  — 
M.  Eugène  Tisserand,  grand'croix,  431. 

Ligue  agricole  de  la  Marne,  400. 

Lin.  —  Prohibition  de  sortie  et  de  réexportation,  6. 
—  Sa  culture  dans  le  nord  de  l'Afriqae,  117.  — 
Prime  à  la  culture,  420, 

Lotier  corniculé,  453. 

Luzerne.  —  Engrais  pour  luzerne,  434. 


11 


Machines  agricoles.  —  Hausse  des  prix,  14,  266.  — 
L'outillage  agricole  dans  le  Sud-Ouest,  15.  —  Ma- 
chines agricoles  pour  les  régions  dévastées,  409. 

—  Peinture  des  instruments  agricoles,  310.  — •  hx- 
position  à  Bruxelles,  483. 

Madagascar.  —  Son  commerce  agricole,  252. 

Main-d'œuvre  agricole.  —  Main-d'œuvre  polonaise, 
164,  398.  —  Projet  de  contrat  de  participation  des 
ouvriers  aux  résultats  d'une  exploitation  agricole, 
224.  —  La  main-d'œuvre  et  les  grévfs,  271.  — 
Amélioration  du  logement  du  travailleur  agricole, 
289.  —  Transport  des  ouvriers  agricoles,  270,  307. 

—  La  main-d'ccuvre  étrangère  dans  les  régions 
dévastées,  315.  —  Comment  intéresser  le  person- 
nel ouvrier  aux  résultats  de  l'exploitation  agricole, 


.'102 


TABLE  AKALVriQLE  DES  MAtIÈRtS 


312,  378,  381.  —  La  Maison  tl  le  Jrovccil  aux 
champs,  263. 

Maïs,  421.  —  Charbon  de  maïs.  367. 

Jlaladies  des  plantes.  —  Dépérissement  des  Mélèzes 
et  autres  conifërirs,  388;  du  trétle,  3S8. 

Maroc.  —  La  production  fourragère,  10 V.  —  Impor- 
tation en  f'rance  du  bétail  marocaip,  181.  -^  I/ex- 
ploitation  des  gisements  de  ptjosphates,  482.  — 
Règles  sur  l'exportation  du  iiétail  en  1920,  453. 

Mêlasses.  —  Liberté  de  leur  djstillation,  C3. 

Mélèze.  —  Dépérissement  de  cette  essence,  388. 

Méline. —  Gî-lébration  desoti  $2'  anniversaire,  442.— 
Hommage  de  l'Académie  d'Agriculture,  i'T. 

Mérite  agricole.  -^  Promotions,  81,  .459. 

Merrains  (v.  Bois). 

Métayage.  —  Concours  pour  le  prix  Bignon  .en  1921, 
490. 

Météorologie.  —  L'automne  de  1919,  30.  —  La  fin  de 
l'hiver  et  le  début  du  j)riatemps,  229.  —  Mesure 
de  la  pression  barométrique,  290.  —  L'hiver  de 
1919-1920,  3IJ9.  —  Concours  pour  le  recrutement  de 
météorologistes  agricoles,  360.  —  Transmissions 
des  observations  météorologii(aes  par  la  Tour 
Eiffel.  394.  —  La  semaine  météorologique  [dans 
tous  les  nuniéros). 

Miel.  —  Ses  qualités,  appellations  d'origine,  196.  — 
Miel  artiGciel,  434. 

Ministèie  de  l'Agriculture.  —  Retraite  de  M.  (Iros- 
jean,  directeur  de  l'Agriculture  d'Alsace-Lorraine, 
23;  sa  nomination  comme  inspecteur  général  hono- 
raire, ,63.  —  M.  Ricard  constitue  son  cabinet,  81.  — 
M.  Queuille  nommé  sous-secrétaire  d'Etat  à  l'Agri- 
culture, 101. 

Mobilier  eu  dépôt  dans  un  jimmeutle  changeant  de 
propriétaire,  414. 

Moteurs.  —  Nouveaux  moteurs  de  tracteurs  agrico- 
les, 112.  —  Moteur  pour  batteuse,  433;  pour  apla- 
tisseur,  ou  pour  coupe-racines,  433.  —  Moteurs 
dans  les  fermes,  4."9. 

UotocuKure  (v.  culture  mécanique). 

Mottes  dans  le.s  terres  argUeuses.  —  Appareils  pour 
les  pulvériser,  314. 

Moustiques.  —  Destruction,  205.  —  Les  moustiques 
et  le  bétail,  272.  —  Les  moustiques  et  les  ca- 
nards, 361. 

Mousse.  —  Sa  destruction  dans  les  prairies,  206. 

Moutarde  blanche.  —  Sa  culture  pour  graines,  334. 

Moutons.  —  Nourriture  des  mères,  18.  —  Reçonsti-, 
tution  du  cheptel  ovin,  223,  477.  —  Les  races 
ovines  anglaises,  440. 

Muséum.  —  Nomination  de  M.  Louis  Mangin  comme 
directeur,  7;  de  M.  0.  Bois  comme  professeur  de, 
culture,  210. 

Mutualité  (v.  Coopéralion). 


Nécrologie.  —  MM.  Jean  Dupuy,  22.  —  Eugène  Isi- 
dore Dufay,  64.  —  Raphaël  Puig  y  Valls,  96.  — 
Gustave  Huot,  316.  —  Edumnd  Nivoit,  339,  392.— 
Guillaume  Limon,  482. 

Niagaras  électriques  dans  le  Beaujolais,  82. 

Nicotine,  434.  —  Décret  tixant  les  çiin,  de  vente,  381. 


O 


OHiiokigie.   —   Cours   et  «xercices    à  la   Station   de 

Beaupc,  483, 
OfBce  d'expansion  nationale,  3. 


Office  économique  de  Toulouse.  IS.'). 
Oiseaux  utiles.  —  Chardonneret,  Verdier,  Becs-croi- 
séb,  90. 


Pain.  —  Karine  de  Fèves  dans  la  panilicîf.tion.  2(U. 

—  Relèvement  du  prix  du,  pain,  ii09.  —  Emploi  de 
la  poudre  de  lait  dans  4a  panification,  413.  i 

Palais  des  Expositions  agricoles,  63,  142. 

Papier.  —  Matières  premières  pour  sa  J'abrieaiion,! 
130,  173,  266. 

Pare-feu.x  des  ioTèis.  —  Leur  entretien,  434. 

Partie  officielle.  —  Loi  sur  l'extension  de  la  capacité 
civile  des  syndicats  professionnels,  213. 

Décret  relatif  au.x  tiiansports  par  chemin  de  fer,  132; 
relatif  au  régime,  des  céréales  récoltées  en  1919,, 
de  la  foi'ine  et  du  pain.  132;  relatif  à  l'élection  des 
délégués  des  Sociétés  et  Syndicats  agricoles  aux 
Chambres  d'agriculture,  134;  déterminant  les  cao- 
tons  des  régions  dévastées  où  les  élections  aux 
Chambres  d'agriculture  sont  provisoirement  iiu  -. 
possibles,  173;  constituant  un  Conseil  supérieur 
des  Eaux  et  du  génie  rural,  21  i;  fixant  les  droits, 
de  SDitie  à  l'exportatiou  des  animaux  des  espèces 
chevaline,  asine  et  mulassière,  242;  modifiant  les 
décrets  antérieurs  relatifs  à  l'importation  et  à  l'qx- 
portation  des  animaux,  449;  fixant  les  prix  de» 
vente  des  jus  et  des  extraits  titrés  de  nicotine,  S81.| 

Arrêté  relatif  aux  primes  allouées  [lour  la  destruc- 
tion des  sangliers,  215;  fixant  les  prix  d'achat  des 
tabaos indigènes  en  1920,  242;  instituant  un  Comité! 
national  du  blé,  273;  fixant  le  prix  de  l'alcool  de 
betterave  pendant  la  campagne  1920-1921,  30i;i 
nommant  les  membres  du  Comité  n.itional  du 
blé,' 340. 

Circulaire  aux  Préfets  sur  l'application  du  décrit 
relatif  aux  transports  par  chomin  de  fer,  132. 

Avis  concernant  la  mise  en  vente  du  sulfate  dani- 
moTiioque  livrable  par  l'.XlIemagne,  370. 

Pas-d'àne.  —  Dostrurtion,  333. 

Patentes.  —  Kabrication  accidentelle  de  machines 
simples  pour  la  vente,  78. 

Paulownia.  —  Semis,  289. 

Pêchers  de  Mootreuil,  126,  165.  —  Rajeunissement 
des  pêchers  en  plein  vent,  169. 

Peinture  des  instruments  agricoles.  310. 

Phosphates. —  Exploitation  des  gisements  du  Maroc. 
482. 

Pica  corvicide,  414. 

Piquettes.  —  Keslriction  à  leur  circulation,  64. 

Pisciculture.   —  Excursions  en  Alsace-Lorraine,  24. 

—  Réserves  de  pèche,  210.  —  La  production  de  la 
Carpe,  272. 

Plantes  décoratives  pour  grillages  métalliques,  334. 
Plantes    médicinales.   —    Rapport    sur    le  _Congrès 

national  de  leur  culture,  3."S,  414. 
Poi'les  à  sciure  de  bois,  98. 
Police  sanitaire  aux  colonies,  316. 

Pommes  de  terre.  —  Prohibition  de  l'exportatien 
des  semences.  6.  —  Rajeunissement  et  perfection 
nement,  12.  —  Préparation  des  plants,  49.  — 
Pomme  de  terre  Grosse  du  Gdlinais,  110.  —  Sec- 
tionnement des  tubercules  de  semence,  146.  —  Cul- 
ture de  la  pomme  de  terre  dans  l'Aveyron,  212.  '— 
Circulaire  relative  àla  culture  des  pommes  de  ten'e, 
231.  — La  ûlosité,  237,  326.—  Dégénérescence,  275. 
326,  344,  3.34,  363.  —  Enroulement  des  feuilles,  328, 
34t.  —  Mosaïque  des  feuilles, 327, 344. —  Gale  com- 
mune, son  traitement.  298.  —  Valeur  nutritive  des 
pommes  de  terre  à  chair  jaune,  401. 


TABLE  ANALYTIQUE'  DES  MATIÈRES 


Pompe  centrifuge.  —  .Modification  de  vitesse,  -203. 

"Porcs.  —  Alimentation,  38.  — Elevage  des  porcelets, 
in,  H8',  49a.  —  Farinedefèves  dans  l'alimentation 
des  porcs,  138-.  —  Cadiesie  aqueuse,  HS. 

frai™*  et  pâturages.  —  Location  d'berbéiges  à  un 
berger,  38.  —  Composition  d'une  pâture  pour 
moutons,  58.  —  Prairie' submergée,  78.  —Mélange 
pour  prairie  temporaire  en  terrain  calcaire,  97.  — 
Engrais  pour  prairies,  20S.  —  Ctiaufage  et  mat'nage, 
205.  —  Etablissement  d'une  pratrie  en  sol  com- 
pact, 354;  en  terrain  cfiillouleux,  92.  —  Le  pacage 
sur  la  frontière  italienne,  IÎ80. 

Présidence  de  la  Républiqne.  —  Election  âe  M.  Paul 
Deschanel,  (il.  —  Transm'isston  deS'pouvoirs,  IGl. 

Presse  à  fourrage,  98. 

Primes  à  la  culture  du  chanvre  et  àa  lin,  -{20. 

Propriété  rurale.  —  Le  morcellement  parcellaire  en 
France,  33.  —  Achat  de  propri-étés,  246.  —  Statis- 
tique des  droits  de  mutation,  71. 

Pulvérisateurs.  —  Adresses  de  constructeurs,  1.58. 

Polvériseurs  pour  irracteurs,  468. 


R 


ïtàt*.  —  Leur  destruction  par  la  chloropicrine,  462. 
' 'Ra^itailiemenf .  —  Mesures  relatives  au  commerce 
du  blé,  de  la  farine  et  da  pain,  181.  —  Importa- 
tion des  viandes  frigorifiées,  182.  —  A  propos  des 
hausses  anormales-,  293.  —  Transport  des  légumes, 
296.  —  Sucre,  alcool,  blé,  299. 

■Récoltes  en  1919,  143.  —  Etat  des  récoltes.  288. 

Régions  libérées.  —  Réclamations  des  agriculteurs, 
21,  88,  161.  —  Indemnités  pour  les  terrains  en 
friche,  44.  —  Les  impôts,  83.  —  Les  battages,  .83. 
—  Centres  de  réparation  pour  matériel  agricole, 
84.  —  Souscription  de  la  ville  de  Sarrebourg  en 
laveur  des  régions  libérées,  124.  —  Constitu- 
tion de  la  Confédération  générale  des  Asso- 
ciations agricoles  des  régions  sinistrées,  212.  — 
Rém.ion  de  la  Confédération,  270.  —  La  situation 
dans  les  régions  libérées,  288.  —  Indemnités  spé- 
ciales aux  fonctionnaires,  295.  —  Le  bétail  alle- 
mand, 306.  —  Le  bétail  volé  par  les  Allemands, 
439.  —  La  main-d'œuvre  étrangère,  315.  ^  Les 
revendications  des  régions  libérées  devant  la 
Commission  agricole  du  Sénat,  338.  —  Machines 
agricoles  pour  les  régions  dévastées,  409.  —  Les 
cultures  de  céréales,  491. 

Rivet  (Léon).  —  Annonce  de  son  décès  à  l'Académie 
d'Agriculture,  203. 

Riz.  —  Le  son  de  riz,  351. 

■Roumanie.  —  Les  récoltes  de  1919,  34. 

Russie.  —  Situation  agricole,  339.  —  Le  blé  dans  la 
Russie  méridionale,  230,  429.  —  Inlluence  du  bol- 
chevisme  sur  la  production  sucriére,  37. 


Sangliers.  —  Leur  destruction,  142.  —  Primes,  215. 

Sauves.  —  Leur  destruction,  306,  334,  359,  363. 

Scarificateurs  et  cultivateurs,  284. 

Schlœsing  (Théophile).  —  Sa  commémoration  à  l'Aca- 
démie d'agriculture,  203. 

Sciure  de  bois.  —  Son  pouvoir  calorique,  38.  —  Son 
emploi  comme  litière,  334. 

Seigle.  —  Pour  l'alimentation  du  bétail,  58. 

Semences.  —  S.  de  blé  de  printemps,  184.  —  Pro- 
duction des  semences  de  trèfle  et  de  luzerne  sur 
des  semis  de  l'année,  190.  —  Semences  d'avoine 
et  d'orge  pour  les  régions  libérées,  201.  —  Pertes 


503 

résultant  de  l'emploi  de  mauvaises  semences  four- 
ragères, 430.  —  Sélection  des  semences  par  le 
trieur  à  turbine,  433.  —  Excursion  organisée  par 
la  Compagnie  d'Orléans  pour  l'étude  des  portes- 
graines,  43  —  Facultés  germjnatives  des  graines, 
454.  —  Isolement  des  porté-graines  de  betteraves, 
331,  363. 

Semoule  dans  l'alimentation  des  veaux,  118. 

Services  du  Crédit  agricole.  —  Nomination  d'un  ins- 
pecteur général  ad'joint,  7. 

Service  du  Génie  rural.—  Concours  pour  l'emploi  de 
six  conducteurs,  320. 

Silos  américains,  38. 

Situation  agricole  dans  l'Aveyron,  11,  198;  dans 
l'Allier,  301  ;  d'ans  les  'S?osges,  33,  219,  330,  42ô. 

Société  des  Agriculteurs  de  France  :  date  de  la  ses- 
sion annuelle,  271.  —  Discours  de  M.  le  Marquis  de 
"Vogiié,  361.  —  Compte  rendu  des  séances,  401. 

Société  centrale  d'Agriculture  de  l'Aude,  310,  477. 

Société  d'agriculture  de  la  Gironde,  83,  177;  de  la 
Nièvre,  460. 

Société  des  agriculteurs  de  l'Oife.  104. 

Société  hippique  française.  —  Programme  des  con- 
cours, Ci. 

Société  de  pathologie  végétale,  388,  468. 

Société  centrale  d'aviculture  de  France,  266. 

Sorgho  à  balais,  125. 

So'uches.  —  Expériences  de  dessouchement  à  La 
Molte-B'euvron,  489. 

Soufre.  —  Diverses  sortes  pour  usages  agricoles, 
334. 

Sucre.  —  Enquête  snr  la  production  de  la  campagne 
1919-1920,  1,  231.  —  Elévation  des  prix  de  vente 
au  service  du  Ravitaillement,  5.  —  Production  du 
sucre,  23,  102,  299.  —  Influ'^nce  du  bolchevisœe 
sur  lindustrie  sucriére  en  Russie,  37.  —  Un  pro- 
cédé de  fabrication  simplifié,  245.  —  Au  Syndica 
des  fabricants  de  sucre,  412. 

Sud-Ouest.  —  Productions  :  le  Sorgho  à  balais,  125  ; 
le  ma'is,  421. 

Suisse.  —  Le  bétail  de  Suisse  en  France  et  en  Rel- 
gique,  263.  —  La  race  tachetée  rouge  en  Suisse, 
8. 

Sulfate  de  cuivre.  —  Mise  en  vente  des  stocks  de 
l'Office  central  des  produits  chimiques  agricoles, 
23. 

Syndicat  central  des  Agriculteurs  de  France.  — 
Assemblée  générale,  316,  3'i9. 

Syndicat  des  Agriculteurs  de  Loir-el-Cher,  390,452. 

Syndicats  d'élevage,  122.  —  Syndicats  d'élevage  en 
" Savoie,  272. 

Syndicat  de  Motoculture.  —  Organisation  intérieure, 
221. 

Syndicats  professionnels.  —  Extension  de  leur  capa- 
cité civile,  209. 


Tabac.  —   Prix  des  tabacs  indigènes,  230.  242. 

Tannage  des  peaux,  78. 

T.iupe.  —  Procédés  de  destruction,  191.  —Leur  pro- 
tection eu  Belgique,  252. 

Terre  de  bruyère.  —  Sa  composition,  ses  succé- 
danés, 226. 

Terroir  de  Clemenceau,  27,  65. 

Thé  des  colonies,  116 

Timbre  de  quittance,  38. 

Tisserand  (Eugène).  —  En  l'honneur  de  M.  Tisse- 
rand, 431,  475. 

Topinambour.  —  Historique,  244. 

Tourteaux.  —  Production  et  commerce,  43.  —  Tour- 


504 


TABLE  ANALYTIQUE  DES  MATIÈRES 


teaux  d'arachi'ie  dans  l'alimentation  du  bétail,  77, 
333,  492.  —  To\irteaux  oléagineux  pour  le  bitail, 
246. —  Les  tourteaux  dans  i  l'alimentation  du  bé- 
tail,'333.  —  Exportation  des  tourteaux,  392.  —  In- 
toxications provoquée.'!  par  des  tourteaux  d'ara- 
chide contenant  du  ricin,  393. 

Tracteur  Gtobe.  33  ;  Avery,  52.  —  Nilson,  154.  — 
Heureux  Fermier,  198.  —  Jobn  Deere,  449.  — 
Nouveau  tracteur  Case  avec  sa  charrue,  371.  —  Pro- 
tection des  tracteurs  contre  la  gelée,  72.  —  Les 
tracteurs  dans  l'Indiana,  391.  —  Avant-train  trac- 
teur, 411.  —  .\ttelage  de  faucheuses  à  un  tracteur. 
41'.. 

Transports.  —  Priorité  accorJée  aux  engrais  et  aux 
semences,  122.  —  Transport  par  camion  automo- 
bile, 266.  —  Transports  des  ouvriers  agricoles,  270, 
307.  —  Transport  de  primeurs  par  avion,  423.  — 
Abaissement  des  piix  de  transports  des  fruits  et 
des  légumes,  439. 

Travaux  agricoles.  —  Dépendes  comparées  des  che- 
vaux, des  bœufs  et  des  tracteurs,  236. 

Travaux  parlementaires.  —  Projet  de  résolution  ten- 
dant à  la  création  d'une  Commission  générale  de 
l'Agriculture,  81. —  Constitution  des  grandes  Com- 
missions permanentes,  101.  —  Bureau  de  la  Com- 
mission de  r.Vgriculture  à  la  Chambre,  122.  —  Le 
groupe  agricole  an  Sénat,  183. 

Trèfle.—  Exportation  des  graines,  229,  398,  412.  — 
Dépérissement  du  trèfle  attaqué  par  le  Tylenchus 
deoasIiUrix,    .')89. 

Triage  des  semences  de  céréales,  240.  —  Initiative 
de  la  Compagnie  d'Orléans,  186,  332.  —  Emploi  du 
triiîur  k  turbine,  433. 

Troène  du  Japon,  454. 

Tunisie.  —  Le  blé  et  le  pain  en  Tunisie,  53. 


Union  du  Sud-Esl  des  Syndicats  agricoles,  199. 


Vaccins  contre  la  maladie  des  jeunes  chiens,  492. 

Vente  de  béliers  à  Grignon,  271.  —  Résultats,  379. 

Vente  de  reproducteurs  de  race  Normande  pure  164  ; 
d'animaux  reproducteurs  par  le  Syndicat  des  Agri- 
culteurs de  la  Sarthe,  24. 

Vers  gris.  —  Leur  destruction,  434. 

Vers  à  soie.  —  Production  eu  1919,  223.  —  Elevage 
aux  rameaux,  373. 

Vesce.  —La  Vesce  blanche  comme  plante  décorative, 
56. 

Viande  d'équarrissage.  —  Sa  transfcrmation  en  poudre 
alimentaire  pour  le  bétail,  434. 

Vigne.  —  Sur  les  hybrides  producteurs  directs.  105.  — 
Les  uianquants  dans  les  vignes  grelTées,  113.  — 
Cépages  pour  terrains  calcaires,  158  —  Machines  à 
greffer,  178.  —  La  vigne  eu  Champagne,  420.  —  La 
superficie  du  territoire  français  plantée  en  vignes, 
446.  —  Fumure  de  la  vigne,  '.54. 

Vins.  —  Récolte  de  1918-1919,  62,  84.  —  Commerce 
des  vins,  62,  162,  212,316,  379,  483.  —  Foire  aux 
vins  d'Anjou,  62. —  Exportation  des  vins  d'.VIsace- 
Lorraine,  103.  —  Vinification  des  vins  d'Anjou, 
143.  —  Vinification  avec  levurage  en  Algérie,  148. 
—  Concours  de  vins  d'hybrides  producteurs 
directs,  379.  —  Prohibition  d'importation  des  vins 
avariés,  482. 

Voirie.  —  Obstruction  d'un  chemin  par  suite  d'ébou- 
lemenls  ;  responsabilités,  78, 

Volailles,  .\limentaliun  des  poules  avec  du  blé  traité 
aux  bouillies  cupriques,  426  ;  avec  du  blé  vitriolé, 
158. 


ERRATUM 

Erratum  :  Page  13,  à  la  légende  de  la  figure  2,  lisez 
Snoiv-Flacke  (Flocon  de  neige)  au  lieu  de  Enotv- 
flack. 


FIN    DU   TOME    PREMIER    DE    1920 


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